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Full text of "Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe : suivi d'une biographie et d'une bibliographie"

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BiSUQTHc 


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DICTIONNAIRE 


STATISTIQUE 


DE  LA  SARTHE. 


MAR.— SA.B. 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2012  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://www.archive.org/details/dictionnairetop04pesc 


DICTIONNAIRE 

TOPOGRAPHIQUE 

HISTORIQUE  ET  STATISTIQUE 

DE  LA  SARTHE, 

SUIVI 

D'CNE  BIOGRAPHIE  ET  D'UNE   BIBLIOGRAPHIE  ; 

Par  J.-R.  PESCÏIE, 

Cljcf  bc  Bimsion  û  Iû  préfecture  lie  la  Sortie  ; 

CORRESPONDANT    DU    COMITÉ     DES     RECHERCHES    HISTORIQUES  j 

MEMBRE  DE  La  SOCIÉTÉ  ROYALE  d'aGRICCLTURE,  SCIENCES  ET  ARTS  DU  MANS;  DE  LA 
SOCIÉTÉ  DE  MÉDECINE  DE  LA  SARTHE;  DE  CELLE  DES  SCIENCES  PHYSIQUES. 
CHIMIQUES  ET  ARTS  INDUSTRIELS  DE  PARIS;  DES  SOCIÉTÉS  LINNÉENNES  DE  PARIS 
ET  DE  NORMAMDIE;  DE  LA  SOCIETE  ROYALE  DES  ANTIQUAIRES  DE  FRANCE  ET  DE 
LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DE  NORMANDIE;  DE  LA  SOCIÉTÉ  PHILOTECUNIQUE 
DE  PARIS;  DES  ACADÉMIES  DES  SCIENCES,  ARTS  ET  BELLES-LETTRES  DE  CAEN 
ET  DÉ  ROUEN  ;  DES  SOCIÉTÉS  ACADÉMIQUES  DE  FALAISE  ET  DU  DÉPARTEMENT  DE 
LA  LOIRE-INFÉRIEURE;  DE  LA  SOCIÉTÉ  ROYALE  ET  CENTRALE  D'AGRICULTURE 
DE  PARIS  ;  DES  SOCIÉTÉS  ROYALES  DES  SCIENCES  ,  AGRICULTURE  ,  BELLES-LETTRES 
ET  ARTS  D'ORLÉANS,  D'ANGERS,  DE  STRASBOURG  ;  DE  L'iNSTITUT  HISTORIQUE;  ETC. 

Nosce  palriam  .  posteà  viatoreris.  Cicer. 

TOME  QUATRIÈME. 
LE  MANS, 

MONNOYER,  IMPRIMEUR  DU  ROI. 
PARIS, 

BACHELIER,   LIBRAIRE,  QUAI  DES  AUGUSTINS  ,   55. 

DERACHE,   LIBRAIRE,    RUE  DU  BOULOI  ,   "j . 

J.  ALBERT  MERCKLEIN,  LIBRAIRE,   RUE  DES  BEAUX-ARTS,    II, 


M.  DCGC.  XXXVI. 


A    }  Mazenne 


!5  f/ 


DICTIONNAIRE 

TOPOGRAPHIQUE 
DU  DÉPARTEMENT  DE  LA  SARTHE. 


'S^O^^©' 


M 


MARAIS  DE  SAOSNE,  terrain  assez  considérable,  situé 
entre  le  bourg  de  Saosne  et  celui  de  Panon,  dans  le  canton  de 
Mamers.  Un  étang ,  situé  à  l'extrémité  sud  de  ce  marécage, 
donne  naissance  à  la  petite  rivière  de  Saosnette  (  voyez  cet 
article),  vulgairement  Sonnette,  qui  se  dirige  à  l'ouest,  en 
passant  au  bas  du  bourg  de  Saosne.  (V.  ce  mot.  ) 

MARCEAU  (  Saint-  )  ;  voyez  saint-marceau. 

MARÇOJX,  MARSON;  Marso  ,  onis;  Marconio;  de 
Mars,  peut-être,  et  de  çon  ,  forteresse  ?  Commune  cadastrée, 
du  canton  et  à  5  kilom.  5  bectom.  O.  S.  O.  de  la  Charlre  ; 
de  l'arrondissement  et  à  29  k.  S.  O.  de  Saint-Calais  ;  à  4.1  k. 
S  S.  E.  du  Mans  ;  à  7  k.  à  l'E.  E.  N.  E  du  Château-du- 
Loir;  anciennement  du  doyenné  et  de  l'archidiaconé  de  Châ- 
teau-du-Loir ,  du  diocèse  du  Mans  et  de  l'élection  de  la  Flè- 
che. —  Distances  légales ,  6  ,  34  et  4-8  kilomètres. 

description.  Bornée  au  nord  par  la  rivière  du  Loir,  qu'on  y 
passe  dans  un  bac  un  peu  au  N.  E.  du  bourg  ,  qui  la  sépare  de 
Chahaignes  et  de  l'Homme  ;  au  N.  E. ,  parla  Chartre  ;  à  TE., 
par  Beaumont-la-Chartre  ;  au  S. ,  par  Dissay-sous-Courcil- 
lon  ;  à  l'O. ,  par  Vouvray-sur-Loir  ;  au  N.  O. ,  par  Sainte- 
Cécile  réunie  à  Fiée.  Sa  forme  est  celle  d'un  triangle ,  dont 
les  côtés  sont  au  N.  N.  O.,  à  l'E.  S.  E.  et  au  S.  S.  O.  ;  elle 
s'avance  tout  près  de  la  ville  de  la  Charlre  au  N.  E.  ,  mais  non 
jusque  dans  la  ville  comme  on  le  dit  dans  V Annuaire  de  la 
Sarthe  pour  1827,  P  ^5.  Son  étendue  d'angle  à  angle,  est 
d'environ  8  kilomètres.  —  Le  bourg  situé  vers  l'extrémité  N, 
IV  1 


MABÇON 

O.  du  territoire,  presque  au  confluent  de  la  petite  rivière  de 
Dème  ou  Dornée  dans  le  Loir,  sur  la  rive  gauche  de  celui-ci, 
traversé  par  la  roule  départementale  de  Saint-Calais  à  la 
Flèche ,  se  compose  d'une  belle  place  sur  laquelle  se  font  re- 
marquer des  auberges  et  des  cafés,  et  de  plusieurs  rues  venant 
y  aboutir  du  sud,  de  l'est  et  de  l'ouest.  Eglise  à  ouverture  laté- 
rale sud  du  genre  roman,  c'est-à-dire  cintrée,  à  colonnes  en- 
gagées ,  dont  les  chapitaux  sont  ornés  de  figures  grotesques  ; 
celle  occidentale  semi-ogive,  dont  l'arcade  était  ornée  de  scul- 
ptures ,  presque  frustes  actuellement  ;  intérieur  d'un  stvle  sim- 
ple, le  fond  du  chœur  orné  d'une  belle  frise  supportée  par  six  co- 
lonnes ioniennes  cannelées,  entre  lesquelles  sont  placées  cinq 
belles  statues  de  la  Vierge  et  des  apôtres  ;  bas-côté  occidental 
séparé  de  la  nef  par  des  arcades  à  plein-cintre  ,  à  l'exception 
d'une  qui  est  semi-ogive  ,  d'eux  d'entre  elles  ornées  à  la  base 
de  l'arcade  de  sculptures  représentans  des  a:iges  ,  etc.  Croisées 
les  unes  cintrées ,  les  autres  semi-ogives,  dont  quelques-unes 
de  style  flamboyant ,  ce  qui  annonce  des  constructions  et 
réparations  du  ii. e  aux  i3.e  et  i4.e  siècles.  Clocher  a  {lèche, 
posé  sur  une  tour  carrée  à  corniche  romane  ,  ornée  de  mé- 
daillons à  figures  grotesques  et  de  4  pinacles  supportant  de 
petites  statues  en  pierre.  —  Cimetière  hors  et  au  N.  O.  du 
bourg,  clos  de  murs  mal  entretenus. 

populat.  Comprise  pour  i45  feux  sur  les  états  de  l'élec- 
tion ,  elle  est  actuellement  de  4-4°  au  moins ,  se  composant 
de  968  individus  mâles,  1016  femelles,  total,  1984;  dont 
375  dans  le  bourg. 

Mouvem.  Dècenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusivement  :  ma- 
riages, i58  ;  naissances,  5i5  ;  décès,  332. — De  i8i3  à 
1822  :  mar. ,  i56  ;  naiss.  ,  487  ;  déc. ,  4^6. 

hïst.  ecclés.  Eglise  consacrée ,  sous  le  patronage  de  la 
Vierge  ,  par  l'évêque  S.-Liboire  ,  suivant  le  pontifical  des 
évêques  du  Mans  ,  ce  qui  la  ferait  remonter  au  milieu  du  4.e 
siècle.  Assemblée  ou  fête  patronale,  le  dimanche  qui  précède 
la  fêle  de  Pentecôte.  —  La  cure ,  estimée  valoir  800  1.  de 
revenu  ,  était  à  la  présentation  de  l'abbé  de  S.-Julien  de 
Tours,  et,  en  dernier  lieu,  à  celle  de  l'évêque  du  Mans, 
Les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  étaient  le  prieuré-fief  et 
chapelle  de  S  -Lezin  ,  nommé  S.-Lazare  par  Cassini ,  situé 
près  et  à  l'ouest  du  bourg,  de  3jo  1.  de  revenu,  à  la  même 
présentation ,  plus  lard  à  celle  du  Roi.  La  chapelle  de  la 
Guilaudière,  ou  des  Gaudins  ,  valant  5o  1. ,  à  la  présen- 
tation des  Gaudins,  sieurs  de  la  Chesnardière.  Les  fiefs  de 
Poillé  ,  de  Gastineau  et  de  i'Hopilau  ,  dont  il  sera  parlé  plus 
lci'a  ,  avaient  aussi  chacun  leur  chapelle. 


MARÇOX.  3 

BT8T.  n'oi).  La  Seigneurie  de  Marron,  annexée  a  la  terre 
de  Gaslineau  ?  était  un  membre  de  la  baronnie  de  S. -Chris- 
tophe, paroisse  voisine,  siluéc  en  Touraine ,  qui  apparte- 
nait avec  la  chàlellenie  de  la  Vallicre,  les  baronies  de  Châteaux 
et  de  Vaujours  ,  à  la  famille  de  la  Baume  le  Blanc,  et  furent 
érigées  par  Louis  XIV,  en  1667  ,  en  duché-pairie,  en  fa- 
veur de  Louise-Françoise  de  la  Baume  le  Blanc,  sa  maîtresse, 
connue  sous  le  nom  de  mademoiselle  de  la  Vallièrc,  et  de  la 
fille  qu'il  en  eût,  Marie-Anne,  légitimée  de  France  ,  laquelle 
épousa  Louis-Armand  prince  de  Conli  Louis  XIV  ayant 
accordé  a  celte  princesse  ,  en  169^  ,  la  faculté  de  disposer  par 
donation  entre  vifs  ,  du  duché  de  la  Vallière  >  en  faveur  de 
son  cousin-germain  Ch. -F.  le  Blanc  de  la  Baume ,  celle-ci 
lui  en  fit  donation  dès  la  même  année.  La  terre  de  Marçon, 
ainsi  que  les  iiefs  et  arrière-fiefs  qui  en  dépendaient ,  fut  régie 
par  la  coutume  de  Touraine  jusqu'en  qo3.  Le  fief  de  la  Jaille, 
dans  la  paroisse  de  Chahaignes  (v.  cet  article  ),  relevait  de 
celui  de  Marçon. 

En  1212  ,  Guillermus  de  Marson  assiste  aux  obsèques  du 
sénéchal  Guillaume  des  Roches ,  dans  l'abbaye  de  Bonlieu 
(  v.  cet  article  ) ,  à  laquelle  il  fait  don ,  à  l'occasion  de  celte; 
cérémonie  ,  d'un  septier  de  froment  provenant  de  sa  terre  de 
De  ciseau.  Gauffridus  de  la  Jaille ,  vassal  de  Marçon,  assista 
aux  mêmes  obsèques  ,  et  fit  également  un  don  à  l'abbaye  de 
Bonlieu  ,  comme  tous  les  gentilshommes  présens  ,  celui  d'un 
demi-arpent  de  pré,  sis  près  de  Marçon. 

On  voit  par  le  mariage  de  Pierre  Poussin  ,  fils  de  Gervais 
Poussin,  seigneur  de  Juigné  dans  le  i3.e  siècle,  avec 
Jeanne  ,  dame  de  la  Chartre  et  de  Marçon ,  que  ces  deux 
terres  étaient  unies  alors. 

En  i5io,  François  I.cl  du  Bois ,  sieur  du  Bois  et  de 
Maquillé  ,  épouse  Catherine  de  Qualre-Uarbes  ,  dame  de 
Marçon  ,  fille  de  Guillaume  et  de  Guillemelle  de  Rossignol, 
dame  de  Chanevas  ;  et,  en  1606  ,  (ailles  de  la  Duflerie  , 
seigneur  de  la  Dufferic  ,  s'allie  avec  Anne  ,  dame  de  Marson  , 
fille  de  François  II  du  Bois  de  Maquillé  ,  qû  fut  dépulé  de 
la  noblesse  du  Maine  aux  Etats  de  Blois,  en  i583,  et  de 
Suzanne  de  Courlarvel. 

On  trouve  dans  le  rôle  des  nobles  et  sujets  contribuables 
au  ban  et  arrière-ban  dressé  pour  la  province  du  Maine  , 
en  février  i63g,  pour  convertir  la  caoalhrye  en  infanterye  , 
inscrit  sous  le  n.°  5^3  ,  François  de  Segrais  eseueyer ,  sieur  de 
Saint-Laurent  ,  paroisse  de  Marson. 

Le  château  de  Poillé ,  appartenant  depuis  longtemps  à  la 
famille  de  Malherbe  ,   et  plus  anciennement  à  celles   de    la 


4  MÀRCOX. 

Chapelle  ,  (le  Reaumanoir  et  de  la  Chaslre  ,  é\ù\{  un  autre  fief 
de  Ja  paroisse  de  Marson  (  v.  le  second  article  PO i LUE  ).  Ce 
château,  situé  et  à  l'esl-sud-est  du  bourg,  de  construction 
moderne  et  fraîchement  restauré  ,  a  remplacé  l'enceinte 
fortifiée  de  l'ancienne  forteresse  ,  dont  il  reste  encore  une 
tour.  Tout  auprès  était  la  Roche  de  Poillé  ,  qui  en  dépendait. 
Les  autres  terres  nobles  et  fiefs  de  la  paroisse  ,  étaient 
celui  de  Gastineau  ,  avec  chapelle  ,  situé  au  N.  E.  du  bourg  , 
tout  près  la  grande  route  qui  conduit  à  la  Charlre  ,  réuni 
à  celui  du  Plessis  :  ces  deux  fiefs  s'étendaient,  en  1  779,  sur  2$o 
arpens  de  terrain.  11  y  avait  un  manoir  qui  n'est  plus  qu'une 
ferme  actuellement. 

Thuré  ,  sur  le  coteau  qui  longe  le  cours  de  la-  petite 
rivière  de  la  Dème  ,  n'a  rien  de  remarquable  aujourd'hui. 
Loyré  ,  sur  le  même  coteau  ,  mais  plus  éloigné  du  bourg  , 
est  actuellement  une  ;olie  maison  bourgeoise  ,  dominée  par 
un  bois.  On  y  remarque  encore  une  grosse  tour  ronde  à 
ouvertucs  cintrées   ou  romanes. 

Les  Roches  ,  autre  fief  ,  situé  sur  le  sommet  du  même 
coteau.  Cette  maison  n'a  plus  rien  de  remarquable  que  sa 
belle  position,  suffisamment  indiquée  par  son  nom.  11  résulte 
d'aveux  faits  en  1639  et  i65g  ,  par  Jacques  de  Courloux  , 
et  en  1689  ,  par  Marc-Antoine  ,  son  fils ,  pour  la  baronnie 
de  la  Charlre  ,  que  François  de  Salmon  ,  puis  Urbain , 
chevalier  ,  sieurs  du  Chaslellicr  et  des  Roches  de  IWarçon  , 
relevaient  de  ladite  baronnie  ,  qui  comptait  un  assez  grand 
nombre  de  vassaux. 

Enfin  ,  la  Marseillère  ,  située  sur  la  même  ligne  ,  le  long 
du  coteau  qui  domine  la  Dème  ,  et  le  chemin  de  la  Charlre 
à  Beaumont-la-Chartre  ,  est  une  maison  encore  fort  remar- 
quable par  ses  ouvertures,  les  unes  cintrées,  les  autres  carrées  y 
toutes  à  croix  ou  à  barres  horisonlales  en  pierre,  et  parla 
partie  de  mur  d'enceinte  du  côté  sud  ,  flanquée  ,  à  ses  angles  , 
tle  deux  petites  tours  rondes. 

On  remarque  aussi  à  la  maison  de  la  ferme  de  la  Rerti- 
ïiicre ,  située  plus  au  nord,  ses  ouvertures  carrées  à  croix  de 
pierre  à  filets. 

Le  fief  des  Ruisseaux,  où  fut  établi  un  hospice  sous  le  nom 
d'Hopilau,  était  situé  à  un  kil.  1/2  au  S.  du  bourg.  En  i342  , 
Jeanot  de  Moniaglenet  rend  aveu  pour  l'habergemenl  de 
Russeau  (  sic  )  ,  avec  fiefs  et  arrière-fiefs  en  dépendant. 
Un  aveu  semblable  est  lendu  pour  le  fief  de  Russeaulx  (sic)  , 
par  Antoinie  de  Choins  ,  ou  Choinet,  demoiselle,  V.e  de 
Louis-Alexandre  ,  escuyer  ,  sieur  de  Chantelou. 

HisT.  cîv.  L'Hopilau  ou  Hôpital  S.-Jean  des  Ruisseaux,  où 


MARCOX-  5 

existait  une  chapelle,  était  situé  au  lieu  où  était  un  ancien  fief  r 
que  ses  propriétaires  léguèrent,  sans  doute  ,  pour  cet  établis- 
sement :  c'était  une  commanderie  de  l'ordre  de  Malthe  , 
devenue  un  membre  de  celle  d'Arlins ,  située  à  peu  de  dis- 
taure,  dans  le  Bas-Yendôinois ,  actuellement  sur  Loir-et 
Cher. 

Une  maison  de  Charité  existe  à  Marçon  ,  dirigée  par 
deux  sœurs  de  la  congrégation  d'Evron  ,  chargées  de  faire 
l'école  aux  jeunes  fdles  ,  et  de  donner  des  secours  à  domicile, 
aux  malades.  Son  revenu  de  6o4  1.  ,  avant  la  révolution  , 
était  réduit  à  35o  1.  en  i8o5. 

Un  décret  du  19  mars  181 4  ,  autorise  l'acceptation  d'un 
legs  de  3oo  1.  fait  aux  sœurs  de  l'hospice  de  Marçon  ,  par  le 
sieur  Barbol.  —  Une  ordonnance  royale  du  2G  avril  1826  , 
autorise  la  donation  ,  faite  à  la  commune  ,  d'une  maison 
estimée  3f  84  f»  70  c. ,  et  d'une  rente  perpétuelle  de  100  f.  r 
faite  par  le  sieur  Thomcret. 

En  conformité  de  la  loi  du  18  juin  i833,  le  conseil 
municipal  vote  sur  le  budget  communal  de  i82>4  ,  une 
somme  de  80  f.  pour  le  logement  d'un  instituteur  [primaire 
et  celle  de  200  f. ,  pour  son  traitement. 

antiq.  Jaillot  indique  sur  sa  carte  de  la  province  du 
Maine,  la  position  de  deux  dolmens  au  sud-ouest  de  la 
commune  ,  dans  la  lande  des  Moirons.  D'après  lui  et  sur  la 
foi  des  infatigables  compilateurs  historiens  et  statisticiens 
de  cabinet ,  j'ai  répété  cette  assertion  à  l'article  iJissav-sous- 
Courcillon  ,  avec  promesse  de  décrire  ici  ces  monumens 
introuvables  que  j'ai  vainement  cherchés,  à  deux  reprises, 
pendant  deux  jours  entiers  ,  dans  ce  curieux  et  redoutable 
labyrinthe  des  Moirons  ,  sous  la  conduite  de  guides  du  pays  , 
et  que  plusieurs  médecins  des  environs  ,  qui  ont  parcouru 
cette  contrée  en  tout  sens  pendant  une  longue  suite  d'années, 
n'ont  pas  plus  rencontrés  que  moi. 

Dans  une  petite  île  du  Loir,  située  entre  Marçon  et  Ste-Cé- 
cile  et  que  nous  croyons  dépendre  de  la  première  de  ces  com- 
munes ,  existait  jadis  une  forteresse  nommée  Château  de  Gâner 
nom  donné  à  plusieurs  autres  forteresses  construites  autre- 
fois le  long  du  Loir,  et  qui  se  retrouve  sur  plusieurs  autres 
points  de  la  France  ,  dans  l'arrondissement  de  Falaise  (  v.  la 
stat.de  cet  arrondissement ,  par  M.  Fr.  Galeron  )  ,  dans  le 
déparlement  du  Calvados  ( France  pittoresque ,  par  A.Hugo). 
Que  peut  signifier  ce  nom  de  Gane  ,  donné  ainsi  à  un  grand 
nombre  de  forteresses?  Serait -il  caractéristique  de  leur 
forme,  de  leur  situation  ou  de  leur  destination  ?  ou  bien  est-ce, 
comme  ce  semble  l'opinion  la  plus  générale,  celle  d'un  ancien 


6  M  ARGON- 

il 

guerrier  ,  normand  ,  saxon  ou  danois ,  qui  aurait  alors 
porté  ses  armes  sur  une  grande  partie  de  la  France  ,  puisque 
ce  nom  se  retrouve  partout  ?  C'est  une  question  qui  nous 
paraît  peu  éclaircie  jusqu'ici. 

hydkcgr.  La  commune  est  arrosée  au  N.  et  au .N  O. ,  par 
la  rivière  du  Loir ,  qui  la  limite  de  ces  côtés  ,  si  ce  n'est 
une  petite  portion  qui  s'étend  au  delà  de  ce  dernier  orient, 
et  parla  petite  rivière  de  Dème  ou  Domée  ,  qui  la  traverse 
de  l'E.  S.  E.  au  N.  E. ,  et ,  après  s'être  bifurquée  un  peu  au- 
dessous  du  bourg  ,  va  confluer  dans  la  précédente  ,  au  N.  N. 
O.  et  au  N.  O.  —  Moulins  :  de  Loyré ,  de  Veron ,  de 
Courliron  et  de  Domée,  tous  à  blé,  établis  sur  cette 
rivière. 

géolog.  Terrain  ondulé  ,  secondaire  ,  offrant  la  marne  cl 
le  tufeau,  surmonté  par  d'abondantes  roches  en  blocs  de  pou- 
dingues  siliceux  ,  dans  les  Moirons  particulièrement  ,  qui 
forment  un  plateau  élevé.  On  y  rencontre  les  mêmes  fossiles 
que  ceux  indiqués  à  l'article  Dissay-sous-Courcillon. 

cadastr.  Superficie  de  32  46  hectares  02  cent.  90  ares, 
se  subdivisant  ainsi  :  terr.  labour. ,  1962  hect.  52  cent.  32 
ares  ,  divisés  en  5  classes  ,  évaluées  à  \  ,  8,  11 ,  26  et  34  f» 
l'hectare.  —  Jard.  ,  28-19-54  ;  3  class. ,  à  34  ,  4°  et  5°  f.. 

—  Avenues  ,  o-33  60  ,  à  34  fr.  —  Vignes,  4*8-07-59  ;  5 
cl.  :  5  ,  10  ,  20 ,  4o  f  60  f.  —  Prés  ,  33i-i4-82  ;  4  cl.  :  22  , 
45  ,  68 ,  90.  f.  —  Pâtures  ,   i53-79~45  ;  3  cl.  :  7  ,  i4  r  2$  f- 

—  Bois-taillis  ,  186-01-96  ;  4  cl.  :  6  ,  10  ,  i5  ,  24  f.  —  B.- 
fulaies ,   i-52-2o  'T  à  24  f.   —  Landes,    1.^-73-27  ^  à  4  f. 

—  Mares  ,  o-54-3o  ;  à  7  f .  —  Sol  des  propriétés  bâties  ,  21- 
06-07  »  n  ^4  fr»  Objets  non  imposables  :   Eglise,  cimetière  r 
etc.,  o-45-io.  —  Chemins  et  places  publ.,  92-99-1 7.  —  Riv. 
et  miss. ,  35-63-5 1.  =  532  maisons  ,  en  10  classes  ,  de  (  à 
•i35  f .  —  4  moulins  ,  évalués  à  4oo  fr- 

Total  du  revenu  imposable  ,  72,250  f.  38  c. 

c.OîSTRlR.  (1)  :  Foncier,  i3,337  f .  ;  personnel  et  mo- 
bilier, 1,64.2  f.  ;  portes  et  fenêtres  ,  4^8  fr-  ï  60  patentés  z 
droit  fixe ,  368  f.  ;  dr.  proport.,  1 16  f.  66  c»  ;  total ,  15,901  f* 
66  c.  —  Chef- lieu  de  perception. 

cultur.  Sol  argilo -calcaire,    argilo- sablonneux  presque 


(ï)  Nous  continuerons  adonner  cette  indication  ,  dans  ce  volume  r 
d'après  les  mêmes  rôles  que  dans  les  pre'cédens }  le  mérite  de  ce  do- 
cument étant  de  présenter  des  moyens  de  comparaisons  identiques  , 
c'est-à-dire  ,  d'après  les  mêmes  bases.  Voir  d  ailleurs  l'art.  Sarthe, 
(  département  de  la  ). 


MAUÇOX-  7 

pur  sur  quelques  points  ;  passablement  fcrlîlc  ,  même  dans 
les  Moirons  que  j'ai  vus  couverts,  sur  une  vaste  étendue , 
des  plus  magnifiques  recolles  en  froment;  cultivé  en  céréales 
dans  la  proportion  de  froment ,  i  partie  ;  seigle  et  méteil,  5  ; 
orge,  3;  avoine,  3;  jachère  G  ;  assolement  Iriennal ,  par 
conséquent.  En  outre  ,  pommes  de  terre  et  citrouilles  sur 
jachères,  chanvre,  légumes  divers;  vignes,  recouvrant  à 
peu-près  la  8.c  parlic  de  la  superficie  totale  du  sol  ;  prairies  , 
de  bonne  qualité  sur  les  bords  du  Loir.  —  2G0  charrues, 
dont  200  traînées  par  des  chevaux  seuls  et  60  par  des  ânes. 
—  i4  Fermes  principales,  1*9  bordages  isolés,  un  bien 
plus  grand  nombre  formant  avec  des  maisonnies  et  de 
simples  maisons  sans  accessoires,  Gf)  hameaux.  Elèves  de 
chevaux  et  d'ânes  ,  de  bestiaux  de  toute  sorte ,  les  chèvres 
comprises.  —  Commerce  de  grains  ,  fictif,  puisque  les 
récolles  suffisent  à  peine  à  la  consommation  des  habitans  ; 
de  chanvre  ,  fruits  ,  noix  ,  bestiaux  ,  laine  et  autres  denrées. 
La  production  la  plus  spéciale  est  celle  des  vins  ,  dont  la 
qualité  en  blanc  est  Tune  des  plus  estimées  de  ceux  dits  du 
Vau-du-Loir.  —  Fréquentation  des  marchés  de  la  Chartre  , 
principalement  ;  de  Château- du -Loir  ,  de  S. -Christophe 
(  Indre-et-Loire  )  ,  et  du  Grand-Lucé  ;  des  foires  de  Saint- 
Calais  ,  etc. 

industr.  Manutention  et  commerce  des  vins  ;  confection 
de  quelques  pièces  de  toile  ,  façon  de  Château-du-Loir  ;  ex- 
traction du  tufau ,  des  carrières  de  Montbarry  et  de  la 
Grue  ;  etc. 

routes  et  chemins.  La  commune  est  traversée  du  N.  N. 
E,  à  l'O.  par  la  route  départementale  n°  4,  de  la  Chartre  à 
Château-du-Loir ,  laquelle  suit  une  ligne  presque  parallèle 
au  cours  du  Loir ,  à  peu  de  distance  de  celui-ci ,  et  passe  dans 
le  bourg.  Chemins  assez  passablement  entretenus. 

habitat,  et  lieux  remarq.  Le  château  de  Poillé  ,  à  M.  de 
Malherbe  ;  Loyré,  à  Mme  Pitard  ,  de  Chahaignes;  et  quelques 
autres  maisons  bourgeoises.  Comme  noms  remarquables  : 
l'Aitre  des  Maîtres ,  l'Aitre  des  Cours  ,  la  Basse-Cour  ,  les 
Communaux  ,  les  Borderies  ,  la  Borde-Gaudin ,  la  Grande- 
Borde,  la  Petite-Borde  ;  la  Roche  ,  les  Boches,  le  Breuil , 
Bellevue  ,  la  Crousille  ,  la  Champagne ,  la  Picardie  ,  la  Rue- 
Galerne  ,  la  Fontaine-Pulot ,  la  Croix-Nail ,  etc. 

etabl.  publics.  Mairie  ,  succursales ,  chef-lieu  de  per- 
ception ,  maison  et  bureau  de  charité,  école  primaire; 
bureau  de  poste  aux  lettres  ,  à  Château-du-Loir. 

ltabl.  part.  Résidence  d'un  notaire  ,  d'un  expert  et  d'un 
officier  de  santé. 


8  MÀREIL-EN-CHÀMPAGNE. 

MARCOIVNE  ,  petite  rivière  qui  prend  sa  source  priir- 
cipale    dans  la   commune  de   Noyant   (.Maine-et-Loire  )f" 
coule  du  S,  au  N.  N.  E.  ,  reçoit,   peu  au-dessous  du  bourg 
de  Broc ,    même    département ,    plusieurs   petits    ruisseaux 
venant  du  S.  O.  et  du  S.  E. ,  passe  au  bourg  de  Dissay-sous- 
le-Lude  ,  et ,  après  avoir  traversé  la  route  du  Lude  à  Châ- 
teau-la-Vallière  et  à  Tours ,  se  jette  dans  le  Loir  à  1   k.  1/2 
à  l'est  et  en  à-mont  du  Lude  ,  après  un  cours  de   17  kilom.  , 
dont  8  sur  le  département ,   pendant  lequel  elle  fait  tourner 
11  moulins,  dont  5  sur  la  Sarlhe.  Elle  fournit  du  gardon  , 
du  goujon  ,  plusieurs  autres  espèces  de  poisson  qui  remontent 
du  Loir  et,  surtout,   beaucoup  d'écrevisses.  —  Le  vallon 
qu'arrose  la  Marconne  ,  borné  à  TE.  et  à  l'O.  par  deux   jolis 
coteaux  ,   en  partie  plantés  en  vignes  ,    sur  lesquels  on   re- 
marque plusieurs  maisons  de  campagne  ,   offre  un  coup-d'oeil 
agréable  ,    et  semble  annoncer  un   terrain   plus   fertile  qu'il 
11e  Test  en  effet.  V.  l'art.  Disse  sous-le-Lude. 

MAREiL-mCHAMPAGl\TE,MARf<.UIL  (anc.titr.)  ; 
J\Jarolium  ,  Mario/eus ,  Marogilum  in  Campania  ;  de  mare  , 
marécageux  ,  boueux  ,  ce  qui  convient  à  la  situation  du  bourg; 
commune  cadastrée  ,  du  cant. ,  et  à  5  kil.  1/2  E.  E.  N.  E.  de 
Bruion  ;  de  Tarrond.  et  à  34  kil.  N  de  la  Flèche  ;  à  28  kiL 
O.  du  Mans  ;  anciennement  du  doyenné  de  Brûlon  ,  de 
l'arcliid.  de  Sablé  r  du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élecl.  de  la  Flèche. 
—  Dist.  légal.  :  6,  3f)  et  33  kilom. 

descrip.  Bornée  au  N.   par  Joué-en-Chamie   et  Loué  -T 

au  N.  N.  E. ,  par  Loué  ;  à  l'E,  par  S.-Chiistophe-en-Cham- 

pagne  ;  au  S. ,  par  S.-Ouen  ;  et  à  l'O.,  par  BrûAon  ;  sa  forme 

est  celle  d'un  triangle  tronqué  à  l'un  de  ses  angles,  ou  plutôt 

d'un   heptagone  très-irrégulier  ,  s'alongeant  de  l'O.  au  N.  E. 

tt  au  S.  E. ,  sur  une  étendue  d'environ  9.  k.  :  sa  plus  grande 

largeur  est,  à  son  extrémité  O. ,  de  5.  k.  1/2  ;  celle  centrale, 

de  4-  k-  1/2  ,  et  la  plus  petite ,  à  son  extrémité  E.,  de  1  k.  8  h» 

seulement.  —  Le  bourg  ,  bâti  sur  le  penchant  d'un  coteau 

qui  longe  la  rive  droite  de  la  petite    rivière  de   Vègre  ,   à 

3  k.  de  celle-ci ,  n'est  distant  que  de  1  k.  de  la  limite  la  plus 

rapprochée  du  territoire  qui  est  à  l'E. ,  et  de  3  k.  3  h.  du 

bourg  de  Loué.  Il  forme  deux  rues  se  réunissant  en  forme 

de  H  dont  le  pied  est  au  nord ,  et  à  l'extrémité  de  la  branche 

orientale    où    est  située    l'église  dont    le   chœur,    la  croix 

et  une  partie  de  la  nef  sont  voûtés  en  pierre  à  arceaux ,  les 

arcades  séparant  la  nef  àes  bras  de  la  croix  cintrés  ;  porte 

occidentale  romane  ,  dont  les  sculptures  ont  disparu.  Clocher 

en  bâlière.  L'ancien  prieuré  ,  attenant  au  côté  méridional  de 

l'église  ,  qui  était  dans  l'origine  le  manoir  seigneurial  de  la 


MAREIL-EN-CHAMPAGNE.  9 

paroisse  ,  et  est  actuellement  une  ferme ,  se  fait  remarquer 
par  deux  portes  d'entrées  de  la  cour  ,  dont  une  très- grande  et 
une  petile  à  côté  ,  de  forme  semi-ogive.  On  distingue  aussi 
dans  le  bourg  ,  l'ancienne  maison  appelée  le  fief  du  Pigeon  y 
avec  sa  tourelle  hexagonale  ,  et  quelques  autres  à  ouvertures 
en  croix  de  pierre  À  filets,  ou  dont  L'extrémité  supérieure  est 
taillée  en  télé  d'écusson  ;  et  quelques  maisons  modernes 
assez  jolies  —  Cimetière  à  l'extrémité  occidentale  et  un  peu 
au-dehors  du  bourg  ,  en  forme  de  triangle  allongé  ,  clos  de 
haies  en  buis  ,  et  d'un  aspect  romantique. 

l'OPUL.  De  81  feux  anciennement,  on  en  compte  au- 
jourd'hui io5 ,  se  composant  de  2^3  indiv.  mâles,  de  261 
fem.  ,  total  ,  5o|  ,  dont  265  dans  le  bourg. 

Mouq.  dècenn.  —  De  1793  à  1802  ,  inclus.  :  mar.  5o  ; 
naiss. ,  i^2  ;  déc. ,  rjG.  —  De  i8o3  a  i8i3,  inclus.  :  mar.,  £o  î 
naiss.,  i34  ;  déc,  192.  —  De  i8i3  à  1822,  inclus.  ; 
mar.  ,  3g  ;  naiss.  ,  i4-4  >  déc.  ,  8£. 

îiisr.  ecclfs.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.  -Eulrope  , 
év.  de  Saintes  et  martyr,  qu'on  y  invoque  pour  l'enflure. 
Assemblée  le  dimanche  le  plus  rapproché  du  3o  avril  ,  fêle  de 
ce  saint.  —  La  cure,  annexée  anciennement  au  prieuré, 
valant  £oo  J.  y  était  à  la  présentation  des  religieux  de  la 
Couture  du  Mans  et  non  de  l'abbé  ,  comme  le  dit  Lepaige. 
Le  prieuré  ,  auquel  était  attaché  la  seigneurie  de  paroisse  , 
était  l'une  des  quatre  châtellenies  appartenant  à  la  même 
abbaye  ,  et  présenté  également  par  ses  religieux  ,  qui  étaient 
les  seuls  décimateurs  de  la  paroisse.  Les  chapelles  fondées 
dans  l'église  de  Mareil  ,  étaient  i.°  celle  delà  Ferrie  re  ,  de 
oj5  I.  de  revenu  ;  2.0  celle  de  la  Paierie  ,  même  revenu  ;  3.° 
et  celle  de  la  Pasquerie  ,  de  5o  1. ,  à  la  préscnlalion  de  la 
famille  Lefèvre  de  la  Cheronnière  :  les  deux  premières  furent 
fondées  par  Jean  Lemercier  ,  prieur-curé  de  S.-Ouen-en- 
Champagne  ,  paroisse  limitrophe  ;  et  devaient  être  présentées 
et  possédées  par  des  membres  de  la  famille.  L'une  de  ces 
chapelles  devait  la  première  messe  du  dimanche. 

La  chapelle  du  vieux  château  de  l'Jsle  ,  dont  il  va  être 
parlé  plus  bas ,  était  également  un  prieuré  ,  valant  35o  1.  de 
revenu  ,  à  la  présentation  du  prieur  de  Château-l'Hermilage. 
(  V.  cet  art.  ) 

11  existait  aussi  une  chapelle  ,  anciennement ,  au  château  du 
Plessis  ,  laquelle  sert  actuellement  de  maison  d'habitation. 

BIST.  féod.  La  seigneurie ,  ayant  titre  de  châtellenie  , 
était  ,  comme  on  vient  de  le  dire  ,  annexée  au  prieuré.  Sa 
juridiction,  qui  était  celle  de  l'abbaye  de  la  Couture,  s'exerçait 
au  Mans  (  v.  t.  11-161  )  ,   et  reportait  au  présidial  de  cette 


io  MAREIL-E3V-CHAMPAGNE. 

ville.  On  trouve  en  1067,  un  Yves  de  Mareil ,  Martoica  + 
présent  à  une  discussion  qui  eut  lieu  au  château  de  Craon  , 
relativement  à  la  validité  d'un  don  fait  à  l'église  de  S.-Clément 
de  cette  ville.  Si  ce  fut  le  seigneur  de  celte  paroisse-ci  ,  on 
peut  présumer  que  c'est  lui  ou  ses  descendans  qui  firent 
don  de  cette  châtellenie  aux  religieux  de  la  Couture  ,  pour 
y  établir  un  prieuré.  —  En  i683  ,  Jacques  Levayer,  fils 
de  Fr.  Levayer  ,  écuyer  ,  lieutenant- général ,  au  Mans  r  et  de 
Renée  de  la  Boindre  ,  rend  aveu  pour  la  terre  seigneuriale 
de  Sablé  et  de  Mareil. 

Les  autres  fiefs  principaux  de  la  paroisse ,  étaient  les 
châtellenies  de  l'isle  et  du  Plessis  ,  et  les  fiefs  inférieurs  de 
Montangenault ,  qui  s'étendait  sur  la  paroisse  de  S.-Picrre- 
des-Bois  ,  de  la  Bretonnière  ,  du  Pigeon  ,  etc. 

Le  cliâleau  de  l'isle ,  construit  dans  une  anse  formée  par 
la  rivière  de  Vègre  ,  et  entouré  de  larges  fossés  au  nord-est  , 
qui  le  plaçaient  en  effet  ,  dans  une  sorte  d'isle  ,  d'où  lui  vient 
son   nom  ,   à  2  k.  7  h.  S.  O.  du  bourg  de  Mareil ,  et  à    la 
même  distance  à  Test  de  Brûlon  ,  dominé  par  les  rochers  de 
marbre   de  Pisgrel ,    au  pied  desquels    il    est  bâti ,    sur   lar 
rive  droite  de  la  rivière  ,  et  par  un  autre  coteau  également 
élevé,  sur  la  rive  gauche  ,  n'a  pu  être  établi  ,  dans  une  telle 
position,  qu'à  une  époque  où  les  effets  de  l'artillerie  étaient 
inconnus  ;  aussi  prétend-on  que  sa  ruine  date  de  plus  de  trois 
siècles  et  demi ,   et   ne  remarque  - 1  -  on  ,   dans  ses   vastes 
ruines,    aucunes  embrasures    ou    meurtrières    déslinées   aa 
passage  des  armes  à  feu.  La  seule  trace  de  fortification  qu'on 
V  apperçoive  ,  consiste  dans  la  coulisse  de  la  herse  ,  bien  ap- 
parente  dans    l'épaisseur   du   mur  au-dessus    d'une  de   ses 
entrées  ;   dans   son  enceinte  de  murailles  assez  élevées  ,    et 
dans   plusieurs  restes  de  tours  ,  dans  la  principale  desquelles 
subsistent  encore   les   traces  d'un   escalier.  Vers  l'extrémité 
orientale  de  ces  ruines  ,  subsistent  encore   trois   côtés  des 
murs  de  sa  chapelle,  et  au  milieu  des  décombres  de  celle-ci, 
une  longue  et  large  pierre  qui  paraît  être  la  table  d'un  auteL 
Enfin  ,   une  autre  construction  ,  attenante  à   celte   chapelle  , 
offre  cette  particularité   qu'une   des  principales  croisées  de 
celle-ci  reçoit  son  jour  de  son  côté  ,  ce  qui  embarasse  pour 
en  deviner  la  destination  première.  La  juridiction  de  la  châ- 
tellenie de  l'isle,  à    laquelle  était  annexée  celle  du   Plessis  , 
se  tenait  à  S.-Ouen-en-Champagne  ,    était  exercée  par  un 
bailly,  et  reportait  en   première  instance  à  celle  d'Auvers- 
sous -Monlfaucon  ,    de  là  à  Sillé-le-Guillaume  ,   puisa   la 
baronie  de  Touvoie  ,  enfin  ,  au  présidial  du  Mans. 

Nous  avons  vu  à  l'article  de  Brûlon  (  t.  i-a45  )  y  que  dan* 


MAREIL-EN-CIIAMPAGNE.       n 


'il   i3j9  ,  Guillaume  de  Malefêlon  ou  Ma- 
lier,    était    alors   seigneur   de  Tlsle,   prés 


un  lilrc  du  16  avril 
thcfelon  ,    chcvali 

lïrûlon. —  En  1IJ72  ,  André  Gaillard,  membre  du  conseil 
privé  du  Roi ,  rend  aveu  pour  les  terres  seigneuriales  de 
Tlsle  ,  de  TEpicelière  (Epichclièrc  )  ,  Vallon  ,  Maigné ,  etc. 
Est-ce  de  celle  terre  de  Tlsle  dont  il  s'agit?  —  En  i63g  , 
un  Jean  de  Tlsle,  escuyer,  seigneur  de  la  terre  de  Bcaumont, 
paroisse  de  Joué-en-Charnie  ,  y  demeurant ,  est  porte  au 
rôle  dressé  à  celle  époque,  pour  l'objet  indiqué  à  l'article 
précédent,  des  nobles  tenant  (ief  dans  la  province  du  Maine, 
sous  le  n°  4o.  Tenait-il  son  nom  de  ce  château  ,  qui  aurait 
déjà  élé  détruit  alors  ?  Cela  est  d'autant  plus  probable,  que  les 
fiefs  de  Tlsle  et  du  Plessis  relevaient  aussi  de  Joué-cn-Charnie. 

Le  château  du  Plessis,  dont  le  manoir,  situé  à  1  k.  7  h. 
à  l'O.  !N.  O.  du  bourg,  est  aliénant  aux  bois  de  Tlsle, 
était  un  membre  de  la  terre  de  Sl-Ouen-en-Champagnc  et 
annexé  à  celle  de  Tlsle  qui  précède.  Cette  terre  avait  droit 
de  haute  justice  ,  et  son  seigneur  celui  de  recommandation 
nominale  aux  prières  de  l'église  de  Mareil,  comme  son  bien- 
faiteur. Elle  appartenait  en  1771  au  comte  de  Maridort ,  de 
Bourg-le-Koi  (  v.  cet  art.  ),  qui,  vers  cette  époque,  la 
vendit  à  M.  des  Londes  ,  avec  celle  de  Sl-Ouen.  Vendu 
pendant  la  révolution  ,  le  château  du  Plessis ,  qui  n'a  rien 
de  remarquable  que  quelques  vestiges  de  sa  motte  féodale  , 
appartient  aux  héritiers  îîoullier. 

On  trouve  porlé  sur  le  rôle  de  la  noblesse  du  Maine  ,  dont 
il  vient  d'être  parlé  ,  sous  le  n°  286 ,  un  sieur  Jean  Achard  r 
escuyer ,  sieur  de  la  Bretonnière  ,  paroisse  de  Mareil , 
doyenné  de  Brûlon. 

HLsT.  civ.  Les  biens  du  collège  fondé  par  Joseph  Hamon  r 
chirurgien  ,  vers  1720  ,  qui  consistaient  en  une  maison  avec 
jardin  ,  dont  devait  jouir  le  vicaire  ,  à  la  charge  de  faire 
l'école  ,  ont  élé  aliénés  pendant  la  révolution. 

Une  école  de  filles  fut  également  fondée  vers  1 760  ,  par 
Anne  Morillon,  qui  la  dota  d'une  rente  de  60  l. 

En  1825,  la  dame  Marie  Dodeau ,  femme  Touchard  , 
lègue  ,  aux  pauvres  de  Mareil ,  une  pièce  de  terre  de  66  ares , 
estimée  800  f.  ,  du  revenu  de  36  f. 

En  i833  ,  le  conseil  municipal ,  en  exécution  de  la  loi  du  2& 
juin,  vote,  sur  le  budget  communal  pour  i834,  une  somme 
de  5o  f.  pour  le  logement  d'un  instituteur  primaire ,  et 
200  f.  pour  son  traitement. 

biogr.  Mareil  est  la  patrie  du  général  Rousseau.  V.  son 
art  à  la  biographie. 

hydrogr.  La  commune   est  traversée  de  TE.  au  S.  par 


i2       MAIVEIL-EN-CHAMPAGIVE. 

la  rivière  de  Vègre  ;  et  du  N.  au  S.  également  par  le  ruisseau 
de  Palais,  qui  y  conflue  au  S.  S.  O.  du  bourg.  Celui  de 
Riolay  ,  venant  de  S.-Chrislophe  ,  la  limite  au  sud  d'avec 
S.-Ouen  ,  et  conflue  aussi  dans  la  Vègre,  sur  !a  limite  des 
deux  communes.  On  passe  la  Vègre  et  le  Palais  sur  des 
ponts  établis  à  l'est  et  à  l'ouest  du  bourg.  —  Moulins  :  du 
lîourg  ou  de  Mareil ,  de  Courteille  et  de  Vaux  ,  à  blé ,  sur 
la  Vègre;   i  moulin  à  foulon. 

géol.  Sol  montucux  ,  coupé  ,  boisé  ;  terrain  secondaire 
offrant  le  marbre  et  le  calcaire  jurassique  en  exploitation  ; 
pierre  cosse  ,  cailloux  roulés.  —  Une  carrière  ,  située  sur 
la  rive  gauche  de  la  Vègre  ,  où  se  trouvent  de  vastes  galeries 
qui  annoncent  une  longue  et  considérable  exploitation  „ 
fournissait  d'excellente  pierre  de  taille  ,  dont  une  couche  ,  de 
10  mètres  d'épaisseur  de  mauvais  calcaire  ,  avait  interrompu 
les  travaux  depuis  longtems  ,  à  l'époque  où  Lepaige  écrivait 
son  Dictionnaire  (  vers  1776  ) 

Plant,  rar.  J)raba  muralis  ,  UN.  ;  Malva  moschata  ,  LIN,  ; 
Menlha  calamcntha  ,  lin. 

cadast.  Superficie  de  796  hect.  96  ar.  5g  cent. ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit:  —  Terr.  labour.,  55 1  h.  71  ar. 
70  cent.  ;  en  5  class.  ,  éval.  à/j.,  10  ,  18 ,  24  et  3o  f.  — 
Jardins  ,  16-09-02  ;  3  cl.  :  ?o ,  4°  1  5o  f.  —  Prés  ,  109-55- 
90  ,  4  cl.  :  i5  ,  3o  ,  42  ->  54  f-  —  Pâtur.  et  pâtis  ,  3-05-70  ; 
2  cl.  :  6  ,  i5  f.  —  1>.- taillis  ,  79-31-10  ;  4  cl.  :  6  ,  8 ,  10,  12  f. 
—  B. -futaies,  0-26-70  ;  à  3o  f.  —  Land.,  terr.  incuit.,  0-79- 
29  ;  à  6  f. —  Etangs  ,  0-88-0  ,  à  i5  f. —  Sol  des  propr.  bâties, 
4.-97  ,  98  ;  à  6  f.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl  ,  ci  met. ,  presbyl.  , 
0-78-vO.  —  Chemins,  21--6-10.  —  Kiv.  et  Kuiss.  ,  18-26- 
20.  rn  102  maisons  ,  en  6  cl.  :  8  à  6  f.  ,  42  a  12  f. ,  29  à  20  f., 
i5  à  4°  f-  1  5  à  5o  f.  ,  3  à  60  f.  —  3  moulins  à  blé  ,  à  100  , 
i3o  et  200  f.  ;  1  moulin  à  foulon  ,  à  3o  f. 

tj«.      „  '^  f  Prop.  non  bâties ,  i6,54of.  42  c.    \  r     r    /     ~ 

Revenu  impos.  {        r         •  *,.     '      'c         *         >  10,102  t.  42  c. 

r        I bahcs ,     2,022     »  1     «" 

CONTRIB.  Foncier,  3,5oi  f.  ;  personn.  et  mobil  ,  264  f*  ; 
port,  et  fen. ,  107  f .  ;  i4  patentés  :  dr.  fixe  ,  62  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  4i  f-  Total,  3,375  f.  —  Perception  de  Chanlenay. 

cult.  Sol  argilo-calcairc  et  argilo-siliceux ,  caillouteux 
dans  celte  dernière  nature  de  terrain  ,  médiocrement  fertile  ; 
cultivé  en  céréales  dans  la  proportion  de  2j  part,  de  fromentf 
autant  de  seigle  et  autant  d'orge ,  7  p.  seulement  d'avoine 
et  autant  de  sarrazio.  On  y  cultive  ,  en  outre  ,  chanvre  , 
pommes  de    terre  ,    navels  ,    pois ,   jaiosses  ,    trèfle  ,    etc. 


3IÀREIL-SUR-L0IR.  i3 

Beaucoup  d'arbres  à  cidre  el  bon  nombre  de  noyers.  Elèves 
<f  mi  grand  nombre  de  b&ea  numailles  ,  de  moulons  el  de 
porcs.  Quelques  étalons  servent  à  la  reproduction.  —  Com- 
merce de  grains  ,  dont  il  parait  v  avoir  exportation  réelle  ; 
de  bestiaux  ,  bois  ,  cidre ,  fruits  ,  noix  ,  chanvre  ,  laine  ,  elc. , 
etc.  —  Assolement  quadriennal  ,  dans  lequel  l'usage  des 
compols  avec  la  chaux  produisent  un  heureux  résultat.  —  26 
charrues  dont,  les  deux  tiers  traînées  par  des  bœufs  et  des  che- 
vaux, un  tiers  par  des  chevaux  seuls.  —  f>  fermes  principales  ; 
un  plus  grand  nombre  de  petites  et  de  bordages.  —  Fré- 
quentation des  marchés  de  Loué  ,  de  Vallon  et  de  Brûlon. 

l\[)U>TH.  Extraction  du  marbre  et  de  la  pierre  calcaire  ; 
fabrication  de  quelques  pièces  de  to'les  ,  dites  treillis  et  com- 
muns ,  dont  partie  de  commande  pour  les  particuliers  , 
partie  pour  être  vendue  à  Loué  et  au  Mans. 

RGUT.  ET  CHEBf.  Plusieurs  grands  chemins  traversent  le 
territoire,  notamment  celui  de  Conlie  à  Sablé  ,  par  S.-Ouen  , 
Fonlenav  et  Asniéres  ;  deux  autres  venant  du  Mans  ,  l'un 
p.ir  S.-tieorges ,  Souligné  et  Vallon  ;  l'autre  par  Fay  et 
Cranncs ,  se  joignent  dans  le  bourg  de  Mareil  à  celui  de 
Loué  à  Brûlon. 

habit.  KT  lieux  remarq.  Ajouter  à  ceux  précédemment 
indiqués  ,  le  Rocher  ,  la  Grande-Maison  ,  le  Paradis  ,  les 
Portes  ,  l'Epine- Noire ,  les  Chcsnes  ,  les  Cormiers  ,  etc. 

Étarl.  publ.  Mairie,  succursale,  école  primaire.  —  Bu- 
reau de  poste  aux  lettres  à  Sablé. 

MAUEIL  SUR  LOIR  ,  MAREUIL  ;  Marolium  super 
Ligeris  ;  commune  cadastrée,  du  canton  ,  de  l'arrond.,  et 
à  7  k.  E  i/4  N.  de  la  Flèche  ;  à  4.1  k  S.  S.  C).  du  Mans  ; 
jadis  du  doyenné  de  Clermont ,  de  l'archid.  de  Sablé  ,  du 
dioc.  du  Mans  et  de  l'élection  de  la  Flèche.  —  Dist.  lég.  :  8 

et  4-1  kib 

descrip  Bornée  au  N. ,  par  Clermont  ;  au  N.  E. ,  par  S.- 
Jean-dc-la  Molle  ;  à  l'ouest ,  encore  par  S.- Jean  et  par  Pringé 
réuni  à  Lucbé  ;  au  sud  ,  par  la  rivière  du  Loir,  qui  la  sépare 
de  Thorée  ;  à  'IO.  ,  par  Créans  :  elle  fermait  de  ce  côté  ,  la 
limite  de  la  province  du  Maine  d'avec  celle  d'Anjou  Sa 
forme  est  celle  d'un  telragone  irrégulier,  de  1  k.  de  côté 
au  S.  O. ,  2  k.  au  S.  ,  1 1  h.  1/2  à  l'E. ,  et  3  k.  1/2  au  N. 
N.  O.  —  Le  bourg  ,  peu  important,  situé  au  bas  d'un  coteau  , 
presqu'au  centre  du  territoire  ,  se  compose  d'une  rue  qui 
s'étend  ,  d'est  à  ouest ,  le  long  du  chemin  de  la  Flèche  à 
Mansigné  ,  en  passant  au  sud  de  l'église;  et  de  quelques  autres 
maisons  formant  un  espèce  de  demi-cercle  vis-à-vis  l'extrémité 
occidentale  de   la  même  église.  Celle-ci,   du  style  gothique 


4  MAMSîLSIJR-LOïR 

secondaire,  peu  remarquable  ;  clocher  pyramidal  ,  placé  sur 
une  grosse  tour  carrée.  —  Cimetière,  attenant  à  la  partie 
sud-est  du  bourg,  clos  de  murs,  du  côté  du  chemin  seulement, 
de  haies  pour  le  surplus.  On  y  remarque  une  chapelle  avec 
son  autel ,  surmontée  d'un  clocheton  ,  assez  bien  conservée  , 
quoique  ne  servant  plus  au  culte. 

'Une  source  ou  fontaine  ,  située  dans  le  bourg  ,  le  rend 
continuellement  humide  et  boueux  ,  ce  qui  lui  fait  très-bien 
justifier  son  nom. 

popul.  Evaluée  à  68  feux  autrefois  ,  on  en  compte  ac- 
tuellement 2^0,  se  composant  de  £97  indiv.  mâles,  525  fem. , 
total,  1022  ,  dont  4-95  dans  le  bourg. 

MOUV.  décents.  De  1793  à  1802  incl.  :  mar,  ,  6g  ;  naiss.  , 
256  ;  déc. ,  123.  —  De  i8o3  à  1812  :  mar.  ,  79  ;  naiss.  281  ; 
déc. ,  192.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  46  ;  naiss.  ,  277  ; 
déc  ,  178. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Christophe  , 
martyrisé  en  Lycie  vers  le  milieu  du  3.e  siècle.  On  sait  que 
ce  saint  remplaça  ,  dans  nos  contrées ,  l'Hercule  gaulois  ,  et 
fut  placé,  à  la  porte  extérieure  ou  à  l'enlrée  des  églises, 
sous  une  forme  colossale  ,  partout  où  les  Celtes  honoraient 
cette  divinité  ,  ce  qui  était  particulièrement  près  des  fon- 
taines ou  des  rivières.  Assemblée  patronale  le  dimanche  le 
plus  prochain  du  2  5  juillet ,  fête  de  ce  saint.  La  cure  ,  dont 
le  revenu  était  de  750  1.  ,  était  à  la  présentation  de  Pabbesse 
du  Ronceray  d'Angers.  Un  prieuré  régulier  ,  à  la  même  pré- 
sentation ,  possédé  par  une  des  religieuses  de  cette  même 
abbaye,  et  valant  5oo  1.  de  rente  ,  était  un  ancien  fief  que 
donna  Bernard  de  Mareil ,  vers  11 23,  pour  son  établis- 
sement. La  chapelle  de  N.-D.  ,  estimée  70  1. ,  était  à  la 
présentation  de  l'évêque  du  Mans.  11  y  avait  aussi  une  ma- 
ladrerie  ,  estimée  200  1.  ,  à  la  présentation  de  l'évêque 
d'Angers,  et  qui  ne  paraît  pas  avoir  été  réunie,  comme  tant 
d'autres  ,  à  aucun  hospice  ou  établissement  religieux.  Il  y 
avait  jadis  des  chapelles  aux  manoirs  de  Semur  et  du  Plessis- 
Allouin. 

hist.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  ,  dans 
l'origine  ,  au  manoir  du  Plessis-Allouin  ,  situé  à  1  k.  à  l'ouest 
du  bourg  :  elle  est  mentionnée  comme  étant  un  membre  de 
la  baronnie  de  la  Flèche,  dans  un  aveu  de  i4J4* —  En 
i5o8  ,  Jean  de  Mareuil ,  escuyer ,  rend  aveu  pour  la  terre 
seigneuriale  de  ce  nom  qui,  suivant  cet  acte,  relevait  alors 
de  ISaugé  ,  ce  qui  nous  semble  douteux  ? —  Ln  i5^G  ,  culte 
terre  fut  comprise  dans  la  composition  du  marquisat  et  de 
[a  seigneurie  de  Clermont-Gallerande  ;  lors  de  son  érection 


MAUEIL-STJK-LOÏK.  if> 

?i  ce  lïhv  en  faveur  de  Georges  I  "  ,  seigneur  de  Clermont  et 
et  de  (iallerande.  —  Nicolas  d'Anjou,  petit-fils  de  Louis 
d'Anjou ,  bâtard  de  Charles  III  d'Anjou,  que  nous  avons 
nommé  Charles  IV  du  Maine  (Ih'ogr.  cxvi  .  (xvm),  épousa  , 
vers  le  cornai  meement  du  i6.e  siècle  ,  Gabriellc  de  Mareuil, 
fille  unique  de  (iuv  et  de  Catherine  de  Clermont.  C'est  de 
<1<*  celle  union  que  naquit  Renée;  d'Anjou  ,  femme  de  Fr.  de 
Bourbon,  prime  dauphin  d'Auvergne  et  duc  de  Montpensier, 
l'héroïne  du  roman  de  M.",e  la  Fayette  ,  intitulé  :  La  Prin- 
resse  de  Montpensier. 

iiivi.  civ.  Outre  la  Maladrcrie  ,  établissement  sanitaire 
dont  il  est.  parlé  plus  haut ,  Mareil  avait  un  collège  ,  doté 
d'une  maison  et  de  quelques  terres  ,  dont  le  principal  était 
au  choix  du  curé. —  Vole  par  le  Conseil  municipal,  sur  le 
budget  de  i83'i-,  conformément  à  la  loi  du  27  juin  i833  , 
<îe  la  somme  de  80  f.  pour  location  d'une  maison  d'école 
primaire  ,  et  de  200  f.  pour  traitement  de  l'instituteur. 

HYDROGft.  La  commune  est  arrosée  et  bornée  au  S.  ,  par 
la  rivière  du  Loir  ;  à  l'E  ,  par  le  ruisseau  de  Carpenlras  , 
qui  la  limite  en  partie  de  ce  côté  ;  à  l'O. ,  par  celui  de  Cour- 
jartière  ,  en  partie.  —  Moulins  :  des  Isles  ,  sur  le  Loir  ;  de 
Carpenlras,  sur  le  ruisseau  de  ce  nom;  de  Pillelle ,  sur 
celui  de  Courjarlière  ;  tous  trois  à  blé. 

gÉcl.  Terrain  secondaire  dans  la  partie  élevée ,  formant 
le  coteau  au  nord  ,  où  l'on  extrait  fréquemment  le  tufeau 
en  moellon,  pour  bâtir,  sous  le  nom  de  moche;  d'alluvion  , 
«lans  la  partie  sud  ,  se  composant  de  couches  de  silex  roulé 
et  de  sable,  au-dessous  desquelles  le  percement  d'un  puits, 
fait  en  1770,  donna,  à  la  profondeur  de  Sj  mètres,  au- 
dessous  d'un  sable  micacé  gris  ,  souvent  ferrugineux  ,  plu- 
sieurs couches  de  charbon  avec  fer  sulfuré.  La  même  nature 
de  terrain  se  reproduisant  sur  le  côleau  de  la  rive  gauche  du 
Loir  ,  à  la  surface  du  sol  ,  il  semble  en  résulter  que  ce 
terrain  ferrifère  s'étend  obliquement,  en  traversant  la  rivière, 
par  une  ligne  de  2  «à  3  cents  pieds. 

CadàSTR.  :  Superficie  totale  de  n85  hect.  46  ar.  10  cent. , 
se  divisant  de  cette  manière  :  —  Terr.  labour.,  667-47-4 1  ; 
<en  5  class.  ,  éval.  à  11  ,  18  ,  27,  36  et  4-5  f.  —  Jardins  ,  22- 
97-4.5*  ;  3  cl.  :  45,  5o,  60  f.  —  Vignes  ,  197-45-16  ;  5  cl.  :  12  , 
18,  36,  43  ,  5o  f.  —  Prés,  137-99-08;  4  cl.  :  28,  45,  57  ,  66 
f.  —  Pâtures ,  16-95-96  ;  3  cl.  :  21  ,  3o  ,  57  f.  —  Pâtis ,  3- 
36-27  •  à  6  f .  —  B. -taillis,  61-39  02  ;  4  cl.  :  6  ,  12  :  18  ,  n3 
ï.  —  B. -futaies,  2-94-60;  à23f.  —  Pinières,  1-14-90  ;  2 
d.  :  9,,  18  f.  —  Landes  ,  26-64-4°?  3  cl.,  6,  8 ,  16  f.  — 
Friches,   0-22-42;   à  2   f .   —  Perrières  ,    1-42-20  ;  à  2  f. 


î6  MARESCÏ1E. 

Mares  ,  0-^9-90  ;  à  £5  f.  —  Superf.  des  bâtïm.  ,  ig-o5- 


ct  i5o  f.  —  i  loge  ,  à  4-  f •  —  3i  caves  ,  à  2  f . 

_,               .              (    Prop.  non  bâties ,  37,7Qi  f.  77  c.  I      ,     ,       f 
REVENU  irnpos.  | P y^j     7, ^     77      J    4a,3oi  f.  73   c. 

contrib.  :  Fonc.  ,  5 120  f.  ;  personn.  et  mobil.,  578  f.  ; 
port,  et  fen. ,  2o5  ;  29  patentés  :  dr.  fixe  ,  i38  f.  ;  dr.  prop. , 
56  f.  Total  ,  6097  f.  —  Perception  de  Clermont. 

cultur.  Sol  argilo-calcaire  et  argilo-sabloneux  ;  médio- 
crement fertile;  terrain  souvent  inondé  par  le  trop  d'élé- 
vation des  chaussées  du  moulin  de  la  Bellouvrière  ,  sur  le 
Loir  ,  construit  au-dessous  de  Mareil.  Culture  des  céréales 
dans  la  proportion  de  2  parties  froment  et  seigle  ,  1  d'orge 
et  avoine  ,  1  autre  en  menus  et  légumes  ,  et  2  en  jachères  ; 
produits  à  peine  suffisans  pour  la  consommation.  Vignes  , 
noyers  ,  arbres  à  fruits  ,  etc.  —  Assolement  triennal  ;  6 
fermes  principales  et  6  charrues  seulement ,  le  surplus  de 
la  culture  se  faisant  à  bras.  —  Quelques  élèves  de  poulains  , 
de  bêtes  à  cornes  ,  porcs,  moutons  ;  quelques  ânes.  —  Com- 
merce de  grains  ,  à  titre  d'échange  seulement  ;  de  bestiaux , 
foins  ,  fruits,  légumes,  etc.  Vins  blancs  estimés,  plus  légers 
que  ceux  du  Vau-du-Loir,  semblables  à  ceux  de  Clermont 
(  v.  cet  article  ).  =  Fréquentation  des  marchés  de  la  Flèche. 

industr.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toile ,  de 
commande  ,  pour  les  particuliers  qui  fournissent  le  fil;  ex- 
traction du  tufeau  en  moellon. 

rout.  et  chem.  La  grande  route  du  Mans  à  Paris  ,  passe 
tout  près  la  limite  nord-est  du  territoire  j  le  chemin  de  la 
Flèche  à  Ponlvallain  ,  par  Mansigné  ,  le  traverse  de  l'ouest 
à  l'est,  en  passant  dans  le  bourg. 

habit,  et  lieux  REMARy.  La  Pilelière ,  maison  bourgeoise 
fort  modeste  ,  habitée  par  M.  le  chevalier  de  Clermont  , 
ancien  colonel  de  la  garde  nationale  du  Mans  ,  connu  par 
son  goût  pour  les  antiquités,  et  par  sa  belle  et  riche  collection 
de  médailles  et  anciennes  monnaies.  Sous  le  rapport  des 
noms  :  la  Croix-Marie ,  Malabry  ,  le  Plessis ,  la  Poisson- 
nière ,  etc. 

ÉTABL.  publ.  Mairie ,  succursale  ,  école  primaire ,  débit 
do  tabac.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  la  Flèche. 

MARESGHE,  MAUECHÉ;  MarescKeïum  ;  nom  dont 
l'étymologie   n'a    pas    besoin    d'explication.    Commune   du 


JtlARESCHE.  17 

cant,  cl  a  2  k.  3  h.  S.  E.  de  Beaumont  sur-Sarthe;  de  l'arrond. 
cl  n  1 1  k.  S.  O.  de  Mamers  ;  à  q3  k.  N.  du  Mans  ;  ancien- 
nement du  doyenn.  de  Beaumont . ,  de  l'archid.  de  Saosnois 
ou  Gr.-Archid.  ;  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  lég.  : 
2  ,  a5  ,  27  k. 

msr.RiPT.  Bornée  au  Nord  ,  pir  la  rivière  de  Sarthe  , 
qui  la  sépare  de  Beaumont  et  de  Vivoïn  ;  a  l'E. ,  par  Lacé- 
sous  Ballon  et.  Teille  ;  au  S.  ,  par  Teille  et  S.-Marceau  ;  «à 
l'O. ,  encore  par  la  Sarthe,  qui  la  sépare  d'Assé-lc-Uiboul 
et  de  Beaumont.  Sa  forme  est  celle  d'un  cercle  s'allongcaut 
d'est,  à  ouest,  fut  un  dîam.  central  de  G  k.  ,  contre  4  k. 
dans  sa  parti.'  la  plus  large,  du  N.  au  S.  —  Le  bourg,  b;Ui 
un  peu  au  N.  E.  de  la  partie  centrale  du  territoire,  se  com- 
pose de  deux  mes  se  joignant  à  angle  droit  à  l'ouest  :  l'une  , 
assez  longue  ,  s'étend  d  ouest  à  est  ,  le  long  du  chemin  de 
Beaumont  à  Mamers  ;  l'autre  ,  moins  importante  ,  du  N.  au 
S.  ,  sur  le  chemin  de  Beaumont  à  Ballon.  Eglise  à  croisées 
étroites  ,  allongées  et  cintrées  du  haut ,  n'ayant  rien  de  re- 
marquable ;  clocher  en  bàlière.  Cimetière  ,  entourant  l'église 
des  trois  côtes ,  est ,  nord  et  ouest ,  clos  de  murs  à  hauteur 
d'appui.  —  Un  gros  hameau  ,  situé  au  point  de  jonction  de 
la  route  royale  du  Mans  à  Alençon  ,  et  de  celle  départemen- 
tale de  Beaumont  à  Ballon  ,  porte  le  nom  de  faubourg  de  la 
Croix-  Verte,  de  h  première  de  ces  villes,  dont  il  n'est  séparé 
que  par  la  Sarthe  ,  qu'on  y  passe  sur  un  pont  en  pierre  (  v. 
cet  art.  ).  Il  s'y  trouve,  comme  dans  la  ville  même,  des 
auberges  ,  des  cafés ,  des  marchands  et  des  ouvriers  de 
divers  états. 

roPUL.  De  178  feux,  sur  les  états  de  l'élection  ;  actuel- 
lement de  3c>7  ,  se  composant  de  65o,  individus  mâles  ,  679 
femelles,  total,  i338  ;  dont  2^3  dans  le  bourg,  i85  au 
hameau  ou  faubourg  de  la  Croix- Verte,  6*g  au  hameau  de> 
Grandes- Tuileries  ,  4-5  à  celui  de  la  Cohue,  4-°  à  celui  de  fa 
Brichardière  ;  36,  3s,  25  et  20,  à  ceux  des  Noës ,  de 
Thuré  ,  de  Pelois  et  du  Frou. 

Mouv,  décenn.  De  i8o3  à  18  ?  2  ,  inclusiv.  :  mar. ,  81  ; 
naiss. ,  297  ;  déc  3^5.  —  De  i8i3  à  i832  :  mar.,  1  >j  ; 
naiss.  ,  3yy  ;  âéc.  245. 

hlst.  rec lés.  Eglise  dédié  à  S. -Martin  ,  de  Tours  ;  as- 
semblée le  2.L  dimanche  de  juillet.  La  cure,  qui  valait  700J. 
de  revenu,  était  à  ta  présentation  du  prieur  de  Vivoin  , 
paroisse  limitrophe.  A  8  11.  a  i'O.  JN.  U.  de  t  église,  existait 
la  maladrërie  de  S. -Michel  du  Pré,  et,  à  la  même  dislance  au 
N.  E. ,  une  autre  indiquée  par  Cassini. 

iiist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la. 
IV  2 


18  AIARESCIIÉ. 

lerre  de  la  Drouellerie,  simple  ferme  aujourd'hui,  laquelle 
appartenait,  en  I77-S  à  dame  Cliarlolie-Suzanne  Desnos,  V.e 
du  duc  Paul- Louis  de  Beauvilliers  ,  probablement  par  enga- 
gement, de  même  que  la  baronnie  du  Saosnois  (  v.  cet  arl.  ). 
Ce  fief,  dont  dépendaient  les  bordages  de  Châteauroux  , 
Mendon  ,  Tourne-Bride  ,  et  beaucoup  d'autres  propriétés  , 
en  vente  en  1808,  échut  ainsi  quelles,  à  la  mort  de  celle 
dame,  à  cinq  branches  hé  rit  aies  :  i.°  des  Saint-Simon,  de 
Paris  ;  2.0  Legras  du  Luard  et  Chavngnac  de  \a  Rongère 
(  Mayenne  )  ;  3.°  Tison  d'Argcncc ,  la  Chaire  et  Lévèque  de 
Vandières  f.e  Paré  ,  de  Paris ,  Angoulême ,  Poiliers  et 
Bheims  ;  4-.°  Pineau  de  \  iennay.  et  5."  Desnos. 

Le  château  de  la  Berlhelolcrie  ,  qu'on  appelait  aussi  et 
qu'on  appelé  encore  le  Duché  et  le  château  de  Maresché  , 
situé  à  moins  d'un  kilomètre  cuesl-sud-ouest  du  bourg  ,  entre 
celui-ci  et  la  Drouellerie,  est  une  maison  ordinaire,  avec 
cours  ,  basses-  cours ,  jardins  ,  et  un  parc  contenant  des 
massifs  de  bois  ,  des  prés,  etc.  il  appartient  à  M.me  Dutertre 
des  Aigremonls. 

Celui  de  la  Bussonnière  ,  séparé  des  précédens  par  la 
grande  route  du  Mans  à  Alençon  ,  d'où  une  belle  avenue  , 
plantée  en  ormeaux  ,  y  conduit,  est  construit  sur  le  coteau 
qui  domine  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe  ,  dans  une  charmante 
situation.  C'est  une  maison  de  forme  moderne  ,  quoique 
déjà  ancienne  ,  à  l'angle  nord-est  de  laquelle  est  bâlie  une 
belle  tour  hexagonale  En  1 53 1  ,  la  Bussonnière  appartenait 
à  un  sieur  Michel  Bcucqueton  ;  elle  est  aujourd'hui  à  M. 
d'Arlanges  ,  colonel  du  3o.c  régiment  d'infanterie  de  ligne. 

Les  autres  fiefs  étaient  celui  des  Margals  ,  à  1  k.  au  S.  du 
bourg;  et  celui  de  Crolay  ,  tout  près  et  à  la  droite  de  la 
grande  roule  d' Alençon.  En  i5a8,  un  sieur  Jean  Martin 
vend  aveu  pour  ce  fief  aux  assises  du  baiilage  de  Beaumont, 
et ,  en  i53j  ,  cet  aveu  est  renouvelle  par  Louise  de  Baugé  , 
sa  veuve.  Crotay  ,  maison  bourgeoise  actuellement  ,  a  été 
la  propriété  d'un  M  de  la  Porte,  et  est  aujourd'hui  celle  de 
M.  Anselme  de  Kaei  bout. 

HisT  civ.  Les  pauvres  de  la  commune  participent ,  avec 
la  maison  de  charité  de  Beaumont ,  et  avec  le  petit  hospice 
de  \ivoin  ,  au  produit  des  biens  de  la  inaladrerie  de  S.~ 
Michel  du.  Pré  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vole  ,  sur  le  budget  de 
i83*  ,  une  allocation  de  ioo  1.  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire ,  et  de  ^00  f.  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

hylrogr.  La  c(  minime  est   arrosée  et  limitée,    du    nord 


HL1RESCIIÉ.  19 

an  S.  ()  ,  par  la  rivière  de  Sarthc  ,  sur  laquelle  un  ancien 
pont  en  pierre,  trop  étroit,  fait  communiquer  avec  Beau- 
mont  ;  de  l'E.  N.  E.  à  l'O.  ,  par  la   petite  rivière  d'Orlon. 

GEOLOG.  Terrain  secondaire,  offrant  le  calcaire  compacte  , 
présentant  une  grande  ou  imité  de  corps  organiques  fossiles  , 
tels  que  ammonites  ,  peignes  ,  gervilies  ,  pholadomycs  , 
huîtres  |  oursins,  plicatules  ,  lérébralules  ,  trochus ,  et  des 
empreintes  de  bois  ;  du  calcaire  en  masses  globuleuses , 
appelées  tête  de  chat  ;  de  l'argile  grise  ,  appelée  manie  ,  et 
employée  comme  telle  sur  les  lieux  ;  de  l'argile  à  brique  , 
dans  laquelle  se  rencontrent  des  fragmens  de  pyrites 
ferrugineuses  ,  etc. 

Plant,  rar.  Conysa  squarrosa  ,  un.  ;  Malva  moschata  , 
LIN.  ;  Verbascum  candidissimum  >  dec 

divis.  des  terres.  En  labour  ,  764  bi  ;  jardins  ,  1 1  1/2  ; 
vignes  ,  i5  ;  prairies  ,  32  ;  bois-taillis ,  q5  1/2  ;  marais  ,  8  ; 
superf.  des  bàtim.  ,  3  ;  rout.  et  cbem.  ,  26  ;  riv.  et  ruiss.  ,  6  ; 
total  ç)6i  hectares  environ.  =z  273  maisons,  dont  2  châteaux; 
8  chaussumeries  et  tuileries. 

cult.  Sol  en  partie  argileux  et  compacte  ,  en  parlie  sa- 
blonneux et  caillouteux  ,  cultivé  en  céréales  dans  celle  pro- 
portion :  froment ,  5  part.  ;  seigle  ,  1  ;  orge  ,  3  ;  avoine  ,  2  ; 
menus,  <jo  ;  jachères,  60.  En  oulre  ,  pommes  de  terre, 
chanvre  ,  jarosses  ,  pois ,  etc.  ;  fruits  ,  bois  ,  vin  de  très- 
médiocre  qualité  ,  cidre  ,  etc.  ,  etc.  —  Assolement  qua- 
driennal dans  les  fermes ,  au  nombre  de  9  principales  ; 
triennal  dans  les  bordages.  —  4-3  charrues  ,  dont  29  traînées 
par  des  chevaux  seuls  ;  i4  par  bœufs  et  chevaux.  —  Elèves 
de  poulains  et  de  jeunes  chevaux  ,  bêles  à  cornes ,  peu  de 
moutons  et  de  porcs.  —  Fréquentation  des  marchés  de  Beau- 
mont  et  de  Ballon  ;  des  foires  de  Mainers. 

INuUSTR.  Quatre  tuileries  avec  fours  à  chaux  ,  dont  plu- 
sieurs fourneaux  à  l'établissement  dit  les  Grandes-Tuilerio. 
On  fabrique  à  Maresché  trois  sortes  de  chaux  ,  ayant  des 
propriétés  diverses  :  l'une  avec  le  calcaire  compacte  à  co- 
quillages ,  qui  s'extrait  particulièrement  près  et  au  sud  du 
faubourg  de  la  Croix-Verte  ,  estimée  surtout  pour  les  cons- 
tructions dans  l'eau,  pareequ'elie  se  durcit  Irès-promplement , 
et  que  ,  par  cette  raison  ,  on  appelé  chaux  hydraulique  ;  la 
seconde  ,  dite  chaux  grasse  ,  produite  par  le  beau  calcaire 
horisomal  de  Fyé  ,  dans  lequel  on  trouve  quelques  fossiles  , 
notamment  des  peignes  ;  la  troisième  ,  dite  chaux  blanche  , 
servant  particulièrement  aux  enduits  et  couches  de  détrempe  , 
produite  par  le  marbre  gris-bleu  de  Fresnay. 

Fabrication  de  quelques  pièces  de  toile  commune. 


2o  MARIGKÉ. 

RQUT  lt  (HEM.  La  porlion  de  la  route  royale  n.°  i38  ,  de 
3.*  classe  ,  de  Bordeaux  a  Rouen  ,  comprise  enlre  le  Mans 
et  Alençon,  traverse  'a  pariie  ouest  du  territoire,  du  N.  au  S., 
parallèlement  au  cours  de  la  Sarthe  ;  l'ancien  chemin  du  Mans 
à  Alençon  ,  en  traverse  la  partie  centrale  ,  dans  la  même 
direction  ;  celui  de  Beaumont  à  Mamers  ,  la  partie  nord  , 
d'ouest  à  est  ,  en  passant  daiss  le  bourg. 

habit,  et  lieux  retmarq.  Outre  ceux  déjà  désignés,  sous 
le  rapport  des  noms  ,  nous  indiquerons  :  la  Fuye  ,  la  Cohue, 
la  Ménagerie  ;  les  Mortiers  ,  la  Touche  ,  le  Breuil  ,  Beau- 
repaire  ,  etc. 

établ.    PUBL.    Mairie ,    succursale ,    école    primaire.    — 
Bureau  de  poste  aux  lettres  à  Beaumont- sur  Sarthe. 
JIIARËUÏL  ;  voir  mareil  ,  deux  articles. 
MARIE  {  SAINTE-  )  ;  voyez  SAINTE  marie. 
MARIETTE  ,   ancienne    chapelle  dédiée   à   la    Vierge  , 
laquelle   était   située   dans  la  paroisse  de  Ste-Croix,   près  le 
Mans.  Une  autre  du  même  nom  ,   existe  encore  dans  celle  de 
la  Suze.  (  V.  ces  deux  articles.  ) 

MARIGNE  ,  Marigneium  ,  Madrigneacum  ;  commune 
cadastrée  ,  du  canton  ,  et  à  5  kilom.  E.  S.  E.  d'Ecommoy  ; 
de  l'arrond.,  et  à  q5  k.  1/2  E.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné 
d'Oise  ,  de  l'archid.  de  Châleau-du-Loir ,  du  dioc  du  Mans 
et  de  l'élect.  de  Château-du-Loir. 

DESCRiPr.  Bornée,  auN.  et  au  N.  E. ,  par  S.-Mars-d' Ou- 
tillé ;  à  l'E.  ,  par  Pruillé -l'Eguillé  et  Jupilles  ,  et  par  une 
partie  de  la  foret  de  ce  dernier  nom  ;  au  S.  ,  par  cette 
dernière  commune  et  la  foret  ,  et  par  Mayet  ;  à  l'O.  ,  par 
Ecommoy  ;  sa  forme  est  celle  d'un  pentamètre  irrégulier  , 
s'allongcant  du  N.  au  S. ,  sur  un  diainèt.  central  anguleux  , 
de  y  à  10  k.  ,  contre  5  k.  de  diamèt.  transversal  d'E.  à  O. 
Bourg,  silué  au  centre  du  premier  de  ces  diamèt. ,  et  à  moins 
de  1  k.  1/2  de  l'extrémité  ouest  du  second  ,  formant  une 
assez  belle  et  large  rue  s'étendanl  du  N.  au  S.,  en  passant 
devant  la  porte  occidentale  de  l'église.  Celle-ci ,  fort  belle  , 
pour  une  église  de  campagne  ,  ayant  deux  bas-côtés  séparés 
de  la  nef  par  des  arcades  semi  ogives  ,  venant  s'appuyer  sur 
de  fortes  colonnes  rondes  ,  à  cîiaj  itaux  ornés  de  palmes  et 
d'arabesques.  Au  fond  et  au-dessus  intérieur  de  la  porte  oc- 
cidentale ,  on  remarque  un  groupe  de  treize  figures  repré- 
sentant Je.  us  au  mi  ieu  des  apôtres,  lous  as.sis.  Plusieurs 
fenêtres  vitrées  en  verres  coloriés  ,  oflranl  de  nombreuses 
légendes  latines.  Clocher  en  flèche.  —  Cimetière  en  dehors 
et  au  nord- est  du  bourg,  clos  de  haies  seulement.  Au  milieu 


MARtGNÊ*  21 

se  trouve  une  chapelle  ,  sous  le  vocable  de  Sle-Scholaslique  T 
dans  Laquelle  se  célèbre  quelquefois  l'office  divin. 

POPUL.  De  38 1  feux  anciennement  ,  on  en  compte  au- 
jourd'hui 533  ,  se  composant  de  1091  indiv.  maies,  ioi3 
l'em.  ,  total,  2io{  ,  dont  vid  dans  le  bourg  ;  <,o  au  hameau 
de  la  Chaînerie  ou  plutôt  Chénerie  ?  80  a  celui  de  la  Gran- 
clinière;  5o  à  chacun  de  ceux  de  Haute-Perche  et  du  Ronceray  ; 
4-5  à  celui  des  Guilardièrcs.  Au  hameau  de  Lailîé  ,  situe 
sur  la  grande  route  du  Mans  à  l'ours  ,  à  3  k,  S.  du  bourg  , 
et  n*  k.  1/2  S  E  d'Kcommoy  ,  se  trouvent  i5  maisons  ,  dont 
deux  auberges,  un  débit  de  tabac  ,  et  environ  70  habilans. 

l\Jou\>.  decenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar. ,  iôG  ; 
naiss.  ,  ^()o  ;  déc.  ,  b$j.  —  De  1810  à  1822  ,  mar.  ,  177  ; 
nai.vs.,  l^d'i  ;  dec.  353. 

MsT.  ECCLtS.  Eglise  sons  le  patronage  de  S.- Pierre; 
deux  assemblées,  la  première  le  2.c  dimanche  d'avril  ;  la  2.e 
le  premier  dimanche  d'août,  qui  suit  la  fêle  de  S.-Pierre- 
ès-Liens  —  La  cure  ,  à  la  présentation  du  seigneur  de  la 
paroisse  ,  puis  à  celle  du  chapitre  royal  de  S. -Pierre  de 
la  Cour  du  Mans  ,  valait  800  1.  de  revenu.  Les  autres  bé- 
néfices ecclésiastiques  étaient  :  la  prestimonie  Courlrain  ou 
des  Colières  ,  de  00  I.  de  revenu  ;  celle  du  Ronceray  ,  à  la 
présentation  du  seigneur  de  ce  lieu  ,  estimée  80  1.  ;  celle 
Ségrais  et  celle  Château,  valant  20  et  00  I.  11  y  avait  aussi 
une  chapelle  à  l'aumôneric  du  Gué  de  la  Feugère  ,  dont  il 
sera  parlé  plus  loin. 

iiiyr.  feu).    La  seigneurie  de   paroisse   appartenait ,    de 
même  que  la  présentation  à  la  cure,  comme  on  l'a  vu  plus 
haut ,  à  la  collégiale  de  S. -Pierre  du  Mans  ,    par  le  don  que 
lui  en  fil ,   en  l'instituant  ,   Hugues  I.cr ,  comte  du  Maine  , 
de  g55  à  ioi5  >  pour  l'entretien  de  ceux  qui  feraient  l'office 
dans  celte  chapelle.  Le   chapitre  possédait,   en    178;),  une 
grande  partie  du  territoire  et  plusieurs  fiefs  de  la  paroisse  de 
Marigné  ,   dont   le  principal   était  celui  du  Ronceray.  On 
trouve  dans   les  anciens   annalistes  de    la  province  ,  uue   le 
comte    Hélie  de    la  Flèche  ,    devenu   paisible   possesseur  du 
Maine  ,  après  la  mort  de  Guillaurnc-le-L\oux  ,  termina,  en 
1097  ,   une  contestation    élevée   entre   les  chapelains  de  S.- 
Pierre et  un  seigneur  du  nom  de  Mainfroy  ,  étant  aux  droits 
du  normand  Ribola  ,  celui  sans  doute  qui  a  donné  son  nom 
à    Assé  -  le  -  Hiboul  ,    en    engageant.   Robert   de    S.-Pavin  , 
chantre,   et  les  autres   chanoines  de  sa  chapelle,   à  céder  la 
prévôté   de   Marigné   a   Odon  ,    fils  de  Mainfroy  ,    pour  sa 
vie  seulement.  Nonobstant  L'autorité   du   Cenomania  et  de  le 
Corvaisier ,   qui    rapportent    ces    faits  ,    la   donation  de    la 


22 

seïgnedfîe  de  Marigné  peut  sembler  apocryphe  ,  pûisqû^or? 
trouve  que  ,  en  t^i  *  Cesare  ,  veuve  de  Barthélémy  Valory, 
Gabriel    Valory ,  Louis  Valory,   3VLe  d'hôtel   du  comte  du 
Maine  ,  et  M.e  Hilaire  Valory  ,  licentié  ès-lois  ,  tous  écuyers 
et  frères  ,  vendent  au  comte  da  Maine  les  château  et  ville  de 
Marigné  et  de   Roignac  (  N.   F.  r.  335  ,  p.  8cy  ).   Charles 
]V  d'Anjou,   alors  comte  du  Maine,  aurait  -  il  donc  été  y 
à  cette  dernière  époque  ,   dans  l'obligation  de  racheter  cette 
terre  qui,  depuis  ioi5  ,  serait  passée  des  mains  de  l'église 
dans  celles   des    séculiers?  N'est -il   pas   plus    raisonnable 
de  croire  que  la  donation  dont  il  s'agit  est  le  fait  de  ce  prince 
ou  de  ses  successeurs  ?  Quoiqu'il  en  soit ,  on  trouve  un  grand 
nombre  d'aveux  faits  à  l'occasion  de  la  terre  du  Ronceray  , 
située  en  Marigné,  laquelle  consistait,   en    1779.   outre  la 
seigneurie    dudit  RonceravT    dans  les   fiefs  de  Bercé  et   de 
Vau-Coulombeau.   C'est  du   fief  de   Bercé  que  dépendait  v 
dans  l'origine  ,   la   foret  du  même  nom  ,  dite  de  Jupilles  f 
dont  partie  est  silUée  sur  le  territoire  de  Marigné.  =2  En 
i^go  ,  René  de  Saint-François  ,  écuyer  ,  rend  aveu  pour  les 
terres  seigneuriales  du  Ronceray  aîiàs  Ronxcray ,  de  la  Beau- 
faylière  et  de  la  Hermclière.  —  En  1607  ,    semblable  aveu 
par  Françoise  de  Saint- François,  demoiselle,  V.e  de  Jacques 
du   Mesnil  *   écuyer,    sieur  de   Pont  Pierre  ,    pour   le    fief 
seigneurial  de  Berzay  (sic) ,  qui  fut  à  rnessire  Jean  Tiercelin  , 
sieur  de  la  Chevalerie  ,  à  elle  échu  après  le  décès  de  Jacob 
de  Saint- François  ,  écuyer  .  sîcur  du  Ronceray  ,  ensemble  la 
terre  et  seign.  du  Ronceray,  parr.  de  Marigné,  par  succession 
de  Clément   de   Saint-François,    son  père.  L'aistre  de  Vau- 
Coulombeau  en  relevait  alors.  - —  En  i66G  et  en  1673  ,  aveux 
par  Lu  le  Boult  ,  aliàs  Bouliz  T  M.e  des  requêtes  ordinaires 
du  Roi  ,  pour  les  t,  seign.  de  l'ercé  ,  Roncere  et  de  Marigné. 
* — Autre,   en    1720,  par  J.-B.   Amador  le  Masson  ,   sieur 
de  Trêves  ,  colon    d'infant.  ,  cessionnaire  de  son  frère  Fr. 
le  Masson  des  Babines  ,  chan.  de  la  cathédrale  du  Mans  ? 
pour  les  terres  du  Ronccrav  et   de  Marigné.  rzn  En  i34i  •> 
i3cj3  et   i4-$9  ,  aveux  par  Guill.  de   Bcrrangicr,   par  Guill. 
de  Pont  et  par  Jean  Hameltes,  écuyer,  sieur  de  la  Roche- 
Mayet ,  au  nom   de  Blanche  Carelle  ,   sa  mère  ,  pour  l'her- 
Lergemenl  (  hahergement  )  de  Berçay.   =z  Aveu ,  en  i3g3, 
par  Guill.  de  Vcndostnois ,  et,    en  i4-o2  ,   par  Jeanne,  sa 
Veuve,     pour    l'herbergement    de   Haute- Perche  ,     même 
paroisse  de   Marigné.  Le  Ronceray  ,  situé  à  1  k.  1/2   à   VU. 
du  bourg,   est  un  vieux  château  accompagné  de  tourelles  à 
ses  deux  extrémités  ,  et  entouré  de  douves  ,  où  mourut,  le  t2 
juin  1772  ,  le  baron  d'Ouglas  ou  de  Douglas  ,  qui  fut  nommé 


MARIGXÉ.  23 

membre  associe  du  bureau  d'Agriculture  du  Mans,  lors  de 
sa  fondation  (  v.  t.  Il]  ,  p.  4.84  )  ■  il  appartient  aujourd'hi  à 
M.lle  Gilbert  des  Arcis.  Vau-Con!ombeau  ,  llaulc-Perche 
et  Bercé  ,  sont  des  fermes  aujourd'hui. 

HIST.  civ  La  commune  de  Marigné  ,  alternante  à  la  petite 
contrée:  du  Belinois  (  v.  cet  art.  ),  n'a  jamais  été  réputée  faire 
partie  de  ce  territoire  ,  la  seigneurie  de  Bclin  ,  dont  la  mou- 
vance s'étendait  sur  un  si  grand  nombre  de  paroisses  ,  n'en 
ayant  jamais  eu  dans  celle-  ci. 

Comprise,  en  1790,  dans  la  romposition  du  canton  du 
Grand-Lucé  ,  une  loi  du  12  fructidor  an  V  (  29  août  1797  )  , 
ordonna  que  la  commune  de  Marigné  fût  réunie  à  celui 
d'Ecommoy  ,  à  partir  du  i.er  vendémiaire  (22  septembre) 
suivant. 

L'aumôneric- maladrerie  du  Gué  de  la  Fougère,  située 
dans  cette  paroisse  ,  sur  la  rive  gauebe  de  la  petite  rivière 
d'Aune  ,  à  1  k.  7  b.  S.  O.  du  bourg  ,  fut  unie  à  l'Hôlel-Dicu 
de  Cbâleau-du-Loir ,  en  1096,  par  un  arrêt  du  Conseil 
d'état. 

En  i835,  le  Conseil  municipal  vote  ,  pour  l'exercice  i834, 
une  somme  de  i5o  f.  pour  la  Iccation  d'une  maison  d'école  , 
et  une  autre  de  200  f.  pour  le  traitement  d'un  instituteur 
primaire. 

L'abbé  Bernardin  de  Saint-François ,  doyen  de  l'église  du 
Mans  et  abbé  de  Grammonl  (  v.  ce  mot  )  ,  naquit  à  Marigné  , 
où  il  fut  inhume  dans  l'église,  en  i58ï.  Il  serait  possible  que 
le  chancelier  Robert  le  Maçon  ,  et  l'abbé  le  Maçon  des 
Robines  ,  qui  étaient  évidemment  de  la  même  famille , 
eussent,  vu  le  jour  à  Marigné  ,  quoique  on  les  dise  nés  à 
Châleau-du-Loir.  (  V.  ces  trois  noms  a  la  biographik.  ) 

aktiq.  De  nombreux  tombeaux  en  grès  coquiller  ayant 
clé  découverts  dans  le  voisinage  du  territoire  de  Marigné 
(  v.  l'art,  mayet  )  ,  il  est  probable  qu'il  en  existe  également 
sur  cette  commune  ,  où  ont  été  trouvées  des  médailles  ro- 
maines à  l'effigie  de   L.  Sepiimius  Severus  Perl.  Aug. 

hyprogr.  La  rivière  d'Aune  prend  sa  source  sur  le  ter- 
ritoire de  Marigné  ,  «à  2  k.  au  nord  du  bourg,  près  duquel 
il  reçoit  le  ruisseau  Durand  ,  prenant  également  naissance 
à  2  k.  E,  jS.  E.  du  même  bourg.  Elle  arrose  le  territoire  d'est 
à  ouest  ,  sur  une  étendue  de  4  à  4  k«  1/2.  Le  ruisseau  le 
Rruant  prend  également  naissance  à  son  extrémité  S»  S.  O.  , 
et  la  limite  au  S.  G.,sur  une  étendue  de  2  k.;  et  celui  de  Cha- 
bosson  a  sa  source  aussi  sur  la  limite  E. ,  mais  s'éloigne  du 
territoire  pour  couler  à  l'E.N.  E.  Le  Rhône  n'a  ni  sa  source  , 
ni  son  cours  sur  Marigné.  —  Moulins  :  Neuf,  près  le  bourg  -l 


a4  MARIGNÉ- 

Loup  ;  Morand  1  sur  l'Aune  ;  Mélier ,  sur  le  ruîssseati 
Durand  ;  tous  à  blé. 

géol.  Sol  extrêmement  montueux ,  agresle  et  coupé  ; 
les  côleaux  du  Buisson  ,  du  Bois  de  Launay  ,  et  plusieurs 
autres  ayant  de  25  à  35  met.  d'élévation.  —  Terrain  secon- 
daire ,  offrant  le  calcaire  jurassique  ,  le  tufeau ,  les  marnes 
blanche  et  jaune  ;  caillouteux  et  sablonneux  dans  quelques 
parties. 

Cadast.  Superficie  totale  de  3352  hect.  4^  ar.  ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  1 363  h.  4-8  ar. 
12  cent.  ;  en  5  cl. ,  évaluées  à  8  f . ,  i4  f-  8o  c,  a5  ,  /hi  ,  5o  f. 

—  Jardins  ,  48-84-86  ;  2  cl.  :  5o  ,  63  f.  —  Avenues  ,  o -34- 
80  ;  à  5o  f.  —  Vignes  ,  1 2-08-48  ;  à  5o  f.  —  Près  , 
i85-48-i8  ;  3  cl.  :  u5  ,  57  ,  95  f.  —  Patur. ,  34  54-  o  : 
2  cl.  :  i3,  22  f.  —  B  tailiis  et  futaies,  châtaigner. ,  67- 
35-5o  ;  2  cl.  :  12  ,  2  3  f.  —  Pinièr.  ,  198-89-60  ;  2 cl.  :  6  , 
11  f.  ■ —  Landes,  228-58-20  ;  2  cl.  :  2  ,  4  f.  —  Et.,  douv. , 
mar.  ,  o-2o~4o  ;  à  5o  f.  —  Superf.  des  bâlim.  ,  15-74-71  'r 
a  5o  f.  Ohj.  non  impos.  :  Foret  royale  de  Bersay  (  partie  )  , 
maison  du  garde  comprise  ,  1 105-91-80.  —  Egl.  et  chapelles, 
cimet.  ,    presbyt. ,   0-72-20.   —  Bout,  et  chem. ,  88-07  7^* 

—  Biv.  et  ruiss.  r  2-1Ô-60.  =  53i  maisons  ,  en  7  cl.  ,  de  9 
à  75  f.  —  4  moulins  ,  à  66  ,   i5o  ,  200  et  240  f. 

Revenu  impos.  !   Prop.  non  bâties,  54,079  f.  60  c.  )   ^m  j.  6o  c> 

r       ( bâties,     9,579       »      j 

CoiSTRiB.  Fonc. ,  6,6i5  f .  ;  personn.  et  mobil.,  i4s4  f«  î 
port,  et  fen. ,  4*o  f.  ;  67  patentés  :  àv.  fixe,  45 1  f-  5o  c-  1 
dr.  proport.  ,  91  f.  27.  Total,  858i  f.  77  c.  —  Perception 
d'P^commoy. 

CULTUR.  Superficie  de  nature  très- variée  ,  depuis  l'argile 
jusqu'au  sable  pur,  dans  laquelle  les  céréales  sont  cultivées 
dans  la  proportion  de  20  parties  en  froment  ,  i4  en  seigle  , 
27  en  méteil  ,  10  en  orge  ,  23  en  avoine  ,  4  en  sarrasin  et 
mais;  produits  de  beaucoup  insuffisans  pour  la  consom- 
mation des  babitans.  On  cultive,  en  outre  ,  chanvre  ,  trèfle  , 
pommes  de  terre  ,  cil  rouilles  ,  légumes.  —  Prés  de  qualités 
variées  ;  vignes  en  voliers  ;  noyers  ,  maronniers ,  une  grande 
quantité  d'arbres  à  cidre.  Beaucoup  de  bois  ,  dont  partie  de 
Ju  foret  de  Bersay,  en  exploitation  pour  charpente  ,  ouvrages 
divers  et  pour  brûler.  —  Peu  d'élèves  de  chevaux;  beau- 
coup plus  de  bêtes  à  cornes  ,  vendues  comme  tau  rai  lie  s 
(  jeunes  vaches  et  jeunes  taureaux  )  ;  un  petit  nombre  de 
moulons  et  de  chèvres  ;  engraissage  de  beaucoup  de  porcs  ; 
un  assez  grand  nombre  de  ruches.  ^—  Assolement  triennal  ; 


MAROLLES.  a5 

20  a  iî5  charmes  seulement  ,  dont  un  lien  au  plus  traînées 
par  les  chevaux  seuls  ,  le  surplus  par  bœufs  et  chevaux. 
—  21  fermes  principales  \  un  très-grand  nombre  <le  bor- 
dages  el  de  maisonnics,  la  plupart  réunis  plusieurs  ensemble  , 
formant  ;5  hameaux  ,  dont  les  principaux  sont  indiques  à  la 
population.  —  En  1761  et  176^,  le  baron  de  dOuglas  , 
cité  plus  haut  ,  publia  plusieurs  écrils  sur  les  défrichement  et 
les  écobuages  mis  eu  pratique,  par  ses  soins,  dans  la  paroisse 
de  Manqué.  (\  .  son  art,  a  la  BIOGRAPHIE .)  —  Fréquentation 
(\c<>  marchés  d'Ecommoy  ,  de  Lucé  el  de  Cliàteau-du-Loir. 

imh'sth.  Extraction  du  lufeau  ,  sur  plusieurs  points,  au 
moyeu  de  puiis.  Fabrication  d'un  petit  nombre  de  pièces  de 
toile. 

ROUT.  ET  en.  m.  La  route  royale  n.°  i58,  de  Tours  au 
Mans  ,  limite  et  traverse  le  territoire  ,  du  sud  à  l'ouest  , 
pendant  un  trajet  de  4-  k.  1/2  au  plus.  Onze  chemins  vicinaux 
reconnus,  de  i.rc  classe,  dont  les  principaux  conduisent: 
1."  du  bourg  à  la  route,  dont,  il  vient  d'être  parlé  ;  2.0  à 
Ecominoy  ;  3.°  a  Chàleau-du-Loir  ;  4-.°  à  Mayet  ;  5.°  à 
Pruillé-l'Eguillé  et  à  Jupilles  ,  par  la  foret  ;  G.0  à  S.-Mars- 
d'Outille  ;  ;.°  ,  8.°  el  9.0  ,  au  Grand-Lucé 

Hxuir.  11  LILUX  Rlmarq.  Comme  babilations  ,  îc  Ron- 
ceray  ,  à  M.,,c  Gilbert  des  Arcis  ;  sous  le  rapport  des  noms  : 
Monlruber ,  Haute-Perche  ,  le  Cimetière,  les  Porles,  la 
Barre  ,  la  Forlerie,  les  Forges  ;  la  Cbouanière  ,  le  Plessis  j 
les  Bougrières  ,  la  Roche  ,  le  Hocher  ,  Pierre-Bise  ;  Beau- 
mortier  ,  la  Buauîé  ,  le  Ruisseau  ;  Bouer  ;  Beauvaîs  ,  Bute- 
Fouquerai  ;  Je  Buisson,  leBoulay,  PEpinay,  le  Léard  ,  la 
Brosse,  la  Cbenerie  ,  les  Dcux-Chënes  ,   le"  Pin. 

ÉTABL.  plbl.  Mairie  ,  suecursaie  ,  instituteur  et  institu- 
trice primaires;  débit  de  tabac,  au  hameau  de  Laillé.  — 
Bureau  de  poste  aux  lettres,  à  Fcommoy. 

MAROLLE  ,  S  ;  MEROLES  ;  Marollum  ;  de  mare  ,  petit 
marécage;  commune  Cadastré::  ,  du  cant.  ,  de  Tarrond.  ,  et 
«à  3  k.  1/2  E.  i/4-S.  de  Saint -Calais  ;  à  4.7  k.  E.  i/^-S.  du 
Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  Saint- Calais  ,  de  l'archie.  de 
Montfurt,  du  dioc.  "du  Mans,  et  de  Pelecl.de  Châleau-du- 
Loir.  —  Dis!,  lég.  :  3  ,  53  kilom. 

Di-iCKip.  Bornée  au  N.,  par  Saint-Calais  ,  et  par  Rahay  ; 
à  TE.  ,  par  Sargé  (  Loir  et-Cber  )  ;  au  S. ,  par  Savigny-sur- 
Braye  (  L.-el-Ch.  )  ;  à  PO.  ,  par  S.-Calais  ;  elle  a  ia  forme 
d'un  pentamètre  irrégulier,  se  rapprochant  de  celle  d'un 
croissant ,  dont  la  partie  concave  est  à  lest  ,  et  celle  convexe 
à  l'ouest  :  ses  plus  grands  diam.  sont  du  N.  au  S.  ,  de  .r»  k. 
i/a  ;   de  l'E.  à  PO.,  de  3  k,  i/3.  Le  bourg,  situé  vers   la 


26  MAROLLES. 

partie  centrale  «lu  territoire,  tirant,  un  peu  à  l'O.  S.  O.  r 
touchant  la  nouvelle  route  de  S.-Calais  à  Vendôme ,  se 
compose  d'une  trentaine  de  maisons  ,  rangées  au  S»  et  à  l'O. 
de  l'église  Celle-ci,  à  ouvertures  cintrées,  à  clocher  en 
flèche  ,  n'a  rien  de  remarquable  ;  le  cimetière  y  est  attenant 
du  côté  sud  ,  clos  de  murs  à  hauteur  d'appui. 

popul.  Portée  pour  cg  feux  sur  les  étals  de  l'élection  , 
on  ne  lui  en  compte  que  89  actuellement ,  se  composant 
de  435  individus  qui  se  partagent  ,  à-peu-près  ,  en  nombre 
égal  pour  chaque  sexe  ,  dont  i45  dans  le  bourg. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  incl.  :  mar. ,  3j  ;  naiss. , 
i35  ;  déc. ,  87.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  38;  naiss. .  i3i  ; 
déc.  ,  69. 

hist.  ECCLÉS.   Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Jean  Porte- 
Latine  (  et  non  S.-Jean-I!aplisle  ,   ylnn.  de  la  Sarthe  ,  1827- 
125  );  assemblée   le   dimanche   le   plus   prochain  du  6  mai. 
La  cure  ,  estimée  1,000  1.  ,   était  à  la  présentation  de  l'abbé 
de  S.-Calais  ,  comme  le  fait,  voir  le  passage  suivant  du   censif 
de  celle  abbaye  ,   dressé  en  j3qi.  «  Ledit  abbé  est  doyen  et 
archidiacre  en   la  ville  et  paroisse  de   M 'croies  ,  et  y  a  droit 
de   visilation ,    de  procuration   et  de   cognaïssance  de   toute 
justice  d'église  ,  comme  peut  avoir  le  grand  doyen  du  Mans 
en  son  doyenné.  (  V.  l'explication  de  ces  droits,  à  l'histoire 
ecclésiastique    de    l'article   saiist-c.ALAIS.  )   Ledit  abbé  a   le 
patronage    de   l'église ,     prend  ,   en    toute  la  paroisse ,  les 
dîmes  de  blé  et  de  vin  ,  excepté  des  vignes  au  preslre  (  curé  ), 
auquel  il   rend  ,    pour  son  gros   et   novales ,    chacun  an  ,   2 
sexliers  de  froment  ,   iG  de  seigle   cl  8  d'avoine  ,   mesure  de 
S.-Karlès  ,   et  2    charretées   de   paille,  sur  lesquelles    ledit 
preslre  doit  paver  l'église.  —  I/em ,  ledit  preslre  prend  toutes 
les  premières  oblalions  en  ladite  église  el  paroisse,  cl  en  fait 
audit  abbé  10  s.,    a  cause  des   prémices.  — //.  ,  ledit,  abbé 
a  certains  lerrages  en  ladite  paroisse,    dans  toutes  les  terres 
de  la  Millelière  et  du  Pelil-Coudray  ;  a  quelques  exceptions 
près  ,  dans  celles  des   Grand  es- Brières  et.  des  Touschcs ,  qui 
sont  au  secrélain  (  sacristain  )  de  ladite  abbaye  ;  dans  celles 
de  la  Masuerie  {  Masurerie  )  ,  des   Millelières  ,  du    Pcl.it- 
Morlier.  » 

Il  avait  de  plus ,  dans  ladite  paroisse ,  les  moulins  à 
blé  et  à  draps  de  Boçay  (  Rossai)  ;  une  métairie  audil  lieii  de 
Roçay ,  celles  de  Massarl ,  de  la  Frominière  ,  la  Pclite- 
Miïletière  ,  la  Barre  ,  la  Ferrière  ,  les  Grands  -  Morliers  , 
la  Demonnière  ,  la  Sauceric  ,  la  Borde  de  Bourdigale  ,  etc. 
Roçay  ou  Hossay ,  par  exemple,  fui.  affermé,  en  i3i4  » 
pour    12   1.   de    rente   el  deux   pourceaux  ,   à   choisir    dans 


MAUOLLES.  il 

la  porcherie   du  lieu  ,  chacun  an  ,  jusqu'à  9  ans  ,  »  et  tant  y 
a  tous  gros  avoir  de  moi.   » 

Une  discussion  salant  élevée  avec  lVveque  du  Mans, 
alors  Jean  d'Hierrai  ,  cr  l'abbé  de  S. -Calais  ,  au  sujet  des 
droits  de  juridiction  ecclésiasliquc  ,  l'évoque  reconnut,  par 
un  accord  de  l'année  i4-/f3,  le  droit  qu'avait  celui-ci  d'exercer 
dans  la  paroisse  ,  les  fonctions  d'archidiacre  et  de  doyen  ,  et 
celles  d'official.  (  V.  l'art.  s\int-c.al\is.  ) 

On  lit ,  dans  l'aveu  rendu  en  i4.65  ,  pour  la  chalcllenie  de 
S. -Calais  ,  à  Jean  de  Jîourbon  ,  seigneur  de  la  baronnie  de 
Montdoubleau  :  «  Le  curé  de  Marolles  tient  de  moi  en  garde.... 
Je  presbytère  cl  appartenances  dudit  Marolles.  » 

Nous  citons  ,  à  l'article  Saint-Calais  ,  une  sentence  rendue 
par  un  curé  de  Marolles  ,  nommé  Grassin  ,  comme  officiai 
de  l'abbaye  dudit  Sainl-Calais.  i 

Une  ordonnance  royale  du  i3  juin  1821  ,  autorise  l'accep- 
tation du  legs  fait  à  la  commune  ,  par  le  sienr  Ballin  ,  du 
presbytère  et  de  ses  dépendances  ,  estimés  4»ooo  f. 

HIST.  FF.OD.  Les  droits  seigneuriaux  ,  sur  la  paroisse  de 
Marolles  ,  appartenaient  comme  ceux  curiaux  ,  à  l'abbé  de 
Saint-Calais ,  ainsi  qu'on  le  voit  dans  le  censif  déjà  cité  : 
»  Ledit  abbé  est  seigneur  de  Ja  ville  de  Merolles,  hors 
chemin  ,  et  y  a  haute  justice  sur  les  habilans  ,  qui  doivent 
cens  ,  corvées  et  aller  aux  moulins  de  Uoçay  ,  et  ycclle 
terre  de  Merolles  et  appartenances  ,  de  la  fondalion  ancienne 
de  l'abbaye  ,  tenus  sans  moyen  en  garde  royale  du  comte  du 
Maine  ;  et  a  charrois  ès-dites  métairies  qu'il  tient  comme 
cs-cellcs  qui  sont  tenues  de  lui  ,  c'est  à  savoir  chacun  an 
aux  bois  ,  aux  foins  et  aux  vins  en  la  chaslellcnie.  lUm  ,  le 
blé  de  herage  ,  arrenage  ,  cens  et  moulonaige  et  corvées, 
si  comme  il  est  contenu  au  rôle  nouvel  (  nouveau  )  des  cens. 
//.  ,  il  a  en  la  paroisse  un  menoir  (  manoir  )  ,  appelé  Roçay  , 
et  une  métairie  et  une  borde  ou  la  fuie  que  soûlait  tenir 
anciennement  du  prieur  de  cloistre  ,  avec  plusieurs  autres 
choses  et  rentes  ,  sur  quoi  ledit  prieur  était  tenu  faire  es- 
jours  de  recréations  l'an  au  couvent  à  ses  dépends  et  pourvoir 
les  malades  moines ,  et  payer  les  saigneurs  (  chirurgiens  )  et 
tenir  en  état  lesdits  héritages ,  etc.  »  Il  avait  encore  un 
grand  nombre  de  rentes  et  cens  féodaux  ,  tant  en  argent  qu'en 
corvées  ,  sur  différentes  portions  de  la  paroisse. 

Dans  l'aveu  ,  cité  plus  haut,  rendu  en  t£65  ,  pour  la  châ- 
tellenie  de  S.-Calais  ,  on  lit  encore  :  «  Jehan  Guiberl,  l'aîné  , 
foy  et  hommage  simple  ,  de  2  s.  et  6  d. ,  chacun  an  ,  au  ]o\\v 
de  l'Angevine,  et  loyaux  aydes  ,  pour  raison  de  sa  métairie 


^8  MAROLLES. 

et  appartenances  de   la  Fontaine  ,    sise  en   la  paroisse  âc 
Marolles  ». 

Un  rôle  des  nobles  contribuables  au  ban  et  arrière-ban 
de  la  province  du  Maine  ,  dressé  en  i63o,  ,  fait  mention, 
sous  le  n.°  4.01  ,  d'un  fief  appelé  le  Mont,  qui  n'est  plus 
qu'une  ferme  aujourd'hui. 

Hii>T.  c:v.  Vole  par  le  Conseil  municipal ,  en  i833  ,  pour 
l'exercice  i834  ,  d'une  somme  de  200  f.  ,  pour  le  traitement 
d'un  institeur  primaire. 

HYduogr.  La  rivière  de  Brayc  limite  la  commune  ,  au  S.  S. 
E.  ,  sur  un  espace  de  1  k.  au  plus  ;  le  ruiss.  des  Caveaux  ,  qui 
coule  d'ouest  à  est  ,  pour  aller  s'y  joindre  ,  la  limite  sur  un 
espace  à  peu-près  semblable  ,  au  sud.  —  Moulin  à  blé  de 
lias-Rossev  ,  sur  la  Brave.  —  Une  ordonnance  royale  du  10 
avril  i83i  ,  autorise  le  sieur  Gager  ,  propriétaire,  a  ajouter 
une  seconde  roue  à  ce  moulin. 

GiiOL.  Sol  monlueux  ,  terrain  secondaire  ,  offrant  des 
marnes  blanche  et  jaunâtre  ,  qui  s'exploitent  à  une  assez 
grande  profondeur  :  de  l'argile  ferrugineuse  ,  employée  aux 
briqueteries  de  S.  Calais 

Plant,  rar,  Lamium  amplexicaule ,  Llis.  ;  Saponaria  offi- 
cinalis  ,  lin. 

Cadast.  Superficie  de  i2i5  hect.  46  ar.  8  cent.,  se  sub- 
divisant ainsi  :  —  Terr.  labour. .  1 i34  h.  08  ar.,  00  cent.,  en 
5  cl.  :  évaluées  à  4  ?  8  ,  i5  ,  24  et  3o  f.  —  Jard. ,  10-07-51  ; 
3  cl.  :  à  3o  ,  4-o,  4-8  f-  —  Vergers  ,  0-77-40  ;  à  27  f.  — 
Prés,  2i-66-5o;5  cl.  :  8  ,  i5,  3o  ,  4°  ->  4b.  — Pâtur.  et 
Pàtis  ,  2-i4-6o  ;  2  cl.  :  4  1  6  f.  —  li.  taillis  ,  4-2  5-3o  ;  4 
cl.  :  6  ,  10,  i5,  18.  —  Terr.  incuit.,  i-iT-20;  à  3  f .  — 
Mares  ,  o-3j-2o  ;  à  i5  f.  —  Sol  des  propr.  bal.  ,  io-4o-oi  ; 
à  3o  f.  Obj.  non  imp.  :  Egl.  ,  cimel.  ,  presbyt. ,  o -3i-f6.  — ■ 
Chemins,  2g-6(>-5o.  —  Riv.  et  ruiss  ,  o-58-2o.  zzz  97 
maisons  ,  en  7  cl.  :  17  a  4-  f ■  ■»  32  à  8  f.  ,  29  à  i5  f.  ,  i3  a  25 
f. ,  4  à  35  f.  ,  1  à  5o  f.  et  1  à  64  f.  —  1  moulin  à  eau ,  à  34o  f. 

v»               •             f  prop.  non  bâties  ,   20  âi$  f.  20  c.  )  r  f 

Revenu  mipos.  |  P_£ L5ties  »     ^g      J*     j   22,  .06  f.  29  c. 

CONTR'B.  Fonc.  ,  2,717  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  199  f .  ; 
porl.  et  fen.  ,  74;  '2  patentés  :  dr.  fixe,  87  f.  ;  dr.  proporl.  , 
38  f.  16  c.  Total ,  3,n5  f.   16  c.  -—  Perception  de  S.-Calais. 

crLTLR.  Superficie  argileuse  ,  généralement  ;  sablonneuse 
cl  caillouteuse  ,  sur  quelques  points  ;  passablement  fertile  :  on 
y  cultive  en  céréales  ,  froment  et  orge  ,  9  parties  de  chaque  ; 
seigle  et  avoine  ,  1  i  de  chaque  ;  méleil ,  8  ;  chanvre  , 
réussissant  médiocrement;  pommes  de  terre  ;  prés  naturels, 


MAUOLLÊS-LES-BRAÏJLTS. 


29 


tle  médiocre  qualité  ;  trèfle  ,  luzerne  ,  sainfoin  ,  etc.  ;  peu 
d'arbres  à  cidre.  =  Un  petit  nombre  ('/élèves  <!e  chevaux  et 
<le  bêtes  à  cornes  ;  nn  assez  grand  nombre  de  porcs  et 
surtout  <!c  moutons;  quelques  chèvres,  —  Assolement  qua- 
driennal ;  38  charrues  ,  dont  19  entières  ,  c'est-à-dire  , 
servant  pour  une  seule  ferme;  le  surplus  se  subdivisant  par 
moitié  et  quart  ;  traînées  partie  par  chevaux  seuls  ,  le  reste 
par  bœufs  ou  vaches  et  chevaux.  —  22  fermes  principales  ; 
•jq  bordages ,  dont  plusieurs  reunis  dans  trois  hameaux.  = 
Fréquentation  des  marchés  de  S. -Calais ,  de  Montdoubleau 
et  de  Monloire  (  Loir  et  Cher  ). 

IKDîj.sth.  Il  se  fabrique  quelques  pièces  de  cotonnades  qui 
se  vendent  à  BeSSC.  (  \  .  CCI  ail.   ) 

BOUT.  1.1  CHtM.  La  partie  de  ia  roule  royale  n.n  1 5j  ,  du 
Mans  à  Blois  ,  par  S.  Calais  et  Vendôme  ,  traverse  la  com- 
mune de  Test  au  sud-esl  ,  en  passant  près  le  bouiy. 

HABIT.  ET  LIEUX  REBIARQ.  La  Croix  ,  maison  bourgeoise, 
à  1  k.  au  nord  du  bourg  ,  à  M.  Beaussier.  Sous  le  rapport 
<Jes  noms ,  outre  ceux  déjà  cités  :  le  Pignon-Vert ,  les 
Cran  nés ,  les  Minières,  la  Ferrière  ,  la  Rocherie,  les 
Touches;  les  Mortiers,  la  Fontaine  aux-Braulls  ;  la  Borde 
du  Puv  ;  les  Bruyères ,  Jes  Cormiers ,  les  Oliviers  ,  la 
Boulaye  ,  la  Brosse  ,  la  Borde  des  Hêtres,  etc. 

établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  instituteur  primaire. 
—  Poste  aux  letlres  ,  à  Saiul-Calais. 

MAROLLES-LES-BKAULTS  (  Ca>ton  de  ),  de 
rarrond.de  Mamers ,  compris  entre  le  i.cr  degré  54  min., 
et  le  2/  d.  G  m.  1/2  de  longitude  ;  et  entre  le  48.e  d.  1 1  m. , 
et  le  4^-e  d.  20  m.  de  latitude  ;  se  compose  de  18  communes 
ou  anciennes  paroisses,  dont  les  noms  suivent  : 


*  Avesnes  , 

*  Congé-sur-Orne  , 

*  Courgains  , 
Dangeul , 
Disse-sous-Baîlon  , 

*  Lucé-sous-Ballon  , 
Maroiles-les-Braulis,  chef- 
lieu  ; 

*  Meurcé  , 
Mezières-sous-Ballon  , 

Ce  canton  qui,  d'après  l'organisation  de  1 79 r  ,  faisait 
partie  du  district  de  Mamers  ,  ne  se  composait  alors  que  de 
7  communes  ,  dont  une  ,  celle  de  Dangeul  ,  comprenait  2 
paroisses  ,   s'est  trouvé   augmenté  de  toutes  celles  dont  les 


*  Moncé-en-Saosnois  , 

*  Monhoudou  , 

*  Nauvay  , 

*  Nouans  , 
Peray  , 
Ponlhouin  , 

*  René  , 
S.-Aignan , 

*  Toisné. 


3o         MAKOLLES-LES-RRAIJLTS. 

noms  sont  procédés  d'une  astérisque  ,  par  l'arrêté  du  i3 
brumaire  an  x,  dont  la  i.re ,  la  3.c  et  la  dernière  du  canton 
de  Courgains  ;  celle  de  INauvay  du  canton  de  S.-Côme  ,  tous 
deux  du  district  de  Mamers  ;  les  2.%  4«e  *  5.e  ,  g.e  et  10. e  du 
canton  de  Vivoin  et  du  district  de  Fresnay  ;  ces  trois  cantons 
supprimés  par  cette  dernière  organisation. 

Borné  au  N.  et  au  N.  d'E.  ,  par  le  canton  de  Mamers  ;  à 
TE. ,  par  celui  de  Bonnétable  ;  au  S. ,  par  celui  de  Ballon  ; 
à  TO. ,    par  le  canton  de  Bcaumont  ;  et  au  N.  N.  O. ,  par 
celui  de  S  -Patern  ;  sa  forme  est  celle  d'une  pyramide  tron- 
quée et  renversée  ,  ayant  par  conséquent,  sa  base  au  nord, 
de  16  k.  de  côté  à  cette  base,  i3  du  côté  ouest,   12  a  l'est  , 
et  1 1  au  sud  :  le  chef-lieu  se  trouve  placé ,  à  2  k.  environ  , 
vers  l'est  ,  du  centre  du  canton.  Sa  limite  la  plus  rapprochée 
du  chef-lieu  d'arrondissement ,    qui  est  celle   nord  ,  en  est 
distante  de  6  k.  ;   et  la  plus  éloignée  ,  qui  est  au  sud-ouest  , 
de  2  1  k.  ;  la  limite  la  plus  rapprochée   du  chef-lieu  de  dé- 
parlement ,  qui  est  également  au  sud-ouest ,  en  est  distante 
de  22  k.  ;  et  la  plus  éloignée ,  au  nord  ,  de  33  k.  —  Super- 
ficie de  i84kilom.  ,  ou  de  18,4.00  hectares  environ. 

POPULAT.  De  i6,33o  individus  ,  suivant  le  recensement  de 
de  1825,  et  seulement  de  i5,8i6,  suiv.  celui  de  1827, 
répartis  en  3274.  feux,  compren.  7674  indiv.  mal.,  8172 
femelles.  — Augmentation  de  populat.  depuis  1804,  1680 
indiv. ,  ou  un  peu  plus  de  179e.  — -  La  superficie  du  canton 
étant  de  184  kilom.  ,  c'est  86  1  i/o/2es  indiv. ,  par  k.  carrés. 

Mouv.  dêcenn.  De  180^  à  181 2  inclusiv.  :  mariag.  :  1287  ; 
naiss. ,  4^49  î  déc.  4n6.  —  Prod.  de  chaque  mariag.  ,  3 
4/3oes.  —  Excéd.  des  naissanc.  sur  les  déc. ,  433  ou  i/ioe 
environ.  =  de  i8i3  à  1822  ,  inclus.  :  mai*.,  i3o5  ;  naisss. , 
4967  ;  déc.  ,  3069.  —  Prod.  de  chaque  mariage,  3  i3/i6es. 
—  Excéd.  des  naiss.  sur  les  déc.  ,  1898  ou  2i/55es. 

C03TMB.  Foncier,  96,585  f.  ;  personn.  et  mobil.,  7^56  f.  ; 
port,  et  fen. ,  2,54i  f .  ;  206  patentés  :  dr.  fixe  ,  1, 124  f.  ;  dr. 
proport.  ,  670  f.  23  c.  ;  total ,  108,676  f.  a3  c  ,  ce  qui  fait 
6  f.  85  c.  9/1  ies  environ  par  individu  ,  à  quoi  il  faut  ajouter 
3  f.  89  c.  7/1  ies  environ  additionnels,  total  10  f.  75  c,  ce 
qui  est  probablement  et  doit  être  en  effet  le  taux  le  plus 
élevé  du  département  ,  en  raison  de  la  nature  productive 
du  sol.  —  Six  percepteurs  sont  chargés  du  recouvrement 
de  ces  impositions  ,  dont  cinq  ont  leur  résidence  dans  le 
canton. 

Du  2.e  arrond.  électoral,  celui  de  Mamers,  avant  la  loi 
du  19  avril  i83i  ;  du  7«e  arrond.  ou  2.e  subdivision  de  celui 
de  Mamers  ,  depuis  ladite  loi  ;  le  canton  de  Marolles  a  fourni 


MAItOIXES-LHS-RRAULTS.         3i 

\c  nombre  d'électeurs  et  de  jurés  ci-dessous,  avant. celte  loi. 
Voir  à  l'art.  SARTHE  (département),  le  tableau  de  ceux 
produits  par  l'effet  de  ladite  loi  du   ig  avril  i83i. 

JURÉS.         ELECTEURS 

d'arronil.       de  departs 

Pour  1 8a8 ,  et  élections  de  novemh.  1827,       3q  5-  3 
id. ,  élections  partielles  de  182&  .     .         »             au           >» 

i8-2() 28  'iy  4 

i83b 34  33  5 

i83i 34  33 

Pour  la  dernière  de  ces  années  ,  les  collèges  de  dépar- 
tement n'existent  plus. 

hydkogr.  Les  cours  d'eau  principaux  du  canton,  sont  en 
partie  ceux  du  eanlon  de  Mamers  ,  les  petites  rivières  d'Orne- 
N.-Et  ,  et  de  Dive  ,  se  dirigeant  du  nord-est  au  sud-ouest  , 
et  le  ruisseau  des  Moines  ;  auxquels  il  faut  ajouter  ceux  de 
Gravé  ,  de  Malherbe  ,  de  Hunau  et  d'Orlon  ,  qui  ont  leurs 
cours  du  nord  au  sud.  Jl  existe  plusieurs  étangs,  dont  les 
principaux  sont  celui  de  Guéchaussée ,  les  marais  de  Saosne  , 
etc.  —  12  moulins  à  blé  ,  établis  sur  ces  différens  cours 
d'eau  ;  un  moulin  à  vent. 

geol.  Terrain  plat  et  découvert  dans  la  partie  septen- 
trionale ,  plus  couvert  et  ondulé  dans  celles  est  et  sud  ; 
constituant  une  partie  de  la  plaine  du  Saosnois  ,  appartenant 
à  la  formation  jurassique  moyenne  ,  décrite  ,  sous  le  nom 
(YOolithe  de  Mamers,  à  l'article  de  ce  canton  (  t.  m  ,  p.  i5n 
et  suiv.  ).  Le  calcaire  qu'il  produit  contient,  sur  plusieurs 
points  du  territoire  cantonnai ,  de  nombreux  débris  de 
fossiles  ,  et  s'exploite  pour  la  bâtisse  et  la  chaux.  Le  terrain 
de  l'extrémité  sud  ,  sur  la  rive  gauche  de  l'Orne  ,  offre  un 
calcaire  fort  riche  en  espèces  fossiles  (  v.  l'art,  saint- 
AlGNATSi).  La  marne  se  rencontre  sur  quelques  points,  prin- 
cipalement à  l'extrémité  S.  S.  O.  du  territoire  ;  le  grès  fer- 
rifère,  à  l'extrémité  nord.  Une  fontaine  minérale  ferrugineuse 
est  indiquée  à  Dangeul  :  nous  n'avons  pu  encore  nous 
assurer,  comme  nous  l'espérions,  en  écrivant  l'article  de 
la  première  de  ces  communes  ,  de  la  véritable  nature  de  son 
eau  qui  ,  du  reste ,  ne  paraît  pas  douteuse  ;  nous  l'in- 
diquerons à  l'article  Saosnois. 

dîvis.  des  Ttrin.  Ce  canton  n'étant  pas  encore  cadastré , 
uous  ne  pouvons  donner  les  contenances  ci  -  dessous 
qu'approximativement. 

Terr.  labour. ,  i3,8i2  hect.  ;  jard.  ,  272  ;  prés  ,  pâlur.  et 
pâlis  ,  3190  ;  bois  fut.  et  taill. ,  280  j  landes  ,   i  n  ;  étangs  , 


32         MAK0LLES-LES-ER4ULTS. 

Go,  ;  saperf.  des  bâtim.  ,  irg  ;  chemins  ,  4/5  ;  riv.  et  rnîss.  f 
62  ;  lotal  ,  i8,4oo  hect.  =  325o  maisons  ,  dont  12  châteaux 
et  grandes  maisons  bourgeoises;  12  moulins  à  eau,  à  blé  , 
et  1  à  vent  ;  2  fourneaux  a  chaux  et  à  brique. 

CULTUR.  Superficie  se  subdivisant,  quant  à  la  nature  agri- 
cole ,  i/4  en  terr.  argileuses  ,  fortes  et  difficiles  à  cultiver  , 
dans  les  parties  basses  avoisinant  les  cours  d'eau  ;  j/4  ar- 
gileuses; i/4  argilo  calcaires;  3/ 1 6CS  argilo-crayeuses  :  ces  trois 
dernières  espèces  constituant  la  plaine;  enfin,  i/iGe  sa- 
blonneuses, dans  les  parties  élevées.  La  partie  arable  des 
bonnes  terres  y  est  généralement  meuble  et  légère,  ayant 
jusqu'à  1  m.  i/^  à  2  m.  de  profondeur.  La  culture  des  céréales, 
presque  exclusive  dans  ce  canton  ,  qui  lui  est  particulièrement 
propre  ,  et  qui  le  lait  considérer  comme  le  principal  grenier 
du  département ,  y  a  lieu  dans  les  proportions  de  4G  parties 
de  froment  et  d'orge  ,  contre  i3  seulement  de  seigle  et 
d'avoine.  Dans  les  bonnes  années,  l'exportation#  réelle  des 
grains  peut  donner  de  35o  à  3 75  mille  f.  de  produit  ,  ce  qui  , 
au  prix  moyen,  suppose  une  exportation  de  i5  à  16  mille 
hectol.  de  froment,  et  i4  à  i5  mille  hectol.  d'orge. 
Dans  les  mauvaises  années  ,  au  contraire  ,  que  les  ouragans  , 
le  ver  du  hanneton  appelé  turc ,  et  l'insecte  lui-même , 
rendent  trop  fréquentes ,  il  y  a  insuffisance  de  grains  pour 
la  nourriture  des  habitans  et  l'engrais  des  bestiaux  :  on  y 
supplée  par  des  importations  d'orge,  qu'on  lire  ordinairement 
du  Poitou.  On  cultive  ,  en  outre ,  dans  ce  canton  ,  beaucoup 
de  chanvre  ;  du  trèfle,  pour  prairie  artificielle  et  pour  graine  ; 
peu  de  sainfoin,  celte  plante  légumineuse  y  réussissant  mal;  de 
la  vesce  ,  des  jarosses  ,  des  pommes  de  terre,  etc.  —  Prés 
de  première  qualité ,  sur  les  rives  de  l'Orne  et  de  la  L>ive. 
Points  de  massifs  de  bois  importans  :  l'essence  la  plus  géné- 
rale des  différens  bouquets  qui  y  sont  disséminés ,  est  le 
chêne  :  le  pin  maritime  n'y  a  été  planté  que  récemment ,  et 
sur  un  seul  point ,  dans  une  lande  inculte  jusqu'alors.  Une 
partie  du  terrain  étant  peu  propre  à  la  culture  des  arbres,  ceux 
à  cidre  n'en  fournissent  que  de  médiocre  qualité.  Les  espèces 
cultivées ,  qui  le  sont  un  peu  moins  abondamment  que  dans 
beaucoup  d'autres  cantons  ,  sont  ,  en  pommiers  :  Aigre-doux, 
Arriéré,  Ameré-doux  et  roux  ,  Barbou  ,  Bois- Droit ,  Doux- 
Vert  ,  F  requin  marbré  ,  Jumeau ,  Longueraie  ,  Martrange  , 
Ribé ,  etc.;  en  poiriers  :  Boursier,  Carisis  blanc  et  brun, 
Chien  blanc  ou  Vérard  ,  Chien  roux ,  Ecot ,  Judas,  Jumeau, 
Rondeau,  Rouge- Vigne.  —  Assolement  triennal,  presque 
général;  le  quadriennal  ,  dans  les  petites  fermes;  et  même 
la  culture  alterne  sans  jachère  ,  adoptée  par  un  petit  nombre 


MAROLLES-LES-BKAUL.TS.         33 

de  cultivateurs.  Fermes  de  contenances  égales  ,  si  ce  n'est 
supérieures,  à  celles  du  canton  de  Maincrs  (  III-  iG3),  de  35 
à  60  bec  tares  communément;  80  à  100  hect. ,  les  plus 
grandes;  quelques-unes  même  au-delà  ;  i5  à  35  hect.,  les 
bordages  :  plusieurs  métairies  sont  affermées  jusqu'à  8  et  10 
mille  fr.  de  revenu.  Ouelqucs  nièces  de  terres  ont  de  1 1  à  tf> 
hect.  (  25  a  .35  journaux  )  de  contenance,  ce  qui  est  fort 
rare  dans  le  département*  Labours  à  la  charrue  ,  dont  on 
compte  près  de  700,  traînées,  les  deux  tiers  par  2  ou  4 
bœufs  et  un  cheval  ;  le  surplus  par  des  chevaux  seuls.  — 
Emploi  ,  pour  engrais,  des  fumiers  animaux  ,  de  la  marne  , 
t\<'s  compôts  de  gazon  ,  des  curures  de  fossés  ,  ele. ,  avec  la 
chaux  ,  dont  le  prix  élevé  ,  en  raison  de  la  cherté  du  com- 
bustible ,  rend  1  usage  peu  général. 

Elève  d'un  assez  grand  nombre  de  poulains  ,  dont  il  se 
vend  de  ^.à  S  cents  par  an  ,  aux  foires  de  Morlagne  (  Orne  ) 
et  ailleurs  ;  les  chevaux  de  travail ,  forts  et  un  peu  lourds  , 
sont  ordinairement  de  race  bretonne  ;  de  mêmes  que  les 
bœufs  ,  employés  au  travail ,  sont  tirés  du  Poitou  ,  on  ne  sait; 
pourquoi  ,  la  qualité  du  bœuf  manceau  étant  estimée  :  ou 
engraissse  de  200  «à  25o  de  ceux-ci ,  chaque  année.  On  élève 
peu  de  taureaux  ,  mais  de  4  à  5oo  génisses  ,  vendues  à  un  an  , 
et  autant  à  deux  ans  ,  sous  le  nom  de  taurailles  ;  les  veaux 
mâles  sont  livrés  aux  bouchers  ,  peu  après  leur  naissar.ee  ; 
les  vaches  de  service  ,  nourries  dans  le  canton  ,  sont  de  taille 
moyenne  ,  ce  qui  est  le  caractère  de  l'espèce  mancelle ,  mais 
bonnes  laitières.  Les  moutons  ,  qui  prospèrent  peu  sur  ce 
territoire,  sont  aussi  tirés  du  Poitou,  pour  la  plupart  :  on 
les  engraisse  après  la  récolle  ,  soit  pour  la  consommation  du 
pays  ,  soit  pour  être  menés  et  vendus  à  Poissy  ,  pour  celle  de 
Paris  :  les  agneaux  femelles  qu'on  y  élève  ,  ne  sont  pas 
gardés  plus  d'un  an.  On  élève  aussi  un  grand  nombre  de  porcs 
qu'on  engraisse,  pour  l'approvisionnement  de  la  capitale  :  ce 
genre  d'industrie  est  ,  comme  dans  tout  le  département  , 
l'une  des  principales  ressources  du  cultivateur.  Chaque  fa- 
mille de  bordager  ou  de  maisonnier  ,  nourrit  au  moins  une 
chèvre  ;  on  rencontre  aussi  quelques  ruches  chez  tous  les 
cultivateurs  ,  quoique  les  abeilles  prospèrent  assez  peu  dans 
celte  contrée. 

La  réputation  de  fertilité  du  canton  de  Marolles  ,  y  attire 
un  grand  nombre  de  mendians  de  ceux  environnans  ,  surtout 
dans  les  années  de  cherté  et  de  rareté  des  grains  ,  ce  qui  ne 
laisse  pas  quelquefois  d'être  un  fléau  très-onéreux  pour  les 
cultivateurs.  Cependant  et  malgré  sa  méthode  ancienne  de 
culture  ,  diaprés  laquelle  la  jachère  entre  toujours  pour  un 
iv  3 


H        MAROLEES-EES-RRAELTS. 

tiers  clans  les  rotations ,  méthode  que ,  d'ailleurs ,  les  plus 
savans  agronomes ,  que  l'esprit  de  système   n'aveugle  pas  , 
déclarent  aujourd'hui  (  Encycl.  de  V  Agrir.  prat.  )  être  la  seule 
praticable  sur  certains  sols  argileux  ,  Je  pavsan  y  est  le  plus 
aisé,  le  plus  riche  même  du  département;  les   fermes  y  sont 
garnies  assez  souvent  de  plusieurs  charrues  ,   ce  qui  est  rare 
dans  la  Sarthe  ;  les  chevaux  ,   les  b  stiaux  ,   de  plus   belle 
qualité  et  en  meilleur  embonpoint  ;  la  mise  du  fermier ,  son 
ameublement ,   plus  somptueux  que  dans  les  autres  cantons 
du    département.  On    le  reconnaît  à  la  couleur  brune    de 
l'étoffe  ,  dont  il  se  vêtit ,   qui  lui  donne  un  air  plus  étoffé , 
plus   cossu ,   que  ne   le    fait  la   couleur  grise    ou   baige    des 
éloffes  en  usage  dans  les  autres  cantons. 

Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  chanvre  ,  graine 
de  trèfle  9  cidre ,  bois  ;  poulains  ,  jeunes  bestiaux  ;  bœufs , 
moutons  et  porcs  gras  ;  laine  ,  dont  une  partie  est  employée 
à  la  confection  d'étoffes  fabriquées  dans  le  canton  ;  fil ,  cire  , 
miel ,  volailles  ,  gibier  ,  beurre  ,  etc. 

indvstr.  Fabrication  d'environ  600  pièces  de  toiles  de 
chanvre  ,  fortes  ,  dites  treillis,  de  ioo  aunes  de  long  et  de 
3/4  de  large ,  les  deux  tiers  vendus  à  la  halle  de  Mamers  , 
le  surplus  consommé  dans  le  canton  ;  de  quelques  pièces  de 
droguet,  fabriquées  de  commande,  pour  les  particuliers  ,  qui 
fournissent  la  laine.  Deux  fournaux  à  chaux  et  à  brique  ,  dont 
les  produits  sont  estimés. 

foir.  et  march.  Un  seul  marché  par  semaine  dans  le 
canton  ,  établi  à  René.  Outre  celui-ci ,  les  cultivateurs  fré- 
quentent ceux  de  Bonnétable  ,  de  Mamers  ,  de  Reaumont  et 
de  Ballon. 

rgut.  et  chem.  Route  départementale  ,  n°  n  ,  du  Mans 
à  Mamers  ,  par  Ballon  ,  traversant  le  canton  du  S.  S.  O.  au 
!M.  ,  à-peu-près  dans  la  direction  du  seul  grand  chemin  qui 
y  exislât.  Tous  les  chemins  vicinaux  qui  s'y  trouvent  ,  tra- 
versant des  terrains  argileux  sans  fond  ,  y  sont  excessivement 
difficiles  à  exploiter  ,  et  offrent  de  grandes  difficultés  pour 
leur  réparation ,  la  pierre  ne  se  trouvant  pas  toujours 
où  elle  serait  le  plus  nécessaire  ,  et  le  bois  manquant  assez 
souvent  pour  y  suppléer  par  des  fascines  ,  qui  seraient  le 
meilleur  moyen  de  réparation  de  ces  chemins. 

AN'tty. ,  MOlstUM.  La  fameuse  et  si  extraordinaire  ligne  de 
circonvallation  ,  connue  sous  le  nom  de  Fossés  Robert- le 
Diable  y  qu'on  croit  avoir  été  construite  ,  dans  le  1  i.e  siècle  , 
par  Robert  II  ,  comte  du  Perche  ,  et  les  buttes  ou  mottes  de 
Peray  et  de  Courgains  ,  qui  s'y  rattachent,  ainsi  que  plusieurs 
des  forteresses  que  ce  guerrier  fit  élever  le  long  de  ces  re- 


MAROLLES-LES-BRAULTS.        35 

tranchemens  ,  se  trouvent ,  en  partie  ,  sur  le  territoire  de  ce 
caolon.  La  plupart  des  églises  offrent  peu  d'intérêt  sous 
le  rapport  monumental  ;  ses  châteaux  les  plus  remarquables  , 
sont  ceux  de  S.-Aignan  ,  de  Cour-Bomer  en  Monhoudou  , 
et  de  Nouans. 

biogr.  Il  est  probable,  quoiqu'on  ne  puisse  l'assurer,  que  ce 
canton  a  vu  naître  Patry  de  Chaourccs,  seigneur  de  S.-Aignan, 
célèbre  dans  l'histoire  de  la  province  ,  au  i2.e  siècle  ;  Jacques 
Hamelin  ,  seigneur  de  René  ,  évêque  de  Tulles  ,  confesseur 
et  aumônier  de  François  I.er  ;  et  Jacques-René  de  Brizai  , 
seigneur  d'Avesncs ,  qui  était  gouverneur  du  Canada  en  1G87. 
On  sait  que  Des  Malicolles,  jurisconsulte  du  17/  siècle,  et  le 
chevalier  Lebouyer  de  S.-Gervais  ,  versificateur  agréable  , 
y  sont  nés,  le  premier  à  S.-Aignan  ,  le  second  à  Monhoudou. 
(  V.  la  BiOGR.  ) 

établ.  publ.  Une  justice  de  paix,  18  mairies;  1  cure 
cantonnale ,  i5  succursales  ,  y  ayant  deux  réunions,  1  desserte 
vicariale  ;  1  hospice ,  avec  commission  administrative  de  5 
membres  ,  1  maison  de  charité  ;  18  écoles  primaires  votées  ; 
2  écoles  gratuites  de  filles  ;  3  résidences  de  notaires ,  1 
d'huissier ,  3  d'experts  ,  1  bureau  d'enregistrement  ;  5  rési- 
dences de  percepteurs  des  contributions  directes  ;  3  recettes 
buralistes  des  contributions  indirectes  ,  3  débits  de  poudre 
de  chasse,  10  déb.  de  tabac  ;  3  bataill.  cantonn.  de  la  garde 
nationale  ,  présentant  un  effectif  de  1662  hommes  ,  dont 
6i3  mobilisables  ;  un  jury  de  révision.  —  Service  des  postes 
aux  lettres  fait  parles  bureaux  du  Mans,  de  Bonnétable,  de 
Mamers  et  de  Beaumont-sur-Sarthe. 

établ.  Partic    Trois  officiers  de  santé ,  une  sage-femme, 

MAROLLES  LES  BRAULTS  ou  LES-BRAUX  ;  et 
mieux,  comme  l'écrit  Expilly,  Marolles-lez-Beraux;  Ma- 
roialum  ,  Marolium  ,  Marollœ  Braudi,  M.  Beraldorum  ;  voir 
page  25  ,  l'étymologie  du  nom  de  Marolles  :  le  surnom  de 
les  Braults  ou  Brauv ,  paraissant  venir  de  la  proximité  de 
quelque  lieu  ainsi  nommé  ?  Commune  chef-lieu  de  canton  , 
de  l'arrondissement  ,  et  à  11  kil.  1/2  O.  S.  O.  de  Mamers  ; 
29  k.  N.  i/4  E.  du  Mans  ;  anciennem.  du  doyenné  de  Saos- 
nois ,  du  grand  archid.  ,  dudioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  — 
Dist  lég.  :  i4-  et  34  kilom. 

DESCR1PT.  Bornée  au  N. ,  par  Courgains  et  Monhoudou  ;  à 
l'E.  ,  par  Avesnes  et  Peray  ;  au  S.  S.  E.  et  au  S. ,  par  S.- 
Aignan  ;  à  l'O. ,  par  Dissé-sous-Ballon  et  Dangeul;  sa  forme, 
assez  régulière  ,  se  rapproche  de  celle  d'un  croissant ,  dont 
la  corne  supérieure  est  très-arronlie  ,  la  partie  concave 
regardant  l'O.  S.  O.  Diam.   centraux  :  de  4  k.  3  h.  du  N» 


36       MAROLLÉS-LES-BRÀÏLTS. 

au  S.  ;    3  k.  8  b.  <VE.  à  O.;   pîus  grands  diam.  :  de  5  k» 
3  h.  du  S.  O.  au  N.  E. ,  et  du  S.  E.  au  N.  O.  Le  bourg  ,  assez 
joli ,  construit  sur  la  rive  gauche  du  ruisseau  le  Malherbe  , 
à   i   k.   i/2   au   plus    de  distance  de  ia  limite  ouest  la  plus 
rapprochée ,   se  compose  d'une  place  formée  ,  en    partie  , 
par  l'ancien  cimetière  ,  entourant  l'église  à   l'est,  et  princi- 
pal* ment  au  sud  ,  et  de  plusieurs  rues  ,  dont  la  principale  se 
dirige  de  l'ouest  à  l'est.  Eglise  ,  dont  la  porte  latérale  sud  ,  de 
fonne  carrée  ,  était  ornée  de  sculptures  en  zig-zigs  et  autres  , 
rnuiilées  ;  ouvertures  semi-ogives  ,  à  l'exception  de  celles  des 
branches  de  la  croix  ,  où  sont  deux  chapelles   latérales,  qui 
sont  du  style  flamboyant  :  l'intérieur  ,  bien  décoré  ,  fut  orné 
de  tableaux  représentant  le  sépulcre  du  Sauveur,  et,   celui 
du  maître  autel,    le  baptême   de  Clovis ,   dûs,    en   i688  , 
au  curé  Engoulvent  ;    d^un  buffet   d'orgues  ,    que    donna  , 
en  1766,  Loriot  de  la  Borde,  l'un  de  ses  successeurs;  et  d'une 
boiserie  à  colonnes  et  à  clair-voie,    à  sculptures  élégantes, 
du  genre  gothique.   Cloche»*  pyramidal ,  placé  sur  une  tour 
percée  d'ouvertures  allongées  et  cintrées ,   simples  sur  deux 
côtés  ,  géminées  sur  les  deux  autres.  Cimetière  hors  et  à  l'O. 
S.  O.  du  bourg  ,  clos  de  haies  et  de  fossés. 

popul.  De  952  feux  ,  sur  les  anciens  états  de  l'élection  ;  de 
.^75  actuellement  ;  se  composant  de  1060  individus  mâles  , 
de  1,112  fesn. ,  total ,  2,172  ;  dont  4.61  dans  le  bourg  ;  45  à 
5o  aux  hameaux  des  Fossés-Robert  et  de  Basse-Judée  ;  £o 
à  ceux  de  S.-Symphorien  et  de  la  Bruyère  ;  35  à  ceux  de  la 
Guilonniére  et  de  Vilîenette  ;  de  25  à  3o  à  ceux  de  la  Rage  , 
Aubeterre  ,  Faubreteau  ,  la  Blancherie  ,  la  Touche-Corneille, 
le  Val  et  le  îSoyer.  —  Augmentation  de  population  depuis 
1804  ,  de  160  individus. 

Moiw,  deccim.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  176  ; 
naiss.  ,  522  ;  déc.  i$2.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  196  ; 
naiss. ,  64-5  ;  déc. ,  4.09. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Rémi  ;  as- 
semblée ou  fêle  patronale  ,  le  i.er  dimanche  d'octobre  ;  une 
autre,  dite  de  S.-Sébaslien  ,  le  2.e  dimanche  de  juillet.  La 
cure,  évaluée  de  2  à  3  mille  f.  de  revenu,  suivant  Lepaige  ; 
de  6  mille  ,  d'après  le  pouilié  du  diocèse  ;  et  qui  en  valait 
réellement ,  dit-on  ,  environ  10  mille  ,  appartenait  à  l'ab- 
baye de  S.-^incent  du  Mans  ,  quoique  à  la  présentation  de 
l'évêque  diocésain  ,  par  le  don  qu'en  fit  aux  moines  de  ce 
monastère  ,  Hugues  de  MerJai ,  don  qui  fut  confirmé  ,  en 
119!,  par  Jean  I.cr,  fils  de  Guillaume  III  Talvas  «  comte 
du  Perche.  L'évêque  Geoffroi  de  Loudon ,  1255-1255  ,  fit 
don  à  la  Chartreuse   du  Parc  ,  lors  de  son  établissement , 


MAIVOLLES-LES-ISRAULTS.         37 

d'une  rente  de  20  1.  tournois  ,  à  prendre  sur  celte  cure  ,  ce 
qui  ferait  croire  qu'à  cette  époque  elle  avait  cessé  d'appar- 
tenir aux  religieux  de  S. -Vincent. 

Le  prieure  (h;  S.-Svmpliorien  ,  situé  à  1  k. ,  au  suil  du 
bourg  ,  fut  fondé  ,  en  1220, ,  par  Mathieu  Pallu  ,  ,  en  faveur 
de  l'abbaye  de  la  Couture  ,  à  laquelle  il  donna  ,  à  eet  effi  I  , 
la  ville,   villa,   et  où  il  fut  établi.  (  V.  plus  bas  HIST.  FÉOD.  ) 

Le  chapitre  de  S. -Julien  de  la  cathédrale  ,  possédait  dans 
la  paroisse  la  ferme  des  lieichies  ,  de  a5û  1.  de  revenu  ,  qui 
devait  12  d  de  service  à  la  châtellenie  du  Piessis,  à  laquelle 
était  annexée  la  seigneurie  de  paroisse. 

Une  portion  de  celte  commune,  appelée  les  Communaux  , 
dépendait  alternativement ,  pour  le  spirituel  ,  des  deux  pa- 
roisses de  Marollcs  et  d'Avesnes  (  v.  ce  dernier  art.  )  ,  ce  qui 
s'appelait  être  en  tourne  (  v.  plus  bas  ,  HIST.  CtV.  ). 

n;sr.  FEOD.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie  , 
annexée  au  fief  du  Piessis  ,  situé  sur  la  rive  gauche  du  Mal- 
herbe ,  a  1  kilom.  au  nord  du  bourg  ,  dont  le  château,  actuel- 
lement en  ruines  ,  était  défendu  par  de  larges  douves.  On 
prétend  qu'un  souterrain  conduisait  de  ce  manoir  à  celui  de 
Vcrdigné  ,  situé  à  3  k.  7  h. ,  à  Test ,  sur  le  bord  de  la  Dive  , 
dans  la  paroisse  d'Avesnes,  alors  que  tous  deux  appartenaient 
aux  seigneurs  de  S.-Aignan.  Celle  distance  et  la  nature  basse  et 
humide  du  terrain,  ne  permettent  guère  d'admettre  celle  sorte 
de  tradition.  La  terre  du  Piessis  lut  donnée,  en  pur  don  , 
en  i387  ,  par  Colas  Daunay  ,  paroissien  de  Courgains ,  à 
noble  homme  Guillemin  Levayer ,  «  en  reconnaissance  de 
«  ce  qu'il  a  été  de  présent,  pour  ledit  JNicolas  Daunay  et  à  sa 
«  requête  ,  o  le  Roi  notre  sire  (  Charles  vi)  ,  en  ses  guerres 
«  de  Flandre  et  de  Picardie  ,  à  ses  dépends.  »  11  paraît  qu'elle 
passa  ,  par  le  mariage  d'une  fille  dudit  G.  Levayer,  dans  la 
famille  de  Jean  Leroy  ,  dont  en  hérita  ,  en  i4-53,  par  suite 
d'un  partage  avec  Michel ,  son  oncle  ,  Louise  Leroy  (  lu 
Pwyne ,  est- il  dit  dans  l'acte  )  ,  fille  de  Thomas  et  d'Agnès  de 
Cieraunay  ,  et  femme  de  Michel  Tragin.  11  est  à  remarquer 
que  ,  contrairement  à  un  ancien  usage  des  comtés  d'Anjou 
et  du  Maine  ,  relatif  à  l'héritage  des  terres  nobles  ,  Louise 
Leroy  est  qualifiée  d'aînée,  dans  ce  partage  ,  comme  repré- 
sentant Thomas,  son  père  ,  vis-à-vis  de  Michel  Leroy  ,  frère 
puîné  de  celui-ci  ;  ou  plutôt  cela  prouve  que  le  Piessis  ,  donné 
par  G.  Daunay  ,  sous  la  simple  qualification  de  métairie  , 
n'était  point,  en  effet,  une  terre  noble  alors,  qu'elle  ne 
Test  devenue  que  par  suite  des  acquisitions  qu'y  ajouta  la 
famille  Tragin.  Jacques  de  Tragin,  chevalier,  seigneur  du 
Piessis  et  de  Cohardon  ,  terre  située  dans  la  paroisse  de  Fyç  ? 


38        MAROLLES-LES-BRATJLTS. 

ayant  laisse  sa  succession  obérée ,   son  fîls  Georges  ,   aussi 
seigneur  de  Cohardon  ,  encore  mineur,  fut  autorisé  à  vendre 
ses  biens  ,  qui  furent  adjugés  par  décret ,  le  2  avril   162g  ,  à 
messire  Honorât  du  Bouchet  ,  seigneur  de  Sourches  ,  et  à 
dame  Calherine   Hurault,  son  épouse.  Le  Plessis  ,  le  Grand 
et  le  Petit  Verdigné  ,   paroisse  d'Avesnes  ;   le  Grand    et  le 
Petit  Léard ,  paroisse  de  Dissé-Sous-Ballon,  la  Cour  de  Disse  , 
et  différentes  autres  terres ,  firent  partie  de   cette  vendilion. 
Le  fief  du  Plessis ,  outre  le  manoir,  dont  les  fossés  étaient 
déjà  en  ruine  à  cette  époque,  et  les  terres  qui  en  dépendaient, 
avec  droit  de  banc  dans  l'église  de  Marolles ,  se  composait , 
en  outre  ,  du  moulin  de  Marolles ,  de  la  métairie  de  la  Bre- 
tonnière  ,   du  bordage  de   S.-Symphorien ,    dont  une  partie 
des  terres   dépendaient  du  fief  de   ce   nom  ,   etc.  —  Le   -±Z 
avril  i65q  ,  Jean  du  Bouchet,  Chevalier  ,  marquis  de  Sour- 
ches,  grand  prévôt  de  France,  et  dame  Marie  Neuclet  ,  sa 
femme  ,  vendent  à  messire  Georges  de  Clermonl ,  chevalier , 
marquis  de  S.-Aignan ,  les  biens  acquis  par  son  père ,  par 
décret  du  2  avril  162g  ,  par  conséquent ,  la  terre  seigneuriale 
<lu  Plessis.  —  Par  acte  du  2  février  1662  ,  ledit  sieur  Georges 
de  Cïcrmont,  vend  la  terre  du  Plessis  ,  à  réméré  pour  6  ans , 
moyennant  la  somme  de  4>ooo  1. ,  au  sieur  Jacq.  de  Gennes  , 
procureur  à  la  sénéchaussée  du  Maine  et  siège  présidial  du 
Mans.  Il  paraît  que  le  réméré  fut  remboursé,  ou  que  le  Plessis 
fut  racheté    postérieurement  par  la  famille   de   Clerrnont , 
puisqu'il  est  compris  de  nouveau  ,  avec  la  seigneurie  de  Ver- 
digné et  d'autres  terres  ,  dans  une  vendilion  du  3o  janv.  1720, 
par  dame  Magdelaine  Bitaut,  veuve  Georges-Henri  de  Cler- 
rnont -  d'Amboise  ,    comte   de    Clerrnont,  seigneur  de   S.- 
Aignan,  à  Charles-Gaspard  Dodun  ,  chevalier,  seigneur  du 
Boulay  ,   président  de  la  4«e  des  enquêtes  au  parlement  de 
Paris  ,  etc.  Au  fief  et  domaine  du  Plessis  ,    avec  le  moulin  , 
le  domaine  de  la  Rouerie  ,  le  moulin  de   Gavaux  et  autres 
objets  en  dépendant ,  sont  ajoutés  ,  dans  cette  vendilion  ,  la 
seigneurie  de  l'église  paroissiale  et  du  cimetière  de  Marolles , 
avec  plusieurs  vasseaux  et  censitaires  en  dépendant ,  lesquels 
ladite  dame  de  Clerrnont  déclare  avoir  détachés  de  sa  cliâ- 
tellenie  de  S.-Aignan ,   avec  rétention  néanmoins  de  foi  et 
hommage  et  de  toute  justice  et  juridiction  sur  icelies  choses , 
qui  seront  tenues  et  mouvautes  de  sa  châtellenie  de   S.-Ai- 
gnan,   sous  le   nom  de  fief  de  Marolles,  et  assujetties  d'un 
denier  de  service  envers  ladite  châtellenie,  par  chacun  an, 
avec   obligation ,   par  les   propriétaires  ,   de    faire  la   foi   et 
l'hommage,  rendre  aveu,  payer  les  droits  et  devoirs;  <«  lesdites 
choses  aliénées  n'excédant  pas  la  tierce  partie  de  ladite  terre  , 


MAROLLES-LES-BRAXjLTS.         3q 

on   ce  qu'elle  en   lient  du   seigneur  de   Montdoubleau,   son 
chef  cl  seigneur,  conformément  à  l'art.  216  de   la  coutume 
<lu   Maine.  »    Les  choses    ainsi  aliénées   par   ladite  dame  de 
Clennont ,  lui  avaient  été  vendues  et  adjugées  ,  avec  la  terre 
de  S.-Aignan,  et  celle  de  l'Aubonnièie,  par  arrêt  du  parlement, 
à  litre  de  reprises  ,  après  avoir   été  saisies  sur  son  mari.  — 
Le    17    juillet    1720,    Georgcs-.)acq.  ,   comte    de    Clerraonl- 
d'Amhoise  ,  colonel  du  régiment  d'Amboise  ,  exerce  le  droit 
de  retrait  lignager  «à  l'égard  desdits  biens  ,  comme  fds  de  la 
venderesse  et  de  Georges-Henri  ,  comte  de  Clermont.  Depuis 
ce  temps  ,   le  Plessis  est  resté  dans  la  famille  de  Clermont  , 
et  passa  ,   par  licitalion  ,  en    1766  ,  avec  la  chatellenie  de  S.- 
Aignan  ,    ensuite  de    la    mort  de  I).lle  Marie -Catherine  de 
Clermont,  à  messire  Joseph- François  Desson  ,  parent  et  hé- 
ritier du  côté   maternel  de  ladite  demoiselle  de  Clermont , 
et  ensuite,  séparément  de  la  chatellenie  de   S.-Aignan,   et 
avec  la  terre  de  Verdigny  dont  il  relevait  ,  au  sieur  François- 
Charles-Gabricl  Desson  ,  fds  mineur  dudit  Joseph-François  > 
tandis  que  le  fief  paroissial  de  Marolles ,  que  nous  avons  vu 
plus  haut  en  avoir  élé  délaché  par  la  dame  Magdelaine  Bilaut, 
comtesse  de  S.  -  Aignan  ,    resta   annexé    la    chatellenie   de 
S.  -  Aignan  ,     qui     devint    la    propriété    du    sieur   Michel- 
François   Desson  ,  frère  aîné  de   Fr.-Ch.-Gabricl  ,    dont   la 
veuve  et  les  enfans  en  sont  encore  propriétaires  acluellemenl. 
De  ce  qui  précède,  extrait  des  litres   originaux  que  nous 
avons  sous  les  yeux  ,  résulte  une  possession  authentique  et 
continue  de  la  terre  du  Plessis  ,  tout-à-fait  contraire  à  ce  que 
rapporte  M.  Th.  Cauvin  {Annuaire  de  la  Sarthe  pour  182g- 
70  )  ,  qui  a  confondu  la  seigneurie  de  Marolles  avec  la  terre 
du  Plessis  ,  ce  que  n'avait  pas  fait  Lepaige.  Celle  seigneurie 
étant  annexée,  de  temps  immémorial ,  à  celle  de  S.-Aignan  , 
c'esl  à  l'HKT.  féod.  de  cet  article  qu'il  faut  avoir  recours  pour 
en  suivre  la  transmission.  Comme  dans  son  origine  ,  le  Plessis 
n'est  plus  qu'une  ferme  aujourd'hui. 

Il  résulte  également  d'actes  authentiques  ,  que  P»  de 
Maulny  ,  seigneur  de  S.-Aignan  ,  fut  reconnu  et  maintenu  , 
en  1 49G  et  i4-99»  c^ans  ^es  titres  et  droits  de  fondateur  de  l'église 
de  Marolles  ,  contre  cinq  fermiers  de  la  paroisse  qui ,  par 
transaction,  lui  payèrent  6  écus ,  pour  l'avoir  troublé 
dans  lesdits  droits  ,  et  contre  le  curé  Olivier  Engoulvent  ; 
que  le  même  P.  de  Maulny  fut  aussi  reconnu,  en  i5o2, 
avoir  droit  de  placer  ses  armes  dans  ladite  église  ,  nonobs- 
tant les  prétentions  opposées  de  Catherine  d'Alençon  ,  coin- 
tessse  de  Laval  ,  dame  de  Saosnois  et  de  Peray  ;  que  les  sei- 
gneurs de  S.-Aignan  ont  également  droit  de  litre  dans  ladite 


4°        MAROLLES-LES-BRÂULTS. 

église  ,  comme  fondateurs  ,  malgré  les  prétentions  contraires 
élevées  ,  en  16 16,  par  les  sieurs  de  Tragin  ,  alors  seigneurs 
du  Plessis  ,  qui  sont  déclarés  n'avoir  aucun  droit  de  fondation 
de  la  chapelle  de  N  -I).  de  ladite  église  ,  qu'ils  réclamaient  ; 
pourquoi,  le  12  janvier  1617,  Marie  Clutin  ,  dame  de  S.- 
Aignan  ,  traite  avec  Malhurin  Pillard  ,  pour  la  peinture  d'une 
ceinture  funèbre  et  litre  ,  à  placer  autour  de  ladite  église  et 
de  ladite  chapelle  de  N.-D. ,  à  cause  de  la  mort  de  Georges 
de  Clermont ,  son  mari.  D'où  il  résulte  évidemment  que  , 
dans  l'origine  et  à  cette  époque,  la  seigneurie  de  paroisse  n'était 
point  annexée  au  fief  du  Plessis  ,  mais  probablement  à  celui 
de  la  Grande-Maison  ,  situé  dans  le  bourg  ,  lequel  aurait  été 
possédé  alors  par  les  châtelains  de  S.-Aignan  ,  et  donné  ou 
aliéné  par  eux  plus  tard. 

On  voit  par  un  aveu  de  i6£3  ,  et  par  un  autre  acte  au- 
thentique de  1721  ,  que  les  habilans  de  Marolles  devaient 
aux  seigneurs  de  S.-Aignan  ,  soit  directement ,  comme  il  est 
dit  ci-dessus  ,  soit  à  cause  du  fief  seigneurial  du  Plessis  ,  dont 
ils  étaient  propriétaires  à  la  dernière  de  ces  époques  ,  dif- 
férens  devoirs  ,  droits  et  cens  ,  dont  les  principaux  étaient  :: 
i.°  l'obéissance,  pour  l'église  et  le  cimetière  de  ladite  pa- 
roisse ;  2.0  le  cens  ,  pour  la  maison  de  l'école ,  dont  l'a 
mouvance  était  h  régler  avec  l'abbé  de  Tironneau  (  v.  cet 
art.  et  celui  s.-aignan  )  ,  et  pour  divers  biens  de  la  fabrique  ; 
3.°  l'hommage  ,  pour  le  fief  et  domaine  de  Rafcu  ,  appar- 
tenant également  «à  la  fabrique. 

Suivant  un  aveu  du  i.er  octobre  i643  ,  époque  où  les  sei- 
gneurs de  S.-Aignan  ne  possédaient  point  encore  la  terre  du 
Plessis,  fait  par  Henri  de  Clermont,  chevalier,  seigneur  dndit 
S.-Aignan,  à  Charles  Descoublcau  ,  marquis  de  Sourdis, 
comme  propriétaire  de  la  baronnie  de  Montdoubleau  ,  dont 
relevait  ladite  chatellenie  de  S.-Aignan  ,  à  cause  du  fief  du 
Peray*  les  différens  hommagers  de  la  paroisse  de  Ma- 
rolles, relevant  de  la  chatellenie  de  S.-Aignan,  étaient.  :  i.° 
J.  du  Rouchet ,  marquis  de  Sourches  ,  homme  de  foi ,  pouç 
son  fief  de  la  Boucherie  ;  2.0  Charles  de  Jouin  ,  écuyer  ,  h. 
de  foi ,  pour  son  fief  de  la  Rage  ;  3.°  J.  Rindet  ,  prêtre  ,  h.  de 
f. ,  pour  celui  de  la  Bruyère  ;  4-°  ^ï-c  René  des  Chapelles  , 
preslre  ,  doyen  de  l'église  du  Mans,  prieur  de  S.-Svm- 
phorien  ,  h.  de  f . ,  pour  les  fief,  domaine  et  seigneurie  de 
la  Cour  et  bois  d'Jiffres  ,  dépendant  dudit  prieure ,  et  pour 
Je  manoir  et  hébergement  d'icelui,  tout  le  circuit  avec  son 
domaine  en  fief,  conten.  i4o  journ.  ou  envir.,  3o  hoinmées 
de  pré  ,  avec  l'enclos  qui  autrefois  fut  en  vigne  ,  conlen.  2 
quartiers  ;  5.°  Jacq.  Arragon  ,  prestre  ,  chanoine  prébende 


MAROLLES-LES-RRAULTS.        4* 

de  l'église  du  Mans  ,  pour  le  lieu  des  Brèches  ;  G.0  la  fa- 
brique de  Marollcs  ,  pour  le  fief,  seigneur,  et  dom.  de  Rafeu; 
7."  Marguerite  Boisard  ,  V.e  Adam  Des  Champs  ,  pour  son 
(loin,  et  métair.  des  Touches.  A  celle  époque  ,  le  nombre 
des  sujets  de  ladite  châtellenie  de  S.-Aignan,  pour  I)iens 
situés  en  Marolles  ,  était  de  21  ;  suivant  l'autre  litre  précité  , 
de  1721  ,  il  était -,  à  celte  dernière  époque  ,  de  717.  —  L'an- 
cien manoir  de  la  Touche ,  dont  il  vient  d'être  parlé,  silué 
à  (j  heclom.  nord-esl  du  bourg  ,  a  été  remplacé  par  une  jolie 
maison  bourgeoise  ,  accompagnée  de  belles  avenues  et  allées 
plantées  en  ormeaux,  tilleuls,  etc.  Il  appartenait,  dans 
ces  derniers  temps,  a  la  famille  Poisson  du  Brenil,  et  a 
été  porté  à  M.  Démery  ,  propriétaire  acluel  ,  par  la 
demoiselle  Poisson  ,  son  épouse. 

On  trouve  encore  cité  ,  dans  le  rôle  des  contribuables  au 
bâti  e!  arrière-ban  de  la  noblesse  du  Maine  ,  dressé  en  1  Ci3<j  , 
sous  les  n.os  £65  ,  4.86  et  5o/h  :  i.°  Flaurant  Beaufreard  ,  pour 

le  lieu  et  fief  Daubcrthe  ;  2.0  Anne  Leballeur,  \  c (  la 

lacune  existe  dans  le  texte  )  ,  pour  son  lieu  de  Poislé  ;  3.°  et 
le  seigneur  du  lieu  et  domaine  du  Tronchet  ,  lequel  n'est  pas 
nommé.  11  y  avait  encore  plusieurs  autres  fiefs  dans  la  paroisse, 
outre  celui  de  S.- Sy  mphorien  ,  qualifié  de  ville,  villa,  de 
bourg  ,  etc.,  dans  differens  titres  ,  tels  que  ceux  de  la  Touche- 
Corneille  ,  Huloup  ,  le  Busson  ,  etc. 

Le  droit  de  justice  criminelle  sur  les  Communaux,  dont  il  est 
parlé  plus  haut ,  qui  étaient  en  tourne  entre  les  deux  paroisses 
d'Avesnes  et  de  Marolles,  était  exercé  par  la  justice  sei- 
gneuriale de  celle  dernière  ,  laquelle  était  administrée  par  un 
bailly  ;  l'impôt  ,  au  contraire  ,  se  payait  dans  celle  d'Avesnes. 

Quoique  Marolles  fût  généralement  compris  dans  la  cir- 
conscription du  Saosnois  ,  il  ne  paraît  pas  que  sa  seigneurie 
ressortit  de  ladite  baronnic  ni  du  bailla^e  de  Marners. 

HIST.  Civ.  En  1773  ,  Laurent  Loriol  de  la  Borde  ,  docteur 
en  théo'og. ,  curé  de  Marolles  ,  fonda  un  hospice  dans  le 
bourg  ,  lequel  fut  autorisé  par  lettres-patentes  du  mois  d'août 
de  ladite  année,  confirmées  par  celles  de  février  1770  :  il  le 
dota  d'une  maison  meublée,  de  biens  ruraux  et  d'une  rente 
sur  le  clergé  ,  produisant  un  revenu  total  de  2, 01 5  I.  que  la 
révolution  réduisit  à  1,1^8  f.  L'établissement  ,  dirigé  par 
trois  sœurs  ,  dont  une  était  chargée  de  l'école,  entretenait  4 
lits  et  devait  faire  apprendre  un  métier  à  deux  enfans  pauvres, 
garçon  et  fille  ,  qui  devaient  être  sans  cesse  renouvelles  a  la 
fin  de  l'apprentissage  de  chacun  deux.  La  diminution  des 
revenus  ayant  forcé  de  supprimer  les  lits  ,  l'établissement  s'est 
trouvé  converti  en  une  maison  de  charité  et  bureau  de  bien- 


4*        MAROLLES-LES-BRAULTS. 

faîsance ,  dont  les  sœurs  ,  au  nombre  de  4-  ?  de  la  congré- 
gation d'Evron  ,  se  bornent  à  administrer  des  secours  de 
tout  genre  aux  malades  ,  aux  pauvres  vieilllards  et  aux  autres 
nécessiteux  ,  et  à  faire  gratuitement  l'école  aux  jeunes  filles 
pauvres  :  les  sœurs  tiennent  un  pensionnat ,  et  reçoivent 
aussi  des  externes  payantes  Une  commission  de  cinq  membres 
administre  cette  maison  de  charité ,  dont  les  revenus  s'élèvent 
actuellement  à  1,826  f.  4o  c. ,  par  suite  des  legs  et  donations 
ci-après  :  i.°  en  1806  ,  par  le  sieur  Marquis-Ducastel ,  ancien 
curé  ,  de  trois  pièces  de  terre  r  contenant  188  ares  ;  2.0  dans 
un  legs  fait ,  en  1806  ,  par  le  sieur  Lehaut ,  du  tiers  de  son 
mobilier  ,  dont  les  deux  autres  légués  à  l'hospice  du  Mans  ,. 
déduction  faite  d'autres  legs  à  des  particuliers  ,  et  d'un  tiers 
également  de  la  propriété  de  divers  autres  objets  mobiliers  ; 
3.°  en  181 1  ,  par  le  sieur  Labelle  ,  d'une  renie  de  7  f.  4o  c  , 
qu'il  offre  de  faire  découvrir  ;  4-°  en  181 2  ,  par  le  sieur 
Grignon  ,  d'un  pré  produisant  60  f.  de  revenu  annuel  ;  5.° 
en  1820  ,  par  une  personne  qui  veut  rester  inconnue  ,  de  3  h. 
63  ar.  de  terre  ,  estimés  3, 000  f.  ;  6.°  par  une  autre  per- 
sonne ,  voulant  également  rester  inconnue  ,  d'une  somme 
de  1,200  f.  ;  7.0  enfin  ,  en  1823  ,  par  les  sieur  et  dame  Valin  r 
de  la  moitié   d'une  pièce  de  terre,   évaluée  2,100  f. 

En  conformité  de  la  loi  du  28  juin  i833  ,  le  Conseil  mu- 
nicipal de  la  commune  a  volé,  sur  le  budjet  de  i834,  une 
somme  de  190  f.,  pour  le  logement  d'un  instituteur  primaire, 
et  celle  de  200  f.  ,  pour  son  traitement. 

Une  brigade  de  gendarmerie  à  pied  ,  placée  à  Marolles  en 
1802  ,  en  fut  retirée  en  1825. 

antiq.  Aucune  portion  des  fossés  de  I\obert-le-Diable  ,. 
n'existe  plus  sur  le  territoire  de  Marolles ,  malgré  l'assertion 
contraire  de  M.  Th.  Cauvin  ,  dans  Y  Annuaire  pour  1829, 
page  70.  Ces  retranchemens  ne  passaient  que  sur  une  Ires- 
petite  portion  de  l'extrémité  est  de  ce  territoire. 

hydrogr.  La  petite  rivière  d'Orne-N.-E,  dans  laquelle 
vient  confluer  la  Uive  ,  limite  la  commune  au  sud  ;  le  ruiss. 
le  Gravé,  la  traverse  du  nord  à  l'est,  sur  un  espace  de  2  k.  i/3  ; 
et  celui  de  Malherbe  ,  du  nord  à  l'ouest  ,  pendant  2  k.  2/3. 
—  Moulins  à  blé  d'Effres  ,  vulg.  Effes ,  sur  l'Orne  ;  de 
Gravai  ,  sur  le  ruisseau  de  ce  nom.  11  en  existait  plusieurs 
autres  jadis  ,  qui  ont  été  détruits. 

GtOL.  Sol  plat ,  si  ce  n'est  dans  la  partie  nord-  ouest  ,  et 
aux  extrémités  nord  et  nord-est ,  où  il  s'élève  en  s'inciinant 
vers  le  sud  pour  y  jetter  ses  eaux  ;  terrain  jurassique  ,  offrant 
le   calcaire  horisontal   en  moellon. 

divis.  des  te  un.  En  labour  ,  989  hectar.  j   jardins  ,  ij  3 


I 


MAROLLES-LES-BRAULTS.  43 

rés  et  pâtur. ,    2^7;  bois,   21;   superf,  des  bâtim. ,    22  ; 
Lgl.  ,  cimet.  et  aulres  propr.  commun.  ,  3  ;  chem.  11  ;  eaux 
courant.  ,  9.  Total  ,  i,34y  hccl. 

CONTR.  Fonc.  ,  i3,o57  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  1  079  f.  ; 
port,  et  fen.,  276  f.  ;  4o  patentés  :  dr.  fixe,  226  f.;  dr.  proport , 
187  f.  99  c.  Total  ,  i4,825  f.  99  c.  —  Chef-lieu  de  percepl. 

cultuel  Superficie  argilo-calcaire,  douce  et  légère,  offrant 
quelquefois  jusqu'à  prés  de  2  met.  de#  profondeur  de  terre 
arable  ,  l'une  des  plus  fertiles  du  département ,  pour  la  culture 
des  céréales  ,  au  S.  particulièrement  :  elles  y  sont  cultivées 
dans  la  proport,  de  i/3  en  froment  et  seigle  ;  i/3  en  orge  et 
avoine  ,  le  dernier  tiers  en  jachères.  On  y  cultive  aussi  beau- 
coup de  trèfle  ,  de  chanvre  ,  de  pommes  de  terre  ;  peu  de 
luzerne  ,  de  sainfoin  ,  clc  ;  arbres  à  fruit  et  à  cidre.  —  Prés  , 
d'excellente  qualité,  Je  long  du  cours  de  l'Orne  surtout.  — 
Elèves  de  chevaux  et  de  bêles  à  cornes  ;  engrais  de  bœufs  ,  de 
vaches  et  de  porcs  ;  quelques  chèvres  ;  envir.  5o  à  Go  ruches. — 
Assolcm.  triennal;  70  charrues,  dont  /^G  traînées  par  bœufs  et 
chevaux  ,  24  par  chevaux  seuls.  26  fermes  principales  ,  dont 
quelques-unes  sont  les  plus  considérables  du  canton  ,  et 
présentent  des  pièces  de  terre  d'une  contenance  de  1 1  à 
i5  hect.  (  25  à  35  journ.) —  Commerce  agricole,  consist. 
principalement  en  grains  ,  dont  il  y  a  exportation  réelle  de 
plus  de  moitié  du  froment ,  dans  les  années  fertiles  ;  en 
jeunes  chevaux  et  poulains  ,  jeunes  bestiaux  et  bœufs  gras  ; 
porcs  gras,  etc.  =  Petit  marché  de  menues  denrées,  le 
dimanche  matin;  fréquentation  de  ceux  de  René  ,  de  Mamers, 
de  Bonnélable  ;  en  outre  ,  des  foires  de  Ballon  ,  de  Beau- 
mont  ,  de  celle  de  S, -André  ,  à  Mortagne  (  Orne  )  ,  pour  les 
poulains. 

INDUSTR.  Nulle  autre  que  celle  agricole. 

ROUT.  et  chem.  Chemin  de  S.  -  Aignan  à  Mamers,  tra- 
versant le  territoire,  du  sud  au  nord-est  :  tous  ceux  de  la 
commune  de  difficile  exploitation. 

habit,  et  lieux  remarq.  La  Touche  seulement,  sous  le 
premier  rapport  ;  sous  le  second,  outre  ceux  déjà  nommés 
dans  cet  article  :  les  Champs  ,  Courtangis  ,  Beaulieu  ,  Beau- 
regard  ,  la  Motte  ,  la  Moineric  :  les  Fossés-Robert  et  les  Prés- 
Robert  ,  doivent  leurs  noms  à  la  ligne  de  circonvallalion  dont 
il  est  parlé  plus  haut. 

etabl.  publ.  Justice  de  paix ,  mairie  ;  cure  cantonnale  , 
résidence  d'un  notaire,  d'un  huissier,  bureau  d'enregistrement; 
resid.  d'un  percepteur  ;  1  débit  de  poudre  de  chasse  et  1 
débit  de  tabac.  Maison  de  charité  ,  bureau  de  bienfaisance  et 
commission  administrative  ;   école   primaire  communale  de 


44  MAROLLETTE- 

garçons ,  école  primaire  de  filles.  —  But.  de  poste  aux 
lettres  ,  à  Mamers. 

Etabl.  part.  Un  instituteur  primaire  particulier  ;  pensionnat 
et  école  de  jeunes  filles  ,   réunis  à  l'école  gratuite  de  filles  ; 

2  officiers  de  santé  ,   i  sage-femme. 

M AROLLETTE,  MÀROLETTE  et  SAINT- AUBIN- 
DES- GROIS  ;  Maroleta ,  œ,  et  Sa  rictus  Albinus  de  lapillis  , 
velcalculis;  maro JETTE  ,  diminutif  qui  signifie  Petit  l\l molles 
(  v.  le  premier  de  ces  articles  ).  Commune  CADASTREE  , 
formée  de  deux  anciennes  paroisses  ,  réunies  au  civil  dès 
avant  1789  ;  du  cant.  ,  de  l'arrond.  ,  et  à  2  k.  2  h.  Ns  O.  de 
Mamers  ,  dislance  prise  du  clocher  de  Marollelle  ;  et  à  3  k. 

3  h.  au  N.  ,  prise  du  bourg  de  S. -Aubin  ;  à  48  k.  1/2  et  5o  k. 
E.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné  de  Saosnois  ,  du  grand- 
archidiaconné  ,  du  dioc  et  de  l'éiect.  du  Mans.  —  Distances 
légales  :  3  et  5o  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  ,  par  Conliily  ;  à  l'E.  ,  par  le 
département  de  l'Orne;  au  S.,  par  S.-Kémi-des-Monls  ; 
à  l'O.  ,  par  S.-Longis  et  Aillères  ;  au  IN.  O.  ,  par  cette  der- 
nière commune  ;  sa  forme  est  cei!c  d'un  carré ,  surmonté  par 
une  courte  pyramide  ,  dont  la  pointe  est  au  nord  ,  ayant  une 
échancrure  à  l'ouest  :  ses  diam.  sont,  d'est  à  ouest  ,  de  2  k, 
à  2  k.  1/2  ;  du  nord  au  sud  ,  de  2  k.  2  h.  ,  et ,  dans  la  partie 
centrale  ,  à  partir  de  la  pointe  de  la  pyramide  ,  de  3  k.  — 
Le  bourg  de  Marollelle  ,  silué  près  l'extrémité  sud  ouest  du 
territoire  ,  se  compose  d'un  peîit  nombre  de  maisons  ,  dont 
plusieurs  assez  belles  ,  disséminées  irrégulièrement  autour 
de  l'église.  Celle-ci  fort  simple  ?  à  ouvertures  semi-ogives  , 
n'offrant  aucun  intérêt  architectural ,  à  clocher  en  batière  , 
entourée  ,  au  sud  et  à  l'ouest ,  par  le  cimetière  ,  clos  de  murs 
à  hauteur  d'appui.  —  Le  bourg  de  S.-Aubin-des-Grois  est 
moins  important  encore,  et  n'a  plus  d'église.  (  Voir ,  pour 
tout  ce  qui  est  particulier  à  celle  ancienne  paroisse  ,  son 
article  spécial.  ) 

POPUL.  De  46  feux  anciennement ,  on  en  compte  au- 
jourd'hui 58 ,  comprenant  11G  individ.  mâles,  ig3  fem.y 
tolal ,  255  ;  dont  88  dans  le  bourg  ;  52  dans  celui  de  S.- 
Aubin ,  et  35  au  hameau  de  Haut-Dive. 

Mom>.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag.  20; 
naiss. ,  79  ;  déc.  ,  64.  —  de  181 3  k  1822  :  mariag.  ,  19  ; 
naiss.  ,  82  ;  déc. ,  55. 

iiist.  EfCLÉs.  Eglise  dédiée  à  la  Vierge  ;  fête  patronale  le 
dimanche  le  plus  proche  du  8  septembre  ,  jour  de  la  Nativité 
de  la  mère  du  Seigneur  ,  appelée  l'été  de  ¥  Angevine  dans  le 
pays.  La   cure  de  Marollelle ,  qui  valait   seulement  3oo  1.  > 


MAROLETTE.  45 

fêtait  à  la  présentation  de  Fabbé  de  S.-Vincent  du  Mans  ,  par 
le  don  que  fil  de  celle  paroisse  ,  aux  moines  de  celle  abbaye  , 
L'évoque  Hildebert  ,  qui  siégea  au  Mans  de  1097  à  Iia5,  — 
Sous  le  pontificat  de  GuihVde  Passavent ,    1142-1186,  un 

diffèrent  s'éleva  entre  Guill.  Iluecbun  et  Aimeri  de  Villeray  , 
relativement  à  l'église  de  Marollette.  Il  se  termina  par  un 

ïnaria^e  entre  Fulcois,  fds  de  Eiuechun,  avec  Cécile  ,  fille  de 
Yilleray  ,  à  qui  son   père  céda  tous  ses  dloils  sur  f  église   et 
les    terres  qu'il    possédait  dans   la  paroisse.   Les   moines  de 
S.-Vincent  avant  réclamé    la  propriéié   qu'ils    prétendaient 
sur   ladite   église  ,   et   qui  consistait  dans  les  dîmes  avec   les 
£cns   chargés  de  lever  el  de  botter   les  gerbes   qu'elles  pro- 
duisaient ,  (luill.  Huechun  ,  après  plusieurs  débals  ,  renonça, 
entre   les  mains  deTévéque,  du  consentement  de  Mathildc  , 
sa  femme  ,   de   son  fds  et  de  sa   bru  ,  à  ses  prélentions  sur 
Técl'ise  et  se?  dépendances  qu'il  donna,  en  aumône  perpé- 
tuelle ,   aux    réclamans  ,    lesquels  ,    par   reconnaissance  ,   lui 
abandonnèrent  i3  sepliers  de  blé  ,  qu'il  leur  avait  enlevés; 
-et  lui  comptèrent   100   s.   mansais ,   20  s.   à  Mathilde,  5  à 
Fulcois ,  et  à  Cécile  5  s.  angevins  ou  2  s.  1/2  mansais  ;  doù 
l'on  voit    que  ce   dernier  avait  une   valeur  double  du  sou 
angevin. 

iiiST.  fÉcd.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  qui  relevait  du 
baillage  du  Saosnois  ,  était  annexée  à  la  maison  de  la  Cour, 
siluée  dans  le  bourg  :  elle  appartenait ,  lors  de  la  révolution  , 
à  M.  de  Boisclaircau  ,  abbé  de  Marollette;  vers  1776, 
suivant  Lepaige  ,  à  M.  de  Portebise. 

antiq.  Suivant  la  tradition  locale  ,  le  temple  consacré  au 
<lieu  Mars  ,  construit  pendant  le  séjour  des  Romains  dans 
cette  contrée  ,  et  qui  a  dû  donner  son  nom  à  la  ville  de 
Mamers  ,  était  situé  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  cet  article 
{  ill- 173  ) ,  sur  un  monticule  ,  appelé  Haut-Dive  ,  près  la 
source  de  ce  nom.  Des  fouilles  exécutées  sur  ce  terrain  ,  en 
1822,  y  ont  fait  découvrir  les  ossemens  de  7  a  8  cadavres 
humains  enterrés  dans  ce  lieu,  probablement,  lors  des  guerres 
du  Saosnois  ,   et  de  quelqu'un  des  sièges  de  Mamers. 

HIST.  civ.  Malgré  la  proximité  où  se  trouve  cette  com- 
mune de  la  ville  de  Mamers  ,  son  conseil  municipal  a  voté , 
pour  l'exercice  i834  ,  une  somme  de  10  f.  pour  le  logement 
d'un  instituteur  primaire  ,  et  celle  de  200  f.  pour  son 
traitement  ,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  i833, 

hydrogr.  La  source  de  Haut-Dive ,  dont  il  vient  d'être 
parlé  ,  donne  naissance  à  la  petite  rivière  de  Dive ,  qui  , 
traversant  la  partie  centrale  du  territoire,  du  nord  au  sud, 


46  MAROLLETTE. 

passe  à  Mamers  et  limite  la  partie  est-sud-est  du  Saosnoïs. 

—  Moulin  de  Dive ,  sur  ce  cours  d'eau. 

géol.  Terrain  jurassique ,  appartenant  à  la  formation 
moyenne  de  l'oolithe,  décrite  à  l'article  Mamers  (  m- 1 80)  , 
d'où  l'on  extrait  de  la  pierre  de  taille  pour  bâtir,  à  la  carrière 
de  Haut-Dive ,  particulièrement  propre  ,  par  sa  dureté ,  à 
faire  des  marches ,  des  dalles  et  du  pavé  pour  les  cours  ;  du 
moellon  sur  tous  les  points. 

cadastr.  Superficie  de  56o,  hect.  99  ar.  10  cent.,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  £83  hect.  54-  ar. 
5o  cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  2  ,  5  ,  11  ,  18  et  25  f.  — 
Jard.  et  pépin. ,  I+-11-2.0-  ;  en  2  cl. ,  à  25  et  32  f.  —  Prés  , 
3o-o9-4-°  ;  3  cl.  :  11,  22,  4-5  f.  ■ — Pâtur.  ,  35-g9-5o  ;  4 
cl.  :  2,  5  ,  10  ,  22  f.  —  Etangs  ,  0-18-00  ;  à  5  f .  —  Mares  , 
0-01-20  ;  à  1  f .  —  Sol  des  propr.  bâties  ,  3-58— -3o  ;  [à  25  f. 
Obj.  non  impos.  :  Egl.  et  cimet. ,  0-10-20.  —  Chemins,  11- 
74~9°-  —  ï^v*  et  ruiss.,  o-5o-go  E=  68  maisons,  en  6  cl.  :  7 
à  4  f-  ;  38  à  6  f.  ;  8  à  10  f.  ;  9  à  i5  f.  ;  5  à  25  f.  ;  1  à  75  f. 

—  1  moulin  à  160  f. 

x> „.  )    Prop.  non  bâties ,     6,07  a  f.  85  c.  I       /»  r  «e 

Revenu  impos.  J ? MUtij      >8™      b     j     6,910  f.  85  c. 

contrib.  Fonc. ,  i,5i4  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  i38  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  5o  f.  ;  2  patentés  :  dr.  fixe ,  20  f.  ;  dr.  proport., 
21  f.  33  c.  Total ,  ï,743  f.  33  c.  —  Perception  de  Mamers. 

cultur.  Superficie  argilo- calcaire  ,  pierreuse  ,  médio- 
crement fertile  ;  cultivée  en  céréales  ,  dans  la  proportion  de  3 
parties  en  froment  et  orge  ,  contre  1  en  seigle  ,  avoine  et 
menus  ;  exportation  réelle  d'une  petite  partie  seulement  des 
produits.  —  Assolem.  varié  ,  le  triennal  dominant. —  Elèv.  de 
bestiaux  ,  engrais  des  moutons  ,  dont  la  chair  acquiert  un 
excellent  goût  sur  ce  terroir. —  6  fermes  principales  ,  32  bor- 
dages  ,  la  plupart  réunis  en  petits  hameaux  ;  18  charrues, 
dont  10  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  les  autres  par  les 
chevaux  seuls.  =  Fréquentation  du  marché  de  Mamers. 

industr.  Elève  de  bestiaux  ;  extraction  de  la  pierre  ;  fa- 
brication de  quelques  pièces  de  toile  ,  façon  de  Mamers. 

rout.  kT  chem.  Le  chemin  ,  classé  n.°  1  ,  de  Mamers  à 
Contilly  ,  Blèves  et  Mêle-sur-Sarthe  (  Orne  )  ,  en  assez  bon 
état,   traverse  la  commune  du  sud  au  nord. 

habit,  et  lieux  remarq.  La  maison  de  la  Cour  ,  ou  le 
Logis t  comme  habitation;  sous  le  rapport  des  noms  :1e 
Grand-Bois  ,  Beau-Buisson,  leBuisson-au-Chat  ;  Haut-Dive  , 
la  Fontenelle  ;  la  Mulolière  ,  la  Lamproie  ,  etc. 


MATUAL  47 

Êtabi  .  ruBL.  Mairie ,  succursale ,  école  primaire.  —  Bu- 
reau de  poste  aux  lettres  ,  à  Miniers, 

MARS  (  saint-);  voyez  SAINT-H ars  ,  plusieurs  articles. 
MARSIIAL\  f  bois  de  )  ,  in  Odium  Blartis  ,  situé  dans 
la  commune  d'Allonnes  (  v.  cet  art.  )  ,  en  face  du  gué  de 
Chahoué.  C'est  dans  ce  bois  qu'était  construite  la  Tour-aux- 
Fe'es  ,  citée  dans  ledit  article,  et  qui  paraît  incontestablement 
sovoir  été  bâtie  par  les  Romains.  Il  est  parlé  de  la  métairie  de 
Marshain  dans  un  tilre  de  fondalion  de  la  chapelle  royale 
du  Gué-de-Maulny  ,  du  7  septembre  i32g  ,  comme  Tune 
des  choses  données  aux  chapelains,  pour  celte  fondation  , 
par  Philippe  de  Valois  ,  alors  comte  du  Maine  ,  qui  devint 
plus  lard  roi  de  France.  «  Item  ,  notre  métairie  de  Marchain  , 
«  o  les  vignes  ,  rives,  cens  ,  préz,  avoines  ,  bois;  et  o  les 
«  autres  appartenances,  sauf  et  excepté  les  garennes,  que 
«  nous  y  retenons  à  nous  et  à  nos  successeurs.  » 
MARSOX  ;  voir  makçox. 

MARTIN  (saint-);  voir  saint-Martin,  plusieurs  articles. 
MARTIGNÉ  ou  MA1YTIGNY,  ancien  château  re- 
construit à  la  moderne  ,  dont  nous  avons  parlé  à  l'article 
Avessé  (  1-73  )  ,  lequel ,  avant  d'appartenir  à  M.  Chenon 
du  Boullay  ,  était  la  propriété  de  la  branche  de  la  famille  de 
Samson  qui  en  avait  pris  son  surnom.  Dans  le  i6.e  siècle  , 
cette  terre  appartenait  à  Nicolas  ,  seigneur  de  Baladé  et  de 
Martigny ,  qui  fut  receveur  des  tailles  au  Mans  ,  et  dont  un 
<tes  petits  -  fils ,  Guillaume,  connu  sous  le  nom  de  M.  de 
Martigné ,  fut  conseiller  à  la  Grand  -  Chambre  du  par- 
lement de  Paris  (  Lepaige  ,  1-7  ).  En  n58  ,  Gui  de  Martigné 
fut  un  des  108  gentilshommes  manceaux  qui  se  croisèrent 
pour  la  Terre-Sainte  ,  avec  Geoffroi  iv  de  Mayenne.  Il  y  avait 
jadis  une  chapelle  au  château  de  Martigné ,  vendu  par 
M.1Ie  de  Samson  de  Martigné ,  à  M.  Chenon  du  Boullay  , 
seigneur  de  Brûlon  (  v.  cet  art.  ). 

MASSELIÈRE ,  maison  bourgeoise ,  située  commune 
de  Bazouges,  bâtie  dans  remplacement  du  manoir  d'un  ancien 
fief,  par  M.  Desvignes  fds ,  de  la  Flèche  ,  dont  en  a  hérité 
l'épouse,  fille  de  feu  mon  respectable  ami  M.  Deslandes,  dont 
le  nom  tiendra  une  place  honorable  dans  la  Biographie. 

Un  ruisseau  prend  sa  source  en  ce  lieu ,  dont  il  porte  le 
nom  ,  et  va  se  jeter  dans  le  Loir,  à  12  hect.  au  sud.  (  V. 
l'art,  bazouges.  ) 

MATUAL  ,  nom  que  portait  anciennement  le  lieu  où  fut 
établi ,  dans  la  première  moitié  du  6.e  siècle ,  le  monastère 
d' Anisole ,  Anisola ,  qui ,  de  son  fondateur  ,  reçut  ensuite 
celui  de  S-Calais.  (  V.  cet  article.  ) 


48  MAULNE. 

MAULE  ou  MAULLE  ,  ancien  fief,  aujourd'hui  jolie 
maison  bourgeoise  ,  de  la  commune  de  S.-Saturnin  ,  située  à 
i  k.  4  h.  N.  E.  de  ce  bourg ,  près  et  à  la  droite  de  la  roule 
royale  du  Mans  à  Alençon  ,  et  du  hameau  de  son  nom , 
où  aboutit  l'allée  qui  y  conduit. 

Au  nombre  des  terres  et  seigneuries  pour  lesquelles 
André  Guiilard  ,  membre  du  conseil  privé  du  Roi  ,  seigneur 
de  Vallon,  de  Maigné  ,  etc ,  rend  aveu,  en  1572  ,  est  com- 
prise la  terre  seigneuriale  de  Mauile.  Un  autre  aveu  est 
rendu  pour  ce  fief,  en  1606,  par  Simon  Maudroux,  fils 
aîné  de  Noël  Maudroux  et  de  Marie  Bellanger. 

—  Un  autre  fief  du  même  nom,  lequel  était  situé  à  Dou- 
celles ,  et  partageait  la  seigneurie  de  cette  paroisse  avec  celui 
de  Courteilies  ,  fut  compris  avec  lui ,  en  i653  ,  dans  la  com- 
position du  comté  de  Serillac,  érigé  à  cette  époque.  (V.  les 

art.    DOUCELLES,    CHERANC.É    et  SERILLAC.  ) 

MAULE  ou  MAULLE  ,  hameau  situé  sur  la  route 
royale  du  Mans  à  Alençon  ,  à  la  distance  indiquée  plus  haut 
de  la  première  de  ces  deux  villes  ,  près  le  fief  qui  lui  a  donné 
son  nom.  C'est  à  ce  hameau  ,  qui  ne  se  compose  que  de  7  à 
8  maisons  ,  occupées  par  des  cabaretiers  et  des  maréchaux 
et  forgerons ,  que  s'embranche  la  route  départementale 
n.°  2  ,  qui  conduit  à  Conlie  et  à  Sillé-le-Guillaume  ,  puis, 
dans  la  Mayenne  ,  dans  la  ville  de  ce  nom  ,  en  passant  à  5 
k.  à  l'E.  de  Jublains  ,  l'ancienne  capitale  des  Diahlintes. 

$1 AULE  ou  MAULLE  ,  nom  donné  à  un  ruisseau  ou 
petite  rivière  qui  prend  naissance  à  Domfront- en-Cham- 
pagne ,  et  dont  le  véritable  est  celui  de  Vray.  (Y.  cet  art.) 

MAULE  ou  MAULLE  (  bois  de  )  ;  bouquet  de  bois 
s'étendant  des  deux  côtés  de  la  route  du  Mans  à  Alençon  , 
depuis  le  hameau  de  Maule  jusqu'aux  deux  tiers  de  la  dislance 
de  ce  point  au  bourg  de  la  Bazoge ,  d'environ  2  k  j/2 
d'étendue  du  N.  au  S. ,  sur  1  k.  1/2 ,  de  l'E.  à  l'O.  ,  à  peu  de 
distance  ,  de  ce  dernier  côté  ,  des  bois  de  la  Bazoge.  Presque 
entièrement  en  essence  de  chêne,  sa  contenance  peut  être 
d'environ  3oo  à  35o  hectares. 

MAULNË  ou  ME  AULNE  ,  petite  rivière  prenant  sa 
source  dans  plusieurs  étangs  ,  situés  entre  les  communes  de 
Courcelles  et  Chozé,  du  départ,  de  Maine-et  Loire  ,  arrosant 
plusieurs  communes  de  ce  département ,  en  coulant  du  S.  S. 
JE.  au  N. ,  et  seulement  celle  de  la  Chapelle- aux-Choux  ,  sur  ie 
département  de  la  Sarthe  ,  où  elle  se  jette  dans  ie  Loir,  à 
1  k  1/2  à  l'O.  de  ce  dernier  bourg.  Cours  total  d'environ 
25  k.  ;  sur  la  Sarthe  ,  de  2  k.  1/2  seulement ,  pendant  lequel 
elle  fait   mouvoir  2   moulins.   On  y  pêche   une   partie  dea 


MAURIER.  49 

espèces  de  poissons  qui  se  rencontrent  dans  le  Loir  à  celle 

hauteur. 

MAULNI,  Y,  ou  MAUNÏ;  ancien  château  détruit,  de 
la  commune  d'Ancinnes ,   bâli  à  2  k.  1/2  ,   à  l'O.  du  bourg  , 
sur  le  coteau  d'Ecouvé,  qui  domine  a  Test  le  cours  du  ruisseau 
de  Moire  ou  de  Rosay-N.  On  en  remarque  encore  quelques 
restes,  avec  une  citerne,  sur  le  sommet  d'une   lombelle  de 
forme  conique  qui  exhaussait  la  colline  dont  il  vient  d'être 
parlé.   Ce   château   ou   donjon  ,    paraît  avoir    fait  partie   du 
système  de  défense  de  la  place  de  Bourg-le-Uoi ,  dont  il  était 
distant   de  2   k.   1/2   au   nord  ,    de    même  que  les   forts    de 
Montguillon  et  du  Pclil-Châtelet  l'auraient  défendu  au  nord- 
est,  et  quelques   autres,   peut-être,   vers   le  sud  et  l'ouest. 
On  remarque  encore  ,  en  effet,  sur  le  tertre  de  Montguillon , 
qui  domine  le  cours  de  la  Semelle  ,  à  1  k.  sud  du  bourg  d'An- 
cinnes ,   les  traces  d'une   forte  redoute  d'où  partait  un  sou- 
terrain pratiqué  dans  les  flancs  de  cette  colline,  et  les  chemins 
couverts  et  sinueux  qui  menaient  aux  fossés  de  cette  redoute. 
On  voit  aussi ,  à  12  h.  nord-est  de  ce  point ,  également  sur 
Ancinnes  ,  dans  les  bois  ,  près  la  ferme  de  Vaubczou  ,   une 
tour  assez  bien  conservée,  qui  semble  faire  partie  du  même  sys- 
tème de  défense.  Des   casques  et  des  fers  de  lance  ont  été 
trouvés ,  dit-on  ,  dans  des  champs  voisins  de  ce  lieu. 

En  1660  ,  Jacq.  de  Maulny  ,  écuyer  ,  probablement  sei- 
gneur de  ce  lieu  ,  relevait  de  L.  Levasseur ,  chevalier  ,  à 
cause  des  fiefs  de  Coulre  et  Bois  Pezats  ,  dans  le  Saosnois. 

Un  autre  château ,  du  nom  de  Mauni  ,  Mauny  ou  Maulny, 
existe  dans  la  commune  de  Montbizot ,  dont  il  sera  parlé 
a  cet  article. 

MAURIER  (  le  )  ,   château  situé   dans  la  commune  de 

la  Fontaine-S. -Martin ,   a  l'extrémité  sud   du  bourg.   Il  se 

compose  d'une  maison  moderne  avec  un  parc  clos  de  murs  , 

traversé  par  le  ruisseau  de  Vezanne  ,  qui  a  sa  source  tout 

auprès.  ISous  avons  vu,  à  l'article  Fontaine-S -Martin,  que 

ce  château  a  remplacé   l'ancien  manoir  de  la   Ségrairie  ,   à 

côté  duquel  il  fut  construit  par  un  sieur  Aubery,  qui  succéda  , 

à  la  famille  de  Cherbaye  ,  dans  la  possession  de  ce  fief.  La 

famille   Aubery  a  fourni    plusieurs  hommes  célèbres  ,   à  la 

province  ,  qui  ont  dû  trouver  place  dans  sa  Biographie.  En 

1664  et  if>65,   L.   Aubery,  chevalier,  seign.  du  Maurier, 

maître  d'hôtel   ordinaire  du  Roi,   et  aide  de  camp   de   ses 

armées,  fils  de  Benj.  Aubery,  chevalier,   ambassadeur  en 

Hollande  ,  rendit  aveu  pour  la  châtellenie  et  la  terre  seigneur. 

de  la  Fontaine- S. -Martin  ,  annexée  à  la  terre  du  Maurier, 

à  lui  échue  par  succession  de  Dan.  Aubery,  chevalier,  son 

IV  4 


5o  MAYET. 

frère.  Benjamin  Aubery  ajoutait  à  son  nom,  sur  ses  ouvrages, 
celui  de  Sieur  du  Maurier  ;  il  en  est  même  un  sur  lequel  il  ne 
prend  que  ce  dernier  nom.  (  V.  à  la  page  24  de  la  Biographie.  ) 
De  la  famille  Aubery  ,  le  Maurier  passa  ,  par  succession  ,  à 
la  famille  d'Orvaux  ,  représentée ,  en  dernier  lieu  ,  par  la 
famille  d'ArJange  ,  dont  un  membre  épousa  ,  en  1799  ,  une 
demoiselle  d'Orvaux,  dernier  rejeton  de  cette  maison.  Il 
a  été  vendu,  en  i83i,  à  M.  Lefebvre-Dezallay  ,  du  Mans. 
MAYET  (  canton  de  )  ,  cadastré  ,  de  l'arrondissem.  de 
la  Flèche;  compris  entre  le  i.er  degré  56  min.,  et  le  2.e 
d.  9  m.  de  longitude  occidentale  ,  et  entre  le  47 -c  d.  .^9  m.  ,  et 
le  47«e  «"•  4-9  m-  î/2  de  latitude  septentrionale  ;  se  composant 
de  7  communes  ou  anciennes  paroisses  ,  qui  sont  : 

*  Aubigné  ,  Sarcé  , 

Coulongé  ,  *  Vaas  , 
Lavernat ,  Verneil-le-Chétif. 

Mayet ,  chef-lieu  ; 

Formé  de  cinq  communes  seulement  ,  du  district  de 
Château-du-Loir ,  lors  de  l'organisation  de  1790,  celles 
désignées  par  une  astérisque  ,  qui  étaient  du  canton  de  Vaas  , 
supprimé ,  du  même  district  de  Château-du-Loir ,  lui  furent 
ajoutées  lors  de  la  nouvelle  circonscription  établie  par  l'ar- 
rêté du  i3  brumaire  an  x. 

Circonscrit  au  N. ,  par  le  cant.  d'Ecommoy  ;  à  TE. ,  par 
celui  de  Château-du-Loir  ;  au  S.  E.  ,  au  S. ,  et  au  S.  O. ,  par 
le  canton  du  Lude  ;  à  i'O. ,  par  celui  de  Pontvallain  ;  sa 
forme ,  assez  irrégulière  ,  se  rapproche  de  celle  d'un  ovoïde , 
dont  la  partie  la  plus  large  est  au  sud,  la  plus  étroite,  au 
nord.  Son  plus  grand  diam. ,  du  nord  au  sud  ,  est  d'environ 
16  kilom, ,  sur  9  seulement  d'est  à  ouest,  à  son  extrémité 
septentrionale,  et  i5  k.  1/2  ,  à  sa  presqu'extrémilé  sud.  Le 
chef-lieu  se  trouve  situé  dans  la  partie  centrale  de  l'extrémité 
nord ,  à  4  k-  de  ce  côté  de  la  iimite  du  territoire.  La  limite  de 
ce*  canton  la  plus  rapprochée  du  chef-  lieu  d'arrondiss. , 
qui  est  au  sud-ouest,  en  est  distante  de  18  k.  ;  les  plus 
éloignées ,  qui  sont  celles  nord-est  et  sud-est ,  en  sont  dis- 
tantes de  37  et  38  kilom.  La  limite  la  plus  rapprochée 
du  chef-lieu  de  département ,  qui  est  celle  nord  ,  en  est 
distante  de  24  kilom.  ;  et  la  plus  éloignée,  qui  est  au  sud ,  de 
4o  kilomètres  :  la  rivière  de  Loir  le  limite,  en  partie  ,  de  ce 
dernier  côté 

De  180  kilom.  carrés,  de  superficie,  environ  ,  ce  canton 


MAYET.  Si 

contient  ,  diaprés  les  évaluations  cadastrales  ,  i 8,01 3  hcctar. 
71  ar.  01  cent,  de  terrain  ,  se  subdivisant  comme  il  suit  : 

heclar.     ar.     cent. 

Terres  labourables 9/83  74  55 

Jardins,  vergers,  avenues -2- {  56  4^ 

Vignes 79G  o3  4i 

Prés  et  pâtures i^vi  'i.>  4(J 

Roi«  futaies,  taillis,  châtaigneraies 89.1  69  7» 

Pinières noii  26  52 

Landes,    rochers iio5  71  94 

Douves,  viviers,  mares  ,  étangs,  marais.  ...  1 1  88  20 

Superficie  des  bâti  mens  et  cours 9")  f>8  96 

Ëglis. ,  cimet.,    pieshyt.,  jartî.,  etc 4  33  7.S 

Routes,  chemins  ,  places  publ. ,  rues 4-^+  *^  ï)£ 

Rivières  et   ruisseaux 5t|  87  tii 

Forêt  royale  de  Rersay  (  partie  de  la  ).     .     .     .  8^7  38  4^ 

=  2818  maisons  ,  dont  5  châteaux  et  une  ancienne  ab- 
baye ;  7  taunerics  ,  4o  moulins  à  eau. 

D               .              f  Prop.  non  bâties ,  320,674  f.  18  c.       5C         ..  r     „ 
Revenu  impos.  J  _J_ Wlies  j   ^'3™      u      j  369,993  f.  ,8  c. 

POPUL.  De  10,910  individus,  suivant  lerccensem.de  1826, 
répartis  en  2,5i3  feux,  comprenant  5,299  individ.  ma  les  , 
5,6 11  femelles.  —  Augmentation  de  la  popul.  depuis  i8c»4, 
722  individus,  ou  un  peu  plus  de  i/i5e.  —  La  superficie  du 
canton  étant  de  180  kilom.  carrés,  c'est  60  indiv!cus  ii/i8Cs 
de  population  ,  pour  chacun. 

Moiw.  dècenn.  De  179^  à  1802  ,  inclusiv.  :  mariag.  ?  936  ; 
naiss.,  3, 102  ;  déc.  ,  1 ,79 1 . —  Produit  de  chaque  mariage, 
3  fai&K  —  Excédant  des  naissances  sur  les  décès,  i,3ii  , 
ou  io/23es  environ.  =  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mar. ,  772  ; 
naiss.,  2,562  ;  déc.  ,  2,o44- —  Produit  de  chaque  mariag.  ,  3 
i/3  ,  à  peu-près.  Excéd.  des  naiss.  sur  les  déc.  ,  5i8  ou 
5/24-csenvir.  =  De  1 8 1 3  à  1822:  mariag.,  788;  naiss. ,  2,521  ; 
déc,  1,659.  —  Produit  de  chaque  mariag.,  3  i3/66es.  —  Ex- 
céd. des  naiss.  sur  les  déc  ,  862  ou  i2/35es. 

CONTRIB.  Foncier,  5o,io6  f.;  personn.  et  mobil. ,  7,8i5  f.  ; 
port,  et  t'en.  ,  2,726  f .  ;  384  patentés  :  dr.  fixe  ,  1,991  f.  ;  dr. 
proport. ,  4^4  f.  lie.  Total  ,  63, 102  f.  1 1  c.  ;  ce  qui  fait  5  f. 
78  c.  4o/ioie  par  individu  ;  à  quoi  il  faut  ajouter  5  f.  18  c. 
29/+oes  d'accessoires  ou  centimes  additionnels  ,  c'est  8  f.  97  c, 
7/ioics  environ  de  contributions  directes  ,  à  payer  par  chaque 
individu  de  ce  canton.  Leur  recouvrement  est  confié  à  trois 
percepteurs  ,  y  ayant  leur  résidence. 

Du  3  e  arrondissement  électoral ,  celui  de  la  Flèche  ,  avant 


52  MAYET. 

la  loi  du  19  avril  i83i  ;  du  5.e ,  dont  la  même  ville  es! 
également  le  chef-lieu ,  depuis  celle  loi  ;  le  canton  de  Mayet 
a  fourni ,  avant  ladite  loi  ,  le  nombre  d'électeurs  et  de  jurés 
portés  au  tableau  suivant  :  ceux  produits  par  l'effet  de  ladite 
loi  seront  indiqués  à  l'article  sarthe  (  département  ). 

JURÉS.  ÉLECTEURS. 

d'arrond.       de  départ. 

Pour  1828,  et  élections  de  novemb.  1827,  i5  12  1 

182g 17  16  3 

i83o 11  ai  3 

i83ï 24  23  » 

Les  collèges  de  département  n'existaient  plus  pour  i83i. 

hydrogr.  Les  principaux  cours  d'eau  qui  arrosent  le 
canton  sont  :  la  rivière  de  Loir,  qui  traverse  et  limite  la  partie 
sud  ,  d'est  à  ouest  ;  l'Aune  ,  petite  rivière  qui  le  limite  au 
nord-ouest  ;  le  ruisseau  le  Bruant  ,  qui  coule  parallèlement , 
et  à  peu  de  dislance  de  l'Aune  où  il  va  confluer;  celui  de 
Tarlifume,  qui  se  dirigeant  d'est  à  ouest,  passe  au  chef-lieu  ; 
les  ruisseaux  ou  petites  rivières  de  Pont -de -Cœur  et  de 
Ponceau,  qui  coulent  du  nord  au  sud,  le  premier  dans  la 
partie  centrale  ,  le  second  à  l'est  —  4°  moulins ,  dont  deux 
n'ont  que  leur  tournant  sur  le  canton  :  87  sont  à  blé,  2  à 
foulon  et  1  à  tan.  —  3  communes  seulement ,  Aubigné  , 
Lavernat  et  Mayet ,  possèdent  des  élangs  ;  la  dernière  en 
plus  grande  quantité. 

gÉolog.  Terrain  secondaire,  offrant  le  tufeau  en  extraction 
sur  presque  tous  les  points  ,  soit  à  découvert ,  soit  au  moyen 
de  puits  :  on  l'emploie  à  la  bâlisse  ainsi  que  la  pierre  de  taille 
qui  se  trouve  sur  Vaas  :  la  marne  blanche  se  rencontre 
aussi  sur  celte  commune.  Le  grès  blanc  est  exploité  pour  le 
pavage  des  roules ,  pour  marches  d'escaliers  ,  seuils  ,  etc.  ,  à 
Aubigné  et  à  Coulongé  ;  le  silex  corné  ou  pierre  cosse ,  se 
trouve  à  Aubigné;  le  grès  ferrifère  ou  roussard ,  sur  cetle 
commune  et  sur  celle  de  Vaas  ,   des  deux  côtés  du  Loir. 

culiur.  Superficie  argileuse  et  argilo-calcaire  ,  dans  les 
parties  est  et  nord-est  ;  calcaire  et  sablonneuse  ,  sur  le  sur- 
plus du  territoire  ;  médiocrement  fertile  en  général  ;  cultivée 
en  céréales  ,  dans  la  proportion  de  4-  parties  en  seigle  ,  3  en 
orge,  2  en  froment  et  1  en  avoine.  On  cultive,  en  outre  , 
quelque  peu  de  grains  mêlés  ou  menus  ,  de  sarrasin  et  de 
maïs;  beaucoup  de  pommes  de  terre  et  de  trèfle  ;  un  peu  de 
luzerne  et  de  sainfoin  ,  celui-ci  dans  les  terres  argilo-calcaire  y 
dites  de  grouas.  —  Yignes  plantées  sur  toutes  les  communes  s 


MVYET.  53 

dans  la  proportion  totale  indiquée  au  cadaslrement ,  dont 

les    vins   ronges   en  treilles,   dites  voliers ,    qui    se   récoltent 
particulièrement  dans  la   partie  nord   du  territoire,  sont  ra^ 
fraîchissans  et  assez  agréables  ,  quoique  de  médiocre  qualité; 
les   blancs,   qui   occupent  p'us  généralement  la   contrée  du 
sud  ,  sont  assez  estimés  sur  Aubîgné  et  sur  Vaas  ,  sans  égaler 
cependant  ceux  dits  du  Vau-du-Loir  :  les  vins  rouges  se  con- 
somment,   en    majeure    partie,    au    Mans.   Les   principales 
espèces  de  cépages  sont,  en  rouges  :  le  Morillon  ,  le   Pineau 
noir  ;  en  blanc  :  le  Pineau  de  celle  couleur.  —  Arbres  à  cidre 
assez  multipliés,  dont  les  espèces  sont,   en  pommiers  :  les 
Fréquins  doux  et  amer,   Jaune,   Normandie ,  Pigeon ,    Rouge- 
Perl  ;  en  poiriers  ,  peu  abonda ns  :  V Aigre  ,  le   Tison ,  etc.  Le 
meilleur  cidre  se  récolle  sur  Aubigné  et  sur  Vcmeil.  —  Beau- 
coup de  noyers  sur  tons  les  terrains  craveux,  principalement 
sur  les  communes  de  Mayet ,  Sarcé   et   Verneil.  L'étendue 
du  terrain  planté  en  cbâlaigneraies,  indiquée  au  cadastremenl, 
montre   assez  que   le   châtaignier  esl   abondamment  cultivé 
dans  ce  canton ,   qui ,    avec  ceux  d' Ecommoy  et  de   Pont- 
vallain ,  livre  au  commerce  une  grande  quantité  de  fruits  des 
trois  variétés  connues  sous  les  noms  de  châtaignes ,  marrons 
et  ouzillards  ou  nouzillards  ,  qui  se  vendent  aux   marchés  du 
Mans  et  de  Châleau-du-Loir.   Les  principaux  massifs  de  bois 
du   canton  ,    consistent  dans  la  partie  de  la  foret  de  Bersay  , 
qui  en  dépend ,  en  essence  de  chêne  ;  et  dans  les  bois  de 
Mangé  ,  qui  en  sont  voisins  ,    plantés  en  chêne  et  en  châ- 
taignier :  le  surplus  est  disséminé  sur  toutes  les  communes  qui 
le  composent.  Le  pin  maritime ,  semé  depuis  4-°  à  4-5  ans 
sur  des  landes  qui  étaient  inculles  ,  occupe  un  quinzième  de 
la  superficie  cantonnale  ,  et  en  trouverait  encore  à  peu -près 
autant  à  fertiliser.  =  Assolement  triennal ,  presque  général  , 
comme  les  baux  de  neuf  années  en  usage  dans  le  canton  ;  le 
quadriennal  adopté  depuis  quelque  temps  ,  dans  les  fermes 
les  plus  considérables  ;  le  biennal  dans  les  plus  petites  terres , 
de  même  que  l'usage  du  labour  à  bras  et  au  croc  ,  lorsque  le 
terrain  est  léger  et  sablonneux    Labours  à  la  charrue ,  dont 
on  compte  environ  3oo,  se  faisant  au  moyen  de  deux  bœufs 
ou  d'un  à  deux  chevaux  ,  dans  les  meilleures  fermes ,  dans  la 
proportion  de    16  contre   i3  traînées  par  les  chevaux  seuls. 
—  Emploi ,  pour    engrais ,    des    fumiers    animaux    et   des 
coursières ,  ou  bruyères ,   feuilles,  sapinettes  ,   étendues  dans 
les  cours  et  leurs  abords  pour  être  broyées  et  pourries  dans 
les  boues  ;  de  la  marne  ,   peu  abondante  ,  réservée  pour  les 
terrains  froids.  —  Les  plus  grandes  terres  ,  de  5o  à  60  hect. 
(  n4  à  i3j  journaux)  ,  affermées  ,  à  prix  d'aigent ,  de  1200 


54 


MAYET. 


à  1600  f.  ;  les  moyennes  ,  de  20  à  3o  hect.  (  /£5  à  68  journ.  )  t 
de  600  à  800  f.  ;  les  bordages  ,  de  5  à  i5  hect.  (  12  et  34  j.  )  , 
de  200  à  5oo  f. 

Chevaux  de  petite  espèce  ,  propres  seulement  à  l'agri- 
culture ;  botes  à  cornes,  également  de  petite  race,  l'éducation 
de  ces  deux  espèces  d'animaux  étant  extrêmement  négligée 
dans  ce  canton,  où  l'on  n'apporte  aucun  soin  dans  le  choix  des 
sujets  destinés  à  la  reproduction.  Moulons  également  d'espèce 
commune  ,  dont  les  troupeaux  n'excèdent  guère  4-o  à  5o  têles  : 
leur  laine  ,  de  qualité  ordinaire,  se  vend  et  s'emploie  dans 
la  localité.  Très-peu  de  chèvres  ,  ces  animaux  étant  interdits 
aux  fermiers,  dans  leurs  baux.  En  revanche,  on  y  élève  et 
on  y  engraisse  un  nombre  très-considérable  de  porcs  ,  qui 
font  la  principale  ressource  <\u  cultivateur,  pour  le  paiement 
des  fermages  :  ils  se  vendent  aux  foires  et  marchés  de  Châ- 
teau- du-Loir  et  de  Mayet.  Le  nombre  des  ruches  est  peu 
important  ;  leurs  produits  s'écoulent  dans  le  département. 
rr:  Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  n'y  a 
qu'une  exportation  fictive  ,  les  produits  étant  inférieurs  aux 
besoins  de  la  consommation  des  hommes  et  des  animaux  ; 
en  bestiaux  ,  laine  ,  volaille  ,  gibier  ,  cire  et  miel  ;  fruits  , 
vin  et  cidre,  marrons,  noix;  graine  de  trèfle,  chanvre  et 
fd  ;  bois  ;  menues  denrées. 

industr.  Elle  consiste  dans  la  fabrication  des  toiles  , 
façon  de  Château-du-Loir  ,  sur  toutes  les  communes  du  ter- 
ritoire :  Mayet  fabrique  des  toiles  à  voile  ,  qui  se  vendent 
pour  la  navigation  de  la  Loire  et  du  Loir  ;  d'étoffes  com- 
munes ,  pour  l'usage  de  la  campagne,  confectionnées  au 
chef-lieu  ;  et  dans  plusieurs  tanneries  ,  à  Vaas. 

FOIR.  ET  MARCii.  Un  seul  marché  en  semaine  ,  au  chef- 
lieu  ,  où  se  lient  aussi  un  pelit  marché  de  menues  denrées  , 
ainsi  qu'à  Vaas,  les  dimanches  et  fêles  au  malin  ;  neuf  foires 
par  an  ,  à  Mayet ,  à  Vaas  et  à  Verneii.  —  Fréquentation  ,  en 
outre  ,  par  les  habilans  du  canton  ,  des  foires  et  marchés 
d'Ëcommoy  ,  de  Cbâleau-du-Loir  ,  du  Lude,  de  Ponlvallain 
et  de  Mansi^né. 

rout.  lt  CHEM-  Les  principales  voies  d'exploitation  du 
canton,  sont  :  la  roule  départementale  n.°  9  ,  de  Châleau-du- 
Loir  au  Lude  ,  traversant ,  d'est  à  ouest ,  la  partie  sud  du 
territoire  ,  sur  la  rive  droite  ,  et  parallèlement  au  cours  du 
Loir  ;  l'ancienne  route  ,  actuellement  chemin  communal 
seulement,  du  Mans  au  Lude,  par  Ponlvallain,  qui  passe 
à  son  extrémité  ouest-sud-ouest  ,  et  l'ancien  grand  chemin 
qui  conduit  de  Ponlvallain  à  Château-du-Loir,  par  Verneii  et 
Lavernat  ;  enfin  ,  la  route  royale  n.°  i58,  de  Tours  au  Mans  , 


MAYET.  55 

le  limite  ,  en  quelque  sorte  ,  au  nord- nord-est.  —  Le  Loir  , 
navigable  sur  ce  territoire  ,  ajoute  aux  moyens  de  transport  du 
canton. 

antiq.  MoMJM.  Plusieurs  dolmens  ou  pierres  couverles 
existent  sur  Aubigné  et  Vaas;  des  tombeaux  antiques  ont  été 
trouvés,  en  assez  grand  nombre,  surMayet,  où  se  trouve 
une  lombelle  ou  molle  ,  qu'on  dit  avoir  été  élevée  par  les 
Anglais  ;  des  indices  de  voies  romaines  se  font  remarquer  sur 
plusieurs  points  ,  de  \  aas  au  chef-lieu  ;  on  y  rencontre  aussi 
les  ruines  de  deux  forteresses  ,  portant  le  nom  si  commun  et 
dont  l'élymologie  est  si  obscure  ,  de  château  de  Gane.  Le 
château  de  Mangé  et  plusieurs  autres  ,  l'ancienne  abbaye  de 
Vaas  ,  quelques  vestiges  des  anciennes  portes  de  ville  qui 
renfermaient  Vaas  et  May  et ,  sont  les  principaux  monumens 
antiques  de  ce  canton  ,  qui  n'offre  guère  à  la  Biographie  que 
le  nom  du  cure  Froger  ,  mort  à  Mayet ,  en  1785  ,  auteur  d'un 
ouvrage  agronomique  ;  et  celui  des  deux  Papin ,  oncle  et 
neveu ,  tous  deux  ecclésiastiques  et  tous  deux  traducteurs  , 
le  premier  d'ouvrages  sur  la  religion  et  les  mœurs  des 
Indous.  (  V.  la  bk  graphie.  ) 

établ.  publ.  Une  justice  de  paix,  7  mairies  ;  1  cure  can- 
tonnale  et  6  succursales  ;  un  bureau  de  bienfaisance  et  1 
maison  de  charité  ;  7  écoles  primaires  votées  par  les  com- 
munes ,  et  1  école  gratuite  de  filles  ;  3  résidences  de  notaires  ; 
1  d'huissier  ,  3  d'experts ,  du  ressort  du  bureau  d'enregis- 
trement de  Pontvallain  ;  3  résid.  de  percept.  des  contrib. 
directes  ;  3  recettes  buralistes  des  contrib.  indirect. ,  2  débits 
de  poudre  de  chasse  et  3  débits  de  tabac;  3  bataillons  canlonn. 
de  la  garde  nationale  ,  présentant  un  effectif  de  1782  hom. , 
dont  44o  mobilisables  ;  un  jury  de  révision.  Service  des 
postes  aux  lettres  fait  par  les  bureaux  d'Ecommoy  ,  du  Lude 
et  de  Ghâteau-du-Loir. 

Établ.  partic.  Deux  docteurs  en  médecine  et  un  doct.  en 
chirurgie;  1  sage- femme;  plusieurs  écoles  primaires  de 
garçons ,  un  pensionnat  et  plusieurs  écoles  primaires  de  fdles. 

MAYET ,  MAIET  ;  MAY  ETTE  (  Alm.  Mono. ,  i785  )  ; 
Maieto  ,  Maiatum  ,  Majetum ,  Mayetum  ,  Magiltus  ,  uni  ; 
commune  cadastrée  ,  chef-lieu  de  canton  ,  de  l'arrond. ,  et 
à  27  kilom.  1/2  E.  i/'t-N.  de  la  Flèche  ;  à  29  kil.  S.  du  Mans  ; 
jadis  du  doyenne  d'Oise  ,  de  l'archid.  de  Château-du-Loir  , 
de  l'élect.  de  la  Flèche  et  du  dioc.  du  Mans.  —  DisL  leg. ,  3i 
et  33  kilom.  (  V. ,  pour  l'élymologie  du  nom ,  l'alinéa  aistiq.  ) 

OESCBIP.  Bornée  au  N.,  par  Ecommoy  et  Marigné  ;  à  TE. , 
par  Beaumont-Pied  de-Bœuf  et  Lavernat  ;  au  S.  E. ,  au  S. 
et  au  S.  O. ,  par  Verneil-le-Chétif  et  Aubigné  ;  à  l'O.  et  au 


56  MA.YET. 

N.  O.  ,  par  Ponlvallaln  ;  îa  forme  de  celte  commune  se  rap- 
proche d'un  ovoïde,  s'aîlongeant  du  N.  N.  O.  à  l'O.  S.  O., 
où  est  sa  partie  la  plus  obtuse  ,  sur  un  diam.  de  10  kil.  ? 
contre  5  kil.  de  l'argent  vers  l'extrémité  N.  N.  E  ,  et  7  kil. 
à  celle  O.  S.  O.  —  Le  bourg,  assez  joli ,  mais  peu  vivant ,  et 
qui  pèche  par  le  défaut  de  pavage,  se  trouve  placé  à  peu- près 
au  centre  du  territoire  :  il  se  compose  d'une  assez  belle  et 
grande  place  ,  sur  laquelle  est  bâtie  l'église  ,  formée  en  partie 
du  terrain  de  l'ancien  cimetière  ,  de  laquelle  place  partent 
plusieurs  rues  se  dirigeant  au  sud  ,  à  l'ouest ,  et  la  principale  , 
de  plus  d'un  kilomètre  de  longueur  ,  allant  joindre  ,  au  nord- 
est  ,  l'ancien  hameau  de  S.-Nicoias ,  est.  ornée  d'un  grand 
nombre  de  jolies  maisons  avec  étage  ,  construites  depuis  peu 
d'années,  avec  le  tufeaudu  pays.  —  Egl.  avec  ouvertures  de  la 
première  époque  du  gothique  ?  ou  du  style  de  transition  ,  à 
piliers  romans  à  l'intérieur ,  ornés  de  chapiteaux  à  figures 
de  monstres,  d'oiseaux  ,  etc.;  clocher  en  flèche.  — Cimetière 
hors  et  au  nord  du  bourg  ,  clos  de  murs  élevés ,  dans  lequel 
on  remarque  plusieurs  tombes  en  marbre.  —  Le  hameau 
ou  faubourg  de  S.-Nicolas ,  situé  à  n  hect.  N.  E.  de  la 
place  et  de  l'église  ,  forme  une  petite  place  au  milieu  de 
laquelle  était  la  chapelle  dont  il  porte  le  nom,  là  où  se 
trouve  une  plantation  de  cinq  peupliers  ;  tout  auprès  est 
une  tombelle  ou  motte  féodale  ,  surmontée  d'un  peuplier  , 
de  17  à  18  mètres  d'élévation  ,  et  d'un  diamètre  très-rétrécî 
à  sa  base ,  qui  fut  vendue  par  le  gouvernement  il  y  a  dix 
ans  au  plus.  Ce  faubourg ,  dans  une  situation  fort  agréable  , 
domine ,  au  nord ,  le  vallon  où  est  bâti  le  nouveau  manoir 
appelé  château  de  Mayet.  il  en  sera  parlé  plus  loin  ,  à 
l'alinéa  KbT.  FÉOD,  ainsi  que  du  château  de  Vezins,  situé 
près  le  bourg  ,  et  des  autres  fiefs  de  la  commune. 

POPUiiAï.  Portée  pour  566  feux  sur  les  états  de  l'élection  y 
elle  en  contient  826  d'après  le  recensement  de  1826,  se 
composant  de  1,659  individ.  mal. ,  1,875  fem  ,  total  3,534  ; 
dont  i,o38  dans  le  bourg  ,  compris  le  faub.  S.-Nicolas  ,  qui 
en  compte  337. 

Moiwem.  dêcenn.  De  1793  à  1802  ,  inclusivement  :  ma- 
riag. ,  3o8  ;  naiss.  ,  947  ;  déc. ,  578.  —  De  i8o3  à  1812  : 
mariag. ,  263  ;  naiss. ,  733  ;  déc.  ,  609.  —  De  i8i3  à  182'i  : 
mariag. ,  336;  naiss. ,  772  ;  déc.,  584. 

hist.  éccles.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Martin  de 
Tours;  forte  assemblée,  le  i5  août,  fête  de  l'Assomption. 
La  cure,  valant  autrefois  1,000  1.  derev.,  était  à  la  présentation 
de  J'évêque  diocésain  et  du  chapitre  de  S.-Martin  de  Tours , 
par  suite  d'un  accord  sur  procès  ?  qui  eut  lieu  vers  l'an  i3oo , 


MAYËT  57 

pour  le  patronage  de  celte  église,  entre  Robert  de  Clinchamp, 
évoque  du  Mans,  le  chapitre  de  Tours  elle  prévôt  d'Anjou, 
dont  la  pré  voté  était  annexée  à  ce  chapitre  (  1-^33  ).  Sui- 
vant Le  pouillé  du  diocèse  ,  l'éveque  du  Mans  et  le  prévôt 
d'Anjou  désignaient  alternativement  un  candidat  à  celle  cure  , 
qui  était  présenté  par  le  chapitre  diocésain  de  Tours  ,  con- 
firmé et  inslilué  par  l'éveque  diocésain.  Les  décimateurs 
de  la  paroisse  étaient',  d'après  Lepaige*  les  deux  chapitres 
diocésains  de  Tours  cl  du  Mans  ,  le  prévôt  d'Anjou  ,  les  reli- 
gieux des  abbaye  et  prieuré  de  Mélinais  cl  de  Châl  eau-PII  ermi- 
tage :  la  portion  de  ces  dîmes  altérante  au  chapitre  du  Mans  , 
était  estimée,  en  1789,  valoir  100  L  de 'revenu.  Lepaige 
rapporte  encore,  que  les  seigneurs  des  deux  fiefs  et  sei- 
gneuries de  Mayet  el  de  la  Roche-Mayct  7  avaient  le  droit 
de  désigner  les  tireurs  de  la  dîme  ,  auxquels  ils  ne  donnaient 
qu'un  certain  temps,  fort  court  sans  doute  ,  pour  cette  opé- 
ration, après  lequel  ils  s'emparaient  de  tout  ce  qui  en  restait 
dans  les  champs  ,  ce  qui  s'appelait  exercer  le  droit  de  ravage , 
droit  dont  il  a  été  déjà  donné  un  échantillon  fort  curieux  à 
l'art.  Luni:  (  11-694  ). 

Marte  ne  rapporte  que  l'empereur  Charles-Ie-Chauvc,  en 
862  ,  fit  rendre  la  chapelle  (  l'église  )  de  Mayet  et  les  do- 
maines qui  en  dépendaient  ,  au  chapitre  de  S  .-Martin  de 
Tours  ,  qui  en  avait  été  dépouillé  ,  cl  que  ,  vingt-sept  ans 
plus  tard  ,  le  roi  Charlcs-le-Simplc  ,  confirma  ces  objets  à  la 
même  collégiale.  Ce  devait  être  alors  Charles-Ie-Gros  ,  qui 
mourut  en  i388  ,  Charles-le-Simplc  n'ayant  alors  aucurie 
autorité.  Suivant  Lepaige  ,  qui  d'ailleurs  ne  l'affirme  pas  ,  une 
collégiale  aurait  été  attachée  à  l'église  de  Mayet,  et  trans- 
férée ,  partie  à  l'église  du  Mans  ,  partie  à  celle  de  Tours  7 
lors  des  guerres  avec  les  Anglais. 

Les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  de  la  paroisse  ,  étaient 
la  chapelle  S.-ÎSicolas  ,  siluée  ,  comme  nous  l'avons  dit ,  au 
milieu  du  hameau  de  ce  nom  ,  et  que  nous  croyons  avoir 
été  la  chapelle  seigneuriale  du  manoir  de  Mayet  ;  la  chapelle 
de  la  Trinité  ,  ou  du  château  de  Mayet,  qui  l'aura  remplacée , 
valant  60  1.  de  revenu  et  présentée  par  le  seigneur  de  cette 
terre  ;  celle  des  Daron  ,  estimée  270  1.  ;  celle  de  Guittion  , 
à  1  k.  N.  O.  du  bourg  ,  à  la  présentation  du  seigneur  des 
Buchetières ,  héritiers  du  fondateur;  celle  N.-D.  ,  valant 
70  1. ,  que  présentait  la  collégiale  de  Pruillé-l'P^guillé  ,  et  la 
chapelle  de  Ste-Croix  ,  annexée  à  une  maladrerie  ,  dont  il  sera 
parié  plus  bas.  11  y  avait,  en  outre  ,  des  chapelles  aux  fiefs  et 
snanoirs  de  la  Roche-Mayet ,  de  Vezins  ,  de  la  Carelière  , 
4§e  la  Bifaudière ,  de  Goulaines  ,  elc. 


58  MAYET.' 

hist.  féod.  Un  assez  grand  nombre  de  fiefs  existaient  sut 
cette  paroisse  :  nous  allons  en  donner  rénumération. 

i .°  Mayet ,  châtellenie  annexée  au  château  du  même  nom  , 
dont  la   juridiction    paraît    avoir    eu    son    siège    ordinaire 
au  village  ou  hameau  de  S.-Nicolas  ,  où  était  probablement 
situé  dans  l'origine  le  château  fort,  puisque  les  halles  ,   les 
prisons  et  la  maison  de  justice ,   qu'habitaient  les   officiers 
de  cette  judidiction  ,  y  existaient  encore  en  1775  :  il  ne  paraît 
pas  douteux   que  la  tombelle  ou  motte  qu'on  voit  près   de 
ce  hameau  ne  fût  la  motte  ou  le  merc  féodal  du  château.  Ce- 
lui-ci ,  ruiné  lors  des  guerres  sous  Charles  VI  et  Charles  VII, 
aura  ,  sans  doute ,  été  reconstruit  postérieurement  dans  son 
emplacement  actuel.   Possédée  ,  d'abord  ,  par  les  premiers 
seigneurs  de  Château-du-Loir,  de  la  famille  de  ce  nom  ; 
donnée  ensuite  avec  cette  seigneurie,  à  Guillaume  des  Roches, 
en  i>99>  par  Arthus  de  Bretagne,   alors  comte  du  Maine v 
donation  confirmée    par  Philippe -Auguste  ,   et  renouvellée 
par  Jean-Sans-Terre,  en  1201;  la  terre  de  Mayet  suivit  cons- 
tamment le  sort  de  celle  de  Château-du-Loir,  et  la  juridiction, 
qualifiée  du  titre  de  royale  ,   lors  des   réunions   successives 
de  ces  deux  terres  à  la   couronne  ,    sous  Philippe-Auguste  , 
sous  Philippe-de-Valois  ,  sous  Louis  XI,  sous  Charles  VIII , 
fut  transférée  définitivement  à  Château-du-Loir ,   et   réunie 
à  celle  de  cette  baronnie  ,  lorsque  l'une  et  l'autre  terre  ,  avec 
leurs  droits  seigneuriaux ,  furent  aliénés  à  titre  d'engagement , 
celle  de  Château-du-Loir  à  la  maison  de  Soissons  ,  la   terre 
de  Mayet,  à  celle  de  la  Roche-Tulon  ,  famille  du  Baujolais,  qui 
la    possède    encore   aujourd'hui.  (  V.  article   chateaU-du- 
LOIR  ,  1-870.)  Nous  ne  savons  si  c'est  de  la  famille  de  Guillaume 
des  Roches,  que  la  terre  de  Mayet,  avec  le  fort  des  Sailes  qui  en 
faisait  partie  ,  et  paraît  même  avoir  été  le  fief  dominant  dans 
les  i5.e  et  16. e  siècles,    passa  dans  la  famille  de  Hodon  , 
où  elle   était  en    1489,    ensuite  dans  celle    de  Neuchaise , 
puis  dans  la  famille  de  Beaumanoir ,   ainsi  qu'il  résulte  d'un 
aveu  cité  au  numéro  suivant.  Les  prévôts  d'Anjou  contestaient 
cette  seigneurie   à   la  famille   de  la  Roche-Tulon  ,  comme 
nous  avons  vu  qu'ils  avaient  contesté  les  droits  curiaux  à 
l'évêque  diocésain. 

Le  château  actuel  de  Mayet ,  situé  dans  un  vallon  assez 
fertile  ,  est  une  jolie  maison  moderne  ,  ayant  deux  aîles  en 
retour  à  l'occident  ,  à  l'angle  nord-est  duquel  existe  une 
grosse  tour ,  plate  et  à  balustrade  à  son  sommet.  On  re- 
marque ,  à  quelque  distance  a  l'est ,  un  pavillon  carré ,  qui 
paraît  plus  ancien  que  les  autres  constructions. 

2.0  Le  Fort  des  Salles  était  ,  ainsi  que  son  nom  l'indique  r 


MAYET.  53 

un  ouvrage  avancé  de  la  place  de  Maycl ,  situé  à  6  kil.  à  Test 
de  l'ancien  château  qui  ,  comme  on  le  voil  plus  haut  ,  était 
bâti  au  faubourg  de  S.-ISicoias.  Il  se  trouve  aujourd'hui  à 
plus  de  2  k.  au-delà  de  la  limite  orienlale  de  la  commune, 
sur  le  territoire  de  lîeaumont-Pied-de-liœuf,  quoiqu'il  fut 
réputé  jadis  de  la  paroisse  de  Mayet.  11  paraît  hors  de  doute 
que,  dans  les  i5.c  et  i6.c  siècles,  le  château  et  la  terre 
seigneuriale  de  Mayet  étaient  subordonnés  à  ce  fief,  puis- 
qu'on le  voir  seul  dénommé  dans  un  aveu  rendu,  en  i4%  » 
par  M  c  Adam  Hodon  ,  chevalier  ,  secrétaire  du  Roi ,  lequel 
rend  cinq  hommages  ,  savoir  :  du  château  et  forteresse  des 
Salles  de  Mayet ,  des  fiefs  de  Kougemont ,  de  Jarnay  ,  de 
Vaumorin  et  de  Chourccs  ,  avec  droit  d'usage  dans  la  forêt 
de  Beurçay  '  Bercé  ou  Bcrsay  )  ;  et  dans  ceux  rendus, 
en  1G0G  ,  par  Honoré  de  Ncufcheze  ou  INucheze  ,  ainsi  qu'il 
signe  son  nom  ,  mari  de  Renée  ,  fille  de  feu  Fr.  Hodon  , 
écuyer  ;  en  i636  ,  par  Melchior  de  Neucheze  ,  comme 
curateur  de  Marie  et  de  Jacqueline  ,  filles  de  feu  Jacques  de 
Neucheze  ;  et  que  ,  en  iG55,  Claude  de  Beaumanoir  ,  sieur 
duoSt  lieu  ,  rend  aveu,  pour  Marie  de  Neucheze  ,  sa  femme, 
des  terres  seigneuriales  de  Mayet  (  dont  le  Fort  des  Salles  ,  qui 
était  en  ruines  alors),  de  Coulaines,  de  la  Rochc-Maupelit,  etc. 
—  Le  Fort  des  Salles ,  dont  l'historique  ne  pouvait  être 
distrait  de  cet  article  ,  quoique  situé  ,  comme  il  a  été  dit  , 
sur  le  territoire  actuel  de  Beaumont-Pied-dc-Bœuf ,  était 
devenu  un  prieuré  de  l'ordre  de  S. -Augustin  ,  dépendant  de 
l'abbaye  de  Mélinais.  (V.  cet  art.  ) 

A  la  terre  de  Mayet  était  annexée  une  sergenleric  fayèe 
(  fieffée)  ,  pour  laquelle  un  aveu  est  rendu  ,  en  i4^9  et  i54-7  i 
par  Jean  Hertelou  ou  Heurlelou  ,  homme  lige. 

3.°  La  Rochc-Mayet ,  ou  Roche  -Neuvy  ,  château  situé  à 
î  k.  1/2  S.  O.  du  bourg  ,  à  pavillon  carré  ,  avec  une  tourelle 
hexagonale ,  servant  de  cage  d'escalier  ,  peu  remarquable 
par  sa  construction.  Nous  avons  vu  plus  haut  que  cette 
terre  jouissait  de  certain  droit  féodal ,  concurremment  avec 
la  seigneurie  de  Mayet ,  dont  elle  aura  peut-être  été  détachée 
Irès-anciennement.  Ce  fief,  auquel  était  annexé  un  droit  de 
voirie  ,  fut  possédé  ,  de  i4-o3  à  i4i8  ,  par  Séguin  l'Enfant, 
chevalier.  Peut-être  ce  droit  de  voirie  n'y  était- il  pas 
annexé  en  i3£2,  alors  que  Gervese  Jarnau  ,  rend  un  aveu 
pour  droit  de  voirie  en  la  ville  de  Mayet ,  sans  qu'aucun 
fief  y  paraisse  joint.  En  i63o, ,  Jacq.  de  Giroyc  ,  chevalier  , 
est  taxé  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse  du 
Maine  ,  à  fournir  un  mousquetaire  pour  ledit  fief.  Ce  Giroye 
était  probablement  le  fils  d'Antoine  Girois  ou  Giroye  ,  mort 


60  MÂYET. 

en  1624,  et  inhumé  dans  la  paroisse  de  Neuvy-en-ChamH 
pagne  (  v.  cet  art.  )  ,  dont  il  était  seigneur ,  sur  la  tombe 
duquel  il  est  indiqué  aussi  comme  seigneur  de  la  Roche- 
Mayet.  Le  comte  Antoine- Françoîs-Amable  de  Giroye,  mort 
en  1817,  le  dernier  descendant  de  celte  famille  ou  du  moins 
de  celte  branche  des  seigneurs  de  Courserault ,  si  célèbres  , 
par  leurs  malheurs  ,  dans  l'histoire  du  Perche  et  d'Alençon  , 
n'a  laissé  qu'une  fille  ,  mariée  à  M.  le  chevalier  de  Grandry  , 
devenu  possesseur  de  la  Roche-Mayet ,  par  la  mort  de  M.",e 
la  comtesse  veuve  de  Giroye  ,  déceVlée  le  16  mars  i833  , 
à  Tâge  de  83  ans  passés  ,  femme  extrêmement  distinguée  par 
son  mérite  ,  et  recommandable  par  sa  bienfaisance  et  ses 
autres  vertus. 

4»°  Rougemenl  ,  fief  réuni  en  1489  ,  comme  on  Ta  vu  dans 
un  aveu  de  ladite  année  ,  cité  plus  haut ,  à  la  terre  de  Mayet 
ou  ,  du  moins  ,  à  celle  du  Fort  des  Salles  :  c'est  actuellement 
une  ferme  ,  située  à  2  k.  à  l'est  du  bourg.  En  i34s  ,  Macé 
Lemonier  ou  le  Molnier ,  rend  aveu  pour  Rougcmont ,  la 
métairie  de  la  Giraudière  et  autres  cens  et  rentes  ;  et  Phi- 
lippon  Hodon,  en  i4o4>  pour  le  fief  de  feuMacé  Lemolnier, 
celrti-ci  probablement. 

5.°  Jarnay  ou  plutôt  le  Jarrier ,  cité  dans  le  même  aveu 
de  i4&9  •>  Par  Adam  Hodon  ;  ferme  actuellement ,  à  i4  h. 
au  sud  de  RougemonL  En  i3g4  et  1402  ,  Jean  de  Mellon 
rend  aveu  pour  cette  métairie,  avec  droit  d'usage  dans  la  forêt 
de  Bcrsay. 

6.°  Vaumorin  ,  fief  autrefois  ,  cité  dans  le  même  aveu 
d'Adam  Hodon. 

7.0  Chource ,  écrit  Sourche  sur  la  carte  de  Cassini ,  est 
également  dénommé  dans  l'aveu  de  1489.  Situé  à  2  k.  1/2 
au  nord  du  bourg  ,  ce  n'est  qu'une  ferme  actuellement.  En 
i3q3,  Guill.  de  Vendosmois  ,  et  en  i3g3  ,  Jeanne  sa  veuve  , 
rendent  aveu  pour  la  seigneurie  et  voirie  de  celle  terre  et 
pourfhabergement  de  Haute-Perche  en  Marigné  (v.  cet  art.) 
8.°  Coulâmes ,  avec  chapelle  ,  mentionné  dans  l'aveu 
rendu  en  i655  ,  par  Cl.  de  Raumanoir.  Ce  fief,  à  2  k.  est- 
nord-est  du  bourg  ,  est  qualifié  du  titre  d'hôtel  et  domaine  , 
dans  un  aveu  de  i38y  ,  par  Macé  Gastevin  ,  et  de  celui 
d'habergement ,  dans  d'autres  aveux  rendus  en  i3g7  et  i4fy), 
par  Thevenot  ou  Elienne  Nepveu  al.  Nepvou ,  et  par 
Guill.  Nepveu ,  écuyer. 

9.0  La  Roche  -  Maupetit ,  avec  moulin.  Situé  sur  la  rive 
droite  de  l'Aune  et  sur  le  territoire  d'Ecommoy ,  il  n'est  fait 
mention  ici  de  ce  fief  que  parce  que,  dans  l'aveu  de  i655,  par 
Cl.  de  Beaurnanoir,  il  est  porté  comme  étant  de  Mayet. 


MAYET.  61 

ïo.°  Vezins  ,  simple  maison  bourgeoise  aujourd'hui  , 
distante  de  4  k»  seulement  au  nord-nord-ouest  de  l'église  ,  où 
Ton  remarque  néanmoins  une  tourelle  placée  dans  l'angle 
interne  de  ce  bâtiment  ,  construit  en  forme  d'équerre. 
Kn  i3r)4,  14.01  ,  1 4.1 3  et  i48°o  différons  aveux  sont  rendus 
pour  celte  terre  cl  celle  de  Vaulogicr  ou  Vaulogé  ,  et  pour  le 
bois  de  la  Mocqueric  ,  par  Jean  et  par  Julien  de  Vezins  ,  et 
par  un  second  Jean  de  Vezins,  écuyer,  seigneur  vayer  de 
ladite  seigneurie  de  Vezins  ,  en  la  châtellenie  de  Mayet. 
Kn  i63j)  ,  demoiselle  Barbe  de  Vaux  ,  veuve  de  Jacq.  Sar- 
razin  ,  est  taxée  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la 
province  ,  pour  fournir  un  mousquetaire  ;  et  René  de  Sarrazin, 
écuyer,  sieur  de  Vezins,  son  frère  probablement,  à  la 
somme  de  20  livres.  Ce  fief,  où  existait  une  chapelle  ,  et 
dont  dépend  un  moulin,  était  encore,  en  1704,  dans  la 
famille  Sarrazin  ,  et  appartenait ,  en  1774  1  à  celle  de  Follin  , 
dont  une  demoiselle  de  ce  nom  propriétaire  actuel.  Quoique 
compris  ,  comme  on  vient  de  le  voir  ,  dans  la  châtellenie 
de  Mayet,  Vezins  relevait  de  la  Feigne,  terre  située  pa- 
roisse de  Pontvallain.  (  V.  ces  deux  art.  ) 

ii.°  Vaulogé,  cilé  dans  les  aveux  du  numéro  précédent , 
à  3  k.  1/2  nord -nord -est  du  bourg:  ce  n'est  plus  qu'une 
ferme  aujourd'hui.  En  1GG6  et  1069 ,  Jacq.  de  Hodon , 
écuyer ,  fils  de  Jean  ou  plutôt  de  René  ,  écuyer  ,  sieur  de  la 
Orucllerie  ,  prenait  le  titre  de  sieur  de  Vaulogé.  (  V.  le  n.°  21 
ci-dessous  et  l'art,  s.-jea^s-de-la-motte.  )Ce  fief  appartenait 
à  la  maison  de  Giroye  ,  en    1775. 

12. °  Le  Plessis- Berthclemer ,  quoique  cité  dans  uu  aveu 
de  i3i7,  comme  étant  compris  en  la  châtellenie  de  Mayet, 
se  trouve  sur  la  commune  de  S.-Bié-en-Relin,  et  doit  être 
porté  à  cet  arlicle. 

i3.°  Sarceau  ,  est  indiqué  comme  étant  de  la  paroisse  de 
Mayet,  dans  des  aveux  de  i337  et  de  i3/j.2,  quoiqu'il  soit 
situé  sur  Sarcé.  (  V.  cet  art.  ) 

i4.°  \1  Enjubaudicre  ,  fief  pour  lequel  Jean  du  Plesseiz , 
frère  ou  fils  de  celui  mentionné  au  n.°  12  ci-dessus,  rend 
aveu,  en  i3/{.2  ,  ainsi  que  du  fief  de  la  Crocherie. 

i5.°  La  Crocherie ,  fief  mentionné  dans  l'aveu  cité  au  nu- 
méro précédent. 

16. °  Lé  Epinardiere  ,  al.  YEpingmndière.  Différens  aveux 
sont  rendus  pour  cet  habergement ,  i.°  sous  ce  dernier  nom, 
en  i3g2  ,  par  Renaud  de  Soligne  (  Souligné  ?  )  ;  2.0  sous  le 
premier  ,  en  14.02  ,  par  Jean  Belleteste  ;  3.°  par  Guillelmine 
la  Boullie  ,  veuve  d'Ambr.  Boullie  ,  en  14S9  ;  4.0  Enfin  , 
en  1664  1  par  Marin  Rippier  ,  curé  de  S.- Jean  de  la  ville  du 


62  MAYET. 

Mans.  Toutefois ,  les  deux  derniers  n'expliquant  point  t 
comme  les  premiers  ,  que  cette  terre  est  dépendante  de  la 
châtellenie  de  Mayet,  peut-être  s'agit-il  de  celle  située  en 
S.-Bié-en-Belin.  (  V.  cet  art.  ) 

17.0  Les  Ruisseaux.  En  i342  ,  Jeanot  de  Montaglenet , 
rend  aveu  pour  l'habergement  de  Russeau  (  sic  )  ,  fiefs  et  ar- 
rière-fiefs  ;  même  aveu  ,  en  i4o3  ,  par  Guill.  de  Violleau  , 
avec  domaine  ,  cens  ,  rentes  et  autres  devoirs  en  la  châtellenie 
de  Mayet ,  et ,  en  14.89  ,  par  les  enfans  de  René  et  de  Mar- 
guerite Violleau  ;  en  i6o4  ,  pour  le  fief  de  Russeaux  (  sic  )  , 
par  Antoinie  de  Choins ,  al.  Choinet  ,  demoiselle  ,  veuve  de 
L.  Alexandre  ,  écuycr ,  sieur  de  Chantelou. 

18.0  Ckrmont ,  fief  pour  lequel  Jean  de  Maulay  ,  écuyer  , 
et  Louis ,  son  fds  aîné  ,  rendent  aveu  en  1489  et  i5o3. 

19,0  LiâGiraudière,  autre  fief  pour  lequel  rend  aveu,  en  i4°4? 
Philippon  Hodon  avec  celui  de  Rougemont ,  porté  ci-dessus 
n.°  i5  ;  un  autre  aveu  de  1489  1  par  Martine  ,  veuve  de  Macé 
Fouguère  ,  qui  déclare  tenir  une  partie  de  cette  terre.  Quel- 
que temps  avant  i65y  ,  J.  Legeay  ,  à  qui  elle  appartenait 
probablement ,  en  prenait  le  lite  de  sieur  de  la  Giraudière. 

20.0  La  Carrelière  ou  Carliere ,  avec  chapelle  ,  à  2  k.  i^3 
nord -nord -est  de  l'église.  En  1604  ,  René  du  Crochet, 
gentilh.  ordin.  de  la  chambre  ,  en  son  nom  et  celui  de  ses 
frères  et  sœurs,  rend  aveu  pour  la  terre  seigneuriale  de  la  Car- 
relière ;  semblable  aveu  est  rendu  ,  de  i653  à  i663  ,  par  Fr. 
Leboucher,  chevalier,  de  Loyneau  ,  pour  ladite  terre  seigeur. 
acquise  de  Fr.  du  Crochet  ,  écuyer  ,  sieur  de  Maison-Maugis. 
Relève  de  lui  :  Ant.  Leboucher  ,  écuyer ,  sieur  des  Beu- 
chetières.  En  1775,  la  Carrelière  appartenait  à  M.  de  Giroye, 
seigneur  de  la  Roche-Mayet. 

2 1.°  La  Gruellerie  ,  à  1  k.  1/2  à  l'est  du  bourg  ,  presque  at- 
tenante à  l'ancien  château  et  au  hameau  de  S.-lNicolas  , 
appartenait,  en  i6G3  ,  à  René  de  Hodon,  écuyer,  qui 
en  prenait  le  nom.  (  V.  l'art.  sarcÉ  ,  en  ce  qui  concerne  le 
fief  de  Sarceau  ).  Nous  voyons  au  n.°  11  ci-dessus  ,  un  J.  de 
Hodon  ,  écuyer  ,  se  qualifiant  sieur  de  la  Gruellerie  ,  à-peu- 
près  à  la  même  époque  ,  et  qui  était  probablement  le  fils  de 
celui-ci.  Un  autre  lieu  de  la  Gruellerie  est  situé  à  3  k.  2  h. 
S.  O.  de  celui-ci. 

22.0  Baigneux.  Le  seigneur  de  ce  fief  est  taxé  à  la  somme 
de  1 5  1.  9  au  n.°  Six  du  rôle  du  ban  et  arrière-ban  de  la 
i)rovince  du  Maine  ,  dressé  en  163g.  S'agit  -  il  de  Haut- 
ISaîeneux  ,  domaine  pour  lequel  P.  Quarreau,  écuyer,  et 
Blanche,  sa  femme  ,  rendent  aveu  ,  en  i3g4  et  en  i4i3  ? 

23.  La  Pinardière ,  terre  située  paroisse  de  Mayet ,  à  1  k. 


MAYET.  63 

8  h. ,  au  sud  de  l'église  ,  ]>our  laquelle  Urban  (  sic  )  Dubuc  , 
prieur  de  Villicrs ,  est  taxé  «à  10  I. ,  au  n  °  5i3  «lu  même 
rôle.  Elle  appartenait  en  1775  au  seigneur  de  Vezins, 

a4-°  \jl  Souilleric  ,  aulrc  terre  de  la  même  paroisse,  pour 
laquelle  est  taxé  à  4°  I-  ?  s0»s  'c  n«°  $21  dudit  rôle  ,  Jean  de 
lloudon  (  Iiodon  ). 

25.'  Les  Bcuchciières  OU  Buchetières ,  h  /t  k.  2  h.  nord, 
un  peu  vers  lest  du  bourg  ,  terre  pour  laquelle  Anthoine 
Lebouchcr ,  mentionné  précédemment,  art.  20 ,  est  taxé  à 
12  1. ,  sous  le  n.°  53o  du  rôle  précité  ,  sur  lequel  celle  terre 
est  nommée  Jîuscholières.  En  juillet  177C)  ,  M.  Jean-Marie- 
Cômc  Puvault  et  dame  Marie-Victoire  Massue,  son  épouse, 
vendent  cette  terre  ,  avec  le   moulin  de  Salvert. 

26.0  Aubcterre  ,  fief  qui  appartenait  au  prieuré  de  Château- 
i'Hcrmitage.  11  est  situé  à  3  k.  2  h.  nord ,  un  peu  vers  Test , 
du  bourg. 

27.0  La  Bifaudière ,  avec  cbapelle  autrefois.  C'est  ac- 
tuellement un  hameau ,  qui  se  trouve  à  1  k.  8  h.  au  sud  de 
l'église. 

iiist.  civ.  On  ne  connaît  point  la  véritable  étymologie  du 
nom  de  Mayet.  L'ancienne  manière  d'écrire  ce  nom  Maïet  , 
Maïalum  ,  semble  indiquer  que  ce  lieu  a  pu  le  recevoir  des 
Romains  ,  et  qu'il  voudrait  dire  pays  fleuri ,  fertile  ;  ou  bien 
qu'il  viendrait  de  Maïa  ,  fille  d'Atlas  et  de  Pléïone  ,  l'une  des 
Pléiades  ,  qui  a  donné  son  nom  au  mois  de  Mai ,  et  à  qui 
on  immolait  une  truie  pleine  ,  victime  propre  à  la  terre , 
emblème  de  la  fécondité  ;  ou  de  Maïa  ,  fille  du  dieu  Faune 
et  femme  de  Vulcain  ,  à  qui  le  prêtre  de  ce  dieu  faisait  un 
sacrifice  le  premier  jour  de  mai  et  lui  offrait  du  vin  et  du 
miel  ;  ce  qui  aurait  toujours  la  même  signification. 

A  peu  de  distance  à  l'est  du  château  fort ,  ou  du  faubourg 
actuel  de  S.-lSicolas  ,  existait  une  léproserie  avec  sa  chapelle, 
nommée  Maladrerie  de  N.-D.  ou  de  Ste-Croix  ,  laquelle  fut 
réunie  d'abord  à  la  commanderie  du  Mans  ,  de  l'ordre  de 
1N.-D.  du  Mont-Carmel  et  de  S.-Lazare  ,  puis,  en  1696, 
par  arrêt  du  conseil ,  à  l'hôpital  de  Château-  du-Loir.  Mayet 
avait  aussi  un  collège,  fondé  dans  le  cours  du  ij.e  siècle,  doté 
d'une  maison  avec  jardin  ,  et  d'un  bien  rural ,  dont  le  titu- 
laire devait  instruire  quatre  enfans  pauvres  gratuitement. 

Un  décret  du  1 5  février  1811,  autorise  l'acceptation  d'un 
legs  de  i5oo  f.  ,  fait  par  la  dame  Duvau  ,  veuve  Bussy  ,  aux 
pauvres  de  Mayet. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vote  pour  l'exercice  i834 , 
en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  ,  une  somme  de  200  f. , 


64  MAYET. 

pour  une  maison  d'école  primaire  ,  et  3oo  f.  pour  le  trai- 
tement de  l'instituteur. 

histor.  En  iogg  ,  Hélie  de  la  Flèche  ,  compétiteur  de 
Guillaume-le-Roux  ,  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Normandie  , 
dans  la  possession  du  comté  du  Maine  ,  après  avoir  été 
prisonnier  de  ce  prince  ,  se  retire  à  Châieau-du-Loir ,  y  lève 
secrètement  une  armée  avec  laquelle  il  recommence  les 
hostilités  contre  lui.  Guillaume-le-Roux  ,  à  celte  nouvelle , 
repasse  la  mer  à  la  hâte  ,  le  repousse  du  Mans  dont  il  as- 
siégeait le  château ,  le  force  de  rentrer  dans  le  Château-du- 
Loir  qu'il  attaque  sans  succès ,  et  entreprend  le  siège  de  celui 
de  Mayet,  dont  il  sempare  et  qu'il  démolit  ,  selon  quelques 
historiens.  Suivant  d'autres  ,  au  contraire  ,  Guillaume  ayant 
commencé  l'attaque  de  cette  forteresse  le  samedi ,  remit  au 
lundi,  par  respect  pour  la  solemnité  du  dimanche,  l'assaut  qu'il 
avait  projeté  d'abord  pour  ce  jour  ,  ce  qui  donna  aux  assiégés 
le  temps  de  faire  fabriquer  des  espèces  de  boulets  en  fer ,  qu'ils 
firent  rougir  et  jetèrent  sur  les  assiégeans.  Soit  que  ce  genre 
de  défense  intimidât  ceux-ci,  ou,  d'après  d'autres  versions, 
qu'un  des  assiégés  ,  qui  était  sur  les  murailles  ,  ayant  écrasé 
d'une  grosse  pierre  qu'il  lui  jetta  ,  un  soldat  qui  était  près 
de  Guillaume  ,  ce  qui  effraya  ce  prince  ;  ou  bien  que  lui- 
même  eût  été  blessé  à  ce  siège  ;  il  l'abandonna  bientôt  et  se 
retira  à  Luché  ou  bien  à  Lucé  ,  et  repassa  promptement  en 
Angleterre  ,  ayant  reçu  la  nouvelle  d'une  conjuration  qui  s'y 
tramait  contre  lui,  ce  qui  pourrait  être  la  véritable  cause 
qui  lui  fit  abandonner  une  place  qui  ne  méritait  pas  qu'il  lui 
sacrifiât  d'aussi  puissans  intérêts.  (  V.  préc.  hist.  ,  i-xcv.  ) 

Au  mois  d'octobre  1870  ,  les  Anglais  qui  occupaient  les 
rives  du  Loir  et  étendaient  leurs  postes  jusqu'à  celles  de 
l'Aune  ,  d'où  ils  poussaient  des  reconnaissances  jusqu'aux 
portes  du  Mans  ,  ayant  provoqué  au  combat  Bertrand  du 
Guesclin  ,  qui  venait  d'être  nommé  connétable  de  France  et 
gouverneur  de  la  capitale  du  Maine ,  celui-ci ,  secondé  par 
Olivier  de  Clisson ,  et  par  plusieurs  autres  capitaines  célèbres 
de  l'époque  ,  les  surprit  et  leur  livra  bataille  dans  les  landes 
de  Rigallet  et  sur  la  pelouse  de  Gandelin ,  entre  Pontvallain 
et  Mayet ,  où  il  les  vainquit  et  les  força  d'abandonner  Je  pays. 
Cet  événement  célèbre  se  rattachant  bien  plus  à  l'histoire 
de  Pontvallain  qu'à  celle  de  Mayet  ,  malgré  la  part  d'honneur 
qu'en  revendiquent  les  Mayetais  pour  leur  territoire  ,  c'est 
pour  l'article  de  Pontvallain  que  nous  en  réservons  les 
détails. 

En  juin  1826  ,  une  louve  qui  rôdait  autour  des  jardins  du 
bourg  de  Mayet ,    enlève    par  ses  jupons    un  enfant  tout 


MAYET.  65 

jnmo,  qu'elle  emporte  et  dépose,  à  peu  de  distance,  au 
milieu  de  plusieurs  louveteaux  à  Ja  pâture  desquels  elle  ie 
destine  probablement.  Poursuivie  par  la  mère  de  cet  enfant  et 
par  plusieurs  personnes  accourues  à  ses  cris  ,  la  louve  se 
sauve  et  permet  de  l'enlever  de  cette  affreuse  compagnie 
sans  qu 'il  lui  fut  arrivé  aucun  mal.  Les  louveteaux  furent  dé- 
truits ,  mais  on   ne  put  atteindre  la   mère. 

antjq.  On  croit  reconnaître  encore  quelques  vestiges  de 
voies  romaines,  sur  le  territoire  de  Mayet  ,  dans  un  chemin 
classé  sous  le  n.°  6  de  l'arrondissement  de  la  Flèche  ,  qui 
aurait  conduit  de  Sabdunum  ,  le  Mans ,  à  Cœsarodunum  , 
Tours  ,  en  passant  au  Fines  qui  existait  dans  les  environs 
de  Château-du-Loir,  sur  la  limite  du  territoire  des  deux  pro- 
vinces. On  l'appelle  encore  Chemin  des  Romains. 

Il  y  a  une  dixaine  d'années  qu'en  labourant  le  champ  des 
Oranges ,  dépendant  de  la  ferme  de  Riposson  ,  située  à  2 
k.  1/2  N.  E.  de  l'église  de  Mayet ,  près  et  à  la  droite  du 
chemin  de  Marigné  ,  on  y  découvrit  un  tombeau  en  grès 
coquiller,  pour  nous  servir  de  l'expression  impropre  quoique 
admise  ,  surmonté  de  son  couvercle  et  contenant  les  ossemens 
complets  d'un  squelette  humain  ,  solides  et  noirâtres.  Une 
vingtaine  de  tombeaux  semblables  ,  recouverts ,  comme  le 
premier,  de  deux  pieds  de  terre  environ  ,  ont  été  déterrés 
dans  ce  môme  champ  ,  en  i832  :  six  de  ces  tombeaux  ,  avant 
également  leurs  couvercles  ,  étaient  placés  les  uns  contre  les 
autres  ,  les  pieds  tournés  vers  l'orient  ;  d'autres  plus  éloignés  t 
l'étaient  dans  la  direction  du  nord  au  sud;  tous  contenant  un 
squelette  complet ,  dont  les  os  étaient  désunis  ,  sans  aucun 
autre  objet  quelconque  et  sans  inscriptions,  ainsi  qu'en  sont 
dépourvus  ceux  qu'on  a  rencontrés  dans  le  pays  ,  de  même 
que  ceux  découverts  à  Jublains,  lors  des  fouilles  qu'y  a  fait 
faire,  au  mois  d'avril  dernier  (  i834),  M.  Fr.  Verger,  de 
Nantes  ,  amateur  zélé  et  éclairé  d'archéologie  ,  qui  a  bien 
voulu  m'adresser  des  échantillons  des  deux  espèces  de  pierre 
dont  ils  sont  formés  ,  ce  qui  augmente  ma  collection  d'espèces 
du  prétendu  grès  coquiller  dont  se  composent  ces  tombeaux 
dans  notre  pays. 

11  existe  encore  ,  comme  nous  l'avons  dit  pins  haut ,  près 
le  faubourg  S.-Nicolas  ,  une  molle  en  terre  de  tuf  de  rapport , 
de  17  à  18  mètres  d'élévation  environ  ,  que  les  chroniqueurs 
prétendent  avoir  été  élevée  par  les  troupes  de  Guiilaume-ie- 
Roux,  pour  battre  le  château,  lors  du  siège  dont  il  a  été 
parlé  précédemment.  Pour  nous,  nous  sommes  convaincus 
qu'elle  fut,  dans  l'origine  ,  la  motte  féodale  de  ia  seigneurie 
de  Mayet,  que  Guiilaume-le-Roux  ou  les  Anglais,  soit  dans 
iv  5 


66 


Wï 


la  seconde  moitié  du  \L.*  siècle,  soi!  d.ns  la  première  du  i5.% 
sous  Charles  VI  et  Charles  VII  ,  oui  pu  réparer,  exhausser  et 
utiliser  comme  fortification  ,  mais  que  nous  croyons  être 
la  motte  féodale,  comme  il  a  été  dit  plus  haut.  Quelques 
vestiges  de  murailles  et  de  portes  de  ville  qui  se  font  encore 
remarquer  ,  sont  des  débris  de  l'ancienne  forteresse  et  non 
du  bourg  actuel,  qui  n'a  jamais  pu  être  enceint. 

hydbcgr*  Les  différens  cours  d'eau  qui  arrosent  la  com- 
mune sont:  i.°  l'Aune,  improprement  Lone  ,   petite  rivière 
qui  la  limite  au  nord-est  ;   2.0  le  ruisseau  le  Bruant,  qui  couie 
parallèlement  et  à  i  k.  de  distance  ,  au  sud  de  la  précédente  ; 
3.°    le    Riposson,    dont   le   cours  ,   d'est  à    ouest  ,   est  peu 
elendu  ;  4«°  Ie  ruisseau  de  Sables  ,    qui  ,  coulant  aussi  d'est  à 
ouest  ,   passe  à  7  h.  au  nord  du  bourg  ;   5.°  le  ruisseau  de 
Tartifume ,  coulant  aussi  dans  la  même  direction  ,   et  passant 
tout  près  et  au  sud  du  bourg  ;  G.0  enfin,  le  ruisseau  de  Pont-de  - 
Cœur,   qui  coule   l'espace  d'un    kilom.   seulement,    à   l'ex- 
trémité sud*  du  territoire.  Plusieurs  étangs,  notamment  ceux  du 
Château  et  de  Loussant ,    peuplés  de  carpes  ,  d'un   peu   de 
brochet  et  de  sangsues.  —  Moulins ,  au  nombre  de  1 7  ,  savoir  , 
sur  l'Aune  :  Bois -Rond,  le  tournant  seulement,    les  bâ- 
timens  étant  d'Ecornmoy  ;  sur  le  Bruant  :  la  Coquillonnière  , 
dont  les  bâtiin.  sont  de  Marigné  ,  Bray ,  Salvert ,  Garganne. 
Faut  ras  ;  sur  le  ruisseau  de  Sables  :  Sables  ,  Vieux  ,  Vczins  , 
Foulleret  ;  sur  le  Tartifume  :  Petit-Moulin ,   des  Chevries  , 
de  la  Maison-Neuve ,  de  la  Plouze,  la  Roche-Neuvy,  la  Roche  , 
Dercau  ,  Gandelain  ;  tous  à  blé  7  à  l'exception  du  ï.er  et  du 
i4.e ,  qui  sont  à  foulon. 

géolog.  Sol  ondulé  dans  les  parties  nord-est ,  est  et  sud  ; 
plat  dans  tout  l'intérieur  et  à  l'ouest  ;  passage  du  terrain 
secondaire  ,  offrant  le  calcaire  crayeux  en  extraction  sous  le 
nom  de  tufeau  ,  à  celui  d'alluvion. 

cadastr.  Superficie  totale  de  5,4oi  hect.  83  ares  ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit.  :  Terr.  labour. ,  2,747  hect.  82  ar. 
00  cent.  ;  divisées  en  5  class. ,  évaluées  à  3  ,  10,  24-,  36  et 
5o  f.  —  Jardins  et  avenues  ,  60  1 3- 17  ;  en  3  class.  :  à  5o  , 
55  et  60  f.  —  Vignes  ,  i  76-22-06  ;  2  cl  :  12  ,  36  f.  —  Prés  , 
582-&4-3i  ;  4  cl-  :  I2  t  3o,  60,  75  f. —  Pâlur.  ,  207-47-^0  ; 
2  cl.  :  6,  20  f.  —  B.  taillis  et  futaies  ,  1 5 7-4-4-55  ;  3  cl.  :  4  » 
12  ,  16  f.  —  Châtaigneraies,  7-90-20  ;  à  16  f.  —  Pinièr.  , 
483-o4~94  ;  3  cl.  :  4  ,  8  ,  12  f.  —  Landes  et  rochers  ,  234- 
25-4o  ;  à  3  f .  —  Etangs  et  marais  ,  5-37- 10  »  2  c^  2o>  24-  ^ 
—  Douves  et  marcs  ,  o-62-5o;  à  5o  f.  —  Superf.  des  bâlim. , 
'jS  09-58  i  à  5o  f.  —  Obj.  non  impos.  :.  Forêt  royale  de  Bersay 
(  partie  )  ,  549-87-0.0.  —  Egl.  ,  cimet.  ,  presbyt. ,   1-09-00. 


MAYET.  67 

r—Ghem.  et  plae,  publ.,  152-69-94.  —  Rivièr.  et  ruiss. ,  6- 
92-75.  =:  3  châteaux  ,  à  100  ,  i£o  et  180  f.  —  (j5o  mais.  , 
en  10  class.  ,  de  4  a  90  f.  —  17  moulins  à  eau ,  à  36  ,  £8» 
80  ,  100  et  i5o  f. 

KbvRNU  impos.  !  W   n°"  .b?;!eS  •    97.  f  '3    f'    H  C  |     ,  ,3  864  f   g4 

1         ( bâties  ,   ib,45i        »         j  »      *        * 

roNTRlB.  Foncier,  i5,459  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  2,g63  f.  ; 
port,  et  fen. ,  1,074.  ;  129  patentes  :  droit  fixe,  677  f.  ;  dr. 
proport.,  188  f.  Total,  2o,36i  f.  —  Chef-lieu  de  perception. 

cut,TUR.  Superficie  argileuse  compacte ,  dans  la  partie 
sud  est  4  argilo-calcaire  ,  passablement  fertile,  du  nord-est 
à  Test  et  au  sud  ;  argilo-sablonneuse  et  de  sable  pur  ,  pour 
le  surplus.  Culture  en  céréales,  dans  la  proportion  de  9  parties 
eu  seigle  ,  4  en  orge  et  4  en  froment  ,  1  en  avoine  et  1  en 
menus,  où  l'on  cultive,  en  outre  ,  un  peu  de  sarrasin  et  surtout 
de  maïs.  Trèfle  ,  luzerne  ,  chanvre  ;  beaucoup  d'arbres  à 
fruits ,  de  châtaigners ,  noyers ,  etc.  Vignes  ^  la  plupart  en 
treilles  dites  voliers  ,  dont  la  qualité  varie  beaucoup  ,  comme 
on  le  voit  au  cadastrement.  Elèves  de  chevaux  ,  de  médiocre 
qualité ,  la  plupart  vendus  comme  poulains  ;  de  bêtes  h 
cornes  ,  en  assez  grand  nombre  ;  élèves  et  engrais  d'une 
grande  quantité  de  porcs  ;  peu  de  moutons  ,  de  chèvres  ; 
quelques  ruches.  —  Assolement  triennal ,  dans  lequel  les 
terres  sablonneuses  sont  quelquefois  menées  en  retour  ; 
60  charrues ,  les  3/4  traînées  par  des  bœufs  et  des  chevaux  , 
le  reste  par  ces  derniers  seulement.  =  Commerce  agricole 
consistant  en  grains,  dont  l'exportation  n'est  pas  réelle, 
mais  seulement  un  échange  ;  en  petits  vins ,  qui  se  vendent 
principalement  au  Mans  ;  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil , 
fruits,  cidres,  marrons  de  bonne  qualité,  de  3  variétés, 
dont  celle  appelée  nouzillards  ;  noix  et  huile  de  noix  ;  bois 
de  charpente  et  à  brûler  ;  poulains  ,  veaux  et  génisses,  porcs 
gras;  laine,   cire,  miel,   etc. 

industr.  Fabrication  de  toiles  ,  façon  de  Château-du-Loir, 
se  vendant  à  la  halle  de  cette  ville ,  spécialement  de  toiles 
àjvoiles  pour  la  navigation  de  la  Loire  et  du  Loir.  Fabrique  de 
couvertures  et  d'étoffes  de  laine  appelées  droguels,  cadis  , 
calmoulcs  et  espagnolettes  ,  connues  autrefois  sous  le  nom 
de  triniières  et  de  Mayets.  Douze  à  quinze  chefs  d'ateliers  y 
emploient  un  capital  de  100  à  110  mille  francs,  et  fa- 
briquent de  7  à  800  couvertures  ,  et  de  800  à  1,000  pièces 
d'étoffes  ,  de  4°  aunes  de  long  sur  1/2  aune  de  largeur ,  du 
poids  moyen  de  20  kil.  chacune.  Ces  marchandises  se  vendent 
dans  la  Sarthe  ,   Indre -et -Loire  et  Maine-et-Loire;   les 


68  MAYET. 

laines  sont  achetées  dans  Je  département,  et  dans  ceux  <fe 
1  Indre  et  d  Indre-et-Loire.  C'est  la  seule  fabrique  de  lainage 
qui  ait  quelque  peu  prospéré  dans  la  Sarlhe  ,  puisque  ses 
produits  y  sont  triplés  depuis  trente  ans.  Trois  mécaniques 
a  carder  et  filer  la  laine  ont  été  établies  à  Mayet ,  Tune ,  mue 
par  un  manège,  pour  la  manufacture  de  couvertures  •  les'  deux 
autres  pour  les  fabriques  d'étoffes  ,  dont  l'une  ayant  25o 
broches,  de  deux  assorlimens ,  placée  sur  un  ruisseau  •  l'autre 
mue  par  un  manège.  —  Extraclion  de  tufeau  de  bonne  qualité 
au  moyen  de  puils,  employé  à  la  bâtisse.-  Mayet  possède  dans 
son  horloger,  M.  Gourdin  ,  un  mécanicien  fort  distingué 

foieet  marcii.  Quatre  foires  par  an  ,  d'un  jour  chacune  , 
les  lundis,  4.»  de  janvier,  2.e  de  septembre  ,  2„*  samedi  de 
novembre  et  2.«  lundi  de  décembre;  assez  fortes,  où  se 
vendent  surtout  beaucoup  de  porcs.  —  Marché  le  lundi  ■ 
petit  marché  de  menues  denrées ,  les  dimanches  et  fêtes  au 
matin.  =  Fréquentation  par  les  habi.ans,  des  marchés 
d  Lcommoy ,  Luce,  Ghâleau-du  Loir  ,  celui-ci  pour  les  toiles 
particulièrement  ;  du  Lude  ,  de  Pontvallain  et  de  Mans.W  • 
des  foires  de  la  Fontaine  S.-Martin.  ë      r 

bout,  etchem.  Route  royale  n. °  i58,  du  Mans  à  Châleau- 
<1u-Loir,  limitant  la  commune  à  l'est;  chemin  de  Mayet  à 
jvjarigne  ,  aboutissant  à  celte  route  au  hameau  de  LaiJlé  sur 
Marigné  ;  chemin  n.°  3  de  l'arrondissement  de  la  Flèche'  de 
cette  ville  à  Mayet  par  Mansigné  et  Pontvallain  ;  chemin 
de  1  ontvallain  a  Chateau-du-Loir  ,  traversant ,  de  l'ouest  au 
sud-sud-est ,  l'extrémité  méridionale  de  la  commune  ;  chemin 
f  v  *l?  Romams  »  dontl1  a  été  parlé  plus  haut,  allant 
de  Yaas  à  Lcommoy  ,  en  traversant  l'extrémité  orientale 
ou  sud  au  nord.  ' 

uotrmahq.  Comme  habitations:  les  châteaux  de  Mayet, 
delà  Roche,  de  Vezins  ,  etc.  Sous  le  rapport  des  noms 
outre  ceux  dé,à  cités  dans  le  cours  de  cet  article  :  la  Duché  ' 
a  Guerrene  ,  Bellebat  ;  les  Forges ,  Haute-Rue ,  la  Picardie- 
le  Bray,  Saivert;  les  Rossiers,  le  Houx,  l'Aubépine,  ele    elc 

etakl.  PUBWC.  Mairie,  justice  de  paix,  cure  cantonnaïe 
école  prima.re  communale.   Résidence  d'un    notaire     d'un 

huissier,     d  un  Pvr\f>rt        ,,\,«    ~ * .  .,  .      .        '  " 


moins  favorises  sous  le  rapport  du  nombre  des  établissemens 
publics,   ce  qui  tient  à  sa   situation  au  milieu   des  terres 
sans  communications  directes  et  faciles  ,  et  à  la  proximité 
de  villes  et  de  bourgs  plus  importans,  ou  mieux  favorisés  sous 
ce  dernier  rapport. 


MÉES,  6g 

i>i-  PARTlCUt.  Deux  docteurs  un  médecine  ,  i  officier 
de  sanlé  ;  plusieurs  instituteurs  primaires  particuliers ,  i 
institutrice  primaire    tenant   pensionnai. 

M  AZURE  (  Ruisseau  de  LA  ),  prenant  sa  source  près  la 
ferme  de  la  Trouzardière ,  commune  de  Pezé-le-Roberi  ; 
coule  du  non!  au  sud-est,  et  n  ienl  confluer  avec  celui  «le 
Chaufour ,  au  moulin  de  Vaux,  après  4  k.  1/2  de  cours, 
pour  aller  ensemble  se  jeter  dans  la  Longue  ve-Ouest. 

1MEAULIVE,  rivière;  voyez  MAUI/NE. 

JIEES  (  LES  )  ,  LE  MÉL  ;  Messa  ,  ce;  Messum  ,  Meut  m  ; 
de  iVessi's,  (s ,  moisson,  nourriture;  ce  qui  s'accorde  avec 
la  nature  agricole  du  pays.  Commune  CADASTRÉE  ,  faisant 
partie  de  la  contrée  appelée  Saosnois  ,  du  canton,  de  L'arrood., 
et  à  1 1  k.  E.  i/4  S.  de  Mamers  ;  à  36  k.  N.  du  Mans  ;  com- 
prise,  de  1780,  à  i8o3,  dans  le  canton  de  Courgains  ,  ac- 
tuellement supprimé;  jadis  du  doyenné  du  Saosnois,  du 
Grand- Archid. ,  du  dioc.  et  de  L'élect.  du  Mans.  — Disl.  lég.  : 
i4  et  4l  kilom. 

DESCR1P  Bornée  au  N.  O. ,  par  Louvigny  ;  au  N.,  par  S.- 
Rémi-du-Plain  ;  à  l'E.  ,  par  Saosne  et  René  ;  au  S.  ,  encore; 
par  René  ;  à  !'(),,  par  Thoiré  sous-Cootensor;  elle  a  la  forme 
<l'une  espèce  d'ellipse,  qui  s'étend  de  l'O.  S.  O.  au  N.  N. 
E.  ,  où  elle  se  termine  en  pointe  ,  sur  un  diam.  de  5  kil.  :  ses 
autres  diam.  sont  :  du  N.  au  S.  ,  dans  la  partie  centrale  ,  et 
du  N.  N.  O. ,  au  S.  S.  E.  ,  de  2  k.  1/2  ;  le  plus  étroit ,  de 
1  k.  7  h.  d'E.  à  O.  —  Le  bourg,  situé  dans  la  partie  cen- 
trale du  territoire  ,  un  peu  vers  le  nord  ,  se  compose  d'une 
t  reniai  ne  de  maisons  isolées  ou  de  fermes  et  bordages , 
s'élendant  en  ligne  d'est  à  ouest,  en  face  le  côté  méridional 
de  l'église.  Celle-ci,  à  ouvertures  semi-ogives,  dont  une 
grande  croisée  plus  moderne  ,  au  sud  ,  du  genre  gothique 
flamboyant ,  à  vilreaux  coloriés  en  bon  état.  Clocher  eu 
pyramide  quadrangulairc  ;  cimetière  entourant  l'église  ,  clos 
de  murs  à  hauteur  d'appui. 

l'OPUL.  De  43  feux  anciennement  ,  elle  en  comple  61  au- 
jourd'hui ,  se  composant  de  iG>  individ.  mâles,  179  femelles  , 
total  344»  dont  1G9  dans  le  bourg,  qi  au  hameau  de  la 
Roche  ,  4*  à  celui  de   Bas-îîallon  ,    et  17  à  celui  de  Brissay. 

Mouv.  dècenn.  De  181 3  à  1822  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  20  ; 
naiss. ,  o,5  ;  déc  ,  57.  —  De  18 13  à  1822  :  maftiag.  ,  i3  ; 
naiss.  ,  8y  ;  déc. ,  5a. 

BIST.  ECCLtS.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Malo  ;  as- 
semblée le  dimanche  dans  l'octave  dé  l'Ascension.  —  La 
cure,  qui  valait  4oo  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation  de 
l'abbé  de  la  Coulure  du  Mans,  La  commune  est  actuellement 


7o  MEES. 

réunie ,  pour  le  spirituel ,  à  celle  de  Louvigny.  La  chapelle 
du  château  de  la  Roche  ,  valant  3o  l. ,  était  "présentée  par 
le  seigneur  du  lieu.  Le  Roulay  ,  ferme  près  et  au  nord  de 
l'église  ,  que  la  tradition  locale  indique  comme  ayant  été 
une  abbaye ,  fut  probablement  l'ancien  prieuré  curîal  ,  d'où 
les  moines  de  la  Coulure  auront  retiré  le  prieur,  d'après  la 
décision  du  Concile  de  Latran  de  12 15  ,  pour  faire  desservir 
la  paroisse  par  un  prêlre  séculier. 

HlsT.  FEQi).  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  au 
château  de  la  Roche,  situé  à  9  h.  au  sud  du  clocher,  vieux 
manoir  sans  intérêt  aujourd'hui ,  et  dont  la  chapelle  était  en 
ruines  dès  la  lin  du  tj.e  siècle.  Cette  seigneurie  relevait  de 
la  châtellenie  de  Moulins,  en  Saint- Rémi-du-Plain  ,  et 
passa ,  comme  elle  ,  dans  la  possession  des  moines  de  la 
Couture.  Comprise  dans  la  circonscription  de  l'ancienne 
baronnie  du  Saosnois  ,  et  dans  le  ressort  de  son  bailliage  , 
dont  le  siège  était  à  Mamers  ,  celte  paroisse  el  son  château  , 
ont  dû  subir  toutes  les  vicissitudes  qui  se  rattachent  à  l'his- 
toire de  celle  contrée  en  général. 

hist.  civ.  En  i3o8  ,  Charles  de  Valois,  comte  du  Maine  , 
accorda  ,  du  consentement  du  Roi  ,  permission  à  l'abbé  et 
aux  religieux  de  la  Coulure ,  de  tenir  une  foire  chaque  année 
à  la  Roche  ,  paroisse  des  Mées  ,  le  i.cr  jour  de  septembre  , 
fêle  de  S. -Gilles.  Le  Corvaisier  et  M.  Th.  Cauvin,  font 
erreur  d'un  siècle  sur  la  date  cette  concession. 

hydrogr.  La  commune  est  arrosée  ,  au  nord- ouest  et  à 
l'ouest ,  par  la  petite  rivière  de  Rienne  ,  qui  la  sépare  de 
Thoiré  et  de  Louvigny,  et  dont  les  débordemens  fréquens 
lors  des  pluies  ,  empêchent  les  coinmunicalions  avec  cette 
dernière,  en  inondant  le  chemin  qui  y  conduit  ;  à  l'extrémité 
sud  ,  par  la  Saonelle,  qui  traverse  le  terriioire  d'est  à  ouesl. 

—  Un  seul  moulin ,  celui  de  JSrissay  ,  à  blé  ,  sur  celle 
dernière ,  lequel  dépendait  autrefois  ,  avec  la  ferme  des 
Grands-Ardillers  ,  d'une  portion  du  territoire  de  la  commune 
de  Thoiré  ,  enclavée  dans  celle  des  Mées. 

GiOLOG.  Sol  légèrement  ondulé  ,  dans  sa  pariie  nord  ; 
faisant  partie  de  la  grande  plaine  dénudée  du  Saosnois  Terrain 
apparlenanl  à  la  formation  jurassique  moyenne  oolithique  , 
décrile  à  l'article  du  canton  de  Mamers  (  jii-iSq  et  suiv.  ). 

cadastr.  Superficie  de  680  hecl.  o3  ar.  70  cent.,  se  sub- 
divisant ainsi  :  —  Terr.  labour.  ,  5G3  h.  99  ar.  3o  cent. ,  se 
subdivisant  en  5  class.  ,   évaluées  a  5  ,    1 1  ,  18  ,  25  et  ag  f. 

—  lard. ,  ailées  ,  pépin,  el  autres  terrains  plantés  ,  6-^8-20  ; 
'2  cl.  :  à  29  el  34  f.  —  IVés  ,  pâlur.  et  pâlis  ,  88 -24.-90;  S 
clas.  :  G,  i5  ,  24  >  36  ,  45  f.  —  R.  taillis,  o~48  00  ;  à  16  f.  — 


MÈLIXAIS,  71 

Friches  ,  4-55-8o  ;  à  1  f.  —  IbjUres  ,  o-  1  1-70;  à  çj  f.  —  Sol 
des  prop.  bâties  ,  2-92-80  ;  a  9£  f.  —  Oùj.  non  impos.  :  Egl.  , 
eiuict.  ,  0-10-80  —  Chenr.  et  pïac.  ptibl.  ,  1  i-45-tfo.  —  Rir. 
tt  miss. ,  1-67-00.  =:  Gi  maisons ,  en  5cl.  :  à/J.,8,  12  ,  16 
cl  20  f.  —  1  moulin  ,  à  3oo  f. 

n,,,.,,,  ■                1     Pi  op.  lion  l)â!i<*s,    i'i,^7'^  f.  65  cl       ?  e    /   r    rc 
KVENW  mipos.   (            v  i  *,  '   -  >    ii,5a4  ».  65  c. 

r       y bâties,     i,oji      »      j       '     T 

COXTRIB.  Foncier,  1,817  T,  ;  personn.  et  mobil.  ,  i36  f  J 
port,  et  fcn.  ,  3o,  f.  ;  5  patentés  :  droit  fixe  ,  35  f.  ;  dr.  pro- 
porl. ,  i5  f.  Total ,  2,04.1  f  —  Perception  de  René. 

ciLiun.  Superficie  argilo  -  calcaire,  passablement  fertile, 
cultivée  en  céréales  dans  celle  proportion  :  G  parties  en  fro- 
ment et  6  en  orge  ,  3  en  seigle  et  3  en  avoine  ,  i  en  menus  ; 
beaucoup  de  trèfle  ,  un  peu  de  sainfoin  ,  ele.  ;  chanvre  ;  pres- 
que pas  d'arbres  à  fruits  ni  de  haies  ,  la  superficie  étant 
fout-à-fait  dénuée  de  bois,  comme  dans  tous  les  terrains 
calcaires  dits  de  Champagne.  ï  lèves  de  quelques  poulains  et 
d'un  assez  grand  nombre  de  bêtes  à  cornes  ,  de  porcs  et  de 
moutons.  —  Assolement  triennal  ;  uS  charrues,  dont  la 
moilie  traînée  par  bœufs  et  chevaux  ,  l'autre  par  ces  derniers 
seulement.  —  2^  bordages  et  G  fermes  ,  presque  tous  réunis  , 
tant,  dans  le  bourg  que  dans  les  hameaux  indiqués  ci-dessus. 
=  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a  très- 
peu  d'exportation  réelle  ;  graine  de  trèfle,  chanvre  el  fil  ; 
jeunes  bestiaux  ,  moutons  ,  porcs  jeunes  et  gras  ;  etc. 
=  Fréquentation  des  marchés  de  René,  principalement; 
de  Reaumont ,  Marollcs  et  Mamers  ;  des  foires  de  Fresnày 
et  d'Alençon  (  Orne  ). 

indistr.  Extraction  de  la  pierre  de  taille  et  de  la  pierre  en 
moellon  ,  pour  bâtir.  Tuilerie  el  chaussumerie  ,  au  lieu  de 
la  Razonnière  ,  établies  en  i83o. 

liOUTES  ET  CHEM.  La  partie  de  la  roule  départementale 
n.°  5  ,  qui ,  de  Mamers  ,  aboutit ,  à  la  Hutte  ,  à  la  route 
royale  du  Mans  à  Alençon  ,  passe  à  très-peu  de  distance  de 
la  limite  nord  du  territoire.  Le  chemin  de  Ballon  à  S.-Rémi- 
du-PJain  ,  le  traverse  «à  son  extrémité  nord-nord-est. 

LIEUX  remaRo.  Aucune  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  les  Ardillers  ,  tfardil/e  ,  argille  ;  la  Roche  ,  le 
Uoulav  ,  elc. 

LTABL.  publ.  Mairie  ,  seulement.  Bur.  de  poste  aux  lettres, 
à  Mamers. 

JUKIGîVK  ;  voyez  maigre. 

MELiiV&IS  ,  LEMEUNAIS,  MÉLTNAYE,  MOLINAIS  ;  ancienne 
abbaye   d'hommes  ,   de    l'ordre  de    S.-Anguslin  ,    située    en 


72  MELINAIS. 

Anjou,  dans  l'élection  de  Baugé ,  à  6  k.  172  S.  S.  E.  de  îa 
Flèche ,  sur  la  rive  gauche  du  Loir  ,  et  sur  le  territoire  com- 
munal de  Ste-Colombe  ,  près  et  au  sud-est  de  la  forêt  qui  en 
dépendait  et  en  portait  le  nom. 

Après  l'assassinat  de  S.  Thomas  de  Kanlorbcry  ,  attribué 
à  Henri  11,  roi  d'Angleterre,  comte  du  Maine,  qui  était 
aussi  seigneur  de  la  Flèche  ,  ce  prince  étant  à  chasser  dans 
la  forêt  de  Mélinais,  y  trouva  dans  une  grotte,  suivant  la 
tradition  ,  un  hermite  nommé  Regnaull ,  qu'il  reconnut  pour 
avoir  été  l'un  de  ceux  des  officiers  de  sa  maison  qu'il  avait 
chargé  de  commettre  ce  meurtre  ,  et  qui,  s'étant  retiré  secrè- 
tement de  sa  cour,  y  faisait  pénitence  de  son  crime  ,  après 
avoir  clé  faire  d'abord  apprentissage  de  îa  vie  monastique 
dans  l'abbaye  de  Fonte vrault  ,  sous  Robert  d'Arbrissel. 
Henri ,  touché  du  repentir  de  ce  gentilhomme  ,  fonda  auprès 
de  son  hermitage  l'abbaye  de  Mélinais  ,  dont  Hirel ,  au 
contraire,  attribue  la  fondation  à  Raoul  ni  de  Beaumont , 
vicomte  du  Maine  ,  qui  l'aurait  fait  bâtir  vers  1209  T  et  l'aurait 
donnée  aux  chanoines  de  St- Augustin.  A  l'appui  de  la 
première  de  ces  traditions  ,  on  cite  une  chapelle  de  l'église 
conventuelle  où  se  conservaient  les  reliques  de  S.  Regnault  , 
que  le  peuple  y  allait  honorer  en  grande  dévotion. 

On  ignore  la  véritable  cause  et  l'époque  précise  de  la  fon- 
dation de  l'abbaye  de  Mélinais ,  qui  paraît  l'avoir  été  réel- 
lement par  Henri  II  d'Angleterre  :  on  est  fondé  à  croire , 
contre  le  sentiment  d'Hiret,  qu'elle  eût  lieu  vers  l'an  1100  , 
puisqu'il  en  est  fait  mention  dans  une  bulle  du  pape  Lucius  III , 
<!e  1 181.  Richard  Cœur-de-Lion ,  fils  de  Henri,  et  comme 
li  i  seigneur  de  la  Flèche,  lui  fit  quelques  dons  particuliers. 
Baoul  11  de  Beaumontr  aussi  seigneur  de  la  Flèche,  lui  accorda 
des  terres  et  des  privilèges  ,  «  voulut ,  suivant  de  Rurbure  , 
«  que  l'église  devint  la  sépulture  de  sa  famille  ,  et  y  fût  in- 
«  humé  avec  Jeanne  de  Poitiers  sa  femme,  et  quelques-uns 
«  de  leurs  enfans  ,  ainsi  qu'en  faisaient  foi  leurs  tombeaux  , 
«  qu'on  y  voyait  avant  la  révolution.  "  Chose  singulière  \  nous 
avons  vu  ailleurs  (  11-26:2  )  que  ce  même  Raoul  avait  été 
enferré  dans  l'abbaye  d'Elival. 

En  1207  ,  Guillaume  des  Roches  ,  sénéchal  d'Anjou  t  de 
Touraine  et  du  Maine,  donna  à  celte  abbaye  sa  terre  d'Aulé- 
le-Bourcé.  C'est  probablement  les  Salles  ,  yiula  ,  dans  la 
forêt  de  Rersav  ?  Nous  avons  vu  plus  haut  (  page  57  )  ,  que 
l'abbaye  de  Mélinais  était  au  nombre  des  décimateurs  de  la 
paroisse  de  Mayct ,  et  (i-i23)  que  le  prieuré  des  Salles, 
dépendait  de  celle  abbaye. 
En  1607  >  Henri  IV  donna  l'abbaye  de  Mélinais  avec  celle 


MELIiVAIS.  73 

de  Belle  -  Branche  ,  située  également  en  Anjou  ,  et  le 
prieuré  de  Luché  ,  pour  la  fondation  do  collège  qu'il  établit. 
à  la  Flèche  ,  sous  la  direction  des  Jésuites  :  cette  union  eut 
lieu  par  une  bulle  du  pape  Paul  IV  ,  confirmée  par  lettres- 
patentes  du  Roi.  Par  suite  de  cette  union  ,  la  mense  abbatiale 
fut  supprimée  au  profil  du  collège  de  la  Flèche  ,  et  celle  de 
l'abbaye  laissée  aux  moines  pour  leur  subsistance  :  un  partage, 
fait  en  1618,  régla  délinitivement  les  intérêts  des  uns  et 
des  autres. 

Les  chanoines  réguliers  réformés  de  S.-Augustïn  ,  de  la 
congrégation  de  France  ,  connus  sous  le  nom  de  Géno- 
vefains  ,  ayant  été  introduits  «à  Méiinais  ,  en  i636,  s'obli- 
gèrent à  l'exécution  du  concordat  et  du  partage  dont  il  vient 
d'être  parlé  ,  d'après  lequel  les  jésuites  s'étaient  réservés  un 
appartement  meublé  dans  l'abbaye  ,  avec  celte  clause  parti- 
culière <pie  ,  pendant  qu'ils  y  séjourneraient  ,  les  moines  y 
nourriraient  eux,  leurs  gens,  les  chevaux  et  les  ânes  qu'ils 
y  amèneraient.  Cependant  les  nouveaux  venus  ayant  pris  , 
en  164.7  »  °-es  lctlrt's  de  rescision  contre  ce  partage,  les  jé- 
suites ,  assignés  à  Angers  ,  évoquèrent  l'affaire  au  Conseil, 
où  ils  gagnèrent  avec  dépens. 

En  1194,  Geoffroi  Loutois  ,  seigneur  de  Jaillette  ,  pa- 
roisse de  Lou vaine  près  Angers  ,  fonda  un  prieuré  dans  ce 
lieu  ,  en  faveur  de  l'abbé  de  Méiinais ,  lequel  fut  uni  «à  la 
inense  abbatiale  ,  en  14.10  ,  à  la  charge  de  faire  célébrer  l'office 
divin  audit  prieuré  ,  union  qui ,  attaquée  à  plusieurs  reprises  , 
ne   cessa  pourtant  de    subsister   jusqu'à   la   donation   de   ce 

Îu'icuré  avec  l'abbaye  ,  pour  la  fondation  du  collège  de  la 
°lèchc.  11  en  fut  de  même  pour  celui  de  l'Echenau  ,  éga- 
lement en  Anjou,  fondé  en  1 354-  ?  qui  fit  longtcms  partie 
de  l'abbaye  de  Méiinais  ,  laquelle  devait  y  entretenir  deux 
moines  pour  le  service  religieux  ,  et  qui,  uni  ensuite  à  l'ab- 
baye de  Belle-Branche  ,  entra  avec  celle-ci  dans  la  fondation 
du  même  collège. 

Il  ne  reste  plus  de  l'abbaye  de  Méiinais  ,  qui  ne  contenait 
que  huit  chanoines  ,  dès  1697  »  et  ^ut  veildue  pendant  la  ré- 
volution ,  qu'une  ferme  et  un  corps  de  bâtiment,  dont 
M.  Bertrand ,  adjoint-municipal  à  la  Flèche  ,  a  fait  une 
maison  bourgeoise.  Elle  est  située  dans  une  position  agréable, 
pittoresque  et  un  peu  agreste  ,  sur  la  lisière  de  la  forêt  qui 
fait  l'objet  de  l'article  suivant,  entre  les  deux  routes  de  la 
Flèche  au  Lude  et  de  la  Flèche  à  Baugé. 

MELLVAIS  (  FOitÈT  de  ).  Les  bois  de  Méiinais  ,  qui 
portent  de  temps  immémorial  le  titre  de  forêt  ,  comme  on  l'a 
vu  à  l'article  précédent ,  réunis  à  ceux  de  la  Boirie  ou  Boyerie 


74  MELLER4Y. 

qui  y  sont  altenans  ,  sont  situés  tout  près  de  l'ancienne  abbaye 
de  Mélinais,  et  s'étendent  du  sud-est  au  nord-est,  sur  un 
espace  de  4  k. ,  contre  une  largeur  qui  varie  de  8  jusqu'à 
17  hect.  Un  petit  étang,  situé  près  et  au  sud  de  l'abbaye, 
donne  naissance  a  un  luiisseau  qui  traverse  la  foret  vers  son 
extrémité  occidentale  ,  et  va  se  jeter,  au  nord-ouest  ,  dans  la 
petite  rivière  de  Chaloux  :  trois  autres  étangs,  beaucoup  plus 
considérables  ,  avoisinent  la  partie  sud-sud-est  de  la  foret  ,  et 
se  communiquent  par  un  ruisseau  qui  va  jeter  ses  eaux  dans 
le  Loir. 

La  forêt  de  Mélinais  appartenait  ,  par  engagement ,  depuis 
le  partage  dont  il  a  été  parlé  à  l'article  précédent  ,  au  do- 
maine de  la  seigneurie  de  la  Flèche  ,  à  l'exception  de  22 
arpens  restés  aux  religieux  de  l'abbave  ,  qui  les  abandon- 
nèrent plus  lard  ,  par  transaction  ,  au  marquis  de  la  Varenne, 
devenu  propriétaire,  aussi  par  engagement,  de  la  seigneurie  de 
laFlècbe.  Le  massif  connu  sous  le  nom  de  Mélinais  ,  compris 
les  bois  de  la  Boîrie  ,  dont  l'essence  principale  est  le  chêne  , 
et  dont  quelques  portions  ont  été  plantées  en  pin  maritime  , 
contient  5çp  hect.  4-5  ar.  ^ocent.  de  bois  appartenant  à  l'étal  , 
comme  forêt  royale.  Des  plantations  considérables  de  pins 
maritimes ,  faites  depuis  60  à  4-°  ans ,  dans  les  landes  qui  l'en- 
touraient ,  y  sont  adjacentes  aujourd'hui  ,  et  les  réunissent  en 
quelque  sorte  avec  deux  anciennes  forêts  dont  il  reste  peu 
de  chose  actuellement,  celle  de  Mozé  ,  à  fest-nord-est  ,  qui 
joignait  la  commanderie  de  Thorée  ;  et  celle  de  Douvereau  , 
au  sud-sud-est  ,  qui  dépendait  de  la  célèbre  terre  de  Tur- 
billy ,  dont  le  château  est.  à  4  k.  au  sud  de  l'abbaye  de 
Mélinais.  —  Ces  bois  sont  intéressons  pour  les  botanistes  , 
parle  nombre  de  plantes  assez  ra^es  qu'ils  contiennent  ,  qui 
seront  indiquées  a  l'art.  Sainte- Colombe  ,  et  parce  qu'ils 
furent  explorés  par  le  célèbre  botaniste  Ventenal  ,  qui  ha- 
bita quelque  temps  l'abbaye   de   Mélinais  comme  «énovéfain. 

JHËLLfiiRAY;  MELLERAI-SOUS-MOJSTMIRAIL  , 
MESLEIIAY,  McllcnavAim  ,  Mellercyum  ,  Mal'eriiim  in  pago 
Dunen.se;  de  Malins,  1,  tribunal,  parce  que  la  justice  des 
seigneurs  de  Mon! mirai!  aurait  été  établie  dans  ce  lieu  ;  ou 
bien  de  Mè/lùrium  ,  u  ,  lîjû  où  l'on  élève  des  mouenes  à 
miel  ?  Commune  du  canton  et  à  6  hectom.  S.  S.  L.  de 
Montmïrail  ;  de  l'arrond.  et  à  4-5  L  S.  E  de  Maincrs  ;  à  5o  k. 
Ë.  du  Mans;  autrefois  de  la  petite  province  du  Perche-Couet 
ou  Petit-Perche  ,  du  doyenné  du  Perche  ,  de  i'archid.  de 
Danois  ,  de  l'élect.  de  Châleaudun  et  du  dioc.  de  Chartres. 
—  Dis!,  lég   :  1  ,  5o  et  55  kit. 

m  script.   l>)iiice  au  N. ,    par  Montmïrail  et    Gréez;   au* 


BfELLERAY.  75 

N.  E.  et  à  TE.  ,  parle  Plessis-Dorin  (  Loir-et-Cher)  ;  au  S.  , 
par  Glaligny  (  Loir-et-Cher  )  ,  et  par  \  ibraye  ;  à  KO.  ,  par 
Champrond  et  Monlmiraîl  ;  Ja  forme  de  celle  commune  esl 
une  ellipse  très-irrégulière ,  s'étendant  de  l'ouest  au  nord-est, 
sur  un  diam.  central  de  9  k.  environ  ,  contre  5  k.  au  plus  de 
l'est  à  l'ouest.  Assez  gros  bourg  ,  contenant  85  maisons  , 
situe'  «à  peu-près  au  centre  longitudinal  du  territoire,  et  à  son 
cxl  rémilité  occidentale  ,  au  pied  du  plateau  sur  lequel  sont 
bàlis  le  château  et  la  petite  ville  de  Monlmiraîl  ,  se  com- 
posant d'une  place  formée  par  une  partie  de  l'ancien  ci- 
metière, et  de  deux  rues  qui  ,  de  celle  place,  se  dirigent  ,  la 
principale  au  nord -ouest,  la  seconde  à  l'est  -  nord  -est. 
Grande  église  ,  occupant  le  côté  méridional  de  la  place  ,  du 
genre  gothique  ;  clocher  en  flèche  très-élevéc  ;  cimetière  , 
clos  de  murs,  attenant  au  côlé  oriental  de  l'église,  ne  formant 
qu'une  partie  de  l'ancien  qui  l'enceignait  ,  au  nord  et  à 
1  ouest.  On  remarque  ,  sur  celte  place  ,  l'ancien  prieuré 
aliénant  au  côté  sud  de  l'église,  avec  sa  tourelle  féodale,  sa 
cour  et  son  jardin  enclos  de  murs  ;  et  une  autre  maison  ,  à 
Bon  angle  nord-est  ,  avec  ses  fenêtres  à  croix  en  pierre  , 
et  ses  lucarnes  allongées  ,  du  style  de  la  renaissance. 

POPUL.  Portée  pour  210  feux  sur  les  états  de  l'élection 
de  Chaleaudun  ,  on  en  compte  actuellement  2q3  ,  com- 
prenant 636  individ.  mâles,  770  femelles,  total,  i,4o'i  ; 
dont  54-4-  dans  le   bourg. 

Mouo.  dreenn.  De  i8o3  «à  18 12  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  12.H  ; 
naiss.  ,  432  ;  déc.  ,  4l  '  •  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag.  ,118; 
naiss.  ,  473  ;  déc.  ,  265. 

HIST.  r.ccLts.  Eglise  paroissiale  sous  le  patronage  de  Notre- 
Dame.  La  cure,  qui  valait  800  1.  de  rcv. ,  était  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  S  -Calais  :  un  vicaire  y  était  attaché  anciennement. 
Cetle  cure  était  aulrefois  un  prieuré  conventuel  de  béné- 
dictins de  l'abbaye  de  S.  -  Calais  ,  lequel  avait  son  église 
particulière  ,  sous  le  vocable  de  S. -Pierre  ,  aliénante  ,  comme 
le  prieuré  ,  à  l'église  paroissiale  actuelle  :  celte  ancienne 
église  n'était  plus  entretenue  dès  longlems  avant  la  révo- 
lution Le  prieuré  valait  1,800  1.  de  revenu  ;  il  étail  à  la 
nomination  de  l'abbé  de  S.-Calais.  Au  mois  de  février  122G  , 
Gaulier ,  70.e  cvèque  de  Chartres,  transige  avec  les  moines 
de  ladite  abbaye  ,  au  sujet  de  la  nomination  à  ce  bénéfice. 
On  trouve  au  nombre  des  prieurs  de  Melleray ,  Louis 
Gueffier,  l'un  des  bienfaiteurs  et  frère  du  fondateur  du  collège 
de  V ibraye  (  v.  cet  art.).  On  ignore  l'époque  de  la  fon- 
dation du  prieuré  de  Melleray,  qu'il  est  naturel  d'attribuer  aux 
seigneurs  du  lieu,  dont  un  seul  est  connu  ,  Odon  de  Melleray  , 


76 


MELLERAY. 


qui,  en  1070,  assiste  comme  témoin  à  l'acte  de  fondation 
du  prieure  de  Souday  :  ce  qu'on  sait  mieux  ,  c'est  que  ses 
revenus  ,  lors  de  sa  suppression  ,  furent  unis  au  petit  sé- 
minaire S.-Charies  ,  de  Chartres.  Ce  prieuré  avait ,  pour  la 
perception  des  redevances  ecclésiastiques .  son  boisseau 
particulier,  qui  était  de  3  au  minot ,  et  pesait  21  à  22  1.  de 
blé  ;  égal  ,  ras,  à  i5  à  16  litres. 

La  dévotion  des  fidèles  au  chef  des  apôtres  ,  patron  de 
l'église  prieurale ,  dont  la  fête  patronale  ou  assemblée  r 
fixée  au  dimanche  le  plus  prochain  du  29  juin  ,  attire  encore- 
un  assez  grand  nombre  de  personnes  ,  avait  donné  lieu  à 
une  pratique  superstitieuse,  abolie  dès  avant  1789,  grâce 
à  la  sagesse  ûcs  curés  de  cette  paroisse.  Une  chaîne  en  fer, 
scellée  dans  la  muraille  de  l'église  du  prieuré  et  posté- 
rieurement dans  celle  paroissiale  ,  lorsqu'après  la  cessation 
de  l'office  divin  ,  l'image  de  S. -Pierre  fût  transférée  dans  la 
première  et  en  devint  le  second  patron  ,  portait  à  son  extré- 
mité une  espèce  d'anneau  ou  carcan  auquel  on  attachait  ,  par 
le  bras ,  chaque  fidèle  qui  venait  se  faire  dire  un  évangile  par 
dévotion  à  ce  saint  ,  comme  svmbole  probablement  des 
liens  dont  S. -Pierre  fut  chargé  et  débarrassé  miraculeusement. 
M.  Lejeune  ,  de  Chartres  ,  qui  s'occupe  d'un  ouvrage  statis- 
tique sur  le  déparlement  d'Eure-et-Loire  ,  et  de  recherches 
historiques,  par  conséquent,  sur  l'ancien  diocèse  de  Chartres  , 
qu'il  a  eu  lobligence  de  me  communiquer  pour  les  com- 
munes de  la  Sarthe,  qui  étaient  de  ce  diocèse,  pense  que 
S.-Léonard  était  le  second  patron  de  l'église  de  Mellcray  ,  et 
que  la  pratique  dont  il  s'agit  se  rapportait  à  la  dévotion 
populaire  pour  ce  saint,  qu'on  appelé,  dit- il,  Saint  //cet 
Suint  délie.  Mais  ,  outre  que  celte  opinion  ne  se  rapporte  ,  ni 
à  la  croyance  populaire  actuelle  ,  ni  à  la  fixation  de  la  fête 
patronale,  lui-même  reconnaît  que  S.-Pierre  est  le  patron 
de  l'ancien  prieuré,  et  l'explication  que  nous  donnons  de 
la  pratique  dont  il  s'agit,  et  dont  on  trouvera  une  analogue 
à  Pruillé-l'Eguillé,  se  rapporte  beaucoup  mieux  au  chef  des 
apôtres  ,  ce  nous  semble  ,  qu'à  S.-Léonard. 

il  existait  à  Meileray  une  templerie  ,  laquelle  dépendait 
de  la  commanderie  d'Arville  ,  située  à  2  k.  1/2  à  l'O.  de 
Monldoubleau.  Après  la  destruction  de  l'ordre  du  Temple  , 
en   i3i2  ,   elle  fut  réunie  à   celui  de   S.-Jean-dc-Jérusalem. 

HIS! .  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  qui  était  un  membre 
de  la  baronnie  de  Monlmirail  ,  Tune  des  quatre  du  Perche- 
Gouct  ,  était  annexée  ,  à  ce  que  nous  croyons  ,  au  fief  du 
Prieuré  :  sa  justice  relevait  de  celle  de  cette  baronnie  et  par 
appel  à   Janville.  Les  autres  fiefs   étaient   ceux  de  Champs, 


MELLERAY.  77 

i  2  L  8.  h.  au  nonl-est  du  bourg  ;  de  la  Jeobazière  ,  i\c* 
Pazains  ,  et  la  censive  du  duché  de  Chartres  sur  le  bordage 
des  Salles,  Le  fief  de  la  Marque,  en  Montmirail,  s'étendait 
aussi  sur  Mclleray. 

De  l'intendance  et  de  la  généralité  d'Orléans  ,  du  ressort 
du  parlement  de  Paris  ,  cl  du  consulat  de  Chartres  ,  cette 
paroisse  régie  par  la  coutume;  du  Perche-(»Ouet ,  relevait  de 
li  maîtrise  des  eaux  et  forcis  de  Châleauncuf  ;  ses  registres 
civils  étaient  déposés  à  Janville  ;  les  droits  de  contrôle  et 
de  centième-denier  se  payaient  à  Montmirail.  Les  mesures 
particulières,  à  l'exception  de  celles  dont  il  a  été  parlé  plus 
haut  pour  les  redevances  ecclésiastiques  du  prieure  ,  étaient 
les  mêmes  qu'à  Montmirail. 

L'hospice  fonde  dans  celte  ville,  en  1G28.  le  fut  pour  les 
pauvres  malades  de  Montmirail  et  de  Melleray  ,  qui  con- 
tinuent à  y  cire  admis,  de  même  que  les  jeunes  filles,  à 
r école  tenue  par  les  religieuses  qui  le  desservent  :  les  garçons 
de  la  paroisse,  Tétaient  également  au  collège  fondé  à  Mont- 
mirail ,  en  16 18  ,  par  le  curé  Biaise  Champion. 

Vote  en  i833  ,  par  le  Conseil  municipal  ,  pour  l'exer- 
cice ib3j  ,  conformément  à  la  loi  du  28  juin  i833  ,  d'une 
somme  de  4-o  f.  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire  , 
et  de  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

iiisr.  Civ.  La  population  de  Melleray  offre  un  caractère 
particulier,  qui  tranche  d'une  manière  tout-à-fait  remarquable 
avec  celle  des  communes  environnantes,  surtout  de  la  petite 
ville  de  Montmirail  ,  dont  elle  n'est  séparée  que  de  quelques 
centaines  de  pas.  Celle-ci ,  composée  de  propriétaires  ,  de 
marchands  et  d'artisans  aisés  et  paisibles ,  est  douce  et  so- 
ciable comme  le  comporte  cette  situation  ;  tandis  que  celle  de 
Melleray  ,  qui  se  compose  d'ouvriers  employés  dans  la  forêt , 
de  voiluriers ,  de  manœuvres  ,  de  journaliers  ,  généralement 
pauvres  ,  dont  les  femmes  et  les  enfans  se  livrent  volontiers 
à  la  mendicité  ,  pour  ajouter  au  mince  salaire  du  chef  de  la 
famille  ,  est  généralement  d'un  caractère  inquiet ,  remuant , 
dur  ,  grossier  et  querelleur ,  ayant  du  penchant  à  la  débauche 
et  au  maraudage. 

hydrogr.  La  commune  est  arrosée  ,  dans  sa  partie  septen- 
trionale ,  par  le  ruisseau  de  \aufargis,  qui  prend  sa  source 
au  pied  du  plateau  sur  lequel  se  trouve  la  forêt  dite  de 
Montmirail  ,  sépare  la  commune  ,  en  partie ,  de  celle  de 
Gréez  ,  en  coulant  de  l'est  à  l'ouest  ;  par  celui  de  la  Breloire  , 
qui  prend  naissance  dans  une  fontaine  près  et  au  sud  du  bourg  , 
et  se  dirige  aussi  à  l'ouest ,  pour  aller  se  jeter  dans  la  Braye  , 
après  5  k.  1/2  de  cours.  Plusieurs  petits  étangs  ,  dont  le  plus 


78  MFXLERAY. 

considérable  ,  celai  des  Fougeites  ,  contient  environ  3 
hect.  1/2  ,  est  peuplé  de  perches  et  d'anguilles  principal- 
iement.  —  Moulin  à  blé  de  la  Bretoire  ,  sur  le  ruisseau  de  ce 
nom. 

r.ÉOLOG.  Sol  monlueux  et  boisé  ,  dans  sa  circonférence  ;  la 
partie  centrale  ,  formant  la  vallée  dite  de  Melleray  ,  s'élendant 
du  nord  au  sud  ,  passablement  large  à  ses  extrémités  ,  et 
très-rélrécie  vers  son  centre,  où  elle  a  à  peine  i  k.  de  largeur, 
ce  qui  la  subdivise  en  deux  ,  dont  chacune  porte  le  nom  des 
ruisseaux  ci  -  dessus  ;  circonscrile  par  des  collines  assez 
élevées  ,  dont  celle  de  Montmirail  ,  à  l'ouest ,  et  celle  de 
Bel-Air,  au  nord-est,  de  120  met.  environ  de  hauteur. 
Terrain  jsecondaire  ,  offrant  du  calcaire  en  extraction  ,  pour 
la  chaux  et  pour  bâtir  ;  de  la  marne  grisâtre  ,  et  de  la  glau- 
come sablonneuse  ou  grès  vert. 

Divis.  des  ti.hr.  En  labour ,  1,173  héctar.  ;  jard.  et  verg, , 
4.0  ;  prair.  et  pâtur.  ,  180  ;  pacag. ,  172  ;  bois  futaie  (  dans  la 
forêt  de  Montmirail),  52;  b.  taill. ,  212  ;  broussils,  10;  haies 
et  fossés  de  clôture,  56;  land.  et  bruyèr. ,  88;  étangs  et 
relen.  d'eau,  6  ;  superf.  des  bâlim. ,  cours  et  pâlis  y  attenant , 
mares,  62  ;  égl.  cimet.,  presbyt. ,  4  1/2  ;  rout.  et  chem.,  26; 
eaux  cour.  ,  3  1/2  ;  total  2,o55  hect» 

contrib.  Foncier  ,  6,786  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  592  f.  ; 
port,  et  fen.,  s5o  f.  ;  43  patentés  :  dr.  fixe,  25cj  f.  ;  dr. 
proport.,  78  f.  5o  c.  Total,  7,965  f.  5o  c.  —  Percept.  de 
Montmirail. 

clltl'R.    Superficie    de   nature    variée,    argilo  -  calcaire  , 
pierreuse  et  argilo-sablonneuse  ?  sur  les  hauteurs  et  les  col- 
lines ;    marécageuse    et    glaiseuse ,    par    conséquent  lourde 
et  froide,  dans  certains  bas-fonds;   offrant,  dans  d'autres , 
un  sable  gras  ,  frais ,  léger  et  productif;  généralement  froide 
au  printemps  et  y  offrant  une  végétation  d'abord  lente    et 
tardive  ,  ensuite  active  et  brûlante  ,    médiocrement  fertile  , 
excepté  dans  la  dernière  espèce  de  terrain  dont  il  vient  d'être 
parié.  Culture  en  céréales  dans  la  proportion  de  32  parties 
en  orge  et  moulure  ,  26  en  méteil ,  20  en  avoine  el  mêlarde 
(  orge  et  avoine  )  ,    i3  en  froment  et  i3  en  seigle  ;  produit 
des  grains  moindre  que  dans  la  plupart  des  communes  en- 
vironnantes ,  les  terres  de   celle-ci    poussant  abondamment 
des  herbes  qui  gênent  leur  végétation  et  les  éloulfenl ,  sur- 
tout une  espèce  de  îaihynis  appelée  Jardeau  dans  le   pays. 
Beaucoup  de  trèfle ,   pour  pâture  et  pour   graine  ;  chanvre 
en  assez  grande  quantité  ;  melons ,  à  plains  champs  dans  les 
terres   légères;    arbres  à  fruits,    dont   on    compte  plus  de 
25  mille  pieds.  Beaucoup  de  bois  consistant  ,  savoir  :  en 


MKLLURETS.  79 

futaie  cl  taillis  indiqués  plus  haut,  dont  cfiix  de  Champs, 
eonligus  à  la  forêt;  <!«'s  Galongères,  qui  dépendaient  jadis 
du  prieure  ;  et  ceux  du  Chàlelier;  ensemble  de  161  hectares  , 
le  surplus  dissémine  ;  le  tout  en  essence  de  chêne  ,  principa- 
lement ,  de  tremble,  hëlre  et  bouleau.  Prés  humides  et 
froids  ,  de  médiocre  qualité.  —  Llève  d'un  petit  nombre  de 
poulains,  de  veaux  et  génisses,  agneaux  et  moulons  ,  pores 
jeunes  cl  pores  gras,  chevreaux,  etc.  ;  80  ruches  d'abeilles* 
—  Assolement  généralement  quadriennal  ,  triennal  dans  les 
terrains  sablonneux  :  Go  charrues  ,  dont  ?/3  traînées  par 
bœufs  et  chevaux  ,  l'autre  tiers  par  ces  derniers  seulement, 
rzz  Commerce  agricole  ,  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y 
a  poinl  d'exportation  réelle  ;  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil  , 
légumes  en  assez  grande  quantité  ;  fruits  et  cidre  ;  bois  de 
chauffage  et  de  travail  :  bestiaux  de  toute  espère,  volailles, 
gibier  ,  laine  ,  cire  et  miel  ,  menues  denrées,  nz  Fréquen- 
tation des  marchés  de  Monlmirail ,  de  Vihraye,  de  Mont- 
doubleau  (  Loir-et-Cher.  ) 

INDXJSTR.  Commerce  de  légumes  ,  filature  du  chanvre  , 
travaux  de  la  foret,  fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces 
de  toiles  et  de  grosses  étoffes  ,  pour  les  particuliers  ;  une 
chaussumerie  ,  à  ïa  terre  de  Champs. 

RCUï.  ET  CIIEM.  Le  chemin  de  Connerré  à  Monldoubleau  ; 
un  ancien  chemin  ,  du  Mans  à  Paris,  traversant  l'extrémité 
septentrionale  du  territoire;  un  autre,  du  Mans  à  Châleaudun, 
par  Y  ibraye ,  sa  partie  méridionale  ;  un  troisième  ,  qui 
conduisait  de  Montmirail  au  Coitron  ,  petite  rivière  flo- 
table  autrefois  (  v.  1-218,  II-63)  ,  le  traverse  du  nord-ouest 
au   sud-est. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  ,  la  maison  ou  petit 
château  de  Champs  ;  sous  le  rappoil  des  noms  :  le  Chatellier  , 
les  Petites  et  les  Grandes  Chapelles  ,  les  Petites  et  les  Grandes 
Roches  ,  etc.  ,  etc. 

établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  droits  à  l'hospice  et  aux 
écoles  publiques  de  Montmirail  ;  un  instituteur  primaire  ; 
un  expert. 

établ.  PARTic  Une  sage-femme. 

MEIXERETS  ou  peut-être  MtLLERAY  ,  était  un  rendez- 
vous  de  chasse  de  la  foret  de  Clossay,  autour  duquel  s'est 
établie  ,  plus  tard  et  peu  à  peu  ,  la  ville  de  Bonnétable  ,  ap- 
pelée Maleslable  d'abord  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  l'art, 
de  cette  ville  (  I-  180  ).  11  n'y  existait  alors  qu'un  vieux 
château  ,  une  chapelle  dédiée  à  Sainl-Sulpice  et  quelques 
maisons;    mais   son  territoire  s'étendait,   dit -on,    jusqu'à 


80  MELLEÏVETS. 

Terrehaul ,  dont  le  bourg  est  distant  de  3  kil.  au  N.  N.  E. 
de  la  ville  actuelle  de  BonnétaMe. 

Nous  profilerons  de  cette  occasion  pour  rectifier  quelques 
erreurs  et  réparer  quelques  omissions  faites  à  l'art,  de  cette  ville. 

A  la  ligne  3o  de  la  première  page  de  cet  art.  (  1-179  )  , 
nous  avons  parlé  d'un  ancien  puits,  remplacé  par  une  pompe, 
que  nous  avons  dit  se  trouver  dans  le  carrefour  du  Lion  , 
tandis  qu'il  fallait  dire  dans  le  carrefour  S.-Nicolas. 

Au  même  arlicle  ,  page  184.  du  même  vol.,  nous  avons 
parlé  de  la  surprise  de  celle  ville  et  du  désarmement  de  ses 
habitans  ,  par  les  chouans  ,  en  1795  ,  sans  faire  connaître  la 
réparation  qu'ils  en  avaient  tirée  quelques  jours  après  :  nous 
avons  amplement  réparé  cette  omission  au  précis  hlst.  , 
page  ccclXvi,;  et  nous  ajouterons  ici  que  lors  de  l'insurrection 
carliste  de  i832  ,  la  garde  nationale  de  Bonnétable  ne  fût 
pas  la  dernière  à  témoigner  de  son  ardeur  contre  les  ennemis 
de  l'ordre  et  de  la  liberté. 

Nous  ajouterons  encore  ici  à  l'article  Bonnétable ,  les  ren- 
seignemens  suivans  : 

hjst.  FÉOD.  En  i63q  ,  Louis  Dandolle  est  taxé  pour  10  1. 
au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse  du  Maine  , 
sous  le  n.°  4g6  »  pour  son  fief  et  dom.  de  Brye  ,  situé  en  la 
paroisse  de  Bonnétable  ;  et  ,  sous  le  n.°  5o5  ,  le  seigneur  du 
fief  et  dom.  de  Chesné  .  même  paroisse  ,  lequel  n'est  pas 
nommé,  à  8  1. 

hist.  civ.  En  182) ,  une  ordonnance  du  3  août  autorise 
l'acceptation  de  la  donation  faite  par  Madame  la  duchesse 
de  Montmorency,  d'un  bâtiment  estimé  1,200  f .  ,  pour  y 
établir  la  mairie.  —  Une  autre  ordonn.  du  20  janvier  i83o  , 
autorise  l'acceptation  du  don  fait  par  la  même,  i.°  d'un 
bâtiment  estimé  1,600  f. ,  pour  l'établissement  d'un  hospice  , 
et  2.0  d'un  autre  bâtiment  estimé  5,ooo  f . ,  destiné  à  aug- 
menter les  dépendances  de  la  maison  de  la  Providence. 

Les  pauvres  et  le  bureau  de  bienfaisance  de  Bonnétable 
sont  dotés  ,  i.°  en  l'an  xi-i8o3  ,  par  la  dame  Coupart ,  veuve 
Triquet ,  d'une  somme  de  6,000  f.  ;  en  1807  ,  par  le  sieur 
Guesdon,  d'une  renie  foncière  de  3oo  f.,  au  capital  de  6,000  f; 
en  1818  ,  par  le  sieur  Lonlay  de  Villepail  ,  ancien  sei- 
gneur de  la  Bosse ,  de  la  nue  propriété  d'un  moulin  avec 
•toutes  ses  dépendances  ,  en  commun  avec  les  pauvres  de  la 
Bosse,  de  S.-Georges-du-Rosay  et  de  S.-Denis-des-Coudraïs, 
communes  voisines. 

Le  4  mars  1780 ,  mourut  à  Bonnétable  ,  à  l'âge  de  101  ans 
et  9  mois ,  Barbe  Bardou  ,  veuve  Crosnier ,  n'ayant  eu  aucune 
aulre  infirmité  que  la  vieillesse. 


MÊME.  81 

ATSTiy.  Depuis  la  publication  de  Tarlicle  Bonnétable  , 
plusieurs  médailles  ont  été  rencontrées  sur  le  territoire  de 
cette  commune  ,  entre  autres  :  une  d'Octave  ,  en  bronze  , 
dans  Je  jardin  du  château  ;  une  de  Tctricus  ,  sausséc. 

MLME  ,  M  ES  ME  ;  Maximus  ,  Medesimus  ,  Medioximus  ; 
petite  rivière  qui  doit  sa  naissance  ,  non  comme  on  le  dit , 
à  une  fontaine  du  même  nom  ,  dont  les  eaux  seraient  toujours 
à  peu  -près  à  une  égale  hauleur  ,  ce  qui  n'a  rien  de  bien 
extraordinaire  ;  mais  ,  en  réalité  ,  à  six  sources  différenles  , 
situées  sur  la  lisière  méridionale  de  la  foret  de  Bélesmc  , 
dans  la  commune  de  S.-Marlin-du  Vicux-Bélesme  ,  dont 
les  eaux  ,  réunies  à  5  kilom.  \yi  au-dessous  de  la  source  la 
plus  septentrionale  ,  coulent  au  sud  d'abord ,  en  arrosant 
l'ancienne  paroisse  de  Vannoise  et  la  commune  d'Appenay, 
puis  celle  d'igé  ,  où  cette  rivière  traverse  la  grande  route  de 
Bélesme  à  S. -Corne  et  à  Bonnétable,  puis  prenant  la 
direction  du  sud  -  est ,  arrose  Marcilly  et  S. -Germain- 
de-la-  Coudre  où  elle  quitte  le  territoire  du  département 
de  l'Orne  pour  entrer  dans  celui  de  la  Sarthe  ,  à  i  kil.  au 
nord  du  bourg  de  Pré  val.  La  Même  baigne  ensuite  les  ver- 
doyantes prairies  de  celte  commune ,  celles  de  Souvigné  , 
et  de  S. -Antoine  de  Rochefort,  sépare  le  bourg  de  celle-ci  de 
la  ville  de  la  Ferté-Bernard  ,  dont  il  forme  un  faubourg  , 
et  va  confluer  dans  l'Huisne  ,  à  i  k.  2  h.  du  clocher  de  la 
Ferlé,  après  un  cours  de  22  k.  sur  le  territoire  de  l'Orne  ,  où 
elle  fait  mouvoir  8  moulins  ;  et  de  7  k. ,  sur  celui  de  la  Sarthe, 
où  elle  en  fait  mouvoir  4  seulement.  Les  affluens  de  la  Même 
sont  :  sur  la  rive  droite  ,  un  petit  ruisseau  venant  de  l'étang  de 
Lonné  ,  sur  Marcilly  ;  celui  de  Moire  ,  qui  s'y  jette  à  1  k. 
au  nord  du  bourg  de  Préval ,  et  celui  de  Courbry  ,  entre 
Préval  et  S.-Antoine  de  Rochefort;  elle  ne  reçoit  sur  la  rive 
gauche ,  que  le  ruisseau  de  la  Coudre,  qui  passe  au  bourg  de  S.- 
Germain auquel  il  donne  son  surnom ,  et  qui  y  conflue  à  2  k., 
en  aval  de  ce  bourg.  La  Même  ,  dont  le  nom  latin  Maximus 
est  bien  impropre  ,  à  moins  qu'il  ne  lui  ait  été  donné  compa- 
rativement avec  celui  du  ruiss.de  la  Coudre,  qu'elle  ne  surpasse 
guère  en  importance  lors  de  leur  confluent  ,  nourrit  de  la 
carpe  ,  de  la  perche ,  du  barbeau  ,  de  l'anguille  et  quelques 
autres  espèces  de  poissons,  tous  de  benne  qualité.  La  jolie 
vallée  où  elle  coule  et  qu'elle  fertilise,  est  séparée  de  celle  qu'ar- 
rose l'Huisne,  où  elle  vient  se  réunir  en  formant  avec  le  cours 
de  celle-ci  un  angle  aigu ,  par  un  plateau  assez  élevé  et 
couvert  de  bois,  de  1  k.  1/2  à  2  k.  de  largeur,  et  qui  se  termine 
en  amphythéâtre  ,  à  3  k.  1/2  au  nord  de  la  Ferté-Bernard , 
pour  laisser  les  deux  vallées  n'en  former  plus  qu'une  de  4  k. 
iv  6 


82  MERCENNE. 

de  largeur ,  et  présenter  un  paysage  qui  ne  le  cède  en  rien  à 
ceux  de  la  vallée  de  Montmorency  les  plus  vantés  ,  notam- 
ment à  celui  de  Montlignon  qui  me  Ta  rappelé  ,  et  qui  plus 
d'une  fois  m'a  fait  dire  avec  raison  : 

Témoin  des  jeux  de  mon  enfance  , 

De  mes  jeunes  plaisirs  ,  de  mon  naissant  bonheur  , 

O  Même  ,  toujours  dans  mon  cœur  , 

Tes  rives  ,  tes  coteaux  auront  la  préfe'rence  ! 

Un  arrêt  du  Conseil  du  Roi,  du  9  mai   1782  ,  recon- 
naissant   la  nécessité  du  curement  de  la  rivière  de  Même  , 
dont  l'encombrement  progressif  donnait  lieu  à  de  fréquentes 
inondations,    très  -  préjudiciables    aux    riverains   et    contre 
lesquelles  les  habitans  de  la  Ferté  avaient  porté  des  plaintes 
dès  1773,  ordonna  ,  en  conséquence  d'une  délibération  prise 
dans  une  assemblée  de  commissaires  et  de  députés  des  ville 
et  paroisses  de  S.-Antoine-de-Rochefort  ,  la  Ferté-Bernard  , 
S.-Germain-de-la-Coudre ,  Pré  val   et  Souvigné  ,   et  d'après 
les  plans  et  devis  dressés  par  M.  Cbaubry  ,  alors  sous-ingé- 
nieur des  ponts  et  chaussées  ,    que  cette   rivière  serait   curée 
dans  un  cours  de  6,5oo  toises  (  1  3  kil.  )  ,  à  partir  de  son  em- 
bouchure,  sur  4  pieds  de  profondeur,  eî  que  son  lit  serait 
porté  à    »6  pieds  de   largeur;   que  des  pieux  seraient  placés 
près  des  digues  et  déversoirs  des  moulins  ,  à  l'effet  de  déter- 
miner la  hauteur  à  laquelle  les  eaux  y  pourront  être   main- 
tenues ,   avec  des  écrilloirs  par  où  celles  excédentes  devront 
s'échapper  ,  de  manière  à  ce  que  les  meuniers  ne  puissent 
les  tenir  plus  haut  la  nuit  ;  et  que  la  dépense  de  ces  travaux  , 
évaluée  à  (},i5o  1. ,  serait  imposée  ,  avec  6  d.  pour  livre  en 
sus  ,  sur  les  propriétaires  des  paroisses  intéressées  ,  savoir  : 
sur  ceux  de  la  Ferté  ,  1,020  1.  ;  de  S.-Antoine-de-Rochefort  , 
2,371  1.  ;  de  Souvigné  ,   3,3i8  1.  ;   de  Préval  ou  Gastineau  , 
2,273  1.  ;  et  de  S.-Germain-de-la-Coudre ,    168  1.  La  petite 
rivière  de  Même  serait  facilement  rendue  flotable  au  besoin. 
MEMERS  ;  voyez  mamers. 

MENIL  ,  MESNIL  ,  petit  ruisseau  prenant  naissance 
près  le  hameau  du  même  nom  ,  dans  la  commune  de  Petit- 
Oisseau,  allant  confluer  dans  celui  de  Fyé  ,  sur  la  commune 
de  ce  nom  ,  après  un  cours  de  4-  t.  du  nord  au  sud. 

Le  nom  de  mesml  ,  qui  signifie  habitation  et ,  par  exten- 
sion,   ce  qu'on  appelle  en  France,  une  maison  de  campagne 
ou  maison  de  plaisance  ,  se  rencontre  fréquemment  appliqué 
aux  lieux  d'habitation  du  Maine  ,  et  du  département  de  la 
iirlhe 

MERCENNE  ,  MERCENET  ;  voir  mulsannk. 


MERSENNE.  83 

MERDEREAU,  nom  de  trois  ruisseaux  que  nous  allons 
comprendre  dans  un  seul  article  : 

I.°    MhRDEREAU    N    -  O.    (    LE   )  ,     appelle     aussi      DORTRE , 

prend  naissance  vers  l'extrémité  nord  de  la  forêt  de  Pail , 
dans  le  département  de  la  Mayenne  ,  traverse  cette  forêt  du 
N.  E.  à  TO.  S.  O. ,  reçoit  les  eaux  d'un  grand  nombre 
d'autres  ruisseaux  avec  lesquels  se  contournant,  près  et  à 
l'est  du  bourg  d'Averton  ,  il  entre  dans  le  territoire  de  la 
Sarthe  ,  à  i  k.  1/2  au  plus  à  l'ouest  du  bourg  de  S.-Paul-le- 
Gaultier  ,  près  et  au  sud  duquel  il  passe  pour  aller  confluer 
dans  la  rivière  de  Sarlhe  ,  au  -  dessous  du  pont  du  Gué- 
Lorry  ,  en  Sougé-le-Ganelon  ,  à  7  hect.  en  à-mont  de  la 
forge  de  la  Gaudinière.  Cours  total,  21  kil.  ,  5  moulins 
établis  sur  ce  cours  ;  dans  le  déparlement  de  la  Sarlhe  ,  4  kil. 
et  1  moulin  seulement. 

2.0  merdlreau  central  (  le  ),  a  sa  source  à  4  h.  au  sud  de 
l'ancien  fief  du  Pavillon  ,  dépendant  de  la  terre  de  Loresse  , 
en  Lombron  ;  coule  d'est  à  ouest ,  en  passant  à  7  h.  au 
nord  du  bourg  de  Saussay  ,  et  va  se  jeter  dans  le  ruisseau 
de  Crocieux  ,  près  la  ferme  d'Aigrefoin  ,  après  3  k.  1/2  de 
cours ,  au  plus  ,  pendant  lequel  il  reçoit  le  loul  petit  ruisseau 
de  la  Kouvraie- 

3.°  meudereau  (  le  ) ,  appelé  aussi  Hérault,  qui  alimente 
une  partie  des  fontaines  de  la  ville  du  Mans  ,  a  été  suffi- 
samment décrit  à  cet  art  (m-25i  ).  L'auteur  de  l'article  Mans 
de  Y  Annuaire  pour  i833  ,  accusée  de  crédulité  ceux  qui  disent 
que  les  eaux  du  Merdereau  faisaient  tourner  autrefois  un 
moulin  ,  et  alimentaient  les  fossés  qui  enceignaient  les  murs 
de  cette  ville  au  sud.  Nous  répondrons  sérieusement  à  son 
attaque  ,  titres  en  main  ,  quand  il  aura  prouvé  l'existence  des 
deux  dolmens  qu'il  place  dans  la  lande  des  Moirons. 

MERISSE  (la),  ruisseau  que  Cassini  a  nommé  le  landon, 
a  sa  source  près  la  ferme  de  la  Louchetière  ,  commune  du 
Breil  ;  traverse  le  chemin  de  Montfort  à  lîouloire,  en  se 
dirigeant  à  l'ouest  ;  passe  près  de  la  ferme  de  Mérisse,  qui  lui 
a  donné  son  nom  ;  se  contourne  bientôt  à  l'ouest  -  sud- 
ouest  ,  puis ,  après  avoir  traversé  la  grande  route  du  Mans  à 
S.-Calais  ,  tout  -  à-  fait  au  sud  -  sud  -  ouest ,  passe  auprès  du 
bourg  d'Ardenay  ,  se  retourne  ensuite  vers  l'ouest ,  près  la 
ferme  de  Choiseau ,  pour  aller  jeter  ses  eaux  dans  la  Sourice  , 
après  un  cours  assez  tortueux  ,  de  7  k.  1/2 ,  pendant  lequel  il 
fait  tourner  le  moulin  de  son  nom  ,  et  reçoit ,  par  sa  rive 
droite  ,  un  très-petit  ruisseau  venant  de  Soulitré  ;  par  sa 
rive  gauche  ,  celui  de  Pescherai ,  beaucoup  plus  important. 

MERSENNE  ;  voyez  MULSANNE. 


84  MEURCÉ. 

MEROLES  ,  ancien  nom  de  Marolles  ,  commune  de 
l'arrondissement  de  S.- Calais  (  iv-25  )  ,  et  peut-être  de  tous 
les  lieux  portant  actuellement  ce  dernier  nom. 

HfESERÉ  ;  voyez  mÉZEray. 

M  ESIERES  ;  voir  mézières  ,  deux  articles. 

MESME,,  rivière  ;  voir  même. 

MEURCE  ,  Murcium ,  Murciacum  ;  commune  du  canton  , 
et  à  8  k.  1/2  O.  i/4-S.  de  Marolles-les-Braults  ;  de  l'arrond. , 
et  à  19  k.  S.  O.  de  Mamers ,  à  26  k.  N.  du  Mans  ;  jadis  du 
doyenné  de  Beaumont ,  du  Grand-Archid.  ,  du  diocèse  et  de 
ï'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  10,  21  et  3o  kilom. 

descript.  Bornée  au  nord  ,  par  Doucelles  ;  au  N.  E.  et  à 
l'E.  ,  par  Nouans  ;  au  S. ,  par  Lucé  sous-Ballon  ;  à  l'O.  ,  par 
Maresché  et  Vivoin  ;  sa  forme  est  celle  d'un  triangle  irré- 
gulier, à  angles  obtus,  de  2  k.  à  3  k.  de  côtés.  —  Le  bourg,  se 
composant  d'une  douzaine  de  maisons ,  bâties  près  et  à 
FO.  N.  O.  de  l'église  ,  se  trouve  situé  à  peu-près  au  centre 
du  territoire  communal.  Eglise  à  croisées  du  genre  gothique , 
à  quatre  feuilles;  clocher  en  flèche;  cimetière  entourant  l'église 
de  toutes  parts  ,  clos  de  haies  et  de  murs.  On  remarque  dans 
ce  cimetière  ,  la  tombe  en  marbre  de  «  Maître  Nicolas  Cattois, 
«  curé  de  celte  paroisse,  décédé  le  21  juin  1822,  à  l'âge 
«  de  33  ans. 

«  Le  pasteur  vertueux  qui  gît  sous  cette  pierre  , 
«  De  son  troupeau  chéri  mérita  les  regrets. 
«  Le  tendre  souvenir  de  ses  nombreux  bienfaits  , 
«  Fera  verser  longtems  des  pleurs  sur  sa  poussière.  » 

PULAT.  De  96  feux  sur  les  états  de  l'élection  ;  elle  en  con- 
tient 104  suivant  le  recensement  de  1826 ,  compren.  292  indiv. 
mâles,  3o4  femelles,  total  5g4  ;  dont  91  dans  le  bourg, 
autant  au  hameau  des  Hayes;  75  à  celui  de  la  Croix-Amiot 
et  à  celui  de  Maucartier  ;  45  à  celui  de  l'Ormeau  ;  37  à  celui 
de  Cohardon  et  à  celui  d'Enfer 

Mouq.  décenn.  De  i8c>3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  54; 
naiss. ,  i63  ;  déc. ,  187.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  35  ; 
naiss. ,   187  ;  déc. ,  123. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  la  Vierge.  As- 
semblée le  dimanche  <Èrui  suit  le  14  septembre  ,  fête  de 
l'Exaltation  de  la  Ste-Croix  ,  ou  le  jour  même ,  si  elle  tombe  le 
dimanche.  La  cure  ,  estimée  valoir  600  1.  de  revenu  ,  était  à 
la  présentation  du  prieur  de  Vivoin  ,  et  nom  de  celui  d'Evron  , 
comme  le  dit  Lepaige.  La  chapelle  des  Voisins  ,  dans  cette 
église  ,  valant  1 10  1.  de  revenu  ,  était  présentée  par  l'aîné  des 
héritiers  du  fondateur. 


MEURCÉ.  85 

H1ST.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  fut  annexée  ,  vers  la 
Fin  du  iy.e  siècle  ,  ou  au  commencement  du  i8.e  ,  à  la  terre 
de  Nouans  ,  possédée,  lors  de  la  révolution,  par  un  S.r  Brîère, 
qui  ajoutait  à  son  nom  celui  de  cette  dernière  :  elle  était 
comprise  dans  la  mouvance  du  duché  de  Beaumont.  En  i663, 
Nicolas  Cornuau  ,  é cuver  ,  fils  de  feu  Nicol.  Cornuau  ,  sieur 
de  la  Grandière  ,  rend  aveu  pour  celte  terre  et  celle  du  Bois- 
au-Parc  ,  actuellement  détruite  ,  d'où  viennent,  sans  doute  , 
les  noms  de  Parc  et  Parc-Bompu,  portés  par  plusieurs  pièces 
de  terre  de  la  commune.  Jean  de  la  Barre  ,  seign.  de  Nouans 
et  de  la  Bellangerie  ,  relevait  de  lui  ,  à  cause  du  fief  de  la 
Barre,  situé  même  commune  de  Meurcé.  Peut-être  est-ce 
cette  famille  de  la  Barre  ,  qui ,  devenue  plus  tard  propriétaire 
de  la  terre  de  Meurcé  ,  l'aura  réunie  a  celle  de  Nouans. 
Eu  i655  et  1657  ,  Jeanne  d'Anguy  ,  veuve  de  Marin  Sevin  , 
écuyer  ,  lieulen.-génér.  au  siège  de  Beaumont ,  rendait  aveu 
pour  les  fiefs  de  Haut  et  Bas  Monceau  ,  situé  ,  le  premier,  pa- 
roisse de  Vivoin,  le  second  à  Meurcé  ;  et,  en  1637  ,  sem- 
blable aveu  était  rendu  pour  le  fief  de  la  Martinière  ,  situé 
aussi  même  paroisse  ,  au  nom  de  Fr.  Leprince  ,  veuve  de 
Malhur.  Aubin  des  Longuets  ,  garde-du-corps  ,  sieur  de  la 
Martinière.  On  trouve  diverses  citations  faites  ,  à  Guillaume 
Lovtron  ,  de  i52i  à  1^28,  pour  la  foi  et  l'hommage  dûs  à 
la  baronnie  de  Beaumont ,  pour  le  fief  de  la  Martinière. 

hist.  civ.  Suivant  la  tradition  locale ,  cette  paroisse  se  serait 
appelée  ,  dans  l'origine  ,  N.-D.  des  Bois  de  Meurcé  ;  et,  s'il 
était  possible  d'ajouter  foi  aux  indications  de  la  carte  de 
Jaillot ,  dressée  de  1700  à  1706  ,  «à  laquelle  certains  compi- 
lateurs donnent  trop  d'autorité  ,  quoiqu'elle  en  mérite  si 
peu  ,  du  moins  quant  aux  positions  des  lieux ,  d'après  la 
manière  dont  elle  a  été  dressée  ,  on  trouverait  qu'un  bouquet 
de  bois  assez  considérable  existait  alors  sous  le  nom  de  bois 
de  Cohardon  ,  sur  la  terre  actuelle  de  ce  nom.  Du  reste , 
l'étymologie  du  nom  de  Meurcé  est  inconnue  ,  et  rien  dans 
l'apparence  des  lieux  n'indique  qu'elle  puisse  venir  de  murale 
Cœsaris ,  et  signifier  un  fort  romain. 

Suivant  des  titres  de  la  fin  du  i5  e  siècle  ,  3  journaux  de 
terre  de  cette  paroisse  (  1  hect.  32  ar.  ) ,  y  furent  vendus  alors 
52  1. ,  et  le  boisseau  de  froment ,  mesure  de  Beaumont  (  4-1 
litr.  32  cent.  )  y  valait ,  à  cette  époque  ,  5  à  6  sous ,  celui 
d'avoine  ,  i5  deniers. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vote,  pour  l'exercice  i834-, 
20  f.  pour  le  loyer  d'une  école  primaire ,  et  200  f.  pour  le 
salaire  d'un  instituteur. 

hydrogr.  Le  territoire  est  arrosé  à  Test ,  par  le  ruisseau 


86  MÉZERAY. 

le  Runan ,  venant  de  Nouans  ,  et  par  celui  des  Barres  ,  qui 
a  sa  source  dans  la  commune  et  y  conflue  avec  le  précédent , 
son  cours  n'étant  que  de  i  k.  i3  hect.  ;  dans  la  partie  cen- 
trale ,  un  peu  vers  l'ouest,  par  celui  d'Orlon  ,  qui  le  traverse 
du  nord  au  sud- sud-ouest.  Le  Pont,  dit  de  Meurcé ,  établi 
sur  l'Orlon  ,  est  de  Vivoin.  —  Point  de  moulins. 

GÉOL.  Sol  plat  ;  terrain  jurassique  ,  appartenant  à  la  for- 
mation moyenne  oolithique ,  décrite  à  l'article  du  canton  de 
Mamers  (  m- 180  )  ;  calcaire  compacte  en  extraction  ,  offrant 
des  débris  de  fossiles  ,  notamment  de  peignes. 

Divis.  des  terr.  En  labour ,  372  hect.  ;  jardins  ,  g  ;  prés 
et  pâtur. ,  47  ;  bois  futaies  et  taillis ,  5  ;  superf.  des  bâtim. 
et  mares  ,  4  î  égl. ,  cimet. ,  etc. ,  2  ;  rout.  et  chem. ,  4  1/2  ; 
riv.  et  ruiss. ,  3  1/2  ;  total ,  447  nect- 

CONTRIB.  Fonc. ,  3,5g6  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  32  3  f .  ; 
port,  et  fen. ,  8 1  f  ;  3  patentés  :  dr.  fixe  ,  1 1  f .  Total ,  4>oi  1  f- 
—  Perception  de  Nouans. 

CULTUR.  Superficie  argileuse  et  argilo  -  calcaire  ,  généra- 
lement fertile  ,  cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de 
8  parties  en  froment ,  8  en  orge ,  1  en  seigle  et  1  en  avoine  ; 
en  outre  :  chanvre  ,  beaucoup  de  trèfle  ,  sainfoin  ,  pommes 
de  terres ,  etc.  Très-peu  d'arbres  à  fruits.  Elèves  de  quelques 
poulains  ,  d'un  bon  nombre  de  bêtes  à  cornes  et  de  moutons, 
moins  de  porcs  ,  peu  de  chèvres.  —  Assolement  triennal  ; 
43  charrues ,  traînées  moitié  par  chevaux  seuls  ,  moitié  par 
bœufs  et  chevaux;  10  fermes,  25  bordages  principaux, 
autant  d'inférieurs  ou  maisonnies  ,  la  plupart  réunis  par 
hameaux.  :=  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont 
il  y  a  exportation  réelle  d'environ  i/4  des  produits  ;  graine 
de  trèfle ,  chanvre  ,  fil  ;  poulains  ,  bestiaux  ;  etc. 

Ss  Fréquentation  des  marchés  de  Beaumont-sur-Sarthe  , 
de  Ballon  et  de  René  ;  des  foires  de  Mamers  ,  Fresnay  , 
Bonnétable  ,  Alençon  (  Orne  ). 

INDUSTR.  Nulle  autre  que  l'agriculture. 
lieux  remarq.  Aucune  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Cour,  la  Barre  ;  l'Enfer ,  l'Hommas  (  Hameau), 
Maucartier  ,  etc. 

établ.  pijbl.  Mairie  ,  succursale  ;  un  instituteur  primaire. 
-*!-  Bureau  de  poste  aux  lettres ,  à  Beaumont-sur-Sarthe. 

MEUTE  (  la  )  ,  nom  d'une  ancienne  maison  ,  rendez- 
vous  de  chasse  des  seigneurs  de  la  terre  de  Bouille  ,  située 
dans  la  forêt  de  la  Grande- Charnie  ,  à  1  k.  1/2  ,  ouest-nord- 
ouest  de  l'ancien  bourg  d'Etival-en-Charnie.  Voir  ce  que 
nous  en  avons  dit  tome  11 ,  page  265. 

MEZERAY,  MEZERÉ ,  MÉSERÉ  ,  Miser,  Miseraium  , 


MÉZERA.Y.  87 

Miserium  ,  Maceriatum  ;  pauvre  ,  misérable  ,  peu  fertile  ;  ou 
de  murailles,  masures  ;  commune  cadastrée,  du  canton  ,  et 
à  5  kil.  3  hect.  E.  de  Malicorne  ;  de  l'arrond.  et  à  i4  k.  6  h. 
N.  i/8-E.  de  la  Flèche  ;  à  26  k.  S.  O.  du  Mans  ;  jadis  du 
doyenné  «le  Clermont  -  Gallerande ,  de  l'archid.  de  Sablé  , 
du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élect.  de  la  Flèche.  —  Dist.  légal.  : 
6,  18  et  3o  k. 

descript.  Bornée  auN.,  par  S.- Jean  du- Bois  ;  au  N.  E. , 
par  la  Suze  ;  à  TE  >  par  Cérans  ;  au  S.  S.  E  ,  par  la  Fontaine- 
S.-Marlin  :  au  S.,  par  Courcelles  ;  à  l'O.  ,  par  Malicorne  ; 
sa  forme  est  celle  d'un  octogone  très-irrégulier,  dont  les 
deux  plus  grands  côtes  sont  au  N.  N.  O.  et  au  S.  S.  E.  ; 
ses  diam.  centraux  ayant  5  kil.  d'étendue  ,  du  N.  au  S.,  et  de 
TE,  à  l'O.;  et  son  plus  grand  diam.,  vers  l'extrémité  méridio- 
nale du  territoire  ,  de  9  k.  d'est  à  ouest.  Le  bourg  ,  situe 
sur  la  rive  droite  de  la  Vezanne ,  hk.  seulement  de  la  limite 
occidentale  ,  et  a  4  k«  1/2  de  celles  nord-est  et  sud-est ,  se 
compose  d'une  petite  et  assez  jolie  rue  ,  s'élendant  d'est  à 
ouest ,  en  face  du  côté  septentrional  de  l'église  ,  et  d'une 
petite  place ,  plantée  d'arbres  ,  qui  la  termine  à  l'ouest ,  et 
entoure  les  deux  côtés  occidental  et  méridional  de  l'église  , 
dans  l'emplacement  de  l'ancien  cimetière.  Eglise  à  clocher  en 
pyramivîe  quadrangulaire  ,  n'ayant  rien  de  remarquable  qu'une 
tablette  en  marbre  noir  ,  placée  dans  son  intérieur,  dédiée  à 
la  mémoire  de  dame  Marie-Félix  Hourdier  ,  épouse  du  sieur 
Fr.  de  Gounneau  ,  conseiller  ,  seigneur  des  Grandes-  Maisons, 
en  1705.  Le  nouveau  cimetière,  placé  près  et  à  l'occident 
du  bourg ,  est  clos  de  murs  élevés.  Le  manoir  des  Grandes- 
Maisons  ,  qui  était ,  dit-on ,  celui  de  la  baronnie  de  Lon- 
gaunay ,  avant  l'aliénation  des  biens  de  cette  seigneurie 
est  attenant  à  l'extrémité  occidentale  du  bourg  :  il  est  enclos 
de  murs  et  n'a  rien  de  remarquable  dans  sa  construction 
(  "V .  plus  bas  HIST.  feod.  ) 

POPUL  Portée  pour  286  feux  sur  les  états  de  l'élection  , 
elle  est  de  5iy  ,  suivant  le  recensem.  de  1826  ,  se  composant 
de  837  indiv.  mal. ,  896  fem.  ,  total ,  1  733  ;  dont  43i  dans 
le  bourg. 

Moiw.  décenn.  De  1793  à  1802,  inclusiv.  :  mariag. ,  137  ; 
naiss. ,  5 16  ;  déc. ,  447-  —  De  i8o3  à  181 2  :  mariag. ,  97  ; 
naiss.,  448  ;  déc,  553.  —  De  18 13  à  1822  :  mar. ,  i46  ;  nais- 
sanc. ,  548  ,  déc. ,  53g. 

hist.  r  ce  LÉS.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.  -  Martin  de 
Tours;  deux  assemblées  patronales,  dites  de  S.-Martin  d'été 
et  de  S.-Martin  d'hiver  ,  les  dimanches  les  plus  proches  du  4 
juillet  et  du  11  novembre.  La  cure ,  à  la  présentation  de  l'abbé 


88  MÉZERAY. 

de  St-Aubin  d'Angers ,  valant  800  1.  de  revenu ,  était  dans 
l'origine  une  espèce  de  succursale  du  prieuré  conventuel  de 
Malicorne  ,  dépendant  de  celte  abbaye.  Nous  avons  dit  à 
î'arlicle  Malicorne  (  nr— 3i3  ),  comment  Bazile  ,  Gaudin  ou 
Waudin  il  son  fils  ,  et  Gaudin  in  son  petit-fils  ,  seigneurs 
de  Malicorne  ,  donnèrent  aux  moines  de  ce  prieuré  la  dîme 
de  Mézeray ,  qu'ils  tenaient  du  seigneur  de  Noyen.  La  cha- 
pelle des  Braulières  ,  dans  ladite  église  ,  valait  38  1.  de  revenu. 

La  chapelle  de  S.-Léger  ,  à  1  k.  7  h. ,  au  N,  N.  E.  du 
bourg,  sur  le  chemin  de  la  Suze,  était,  dit-on,  un  ancien 
prieuré  régulier  ,  dépendant  du  prieuré  conventuel  de  Châ- 
teau-1'Hermitage  ,  valant  120  1. ,  à  la  présentation  du  prieur 
de  celui-ci. 

Une  autre  chapelle ,  appelée  N.-D.  de  la  Brosse  ,  située  dans 
la  lande  de  Hennebaut ,  à  9  k.  S.  S.  E.  du  bourg,  fut  détruite 
pendant  la  révolution.  (  V.  plus  bas  hist.  civ.  )  Ménage  ,  dans 
son  Histoire  de  Sablé ,  cite  un  titre  d'après  lequel  Hugues  l.cr  , 
comte  du  Maine  ,  de  g55  à  10 15  ,  donne  à  la  basilique  de 
S.-Pierre  de  la  Couture  du  Mans  et  aux  moines  qui  s'y  sont 
établis  ,  une  chapelle  consacrée  à  Ste-Marie  ,  située  dans  la 
forêt  quœ  dicitur  longus  Alnetus ,  bâlie  dans  un  lieu  appelé 
Milletreus,  dont  l'église  est  dédiée  à  St-Marlin.  11  est  probable 
que  celte  chapelle  était  celle  de  N.-D.  de  la  Brosse  ,  puisque 
son  nom  ,  sa  situation  dans  la  forêt  de  Longaunay  et  sur  le 
terriloire  de  Mézières  ,  qui  pouvait  s'appeler  alors  Mi/letreus  , 
et  dont  l'église  est  dédiée  à  S.-Martin  ,  sont  des  circonstances 
qui  toutes  semblent  justifier  cette  présomption. 

Il  existait  sur  Mézeray  une  maladrerie  ou  léproserie  ,  dont 
il  sera  parlé  plus  bas  ,  au  paragraphe  hist.  civ. 

En  1819  ,  une  rente  de  3o  f.  est  offerte  en  donation  ,  par 
les  sieurs  Baudrier  et  Ravaull ,  à  la  fabrique  de  l'église  de 
Mézeray. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
baronnie  de  Longaunay  ,  qui  appartenait ,  dans  l'origine  , 
aux  comtes  du  Maine  ,  et  fut  unie  à  la  couronne  en  même 
temps  que  le  comté  du  Maine.  Nous  n'ajouterons  rien  ici 
aux  deux  articles  que  nous  avons  donnés  (  11-627  ,  629)  sur 
cette  baronnie  et  sur  la  forêt  du  même  nom,  qui  en  dé- 
pendait ?  si  ce  n'est  en  ce  qui  concerne  la  division  des  diffé- 
rentes parties  de  cette  forêt  royale,  en  Deffais  ou  bouqueleaux 
des  Pâlis  ,  Grand  et  Petit  Vicomte  ,  Grand  et  Petit  Gâtine 
Hennebaude  ,  Launay-Rond,  Minières  ,  Touche -Bœuf 
et  Longues-Noè's  ou  Fauconnières  ,  parlies  presque  toutes 
en  landes  autrefois,  la  plupart  plantées  en  pins  maritimes 
aujourd'hui. 


MÉZERAY.  89 

En  i55o  ,  le  roi  Henri  11  ayant  ordonné  l'arpentage  des 
landes  dépendantes  de  l'ancien  comté  du  Maine  ,  réunies  à 
la  couronne  ,  afin  de  les  aliéner  au  profit  du  trésor  royal , 
cette  aliénation  fut  arrêtée  en  ce  qui  concerne  celles  de  la 
baronnie  de  Longaunay ,  comprenant  3, 600  hectares  et 
provenant  de  l'ancienne  forêt  du  même  nom  ,  par  l'oppo- 
sition de  Fr.  du  Rouchet  ,  seigneur  de  la  Forlerie,  l'un  des 
usagers  de  celte  forêt.  Ces  landes  furent  aliénées  à  titre  d'en- 
gagement, en  i5qi  ,  avec  les  autres  dépendances  de  ladite 
baronnie  ,  à  Louis  de  Rueil ,  sieur  de  Racan  ,  père  du  poète 
de  ce  nom  ,  et  non  pas  à  la  maison  de  Champagne  ,  comme 
le  dit  Lepaige  (  11-09)  et  comme  nous  l'avons  répété  d'après 
lui  (  11-629  ).  Ces  biens  furent  vendus  par  le  poète  Racan  lui- 
même  ,  à  Henri  de  Reaumanoir  de  Lavardin  ,  seigneur  de 
Malicorne  ,  et ,  en  i63q  ,  au  sieur  Louis  de  Champlais  , 
baron  de  Courcelles  ,  qui  y  ajouta  quelques  autres  portions 
de  landes  acquises  pour  17,700  1.  ;  M.  Augustin  Le  Haguais 
de  Mongivrault  en  fit  l'acquisition  ,  en  i6o,5  ,  des  créanciers 
de  ce  dernier,  et  son  légataire  les  vendit,  en  1709  , 
à  M.  CharniJIart  de  la  Suze  ,  ancien  ministre  et  secrétaire 
d'Etat ,  qui  réunit  ces  biens  au  comté  de  la  Suze  qu'il 
recréa  (  v.  l'art,  courcellls  )  ,  et  dont  il  dota  son  fils  aîné  , 
M.  Chamillart  de  Cany  ,  père  du  dernier  marquis  de  Cha- 
millart  de  la  Suze  et  aïeul  du  marquis  actuel. 

Nous  avons  sous  les  yeux  une  note  où  l'on  se  plaint  que  , 
lors  de  l'aliénation  de  ces  landes,  à  titre  d'engagement,  les 
usagers  ayant  droit  dans  l'ancienne  forêt  qu'elles  représentent, 
furent  lotis  d'environ  1,200  arpens  (  792  hect.  )  de  ce  terrain, 
pour  en  jouir  en  pleine  propriété  ,  et  que,  par  suite  d'en- 
vahissemens  successifs ,  ils  n'en  possèdent  plus  rien  au- 
jourd'hui. Nous  ignorons  jusqu'à  quel  point  ces  plaintes 
peuvent  être  fondées  ;  mais  on  peut  voir  à  l'article  de  cette 
forêt  (  11-628  )  ,  les  noms  de  la  plupart  de  ces  usagers  ,  et 
combien  il  serait  difficile  aujourd'hui  d'établir  par  qui  ils 
devraient  être  représentés. 

Par  arrêté  du  Préfet  de  la  Sarthe  ,  du  23  juin  1808  ,  pris 
en  conformité  de  la  loi  du  i£  ventôse  an  vu  (  4  mars  1799  )  » 
M.  Louis-François  Chamillart  ,  marquis  de  la  Suze  ,  grand 
maréchal  -  des  -  logis  du  Roi ,  propriétaire  de  la  terre  de 
Courcelles-la-Suze  ,  a  été  approprié  incommulablement  de 
26  articles  de  landes  ,  pâtis  et  bois  ,  dépendant  de  l'ancienne 
forêt  et  baronnie  de  Longaunay,  concédées  à  ses  auteurs  et  à 
titre  d'engagement  ,  et  dont  il  était  détenteur  au  même 
titre  ,  d'une  contenance  totale  de  i,32o  hect.  97  ar.  environ  , 
situées  en  majeure  partie  sur  la  commune  de  Mézeray ,  et  sur 


90  MÉZERiY. 

celles  de  Courcelles  ,  S.-Jean-du-Bois  ,  Noyen  ,  Fercé  , 
Cerans ,  Roizé  ,  Parigné-le-Pôlin  ,  la  Fontaine-S.-Martin  , 
la  Suze  ,  et  Allomies  ,  moyennant  la  somme  de  2i,44o  f. ; 
savoir  :  16,070  f.  formant  le  quart  du  montant  de  l'évaluation 
du  fonds  ,  faite  par  expert  ,  taux  réglé  par  la  loi  pour  le  rachat 
des  biens  engagés  ,  et  5,870  f. ,  pour  la  valeur  des  bois 
complantés  sur  la  superficie  ;  et  ce  sous  l'exception  des  parties 
de  ces  biens  qui  pourraient  avoir  été  concédées  ou  aliénées 
par  l'état  ,  depuis  les  acles  d'engagement ,  ou  vendues , 
comme  domaines  nationaux  ,  dans  le  cours  de  la  révolution  , 
et  sous  la  garantie  par  le  gouvernement ,  au  profit  dudit 
acquéreur ,  des  portions  envahies  ou  anticipées ,  par  les 
particuliers  ,  dans  les  terrains   faisant  partie  de  celte  vente. 

La  juridiction  de  la  baronnie  de  Longaunay  était  exercée , 
au  manoir  des  Grandes-Maisons ,  dont  il  a  été  parlé  plus 
haut,  par  un  bailly  ou  par  son  lieutenant,  et  par  un  procureur 
du  Roi.  Ces  officiers  avaient  aussi  la  juridiction  royale  des 
eaux  et  forêts  sur  toute  l'étendue  de  celle  baronnie.  Nous 
avons  vu  plus  haut  un  sieur  Hourdier,  possesseur  du  manoir 
des  Grandes-Maisons  ,  en  i6o5  ,  peut-être  comme  censitaire 
seulement. 

Les  landes  qui  dépendaient  de  cette  baronnie  ,  comme 
ayant  fait  partie  autrefois  de  la  forêt,  se  divisaient  vulgai- 
rement un  peu  différemment  que  nous  l'avons  indiqué  à  son 
article  (  11-628  ).  Cette  division  vulgaire ,  dont  les  noms  se 
reproduisent  dans  ceux  des  landes  encore  existantes  ,  et  de 
fermes  et  hameaux  actuels,  étaient  :  Deffais  ou  bouqueteaux 
des  Pâtis  ,  Grand  et  Petit  Vicomte  ,  Grande  et  Petite  Gâtine , 
Hennebaude  ,  Launay-Rond  ,  Minières  ,  Touche-bœuf  et 
Longues-lSoës  ou  Fauconnières.  Il  faut  y  ajouter ,  d'après 
l'acte  de  rachat  dont  il  est  parlé  ci-dessus  :  les  landes  des 
Clairets,  de  Gué-Rignet,  la  Rrosse  ,  la  Druillée  ,  Longaunay, 
des  Pallis  ,  du  Freu  ,  de  Fercé  ,  des  Terriers ,  des  Usages 
ou  de  la  Justice  ,  de  Rhennes ,  du  Pressoir ,  du  Grain  de 
Forêt ,  de  Mainclou  ,  de  la  Commune  ,  en  Roizé  ;  les  bois  et 
lande  des  Teillais  ,  les  pâlis  Renault  ou  du  Freu  ;  tous  ces  der- 
niers objets  n'étant  peut-être  que  des  divisions  des  premiers. 
Les  contenances  en  Mézeray  sont  de  52  7  hect.  (  979  arp.  )  ; 
le  surplus  s'étend  sur  les  autres  communes  indiquées  plus 
haut. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  de  Mézeray  étaient  :  i.° 
Arable,  qui  n'est  plus  qu'une  ferme  aujourd'hui,  située  à 
3  k.  8  h,  sud-ouest  du  bourg;  2.0  la  Rafrère ,  relevant  en 
majeure  partie  de  Malicorne  et ,  en  partie ,  à  foi  et  hommage 
simple  ,   d'Arable.   Situé  à  3  k.   1/2 ,  à  l'ouest  du  bourg ,  le 


MÉ/J  KAY.  91 

manoir  de  la  Rafrère  ,  entouré  de  douves  ,  ayant  plusieurs 
tourelles  ,  avait  une  chapelle  anciennement.  En  1720  ,  messire 
Cl.-Pierre  Le  Carême  ,  était  seigneur  de  ce  fief,  qui  a  ap- 
partenu ensuite  à  la  famille  le  Coreur.  M.  de  Coulange  , 
négociant  de  Paris  ,  la  vendit ,  peu  après  1828  ,  à  M.  Morin- 
Blotais  de  Laval ,  propriétaire  actuel.  —  3.°  La  Maussidée. 
Par  contrat  du  10  août  1G71,  la  daine  Renée  Fournigault , 
veuve  de  Jacques  Davy  ,  dame  de  la  Maussidée  ,  marie  sa 
fille  Claire  à  messire  Pierre-Michel  Carnazet ,  écuyer  ,  sieur 
deS.-Vrin.  La  même  rend  aveu  pour  cette  terre,  en  1700, 
à  messire  Henri-Ch.  de  Beaumanoir  ,  sire  marquis  de  La- 
vardin  ,  seigneur  de  la  châtellenie  de  Malicorne  ,  dont  elle 
relevait,  —  4-°  Linevien  ,  fief  pour  lequel  Th.  du  Cormier  est 
porté  ,  sous  le  n.°  528 ,  au  rôle  du  ban  et  arrière-ban  de  la 
noblesse  du  Maine  ,  dressé  en  i63g  ,  mais  exempté  de  taxe  , 
attendu  sa  pauvreté. 

Le  P.  Anselme  fait  connaître  un  Christophe  de  Cheve  , 
seigneur  de  Mézeray  près  la  Flèche  ,  gouverneur  de  Mont- 
brizon  ,  qui,  par  contrat  du  i4  mai  1601  ,  épousa  Magde- 
laine  de  la  Fontaine.  Nous  pensons  que  c'est  du  Mézeray 
dont  nous  traitons  ,  qu'il  a  voulu  parler  ,  du  moins  nous 
n'en  connaissons  aucun  autre  dans  les  environs  de  la  Flèche. 

HrsT.  Civ.  Un  hameau,  nommé  Maladrerie,  situé  à  2  k. 
S.  O.  du  bourg  ,  indique  l'existence  en  ce  lieu  d'un  hospice 
de  lépreux,  sur  lequel  on  n'a  point  d'autres  renseignemens. 

Le  bureau  de  charité  ,  établi  dans  celle  commune  ,  est  doté 
de  200  f.  23  c.  de  revenu,  et  administré  par  5  membres.  Un 
décret  du  4-c  complém.  an  xm  (  21  sept.  i8o5)  ,  l'autorise  à 
accepter  un  legs  de  3,ooo  1.  tournois,  fait  par  le  S.r  l'Héritier, 
aux  pauvres  de  Mézeray. 

Un  collège  fondé  dans  cette  paroisse  ,  antérieurement 
à  1677  ,  dont  les  biens  furent  vendus  pendant  la  révolution  , 
était  doté  d'une  maison  avec  jardin  ,  et  d'un  bien  rural 
donnant  270  1.  de  revenu  ,  produit  de  sa  fondation  propre  et 
de  celle  de  la  chapelle  de  la  Brosse  ,  et  d'une  autre  appelée  la 
Chapellenie  :  le  premier  vicaire  était  en  même  temps  titulaire 
de  ces  fondations  ,  et  principal  du  collège. 

Vote  par  le  Conseil  municipal  ,  pour  l'exercice  de  l'année 
i834  »  conformément  à  la  loi  du  28  juin  i833  ,  de  la  somme 
de  120  f.  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire  , 
et  de  celle  de  200  f.  pour  le   traitement  de  l'instituteur. 

Le  dimanche  de  la  Pentecôte  1793  ,  deux  commissaires  du 
département,  revenant  de  mission  à  Malicorne,  avec  l'escorte 
de  deux  gendarmes  ,  rencontrèrent  à  la  chapelle  de  N.-D.de 
la  Brosse ,  une  religieuse  y  faisant  ses  dévotions,  et  voulurent 


92  MÉZERAY. 

l'emmener  avec  eux.  Les  habitans  s'y  étant  opposés  ,  les 
deux  commissaires  ,  dont  nous  taisons  les  noms  ,  font  sonner 
le  tocsin  dans  plusieurs  des  communes  environnantes  ,  ce 
qui  donne  lieu  à  un  rassemblement  de  plus  de  six  mille  per- 
sonnes qui ,  après  avoir  détruit  la  chapelle,  vont  mettre  le 
pillage  dans  le  bourg  de  Mézeray  où  six  à  sept  maisons 
furent  entièrement  dévastées  ,  et  les  propriétaires ,  accusés 
d'aristocratie ,  emmenés  prisonniers  à  la  Flèche.  Ecclésias- 
tiques imprudens  qui  avez  favorisé  l'alliance  du  parti  lé- 
gitimiste avec  les  républicains  (  élections  de  juin  i834  )  > 
et  vous  nobles  non  moins  téméraires  qui  l'avez  cimentée  , 
sont-ce  donc  là  les  beaux  jours  et  les  hauts  faits  que  vous 
voudriez  rappeler  ! 

Le  3i  mars  1829  ,  la  fermière  de  la  closerie  du  Perray  , 
voulant  mettre  du  grain  au  moulin  ,  ouvre  un  coffre  où  était 
renfermé  celui  qu'elle  y  destinait.  A  l'aspect  de  deux  images 
collées  en  dedans  du  couvercle ,  comme  cela  est  assez  général 
dans  nos  campagnes  ,  représentant ,  l'une  un  Saint-Suaire  , 
l'autre  S. -Denis,  évêque  de  Paris,  une  monomanie  reli- 
gieuse s'empare  de  celte  inforlunée.  Elle  va  chercher  un 
crucifix  qu'elle  fixe  au  milieu  de  ce  grain  ,  s'enferme  dans  sa 
maison  au  verrouil ,  s'empare  du  rasoir  de  son  mari ,  et ,  se 
plaçant  en  présence  du  Saint  qui  eut  le  privilège  de  porter  sa 
tête  dans  ses  mains  ,  se  fait  au  cou  une  profonde  incision  et 
tombe  sans  vie  sur  le  boisseau  même  qu'elle  avait  apporté 
pour  mesurer  son  grain.  Il  est  vrai  de  dire  que  précédemment, 
elle  avait  donné  quelques  marques  de  dérangement  d'esprit. 

antiq.  Il  existe  sur  le  territoire  de  Mézeray  des  amas  con- 
sidérables d'anciennes  scories  ,  qu'on  suppose  être  le  produit 
des  forges  à  bras  des  gallo-romains,  qui  auraient  pu  en 
avoir  établi  aussi  à  eau  sur  la  Vezanne.  Plusieurs  noms  de 
lieux  attestent  leur  existence  sur  celte  commune  T  et  nous 
avons  vu  extraire  de  ces  scories  d'un  champ  de  la  ferme  de 
la  Ferrière  ,  à  2  k.  1/2  S.  O.  du  bourg,  dont  le  sol,  au- 
dessous  de  la  terre  végétale  ,  en  était  entièrement  formé  , 
sur  plus  d'un  mètre  de  profondeur.  M.  Wander  de  Malicorne  , 
chirurgien  et  amateur  d'antiquités  ,  a  trouvé  sur  Mézeray  , 
3  masses  de  scories  en  forme  de  meules ,  de  6g4  à  833 
millim.  (25  à  3o  p.  )  de  diamètre  et  de  i3g  à  167  millim. 
(5  à  6  p,  )  d'épaisseur,  dont  une  a  été  donnée  par  lui  au 
musée  du  Mans. 

On  trouve  aussi  quelquefois  des  briques  ou  fragmens  de 
briques  romaines  à  rebords  ,  sur  le  territoire  de  Mézeray. 

hydrogr.  La  commune  est  traversée  d'est  à  ouest ,  dans 
sa  partie  centrale  ,  par  la  petite  rivière  de  Vézanne  ,  qui  passe 


MEZERAY.  93 

à  peu  de  distance  au  sud  du  bourg  ;  dans  sa  partie  sud  ,  par  le 
ruisseau  des  Pimentièrcs,  venant  de  la  forêt  de  Yadré ,  et  con- 
fluant dans  la  Vézanne  ,  à  i  k.  4  h.  ,  à  l'ouest  du  bourg  ;  enfin, 
par  celui  de  S.-Légcr  qui ,  de  la  partie  nord  ,  vient  également 
confluer  dans  la  Vézanne.  —  Moulin  aux  Sèves  ou  plutôt  aux 
Eves  (  Eaux  ) ,  à  blé  ,  sur  la  Vézanne. 

géol.  Sol  plat  ;  terrain  de  transport  ou  d'alluvion  ,  of- 
frant le  grès  ferrifère  ou  roussard  ,  des  argiles  propres  à  la 
briqueterie  ,  à  la  poterie  et  à  la  faïence. 

Plant,  rar.  lilechnum  spicans  ,  DEC.  ;  Datura  slramonium  , 
lin.  ;  Inula  helenium  ,  LIN.  ;  Nepeta  cataria  ,  lin. 

CADAST.  Superficie  de  3,2f)5  hcct.  22  ar.  25  cent. ,  se  di- 
visant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  i,8ou  hcct.  68  ar. 
q3  cent.;  en  5  class. ,  éval.  à  3,  8,  12,  16  et  20  f. — 
Jardins  ,  75-43-54  ;  2  cl.  :  à  10  ,  32  f.  —  Vignes  ,  6-77-05  ; 
2  cl.  :  7  ,  i5  f.  —  Prés  et  pâlur.  ,  352-52-46  ;  5  cl.  ,  3,8, 
17  ,  27  ,  36  f.  —  B  laill.  et  fut.  ,  i44_I2~5o  ;  3  cl.  :  3  ,  6  , 
10  fr.  —  lîrouss.  ,  châlaigner.  ,  boulaies  ,  i2-3i-oo  ;  3  cl.  : 
3,6,  10  f.  —  Pinièr.  ,  265-17-40  ;  3  cl.  :  3  ,  5  ,  8  f .  — 
Landes  ,  493-44_7°  ;  2  cl.  :  2  ,  3  f.  —  Etangs  ,  mares  , 
marée,  3- 11-80  ;  2  cl.  :  2  ,  3  f.  —  Sol  des  propr.  bât.  , 
18-59-17  ;  à  20  f.  —  Obj.  non  imp.  :  Egl.  ,  cimel.  ,  presbyt. , 
o-63-8o.  —  Chemins,  116-7Î-40.  —  Kiv.  et  ruiss.  ,  5-64- 
5o.  =  48o  maisons,  en  8  cl. ,  à  4  •>  8  ,  12  ,  18  ,  24  ,  32  , 
4o  et  4^  f«  —  I  moulin  ,  à  100  f.  —  2  tuileries,  à  10  et 
à  45  f. 

ÎProp.  non  bâties  ,  3o, 537  f.  \L  c.  \    oc     /0  r      , 
V bâties,    5,5i.        t      )   36^°48f.  i4  c. 

CONTRtB.  Fonc. ,  6  332  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  g54  f.  ; 
port,  et  fen.,  282  ;  32  patentés  :  dr.  fixe  ,  177  f.  ;  dr.  prop- 
port.  ,  60  f.  Total ,  7,805  f.  —  Perception  de  Malicorne. 

cult.  Superficie  sablonneuse  ,  médiocrement  fertile  , 
produisant  des  céréales  de  toute  espèce  ,  dans  la  partie  oc- 
cidentale du  territoire  attenant  à  Malicorne  ;  maigre  ,  aride  , 
ne  produisant  que  du  seigle ,  du  sarrasin  et  du  maïs  ,  pour  le 
surplus.  Culture  en  céréales  dans  la  proportion  de  63  parties 
en  seigle  ,  10  en  sarrazin  et  maïs  ,  4  e°  avoine ,  2  en  froment 
et  1  en  orge  ;  un  peu  de  trèfle  et  de  chanvre  ;  beaucoup  de 
pommes  de  terre  ,  de  citrouilles.  Le  terrain  occupé  par  la 
forêt  de  Longaunay  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut ,  devait 
être  peu  fourni  en  bois  généralement ,  puisqu'il  ne  consiste 
plus  qu'en  landes  peu  fertiles  ,  où  la  culture  du  pin  maritime  , 
malgré  l'impulsion  qu'elle  a  reçue  depuis  4o  ans  dans  ce  dé- 


94 


MEZERAY. 


parlement ,  est  négligée  au  point  de  n'occuper  que  le  tiers 
de  ce  terrain  ,  la  partie  restée  inculte  formant  encore  177e  de 
toute  la  superficie  communale.  — Assolement  indéterminable 
d'une  manière  précise,  puisqu'il  doit  varier,  en  quelque  sorte, 
suivant  la  capacité  productive  de  chaque  morceau  de  terre 
et  de  l'espèce  de  semence  qu'il  est  possible  d'y  cultiver  ; 
quadriennal,  là  où  il  peut  être  régularisé.  —  4°  charrues, 
dont  25  traînées  parles  chevaux  seuls,  le  surplus  par  bœufs 
ou  vaches  et  chevaux ,  beaucoup  de  petites  terres  cultivées  à 
bras.  —  Arbres  à  fruits  ,  châtaigniers.  —  Elèves  d'un  petit 
nombre  de  chevaux ,  d'avantage  de  bêtes  à  cornes ,  de 
moutons  et  de  porcs  ,  engrais  de  ces  derniers  et  de  volailles. 
—  C'est  particulièrement  et  originairement  à  Mézeray ,  à  ce 
qu'il  parait ,  que  s'est  établie  la  méthode  et  que  se  continue 
l'usage  d'engraisser  ces  belles  volailles  ,  si  fines  et  si  estimées 
dans  toute  la  France ,  qu'on  obtient  aussi  actuellement 
dans  le  reste  des  communes  du  canton  de  Malicorne  ,  de  la 
rive  gauche  de  la  Sarthe,  et  dans  plusieurs  de  celles  des  cantons 
de  la  Flèche,  dont  le  principal  marché  a  lieu  dans  celte  ville  , 
et  qui  cependant  ont  pris  et  retenu  le  nom  de  Poulardes  du 
Mans  y  parce  que  ce  sont  les  marchands  de  celte  ville  qui  en 
font  le  principal  commerce  et  en  approvisionnent  Paris.  On 
ignore  absolument  l'époque  où  cette  méthode  ,  restée  circons- 
crite dans  celte  contrée  ,  s'y  est  établie  ;  ce  que  nous  savons, 
c'est  qu'il  résulte  d'aveux  consécutifs  fails  pour  la  terre  de  la 
Poissonnière ,  en  Bousse  ,  commune  presque  limitrophe  de 
Mézeray,  depuis  1^27  jusqu'en  i55g  ,  que  les  censives 
féodales  de  cette  terre  sont  stipulées  en  chapons  ,  comme 
pour  toutes  les  autres  ,  malgré  l'attrait  qu'auraient  pu  avoir 
des  subsides  payés  avec  ces  délicates  volailles  :  il  est  vrai  que 
le  chapon  était  une  sorte  d'emblème  de  féodalité. 

zzz  Commerce  agricole  ,  peu  considérable  ,  puisque  les  pro- 
duits en  grains  sont  insuffisans  pour  la  nourriture  des  habitans; 
consistant  en  chanvre  et  fil  ,  bestiaux  ,  mais  principa- 
lement en  poulardes  ,  dont  la  quantité  vendue  au  marché  du 
mercredi  à  la  Flèche  ,  pendant  une  partie  de  l'automne  et 
de  l'hiver  ,  est  prodigieuse.  =  Fréquentation  des  marchés  de 
Malicorne  ,  de  Noyen  ,  de  la  Suze ,  et  surtout  de  la  Flèche  ; 
des  foires  de  la  Fontaine-S.-Martin. 

industr.  Une  partie  de  la  population  du  bourg  était  oc- 
cupée ,  avant  la  révolution  ,  à  la  fabrication  des  serges  , 
étamines  et  autres  étoffes  de  laine  ,  dont  il  se  confectionnait , 
par  an  ,  35o  à  4oo  pièces ,  de  42  aunes  de  long  sur  23  pouces 
de  largeur  ,  qui  se  vendaient  au  Mans.  Pas  d'autre  industrie 
aujourd'hui  que  l'engraissement  des  poulardes  ,  l'extraction 


MEZlfiKES.  95 

de  la  pierre  appelle  roussard  ,  pour  bâtir,  la  cuisson  de  la 
chaux  et  la  fabricationdes  briques  et  tuiles  dans  deux  usines. 
rout.  lt  chem.  La  roule  départementale  n.°  8  ,  de  la 
Fonlaine-S. -Martin  à  Sablé,  par  Malicorne  ,  traverse  l'ex- 
tréniilé  E.  S.  E.  du  territoire  ;  le  chemin  communal  n.°  5,  de 
l'arrondissement  de  la  Flèche  ,  allant  de  la  Suze  à  Malicorne  , 
traverse  longitudinalcment  et  du  nord-est  à  l'ouest ,  sa  partie 
septentrionale  ;  autres  chemins  :  du  bourg  de  Mézeray  à 
Malicorne  ,  au  grand  chemin  n.°  5  ci-dessus  ,  à  la  Fontaine- 
S.-Martin  ,  à  Courccllcs  ,  etc. 

lieux  remarq.  Aucun  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  ,  outre  ceux  déjà  cités  :  la  Barre ,  Villeneuve  ,  les 
Granvilles  ;  le  Mineray  ,  les  Ferrières  ,  la  Ferrière  ,  la 
Chaussée-Ferrée  (  nom  qui  semblerait  indiquer  une  voie 
romaine  )  ;  la  Roche  ,  le  Grèz  ,  le  Sablonnav  ;  Bouer  ,  les 
Landes;  le  Chêne- Seul,  les  Chênes-Verts,  la  Brosse  ,  la 
Foutaye  ,  la  Charmoyc  ,  etc.  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  instituteur  primaire  , 
résidence  d'un  notaire  ;  1  débit  de  poudre  de  chasse  ,  1  débit 
de  tabac.  Bur.  de  poste  au  lettres  ,  à  la  Flèche. 

établ.  part.  Une  sage-femme. 

MÉZIÈRES  et  SAINT  -  CHÉRON  ,  MÉZIÈRES- 
SOUS-LAVARDIN ,  MÉZIÈRES  EN-CHAMPAGNE; 
Maceriœ  et  Sartctus  Carannus  vel  Caraunus  ,  Maceriœ  in  Cam- 
paniâ  ;  de  Maceria ,  œ  ,  arum  ,  muraille ,  masure  ;  ou  de  macer 
cra,  crum  ,  adj. ,  pays,  sol  maigre?  Commune  cadastrée, 
formée  de  la  réunion  de  deux  anciennes  paroisses  ,  du  canton 
et  à  5  k.  2  h.  N.  N.  E,  de  Conlie  ;  de  Tarrond.  et  à  21  k,  N. 
3/8e-C).  du  Mans  ,  distances  prises  du  bourg  de  Mézières  • 
celui  de  S.  Chéron  plus  éloigné  de  8  h.  de  Conlie  et  plus 
rapproché  de  1  k  du  Mans.  Jadis  du  doyenné  de  Sillé-le- 
Guillaume  ,  de  Tarchid.  de  Passais  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du 
Mans.  -*-  Dist.  légal.  :  6  et  2  5  kil. ,  pour  S.-Chéron  comme 
pour  Mézières, 

descrip.  Bornée  au  N.  ,  par  Vernie ,  Assé-le-Riboul  et  le 
Tronchet  ;  à  TE.  ,  encore  par  le  Tronchet ,  par  S.-Jean- 
d'Assé  et  par  Ste-Sabine  et  Poché  ;  au  S.  ,  par  Ste-Sabine  et 
Poché  ,  et  par  Domfronl  ;  au  S.  O.  ,  par  Conlie  ;  à  l'O.  et  au 
N.  O.  ,  par  Neuvillalais  ;  la  forme  de  cette  commune  est  un 
tétragone  irrégulier  ,  dont  les  côtés  ont  2  k.  7  h. ,  au  sud-est , 
3  k.  1/2  ,  au  nord-est  ,  5  k. ,  à  Touest-sud-ouest ,  et  autant  au 
nord-nord- ouest.  Le  bourg  de  Mézières  ,  situé  dans  un  fond, 
à  1  k.  seulement  de  la  limite  la  plus  rapprochée  ,  qui  est  à 
l'O.  N.  O.  ,  et.  à  3  k.  1/2  de  la  plus  éloignée ,  qui  est  au  N. 


96  MÉZIÈRES. 

N.  E. ,  se  compose  d'une  rue  principale  s'étendant  de  l'est 
à  l'ouest ,  à  laquelle  une  autre  ,  s'étendant  du  nord  au  sud  , 
vient  se  réunir  vers  son  centre  en  forme  de  ^  renversé. 
Eglise  assez  jolie ,  sans  avoir  rien  de  bien  remarquable  , 
bâtie  à  la  presque  extrémité  de  la  seconde  rue  dont  il  vient 
d'être  parlé ,  du  genre  gothique  secondaire ,  à  croisées  à 
trèfle  et  à  quatre  feuilles  ,  à  clocher  en  lanterne  sur  une  grosse 
tour  gothique  ,  entourée  de  deux  portions  de  cimetière , 
séparées  par  un  chemin,  l'une  close  de  haies,  l'aulre  d'un 
mur  d'appui.  La  suppression  de  ce  cimetière  et  la  destruction 
de  son  mur  d'enceinte  ont  été  autorisés  depuis  deux  ans  , 
pour  former  ,  autour  de  cette  église  ,  une  petite  place  plantée 
d'arbres  ,  qui  doit  embellir  beaucoup  cette  partie  du  bourg  , 
près  de  laquelle  M.  Cocquerel ,  notaire  et  maire  ,  a  fait  cons- 
truire une  jolie  maison.  Un  nouveau  et  grand  cimetière  , 
clos  de  murs  élevés  ,  a  été  établi ,  depuis  quelques  années  , 
en  dehors  et  à  l'ouest  du  bourg.  On  remarque  ,  à  l'extrémité 
orientale  de  ce  bourg ,  la  Grande-Maison  ,  avec  sa  fuye  , 
ancien  manoir  de  la  seigneurie  de  paroisse  ;  une  autre 
maison  ,  près  et  au  sud-sud  est  de  l'église  ,  avec  sa  tourelle 
servant  de  cage  d'escalier  ;  celle  de  feu  M.  Salmon  ,  notaire 
et  député  de  la  Sarthe  ,  actuellement  à  M.  Lalande  fils  ,  atte- 
nante à  la  partie  centrale  du  bourg,  est  remarquable  non  en 
elle-même  ,  mais  par  un  joli  jardin  avec  allées  couvertes  et 
bosquets  ,  par  des  prairies  dont  ce  jardin  n'est  séparé  que  par 
une  pièce  d'eau  ,  et  par  la  perspective  du  coteau  très-  pitto- 
resque sur  lequel  est  construit  le  château  du  Vieux-Lavardin. 
Plusieurs  sources  qui  se  trouvent  dans  ce  bourg  et  l'alimentent 
d'eaux  vives  ,  ont  l'inconvénient  de  le  rendre  perpétuellement 
humide  et  boueux.  —  Le  bourg  de  S.-Chéron  ne  consiste  que 
dans  4  à  5  maisons  ,  au  plus,  écartées  de  5o  pas  de  l'ancien 
presbytère,  qui  est  attenant  à  une  petite  chapelle  formée  par  la 
nef  de  l'ancienne  église,  dépourvue  de  clocher  et  n'ayant  rien 
de  remarquable.  L'ancien  cimetière  de  cette  paroisse  ,  clos  de 
haies  seulement  et  placé  entre  celte  chapelle  et  le  chemin  qui 
conduit  au  hameau  de  Boisouges  ,  a  été  converti  en  jardin  : 
on  y  remarque  la  sépulture  d'un  ecclésiastique  ,  frère  du  pro- 
priétaire actuel  du  presbytère  et  de  ce  jardin ,  tué  par  les 
chouans  vers  1796.  (Voir  l'art,  saint  -  chéron  ,  pour  tous 
ce  qui  est  particulier  à  celte  ancienne  paroisse.  ) 

popul.  Portée  pour  iy5  feux  ,  ceux  de  S.-Chéron  compris, 
sur  les  états  de  l'élection  du  Mans  ,  elle  est  actuellement  de 
270  ,  compren.  56o  indiv.  mâles,  65o  femelles  ,  total  ,  1210  , 
dont  528  dans  le  bourg  de  Mézières  ,  et  23  dans  celui  de  S.- 
Chéron  ;  i25  au  hameau  de  Boisouges  ,  67  à  celui  de  Souil- 


MEZIÈRES*  97 

Ittd  ,  55  h  chacun  de  ceux  de  Charles  et  les  Hantelles ,  et 
27  à  celui  de  la  Brandie  re, 

Moue,  dccenn.  De  i8o3  à  181 2  ,  inclusiv.  :  mariag.,  98; 
naissanc.,  34»  ;  àéc. ,  297.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag.  i 
97  ;  naissanc.  ,  324  ;   déc ,  256. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Pierre  ;  as- 
semblée le  dimanche  le  plus  rapproché  du  29  juin  :  celle  qui 
avait  lieu  au  mois  de  mai  «à  S.-Chéron  ,  es!  supprimée.  —  La 
cure  ,  qui  valait  800  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation  de 
l'abbé    de   la   Couture   du    Mans.    La    prestimonie    fondée , 
dans  cette  paroisse  ,  le  17  août  i5o4  ,  par  Michel  Blanchard  , 
qui  en  était  curé ,  en  faveur  de  J.  Bcsnard  son  cousin  ,  était 
estimée  60  1.  Aliénée  comme  bien  national,  le  6  juin  1791  , 
c'est  sur  l'emplacement  de  la  maison  qui  en  dépendait ,  que 
M.  Cocquerel,   propiélaire  de  ce  terrain,  à  fait  construire 
celle  dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  Il  existait  une  chapelle 
sur  la  motte  féodale  du  château  du  Vieux-Lavardin  ,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  à  son  article  :  peut-être  y  en  avait-il  une 
aussi  dans  l'enceinte  de  ce  château.  Celle  de  S.-DemVdes- 
Eaux,  située  en  effet,  près  le  cours  d'eau  qui  prend  naissance 
dans  le  bourg  ,  à  3  k.  1/2  au  N.  N.  E.  de  celui-ci ,  est  le  but 
d'une  station  lors  des   processions  de  la  paroisse  :  on  y  va 
aussi  en  voyage  (  en  dévotion  )  ,  pour  être  mis  à  l'abri  ou 
délivré  des  sortilèges. 

iust.  FkOD.  La  seigneurie  de  paroisse  qui ,  dans  l'origine , 
paraît  avoir  été  annexée  au  fief  de  la  Grande-Maison  ,  situé 
dans  le  bourg  ,  l'était  depuis  longlems  à  la  terre  et  baronnie 
du  Vieux-Lavardin  ,  dont  le  château  est  situé  sur  la  pointe 
d'un  coteau  ,  à  1  k.  1  h.  au  sud-est  du  bourg.  Nous  ne  repé- 
terons pas  ici  ce  qui  a  été  dit  sur  cette  baronnie  ,  érigée  en 
marquisat  par  lettres  de  juillet  160 1,  enregistrées  au  parlement 
de  Paris  le  6  février  i6o4  •>  dans  l'article  que  nous  lui  avons 
consacré  (  11-594  )  i  nous  donnerons  seulement  ici  une  liste 
plus  complète  des  anciennes  paroisses  sur  lesquelles  s'exerçait 
la  juridiction  de  ce  marquisat ,  dont  le  siège  était  à  Conlie  (  v. 
cet  art.  ),  par  un  bailly  ,  ou  son  lieutenant ,  un  procureur  fiscal 
et  un  greffier.  Ces  paroisses  étaient  :  Aigné ,  Assé-le-Riboul , 
Bazoge  (  la  ),  Chapelle-S.-Fray  (  la  )  ,  Chevaigné  ,  Conlie  , 
Crissé  ,  Degré  ,  Domfront-en- Champagne  ,  Fille  ,  Lavardin  , 
Mézières  ,  Milesse  ,  Moitron  ,  ISeuvillalais  ,  Pezé  ,  Poché  , 
Quinte  (  la  )  ,  Rouessé-Fontaine  ,   Rouez  ,  S.  Chéron  ,  S.- 
Christophe-du-Jambet ,  Ste-Sabine ,  Ségrie,  Spay  ,  Tronchet 
(  le  ) ,  Vernie  ,  Verniette.  Les  châtellenies  de  Milesse  ,  Tucé  , 
Assé-le-Riboul  et  la  Corbinière  ,  terre  à  laquelle  était  annexée 
la  châtellenie  de  S.-Chéron  ,  furent  unies  à  la  baronnie  de 
IV  7 


98  MÉZIÈRES. 

Lavardin  par  lettres  de  décembre  i56i  ,  regîslrée»  fe  iS 
mars  1567. 

Le  manoir  de  la  Corbïnière  ,  dont  il  vient  d'être  parlé , 
situé  à  2  k.  3  h.  nord-est  du  bourg  de  Mézières  ,  et  à  1  k. 
8  h.  nord-nord-est  de  celui  de  S.-Chéron,  est  bâti ,  comme 
celui  de  Lavardin  ,  sur  la  croupe  d'un  coteau  élevé  ,  d'où  la 
vue  s'étend  sur  un  vallon  peuplé  de  huit  à  neuf  villages,  et 
sur  un  assez  vaste  horison  terminé,  au  nord-ouest,  par  la  ville 
de  Sillé  et  la  forêt  du  même  nom,  et  par  les  buttes  des  Coué- 
vrons  ,  à  l'ouest.  Ce  vieux  manoir  ,  qui  semble  comme  un 
fort  avancé  du  château  de  Lavardin  ,  se  fait  remarquer  par 
plusieurs  fenêtres  en  croix  de  pierre  sur  chaque  face  ,  une 
tourelle  décagone  servant  de  cage  d'escalier  ,  une  tour  ronde 
à  moitié  abattue  ,  située  à  l'angle  sud-ouest  de  la  maison  t 
deux  autres  tours ,  presqu'entièrement  détruites ,  qui  dé- 
fendaient la  cour  d'entrée  ,  et  par  les  nombreuses  meurtrières 
dont  les  tours,  la  tourelle  et  les  murs  des  bâlimens  et  d'enclos 
sont  percés.  La  Corbïnière  n'est  plus  qu'une  ferme  habitée 
par  son  propriétaire,  M.  Julien  Huet. 

bist.  civ.  Mézières  avait  anciennement  une  école  de  filles, 
dont  la  dotation  a  été  aliénée  et  les  titres  perdus. 

Depuis  longtems  il  y  existe  une  école  primaire  de  garçons  t 
pour  laquelle,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  i833,  le 
conseil  municipal  a  voté  pour  l'exercice  i834  ,  co  f.  pour  la 
location  de  la  maison  d'école  ,  et  200  f.  pour  le  traitement 
fixe  de  l'instituteur. 

Une  ordonnance  du  11  mars  i83o  ,  autorise  l'acceptation 
du  legs  fait  à  la  commune  ,  par  le  sieur  Robin  ,  d'une  maison 
avec  dépendances  r  évaluée  à  mille  francs  de  capital. 

Mézières  fut  grêlé  en  1801  ,  de  même  que  la  commune 
chef-lieu  de  canton.  (  V.  Ji-80.  ) 

_  atstiq.  Nous  n'en  connaissons  d'autres,  dans  cette  com- 
mune ,  que  Je  château  du  Vieux-Lavardin  et  sa  tombelle  , 
qui  est  bien  certainement  le  mcrc  féodal  de  la  baronnie  ,  dé- 
crits tous  deux  à  leur  art.  spécial  (  11-594  )  »  et  la  maison 
de  la  Corbïnière  ,  dont  il  vient  d'être  parlé. 

HYDROGR.  La  petite  rivière  de  Longue ve- Ouest ,  décrite 
à  son  art.  spécial,  et  qu'on  appelé  aussi  Findeau  ou  Fin- 
d'Eaux ,  limite  la  partie  nord-ouest  de  la  commune  ;  le 
ruisseau  de  Guièpe  y  qui  prend  naissance  au  bourg  de 
Mézières ,  et  celui  de  la  Bigotière  ,  qui  passe  au  bourg  de 
S.-Chéron  ,  se  réunissent  à  1  k.  au  N.  E.  de  celui  de  Mé- 
zières ,  et  reçoivent  plus  loin  celui  de  la  Corbïnière  ,  avec 
les  eaux  duquel  ils  vont  confluer  dans  la  Longuève  ,  entre 
les   moulins  des   Marais   et  de  Findeau,    après  un   cours 


MÉZ1ÈRES.  99 

de  4  ,  5  i/2  et  a  1/2  k.  ,  pendant  lequel  ils  traversent  le 
territoire  du  sud  au  nord-est.  Etangs  de  Chêne-Sour  et  de  la 
Châterie  ,  peu  importans,  peuplés  de  carpes  et  de  gardons. 
—  Moulin  de  Findeau  ,  sur  la  Longuève. 

géol.  Sol  montueux ,  vers  les  extrémités  nord' est  et 
sud-est  ;  assez  plat  pour  le  surplus.  Terrain  secondaire  ,  of- 
frant le  calcaire  jurassique  propre  a  bâtir  ,  et  pour  convertir 
en  chaux;  de  la  marne  grisâtre  propre  à  la  briqueterie,  sur 
presque  tous  les  points  ,  excepté  dans  les  parties  élevées  , 
où   Ton  extrait  du  grès  ferrifère  et  du  minerai  de  fer. 

Plant,  rar.  Aristolochia  clematilts  ,  LIN. 

div;s.  des  terr.  En  labour  ,  I,t5a  hectares  ;  jardins  ,  i3  ; 
vignes  ,  4°  ;  Pr^s  et  pâtur. ,  66  j  bois  de  la  foret  de  Mézières 
ou  du  Vieux-La vardin  ,  partie  en  futaie  ,  i63  ;  bois  parti- 
culiers ,  en  taillis  ,  7  ;  pinières  ,  3j  ;  landes  ,  27  ;  mares  et 
étangs,  5;  superficie  des  bâtimens  et  cours,  10;  égl.  t 
cimet.  et  autres  établies,  publ. ,  7  ;  rout.  et  chem.  ,  19  ;  riv» 
et  ruiss  ,  4  ;  total ,  i,65o  hectares. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire,  passablement  fertile, 
généralement;  argilo  -  sablonneuse,  et  moins  productive, 
dans  les  parties  élevées  ;  culture  en  céréales  ,  dans  la  pro- 
portion de  4-  parties  en  froment  et  4  parties  en  orge  ,  3  part. 
en  seigle  et  autant  en  avoine  ;  beaucoup  de  trèfle  et  de 
chanvre ,  de  pommes  de  terre  ;  bois  de  la  forêt  du  Vieux- 
Lavardin  ou  de  Mézières ,  et  quelques  autres  bouquets 
détachés  ;  vignes,  donnant  un  vin  de  très-médiocre  qualité  ; 
beaucoup  d'arbres  à  fruits ,  dans  les  parties  nord-est  et  sud- 
est  ,  dont  le  cidre  est  de  très-bonne  qualité.  —  Elèves  de 
poulains  ,  bêtes  à  cornes  ,  porcs  et  moutons.  —  Assolement 
triennal  et  quadriennal  ,  le  premier  plus  ordinaire  ;  2  3 
charrues,  traînées  moitié  par  des  chevaux  seuls  ,  moitié  par 
bœufs  et  chevaux.  =  Commerce  agricole  ,  consistant  en 
grains ,  dont  il  n'y  pas  d'exportation  réelle  ,  mais  seulement 
échange  ;  en  chanvre  et  fil ,  dont  la  qualité  est  estimée  ; 
graines  de  trèfle  ,  bois ,  cidre  ;  poulains  ,  jeunes  bestiaux  , 
moutons  ,  porcs  gras  ,  etc. 

—  Fréquentation  des  marchés  de  Conlie  ,  Sillé  ,  Beaumont 
et  le  Mans. 

INDustk.  Exploitation  des  bois  et  cuisson  du  charbon , 
dans  la  forêt;  extraction  du  calcaire  en  moellon  ,  pour  bâtir 
et  pour  la  chaux  ;  du  grès  roussard  ,  du  minerai  de  fer , 
pour  la  forge  d'Antoigné  ;  de  l'argile  à  brique;  un  fourneau 
à  chaux  et  à  la  briqueterie.  11  se  fabrique  dans  le  bourg 
quelques  pièces  de  toiles  et  quelques  pièces  de  fprge  ,  pour  les 
particuliers.  r  ^. 

s* 

A 


iqo       MÉZÏEKES-SOUS-BALLOjV- 

rolt.  ET  CHEM.  Chemin  de  Conlie  au  bourg  de  Mezière* 
et  à  Beaumont ,  traversant  le  rentre  du  territoire  communal , 
mis  en  bon  état  dans  sa  première  partie  ;  du  bourg  à  IS'eu- 
villalais  ,  passablement  bon  ;  à  S.-Chéron  et  au  hameau  de 
Boisouges  ,   presque  impraliquable. 

lieux  remarq.  Aucun  comme  habitation,  le  Château  du 
Vieux-Lavardin ,  habité  par  le  régisseur,  n'étant  et  ne  pou- 
vant plus  guère  être  autre  chose  qu'une  maison  de  ferme  ; 
sous  le  rapport  des  noms  :  la  Fuve  ,  Goutle-d'Or  (  peut-être 
originairement  Goutte -d'Eau  )  ,  Bois-Courgeon  ,   etc. 

Établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  résidence  de  notaire  , 
école  primaire;  recette  buraliste  des  contribut.  indirect.,  i 
débit  de  tabac  ;  bureau  de  poste  au  lettres  ,  à  Sillé. 

établ.  partit.  Ecole  primaire  de  filles  ,  i  sage-femme. 
MËZIÈRES-  SOUS  -1IALLOX;  Maceriœ  sub  vel  propè 
Balladonem  (  v.  l'étymol.  à  l'art,  précédent  ).  Commune  du 
canton  ,  et  à  6  kiîom.  7  hect.  S.  de  Marolles-les-Brauits  ;  de 
ï'arrond.  et  à  20  k.  5  h.  S.  j/8-O.  de  Mainers  ;  à  21  k.  N. 
3/8-E.  du  Mans  ;  anciennement  du  doyenné  de  Ballon  ,  du 
Grand-Archid. ,  du  dioc.  et  de  l'élecl.  du  Mans.  —  Dislanc. 
légal.  :  7 ,  21  et  26  kil. 

DESCKIPT.  Bornée    au  N. ,   par   Ponthouin  ,   Disse -sous- 
Ballon  et  S.-Aignan  ;  à  TE. ,  par  Courcemont  ;  au  S. ,  encore 
par  Courcemont  et  par  S.-Mars-sous-Ballon  ;  à  l'O. ,  par  Bal- 
lon ;  au  N.  O. ,  par  Congé-sur-Orne  ;  son  territoire ,  de  forme 
oblongue  ,  s'étend  sur  un  diam.  d'environ  5  k.  1/2  d'E.  à  O, , 
contre  4-  k»  du  N.  au  S.  Le  bourg  ,  situé  à  mi  côte  ,   à  peu- 
près  au  centre  du  territoire ,  forme  une  assez  longue  rue  qui 
s'étend  d'est  à  ouest ,  et   vient  aboutir   à  la  partie  orientale 
de  l'église.   Celle-ci  ,   passablement    grande    et   proprement 
décorée  ,  à   fenêtres  ogives  du  genre  gothique  flamboyant  T 
dans  laquelle  les  piliers  ,  qui  supportent  les  arcs  du  chœur, 
se  font  remarquer  par  leurs  colonnes  engagées  ,  à  chapiteaux 
ornés  de  feuillages ,  de   coquilles  de    pèlerins  et  de  figures 
d'anges  ;  clocher  en  flèche  hexagonale  ,   très -peu  élevée.  Le 
cimetière  ,  au  sud  de  l'église  ,  dont  il  n'est  séparé  que  par  la 
rue  du  Bourg  ,  clos  de  murs  et  de  haies. 

popul.  De  62  feux  avant  la  révolution  ;  actuellement  de 
286,  se  composant  de  621  individ.  mâles,  707  fem. , 
lolai,  i,328  ;  dont  307  dans  le  bourg  ;  une  grande  partie  du 
surplus  reparti  dans  de  nombreux  hameaux  ,  savoir  :  à  celui 
de  la  Forge  ,  55  ;  de  la  Sonnerie  ou  Saunerie  ,  4-5  ;  de  la 
Touche  et  de  la  Tremblaye  ,  chacun  36  ;  de  la  Prévellerie  et 
des  Maisons  ,  chacun  3o  ;  de  Fourniquet ,  de  Pot-  Crasseux  r 
des  Six-Chemins ?  2S  à  27  à  chaque;  de  la  Révrollière  et 


MEZIERES-SOUS-BALLOX.        101 

j\c  Cloé  ,   2^.  et  s3  ;  de  la   Barberie ,    de   Francbaron  ,   de 
Pierrel,  el  de  la  Fontaine  ,  12  à  i5  à  chacun. 

Mouv.  dérenn.  De  i8o3  à  181 2,  inclusiv.  :  mariag.  ,  gg  ; 
naissanc. ,  h'àj  ;  déc.  3j2.  —  De  18 13  à  1822  :  mariag. ,  98; 
naissanc.  ,  l^io  ;  déc.  ,  286. 

Hisr.  ECrxis.  Eglise  sous  l'invocation  de  l'Assomption 
de  Ja  Vierge;  fêle  patronale  ou  assemblée,  fixée  au  di- 
manche le  plus  rapproché  du  i5  août.  —  La  cure  ,  ancien 
prieuré  de  l'ordre  de  S.- Benoît ,  fondé  vers  le  milieu  du  1  i.e 
siècle  ,  par  Koberl  de  Sardonico  ,  dont  le  revenu  était  estimé 
700  1.  ,  était  à  la  présentation  des  religieux  de  S. -Vincent  du 
Mans  ,  dont  l'abbé  présentait  au  bénéfice  prioral ,  valant 
800  1.  ,  annexé  à  l'office  de  sacristain  de  ladite  abbaye.  La 
fabrique  de  l'église  de  Mézièrcs  ,  possédait  anciennement  les 
revenus  de  l'ancienne  maladrerie ,  qui  existait  dans  celte 
paroisse.  La  ferme  de  Fourniquet ,  située  près  et  au  nord- 
nord-ouest  du  bourg  ,  élait  un  bénéfice  attaché  à  la  chapelle 
du  château  de  Vernie  (  v.  cet  art.  )  ,  appartenant  à  la  maison 
de  Tessé  :  elle  fut  confisquée  sur  le  chapelain  Fronteau  et 
vendue  pendant  la  révolution  ,  par  suite  de  son  émigration 
en  1792, 

m  >t.  fégd.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  depuis 
longtems  à  la  terre  de  la  Davière  ,  en  Courcemont ,  possédée 
par  la  famille  Levayer  ,  ensuite  par  celle  de  Sourches  ,  et  re- 
venue en  dernier  lieu  à  la  première  de  ces  familles  :  comme 
la  Davière  ,  elle  relevait  de  la  juridiction  de  la  châtellenie  de 
Ballon.  Peul-étre  était-elle  annexée  ,  dans  l'origine  ,  à  l'un 
des  deux  fiefs  de  la  paroisse  ,  le  Pctil-Sourdon ,  situé  à  1  k. 
7.  h.  au  S.  O.  du  bourg ,  ou  à  la  Pillerie  ,  à  1  k.  8  h.  au  S. 

hist.  civ.  Cette  paroisse  possédait  un  notaire  avant  la 
révolution.  —  En  exécution  de  la  loi  du  28  juin  i834  ,  le 
Conseil  municipal  a  voté  sur  le  budget  communal  de  i834  > 
la  somme  de  100  f.  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  pri- 
maire, el  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  fixe  de  l'instituteur, 
antiq.  11  fut  trouvé  il  y  a  quelques  années  ,  dans  les  sables 
du  tertre  de  Grip  ,  des  pièces  de  monnaies  en  or,  sur  les- 
quelles nous  n'avons  pu  obtenir  d'autres  renseignemens. 

hydrogr.  La  commune  est  bornée  ,  au  nord-ouest,  par  la 
petite  rivière  d'Orne  N.-E.,  qui  la  sépare  de  celle  de  Congé- 
sur- Orne  et  de  Ponlhouin  ,  pendant  un  cours  de  2  k.  3  h.  ; 
le  ruisseau  le  Coè'slon  ,  traverse  d'est  à  ouest  son  extrémité 
septentrionale  ,  pour  aller  se  jeter  dans  la  précédente  ;  enfin  , 
celui  de  Soussigné  ,  sépare  verticalement  son  extrémité  nord, 
è\i  territoire  de  S.-Aignan.  —  Moulin  du  Vieux-Ponthouin  , 


io3        MEZIEttES-SOUS-BALLCW. 

h  blé,  sur  l'Orne.  —  Moulin  à  vent,  construit  dans  l'ancienne 
lande  de  la  Pillerie  ,  par  M.  Et.  Longuère. 

GÉOLOG.  Sol  monlueux ,  dans  toule  la  circonférence  nord- 
ouest  ,  sud  et  sud  -  est  ;  terrain  secondaire  ,  passant  au 
tertiaire  ,  recouvert  de  sables  d'alluvion  sur  quelques  points  , 
particulièrement  au  sud-est  ;  offrant  de  la  pierre  calcaire 
propre  à  la  chaux  à  Monthabert  ;  du  calcaire  moellon  ,  dans 
lequel  se  rencontre  l'orbitulaîre  convexe  et  d'autres  fossiles; 
de  la  marne  blanche  ,  dont  un  banc  de  7  à  8  met.  d'épaisseur  ,. 
en  extraction  sur  plusieurs  points  ;  du  grès  blanc  ,  et  des 
sables  d'alluvion  au  sud-est. 

wvis.  des  terk.  En  labour,  527  hectares;  jardins,  29; 
prés  et  pâtures  ,  3 12  ;  bois  taillis  ,  67  ;  landes  et  pinières ,  17  ; 
superf.  desbâtim.  et  cours  ,  25  ;  égl.,  cim. ,  etc,  3  ;  chemins, 
33  ;  eaux  courantes  ,  4*  Total ,  1,016  hect. 

contrib.  Foncier  ,  8,629  £  »  Personn.  et  mobil.,  636  f.  ; 
port,  et  ien.,  247  f .  ;  19  patentés  :  droit  fixe  ,  88  f.  ;  dr. 
proport. ,  69  f.  60  c.  Total  ,  9,569  f.  —  Perception  de 
Saint-Aignan. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire ,  généralement  fertile  ; 
argilo-sablonneuse  et  de  sable  pur  sur  quelques  points  ,  par- 
ticulièrement au  nord-est  ;  culture  en  céréales  dans  la  pro- 
portion de  froment,  26  parties;  orge,  26;  seigle,  i3  ; 
avoine  ,  7.  Beaucoup  de  trèfle  ,  de  chanvre  ,  de  pommes  de 
terre  ;  prés  sur  les  bords  de  l'Orne  ,  de  bien  meilleure  qualité 
sur  Mézières  ,  qu'en  descendant  son  cours  ;  la  lande  de  la 
Pillerie  ,  autrefois  improductive ,  livrée  à  la  culture  des  cé- 
réales en  partie,  le  surplus  planté  en  pins  maritimes;  un  grand 
nombre  d'arbres  à  fruits.  Elèves  de  poulains  ,  et  d'une  grande 
quantité  de  reaux  et  génisses ,  de  porcs  de  moulons  et 
de  chèvres  ;  engrais  d'un  grand  nombre  de  porcs  et  de 
quelques  bœufs.  —  Assolement  triennal  ;  43  charrues  ,  dont 
2  3  traînées  par  des  chevaux  seuls  ,  le  surplus  par  bœufs  et 
chevaux.  =z  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont 
il  y  a  exportation  réelle  du  cinquième  au  quart  ;  en  graines 
de  trèfle  ,  chanvre  et  fil  ;  poulains  ,  bestiaux  ,  porcs  gras  ; 
cidre  ,  foins  ,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Beaumont ,  René  , 
Ballon  ,  Bonnétable  et  Mamers. 

chemins  bas ,  vaseux  et  presque  impratiquables  autrement 
qu'à  pied. 

lieux  rfmarq.  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms ,  outre  ceux  déjà  désignés  dans  le  cours  de  cet  art.  : 
les  Branche res  (  où  se  pendaient  les  signes  indicatifs  des  droits 


M1LESSE.  io3 

tîe   péages  )  ,   l'Hôtel  ,   l'Homas  ,    Brûlon  ;    la  Croupe ,    la 
Croie  ;   le  Buron  ;  le  Chêne,  le  Coudray  ,  l'Epinai. 

établ.  PUrfL.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire  ,  un  débit 
de  tabac.  Bar.  de  poste  aux  lettres  ,  au  Mans. 

MEZIERES  ,  ancien  fief  situé  dans  la  commune  de 
Béton  ,  à  2  k.  à  FE.  du  bourg,  Louis  Sevin,  sieur  de  Mé- 
zièrcs ,  fonda  dans  l'église  de  Béton  ,  une  chapelle  simple  , 
sous  l'invocalion  de  Notre-Dame,  qui  fut  unie  par  l'évêque 
du  Mans  ,  le  19  mars  1700,  à  celle  de  Notre-Dame  de  Laza- 
relh  ,  fondée  en  1699,  daus  le  faubourg  Montsor  (  v.  cet 
art.  )  de  la  ville  d'Alençon  ,  par  L.  Sevin  ,  curé  d'Ancinnes  , 
etc. ,  neveu  du  précédent. 

Il  y  a  aussi  un  hameau  appelé  les  mézières  ,  près  et  au 
sud  de  celui  des  Forges  ,  dans  la  commune  de  Lavardin. 

Au  surplus,  le  nom  de  mlziÈres  se  trouve  fréquemment 
reproduit  ,  comme  nom  d'habitation ,  dans  le  Maine  et 
particulièrement  sur  le  territoire  du  déparlement  de  la 
Sarthe.  L'examen  des  lieux  et  de  la  nature  du  terrain , 
peut  seul  indiquer  ,  pour  chacun  d'eux  ,  laquelle  des  éty- 
mologies  indiquées  ci-dessus  (  page  95  )  ,  leur  convient  plus 
particuièrement. 

MICHEL  (  saint-  )  ;  voyez  saint-michel. 

MILESSE  ou  M1LLESSE,  la  M1LESSE ,  Milltia , 
Millcsla  ;  de  milltia  ,  œ  ,  guerre  ,  milice  ;  ou  de  miles  ,  itis , 
soldat  ,  guerrier ,  chevalier  ;  ce  qui  peut  signifier  un  château 
fort ,  une  place  de  guerre  ,  ou  bien  la  demeure  d'un  chevalier. 
Commune  cadastrée  du  3.*  canton  ,  de  l'arrond. ,  et  à  7  kil. 
8  hect.  N.  1/8-O.  du  Mans;  autrefois  des  Quintes,  du  dioc. 
et  de  l'élecl.  de  la  même  ville.  —  Distance  légale  ,  9  kil. 

descript.  Bornée  au  N.  O.  ,  par  la  Chapelle-S.-F ray  ;  au 
N.  ,  par  la  Bazoge  ;  à  l'E.  ,  par  S.-Saturnin  ;  au  S. ,  par  la 
Chapelle-S.-Aubin  ;  à  PO. ,  par  Trangé  et  Aigné  ;  son  ter- 
ritoire, tout-à-fait  indéterminable  autrement  que  par  une  carte, 
s'allonge  du  nord  «■  nord  -  ouest  au  sud,  en  formant  une 
espèce  d'^  penchée  ,  sur  un  diamètre  d'environ  7  k. ,  et  sur 
une  largeur  qui  varie  de  3  et  £  h.  à  2  k.  Le  bourg  ,  situé 
au  tiers  sud  du  diam.  longitudinal ,  un  peu  au  nord  du  prin- 
cipal rétrécissement  formé  par  le  territoire  de  S.- Saturnin  , 
se  compose  de  deux  rangs  de  maisons  formant  une  rue ,  le 
long  de  l'ancienne  route  du  Mans  à  Sillé-le-Guillaume , 
dont  l'extrémité  nord  se  compose  de  plusieurs  maisons  qui 
se  trouvent  sur  Aigné  ,  tandis  que  plusieurs  autres  maisons  , 
également  du  territoire  de  Milesse ,  s'avancent  aussi  au  sud  , 

Êresque  jusque  dans  le   bourg  de  la    Chapelle-S.-Aubin. 
■glise  à  ouvertures  cintrées ,    voûtée  en  bois ,    paraissant 


io4  MILESSE. 

ancienne  ,  mais  n'ayant  absolument  rien  de  remarquable  dans 
sa  construction  ;  clocher  en  flèche  sur  une  tour  carrée  ;  ci- 
metière attenant  au  côté  oriental  de  l'église  ,  clos  de  haies 
et  de  murs  d'appui  mal  enlrelenus.  11  ne  reste  plus  rien  de 
l'ancien  château  ,  construit  à  cent  pas  à  l'ouest  de  l'église  et 
dont  il  sera  parlé  plus  loin  ,.  à  l'alinéa  akiiquites. 

POPUL.  Portée  pour  go  feux  sur  les  états  de  l'élection  du. 
Mans  ,  on  en  compte  i44  i  d'après  le  recensement  de  1826  , 
se  composant  de  4^7  indiv.  mal.,  384  fem. ,  total,  821  ; 
dont  275  dans  le  bourg  ,  112  au  hameau  du  Vieux-Chemin  , 
27  à  celui  de  S  -Ouen  ,  et  autant  à  celui  de  la  Guimaudièrc  r 
i4  à  celui  de  la  Robinière.  Les  Grandes-Maisons  ,  le  Bourg- 
neuf  et  le  Pâti ,  forment  un  autre  hameau  de  20  personnes  , 
qui  s'avance  au  sud  jusque  près  le  bourg  de  S.-Aubin. 

Mohp.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inelusiv.  :  mariag.,  54» 
naissant. ,  221  ;  déc.  ,  i85. —  De  i8i3  à  1822  :  mariag., 
60  ;  naissanc,  211  ;  déc. ,  i23. 

Hii>T.  ecclés.  Eglise  sous  l'invocation  de  S. -Pierre  et  r 
suivant  le  Fouillé  du  diocèse ,  de  S.-Ouen  et  de  S.-Barlhé- 
lemy ,.  par  suite  ,  probablement ,  de  suppressions  de  chapelles 
placées  sous  le  patronage  de  ces  saints  ,  comme  on  le  verra 
plus  bas  à  l'égard  du  prieuré.  Assemblée  le  dimanche  le 
plus  proche  du  26  juillet,  fête  de  Sle-Anne  ,  à  cause  de  la 
chapelle  de  ce  nom ,  qui  se  trouve  à  l'extrémité  sud  du  ter- 
ritoire ,  près  le  bourg  de  la  Chapelle  S.-Aubin. 

La  cure  ,  l'une  de  celles  de  la  Quinte  ou  banlieue  du  Mans , 
valait  4o°  L  de  revenu  :  elle  était  à  la  présentation  de  l'abbé 
de  S.-Julien  de   Tours  ,    suivant  Lepaige  ;   de  l'évêquc  du 
Mans,  selon  X Almanach  Manceau.  Cette  cure  fut  dans  l'ori- 
gine un  prieuré  de  l'ordre  de  Su-Benoît ,  fondé  en  ioji  ,  par 
Alberic  de   IMilesse  ,   en  faveur  de  la  même  abbaye  de  S.- 
Julien de  Tours  ,  ut  Monachi  faciant  serviri  pro  voluntaie  et 
arhitrio  eorum  >  porte  l'acte  de  fondation.  Ce  prieuré  ,   sous 
le  patronage  de  S.-Ouen  r  situé  à  6  h.  au  N  E.  du  bourg  , 
était  estimé  valoir  3oo  I.  de  revenu  suivant  Lepaige  ,  1,000  1. 
selon  M.  Th.  Cauvin  ;  à  la  même  présentation  que  la  cure  , 
dans    l'origine,    à    celle  du  Roi,    en   dernier   lieu.  11  n'en 
reste  plus  depuis  îongtems   que  la  chapelle  ,  convertie  en 
bâtimens  d'exploitation  de  ferme.  Une  autre  fondation,  an- 
nexée à  l'église    paroissiale ,   sous  le  nom  de   prestimonie 
Foucault ,  valait  5o  1.  de  revenu. 

Pendant  l'épiscopat  de  l'évêque  du  Mans  Sigefroy  , 
de  960  à  993  ,  Guillaume  ,  seigneur  de  Sillé  ,  ayant  assassiné , 
dans  la  forêt  de  Milesse ,  qui  s'étendait  entre  ce  bourg  et 
celui  de  la  Chapelle-S.-Aubin  ,  le  baron  de  Saint-Loup  , 


MILESSE.  io5 

seigneur  de  Milesse  et  de  Tucé  ,  ne  put  être  relevé  de 
l'excommunication  lancée  contre  lui  par  la  justice  ecclé- 
siastique ,  qu'à  la  condition  de  faire  bâtir,  en  expiation  de 
son  crime  ,  une  chapelle  au  lieu  même  où  il  avait  élé  commis^ 
et  de  la  doter  suffisamment  pour  y  ent retenir  un  chapelain 
chaîné  de  prier  Dieu  pour  le  repos  de  famé  de  sa  victime. 
Le  fils  de  Guillaume  ajouta  à  cet  établissement  un  hospice 
qui  fut  desservi  par  des  moines  de  S -Antoine  ,  sous  Ja  règle 
de  S. -Augustin.  Les  religieux  chargés  de  desservir  celte  au- 
mônerie  ,  placée  sous  le  patronage  de  S.-Chrislophe  ,  ayant 
été  appelés  à  l'administration  de  l'hospice  des  Ardens  du 
Mans  (  m-54-2  )  ,  et  ses  revenus  ayant  été  réunis  à  l'hôpital 
général  du  Mans ,  conformément  à  l'art.  5  des  lettres-pa- 
tentes de  septembre  i658,  constitutives  de  cet  établissement 
(  m-545  ),  les  bâtimens  furent  détruits  en  1772  ,  ainsi  que 
la  chapelle  ,  afin  d'en  employer  les  matériaux  à  la  bâtisse  du 
nouvel  hôpital  (  in-56o)  :  ils  furent  remplacés  par  une  croix 
en  pierre ,  renversée  ou  couchée  sur  le  terrain  ,  pour  signifier 
un  homme  abattu. 

Le  prieuré  de  Montaillé,  situé  à  3  k.  6  h.  au  N.  N.  O.  du 
bourg  ,  près  et  à  la  droite  de  la  grande  route  du  Mans  à 
Mayenne  ,  avait  été  réuni  au  séminaire-hôpital  S. -Charles 
du  Mans.  Vendu  pendant  la  révolution  ,  onya  fait  construire 
une  jolie  maison  de  campagne ,  devenue  depuis  un  an 
ou  deux  la  propriété  de  M.  de  Courci  ,  connu  par  son 
voyage  à  la  forteresse  de  Blaye  ,  pendant  la  détention  de  la 
duchesse  de  Berry.  Les  revenus  de  ce  prieuré  ,  qui  était  à  la 
présentation  de  l'abbé  de  Tyron  ,  consistant  en  plusieurs 
métairies  ,  pièces  de  terre  détachées  ,  rentes ,  etc.  ,  et  en 
dîmes  sur  les  paroisses  et  cures  de  la  Bazoge  ,  la  Quinte  , 
Rouez  ,  Ségrie  ,  etc. ,  s'élevaient  à  i,4°4  1«  °6  s«  9  à.  en  1789. 
Le  chapitre  de  S.-Julien  du  Mans  possédait  à  Milesse  les 
Lois  dits  du  Boullay ,  d'environ  3oo  arpens. 

HL>T.  féod  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie, 
unie  depuis  fort  longlems  à  celle  de  Tueé  ,  érigée  en  baronnie 
en  1601  et,  avec  celle-ci,  dès  i56i  ,  à  la  baronnie  de  La- 
vardin  qui ,  aussi  en  1^61  ,  fut  érigée  en  marquisat.  (  V.  les 
art.  lav  ardus  n-588-594  ;  mézieres  et  s.-cheron  iv-  g5  ). 
Le  sort  de  la  châtellenie  de  Milesse  ayant  toujours  suivi  celui 
de  la  châtellenie  de  Tucé  ,  qui  prit  le  nom  de  Lavardin-Tucé  r 
après  le  mariage  de  Fr.  de  Baumanoir  ,  seigneur  de  La- 
vardin  ,  en  i525  ,  avec  Jeanne  de  Tucé,  fille  de  Bcaudouin 
de  Champagne -Tucé  ,  baron  de  Milesse;  il  n'y  a  pas  lieu 
de  répéter  ici  ce  qui  a  été  dit  à  son  sujet  à  l'article  de  la 
commune  de  Lavardin  (  n-588  )  auquel  nous  renvoyons. 


io6  MILESSE. 

Le  plus  ancien  seigneur  connu  de  cette  paroisse,  est  Albéric 
de  Milesse  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut ,  qui  se  trouve  aussi 
mentionné  comme  témoin  dans  l'acte  d'une  concession  faite 
par  le  comte  du  Maine  Hugues  m  ,  fils  d'Azon  de  Ligurie  t 
à  Pévêque  Hoël ,  de  1081  à  1097  ,  rapportée  dans  la  notice 
de  cet  évêqne  (  biogr.  xxxill  ).  Après  lui  vient ,  non  im- 
médiatement sans  doute,  le  baron  de  S.-Loup  ,  dont  il  a  été 
également  parlé  plus  haut ,  mais  à  une  époque  où  déjà  la  terre 
de  Milesse  était  annexée  à  celle  de  Tucé ,  ou  du  moins 
réunie  dans  les  mêmes  mains.  Les  fourches  patibulaires  ou 
le  gibet  de  la  justice  de  Milesse,  étaient  placées  à  la  droite  de 
l'ancienne  roule  du  Mans  à  Sillé  ,  à  8  h.  au  nord  du  clocher. 

Les  autres  terres  seigneuriales  de  la  paroisse  étaient  la 
Ronce ,  à  qui  Lepaige  donne  ,  à  tort  probablement ,  le  litre 
de  baronnie  ,  située  à  1  k.  4  h.  au  nord-est  du  bourg  ,  sur  la 
rive  droite  du  Vray.  C'est  actuellement  une  jolie  maison 
moderne  ,  accompagnée  d'avenues  et  d'un  bouquet  de  futaie  , 
de  5  à  6  arpens  autrefois,  qui  appartient  à  M.  Goussaut, 
propriétaire  au  Mans ,  lequel  en  a  pris  le  surnom.  —  La  Celle , 
Cel/a,  qui  était  réunie  à  la  Ronce,  à  3  k.  au  nord-nord- 
ouest  du  bourg  ,  près  la  petite  rivière  de  Vray  ,  est  une 
maison  d'ancienne  construction  ,  n'ayant  rien  de  bien  re- 
marquable. Elle  appartenait  ,  comme  la  précédente  sans 
doute,  à  la  famille  de  Tessé.  —  Le  Petit-Mans,  à  1  k  au 
sud  de  la  Celle  ,  y  était  réuni  et  servait  de  logement  au  garde 
de  M.  de  Tessé.  —  Lepaige  indique  encore  comme  anciens 
fiefs  de  celte  paroisse  ,  la  Sauvagère  ,  à  2  k.  au  nord-nord- 
est  du  bourg  ,  aussi  sur  la  rive  droite  du  Vfay  ;  l'Aunai  ou  les 
Aunais  ,  à  5  k,  au  nord  ;  Bellan  ou  Beslan  et  le  Verger, 
à  3  k.  au  sud-  sud-est  du  bourg  ,  tout  près  ,  au  nord  de  celui 
de  S.- Aubin  ;  et  les  fiefs  des  deux  prieurés  de  la  Cure  et  de 
Montaillé. 

anti^.  Des  traces  d'une  voie  romaine ,  qu'on  croit  et  qui 
paraît  être  en  effet  celle  qui,  de  Suindinum,  le  Mans,  con- 
duisait à  Vagoritum  ,  ville  des  Diablintes  ,  actuellement  Ju- 
blains  (  Mayenne  )  ,  ont  été  remarquées  dans  les  bois  de 
Milesse  ,  entre  ce  bourg  et  celui  de  la  Chapelle-S.-Aubin  : 
elles  semblent  correspondre  à  celles  de  la  même  voie  que 
nous  avons  indiquées  à  l'article  de  la  Bazoge. 

L'ancien  château  ,  bâti  dans  un  fonds  ,  à  cent  pas  à  l'ouest 
de  l'église ,  entouré  de  fossés  alimentes  par  le  ruisseau  de 
l'Autonnière  qui  passe  à  côté,  était,  dit-on,  une  tour  de 
construction  romaine  ,  dont  les  vestiges  ,  encore  subsistans 
en  1775  ,  laissaient  deviner  des  murailles  de  deux  mètres  au 
moins  d'épaisseur.  Tout-à-fait  détruit  depuis  quelques  années, 


M1LESSE.  107 

j'ai  recueilli  dans  les  amas  de  pierre  qui  en  provenaient  , 
quelques  fragmens  de  briques  rouges,  évidemment  de  fa- 
brique romaine  ,  mais  qui  s'y  trouvaient  en  trop  petite 
quantité  pour  qu'il  soit  possible  de  dire  si  elles  avaient  été 
employées  à  sa  construction  d'une  manière  régulière,  ou  si 
plutôt ,  ainsi  que  je  le  crois  ,  elles  n'y  avaient  pas  été  mêlées 
pâle- mâle  et  accidentellement. 

hydrogr.  La  petite  rivière  de  Vray ,  limite  la  commune  du 
nord  à  l'est;  le  ruisseau  de  l'Autonnière  ,  la  traverse  dans  sa 
partie  centrale  la  plus  étroite,  en  passant  au-dessous  du 
bourg  ;  celui  de  la  Groirie  ,  venant  de  T rangé  ,  la  limite 
dans  sa  partie  centrale  à  l'ouest.  —  Moulin  à  blé  de  Gué- 
pinçon  ,  sur  le  Vray. 

GÉOLOG.  Sol  onduleux  ,  très-élevé  dans  la  partie  méridio- 
nale ,  entre  les  bourgs  de  Milesse  et  de  la  Chapelle-S.-Aubin  , 
l'emplacement  de  l'ancienne  forêt  ,  où  il  forme  un  large 
mamelon  qui  domine  tout  le  terrain  environant ,  et  se  laisse 
apercevoir  de  la  ville  du  Mans  ;  offrant  du  grès  blanc  ,  du 
grès  ferrugineux  et  des  sables  siliceux  assez  profonds.  —  Le 
fer  hydroxidé  oolithique  ,  à  petits  grains  d'un  vert  foncé  , 
indiqué  à  l'art,  aigne  ,  se  trouve  au  nord  du  bourg  de  Mi- 
lesse ,  sur  le  territoire  de  ladite  commune  d'Aigné  et  doit  se 
trouver  aussi  sur  quelques  points  de  celle-ci. 

cadastr.  Superficie  de  i,o5i  hectares  81  ares,  se  sub- 
divisant ainsi  ;  —  Terr,  labour.  ,  72g  hect.  16  ar.  5o  cent.  ; 
en  5  classes,  évaluées  à  6  f.  60  c.  ,  12  f.  3o  c. ,  24  f.  70  c. ,  4.2 
f.  70  c.  et  61  f.  80  c.  —  Jard, ,  i8-62-3o  ;  2  cl.  :  61  f.  80  c.  , 
76  f  —  Vergers ,  o-i6-5o  ;  à  12  f.  3o  c.  —  Prés  ,  109-00- 
20;  4  cl.  :  25  f.  20  c,  5i  f.  3o  c,  85  f.  5o  c,  1 i4  f.  —  Pâlur., 
ig-  1  7-90  ;  2  cl.  :  7  f  60  c. ,  1 5  f.  20  c.  —  B.  futaies  ,  taill.  et 
brouss. ,  124-22-70  ;  4-  cl.  :  8  f.  5o  c.  ,  12  f.  3o  c.  ,  21  80  c. , 
3i  f.  3o  c.  —  Landes,  8-22-40;  2  cl.  :  1  f,  90  c.  ,  5  f.  70  c.  — 
Marais,  o  02 -3o;  à  7  f .  60.  —  Mares  et  viviers,  o-68-5o  ; 
à  61  f.  80  c.  —  Superf.  des  bâtim.,  8-52-70;  à  61  80  c. 
Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  presbyt.  et  jard.  ,  0-4-4-  70. 
—  Chemins  ,  4-o-6o-  20.  —  Eaux  courant.  ,  1-94-10.  =  1 79 
maisons  ,  en  10  cl. ,  de  8  à  75  f.  —  1  moulin  à  eau  ,  à  100  f. 
-*■  1  tuilerie  ,  à  65  f.  67  c 

kev.hu  in,po,  j  pioi_n!rbbîlts:  tt^iV] 33"5- f- 95  e- 

contrib.  Foncier,  4,23i  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  4*3  f.  ; 
port,  et  fen.,  n5  f .  ;  10  patentés  :  droit  fixe,  81  f .  ;  dr. 
proport.,  34  f.  Total  ,  4>884-  —  Perception  de  Lavardin. 

cultur.  Superficie  argilo  -  sablonneuse  et  de  sable  pur. 


io8  MILON. 

peu  productive ,   cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de 
16    parties   en  orge  ,    i4  en   froment ,    7    en   seigle  ,    1   en 
avoine  ;    beaucoup  de   trèfle  ,   de  chanvre  ,   de   pommes  de 
terre  ,   citrouilles  ,  etc.  Le  bois  de  futaie  est  compris  pour 
un  6o.c  seulement    des    bois  indiqués   au  cadastrement  ;    la 
portion  de  terrain  qui  y  est  portée  aux  landes  ,  est  presque 
partout   plantée   en   pins   maritimes.    —    Elève    d'un    petit 
nombre  de  poulains  ,  d'un  nombre  moyen  de  bêles  aumailles 
et  de   moutons  ,   d'avantage  de  porcs  ,  d'un   grand   nombre 
de  chèvres.  —  Assolement  triennal  et  quadriennal  ;    7   à  8 
fermes  principales  ,   plus  de  5o  moyennes   et  bordages  ;  64 
charrues  ,  dont  46  trainées  par  des  chevaux  seuls  ,  les  autres 
par  ceux-ci  avec  des  bœufs.  ==  Commerce  agricole  consistant 
en  grains,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle;  en  graine 
de  trèfle  ,  chanvre  et  fil ,   cidre   et  fruits  ;  poulains  ,  jeunes 
bestiaux  ,  porcs  jeunes  et  gras  ,  agneaux  et  chevaux  ,  etc.  , 
etc.  =  Fréquentation  des  marchés  du  Mans. 

INMJSTR.  Extraction  des  grès  blancs  et  ferrugineux  ;  un 
four  à  chaux  et  une  tuilerie  ;  2  ou  3  métiers  à  toile  de  com- 
mande pour  les  particuliers. 

rout.  lt  chem.  L'ancienne  route  du  Mans  à  Siîlé  ,  qui  se 
croise  avec  la  nouvelle  ,  à  1  k.  1  h.  au  nord  du  bourg  ,  traverse 
le  territoire  presque  dans  toute  sa  longueur ,  en  le  limitant 
sur  les  trois  quarts  de  son  étendue  ,  à  l'occident  :  cette  an- 
cienne roule  ,  qui  passe  dans  les  bourgs  de  la  Chapelle- S.- 
Aubin et  de  Milesse  ,  et  est  encore  pavée  dans  les  deux  tiers 
de  ce  trajet,  suit  à  peu-près  la  direction  de  la  voie  romaine 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  jusqu'à  sa  jonction  avec  la 
nouvelle  route.  Souvent  les  voyageurs  à  pied  quittent  la 
route  nouvelle  ,  et  prennent  cette  traverse  ,  soit  en  allant 
du  Mans  à  Conlie  et  à  Sillé ,  ou  en  revenant ,  croyant  abréger 
beaucoup  leur  chemin  ,  tandis  que  la  différence  est  à  peine 
de  1/3  de  kilom. ,  et  est  plus  que  compensée  par  la  difficulté 
d'exploiter  la  vieille  route  ,  sablonneuse  et  tirante  sur 
Milesse ,  boueuse  et  glissante  sur  S. -Aubin.  Chemin  de 
Milesse  à  Lavardin,  généralement  sablonneux. 

habitat.  remari,).  Comme  lieux  d'habitation  :  la  Ronce  , 
Montaillé ,  le  Bourgneuf,  près  le  bourg  de  S.-Aubin  ;  le 
Verger.  Sous  le  rapport  des  noms  ,  outre  ceux  déjà  cités  : 
Malabry  ,  la  Marre  ;  le  Houx  ,  Bois-Royer  ,  etc.  ,  etc. 

établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  instituteur  primaire  ; 
un  débit  de  tabac.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres ,  au  Mans. 

MILOiY,  MILLON  ,  ancien  château  situé  dans  la  com- 
mune d'Amné  y  dont  il  a  été  parlé  à  cet  article  (  1-12  J.  Nous 


MISSIOîV.  109 

allons  rétablir  plus  exactement  que  clans  cet  article  ,   ce  que 
nous  y  avons  dit  sur  les  possesseurs  fie  ce  fief. 

De  1793  «à  i4o8  ,  on  trouve  un  P.  rie  Milon ,  qui  relevait , 
soil  pour  celte  terre ,  soit  pour  quelque  autre ,  de  la  baronnie 
de  Lavardin.  Une  suite  d'aveux,  de  i5g5  à  1725,  font 
connaître  que  ,  dans  le  cours  de  celle  longue  période  ,  Milon 
appartint  à  la  famille  de  Samson  ,  l'une  des  plus  impor- 
tantes alors  de  la  province  du  Maine.  Le  dernier  des  pro- 
priétaires de  ce  nom  ,  Fr.  de  Samson  ,  en  ayant  fait  don  à 
Marie- Jeanne-Jacqueline  Goblcn  ,  sa  femme  ,  elle  passa  par 
hérilage  à  une  demoiselle  Duminick,  qui  épousa  un  M.  de 
Ikoc.  Celle  dame  étant  morte  sans  enfans  ,  INJilon  revint  k 
la  famille  Duminick  ,  de  qui  l'acheta  M.  de  liiré  ,  qui  le 
possédait  6^1789. 

MÏMIiRE  ,  château  silué  dans  la  commune  de  S.-Ouen  , 
qui  en  prend  son  surnom  ,  du  canton  de  Fesnay  ,  à  l'article 
de  laquelle  nous  renvoyons  pour  tout  ce  qui  concerne  cette 
terre  seigneuriale.  (  V.  l'art,  s.-  ouein-de-mimbré. 

311  BAIL  (  le  ) ,  ancien  fief  de  la  paroisse  de  Crannes, 
dont  il  a  été  parlé  à  l'art  de  cette  commune  (  11-162  ) ,  lequel 
appartenait  à  l'abbaye  de  S  -Julien-du-Pré  ,  au  Mans.  Ca- 
therine de  Coê'sme  ,  29. e  abbesse  de  ce  monastère,  de  i5i5 
à  i55i,  fit  bâtir  la  maison  actuelle  du  Mirail ,  qui  fut  acquise, 
comme  bien  nalional  ,  pendant  la  révolution  ,  par  le  sieur 
Lecornué  ,  beau  père  du  propriétaire  actuel.  Une  belle 
carrière  de  pierre  de  taille ,  de  nature  calcaire  ,  est  en  ex- 
traction sur  cette  propriété ,  tout  près  et  à  l'est  du  bourg. 
Nous  avons  dit ,  à  l'article  Crannes  ,  d'après  Lepaige  ,  que 
la  seigneurie  de  celte  paroisse  était  annexée  à  la  terre  du 
Mirail  :  il  est  probable  qu'elle  le  fut  plus  anciennement  au 
fief  et  domaine  de  la  Cresnasière  (  sic  )  ,  taxé  à  6  1.  ,  sous  le 
n.°  339  du  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse  du 
Maine  ,  dressé  en  i63g.  On  y  irouve  aussi,  sous  le  n.°  34-4  * 
les  fiefs  des  Haut  et  Bas  Grimault ,  sis  même  paroisse  , 
pour  lesquels  Hélie  Drouelt  est  taxé  à  20  1. 

MISSION  (la)  ,  nom  que  prit  l'ancien  hôpital  ou  Hôtel- 
Dieu  de  Coëffort ,  auquel  nous  avons  consacré  un  article 
spécial  (  n-53  )  ,  et  parlé  dans  plusieurs  endroits  de  l'article 
Mans  (  m  544  »  54.7  ,  etc.  )  ,  lorsque  l'administration  en  fut 
confiée  ,  en  i645  ,  aux  frères  Lazaristes  de  la  Mission,  Nous 
rétablissons  ici  quelques  faits  échappés  aux  articles  qui 
viennent  d'èlre  indiqués. 

En  1647,  l'évêque  du  Mans  ,  Emeric-Marc  delà  Ferté, 
imposa  aux  prêtres  Lazaristes  de  Coëffort ,  outre  le  soin  des 
malades  de  cet  hôpital ,  l'obligation  de   faire  des  missions 


no  MOIRE* 

dans  les  campagnes  du  diocèse.  —  De  i6£5  à  1660  ,  Geofifroî 
de  la  Touche  ,  seigneur  de  Monlbïzot  et  de  la  Guierche  ,  leur 
donna  la  présentation  à  la  cure  de  celle  dernière  paroisse  , 
et  la  terre  du  Buisson  qui  y  est  située.  —  En  1728  ,  l'évêque 
Ch.-L.  de  Froulai  fit  dans  l'église  de  la  Mission  ,  qui  élait 
dédiée  à  TAssomplion  de  la  Vierge  ,  la  cérémonie  de  la 
béatification  de  S.-Vincent-de  Paule  ,  supérieur  général  des 
Lazarisles  ,  et  le  6  juillet  1738  ,  avec  toute  la  solemnilé  et  la 
magnificence  requises  ,  celle  de  sa  canonisation  ,  laquelle  y 
dura  trois  jours. 

La  maison  de  Coëffort ,  dont  le  jardin  était  bien  orné 
et  contenait  environ  6  hectares  (  9  arp.  )  ,  et  dans  lequel  fut 
planté  ,  pendant  la  révolution,  une  pépinière  départementale 
(ilï-612)  ,  élait  un  fief  qui  s'étendait  sur  les  paroisses  de  S.- 
Benoît,  S. -Germain,  S. -Jean  de  la  Cheverie  et  S.- Pierre— 
Je-Béitéré  de  la  ville  du  Mans.  Les  prêtres  de  la  Mission 
avaient  pris  pour  leurs  armoines  celles  du  royaume  ,  d'azur , 
à  3  fleurs  de  lys  en  or.  Une  discussion  s'étant  élevée  entre 
eux  et  les  religieux  de  la  Couture  ,  qui  prétendaient  que  le 
fief  de  Coëffort  relevait  du  leur,  les  premiers  publièrent  un 
faclum  sous  ce  tilre  :  Mémoire  pour  les  prêtres  de  la  Mission 
du  Mans ,  contre  les  religieux  de  la  Couture  ,  sur  cette  ques- 
tion :  La  Mission  dépend-elle  de  la  Couture  pour  le  fief  ? 
in- fol.  28  pag. 

Une  autre  discussion ,  élevée  entre  les  mêmes  et  les  ad- 
ministrateurs de  l'Hôpital  général  du  Mans  ,  relativement  aux 
droits  réciproques  des  religieux  et  des  pauvres  sur  les  biens 
et  revenus  de  Coëffort ,  donna  lieu  à  la  publication  de  10 
Mémoires  de  dits  et  répliques  ,  publiés  de  1696  à  1702  ,  et  re- 
cueillis à  la  bibliolhèque  de  la  ville,  sous  les  n.os  8,242  et 
8,822.  Un  arrêt  du  parlement  de  Paris,  du  3  avril  1702  , 
imprimé  en  6  pag.  in-4-.°  ,  régla  cette  contestation. 

MOCKAT  ,  ruisseau  qui  prend  naissance  à  la  fontaine  du 
même  nom  ,  à  1  k.  7  h.  à  l'ouest  du  bourg  de  Beaumont- 
Pied-de-Bœuf ,  coule  au  sud-est ,  et  va  se  jeter  dans  l'Ire  , 
à  l'ouest  du  bourg  de  Quincampoix  ,  après  un  cours  du  2  kil.  , 
au  plus  ,  pendant  lequel  il  fait  tourner  un  moulin. 

MOIRE  ,  MOIKES  ;  noms  donnés  à  plusieurs  cours 
d'eau  situés  dans  la  partie  nord-est  du  déparlement  ,  sur  l'ar- 
rondissement de  Mamers  ,  savoir  : 

i.°  La  moirk ,  qu'on  appelle  aussi  rosay-nord  ,  petite  ri- 
vière connue  dans  les  anciens  titres  sous  le  premier  de  ces 
noms  ,  et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  Bosay  dont  une 
des  communes  de  S.-Georges  prend  son  surnom  :  elle  a  sa 
source  sur  la  lisière  occidentale  de  la  forêt  de  Perseigne  , 


MOIRONS.  1 1 1 

passe  au  bourg  de  S.-Rigomer-des-Bois,  coule  dans  la  direction 
du  sud-ouest ,  passe  à  Bourg-le-Roi,  dont  elle  emplissait  les 
fossés  lorsque  ce  lieu  était  une  place  forte  ,  et  y  reçoit  le 
ruisseau  de  Groutel  ;  passe  près  des  anciens  fiefs  de  Rosay  et  de 
Moire  ,  situés  sur  Rouessé-Fontainc  ,  qui  se  disputent  le  droit 
de  le  nommer  ;  traverse  ensuite  la  grande  route  du  Mans  à 
Alençon,  puis  reçoit  le  ruisseau  de  Fyé,  assez  important,  décrit 
à  l'article  communal  du  même  nom  ,  et  va  confluer  dans  la 
Sarlhe ,  un  peu  au-dessous  du  pont  et  du  hameau  de  Guéliant. 
Pendant  un  cours  d'environ  17k.,  celle  pelite  rivière  arrose 
les  communes  de  S.-Rigomer-dcs-Bois  ,  Aricinncs  ,  Bourg- 
le-Roi  ,  Rouessé-Fonlaine  ,  Fyé,  Coulombiers,  S.-Ger- 
main-de-la-Coudre  ,  et  fait  mouvoir  5  moulins. 

2.0  Le  ruisseau  de  moire  ou  des  bouillons,  ayant  sa 
source  près  d'un  ancien  prieuré  situé  au  sud-ouest  du  bois 
des  Bouillons  ,  coule  à  Test  un  peu  vers  le  sud  ,  sépare  la 
commune  de  Bellou  le-Triehard  (  Orne  )  de  celle  de  la  Cha- 
pelle-du -Bois  ,  et  va  confluer  dans  la  petite  rivière  de 
Même  ,  à  1  k.  du  bourg  de  Préval.  Ce  ruisseau  n'a  qu'un  seul 
moulin  établi  sur  son  cours,  qui  est  de  5  kilom. 

3.°  Lcsmoihes,  autre  ruiss.  formé  par  la  réunion  des  eaux 
de  4-  sources,  situées  sur  S.  Calez-en-Saosnois,  Mont-Renault 
et  Pizieux ,  qui  se  réunissent  près  le  lieu  du  Petit-Moire.  Ce 
ruisseau  coule  d'abord  au  sud  ,  puis  se  contourne  à  l'est ,  à  la 
ferme  de  la  Bulïaudière  ,  à  1  k  1  h.  nord-est  du  bourg  de 
Pizieux  ,  passe  près  l'ancien  fief  du  Grand-Moire  ,  en  S.- 
Vincent-des-Prés  ,  et  jette  ses  eaux  dans  la  Dive  ,  au  moulin 
des  Prés  ,  au  sud  ouest  du  bourg  de  S.-\incent.  Cours  de 
7  k.  5  h  ,  sur  lequel  un  seul  moulin. 

AIOIRONS  ou  MORONS  (  lande  des  ) ,  située  sur  la 
rive  gauche  du  Loir  ,  entre  les  communes  de  Marçon  ,  Beau- 
mont-la-Chartre  ,  Epeigné  ,  Bueil ,  \  illebourg  ,  ces  trois 
dernières  du  département  d'Indre-et-Loire  ,  et  Dissé-sous- 
Courcillon  ,  sur  le  territoire  de  laquelle  elle  s'étend  prin- 
cipalement. Cette  lande  ,  décrite  en  peu  de  mots  à  l'article 
Dissé-sous-  Courcillon  (  n-2o5  )  ,  occupe  un  plateau  assez 
élevé  et  fort  élendu  (  1,000  à  1,100  hecl.  ),  couvert  en  grande 
partie  aujourd'hui  de  belles  récolles  en  céréales.  Les  habi- 
tations y  sont  encore  rares  et  la  terreur  qu'inspirait  autrefois 
ce  lieu  désert ,  était  due  probablement  à  des  crimes  assez 
fréquens  alors  et  souvent  impunis  ,  tel  qu'il  s'en  commit  un 
encore  dans  ce  siècle  où  plusieurs  personnes  furent  assassinées 
dans  la  même  maison  ,  mais  dont  les  auteurs  furent  atteints  , 
ayant  été  reconnus  par  une  des  victimes  qui  parvint  à  leur 
échapper.  —  On  ne  trouve  point  dans  la  lande  des  Moirons  , 


siâ  MOITROîV. 

ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut  à  l'art.  Marçon  (  1V-5  )  ? 
les  deux  dolmens  indiqués  par  Jaillot  dans  son  infidèle  carte. 
MOITROIV  ,  MOYTKON  ;  Montrxmw  ,  MmtronÙM  ; 
commune  cadastrée  ,  du  canton  ,  et  à  5  k.  sud  de  Fresnay  ; 
de  l'arrond.  et  à  28  k,  O.  S.  O.  de  Mamers  ;  à  28  k.  N.  i/4~ 
Q.  du  Mans  ;  anciennement  du  doyenné  de  Sillé  le-Guillaume, 
de  l'archid.  de  Passais  ,  du  diocèse  et  de  l'élection  du  Mans. 
—  Distanc.  légal.  :  5  ,  32  ,  33,  kih 

descript.  Bornée  au  N.  ,  par  S.-Àubin-de-Locquenay  et 
par  S.-Germain-de-la-Coudre ,  de  la  dernière  desquelles  la 
Sarthe  la  sépare  $  à  l'E. ,  par  Placé  et  par  Juillé  ,  dont 
elle  est  également  séparée  par  la  Sarthe  ;  au  S. ,  par  la  partie 
de  Juillé,  située  comme  elle  sur  la  rive  droite  de  la  même 
rivière  et  par  S.-Christophe-du-Jambet  ;  à  l'O. ,  par  Ségrie 
et  par  Montreuil-le-Chétif  ;  la  forme  de  cette  commune  est 
un  triangle  irrégulier,  à  angles  obtus  ,  s'allongeant  de  l'est  à 
l'ouest  sur  une  étendue  de  7  k.  1/2  ,  contre  une  largeur  qui , 
<le  5  k.  dans  sa  plus  grande  étendue  ,  va  en  diminuant  jusqu'à 
5  h.  à  l'extrémité  orientale  ,  et  3  h.  seulement  à  celle  occi- 
dentale. —  Bourg  nul ,  ne  se  composant  que  du  presbytère  , 
à  2  k.  1/2  de  l'extrémité  occidentale  du  territoire ,  sur  la 
ligne  qui ,  de  Fresnay  ,  conduit  à  S.-Christophe-du-Jambet , 
par  S.-Aubin  et  Moitron.  Assez  belle  église  ,  à  ouvertures 
cintrées  ,  à  clocher  en  bâlière  ,  entourée  à  l'ouest  et  au  sud, 
principalement,  par  le  cimetière,  dont  le  sol  exhaussé  est  con- 
tenu par  des  murs  de  soutènement.  —  Le  hameau  de  Gué- 
liant  ,  à  2  k.  4  h.  au  N.  N.  E.  du  bourg  ,  dont  il  tient  lieu  , 
se  compose  d'une  vingtaine  de  maisons  :  on  y  passe  la  Sarthe 
sur  un  assez  beau  pont  en  pierre. 

popul.  De  106  feux  autrefois,  on  en  compte  igo  d'après 
le  recensement  de  1826,  comprenant  464  individus  mâles , 
5o8  femelles  ,  total ,  972  ;  dont  g5  au  hameau  de  Guéliant, 
28  à  celui  du  Plessis  ,  près  le  bourg  ,  etc. 

Mouv.  décenti.  De  i8o3  à  181 2  inclus.  :  mariag. ,  64  ;  nais- 
sanc  ,  261  ;  décès  ,  207.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  72  ; 
naissanc.  ,  263  ;  àéc.  ,  166. 

hist.  ecclÉs.  Eglise  dédiée  à  la  Vierge  ;  assemblée  le 
dimanche  le  plus  rapproché  du  i5  août ,  fête  de  l'Assomption. 
La  cure ,  qui  valait  600  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation 
de  l'évêque  du  Mans.  La  commanderie  de  Guéliant  avait  une 
chapelle  dédiée  à  Sle-Emerance. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  depuis 
longlems  à  la  terre  seigneuriale  de  S.-Aubin-de-Locquenay  , 
appartenait  à  la  famille  de  Perrochel  ,  aujourd'hui  à  M.  le 
comte  Max.  de  Perrochel  :  elle  relevait   du  marquisat  de 


MOITRON*  ix3 

Lavardin.  Les  aulres  6efs  de  la  paroisse  (Haient  ceux  d'Or- 
gemont ,  de  Combre  et  de  Guéliant  :  ce  dernier  ressortait 
du  présidial  du  Mans  et  s'étendait  dans  la  paroisse  de  Gour- 
daine  de  ladite  ville.  En  i52i  et  i53o  ,  la  terre  de  Combre 
est  saisie  féodalement  aux  assises  du  bailliage  de  Beaumont- 
le-Vicomte  ,  pour  défaut  d'homme ,  à  cause  de  la  foi  et  hom- 
mage dus. 

hist.  Civ.  La  commanderie  de  Guéliant  ,  Guéliand  et 
mieux  Guéland  ,  fut  d'abord  une  simple  templerie  ,  ou  un 
bénéfice  de  Tordre  du  Temple  ,  qui ,  après  la  destruction  des 
chevaliers  de  cet  ordre  ,  devint  une  commanderie  de  celui 
de  S.-Jean  de  Jérusalem  ,  à  qui  ses  biens  furent  donnés  ; 
elle  était  située  à  6  h.  au  S  E.  du  hameau  du  même  nom  , 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut  ,  et  comme  lui  sur  le  bord  droit 
de  la  rivière  de  Sarlhe ,  sur  laquelle  celte  commanderie 
possédait  un  moulin  ,  à  2  k.  2  h.  N.  E,  de  l'église  de  Moitron. 
La  maison  en  est  peu  remarquable  ,  si  ce  n'est  par  ses  deux 
pavillons  en  retour  au  sud ,  à  toits  pyramidaux  ,  par  son 
colombier  et  sa  chapelle  encore  subsistans.  Cette  maison  est 
une  propriété  particulière  aujourd'hui. 

Nous  avons  nommé ,  à  l'art,  spécial  de  Guéliant  (  n-533  )  , 
une  partie  des  annexes  de  cette  commanderie  :  nous  les 
rétablissons  ici  dans  l'ordre  de  leur  position  du  nord  au  sud  : 
c'étaient  les  hospices  ou  hôpitaux  de 

La  chevalerie  ,  en  Montsort  ;  S.-Michel ,  à  Ballon  j 

Ste-Catherine  ,    en   Rouessé-Fon-  La  Templerie  ,  cour  du  Ranché  , 

taine  ;  au  Mans  ; 

Grateil ,  à  Assé  -le-Boisne  j  L'Epine  ,  à  S.-Ouen-en-Belin  j 

L'Hopitau,  à  Crissé;  Courtoussaint ,  à  Château-du-Loir  j 

S.-Jean,  à Beaumont-le-Vicomte ;  Le  Breil  ,  à  Entrâmes  (  Mayenne  ). 

Un  bois  ,  situé  sur  le  coteau  de  la  rive  gauche  de  la  Sarthe , 
qui  domine  S.-Aubin-de-l.ocquenay  et  Moitron,  porte  Je 
nom  de  Bois  du  Temple  ,  et  devait  appartenir  autrefois  à  la 
commanderie  de  Guéliant. 

En  1810,  le  sieur  Lecorçonnais  fait  don  ,  aux  pauvres  de 
Moitron  ,  d'une  rente  de  85  f. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vote ,  pour  Texercice  i83£  , 
en  exécution  de  la  loi  du  28  juin  ,  la  somme  de  60  f.  pour 
le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire,  et  celle  de  200  f. 
pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

Nous  avouons  humblement  ignorer  l'étymologie  du  nom 

de   Moitron.  Toutefois    nous    pensons   qu'il    peut  venir    de 

Monstro ,  atum  ;  ou  de  Montero ,  are  ;  qui  signifient  tous  deux 

montrer ,  faire  voir  ;  ce  lieu  étant  situé  au  pied  de  coteaux 

tv  8 


n4  MOlTUOlY. 

d'où  on  a  pu  l'indiquer  ,  le  désigner  ,  comme  propre  à  placer 
l'hospice  de  Guéliant. 

hydrcgr.  La  rivière  de  Sarlhe  ,  ainsi  qu'il  a  été  dit  plus 
haut ,  limite  la  commune  du  N.  N.  E.  à  l'E. ,  pendant  un 
cours  assez  tortueux,  d'environ  6  k.;  le  ruisseau  de  Perrin,  qui 
prend  naissance  dans  le  bois  du  même  nom  ,  et  un  autre 
à  6  h.  plus  au  nord  ,  qui  s'y  réunit  à  3  h.  à  l'est  de  l'église  , 
traversent  le  territoire  de  l'est  a  l'ouest ,  pour  aller  jeter  leurs 
eaux  dans  la  Sarthe  ,  après  3  k.  de  cours  ,  un  peu  au-dessus 
de  la  Commanderie.  —  Moulins  à  blé  de  l'Hôpitau  ou  de  la 
Commanderie  el  de  Combrc  ,  sur  la  Sarthe. 

géolog.  Soi  légèrement  ondulé,  du  nord  au  sud  ,  par  ouest  ; 
plat  dans  la  partie  centrale  et  dans  toute  celle  orientale  ,  qui 
forment  ce  qu'on  appelle  la  Vallée  de  Moitron,  Terrain  ter- 
tiaire ,  s'élendant  à  l'ouest  jusqu'au  pied  des  Berçons  (  v.  cet 
art.  )  ,  offrant  des  grès  blancs  secondaires  ,  des  grès  ferru- 
gineux ,  et  de  la  marne  grise. 

gàdastr.  Superficie  de  i,o25  hect.  44  ar*  i  se  subdivisant 
comme  il  suit.  —  Terr.  labour.  ,  747  b.  38  ar.  4.5  cent.  ;  en 
5  classes  ,  évaluées  à  10  f.  4°  c«  ?  18  ,  36  ,  5a  et  P.2  f.  — 
Jardins  ,  1 3-36-4-2  ;  en  2  cl.  :  à  68  et  85  f.  —  Vignes  ,  8- 
87-16  ;  a  ci-  :  24  et  36  f.  —  Prés  ,  90-19-90  ;  4  cl*  *•  20  , 
37  ,  73  ,  100  f.  —  Pâtures  ,  29-50-10  ;  3  cl.  :  8  ,  18  ,  38  f. 
—  Bois  taillis  ,  80-56-90  ;  3  cl.  :  7  ,  i4  <>  2 5  f.  —  Superf.  des 
bâtim.  et  cours,  6-74-26  :  à  68  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl.  , 
cimet. ,  presb.  et  jard. ,  0-69-10.  —  Chem. ,  36-93-39.  = 
2o3  maisons  ,  en  6  cl.  ,  de  7  a  100  f.  —  2  Moulins  à  blé  , 
évalués  à  4oo  f. 

„               .             f  prop.  non  bâties  ,  £?  q64  f.  64  c.  )    /c  QoQ  cet 
Revenu  impos.  j  Ll bâties  \     3,074       »        )  46'838  f'  ^  c' 

COMTRlB.  Foncier,  4*548  f.  ;  port,  et  fen. ,  443  f.  ;  personn. 
et  mobil. ,  i4°  f •  ;  *£  patentés  :  droit  fixe  ,  74  f«  ;  dr.  pro- 
port., 5i  f.  Total ,  5,256  f.  —  Perception  de  Ségrie. 

CULTUR.  Superficie  argilo-sablonneuse  ,  de  couleur  ochra- 
cée,  fertile  dans  les  parties  basses  :  culture  en  céréale.4*,  dans 
la  proportion  de  a5  parties  en  froment  et  autant  en  orge  , 
4  en  avoine  et  1  en  seigle  ;  lin  el  chanvre  ,  trèfle  ,  pommes 
de  terre  ,  vesce  et  pois  ;  prés  de  bonne  qualité  ;  vigne  pro- 
duisant un  vin  médiocre  ;  la  culture  des  pommiers  de  rei- 
nette, très-suivie  autrefois  dans  la  vallée  de  Moitron  ,  dont 
les  fruits  étaient  vendus  pour  Paris,  est  actuellement  négligée, 
à  cause  du  peu  de  bénéfices  qu'elle  produisait.  —  Elève  d'un 
assez  grand  nombre  de  poulains  ;  de  bêtes  à  cornes  ,  mou- 
tons et  porcs  ,  beaucoup  moins  proportionnellement.  —  As- 


MONCÉ-iiN-BELlIV.  n5 

solement  triennal  et  quadriennal;  3o  charrues,  toutes  traînées 
par  bœufs  et  chevaux  ;  usage  de  sohater  ou  de  posséder  une 
charrue  entre  plusieurs  petits  cultivateurs.  —  8  fermes 
principales  ,  55  à  60  bordages  ,  dont  un  bon  nombre  réunis 
par  hameaux.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains  , 
dont  il  n'y  a  point  d'exportation  réelle  ;  en  poulains  ,  bêtes 
a  cornes  ,  moulons  ,  laine  ,  porcs  maigres  et  gras  ;  graine 
de  irèfle  ,  lin  et  chanvre,  fil  de  ces  deux  espèces  de  plantes; 
fruits  ,  cidre  ,  etc. 

es  Fréquentation  des  marchés  de  Fresnay ,  d'Alençon 
(  Orne  )  ,  pour  les  toiles  ;  de  Beaumont-sur-Sarthe  ,  de  Sillé- 
le-Guillaume  ;  des  foires  de  Mamers. 

INDUSTR.  Fabrication  des  toiles  en  chanvre ,  et  en  lin  et 
chanvre  ,  employant  9  à  10  métiers  ;  extraction  des  huiles  de 
chenevis  ,  de  lin ,  de  noix. 

rgui".  et  c.hem.  Les  chemins  du  Mans  et  de  Beaumont  à 
Fresnay  ,  traversent  le  territoire  du  sud  et  du  sud  est  au  nord  , 
généralement  sablonneux  et  en  assez  bon  état. 

lieux  remarq.  Le  Plessis ,  jolie  maison  bourgeoise,  à 
1  k.  à  Test-nord  est  de  l'église  ,  appartenant  à  M.  Aveneau  , 
ancien  notaire  ,  qui  l'habile.  Sous  le  rapport  des  noms  , 
outre  ceux  déjà  indiqués  :  Villeneuve  ,  la  Garde  ,  la  Moinerie; 
le  Grand-Bois-Fade  ,  la  Vallée  de  Moilron  ,  Loiselet,  etc. 

tiABL.  public  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire.  — 
Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Beaumont-sur-Sarthe. 

MOLLAIVD ,  ancien  châleau  ,  situé  dans  la  commune 
d'Assé-le-Boisne  ,  à  1  k.  6  h.  N.  O.  du  bourg  ,  dont  il  ne 
reste  plus  rien  que  les  douves  ,  et  sur  lequel  l'histoire  locale 
est  tout-à-fait  muette. 

MOLI1VA1S  ;  voyez  mélinais. 

MOIVBISOT  ;  voir  montbizot. 

MOIVC AILLE  ;  voir  MONTCAILLE. 

MOI\CÉ-Ei\-BELIN  ,  MONTCÉ  ;  Monicëium  ,  Mon- 
tiacum  ,  Mous  Cœsarïs  ,  Mons  Cœlestis ;  commune  CADASTRÉE, 
du  cant.  et  à  9  k.  N.  i/4— O.  d'Ecommoy  ;  de  l'arrond.  et  à 
i3  k.  S.  du  Mans  ;  jadis  l'une  des  paroisses  de  la  Quinte  ou 
banlieue  du  Mans  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  de  la  même  ville. 
— -  Dist.  lég.  :   10  et  i5  k. 

descript.  Bornée  au  N.  ,  par  Pontlieue  ;  à  l'O.  ,  par 
Mulsanne  ;  au  S.  E.  ,  par  Laigné  ;  au  S  ,  par  S.-Gervais-en 
Belin  et  Yvré-le-Pôlin  ;  au  S.  O.  ,  par  Fillé-Guécélard  ;  à 
l'O, ,  par  ce  dernier  et  par  Spay  ;  au  N.  O.  ,  encore  par 
Spay  ;  sa  forme  est  un  tétragone  ou  une  espèce  de  losange  irré- 
gulier ,  s' allongeant ,  du  N.  au  S. ,  sur  un  diam.  central  de 
8  k.  ,  contre  5  k.  1/2  de  diam.  également  central  ,  d'E  à  O.  , 


1 16  M0NCÉ-EN-BEL1N, 

dont  les  angles  répondent  aux  4-  points  cardinaux   Le  bourg  , 
situé  à  12  h.  seulement  des  limites  est  et  sud-est  du  territoire  , 
sur  la  petite  rivière   du  Rhône  ,   ayant  en  perspective  ,  au 
sud ,   le  château  moderne  du  Plessis-Belin  ,  et  son  joli  bois , 
percé  d'une  longue  allée  en  avenue  qui  s'étend  jusqu'à  ce 
bourg ,  ne  se  compose  que  d'une  petite  place  dont  fait  partie 
le  cimetière  ,  et  d'une  rue  qui ,  partant  de  celui-ci  ,  s'étend 
d'est  à  ouest.  Eglise  gothique ,  n'ayant  rien  de  remarquable 
dans  sa  construction  ,  ni  dans  sa  décoration  ,  à  clocher  en 
forme  de  lanterne  carrée  ,  surmontée  d'une  petite  flèche  très- 
menue.   Cimetière   entourant   cette   église ,    clos  de   murs   à 
hauteur  d'appui.  —  A  peu   de   distance  au  sud  du  bourg , 
existe  une  petite  et  jolie  chapelle  ,  qu'a  fait  édifier  M,  l'abbé 
Rotier    de    Moncé ,    propriétaire    du    château   du    Plessis- 
Belin  ,  à  l'entrée  de  l'avenue  qui  y   conduit  de  ce  côté  ,  au 
fronton  de  laquelle  on  lit  en  lettres  d'or  :  «  chapelle  cons- 
truite ET  BÉNITE  EN    1828  ,  SOUS  L'iN VOCATION  DE  LA  SAINTE- 
VIERGE.    AVE    maria.    »   On    remarque    dans   l'intérieur   une 
statue  de  la  Vierge  et  celle  de  S.-Etienne  ;  aux  deux   angles 
du  mur  de  face  ,  les  tôles  de  S.-Joseph  et  de  S.- Joachim.  — - 
A  8  h.  à  l'ouest  du  même  bourg  ,  se  trouve  le  hameau  de 
Ponthibaud  ou  Pont-Thibaud  ,  sur  l'ancienne  roule  du  Mans 
en  Anjou  ,   par  Pontvallain  et  le  Lude  ,  avec  un  pont  sur  le 
Rhône  ,  lequel  a  donné  son  nom  à  ce  lieu.  Ce  hameau  ,  de  25 
maisons  ,  dont  plusieurs  auberges  ,   n'offre  rien  de  remar- 
quable que  son  historique  ,  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Pcpul.  De  139  feux  anciennement  ,  cette  commune , 
d'après  le  recensement  de  1826  ,  en  contient  264,  compren. 
571  indiv.  mâles ,  6^9  femelles  ,  total  1,220  ;  dont  24-1  dans 
le  bourg  ;  109  ,  au  hameau  de  Ponlhibaud  ;  5o  à  celui  de  la 
Pâturerie  ;  à  ceux  des  Loges ,  du  Pelit-Bray  ,  des  Roncerais  , 
4.0  à  4-2  chacun  ;  des  Vaux  ,  des  Claveries  ,  des  Friches  , 
29  à  3c. 

Mouoem.  dècenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  86  ; 
naissanc. ,  261  ;  déc. ,  288.  — De  i8i3  à  1822  :  mariag.  117  ; 
naissanc. ,  375  ;  déc.  284.. 

hist.  ECCLES.  Eglise  sous  le  patronnage  de  la  Ste-Vierge  et 
de  S.-Etienne.  Assemblées  les  dimanches  les  plus  rapprochés 
des  deux  fêtes  de  ces  saints  ,  3  août  et  26  décembre.  La  cure  , 
qui  était  estimée  valoir  800  1.  de  revenu  ,  était  présentée 
par  le  chapitre  diocésain.  —  Sous  le  pontificat  de  Gervais , 
io36  à  io55 ,  un  seigneur  manceau  nommé  Herbrand  , 
vassal  de  cet  évêque  ,  restitue  à  l'église  du  Mans  la  seigneurie 
de  Moncé-en-Belin  ,  qu'il  possédait  injustement  ,  avec  les 
dîmes  ,  offrandeset  prémices  de  l'église  paroissiale.  En  signe 


MONCE-EN-BELÏIV.  i 1 7 

de  gratitude  ,  Gervais  donna  à  son  fils  Helibrand ,  une  des 
prebandes  chapitrales.  —  Vers  Tan  12 15,  les  abbé  et  reli- 
gieux de  la  Couture  du  Mans ,  ayant  élevé  des  prétentions 
sur  les  dîmes  de  cette  paroisse  ,  un  procès  s'éleva  entre  eux 
et  le  chapitre  diocésain  :  une  sentence  arbitrale  rejeta  ces 
prétentions.  La  dîme  de  celte  paroisse  et  la  ferme  de  la 
Houssière  que  possédait  le  chapitre  du  Mans  ,  avec  deux 
pièces  de  terres  nommées  les  Prebandellcs  ,  situées  paroisse 
de  Mulsanne  ,  valaient  1,006  1.  de  revenu,  en  178g. 

Une  ordonnance  royale  du  1 4  janvier  i83o  ,  autorise  la 
cession  faite  à  la  commune  par  la  fabrique  de  l'église  de 
Moncé  ,  d'un  terrain  destiné  à  l'établissement  d'un  nouveau 
cimetière. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie  , 
annexée  autrefois  au  château  de  Vaux  ,  actuellement  détruit, 
qui  était  situé  à  8  h.  à  l'E.  S.  E.  du  bourg  de  Moncé.  Elle 
faisait  partie  du  comté  de  Belin  ,  autre  terre  à  laquelle  celle 
de  Vaux  fut  réunie  après  la  destruction  du  château ,  qui  eut 
lieu  en  109g  ,  de  la  manière  rapportée  à  l'art,  belin  (  i-i46  ). 
Un  aveu  de  i4°7  ,  fait  connaître  que  la  terre  et  seigneurie 
de  Vaux-en-Belin  ,  était  possédée  par  Jacquet  de  Maridort , 
écuyer  ,  et  de  i4$2  à  1 4?^  ■»  Par  Jacques  ,  appelé  aussi 
Jacquet  de  Maridort,  son  fils,  avec  celle  de  Château-Sé- 
néchal (  v.  cet  art.  )  ,  et  droit  de  chasse  à  grosses  bêtes 
rouges  ,  rousses  et  noires  ,  dans  la  forêt  de  Long-Aulnois 
(  Long-Aulnay  ).  En  relevaient  alors  ,  le  seigneur  de  Belin 
et  celui  de  Montchauveau.  Ainsi,  à  cette  époque  ,  Vaux  avait 
la  suzeraineté  sur  la  terre  de  Belin  ,  et  il  est  à  croire  que  , 
quoique  cette  date  soit  postérieure  de  près  de  quatre  siècles  à 
l'incendie  du  château  de  Vaux  par  Hélie  de  la  Flèche  ,  c'est 
bien  moins  à  cet  événement  qu'il  faut  attribuer  sa  destruction, 
qu'à  la  réunion  des  deux  terres,  par  suite  du  mariage  d'une 
fille  de  Guillaume  Chamaillard  ,  seigneur  de  Vaux  ,  avec 
André  il  d'Averton  ,  et  à  la  préférence  que  ses  possesseurs 
auront  donné  au  château  de  Belin  pour  en  faire  le  siège 
principal  des  deux  seigneuries  ,  réunies  sous  ce  dernier  nom. 
La  juridiction  de  Ja  terre  de  Vaux  ,  qui  était  un?  châtellenie , 
était  établie  au  hameau  de  Ponthibaud ,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  à  cet  article  :  ses  fourches  patibulaires  ,  placées 
à  1  k.  au  sud-sud-ouest  de  ce  lieu  ,  sont  figurées  sur  la  carte 
du  Belinois  ,  placée  en  regard  de  la  page  i45  du  tome  i.cr 
Nous  ne  reproduirons  pas  ici  les  renseignemens  déjà  donnés 
sur  le  comté  de  Belin  ,  ses  seigneurs  et  sa  juridiction  ,  tout 
intéressans  qu'ils  soient  (  v.  I-i45  ). 

Moncé  possède  un  assez  grand  nombre  de  belles  terres  , 


1 18  MONCÉ-EN-BELIIV. 

nobles  ou  non  nobles  ,  qui  méritent  d'être  citées  ;  les  pre- 
mières sont  : 

i.°  Le  Bigiion  ,  situé  à   5  h.  au  nord-est  du  bourg,  qui 
réunissait  plusieurs  fiefs  ,   terre  qu'accroît  ,  améliore  et  em- 
bellit chaque  jour  le  propriétaire  actuel.  Cette  terre  était  dans 
la  mouvance  directe  de  la  châtellenie  de  Vaux,  et  appartenait, 
en  1639  ,  à  Cyprian  Le  Vayer  ,  sieur  du  Bourg-Joli ,  pa- 
roisse d'Oise  ,  taxé  à  i5  1.  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban 
de  la  noblesse  du  Maine  ,  sous  le  n.°  5i4  t  pour  les  lieux  du 
Verger  et  du  Bignon.  Le  Verger  est  actuellement  une  ferme  , 
à  1  k.  au  nord  du  bourg.   Possédé  longtems  par  la  famille 
Gasseiin-Duverger  ,  le  Bignon  passa  par  acquêt  dans  celle 
Négrier,   où    il  est   demeuré    pendant  plus  d'un   siècle  ,   et 
a  été  longtems  dans  la  posscsion  de  M.  Négrier  de  la  Cro- 
chardière  ,  maire  du  Mans   sous  l'empire  ,  et  acquis  après 
sa  mort  par  M.  R.-J.-Fr.  Prudhomme  de  la  Boussinière , 
qui  l'habite.  La  maison  ,  assez  considérable  ,  est  accompagnée 
de  beaux  communs  ,  d'un  bosquet  à  l'anglaise  entouré   de 
belles  eaux  ,  d'une  vaste  prairie  ,  de  vignes  et  d'un  bois  percé 
avec  goût ,  situé  sur  une  hauteur ,  d'où  l'on  a  en  perspective 
les  châteaux  du  Plessis  et  des  Perrays  et  plusieurs  clochers  et 
bourgs  environnans. 

2.0  La  Beaussonnière  ,  autre  terre  dans  la  mouvance  de  la 
châtellenie  de  Vaux  ,  plus  considérable  autrefois  qu'elle  ne 
l'est  actuellement,  dont  la  maison  est  située  à  1  k.  4  h.  à 
l'ouest.  Ses  dehors ,  moins  agréables  que  ceux  du  Bignon  , 
se  font  remarquer  par  de  beaux  canaux  ,  bien  empoissonnés  , 
et  alimentés  par  les  eaux  vives  de  la  petite  rivière  de  Rhône  , 
près  de  laquelle  elle  est  située  :  de  belles  prairies  et  un 
moulin  en  dépendent.  Possédée  anciennement  par  une  famille 
du  même  nom  ,  elle  entra  par  alliance  dans  celle  Corbin  , 
vint  ensuite ,  par  acquêt ,  ?  un  sieur  Fresneau ,  dont  les 
enfans  l'ont  vendue  au  propriétaire  actuel,  M.  R. -Jacq. 
Guiet ,  maire  de  Moncé. 

3.°  Les  Hatonnières  ,  à  2  k.  3  h.  au  nord-ouest  ,  entre 
l'ancienne  route  du  Mans  au  Lude  et  la  grande  roule  du 
Mans  à  Paris  ,  avait  anciennement  un  beau  fief,  qui  en 
fut  distrait  par  retrait  féodal  et  réuni  à  la  terre  de 
Vaux.  En  i6o3  et  1606  ,  il  est  fait  aveu  pour  cette 
terre  par  Arnaud  de  Beauville,  chevalier,  seigneur  d'Estelle  , 
à  cause  d'Elisabeth  de  Chauvigny  ,  son  épouse  ,  et  ensuite  au 
nom  de  René  ,  son  fils  mineur.  En  i4^9  •>  Jeanne  de 
Chabanay  ou  de  Chaunay ,  dame  de  Fontenailles  en  Ecom- 
moy  ,  et  veuve  de  René  de  Scépeaux  ,  fait  un  semblable 
aveu   pour   la   métairie    de   la   Hatonnière.   Possédée    en- 


MOXCE-EIY-BELIJV.  119 

suile  par  la  famille  de  Bouille  ,  elle  fut  vendue  il  y  fort  long- 
tems  à  celle  Martigné  ,  du  Mans  ,  cl  appartient  à  madame 
veuve  Garnier. 

4..°  La  Gourdinière ,  à  i  k.  nord  est  ,  n'a  de  remarquable 
qu'un  colombier  à  pied  ,  qui  fait  connaître  que  ce  fut  un  fief 
autrefois.  ÎM.  L.  Guillier  ,  propriétaire  actuel ,  y  a  fait  établir 
une  belle  pièce  d'eau  en  forme  de  canal. 

5.°,  6.°,  7.0  Le  lieu  et  bordage  des  Forges ,  de  nature  cen- 
sive  ,  relevait  de  l'abbaye  de  la  Couture  ;  ceux  de  Guè-Gillet  et 
des  Petits- E\>ais,   Tétaient  également. 

Les  autres  terres  non  nobles,  qui  méritent  d'être  citées  , 
sont  : 

8.°  La  Rembourgère ,  à  l'ouest-nord-ouest  du  bourg  ,  près 
et  à  la  gauche  de  la  route  de  Paris  a  Nantes  ,  n'était  qu'une 
métairie  autrefois.  M.  Belin  de  Chantemesle,  chevalier  de  S.- 
Louis ,  dont  la  famille  la  possédait  depuis  longtems  ,  y  a  fait 
des  augmentations  ,  et  y  a  bâti  une  très-jolie  maison  ,  dis- 
tribuée avec  goût. 

g.0  Les  Ormeaux  ou  le  Refoul ,  à  i  k.  8.  h.  est  du  bourg  , 
habitation  un  peu  solitaire,  dans  laquelle  la  famille  Hatton 
de  la  Goupillière  ,  qui  a  pris  ce  second  nom  d'une  terre 
voisine  ,  faisait  sa  résidence  une  partie  de  l'année.  Elle  a  subi 
de  notables  embcllissemens  qui  en  font  un  séjour  agréable, 
et  appartient  à  M.nie  veuve  Billy ,  du  Mans,  dont  le  père, 
feu  M.  Laudereau  ,  en  avait  fait  l'acquisition. 

i.°  Le  Bray  ou  Breil,  à  r  k.  i  h.  est-nord-esl ,  appar- 
tenait à  M.  Martigné  -  Deshaies  ,  du  Mans  ,  qui  vient  de 
mourir. 

hist.  civ.  Des  différens  noms  latins  donnés  à  cette  com- 
mune ,  il  est  difficile  de  savoir  lequel  lui  convient  le  mieux. 
Nous  avons  dit  ailleurs  (  tom.  i.er ,  pag.  xx  et  i45  )  ,  ce  qu'il 
paraissait  raisonnable  de  croire  du  séjour  des  Romains  sur  ce 
point ,  d'où  viendrait  le  nom  de  Mans  Cœsaris.  Nous  ajou- 
terons que  l'élévation  des  deux  monticules  appelés  Buttes  du 
Vieux-Mans  et  de  Monnoyer  ,  n'est  point  assez  considérable 
pour  justifier  celui  de  Mons  Cœlestis. 

La  paroisse  de  Moncé  était  la  résidence  d'un  notaire  avant 
la  révolution. 

Le  i£  octobre  1799»  une  colonne  de  chouans,  com- 
mandée par  Tranquille  ,  part  du  bourg  de  Moncé  ,  pour  aller 
surprendre  la  ville  du  Mans  ,  où  le  corps  de  Bourmont,  dont 
elle  faisait  partie  ,  entra  le  16  à  3  heures  1/2  du  matin.  (  V. 
PRÉQ.  HIST.  ,  I-CCCXII.  ) 

En  1796,  René- Anselme  de  la  Crochardièrc  ,  ancien  con- 
seiller au  présidial  du  Mans  ,  qui ,   sous  l'empire  ,  fut  maire 


iso  MONCÉ-EN-BELIN. 

de  cette  ville,  présenta  à   la  Société  des  Arts  un  Tableau 
(  statistique  )  de  la  commune  de  Moncé-en-Belin. 

Le  3o  août  i8i5  ,  le  feu  se  manifesta  dans  des  bruyères  et 
sapinières  de  Moncé  ,  et  s'étendit  sur  une  surface  de  4° 
hect.  (  60  arpens  ).  On  s'en  rendit  maître  en  coupant  les 
communications. 

Une  ordonnance  du  28  décembre  1825,  autorise  l'accep- 
tation d'une  pièce  de  terre  valant  4 10  f . ,  donnée  aux  pauvres 
de  la  commune ,  par  la  dame  veuve  Voisin. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vote,  pour  l'exercice  i834  , 

une  somme  de   100  f.  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école 

primaire  ,  et  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

Moncé  est  la  patrie  de  L.  Bouteiller,  musicien  compositeur, 

auquel  un  article  de  la  Biographie  est  consacré. 

AiSTiy.  On  trouve  sur  le  territoire  de  cette  commune , 
près  de  Ponthibaud  ,  quelques  traces  de  voie  romaine ,  le 
long  de  la  route  du  Mans  ,   ou  plutôt  d'Arnage  au  Lude. 

HYDROGR.  Le  principal  cours  d'eau  de  ce  territoire ,  est  le 
ruisseau  ou  petite  rivière  de  Rhône ,  Rône  ou  Ronne  , 
qui  le  traverse  d'est  à  ouest ,  en  passant  au-dessous  du 
bourg  et  sous  le  pont  de  trois  arches ,  en  pierre  ,  qui  a  donné 
son  nom  au  hameau  d  Ponthibaud ,  d'où  il  va  se  jeter  dans 
la  Sarthe  ,  à  Guécélard. 

Les  ruisseaux  de  Luère  et  des  Grands-Eves  ,  prenant  nais- 
sance au  nord-est  du  territoire ,  coulent  de  l'est  au  sud-ouest, 
au  nord  du  Rhône  et  presque  parallèlement  à  lui ,  puis  s'y 
réunissent ,  à  l'ouest  de  Ponthibaud  ;  enfin  ,  le  ruisseau  de  la 
Fuye  ,  limite  la  commune  au  sud  et  la  sépare  de  celles  de  S.- 
Gervais-en-Belin  et  d'Yvré-le-Pôlin.  —  Moulins  :  Follet , 
Vaux  ,  la  Beaussonnière  ,  sur  le  Rhône. 

GÉOLOG.  Sol  généralement  plat,  parsemé  de  quelques 
monticules  disséminés,  à  l'est  et  au  sud-ouest  principalement  j 
passage  des  terrains  secondaires  aux  tertiaires  ,  offrant  de 
belle  pierre  calcaire  ,  analogue  à  celle  d'Ecommoy  ,  dite  de  la 
Vacherie,  au  lieu  des  Renaudes  ;  entre  le  bourg  et  Pont- 
Thibaud ,  des  couches  de  sables  et  des  grès  ferrifères  ta- 
bulés dans  toute  leur  étendue  ,  dont  la  longueur  excède  quel- 
quefois un  mètre  ,  et  dont  la  tubulure  arrondie  a  de  3  à  5 
décim.  de  diamètre. 

Cadàstr.  Superficie  de  2,209  hectar.  76  ar.  53  cent. ,  se 
suddivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  i,o58  hect.  78  ar.  4o 
cent. ,  en  5  classes,  évaluées  à  5  f. ,  12  f.  60  c,  22,  34  et  ^j  f. 
—  Jardins  ,  23-o4~oo  ;  en  3  cl.  ;  à  47  »  5cj ,  7 1  f.  —  Aven. , 
o-83-go  ;  à  10  f.  —  Vignes  ,  3~73-5o  ;  2  cl.  :  22  ,  34  f.  — 
Pre's  ,  291-41^20  ;  4  cl.  :  20  ;  35  ,  62  ,  90  f.  —  Pâtur. ,  i34~ 


MONCÉ-EN-BELÏIV.  121 

76-3o  ;  3  cl.  :  5  ,  10  ,  18  f.  —  B.  taill.  et  futaies  ,  i67-o3-3o  ; 
4-  cl.  :  6  ,  10,  17  ,  24  f*  —  Pinièr. ,  310-96-20  ;  4  cl.  :  3  f. 
5o  c. ,  5  ,  8  ,  11  f.  —  Landes,  206- 3 1 -20  ;  3  cl.  :  1  f. 
70  c. ,  3,  4  f*  —  Etangs ,  0-06-00  ;  à  8  f.  —  Douv. ,  mares, 
1-98-98  ;  3  cl.  :  2u  ,  34  ?  47  f-  —  Superf.  des  bâlim. ,  cours  , 
etc. ,  io-83-55  ;  à  47  ^  —  Obj.  non  impos.  :  Eg!. ,  cimel. , 
0-17-30.  —  Roui,  et  chem. ,  5;)-o4-55. —  Riv.  et  ruiss.  , 
4*48-70.  =  274  maisons,  en  10  cl.,  de  7  à  80  f.  —  2  châteaux, 
à  i5o  f.  chacun.  —  3  moulins,  à  170  f.  chaque. 

«            .             f  prop.  non  bâties,  LxAii  f.  68  c.  ")    /A  ,„e  e  co  „ 
Revenu  impos.  >{  ^* bàUcs  ;  ^3      ,       j  46,4i5  f.  68  c. 

CONTRIB.  Foncier ,  5,463  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  G70  f.  ; 
port,  et  fen.,  19c)  f .  ;  4o  patentés  :  droit  fixe,  209  f .  ;  dr. 
proport. ,  72  f.  Total ,  6,61 3.  —  Percept.  de  Mulsanne. 

CULTUR.  Superficie  argilo -sablonneuse  et  de  sable  pur  en 
grande  partie  ,  sur  laquelle  le  seigle  est  cultivé  dans  la  pro- 
portion de  4  parties ,  contre  1  seulement  de  toutes  les  autres 
espèces  de  céréales  :  on  cultive  le  maïs  parmi  ces  dernières  ; 
trèfle  ,  chanvre  ,  pommes  de  terre  ;  élève  d'un  assez  grand 
nombre  de  poulains  ,  de  veaux  et  de  génisses  ;  un  plus  petit 
nombre  de  moutons  ,  beaucoup  de  porcs.  Vin  de  médiocre 
qualité  ;  cidre  léger  et  agréable  ;  prés  d'assez  bonne  espèce  , 
sur  le  cours  du  Rhône  :  comme  on  le  voit  par  le  cadaslrement, 
un  quart  de  la  superficie  communale  était  improductive  il  y 
5o  ans  ,  avant  les  nombreuses  plantations  de  pins  qui  y  ont 
été  faites.  On  élevait  autrefois  une  assez  grande  quantité 
d'abeilles  dans  cette  commune ,  où  cette  industrie  a  diminué  : 
un  cultivateur  avait  même  trouvé  le  moyen  de  les  alimenter 
en  hiver ,  en  répendant  de  temps  en  temps  de  la  farine  de 
froment  sur  Yapier.  —  Assolement  quadriennal  et  triennal  ; 
3o  charrues  ,  dont  les  deux  tiers  traînées  par  bœufs  et 
chevaux ,  le  reste  par  les  chevaux  seuls  ;  beaucoup  de  terres 
cultivées  à  bras  ;  seize  fermes  principales  ,  le  surplus  en 
moyennes  ,  bordages  et  maisonnies  ,  dont  un  grand  nombre 
réunis  par  hameaux,  sz  Commerce  agricole  consistant  peu 
en  grains  ,  la  commune  ne  se  nourrissant  pas  et  ne  produisant 
que  très-peu  de  froment  ;  graine  de  trèfle ,  cidre,  bois  ; 
chanvre  ,  fil  ;  poulains  et  bestiaux ,  particulièrement  des  porcs 
gras. 

=  Fréquentation  des  marchés  d'Ecommoy  et  du  Mans. 

INDUstr.  Aucune  autre  industrie  que  l'agriculture  et  l'ex- 
ploitation du  bois. 

routes  et  chem.  Chemin  n.°  3  de  l'arrondissement  du 
Mans  ,   ancienne   route  du    Mans    en   Anjou ,   par    Pont- 


i22  MONCE-EN-SAOSNOIS. 

vàllain  et  le  Lude  ,  traversant  la  partie  centrale  du  territoire 
dans  presque  toute  sa  longueur  ,  du  nord  au  sud ,  un  peu  vers 
l'ouest  ,  passant  au  hameau  de  Ponthibaud ,  peu  loin  à 
l'ouest  du  bourg  :  on  le  croit  une  ancienne  voie  romaine  , 
ainsi  qu'il  a  été  dit  ailleurs.  La  route  royale  n.°  23,  de  Paris 
à  Nantes  ,  passe  sur  une  très-faible  portion  du  territoire  ,  à 
l'ouest  ;  le  chemin  de  Laigné  au  Mans  ,  traverse  aussi ,  du  sud 
au  nord ,  la  partie  orientale  de  la  commune  ,  parallèlement 
au  chemin  n.°  i, 

lieux  REMARy.  Nous  avons  cité  à  I'hist.  féod.  ,  tous  les 
lieux  remarquables  comme  habitations.  Sous  le  rapport  des 
noms  ,  outre  ceux  également  cités  :  le  Bray  ,  les  Friches ,  la 
Pâturerie ,  les  Roncerais,  les  Anerais  ,  Chantemesle  ^  merle), 
Luère  ;  Rhône  ou  Ronne. 

établ.  publ.  Mairie ,  succursale ,  école  primaire  ;  une 
recette  buraliste  des  contributions  indirectes  ,  un  débit  de 
poudre  de  chasse  et  un  débit  de  tabac,  —  Bureau  de  poste 
aux  lettres  ,  au  Mans. 

MONCÉ-EN  SAOSNOIS ,  MONTCÉ  ;  Moniiacum  , 
Curtis  Senonis  ,  Monceium  in  vicariâ  Sagonensis.  (  V.  plus  haut 
hist.  féod.  de  l'art,  précédent  )  ;  commune  du  canton  ,  et  à 
6  k.  E.  N.  E.  de  Marolles-les-Braults  ;  de  l'arrondissement 
et  à  8  k.  i/2  sud  de  Mamers  ;  à  33  k.  N.  i/4— E.  du  Mans  ; 
jadis  du  doyenné  du  Saosnois  ,  du  Grand- Archidiac.  ,  du 
dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Distanc.  lég.  :  7  ,  10  et  39  k. 

descript.  Bornée  au  N.  ,  par  S.-Vincent-des-Prés  ;  au 
N.  E.  ,  par  S.-Pierre-des-Ormes  ;  à  l'E. ,  par  Champaissant  ; 
au  S.,  par  Nauvay  et  par  Avesnes  ;  à  l'O.  ,  encore  par  cette 
dernière;  au  N.  0- ,  par  Monhoudou  ;  celte  commune  a  la 
forme  d'un  croissant  ou  mieux  d'une  oreille  humaine  ,  dont 
la  partie  concave  est  au  nord ,  celle  inférieure  à  l'est.  Elle 
s'étend ,  d'ouest  à  est ,  sur  une  longueur  d'environ  4  k.  1/2  , 
contre  une  largeur  qui  varie  de  2  k.  ,  à  son  extrémité  ouest , 
à  i3  h.  au  centre  ,  et  à  j  et  8  h.  ,  à  l'extrémité  est.  —  Assez 
beau  bourg  ,  situé  sur  un  coteau  peu  élevé  ,  vers  le  tiers 
oriental  du  diam.  longitudinal  du  territoire ,  et  au  centre  du 
diam.  vertical ,  entourant  l'église  à  l'ouest  et  au  nord.  Eglise 
du  genre  gothique ,  avec  bas-côté  à  droite  ;  chœur  très-pro- 
prement décoré  ;  clocher  en  flèche  très-élevée  ,  placé  sur  une 
grosse  tour,  dans  laquelle  est  percée  l'entrée  occidentale  de 
l'église  ;  cimetière  entourant  cette  église  de  toutes  parts , 
clos  de  murs  à  hauteur  d'appui. 

roPUL.  De  101  feux  anciennement,  elle  en  contient  170  , 
d'après  le  recensement  de  1826  ,  comprenant  412  individ. 
mâles ,  463  femelles  ,  total ,  875  ;  dont  263  dans  le  bourg. 


MOiVCÉ-EN-SAOSIVOIS.  123 

Aucun  des  huit  hameaux  de  la  commune  n'en  contient  plus 
de  3o  à  36. 

Mouv.  dccenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag.,  76  ; 
naissanc.,  219;  déc,  2i4-  —  De  i8i3a  1822  -.mariag., 
81  ;  naissanc.  ,  290  ;  déc,   160. 

HiST.  eccli  s.  Eglise  sous  le  patronage  de  la  Stc- Vierge  ; 
point  d'assemblée  —  La  cure  ,  qui  valait  85o  1. ,  était  à  la 
présentation  de  l'abbesse  de  S -Julien  du  Pré,  ainsi  que 
l'ancien  prieuré  qu'elle  avait  remplacé  ,  annexé  à  la  même 
abbaye ,  et  valant  600  1.  de  revenu. 

S.  -  Viventien  ,  espagnol  de  naissance,  habile  ouvrier 
cordonnier ,  et  domestique  d'un  seigneur  de  Moncé  ,  au 
commencement  du  6.e  siècle  ,  ayant  été  assassiné  sur  le  terri- 
toire de  cette  paroisse,  fut  inhumé  au  lieu  où  depuis  a  été  bâtie 
l'église  paroissiale,  laquelle  a  remplacé  une  chapelle  construite 
d'abord  à  l'endroit  de  son  inhumation.  Il  sera  parlé  de  cet 
événement  plus  au  long  ,  à  l'article  S.-Vincent-des-Prés. 

HIST.  FLOD.  La  seigneurie  de  paroisse  était  possédée  par 
l'abbaye  de  Sle- Geneviève  de  Paris  :  elle  était  probablement 
annexée  à  ce  qu'on  appelle  le  château  ,  qui  n'est  plus  qu'un 
hameau  maintenant ,  sans  aucune  habitation  remarquable. 

Si  l'histoire  de  S. -Viventien  ,  dont  il  vient  d'être  parlé  , 
n'est  pas  apocryphe  ,  cette  seigneurie  aurait  été  possédée  , 
vers  la  fin  du  5.e  siècle,  ou  au  commencement  du  6.c, 
par  un  seigneur  appelé  Samon  ,  d'où  serait  venu  le  nom 
de  Moncé  ,  suivant  Lecorvaisier ,  ce  lieu  ,  dit-il ,  étant  trop 
peu  élevé  pour  que  ce  nom  puisse  signifier  Mons  Cœlestis. 
Nous  avouons  être  loin  de  partager  l'opinion  de  l'historien 
des  évêques  du  Mans,  sur  cette  étymologie. 

La  ferme  de  Poillé  était  anciennement  un  fief  qui ,  en  i^-jS, 
appartenait  au  nommé  Perrin  E  lard  ,   qui  l'habitait. 

HIST.  CIV.  Le  Conseil  municipal  vote  en  i833,  confor- 
mément à  la  loi  du  28  juin  ,  20  f.  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire  ,  et  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

hydkogr.  La  commune  est  limitée  à  l'est  par  la  petite 
rivière  d'Orne-Est ,  et  traversée  vers  son  centre  ,  par  celle  de 
Dive  ,  toutes  deux  ayant  leurs  cours  du  N.  au  S.  ;  le  ruisseau 
de  Beauvais  ,  venant  de  l'est ,  conflue  dans  la  dernière  ,  après 
un  cours  de  12  h.  d'E.  à  O.  —  Moulin  à  blé  de  la  Saussaie, 
sur  la  Dive. 

géolo.g.  Sol  légèrement  ondulé  ;  terrain  appartenant  à  la 
formation  jurassique  moyenne  oolithique  ,  décrite  à  l'art,  du 
canton  de  Mamers  (  m-i  5g  ). 

divis.  des  terr.  En  labour  ,  595  hectar.  ;  jardins,  6  ;  prés 
et  pâtures  ,   i65  ;  bois  taillis  ,  41  î  superficie  des  bâtiin.  et 


i24  MONDRAGON. 

cours,   19;  égh,  cimet. ,  prcsbyt. ,  7;  chemins,  17;  eaux 
courant.  ,6  1/2  ;  total ,  856  hectar.  1/2. 

contrib.  Foncier  ,  4*82 1  f,  ;  personn.  et  mobil. ,  397  f.  ; 
port,  et  fen. ,  i5o  f.  ;  9  patentés  :  droit  fixe  ,  38  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  24  f.  66  c.  Total,  5,43o  f.  66  c.  —  Perception  de 
Saint-Côme. 

cultur.  Superficie  argilo  -  calcaire  ,  productive  ,  en  cé- 
réales particulièrement ,  qui  y  sont  cultivées  dans  la  pro- 
portion de  25  parties  en  froment  et  autant  en  orge  ,  contre 
2  en  avoine  et  1  en  seigle.  On  y  cultive ,  en  outre  ,  chanvre , 
beaucoup  de  trèfle  ,  sainfoin ,  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  prairies 
d'assez  bonne  qualité  ;  peu  d'arbres  à  fruits.  —  Elève  d'un 
très-petit  nombre  de  poulains  ,  d'un  grand  nombre  de  veaux 
et  génisses ,  d'une  moyenne  quantité  de  moutons  et  de  porcs , 
peu  de  chèvres.  —  Assolement  triennal  ;  9  fermes  prin- 
cipales ,  bon  nombre  de  bordages  et  de  maisonnies  ,  la  plu- 
part réunis  au  bourg  et  par  petits  hameaux.  =  Commerce 
agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a  exportation  fictive 
de  plus  de  la  moitié  ,  et  réelle  du  quart  au  tiers  ;  en  graine 
de  trèfle  ,  chanvre  et  fil  ,  bestiaux  ,  moutons  ,  porcs  jeunes 
et  gras  ,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  René  et ,  principalement, 
de  M  amers. 

industr.  Fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces  de 
toile  ,  façon  de  Mamers  ,  la  plupart  de  commande  ,  occupant 
6  à  8  métiers. 

rout.  et  chem.  La  grande  route  de  S.  Corne  à  Mamers  , 
passant  à  peu  de  distance  de  l'extrémité  orientale  du  territoire, 
offre  à  la  commune  ses  principaux  moyens  de  débouchés; 
le  chemin  de  S.-Aignan  à  la  même  ville  ,  le  traverse  en 
passant  dans  le  bourg. 

lieux  remarq.  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms  :  le  Château  ,  le  Plessis  ,  La  Moinerie ,  Beauvais  , 
Poillé ,  la  Touche  ,  etc. 

établ.  public.  Mairie ,  succursale  ,  école  primaire  ;  recette 
buraliste  des  contrib.  indirectes ,  un  débit  de  tabac.  Bur.  de 
poste  aux  lettres  ,  à  Mamers. 

MONDRAGON  ?  terre  seigneuriale  ,  n'ayant  qu'un  fief 
partiaire  ,  avec  simple  voirie  et  basse  justice ,  dont  il  a  été 
déjà  parlé  à  l'article  de  la  commune  de  la  Bosse  (  1-192  ), 
où  est  situé  son  manoir. 

Nous  avons  dit  à  cet  article  que  ,  en  1200  ,  cette  terre  était 
possédée  par  Sequart  de  Mondragon  ,  et  que  ,  en  i3o8  ,  Guil- 
leminde  Tucé  (et  non  pas  Guillaume,  comme  on  l'a  imprimé 
par  erreur  )  ,  en  était  seigneur.  Agaice  de  Mondragon  ,  qui , 


MOiMIIOUDOU-  i25 

en  ï45i  ,  était  seigneur  de  la  Forterie  ,  terre  située  en  Pa- 
rigné-le-Pôlin,  ne  la  possédait  point ,  non  plus  que  la  famille 
du  Bouchet ,  en  i47$  ,  comme  le  dit  M.  Th.  Cauvin  (  Ann. 
pour  18^9-176  ),  mais  cette  dernière  ,  seulement  en  1092, 
comme  nous  l'avons  rapporté  ,  soit  qu'elle  lui  fût  venue  de  la 
maison  de  Tucé  ,  par  héritage  ou  par  retrait  féodal  ,  aux 
droits  d'Agaice  de  Mondragon.  Gervais  de  Mondragon  qui  , 
en  i394  <>  relevait  de  la  haronnie  de  Touvoie  pour  différens 
fiefs  ,  ne  possédait  point  non  plus  celui  dont  il  portait  le 
nom.  Par  son  testament  du  28  janvier  1702  ,  Julien  Lunel 
des  Essarls ,  ayant  fait  un  legs  pour  une  chapelle  dans  le 
château  de  Mondragon  ,  François  Lunel  son  fils  ,  en  fit  la  fon- 
dation ,  le   11   février  1704. 

Depuis  l'impression  de  l'article  la  Bosse  ,  la  terre  et  le 
château  de  Mondragon  sont  passés  à  M.  le  comte  de  Mailly  , 
du  chef  de  sa  femme  ,  fille  unique  de  M.  de  Lonlay  de 
Villepail. 

MONIIOUDOU,  MONHOUDOUL,  MONHOLDOL , 
MOiNTHOUDOU  ,  etc;  Mons  Houdoul ,  M.  Heiodi ,  M. 
Holodi ,  Monte  Helodi ;  peut-être  mieux  Morts  Heliodi ,  ce 
nom  paraissant  offrir  une  étymologie  appliquable  à  la  si- 
tuation de  ce  lieu.  Commune  du  canton  et  à  4  kil.  N.  de 
Marolles-les-Braults  ;  de  l'arrond.  et  à  8  k.  S.  ii^-O.  de 
Mamers  ;  à  33  k.  N.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyen,  du  Saos- 
nois  ,  du  Grand-Archid.  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  — 
Dist.  légal.  :  4  »  9  ,  38  k. 

DiiSCRiP.  Bornée  au  N.  ,  par  S  Calez-en-Saosnois  ;  au  N. 
E.  ,  par  Commerveil;  à  l'E.  ,  par  S.-A/incent-des-Prés  ;  au 
S.   E.  .   par  Avesne  ;   au  S.,    par   Marolles-les-Braults  ;   à 
l'O.  ,  par  Courgains  ;  elle  a  à  peu-près  la  forme  d'un  crois- 
sant ,  dont  la  partie  concave  est  au  nord-est ,   d'environ  4 
kil.  de  diam.  central  du  N.  au  S.  ,  contre  2  k.  1/2  ,  au  plus, 
d'E.  à  O.  —  Le  bourg ,  bâli  à   peu-près  au  centre  du  ter- 
ritoire ,  sur  une  élévation  qui  domine  au  nord-nord-est  une 
assez  large  vallée  ,  où  coulent  les  ruisseaux  le  Malherbe  et  le 
Gravé  ,    ne    se  compose   que  d'un   très  -  petit   nombre   de 
maisons  ,   formant  une  petite  rue  qui ,   se   contournant   du 
sud-ouest  au  nord  ,  vient  aboutir  en  face  le  côté  oriental  de 
l'église  et  du  cimetière.  —  Eglise  peu  remarquable  ,  à  croisées 
allongées   et  cintrées,   quelques-unes   plus    modernes,    du 
genre  gothique  flamboyant  ;  ayant  une  porte  latérale  nord 
cintrée  ,   entourée  de  moulures  ;   une  autre  à  l'extrémité  du 
bras  nord  de  la  croix  ,    actuellement  murée  ,   carrée  ,   éga- 
lement ornée  de  moulures.  On  remarque  dans  l'intérieur  le 
tabernacle  et  tout  le  fond  du  maître- autel ,  qui  sont  ceux  de 


126  MONHOUDOU. 

l'église  de  l'ancienne  abbaye  de  Perseigne  (  v.  cet  art.  ).  Clo- 
cher en  bâtière  sur  une  tour  carrée  ,  qui  tombait  en  ruines 
lorsque  j'ai  visité  ce  lieu  ;  cimetière  entourant  l'église  ,  au 
sud  et  à  l'ouest  principalement ,  clos  de  haies  et  de  murs  à 
hauteur  d'appui. 

popul.  Portée  à  ioo  feux  sur  les  états  de  l'ancienne  élec- 
tion ,  elle  en  contient  actuellement  166  ,  se  composant  de 
4.1 5  indiv.  mâles  ,  436  femelles,  total,  8;i  ;  dont  i33  dans 
le  bourg ,  25  à  3o  au  hameau  du  Chesnay  et  autant  à  celui 
d'Enfer  ,  20  à  22  à  celui  du  Houx. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag.,  75; 
naissanc.,  276;  déc. ,  197. — De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  54  ; 
naissanc. ,  287  ;  déc. ,  170. 

hist.  eccles.  Eglise  sous  le  patronage  de  S. -Elier;  as- 
semblée le  dimanche  le  plus  rapproché  du  16  juillet,  fête  de 
ce  saint  hermite.  S.  Biaise  est  aussi  fêté  dans  cette  église  , 
comme  second  patron.  —  La  cure  ,  qui  valait  600  à  800  1. 
de  revenu  ,  était  présentée  par  le  chapitre  de  S.- Julien  du 
Mans. 

Iiildebert ,  35.c  évêque  du  Mans,  de  1109  à  ns5,  fit 
restituer  à  son  église  ,  la  moitié  des  dîmes  de  Monhoudou, 
usurpées  par  des  laïques. 

Vers  l'an  1272  ,  Jean  de  Monhoudou  acheta  du  chapitre 
diocésain ,  pour  10  1.  tournois  de  rente  annuelle  ,  le  droit 
qu'avait  celui-ci  sur  une  partie  des  dîmes  de  la  paroisse  et , 
la  même  année ,  vendit  à  son  tour  à  ce  même  chap. ,  le  tiers 
des  dîmes  et  les  deux  tiers  des  pailles  auxquelles  il  avait  droit , 
pour  100  1.  tournois.  Ce  texte  ,  toutefois  ,  extrait  du  Cartulaire 
du  chapitre  ,  semble  offrir  quelques  contraditions  ou  ,  au 
moins  ,  de  l'obscurité.  (Quoiqu'il  en  soit ,  la  dîme  que  pos- 
sédait le  chapitre  du  Mans  dans  cette  paroisse ,  était  évaluée 
à  375  1.  de  revenu  ,  à  l'époque  de  la  révolution 

On  lit  sur  le  mur  latéral  sud  de  la  nef  de  féglise  ,  que 
le  4  avril  i5o2  ,  Jean  Soub relaye  fit  don  à  la  fabrique  de 
cette  église  ,  de  plusieurs  journeaux  de  terre.  —  Une  ordon- 
nance du  10  juin  1827  ,  autorise  l'acceptation  d'une  rente 
de  28  f.  3  léguée  à  celte  fabrique  ,  par  la  dame  veuve  David. 

Il  y  avait  une  chapelle  au  château  de  Courbomer,  dont  il 
va  êlre  parlé  au  paragraphe  suivant. 

HIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse ,  était  anexée  depuis 
fort  longlems  à  la  terre  de  Courbomer  ou  de  la  Cour-Bomer, 
dont  le  château  ,  bâti  à  la  moderne  ,  est  situé  au  haut  du 
même  coteau  que  le  bourg  ,à  1,  6  h.  sud  de  celui-ci.  Cette 
terre  avait ,  dit-on  ,  haute  et  basse  justice  ,  avec  droit  de 
suzeraineté  sur  les  fiefs  de  Congé  ,  la  Bufardière  et  les  Ha- 


MONHOUDOU.  127 

rangèrcs  ,  de  la  même  paroisse.  Nous  avons  vu  plus  haut , 
qu'un  seigneur  de  celte  paroisse,  qui  vivait  dans  le  i3.c 
siècle  ,  en  portait  le  nom ,  comme  c'était  l'usage  dans  les 
premiers  siècles  de  la  féodalité  ;  et  nous  trouvons ,  dans 
un  litre  du  7  novembre  1498  ,  noble  demoiselle  Chris- 
tophlete  de  Villebranche  ,  prenant  le  titre  de  veuve  de  feu 
Noël  de  Courbomer  ,  escuyer ,  sieur  de  Monhoudoul  , 
de  Courbomer  ,  elc  Enfin  ,  le  4  mai  i53o  ,  Jacq.  de  Cour- 
bomer comparait  aux  assises  du  bailliage  de  Beaumont-le- 
Vicomle ,  et  y  fait  désaveu  pour  partie  de  la  terre  de  Cour- 
bomer ,  relevant  du  fief  de  l'Epinay ,  qui  reporte  à  Grand- 
Champ.  Cette  terre  appartient  depuis  longtems  à  la  famille 
Le  Bouyer  de  Monthoudou. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  Congé ,  a  1  ,  7  h.  au  nord  du  clocher.  Le  10  juillet  i532, 
les  religieux  de  l'abbaye  de  Beaulieu  du  Mans  ,  compa- 
raissent par  procureur  aux  assises  de  Beaumont,  pour  y  donner 
leur  déclaration  relativement  à  la  terre  de  Congé  ,  en  Mon- 
houdou  ;  et  le  8  mai  i535  ,  sont  condamnés  aux  mêmes 
assises  à  donner  cette  déclaration. 

2°  La  Bufardière  ,  à  1  k.  est-nord  est.  Ce  fief  appartenait , 
en  i/fii  ,  a  Jean  Moureau  ,  clerc,  par  succession  de  Marion 
Lamourelle  (  la  Mourelle  ,  la  Moureau  )  ,  sa  mère. 

3.°  La  Manone ,  ferme  aujourd'hui  ,  comme  le  précédent , 
«à  8  h.  ouest-sud-ouest.  Le  4  octobre  i4-9°  ?  Jehan  de  Biard  , 
escuyer  ,  seigneur  de  la  terre  de  Biard  en  Commerveil , 
vend  à  Michel  Tragin  ,  escuyer ,  son  oncle ,  une  rente 
annuelle  de  20  boisseaux  de  froment ,  20  boisseaux  de  méleil 
et  12  boisseaux  d'avoine  ,  mesure  du  Saosnois  ,  avec  cent 
sous  tournois  monnaie  courante,  un  pourceau  et  12  chiefs 
de  poulaillcs  ,  qu'il  a  droit  d'avoir  et  de  prendre  sur  ladite 
terre  de  la  Manone. 

4  °  La  Brosse.  Messire  Ch.  de  Jouin  ,  seigneur  de  la 
Brosse  ,  paroisse  de  Monhoudou ,  est  taxé,  sous  le  n.°  487  , 
au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  province  du  Maine  , 
dressé  en   i63g  ,  à  fournir  un  piquier. 

5.°  Les  Harangères ,  petites  et  grandes  ,  fermes  à  1  k.  et 
1  k.  et  1/2  sud-est ,  sur  lesquelles  nous  ne  savons  autre  chose 
sinon  qu  elles  relevaient  de  la  terre  de  Courbomer. 

Comprise  dans  le  Saosnois  ,  la  paroisse  de  Monhoudou 
relevait ,  sauf  les  exceptions  dont  nous  avons  vu  plus  haut 
un  exemple  ,  du  bailliage  de  cette  baronnie  ,  dont  le  siège 
était  à  Mamers. 

hist.  civ.   Monhoudou  avait  un  notaire  avant  la  révolution. 

Le  Conseil  municipal  vote  pour  l'instruction  primaire, 


i28  MONHOUDOU. 

en   i833  ,  pour  l'exercice  i834>  20  f.  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  ,  et  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

A1NTIQ.  La  ligne  de  circonvallation  ,  appelée  Fossés  Robert  > 
qui  passait  sur  Monhoudou ,  part  du  carrefour  de  l'Epinai , 
règne  à  la  gauche  du  chemin  d'Avesnes  à  Monhoudou  , 
s'arrête  et  disparaît  entre  le  château  de  Courbomer  et  le 
hameau  de  la  Chaîne.  Ce  qui  en  reste  sur  ce  point ,  n'a  pas 
plus  de  1  k.  à  1  k.  172  d'étendue  ,  mais  est  encore  bien 
apparent. 

hydrog.  Le  ruisseau  le  Gravé  ou  Gravai ,  venant  de  S.- 
Calez,  arrose  et  limite  la  commune  à  l'ouest  ;  celui  des 
Moires  ,  la  limite  également  au  nord- est  ;  enfin  ,  le  ruisseau 
de  la  Houlière ,  venant  de  l'extrémité  est  du  territoire  ,  en 
traverse  la  partie  méridionale ,  en  se  dirigeant  à  l'ouest ,  où 
il  donne  ses  eaux  au  Gravé ,  après  un  cours  de  3  k.  seu- 
lement. Deux  moulins  ,  l'un  à  eau  ,  établi  sur  le  Gravé  , 
près  le  bordage  nommé  le  Vieux-Moulin  ;  l'autre  à  vent , 
construit  au  haut  du  tertre  de  Catiot ,  dans  un  champ  de  la 
ferme  du  Pigeonnier ,  qui  en  a  conservé  le  nom  ;  furent  dé- 
truits il  y  a  près  de  cinq  quarts  de  siècles  environ. 

gÉolog.  Sol  collineux,  assez  élevé  :  terrain  appartenant  à 
la  formation  moyenne  jurassique  oolilhique  de  Mamers  (  v. 
l'art,  de  ce  canton  ) ,  offrant  un  calcaire  commun  assez 
tendre  ,  dans  lequel  on  remarque  des  ammonites  ,  des  peignes 
et  plusieurs  autres  fossiles. 

divjs.  des  TERR.  En  labour,  669  ,  hectar.  ;  jardins  ,  i5  ; 
prés  et  pâtur. ,  79  ;  bois  taillis  ,  12  ;  superf.  des  bâtim. ,  cours, 
mares,  i5  ;  égl ,  cimet. ,  presbyt. ,  2  1/2;  chemins,  20  ; 
eaux  courantes  ,  3  1/2  ;  total  ,816  hectares. 

cootrib.  Foncier,  4,oi5  ;  personn.  et  mobil. ,  372  f '.  $ 
port,  et  fen. ,  126  f.  ;  S  patentés  :  droit  fixe  ,  35  f.  ;  dr. 
proport.,  6  f.  Total,  4->553  f.  —  Percept.  de  Marolles- 
les-Braults. 

CULTUR.  Superficie  argileuse  ,  dite  de  terre  franche ,  et  ar- 
gilo-  calcaire  ,  généralement  fertile  ,  surtout  en  céréales  ,  qui 
y  sont  cultivées  dans  la  proportion  de  25  parties  en  froment, 
autant  en  orge  ,  8  en  seigle  et  6  en  avoine  ;  pommes  de 
terre  ,  chanvre  ,  beaucoup  de  trèfle  ,  peu  de  sainfoin  et  de 
luserne  ;  prés  d'assez  bonne  qualité  ;  peu  d'arbres  à  fruits. 
—  Elève  de  quelques  poulains ,  d'un  assez  grand  nombre 
de  bêtes  aumailles  ,  de  moutons  ,  de  chèvres  ;  moins  de 
porcs  proporlionellement.  —  Assolement  triennal  ;  35 
charrues ,  dont  un  peu  plus  de  la  moitié  traînées  par  bœufs 
et  chevaux,  le  reste  par  ces  derniers  seulement;  12  à  i{. 
fermes   principales  ,   38  à  4°  bordages  ,  la  plupart  réunis 


MONNET.  129 

dans  le  bourg  et  par  hameaux.  =  Commerce  agricole  consis- 
tant en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  de  la  moitié 
environ  des  produits;  en  poulains  et  jeunes  chevaux,  jeunes 
bestiaux,  moutons,  porcs  gras,  etc.  ;  chanvre,  fil,  graine 
de  trèfle ,  etc. 

s=  Fréquentation  des  marchés  de  René  et  de  Mamers, 
presque  exclusivement. 

jndi'STR.  Fabrication  de  toiles  ,  façon  de  Mamers,  occupant 
18  à  20  métiers.  Extraction  du  calcaire  pour  bâtir.  Une 
poterie,  qui  s'était  établie  dans  ce  lieu,  a  été  forcée  de  cesser 
ses  travaux  en  1820,  à  cause  du  peu  de  qualité  de  ses  mar- 
chandises. 

kout.  El  CtiEM.  Aucune  grande  voie  de  communication  ne 
sillonne  ce  territoire.  Le  plus  remarquable  de  ses  chemins 
d'exploitation  est  celui  d'Avesnes  au  bourg  de  Monhoudou , 
qui ,  sur  une  partie  de  son  cours  ,  est  établi  sur  le  revers  ou  sur 
le  talus  même  du  retranchement  appelé  Fossés-Robert  le-Diable, 
circonstance  ?  toute  naturelle  d'ailleurs,  qui  se  reproduit  et  se 
fait  remarquer  partout  où  il  reste  encore  des  traces  de  cette 
ligne  de  circonvallalion. 

lieux  remarq.  Comme  habitation,  Courbomer ,  Congé , 
anciens  châteaux  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  Montfreslon  ,  la  Marchère  (  frontière  ,  limite  ?  )  , 
l'Enfer,  le  Houx  ,  le  Chesnay,  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  primaire,  un  débit 
de  tabac,  un  expert.  Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  Mamers. 

MON  JOIE  ;  voir  MOBTJOIE. 

MONNA1S  ou  monnaye,  ruisseau  qui  prend  sa  source 
près  la  ferme  des  Vivandières ,  à  1  k.  1/2  au  nord  du  bourg 
de  S.-Germain-du-Val ,  près  la  Flèche  ;  sépare  celte  com- 
mune de  celle  de  Clermont-Gallerande,  et,  après  s'être  dirigé 
à  l'E. ,  se  retourne  ensuite  à  l'O.,  pour  aller  jeter  ses  eaux 
dans  le  Loir,  un  peu  au-dessus  de  la  ville  de  la  Flèche,  vis-à- 
vis  l'église  de  Ste-Colombe.  Point  de  moulin  sur  son  cours, 
qui  est  de  6  k.  1/2  environ.  Ce  ruisseau  faisait  autrefois  , 
dit-on,  la  délimitation  des  deux  provinces  du  Plaine  et  d'An- 
jou ,  et  des  diocèses  du  Mans  et  d'Angers  :  cela  n'est  pas 
exactement  vrai. 

MONNET,  prieuré  situé  dans  les  dehors  de  l'ancienne 
paroisse  de  S  Ouen-des-Fossés,  du  Mans  ,  à  4  k.  N.  N.  E. 
de  celte  ville  ,  actuellement  sur  le  territoire  de  la  commune 
de  Sargé  ,  à  1  k.  1/2  de  ce  bourg ,  et  à  2  k  1/2  N.  de  celui  de 
Coulaines Fondé  en  720,  par  Hubert  I.er,  évêque  d'An- 
gers, suivant  Lepaige  (  ce  serait  plutôt  Agilbert ,  dont  l'épis- 
copat  répondrait  à  cette  date.  V.  Biog.  ,  xvi.  )  ,  et ,  en  1098  , 
iv  9 


i3o  M0NTAB0N. 

par  Foulques  des  Mortiers,  selon  M.  Cauvin  ;  ce  prieuré  valait 
1,000  1.  de  revenu,  suivant  le  premier,  1,200  1.  d'après  le 
second,  et  était  à  la  présentalion  de  l'abbé  de  S.- Aubin 
d'Angers.  • —  Monnet,  qui  est  actuellement  une  ferme,  et  les 
Croisettes  ,  deux  autres  ferme  et  bordage  qui  y  sont  conti- 
gus  ,  étaient  d'anciens  fiefs  ,  ayant  un  droit  de  juridiction , 
qui  fut  acquis  par  le  marquis  de  Lavardin-Tucé ,  et  s'exerça 
d'abord  à  Coulaines ,  puis  au  Mans ,  ainsi  qu'il  a  été  dit 
tom.  il ,  p.  180  ;  et  tom.  III ,  p.  435. 

MONET ,  MONNET  ou  RIOLAS  ,  ruisseau  qui ,  ayant 
sa  source  dans  les  hauteurs  de  Sargé  ,  à  1  k.  1/2  au  N.  de 
ce  bourg,  coule  vers  l'O.,  en  traversant  les  terres  des  anciens 
prieuré  et  fief  de  Monnet ,  d'où  il  a  pris  son  nom  ,  et  va 
jeter  ses  eaux  dans  la  Sarthe,  à  6  h.  au-dessous  du  bourg 
de  S.-Pavace,  après  un  cours  d'environ  4  k-  »  saos  avoir  fait 
tourner  de  moulins.  —  Nous  avons  fait  mention  ailleurs  (t.  11, 
p.  4-54-  et  509  ;  t.  III ,  p.  739  ),  d'un  aqueduc  que  les  Romains 
avalent  construit  pour  réunir  les  eaux  de  ce  ruisseau  à  celles 
des  Fontenelles  ,  et  conduire  les  unes  et  les  autres  au  Mans  , 
au  moyen  d'un  autre  aqueduc. 

MONNOYER  ,  petite  butte  ou  monticule  ,  dont  nous 
avons  parlé  à  l'article  belin  et  figuré  la  position  sur  la  carte 
du  Belinois  (  i~i45  ),  et  à  l'article  mgncé-en-belin  ,  auxquels 
nous  renvoyons. 

MONSOR  ;  voyez  motstsor. 

MONTABON  ,  Montahoni ,  Mons  Abonici  ;  commune 
cadastrée,  du  cant.  et  à  3  k.  O.  S.  O.  de  Château-du-Loir  ; 
de  l'arrond.  et  à  4o  k.  S.  O.  de  S.-Calais  ;  à  4i  k.  S.  du  Mans  ; 
autrefois  du  doyenné  ,  de  l'archid.  et  de  l'élect.  de  Château-du- 
Loir  ,  et  du  dioc.  du  Mans  —  Dist.  lég.  :  3 ,  4$  et  47  kilom. 

descrip.  Bornée  au  JN. ,  par  Lavernat;  au  N.  N.  E,,  par 
Luceau  ;  à  l'E. ,  par  Vouvray  sur-Loir;  au  S.  S.  E  et  au  S., 
par  la  rivière  du  Loir,  qui  la  sépare  de  Dissay-sous-Cour- 
cilion  et  de  Nogent-sur-Loir  ;  à  l'O.  ,  par  Vaas  et  par  La- 
vernat ;  cette  commune  a  la  forme  d'un  croissant,  ou  plutôt 
d'une  oreille  humaine  ,  ayant  sa  partie  concave  au  S.  O  , 
s'élendant  du  S.  S.  E.  au  N.  O. ,  sur  un  diam.  de  5  k.  ,  et  sur 
une  largeur  centrale  de  i  k.  du  N.  au  S.  —  Le  bourg ,  formant 
deux  petites  rues,  dont  l'une  s'étend  du  N.  au  S.,  en  passant 
à  l'O.  de  l'église ,  et  l'autre  de  l'O.  à  l'O. ,  en  longeant  celle  ci 
au  N. ,  est  bâti  sur  le  penchant  d'un  coteau  très-pittoresque  , 
qui  borne  la  rive  droite  du  Loir,  qu'on  y  traverse  sur  un 
bateau  passe-cheval.  —  Petite  église  du  genre  gothique  , 
insignifiante,  à  clocher  en  flèche  j  cimetière  y  attenant,  clos 
de  murs  en  bon  état. 


MONTABON.  i3i 

populat.  De  i5o  feux  ,  d'après  les  états  de  l'élect.  ;  elle  est 
actuellement  de  i55  feux,  comprenant  371  indiv.  mal.,  387 
fem. ,  total,  758;  dont  256  dans  le  bourg,  repartis  en  52 
feux. 

Moucem,  décenn.  De  i8o3  a  1812,  inclusivement  :  mariag. , 
4.9  ;  naissanc. ,  129  ;  déc,  124.  —  i8i3  à  1822  :  mariag.,  58; 
naiss.  ,  i33  ;  déc. ,  1 17. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  palronnage  de  S.-Aignan  ; 
point  d'assemblée.  La  cure  ,  valant  environ  4oo  I.  de  revenu, 
était  présentée  par  le  prieur  de  S.-Guingalois  de  Châlcau-du- 
Loir.  Un  autre  bénéfice,  appelé  la  prestimonie  Nain  le  Car- 
refour, valait  9  1.  de  rente.  —  Jaillot  indique  sur  sa  carte,  à 
2  k.  environ  O.  S.  O.  du  bourg,  une  chapelle  en  ruine  appe- 
lée de  la  Pontonnière.  —  «  L'évèque  Geoffroi  de  Londun, 
12 34- 12  55,  donna  aux  chartreux  du  Parc  d'Orques  (  V.  cet 
article  )  ,  toutes  les  dîmes  qu'il  avait  droit  de  percevoir  dans 
la  paroisse  de  Montabon.  » 

«  En  1256,  Geoffroi  de  Verneuil  ,  hommes  d'armes, 
seigneur  de  Bannes  et  de  Montabon ,  vend  au  chapitre  de  la 
cathédrale  du  Mans,  pour  200  1.  tournois,  les  dîmes  de  ces 
deux  paroisses  :  ces  dîmes  furent  alors  données  à  ferme  , 
pour  i5  1.  tournois.  » 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  appartenait  au  Roi, 
selon  Lepaige  ,  probablement  comme  membre  de  la  baronnie 
du  Château-du-Loir,  tombée  dans  le  domaine  royal  (1-37 1). 
Celle  seign.  était  annexée  ,  à  ce  qu'on  peut  croire  ,  à  la  terre 
de  la  Tibergerie,  pour  laquelle  Perceval  de  Précigné  rend  aveu, 
en  i3gi  ,  sous  le  simple  titre  de  métairie.  Cette  terre  fut  réunie 
ensuite  à  celle  de  Champeaux  et,  en  dernier  lieu  ,  à  celle  de 
Goullart  ,  dans  trois  autres  aveux  rendus  à  la  baronnie  de 
Château-du-Loir,  savoir  :  en  i4-83,  par  Jean  Guydier  , 
bourgeois  de  Tours;  en  i4-7°\  par  Anne  deBrancas,  pour 
Simone  sa  fille,  femme  de  Jean,  vicomte  d'Uzès  ,  seigneur 
de  Tournel;  enfin,  en  1^96,  par  Jean  Bernard  ou  Besnard, 
secret,  du  Roi,  contrôl.  des  finances  de  la  Reine.  —  On  trouve 
sur  la  cane  de  Jaillot  un  château  en  ruine  ,  appelé  la  Ville- 
Maurice  ,  au  sud  du  bourg,  sur  la  rive  gauche  du  Prélambert. 

Hist.  civ.  Le  nom  de  l'Aumône  ,  que  porte  une  ferme  de 
cette  commune  ,  annonce  l'existence  en  ce  lieu,  d'un  ancien 
établissement  de  bienfaisance. 

En  1822,  le  sieur  Bellanger  lègue  aux  pauvres  de  Montabon, 
une  rente  temporaire  de  100  f . ,  qui  ne  courra  qu'à  partir  du 
décès  du  testateur  et  de  son  épouse,  el  qui  cessera  d'être 
servie  un  an  après  le  décès  de  leur  fille  unique. 

En  i833  ,  le  conseil  municipal  vote  100  f.  pour  le  loge- 


i32  MONTABON. 

ment  d'un  instituteur  primaire  et  200  f.  pour  son  traitement , 
en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  de  la  même  année. 

uydrogr.  La  commune  est  arrosée  par  le  Loir,  qui  la 
limite  au  sud  et  au  sud-sud-est  ;  et  par  la  petite  rivière  de 
Prélambert,  appelée  aussi  Queue  de  Douai  ,  qui  traverse  la 
partie  centrale  d'est  à  ouest.  —  Moulin  Bacon,  sur  le  Pré- 
lambert. 

geol.  Sol  montueux  ;  terrain  secondaire  ,  de  même  nature 
que  celui  de  Château-du-Loir.  (\.  cet  art.  ) 

cadastr.  Superfic.  totale  de  770  hect.  ,  71  ares,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour,,  4o6  hect.  22  ar.  11 
centiar. ,  se  divis.  en  5  class.  ,  éval.  à  5  ,  10 ,  21  ,  3o  et 
£o  f.  __  Jard. ,  1 7-40-2.^  ;  en  4  cl.  :  à  24 ,  4°  7  45  ,  5o  f.  — 
Vign. ,  102-07-40  ;  4  cl.  :  10  ,  24  ,  4o  ,  5o  f.  —  Prair. ,  1 72- 
83-68;  4  cl.  :  21,  4o,  70,  84  f  -  Pâlur. ,  ?o-53-8a  ; 
3  cl.  :  4  ,  12  e  24  fr.  —  Taillis  ,  futaies  ,  châlaign. ,  brouss. , 
4-56-3o,  ;  3  cl.  :  3  ,  6  ,  12  f.  —  Landes  ,  o-o3-57 ,  à  3  f. 
—  Etangs  et  mar.  ,  0-21-70  ,  à  12  f.  —  Superf.  des  mais.  , 
6-03-71  ;  en  masse,  241  f.  64  c.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl., 
cimet.,  presbyt.,  etc.,  o-2i-64-  —  Chem.  et  plac.  publ. , 
20-70-05.  —  Riv.  et  ruiss. ,  12-85-70.  =  197  mais.  ,  en  6 
cl.  :  42  à  4  f. ,  65  à  8  f. ,  49  à  12  f.,  26  à  18  f.,  11  à  24  f.,  et  4 
à  ?o  f.  —  1  moul.  à  eau  ,  à  100  f. 

revktnu  imposable,  24*107  f.  53  c. 

contrir.  Fonc. ,  3,879  f-î  personn.  et  mobil.  ,  4*4  f •  ; 
port,  et  fen. ,  161  f.  ;  s  4  patentes  :  dr.  fixe  ,  68  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  i5  f.  Total  ,  4>537  f-  —  Perception  de  Château-du- 
Loir. 

CUltur.  Superficie  argilo-calcaire  et  argi'o-sablonneuse , 
médiocrement  fertile  ,  cultivée  en  céréales  dans  la  proportion 
de  8  parties  en  orge,  5  en  froment  et  5  en  seigle  et  méteil, 
2  en  avoine.  Produit ,  en  outre  ,  chanvre  ,  trèfle ,  pommes 
terre ,  etc.  ;  arbres  à  fruits ,  vignes  ,  donnant  des  vins 
blancs  estimés  ;  prés  de  bonne  qualité ,  sur  la  rive  du  Loir  ; 
médiocres  ,  le  long  de  la  petite  rivière  de  Prélambert. 
Elève  de  bestiaux ,  de  bêtes  à  cornes  particulièrement  T 
et  engrais  de  porcs.  —  Assolement  triennal;  3o  charrues, 
toutes  traînées  par  les  seuls  chevaux  ,  chacune  servant 
pour  plusieurs  cultivateurs  ;  7  fermes  ,  i3o  bordages  et 
maisonnies ,  la  plupart  réunis  dans  le  bourg ,  et  par  ha- 
meaux ,  au  nombre  de  25.  —  Commerce  agricole  consis_ 
tant  en  grains,  à  litre  d'échange  seulement,  les  produit g 
étant  insuffisans  pour  la  consommation  des  habitans  ;  en 
vins  ,  bestiaux  ,  chanvre  et  fil  ,  menues  denrées.  =  Fréquen_ 
talion  du  marché  de  Château-du-Loir,   presque  exclusive^ 


MONTAÏLLÉ.  i33 

ment  ,  cette  commune  n'étant  qu'une  sorte  de  faubourg  de 
ladite  ville. 

[NDU&TA.  Fabrication  d'environ  25o  pièces  de  toile  ,  façon 
de  Château-du-Loir. 

rout.  et  chem.  La  route  départementale  n.°  g  ,  de  Château- 
du- Loir  au  Ludc  ,  traverse  ,  d'est  à  ouest ,  l'extrémité  nord  du 
territoire. 

lieux  ri  marq.  Comme  habitation  :  la  Gonterie  ,  maison 
bourgeoise  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  Beau-Soleil ,  Veau- 
vert  ;  l'Aumône;  le  Port,  la  Mercerie,  le  Carrefour;  le 
Bout  de  la  Hue,  la  Planche  de  Pierre;  la  Carelière,  les 
Mortiers  ;  la  Vigne-Rouge  ,  la  Feigne  ,  les  Brosses  ,  les  Va- 
rennes  ;  Maison-Gontier  ;  etc. 

Établ.  PUrfL.  Mairie ,  succursale,  école  primaire.  Bureau 
de  poste  aux  lettres ,  à  Chàteau-du-Loir. 

MOXTAFILE,  nom  d'une  colline  située  à  peu  de  distance 
à  Test  de  la  ville  de  Bonnétable  ,  dont  nous  avons  parlé  à 
cet  article  (1-186  ). 

MONTAGNE  SUR  LOIR,  nom  donné,  pendant  la  ré- 
volution ,  à  la  ville  de  Chàleau-du-Loir  (  v.  cet  article). 

MOATAILLÉ,  MONTA1LLIER,  MONT-ALLIER, 

S.-JEAN -Dii-MONT AILLÉ  ;  Mons-Tallarius  ,  Sancti-Juanni  de 
Muntallerio;  commune  cadastrée,  du  cant. ,  de  l'arrond.  et 
à  3  kilom.  8  hecl.  O.  N.  O.  Je  Saint  -  Calais  ,  a  3o,  k.  E.  du 
Mans,  autrefois  du  doyenné  de  Saint-Calais,  de  l'archid.  de 
Montfort-le-Rotrou,  du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élect.  de 
Châleau-du-Loir.  —  Dist.  leg.  ,  4-  et  4-6  kilom. 

descrip.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N  ,  par  Coudrecieux  et 
par  Semur  ;  à  l'E.  ,  par  Couflans  ;  au  S. ,  par  S.-Calais  et , 
sur  un  très-petit  diamètre,  par  Sle-Cérote  ;  à  l'O. ,  par 
Ecorpain  ;  cette  commune  a  la  forme  d'un  croissant  tronqué 
à  son  extrémité  méridionale,  ayant  sa  partie  concave  à  l'est. 
Elle  s'étend  dans  sa  longueur,  du  nord  au  sud ,  sur  un  diam. 
de  10  kil. ,  contre  4-  k-  1/2  dans  sa  plus  grande  largeur,  qui 
se  trouve  vers  son  extrémité  méridionale.  Le  bourg,  situé 
vers  l'extrémité  sud  du  territoire  ,  au  confluent  de  deux  ruis- 
seaux ,  tout  près  de  la  grande  route  de  Blois  au  Mans  par 
S.-Calais,  au  bas  d'un  coteau  peu  élevé,  qui  a  donné  son  nom 
à  la  commune,  consiste  en  plusieurs  lignes  de  maisons, 
entourant  l'église  des  trois  côtés  nord,  ouest  et  sud.  Eglise  , 
à  fenêtres  semi-ogives,  ne  consistant  actuellement  que  dans 
un  chœur  et  dans  une  nef,  mais  ayant  autrefois  la  forme  d'une 
croix,  dont  les  bras  ont  disparu  ,  ainsi  qu'on  le  voit  par  des 
vertiges  d'arcades  cintrées  ,  ornées  de  moulures  ,  encore 
apparentes  ,  tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur.  On  remarque 


xU  MONTAILLÉ. 

encore  à  la  base  de  ces  arcades ,  des  dessins  et  figures  d1  ara- 
besques et  de  feuillages  d'un  style  fort  ancien.  Clocher  en 
flèche.  Cimelière  entourant  l'église  ,  clos  de  murs  ,  dans  lequel 
se  trouve  la  tombe  en  marbre  du  premier  sous-préfet  de 
l'arrondissement  de  S.  Calais,  tombe  déjà  bien  endommagée 
quoique  assez  récemment  posée  ,  sur  laquelle  on  lit  cette 
inscription  :  «  Ici  repose  François  César  Souin  de  la  Tiber- 
«  gehie.  Modeste  dans  la  prospérité  ,  patient  dans  l'adversité, 
«  il  rechercha  le  bonheur  dans  la  tranquillité  de  l'âme  et 
«  l'exercice  de  la  bienfaisance.  Honoré  de  l'estime  et  des 
«  regrets  publics ,  il  mourut  le  22  décembre  1818,  âgé  de 
«  63  ans.  La  piété  et  la  reconnaissance  érigèrent  ce  simple 
«  monument  :  L.  J.  F.  Boullel  son  épouse,  et  ses  entans.  » 

POPUL.  Portée  à  i^g  feux  sur  les  états  de  l'élection ,  elle 
est  actuellement  de  228,  comprenant  524  individus  mâles, 
569  femelles,  total,  i,oj3;  dont  68  dans  le  bourg. 

Mouvement  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag  ,  68; 
naiss.,  283;  décès,  34i.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag.,  78; 
naiss.,  328;  déc,  244. 

HIST.  fcclés.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.- Jean-Baptiste  ; 
assemblée  le  24  juin  ,  de  temps  immémorial.  —  La  cure  , 
estimée  1,000  1.  de  renies,  était  à  la  présentation  de  l'abbé 
de  Saint-Calais,  lequel,  suivant  le  censif  de  cette  abbaye, 
dressé  en  i3gi ,  était  doyen ,  et  archidiacre  en  la  ville  et  pa- 
roisse de  S. -Jean  de  Montaillé ,  et  comme  tel  avait  le  patro- 
nage de  l'église  et  percevait  les  revenus  de  la  cure  pendant 
les  vacances.  Nous  avons  vu,  à  l'article  Marolles  (p.  27  de 
ce  vol.  )  l'accord  conclu  en  i44°»  entre  l'évêque  Jean  d'Hierrai 
et  l'abbé  de  Saint-Calais  ,  relativement  à  ces  droits. 

Suivant  le  même  censif  :  «  Le  curé  doit  chacun  an ,  bailler 
en  la  grange  dudit  abbé  ,  pour  les  dismes  qu'il  a  droit  de 
prendre  dans  ladite  paroisse  ,  tant  à  la  Bourginière  comme 
ailleurs  ,  8  seplicrs  de  seigle  et  d'avoine  ,  mesure  de  S.-Calais  ; 
et  lui  doit  en  outre,  pour  sa  portion  des  prémices  et  des  obla- 
tions  des  (êtes  anuuelles ,  55  s.  tournois,  desquels  le  chance- 
lier de  l'abbaye  a  10  s.  Pour  ce,  ledit  curé  prend  toutes  les 
dixmes  de  la  dite  paroisse,  prémices  et  oblalions,  sauf  ex- 
cepté quand  ledit  abbé  prend  dixmes  en  ses  métairies  de  la 
Lande  et  du  Fay,  excepté  sur  quelques  portions  des  terres  du 
Fay,  sur  lesquelles  ledit  preslre  ou  curé  prend  la  dixme  pour 
novales.  »  —  Ledit  prêtre  ou  curé  reportait  encore  sur  iesdites 
dîmes,  au  couvent  de  ladite  abbaye,  4  sepliers  de  seigle. 
L'aumônier  de  l'abbaye  avait  aussi,  dans  ladite  paroisse  ,  cer- 
taines dîmes  sur  la  métairie  de  la  Houssaie ,  nonobstant  ce 
que  l'abbé  y  prenait;  et  l'abbé  avait  de  plus,  6  s.  de  cens  et 


MONTAILLÉ.  i35 

2  s.  de  rente,  sur  la  borde  de  la  Saillardièrc  ;  20  s.  de  rente, 
sur  celle  de  la  Houssaie  ;  sur  une  maison  et  courtil  devant  la 
grande  porte  de  l'église,  8  s.  de  renie  ;  et  une  borde ,  appelée 
la  Gasle,  les  métairies  de  la  Mignière  ou  Minière  ,  et  de  la 
Michelière;  3o  s.  de  renie  sur  la  métairie  de  la  Guénar- 
dière  ,  etc.  (  V.  plus  bas  hist.  FéOD.  ) 

Le  châtelain  de  Saint  -  Calais  avait  aussi  un  droit  de 
patronage  à  Monlailié  ,  ainsi  qu'on  le  voit  par  ce  passage  de 
l'aveu  rendu  par  Jean  de  Bueil ,  comle  de  Saucerre  ,  en  i465  , 
à  Jean  de  Bourbon,  comme  baron  de  IYlondoublon  :  «  Le 
curé  de  Montaillé ,  tient  de  moi  en  garde  et  au  divin  service  , 
le  presbytère  de  ladite  cure ,  ainsi  qu'il  se  poursuit  et  com- 
porte, avec  ses  appartenances.  >» 

11  a  été  parlé  à  l'article  Brenaille  (  1-222  ),  de  la  chapelle 
de  S.-Christophe  ,  située  sur  le  bord  de  l'Anille  ,  à  4  k«  1/2  au 
nord  du  bourg,  dont  le  culte  avait  probablement  remplacé 
celui  de  l'Hercule  gaulois ,  honoré  autrefois  dans  ce  lieu. 

hiàT.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  au  Roi , 
probablement  comme  ayant  été  réunie  à  la  châtellenie  de 
Saint-Calais  ,  ainsi  qu'il  fut  jugé  au  parlement  de  Paris  ,  vers 
1760  à  1770,  contre  le  sieur  Soin  de  la  Tibergerie  ,  acquéreur 
de  la  terre  de  la  Gaulerie  ,  qui  prétendait  que  cette  seigneurie 
était  annexée  à  ladite  terre. 

On  lit  à  cet  égard,  dans  le  censif  de  l'abbaye  de  S.-Calais , 
déjà  cité  :  «  Ledit  curé  de  iVIontaillé  et  Jean  Breteau ,  sont 
hommes  de  foy  dudit  abbé ,  de  la  métairie  des  Noyers  et  ap- 
partenances, pour  raison  du  fief  des  Chalonges,  et  en  font  ser- 
vige  et  cheveau  de  servige,  quand  il  y  échiet  rachats  et  aides, 
selon  la  coutume  et  selon  le  contenu  de  leur  aveu.  —  Item  , 
ledit  abbé  a  en  ladite  paroisse ,  plusieurs  étraigers  ,  cens , 
tailles  et  justice,  par  raison  du  fief  des  Chalonges  ,  qui  vient 
de  ceux  de  Pontcron.»  —  Les  métairies  sur  lesquelles  ce  droit 
de  justice  était  exercé,  comme  appartenant  primitivement  à 
sa  crosse  ,  étaient  :  la  Lande  ,  Fay,  les  Chemins  ,  les  Brières  , 
Crucé  ,  la  Jaunais  ,  les  Chalonges.  —  «  Item  ,  le  sire  de  Ca- 
longe  est  suserain  dudit  fief  des  Chalonges  et  le  garantit  à  5  s. 
à  mutation  d'abbé.  —  Item ,  la  métairie  de  la  Michelière, 
acquise,  ainsi  que  celle  de  la  Minière,  par  l'abbé  Nicolas,  de 
Macé  Galon,  est  comprise  au  fief  dudit  abbé,  à  cause  des 
Chalonges  ,  et  doit  chacun  an  ,  3  s.  de  cens  et  6  s.  de  taille  ,  et 
la  partie  de  celle  de  la  Minière  comprise ,  sur  la  paroisse  de 
Montaillé,  ainsi  que  celle  de  la  Bouverie.  » 

— •  «  Item  ,  ledit  abbé  de  S.-Calais  a ,  en  3  foires  qui  sont 
levées  à  la  Bourginière,  en  ladite  paroisse,  la  moitié  des  cous- 
tumes ,  et  y  sont  francs  nos  hommes  de  S.-Karlès  (  c'est-à- 


i36  MONT  AILLÉ. 

dire  les  sujets  ou  vassaux  de  l'abbaye),  et  de  nos  lieux  francs.» 
Nous  ne  répéterons  pas  ici  les  détails  donnés  à  l'article 
Brenaille ,  auquel  nous  renvoyons ,  sur  la  foire  ou  assemblée 
qui  tenait  le  mardi  de  Pâques  à  la  Bourdinière. 

Deux  autres  fiefs  de  celte  paroisse,  sont  mentionnés  au  rôle 
du  ban  et  de  Tanière-ban  ,  dressé  en  i63g  ,  comme  il  suit  : 

—  «N.°4o2.  François  Levayer,  escuyer,  S.r  de  Vivonaille , 
pour  sa  terre  de  la  Merrye  ,  paroisse  de  Montaillé ,  près  S.- 
Calais  ,  taxé  à  un  mousquetaire.  »  —  «  N.°  4-c>4-.  Pierre  de  la 
Ferrière,  escuyer,  sieur  dudit  lieu,  même  paroisse,  taxé  à  10 1.» 

—  «  La  Mérie  et  la  Ferrière  sont  actuellement  deux  fermes 
situées,  la  première,  tout  près  et  à  Test  du  bourg  ;  la  seconde, 
à  2  k.  au  nord  de  celui  ci.  11  y  avait  encore  dans  la  paroisse , 
outre  le  fief  des  Chalonges,  dont  il  a  été  parlé,  qui  est  situé 
à  1/2  kil.  au  nord  du  bourg  d'Ecorpaîn  ,  celui  de  la 
Chevalerie,  à  1,7  h.  à  l'O.  ÎS.  O.  de  celui  de  Montaillé  ; 
la  Gaulerie,  château  ,  à  1,  1  h.  au  nord  du  même. 

hist.  civ.  Une  ferme  appelée  l'Hopilau,  à  (  k.  N.  du 
bourg,  un  peu  au-dessous  de  la  chapelle  de  S.-Christojme, 
annonce  qu'il  existait  anciennement  un  hospice  en  ce  lieu. 

Le  bureau  de  charité,  dolé  de  3oo  fr.  de  revenus,  pro- 
venantd'un  legs  fait  en  1819,  par  le  S.r  Souin  de  la  Tibergerie, 
est  administré  par  une  commission  de  cinq  membres.  —  Vole 
en  i833  ,  par  le  Conseil  municipal ,  d'une  somme  de  100  fr. 
pour  le  logement  d'un  instituteur  primaire  ,  et  de  celle 
de  ^00  fr.  pour  son  trailement. 

ANTiy.  Nous  avons  parlé  à  l'article  Brenaille  (  1-222)  ,  de 
la  tombelle  et  des  restes  du  prétendu  château  de  Gajan  ,  exis- 
tant sur  la  rive  droite  de  l'Anille  ,  peu  au-dessous  de  la  source 
de  cette  petite  rivière ,  et  des  vestiges  du  culte  des  Gaulois , 
qu'on  croit  y  remarquer,  dans  la  chapelle  de  S.-Christophe  ; 
nous  ajouterons  ,  que  plusieurs  souterrains  ont  été  observés 
près  des  Trois-Fontaines,  à  l'embouchure  de  l'Anille. 

HYDROGR.  La  petite  rivière  Anille  ,  limite  la  commune  à 
l'E.  dans  presque  toute  sa  longueur;  le  ruisseau  le  Pirot, 
venant  de  la  lisière  orientale  du  bois  des  Loges,  traverse  le 
territoire  vers  son  centre ,  de  l'O.  au  S.  E. ,  en  passant  tout 
près  du  bourg ,  pour  aller  se  jeter  dans  les  précédens  ;  l'Unau  , 
qui  a  la  sienne  près  de  la  Chevalerie ,  à  7,8  h.  à  l'O.  N.  O. 
du  bourg  et  va  confluer  près  et  au  sud  de  celui-ci,  dans  le 
Pirot  ;  le  ruisseau  des  Brosses,  prend  naissance  près  la  ferme 
de  ce  nom  ,  et  va  également  se  jeter  dans  le  Pirot  ,  au  sud  , 
après  un  cours  de  2  k.  au  plus  ;  enfin ,  le  ruisseau  de  Brenaille 
au  nord ,  dont  les  eaux  se  rendent  dans  l'Anille  (  v-  1-224  )• 
ç-*  Moulins  :  de  la  Boirie  ,  sur  l'Anille  ;  l^euf  et  de  l'Aune  , 


MONTAILLÉ.  i37 

Sur  le  Pirot.  —  Plusieurs  étangs  ,  occupant  une  superficie  de 
près  de  44  hect. ,  dont  ceux  de  la  Corbelière  ,  de  la  Mérie, 
de  F  renoble,  empoissonnés  en  carpes  ,  brochets,  tanches, 
anguilles  ,  etc. 

géol.  Sol  légèrement  montucux  ,  s'inclinant  vers  le  sud- 
sud-est  ;  terrain  secondaire,  offrant  du  calcaire  propre  à  la 
chaux  ;  des  marnes  blanches  et  grises,  assez  ordinairement  de 
consistance  solide  ;  de  l'argile ,  mêlée  d'oxide  de  fer  rouge  et 
brun,  propre  à  la  briqueterie  et  à  foulon,  celle-ci  abandonnée 
depuis  quelques  années  ;  du  minerai  de  fer. 

Plant,  rar.  Inula  squarrosa ,  lin.,  dans  le  bourg  ;  Linaria 
striata  ,  nEC.  ;  Teucrium  montanum  ,  LIN. 

cadast.  Superfic.  totale  de  3,o23  hect.  26  ar.  72  centiares, 
qui  se  subdivise  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.  ,  2,197  h. 
10  ar.  46  cent. ,  divis.  en  5  class. ,  évaluées  à  5  ,  9 ,  i5  ,  19 , 
24  fr.  —  Mares  ,  étangs  et  pièc.  d'eau,  4^-o2-3o  ;  en  3  cl.  : 
à  3,  5  et  24  fr.  —  Jard.,  pépin. ,  vergers,  :  4~94-~93  ;  2  cl.  : 
24,  35  f.  —  Prés,  i78-33-84;  5  cl.  :  8  ,  i5 ,  3o  ,  4o,  46  f. 
—  Pâtur. ,  23-83-5o  ;  2  cl.  :  4  •>  6  f.  —  Bois  taillis ,  broussils  , 
466-77-80  ;  2  cl.  :  4  •>  6  f.  —  Land. ,  5-86-90  ;  à  3  f .  —  Sol 
des  propr.  bâties,  17-27-09  ;  à  24  f.  —  Objets  non  impos.  : 
Egl. ,  cimet. ,  presbyt. ,  vignes ,  3-4o-io.  —  Rout.  et  chem. , 
58-55-6o.  —  Riv.  et  ruiss. ,  2-14  20.  =  245  maisons,  en 
7  cl.  :2a  70  f.  ;  2  à  55  f.  ;  26  à  3o  f.  ;  72  à  20  f.  ;  81  à  i5  f.  ; 
4i  à  10  f.  ;  21  à  3  f.  —  3  moul. ,  dont  1  à  60  fr.  et  2  à  4o  fr. 
chaque. 

n„,r„„It   •            f  Propr.  non  bâties  ,  45, 228  f.  qo  c.  I     /    r  ce 
Revenu  ,mpos.  j F bâties  ?  >  »  ^    \     j   49f  6*6  f-  9°  c. 

contrib.  Fonc. ,  5,538  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  4f}3  f.  ; 
port  et  fen. ,  101  f.  ;  iG  patentés  :  dr.  fixe,  i3i  f.;  dr.  proport., 
45  f.  16  c.  Total,  6,3o8  fr.  16  c.  —  Percept.  de  S.-Calais. 

cjultir.  Sol  argileux,  caillouteux,  sablonneux  sur  quelques 
points  ;  passablement  productif,  excepté  dans  la  partie  nord 
appelée  la  Brenaille  (  v.  cet  article.  ),  presque  toute  en  bois 
et  landes ,  autrefois ,  ces  dernières  successivement  livrées  à 
la  culture  ;  cultivé  en  céréales  dans  la  proportion  de  4° 
parties  en  froment,  3o  en  avoine  ,  i3  en  orge  ,  et  autant  en 
seigle,  méteil  et  méiarde  ;  en  outre,  trèfle  ,  chanvre  ,  pommes 
de  terre,  etc.;  beaucoup  d'arbres  à  fruits;  prairies  de  mé- 
diocre qualité.  On  élève  un  petit  nombre  de  poulains,  d'es- 
pèce médiocre  :  beaucoup  de  bêtes  aumailles  ,  de  moulons  , 
de  chèvres  ;  moins  de  porcs  proportionnellement;  une  cer- 
taine quantité  de  ruches  d'abeiiles.  —  Assolement  triennal , 
5o  charrues  ,  la  plupart  traînées  par  des  chevaux  seuls  j  18 


i38  MONT-BÉTON. 

seulement  à  l'usage  d'un  seul  cultivât,  chacune  ,  le  surplus  en 
sohatage ,  c'est-à-dire  servant  et  appartenant  à  2  ,  3  et  jusqu'à 
L  cultivateurs  chaque.  -*-  18  fermes  principales,  78  bordages, 
un  très-grand  nombre  de  très-petites  tenues  ou  maisonnies , 
dont  une  partie  réunies  par  hameaux  ,  au  nombre  de  huit.  — 
Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  bestiaux ,  chanvre 
et  fil ,  graine  de  trèfle ,  fruits  et  cidre  ,  bois  et  charbon  , 
laine  ,  cire  et  miel ,  menues  denrées.  z=  Fréquentation  des 
marchés  de  S.-Calais ,  Bouloire  ,  Dollon  et  \ibraye. 

iisdi  st.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  communes, 
en  chanvre  ;  extraction  de  la  pierre  à  chaux  ;  des  marnes 
pour  la  cullure  ;  de  l'argile  pour  la  briqueterie  ,  dont  les  pro- 
duits ne  sont  pas  de  première  qualité  ;  l'extraction  de  l'argile 
à  foulon  a  cessé ,  comme  étant  de  qualité  inférieure  à  celle  de 
Bessé  ,  plus  recherchée  ;  une  tuilerie  et  four  à  chaux  à  la 
Gauterie.  Extraction  du  minerai  de  fer ,  pour  la  forge  de 
Cormorin  (  v.  cet  art.  }  ,  près  la  ferme  des  Corbeaux  ,  où 
l'on  en  lirait  ,  en  1804  ?  un  millier  pesant  par  jour. 

rout  et  chlm.  La  route  royale  n.°  157  ,  de  Blois  à  Laval , 
par  S.-Calais  et  le  Mans,  traverse  le  territoire,  du  sud  à 
l'ouest  ;  et  l'ancienne  route  du  Mans  à  S.-Calais ,  paral- 
lèlement et  au  sud  de  celle-ci.  11  l'est  aussi  par  le  chemin 
communal  n.°  4-  de  l'arrondissement  de  S.-Calais ,  de  celte 
ville  à  Connerré  ,  par  Coudrecieux. 

lieux  rlmarq.  Comme  habitation  :  l'ancien  château  de 
la  Gauterie,  dont  il  a  été  parlé,  jolie  maison  moderne  au- 
jourd'hui ,  à  M.  Coudrai ,  de  S.-Calais  ;  Biaucé  ,  le  Plessis  ; 
sous  le  rapport  des  noms  :  le  Plessis,  l'Hopitau,  la  Che- 
valerie; la  Mare  ,  Malitourne,  le  Bois- Bataille  ,  la  Croix  ; 
les  Corbeaux,  Poil  -  de -Truie  ,  la  Chevrie  ,  les  Bigleries 
(plutôt  les  Bigreries  ?  )  ,  la  Caboche  ,  les  Mortiers  ,  les  Mai- 
sons-Rouges ,  les  Bordes,  la  Borde  -  Brûlée  ,  la  Borde  du 
Houx  ,  le  Gros  Chêne  ,  Taille- Varennes  ,  Belair  ,  Bellevue  ; 
la  Ferrière  ,  le  Minerai,  la  Poterie. 

etabl.  public.  Mairie,  succursale,  bureau  de  bienfaisance, 
école  primaire.  — ;  Bur.  de  posle  aux  lettres  ,  à  S.-Calais. 

MONTAI  LLE,  prieuré  fondé  avant  1180,  sous  le  vo- 
cable de  Ste-iVJagdelaine  ,  dans  la  paroisse  de  Milesse.  Nous 
ajouterons  ici  à  ce  que  nons  en  avons  dit  à  cet  article  ,  auquel 
nous  renvoyons  (  v.  ci-dessus,  p.  io5  )  ,  que,  peu  après 
l'année  1217  ,  Jean,  7.e  abbé  du  monastère  de  Beaulieu  , 
près  le  Mans  ,  transigea  avec  H.  de  Tucé  ,  au  sujet  de  la 
chapelle  de  ce  prieuré. 

MONT-BÉTON  ,  MONT-LE-BÉTON  ;  Mons-Betonis , 
Betonium  ;    nom  donné  à  la  paroisse    de    Béton  (  v.  cet 


M0NTBIZ0T.  i3g 

art.  ),  dans  un  acte  de  1098,  portant  confirmation  par 
Robert,  fils  de  Wilerne  de  Juillé  ,  comme  seigneur  de 
fief,  de  la  donation  pour  partie,  el  vendilion  pour  le  surplus  , 
de  l'église  de  Béton  ,  à  l'abbaye  de  S-Vincenl ,  par  les  frères 
Robert  ,  Polin  et  Herbert  ;  ratification  de  beaucoup  d'autres 
dons  faits  par  lui  aux  religieux  de  ce  monaslère  et ,  pour 
les  mcllrc  à  l'abri  des  tracasseries  de  ses  héritiers  et  d'autres 
intéresses  ,  el  leur  assurer  la  possession  paisible  de  ces  objets, 
il  en  confirme  la  donation,  en  appliquant  et  faisant  appliquer 
par  ses  vasseaux  ,   le   signe  de  la  croix   au  bas   de  cet  acte. 

MONT-  BIS-  EAUX  ;  monticule,  en  forme  de  promon- 
toire ,  situé  au  confluent  des  deux  rivières  de  Sarlhc  et 
d'Orne  Nord-Est ,  sur  lequel  on  a  construit  le  bourg  de 
Monlbizot,  lequel  a  pris  son  nom  de  celle  situation  entre 
deux   cours  d'eau. 

MONTBIZOT  ,  MONTBISOT  ,  MONT-BISEAUX  ; 
Mons  Bisoti y  M.  Busoti  ;  commune  dont  le  nom  vient  de 
de  la  situation  de  son  bourg  entre  deux  cours  d'eau  ;  du 
cant. ,  et  à  5  kilom.  7  hect.  S.  O.  de  Ballon  ;  de  l'arrond.  ,  et 
à  16  k.  N.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné  de  Beauinont- 
le- Vicomte,  du  Grand- Archidiac. ,  du  dioc.  et  de  l'élect. 
du  Mans.  —  Dislanc.  lég.  :  6  et  19  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.,  par  Teille  ;  au  N.  E. ,  par 
Ballon  ;  à  l'E  ,  par  Souligné-sous-Ballon  ;  au  S. ,  par  la 
Gueirche  ;  à  l'O. ,  par  Ste-James-sur-Sarthe  ;  au  N.  O. , 
par  la  partie  de  S.-Jean-d'Assé  ,  formant  autrefois  la  pa- 
roisse de  Chavaigné  ;  sa  forme  irrégulière  peut  être  comparée 
à  celle  d'une  courge  ou  gourde  renversée  ,  ayanl  ,  par  con- 
séquent, sa  base  au  nord.  Son  diam.  longitudinal,  du  N.  au 
S.  ,  est  d'environ  4  k.  ;  celui  transversal  ,  ou  d'E.  à  O. , 
varie  de  3  ,  5  h.  ,  1  ,  5  h.  et  2  ,  3  h.  au  nord  ,  dans  sa  parlie 
centrale  la  plus  rétrécie,  vers  l'extrémité  sud.  —  Le  bourg, 
assez  joli  ,  bâti  dans  une  situation  charmante  ,  sur  la  parlie 
occidentale  d'une  colline  formant  promontoire ,  entre  les 
rivière  de  Sarthe  et  d'Orne  ,  mais  dominant  le  vallon  de 
la  Sarthe  ,  sur  la  rive  gauche  de  celte  rivière ,  qu'on  y  passe 
dans  un  bateau;  se  compose  de  deux  rangs  de  maisons, 
s'étendant  au  sud  et  à  l'est  de  l'église  ,  parmi  lesquelles  le 
presbytère  se  fait  remarquer  par  son  joli  jardin  et  une  belle 
allée  d'arbres  ,  s'étendant  le  long  du  cours  de  la  rivière. 
Eglise  à  ouvertures  cintrées  ,  paraissant  durs  à  une  recons- 
truction assez  récente,  n'ayant  rien  de  remarquable  d'ailleurs. 
Clocher  en  flèche,  avec  un  clocheton  pyramidal,  qui  en 
est  séparé.  —  Cimetière  entourant  les  côïés  est  et  nord  de 
l'église ,  clos  de  murs  d'appui. 


i4o  MONTMZOT. 

popul.  De  123  feux  anciennement,  on  en  compte  ac- 
tuellement 201 ,  se  composant  de  558  indiv.  mâies  ,  624. 
femelles,  total  1,182;  dont  191  dans  le  bourg,  repartis  en 
33  feux  ;  49  au  joli  hameau  des  Forges  ,  formant  une  ligne 
de  maisons  ,  longeant  le  chemin  qui  conduit  à  Vivoin , 
à  1,  3  hect.  au  nord  du  bourg  ;  3i  à  celui  de  Beaurepaire, 
et  23  au  hameau  des  Louvines. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag.  ,  58  ; 
naissanc. ,  220;  décès,  192.  —  De  i8i3  à  1822:  mar.  84  ; 
naiss.  ,  280;  déc. ,  176. 

HIST.  ECCLÉS.  Eglise  dédiée  à  S. -Barthélémy  ;  assemblée 
ou  fêle  patronale ,  autrefois  le  dimanche  le  plus  prochain 
du  i.er  septembre,  actuellement  le  i.er  dimanche  du  môme 
mois.  La  cure  ,  qui  valait  de  700  à  800  1.  de  revenu  ,  était 
à  la  présentation  du  seigneur  temporel ,  et  fut  donnée  par  un 
de  ces  seigneurs  ,  avant  1660  ,  aux  Lazaristes  du  Mans. 
(  V.  ci-dessous  hist.  feod.  ). 

La  chapelle  de  S.-Michel ,  fondée  en  i5ii  ,  par  Jean 
Guyonneau  ,  prêtre  ,  estimée  à  35  1.  de  revenu ,  était  pré- 
sentée par  le  curé  ,  les  procureurs  de  la  fabrique  et  les 
habitans. 

Il  existait  anciennement  dans  cette  paroisse  une  léproserie  , 
dont  les  biens  furent  réunis  à  l'église  ,  et  dont  une  pièce 
de  terre  ,  appartenant  à  l'ancienne  fabrique  ,  a  conservé  le 
nom  de  champ  de  la  Maladrerie. 

Le  chapitre  du  Mans  possédait,  en  178g,  dans  la  pa- 
roisse de  Montbizot ,  la  ferme  de  la  Hertaudière  ,  et  celle 
des  Gastelleries  ,  produisant  4o8  1.  de  revenu. 

hist  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  originairement 
annexée  au  fief  de  Montbizot,  auquel  était  attaché  le  droit 
de  présentation  à  la  cure  ,  avec  une  dîme  inféodée  dans  la 
paroisse.  Geoffroi  de  la  Touche ,  le  plus  ancien  possesseur 
connu  de  ce  fief,  fit  don  à  la  congrégation  des  Lazaristes 
de  la  Mission  du  Mans ,  du  vivant  de  S. -Vincent  de  Paule  , 
fondateur  de  cette  congrégation,  qui  mourut  en  1660,  de 
la  présentation  à  la  cure  de  Montbizot  ,  avec  la  terre  sei- 
gneuriale du  Buisson  ,  située  paroisse  de  la  Guierche  (  v.  cet 
article  )  ;  et  aux  religieux  de  l'abbaye  de  la  Couture ,  du 
Mans,  la  seigneurie  de  paroisse  et  la  dîme  inféodée  qui  y 
était  annexée.  Les  religieux  de  la  Couture  vendirent  le  fief 
et  la  seigneurie  de  paroisse  de  Montbizot,  pour  une  rente 
perpétuelle  ,  à  René  Chouet,  sieur  de  Maulny  ,  autre  terre 
de  la  même  paroisse  ,  à  laquelle  celui-ci  les  réunit,  lin  1675 
et  1684,  René  Chouet,  chevalier,  conseiller  au  Grand- 
Conseil  ,  fils  aîné  de  feu  Jacq.  Chouet ,    chev. ,  conseiller 


MOXTBIZOT.  i/fi 

au  parlement  de  Bretagne,  et  d'Anne  le  Vayer  ,  petit-fils 
de  Zacharie  Chouct  ,  écuyer  ,  rend  aveu  pour  le  fief  du 
Busson  ,  autrement  de  la  Tousche  des  Planches  ,  érigé  en 
vicomte  sous  le  tilrc  de  Mauni  ,  Mauny  ou  Maulny  ,  par 
lettres  d'avril  1677  ,  enreg.  au  parlement  et  à  la  chambre 
des  comptes  de  Paris  ,  les  6  juillet  suivant  et  5  avril  1670  ; 
ladite  vicomte  relevant  du  Mans ,  composée  des  fiefs  de 
Monlbizot  et  Maulny  ,  dans  la  paroisse  de  Montbizol  ;  de 
celui  du  Buisson,  dans  celle  de  la  Guierche;  de  ceux  de 
Vilaines  ,  les  Planches  et  le  Boulay  ,  sis  paroisse  de  Teille. 
Le  château  de  Maulny,  bâti  sur  le  bord  de  la  Sarlhe  ,  à 
3  k.  au  nord  du  bourg  ,  est  une  belle  maison  ,  de  construction 
moderne  ,  avec  une  chapelle  ,  environnée  de  cours  ,  jar- 
dins,  etc.  Vendue  comme  bien  national,  pendant  la  révo- 
lution, celte  terre  appartient  a  M.  Paillard  du  Gléré,  de 
Laval ,  maître  de  forges  et  député  ,  du  chef  de  son  épouse  , 
M.llc    Juleau  du  Houx  ,  fille  de  l'acquéreur. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  Montigny  (  Mons  ignitœ  ,  mont  brûlé),  terre  qui  ap- 
partenait, en  i53o,  a  Ambroise  de  S. -Rémi ,  seigneur  de 
Fyé ,  et  relevait  de  la  seigneurie  de  Beaumont-Ie-Vicomte  : 
elle  était  possédée,  en  i5f)g,  par  Gilles  de  S. -Rémi  ,  et, 
en  i635,  par  messire  René  de  S.-Rémi  ,  seigneur  de  Monti- 
gny ,  de  la  Touchette  et  de  la  Braudièrc  ,  et  à  sa  sœur  , 
Marie  de  S.-Rémy,  femme  de  messire  Louis  de  Guerpel  , 
escuyer  ,  sieur  du  Mesnil.  Le  manoir  de  ce  fief,  auquel  était 
attaché  un  droit  de  colombier  à  pied  ,  relevait  de  la  seigneurie 
de  la  Guierche ,  et  est  situé  à  2  ,  6  h.  au  nord  du  bourg  :  il  fut 
vendu  pendant  la  révolution  ,  comme  séquestré  sur  l'émigré 
de  Guibert,  à  qui  il  appartenait.  La  maison,  simple  ferme 
aujourd'hui,  se  compose  de  deux  vieux  corps  de  bâtimens  , 
à  fenêtres  en  croix  de  pierre  ,  avec  une  fuie  carrée.  Ce  fief 
relevait  aussi ,  en  partie  ,  de  l'évêque  du  Mans  ,  à  cause  de 
la  baronnie  de  Touvoie. 

2.0  Le  Tertre,  à  1  k.  au  N. ,  un  peu  vers  l'E. ,  du  clocher, 
ayant  droit  de  colombier  à  pied  ,  est  une  maison  moderne 
assez  simple  ,  accompagnée  d'un  jardin  et  d'une  belle  pièce 
d'eau  Cette  terre,  qui  relevait  aussi  de  la  seigneurie  de  la 
Guierche  ,  appartient  à  M.  L.  de  Clinchamp  ,  dit  le  Che- 
valier ,  qui  l'habite  ,  et  est  depuis  longtems  dans  cette  famille, 
dont  il  sera  parlé  plus  amplement  à  l'article  Saint- Marceau  , 
comme  l'une  des  plus  anciennes  familles  nobles  de  la  Nor- 
mandie et  du  Maine. 

3.°  La  Braudière  ,  réunie  au  fief  de  Montigny  ,  comme 
on  l'a  vu  à  cet  article  ,  pour  lequel  Méri  le  Clerc,    écuyer  , 


42  MONTBIZOT. 

relevait,   en  i565  ,  de  la  ehâtellenie  de  Ballon.  Cette  terre 
appartenait ,  en  1775  ,  à  M.  de  Saint-Côme. 

4-.°  Combres ,  relevant  de  la  seigneurie  de  la  Guierche , 
et  du  baiilage  de  Beaumont ,  était  possédée,  en  i565  ,  avec 
la  ehâtellenie  de  Ballon,  par  Jacq.  d'Invrée  ,  chevalier. 

5.°  Poissart ,  relevant  aussi  de  la  Guierche. 

6.°  La  Guichardière ,  dépendant  de  la  chapelle  du  château 
de  Vernie. 

7.0  Enfin  ,  le  fief  de  la  Chanterie ,  annexé  à  la  dignité 
de  ce  nom  du  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans  ,  relevant  de 
baronnie  de  Touvoie. 

hist.  civ.  Une  école  de  jeunes  filles  fut  fondée  à  Mont- 
bizot,  dans  le  i8.e  siècle,  par  le  curé  Louis  Cornilleau , 
qui  la  dota  d'une  maison  ,  appelée  depuis  le  Collège  ,  et  de 
5o  1.  de  rente  foncière. 

Nous  avons  parlé  plus  haut ,  hist.  ecclés.  ,  d'un  hospice 
de  lépreux,  qui  existait  anciennement  dans  cette  paroisse. 

En  i833  ,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  ,  le  Conseil 
municipal  vote  une  somme  de  200  f.  ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur  primaire ,  dont  l'école  est  établie  dans  la  maison 
dite  le  Collège. 

HISTOR.  Au  mois  de  juin  1098  ,  après  que  le  comte  Hélie 
de  la  Flèche  ,  eût  été  fait  prisonnier  par  surprise,  près  de 
Dangeul  ,  Guillaume-le-Roux,  roi  d'Angleterre  et  duc  de 
Normandie  ,  ayant  réuni  une  nombreuse  armée  pour  s'em- 
parer du  Maine  ,  part  d'Alençon  pour  se  rendre  au  Mans  , 
couche  la  première  nuit  à  Rouessé  -Fontaine  ,  et  campe 
la  seconde  à  Montbizot. 

L'évêque  Geoffroi  d'Assé ,  qui  mourut  en  1277,  affecta 
pour  la  célébration  des  services  anniversaires  qu'il  fonda 
pour  lui  ,  ses  père  et  mère  ,  Geoffroi  de  Ségrie  ,  son  neveu  , 
Herbert  des  Champs,  Louis  de  Beaumont  et  Jean  de  Bouesne, 
ses  parens  et  amis  ,  la  terre  de  la  Roche ,  qu'il  possédait  à 
Montbizot ,  et  une  maison  bâtie  près  les  murs  de  la  ville  du 
Mans. 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarlhe  ,  limite  la  commune  à 
l'occident ,  dans  toute  sa  longueur  du  nord  au  sud  ;  celle 
d'Orne  Nord-Est  ,  la  limite  aussi  d'est  à  ouest ,  sur  une 
étendue  d'environ  1  ,  2  hect. ,  et  la  traverse  dans  la  même 
direction  ,  sur  un  diam.  de  1 ,  5  h.  :  un  pont  établi  sur  ce 
cours  d'eau  ,  peu  avant  son  confluent  dans  la  Sarthe  9  a 
donné  le  nom  de  Pont-d'Orne  à  une  ferme  qui  se  trouve 
lout  près  ;  enfin  ,  le  ruisseau  de  l' Aunay  ,  venant  de  Souligné- 
sous-  Ballon ,  traverse  aussi  une  partie  du  territoire,  de 
Test-sud-est  à  l'ouest ,  et  va  jeter  ses  eaux  dans  l'Orne  ? 


M0NTBIZ0T.  i33 

un  peu  au-dessus  du  pont  dont  il  vient  d'être  parle'.  — . 
Moulin-Neuf,  à  blé  ,  sur  la  Sarlhe. 

gfol.  Sol  élevé  ,  coupé  ,  dont  la  colline  appelée  le 
Mont-  Bis-  Eaux  ,  s'aftaisant  à  son  extrémité  méridionale, 
sur  laquelle  est  construit  le  bourg  ,  s'étend  au  nord-nord- 
ouest,  le  long  du  cours  de  la  Sarthe  ,  où  elle  s'élève  à  70 
met.  au-dessus  du  lit  de  celle  rivière;  et  au  nord-est,  le 
long  du  cours  de  l'Orne.  Terrain  secondaire ,  offrant  le 
calcaire  jurassique  ,  dans  lequel  se  rencontre  un  assez  grand 
nombre  de  coquilles  fossiles  de  diverses  espèces.  Le  nom 
de  Forges,  que  porte  un  hameau  ,  dont  il  est  parlé  plus 
haut ,  semble  indiquer  qu'on  y  a  extrait  autrefois  du  minerai 
de  fer. 

DIVIS.  des  tekr.  En  labour  1,089  hect.  ;  jardins  ,  33  ; 
vignes,  24;  prés,  159;  bois,  £i  ;  douves  et  mares,  9; 
superf.  des  propr.  bâties  v  17  ;  église,  cimet. ,  presbyt  ,  elc. , 
7  ;  roui,  et  chem  ,  11  ;  riv.  et  ruiss.  ,   5  ;  total ,   1  ,$94  hect. 

contrib.  Foncier,  6,85o  f .  ;  personn.  et  mobil.  4-6 1  f .  ; 
port,  et  fen  ,  i56  f.  ;  10  patentés  :  dr.  fixe  ,  41  f*  i  dr.  pro- 
port. 18  f.  Total,  7,526  f.  —  Perception  de  Neuville-sur- 
Sarthc. 

cult.  Superficie  argilo  -  sablonneuse ,  graveleuse  et  légère  , 
le  long  du  cours  de  la  Sarthe  ;  argileuse  et  argilo-calcaire  , 
sur  les  aulres  points  ;  généralement  fertile  ;  cultivée  en 
céréales ,  dans  la  proporlion  de  37  parties  en  froment ,  27 
en  orge  ,  10  en  seigle,  et  autant  en  avoine.  Beaucoup  de 
trèfle ,  de  chanvre  ,  un  peu  de  vignes  ,  dont  le  vin  est 
consommé  sur  le  lieu  ;  une  grande  quantité  d'arbres  à  fruits. 
—  Elèves  de  quelques  chevaux  ,  passablement  beaux  ;  d'une 
assez  grande  quantité  de  bêtes  à  cornes,  de  moutons  et  de 
porcs.  —  Assolement  ttiennal;  i5  métairies  dont  5  prin- 
cipales ;  65  bordages.  68  charrues ,  dont  28  traînées  par 
bœufs  et  chevaux  ,  4°  par  ces  derniers  seulement.  —  Com- 
merce agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a  exportation 
réelle  du  5.e  au  6.e  de  la  production  ;  de  graine  de  trèfle  , 
de  chanvre  et ,  surtout ,  de  beaucoup  de  fil  ;  de  poulains  , 
veaux  ,  génisses  ,  moutons  ,  porcs  de  lait  et  porcs  gras  ; 
laine  ,  fruits  et  cidre  ,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  morchés  de  Ballon  ,  Beaumont  , 
Fresnay  ,  et  le  Mans ,  pour  les  fils  particulièrement  j  des 
foires  de  Bonnétable  et  de  Mamers. 

i^dustr.  Filage  du  chanvre ,  confection  de  quelques  pièces 
de  toile  de  chanvre  ,  dites  de  brin  ,  de  commande  ,  pour  les 
particuliers.  —  Extraction  du  calcaire  pour  bâlir ,  à  la  car- 
rière des  Pvousses.  On  trouve  avec  ce  moellon ,  du  carbonate 


i44  MONT-DE-LA.-NUE. 

calcaire  propre  à  la  fusion  du  fer,  appelé  castine  ,  qui  s'ex- 
ploile  pour  la  forge  d'Anloigné.  (  \  .  cet  art.  ) 

LIEUX  remarq.  Comme  habitations  :  Maulny,  le  Tertre; 
sous  le  rapport  des  noms  :  Beaurepaire ,  Vilaine  ;  ks  Lou- 
veries  ;  la  Perrière  ,  les  Pierres  ;  les  Forges  ;  etc. 

étaBL.  publ.  Mairie ,  succursale ,  école  primaire  ;  un 
débit  de  labac.   — , Bureau  de  poste  au  lettres  ,  à  Beaumont. 

MOIVTBAUGÉ ,  butte  et  hameau  situés  i  k  1/2  au  nord 
du  bourg  de  Sainl-Maixent. 

MONTBUÉ  ,  nom  d'une  butte  située  à  l'ouest  du  bourg 
de  Lavanlin. 

MONTCAULIIY  ou  MONTCOLL1N,  ancien  prieuré, 
situé  sur  la  lisière  occidentale  de  la  forêt  de  Bonnétable  , 
de  l'ancienne  paroisse  de  S.-Georges-du-Rosay  ,  sous  l'in- 
vocation de  N.-D. ,  de  Ste  Catherine  et  de  S.-Roch.  A  la 
présentation  de  l'abbé  du  Gué  de  Launay  ;  ce  bénéfice  valait 
4oo  1.  de  revenu,  selon  les  uns  ;  800 1.,  suivant  les  autres.  Voir 
ce  que  nous  en  avons  dit  à  l'article  Bonnétable  ,  t.  1-181. 

MONTCE  ;  voyez  MONCÉ  ,  deux  articles. 

MOflT-CHAUVET  ,  Mons  Jovis  ?  butte  ou  colline  située 
à  1  ,  7  h.  est  du  bourg  de  Courgenard  ,  connue  aussi  sous 
les  noms  de  Bruyère- S.  Fiacre  et  de  Bruyère- Picard.  Nous 
en  avons  parlé  avec  suffisamment  d'étendue  ,  dans  plusieurs 
endroits  de  l'article  Courgenard.  (V.  t.  i-i5o,  i53.  ) 

MONT  CïIAUVIl\  ;  voyez  motte- chauvin. 

MOiXT-DE  LA  GARDE  ,  butte  ou  monticule ,  connu 
aussi  sous  le  nom  de  Gibet- à- la- Truie  ,  situé  dans  la  com- 
mune de  Courgains.  Voir  ce  que  nous  en  avons  dit  à  cet 
article ,  t.  i-i4-8. 

MONT-DE  LA- MJE  ,  Mons  vel  Montent  de  Nuhe  ,  ap- 
pelé aussi  butte,  château  -  de  -  la  -  nue  ;  ancien  camp, 
construit  dans  une  plaine  élevée  ,  à  1,  9  h.  O.  N.  O.  du 
bourg  du  Conlilly  ;  à  1  k.  au  plus  à  l'E.  S.  E.  du  château 
de  Frébourg ,  et  à  1 ,  7  h.  de  la  lisière  occidentale  de  la 
forêt  de  Perseigne  ,  sur  la  limite  nord-est  du  Saosnois  et  de 
la  province  du  Maine.  Flanqué  au  nord  et  au  nord-est  de 
deux  petites  redoutes  en  terre  ,  ce  camp ,  qui  occupe  environ 
3  hectar.  de  terrain  ,  est  enceint  d'un  fossé  large  et  profond  , 
et  de  parapets  actuellement  affaissés  et  peu  apparens  sur 
quelques  points.  ïl  se  divise  en  deux  parties  inégales  ,  qui 
semblent  indiquer ,  selon  nous  ,  une  origine  romaine  ,  quoique 
les  historiens  pasaissent  l'attribuer  à  Robert  Talvas  11  , 
comte  du  Perche  et  baron  du  Saosnois  ,  qui  l'aurait  fait 
élever,  vers  l'an  1098,  alors  qu'il  s'allia  avec  le  duc  de  Nor- 
mandie ,  Guillaume-le-l\oux  ,  roi  d'Angleterre  ,  contre  Hélie 


MOJVTDOUBLEAU.  i45 

de  la  Flèche  ,  qui  disputait  le  comté  du  Maine  à  ce  dernier. 
11  est  reconnu  aujourd'hui,  que  les  guerriers  du  moyen  âge , 
réoccupèrent  ainsi ,  lorsqu'ils  en  sentirent  le  besoin  ,  tous 
les  anciens  camps  des  Romains  ;  et  Talvas  était  trop  habile 
et  trop  actif  pour  avoir  négligé  de  se  servir  de  celui-ci , 
en  semblable  occasion. 

La  chronique  de  Normandie  rapporte  qu'en  11^9,  Robert 
d'Evreux  ,  comte  du  Perche  ,  s'élant  rendu  maître  ,  par  tra- 
hison ,  du  château  de  la  Nue ,  dont  le  comte  d'Alençon  , 
Jean  l.cr  de  Montgommeri ,  avait  confié  la  garde  à  Jean  son 
fils,  Geoffroi  -  le  -  Bel ,  comte  d'Anjou,  allié  du  comte 
d'Alençon  ,  le  reprit  l'année  suivante  :  mais  à  la  demande 
de  son  frère,  le  roi  Louis -le -Jeune  envoya  une  puissante 
armée  dans  le  Saosnois  ,  en  ii5i  ,  pour  s'emparer  de  ce 
camp.  Suivant  une  autre  version,  Jean,  l'un  des  fils  de 
Guillaume  Talvas  III,  aurait,  en  ii5i,  livré  au  comte 
d'Anjou  ,  le  château  de  la  Nue  ,  dont  Robert  d'Evreux  lui 
aurait  confié  la  garde  et  ,  par  ce  fait  ,  attiré  les  armes  du 
roi  Louis-le- Jeune  ,  frère  de  Robert  ,  sur  les  terres  de  son 
père. 

On  voit  ,  par  des  aveux,  de  1617  et  1GS0  ,  que  la  Nue 
était  alors  un  fief ,  possédé  par  Gabriel  de  Fontenay  , 
écuyer  ,  seigneur  de  Monlgaudry ,  paroisse  du  Perche  , 
limitrophe  de  celle  de  Contilly ,  et  que  cette  paroisse  comme 
le  fief  de  la  Nue  relevait  de  Jacques  du  Rois-des-Cours  > 
à  cause  de  la  terre  de  l'Etang  ,  en  Saint-Côme. 

MONTDOUBLEAU,  ville  bâtie  sur  une  élévation  ,  d'où 
paraît  lui  venir  son  nom  de  Mons  du  Bellus ,  Monte  de  Belia  , 
tout  près  de  1a  limite  orienlale  de  la  province  du  Maine, 
dont  elle  dépendait  en  partie  autrefois  ,  et  du  diocèse  du 
Mans  ;  à  5a  kil.  E.  de  celte  dernière  ville  ,  i3  k.  N.  E.  de 
Saint-Calais ,  25  k.  N.  i/4-O.  de  Vendôme.  Hugues,  sur- 
nommé Doubleau ,  fils  d'Odon  de  Nevers  ,  et  d'Adèle 
d'Anjou  ,  paraît  être  le  fondateur  de  cette  ville  ,  à  laquelle 
il  donna  son  nom  ,  disent  les  historiens  ,  quoique  celui-ci 
paraisse  plutôt  dû  à  sa  situation.  Hugues  eut  deux  fils , 
Hugues  et  Odon  ,  le  second  desquels  fut  père  de  Hugues  ru , 
auquel  Geoffroi-Martel  ,  comte  d'Anjou  ,  donna  l'investiture 
de  Montdoubleau ,  à  la  demande  de  Hugues  il,  son  oncle. 
Montdoubleau  passa  successivement ,  avec  la  châlellenie  de 
Saint-Calais ,  qui  en  relevait,  dans  les  familles  de  Dreux  ,  de 
Clermont ,  de  Flandre ,  de  Trie  et  de  la  Rivière  ,  et  fut  vendu , 
en  1 446 •  par  Charles  de  la  Rivière  et  Jeanne  de  Trie  ,  sa 
femme  ,  qui  avaient  précédemment  aliéné  la  châtellenie  de 
Saint-Calais  (  v.  cet  article),  à  Louis  de  Rourbon  ,  lequel 
iv  10 


i46 


M0NTF0RT-LE-R0TR0TJ. 


l'unit  à  son  comté  de  Vendôme.  —  Il  fut  se'paré  du  comté  du 
Maine,  par  lettres-patentes  de  Charles  VIII,  du  i£  mai  1484  , 
pour  être  dans  la  mouvance  de  la  couronne;  puis,  distrait 
de  ce  comté  et  vendu,  par  acte  du  28  octobre  i5g3  ,  à 
François  Descoubleau,  chevalier  ,  sieur  de  Sourdis. 

Nous  ne  mentionnons  ici  la  terre  de  Montdoubleau  ,  qui 
avait  le  titre  de  baronnie  en  dernier  lieu  ,  que  parce  qu'elle 
était  ,  en  partie  ,  du  ressort  du  présidial  du  Mans  ,  et  régie 
parla  coutume  du  jMaine  ,  à  une  exception  près,  mentionnée 
dans  l'article  ccxlviii  de  cette  coutume  ;  qu'une  branche  de 
cette  baronnie  ,  la  seigneurie  de  Peray  et  le  fief  Doubleau  , 
dans  le  Saosnois  ,  ce  dernier  uni  plus  tard  à  la  terre  de  Saint- 
Aignan  ,  reportaient  à  la  Baronnie  de  Touvoie  et ,  par  elle  , 
au  présidial  du  Mans  ;  qu'enfin  ,  le  baron  de  Montdoubleau 
était  au  nombre  de  ceux  qui  devaient  assister  et  même 
porter  l'évêque  du  Mans  ,  lors  de  son  entrée  solennelle  pour 
la  prise  de  possession  de  son  siège  épiscopal. 

MOOTTAUCON  ,  Mons  Fakônis  ;  châlellenie  ,  dont  le 
manoir  est  situé  dans  la  commune  d'Auvers ,  du  canton 
de  Loué  ,  qui  en  avait  pris  son  surnom.  (  V.  ce  qui  en  a 
été  dit  à  l'art,  auvers-sous-mointfaucon.  )  Les  seigneuries  de 
paroisse  de  Brains  ,  de  Tassillé ,  etc.  ,  relevaient  de  la 
châtellenie  de  Montfaucon. 

MONTFELE  ,  coteau  situé  à  peu  de  distance  au  nord 
un  peu  vers  l'est ,  de  la  ville  de  Bonnétable ,  de  l±o  met.  d'élé 
vation  ,  s'élendant  sur  un  diam.  d'environ  3  k.  de  longueur 
sur  1  de  largeur.  Une  chapelle  et  une  ferme  du  même  nom 
dépendaient  du  prieuré  de  Montcaulin  ou  Montcollin.  (  V 
cet  article  et  celui  bonîœtable.  ) 

MOI\TFORT  LE  EOTKOII  (  canton  de  )  ,  de  l'arron- 
dissement du  Mans  ,  compris  entre  le  i.er  degré  48  min.  1/2  , 
et  le  2.e  deg.  1  m.  de  longitude  ;  et  entre  le  4-7  d.  5  min.  , 
et  le  lfi>  deg.  9  m.  1/2  de  latitude  ;  se  compose  de  16  com- 
munes ou  de  18  anciennes  paroisses  ,  qui  sont  : 

*  Ardenay  ,  Pont-de-Gesnes  (  le  )  , 

Breil(le),  S.-Célerin  , 

Champagne  ,  *  S.-Corneille  , 

Connerré  ,  S.-Mars-la    Brière   et  S.- 

Fatines  ,  Denis  du  Tertre , 

Lombron  ,  Sillé-le-Philippe  , 

Monlfort  et  Saussay ,  chef-  Soulitré  , 

lieu  ;  *  Surfond  , 

Nuillë~le-Jalais  ,  *  Torcé  (  N.-I).  de  ). 


MONTFORT-LE-ROTROU.         147 

Ce   canton,   compris  dans  le  district  du   Mans,  par  l'or- 
ganisation de    1790,  se  composait    alors   de    12    communes 
seulement  ,  dont  celle  de  Saussay  ,  réunie  à  celle  de  Montfort 
par  décret  du  4  août  1806.  Les  communes  ,  désignées  par  une 
astérisque,   faisaient  partie,   la    i.rc  ,  la  1 5.e  et  celle  de  S.- 
Denis du  Tertre  ,  réunie  à  S.-Mars-la-Brière  ,    par   décret 
du  i3  octobre  1809,  du  canton  de  Pârigné-TEveque  ;  la  H.% 
la   i3.c  et  la  i5.c  ,   de  celui  de  Savigné-l'Eveque  ;  tous  deux 
supprimés    par    les    dispositions   de    L'arrêté    organique    du 
i3  brumaire  an  x.  Borné  au  N.  et  au  N    E.  ,  par  les  cantons 
de  Bonnélable    et   de  Tuffé  ;  à   TE. ,   par  ce  dernier  et  par 
celui  de  Bouloire  ;  au  S.  et  à  l'O.  ,  par  le  canton  du  Mans  ; 
au  N.    O.  ,   par  celui  de    Ballon  ;  sa   forme   est  celle   d'un 
hexagone   à    angles   peu    prononcés  ,    affectant ,    par    con- 
séquent ,    celle   d'un   ovoïde  ,   s'allongeant  du  nord   au  sud  , 
sur  un    diamètre    central  de    24   kil. ,   contre    17    k.  d'est   à 
ouest.  Le  chef  lieu  se  trouve  placé  vers  le  centre  du  territoire  , 
en   tirant  un  peu  à   l'est.    Sa  limite    la   plus   rapprochée   du 
chef- lieu  de  déparlement   et  d'arrondissement,     qui    est    à 
l'occident ,  n'en    est  distante  que  d'environ  7   k.   1/2  ,   et  la 
plus  éloignée ,    qui   est  a  l'orient ,  de  24  kil.  —  Superficie  , 
de  219  kil.  carrés,  ou  de  21,900  hectar.  environ. 

POPUL.  De  14,567  individus,  suivant  le  recensement 
de  1825,  et  de  16,124,  d'après  celui  de  1827  ,  repartis  en 
3,495  feux,  comprenant  7,806  individ.  mâles  et  8,32 1  fern. 
—  Augment.  de  population  depuis  i8o4  ,  de  1,777  individ. , 
ou  un  peu  plus  d'un  9.e  —  La  superficie  étant  de  219  kilom.  , 
carrés,  c'est  74  individ.  n/24«cs  environ  par  chacun  d'eux. 
Mouv.  décenn.  De  i8o3  à  181 2,  inclusiv.  :  mariag.  ,  1,071; 
naissanc.  ,  4»3i5  ;  décès,  3,799.  —  Produit  de  chaque 
mariage  ,  4  i/268.e  —  Excéd  des  naissanc.  sur  les  décès  , 
ui6  ou  i/8.e  au  plus,  se  De  i8i3  à  1822  :  mariag.  :  1,282; 
naissanc.  ,  4>536  ;  déc. ,  3,487.  —  Prod.  de  chaque  mariag., 

3  1/2  ,  très-peu  moins.  —  Excéd.  des  naissanc.  sur  les  déc.  , 

i,o4g  »  ou  environ  7/3o.es 
contrib.  Foncier,  67,965  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  8,770.  f.  ; 

port    et  fen. ,  3t62o  f,  ;   iqS  patentés  :  droit  fixe,  3,o46  f.  ; 

dr.  proport.  ,    1,376  f.  82  cent.;   total,   84,786   f.  82  cent.  ; 

ce  qui  fait  5  f.  25  c.  9/10  es  environ;   à   quoi,   ajoutant   2   f. 

86  c.  17/42^  d'accessoires,    on  trouve  8  f .  n  c.  1/2  de  con- 
tributions directes  à  payer  par  chaque  individu  de  ce  canton. 

—  Cinq  percepteurs  sont  chargés  d'en  faire  le  recouvrement  , 

dont  deux  seulement  y  ont  leur  résidence. 

Du    4-e    arrondissement    électoral ,    celui   de    S.  -  Calais  , 

avant  la  loi  du   19  avril  i83i ,  le  canton  de  Montfort  est 


i48         MONTFOKT-LE-ROTROU. 

actuellement  compris  dans  la  2.e  subdivision  de  l'arrond.  du 
Mans  ,  et  a  fourni ,  avant  ladite  loi ,  le  nombre  d'électeurs 
et  de  jurés  ci- après.  (Voir  à  l'article  SARïflE  (  déparl.  de  la  ), 
le  tableau  de  ceux  produits  par  l'effet  des  dispositions  de  la 
loi  du  19  avril  i83i.) 

JURÉS.  ÉLECTEURS 

d'arrond.       de  départ. 

Pour  1828,  et  élections  de  novembre  1827,  23  20  4 

1829 21  18  5 

i83o 23  19  3 

i83i 24  20  » 

Pour  la  dernière  de  ces  années  ,  les  collèges  de  dépar- 
tement n'existent  plus. 

hydrogr,  La  rivière  d'Huisne  ,  le  principal  cours  d'eau 
de  ce  canton  ,  divise  son  territoire  en  deux  parties  légèrement 
inégales  ,  en  le  traversant  dans  sa  largeur  d'est  à  ouest  ,  et 
passant  au  pied  de  la  colline  sur  laquelle  est  bâti  le  chef-lieu. 
Les  autres  cours  d'eau  qui  s'y  rencontrent  ,  viennent  tous 
confluer  dans  cette  rivière,  savoir  :  par  sa  rive  droite,  le 
Crocieux  ,  le  Merdereau  ,  l'Orlier  ,  la  Vive-Parance  ,  qui 
eux-mêmes  reçoivent  plusieurs  autres  petits  ruisseaux  ;  par  la 
gauche ,  le  Due  (  v.  l'art.  connerre  ),  et  le  Narais  ,  lesquels 
ont  pour  affluens  ,  sur  le  canton,  la  Nogue  ,  la  Tortue  ,  le 
Landon  ou  Merise  ,  la  Sourice  ,  le  Fazone ,  etc.  —  Un  assez 
bon  nombre  d'étangs  et  de  marais  existent  encore  sur  ce 
territoire  ,  où  se  trouve  ,  près  le  bourg  de  Champagne  ,  une 
fontaine  dont  l'eau  paraît  légèrement  ferrugineuse.  —  29 
moulins  sont  établis  sur  ces  cours  d'eau  ,  dont  un  à  papier. 
Il  existe  aussi  un  moulin  à  vent,  à  l'extrémité  nord  du  canton. 

GÉglcg.  Sol  assez  plat,  à  l'extrémité  sud- ouest  du  territoire  ; 
généralement  ondulé  et  coupé  sur  le  surplus  ;  offrant  plusieurs 
monticules  et  deux  chaînons  principaux  de  collines  assez 
élevées  ,  s'étendant ,  l'une  de  l'orient  à  l'occident ,  près 
et  parallèlement  au  cours  de  l'Huisne  ,  sur  sa  rive  droite  ; 
l'autre,  de  l'ouest  au  sud  ,  sépare  en  deux  parties  le  terrain 
situé  sur  la  rive  gauche  de  cette  rivière.  —  Passage  des 
terrains  tertiaires  à  ceux  d'alluvion  ou  de  transport ,  appelés 
aussi  diluviens  ,  offrant  une  assez  grande  variélé  de  produits  , 
savoir  :  sur  les  deux  rives  de  l'Huisne  ,  le  calcaire  jurassique  , 
à  grains  ooliliques  sur  la  rive  gauche  ;  des  marnes  blanche 
et  grise  ;  des  cailloux  siliceux  roulés  et  des  sables  de  même 
nature  ,  assez  profonds  quelquefois;  du  silex  corné  ou  pierre 
cosse  ;  du  grès  blanc  ,  plus  abondant  sur  la  rive  gauche  ;  le 
succin  ou  ambre  jaune  ,  passablement  net  et  transparent ,  a 


MONTFORT-LE-ROTROU-         1 49 

été  rencontre*  sur  S.-Corneille.  Sur  la  rive  droite  :  le  grès 
vert,  formant  la  charpente  du  coteau  dont  nous  avons  parlé  , 
qui  domine  le  cours  de  I'Huisne  de  ce  côté  ,  contenant  de 
nombreux  débris  de  fossiles  ,  dont  les  espèces  sont  indiquées 
à  l'art  Champagne  ;  du  grès  ferrifère  ou  roussard  ;  sur  la 
rive  gauche  ,  enfin  :  du  calcaire  tufeau  ,  des  poudingues  quart- 
zeux ,  ferrugineux  ;  des  ludus  quarlzeux  ,  de  couleurs  va- 
riées ;  de  l'argile  à  brique  ,  de  la  tourbe  ,  etc. 

Plant,  rar.  Quelques  plantes  dites  rares  ,  parce  qu'elles  se 
rencontrent  moins  communément  que  tant  d'autres  ,  ont 
été  observées  sur  ce  territoire  ,  et  sont  indiquées  aux  articles 
communaux. 

divis.  des  terr.  Ce  renseignement  n'est  qu'une  approxi- 
mation, que  le  cadastrement  viendra  bientôt  rectifier. — Terr. 
labour.,  i3,47i  hect.  ;  jardins,  4^°  î  vignes,  392;  prés  et 
prair.  ,  1,965  ;  bois,  1,180;  pinières  ,  3,o6i  ;  landes,  8o3  ; 
carrier.,  11;  étangs  et  marais,  175;  superf.  des  bâtim.  , 
cours  et  mares,  i36  ;  établiss.  publ.  ,  £o  ;  rout.  et  chem.  , 
198;  cours  d'eau,  i38.  Total,  2i,goo  hectares.  =  3,274 
maisons  ,  dont  8  châteaux  ou  maisons  importantes  ;  29 
moulins  à  eau  ,  dont  un  à  papier  ;  1  moulin  à  vent  ;  un  four- 
neau à  chaux  et  à  brique  ;  3  tanneries. 

cult.  Superficie  généralement  sablonneuse  et  peu  fertile  , 
dont  la  plus  grande  partie  se  composait  autrefois  de  landes 
incultes,  devenues  productives,  depuis  4°  à  5o  ans,  par 
la  culture  du  pin  maritime.  Les  céréales  y  sont  cultivées 
dans  la  proportion  de  i5  parties  en  seigle,  méteil  et  autres 
menus;  conîre  7  parties  en  froment,  autant  en  orge  et 
autant  en  avoine.  Parmi  les  menus  cultivés  ,  se  trouvent 
le  sarrasin  et  le  maïs  ,  ce  dernier  en  assez  grande  proportion. 
Quelques  communes  ,  les  plus  rapprochées  du  Mans  ,  Mont- 
fort  et  Champagne,  sont  connues  par  leur  culture  maraîchère, 
dont  les  produits  vont  être  indiqués  plus  loin  ,  notamment 
en  melons  ,  qui  s'y  ensemencent  à  pleins-champs  et  sans 
couche ,  sont  de  médiocre  espèce  ,  et  cependant  l'objet  d'un 
commerce  considérable  ;  chanvre ,  sur  tous  les  points  du 
canton  ;  citrouilles  ,  pommes  de  terre  ,  en  grande  quantité  ; 
prés  et  prairies ,  de  peu  de  qualité  ,  excepté  sur  les  bords  de 
i'Huisne  ;  etc.  Point  de  prairies  artificielles,  si  ce  n'est  du 
^trèfle  semé  dans  l'orge  et  qui  lui  succède.  Le  coteau  qui 
domine  le  cours  de  I'Huisne,  est  assez  abondamment  planté 
en  vignes  ,  donnant  un  vin  blanc  assez  bon  ,  qui  se  consomme 
sur  les  lieux  ou  dans  les  environs  ;  d'autres  plants  de  vigne  , 
en  rouge,  existent  dans  plusieurs  communes,  à  l'extrémité 
nord  du  canton  ,  et  dans  quelques  autres  de  la  partie  centrale  , 


i5o         MONTFORT-LE-ROTROU. 

tirant  vers  le  sud-est,    où  existent  beaucoup  de  vignes  en 
voliers  (  v,  l'art,  cantonal  d'ÉcoMMOY  ).  Les  cépages  les  plus 
ordinaires  sont  le  Pineau  ,  rouge  et  blanc.  On  cultive  beaucoup 
d'arbres  fruitiers ,  à  cidre  ,   dont  les  principales  espèces   et 
variétés  sont,   en   pommiers:  le  Barbari ,   Cokuau ,  Doucin , 
Doux-  Amer ,  Fréquins  blanc  et  rouge  ;  Galien  ,  gros  et  petit; 
Houssain,  Pépin- Franc  ,   Roux-Durand;  en  poiriers  :   Borde- 
Beurre,    Brissac,    Carisis,    Favrèe  ,    Fusée,    Roujou,   Sauge, 
Venard.   Châtaigners ,    donnant   les   trois    variétés   de    fruits 
connues  sous  les  noms  de  marrons  ,  châtaignes  et  nouzillards. 
Point  de  massifs  de  bois  importans  ,  mais,  comme   on  l'a 
dit,  de  nombreux  semis  en  pins  maritimes  ,  dont  la  majeure 
partie  forment  des  espèces  de  forets  actuellement.  On  y  élève 
un    petit  nombre  de    poulains   et   de   jeunes  chevaux  ;  bon 
nombre  de  bêtes  à  cornes ,  de  porcs  ,  dont  une  partie  pour 
être    engraissés ,    et    de    chèvres  ;     davantage     encore    de 
moutons  ,    dont    quelques    têtes   de    mérinos  ;    un    certain 
nombre    de    ruches    d'abeilles.    —    Assolement     triennal  ; 
labours  à  la  charrue  ,  dont  le  nombre  s'élève  à  près  de  600, 
les    deux    cinquièmes    traînées    par   bœufs   et    chevaux,    le 
surplus  par  ceux-ci  seulement  :  le  sohatage  ,  ou  la  possession 
d'une   charrue  entre   plusieurs  cultivateurs  ,  est    d'un   usage 
assez  général  dans  ce  canton  ,   surtout  dans  la  partie  située 
sur  la  rive   gauche  de  THuisne  :  dans  les  terres  légères  et 
sablonneuses,  la  culture  se  fait  très- fréquemment  à  bras, 
à  l'aide  du   croc.  —  Un  certain  nombre   de  fermes  de  44 
à  88  hectares  (200  journaux)  ,  affermées  de  1,000  à  1,200  f.  ; 
les  plus  ordinaires ,  de  20  à  4o  hectar.  (  45  à  100  j.  ) ,  de  600 
à  1,000  f.  ;  les  gros  bordages ,  de  1  1  à  22  h.  (25  à  5o  j.)  ,  de 
4oo  à  600  f.  ;  ceux  de  7  à  i4  h.  (  i5  à  3o  j.  )  ,  de  200  à  4oo  f.  ; 
enfin  ,  les  plus  petites  tenues  ,  maisonnies  et  bordages  ,  de  2 
à6  h.  (6  à  10  j.  )  ,  de  5o  à  200  f.  En  général ,  la  terre 
labourable  de  ce  canton,   de  qualité  ordinaire  ,  s'afferme  de 
23  à  3o  f.  l'hectare  (  10  à  i5  f.  ie  journal  )  ,  et  celle  des  prés  , 
de  75  à  i5o  f.  l'hect.  (25à  5o  f.  i'hommée  ).  —  Baux  à  prix 
d'argent ,  avec  addition  de  quelques  subsides  en  nature  ,  dont 
la  durée    conditionnelle    est  le   plus   ordinairement  de  6  ou 
g  ans  ,  quelquefois  de  3  ,  6  ou  9  ,  ce  qui  est  en  rapport  avec 
le  mode  d'assolement.  —  Emploi,  pour  engrais  ,  des  fumiers 
naturels  ;   des  coursières  ,    ou  bruyères ,  ajoncs  ,   sapinetles 
et  feuilles  pilées  et  pourries  dans  les  boues  ;  de  la  marne  et 
des  charrées  ,  celles-ci  pour  les  prés  plus  particulièrement  ; 
du  plâtre  ,  pour  le  trèfle.  Les  terrains  sablonneux  ,  arides  et 
brûlans  de  ce  canton ,  sollicitent  peu  l'emploi  de  la  chaux  , 
dont   l'usage   n'est  guère  connu  que  dans  le   voisinage  du 


MONTFOUT-LE-ROTROU.         i5i 

fourneau  à  chaux  de  Soulilré  ,  remploi  du  noir-animal  a 
paru  jusqu'ici   peu  convenable  pour  les  terres  de  ce   canton. 

=  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y 
a  point  d'exportation  réelle,  mais  seulement  échange  d'es- 
pèces, les  produits  du  canton  étant  insuffisans  pour  la 
nourriture  de  ses  habiîans  ;  de  poulains  et  jeunes  chevaux , 
ces  derniers  en  petit  nombre  ;  de  tauraux  et  de  génisses  et 
de  quelques  bœufs  gras  ;  porcs  jeunes  et  porcs  gras ,  ces 
derniers  en  assez  bon  nombre  ;  moulons  ,  dont  le  nombre 
n'a  point  sensiblement  diminué  ,  par  suite  des  semis  de  pin  , 
comme  on  le  dit  dans  V  Annuaire  de  la  Sarthe  pour  i83a  , 
puisqu'un  recensement  fait  en  itf  10  ,  présente  ,  au  contraire, 
une  progression  ascendenle  considérable  ,  sur  celui  de  i8o4i 
laine,  miel  et  cire;  chanvre  et  fil;  graine  de  trèfle;  foin 
des  prairies  de  l'iiuisnc  ;  fruits  et  cidre,  un  peu  de  vin, 
marrons;  bois,  cônes  et  semences  de  sapin,  ces  dernières 
exportées  pour  ensemencer  ;  légumes ,  tels  que  choux  , 
pommes  de  terre  ,  aulx,  oignons  ,  échaloltes,  haricots,  etc. , 
dont  il  se  fait  un  assez  grand  commerce  ,  ainsi  que  de  melons. 

INDUSTR.  Fabrication  de  toiles  de  chanvre  ,  dites  brins , 
communs  et  cannevas,  dans  les  deux  tiers  des  communes 
du  canton,  occupant  environ  5oo  métiers  et  produisant  près 
de  f  ,000  pièces  par  an  ;  blanchiment  et  commerce  du  fil,  dans 
plusieurs  communes;  1  fourneau  à  briqueterie  et  à  chaux, 
à  Soulitré  ,  donnant  une  chaux  hydraulique  ,  reconnue  su- 
périeure à  toutes  les  autres  du  département  ;  une  papeterie  ; 
3  tanneries  ;  extraction  de  la  pierre  calcaire  oolitique  et  du 
tufeau  ,  de  la  glauconie  pour  la  chaux  et  pour  bâtir  ;  du 
grès,  de  la  terre  à  brique  ,  des  marnes  ,  etc. 

foiu.  et  MARCii.  Deux  marchés  hebdomadaires  ,  au  chef- 
lieu  et  à  Connerré  ,  le  premier  très-fort ,  en  denrées  du 
pays  ;  9  foires  annuelles  ,  à  Monlfort ,  au  Pont-de-Gesnes 
et  à  Connerré.  Les  cultivateurs  du  canton  fréquentent 
aussi  les  marchés  du  Mans ,  de  Bonnétable  ,  de  iJollon  , 
de  Bouloire  ;  les  marchands  de  fil  et  les  fabricants  et  mar- 
chands de  toiles ,  en  outre  ,  ceux  de  la  Ferlé-Bernard  ,  de 
Yibraye  ,  de  S.-Calais. 

ROUT.  et  chem.  Le  territoire  de  ce  canton  est  traversé  , 
de  l'orient  à  l'occident ,  par  la  route  royale  n.°  23  ,  de  Paris 
à  Nantes  ,  par  le  Mans ,  parallèlement  au  cours  de  l'Huisne 
et  à  très-peu  de  distance  de  sa  rive  gauche  ;  à  son  extrémité 
nord,  par  la  route  n.°  i38  bis  ,  de  Mortagne  au  Mans, 
laquelle  suit  une  semblable  direction  ;  dans  sa  partie  sud, 
qu  elle  coupe  de  l'est-sud-cst  à  l'ouest ,  par  celle  n.°  167  , 
de  Blois  à  Laval,  par  le  Mans.  Les  chemins  vicinaux  de  ce 


i52         MONTFORT-LE-ROTROU. 

canton ,  de  nature  sablonneuse  ,  sont  généralement  moins 
défoncés  et  de  moins  difficile  exploitation ,  que  dans  la 
plupart  des  autres  cantons  ,  excepté  là  où  les  couches  de 
sable  ont  jusque  près  d'un  pied  d'épaisseur.  Les  principaux 
de  ces  chemins,  sont  de  Montfort  au  Mans  ,  à  Bonnétable , 
à  Tuffé,  à  S.- Calais;  de  Connerré  à  Montmirail ,  à  Vi- 
braye  ,  etc. 

atsitiq.  ,  monum.  Un  dolmen  renversé  existe  à  l'extrémité 
septentrionale  du  territoire  ,  près  le  bourg  de  Torcé  (  v.  cet 
art.  )    ;    un  autre  et  un  peulvan  ,  les  plus  beaux  du  départ. , 
tout  près  de  son  extrémité  orientale  ,   mais  sur  le  territoire 
du  canton  de  Tuffé  (  v.  l'art,  duiseau  ).  On  présume  qu'une 
voie  romaine  ,  partant  de  Subdunum  ,  le  Mans  ,  et  conduisant 
à  Autricum  ,   Chartres  ,   a  dû  traversi  r   le  centre   de  ce   ter- 
ritoire, de  l'ouest  à  l'est,  en  suivant  la  rive  droite  de  l'Huisne, 
jusqu'à  la   Ferté-Bernard  ;    et   qu'un    embranchement   a  dû 
traverser  cette  rivière  vers  Connerré  ,  pour  se  diriger  vers 
Genabum  ,  Orléans.  (  V.  la  carte  du  Fcrtois  ,    11-336  ;  et  le 
t.  111-737  ).  Des  tombeaux  antiques  ,  en  pierre  coquillère  , 
ont    été  découverts  ,  en  assez  grand  nombre,   à  Connerré; 
d'autres  ,   paraissant   plus    modernes  ,   à    S.-Mars-la-Brièrc 
(  v.   ces  articles  ).   Une   tombelle  ,    qui    n'est    probablement 
qu'une  motte   féodale,    existe   encore  à   Lombron,   près  de 
l'ancienne  chapelle  de   Bresieau.  —   Le   château   féodal    de 
Montfort,   bâti  au   sommet  du  coteau  sur  lequel  est  assise 
celte  petite  ville,  était  l'un  des  plus  importansde  la  province, 
et  se  faisait  remarquer  par  ses  imposantes  tours  ,  à  plusieurs 
lieues  à  la  ronde  ,  surtout  de  l'est  à  l'ouest  par  le  sud  :  il  a 
été    remplacé ,    depuis    quelques   années  ,    par   une   maison 
moderne  ,   fort  élégante  ,   tant  par  sa    construction    que   par 
ses  décors  intérieurs.  Un  autre  châleau  ,  du  genre  gothique  , 
existe  encore  à  S.-Mars-la-Brière  ;  d'autres ,  plus  ou  moins 
anciens  ,   sur    un    grand   nombre    de   points    du    territoire  , 
notamment  à  Ardenay ,  à  Surfond  ,  à   Soulitré ,  au  Breil  , 
à  Lombron,  à  Sillé-le-Philippe  ,  à  S.-Corneille  ,    etc.,  etc. 
(Voir,  pour  ces  châteaux  et  d'autres  anciens  manoirs  moins 
remarquables  ,  ainsi  que  pour  les  églises  de  ce  canton  ,  les 
articles  communaux.  ) 

biogr.  Les  hommes  les  plus  remarquables  nés  sur  ce 
territoire  ,  sont  :  Pierre  ,  fds  d'un  paysan  de  Champagne , 
qui  devint  corévêque  d'Aigilbert ,  à  la  fin  du  7»e  siècle  ; 
Malhurin  Hiret ,  médecin  ,  du  i6.e  siècle  ;  Gervais  Lebarbier 
de  Francourt ,  calviniste  célèbre;  Jules  Garnier,  bénédictin, 
éditeur  des  ouvrages  de  S  -Basile  ;  l'abbé  Bivière  ,  vicaire- 
général  de  l'église  du  Mans  ,  professeur  des  langues  grecque. 


M0NTF0RT-LE-R0TR0U.         i53 

et  hébraïque  ;  Moreau  ,  médecin  ,  professeur  à  la  faculté  de 
Paris  ;  etc.  (  V.  leurs  art.  à  la  BIOGR.  ) 

ÉTABL.  PUBL.  Une  justice  de  paix,  16  mairies;  une  cure 
cantonnale  et  i3  succursales,  y  ayant  deux  communes  réunies 
à  d'autres  pour  le  spirituel  ;  i  hospice  ,  avec  commission 
administrative  de  5  membres  ,  desservi  par  3  sœurs  d'Evron  ; 
3  maisons  de  charité  et  5  bureaux  de  bienfaisance  ,  dont  3 
ayant  leurs  revenus  réunis  aux  maisons  de  charité  ;  16  écoles 
primaires  votées  ,  et  3  écoles  gratuites  de  filles  ,  dans  les 
maisons  de  charité  ;  4  résidences  de  notaires  ,  i  d'huissier , 
3  d'experts ,  un  bureau  d'enregistrement  ;  3  résid.  de  percept. 
des  contrib.  directes  ;  i  recette  à  cheval  et  5  reectt.  buralistes 
des  contrib.  indir. ,  5  déb.  de  poudre  de  chasse,  io  déb.  de 
tabac;  3  bataill.  canlonn.  delà  garde  nationale,  form.  un 
effectif  de  2,100  hommes,  dont5i4  mobilisables,  1  jury 
de  révision  ;  2  résid.  de  brigad.  de  gendarmerie  à  cheval  ;  2 
relais  de  poste  aux  chevaux  et  1  bur.  de  poste  aux  lettres  :  le 
cant.  est  desservi  par  2  autres  bur.  de  poste  aux  lettres,  et 
par  2  bur.  de  distribution. 

MONTFORT  LE  ROTROU  et  SAUSSAY,  Monte- 
fort/ ,  vel  Mons  Fortis  Rotroci ,  et  Sauceïum  ;  commune  chef  lieu 
de  canton  ,  formée  de  la  réunion  de  la  commune  de  Saussay 
à  celle  de  Montfort-le-Rolrou  ,  par  décret  du  4  août  i8o4; 
de  l'arrond. ,  et  à  16  kilom.  E.  N.  E.  du  Mans  ;  jadis  chef- 
lieu  d'un  archidiaconné  et  d'un  doyenné  du  diocèse  du  Mans  , 
de  l'élection  de  la  même  ville.  —  Dist.  légal,  du  Mans  :  pour 
Montfort ,  19k.;  pour  Saussay ,  18  k.  (  V.  l'article  saussay, 
pour  tout  ce  qui  est  particulier  à   celle  ancienne  paroisse.  ) 

descrip.  Bornée  au  N.  ,  par  Lombron  ;  à  l'E.,  par  le 
Pont-de-Gesnes  ;  au  S.,  par  S. -Mars-  la-  Brière  ,  dont  la 
riv.  d'Huisne  la  sépare  ;  à  l'O.  ,  par  Falines  ;  au  N.  O.  ,  par 
S.  -  Corneille  ;  le  territoire  de  cette  commune  forme  un 
hexagone  irrégulier ,  pouvant  se  rapporter  à  un  carré  un 
peu  allongé,  rétréci  vers  le  sud-sud-est,  s'étendant  sur  un 
diam.  de  3,8  hect.  du  N.  N.  O.  au  S.  S.  O.  ,  contre  une 
largeur  de  3,3  hect.  dans  sa  partie  centrale  ,  et  de  2  kif. 
seulement  ,  à  son  extrémité  sud  ,  qui  offre  le  diam.  le  plus 
étroit.  La  petite  ville  de  Montfort,  car,  malgré  son  peu 
d'importance  ,  ce  titre  lui  est  donné  de  toute  ancienneté  , 
dans  les  documens  historiques,  bâtie  presque  au  sommet  d'un 
coteau  qui  domine  ,  au  nord  ,  le  cours  de  l'Huisne  ,  dont  elle 
n'est  éloignée  que  de  2  à  3  hect. ,  se  compose  d'une  assez 
jolie  rue  ,  très  en  pente  ,  s'étendant  de  l'est  à  l'ouest ,  où  elle 
se  termine  par  une  place  peu  régulière  ,  ornée  d'une  plan- 
tation   d'ormes ,   sur  laquelle    sont    construites  des   halles 


i54 


MONTFORT-LE-ROTROU. 


en  bois  ,  et  l'église.  Deux  autres  petites  rues ,  partant  de 
celte  place  ,  se  dirigent  au  sud-ouest  et  à  l'ouest.  Eglise  se 
rapprochant  du  slyle  roman  ,  n'ayant  rien  de  remarquable 
dans  sa  construction  ,  mais  assez  jolie  à  l'intérieur;  à  clocher 
en  bâtière.  Cimetière  hors  et  à  peu  de  distance  à  l'ouest  de 
la  ville,  entouré  de  murs.  Le  bourg  du  Pont-de-Gesnes 
(  v.  cet  art.  ),  à  l'est  de  Montfort ,  en  forme  comme  un  tau- 
bourg  ,  n'y  ayant  pour  ainsi  dire  pas  discontinuité  de  maisons 
entre  eux.  Un  ancien  château,  construit  sur  le  sommet  du 
coteau  sur  lequel  est  bâtie  la  ville  ,  et  y  attenant ,  flanqué  de 
ses  (juatre  tours,  d'une  construction  très  solide  ,  dominait 
majestueusement  toute  la  contrée,  surtout  la  vallée  de  l'Huisne, 
qui  s'étend  au  pied  du  coteau  ,  et  se  faisait  remarquer  à 
plusieurs  lieues  à  la  ronde,  à  l'est,  au  sud  et  à  l'ouest, 
surtout  :  il  a  été  remplacé,  depuis  quelques  années  ,  par  un 
château  moderne  ,  de  forme  carrée ,  à  deux  étages  ,  à  toît  à 
l'italienne  ,  terminé  par  un  allique  qui  semble  réclamer  quel- 
ques pouces  de  plus  de  hauteur ,  pour  masquer  entièrement 
les  combles.  JSon  seulement  ce  château,  dont  l'entrée 
principale  ouvre  sur  la  grande  rue  de  la  ville  ,  et  qui  est  à 
peine  terminé  ,  se  fait  remarquer,  comme  l'ancien  ,  par  sa 
magnifique  situation  ,  mais  encore  par  le  bon  goût  de  ses 
distributions  et  de  son  ameublement.  Il  est  accompagné  de 
janiins  et  d'un  joli  bois ,  terminé  par  une  allée  darbres  qui 
conduit  à  l'ancien  manoir  seigneurial  de  Saussay. 

POPUL.  Portée  pour  97  feux  sur  les  états  de  l'élection  ,  et 
Saussay,  pour  3j  ,  elle  est  actuellement  de  3io,  d'après 
le  recensement  de  1827  ,  comprenant  578  indiv.  mâles,  614 
femelles,  total,  1,192  ;  dont  807  ,  en  255  feux,  dans  la  ville  ; 
35,  en  9  ou  10  feux,  dans  le  bourg  de  Saussay  ;  19,  en  5  feux, 
au  hameau  de  la  Vallée  ou  des  Vallées.  La  populat.  particu- 
lière à  l'ancien  territoire  de  Saussay  ,  est  à  peu-près  du 
cinquième  de  ce  total. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  63  ; 
naiss. ,  32o  ;  déc.  ,  293.- —  De  i8i3  à  1822:  mar. ,  86, 
naiss. ,  36o  ;  déc. ,  257. 

hist.  ecclÉs.  Eglise  sous  l'invocation  de  l'Invention  de 
la  Sainte-Croix  ;  assemblée,  peu  forte  ,  le  dimanche  le  plus 
prochain  du  3  mai  ,  jour  de  cette  fête.  Une  autre  assemblée 
a  lieu  à  l'ancien  bourg  de  Saussay ,  le  dimanche  le  plus 
rapproché  du  i5  août,  fête  de  Y  Assomption.  La  cure  de 
Montfort ,  qui  n'était  estimée  valoir  que  800  1.  de  revenu  , 
était  à  la  présentation  de  l'abbesse  de  S.-Avit ,  monastère  du 
diocèse  de  Chartres.  Les  autres  bénéfices  religieux  de  la 
paroisse  étaient  :  i,°  la  chapelle  S,- Joseph,  valant  90  1*  de 


MONTFORT-LE-ROTROU.  1 55 

revenu ,  présentée  par  l'aîne  de  la  famille  du  fondateur  ;  2.0 
la  chapelle  Lamarre  ;  3.°  celle  du  lieu  de  Ja  Vannerie,  en 
S  -Célerin  ,  fondée  dans  l'église  de  Montfort  ,  de  60  1.  de 
revenu  ,  à  la  présentation  de  l'évoque  diocésain  ;  4-°  celle  du 
Château,  que  présentait  le  seigneur.  Celte  paroisee  avait 
jadis  une  léproserie  ou  maladrerie ,  dont  les  revenus  ser- 
virent à  la  fondation  de  son  hospice.  (  Voir  plus  bas  hist. 
civ.  )  Lepaigc  y  indique  un  prieuré  ,  qui  ne  paraît  pas  y  avoir 
existé. 

Nous  avons  vu  plus  haut,  que  Montfort  était  le  chef-lieu 
d'un  archidiaconé  ,  lequel  se  composait  de  4  doyennés  ,  de 
10G  paroisses  et  d'une  succursale  ,  el  dont  le  tilre  était  al  lâché 
à  Tune  des  dignités  du  chapitre  de  l'église  du  Mans.  Philippe 
de  Luxembourg,  évéque  du  Mans  et  cardinal,  le  cardinal 
de  la  Foret  et  Denis-Ant.  Cohon  ,  qui  fut  abbé  comman- 
dalaire  de  Beaulieu  el  éveque  de  Nîmes,  furent  tous  trois 
revêtus  du  tilre  d'archidiacre  de  Montfort ,  alors  qu'ils 
étaient  membres  du  chapitre  de  S. -Julien.  Le  doyenné  se 
composait  de  35  paroisses  :  son  titulaire  était ,  à  l'époque 
de  la  révolution  ,  le  curé  de  Lombron.  —  On  sait  que 
Preschac ,  l'un  des  continuateurs  du  Roman  comique  de 
Scarron  (  2.e  continuât.  ,  chap.  xn  )  ,  a  fait  du  doyen  de 
Montfort,  qu'il  qualifie  aussi  du  tilre  de  prieur,  l'un  des 
héros  d'une  des  aventures  les  plus  plaisantes  de  celte  facétie  : 
«  aventure,  dit-il,  qu'il  a  si  bien  persuadée  aux  habilans  de 
«  Montfort ,  qu'ils  jurent  encore  aujourd'hui  sur  leur  parole 
«  qu'elle  est  véritable.  » 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  au  château, 
étail  une  châtellenie  qui  fut  érigée  en  marquisat,  par  lellres 
patentes  de  février  16 16  ,  confirmées  par  de  nouvelles  lettres 
du  ïoaout  166 1  ,  enregistrées  au  parlement ,  le  7  juillet  1662, 
et  à  la  chambre  des  Comptes,  le  11  avril  i663. 

On  ne  connaît  pas  les  seigneurs  de  Montfort  antérieu- 
rement àRotrou,  fils  de  Rolrou  i.er,  seigneur  de  Mortagne 
et  de  Nogent-le-Rotrou  ,  dont  Montfort  prit  son  surnom, 
et  qui  en  fit  bâtir  le  château,  vers  les  trois  quarts  du  ia.e  siècle. 
On  ignore  aussi  comment  Rotrou  devint  possesseur  de  cette 
châtellenie.  Peut-être  est-ce  par  alliance  avec  une  héritière 
de  ses  prédécesseurs.  On  ne  connaît  pas  davantage  s'il  eut 
des  enfans  ,  et  quels  y  furent  :  seulement  on  trouve  la  mention 
dans  les  historiens  d'un  Hervé  de  Montfort ,  porte-enseigne 
ou  écuyer  du  comte  Helie  de  la  Flèche  ,  fait  prisonnier  avec 
lui,  en  1098,  dans  le  bois  Dangeul  ,  et  que  Odolant  Desnos 
dit  être  gendre  de  ce  prince  ;  et  un  Alain  de  Montfort  qui  , 
vers  l'an  i3o5  ,  appaisa  un  différend  survenu  entre  l'évêque 


i56         MOJVTFORT-LE-ROTROU. 

du  Mans  et  l'abbé  de  Tyron  :  on  ignore  si  c'étaient  ses 
enfans  ,  ce  qui  n'est  guère  probable  pour  le  premier , 
puisqu'il  ne  paraît  pas  que  Rotrou  possédât  Montfort  alors, 
et  que  cet  Hervé  de  Montfort  semblerait  aussi  âgé  que  lui. 
Quant  à  Robert  de  Montfort ,  fils  de  Hugues  ,  qui  com- 
mandait l'armée  de  Guillaume-le-Roux  ,  lorsque  ce  prince 
vint  soumettre  la  ville  du  Mans  ,  en  1098  et  en  1099  ,  il 
est  probable  qu'ils  étaient  seigneurs  de  Montfort-sur-Rhile  , 
en  Normandie  ,  et  non  de  Montfort-le-Rotrou  ,  comme  le 
dit  une  note  de  la  p.  3g  du  tom.  IV  de  la  traduction  d'Orderic 
Vital ,  par  M.  Guizot.  La  terre  de  Montfort  était  possédée  , 
en  1097  ou  1202,  par  Anne  de  la  Porte,  fondatrice  du 
prieuré  du  Pont-de-Gesne  (  v.  cet  art.  ).  Si  cette  fondation 
eût  lieu  à  la  première  de  ces  époques,  comme  le  prétend 
Morand  ,  qui  la  fixe  à  l'épiscopat  de  Hoël ,  cette  dame  devait 
être  l'épouse  de  Rotrou. 

Un  passage  de  l'enquête  faite  en  i34.o,  sur  l'usage  des 
comtés  d'Anjou,  de  Touraine  et  du  Maine,  relaiif  à  la 
manière  dont  héritaient  les  filles  des  barons  ,  parait  propre  à 
faire  connaître  l'alliance  de  Rotrou  de  Montfort  ou  de  l'un 
de  ses  enfans  :  «  Et  Misires  Robert  de  Perrenay  ot 
»  deux  filles ,  desquelles  Misires  Herberz  Turpin  ot  l'ais- 
«  née  ,  o  toute  la  baronnie  de  Semblancas  :  si  comme  il 
«  est  apparaissant  que  Misires  Rotrou  de  Montfort ,  qui  elle 
«  fut  femme  ,  ut  et  tiet  (  tint  )  toute  la  Raronnie  ,  et  l'autre  fut 
«  mariée  à  Monseigneur  Gui  Turpin  ,  sans  rien  prendre  en 
«  la  Raronnie  :  et  not  que  ce  qui  lui  fut  donné  en  mariage. 
«  Encor  à  iceluy  Rotro  de  Montfort,  la  Raronnie  de  Chasteau 
«  Augour  et  celle  de  S.  -  Christophle  en  Toraine ,  par  la 
«  raison  de  ce  qu'il  a  sa  fille  aiznée  Monsigneur  Herge  Dalais. 
«  J'açoit  ce  qu'il  y  a  deux  autres  filles  :  desquelles  la  seconde 
«  est  mariée  :  et  n'a  que  cent  livres  de  rente  en  mariage.  » 
Ménage  qui,  dans  son  Histoire  de  Sablé ,  rapporte  ce  passage, 
cite  Rotroldus  de  Monleforli ,  parmi  les  chevaliers  angevins 
qui  portèrent  la  bannière  de  France  du  temps  de  Philippe- 
Auguste.  Celui-ci ,  qui  ne  pouvait  être  considéré  comme 
seigneur  Angevin ,  qu'à  raison  des  terres  qu'il  tenait  de  sa 
femme,  pouvait  être  le  fils  de  Rotrou  ,  qui  donna  son  nom 
à  Montfort. 

Montfort  passa  dans  la  maison  de  Parthenay  ,  vers  la  fin 
du  i3.e  siècle  ,  par  le  mariage  de  Jeanne  de  Montfort  avec 
Jean  l'Archevêque  ,  seigneur  de  Parthenay.  Isabeau  ou  Isa- 
belle,  leur  fille,  dame  de  Montfort,  de  Ronnétable  ,  de 
Vibraye ,  d'Aspremont ,  le  porte  à  Jean  iv ,  i.er  comte 
d'Harçourt ,  vicomte  de  Châtellerault  et  baron,  de  Saosnois , 


MONTFORT-LE-ROTROU.  xS7 

qu'elle  épousa,  par  contrat  du  22  juillet  i3i5  :  Jean  fut  tué 
à  la  bataille  de  Crécy  ,  le  25  août  i346.  Leur  petite  fille  , 
Marguerite  ,  3.c  fille  de  Guillaume  d'Harcourt  ,  sire  de  la 
Ferté-Jmbault  ,  etc.,  qui  épousa  Jean,  seigneur  de  Fer- 
rières  ,  de  Thuri ,  de  Dangu,  etc. ,  eut  celte  terre  et  celle  de 
Vibraye,  dans  le  partage  qu'elle  fit  avec  ses  sœurs  .  en  i4oi  , 
des  biens  de  Guillaume  leur  père.  L'alliance  de  Léonore 
de  Ferrièrcs  avec  Jacques  de  Monligny,  seigneur  du  Fresnes, 
en  Vendômois  ,  et  du  Plessis  Goudebaut  ,  fit  passer  Montfort 
dans  cette  dernière  famille  ;  et  Jacqueline  leur  fille ,  mariée 
d'abord  ,  le  iG  octobre  i56o  ,  à  Paul  Chabot  ,  seigneur  de 
Clervaux ,  puis  à  François  de  Daillon  ,  seigneur  de  Sautray  , 
4-°  fils  de  Jean  de  Daillon  ,  premier  comte  du  Lude  ,  étant 
morte  sans  laisser  d'enfans ,  celte  lerre  resta  à  ses  héritiers. 
Jean  de  Ferrières  ,  mari  de  Marguerite  d'Harcourt,  en  avait 
rendu  aveu  ,  en  i4o6  ,  et  Jean  ,  baron  de  Ferrières  ,  cham- 
bellan du  Roi ,  en  14B1  et  i4-83. 

En  i5gg,  la  terre  de  Montfort  élait  encore  qualifiée  du 
titre  de  châtellenie ,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  aveu  rendu  in- 
divisément par  les  héritiers  de  Jacqueline  de  Monligny , 
savoir  :  i.°  Charles  du  Plessis  ,  chev. ,  sieur  de  Liancourt , 
comte  de  Beaumont-sur-Oisc ,  à  cause  d'Antoine  de  Pons; 
2.0  Pons  de  Pons,  fils  de  Charles,  chev.  ;  3.°  Charlotte  des 
Ursins ,  femme  d'Eustache  de  Conflans  ,  chev.  ;  4.°  André 
d'Oraison,  chev.,  baron  de  Rivarot  en  Normandie;  et  5.° 
Fr.  Savary  ,  ambassadeur  près  la  Porte  Ottomane.  En  1606, 
Ch.  du  Plessis  de  Liancourt,  lieul.-génér.  en  la  ville  et  chat, 
de  Metz  ,  en  était  devenu  seul  propriétaire ,  ainsi  qu'il  semble 
résulter  de  l'aveu  rendu  par  lui  à  cette  date;  et,  en  i636  , 
semblable  aveu  élait  rendu  par  Roger  du  Plesseys  (  sic  ) , 
marq.  de  Liancourt,  comte  de  la  Roche-Guion,  de  Beaumont- 
sur-Oise ,  etc.,  sous  le  litre  de  marquisat,  en  vertu  de 
l'érection  à  ce  titre  ,  par  lettres-patentes  de  1616  ,  quoique 
non  encore  enregistrées  au  parlement.  Relevaient  alors  de 
cette  terre ,  d'après  ce  dernier  aveu  :  Ch.  de  Chahannay  , 
sénéch.  du  Maine  ,  comme  époux  de  Jacquel.  de  Bueil  ;  P. 
de  la  Goupillère  ,  mari  de  Marguerite  de  Tibergeau  ;  Jacq. 
de  Lanfernat,  sieur  de  Villiers  ,  à  cause  d'Anne  Guyot,  sa 
femme  ;  Cath.  de  Longueval ,  veuve  de  Jean  de  Beaumanoir, 
bar.  de  Tucé  ;  R.  de  Maillé  ,  sieur  de  Bénehard  ;  P.  de 
Montmorenci ,  seign.  de  Loresse  (  en  Lombron  ) ,  chevaliers  ; 
Jacq.  Caron  ,  René  Deraux ,  P.  Tahureau ,  J.  de  Monlihier, 
Nicol.  du  Tieslin  ,  écuyers  ;  et  une  multitude  d'autres  non 
qualifiés ,  possesseurs  dans  le  Maine.  François  vu  de  la 
Rochefoucault  (  et  non  Fr.  de  Rochefort ,  comme  on  l'a  dit 


i58         MONTFORT-LE-ROTROU. 

par  erreur,  Noms  féodaux ,  p.  176),  qui  avait  épousé,  en 
i65g,  Jeanne-Charlotte  du  Plessis  de  Liancourl,  fille  d'Henri- 
Roger  et  petite-fille  de  Roger ,  ayant  vendu  le  marquisat 
de  Montfort  à  Louis- Annne  Bresseau,  chev.  ,  seign.  de 
Meausse,  ce  fut  en  faveur  <!e  celui-ci  que  furent  données, 
en  1661,  les  lettres  confirmatives  de  l'érection  de  ce  litre  pour 
la  terre  de  Montfort.  Louis -Anne  de  Bresseau  ,  fils  aîné  du 
précédent,  appelé  par  Expilly  Louis-Antoine,  rend  aveu 
pour  ce  marquisat,  en  i663  et  en  1693  (1)  Louis  de 
Bresseau,  frère  et  héritier  du  précédent,  ayant  épousé 
Jacquine  -Françoise  de  Courtarvel  de  Pezé  ,  un  partage 
de  leurs  biens  eut  lieu,  le  21  février  iy3o,  entre  Fr.  de 
Bresseau  ,  leur  fils  ,  et  Jacq.  César,  comte  de  Murât  ,  seign. 
de  la  Busardière,  mari  de  Renée-Françoise  de  Bresseau, 
leur  fille  ,  d'après  lequel  la  terre  de  Montfort  resta  à  ces 
derniers ,  à  ce  qu'il  paraît ,  puisqu'il  existe  un  aveu  pour 
ladite  terre,  rendu  en  1738,  par  Cl.  Jacq.  César,  comte 
de  Mural  et  de  Castelnau ,  colonel  d'infanterie,  à  cause  de 
Renée -Louise- Françoise  de  Bresseau,  son  épouse.  La 
demoiselle  Marie  de  Murât  ,  leur  petite-fille  ,  a  porté  cette 
terre  ,  par  mariage  ,  avec  celle  de  la  Busardière  ,  en  Changé, 
à  M.  le  comte  Jean  de  INicolaï ,  propriétaire  actuel,  qui  a 
fait  construire  le  nouveau  château. 

Le  marquisat  de  Montfort  se  composait ,  outre  la  sei- 
gneurie de  celle  paroisse,  de  celles  du  Pont-de-Gesnes, 
Champagne  ,  Saussay ,  etc.  Sa  juridiction  ,  qui  s'exerçait  par 
un  bailly  ,  son  lieutenant,  un  procureur  fiscal  ,  un  greffier, 
et  ressorlissail  au  présidial  du  Mans,  s'étendait  sur  3o  pa- 
roisses ,  en  tout  ou  en  partie  ,  dont  celles  d'Ardenay  ,  Cham- 
pagne ,  Chapelle-  S.  -  Remy  (  la  )  ,  Connerré,  Duneau  , 
Fatines  ,  Lombron  ,  Pont-de-Gesnes  (  le  )  ,  S.-Denis  du 
Tertre  ,  S.  Maixent ,  S.-Mars-la-Brière  ,  Saussay  ,  Sceaux  , 
Soulitré  ,  Torcé  ,  etc. 

La  seigneurie  de  Montfort  relevait  aussi  du  temporel  de 
l'évêché  du  Mans  ,  et  de  la  baronnie  de  Touvoie  ,  et  son 
seigneur  était  l'un  de  ceux  qui  devaient  assister  l'évêque  dio- 
césain, lors  de  son  intronisation ,  ainsi  qu'on  le  voit  par  ce 
passage  de  l'aveu  rendu  au  Roi  ,  le  23  janvier  i3o,45  par 
l'évêque  Pierre  de  Savoisy  :  «  Item ,  les  choses  hérilaux ,  tant 

(1)  Lepaige  et  VAnn.  de  la  Sarthe  pour  i83î  ,  art.  montfort  , 
ne  font  point  connaître  les  seigneurs  de  ce  lieu  ,  depuis  Jacqueline 
de  Montigny  ,  jusqu'à  Louis- Anne  de  Bresseau  ,  acquéreur  de  cette 
terre.  Cette  lacune ,  de  près  d'un  siècle  ,  est  comble'e  ici ,  d'après  des 
documens  certains. 


MONTFORT-LE-ROTROU.         1 59 

en  fief,  en  domaine  ,  qu'en  justice  ,  que  lient  de  moy  messire 
Guillaume  de  Harcourt,  clievalier  ,  soigneur  de  Monlfort  , 
qui  est  tenu  scmblablement  m'aider  à  porter  dans  ladite  église 
du  Mans ,  au  jour  de  ma  dile  réception,  et  pour  raison  de  ce  , 
a  les  plats  esquels  il  me  donne  à  laver,  au  commencement 
du  dîner,  au  jour  de  ma  dite  réception.  »  —  En  i3i2  , 
l'éveque  P.  de  Longueil  reçoit  la  foi  et  l'hommage  de  J. 
d'Harcourt ,  seign.  de  Monlfort,  «à  cause  d'Isabelle  de  Par- 
thenay  ,  son  épouse,  lequel  confesse  que  ladile  seigneurie 
relève  de  l'éveque  et  de  l'église  du  Mans  ,  et ,  à  ce  moyen  , 
le  prélat  lui  fait  remettre  les  clefs  de  son  château  «  saisies  à 
défaut  d'hommes.  »  —  Lors  de  son  intronisation  ,  en  i355  , 
l'éveque  Michel  de  Brèche,  permet  a  P.  de  Vendômois  , 
seign.  de  Fleuré  (  v.  l'art,  chapelle  S.- REMI  )  ,  de  remplacer 
Jeanne  de  Parlhenay  ,  dame  de  Montfort ,  sa  cousine  ,  dans 
l'accomplissement  des  devoirs  qu'elle  lui  doit  ,  à  l'occasion 
de  son  intronisation. 

Le  seigneur  du  fief  des  Piliers  ,  situé  dans  la  paroisse  du 
Pont-de-Gesnes  ,  avait,  dit-on,  un  droit  de  chasse,  qui 
s'étendait  dans  la  cour  et  les  jardins  du  château  de  Monlfort , 
dont  le  seigneur  devait  le  recevoir  lui-même  à  la  porte , 
lorsqu'il  exerçait  ce  droit ,  lui  offrir  et  lui  verser  un  verre  de 
vin.  Ce  devoir  fut  encore  exigé  et  rempli  rigoureusement, 
ajoule-t-on  ,    peu  d'années  avant  la  révolution. 

Dans  le  i8.c  siècle,  une  transaction  eut  lieu  entre  le  sei- 
gneur de  Montfort  et  celui  de  Bresteau,  relativement  au 
partage  de  la  suzeraineté  de  la  terre  de  Loresse  en  Lombron. 

Le  seigneur  de  Montfort  comparaît  à  l'assemblée  des  trois 
ordres  de  la  province  ,  pour  l'examen  de  la  coulume  du 
Maine,  le  8  octobre  i5<8,  par  Guyon  Rahoiïeau,  son  baillif. 

En  iog3,  le  16  des  calendes  de  novembre,  Rotrou  de 
Monlfort  ,  ainsi  que  plusieurs  autres  seigneurs  de  la  province, 
assiste  avec  le  comte  Hélie  de  Montfort  ,  à  la  cérémonie  de 
la  translation  des  reliques  de  S.- Julien  ,  dans  la  cathédrale, 
dont  la  construction  venait  d'être  terminée  par  l'éveque 
HoëL 

Vers  l'an  1 16/J. ,  Rotrou  ,  seig.  de  Montfort ,  de  Malestable 
(  Bonnétable  )  ,  et  de  Vibraye  ,  fonda  l'abbaye  du  Gué-de- 
i'Aune  ,  près  de  ce  dernier  lieu. 

De  i2o3  à  1207  ,  Rotrou  de  Montfort  étant  en  différend 
avec  les  moines  du  monastère  de  Tuffé  ,  défend  aux  habilans 
de  Sceaux  et  de  Connerré ,  ses  vassaux  ,  de  fréquenter 
les  foires  et  marchés  de  Tuffé  ,  ou  d'y  payer  les  droits  appelés 
coutumes  ,  pour  les  objets  qu'ils  y  vendent  et  y  achètent. 
(  V.  l'art,  tuffé.  ) 


160        MONTFORT-LE-ROTROÏJ. 

hist.  CIV.  Une  maladrerie  ou  léproserie  existait  à  Monlfort, 
dont  l'origine  paraît  remonter  au-delà  du  i3.8  siècle  ,  à 
laquelle  Rotrou  ,  seign.  de  Monlfort ,  donna  une  dîme  de 
vin  et  de  blé  qu'il  possédait  sur  le  fief  de  la  Bruyère.  L'évêque 
Gcoffroi  de  Laval ,  nôi-  1234,  approuve  et  ratifie  ce  don. 
Ses  biens  furent  d'abord  réunis,  en  1681  ,  à  la  commanderie 
du  Mans  de  l'ordre  de  N.-D.  du  Mont-Carmel  et  de  S.-La- 
zare.  Plus  tard,  par  arrêt  du  conseil  ,  du  19  juin  1699,  ils 
servirent  ,  avec  ceux  d'une  autre  maladrerie,  qui  existait  sur 
la  territoire  du  Pont-de-Gesnes  ,  à  la  fondation  d'un  hospice 
ou  Maison  -  Dieu ,  pour  ces  deux  paroisses,  —  Louis  de 
Bresseau  ,  marquis  de  Montfort ,  se  prétendant  fondateur  de 
cet  hospice  et  en  ayant  confié  l'administration  à  René  ,  son 
frère  ,  religieux  de  l'abbaye  de  Vaas  ,  celui-  ci  voulut  s'at- 
tribuer le  tiers  des  revenus ,  ce  qui  enlevait  5oo  1.  de 
rente  à  l'établissement;  mais,  sur  l'opposition  de  Julien 
Bigot ,  curé  de  Montfort ,  la  sénéchaussée  du  Mans  rendit 
une  sentence  ,  le  4  décembre  1721  ,  portant  règlement  pour 
cet  hospice  ,  par  lequel  il  fut  ordonné  que  les  pauvres  des 
deux  paroisses  seraient  logés  dans  le  grand  bâtiment  T  situé 
au  Pont-de-Gesnes  ;  condamna  R.  de  Bresseau  à  rendre 
compte  de  sommes  par  lui  touchées ,  et  aux  dépens  envers 
Bigot.  Le  seigneur  de  Monlfort  appela  de  celte  sentence  , 
mais  sans  succès  à  ce  qu'il  paraît.  Plusieurs  factums  ,  relatifs 
à  cette  affaire  ,  rédigés  par  le  curé  Bigot  ,  dont  un  resté 
manuscrit ,  et  la  sentence  de  la  sénéchaussée  ,  sont  indiqués 
dans  les  Annuaires  de  la  Sarthe  ,  pour  l'an  XI  ,  page  7  5  ,  et 
pour  l'an  xu  ,  p.  71  et  98.  —  Les  revenus  de  l'hospice  de 
Monlfort  et  du  Pont-de-Gesnes  ,  de  4*7^2  1.  10  s.  j  en  1789  , 
réduits  à  2,777  ^  ^°  c,>  en  ï8o5  ,  sont  actuellement  de 
4,24.1  f.  35  c  Deux  sœurs  de  charité  de  la  Chapelle-au- 
Riboul ,  l'administraient  à  la  seconde  de  ces  époques  ;  3  y  sont 
attachées  actuellement  :  il  contient  i4  Hls.  Différens  dons  lui 
ont  été  faits  ,  savoir  :  i.°  en  1809  ,  par  le  sieur  Bigot,  d'une 
pièce  de  terre,  de  deux  différentes  sommes  d  argent,  et  de 
divers  meubles  et  effets ,  montant  ensemble  à  853  f.  42  c  ;  2.0 
en  i83i  ,  par  la  demoiselle  Froger  ,  d'une  somme  de  379  f. , 
en  argent  et  en  mobilier ,  et  d'une  rente  viagère  de  1 10  f. 

En  i833  ,  M.  le  comte  de  Nicolaï  fait  don  à  la  commune  , 
des  Halles  bâties  sur  la  place  ,  qui  lui  appartiennent ,  dont 
une  ordonnance  du  22  janvier   i833  ,  autorise  l'acceptation. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  ,  en  exécution  de  ia  loi  du 
28  juin  ,  vole  la  somme  de  125  f.  pour  le  lover  d'une  école 
primaire  ,  et  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

aniiq.  Nous  avons  fait  connaître ,  à  l'art,  fektois ,  et  au 


MONTFORT-LE-ROTROU.  i&t 

tom.  m,  page  737  ,  l'existence  d'une  voie  romaine,  indiquée 
par  Danville  qui,  du  Mans,  conduisait  à  Chartres,  en  passant 
par  Montfort ,  Tuffé  et  la  Ferlé-Bernard.  Voir  aussi  la  Carte 
du  Ferlais ,  t.  II,  page  336. 

histor.  Après  la  rupture  des  conférences  qui  eurent  lieu 
à  la  Ferté  Bernard  ,  dans  l'octave  de  la  Pentecôte  de  Tannée 
1  189  ,  pour  le  rétablissement  de  la  paix  entre  Henri  II  ,  roi 
d'Angleterre  ,  et  Rchard-Cœur-de-Lion  ,  son  fils  ,  Philippe- 
Auguste,  qui  soutenait  le  parti  de  ce  dernier,  alla  rejoindre 
son  armée  à  Nogeut-le-Rolrou ,  et  la  fit  entrer  dans  le 
Maine,  où  il  s'empara  des  places  de  la  Ferlé-Bernard  ,  de 
Montfort- le-Rolrou,  de  Malestable  (Bonnétable),  de  Beau- 
mont-le-Vicomle  et  du  Mans. 

Vers  1367  ,  Monlfortesl  le  théâtre  des  violences  commises 
contre  les  Calvinistes  ,  par  la  soldalesque  à  la  tête  de  laquelle 
l'évêque  Ch.  d'Augenncs  se  transportait  dans  les  marchés  , 
et  y  faisait  emprisonner  ceux  qui  lui  déplaisaient.  «  Ce  qu'il 
«  fist  encore  samedi  dernier  au  marché  de  Montfort ,  où 
«  lui  mesme  armé  pris  l'un  de  vos  sergeans  en  ce  pays  et 
«  comté  du  Maine  ,  tant  en  haine  de  la  religion  (  du  calvi- 
«  nisme  )  ,  que  pour  l'avoir  exécuté  de  la  somme  de  deux 
«  cents  livres ,  pour  le  paiement  de  vos  décimes.  »  Remon- 
trances ,  etc. 

biogr.  Le  nom  de  Rotrou  de  Montfort,  célèbre  dans  l'his- 
toire de  la  province  ,  comme  ayant  pris  part  à  beaucoup  de 
faits  d'armes  ,  pendant  les  guerres  entre  le  comte  Hélie  de  la 
Flèche  elGuill.  le  Roux,  et  entre  son  frère  ,  le  comte  de  INJor- 
tagne  et  Robert  Talvas,  comte  du  Perche,  donnera  lieu  à 
un  article  de  Biographie  ,  sous  le  nom  de  Montfort.  Nous 
examinerons  aussi  jusqu'à  quel  point  les  autres  guerriers  de 
ce  nom,  cités  dans  l'histoire  des  n.eel  i4-e  siècles  ,  semblent 
appartenir  à   Montfort-le-Rotrou. 

hydrogr.  Le  territoire  est  borné ,  au  sud  ,  par  la  rivière 
d'Huisne;  au  nord,  par  le  ruiss.  de  la  Pierre,  seul  d'abord,  puis 
réuni  à  celui  de  Crocieux.  —  Point  de  moulins.  Quelques  étangs 
encore  ,  comme  on  le  verra  plus  bas  ,  à  la  divis.  des  terr. 

géol.  Sol  élevé  ,  mais  assez  uni ,  dans  les  parties  nord  et 
ouest  du  territoire,  sinueux  et  coupé  à  l'est,  et  surtout  au 
sud;  terrain  tertiaire,  ainsi  que  le  grès  vert  ou  pierre  de  sable, 
contenant  de  nombreuses  coquilles  fossiles,  indiquées  à  l'art. 
Champagne,  qu'on  emploie  comme  moellon  dans  les,  cons- 
tructions ;  de  la  marne  grise  ,  des  cailloux  siliceux  roulés ,  et 
des  sables  quarlzeux  ,  assez  profonds. 

Plant,  rar.  Epipactis  Nidus-Avis  ,  DEC.  ;  dans  le  bois  de 
Montfort. 

IV  11 


162         M0NTF0RT-LE-R0TR0U. 

DIVIS.  DES  TERR.  En  labour ,  256  hect.  ;  jard.,  5i  ;  vignes, 
3  1/2  ;  bois  75  1/2  ;  prés  et  prair.  ,  3P  ;  étangs  et  mares,  5  ; 
superf.  des  bâtim.  ,  cours ,  17  ;  égl. ,  cimet. ,  etc. ,  4  î  chem  , 
7  1/2  ;  riv.  et  ruiss.  ,2  1/2.  Total ,  4-6o  hect. 

COISTRIB.  Fonc. ,  4»35o,  f.  ;  personn.  et  mobil ,  88t  f.  ;  port, 
et  fen. ,  ^2  f .  ;  102  patentée:  dr  fixe  ,  657  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport. ,  228  f  35  c.  Total,  6,577  ^  ^5  c*  —  Chef-lieu  de 
perception.  La  paroisse  de  Montfort  payait  1,1 10  1.  de  taille  , 

vers  1775. 

CULTUR.  Superficie  argilo  -  sablonneuse  ;  assez  ferlile  , 
dans  la  partie  occidentale  du  territoire  ,  ainsi  que  dans  la 
vallée,  au  pied  du  coteau  où  est  construite  la  ville,  où 
presque  tous  les  habitans  possèdent  quelques  portions  de 
terrain  qu'ils  cultivent  en  légumes  ;  purement  sablonneuse  et 
peu  productive,  pour  le  surplus.  Culture  en  céréales,  dans 
la  proportion  de  1 2  parties  en  seigle  et  en  maïs  ,  3  en  froment, 
2  en  orge  et  2  en  avoine.  On  cultive,  en  outre,  un  peu  de 
cbanvre  ,  de  trèfle,  une  assez  grande  quantité  de  pommes 
de  terre  ;  culture  maraîchère  dans  la  vallée  ,  consistant  en 
oignons,  écbalottes,  aulx,  estimés  et  qui  s'exportent  au  loin  ; 
pois,  haricots,  choux,  etc.  Prés  sur  l'Huisne  ,  produisant 
d'excellent  foin;  quelques  plans  de  vignes  ,  donnant  d'assez  bon 
vin  blanc  ;  arbres  à  fruits  à  cidre  ;  quelques  port,  de  terrain 
plantées  en  pin  maritime  ;  une  assez  grande  quantité  de  bois, 
restes  d'une  forêt  qui  paraît  avoir  existé  sur  ce  point,  ainsi  qu'il 
résulte  d'un  acte  passé  au-delà  de  Pontlieue  ,  le  jour  d'avant 
les  nones  de  Mars,  par  lequel  l'évêque  Arnault ,  1066-1081  , 
partant  pour  Rome  ,  confirme  au  monastère  de  S. -Vincent 
du  Mans  ,  Reginold  étant  alors  abbé ,  tout  ce  que  l'évêque 
Gervais  lui  avait  donné  ,  et  y  joint  le  droit  de  prendre  dans 
la  forêt  de  Montfort ,  le  bois  de  chauffage  et  de  travail  dont 
les  moines  auraient  besoin.  Elève  de  quelques  poulains  , 
d'un  bon  nombre  de  veaux  et  de  génisses,  de  moutons  et  de 
porcs,  engrais  de  ceux-ci.  Assolement  triennal  ;  18  charrues  , 
dont  une  moitié  trainées  par  bœufs  et  chevaux,  l'autre  par 
ces  derniers  seuls;  6  fermes,  ou  métairies,  12  bordages 
principaux  ;  autant  de  moyens  et  de  petits.  =:  Commerce 
agricole  d'articles  du  sol ,  consistant  en  grains ,  à  litre 
d'échange  seulement  ;  de  bestiaux  ,  porcs  gras  ,  chanvre  et  fil , 
légumes  ,  cidre  et  vin  ,  beurre  de  bonne  qualité  ,  menues 
denrées. 

foir.  ET  MARCH.  Le  marché  ,  tenant  le  samedi ,  et  suc- 
cédant ,  par  conséquent  ,  à  celui  du  Mans  ,  est  assez  fort 
en  denrées  du  pays,  telles  que  légumes  frais  et  secs,  marrons  , 
noix ,  etc. ,  estimés  ,  dont  il  se  vend  de  12  à  i,3oo  hectol. 


MONTGUILLON.  i63 

par  an.  On  y  apporte  aussi  des  toiles,  du  fil  et  du  chanvre. 
—  Les  habitans  fréquentent  ,  en  outre ,  les  marchés  de 
Bonnétable  ,  du  Mans  et  de  Dollon  ,  où  ils  portent  des  fils 
écrus  et  blancs. 

SB  Montfort  avait  deux  mesures  particulières  de  capacité. 
Un  boisseau  équivalant,  ras,  à  33  litres  86  centil.  ;  comble  , 
à  38  1   £2  c.  La  pinte  ,  à  1  I.  1 1  c. 

industr.  Fabricalion  ,  par  100  métiers  environ,  de  900  à 
1,000  pièces  de  toiles  de  chanvre  ,  dites  brins  et  communs  , 
qui  se  vendent  aux  marchés  de  Montfort  et  du  IWans  ,  quelques 
pièces  à  Bonnétable  et  à  la  Ferlé-Bernard.  Commerce  et 
blanchiment  du  fil  ,  occupant  une  grande  partie  de  la  po- 
pulation de  la  ville  ,  lequel  se  vend  aussi  à  Montfort,  à  Bon- 
nétable ,  à  Dollon  et  surtout  au  Mans. 

bout,  et  chem.  Chemin  du  Mans  à  Montfort ,  servant 
de  route  pour  Paris,  par  Tuffé  et  la  Ferté  ,  avant  1772; 
chemin  de  Beaumont  à  Bouloire  ;  de  Montfort  à  Bonnétable  , 
et  vers  différens  autres  points  ,  de  nature  sablonneuse ,  et 
assez  pratiquables  généralement. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  :  outre  le  château  , 
la  Baudonnière  ,  ancien  manoir  seigneurial  de  Sa-  ssay , 
maison  bourgeoise,  construite  à  la  moderne,  peu  impor- 
tante ,  à  M.lle  Lecomte,  du  Mans  ;  sous  le  rapport  des  noms  : 
la  Cour,  le  Plessis  ;  1'A.nerie;  les  Vallées  ;  Montdoublerain  ; 
la  Lande  ,  la  Terre-Rouge  ,  la  Pierre ,   etc. 

établ.  Publ.  Justice  de  paix,  mairie;  cure  cantonnale  ; 
hospice  et  commission  administrative  ,  communs  avec  le 
Pont-de-Gesnes,  et  sur  le  territoire  de  cette  dernière  com- 
mune ,  réunissant  les  attributions  des  bureaux  de  bienfai- 
sance et  des  maisons  de  charité  ;  école  primaire  pour  les 
garçons  ;  école  de  charité  pour  les  filles  ,  à  l'hospice  ;  rési- 
dence d'un  notaire  ,  d'un  huissier,  bureau  d'enregistrement; 
chef-lieu  de  perception  des  conlribut.  directes  ;  recelte  à 
cheval  et  recette  buraliste  des  contribut.  indir. ,  débit  de 
poudre  de  chasse  et  débit  de  tabac.  —  Bur.de  poste  aux  lettr., 
à  Connerré 

établ.  partic.  Un  officier  de  santé  ,  une  sage-femme  ,  un 
pharmacien. 

MONTGREFFIER  ;  voyez  greffier. 

MONT- GUERI,  ancien  nom  donné  à  la  colline  qui  do- 
mine le  bourg  de  S  -Antoine  de  Rochefort ,  à  l'ouest ,  et  le 
vallon  de  la  Même  et  de  l'Huisne  ,  et  que  l'on  connaît  plus 
généralement  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Tertre.  (V.  les  art. 
ferté-bernard  et  saint-antoine  de  rochefort.  ) 

MOJ\TGUILL01V ,  nom  d'un  tertre  situé  à  1,4  hect.  sud- 


164  M03MTIGJXI. 

est  du  bourg  d'Ancinnes ,  sur  lequel  fut  établi  une  redoute 
lors  des  guerres  du  moyen  âge.  Voir  sa  description  à  l'article 
Maulny. 

M01VTHEARD  ,  nom  d'une  terre  avec  maison  bour- 
geoise, située  sur  le  territoire  de  Ste- Croix  ,  à  2  k.  E.  i/4- 
S.  de  la  ville  du  Mans  ,  dont  la  maison  touche  à  la  route  de 
Paris.  La  plupart  des  terres  de  ce  lieu,  viennent  d'être  vendues 
et  l'on  y  a  tracé  de  nouvelles  rues  ,  ainsi  qu'il  a  été  dit  page 
774.  du  lom.  m. 

MonthÉard  est  aussi  le  nom  d'un  ancien  château  avec  cha- 
pelle ,  situé  dans  la  commune  de  ]Neuville-sur-Sarthe.  Voir 
cet  article. 

MOIVTHOUDOU  ;  voyez  monhoudou. 

AIONTIGNI ,  Y  ,  K  ,  Montigneium  ,  Montiniacum  ,  Mons 
ignitus  ;  mont  enflammé,  mont  brûlé;  nom  très- commun 
en  France.  Commune  cadastrée,  du  canton  et  à  4  k*  O.  i/4- 
N.  de  la  Fresnaye  ;  de  l'arrondiss. ,  et  à  1 7  k.  N.  O.  de 
Mamers  ;  à  5 1  k.  N.  du  Mans ,  et  à  9  k.  à  l'E.  N.  E.  d' Alençon  ; 
autrefois  du  doyenné  du  Lignèrcs  ,  du  Grand-Archidiac. ,  du 
dioc  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  fi >  ,  21  ,  60  kil. 

descript.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N. ,  par  la  rivière  de 
Sarlhe,  qui  la  sépare  du  département  de  l'Orne  ;  au  N.  E. , 
par  Chassé  ;  à  l'E. ,  encore  par  celui  ci  et  par  la  Fresnaye  ; 
au  S.  ,  par  Lignères  ;  à  l'O. ,  par  cette  dernière  et  par 
Chenay  ;  sa  forme  est  un  hexagone  irrégulier,  qu'on  peut 
réduire  à  un  carré  long  irrégulier,  rétréci  au  sud  ,  en  forme 
de  coin  ,  dont  le  côté  occidental  est  un  peu  convexe  ,  tandis 
que  celui  opposé  est  parfaitement  droit.  Son  diam.  central , 
du  nord  au  sud,  est  de  2,8  h. ,  contre  un  diam.  transversal  , 
d'est  à  ouest ,  variable  de  2,5  h. ,  à  l'extrémité  nord ,  à  1 ,3  h. , 
à  celle  du  sud.  Le  bourg  ,  situé  au  tiers  nord  du  premier  <lc 
ces  diamètres  ,  et  vers  le  milieu  du  second  ,  sur  une  colline 
au  pied  de  laquelle  coule  la  Sarlhe  ,  est  à  peu-près  nul ,  et 
ne  consiste  guère  que  dans  l'église  ,  le  château  et  la  ferme  de 
celui-ci.  Eglise  à  ouvertures  semi-ogives,  ou  gothique  pri- 
mordial, attenante  au  château,  fort  pauvrement  ornée  dans  son 
intérieur  ;  à  clocher  en  flèche  très-raccourcie  ;  cimetière  un 
peu  détaché  à  l'occident  de  l'église  ,  dans  lequel  existe  un 
monument  funéraire  d'un  bon  goût ,  en  granit  micacé  de 
Herlré  ,  dit  grès  d'AJencon,  élevé  à  la  mémoire  de  M.  Le- 
comte  ,  propriétaire  du  château,  mort  il  y  a  environ  i5  ans. 
Château  de  forme  moderne  ,  avec  un  gros  pavillon  carré ,  au 
centre  du  bâtiment ,  accompagné  de  cours  ,  de  jardins  et  d'un 
bois  ,  qui  seraient  fort  beaux  s'ils  étaient  bien  entremis  ,  le 
tout  enceint  de  murs»  Il  appartient  aux  héritiers  de  M.  Le- 


MONTIGNI.  i65 

comte,  qui  Tachcla  pendant  la  révolution,  le  môme  qui 
acquit  aussi  celui  de  Sceaux-Penlhièvre  ,  près  Paris. 

POPUL.  Portée  à  i  7  feux  sur  les  états  de  l'élection  ;  elle  est 
actuellement  de  27  ,  comprenant  58  individ.  mâles  ,  76  fem. , 
total ,  1  '4  ;  dont  3j  dans  le  bourg  et  33  au  hameau  du  Plessis. 
—  La  populat.  a  diminué  de  179e  depuis  i8o/M  au  lieu  de 
s'èire  accrue  comme  presque  partout. 

Motw.  décenn.  De  i8o3  à  18 12  inclusiv.  :  mariag. ,  g; 
naissanc.  ,  22  ;  déc  ,  23.  -—  De  i8i3  à  182a  :  mariag. ,  7  ; 
naissanc  • ,  3a  ;  déc,  18. 

mvr.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  la  Vierge  ;  as- 
semblée le  8  septembre  ,  fêle  de  la  Nativité  ,  de  temps  im- 
mémorial. La  cure,  valant  1,200  1.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  de  l'évèque  diocésain. 

HIST.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  au  château 
de  la  Gasselinière  et  non  de  la  Ganisière  ,  comme  on  l'a  ré- 
pété ,  d'après  Lcpaigc  ,  page  125  de  Y  Annuaire  de  la.  Sarihe 
pour  1828  ,  appartenait  ,  lors  de  la  révolution  ,  et  depuis 
tort  longtems  ,  à  la  famille  Boullemer  de  Bresteau  En  1666  f 
elle  était  possédée  par  celle  de  la  Tousche ,  ainsi  qu'il  résulte 
de  deux  aveux  rendus  ladite  année  par  Marie  de  Beauvais  , 
veuve  Odet  de  la  Tousche  ,  écuyer ,  et  par  Claude  de  la 
Tousche ,  chevalier ,  leur  fils  ;  la  Gasselinière  relevait  de  la 
terre  seigneuriale  de  Brustel ,  siluée  dans  la  paroissse  de 
Chassé. 

11  y  avait  dans  la  paroisse  le  fief  de  la  Haze  ou  la  Haize , 
relevant  de  la  terre  seigneuriale  de  Boullée ,  possédée  de 
1684  à  1697  ,  par  Alex. -Jean  Sevin. 

La  paroisse  de  Montigny  était  comprise  dans  la  circons- 
cription de  la  baronr.ie  de  Saosnois ,  et  dans  la  juridiction 
de  son  bailliage. 

biogr.  On  ne  peut  assurer,  si  le  P.  Boullemer  de  S.- 
Calais,  jésuite  ,  fils  de  Jean-Baptiste  de  Boullemer ,  seigneur 
de  Montigny  et  de  Bresteau,  présid.  au  présidial  d'Alcnçon  , 
naquit  dans  cette  ville  ,  ou  bien  à  Montigny.  V.  son  art.  à 
la  biographie. 

hydrogr.  La  Sarihe  arrose  et  circonscrit  la  commune  au 
nord  et  au  nord-ouest ,  et  en  fait  une  sorte  de  presqu'île  , 
sur  une  circonférence  de  3,5  h.  environ.  Un  ruisseau,  ap- 
pelé le  Sarthon,  venant  de  la  Fresnaye  et  de  Lignères  ,  la 
limite  à  l'ouest ,  en  la  séparant  de  celle  de  Chenay. 

géolog.  Sol  inontueux  dans  toute  la  circonférence  du 
territoire  ,  dont  le  centre  forme  un  plateau  élevé  ;  terrain 
secondaire. 

o.ADAyTR.  Superficie  totale  de  335  hect.  a5  ares  10  centiar.  f 


166  MONTIGNI. 

se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  123  hect.  34  ar.  5o 
cent.  ;  en  5  class. ,  éval.  à  6 ,  10,18,  24  et  3o  f.  —  Jard. , 
2-83-8o  ;  en  3  cl.  :  à  3o ,  35  ,  4°  *•  —  Bois  d'agrém.  ,  i-34- 
60  ;  à  3o  f.  — •  Douv.  ,  pièc.  d'eau  et  mares,  o-26-3o  ;  à 
3o  f.  —  Pépinièr. ,  0-10- go  ;  à  8  f .  —  Prés  ,  220-96-30  ; 
en  5  cl.  :  12  ,  20  ,  3o,  38  et  60  f.  —  Pâtis  ,  0-66-90  ;  à  5  f . 
—  Bois  taillis,  21-28-00;  3  cl.  ;  à  2  ,  5 ,  8  f.  —  Soldes 
propr.  bâties,  2-39-97  ;  à  3o  f.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl. , 
cimct. ,  presb.  ,  0-43-73.  —  Chem.  ,  6-36-5o.  —  Riv.  et 
ruiss. ,  5-23-oo.  =  24  maisons  ,  en  5  cl.  :  1  à  80  f.  j  5  à 
a4  f.  ;  4  à  18  f*.  ;  10  a  6  f.  j  4  à  3  f. 

■r,  ...  C  prop.  non  bâties  ,   io,oi5  f.  ui  c.  )  otr     j*     /   - 

Revenu  impos.  |  H_l   bâties?  ^      »J     j  io,359  f.  94  c. 

CONTRIB.  Foncier,  2,011  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  5j  f .  ; 
port,  et  fen. ,  46  t.;  point  de  patentés;  total,  2,114  f.  -*- 
Perception  de  S.-Patern. 

CULTUR.  Superficie  argilo- calcaire  ,  médiocrement  fertile  , 
en  général  ;  terrain  marécageux  dans  la  vallée  formée  par  le 
cours  de  la  Sarihe  ,  par  suite  de  l'élévation  successive  de  la 
digue  du  moulin  de  Chenay,  lors  de  chacune  de  ses  réparations, 
ce  qui  nuit  a  la  qualité  des  près  situés  le  long  de  celle  rivière. 
Ensemencés  en  céréales  ,  dans  une  proportion  à  peu-près 
égale  entre  chacune  des  quatre  espèces  principales.  On  y 
cultive  ,  en  outre  ,  trètle  ,  chanvre  ,  pommes  de  terre  ,  etc. 
Elève  d'assez  beaux  poulains  et  de  jeunes  chevaux  ,  le  ter- 
ritoire étant  particulièrement  propre  à  ce  genre  d'industrie 
agricole  ;  veaux  et  génisses  ,  engrais  de  bœuis  ;  peu  de  porcs  , 
d'avantages  de  moulons  proportionnellement.  —  Assolement 
triennal  ;  6  fermes,  à  peu-près  aulant  de  bordages  ;  6  charrues, 
traînées  par  bœufs  et  chevaux.  —  Commerce  agricole,  con- 
sistant en  grains ,  chanvre  et  fil ,  cidre  ,  jeunes  chevaux  , 
bœufs  gras  ,  etc.  =  Fréquentation  des  marchés  d' Alençon  et 
du  Mêle-sur-Sarthe  (  Orne  )  ;  de  Mamers. 

industr.  Extraction  de  la  pierre  de  taille ,  à  la  carrière  de 
la  Roirie. 

rout.  et  chem.  Le  chemin  communal  n.°  5  de  Tarrond. 
de  Mamers ,  conduisant  de  Roullée  à  Alençon ,  traverse  le 
territoire  d'est  à  ouest. 

lieux  remarq.  Comme  habitation ,  le  château  seulement  ; 
sous  le  rapport  des  noms  :  le  Plessis ,  les  Ruaux  (  ruisseaux  ), 
les  Haies,  etc. 

établ.  publ.  Mairie ,  succursale.  Bur,  de  poste  aux  lettres , 
à  Alençon. 


MONT-JALLU.  167 

MOXTIGIVÉ,    ancien   fief,    silué   dans   la   paroisse   de 
MonibizoL.  V.  cel  article. 

MUAT- JALLU  ,  MOTTE  DTGE ,  Mons  Jalgei,  Rupes 
de  Julgeium;  Monticule  situe  dans  le  Saosnois  (qu'il  ne  faut 
pas  confondre  avec  le  Mont-Jallu  ,  en  Bretagne),  à  10  k.  S. 
i/4-E.  de  Mamers;  à  6  h.  N.  du  bourç  de   S.-Côme  ,   à  la 
même  dislance  au  N.    E.  de  celui  de  Champaissant ,  sur  le 
territoire  de   celle  commune  ,  et  dont  il  a  été   parlé  à  son 
article;   sur  lequel  existait,  dans  le  ii.c  siècle,  une  forteresse 
assez  importante  ,  appartenant ,  en  io5o,  à  Robert  Giroie  , 
seigneur  de  S.-Cenery  ,  près   Alençon.   Son  nom  de  Motte 
dTge   semble    indiquer   quelle    pouvait    être    alors   le    merc 
féodal   de    la   seigneurie    d'igé  ,     paroisse    voisine ,   dans   le 
Perche  ,   du  bourg  de  laquelle  elle  est  distante  de   7  k.  à  l'O. 
S.  O.  Mabile  de  Belesme,  comtesse  du  Perche  et  baronne  du 
Saosnois,  ayant  enlevé  la  Mollé-dTgé  à  Giroie,  qui  s'était 
révolté  contre  Roger  de  Montgommery  ,  son  mari ,  la  donna 
à   Hugues  de  Salgey  ;    mais  celui-ci  ayant  pris  parti  contre 
elle  ,   en  faveur  de  Rolrou  ,  fils  de   Geoftroi  1.  r ,  vicomte  de 
Chàleaudun  et  seign.  de  Mortagne,  Mabile  lui  relire  la  Motte 
d'igé  ,  ce  qui  porte  Salgey  à  l'assassiner  ,  au  commencement 
du  mois  de  décembre  108^  ,  et  fait  rentrer  la  Motte  d'igé  dans 
la   famille  de  Giroie  ,   après  cet  événement.    Orderic  Vital 
(  liist.  de  Normand. ,   liv.  IX  )  ,   tout   en  donnant  une  cause 
semblable  à  l'assassinat  de  Mabile,  l'attribue  à  Hugues  Buduel, 
fils  de  Robert  d'igé,  chevalier  très-habile  dans  les  armes, 
lequel  poursuivi  pour  ce  crime  par  la  famille  de  Mabile,  et  par 
Guillaume-le-Bàlard   lui-même,  se   réfugia,   avec  ses  trois 
frères ,  dans  la  Pouille  ,  en  Sicile  ,   puis  en  Palestine  ,  où  il 
alla  offrir  ses  services  à  Robert  de  Normandie ,  fils  de  Guil- 
laume ,  et  fut  d'un  grand  secours  aux  Croisés  ,  lors  du  siège 
de  Jérusalem,  en   1099.  Quoiqu'il  en  soit,  on  voit  par  un 
autre  passage  d'Orderic  Vital  (  loco  citato  ,  liv.  vin  )  ,  que  la 
Motte  d'ige  était  au  nombre  des  places  que  tenait ,  à  la  fin 
du  1  i.e  siècle  ,  Robert  II  Talvas  ,  dit  Robert- le-Diahle  ,  comte 
de  Bélesme  et  baron  du  Saosnois.  Après  la  confiscation  des 
biens  de  celui-  ci,  par  Guillaume-le-Roux  ,  elle  fut  donnée  , 
vers  1117,  avec  Alençon  ,  Séez  ,  le  Mêle- sur- Sarthe  et  plu- 
sieurs autres  places  de  la  Normandie,  du  Perche  et  du  Maine  , 
à  Thibaut,  comte  de  Blois  ,  neveu  de  Talvas  ,  lequel  les  céda  à 
Etienne  ,  comte  de  Morlain  ,  son  frère  ,  pour  lui  tenir  lieu 
de  la  portion  de  l'héritage  de  leurs  père  et  mère,  à  laquelle 
il  avait  droit.  Par  un  acle  du  mois  d'octobre   i36o,  fait  à  la 
suite  du  traité  de  Bréligny ,  et  pour  en  assurer  l'exécution, 
entre  Jean,  roi  de  France,  et  le  roi  d'Angleterre,  Edouard  UI^ 


i68  MONTMIRAIL. 

ia  Motte  d'Igé  est  comprise  au  nombre  des  places  occupées 
par  les  Anglais  dans  Ja  Normandie  ,  le  Perche  et  le  Maine , 
dont  la  remise  doit  êlre  faite  au  roi  de  France  — •  Nous  avons 
parlé  à  Fart,  champaissant  ,  de  l'état  actuel  de  ce  monticule  , 
connu  plus  communément  aujourd'hui  sous  le  nom  de  Monl- 
Jallu  ;  des  fouilles  qu'on  y  a  faites  ,  à  plusieurs  époques  ,  et 
dernièrement  encore  ,  pour  y  découvrir  des  trésors  qu'on  y 
croyait  enfouis  ,  tentatives  qu'on  nous  assure  s'être  renou- 
vellées  dans  les  derniers  mois  de   i834  ,  qui  vient  d'expirer. 

MONT  JOIE  ou  MON  JOIE,  Mons  Gaudii ,  seu  Mons 
Joois  ;  nom  d'un  monticule  sur  lequel  était  construit  un  fort  , 
situé  dans  la  paroisse  de  Rahay.  \oir  cet  article. 

MOiVTJOCVIiV  ,  Mons  Jwis  ;  autre  monticule,  de  la 
commune  de  Tennie ,  dont  il  sera  parlé  à  cet  article. 

MOl\T-LE  BETON  ;  voyez  mont-beton. 

MOiXT- LOUVRE,  ancienne  chapelle  ,  située  dans  la  pa- 
roisse de  Chemiré-en-Charnie ,  dépendante  du  prieuré  de 
Ruillé-en-Champagne  ,  détruite  depuis  longtems  ,  et  devenue 
un  bordage  ,  valant  100  1.  de  revenu,  en  1789,  réuni 
avec  les  autres  biens  de  ce  prieuré  ,  au  séminaire  hôpital  S.- 
Charles  de  la  ville  <iu  Mans.  Voir  cet  article  ,  t.  111-200. 

MOiVTMIRAIL  (  canton  de  )  cadastré  ,  de  l'arroud.  de 
Mamers,  compris  entre  le  i.er  degré  28  minut.  1/2  ,  et  le  i.er 
d.  42  m»  de  longitude;  et  entre  le  4-8.e  d.  4.  m.  1/2  ,  et  le  4-8.e 
d.  10  m.  de  latitude  ;  se  compose  de  10  communes  ou  an- 
ciennes paroisses  ,  qui  sont  : 

Champrond  ,  Montmirail ,  chef-lieu  ; 

Courgenard ,  *  S.- Jean-des-Lchelles  , 

Gréez  ,  m  S.-Maixent , 

*  Lamnay  ,  *  S.-Quentin , 

Melleray,  S.-Ulphace; 

dont  trois ,  Champrond  ,  Melleray  et  Montmirail  étaient , 
avant  la  révolution  ,  du  diocèse  de  Chartres  ,  de  la  province 
du  Petit-Perche  ,  ou  Perche-Gouet ,  de  l'élection  de  Châ- 
teaudun  ,  et  de  la  généralité  d'Orléans. 

Compris  dans  le  district  de  la  Ferlé-Bernard  ,  lors  de  la 
division  du  territoire  opérée  en  1790,  ce  canton  ne  se 
composait  alors  que  de  sept  communes  ,  dont  celle  de  Thé- 
ligny  en  a  été  distraite  par  les  dispositions  de  l'arrêté  de 
réorganisation  du  i3  brumaire  an  x,  et  réunie  au  canton  de 
la  Ferté-Bernard.  Les  communes  désignées  par  une  asté- 
risque ,  toutes  du  canton  de  S.-Maixent ,  supprimé  ,  lui  ont 
été  réunies  par  le  même  arrêté  ,  qui  l'a  compris  dans  la  cir- 
conscription de  l'arrondissement  de  Mamers  ,  par  une  erreur 


MONTMÏRAIL.  169 

de  bureau ,  dit-on  ,  maigre  la  distance  où  il  est  du  chef  lieu  , 
tandis  qu'il  n'<  si  que  très- peu  éloigné  de  celui  de  far- 
rondiss.  de  S.-Calais,  dans  lequel  il  eûl  dû  être  compris.  On 
ne  conçoit  pas  qu'une  erreur  de  topographie  si  grossière  , 
et  si  préjudiciable  aux  intérêts  des  habitans,  n'ait  pas  été 
rectifiée,  depuis  33  ans  qu'elle  a  été  commise. 

liorné  au  N.  ,  par  le  canton  de  la  Ferlé-Bernard  ;  h  l'E.  , 
par  le  département  d'Eure-et-Loir  et  par  celui  de  Loir-et- 
Cher,  ;  au  S.,  par  le  canton  de  Vibrave  ;  à  l'O.  ,  par  celui 
de  Tuffé  ;  sa  forme  est  un  carré  long,  se  rétrécissant  en 
forme  de  coin  d'est  à  ouest ,  et  s'allongeant  dans  ce  sens,  sur 
une  étendue  de  i5  k.  environ,  contre  11  k.  de  largeur  du 
nord  au  *>ud ,  à  son  extrémité  orientale  ,  qui  est  la  plus 
large  ,  et  7  k.  seulement  à  l'extrémité  occidentale  ,  qui  est  la 
plus  étroite.  Le  chef-lieu  ,  placé  au  centre  du  diam.  vertical  , 
ou  du  nord  au  sud  ,  se  trouve  à  3  k.  de  distance  seulement  de 
l'extrémité  est  du  territoire  ,  dont  la  limite  la  plus  rapprochée 
de  Mamers  ,  chef-lieu  d'arrondissement ,  qui  est  son  angle 
N.  O.  ,  en  est  distante  de  3a  k.  ,  et  la  plus  éloignée  ,  qui  est 
son  angle  S  E. ,  de  4-7  k.  La  limite  la  plus  voisine  du  chef- 
lieu  de  département  ,  qui  est  le  centre  du  côté  occidental  du 
territoire,  en  est  distante  de  34  k. ,  et  la  plus  éloignée  ,  qui 
est  son  angle  nord  est ,  de  S2  k.  —  Superficie  d'un  peu  plus 
de  i5i  k.  carres,  contenant  exactement,  d'après  les  éva- 
luations cadastrales  ,  j5,i2)  hecl.  75  ar.  ,  1^6  centiar. ,  se 
subdivisant ,  par  nature  de  terrain  ,  comme  il  suit  : 

Hectar.  ar.  cent. 

Terres  labourables.    .     * ie33;r  4$  29 

Jardins  ,  vergers  ,  pépinières  ,  etc 233  83  49 

Vignes i  91  go 

Prés,  pâtures  et  pâtis 201 3  63  91 

Bois  futaies  ,  taillis  ,  auln. ,  châtaign. ,  broussils.  152^  o5  a3 

Pinières 280  16  72 

Landes,  friches,  terr.  vagues  ,  chemins,  etc..     .  282  16  29 

Marnières 2  68  7!) 

Douves,  bies  et  éclus.,  mares,  marais,  étangs,  etc.  23  29  35 

Superficie  des  propriétés  bâties 116  ,St  07 

Eglis.  ,  cimet.  ,  presbyt.  ,  etc .     .  3  78  g3 

Routes  et  chemins 281  81  80 

Rivières  et  ruisseaux 28  12  60 

=  2,i3i  maisons,  dont  6  châteaux  ou  autres  maisons 
importantes  ;  5  loges  ;  1  forge  ;  23  moulins  à  eau ,  dont  un 
à  tan  ,  les  autres  à  ble  ;  1  moulin  à  vent ,  à  blé  ;  4  fourneaux 
à  chaux  ,  et  une  tuilerie. 

Revenu  imposJProPr- "^bâties ,  248,360  f.  33  c.l    a8  ,7QI  f.  33  c. 
(   — ■< —    bâties,  3g,43i       »      j        /7/:j 


170  MONTMIRAIL. 

topul.  De  8,8o3  individus ,  d'après  le  recensement  de 
1825  ;  et  de  8,755  ,  suivant  celui  de  1827  ,  réparlis  en  1,957 
feux,  comprenant  4>°4^  individ.  mâles,  et  4?7°7  femelles. 
—  Augmentât,  de  population  depuis  i8o4>  670  individ. ,  ou 
un  peu  plus  de  i/7«e.  —  La  superficie  du  territoire  étant  de 
i5o  kil.  carrés,  c'est  très-peu  moins  de  57  individ.  dont  est 
peuplé  chacun  d'eux. 

Mouv.  décenn.  De  i8o3  à  18 12  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  696  ; 
naiss.,  2,274  ;  déc. ,  2,202.  —  Produit  de  chaque  mariage, 
3  3/i  i.es  environ.  —  Excédent  des  naissances  sur  les  décès  , 
22  ;  différence  très-peu  considérable,  de  1/1  o3e  seulement. 
=  De  i8i3  à  1822,  mariag.,  702;  naiss.,  2/ 68  ;  déc. , 
1,579.  —  Prod.  de  chaque  mariag.  ,  3  28/35.eS  —  Exced.  des 
naiss.  sur  les  dec. ,  1,089  ,  ou  a/5.cs  environ. 

(  OlSTRIb  Foncier,  4^839  f  ;  personn.  et  mobil. ,  [+,0^1  f.; 
port,  et  len. ,  1,841  f.  >  s5b  patentés  :  droit  fixe  ,  i,56i  f.  ; 
dr.  pn  port.  ,  725  f.  60  c.  Total ,  51,007  f.  60  c.  ,  ce  qui  fait 
par  individu,  5  f .  8->  c.  107/175°  environ;  à  quoi  il  faut 
ajouter  3  f.  19  c.  575/584es  d'accessoires  ou  de  cenlim.  addit.  ; 
c'est  9  f.  02  c.  7/11°  de  conlribut.  directes  à  payer  par  chaque 
habitant  du  canton.  —  Deux  percepteurs,  y  résidents,  sont 
charges  du  recouvrement  de  cet  impôt. 

Du  4-e  arrondissement  électoral  ,  celui  de  S.  Calais ,  avant 
la  révolution  de  i83o  ,  le  canton  de  Monlmirail  est  actuel- 
lement compris  dans  le  7  e  arrondiss. ,  2.e  subdivis.de  l'ar- 
rondiss,  communal  de  Mamers.  11  a  fourni ,  avant  la  loi 
électorale  du  19  avril  i83i  ,  les  nombres  ci-après  d'électeurs 
et  de  jurés.  (  Y.  à  l'art,  sarthe  (  déparlem.  ) ,  le  tableau  de 
ceux  produits  par  suite  des  dispositions  de  celte  loi.  ) 

JURÉS.  ÉLECTEURS 

d'arrond.      de  départ. 

Pour  1828  ,  et  les  élections  de  novemb.  1827.  20  19  6 

1829 21  20  6 

i83o 23  22  7 

i83i 27  25  » 

Pour  la  dernière  de  ces  années  ,  les  collèges  de  département 
ou  grands-collèges  sont  supprimés. 

hydhogr.  Aucun  des  principaux  cours  d'eau  du  dépar- 
tement ne  fertilise  ce  canton  ,  si  ce  n'est  la  rivière  de  Braye, 
la  moins  importante  de  ceux-ci  ,  qui  sortant  de  ses  sources, 
la  traverse  du  nord-est  au  sud.  Les  autres  petites  rivières  et 
ruisseaux  qui  l'arrosent  sont  la  Queune ,  composée  de 
plusieurs  ruisseaux,  se  réunissant  vers  son  extrémité   sud- 


MONTMIRAïL.  171 

ouest  ;  le  Barbe-cPOrge  ,  formé  également  de  plusieurs  ruis- 
seaux ayant  leur  source  sur  ce  territoire  ,  se  dirigeant  du  sud 
et  du  centre  ,  pour  en  sorlir  réunis  ,  au  nord-nord-ouest  ;  le 
Gradon  ,  qui,  du  cenlre  aussi,  se  dirige  au  nord-ouest  par  le 
nord.  Un  assez  grand  nombre  de  cours  d'eau,  moins  irnporlans, 
alimentent  de  leurs  eaux  les  précédents  ,  tels  que  ceux  de 
Vaufargis  ,  de  la  Brétoire ,  des  Echelles ,  de  l'Etang ,  etc. , 
qui  sont  indiqués  aux  articles  communaux.  —  Suivant  le 
relevé  cadastral  ci-dessus,  -i^  moulins  existent  sur  ces  cours 
d'eau.  La  superficie  en  étangs,  d'après  le  même  relevé, 
est  de  3  hect.  4°  ar*  9°  cenliar.  La  plupart  sont  bien  em- 
poissonnés en  carpes,  brochets,  perches,  tanches,  an- 
guilles ,  etc. 

geol.  Sol  assez  uni ,  si  ce  n'est  à  l'est  et  au  nord-est ,  où 
il  est  monlueux  et  coupé  ;  le  monticule  sur  lequel  est  bâti 
le  château  de  Monlinirail ,  excédant  de  248  mètr.  le  niveau 
de  la  mer  ,  hauteur  qui  n'est  surpassée  que  par  un  seul  point 
du  département  (  v.  l'art,  sarthe  ,  département  ).  Les  autres 
monticules  Jes  plus  saillans  ,  sont  les  buttes  de  Lamnay,  du 
Boisle  et  de  Crennes ,  au  S.  et  au  S.  E.  de  Gréez  ;  des 
Poupaudières ,  au  N.  O  de  S.-Ulphace  ;  le  Mont-Chauvet 
ou  bulle  de  S.-Fiacre,  à  l'E.de  Courgenard;  le  Mont- Bauge, 
au  N.  de  S.-Maixent ,  etc.  Terrain  secondaire ,  recouvert  de 
sables  d'alluvion  ,  assez  profonds  sur  différent  points,  no- 
tamment dans  la  partie  centrale  tirant  à  l'est.  Le  calcaire 
jurassique,  propre  à  bâtir  et  à  la  chaux,  s'exploite  sur  la 
plupart  des  communes  du  territoire  :  on  rencontre  un  assez 
grand  nombre  de  fossiles  dans  ceux  de  S.-Jean-des-Echelles  , 
et  de  Lamnay  ,  commune  où  s'extrait  celui  appelé  Castine  , 
employé  comme  fondant  à  la  forge  de  Cormorin  ,  en  Cham- 
prond.  La  marne  grise  ,  appelée  marne-beurre ,  est  également 
abondante;  la  blanche  est  beaucoup  plus  rare.  Le  grès  vert 
ou  glauconie  sableuse  ,  appelée  grison  ,  forme  le  noyau  de  la 
colline  sur  laquelle  est  bâtie  JVlontmirail  ,  et  de  celles  de 
Gréez  et  de  Lamnay  :  on  trouve  le  grès  ferrifère  ou  roussard , 
à  Courgenard  et  à  Lamnay;  des  argiles  grossières,  sur  quelques 
points,  et  sur  beaucoup  d'aulres  ,  ainsi  qu'on  Ta  dit,  des 
sables  et  graviers  siliceux.  Le  territoire  de  Gréez  a  produit 
autrefois  du  minerai  de  fer,  qui  s'y  exploitait  pour  la  forge 
de  Cormorin  ,  et  dont  les  gîtes  paraissent  épuisés  ,  puisque 
cette  extraction  a  cessé  depuis  longtems. 

Plant,  rar.  Un  très-petit  nombre  de  plantes  rares  a  été 
signalé  sur  ce  territoire  ,  peu  étudié  probablement  sous  ce 
rapport.  Voir  les  articles  communaux. 

çult.  Superficie  argilo- calcaire  7  et  plus  généralement  ar- 


172  montmira.il. 

gilo-sablonneuse  ;  de  sable  presque  pur ,  sur  beaucoup  de 
points  ;  ayant  généralement  peu  de  profondeur  ,  excepté  dans 
les  bas  fonds,  où  le  terrain  est  marécageux,  lourd  et  froid. 
Cultivée  en  céréales ,  dont  les  produits  varient  de  5  à  8  pour 
i  ,  dans  la  proportion  de  i3  parties  en  seigle  et  en  meteil,  n 
en  froment  et  autant  en  orge,  io  en  avoine  et  4-  en  autres 
menus  grains ,  tels  que  moulure  et  mêlarde.  On  y  cultive  en 
outre  du  chanvre   et  un  peu  de  lin  ;   beaucoup  de  pommes 
de   terre   et  de  trèfle  ,    celui-ci   comme  prairie  artificielle   et 
pour  graine  ;  un  peu  de  luzerne  ,  de  vesce  ,  de  pois  et  autres 
légumes,    melons   cultivés    en    pleins  -  champs  ,   etc.    Dans 
quelques  fonds  humides  ,  les  grains  sont  étouffés  dès  le  mois 
de  février  ,  par  une  espèce  de  lathyrus  ,  qu'on  appelé  fardeau  , 
qui  y  pousse  alors  abondamment ,  par  le  défaut  d'être  sarclés 
en  vert.  Prés  et  prairies  d'assez  bonne  qualité  dans  la  vallée 
de  la  Braye ,  mais  fréquemment  inondés  par  le  débordement 
de  cette  rivière  ;    médiocres  le  long  des  autres  cours  d'eau. 
Plants  de  vignes  ,  trop  peu  abondans,   comme  on  le  voit  au 
cadaslrement  ,  pour  qu'il  y  ait  lieu  de  s'en  occuper  ici.  En 
revanche,   une   grande   quantité  d'arbres  fruitiers,  donnant 
un  cidre  d'assez  bonne  qualité  ,  dont  les  espèces  et  variétés 
sont ,  en  pommiers  :  Adam  ,   Bédane,   Franc- Raîté ,    Frcquin 
blanc  ,  rouge  ,  barré  ;  Normandie  ,  Peau-de-  Vache  ,  Pccantin  , 
Roux,  A- T roches  ;  en   ;  oiriers  :   Billard,  Carisis  ,  Faverie  , 
Loup  ,    Pèqueru  ,    Petit-Sec  ,    Sauge,     Châlaigners  ,    noyers  , 
cormiers    ou   sorbiers  ,   néfliers  ,  etc.  ,  un  petit  nombre  de 
pieds  de  chaque  espèce  sur  chaque   ferme.   Point  de  grands 
massifs  de  bois,  si  ce  n'est  la  forêt  dite  de  Monlmirail  ,  d'en- 
viron 900  hectares  ,   dont  une  portion   seulement  est  située 
sur  le  territoire  de  Lamnay,   le  surplus  sur  les  dépaitemens 
d'Eure-et-Loir  et   de    Loir-et-Cher   (  v.  l'art.    MOîsTMlRAlL 
(forêt  de).  Un  certain  nombre  de  bouquets   de  bois  moins 
imporlans  ,  en  taillis  ,  parliculièrement  en  Melleray ,  en  S.- 
Jean et  en  S.-Maixent,  dont  l'essence  principale  est  le  chêne. 
Les  pièces  de  terre  de  ce  canton  sont  généralement  encloses 
de  haies  bien  boisées  ,  garnies  de  nombreuses  souches  ou  tro- 
gnes de  différentes  essences,  où  dominent  le  chêne,  l'ormeau  , 
le  charme  ,  l'érable  ,  le  frêne,  etc.  Les  landes  nombreuses  et 
stériles  autrefois,  ont  été  considérablement  réduites  depuis  la 
révolution,  pour  être,  les  unes,    livrets  à   la  culture,  les 
autres  couverles  de  semis  de  pin  maritime.   Celles  restantes 
fournissent  la  matière  des  balais  en  bruyère  ,  qui  sont  d'un 
usage   presque    exclusif   dans    le   pays    et   dans    les    petites 
villes    environnantes.   —    On    élève    dans    ce    canton ,    un 
assez  bon  nombre  de  poulains  et  de  jeunes  chevaux,  d'assez 


MONTMIRA.IL.  i73 

bonne  qualité ,  dans  les  communes  où  les  cultivateurs  ap- 
portent quelque  soin  à  leur  éducation  ,  se  rapprochant  de  la 
race  bretonne  ,  la  plupart  pour  le  trait  ,  quelques-uns  pour 
la  selle  :  toutefois  l'espèce  y  avait  dégénéré  pendant  la  ré- 
volution ,  les  réquisitions  pour  l'armée ,  ayant  dégoûté  les 
cultivateurs  de  faire  (\cs  élèves  qui  leur  étaient  mal  payés. 
On  nourrit  aussi  un  assez  grand  nombre  de  bêtes  à  cornes  , 
détaille  moyenne,  mais  dont  l'espèce  est  estimée,  et  on 
engraisse  quelques  bœufs.  Les  porcs  ,  qui  sont  vendus  jeunes 
aux  marches  circonvoisins ,  et  particulièrement  à  celui  de 
Brou  (  Eure-et-Loir  )  ,  et  dont  on  engraisse  la  majeure 
partie  ,  sont  moins  multipliés  proportionnellement  dans  ce 
canton  que  les  moulons  ,  qui  sont  de  petite  espèce  ,  mais 
dont  la  chair  est  de  bon  goût  ,  et  dont  la  laine  très- fine  est 
fort  recherchée  ,  au  point  d'avoir  toujours  une  supériorité 
de  prix  de  80  c.  à  i  f.  ,  par  kilogramme  ,  sur  celle  de  Beauce. 
Il  serait  à  désirer  qu'on  s'y  occupât  de  l'amélioration  de 
l'espèce.  Lis  chèvres  y  sont  moins  nombreuses  que  dans  les 
cantons  voisins  ,  de  L'arrondissent,  de  S.-Calais  ;  on  entrelient 
quelques  ruches  sur  chaque  ferme  :  leur  nombre  s'élève 
de  a5o  à  3oo  pour  le  canton.  —  Assolement  quadriennal 
dans  les  principales  fermes  ;  triennal  dans  les  petites  et  sur- 
tout dans  les  terrains  sablonneux.  L'assolement  quadriennal 
se  combine  ordininairemant  ainsi  :  i.rc  année,  ensemencés  en 
froment ,  meteil ,  seigle ,  —  'J.c  ,  orge ,  avoine  ou  mè- 
larde ,  avec  trèfle  semé  dans  l'orge,  pour  servir  de  prairie 
artificielle  ,  la  3.c  et  une  partie  de  la  4-e  année  ,  jusqu'aux 
labours  pour  l'ensemencé  des  gros  grains  ,  ou  qu'on  laisse 
mûrir  pour  graine  la  ô.e  année.  L'assolement  triennal  est 
à  peu-près  combiné  de  même  ,  à  l'exception  que  le  trèfle 
est  détruit  ou  récolté  en  semence  ,  à  la  fin  de  la  2.e  année. 
Les  cultivateurs  les  plus  expérimentés  et  les  plus  instruits  de 
ce  canton  ,  prétendent  que  la  suppression  de  la  jachère  y 
est  impossible  ,  même  dans  les  meilleurs  sols  ,  où  la  terre 
végétale  n'a  pas  plus  de  22  à  25  centim.  (  8  à  10  pouc.  )  de 
profondeur.  Labours  à  la  charrue  ,  dont  le  nombre  est  de 
5oo  à  55o  ,  les  deux  tiers  traînées  par  bœufs  et  chevaux  , 
le  surplus  par  ces  derniers  seuls.  Le  labour  au  croc  et  à  la 
bêche,  est  usité  dans  les  très- petites  tenues.—  Emploi,  pour 
engrais  ,  des  fumiers  animaux  et  des  courcières  ,  de  la  marne 
grise,  qui  est  commune  et  dont  il  est  fait  un  grand  usage,  mais 
qui  a  peu  de  durée  ;  dn  plâtre  pour  le  trèfle  ,  des  cendres 
pour  les  prés,  etc.  La  chaux,  qui  serait  si  utile  dans  les 
terrains  compacts  et  froids,  est  encore  peu  en  usage  dans 
ce  Canton ,  ainsi  que  le  noir  animal.  Les  landes  sont  ferti- 


174  MONTMIRAIL. 

lisées  ,  lors  de  leur  défrichement  ,  par  des  écobuages  ,  dont 
l'usage  est  général  dans  cette  occasion  ,  mais  dont  l'effet 
dure  peu  de  temps.  Contrée  de  petite  culture ,  dont  les  pièces 
de  terre  ont  peu  d'étendue  et  sont  entourées  de  haies  épaisses 
et  bien  fournies  en  bois ,  n'ayant  qu'un  petit  nombre  de 
fermes  de  57  à  7  /  heclares  (  i3o  à  175  journaux),  pro- 
duisant de  1,200  à  1,800  f.  de  revenu,  plus  ou  moins  ,  selon 
la  proportion  des  prés  et  du  bois  qu'elles  contiennent  ;  les 
plus  communes  ,  de  35  à  53  h.  (  80  à  120  j.  ),  affermées 
de  1 ,000  à  «  ,5oo  f.  ;  les  petites  ,  de  22  à  33  h.  (  5o  à  75  j.  )  , 
du  prix  de  5oo  à  900  f.  ;  les  gros  bordages  ,  de  9  à  20  h.  (  20 
à  4-5  j.  )  ,  affermés  de  3oo  à  5oo  f.  ;  enfin  ,  les  plus  petites 
tenues  ,  de  2  à  7  h.  (  5  à  i5  j.  ),  dont  le  fermage  varie  de 
75  à  3oo  f.  —  Baux  à  prix  d'argent,  avec  addition  de  quelques 
subsides  en  nature  ,  appelés  /aisances  dans  le  pays ,  de  9 
années,  ordinairement  consécutives,  ou  conditionnés  de  3  , 
6  et  9  années  ;  un  certain  nombre  de  4  et  8  ,  ou  de  4  >  8  et 
12  ans,  ce  qui  s'accorde  mieux  avec  l'assolement  quadriennal. 
Dans  les  trois  communes  de  l'ancienne  province  du  Petit- 
Perche  ou  Perche-Gouet ,  on  afferme  assez  généralemen- 
à  moitié  de  fruits  ou  colonie  parliaire  ;  méthode  peu  avan- 
tageuse pour  le  fermier  ;  aussi  les  cultivateurs  sont  -  ils 
beaucoup  moins  aisés  et  l'agriculture  moins  prospère ,  dans 
le  Petit  Perche  que  dans  le  Maine. 

En  général  ,  la  cullure  du  canton  de  Montmirail  est  restée 
stationnaire  jusqu'à  l'époque  de  la  révolution  ;  le  fils  du  cul- 
tivateur y  labourait ,  semait  ,  plantait  et  récoltait  comme 
son  père ,  sans  s'inquiéter  si  l'on  pouvait  faire  autrement , 
sans  croire  qu'on  pût  faire  mieux.  L'aisance  de  quelques- 
uns  de  ceux,  qui  les  premiers  ,  excités  par  leurs  propriétaires , 
ont  abandonné  l'ancienne  routine  ,  les  a  stimulés  à  leur  tour 
et  rendus  plus  industrieux.  Les  ter: es  sont  généralement 
mieux  façonnées,  les  semences  mieux  choisies,  les  plantations 
se  sont  multipliées,  les  greffes  ont  été  de  meilleure  espèce, 
les  défrichemens  sont  devenus  plus  nombreux  ;  les  bestiaux 
ont  été  de  meilleur  choix  et  mieux  entretenus.  =  Commerce 
agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation 
réelle  ,  le  canton  produisant  à  peine  pour  la  nourriture  de  ses 
habilans  ,  et  pour  l'engrais  des  bestiaux;  graine  de  trèfle, 
foins ,  bois  de  chauffage ,  chanvre  et  fil  ,  le  premier  de 
très-bonne  qualité  ,  surtout  celui  des  vallées  ,  mais  mal 
préparé  et  mal  filé  ;  poulains  et  jeunes  chevaux  ,  veaux  de 
lait  ,  taureaux  et  génisses  ,  bœufs  gras  ;  porcs  de  lait  et  gras  ; 
agneaux  et  moutons  ;  laine,  cire  et  miel;  volailles,  gibier; 
fruits  et  cidre  ;  légumes  ,  melons  ;  beurre  t  fromage ,  menues 


M0NTMIRA1L.  i75 

denrées.  Quelques  parliculiers  se  livrent  a  un  commerce  de 
bestiaux  ,  dont  la  matière  est  achetée  et  revendue  dans  d'autres 
départemens. 

ITSDUSTR.  Elle  consiste  principalement  dans  la  confection  de 
toiles  de  chanvre,  pour  laquelle  il  y  a  des  métiers  hallans  dans 
presque  toutes  les  communes  du  canton,  de  différentes  es- 
pèces, suivant  la  position  de  chacune  d'elles,  sous  le  rapport 
des  débouchés  ;  celles  situées  au  nord  est  du  cant.,  fabriquent 
des  toiles  dites  de  Ferté  (  v.  l'art.  ferté- Bernard),  les 
autres,  des  brins ,  communs,  bâtards  et  canevas;  une 
partie  de  ces  toiles  faites  de  commande,  pour  l'usage  des  par- 
ticuliers qui  fournissent  le  fil.  Blanchiment  des  fils  dans 
quelques  communes  ,  celle  de  Gréez  notamment.  —  Fabri- 
cation également  ,  dans  les  trois  communes  du  Petit-Perche 
et  dans  plusieurs  autres  ,  d'étoffes  grossières  en  laine  ,  ou 
laine  et  fil ,  telles  que  droguets  ,  grîselte  ,  breluehes  ,  serges , 
dont  partie  sont  vendues  dans  les  marchés  environnans,  de 
la  Ferté  ,  Vibraye,  S. -Calais  ,  Moutdoubleau  (Loiret  Cher  , 
Authon  ,  Nogent-le-Rotrou  (  Eure -et-  Loir  ).  Une  autre 
portion  est  fabriquée  pour  le  compte  des  particuliers  ,  qui 
fournissent  la  matière.  Un  fabricant  de  chapeaux  grossiers, 
pour  la  campagne  ,  établi  au  chef-lieu  ,  emploie  des  laines 
du  pays  ,  et  fabrique  aussi  de  commande ,  de  même  que  les 
tisserands  et  les  sergers,  pour  les  parliculiers,  qui  fournissent 
la  matière;  plusieurs  cordiers  travaillent  aussi  sur  le  même 
pied  ;  ce  qui  démontre  à  quel  point  cette  contrée  ,  comme  la 
pluparldescant.de  la  Sarthe,  pourrait,  à  l'occasion,  suffire  aux 
besoins  de  ses  habilans.  —  Forge  de  Cnrmorin  ,  dite  de  Vi- 
braye ,  sur  le  terril,  de  Champrond  ,  dont  la  fenderie  est  située 
sur  le  cant.  de  Vibraye.  Elle  a  été  l'objet  d'un  article  part  iculier. 
(  V.  l'art.  CORMORIN ,  H-99  )  —  Plusieurs  fourneaux  à  chaux 
et  à  brique  ,  donnant  des  produits  estimés  ,  et  extraction  des 
matières  qui  y  sont  employées.  On  extrait  aussi  de  la  pierre 
à  bâtir,  de  la  marne  ,  de  la  casline,  pour  la  forge  de  Gor- 
morin  ,  etc.  —  Exploitation  des  bois  ,  non  seulement  pour 
brûler  ,  mais  aussi  pour  la  fente  ,  la  charpente  ,  la  menuiserie 
et  le  cliarronnage  ;  fabrication  des  sabots  ;  cuisson  des  char- 
bons ,  pour  la  forge  de  Cormorin  ,  pour  quelques  fourneaux 
à  chaux  et  à  brique ,  qui  en  font  usage ,  et  pour  la  consom- 
mation particulière  des  environs  ,  concurremment  avec  ceux 
de  la  forêt  et  des  bois  du  canton  de  Vibraye.  —  Un  certain 
nombre  de  pauvres  journaliers  va  chaque  année  travailler 
à  la  récolte  des  grains  dans  la  Beauce  ;  d'autres  aux  vendanges 
dans  l'Orléanais ,  le  Blaisois  et  le  Vendômois ,  d'où  ils 
rapportent  une  légère  somme  qui  sert  au  paiement  de  leur 


t76  MONTMIRAIL. 

loyer.  =z  La  verrerie  ,  dite  de  Montmirail  ,  située  dans  la 
forêt  du  même  nom  ,  se  trouvant,  ainsi  que  la  tuilerie  qui  y 
est  attenante  ,  sur  le  territoire  de  Loir-et-Cher  ,  il  n'y  a  pas 
lieu  d'en  parler  ici. 

FOm.  et  march.  Un  marché  hebdomadaire  ,  et  4  foires 
annuelles  au  chef-lieu  ,  peu  imporlans  ,  où  se  vendent  des 
grains  ,  quelques  bestiaux ,  du  chanvre  ,  du  fil  ,  de  la  laine  et 
autres  denrées  du  pays  —  Les  habitans  fréquentent  en  outre  , 
les  marchés  et  les  foires  de  Y'ibraye  ,  de  S. -Calais  ,  de 
Dollon  ,  de  la  Ferlé-Bernard  ,  dans  la  Sarthe  ;  de  Mont- 
doubleau ,  dans  Loir-et-Cher  ;  d'Aulhon  ,  de  Brou  et  de  ÎSTo- 
gent-le-Rotrou ,  dans  Eure-et-Loir.  De  ces  quatre  derniers, 
Brou  est  fréquenté  pour  le  commerce  des  bestiaux  ,  les  trois 
autres   pour  la  vente   de   la  laine  et  des  étoffes 

ROUT.  et  chem.  La  route  départementale  n.°  6  ,  de  la 
Ferté-Bernard  à  Tours  ,  par  Vibraye  et  S.- Calais  ,  traverse 
le  territoire  du  N.  N.  O.  au  S  S.  E.  ,  à  peu-près  par  son 
centre.  Les  principaux  chemins  vicinaux  sont  :  i.°  le  chemin 
communal  n.°  6  de  l'arrondissement  de  M  amers,  conduisant 
de  la  Ferté-Bernard  a  Monimirail ,  par  Cormes,  Courgenard 
et  la  lisière  de  S. -Jean  des  Echelles.  Ce  chemin  se  subdivise 
en  deux  branches  à  Montmirail,  dont  l'une,  se  dirigeant  au 
sud  ,  conduit  à  Montdoubleau  et  dans  le  Vendômois  ;  l'autre  , 
prenant  à  l'est  ,  traverse  la  forêt  de  Montmirail  ,  et  conduit 
par  la  Basochc-Gouet ,  dans  le  Dunois  et  l'Orléanais.  2,° 
ancien  chemin  du  Mans  à  Paris,  quittant  à  Connerré  la 
roule  royale  n.°  23  ,  de  Paris  à  Nantes  ,  passe  à  S.-  Maixent , 
S -Quentin  et  au  Pont-d'Yverny ,  près  Montmirail,  où  il 
se  subdivise  égalemenl  en  deux  branches  ,  pour  se  rendre  à 
Chartres  ,  par  Brou  cl  Iîliers.  C'était  el  c'est  encore  l'une 
des  principales  directions  suivies  par  les  marchands  de  bes- 
tiaux ,  à  cause  du  marché  de  Brou ,  entrepôt  de  ceux 
deslinés  à  la  consommation  de  Paris  ,  et  pour  les  jeunes 
vaches,  dont  le  déparlement  et  celui  de  la  Mayenne  appro- 
visionnent la  Beauce  et  l'Orléanais,  ainsi  que  nous  lavons 
dit  à  la  page  787  du  tome  III.  —  Les  chemins  vicinaux  de  ce 
canton,  étroits,  couverts  par  les  haies,  et  par  conséquent 
très-peu  aérés  ,  sont  généralement  défoncés,  boueux  et  de 
très-difficile  exploitation  ,  excepté  dans  les  parties  sablon- 
neuses. Des  améliorations  sensibles  ont  été  apportées  à  cet 
étal  de  choses  depuis  deux  ans,  sur  plusieurs  points. 

AlsTlQ. ,  moisum.  Une  voie  romaine  ,  qui  conduisait  du 
Mans  à  Chartres ,  en  suivant  à  peu-près  la  direction  du 
chemin  n.°  2  ci-dessus ,  a  été  décrite  page  j5j  du  tom.  m. 
On    remarque  au  Pont   d'Iverny ,  près  Montmirail ,   une 


MONTMIRAIL.  177' 

tombcllc  dont  ,  il  sera  parle  à  l'article  suivant.  Le  château  de 
Mouiniirail  est  un  monument  remarquable  par  sa  belle  cons- 
truction, et  sa  situation  élevée.  Les  autres  manoirs  un  peu  im- 
portans  ou  curieux  de  ce  canl.  sont  :  Gémase  ,  le  Boislc,  Cour- 
tangis  et  l'Etang.  Les  plus  intéressantes  de  ses  églises,  sont 
relies  de  S.-Ulphace,  de  Courgenard  ,  de  Gréez  et  de  Lamnay. 
(\    ladescript.  des  unes  et  des  autres,  aux  art.  communaux.) 

BIOGK  Les  hommes  remarquables  fournis  par  le  canton, 
en  assez  petit  nombre  ,  sont  Renaud  et  Bernard  de  Mont- 
mirail  ;  Lherminier  ,  théologien  ;  M.  11. -F. -N.  Desportes  , 
naturaliste,  notre  collaboraieur  pour  la  bibliographie.  Mart.- 
Stanisl.  Boutroué  et  P.  Delahaye  -  Delaunay  ,  membres  des 
chambres  législatives  ,  lui  appartiennent  aussi  ,  sous  le 
rapport  historique  ,  quoiqu'ils  n'y  soient  pas  nés.  (\oir  ces 
articles  à  la  biographie.  ) 

etahl.  PUBLIC.  Lue  justice  de  paix  ;  10  mairies  ;  une  cure 
cantonnale  et  7  succursales  ,  deux  communes  étant  réunies  à 
d'autres  pour  le  spirituel  ;  1  hospice  ,  avec  commission  ad- 
ministrative de  5  membres  ,  desservi  par  2  sœurs  de  charité 
d'Evron  ;  1  maison  de  charité  ,  desservie  par  des  sœurs  de  la 
la  même  congrég.  ;  2  bur.  de  bienfaisance  ,  dont  un  ayant  ses  re- 
venus réunis  à  ceux  de  la  maison  de  charité  ;  10  écoles  p  ri  m  air. 
de  garçons  votées  ;  2  écol.  gratuites  de  filles  ,  tenues  à  l'hospice 
et  «à  la  maison  de  charité.  1  Résidences  de  notaires,  1  d'huissier 
et  1  d'expert,  ressortissant  du  bur.  d'enregisl  rement  de  la 
Ferlé-Bernard  ;  2  résid.  de  percepl.  des  contribut.  directes  ; 
3  reectt.  buraiist.  des  contribut.  indir  ;  2  débits  de  poudre  de 
chasse  et  5  déb.  de  tabac  ,  du  ressort  de  la  recette  a  cheval  de 
la  Ferlé.  Deux  bataillons  canlonnaux  de  gardes  nationales, 
présentant  un  effectif  de  1,200  hommes,  dont  362  mobili- 
sables ;  1  jury  de  révision.  Service  de  la  gendarmerie  fait  par 
la  brigade  de  la  Ferlé  Bernard.  Service  de  la  poste  aux  lettres, 
par  le  bur.  de  la  Ferlé-Bernard. 

etabl   pari ic.  Deux  officiers  de  santé  ,  3  sages-femmes. 

MOATMIRAIL,  MONTMIR  AL,  Monte  tiliralium,  Mons, 
vel  Montis  Mirabilis,  in  pago  Dunensi;  Mont  admirable;  com- 
mune cadastrée,  chef  lieu  de  cant. ,  de  Tarrond.,  el  à  £2  kil.  S. 
E.  de  Ma  mers  ;  à  45  k.  E.  i/4-N.  du  Mans  ;  ancien  chef- lieu 
du  Petit  Perche  ou  Perche -Gouet  ,  de  l'élection  et  à  4*  k.  O. 
de  Châteaudun  ;  de  la  généralité  d'Orléans  ;  de  l'archidiac.  du 
Dunois  ,  du  doyenné  du  Perche  ,  du  dioc. ,  et  à  64  k.  O.  S. 
O.  de  Chartres.' —  Dist.  légal.  :  4.9  et  54  k. 

descripï.  Bornée  au  N. ,  par  Gréez  ;  à  l'E. ,  par  Mclleray  ; 
au  S. ,   par  cette   dernière  et  par  Champrond  ;  à  l'O.  ,  par 
Lamnay  ;   au  N.  O  ,  par  S.-Jean-des-Echelles  ;  sa  forme 
iv  12 


178  M0ÏXTM1RAIL. 

est  un  triangle  allongé  ,  de  3,4  h.  de  côté  ,  à  sa  base ,  qui 
est  au  S.  ,  et  de  5  k.  de  côtés,  à  l'O.  et  TE.  Son  chef-lieu, 
la  petite  ville  de  Montmirail ,  très-peu  considérable ,  bâtie 
sur  une  colline  élevée  1  dont  le  château  occupe  le  sommet , 
se  compose  d'une  très-petite  place,  située  devant  la  porte 
occidentale  de  l'église,  entre  celle-ci  et  le  château,  et  de 
plusieurs  petites  rues  les  entourant,  en  quelque  sorte  ,  à  l'est 
et  au  sud.  Quelques  restes  de  murailles  encore  subsislans ,  at- 
testent qu'elle  fut  fortifiée  autrefois.  Assez  grande  église  ,  du 
genre  gothique,  ayant  un  bas-côté  au  nord,  séparé  de  la 
nef  par  des  pilliers  carrés  ,  très-massifs  ;  sans  ornemens. 
Clocher  en  flèche.  Cimetière  en  dehors  et  au  nord  de  la  ville , 
clos,  d'un  côté,  par  les  anciens  murs  d'enceinte  du  château, 
et  des  autres ,  par  des  murs  de  construction  spéciale.  Le 
château,  bien  bâti  à  la  moderne,  du  côté  du  jardin,  a  un 
aspect  plus  ancien  du  côté  de  la  ville.  Il  est  flanqué  d'un 
donjon  octogone  ,  construit  en  pierre  de  taille  ,  au  centre  de 
la  façade  méridionale  ,  et  par  deux  tours  ,  l'une  ronde ,  à  son 
angle  sud-ouest,  et  l'autre  hexagone,  à  l'angle  nord-ouest. 
Il  parait  avoir  communiqué  jadis,  à  l'extérieur,  par  une  ga- 
lerie souterraine  qui  s'étendait ,  au  sud  ,  jusqu'au  territoire 
de  Mellerav  ,  qui  en  est  peu  éloigné  il  est  vrai  Son  sommet, 
l'un  des  points  les  plus  élevés  du  département ,  excède  de 
24-7  mètres  90  cent,  le  niveau  de  la  mer.  Ce  château  est 
accompagné  de  jolis  dehors,  consistant  en  jardins,  bosquets, 
avenues  et  charmilles  ,  le  tout  enceint  de  murailles  flanquées 
de  bastions  à  leurs  angles.  On  remarque  dans  la  ville  quelques 
belles  maisons  bourgeoises ,  notamment  celle  de  feu  M.  De- 
lahaye-Delaunay ,  ancien  député,  ayant  également  de  jolis 
dehors.  Ce  n'est  pas  sans  raison  qu'on  a  donné  le  nom  de 
Mirabilis ,  admirable  ,  à  une  position  d'où  la  vue  s'étend  à 
plusieurs  lieues  à  l'enlour,  notamment  jusqu'à  la  butte  de 
Chaumont ,  près  Alençon  ,  qui  en  est  distante  de  68  kil.  ,  ou 
17  lieues  de  poste  environ  ,  en  ligne  droite. 

POPUL.  De  ig5  feux,  en  177^;  on  en  compte  actuellement 
2o3  ,  comprenant  4^5  individ.  mâles,  4^i  femelles,  total, 
8q6  repartis  en  201  maisons  ,  dont  (  o3  individ.  dans  la 
ville  ,  distribués  en  2i5  feux  et  14.2  maisons. 

Mouo.  décenn.  De  i8o3  à  1822  inclusivement  :  mariag  ,  68  ; 
naissanc  ,  i85  \  déc.  ,227.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  80  ; 
naiss. ,  224;  déc. ,  170. 

hist.  fcclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  Notre-Dame. 
Point  d'assemblée.  Toutefois  ,  la  fête  de  S.  Maclou  ,  que  Ton 
célèbre  dans  cette  église  le  i.er  mai,  y  attire  un  nombreux 
concours  de  fidèles  qui  viennent  invoquer  ce  saint  pour  la 


MONTMÏRAIL.  179 

gnérïson  de  plusieurs  maladies.  La  cure  était  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  S.-Calaïs.  Un  vîraire  était  attaché  à  cette  pa- 
roisse avant  la  révolution.  —  Une  collégiale  ,  sous  !•  vocable 
de  S  -Nicolas,  fut  fondée  dans  l'éelise  do  Montmïrail  ,  à  une 
époque  très-reculée ,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  acte  de  l'année 
tï£o,  par  lequel  Philippe,  seign.  du  Perche-Gouet ,  aban- 
donne aux  chanoines  de  S. -Nicolas ,  une  rente  de  £o  s  en- 
viron ,  que  lui  payait  le  monastère  de  la  Couture ,  du  Mans  , 
pour  la  défense  du  territoire  et  des  habïtans  de  la  paroisse  de 
Lavaré  (  v.  cet  art.  ).  Etablie  par  les  seign.  de  Montmïrail  , 
cette  collégiale  consistait  en  5  prébendes  dotées  ,  en  i5o2  ,  de 
60  1.  de  revenu  chacune  :  le  doyen  en  possédait  deux  et  le 
principal  du  collège  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ,  une  autre  : 
elles  étaient  à  la  nomination  du  seigneur.  Ces  prébendes  n'im- 
posaient d'autres  devoirs  que  la  célébration  de  l'office  divin 
aux  deux  fêles  de  S.-Nicolas.  —  En  1235,  ce  chapitre  céda 
à  celui  de  l'église  du  Mans  ,  les  dîmes  qu'il  possédait  dans 
la  paroisse  de  Théligny.  (  V.  cet  art.  ) 

Les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  de  la  paroisse  étaient  : 
i.°  le  prieuré  de  S. -Antoine  du  Rois  ,  de  l'ordre  de  S.-Benoît 
situé  a  4,3  hect.  N.  E.  de  la  ville  ,  valant  60  1.  de  revenu  , 
à   la   présentation   de   l'abbé   de    S. -Calais  ;    2.0   la   chapelle 
de  la  Magdelaine,  à  2  kil.  G.t;{-S.  ,  valant  5o  I.  de  revenu, 
laquelle  a  été  réunie  à  l'Hotel-Dieu  ;  3.°  celle  de  S.-Servais 
établie  au  collège  ;  4-°  "ne  maladrerie ,  dont  il  sera  parlé  à 
I'hfst.  Civ.  ;  et  5.°  le  collège.  —  En  1806  ,  le  curé  Rotrou  fait 
don  à  la  fabrique  de  l'église  et  à  l'hospice  de  Montmïrail  ,  de 
deux  pièces  de  terre  valant  £5o  f.  ;  et ,  en  1^2  3  ,  M.  Poulard 
du  Boile  ,  donne  a  la  même  fabrique  ,  un  encensoir  d'argent 
avec  sa  navette,  évalués  à  environ  5oo  f.,  moyennant  cession 
autorisée  par  ordonnance  du   16  juillet ,  de  la  jouissance  pour 
lui  et  sa  famille  ,  du  banc  qu'il  occupe  dans  ladite  église. 

hist.  féod.  La  terre  et  seigneurie  de  Monïmiraîl ,  était  le 
chef-lieu  de  cinq  baronnies  d'une  petite  province  appelée 
Bas-Perche  ou  Petit-Perche  ,  et  aussi  Perche-Gouet.  Les 
cinq  baronnies  dont  elle  se  composait  étaient  :  Alluye,  dite 
la  Belle  ;  Montmïrail  ,  la  Superbe  ;  la  Rasoche  ,  dite  7a  Gail- 
larde ;  Brou  ,  la  Riche  ;  et  Authon  ,  la  Pouilleuse.  Nous  avons 
tracé  sur  la  carte  du  FERTOIS  f  tom.  11-  336  )  la  circonscription 
de  ce  territoire,  avec  l'indication  de  la  position  respective  des 
chefs-lieux  de  ces  cinq  baronnies  ,  et  nous  donnons  à  son 
rang  alphabétique,  un  article  perche  -  gouet  ,  auquel  nous 
renvoyons. 

Un  auteur,  qui  s'est  particulièrement  occupé  de  recherches 
l'histoire  de  ces  cinq  baronnies  ,  M.  Lejeune ,  que  nous 


sur 


180  MONTMIRAIL. 

avons  déjà  nommé  à  l'article  Melleray  ,  croit  qu'elles  firent 
partie  de  la  dotation  de  l'abbaye  de  S. -Père  ,  de  Chartres  , 
fondée  par  la  reine  Clolilde  ,  épouse  de  Clovis  ,  et  que  Mont- 
mirail ,  par  conséquent ,  fut  possédé  par  cette  abbaye  jusque 
vers  l'an  84-9  »  eP°que  de  la  destruction  de  ce  monastère  par 
les  Normands  On  ne  connaît  qu'imparfaitement  le  nom  et 
la  filiation  des  premiers  seigneurs  de  Montmirail  ,  à  partir  de 
cette  époque.  Seulement,  on  voit  figurer,  à  la  date  de  ic5o  , 
N...  de  Montmirail,  femme  de  Bernard  de  Bullon,  dans  un 
acte  de  donation  ,  à  l'abbaye  de  S.-Père  ,  alors  rétablie  , 
de  l'église  et  du  prieuré  de  S. -Germain  d'Alluye.  On  trouve 
aussi,  à  la  date  de  1060,  un  Gaultier  de  Montmirail  et  Ricbilde 
sa  femme ,  vendeurs  et  donateurs  à  l'abbaye  de  S.- Vincent 
du  Mans  ,  de  l'église  de  Nouans  (  v.  cet  art.  )  ,  avec  l'appro- 
bation de  leurs  enfans  ,  de  Mathîide  de  Montmirail  ,  peut- 
être  la  même  qui  vient  d'être  mentionnée  ,  et  de  Guillaume 
son  fils.  En  1200,  un  autre  Gaultier  de  Montmirail,  petit  fils 
de  celui-ci  probablement ,  fonde  le  prieuré  de  S.-Gilles  , 
sur  la  paroisse  de  S.-Ujphace.  Gilles  Bry,  historien  du  Perche, 
cite  aussi  un  Legalis  de  Montmirail  ,  lequel,  vers  l'an  106')  , 
donna  au  monastère  de  S.-Denis  ,  de  Nogent~)e-Rotrou  , 
une  vigne  sise  près  de  Rosset  ,  en  présence  de  Guillaume 
Goët ,  et  de  sa  femme  Eustache. 

11  est  difficile  d'accorder  ces  différens  noms  avec  la  pos- 
session de  Montmirail ,  Autbon  et  la  Basoche ,  dans  la 
dernière  moitié  et  même  dès  le  milieu  du  xi.c  siècle,  sur  la- 
quelle s'accordent  les  historiens,  par  Guillaume  Goët  ou  Gouet, 
lequel  épousa  Mahault  ,  veuve  de  Geoffroi  de  Medem  ,  qui 
lui  apporta  en  mariage  Alluye  et  Brou.  C'est  alors  que  les 
cinq  baronnies  du  Petit  ou  Bas  Perche  ,  réunies  entre  ses 
mains  ,  reçurent  le  nom  de  Perche-Goè't  ou  Gouet.  Mabile 
ou  Mathilde,  fille  aînée  de  Gouet  IV,  dernier  de  ce  nom,  par 
son  mariage  avec  Hervé  m,  fils  de  Hervé  de  Dangcau  ,  porta 
Montmirail  et  les  cinq  baronnies  dans  la  maison  de  Nevers. 
Guillaume  Gouet  iv  étant  mort  dans  un  voyage  à  la  Terre- 
Sainte,  vers  11 70,  le  comte  Thibaut  v  de  Champagne, 
son  beau-frère  ,  tenta  de  s'emparer  de  Montmirail ,  et  de 
quelques  autres  places  dont  s'était  saisi  Hervé  ,  gendre  de 
Guillaume,  et.  s'appuya,  à  cet  effet,  des  armes  du  Roi 
de  France ,  Louis  le  Jeune  ,  son  beau-frère  :  Hervé  ne 
pouvant  résister  aux  forces  de  ces  princes ,  se  vit  contraint 
de  réclamer  le  secours  de  Henri  II,  roi  d'Angleterre ,  à  qui 
il  livra  le  château  de  Montmirail,  et  celui  de  S.-Aignan. 
L'bisloire  mentionne  ,  à  celle  même  époque  ,  un  Renaud  de 
Montmirail ,  frère  du  comte  Hugues  de  Nevers  ,  qualifié  du 


MONTMIRAIL.  i8r 

titre  d'héritier  de  Gouet  iv,  conjointement  avec  Hervé  ,  pro- 
bablement comme  mari  de  la  seconde  fille  de  Gouet.  C'est  lui 
dont  parle  Villehardouin  ,  dans  son  histoire  de  la  prise  de 
Constantinople  ,  en  disant  qu'il  était  moult  riche  cl  moult  hait 
htiron ,  un  haut  Ber  de  France.  Renaud  mourut  à  la  cinquième 
croisade  ,  en  1204,  et  Bernard  de  Montmirail,  son  fils  pro- 
bablement, fut  fait  prisonnier  en  Syrie,  en  i2o3,  avec 
Benaud  de  Dam  pierre  et  Jean  de  Villiers.  Agnès  de  Donzy  , 
fille  de  Hervé  IV,  fit  passer  Montmirail  dans  la  maison  de 
Chàlillon  ;  et  Yolande,  fille  de  Gaucher  de  Chàlillon  ,  dans 
celle  de  Bourbon  ,  par  son  mariage  avec  Archambaud  IX  , 
sire  de  Bourbon.  En  1^69,  Mahaud ,  leur  fille,  comtesse  de 
Nevers  et  dame  du  Perche-Gouel ,  porta  les  cinq  baronnies  à 
Eudes  de  Bourgogne.  Elles  passèrent  successivement,  de  cette 
dernière  maison  ,  dans  celles  de  Flandre  ,  de  Bar  ,  de  Luxem- 
bourg et  d'Anjou.  Charles  IV  d'Anjou  ayant  vendu,  en  14.75, 
à  Louis  son  frère  naturel ,  surnommé  le  Bâtard  du  Maine 
(  v.  biogr.  ,  cxvn  )  ,  les  baronnies  de  Montmirail ,  Authon 
et  la  Basoche,  les  cinq  baronnies  se  trouvèrent  divisées, 
après  une  réunion  de  plus  de  qualre  siècles.  Louis  xi  étant 
devenu  héritierde  Charles  v  d'Anjou,  ainsi  que  nous  l'avons  dit 
ailleurs  (v.  biogk.  exix) ,  retira  les  trois  baronnies  de  Mont- 
mirail ,  Aulhon  et  la  Basoche  des  mains  de  Louis  d'Anjou  , 
bâtard  du  Maine  ,  pour  en  faire  don  à  Jacques  de  Luxem- 
bourg ,  seigneur  de  Bichebourg  ,  frère  du  connétable  de 
S. -Fol,  et  mari  d'isabeau  de  Bruges,  dont  la  fille,  Isabeau 
de  Luxembourg  ,  les  porta  en  mariage  ,  en  i4°/5  ->  à  Jean  de 
Melun  ,  seigneur  d'Epinay  ,  connétable  de  Flandre  ,  qui  les 
donna  en  dot  à  sa  fille  aînée  Marie  ,  laquelle  les  porta  à  Jean 
de  Bruges  la  Grulhuse.  Caiherine  leur  petite-fille,  en  mariant 
Emmanuel-Philibert  de  la  Bauiine  ,  comte  de  S. -Amour  , 
son  fils  ,  issu  du  premier  de  ses  cinq  mariages  ,  lus  donna  , 
en  1599,  les  baronnies  de  Montmirail,  Aulhon  et  la  Ba- 
soche ;  et  Jacq. -Nicolas  de  la  Baulme  ,  fils  de  ce  dernier  ,  les 
vendil,  avant  i658,  au  président  Perrault,  et  celui-ci  à  Louis 
Armand  de  Bourbon  Conli ,  qui  décéda  en  i685.  Marie- 
Anne  de  Bourbon  ,  veuve  de  ce  prince  ,  ayant  eu  ces  ba- 
ronnies dans  ses  reprises ,  aliéna  celles  de  Montmirail  et  de 
la  Basoche  ,  en  1719  -,  à  Michel  Havet  de  Neuilly  ,  président 
au  parlement  de  Paris  ,  homme  riche  ,  qui  honorait  sa  for- 
lune  par  de  rares  qualités  ,  et  qui  fit  réparer  le  château  Le 
marquis  Havet  de  iNeuilly  ,  son  fils,  écuyer,  secrétaire  du 
Boi ,  les  transmit  par  voie  de  legs  universel ,  à  M.  Guillebon 
négociant  à  Bouen  ,  son  parent,  dont  le  fils,  Jean  Guil- 
lebon ecuyer,  en  hérita.  Monique  Guillebon  et  N.  Lepesant 


18a  MONTMIRAIL. 

de  Boisguilbert ,  son  mari ,  vendent  Montmirail ,  par  contrat 
du  9  juin  1781  ,  à  M.  Mangin  ,  qui  rendit  flottables  les  petites 
rivières  de  Coilron  et  de  liraye  ,  pour  le  transport  des  bois 
de  la  foret ,  qui  lait  parlie  de  cette  terre  et  en  porte  le 
nom  {  v.  1-2  iô  ,  11-63  J.  M.  Mangin  ,  n'ayant  pu  terminer 
le  paiement  de  celle  acquisition  ,  les  vendeurs  lurent  remis 
en  possession  de  leur  propnele  ,  par  arrêt  de  la  cour  des 
Aides,  du  2g  mai  1769.  M.  fierre  Lepesant  de  lioisguilbert , 
leur  fils  ,  mort  jeune  encore  ,  en  1626,  Ta  laissée  à  JVi.  Marcel 
JLepesanl ,  son  fils  unique ,  proprielaire  actuel. 

Un  remarque  a  Tun  des  coles  du  chœur  de  l'église  de  Mont- 
mirail ,  un  monument  funéraire  en  marbre  ,  dont  les  or- 
nemens  ,  en  cuivre  dore  ,  ont  disparu.  Il  consisle  en  une 
pyramide  quadrangulaire  ,  de  4  mètres  de  hauteur,  non 
compris  son  soubassement ,  tronquée  à  son  sommet ,  sur- 
montée du  busle  de  daine  Magdelaine-.t  rançoise  Leboucher, 
femme  de  Jean  Guillebon  ,  ecuyer,  seigneur  des  baronnies 
de  Montmirail,  la  Basoche  et  autres  lieux,  morte  a  Bordeaux, 
en  revenant  des  eaux  de  JLWeges ,  le  12  octobre  1761  ,  dans 
la  34»e  année  de  son  âge.  Une  fastueuse  inscription  ,  beaucoup 
trop  longue  pour  être  rapporlee  ici ,  est  gravée  sur  la  base 
de  ce  monument. 

La  tv.rre  de  Montmirail,  ayant  titre  de  baronnie ,  vassale 
de  l'évêché  de  Chartres,  avait  haute,  moyenne  et  basse  jus- 
tice ,  dont  les  appelalions  allaient  a  J  an  ville,  puis  au  par- 
lement de  Paris.  JtL»lle  était  régie  par  la  coutume  du  Perche- 
Gouet,  et  se  composait,  en  176*0,  des  baronnies  de 
Montmirail  et  de  la  Basoche  ,  des  seigneuries  de  Melleray, 
de  Champrond,  du  Plessis-Dorin  ,  de  la  Chapelle-Guillaume, 
dans  le  Bas-Perche  ;  de  S.-Ulphace  et  de  lheligny  ,  dans  le 
Maine.  Une  censive  du  duché  de  Chartres ,  avec  la  directe 
déplus  de  i5o  fiefs  ,  dont  plusieurs,  situés  sur  la  paroisse 
de  Montmirail ,  lui  appartenaient.  Le  seigneur  de  Montmirail 
nommait  aux  prébendes  de  la  collégiale  de  la  ville  ,  à  celle  de 
Ste-Anne  ,  en  S.-Ulphace  ,  et  présentait  a  la  cure  de  1  né- 
ligny  ,  alternativement  avec  le  seigneur  de  celte  paroisse. 

Les  deux  principaux  fiefs  de  Montmirail  ,  autres  que  celui 
du  châleau  ,  étaient  le  Boile  ,  à  la  famille  Pouiard  ;  et  la 
Marque  ,  s'élendant  sur  Melleray  ,  dépendant  du  comté 
de  la  Grève  ,  en  S.-Bomer,  à  la  famille  de  Meslay.  Le  châ- 
teau du  Boile  ,  situé  à  2,7  h.  N.  j/4-  O.  de  la  ville  ,  est  une 
maison  assez  moderne,  n'ayant  rien  de  bien  remarquable 
dans  sa  construction ,  mais  accompagnée  de  beaux  dehors  et 
d'un  moulin.  Les  pièces  de  terre  qui  en  dépendent  et  1  en- 
tourent, sont  plantées  de  nombreux  et  magnifiques  pieds  de 


MOrVTSflR.UL.  i83 

chênes  ,  dont  la  valeur  était  estimée  à  plus  de  4o,ooo  £  ^  jj 
y  a  ?o  ans.  IVI  mî  Duboille,  née  de  Ja  Courrouge  ,  mère  du 
propriétaire  actuel,  femme  d'esprit  et  d'érudition,  avait 
réuni  au  Boile ,  une  bibliothèque  riche  en  livres  bien 
choisis  ,  qu'elle  ne  cessa  d'augmenter  jusqu'à  sa  mort. 

Vers  1067,  Guillaume  Gouet ,  i.er  du  nom  ,  seigneur  de 
Montmirail ,  accompagnant  Ernoud  de  Giroye ,  seigneur 
d'Echiufour  et  de  Hauterive  qui,  chassé  de  Normandie, 
se  rendait  chez  Giroye  ,  seigneur  de  Courville  ,  son  parent  , 
fut  empoisonné  ,  avec  Ernoud  et  Courville  ,  par  Roger 
Goulafre  ,  écuyer  d'Ernoud  ,  suborné  par  JNJabile  de  lié- 
lesme  ,  femme  de  Roger  de  Montgommery.  Gouet  et  Cour- 
ville guérirent,  à  l'aide  de  prompts  secours;  Ernoud  seul 
succomba. 

Henri    de   Juham    et    Philippe,    son    fds ,     seigneurs   de 
Montmirail,  dans  le   12. e  siècle,    donnèrent  au  chapitre  du 
Mans,  un  moulin,  situé  à  Courgenard ,  restitution  qui  leur 
fut  imposée  par  des   bulles    du   pape   Innocent  11.    On  ne 
sait  si   cette   donation  suivit  ou    précéda  le  serment  fait  par 
Guillaume  ,    seigneur  de  Montmirail   et  du   Perche-Gouet  , 
dans  l'église  cathédrale  du  Mans  ,  devant  l'autel  et  le  tombeau 
de  S.-Julien,    de  défendre    le  territoire  et  les   habitans   de 
Courgenard   comme   les  siens   propres.    Vers   l'an    i23j,le 
seigneur  de   Montmirail  assure   de  nouveau  au  chapitre   du 
Mans,  la   propriété  de   tout  ce  moulin.  Peut-être  ce  dernier 
don   est-il  fait  à  titre  de  réparation  des  exactions  de  Nicolas 
de  la  Bruyère  ,  sénéchal  d'Hervé  m  de   Montmirail  ,  envers 
les  habitans  de  ladite  paroisse.  (V.  l'art  courgenard,  If-i5i.) 
On  trouve  aussi ,  au  nombre  des  bienfaiteurs  de  l'abbaye 
du  Gué  de  l'Aune  ,  fondée  vers  1 16/j.,  un  Renault  de  Danzé  , 
seigneur  des   Loges  ,  qui  donna  à  ce  monastère  sept  livres 
angevines  de  rente,  à  prendre  sur  sa  prévôté  de  Montmirail. 

(  V.  l'art.  PERCHE-GOlET.  ) 

hist.  civ.  Montmirail  avait  anciennement  un  bureau  de 
contrôle  et  de  perception  du  centième  denier.  —  Il  ressortait 
pour  les  affaires  commerciales  ,  du  consulat  de  Chartres.  — 
Le  dépôt  des  registres  baptislaires  se  faisait  à  Janville.  —  Les 
affaires  des  eaux  et  forêts  ressortaient  de  la  maîtrise  établie 
à  Chàleauneuf.  —  Un  grenier  à  sel  y  fut  établi  par  décla- 
ration du  28  juin  i5i8,  et  placé  dans  le  ressort  de  la  ju- 
ridiction de  celui  de  la  Ferté-Rernard  (  v.  n-332  )  ,  par  l'édit 
du  i.er  juin  i54i.  Un  autre  édit,  d'octobre  1694,  lui  attribua 
des  officiers  particuliers.  Plus  lard,  il  fut  transféré  à  Authon. 

Un  hospice  ou  Hôtel  Dieu  y  fut  fondé  ,  en  1628 ,  pour  les 
pauvres  malades  des  paroisses  de  Montmirail  et  de  Melleray  9 


i84 


MONTMIRÀIL. 


et  doté  des  revenus  de  la  chapelle  de  la  Magdelaîne  et  d'une 
ancienne  léproserie  ou  maladrerie  qui  y  existait ,  par  arrêt  du 
conseil  du  g  mars  1696,  confirmé  par  lettres  -  patentes  , 
enregistrées  au  parlement  le  6  décembre  1697.  La  maladrerie , 
dont  la  chapelle  de  S. -Antoine  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  , 
était  probablement  un  reste  ,  est  actuellement  un  hameau 
de  la  commune  de  Melleray.  Elle  avait  d'abord  été  annexée 
à  la  commanderie  de  Vendôme,  de  Tordre  de  ÎN.-D.  du  Mont- 
Carmel  et  de  S. -Lazare.  Vers  17^0,  M  me  Termault ,  veuve 
d'Espoir  ,  augmenta  la  dotation  de  cet  hôpital  ,  ce  qui  permit 
de  porter  le  nombre  des  lits  de  4  à  6  ,  en  1  778.  Ses  revenus  , 
de  1,737  t.,  en  1790  ,  étaient  réduits  à  i,4o5  f.  ,  en  i8o5  , 
et  sont  actuellement  de  2,263  f.  80  c.  Desservi ,  avant  la 
révolution  ,  par  3  soeurs  de  la  congrégation  de  S. -Maurice  , 
de  Chartres,  il  l'est  actuellement  par  2  sœurs  de  la  cha 
rite  d'Evron  ,  qui  y  font  l'école  aux  jeunes  filles  des  deux 
communes  de  Monlmirail  et  de  Melleray ,  et  y  tiennent  pen- 
sionnat. Une  commission  de  5  membres  est  chargée  de  son 
administration.  —  En  1806,  le  curé  Rotrou  fait  don  à  l'hos- 
pice et  à  la  fabrique  de  Montmirail  ,  de  deux  pièces  de  terre , 
estimées  valoir  4-5o  f. 

En  1618,  Biaise  Champion  ,  docteur  en  théologie  et  curé 
de  Monlmirail  ,  mort,  en  i632  ,  y  fonde  un  collège  ,  destiné 
aux  enfans  de  cette  paroisse  et  de  celle  de  Montmirail,  et 
confie  au  chapiire  de  S.-INicolas  la  nomination  du  principal. 
En  i63o,  il  y  ajoute  une  chapelle  ,  sous  le  vocable  de  S.- 
Servais  ,  pour  l'usage  des  écoliers.  Cette  chapelle  a  été  vendue 
pendant  la  révolution  ,  et  convertie  en  maison.  Le  vicaire  , 
chargé  des  fonctions  de  principal,  enseignait  aux  enfans  les 
premiers  principes  du  latin  ,  la  lecture  et  l'écriture.  Le  bâ- 
timent du  collège  sert  actuellement  d'écoie  primaire  ,  et  de 
logement  à  l'instituteur  ,  pour  le  traitement  duquel  le  conseil 
municipal  a  voté  202  f. ,  en  i833. 

Monlmirail  n'est  point  un  gîte  d'étape  ,  comme  on  l'a  dit 
page  85  de  la  Descript.  topogr.  et  hydrogr.  du  dioc.  du  Mans , 
publiée  en  i83i. 

ANTIQ.  La  voie  romaine  B  ,  indiquée  page  737  du  t.  m  , 
qui  devait  conduire  du  Mans  à  Chartres,  ou  plutôt  à  Orléans, 
passait ,  à  ce  qu'on  présume  ,  sur  le  territoire  de  Monl- 
mirail et  traversait  la  Brave  au  pont  d'Yverny  ,  où  existe 
une  iombelle  ,  en  partie  détruite.  Un  écrivain  moderne, 
M.  Javary- JL)uguesseau  (  Hist.  de  S. -Calais  ) ,  pense  que 
Monlmirail  était  un  des  points  où  les  Romains  ,  pendant  le 
temps  qu'ils  occupèrent  ie  pays,  établirent  des  vigies  ,  espèce 
de  télégraphes,  au  moyen  desquels,  de  hauteurs  en  hauteurs, 


MONTMIRAIL.  i85 

ils  pouvaient  correspondre  et  se  transmettre  des  avertissemens 
à  de  grandes  dislances 

histor.  —  '169.  Les  rois  de  France  et  d'Angleterre, 
Louis- le- Jeune  et  Henri  II,  ont  une  conférence  à  Mont- 
mirail, où  ils  concluent  la  paix  le  16  janvier.  Le  roi  d'An- 
glelerre était  accompagné  de  ses  deux  fils  ,  Henri  au  Court- 
Mantel  cl  Richard-Cœur- de-Lion  ,  au  premier  desquels  le 
roi  de  France  maria  Marguerite  ,  sa  3.e  fille.  Henri  renouvela 
l'hommage  au  roi  de  France  pour  la  Normandie  ;  Henri  , 
son  fils,  pour  l'Anjou,  le  Maine  et  la  Bretagne;  Richard 
pour  l' Aquitaine.  Henri  II  dit  alors  à  Louis  -  le  -Jeune  : 
«  Seigneur  ,  en  ce  jour ,  où  trois  rois  offrirent  des  présens 
«<  au  Roi  des  rois  ,  je  me  mets  sous  votre  protection  avec  mes 
«  enfans  et  mes  étals.  »  Thomas  Recquel ,  archev.  de  Can- 
torbéry,  que  le  pape  avait  fail  son  légal  en  Angleterre,  d'où 
Henri  II  l'avait  chassé  pour  avoir  pris  avec  trop  de  chaleur 
les  intérêts  du  pontife ,  et  qui  s'était  réfugié  en  France  , 
ayant  été  pressé  par  ses  amis  de  profiter  de  cette  circonstance, 
pour  se  réconcilier  avec  le  roi  d'Angleterre  ,  se  rendit,  à 
cet  effet,  à  Montmirail.  Maïs  sa  hauteur  et  l'inflexibilité  de 
son  caractère  firent  rompre  la  négociation,  et  Recquet , 
soutenu  par  le  pape  ,  étant  retourné  en  Angleterre  ,  y  fut 
assassiné  peu  après.  L'inflexible  histoire  charge  de  ce  crime 
le  roi  Henri. 

Vers  119,4,  Richard-Cœur-de-Lion  ,  étant  sorti  de  la 
prison  où  Pavait  retenu  Léopold  ,  marquis  d'Autriche  ,  à  son 
retour  de  la  Palestine  ,  recommence  la  guerre  contre  Phi- 
lippe-Auguste ,  s'empare  de  la  forleresse  de  Montmirail , 
à  la  tète  des  Manceaux  ,  el  la  fait  raser. 

L'année  suivante  ,  1  190  ,  Robert  m  ,  comte  du  Perche  , 
commandant  l'armée  française  ,  défait  ,  près  de  Montmirail , 
le  comte  de  Leycestre ,  le  fait  prisonnier  ,  et  le  conduit  à 
Etampes. 

Peu  après  celte  époque,  Thibaud  v  de  Champagne  ,  beau- 
frère  de  Guillaume  Gouet  IV,  ayant  voulu  ,  aidé  des  armes 
du  roi  de  France ,  s'emparer  de  Montutirail ,  dont  était 
saisi  Hervé  de  Gien  ,  gendre  de  Gouet  ;  Hervé  livra  le  château 
à  Henri  H,  roi  d'Agieterre  ,  ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut. 

Après  la  bataille  de  Raugé  ,  où  le  maréchal  de  la  Fayelte 
défit  le  duc  de  Clarence  ,  frère  du  roi  d'Angleterre  ,  Henri  V, 
et  son  lieutenant-général  en  Normandie  ,  le  dauphin,  depuis 
Charles  VII  ,  s'étant  joint  à  Jean  II,  duc  d'Alençon  ,  le 
11  juin  i52i  ,  se  porte  dans  le  Perche,  où  les  troupes  du 
duc  de  Bourgogne  tenaient  plusieurs  places  ,  s'empare  de 
Beaumonl-le-Chartif  ou  leChétif,  près  Nogent-le-Rotrou, 


i86  MONTMIRAIL. 

et  se  porle  à  Montmirail ,  devant  lequel  le  siège  est  mis  le 
23.  Fouquet  Pezas  et  Ganequin ,  braves  capitaines  ,  voyant 
une  parlie  des  murailles  renversées  par  les  machines,  ca- 
pitulèrent et  s'engagèrent  à  bien  servir  le  régent  Le  chro- 
niqueur Perceval  dit,  au  contraire,  que  Montmirail  fût 
pris  d'assaut  et  brûlé.  Ce  fait  d'armes  est  consigné  en  ces 
termes  dans  les  Vieilles  de  Char  les  Vil  : 

«  En  l'an  quatre  cent  vingt-et-deux  (i)  , 
Le  feu  Roy  et  le  Connétable  (2), 
Ayant  foyson  gens  avec  eulx , 
Firent  une  assemblée  notable. 

«   Si  tirèrent  à  Montmirail, 
Qui  tost  se  rendit  à  Bandon  ; 
Lt  en  procédant  en  aval , 
Si  prindrent  aussi  Galardon.  » 

eiogr.  Ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  l'article  cantonnai ,  la 
biographie  contiendra  des  notes  sur  Renaud  et  Bernard  de 
Montmirail  et  sur  Delahaye-Delaunay. 

HYDROGR,  La  petite  rivière  de  Braye ,  qui  prend  naissance 
à  peu  de  distance  au  nord  de  Montmirail  ,  limite  la  commune 
au  nord- est  et  à  l'est  ,  et  la  sépare  de  celles  de  S.-Jean-des- 
Echelles  et  de  Lamnay  ;  au  nord,  le  ruisseau  de  Vaufargis  la 
sépare  ,  en  parlie  ,  de  celle  de  Gréez  ;  celui  de  la  Bréloire  , 
de  Melleray  ,  au  sud  ;  enfin  ,  le  ruisseau  de  la  Cave  ,  qui 
prend  sa  source  tout  proche  de  la  ville  ,  va  se  jeter  dans  celui 
de  \aufargis  ,  à  2  k.  au  nord-  nord  ouest.  —  Moulins  à  blé  : 
de  Ville-Marin  ,  du  Ponl-d'Yverny  ,  de  la  Cesson ,  sur  la 
Brave  ;  du  Boile  ,  sur  le  Vaufargis  :  le  moulin  de  la  Bretêche , 
établi  sur  ce  dernier  cours  d'eau  ,  n'existe  plus. 

Les  eaux  ,  qui  prennent  naissance  sur  plusieurs  points  près 
de  la  ville,  notamment  à  l'Ortier,  au  sud,  ont  donné  lieu 
à  la  construction  de  plusieurs  lavoirs  pour  l'usage  des  ha- 
bitans  ,  qui  ont  remplacé  ceux  établis  sur  les  bords  de  l'étang 
de  la  Reine  ,  desséché  vers  1  70,3. 

gécli  G.  Sol  généralement  élevé  ,  présentant  un  monticule 
presque  conique  ,  sur  lequel  sont  construits  la  ville  et  le 
château  ,  dont  nous  avons  indiqué  précédemment  la  hauteur. 


Le- 

at- 


(1)  V Annuaire  de  la  Sarthe  pour  1829,  page  99,  donne  ,  d'après 
corvaisier,  la  date  de  1480  à  ce  fait  d  armes,  que  l'un  et  l'autre 
tribuent  à  Louis  XI  :  c'est  une  grave  erreur.  Nous  avons  rendu  compte 
déjà  de  cet  événement  au  précis  historique  (  1-cxxxvi  ) ,  d'après  une 
autre  version  ,   qui  se  concilie  d'ailleurs  facilement  avec  celle-ci. 

(2)  Jean  Stuart ,  comte  de  Douglas  ,  qui  amena  sept  mille  Ecossais  au 
maréchal  de  la  Fayette ,  et  eut  une  grande  part  à  cette  victoire, 


M0NTM1RAIL.  187 

Terrain  tertiaire ,  offrant  le  grès  vert  ou  glauconie  sa- 
bleuse ,  appelée  pierre  de  sable  dans  le  pays ,  comme  roche 
formant  la  charpente  du  monticule  dont  on  vient  de  parler , 
et  des  collines  au  milieu  desquelles  la  Jiraye  a  tracé  son  cours  ; 
de  la  marne  grise  et  des  sables  siliceux. 

CADASTR.  Superficie  de  i,253  hecl.  o4  ar.  25  centiar.,  se 
subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.  ,  yg/h  h.  42  ar. 
i4  centiar.  ,  en  5  classes  ,  évaluées  à  3  ,  7  ,  i3,  20  et  27  f.  — 
Allées,  aven.  ,  bois,  jard.  et  chem.  d'agrément,  22-66-10  ; 
2  cl.  :  à  6  et  2 7  f.  —  V  ergers. ,  pépin. ,  pâtis  plantés  ,  jardins 
légumiers  ,  1 7— 35-3q  ;  3  class.  :  27  ,  38  ,  5o  f.  —  Douves  , 
douels,  lavoir,  mares,  étangs,  o-23-io;  a  27  f.  —  Prés  ,  196- 
a3-8  >  ;  5  class.  :  5  ,  i3 ,  20  ,  36 ,  5o  f.  —  Pâtur.  ,  et  pâlis , 
o,4-i4"47  ;  5  cl.  :  5  ,  6,  i3,  3o,  45  f.  —  Bois  futaies,  taillis, 
aumaies  ,  i4-32-2o  ;  3  cl.  :  2  f.  60  c. ,  10  et  20  f.  —  Saj  in. 
et  pinièr. ,  68-y6-35  ;  3  cl.  :  3  ,  7 ,  10  f.  —  Marnièr. ,  0-16- 
80  ;  à  i3  f.  —  Landes  ,  4_^2*"4°  ;  à  3  f .  —  Sol  des  propr. 
bâties  ,  cours,  13-29-25  ;  à  27  f.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl. , 
cimet. ,  presbyt. ,  o-32-8o.  —  Chemins  ,  2i-i6-3o.  —  Hiv. 
et  miss. ,  4~52-io.  =  g3  maisons,  en  6  cl.  :  6  à  36  f.,  5  à 
27  f.,  17  à  22  f .  ,  10  a  i5  f . ,  19  à  9  f. ,  36  à  4  f*  —  k>8 
mais,  hors  class. ,  ensemble  ,  2,671  f.  —  2  châteaux  ,  à  2Ôo  et 
à  35o  f .  ■ —  4  nioul.,  1  à  120  f.,  2  a  180  f.  chacun  ,  1  à  25o  f. 


20,191  f.  o5  c. 


t,  .  (  prop.  non  bâties,   i5. 100  f.  o5  c.  ) 

Revbhu  impos.  y__l_    b5tles?  5^lgi         ((     j 

contrib.  Fonc. ,  5,202  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  5o8  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  074  f«  ;  47  patentés  :  droit  fixe  ,  32o  f.  5o  c  ; 
dr.  proport.,  i5b  f.  55  c.  Total,  6,56i  f.  o5  c.  —  Chef-lieu 
de  perception. 

cult.  Superficie  sablonneuse  et  médiocrement  fertile,  pro- 
duisant de  5  à  6  pour  1  dans  les  parties  élevées  ;  argileuse  et 
compacte,  donnant  de  7  à  8  pour  1  ,  dans  les  vallées  ;  cultivée 
en  céréales  dans  la  proportion  de  1  partie  en  froment,  2 
en  orge  ,  4  en  seigle  et  en  méteil ,  6  en  avoine  ;  produisant 
en  outre,  chanvre  ,  trèfle,  pommes  de  terre  ,  légumes,  arbres 
à  fruits  à  cidre  ,  bois  ,  près  d'assez  bonne  qualité  sur  la  liraye. 
Elève  de  poulains  et  jeunes  chevaux  ,  d'assez  belle  qualité 
C  v.  l'art,  cantonnai,  qui  précède  )  ;  d'une  assez  grande  quan- 
tité de  bêles  à  cornes  ;  davantage  encore  de  moutons  ,  dont 
la  laine  est  estimée  ;  moins  de  porcs ,  proportionnellement  ; 
peu  de  chèvres  ;  de  80  à  100  ruches  à  miel.  —  Assolement 
quadriennal,  dans  les  principales  fermes;  triennal,  dans 
les  petites  et  surtout  dans  les  terrains  légers  ;  4°  fermes  ,  dont 


i88  MONTMIRAIL. 

5  principales;  point  de  bordages.  —  4-1  charrues,  dont  26 
traînées  par  bœufs  et  chevaux  ,  i5  par  ces  derniers  seuls. 
—  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a 
pas  d'exportation  réelle  ;  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil , 
fruits,  cidre,  bois;  poulains  et  jeunes  chevaux,  veaux  de  lait, 
taureaux  et  génisses;  porcs  jeunes  et  gras;  agneaux  et 
moutons ,  laine  ;  cire  et  miel  ;  elc. ,  etc. 

INDIST.  Fabrication  d'une  certaine  quantité  de  pièces  de 
toiles ,  dites  brins  ,  communs  ,  canevas  ,  etc.  ,  pour  le  com- 
merce et  principalement  pour  les  particuliers,  qui  fournissent 
le  fil;  d'étoffes  grossières  en  laine,  ou  en  laine  et  fil,  la  plupart 
également  de  commande  ,  et  dont  la  matière  première  est 
fournie  de  même.  Un  chapelier  et  un  ou  plusieurs  cordiers , 
travaillent  sur  Je  même  pied. 

La  verrerie  et  la  tuilerie  dites  de  Monlmirail ,  établies  dans 
la  forêt  du  même  nom  ,  sont  situées  sur  le  département  de 
Loir-et-Cher. 

foir.  et  march.  Marché  le  mardi ,  peu  important  ,  ainsi 
que  les  foires  ,  au  nombre  de  4-  par  an  ,  fixées  aux  mardis  4-.e 
de  février,  /t.e  d'avril ,  2.°  de  juillet ,  4»e  de  novembre  ,  par 
décret  du  19  fructidor  an  x  (  6  sept.  1801  ).  Elles  n'étaient 
qu'au  nombre  de  deux,  avant  la  révolution,  dites  de  S. -Michel , 
le  29  septembre ,  et  de  la  S.-Nicolas  ,  le  6  décembre. 

Les  habitans  fréquentent ,  en  outre  ,  les  marchés  et  foires 
de  la  Ferté-Bernard  ,  Vibraye,  Doilon  ,  S.-Calais  ,  Monl- 
doubleau  ,  Authon  ,  Brou,  et  ÎNogent-le-Rolrou. 

Monlmirail  avait  3  espèces  de  mesures  ,  qui  lui  étaient 
particulières  avec  tout  le  Petit-Perche ,  une  linéaire  ,  et  deux 
de  capacité  ,  savoir  : 

L'aune  ,  qui  équivaut  à  1  mètre  188  millimètres; 

Le  boisseau,  équivalant,  ras,  à  18  litres  01  cenlil.  ; 
comble  ,  à  20  litr.  61  cenlil.  ; 

La  pinte ,  qui  équivaut  à  1  1.  33  centilitres. 

ROUT  ET  ch,m„  Aucune  grande  route  ne  passe  sur  ce 
territoire.  Les  habilans  de  Monlmirail  sollicitent ,  concur- 
remment avec  ceux  de  Vibraye  ,  le  passage  par  leur  ville  de 
celle  projetée  et  réclamée  par  les  intérêts  du  commerce , 
du  Mans  à  Châteaudun  ,  d'où  elle  servirait  de  commu- 
nication avec  Chartres  et  Paris ,  pour  le  commerce  des 
bestiaux ,  si  important  pour  ce  déparlement  ;  et  avec  Orléans  , 
pour  une  foule  d'autres  objels.  Les  principaux  chemins  qui 
passent  à  Monlmirail  sont  :  celui  communal  n.°  6,  de  l'ar- 
rondissement de  Mamers  ,  conduisant  de  la  Ferlé  Bernard 
à  Montdoubleau  ,  lequel  a  deux  directions,  de  la  première  de 
ces  villes  à  Monlmirail;  un  autre,  de  Monldoubleau  à  JNo- 


MONTMÏRAIL.  189 

gcnl-le-Rotrou  ;  et  le  chemin  du  Mans  à  Châteaudun ,  dont 
un  embranchement  passe  dans  Ja  ville  et  traverse  la  forêt  ; 
l'autre  par  le  pont  d'Iverny,    passe  à  Aulhon. 

LIEUX  rlmarq.  Comme  habitations  :  le  Château  de  Mont- 
mirail  et  celui  dû  Boilc  ;  sous  le  rapport  d.s  noms  :  la  Reine- 
Bouvière,  Ville  -  Moreau  ,  anciens  fiefs,  dont  les  noms 
semblent  rapeller  des  faits  historiques  ou  anecdotiques,  dont 
la  tradition  est  perdue  ;  la  Brelèche  ,  nom  dont  la  signifi- 
cation, celle  d'un  petit  fort,  a  été  indiquée  plusieurs  fois  ;  la 
Marque,  signification  également  donnée  ailleurs  (  1-2 13  )  ; 
les  Genevrais,  la  Ronce,  la  \  iolette  ;  le  Marais  ,  la  Fosse  , 
le  Boile  ;  etc. 

etabliss.  public.  Mairie  ,  justice  de  paix  ,  cure  cantonale  ; 
hospice  et  école  de  charité  pour  les  filles  ,  avec  commission 
administrative  ;  école  primaire  pour  les  garçons  ;  chef-lieu 
d'un  bataillon  cantonn.  de  la  garde  national  ,  et  jury  de  ré- 
vision ;  résidences  d'un  notaire  et  d'un  huissier  ;  résid.  d'un 
percepteur  des  conlribut.  direct.  ;  recette  bural.  des  contrib. 
indirect. ,  i  débit  de  poudre  de  chasse  ,  et  i  déb.  de  tabac.  Bur. 
de  poste  aux  lettres,  à  la  Ferlé- Bernard. 

etabliss.  particul.  Deux  officiers  de  santé  ,  une  sage- 
femme. 

MOXTMIRAIL  (  foret  et  verrerie  de  ).  Nous  men- 
tionnons ici  ces  deux  objets,  bien  qu'ils  n'appartiennent  point 
au  département  de  la  Sarthe  ,  parce  que  leur  nom  semble  les 
y  rattacher  et  que,  d'ailleurs,  ils  ont  toujours  fait  et  font 
encore  partie  de  la  terre  de  Monlmirail  ,  et  continuent 
d'appartenir  à  son  propriétaire  ,  qui  les  exploite  ou  les  fait 
exploiter  pour  son  compte. 

Plantée  sur  un  sol  montueux,  inégal  et  peu  profond  ,  une 
très-petite  portion  de  la  FORÊT  de  Monlmirail ,  se  trouve 
située  sur  le  territoire  de  Melleray  et  sur  celui  du  département 
de  la  Sarthe  ,  par  conséquent  ;  le  surplus  sur  ceux  d'Eure-et- 
Loir  et  de  Loir-et-Cher.  Elle  contenait,  vers  1780,  environ 
265  hect.  (  4oo  arp.  )  de  futaie  et  1,725  h.  (  1,100  arp.  )  de 
taillis ,  dont  les  essences  les  plus  abondantes  sont  le  chêne  , 
puis  le  hêtre  ,  le  châtaigner ,  etc.  La  futaie  était  diminuée  des 
deux  tiers  en  1800.  Sa  contenance  totale  actuelle  est  de  920 
h.  (  i,4oo  arp.  ).  Une  belle  ligne  ,  servant  de  grand  chemin  , 
partant  du  canal  du  Coitron  ,  la  traverse  en  son  entier.  Le 
sanglier  et  le  chevreuil ,  qui  y  étaient  nombreux  en  1790  ,  s'y 
sont  reproduits  de  nos  jours  en  assez  grande  quantité  ,  le 
dernier  surtout. 

La  verrerie  ,   établie    dans   cette   forêt ,    fabrique   toute 
sorte  d'objets  en  verre  blanc  et  en  cristal ,  ainsi  que  des  ins- 


190  MONT-REGNAULT. 

trumens  de  physique  et  de  chimie.  Elle  exporte  ses  produits 
à  Paris  el  à  Orléans  ,  en  outre  de  ce  qui  en  est  jeté  dans  le 
commerce  de  consommation  du  pays.  Elle  est  située ,  ainsi 
que  la  tuilerie  appartenant  également  à  M.  Lepesant  ,  sur 
la  commune  du  Plessis-Dorin  ,  du  département  de  Loir-et- 
Cher. 

MONTORIIV  ,  Mons  aureus  ;  monticule  élevé  ,  à  peu- 
près  de  forme  ronde  ,  situé  à  peu  de  distance  à  l'est-sud- 
est  du  bourg  de  Vernie.  V.  cet  art. 

MOIVTOR10  ;  autre  monticule  ,  ayant  la  même  étymo- 
logie  que  le  précédent ,  de  66  mètres  d'élévation  ,  situé  tout 
près  au  nord,  un  peu  vers  Test  ,  du  bourg  d'Ecommoy.  V.  cet 

art 

MONT-REGNAULT ,  MONT  RENAULT  ,  MONT- 
RENAUD;  Mons  Renaldi,  seu  Monte  Reginaldi  ;  ancienne  pa- 
roisse du  doyenné  de  Saosnois  ,  du  Grand-Archidiaconé  ,  du 
diocèse  et  de  l'élection  du  Mans;  comprise,  en  1790,  au 
nombre  des  communes  du  canton  et  du  district  de  Mamers  , 
réunie,  lors  de  l'organisation  de  l'an  X  ,  à  la  commune  de 
Saosnes ,  du  canton  ,  de  l'arrondiss.,  à  5  kil.  1/2  O.  S.  O.  de 
Mamers  ,  et  à  37  k.  N.  du  Mans  —  Dist.  légal.  :  8  et  43  kil. 

DBSCRIP.  Assez  laid  bourg  ,  situé  sur  un  monticule ,  et 
comme  dans  un  bocage,  formant  une  sorte  d'accident  au 
milieu  de  la  plaine  du  Saosnois,  très-dénudée  dans  cette 
partie.  Situé  à  2  k.,  à  l'est  de  celui  de  Saosne  ,  ce  bourg  ne 
se  compose  que  du  presbytère  ,  d'une  église  n'ayant  rien  de 
remarquable  ,  à  clocher  en  bâlière ,  entourée  ,  au  midi  et  au 
couchant  par  un  cimetière  clos  de  murs  d'appui ,  et  d'une 
vingtaine  de  chétives  maisons,  placées  en  ligne  au  sud-ouest 
de  l'église  ,  tout  près  de  l'ancien  chemin  ,  remplacé  par  la 
route  départementale  du  Mans  à  Mamers,  par  Ballon. 

Le  territoire  de  Mont-Renault,  fort  circonscrit,  est  ar- 
rosé ,  au  sud-est ,  par  deux  petits  ruisseaux ,  donnant  nais- 
sance ,  avec  quelques  autres,  à  celui  des  Moires  (  v.  plus 
haut ,  p.  1 1 1  ).  Sa  superficie  ,  d'environ  i65  hectares  (  2Ôo 
arp.  ) ,  se  compose  presque  uniquement  de  terres  labourables , 
brûlantes  ,  cultivées  en  froment  et  en  orge  ,  de  movenne  ferti- 
lité. (  Voir  les  alinéas  cadastr.  et  cultur.  de  l'art,  saosne  et 
mont-REGNAULï.  )  On  y  compte  4  fermes  principales  et  16 
gros  bordages  ;  6  charrues ,  seulement ,  y  sont  employées  à 
la  culture. 

vopul.  De  24  feux  autrefois ,  on  en  compte  actuel- 
lement 45  sur  ce  territoire  ,  comprenant  90  iudiv.  mâles  ,  98 
femelles  ,  total  ,  188  ;  dont  117  dans  le  bourg  ,  en  28  feux. 
hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Julien  ;  point 


MONT-REGN  \ULT.  igi 

d'assemblée.  La  cure  ,  de  3oo  1.  environ  de  revenu ,  était  à 
la  présenlation  du  chapitre  de  l'église  du  Mans,  qui  possédait 
aussi  'a  seigneurie  de  paroisse.  Vers  l'année  i2o4  ,  sous  l'épis- 
copat  de  i'évëque  Hamelin  ,  les  moines  de  S.- Vincent  du 
Mans  restituèrent  à  ce  chapitre  ,  la  dîme  de  Mont-Regnault 
et  d'autres  objets.  Le  chapitre  possédait  encore  cette  dîme 
en  1790. 

hist.  féod.  Le  chapitre  de  l'église  du  Mans  ayant  la 
seigneurie  de  celte  paroisse  ,  sa  juridiction  ,  dont  nous  avons 
indiqué  la  composition  et  le  siège  (  m-44o  )  y  y  était  exercée. 
Le  nom  de  prévôté ,  que  porte  une  de  ses  fermes  ,  indique 
le  siège  de  celle  de  ses  premiers  seigneurs  ,  de  même  que  les 
ruines  d'un  ancien  fort,  qui  se  trouvent  tout  près  et  à  l'ouest 
du  bourg  ,  semble  indiquer  la  place  de  leur  ancien  manoir. 

Mont  Renault  était  compris  aussi,  en  parlie,  dans  le 
baillage  du  Saosnois  ,  dont  le  siège  était  à  Mamers  en  dernier 
lieu. 

En  iu)5,  Regnault ,  seigneur  de  cette  paroisse,  celui 
probablement  de  qui  elle  a  reçu  la  secon  le  parlie  de  son 
nom ,  prit  l'engagement  de  défendre ,  en  paix  comme  en 
guerre  ,  la  terre  et  les  habitans  de  Lavaré  ,  qui  appartenaient 
à  l'abbaye  de  la  Coulure  du  Mans  ,  dont  les  moines  s'en- 
gagèrent à  lui  payer  20  sols  chaque  année. 

Les  seigneurs  de  Mont-Regnault  avaient  leur  boisseau 
particulier,  contenant,  ras,  38  litr.  08  cenlil.  ;  comble,  £3 
1.  3i  cenlil. 

hlvt.  civ.  Un  décret  impérial ,  daté  d'Osterode  le  28  mars 
1807,  autorise  l'acceptation  d'un  legs  fait  par  le  S.r  B ri f faut 
aux  pauvres  de  la  commune  de  Mont-Renault,  1 .°  de  la 
jouissance  pendant  10  années  ,  d'une  rente  de  4  f  ,  et  des 
revenus  d'un  pré  et  d'une  pièce  de  terre  ;  2.0  de  la  moitié  du 
capital  de  cette  rente  ,  dans  le  cas  où  ce  capital  serait  rem- 
boursé avant  l'expiration  des  10  années  de  jouissance  ac- 
cordée aux  pauvres. 

antiq.  11  existait  dans  un  champ,  appelé  de  la  Pierre- Grise, 
un  dolmen  de  3  mètres  de  longueur  sur  2  de  largeur,  soutenu 
par  des  pierres  plates  de  petite  dimension  ;  sous  lequel  une 
autre  table  arrondie  paraissait  engagée.  Le  propriétaire  de 
ce  champ  ayant  fouillé  au-dessous  de  cette  pierre  ,  en  1820, 
la  brisa  et  n'y  trouva  que  des  crânes  humains  ,  paraissant 
peu  anciens  ,  offrant  encore  des  traces  de  cheveux,  et  dont 
les  dents  étaient  restées  dans  leurs  alvéoles.  La  principale  de 
ces  pierres  était  en  calcaire  coquiller,  analogue  à  celui  des 
environs  de  S.-Remi-du-Plain  ;  l'autre  ressemblait  au  cal- 
caire de  la  commune  du  Val. 


192  MONTRÈUIL  -EN-CHAMPAGNE. 

Voir ,  pour  le  surplus  de  ce  qui  est  relatif  à  cette  ancienne 
paroisse  ,  Pari,  saosne  et  mont- regnault. 

MONTREUIL  EN  CHAMPAGNE  ;  Monasteriolum  vel 
Montrolium  in  Campaniâ  ;  appelé  aussi  quelquefois  MONTREUIL- 
EN-CHARNIE  ;  nom  qui  signifie  moutier ,  église  ,  et  non  monas- 
lèie,  comme  on  le  dit  généralement  ,  mais  qui  pouvait  avoir 
ici  cette  double  signification.  Pelile  paroisse  de  l'élect.  de  la 
Flèche;  du  doyenné  de  Brûlon,  de  l'archid.  de  Sablé,  du  dioc. 
et  à  28  k.  à  TO.  du  Mans  ;  comprise  ?  en  1790  ,  dans  le  cant. 
de  Loué  ,  du  district  de  Sillé-le  Guillaume  ,  elle  est  distanie  du 
bourg  de  Loué  de  3  k.  au  ÏSr.  N.  O.  Elle  a  été  réunie  à  la 
commune  de  Joué-en-Charnie  ,  du  même  canton  ,  par  décret 
du  22  décembre  1809.  —  Distanc.  légal.  :  de  Loué  ,  3  k.  ;  du 
Mans  ,  33  k. 

descript.  Le  territoire  de  cette  ancienne  paroisse  ,  situé 
sur  le  penchant  d'un  coteau  qui  domine  à  l'est  le  cours  du 
petit  ruisseau  le  Palais  ,  dont  le  vrai  nom  (  Paies  )  indique  la 
fertilité  ,  comprenait  7  fermes  de  22  à  37  hect.  (  5o  à  80  j.  )  , 
5o  bordages  ,  de  5  h.  (  11  à  12  j.)  et  au-dessous  ,  et  un 
bon  nombre  de  maisonnies.  Sa  superficie  est  hérissée  d'un 
assez  grand  nombre  de  blocs  de  grès  moderne  ,  surtout  près 
du  bourg. 

Petit  bourg  fort  laid  ,  composé  de  16  à  17  maisons  ,  for- 
mant une  petite  rue  qui  se  contourne  du  nord  au  sud  ,  pour 
venir  aboutir  à  l'église.  Celle-ci ,  loul-à-fait  insignifiante , 
à  clocher  de  forme  pyramidale  ,  entourée  à  l'ouest  et  au  sud 
par  un  petit  cimetière  ,  clos  de  haies  seulement ,  servant 
encore  aux  inhumations  ,  malgré  la  réunion  de  la  commune 
à  celle  de  Joué  ,  pour  le  spirituel  comme  pour  le  temporel. 
Distant  de  1  k.  seulement  à  l'E.  S.  E.  de  celui  de  Joué  ,  le 
bourg  de  Monlreuil  est  situé,  ainsi  que  son  territoire,  sur 
la  rive  gauche  du  ruisseau  de  Palais  ,  qui  les  sépare  de  l'ancien 
territoire  de  Joué. 

popul.  Portée  à  60  feux  sur  les  états  de  l'élection  de  la 
Flèche  ,  on  en  compte  actuellement  70  sur  le  territoire  de 
Monlreuil,  comprenant  162  indiv.  mâles,  i5i  femelles, 
total  3i3  ;  dont  78  dans  le  bourg. 

hist.  ECCLÉs.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Maximin  , 
qu'on  y  vient  encore  invoquer  pour  la  guérison  des  maladies 
laiteuses  des  enfans  ,  appelées  enfantin  et  rifle  dans  le  pays  ; 
et  contre  les  autres  maladies  éruptives  ,  même  la  teigne. 
Ste- Barbe  est  aussi  honorée  comme  seconde  patrone  de 
cette  église.  Point  d'assemblée. 

La  cure,  qui  valait  5oo  1.  environ  de  revenu,  était  à  la 
présentation  de  l'abbé  de  S.- Vincent  du  Mans  ,  ainsi  que 


MONTREUIL-LE-CHÉTIF.         193 

le  prieuré  de  Palais,  sous  le  patronage  de  S.-Laurent  ,  situé 
à  2  k.  au  S.  du  bourg  ,  dont  le  revenu  était  évalué  à  3oo  1. 
Il  y  avait,  en  outre  ,  dans  cette  paroisse  ,  la  chapelle  de  la 
Sauvagère  ,  de  i55  1.  de  revenu. 

hist  .  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  était  annexée  au 
fief  de  Palais,  et  poss.dée  par  les  moines  de  S.- Vincent, 
à  qui  (iiroie  de  Montrcuil  le  donna,  lorsqu'il  se  fit  religieux 
dans  cette  abbaye. 

On  trouve  néanmoins  ,  dans  des  aveux  de  1669  à  1681  , 
que  Claude  de  Chapuiset,  écuyer,  mari  de  Félice  de  Couasnon, 
prend  le  titre  de  seigneur  de  Montreuil  et  de  Ruillé,  paroisse 
voisine.  Il  relevait ,  pour  ces  deux  terres ,  de  celle  de  Sillé-le- 
Guillaume.  Du  reste  ,  il  arrivait  souvent  de  conserver  les 
noms  et  les  titres  seigneuriaux  de  terres  nobles  ,  dont  on 
avait  perdu  depuis  longtems  la  possession. 

HFST.  civ.  Les  dictons  populaires  du  pays ,  donnent  le 
sobriquet  de  baratcurs,  aux  habitans  de  Montreuil.  Serait-ce 
que  leur  situation  le  long  des  prairies  du  Palais  ,  leur  fournit 
l'occasion  de  faire  une  assez  grande  quantité  de  beurre  ? 

(  Voir ,  pour  le  surplus  de  ce  qui  concerne  cette  ancienne 
paroisse  et  commune  ,  Kart,  joué  en-chaknje.  ) 

MONTREUIL- LE  CHÉTIF,  Monasteriolum  ,  seuMon- 
trolium  Miserum  ;  commune  cadastee  ,  du  canton  et  à  6  kil. 
S.  O.  de  Fresnay  ;  de  l'arrondiss.  et  à  32  k.  O.  S.  O  de 
Mamers  ;  à  32  k.  N.  N.  O.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné 
de  Fresnay  ,  du  Grand-Archidiaconé  ,  du  dioc.  et  de  l'élect. 
du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  6  ,  38  et  Z-j  k. 

oescript.  Bornée  au  N.  ,  par  Douillet  ;  auN.  E.  et  à  l'E. , 
par  S.-Aubin-de-Locquenay  ;  au  S.  E. ,  par  Moilron  et 
par  S.-Christophe-du-Jambet  ;  au  S. ,  par  Ségrie  et  par 
rezé  ;  à  l'O.  ,  par  Monl-S  -Jean  ;  sa  forme  est  un  carré  irré- 
gulier ,  de  3  k.  1/2  à  4-  k.  de  côté  à  TE.  et  à  l'O. ,  sur  5  k.  au 
S.  et  3  k.  seulement  au  N. 

Bourg  assez  joli ,  silué  dans  la  partie  centrale  du  territ. ,  en 
tirant  un  peu  vers  le  nord,  bâti  sur  les  deux  côtés  de  la  route 
de  Sillé  à  Fresnay.  On  remarque  à  son  extrémité  S.  S.  E.  , 
une  jolie  maison  moderne  ,  qui  a  remplacé  l'ancien  manoir  des 
Touchelles,  accompagnée  d'une  belle  fuie.  Eglise  ,  située 
au  centre  du  bourg ,  du  côté  nord-ouest  de  la  route  ,  à  ou- 
vertures semi-ogives  ,  n'ayant  rien  de  remarquable  du  reste  ; 
à  clocher  à  campanille.  Elle  est  entourée  ,  à  l'ouest  princi- 
palement, par  le  cimetière  ,  clos  de  murs  d'appui.  Un  portrait 
de  femme  en  pied  ,  tenant  à  la  main  un  sceptre  ,  peint  sur 
le  mur  du  côté  gauche  du  chœur ,  au-dessus  de  la  porte  de 
la  sacristie ,  passe  ,  suivant  la  tradition  ,  pour  être  celui  de  la 
iv  i3 


ig4         M0NTREU1L-LE-CHÉTÎF. 

reine  Berthe  ,  qui  aurait  habité  la  maison  des  Touchettes  , 
et  aurait  donné  aux  habilans  la  lande  des  Berçons  ,  qui ,  en 
i55o  ,  contenait  o,42  journaux.  On  a  confondu  le  nom  d'une 
comtesse  du  Maine  ,  avec  Tune  des  reines  de  France  du 
nom  de  Berthe  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  la  biographie  , 
page  84-. 

populat.  De  99  feux ,  selon  les  états  de  l'élect.  du  Mans  ; 
on  en  compte  actuellement  a85  ,  se  composant  de  52  1  indiv. 
mâles  ,  58 1  femelles,  total  ,  1,102  ;  dont  85  dans  le  bourg. 
Une  grande  partie  du  surplus  est  réuni  par  petits  hameaux  , 
au  nombre  de  12  a  i3. 

Mom\  décenn.  De  j8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag. ,  9/^  ; 
naissanc. ,  363  ;  déc. ,  283.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  94.  ; 
naissanc.  ,  382  ;  déc. ,  216. 

hist.  ECOLES.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.-Sulpice.  As- 
semblée le  dimanche  le  plus  rapproché  du  27  août. 

La  cure  ,  qui  valait  de  700  à  800  1.  de  revenu  ,  était  à  la 
présentation  de  l'évêque  diocésain. 

hist.  flod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  au  fief  des 
Touchettes ,  situé  près  le  bourg ,  appartenait ,  à  l'époque  de 
la  révolution  ,  à  M.  Choron.  Elle  relevait  de  la  baronnie  de 
Sillé-le-Guillaume. 

11  y  avait  plusieurs  autres  fiefs  dans  la  paroisse  ,  celui  de 
l'Aune  ,  servant  actuellement  de  maison  de  maître  à  la  forge 
de  ce  nom  ;  ceux  de  Bures  ,  du  Jarié  ,  de  la  Pelite-Lucazière  , 
de  Bernay  ,  appartenant  tous  ,  ou  à  peu-près  ,  à  la  maison  de 
Courtarvel.  V.  les  art.  mont-s.-jeain  et  PEZÉ. 

hist.  civ.  Vole  par  le  Conseil  municipal ,  en  i833  ,  d'une 
somme  de  3o  f.  pour  la  location  d'une  maison  d'école  pri- 
maire ,  et  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

hydrogr.  Le  ruisseau  des  Deffais,  venant  de  la  partie  cen- 
trale de  la  foret  de  Sillé  ,  limite  la  commune  à  l'ouest ,  et 
va  jeter  ses  eaux  dans  la  petite  rivière  d'Orthe  ,  au  nord-est 
du  territoire  ,  lequel  est  limité  par  celte  dernière  sur  ce  point. 
Celui  de  Bures  ou  de  Cordé,  prenant  naissance  également  dans 
la  forêt  de  Sillé ,  le  traverse  presque  parallèlement  au  pré- 
cédent ,  en  se  dirigeant  aussi  au  nord,  par  aller  se  perdre  dans 
l'Orlhe  ,  près  le  bourg  de  Douillet.  Lin  petit  ruisseau  ,  ayant  sa 
source  près  et  à  l'est  du  bourg  ,  va  confier  dans  celui  de  Bures , 
après  un  cours  de  2  k.  seulement  ;  enfin  celui  de  Ponceau 
prend  naissance  à  1  k.  au  sud  du  bourg,  se  dirige  au  sud- 
sud-est  ,  en  longeant  l'extrémité  orientale  de  la  forêt  de 
Sillé  ,  pour  aller  se  jeter  dans  le  Jambron.  —  Point  de 
moulins  sur  ce  territoire  ,  où  se  trouvent  encore  quelques 
étangs. 


MONTREUIL-LE-CHÊTIF.         ig5 

GÉOL.  Sol  élevé  ,  dont  toute  la  limite  occidentale  forme 
une  double  ligne  de  collines,  le  long  des  cours  du  Dcffais  et 
du  Cordé.  On  remarque  dans  la  partie  sud-est  du  territoire  , 
deux  monticules  de  forme  oblongue,  d'inégale  dimension, 
appelés  les  grand  et  petit  Berçons  (  v.  cet  art.  )  ;  un 
troisième  ,  appelé  la  Roche-Brune,  situé  à  l'extrémité  sud  de 
la  commune,  dans  la  foret  de  Sillé.  Terrain  primilifà  l'ouest, 
offrant  des  schistes  argileux  à  demi-soulevés;  secondaire  pour 
le  surplus  ,  où  se  rencontrent  des  marnes  blanche  et  grise ,  des 
marbres,  du  grès  ferrifère  ,  des  grès  à  gros  grains  et  d'autres 
à  grains  fins  ,  contenant  différens  coquillages  fossiles  ;  des 
bancs  d'argile  durcie,  et  d'ocre  ferrugineuse,  recouvrant  du 
minerai  de  fer  riche  et  abondant,  en  extraction  dans  les 
Berçons  ,  de  temps  immémorial  ,  et  qui  s'y  exploite  pour  la 
forge  de  l'Aune  ,  principalement ,  et  pour  celles  de  la  Gau- 
dinière  (  v.  ce  mot  )  et  de  l'Orthe  (  Mayenne  ). 

CADâstr.  Superficie  totale  de  i,458  hecl.  56  arcs  ,  se  sub- 
divisant ainsi  :  —  Terr.  labour.,  92J  hect.  47  ai.  08  cent., 
divisés  en  5  classes  ,  évaluées  à  8 ,  18  ,  29  ,  44  <-'1  54  f.  — 
Jard.  ,  i8-3o-62  ;  en  2  cl.  :  à  54  et  68  f.  —  Canal ,  mares  et 
étangs  ,  3- 15-70  ;  2  cl.  :  à  î5  et  54  f.  —  Prés  ,  103-73-95  , 
3  cl.  :  18  ,  5o  ,  84  f.  —  Pâtur.  ,  i3-52-5o;  2  cl.  :  5  ,  1 1  f. 
-*-  Bois  taillis  ,  299-70-00  ;  4  cl»  :  5  ,  10  ,  16  ,  22  f.  — 
Landes,  34-72-92  ;  à  3  f .  —  Superf.  des  bâtim.  ,  8-20-91  ; 
à  54  f.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet.  et  autres  dom.  nation, 
et  comm.,  o-66-3o.  —  Bout,  et  cheni.  ,  49-08-72.  —  Riv. 
et  ruiss.  ,  i~95-3o.  ==  264  maisons  ,  en  8  cl.  ,  de  6  à  90  f. 
—  1  tuilerie  ,  à  60  f. 

„  .  \  Propr.  non  bâties  ,    37,5q7  f.  07  c.  |     *       ,    c 

Revenu  impos.j     J___    bâties     '      ^7       7     J  4o,949  f.  07  c. 

CONTRIB.  Foncier,  4^72  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  617  f.  ; 
port,  et  fen. ,  137  f  ;  11  patentés  :  droit  fixe  ,  66  f.  5o  c.  ; 
dr.  proport.  ,  i4o  f.  5o  c.  Total  ,  5,533  f.  —  Perception  de 
Douillet. 

CULTi'R.  Superficie  argilo -sableuse  et  caillouteuse  géné- 
ralement ,  de  fertilité  très- variable  ;  ensemencée  en  céréales, 
dans  la  proportion  de  20  parties  en  froment  et  en  orge  ,  9 
en  seigle  et  en  avoine  ;  10  en  sarrasin  ,  pommes  de  terre  ,  etc. 
On  y  cultive  ,  en  outre  ,  chanvre  ,  trèfle  ,  citrouilles  ,  etc.  — 
Arbres  à  fruits  à  cidre,  en  bon  nombre;  una  assez  forte 
portion  de  bois  taillis  ,  dans  la  forêt  de  Sillé  principalement  , 
prés  de  moyenne  qualité.  Les  landes  des  Berçons  ,  réduites  à 
une  assez  mince  portion  aujourd'hui ,  dont  partie  ,  il  est 
vrai,  se  trouvent  sur  S.-Aubin-de-Locquenay ,  Mont-S.- 


196         MONTREUIL-LE-HENRI. 

Jean  ,  Ségrie  ,  comprenaient  i£io  journ.  (  620  hect.  ),  lors 
de  l'arpentage  des  landes  du  comté  du  Maine  ,  réunies  à  la 
couronne,  en  i55o.  —  Elève  d'un  assez  grand  nombre  de 
poulains,  de  veaux  et  génisses,  et  surtout  de  moutons; 
beaucoup  moins  de  porcs  en  proportion.  —  Assolement 
quadriennal;  7  fermes  principales,  25  bordages,  un  plus 
grand  nombre  de  petites  tenues  ou  maisonnies  ;  ces  deux 
derniers  ,  en  parties  réunis  par  hameaux.  —  60  charrues , 
dont  moitié  à  peu-près  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  le 
reste  par  ceux-ci  seulement.  =  Commerce  agricole  con- 
sistant principalement  en  grains  ,  fil  et  chanvre  ,  cidre  ,  fruits , 
bois  ,  poulains  ,  veaux  et  génisses  ,  moutons  ,  quelques  porcs 
gras  ,  etc. 

s=  Fréquentation  des  marchés  de  Fresnay ,  de  Sillé-le- 
Guillaumeet  de  Beaumont-sur-Sarlhe. 

INDUSTR.  Extraction  du  minerai  de  fer  ,  de  la  marne  grise  , 
qu'on  y  vient  chercher  des  communes  environnantes.  Tuilerie 
et  four  à  chaux  au  hameau  appelé  les  Tuileries  ,  à  2  k.  S.  S.  E. 
du  bourg.  La  maison  de  maître  de  la  forge  de  l'Aune  est 
seule  située  sur  la  commune  ,  les  usines  sur  Douillet  et  Mont- 
S.-Jean.  Exploitation  du  bois  ;  fabrication  de  quelques  pièces 
de  toile,  pour  les  particuliers  seulement. 

routes  et  chem.  Le  territoire  est  traversé  ,  du  S.  S.  O.  au 
N.  N.  E. ,  par  la  route  départementale  n.°  5 ,  d'Angers  à 
Alençon  ,  par  Sillé  et  Fresnay,  laquelle  passe  dans  le 
bourg. 

habit.  REMARy.  Comme  habitations  :  les  Touchettes  ,  la 
maison  de  l'Aune  ,  le  Jarrié  ,  la  Pelite-Lucasière  ,  Bernay  ; 
sous  le  rapport  des  noms  :  Bures  ,  nom  dont  la  signification 
a  été  donnée  ailleurs  ;  la  Croix  ,  la  Coquinière  ;  les  Vallées  , 
Vaux  Halliers  ,  les  Landes  ,  les  Rochers  ;  Beauchène  ,  la 
Trouesse  (  souche  ,  truisse  )  ;  la  Caillcbotière  ;  etc. 

établ.  public.  Plaine  ,  succursale  ,  école  primaire  com- 
munale ;  un  débit  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres ,  à 
Fresnay. 

MOJVTREEIL- LE -HENRI,  Y;  Monasteriolum  ,  seu 
Monlrolium  Henrici ;  commune  du  canton  et  à  7  kil.  3  hect.  E. 
de  Lucé-le-Grand  ;  de  l'arrond.  et  à  22  k.  O  i/i-S.  de  S.- 
Calais  ;  à  3i  k.  1/2  N.  O.  du  Mans  ;  jadis  du  doyenné  de 
S. -Calais,  de  l'archiduché  de  Montfort ,  du  diocèse  du 
Mans  et  de  l'élect.  de  Château-du-Loir.  —  Dist.  légal.  :  8  , 
17,  et  37  kil. 

DESGRtPT.  Bornée  au  N. ,  par  Tresson  ;  à  l'E. ,  par  Ste- 
Osmane  ;  au  S.  ,  par  S. -Georges  de  la  Couée  ,  et  par  Cour- 
demanche  ;  à  l'Q.,  par  Villaines-sous-Lucé  ;   sa  forme, 


MOjVTRELÏL-LE-HENIU.  197 

qui  est  celle  d'un  pentagone  irrégulier ,  peut  se  rapprocher 
de  celle  d'un  triangle ,  ayant  sa  base  au  S.  S.  E. ,  de 
6  à  7  k  de  côtés.  —  Le  bourg  ,  situé  vers  la  partie  cen- 
trale du  territoire ,  ne  consiste  qu'en  quelques  maisons  , 
formant  une  petite  place  ,  en  face  de  l'extrémité  ouest  de 
l'église  ,  et  en  deux  courtes  rues  se  dirigeant  à  l'O.  et  à  l'O.  S. 
O.  de  celte  place.  Petite  et  assez  jolie  église  ,  du  genre  go- 
thique primitif,  ayant  une  croisée  tréflée  au  fond  de  l'abside  , 
et  dont  le  cintre  de  la  porte  occidentale  est  entouré  d'un 
cordon  terminé  par  deux  têtes  grotesques.  Clocher  en  (lèche. 
Le  cimetière  ,  qui  entourait  l'église  ,  a  été  remplacé  par  un 
autre  situé  hors  du  bourg.  On  y  remarquait  deux  lombes  à 
tables  en  marbre  ,  consacrées  à  des  membres  de  la  famille  de 
Bastard  de  Fontenay.  Elles  ont  été  transportées  ,  avec  les 
restes  qu'elles  recouvrent  ,  dans  le  nouveau  cimetière.  Le 
château  ,  situé  dans  le  bourg  ,  consistait  dans  une  grosse 
et  massive  tour  carrée ,  entourée  de  larges  fossés  :  quelques 
bâtimens  d'habitation,  y  ont  été  ajoutés  postérieurement  à 
sa  construction  ;  un  assez  joli  jardin  se  trouve  derrière.  En 
assez  mauvais  état  actuellement,  ce  manoir  a  été  vendu  par 
le  dernier  propriétaire  de  la  famille  de  Bastard  ,  à  plusieurs 
habit  ans  du  bourg. 

popul.  Portée  pour  1^2  feux  autrefois,  elle  se  compose 
actuellement  de  167,  comprenant  /J.i4  individ.  mâles,  £77 
femelles,  total,  891  ;  dont  178  dans  le  bourg. 

Mono,  décenn.  De  iHo3  à  181 2,  inciusiv.  :  mariag.  ,  78  ; 
naissanc,  196;  décès,  i^i.  —  De  i8i3  à  1822:  mariag, 
64;  naissanc,  233;  déc.  ,  102. 

hist.  eccles.  Eglise  sous  le  patronage  de  la  Vierge  et  de 
Ste-Anne  ;  assemblée  le  dimanche  le  plus  rapproché  du  26 
juillet ,  fêle  de  celle  dernière. 

La  cure,  estimée  valoir  3oo  1.  de  revenu,  était  jadis  un 
prieuré  régulier  des  chanoines  de  S. -Augustin  ,  de  l'abbaye 
de  S.-Georges-du-Bois  ,  dans  le  bas  Vendômois  ,  à  la  présen- 
tation de  l'abbé  de  ce  monastère. 

Une  maladrerie  a  dû  exister  autrefois  sur  cette  paroisse. 
"V.  hist.  civ. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châlellenie, 
ainsi  que  l'indique  sa  tour  carrée  qui,  suivant  la  coutume  du 
Maine  ,  était  le  signe  distinctif  de  celte  nature  de  fiefs.  Elle 
appartenait  ,  en  1329  »  à  P.  de  Ghelles  ,  seigneur  du  Grand- 
Lucé,  dont  Marie,  sa  fille  unique,  la  porla  en  dot,  avec  celles 
de  Lucé  ,  de  Pruillé-l'Eguilié  ,  etc.,  à  Brisgaut  de  Goesme. 
Elle  était  en  dernier  lieu ,  et  depuis  assez  longterns  ,  dans  la 
maison  de  Bastard  de  Fontenay  ,  peut-être  par  le  mariage  de 


198  MONTREUIL-LÉ-ISENRI. 

René  de  Bastard,  écuyer,  sieur  de  la  Roche-Paragère  ,  qui 
vivait  en  «63g  ,  avec  Julienne  de  Montreuil  ,  veuve  de  Jacq. 
de  Guibert  ? 

On  lit  dans  le  censif  de  l'abbaye  .de  S.- Calais  ,  dressé  en 
i3gi  ,  :  «  Item  ,  ledit  abbé  a  en  la  paroisse  de  Ste-Cérote , 
«  une  métairie  appelée  les  Boues  ,  près  d'Evaillé  ,  a  4.0  sous 
«  de  ferme  et  6  chapons,  a  un  le  Clerc  ,  sur  lequel  le  sire  de 
«  Montreuil  a  chacun  an  un  sexlier  d'avoine  ,  pour  le  pâturage 
«  et  communales  au  fié  S.-Mars  et  le  paye  le  métayer  du  lieu  , 
«  et  puis  ledit  sire  instruit  sur  ledit  lieu  pour  ledit  sextier 
«  d'avoine  ,  et  non  plus  ;  et  y  a  ledit  abbé  sa  haute  vanerie 
«   (  voirie  ).  » 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  :  i.°  celui  du  Perray , 
à  2, 7  h.  S.  du  bourg  ,  tout  près  celui  de  S.-Georges  de  la 
Couée  ,  dont  dépendait  le  fief  de  la  Rosière,  paroisse  de  Sle- 
Marie  du  Bois  ,  dans  le  Passais  ,  appartenant  à  la  famille 
Poulard  ,  ce  qui  a  fait  dire  à  tort  à  Lepaige  ,  que  cette  famille 
possédait  la  seigneurie  de  paroisse  de  Montreuil.  —  2.0  la 
Fontaine,  a  2,3  h.  O.  du  bourg,  pour  lequel  René  de  Bois- 
lanfray  ,  sieur  de  Fontaine  ,  est  taxé  à  10  livres  au  rôle  du 
ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  province  ,  dressé  en  i63g.  — 
3.°  la  Cornière  ,  pour  laquelle  Jean  de  Bazèle  est  taxé  à  i5  1. 
au  même  rôle. 

ANTio.  Le  nom  du  Châtcîet  et  de  la  Motte ,  que  portent 
deux  fermes  de  la  paroisse  ,  annoncent  un  état  de  choses , 
dont  il  n'existe  plus  d'autres  traces. 

hist.  civ.  Une  maladrerie  ,  établie  sur  cette  paroisse , 
est  indiquée  par  le  nom  d'une  de  ses  fermes  seulement. 

La  commune  possède  une  maison  de  charité  ,  établie  dans 
le  dernier  siècle  ,  par  la  famille  Pitard  ,  et  dotée  par  différens 
autres  habilans ,  d'un  revenu  de  36o  f.  que  la  révolution  n'a 
point  diminué.  Ce  revenu  et  celui  du  bureau  de  charité 
réunis ,  s'élèvent  actuellement  à  4-4°  f«  98  c.  Adminis- 
trée par  une  commission  de  cinq  membres  ,  deux  sœurs  de 
la  charité  d'Evron  sont  attachées  à  cette  maison,  chargées 
des  soins  à  donner  à  domicile  aux  indigens  ,  et  de  faire  l'école 
aux  jeunes  filles. 

En  i833,  le  Conseil  municipal  vole,  en  conformité  de  la 
loi  du  28  juin  de  la  même  année  ,  4°  f-  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  ,  et  200  f.  ponr  le  traitement  de  l'instituteur 
primaire. 

hydrogr.  La  petite  rivière  d'Etangsort ,  limite  la  commune 
à  Test,  sur  un  espace  de  1,2  h.,  et  la  traverse  de  ce  côté  pour 
le  surplus.  Le  ruisseau  de  la  Fontaine  ,  qui  prend  naissance 
entre  cette  terre  et  la  ferme  de  Beauchêne  ,  va  jeter  ses  eaux 


MONTRELIL-LE-HENRI.  199 

dans  celui  de  Gruau  ,  en  Villaines -sous-Lucé  ,  après  un  cours 
d'un  kilom.,  d'est  à  ouest.  Enfin  ,  le  ruisseau  de  Gruau  ,  qui  a 
sa  source  en  Villaines  ,  limite  le  territoire  à  l'ouest ,  à  partir 
de  sa  jonction  avec  celui  de  la  Fontaine ,  pondant  i  k.  au  plus. 
Le  ruisseau  de  Vaux  ne  paraît  pas  prendre  naissance  sur  celte 
commune  ,  comme  on  le  dit  pages  98  et  i5i  de  V Annuaire 
pour  1827.  —  Moulins  :  Monternault ,  Bonnieu  ,  Saint, 
Neuf,  sur  l'Etangsort  ;  de  Gruau  et  Neuf,  sur  le  Gruau. 

géol.  Sol  coupé  par  trois  chaînons  de  collines  ,  qui  s'éten- 
dent presque  parallèlement  du  nord-nord-est  au  sud-sud- 
ouest  ,  aux  deux  limites  orientale  et  occidentale  et  au  centre 
du  terriloire.  Terrain  secondaire,  offrant  la  craie  tufeau  ,  ex- 
ploitée comme  marne,  des  différentes  nuances  blanche, 
jaune  et  grise  ,  à  différentes  profondeurs  ;  des  sables  siliceux  , 
à  l'ouest 

divis.  des  terr.  En  labour  ,  923  hectares  ;  jardins  ,  10  ; 
vignes,  1/2:  prés  et  pâtures,  57;  bois  fulaies  ,  10;  taillis, 
62;  landes,  dont  partie  de  celle  appelée  le  Petit- Bouleau  , 
située  à  l'ouest ,  ensemencées  en  pins  maritimes  dans  quelques 
parties  ,  65  ;  mares  et  marais  ,  5  ;  superf.  des  bâtim  ,  8  ; 
égl. ,  cimet. ,  etc.  ,1  1/2  ;  chem. ,  4  î  eaux  courant. ,  3.  Total , 
93g  hect. 

contiub.  Foncier,  3,676  f. ;  personn.  et  mobil.  ,  £09  f»  î 
port,  et  fen. ,  i65  f.  ;  i3  patentés  :  dr.  fixe ,  60  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport. ,  35  f.  83  c.  Total ,  4*646  f.  33  c.  —  Perception  de 
Lucé-le-Grand. 

cultur.  Sol  argilo-calcaire  et  argilo-sablonneux  ,  médio- 
crement productif:  de  sable  pur,  à  l'extrémité  occidentale; 
cultivée  en  grains  dans  la  proportion  de  28  part,  en  froment  , 
17  en  orge,  autant  en  avoine  ,  et  10  en  seigle  ;  proportions 
variées  par  le  mélange  des  espèces  ,  en  méleil ,  mélarde  ,  etc. 
Le  sol  produit  assez  abondamment  du  trèfle  ,  mais  il  est  peu 
convenable  au  chanvre.  Beaucoup  d'arbres  à  fruils  ;   prés  de 
médiocre  qualité  ;  bois  ,  etc.  Elève  de  poulains  ,  cette  com- 
mune étant  l'une  de  celles  de  l'arrondissement  de  S.-Calais, 
qui  entretient  le  plus  de  chevaux  entiers  pour  la  reproduction  ; 
de  bêles  à  cornes  en  assez  grande  quantité  ;  moins  de  porcs 
proportionellement  ;  beaucoup  de  moutons  ,  un  petit  nombre 
de  chèvres.  —  Assolement  triennal  et  quadriennal;  i5  fermes 
principales ,    49   bordages  ,   et  un  certain  nombre  de  mai- 
sonnies  ,  dont  bon  nombre  réunies  en  hameaux  ,  au  nombre 
de  huit.  —  5o  charrues  environ  ,  dont  les  3/4  en  sohatage ,  ou 
se  subdivisant  entre  2  ,   3  et  4  cultivateurs  ;   le  plus   grand 
nombre  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  le  surplus  par  ces 
derniers  seuls. 


soo  MONTREML-LE-HENRI. 

En  177 1  ,  M.  Bastard  de  Fontenay ,  chevalier  de  S.-Louis  , 
membre  titulaire  du  bureau  d'Agriculture  du  Mans  ,  nommé  , 
en  1766,  direct. -génér.  des  3  bureaux  de  la  Société  d1  Agri- 
culture de  la  généralité  de  Tours  ,  voulant  stimuler  le  zèle 
et  l'émulation  parmi  les  cultivateurs  de  Montreuil-le-Henri , 
paroisse  dont  il  était  seigneur  ,  établit  un  concours  dont  le 
prix  serait  la  plus  belle  vache  qu'il  serait  possible  de  se  pro- 
curer,  pour  être  délivrée  an  cultivateur  de  terres  à  ferme, 
qui  aurait  le  mieux  labouré  et  ensemencé  le  tiers  de  sa  tenue  , 
sans  négliger  le  soin  des  prairies  ,  des  bestiaux  ,  de  la  récolte 
des  fumiers  ,  etc. ,  au  jugement  d'experts  étrangers  à  la  pa- 
roisse. Ce  prix  fut  délivré,  en  août  1772,  au  nommé  P. 
Chiron  ,  fermier  du  lieu  de  la  Cour.  Cet  encouragement,  qui 
fut  continué  pendant  plusieurs  années,  contribua  beaucoup 
à  l'amélioration  de  la  culture  ,  et  à  l'aisance  des  cultivateurs, 
dans  cette  paroisse  ,  pauvre  et  assez  mal  cultivée  auparavant. 

ezs  Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  y  a 
exportation  réelle  de  7  à  8  cents  hectolitres;  en  chevaux, 
bêtes  aumailles  ,  porcs  gras  et  moutons  ;  graine  de  trèfle  , 
peu  de  chanvre  et  de  fil;  fruits  et  cidre  ;  bois  ;  laine,  miel , 
cire  ;  menues  denrées. 

=r=  Fréquentation ,  par  les  hahitans  ,  des  marchés  de  Lucé  , 
Saint-Calais  ,  Bouloire  et  la  Chartrc  ;  de  Château- du- Loir 
et  de  Montoire  (  Loir-et-Cher)  ,  pour  les  toiles. 

INDUSTR.  Fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces  de 
toiles  de  chanvre,  façon  de  Château-du-Loir  ,  qui  se  vendent 
dans  celle  ville  et  à  Montoire  ;  extraction  de  la  marne. 
Quelques  pauvres  journaliers  vont  travailler,  chaque  année  , 
à  la  récolle  des  grains  ,  en  Beauce  ,  et  aux  vendanges  ,  dans 
le  Vendômois  ,  le  Blaisois  et  l'Orléanais. 

rouï.  et  chem.  La  roule  départementale  n.°  3  ,  ouverte 
en  1764*  pour  communiquer  du  Mans  à  Orléans,  n'esl  point 
et  ne  doit  pas  être  terminée  de  Lucé  à  Bessé,  par  où  elle  devait 
passer.  Elle  consiste  sur  ce  point  en  un  grand  chemin  ,  qui  tra- 
verse le  territoire  de  Monlreuil  ,  du  N.  O.  à  l'E. ,  en  passant 
à  quelque  distance  au  nord-est  du  bourg. 

LIEUX  remarq.  Comme  habitation  :  le  château  ,  à  peu-près 
insignifiant  aujourd'hui  sous  ce  rapport.  Sous  celui  des  noms  : 
la  Cour  ,  le  Châlelet ,  le  Plessis  ,  la  Moite  ,  la  Guerrière ,  la 
JSormandière  ;  l'Abbaye  ,  la  Maladrerie  ,  Moulin-Saint ,  la 
Croix-Rouge  ;  Beauregard  ,  Bellevue ,  Bonnieu  ,  le  Brouillard; 
la  Fontaine  ;  le  Perray  ;  le  Boulay ,  le  Chêne-Blanc  ,  B&h- 
Joly  ,  Aigrefoin  ,  etc. ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  maison  de  charité  et 
bur,  de  bienfaisance  ,  écoles  primaires  de  garçons  et  de  filles 


MOXTREUIL-SUR-SARTHE.       201 

Bur.  de  poste  aux  lettres ,  à  S.-Calaîs  ;  de  distribution ,  à 
Lucé. 

MONTREUIL  -  SUR  -  SARTHE  ,    Monasteriolum  ,    seu 

Montrolium  suprà  Sartham  ,  vel  Sartam  ;  ancienne  et  petite 
paroisse  des  Quintes,  du  dioc. ,  de  l'élect. ,  et  à  8  kil.  1/2 
au  N.  du  Mans  ;  comprise,  en  1790,  comme  commune  du 
canton  de  Savigné-l'Evèque  ,  du  district  du  Mans  ;  réunie 
à  celle  de  Neuville-sur-Sarlhc  ,  lors  de  l'organisation  de 
l'an  x   —  Dislanc.  lég.  du  Mans  :  n  kil. 

descript.  Limitée  au  N. ,  parla  Bazoge  et  la  Gnierche; 
à  VU.  ,  par  Joué-l'Abbé  ;  au  S.,  par  Neuville  ;  à  l'O.  ,  par 
la  Uazoge  ;  son  territoire  a,  à  peu-près,  la  forme  d'une 
pyramide  tronquée  à  son  sommet,  ayant  sa  base  a  l'est, 
et  s'élendant ,  de  l'orient  à  l'occident ,  sur  l'une  et  l'autre  rives 
de  la  rivière  de  Sarthe  ,  qui  la  partage  en  deux  parties  presque 
égales,  sur  une  longueur  de  3,2  hect  ,  contre  une  largeur  qui 
varie  de  o,5  h.  seulement,  à  l'extrémité  occidentale  ,  jusqu'à 
1,7  h. ,  à  celle  orientale.  Le  bourg  ,  situé  sur  la  rive  gauche 
de  la  Sarthe  ,  se  compose  d'une  douzaine  de  maisons  ,  cons- 
truites des  deux  côtés  du  chemin  du  Mans  à  la  Guierche,  à 
l'est  de  l'église.  Celle-ci,  très-petite  et  tout-à-faîl  insigni- 
fiante ,  à  clocher  pyramidal  ,  ne  sert  plus  au  culte  ,  ni  le 
cimetière  qui  l'entoure,  clos  de  haies  seulement,  aux  in- 
humations. 

popul.  De  23  feux  anciennement,  Monlreuil  n'en  compte 
encore  que  29  environ,  comprenant  64  individ.  mâles,  78 
fem.  ,  total ,  139  ;  dont  58  dans  le  bourg. 

hist  eccles.  L'église  était  sous  le  patronage  de  S.-Martin  , 
év.  de  Tours,  dont  la  fêle,  avec  assemblée,  avait  lieu  le  1 1 
novembre.  La  cure,  à  la  présentation  de  l'évèque  diocésain  , 
valait  environ  3oo  1.  de  revenu. 

HlvT.  feod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  possédée  par  la 
famille  Richer  de  Monthéard  ,  passa  en  celle  de  Jouie  et ,  en 
dernier  lieu  ,  dans  celle  de  Dagues,  l'une  des  plus  anciennes 
familles  patriciennes  du  Mans  ,  qui  l'acquit  en  1764  ou  1765. 
Le  fief  de  S. -Marceau ,  en  la  Guierche  ,  en  relevait.  Tous 
deux  étaient  possédés  par  M.  Dagues  de  la  Touche  ,  en  1777. 
La  Cour  de  Monlreuil ,  ferme  actuellement ,  appartenait,  en 
1780,  à  M.  de  Fontenay,  capitaine  de  dragons  ,  propriétaire 
alors  du  château  de  Monthéard  ,  en  Neuvilie-sur-  Sarthe. 
Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient:  i.°  la  Cheoaletic ,  à 
2  k.  au  N.  du  bourg  ;  2.0  celui  du  Bas-Bois ,  à  7  k.  ]N.  N.  E.  ; 
3.°  le  Menard,  à  8  h.  N.  O.;  4°  le  Carreau,  à  1,2  h.  N.  G.; 
ces  deux  derniers  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe. 

hydrugr.  La  Sarthe  ,  comme  il  est  dit  plus  haut ,  traverse 


202  MONT-SAIIMT-JEAN. 

le  territoire  du  nord  au  sud  ,  à  peu-près  par  son  centre.  Le 
ruisseau  le  Pensais  ,   le  limite  au  nord  ,  en  le  séparant  de 
celui  de  la  Guierche  ;  celui  de  Ricourt ,  l'arrose  au  sud-ouest. 
—  Moulins  de  Monlreuil ,  à  deux  roues ,  à  blé  ,  sur  la  Sarthe, 
cult.  Sol  bas  et  plat  ,  argiîo-sablonneux  et  assez  fertile  ; 
cultivé  en  céréales,  en  égales  proportions  à  peu-près,  entre 
le  froment ,  le  seigle  et  l'orge ,  dont  il  y  a  exportation  du 
quart  environ  des  produits  ;  beaucoup  moins  d'avoine  pro- 
portionnellement. Beaucoup  de  trèfle,  de  chanvre  ,  d'arbres 
à  fruits  ;  les  haies  qui  entourent  les  champs  sont  bien  fournies 
en  bois.  —  On  y  comptait  4  à  5  fermes,  et  10  à  12  bor- 
bages;  12  charrues. 

(  Voir  pour  le  surplus,  l'art,  neuville-sur-sarihe.  ) 
MONTROND,  MONT-BOND,  monticule  arrondi,  ainsi 
que  l'indique  son  nom  ,  de  5o  mètr.  environ  de  hauteur,  situé 
ào,6  h.  au  sud  du  clocher  de  Domfronl,  dont  nous  avons 
omis  de  parler  à  cet  article.  11  est  d'autant  plus  remarquable , 
sur  ce  point  ,  que  le  terrain  est  plat  et  uni  autour  de  lui. 
MONT-  SAINT  JEAN  ,  Mons,  seu  Monte  SancH- J oannis ; 
grande  commune  cadastrke  ,  du  canton  ,  et  à  7  kilom.  1/2 
N.,  un  peu  vers  l'E. ,  de  Siilé-le-Guillaume  ;  de  i'arrondiss., 
et  à  36  k.  N.  N.  O.  du  Mans  ;  anciennement  du  doyenné  de 
Sillé  ,  de  l'archid.  de  Passais  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans. 
—  Disl.  légal.  :  8  et  £i  kilom. 

DEseniPT.  Bornée  au  N. ,  par  S.-Georges-le-Gaultier  ;  à 
l'E.,  par  Douillet  et  Montreuil-le-Chélif  ;  au  S.  E. ,  par 
Pezé-le-Robert  ;  au  S.,  par  Crissé,  S.-Rémi-de-Sillé  et 
Sillé;  à  l'O.,  par  S.-Pierre-de-la-Cour  et  S.-Germain-de- 
Coulamer,  communes  du  département  de  la  Mayenne;  son 
territoire  ,  qui  comprend  une  grande  partie  de  la  forêt  de 
Sillé  ,  est  arrondi  en  forme  de  cercle  ,  qui  serait  assez  ré- 
gulier s'il  n'avait  un  grand  nombre  de  parties  à  angles  sail- 
lans  et  rentrans  :  ses  diamètres  varient ,  par  cette  cause  , 
de  5  k.  1/2  à  8  k. 

Bourg  d'un  aspect  assez  triste  ,  dont  le  nom  indique  suf- 
fisamment la  position  ,  situé  vers  le  centre  du  territoire  ,  se 
rapprochant  un  peu  de  la  limite  nord-est.  11  se  compose  de 
quatre  rangs  de  maisons  formant  un  carré  assez  régulier, 
au  milieu  duquel  est  bâtie  l'église ,  avec  prolongement  de 
deux  petites  rues,  partant  de  deux  de  ses  angles,  et  se  di- 
rigeant au  sud  et  au  nord.  —  Assez  grande  église,  fort  simple 
dans  sa  construction  ,  à  ouvertures  cintrées  ,  dépourvues  de 
tout  ornement  d'architecture,  dont  le  chœur,  ainsi  que  les  bras 
formant  la  croix  ,  qui  séparent  celui-ci  de  la  nef,  sont  seuls 
voûtés  en  pierre.  On  y  voyait  gravées  les  armes  de  la  maison 


MONT-SAINT- JE  AN.  2o3 

de  Courtarvel ,  d'azur ,  au  sautoir  d'or ,  cantonné  de  16  lo- 
zanges  du  même  mêlai.  Clocher  en  forme  de  flèche  élevée  ; 
clochelon  placé  vers  l'extrémité  occidentale  de  l'église  ,  ren- 
fermant la  cloche  qui  sert  de  timbre  à  l'horloge.  Au  pilier 
droit  de  l'entrée  du  chœur,  du  côlé  de  la  nef,  se  trouve  in- 
crustée une  plaque  ou  table  en  marbre  noir,  sur  laquelle  on 
lit  en  lettres  dorées  celte  inscription   : 

«  ICI  EST  LE  COEUR  DE  TRES- NOBLE  ET  TRES-ILLUSTRE  PAIR  DE  FRANCE, 

«    SA   SEIGNEURIE   HENRY    EVRARD     DE  DREUX  ,    MARQUIS    DE  ERÉ/.É  , 

«    BARON    DE     BERRïE  ,     GRAND-MAITRE    DES    CÉRÉMONIES     DE    FRANCE  , 

«    '    MARÉCHAL    DE  CAMP,    CHEVALIER    DES  ORDRES     DU     ROI,    ETC.    

«    NÉ    A    PARIS    LE    6   MARS      I766.   DÉcÉuÉ    DANS    CETTE     VILLE    LE    l'] 

«  JANVIER    1829.   REQUIESCAT   IN   PACE.  » 

Le  presbytère  ,  assez  joli  ,  est  situé  en  face  le  côlé  nord  de 
l'église.  Cimetière  hors  et  au  N.  E.  du  bourg  ,  clos  de  murs 
et  de  haies. 

hopcl.  Comptée  pour  3j3  feux  autrefois ,  elle  est  actuel- 
lement de  553,  se  composant  de  i,o65  individ.  mâles, 
i,i47  femelles ,  total ,  2,212;  dont  246  dans  le  bourg,  en 
63  feux.  Une  douzaine  de  hameaux  comprennent  ceux  de 
Cordé  65  individ.  ,  en  i5  maisons;  des  Beudinières,  ^.S f  en 
12  maisons  ;  des  Vallées  et  de  la  Barbière,  38  et  35,  en  10 
et  9  maisons  ,  les  autres,  de  36  à  18  individ.  ,  en  8  ,  7  et  6 
maisons. 

Mouv.  dècenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  1^7  ; 
naissanc  ,  5cj6  ;  déc. ,  563  ;  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  ig8  ; 
naiss. ,  698  ;  déc,  489.  —  De  1823  à  i832  :  mar.  ,  187  ; 
naiss.  ,  748  ;  déc. ,  5 19. 

hi.vt.  ecci.es.  Eglise  sous  le  patronage  de  S. -Jean-Bap- 
tiste. Assemblée  le  24  juin.  La  cure  ,  valant  700  1.  de  revenu  , 
était ,  ainsi  que  le  prieuré  ,  qui  valait  570  1. ,  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  S.-Nicolas  d'Angers.  —  Par  acte  du  8  novemb. 
i456  ,  Foulques  de  Courtarvel,  seigneur  de  la  Lucazière  , 
est  reconnu  ,  par  le  curé  de  M  ont- S.- Jean ,  comme  fondateur 
de  l'église  de  ladite  paroisse,  avec  droit  de  prière  nominale  et 
de  litre  f  c'est-à-dire  de  faire  placer  ses  armes  et  son  épilaphe 
dans  l'église ,  ce  qu'on  a  vu  avoir  été  exécuté  quant  aux  armes. 
—  Le  11  mai  i5o3  ,  transaction  enlre  Ambrois  de  Courtarvel 
de  Pezé  et  le  baron  de  Sillé  le-Guillaume  ,  par  laquelle  celui-ci 
reconnaît  Ambrois  au  titre  de  fondateur  de  ladite  l'église  , 
qu'il  lui  contestait.  Le  i.er  juin  i562  ,  le  curé  de  Mont-S.- 
Jean, rend  aveu  au  fief  de  la  Lucazière ,  pour  son  presbytère 
et  dépendances.  Par  acte  du  16  fructidor  an  x  ,  M.  le  marquis 
de  Dreux  de  Brezé  (  dont  l'épïtaphe  est  ci -dessus),  achète 
l'église  de  JYlont-S.-Jean  de  René  Besnard ,  acquéreur  de 


204  MONT-SAINT-JEAN. 

la  nation  t  e*  en  fait  don  à  la  commune  ,  par  un  autre  acte 
du  17  février  1807,  avec  réserve  du  banc  de  ses  ancêtres 
et  de  la  chapelle  située  à  la  gauche ,  sous  la  condition  de 
pouvoir  rentrer  dans  la  possession  de  ladite  église  ,  dans  le 
cas  où  tout  autre  culte  que  celui  de  la  religion  catholique  , 
apostolique  et  romaine  y  serait  exercé. 

Les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  étaient  :  i.°  le  Prieuré , 
auquel  était  attaché  un  fief,  relevant  comme  il  a  été  dit , 
de  l'abbaye  de  S. -Nicolas  d'Angers  ;  2,0  Une  chapelle  au 
château  de  Courtalvert ,  mentionnée  dans  un  titre  de  l'abbaye 
de  Champagne,  de  1238.  Cette  chapelle  possédait  un  fief  qui 
s'étendait  dans  la  paroisse  de  Grazé  (  Mayenne  ).  2.0  la 
chapelle  de  la  Lucazière  ,  au  château  de  ce  nom ,  dotée  du 
bordage  des  Après,  situé  dite  paroisse,  affermé  4-°  !••  en 
1721.  Permission  est  accordée  au  seigneur  de  la  Lucazière, 
le  i5  juillet  1725  ;  de  faire  dire  la  messe  à  ce  château  ;  2.0 
la  chapelle  de  la  Molle-Guespied,  laquelle  valait  5o  1.  de 
revenu  ;  3.°  la  preslimonie  de  Cordé,  valant  20  1.  de  rente; 
4.°  Une  maladrerie  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas. 

Une  ordonnance  du  21  avril  1824.7  autorise  l'acceptation 
d'une  somme  de  1,000  f . ,  léguée  par  le  sieur  Sailland ,  à 
la  fabrique  de  l'église  de  Mont- S.- Jean. 

HIST.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  an- 
ciennement au  château  de  Courtarver,  Courlarveit  ou  Cour- 
talvert (  ce  nom  est  écrit  de  ces  diverses  manières  dans  les 
anciens  litres  ),  Curta  Ruelli ,  situé  à  2  k.  au  S.  O.  du 
bourg,  possédé  par  une  famille  de  ce  nom.  Situé  au  milieu 
d'un  bois ,  sur  le  penchant  d'un  coteau  qui  domine  la  rive 
droite  de  la  petite  rivière  d'Orthe  ,  ses  ruines  ne  consistent 
plus  que  dans  quelques  pans  de  murailles,  qui  ne  peuvent 
donner  l'idée  de  ce  que  fut  autrefois  ce  manoir.  On  remar- 
que encore  à  côté,  un  puits  et  quelques  traces  des  fossés 
qui  l'entouraient.  On  peut  présumer  qu'il  était  tout- à- fait 
abandonné  dès  i63g,  puisqu'il  n'est  point  porté  au  rôle 
du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse  du  INlainc  ,  dressé 
à  celte  époque ,  quoique  six  membres  de  la  famille  de 
Courlarvel  y  soient  mentionnés  pour  d'autres  fiefs. 

Quelques  généalogistes  n'ont  point  craint  de  faire  re- 
monter l'origine  de  la  maison  de  Courtarvel  ,  jusqu'à  un 
Raoul ,  patrice  romain  ,  qui ,  suivant  eux  ,  commandait  dans 
le  Maine  pour  les  Romains.  Celle  qu'en  donne  Lepaige , 
remonte  seulement  à  Geoffroi  l.er  deCourtarvel,  chevalier, 
qui,  en  1266,  épousa  Anned'Aulsi.  Mais  les  titres  de  l'an- 
cienne abbaye  de  Champagne  (  v.  cet  art  )  ,  dont  il  reste 
des  vestiges  dans  le  charlrier  de  la  Lucazière ,  la  font  re- 


MONT-SAINT -JE  AN.  2o5 

mouler  à  Eudes  de  Courlalaru  (  mauvaise  ortographe,  pro- 
bablement, du  nom  de  Courtarvel),  qui  dola  celle  abbaye 
en  12 18. 

Les  autres  fiefs  et  terres  nobles  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  La  Lucazière ,  qui  passa  dans  la  famille  de  Co  rtarvel , 
par  le  mariage,  en  1390,  de  Foulques  i.er  de  Courtarvel  ; 
fils  de  Pierre  i.er  et  d'Antoinette  du  Bellay,  avec  Jeanne  de 
la  Lucazière.  C'est  probablement  par  suite  de  celle  alliance  , 
que  le  manoir  de  Courtarvel  ,  qui  n'était  sans  doute  qu'un 
donjon  ,  un  château  fort  ,  fut  abandonné  ,  et  que  ses  sei- 
gneurs transportèrent  leur  habitation  à  la  Lucazière  ,  à  la- 
quelle fut  réunie  alors  la  seigneurie  de  paroisse. 

Par  suite  du  mariage,  en  i4-8o  ,  d'Ambroise  l.er  de  Cour- 
tarvel, arrière  petit- fils  de  Foulques  i.er ,  avec  Anne  de 
Pezé  ,  fille  de  Jean  de  Pezé-le- Robert  (  v.  cet  art.  ),  dame 
de  Pezé  et  du  Bouchet ,  la  famille  de  Courtarvel  s'étant  di- 
visée en  plusieurs  branches  ,  dont  une  encore  existante  dans 
les  environs  de  S.-Caiais,  la  branche  principale  prit  le  titre 
de  Courtarvel  de  Pezé ,  et  réunit  les  terres  de  Pezé  et  de 
Monl-S.-Jean. 

Enfin,  Louise- Jeanne -Marie  de  Courtarvel- Pezé  ,  fille 
de  Louis-René  et  de  Louise-Charlotte  Thibault  de  la  Roche- 
Tulon,  épousa,  le  27  mai  iy55,  Joachim  de  Dreux ,  marquis 
de  Rrézé  ,  grand -maître  des  cérémonies  de  France,  des- 
cendant de  Thomas  de  Dreux,  secrétaire  du  Roi  en  i5q4  , 
chef  de  la  seconde  branche  de  la  famille  de  Dreux  de  Nancré  , 
originaire  du  Poitou  ,  qui  a  pris  le  nom  de  Brézé  de  la  terre 
de  ce  nom  ,  située  près  Saumur.  M.  le  marquis  de  Dreux  de 
Brézé  ,  grand-maître  des  cérémonies  de  France  ,  héritier  des 
biens  de  la  famille  de  Courtarvel- Pezé  ,  situés  à  Pezé  ,  à 
Mont-S.-  Jean  et  communes  environnantes  ,  ayant  recouvré 
la  majeure  partie  de  ces  biens  saisis  pendant  la  révolution  , 
grâce  au  zèle  de  M.  Bachelier  père  ,  notaire  à  Sillé  ,  alors  ad- 
ministrateur du  département ,  qui  démontra  que  M.  de  Brézé 
n'était  pas  sorti  de  France,  et  avait  été  porté  à  tort  sur  la 
liste  des  émigrés.  Après  le  décès  de  celui-ci ,  en  1829  ,  comme 
on  la  vu  plus  haut,  son  fils  aîné,  pair  de  France,  a  élé 
partagé  de  la  terre  de  Brézé  ,  et  la  Lucazière  ainsi  que  les 
autres  biens  de  Pezé  ,  Mont  S  -Jean  et  environs  ,  sont  échus 
à  M.  le  vicomte  Etnmau.-Joach.  de  Dreux  de  Brézé,  et  à 
son  frère  M.  Pierre- Simon  -  Louis -Marie  ,  engagé  dans 
les  ordres  ecclésiastiques. 

Des  lettres  du  28  mai  1608,  vérifiées  le  3  août  1668, 
érigent  en  châlellenie  et  marquisat,  sous  le  nom  de  Cour- 
tarvel, les  seigneuries  de  la  Lucazière,  Courtarvel  et  Mondon. 


2oG  MONT-SAINT-JEAN. 

—  Le  27  janv.  1673,  un  arrêt  est  rendu  au  parlement  contre 
Je  duc  de  Mayenne  ,  pour  la  justice  de  Courtarvel  ,  la  Lu- 
cazière  et  Mondon.  —  Le  Seigneur  de  Pezé  ,  suivant  titres 
authentiques,  avait  droit  d'usage  dans  les  bois  Segréaux  de 
la  Lucazière  ,  pour  le  bois  nécessaire  aux  réparations  de  la 
terre  de  Pezé. 

Le  château  de  la  Lucazière,  séjour,  pendant  la  belle 
saison  ,  des  deux  derniers  grands-maîtres  des  cérémonies 
de  France  ,  est  situé  à  1,1  h.  à  i'G.  du  bourg  de  IVI ont- S.- 
Jean ,  sur  la  rive  droite  de  l'Orlhe ,  comme  celui  de  Cour- 
tarvel ,  dans  un  site  extrêmement  agreste  ,  avant  en  pers- 
pective au  sud  ,  le  bois  et  les  ruines  du  manoir  de  Courtarvel, 
et  le  rocher  schisteux  ,  noir  et  dénudé  des  Chalouzières. 
A  en  croire  P.  Renouard  {Annuaire  de  la  Sarthe  pour  18 1 5  , 
page  29  ),  le  château  de  la  Lucazière  offrirait  peu  d'intérêt, 
tandis  qu'il  en  est  peu  dans  le  déparlement,  au  contraire  ,  de 
plus  remarquables  ,  par  sa  situation  et  par  sa  façade  méri- 
dionale ,  formée  d'un  pavillon  central,  décoré  de  3  colonnes 
à  chacun  de  ses  trois  étages  ,  des  ordres  toscan ,  ionique  et 
corinthien  ,  chaque  rang  de  colonnes  séparant  2  portes  et 
2  croisées  cintrées.  Le  surplus  du  bâtiment,  des  deux  côtés 
de  ce  pavillon,  percé  de  grandes  croisées  à  croix  en  pierre 
(  doubles  croix  précédemment  )  ,  et  de  doubles  croisées 
cintrées ,  accolées  sous  un  même  fronton.  A  l'angle  nord- 
est  de  ce  bâtiment  ,  se  trouve  une  tour  percée  de  la  même 
manière.  De  nombreuses  réparations  ,  conçues  avec  goût , 
ont  été  faites  à  ce  château,  il  y  a  4  à  5  ans  ,  et  lui  ont  con- 
servé son  style  particulier  d'architecture.  A  la  gauche  de  la 
cour ,  se  trouve  une  masse  de  bâtiment  appelée  l'ancien 
château,  de  forme  carrée,  remarquable  par  de  petites  ou- 
vertures cintrées,  qui  lui  donnent  l'apparence  d'une  construc- 
tion romaine.  Une  belle  avenue,  s'élendant  en  terrasse  au 
sud-ouest ,  parallèlement  au  cours  de  l'Orthe  ,  est  accom- 
pagnée,  à  l'est,  d'un  bois  d'agrément;  à  la  droite  ou  à  l'ouest 
du  château ,  existent  de  jolis  jardins  en  terrasse ,  garnis  de 
murs  chargés  d'espaliers  ,  au  bas  desquels  se  trouve  le  moulin  , 
qui  dépend  de  celte  terre  et  en  porte  le  nom  ;  le  tout 
forme  un  ensemble  très  -  gracieux ,  malgré  l'aspect  sévère 
du  site. 

La  châlellenîe  de  Pezé  fut  érigée  en  baronnie  ,  par 
lettres  d'août  1577  ,  en  faveur  de  messire  Jacques  de  Cour- 
tarvel ;  puis  en  marquisat ,  en  i658  ,  en  faveur  de  René  il  de 
Courtarvel  :  la  Lucazière  et  beaucoup  d'autres  fiefs  en  dé- 
pendaient ,  situés  dans  les  paroisses  de  Pezé  ,  Mont  S.- Jean  , 
Douillet ,  Crissé,  Montreuil-le-Chétif ,etc  ,  notamment  la 


MONT-SAINT-JEAN.  207 

Petite-Lucazière  ,  sïluée  dans  cette  dernière  paroisse.  (  V. 

l'art.  PEZELE  ROBERT.  ) 

Le  i5  mai  1753  ,  un  partage  a  lieu  des  deux  tiers  au  tiers , 
entre  messire  R.-L.-Fr.  de  Salies,  marquis  de  Courtarvel ,  et 
dames  Louise- Jeanne-Marie  et  Charlotte-Henrielte-Marie  , 
ses  sœurs  ,  de  la  terre  de  ia  Lucazière  et  autres  biens  im- 
meubles de  la  succession  de  messire  L.-R.  de  Courtarvel  de 
Pezé  leur  père.  C'est  l'aînée  des  deux  sœurs  ,  qui  épousa  , 
en  1755,  le  marquis  de  Dreux  de  Brézé. 

Les  'J7  fruclidor  an  H  et  7  messidor  an  ni  ,  l'inventaire  et 
la  vente  du  mobilier  de  la  Lucazière  ont  lieu  ,  requête  de  la 
nation  ,  par  suite  de  la  prétendue  émigration  de  M.  le  marquis 
de  Dreux  de  Brézé. 

2.0  Mondon  9  mentionné  ci-dessus  dans  la  composition  du 
marquisat  de  Courlarvel ,  pour  lequel  Hervé  de  Courbefosse 
rend  foi  et  hommage  ,  le  19  octobre  i564»  et  reçoit  d'autre 
part  déclaration  de  Louis  Pierre,  veuf  de  Jacquine  Huet , 
à  cause  du  lieu  de  la  Haye-Chaperon.  Le  17  octobre  1621  , 
Arthus  de  Lusignan  de  S.- Gelais,  seigneur  de  Mondon, 
unit  sa  fille  Marie  à  René  de  Courtarvel,  seigneur  de  Pezé. 

3.°  La  Motte-  Plchard,  appelée  actuellement  le  Grand- 
Bray,  à  1  k.  ouest  du  bourg,  presque  aliénant  à  la  Lucazière, 
appartenant  en  i4^9  >  à  Foulques  de  Courtarvel  ,  comprise 
dans  un  aveu  fait  Je  9  octobre  147  3 ,  par  le  seigneur  de  Cour- 
tarvel au  baron  de  Sillé ,  comme  faisant  partie  de  la  terre 
de  Courtarvel. 

4-.°  Quincampoix ,  avec  moulin  ,  appartenant  au  même ,  à 
la  mêma  époque. 

5.°  La  Motte-Guespied ,  connue  seulement  par  la  chapelle 
dont  il  est  parlé  plus  haut ,  à  I'ht^t.  ecclés.  ,  d'après  un  titre 
du  Chartrier  de  la  Lucazière. 

6.°  La  Bouffayère ,  à  1,8  h.  O.  i/4-S.  du  bourg  ,  sur  la 
rive  gauche  de  l'Orthe  ,  avec  un  moulin  à  foulon  sur  ce  cours 
d'eau,  citée  dans  un  aveu  du  5  juin  i4-i6,  comme  appar- 
tenant à  Jeanne   de  la  Lucazière. 

7  °  Le  Grand-Mesnil ,  à  3  k.  1/2  N.  O. ,  avec  molle  où 
se  recueillait  le  cens  des  vassaux  ,  appartenait,  en  i4*3,  à 
Charles  du  Mesny  ;  en  1467,  à  Jacques  de  Courlilloles , 
sieur  du  Mesny  ;  en  i4-97  ,  à  Guiil.  le  Hallier  ;  en  i564,  à 
Jacq.  de  Courtarvel  ;  en  i58o,  à  Fr.  de  Courliou  ;  en  1695, 
à  L.  le  Large,  sieur  du  Mesny.  En  1624  >  Antoinette  de 
Bourmont,  femme  séparée  d'avec  le  sieur  de  la  Bourguelière  , 
rend  aveu  pour  ce  fief,  à  celui  de  Chauffour  en  Crissé.  En 
1608,  aveu  semblable  est  rendu  par  Fr.  Jardin  ;  et,  en  1688, 
par  Fr.  le  Bouché.  Le  Mesnil  est  compris  au  rôle  du  ban 


208  MONT-SAINT-JEAN. 

et  de  l'arrière-ban  cité  plus  haut,  sous  le  n.°  263  ,  mais  non 
taxé  et  sans  désignation  de  propriétaire.  Sa  motte  féodale 
existe  encore,  mais  dégradée.  Le  4  janvier  1711,  messire 
Hubert  de  Courtarvel,  chevalier  de  Pezé,  lieutenant  au 
régiment  des  Gardes  françaises  ,  prend  le  titre  de  seigneur 
de  la  terre  ,  fief  et  seigneurie  du  Grand- Mesnil ,  en  affermant 
cette  propriété. 

8.°  La  Thurillerie.  Le  12  mai  i56i,  Guill.de  Mégaudais 
et  Fr.  de  Courtarvel,  sa  femme  ,  font  abandon  de  ce  lieu  à 
Jacq.  de  Courtarvel. 

q.°  Le  Grand  Timon,  tout  près  et  au  sud  du  Grand-Mesnil. 
Le  28  juillet  i6a5,  darne  Louise  de  Maulny  ,  femme  Jean 
Jean  ,  rend  aveu  pour  ce  fief,  relevant  de  celui  de  Chauffour  , 
en  Crissé. 

io.°  et  ii.°  Le  Grand-Pin  et  la  Bogerie ,  pour  lesquels 
aveu  est  rendu  ,  en  i564T  par  Jeanne  Ferrequin  ,  dame  des 
Valelles  ,  veuve  de  Jacques  le  Royer  ;  et,  en  1607,  par 
Olive  de  More  ,  veuve  Thomas  Leroy. 

12.0  La  Bouïeveil/ère ,  à    1   k.  au  S.   S.   O. ,  appartenant, 

en  i4i6,àJean  Bouteveîllère  ;  en  1 44^  ,  à  Jeanne  de , 

veuve  Guill.  Herbelin  ;  et ,  en  i486  ,  à  Jean  Carré  et  ses 
frères  et  sœurs. 

i3.°  Se  t  tentes ,  pour  lequel  René  de  Havard  ,  escuyer  , 
est  taxé  à  4°  1  au  r°le  au  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  pro- 
vince. Ce  lieu  est  inconnu  aujourd'hui  :  il  a  pu  changer  de 
nom,  peut-être  aussi  ses  terres  ont  -  elles  été  réunies  à 
d'autres,   et  le  manoir  a-t-il  été  détruit. 

i4.°  La  Claye,  fief  et  domaine  portés  au  même  rôle  et 
taxés  à  10  1.,  sans  désignation  de  propriétaire. 

i5  °  La  Cour  de  Cordé ,  à  2,7  h.  à  Test  du  bourg  ,  sur  la 
rive  gauche  du  ruisseau  des  Deffais  ,  avec  moulin  où  es 
établi  le  haut  fourneau  de  la  forge  de  l'Aune  (  v.  son  art. , 
1-58).  On  y  remarquait  ,  en  1766,  une  veille  tour  servant 
de  fuie  ,  dépeuplée  depuis  iongtems  ;  le  pignùu  d'un  vieux 
bâtiment,  dont  on  a  découvert  depuis  peu  deux  files  de  murs 
de  fondation ,  allant  aboutir  à  l'ancienne  chapelle ,  servant  dès 
lors  et  encore  actuellement  de  grange  ;  des  vestiges  des 
murs  d'enceinte  qui  entouraient  les  bâtimens  ,  la  cour  et  un 
petit  jardin.  La  maison  ,  servant  aujourd'hui  de  ferme ,  à  ou- 
vertures en  croix  de  pierre  ,  se  compose  de  deux  vastes 
salles  ,  l'une  au  rez-de-chaussée  ,  l'autre  à  l'étage.  On  re- 
marque au  trumeau  de  la  cheminée  de  la  première  ,  un 
écusson  sculpté  dans  la  pierre  ,  semé  d'hermines ,  entre  les 
rangs  desquelles  6  étoiles,  par  2  et  1.  La  Cour  de  Cordé  , 
le  moulin  en  dépendant ,  les    étangs  de  Malvoisine  et  de 


MONT-SAINT-JEAN.  209 

Roulette  et  la  métairie  de  la  Thouanerie ,  dépendaient  de  la 
et  baronnie  de  Sillé,  d'où,  sans  doute,  les  prétentions  des 
seigneurs  de  cette  terre,  sur  le  titre  de  patrons  de  l'église 
de  Mont-S.-Jean,  qu'on  leur  a  vu  plus  haut  disputer  aux 
seigneurs  de  Courtarvel. 

16  °  La  Bermondière ,  à  2  k.  i/a  au  N.  ,  dont  la  motte 
subsiste,  mais  dégradée  ,  appartenant,  en  1^76,  à  Pierre 
Ferrequin  ;  en  i55o,  à  J.  et  à  P.  Ferrequin.  En  iSyi.  , 
demoiselle  Fr.  de  Montaison  (  Montesson  ) ,  veuve  Anne 
Ferrequin  ,  rend  aveu  au  baron  de  Sillé  pour  Douillet  et  la 
Bermondière.  Semblable  aveu  est  rendu  pour  les  mêmes 
terres,  en  i58o,  par  Jacq.  de  S. -Rémi.  Porté  par  erreur  à 
l'art  douillet  ,  parce  qu'il  était  réuni  a  la  seigneurie  de  cette 
paroisse  ,  ce  fief  est  situé  sur  le  territoire  de  Mont-S.-Jean. 

17.0  Comhran ,  pour  lequel  aveu  est  également  rendu  au 
baron  de  Sillé,  en  i468,  par  Et.  d'Aligné. 

18.0  La  Celle,  Cella ,  à  2  k.  1/2  à  l'est  du  bourg,  devait 
être  également  un  fief  autrefois. 

19.0  Il  y  avait ,  en  outre  ,  le  fief  de  Vallas  ou  de  la  Vallas  , 
situé  à  2  k.  1/2  ,  au  nord  du  bourg  ,  dont  la  grange  ,  servant 
à  recueillir  les  dîmes  ,  n'a  été  détruite  que  depuis  la  révo- 
lution. Ce  fief  appartenait  à  l'abbaye  d'Evron. 

On  comptait  17  décimateurs  dans  la  paroisse,  en  178g. 

hist.  fÉod.  En  1218,  Eudes  de  Courtalaru  (  Courlalver), 
donne  à  l'abbaye  de  Champagne  (  v.  cet  art.  et  celui  ROutz) , 
toute  sa  terre  sise  près  la  forêt  des  Gesbores  ou  Gesbons, 
et  du  chemin  qui  va  de  S.-Médard  ,  avec  tous  ses  prés  sis  es 
environ  de  S.-Médard  ,  quittes  et  la  somme  même  de  3o  1. 
que  les  religieux  lui  doivent  de  rente  pour  cette  terre  ,  et 
leur  confirme  le  don  à  eux  fait  de  la  terre  de  Coulonge,  par 
Eudes  son  père.  Titr.  lat.  —  En  1238  ,  Jean  et  Robert  les 
Chenais ,  confirment  aux  mêmes  religieux  les  biens  à  eux 
donnés  par  Guill.  Chenais  ou  Chesnel,  sis  en  Gnzé,  èz- 
fiefs  de  la  chapelle  de  Courtarvel.  Titr.  lat.  —  En  \q[±i  ,  les 
mêmes  relig.  font  don  à  Guill.  de  la  Rouesserie  et  Ardeline 
sa  femme  ,  de  tous  leurs  biens  en  Grazé  et  fiefs  de  Guill.  de 
la  Chapelle  et  de  Geoffroi  de  Courtarvel,  à  eux  donnés  par 
Guill.  Chesnel.  —  L'an  12 53  ,  don  de  2  s.  de  rente  aux  re- 
ligieux de  Champagne  ,  par  Geoffroi  de  Courtarvel ,  sur  le 
moulin  de  Cohardy  ,  en  Rouez. 

L'an  1253  ,  Jourdan  de  la  Lucazière  donne  reconnaissance 
de  10  s.  de  rente  sur  ladite  terre  ,  aux  religieux  de  la  même 
abbaye. 

Le  8  octobre  i5o8  ,  Ambrois  de  Courtarvel ,  seigneur  de 
Courtarvel  et  de  Pezé ,  comparaît  à  l'assemblée  des   trois 
iv  i£ 


210  M0NT-SA1NT-JEAN. 

ordres  de  la  province  ,  tenue  au  Mans  pour  l'examen  de  la 
coutume  du  Maine. 

HIST.  civ.  Mont-S.-  Jean  possédait  une  léproserie ,  dont 
les  biens  furent  affectés  à  la  commanderie  du  Mans,  de  Tordre 
de  N.-D.  du  jNlont-Carmei  et  de  S.-Lazare.  Elle  était  siluée 
à  2  k.  au  S.  du  bourg  ,  près  le  chemin  de  Sillé  ,  où  l'on  croit 
voir  encore  des  traces  d'anciennes  conslructions  ,  dans  un 
champ  qui  porte  le  nom  de  Maladrerie. 

Une  ancienne  école  pour  les  garçons,  y  existait  aussi,  de 
la  fondation  de  laquelle  il  ne  reste  plus  rien.  —  En  i833,  le 
Conseil  municipal  vote  une  somme  de  i5o  f.  pour  le  loyer 
du  local  de  l'école  primaire ,  et  celle  de  200  f.  pour  le  trai- 
tement de  l'instituteur. 

Une  ordonnance  du  2  juin  i83i,  autorise  l'acceptation 
du  legs  d'une  somme  de  600  f. ,  fait  aux  pauvres  de  la  com- 
mune, par  M.  Guiller. 

En  1829  ,  plusieurs  pièces  sont  imprimées  à  Paris,  rela- 
tives à  la  demande  de  transférement  du  notariat  de  Mont- 
S.-Jean  à  Rouessé- Vassé  ,  commune  du  même  canton, 
lequel  a  été  autorisé  en  i83i. 

mœurs.  On  croit  pouvoir  remarquer  que  ceux  des  habitans 
de  Mont-S.-Jean ,  sur  lesquels  le  frottement  de  la  civili- 
sation a  eu  le  moins  de  prise  depuis  quarante  ans  ,  ont  con- 
servé un  caractère  beaucoup  plus  sombre  et  sauvage  que  celui 
des  habitans  du  reste  du  canton.  Une  instruction  plus  ré- 
pandue, et  l'honorable  exemple  du  grand  nombre  de  braves 
et  dignes  citoyens  que  possède  la  commune  ,  au  premier 
rang  desquels  sont  places  à  juste  titre  le  maire ,  l'adjoint  et 
le  desservant  actuels,  feront  promptement  disparaître  ce  léger 
reste  de  rouille  d'une  antique  et  ignorante  rusticité,  ce  à  quoi 
pourrait  contribuer  efficacement  aussi ,  le  séjour  prolongé  clans 
sa  terre  de  la  Lucazière ,  de  M.  le  vicomte  de  lirézé. 

ATNTïq.  Nous  avons  cité  plus  haut,  les  vestiges,  peu  re- 
marquables aujourd'hui ,  du  château  de  Courlarvel  et  de  la 
Cour  de  Cordé  ,  et  les  molles  féodales ,  encore  subsistantes  , 
de  trois  anciens  fiefs  de  la  commune  :  nous  n'avons  rien  à 
ajouter  ici  à  cet  égard- 

Le  nom  de  Voie,  que  porte  une  ferme  à  1  k.  1/2  au  sud  du 
bourg  ,  près  la  lisière  de  la  forêt  et  du  chemin  de  Sillé  ,  sem- 
blerait indiquer  que  la  voie  romaine  du  Mans  à  Jublains 
(  v.  111-734)*  aurait  passé  sur  ce  point,  qui  paraît  s'écarter 
beaucoup  trop  à  l'est  de  la  direction  que  nous  lui  avons 
donnée.  Pour  qu'il  en  fut  ainsi ,  il  faudrait  qu'elle  eût  été 
s'embrancher  avec  une  autre  voie  qui  se  serait  rendue  éga- 
lement à  Jublains  ,  venant  d'Alençon  ,  du  Mont  de  la  Nue  , 


M0NT-S4INT-JEAJV.  ait 

ou  de  quelque  autre  lieu  de  ce  côté.  Toujours  est-il  que  ce 
point  est  important  à  noter  sous  ce  rapport. 

Le  i3  novemh.  1827,  plusieurs  milliers  de  médailles  romai- 
nes, de  petit  module,  en  bronze,  en  argent  et  2  en  or,  ont  été 
trouvées  dans  la  forêt  de  Sillé  ,  sur  le  territoire  de  Mont- 
S.-Jean  ,  à  peu  de  distance  à  gauche  du  chemin  de  ce  bourg 
à  la  ville  de  Sillé,  presqu'en  face  de  la  butte  de  Monteputain. 
Ces  médailles  reposaient  sur  la  terre,  sans  être  enfouies, 
recouvertes  seulement  par  la  mousse  éparse  sur  le  sol.  Un 
grand  nombre  de  celles  en  argont  étaient  frustres  et  ont  été 
vendues  pour  la  fonte.  J'en  possède  plusieurs,  très-belles,  de 
ce  métal  ,  ce  que  je  dois  a  l'obligeance  de  M.  Desprez,  alors 
notaire  à  IMont-S.-Jean  ,  actuellement  à  Rouessé  ,  aux  types 
de  Caligula ,  de  Claude,  Trajan,  Fausline,  etc.;  d'autres 
étaient  aux  types  de  Domilien ,  de  Nerva,  d'Anlonin -le- 
Pieux,  etc.  Celles  en  or  ont  été  achetées  pour  le  musée  du 
Mans,  et  y  sont  déposées. 

Le  8  avril  i83i  ,  dans  la  même  forêt  et  sur  le  même 
territoire  ,  mais  tout  près  de  celui  de  Pezé  ,  des  ouvriers 
travaillant  a  la  roule  de  Sillé  à  Fresnay  ,  ont  trouvé  enfouies, 
entre  deux  hêtres  ,  à  peu  de  profondeur  dans  la  terre  ,  pour 
une  valeur  d'environ  60  f.  de  notre  monnaie,  de  pièces  en 
argent,  presque  neuves,  de  la  grandeur  à  peu-près  des 
anciens  écus  de  3  et  de  6  1. ,  aux  types  d'Henri  IV  et  de 
Louis  XIV  ,  ces  dernières  portant  les  millésimes  de  i6*4q 
et  1676. 

hydrogr.  La  petite  rivière  d'Orthe  ,  venant  des  forges  de 
ce  nom  ,  dans  le  département  de  la  Mayenne  ,  traverse  la 
partie  nord  de  la  commune ,  de  l'ouest  au  nord-est  ;  le  ruis- 
seau des  Deffais ,  sortant  de  l'étang  de  ce  nom  ,  situé  dans 
la  forêt  de  Sillé,  la  traverse,  à  peu  -  près  par  son  centre, 
du  sud- ouest  à  l'est;  celui  du  Saut -du- Cerf,  va  se  jeter 
dans  le  précédent,  en  face  la  ferme  de  la  Rigaudière  ;  et  celui 
de  la  grande  Roile ,  qui  prend  sa  source  peu  loin  à  l'ouest  du 
bourg  ,  se  jette  dans  TOrthe  au  sud  de  la  ferme  de  la  Mi- 
nerie  ;  enfin,  le  ruisseau  de  Cordé,  venant  également  de 
la  forêt  ,  traverse  l'étang  du  même  nom  ,  coule  du  sud  au 
nord,  à  l'extrémité  occidentale  du  territoire,  et  va  confluer 
dans  le  précédent,  à  l'ouest  du  bourg  de  Douillet.  —  Mou- 
lins :  de  Courlarvel ,  de  la  Couffayère  et  de  la  Lucazière  , 
le  second  à  foulon ,  sur  i'Orthe  ;  de  Cordé  ,  faisant  mouvoir 
le  haut  fourneau  de  ce  nom.  —  Etangs  Rompu  et  de  Cordé  , 
empoissonnés  en  carpes  ,  brochets  ,  anguilles  ,  gardons  ,  etc. 

glol.  Sol  généralement  élevé,  collineux  et  coupé,  sur 
lequel  on  remarque  plusieurs  monticules  ,  de  j5  à  100  mètr. 


212  MONT-SAINT-JEAN. 

d'élévation  :  à  l'ouest  ,  ceux  de  Courtarvel ,  des  Cnalouzières 
et  de  la  Boutevayère  ;  le  Jarrier  et  le  Gros-Guillaume  ,  au 
nord  ;  partie  des  Berçons  ,  à  l'est.  Terrain  de  première  et  de 
seconde  formation,  offrant  l'eurite  porphyroïde  ,  des  schistes, 
des  marbres ,  de  la  grauwacque ,  du  grès  ancien ,  du  minerai 
de  fer ,  ce  dernier  dans  les  Berçons  (  v.  cet  art.  ).  Une  source 
ferrugineuse  existe  dans  le  bois  de  Courtarvel. 

cadastr.  Superficie  totale  de  4^3i  hect.  g3  ar.  4o  cent., 
se  subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.  ,  2,3g2  hect. 
8)  ar.  65  cent.  ,  en  5  classes,  évaluées  à  3,  8,  i3,  19  et 
24  f.  —  Avenues,  i-32-5o  ;  à  24  f.  —  Jardins  ,  67-99-06  ; 
4  cl.  :  24,  28  ,  32  ,  3S  f.  —  Prés  ,  3j3-45-6i  ;  5  cl.  :  7  ,  i4, 
24,  3;  ,  46  f.  —  Pâtis  ,  18-95-34  ;  2  cl.  :  5  ,  10  f.  —  Bois 
futaies  ,  5-4f;-40 >  a  lî  f-  —  B«  taillis  ,  la  plupart  dans  la  forêt 
de  Sîllé  ,  1192-92- 10  ;  5  cl.  :  1  ,  3  ,  7  ,  10,  18  f.  —  Broussils 
et  broussaill.  ,  5*93-  4o  ;  2  cl.  :  2  ,  4  f.  —  Pinièr.,  o-54  60  ; 
à  2  f .  —  Landes  ,  6t)-24-3o  ;  2  cl.  :  1  ,  2  f.  —  Douves  , 
mares,  étangs  ,  3-33-5o;  à  8  f .  —  Sol  des  propriét.  bâties  , 
i9~3o-2i;   à  ^>4  ^  Objets  nun  ïmpos.  :  Chemins,  71-9340. 

—  Cours  d'eau  ,  7-84-60.  —  Cimet.  et  presbyt  ,  0-78-73. 
=  571  maisons  ,  en  9  cl.  :  7  à  28  f. ,  7  à  23  f. ,  7  à  18  f. ,  16 
à  1 4  f*  1  36  à  iof  ,  1*1  à8  f. ,  1 1 2  à  6  f.  ,  248  à  4  f*  >  9 7  à  2  f. 

—  Château  de  la  Lucazière  ,  à  160  f.  —  4  moulins,  à  ib'o  , 
120  ,  60  et  3o  f.  —  Le  fourneau  de  Cordé  ,  à  800. 

._  .  (  prop.  non  bâties,  5o.o8tf.5iC.)    «#  «/  r  «- 

Retehu  ïmpos.  ^_L  bâties  9          £m        m     |  54,664  f.  5.  c. 

coîstrib.  Foncier  ,  9,764  f.  ;  personn-  et  mobil, ,  1,007  ^  î 
port,  et  fen. ,  260  f.  ;  17  patentés  :  dr.  fixe  ,  82  f.  5o  c  ;  dr. 
proport.  ,  38  f.  Total,  ii,i5i  f.  5o  c.  —  Percept.  de  Sillé- 
le-Guillaume. 

CULTUR.  Superficie  argileuse,  argilo- sablonneuse  et  cail- 
louteuse ;  cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de  9  part, 
en  seigle,  avoine,  grains  mêlés,  sarrasin,  contre  une  partie 
en  froment  et  en  orge  ;  dont  les  produits  sont  insuffisans  pour 
la  consommation  des  habitans;  peu  de  trèfle;  davantage  de 
chanvre  ;  peu  d'arbres  à  fruits.  Prés  d'assez  bonne  qualité  ; 
bois  ,  etc.  Un  petit  nombre  d'élèves  de  chevaux  et  de  porcs  ; 
beaucoup  ,  au  contraire  ,  de  bêtes  à  cornes  et  de  moulons  ; 
engrais  de  ces  derniers  particulièrement  ;  une  certaine  quan- 
tité de  ruches.  —  Assolement  sexennal  ou  bi-triennal ,  dans 
les  terres  non  marnées ,  qu'on  transforme  en  quadriennal , 
à  mesure  du  marnage ,  auquel  on  s'adonne  beaucoup  depuis 
quelques  années ,  et  pour  lequel  on  tire  la  marne  blanche  de 
Douillet ,  la  grise  de  Montreuil-le-Chétif,  —  9  à  10  fermes 


MONTSORT.  2i3 

principales  ;  un  grand  nombre  de  moyennes  et  de  bordages, 
la  plupart  réunis  en  12  à  i5  hameaux  ,  présentant  un  total 
de  100  à  1 10  maisons.  —  4.0  charrues  ,  toutes  traînées  par 
bœufs  et  chevaux.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains, 
dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle  ;  peu  de  graine  de 
trèfle;  chanvre  et  fil;  nn  petit  nombre  de  poulains  et  de 
porcs  gras  ;  davantage  de  veaux  et  génisses  ,  et  de  moutons 
gras  surtout  :  laine  ,  cire,  miel.  Peu  de  cidre  ;  bois  ;  etc. 

=  Fréquentât,  des  marchés  de  Sillé  -  le  -  Guillaume  ,  de 
Fresnay  et  de  la  Poôté  (  Mayenne  )  ;  des  foires  de  Villaines- 
la-  Juhée  (  Mayenne.  ) 

indljstr.  Haut  fourneau  à  fonte  de  Cordé  ,  dépendant  de- 
là forge  de  l'Aune  ,  située  en  Douillet.  Extraction  du  minerai 
de  fer,  dans  la  partie  des  Berçons  qui  dépend  de  la  com- 
mune. Exploitation  des  bois  dans  la  foret  de  Sillé  et  taillis 
y  adjacens.  Fabrication  ,  dans  9  ou  10  métiers  ,  de  toiles  , 
façon  de  Fresnay,  partie  pour  la  halle  de  cette  ville,  le  sur- 
plus de  commande  pour  les  parliculiers. 

rout.  ET  CHEM.  L'ancien  chemin  de  Sillé  à  Fresnay,  et  là 
route  départementale  n.°  5,  qui  conduit  de  l'une  à  l'autre  de 
ces  villes ,  passent  à  l'extrémité  sud-est  de  la  commune  et  de 
la  foret  de  Sillé  de  ce  côté.  Le  chemin  de  Sillé  aux  bourgs  de 
Mont~S.-Jean  et  de  la  Poôté  ,  traverse  le  centre  de  la  même 
forêt  et  du  territoire  de  Mont-S.-Jean.  Un  autre  chemin, 
qui  s'embranche  avec  celui-ci  ,  dans  le  premier  de  ces  bourgs  , 
conduit ,  à  l'ouest  ,  à  celui  de  S.-Germain  de  Coulamer  et 
à  Villaines-la-Juhée ,  dans  la  Mayenne.  Les  chemins  de 
cette  commune  sont  généralement  bien  entretenus  depuis 
quelques  années. 

lieux  remarq.  La  Lucazière  seulement ,  comme  habi- 
tation. Sous  le  rapport  des  noms  :  la  Celle ,  le  Mesnil ,  la 
Cantinerie  ;  la  Voie  ,  la  Voierie  ;  la  Mercerie ,  Quincampoix  ; 
les  Vaux ,  les  Touches,  la  Boile  ,  le  Tertre,  la  Ferrière  ; 
le  Fresne  ,  les  Pins ,  les  Fougerais  ,  les  Aulnais  ;  la  Che- 
vrolcrie  ,  Yvré  (  nom  dont  Tétymologie  sera  expliquée  à 
l'art,  yvré- le- PO  lin.  ) 

etabl.  publ.  Mairie  ,  succursale ,  école  primaire.  —  But. 
de  poste  aux  lettres ,  à  Sillé-le-Guillaume. 
etabl.  partic.  Une  sage- femme. 

MOiXTSORT,  MONTSOR,  MONSOR,  faubourg  de 
la  ville  d'Alençon  ,  bâti  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe  ,  qu'un 
pont  en  pierre  sur  cette  rivière  fait  communiquer  avec  la  ville, 
située  sur  la  rive  droite.  11  prend  son  nom  du  monticule  sur 
lequel  il  est  construit ,  appelé  Sorre  ou  Sono ,  à  l'entrée  de  la 
route  royale  n.w  i38,  d'Alençon  au  Mans  ,  à  3o,  k.  1/2  N.  de 


2i/f  MONTSORT. 

cette  dernière  ville.  Du  doyenné  de  Lignères,  du  Grand- 
Arehidiaconé  et  de  l'évêché  du  Mans  ;  nous  l'avons  indiqué  à 
tort  (  1  cccclxiii),  d'après  Lepaige,  comme  élant  de  l'élect. 
du  Mans ,  tandis  qu'il  était  de  celle  d'Alençon  ,  ainsi  que  les 
paroisses  de  Hellou  ,  S.- Germain  de  Corbin  et  S.--Cénery  , 
qui ,  à  l'exception  de  la  dernière  ,  faisaient  partie  des  mêmes 
diocèse  ,  archidiaconé  et  doyenné  que  lui. 

Compris  comme  chef-  lieu  du  6.e  canton  du  district 
de  Fresnay,  du  département  de  la  Sarthe,  dont  faisaient 
également  partie  ces  trois  communes,  lors  de  la  nouvelle 
organisation  de  la  France  en  1790,  Montsor,  Hellou  et 
S.-Germain  de  Corbin  en  furent  distraits,  en  1793,  pour  être 
réunis  au  district  d'Afençon  et  au  déparlement  de  TOrne. 
Saint-Cénery  devint  alors  le  chef-  lieu  du  même  canton  , 
jusqu'à  ce  qu'il  fut  à  son  tour  réuni  à  l'Orne,  en  179^, 
lors  de  la  mise  en  activité  de  la  constitution  de  l'an  m.  C'est 
alors  que  S.  -  Patern  devint  le  chef-lieu  de  ce  canton  qui,  de 
12  communes  dont  il  était  composé  d'abord,  se  trouva  réduit 
à  huit.  Plus  tard,  par  décret  du  s8  juillet  i8o5  ,  une  partie 
du  territoire  de  S. -Patern,  comprise  entre  les  rivière  et 
ruisseaux  de  Malèfre-aux-Moines  ,  de  Sarlhe  et  de  Sorre , 
et  le  chemin  du  Chevain  à  Arçonnay ,  sur  une  ligne  de  i,75o 
mèlr. ,  se  prolongeant  dans  la  plaine  ,  fut  encore  détachée  du 
département  de  la  Sarlhe  ,  et  annexée  à  celui  de  l'Orne.  Ce 
terrain  ,  comprenant  160  maisons  ,  fait  suite  au  faubourg 
Monlsort. 

«  Avant  le  i3.e  siècle  ,  est-il  dit  page  122  de  Y  Annuaire 
«  de  la  Sarlhe  pour  1829  ,  ce  faubourg  devait  appartenir  à  la 
«  province  du  Maine,  qui  s'étendait  au  N.  jusqu'à  la  Sarlhe. 
«  11  en  aura  vraisemblablement  été  séparé  lorsque,  au  mois 
«  de  janvier  1221,  les  héritiers  de  Robert  IV  d'Alençon, 
«  cédèrent  à  Philippe- Auguste  Hellou  et  S. -Germain  de 
«  Corbie ,  situés  comme  lui  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe. 
«  Ces  trois  paroisses  du  diocèse  du  Mans,  de  la  généralité 
«  d'Alençon  et  du  parlement  de  Rouen  ,  furent ,  en  1  790 , 
«  attachées  au  département  de  l'Orne  ,  et  par  suite  à  l'évêché 
«  de  Séez.  C'est  à  tort  que  l'almanach  du  déparlement  de  la 
«  Sarthe  pour  les  années  1791,  1792,  179^,  les  a  mises, 
«  ainsi  que  S.-Cénery  ,  dans  le  è.e  canton  du  district  de 
«  Fresnay.  » 

En  admettant  l'exactitude  de  la  première  partie  de  cet 
alinéa  ,  en  ce  qui  concerne  la  distraction  de  la  province 
du  Maine  des  paroisses  y  dénommées,  nous  ne  concevons 
pas  qu'on  puisse  affirmer  aussi  positivement  la  seconde.  C'est 
avec  toute  raison  que  ces  quatre  communes  ont  été  indiquées 


MONTSORT.  ai  5 

dans  les  almanachs  dont  il  s'agit ,  comme  étant  comprises 
dans  le  6.e  canton  du  district  de  Fresnay ,  dont  elles  n'ont 
cessé  de  faire  partie  qu'aux  époques  indiquées  plus  haut  ;  et 
nous  avons  cité  (  I  ccgclxix  )  ,  le  tableau  officiel  arrêté  par 
les  commissaires  du  Comité  de  constilution  de  l'Assemblée 
nationale,  vu  et  approuvé  au  Conseil-d'Etat ,  en  1790,  qui 
les  y  comprend.  Ce  tableau  a  été  imprimé  au  Mans,  chez 
Pivron  ,  16  p.  in-  4*° 

Outre  la  route  royale  n.°  i38,  d'Alençon  au  Mans,  que 
nous  avons  dit  traverser  le  faubourg  Monlsort ,  celle  n.°  i55  , 
de  IVlamers  à  Alençon  ,  et  les  anciens  chemins  de  la  môme 
ville  à  Fresnay,  au  Mans  et  à  IVlamers  ,  y  aboutissent  aussi  , 
ainsi  que  devait  le  faire  également  la  voie  romaine  n.°  3  , 
indiquée  tom.  IIÏ  ,  page  7^5. 

hist.  ECCLÉs.  On  comptait  dans  la  paroisse  de  S.-Pierre 
de  Monlsort,  vers  177$,  de  i5oo  à  1800  cornmunians.  La 
cure,  estimée  valoir  600  1.  de  rente,  était  à  la  présen- 
tation de  l'évêque  du  Mans.  Son  revenu  était  si  faible  dans 
l'origine  ,  que  l'evêque  du  Mans  Geoffroi ,  en  réunissant , 
en  1240,  le  prieuré  curial  de  S.-Gilles  de  la  Plaine,  à  la 
paroisse  de  S.-Palern  ,  obligea  le  curé  de  cette  paroisse  à 
faire  à  celui  de  Montsor  une  rente  en  blé  ,  orge  et  avoine  , 
d'un  demi-muid,  mesure  d'Alençon.  L'église  de  S -Pierre, 
décorée  de  tableaux  réprésentant  les  principales  actions  de  la 
vie  de  son  patron,  est  basse  et  sombre  :  sa  tour,  qui  avait  été 
détruite  ,  fut  rétablie  en  1707.  —  La  chapelle  de  S.-Joseph  , 
fondée  dans  cette  église ,  de  90  1.  de  revenu  ,  était  à  la  pré- 
sentation des  héritiers  de  Jérémie  Quillet ,  son  fondateur. 

On  fait  remonter  au  milieu  du  4«e  siècle,  l'origine  de 
l'église  paroissiale  de  S.-Pierre  de  Montsort,  qui  fut,  suivant 
Mabillon,  l'une  des  17  paroisses  établies  et  consacrées  par 
S.  Liboire,  4«e  évêque  du  Mans.  Liboire  imposa  à  cette 
église  une  redevance  annuelle  de  4  nv»  de  cire  et  de  6  liv. 
d'huile,  que  payaient  encore  les  curés  de  Monlsort,  en  1789  , 
pour  l'entretien  du  luminaire  et  des  lampes  de  l'église  ca- 
thédrale. Sous  l'épiscopat  de  Mérole ,  772-784,  Charle- 
magne  ordonna  la  restitution  à  l'église  de  S.-Pierre  d'Alen- 
çon, vellas  allquas  ,  id  est  sancti  Pétri  Alencion  ,  donnée  à  des 
particuliers  par  l'usurpateur  Roger  (  v.  biogr.  ,  xviir,  xix , 
lxxxvii).  Le  même  prince  confirme  cette  restitution  à  l'église 
du  iVlans  ,  par  sa  charte  du  17  décembre  796.  Guillaume  m, 
comte  d'Alençon,  se  prétendant  le  droit  de  patronage  sur 
ladite  église,  en  fit  don,  en  n49i  à  celle  de  S -Martin  de 
Séez.  Quelques  années  après  ,  les  religieux  de  l'abbaye  de 
Lonlai  ayant  aussi    réclamé    des  droits   sur  cette   église , 


ai6  MONTSORT. 

Girard ,  évêque  de  Séez ,  interposa  sa  médiation  et  les  fit 
désister  de  leurs  prétentions.  Enfin  ,  les  seigneurs  du  fiel  de 
la  Grande-Barre,  en  S.-Patern  ,  se  prétendaient  aussi  sei- 
gneurs directs  de  cette  église  ,  qu'ils  disaient  bâtie  sur  ce  fief, 
ce  dont  ils  n'ont  jamais  pu  justifier. 

Plusieurs  autres  élablissemens  religieux   existaient  sur  la 
paroisse  de  Montsorl  : 

i.°  La  chapelle  S. -Louis,  La  ville  d'Alençon  possédait, 
en  1204.,  un  Hôtel-Dieu,  construit,  comme  la  ville,  sur  la 
rive  droite  de  la  Sarthe  ,  ayant  une  chapelle  dédiée  à  S. 
Jean  ,  et  desservie  par  deux  chapelains  a  la  nomination  des 
seigneurs,  qui  lurent  réduits  à  un  seul.  Les  frères  et  sœurs 
chargés  de  son  administration  l'ayant  trouvé  trop  restreint , 
firent  édifier  de  l'autre  côté  de  la  rivière ,  une  maison 
beaucoup  plus  vaste  ,  avec  une  chapelle  sous  le  patronage 
de  Sle-Catherine  ,  dans  un  terrain  connu  sous  le  nom  de 
Champ  du  Roi.  Charles,  comte  d'Alençon,  petit -fils  de 
Louis  IX  ,  fit  construire  ,  dans  ce  faubourg,  conjointement 
avec  les  habiians  ,  une  église,  en  l'honneur  de  son  aïeul, 
mis  au  nombre  des  saints  ,  dans  la  forteresse  du  Boulevard , 
et  y  atiacha  des  Chapelains  qui  furent  chargés  de  l'office  de 
l'Hôlel-Dieu ,  dont  cette  église  était  devenue  la  chapelle 
dès  i338,  et  à  laquelle  un  grand  nombre  d'évêques  accor- 
dèrent différens  privilèges.  Les  courses  faites  par  les  Anglais 
aux  portes  d'Alençon  ,  ayant  fait  donner  l'ordre  ,  le  3  avril 
i358  ,  aux  frères  et  sœurs  de  l'Hôtel- Dieu  ,  de  raser  leur 
maison  et  de  rentrer  dans  la  ville  ,  ils  fieffèrenl ,  par  la  suite  , 
le  terrain  qu'elle  occupait ,  à  un  grand  nombre  de  particuliers 
qui  y  construisirent  des  maisons.  Par  suite  d'autres  événe- 
mens  ,  l'église  S.-Louis  ,  dont  l'entretien  avait  été  négligé 
par  le  maîlre  et  les  frères  et  sœurs  de  l'Hôtel-Dieu,  étant 
presque  en  ruines,  en  iôg3,  l'évêque  P.  de  Savoisy  les 
autorisa  à  faire  une  quête  dans  tout  le  diocèse  et  à  publier 
une  bulle  d'indulgences  que  le  pape  Clément  \'1I  avait  ac- 
cordée pour  son  rétablissement.  En  14.00  ,  le  curé  de  Mont- 
sort  ayant  voulu  troubler  les  quatre  chapelains  qui  faisaient 
l'office  dans  celle  église,  l'administration  de  l'Hôtel-Dieu  tran- 
sigea avec  lui ,  et  s'obligea  à  lui  (aire  i4-  s.  de  rente  ,  comme 
au  temps  où  elle  servait  de  chapelle  à  cet  établissement.  Porté 
de  4  à  6  ,  et  ensuite  illimité  ,  le  nombre  de  ces  chapelains 
fut  réduit,  par  sentence  du  juge-vicomte,  à  l'ancien  nombre  de 
six  ,  qui  ,  nourris  et  logés  à  l'Hôtel-Dieu  ,  faisaient  l'office 
canonial  dans  la  chapelle  S.-  Louis,  très-fréquentée  à  cause 
des  indulgences  que  les  souverains  pontifes  y  avaient  ac- 
cordées, Louis  XI  y  vint  faire  sa  prière  lorsque  ,  le  7  août 


MONTSORT.  217 

i473  ,  il  fut  à  Alençon  prendre  ,  en  personne  ,  possession 
de  ce  duché.  Les  chapelains  cessèrent  d'être  logés  et  nourris 
à  l'Hôtel-Dieu  ,  et ,  en  i5o3,  i53o,  i54oet  i544,  leurs  ho- 
noraires et  leurs  services  furent  successivement  réduits  ,  puis 
supprimés.  Pillée  pendant  les  premiers  troubles  du  calvi- 
nisme ,  la  chapelle  S.-Louis  fut  convertie  en  corps-de-garde 
et  servit  de  jeu  de  boules  en  temps  de  paix.  Le  service  y 
avant  été  de  nouveau  rétabli,  des  chapelains  y  furent  attachés 
de  nouveau  et  chargés  d'y  faire  l'office  ;  mais  s'élant  mal  con- 
duits ,  l'évêque  de  Tressan  rendit  contre  eux  ,  le  20  août  1672, 
une  ordonnance  qu'ils  n'exécutèrent  pas  ;  ce  qui  fit  interdire 
la  chapelle,  en  1677,  et  autoriser  sa  démolition,  le  12 
octobre  1690.  —  La  chapelle  de  Ste-Calherine  ,  mentionnée 
plus  haut ,  aux  environs  de  laquelle  était  placé  le  cimetière 
de  l'Hôtel-Dieu  ,  ne  fut  détruite  qu'en  1739. 

20  Le  monastère  de  Ste- Marie  de  la  Visitation.  Anne 
d'Autriche,  mère  de  Louis  XIV  et  régente  ,  ayant  autorisé 
l'établissement  de  ce  monastère  ,  sollicité  par  la  ville  d'Alen- 
çon ,  des  lettres-patentes  furent  expédiées,  en  1659,  vé- 
rifiées peu  après  et  suivies  de  l'agrément  de  l'évêque  du 
Mans ,  Philib.  Emman.  de  Beaumanoir.  La  dame  Loquet,  i.re 
supérieure,  s'y  établit  le  7  juin  de  la  même  année  ,  dans  la 
rue  du  Mans  du  faubourg  Montsort,  avec  7  religieuses,  3  no- 
vices et  une  sœur  servante.  Elles  occupèrent  ensuite  une 
autre  maison  ,  place  des  Poulies  du  même  faubourg,  laquelle 
s'étant  trouvée  trop  petite,  fut  remplacée  par  une  autre  qu'elles 
firent  construire,  ayant  un  enclos,  dans  un  emplacement  dont 
partie  fut  concédée  par  le  bureau  des  finances.  Elles  en  prirent 
possession  le  11  janvier  168 1,  M.me  d'Erad  de  Ray,  sœur  d'un 
président  au  présidial  d'Alençon  ,  étant  supérieure.  Ce  mo- 
nastère possédait  une  chapelle,  qui  fut  boisée  en  1782. 

3.°,  4-°  »  5.°  L'abbaye  des  Bénédictines  de  Ste- Geneviève  ,  la 
Léproserie  et  la  chapelle  de  N.-D.  de  Lazareth  ,  établies  dans 
le  même  faubourg,  étant  situées  sur  le  territoire  de  l'ancienne 
paroisse  de  S.-Patern,  c'est  à  cet  article  qu'il  en  sera  fait 
mention. 

HiiT.  féod.  La  paroisse  de  Montsort  ayant  été  distraite 
de  la  province  du  IVlaine ,  comme  on  Fa  vu  plus  haut ,  p.  a  f  4  j 
pour  être  donnée  aux  seigneurs  d'Alençon  ,  sa  seigneurie 
de  paroisse  se  trouva  faire  partie  du  patrimoine  de  Fran- 
çoise d'Alençon  ,  aïeule  d'Henri  IV,  et  réunie  au  duché  de 
Beaumont  ,  érigé  en  sa  faveur  en  i543  ,  et  dont  le  siège  fut 
établi  à  la  Flèche.  En  conséquence  ,  le  ressort  de  la  juri- 
diction de  ce  duché  s'étendit  jusqu'au  faubourg  de  Montsort 
jusqu'à  la  révolution,  et  c'est  probablement  ce  qui  déter- 


218  MONTSORT. 

mina  les  députés  aux  états-généraux ,  chargés  de  la  délimi- 
tation des  deux  départemens  (  v.  I-cccCLXlx),  à  comprendre 
celte  paroisse  dans  celui  de  la  Sarlhe.  Cette  seigneurie  passa 
dans  le  domaine  de  la  couronne  ,  comme  tout  le  duché  de 
Beaumont,  par  l'accession  de  Henri  de  Bourbon  au  trône  , 
sous  le  nom  d'Henri  IV,  en  i58g  (  v.  i-i32,  11-399).  Nous 
avons  vu  ci-dessus  que  les  propriétaires  du  fief  de  la  Grande- 
Barre,  élevaient  aussi  des  prétentions  sur  la  seigneurie  de 
cette  paroisse. 

hist.  civ.  Le  ministre  de  la  guerre  de  Puységur ,  ayant 
fait  décider  que  des  casernes  seraient  construites  dans  les 
principales  villes  du  royaume  ,  les  fondemens  de  celle  d'Alen- 
çon  furent  jetés  dans  le  terrain  appelé  le  Champ  du  Roi ,  au 
faubourg  Montsort ,  et  la  première  pierre  en  fut  posée  le  23 
avril  1720,  par  M.  de  Pornereu,  intendant  de  la  province. 
On  y  grava  celle  inscription  : 

M.  DGC.  XX. 

Reg.  Lud.  XV.  Dom.  Mich.  Gero.  Rob.  de  POMEREU ,  Reg.  à 
Consiliis ,  Prœfecto  in  Alenconio  et  Provïnciâ ,  œdes  milit. 
construct.  dirigente.  P.  S.  Gué  rouit ,  arch. 

Les  murailles  ,  pour  la  construction  desquelles  on  em- 
ploya des  matériaux  provenant  de  la  démolition  de  quelques 
tours  du  château  et  de  la  ville  et  des  parapets  des  murs  d'en- 
ceinte de  celle-ci,  étaient  déji  élevées  à  six  pieds  au-dessus  du 
sol  ,  lorsque  ce  travail  fut  abandonné.  Les  fondemens  furent 
comblés  et  le  sol  applani,  vers  1775. 

Une  grande  porlion  d'une  autre  place  très-vaste  ,  située 
au  même  faubourg  ,  appartenait  anciennement  aux  religieux 
de  l'abbaye  de  S.-Martin  de  Séez.  Ceux-ci  la  cédèrent  aux 
comtes  d'Alençon  ,  pour  faire  l'emplacement  du  jeu  des 
Poulies  qui  était  fort  de  leur  goût ,  puisqu'ils  en  possédaient 
un  proche  de  leur  hôtel  à  Paris  ,  dans  la  rue  qui  en  porte 
encore  le  nom  ,  et  dans  presque  toutes  les  villes  où  ils  faisaient 
quelque  résidence.  Une  partie  du  terrain  qu'occupait  ce  jeu 
avait  été  fieffée  à  différens  particuliers  ,  ou  usurpée ,  avant  la 
révolution. 

histor.  1417.  —  Les  troupes  de  Henri  V,  roi  d'An- 
gleterre, ayant  campé  ,  en  i4l7?  dans  le  faubourg  Montsort , 
le  terrain  occupé  par  leur  camp  ,  en  a  retenu  le  nom  de 
Champ  du  Roi. 

1467.  —  Lors  de  la  guerre  dite  du  Bien  Public ,  les  troupes 
de  Louis  XI  ,  qui  vint  lui-même  faire  le  siège  d'Alençon, 
se  montrent  au  faubourg  de  Monlsor  le  21  novembre.  Le 
gouverneur  de  la  ville  pour  le  duc  d'Alençon  ,  qui  avait  or- 


MONTSOREiUJ.  219 

donné  de  raser  l'Hôtel-Dieu  ,  fait  brûler  ce  faubourg  le  22, 
ainsi  que  la  chapelle  de  Sle-Catherine. 

i535.  —  Un  nommé  Benoît  Pichcr ,  ayant  commis  un 
sacrilège  clans  l'église  de  S.-Pierre  de  Monlsort,  fut  condamné 
à  être  pendu  et  exécuté  ,  Je  23  décemb.,  à  une  potence  plantée 
devant  celte  église.  Après  sa  mort ,  on  lui  coupa  le  bras 
droit  qui  fut  cloué  à  la  potence,  et  ses  biens  furent  confisqués. 

1570.  —  Le  5  juin  ,  le  capitaine  Villarmoye  ,  à  la  tête 
d'une  troupe  de  gens  de  pied,  du  parti  calviniste,  vient  se 
loger  dans  le  faub.  Monlsor  ,  d'où  il  se  retire  moyennant  une 
somme  d'argent. 

i58g.  —  Henri  IV  ,  après  s'être  rendu  maître  du  Mans  , 
entreprend  le  siège  d'Alençon.  Hertré,  chargé  de  l'inves- 
tissement de  cette  place  ,  se  rend  maître  d'abord  du  faubourg 
de  Montsorl ,  et  achevé  cet  investissement  le  i.er  décembre. 
Les  Anglais  de  l'armée  du  roi  étant  venus  camper  du  côté 
de  Monlsort,  ce  fut  eux  qui  arrachèrent  avec  des  grapins 
en  fer,  le  ponl-levis  qui  communiquait  au  boulevard,  par- 
vinrent à  l'abattre  ,  gagnèrent  la  forteresse  ,  et  s'en  rendirent 
maîtres.  La  garnison  fut  alors  obligée  d'abandonner  la  ville 
et  de  se  retirer  dans  le  château  ,  d'où  elle  capitula  le  2^ 
ou  le  25  du  même  mois. 

17  )3.  —  Lors  de  la  défaite  de  l'armée  vendéenne  au  Mans, 
les  11  et  12  décembre  ,  un  grand  nombre  de  prisonniers  faits 
par  l'armée  républicaine,  sont  amenés  à  Alençon  ,  jugés  et 
fisillés  dans  le  terrain  appelé  le  Champ  du  Roi. 

Nous  avons  dû  entrer  dans  ces  détails ,  sur  une  localité 
qui  n'appartient  plus  au  département ,  parce  que  cet  histo- 
rique ,  d'un  haut  intérêt ,  se  rattache  à  celui  du  diocèse ,  de 
l'ancien  duché  de  Beaumont ,  le  fief  le  plus  important  de  la 
province  ,  et  à  une  commune  qui ,  pendant  trois  ans  ,  a  fait 
partie  du  déparlement ,  et  parce  que  l'article  qui  la  concerne 
dans  le  Dictionnaire  du  Maine  de  Lepaige  (  11-324  ) ,  y  est 
tout-à-fait  insignifiant. 

MOi\TSOREAU ,  nom  de  deux  établissemens  religieux  , 
qu'ils  ne  faut  pas  confondre  avec  la  ville  de  Montsoreau  en 
Anjou.  1 .°  Le  premier  est  une  ancienne  commanderie  de  l'ordre 
de  Mallhe  ,  à  laquelle  un  fief  était  annexé  ,  fondée  près  l'étang 
du  même  nom,  à  2,8  hect.  au  N.  du  bourg  du  Bailleul , 
réunis  par  la  suite  ,  à  la  commanderie  de  Précigné,  (  V.  l'art. 

BAILLEUL.  ) 

2.0  Le  second,  un  prieuré  établi  à  Vaas,  avec  un  fief  y 
attaché.  (  V.  Part,  vaas.  ) 

MOATSOHEAU ,  ruisseau  qui  prend  sa  source  dans 
l'étang  du  même  nom  ?  dépendant  autrefois  de  la  comman- 


22o  MORTIER. 

derie  dont  il  vient  d'être  parlé  ,  à  q,3  h.  au  N.  du  Bailleul  ,  se 
dirige  au  nord  ,  traverse  la  partie  occidentale  de  la  commune 
de  Parce  ,  et  va  jeter  ses  eaux  dans  la  Sarlhe  ,  au  moulin 
des  Guerres  ,  qu'il  fait  mouvoir ,  après  un  cours  de  5  k.  1/2. 
MORE  I S ,  nom  d'une  maison  de  la  ville  du  Mans  , 
située  en  face  la  porte  occidentale  de  la  cathédrale,  à  l'angle 
de  l'escalier  des  Pans  de  Gorron  et  de  la  rue  des  Chanoines, 
dont  elle  porte  le  n.°  i.er,  trè-sremarquable  par  ses  élégantes 
sculptures  du  style  de  la  renaissance.  Jacques  de  Courthardy  , 
scholaslique  ,  puis  archidiacre  de  l'église  du  Mans  ,  et 
prieur  de  Vivoin ,  frère  de  l'illustre  P.  de  Courthardy  , 
premier  président  au  parlement  de  Paris  ,  fit  construire  cette 
maison ,  qui  appartenait  au  chapitre  de  S.-Julien ,  et  où  fut 
logé  Louis  XI  ,  lors  de  son  voyage  et  de  son  séjour  au  Mans  , 
en  14.67.  (  V.  111-276,  ^77  ,  764.  ) 

MORTE-A  PARANCE  ,  nom  donné  à  la  rivière  de 
Vive-Parance  ,  après  qu'elle  a  reçu  celle  de  Coëslon ,  parce 
qu'elle  approche  alors  de  son  confluent  dans  l'Huisne  ,  lequel 
a  lieu  près  le  hameau  de  Parance  ,  commune  d'Yvré  l'Evcque. 
(  V.  Fart,  vive  paratsce.  ) 

MORTE- EVE,  Mortua  Aqua  ,  eau  morte,  stagnante; 
ruisseau  que  nous  avons  désigné  ailleurs  sous  le  nom  de 
Pouvray.  f  V.  ce  mot.  ) 

MORTES-OEUVRES ,  ruisseau  dont  le  véritable  nom 
a  été  corrompu  ,  et  doit  être  Mortes-Eves  ,  Mortuœ  Aquœ. 
Il  prend  naissance  à  l'étang  du  même  nom  ,  dans  la  com- 
mune de  Pontlieue  ,  coule  au  sud,  en  traversant,  dès  sa 
naissance  ,  la  grande  route  du  Mans  à  Tours  ,  et  va  se  jeter 
dans  celui  de  TArche-aux-Moines,  à  4  h.  au  S.  O.  du  châ- 
teau des  Hunaudières  ,  en  Mulsanne  ,  après  un  cours  de  2,7 
hect.  seulement,  sans  avoir  fait  mouvoir  de  moulins. 

MORTIER ,  nom  d'un  ruisseau  qui  prend  naissance  près 
le  fief  du  même  nom,  faisant  l'objet  de  l'article  suivant,  sur 
la  lisière  du  bois  des  Calonnes  ,  en  la  Bazoge  ,  se  dirige  à 
l'esl-sud-est ,  et  va  confluer  dans  la  Sarthe  ,  à  1,2  h  au  sud 
du  bourg  de  la  Guierche.  —  Le  nom  de  Mortier,  que  portent 
un  assez  grand  nombre  de  lieux  dans  le  ?rlaine ,  y  indique 
encore  des  mares  ou  trous  remplis  d'eau. 

MORTIER  (LE),  ancienne  châtellenie,  à  laquelle  était 
annexée  la  seigneurie  de  paroisse  de  la  Bazoge  (  v.  cet  art.  ) , 
située  à  2, g  h.  O.  N.  O.  de  ce  bourg  ,  prè-  de  laquelle  nous 
avons  dit  qu'avaient  été  trouvées  des  traces  de  la  voie  ro- 
maine qui  conduisait  vers  Jublains.  La  juridiction  de  cette 
châtellenie  était  exercée  par  le  lieutenant  de  celle  de  Lavardin, 
dont  le  siège  était  à  Conlie ,  et  ses  appellations  allaient  à 


MOULINS-LE-CARBONIMEL.       221 

Beaumont-le-Vicomte ,  tandis  que  celles  de  la  châtellenie  de 
Lavardin  étaient  oortées  au  présidial  du  Mans. 

MOTTE  ACIÏART  (  la  ) ,  châtellenie  située  à  S.-Jean 
de  la  Molle.  V.  cet  art.  —  Le  nom  de  Motle,  Mnta ,  Motha , 
signifiait  dans  la  basse  latinité,  colline,  fort;  d'après  les 
usages  féodaux  et  suivant  la  coutume  du  Maine,  c'était  le  Merc 
féodal  où  se  rendaient  les  devoirs  et  hommages  et  se  payaient 
les  rentes  et  cens  dus  par  les  vasseaux  et  censitaires ,  aux  sei- 
gneurs el  suzerains. 

MOTTE  D  ARTHEZÉ  ;  voyez  arthezé. 

310TTE  CHAUVE  ,  ou  CHAUVIN  ;  voyez  Tari,  vancé. 

MOTTE  DTGÉ  ;  voir  mont  jallu. 

MOTTE-GAUTHIER  DECLLXCHAMP;  MonsGalterh 
de  Clino  Campo.  Nous  ne  plaçons  ici  ce  nom ,  que  parce  qu'il 
est  sans  cesse  associé  ,  dans  l'histoire  du  Saosnois  ,  à  ceux  de 
ses  autres  forteresses  ,  construites  ou  relevées  par  Rohert  H 
Talvas  ,  surnommé  le  Diable,  V.  l'art.  SAOSNOIS.  On  suppose 
que  la  Molle  -  Gauthier  devait  exislcr  dans  l'enceinte  du 
châleau  de  Clinchamp,  situé  à  9  h.  N.  O.  du  bourg  de  Che- 
milly  ,  paroisse  du  Perche  ,  actuellement  du  département  de 
l'Orne ,  à  5  k.  1/2  E.  E.  N.  E.  de  Mamers. 

MOULIAS  ,  ancienne  châtellenie  et  prieuré,  situés  dans 
la  paroisse  de  S. -Rémi  du  Plain.  V  .  cet  article. 

MOULINS  LE- CARROiXJVEL,  LE  CAHBONET  , 
DU  CARBONNET;  Molinœ ,  Malenàinœ  ;  commune  CA- 
DASTRÉE, du  canton  et  à  11  kilom.  O.  O.  S.  O.  de  Saint- 
Palern  \  de  l'arrondiss.  et  à  28  k.  O.  de  Mamers  ;  à  44  k.  N. 
i/4 -O.  du  Mans;  autrefois  du  doyenné  de  Fresnav  ,  du 
Grand  -  Archidiaconé  ,  du  diocèse  et  de  l'élect.  du  Mans. 
—  Distanc.  légal.  :   i3,  34  et  52  kilom. 

descrip.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N.,  par  la  rivière  de  Sarthe, 
qui  la  sépare  de  S.-Cénery  (  Orne  )  ;  au  N.  E. ,  par  Hellou 
(Orne)  ;  à  l'E.  ,  par  Gesne-le-Gandelin;  au  S. ,  par  Assé-le- 
Boisne  et  Sougé-le- Ganelon  ;  au  S.  O.  et  à  l'O. ,  par  S.- 
Léonard   des    Bois  ;    cette   commune   forme    une   espèce  de 
carré  irrégulier ,  de  3  k.  de  côte  ,  au  N.  N.  E.  ;  4  k.  1/2  à  l'E. 
S.  E.  el  au  N.  N.  O.  ;  et  de  5  k.  au  S.  O.  —  Le  bourg  ,  bâli 
en  amphithéâtre,    sur  le  côté  occidental  d'un  coteau  assez 
élevé    se  compose  d'une  assez  jolie  rue  ,  qui  s'étend  au  nord  , 
en   parlant  de  l'extrémité  occidentale  de  l'église    G 'lie -ci 
peu  remarquable  ,  à  porte  occidentale  romane  fort  simple  , 
les    autres    ouvertures    du    genre    gothique    primordial  ;    à 
clocher  en  flèche  assez  allongée.  Cimetière  attenant  au  côté 
nord  de  l'église,  entouré  de  murs  d'appui.  Le  château  ,  situé 
dans  le  bourg  ,  ayant  l'apparence  d'une  simple  maison  bour- 


222       MOULINS-LE -CARBONNEL. 

geoise ,  avec  cour  el  jardin ,  entourés  d'une  double  enceinte 
de  murailles  ,  n'a  de  remarquable  que  deux  assez  belles  pyra- 
mides en  granit  de  Hertré  ,  dit  d'Alençon ,  qui  ornent  sa 
porte  d'enlrée  ,  et  une  belle  avenue  de  peupliers  qui  s'étend 
à  l'est. 

POPUL.  De  i5g  feux  sur  les  étals  de  l'élection  ;  elle  est 
actuellement  de  296  ,  comprenant  5o6  indiv.  mâles,  5i6  fe- 
melles ,  total,  1,022,  dont  io5  dans  le  bourg;  4o  à  48 
à  chacun  des  hameaux  de  la  Gueroisière ,  de  la  Brosserie , 
de  la  Bignerie  ,  de  la  Bivière  ,  de  Godefresne;  et  28  à  36  ,  à 
ceux  de  l'Ouche ,  du  Pont-S.-Cénery  ,  de  Champoirier  et 
de  la  Barberie. 

Mouv.  clécenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag. ,  92; 
naiss. ,  2^9;  déc. ,  23 1.  — De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  98  ; 
naiss. ,  333  ;  déc. ,  268. 

HlsT.  ECCLÉS.  Eglise  dédiée  à  S.-Symphorien  ;  fêle  patro- 
nale ou  assemblée  ,  le  dimanche  le  plus  prochain  du  22  août, 
fête  de  ce  saint. 

La  cure  ,  d'environ  900  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  S  -Vincent  du  Mans.  La  chapelle  S.-Jacques  ,  à 
celle  des  seigneurs  de  la  paroisse  ,  valait  5o  1.  de  revenu. 
Celle  chapelle,  attenanle  à  l'église  paroissiale,  servait  à  l'in- 
humation de  ces  seigneurs  :  on  y  remarque  encore  un  tombeau 
sans  inscription. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  annexée  au  château, 
était  possédée  dans  le  moyen  âge  ,  par  une  famille  qui  en 
portait  le  nom  ,  ainsi  qu'il  était  d'usage  alors.  D.  Mar- 
tène  (  Annal,  col. ,  1 ,  564  )  1  c*le  Gausbert  et  Thibault  de 
Moulins,  comme  témoins  à  l'acte  par  lequel,  en  J097, 
Robert  de  Juillé  fait  don  de  l'église  d'Assé-le-Boisne  ,  au 
monaslère  de  S.- Vincent.  11  est  probable  que  le  surnom  de 
Carbonnel  ou  Carbonet ,  que  porle  cette  paroisse  ,  lui  sera 
venu  de  l'alliance  de  la  famille  de  Moulins  avec  celle  de  ce 
nom,  dans  laquelle  sera  passé  cette  seigneurie.  On  trouve, 
dès  11 58,  un  Henri  Carbonnel  au  nombre  des  seigneurs 
manceaux  qui  se  croisèrent  pour  la  Terre-Sainte  ,  avec  Geof- 
froi  IV  de  Mayenne.  On  peut  croire  que  Jean  Carbonnel  , 
qui  accompagna  le  duc  d'Alençon,  en  i446?  lorsqu'il  se 
rendit  à  Saumur ,  pour  assister  au  Pas  d'armes  qu'y  tint  le  roi 
René  ,  duc  d'Anjou  ,  et  un  autre  Carbonnet ,  cité  au  nombre 
des  gentilshommes  du  parti  du  duc  d'Alençon  et  des  princes  , 
qui  entrèrent  renforcer  la  garnison  d'Alençon ,  le  4  no- 
vembre i4^7  y  sous  les  ordres  de  Jean  de  Laval  ,  neveu  du 
maréchal  de  Lohéac  ,  étaient  seigneurs  de  Moulins. 

Quoiqu'il  en  soit ,  cette  terre  passa  postérieurement  dans 


MOULINS-LE-CARBONNEL.       2a3 

la  famille  de  Prez ,  et  fut  apportée  en  dot ,  vers  la  fin  du  i5.c 
siècle,  par  Jacquine  de  Prez,  à  Joachim  de  Jupilles,  sei- 
gneur d'une  terre  de  ce  nom  ,  située  dans  la  paroisse  de 
Fyé.  (V.  cet  art.) 

Christophe  de  Jupilles ,  seigneur  de  Moulins  ,  Oisseau  (  le 
Petit-  ),  etc.,  laissa  deux  fils,  dont  Michel-François,  le 
puîné  ,  fut  parlagé  de  la  terre  de  Moulins  ,  et  commença  la 
branche  de  Jupilles  de  Moulins.  Le  petit-fils  de  celui-ci, 
Et.  Bon  Fr.-Alex.  ,  ayant  épousé  ,  en  1  74.7  ,  Bonne  Josephc- 
Léonore-Thérèse  ,  sa  cousine  ,  de  la  branche  aînée  ,  la  lerre 
de  Moulins  se  trouva  de  nouveau  réunie  entre  leurs  mains, 
à  celles  de  Jupilles  et  d'Oisseau.  La  petite-fille  de  ces  derniers 
a  porté  ,  par  mariage,  la  lerre  de  Moulins  ,  à  M.  le  chevalier 
Choisne  de  Triqueville  ,  propriétaire  actuel. 

Il  y  avait ,  en  outre  ,  dans  cette  paroisse  le  fief  de  la  Douet- 
tée  ,  situé  à  1,2  h.  au  nord  du  bourg. 

histor.  Le  territoire  de  Moulins  ,  s'avançant  au  nord 
jusqu'au  bas  du  coteau  sur  lequel  était  construite  la  (orleresse 
de  S.-Cénery,  si  célèbre  par  les  attaques  dont  elle  a  été 
l'objet ,  dans  les  n.e  et  i5.e  siècles,  l'historique  de  ces  deux 
localités  ne  peut  être  séparé  ,  et  S.-Cénery  ,  actuellement 
du  département  de  l'Orne ,  ayant  été  compris  dans  celui  de 
la  Sarthe  ,  de  1 790  à  1 795  ,  nous  lui  consacrerons  un  article  , 
comme  nous  l'avons  fait  pour  Montsort ,  ne  fut-ce  que  pour 
ne  pas  détacher  de  notre  Histoire  nationale  ,  les  riches  feuillets 
que  cette  petite  forteresse  lui  a  fournis.  (  V.  l'art.  SAIist- 
CÉNERY.  ) 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarthe ,  ainsi  qu'il  a  été  dit ,  limite 
la  commune  au  nord- ouest.  Un  pont  en  bois,  sur  celte 
rivière  ,  sert  de  communication  entre  le  bourg  de  S.-Cénery  , 
situé  sur  la  rive  gauche  de  cette  rivière,  et  le  hameau  appelé 
le  Pont  de  S.-Cenery ,  espèce  de  tète  de  pont  en  effet,  sur 
sa  rive  gauche.  Le  territoire  est  de  plus  arrosé  ,  i.°  par  le 
ruisseau  de  la  Barberie  ,  qui  prend  naissance  à  i,3  h.  à  l'est- 
sud-est  du  bourg  ,  et  coule  au  nord  ,  pour  aller  jeter  ses  eaux 
dans  la  Sarthe  ,  après  un  cours  de  3,3  h.  ;  2.0  ,  par  celui  de 
la  Doueltée  ,  au  nord-est,  qui  se  jeté  dans  la  même  rivière, 
après  un  cours  de  1  k.  seulement.  —  Moulin  du  Désert ,  à 
blé  ,  sur  la  Sarthe. 

géclog.  Sol  généralement  monlueux  et  élevé  ,  hérissé  de 
roches  escarpées,  dont  une  appelée  le  Four-Belin  ,  au  sud- 
est,  une  autres  les  Ecotais ,  à  l'ouest.  Terrain  primiiif  et 
secondaire,  offrant  des  schistes  argileux ,  des  grès,  du  cal- 
caire jurassique  ,  exploité  cnmme  pierre  de  taille  à  la  Douet- 
tée  et  à  Champoirier  ;  de  la  marne  grise ,  en  extraction  à  la 


224       MOULÏNS-LE-CAUBONNEL. 

ferme  de  la  Michardière  ;  du  minerai  de  fer  ,  qui  sert  à  ali- 
menter, en  partie  ,  la  forge  de  la  Gaudinière  (  v.  cet  art.). 
Il  est  possible  que  les  roches  porphyriliques  observées  à 
S.-Léonard  ,  se  rencontrent  aussi  sur  Moulins.  On  appelle 
Désert,  le  site  agreste  et  tout- à-  fait  sauvage,  qui  domine  les 
deux  rives  de  la  Sarthe  ,  près  et  à  l'ouest  du  bourg  de  S.-Cé- 
nery ,  au  milieu  duquel  on  remarque  ,  sur  la  rive  droite  de 
la  Sarthe,  la  chapelle  de  S.-Cénery ,  dans  laquelle  se  trouve 
une  pierre  vénérée  par  la  piété  des  habitans,  comme  ayant 
servi  de  lit  à  ce  solitaire,  et  sur  l'autre  rive,  au  milieu  des 
rochers,  la  fontaine  appelée  aussi  de  S.-Cénery. 

Plant,  rar.  Quelques-unes  des  plantes  que  nous  allons  in- 
diquer ,  se  trouvant  indistinctement  sur  les  deux  rives  de  la 
Sarthe ,  nous  désignerons  par  une  astérisque  ,  celles  qui  se 
trouvent  au  milieu  des  rochers  de  S.  Cénery,  comme  sur  ceux 
de  Moulins:  —  *  Celerach  officinarum ,  bauh.  ;  Chrysos- 
plenium  oppositifolium ,  lin.,  à  la  fontaine  de  S.-Cénery; 
Circea  Lutetiana  ,  lin.  ;  *  Géranium  lucidum  ,  lin.  ;  Lylhrum 
hyssopifolium  ,  lin.;  Oxalis  acelosella ,  un.;  Scilla  nutans, 
smith.  ;  Sedum  cœpea  ,  lin.  ;  *  S.  rupestre,  vill.  ;  *  Silène 
nutans  ,  lin.  ;  Umbiculus  pendulinus  ,  DEC. 

CADASTR.  Superficie  totale  de  i  ,63o  hect.  96  ar. ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit: —  Terr.  labour.,  1,116  h.  61  ar. 
82  cent.;  en  5  class.  :  évaluées  à  6,  12,  24,  3o,  36  f.  — Jard., 
i^gi-ïS  ;  3  cl.  :  à  36,  41  et  60  f.  —  Prés  ,  179-49-10  ;  4 
cl.  :  20,  5o,  70,  90  f.  —  Pâtur. ,  84~33-3o ;  4  cl  :  6,  i5, 
4o  ,  5o  f.  —  Bois  taillis  ,  auln.,  126-32-95  ;  4  cl.  :  12  ,  24 , 
3o ,  4°  f«  —  Landes ,  19-06  85  ;  3  cl.  :  2  ,  12  ,  24  f.  —  Mi- 
neraies  ,  i3-45-oo  ;  à  6  f  —  Etangs  ,  o-52-6o  ;  à  5o  f.  — 
Mares  ,  1-  45- 10  ;  à  2  f .  —  Sol  des  propr.  bâties,  1 1- 27-64  ; 
à  36  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl.  ,  cimet ,  0-32-90.  —  Chem  et 
plac.  publ. ,  54-96-00.  —  Riv.  et  ruiss. ,  8-21-59.  ==  253 
maisons  ,  en  7  cl.,  éval.  de  2  à  60  f.  —  1  moulin  ,  à  35o  f. 

**»  iraPo,  1  ?iTiT^t'  3tMI {-  » c- }  **» <■  > c- 

CONTRIB.  Foncier,  4^56  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  463  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  147  f.  ;  9  patentés  :  dr.  fixe,  42  £  5o  c.  ;  dr. 
proport. ,  37  f.  16c.  Total. ,  5,445  f.  66  c.  —  Perception  de 
S.- Georges-le-  Gaultier. 

cllt.  Superficie  variée  en  terres  argileuses  fortes  ,  aqua- 
liques  dans  les  fonds  ,  sablonneuses  et  brûlantes  sur  les 
hauteurs  ,  médiocrement  productive  en  général  ;  cultivée  en 
céréales  dans  la  proportion  d'un  tiers  en  froment  et  en  orge, 
deux  tiers  en  seigle ,  avoine  et  sarrasin ,  dont  il  y  a  insuf- 


MOULIN  VIEUX.  2i5 

fisance  de    i/4  a    i/3  pour  la  nourriture   des  habitans  ;  en 
trèfle  ,  chanvre  ,  pommes  de  terme  ,  etc.  ;  beaucoup  d'arbres 
à  cidre  ,  châlaigners  ,  etc.  ;  une  assez  grande  quantité  de  bois. 
Elève  de  quelques  poulains ,  d'un  bon    nombre  de  bêles   a 
cornes  ,  de  beaucoup  de  moutons  ,  dont  un  cerlain  nombre 
pour  Pengrais  ;  de  peu   de    porcs  ;    point    de   chèvres  r    cet 
animal  étant  interdit  par  les  baux.  —  Assolement  triennal , 
généralement  ;  6  fermes  principales  ,  18  moyennes  ,  70  bor- 
dages  environ,    la   plupart   réunis   en    10  hameaux.   —  4-° 
charrues  ,   presque   toutes   traînées    par    bœufs   et  chevaux  , 
quclqu;  s-unes  en  sohatage.  =  Commerce  agricole  ,   consis- 
tant  en  grains  ,  dont  il   n'y  a  que  déplacement  et  non   ex- 
portation réelle;    graine  de   trèfle,   chanvre  et  fil,   fruits  et 
cidre ,  de   bonne  qualité  ;  bois  de  chauffage  ,  bestiaux  ,  pou- 
lains ,  moutons  gras,  oies  grasses  ,  plumes ,  etc. 

=  Fréquentai  ion  des  marches  de  Fresnay  ,  d'AIençon 
(  Orne  ) ,  de  la  Poôlé  {  Mayenne.  ) 

industr.  Fabrication  de  toiles  ,  pour  laquelle  il  y  a  3o  à 
35  métiers  batians  ,  façon  de  Fresnay  et  d'AIençon  ,  qui  se 
vendent  dans  ces  deux  villes.  Extraction  du  minerai  de  fer,  de 
la  pierre  de  taille ,  de  la  marne  ,  etc. 

rcut  et  CHtM.  Aucune  voie  de  communication  importante 
ne  traverse  ce  territoire  ,  dont  les  chemins  vicinaux  sont 
passablement  praliquables. 

lieux  rlmarq.  Comme  habitations  ,  le  château  seulement. 
Celui  de  l'ancien  fief  de  la  Doueltée,  est  sans  intérêt  aujour- 
d'hui. Sous  le  rapport  des  noms  :  Le  Pont-S.-Cénery  ,  de 
sa  situation  à  l'entrée  du  pont  qui  communique  à  ce  bourg  , 
situé  sur  l'autre  bord  de  la  Sarlhe  ;  la  Rivière ,  de  sa  proxi- 
mité du  même  cours  d'eau  ;  le  Désert ,  la  Bigrie  ;  la  Lou- 
verie  ;  les  Vaux  et  le  Val  ;  les  Saussaies  ,  le  Pin  ,  les  Genêts  , 
la  Boulardière  ;  le  Mineray  ;  la  Poterie ,  qui  indique  une 
ancienne  usine  qui  n'existe  plus. 

etabliss.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire  ;  re- 
cette buraliste  des  conlrib.  indirect.,  débit  de  poudre  de 
chasse  ,  déb.  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Alençon. 
MOULLWIEUX  ,  château  situé  commune  d'Asnières  , 
dont  il  a  été  déjà  parlé  à  cet  article  (  1-36  ) ,  sur  la  rive 
gauche  de  la  Vègre  qui  le  sépare  du  bourg,  l'une  des  plus 
agréables  habitations  du  département  par  ses  jolis  dehors. 
En  1614  ,  la  terre  de  Moulinvieux  ,  à  laquelle  était  annexée  , 
outre  la  seigneurie  de  paroisse  d'Asnières  ,  celle  de  S.- Pierre 
des  Bois  (  v.  cet  art.  ),  en  partie  ,  était  possédée  par  Michel 
de  Gibot ,  chevalier ,  sieur  de  la  Pannière  ,  fils  de  François 
et  de  Louise  de  Courtarvel.  En  1639 ,  demoiselle  Louise  de 

IY  i5 


226  MUE. 

Maridor ,  sa  veuve ,  est  taxée  à  un  mousquetaire  ,  pour  ladite 
terre  de  Moulinvieux  ,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de 
la  province  du  Maine.  —  Florent  Bastard ,  écuyer ,  et 
Gabriel  de  la  Jaille ,  écuyer,  sont  taxés  au  même  rôle  ,  le 
premier  à  20  1.  ,  et  le  second  à  un  mousquetaire  ,  comme 
sieurs  de  la  Rouillonnière  et  du  Chastelet ,  fiefs  de  la  même 
paroisse  d'Asnières. 

MOYTROiV  ;  voyez  MOITRON. 

MOZE  ,  ancien  fief  situé  dans  la  paroisse  d'Assé-le-Riboul 
(  v.  cet  art.  )  ,  à  3  k.  au  N.  du  bourg  ,  et  aussi  à  3  k.  à 
l'O.  de  Beaumont  -  sur  -  Sarlhe.  Cette  terre  appartenait, 
en  1761,  à  M.  Blanchardon  de  Mozé  ,  commissaire  des 
guerres  ,  nommé  l'un  des  60  associés  du  bureau  d'Agriculture 
du  Mans  ,  de  la  société  d'Agriculture  de  la  généralité  de 
Tours,  lors  de  la  création  de  cette  société. 

MUE  (  LA  )  ,  Muta,  Mutam ,  Mentula  ;  ancien  fief  appar- 
tenant d'abord  aux  évêques  du  Mans,  puis  au  chapitre  dio- 
césain, situé  dans  la  paroisse  de  S.-Pavace  ,  sur  la  rive 
gauche  de  la  Sarlhe  ,  un  peu  au  -  dessous  des  Moulins  à 
l'Evêque  ,  à  1,8  h.  N.  de  la  ville  du  Mans.  Il  en  est  fait 
mention  dans  l'histoire  ecclésiastique  du  diocèse,  dès  les 
temps  les  plus  reculés,  puisque  S.  Komain,  prêtre  ,  l'un  des 
apôtres  évangélistes  de  la  province,  rendit  cet  endroit  célèbre 
vers  le  commencement  du  4-  e  siècle  ,  par  les  miracles  qu'il 
y  opéra  (v.  son  art.  à  la  biogr.).  —  Sigefroy,  29. e  év.  du  Mans, 
de  960  à  693  ,  à  qui  Ton  reproche  la  dilapidation  des  biens 
de  sa  mense  épiscopale  ,  enrichit  Albéric  ,  son  fils  naturel , 
de  différentes  terres  qui  en  faisaient  partie  ,  entre  autres  d'une 
villa,  appelée  la  Mue,  située  près  le  Mans.  — En  1028, 
Avesgaud  ,  neveu  et  successeur  de  Sigefroy  ,  étant  en  dif- 
férend avec  le  comte  du  Maine,  Herbert  dit  Eveille-Chien  , 
fait  fortifier  son  château  de  la  Mue,  où  il  se  retire,  mais 
l'abandonne  bientôt  et  se  sauve  dans  celui  de  la  Ferlé  Bernard, 
sur  l'avis  qu'il  reçoit  que  Herbrand  ,  à  qui  il  avait  donné  le 
commandement  du  châleau  de  la  Mue  ,  négociait  avec  son 
ennemi.  Ce  Irait  historique  paraît  apocryphe  pour  la  Mue  et  se 
rapporter  plus  réellement  au  châleau  de  Duneau  (  v.  cet  art.  ). 
—  L'évêque  Arnaud,  1066-1081,  ayant  recouvré  plusieurs 
terres  de  l'ancien  domaine  épiscopal ,  fait  don  à  son  chapitre 
de  celle  de  la  Mue ,  que  celui-  ci  a  toujours  possédée  depuis.  — 
L'évêque  Hoël  ,  banni  de  sa  ville  épiscopale  par  suite  de 
longues  et  violentes  altercations  avec  le  comte  Hugues  III, 
rentre  au  Mans,  la  veille  de  la  fêle  des  Apôtres,  S.  Pierre 
et  S.  Paul,  de  l'année  1089.  Le  comte,  pendant  la  solen- 
nité religieuse  qui   a  lieu  le   lendemain ,   pose  sur  l'autel  , 


MULSANNE.  227 

en  signe  de  réconciliation  ,  une  déclaration  par  laquelle  il 
exempte  différens  biens  de  l'éveque  et  des  chanoines  ,  entre 
autres  la  terre  de  la  Mué',  de  tous  devoirs,  coulumes , 
charges,  péages  et  exactions,  tels  qu'il  avail  droit  d'en  lever 
ailleurs.  La  Mue  n'est  plus  qu'une  petite  ferme  aujourd'hui. 

MULSANNE,  MERSENNE  (  tepàïge  ;,  MERCp^ET 
(  Expilly  )  ;  Mulsanœ ,  Mursenna  ;  de  Mu/sus ,  peut-êlre  ,  parce 
qu'on  y  recueillait  beaucoup  de  miel  ?  Commune  cadastrée  , 
du  canton  et  à  9  kil.  N.  d'Ecommoy  ;  de  Tarrond.  et  «à  12  k. 
S.  i/4-E.  du  Mans  ;  jadis  des  Quintes  ,  du  dioc.  et  de  l'elect. 
du  Mans.  —  Dislanc.  légal.  :  10  et  i4  kil. 

descript.  Bornée  du  N.  O.  au  N.  E. ,  par  Ponllieue  et 
Ruaudin  ;  à  l'E. ,  au  S.  E.,  et  partie  au  S.  ,  par  Theloché  ; 
au  S. ,  encore  ,  par  Laigné  et  par  Moncé ,  celui-ci  en  partie  ; 
à  l'O. ,  par  Moncé  ;  celte  commune  a  la  forme  d'une 
oreille  humaine,  dont  la  partie  convexe  esta  l'orient  et  la 
partie  concave  à  l'occident.  Diamét.  longilud. ,  du  N.  N  O.  au 
S. ,  de  6  k.  ;  le  transversal ,  ou  d'E.  à  O. ,  de  3,7  h.  Le  vieux 
bourg ,  situé  à  1  k.  1/2  de  l'extrémité  méridionale  du  premier 
de  ces  diamèt.  et  au  centre  du  second  ,  tout  près  et  à  la  gauche 
de  la  roule  royale  du  Mans  à  Tours ,  ne  se  compose  que  d'un 
petit  nombre  de  maisons  disséminées  autour  de  l'église.  Un 
plus  grand  nombre  ,  dont  quelques  auberges  ,  bâties  des  deux 
côtés  de  la  même  roule  ,  surtout  du  côté  gauche  ,  constituent 
le  bourg  neuf.  L'un  et  l'autre  sont  bâtis  sur  un  coteau  qui 
domine  au  nord  le  cours  du  ruisseau  de  Rhône.  Eglise  pelite 
el  peu  remarquable  ,  du  genre  gothique  primordial,  à  clocher 
en  flèche.  Cimetière  entourant  l'église  ?  enceint  de  murs 
à  hauteur  d'appui. 

POPUL.  De  79  feux  anciennement,  on  en  compte  actuelle- 
ment 1 76 ,  comprenant  37  1  indiv.  mâles ,  438  femelles  ,  total , 
809  ;  dont  1 59  ,  dans  les  deux  bourgs  ;  37  ,  32  ,  y3  et  19  aux 
hameaux  de  l'Arpent,  de  la  Chesnaye  ,  de  Beaumorlier  et 
des  Goupillères. 

Mouv.  dëcenn.  De  i8o3  a  1822  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  48; 
naissanc. ,  200;  décès.,  162.  —  De  1810  à  1822  :  mariag.  , 
58  ;  naissanc,  249  ;  décès  ,  184* 

Hist.  ECCLÉs.  Eglise  dédiée  à  Ste-Marie  Magdeleine  ;  as- 
semblée le  dimanche  le  plus  rapproche  du  22  juillet.  La  cure  , 
qui  valait  4oo  1.  seulement  de  revenu  ,  était  à  la  présentation 
du  chapitre  diocésain ,  à  qui  l'éveque  Gervais  ,  qui  siégea  au 
Mans  de  io36  à  io55  ,  la  donna,  ainsi  que  les  dîmes  de 
la  paroissse  ,  évaluées  à  200  1. ,  en  1790.  Il  y  avait  une  cha- 
pelle au  château  de  la  Roche re  ,  dont  il  va  être  parlé. 

hist.  FEon.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  était  annexée  à  la 


228  MULSANNE. 

prévôté  royale  du  chapitre  de  l'église  du  Mans  ,  à  qui  l'évêque 
Gervais  Pavait  également  donnée,  avec  plusieurs  aulres 
fiefs  en  Mulsanne.  Ainsi,  ce  chapitre  possédait,  à  l'époque 
de  la  révolution,  outre  les  dîmes  évaluées  ci -dessus,  le 
moulin  du  bourg  ,  valant  24o  1.  de  revenu  ,  le  lieu  de  la 
Houssière  ,  1006  1. ,  le  Pré  de  la  Marre,  25  1. ,  et  quelques 
aulres  pièces  de  terre. 

Il  y  avait  en  outre  ,   dans  la  paroisse  ,  deux  terres  nobles 
assez  imporlanles  ,  savoir  : 

i.°  La  Rockère,  à  laquelle  étaient  attachés  plusieurs  fiefs  , 
relevait  du  comté  de  Belin  (  v.  cet  art.,  i-i45  )  ,  et  fut  taxée 
à  20  1.  au  rôle  du  ban  el  de  l'arrière-ban  ,  dressé  en  1679  , 
sans  désignation  de  propriétaire.  Possédée  anciennement  par 
la  famille  de  Vignoles  ,  elle  passa  par  acquêt  dans  celle 
Chouet  de  Villennes,  et  e>t  échue  par  héritage  à  M  le 
Baigneux  de  Courcival ,  propriétaire  actuel.  Situé  à  1  k.  N.  E. 
du  bourg  ,  le  château  de  la  Kochère  est  construit  dans  une 
position  élevée  ,  d'où  la  perspective  s'étend  au  midi  sur  les 
bourgs  de  Theloché  ,  Laigné  ,  Saint  Gervais  ,  le  château 
du  Plessis  et  une  grande  partie  de  la  plaine  du  Belinois.  Du 
style  du  premier  temps  de  la  renaissance  ,  ce  château  est 
flanqué  de  deux  tours  rondes  au  nord  ,  et  de  deux  pavillons 
carrés  au  sud.  Il  est  accompagné  d'une  chapelle  ,  d'un  joli 
jardin  où  se  trouvent  deux  serres  et  où  l'on  élève  un  grand 
nombre  de  beaux  orangers  et  de  plantes  étrangères  ,  de  pro- 
menades et  bosquets  ,  dessinés  à  l'anglaise  ,  dont  une  partie 
taillée  dans  les  rochers,  d'où  celte  terre  a  pris  son  nom  ;  de 
bois  considérables  ,  de  prairies  et  d'une  belle  pièce  d'eau 
C'est  dans  les  dépendances  de  ce  château  ,  que  la  garde  na- 
tionale du  Mans  est  allée  plusieurs  fois  ,  depuis  i83o,  avec 
l'agrément  du  propriétaire  ,  s'exercer  au  tir  du  fusil  et  du 
canon. 

2.0  Les  Hunauàières ,  terre  à  laquelle  étaient  également 
annexés  plusieurs  fiefs  ,  et  qui ,  comme  la  précédente  ,  res- 
sortait du  comté  de  Belin  :  elle  appartenait  anciennement  à  la 
famille  de  Renusson  ,  d'où  elle  passa  ,  par  héritage  ,  dans  celle 
de  Vanssay.  Située  à  4k.  J/2  N.  IN.  O.  du  bourg  de  Mulsanne, 
à  7  k.  1/2  seulement  de  la  ville  du  Mans ,  dans  un  terrain  bas 
et  plat ,  entre  les  deux  routes  du  Mans  à  Tours  el  du  Mans 
à  Nantes,  l'ancienne  maison  seigneuriale,  presque  entiè- 
rement délaissée  ,  a  été  rebâtie  à  la  moderne,  par  le  proprié- 
taire actuel ,  M.  Hippolyle  de  Vanssay.  Celte  maison  ,  à 
laquelle  conduit  une  longue  el  belle  avenue  parlant  de  la 
roule  de  Tours,  est  accompagnée  de  jardins  et  de  prome- 
nades dessinées  avec  beaucoup  de  goût,   arrosés  dans  une 


MULSANNE.  229 

assez  longue  étendue,  par  le  ruisseau  de  Mortes -Œuvres 
ou  Morles-Kves  ,  Mortua-Aqua  ,  qui  passe  dans  la  cour;  de 
vastes  prairies,  créées  dans  des"1  landes  autrefois  marécageuses 
et  stériles  ,  au  milieu  desquelles  IM.de  Vanssay,  père,  écuyer 
et  chevalier  de  S  .-Louis  ,  fit  établir  un  bel  étang.  Un  moulin  , 
qui  existait  près  du  châleau ,  sur  le  ruisseau  de  Morles-Eves, 
a  été  supprimé. 

hïst.  civ.  Le  Conseil  municipal  vote,  en  i833,  une  somme 
de  80  f.  pour  la  location  d'une  maison  d'école,  et  celle  de 
200  f.  pour  le  traitement  d'un  instituteur  primaire  ,  en  con- 
formité de  la  loi  du  28  juin  de  la  même  année. 

hydrogr.  La  commune  est  arrosée  par  le  ruisseau  ou  petite 
rivière  du  Rhône  ,  qui  \à  traverse  du  sud  à  l'ouest ,  vers  son 
extrémité  méridionale  ;  par  celui  de  Charbonneau  ou  de 
Posset  ,  qui  vient  de  l'est ,  et  conflue  dans  le  Rhône,  à  peu 
de  distances  au  sud  du  bourg  neuf;  par  celui  de  T  Arche- aux- 
Moines,  qui  'a  limite  en  partie  au  nord  ,  et  par  celui  de 
Mortes- Œuvres  om  Mortes- Eves  ,  qui  vient  se  jeter  dans  le 
précédent ,  après  son  passage  dans  la  cour  des  Hunaudières 
et  avoir  changé  son  nom  en  celui  de  Bellève  ,  ou  Belle-Eve 
(  liellis  Aquœ  ).  Enfin  ,  par  le  ruisseau  de  Coudreau  ou  de 
la  V  allée  ,  qui  la  limite  au  nord- est ,  et  conflue  ,  au  nord  ,  dans 
l'Arche-aux  Moines.  —  Etangs  des  Hunaudières  ,  peuplés 
de  brochets,  carpes,  tanches  ,  anguilles,  etc.  —  Moulins  à 
blé  de  Mulsanne  et  de  Monlineau  ,  sur  le  Rhône. 

GÉOLOG.  Sol  inégal,  montueux  dans  la  partie  sud;  plat, 
mais  parsemé  de  quelques  monticules  arrondis  dans  le  surplus 
de  sa  superficie.  Passage  des  terrains  secondaires  aux  ter- 
tiaires ,  offrant  le  calcaire  jurassique  sur  quelques  points  ;  du 
grès  ferrifère  formant  la  charpente  des  monticules  dont  il 
vient  d'être  parlé,  dans  les  carrières  duquel  on  rencontre 
quelquefois  du  sable  ferrugineux  rouge,  appelé  ochre  rouge; 
un  poudingue  à  noyaux  quarlzeux  ,  demi-transparens  ,  réunis 
par  un  ciment  ferrugineux;  des  sables  d'alluvion,  recouvrant 
la  plus  grande  partie  de  la  surface  du  territoire. 

cadast.  Superficie  totale  de  i,5a2  heclar.  3G  ar. ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  465  hect.  57  ar. 
i5  cent.,  en  5  class. ,  éval. ,  à  5  ,  11,  18,  29  et  £o  f.  — 
Jard. ,  15-17-76;  3  cl.  :  4o,  43,  5o  f. —  Ppés  et  pâtur. , 
10-9-08-00  ;  5  cl.  :  5  ;  10  ,  i5 ,  44  ♦,  70  f.  —  Bois  taill.  et 
fut. ,  45  54-4o  ;  3  cl.  :  6 ,  17  ,  25  f.  —  Pinièr. ,  46^-07  90  ; 
3  cl.  :  6  f.  5o  c. ,  10  et  i4  f.  —  Land.  ,  334-54*  10  ;  3  cl.  : 
1  f.  70  c. ,  2  f.  60  c. ,  3  f.  5o  c.  —  Douv.  et  mares ,  étangs  , 
25-83-5o  ;  2  cl  :  i4. ,  4o  f.  —  Superf.  des  bâlim.et  cours,  6- 
00-47  ;  à  4o  f.  Ouj.  non  impos.  :  Egl. ,  presbyt. ,  pâtur. ,  terr. , 


a3o  MULSANNE. 

o-45-io.  —  Rout.  et  chem, ,  52-98-02.  —  Riv.  et  ruîss  ,  3- 
09-60.  =z  i5o  maisons  ,  en  10  cl. ,  de  3  à  i5o  f.  —  2  moul. , 
à  120  et  24.0  f. 

ti  .  i   Propr.  non  bâties ,  18,668  f.  16  c.  l    nM  rtrç  c   .a  „ 

Revenu  irnpos.  j  _P_  g^,     >    fo         ,      j  2i,955  f.  16  c. 

contrib.  Fonc. ,  2,4-88  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  45g  f.  ; 
porti  et  fen.,  i55  f.  ;  3o  patenlés  :  dr.  fixe  ,  181  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  59  f.  66  c.  Total ,  3,342  f .  66  c.  —  Chef-lieu  de 
perceplion. 

CULTUR.  Superficie  généralement  sablonneuse  et  médio- 
crement productive  ,  excepté  dans  la  partie  sud  où  elle  le 
paraît  davantage  et  dans  quelques  portions  améliorées  par 
la  culture  ;  cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de  i  partie 
en  froment,  2  en  orge  et  2  en  avoine,  12  en  seigle  ,  grains 
mêlés  et  maïs.  On  y  cultive,  en  outre,  beaucoup  de  pommes 
de  terre  ,  du  trèfle,  du  chanvre  ,  des  citrouilles  ,  etc.  —  Prés 
de  médiocre  qualité,  si  ce  n'est  sur  les  rives  du  Rhône  où  ils 
sont  de  meilleure  nature.  Les  landes ,  qui  occupaient  autrefois 
la  majeure  partie  du  territoire,  comme  on  peut  en  juger  au 
cadaslrement ,  ont  été  plantées  en  grande  parlie  en  pins 
maritimes  Une  grande  parlie  de  ces  landes  appartenaient  au 
domaine  royale  ,  en  i55o,  comme  dépendance  du  comté  du 
Maine  :  on  voit  au  procès-verbal  de  l'arpentage  qui  en  fut 
fait  alors ,  que  dès  celle  époque  des  défrichemens  à  la  charrue 
s'exécutaient  sur  le  territoire  de  Muisanne.  —  Elève  d'un 
petit  nombre  de  poulains  ;  davantage  de  bêles  à  cornes,  de 
moulons  ;  moins  de  porcs ,  engrais  de  ceux-ci  en  plus  grand 
nombre.  Une  grande  quantité  de  ruches  était  entrelenue  an- 
ciennement à  Muisanne,  ce  qui  semble  justifier  l'élymologie 
que  nous  avons  cru  pouvoir  attribuer  à  celte  commune,  au 
commencement  de  cet  article.—-  Assolement  quadriennal  ;  4 
fermes  principales,  25  bordages  environ;  un  plus  grand 
grand  nombre  de  maisonnies  ;  6  charrues  seulement  =  Com- 
merce agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'expor- 
tation réelle  ;  graine  de  lièfle,  chanvre  et  fil ,  bois ,  cidre  ,  etc.  ; 
bestiaux,  porcs  gras,  moulons,  cire  et  miel,  elc 

=  Fréquentation  des  marchés  d'Ecommoy  et  du  Mans. 

iisdustr.  Extraction  du  grès  roussard ,  pour  bâtir  ;  exploi- 
tation du  bois  ;  fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  de 
commande  ,  pour  particuliers. 

routes  ET  chem.  Le  territoire  est  traversé ,  du  nord  au 
sud  ,  par  son  centre,  par  la  route  royale  n.°  1 58  ,  de  Tours 
à  Caen  ,  par  le  Mans.  Chemins  vicinaux  généralement  sa- 
blonneux et  faciles  à  exploiter. 


NAUVAY.  a3i 

lieux  REMARQ.  Comme  habitations  :  la  Rochère ,  les  Hu- 
naudières  ,  une  maison  bourgeoise  ,  à  M.  Cherrière  ;  sous  le 
rapport  des  noms  :  la  Fuie  ,  la  Magdeleine  ,  l'Hôtellerie  , 
l'Oiselière*  le  Grand- Hermitage  ;  la  Chesuaye  ,  Beau- 
mortier  ,  etc. 

etabl.  public.  Mairie ,  succursale  ,  école  primaire  ;  un 
débit  de  tabac.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Ecommoy. 


N. 


JYARAIS,  petite  rivière  ayant  sa  source  dans  les  étangs  qui 
entourent  l'ancienne  abbaye  de  Grandmont ,  commune  de 
S.-Mars-d'Oulillé  ,  à  l'extrémité  de  la  foret  de  Bersay  ,  d'où 
elle  se  dirige  du  S.  au  N.  ,  et  reçoit  deux  ruisseaux  venant  du 
sud-ouest  et  de  l'ouest ,  peu  avant  le  moulin  de  la  Brière  ; 
traversa  l'extrémité  occidentale  des  landes  de  Vaugautier  et  la 
route  du  iNJans  à  Vendôme  ,  par  le  Grand-Lucé  ;  passe  près 
et  à  l'ouest  du  bourg  de  Ghalles  ;  reçoit  ensuite  le  ruisseau  de 
Hune  ,  traverse  l'ancien  chemin  du  Mans  à  S.-Calais  par 
Changé  ,  reçoit  entre  ce  chemin  et  la  route  royale  du  Mans 
à  Blois  par  S.-Calais  ,  les  ruisseaux  de  Landon  ,  de  Sourice 
et  plusieurs  autres  venant  de  l'est  et  de  l'ouest  ;  arrose  le  ter- 
ritoire d'Ardenay ,  et  celui  de  S. -Denis  du  Tertre  ,  et  traverse 
la  route  royale  de  Paris  à  Nantes  sous  le  pont  de  S.-Mars-la- 
Brière,  pour  aller  se  jeter  dans  THuisne  à  1,1  h.  au  nord- 
ouest  de  ce  bourg  ,  après  un  cours  de  23  à  24  k. ,  pendant 
lequel  elle  fait  mouvoir  une  douzaine  de  moulins,  dont  un  à 
papier.  Le  Narais  nourrit  à  peu-près  toutes  les  espèces  de 
poissons  qui  se  rencontrent  dans  THuisne  (  v,  cet  art.),  et 
particulièrement  d'excellentes  truites  et  des  écrevisses. 

NAHBONNE ,  colline  élevée  de  la  commune  de  S-Léo- 
nard  des  Bois.  V.  cet  art. 

NAUVAI ,  Y  ;  Nauveium ,  Novum  Vicus  ;  très-petite  com- 
mune du  Saosnois  ,  du  canton  et  à  6  kil.  E  de  Marolles-les- 
Braults;  de  l'arrond.  et  à  1 1  k.  S.  de  Mamers  ;  à  3r  k.  N. 
1/4- E.  du  Mans;  anciennement  du  doyenné  de  Saosnois,  du 
Grand  -  Archidiaconé  ,  du  dioc. ,  et  de  i'élect.  du  Mans.  — 
Distanc.  légal.  :  7  ,  i3 ,  Z-j  kil. 


.3 


2^2  NALVAY. 

descr'PT.  Bornée  au  N. ,  par  Moncé-en-Saosnois  ;  à  TE. , 
par  la  rivière  d'Orne  N.-E. ,  qui  la  sépare  de  Champaissant 
et  de  Courcival  ;  au  sud  ,  par  la  même  rivière  et  par  Cour- 
cival  ;  au  S.  O.  et  à  l'O. ,  par  Peray  et  par  Avesne  ;  sa  forme 
est  une  ellipse  ovoïde ,  s'allongeanl  du  S.  O.  au  N.  E. ,  sur  un 
diamèt.  de  3.  k.  environ,  contre  i  k.  1/2  de  largeur  au  plus, 
d'E.  à  O.  Le  bourg,  situé  vers  l'extrémité  sud  du  territoire  , 
ne  consiste  que  dans  l'église  ,  et  dans  l'ancien  prieuré  ,  assez 
belle   maison,  accompagnée  de  jolis  dehors,   à   feu  M.   de 
Barville  ,  de  Mamers.  Eglise  petite  ,  à  ouvertures  ogives  ,  dont 
le  clocher  est  abattu  ,  n'ayant  rien  de  remarquable  d'ailleurs  ; 
cimetière  y  attenant,    au  levant  ,  clos  de  haies,  ne  servant 
plus  aux  inhumations  ,  non  jjIus  que  l'église  au  culte.  Celle  ci 
appartenait  également  à  M.  de   Barville ,   et  actuellement  à 
sa  veuve. 

POPUL.  Nauvay  et  Peray  ,  réunis  en  un  seul  corps  de  com- 
munauté sur  les  états  de  l'ancienne  élection  ,  comprenaient 
6fi  feux  ,  dont  Nauvay  fournissait  à  peu-près  les  2/5es.  Nauvay 
compte  actuellement  43  feux,  se  composant  de  109  indiv. 
mâles,  101  femelles,  total,  210;  dont  5  indiv.  dans  le 
bourg  ,  45  au  hameau  des  Rousselières ,  23  à  celui  des  Brosses- 
Follet  ,  et  autant  à  celui  des  Ormeaux;  18  et  i3  aux  hameaux 
des  Brosses-Hulées  et  des  Vierges. 

Mouv.  decenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  i3  ; 
naissanc. ,  46  ;  décès,  54.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. ,  i3  ; 
naissanc  ,  66  ;  décès ,  3g 

hist  eccles.  Eglise  sous  l'invocation  de  la  Ste-Vierge  : 
point  d'assemblée.  La  commune  est  réunie,  pour  le  spirituel, 
à  celle  d' Avesne,  dont  le  bourg  est  distant  de  2  k.  à  l'ouest, 
un  peu  vers  nord,  de  celui  de  Nauvay.  La  cure  ,  qui  valait 
ï,ioo  l.  de  revenu,  était  anciennement  un  prieuré  con- 
ventuel ,  dépendant  de  celui  de  Châleau-l'Hermilage  (  v.  cet 
art.  )et  à  la  présentation  de  son  prieur. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  à  l'abbé 
de  Sle- Geneviève  de  Paris.  Comprise  dans  la  dépendance  de 
la  baronnie  de  Saosnois  (  v.  cet  art.  ) ,  elle  ressortait  de  son 
bailliage  établi ,  en  dernier  lieu  à  Mamers. 

m>T  iiv.  Vote  par  le  Conseil  municipal,  en  i833  ,  con- 
formément à  la  loi  du  28  juin  ,  d'une  somme  de  10  f.  pour 
le  loyer  d'une  école  primaire,  et  de  celle  de  200  f.  pour  le 
traitement  de  l'instituteur. 

hydïu  gr.  La  commune  est  arrosée  par  les  deux  petites 
rivières  de  Dive  et  d'Orne  N.-E.,  qui  la  limitent,  la  pre- 
mière du  nord-ouest  à  l'ouest  ;  la  seconde  de  l'est  au  sud. 

GÉolog.  Sol  formant  un  plateau  un  peu  élevé  au  nord  et 


NEODUXUM.  a33 

au  centre  du  territoire ,  s' abaissant  vers  les  cours  (Veau  ci- 
dessus  indiqués.  Terrain  secondaire  ,  offrant  Je  calcaire  juras- 
sique oolilhique. 

divis.  des  TKHR.  En  labour  ,  109  hectares  ;  jardins  ,11/2; 
prés  et  pâlur. ,  10;  bois  taillis,  occupant  presque  toute  la 
partie  centrale  du  territoire,  25;  superficie  des  bàlim,,  2  1/2  ; 
chemins  ,61/2;  eaux  cour. ,  2  1/2.  Total,  14.8  heclar. 

CONTMB.  Fonc.  ,  i,2(S8  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  111  f .  ; 
port,  et  fen. ,  45  f.  ;  aucun  patenté.  Total,  1 ,444  f«  —  l>fir~ 
cept.  de  S.-Côme. 

CULTUR.  Superficie  argileuse  et  argilo -calcaire  ,  passa- 
blement fertile,  cullivée  en  céréales  dans  la  proporlion  de 
1  partie  en  seigle  ,  2  en  avoine  ,  6  en  orge  et  8  en  froment  ; 
trèfle,  chanvre  ,  peu  de  pommes  de  terre,  etc.  ;  prés  de  bonne 
qualité  ,  beaucoup  de  bois,  beaucoup  d'arbres  à  cidre.  Elève 
d'un  très-petit  nombre  de  chevaux  et  de  porcs,  beaucoup  plus 
proportionnellement,  de  bêles  à  cornes  et  de  moutons.  — 
Assolement  triennal;  4  feimes  principales,  un  plus  grand 
nombre  de  bordages,  la  plupart  réunis  dans  les  hameaux  ci- 
dessus  indiqués  ,  qui  comprennent  27  maisons  ;  10  charrues  , 
dont  le  tiers  seulement  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ,  le 
surplus  par  chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole  ,  consistant 
en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle  ;  graine  de 
trèfle  ,  chanvre  et  fils  ,  bois  ,  etc.  ;  veaux  ,  génisses  ,  mou- 
tons ,  etc. 

=  Fréquentât,  des  marchés  de  Bonnétable  et  de  Mamcrs. 

ITSDUSTR.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toile  ,  façon  de 
Mamers  ,  qui  se  vendent  à  la  halle  de  celte  ville. 

rout.  et  (.hem.  La  route  départementale  n  °  7 ,  de  la  Ferté- 
Bernard  à  Mamers ,  passe  à  peu  de  dislance ,  au  nord  ,  du 
territoire.  Chemins  vicinaux  de  difficile  exploitation 

lieux  bemarq.  La  seule  maison  du  prieuré,  comme  ha- 
bitation. Sous  le  rapport  des  noms  :  les  Vierges  ,  les  Or- 
meaux ,  le  Coudray  ,  etc. 

rta;L.  publ.  Mairie  ,  école  primaire  votée.  Bur.  de  poste 
aux  lettres  ,  à  Bonnétable  ;  de  distribution  ,  à  S.-Côrne. 

J\EODlL\TUM,  isoiODUNUM;  ancien  nom  de  Jublains, 
la  cité  des  Diablintes  ,  Auleici  Diableities  ,  voisins  et  alliés 
des  Aulerces  Cénomans.  Le  territoire  de  celte  peuplade  , 
quoique  limitrophe  de  celui  des  Cénomans  ,  n'étant  pas  silué 
dans  le  département  de  la  Sarlhe  ,  nous  n'avons  rien  à  ajouter 
à  ce  que  nous  en  avons  dit  au  PRÉC.  hist.  ,  chap.  1.  et  II ,  et 
aux  loin.  11-200,  ni- 27  et  28,  si  ce  n'est  que  des  fouilles 
entreprises  à  Jublains  ,  au  mois  d'avril  i834*  par  M.  F.  -  J. 
Verger,  de  Nantes  ,  amateur  éclairé  de  l'Archéologie  natio- 


234  NEUFCHATEL. 

na!e,  a  donné  lîeu  à  la  publication  d'une  description  fort 
intéressante  des  antiquités  romaines  qui  subsislent  encore 
dans  ce  lieu.  —  ISantes ,  in-  8.°  de  4o  pages  ,  avec  lithographies. 

IVELTCHATEL ,  Neocastrum  ,  Novum  Castellum  ;  com- 
mune cadastrée,  du  canton  et  à  8  k.  S.  de  la  Fresnayc  ;  de 
l'arrond.  et  à  9,7  h.  O.  i/4-N.  de  Mamers;  à  43  k.  N.  du 
Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  Saosnois  ,  du  Grand-  Archi- 
diaconé,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  : 
9 ,  1 1  et  5o  kil. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  la  Fresnaye  ;  au  N.  E. ,  par 
Louzes  ;  à  TE.,  par  Beauvoir  et  Aillères  ;  au  S.  E.  et  au  S. , 
par  Villaines-la-Carelle  ,  le  Val ,  S.-Rémi-du-Plain  et  Livet; 
au  S.  O.,  par  Ancinnes  ,  et  à  l'O. ,  par  S.-Rigomer-des- 
Bois  ;  celte  commune  forme  un  polygone  irrégulier ,  se  rap- 
porlant  à  une  sorte  d'ovoïde  qui  s'étend  ,  du  S.  au  N. ,  sur  un 
diamètr.  central  de  8  k.  1/2  ,  contre  7  k.  d'E.  à  O.  Le  bourg  , 
construit  à  1,8  h.  de  l'extrémilé  sud  du  territoire,  se  compose 
de  deux  lignes  assez  longues  de  maisons  ,  s'étendant  des  deux 
côtés  de  la  roule  royale  ,  n.°  i55,  de  Mamers  à  Alençon  , 
jusque  près  l'entrée  de  la  foret  de  Perseigne.  De  ce  bourg, 
situé  à  l'enlrée  de  la  forêt,  sur  le  penchant  d'un  côleau 
qui  domine  légèrement  le  vallon  de  la  Bienne  ,  on  a  en 
pespeclive  ,  à  gauche  ou  à  l'esl  ,  le  bourg  de  Villaines-la-Ca- 
reJle  ;  en  face  ,  la  bulle  de  Chaumilon ,  que  gravit  la  grande 
roule  ,  et  au  pied  celui  du  Val  ;  à  droite  ou  à  l'ouest ,  le  bourg 
de  S.-Remi-du-Plain  ,  bâli  sur  un  monticule  ,  et  les  ruines 
de  son  ancienne  forleresse,  en  opposition  avec  le  joli  château 
moderne  du  Val  ;  lableau  pittoresque,  gracieux  et  très- varié  , 
dont  on  Irouve  la  contre-partie  dans  l'especl  sauvage  et  ro- 
mantique qu'offre  du  coteau  opposé  la  vue  du  bourg  de  î^euf- 
châlel  lui-  même  ,  se  montrant  comme  une  sorle  d'apparition 
à  l'enlrée  de  la  forêt ,  avec  les  ruines  de  l'abbaye  de  Perseigne 
qu'on  aperçoit  à  peine  au  milieu  d'un  massif  de  bois  et  les 
rochers  arides  qui  se  trouvent  entre  eux  deux  ,  en  avant  et 
comme  au  cenlre  d'un  rideau  de  fulaie  de  près  de  i5  k.  (  3  1.  ) 
d'étendue  ,  d'est  à  ouest.  —  Le  cimelière  et  l'église  ,  silnés  au 
milieu  de  la  ligne  occidentale  des  maisons  du  bourg  ,  celle-ci 
du  genre  golhique  secondaire  ,  à  clocher  en  flèche  ,  toul-à- 
fait  insignifiante  sous  le  rapport  de  l'art.  Cimetière  l'entourant 
de  toules  paris,  enceint  de  murs  à  hauteur  d'appui.  Nous 
avons  remarqué,  il  y  a  quelques  années,  gissant  dans  ce 
cimetière  et  exposée  à  tous  les  outrages  des  hommes  el  du 
temps  ,  une  slalue  en  pierre  de  l'un  des  anciens  comles  du 
Perche  ,  fondateurs  ou  bienfaiteurs  de  l'abbaye  de  Perseigne, 
qu'on  y  avait  apportée  de  celle  abbaye  pour  être  placée  dans 


NEUFCHATEL.  a35 

l'église  de  Neufchâtel  :  rions  ne  Pavons  retrouvée  ni  dans  l'un 
ni  dans  l'autre  ,  à  un  second  passage  en  ce  lieu. 

POPUL.  De  1 18  feux  anciennement  ,  elle  est  aujourd'hui 
de  3ig  feux  ,  se  composant  de  568  individ.  mâles,  562  fe- 
melles, total  ,  1,1 3i  ;  dont  47»  dans  le  bourg  ,  £o  au  hameau 
des  Baillées  ,  20  dans  chacun  de  ceux  de  la  Fontaine  ,  de 
Chaillou,  de  Blanchefeuille,  de  la  Maçonnerie  ;  iG  à  17  aux 
hameaux  de  la  Gandière ,  de  la  Vigne,  des  Landes;  10 
à  14.  dans  ceux  de  Hamel  ,  Rideray  ,  Belle -Place  et  Pilleray. 

Mono,  dècenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag.,  94; 
naissanc. ,  364;  déc. ,  369.  —  De  i8i3  à  1822:  mariag., 
117;  naiss.,  [±\i  ;  déc,  217. 

hist.  eccli  s.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-  Etienne  ;  as- 
semblée le  dimanche  qui  suit  le  2  août.  —  La  cure  ,  qui  valait 
3oo  1.  environ  de  revenu  ,  était  à  la  présenlalion  de  l'abbé 
de  S.-Marlin  de  Séez.  Ce  fui  Guillaume  m  Talvas  ,  comte 
d'Alençon,  du  Perche  et  de  Ponlhieu  ,  qui,  en  ii49»  ^a 
donna  avec  ses  dépendances  et  celles  de  Beauvoir  et  de  Mon- 
sort ,  à  cette  abbaye.  —  La  preslimonie  Montulé  ,  fondée 
dans  la  même  paroisse  ,  valait  4o  1.  de  revenu. 

Eu  n45,  le  même  Guillaume  m  fonda,  à  l'entrée  méri- 
dionale de  la  forêt  de  Perseigne  ,  sur  le  territoire  de  Neuf- 
châtel et  à  1,8  h  N.  E.  du  bourg ,  une  abbaye  de  l'ordre  de 
Cileaux  ,  que  les  comtes  d'Alençon  et  du  Perche  ,  ses  suc- 
cesseurs ,  enrichirent  de  leurs  dons  ,  honorèrent  constamment 
de  leur  protection  ,  où  un  grand  nombre  d'entre  eux  eurent 
leur  sépulture  ,  et  qui  fui  illustrée  par  plusieurs  de  ses  savans 
religieux.  Celte  abbaye  ,  vendue  dans  les  premières  années 
de  la  révolution  ,  et  dont  les  bâlimens  sont  presque  entiè- 
rement détruits ,  sera  l'objet  d'un  article  particulier  au  mot 

PERSEIGNE. 

En  i484>  Catherine  d'Alençon,  fille  de  Jean  11  ,  héritière 
de  la  baronnie  de  Saosnois  ,  épouse  de  François  de  Laval , 
sire  de  Gaure  ,  qui  prit  le  nom  de  Guy  XV  ,  fonda  dans  la 
forêt  de  Perseigne  ,  à  7  h.  N.  i/4-O.  du  clocher  de  Neuf- 
châtel ,  un  prieuré  de  religieux  minimes  ou  pères  de  l'ordre 
de  S. -François  de  Paule ,  à  qui  elle  donna  i5  arpens  de  bois 
de  celte  forêt  avec  rhermitage  des  Châteliers  ,  qui  y  existait 
depuis  longtems  ,  et  dont  le  patronage  lui  appartenait  :  tlïe 
leur  fournit  de  plus  les  moyens  d'y  bâtir  y  h  S  cellules.  Ce 
prieuré  ,  connu  sous  le  nom  de  N!-D.  des  Châleliers  ou  de 
Bonne-Nouvelle,  était  détruit  dès  avant  1768  :  ses  biens 
avaient  été  réunis  au  monastère  des  Minimes  du  Mans ,  vers 
1760.  On  trouve  encore  sur  le  territoire  de  Neufchâtel,  tout 
près  de  l'abbaye  de  Perseigne ,  plusieurs  traces  d'anciennes 


236  NEUFCHATEL. 

chapelles  de'pendentes  de  ce  monastère ,  sous  les  noms  de 
S.- Laurent  et  de  Ste-  James. 

HIST.  Ft.OD.  La  seigneurie  de  Neufchâlel ,  faisait  ancien- 
nement partie  de  la  baronnie  de  Saosnois,  et  appartenait 
autrefois  en  entier  aux  comtes  d'Alençon  et  du  Perche,  ainsi 
que  celte  baronnie  :  elle  ressortait  de  son  bailliage  établi  à 
Mamers.  Une  partie  passa  dans  le  domaine  royal,  avec  cette 
baronnie  ;  une  autre  dépendait  de  la  châtellenie  de  Perseigne  , 
dont  l'abbé  de  ce  monastère  était  possesseur  ;  le  surplus 
appartenait  ,  par  litre  de  concession ,  sans  doute  ,  à  la  famille 
Pineau  de  Viennay  ,  qui  possédait  la  seigneurie  de  Lucé-le- 
Grand  et  celle  du  Val.  Le  droit  de  haute  ,  moyenne  et  basse 
justice,  élait  exercé  dans  les  diverses  parties  de  la  seigneurie 
de  paroisse ,  comme  démembrement  de  la  baronnie  de  Saos- 
nois et  du  ressort  de  sa  juridiction. 

Une  ferme  appelée  Anlenaise,  que  nous  voyons  être  une 
corruption  du  nom  d'Anthenaise,  élait  probablement  une  dé- 
pendance de  la  terre  de  ce  nom  ,  située  dans  la  paroisse  de 
Châlons  ,  actuellement  du  département  de  la  Mayenne. 

Le  nom  de  ISeufchâlel  que  porle  celle  commune  ,  lui  vient 
du  château  que  l'un  des  comtes  du  Maine,  baron  du  Saosnois, 
du  nom  de  Jean  ,  probablement  Jean  i.er  t  y  avait  fait  cons- 
truire ,  et  dont  il  ne  reste  plus  de  vestiges  aujourd'hui 

hist.  civ  En  i833 ,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  ,  le 
Conseil  municipal  vote  une  somme  de  60  f. ,  pour  le  loyer 
d'une  maison  d'école  primaire  ;  et  celle  de  200  f.  ,  pour  le 
traitement  de  l'instituteur. 

hydrogr.  Le  territoire  est  arrosé  au  sud  ,  par  la  petite 
rivière  de  Bienne  ,  qui  le  limite  au  sud- est  :  la  grande  route 
traverse  celte  rivière  sur  un  pont  en  pierre.  Le  ruisseau 
d'Antenaise  ,  ceux  de  la  Brelêche,  de  la  Vallée  d'Enfer, 
de  la  Fontaine  et  du  Hamel ,  venant  de  la  forêt  ou  des 
rochers  qui  se  trouvent  entre  le  bourg  et  l'abbaye  de  Per- 
seigne ,  vont  du  nord  au  sud  jeter  leurs  eaux  dans  la  Bienne  : 
le  dernier  limite  la  commune,  en  partie,  à  Test.  —  Etangs 
Morin  ,  Guibert  et  de  la  Brelêche  ,  empoissonnés  de  carpes, 
gardons  ,  peu  de  brochets,  anguilles,  etc.  —  Moulins  de  la 
Brelêche  et  Guiberl,  sur  le  ruisseau  de  la  Vallée  d'Enfer; 
tous  deux  à  blé  ,  l'un  d'eux  à  foulon  autrefois. 

GÉOLOG.  Sol  inégal ,  formant  une  partie  du  coteau  qui 
domine  la  Bienne ,  au  nord  ;  terrain  igné  et  de  sédiment , 
celui-ci  de  première  et  de  seconde  formation  ;  offrant  l'Eu- 
rile  porphyroïde,  des  schistes,  dont  quelques-uns  encore  dans 
un  état  de  mollesse  ,  des  roches  de  quartz  laiteux  ,  des  argiies 
blanche  et  rose  ,  etc. 


ao,358  f.  12  c. 


NEUFCHATEL.  ^37 

Plant,  rar.  Opegrapha  sulcata  ,  pers.  ;  Orthotrichum  cris- 
pum  ,  HRDW. 

Cadastr.  Superficie  de  2,343  hect.  21  ar.  3o  cent. ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  625  hectar.  07  ar. 
75  cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  a  4  >  7»  16,  24.  et  32  f.  — 
Bois  d'agrém.  ,  0-49-00;  à  i4  f-  —  Jard.  et  pépinièr. ,  17- 
3o-43  ;  2  cl.  :  32  ,  36  f.  —  Herbages,  7-25-00  ;  2  cl.  :  20  , 
32  f.  — Prés,    165-79-00;  5   cl.  :  6,    12,  24.,   4o*  60  f. 

—  Pâtures  el  pâlis,  68-20-00;  4-  d«  î  2i  6,  12,  16  f  — 
Bois  taillis  ,  1 15*47-60  ;  4  cl.  :  9  ,  §4-  20  ,  25  f.  —  Broussils, 
6-87-85;  à  6  f .  —  Landes,  5-35-5o  ;  à  1  f .  —  Douv  et 
mar.  s  ,  o-5g-  65  ;  à  32  f.  —  Etangs  ,  9-91-00  ;  à  7  f.  —  Sol 
des  propr.  bâties,  9-4^-79  ;  à  32  f.  Obj.  non  irnpus.  :  forêt 
royale,  1,272-94-70.  —  Egl. ,  cimel.  ,  presbyl. ,  marais, 
jard.,  terr.  labour.,  prés  et  autres  propr.  communales,  4" 
gi-53.  —  Rout.  etchein.,  3i-35-5o.  —  Riv.  et  miss.,  2- 
18-00  =  355  maisons  ,  en  8  cl.  :  1 1  à  5o  i  ,  19  à  35  f.,  39 
à  20  f. ,  5o  à  1 5  f. ,  68  à  10  f.,  8i  à  8  f. ,  60  à  6  f. ,  2734?. 

—  2  Moulins  ,  à  59  et  62  f 

t,  .  f  Propr.  non  bâties  ,    20.606  f.  ia  c.  { 

Revenu  impos.j     _£_    bâties,         4,662      »     / 

CONTRIR.  Foncier,  4»226  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  576  f .  ; 
port,  et  fen. ,  176  f .  ;  41  patentés  :  dr.  fixe,  256  f.  ;  i\r.  pro- 
port., 108  f.  Total,  5,342  f.  —  Percept.  de  S.-Rémi-du- 
Plain. 

cult.  Sol  argilo-sablonneux  et  schisteux  ,  généralement 
peu  fertile  ,  cultivé  en  céréales  dans  la  proportion  de  orge, 
1  partie;  sarrasin ,  2  ;  avoine  ,  9  ;  seigle  et  grains  mêlés,  10, 
point  de  froment  ;  peu  de  trèfle  ;  chanvre  ,  beaucoup  plus 
proportionnellement  ;  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  prés  de 
moyenne  qualité  ;  beaucoup  de  bois,  dont  la  partie  de  la  forêt 
de  Perseigne  (  v.  son  art.  ),  dépendante  de  la  commune  ,  oc- 
cupe plus  de  la  moitié  de  sa  superficie  ,  et  quelques  bouquets 
de  taillis  distincts,  en  occupent  un  peu  plus  du  vingtième; 
beaucoup  d'arbres  fruitiers.  —  Elève  d'un  petit  nombre  de 
poulains;  de  veaux  et  génisses,  porcs  et  moulons,  en 
moyenne  quantité  ;  d'un  petit  nombre  d'ânes  et  de  chèvres.  — 
Assolement  triennal  ;  6  fermes  principales,  près  de  60  bor- 
dages ,  dont  quelques  closeries  et  maisonnies  ,  un  grand 
nombre  réunis  par  hameaux  ,  au  nombre  de  12,  comprenant 
66  maisons  ,  dont  une  partie,  il  est  vrai,  ne  sont  que  des 
loges  ou  des  chaumières  ,  comme  le  sont  un  cinquième  des 
prétendues  maisons  de  cette  commune  ;  3o  charrues,  dont  les 
4/5cs  traînées  par  des  chevaux  seuls  ,  le  surplus  par  bœufs  et 


a38  NËUVILLALAIS. 

chevaux.  —  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont 
il  n'y' a  pas  d'exportation  réelle;  peu  de  graine  de  trèfle; 
chanvre  et  fil ,  hois  ,  cidre  ,  etc. 

=  Fréquenlalion  des  marchés  de  Mamers  et  d'Alençon  ; 
des  foires  de  Fresnay  ,  du  Mêle-sur-Sarlhe  (  Orne.  ) 

industk.  Aucune  industrie  autre  que  l'agriculture  et  l'ex- 
ploitalion  du  bois  dans  la  forêt  de  Perseigne. 

kout.  etchem.  Le  territoire  communal,  est  taversé,  du  sud- 
sud-est  à  l'ouest-nord  -ouest ,  par  la  roule  royale  n.°  i55  ,  de 
Mamers  à  Alençon  ,  qui  forme  une  belle  ligne  au  travers  de 
la  forêt  de  Perseigne  ,  située  au  milieu  de  cette  distance  ;  et 
par  l'ancien  chemin  de  l'une  à  l'autre  de  ces  deux  villes  ,  tra- 
versant également  la  forêt  de  Perseigne ,  parallèlement  et  à 
l'ouest  de  cette  route.  Chemins  vicinaux  de  difficile  exploi- 
tation généralement. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  ,  une  maison  bourgeoise, 
dans  l'emplacement  de  l'ancienne  abbaye  de  Perseigne  , 
offrant  peu  d'intérêt.  Sous  le  rapport  des  noms  :  le  Louvre 
(probablement  l'ancien  château);  la  Brelêche  ,  Anlenaise, 
la  Basse- Cour  de  Perseigne,  l'Apolbicairerie  (  de  l'abbaye  )  ; 
le  Hamel  (  petit  hameau  ),  Belle-Place  ,  la  Maçonnerie  ;  la 
Fontaine  ,  les  Croies  ,  le  Chaillou  (  Caillou  );  les  Landes  , 
la  Vigne ,  etc.  Le  nom  de  Verrerie  ,  que  portait  une  ferme 
qui  n'existe  plus,  annonce  l'existence  en  ce  lieu  d'une  usine, 
qui  a  cessé  d'être  en  activité  depuis  bien  longtems. 

éiaBLISS.  Publ.  Mairie,  succursale,  école  primaire;  un 
débit  de  tabac,  lîur.  de  posle  aux  lettres  ,  à  Mamers. 

NEUFVILLE  LA  LAIS  ;  voyez  neuvillalaïs. 

NEUFVILLE  -  SUR  -  SARTHE  ;  voir  keuvlile  -  sur 

SARTHE. 

NEUFVÏLLETTE  ;  voir  neuvilette. 
IVELTVY;  voir  neuvy-en  Champagne. 

NEUILLÉ,  voir  NUILLÉ-LE-JALAIS. 

NËUVILLALAIS,  NEUVILLE -LALAIS,  NEUF- 
VILLE- L  AL  AÏS  ;  Novilla  seu  Nova-  Villa  Aleuria ,  Alethidis , 
Alesiœ;  Nooilla  in  Campaniâ  ;  de  villa,  ferme,  établie  nouvel- 
lement et  au  hasard  (  établissement  hasardé  ),  ou  bien  dans 
un  lieu  fréquenté  par  un  grand  nombre  d'oiseaux?  On  fait 
aussi  venir  le  nom  de  Neuvillalais  de  Nova  Villa,  nouveau 
domaine ,  et  de  Lais,  mot  celtique  qui  signifie  humide ,  maré- 
cageux. Commune  CADASTREE,  du  cant.  et  à  4  k.  1/2  N.  i/4-E. 
de  Conlie  ;  de  l'arrond.  et  à  22  k.  N.  N.  O.  du  Mans;  autre- 
fois du  doyenné  de  Sillé-le  Guillaume  ,  de  l'archid.  de  Passais, 
du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  lég.  :  5  et  26  kilom. 

DESCR1PT.  Bornée  au  N. ,  par  Crissé  et  Vernie;  à  i'E. , 


NEUVILLALA.IS.  a39 

par  Mézières  et  S.-Chéron  ;  au  S.,  par  Conlic  ;  à  l'O. ,  par 
Tonnie  ;  au  N.  O.,  encore  par  Crissé;  sa  superficie  forme 
un  ennéagone  très- irrégulier  et  tout -à- fait  indiscriplible , 
resscmblani  très- imparfaitement  à  une  oreille  humaine,  dont 
la  partie  concave  serait  à  Test.  Ses  diamètres  centraux  sont, 
du  nord  au  sud,  en  passsant  par  le  bourg,  de  3,3  h.;  de  Test 
à  l'ouest,  dans  la  partie  la  plus  étroite,  passant  un  peu  au 
sud  du  mernc  ,  de  3,5  h.  Ses  plus  grands  diamètres  sont,  du 
nord-ouest  au  sud-est,  et  du  nord-est  au  sud-ouest ,  de  6  k. 
j/2.  Le  bourg,  qui  se  trouverait  placé  au  centre  du  territoire , 
si  ce  n'était  la  concavité  ou  l'angle  rentrant  à  l'est  ;  bâti  sur  un 
côleau  peu  élevé,  dominant  au  sud  est  le  cours  de  la  petite 
rivière  de  Longuève  ,  se  compose  d'une  assez  longue  rue  qui 
s'élend  du  nord-nord-est  au  sud- sud-ouest,  formant,  avec 
deux  autres  lignes  qui  entourent  l'église  et  le  cimetière  au 
nord  et  au  sud  ,  un  triangle  dont  celte  rue  forme  la  base  et 
dont  le  sommet  est  à  l'est.  On  remarque  dans  ce  bourg 
d'un  aspect  loul-à-fail  rustique  ,  plusieurs  vieilles  maisons  à 
croisées  divisées  en  deux  parties  par  une  barre  transversale 
en  pierre  ,  ornée  de  filets  ainsi  que  l'encadrement  ;  celle  de 
Bechet  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ;  le  presbytère  et  quelques 
maisons  bourgeoises  modernes  ,  parliculièrement  celle  à 
M.  Lefevre  ,  ancien  notaire  ,  laquelle  est  accompagnée  d'un 
joli  jardin  au  bas  duquel  coule  la  Longuève.  —  Eglise  à  ou- 
vertures les  unes  cintrées  ,  les  autres  semi-ogivales  ,  bien 
décorée  à  l'intérieur  ;  clocher  en  (lèche  ,  paraissant  sen- 
siblement incliné  au  sud ,  placé  sur  une  grosse  tour  carrée 
à  contreforts  très-saillans  a  leur  base,  ainsi  que  ceux  de 
l'église.  Cimetière  entourant  celle-ci  de  toutes  parts,  ceint  de 
murs  à  hauteur  d'appui. 

populat.  De  i56  feux  ,  d'après  les  états  de  l'ancienne 
élection  ,  on  y  en  compte  actuellement  2o3 .  comprenant  564 
individ.  mâles,  558  femelles,  total,  1,122  ;  dont  38q  dans 
le  bourg  ;  1 15  au  hameau  de  Vignoles  ;  80  à  celui  de  Sussay  ; 
47  et  39  a  ceux  du  Pont  de  Monay  et  de  Laubrulière. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  73  ; 
naissanc,  34o;  déc,  293.  —  Dei8i3à  1822  :  mariag.,  107; 
naissanc. ,  3i 6  ;  déc  ,  2i3. 

hist.  écoles.  Eglise  dédiée  à  S.-Pierre.  Assemblée  le  di- 
manche le  plus  rapproché  du  24  août ,  fête  de  S.-Barlhélemi , 
autre  patron  de  la  paroisse.  La  cure  ,  estimée  valoir  65o  1. 
de  revenu  ,  était  à  la  présentation  de  l'abbé  de  la  Couture  du 
Mans.  Kn  1825  ,  les  époux  Lemarchand  lèguent  à  la  fabrique 
de  cette  église  ,  une  pièce  de  terre  valant  4°°  £  »  sous  con- 
dition de  services  religieux. 


246  NEUVILLALAIS. 

Le  prieure  de  Vignoles  ,  sous  le  patronage  de  S.-Bertrand , 
valant  de  900  à  1,000  I. ,  selon  la  plupart  des  anciens  ailleurs , 
1,600  1.,  d'après  Y  Ann.  de  la  Sarthe  pour  i834,  p.  179,  appar- 
tenait aussi  à  Fabbave  de  la  Couture,  dont  l'abbé  y  présentait. 
Foulques  Riboul  ou  Ribolé,  seigneur  d'Assé ,  se  disposant 
à  partir  pour  la  Terre  Sainte  ,  en  1 1 58  (  v.  1-4  ),  fait  remise 
aux  moines  de  ladite  abbaye,  de  2  5  sous  mansais  de  rente 
auxquels  il  avait  droit  sur  le  prieuré  de  Vignoles  ,  fondée  par 
ses  ancêtres ,  et  leur  fait  don  de  son  habergement  de  INeu- 
ville-Lalais  et  de  dîmes  qui  en  dépendaient  —  D'après  la 
tradition  locale  ,  Neuville- Lalais  qui  ,  suivant  la  même  tra- 
dition ,  devrait  son  origine  à  neuf  villages ,  possédait  ancien- 
nement deux  communautés,  l'une  d'hommes  et  l'autre  de 
femmes  ,  qui  auraient  été  ruinés  dans  le  1  i.e  siècle.  Le  prieuré 
de  Vignoles,  autrefois  conventuel,  est  probablement  l'un 
d'eux;  il  ne  reste  aucune  trace  de  celui  de  femmes.  Vendu 
pendant  la  révolution,  Vignoles,  où  l'on  remarque  des  ou- 
vertures en  ogive,  l'ancienne  chapelle  et  une  fuie,  est  ac- 
tuellement une  maison  bourgeoise  avec  ferme  ,  habitée  par 
son  propriétaire  ,  M.  Veillard  père ,  maire  de  Neuvillalais 
depuis  fort  longtems.  Le  hameau  de  Vignoles  est  tout  à  côté. 

A  l'extrémité  sud-est  de  la  commune  ,  sur  la  lisière  occi- 
dentale de  la  forêt  du  Vieux-  Lavardin  ,  existe  une  toute 
petite  chapelle  ,  sous  l'invocation  de  S.  Aignan  ,  où  Ton 
vient  en  dévotion  pour  la  guérison  des  éruptions  laiteuses  des 
enfans. 

Les  autres  établissemens  de  fondation  religieuse  de  cette 
paroisse,  étaient  la  maison  de  charité  et  le  collège  ou  l'école 
des  garçons ,  dont  il  va  être  parlé  plus  loin. 

hist.  feod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  ancien- 
nement, comme  on  Ta  vu  plus  haut  ,  aux  seigneurs  d'Assé , 
du  nom  de  Riboul.  C'est  de  cette  famille  qu'elle  passa  suc- 
cessivement, par  alliance,  dans  celles  de  Beaumanoir  et  de 
Tessé ,  comme  membre  du  marquisat  de  Lavardin  (  v.  cet 
art.  et  celui  mézïères  ,  11-594,  m-79),  °*e  la  juridiction 
duquel  elle  ressortait.  On  croit  qu'elle  était  annexée  au  fief 
de  la  Rouillerie  ,  située  à  i,4  h.  au  S.  O.  du  bourg  ,  vendu 
pendant  la  révolution  ,  dont  la  maison  a  été  abattue  ,  mais 
dont  il  reste  des  murs  d'enceinte  où  existent  encore  des 
meurtrières. 

Le  Grand-Bechet  ,  autre  fief  de  cette  paroisse ,  situé  à 
l'extrémité  sud-ouest  du  bourg,  appartenait  également  à  la 
famille  de  Tessé.  La  maison  ,  encore  subsistante,  se  fait  re- 
marquer par  sa  porte  d'entrée  et  une  croisée  en  croix ,  du 
côté  nord ,  ornée  de  moulures  à  filets  ;  et  par  la  cheminée 


NEUVILLALAIS.  241 

d'une  chambre  liante  ,  ornée  de  sculptures  en  forme  de  mé- 
daillons représentant  des  figures  en  buste,  des  oiseaux,  des 
rosaces  ,  etc.  Le  moulin  de  Bechet,  qui  touche  à  cet  ancien 
manoir  ,  en  dépendait  autrefois. 

BIST,  civ.  JNeuviilalais  possédait  une  maison  de  charité' , 
fondée  dans  le  i8.c  siècle  ,  dotée  de  ioo  J.  de  revenu  et  des- 
servie par  deux  sœurs  de  la  Chapelle-au-Riboul.  Cet  établis- 
sement est  tombé,  par  suite  de  la  perte  de  sa  dotation  pendant 
la  révolution. 

En  1G26  ,  les  frères  Pierre,  Jacques  et  Jean -Baptiste 
Champion,  prêtres  de  l'Oratoire  ,  fondèrent  dans  la  pa- 
roisse de  Neuville-Lalais,  Sancti  Pétri  de  Novilla  Aleziœ , 
d'où  ils  étaient  originaires  probablement  ,  un  collège  ou 
école  de  jeunes  garçons,  décrétée  le  aa  juillet  de  la  même 
année.  La  maison  de  cette  école  a  été  aliénée.  Une  école 
de  jeunes  filles  était  tenue  par  les  sœurs  de  la  maison  de 
charité.  —  En  i833  ,  vote  parle  Conseil  municipal,  con- 
formément à  loi  du  28  juin  ,  d'une  somme  de  80  f.  pour  la 
location  d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  de  celle  de  200  f. 
pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

Neuvillalais  était  la  résidence  d'un  notaire  avant  la  révo- 
lution. 

uiSTOR.  En  i4-22,  une  troupe  d'Anglais  s'élant  logée  dans 
le  village  de  Neuville-Lalais  ,  Jean  du  Bellai ,  Ainbroise  de 
Loré  et  Guérin ,  seigneurs  des  Fontaines ,  capitaines  français , 
les  y  attaquèrent ,  et  les  tuèrent  ou  firent  prisonniers  presque 
tous  Le  lieu  de  leur  sépulture  était  connu  sous  le  nom  de 
Cimetière  des  Anglais. 

Vers  l'an  i433,  lors  du  second  siège  de  Sillé-le-Guillaume 
par  les  mêmes  insulaires,  une  convention  ayant  eu  lieu  entre 
eux  et  les  Français  ,  pour  se  livrer  combat  à  un  certain  jour 
déterminé  ,  près  de  X! Ormeau  deVEcament  (  v.  l'art,  rouez  )  , 
Charles  d'Anjou,  frère  de  René  ,  qui  plus  tard  devint  comte 
du  Maine  ,  Ainbroise  de  Loré  ,  Gilles  de  Laval ,  seigneur  de 
Raiz  ,  le  seigneur  de  Bueil,  et  Gauthier  de  Brochesac ,  se 
rendirent  aux  bourgs  de  Conlie  et  de  Neuville-Lais,  situés  près 
le  lieu  du  rendez-vous.  Le  comte  d'Arundel  refusa  le  combat 
et  rendit  les  otages  qu'il  avait  reçus ,  comme  gages  du  traité. 
Le  18  août  1798  ,  un  engagement  ayant  eu  lieu  sur  Crissé  , 
entre  les  chouans,  forts  de  7  à  800  hommes,  et  une  centaine 
de  gardes  nationaux  des  colonnes  mobiles  de  Sillé  ,  Conlie  et 
Tennie ,  le  combat ,  qui  ne  dura  pas  plus  d'une  heure  ,  se 
prolongea  sur  Neuvillalais  ,  avec  perte  de  3  à  4-  hommes  et 
de  quelques  blessés ,  de  part  et  d'autre.  Deux  chouans  furent 
enterrés  sur  le  chemin  de  Neuvillalais  à  Conlie  ,  près  de  la 
IV  16 


242  NETJVILLALAIS. 

Fontaine-Salée  qui  a  reçu  ce  nom  de  ce  que  ce  lieu  servait 
de  rendez -vous  pour  la  vente  en  fraude  du  sel,  avant  la 
révolution. 

hydrogr.  La  petite  rivière  de  Longuève-Ouest ,  traverse 
la  commune  du  sud  au  nord-nord-ouest ,  en  passant  par  son 
centre  et  près  du  bourg.  Au  Pont  de  Monay  ,  à  1,6  h.  au 
N.  N.  E.  du  bourg  ,  un  joli  canal  de  dérivation  ,  planté  sur 
ses  bords  de  deux  lignes  de  beaux  peupliers  ,  forme  le  bicz 
du  moulin  de  Vignoles.  Le  ruisseau  de  Pvouillé  ,  venant  de 
Domfront  et  de  Conlie  ,  présentant  un  lit  assez  large,  où  ne 
coule  plus  aujourd'hui  qu'un  filet  d'eau,  se  jette  dans  la 
Longuève  au  sud-sud-ouest  du  bourg  ;  celui  de  Berdin  ,  venant 
de  l'ouest ,  et  celui  de  Vaux  ,  formé  de  la  réunion  au  moulin 
de  ce  nom  de  ceux  de  la  Mazure  et  de  Chauffour ,  viennent 
aussi  confluer  dans  cette  rivière  ,  à  3  k.  au  nord-nord-ouest 
du  bourg.  La  Fontaine-Salée  ,  dont  il  est  parlé  à  l'alinéa 
précédent ,  est  située  dans  un  angle  à  gauche  du  chemin  qui 
conduit  à  Conlie.  —  Moulins  de  Bechet,  du  Ray,  de  \  i- 
gnoles ,  sur  la  Longuève  ;  Neuf  et  de  Troigné ,  sur  le  Berdin  ; 
de  Vaux  ,  sur  le  ruisseau  de  ce  nom. 

GÉOLOG.  Sol  généralement  plat,  coupé  peu  profondément 
par  le  vallon  de  la  Longuève  et  par  celui  du  Bouille  ; 
découvert  et  peu  boisé ,  comme  tout  le  sol  de  la  Champagne 
de  Conlie  dont  il  fait  partie.  Terrain  secondaire ,  offrant  le 
calcaire  jurassique  oolithique  ,  cristallisé  assez  généralement , 
et  où  se  rencontrent  différens  fossiles ,  des  térébratules  par- 
ticulièrement ;  en  extraction  comme  pierre  de  taille  et 
moellon  ,  notamment  le  long  du  grand  chemin  de  Conlie.  Le 
grès  ferrifère  se  rencontre  à  l'extrémité  sud-est  du  territoire, 
près  la  forêt  du  Vieux-Lavardin.  Terrain  tourbeux  dans 
certains  prés ,  notamment  ceux  du  lieu  du  Clos. 

Plant,  rar.  Menyanlhes  trifoliata,  lin.;  abondant  dans  les 
prés  situés  entre  le  cours  de  la  Longuève  et  de  son  canal 
servant  de  biez  au  moulin  de  Vignoles. 

cadastr.  Superficie  de  1,886  hectar.  i5  ar.  10  cent. ,  se  sub- 
divisant comme  il  suit  : — Terr.  labour.,  i,562  hect.  76ar.o5 
cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  2  f.  5o  c ,  n  ,  22  ,  33 ,  4o  f- 

—  Pièc.  d'eau ,  0-17-30;  à  £o  f.  —  Aires,  o-o5-2o  ;  à  2  1  f. 

—  Jard. ,  Luzernes  ,  i4-o<)-5o  ;  2  cî.  :  4o  ,  54  f.  —  Vignes , 
19-46-40  ;  3  cl.  :  6,  i3  ,  20  f.  —  Prés  ,  162-12-70  ;  5  cl.  : 
i5,  24,  36,  54,  72  f.  —  Pâtis,  0-76-00;  à  23  f.  —  Bois 
taillis  ,  47-73-20  ;  3  cl.  :  1 1 ,  18  ,  27  f.  —  Brouss. ,  o~75-3o  ; 
à  5o  c.  —  Terr.  vain,  et  vag. ,  frich. ,  8-67-40  ;  a  5o  c.  —  Sol 
des  propr.  bâ lies  ,  io-24-o5  ;  à  4o  f.  Obj.  non  impos.  :  Rgl., 
cime  t. ,  presbyt. ,  0-48-70.  —  Chemins  ,  4  2-38  80.  —  Cours 


II   c< 


NEUTILLALAIS.  243 

d'eau,  7-2^-70.  ==  278  maisons,  en  9  cl.  :  2  à  72  f.  ;  3  à 
60  f.;  5  à  4.0  f.  ;  6  à  3o  f.  ;  26  à  il+  f.;  41  à  1 7  f.  ;  75  à  10  f.;  77 
à  G  f.  ;  cl  !+S  a  3  f .  —  G  moulins ,  dont  2  à  1 10  f.  ,  '2  à  160  f. , 
et  2  à  2  3o  f.  chaque. 

■n  .  S  prop.  non  Inities  ,  A$,iiï  f.  1 1  c.  f    #_  t.QQ  r 

Revenu  impos.  j  H_F_   ^.^  ^        ^  ^        ^     j  47,588  f. 

contrib.  Foncier,  7,117  f .  ;  personn.  et  mobil.  ,  628  f .  ; 
port,  cl  fcn. ,  194  f-  ;  19  patentes  :  dr.  fixe,  84  f .  ;  dr.  pro- 
port. ;  38  f.  Total ,  8,o5b  f.  —  Chef-lieu  de  perception. 

CULTL'R.  Superficie  argilo  -  calcaire ,  en  général;  argilo- 
sablonneusc,  dans  la  partie  sud-est;  productive  en  céréales, 
qu'on  y  cultive  dans  la  proportion  de  4  parties  en  froment, 
3  en  orge,  2  en  avoine  et  1  en  seigle  ;  dont  il  y  a  exportation 
réelle  du  cinquième  au  quart  des  produits.  On  récolte  en 
outre  du  chanvre,  de  qualité  estimée;  beaucoup  de  Irèflt;  , 
quelque  peu  de  luzerne  et  de  sainfoin  ;  pommes  de  terre ,  etc. 
Peu  de  vignes  ,  donnant  du  vin  de  médiocre  qualité  ;  peu 
d'arbres  à  cidre  et  de  bois,  certaines  portions  de  terrain, 
notamment  entre  les  bourgs  de  Neuvillalais  et  de  Mézières , 
appelée  plus  spécialement  la  Champagne  ,  en  étant  tellement 
dépourvues  que  les  pièces  de  terre  n'y  sont  point  divisées 
comme  ailleurs  par  des  haies  ,  mais  seulement  par  des  sentiers 
et  par  des  bornes.  Prairies  froides ,  marécageuses  et  de  peu 
de  qualité  sur  la  Longuève  ,  où  quelques  prés  sont  tourbeux. 
Elève  d'un  bon  nombre  de  jeunes  chevaux  ,  d'assez  belle 
espèce  ,  qui  se  vendent  à  l'âge  de  trois  ans  ;  de  betes  à  cornes 
et  de  moulons  ;  beaucoup  moins  de  porcs  proportionnel- 
lement; chèvres,  ânes,  etc.  —  Assolement  quadriennal; 
8  fermes  principales  ,  un  grand  nombre  de  bordages  ,  dont 
une  grande  partie  réunis  dans  les  hameaux,  indiqués  plus 
haut ,  comprenant  78  maisons.  —  42  charrues,  dont  les  trois 
cinquièmes  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ,  le  surplus  par  des 
chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole  ,  consistant  en  grains 
et  paille  ,  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil;  jeunes  chevaux  , 
veaux  et  génisses  ,  moulons  ,  porcs  gras  ,  etc. 

~  Fréquentation  c\es  marchés  de  Conlie  ,  Sillé-le-Guil- 
laume    ,  lieaumont-sur-Sarthe. 

industr.  Fabrication  d'un  pelit  nombre  de  pièces  de  toiles  , 
pour  les  particuliers  seulement  ;  extraction  du  calcaire  pour 
bâtir. 

bout,  et  chem.  Le  grand  chemin  de  Conlie  à  Beaumoiit, 
traverse  le  territoire  du  sud  au  nord-nord-ouest,  à  peu  près 
par  son  centre.  MM.  de  Tessé  ,  propriétaires  du  château  de 
Vernie  ,  avaient  mis  ce  chemin  presque  à  l'état  d'une  route  , 


244        NEUVILLE-SUR-SÀKTIÏE. 

pour  se  rendre  du  Mans  à  ce  château.  Un  autre  chemin  ,  du 
Mans  à  Sillé,  par  la  Chapelle-S.-Fray  et  Crissé,  traverse 
également  le  territoire ,  du  sud-est  au  nord-ouest ,  et  se  croise 
avec  le  précédent  dans  le  bourg  de  Neuvillalais.  Les  chemins 
de  cette  commune  sont  passsablemenl  bien  entretenus. 

lieux  REMARy.  Comme  habitation  ,  Vignoles  seulement , 
maison  très-modeste  d'ailleurs.  On  pense  que  c'est  du  nom 
de  ce  lieu ,  qu'une  ancienne  famille  du  Maine  avait,  pris  le  sien. 
Sous  le  rapport  des  noms  :  Montbeau  ,  Beauvais ,  Longue- 
Grote  ou  Longue-Rote  (route ,  sentier)  ,  la  Grouas  ,  la  Rouil- 
lerie ,  etc. 

étarl.  PURL.  Mairie  ,  succursale ,  bureau  de  charité  ,  école 
primaire  votée  ;  résidence  d'un  percepteur  ;  un  débit  de  tabac. 
Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Silié-le-Guillaume  ;  de  distri- 
bution ,  à  Conlie. 

NEUVILLE  -SUR-  S  ART  HE  ,  NEUF-VILLE,  et 
MOMREU1L- SUR -SARTHE;  Nova  Villa  ad  Sartham , 
Novilla  suprà  Sartham  et  Monasteriolum  seu  Montrolium  suprà 
Sartham ;  Brogilum.  Commune  cadastrée,  du  i.er  canton, 
de  l'arrond.  et  à  7  k.  1/2  N.  du  Mans ,  composée  de  la  réunion  , 
ïors  de  l'organisation  de  l'an  x  ,  des  deux  anciennes  paroisses 
et  communes  de  Neuville  et  de  Montreuil-sur-Sarthe  ;  jadis 
des  Quintes  ,  du  diocèse  et  de  l'élection  du  Mans.  —  Dis  t. 
légal.  :  9  k.  pour  Neuville  ;  11  k.  pour  Montreuil. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  la  Guierche,  Joué-1'Abbé  et 
Souligné-sous-Ballon  ;  à  l'E.  ,  par  Savigné-l'Evêque  ;  au  S. , 
par  Sargé ,  S.-Pavace  et  S.-Saturnin  ;  à  l'O.,  encore  par 
S.-Saturnin  et  par  la  Bazoge  ;  celte  commune ,  que  la  rivière 
de  Sarthe  partage ,  du  nord  au  sud  ,  en  deux  parties  inégales  , 
affecte  la  forme  d'un  cœur ,  posé  un  peu  obliquement  du 
nord-nord-est  au  sud-sud-ouest.  Son  plus  grand  diamètre, 
qui  est  dans  ce  sens  ,  est  de  7  k. ,  contre  un  diam.  transversal 
de  5  à  6  k.  ï/2  vers  son  sommet ,  de  5  k.  à  son  centre  ,  allant 
en  diminuant  vers  le  sud ,  de  manière  à  s'y  terminer  en 
pointe  ou  à  angle  aigu.  L'ancien  territoire  de  Montreuil-sur- 
Sarthe  7  qui  occupe  l'extrémité  septentrionale  de  la  com- 
mune,  compose  la  6.e  partie  environ  du  territoire.  Le 
bourg  de  Neuville,  situé  à  6  h.  du  lit  de  la  Sarthe,  sur  sa 
rive  gauche  ,  vers  le  centre  du  diam.  vertical ,  et  à  i3  h.  de 
l'extrémité  occidentale  du  diam.  transversal ,  se  compose 
d'une  rue  principale ,  s'étendant  du  nord  au  sud  ,  où  une  autre 
plus  petite  forme  l'équerre  avec  elle  ,  en  se  dirigeant  à  l'est. 
Eglise  située  à  l'extrémité  méridionale  du  bourg  ,  du  genre 
gothique  trèfle ,  n'ayant  rien  de  remarquable  d'ailleurs  dans 
sa  construction.  Bien  décorée  à  l'intérieur  ,  on  y  remarque  un 


NEUVILLE-SUR-SARTIIË.        245 

beau  fond  de  maître-autel ,  en  forme  de  portique  ,  d'ordre 
corinthien  ,  et  les  autels  latéraux  de  S.-Pierre  et  de  S.-Sé- 
baslien,  également  bien  ornés.  Clocher  de  forme  hexa- 
gonale, terminé  par  une  espèce  de  calotte  de  même  forme. 
Cimetière  entourant  l'église,  ceint  de  murs  a  hauteur  d'appui, 
dans  lequel  se  trouve  un  monument  funéraire  portant  celte 
inscription  ,  qu'on  sait  être  l'expression  de  regrets  profonds 
et  durables  :  «  Le  18  août  i8i5,  est  décédée  dame  Joséphine 
«  Barbeu-Durocher,  épouse  en  son  vivant  de  M.  François- 
«  Gabriel  Vallée  ,  avocat  et  juge  auditeur  au  Mans  (i).  «  Sur 
«  les  côtés  on  lit  :  «  L'amitié  désolée  a  élevé  ce  monument  , 
«  l'amour  inconsolable  y  viendra  soulager  par  des  pleurs 
«  l'amertume  de  ses  regrets.  —  Ici  repose  une  jeune  mère 
«  enlevée  à  29  ans  à  la  tendresse  de  son  époux  et  de  son 
«  premier  enfant.  »  Près  et  à  l'est  de  l'église ,  est  une  chapelle 
dédiée  à  la  Vierge.  On  remarque  dans  le  bourg  une  belle 
maison  ,  appartenant  à  M.  Lauberdière  ,  ecclésiastique. 

Le  bourg  de  Montreuil  ,  décrit  plus  haut  (page  201  ),  à 
l'article  spécial  de  celte  ancienne  paroisse ,  est  situé  sur  la 
même  rive  de  la  Sarthe  ,  à  2  k.  N.  È.  de  celui  de  Neuville,  et 
à  1  k.  de  l'extrémité  nord  de  la  commune. 

popul.  Portée  sur  les  états  de  l'élection  à  177  feux  pour 
Neuville  et  à  23  pour  Montreuil,  la  commune  en  renferme 
actuellement  273 ,  comprenant  634  individ.  mâles  ,  618 
femelles,  total,  1,252  ;  dont  i35  dans  le  bourg  de  Neuville, 
58  dans  celui  de  Montreuil ,  et  125  au  hameau  de  la  Trugale. 
Moiw.  décenn.  De  i8o3  à  181 3  inclusiv.  :  mariag.  ,  90; 
naissanc. ,  297  ;  déc. ,  242.  —  De  1812  à  1822  :  mariag.,  i49» 
naiss.,  371  ;  déc,  280. 

HisT.  eccles.  L'église  de  Neuville  fut  consacrée ,  dans  le 
4«c  siècle ,  par  S.  Liboire  ,  4-e  évêque  du  Mans  ,  qui  la  dédia 
à  la  Ste-Vierge.  L'assemblée  ,  qui  avait  lieu  le  i.er  dimanche 
de  septembre,  a  été  fixée,  par  arrêté  du  i.er  septembre 
i834 ,  au  dimanche  qui  suit  le  8  du  même  mois  ,  fête  de  la 
Nativité  de  N.-D. 

En  832  ,  dans  la  première  année  de  son  épiscopat,  l'évêque 
S.  Aldric  obtint  de  l'empereur  Louis -le- Débonnaire  ,  qui 
vint  passer  les  fêtes  de  Noël  au  Mans  ,  la  restitution  à  la 
cathédrale  des  terres  de  Neufville  et  du  Breuil,  cilla  quœ 
Brogilius  et  Novilla  nominatur ,  usurpées  par  des  séculiers,  et 
que  possédait  alors  l'un  des  officiers  ou  des  seigneurs  de  la 
cour  du  prince  ,  nommé  Erembault. 

(1)  Nommé  membre  de  la  chambre  des  députes  ,  par  le  département 
«Je  la  Sarthe  j  l'un  des  agronomes  les  plus  distingués  de  notre  pays. 


zlfi        NEUVILLÉ-SUR-SARTHE. 

Entre  autres  dons  faits  par  Févêque  Hoël ,  1081-1097, 
aux  chanoines  de  sa  cathédrale,  était  comprise  une  métairie, 
masuram ,  qu'il  avait  acquise  dans  la  paroisse  de  Neuville. 

L'évêque  Hildebert ,  1097-1125,  affecte  spécialement  à 
l'entretien  de  ses  chanoines  ,  plusieurs  paroisses ,  au  nombre 
desquelles  est  comprise  celle  de  Neuville. 

Guillaume  Roland,  45e  évêque  du  Mans,  1255-1258, 
gratifie  son  chapitre  de  la  dîme  de  Neufville-sur- Sarlhe, 
dont  il  lui  avait  été  fait  don  en  1260  (  v.  plus  bas  m/r, 
féod.  ).  Le  chapitre  la  concède  à  son  tour  aux  curés  de 
cette  paroisse,  présens  et  à  venir,  avec  une  métairie  dite 
la  Petite  ,  à  la  charge  d'une  rente  annuelle  de  cinq  muids  de 
seigle  et  d'un  demi-muid  d'orge. 

Les  biens  que  possédait  dans  cetle  paroisse  le  chapitre  dio- 
césain ,  par  suite  de  tous  ces  dons  ,  consistaient  dans  la  mé- 
tairie de  Chenevroles,  de  820 1.  de  revenu,  en  178g;  dans  celle 
de  Lorgerie,  valant  000  1.  ;  celle  de  Rafay  ,  j5o  1.  ;  le  bois 
delà  Trugale,  non  évalué  ;  une  rente  en  blé,  estimée  à  £i  1  , 
sur  la  métairie  du  Léard  ;  une  autre  de  8  boisseaux  de  mou- 
ture ,  estimée  à  10  1. ,  sur  le  moulin  de  Neuville  ,  dépendant 
du  prieuré  de  Montaillé  ,  en  Milesse. 

Du  temps  de  l'évêque  S.  Aldric  ,  il  existait  sur  le  terril oire 
de  Neuville,  plus  considérable  alors,  assure-t-on ,  qu'il  ne 
l'est  aujourd'hui ,  un  lieu  infâme  ,  habile  par  des  voleurs  et 
des  femmes  débauchées.  Ce  prélat  les  en  chassa,  y  fit  bâtir 
un  monastère  dédié  à  S.- Sauveur,  où  il  appela  des  religieux 
de  l'ordre  de  S.-Benoît ,  et  y  déposa  ,  en  8/j.o  ,  le  corps  de 
S.  Pavace,  et  le  bras  droit  de  S.  Liboire  ,  deux  de  ses  pré- 
décesseurs au  siège  épiscopal  du  Mans.  Il  ordonna  que  le 
16  septembre  de  chaque  année  ,  le  clergé  de  la  cathédrale  et 
celui  de  la  ville ,  viendraient  processionnellemenl  célébrer 
l'anniversaire  de  celle  consécration ,  y  chanter  les  premières 
vêpres  d'abord  ,  et  y  célébrer  la  messe  le  lendemain  avec  les 
moines  ,  lesquels  étaient  tenus  de  fournir  des  vivres  à  ce 
clergé.  On  pense  que  l'église  paroissiale  de  S. -Pavace, 
située  à  h,2  h.  au  sud  de  celle  de  Neuville ,  a  remplacé  ce 
monastère. 

Plusieurs  chapelle  existaient  autrefois  sur  la  paroisse , 
aux  manoirs  de  Monthéard  ,  de  la  Triboulière  et  de  lilandans. 

(  Voir  à  l'art,  montreuil-sur-sartue,  l'historique  ecclé- 
siastique de  celte  paroisse.  ) 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse ,  était  annexée  à 
îa  terre  de  Monthéard,  peut-être,  Mont  -  Léard  (?), 
laquelle  on  qualifiait  du  nom  de  baronnie,  litre  qu'aucun  ac.'e 
direction  ne   paraît  justifier.   Cette  seigneurie   relevait   du 


NEUVILLE-SUR-SARTIIE.        a4f 

temporel  de  l'éveché  du  Mans  et  de  sa  baronnie  de  Touvoie, 
dont  la  juridiction  s'exerçait  sur  la  paroisse  de  Neuville.  On 
lit  dans  l'aveu  rendu  au  Roi ,  le  i3  juin  i3o,4  >  par  l'évêque  P. 
de  Savoisy  ,  pour  le  temporel  de  l'église  du  Mans  :  «  Item  ,  ce 
«  que  tient  de  moy  le  sire  de  Neufville-sur-Sarthe  ,  tant  en 
«  fief  qn'en  domaine,  à  foy  et  hommage  ,  qui  semblablement 
»  m'ayde  à  porter  ledit  jour  de  madile  réception  ,  dudit  lieu 
«  de  S.-Oucn  jusques  à  l'église  cathédrale  dudit  lieu  du 
«  Mans  ,  en  la  compagnie  d'autres  mes  vassaux  et  sujets  ,  et 
«<  pour  raison  de  ce  doit  avoir ,  la  fesle  passée  de  ma  ré- 
«  ceplion  ,  les  pots,  poislcs  et  chaudrons  de  la  cuisine  de 
«  celte  feste.  »  Le  château  de  Monthéard  ,  avec  chapelle  y 
situé  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,  à  i  k.  N.  O.  du  bourg  de 
Neuville ,  fut  possédé  par  MM.  Richer  de  Monthéard  , 
père  et  fils  ,  successivement  présidens  au  siège  présidial  du 
Mans  ;  ensuite  par  M.  de  Biré  ,  à  cause  de  la  demoiselle  de 
Fontenay,  fille  d'une  demoiselle  de  Monthéard.  C'est  ac- 
tuellement la  propriété  de  M.  L.-Félix  Daniel  de  Vauguyon  , 
membre  la  chambre  des  députés. 

Sous  l'épiscopat  de  l'évêque  Guillaume  Roland  ,  le  pro- 
priétaire d'un  fief  situé  dans  la  paroisse  de  Neuville ,  en  fit  don 
au  chapitre  du  Mans ,  le  déchargeant  de  tout  hommage  et 
service ,  et  n'en  retenant  qu'un  cens  annuel  de  deux  sous  six 
deniers  mansais.  Il  est  probable  que  ce  fief  était  l'un  des  biens 
cités  plus  haut  (  hist.  ecclés.  )  ,  comme  propriété  de  ce 
chapitre. 

Les  autres  fiefs  de  Neuville  ,  paraissent  avoir  été  : 

i ,°  La  Triboulière  ou  Beau-Séjour ,  sur  la  rive  droite  de  la 
Sarthe  ,  à  8  h.  sud-ouest  du  bourg  ,  avec  chapelle. 

2.0  Blandans,  ayant  également  une  chapelle,  sur  la  rive 
gauche  ,  comme  tous  ceux  ci-après. 

3.°  Mautauban ,  qui,  comme  Monthéard,  appartenait  à  la 
famille  Richer. 

4-°  La  Boutonnière  ,  ferme  actuellement. 

5.°  Chenevrolles  ,32k.  est-sud-est  du  bourg. 

6.°  La  Touche ,  jolie  maison  bourgeoise ,  située  au  con- 
fluent du  ruisseau  de  Cul  dans  la  Sarthe  ,  à  i,4  h.  sud-sud-est 
du  bourg  ,  avec  un  moulin  en  dépendant ,  autrefois  à  M.  de 
Fonienay  ,  capitaine  de  dragons  ,  aujourd'hui  à  M.  Fortis  le 
jeune  ,  du  Mans. 

7.0  La  Cour  de  Neuville  ,  également  à  M.  de  Fontenay 
aul  refois. 

Quelques  autres  maisons  bourgeoises ,  que  nous  ne  pouvons 
assurer  avoir  été  des  fiefs  ,  existent  sur  Neuville  ,  savoir  : 

8,°  Chapeaux ,  belle  maison  moderne  ,  avec   une  avenue 


248        NEUVILLE-SUR-SARTHÉ. 

qui  aboutit  à  la  nouvelle  route  du  Mans  à  Mamers  par  Ballon, 
appartenant  à  M.n,e  veuve  Belin  de  Beru. 

g.0  Les  Mortraits ,  Mors  Tiïstis ,  situés  tout  près  de  la 
même  route  du  Mans  à  Ballon  ,  propriété  de  M.me  Halbout  , 
du  Mans. 

io.°  G  ou  lard ,  au  sud  et  à  peu  de  distance  du  bourg. 

ii.°  Le  Rocher,  à  3  k.  1/2  est-sud-est  du  même,  pro- 
priété de  la  famille  Barbeu-Durocher. 

12.0  Le  Léard ,  à  2,6  h.  à  Test  du  même  ,  dont  il  a  été 
parlé  plus  haut  à  I'hist.  écoles. 

En  ce  ,  ne  sont  point  compris  les  objets  situés  sur  Tancienne 
paroisse  de  Montreuil-sur-Sarthe  et  mentionnés  à  son  article. 

HIST.  civ.  En  1735  ,  une  école  de  filles  est  fondée  à  Neu- 
ville-sur-Sarthe,  par  le  curé  J.  Letourneur,  qui  confie  à  ses 
successeurs  le  choix  de  la  maîtresse.  Cette  école  possédait 
268  1.  de  revenu,  en  bien  rural  et  rente. 

Le  bureau  de  bienfaisance  ,  doté  de  174  h  de  revenu,  est 
administré  par  une  commission  de  cinq  membres.  —  En 
1820,  M.  et  M.ms  Belin  de  Beru,  font  don  aux  pauvres  de 
la  commune,  d'une  rente  de  i5o  f.  ;  et,  en  182g,  M.  Fr.-J.- 
H.  Richer  de  Montauban  leur  lègue  une  somme  de  5oo  f. 

La  commune  possède  une  école  primaire  ,  pour  l'établis- 
sement de  laquelle  le  Conseil  municipal  a  voté,  en  i833, 
conformément  à  la  loi  du  28  juin,  la  somme  de  6g  f.  pour 
le  loyer  de  la  maison  où  elle  est  établie ,  et  celle  de  200  f.  pour 
le  traitement  de  l'instituteur. 

histor.  En  1099  ,  les  Manceaux  ayant  ouvert  leurs  portes 
à  Hélie  de  la  Flèche  et  forcé  la  garnison  normande  à  se 
retirer  dans  le  château  ,  Guiilaume-ïe-Roux  ,  qui  était  alors 
en  Angleterre,  s'embarque  à  celte  nouvelle,  aborde  à 
Touques,  en  Normandie,  d'où  il  se  dirige  sur  le  Mans, 
sans  qu'aucun  obstacle  puisse  l'empêcher  de  suivre  le  chemin 
le  plus  direct  pour  y  arriver.  Parvenu  sur  le  territoire  dp 
Neuville  ,  il  dévie  du  droit  chemin  ,  cependant ,  pour  ne  pas 
traverser  deux  filets  d'eau,  les  ruisseaux  de  Cul  et  d'Acone  , 
dont  il  tourne  la  source ,  à  cause  de  la  vilaiuelé  de  leur  nom. 

ce  Dans  ewes  1  a  en  la  contrée  : 
L'une  est...,  l'altreest...  noméej 
Li  Ueis  en  oui  oï  parler , 
Assez  les  out  oï  nomer. 
Por  la  vilté  2  dez  ke  il  sont, 
Por  les  ewes  passer  ne  vout; 


(1)  Deux  ruisseaux,  (2)  Bassesse  ,  saleté. 


NEUVILLE-SUR-SÀRTIIE.         «49 

Por  déduit  è  por  gabcria  ?, 
Ad  s;i  dreile  voie  guerpie  \ , 
Amont  les  ewes  chcvalcha, 
Tant  kc  li    sorscs  5  sormonla. 
Tant  chcvalcha  environ, 
K'il  trespassa...  è  ... , 
El  issi  totes  les  passa  , 
K'nnkes  les  ewes  ne  tocha. 
Li  dous  ewes  issi  ont  non 
Prez  del  Mans  vers  Alencon  6.  » 

Rob.  Wace,  Roman  de  Rou  ,  v.  î^y^  à  i5oi3. 

Au  mois  d'août  de  Tannée  i^i  7 ,  le  roi  d'Angleterre 
Henri  V  ?  étant  débarqué  à  Touques  également ,  sur  la  côle 
de  Normandie  ,  avec  une  nombreuse  armée  ,  pénètre  dans 
le  Perche  et  dans  le  Maine ,  et  s'empare  d'un  grand  nombre  de 
places  du  nord-est  de  cette  dernière  province  ,  entre  autres  du 
château  de  Monthéard.  Une  trêve  ayant  été  conclue  à  Alen- 
con ,  le  16  novembre  ,  entre  ce  prince  et  le  duc  de  Bretagne, 
tant  pour  ce  duché  ,  qu'au  nom  d'Yolande  d'Aragon  ,  veuve 
de  Louis  il  d'Anjou  ,  pour  le  duché  d'Anjou  et  le  comté  du 
Maine  ,  Monthéard  fut  compris  au  nombre  des  places  qui 
restèrent  entre  les  mains  des  Anglais  et  d'où  ils  ne  cessèrent, 
malgré  la  trêve  ,  de  commettre  des  vexations  de  toutes  sortes  , 
envers  les  habitans  des  campagnes  environnantes. 

Lors  de  l'invasion  de  la  ville  du  Mans  par  les  Chouans  , 
le  16  octobre  1799  -,  une  des  colonnes  de  royalistes  sous  les 
ordres  de  la  Motle-Mervé  ,  qui  entra  dans  la  ville  par  le 
tertre  S.- Vincent  et  par  le  tertre  Mégret ,  se  réunit  la  veille 
sur  le  territoire  de  Neuville  et  sur  celui  de  S.-Pavace.  (  V. 

PREC.  HIST.  ,  I-CCCXC1I.  ) 

Le  dimanche  a5  décembre  1814,  vingt-quatre  personnes 
de  Neuville ,  revenant  de  la  messe  de  minuit  ,  traversaient  la 
Sarthe  pour  rentrer  à  leur  domicile  ,  sur  la  rive  droite  de  celle 
rivière.  La  barque,  beaucoup  trop  chargée,  ayant  heurté  un 
tronc  d'arbre  ,  chavira.  Un  digne  jeune  homme  ,  de  22  ans  , 
nommé  Gervais  Chevalier ,  né  a  Sargé ,  plongea  jusqu'à 
onze  fois  dans  les  eaux  qui  étaient  grandes  ,  et ,  secondé  par 
le  nommé  Etienne  Cabaret,  né  à  Monlbizot ,  du  même 
âge  que  lui,  parvint  à  sauver  11  de  ces  malheureux,  non 
sans  avoir  risqué  d'être  lui-même  victime  de  son  courageux 
dévouement.  Quatre  individus  furent  noyés ,  les  autres 
se    retirèrent    seuls    des   eaux.   Une    médailie   d'honneur   et 


(3)   Plaisanterie.  (5)  Les  sources. 

0)  AJjandoune.  [oj  Voir  plus  haut ,  le  paragraphe  uidrogr, 


25o        NEUVILLE-SUR-SARTHE. 

une  gratîficalion  de  3oo  f. ,  furent  accordées  à  Chevalier  el 
à  Cabaret  ,  tous  deux  habitans  de  Neuville.  Nous  avons 
parlé,  à  l'article  Etrichés  (  il- 270)  ,  d'un  événement  de 
même  espèce  dont  le  résultat  fut  plus  funeste  encore ,  arrivé 
au  même  lieu  et  dans  une  occasion  analogue. 

rtdrogr.  Ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut ,  la  rivière  de 
Sarthe  traverse  le  terriloire  de  Neuville  du  nord  au  sud  ,  vers 
son  extrémité  occidentale,  en  décrivant  un  demi  -  cercle  , 
parallèlement  à  celui  que  forme  la  limite  de  la  commune  de 
ce  côté.  Le  ruisseau  de  Pucou  ou  Pucour  ,  sépare,  au  nord, 
l'ancien  territoire  de  Neuville  de  celui  de  Monlreuil  ,  qui  y 
a  été  réuni.  Les  ruisseaux  de  Cul  et  d'Aconc  (  1  )  ,  ayant  leur 
source  au  centre  de  la  commune,  coulent  du  nord- est  au 
sud-ouest ,  sur  un  diamètre  de  près  de  3  k. ,  et  vont  se  jeter 
dans  la  Sarthe  ,  après  s'être  réunis  entre  Chencvrolles  et 
Leaulieu,  peu  au-dessus  de  l'ancien  fief  de  la  Touche.  — 
Moulins  à  blé  de  Monlreuil ,  à  2  roues  ,  fort  beau  ,  et  de 
Neuville  ,  sur  la  Sarthe  ;  de  la  Touche  ,  sur  le  Cul  et  lAcone 
réunis. 

géol.  Sol  coupé ,  collineux  ,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ; 
bas  et  humide  sur  la  gauche  ;  très  -  boisé  généralement. 
Terrains  secondaire  et  tertiaire ,  offrant  le  grès  vert ,  la 
marne  tufau  et  des  alluvions  anciennes.  Une  carrière,  ouverte 
à  la  ferme  de  la  Triboulière  ,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  , 
offre  le  calcaire  tufau  ,  exploité  comme  marne  ,  avec  du 
calcaire  lacustre ,  dans  lequel  se  rencontrent  des  coquilles 
fluviales  des  genres  Planorbe  et  Lymnée.  Feu  Menard- 
Lagroye ,  le  naturaliste  ,  y  avait  découvert  une  substance 
argileuse  blanc  jaunâtre ,  qu'on  croit  être  de  l'alumine 
hydratée  silicifère.  Fontaine  incrustante,  derrière  la  maison 
de  la  Triboulière. 

Plant,  rar.  Trapa  natans  ,  lin.  ;  dans  la  Sarthe. 

cadastr.  Superficie  totale  de  2,220  heclar.  02  ar.  69  cent., 
se  subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  1,5^7  hect. 
<)4  ar.  4-8  cent. ,  en  5  class. ,  évaluées  à  4  f,  5o  c.  ,  12  f.  5o  c.  , 
27  ,  5o  et  70  f.  —  Jard. ,  4-3-o5-24  ;   2  cl.  :  à  70  et  88  f. 


f  1)  «  Les  ruisseaux  désignés  dans  cette  étrange  anecdote  ,  existent  bien 
«  réellement  en  la  commune  de  Neuville-sur-Sarthe  ,  dit  le  savant 
«  annotateur  du  Roman  de  Rou  ,  M.  A.  Le  Prévost.  Le  nom  de  l'un  est 
«  encore  tel  que  W ace  nous  l'indique  ;  celui  de  l'autre  n'a  subi  qu'une 
«  légère  modification,  qui  n'empêche  pas  de  le  reconnaître,  et  qui 
«  d'ailleurs  n'existe  que  sur  les  cartes.  »  Ces  noms  étant  consacrés  par 
l'histoire,  et  ayant  été  repioduits,  tout  nouvellement  encore,  sur  les 
plans  cadastraux  ,  avec  la  légère  modification  subie  pur  l'un  d'eux  ;  nous 
n'avons  pas  cru  pouvoir  nous  dispenser  de  les  citer. 


NEUVIL1YE-SUR-SARTÏIE.        a5i 

—  VigQ.,  17-08-87;  4  d-  :  i3  f.»  a5  f.|  5o  f.  5o  c.  et  70  f. 

—  lV-s  ,  194-07-65  ;  5  cl.  :  6  f. ,  19  f. ,  4o  f.  5o  c. ,  80  f. , 
96  f.  5o  c.  —  Pâlur.  ,  15-77-92  ;  2  cl.  :  4-  f-  5o  c.  ,  i3  f.  ■— 
Jjois  d'açrétn.,  en  taillis  ,  i5-39"5o  ;  à  3o  f.  —  Bois  taillis, 
28G-32-4.2;  5  cl.  :  4-  f.  5o  c.  ,  7  f.  5o  c,  i/M  aa  et  27  f.  — 
15.  futaies,  i-lt-j-^i  ;  3  cl.  :  4  *  5o  c  ,  7  f.  5o  c. ,  i4  f-  — 
Broussils ,  0-93-16;  à  2  f .  —  Land.  et  fric  h. ,  6-19-77  ;  à  2  f. 

—  Etangs,  niar. ,  douv.  ,  2--o5-o2  ;  à  70  f.  —  Superf.  des 
bâtitn.,  cours,  17-26-0+;  à  7°  f-  Obj.  non  impôt.  :  Eglises  et 
cimetières,  o-i4-°o.  —  Chemins,  54-i3~7o.  —  Rîv.  et 
ruiss.,  18-17-48.  =  24^'  maisons,  en  10  cl.,  de  3  à  i5o  f. 

—  3  moulins ,  dont  2  à  chacun  3oo  f.  ,  et  1  à  75  f. 

,,  .  I   Pronr.  non  bâties,  G6,8o3  f.  21  c.  ]_  .„  //-•>  c   nt   - 

Revenu  i,nros.|  _J__  buticSj     '     ^         ,       J  7o,463  f.  21  c. 

CONTRiB.  Foncier,  8,770;  personn.  et  mobil. ,  fi3o  f .  ; 
port,  et  fen.v  261  f.  ;  i4  patentés  :  dr.  fixe,  73  f.  ;  dr.  pro- 
porl.,  57  f.  33  c.  Total,  9,791  f.  33  c.  —  Chef  lieu  de 
perception. 

cult.  Superficie  argileuse,  argilo- calcaire  et  argilo-sa- 
Llonneuse,  passablement  productive,  ensemencée  en  céréales 
dans  la  proportion  de  deux  parties  en  seigle  ,  grains  mêlés  et 
avoine  ,  contre  une  en  froment  et  en  orge  ;  où  se  cultive 
en  outre  beaucoup  de  chanvre ,  du  trèfle ,  des  pommes  de 
terre,  etc.  Pâtures  abondantes  et  de  bonne  qualité  ;  beaucoup 
de  bois  ,  tant  en  bouquets  ,  comme  on  le  voit  au  cadas- 
treront ,  que  dans  les  haies  nombreuses  et  bien  garnies ,  qui 
entourent  les  pièces  de  terre,  et  font  de  ce  territoire  un 
immense  bosquet.  Une  grande  quantité  d'arbres  à  fruits  à 
cidre  et  surtout  à  couteau  ;  vignes  ,  donnant  des  produits  de 
médiocre  qualité  ,  qui  se  consomment  sur  place  ou  se  vendent 
au  Mans.  — Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux,  d'assez 
belle  espèce;  d'une  grande  quantité  de  veaux  et  génisses,  pour 
lesquels  les  éleveurs  de  cette  commune  ont  reçu  plusieurs 
fois  des  primes  ou  mentions  honorables  d'encouragement, 
notamment  par  la  Société  royale  d'Agriculture  ,  du  Mans  , 
dans  sa  séance  publique  de  décembre  i833;  élève  et  angrais 
di'un  grand  nombre  de  porcs  ;  peu  de  moutons ,  quelques 
chèvres  ,  etc.  — -  Assolement  quadriennal  ;  une  douzaine  de 
fermes  de  quelque  importance ,  un  grand  nombre  de  moyennes 
et  de  bordages  ;  75  charrues ,  dont  un  tiers  traînées  par  bœufs 
et  chevaux,  le  surplus  par  ces  derniers  seuls.  =  Commerce 
agricole  ,  consistant  en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle 
du  quart  au  tiers  des  produits  ;  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et 
fil ,  bois*  YÎn ,  cidre ,  fruits  à  couteau  ,  surtout ,  dont  cette 


25a        NEUV1LLE-SUR-SARTHE. 

commune  ,  le  principal  verger  du  Mans  ,  approvisionne  le 
marché  de  cette  ville ,  où  il  s'en  fait  un  commerce  assez 
considérable ,  non  seulement  pour  la  consommation  des 
habitans ,  mais  pour  l'exportation.  (  V.  m-635.  ) 

=3  Fréquentation  des  marchés  du  Mans  ,  de  Ballon  ,  de 
Beaumont-sur-Sarthe. 

iisdistr.  Aucune  autre  que  l'agriculture,  l'extraction  du 
tufau  et  du  calcaire  lacustre ,  comme  marne  ,  et  quelque  peu 
du  premier  pour  la  bâtisse. 

rout.  et  cïïem.  La  route  départementale  n.°  11,  du  Mans 
à  Mamers,  par  Ballon  ,  ayant  à  peu-près  la  même  direction 
que  l'ancien  chemin  conduisant  dans  les  mêmes  villes  ,  tra- 
verse le  territoire  du  sud  au  nord-nord-est  ,  un  peu  à  l'est  de 
son  centre,  en  traversant  le  hameau  de  la  Trugale.  L'ancien 
chemin  du  Mans  à  Alençon  ,  par  la  Guierche  ,  Monlbizot, 
Vivoin  ,  Bourg-le-Roi ,  etc. ,  s'embranche  avec  le  précédent 
sur  Coulaines  ,  se  dirige  plus  à  l'ouest,  en  suivant  le  cours 
de  la  Sarthe  ,  le  long  de  sa  rive  gauche ,  passe  à  l'est  du  bourg 
de  Neuville  ,  et  traverse  celui  de  Montreuil.  C'est  ce  chemin 
que  suivit  Guillaume -le- Roux  ,  en  venant  d'Alençon  au 
Mans,  en  iogo,  ,  lors  de  l'expédition  dont  il  est  parlé  à  l'his- 
torique de  cet  article  ,  puisque  l'histoire  constate  qu'il  passa 
à  Bourg-le-Boi,  dont  il  fit  une  place  forte,  dans  celle  cir- 
constance ou  dans  une  autre ,  ce  qui  donna  lieu  au  changement 
de  son  nom  de  Bourg-l'Evêquc  en  celui  actuel  ;  à  Bouessé- 
Fonlainç  ,  à  Monlbizot  (  v,  ces  art.  ).  C'est  l'existence  de 
de  ce  chemin  qu'ignorait  M.  A.  Le  Prévost ,  annotateur  du 
Roman  de  Rou ,  lorsque  dans  la  note  citée  en  partie  à  la 
page  25o,  qui  précède,  il  ajoutait  :  «  Ces  ruisseaux  prennent 
«  leur  source  fort  près  du  chemin  actuel  de  Ballon  au  Mans  , 
«  mais  ne  le  traversent  pas  ,  en  sorte  que  si  ce  chemin  est 
«  le  même  qui  existait  à  la  fin  du  n.e  siècle,  le  détour  que 
«  notre  auteur  fait  faire  à  Guillaume-le  Roux ,  paraît  être 
»  sans  objet.  »  Ceia  serait  vrai  ,  en  effet ,  s'il  en  était  ainsi. 
Mais,  bien  au  contraire,  Tilineraire  de  cette  marche  d'Alençon 
au  Mans  ,  tracé  par  les  historiens ,  est  parfaitement  exact. 
Le  chemin  suivi  par  Guillaume  ,  traverse  les  ruisseaux  du 
Cul  et  d'Aconc  réunis  ,  tout  près  de  leur  confluent  dans  la 
Sarthe  ;  il  lui  fallut  donc  se  porter  à  2  k.  1/2  environ  vers  sa 
gauche  ou  à  l'est,  en  remontant  même  un  peu  au  nord,  pour 
éviter  le  premier,  dont  le  cours  est  le  plus  étendu  ,  el  dont 
la  source,  ainsi  que  celle  du  second,  se  trouve  un  peu  à  l'ouest 
du  chemin  ou  de  la  roule  actuelle  de  Ballon  au  Mans.  Si 
ce  chemin  existait  à  celle  époque  reculée,  il  dut  le  rencontrer 
alors  el  le  suivre  jusqu'à  Coulaines  ,  où  il  retrouva  celui  qu'il 


NEUVÏLLETTE.  a53 

avait  abandonne''  ;  mais  c'est  ce  que  l'histoire  ne  dît  pas.  Celle 
ignorance  de  M.  Le  Prévost ,  si  bien  informé  d'ailleurs  et 
doué  d'une  si  vaste  instruction  en  matière  d'histoire  et  d'an- 
tiquités ,  prouve,  ce  que  confirment  chaque  jour  les  nom- 
breuses erreurs  qui  se  rencontrent  dans  toutes  les  géographies, 
Uis,  ilinéraircs  ,  les  statistiques  départementales,  entrepris  à 
Paris  ,  par  des  auteurs  étrangers  aux  localités  ,  dans  la  France 
pittoresque  surtout  ,  ouvrage  conçu  d'ailleurs  sur  un  bon  plan 
et  assez  bi*n  exécuté  sous  certains  rapports  ,  qu'il  faut  laisser 
à  chacun  sa  tâche  ,  et  que  ce  n'est  qu'aux  écrivains  des  dé- 
partemens  qu'il  appartient,  de  faire  ces  sortes  d'ouvrages 
pour  leurs  localités.  Ils  ont  bien  assez  de  peine  eux-mêmes 
à  éviter  les  erreurs  de  tout  genre,  auxquels  on  est  exposé 
dans  les  travaux  de  celle  nature  ! 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  Monlbéard ,  Chapeau, 
la  'louche  ,  le  Kocher,  les  Mortrails  ,  Goulard  ,  déjà  cités  ; 
le  Menard  ,  du  territoire  de  Montreuil-sur-Sarlhe.  Sous  le 
rapport  des  noms  :  la  Cour  (  de  Neuville  )  ,  la  Cour  de  Mon- 
treuil  ,  la  Chevalerie  ,  la  Chapelle  ,  Dicuxaie  (  ancien  cri  de 
chevalerie,  pour  Dieu  aide?  ) ,  Beaulieu,  le  Tertre,  les  Mi- 
gnonnières  ,  la  Jolivière  ;  la  Mare  ,  le  Port;  les  Landes  ;  la 
Chênaie  ,  le  Coudrai  ,  le  Léard ,  etc. ,  etc. 

etabl.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  bureau  de  bienfaisance  , 
école  primaire.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  au  Mans. 

NEUVÏLLETTE ,  NEUF-VILLETTE-en  CHAUME  ; 
Nooilleta ,  Nova-Villeta ;  petite  ferme,  cilla,  nouvellement 
établie.  Commune  cadastrée  ,  du  canton  et  à  1 1  k.  S.  S.  O. 
de  Sillé-le-Guil!aume  ;  à  32  k.  O.  i/4-N.  du  Mans  ;  ancien- 
nement du  doyenné  de  Sillé,  de  l'archid.  de  Passais,  du  dioc. 
et  de  l'élection  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  :  i3  et  38  kil. 

DESCRIPT.  Bornée  au  N.  et  au  N.  E. ,  par  Parennes  ;  à 
l'E.  et  àl'E.  S.  E. ,  par  S.-Symphorien  et  la  foret  de  la  petite 
Charnie  ;  au  S.  par  Chcmiré-en-Charnie  ;  à  PO.  S.  O.  ,  par 
Vihiers  (  Mayenne  )  el  la  forêt  de  la  grande  Charnie  ;  à  PO. , 
par  Torcé-en-Charnie  (Mayenne  )  ;  la  forme  de  celle  com- 
mune représenterait  un  ovoïde  assez,  régulier  ,  ayant  sa  pointe 
au  sud-sud-est ,  si  ce  n'était  une  extension  anguleuse  qui  se 
trouve  au  nord.  Son  plus  grand  diamètre  est  de  5  k.  7  h. , 
du  nord  au  sud  sud-est ,  contre  un  diam.  transversal  ou  d'est 
à  ouest ,  de  4  k. ,  pris  dans  la  partie  centrale  du  territoire. 

Assez  joli  bourg,  situé  dans  la  partie  centrale  de  la  com- 
mune ,  un  peu  vers  le  nord  ,  tout  près  de  la  partie  de  la  roule 
départementale  n.°  5  ,  qui  conduit  de  Sablé  a  Sillé  ,  formant 
une  rue  passablement  large  ,  s'élendant  du  nord  au  sud  ,  en 
passant  à  l'ouest  de  l'église  ,   dans   lequel  il  n'y  a  d'autre 


*H  NEUVÏLLETTE. 

maison  un  peu  remarquable  que  le  presbytère.  Eglise 
de  construction  fort  simple  ,  voûtée  en  bois ,  à  petites 
ouvertures  ogivales  du  i3.e  siècle  environ ,  à  clocher 
pyramidal  ,  construit  sur  une  grosse  tour  carrée.  On  y  re- 
marque encore,  dans  une  espèce  de  niche  voûtée,  à  l'entrée 
droite  du  chœur,  le  tombeau  en  pierre  de  Guvon  de  Clin- 
champ,  seigneur  de  Neuviietlë  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas, 
sur  lequel  ce  guerrier  est  représenté  en  costume  du  moyen 
âge ,  les  pieds  appuyés  sur  deux  chiens  :  le  nez  est  mutilé 
ainsi  que  toute  la  figure,  qui  est  d'une  mauvaise  exéution.  — 
L'ancien  cimetière,  qui  entourait  l'église,  a  été  supprimé  et 
remplacé  par  un  nouveau ,  situé  tout  près  et  à  l'est-sud-  est 
du  bourg,  clos  de  haies  seulement. 

popul.  De  ï5i  feux  anciennement,  on  en  compte  au- 
jourd'hui 2i3,  se  composant  de  442  individ.  mâles,  44-6 
femelles  ,  total ,  888  ;  dont  i58  dans  le  bourg.  Le  surplus  est 
en  grande  partie  réparti  par  hameaux,  contenant  chacun, 
savoir  :  les  Taillais,  les  Durandières,  4o  ;  les  Apprêts,  la 
Godefrayère,  le  Basson  ,  3o  ;  les  Renseries,  les  Hérissières  , 
les  Richardières ,  la  Mercerie,  21  ;  le  Tertre,  les  Guichar- 
dières ,  les  Roussèlières ,  la  Vove  ,  Monquin ,  le  Gasseau  , 
i5  et  16  ;  comprenant  en  tout  80  maisons. 

Moue»  decenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag. ,  71; 
naissanc. ,  260;  déc. ,  3 19.  —  De  181 3  à  1822  :  mariag., 
63;  naissanc,  281  ;  déc.  ,  24.5. 

HIST.  ECCLÉS.    Eglise  sous   l'invocation  de  sainte  James  ; 
assemblée  le  i5  août ,  veille  de  la  fêle  de  celte  sainte.  —  La 
cure  ,  qui  valait  environ  800  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présen- 
tation des  chapelains   de  la  collégiale  de  Sillé-le-Guillaume. 
Une  chapelle   fondée  à  l'autel  S.-Antoine  ,  valant  4^  L  de 
revenu,  était,  en  1777,  à  la  présentation  de  M.  Maussion 
de    Candé.   Une  première    messe    du   dimanche ,    avait   été 
fondée  dans  cette   église  ,  par  une  dame  Magdeleine  Vai- 
grevillc  ,  veuve  Provost,  et  dotée  également  de  45  1.  de  rente. 
HIST.  FÉCD.  La  seigneurie  de  paroisse,  unie  à  la  terre  de 
Rouillé,   située  dans   la  paroisse  limitrophe  de   Torcé-en- 
Charnie ,  qui  en  fut  démembrée  plus  tard ,  avait  été  érigée 
en  vicomte,  par  let'.res  patentes  du  a3  juin  1628  (et  non  1^78, 
comme  on  le  dit  page  281  de  X Annuaire  pour  i834),  par  le 
roi  François  I.er,  en  faveur  de  Rertrand  de  Caradeux,  avec 
les  mêmes  concessions  de  privilèges  que  pour  la  vicomte  de 
Beau  m  ont  (  v.  Tari,   beaumoist-sur-  sarthe  )  ,   «  attendu, 
«  est- il  dit  dans  ces  lettres -patentes,  que  le  dit  nostre  cousin 
«  Rertrand  de  Caradeux  est  issu  de  nostre  maison  de  Milan 
«  et  de  Montauban  ,  qu'il  appartient  à  la  maison  d'Orléans, 


NEUVILLETTE.  a55 

«  et  qu'il  a  épousé  la  veuve  de  noslrc  cher  oncle  le  seigneur 
«  baron  de  Pont-Château.  »  Ladite  création  est  faile  aussi 
«  avec  réserve  des  droits  de  Claude  de  Lorraine,  seigneur  de 
«  Mayenne,  sur  la  terre  de  Neuvillelte,  laquelle  sera  par 
«  nous  érigée  en  comté  ,  lorsque  celle  de  Mayenne  le  sera  en 
«  duché,  ce  que  nous  espérons  faire  en  bref.  »  La  vicomlé 
de  Neuvillelte  avait  droit  de  quintaine ,  de  four  banal,  de 
balles,  foires  et  marchés  ;  et  le  seigneur  celui  de  chasser  à  cor 
et  à  cri ,  trois  fois  la  semaine ,  dans  la  forêt  de  Charnie  ,  au 
milieu  de  laquelle  était  située  celte  terre,  foret  qui  appar- 
tenait alors  aux  terres  de  Sourchcs ,  de  Bouille  ,  de  S.tc-Su- 
zanne  et  à  l'abbaye  d'Evron.  Sa  juridiction,  qui  s'étendait 
sur  sept  paroisses  ,  et  était  exercée  par  un  bailli  ,  un  procu- 
reur fiscal  et  un  greffier  ,  ressortait  au  siège  royal  de  S. te- Su- 
zanne. En  i5i8  et  ïSicj,  Bertrand  de  Caradeux ,  premier 
vicomte  de  Neuvillelte ,  rend  foi  et  hommage  à  Philippine 
de  Gueldre ,  dame  de  Mayenne,  veuve  de  Bené ,  duc  de 
Lorraine ,  pour  la  seigneurie  de  Neuvillette  ;  le  même  hom- 
mage fut  rendu  par  Joachim  son  fils,  en  i5jo,  à  Claude 
de  Guise  ,  faisant  pour  Henri,  son  neveu. 

Les  premiers  seigneurs  de  Neuvillette  paraissent  avoir 
porté  le  nom  de  cette  paroisse,  comme  cela  fut  d'un  usage 
général  jusqu'aux  i4«e  et  i5.c  siècles.  On  trouve  un  Jean  de 
Neuvillette  qui  épousa  la  sœur  du  vicomte  de  Beaumont ,  et 
maria  sa  fille  Marie  ,  dame  de  Souligné -sous -Vallon  ,  à 
Gervais  Poussin ,  seigneur  de  Juigné.  Bemburge  de  Neuvil- 
lelte fut  la  2.e  abbesse  d'Elival-en-Charnie  ,  vers  le  milieu  du 
i2.e  siècle;  et  Nicolasse  de  Neuvillette,  la  jg.e  abbesse  de 
l'abbaye  du  Pré  ,  au  Mans  ,  de  i334  à  i34-5. 

Possédée  ensuite  par  Bertrand  de  Caradeux,  en  faveur  de  qui 
nous  l'avons  vu  érigée  en  vicomte,  la  terre  de  Neuvillelte 
fut  portée  dans  la  famille  de  Champagne ,  par  le  mariage  de 
Renée,  petite-fille  de  Bertrand,  avec  François  de  Champagne, 
fils  de  Gui ,  seigneur  de  Bonne-  Fontaine  ,  6e  fils  de  Pierre  de 
Champagne ,  sire  de  Pescheseul  et  de  Parce  ,  qui  vivait  au 
milieu  du  i5.e  siècle.  (V.  les  art.  villages  sois  malxorne, 
pescheseul,  PARCE  )  Magdeleine  leur  fille  la  porta  en  mariage 
à  Ravaud  de  Morel ,  comte  d'Aubigny  (el  non  pas  Moreiy 
connue  il  est  écrit  dans  Lepaige  et  dans  Y  Annuaire  pour 
i832-i84)  ,  dont  Antoine,  fils  de  Brandelis  et  petit-fils  de 
ces  derniers,  qui,  en  i663  ,  épousa  Marie  de  Beaumanoir, 
et,  en  iG65,  rendit  aveu  pour  celte  vicomlé  et  pour  la  ba- 
ronnic  de  la  Boche-Simon,  près  la  Flèche.  J.-fJ.  Morel, 
leur  fils,  épousa  Françoise  Billard  de  Lorière,  de  Mayenne, 
Nous  ignorons  par  quelle  transition  cctle  terre  vinl  ensuite 


256  NEUVIT-XETTE. 

à  Guyon  de  Clinchamp ,  celui  dont  le  tombeau  se  trouve  en- 
core dans  l'église  de  Neuvillelte.  Antoinette  de  Clinchamp  la 
vendit  à  René  de  Bouille  ,  seigneur  dudit  lieu  ,  dont  le  châ- 
teau ,  situé  dans  la  paroisse  de  Torcé-en-Charnie ,  n'est 
distant  que  de  3  k.  1/2  N.  O.  du  bourg  de  Neuvillelte.  Elle 
passa  successivement  et  par  alliance  dans  la  famille  de  Daillon 
du  Lude,  de  Charnacé  ,  de  Dampierre  ;  puis  ,  par  acquêt ,  à 
M.nie  la  comtesse  de  Villevieilïe  ,  à  laquelle  succéda ,  par 
héritage  ,  le  chevalier  de  Bresse  ,  qui  la  vendit  à  Nicolas 
Nepveu  ,  écuyer ,  chevalier  de  Saint-Louis  et  capitaine  au 
régiment  de  Royal-Comtois  ,  descendant  de  Pierre  de  Nepveu 
ou  Ntpvou,  comme  on  écrivait  ce  nom  anciennement, 
lequel  était  sénéchal  de  Sablé,  en  i36o.  Nicolas  étant  mort 
sans  alliance,  laissa  celle  terre  au  fils  de  son  frère  aîné, 
M.  Henri-Daniel  Nepveu  ,  chevalier  de  S.-Louis  et  capitaine 
au  même  régiment  que  son  oncle,  décédé  au  Mans  en  1780. 

Il  est  difficile  de  savoir  aujourd'hui  auquel  des  fiefs  de  la 
paroisse  était  annexée  la  seigneurie  et  vicomte  de  Neuvillelte. 
On  trouve  bien  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière  ban  de  la 
province,  dressé  en  i63g,  art.  268,  Jean  de  Rouillé  ,  écuyer, 
seigneur  de  la  Yiollaye  ,  paroisse  de  Neuvilîelle-en-Charnie, 
non  taxé  pour  ce  fief;  mais  la  maison  de  Rouillé  n'avait 
pas  encore  acquis  la  terre  de  Neuvillelte  alors.  Nous  pensons 
qu'elle  était  plutôt  annexée  au  fief  de  la  Haie-Huon ,  que 
les  caries  indiquent  à  peu  de  distance  à  l'ouest  du  bourg  , 
et  donl  le  manoir  est  détruit.  Deux  étangs  de  chacun  quatre 
arpens  dépendaient  de  ce  fief.  —  On  trouve  au  même  rôle  du 
ban  et  de  l'arrière-ban  ,  arl.  279  ,  Jeanne  Launay,  veuve  Noël 
la  Rosse  ,  taxée  à  20  I.  pour  le  fief  de  Schevtay  (  ?)  ,  en  ladite 
paroisse  de  Ncuvilette.  —  La  terre  de  la  Haute- Futaie ,  à 
1,7  h.  O.  I/4--S.  du  bourg,  qu'on  indique  aujourd'hui  comme 
le  dernier  siège  de  la  vicomte  ,  appartenait,  lors  de  la  révo* 
lution,  à  la  famille  de  Coulibœuf  ou  Collibœuf.  M.  de  la 
Sise,  juge  de  première  instance  à  Rouen,  en  a  hérité.  Le 
manoir  de  la  Haute-Futaie  est  un  vieux  bâtiment  à  deux  pa- 
villons carrés  ,  tout-à-fait  insifiant.  Il  est  entouré  de  plan- 
talions  formant  avenues,  figurant  une  croix  à  cinq  branches, 
dont  l'une  aboutit  à  la  maison. 

hist.  civ.  Une  ordonnance  royale  du  18  février  i83£ , 
autorise  l'acceptation  de  la  donation  faite  à  la  commune  par 
M.  Collet ,  d'une  maison  et  dépendances  ,  estimée  i5oo  fr. , 
destinée  à  l'élablissement  d'une  école  primaire.  En  i833,  le 
conseil  municipal,  en  conformité  de  la  loi  du  18  juin,  vote 
une  somme  de  5o  fr.  pour  le  loyer  dune  école  primaire , 
et  celle  de  200  fr.  pour  le  traitement  de  riosliluteur.  —  Etablis- 


NEUVILLETTE.  a57 

sèment  d'une  brigade  de  gendarmerie  à  pied ,  en  i834 , 
nécessité  par  le  constant  esprit  d'opposition  des  habitans  de 
cette  commune,  aux  principes  des  deux  révolutions  de  juillet 
1789  et  i83o. 

hydrogr.  Le  territoire  est  arrose*  ,  i.°  par  le  ruisseau 
de  Palais  (  v.  ce  mot  ),  qui ,  venant  du  département  de  la 
Mayenne ,  traverse  le  territoire  du  nord-nord-oucst  à  Test 
où  il  le  limite  sur  quelques  points  ;  2.0  par  celui  de  Conservi , 
sortant  de  l'étang  de  ce  nom  ,  situé  en  Parennes ,  lequel  va 
confluer  dans  le  précédent ,  vers  l'extrémité  nord-est  du  terri- 
toire ;  3.°  par  celui  de  Gasseau ,  ayant  aussi  sa  source  dans 
l'étang  de  son  nom  ,  situé  vers  le  sud  de  la  commune  ,  et  qui 
va  se  jeter  également  dans  le  Palais  ,  sur  la  limite  méridionale 
du  territoire  ;  4«°  Par  1e  petit  ruisseau  de  Koty,  prenant  nais- 
sance à  l'ouest- sud-ouest  de  la  commune,  la  limitant  au 
sud- ouest,  et  jetant  ses  eaux  dans  le  Palais,  peu  au-delà  de  la 
limite  méridionale,  après  3,5  h.  de  cours;  5.°  par  celui  de 
Clou ,  venant  de  la  commune  de  Viviers ,  limitant  le  terri- 
toire au  nord-ouest  où  il  va  confluer  dans  le  Palais  ;  6.°  enfin  , 
par  le  ruisseau  de  la  Haic-Huon ,  sortant  des  étangs  de  cet 
ancien  fief ,  lequel  se  dirigeant  au  nord-ouest  va  se  jeter 
dans  le  précédent,  après  1,4  h.  de  cours.  —  L'ancien  étang 
de  Gasseau,  au  sud  du  territoire,  de  4°  bect.  (60  arp. ) 
environ  ,  desséché  en  grande  partie.  —  Moulins  à  eau  de 
Pontereau ,  sur  le  Palais ,  et  de  la  Lande  ,  nouvellement 
construit ,  tous  deux  à  blé  ,  ainsi  que  celui  à  vent,  dit  de 
la  Mercerie.  Ce  dernier,  bien  bâti  en  maçonnerie,  situé  à 
l'est  et  non  au  nord  du  bourg ,  existe  toujours  ,  quoique  le 
contraire  soit  dit  dans  V Annuaire  de  la  Sarihe  pour  18.^2, 
page  i83,  mais  ne  marche  plus. 

gÉolog.  Sol  très- inégal,  montueux  ;  terrain  secondaire, 
offrant  le  grès  blanc  bigarré  ou  coloré  de  veines  rougâtres, 
le  grès  ferrifère  ou  roussard ,  le  schiste  ardoisier ,  le  calcaire 
jurassique  propre  à  bâtir  et  à  la  chaux  et  de  l'argile  à 
potier.  —  Fontaine  minérale  dans  la  lande   de  Neuvillette. 

cadastr.  Superficie  totale  de  i453  hect.  32  ar.  70  centiar. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  888  hect.  70  ar.  4-5 
cent.,  en  5  class.  ,  évaluées  à  2,7,11,18  et  23  f.  —  Pièces 
d'eau,  io-25-3o  ;  à  7  f .  —  Aires ,  0-03-70  ;  à  23  f.  —  Jar- 
dins ,  28-48-62  ;  3  cl.  :  23,  25,  3o  f.  —  Prés,  208-90-10  ; 
4-  cl.  :  6,i2,2i,36,45  f.  —  Pâtur.  et  pâtis  ,  4^-36- 10  ;  à  2  f. 
—  Bois  futaies ,  0-22-40  ;  à  1 1  f.  —  B.  taillis,  59-83-20  ;  3  cl.  : 
3,  f> ,  9  f.  —  Pinièr. ,  6-o3-5o  ;  à  5  f . —  Land. ,  146-17-10  ; 
à  2  f . —  Mares  ,  étangs,  2-70-60;  2  cl.  :  2,7  f.  —  Sol  des 
propriét.  bâties,  io-5o-o8;  à  23  f.  Obj,  non  impos.  :  Egl. , 
iv  17 


258  NEUVILLETTE. 

cimet.,  presbyt. ,  o-55-o5.  —  Rout.  et  chem.,  ^S-FS-jo.  — 
Cours  d'eau ,  â-72-80.  =  211  maisons  ,  en  7  cl.  :  1  à  4<>  f. ,  2 
à  3o  f. ,  4.  à  20  f. ,  4-5  à  12  f. ,  53  à  6  f. ,  20  à  1  f.  —  3  moul. , 
à  4.0  ,  79  et  2^9 ^  chaque.—  2  fourn.  à  chaux ,  à  12  f.  chacun. 
—  1  fourn,  à  poteries»  à  12  f. 

t»  .  |  Prop.  non  bâties ,   16,686  f.  81  c.  )      a     «  r  q,   „ 

Revenu  impos.  J   J^   bâUes  ?  /^        c     J  i8,a58f.8.  c. 

contrib.  Foncier,  2,748  f .  ;  personn.  et  mobil.,  35y  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  n4f«;  20  patentés  :  droit  fixe,  91  f .  ;  dr. 
proport. ,  27  f.  66  c.  Total ,  3,337  f.  66  c.  —  Perception  de 
Rouessé-Vassé. 

cult.  Superficie  argilo-calcaire  ,  argilo-sableuse  et  caillou- 
teuse ,  passablement  productive ,  cultivée  en  céréales  dans  la 
proportion  de  2  parties  en  froment ,  3  en  orge ,  5  en  avoine , 
25  en  seigle ,  en  grains  mêlés  et  en  sarrasin.  Elle  produit  en 
outre ,  trèfle  ,  chanvre  ,  un  peu  de  lin  ,  dont  on  cultivait  au- 
trefois deux  espèces ,  celle  ordinaire  et  celle  de  Moscovie  ; 
beaucoup   de    pommes   de   terre  ;   etc.   Prés    abondans ,   de 
moyenne  qualité  ;  bois  ,  dans  la  forêt  de  la  grande  Charnie  ; 
beauroup  d'arbres  à  fruits  à  cidre.  Elève  de  quelques  jeunes 
chevaux ,  d'un   bon  nombre  de  veaux  et  génisses ,  de  mou- 
tons ,  dont   la  laine  est  estimée  ;  moins  de  porcs ,  propor- 
tionnellement ;  un  très-petit  nombre  de  chèvres.  — -  Assole- 
ment triennal  ;  10  fermes  principales  ,  un  grand  nombre  de 
moyennes ,  de  bordages  et  de  closeries ,  la  plupart  réunis  par 
hameaux,  au  nombre  de  i5,  comprenant  plus  de  80  maisons. 
—  24  charrues ,  dont  les  trois-quarls  traînées  par  des  bœufs 
associés  aux  chevaux  ;   le   surplus    par   ces    derniers    seuls. 
=:  Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  n'y  a  pas 
d'exportation  réelle  ;  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil ,  bois  , 
cidre  ;  quelques  poulains ,  jeunes  bestiaux ,  porcs  gras  ,  mou- 
tons ;  etc.,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Sillé-le-Guillaume  ;  de 
Conlie  ,  peu  ;  de  Ste-  Suzanne  (  Mayenne  )  ;  des  foires  de 
Yillaines-la-Jahuée  (  Mayenne  ). 

industr.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toile,  en  lin 
ou  en  fil ,  pour  particuliers  seulement  ;  de  poteries  de  terre  , 
pour  laquelle  il  y  avait  deux  fourneaux  autrefois ,  réduits  à  un 
seul;  deux  fourneaux  pour  la  cuisson  de  la  chaux.  Un  certain 
nombre  d'individus  sont  employés  dans  les  forêts  de  Charnie , 
à  l'exploitation  du  bois ,  à  la  cuisson  du  charbon ,  et  à  la 
confection  de  sabots  ,  etc. 

rout.  et  chem.  La  partie  de  la  roule  départementale  n°  5 , 
de  Sablé  à  Sillé  ,  traverse  du  nord  au  sud  la  partie  orien- 


NEUVY.  259 

talc  de  la  commune  ,  en  passant  à  a, 3  h.  à  l'est  du  bourg. 
Le  territoire  est  de  plus  traversé ,  par  les  anciens  chemins 
du  Mans  et  de    Sillé  à   Sle-Suzanne. 

lieux  rem  a  rq.  Comme  habitations  :  la  Haute-Fresnaye  ;  la 
Haie-Huon,  anc.  manoir  détruit;  sous  le  rapport  des  noms  : 
le  Tertre  ,  les  Rocherets ,  la  Pierre ,  le  Gravier  ;  le  Creux , 
la  Vove  ,  les  Molières  ,  le  Cray,  la  Touche ,  le  Freu  ,  le 
Teillais  ;  le  Houx  ,  le  Houssai ,  l'Epinai ,  le  Busson  ,  etc. 

ltabl.  publ.  Mairie,  succursale,  école  primaire  ,  brigade 
de  gendarmerie  à  pied;  un  débit  de  tabac. —  Bur.  de  poste 
aux  lettres,  à  Sillé-lc-Guillaume. 

NEUVY  et  S.-JULIEN-EN-CHAMPAGNE  ;  neufvi, 
TSEUVY-EN-CHAMPAGTSE  ;  Novum-Vicus  et  Sanctus-  Julianus  in 
Campaniâ;  Noviacus ,  Noviacum ,  dérivés  de  noous  vicus, 
nouveau  village.  Commune  CADASTRÉE,  formée  de  la  réunion , 
par  décret  du  i3  août  1810  ,  des  deux  anciennes  paroisses  et 
communes  des  mêmes  noms  ;  du  cant.  et  à  5  kil.  S,  i/4-O. 
de  Conlie  ;  de  l'arrond.  et  à  20  k.  O.  N.  O.  du  Mans  ;  au- 
trefois du  doyenné  de  Vallon ,  de  l'archid.  de  Sablé  ,  de 
l'élect.  et  du  dioc.  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  :  pour  Neuvy , 
5  et  25  k.  ;  pour  S.-Julien  ,  8  et  19  kilom. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Conlie  ;  à  TE. ,  par  Cures  ; 
au  S.  E.  et  au  S.  ,  par  Coulans  et  Amné  ;  à  l'O. ,  par  Bernay  ; 
au  N.  O.,  par  Tennie  ;  la  forme  de  celte  commune  est  un 
carré  long ,  s'étendant  du  nord-ouest  au  sud-est ,  où  elle  se 
bifurque  par  une  échancrure ,  absolument  comme  la  pointe 
d'une  girouette.  Son  diam.  longitud. ,  jusqu'à  l'angle  rentrant 
de  l'échancrure  ,  est  de  5  k.  seulement  ;  de  6  et  6  k  1/2  jus- 
qu'à l'extrémité  des  deux  pointes  de  la  bifurcation  ;  le  diam. 
transversal  varie  de  2,4  h.  à  3,i  h.  —  Le  bourg  de  Neuvy  est 
établi  près  la  limite  occidentale  du  territoire  ,  vers  le  tiers  nord 
de  sa  longueur  ;  celui  de  S.-Julien  ,  à  3,6  h.  S.  E.  de  celui 
de  Neuvy  ,  se  trouve  situé  à  peu  de  distance  de  l'extrémité 
sud.  Le  premier  de  ces  bourgs  ,  consiste  en  une  rue  bâtie  le 
long  du  chemin  de  Conlie  à  Bernay ,  s'élargissant  en  forme 
d'ellipse  pour  entourer  l'église ,  le  presbytère  et  le  cimetière  , 
et  former  une  ligne  circulaire  tout  autour.  —  Eglise  romane 
fort  remarquable,  voûtée  en  pierre,  à  ouvertures  les  unes 
cintrées  ,  les  autres  légèrement  ogives  ,  dont  les  colonnes  en- 
gagées ,  de  la  nef  et  des  latéraux ,  sont  surmontées  de  chapitaux 
les  uns  à  palmes  ,  les  autres  à  dessins  bizarres ,  disparates  les 
unes  aux  autres,  comme  cela  était  d'usage  dans  le  style  roman  ; 
le  chœur ,  entouré  à  l'extérieur  de  colonnes  du  même  style ,  de 
petites  niches  à  arcades  cintrées  et  d'une  corniche  supportée 
par  des  corbeaux  ou  modillons  à  figures  grotesques  ;  clocher 


a6o  NEUVY. 

formant  un  toit  pyramidal  écrasé  ,  placé  sur  une  grosse  tour 
carrée.  L'ancien  prieuré  ou  le  presbytère  actuel ,  attenant  à  la 
partie  nord-ouest  de  l'église  ;  cimetière  entourant  celle-ci  au 
sud  et  à  Test.  (  Voira  l'art.  S.-JULlEN-EN-CHAMPAGîŒ,  la  des- 
cription de  ce  bourg  et  de  son  église  ,  et  tout  ce  qui  est 
particulier  à  cette  ancienne  paroisse.  ) 

popul.  Portée  pour  107  feux  sur  les  états  de  l'élection, 
dont  85  pour  Neuvy  et  22  pour  S.- Julien  ,  elle  est  actuel- 
lement, pour  la  commune  entière  ,  de  i38  ,  comprenant  366 
individus  mâles  ,  253  femelles,  total,  719;  dont  233  dans 
le  bourg  de  Neuvy,  g5  dans  celui  de  S. -  Julien  ,  16  à  21 
dans  chacun  des  hameaux  du  Busson ,  de  Haute-Folie ,  de  la 
Fontaine-S.-Jean ,  du  Veau. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag. ,  5i  ; 
naissanc. ,  1 85  ;  décès ,  1 1 3.  —  De  1 8 1 3  à  1 822  :  mar. ,  54-  ; 
naiss. ,  193;  déc  i58. 

hist.  ecclés.  Eglise  de  Neuvy,  sous  le  patronage  de  S.- Lau- 
rent ;  assemblée  le  dimanche  le  plus  rapproché  du  10  août , 
fête  de  ce  saint.  Une  autre  assemblée  a  lieu  à  S.-Julien 
(  v.  cet  art.  ).  La  cure  de  Neuvy,  qui  était  dans  l'origine 
un  prieuré  du  monastère  de  la  Couture  du  Mans ,  valait 
environ  i5ool.  (Lepaige  dit  700  1.  seulement)  de  revenu,  et 
était  à  la  présentation  des  religieux  ;  le  prieuré ,  réuni  à  la 
mense  de  cette  abbaye ,  était  estimé  1,200  1.  :  l'abbé  y  pré- 
sentait. 

La  fondation  du  prieuré  de  Neuvy ,  provenait  du  don  fait 
au  monastère  de  la  Couture,  de  io8t  à  1090,  Johel  étant 
abbé ,  par  Foulques  fils  de  Hunauld  de  Neuvy ,  de  la  moitié 
du  cimetière  de  cette  paroisse ,  des  coutumes  et  de  l'empla- 
cement d'un  moulin.  Patri  de  Chourses  (v.  l'art,  s.-sympho- 
rieis),  seigneur  suzerain,  en  consentant  à  ce  don,  y  ajoute 
celui  de  l'église ,  ruinée  par  un  incendie ,  des  droits  qu'il 
avait  sur  les  sépultures  ,  prémices ,  offrandes  ,  etc.  Foulques 
ayant  pris  l'habit  monacal  avant  de  mourir ,  fit  abandon 
au  même  monastère  de  l'autre  moitié  du  cimetière  et  de  divers 
autres  objets.  On  voit  par  l'épitaphe  d'Antoine  de  Giroie , 
rapportée  ci-après ,  que  ce  seigneur  de  Neuvy  fut  bienfaiteur 
et  augmentateur  de  l'église  ,  du  cimetière  et  du  presbytère 
de  cette  paroisse.  Ce  fut  probablement  lui  qui  fit  bâtir  ce 
dernier.  —  Guillaume  de  Passavent ,  évêque  du  Mans ,  de 
ii4-2  à  1186  ,  donne  l'égiise  de  Neuvy  à  l'abbaye  de  la  Cou- 
ture.—  On  vient  de  voir  qu'elle  l'avait  possédée  antérieure- 
ment :  ce  ne  fut  donc  qu'une  restitution  ou  une  confirmation 
de  don. 

Aliénée  comme  bien  national ,  pendant  la  révolution  ,  un 


LXEUVY.  261 

ordonnance  royale  du  3  janvier  1827  ,  autorise  l'acceptation  de 
l'offre  faite  par  M.  Thébaudin  de  Bordigné  ,  d'en  faire  dona- 
tion à  la  commune.  C'est  sans  doute  par  reconnaissance  de 
ce  don  qu'on  voyait  suspendu  à  l'un  des  piliers  du  chœur  de 
cette  église,  avant  la  révolution  de  i83o  ,  un  drapeau  blanc 
sur  lequel  on  lisait  :  «  vive  m.  de  rordignÉ  et  sa  famille.  » 
On  remarque  à  3  h.  à  l'est-sud-est  du  bourg  ,  une  chapelle 
dédiée  à  S.-Marlin.  Il  en  existait  une  autre  fondée  au  manoir 
du  Souvré  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ,  dotée  de  20  1.  de  re- 
venu ,  à  la  présentation  des  seigneurs  de  ce  manoir. 

Le  chapitre  de  St-Julien  du  Mans  possédait  à  Neuvy  la 
terre  du  Perrin ,  valant,  en  1790,  800  I.  de  revenu. 
(  Voir  l'article  s.-julien-en-champagîœ.  ) 
hist.  féod.  La  seigneurie  de   paroisse  était  annexée  à   la 
terre  de  Bures  ,  située  à  7  h.  à  l'ouest ,  un  peu  vers  nord 
du  bourg ,  sur  la  rive  gauche  de  la  petite  rivière  de  Vègrc. 
Nous  avons  vu  plus  haut  qu'elle  appartenait  dans  le  1  ie  siècle 
à  des  seigneurs  du  nom  de  Neuvy  ou  peut-être  plutôt  du  nom 
de  Bures  ;  dans  le  ij.e ,  à  un  membre  de  la  famille  des  Girois 
ou  Giroie ,  seigneurs  de  Courserault,  dans  le  Perche,  si  cé- 
lèbres dans  l'histoire  de   celte  province  et  d'Alençon ,  les- 
quels possédèrent  aussi  les  seigneuries  de  Mayet,  de  la  Motte- 
d'Ygé  ou  Mont-Jallu  ,  etc.  (  v.  ces  deux  articles).  Un  Jean 
de  Bures,  seigneur  de  Neufvy,  est  mentionné  dans  des  aveux 
de  i3g3  et  de  14.08,  comme  relevant  de  la  baronnie  de  La- 
vardin  ,  possédée  alors  par  Foulques  Riboul,  seigneur  d'Assé. 
On  trouve  ensuite,  dans  un  aveu  de  1627,  que  Jacq.  de  Girois, 
seigneur  de  Neufvy,  relevait  alors  de  P.  Le  Clerc ,  seigneur 
de  la  terre  de  Tannie  ou  Tennie  ;  et ,  en  i665  ,  P.  de  Girois , 
fils   de  Jacques  on  Jacquet ,  seigneur  de  Neufvy  et   de   la 
Roche-Mayet  (  v.  l'art»  mayet  )  ,  lequel  rend  aveu  pour  la 
prévôté  de  Neufvy  et  droits  en  dépendants.  Celui  des  mem- 
bres de  cette  même  famille  dont  nous  avons  déjà  parlé,  à 
I'hist.  ecclés.  ,  avait  son  tombeau  au  côté  gauche  du  chœur 
de  l'église  de  Neuvy,  sur  lequel  on  lisait  :  «  Ci-gît  le  corps 
«  de  noble  atntotne  de  girois,  chevalier  de  l'ordre  du  Roi, 
«  et  gentilhomme  de  sa  chambre  ,  seigneur  de  Neuvi  et  de  la 
«  Roche-Mayet ,  fondateur  et  augmentateur  de  l'église  ,  ci- 
«  melière  et  presbytère  de  céans,  lequel  décéda  le  12  no- 
«  vembre  1624.  »   La  terre  de  Bures  avec  la  seigneurie  de 
Neuvy,  furent  acquises  vers  1778  par  N.  Thébaudin  de  Bordi- 
gné  ,  qui  l'unit  à  sa  terre  de  Bordigné  située  à  Bernay.  Elles 
appartiennent  encore  à  M.  P.  Alex.  Thébaudin  de  Bordigné. 
L'ancien  manoir  de  Bures  ,  simple  ferme  aujourd'hui ,  est 
remarquable  par  ses  doubles  croisées  à  ouvertures  cintrées , 


262  NEUVY. 

dont  le  style  est  tout-à-fait  en  rapport  avec  celui  de  l'église. 

Les  autres  terres  fieffées  de  celte  ancienne  paroisse  étaient  : 
i.°  le  Prieuré,  dont  la  fondation,  comme  nous  l'avons  vu, 
provenait  du  démembrement  de  quelques  portions  de  la  terre 
seigneuriale  ;  2.0  la  terre  de  Souvré  ,  dont  le  manoir  est  situé 
à  2,4  h.  S.-E.  du  bourg,  possédée  en  1800  par  un  membre 
de  la  famille  le  Tellier  de  Louvois ,  et  acquise  depuis 
par  M.  Rivault  du  Mans  ,  descendant  de  David  Rivault  de 
Fleurange,  célèbre  mathématicien  et  précepteur  de  Louis  XIII 
(  v.  la  biographie),  lequel  M.  Rivault  possédait  aussi  la 
terre  de  la  Renaudièrc  en  S.-Julien-en-Champagne.  La  maison 
du  Grand-Souvré  était  autrefois  le  manoir  d'une  terre  assez 
considérable,  dont  faisait  partie  le  Petit-Souvré,  situé  près 
l'église  de  Conlie  (v.  cet  art.),  lequel  en  fut  distrait  vers 
i4-8o.  La  maison  actuelle,  servant  de  ferme  aujourd'hui, 
fut  construite  ,  il  y  a  70  ans  environ  ,  sur  les  fondemens 
de  l'ancien  château,  dont  on  a  conservé  la  chapelle  et  une 
tour  ronde  au  couchant,  dans  laquelle  est  un  escalier  en  pierres. 
—  La  terre  de  la  Renaudière ,  autre  fief  du  territoire  com- 
munal de  Neuvy,  sera  mentionnée  à  l'art.  s.-julien-en-CHam- 
PAGNE ,  paroisse  dont  elle  avait  la  seigneurie. 

HIST.  civ.  Le  29  juillet  1801  et  le  1 5  juin  1802  ,  la  com- 
mune de  Neuvy  fut  ravagée  par  la  grêle ,  comme  la  plupart 
de  celles  environnantes.  On  peut  voir  à  l'art,  conlie  (11  80), 
la  description  de  celle  de  cette  première  date  ;  on  prétend 
qu'il  en  fut  recueilli  de  la  seconde  ,  de  la  grosseur  du  poing, 
entre  les  maisons  de  Souvré  et  de  la  Renaudière  ,  le  9  juillet 
suivant ,  près  d'un  mois  après  sa  chute. 

D'autres  phénomènes  remarqués  dans  la  contrée  et  men- 
tionnés sur  les  registres  civils  de  l'ancienne  poroisse  de 
S.-Julien  ,  seront  notés  à  cet  article. 

Vote  par  le  conseil  municipal  ,  en  i833  ,  en  conformité  de 
la  loi  du  28  juin  ,  de  la  somme  de  60  f.  pour  le  loyer  d'une 
école  primaire  ,  et  de  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

Antiq.  Il  a  été  recueilli  à  Neuvy ,  à  différentes  époques  , 
des  cercueils  antiques  en  grès  ferrifère.  Plusieurs  autres  objets 
et  traditions  remarquables  seront  cités  à  l'art,  s.-juliets-en- 
CHAMPagne  ,  comme  se  rapportant  particulièrement  à  ce 
territoire. 

HYDROGR.  La  petite  rivière  de  Vègre ,  limite  la  commune  à 
l'ouest ,  pendant  environ  2  k.  1/2  ,  et  la  sépare  de  Bernay.  Le 
ruisseau  de  S. -Martin  ,  qui  prend  naissance  au  nord-est  du 
bourg,  coule  au  sud  ,  puis  à  l'ouest ,  en  passant  tout  auprès 
de  ce  bourg ,  sépare  également  les  deux  communes    sur   ce 


ÏVEUVY.  263 

poinl,  et  va  se  jeler  dans  la  Vègre,  à  la  moitié  de  la  distance 
entre  la  maison  de  Bures  et  le  bourg  de  Bernay  ,  après 
3  k.  de  cours  au  plus.  Enfin,  la  petite  rivière  de  Gée,  venant 
de  Cures  ,  traverse  une  petite  portion  de  l'extrémité  sud- 
est  du  territoire.  —  Moulins  à  blé  de  Cohereu  ,  et  de  Volet , 
sur  la  Gée  ;  du  Bourg ,  sur  le  ruisseau  de  S. -Martin  ou 
de  l'Etang. 

géolog.  Sol  plat ,  découvert ,  peu  boisé  ,  appartenant  à 
la  partie  de  la  plaine  de  la  Champagne  du  Maine  ,  connue 
plus  particulièrement  sous  le  nom  de  Champagne  de  Conlie, 
venant  se  terminer  au  tertre  des  Bourleries  au  sud-ouest ,  et 
à  un  petit  chaînon  de  collines  au  sud-est  ;  terrain  secon- 
daire ,  offrant  le  calcaire  jurassique  ,  dans  presque  toute  son 
étendue  ;  le  grès  ferrifère  ,  à  son  extrémité  sud-est  ;  de  la 
marne  grise  ,  et  des  sables  fortement  colorés  par  Toxide 
de  fer. 

cadastr.  Superficie  totale  de  1,4-79  nect-  55  ar.  8o  centiar., 
se  subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  1,275  hect. 
81  ar.  3o  cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  5,  8,  17,  27  et  36  f. 

—  Aires,  avenues,  0-72-70;  à  36  f.  —  Jardins  ,  20-67-25  ; 
3 cl.  :à  36  ,  45  ,  56  f.  —  Vergers,  1-42-25  ;  à  27  f. —  Vignes, 
3-o8-6o  ;  à  12  f.  —  Prés  ,  90-70-20  ;  5  cl.  :  9 ,  16 ,  27,  3g , 
5i  f.  —  Pâtur.  et  pâtis,  8-3o-5o  ;  2  cl.  :  5  ,  12  f.  —  Douv. , 
pièc.  d'eau,  mares,  étangs,  0-97-30;  3  class.  :  9,  18,  36  f. 

—  Bois  futaies  et  taillis ,  22~44"2o  ;  à  1 7  f.  —  Brouss. ,  0-08- 
70  ;  à  4  f«  —  Pinièr. ,  4-5 1-20  ;  à  i3  f.  —  Landes  et  friches, 
7-17-40  ;  à  5  f .  —  Sol  des  propriét.  bâties  ,  8-2i-3o  ;  à  36  f. 

—  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  presbyt. ,  1-12*60.  —  Che- 
mins ,  32-7450.  —  Riv.  et  ruiss. ,  ï-55-7o.  =  178  maisons , 
en  8  class.  ;  2  à  72  f. ,  2  à  36  f  ,  16  à  l^î. ,  i4  à  20  f. ,  35  à 
i5  f. ,  5i  à  10  f. ,  43  à  6  f.  et  i5  à  3  f.  —  3  moulins  ,  à  66  f. 
chacun. 

Revenu  impos.  |  Pr0Pr<  n^ties >  29'^  f'  6^  c*  }  3i,663  f.  66  c. 

CONTRIB.  Foncier,  5,266  f .  ;  personn.  et  mobiî. ,  382  f.  ; 
port,  et  fen. ,  87^;  12  patentés:  droit  fixé,  5if.  ;  dr.  pro- 
port. ,  28  f.  Total ,  5,8i  4  f.  —  Perception  de  Bernay. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire,  généralement ,  ne  for- 
mant qu'une  couche  végétative  peu  profonde ,  au-dessus  du 
calcaire  jurassique  ;  argilo-sablonneux,  vers  l'extrémité  sud-est 
du  territoire  ;  particulièrement  propre  à  la  production  des 
céréales  ,  qui  y  sont  cultivées  dans  la  proportion  de  10  parties 
en  froment ,  9  en  orge  ,  4  eri  avoine  ,  point  ou  très-peu 
de  seigle.   On  cultive   en   outre  du  chanvre  ,   beaucoup  de 


264  NOGENT-LE-BERNARD. 

trèfle  et  de  pommes  de  terre ,  un  peu  de  sainfoin ,  etc.  Prés 
d'assez  bonne  qualité  ;  ni  bois,  ni  même  de  haies  dans  presque 
toute  la  partie  dite  de  Champagne  ou  l'ancien  territoire  de 
Neuvy  ;  du  bois ,  au  contraire ,  et  beaucoup  d'arbres  à 
fruits  dans  celui  de  S.-Julien  ou  dans  la  partie  du  sud-est. 
La  vigne ,  plantée  sur  ce  dernier  territoire ,  y  était  beau- 
coup plus  abondante  autrefois  :  elle  donne  du  vin  de  petite 
qualité.  Elève  d'un  assez  bon  nombre  de  poulains,  de 
beaucoup  de  bêtes  aumailles,  de  moulons,  de  porcs,  dont 
on  engraisse  une  grande  quantité  ;  quelques  chèvres.  —  Asso- 
lement quadriennel  ;  6  fermes  principales,  20  moyennes, 
3o  bordages  et  closeries.  —  4°  charrues  ,  toutes  traînées  par 
bœufs  et  chevaux,  es  Commerce  agricole  consistant  en  grains , 
dont  il  n'y  a  point  d'exportation  réelle  ;  en  chanvre  et  fil , 
graine  de  trèfle  ,  bois  ,  cidre ,  etc.  ;  poulains  et  jeunes  che- 
vaux ,  taureaux  et  génisses  ,  porcs  gras  ,  moutons  ,  etc. 

=  Fréquentation  du  marché  de  Conlie  ,  principalement  *r 
de  ceux  de  Loué  ,  Vallon  et  le  Mans ,  beaucoup  moins  ; 
des  foires  de  Sillé-le-Guillaume. 

Iîsdust.  Aucune  autre  que  l'agriculture. 

Rout.  et  chem.  Un  ancien  grand  chemin ,  conduisant  de 
Conlie  à  Loué  et  traversant,  du  nord  au  sud-ouest,  l'extrémité 
nord  -  ouest  du  territoire  ,  a  été  mis  en  bon  état  de 
viabilité  depuis  deux  ans.  Un  autre,  allant  du  Mans  à  Laval, 
abandonné  depuis  l'établissement  de  la  route  royale  n°  ibj, 
en  traverse  la  partie  sud  ,  d'est  à  ouest.  28  chemins  vici- 
naux ont  été  reconnus  sur  cette  commune  :  tous  sont  de 
difficile  exploitation  en  hiver. 

lieux  tfEMARQ.  La  Renaudière ,  territoire  de  S.-Julien 
(  v.  cet  art.  ) ,  comme  habitation  ;  Bures  ,  par  son  style 
architectural  ;  Souvré  ,  à  cause  de  sa  chapelle  et  de  sa  vieille 
tourelle.  Sous  le  rapport  des  noms  :  Le  Petit-Mans  ,  qui  a 
pu  être  un  ancien  fief,  dont  il  est  parlé  ailleurs  (111-777); 
la  Chevalerie  ,  le  Temple,  le  Pas-de-S.- Julien  (  v.  pour  ces 
trois  derniers  lieux ,  l'art,  s.-julien-en-châmpagne  )  ;  Hu- 
chelou;  la  Fontaine-S.- Jean  ,  Fonlenay  ;  le  Tertre,  la 
Groye  ,  la  Touche  ,  les  Varennes  ,  les  Landes  ,  le  Vau  ;  le 
Breil ,  la  Forest ,  les  Noè's  ,  le  Boulay ,  etc. 

ÉTABii.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  primaire. —  Bur. 
de  poste  aux  lettres ,  au  Mans  ;  de  distribul.,  à  Coulan  s. 

NOGENT-LE-BERN ARD  ;  Novigentum  ,  seu  NoQientum  , 
vel  Nogentum  Bernardi  (  v.  plus  bas  hist.  CIV.  );  vulgairement 
le  Petit- Nogent,  par  opposition  avec  la  ville  de  Nogent- 
le-Rotrou  (Eure-et-Loir),  qui  n'en  est  distante  que  de  26  à 
27  kilom.  à  l'E.  N.  E. ,  et  que  l'on  appelle  communément 


JYOGENT-LE-BERNARD.  265 

dans  la  contrée  le  Grand-Nogent.  Commune  du  canton  et  à 
8  k.  N.  N.  E.  de  Bonnétable  ;  de  Farrond.  et  à  i5  k.  E.  S.  E. 
de  Mamers  ;  à  35  k.  N.  N.  E.  du  Mans  ;  ancien  chef-lieu  d'un 
canton  de  six  communes,  du  district  de  la  Ferlé-Bernard,  créé 
en  1790  et  supprimé  par  l'organisation  de  Fan  x  (v.  I-cccclvii); 
anciennement  du  doyenné  de  Bonnétable,  de  Farchidiac. 
de  Montfort-le-Rotrou ,  du  dioc.  et  de  Félect.  du  Mans.  — 
Distanc.  légal.  :  g  ,  1 8  et  4°  kilom. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  S.-Côme-de-Vair  ;  au  ÎS.-E. , 
par  Pouvray  (Orne)  ;  à  FE. ,  par  Bellou-Ie-Trichard  (Orne); 
au  S.  E.,  par  la  Chapelle-du-Bois  et  Dchault  ;   au  S. ,  en- 
core par  Dehault  et  par  S -Georges-du-Bosay  ;  à  FO.  ,  par 
Bouperoux  ;  au  N.  ().,  par  Champaissant  ;  sa  forme  est  pres- 
que arrondie,  si  ce  n'est  du  côté  occidental,   où  existe  une 
espèce  d'angle  rentrant  :  son  étendue  présente  un  diamètre 
d'environ  6  à   7  k.  dans  tous   les  sens.  —  Le   bourg,   assez 
considérable ,  situé  à  1  k.  1/2  à  2  k.  de  la  limite  occidentale  du 
territoire  ,  tandis  qu'il  est  distant  de  4  k.  1/2  de  ses  extré- 
mités  orientale  et  septentrionale ,  se  compose   d'une  assez 
longue  rue  en  pente,  s'étendant  du  nord  au  sud-sud-est,  en 
passant  à  l'ouest  du  cimetière  et  de  l'église ,  qui  en  font  alors 
un  des  côtés ,  et  d'une  ligne  de  maisons  au  nord  de  celle-ci , 
qui ,  si  le  cimetière  était  détruit  et  transféré  hors  du  bourg, 
formerait,  avec  le  côté  de  rue  occidental ,  une  assez  jolie  place 
au  nord  et  à  l'ouest  de  l'église.  On  remarque  dans  le  bourg , 
dont  la  partie  inférieure  ,  qui  porte  le  nom   de  Bue-Basse  , 
est  constamment  humide  et  boueuse  en  hiver,    i.°  l'église, 
assez  grande ,  dont  la  nef  principale  est  voûtée  en  bois  seu- 
lement et  celles  des  latéraux  en  pierres,  n'ayant  rien  de  remar- 
quable dans  sa  construction  que  sa  porte  occidentale  du  style 
roman ,  à  colonnes  dont  les  chapiteaux  sont  ornés  de  figures 
grotesques ,  supportant  une  archivolte   ornée  d'un  rang  de 
zig  -  zags ,  et  d'un  rang  de  billelles  ;  clocher  en  flèche  très- 
allongée.  Sous  l'un  des  autels  de  cette  église  ,  existe ,  assure- 
t-on  ,  on  escalier  en  pierres,  d'une  cinquantaine  de  marches  , 
conduisant  dans   un  souterrain  en  forme  de  chemin  voûté , 
ayant  plusieurs  ramifications,  et  que  l'on  croit  être  la  car- 
rière d'où  ont  été  extraites  les  pierres  qui  ont  servi  à  la  cons- 
truction de  cette  église  ;  2.0  le  cimetière  ,  entourant  celle-ci  au 
nord,  clos  de  murs  d'appui;  3.°  le  château,   dit  de   Haut- 
Eclair,  quoique  situé  dans  la  partie  inférieure  du  bourg,  la 
Bue-Basse,  maison  bourgeoise   fort   ordinaire,   n'ayant  de 
remarquable  qu'une  tourelle  ronde  suspendue  à  l'angle  nord- 
est  de   son   extrémité    orientale,  dont   le  cul-de-lampe   qui 
termine  sa  partie  inférieure ,  est  orné  de  rosaces  et  fleurons 


266  NOGENT-LE-BERNÂRD. 

assez  élégamment  sculptés  :  cette  maison  appartient  depuis 
longtems  à  la  famille  de  Sallet  ;  4»°  quelques  maisons  bour- 
geoises ,  peu  remarquables  par  leur  construction. 

POPUL.  De  262  feux,  vers  1775,  cette  commune  en  compte 
actuellement  6^7  »  comprenant  1,481  indiv.  mâles,  i,53g  fe- 
melles, total ,  3,020  ;  dont  456  dans  le  bourg,  en  102  mai- 
sons ;  une  grande  partie  du  surplus  divisé  par  hameaux  au 
nombre  de  3o ,  dont  les  plus  importans ,  ceux  de  Bellessard 
ou  Bel-Essard,  Boulleux ,  la  Brosse,  la  Roberdière ,  les 
Tourneries ,  la  Cocardière  ,  le  Tuyau-Rond  ,  les  Baneaux  , 
la  Beaufourie  ,  Bellefougère  ,  contiennent  de  27  à  3a  indi- 
vidus chacun  ;  celui  des  Châtaigners  ,  36  ;  et  celui  de  la 
Jouardière  ,  44. 

Mouvem.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusivem.  :  mariag.  , 
i83  ;  naissanc. ,  g33  ;  décès,  917.  —  De  i8i3  à  1822: 
mariag. ,  197  ;  naiss. ,  934.  ;  décès  ,  635. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.- Join ,  dont  le 
nom  s'écrivant  autrefois  Jovin ,  est  encore  prononcé  ainsi 
par  quelques  personnes.  L'assemblée  ou  fêle  patronale ,  fixée 
au  premier  dimanche  de  juin  ,  est  remise  à  celui  de  la  Tri- 
nité, lorsque  la  Pentecôte  ou  la  Fête-Dieu  tombent  le  pre- 
mier de  ces  dimanches.  —  La  cure,  qui  valait  i,5ool.  de 
revenu ,  était  à  la  présentation  du  chapitre  diocésain.  — 
L'autel  de  N.-D.  de  Pitié,  érigé  dans  l'église  paroissiale,  y 
est  l'objet  d'une  dévotion  particulière,  qui  y  amène  beaucoup 
de  fidèles  s'y  faire  dire  des  évangiles  ,  le  vendredi  de  la  Pas- 
sion. Le  récit  des  miracles  qui  y  ont  été  opérés ,  est  gravé 
sur  la  surface  intérieure  des  murailles  de  cette  église.  — 
Une  confrérie  de  charité  ,  dont  les  membres ,  appelés  Chari- 
tons ,  contractaient  l'obligation  de  présider  et  d'assister  aux 
inhumations  des  habitans,  vêtus  d'une  robe  noire  et  d'un 
rabat  blanc,  était  établie  dans  cette  paroisse.  Son  chapelain 
était  logé  dans  la  maison  de  la  maladrerie  qui  y  avait  existé 
anciennement,  et  la  confrérie  jouissait  du  revenu  de  deux 
champs  qui  en  dépendaient.  Quelques  années  avant  la  révo- 
lution ,  le  curé  de  Nogent  voulant  mettre  fin  aux  actes  d'in- 
tempérance qui  accompagnaient  souvent  l'acte  pieux  des 
Charitons ,  fit  supprimer  Ja  confrérie  et  réunir  ses  revenus 
à  la  fabrique  de  l'église. 

Il  y  avait  aussi  dans  la  paroisse  l'ancien  prieuré  conventuel 
de  Hallais ,  situé  à  3  k.  à  l'E. ,  un  peu  vers  S.  du  bourg  , 
à  l'extrémité  sud  de  la  forêt  de  son  nom ,  connue  actuelle- 
ment sous  le  nom  de  Goyette.  Ce  prieuré,  qui  a  été  l'objet 
d'un  article  spécial  (n-540,  est  une  ferme  aujourd'hui, 
dont  les  bâtimens  n'ont  rien  de  remarquables. 


IVOGEJVT-LE-BERIVARD.  267 

1097-1125.  La  paroisse  de  Nogent-le-Bcmard  ,  est  Tune 
de  celle  que  Hildebert,  35.e  év.  du  Mans,  affecta  à  l'en- 
tretien de  ses  chanoines.  Il  est  bien  entendu  que  ceci  ne 
s'applique  qu'aux  revenus  ecclésiastiques  qu'il  y  possédait. 

1 14.2-1 186.  Guillaume  de  Passavant,  3.'  successeur  d'Hil- 
debert,  fait  restituer  à  l'église  (le  chapitre)  de  sa  cathédrale  , 
plusieurs  églises  usurpées  par  des  laïques,  au  nombre  des- 
quelles était  celle  de  iNogent-le-Bernard. 

Vers  l'an  i2i5,  sous  l'épiscopat  de  l'évêque  Nicolas, 
Guill.  Legros  et  sa  femme,  concèdent  au  chapitre  diocésain, 
un  droit  de  dîme  qu'ils  possédaient  dans  la  paroisse,  moyen- 
nant 18  1.  mansais  que  leur  compte  le  chapitre. 

L'évêque  Nicolas,  qui  mourut  en  1216  ,  ordonna  par  son 
testament  que  le  revenu  des  dîmes  qu'il  possédait  à  Nogent- 
le-Bernard,  et  dont  il  avait  fait  donation  à  son  chapitre,  ne 
serait  distribué  qu'à  ceux  des  chanoines  qui  assisteraient  à 
son  service  anniversaire,  fondé  dans  la  cathédrale,  au  26 
février  de  chaque  année. 

C'est  évidemment  par  suite  de  ces  diverses  donations  et 
concessions,  que  le  chapitre  de  S.-Julien  était  présentateur 
de  la  cure  de  Nogent.  Les  dîmes  qu'il  y  possédait  étaient 
évaluées  en  1790 ,  à  2,4.00  1.  de  revenu. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée ,  à  ce  que 
nous  croyons,  à  la  terre  de  Haut-Eclair,  dont  le  manoir 
comme  on  l'a  vu  est  situé  dans  le  bourg ,  était  un  membre  de 
la  baronnie  de  la  Ferlé-Bernard,  dont  un  des  anciens  sei- 
gneurs ,  de  ce  dernier  nom ,  fonda  le  prieuré  de  Hallais.  Son 
bailliage  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  l'art,  fertois  (ii-33y), 
était  l'un  des  deux  compris  dans  la  châtellenie  de  la  Bosse 
(1-192),  faisant  partie  de  ladite  baronnie  de  la  Ferté.  Ce 
bailliage  se  composait  de  la  ville  et  paroisse  de  Nogent ,  ex- 
cepté ce  qui  relevait  du  Saosnois  et  du  siège  du  Mans  ;  de 
ce  qui  était  du  ressort  des  Logeries,  du  siège  de  Belesme , 
par  le  fief  de  Préaux ,  dans  le  Perche  ;  de  la  paroisse  de 
Beslou  ou  Bellou-le-Trichard  ,  dans  le  Vérais  (  v.  ce  dernier 
mot)  ,  excepté  aussi  ce  qui  était  du  Perche  ;  enfin,  de  la 
portion  de  la  paroisse  de  S.-Georges-du-Kosay  qui  se  trouve 
du  côté  de  Nogent ,  le  surplus  étant  du  bailliage  de  la  Bosse. 
Ce  bailliage  de  Nogent-le-  Bernard  fut  supprimé  et  réuni  au 
ressort  de  la  Ferlé ,  lors  de  l'ordonnance  de  Boussillon  , 
de  1573  ,  qui  réduit  à  un  seul  siège  la  juridiction  d'une  même 
terre  seigneuriale.  Les  appellations  du  bailliage  de  Nogent , 
comme  celles  du  siège  de  la  Ferlé  -  Bernard  ,  ressortaient  au 
présidial  du  Mans.  Lorsque  l'exécution  des  jugemens  rendus 
par  la  juridiction  seigneuriale  et  condamnant  à  la  flétrissure , 


268  NOGENT-LE-BERNARD. 

avait  lieu  à  Nogent ,  une  maison  du  bourg,  située  vis-à-vis 
le  Pilori,  était  tenue  à  fournir  le  feu  pour  rougir  le  fer. 

On  trouve  taxé  à  20  1.,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban 
de  la  noblesse  du  Maine ,  dressé  en  1689,  René  Eveillard, 
paroissien  de  Nogent-le-Bernard  ,  pour  son  fief  de  Nogent. 

Ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut,  la  paroisse  de  Nogent-le- 
Bernard  ,  relevait  aussi ,  en  partie ,  de  la  baronnie  du  Saos- 
nois ,  dont  le  bailliage  avait  son  siège  à  Mamers ,  et ,  comme 
on  va  le  voir  aussi,  de  la  terre  de  S.-Aïgnan,  près  Bonnétable. 

Les  différens  autres  fiefs  seigneuriaux  de  cette  paroisse ,  qui 
nous  sont  connus,  sont  :  i.°  La  terre  et  fief  de  Courtenay  , 
appartenant ,  en  1 777,  à  M.  Plumard,  seigneur  de  Dangeul.  — 
2.0  et  3.°  les  fiefs  de  ia  Haute-Porte  et  de  Chansonnay.  Par 
acte  du  29  sept.  1621  ,  Collin  ,  laboureur  de  la  paroisse  de 
N.-D.-de-Vair,  et  Marie  Moulin  sa  femme  ,  vendent  à  Jacq. 
Guy,  marchand  ,  du  bourg  de  Champaissant ,  et  à  Fr.  Aubert 
sa  femme,  les  fief  et  seigneurie  de  la  Haute-Porte,  assis  près 
le  Sablonnier  (à  3k.  au  nord  du  bourg),  dite  paroisse  de 
Nogent,  lequel  fief,  rachapt  du  fief  et  seigneurie  de  Chan- 
sonnay, situé  même  paroisse ,  à  la  charge  par  l'acquéreur  de 
faire  foi  et  hommage  à  la  châtellenie  de  Saint- Aignan ,  et 
d'y  payer  cheval  de  service,  rachapls  et  autres  devoirs  et 
redevances,  dus  à  la  dite  seigneurie,  quand  le  cas  y  échoit. 

HIST.  civ.  Le  nom  de  Nogent,  Nooa  gens,  Nooigentum, 
ainsi  qu'on  l'écrit  en  latin ,  semble  indiquer  un  lieu  nou- 
vellement peuplé,  un  établissement  nouveau.  Cependant, 
si  l'on  réfléchit  que  tous  les  lieux  de  ce  nom  sont  situés 
près  d'une  rivière ,  d'un  ruisseau  ,  dans  un  lieu  bas  enfin , 
ne  doit- on  pas  croire  qu'il  signifie  plutôt  un  lieu  noyé  , 
inondé ,  que  le  véritable  nom  est  Noyant ,  Noyen ,  et  que 
le  mot  français  nogent  ne  serait  dû  qu'à  la  fermeture ,  la 
réunion  des  branches  supérieures  de  l'y ,  devenu  alors  un  g  ? 
Et  n'est-on  pas  confirmé  davantage  encore  dans  cette  pré- 
somption, lorsqu'on  songe  que  le  bourg  de  Noyen,  dont 
l'article  va  suivre  bientôt,  s'est  aussi  appelé  autrefois  Nogent- 
sur-Sarthe  ? 

Nous  avons  vu  plus  haut ,  dans  deux  endroits  ,  que  JNogent- 
le-Bernard  avait  du  posséder  anciennement  une  léproserie. 

Deux  écoles  primaires  gratuites  établies  pendant  la  restau- 
ration ,  l'une  pour  les  garçons  ,  tenue  par  un  frère  de  la 
congrégation  de  S.  -  Joseph  de  Ruillé  ;  l'autre  pour  les 
filles  ,  par  deux  sœurs  libres  ;  ont  été  supprimées  depuis  la 
révolution  de  i83o  ,  la  mairie  ayant  cessé  d'en  faire  les 
frais.  La  première  est  remplacée  par  une  école  primaire 
tenue  par  un  professeur  reçu  par  l'Académie  ,  conformément 


NOGENT-LE-BERNARD.  269 

à  la  loi  du  28  juin  i833,  en  conformité  de  laquelle  le  conseil 
municipal  vota ,  ladite  année  ,  200  f.  pour  loyer  de  la  maison 
d'école  et  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur;  la  se- 
conde est  devenue  une  école  privée. 

Hisî.  Le  bourg  de  Nogent-le-Bernard  ,  ayant  été  ,  pendant 
toutes  les  guerres  des  chouans  ,  le  foyer  et  le  centre  de  l'in- 
surrection royaliste  dans  le  district  de  la  Ferté  -  Bernard  , 
quelques  hommes  de  ce  parti ,  profitant  de  l'absence  de  la 
garde  nationale  de  Bonnétable,  employée  à  un  service  com- 
mandé, vont  surprendre  cette  ville,  le  20  mai  1795,  y  enlèvent 
le  drapeau  tricolore ,  deux  petites  couleuvrines  qu'elle  possé- 
dait, et  les  armes  de  plusieurs  de  ses  citoyens.  Le  \  juin  suivant 
au  matin ,  22  gardes  nationaux  de  Bonnétable  ,  d'accord  avec 
quelques  habitans  de  Nogent,  pénètrent  dans  ce  bourg, 
surprennent  deux  chefs  de  chouans  dans  leur  lit ,  font  resti- 
tuer les  deux  petits  canons ,  enterrés  dans  le  jardin  de  l'un 
d'eux  et  le  drapeau  tricolore,  et  enlèvent  le  drapeau  blanc  des 
chouans ,  qui  est  envoyé  comme  trophée  de  l'expédition ,  à 
l'administration  du  district  de  la  Ferté-Bernard.  Cet  événe- 
ment   est   rapporté   plus   en  détail  au  précis   historique  , 

I-CCCLXVÏ. 

Dans  la  même  année  ,  ou  peut-être  dans  le  cours  de  l'année 
précédente ,  des  détachemens  de  gardes  nationales  de  Ma- 
mers ,  la  Ferté-Bernard  et  Bonnétable  ,  et  quelques  troupes 
de  ligne  ,  se  portent  à  Nogent,  entourent  le  bourg  ,  y  pénètrent 
de  grand  matin,  et,  par  suite  d'ordres  mal  donnés  ou  mal 
exécutés,  y  échangent  quelques  coups  de  fusil,  en  entrant 
par  les  deux  extrémités  du  bourg,  trompés  par  l'obscu- 
rité ,  et  croyant  avoir  les  chouans  en  face  :  les  cloches  de 
l'église  furent  cassées,  quelques  dévastations  eurent  lieu, 
de  la  part  des  militaires,  dans  plusieurs  maisons  du  bourg,  et 
cinq  chouans  y  furent  tués. 

Pendant  les  Cent-jours  de  i8i5,  une  espèce  d'état-major 
royaliste  s'établit  au  château  de  Haut-Eclair ,  chez  M.  de 
Sallet,  sous  les  ordres  du  comte  de  Beauvolliers,  ancien  officier 
d'état-major  des  armées  vendéennes.  Ce  petit  foyer  d'in- 
surrection ne  pût  réunir  plus  de  i5  à  20  chouans,  tant  le 
régime  impérial  avait  modifié  l'esprit  des  habitans  de  celte 
contrée ,  soustraite  totalement  à  l'influence  des  demoiselles 
de  Sallet ,  héroïnes  et  amazones  de  l'ancienne  chouannerie. 

atstiq.  Il  existe  à  la  terre  de  Courtevray,  à  l'extrémité  sud- 
ouest  de  la  commune  ,  un  grand  nombre  de  blocs  de  grès ,  au 
nombre  desquels  en  est  un  fiché  en  terre ,  en  forme  de  peul- 
van,  de  3  m.  i/3  de  hauteur  au-dessus  du  sol ,  de  2  m.  de  lar- 
geur et  de  i/3  de  m.  d'épaisseur.  Un  autre  peulvan  se  trouve 


27o  NOGENT-LE-RERIXARD. 

également  dans  un  champ  du  lieu  de  la  Besnardière ,  à  a  k. 
au  nord-est  du  bourg,  s'éLevant  à  5  m.  i/3  (  16  pieds) 
au-dessus  du  sol,  ayant  4-  m-  2/3  (  i4  pi.)  dans  sa  plus 
grande  largeur ,  et  i  m.  2/3  (5p.)  d'épaisseur  vers  le 
milieu.  Terminé  en  pointe  arrondie  et  s'inclinant  un  peu  vers 
le  terrain  supérieur,  ce  champ  étant  en  pente,  on  remarque 
sur  les  côtés  de  ce  peulvan ,  vers  son  sommet ,  deux  espèces 
d'empreintes  représentant,  l'une  le  pied  d'un  bœuf,  l'autre 
celui  d'un  mulet. 

HYDROGR.  Le  territoire   est  arrosé    par  une  multitude  de 
petits  ruisseaux ,  prenant  naissance  dans  les  collines  qui  le 
sillonnent    de  toutes  parts ,  du  nord  à   l'est  et  au  sud  ,   se 
réunissant  en  trois  cours  d'eau  principaux  ;  savoir  :  i.°  le  ruis- 
seau de  l'Etang ,  dans  la  partie  centrale  ;  2  °  la  petite  rivière 
de  Guémançais ,  du  sud  à  l'ouest ,  limitant  le  territoire  pen- 
dant environ  2  k.   1/2  dans  cette  dernière  partie  ;  3.°  et  le 
ruisseau  de  Guerpeigné  ,  ayant  sa  source  à  l'extrémité  sud 
de  la  commune  ,   d'où  il  sort  après    1   k.   1/2  de  cours  au 
plus  :  tous  ont  leur  direction  d'est  à  ouest ,  excepté  le  second, 
qui  l'a  du   sud  à   l'ouest ,   et  vont  confluer   dans  la  petite 
rivière  d'Orne  Nord-Est ,  les  deux  premiers,  en  passant  au 
hameau  de  Guémançais ,   après   s'être   réunis  à  l'extrémité 
occidentale  du  territoire  ;    le  troisième,  plus  au  sud,   après 
avoir  passé  au  bas  du  bourg  de  Rouperroux.  Ces  nombreux 
cours  de  d'eau  font  mouvoir  10  moulins  à  blé  sur  la  com- 
mune ,  savoir  :  i.°  ceux  de  Laudrière  ,  de  l'Ortusière  ,  de  la 
Traverserie  ,  du  Gué  de  la  Grillonnière ,  le  moulin  du  Houx  ; 
le  ruisseau  de  l'Auneau  ,   le  moulin  de    Villée  ;  celui   de  la 
Tortonnière  ,  le  moulin  Jean  ou  de   la   Croix  ;  le    ruisseau 
de  l'Ortoire  ,  le  moulin  Neuf ;  ruisseaux  de  la  Gaudaine  ,   de 
Hautéclair ,  de  la  Fontaine  au  Ladre  ;  celui  de  la  Fontaine- 
Renard  ,  faisant  mouvoir  les  moulins  de  Haîoppe  et  de  Cour- 
te'an  ;  tous  ces  cours  d'eau   constituent  la  petite  rivière  de 
Guémançais  ;  2.0  ruisseaux  de  la  Pilonnière,  des  Bouleux,  des 
Guyères  ,  qui  font  tourner  le  moulin  de  la  Moussaye  ,  et  vont 
confluer  dans  le  Guémançais  ;  3,°  ceux  des  Framaisières  et 
de  la  Tuilerie,  le  moulin  de  la  Petite-Folie  ou  de   Trinne ; 
4,°   ceux  des   Guyonnières ,    des  Banos ,    de  la  Bourdinière 
et  de  la  Meilleraye ,  qui,  avec  celui  de  la  vallée  de  Launay, 
forment  le  ruisseau  de  l'Etang  et  font  mouvoir  les  moulins 
de  la  Fontaine  et  de  l'Etang.  —  Etang  du  Boulay,  peuplé  de 
carpes  ,  tanches ,  etc. 

gÉolog.  Sol  montueux  ,  coupé  ,  couvert  de  quelques  bou- 
quets de  bois  et  de  haies  nombreuses  et  bien  garnies ,  dont 
les  mamelons  principaux  sont  ceux  :  i.°  de  Courlevraie ,  ayant 


NOGENT-LE-KERN  ARD.  27 1 

33  à  35  met.  d'élévation  ;  2.0  des  Josephteries ,  35  m.  ;  de  la 
Vallée  ,  60  à  65  m.  ;  de  la  Boivinière  et  de  Bel-Air,  de  g5 
à  100  m.  d'élévation.  Terrain  secondaire  ,  offrant  le  grès 
blanc,  en  exploitation,  à  Courlevraie  principalement;  le  cal- 
caire grossier  pour  bâtir,  comme  moellon,  et  pour  la  chaux; 
le  tufau  ,  employé  comme  marne  blanche  ;  l'argile  figu- 
line,  etc. 

DIV1S.  dks  terres.  En  labour,  1,626  hectares  ;  jardins,  21  ; 
prés  et  pâtures  ,  264.  ;  bois  futaie ,  formant  la  majeure  partie 
de  la  foret  de  Goyelte  ou  de  Hallais,  277  ;  bois  taillis,  198; 
landes  ,  85  ;  mares  ,  étangs  ,  marais  ,  17  ;  superficie  des  pro- 
priétés bâties  et  cours,  73;  cgi. ,  cimet. ,  presbyt.,  etc.,  3; 
chemins,  3g;  cours  d'eau,  ig.  Total,  2,623  hect.  environ. 
Le  levé  cadastral,  dont  on  s'occupe  en  ce  moment,  pourra 
seul  donner  exactement  ce  qui  n'est  ici  qu'une  approxi  - 
mation. 

contrib.  Foncier,  1 3,664  f  î  personn.  et  mobil. ,  1770  f.  ; 
port,  et  fen. ,  535  ;  64  patentés  :  droit  fixe  ,  335  f.  ;  dr.  pro- 
portionnel ,  200  f.  28  c  Total ,  i6,5o4  f.  28  c.  —  Chef-lieu 
d  eperception. 

CULTUR.  Superf.  argilo-calcaire,  généralement;  argiîo-sablon- 
neuse  et  de  sable  pur,  sur  quelques  points,  les  hauteurs  parti- 
culièrement ;   passablement  productives  ;  cultivée  en  céréales 
dans  la  proportion  de  7  parties  en  froment ,  autant  en  orge  , 
1  en  seigle  et  1  en  avoine.  On  y  cultive,  en  outre,  beaucoup  de 
chanvre  ,  de  trèfle  et  de  pommes  de  terre.  Prés  de  moyenne 
qualité  ;   bois    en   exploitation    régulière    dans    la   forêt   de 
Hallais  ou  de   Goyelte ,  située  à  l'extrémité  orientale  de  la 
commune  ,  laquelle   dépendait  de  la  baronnie  de  la  Ferté- 
Bernard  et  est  encore  la  propriété  des  héritiers  du  dernier  duc 
de  Richelieu  ,  ministre  sous  Louis  XVIII ,  dernier  possesseur 
de  cette  baronnie.   Beaucoup   de   bois   également,  dans   les 
haies ,  fort  multipliées  sur  ce  territoire ,  qui  est  très-bocager  ; 
beaucoup  d'abres  à  cidre.  Elève  d'un  certain  nombre  de  pou- 
lains et  jeunes  chevaux  ;  d'une  assez  grande  quantité  de  bêles 
à  cornes  et  de  moutons;  moins  de  porcs  proportionnellement 
et  engraissement  de  ceux-ci  ;  chèvres  ,  beaucoup  trop  mul- 
tipliées ;  quelques  ruches  d'abeilles.  —  Assolement  triennal  ; 
i4  fermes  principales,  autant  de  moins  importantes;  près 
de   i5o  bordages,  closeries  et  maisonnies,   la  plupart  réunis 
par  hameaux,  au  nombre  de  3o,  comprenant  plus  de  i3o 
maisons. —  17g  charrues,  traînées  par  les  chevaux  seuls, 
à  un  petit  nombre  près ,  pour  lesquelles   on  y  associe  des 
bœufs  ,  cette  commune  ne  nourrissant  qu'un  petit  nombre 
de  ces  animaux.  Un  certain  nombre  de  closiers  et  maison- 


272         NOGENT-LE-BERNARD. 

niers,  préparent  à  bras  Je  peu  de  terre  qu'ils  ont  à  cultiver. 
zrz  Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  y  a  expor- 
tation réelle  ,  du  io.e  au  1 2.e  des  produits  seulement  ;  en  graine 
de  trèfle,  chanvre  et  fil,  bois  à  brûler  et  de  charpente, 
charbon  ;  fruits  et  cidre  ;  poulains  et  jeunes  chevaux  ;  veaux , 
taureaux  et  génisses  ;  agneaux  et  moutons ,  porcs  de  lait  et 
porcs  gras,  etc.;  laine,   beurre,   cire  et  miel,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Bonnétable  ,  principa- 
lement ;  de  la  Ferlé -Bernard,  de  Mamers ,  de  Bélesme 
(Orne). 

industk.  Fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces  de 
toiles  communes ,  de  canevas  particulièrement  ,  considérée 
comme  une  branche  de  la  fabrique  dite  de  Saint-Côme ,  se 
vendant  dans  ce  bourg,  à  Bonnétable  et  surtout  à  la  Ferté, 
où  se  portent,  en  définitive,  presque  toutes  celles  vendues 
dans  ces  deux  premiers  endroits.  Trois  usines  et  fourneaux  à 
briqueterie  et  à  chaux,  aux  lieux  de  la  Haulière,  de  la  Haute 
et  de  la  Basse  Tuilerie.  La  chaux  en  est  estimée  ;  la  brique  et 
la  tuile  passent  pour  être  un  peu  tendre,  mais  le  pavé  en 
est  recherché  ,  pour  les  fours  particulièrement. 

rout.  et  CHEM.  Les  principaux  chemins  vicinaux  sont  au 
nombre  de  8,  conduisant,  à  Bonnétable,  à  la  Ferté-Bernard, 
àDehaultet  à  la  Chappelle-des-Bois,  à  Rouperroux ,  à  Saint- 
Côme  ,  à  Pouvray,  à  Contres  ,  à  Bellou-le-Trichard  ,  ces 
trois  dernières  communes  du  département  de  l'Orne.  La 
partie  de  la  roule  royale ,  n.°  i38  bis,  conduisant  de  Bonné- 
table à  Saint-Côme,  passe  à  moins  d'un  kil.  de  distance  de 
l'extrémité  nord-ouest  du  territoire;  celle  départementale, 
n.°  7,  de  la  Ferlé-Bernard  à  Mamers,  traverse  une  petite 
portion  de  son  territoire  oriental.  Le  nouveau  grand-chemin 
de  la  Ferté-Bernard  à  Bonnétable  ,  presque  en  état  de  route 
départementale ,  est  peu  éloigné  de  sa  limite  méridionale  ;  de 
sorte  que  les  débouchés  de  cette  commune,  sont  devenus 
faciles  dans  toutes  les  directions. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  le  château ,  dans  le 
bourg;  Cherville ,  jolie  maison  bourgeoise,  nouvellement 
bâtie,  par  M.  Berard  aîné,  ancien  négociant  à  Pontlieue, 
près  le  Mans.  Sous  le  rapport  des  noms  :  la  Motte ,  la  Salle , 
Château-Gaillard  ;  Maulaville  ;  la  Rue-Creuse  ;  S.-Blacé  et  les 
Aumônes  ,  dont  les  noms  indiquent  des  élablissemens  reli- 
gieux et  de  bienfaisance  sur  lesquels  on  ne  sait  rien  ;  Haut- 
Eclair  ,  Bel  -  Air  ;  la  Fosse  ,  la  Yove  (  vover ,  s'affaisser  , 
se  creuser,  en  termes  du  pays)  ;  la  Coûterie  (  pour  la  coterie, 
en  coteau);  Bel  -  Essard  (bel-arbre,  beau  rejelon  )  ;  la 
Vallée  ,  la  Vallée  aux  Poulains  ;  le  Sablonnai  ;  les  Fonlai- 


NOGENT-SUR-LOIR.'  273 

mes,  la  Haule-Fonlaine  ;  la  Bellefougère  ,  les  Bouleaux  ,  les 
Brosses  ,  le  Houx  ,  de. ,  etc. 

ÉTABLISS.  Publ.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire ,  rési- 
dence d'un  percepteur  des  conlrib.  directes;  un  débit  de 
poudre  de  ebasse  et  un  débit  de  labac;  résidence  d'un  no- 
taire, dés-avant  la  révolution;  point  ccnlral  d'un  bataillon 
cantonnai  de  la  garde  nationale,  liur.  de  poste  aux  lettres, 
à  Bonnétable  :  de  distribution  ,  à  Sainl-Côme. 

EiA'iL.  PAiiicuL.  Présidence  d'un  arpenteur  géomètre;  d'un 
officier  de  santé. 

NOGEXT-SUK-LOItt,  NogenSi  Nogmie  suprà  Ltdum , 
Noou  gniturn  ad  Lidum  ;  commune  cadastrée  du  canl.  el  à  3,3 
heclom.  S.  S.  O.  de  Châleau-du-Loir  ;  de  l'arrond.  et  à  3tt  k. 
S.  O.  de  S-Calais  ;  à  £i  k.  S.i/8  E.  du  Mans  ;  anciennement 
du  doyenné  et  de  l'archidiac.  de  Cbâleau-du-Loir  ,  du  dior.  du 
Mans 'et  de  i'élect.  de  la  Flècbe.  —  Dist.  légal.  1  4,45  et 
48  kilom. 

Dt^CKlPr.  Bornée  au  N.,  par  la  rivière  du  Loir  et  la  com- 
mune de  Montabon  ;  à  l'K. ,  par  celles  de  Dissay-sous-Cour- 
cillon  et  de  S. -Pierre-de-  Chevillé  ;  au  S. ,  encore  par  S.-Pierre 
et  par  S.-Aubin  le-Dépeint  (  Indre  et-Loire  )  ;  à  l'O. ,  par 
la  Bruère  ;  cette  commune  a  la  forme  d'une  ellipse  ovoïde  , 
ayant  sa  pointe  au  nord-nord-ouest.  Ses  diamètres  centraux 
sont  de  5  k.  1/2  du  nord-nord-ouest  au  sud-sud-est  ;  et  de 
3  k.  1/2  de  l'esl-nord-est  au  sud-sud-ouest. 

Le  bourg,  situé  sur  la  limite  nord  -  est  du  territoire, 
dans  la  vallée  du  Loir ,  sur  la  rive  gauche  de  cette  rivière , 
qu'on  y  passe  au  moyen  d'un  bac  ,  lorme  une  petite  place , 
entourant  l'église  et  le  cimetière,  à  l'est  et  au  sud-est.  Eglise 
de  la  première  époque  du  gothique ,  dont  le  chœur  est  voûté 
en  forme  d'ogive  primitive;  clocher  en  flèche;  cimetière 
entourant  l'un  et  l'autre  ,  excepté  au  nord  ,  clos  de  murs 
neufs,  à  hauteur  d'appui. 

POPUL.  De  110  feux  anciennement,  on  en  compte  actuel- 
lement i4^,  se  composant  de  265  individ.  mâles,  3o8 
femelles ,  total  5y3  ,  dont  65  dans  le  bourg. 

Moiw.  dècenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag. ,  73; 
naissanc. ,  248;  déc,  187.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag., 
44  •>  naissanc. ,  129  ;  déc. ,  g5. 

HIST.  ECf.LÉs.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Denïs.  Point 
d'assemblée.  La  cure,  qui  valait  8co  1.  de  revenu  ,  était  à  la 
présentation  de  l'abbé  de  la  Coulure  du  Mans. 

HIST.  flod.  La  seigneurie  de  paroisse ,  annexée  à  la  terre 
de  la  Motte  ,  était  qualifiée  du  titre  de  baronnie  :  sa  juri- 
diction   relevait  du  présidial   du  Mans.   Catherine  ,   fille  de 
IV  18 


274 


NOGENT-SUR-LOIR, 


Louis  de  Champagne  ,  comte  de  la  Suze  ,  et  de  Magdeleine  de 
Melun  -  Normanville ,  qui  la  tenait  probablement  du  chef 
de  sa  mère  ,  la  porta  en  mariage  à  Amauri  Goyon  n ,  comte 
de  Plouer,  etc.,  marquis  de  la  Moussaye ,  lequel  mourut  en 
1626.  Son  3.e  fils ,  Fr.  Goyon  ,  lieutenant  -  général  des 
armées  du  Roi,  mort  gouverneur  <!e  Slenay  ,  paraît  l'avoir 
possédée,  puisqu'il  porta  le  tilre  de  baron  de  logent.  Elle 
passa  ensuite  à  son  neveu ,  Henri  Goyon ,  second  fds 
d'Amauri  m  ,  marquis  de  la  Moussaye,  baron  de  Nogenl-sur- 
Loir ,  qui  vivait  en  i6j4*  La  Motte  fut  possédée  plus  tard 
par  la  famille  des  Rancher  ,  seigneurs  de  la  terre  de  Vern<  il  t 
en  Dissay-  sous-Courcillon  (  v.  cet  art.,  il-2o3).  Son 
dernier  possesseur,  de  cette  famille,  y  mourut  au  commen- 
cement de  la  révolution.  Le  château  de  la  Motte  ,  qui  paraît 
s'être  appelé  aussi  la  Moite  du  Parc ,  et  avoir  reçu  son  nom  du 
merc  féodal  dont  il  va  être  parlé  plus  bas ,  situé  à  6  h.  S.  S.  E. 
du  bourg,  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Mézières  ,  presque 
à  son  confluent  dans  le  Loir  ,  est  une  maison  à  deux  ailes  , 
avec  pavillon  carré  ,  accompagné  d'une  tour  ronde  à  son 
angle  occidental ,  et  d'une  autre  tourelle  hexagone  ,  au  nord. 
Il  est  enlrouré  de  jardins,  d'avenues,  de  pièces  d'eau,  qui 
en  font  une  très-jolie  habitation.  C'est  actuellement  la  pro- 
priété de  M.  Ch.-Isaac  de  Roissard. 

Deux  autres  fiefs  existaient  anciennement  sur  le  terriloïre 
de  Nogent-sur-Loir  :  i.°  celui  de  la  Maugerie  ,  pour  lequel 
un  aveu  est  rendu  en  1489  ?  par  Guillaume  Demaine  ,  à  cause 
de  Marie  Pichoie ,  Pichoise  ou  Pichost ,  laquelle  ,  devenue 
veuve  ,  rend  elle-même  aveu  ,  en  i4q4  >  pour  cette  terre  ,  qui 
avait  cessé  d'être  noble  dès  avant  la  révolution  ;  2.0  celui  des 
Huaulx  ou  Ruaux,  pour  lequel  Jean  Ri  lais  ,  écuyer ,  est 
taxé  à  6  I.  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse 
du  Maine,  dressé  en  i63(). 

antiq.  Le  merc  féodal  qui  a  donné  son  nom  à  la  terre  sei- 
gneuriale de  la  Motte  ,  est  situé  à  quelque  distance  au  sud  de 
ce  château  et  du  bourg  de  Nogent,  près  le  hameau  du  Gué-de- 
Mézières  ,  lequel ,  suivant  la  tradition  locale  ,  élart  l'ancienne 
ville ,  qu'on  lut  obligé  de  transférer  dans  remplacement  du 
Lourg  actuel ,  S.  Denis  ,  patron  de  l'église ,  n'ayant  pu  se 
plaire  dans  ce  lieu.  De  18  à  20  met.  (  54  a  60  p  )  d'élévation  , 
cette  motte  ou  tombelle  ,  du  sommet  de  laquelle  la  vue 
s'étend  très-loin  à  l'cntour,  est  formée  de  terres  sablonneuses 
de  rapport,  sans  cohérence.  La  culture  de  la  vigne  ,  dont  elle 
est  actuellement  couverte,  a  occasionné  une  dégradation  qui 
a  diminué  sa  hauteur  de  plus  d'un  quart,  depuis  soixante  ans. 
Elle  se  prolonge  à  l'est  et  à  l'ouest ,  en  s'abaissant  successi- 


NOGENT-SUR-LOIR.  275 

vcment ,  de  manière  à  former  de  doubles  mamelons  de 
hauteurs  décroissantes  ,  qui  paraissent  avoir  clé  des  espèces 
de  redoutes  ,  maintenant  entourées  de  fortes  haies  et  de  fossés. 
A  l'extrémité  de  ces  mamelons  ,  existent  des  restes  de  mu- 
railles, presque  entièrement  délruiles  aujourd'hui  ,  mais  que 
les  habilans  actuels  ont  encore  vu  avoir  plus  de  20  met. 
d'étendue.  Au  pied  de  ces  murailles,  à  Test,  coule  le  ruis- 
seau de  Mézières,  sur  la  rive  droite  duquel  on  remarque 
une  ancienne  maison,  bâtie  en  i5Gi  ,  à  porte  cintrée,  à 
croisées  en  croix  ,  sur  l'entablement  de  laquelle  sont  écrites 
quelques  phrases  latines  et  françaises  :  Time  Dominum  ,  Pour 
MOURIR  sMGii...  Deus  peccalum  nteum... ,  etc. 

11  y  a  5  à  6  ans  environ  ,  en  creusant  des  fosses  dans 
le  cimetière  de  ÎSrogenl ,  on  rencontra  plusieurs  croix  sur 
lesquelles  étaient  inscrits  les  noms  de  différens  seigneurs  , 
chevaliers  ,  écuyers  ,  etc.  ,  qui  y  avaient  été  inhumés  ;  ins- 
criptions qu'il  eut  été  intéressant  de  recueillir,  pour  l'histoire 
iéodale  de  ce  lieu. 

Hivr,  (iv.  Nogent  possède  une  maison  de  charité ,  établie 
il  y  a  12  à  i5  ans  ,  desservie  par  deux  sœurs  de  la  congré- 
gation de  S.- Joseph  de  Ruillé-sur-Loir,  qui  y  donnent  des 
soins  aux  malades  et  font  l'école  aux  jeunes  filles.  —  Vole 
par  le  conseil  municipal,  en  i833,  de  la  somme  de  3o  f.  pour 
le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire,  et  de  celle  de  107  f. 
72  c.  pour  le  traitement  d'un  instituteur,  el  ce  conjointement 
avec  la  commune  de  S.-Picrre-de- Chevillé  ,  qui  complelle 
60  f.  pour  la  maison  et  200  f.  pour  le  traitement ,  cette  école 
étant  destinée  aux  deux  communes. 

iiydrogr.  La  commune  est  limitée  dans  toute  son  étendue  , 
au  nord,  par  la  rivière  du  Loir,  qui  la  sépare  de  Monta- 
bon.  Un  bac  sert  de  communication  en  ce  lieu,  de  l'une  à 
l'autre  rive  de  celle  rivière,  entre  les  deux  communes  de 
logent  et  de  Monlabon.  Le  ruisseau  ou  petite  rivière  de 
Mézières,  venant  de  S. -Aubin-le- Dépeint  (Indre-et-Loire  ), 
traverse  la  partie  centrale  du  territoire,  du  sud  au  nord  ,  où 
il  va  confluer  dans  le  Loir  ,  tout  près  et  au  sud  est  du  bourg. 
—  Moulins  :  2  sur  le  Loir  ,  dits  de  Nogent  ;  celui  du  Gué-de- 
Mézières,  ou  le  Petit-Moulin,  sur  le  Mézières  ;  tous  à  blé. 

géclog.  Sol  plat  et  bas  dans  la  vallée  ;  élevé  dans  les 
parties  sud  et  sud-est ,  où  celle-  ci  est  limitée  par  des  coteaux  ; 
terrain  secondaire,  offrant  le  calcaire  tufau  dans  toutes 
les  parties  élevées  ,  des  alluvions  modernes  dans  la  vallée. 

cadastr  Superficie  totale  de  i,o55  hcclar.  84  ares  .  se  sub- 
divisant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  5i3  hect.  yj  ar.  55 
centiar.  ;  en  5  classes,  évaluées  «1   5,9,  18,  3o  el  3a  f. 


276 


NOGENT-SUR-LOiîl. 


—  Jardins,  21-65-36;  en  4-  cl.  :  à  24,  38  ,  4-5  «  5o  f. — 
Vignes,  120-92-70;  4  cl.  :  9  ,  19,  27,  38  f.  —  Prés  et 
herbag. ,  266-53-20  ;5  cl.  :  9  ,  18  ,  37  ,  57  ,  75  f.  —  Pâtis  , 
i3-i8-55  ;  2  cl.  :  4  ,  9  f.  —  Bois  taillis  :  53-94-8i  ;  4  cl.  : 
6,  9  ,  12  ,  18  f.  —  Pinières  ,  o-44-o  ;  à  12  f.  —  Terr.  vain, 
et  vag. ,  19-99-70  ;  à  3  f .  —  Pièc.  d'eau  ,  0-75-20  ;  à  38  f. 

—  Mares,  0-41-60;  à  9  f .  — Superf  des  propriét.  bât., 
7-61-37  ;  à  38  f.  —  Ohj.  non  impos.  :  Egl.  ,  cimet.  ,  presbyt.  , 
o-56-io.  —  Rout.  et  cbem.  ,  25-24-3o. —  Riv.  et  ruiss. , 
7-79-56.  =  182  maisons  ,  en  7  class.  :  18  à  4  f*  >  4$  à  8  f. , 
87  à  12  f. ,  i5  à  24  £  f  6  à  3o  f.  ,  5  à  36  f. ,  1  à  120  f. 

—  3  moulins  ,  à   100  f.   chacun. 

_  .  C  Propr.  non  bâties,  26,833  f.  08  7  «^  „q.  c  „q  „ 
Revenu  impos.  ^ £_    bâties  ,  2,448         »  /  29>2Sl  f'  °8  c' 

contrib.  Foncier  ,  3,g45  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  363  f.  ; 
port,  et  fen. ,  117  F.;  8  patentés  :  droit  fixe,  48  f  ;  dr. 
proport-  ,  3i  f.  66  c.  Total,  4>5o4  f.  66  c.  —  Perception 
de  Château-du-Loir. 

CULTUR  Superficie  argilo-calcaire  ,  médiocrement  produc- 
tive ,  cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de  2  parties  en 
froment ,  autant  en  seigle  et  méleil ,  1  part,  en  orge  et  1 
part,  en  avoine;  produit  en  outre  trèfle  ,  chanvre  ,  pommes 
de  terre  ,  etc.  ;  prés  de  bonne  qualité  ,  sur  le  Loir  prin- 
cipalement ;  vins  blancs  estimés  ,  comme  tous  ceux  du  Vau- 
du-Loir  (  v.  cet  art  ,  et  celui  chateau-du-LOir  (  canton  de  )  , 
1-364)  >  pas  autant  cependant  que  ceux  de  l'autre  rive  du  Loir  ; 
moins  de  vins  rouges;  bois  taillis,  en  6  bouquets.  Point 
ou  très-peu  d'élèves  de  chevaux  ;  un  assez  petit  nombre  de 
veaux  et  génisses ,  de  porcs ,  de  chèvres;  davantage  de  mou- 
lons proportionnellement.  —  Assolement  triennal  ;  6  fermes 
principales,  20  bordagcs ,  un  grand  nombre  de  closeries  et 
de  maisonnies  ,  la  plupart  réunies  par  hameaux ,  qui  sont  au 
nombre  de  11  à  12. — 10  charrues,  dont  4  traînées  par  bœufs 
et  chevaux,  le  surplus  par  ces  derniers  seuls.  =  Com- 
merce agricole  consistant  en  grains,  dont  il  n'y  a  pas  d'ex- 
portation réelle  ;  graine  de  trèfle ,  chanvre  et  iïi ,  bois , 
foins  ,  vins,  etc.  ;  bestiaux  ;  etc. 

11SDUSTR.  Fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces  de 
toiles,  façon  de  Château-du  Loir,  se  vendant  à  la  halle  de 
celte  ville. 

toiR.  et  MARCH.  Fréquentation  des  marchés  de  Châtcau-du- 
Loir,  presque  exclusivement. 

r<  UT.  et  CHEM.  Le  chemin  communal  n°  9 ,  de  l'arronil. 
de  S.-Calais ,  conduisant  de  Château-du-Loir  à  Châleau-la-: 


NOTRE-DAME  DE  GRÉEZ.         277 

Vallière  (  Indre-et-Loire  )  ,  passe  sur  le  territoire  de  Nogent  ; 
la  route  royale  n°  i58,  de  Tours  au  Mans  et.  à  Caen  , 
en  passe  peu  loin   à  l'est. 

lieux  RhMARQ.  Comme  habitation ,  le  château  de  la  Motte 
seulement  ;  quelques  maisons  particulières  moins  impor- 
tantes. Sous  le  rapport  des  noms  :  le  Prieuré,  la  Cour-Bau- 
dière,  les  Halloirs  ou  Alloirs,  Haute-Folie,  Malitournc  ; 
l'Aunay ,  le  Châtaigner,  POrmeau-Brûlé  ;  les  Touches  ;  Ju- 
chepie,  nom  corrompu  de  Huchepie  ;  etc. 

établ.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  maison  de  charité  et 
école  gratuite  de  filles,  école  primaire  de  garçons,  com- 
mune avec  S.-Pierre-de-Chevillé ,  établie  dans  ce  dernier 
bourg.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  Château -du -Loir. 

NÔGENT-SER-SAttTIIE ,  ancien  nom  de  Noyen , 
selon  Ménage.  Voyez  tsoyen. 

IVOGUE,  petite  rivière  qui  prend  sa  source  près  et  à  l'ouest 
des  bois  de  la  Pierre ,  arrose  S.-Michel-de-Chavaigne ,  en 
passant  au  nord  de  ce  bourg ,  traverse  l'étang  de  Lassay , 
et  va  confluer  peu  après  dans  la  Tortue  ,  au  moulin  de  Lon- 
glé  ,  après  un  cours  de  7  k.  1/2,  de  l'est  au  nord-ouest, 
pendant  lequel  elle  fait  tourner  3  moulins. 

NOIENJ  ;  voyez  noykn. 

NOTRE- DAME  D  ASSE  LE  BOISNE  et  s.-andré  , 
prieuré  simple  ,  fondé  dans  la  paroisse  d'Assé-le-Boisne  ,  le 
i<)  février  1098  ,  par  Robert  de  Juillé.  Ce  prieuré  ,  qui  valait 
3,ooo  1.  de  revenu,  dépendait  de  l'abbaye  de  S.-\incent 
du  Mans  et  était  à  la  présentation  de  son  abbé. 

N.-D.  D  AUVERS  LE-HAMON,  prieuré  simple,  fondé 
dans  la  paroisse  de  ce  nom,  vers  io5o,  par  Gui  d'Avoise. 
Voyez  l'article  auvers-le-hamon.  Ce  prieuré  ,  auquel  pré- 
sentait l'abbé  de  la  Coulure ,  valait  7,000  1.  de  revenu. 

IV.  D.  D'AVESXE  et  s.-jean-baptiste,  prieuré  simple, 
fondé  dans  la  paroisse  d'Avesne  (  v.  cet  art.  )  ,  dépendant  de 
l'ancienne  abbaye  de  Beaulieu,  du  Mans,  valant  1,000  1.  de 
revenu. 

IV. -D.  DE  BAUGE;  nom  donné  à  un  monastère  bâti 
par  S. -Domnole,  g.e  évêaue  du  Mans,  dans  les  dehors 
de  celte  ville ,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  là  où  fut  établie 
depuis  la  paroisse  de  S.-Pavin-des-Champs.  Voir  ce  dernier 
article. 

N.-D.  DE  CHASSÉ.  Voyez  chassé. 

N.-D.  DE  CONNERRÉ;  voir  cotwerré. 

N.-D.  DE  FRESNAY  ;  voir  saitst-ieonard  de  frestîay. 

IM.-D.  DE  GRÉEZ,  l'un  des  noms  de  la  paroisse  de 
Gréez,  du  canton  de  Monlmirail.  Voyez  l'article  gréez. 


278     MOTRE-DAME-DES-CHAMPS. 

NOTRE  DAME  DE  LA  PEBIGNE  ;  voir  pertgtse  (  la\ 

N.-D.  DE  LA  MISÉ1UCOBDE  ;  nom  d'un  hospice 
d'orphelins,  fondé  au  Lude,  le  27  janvier  1705,  par  R.-Fr. 
de  la  Fontaine,  ecclésiaslique.  Voir  l'art,  lude,  n-699. 

]V.-D.  DE  LA  QUINTE  ;  voyez  quinte  (  la  ). 

N.-D.  DE  L'HABIT,  chapelle.  Voyez  les  articles  dom- 

FRONT  et  HABIT  (  I,'  ). 

N.-D.  DE  If  AMERS  ;  prieuré  conventuel ,  auquel  fut 
attachée,  à  son  l'origine,  l'église  paroissiale  de  cette  ville. 
Voir  son  arlicle  ,  III-  169. 

N.-D.  DE  SABLÉ  ;  voir  l'article  sable. 
N.-D  DE  SAINT  CALAIS;  voyez  saiot-calais  ,  ville. 
N.-D.  DES  BOIS  ,  chapelle  de  dévotion,  située  dans  une 
Jande  faisant  partie  de  l'ancienne  foret  de  Longaunay,  sur  le 
territoire  de  la  commune  de  la  Suze.  Voir  cet  arlicle. 

N.-D.  DES  BOIS  DE  JI1EURCË  ;  non  originaire  de  la 
paroisse  de   Meurcé.  Voir  cet  arlicle. 

N.-D. -DES -CHAMPS,  Ecata-Maria  de  Campis;  an- 
cienne paroisse  et  commune  comprise,  en  1790,  dans  le 
canton  de  la  Bazoge  ;  puis  dans  celui  de  Ballon  ,  de  l'ar- 
rondissement du  Mans,  lors  de  l'organisation  de  l'an  x, 
et  réunie  à  la  commune  de  S.-Jean  d'Assé  ,  du  même  canton  , 
par  décret  du  i4  décembre  1809  ;  autrefois  du  doyenné  de 
Beaumont-le-Vicomle  ,  du  Grand-Archidiac. ,  du  dioc-  et  de 
l'élect.  du  Mans.  — Dist.  légal.  :  de  Ballon  ,  20  kilom.  ;  du 
Mans ,   19  k. 

DESCRîpt.  Le  territoire  de  cette  ancienne  commune  ,  qu'un 
ruisseau  sépare,  au  nord,  de  celui  de  S.-Jean-d'Assé,  s'allonge 
en  forme  de  parallélogramme  très  -irrégulier  ,  du  nord-nord- 
est  au  sud-sud-ouest,  sur  un  diam.  d'environ  3  kil. ,  contre 
1,7  h.  de  diam.  transversal  ou  d'est  à  ouest,  et  contient  près 
de  5oo  hectar.  de  superficie ,  presque  toute  en  terre  labou- 
rable. Il  est  limité  par  S.-Jean-d' Assé ,  au  nord  ;  Ste-James- 
sur-Sarthe,  à  l'est  ;  la  Bazoge  ,  au  sud;  la  Chapelle  S. -Fray, 
au  sud-ouest  ;  Ste-Sabine  et  Poché ,  à  l'ouest.  Le  bourg  , 
situé  presque  sur  la  limite  nord-ouest  du  territoire,  à  8  h. 
sud  de  celui  de  S.-Jean-d'Assé,  et  à  6  h.  ouest  de  la  roule 
royale  du  Mans  à  Alençon ,  se  compose  de  l'église,  de  l'an- 
cien presbytère  et  de  deux  maisons  seulement  assez  rap- 
prochées de  ceux-ci  pour  constituer  un  tout.  Petite  église 
romane,  à  ouvertures  étroites  et  cintrées,  dont  la  porte 
occidentale ,  ornée  de  deux  pilastres ,  postérieurement  à 
sa  construction  ,  est  surmontée  d'une  niche  dans  laquelle  se 
trouve  une  statue  en  pierre  ,  représentant  la  Sainte- Vierge. 
Clocher  en  campanille  ;  cimetière  entourant  l'église  ,   clos 


NOTRE-DAME  DES  VERTUS.  279 

de  murs  d'appui  et  de  haies.  L'église  ne  sert  plus  au  culte, 
ni  le   cimetière  aux   inhumations. 

POPULAT.  Portée  à  Sj  feux  sur  les  étals  de  l'élection  du 
Mans,  on  en  comptait  79  en  180g,  époque  de  la  réunion 
de  celle  commune  à  celle  de  S.-Jean-d'Assé  ,  comprenant 
192  indiv.  mâles  ,  178  femelles  ;  total,  370.  Ces  nomhres  ont 
peu  varié  depuis. 

hist.  ECOLES.  La  cure ,  qui  valait  de  600  à  700  1.  de  revenu  , 
était  à  la  présentation  de  l'évoque  diocésain.  La  fête  com- 
munale ou  assemblée,  qui  avait  lieu  à  la  mi-août,  a  été 
supprimée. 

hist.  FÉon.  La  seigneurie  de  paroisse,  membre  du  mar- 
quisat de  Lavardin  (  v.  n-5gi  )  ,  était  annexée  à  la  terre 
de  la  Monière ,  qui  appartenait  à  M.  Clément  de  Tilly  , 
dont  il  sera  parle  à  l'article  s.-jean-d'assé  (v.  cet  article). 
On  trouve  porté  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la 
noblesse  du  Maine  ,  dressé  en  1639,  André  Lehoux ,  parois- 
sien de  la  Bazogc  ,  taxé  à  xv  1.  pour  son  fief  du  Bouillon ,  sis 
paroisse  de  N.-D.-des-Champs. 

iiydrogr.  Ce  territoire  est  limité  au  nord,  comme  on  l'a 
déjà  dit,  par  le  ruisseau  de  la  Pierre  ,  qui  le  sépare  de  celui 
de  S.-Jean-d'Assé  ;  au  sud  ,  par  ceux  du  Cercueil  et  des  Ver- 
golières ,  venant  de  Ste-Sabine  et  de  la  Bazoge  ,  qui ,  réunis  , 
le  limitent  aussi  à  l'est,  et  vont  confluer  avec  le  précé- 
dent au  nord-est. 

La  géologie  ,  la  nature  des  terres,  leur  culture  t  et  les  autres 
renseignemens  qui  ne  sont  pas  spéciaux  à  ce  territoire  r 
étant  identiques  avec  ceux  relatifs  à  S.-Jean-d'Assé,  seront 
compris  dans  cet  article.  Nous  dirons  seulement  ici ,  que 
IN.-D.-des-Charnps  comptait  3o  charrues  sur  son  territoire, 
dont  les  5/6.es  étaient  traînées  par  des  chevaux  seuls ,  le 
surplus  par  chevaux  et  bœufs. 

(  Voir  l'article  saïnt-je\n-d'assé  ). 

N.-D.  DES  CHATELIERS,  ancien  hennitage  de  la 
foret  de  Perseigne  ,  dans  la  paroisse  de  NeuLhâtel.  Voir  ce 
dernier  article. 

N.-D.  DE  SÏLLE.  Voyez  l'article  sillé-le-  Guillaume. 
^  N.-D.  DES  JUAUAIS;  nom  de  deux  chapelles  établies, 
Tune  à  la  Ferté-Bernard  ,  où  a  été  bâtie  l'église  paroissiale  de 
cette  ville  (voir  son  article,  n-3o4)j  l'autre  au  Mans,  sur 
un  terrain  que  le  chapitre  de  la  cathédrale  céda  aux  religieux 
Dominicains  ou  Jacobins,  lorsqu'ils  vinrent  s'établir  dans 
cette  ville  ,  vers  l'an  i23o.  (  V.  l'article  mans,  ni-366  ). 

IV.-D.  DES  VERTUS,  nom  d'une  chapelle,  autrefois 
église  paroissiale  de  S.-Barlhclemy,  à  la  Flèche  (v.  11-378); 


a8o  NOUANS. 

et  d'une  prestimonie  fondée  dans  l'église  du  Lude  (v.  11-691). 

NOTRE-DAME  D'ÉTIVAL  ;  nom  que  porlait  ancien- 
nement l'église  et  la  paroisse  d'Etival-lès-le  -Mans.  (Voir  cet 
article,  11-266  ). 

N.- D   DE  TORCÉ  ;  voyez  l'article  TORCÉ. 

N.-D.  DE  TOUTES-AIDES  ;  chapelle  de  dévotion ,  sise 
à  Sainl-Rérny-du-Plain.  Voyez  cet  article. 

I\.-D.  DE  VAIR  ;  nom  de  Tune  des  anciennes  paroisses 
de  la  commune  de  S.-Côme-de-Vair ,  actuellement  suppri- 
mée.   Voir   l'article  SAINT  CÔME-DE-VAÏR. 

JV  -D.  DU  CHÊNE ,  chapelle  en  grande  dévotion  ,  située 
dans  la  commune  de  Y  ion  ,  entre  la  Flèche  et  Sablé.  Voir 
l'arlicle  ViON. 

N.  D.  DU  CHEF  DU-POOT  ;  ancien  nom  de  l'église 
des  Carmes  ,  à  la  Flèche.  Voir  cet  article  ,  II- 3; 8. 

IV.-D.  Î}V  3HAÎVS,  premier  nom  porté  par  l'église  cathé- 
drale de  celte  ville  ,  dédiée  d'abord  à  la  Vierge  et  au  chef  des 
apôtres.  On  lui  donna  ensuite  le  nom  d'église  de  S.-Gervais 
et  de  S.-Prolhais  ,  puis  celui  de  cathédrale  de  S.-Julien  ,  qui 
lui  est  resté.  Voir  l'article  Mans  ,  m-325. 

IV.  D.  DU  PARC  ,  ancien  nom  de  l'abbaye  de  Beaulieu  , 
du  Mans,  appelée  aussi  abbaye  de  Luceau.  Voir  l'article 
LEAULItU    lÈS  LE -MANS,  I-I18. 

J\.  D  DUPÉ.  Voyez  pé(ie). 

N  -D.  DU  PRE;  voir  l'article  mans  (ville  du)  ,  m  348. 

ÏV.-D  DU  RAILLOIV,  nom  d'un  ancien  prieuré  de  la 
paroisse  du  Lude.  Voir  cet  article,  11-691. 

N.-D.  DU  VAL  ;  voyez  l'article  val  (  le\ 

NOUANS,  NOUENS;  Noenno,  Noentum,  par  élision, 
peut-être,  de  Noventum  ou  de  Nowgmtum,  ce  qui  exprimerait  un 
lieu  nouveau,  comme  pour  Nogenl.  (V.  l'article  nogfnt  LE- 
BEHNARd)  ;  ou  bien  du  mol  Noë,  Noue ,  indiquant  un  lieu  bas 
et  humide.  Commune  du  canton  et  à  7  k.  O.  i/4~S.  de  Ma- 
rolles  les  Braulls  ;  de  l'arrondissement  et  à  16  k.  S.  S.  O.  de 
ÎVlamers;  à  27  k.  N  du  Mans.  Autrefois  du  doyenné  de 
lieaumout ,  du  Grand-  Archidiac.  ,  du  dioc.  et  de  l'eiect. 
du  Mans.  —  Dislanc.  légal.:  8,   19,  3 1  kilom. 

DES(  RPr.  Ijornee  au  N. ,  par  René  ;  au  N.  E.  et  à  l'E. ,  par 
Dangeul  ;  au  S.,  par  Congé-sur-Orne  et  par  Lucé-sous- 
JBallon  ;  à  l'O. ,  par  Meurce  ;  et  au  N.  O.  par  Doucelles; 
sa  l'orme  est  absolument  celle  d'une  oreille  humaine  ,  ayant 
sa  partie  concave  à  l'occident,  et  s'élendant  du  nord  ouesî 
au  sud-sud-esl ,  sur  un  diam.  longitudinal  d'environ  4  k«  » 
contre  2  k.  1/2  au  plus  de  largeur  d'est  à  ouest.  Le  bourg  , 
situé  vers  le  centre  du  territoire,  se  rapprochant  un  peu  de  la 


N0ÏJANS.  281 

limite  occidentale,  se  compose  de  deux  petites  places,  réunies 
entre  elles  par  une  rue  fort  courte  ;  de  l'église ,  du  presbytère, 
jolie  maison  avec  jardin  ,  près  et  au  nord  de  l'église  ;  du 
château  ,  qui  sera  décrit  plus  loin.  La  pricncipale  de  ces 
places,  située  à  l'ouest  de  l'église  et  du  presbytère  ,  dont  elle 
est  séparée  par  le  chemin  de  Dangeul  a  Beaumont,  se  fait 
remarquer  par  un  certain  nombre  d'assez  jolies  maisons  ,  cons- 
truites depuis  peu  d'années,  avec  des  matériaux  provenant  de 
quelques  accessoires  du  château  supprimés  ,  dont  quelques- 
unes  forment  une  ligne  «à  façades  et  ouvertures  régulières» 
Ce  bourg  sert  de  point  de  réunion,  les  jours  fériés,  à  la 
jeunesse  des  communes  environnantes.  Assez  jolie  église, 
à  croisées ,  les  unes  du  style  gothique  flamboyant  ,  les 
autres  plus  modernes  ,  dont  le  chœur  est  bien  décoré  ; 
ayant  un  bas  côté  à  droite  séparé  de  la  nef  par  des  piliers 
ronds,  supportant  des  arcades  cintrées;  clocher  en  (lèche. 
Sur  les  murs  extérieurs,  des  deux  côtés  de  la  porte  occi- 
dentale ,  sont  fixées  des  plaques  en  cuivre,  portant  des  ins- 
criptions en  caractères  gothiques.  Celle  à  droite  ,  fait  mé- 
moire de  IM.,,e  Michel  Herel ,  curé  de  celle  paroisse  et 
doyen  de  Beaumont.  —  Cimetière  entourant  l'église  au  sud 
et  à  l'ouest ,  clos  de  murs  d'appui.  On  y  remarque  ,  au 
niveau  du  sol,  une  pierre  tombale  représentant ,  en  creux, 
l'effigie  en  pied  d'un  ecclésiastique  ,  ancien  curé  de  Nouans  , 
en  habits  sacerdotaux.  On  y  trouve  aussi  une  tombe,  en 
marbre  noir  de  Sablé  ,  entourée  de  grillages  ,  sur  laquelle  on 
lit  cette  inscription  :  »  Antoine  Bulet ,  seigneur  de  Nouans  , 
«  décédé  le  24  juillet  1819,  à  L'âge  de  82  ans.  (Sa  mère  était 
«  Pinsseloup  de  Morissure  }.  Ce  monument  peut  être  détruit 
«'  par  le  temps  ;  le  souvenir  de  celui  à  qui  il  est  dédié  ne 
«  peut  être  effacé  ». 

«  Ici  sont  déposés  les  restes  précieux 

«  De  l'aimable  mortel  qui  sut  passer  sa  vie, 

«  A  rendre  bien  plus  doux  le  sort  des  malheureux. 

«  De  cet  être  chéri ,  dont  la  philantropie , 

«  Ainsi  que  chez  Titus,  au  moins  par  un  bienfait, 

«  Marque  chaque  journée ,  étranger ,  je  le  pense , 

«  Tu  veux  savoir  son  nom  ,  l'écho  dira  butet  , 

«  Interroge  ces  lieux  pleins  de  reconnaissance.  » 

L'écho  des  lieux  ,  c'est-à-dire  le  souvenir  populaire  ,  n'es! 
pas  ingrat;  les  bienfaits  d'un  homme  que  ses  mœurs  douces, 
simples  et  faciles,  avaient  rendu  recommendable  dans  la 
contrée  ,  ne  sont  pas  encore  oubliés. 

popul.  De  i43  feux  anciennement,  on  en  compte  aujour- 


28a  NOUANS. 

d'hui  268,  comprenant    £g3  indiv.  mâles,   55 1    femelles, 
total ,  i,o44  î  dont  189  flans  le  bourg  ,  en  48  feux. 

Mouo.  dè.cenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  go; 
naissanc. ,  3i2  ;  décès,  342.  —  De  i8i3  à  1822  :  mariag.  , 
io5  ;  nais*;.  ,  327  ;  déc. ,  21 3. 

hlst.  ecclés.  Eglise  sous  l'Invocation  de  S.  -  Martin  de 
Tours  ;  assemblée  le  premier  dimanche  de  juillet,  époque 
de  la  S.-Ptlarlin  d'été. 

La  cure,  estimée  valoir  1,000  I.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  des  religieux  de  S.- Vincent  du  Mans  et  non 
à  celle  de  l'abbé ,  comme  le  dit  Lepaige.  Les  autres  béné- 
fices ecclésiastiques  de  la  paroisse,  étaient  :  i.°  la  chapelle 
de  la  Boisnière  ,  dans  l'église  paroissiale  ,  valant  3oo  1.  de 
rente  ,  à  la  présentation  du  seigneur  ;  2.0  celle  de  l'Ho- 
mois  ,  présentée  par  le  curé,  selon  les  uns,  par  l'héritier 
du  fondateur,  selon  d'autres,  de  90  I.  ;  3.°  la  chapelle  de 
Montguichct ,  valant  5o  1. ,  à  la  présentation  de  l'aîné  de 
la  famille  Herel ,  comme  ayant  été  fondée ,  sans  doute  ,  par 
le  curé  de  ce  nom  ,  nommé  plus  haut  ;  4«°  ^a  chapelle  du 
château;  5.°  enfin,  celle  de  S.- Jean,  présentée  par  le  sei- 
gneur. 

Nous  avons  déjà  cité  ,  à  l'article  Monlmirail  (  iv-180),  la 
cession  faite,  vers  l'an  10G8,  aux  moines  de  l'abbaye  de  S.- 
Vincent du  Mans ,  partie  à  titre  de  don  et  partie  à  litre  de  ven- 
dilion,  par  Gaultier  de  Monlmirail  et  Richilde  sa  femme,  du 
gré  de  Mathilde  de  Montmirail  et  de  Guillaume  son  fils  ,  de 
l'église  de  Nouans,  Sancti-Martini  de  Nuanîo ,  des  oblations 
qui  s'y  fusaient  et  de  ce  que  tenait  dans  cette  paroisse  un 
nommé  Drogon  ,  leur  vassal,  sans  doule  Cette  cession, 
faite  à  ladite  abbaye,  «  au  châleau  de  Lucrizon  (  inconnu  au- 
«  jourd'hui  ),  pour  réparer  en  partie  les  torts  qui  lui  ont  été 
«  faits  par  Gaultier,  en  lui  enlevant  un  troupeau  de  100 
«  porcs  ,  »  fut  d'abord  contestée  par  Roger  de  Montgommery 
et  par  Mabille  sa  femme  ,  seigneurs  de  terres  voisines  ,  qui 
prétendaient  des  droils  sur  celles  de  Nouans ,  mais  qui ,  en- 
suite ,  par  une  charte  donnée  dans  leur  château  d'Urson  , 
de  Ursionl ,  actuellement  ISois-Barrier  ,  donnèrent  à  l'abbé 
Avesgaut ,  tout  ce  qu'ils  pouvaient  avoir  à  réclamer  dans 
cette  église. 

Vers  l'an  1223  ,  le  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans,  cède 
aux  religieux  de  la  même  abbaye  ,  une  portion  de  dîme  de 
vin  qu'il  avait  droit  de  percevoir  dans  la  paroisse  de  Nouans  y 
en  échange  d'une  prébende  que  ce  monastère  possédait  dans 
l'église  cathédrale  ,  et  pour  laquelle  ces  religieux  recevaient 
annuellement   i5  sous  mansais,   le  jour  de  la  Pentecôte- 


NOUANS.  283 

La  châtellerîc  de  S.-Aîgnan  ,  avait  différents  droits  sur  la 
paroisse  de  Nouans.  Dans  un  aveu  rendu,  en  i6i3,  parle 
seigneur  de  cette  terre  et  châtellenie  ,  au  baron  de  Monldou- 
bleau  ,  à  cause  de  la  terre  de  Peray,  paroisse  voisine  de  5  - 
Aignan  (  v.  ces  art.  )  .  membre  de  celle  baronnie  ,  on  trouve 
au  nombre  des  vassaux  de  ladite  châtellenie  de  S. -Aignan  , 
le  seigneur  de  Nouans  ,  pour  l'église  ,  le  cimetière  et  le  pres- 
bytère dudit  Nouans  ;  d'où  il  faut  inférer,  que  les  dons  fails 
aux  moines  de  S. -Vincent ,  dont  il  vient  d'èlre  parlé,  n'é- 
taient (jue  partiels,  ou  n'avaient  compromis  en  rien  les  droits 
du  seigneur  temporel  ,  sur  ces  trois  objets.  Dans  le  censif , 
faisant  suite  à  cet  aveu  ,  le  curé  et  la  fabrique  de  Nouans, 
sont  taxés  à  6  deniers  de  cens  ,  pour  3  boisseaux  de  grain 
de  semence. 

Dans  un  autre  aveu  rendu  au  même  ,  en  i6£3  ,  par  H. 
de  Clermont-Gallerande  ,  seigneur  de  S.-Aignan  ,  on  trouve 
la  fabrique  de  Nouans  au  nombre  des  hommagers  de  cette 
châtellenie  ,  pour  le  lieu  de  la  Bouverie. 

Une  ordonnance  royale,  du  20  juin  182  1,  autorise  l'accep- 
tation de  la  donation  faite  à  la  fabrique  de  l'église  de  Nouans, 
par  les  héritiers  du  sieur  Rulet,  celui  dont  nous  avons  rapporté 
plus  haut  l'épitaphe,  d'une  maison  estimée  i5oo  f. ,  et  d'une 
rente  de  5o  f. ,  à  la  condition  que  la  maison  ,  qui  était  affermée 
100  f. ,  serait  destinée  aux  sœurs  de  charité ,  et  la  rente,  a  la 
célébration,  chaque  année,  d'un  service  solennel  ,  en  mé- 
moire du  donateur. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse ,  annexée  au  château, 
possédait  un  droit  de  juridiction  à  trois  degrés.  Celte  sei- 
gneurie était  dans  la  famille  des  Usaigcs ,  au  commen- 
cement du  i5.e  siècle  ,  et  fut  portée  dans  celle  de  la  Ro- 
chefoucauld ,  par  le  mariage  de  Marie  d'Usaiges  ,  dame 
de  Nouans  et  de  Couplrain  ,  avec  Gui  de  la  Rochefoucauld, 
seigneur  de  Verteuil  et  de  Rarbésieux  ,  dont  elle  fut  la  seconde 
femme  ,  la  première  étant  morte  en  14.04.  Guillaume  leur 
second  fils  ,  le  premier  étant  mort  sans  enfans  ,  commença 
la  branche  des  seigneurs  de  Nouans  et  de  Melleran.  Le  8 
octobre  i5o8,  Blanche  de  Montbron  ,  V.e  de  Jacq.  de  la 
Rochefoucauld,  dame  de  Nouans,  de  Geure  et  de  Coup- 
train,  comparaît  par  M.  Jacq.  de  la  Haye,  son  procureur, 
à  l'assemblée  des  trois  ordres  de  la  province,  pour  l'exa- 
men de  la  coutume  du  Mairie.  Après  la  mort  de  Jacques 
de  la  Rochefoucauld  ,  petit-fils  de  Guillaume  ,  décédé  sans 
postérité,  il  devient  difficile  de  suivre  la  transmission  de  celle 
terre  dans  celle  famille.  — Saisie  féodalement ,  en  i528  et 
i52Q,  aux  assises   du  bailliage   de   Beaumont-le- Vicomte  , 


284 


NOUANS. 


pour  devoirs  a  rendre,  elle  appartenait,  en  i535,  a  Guill. 
Foyet,  chancelier  de  France,  qui,  le  i5  octobre  i535,  ob- 
tint délai,  aux  mêmes  assises,  pour  en  faire  hommage,  et 
les  possédait  encore  en  i542.  En  1609,  Adam  de  la  Barre, 
conseiller  au  grand-conseil ,  rend  hommage  à  la  châtellenie 
de  S.-Aignan  ,  pour  raison  de  son  châleau,  châtellenie  ,  terre 
et  seigneurie  de  Nouans ,  avec  douves  ,  issues ,  fuie  ,  etc.  ; 
l'église  ,  le  cimetière  et  le  presbytère  de  ladile  paroisse  ; 
son  étang  de  Monlhéard  et  un  autre;  sa  métairie  de  Beau- 
vais  ,  et  plusieurs  autres  ;  les  hommages  et  devoirs  que  lui 
sont  tenus  faire  plusieurs  de  ses  sujets  ;  droit  de  sceaux  ,  de 
contrats ,  mesures  à  vin  et  à  blé  ,  haute ,  moyenne  et  basse 
justice  ,  etc.,  etc.;  pourquoi  avoue  devoir  garde  et  guet  audit 
château  de  S.-Aignan,  être  tenu  faire  foi  et  hommage  au 
seigneur  d'icelui  et  «  un  chapeau  de  roses  vermeilles  qu'il  lui 
«  doit  rendre  audit  chastel ,  au  jour  de  Pentecoste  de  chacun 
«  an.  »  En  i665,  Jean  de  la  Barre  ,  seigneur  de  Nouans  et 
de  la  Bellangerie  ,  est  mentionné  comme  vassal  de  Nicolas 
Connuau,  écuyer,  dans  un  aveu  rendu  par  celui-ci,  pour  la 
terre  seigneuriale  de  Meurcé  et  du  Bois-au-Parc.  On  trouve 
mentionné,  au  nombre  des  bienfaiteurs  de  l'abbaye  de  Sfe-Gé- 
neviève  de  Montsor  (  v.  cet  art.),  Marie  Dauvet,  V.e  de 
Jacq.  Lecomle,  laquelle,  dans  la  seconde  moilié  du  ij.* 
siècle,  donne  une  somme  de  18,000  1.,  pour  bâtir  la  maison 
de  ce  monastère.  Enfin,  cette  terre  qui,  vers  1760,  appar- 
tenait à  la  famille  Brière  de  Nouans  ,  élait  possédée,  avant 
la  révolution,  par  M.  Butel,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut, 
lequel  la  tenait  du  sieur  Martin  Butet  et  de  dame  Marie 
Pinsscloup  de  Morissure  ses  père  et  mère.  M.  Butet  fils  étant 
passé  en  Angleterre  ,  bien  avant  la  révolution  ,  n'en  fut  pas 
moins  considéré  comme  émigré.  En  conséquence  ,  le  château 
de  Nouans  fut  confisqué  et  son  mobilier  vendu.  Ayant  re- 
couvré ses  biens  immeubles  à  son  retour  ,  il  vendit  son  château 
de  Nouans  à  M.  Desnos,  dont  le  fils  aine,  pharmacien  à 
Alençon,  en  est  possesseur  ac«uellement. 

En  i553,  une  contestation,  élevée  dès  i5^2  ,  était  pendante 
au  parlement  de  Paris  ,  relativement  aux  droits  seigneuriaux 
que  revendiquaient  les  seigneurs  de  S.-Aignan  sur  la  terre  de 
Nouans.  Nous  avons  vu ,  par  ce  qui  précède ,  qu'elle  avait 
été  résolue  en  faveur  de  ceux-ci,  contre  le  chancelier  Poyet , 
alors  possesseur  de  la  dernière. 

L'historique  de  cette  seigneurie ,  fait  mention  de  plusieurs 
autres  fiefs,  situés  dans  la  même  paroisse.  i.°  Par  un  acte 
du  18  février  i463,  Guill.  de  la  Rochefoucauld  reconnaît, 
que  Fr.  de  l'Espervier  lui  a  rendu  foi  et  hommage  pour  le 


NOUANS.  285 

fief  de  Lemeau,  relevant  de  sa  terre  de  Nouans.  Il  ne  s'ensuit 
pas,  il  est  vrai,  que  ce  fief  fut  situé  dans  ladile  paroisse. 
2.0  Dans  le  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  ,  dressé  en  iG3g , 
on  trouve  taxé  à  xv  1. ,  le  seigneur  du  fief  et  seigneurie  de 
la  Gectiere ,  paroisse  de  Nouans ,  possédée  par  les  seigneurs 
de  ce  dernier  nom.  On  croit ,  dans  le  pays  ,  que  la  maison 
de  ce  fief  a  été  l'ancien  manoir  seigneurial,  avant  le  château 
actuel,  ce  qui  ne  paraît  pas  fondé.  On  voyait  encore  en 
entier  ,  il  y  a  quelques  années  ,  et  Ton  voit  encore  des  vestiges 
aujourd'hui  ,  des  douves  entourant  remplacement  de  l'ancien 
manoir ,  entièrement  détruit ,  lequel  était  situé  au  sud  du 
bourg.  Dans  deux  aveux,  déjà  cités,  rendus  en  i6i3 
et  i643,  sont  mentionnés  au  nombre  des  vassaux  et  cen- 
sitaires de  la  châlellenie  de  S.  -  Aignan ,  pour  terres  si- 
tuées dans  la  paroisse  de  Nouans  :  3.°  le  procureur  de  la 
fabrique  de  ladile  paroisse,  pour  la  terre  de  la  Bouverie , 
lequel  doit  12  deniers  de  service  au  jour  de  Pâques  fleuries; 
4-.°  Jacques  de  lîresleau  ,  et ,  plus  récemment  ,  Lovse 
Breslav,  v.e  René  Saulleau  ,  6  den.  de  service  au  jour  de 
Toussaint,  pour  celle  de  la  Jacoperie;  5.°  P.  Bois-Simon  et 
ses  cohéritiers  ,  hommes  de  foi  et  hommage  simple  ,  par  depié 
de  jufy  pour  le  lieu  de  la  Mallevallerie  ;  6.°  Jehan  Chamballu 
et  ses  frères,  pour  celui  de  la  Rayrie ;  7.0  Michel  de  Maridort, 
seigneur  de  S.-Ouen-en-BcIin,  et,  plus  tard,  la  veuve  et  les 
héritiers  de  David  de  Maridort,  pour  le  lieu  de  la  Loret- 
terie  ;  8.°  Michelle  Bailly,  V.e  J.  Rolrou,  pour  celui  de  la 
Mellenillerie  ;  g.0  J.  Gallet,  et  autres,  pour  le  lieu  de  la 
Jayerie  ;  io.°  la  Grande- Maison ,  située  près  l'extrémité  sud- 
est  du  territoire,  remarquable  par  ses  croisées  gothiques; 
ii.°  Voisin,  ancienne  maison,  attenante  au  nord  du  bourg; 
12.0  Faverolles  ,   près  et  au  nord-est  du  même. 

Le  château  de  Nouans,  situé  dans  la  partie  sud-est  du 
bourg,  dont  les  jardins  et  les  communs  vont  joindre  le 
cimetière  et  le  presbytère,  est  un  assez  beau  bâtiment,  formant 
un  carré  long,  à  un  seul  étage,  des  styles  gothique  et  de  la 
renaissance ,  dont  l'extrémité  orientale  présente  un  léger 
retour  ou  avant-corps  qui  lui  donne,  de  ce  côté,  l'aspect 
d'une  tour  carrée;  au  nord,  un  pignon  élevé,  où  se  re- 
marquent les  traces  d'une  tour  qui  y  était  adossée  ,  et  qu'on 
croit  avoir  servi  de  chapelle  ;  du  côté  sud-ouest ,  un  donjon 
ou  tour  hexagonale  assez  élevée ,  dans  laquelle  un  bel  escalier 
en  pierre,  à  double  volée,  conduit  d'abord  à  une  chambre  , 
puis  à  la  plate-forme  :  celle-ci ,  garnie  d'une  belle  grille  en 
fer ,  pouvait  servir  de  point  d'observation  sur  le  plat  pays 
qui  l'entoure ,  à  une  assez  grande  distance  ;  une  autre  tour 


286  NOUANS. 

ronde,  située  à  l'angle  orienlal  de  l'extrémité  méridionale; 
des  fenêtres  à  croix  en  pierre  ;  de  vastes  cheminées  en  pierre, 
au  rez-de-chaussée  ,  avec  des  ccussons  armoiries ,  reproduits 
à  la  porte  du  donjon  ,  qui  est  ornée  de  moulures  gothiques 
d'an  hon  goûl  ;  des  meurtrières  tout  autour  des  bâtimens; 
tantôt  à  deux  trous  ,  tantôt  à  un  seul.  Entouré  de  douves 
assez  larges,  un  pont-levis,  remplacé  par  un  aulre  en  pierre, 
en  permettait  seul  l'entrée.  Près  de  ce  ponl,  était  une  tour 
ronde  ,  convertie  plus  tard  en  colombier;  peut-être  en  exis- 
tait-il deux  anciennement.  Ce  châieau  ,  comme  nous  l'avons 
dit,  appartient  à  M.  Desnos,  d'Alençon ,  qui  a  fait  abattre 
quelques  bâlimens  superflus ,  planter  la  cour  en  massifs 
d'arbres  et  arbustes  et  en  pépinières,  combler  une  partie 
des  douves,  nettoyer  et  assainir  le  surplus;  fait  de  nom- 
breuses plantations  de  peupliers  tout  autour,  qui  ajoutent 
à  l'agrément  de  ce  château  ,  bâti  entre  deux  prairies  ,  dans 
une  agréable  situation. 

historsq.  En  14.17,  les  Anglais,  sous  les  orJres  de  Henri  V 
leur  roi ,  se  rendent  maîtres  du  château  de  Nouans ,  qu'ils 
occupèrent  pendant  la  trêve  conclue  le  iG  novembre  de  la- 
dite année,  et.  d'où  ils  exercèrent  de  nombreuses  vexations 
contre  les  habitans  des  campagnes  environnantes  ,  ainsi  qu'il 
a  été  dit  plus  haut  (  pag.  24.9  )  ,  à  l'art,  tsluville-sur  sarthe. 
11  est  à  croire  que  celle  place  est  au  nombre  de  celles  que 
leur  reprit  Ambroise  de  Loré ,  peu  de  temps  après. 

C'est  dans  le  château  de  ISouans ,  que  se  trouvait  M.  Cu- 
reau,  lors  de  l'émeute  populaire  qui  lui  coûta  la  vie  ,  en  1789, 
et  dont  nous  avons  parlé  à  l'article  RALLON  (i-ioo).  On  lui 
proposa  de  s'y  soustraire,  à  l'aide  d'une  cache  qui  y  existait, 
que  nous  avons  vue,  il  y  a  quelques  années,  dans  une  tour 
carrée  terminant  une  aile  actuellement  détruite,  et  où  il  eût 
certainement  été  en  sûreté.  Il  répondit  qu'un  honnête  homme 
ne  se  cachait  point ,  et  fut  victime  de  cet  excès  de  confiance. 

Quelques  années  plus  lard  ,  lors  de  l'existence  des  bandes 
insurgées  ,  vers  1794  et  1795,  quelques-unes  d'elles,  com- 
mandées par  des  chefs  pseudonymes  ,  tels  que  le  prince 
Char/es,  Brave-la-Mort ,  etc.,  s'établirent  à  plusieurs  re- 
prises dans  le  château  de  Nouans,  dont  le  propriétaire, 
M.  Butet ,  s'était  retiré  au  Mans,  pour  se  soustraire  aux 
exigeances  des  divers  partis  belligérans. 

niST.  civ.  ISouans  possédait,  avant  la  révolution,  une 
maison  de  charité,  dotée  d'un  revenu  de  i34-l.,  réduit  à  4  f ♦ 
en  i8o5.  Deux  sœurs  de  la  charité  de  la  Chapelle-au-Riboul 
la  desservaient  et  faisaient  l'école  aux  jeunes  filles.  Cet 
établissement ,    que    de  nouveaux  dons   ont  relevé ,    con- 


ROUANS.  287 

tinic  à  éUre  desservi  par  deux  sœurs  du  mtfme  institut  ,  ac- 
tuellement établi  à  Evron.  Il  est  dote  de  la  maison  occupée 
par  les  sœurs ,  léguée  par  M.  Butel ,  et  d'une  rente  de 
ion  f . ,  donnée  par  ses  héritiers.  11  est  pourvu  au  surplus, 
de  son  entrciien,  par  quelques  dons  volontaires,  par  une 
qucle  annuelle,  sous  le  nom  de  glane,  et  par  Je  produit  de 
quelques  médicamens  aux  personnes  aisées.  Lors  de  l'épidémie 
dyssenlérique  qui  a  régné  ,  en  i83£,  dans  Je  Saosnois  ,  et 
enlevé  dans  celle  commune,  60  individus,  sur  3oo  qui  en 
ont  été  affectés,  M.  Desnos,  propriétaire  du  château,  l'a 
dotée  d'une  petite  pharmacie  approvisionnée  de  médicamens 
les  plus  usuels.  Les  sœurs  font  gratuitement  l'école  aux  jeunes 
filles  pauvres  ,  et  donnent  des  soins  aux  malades  indigens. 

En  i833,  le  conseil  municipal  vole,  en  conformité  de 
la  loi  du  28  juin,  une  somme  de  4o  f. ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire,  et  celle  de  200  f . ,  pour  le  trai- 
tement de   l'intiluteur. 

btogr.  Nouans  est  la  patrie  de  M.  Joseph  Besnter,  des- 
servant de  cette  commune  pendant  plusieurs  années,  puis 
curé  de  Mamers  ,  chan.  de  la  cathédrale  et  grand-vie. ,  supé- 
rieur de  la  communauté  des  sœurs  de  la  chariié  d'Evron,  ecclé- 
siastique aussi  recommendable  par  ses  lumières,  que  par  ses 
vertus  évangéliques. 

RTnfN  G.  Le  territoire  est  arrosé  par  le  ruisseau  le  Runan  , 
qui  le  traverse  du  nord-nord-est  à  l'ouest,  en  passant  tout 
près  le  bourg,  où  il  alimente  d'eau  les  douves  du  château. — 
Moulin  à  blé  de  Nouans,  sur  le  Runan. 

gé:,log.  Sol  tout- à-fait  uni,  faisant  partie  de  la  grande 
plaine  du  Saosnois,  appartenant  cà  la  formation  calcaire  ooli- 
tique  du  terrain  jurassique,  décrite  à  l'article  cantonal  de 
Mamers  (IN- 180).  A.  quelques  mètres  de  profondeur,  sous 
une  couche  argileuse  ,  on  rencontre  un  sable  coquiller  ,  dans 

lequel  on  observe  des  débris  de  peignes  et  autres  fossiles. 
Plant,  rar.  Ceratophyllum  demersum  ,  LIN.  ;  Myriophylluui 

spicalum  ,    lin.;  Typha  lalifolia  ,   LIN.,  et  T.  anguslifolia , 

lin.  ;  toutes  quatre  dans  les  eaux  dormantes  des  anciens  fossés 

du  château  ,  avec  différentes  espèces  du  genre  Potamogelon  ; 

Adoxa  moschatellina,  lin.;    Circœa  luteliana  ,  un.;   Ilelle- 

borus  fœlidus,  LIN.  ;  dans  le  bois  dépendant  du  château. 

divis.  des  terr.  En  labour ,  722  hectares;  jardins,  i£  ; 

prés  et  pâlurag. ,  83  ;  bois  futaies,  1  1/2  ;  superfic.  des  bàtim. 

et  cours,  3;  cgi.,   cim.,  presbyt. ,  1  ;  chemins  ,2  1/2  ;  eaux 

courantes,  2.  Total ,  829  hectares. 

co.ntr'.b    Foncier,  6,^66  f.  ;  personn.  et  mobil.  ,  5^7  f.  ; 

port,  et  fen.,   180  f.  ;  14  patentés  :  droit  fixe,  83  f.   5o  c.  ; 


288  NOYAU* 

dr.  proport.,  ^o  f.  Total,  7,226  f.  5o  c.  —  Chef-lieu  de 
perception. 

ctjlt.  Superficie  argileuse  et  argilo-calcaire  ,  particulière- 
ment propre  à  la  culture  des  céréales,  qui  y  sont  ensemencées 
dans  la  proportion  de  14  parties  en  froment ,  autant  en  orge  , 
contre  1  en  seigle  et  1  en  avoine;  produit,  en  outre,  chanvre  , 
beaucoup  de  trèfle  ,  sainfoin  ,  pommes  de  terre  ;  presque 
pas  d'arbres  à  fruits,  ni  de  bois,  ce  territoire  étant  très- 
découvert. —  Elève  d'une  assez  grande  quantité  de  poulains, 
eu  égard  au  peu  d'étendue  du  territoire  ;  peu  de  bêles  au- 
mailles  ,  de  moutons  et  de  porcs  ;  un  certain  nombre  de 
chèvres.  —  Assolement  triennal  ;  4-o  charrues  ,  dont  les  trois 
quarts  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  le  surplus  par  ces 
derniers  seuls.  —  5  fermes  principales,  autant  de  moyennes, 
60  bordages  environ,  dont  un  tiers  réunis  par  petits  hameaux, 
au  nombre  d'une  dîxaine.  ~  Commerce  agricole  consistant 
en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  du  quart  au  tiers  des 
produits  ;  en  graine  de  trèfle  ,  chanvre  et  fil  ;  poulains  et 
jeunes  chevaux  ;  veaux  et  génisses  ,  et  autres  bestiaux. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Beauuiont-sur-Sarlhe , 
de  Ballon,  de  René;  des  foires  de  Mamers,  Bonnélable, 
Fresnay  et  Alençon  (  Orne  ). 

JNDUSTR.  Une  douzaine  d'ouvriers  tisserands,  fabriquent 
des  toiles  de  ménage  pour  particuliers. 

BOUT,  et  chem.  Le  territoire  se  trouve,  placé  dans  l'angle 
formé  par  la  bifurcation  de  deux  grands  chemins  ,  conduisant 
du  Mans,  par  Ballon,  à  Alençon  et  à  IVlamers  ,  le  premier, 
par  Bourg-le-l\oi ,  le  second,  par  Dangeul  et  Courgains  , 
remplacé  par  la  nouvelle  roule  départementale  du  Mans  à 
Mamers.  Un  autre  chemin,  de  Mamers  à  Beaumont-sur- 
Sarlhe,  traverse  la  partie  nord  du  territoire. 

Ui.ux  rlmarq.  Comme  habitation,  le  château  seulement, 
entretenu  avec  quelques  soins  par  le  propriétaire  actuel  ; 
sous  le  rapport  des  noms  :  la  Ville  ,  l'Homas  ;  la  Cloche  ,  la 
Croix-Blanche  ;  Favrolles,  laGodon,  le  Corisloin  ;  Beaulieu, 
Haut- Eclair,  etc. 

établ.  publ.  Mairie,  succursale,  maison  de  charité  ,  école 
primaire  de  garçons  ,  école  primaire  de  filles  ;  résidence  d'un 
percepteur;  un  débit  de  tabac.  Bureau  de  postes  aux  let- 
tres, à  Beaumont-sur-Sarlhe. 

NOYAU,  nom  de  deux  anciens  fiefs  situés,  l'un  dans  la 
commune  d'Avessé,  l'autre  dans  celle  de  Maigné  (  voir  ces 
deux  articles).  Etablis  tous  deux  sur  le  bord  d'un  cours  d'eau, 
nous  pensons  qu'on  doit  leur  appliquer  l'étymologie  dont  nous 
avons  parlé  à  l'article  logent- le- Bernard,  p.  268  ci-dessus. 


NOYEN.  289 

IVOYEIV  ,  NOTEN,  noyan,  noyonj  kogekt»sur-sabthe  3 

Noïcnno  y  JSoviomum  (  voir  l'étymologie  indiquée  ci-dessus  , 
pag.  268);  Santi- Germant  et  Sancli- Pétri  de  Nuïemw;  commune 
cadastrée,  du  cant.  et  à  G  k.  1/2  N.  de  Malicornc  ;  de  l'ar- 
rondissement et  à  10  k.  N.  de  la  Flèche  ;  à  27  k.  S.  O.  du 
Mans;  anciennement  du  doyenné  de  Vallon,  de  l'Orchid,  de 
Sablé  ,  du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élect.  de  la  Flèche.  — - 
Dist.  légal.  :  7,  a3  et  32  kilom. 

DESCiiiPT.  Bornée  au  N. ,  par  Pirmil  ;  à  TE. ,  par  S.-Jean- 
du-liois  et  Mézeray  ;  au  S. ,  par  Malicornc  et  par  Dureil  ;  à 
l'G.,  par  Avoise  et  par  Tassé  ;  celte  commune,  que  la  rivière 
de  Sarthe  divise  en  deux  parties  inégales,  en  la  traversant 
du  nord-est  au  sud,  et  servant  de  limite  à  son  extrémité 
sud- est,  qu'elle  sépare  des  communes  de  Malicorne  et  de 
Dureil ,  a  la  forme  d'un  létragone  irrégulicr  ,  concave  à  Test 
et  convexe  au  sud  ,  ayant  près  de  9  k.  d'étendue  du  nord 
au  midi  ,  contre  un  diam.  transversal,  où  d'est  à  ouest,  de 
5  k.  1/2  seulement  à  sa  partie  centrale,  et  de  8  k.  1/2  à  ses 
extrémités.  Sa  partie  agglomérée  forme  un  gros  bourg ,  auquel 
plusieurs  anciens  actes  donnent  le  titre  de  ville,  bâti  sur 
la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  qu'on  y  passe  dans  un  bac , 
situé  vers  le  centre  du  diam.  transversal  du  territoire ,  et  au 
tiers  nord  du  diam.  longitudinal.  Il  se  compose  d'une  assez 
longue  rue,  s'élendanl  du  sud  au  nord  ,  où  une  petite  place  le 
termine  en  forme  de  T,  et  d'une  autre  rue  moins  longue 
que  la  première  et  très-étroite ,  la  longeant  du  côté  occidental. 
Les  différens  édifices  remarquables  de  ce  bourg,  sont  :  i.° 
l'ancienne  église  paroissiale  de  S. -Germain,  servant  en- 
core actuellement  d'église  paroissiale  pour  la  commune  , 
située  vers  le  centre  de  la  Grande-Rue,  grande  et  belle,  du 
style  gothique,  simplement  décorée  à  son  inlérieur,  où  l'on 
remarque  cependant  un  bel  autel  à  la  romaine  dans  le  chœur, 
qui  est  clos  par  une  balustrade  en  fer  :  son  clocher  ,  de 
forme  pyramidale  ,  est  placé  sur  une  énorme  tour  percée 
sur  chacune  de  ses  faces  de  doubles  ouvertures  allongées  et 
cintrées ,  au-dessous  desquelles  s'en  trouve  plusieurs  autres 
simples,  c'est-à-dire  une  et  une;  2.0  l'ancienne  église  de 
Notre-Dame,  supprimée  et  convertie  en  halle,  située  au 
nord  de  la  place ,  en  face  la  Grande-l\ue ,  du  style  roman 
secondaire  ,  à  colonnes  rondes  ,  menues  ,  engagées  ,  à  arcades 
à  plein-ceintres  ,  ornées  de  zigs  zags  :  cet  édifice  ,  devenu  trop 
petit  pour  sa  nouvelle  destination ,  par  suite  de  l'accroisse- 
ment des  affaires  commerciales  au  marché  de  Noycn  ,  a  du 
être  accru,  depuis  que  nous  l'avons  visité,  ou  doit  l'être 
bientôt  ;  3.°  le  cimetière ,  situé  tout  près  la  partie  nord 
IV  19 


290  MOYEN. 

du  bourg  ,  du  côte  ouest ,  dans  lequel  se  trouve  une  cha- 
pelle dédiée  à  Ste-Anne,  clos  de  murs  élevés  ;  4-°  la  chapelle 
de  S.- Etienne,  ou  du  Bas-du-Bourg ,  située  à  l'extrémité 
méridionale  de  celui-ci,  surmontée  d'un  clocheton.  Quoique 
propriété  particulière,  appartenant  à  M.  de  Goulet ,  on  y  dit 
la  messe  lors  des  stations  des  processions,  et  dans  plusieurs 
autres  circonstances;  5.°  l'ancienne  abhaye  ou  monastère  de 
Ste- Elisabeth ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas,  devenue  propriété 
particulière ,  n'est  remarquable  que  par  les  pavillons  bâtis 
à  ses  angles  et  quelques  restes  de  murs  d'enclos;  6.°  une 
belle  maison  moderne  ,  construite  dans  l'emplacement  de  l'an- 
cien château ,  appartenant  à  M.  Joubert ,  marchand  de  bois  ; 
y.0  une  autre  belle  maison  bourgeoise,  occupée  par  son 
propriétaire,  M.  Henri  d'Andigné,  ancien  maire  ;  8.°  enfin  , 
plusieurs  anciennes  maisons  à  tourelles,  indiquant  qu'elles 
étaient  fieffées  autrefois,  et  quelques  autres  à  croisées  en 
croix. 

popul.  Portée  pour  3/J.8  feux  sur  les  états  de  l'élection  de 
la  Flèche ,  cette  commune  en  compte  actuellement  64q , 
comprenant  1,208  indiv.  mâles,  1, 187  femelles  ,  total,  2,3u5 
dont  1,247  dans  le  bourg,  dans  2/h5  maisons  ;  147  au  hameau 
des  Monts  ,  en  34  feux  ;  6g  à  celui  de  la  Chalumelière ,  en 
i5  feux;  45,  44?  et  4i  à  ceux  de  la  Magdelaine ,  rive  gauche 
de  la  Sarthe  ;  de  Chaumont  et  du  Châtelet ,  en  i  G ,  8  et  8 
feux;  37  et  32  à  ceux  de  la  Morandière  et  du  Port  de  Malicorne 
(  c'est-à-dire,  en  face  Malicorne  ),  en  9  et  7  feux. 

Mouv.  décenn.  De  1793  à  1802,  inclusiv.  :  mariag ,  162; 
iiaissanc. ,  S98  ;  décès  ,  487.  —  De  i8o3  à  1812  :  mai*. ,  189  ; 
naiss.  ,  52i  ;  déc. ,  546.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  184  ; 
naiss. ,  622  ;  déc,  519.  Il  est  à  remarquer  que  dans  celte 
dernière  période  décennale,  une  cause  épidéinique  a  dû  con- 
tribuer à  l'augmentation  de  la  mortalité. 

hist.  ECCLÉS.  Le  territoire  de  Noyen  était ,  avant  la  révo- 
lution, divisé  en  deux  paroisses  ,  celle  de  S. -Germain  et 
celle  de  S.-Pierre  :  la  première,  dont  l'église  subsiste  encore, 
et  continue  d'être  celle  de  l'unique  paroisse  actuelle  ;  l'autre  , 
celle  de  S.-Pierre ,  qui  avait  deux  églises  autrefois ,  dans 
lesquelles  le  service  divin  se  faisait  alternativement  chaque 
dimanche,  celle  de  Notre-Dame,  décrite  plus  haut,  la  plus 
ancienne,  convertie  en  halle,  et  celle  de  S.-Pierre,  qui 
a  été  détruite.  La  cure  de  S. -Germain,  qui  valait  900  1. 
de  revenu,  comptait  785  communians,  en  1775,  et  était  à 
la  présentation  des  religieux  de  S.- Vincent  du  Mans  ;  celle 
de  S.-Pierre,  évaluée  à  5oo  1.  et  comptant  5oo  commu- 
nians, était  présentée  par  l'abbé  du  même  monastère.  Le 


NO  YEN.  291 

prieuré  de  S.  Germain  ,  fondé  vers  1098  ,  par  Hugues  de 
Malicorne  ,  dont  le  revenu  était  évalué  à  2,000  1.  par  les  uns 
{Annuaire  1834-172  ),  à  700  I.  seulement  par  d'autres  (  Le- 
paige  ,  iî-35 1  bis  )  ,  était  à  la  même  présentation  que  les  deux 
r ures,  c'est-à-dire,  alternativement,  par  les  religieux  et 
l'abbé  de  S.- Vincent.  Noyen,  n'étant  pas  chef-lieu  de  canton, 
sa  cure  qui,  depuis  le  concordat  de  1802,  n'était  qu'une 
simple  desserte,  a  été  placée  au  rang  de  cure  de  seconde 
classe  ,  en  182g  ou  18J0.  —  Assemblées  ou  fêtes  patronales , 
le  dimanche  des  Hameaux,  dite  de  S. -Joseph,  et  le  dimanche  le 
plus  rapproché  du  3i  juillet,  fêle  de  S. -Germain  ,  évéque 
d'Auxerre. 

Legs  fait ,  en  1827  ,  à  la  fabrique  de  l'église  de  Noyen  ,  par 
la  dame  liodereau ,  veuve  Laurent ,  d'une  pièce  de  terre 
nommée  le  Champ  de  S. -Pierre. 

Vers  l'année  iobo,  sous  l'épiscopat  de  l'évêque  Gervais, 
et  sur  la  demande  de  ce  prélat  ,  Odon ,  seigneur  de  Noyen  , 
fait  don  au  monastère  de  S.-Yincent  du  Mans,  de  l'église 
de  S. -Pierre  de  Noyen  ,  avec  la  dîme  et  les  droits  de  sépul- 
ture y  annexés,  la  dîme  de  ses  moulins,  du  poisson  de  sa 
rivière  et  droit  de  pèche,  avec  des  terres  ,  prés  et  deux  ar- 
pens  de  vigne,  pour  constituer  une  métairie,  et  la  moitié 
de  la  chapelle  fondée  en  l'honneur  de  la  Vierge,  devenue 
l'ancienne  église  de   Notre-Dame. 

En  1098,  ou  environ  ,  Hugues  de  Malicorne  (v.  111-1T9)  , 
qui  était  à  ce  qu'on  croit  seigneur  de  Pirmil  (  v.  cet  art.  )  , 
donne  aux  moines  de  S. -Vincent,  pour  la  fondation  du 
prieure  de  S.  Germain  de  Noyen,  la  moitié  d'une  terre, 
un  bordage,  les  coutumes  qu'il  percevait  dans  le  bourg  de 
S.-Germain  ,  toute  la  dîme  de  cette  paroisse,  même  celle 
de  son  propre  grain  dans  toute  l'étendue  de  son  domaine, 
et  celle  de  toutes  ses  rentes.  En  reconnaissance  de  ce  don 
et  de  celui  de  l'église  de  Pirmil  et  ses  dépendances  ,  qu'il 
leur  avait  déjà  fait,  lors  du  service  de  Julienne  ,  sa  femme, 
les  moines  firent  5oo  Ire n tains  pour  le  repos  de  i'âme  de 
celle-ci ,  et  chaque  prêtre  chanta  sept  messes  ,  comme  cela 
avait  lieu  à  la  mort  d'un  religieux  :  son  nom  fut  inscrit  au 
nécrologe,  pour  la  célébration  de  son  anniversaire.  Celte  dona- 
tion ,  faite  peut-être  pour  obtenir  la  rémission  du  meurtre 
du  frère  de  Segalus  de  Gilo  ,  fut  approuvée  par  Gauslin 
père  et  fiis ,  frère  et  neveu  de  Hugues. 

Les  autres  étabîissemens  et  bénéfices  religieux  des  deux 
paroisses  de  Noyen  ,  étaient  :  i.°  la  chapelle  de  la  Mag- 
delaine  ,  construite  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe ,  probable- 
ment  pour  la   commodité  des   habitans  de    cette   partie  du 


292  NOYEN. 

territoire.  Une  tombellc,  encore  subsistante,  dont  il  sera  parlé 
plus  bas  ,  se  trouvait  à  coté  de  celle  chapelle  ;  2.0  la  chapelle 
de  Notre-Damc-de-Piété  ,  valant  i5  1.  de  revenu  ,  que  nous 
croyons  êlre  la  même  que  Lepaige  appelle  de  Pie -Talé; 
3.°  celle  du  S.-Sacrement ,  valant  seulement  5  I. ,  dont  Le- 
paige ,  curé  de  la  Suze  ,  auteur  du  Dictionnaire  du  Maine, 
était  présentateur  de  son  vivant,  comme  héritier  du  fon- 
dateur ;  4-«°  celle  de  la  Sauvagère,  estimée  à  20  1.  de  revenu  ; 
5.°  celle  des  Rousseaux  ,  dans  la  paroisse  S. -Pierre  ,  annexée 
au  collège  ,  à  laquelle  le  curé  présentait  ;  6.°  la  chapelle 
fondée  au  fief  de  Voisine,  à  la  présentation  du  seigneur; 
7.0  nous  devons  ajouter  ici  la  chapelle  de  S- Etienne  ou  du 
J3as-du-Bourg ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut. 

Au  mois  d'octobre  i63y  ,  dame  Catherine  de  Lannoy  , 
v.e  du  marquis  de  Kerveno  ,  dame  des  seigneuries  de  Noyen  , 
de  Pirmil ,  de  la  Fouvrelière  ,  de  la  Plesse  ,  de  Chamaillard  , 
fonda  dans  la  paroisse  de  S.-Pierre,  un  monastère  de  reli- 
gieuses cordelières  de  Ste  -  Elisabeth ,  et  y  plaça  des  dames 
de  cet  ordre,  du  monastère  de  Sablé,  lesquelles  étaient  au 
nombre  de  37  en  1697.  Le  système  de  Lavv  les  ayant  ruinées 
(v.  III-376),  et  le  monastère  ayant  été  supprimé,  l'Hôtel- 
de-Ville  du  Mans,  par  une  délibération  de  1767,  demanda  à 
l'évêque  diocésain,  la  réunion  des  biens  du  monastère  de 
Noyen  à  celui  des  Maillets,  de  la  même  ville,  ce  qui  eût 
lieu  en  1771. 

Par  son  testament,  du  7  novembre  i65i,la  dame  de  Quer- 
veno  veut  que  son  corps  soit  inhumé  dans  l'église  de  Saint- 
Germain  de  Noyen  ,  à  la  place  destinée  aux  seigneurs  du 
lieu  ;  que  3o  prêtres  assistent  à  son  service  ,  s'il  est  possible  ; 
et  donne ,  à  perpétuité ,  la  somme  de  3oo  1.  de  rentes 
annuelles,  aux  trois  fabriques  des  églises  paroissiales  dudit 
Noyen,  pour  l'entrelicn  de  trois  Jampes  ardentes  devant  le 
très-Saint-Sacrement  de  l'autel.  On  ne  déchiffre  plus  que  ces 
mots ,  sur  la  pierre  qui  recouvre  sa  tombe  ,  dans  ladite  église  : 
«  Epitaphe  de  très-haute,  très-puissante  et  très-vertueuse 
«  dame ,  Madame  Catherine  de  Lannoy ,  marquise  de  Ouer- 
«  veno ,  baronne  de  Noyen.  » 

Noyen  possédait  anciennement  une  léproserie  ,  dont  la 
croix  de  la  Maladrcrie  paraît  indiquer  la  position.  Une 
maison  de  charité  fut  établie  en  1771?  dans  la  maison  du 
monastère  de  Ste-Elisabelh,  après  sa  suppression.  Nous  en 
parlerons  plus  bas  à  Thist.  civ. 

iiist.  FÉCD.  La  seigneurie  de  Noyen  était  une  châlellenie , 
relevant  du  comté  du  Maine ,  que  Lepaige  a  cru  être  an- 
nexée à  la  baronnie  de  Pilmil  ouPirmil  (  v.  ce  dernier  mot), 


NOYEN.  293 

parce  quelle  était  depuis  fort  longlems  dans  la  possession 
des  seigneurs  de  celle-ci.  Elle  est  qualifiée  de  baronnic ,  de 
comté,  dans  différens  aveux;  de  marquisat,  par  Jaillot  ; 
sans  qu'aucun  litre  réel  puisse,  pas  plus  que  pour  celle  de 
Pîrmil,  justifier  ces  diverses  dénominations. 

Dans  les  io.c  et  n.e  siècles,  ses  seigneurs  portaient  le 
nom  du  lieu,  comme  on  le  voit  d'Odon  et  d'Helman  de 
.(Moyen  ,  cités  plus  haut,  pour  le  premier;  à  l'article  Mali- 
corne  (  lll- 1  ï3  )  ,  pour  tous  les  deux. 

Par  un  acte  du  3  novembre  i3yg,  Jean  de  Bourbon, 
comte  de  la  Marche  et  de  Vendôme ,  vend  à  Jean  du  Frou  , 
pour  4,700  I.  d'écus  d'or  au  coin  du  Roi ,  les  terres  de  Noyen  , 
Courcelles  et  Pi  1  mil.  —  La  seigneurie  de  Noyen  appartenait , 
en  i5o8,  à  L.  de  Labregement,  possesseur  également  de 
celles  de  Courcelles  et  de  Pilmil,  lequel  comparaît,  le  8  oc- 
tobre de  ladite  année  ,  à  l'assemblée  des  trois  ordres  de  la 
province,  pour  l'examen  de  la  coutume  du  Maine. —  En  i5G6 , 
IV.  de  Kerveno,  Kervenoy  ou  Kervenenoy,  en  Bretagne 
(  ce  nom  est  écrit  de  ces  trois  manières ,  et  aussi  Querveno  ), 
chevalier  de  l'ordre  du  Roi,  seigneur  de  Carnavalet,  grand- 
écuyer,  gouverneur  de  la  personne,  chef  du  conseil,  elf 
sur-intendant  de  la  maison  du  duc  d'Anjou,  depuis  Henri  111, 
était  seigneur  de  Noyen;  et,  en  1628,  Fr.  de  Kerveno  ou 
Quevemo,  marquis  dudit  lieu,  baron  de  Noyon  (Noyen), 
rendit  aveu  pour  les  chàtellenies  de  Pilmil ,  la  Plessc ,  Cha- 
maillart  et  la  Fourelière  ,  acquises  de  René  Franquelot ,  che- 
valier, seigneur  dudit  Noyon  (Noyen).  Ce  doit  être  la  veuve 
de  celui-ci  dont  il  est  parlé  plus  haut,  à  l'HIST.  ECCLÉS.  , 
comme  fondatrice  du  monastère  de  Ste-Elisabeth ,  et  dont 
nous  avons  rapporté  un  passage  du  testament.  Cependant , 
elle  est  désignée  par  Anselme  (  Hist.  génér. ,  etc. ,  de  la  Maison 
roy.  de  France,  1-37 1  ),  sous  le  nom  de  Marie  de  Lannoy— 
la-Boissière  ;  et  Lepaige  l'appelle  Marguerite,  tandis  que  son 
vrai  nom  doit  être  Catherine,  d'après  ce  testament;  Char- 
lotte de  Kerveno,  fille  de  Marie,  d'après  Anselme,  épousa 
Louis  de  Bourbon,  marquis  de  Malauze ,  le  22  avril  i638,  et 
décéda  après  le  mois  de  septembre  1647  ,  laissant  deux 
enfans  qui  moururent  jeunes.  D'après  nos  documens,  Cathe- 
rine avait  une  fdle  religieuse,  à  l'époque  de  son  testament. 
Par  cet  acte,  déjà  cité  ,  la  dame  de  Kerveno  ,  qui  avait  aussi 
une  sœur  abbesse  à  l'Abbaye-aux-Bois,  en  Picardie,  «  laisse 
ses  propres  et  choses  réputées  propres  à  très-hauts  et  puis- 
sants prince  et  princesse  Monseigneur  et  Madame  d'Har- 
court ,  ses  héritiers  présomptifs ,  lesquels  elle  prie  de  faire 
exécuter  sondit  testament,  0  C'étaient  probablement  Char- 


294 


NOYEN. 


les  m  de  Lorraine  ,  duc  d'Elbœuf ,   qui ,  du  vivant  de  son 
père,  porta  le  titre  de  comte  d'Harcourt,  et  avait  épousé, 
en  164.8,  Anne  Elisabeth,  fille  unique  de  Charles  ,  comte  de 
Lannoy,  et  veuve  de   Henri   Roger  du  Plessis-Liancourt. 
En  effet,   Charles  III   de    Lorraine    rendit   aveu,    en  1680, 
pour  la  seigneurie  de  Noycn  ,   au  nom  de  Charles  de  Lor- 
raine son  fils  ,  chevalier  de  Mallhe  ,  qui  mourut  en  1690  , 
et  dont  la  mère  était  décédée  en   i054,  à  l'âge  de   vingt- 
huit  ans.  Après  la  mort  de  ce  jeune  prince ,  la  seigneurie  de 
Noyen  passa  dans  la  maison  de  la  Rochefoucault ,  par  suite 
du  mariage,  probablement,   de  François   vir  de  la  Roche- 
foucauld  avec  Jeanne  Charlotte    du  Plessis-Liancourt ,  fille 
«nique  de  Henri  du    Plessis ,    comte  de  la  Rocheguyon   et 
de  Durtal  et  d'Elisabeth  de  Lannoy.  Elle  fut  vendue  ,  vers  le 
milieu  du   18. e  siècle,   à  M.   Louis   Michel  de  Chamillart , 
qui  la  réunit  à  son  comté  de  la  Suze  (  v.  les  art.  la  $ize  et 
courcelles  ).  Nous  avons  dit  que  le  château,  situé  dans  le 
bourg  ,  était  détruit ,   et  qu'une   assez   belle  maison   bour- 
geoise existait  sur  son   emplacement. 

Les  autres  fiefs  et  terres  nobles  de  Noyen  étaient  : 
i.°  Marcé y  dont  le  manoir,  situé  dans  le  bourg,  est  actuel- 
lement la  maison  de  M.  Henri  d'Andigné  ,  dont  il  a  été 
parlé  plus  haut.  C'était  un  fief  assez  considérable,  avec  droit 
de  recommandation  aux  prières  nominales  des  deux  paroisses. 
Cette  terre  passa,  par  alliance,  de  la  famille  Chouasnet  dans 
celle  de  Sallaines  ,  puis  dans  celle  d'Andigné  ,  originaire 
d'Anjou,  par  le  mariage  de  Gui  il  d'Andigné  de  la  Ragot- 
fière  ,  qui  avait  fait,  étant  jeune,  le  voyage  de  la  Chine,  sur 
un  vaisseau  du  Roi ,  chose  fort  remarquable  alors  ,  avec 
Louise-Thérèse  de  Sallaines ,  fille  de  René  et  de  Marie 
Chouasnet. 

M.  L.-Jos.  d'Andigné ,  frère  du  précédent ,  a  fait  construire 
à  Yerdelle,  à  3,2  h.  au  nord-est  du  bourg,  près  le  confluent 
de  la  petite  rivière  de  Gée  dans  la  Sarthe,  sur  un  terrain  dé- 
pendant de  cet  ancien  fief  de  sa  famille,  un  joli  château 
moderne ,  auquel  il  a  donné  le  nom  de  Marcé. 

2.0  Les  Rousselières ,  autre  fief  situé  à  1,8  h.  au  nord  du 
bourg,  fut  possédé  par  Ch.  d'Andigné,  fils  de  Gui  Jl ,  et 
est  resté  dans  celle  famille ,  réuni  avec  celui  de  Marcé, 

3.°  Beauvais ,  à  2,8  h.  sud  ,  un  peu  vers  l'est  du  bourg, 
sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe,  fief  pour  lequel  Fr.  de 
Bodine  est  porté  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  pro- 
vince, dressé  en  i63cj,  mais  non  taxe ',  attendu  sa  pauvreté. 

4-.°  Voisine,  dont  le  manoir,  avec  chapelle,  est  situé  à 
2  k.  au  sud  un  peu  vers  l'est  du  bourg,  sur  un  coteau  de  la 


NOYEN.  295 

rîvc  droite  de  la  Sarlhe ,  qui  domine  le  cours  de  cette  rivière. 
Coite  terre  donnée  au  sieur  Bellot ,  curé  de  la  paroisse  de 
S. -Pierre  de  Noyen,  par  la  dame  veuve  de  Clinchamps,  fut 
vendue ,  a  la  mort  de  cet  ecclésiastique ,  au  sieur  Lcgros ,  lieute- 
nant des  maréchaux  de  France,  et.  à  la  dame  Drugeon  son 
épouse,  qui  la  possédait  en  1777.  C'est  actuellement  la  pro- 
priété de  la  famille  Blanche  ,  de  Noyen, 

5.°  La  Daudinière  ou  Dodimere ,  à  1  h.  au  sud  du  précédent, 
maison  moderne,  avec  deux  pavillons  carrés  à  ses  extré- 
mités, accompagnée  de  jolis  jardins,  appartient  aussi  à  la 
famille  Rlanche. 

6.°  Les  Gréîcyèrcs ,  h  1  k.  sud  du  bourg ,  sur  la  rive 
gauche  de  la  Sarthe.  Ce  fief  apparlcnait  à  la  famille  de  Roche- 
fort ,  en  1777  :  il  est  aujourd'hui  la  propriété  de  la  famille 
de  Beaunay. 

7.0  Le  Cheoereau  ,  à  1,1  h.  sud-est,  aussi  sur  la  gauche 
de  la  Sarthe ,  était  à  la  même  époque  dans  la  famille  de 
Vaugirault.  Cette  terre  appartient  actuellement  à  M.  Paillard 
de  Chenay. 

8.°  La  Besneric,  à  2,7  h.  nord-est,  sur  le  côté  droit  de  la 
même  rivière ,  dont  l'ancien  manoir  est  détruit.  Ce  fief  fut 
vendu  par  une  dame  Richer,  à  M.lle  Vahaye  de  Vauloger,  de 
Fercé,  qui  le  possédait  en  1777. 

9.0  Montabon ,  aussi  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  ,  h 
4.  k.  au  sud  du  bourg  de  Noyen ,  maison  bourgeoise  bâtie  par 
feu  M.  de  Lucé ,  membre  du  conseil  général  du  département, 
appartenant  aujourd'hui  à  M.  de  Reaunay  son  gendre  ,  qui 
l'occupe,  y  a  fait  construire  une  ferme  charmante,  et  fait 
rebâtir  actuellement  le  château. 

10. °  La  baronnie  de  Longaunay  ,  dont  l'ancienne  forêt, 
depuis  longtems  défrichée  et  en  lande  dans  celte  partie  , 
s'étendait  dans  la  partie  orientale  du  territoire  de  Noyen, 
jusqu'à  la  rive  gauche  de  la  Sarthe. 

n.°  Enfin,  le  fief  de  la  Besiguère,  en  Pirmil  ,  s'étendant 
sur  le  territoire  de  Noyen. 

hist.  civ.  Le  nom  de  Croix -de-la-Maladrerie,  qui  se  ren- 
conlre  sur  le  territoire  de  Noyen  ,  y  indique ,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut ,  l'existence  d'un  ancien  hospice  de 
lépreux. 

Par  son  testament  déjà  cité,  du  j.e  jour  de  novembre  i65i, 
reçu  par  J.  Peschard,  notaire  royal  à  Noyen,  la  dame  de  Lan- 
noy  ,  marquise  à  Querveno ,  «  donne  à  perpétuité  la  somme 
de  3oo  1.  de  rente ,  qui  sera  remise  chacun  an  ès-mains  du 
sieur  curé  de  l'église  de  S.-Pierre  dudit  Noyen ,  pour  en  être 
fait  la  distribution  par  chacun  an  aux  pauvres  ,  singulière- 


296  WOYEK. 

ment  aux  honteux,  et  ce  par  chacune  semaine,  depuis  le  jour 
de  Noël  jusqu'au  jour  et  fêle  de  S.-  Jean-Baptiste  ,  suivant 
le  rôle  qui  en  sera  fait  en  présence  et  assistance  dudil  sieur 
curé,  des  sieurs  bailiif,  procureur-syndic  et  fibricicrs  dudit 
Koyen.  »  —  Peu  après  la  suppression  de  la  communauté  des 
dames  de  Ste-Eiisabeth,  en  1772,  une  maison  de  charité 
fut  établie  à  Noyen  ,  en  faveur  des  fdles  orphelines  ,  et  placée 
sous  la  direction  de  4-  sœurs  de  la  Chapelle-au-Ribou!,  qui 
y  faisaient  l'école.  Ses  revenus,  de  1 853  f.  en  1789,  se 
trouvaient  réduits  à  7  t 3  f .  en  i8o4-  Ses  bâtimens  ayant  été 
aliénés  comme  bien  national  ,  un  décret  du  6  juin  1807  ,  a 
autorisé  l'acceptation  du  don  fait  par  leur  acquéreur,  M.  De- 
lestang,  de  la  maison  et  dépendances,  estimées  3, 000  f.  en 
principal.  Les  revenus  de  cet  établissement  et  du  bureau  de 
charité  réunis,  s'élèvent  actuellement  à  2,fio2  f.  £7  G. ,  corn-» 
pris  5oo  f.  alloués  par  la  commune  ;  ces  revenus  ayant 
été  accrus  par  différens  dons,  savoir:  i.°  En  1809,  par  le 
sieur  Couet ,  une  portion  de  jardin  estimée  à  44-  f*  de  prin- 
cipal ;  2.0  en  1812  ,  par  le  même,  une  portion  de  terre 
évaluée  à  un  revenu  de  20  f.  ;  3.°  en  182g,  parle  S.r  Delestang, 
d'une  somme  de  100  f.,  et  de  deux  renies,  de  200  f.  chacune  ; 
4.°  en  1827,  deux  pièces  de  terre  estimées  2,750  f . ,  et  une 
somme  de  i5o  f.  léguée  par  la  demoiselle  Lamboult  ;  5.°  legs 
évalué  à  6,860  f. ,  par  le  sieur  Duportal.  Cetle  maison  de 
charité  est ,  après  celle  de  Bonnétabîe  ,  la  pins  richement 
dotée  du  déparlement.  Elle  est  desservie  par  trois  sœurs,  du 
même  institut  que  celles  de  l'ancienne  ,  qui  y  font  l'école  aux 
jeunes  filles ,  d'après  la  méthode  simultanée,  et  réunissent 
de  70  à  80  élèves  en  hiver.  —  Le  bureau  de  charité  donne  des 
secours ,  dans  les  moments  les  plus  difficiles ,  à  près  de  cjo  à 
100  ménages,  réunissant  3oo  individus. 

Un  ancien  collège,  auquel  était  annexée  la  prestimonie 
dite  des  Rousseaux  ,  jouissait  de  55o  1.  de  revenu ,  en  bien 
rural.  Il  n'existe  plus  rien  de  cette  fondation. 

En  i833,  le  conseil  municipal,  en  conformilé  de  la  loi  du 
28  juin  ,  vote  la  somme  de  4-5o  f. ,  pour  le  traitement  d'un 
instituteur  primaire,  seulement ,  la  commune  possédant  un 
local  pour  la  maison  d'école. 

HISTORIQ.  —  i38o.  Le  duc  de  Bretagne  étant  vivement 
attaqué  par  les  troupes  de  Charles  V,  commandées  par  Olivier 
de  Clisson  ,  par  Gui  de  Laval,  Olivier  du  Guesclin  ,  le  comte 
de  Longueii  et  le  seigneur  de  Pxochefort,  envoya  les  sires  de 
Reaumanoir  et  de  la  Houssave  demander  des  secours  au  roi 
d'Angleterre  et  à  ses  oncles.  Les  Anglais  débarquèrent  à 
Calais ,  3,ooo  hommes  d'armes  et  3,ooo  archers.  Manquant  de 


IVOYEN.  297 

vaisseaux  ,  ils  furent  obligés  de  transporter  leurs  troupes  à 
plusieurs  fois  ,  ce  qui  les  empêcha  de  les  diriger  par  mer 
vers  la  Bretagne,  où  ils  auraient  craint  de  rencontrer  la 
flotte  de  Castiile,  avec  laquelle  chacun  de  leurs  convois  eût 
clé  trop  faible  pour  se  mesurer. 

Le  duc  de  Buckingham  ,  oncle  du  jeune  roi  Richard , 
commandait  cet  armement.  Il  traversa,  en  les  ravageant,  les 
provinces  de  Picardie  et  de  Champagne,  passa  la  Seine  et 
l'Yonne,  désola  le  Câlinais,  traversa  les  plaines  de  Rcauce , 
le  Vendômois,  et  vint  à  S. -Calais  dans  le  Maine,  où  il 
s'arrêta  deux  jours.  11  se  dirigea  ensuite  vers  Ponlvailain,  et 
de  là  se  rendit  sur  les  bords  de  la  Sarthe  ,  toujours  suivi 
par  l'armée  du  duc  d'Anjou,  qui,  renforcée  des  nobles  de 
cette  province,  de  la  Normandie ,  du  Maine  et  du  Vendô- 
mois  ,  demandait  à  grands  cris  la  bataille.  Les  Anglais  trou- 
vèrent les  rives  de  la  Sarthe  hérissées  de  pieux,  qu'on  y 
avait  plantés,  dans  les  endroits  où  elle  eût  été  praticable. 
Lobincau  (  Hist.  de  Bref. ,  1-432),  dit  qu'ils  la  traversèrent  à 
iNoycn,  le  16  septembre ,  jour  même  de  la  mort  de  Charles  V, 
et  qu'ils  se  rendirent  à  Parce  ,  où  ils  restèrent  trois  jours,  ce 
qui  s'écarte  du  récit  de  Froissart.  Arrêtés  sur  la  rive  gauche 
de  la  Sarthe  ,  par  les  obstacles  que  leur  présentait  la  profon- 
deur de  la  rivière  ,  les  Anglais  étaient  sur  le  point  d'être 
enveloppés  par  l'armée  française ,  et  leur  perte  paraissait 
inévitable.  On  se  préparait  à  les  combattre,  lorsqu'un  cour- 
rier, venu  de  la  cour,  apporta  au  Mans  la  nouvelle  de  la 
mort  du  Roi.  Celte  nouvelle  mit  un  grand  désordre  dans 
l'armée  française  :  princes  ,  chevaliers,  gentilshommes,  cha- 
cun ne  songea  plus  qu'a  ses  affaires  particulières  ;  l'armée 
se  débanda  en  grande  partie.  «  Encore  ne  savoient  rien  les 
«  Anglois ,  qui  avoient  passé  la  rivière  de  Sarte   en  grand 


«  tout  le  pouvoir  de  France  en  la  cité  du  Mans ,  et  là 
«  environ.  Mais  ils  ne  fesoient  que  cosler  (côtoyer)  les 
«  Anglois  :  et  disoient  les  aucuns  qu'on  les  combaleroit. 
«  Quant  les  nouvelles  vinrent  aux  uns  et  aux  autres  que  le 
«  roi  de  France  estoit  mort  ,  a  donc  fut  rompu  le  propos  des 
«  François,  car  plus  (  plusieurs)  barons  se  délogèrent,  et 
«  s'en  retournèrent  en  France  pour  savoir  des  nouvelles, 
«  et  demeurent  les  Anglois  trois  jours  où  ils  étoient ,  et  au 
«  quatrième  ils  s'en  partirent  et  vinrent  à  S.-Pierre  d'Arne 
«  (S.-Pierre  d'Erve),  et  de  Là  vinrent  à  Arscncc  (Arque- 
«  nai?)  j  et  passa  l'ost  le  lendemain  la  rivière  de  Mayenne 


298 


NOYEN. 


«  parmi  un  maresl  (marais),  à  si  grande  peînc,  qu'ils  n'y 
«  aller  que  deux  ou  trois  de  front ,  au  plus  ,  en  chemins 
«  qui  dura  bien  deux  lieues.  Or  regardez  quel  danger,  car 
«  si  les  François  Tussent  sçu  ,  et  qu'ils  ussent  assailly  l'avent- 
«  garde,  l'arrière  garde  ne  les  ût  sçu  bonement  conforter, 
«  et  s'en  douloienl  moult  les  Anglois.  Toutefois  ils  passèrent , 
«  et  s'en  vinrent  à  Cossé  (le  Vivoin)  en  Anjou,  et  furent 
«  la  quatre  jours ,  en  espérant  tous  les  jours  à  ouir  nouvelles 
«  de  Brelaigne.  »  (  FftOIsSART,  vol.  n,  chap.  5o,.  ) 

Le  3avril  i56a,  les  calvinistes  du  Mans  s'étant  emparés  de 
l'autorité  dans  cette  ville^  en  fermèrent  les  portes  et  éta- 
blirent des  corps-de-garde  en  différens  lieux.  Le  baron  de 
Noyen,  qui  devait  être  alors  René  de  Franquetot,  com- 
mandait celui  du  Pont-Neuf. 

aistiq.  11  est  difficile  de  savoir  si  la  motte  ou  tombelle  t 
dont  nous  avons  déjà  parlé ,  située  dans  un  pré  ,  près  l'an- 
cienne chapelle  de  la  Magdtlaine,  au  sud-est  du  bourg,  dont  elle 
n'est  séparée  que  par  la  Sarlhc,  est  un  ancien  merc  féodal, 
un  fort  destiné  à  défendre  sur  ce  point  le  passage  de  la  rivière, 
ou  bien  plutôt  un  de  ces  tumulus  celtiques,  qui  se  rencontrent 
sur  les  poir.ts  les  plus  éloignés  et  les  plus  opposés  du  globe , 
comme  dans  notre  pays;  chez  les  peuples  les  plus  anciens, 
comme  chez  les  plus  modernes;  et  dont  plusieurs  sont  connus 
dans  le  Maine,  comme  dans  diverses  provinces  de  France, 
sous  le  nom  de  Montjoie,  Mons-Gauda  ;  monumens  ayant 
deux  destinations  principales,  d'être  des  lieux  de  sépulture  , 
ou  bien  de  simples  emblèmes  religieux  du  culte  d'Hermès  ou 
de  Mercure.  Sa  situation  dans  un  lieu  bas  ,  éloignée  de 
l'ancien  château  et  des  autres  fiefs  du  lieu  ,  ne  permettent 
guère  de  croire  qu'elle  ait  été  une  forteresse,  ni  la  motte  ou 
merc  féodal  du  château  :  son  affaissement  actuel ,  y  aurait  fait 
découvrir  des  traces  de  sépulture,  si  c'eût  été  un  lieu  d'inhu- 
malion;  sa  situation  sur  le  bord  des  eaux,  semble  donc  plutôt 
laisser  croire  que  c'est  un  monument  religieux.  Assez  large 
à  sa  base,  celle  tombelle  n'a  plus  actuellement  que  5  à  6 
mètres  de  hauleur. 

Le  lieu  du  Châlelet,  situé  à  i  k.  1/2  au  N.  du  bourg  ,  où 
existe  actuellement  un  hameau  ,  annonce  Fexislence  d'un 
petit  fort ,  dont  il  ne  reste  plus  rien. 

biogr.  Sont  nés  à  Noyen  :  René  Flaccé  ,  curé  de  la  Couture 
du  Mans  ,  auleur  de  plusieurs  ouvrages  ,  dont  le  plus  célè- 
bre est  un  poème  latin  sur  l'origine  des  Manceaux  ;  et  Fr. 
Tuffière  ,  minime  ,  qui  a  paraphrasé  en  vers  français  la  règle 
de  son  ordre.  Voir  ces  noms  à  la  biographie. 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarlhe ,  comme  nous  l'avons  dit, 


NOYEN.  299 

traverse  le  territoire  du  nord-est  au  sud ,  en  deux  parties  iné- 
gales ,  dont  celle  de  la  rive  droite  peut  représenter  les  3/5  du 
territoire,  et  s'étend  au  sud  jusqu'en  face  du  château  et  du 
bourg  de  Malicorne,  où  la  plage  forme  une  sorte  de  port  , 
opposé  à  celui  de  ce  bourg  sur  l'autre  rive.  Le  bourg  de 
Noyen  étant  bâti  également  sur  le  bord  de  la  Sarthe,  est 
souvent  exposé  à  des  débordemens  de  la  rivière,  qui,  plus 
d'une  fois  ,  y  ont  causé  de  grands  désastres.  Il  y  existe  aussi 
un  port ,  où  se  déchargeaient  autrefois  les  bateaux  chargés  de 
sel ,  que  la  ferme  générale  dirigeait  sur  le  Mans  ;  naviga- 
tion qui  s'arrêtait  en  ce  lieu,  et  pour  laquelle  celle  adminis- 
tration entretenait  un  barrage  établi  au-dessous  des  moulins  , 
connu  sous  le  nom  de  Gor  de  Noyen  :  pour  franchir  ce  barrage, 
il  fallait  payer  i5  sols  par  bâte  m.  Lors  de  la  destruction  de 
celte  ferme,  en  1789,  le  commerce  devenu  libre,  employa 
des  bateaux  moins  forts,  au  moyen  desquels  la  rivière  fut 
remontée  jusqu'à  Arnage  ,  où  le  débarquement  des  marchan- 
dises a  continué  d'avoir  lieu  depuis.  Nous  avons  vu  à  l'article 
tmalicorne,  que ,  encore  aujourd'hui,  les  forts  bateaux  sont 
obligés  d'alléger  à  ce  port ,  pour  venir  jusqu'à  Arnage. 
(  V.  l'art,  sarthe,  rivière  ).  On  remarque  dans  la  Sarthe  ,  en 
face  la  motte  dont  il  est  parlé  plus  haut ,  quelques  vestiges 
d'un  ancien  pont,  conduisant  sur  la  rive  gauche  de  celte 
rivière.  La  rue  qui  y  aboutissait  du  bourg ,  en  a  conservé 
le  nom  de  Rue  du  Pont.  La  petite  rivière  de  Gée  ,  limite 
le  territoire  au  nord-est,  sur  un  cours  de  1  k.  seulement, 
avant  son  confluent  dans  la  Sarthe  ;  le  ruisseau  de  l'Aunay , 
venant  de  Pirmil ,  traverse  une  très-pelite  portion  du  terri- 
toire, pour  venir  également  confluer  dans  la  Sarthe,  à  1,3  h. 
au  N.  du  bourg. —  Moulins  :  de  Noyen,  2  à  blé*  dont  un 
à  1  roue ,  et  un  à  2  roues  ;  à  foulon  ,  à  1  roue  ;  tous  sur  la 
Sarthe  ;  de  Gué-Morin  et  de  Verdeile  ,  lous  deux  à  blé  ,  sur 
la  Gée. 

géol.  Sol  inégal  et  un  peu  élevé  ,  dans  toute  la  partie  nord 
et  ouest  du  territoire  ,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarlhe ,  appar- 
tenant au  terrain  calcaire  oolithique  ;  bas  et  plat  sur  la 
rive  gauche,  entièrement  couverte  d'alluvions ,  consistant 
en  cailloux  roulés  et  surtout  en  sables  très-fins.  La  gervilie 
se  rencontre  dans  les  carrières  de  Noyen  ,  situées  sur  la 
route  du  Mans  à  Sablé,  ouverles  derrière  le  bourg,  sur  des 
hauteurs,  formées  d'un  calcaire  oolithique  du  Jura,  bien 
caractérisé  ,  disposé  par  longues  assises  horizontales ,  où 
les  grains  oolilhiques  varient  de  grosseur  dans  des  limites 
assez  étendues.  Les  carrières  de  Noyen  sont  au  nombre  de 
3  principales,  dont  2,  situées  l'une  sur  l'autre,  semblent  n'en, 


3oo  NOYEN. 

faire  réellement  qu'une.  «  La  première  couronne  la  hauteur 
qui  borde  la  route  de  INoyen  à  Sablé  ;  l'exploitation  y  a 
lieu  de  plein  pied.  On  y  distingue  plusieurs  bancs  ,  offrant  une 
masse  de  8  à  10  m.  au-dessus  du  sol  :  les  parties  supérieures , 
brisées  en  petits  fragments  ,  comme  le  calcaire  ferrugineux 
des  vignes  du  Périgord  ,  donnent  de  la  moche  ,  qui  ne  sert 
qu'à  faire  de  la  chaux;  la  pierre  des  assises  suivantes,  est  égale- 
ment bonne  à  cet  usage  et  à  bâtir  :  la  6.e  assise,  à  partir  du 
haut,  donne  de  très-belle  pierrre  de  taille.  Les  grains  d'oolithe 
y  sont  de  deux  grosseurs  ,  l'une  sur  l'autre  ,  et  n'existent  pas 
partout ,  ce  calcaire  étant  plutôt  à  grains  très-serré  générale- 
ment,  approchant  du  compact.  La  2.e  carrière,  située  dans 
le  bourg  même  de  Noyen  ,  offre  des  assises  fort  belles  et 
bien  réglées,  mieux  prononcées  que  dans  la  précédente,  d'en- 
viron 3  décim.  (  i  pied  )  de  hauteur  :  la  partie  supérieure 
en  est  également  à  petits  fragmens  et  ferrugineux,  et ,  comme 
dans  la  précédente,  les  grains  ooiithiques  n'y  existent  pas 
partout.  Au-dessus  se  trouve  un  champ  dans  lequel  est  ouverte 
la  3.e  carrière,  qui  descend  plus  profondément  que  la  précé- 
dente. On  y  remarque  5  à  6  bancs  découverts,  bien  horizontaux, 
et  des  empreintes  de  gervilies  assez  nombreuses  ,  toutes  ferru- 
gineuses. Il  est  à  remarquer  que  les  échantillons  de  gervilie 
qu'on  y  rencontre,  n'ont  que  8  à  10  centim.  de  longueur, 
tandis  que  ceux  de  la  carrière  de  la  Groye  (  v.  l'art,  cha^sillé) 
en  ont  de  12  à  14.  Ces  carrières  sont  très-curieuses  à  étu- 
dier :  on  y  trouve  ,  chaque  fois  qu'on  les  visite ,  quelque 
chose  de  nouveau  et  d'intéressant  ».  (  M.  Allou  ,  ingén.  des 
mines).  Une  autre  carrière,  en  exploitation  depuis  un  temps 
immémorial ,  se  trouve  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe,  au 
hameau  de  la  Bluterie. 

Une  fontaine  minérale  ferrugineuse  ,  existe  près  le  lieu  de 
la  Chevalerie,  à  1  k.  1/2  environ  au  nord  du  bourg. 

M.  Triger,  en  démontrant  dans  l'une  des  leçons  de  son 
cours  de  géognosie  professé  au  Mans,  dans  l'hiver  de  i835, 
que  cette  ville  n'est  pas  placée  dans  des  conditions  géologi- 
ques telles,  que  le  percement  qui  y  a  été  fait  d'un  puits  arté- 
sien pût  avoir  un  résultat  satisfaisant ,  indique  à  Noyen  l'issue 
par  laquelle  s'écoulent  dans  la  Sarlhe,  les  eaux  souterraines 
qui  passent  au-dessous  de  la  ville  du  Mans.  Le  phénomène  de  la 
fontaine  périodique  intermittente  qui  se  trouve  sur  le  chemin 
du  lieu  du  Châlelet,  à  peu  de  distance  au  nord  du  bourg, 
laquelle  coule  pendant  les  sécheresses  et  s'arrête  lors  des 
pluies,  serait-il  une  sorte  de  démonstration  de  la  proposition 
de  M.  Triger? 

cadastr.  Superficie  totale  de  4> 35 7  hecl.  G8  ar.  90  cent.  > 


NOYETV.-  3oi 

se  subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labourr. ,  0,676  hect. 

00  ar.  26  cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  6,  10,  18,  27  et  3G  f. 
—  Jard.,  67-12-75;  en  3  cl.  :  à  36,  42,  54  f-  —  Vign.,  167- 
97-04  ;  3  cl.  '.  12,  i?4>  36  f.  —  Prés,  3i 7-90-30;  5  cl.  :  12,  21, 
33,  48,  66  f.  —  Pâtur. ,  yi-i-i- 10  ;  3  ci.  :  6,  9,  12  f.  —  Rois 
taillis,  41 1-78-60  ;  3  cl.  :  8,  1  2,  t5  f.  —  Broussils  et  auln.  , 
5-47~5o  ;  «à  6  f.  —  Pinièr. ,  126-24-80  ;  3  cl.  :  8,  12,  i5  f. — • 
Landes,  280-27-40  ;  3  cl  :  b,5&  f.  —  Carrier.  ,  o-53-5o  ;  à 
18  f.  —  Douv.  et  mar. ,  0-89-40  ;  2  cl.  :  18, 36  f.  —  Etangs  , 
7-82-70  ;  1  cl.  :  9, 12  f.  —  Sol  des  propr.  bâties,  25-73-25  ; 
à  36  f.  Obj .  non  impos.  '  égl.  ,  cimet. ,  presbyt. ,  0-88-20.  — 
Chem.,  113-26-70.  —  Riv.  et  ruiss. ,  8i-35-4o.  =  296 
maisons  ,  en  10  class.  :  67  à  6  f . ,  101  à  12  f. ,  81  à  20  f  , 
27  à  25  f.,  1 2  à  3o  f. ,  3  à  4°  !•  1  1  à  5o  f. ,  2  à  60  f. ,  1  à  1 20  f., 

1  à  i5o  f.  —  258  hors  classes  ,  en  masse,  7,128  f.  —  4  loges  , 
à  3  f .  —  4  moul.  à  blé  ,  2  à  i3o  f.  chacun  ,  1  à  180  f.,  1  à 
240  f.  ;  1  moul.  à  foulon ,  à  100  f.  —  3  fourn.  à  chaux ,  2  à 
20  f.  chacun  ,  1  à  3o  f.  —  1  tuilerie ,  à  36  f. 

_  .  f  Prop.  non  bâlies,  73.736  f.  80  c.  I    Qt-  e       r  o 

Revenu  impos.  |   _£_   bâljes  ^        '^5        «     /  85>59l  f*  8o  Ci 

CONTRIB.  Foncier,  11,377  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  1 ,488  f.  ; 
port,  et  fen. ,  4°'6  f.  ;  81  patentés  :  droit  fixe ,  678  f.  5o  c.  ; 
dr.  proport.,  261  f.  Total ,  147290  f.  5o  c.  —  Chef-lieu  de 
perception. 

cultuh.  Superf.  argilo-  calcaire  et  productive,  dans  toutes 
les  parties  un  peu  élevées  de  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ; 
argiloet  calcaréo-siliceuses  ,  dans  les  parties  basses  de  la 
même  rive  ;  généralement  sablonneuse,  maigre  et  peu  fertile 
sur  la  rive  gauche  de  celte  rivière;  ensemencée  en  céréales 
dans  la  proportion  de  i5  parties  en  seigle,  6  en  froment, 
autant  en  orge  et  5  en  avoine  :  on  y  cultive  ,  en  outre  ,  du 
chanvre,  du  trèfle,  des  pommes  de  terre,  etc.;  du  maïs,  du 
sarrasin,  des  citrouilles,  sur  la  rive  gauche  de  Ja  rivière; 
vignes  donnant  du  vin  de  médiocre  qualité  ,  tant  en  blanc 
qu'en  rouge,  qui  se  consomme  dans  le  pays;  peu  d'arbres  à 
cidre  ;  des  noyers ,  dans  les  parties  vignobles  ;  beaucoup  de 
plantations  de  pins,  dans  les  landes  de  la  rive  gauche  de  la 
Sarthe  ;  plusieurs  bouquets  de  bois  ,  sur  l'autre  rive  ;  prés  de 
moyenne  qualité,  le  long  du  cours  de  la  rivière.  Elève  d'un 
assez  grand  nombre  de  poulains  ,  et  de  bestiaux  de  toute 
espèce;  engrais  des  porcs.  —  Assolement  triennal;  1 25 
charrues,  toutes  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ;  une  quinzaine 
de  fermes  principales ,  un  bien  plus  grand  nombre  de  moyen- 
ne!) t  et  de  bordages  ;  beaucoup  de  petites  cultures  faites  à  bras, 


3oa  NOYEN. 

outre  celle  de  la  vigne.  =  Commerce  agricole  consistant  en 
grains,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle;  graine  de 
trèfle  ,  chanvre  et  fil;  vin,  dont  il  s'exporte  du  cinquième  au 
quart  hors  de  la  commune  ;  poulains ,  bestiaux  de  toutes 
sortes  ,    porcs  gras  ,  etc. 

foir.  et  march.  Marché  hebdomadaire  le  samedi,  dans 
lequel  il  se  fait  un  commerce  considérable  en  grains,  en 
graine  de  trèfle  ,  marrons  ,  volaille  ,  gibier  ;  le  second 
marché  de  chaque  mois,  particulièrement  fort  pour  les  bes- 
tiaux. Quatre  foires  annuelles  d'un  jour  ,  fixées  aux  samedis 
rj.c  avant  Pâques,  3.e  après  la  Pentecôte  ,  i.er  d'août  et  3.e 
d'octobre.  —  Les  habitans  fréquentent ,  en  outre,  les  marchés 
de  Malicorne  ,  Brûlon  ,  Sablé ,  Loué  ,  Vallon  et  la  Suze. 

FNDi'STR.  Confection  d'un  certain  nombre  de  pièces  de  toile 
déménage,  pour  particuliers.  La  fabrication  d'étoffes,  qui 
avait  donné  lieu  à  l'établissement  du  moulin  à  foulon,  n'a  plus 
lieu.  Extraction  de  la  pierre  de  taille,  très-estimée,  et  de  la 
moche  ou  moellon,  pour  bal  ir  et  pour  convertir  en  chaux;  de 
l'argile  pour  la  briqueterie.  Quatre  fourneaux  à  chaux  établis: 
le  i.er,  en  1810,  au  hameau  de  la  Bluterie  ,  par  M.  Borner  ; 
les  2.e  et  3.fi ,  en  i8i3  et  en  i833  ,  près  le  bourg,  par  M.  J. 
d'Andigné  et  par  M.  Ory  ;  le  4-e>  en  1829  ,  à  la  Massonnerie, 
par  M.  de  Beaunay  ;   une  tuiierie  ,  au  lieu  des  Morandières. 

ROL'T  ET  CHEAl.  Le  grand  chemin  n.°  1  de  l'arrondissement 
de  la  Flèche,  du  Mans  à  Sablé,  par  Cheminé-le-Gaudin  , 
Fercé ,  Noyen,  traverse  la  partie  nord  de  celte  dernière 
commune,  et  va  s'embrancher  à  Parce  avec  la  roule  départe- 
mentale n.°  8,  de  la  Fontaine  S.-Marlin  à  Sablé  ,  par  Mali- 
corne.  Mis  en  état  de  viabilité,  vers  la  fin  du  siècle  dernier, 
depuis  S:-Léonard  jusqu'à  Parce,  par  le  zèle  des  habitans  de 
INoven  et  de  deux  propriétaires  riches,  le  marquis  d'Aux  et 
le  comte  de  la  Galissonnière  ;  redressé ,  encaissé  et  élargi 
depuis  ,  par  les  soins  de  MM.  Nepveu  de  Bellefille  et  d'An- 
digné de  Besleau,  alors  membres  du  conseil-général,  com- 
missaires chargés  par  lui  de  son  amélioration,  et,  à  l'aide  de 
dons,  de  travaux,  de  concessions  de  terrain,  faits  par  des 
propriétaires  riverains,  notamment  par  MM.  de  Tiliy ,  de 
Chemiré  ;  Picot  de  Vaulogé  .  de  Fercé  ;  L.  d'Andigné  , 
de  Pirmil  ;  deSallaines,  de  Noyen  ;  ce  chemin  ,  devenu  depuis 
Chemiré  jusqu'à  Noyen,  presque  à  l'état  de  route  départe- 
mentale ,  est  parcouru,  depuis  plusieurs  années,  par  une  et 
quelquefois  par  deux  voilures  publiques  :  le  transport  des  dé- 
pêches s'y  fait  depuis  lors  du  Mans  à  Sablé.  Cependant , 
sa  conversion  en  route  départementale  de  l'une  a  l'autre  de 
ces  deux  villes   est  vivement  réclamée  depuis  longtems,  par 


NUILLÉ-LE-JÀLÀ1S.  3o3 

les  habîtans  de  Noyen  et  des  autres  communes  qu'il  tra- 
verse ,  avec  offre  même  de  la  part  de  ceux  de  Noyen  ,  de 
Vcvcé  ,  de  Parce  ,  de  faire  rétablir  à  leurs  frais  le  pont 
établi  jadis  sur  la  Sarthe,  dans  ce  dernier  lieu  ,  détruit  depuis 
plusieurs  siècles  ;  mais  cette  route  leur  est  vivement  disputée 
par  les  babilans  de  la  Suze,  à  qui  elle  serait  non  moins 
utile,  et  par  ceux  de  Malieorne  qui  craignent  l'abandon  de 
la  roule  départementale  n.°  8,  qui  passe  dans  leur  bourg.  Elle 
suivrait  ,  dans  ce  dernier  cas  ,  la  direction  des  chemins  que 
prit  Charles  VI,  pour  conduire  son  armée  en  Bretagne  ,  lors 
de  la  catastrophe  qui  le  priva  de  sa  raison. 

LIEUX  kemarq.  Comme  habitations,  ceux  indiqués  plus 
haut,  à  la  description  du  bourg  et  à  l'histoire  féodale;  sous  le 
rapport  des  noms  :  le  Chàtelcl ,  la  Chevalerie,  Courmaison 
(  maison  de  ia  Cour  ),  la  Baillie  ,  le  Plessis  ;  la  Croix-Blanche , 
J'Hertnilicre  ;  Mans  (  v.  m-778),  Mons,  Mcnlabon  (mont 
de  l'Abbé?),  Chaumont  ,  Bcauvais  ;  Chat-Noyé,  le  Che- 
vreau ;  Vénielle  ,  les  Gais  ;  Beauchêne  ,  le  Tremblay,  etc. 

établ.  PUBL.  Mairie  ,  cure  de  2.e  classe  ,  maison  de  charité 
et  bureau  de  bienfaisance,  avec  commiss.  administrative  de  5 
membres,  dirigés  par  3  sœurs  d'Evron  ;  école  primaire  de 
garçons,  école  primaire  de  filles,  celle-ci  à  la  maison  de 
charité  ;  résidence  d'un  notaire  ,  bureau  d'enregistrement  , 
pour  les  cantons  de  Malieorne  et  de  Brulon.  Bésidence  d'un 
percepteur  des  contrib.  directes;  recette  à  cheval  des  conlrib. 
indirectes,  bureau  de  déclarât,  des  boisssons,  débit  de  poudre 
de  chasse  ,  2  débits  de  tabac  ;  point  central  d'un  bataillon 
cantonnai  de  la  garde  nationale,  fort  de  4-55  hommes. — 
Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  Sablé  ;  de  dislrib.,  à  Chemiré-le- 
Gau  lin. 

établ.  Particul.  Un  officier  de  sanlé  ,  deux  sages-femmes  , 
un  pharmacien. 

NUILLÉ  LE  JALAIS ,  NEUïLLÉ,  ndlly-le  gallois 
(Arpent,  des  land.  roy.  du  Maine,  en  ir>5o);  Nulliacum  y 
Nulleium  de  Jalaisio ;  peut-être  de  Nobiliacum,  noble  ,  célèbre  , 
remarquable?  Commune  du  cant.  et  à  6  kilom.  1/2  S.  E.  de 
Montfort-le-Bolrou  ;  de  l'arrond.  et  à  21  k.  E.  du  Mans; 
autrefois  du  doyenné  et  de  l'archid.  de  Montfort  ,  du  dioc. 
et  de  l'élect.  du  Mans.  —  DIstanc.  légal.  :  7  et  25  kiloin. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Connerré  et  Thorigné  ;  à 
TE.,  par  Thorigné  seul;  au  S.,  par  le  Breil  ;  à  l'O.,  par 
Soulitré  ;  celle  commune  a  la  forme  d'un  triangle  très-irré- 
gulicr,  dont  le  sommet  est  contourné  vers  l'ouest,  de  3  k.  de 
côlé  au  sud  et  à  l'ouest,  contre  4  k.  au  nord-est.  Le  bourg, 
situé  vers  le  centre  du  territoire ,  au  bas  d'un  coteau  peu  élevé , 


3o4  NCIIXÉ-LE-JALAÏS. 

se  compose  d'une  rue  principale,  s'étendant  cl  a  nord  au  sud  , 
en  passant  à  l'ouest  de  l'église  et  du  cimetière,  qui  forment 
une  partie  du  coté  oriental  de  cette  rue;  d'une  autre  plus 
petite ,  venant ,  de  l'ouest,  aboutir  vers  le  centre  de  la  pre- 
mière, en  face  du  cimetière.  Petite  église  n'offrant  aucun 
intérêt  architectural  ,  dont  l'entretien  intérieur  est  aban- 
donné ,  à  ouvertures  semi-ogivales,  à  clocher  en  flèche.  Le 
cimetière,  qui  l'entoure  presque  en  entier,  clos  de  murs  d'ap- 
pui an  sud  et  à  l'ouest,  de  haies  pour  le  surplus. 

POPUL.  De  62  feux  anciennement,  on  en  compte  aujour- 
d'hui cj3 ,  comprenant  223  individus  mâles,  23g  femelies  , 
total  462;  dont  179  dans  le  bourg,  23  à  3o  dans  chacun 
des  hameaux  des  Haies ,  de  l'Oiselerie  ,  des  Veneraies  et 
des  Foulelières. 

Mono,  decenn.  De  i8o3  à  1812,  înclusiv.  :  mariag.,  23; 
naissanc,  io3  :  décès ,  97.  —  De  181 3  à  1822  :  mariag.,  27  ; 
naissanc,  137;  i\éc.^  96. 

hist.  ecci.es.  Eglise  sous  l'invocation  du  chef  des  apôtres; 
point  de  fête  patronale.  La  commune  étant  réunie  à  celle  du 
lireil,  pour  le  spirituel ,  il  ne  se  fait  plus  d'autre  office  dans 
l'église  que  des  enterremens  ,  les  inhumations  ayant  encore 
lieu  dans  le  cimetière. 

La  cure,  qui  valait  environ  5oo  1.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  de  l'évèque  du  Mans.  Julien  Letessier,  cha- 
noine de  S.-Coranlin,  dans  l'évêché  de  Quirnper,  né  à  Nuillé, 
et  mort  en  i6s3 ,  légua  la  somme  de  4^  1*  pour  la  fon- 
dation d'une  première  messe  du  dimanche ,  dans  l'église  de 
Nuillé.  La  mention  de  celte  fondation  était  gravée  sur  une 
pierre  de  taille  des  murs  de  cette  église,  qui  en  a  été  en- 
levée il  y  a  42  à  4-3  ans,  pour  le  placement  de  la  chaire  à 
prêcher  actuelle.  Au-dessus  de  celle-ci,  sur  le  lambris,  on 
lit:  «  lin  l'année  iGi3  ,  les  paroissiens  de  ISuiJlé  ,  par  dé- 
«  votion ,  donnant  chacun  de  leurs  moyens  ,  ont  fait  lam- 
«  brisser  cette  église  ,  Martin  Pecnard  étant  procureur.  » 

Une  autre  inscription  ,  assez  curieuse  pour  être  conservée 
ici  >  en  mémoire  d'un  sieur  le  Sien  ,  qui  avait  légué  par 
testament  une  somme  de  3, 000  1.  pour  la  construction  de 
trois  autels  dans  ladite  église,  y  existe  encore,  gravée  sur 
une  table  en  marbre  ,  placée  à  gauche  de  la  chaire  ,  du  côté 
de  l'autel  de  la  Vierge.  Cette  inscription ,  composée  par  le  S.c 
Jarry ,  l'un  des  curés  de  Nuillé  ,  est  ainsi  conçue  : 

ce  Josephus-Nicolaus-Philbert  Nanceio  ex  urbe 
Lotharingiœ  capite  oriundus. 
a  Nulliaci  hanc-ce  annis  tribus  et  viginti  rcxit  Ecclcsiara  ; 
a  Extraneus  fratribus  suis  fuctus  et  peregrinus 


NUILLÉ-LE-JALAIS.  3o5 

«  Filiis  matris  sure. 

«  Hic  vitam  dùm  viveret  solitarius  agens 

ce  Sicutin  tecto  passer,  invenit  hic  post.  mortem  domina 

ce  Et  posait  sicut  turtur  nidum  sibi. 

«  Altaria  tua  , 

«  Domine  et  Rex  Deus  , 

«  In  honorem  lîeatrc  Virginis  Marine  ,  ejusque  sponsi 

a  Et  Apostolorum  principis  ,  moriens  erigenda  curavit. 

«  Domine,  dilexit  decorem  domùs  tuœ. 

«  Exultet  in  loco  habitationis  glorire  tuœ.  Amen. 

Obiit  die  14  Augusti  1723. 

Nous  ne  savons  sî  la  cession  faile  par  l'évêque  Avesgaut, 
t)f)4_Io35 ,  aux  moines  du  monastère  de  la  Coulure,  du  Mans  , 
du  droit  d'autel  dans  la  paroisse  de  Nuillé  ,  doit  se  rap- 
porter à  Nui!lé-le-Jalais  ?  On  pourrait  le  croire,  en  voyant 
plusieurs  paroisses  voisines,  celles  de  S.-Denis-du-Tertre 
(  v.  cet  article)  et  de  Volnay,  comprises  dans  cette  cession. 
On  en  doute  ,  en  réfléchissant,  que  ce  monastère  possédait 
un  prieuré  dans  la  paroisse  de  Nuillé-sur  Ouette ,  et  la  pré- 
sentation à  la  cure  de  cette  paroisse  ,  actuellement  du  dépar- 
tement de  la  Mayenne. 

hist.  FEOD.  La  seign.  de  paroisse  de  Nuillé ,  était  annexée 
depuis  longlems  à  la  châlellenie  de  Thorigné  ,  et  comprise 
dans  l'érection  de  celle-ci  en  marquisat  ,  en  1725.  En  163g, 
le  fief  et  domaine  de  Nuiilé  ,  sis  dite  paroisse  ,  appartenait  à 
Jean  Leverricr,  prelre  ,  curé  dudit  Nuillé  ,  taxé  à  xv\.  au 
rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la  noblesse  de  la  province 
du  Maine  ,  pour  ledit  fief. 

Les  autres  terres  nobles  et  fieffées  de  la  paroisse  étaient  : 

l.°  La  terre  et  seigneurie  de  l'Oisaye  (TOiselerie),  pour 
laquelle  Marie  Gallet  est  taxée  à  11  1.  x  s.  audit  rôle.  — 
2.0  le  domaine  et  fief  des  Verdries  ,  dont  le  propriétaire  , 
qui  n'est  pas  nommé,  est  également  taxé  à  X  1.  au  même 
rôle.  —  3.°  enfin  ,  le  fief  de  Venelay,  que  possédait  le  cha-. 
pitre  royal  de  S.-Pierre-de-la-Cour  du  Mans. 

Une  lande,  située  a  TE.  du  bourg,  d'environ  i5o  hect. . 
faisait  partie  des  anciennes  landes  du  comté  du  Maine  ,  ar- 
pentées en  i55o  :  elle  était  tenue  ,  à  titre  d'engagement,  par 
le  seigneur  de  paroisse ,  qui  en  abandonnait  le  pacage  aux 
riverains ,  moyennant  rétribution.  Une  grande  partie  de  son 
terrain  ,  défrichée  et  mise  en  culture  ,  est  actuellement  plantée 
en  pins. 

hist.  civ.  Vote  par  le  conseil  municipal,  en  i833,  confor- 
mément à  la  loi  du  28  juin,  d'une  somme  de  60  f . ,  pour 
location  d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  de  celle  de  200  f. , 
pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

IV  ao 


3oS  NUILLÉ-LE-JÀLAIS. 

hydrocr.  Aucun  cours  d'eau  permanent  n'arrose  cette 
commune  ,  mais  seulement  des  eaux  torrentueuses ,  lors 
des  pluies.  Le  ruisseau  du  Gué-aux-Anes,  qui  prend  nais- 
sance près  de  sa  limite  nord-nord  est,  s'éloigne  de  suite  de 
son  territoire  ,  en  se  dirigeant  au  nord-est.  —  Etang  des 
Filières,  d'un  centiare  environ  de  superficie,  empoissonné 
en  brochets,   carpes,  tanches   et  anguilles. 

GÉol.  Sol  montueux  et  coupé,  formant  une  double  vallée 
étroite ,  limitée  à  l'est  et  à  l'ouest  par  deux  chaînes  de  col- 
lines ,  qui  courent  presque  parallèlement,  du  nord-est  au  sud- 
Ouest,  entre  lesquelles  un  petit  chaînon ,  beaucoup  plus 
raccourci,  au  versant  occidental  duquel  est  bâti  le  bourg, 
traverse  le  territoire  et  le  divise  en  deux  parties.  Lors  des 
pluies  d'orages,  des  averses,  des  pluies  prolongées  d'au- 
tomne et  de  printemps  ,  les  eaux  qui  découlent  de  ces  collines , 
dans  les  deux  vallées  qui  se  trouvent  entre  elles ,  exposent  les 
terrains  de  celles-ci  à  de  fâcheuses  inondations.  Terrain 
secondaire  offrant  le  calcaire  oolilhique,  d'où  s'extrait 
d'excellente  pierre  de  taille  pour  bâtir ,  du  moellon  propre 
à  être  converti  en  chaux  ,  de  la  marne  grise  pour  l'amende- 
ment des  terres  ,  de  l'argile  pour  la  briqueterie. 

Plant,  rar.  11  existait  dans  la  cour  de  la  ferme  de  Monpaull , 
située  à  1,6  h.  sud-est  du  bourg  ,  un  pied  d'aubépine,  Mes- 
pi/us  oxyacantha  ,  LAMK. ,  ayant  2  met.  67  c.  (  8  pieds  )  de 
tour,  qui  a  été  détruit,  au  commencement  de  i<v34. 

Div.  des  terr.  En  labour ,  460  hectar.  ;  jardins ,  5  ;  vignes  , 
1/2  ;  pâlur.  et  pâtis,  i3;  bois  futaie,  1  ;  bois  taillis  ,  19  ; 
pinièr. ,  55;  landes,  3i;  carrier.,  1  1/2;  étangs,  mares, 
marais,  3  1/2  ;  superf.  des  propriét.  bâties,  5  ;  égl.,  cimet. , 
j/2  ;  chem. ,  5.  Total ,  600  hectares. 

CONTRIB.  Foncier,  1,704  f-  ;  personn.  et  mobil. ,  229  f .  ; 
port,  et  fen.,  83  f .  ;  12  patentés  :  dr.  fixe,  Ifi  ï.  Total, 
2,o64  f-  —  Perception  du  lîreil, 

Cultur.  Superficie  argilo- calcaire  ,  dite  de  Grouas,  passa- 
blement fertile  ,  sur  un  tiers  du  territoire  ;  argilo-sablonneuse, 
caillouteuse  et  peu  fertile  généralement,  dans  les  deux  autres 
tiers  ;  cultivée  en  céréales,  dans  la  proportion  de  1 1  parties, 
en  seigle  et  grains  méiés  ,  5  part,  en  froment ,  4  en  orge  et 
4.  en  avoine.  On  y  cultive  en  outre  du  maïs  ,  un  peu  de 
sarrasin  ,  du  chanvre  ,  du  trèfle  ,  pommes  de  terre  ,  ci- 
trouilles, etc.  ;  un  peu  de  vigne  ,  comme  on  l'a  vu  à  la 
division  des  terres ,  dont  le  vin  est  médiocre  ;  beaucoup 
d'arbres  à  fruits  ,  donnant  de  bon  cidre,  etc.  Elève  d'un  petit 
nombre  de  poulains  ,  de  bêles  à  cornes,  de  porcs,  et  engrais 
de  ceux-ci  j  beaucoup  de  moulons,  quelques  chèvres  ?   etc. 


OISSEAU-LE-PETIT.  3o7 

—  Assolement  quadriennal;  5  à  6  fermes  principales,  18 
à  20  moyennes  et  bordages;  un  plus  grand  nombre  de  clo- 
series  cl  maisonnies  ;  23  charrues  ,  dont  les  deux  licrs  traînées 
par  les  seuls  chevaux  ,  le  reste  par  ceux  -  ci  associés  aux  bœufs. 
Tous  les  maisonniers  cultivent  à  bras.iz:  Commerce  agricole 
consistant  eu  grains  ,  dont  il  y  a  exportation  réelle  du  5  e  au 
6'.e  ;  en  chanvre  cl  fil  ,  graine  de  trèfle  peu,  celte  plante  tenant 
lieu  (\cs  prés  qui  manquent  ;  cidre  ;  poulains,  jeunes  besliaux 
à  cornes  ,  moulons  surtout  et  porcs  gras. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Mont  fort  ,  Dollon  , 
Bouloire  ,  Counerré  ;  des  foires  du  Pont-de-Gesnes ,  de 
Vibraye  ,  de  S.- Calais. 

INDUIT  H.  L'extraction  ,  qui  avait  lieu  dans  plusieurs  car- 
rières,  notamment  dans  celle  dite  de  la  Grouas  des  Murst 
d'excellente  pierre  de  taille  et  de  pierre  à  chaux  non  moins 
estimée,  a  cessé,  ainsi  que  la  cuisson  de  la  chaux,  dans  deux 
fourneaux  construits  sur  la  commune  ,  et  la  fabrication  des 
tuiles  et  briques,  depuis  l'accroissement  pris  par  l'usine  de- 
M.  lius  on  la  Groie  ,  située  à  Soulitré.  —  Fabrication  de 
toiles  communes  et  de  canevas  ,  faisant  partie  de  la  fabrique 
du  lireil.  (  V.  cet  art. ,  I-  22 1.  ) 

lieux  remarq.  Aucun  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Hue-Creuse  ;  l'Oiselerie  ;  les  Verderies  ;  la 
Grouas  ;  etc. 

etabl.  publ.  Mairie  ,  e'cole  primaire.  —  Bur.  de  poste 
aux  lettres ,  à  Counerré. 


ODOjV  (  saint-  ) ,  ancien  nom  de  la  paroisse  de  Sainte- 
Colombe.  Voir  ce  dernier  nom. 

OIGNY  (  butte  d'  ),  située  sur  la  route  départementale 
n.°  2  ,  au  sud-est  de  Silié-le-Guillaume  :  elle  prend  son  nom 
d'un  ancien  fief  de  la  paroisse  de  S.-Rémi  de  Sillé.  (  Voir  cet 
art.  et  celui  sillé-le  Guillaume. 

OISE;   voyez  OIZÉ. 

OISSEAU-LE PETIT,  le  petit- oisseau,  oysel  (  Ex- 

pilly  )\  Oyse/Ia,  Ossellum ,  Oxelium  ;  ancienne  paroisse  dont 
le  nom  tire  son  étymologie  de  ce  que  quelque  oiseau  remar- 
quable avait  son  nid  ,  faisait  son  habitation  ordinaire ,  au  lie» 


3o8  0ISSE/1U-LE-PEÏIT. 

où  elle  fut  établie  (  v.  Fart.  OîSÉ  ,  qui  suit)  :  Oysel  est  l'an- 
cienne manière  d'écrire  le  mot  oiseau ,  ou  s'emploie  comme 
son  diminutif.  Commune  cadastrée,  du  canton  et  à  8  kil. 
S. ,  un  peu  vers  O.,  de  Saint-Palern  ;  de  Parrond.  et  à  iok. 
O.  de  Mamers  ;  à  ^o  k.  N.  du  Mans,  et  à  9  k.  S.  de  la  ville 
d'AIençon  (  Orne  );  anciennement  de  doyenné  de  Fresnay  , 
du  Grand-Archid. ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Distanc. 
légal.  :  9,  25  et  4-6  kil. 

Sur  la  demande  des  habitans  du  canton  ,  et  de  l'avis  du 
conseil  d'arrondissement ,  du  conseil  général  du  déparlement 
et  du  préfet,  une  ordonnance  est  incessamment  allendue  qui 
doit  fixer,  à  Oisseau-le-Petit ,  le  siège  de  la  justice  de  paix 
du  canton  de  S.-Patern  ,  lequel  prendrait  alors  le  nom  de 
ce  nouveau  chef-lieu. 

DESCIUPT.  Bornée  au  N. ,  par  Berus  et  par  Béton  ;  à  l'E. , 
par  Cherizaî  ;  au  S.  E. ,  au  S.  et  au  S.  O. ,  par  Fyé  ;  à  l'O. , 
par  Gesnes-le-Gandclain  ,   celte  commune  a  la  forme  d'une 
ellipse  assez  régulière  ,  si  ce  n'est  au  nord-ouest  ,  où  elle  est 
plutôt  carrée  qu'arrondie ,  s'étendant  du  N.  O.  au  S.  E. ,  sur 
un  diam.  longitudinal  de  4,7  h.  contre  2,8  h.  de  largeur  à  son 
centre  et  à  son  extrémité  nord-ouest.  Le  bourg  ,  situé  au  tiers 
sud  du  premier  de    ces   diamètres  ,    assez  rapproché   de   la 
limite  orientale  du  territoire  ,  tout  près  de  la   roule  royale 
ii.°   i38  ,  du  Mans  à  Alençon  ,  se  compose  d'une  ligne  cir- 
culaire de  maisons  entourant  l'église  de  toutes  parts  ,  et  assez 
distante   de  celle-ci   à   l'est  et   au   sud  ,  pour   former  entre 
elles  une  sorte  de  place,   en  comprenant  dans  cet  espace  le 
terrain  occupé  par  le  cimetière  :  plusieurs  petites  rues  très- 
courtes  ,  s'étendent  de  ce   point  dans  différentes  directions. 
—  Eglise    assez    jolie,    reparée  assez    complètement    pour 
qu'on  la  puisse  croire  moderne ,  ayant  une  tribune  à  l'extré- 
mité de  sa  nef,  dont  elle  occupe  toute  la  largeur ,   pouvant 
contenir  un  grand  nombre  de  personnes.  Clocher  en  pyra- 
mide quadrangulaire  ,  se  terminant  en  forme  de  dôme  ou  de 
coupole  ,  placé  sur  une  tour  nouvellement  construite  ,  ainsi 
que  l'indique  cette  curieuse  inscription  qu'on  lit  au-dessus  de 
de  sa  porle  occidentale  :  «  Celle  tour  a  été  bâtie  sous  le  règne 
«  de  J.  Germain  ,   curé  ,  de  Marin  Saint-Père  ,  maire  ,  en- 
«..  treprise  par  René  Lemarié  ,  cultivateur,  l'an   1827.  »  — 
Cimetière   entourant  l'église  ,   au  sud  principalement ,   clos 
de  murs  d'appui.  —  Une  tourelle  de  la  maison  presbylérale  , 
sise  dans  le  bourg  ,   se  fait  remarquer  par  ses  sculptures  du 
style  gothique. 

popul.  Portée  pour  99  feux  sur  les  états  de  l'élection  ,  elle 
est  actuellement  de  189  ,  comprenant  477  individ.  mâles  , 


OISSEAU-LE-PETIT.  3og 

4-35  femelles  ,  toial  ,912  ;  dont  420  dans  le  bourg,  70  environ 
au  hameau  de  l'Aumône ,  18  à  28  dans  ceux  de  la  Conillère  , 
du  IVIénil  ,  des  Touches,  de  la  Touche  et  des  Noës. 

]\Joih>.  décenn.  De  i8o3  «à  1812,  inclusiv.  :  mariag.  ,  66  ; 
naissanc,  a54  ;  déc. ,  iq5. —  De  i8i3  à  1822  :  mariag. , 
63  ;  naissanc,  2  5o;  déc,  1 83. 

HIST.  ECCLÉs.  Eglise  dédiée  à  S.-Pierrc  ;  assemblée  le  di- 
manche le  plus  prochain  du  29  septembre,  fêle  de  S.  Michel. 

La  cure  ,  qui  valait  environ  900  l.  de  revenu ,  était  jadis  à 
la  présentation  de  l'abbé  de  la  Couture ,  du  Mans.  Une  pres- 
limonie  ,  dite  de  Tierce nt  Randouin ,  estimée  45  1.,  était 
présentée  par  les  héritiers  du  fondateur.  Le  nom  de  l'Aumô- 
nerie ,  que  porte  un  des  hameaux  de  celte  ancienne  paroisse  , 
annonce  l'existence  d'un  ancien  hospice  ,  sur  lequel  on  n'a  pas 
d'autres  renseignemens. 

Une  ordonnance  du  22  septembre  1824  ,  autorise  l'accep- 
tation ,  au  profit  des  desservans  successifs  de  celte  commune  , 
d'une  pièce  de  terre,  contenant  environ  5o  ares ,  donnée  par 
le  sieur  Germain ,  sous  condition  de  sévices  religieux.  L'ac- 
ceptation du  don  d'une  pièce  de  terre  ,  évaluée  à  280  f. ,  faite 
à  la  fabrique  de  l'église,  par  la  dame  Marin  Drouel ,  et  les 
sieurs  Marin-René  et  Louis-Marcel  Saint-Père  ,  est  autorisée 
par  une  aulre  ordonnance  du  8  août  i834« 

hist.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  aux  sei- 
gneurs de  Jupilles  ,  terre  située  dans  la  paroisse  de  Fyé  , 
probablement  par  le  mariage,  vers  i635  à  1640,  de  Marie 
de  «Jupilles  ,  fille  de  René  ,  capitaine  au  régiment  de  Nor- 
mandie ,  avec  Fr.  de  l'Oisel  ou  l'Oissel ,  seigneur  du  Plessis. 
Christophe  de  Jupilles ,  frère  puîné  de  Marie  ,  fut  seigneur 
de  la  terre  d'Oisseau,  qui  passa  à  la  branche  Jupilles  de 
Moulins  (  V.  les  art.  fyé  et  mouluss-le-carboisnel  ).  Cette 
famille  possédait  encore  cette  seigneurie,  en  1789. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  :  i.°  le  Plessis ,  situé 
près  et  au  sud  du  bourg  ,  dont  nous  venons  de  voir  qu'était 
seigneur  Fr.  d'Oisel ,  et  qui  paraît  avoir  été  le  manoir  de  la 
seigneurie  de  paroisse  ;  2.0  Alonnes ,  Alauna,  à  1,8  h.  S.  O. 
du  même  bourg  ,  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  de  Fyé  (  et  non 
sur  la  gauche,  comme  l'y  place  Jaillot),  que  possédait 
Alex.-Lléonor  de  Jupilles  ,  seigneur  de  Moulins  ,  mort  en 
Ï742  ,  et  qui  appartient  encore  à  sa  famille.  Ces  deux  anciens 
fifs  sont  des  fermes  aujourd'hui. 

La  lande  dite  d'Oisseau  ,  située  près  le  grand  chemin  de 
Fresnay  à  Alençon  ,  dans  la  partie  nord-ouest  du  territoire  , 
contenant  4o  j. ,  faisait  partie  des  landes  du  comté  du  Maine  „ 
arpentées  en  i55o ,  comme  dépendances  du  domaine  royal. 


3io  OISSEAÎT-LE-PETIT. 

HIST.  CIV.  Vote  par  le  Conseil  municipal,  en  i833,  en 
exécution  de  la  loi  du  28  juin,  de  5o  f. ,  pour  la  location 
d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  de  200  f. ,  pour  le  trai- 
tement d'un  instituteur. 

Une  sœur  libre  ,  à  laquelle  la  commune  accorde  annuel- 
lement une  allocation  de  5o  f. ,  fait  l'école  aux  jeunes  filles. 

ANT1Q.  Nous    avons    promis   à  l'article   Béton  ,  dj    parler 
ici  d'un  prétendu  château  d'Qngrie  ,  dont  la  tradition  locale, 
selon  Lepaige  ,  aurait  conservé  le  nom  ,  leq?  el  aurail  élé  situé 
sur  les  hauteurs  qui  dominent,  à  l'ouest ,  les  bourgs  de  Belon 
el  d'Oisseau.  Nous  pouvons  assurer  que  le  nom  de  ce  château, 
est  toul-à-fait  ignoré  aujourd'hui  dans  la  contrée.  INos   re- 
cherches et  nos  informations  sur  son  existence  ,   nous  ont 
procuré  des  documens  précieux  sur  des  antiquités  romaines, 
existantes  à  Oisseau.  Déjà  l'opinion  d'un  amateur  d'archéo- 
logie,  feu  M.  Labbé  ,  ancien  administrateur  du  département, 
qui  s'était  beaucoup  occupé  de  recherches  sur  les  antiquités 
du    pays,   avait    attiré    notre   attention   sur    ce   point.    «<    11 
«  serait  intéressant,  nous  écrivait  M.  Labbé,  de  connaîlre 
«  les  différentes  stations  établies   autrefois  le  long  des  voies 
»  romaines  indiquées  dans  la  table  théodosienn  ,  reproduite 
«  par  Peutinger,  de  Juliomagus  (  Angers  ),  à  Subdumim)  le 
«   Mans),  et  de  là  à  Oxlmum  (  Hiesmes  ).  Ces  stations,  envi* 
«  ronnées  aujourd'hui  de  fossés  rabatlus ,  sont  ordinairement 
«  distantes  de  16,000  pas  romains.  La  carte  de  la  Gaule  ,  ne 
«  les  présente  pas  toujours  à  cette  distance ,  de  sorte  que  mon 
«  examen  a  élé  infructueux  depuis  Angers  jusqu'à  (  'isseau  , 
«  entre  Fyé  et  Alençon ,  où  des  briques  el  d'autres  matières  de 
«  fabrication  romaine  ,  trouvées  dans  la  terre  ,  indiquent  une 
«  vraie  station,  surloul  en  reconnaissant  la  distance  de  16,000 
«  pas  romains  de  ce  lieu  à  Oximum  ,  et  faisant  attention  que 
«  celte   voie  passait  assez  loin  à  la  gauche   d'Alençon  ,  qui 
«  n'existait  pas  alors  ,  et  à  une  portée  de  balle  de  Fresnay, 
«  à  la  droite  de  celte  ville.  »  M.  Labbé  ayant  reconnu  l'exis- 
tence  de   fragmens  d'antiquités  romaines   dans    la   direction 
d'Angers  au  iVJans  ,  par  Moranncs  ,  le  Baiileul ,   Mézeray, 
en  inférait  l'existence  d'une  voie  romaine  de  l'une  à  l'autre 
de    ces  cités ,    passant   par    ces    differens    lieux    ou    à   leur 
proximité  ,  el  d'une  autre  voie  ,  du  Mans  à  Hiesmes ,  par  La- 
vardin   et    Cures  ,    communes  sur   l'une  desquelles  une   co- 
lonne   milliaire   aurait    été   découverte,    selon    lui,    et    re- 
cueillie par  feu  L.    Maulny  :  cette   dernière  voie   se    serait 
continuée,    comme    il    l'indique  plus    haut,    par   Fresnay, 
Fyé,    Oisseau    et   le  château    à'Ongrie ,    en    Béton,    qu'il 
suppose  avoir  été  une  station  ,   une  mension  romaine  ,   puis 


OISSEAU-LE-PET1T.  3n 

aurait  passe  ,  comme  il  le  dit  plus  haut ,  à  l'ouest  (TAlençon. 
L'existence  d'une  colonne  milliaire  sur  Lavardin  ,  présen- 
terait, à  notre  avis,  la  véritable  direction  de  la  voie  romaine 
n  °  i,  de  Subdunum  à  Ndiodunum ,  décrite  tom.  HI,  page  734; 
et  la  direction  qu'il  donne  à  celle  qu'il  fait  passer  au  château 
tYOnjric,  par  Oisseau  et  Béton,  indiquerait  que  celle  n.°  i.°, 
dont  des  traces  existent  encore  sur  la  Bazoge ,  au  lieu  de 
conduire  à  la  capitale  des  Diablintcs  ,  serait  la  voie  n.°  3.°  , 
qui  conduisait  de  Subdunum  ,  chez  les  Saii  (  Scez  )  ,  dont 
Oximum  était  ou  la  capitale  ,  ou  au  moins  l'une  des  cités  ; 
enfin,  que  celle  qu'il  suppose  avoir  existé  d'Angers  au  Mans  , 
par  Morannes,  le  Baiilcul  et  Mézièrcs  ,  pourrait  bien  faire 
supposer  une  voie  de  Subdunum  à  Vagoritum ,  laquelle  a  dû\ 
exister,  en  effet,  et,  de  celte  cité  des  Arviens,  à  Combaristum 
(  Combrée  ),  dans  le  département  de  Maine-et-Loire;  car, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit,  en  traitant  des  voies  romaines 
(  111-738'),  les  moyens  de  communication  durent  se  mul- 
tiplier considérablement ,  dans  un  pays  tel  que  le  nôtre 
surtout  ,  pendant  les  3.°  et  4 e  siècles,  que  les  Romains 
furent  peu  troublés  dans  la  possession  des  Gaules.  Si  on 
se  rappelle  ce  que  nous  avons  dit  plusieurs  fois  ,  et  sur 
quoi  tous  les  historiens  et  les  antiquaires  sont  d'accord  ,  que 
les  anciens  grands  chemins  de  communication  de  ville  à 
ville  ,  de  bourg  à  bourg  ,  furent  dans  l'origine  des  voies 
romaines  t  ou  furent  tracés  dans  la  direction  de  celles-ci,  il 
est  évident  qu'il  dût  en  exister  une  aboutissant,  soit  à  Alonnes, 
soit  au  Mans,  dans  la  direction  indiquée  par  M.  Labbé, 
celle  de  l'ancienne  route  de  Bretagne  ,  que  prit  Charles  VI , 
lorsqu'il  sortit  du  Mans  pour  aller  porter  la  guerre  dans 
cette  province.  (  Voir  la  carte  des  Voies  romaines ,  placée 
tom.  m ,  pag.  73 1 ,  ou  à  l'art,  sartiie  (  département  de  la  ). 

L'opinion  de  M.  Labbé  ,  en  ce  qui  concerne  l'existence 
d'un  établissement  romain  à  Oisseau  ,  si  ce  n'est  à  Belon  , 
se  trouve  confirmée  par  les  restes  de  murailles  construites 
en  briques  romaines ,  à  rebords  et  sans  rebords ,  qui  se 
rencontrent  à  moins  d'un  kilomètre,  à  l'ouest  du  bourg, 
entre  le  Mesnil,  l'Aumône  et  la  Cordelerie  ,  où  un  ancien 
chemin  semble  offrir  les  traces  d'une  voie  romaine.  Des 
fragmens  de  poteries  et  des  médailles  s'y  rencontrent  aussi , 
ces  dernières  ,  par  milliers.  M.  Leveillé  ,  membre  de  conseil 
municipal ,  de  Fyé  ,  a  bien  voulu  me  procurer  des  briques 
plates  et  à  rebords  ,  des  fragmens  de  vases  et  des  médailles 
trouvés  en  ce  lieu  :  celles-ci ,  postérieures  à  Constantin  ,  sont 
généralement  d'un  très-petit  module  ;  l'une  d'elle  n'a  pas  plus 
de  8  à  9  millim.  T  4  à  5  lig.)  de  diamètre.   Peut  être  le  noua 


3i2  OISSEÀU-LÈ-PETIT. 

de  Longueraie  ,  que  porte  une  pièce  de  terre ,  située  près  des 
ruines  dont  on  vient  de  parler,  a-t-il  donné  lieu  à  celui 
iïOngrie  ,  rapporté  par  Lepaige. 

On  a  trouvé  aussi  plusieurs  fois  sur  cette  commune  et  sur 
celle  de  Fyé  ,  limitrophe ,  des  tombeaux  antiques  en  terre  cuite. 

hydrogr.  Les  cours  d'eau  qui  arrosent  ce  territoire  sont  : 
l.°  le  ruisseau  du  Mesnil,  qui  en  traverse  la  partie  centrale 
du  nord  au  sud,  en  passant  près  et  à  l'ouest  du  bourg,  pour 
aller  se  jeter  dans  celui  de  Fyé  ;  2.0  deux  petits  ruisseaux 
sortant  des  fontaines  de  la  Bouiilerie  et  de  Doré,  à  1  k.  du 
bourg,  se  réunissant  sous  le  nom  de  Ranrlonnay,  pour  aller 
se  jeter  dans  le  suivant,  après  un  cours  d'un  kiiom.  au  plus  ; 
3.°  le  ruisseau  de  Fyé  ,  venant  de  Gesnes-le-Gandelin  ,.  lequel 
limite  la  commune  au  sud-ouest ,  sur  une  étendue  de  3  k.  1/2 
environ  ;  4-°  enfin  ,  le  ruisseau  de  la  Babonnière  ,  limitant  la 
partie  N.  O.  du  territoire  ,  pendant  environ  2  k. ,  pour 
aller  confluer  dans  le  précédent,  vis-à-vis  le  château  de 
«Jupilles.  —  Moulin  à  blé  de  Long  ~  Mézières,  sur  le  Ran- 
donnay.  —  Une  fontaine ,  qui  coule  au  bas  du  bourg ,  sert  de 
lavoir  public  et  d'abreuvoir. 

GÉOLOG.  Sol  plat ,  découvert  dans  la  partie  centrale  nord 
de  la  commune  ,  coupé  et  montueux  pour  le  surplus  ;  terrain 
secondaire  ,  offrant  le  calcaire  horizontal  en  couches  minces  , 
propre  à  être  converti  en  chaux,  et  de  la  marne  blanche. 

Plant,  rar.  Orobus  albus  ,  un.  ;  près  des  bois  de  Cohardon, 
La  plupart  des  plantes  indiquées  à  l'art.  Gesnes-le-Gandelin  , 
se  trouvent  également!    Oisseau. 

cadastr.  Superficie  totale  de  809  hectar.  72  ar. ,  se  subdi- 
visant comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  58 1  hect.  3q  ar.  80 
cent. ,  en  5  class. ,  évaluées  à  8,  i4  •>  22  ,  3o  et  36  f.  —  Jard. , 
i3-£6-92  ;  en  3  cl.  :  à  36,  4-8,  64  f-  — •  Prés  ,  77-33  00  ; 
4-  cl.  :  20,  36,  48-,  64  f.  —  Pâtur. ,  22-46-20;  3  cl.  :  8  ,  16, 
24  f»  —  Rois  laill. ,  ii4-43-9o  ;  4  cl.  :  8,  14?  18,  24  f« 
—  Landes,  14-08-90  ;  2  cl.  :  4  »  8  f  —  Etangs  et  mares  ,  o- 
4.1-70;  2  cl.  :  2 ,  4  f-  —  Superfic.  des  propriét.  bâties  ,  5-46- 
92  ;  à  86  f.  Oôj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  o-52-io.  —  Chem. 
et  plac.  publiq. ,  29~35-64^  —  Cours  d'eau  ,  0-76-92.  as- 
193  maisons  ,  en  7  cl. ,  estimées  de  3  à  4°  f.  (  Ce  nombre  a 
dû  augmenter  sensiblement,  depuis  dix  ans  que  celle  com- 
mune est  cadastrée ,  7  à  8  maisons  s'y  construisant  annuel- 
lement. )  —  1  moulin  à  90  f. 

■c...,    ,T   •             fPropr. nonbâties  ,    18.478  f.  66  c.  |  f  rr 

Revenu  impos.<        P        ,*,.        ?        »*£    ,  }   20,702  f.  66  c 

r       | bâties  ,  aj22jf     M      j 

contrib.  Foncier,  2,657  f.;  personn.  et  mobil. ,  /tSS  f .  ; 


OISSEAU-LE-PETIT.  3i3 

port,  et  fcn.,  161  f.  ;  33  patentes  :  dr.  fixe,  i^8  f .  ;  dr.  pro- 
port. ,  fi  5  f.  33  e.  Total ,  3,486  f.  33  c.  —  Chef-lieu  de 
perception. 

CULTun,  Superficie  argilo -calcaire,  devenue  productive 
depuis  quelques  années  ,  par  les  améliorations  apportées  à 
sa  cullure  ,  ensemencée  en  égale  proportion  entre  les  4  prin- 
cipales espèces  de  céréales  ;  produisant ,  en  outre,  chanvre  , 
pommes  de  terre  ,  trèfle  ,  beaucoup  de  sainfoin  ,  surtout  ; 
prés  de  moyenne  qualité  ;  beaucoup  de  bois  ;  arbres  à 
fruits,  donnant  de  fort  bon  cidre.  Elève  d'un  très-petit 
nombre  de  poulains ,  passablement  de  bêles  à  cornes  et  de 
moulons,  moins  de  porcs  proportionnellement,  très-peu 
de  chèvres.  —  Assolement  triennal  et  qualcrnal  ;  3  fermes 
principales;  i4  à  i5  moyennes  et  gros  bordages;  un  bien 
plus  grand  nombre  de  petits  bordages  ,  de  closeries ,  de  mai- 
sonnies ,  la  plupart  réunis  en  9  hameaux,  comprenant 
environ  5o  maisons.  —  18  charrues  ,  dont  deux  tiers  traînées 
par  bœufs  et  chevaux  ,  le  surplus  par  ces  derniers  seuls,  rz: 
Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  pas 
d'exportation  réelle,  mais  plutôt  insuffisance  pour  la  consom- 
mation des  habitans  ;  en  graine  de  trèfle,  chanvre  cl  fil, 
bois  et  cidre,  etc.;  jeunes  bestiaux  de  toute  sorte,  menues 
denrées. 

==  Fréquentation  des  marchés  de  Fresnay  ,  et  d'Alençon 
(  Orne  ) ,  ce  dernier  pour  la  toile  particulièrement;  des  foires 
de  Mamers. 

industr.  Extraction  du  calcaire,  pour  bâtir  et  pour  la 
chaux  ,  et  de  la  marne  ;  fabrication  d'environ  20  pièces  de  toile 
de  chanvre  par  semaine  ,  de  Go  aunes  de  long ,  sur  une 
largeur  de  2/3,  5/5,  i5/  16,  4/4»  dites  de  la  fabrique  d'Alençon, 
et  qui  se  vendent  dans  celte  ville.  Les  fils,  nécessaires  à  cette 
fabrication  ,  s'achètent  au  marché  de  Eresnay. 

ROUT.  ET  chem.  La  route  royale  n.°  i58  ,  de  Tours  à  Caen  , 
par  le  Mans  et  Alençon  ,  traverse  ,  du  sud  au  nord  ,  l'extré- 
mité occidentale  de  la  commune,  en  passant  tout  près  à  l'est 
du  bourg  ;  l'ancien  chemin  de  Fresnay  à  Alençon  ,  qui  suivrait 
la  direction  de  la  voie  romaine  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut , 
si  elle  a  existé ,  la  traverse  dans  la  même  direction  ,  mais  au 
tiers  occidental  de  son  diamètre  longitudinal  ,  en  passant  à 
1  k.  à  l'ouest  du  bourg. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  Pommcray  ,  petite 
maison  bourgeoise,  située  près  la  grande  route  ,  à  1,6  h.  sud 
du  bourg ,  à  M.  Moriniôre  ,  d'Alençon  ;  sous  le  rapport  des 
noms  :  le  Mesnil,  les  Gardes  l'Aumône,  la  Croix-lUanche  ; 
Alonnes ,  dont  le  nom  est  justifié  par  sa  position  (  v.  l'art, 


3i/f  OÏZÉ. 

communal  de  ce  nom ,  1-5  )  ,  Longue-Mézîères  ,  équivalant 
de  Longue-Lande  ;  les  Touches  ,  les  Noës  ;  le  Rocher;  etc. 

Établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  école  prim.  de  garçons  , 
école  prim.  de  filles  ;  résidence  d'un  notaire  ;  résid.  d'un 
percepteur  des  contrihulions  direct.  ;  recelte  huraliste  ou 
Lur.  de  déclarai,  des  boissons  ,  des  contribut.  indirect. ,  i 
débit  de  poudre  de  chasse  ,  un  débit  de  tabac.  —  Bur.  de  poste 
aux  lettres  ,  à  Alençon. 

OIZE,  OISE  ,  OYSÉ  ,  OASÉ,  OUAZÉ  ;  Oiseium ,  Oysseium  ; 
Jsiacum  ;  Osiacum  ,  Auciacum  ,  Auxiacum  ;  Aoisiacus  seu  Avi- 
çiacus  ,  um,  (Voir  pour  l'étymologie  du  nom  ,  l'alinéa  aistiq.) 
Commune  cadastrée  ,  du  canton  et  à  9  kilom.  1/2  N.  O.  de 
Pontvallain  ;  de  l'arrond. ,  et  à  18  k.  1/2  N.  K.  de  la  Flèche  ;  à 
23  k.  S. ,  un  peu  vers  O. ,  du  Mans  ;  anciennement ,  chef-lieu 
du  doyenné  de  son  nom,  de  l'archid.  de  Château-du-Loir  r 
du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élect.  de  la  Flèche.  —  Distanc.  légal.  : 
10,21,27  kilom. 

descrip.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N. ,  par  Cerans  ;  au  N. 
E.,  par  Yvré-le-Pôlin  ;  à  l'E.  ,  par  cette  dernière  commune 
et  par  celle  de  Requeil  ;  au  S. ,  par  Mansigné  et  par  S.-Jean 
de  la  Motte  ;  à  l'O.  ,  par  la  Fontaine-S.-Martin  et  encore 
par  Cerans  ;  sa  forme  est  à  peu  près  celle  d'un  cerf- volant , 
dont  la  pointe  serait  au  nord-nord-est.  Son  plus  grand  diam.  ,. 
qui  est  de  cet  orient  au  sud-sud-ouest,  est  de  6  k.  1/2  ,  sur 
une  largeur,  d'est  à  ouest,  qui,  de  5  k. ,  à  son  extrémité 
méridionale  ,  se  réduit  à  1/2  k. ,  à  l'extrémité  nord-nord  esU 
—  Assez  joli  bourg,  bâti  au  pied  d'un  coteau ,  sur  le  bord 
du  ruisseau  le  Fessard  ,  à  1,2  h.  seulement  de  la  limite  nord- 
ouest  du  territoire,  formant  une  rue  qui  s'étend  du  nord  au 
sud ,  en  passant  à  l'est  de  l'église  paroissiale.  Celle-ci  du 
genre  roman  ,  à  colonnes  rondes  surmontées  de  chapiteaux 
du  même  style,  a  éprouvé  des  restaurations  plus  modernes  , 
ainsi  que  l'indiquent  ses  ouvertures,  les  unes  à  plein-cintre  , 
les  autres  semi-ogivales.  Clocher  en  flèche  hexagonale  ,  peu 
élevé.  La  chapelle  du  prieuré,  située  vers  l'extrémité  méri- 
dionale du  bourg ,  bâtie  en  forme  de  croix  ,  également  du 
style  roman ,  a  de  même  des  ouvertures  cintrées  et  semi- 
ogives.  (  V.  plus  bas  aistiq  )  Cimetière  hors  et  au  nord  du 
bourg,  enceint  de  haies  seulement. 

POPUL.  De  i56  feux  anciennement ,  on  en  compte  aujour- 
d'hui 252  ,  se  composant  de  4.06  individ.  mâles  ,  428  femelles , 
total ,  834  ;  dont  272  dans  le  bourg  ,  en  76  maisons  ;  5g  ait 
hameau  de  Bellebeure  ,  en  17  maisons;  3b  et  34  à  ceux  de  la 
Cave  et  de  Malforge  ,  en  10  et  8  maisons  ;  29  et  28  à  ceux  de 
la  Béardière  et  de  la  Madère ,  en  9  et  8  maisons.  Le  hameau. 


OIZÉ. 


3i5 


delà  Souillure,  à  t,8  h.N.  O.  du  bourg,  était  en  partie  d'Oizé 
autrefois.  M.  Je  Maire  nous  a  assuré  qu'il  n'en  dépend  plus 
du  lout  aujourd'hui. 

Mono,  décenn.  De  1793  à  1802,  inclusiv.  :  mariag. ,  70; 
naissanc. ,  267;  décès,  198. —  De  îtfoi  à  1812  :  mai*. . 
56  ;  naiss. ,  2)7  ;  dcc. ,  187.  —  De  181 3  à  1822  ,  mar.  ,  74  ; 
naiss. ,  224.;  dec. ,  i65. 

hist  icclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.  -Hilaire  ,  soli- 
taire ,  filleul  de  l'év.  de  Poitiers  du  mC'me  nom,  mort  dans 
celte  paroisse,  vers  le  milieu  du  5.e  siècle.  Assemblée,  dite 
du  Rosaire  ,  le  i.er  dimanche  d'octobre,  de  temps  immémorial. 

La  cure  ,  ancienne  déj)endance  du  prieuré  ,  dont  il  va  élre 
parlé  ,  valait  600  1.  de  revenu  et  était  à  la  présentation  du 
prieur.  Le  prieuré  ,  dit  de  S. -Biaise  ,  dont  la  chapelle  est 
indiquée  plus  haut,  était  eslirné  valoir  2,000  1.  de  revenu  : 
l'abbé  de  Vez^lay  ,  abbaye  du  diocèse  d'Autun,  y  présentait. 
Ce  prieuré  ,  de  Tordre  de  S.- Benoît ,  cessa  d'être  conventuel 
dans  le  17.°  ou  le  i8.e  siècle.  L'abbé  de  la  Myre-Mori,  mort 
évêque  du  Mans  en  1828  ,  devint  prieur  d'Oizé  en  1786  ,  et 
l'était  encore  lors  de  la  révolution. 

En  i44°  •>  Ie  prieur  d'Oizé  ayant  refusé  de  se  laisser  visiter 
dans  son  prieuré  par  l'évéque  diocésain  ,  J.  d'Hierrai  ,  fut 
soutenu  dans  son  refus  par  Gui  H.  de  Malélroit  ,  abbé  de  Vé- 
zelay.  Celle  contestation  ayant  été  portée  à  la  cour  de  Rome, 
Paul  de  Sainle-Foy,  auditeur  du  sacré  palais  ,  chargé  par  le 
pape  d'en  connaître,  rendit  deux  ans  après  une  décision  d'après 
laquelle  l'évéque  du  Mans  fut  maintenu  dans  le  droit  de  visite 
et  de  correction  sur  le  prieur,  l'abbé  de  Vézelay  débouté 
de  son  opposition  ,  déclarée  mal  fondée ,  et  les  officiaux 
de  Tours  et  d'Angers,  chargés  de  mettre  ce  jugement  à 
exécution. 

Le  prieuré  d'Oizé  avait  la  présenlalion  aux  deux  cures 
d'Oizé  et  de  Cérans  (  v.  cet  art.  ) ,  à  la  chapelle  S.-Blaise  , 
dont  il  va  être  parlé,  et  possédait  plusieurs  fiefs  v  v.  plus 
bas  htst.  féod.  ).  Il  était  tenu  à  une  aumône  annuelle  envers 
les  pauvres  ,  de  60  boisseaux  de  moulure. 

Les  autres  bénéfices  ecclésiastiques  et  fondations  religieuses 
de  la  paroisse ,  étaient  :  i.°  la  chapelle  S.-Blaise ,  valant  5o  1. 
de  revenu  ,  à  laquelle  le  prieur  présentait  ;  2.0  la  chapelle  du 
S.-Sacrement ,  dans  l'église  paroissiale ,  estimée  35  I.  de 
revenu  ,  à  la  présentation  du  curé  et  du  procureur  de  fabrique  ; 
3.°  la  preslimonie  du  Rosaire,  à  la  présentation  du  curé, 
dont  la  chapelle  appartenait  à  la  famille  de  Mailly,  soit  à  cause 
de  l'acquisition  d'une  partie  de  la  seigneurie  de  paroisse , 
pu  pour  la  terre  et  château  du  Bouchet  ?  4.0  la  chapelle  de  S.- 


3i6  OÏZÉ. 

Lazare,  ou  de  la  maladrerie  ;  5.°  la  prestîmonie  du  Collège. 
(  V.  pour  ces  deux  derniers  objets ,  hist.  civ.  ) 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  au 
Prieuré,    et    relevait   de   la  baronnie   de   Château- du- Loir. 

On  voit  par  un  aveu  de  1042  ,  que ,  à  cette  époque  ,  Jean  de 
Poilly  avait  haute  justice  et  droit  de  chasse  sur  sa  terre  en  la 
châlellenie  d'Oise  (  sic  )  ,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  qu'il  pos- 
sédât celle-ci,  mais  bien  que  cette  terre,  qui  n'est  pas 
nommée  ,  faisait  partie  de  ladite  châlellenie.  11  en  est  de 
même  d'un  autre  acle  de  ladite  année  année  ,  par  lequel  Juliot 
Quintin  avoue  l'hommage  lige  que  lui  porte  Hubert  \endos- 
moys,  de  ce  que  celui-ci  tient  de  lui  en  ladite  châlellenie  d'Oise. 
Ni  l'un  ni  l'autre  ne  nous  paraissent ,  d'après  ces  actes  ,  être 
possesseurs  exclusifs  de  celte  châlellenie ,  mais  seulement 
de  partie  ,  ou  de  fiefs  en  dépendants  et  y  compris.  Nous  faisons 
cette  observation  ,  parce  qu'on  dit  positivement  ,  dans  Y  An- 
nuaire pour  i83i  ,  page  196  ,  que  Juliot  Quintin  élait  pos- 
sesseur de  la  châlellenie  d'Oizé.  En  1^67  ,  Gui  de  Laval, 
chevalier ,  seign.  de  Loué  et  de  la  Faigne ,  rend  aveu  pour 
la  réunion  de  la  £.e  partie  de  la  prévôté  d'Oaysé  (  sic)  ,  à  sa 
dite  terre  de  la  Faigne  (  v.  cet  art.  )  ,  érigée  en  châlellenie 
par  le  comte  du  Maine,  en  \^Si,  Enfin  ,  en  1489,  Phil.  de 
Germaincourt ,  écuyer,  seign.  des  Touches,  rend  aveu  pour 
la  terre  seigneuriale  de  Launay-Briant  (  v.  l'art.  s.-JEAN  de 
LA  motte  ),  avec  la  4«e  parlie  (  une  autre  probablement  que 
la  précédente)  de  la  prévôté  d'Oysé  (  sic  ).  Il  est  évident, 
d'après  ce  qui  précède  ,  que  la  fondation  du  prieuré  ,  dont  le 
fief,  assez  considérable  ,  s'étendait  dans  plusieurs  des  pa- 
roisses environnantes,  et  même  dans  celle  de  S.-lNicolas  de 
la  ville  du  Mans,  avait  très- anciennement  occasionné  la 
dislocation  de  la  terre  seigneuriale  d'Oysé.  On  ignore  quel 
en  était  le  manoir  anciennement  :  peut-être  ,  et  cela  est  très- 
probable,  était-ce  ce  lieu  de  Montaupin-la-Cour ,  situé  à 
6  h.  au  sud-sud-est  du  bourg,  sur  l'autre  rive  du  Fessard  , 
châleau  insignifiant  aujourd'hui ,  mais  encore  accompagné 
d'avenues;  ou  bien,  celui-ci  n'était  peut-être  que  l'ancien 
siège  de  la  juridiction  seigneuriale ,  comme  l'indique  le  nom 
de  Cour  ,  et  l'ancien  manoir  du  seigneur  aurait  été  alors  la 
ferme  actuelle  de  Montaupin-Jacquelle ,  sise  peu  loin  au  sud 
du  précédent.  Montaupin -la  -  Cour  appartenait  jadis  à  la 
famille  du  Bouchet  et  fut  vendu,  le  i3  septembre  i4-86  ,  par 
Guyonne,  fille  de  Jean  du  Bouchet,  avec  la  terre  du  Bouchet- 
aux-Corneilles  (  v.  cet  art.  )  ,  à  Jacq.  de  la  Cheneière  ,  écuyer, 
seigneur  de  la  Boche-de-Vaux-  En  1529,  Ci>  domaine  était  la 
propriété  de  Perdue  de   la  Chenvière  (  Cheaièree  ) ,   qui 


OIZÉ.  3i7 

prenait  le  titre  de  dame  de  Monlaupin.  Ce  château  était  encore , 
iJ  y  a  peu  d'années ,  à  un  sieur  de  Montaupin  ,  ancien  militaire* 
Il  est  fait  mention  ,  en  1G81  (  Noms  fe'od.  ,  186.  ),  des  enfans 
de  feu  René  le  Roi ,  en  son  vivant  seigneur  de   Montaupin. 

On  lit  page  287  de  X Annuaire  de  la  Sarthe  pour  i83£  : 
«  celle  châtellenie  ne  réunissait  pas  Ja  seigneurie  de  paroisse 
«  où  elle  élait  située.  •»  Qu'on  nous  dise  donc  où  était  le  sié^e 
de  celte  châtellenie  ,  indépendamment  du  prieuré  ?  N'est-il 
pas  évident,  d'après  ce  qui  précède,  que  les  donations  suc- 
cessives faites  à  ce  prieuré  ,  par  les  seigneurs  d'Oizé  ,  avaient 
en  quelque  sorte  anéanti  la  châtellenie,  disloquée  plus  lard, 
comme  on  le  voit,  par  le  morcellement  de  sa  prévôté, 
aliénée  par  portions  ,  avec  le  restant  de  ses  domaines ,  par  des 
seigneurs  moins  pieux  ,  plus  intéressés,  ou  plus  nécessiteux 
que  leurs  prédécesseurs? 

Les  fiefs  et  seigneuries  de  la  paroisse,  autres  que  le  Prieuré 
et  Monlaupin  ,  étaient  :  i.°  le  fief  du  prieuré  de  Sainte- Anne 
de  Fessard ,  sis  à  Yvré  -  le  -  Pôlin  ,  lequel  s'élendait  sur 
Oizé  ;  2°  celui  de  Luygne ,  en  la  châtellenie  d'Oysé  (  que 
nous  n'affirmons  pas  toutefois  èlre  silué  dans  celte  paroisse, 
sa  position  nous  étant  inconnue  ) ,  pour  lequel  Philippot 
Morin  rend  aveu,  en  i3o,3  ;  3°  le  Bouchet-  aux  -Corneilles , 
vieux  château ,  actuellement  en  ruines ,  sur  lequel  nous 
avons  donné  un  article  spécial  (  1-  i$i  ),  silué  sur  la 
limite  de  Ja  commune,  à  3,3  h.  sud  -  sud  -  est  du  bourg  : 
les  domaines  qui  en  dépendaient ,  étaient  réunis,  depuis  plus 
de  trois  siècles,  à  la  terre  de  la  Roche-de-Vaux ,  sise  en 
Requeil  ;  /h.°  On  trouve  mentionnés  au  rôle  du  ban  et  de 
l'arrière-ban  de  la  province  ,  dressé  en  1639,  René  le  Bigot, 
paroissien  d'Oizé  ,  pour  le  lieu  de  Cherbon  ,  en  ladite  paroisse, 
taxé  à  un  quart  de  mousquetaire  ,  avec  de  Vaugirault ,  pour 
un  autre  quart ,  et  Jean  de  Thieslin  ,  pour  l'autre  moitié. 
Nous  pensons  qu'il  y  a  erreur  ici  ,  ne  connaissant  point 
d'autre  lieu  de  Cherbon  dans  celle  contrée  ,  que  celui  silué 
dans  la  paroisse  de  Couiongé  ,  distant  de  i3  k.  1/2  au  sud 
du  bourg  d'Oizé  ;  4-°  ^e  lieu  de  Pilmil ,  situé  sur  les  limiles 
d'Oizé  et  de  S. -Jean  de  la  Motte  ,  «  dans  les  communautés 
«  des  deux  paroisses  »  semble  indiquer  l'objet  de  la  donation 
faite  au  monastère  de  la  Coulure ,  sous  l'épiscopat  de  Hugues 
de  S.-Calais,  ii3G-ii42  1  par  le  prélre  Bernard  de  Vilclair, 
des  dîmes  qu'il  possédait  à  Ptrmil  ou  Pilmil  et  à  Oizé  ,  faisant 
partie  de  son  domaine  de  Vilclair  ,  en  Fercé  ,  que  les  moines 
auraient  réunies  sous  le  litre  de  Pilmil  ? 

hist.  civ.  Le  pouillé  du  diocèse  indique  l'existence  à  Oizé  , 
d'une  léproserie  ou  maladrerie ,  dotée  de  3oo  1.  de  revenu. 


3i8  OIZÉ* 

ISous  avons  vu  plus  haut ,  que  le  prieuré  était  tenu ,  envers  les 
pauvres,  à  une  aumône  annuelle  de  60  boisseaux  de  moulure. 

La  preslimonie  du  Collège  jouissait  d'un  bien  rural ,  valant 
2i3  1.  de  renie. 

En  conformité  de  la  loi  du  28  juin  i833  ,  le  Conseil  mu- 
nicipal vote  ,  ladite  année  ,  5o  f.  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire ,  et  200  f.  pour  le  traitement  annuel  de 
l'instituteur. 

ElOGR.  Oizé  est  la  patrie  du  P.  Marin  Mersenne  ,  religieux 
minime  ,  savant  mathématicien,  né  en  i5h8  ,  dans  la  partie 
du  hameau  de  la  Soultière  ou  Soullelière,  qui  dépendait 
alors  d'Oizé  ,  de  même  que  le  savant  naturaliste  P.  Uelon  , 
naquit  dans  la  partie  du  même  hameau  qui  dépendait  de  la 
paroisse  de  Cerans   (V.  cet  art.  à  la  biogk.  ) 

AîsTiQ.  C'est  au  paragraphe  hist.  civ. ,  qu'eût  dû  être  traitée 
l'élymologie  du  nom  de  la  commune  d'Oizé  ,  si  quelques-unes 
de  celles  qu'on  lui  attribue  (  et  elles  sont  nombreuses  ,  d'après 
les  noms  latins  placés  en  tête  de  cet  art.)  ,  ne  se  rattachaient 
directement  à  des  questions  d'archéologie  et  d'hislo.re.  11  est 
probable  que  les  noms  de  lieu  Oisseau ,  Oise  ou  Oizé  ,  et 
autres  analogues ,  qui  se  rencontrent  assez  fréquemment  dans 
l'ouest  de  la  France  ,  viennent  tfaviaria  ,  orurn ,  d'où  l'on  a  fait 
avisiacum  et  (wiclacum ,  pour  indiquer  des  lieux  ,  des  bocages  , 
peuplés  d'oiseaux.  Cependant ,  la  tradition  a  donné  une  autre 
élymologie  à  la  paroisse  d'Oizé,  qui  fut ,  dit-on  ,  le  chef-lieu 
d'un  ancien  territoire  appelé  Condita  Auciacensis ,  seu  Auxia- 
censis ,  dont  la  circonscription  et  l'étendue  ,  par  conséquent, 
sont  tout-à-fait  inconnues  aujourd'hui.  On  a  prétendu  que 
le  nom  d'Oizé  ou  Oise  ,  qu'on  a  écrit  de  dix  manières  dif- 
férentes ,  suivant  les  temps,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  plus 
haut ,  venait  à'Isiacum  ,  parce  que  la  déesse  Isis  possédait  un 
temple  dans  ce  lieu.  De  nos  jours  encore,  on  a  cru  retrouver 
quelques  traces  de  ce  temple,  dans  la  construction  de  la  chapelle 
du  prieuré ,  qu'on  supposait ,  conséquemment  ,  d'une  très- 
haute  antiquité  ;  mais  son  ancienneté  ne  remonte  pas  au-delà 
du  n.c  siècle  ,  du  io.e  à  la  rigueur.  Si  cette  chapelle  eût  été 
uïi  temple  d'isis  ,  transformé  en  église  chrétienne  ,  elle  serait 
de  construction  romaine  ,  et  l'un  des  plus  anciens  monumens 
de  ce  genre  dans  la  contrée  ,  puisque  ce  furent  les  Romains 
qui,  dit-on,  apportèrent  le  culte  de  celte  déesse  dans  les 
Gaules  ;  mais ,  dans  l'examen  attentif  que  j'en  ai  fait ,  il  ne 
m'a  pas  été  possible  d'y  rencontrer  la  moindre  trace  ,  non 
seulement  d'une  telle  construction,  mais  même  de  matériaux 
ayant  celte  origine.  11  est  donc  permis  de  douter  de  l'élymo- 
logie égyptienne   dont  il  s'agit ,   et  plus   raisonnable   d'en 


OIZÉ.  3i9 

revenir  a  celle  <T  Aoislacum.  Il  y  a  longtems  déjà  que  Masson 
de  Morvilliers  ,  traitant  de  l'ctymologie  du  nom  de  la  ville 
de  Paris  ,  s'exprimait  ainsi  :  «  Les  auteurs  qui  dérivent  le 
•»  mot  Parisiï  de  para  et  d'/s/s  ,  peuples  sous  la  protection  de 
*  la  déesse  Isis,  débitent  une  pure  fiction.  »  En  supposant 
quelque  valeur  à  l'opinion  qui  donnerait  une  étymologie 
mythologique  au  nom  d'Oizé  ,  Mentelle  me  paraîtrait  mettre 
sur  la  voie  d'en  adopter  une  plus  raisonnable,  a  On  n'est  pas 
«  d'accord ,  dit-il  ,  sur  l'origine  du  nom  de  Parisiï.  Je  sais 
«  bien  que  l'on  veut  assez  généralement  qu'il  vienne  d'Isis  ; 
«  mais  nous  ne  connaissons  pas  assez  bien  les  Gaulois ,  pour 
«  nous  rendre  actuellement  compte  de  ces  détails  ,  et  leur 
«  dieu  Esus  n'était  pas  l'Isis  d'Egypte.  »  Dulaure  ,  le  savant 
Jjulaure,  est  aussi  contraire  à  cette  étymologie,  que  les  géo- 
graphes que  je  viens  de  citer,  et  le  non  moins  savant  M.  de 
Gerville  ,  s'élève  avec  plus  de  force  qu'eux  tous ,  contre  la 
manie  du  vulgaire  desglossateurs  qui,  «  ne  sachant  qu'un  peu 
«  de  mythologie  grecque  et  latine  ,  sont  allés  chercher,  avec 
«  aussi  peu] de  raison  ,  des  temples  d'Isis  et  de  Cérès  ,  pour 
«  expliquer  les  noms  d1 Issi  et  du  Val  de  Saine.  » 

Suivant  une  ancienne  légende  ,  que  la  tradition  attribue  au 
roi  Clodomir ,  dont  on  a  déjà  parlé  aux  articles  Courcelles  , 

Ligron  ,  Luché  ,  la  Fontaine-S.-Marlin  (  H-125,  4-44-»  6-3, 
G81  ),  et  que  j'aurais  citée  à  l'alinéa  HIST.  ECCLES. ,  si  ce  n'est 
le  rapport  relatif  qu'elle  a  avec  celui-ci,  le  nom  d'Oizé  aurait 
une  autre  étymologie  encore,  que  je  me  bornerai  à  rapporter 
ici  ,  sans  m'arréter  à  l'y  discuter.  Suivant  celte  légende  ,  S. 
Martin,  évêque  de  Tours,  se  rendant  du  Mans  à  Angers, 
fut  rejoint  par  S.  Démétrius  ,  son  disciple  ,  dans  une  portion 
de  la  foret  de  Longaunay  ,  appelée  des  De/fais  de  Vadrè  ,  en 
un  lieu  où  étaient  des  forges  à  fer  (  v.  l'art,  courcelles  ). 
Tous  deux  cheminaient  le  lendemain  ,  qui  était  le  jour  du 
sabat ,  vers  un  temple  dédié  à  la  déesse  Isis  et  à  Jupiter 
Olympien.  Ils  y  rencontrèrent  un  seigneur  payen  ,  qui  sa- 
crifiait un  bouc  devant  leurs  idoles,  pour  sa  fille  qui  était 
possédée  «  laquelle,  entre  toutes  les  fdles  que  le  soleil  éclaire, 
«  il  ne  s'en  pouvait  trouver  une  plus  belle ,  »  et  lorsque  ces 
deux  saints  parurent  dans  le  temple  ,  les  idoles  de  Jupiter 
et  d'Isis  s'écrièrent  chacune  par  trois  (ois  :  Je  n'ai  plus  aucune 
puissance ,  à  cause  de  ces  personnages ,  et  se  renversèrent  par 
terre  ;  puis  il  se  lit  un  grand  tonnerre  au  ciel,  avec  trem- 
blement de  terre,  et  tous  ceux  qui  étaient  dans  le  temple 
s'écrièrent:  Nous  sommes  perdus  !  Alors  S.  Martin  offrit  de 
les  sauver,  s'ils  voulaient  croire  en  J.-C.  ,  ce  qu'ils  pro- 
mirent de  faire  lorsqu'ils    seraient  échappés  au  danger.   S. 


320  OïZE. 

Martin,  leur  ayant  fait  prononcer  quelques  paroles  sacra- 
mentales  ,    les  avant  catéchisés  et  fait  consentir  à  recevoir  le 
baptême,  ordonna  au  nom  de  J.-C. ,  aux  sept  diables  qui 
avaient  pris   possession  du  corps  de  cetle  fi!le,  d'en  sortir, 
ce  à  quoi  ils  obéirent  sur  le  champ.  Cetle  fille  étant  demeurée 
dans  ce  lieu,  où  elle  vivait  chrétiennement  ,  des  corsaires  qui 
habitaient  la  foret,  les  mêmes  qui,  plus  tard,  martyrisèrent  S. 
Démètrius  (v.  l'art,  courcelles,  u-125),  la  firent  mourir  en 
la  faisant  brûler  près  du  temple.  «  On  a  depuis  bâti  une  petite 
«  chapelle  ,  à  l'endroit   où  cette  filie  reçut  la  couronne   du 
«  martyre,  et  ce  lieu  en  a  retenu  le  nom  d'OlSiS,  qui  était 
«  le  sien.  Depuis  sa  mort ,  plusieurs  y  ont  fait  bâtir  à  force 
v  maisons.  11  y  a  au  même  lieu  un  autre  temple  dédié  aux 
u  faux  dieux  ,  où  encore  plusieurs  les  adorent  ,   combien  que 
«  Ton  tient  pour  certain  qu'il  y  repose  un  corps  saint ,  savoir  : 
«  un  des   disciples  de    S.-Hilaire ,    de   Poitiers.    »  (  Ce  lieu 
«  est  Oizé,  puisque  l'on  voyait  encore  la  chapelle  de  la  Mag- 
«  delaine  jointe  au  bâtiment  du  prieuré  ,  et  l'église  en  l'honneur 
«  de  S.  Hilaire,  solitaire,  qui  était  filleul  de  celui  de  Poitiers. 
«  Il  paraît  qu'on  a  dérivé  le  nom  d'Oisis  en  celui  à' Oise  >  par 
«  la  suite    des   temps,    pour   le   rendre    conforme   à   notre 
«  langue).  Ces  choses  arrivèrent  l'an  de  l'incarnation  de  N- 
«  S.  Jésus-Christ ,  442  •>  Ie  9  des  calendes  de  juin.  » 

Ainsi ,  d'après  le  récit  qui  précède  et  celui  qui  suit  dans 
le  manuscrit  attribué  à  Clodomir,  le  temple  dédié  à  Jupiler 
et  à  Isis ,  où  le  père  de  la  possédée  fut  trouvé  sacrifiant  aux 
idoles  ,  était  établi  à  la  Fonlaine-S.- Martin  (  v.  cet  art.  ), 
mais  le  martyre  de  la  fille  Oisis  eut  lieu  là  où  s'est  établi  depuis 
lors  le  bourg  d'Oizé  ,  qui  en  a  reçu  son  nom,  et  où  se  trouvait 
aussi  un  autre  temple  payen. 

11  existe  sur  la  commune  d'Oizé  ,  au  sud  de  son  territoire, 
et  sur  celles  de  la  Fontaine-S. -Martin  et  de  S. -Jean  de 
la  Motte,  une  lande  appelée ,  par  corruption,  des  Soucis, 
et  mieux  de  Saxis  ,  à  cause  des  roches  de  grès  dont  elle 
est  couverte  ,  un  grand  nombre  de  pierres  de  cette  espèce, 
fichées  debout,  dans  un  ordre  qui  paraît  symétrique ,  dont 
deux  principales  sont  appelées  la  Mère  et  la  Fille ,  à  raison 
de  leur  inégaie  hauteur.  Nous  pensons  que  l'ordre  dans  lequel 
sont  placés  plusieurs  groupes  de  ces  pierres ,  se  rapporte 
au  Sabéisme  ou  culte  astronomique,  en  honneur  chez  les 
Celles.  Cetle  opinion  sera  développée  à  l'art,  soucis  {  lande 
des  ) ,  auquel  nous  renvoyons. 

HYDROGR.  Le  ruisseau  de  Fessard  ,  traverse  du  nord- est  à 
l'ouest,  le  territoire  nord  de  la  commune,  et  y  décrit  une  sorte 
de  demi-cercle ,  en  passant  tout  près  et  au  sud  du  bourg.  Celui 


OÏZÉ.  32i 

fo  Virfolet  ou  de  la  Bruyère ,  limite  son  territoire  à  Test-sud 
est ,  sur  une  étendue  d'un  kilom.  seulement.  —  Etang  des 
Bondes ,  près  de  l'extrémité  occidentale  de  la  commune, 
peuplé  de  carpes  et  de  tanches,  principalement.  —  Moulins 
à  blé  ;  de  Mocque-Souris ,  du  Bas-du-Bourg ,  de  Boizard, 
de  Bouveau ,  sur  le  Fessard. 

géolog.  Sol  légèrement  ondulé,  hérissé,  à  l'ouest,  de 
quelques  monticules,  formant  une  vallée  peu  profonde  le 
long  du  cours  du  Fessard.  Terrain  secondaire  ,  où  domine  la 
craie  tufau  ,  recouverte  par  des  marnes  blanches  et  jau- 
nâtres ;  offrant,  en  oulre,  le  silex  corné ,  ou  pierre  cosse  ,  le 
grès  ferrugineux  ou  roussard ,  le  grès  blanc  ,  et  le  calcaire 
lacustre  à  ly innée  (  v.  la  géologie  de  Part.  CERANS  )  ,  qui  y 
est  exploité  pour  être  converti  en  chaux. 

Plant,  rar.  Bosa  Beloniana ,  var.  sem.  double,  de  la  Rosa 
tomcnlosa ,  de  smith  ,  R.  villosa  de  lin.  ;  indigène  a  Oizé  et 
dédiée ,  par  M.  Lemeunier  de  la  Flèche  ,  à  la  mémoire  du 
naturaliste  P.  Belon ,  né  près  de  cette  commune ,  comme 
on  Ta  vu  plus  haut. 

CADASTR.  Superficie  totale  de  1,690  hect.  g5  ares,  se  sub- 
divisant ainsi  ;  Terr.  labour.,  875  hect.  26  ar.  25  c,  divisése  en 
S  class.  ,  éval.  à  4*  9»  19,  a3  et  28  f.  —  Jard.,  21-41 -Go  ; 
en  3  cl. ,  à  28,  5i ,  68  f  —  Vign. ,  0-09-80  ;  à  23  f.  —  Prés, 
119-74-70;  4-  cl.  :  i5,3o,5o,  60. f. —  Pâtur. ,  4,~77-4°î 
3  cl.  6,  12,  i5f.  —  Bois  futaies,  o-83-5o  ;  2  cl.  :  14  ,  19  f. 
—  B.  taillis,  2o4-i  i-5o  ;  4  cl.  :  4i  9»  !4»  *9  f*  —  Auln., 
o-43-oû  ;  à  12  f.  —  Pinièr. ,  25o-86-tio  ;  3  cl.  :  5 ,  1 1  ,  14  f. 
«—  Land. ,  122-40-60  ;  3  cl.  :  2  ,  5,  11  f.  —  Douv. ,  0-12- 
5o  ;  à  28  f.  —  Et. ,  mar. ,  2-28-10  ;  3  cl.  :  2  ,  6 ,  12  f.  — 
Sol  des  propriét.  bât. ,  7~5o-65  ;  à  28  f.  Obj,  non  inipos.  :  Egl., 
cimet. ,  0-48-10.  —  Chem.,  et  plac.  publ. ,  42-36-6o.  — - 
Cours  d'eau  ,  1-24-60.  =  212  maisons,  en  7  cl.,  de  3  à 
100  f . ,  ensemble,  3,3o5  f.  —  4  moulins  ,  dont  3  à  100  f, 
chacun  et  1  à  60  f. 

RE,E»u  ùnpo,  {  ^»£  *«"'  «jgg  «•  Sl  C-  }  *«.  f-  87  c; 

CONtrtb.  Foncier,  3,920  f.  ;  personn.  et  mobîl.  ,465  f .  • 
port,  et  fen. ,  i5g  f.  ;  20  patentés  :  dr.  fixe,  84  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport. ,  44  f»  Total ,  i-fi^2  f.  5o  c.  —  Percept.  de  Cerans. 

CULTUR.  Superficie  argilo-cabaire ,  en  moindre  partie; 
argilo-sablouneuse  et  de  sable  pur  pour  le  surplus  ;  généra- 
lement maigre  et  peu  productive  ;  cultivée  en  céréales  dans 
les  proportions  de  2  parties  en  orge ,  6  en  froment ,  1 1  en 
avoine ,  i3  en  seigle ,  grains  mêlés  ,  sarrasin  et  maïs  ;  on  y 
iv  ai 


322  ORNE  DU  KORD-EST. 

cultive,  en  oulre,  beaucoup  de  pommes  de  terre,  peu  de 
trèfle  ,  chanvre  cl  citrouilles,  etc.  ;  prés  de  médiocre  qualité  , 
beaucoup  de  bois  ,  arbres  à  fruits  à  cidre  abondans;  beaucoup 
de  maronniers  ;  un  peu  de  vigne  ,  donnant  de  petits  vins  ; 
beaucoup  de  landes  autrefois  ,  dont  quelques  portions  dé- 
pendaient de  l'ancien  domaine  des  comtes  du  Maine  ,  réuni 
à  la  couronne,  dont  une  partie  mise  en  culture  depuis  5o  ans  , 
les  deux  tiers  du  surplus  plantés  en  pins  maritimes.  Elève  de 
quelques  poulains,  de  très-médiocre  espèce  ;  d'une  grande 
quantité  de  betes  aumailles  ,  de  moutons  ,  de  porcs  et  engrais 
de  ceux-ci  ;  peu  de  chèvres.  —  Assolement  triennal  ;  une 
douzaine  de  fermes  principales,  i5  moyennes  et  gros  bor- 
dages,  £o  à  £5  petits  bordages  et  closeries  ;  26  charrues, 
dont  moitié  traînées  par  des  chevaux  seuls  ,  le  surplus  par 
ceux-ci  associés  aux  bœufs.  Les  très- petites  tenues,  cultivées 
à  bras  avec  le  croc  à  deux  dents.  =  Commerce  agricole  con- 
sistant en  grains,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle,  la 
commune  se  nourrissant  à  peine  :  graine  de  trèfle,  chanvre 
et  fil ,  bois,  cidre,  marrons,  ele  ;  jeunes  bestiaux  de  toute 
sorte  ,  porcs  gras  surtout  ;  etc.  2=  Fréquentation  des  marchés 
de  Mansigné ,  Ponlvallain,  Mayel  ,  Ecommoy;  des  foires 
de  la  Fontaine-S. -Martin  ,  Malicorne  ,  la  Suze. 

ïisdustr.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  com- 
munes, de  commande,  pour  particuliers. 

ROUT.  ET  ciiem.  Placée  entre  la  roule  royale  de  Paris  à 
Nantes,  et  le  grand  chemin  ou  ancienne  route  du  Mans  au 
Lude ,  par  Ponlvallain,  les  chemins  vicinaux  de  cette  com- 
mune, généralement  sablonneux,  ont  peu  d'étendue  pour  aller 
rejoindre  ces  deux  principaux  débouchés  des  denrées  du  sol. 

LIEUX  remarq.  Comme  habitation,  aucun;  sous  le  rapport 
des  noms  :  Château- Gaillard  ,  la  Place,  la  Barre  ;  la  Roche  , 
Pillemi  ;  Malforge,  la  Verrerie;  la  Paîlu  ,  Mocquesouris  , 
Bellebeure  ;  le  Châtaigner ,  l'Essard  ,  elc. 

ÉTA?L.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire  ;  1  débit 
<le  poudre  de  chasse  et  1  débit  de  tabac.  —  ilur,  de  poste  aux 
lettre,  à  Foullelourte-Cerans. 

OltNE  DU  KORD-EST,  ORNE  SAOSNOISE  ;  orme  ; 
Orna,  Olina ,  Olena ;  petite  rivière,  qui  prend  sa  source  près 
celle  de  l'iluisne,  entre  Montgaudry  et  S.  Hilaire  de  Soisay , 
dans  le  département  de  l'Orne  ;  se  dirige  d'ahord  au  sud  ,  et 
séparait  les  deux  anciennes  provinces  du  Perche  et  du  Maine  , 
comme  aujourd'hui  Uir  deux  déparlemens  de  l'Orne  cl  de  la 
Sarlhe  ,  au  nord -est  de  Mamers  ;  entre  dans  ce  dernier 
déparlement  à  S. -Pierre  des  Ormes,  où  elle  se  contourne 
vers  i'ouesi  ;  arrose  ensuite  les  communes  de  Clumpaissant  , 


OUNE  DU  NORD.  323 

S.-CAmc  diî  Vaîr,  Moncé-en-Saosnois,  Nauvay,  Courcival, 
Pcray,  S.-Aignan,   Congé,   Ballon    et   S.-Ouen  y    réuni, 
Teille,    Monlbizol  ,  où  elle  a  son  confluent  dans  la  Sarlhe , 
à  0,6  hectom.    au  sud  du  bourg,  après  un  cours  de  46  kïl. , 
dont  35  dans  le  département,  où  elle  fait  tourner  i5  moulins 
et  5  dans  celui  de  l'Orne.  Ses  affluents,  dans  le  département, 
sont  au  nombre  de  5  par  sa  rive  droite,  dont  le  plus  important 
est  la  petite  rivière  de  Dive  ;  et  de  G  par  la  gauche,  dont  les 
principaux    sont    le  Guémançiis    et  le   Trîpoulin.   Cette    ri- 
vière est  abondamment  empoissonnée  en  brochet,   perche, 
chevesne  ,  peu  de  carpes  ;  mais  le  poisson  qu'elle  nourrit  ,  y 
prend   un    goût   de   vase  très-prononcé.    Quoique   ayant   sa 
source  dans  le  département  de  l'Orne  ,  telle  petite  rivière  ne 
doit  pas  être  confondue  avec  celle  qui  donne  son  nom  à  ce 
département.  Celle-ci  prend  naissance  près  et  à  Test  de  Séez, 
et    sj  dirige   au   nord-ouest,  c'est-à-dire,  dans  un  sens  tout 
opposé   à    la  rivière  que  nous   décrivons,  pour  aller  porter 
ses  eaux  dans  la  mer,  à  près  de  4  lieues  (  24  k.  ) ,  au  nord- 
nord-est  de  Caen. 

Jiullet  fait  dériver  le  nom  d'Orne,  Orna,  de  or,  rivière, 
et  de  neu,  nu ,  tordre  ,  torluosilé ,  rivière  tortueuse ,  par  con- 
séquent ;  ce  qui  convient  fort  bien  à  celle-ci  ,  comme  à  la 
suivante,  mais  s'appliquerait  avec  autant  de  justesse,  il  faut 
en  convenir,  à  la  plupart  des  cours  d'eau  de  notre  dépar- 
temeut.  On  pourrait  bien  supposer  que  ce  nom  signifie  or- 
nement, parce  que  le  cours  d'eau  qui  le  porte,  embellit  le 
sol ,  le  paysage  qu'il  parcourt  ;  mais  cela  serait  probablement 
trop  simple  et  trop  naturel  ! 

Nous  ignorons  si  c'est  par  corruption  qu'on  a  aussi  appelé 
Orme  cette  petite  rivière,  d'où  serait  venu  le  surnom  de 
la  commune  de  S. -Pierre  des  Ormes  (  v.  son  art.  ),  par 
laquelle  elle  entre  dans  le  département,  et  qu'elle  circonscrit 
presque  à  moitié  :  toujours  est-il  qu'on  assure  que  celle  com- 
mune ne  doit  point  son  surnom  à  des  plantations  d'ormeaux, 
mais  bien  à  celle  rivière ,  et  que  son  nom  devrait  être 
aujourd'hui  S.-Vlerre  des  Orties  ou  de  Y  Orne.  Nous  l'avons 
distinguée  de  la  suivante,  dans  tout  le  cours  de  cet  ouvrage, 
sous  le  litre  d'ORNE  KO  an- EST,  à  cause  de  son  cours  relatif 
dans  le  département;  d'autres  l'ont  appelée  Orne  Sonnoise , 
qu'ils  auraient  du  écrire  Saosnoise ,  parce  qu'elle  traverse  la 
petite  contrée  appelée  Saosnois.  (  V.  cet  article.  ) 

(MINE  DU  NORD,  ORNE  CHAMPENOISE;  ourne, 
suivant  d'anciens  titres  ;  autre  petite  rivière,  qui  n'est  qu'un 
gros  ruisseau,  prenant  naissance  près  et  au  sud  du  bourg 
de   Chauffeur ,  se  dirige   au  sud ,  arrose    Fay ,    Pruillé-le- 


3a4  ORTHON. 

Chétif,  S.-Georges  du  Bois,  Etival-lès-Ie-Mans ,  Voivres, 
où  elle  se  contourne  à  l'ouest ,  puis  redescend  promplement 
au  sud ,  pour  aller  se  jeter  dans  la  Sarlhe ,  à  i  kil.  à  l'ouest 
du  bourg  de  Roëzé ,  après  un  cours  de  19  k.  j/2 ,  pendant 
lequel  elle  fait  mouvoir  3  moulins  seulement.  Ses  affluents 
sont  au  nombre  de  4  par  sa  rive  droite,  et  de  2  seulement  par 
la  gauche ,  dont  aucun  n'est  bien  important.  Quelques  écri- 
vains ont  appelé  cette  petite  rivière  Orne  Champenoise ,  parce 
qu'elle  prend  sa  source  dans  la  petite  contrée  de  l'ancien 
Maine  appelée  Champagne  (  v.  I-267  )  :  nous  l'avons  dis- 
tinguée dans  tout  le  cours  de  ce  Dictionnaire ,  par  le  titre 
cI'orne  du  nord,  parce  que  c'est  dans  cette  partie  du  dépar- 
tement qu'elle  a  son  cours. 

ORNETTE ,  Ornefa  ,  petite  Orne  ;  petite  rivière  ,  impro- 
prement nommée  Annette,  par  quelques  auteurs,  venant 
du  département  de  la  Mayenne  ,  ayant  sa  direction  du  nord- 
ouest  au  sud-est,  entre  dans  celui  de  ia  Sarthe  à  S.- Léonard 
des  Bois  (  v.  cet  art.  ) ,  où  elle  se  jette  dans  la  rivière  de 
Sarthe ,  au-dessus  du  moulin  du  Val  ,  à  2  kil.  au  nord  du 
bourg.  Cours  11  kil.,  dont  2  sur  le  département;  moulins, 
i  seul  dans  la  Sarthe  ,  1  autre  dans  l'Orne. 

ORQUES,  rochers  élevés ,  en  grès  ancien ,  situés  dans 
la  partie  nord  de  la  commune  de  Saint  -  Denis-d'Orques , 
à  laquelle,  comme  on  le  voit,  ils  donnent  son  surnom. 
,Voir  cet  article. 

ORQUES  (  saint-defis  d')  ;  voyez  saint-denis  d'orques. 

ORTHE,  ORTE  ;  petite  rivière  ayant  sa  source  dans 
les  bois  d'izé,  du  département  de  la  Mayenne;  se  dirige 
d'ouest  à  est,  puis  au  nord -est;  arrose  S.-Martin  de  Con- 
née,  S.-Pierre  de  la  Cour,  S.-Martin  de  Coulamer;  entre 
dans  le  département  de  la  Sarlhe  à  Mont- S  -Jean  ,  et  se  jette 
dans  la  rivière  de  Sarthe  à  8  heclom.  est  du  bourg  de 
Douillet ,  après  un  cours  de  24  kil.,  dont  11  seulement  sur 
le  territoire  de  la  Sarthe.  Cette  petite  rivière  ,  qui  nourrit 
d'excellentes  truites,  fait  tourner  i3  à  i£  roues  de  moulins, 
dont  5  sur  la  Mayenne,  au  nombre  desquelles  sont  celles  des 
forges  d'Orlhe ,  le  surplus  sur  la  Sarlhe ,  dont  celle  de  la 
forge  de  l'Aune. 

ORTIION  ,  ORTON ,  diminutif  d'Orthe  ;  orlon  ,  sur 
Cassini  ;  petite  rivière  du  Saosnois ,  ayant  sa  source  à  1 
kilom.  1/2  environ  à  l'ouest  du  bourg  de  Toigné  ,  sur  le  ter- 
ritoire de  celte  commune  ;  se  dirige  d'abord  au  sud-ouest , 
puis  au  sud,  en  arrosant  Doucelles,  Meurcé  et  \ivoin  ;  se 
contourne  ensuite  à  l'ouest ,  passe  près  et  au  nord  du  bourg 
de  Maresché  ,  et  va  confluer  dans  la  Sarthe  sur  le  terri- 


ORTÏSIÈRE.  325 

toire  de  Maresché  ,  près  d'une  ferme  qui  lui  a  donné  son 
nom,  ou  a  reçu  d'elle  le  sien,  à  i4  h.  au  sud-ouest  de  la  ville 
de  Beaumont-sur-Sarthe.  Celle  petite  rivière,  qui  n'est  en 
réalité  qu'un  ruisseau ,  ne  fait  tourner  aucun  moulin  pendant 
tout  son  cours  ,  qui  est  de  i5  k.  au  moins. 

ORTIER,  autre  pelite  rivière,  ayant  sa  source  près  le 
hameau  du  Busson ,  dans  la  commune  de  la  Chapelle -S.- 
Rémy ,  se  dirigeant  d'abord  à  l'ouest,  puis  à  l'ouesl-sud-ouest, 
ensuite  au  sud,  puis  directement  à  l'ouest,  ensuite  et  enfin  au 
sud-ouest,  pour  aller  confluer  dans  la  Vive-Parance  ,  peu  au- 
dessous  du  château  et  du  moulin  de  Feumusson ,  sur  le  ter- 
ritoire d'Yvré-l'Evêque ,  pendant  un  cours  d'environ  i3 
kilomètres.  L'Orlier  arrose  les  communes  de  la  Chapelle-S.- 
Rémi,  S. -Célerin,  Lomhron,  S. -Corneille,  Fatines  et 
Yvré- l'Evoque  ;  reçoit  le  Crocieux  par  sa  rive  gauche,  et  ne 
fait  tourner  aucun  moulin. 

ORTIEUSE  ,  Orlicosa ,  Urticosa  ,  appelé  aussi  Urson  , 
Ursoruo  ;  château  ou  forteresse  du  Saosnois  ,  comprise  au 
nomhre  de  celles  que  Rohert  il  Talvas,  surnommé  le  Diable , 
fit  construire  ou  réparer,  vers  ioq8,  par  ordre  de  Guillaume- 
le-Roux.  (  Voir  l'art,  saosnois.)  La  position  de  ce  château  , 
qu'on  a  appelé  à  une  époque  plus  récente  bois-barrier  ,  et 
que  nous  avons  vu,  à  l'article  Nouans,  avoir  appartenu  k 
Roger  de  Montgommery  et  à  Mabile  de  Belesme ,  mère  de 
Rohert  II  Talvas,  nous  paraît  incertaine  aujourd'hui.  Jaillot 
place  un  taillis,  qu'il  appelle  le  Bois  de  Burier,  à  8  h.  environ 
au  nord-est  du  clocher  de  Val-Pineau  :  on  en  fait  Bois- 
Barier,  aux  pages  3j  et  4-5  de  YAnn.  de  la  Sarlhe  pour  1829. 
Nous  avons  dit  plusieurs  fois  le  peu  de  confiance  qu'il  est 
permis  d'avoir  dans  les  positions  indiquées  par  Jaillot.  Si 
celle-ci  élait  exacte,  le  joli  châleau  du  Val  paraîtrait  avoir 
remplacé  la  forteresse  d'Ortieuse  et  le  château  d'Urson.  (V. 
l'art.  val-pinka,u.  ) 

OUTISIÈRE  ,  ORTUSIÈRE ,  ruisseau  qui  prend  nais- 
sance près  d'une  ferme  portant  le  même  nom  ,  dans  la  partie 
méridionale  de  la  commune  de  Nogent  le-Bernard  (  v.  cet 
art.),  coule  d'abord  à  l'ouest ,  puis  se  dirige  au  nord-ouest, 
après  avoir  reçu  un  autre  petit  cours  d'eau  ;  limite  la  com- 
mune dans  sa  partie  occidentale,  pendant  un  trajet  d'environ 
2  kilom. ,  ensuite  ,  après  avoir  reçu  le  ruisseau  de  l'Elang , 
à  1  k.  à  l'est  de  la  grande  roule  de  Bonnélable  à  S -Corne  , 
prend  le  nom  de  rivière  de  Guémançais  (  v.  cet.  art.  )  ,  parce 
qu'elle  traverse  celte  route  au  hameau  de  ce  dernier  nom. 
Pendant  un  cours  de  6  k.  1/2  ,  avant  son  changement  de  nom  , 
ce  ruisseau  fait  tourner  8  moulins. 


326  PALAIS. 

ORT01V  ;  voyez  crthon. 

OSM  ANE  LA- FONT  AINE,  nom  donné  à  la  commune 

de  Sainte  -  Osmane  ,  lorsque  ,  pendant  la  révolution  ,  on 
•voulut  s'affranchir  du  patronage  des  Saints.  Ici  le  but  n'était 
pas  rempli,  puisqu'on  ne  supprimait  que  la  qualification. 
Voyez  l'art,  sainte- o>mane. 

OSMANE.   (SAINTE-);   voir  SAINTE- OSMANE. 

OUAZE;   voir  OizÉ. 

OUEN  (saint  )  ;  voir  saint-ouen,  plusieurs  articles. 

OURNE,  ancien  fief  situé  dans  le  territoire  de  la  paroisse 
de  Sle-Cécile ,  réunie  à  la  commune  de  Fiée.  Voir  cet  ar- 
ticle ,  où  il  en  a  été  parlé. 

OURNE,  nom  donné,  par  corruption,  sans  doute,  à  la 
petite  rivière  Orne  du  Nord.  V.  cet  article. 

OUTILLÉ,  OUSTJLLÉ;  Ostilluum,  UsMHacum  ;  nom 
d'un  hameau  qui  paraît  avoir  été  très-anciennement  un  point 
d'agglomération  assez  considérable.  Ruiné  à  la  fin  du  ii.e 
siècle,  lors  des  guerres  entre  Hélie  de  la  Flèche  et  Guil- 
laume-le-Roux ,  un  autre  point  de  réunion  sç  forma  à  peu 
de  distance  à  l'ouest  de  celui-ci ,  qui  est  devenu  un  bourg 
considérable  f  chef-  lieu  de  la  paroisse  et  de  la  commune 
actuelle  ,  sous  le  nom  de  Saint  -  Mars  d'Outillé.  Voir  cet 
article,  où  nous  traiterons  de  ce  qui  concerne  Outillé. 

OYSE  ;  voyez  o'ïZÉ. 

OYSEL  ,  OYSSEL  ;  voyez  oisseau-le-peiit. 

OZE  ,  ancien  fief  et  château ,  situé  dans  la  commune  de 
Saint- Palern  ,  à  l'article  de  laquelle  nous  renvoyons,  pour 
ce  qui  le  concerne. 


PAILLARD  ,  hameau  et  papeterie  situés  sur  le  Loir  % 
dans  la  commune  de  Poncé.  Voir  cet  article. 

PALAIS,  petite  rivière  ayant  sa  source  au  N.  O.  du 
bourg  de  Parennes  ,  près  le  lieu  des  Bouvinières ,  d'où  elle 
coule  d'abord  à  l'est-sud-est ,  longe  tout  le  côté  occidental 
de  la  forêt  de  la  petite  Charnie  ,  en  se  dirigeant  au  sud, 
puis,  se  contournant  au  sud-sud-ouest,  passe  à  l'ouest  du 
bourg  de  Chemiré  en  Charnie  et  à  l'est  de  celui  d'Elival  ^ 


PANNETIÈttES.  3s7 

fait  mouvoir,  au-dessous  de  ces  villages,  les  forges  de  Che- 
miré  ;  coule  ensuite  un  peu  «à  l'est,  traversant  la  grande  route 
du  Mans  à  Laval  ,  entre  les  bourgs  de  Joué-cn-Charnie  et  de 
Mont rcuil- en  -Champagne  ,  descend  directement  au  sud, 
traverse  le  chemin  de  Loué  à  Rrûlon ,  et  se  jette  dans  la 
Vègre ,  a  i  kilom.  au  sud-sud-est  du  bourg  de  Marcil-en- 
Champagne.  Pendant  un  cours  de  23  à  il*  k. ,  le  Palais  fait 
tourner  10  moulins  ,  dont  4  à  forges  ,  et  reçoit  12  à  i3 
autres  ruisseaux  ,  dont  les  plus  considérables  ,  par  sa  rive 
droite,  sont  ceux  de  Gasseau  et  de  Roli ,  et  celui  de  l'abbaye 
d'Elival,  venant  de  la  foret  de  la  Grande-Chamie. 

Nous  avons  dit  ailleurs  ,  que  le  nom  de  celle  petite  rivière 
qui,  dans  la  plus  grande  partie  de  son  cours,  depuis  Joué 
jusqu'à  son  confluent  surtout,  arrose  de  fraîches  prairies  , 
nous  paraissait  venir  de  la  déesse  Paies ,  la  divinité  des  pâtu- 
rages ,  et  que  la  manière  d'écrire  son  nom  était  incorrecte 
par  conséquent  ;  ce  qui  s'accorderait  avec  le  nom  de  Joué  , 
qu'on  fait  venir  généralement  de  Joois,  Jupiter.  Le  nom  de 
ce  cours  d'eau  pourrait  venir  aussi  de  quelque  établissement 
de  Templiers,  qui  aurait  existé  sur  ses  rives,  les  maisons  de 
cet  ordre  portant  assez  généralement  le  nom  de  Palais  ;  mais 
la  nature  du  sol  qu'il  embellit ,  rend  plus  probable  la  première 
de  ces  clymologies. 

PALAIS,  nom  d'un  prieuré  fondé  dans  la  paroisse  de 
Montreuil  en- Champagne.   Voir  cet  article. 

PAAXETJEltES,  C1ÈHES;  PENNETIÈRES,  CIÈ- 
RES  (  i.ois  DE  )  ;  Nemurum  Pcnnitiarum.  Situés  à  3  kilom.  1/2 
au  nord  ouest  de  la  ville  du  Mans,  entre  les  deux  grandes 
routes  qui ,  de  celle  viile  ,  conduisent  à  Laval  et  à  Alençon, 
mais  sur  le  bord  de  la  première  ,  le  bois  ou  les  bois  de 
Pennelières  sont  plantés  sur  un  coteau  un  peu  élevé  ,  s'af- 
faissant  à  l'est  et  à  l'ouest ,  dans  un  terrain  sablonneux  , 
reposant  sur  des  roches  de  grès  ferrifère.  D'une  contenance 
d'environ  3oo  hectares,  ils  s'étendent  sur  les  communes  de 
S  -Pavin  des  Champs,  de  Rouillon  ,  de  Trangé  et  de  la 
Chapelle-S.- Aubin  :  leur  essence  est  en  majeure  parlie  en 
chêne,  quelques  perlions  en  pins  maritimes  ont  été  plantées 
à  une  époque  plus  récente  que  les  autres.  Une  grande  partie 
de  c.'s  bois  ,  à  l'extrémité  nord  ouest  desquels  est  bâti  le 
château  de  la  Groirie ,  appartenant  à  la  famille  de  Samson 
de  Lorchère  ,  dépendait  de  celte  terre  ;  une  autre  portion 
assez  considérable,  y  a  été  ajoutée  par  le  propriétaire  actuel, 
M  le  comte  de  Samson  ,  maire  de  Trangé.  On  y  rencontre 
le  grès  ferrifère  en  exploitation  ;  différentes  espèces  de 
minerai  de  fer,  souvent  en  grains  agglutinés,    quelquefois 


3a7  PANON. 

magnétiques  ,  dont  quelques  portions  laissent  apercevoir  les 
traces  du  bois  auquel  il  s'est  substitué  ;  des  oxides  de  fer 
colorés  ou  ocbres  jaune  et  rouge. 

L'évêque  Geoffroi  d'Assé,  qui  siégea  au  Mans  de  T274 
à  1277,  Icrmina  une  conteslalion  et  mil  fin  à  un  procès  qui 
durait  depuis  5o  à  60  ans,  enlre  le  chapitre  de  sa  calhé- 
drale  et  les  religienses  de  l'abbaye  du  Pré,  du  INlans,  sur 
les  droits  d'usage,  pernage  et  autres,  que  ses  chanoines 
prétendaient  avoir  dans  les  bois  de  Pennelières. 

PANOX,  PANNON,  PENNON  [Cenomania);  petite 
commune  cadastrée,  du  canton,  de  l'arrond.,  et  à  5  kil.  J/2 
à  l'O. ,  un  peu  vers  S  ,  de  Mamers  ;  à  43  k.  N.,  un  peu 
à  l'E.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné  du  Saosnois ,  du 
Grand-Archidiaconné ,  du  dioc.  et  de  l'élecL  du  Mans.  — * 
Distanc.  légal.  :  6  et  44  kilom. 

Descrip.  Bornée  au  IN.  et  à  l'E..,  par  Vezot  ;  au  S.  E. , 
sur  un  très- petit  espace,  par  S.-Longis  ;  au  S.,  par  Mont» 
Regnault ,  réuni  à  Saosne  ;  à  TO.  ,  encore  par  Saosne  et 
par  Vezot  ;  la  forme  de  celle  commune  est  un  carré  irré- 
gulier, dont  les  côtés  varient  de  i,3  à  i5  h.  Le  bourg,  silué 
dans  un  vallon,  à  34  h.  au  plus  de  l'extrémité  occidentale  du 
territoire,  ne  consiste  que  dans  quelques  maisons,  toutes 
rurales,  formant  la  presque  totalité  de  celles  de  la  com- 
mune, éparses  autour  de  l'église,  particulièrement  du  côté] 
septentrional.  Petite  église  romane,  à  clocher  enbâlière, 
n'ayant  de  remarquable  que  sa  porte  occidentale,  dont  le 
cintre  est  orné  d'un  gros  cordon  sculpté,  puis  d'un  rang 
d'un  autre  dessin  typique,  ressemblant  un  peu  à  une  coquille 
cannelée  du  genre  peigne,  si  ce  n'est  l'oreille  (1)  qui  lui 
manque  ;  enfin ,  par  un  rang  d'étoiles  :  ce  cintre  ou  archivolte  , 
est  supporté  par  une  colonne  romane  de  chaque  côté  de  la 
porte.  Cimetière  entourant  l'église  au  nord  et  a  l'ouest,  clos 
de  murs  à  hauteur  d'appui. 

fopul.  Portée  à  ij  feux,  sur  les  états  de  l'élection  du 
Mans,  on  en  compte  actuellement  23,  comprenant  58  indiv. 
mâles,  4^  femelles,  total,  101  ;  dont  les  trots-quarts  dans 
le  bourg  ,  qui  ne  réunit  pas  toute  la  population  ,  comme 
on  le  dit  dans  Y  Annuaire  pour  1829,  page  49»  puisque  les 


(1)  L'analogue  de  ce  dessin  typique  ,  ne  se  trouve  pas  au  nombre 
de  ceux  donnés  pour  ornements  ,  de  cette  partie  des  monuments  re- 
ligieux du  moyen  âge  ,  dans  la  planche  xix  de  la  4<e  part,  du  Cours 
d'antiquités  monumentales  de  M.  de  Caumont.  On  en  voit  cependant  la 
forme  reproduite  à  peu  près ,  dans  la  partie  centrale  du  dessin  n.°  16 
de  la  pi.  xlxii  bïs  du  même  Cours. 


PANOIV.  329 

fermes  de  la  Pelourïe  et  de  la  Cour,  entre  autres,  en  sont 
distantes  de  3  et  4  hect.  au  moins. 

IHouv.  decenn.  De  i8o3  à  1812  inclusiv.  :  mariag.  ,  4; 
naiss.,  i3  ;  décès,  26.  —  De  18 13  à  1822  :  mar. ,  8;  naiss. , 
a4  î  déc. »  il. 

BIST  fxcles.  Eglise  sous  le  patronnage  de  S.-Sulpice  ;  point 
d'assemblée.  La  cure,  qui  valait  de  3oo  à  4oo  I.  de  revenu, 
était  à  la  présentation  du  chapitre  diocésain.  —  La  commune 
étant  réunie,  pour  le  spirituel,  à  celle  de  Vezot,  l'église  ne 
sert  plus  aux  cérémonies  du  culte ,  que  lors  des  processions 
annuelles  et  pour  les  inhumations  ,  qui  ont  encore  lieu  dans 
le  cimetière. 

Hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  appartenait  égale- 
ment au  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans,  à  qui  la  terre  de 
Panon  fut  donnée  en  partie  et  en  partie  vendue  ,  pour  4$  '• 
mansais ,  vers  l'an  1204.  Eu  1790,  ce  chapiire  possédait 
encore  des  terres  à  Panon  ,  dont  les  revenus  étaient  évalués 
a  4q3  f.  Cette  paroisse  dépendait  en  partie  de  la  baronnic, 
du  Saosnois,  et,  par  conséquent,  du  bailliage  de  Mamers. 

Nous  avons  mentionné,  à  l'art.  Dissé-sous-Ballon  (u-208), 
un  Geoffroy  Pannon  ,  homme  d'armes,  armiger ,  probable- 
ment de  la  famille  des  seigneurs  de  ce  lieu  ,  qui  vivait  en  1  ^81. 
On  trouve  aussi  un  Guill.  de  Pannon  ,  au  nombre  des  exé- 
cuteurs testamentaires  de  l'évêque  du  Mans  ,  Gcoffroi  de 
la  Chapelle  ,  qui  mourut  en    i35o. 

Hisr.  civ.  Il  est  difficile  de  se  rendre  compte  de  l'étymologie 
du  nom  de  ce  lieu ,  à  moins  qu'on  ne  l'attribue  à  1  office  de 
l'homme  d'armes,  qui,  dans  le  moyen  âge,  portait  l'espèce 
de  bannière  appelée  Pennon,  Peut-être  est- elle  la  même 
que  celle  de  l'ancien  nom  de  la  Hongrie,  Pannonia  ,  dont, 
toutefois  ,  nous  ignorons  la  signification ,  mais  qui  pourrait 
bien   être  celle  d'un  lieu   marécageux  ,  un  pays  de  marais. 

(  V.  plus  bas  HYDROGR.  ) 

En  i833  ,  le  conseil  municipal ,  en  conformité  de  la  loi  du 
28  juin  ,  vole  une  somme  de  10  f.  pour  le  loyer  d'une  école 
prim. ,  et  celle  de  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

Antiq.  Les  relranchemens  si  célèbres  dans  l'histoire  mili- 
taire du  Saosnois  ,  sous  le  nom  de  Fossés-Robert ,  passaient 
au  nord-ouest  du  territoire  de  Panon  ,  où  il  n'en  reste  que  peu 
de  traces  aujourd'hui. 

HYDROGR.  Le  territoire  est  arrosé  au  nord-ouest  par  le 
petit  ruisseau  de  l'Etang ,  venant  de  Vezot ,  passant  près 
le  bourg ,  et  se  perdant  dans  le  grand  marais  de  Saosne  , 
dont  partie  est  située  sur  Panon ,  d'où  lui  viendrait  son 
nom ,  d'après  ta  seconde  étymologie  ci  dessus. 


33o  PENSAIS. 

géolog.  Terrain  plat,  découvert,  faisant  partie  de  la 
grande  plaine  du  Saosnois  ,  appartenant  à  la  formation  cal- 
caire oolitique  décrite  à  Tari,  du  canton  de  Mamers  (  I!l-i5cj). 

CM'ASTk.  Superficie  totale  de  2.36  hectar.  68  ar.  3ocenliar. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  210  hect.  60,  ar.  20 
cent.  ,  en  5  class.  ,  évaluées  à  3  f.  5o  c.  ,  9,17,25  et  34  f. 

—  Jard.,  1-53-58;  à  34  f.  —  Prés  et  pâlur.,  i4-66-5o; 
4  cl.  :  24»  33,  5i  ,  66  f.  —  Terr.  vain,  et  vag.  ,  3-88-70  ; 
à  1  f.  —  Mares  ,  0-09-10  ;  à  1 1  f.  —  Sol  des  propriél.  bât., 
1-26-10;  à  34  f-  Olj.  non  impos.  :  Egl.  et  cimet.,  0-04-224 

—  Chemins,  4~44~6o  —  Cours  d'eau,  o-o'-3o  ==  19 
maisons  ,  en  4  cl.  :  7  à  6  f. ,  4  à  10  f. ,  4  à  1 5  f. ,  4  à  18  f. 

Rf   Propr.  non  bâties,  â.ni 7  f.  16  c.  \     ,    .»     r    „<?  „ 
evenu  impos.  I  __L_    bâties ,         %J       »         3     4'9 

CONtrib.  Foncier ,  743  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  43  f«  ; 
port,  et  fenet.  ,  16  f.  :  aucun  patenté.  Total ,  802  f.  —  Per- 
ception de  S  -Rémi  du  Plain. 

cl  lt.  Superficie  argileuse  et  argilo-calcaire  ,  passablement 
productive,  particulièrement  propre  aux  céréales,  qui  y  sont 
cultivées  dans  la  proportion  de  :>4  parties  en  froment,  20  en 
orge  ,  5  en  avoine  et  4  en  seigle.  Produit ,  en  outre  ,  chanvre  > 
trèfle  ,  sainfoin  ,  pommes  de  terre ,  etc.  Elève  de  bêles 
aumaiiles  et  de  moulons,  particulièrement;  peu  de  poulains 
et  de  porcs  —  Assolement  triennal  et  quadriennal  ;  3  fermes 
principales,  i3  bordages  »  i3  charrues,  dont  7  sont  traînées 
par  des  chevaux  ,  les  autres  par  ceux-ci  associés  aux  bœufs. 
tzz  Commerce  agricole,  consistant  en  grains,  dont  il  y  a 
exportation  réelle  du  quart  au  tiers;  en  graine  de  trèfle, 
chanvre  et  fil  ;  veaux  et  génisses  ,  moutons,  etc. 

zzz  Fréquentation  des  marchés  de  Mamers  ,  presque  exclu- 
sivement. 

chemins.  La  route  départementale  n.°  5  ,  de  Mamers  à 
Fresnay  ;  le  grand  chemin  de  S.-Rémi  du  Plain  à  Dangeul  et 
celui  de  Dangeul  à  Mamers  ,  passent  à  peu  de  dislance  du 
territoire  de  Panon  ,  el  en  faciliienl  les  communications. 

lieux  1ŒMARQ,  Aucun  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Cour  ,  le  Petit- Panon. 

ltabl.  publ.  Mairie  ,  école  primaire  votée.  —  Bur.  de 
poste  aux  lettres ,  à  Mamers. 

FËASAIS  ?  vulg.  pensas  ;  ruisseau  qui  prend  sa  source 
à  peu  de  dislance  au  nord -ouest  de  l'ancien  bourg  de  S.- 
Rémi des  Eaux  ou  des  Bûchettes ,  canton  de  Ballon  ;  coule 
au  sud  ,  puis  au  sud  ouest  ;  arrose  la  commune  de  Souligné- 


PARCE.  33 1 

«ous-BalIon  ,  puîs  celle  de  Joue' -l'Abbé  et  de  Neuville-sur- 
Sarlhe  ,  qu'il  délimite;  traverse  un  étang  du  même  nom  que 
lui ,  et  va  confluer  dans  la  Sarthe  ,  en  face  de  la  ferme  de  Car- 
reau ,  après  un  cours  de  6  k. ,  pendant  lequel  il  fait  mouvoir 
le  moulin  d<\son  nom. 

PAPIXIÈ1Œ  (la),  ancien  fief,  actuellement  maison 
bourgeoise,  située  dans  la  commune  de  Chemiré  le-Gaudin  , 
dans  uue  charmante  position  ,  au  confluent  de  la  petite 
rivière  de  Renom  dans  la  Sarthe.  Celte  maison  est  remar- 
quable pour  avoir  appartenu  à  notre  poète  ,  d'Oigny  du 
Pouceau  ,  qui  l'habitait  souvent  et  s'y  plaisait  beaucoup. 

PARAÎVCE ,  Parekce  ;  nom  d'un  hameau  de  la  commune 
d'Yvré-TEvéque ,  situé  sur  la  rive  droite  de  I'Huisne,  lequel 
donne  son  nom  à  la  petite  rivière  de  Yi\e-Parance ,  parce 
qu'elle  vient  confluer  dans  I'Huisne,  tout  à  côté  de  ce  hameau. 
(  V.  l'art,  yvré  l'évê.ue.  ) 

PARC  D'ORQUES.  Voyez  les  articles  chartreuse  du 

PARC  et   S.„-DEMS  D'ORQUES. 

PARCE, PARECÉ,  PARRECÉ;  Parceium  ,  Parte ndium , 
Partcciacum  y  Parciniacum ,  Parciacust  Pat  rie  ia  eus ,  um  ;  grande 
commune,  Cadastr  e,  chef-lieu  de  canton  de  1790  a  1802 
(  an  x  ) ,  actuellement  du  cant.  et  à  10  kilom.  E.  de  Sablé  ; 
de  l'arrond.et  à  19  k.  N.  i/4-O.  de  la  Flèche  ;  jadis  de  Tar- 
phiprétré  et  de  l'élection  de  la  Flèche,  du  diocèse  d'Angers 
et  de  la  province  d'Anjou.  —  Dist.  lég.  :  12  ,  22  cl  £i  k. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Avoise,  dont  la  rivière  de 
Sarthe  la  sépare  ,  et  par  Dureil  ;  à  l'E. ,  par  Malicorne  ;  au 
S.,  par  Arthezé  ,  le  Bailleul  et  Louaille  ;  à  l'O, ,  par  Vion 
et  Solesme  ;  cette  commune  a  une  configuration  très-irré- 
gulière  ,  qu'on  ne  peut  guère  rapporter  qu'à  un  triangle 
allongé ,  dont  la  base  est  à  l'occident  et  le  sommet  à  l'ouest , 
de  6  k.  de  côté  à  l'ouest  ou  a  sa  base,  de  1 1  k.  de  côté  au  sud 
et  de  12  k.  1/2  en  ligne  droite  au  nord,  ou  iG  k.  1/2  avec 
ses  sinuosités  de  ce  côté,  qui  sont  celles  de  la  rivière,  dans 
toute  la  partie  où  elle  limite  le  territoire.  La  partie  agglo- 
mérée est  un  gros  et  assez  joli  bourg  ,  auquel  plusieurs  auteurs 
donnent  le  nom  de  ville  ,  situé  à  moins  du  tiers  occidental 
du  diamèt.  longitudinal,  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  ,  et 

Ear  conséquent  sur  la  limite  septentrionale  du  territoire.  Le 
ourg  de  Parce  se  compose ,  d'une  petite  place  et  de  plusieurs 
rues  y  aboutissant ,  dont  deux  principales.  On  y  remarque  , 
outre  un  certain  nombre  de  maisons  modernes  assez  bien 
bâties,  des  auberges,  des  cafés,  et  les  édifices  suivans  :  i.° 
l'ancienne  église  paroissiale  et  collégiale  de  S. -Martin, 
église  paroissiale  actuelle,   sous  le  chœur  de  laquelle  était 


33a  PARCE. 

une  chapelle  souterraine  sépulcrale  ,  renfermant  les  tombeau* 
de  Jean  H  et  de  Jean  in  de  Champagne  ,  seigneurs  de  Parce  , 
qui  en  ont  été  extraits  et  transférés  au  château  dePescheseul, 
par  feu  M.  de  la  Galissonnière  ;  ladite  église  ,  voûtée  en  bois , 
ayant   un  bas-côté,  séparé  de  la  nef  et  >du  chœur  par  des 
arcades  et  des  colonnes  romanes  ,  à  croisées  ogives  à  2  et 
â  3  lancettes  ,  tréflées.  Au-dessus  de  la  porte  latérale  sud  de 
celte    église,    dépourvue   de   clocher,     est   placé   un    petit 
clocheton  de  forme  arrondie ,  orné  de  eanelures  à  sa  base  , 
qui  va  se  rétrécissant ,  sans  pourtant  être  terminée  en  cul-de- 
lampe  ;   2.0  la   tour  de  l'ancienne  église   paroissiale   de  S.- 
Pierre ,   seule  partie  restante  de  cet  édifice,  détruit  par  les 
Anglais,  en   1370,  de  forme  carrée,  avec  des  contreforts 
très-saillants,  percée,  sur  chaque  face,  de  doubles  ouvertures 
allongées  et  cintrées,  avec  un  double  retrait  intérieur,  sans 
moulures  ;  surmontée  d'un  clocher  en  bâtière  ,  dans  lequel 
sont  placées  les  cloches ,  à  défaut  de  clocher  à  l'église  S.- 
Marlin  ;  3.°  très-grand  cimetière  ,  dans  un  belle  position  , 
en  dehors  et  au  sud  du  bourg  ,  enceint  de  murs  élevés  ,  dans 
lequel  est  une  chapelle  dédiée  à  N.-D.  de  Pitié  ;  4-°  le  pres- 
bytère ,  ancienne  maison  curiale  delà  paroisse  S.— INJarlin , 
situé  à  l'extrémité  occidentale  du  bourg  ,  accompagné  d'un 
enclos  ;   5.°  l'ancienne  maison  seigneuriale ,  dite  de  Cham- 
pagne ,  à  l'extrémité  nord-ouest  du  même  ,  fort  ancienne  , 
n'ayant  rien  de  remarquable  que  ses  fenêtres  en  croix  ;  6.°  la 
molle     féodale    de   celle    même    seigneurie ,    peu    élevée  , 
située  entre  le  bourg  et  le  cimetière  ,  au  pied  de  laquelle  est 
l'ancienne  cour  ou  maison  de  justice  avec  ses  prisons.  Cette 
chélive  maison  est  occupée  aujourd'hui  par  de  pauvres  gens  , 
comme  si  elle  était  toujours  destinée  à  être  un  lieu  de  misère  ; 
7.0  enfui ,  en  face  de  l'extrémité  méridionale  du  bourg ,  on 
remarque ,  dans  la  rivière  ,  les  vestiges  de  trois  anciennes  piles 
du    pont  qui  la  traversait ,  et  qui  fut  aussi ,  dk-on  ,  détruit 
par  les  Anglais  :  ces  resles  sont  trop  peu  considérables  pour 
qu'on  puisse  vérifier  si ,   comme  le  prétend  la  tradition  ,  ce 
pont  était  de  construction  romaine*  De  l'autre  côlé  de  la  ri- 
vière,  vis-à-vis  ces  piles,  on  remarque  une  ancienne  maison 
tourelles ,  sur  laquelle  on  voyait  autrefois  les  armoiries  des 
seigneurs   de  Champagne  et   de  Pescheseul.    On   pense  que 
celait  le  bureau  où  ils  faisaient  percevoir  le  péage  ,  tant  pour 
le  passage  de  ce  pont ,  que  pour  la  navigation  sur  la  rivière , 
qui  leur  appartenait  exclusivement  dans  une  cerlaine  étendue, 
comme  l'indique  le  nom  de  la  terre  de  Pescheseui  ,  dont  les 
beaux  bois  s'offrent  en  perspective  vis-à-vis  Parce,  mais 
masquent  le  château ,  silué  a  leur  extrémité  orientale  ,  et 


PARCE.  333 

qu'on  ne  peut  voir  de  ce  point.  La  terre  et  seigneurie  de 
Pescheseul,  située  sur  Avoise,  dont  il  a  déjà  élé  parlé  à 
cet  article ,  sera  l'objet  d'un  article  spécial.  (V.  les  art.  avoise, 

PESCHESEUL    ) 

populat.  Portée  pour  4oo  feux  ,  sur  les  états  de  l'élection 
de  la  Flèche  ,  elle  est  actuellement  de  $iy  ,  se  composant  de 
1,029  individ.  mâles,  i,o4o  femelles,  total,  2,069;  dont 
819  dans  le  bourg;  39  au  hameau  de  la  Pâquerie  ;  3o  à 
32  à  chacun  de  ceux  de  la  Pâquerie  ,  des  Poligneraies,  du 
Breil  ;  20  à  25  à  ceux  de  Plein  -  Vert ,  des  Moltières ,  de 
FOiselerie  ,  des  Nergeolières  et  de  la  Herquenoirie. 

Mouq,  decenn.  De  1793  à  1802,  inclusiv.  :  mariag.,  180: 
naissanc. ,  646  ;  décès,  4^7»  "*—  De  i8o3  à  181 2  :  mar. ,  i5i  ; 
naiss. ,  554;  déc. ,  55 1.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  160; 
naiss. ,  6o4  ;  déc. ,  48 1. 

ihst.  ecclés.  Malgré  la  destruction  de  l'église  de  S.-Pierre 
de  Parce  ,  dans  le  i4.e  siècle  ,  les  deux  cures  de  S.-Pierre  et 
de  S.- Martin  continuèrent  à  subsister,  et  sont  mentionnées 
au  pouillé  du  diocèse  d'Angers,  imprimé  en  1783.  Toutes 
deux  étaient  à  la  présentation  du  prévôt  d'Angers,  dignité  de 
l'église  ou  chapitre  métropolitain  de  S.-Marlin  de  Tours  (1). 
Ces  églises  n'étaient,  dans  l'origine,  que  deux  chapelles,  sous 
les  mêmes  vocables  de  S.-Pierre  et  de  S.- Martin  ,  dont  le 
monastère  de  S.-Martin  de  Tours  jouissait,  dès  avant  770  : 
elles  lui  furent  confirmées  par  Charlemagne ,  en  862  ,  avec 
le  manoir  seigneurial  du  lieu  (  v.  plus  bas  hist.  fÉod.  )  ,  les 
domaines  et  les  serfs  en  dépendant.  Hugues  de  Malefêlon  , 
seigneur  de  Parce  ,  fit  bâtir ,  dit-on ,  les  deux  églises  pa- 
roissiales de  S.-Pierre  et  de  S.-Martin ,  sous  l'épiscopat  d'En 
sèbe,  év.  d'Angers,  de  1047  a  1081.  D'après  un  document 
certain ,  qui  sera  rapporté  en  entier  à  l'art.  Pescheseul ,  Jean 
Il  de  Champagne,  mort  en  i436,  fit  reconstruire  l'église  de 
S.-Martin,  donna  au  chœur  la  forme  d'une  collégiale  ,  y  fonda 
les  chapelains  de  la  chapelle  de  N.-D.  de  Champagne ,  et  fut 
inhumé  dans  la  chapelle  sépulcrale  voûtée ,  nommée  VAnfeu, 
construite  au-dessous  du  chœur. 


(t)  Par  une  singularité  fort  curieuse ,  qui  explique  celle-ci ,  le  chapitre 
de  la  cathédrale  d'Angers  n'était  point  soumis  a  la  juridiction  de  l'évêque 
de  ce  diocèse,  mais  bien  à  celle  de  l'archevêque  de  Tours  ,  qui  en  était 
le  supérieur,  comme  délégué  du  Saint-Siège.  Ch.  Miron,  t>9.e  évêque 
d'Angers  (  v.  biogr.  lxiiî,  lxiv.  ),  ayant  voulu  s'élever  contre  cette 
exemption,  fut  repoussé  de  sa  prétention,  à  la  juridiction  chapitrale, 
par  une  sentence  arbitrale  du  12  octobre  i6i3,  confirmée  par  arrêt 
du  parlement,  des  16  mars  1616  et  t5  janvier  1617. 


334  PARCE. 

Pîcrre  de  Champagne ,  second  fils  de  Jean  et  seigneur  de 
Parce,  augmenta  la  fondation  des  chapelains  dils  de  Cham- 
pagne ,  el  fut  inhumé  près  de  son  père,  dans  la  même 
chapelle  souterraine,  étant  mort  en  i/h86  ,  à  lage  de  cent 
ans.  En  i44i  >  on  comptait  19  prêtres  attachés  aux  églises  de 
Parce.  —  Deux  assemblées  paroissiales  sont  fixées ,  l'une  au 
jour  de  l'Ascension,  l'autre  au  i.er  dimanche  de  septembre, 
par  arrêté  préfectoral,  du  16  juillet  i83i.  II  en  existait  une, 
autrefois  ,  le  2  novembre  ,  le  jour  de  la  fête  aux  Morts ,  à  la 
chapelle  du  grand  cimetière. 

En  182g,  la  dame  Marie- Suzanne-Marguerite  Bévier, 
V.e  Perrotin  lègue,  aux  desservants  successifs  de  la  succursale 
de  Parce,  deux  pièces  de  terres,  contenant  4  hect.  75  ares, 
évaluées  à  4,^5  & 

Les  différents  bénéfices  et  fondations  ecclésiastiques  de 
Parce ,  étaient  :  i.°  la  chapelle  N.-D.  de  la  Saintonnière  ,  à  la 
mjne  présentation  que  les  deux  cures;  2.0,  3.°,  4«%  5.°, 
6.°,  7.0 ,  8.°  la  chapelle  N.-D.  de  Champagne,  possédée  par 
3  chapelains  ;  celle  de  la  Croix  ,  autrement  Nos  autem  ,  fondée 
par  L.  Carte  ;  de  N.-D. ,  fondée  par  Louzier  ;  d  s  Pinotles  ; 
de  Ste-Marguerite  ;  de  la  Blanchetière  ;  de  N.-D.,  fondée 
par  Guill.  Fouaiileux  ;  toutes  à  la  présentation  du  seigneur 
de  Parce;  9.0  la  chapelle  de  Sle  Barbe  ,  que  présentaient 
alternativement  les  seign.  de  Parce  et  du  Bellay  ;  io.°,  1 1  °  la 
chamelle  de  la  Beauté  et  celle  fondée  par  J.  Varlet ,  à  la 
présentation  des  seign.  de  Champaigne  (  sic ,  pour  Cham- 
pagne); 12.0  celle  de  JAnnonciade  de  la  Colinière,  que 
présentait  le  comte  de  la  Suze;  i3.°  celle  du  S.- Esprit , 
présentée  par  les  seign.  de  Malicorne  ;  i4.°  la  chapelle  du 
Cou.iray  ,  présentée  par  le  seign.  de  ce  lieu;  i5.°  celle  de 
Sion ,  alias  l'Annonciation,  au  cimetière,  par  l'aîné  de  la 
famille  de  J.  Aliain,  fondateur;  16  °  celle  de  N.-D  Paul 
Troael  ou  des  Trouils  ,  par  l'aîné  de  celle  famille;  17.0  la 
chapelle  de  N.-D.  du  Frouln  ,  par  les  héritiers  ou ,  à  défaut, 
parie  curé  ;  1 8.°  celle  S.  Jacques ,  parle  seigneur  du  Plessis  ; 
19  °  celle  N.-D.  de  Soudaine,  fondée  par  J.  Herouis  , 
présentée  par  la  famille  du  fondateur  ;  20.0  la  chapelle  de 
Chatons  ,  par  le  procureur  de  fabrique  521.°,  22. °  les  pres- 
timonies  des  Landes  et  des  Noues  ,  allas  le  Breuil ,  à  la 
présentation  des  familles  Piené  Surmond ,  et  Th.  Le  page  ; 
23°  enfin,  le  legs  des  Bugeols  ,  présenté  par  l'aîné  de  celte 
famille.  —  Autres  bénéfices  et  établissements  religieux,  non 
mentionnés  au  poui.ler  d'Angers  :  24.0  le  prieuré  de  fOr- 
tière  ,  situé  à  2,4  h.  ouest  du  bourg  ,  sur  le  bord  de  la  Sarlhe  , 
à  la  présenlion  du  prieur  de  Soiesmc ,  comme  ancien  membre 


PAF.CÉ.  335 

de  ce  prieuré  (  et  non  du  prieuré  de  Chltean-l'Hermitage  , 

comme  on  le  dit  dans  V Ann.  pour  :83i  ,  p.  Q$G)  :  la  chapelle 
subsiste,  mais  ne  sert  plus  au  culle  ;  25.°  la  chapelle  delà 
Barbarinière,  tout  près  et  au  sud -ouest  de  la  précédente , 
actuellement  démolie  ;  26.  °  la  Maladrerie  ,  dont  une  place 
porle  le  nom  el  indique  seule  l'ancienne  existence  ;  27.0  I  Au- 
monerie  ,  à  1  k.  1/2  au  sud-sud-est  du  bourg ,  sur  le  boni 
de  la  Sarlhe  ;  28. °,  2g.0  la  Maison  de  charité  et  le  collège  , 
tous  deux  de  fondai  ion  religieuse  (  v.  i:ist.  civ.  ) 

Les  moines  de  S.-Aubin  d'Angers,  possédaient  à  Parce, 
differenles  dîmes  d'origine  féodale  ,  dont  il  sera  parlé  plus 
bas  par  ce  moLif. 

hist.  féod.  L'histoire  féodale  de  Parce  ,  comme  presque 
toutes  celles  des  autres  lieux  ,  est  entourée  d'obscurité  dans 
ses  premiers  temps.  On  croit  que  cette  seigneurie  a  tiré  son 
nom  d'un  Patrice,  seigneur  angevin  ,  qui  la  possédait  dans 
le  moyen  âge.  Ce  devait  être  le  descendant  de  quelque  per- 
sonnage de  famille  romaine  ,  car  ce  nom ,  comme  celui  de 
notre  Defensor,  est  moins  une  qualification  d'homme,  que 
celle  de  la  dignité  dont  ce  personnage  se  sera  trouvé  revêtu, 
lors  de  l'invasion  des  peuples  du  nord.  Parce  est  appelé 
Patricia cum ,  dans  la  donation  faite  aux  moines  de  S.-Aubin 
d'Angers,  par  Agnès  de  Clairvaux ,  veuve  d'Herbert  111  de 
Champagne  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  :  Adde  etiam  decimam 
duoruni  molcudiuorum  de  rastro  Pairiciaco  ;  et,  d'un  autre 
côté  ,  Ménage  (  Hist,  de  Sablé  )  rapporte  deux  copies  de  l'acte 
de  fondation  du  prieuré  de  Solesmc,  en  1010,  par  Géoffroi 
de  Sablé  ,  au  bas  desquelles  se  trouve  la  suscription  Signum 
Patricia  -j- ,  répétée  deux  fois  sur  l'une  deux  ,  ce  qui  semble 
annoncer  que  deux  seigneurs  de  ce  nom  le  souscrivirent. 

Postérieurement  à  celle  époque  réculée,  cette  histoire 
paraîtrait  fort  embrouillée,  et,  par  conséquent,  forl  obs- 
cure ,  comme  t\\e  l'est  généralement  chez  tous  nos  annalistes, 
si  nous  ne  possédions  un  document  particulier,  provenant  des 
archives  du  château  de  Durlal ,  sans  lequel  il  serait  forl  diffi.  iie 
de  bien  distinguer  les  rapports  qui  existent  entre  la  seigneurie 
de  Parce  el  celle  de  Pescheseul ,  réunies  pendant  plus  ue  uois 
siècles  dans  les  mômes  mains. 

La  chàtellcnie  de  Parce  ,  pour  laquelle  Hugon  de  Cham- 
pagne, chevalier,  rendit  aveu  au  mois  de  mai  1810,  à  son 
parent  Thibault  de  Malefèlon,  chevalier,  seigneur  de  Durlai  et 
baron  de  Matefélon  ,  avait  alors  pour  siège  seigneurial  le 
château  de  RavaJun  ,  dont  l'emplacement  subsiste  en  une 
émineuce  ,  indiquée  plus  h^ul  ,  plus  élevée  que  les  maisons 
du  bourg  de  Parce  ,  qu'on  appelait  le  Châleîier  ou  la  MoLe  du 


536  PARCE. 

château  de  Ravadun ,  «  à  laquelle  motle  ,  dît  notre  d<v 
cument ,  se  doivent  les  homages  ,  droits  et  redevances  de  la 
chastellenie  ou  baronnie  de  Parce.  La  rue  Basse  et  la  rue  de 
la  Motle ,  audit  bourg  de  Parce  ,  étaient  les  fossés  jadis  de 
cet  ancien  château  ,  et  ceux  qui  y  ont  fait  bastirdes  maisons, 
les  tenaient  à  homage  du  seign.  baron  de  Parce.  —  Jean  il  de 
Champagne  ,  ayant  voulu  donner  son  nom  à  la  chastellenie 
et  baronnie  de  Parce  ,  nomma  cette  motte  en  emplacement 
de  chasteau  par  son  aveu,  la  motte  jurée  de  son  chasteau  de 
Champagne.  —  La  chasielenie  de  Parce  est  tenue  de  tout 
temps  avoir  été  séparée  du  corps  de  la  baronnie  de  Matefêlon, 

Eour  faire  partie  du  partage  d'un  puisné  des  seigneurs  de 
>urestal  (  Durtal  )  ,  lequel  retint  le  nom  de  Champagne  , 
que  son  père  avait  porté  et  que  son  frère  aîné  quitta  pour 
le  surnom  de  Matefêlon.  » 

La  chastellenie  de  Parce ,  avec  celles  de  Bazouges  ,  du 
Bailleul ,  et  plusieurs  autres  terres,  mentionnées  dans  l'aveu 
de  12 10,  cité  plus  haut,  ont  toujours  été  tenues  à  foi  et 
hommage  lige  de  la  seigneurie  et  baronnie  de  Durtal  et  Mate- 
félon  ,  devenue  comté  ;  et  Parce  est  constamment  resté  dans 
la  descendance  de  ses  premiers  seigneurs  ,  qui  avaient  le  nom 
de  Champagne. 

«  Il  faut  savoir  que  le  provost  d'Anjou  de  l'église  S.- 
Marlin  de  Tours  ,  a  un  fief  volant  dépendant  de  son  bénéfice  , 
lequel  s'éstend  dans  la  chastellenie  de  Parce  et  se  compose 
de  six  maisons  et  rien  de  plus ,  et  qualifie  ce  fief  volant  de 
seigneurie  de  Parce.  11  y  présente  les  cures  de  S.-Pierre  et 
de  S.- Martin  ,  mais  c'est  le  seigneur  chastelain  ou  baron  de 
Parce  qui  est  fondateur  de  ces  églises  et  en  a  toutes  les 
marques  d'honneur,  et  les  deux  maisons  presbytérales  re- 
lèvent à  foi  et  hommage  de  lui  et  point  dudit  provosl.  Ainsi , 
tout  ce  qui  est  tenu  et  reconnu  de  la  mouvance  de  la  baronnie 
de  Parce,  ne  dépend  en  rien  dudit  provost  ,  qui  ressortit  au 
présidial  de  la  Flèche  ,  tandis  que  ladite  baronnie  ressort  au 
comté  de  Durestal.  —  Ledit  provost  prétend  aussi  qu'il  y 
avait  une  maison  seigneuriale  au  bourg  de  Parce  ,  qui  s'ap- 
peloit  la  maison  de  Champagne  ,  qui  estoit  tenue  de  lui  à  foi 
et  hommage  et  qu'une  seigneurie  du  même  nom  en  dépendoit. 
Il  n'existe  à  Parce  aucun  fief  et  seigneurie  du  nom  de  Cham- 
pagne ,  et  la  maison  qu'on  signale  sous  ce  nom ,  était  celle 
des  receveurs  ou  fermiers  des  seigneurs  chaslelains  de  Parce , 
du  nom  de  Champagne.  Le  provost  a  échangé  son  fief  volant 
de  Parce  avec  un  sieur  de  Savonnières ,  mari  d'une  dame 
de  Paris ,  nommée  Mairat ,  d'une  famille  de  partisans  de 
Troie  en  Champagne ,  qui  l'ont  réunie  à  leur  maison  de  la 


PARCE.  33  7 

Saulncric  ,  située  à  Parce,  afin  de  relever  celle-ci  par  l'ad- 
dition d'un  fief  avec  justice  ,  qu'elle  n'avait  point.  Mais 
chacune  des  tentatives  faites  par  ces  nouveaux  propriétaires 
pour  usurper  sur  la  châtellenie  de  Parce  et,  par  conséquent, 
sur  le  comté  de  Durestal  ,  et  s'élever  à  leurs  dépends  ,  ont  été 
réprimées  aussitôt  qu'entreprises.  »  —  Par  lettres-patentes 
du  zj-  mars  i5g<),  Henri  IV  attribua  de  nouveau  à  la  séné- 
chaussée et  siège  prcsidial  de  la  Flèche  ,  la  justice  temporelle 
de  la  prévôté  d'Anjou  ,  en  l'église  de  S.-Marlin  de  Tours  , 
comprenant  7  châtellenies  ,  dont  était  Parce  pour  partie  , 
c'est-à-dire  ,  pour  le  fief  volant  dont  il  vient  d'être  parlé. 
Elles  étaient  jadis  de  la  sénéchaussée  et  ancien  ressort  de 
Baugé  ,  dont  les  officiers  s'opposèrent ,  mais  en  vain  ,  à 
1  enregistrement  de  ces  lettres-patentes. 

Voici  aussi  ce  qui  concerne  les  rapports  existants  et  les 
distinctions  à  faire  ,  entre  la  baronnie  de  Parce  et  la  sei- 
gneurie de  Pescheseul.  Celle-ci ,  quoique  unie  dans  les  mêmes 
mains  avec  la  baronnie  de  Parce  ,  depuis  plus  de  trois  cents 
ans  (  à  l'époque  où  a  été  rédigé  le  document  que  nous 
rapportons  en  l'abrégeant,  et  bien  avant  la  révolution)  est 
située  au  Maine  ,  de  l'autre  côté  (  c'est-à-dire  sur  la  rive 
droite  )  de  la  rivière  de  Sarthe.  Elle  comprend  la  châtellenie 
de  la  paroisse  d'Avoise  (  v.  cet  art.  ),  et  plusieurs  autres  fiefs , 
qui  seront  énumérés  à  son  article;  est  qualifiée  du  titre  de 
vsirerie,  et  est  tenue  à  franc  alleu  noble  du  comté  du  Maine  , 
et  ,  par  conséquent,  du  roi.  C'est  ainsi  qu'il  faut  distinguer 
ces  deux  terres  en  baronnie  de  Parce  et  châtellenie  de  Pes- 
cheseul ,  avec  lesquelles  n'a  aucun  rapport  la  prétendue 
seigneurie  de  Champagne  du  prévôt  d'Anjou,  sans  quoi  l'on 
ne  comprendrait  jamais  les  rapports  des  fiefs  qui  les  com- 
posent, et  qui  sont  bien  distincts  et  séparés  les  uns  des  autres. 
«  Une  connaissance  exacte  résultera  de  la  nouvelle  décla- 
ration demandée  à  tous  les  sujets  des  deux  seigneuries,  pour 
dresser  un  nouveau  terrier,  afin  de  rétablir  cette  terre,  après 
Go  années  continuelles  de  saisie  réelle  et  de  mauvaise  ad- 
ministration, des  officiers  de  justice  de  ladite  baronnie  de 
Parce.  »  (  V.  l'art,  pescheseul  ,  pour  la  composition  de  cette 
châtellenie.  ) 

On  voit  ,  par  ce  qui  précède ,  que  la  terre  et  châtellenie 
de  Parce  ,  qualifiée  plus  tard  du  titre  de  baronnie ,  est  bien 
distincte  de  celle  de  Pescheseul ,  ainsi  que  du  fief  volant , 
dépendant  autrefois  de  la  prévôté  d'Anjou  de  l'église  S.- 
Martin de  Tours ,  vendu  à  la  dame  Mairat ,  et  réunie  par 
elle  à  la  terre  de  la  Saulnerie  ,  non  fieffée  avant  cette  réunion  ; 
qu'il  n'existe  point  de  fief  du  nom  de  Champagne ,  à  Farce  , 
IV  2U 


338  PARCE. 


et  que  l'opinion  traditionnelle  contraire  ,  provient  de  Ja 
possession  continue  ,  pendant  plus  de  trois  siècles,  de  la  terre 
et  seigneurie  de  Parce,  par  la  famille  de  Champagne,  de 
même  que  la  réunion  de  cette  terre  avec  celle  de  Pescheseul , 
les  a  fait  confondre  ensemble  ,  surtout  depuis  que  les  sei- 
gneurs de  Champagne  ayant  fait  bâtir  et  habité  le  château 
de  Pescheseul,  et  abandonné  Parce,  on  a  pu  croire  ce  château 
le  siège  ou  chef-lieu  de  la  terre  et  seigneurie  de  Parce. 

Il  résuite  évidemment  de  ce  qu'on  vient  de  lire  ,  que  la 
châtellenie-baronnie  de  Parce  était  un  membre  de  la  sei- 
gneurie de  Durtal  et  baronnie  de  Matefêlon,  la  première, 
donnée  ,  en  io53 ,  par  Geoffroi  il  dit  Martel ,  comte  d'Anjou  , 
qui  en  avait  fait  bâtir  le  château,  en  io4o,  à  Hubert  ou 
Humbert,  lige  de  la  maison  de  Champagne  ou,  du  moins  , 
le  premier  qui  ait  porté  ce  nom,  fils  de  Hubert  Rasorius, 
tué  à  la  bataille  de  Pontlevoi ,  en  101S  ,  et  d'une  fille 
d'Isembert,  seigneur  du  Lude.  Humbert  de  Champagne 
épousa  ,  en  1080  ,  Agnès  ,  fille  de  Hugues  de  Clairvaux  ,  sur- 
nommé Mange- Breton  ,  dame  de  Clairvaux  en  Anjou  ,  et , 
en  partie,  de  Malefêlon ,  laquelle  stipula  dans  son  contrat 
de  mariage  ,  que  les  fils  aînés  provenant  de  celte  union  ,  por- 
teraient le  nom  de  Matefêlon  ,  et  les  cadets  celui  de  Cham- 
pagne ,  ce  qui  explique  suffisamment  la  confusion  de  ces 
deux  noms.  Parce  ayant  été  donné  à  un  cadet  de  cette  famille  , 
resta  dans  sa  descendance,  jusqu'à  sa  réunion,  par  alliance, 
sans  doute ,  à  la  châtellenie  de  Pescheseul.  C'est  cette  famille 
de  Champagne  ,  dite  d'Anjou  ,  pour  la  distinguer  des  autres 
familles  du  même  nom  ,  qui  existaient  dans  le  Maine  ,  qui 
a  donné  lieu  au  nom  de  Champagne  de  Parce  ,  attribué  au 
territoire  qui  entoure  ce  lieu  ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  , 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  notre  article  Champagne  (  1- 
267  ,  274)*  Les  deux  terres  réunies  de  Parce  et  de  Pescheseul , 
passèrent  successivement ,  par  mariages  ,  de  la  famille  de 
Champagne  dans  celles  de  Chateaubriand  et  du  Puy-du-Fou  , 
à  la  condition  que  les  nouveaux  possesseurs  prendraient  le 
nom  de  Champagne;  puis  dans  la  famille  de  Mirepoix  et 
dans  celle  de  la  Galissonnière  ,  dont  le  dernier  possesseur , 
M.  le  comte  de  la  Galissonnière  ,  ancien  député  ,  a  laissé 
les  biens  qui  en  dépendaient,  à  M.mcs  V.c  de  Moléon  et  de 
Beliser,  ses  filles  ,  qui  les  ont  vendus  depuis  peu  à  M.  Le- 
tessier  de  la  Motte,  ancien  négociant,  à  Angers.  (  V.  l'art. 

PESCHESEUL.  ) 

.Nous  avons  vu  plus  haut  que  ,  de  10^7  à  1081  ,  Hugues  de 
Matefêlon  avait  bâti  les  deux  églises  paroissiales  de  Parce ,  d'où 
le  titre  de  fondateurs  que  revendiquaient  les  seigneurs  du  lieu, 


PAUCÉ.  339 

Agnès  de  Clairvaux,  femme  de  Hubert  m  de  Champagne, 
morte  sans  enfans,  en  iiiG  ,  avait  fait  don  aux  moines  de 
S. -Aubin  d'Angers,  de  la  dîme  sur  le  produit  de  ses  deux 
moulins  ,  de  son  four  bannal  et  de  ses  vignes  de  Parce. 

En  i3oo,  Jean  de  Champagne,  seigneur  de  Parce, 
donne  ladite  terre  seigneuriale  ,  a  renie  ,  aux  sujels  de  sa 
ville  et  de  son  château  dudit  Parce. 

Dans  un  hommage  que  rend  le  même  Jean  de  Champagne, 
en  i338,  «à  Thibaut  de  Malefèlon  ,  il  reconnaît  tenir  ses 
terre  ,  ville  ,  château  et  châlellenie  de  Parce  ,  aux  mêmes 
litres  ,  conditions,  droits  ,  hommages  ,  justice  et  redevances  , 
que  Thibault  lui-même  tient  la  terre  de  Durtal. 

En  iGG),  un  aveu  est  rendu  parla  famille  Jouyc  de  la 
Flèche  ,  dont  Pierre  ,  sieur  des  Roches,  et  Jacques  ,  sieur  de 
l'Artenière  ou  l'Arlusière ,  le  premier,  président,  et  l'autre 
conseiller  au  siège  présidial  de  ladite  ville  ,  pour  la  terre  et 
seigneurie  de  Parce  ,  relevant  de  la  Flèche  (Nomsfcod. ,  54-3). 
11  y  a  erreur,  ou  il  s'agirait  du  fief  volant  de  la  prévôté  d'Anjou, 
que  cette  famille}aurait  acquise  à  celle  époque  ,  ou  affermée  du 
prevot  î 

L'emplacement  des  fourches  patibulaires  de  la  justice  sei- 
gneuriale de  Parce  ,  est  indiqué  sur  la  carte  de  Cassini,  à 
1,6  h.  au  sud  du  bourg,  un  peu  vers  l'ouest. 

Les  autres  fiefs  du  territoire  de  ce  lieu,  étaient  :  i.°  la 
Saunerie  ou  Saulneric ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut, 
située  à  2,8  h.  au  sud  du  bourg  ,  sur  le  bord  du  chemin 
qui  conduit  à  la  Flèche  ;  maison  à  tourelles ,  en  bon  état , 
avec  un  enclos,  appartenant  à  M.  Gautier;  2.°  Roussan  , 
à  i,8  b.  sud,  un  peu  a  l'est,  également  sur  le  bord  de  la 
rivière  et  de  la  grande  roule  de  Sablé  à  Malicorne ,  appar- 
tenant jadis  à  la  maison  de  Mirepoix  ;  maison  avec  tourelles, 
fosses  et  enclos.  Ce  fief  fut  réuni  à  la  Saunerie  dans  le  ij.e 
siècle  ,  ainsi  que  celui  de  la  prévôté  d'Anjou  ,  par  M.  de 
Savonnières  ,  conseiller  au  parlement.  3.°  VOrlière,  fief 
ecclésiastique  du  prieuré  de  Solesme  ,  dont  nous  avons  in- 
diqué plus  haut  la  position;  4-°  le  Grand- Poligny ,  ferme 
avec  maison  de  maître,  appartenant  à  MM.  Défais,  de  Laval , 
et  Desnoes  ,  de  S.- Denis  d'Anjou  :  sa  chapelle  ne  sert  plus 
au  culte  ;  5.°  le  Coudruy ,  à  3,5  b.  sud-ouest  du  bourg.  En 
i5o4,  Phil.  le  Conte  ou  le  Comte,  escuyer,  sieur  du  Coudray , 
en  la  paroisse  de  Parce  ,  déclare  tenir  du  duc  d'Anjou  ,  une 
sergcnleric  fayée  ;  6.°  la  Ladronicre ,  ferme  aujourd'hui ,  à 
2,3  h.  sud-quart-ouest  du  bourg;  8.°  la  Motte-  Coulon ,  fief 
omis  à  l'histoire  féodale  de  l'art,  du  Bailleul  (.  1-89  )  ,  dont 
la  maison  ,  simple  ferme  actuellement ,  est  située  sur  cette 


34o  PARCE. 

commune  cl  dont  le  fief  et  ses  terres  s'étendaient  sur  Parce. 
hist.  <iv.  Duiaure  et  plusieurs  autres  écrivains  qui  se  sont 
occupés  de  l'étymologie  des  noms  de  lieu  ,  regardent  comme 
certain  que  toutes  les  positions  géographiques  dont  les  noms 
se  composent  du  radical  bar  eu  par,  sont  situées  sur  des 
frontières  :  ainsi  le  Earois  ,  disent-ils  ,  séparait  la  Lorraine  de 
la  Champagne  ;  le  territoire  des  Parisiens ,  était  la  frontière 
entre  la  Gaule  celtique  et  la  Gaule  belgique  ;  ainsi,  le  nom  de 
Parce  indiquerait  la  frontière  entre  le  Maine  et  l'Anjou. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  l'histoire  ecclésiastique  ,  le 
nom  de  place  de  la  Maîadrerie  ,  que  porte  un  endroit  du 
bourg  ,  annonce  l'existence  en  ce  lieu,  d'un  ancien  hospice  , 
de  même  que  celui  de  la  Monnerie ,  corrompu  de  l'Aurno- 
ïierie,  porté  par  un  hameau  situé  au  bas  de  la  rivière  ,  à  i,5 
hectom.  sud-sud-est,  indique  un  autre  établissement  de  bien- 
faisance ,  dont  il  ne  reste  non  plus  aucun  autre  souvenir. 

Par  une  déclaration  du  28  juin  i5i8,  le  roi  établit  une 
chambre  à  sel  à  Parce  ,  de  la  dépendance  du  grenier  de  la 
Flèche.  Cette  chambre  n'existait  plus  lors  de  la  révolution. 
Une  maison  de  charité  ,  desservie  par  3  sœurs  d'Evron  ,  et 
administrée  par  une  commission  de  cinq  membres ,  a  été 
établie  à  Parce  en  i833.  Ses  revenus  ,  unis  à  ceux  du  bureau 
de  charité  ,  s'élèvent  à  863  f. ,  provenant,  i.°  d'un  legs  de 
35o  f. ,  en  capital ,  fait  aux  pauvres  de  la  commune  ,  en  181 3  , 
par  le  sieur  Jacquin-Labarre  ;  2.0  d'une  rente  de  i5o  f.  , 
donnée  aux  mêmes,  en  182G,  par  M.  Gasselin ,  de  Chan- 
tenay  ;  3.°  legs  ,  en  1826  ,  par  le  curé  J.-Jj.- Joseph  Gillier  , 
évalué  à  5, 000  f.  ;  4-°  autre  ,  de  goo  f. ,  en  182g  ,  par  la  dame 
V.e  Perrotin,  déjà  cité  à  I'hist.  ecclés.  ;  5.°  enfin,  d'une 
allocation  annuelle  sur  le  budget  communal. 

TTn  collège  ou  école  de  garçons  ,  dont  il  ne  reste  plus  rien  , 
existait  anciennement  à  Parce.  En  i833,  le  Conseil  muni- 
cipal ,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin  ,  vote  une  somme 
de  i5o  f.,  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  une 
autre  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'instituteur.  Une  école 
prim.  de  filles  est  tenue  par  les  sœurs  de  la  maison  de  charité. 
HIST. ,  atstiq.  S'il  y  a  quelques  raisons  de  croire  ,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  plus  haut  (  pag.  3n  ),  que  les  Pvomains  ont 
dû  occuper  les  rives  de  la  Sarthe  ,  ciu'une  voie  qui  conduisait 
de  Subdunum  à  Combarisium  ,  a  dû  passer  à  Parce  ou  près 
de  ce  lieu  ,  et  que  le  pont  qui  y  servait  à  traverser  la  Sarthe  , 
avait  pu  être  construit  par  ce  peuple  conquérant  ,  nous 
sommes  forcés  de  reconnaître,  qu'à  quelques  fragmens  de 
briques  près  ,  observés  sur  le  territoire  du  Bailleul  ,  on  est 
réduit  à  de  simples  conjectures  sur  ce  point. 


parcï:. 


^  / 


C'est  dans  la  plaine  située  entre  le  bourg  de  Parce  et  la 
rivière  de  Sarthc,  au-delà  de  laquelle  se  trouvait  autrefois 
un  manoir  appelée  Beaucé  ,  inter  Paitlie  Nàium  et  Belsiacum , 
que  Damase  ,  seigneur  d'Asnières  ,  fut  surpris  par  l'orage 
élant  à  la  chasse  ,  lors  de  l'aventure  tragique  rapportée  dans 
l'histoire  de  Damgérosc  (v.  Tari.  ATHEKAY,  l-fi) ,  sous  l'épis- 
copat  de  Hugues  de  S.-Calais,  de  i  i3G  à  1 142.  Un  autre  lieu, 
appelé  Beaucé,  se  trouve  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe  et  le 
territoire  de  Solesmc  ,  près  la  limite  N.  O.  de  Parce  ,  à  4  k. 
O.  N.  O.  de  ce  bourg.  Peut-être  est-ce  de  ce  dernier  qu'on 
a  voulu  parler  dans  ce  récit. 

En  1070,  pendant  que  Brandelis  de  Champagne,  seigneur 
de  Parce  ,  servait  dans  l'armée  du  Roi ,  les  Anglais ,  sous  les 
ordres  de  Canolc,  ayant  pénétré  dans  le  Maine  et  l'Anjou, 
se  rendirent  maîtres  de  Parce  ,  détruisirent  l'église  de  S.- 
Pierre ,  dont  ils  conservèrent  seulement  la  tour  et  le  clocher, 
ruinèrent  le  bourg,  le  château  de  Ravadun ,  et  celui  de 
Pescheseul  en  Avoise. 

D.  Lobineau  rapporte  (  lilst.  de  Bret.  i-£32  )  9  et  certains 
compilateurs  l'ont  répété  d'après  lui ,  que  lorsque  les  Anglais, 
sous  les  ordres  du  duc  de  Buckingham ,  vinrent  du  Vendô- 
mois,  par  S.-Calais  et  Pontvallain  ,  passer  la  Sarlhe  à  Noyen, 
au  milieu  du  mois  de  septembre  i38o  ,  ils  se  rendirent  de  là  à 
Parce,  où  ils  restèrent  trois  jours.  INous  avons  parlé  de  cet 
événement  à  l'article  Noyen (pag.  297  de  ce  vol.) ,  et  des  diffi- 
cultés qu'ils  éprouvèrent  à  effectuer  ce  passage.  De  quelle 
importance  eût -il  été  pour  eux  de  passer  de  la  rive  gauche 
de  la  Sarlhe  sur  la  rive  droite  de  cette  rivière,  pour  revenir 
séjourner  sur  la  première  de  ces  rives  ?  Cela  eut  été  absurde , 
et  il  l'est  bien  plus  encore  de  le  répéter.  Aussi  n'est-ce  point 
à  Parce ,  mais  bien  à  Poiilé  qu'ils  séjournèrent ,  et  ils  eurent 
bien  soin  de  tenir  la  rivière  de  Sarlhe  entre  eux  et  les  Français, 
en  longeant  constamment  la  rive  droite  de  celte  rivière , 
pour  se  rendre  à  Cossé-le- Vivien  ,  en  Anjou. 

En  i562,  René  de  la  Rouvraie  ,  seigneur  de  Bressault , 
paroisse  du  Mesnil  en  Anjou ,  qui  tenait  pour  la  religion 
prolestante  ,  surprend  Parce ,  pendant  l'absence  de  Jean  de 
Champagne  ,  met  les  habitans  à  contribution ,  massacre  les 
prêtres ,  envers  lesquels  il  avait  coutume  d'exercer  mille 
cruautés ,  pille  l'église  et  les  chapelles  et  brise  les  orgues. 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarlhe  limite  la  commune  au  nord , 
et  la  sépare  de  celle  d' Avoise  ,  en  formant  un  Co  couché  dans 
ce  sens.  Le  ruisseau  de  l'Aunay ,  ou  de  Monlsoreau ,  a  sa 
source  au  sud-est  du  territoire ,  et  va  confluer  dans  la  Sarthe 
au  moulin  d'Hierré  ,  près  la  limite  nord-esl.   Celui  de  la 


3/f2  PARCE. 

Fontaine-sans-Fond  prend  naissance  sur  Parce  ,  près  de  sa 
limite  sud-est,  et  coule  à  l'ouest  où  il  travcrse\ion  et  Louaillc. 
Le  terrain  où  est  située  celle  source  ,  est  une  espèce  de  fond 
de  cuve  ,  de  nature  tourbeuse,  où  viennent  s'écouler  les  eaux 
des  terrains  environnants,  de  Parce,  Solesme,  Vion  ,  le 
Baillent,  etc.  Il  en  sera  parlé  avec  détail  à  l'article  Vion. 
— ■  Moulins  :  d'Hierré  ,  de  la  Maunerie  ,  du  Bourg  et  de 
Courtigné  ,  tous  à  blé  ,  excepté  une  roue  à  tan.  Un  bac  , 
avec  passe-cheval  et  balelet ,  amarés  au  port  du  bourg, 
remplacent  le  pont  détruit ,  pour  la  communication  de  Tune 
à  l'autre  rive  de  la  Sarthe.  Ces  trois  bateaux  sont  affermés 
1,1 55  f.  On  donne  également  le  nom  de  port  à  la  plage 
située  à  l'extrémité  de  la  courbure  nord  de  la  rivière ,  en 
face  le  bourg  d'Avoise  ,  où  un  bac  et  un  passe  -  cheval  , 
affermés  535  f. ,  servent  également  au  passage  de  la  rivière 
sur  ce  point. 

géol.  Sol  plat  ,  découvert  ,  comme  le  sont  tous  ceux 
auxquels  a  été  donné  le  nom  de  Champagne  ,  formant  un 
plateau  élevé  d'environ  i5  à  20  mètres  au-dessus  des  eaux 
de  la  Sarthe  ,  hérissé  de  rochers  dans  la  partie  nord  ,  le 
long  du  cours  de  cette  rivière  ,  où  le  terrain  sablonneux  offre 
des  roches  de  quartz  agathe  pyromaque  ou  silex.  Terrain  secon- 
daire, présentant  le  calcaire  jurassique  sur  le  reste  de  l'étendue 
de  la  commune,  en  extraction  sur  plusieurs  points,  comme 
pierre  de  taille  et  pour  la  chaux.  D'anciennes  carrières  , 
connues  sous  le  nom  de  grottes  de  Parce  ,  offrent  une  quan- 
tité prodigieuse  de  fossiles  des  genres  Ammonite  ,  Echinite , 
Orbilulile  ,  Térébratule ,  Trocus ,  etc.  Terrain  tourbeu 
dans  la  partie  sud-ouest ,  où  est  située  la  Fonlaine-sans- 
Fond. 

cadastr.  Superficie  totale  de  4>5oi  hectar.  62  ar.  3o  cent. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.  ,  2,991  hect.  02  ar.  94 
cent. ,  en  5  class. ,  évaluées  à  3  ,  7,12,  16  et  20  f.  —  Jard.  , 
quinconc.  et  luzerne  ,  7 i-33  99  ;  2  cl.  :  20  ,  3o  f.  —  Vignes, 
108-95-77  ;  3  cl.  :  10,  i5,  20  f.  —  Prés  ,  290-06-50  ;  4 
cl.  :  10,  24  ,  4-c» ,  54  f-  —  Pâlur.  et  pâlis,  5 1-45-32  ;  2  cl.: 
3,  10  f.  —  Bois  futaies,  8-38-go  ;  à  12  f.  —  Bois  taîll. , 
brouss.  ,  6f)2-6o-8o  ;  3  cl.  :  3,  9,  12  f.  —  Pinièr.  ,  61 -25- 
90  ;  2  cl.  :  3  ,  9  f.  —  Land.  ,  terr.  vain,  et  vag. ,  66-02-00  ; 
2  cl.  :  2,  3  f.  —  Etangs  et  mares,  7-5o-6o  ;  2  cl.  :  2,  6  f.  —  Sol 
des  propriél.  bâties  ,  24-26-85  ;  à  20  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl-, 
presbyt.  ,  i-88-i3.  —  Rout.  et  chem.  ,  ii2~94-5o  — Biv. 
et  ruiss. ,  42~9°-io.  =  5a4  maisons,  en  10  cl.  :  16  à  5  f. , 
i44  à  10  f. ,  170  à  i5  f. ,  101  a  24  f. ,  4 ?  à  3o  f. ,  23  à  4-c  f  , 
12  à  5o  f. ,  12  à  60  f.  ?  4  ^  70  f. ,  là  i5o  f.  —  4  moulins  ,  «à 


PARCE.  343 

100,  1 20,  1 70  et  200  f.  —  1  moul.  à  tan,  à  80  f.  —  1  tannerie , 
à  {o  f  —  3  tuileries  ,  dont  2  à  25  f.  chaque  ,  et  1  à  £o  f.  —  3 
fourneaux  à  chaux  ,  à  i5  ,  20  et  a5  f, 

r,  .  f  Prop.  non  bâties,  Sa.noS  f.  3q  c.  f    r?     H     r  o„  „ 

Revenu  unuos.  |    _1    bâtlcs?         J  ^        ;J     j  6^9  f.  39  c. 

r.OîsTRiB.  Foncier,  9,750  f.;  personn.  et  mobil.,  i,^36  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  52o  f .  ;  65  patentes  :  droit  fixe,  710  f .  ;  dr. 
proport.,  2o5  f.  66  c.  Total,  12,621  f.  66  c.  —  Chef-lieu 
de  perception. 

CUlt.  Superficie  argilo- calcaire,  généralement;  sablon- 
neuse et  caillouteuse,  dans  la  partie  nord;  limoneuse  et 
tourbeuse  dans  celle  sud-ouest  ;  propre ,  en  majeure  partie  ,  à 
la  culture  des  céréales ,  qui  s'y  ensemencent  dans  la  proport, 
de  1 1  parties  en  seigle  et  autant  en  orge  ,  8  en  froment  et 
5  en  avoine.  On  y  cultive  aussi  du  chanvre,  un  peu  de  lin, 
beaucoup  de  trèfle  ,  un  peu  de  sainfoin  et  de  vesce  ;  pommes 
de  terre ,  etc.  ;  peu  d'arbres  à  cidre  ,  davantage  de  noyers 
proportionnellement  ;  de  la  vigne,  qui  donne  du  vin  généra- 
lement blanc,  de  petite  qualité  ;  prairies  abondantes,  sur  la 
la  Sarthe  ,  d'assez  bonne  nature  ;  beaucoup  de  bois  ;  une 
petite  portion  des  landes  dites  du  Bailleul  et  de  Vion  ,  s'éten- 
dant  sur  Parce.  Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux ,  davan- 
tage de  bœufs  et  de  vaches  ,  de  moutons  ,  beaucoup  de  porcs 
surtout ,  très-peu  de  chèvres.  —  Assolement  triennal  ;  37 
fermes  ou  métairies;  4-1  closcries  ou  bordages  principaux; 
une  centaine  de  petits  et  de  maisonnies  ;  75  charrues,  presque 
toutes  traînées  par  des  chevaux  ,  associés  aux  bœufs  ou  à 
des  vaches.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont 
il  n'y  a  pas  exportation  réelle  ,  les  produits  étant  insuffisans 
pour  la  nourriture  des  habitans;  graine  de  trèfle,  chanvre 
et  fil ,  noix  ,  vins ,  bois ,  etc.  ;  quelques  jeunes  chevaux  , 
beaucoup  de  veaux  et  de  génisses,  de  moutons,  de  porcs  de 
lait  et  de  porcs  gras,  etc. 

=  Un  petit  marché  de  menues  denrées  ,  le  dimanche  matin. 
Fréquentation  par  les  habitans  de  ceux  de  Sablé,  Malicorne 
et  Noycn;  beaucoup  moins  ceux  de  Brûlon  et  de  la  Flèche. 

i^DUSTii.  Fabrication  de  toiles  de  chanvre  et  lin,  occupant 
une  vingtaine  de  métiers ,  tant  pour  particuliers  que  pour 
le  commerce,  d'une  aune  de  largeur,  sur  63  a  65  de  longueur; 
10  à  12  métiers  employés  à  confectionner  des  siamoises  et 
cotonnades ,  industrie  qui  a  remplacé  à  Parce  la  fabrique 
d'étamines  ,  qui  y  était  assez  importante  avant  la  révolution. 
—  Une  forte  tannerie  occupe  8  à  10  ouvriers  ,  et  confectionne 
de  1,000  à  1,200  cuirs.  —  2  fourneaux  à  chaux,  2  tuileries , 


344  PARCE. 

i  fourn.  à.  chaux  et  à  tuile.  —  Extraction  de  la  pierre  de 
taille  ,  de  la  pierre  à  chaux  ,  de  l'argile,  etc. 

KOUT.  et  chem.  La   route   département  île   n.°    8,    de  la 
Fontaine-  S.-Martin  à  Sablé,  par  Malicorne,  traverse  la  partie 
septentrionale  de  la  commune  ,  du  nord-est  au  nord-nord- 
ouest,  en  passant  au  bourg.  Viennent  la  croiser  ou  s'y  em- 
brancher,  i.°  le  chemin  communal  d'Avoise  à   la  Flèche  , 
n.°  i  de  l'arrondissement  de  la  Flèche ,  passant  au  bourg  de 
Parce  et  aboutissant ,  à  Crosmières ,  à  la  route  royale  n.°  i5g  ; 
2.°  l'ancien  chemin  de  Sablé  au  Mans  ,  par  Solesme  ,  Parce  , 
Malicorne  et  la  Suze  ;   3.°  celui  du  Mans  à  Sablé ,  n.°  r  de 
l'arrond.  du  Mans,   passant  par  S.-Georges-du-Bois ,   Che- 
miré-le-Gaudin  ,  Fercé,  Noyen  ,  Parce  ,  où  il  s'embranche 
avec  la  route  départementale  n.c  8.  Nous  avons  dit  à  l'article 
Noyen  (  v.  ci-dessus  ,  p.  3o2  )  ,  qu'il  était  question  de  con- 
vertir ce  dernier  en  route  départementale  ,  et  que  les  habitans 
de  Parce  et  des  environs  s'offraient ,  moyennant  la  concession 
d'un  péage  ,  d'établir  un  pont  suspendu  sur  la  Sarthe  à  Parce. 
Une  vive  opposition,  outre  celle  des  habitans  de  la  Suze  et 
de  Malicorne  ,  dont  nous  avons  parlé  ,    s'est   manifestée  , 
depuis  l'enquête   ouverte  sur  ce  projet ,  de  la  part  de  ceux 
des  communes  de  Souligné-sous-Valion  ,  Maigné  ,  Vallon  , 
S.-Pierre  des    Bois,   Fontenay  ,  Asnières  et  Juigné  ,   avec 
présentation   d'un  contre  -  projet ,    d'après  lequel    la    roule 
départementale  à   établir  du  Mans  à  Sablé  ,   entre  les  deux 
routes  royales  n.°  23,  de  Paris  à  Nantes ,  et  n.°  i5;  ,  de  Blois 
à  Laval ,  passant ,  de  S.-Georges-du-Bois,  par  S  -Léonard  de 
Louplande  ,  Maigné  ,  Chantenay,  Asnières  ;  ou  bien  ,  laissant 
à  gauche   S. -Léonard  et  Maigné,  par  Souligné  et  Vallon, 
Chantenay    et    Asnières    également  ;    traverserait    la   petite 
rivière  de  Vègre  sur  le  pont  en  pierre  qui  existe  en  ce  dernier 
lieu,  et  viendrait  s'embrancher,  peu  loin  de  Sablé  ,  à  la  roule 
départementale  n.°  5 ,  d'Angers  a  Alençon  et  à  Mamcrs.  Ces 
nouveaux  opposants  font  valoir  en  faveur  de  ce  contre-projet, 
que  Tune  ou  l'autre  de  ces  lignes  est  plus  courte  que  celle  par 
Noyen  et  Fercé  ;   que  plusieurs  portions  des   chemins  que 
suivrait  la  seconde  de  ces  lignes  ,  sont  encaissées  de  manière 
à   être  mises   à  l'état  de   simple   entretien  ,    qu'on  éviterait 
la  dépense  de   conslruclion  du   pont    suspendu   en   1er,   qui 
doit  couler  jo,ooo  f.,  suivant  !e  devis  de  la  compagnie  liayard, 
qui  s'offre  pour  le  confectionner,  et  l'inconvénient  de  grever 
la  contrée  ,  pendant  plus  de  6o  ans  ,  d'un  péage  qui,  devant 
produire  au  moins  8,ooo  f.  de  revenu,  sera  un  impôt  d'autant  ; 
enfin  ,  qu'on    ouvrirait  des  débouchés  qui  manquent  à   une 
contrée  fertile  en  productions,  tandis  que  celle  plus  au  sud 


PAREXXE.  345 

en  a  d'assurés ,  dans  la  route  de  Malicorne  à  Sablé  ,  dans  la 
navigation  de  la  Sarthe,  dans  le  chemin  par  Chemiré  ,  Fercé 
et  ÎNoyen.  Tout  en  admettant  la  justesse  de  ces  motifs  ,  on  ne 
peut  se  refuser  à  leur  opposer  Futile  importance  dont  serait 
un  pont  sur  la  Sarthe,  à  Parce.  Au  surplus,  le  conseil- gé- 
néral de  département  a  trouvé  la  question  tellement  im- 
portante qu'il  vient,  dans  sa  session  de  i835  ,  de  l'ajourner 
à  celle  de  l'année  suivante. 

lieux  kemarq.  Comme  habitation,  la  Saunerie  ;  sous  le 
rapport  des  noms  :  le  Colombier,  L'Oiselerie  ;  Roine  ,  la 
Vieille  et  la  Grande  Me  rie ,  le  Plessîs  ;  l'Aumonerie,  la  Pâ- 
querie  ;  l'Hommeau ,  Creve-Cœur  ;  les  Varcnnes  ;  le  Port, 
le  Port  du  Rocher,  le  Petit  et  le  Grand  Courbelon  (de  la 
courbure  de  la  rivière);  les  Rochers  ;  le  Pin,  l'Epinay,  le 
Fougeray,  les  Châtaigners  ;  la  Poterie,  etc. 

ETABL.  publ.  Mairie ,  succursale ,  maison  et  bureau  de 
charité ,  desservi  par  3  sœurs ,  avec  commission  administra- 
tive ;  écoles  primaires  communales  de  garçons  et  de  fdles  ; 
résidence  d'un  notaire,  d'un  percepteur  des  contributions 
directes;  recette  buraliste  des  contribut.  indir.  ,  1  débit  de 
poudre  de  chasse  ,  2  débits  de  tabac.  Bureau  de  poste  aux 
lettres  ,  à  Sablé. 

établ.  PARTfC.  Une  sage- femme. 

PAUElVi\E,  S;  Parcnna  ,  œ  ;  commune  CADASTRÉE ,  du 
cant.  et  à  8  kilom.  S.  S.  O.  de  Silié-le-Guillaume  ;  de  i'arrond. 
et  à  3a  k.  O.  N.  O.  du  Mans  ;  anciennement  du  dovenné  de 
Sillé  ,  de  l'archid.  de  Passais ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans. 
—  Dist.  lég.  :  3  et  07  kilom. 

descript.  Bornée  au  ÎS.  O.  et  au  1S. ,  par  Rouessé-Vassc  ; 
encore  au  N. ,  au  N.  E.  et  à  l'E. ,  par  Rouez  ;  au  S.  E.  ,  par 
Tennie ,  sur  une  très-petite  étendue;  au  S.,  par  S.-Sym- 
phorien  et  iNeuviletie  ;  à  l'O. ,  encore  par  cette  dernière 
commune  et  par  celle  de  Torcé-en-Charnie  (  Mayenne  )  ; 
la  forme  de  son  territoire  est  un  pentamètre  très-irregu'ier  , 
se  rapprochant  d'un  carré  long,  qui  s'étend  du  nord-ouesl  a 
l'est,  sur  un  diamètre  de  5  k.,  contre  une  largeur  qui  varie 
de  3  k.  à  3  k.  1/2  Le  bourg  ,  situé  à  peu-près  au  centre  du 
territoire,  consiste  en  deux  ran^s  de  maisons  toutes  bâties 
en  schiste,  des  deux  côtés  de  la  route  départementale  n.°  5  , 
de  Sillé  à  Sablé,  et  formant  une  rue  assez  large,  s'éiendant  du 
nord-nord-est  au  sud-sud-ouest ,  en  passant  à  l'ouest  de 
l'église.  On  y  remarque  une  ancienne  maison  ,  appelée  le 
Croissant,  percée  à  l'un  de  ses  pignons,  qui  est  très-éievé, 
d'une  fenêtre  en  croix  ,  surmontée  de  deux  autres  comme 
accouplées,  très-allongées,   mais  non   en   croix;   plusieurs 


346 

autres  maisons  ,  également  à  fenêtres  en  croix  ;  une  autre 
appelée  le  Couvent ,  parce  qu'elle  a  été  autrefois  occupée  par 
«les  sœurs  de  charité.  Eglise  n'ayant  rien  de  remarquable ,  de 
la  première  époque  du  gothique ,  à  clocher  en  flèche.  Cimcl. 
hors  et  au  nord-est  du  bourg,  entouré  de  haies  seulement. 

popul.  De  1 09  feux  jadis ,  on  en  compte  actuellement  117, 
comprenant  399  indiv.  mâles ,  362  femelles  ,  total  761  ;  dont 
233 dans  le  bourg  ;  3o,  24  et  20  aux  hameaux  des  Morinières, 
de  la  Besnerie  et  de  la  Vanobrie.  —  La  population  de  cette 
commune  a  augmenté  de  6/19",  ou  de  près  d'un  tiers  ,  depuis 
3o  ans. 

Mouq.  dêcenn.  De  i8i3  à  1822,  inclusiv.  :  mariag. ,  74.; 
naissanc. ,  201;  décès,  212.  —  De  1822  à  1829  :  mar., 
80  ;  naiss.,  248  ;  déc. ,  187. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.-Martin  de  Tours , 
assemblée  le  dimanche  le  plus  proche  du  11  novembre. 
La  cure ,  qui  valait  600  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation 
de  la  collégiale  de  S.- Pierre  de  la  Cour,  du  Mans.  La 
Chapelle  d'Ingrande  ou  de  la  Cocherie ,  était  dotée  de  i5  I. 
de  revenu. 

hjst.  FÉOD.  De  même  que  la  cure  ,  la  seigneurie  de  paroisse 
appartenait  à  la  collégiale  de  S  -Pierre  ,  du  Mans ,  qui  la 
vendit,  en  1703,  à  M.  de  Courtemanche,  propriétaire  du 
château  du  même  nom  ,  auquel  elle  fut  réunie.  Situé  à 
2  k.  au  N.  O.  du  bourg  ,  le  château  de  Courtemanche  ,  acquis 
en  i83i  ,  par  M.  Clément-Henri  de  Tilly  fils,  actuellement 
expatrié  par  suite  de  sa  participation  à  l'insurrection  légiti- 
miste de  i832,  est  une  belle  maison  à  mansarde,  avec  un 
beau  perron  au  sud ,  construite  vers  la  fin  du  règne  de  Louis 
XIV,  ou  dans  la  première  moitié  de  celui  de  Louis  XV, 
accompagné  de  chapelle,  fuie,  jardins,  avenues,  bois  et 
autres  accessoires  considérables  ,  et  placé  entre  deux  étangs  et 
deux  cours  d'eau.  Ses  dehors ,  qui  avaient  été  négligés  et 
que  le  nouveau  propriétaire  s'occupait  à  restaurer,  offrent 
des  sites  très-pittoresques  quoique  agrestes.  On  m'a  accusé 
d'erreur  pour  avoir  nommé  ailleurs  celte  propriété  Couràe- 
m anche  (  Jl-i45  ).  Je  soutiens  que  c'est  son  véritable  nom  , 
ainsi  que  celui  de  la  famille  des  ses  anciens  propriétaires  ,  et 
que  celui  de  Cour/emanche  ,  que  portent  actuellement  l'un 
et  l'autre ,  en  est  une  corruption.  J'ai  ici  pour  garant  un  titre 
que  je  vais  citer  à  l'instant,  et  plusieurs  autres  documents  non 
moins  certains. 

Le  7  février  i497  •>  avcu  es*  rendu  au  fief  de  Pezé  (voir 
l'art,  pezé-le-robert )  ,  par  M.  de  Courtemanche,  pour  le 
fief  de  la  Sauvagèrc  ,  sis  en  Parennes  ,  à  1,8  h.  sud-sud-est 


PAttïïNNK.  347 

du  bourg  ,  appartenant  précédemment  à  la  maison  <le  Vassé. 

hist.  civ.  On  ignore  l'élymologic  du  nom  de  Parcnnes  , 
ancienne  paroisse  ,  qu'on  place  au  nombre  de  celles  de  la  Pe- 
tite Charnie,  parce  qu'elle  entoure  la  partie  nord  de  la  foret 
de  ce  nom  (  v.  1-33 1  ,  333  )  :  peut-être  vient-elle  aussi  dn 
radical  par  (  v.  p.  34o  ). 

Vers  Tan  1782,  le  prêtre  Cabaret  fonda  une  maison  de 
charité  à  Parcnnes,  et  la  dota  d'une  rente  de  3oo  1.  ,  perdue 
pendant  la  révolution  ,  mais  dont  la  maison  ,  encore  connue 
sous  le  nom  de  Couvent,  sert  actuellement  d'école  primaire 
communale  ,  pourquoi  le  Conseil  municipal  n'a  eu  à  voter  , 
en  i833,  en  exécution  de  la  loi  du  28  juin,  que  la  somme 
de  200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

w.sTORiQ.  En  iyQi  ,  le  capitaine  de  chouans,  Saint-Paul , 
enfant  naturel ,  se  porte  à  Païennes,  avec  sa  compagnie,  et 
y  fait  fusiller  les  sieurs  Jean  Leroi ,  maire,  Louis  Guédon  et 
Gabriel  Petit,  officiers  municipaux.  Les  autres  membres  de 
la  municipalité  n'échappent  à  la  mort  que  par  la  fuite. 

L'année  suivante,  au  mois  d'octobre,  un  détachement 
de  45  à  5o  républicains,  composé  de  chasseurs  de  la  Cha- 
rente, en  cantonnement  à  S.-Denis-d'Orques,  et  de  mili- 
taires de  la  44«e  demi  -  brigade  ,  cantonnés  à  Neuvilelte  , 
revenant  de  chercher  des  vivres  et  cent  paquets  de  cartouches  , 
à  Siilé  ,  sont  attaqués  sur  le  territoire  de  Parcnnes  ,  par  une 
bande  de  5oo  à  600  Chouans ,  sous  les  ordres  de  Francœur  , 
de  Rouez ,  embusqués  des  deux  côtés  de  la  route  ,  à  la  butte 
des  Fontencilcs.  Après  une  fusillade  assez  longue,  les  répu- 
blicains se  retirent  en  bon  ordre  ,  avec  perte  de  leurs  vivres  et 
munitions,  leur  chef  n'ayant  pas  eu  l'idée  de  distribuer  les 
paquets  de  cartouches  à  ses  soldats ,  plutôt  que  de  les  laisser 
placés  dans  la  voilure  chargée  du  transport  des  vivres.  La 
perte  fut  de  3  à  4  hommes  morts  et  de  quelques  blessés  de 
chaque  côté.  Au  bruit  de  la  fusillade,  le  tocsin  ayant  sonné 
à  Sillé  ,  les  troupes  de  la  garnison  et  les  jeunes  gens  de  la 
ville  prirent  les  armes ,  rencontrèrent  les  militaires  répu- 
blicains en  bon  ordre,  à  un  petit  quart  de  lieue  en  arrière  du 
lieu  du  combat  :  les  chouans  s'étaint  retirés  du  côté  de  Rouez. 

UYDROGK.  Le  ruisseau  le  "Vegronneau  ,  formé  de  ceux  du 
Mcsnil  ,  de  Fay  ,  de  la  Mineric  ,  réunis  à  l'étang  de  Cour- 
temanche  ,  ayant  leur  source  à  l'ouest  et  au  nord- ouest 
de  la  commune  ,  en  traverse  la  partie  septentrionale 
d'ouest  à  est ,  pour  aller  se  jeter  dans  la  Vègre  ,  sur  le  terri- 
toire de  Rouez.  Ceux  de  la  Chopcrie,  de  la  Gaigncrie 
et  de  la  Vesquerie ,  venant  du  nord,  se  jettent  dans  Je 
Vegronneau,  par  sa  rive  gauche  ;  et  ceux  des  Aunais  ,  de  la 


348  PAR 

Grande-Maison  et  de  la  Sauvagèrc  ,  venan!  du  sud  ,  y  con- 
fluent également  par  sa  rive  droite.  Ces  six  ruisseaux  n'ont 
pas  plus  de  i  à  2  k.  1/2  de  cours  chacun.  —  Etangs  de 
Courtemanche  et  de  la  Gaulardièrc  ,  situés  près  du  château 
de  Courtemanche  ;  celui  de  Conservi  ,  l'un  des  plus  consi- 
dérables du  département  (  de  5o  hect.  environ  )  ,  situé  au 
centre  de  la  limite  méridionale  du  territoire  ,  donne  naissance 
au  ruisseau  de  son  nom  qui  ,  coulant  au  sud  ,  n'arrose  la 
commune  que  l'espace  de  6  k.  au  plus.  Ces  étangs  sont  em- 
poissonnés en  carpes  et  brochets  principalement.  —  Moulin 
à  blé  de  Parenneau  ,  sur  le  Vegronneau. 

géolog.  Sol  inégal,  montueux  ,  formant  l'extrémité  mé* 
ridionaîe  d'une  chaîne  de  collines,  de  25  k.  environ  d'étendue  , 
se  terminant  à  S.-Léonard  des  Bois  ,  ramification  des  petites 
montagnes  ou  buttes  des  Coëvrons ,  de  Rochart ,  de  Mont- 
aigu,  qui  s'étendent,  à  l'ouest,  dans  la  Mayenne.  Terrain  de 
transition  supérieur,  s'appuyant  au  sud  des  terrains  soulevés 
porphyrileux  des  Coëvrons ,  offrant  le  schiste-ardoise  ,  en 
exploitation  ,  le  calcaire  jurassique  ,  l'argile  à  potier  ,  etc , 
également  exploités. 

cadastr.  Superficie  de  1,4-4-9  hectar.  90  ar.  3o  centiar. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.  ,  979  h.  90  ar.  12c; 
en  5  cl.  :  à  3  ,  7  ,  10,  18  et  23  f.  —  Jard. ,  verg. ,  25-12-48  ; 
2  cl.  :  18 ,  27  f.  —  Prés  ,  200-1  7~i5  ;  4  cl.  :  7  ,  i5  ,  27  , 
3G  f.  —  Pàtur.  et  pâtis,  ib-3t-go;  à  3  f .  —  Bois  futaies  , 
0-18—60;  à  8  f.  —  Bois  taillis  ,  102-6-60  ;  3  ci.  :  4  »  8  , 
1 1  f . —  Châlaigner. ,  1-07-50  ;  à  3  f.  —  Land.,  43-57~5o; 
à  2  f.  —  Etangs,  niar.,  25-43-2Q;  à  7  f . —  Sol  des  propriét. 
bât.,  12-76-26;  à  23  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl.,  cimet. , 
presb. ,  o-4o-2o.  —  Rout.  et  chem.,  3g-43-4o.  —  Ruiss. , 
o-45-3o.  =  ig3  maisons  ,  en  6  cl.  :  4  à  4o  f.  »  32  à  28  f. , 
33  à  i5  f. ,  45  à  10  f. ,  6j  à  4  f •  »  18  à  1  f.  5o  c.  —  1  château  , 
à  i5o  f.  —  1  moulin  à  blé,  à  25  f.  —  6  fourn.  à  chaux  , 
a  5  f .  chaque. 

i5„„ ,*T   -  S  Propr.  nonbaties  ,     17.0+6  f.  80  c.  I  /   ■>  c  q 

Kevenu  impos.<         v        ,*..        '      "y*  >    20,420  t.  50  c. 

r      | bâties  ,         2,477        "      j 

CONTRIB.  Foncier,  3, 611  f .  ;  personn.  et  mobil.,  352  f .  ; 
port,  et  fen. ,  169  f .  ;  16  patentés  :  dr.  fixe,  65  f.  ;  dr.  pro- 
portionn. ,  20  f.  5o  c.  Total,  4i2I7  £  5o  c.  —  Perception  de 
Rouessé-Yassé. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire  et  argilo-sablonneuse  , 
médiocrement  productive  ,  cultivée  en  céréales  dans  la  pro- 
portion d'une  partie  en  froment  et  1  en  orge  ,  contre  4  en 
avoine  et  6  en  seigle,  Peu  de  trèfle  ,  de  chanvre  et  de  lin  ; 


PARIG\É-L'ÉVÈQL*E.  349 

pommes  de  lerre  ,  citrouilles  ,  etc.  Près  abondants,  mais  de 
moyenne  qualité  ;  beaucoup  de  bois  ,  d'arbres  à  fruits.  Elève 
d'un  cerlain  nombre  de  jeunes  chevaux,  de  beaucoup  de 
bêtes  aumailJes  et  de  moulons,  surtout  ;  peu  de  porcs  et  de 
chèvres.  Assolement  triennal  ;  4-  fermes  principales  ,  3o 
moyennes  et  gros  bordages  ;  3o  charrues,  dont  les  4/5. cs 
traînées  par  bœufs  et  chevaux  ,  le  surplus  par  ces  derniers 
seuls.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains,  dont  il  n'y 
a  pas  exportation  réelle  ;  en  chanvre  et  fil ,  bois ,  charbons , 
fruits  et  cidre  ;  jeunes  chevaux  ,  veaux  et  génisses,  moutons  , 
quelques  porcs  gras  ,  laine  ,  etc. 

=  Fréquentation  du  marché  de  Sillé- le- Guillaume  ,  prin- 
cipalement; de  ceux  de  Conlie  ,  de  Ste-Suzanne  et  d'Evrjn, 
ces  deux  derniers  dans  la  Mayenne. 

ITSDUSTR.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  com- 
munes ,  pour  particuliers.  Extraction  et  exploitation  du 
schiste  ,  donnant  une  ardoise  plus  épaisse  et  plus  commune , 
par  conséquent,  que  celle  d'Angers,  qui  s'emploie  dans  les 
environs  et  particulièrement  dans  les  petites  villes  de  Sillé  , 
d'Evron  et  de  Ste-Suzanne.  Extraction  du  calcaire  pour  con- 
vertir en  chaux  ,  dans  six  fourneaux  ,  établis  depuis  1822.  Une 
petite  poterie,  qui  y  a  également  été  établie,  a  eu  peu  de  succès. 
rout  ET  GHEàf.  La  partie  de  la  roule  départementale  n.°  5  , 
située  entre  Sablé  et  Sillé  ,  traverse  la  commune  du  sud  au 
nord,  par  son  centre,  en  passant  dans  le  bourg.  L'ancien 
grand  chemin  du  Mans  à  Ste-Suzanne  et  à  Evron  ,  longe 
et  limite  en  partie  son  extrémité  méridionale ,  d'est  à  ouest. 
La  route  stratégique  de  Sillé  à  Evron  ,  passera  à  peu  de 
distance  de  sa  limite  septentrionale. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  ,  le  château  de  Courte- 
manche ,  que  son  propriétaire  s'occupait  à  restaurer,  lorsque 
les  événemens  de  1882  ,  l'ont  distrait  de  cette  util  eoccupation. 
Sous  le   rapport  des  noms  :  la  Grande-Maison ,  l'Echiquier 
(  nom  qui  semble  indiquer  un  établissement  féodal ,  d'origine 
normande),  le  Mesnil ,    les  Loges,  la  Sauvagère,  Baladé 
(  nom  d'un  ancien  fief  et  d'une  ancienne  famille  noble  )  ;  les 
Loges  ;  le  Rocher  ;  le  Boulay,  l'Epinay,  Fay,  le  Tremblay,  etc. 
ÉTABL.  publ.  Mair  ie ,  succursale,   école  primaire;  1   débit 
de  tabac.  Bureau  de  poste  aux  lettres  ,  a  Silié-le-Guillaume. 
PARIGNÉ-L'ËVÊQUE  ;  PARIGNE-LÈS-LE-M  ANS , 
en   1 793  ;   Parigniacum   vel  Parigneum  Episcopi ;  Patriacum  , 
Patriniacus;    Provigniacum  ;  de  per  igniius ,    lieu   brûlé,   in- 
cendié,  ou  de  pro  vineum ?  lieu  planté  en  vignes,    ce  qui  a 
été  très-vrai  autrefois  et  l'est  bien  peu  aujourd'hui.  Com- 
mune cadastrée  ,  du  3,e  canton  ,  de  l'arrond.  et  à  i5  kilom. 


35o  PAUIU^K-L'ÈVKOUE. 

S.  E.  du  Mans;  chcf-lieii  d'un  canlon  de  8  communes,  du 
dislrict  du  Mans  ,  de  1790  à  Tan  X-1802.  Jadis  ,  du  doyenné 
d'Oizé  ,  de  rarchidiac  et  de  i'éicct.  de  Château-du-Loir , 
du  dioc.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  18  kilom. 

DESCRiPr.  Bornée  au  N.  (..).,  par  Changé;  au  N. ,  par 
Champagne  et  S.-Mars-ia- Bruyère  ;  au  N.  E.  ,  par  Ardenay  ; 
à  TE.,  par  Challes  ;  au  S.,  par  Lucé,  S.- Mars- d'Outillé 
cl  Rreltes  ;  à  i'O.  ,  encore  par  Rreltes,  par  Ruaudin  et  par 
Changé  ;  celte  commune  a  la  l'orme  d'un  pentamètre  irré- 
gulier, ressemblant  un  peu  à  un  cerf- volant,  dont  la  léle 
est  au  nord -nord -ouest.  Son  plus  grand  diamètre  lon- 
gitudinal, qui  est  de  cet  orient  au  sud-sud-est ,  est  de  12  k. 
1/2  ,  sur  une  largeur  qui,  de  10  k.  à  son  extrémité  septen- 
trionale ,  se  réduit  à  4  k.  à  son  centre  et  à  l'extrémité  méri- 
dionale. —  Le  bourg ,  bâti  sur  la  pente  nord  d'un  coteau  ; 
vers  la  partie  centrale ,  tirant  un  peu  à  l'ouest-nord-ouest 
du  territoire,  se  compose  d'une  petite  place  entourant  la 
partie  septentrionale  de  l'église,  d'une  très -petite  halle, 
adossée  à  celle-ci,  et  de  plusieurs  rues  peu  étendues,  abou- 
tissant à  la  place.  Deux  rangées  de  maisons  ,  dont  un  bon 
nombre  assez  belles  ,  entre  autres  celle  de  M.  Picot-Desor- 
îneaux,  ancien  maire  et  député,  bâtie  des  deux  côtés  de  la 
roule  du  Mans  ta  Lucé  ,  forment  une  grande  rue ,  qu'on 
peut  appeler  le  haut  bourg  et  qui  en  est  le  plus  beau  quartier. 
Eglise  ayant  deux  bas-côtés  ,  séparés  de  la  nef  par  des 
arcades  semi-ogives  ,  supportées  par  des  colonnes  rondes  , 
à  chapiteaux  ornés  de  chérubins  et  de  figures  d'animaux. 
Clocher  principal  en  flèche  ;  un  autre  plus  petit,  placé  à 
l'angle  nord-ouest  de  l'église  ,  en  forme  de  lanterne  arrondie. 
Cimetière  hors  et  au  sud  du  bourg  ,  clos  de  murs  ,  dans 
lequel  existe  une  chapelle ,  sous  le  vocable  de  N.-D.  de  Piété  , 
où  se  disent  encore  des  messes  de  dévotion. 

popul.  De  4.20  feux  autrefois,  on  en  compte  64-5  actuel- 
lement, comprenant  i,588  individ.  mâles,  1,579  femelles, 
total,  3,167;  dont  7j3  dans  le  bourg,  en  207  feux;  12$ 
au  hameau  des  Routinières  ;  66  à  celui  des  Vernelles  ;  55  à 
celui  de  Châteauroux  ;  35  à  celui  du  Pissot ,  et  autant  à  chacun 
de  ceux  des  Guilmondièrcs  ,  et  de  Clefmarleau  ;  de  33  à  25, 
à  chacun  de  ceux  des  Laires,  de  Gué-Brunet,  du  Tertre,  des 
Guémardières  ;  20  à  i5  à  ceux  de  Pisseloup,  de  Gué-Trouvé  , 
des  Chaumaisonnières  ,  des  Riinières  ;  i5o  dans  les  landes  de 
"Vaugautier. 

Moue,  decenn.  De  i8o3  à  1812  ,  incîusiv.  :  mariag. ,  2i5; 
naiss. ,  872;  déc. ,  832.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  270; 
naiss.  ,  952  ;  déc,  ,  606. 


PARIGIVÉ.L'ÉVÈyiJIi:.  35 1 

hist.  ecct.és.  Eglise  dédiée  à  la  Ste-1  Vierge.  Assemblée  ou 
fête  patronale  de  la  paroisse,  le  i5  août,  jour  de  l'Assomption. 
Une  autre,  qui  tenait  de  temps  immémorial  au  prieuré  de 
Loudon  ,  le  24  juin  ,  fête  de  S.- Jean-Baptiste  ,  a  été  tranféréc 
dans  le  bourg  ,   par  arrêté  du  3  juin  18 16. 

La  cure  ,  estimée  1 ,5oo  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation 
du  chapitre  de  l'église  du  Mans.  —  L'éveque  Avesgaut , 
9g4-io35,  ayant  disposé  des  biens  de  son  église  en  faveur 
de  sa  famille,  avait  donné  ou  vendu,  entre  autres,  l'église 
de  Parigné-l'Evéque  ,  à  sa  sœur  Ildeburge  ,  femme  d'Aimon  , 
seigneur  de  Châleau-du-Loir.  L'éveque  Gervais,  io36-io55, 
fils  de  ceux-ci  ,  et  Hamelin  son  neveu  ,  cédèrent  au  chapitre 
de  la  cathédrale  tous  leurs  droits  sur  ladite  église,  que  leurs 
auteurs  avaient  rebâtie  ,  en  considération  de  quoi,  un  service 
annuel  fut  fondé  dans  ladite  cathédrale  ,  pour  le  salut  de  leurs 
âmes  et  de  celles  de  leurs  pères  et  mères.  C'est  par  suite  de 
cette  cession ,  que  le  chapitre  était  seigneur  ,  fondateur  et 
patron  de  l'église  et  collateur  de  la  cure  ,  avec  droit  de  per- 
cevoir deux  parts  des  dîmes  et  deux  parts  des  oblations 
qui  se  faisaient,  à  ladite  église,  aux  5  fêtes  principales  de 
l'année,  savoir  :  de  Tous  les  Saints,  de  Noël  ,  de  la  Purifi- 
cation ,  de  Pâques  et  de  l'Assomption  de  la  Vierge.  —  En 
12 10,  l'éveque  Hamelin  confirma  l'église  de  Parigné,  dans 
l'exemption  du  droit  de  procuration  dont  elle  jouissait  ;  et 
l'éveque  Nicolas,  1214-1216,  ordonna  par  son  testament, 
que  le  revenu  de  sa  part  des  dîmes  qu'il  avait  droit  de 
percevoir  dans  la  paroisse  de  Parigné  ,  et  qu'il  avait  aban- 
donnée à  son  chapitre  ,  serait  distribuée  seulement  à  ceux  des 
chanoines  qui  assisteraient  à  son  anniversaire. 

Environ  l'an  65o,  Alain  ,  seign.  de  Dollon  ou  de  Douillet, 
et  son  épouse  ,  ayant  eu  leur  fils  unique  écrasé  à  la  chasse  par 
son  cheval ,  donnèrent  tous  leurs  biens  ,  consistant  en  plu- 
sieurs terres  et  paroisses,  et  leur  personne  même,  à  l'éveque 
S.-Hadoing,  624-654?  et  à  son  chapitre,  à  la  condition 
d'être  nourris  par  eux  le  reste  de  leurs  jours.  «  Tradidit  me- 
«  moratur  vir  Deo  devotus  Alanus  jam  dicto  episcopo  prœ- 
«  fatœ  matri  Ecclesiee  duodecirn  villas  optimas  ,  cum  earum 
«•  appendiliis  ,  id  est  Juliacum  (  Juillé  ),  Lucdunum  (  Loudon), 
«  Puiliacum  (  Ruillé  )  ,  Ruppiacum  (  les  Roches  -VEvèque) , 
<c  Sabololium  {Sablé  ou  Sables),  Guils  ,  Clidas ,  Vcrnum 
«  (  Vernie  ou  Verneil  )  ,  Vericum  (  Vernietle  ?  ) ,  Tanidam 
«  (  Tannie  ) ,  et  preedictum  Doliacum  ,  in  quâ  prsefixus  suus 
«  filius  mortuus  fuerat,  et  Camariacurn  (  Chantes  ou  Che- 
«  meré  ?  )  ;  et  posteà  per  translatas  manus ,  Asinarias  (  sls- 
«  mères  )  et  cœleras  villulas.  (  Gesta  Pontif.  Ce  nom  ,  p.  46.  ) 


3S2  PARIGNÉ-L'ÉVÈQUE.- 

C'est  par  suite  de  celte  donation  ,  que  l'évèque  Geoffroi  de 
Loudun,  I234--I255,  fonda  près  et  à  1  k.  au  nord  de  la 
terre  seigneuriale  de  Loudon  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas , 
le  prieuré  de  S.-Jean-Baptiste  et  de  S.- Michel,  pour  deux 
moines  de  l'abbaye  de  Tyron ,  du  diocèse  de  Chartres  : 
ce  prieuré ,  qui  valait  800  1.  de  revenu ,  selon  les  uns  ,  4oo  1. 
selon  Lepaige  et  d  autres  auteurs,  fut  sécularisé  plus  tard, 
et  continua  à  être  présenté  par  l'abbé  de  Tyron.  Une 
assemblée  ou  fête  patronale ,  comme  on  l'a  vu  plus 
haut],  avait  été  établie  dans  ce  lieu.  On  peut  croire,  par 
cette  fondation  ,  que  l'évèque  Geoffroi  de  Loudun  ,  des- 
cendait des  seigneurs  de  ce  lieu,  quoique  nous-mêmes 
ayons  dit,  d'après  la  plupart  des  écrivains  nos  prédécesseurs 
(  biographie,  XLH  J  ,  qu'il  était  issu  des  seigneurs  de  Loudun  , 
barons  de  Trêves  en  Anjou  ,  ce  qui  d'ailleurs  n'a  rien  de 
contradictoire. 

Les  biens  fonds  et  rentes  que  le  chapitre  de  l'église  du 
Mans  possédait  en  Parigné  ,  en  1790,  par  suite  de  ces 
diverses  donations  ,  étaient  :  i.°  la  dîme  ,  estimée  à  1,600  1. 
de  revenu  ;  2.0  le  lieu  des  Rcinières ,  i5o  1.;  3.°  celui  de  l'Oise- 
lière ,  160  1.  ;  4»°  le  pré  lîoulay,  26  1. 

Les  évêques  du  Mans  ,  par  suite  aussi  des  donations  pré- 
cédentes ,  à  eux  faites  plus  particulièrement,  possédèrent, 
pendant  un  assez  long  temps,  un  manoir  seigneurial  dans  celte 
paroisse  ,  dont  la  situation  est  inconnue  aujourd'hui  et  d'où 
vient  le  surnom  de  VEvcque  donné  à  celte  paroisse.  L'évèque 
Robert  de  Clinchamp  ,  1299-1309 ,  en  ht  relever  les  bâ- 
timents qui  avaient  été  ruinés  ,  probablement  lors  des 
dissenlions  entre  son  3.e  prédécesseur,  Jean  de  Tanlai, 
127 7- 1294,  et  la  noblesse  de  la  province.  (V.  préc.  hist.  , 
cxxviii  ;  les  art.  arçoïwai  ,  touvoie.  ) 

On  voit,  par  l'aveu  rendu  en  1394,  par  P.  de  Sa- 
voisy ,  pour  le  temporel  de  son  évêché  et  de  sa  baronnie 
de  louvoie  ,  que  les  évêques  du  Mans  possédaient  dans  la 
paroisse  de  Parigné  ,  différents  droits  féodaux  attachés  à  ce 
temporel ,  en  outre  de  ceux  sur  Jes  terres  seigneuriales  du 
Breil  et  de  Loudon  ,  dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Les  autres  fondations  et  bénéfices  religieux  de  la  paroisse 
de  Parigné-l'Evêque ,  étaient  :  i.°  la  chapelle  de  la  Minerie, 
située  près  d'une  ferme  appelée  le  Chapitre ,  à  3,3  h.  au  nord- 
nord-ouest  du  bourg,  sur  laquelle  nous  ne  savons  rien  autre 
chose  que  son  nom;  2.0  celle  de  Ste-Anne  ,  estimée  60  1. 
de  revenu  ,  à  la  présentation  du  chapitre  diocésain  ;  3.°  celle 
de  Rrault  ou  de  Berault  la  Cabarelière,  fondée,  en  1526, 
par  L.  de  la  Chasserie  ,  valant  70  1.  ou  120  1.  ?  à  la  présen- 


PAIUGNÉ-L'ÉVÊQUE.  353 

talion  du  seigneur  de  Berault ,  fief  indiqué  plus  bas;  4«°  la 
chapelle  du  Breuil  ou  Breil,  estimée  10  1. ,  à  la  présentation 
du  seigneurMe  celle  terre  ;  5.°  celle  de  N.-D.  de  Piété ,  aliàs 
la  Basserie  ou  Bosserie,  valant  iool.;  6.°  celle  de  la  Co- 
chcric  ,  i5  1.  ;  7.0  celle  des  Haies  ,  23o  1.  ;  8.°  la  Chapelle  de 
la  Pescherie,  100  1.,  que  présentait  l'évéque  du  Mans  ;  g.0 
celle  de  ia  Nouetle ,  5  1.;  io.°  celle  de  N.-D.,  i5  I.;  la 
prcstimonie  du  Pelit-Epcigné  ,  valant  5  1.;  n.°  la  presti- 
monie  du  Collège  ,  60  1.  ;  12.0  la  Maison-Dieu  ou  l'Aumô- 
nerie  ,  sur  laquelle  on  ne  sait  rien  que  son  nom. 

Une  ordonnance  royale  du  24  avril  i834  >  autorise  l'ac- 
ceptation d'une  rente  de  25  1.,  léguée  à  l'église  de  Parigné  , 
par  M.  l'abbé  Suavin. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
prévôté  royale  du  chapilre  de  l'église  du  Mans ,  lequel  , 
comme  on  l'a  vu  plus  haut ,  jouissait  sur  l'église  et  la  cure  , 
des  droits  affectés  aux  seigneurs  de  paroisse.  11  ne  paraît  pas 
que  ces  droits  provinssent,  dans  l'origine,  de  la  terre  de 
Loudon  ,  si  ce  n'est  en  partie  ;  il  est  plus  probable  qu'ils 
venaient  d'un  fief  particulier  ,  ayant  la  seigneurie  de  pa- 
roisse ,  dont  le  manoir  est  inconnu  actuellement  ,  et  qu'ils 
dépendaient  principalement  de  la  vendition  ou  du  don  fait 
par  l'évéque  Avesgaut  à  sa  sœur  Udeburge  ,  puis ,  par  l'év. 
Gervais  et  par  son  neveu,  au  chapitre. 

Les  autres  terres  seigneuriales  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  Loudon,  qui,  dans  l'origine,  appartenait  à  une  fa- 
mille de  ce  nom  ,  dont  une  branche,  s'il  est  vrai  que  l'évéque 
Geoffroi  en  descendit ,  paraîtrait  s'être  établi  à  Loudun  ,  en 
Poitou  ,  el  possédait  la  baronnie  de  Trêves  en  Anjou.  On 
peut  croire  que  la  donalion  faile  par  Alain  ,  dont  il  est 
parlé  plus  haut ,  de  la  terre  de  Loudon  ,  à  l'évéque  du  Mans 
et  à  son  chapitre  ,  ne  consistait  que  dans  des  droits  seigneu- 
riaux ,  puisque  celte  terre  était  encore  dans  la  famille  de  son 
nom,  au  commencement  du  i4«e  siècle  ,  Alix  de  Loudon  , 
moite  en  i33i),  l'ayant  portée  par  mariage  à  Geoffroi  Morin, 
seigneur  du  Tronchet  ;  et  qu'on  trouve  un  Odet  de  Loudon, 
au  nombre  des  membres  du  chapitre  du  Mans  qui  prirent 
part,  en  1291  ,  à  l'élection  de  l'évéque  P.  Leroyer.  L'on  voit 
aussi ,  par  des  aveux  de  1290  et  1295,  que  Richard  de  Loudon, 
chevalier,  obtint  du  comte  de  Dreux,  la  haute,  moyenne 
et  basse  justice  de  la  Faigne  (  v.  cet  art.  ) ,  ensemble  le  bois 
des  Minerais,  en  la  paroisse  de  Parigné.  Les  armes  de  la 
maison  de  Loudon  ,  du  Maine ,  étaient  :  d'argent ,  à  6  ro- 
settes de  gueules,  par  3  ,  2  et  1.  Après  son  alliance  avec  la 
famille  de  Morin,  elle  prit  les  armes  de  cette  maison  ,  qui 

IV  23 


354  PAMGNÉ-L'ÉVÈQUE.. 

étaient  :  d'or ,  à  3  faces  de  sinoplc.  Guillaume  IV  Morin  , 
pelits-fds  de  Geoflfrni  et  d'Alix  de  Loudon  ,  épousa  Marie 
de  Dreux  ,  princesse  de  Courtenai  qui ,  après  lui  avoir  donné 
dix-sept  enfants,  mourut  au  château  de  Loudon,  le  18 
avril  i4 13  ,  et  fut  inhumée,  ainsi  que  son  mari,  décédé  le 
6  décembre  i/J-iG  ,  dans  la  chapelle  du  prieuré.  Suzanne 
Morin  ,  dame  de  Loudon  et  du  Tronchet ,  morte  le  9  août 
1696,  porta  cette  terre  dans  la  maison  de  Clermont  Gal- 
lerande ,  par  son  mariage  avec  Louis  ,  3.e  fils  d'Henri  J.er , 
seigneur  de  Clermont,  marquis  de  Gallerande  ,  lequel  devint 
le  chef  de  la  branche  de  Loudon-Gallerande  ,  qui  s'éteignit 
vers  le  milieu  du  i8.e  siècle.  Il  paraîtrait  toutefois,  d'après  une 
suite  d'aveux,  de  i4-o3  à  1667,  que  la  terre  de  Loudon, 
telle  que  la  possédait  alors  la  famille  de  Morin,  était  le  fief  do- 
minant de  la  paroisse  de  Parigné  et  que  ,  pendant  celte 
période ,  elle  prenait  le  titre  de  Châtellenie  de  la  Ville  , 
s'étendant  sur  les  paroisses  de  Parigné  ,  de  S.-Mars-d'Outillé , 
de  Jupilles ,  comprenant  la  terre  de  Loudon  et  le  bois  des 
Minerais  ,  paroisse  de  Parigné  ;  le  fief  de  la  Feigne  ,  celui 
de  la  Varenne  ou  Garenne  de  Jupilles  ,  et  celui  de  la  Fon- 
taine-Marie ;  la  justice  de  Parigné  et  de  Chaiilé  {sic,  peut- 
être  Changé  ?  );  droits  d'usage  et  de  chasse  dans  les  forêts  de 
Berçay  ou  Bcrsai  et  de  Cléophas.  —  Dans  l'aveu  rendu  en 
i3;)4->  Par  P*  ^e  Savoisy  ,  pour  le  temporel  de  son  évêché  , 
on  lit  :  «  hem  ,  ce  que  tient  de  moi  Guill.  Morin  ,  chevalier  , 
sire  de  Loudon ,  c'est  à  savoir  l'habergement  de  Loudon  , 
les  appartenances  d'iceluy ,  à  foy  et  hommage  ,  et  une 
autre  foy  et  hommage  ,  pour  la  métairie  de  la  Fontenelle 
(  en  Parigné  )  ,  avec  les  appartenances  d'icelle  ,  tant  en  fief 
qu'en  justice  et  pour  raison  desdiles  choses  ,  m'est  tenu 
faire  et  payer  4  s-  iî  d.  tournois  de  service  ,  rendus  à 
Parigné  l'Evêque,  au  jour  de  dimanche  d'après  la  Nativité 
de  S.  Jean-Baptiste.  »  —  Les  8  et  i5  octobre  i5o8,  Jean 
Morin  ,  chevalier  ,  seign.  de  Loudon  et  du  Tronchet ,  assiste 
aux  réunions  des  trois  ordres  de  la  province  ,  pour  l'examen 
et  la  publication  de  la  coutume  du  Maine.  —  Il  ne  reste  plus 
rien  du  château  de  Loudon  ,  situé  à  (  k.  1/2  nord-est  du 
bourg  de  Parigné  ,  que  les  douves  sèches  qui  l'entouraient , 
et  l'un  des  étangs  qui  en  dépendaient.  Possédé  à  l'époque  de  la 
révolution  et  dès  1777,  par  la  famille  de  Murât,  ce  qui  reste 
de  celte  terre  appartient  encore  à  l'héritière  du  nom  et  des 
biens  de  cette  famille,  M.me  de  INicolaï,  de  Monlfort,  pro- 
priétaire également  de  l'intéressant  château  delà  Busardière  , 
en  Changé  (  v.  cet  art.  ),  qui  en  est  tout  proche.  Il  ne  reste 
rien  non  plus  du  prieuré  ,  situé  à  7  h.  au  nord  du  château,  et 


PASUGIXÉ-L^VÈQUE.  355 

dont  deux  ruisseaux  le  séparaient,  que  !a  chapelle  ,  qui  ne  sert 
plus  au  culte. 

2."  La  terre  du  Brcuil  ou  le  Breil,  à  2,7  h.  S  S.  E.  du 
bourg,  fui  érigée  en  baronnic ,  vassale  de  la  terre  de  Touvoie 
ou  de  la  temporalité  de  J'évèché,  par  l'évèque  Gonticr  de 
JJaignaux  ,  i3b8-i385  ,  en  faveur  de  P.  Gauguclin  ,  lorsque 
celui-ci  lui  en  rendit  aveu  ,  du  chef  de  Thiéphaine  de  Dou- 
celles  ,  sa  femme  ,  propriélaire  de  celle  terre.  Dans  l'aveu 
de  i3g4,  cité  plus  haul ,  il  est  fait  aussi  mention  des  droits 
de  l'evêque  sur  celte  terre  :  «  Item  ,  les  choses  hérilaux ,  tant 
en  fief,  que  domaine,  que  justice  ,  que  lient  de  moy  à  foy  et 
hommage  ,  à  raison  dudit  évéché ,  le  sire  du  lîrcil ,  lequel  , 
par  raison  de  ladite  foi  et  hommage  ,  est  tenu  ,  le  jour  que  je 
suis  reçu  pour  faire  ma  première  entrée  en  l'église  du  Mans  , 
comme  évesque ,  me  tenir  Teslrier  quand  je  descends  à  l'abbaye 
de  S.- Vincent ,  près  le  Mans,  et  doit  avoir  le  sieur  du  Breil, 
quand  je  suis  descendu,  le  cheval  sur  lequel  je  descends,  en 
l'état  où  Usera,  garny  de  tout  harnois  ,  et  par  ce  est  lenu  ledit 
sire  de  Breil ,  d'ayder  en  la  compagnie  de  mes  autres  vassaux 
cl  sujets  ,  à  trie  porter  quand  le  cas  s'y  offre  ,  de  S.-Oucn 
près  le  Mans  ,  jasques  en  l'église  cathédrale  dudil  lieu.  »  Le 
Breil  était  possédé  en  i£..  »  par  Jeanne  Morellc  ,  qui  épousa 
un  sieur  de  Cens.  Samson  ,  leur  fils,  chevalier  ,  seigneur  de 
la  Roche-Bouel ,  par  acte  du  11  mars  i453  ,  cède  à  l'évèque 
Berruycr  ,  l'emplacement  de  3  moulins  ,  situés  en  Parigné, 
en  échange  de  plusieurs  renies.  Marie  Dugué  porla  ,  par 
mariage,  une  partie  de  celle  terre  à  Jacq.  Ri  cher,  lieu- 
tenant particulier  du  sénéchal  du  Maine  ,  en  i586,  lequel 
assista  l'évèquc  Ch.  d'Angcnnes,  lors  de  son  intronisation. 
Enfin,  le  Breil  appartenait,  en  1789,  à  M.  Poulard  du 
Mans,  à  cause  de  demoiselle  de  Monllouis,  son  épouse, 
dont  le  père  l'avait  acquise  des  héritiers  de  Jacq.  Rillé  , 
écuyer.  Après  le  décès  de  la  dame  Poulard  ,  le  Breil  fut  vendu 
au  sieur  Lenoir ,  du  Mans.  Cette  terre  dont  l'ancien  manoir 
a  été  remplacé  par  une  jolie  maison  moderne  ,  accompagnée 
de  jardins  agréables  ,  est  possédée  actuellement  par  lu.  Dé- 
signé ,  maire  de  Parigné. 

3.°  Chatons  ^  une  autre  terre  assez  importante  autrefois ,- 
silué  sur  le  bord  d'un  cours  d'eau  ,  à  4-  *»  I/2  *  l'ouest  du 
bourg,  se  composait,  en  1780,  de  plusieurs  fiefs,  avec 
droit  de  justice ,  d'un  assez  vaste  château,  ayant  deux  gros 
pavillons  aux  deux  bouls ,  entouré  de  douves  qui  passaient 
sous  la  maison ,  à  laquelle  on  arrivait  par  deux  ponis- 
levis;  chapelle  ,  orangerie  ,  communs  ,  jardins  ,  un  joli  bois 
bien  percé  ,  où  aboutissaient  de  belles  avenues ,   dont  une 


356  PARIGNÉ-L'ÉVÈQUÈ. 

s'étendait  à  plus  de  i  k.  t/2  vers  le  sud.  Chatons  fut  possédé 
autrefois  par  Gui-Claude- Rolland  de  Laval-Monlmorenci  , 
seign.  de  Vallon,  Crénon,  JVTaigné  et  Chatons ,  fait  maréchal 
de  France  en  1747  »  dont  la  3.e  fille,  Henriette- Louise  ,  la 
porta  par  mariage  au  comte  d'Helmstadt ,  meslre  de  camp 
du  régiment  de  Bretagne  cavalerie.  Lorsque  le  maréchal  de 
Laval  séjournait  à  Chatons,  un  marché  avait  lieu  l'un  des 
jours  de  chaque  semaine  ,  près  du  château  ,  pour  son  appro- 
visionnement ,  une  table  de  3o  à  4o  couverts  y  étant  dressée 
chaque  jour.  Vendue  depuis  lors ,  cette  terre  a  passé  succes- 
sivement des  premiers  acquéreurs ,  à  M.  Crépon  de  Vaux  et 
à  M.  Couronne  ,  greffier  de  paix  au  Mans  :  c'est  de  ce 
dernier  que  l'a  acquise  M.  Manguin  aîné  ,  de  la  même  ville  , 
possesseur  actuel»  L'ancien  château  ,  l'orangerie ,  la  fuie  ont 
été  entièrement  abattus.  C'est  sur  la  cuisine  et  le  reste  des 
communs  qu'a  été  construite  la  maison  bourgeoise  actuelle  , 
très- bien  accompagnée  par  une  esplanade  ,  terminée  par  des 
plantations  de  tilleuls,  aux  deux  extrémités  ;  par  de  superbes 
douves  ,  au  nombre  de  g  ,  offrant  les  plus  belles  eaux  ;  par 
des  jardins  ,  dans  l'un  desquels  vient  d'être  planté  un  bosquet 
à  l'anglaise;  et  par  les  vastes  prairies  qui  i'enlourenl.  Une 
autre  portion  ,  composée  du  bordage  appelé  le  Tourne-Bride , 
et  de  celui  de  la  Rifaudière  ,  forme  un  autre  objet,  où  existe 
une  maisonnette  de  maître  ,  vendu  tout  récemment  par  le  mé- 
decin Féron,  à  M.  Renard,  régisseur  de  la  terre  de  Montfort. 

4-.°  La  Grande-Roche ,  à  2  k.  E.  i/4-S,  ,  simple  maison 
aujourd'hui ,  portée  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de  la 
province  du  Maine,  dressé  en  i63g  ,  sans  désignation  de 
propriétaire  et  sans  taxe.  C'est  actuellement  la  propriété  de 
M.  Fouquet,  de  Changé. 

5.°  Corlevé ,  à  1,4  h.  au  nord,  porté  au  même  rôle,  sans 
indication  du  nom  du  propriétaire  ,  mais  taxé  à  xx  1.  ;  maison 
bourgeoise  avec  avenue. 

6.°  Le  fief  de  la  Ville,  tout  près  et  au  nord  -  est  du 
précédent  ;  simple  ferme  actuellement. 

7.0  La  Boucherie  ,  à  2,3  h.  à  Test  de  Corlevé  ;  ferme,  in- 
diquée comme  un  ancien  fief,  sur  la  carte  de  Cassini. 

8.°  Le  fief  des  Clos ,  simple  hameau  aujourd'hui,  à  1,2  h. 
nord  du  bourg,  porté  au  rôle  précité  ,  mais  sans  taxation  et 
sans  désignation  de  propriétaire. 

g.0  Le  fief  et  domaine  des  Bois ,  porté  au  même  rôle  ,  sans 
nom  de  propriétaire  ,  mais  taxé  à  n;  I. 

io.°  La  terre  et  seigneurie  de  Berault,  Beraux  ou  Braux ,  à 
2,6  h.  au  nord  ,  un  peu  vers  l'est  du  clocher ,  ayant  une  cha- 
pelle  anciennement,  fondée  en   i526  ,  comme  on  l'a  vu 


PARIGIVÉ-L'ÉVKQUE.  357 

plus  haut  ,  par  L.  de  la  Chasscric  ,  alors  propriétaire  ,  taxée 
à  un  mousquetaire  ,  sur  le  rôle  prêché* 

ii.°  La  Chassrrie ,  à  S 2  h.  au  nord  du  bourg  ,  au  bord  de 
l'ancien  chemin  du  Mans  à  S. -Calais  ,  hameau  actuellement. 

12. °  Le  fief  et  seigneurie  de  la  Fosse ,  porté  sans  taxe  et 
sans  nom  de  propriétaire,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban. 

i3.°  Le  Grand- Montbray ,  à  2,2  h.  du  clocher,  sur  la 
limite  occidentale  du  territoire  ;  jolie  maison  bourgeoise , 
accompagnée  d'un  bois  percé  d'allées,  à  M.  Deshaies,  du 
Mans. 

i4«°  Les  deux  lieux  du  Tertre ,  à  l'extrémité  sud  de  la 
commune  ,  tous  deux  de  nature  censive  ,  formant  actuellement 
un  hameau. 

i5.°  La  Pescherie,  à  1,2  h.  sud-est  du  bourg,  près  la  rive 
gauche  du  Narais ,  avec  chapelle  autrefois. 

16.0  Chantoiseau,  près  et  à  l'est  du  bourg,  indiqué  comme 
fief  sur  la  carte  de  Jaillot. 

17.0  La  Minerie  ,  à  3,3  h.  nord,  un  peu  vers  ouest  du 
bourg  ,  dont  la  maison  de  maître  et  la  chapelle  n'existent  plus. 

18. °  Lnfin,  la  Vaudère  ,  belle  maison  bourgeoise,  avec 
accompagnement  de  communs  et  jardins,  à  i,8  h.  O.  i/4~ 
N.  du  clocher,  ne  paraît  pas  avoir  été  un  fief  autrefois,  et 
n'a  été  construite  que  depuis  10  à  12  ans  par  son  propriétaire  , 
M.  Lebrelon  de  Vanoise. 

La  paroisse  de  Parigné  et  la  plupart  des  fiefs  en  dépendant  , 
relevaient  de  la  châlellenie  de  Vaux  et  Belin.  (  V.  l'art. 
belitst,  i-i45.) 

hist.  civ.  Il  existait  à  Parigné  une  Maison  -  Dieu  ,  sur 
laquelle  on  n'a  aucun  autre  renseignement.  Le  nom  des  Mon- 
neries ,  corrompu  probablement  de  celui  d' Aumonerie ,  que 
porte  une  ferme  située  à  louest  du  bourg ,  vers  l'extrémité  du 
territoire  ,  semble  indiquer  son  emplacement  ? 

Vers  la  fin  du  16e  siècle,  Jacq.  de  la  Mothe  ,  abbé  de 
Saint-Prix  ,  dont  il  est  parlé  plus  longuement  à  l'article 
Courdemanche  (  II-142  )  ,  fonda  un  collège  de  garçons  à 
Parigné.  On  ne  dit  pas  s'il  le  mit  à  la  collation  du  seigneur 
de  Loudon,  comme  il  le  fit  de  celui  qu'il  fonda  à  Cour- 
demanche ,  ce  qui  paraît  vraisemblable. 

En  i833 ,  le  Conseil  municipal  vote  une  somme  de  200  f. 
pour  le  logement  d'un  instituteur  primaire ,  la  commune  pos- 
sédant une  maison  d'école  dans  celle  de  l'ancien  collège. 

Il  existe  à  Parigné  un  bureau  de  bienfaisance ,  doté  de  2 12  f. 
de  revenu  ,  provenant ,  en  partie  ,  du  don  de  deux  pièces  de 
terre,  fait,  en  1806,  aux  pauvres  de  la  commune  ,  par  MM, 
Picot  frères. 


358  PARIGNÉ-L'ÉVÊQUE. 

HTDROGR.  Les  nombreux  cours  d'eau  qui  arrosent  celte 
commune  sont  :  i.°  la  petite  rivière  de  Narais,  qui  la  traverse 
du  sud-ouest  à  Test,  vers  le  tiers  sud  de  sa  longueur  ;  2.0  et 
3.°  les  ruisseaux  d'Assé  et  de  Vaugaulier,  venant  de  Brellcs; 
4-.°  et  5.°  ceux  de  Chantegrenouille  et  de  Vaurousseau ,  ayant 
leur  source  sur  le  territoire;  6.°  et  7.0  ceux  de  Loudon , 
sortant  des  deux  étangs  de  ce  nom  ,  s'éparant  l'ancien  château 
du  prieuré  ,  et  se  réunissant  à  la  moitié  de  leur  cours ,  pour 
aller,  dans  la  direction  du  nord-ouest,  à  peu  près,  confluer 
dans  le  Narais  ;  8  °  le  ruisseau  de  la  Minerie  ou  des  Vernelles , 
sortant  de  l'élang  de  ce  dernier  lieu  ,  coulant  à  l'ouest  ;  9  ° 
celui  des  Guémardières  ,  qui  passe  à  Chatons,  et  se  réunit 
bientôt  au  précédent,  pour  aller  confluer  dans  la  Sarthe  ,  sous 
le  nom  de  ruisseau  de  l'Arche-aux-Moines  ;  iO.°  celui  de 
Fourgas ,  venant  de  Brettes  ,  et  allant  se  jeter  dans  le  pré- 
cédent, sur  Ruaudin  ;  n.°  enfin,  le  ruisseau  de  Virfolet  qui, 
des  environs  du  bourg  ,  se  dirige  à  l'ouest-  sud-ouest,  et  va 
se  perdre  en  terre  ,  à  2  k.  de  sa  source.  —  Etangs  de  Loudon , 
de  la  Severie  et  de  la  Roterie  ,  peuplés  de  brochets  et  de 
gardons  principalement.  —  Moulins  :  de  la  Bruyère  ,  de  l'Au- 
nay  ,  Grand,  Petit,  des  Foullcrcls,  tous  à  blé  ;  de  Cogé  , 
à  papier,  sur  le  Narais  ;  de  Fourgas  ,  à  blé  ,  sur  le  ruisseau 
du  même  nom. 

géolog.  Sol  généralement  plat  ,  dans  les  parties  nord  et 
ouest  ;  coupé  ,  du  nord-est  au  sud  ,  par  une  chaîne  de  collines , 
formant  un  plateau  assez  élevé  pour  que  ,  de  la  lande  du 
Moiré,  par  exemple,  située  à  1  k.  1/2  au  sud-sud-est  du 
bourg,  on  apperçoive  distinctement  la  ville  du  Mans,  et 
jusqu'à  la  butte  de  Chaumont ,  près  Alençon  ,  à  64  k.  (  16 
lieues  de  poste  )  de  distance.  —  Terrain  presque  entièrement 
de  grès  vert,  souvent  recouvert  par  des  dépôts  tertiaires  de 
grès  de  Fontainebleau ,  à  grain  très-serré  ,  en  extraction 
à  i  k.  de  Parigné ,  sur  la  route  de  Lucé  ;  craie  lufau ,  aussi 
en  extraction.  Le  silex  meulière  se  développe  tellement  à 
l'est,  dans  les  landes  de  Vaugautier ,  qu'il  y  aurait  proba- 
blement de  l'avantage  à  l'y  exploiter,  pour  l'usage  des 
moulins;  grès  ferrifère  ,  sur  quelques  points  ;  sables  et  ludus 
quartzeux  ;  etc. 

Plant,  rar.  Salvia  pratensis ,  lin.  ;  Slalice  pîanlaginea , 
ALL. 

CADASTR.  Superficie  totale  de  6,286  heet.  58  ar.  60  cent. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour. ,  3,ooo  hect.  08  ar.  70 
cent.  ;  en  5  class.,  évaluées  à  2  f.  70  c ,  10-80,  2.-3o,  3  f\ 
et  47  f«  80  c.  —  Jard.,  29-89-90  ;  en  2  cl.  :  4.7  f.  4°  c.,  59- 
3o.  —  Vergers  et  avenues  ,  0-27-00  ;  2  cl.  :  21  f.  3o  c. ,  47~ 


PARÏGNÉ-L'ÉVÊQUE.  35g 

£0.  —  Vignes ,  12-96-90  ;  2  cl.  :  36  f.  4«  c. ,  48-5o.  —  Prés, 
395-66-90;  4  cl  :  19  f  80  c,  39-60,  74-80,  9o-3o.  — 
Pâtur. ,  332-()7-8o  ;  3  cl.  :  3  f.  4o  c. ,  9-10 ,  18-20.  —  Bois 
futaies,  7-0/-10;  3  cl.  :  12  f.  10  c. ,  18-60,  25-3o.  —  B. 
taillis,  448-92-10;  5  cl.  :  2  f.  3o  c.  ,  4-Go,  12-10,18-60, 
a5-3o.  —  Land.  et  bruyèr.,   1,213-08-20;    3  cl.  :     o  c. , 

2  f.  20  c,  6-80.  —  Pinîèr.,  604-55-yo  ;  4  c!.  :  1  f.  3o  c.'., 
2-60  ,  3-4o ,  7-60.  —  Carrières ,  o-02-3o  ;  à  3g  f.  —  Douv. , 
pièc.  d'eau,  mar.,  étangs,  58~i2-5o;  2  cl.  :  21  f.  3o  c. ,  47" 
4o.  —  Superf.  des  bâlim. ,  cours  ,  23-o6-35  ;  à  47  ^  IO  c# 
Oùj  non  impos.  :  Egl. ,  cimcl.  etchap.,  jard. ,  0-9680.  — 
Rout.  et  chcm. ,  i52-76-3o.  —  Cours  d'eau,  6-20-o5.  = 
575  maisons,  en  1 1  cl.,  de  8  à  1  72  f.  —  5  moul.  à  blé  ,  en 

3  cl.  :  1  de  198  f.  (oc,  2  de  248  f.  et  2  de  396-80  chacun. 
—  1  moulin  à  papier,  à  496  f. 

n  \   Propr.  non  bâties ,  79,275  f.  43  c.  ")  F  /A  c 

Revenu  impos.  j  _£_  bàties  ^        ;»g'|5       \       )  91,190  *•  4*  c- 

CONTRIB.  Foncier,  1 1,966  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  2,098  f.  ; 
port,  et  fen. ,  711  f.  ;  78  patentés  :  droit  fixet  448  f .  ;  dr. 
proport.  ;  168  f.  67  c  Total,  i5,3gi  f,  67  c.  —  Chef  lieu  de 
perception. 

CULtur.  Superficie  presque  partout  sablonneuse  ou  argilo- 
sablonneuse  et  peu  fertile  ;  argilo  calcaire  et  plus  productive, 
dans  les  hauteurs  à  l'est  ;  cultivée  en  céréales ,  dans  la  pro- 
portion de  2  parties  en  froment  et  autant  en  orge  ,  3  en 
avoine,  18  en  seigle  et  méteil ,  4  en  maïs  et  sarrasin;  peu 
de  trèfle  ,  de  chanvre  et  de  sainfoin  ;  beaucoup  de  pommes 
de  terres  ;  citrouilles  et  autres  légumes  ;  prés  de  médiocre 
qualité  ;  vignes  en  voliers  ;  arbres  à  fruits  à  cidre,  maronniers , 
noyers;  bois  ordinaire  et  de  pin  ;  beaucoup  de  landes  ,  non 
encore  eu  culture  ni  en  semis  de  pin  ,  dont  celle  de  Moiré 
et  partie  de  celles  de  Loudonneaux ,  au  nord  ,  et  de  Vaugaulier, 
au  sud-est  ;  élève  de  quelques  poulains  ,  en  petit  nombre  ; 
d'une  assez  grande  quantité  de  bétes  à  cornes  et  de  porcs , 
engraissage  de  ceux-ci;  beaucoup  de  moutons;  peu  de  chèvres, 
proportionnellement  à  l'étendue  de  la  commune  ;  quelques 
ruches.  —  Assolement  triennal.  Une  douzaine  de  fermes 
principales  ,  60  moyennes  et  gros  bordages  ,  un  plus  grand 
nombre  de  petits  bordages  et  maisonnies  ,  la  plupart  reunis 
dans  les  hameaux  indiqués  à  la  population.  —  80  charrues  , 
dont  25  traînées  par  des  chevaux  ,  le  surplus  par  ceux-ci , 
associés  aux  bœufs  et  quelquefois  à  des  vaches.  —  Commerce 
agricole  consistant  en  grains  de  toute  sorte ,  dont  il  n  y  a 
exportation  réelle  que   de   ceux  destinés  à  l'engraissement 


36o  PARIGNÏS-L'ÉVÊQUE* 

des  bestiaux  et  des  volailles  ,  v  ayant  importation  réelle 
d'environ  i3,ooo  hectol.,  pour  la  nourriture  des  hommes  ; 
en  chanvre  et  fil ,  graine  de  trèfle  ,  pommes  de  terre ,  légumes , 
cidre  ,  fruits  ,  marrons  ,  noix  ,  bois  ,  cônes  de  pins  ;  veaux 
et  génisses  ,  moutons  ,  porcs  de  lait  et  gras  ;  laine  ,  cire  et 
miel ,  etc. 

marchés.  Petit  marché  dans  le  bourg ,  le  jeudi  ,  pour  la 
vente  de  la  volaille  ,  des  œufs  ,  du  beurre ,  des  fruits  et  lé- 
gumes ,  etc.;  lequel  a  succédé  à  celui  qui  tenait  à  Chatons.  — 
Fréquentation  des  marchés  du  Mans  ,  de  Bouîoire  ,  du  Grand- 
Lucé  et  d'Ecommoy. 

industr.  Extraction  de  la  marne  ,  du  calcaire  tufau  ,  comme 
on  l'a  vu  plus  haut,  pour  bâtir,  celui-ci  dans  plusieurs  car- 
rières ,  notamment  aux  Boulinières  ,  de  bonne  qualité  ; 
l'un  et  l'autre  à  20  et  25  mètres  de  profondeur.  Fabrication 
de  2,000  pièces  de  toile  environ,  occupant  près  de  200 
métiers ,  de  60  aunes  chaque ,  2/5.es  en  brin  ,  autant  dites 
communes  ,  et  i/5.e  dites  bâtardes.  Papeterie  de  Cogé  ,  à  une 
cuve  et  6  pilons,  produisant  d'assez  bons  papiers  pour  im- 
pression ,  quelque  peu  pour  l'écriture ,  la  majeure  partie  pour 
rouleau  et  pour  emballage,  lesquels  se  vendent  à  Paris. 

rout.  et  chem.  La  roule  départementale  n.°3,du  Mans 
à  Lucé-le-Grand ,  traverse  le  territoire  dans  sa  plus  grande 
étendue ,  du  nord-nord-ouest  au  sud-sud-est ,  en  passant 
au  bourg  ;  l'ancien  grand  chemin  du  Mans  à  Sainl-Calais  , 
passe  vers  son  extrémité  nord,  qu'il  traverse  du  nord-ouest 
à  l'est.  Des  chemins  vicinaux  nombreux  ,  presque  tous 
sablonneux ,   sillonnent  le  territoire  dans  toute  son  étendue. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  :  le  Breil,  Chatons, 
le  Tourne-Bride ,  la  Vaudère ,  Montbray ,  la  maison  de 
M.  Picot ,  et  quelques  autres  dans  le  bourg  ;  sous  celui 
des  noms  :1a  Ville,  la  Cour-David  ,  la  Guette,  la  Herse  ; 
Espagne;  la  Galanderie  ;  le  Chapitre,  les  Monneries  (  Au- 
môneries  ?  ) ,  la  Pâquerie  ,  le  Mortray  (  Mors  tristis  )  ,  les 
Communes  ;  la  Pescherie  ,  la  Fonteneile  ,  les  Gués-Trouvés, 
les  Gués-Brunet,  Moiré;  la  Luère,  la  Grande-Boche,  la 
Fosse  -Fondue  ;  la  Minerie,  Bouillon,  la  Terre  -  Rouge  , 
le  Sablon  ,  la  Touche  ;  les  Défais  ,  Malessard  ,  les  Planls  , 
la  Boulas  (  la  Boulaie  ),  l'Epine,  etc.;  le  Chou,  les 
Chouanières  ,  la  Choinas  ,  la  Chouanerie  (  tous  noms  se 
rapportant  à  l'oiseau  du  genre  chat-huant  )  ;  Chantoiseau , 
Chantepie  ,  Chantegrcnouille  ;    etc. ,   etc. 

étarl.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire  ,  bureau 
de  bienfaisance  ;  résidence  d'un  notaire ,  d'un  expert-géo- 
mètre f   d'un   percepteur  des   contributions  direct.;   recette 


PAR1GNE-LE-P0LIN.  36 1 

buraliste  des  conlrîb.  indir. ,  un  débit  de  poudre  de  chasse , 
a  débits  de  tabac.  Bureau  de  poste  aux  lettres ,  au  Mans  ;  de 
distribution  ,  à  Lucé. 

établis,  part.  Un  officier  de  santé  ,  une  sage-femme.  Un 
messager .  pour  le  Mans ,  avec  cariole ,  deux  fois  par  se- 
maine ;  une  voilure  publique ,  du  Mans  à  Tours  ,  par  Lucé 
et  la  Charlrc ,  passe  tous  les  jours  ,  d'aller  et  revenir ,  au 
bourg   de   Parigné. 

PARIGNÉ  LE-POLIN ,  P.  LE  POLLIN  ;  p.  le  poullin 
(  Arpent,  des  land.  du  Maine  )  ;  Parigneium  ,  Pariliacum  ,  Pro- 
oignacum  Polini ;  de  pcr  ignitus ,  lieu  brûlé  ,  incendié  ;  ou  bien  , 
de  pro  vineum,  lieu  planté  de  vignes,  comme  il  a  été  dit  à  l'art, 
précédent,  et  de  polis ,  ville  ,  ou  bien  de  polas  ,  poulains  (  v. 
l'art.  yvré-le-POLTN  ).  Commune  cadastrée  ,  du  cant.  et  à  7 
kilomètres  1/2  S.  E.  de  la  Suze  ;  de  l'arrond.  et  à  19  k.  S.  i/4* 
O.  du  Mans;  jadis  du  doyenné  d'Oizé,  de  l'archidiac.  de 
Châtcau-du-Loir  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist. 
lég.  :  8  et  22  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  O. ,  par  Roëzé  ;  au  N.,  par 
Fillé-Guécélard  ;  à  l'E.,  par  Yvré-lc-Pôlin  ;  au  S.,  par  le 
même  et  par  Gerans  ;  à  l'O. ,  encore  par  Cerans  ;  la  forme 
très-irrégulière  de  celle  commune  peut  se  rapporter  à  un 
triangle  ,  dont  la  base  ,  un  peu  arrondie  ,  est  située  au  S.  S. 
O. ,  et  le  sommet  au  N.  N.  E.  Son  diamètre  central,  de  l'un 
à  l'autre  de  ces  deux  orients  ,  est  d'environ  5,8  h. ,  contre  une 
largeur  d'est  à  ouest ,  de  2  k.  1/2  ,  au  centre  du  territoire ,  et 
de  4  k.  1/2  ,  vers  son  extrémité  sud-sud-ouest  ou  à  la  base 
du  triangle.  Le  bourg,  situé  à  1,1  h.  seulement  de  l'extrémité 
sud-ouest  du  territoire  ,  à  peu  de  dislance  de  la  route  royale 
de  Paris  àNantes  ,  qu'il  domine  ,  sur  le  sommet  d'un  coteau , 
formant  l'un  des  points  les  plus  élevés  du  département , 
comme  on  le  verra  plus  bas,  consiste  en  une  assez  jolie  rue, 
s'étendanl  de  l'est  à  l'ouest ,  en  passant  au  nord  de  l'église. 
Celle-ci ,  sans  intérêt  architectural,  à  clocher  en  pyramide  , 
est  entourée ,  des  côtés  nord  et  ouest ,  par  un  cimetière  mal 
clos. 

POPUL.  De  90  feux  anciennement ,  on  en  compte  aujour- 
d'hui 2o5  ,  comprenant  364  individ.  mâles ,  399  femelles  , 
total,  763  ;  dont  2o4  dans  le  bourg  ,  environ  80  au  hameau 
des  Chesnayes ,  5o  à  celui  de  la  Foussardière ,  4°  et  3°  à 
ceux  des  Freulonnières  et  de  Beaubois  ;  de  25  à  18  aux 
hameaux  du  Carrefour,  des  Benatières  et  de  la  Teslardière. 
Mouo.  dècenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  70; 
naissanc. ,  256;  décès,  284.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. , 
60  ;  naiss. ,  226  ;  déc. ,  224. 


362  PAMGNÉ-LE-POI 

HIST.  ECCLÉs.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.-Pierre-ès-Licns  ; 
assemblée  ou  fête  patronale  ,  le  i.er  dimanche  d'août.  La  cure, 
ainsi  que  le  prieuré  de  S  -  Pierre  ,  dont  elle  dépendait , 
étaient  à  la  présentation  de  l'abbé  de  S-]Vïesmin  d'Orléans  : 
le  premier  valait  600  1.  ,  le  second  5oo  1.  de  revenu  annuel. 
Les  autres  fondations  religieuses  de  la  paroisse  étaient  :  i.° 
la  chapelle  de  la  Chevaierie  ,  à  la  présentation  du  seigneur 
de  ce  fief;  2.0  celle  des  Hayes,  évaluée  à  25o  1.;  3.°  celle  de  N.- 
I).  de  Piété  ou  de  la  Bosserie  ,  valant  i5  1. ,  présentée  par  le 
seigneur  de  paroisse  ;  4°  la  chapelle  de  Notre-Dame  ,  estimée 
100  1.;  5.°  le  Collège  ,  indiqué  dans  le  pouillé  du  diocèse.  — 
Le  Prieuré  de  Roëzé ,  dont  les  biens  furent  compris  dans  la 
dotation  du  séminaire  S.-Charles  (111-200),  possédait  une 
rente  de  22  1.  sur  la  terre  des  Hamanges  ,  située  en  Parigné. 

111ST.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était ,  suivant  Le- 
paige  ,  annexée  à  la  terre  des  Perrais.  Cette  terre  ,  possédée , 
de  1604.  à  1661  ,  par  Sébastien  de  Broc,  écuyer  ,  parent 
de  Mathurin  de  Broc  ,  seigneur  de  Broc  ,  terre  et  paroisse 
situées  en  Anjou  (  Maine-et-Loire  )  ,  à  peu  de  distance  au 
sud  du  Lude  ,  est  toujours  restée  dans  celte  branche  de  la 
famille  de  Broc,  laquelle  possédait  aussi  la  vicomte  de  Foui- 
lelourte  (  H-^og  )•  Elle  appartenait ,  en  \  jjj  ,  à  M.  le  comte 
de  Broc ,  lieutenant-colonel  de  cavalerie  ,  chevalier  de  S.- 
Louis, et,  en  dernier  lieu  ,  à  M.  Charles  ,  marquis  de  Broc, 
qui  l'a  mise  en  vente  tout  récemment.  Le  château  des  Perrais , 
bâti  tout  près  et  au  sud  du  bourg  de  Parigné,  est  une  belle 
maison  à  la  moderne,  reconstruite,  il  y  a  près  de  trois  quarts 
de  siècle,  couronnant  majestueusement  le  coteau  sur  lequel 
il  est  bâti,  et  accompagné  de  très-  beaux  jardins  et  d'avenues, 
dont  une  s'étend  au  nord  ouest,  jusqu'à  la  grande  roule  de 
Paris  à  Nantes,  sur  une  longeur  dei,2  h.  Son  sommet  est 
élevé  à  122  met.  60  c.  (  368  pieds  )  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer.  Cette  terre  relevait  de  celle  du  Bouchet-aux-Corneilles 
(  v.  cet  art.  )  ,  et  la  paroisse  de  Parigné-le-Pôlin ,  du  comté 
de  Bclin  (  v.  I-i45  ).  On  appelle  Petits- Perrais  une  jolie 
maison  bourgeoise ,  également  de  construction  moderne  , 
située  au  bas  du  bourg ,  au  nord  de  celle  des  Grands-  Perrais  , 
appartenant  à  M.mc  la  marquise  douarière  de  Samson  de 
Lorchère,  née  de  Broc,  qui  l'habite. 

Plusieurs  autres  fiefs  cl  lerres  nobles  existaient  à  Parigné- 
le-Pôlin ,  savoir  :  i.°  la  lorterie  ,  la  principale  d'entre  eux, 
possédée  dès  i/<.5i,  par  Agnès  de  Mondragon,  puis,  par 
suite  d'alliance  ,  à  partir  de  l'année  ih]5  ,  par  la  famille  du 
Bouchet.Nous  avons  vu  ailleurs  (art.  bourrai  et  longaunay, 
1-2 10,  11-628,  629),   que  cette  terre  est  indiquée  dans 


PAKIGNÉ-LE-P0L1N.  363 

d'anciens  aveux  ,  comme  étant  située  en  et  proche  la  foret 
de  Long-Aulnay  ,  et  que,  en  i55o  ,  lors  de  l'arpentage  et 
de  l'adjudication  des  landes  dépendantes  du  comté  du  Maine, 
dont  faisait  partie  celte  ancienne  forêt,  lesquelles  s'étendaient, 
entre  les  landes  du  Bourrai ,  jusque  sur  Parigné-le-Pôlin  , 
Fr.  du  Bouchet  y  fit  opposition  ,  à  cause  des  droits  qu'il 
prétendait  dans  ladite  foret  et  dans  lesdites  landes  ,  comme 
seigneur  du  fief  de  la  Forlerie  ;  à  quoi  il  fut  répondu  ,  que 
si  iesdils  droits  avaient  été  accordés  aux  seigneurs  de  ce  fief, 
ses  prédécesseurs  ,  ce  n'avait  été  que  «  comme  sergents 
«  préposés  à  la  garde  de  cette  foret  et  ne  pouvaient  s'étendre 
»  sur  les  landes  qui,  étant  incultes  ,  n'avaient  point  eu  besoin 
«  d'être  gardées  »  Le  château  de  la  Forlerie ,  d'ancienne 
construction  ,  flanqué  de  deux  tours,  et  presque  conligu ,  à 
l'ouest,  à  celui  des  Ferrais,  appartenait  encore,  en  1777» 
à  M.  du  Bouchet,  dont  le  fils  unique,  officier  au  régiment 
de  Bourbon  ,  mourut  empoisonné.  C'est  aujourd'hui  la  pro- 
priété de  M.mft  la  marquise  de  Samson.  2.0  la  Chevalerie  , 
autre  fief,  avec  chapelle  anciennement  ,  situé  près  et  à  l'est 
du  bourg,  à  M,  de  Broc  ;  3.°  la  Drouardière ,  à  g  h.  à  l'ouest 
du  même ,  simple  ferme  aujourd'hui ,  également  à  M.  de 
Broc  ;  4°  Montertreau  ,  dont  le  nom  indique  assez  la  situation, 
à  1,6  h..,  à  l'est-sud-est,  maison  bourgeoise,  possédée  par 
M.  Lepaige  ,  neveu  du  bon  curé  de  la  Suze ,  l'abbé  Lepaige , 
auteur  du  Dictionnaire  du  Maine. 

HIST.  civ.  Un  collège  ou  école  de  garçons  ,  exislaît  an- 
ciennement dans  cette  paroisse  :  il  ne  reste  d'autres  rensei- 
gnements à  son  égard  ,  que  la  mention  qu'en  fait  le  pouiller 
du  diocèse. —  En  i833,  le  Conseil  municipal  vole,  en  con- 
formité de  la  loi  du  28  juin  ,  80  f.  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire ,  et  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

Lors  de  l'arpentage  des  landes  du  Maine  ,  dont  il  a  été 
parlé  plus  haut,  il  fut  sursis  à  l'aliénation  de  celle  du  Bourrai, 
s'élendant  en  grande  partie  sur  Parigné-le-Pôlin  ,  d'après 
l'opposition  faite  à  son  aliénation,  par  le  seigneur  de  la 
Forlerie.  Cette  lande  ,  qui  comprenait,  les  bois  des  De/fais 
de  Bruon  ,  fut,  à  raison  de  son  étendue,  de  2,275  arp.  (i,5oo 
hect.  ),  divisée  en  trois  parties,  dans  la  dernière  desquelles 
se  trouvaient  trois  étangs  »  dont  le  seigneur  des  Perrais  est 
«  jouissant  de  deux  et  le  seigneur  de  la  Forlerie  de  l'autre.  » 
(  V.  les  art.  bourrai  et  bruon  ,  1-210?  25o  j. 

biogr.  Michel  du  Bouchet,  écuyer  ,  auteur  du  Parc  moral, 
qui  a  en  plusieurs  éditions,  appartenait  à  Parigné  ,  comme 
seigneur  de  la  Forterie  seulement ,  mais  était  né  au  Mans. 
(  V.  son  art  à  la  biographie.  ) 


36/f  PARIGNÉ-LÊ-POLIN. 

AISTIQ.  Il  existe,  à  i,(  h.  ouest-nord-ouest  du  bourg, 
dans  la  lande  et  près  de  la  sapinière  du  Bourrai ,  à  la  droite 
de  la  route  royale  de  Paris  à  Nantes  ,  deux  monuments 
druidiques ,  dont  le  principal  est  un  dolmen  ,  appelé  la  Pierre 
Couverte  ,  dans  le  procès-verbal  d'arpentage  des  landes  du 
Maine ,  et  vulgairement  Pierre  de  Vignole.  Nous  les  avons 
décrits  à  l'art,  bourrai  ,  1-25 1. 

HYDROG.  La  petite  rivière  de  Fessard  ,  qu'on  dit  s'être 
appelée  Minclo  ou  plutôt  Meclou,  parce  qu'elle  passe  près 
du  fief  de  ce  nom  ,  que  d'autres  appellent  Gravelle  ,  du  lieu 
où  elle  a  sa  source  ,  limite  en  partie  le  territoire  ,  au  sud  et 
à  l'ouest.  Les  étangs  mentionnés  plus  baut ,  dont  deux  sont 
indiqués  sur  la  carte  de  Cassini,  ont  été  desséchés.  —  Point 
de  moulins  dans  cette  commune. 

GÉOLOG.  Terrain  plat  et  d'alluvion  ,  au  milieu  duquel  on 
remarque  la  butle  du  i3ruon  ,  monticule  oblong,  assez  élevé  , 
à  3  k.  i/2  O.  du  bourg  ;  la  colline  ,  en  tut  coquiller  ,  sur 
laquelle  est  bâti  le  bourg  ,  et  celles  de  même  nature  qui,  au 
sud  ,  s'étendent  le  long  du  cours  du  Fessard  ,  semblent,  sur 
ce  terrain,  de  véritables  accidents.  On  extrait  de  la  première, 
le  tufau  avec  lequel  sont  construites  les  maisons  du  bourg  et 
toutes  celles  des  environs.  M.  Ch.  Drouet ,  naturaliste  au 
Mans  ,  a  trouvé  dans  ce  tuf  la  gryphée  suborbiculaire  et 
l'huître  bi-auriculéc  en  telle  quantité  ,  qu'aucune  autre  de  ses 
excursions  géognosliques  ne  lui  en  a  offert  un  gisement  aussi 
considérable.  M.  Lahave,  de  Foulletourte ,  et  d'autres  natu- 
ralistes, y  ont  aussi  rencontré,  en  coquilles  bivalves  :  la 
gryphée  colombe  ,  et  des  moules  ferrugineux  de  ce  fossile  ;  la 
gryphée  piissée  ,  à  valve  inférieure  prodigieusement  renflée  ; 
la  madiole  striée,  dont  le  test  est  bien  conservé  ,  et  2  autres 
espèces  du  même  genre  ?  une  esp.  de  plagioslome  ,  3  esp.  de 
lérébratules,  une  empreinte  de  peigne,  sur  un  poudingue  si- 
liceo-ferrugineux  micacé  ;  en  coquilles  univalves  :  2  esp.  de 
nautiles,  Tune  carénée  et  l'autre  arrondie  ;  2  esp.  d'ammo- 
nites, celle  dite  cénomane  et  un  autre  noduleuse  ;  des  moules 
de  pleurotomaires  et  de  slrombcs. 

Plant,  rar.  Un  chêne ,  d'une  dimension  extraordinaire ,  a 
fait  donner  le  nom  de  Gros  Chêne  à  un  taillis  de  cette  com- 
mune ,  dans  lequel  il  se  trouve  planté.  Sa  circonférence  est  de 
8  mètr.  (  24  pieds  )  ,  et  sa  hauteur  sous  branches,  de  5  m. 
2/3  (  17  p  )•  On  l'environna  ,  vers  la  fin  du  siècle  dernier  , 
d'un  monticule  déterre,  offrant  une  plate-forme  assez  étendue. 
cadastr.  Superficie  totale  de  1,382  hectar.  98  ares,  di- 
visées par  nature  de  terrain,  ainsi  qu'il  suit  :  — Terr.  labour., 
563  hect.  12  ar.  4.0  cent. ,  en  5  class  ,  évaluées  à  6  f.  3o  c. , 


PARIGNÉ-LE-P0L1N.  365 

12  f.  (o  c,  21  f. ,  33  f.  £o  c. ,  i-S  f.  5o  c.  —  Jard. ,  n~43- 
60;  2  cl.  :  4-5  f-  5o  c.  et  60  f.  60  c.  —  \  ign. ,  38-7 i-5o  ;  3 
cl.  33  f.  20  c. ,  76  f.  4o  c. ,  79  f.  70  c.  —  Prés  ,  46-90-80  ; 
4  cl.  :  i3  f.  80  c. ,  27-70 ,  56-3o ,  gi  f.  —  Pàlur. ,  27-14- 
4o  ;  2  cl.  :  9  f.  80  c. ,  i5  f.  4°  c  —  Bois  fui.  ,  o-66-4o  ;  à 
12  f.  20  c.  —  B.  taill.  et  broussils ,  160-06-80;  4  cl.  :  3  f. , 
12  f.  20  c. ,  19-60,  27  f.  — Châlaigner. ,  2~94-5o;  à  12  f. 
10  c.  —  Pinièr. ,  120  f.  63-70;  3  cl.  :  4  f-  80  c. ,  6  f.  60  c. , 
8  f.  4o  c.  —  Land. ,  328-68-20;  2  cl. ,  1  f.  5o  c,  4  f.  5o  c. 
—  Carrier. ,  0-2-60  ;  à  6  f.  3o  c.  —  Superf.  des  mais.  , 
marcs ,  6-63-og  ;  à  4^  f.  5o  c.  On/,  non  impos.  :  Egl. ,  cimct.  , 
presbyt.  et  jard. ,  o-48-4o.  —  Chem.  et  plac.  publ. ,  75-25- 
61.  —  Eaux  courantes,  0-26-0.  =  167  maisons  ,  en  10  cl., 
de  9  à  460  f.  —  7  loges,  à  5o  c.  chaque. 

,>            .              f    Propr  no  nbâties,  17,580  f.  78  c.   ")        or/?  c     Q 
Revenu  impos.  J ^_    baties  ^        ^5       <5q       j  «,356  f.  28  c. 

CONTRIB.  Foncier,  2,874  f.  ;  personn.  et  niobîl. ,  46*  f .  ; 
port,  et  fen. ,  174  f.  ;  23  patentés  :  droit  fixe  ,  1  ;3  f.  ;  dr.  pro- 
port., 28  f.  Total  ,  3,f;5i  f.  —  Perception  de  la  Suze. 

CULÏUR.  Superficie  généralement  sablonneuse  et  argilo- 
sablonneuse,  argilo-calcaire  dans  les  parties  élevées;  médio- 
crement fertile  ;  cultivée  en  céréales ,  dans  la  proportion  de 
3  parties  en  froment  et  autant  en  seigle,  contre  2  parties  en 
orge  et  2  en  avoine.  On  y  cultive,  en  outre,  du  maïs,  un 
peu  de  sarrasin ,  beaucoup  de  pommes  de  terre  ,  du  chanvre  , 
du  trèfle  ,  des  légumes  ;  vigne  ,  donnant  un  vin  blanc  de  petite 
qualité  ,  quelque  peu  de  voliers  ,  en  rouge  ;  beaucoup  d'arbres 
à  fruits,  dont  le  cidre,  doux,  léger,  mousseux,  est  dé- 
pourvu de  force  et  se  conserve  peu  au-delà  d'une  année  ; 
noyers  ,  maronniers  ,  etc.  ;  prés  de  moyenne  qualité  ;  bois 
à  brûler  ;  landes ,  occupant  encore  plus  du  tiers  de  la  superficie 
imposable  ,  dont  un  quart  planté  en  pins  maritimes.  —  Elève 
d'un  très-petit  nombre  de  poulains ,  davantage  de  betes 
aumailles  ,  de  chèvres  ,  beaucoup  plus  encore  de  moutons  et 
de  porcs  et  engraissement  de  ces  derniers  ;  une  certain  nombre 
de  ruches.  —  Assolement  triennal  ;  4  fermes  principales, 
autant  de  moyennes ,  une  huitaine  de  petites  et  de  bordages  , 
et  une  vingtaine  de  maisonnies  ,  réunis  par  hameaux  ,  au 
nombre  de  huit  ;  8  charrues ,  dont  5  traînées  par  bœufs 
et  chevaux  ,  le  reste  par  ces  derniers  seulement,  rz:  Commerce 
agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  exportation 
réelle  ;  en  chanvre  et  fil ,  un  peu  de  graine  de  trèfle  ,  légumes  , 
petits  vins ,  qui  se  vendent  au  Mans ,  ainsi  que  le  cidre  ,  les 


366  PASSAIS. 

noix,  les  marrons;  bois,  cônes  de  pins;  jeunes  bestiaux, 
porcs  gras,  laine,  cire  et  miel ,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  du  Mans,  de  la  Suze  ,  de 
Foulielourte. 

INDUSTR.  Extraction  du  tufau1,  pour  la  bâtisse  et  pour 
la  chaux.  Le  premier  s'exporte  au  Mans ,  principalement  , 
et  y  est  employé  pour  les  entablements ,  les  huisseries  ,  etc. 

ROUï.  et  ÇHEM.  La  route  royale  n.°  23  ,  de  Paris  à  Nantes  , 
traverse  le  terriioire ,  à  peu-près  par  son  centre  ,  du  nord-est 
au  sud-ouest  ;  chemins  d'exploitation  nombreux  ,  à  travers 
les  landes,  assez  difficiles  ta  exploiter  sur  certaines  parties, 
à  cause  de  la  profondeur  des  sables. 

lieux  remarq  Comme  habitations  :  les  deux  Ferrais , 
Monlertreau  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Chevalerie  ,  la 
Forterie,  le  Plessis  ,  Gibraltar;  haut-Eclair,  Monlertreau, 
la  Petite-Roche  ;  la  Patouillère  (  lieu  humide ,  mouillé  )  ; 
l'Aiierie  ,  la  Polierie  (lieu  où  Ton  élevait  les  poulains,  d'où 
viendrait  le  surnom  de  cette  commune  ?  )  ,  le  Hallier,  la 
Chesnaie,  Beaubois  ,  la  Guculle  des  Bois  ,  la  Brosse,  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  école  primaire  votée  ; 
recette  buraliste  des  conl-rifout  indir. ,  débit  de  poudre  de 
chasse  ,  débit  de  tabac.  Bureau  de  poste  aux  lettres ,  à 
Foulielourte. 

PARECÉ,  PARRECÉ  ;  voyez  parce. 

PASSAIS  (le)  Passayum ,  Pesseium  ;  ancienne  contrée 
du  diocèse  du  Mans  ,  située  à  son  extrémité  nord-nord-ouest, 
dont  elle  formait  un  archidiaconé  ,  subdivisé  en  six  doyennés  , 
l'un  desquels  portait  le  nom  de  Passais  manceau  ,  et  avait 
pour  chef-lieu  Ambrières  ,  l'autre  la  ville  de  Domfronl ,  et 
s'appelait  le  Passais  normand ,  parce  que  les  paroisses 
dont  il  se  composait,  dépendaient  toutes  de  la  province 
de  Normandie  L'extrémité  nord  de  ce  doyenné  ,  s'étendait 
à  plus  de  25  lieues  de  poste  au  nord-ouest  du  siège  cpiscopal , 
le  Mans.  (Voir  la  division  et  ce  que  nous  avons  dit  déjà 
du  Passais,  au  tom.  m  ,  dans  tout  le  cours  des  articles  maine 
et  MA1SS  ^  diocèse  du  ),  et  notamment  aux  pages  7  et  191.  ) 

«  Le  Passais,  dit  Odolanl  Desnos  (i-jrz,r),  n'était  qu'une 
vaste  foret ,  faisant  partie  partie  du  canton  des  Aulerces 
Diablintes  :  il  tire  son  nom  du  ruisseau  de  Passais.  Cette 
foret  ne  fut  essartée  qu'assez  tard  :  les  défrichements  durent 
commencer  dans  la  partie  où  se  trouve  le  bourg  de  la  Con- 
ception, en  Passais,  qui  semble  en  avoir  été  d'abord  le 
chef-lieu.  Mais  depuis  que  Guillaume  Talvas  I,  eût  fait 
bâtir  le  château  de  Domfront ,  des  églises ,  et  fondé  un 
prieuré  sur  une  roche  escarpée,   où  S.  Front,  solitaire, 


PASSAIS.  367 

s'était  retire  et  avait  laissé  le  nom  de  Dom  Front  ;  cette 
place,  au  pied  de  laquelle  coule  la  rivière  de  \arennes,csl 
devenue  la  capitale  du  Passais  ,  dont  la  majeure  partie  a  encore 
été  longtems  couverte  de  bois.  —  Les  évêques  du  Mans 
y  annoncèrent  le  christianisme,  et  en  formèrent  un  archi- 
diaconé  considérable,  divisé  en  6  doyennés  ,  dont  quelques- 
uns  sont,  pour  le  civil,  de  la  province  de  Normandie. 
Dudon  semble  nous  annoncer  qu'il  fut  cédé  à  Piaoul ,  chef 
des  Normands  ,  et  à  ses  compagnons  ,  par  le  traité  de  S.- 
Clair-sur-Eple  ,  en  912  :  d'autres  écrivains  prétendent  que 
cette  cession  est  postérieure.  Le  Passais  normand  a  seul  fait 
partie  du  duché  d'Alençon,  après  avoir,  comme  celui-ci, 
été  compris  d'abord  dans  le  comté  de  Hiesmois.  Il  est  borné  , 
au  midi ,  par  le  Passais  manceau  ;  au  couchant ,  par  l' Avran- 
chin  et  le  Bocage,  qui  était  peut-être  du  pays  des  Ambialites 
de  César,  qui  aurait  pu  s'étendre  jusqu'à  Ambrières  ;  à 
l'orient,  par  l'Alençonnais. —  Suivant  le  plus  grand  nombre 
des  historiens ,  une  partie  du  Passais  appartenoit  à  Guil- 
laume-Ie-Bâtard  ,  duc  de  Normandie ,  lorsque  Geoffroi 
Martel  ,  comte  d'Anjou  ,  qui  alors  cherchait  à  s'approprier  le 
Maine  ,  lui  déclara  la  guerre,  en  io45  ;  mais  Guillaume  de 
Malmesbury  assure,  que  le  comte  d'Anjou  était  alors  en 
possession  de  Domfront  :  Quâ  is  iratus  injuria,  par  pari  re- 
tulit ,  et  Darn/runt,  quod  tune  erat  comitis  Andegavorum  obsi- 
dione  coronaoit;  ce  qui  ne  peut  s'entendre  que  de  la  suzeraineté  , 
et ,  comme  son  vassal ,  le  seigneur  d'Alençon  avait  été  forcé 
de  le  lui  livrer.  Le  jeune  duc  de  Normandie  reprit  bientôt 
les  conquêtes  de  Martel ,  et  força  Philippe  I.cr,  roi  de  France , 
à  lui  abandonner  et  lui  confirmer  les  conquêtes  qu'il  ferait 
dans  le  Passais  manceau.  C'est  là  l'origine  de  la  mouvance 
ancienne  de  Lassay  et  de  plusieurs  autres  fiefs  de  la  partie 
du  Passais  manceau ,  du  duché  de  Normandie.  Ainsi  les  ducs 
de  cette  province  avaient  le  Passais  dans  leur  mouvance , 
avant  la  cession  que  Louis-le-Gros  fit  du  Bellesmois  et  du 
comté  du  Maine  ,  à  Henri  1er,  roi  d'Angleterre  et  duc  de 
Normandie  ,  la  denière  semaine  du  mois  de  mars ,  m3.  » 

La  capitale  du  Passais  normand  ,  comme  nous  l'avons 
dit,  était  Domfront  (  v.  ni-34),  aujourd'hui  chef-lieu  de 
l'un  des  arrondissements  du  département  de  l'Orne,  et  la 
petite  ville  de  Couterne ,  du  même  département  ;  le  Passais 
manceau  comprenait  plusieurs  petites  villes  et  gros  bourgs, 
savoir  :  la  Ferté-Macé  ,  actuellement  du  déparlement  de 
l'Orne;  Ambrières,  Lassay,  Villaines-la-Juhée,  Pré-en- 
Pail,  Javron,  la  Poôté ,  de  celui  de  la  Mayenne;  Sillé-lq- 
Guillaume  et  Conlic,  de  la  Sarthe. 


368  PE. 

PATER ,  IV  (  saint-  )  ;  voyez  saint-pater  ,  N. 

PATIS  (  bois  des  ) ,  situés  dans  la  commune  de  Saint- 
Jean  de  la  Moihe.  Voir  cet  article. 

PAUL  (  saint-  )  ;  voir  saint- PAUL,  plusieurs  articles. 

PAVAGE  (  saint-  )  ;  voir  saint-  pavace. 

PAVIJV  (  saint-  )  ;  voir  saint  pavin  ,  deux  articles. 

PÉ  (  le  ) ,  MOTRE-DAME  DU  PÉ  (  v.  l'étymologie  à 
I'hist.  civ.  );  commune  cadastrée,  du  canton  et  à  12  kilom. 
1/2  S.  de  Sablé;  de  l'arrond.  et  à  19  k.  1/2  O.  N.  O.  de  la 
Flèche  ;  à  4-i  k.  S.  O.  du  Mans  ;  à  7  k.  1/2  E.  S.  E.  de  Mo- 
rannes,  et  39  k.  1/2  N.  O.  de  Durlal  (Maine-et-Loire  ). 
Jadis  de  l'archiprêlré  et  de  l'élect.  de  la  Flèche ,  du  Gr.- 
Archidiac.  et  du  dioc.  d'Angers  ;  de  la  province  d'Anjou.  — 
Dist.  légal  :  i£,  23  et  58  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  et  au  N.  E. ,  par  Précigné  ;  à 
l'E. ,  par  la  Chapelle-d' Aligné  ;  au  S.,  par  Durtal  et  Dau- 
meray  ;  à  TO.  ,  par  Moranncs  ,  ces  trois  dernières  communes 
du  déparlement  de  Maine-et-Loire*,  sa  forme  est  celle  d'une 
ellipse  très-allongée,  s'étendant  du  nord-ouest  au  sud-est, 
sur  un  diam.  de  7  k.,  contre  un  largeur  qui  varie  de  1/2 
kilom.  à  ses  extrémités  ,  à  2 ,7  h.  à  son  centre ,  où  elle  forme  , 
vers  le  sud-ouest,  une  extension  en  forme  de  panse.  Le 
bourg  ,  situé  sur  un  mamelon,  vers  le  centre  du  diam.  longi- 
tudinal, mais  prèsde  la  limite  septentrionale  ,  ne  consiste 
que  dans  une  quinzaine  de  maisons  ,  placées  en  ligne  ,  en 
face  le  côté  méridional  de  l'église,  dans  celle-ci  et  dans  le 
presbytère.  Jolie  petite  église ,  à  ouvertures  semi-ogives  , 
ne  paraissant  pas  aussi  ancienne ,  à  beaucoup  près ,  que 
l'annonce  ce  style  ;  dont  le  chœur  seul ,  voûté  en  pierre  et 
bien  décoré  ,  est  orné  d'un  bel  autel  en  marbre,  et  d'un  assez 
beau  tableau,  placé  derrière  le  tabernacle,  représentant  la 
résurrection  du  Christ.  Clocher  de  forme  pyramidale  ;  cime- 
tière divisé  en  deux  parties,  attenantes  aux  côtés  nord  et 
ouest  de  l'église.  Presbytère  avec  tourelle  ,  ancien  prieure 
fieffé  sans  doute  ,  situé  en  face  le  côté  nord  de  l'église  , 
accompagné  d'un  joli  jardin  avec  charmilles. 

POPUL.  Portée  à  100  feux,  sur  les  états  de  l'élection  de  la 
Flèche ,  on  n'en  compte  aujourd'hui  que  85  ,  comprenant 
x88  individus  mâles,  2o3  femelles,  total,  391;  dont  61 
dans  le  bourg.  Loin  d'augmenter,  comme  partout,  la  popu- 
lation a  diminué  de  1/20  c  dans  cette  commune,  depuis  i8o4« 
Mouv»  décenn.  De  1793  à  1802,  inciusiv.  :  mariag,  33; 
naissanc  ,  101  ;  déc. ,  5g.  —  De  i8o3  à  1812  :  mar. ,  34; 
naiss.,  *o4  î  déc,  7^  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  3o  ; 
naiss.  ,  io5  ;  déc. ,  79. 


PÉ.  36g 

BIST.  rxcLÉs.  Eglise  dédiée  à  la  Sic-Vierge  :  assemblée  le 
dimanche  d'après  le  8  novembre  ,  fêle  de  la  Nativité  de 
N.-D.  La  cure  était  à  la  présentation  de  l'évêque  d'Angers, 
ainsi  que  le  bénéfice  de  la  IVlaladrerie  ,  dont  il  sera  parlé 
plus  bas.  Il  y  avaitdans  l'église  paroissiale  3  fondations , 
appelées  legs  de  J.  Rabin  ,  de  R.  Paie  et  de  Simon  Patoys, 
à  la  présentai  ion  des  aînés  de  ces  familles.  La  chapelle  de 
Ste-Kmérance  de  la  Fessardièrc  ,  était  à  celle  du  seigneur 
de  Courdemanche ,  terre  voisine,  dans  Maine-et-Loire. 
—  Une  ordonnance  du  tG  février  i8-25  ,  autorise  l'accep- 
tation des  donations  faites  par  les  sieur  et  dame  Rrichet , 
i.°  aux  desservants  successifs  de  l'église  paroissiale,  de 
ce  qui  leur  appartient  dans  la  métairie  de  la  Roche-Rounin  , 
estime  à  4,555  f.  ;  2.°  à  l'église  de  la  commune,  d'une  pièce 
de  terre  nommée  les  Roulais  ,  d'une  pièce  et  de  la  moitié 
de  ii  planches  de  vigne,  d'un  revenu  de  55  f.  ;  le  tout  à 
charge  de  services  religieux. 

IUST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse,  élait  annexée  au  fief 
de  la  Molle- Lizéard  ,  dont  le  manoir  est  bâti  à  i,i  h.  «à  l'ouest 
du  clocher,  sur  un  autre  monticule  que  celui  du  bourg.  Ce 
château  appartenait,  lors  de  la  révolution,  à  la  famille  de 
Coiasseau ,  et  a  été  acheté  par  M.  Lebrec ,  acquéreur  éga- 
lement d'une  partie  du  château  de  Durtal ,  qu'il  habite.  La 
paroisse  de  N.-D.  du  Pé  dépendait,  pour  partie  ,  du  comlé 
de  l)urlal.  On  remarque  ,  à  8  h.  à  l'est-sud-est  du  bourg,  au 
pied  de  la  colline  sur  lequel  celui-ci  est  bâti ,  la  Cour  du  Jon- 
cherai ,  vieille  maison  féodale  ,  a  fenêtres  en  croix  de  pierre, 
sans  moulures,  surmontées  d'une  autre  fenêtre  à  deux  ouver- 
tures allongées  el  cintrées  ,  sous  un  même  fronton  ,  également 
allongé  ou  à  angle  aigu. 

HlST.  C1V.  Quelques  écrivains  pensent  que  le  nom  de  Pé , 
élait  une  abréviation  de  péage  ,  non  que  celle  paroissse  se 
trouvât  sur  la  limite  des  deux  provinces  de  l'Anjou  et  du 
Maine  ,  mais  parce  qu'elle  pouvait  l'être  sur  celle  des  deux 
seigneuries,  le  comté  de  Durlal ,  par  exemple  ,  et  un  autre. 
Il  paraît  plus  probable  que  ce  nom  est  d'origine  celiique  , 
et  vient  de  po ,  pou  ,  qui ,  comme  le  mot  puy ,  signifient , 
dans  plusieurs  dialectes  de  cette  langue  ,  éminence  ,  bailleur, 
el  répondent  au  podium  de  la  basse  ialinité  ,  ce  que  justifierait 
rait  la  situation  du  bourg. 

L'nc  maladrerie  ,  valant  3oo  I.  de  revenu  ,  élait  établie  sur 
celle  commune ,  ainsi  que  l'indique  l'ancien  pouillc  du 
diocèse  d'Angers. 

Il  existe  actuellement  un  bureau  de  bienfaisance,  administré 
par  une  commission  de  5  membres,  doté  de  211  f.  65  c.  de 
IV  24 


37o  PB* 

revenu  ,  en  partie  par  les  donations  suivantes  :  i.°  en  1825  , 
par  les  S.r  et  D.e  Brichet ,  aux  pauvres  de  la  commune , 
de  la  moitié  de  11  planches  de  vignes  ,  évaluées  à  220  f  de 
capital,  à  la  charge  de  services  religieux;  2.0  legs  d'une 
somme  de  5oo  f. ,  par  la  dame  Jamin  ,  accepté  par  ordon- 
nance du  7  novembre  i83i. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal ,  en  conformité  de  la  loi 
du  28  juin,  vote  la  somme  de  5o  f.  ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire  ,  et  celle  de  200  f.  ,  pour  le 
traitement  de  l'instituteur. 

Mœurs.  On  accorde  aux  habitans  de  cette  commune  ,  des 
qualités  morales  dont  il  nous  paraît  juste  de  faire  mention. 
«  Ils  sont  bons ,  religieux ,  même  fanatiques  ;  économes 
jusqu'à  l'intérêt  ;  sobres ,  ne  fréquentant  point  les  au- 
berges ,  et  vendant  presque  tout  le  vin  qu'ils  recueillent  ; 
ne  connaissant  point  les  délassements  de  la  société  ,  ne 
s'adonnant  point  aux  festins  ,  n'aimant  le  luxe  ni  dans  leurs 
vêlemens  ,  ni  dans  leurs  meubles,  ni  sur  leurs  tables  ;  aimant 
mieux  obliger  que  d'être  obligés ,  et  haïssant  fort  les 
pillards.  » 

HYDROGR.  Le  territoire  ne  possède  d'autre  cours  d'eau ,  que 
le  petit  ruiss.  de  Vaux ,  qui  parcourt  l'extrémité  nord-ouest 
du  territoire  ,  l'espace  de  3o  h.  au  plus  ,  pour  aller,  à  peu  de 
distance  ,  confluer  dans  la  Sarthe.  Un  moulin  à  vent ,  construit 
près  du  bourg,  n'existe  plus. 

GÉol.  Sol  généralement  plat ,  à  l'exception  de  deux  mon- 
ticules, comme  accidentels,  sur  lesquels  sont  situés  le  bourg  et 
le  château  de  la  Molle-Lizéard ,  tous  deux  en  forme  de  cône 
allongé,  séparés  par  un  étroit  valion ,  placés  au  centre  du 
territoire  et  s'élendant  d'est  à  ouest ,  sur  un  diam.  d'environ 
2  k.  pour  les  deux ,  sur  une  largeur  centrale  de  4  k.  »  celui  du 
bourg ,  et  de  8  h. ,  celui  plus  à  l'ouest.  Terrain  offrant  l'étage 
inférieur  du  calcaire  ooiilique ,  dans  la  plaine  ;  tertiaire 
moyen  ,  dans  les  parties  élevées  ,  où  se  rencontrent  beaucoup 
de  silex  ,  de  quartz  gras  ,  etc.  ^  V .  plus  bas  ,  l'art.  cui/iuii.  ) 

cadastr.  Superficie  totale  de  774  heclar.,  81  ar.  10  cenliar., 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  4?6  hect.  28  ar. ,  87 
cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  7  ,  1 1  ,  16 ,  20 ,  24  f.  —  Jard. 
et  pépin. ,  i4~75-63  ;  en  3  cl.  :  à  24  ,  32  ,  4o  f.  —  Vign. ,  5o- 
24-^9-  ;  4  c^« :  6  ,  i5  ,  24  ,  3o  f.  —  Prair.  ,  109-02-00  ; 
4  cl.  :  10,  22  ,  36,  48  f. —  Pâlur.  ,  4i-55-io;  2  cl.  :  8,  21  f. 

—  Bois  futaies,   1-57-40;  à   18  f.  —  B.  taill.  et   brouss.  , 
5o-8i-63  ;  3  cl.  :  10  ,  i5  ,  18  f  —  Mares  ,  0-02-40  ;  à  11  f. 

—  Sol  des  propriét.  bât.,  aires  ,  6-c>4  58  ;  à  24  t-  Obj.  non 
impos.  :  Egl.  et  presbyt,  ,  0-81-80.  — -  Chem,,    23-67-10. 


=  120  maisons ,  en  G  cl.  :  4  7  à  4-  f»  »  3o  à  8  f. ,   32  a   12  (',, 

12  a  îGi".  ,  8  à  sof.,  1  à  (o  f. 

D  .  I   Propr.  non  bâties,  13,3%)  f.  on  c.  )    .rrrç 

Revenu  iippog.  j  _J_  ^^ .  ^       »«       j  1  ,,'ioG  f.  90  c. 

contkib.  Foncier ,  s,Go2  ;  personn.  et  inobil. ,  ro,5  f.  ; 
port,  et  fen.,  80  f.  ,  2  patentés  :  (iroil  fixe  ,  y  f .  ;  dr.  proporl., 
3  f .  ;  total  ,  2,88g  f.  —  Perception  de  Préeigné. 

CULTUft.  Superficie  argilo  -  calcaire  v  en  majeure  partie, 
et  argilo-siliceuse  cl  caillouteuse  ,  pour  le  surplus  ;  profonde  , 
humide  et  compacte,  difficile  et  coûteuse  à  préparer;  Tune 
des  plus  fertiles  du  département,  néanmoins,  pour  toutes 
sortes  de  productions  ;  dans  laquelle  les  céréales  ,  qui  y 
croissent  abondamment ,  sont  ensemencées  dans  la  propor- 
tion de  28  parties  en  froment,  6  en  seigle,  3  en  orge  et 
2  en  avoine  ;  produit,  en  outre,  chanvre,  trèfle  et  un  peu 
de  luzerne  ,  pommes  de  terre  et  légumes  de  toutes  sortes  ; 
prés,  d'assez  bonne  qualité  ,  malgré  le  manque  de  cours  d'eau  ; 
vignes,  noyers,  sorbiers,  peu  d'arbres  à  cidre,  bois  a 
brûler,  etc.  éducation  des  chevaux,  nulle;  élève  d'un  grand 
nombre  de  bètes  à  cornes  et  de  porcs  ,  engrais  de  ceux-ci  , 
une  assez  grande  quantité  de  chèvres ,  peu  de  moulons. 
—  Assolement  triennal  et  quadriennal  ;  environ  i5  fermes, 
et  le  double  de  grandes  et  petites  closeries  ;  16  charrues  , 
toutes  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  zzz  Commerce  agricole 
consistant  en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  de  la 
moitié  aux  deux  tiers  des  produits  ;  en  graine  de  trèfle  ,  peu  ; 
chanvre  et  fil;  vin  rouge  ,  se  rapprochant  peur  la  qualité  de 
celui  du  cru  de  Bazouge  ;  noix  ,  fruits  cuits ,  légumes , 
bois,  etc.  Beaucoup  de  jeunes  bestiaux,  de  porcs  gras,  etc. 

Z5C  Fréquentation  des  marchés  de  Sablé  ,  de  Préeigné  , 
des  foires  d'Auvers-le-IIamon  ,  de  la  Flèche  ,  dans  la  Sarthe  ; 
des  Marchés  de  Moranncs  et  de  Durtal ,  dans  Maine-et- 
Loire;  de  ceux  de  S. -Denis-d'Anjou,  des  foires  de  Bouère  et 
de  Grèz-cn-Bouère,  dans  la  Mayenne. 

ITSDUSTR.  Un  tisserand  fabrique  de  la  toile  de  commande, 
pour  les  particuliers  ;  quelques  individus  travaillent  «à  la  fente 
et  à  la  fabrication  des  sabots  ,  dans  les  bois  ,  la  foret  de 
Malpaire  notamment. 

rout.  et  chem.  Le  grand  chemin  de  Sablé  à  Morannes  , 
passe  à  peu  de  distance  de  l'extrémité  nord-ouest  du  territoire; 
chemins  vicinaux  humides,  boueux,  couveris  et  de  très- 
difficile  exploitation. 

lieux  rkmahq.  Gomme  habitations    :   la  Motlc-Lizéard  , 


37 


PELICE. 


le  Houssai,  petite  mais  jolie  maison  bourgeoise  ,  sans  étage, 
avec  une  belle  ferme,  habitée  parle  propriétaire,  M.Chaudet. 
Sous  le  rapport  des  noms  :  le  Joncherai,  le  Boulai,  la 
Bruère  ;  le  Mortier;  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ,  bureau  de  bienfaisance  , 
école,  prima  ire  volée.  Bureau  de  poste  aux  lettres  ,  à  Sablé. 

PELERINE  (  la  )  ,  prieuré  plus  connu  sous  le  nom  de 
Bresteau  ou  de  S. -Jean  de  la  Pelouse,  situé  dans  la  paroisse 
de  Lombron  ,  que  nous  avons  dit  valoir  33o  1  de  revenu  , 
que  d'autres  portent  à  5oo  1.,  et  dont  la  dotation,  dont 
jouissait  le  vicaire ,  était  affectée  au  collège  qu'il  tenait.  V 
l'art.  LOMBRON. 

PELICE  (  la  ) ,  N.-D.  DE  LA  PELISSE  ou  PELICE  ; 

Monasterium  de  Pcïliciâ  ;  de  Pello ,  are,  attirer,  appeler;  ou 
de  pelle pidtis ,  lieu  agréable.  Abbaye  d'hommes,  de  l'ordre 
de  S -Benoît,  n'ayant  point  reçu  la  réforme,  situé  dans  le 
Maine,  au  diocèse  et  dans  l'éicction  du  Mans,  sur  la  rive 
gauche  de  i'Huisne,  à  2  kilom.  N.  I/4--E.  de  la  Ferle- 
Bernard  ,  près  la  route  de  Paris  à  Nantes,  sur  la  paroisse  de 
Cherreau. 

Bernard  d'Abbevillc,  ami  de  Bobert  d'Arbrissel  ,  par- 
courant la  France  ,  pour  y  prêcher  la  pénitence,  sous  le  titre 
de  missionnaire  apostolique  que  lui  avait  conféré  le  pape 
Pascal  11 ,  après  le  concile  de  Poiiiers  ;  s'étant  lié  d'amitié 
avec  l'évèque  de  Chartres,  celui-ci,  pour  le  fixer  dans  son 
diocèse  ,  lui  fit  don  de  la  belle  foret  de  Tyron  ,  que  Bernard 
défricha  en  partie  ,  et  où  il  bâtit  le  monastère  de  ce  nom  , 
qu'il  dédia  à  Saint-Sauveur,  à  i3  k.  1/2,  à  l'est  de  Nogent-le- 
Rolrou  Le  nombre  des  disciples  qui  l'aidèrent  dans  ces 
travaux,  s'étant  élevé  à  plus  de  dix  mille,  Bernard  se  vit 
obligé  d'en  former  des  colonies  ,  qu'il  dispersa  dans  tout  le 
royaume  ,  et  qui  s'élevèrent ,  en  moins  de  dix  ans  ,  à  plus  de 
cinquante  monastères,  tant  abbayes  que  prieurés.  11  en  choisit 
six ,  dont  il  forma  une  congrégation  particulière ,  avant 
Tyron  pour  mère  et  chef,  dont  les  abbés  s'y  rassemblaient 
de  temps  en  temps  en  chapitres  généraux  ,  et  qui  furent 
florissants  pendant  plusieurs  siècles.  L'abbaye  d'Asnière  et 
et  celle  de  Ferrière ,  près  Saumur  ,  furent  la  1  .*•  et  la  3.e  , 
la  Pelice ,  la  seconde.  Saint  Bernard  ,  abbé  de  Clervaux,  en 
parle  très-avantageusement  dans  une  de  ses  lettres. 

La  fondation  de  l'abbaye  de  la  Pelice  ,  placée  par  Expilly  à 
l'année  i2o5,  paraît  remonter  à  l'an  1189  ,  comme  celle  de 
Tyron.  On  prétend  même  que,  dès  1 170,  les  seigneurs  de  la 
Ferlé  Bernard  pourvurent  à  sa  fondation.  D'après  la  chro- 
nologie que   nous  avons   donnée   de    ces    seigneurs ,   cette 


PELICE.  373 

première  fondation  serait  duc  à  Bernard  II  qui,  dès  l'an  n36, 
aurait  déjà  établi  le  monastère  de  Hailais,  près  la  forêt  de  ce 
nom  ,  et  cela  est  d'autant  plus  probable  ,  qu'en  fondant  l'ab- 
baye de  la  Pelice  ,  il  aurait  placé  dans  son  obédience  le  prieuré 
de  Hailais.  Quoiqu'il  en  soit,  en  1 1 8  ) ,  Bernard  III,  le  même 
qui  signa  comme  témoin  l'acle  de  fondation  de  l'abbaye  de 
Champagne  (  v.  h-  277  )  ,  acheva  par  plusieurs  dons ,  celle  du 
monastère  de  la  Pelice,  et  y  fit  venir  des  religieux  de  l'abbaye 
de  Tyron.  Son  fils,  Bernard  IV,  signa  au  Mans,  en  i2o5  ,  en 
présence  de  Hugues  de  la  Ferté  ,  trésorier  de  l'église 
d'Angers ,  et  de  plusieurs  autres  personnes  ,  un  nouvel  acte 
de  fondation  du  monastère  de  la  Pelice  ,  et ,  la  même  année  , 
Tévêque  Hamelin,  donne  ses  lettres  par  lesquelles,  du  con- 
sentement du  chapitre  du  Mans,  de  l'abbé,  des  Moines  et 
de  Bernard  ,  seigneur  de  la  Ferlé  ,  ce  monastère  est  soumis 
à  l'abbé  de  Tyron  ,  ce  qui  fut  également  consenti  par  l'ar- 
chevêque de  Tours  et  confirme  par  le  pape  Céleslin  III.  Celte 
abbaye,  la  mense abbatiale  et  celle  du  couvent  ou  des  moines, 
avec  les  offices  claustraux,  furent  réunis,  en  iyoi  ,  au  sé- 
minaire S. -Charles  du  Mans.  Les  officiers  étaient  l'abbé  ,  un 
prieur  et  un  sacristain.  On  ne  possède  point  la  nomenclature 
de  ses  abbés  ,  mais  seulement  les  noms  de  quelques-uns , 
dont  il  va  être  parlé.  On  n'y  comptait  plus  que  cinq  religieux  , 
en  1697. 

Outre  le  prieuré  de  Hailais  ,  placé  par  les  seigneurs  de  la 
Ferté  ,  sous  ia  discipline  de  l'abbaye  de  la  Pelice  ,  l'hospice 
de  S.- Biaise  des  Vignes  ,  bâti  et  doté  par  le  comte  Hugues  l.cr, 
955-ioi5,  dans  les  dehors  du  Mans,  en  faveur  des  pauvres 
laboureurs  et  vignerons  ,  ayant  été  détruit  lors  des  guerres  des 
deux  Guillaume,  ducs  de  Normandie  ,  ses  biens  ,  qui  avaient 
été  usurpés,  furent  restitués  ,  à  une  époque  que  l'on  n'indique 
pas,  à  l'abbaye  de  la  Pelice  qui  de  ses  débris  fit  construire,  a 
peu  de  distance  ,  une  chapelle  et  un  prieuré,  sous  le  nom  de 
S. -Biaise ,  où  elle  établit  des  religieux  avec  un  prieur.  Ce 
prieuré  fut  compris  plus  tard  ,  avec  l'abbaye  dont  il  dépendait , 
dans  la  dotation  du  séminaire  S.-Charles,  fondé  au  Mans, 
en  t-43,  parl'évêque  Ch.-L.  de  Froulay.  (V.m-200,  54-2.) 
Le  revenu  de  l'abbé ,  ou  la  mense  abbatiale  ,  qui  avait  été 
mise  en  commande,  valait  8,5oo  1. ,  quoique  le  pouiller  ne 
la  porte  qu'à  5, 000  1. ,  et  celle  des  religieux  était  estimée 
à  3,ooo  1.  ,  vers  1773 ,  et  valait  davantage  plus  tard  :  la  taxe 
en  cour  de  Home  était  de  6  florins.  Ce  monastère,  auquel 
plusieurs  fiefs  et  seigneuries  étaient  annexés  ,  avait  la  pré- 
sentation, non  seulement  aux  prieurés  de  Hailais  et  de 
S.-Blaise,  et  à  celui  de  Guémansais ,  dans  la  paroisse  de 


374 


PELICE. 


Rouperroux  ,  niais  encore  aux  cures  de  Cherreau ,  de  la 
Chapelle  du  Bois,  de  la  Bosse,  de  S.-Rémi  des  Monts,  et 
à  celle  de  la  Chapelle  de  S  -Nicolas  de  Rambouillet ,  dans 
l'église  de  la  Ferté- Bernard. 

Vers  la  fin  du  i2.e  siècle,  un  procès  entre  Raoul,  abbé 
de  la  Pclice  ,  et  Hodéarde  ,  abbesse  du  Pré  du  Mans  ,  dont 
on  ne  dit  pas  l'objet ,  est  terminé  par  l'intervention  de 
l'évêque  Guillaume  de  Passavent. 

En  i3o5,  l'évêque  du  Mans  Robert  de  Clincbarnps,  eut 
un  grand  démêlé  avec  l'abbé  de  Tyron  ,  au  sujet  de  l'élection 
de  l'abbé  de  la  Pélice.  L'évêque  Hamelin  ,  en  donnant  son 
consentement  à  la  fondation  de  cette  abbaye,  comme  on  la 
vu  plus  haut,  et  en  consentant  à  ce  qu'elle  fut  distraite  de  sa 
juridiction  ,  pour  être  placée  ,  selon  le  vœu  des  fondateurs , 
dans  celle  de  l'abbaye  de  Tyron  ,  avait  retenu  une  voix  dans 
l'élection  de  l'abbé  ,  clause  qui  avait  causé  des  contestations 
à  chaque  nouvelle  élection.  Cette  fois,  la  querelle  s'étant 
échauffée  cnlre  Robert  de  Clincbarnps  et  Garnier  ,  abbé  de 
Tyron  ,  l'affaire  fut  portée  devant  le  pape  Clément  V , 
siégeant  à  Avignon,  lequel  la  renvoya  à  l'arbitrage  de  Guilî. 
le  Maire  ,  éveque  d'Angers  ,  et  de  l'archidiacre  de  Saumur. 
Toutefois,  par  l'intervention  d'Alain  de  Montfort  (  v,  plus 
baut,  p.  i55),  ami  commun,  un  accord  eut  lieu  entre  les 
deux  prélats ,  d'après  lequel ,  suivant  la  transaction  qu'ils 
signèrent,  il  fut  convenu  qu'à  chaque  vacance,  pour  cause 
de  décès,  l'élection  aurait  lieu  ,  au  jour  dont  ils  conviendraient, 
alternativement  a  la  Pelice  et  à  Tyron  ,  sous  la  présidence 
de  l'évêque  dans  ce  premier  lieu,  de  l'abbé  dans  le  second; 
que  les  religieux  auraient  aussi  une  voix  dans  l'élection  , 
et  que  leur  prieur  aurait  la  présidence ,  en  cas  d'absence 
des  deux  prélats;  enfin  que  ,  dans  le  cas  de  déposition  ,  l'abbé 
de  Tyron  aurait  seul  le  choix  du  nouvel  élu,  que  l'évêque 
confirmerait  et  bénirait. 

Un  autre  différend  cul  lieu,  vers  i3o,3  ,  entre  l'évêque  P. 
de  Savoisy  ,  et  l'abbé  de  la  Pelice  ,  qui  refusait  de  recevoir 
la  visite  du  diocésain  ,  et  de  comparaître  à  ses  synodes. 
Les  guerres  de  l'époque  empêchèrent  l'évêque  de  voir  le 
succès  des  efforts  qu'il  fit  pour  contraindre  l'abbé  à  s'y 
soumettre. 

En  14.08,  le  20  décembre,  l'abbé  delà  Pelice  comparait 
en  personne,  avec  plusieurs  autres,  au  synode  convoqué 
par  i'évèque  Adam  Chaslclain  ,  à  l'effet  de  conférer  rela- 
tivement à  la  prochaine  tenue  du  concile  de  Pise. 

En  i558,  l'abbé  de  la  Pelice  assiste  à  l'assemblée  des  trois 
ordres  de  la  province  du  Perche,  convoqué   à  Nogenl-le- 


PELICE.  375 

Rotrou ,  pour  l'examen  et  la  publication  de  la  coutume  de 
celle  province. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut ,  la  mense  conventuelle 
fut  supprimée  et  comprise,  en  1701  ,  dans  la  dotation  de 
l'hospice-séminaire  Saint- Charles  du  Mans.  On  trouve  sur 
l'état  des  biens  formant  cette  dotation,  les  jardins  de  la 
Pélice  |  le  droit  de  pOche  sur  la  rivière  d'Huisne  ,  affermé 
18  l. ,  la  dîme  verte  de  Cherreau ,  celle  de  Souvigné  ,  et  55 
autres  articles  ,  tant  en  maisons,  champs,  prés,  fermes,  rentes, 
situes  dans  différentes  paroisses  environnant  la  ville  de  la 
Ferlé,  le  lout  produisant,  en  1789,  un  revenu  de  4>66o  1. 
7  s.  G  d. ,  sur  lequel  le  séminaire  S.  Charles  payait  800  1.  de 
rente  annuelle  au  dernier  prieur,  nommé  Choplet.  Au  nombre 
de  ces  objets  ,  se  trouve  une  rente  sur  la  maison  de  S.-Jean  , 
à  la  Ferlé  ,  restant  de  la  concession  faite ,  à  cette  abbaye , 
en  1263,  par  Bernard  iv  ,  de  la  maison  de  Mauconseil  (  v. 
l'art,  ferté-  Bernard,  il— 5  1 4-  )  -  La  cession  de  cette  mense, 
avec  le  prieuré  S -Biaise  ,  au  séminaire  S.-Charles ,  était 
faite  à  la  condition  d'entretenir  à  la  Pélice  4  prêtres,  pour  y 
continuer  l'office  divin  ,  acquitter  la  fondation  et  fournir  un 
vicaire  à  la  paroisse  de  Cherreau. 

Le  dernier  abbé  commendalaire ,  P.  Guill.  Lefranc  des 
Fontaines ,  vic.-génér.  du  diocèse  de  Tréguier  et  commissaire 
des  états  de  Bretagne,  nommé  en  1769,  fit  détruire  toute 
l'ancienne  abbaye  ,  comprise  dans  sa  mense ,  à  ce  qu'il 
paraît ,  et  bâtir  la  maison  moderne  actuelle  ,  dont  la  forme 
et  les  accessoires  ne  laissent  appercevoir  aucune  trace  de  son 
ancienne  destination.  Les  jardins,  situés  au  midi,  le  long 
de  la  rive  de  l'Ruisne,  dépendaient ,  d'après  ce  qu'on  vient  de 
voir  ,  de  la  mense  conventuelle  ,  et  étaient  tenu  par  lui  à 
loyer.  Ils  sont  séparés  de  la  maison  par  un  chemin,  en  forme 
d'avenue,  qui,  de  la  grande  route,  conduit  dans  les  magni- 
fiques prairies  de  la  rive  droite  de  l'Huisne ,  qu'on  traverse 
sur  un  pont  en  bois.  Vendue  comme  bien  national,  en 
1791  ou  1792,  M.  de  Menou,  qui  en  fut  propriétaire  et 
l'habita  pendant  20  a  25  ans,  fil  planter,  derrière  ou  au  nord 
de  la  maison ,  un  joli  jardin  anglais ,  qui  longe  également  le 
bord  de  la  rivière.  La  Pelice,  dans  une  situation  délicieuse, 
est  aujourd'hui  la  propriété  de  M.  J.-Fr.  Bichard  fils ,  her- 
bager ,  maire  de  Cherreau. 

Une  assemblée  avait  lieu  anciennement  à  la  Pélice,  à  la 
Fête  de  S.-Gourgon  :  elle  fut  supprimée  ,  il  y  a  environ  trois 
quarts  de  siècle  ,  à  la  suite  d'une  rixe  suivie  de  meurtre  ,  qui 
y  eut  lieu.  J'ai  encore  vu  dans  ma  jeunesse  la  statue  en  pierre 
du  saint  patron,  dont  on  faisait  un  cpouvanlail  aux  enfants 


3;6  FERAI. 

pleureurs  ,  sous  le  nom  de  Saint-Criard,  On  danse  aujourd'hui  , 
les  dimanches  d'automne  ,  sur  la  pelouse  et  sous  les  arbres 
de  l'avenue  de  la  Pélîce  ,  à  l'entrée  de  la  prairie,  où  les  fdles 
de  campagne  vont  traire  les  vaches  qui,  pendant  cette  saison  , 
y  pâturent  les  regains, 

PËNNETIÈRÈS,  PANNETIÈRES  (  bois  de  ),  qui 
ont  été  l'objet  d'un  premier  arliclc,  sous  ce  dernier  nom  (  v. 
plus  haut,  page,  327  ),  dans  lequel  nous  avons  oublié  la 
mention  de  l'établissement  d'une  batterie  de  i4  pièces  de 
canon  à  l'entrée  de  ces  bois  ,  par  le  général  vendéen  Henri 
de  Larochejaquelin  ,  pour  protéger  la  retraite  de  l'armée 
royaliste  ,  battue  et  mise  en  déroule  par  les  républicains  ,  au 
Mans  ,  le  i3  décembre  1793.  (  V.  préc.  IIIST.  I-CCCXXXVII  ). 

FERAI,  Y;  FERA  Y,  Y;  PRAI,  Y;  Prez;  Pray-ets- 
SaOSNOIS;  Pcrraium  ;  Perreium ,  Perelum ,  Praium  (  v.  Pély- 
mologie  à  Phist.  civ.  ).  Petite  commune  ,  dont  l'histoire 
offre  néanmoins  de  l'intérêt,  située  au  confluent  des  deux 
petites  rivières  d'Orne  N.-E,  et  de  Dive  ,  du  canton  et  à  3,8 
hectom.  E  ,  un  peu  vers  S.,  de  Marolles-les-Braults  ;  de 
l'arrond.  et  à  1 1  k.  S.  de  Mamers  ;  à  3o  k.  N.  N.  E.  du  Mans. 
Anciennement  de  doyenné  de  Saosnois  ,  du  Gr.-Archid. ,  du 
dioc.  et  de  l'élecl.  du  Mans.  —  Dist.  légale  :  4>  i3  ,  35 
kilom. 

descrip  Bornée  au  N. ,  par  Avesnes;  au  N.  E.  et  à  l'E.  , 
par  Nauvay  ;  au  S.,  par  Courcival  et  S.-Aignan;  à  PO., 
par  JVlarolles  et  Avesnes  ;  celle  commune  a  la  forme  d'un 
triangle  irrégulier,  ayant  sa  base  au  N.  E. ,  et  son  sommet  au 
S.  O.  ;  ses  deux  côtés  principaux  ,  formés  par  les  deux 
rivières  sus-dénommées,  de  3  k.  à  3,3  h.  d'étendue,  celui 
formant  la  base,  17.  h.  —  Le  bourg,  situé  au  centre  de  ce 
triangle,  ne  se  compose  que  de  /t  à  5  maisons  faisant  face 
à  l'église  et  au  cimetière  ,  dont  les  sépare  le  chemin  de  S.- 
Aignan  à  Mamers  ,  et  d'un  nombre  à  peu  près  égal  d'autres, 
disséminées  autour  de  celles-ci.  Petite  église  du  genre  gothique 
primordial,  dont  la  porte  occidentale  est  accompagnée  de 
colonnes  minces  engagées ,  et  son  arcade  ogivale  ornée  de 
moulures  ;  clocher  en  campanille  h  double  ouverture.  Cime- 
tière entourant  l'église  de  loules  paris  ,  mais  n'ayant  d'exten- 
sion qu'au  nord,  clos  de  murs  d'appui  du  côté  du  chemin  ,  le 
surplus  de  haies.  A  quelque  distance  au  sud  du  bourg,  se 
trouve  un  beau  pont  en  pierre,  sur  l'Orne,  dont  il  sera  parlé 
à  Piiydrogr,  ,  et,  sur  d'autres  points,  différentes  motlcs 
féodales  ou  autres ,  décrites  plus  bas  ,  HIST.  FÉOD.  et  iiistoriq. 

POPUL.  Portée  à  68  feux  ,  sur  les  étals  de  l'élection,  réunie 
en  une  seule  communauté  avec  celle  de  Nauvav,  qui,  comme 


PERAL  377 

nous  l'avons  dit  à  cet  article  ,  en  fournissait  environ  les  2/5es, 
ce  qui  faisait  environ  t+i  pour  Perai.  Elle  est  actuellement  de 

69  feux,    comprenant   167    individ.   mâles,     160  femelles, 
total  3 1 7  ;  dont  4-7  dans  le  bourg. 

iYIouv.  décenn.  De  i8o3  «à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  27; 
naissan.,  <)3  ;  déc,  82.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  26  ;  naiss., 

70  ;  déc. ,  3g. 

HIST.  ECCLES.  Eglise  sous  le  palronnage  de  S. -Jouin  ou 
Jovin  ;  assemblée  le  i.cr  dimanche  de  juin.  La  cure  ,  qui  valait 
de  5  à  600  1.  de  revenu,  était  à  la  présentation  de  l'abbé  de 
la  Coulure.  Une  chapelle  ,  dédiée  à  S.  Gilles,  existait  à  quelque 
distance  du  côté  nord  du  bourg.  La  commune ,  actuellement 
réunie  à  celle  de  INauvay  ,  pour  le  spirituel ,  est  desservie 
par  un  vicaire.  Ayant  conservé  son  église ,  son  presbytère 
et  jusqu'à  un  logement  pour  le  sacriste  ,  les  habitants  sol- 
licitent son  érection  en  succursale  ou  desserte  curiale. 

HIST.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie 
qui,  quoique  continuellement  dans  la  possession  des  seigneurs 
châtelains,  puis  barons  du  Saosnois,  ne  paraît  pas  avoir 
jamais  été  réunie  à  la  châtellenie  cl  baronnie  de  ce  nom. 
Elle  était  tenue  en  fief  des  comtes  du  Maine,  selon  Orderic 
Vital  ,  qui  le  nomme  Piretum.  Elle  passa  dans  le  domaine 
particulier  de  Henri  de  Bourbon  ,  mais  non  pas,  comme  la 
baronnie  du  Saosnois  ,  du  chef  de  son  aïeule  maternelle  , 
Françoise  d'Alençon  ,  et  ne  fut  point  comprise  dans  le  duché 
de  Beaumont,  puisque,  comme  on  le  dit  plus  haut  (p.  i46), 
elle  dépendait ,  comme  le  fief  Doubleau  ,  qui  y  était  uni, 
de  la  baronnie  de  Montdoubieau  ,  et  reportait  ,  au  moins  en 
partie,  à  la  baronnie  de  Touvoie  et,  par  elle  ,  au  présidial  du 
Mans. 

Suivant  les  plus  anciennes  traditions  et  les  plus  anciens 
documents  relatifs  à  l'histoire  du  Saosnois ,  la  châtellenie  et 
forteresse  de  Peray,  était  comprise  dans  les  domaines  de  cette 
contrée  que  possédaient  les  comtes  de  Bêles  me  ,  descendants 
d'Yves  de  Creil.  Mabile,  fille  de  Guillaume  il  l'ai  vas  et  femme 
de  Roger  de  Montgommeri  ,  qui  en  hérita  ,  non  de  son  père 
directement,  suivant  Odolant  Desnos  (  I-ii4),  mais  de  son 
oncle  Yves  11  ,  éveque  de  Sécz  ,  la  retira  des  mains  de  Guill. 
Panlolf  ou  Pantou ,  à  qui  son  mari  l'avait  donnée,  parce 
qu'il  favorisait  le  parti  de  Rolrou  ,  seigneur  de  Morlagne  , 
avec  qui  elle  était  en  guerre.  Son  fils,  Robert  il  Talvas  , 
surnommé  le  Diable ,  la  fortifia,  ou  plutôt  ajouta  à  ses  for- 
tifications, et  Guillaume  ni,  fils  de  Robert,  s'y  retira, 
lorsque,  en  11 34,  il  eût  encouru  la  disgrâce  du  duc  de 
Normandie  ,  Henri  I.er,  roi  d'Angleterre. 


378  PERAI. 


Charles  VII  (1)  ayant  marié,  le  8  janvier  i4-f>i,  Catherine , 
fille  de  Jean  If,  duc  d'Alençon  ,  et  baron  du  Saosnois,  qu'il 
avait  fait  condamner  à  mort  pour  crime  de  félonie ,  qu'il  re- 
tenait en  prison  à  Loches ,   en  attendant  l'exécution  de  son 
arrêt  qui  avait  été  suspendu,  mais  dont  il  avait  séquestré  les 
biens,  avec  Fr.  de  Laval ,  sire  de  Gaure,  comte  de  Montfort, 
fixa  sa  dot  à  3,ooo  l.de  rente,  pour  lesquels  il  obligea  son  père 
à  lui  donner  diverses  terres ,  au  nombre  desquelles  étaient  la 
baronnie  de  Saosnois  et  la  châtellenie   de   Peray.  François 
de  Laval,  par  un  acte  particulier,  déclare  qu'il  recevra  telle 
autre  récompense  qui  lui  sera  assignée  au  lieu  de  ces  objets, 
compris  pour  900  1.  dans  la  dot  de  3, 000  1  ,  stipulation  qui 
resta  sans  application.  Les  10  oct.  i5og  et  4-  fév.  i5if>,  Charles 
i.er,   duc  d'Alençon  ,  devenu  baron  du  Saosnois,  en  i5o5, 
par  la  mort  de  Catherine  sa  tante,  qui  n'avait  point  laissé 
d'enfants  ,  fait  foi  et  hommage  pour  la  baronnie  de  Saosnois  , 
et   pour  les  Châlellenies  de  S.-Rémi  du  Plain  et  de  Peray , 
tenues  de  la  tour  d'Orbindelle  du  Mans.  En  i553,  elle  ap- 
partenait au  duc  de  Ven  orne,  Antoine  de  Bourbon,   père 
de  Henri  IV  ,  ainsi   que  le  prouve  le  contrat  de  vente  de  la 
Châtellenie  de    S.-Aignan  ,    dressé    le   ao   novembre,    dans 
lequel  on   lit  :   «  Icelle  terre  de  S.-Aignan  ,  tenue   et  mou- 
vante en  plein  fief,  foy  et  hommage  ,  de  M.  le  duc  de  Ven- 
dôme ,  à  cause  de  sa  baronnie  de  Pre.  »  On  voit  également, 
par  un  aveu  fait  le  i.er  octobre  i643 ,  pour  la  même  terre  de 
S.-Aignan,  que  le  fief  de  Peray  appartenait  alors  à  Charles 
Descoublau ,  marquis  de  Sourdis  ,  baron  de  Montdoubleau  ; 
et  ,   ce  fief  même  ,  appelé  le  fief  Doubleau ,  parcequ'il  re- 
levait ou  plutôt  faisait  partie  de  la  baronnie  de  Montdoubleau , 
acquis  du  roi  par  le  sieur  Descoublau,  avec  ses  dépendances, 
par  contrat  du  23  octobre    iôgi,   était  annexé  à  ladite  châ- 
tellenie de  Peray  :  l'un  et  l'autre  reportaient  à  la  baronnie 
de  louvoie  et,  par  elle,  au  présidial  du  Mans.   Ainsi,  on 
ne  trouve  point  Perai  compris  dans  l'aveu  fait,  le  29   mai 
i4o5  ,  au  duc   d'Anjou  et  comte  du  Maine  ,    par  Jean  1  , 
comte   du  Perche ,   pour  ses   biens  composant  ledit  comté. 
Du  reste  il  est  difficile  d'expliquer  comment ,  ayant  été  vendue 


(1)  Dans  l'article  Sonnois  delà  Statistique  de  l'Annuaire  de  laSarthc, 
pour  1829,  page  28,  on  attribue  au  roi  Louis  XI  ce  contrat  de  mariage, 
que  le  P.  Anselme  (  1-273  )  dit  avoir  été  passé  à  Tours  ,  le  8  janvier  i4»f . 
Louis,  dauphin,  était  dans  le  Brabant  à  cette  époque;  il  n'en  partit, 
pour  rentrer  en  France  ,  que  quelque  jours  après  la  mort  de  Charles  VII, 
son  père,  arrivée  le  22  juillet  1401  ;  c'est  donc  au  roi  Charles,  et  lion 
à  Louis  XI ,  que  ce  mariage  doit  être  attribué. 


PERAÏ.  379 

par  Je  roi ,  comme  on  vient  de  le  voir  ,  avec  la  baronnie  de 
ÎVÏonldoubleau ,  cette  terre  est  revenue  dans  le  domaine  de  la 
couronne,  ainsi  qu'il  résulte  d'un  contrat  du  g  août  1768, 
par  lequel  le  roi  Louis  XV  comprend  la  châtellenie  de  Peray , 
bien  disloquée  à  celle  époque  ,  comme  on  le  verra  plus  loin, 
dans  Pdchange  de  différents  biens  qu'il  fait  avec  Charlotte- 
Suzanne   Desnos,   veuve  du  duc  de  Beauvilliers.  (  V.  l'art. 

SAOSNOIS.  ) 

Toutefois  ,  une  difficulté  historique  se  présente,  quant  à  la 
première  parlie  de  ce  récit.  Nous  lisons  à  l'article  Saint  Pierre 
(lu  Bu  ,  de  la  STATISTIQUE  de  l'arrondissement  de  falaise  , 
par  M.  Fr.  Galcron  (  u-g3  )  :  «  Là  ,  dans  les  temps  reculés , 
«  subsistait  un  château  nommé  Perai,  qui  devint,  entre 
«  Mabile  d'Alençon  et  un  guerrier  du  nom  de  Panlou,  le 
«  sujet  d'une  longue  querelle.  Mabile  s'en  empara.  »  Celte 
version  détruirait  loules  les  traditions  orales  et  écrites  de 
notre  histoire  du  Saosnois.  En  effet,  où  voit-on  que  Mabile  , 
fille  et  nièce  des  comtes  de  Bélesme,  qui,  comme  telle,  a  incon- 
testablement possédé  ,  comme  leur  héritière ,  la  baronnie 
du  Saosnois  et  la  châtellenie  de  Peray  ,  ait  pu  avoir  l'occasion 
et  les  moyens  d'aller  s'avanlurer  à  20  lieues  de  chez  elle  ,  en 
traversant  i5  lieues  du  duché  de  Normandie  ,  ce  que  les  ducs 
n'auraient  pas  souffert ,  pour  aller  y  guerroyer  et  s'emparer 
d'une  bicoque  aux  portes  de  Falaise.  Il  est  bien  plus  raison- 
nable de  croire  que  Pantolf  ou  Panlou  ,  dépouillé  du  château 
de  Peray  ,  dans  le  Saosnois ,  dont  il  est  probable  d'ailleurs 
qu'il  n'avait  eu  que  la  garde,  aura  donné  le  nom  de  Perai , 
en  souvenir  de  cette  possession  et  de  la  belle  situation  du  lieu , 
au  château  qu'il  aura  fait  bâtir  sur  son  héritage  ,  près  Falaise. 

Parade  du  10  juin  I/+77  1  Françoise  de  Laval  et  Catherine 
d'Alençon ,  sa  femme,  vendent  à  demoiselle  Guillemette 
Duboschct  (  sic  ) ,  V,e  de  Guillaume  de  Thouars ,  seign. 
duriit  lieu  (  v.  l'art.  S.-mars-DE-ballOn  ),  le  moulin  à  blé 
de  Peray,  avec  le  droit  des  moutaux  (  droit  de  faire  moudre 
audit  moulin  par  les  sujets  et  vassaux)  de  la  châtellenie  dudït 
lieu  de  Peray ,  moutaige  ,  chaussée  ,  pescherie  d'icelui  moulin  , 
boilles,  fossés  ,  pâtis  ,  aulnaies  et  autres  droits  en  dépendants  ; 
les  marais  prés  et  pâtis  de  Peray ,  contenant  environ  4.0 
nommées  ;  le  profit  de  la  moute  des  sujets  de  ladite  châtel- 
lenie et  moitié  de  la  forfaiture  et  amendes  de  ceux  qui  se 
rendraient  défaillants  à  venir  moudre  audit  moulin  ,  l'autre 
moitié  devanl  rester  aux  vendeurs  ,  qui  se  réservent  le  droit  de 
poursuites  en  leur  juridiction  de  Saosnois  et  de  Peray  —  Le 
3  avril  i56o  ,  P.  de  Thouars  vend  à  Messire  H.  Clulin  ,  sei- 
gneur de    S.-Aignan  ,    son  beau-frère,   les    prés  nommés 


38o  FERAI. 

marais  d'Efnnay  ou  marais  de  Peray,  le  moulin  contîgu  ,  la 
rivière  qui  descend  audit  moulin  ,  contenant  demi  quart  de 
lieue  environ.  —  Les  mêmes  objets  sont  revendus,  par 
contrat  du  3o  janvier  1720,  par  dame  M.  M.  Bitaut,  veuve 
de  Georges-H.  de  Clermont,  seigneur  de  S.-Aignan,  à 
Messire  Charles-Gaspard  Dodun ,  Chevalier ,  président  de 
la  4-e  chambre  des  enquêtes  au  parlement  de  Paris ,  avec  le 
domaine  de  Verdigné.  Par  acte  du  17  juillet  1720,  Georges- 
Jacq.  de  Clermont  d'Amboise  ,  obtient  le  retrait  lignager 
desdit  objets  vendus  par  sa  mère  ,  tant  en  la  sénéchaussée 
et  siège  présidial  du  Mans  ,  qu'au  bailliage  du  Mans  ,  pour 
ce  qui  relève  de  chacun  d'eux. 

On  ne  sait  en  quoi  consistait  le  manoir  féodal  de  la 
châlellenie  de  Peray  :  c'était  probablement  ce  qu'on  appelle 
la  Grande- Maison,  siluée  à  6  h.  au  nord  est  du  bourg. 
La  Cour  de  Peray  ,  simple  ferme  aujourd'hui ,  comme  la 
Grande-Maison  ,  se  trouve  un  peu  plus  rapprochée  du  bourg  , 
au  nord-nord- ouest.  Par  deux  aveux  de  1604  à  1606,  on 
voit  que  L.  Roussel,  tient  à  foi  et  hommage  lige,  une  ser- 
genterie  fayée  et  héréditaire  ès-baronnie  de  Saosnois  et 
châtellenie  de  Peray.  11  résulte  d'un  acle  du  9  mai  i563,  qu'un 
notaire  juré  en  la  cour  royale  du  Mans,  nommé  Noël 
Myelte,  était  établi  alors  dans  cette  paroisse. 

Différentes  terres  nobles  et  fiefs  se  trouvaient  situés  en 
Peray,  dépendaient  ou  relevaient  de  sa  châtellenie  ,  en  tout 
ou  en  partie,  savoir  :  i.°  le  fief  seigneurial  de  a  Valette, 
pour  lequel  aveu  est  rendu  ,  en  1720,  par  Guill.  Fr.  Joli  de 
Fleury,  procureur  général  au  parlement  de  Paris;  2.0  le 
domaine  de  l'abbaye  de  Tîronneau  (  v.  cet  art.  ),  que  les 
moines  tenaient  de  la  châtellenie  de  Piay  ou  Peray  et  dont 
le  couvent  était  situé  sur  cette  paroisse;  3.°  les  métairies  et 
domaines  du  Grand  et  du  Petit  Verdigné ,  la  closerie 
nommée  Bourdigale  ,  le  moulin  de  Gravay,  étang  et  cours 
d'eau  en  dépendant ,  situés  paroisses  de  Peray,  Avesnes  et 
Marolles  et  relevant  du  roi  à  cause  de  sa  châtellenie  de  Peray 
en  Saosnois  ;  4-  °  quatre  nommées  de  pré  situées  au-dessous 
de  l'église,  closes  à  boiles  ,  appartenant,  en  1659,  à  J.  du 
Bouchet,  marquis  de  Sourches  ,  seigneur  de  Verdigné ,  «  les- 
quelles il  promet  faire  valoir  en  la  seigneurie  et  châtellenie  de 
Peray  ;  »  5.°  enfin  ,  la  châtellenie  de  S.-Aignan  (  v.  cet  art  ), 
qui,  comme  on  i'adit  plus  haut ,  relevait  de  ladite  châtellenie. 

Peray,  indépendant  pendant  plusieurs  siècles  ,  comme  on 
l'a  vu,  de  la  baronnie  du  Saosnois,  en  relevait  en  grande 
partie  en  dernier  lieu  et  ressortait,  pour  ladite  justice  ,  de  son 
bailliage  établi  à  M  amers. 


PER4I.  38 1 

En  i263  ,  au  mois  d'avril ,  Jean,  vicomte  de  Châtellerault, 
baron  du  Saosnois ,  rachète  pour  /J.  1.  de  rente  sur  la  prévoté 
de  Perav  ,  deux  poches  annuelles  que  les  religieux  de  Perseigne 
avaient  droit  de  faire  dans  l'étang  de  Gué-  Chaussée ,  en 
Saosnc. 

Hisron.  Nous  avons  vu  précédemment  que,  de  1070  à 
1082,  Pcray  avait  été  possédé  par  Guill.  Pantolf,  capilaine 
normand  ,  à  qui  Roger  de  Monl^ommeri  et  Mabile  de  Bé- 
lesme  sa  femme ,  en  avaient  confié  la  garde ,  si  ce  n'est  fait 
don,  et  qu'elle  lui  fut  retirée  peu  après.  De  1082  à  iio>, 
Robert  11  Talvas  ,  leur  fils  ,  comprend  les  fortifie  itions  de  ce 
lieu  dans  le  système  de  défense  du  Saosnois,  qu'il  répara  et 
augmenta  par  ordre  et  avec  l'argent  de  Guillaume-le-Roux , 
son  suzerain  ,  dont  il  était  l'un  des  plus  habiles  capitaines; 
et  que  Guillaume  m  son  fils,  disgracié  par  ce  prince,  comme 
le  fut  son  père  à  la  fin  de  sa  carrière,  se  relira,  vers  n34, 
à  Mamers  et  à  Peray ,  seuls  biens  qu'il  pût  conserver,  jusqu'à 
sa  réintégration,  par  Geoffroi-lc-Bel,  comte  du  Maine  et 
d'Anjou,  dans  les  intérêts  de  qui  il  était  entré,  après  la 
mort  de  Guiilaume-le-Roux  ,  en  ii35.  On  ne  peut  douter 
que,  pendant  cette  période  et  dans  les  différentes  guerres  du 
Saosnois  ,  le  fort  de  Peray  n'ait  été  pris  et  repris  plus  d'une 
fois. 

AiSTiQ.  La  situation  de  Peray,  au  confluent,  comme  nous 
l'avons  dit ,  des  deux  petites  rivières  d'Orne  et  de  Dive  , 
est  une  de  celles  que  recherchaient  les  Romains  pour  l'assiette 
de  leurs  camps.  La  configuration,  entièrement  ronde  de  la 
grande  butte  de  Peray  ,  dont  nous  allons  parler  tout  à  l'heure  , 
ne  nous  permet  pas  d'affirmer  qu'elle  soit  l'ouvrage  des 
guerriers  de  cette  nation,  quoique  pourtant  une  médaille  de 
Constantin  v  ait  été  trouvée  en  i834. 

Deux  buttes,  mottes  ou  tombelles  ,  existent  aux  environs 
du  bourg  de  Peray.  La  moins  importante,  située  près  et  au 
sud  de  l'église,  a  la  forme  d'un  cône  tronqué,  de  25  a  26 
mèlr.  de  hauteur,  à  partir  du  fontl  des  fossés  qui  l'enceigncnt. 
Si  ça  été,  comme  il  n'est  guère  possible  d'en  douter,  un 
ouvrage  défensif ,  ce  ne  devait  être  qu'un  point  d'observation, 
une  vigie,  en  avant  de  la  principale  forteresse,  ou  une  sorte 
de  castellum ,  placé  près  le  point  où  l'on  passait  la  rivière 
d'Orne  ,  sur  un  pont  remplacé  par  celui  actuel,  dont  il  sera 
parlé  plus  loin ,  mais  éloigné  de  1  k.  1/2  au  N.  E.  du  con- 
fluent des  deux  rivières. 

En  arrière  et  à  5  h.  au  nord  du  bourg,  tout  près  de  la 
Cour  de  Peray,  dont  elle  n'est  séparée  que  par  le  chemin  qui 
conduit  à  Mamers,  existe  une  autre  motte  bien  plus  consi- 


382  PEMAI. 

dérable  que  la  précédente ,  la  butte  ou  forteresse  de  Peray 
par  excellence.  En  forme  de  cône  tronqué  également ,  de 
même  hauteur  ,  aumoins,  et  d'une  superficie  à  son  sommet  de 
33  ares  (  3/4  de  journ.  ou  1/2  arp.  )  environ  ,  elle  est  entourée 
de  fossés,  actuellement  à  sec,  de  8  à  10  mètr.  de  largeur. 
En  avant ,  du  côté  sud  ,  elle  est  entourée  ,  du  tiers  aux 
deux  cinquièmes  de  sa  circonférence ,  par  une  ligne  de 
circonvallalion  formée  d'un  parapet  élevé  de  16  à  20  mètr., 
et  terminé  à  ses  extrémités  par  deux  espèces  de  bastions 
s'élevant  à  la  hauteur  au  moins  de  la  butte  principale ,  ce 
parapet  défendu  lui-même  ,  dans  toutes  son  étendue ,  par  un 
vallum  ou  fossé  ,  encore  rempli  d'eau  ,  de  même  largeur  à 
peu-près  que  le  précédent.  Un  pont-levis  devait  servir  à 
communiquer  de  ce  parapet  à  la  butte ,  fort  ou  camp  principal. 

Tout  ce  système  de  défense  est  en  terrassement ,  sans  la 
moindre  apparence  de  construction  maçonale  ,  du  moins, 
nous  a-t-il  été  impossible  d'en  reconnaître  ,  à  M.  Foussard, 
régisseur  de  la  terre  de  S.-Aignan,  qui  m'accompagnait 
dans  celte  exploration  ,  et  à  moi ,  ce  qui  contredit  les  asser- 
tions de  plusieurs  auteurs,  qui  paraissent  n'avoir  tous  vu  ce 
travail  que  de  leur  cabinet.  Il  me  paraît  évident ,  et  c'est 
aussi  l'opinion  de  M.  A.  de  Guéroust ,  auteur  d'une  Histoire 
du  Saosnois  manuscrite  ,  que  si  la  butte  de  Peray  et  ses  acces- 
soires sont  dus  aux  Romains  ou  bien  aux  Saxons  ,  qui 
s'établirent  dans  le  Saosnois  et  lui  donnèrent  leur  nom , 
Robert  II  Talvas  répara  et  compléta  ces  ouvrages  et  en  ht 
undes  points  principaux  de  la  ligne  de  circonvallalion  ,  appelée 
de  son  nom  Fossés  de  Robert  le  Diable  ,  laquelle  partant  de  ce 
point ,  qu'elle  flanquait  au  sud-est ,  formait  une  ligne  qui 
s'étendait  à  16  kilom.  (4-  1.  de  poste)  au  nord-esl  ,  où  le 
fort  de  S.-Rémi  du  Plain  la  terminait  également  (  v.  la  Carte 
des  Voies  romaines ,  m-721  )  ;  et  enceignait  les  nombreuses 
forteresses  que  Robert  répara  également  ou  fit  construire , 
pour  défendre  le  Saosnois  contre  les  entreprises  des  comtes 
du  Maine. 

Du  sommet  tic  la  grande  butte  de  Peray ,  appartenant  à 
M.  Letay ,  de  Bonnétable  ,  on  jouit  d'une  vue  magnifique  , 
qui  s'étend  depuis  3  et  4  lieues  jusqu'à  8  et  10  ,  du  côté 
d'Alencon  ,  mais  est  gênée  par  les  plantations  de  peupliers 
qui  l'entourent. 

HlST.  civ.  11  est  difficile  de  savoir  si  le  nom  de  Peray  , 
écrit  de  tant  de  manières  différentes,  suivant  les  époques, 
vient  de  ses  prés  ou  prairies,  ou  bien  de  paras ,  celtique, 
paris,  latin,  dérivés  de  par,  pierre;  ou,  enfin,  de  parai, 
paret,  s.  m. ,  mur,  muraille  ? 


PEU  Al.  383 

Nous  avons  vu  plus  haut  qu'un  nolairc  était  anciennement 
établi  à  Pcray.  —  En  i83i,  le  Conseil  municipal  vote  une 
somme  de  200  f . ,  pour  le  traitement  d'un  instituteur  pri- 
maire ,  la  commune  possédant  un  local  pour  le  placement  de 
celle  école  ,  dans  la  maison  du  sacristain. 

HYDiiOG.  Le  territoire  est  arrosé  et  limité ,  comme  on 
l'a  vu,  du  nord  au  sud-ouest,  par  la  petite  rivière  de  Dive , 
qui  vient  de  Mamcrs;  de  l'est  au  sud- ouest  également,  par 
l'Orne  Nord-Est ,  qui  conflue  avec  la  précédente,  à  1,7 
h.  au  sud -sud  ouest  du  bourg.  Le  ruisseau  de  Malherbe  se 
jète  dans  la  première,  à  1,1  h.  au  nord,  et  celui  de  Tri- 
poulain,  venant  de  Bounétable  ,  à  i,4  h.  à  l'ouest  de  l'église. 
—  Moulin  de  Peray,  à  blé,  sur  la  Dive.  Un  très-beau 
pont  en  pierre  ,  de  plusieurs  arches  fut  construit  sur  l'Orne  , 
vers  1790,  par  les  moines  de  Tironneau  ;  une  chaussée 
pavée,  d'un  kilomètre  de  longueur,  y  conduit  de  la  rive 
gauche  de  la  rivière. 

GÉOLOG.  Sol  montueux  ,  dans  la  partie  centrale  et  nord  ; 
terrain  appartenant  à  l'étage  inférieur  du  calcaire  oolithique 
décrit  à  l'art,  cantonnai  de  Mamers  (  ni- 159  ). 

Plant,  rar.  Ophrys  apifera,  HUDS.  ;  Orchis  ustulata,  lin.; 
sur  le  retranchement  ou  parapet  qui  enceint  en  partie  la 
grande  butte. 

DIVIS.  des  terr.  En  labour,  i55  hectares;  jardins,  2  ; 
prés  et  pâtures,  33;  bois  3  1/2  ;  superf.  des  bâtimens  et 
cours,  1  1/2;  égl.,  cimet. ,  presbyt.,  mais,  d'école,  i/3  ; 
chemins,  2;  eaux  courant.,  1  2/3.  Total,  197  hect. 

contrib.  Foncier,  2,o44  f«»  pcrsonn.  et  mobil. ,  120  f .  ; 
port,  et  fen. ,  3g  f.  ;  3  patentés  :  droit  fixe  ,  i4  f.  ;  dr.  proport., 
18  f.  ;  total,  2,235  f.  Perception  de  Marolles. 

CULT.  Superficie  argilo-calcaire  ,  se  subdivisant  en  terres 
fortes  et  médiocrement  productives ,  pour  environ  les  2/3  , 
le  reste  en  terres  douces  ,  fertiles  ;  ensemencée  en  égale 
proportion,  à  peu  près  ,  des  quatre  principales  céréales; 
beaucoup  de  chanvre  ,  trèfle  ,  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  prés  , 
de  bonne  qualité  dans  quelques  parties  ;  arbres  à  cidre  ,  etc. 
Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux  ;  de  bétes  à  cornes,  de 
moulons  et  de  porcs  ,  en  assez  grande  quantité  ;  très-peu  de 
chèvres.  —  Assolement  triennal;  3  fermes  principales s  une 
douzaiue  de  bordages  ,  la  plupart  réunis  par  petits  hameaux  ; 
20  charrues  ,  les  3/4  traînées  par  chevaux  seuls ,  le  reste  par 
bœufs  et  chevaux.  =z  Commerce  agricole  consistant  en  grains , 
dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle  ;  en  chanvre  et  fil 
principalement;  graine  de  trèfle,  fruits  et  cidre,  bestiaux  de 
toute  espèce,  etc. 


384 


PERCHE* 


r=  Fréquentation  des  marchés  de  Mamers  ,  Bonnétablc  et 
René  ,  habituellement  ;  de  Ballon  et  Beaumont,  peu. 

INDUSTn.  Quelques  tisserands  (  5  à  6  métiers  ) ,  fabriquent 
des  toiles  pour  particuliers. 

rout.  et  chem.  Chemin  de  S.-Aignan  à  Mamers  ,  passant 
au  bourg,  d'assez  difficile  exploitation. 

lieux  rem  a  rq.  Aucune  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms  :  Tironneau,  abbaye  (  pelit  Tiron  ) ,  d'une  forêt  de 
ce  nom  ,  située  sur  la  rive  gauche  de  la  petite  rivière  d'Orne 
(  v.  l'art.  s.-MGNAis  )  ;  Beauvais  les  Marais  ,  la  Grouas , 
les  Noyers. 

Établ.  PUBL.  Mairie  ,  desserte  vicariale  ,  école  primaire 
volée.  Bureau  de  poste  aux  lettres ,  à  Bonnélable  ;  de  distri- 
bution à  S. -Corne. 

PERAY  ,  PRAY;  voyez  l'art,  évaillé. 

PERAY  ou   PEKRaY-NEUF;  voyez  ce  dernier  nom. 

PERCHE  (  LE),  Perticum,  province  de  France,  située 
entre  le  Maine ,  la  Normandie  ,  le  Pays-Charlrain  ou  la 
Beauce  ,  le  Blaisois  et  le  Vendômois  ;  s'étendant  ,  en  forme 
de  croissant ,  autour  de  l'ancienne  province  du  Maine  et  du 
diocèse  du  Mans  ,  ne  paraissant  avoir  été  composée  ,  dans 
l'origine,  que  d'une  vaste  foret  qui,  des  portes  (VAlençon 
ou  du  moins  ,  du  lieu  où  celte  ville  est  située,  et  de  la  rivière 
deSarthe  qui  l'en  sépare,  s'étendait  jusqu'à  celles  de  Châleau- 
dun  et  de  Vendôme.  Différentes  portions  de  celle  forêt 
subsistent  encore  dans  celle  de  Perseigne  ,  Perseniay  qui  en 
a  retenu  son  nom  ,  située  à  l'extrémité  nord-ouest  de  ce  ter- 
ritoire ;  dans  celles  de  Bélesme  ,  de  Hallais  ou  de  Goguelte  , 
de  Montmirail  ;  dans  une  infinités  de  bois  ,  assez  rapprochés 
les  uns  des  aulres  pour  en  tracer  encore  les  linéaments  , 
jusqu'aux  forêts  de  Fréteval  et  de  Vendôme  ,  qui  en  font 
la  terminaison  au  sud-ouest;  occupant  une  étendue  de  n 
à  12  myriam.  (  27  à  3o  1.  de  poste  )  en  longueur,  sur  une 
largeur  commune  de  2  1/2  à  3  myr  (  6  1/2  à  7  1/2  I  de 
poste  ) ,  s'étendant  jusqu'à  1 1  myr.  (  26  1.  de  posle  )  ,  sur 
quelques  points.  Celle  province  enceignait  l'ancien  diocèse 
du  Mans  ,  en  formant  autour  de  sa  partie  est-nord-esl  une 
section  de  cercle  égaie  à  peu-près  aux  2/g.es  de  sa  circon- 
férence ,  et  aux  3/io.cs  de  celle  du  département  de  la  Sarlhe^ 
à  son  nord-est. 

On  divise  communément  le  Perche  en  deux  parties  prin* 
cipales,  appelées  Grand  et  Pelit  Percbe.  Gilles  Bry ,  auteur 
de  Y  Histoire  des  pays  et  comté  du  Perche  et  du  duché  d*  Aiençon  , 
donne  une  division  plus  exacte  de  cette  contrée,  en  4-  parties: 
i.°  la  Terre  française ,  petit  ressort  dans  lequel  est  située  la 


PERCHE.  385 

Tour-Grise  de  Verneuil,  séparée  de  la  ville  de  ce  nom  (et 
de  la  Tour-Blanche  )  ,  ainsi  que  de  la  Normandie  ,  par 
h  rivière  d'Aure.  Quelques  paroisses  en  dépendent,  jusqu'à 
Chcnebrun,  et  sont  du  diocèse  d'Evreux  ,  mais  de  l'élection 
de  Vcrncuil.  La  juslice  de  ce  ressort,  élait  exercée  par  deux' 
officiers  royaux  qualifiés  bailly  et  lieutenant  de  la  Tour-Grise 
de  Vcrncuil ,  du  ressort  français  et  parlement  de  France , 
ne  reportant  en  rien  à  la  Normandie  ;  2.0  le  Grand- Perche , 
comprenant  les  villes  et  châlellenies  royales  de  Bélcsme , 
Mortagne  et  la  Perrière  et  de  Nogeni-le-Rolrou  ;  3.°  le 
Vêtit  ou  B  as- Perche ,  appelé  aussi  Perche-  Gouet ,  du  nom  de 
ses  anciens  seigneurs ,  consistant  en  5  baronnies  ,  qui  sont 
du  diocèse  et  de  la  coutume  de  Chartres,  mais  attribuées  pour 
l'ordinaire  au  resssort  de  Janville  ;  4-°  enfin  ,  les  Terres 
démembrées ,  qui  sont  Châteauneuf  en  Thimerais  .  Senonches, 
Brezollcs  et  Champrond  ^  qui  composent  un  grand  pays  ,  et 
furent  distraites  du  Perche,  en  i563  ,  par  transaction  entre  le 
roi  Charles  IX,  et  les  héritiers  de  Charles  IV ,  duc  d'Alen- 
çon  ,  décédé  en  i524-,  et  furent  érigées  en  principauté  sous 
les  nom  et  titre  de  Mantoue  ,  en  faveur  du  duc  de  Nevers. 
Elles  ont  leur  coutume  à  part ,  sont  du  diocèse  et  ressortent  au 
siège  présidial  de  Chartres  cl  ,  la  plupart ,  de  l'élection 
de  Vcrncuil.  Le  principal  territoire  du  vrai  Perche,  limité 
au  nord-ouest  par  la  Sarthe  ,  qui  le  sépare  de  l'Alençonnais 
et  de  la  Normandie,  est  actuellement  compris  dans  les 
départements  de  l'Orne  et  d'Eure-et-Loir ,  à  l'exception 
du  Saosnois,  qui  doit  être  considéré  comme  en  ayant  fait 
partie  dès  l'origine  ,  de  quelques  anciennes  paroisses  du 
Ferlois  (  v.  cet  art.  n-336  ) ,  ia  ville  de  la  Ferté-Bernard 
comprise;  et  de  trois  paroisses  du  Perche-Gouet,  Montmirail , 
Melleray  et  Champrond ,  qui  sont  actuellement  ,  comme 
presque  tout  le  Saosnois,  du  département  de  la  Sarthe  ;  enfin  , 
d'un  petit  nombre  d'autres,  également  du  Pcrche-Gouet , 
comprises  dans  le  département  de  Loir-et-Cher  (  v.  la  Carte 
du  Fertois ,  n-336  ).  Quant  aux  paroisses  du  ressort  de  la 
Tour-Grise  de  Verneuil ,  elles  font  partie  du  département 
de  l'Eure  ;  et  celles  des  terres  démembrées  ,  de  celui  d'Eure- 
et-Loir. 

D'après    la   description    que  nous    venons   de  donner  de 
l'ancienne   province   du  Perche  (1),   qu'il  ne  faut  pas  con- 


(1)  Odolant  Desnos  ,  dans  sa  Dissertation  sur  les  Peuples  qui  ont  habité 
anciennement  le  duché  d'Alcnçon  et  le  comté  du  Perche ,  placée  en  tête 
du  1."  volume  des  mémoires^  iiistor.    sir  la  ville  d'alençon    et  sur 

IV  2  5 


386  PEEC1IE. 

fondre  avec  l'AIençonnais  ,  qui  lui  a  été  réuni ,  il  est  facile 
de  comprendre  comment  nous  nous  sommes  cru  dans  l'obli- 
gation d'en  parler  ici ,  puisque  près  de  80  communes,  toutes 
de  l'arrondissement  de  Mamers,  y  étaient  comprises  autrefois, 
en  tout  ou  en  partie 

Les  rapports  historiques  qui  existèrent  anciennement  entre 
le  Maine  et  le  Perche,  ne  furent  pas  moindres  que  les  rap- 
ports féodaux  ,  ou  plutôt ,  ceux  ci ,  pendant  plusieurs  siècles , 
occasionnèrent  les  premiers.  On  ne  peut  douter  que,  à 
l'époque  de  l'occupation  romaine  ,  les  mômes  légions  qui 
s'établirent  dans  la  partie  orientale  du  territoire  des  Cé- 
nomans ,  ne  s'étendissent  en  même  temps  dans  la  partie 
nord-ouest  du  Perche,  la  présence  des  Romains  paraissant 
aussi  évidente  dans  l'ancien  Corbonnais  ,  petite  contrée  des 
environs  de  Mortagne  et  de  Nogent-le-Rotrou,  que  dans  le 
Saosnois.  Plus  tard ,  les  Saxons  ,  qui  donnèrent  leur  nom  à 
cette  dernière  contrée  ,  s'étendirent  inévitablement  jusqu'à 
Béiesme ,  position  formidable  qu'ils  ne  durent  pas  plus  né- 
gliger que  les  Romains. 

Quoiqu'il  en  soit ,  le  premier  des  comtes  du  Perche  qui 
soit  connu  des  historiens  ,  est  Yves  de  Creil ,  maître  des 
arbalétriers  de  France,  du  temps  de  Louis  d'Outremer, 
qui ,  ayant  indiqué  les  moyens  de  sauver  des  mains 
de  ce  prince  ,  le  jeune  Richard  l.er,  duc  de  Normandie ,  en 
reçut,  pour  lui  et  ses  successeurs,  l'Alençonnais  et  une 
grande  étendue  de  terre  sur  la  frontière  de  la  Normandie  , 
consistant  dans  Sées  ,  le  Mêle-sur-Sarlhe  ,  et  une  partie  du 
Passais  ,  à  la  charge  de  lui  en  faire  hommage  et  de  veiller 
de  ce  côté  à  la  sûreté  de  ses  étals.  Yves  réunit  ce  territoire 
à  celui  du  Corbonnais  et  à  la  vicairerie  du  Saosnois,  située 
dans  le  Maine,  qu'il  tenait  de  son  père  ;  et,  plus  lard  ,  la 
châlellenie  de  Mortagne  échut  en  partage  à  son  frère,  nommé 
Rotrou* 

Les  enfants  de  Yves,  furent  Guillaume  i.cr  de  Béiesme, 
surnommé  Talvas,  qui  recueillit  de  la  succession  de  son 
père  ,  le  Bélesmois  ,  le  Corbonnais  et  le  Saosnois  :  c'est  lui, 
à  ce  qu'on  croit ,  qui  fit  bâtir  le  château  d' Alençon ,  autour 
duquel  s'établit ,  plus  tard ,  la  ville  de  ce  nom  ,  ceux  du 
Mêle-sur-Sarthe  et  d'Essei,  également  sur  la  rive  droite  de 
la  Sarthe  ;  celui  de  Séez,  et  celui  de  Domfront-en-Passais. 


ses  seigneurs  ,  est  entré  dans  des  détails  fort  étendus  et  fort  curieux  sur 
l'histoire  du  Perche ,  que  nous  ne  pouvons  reproduire  ici ,  mais  que 
nous  engageons  les  amateurs  de  ces  sortes  de  documents  à  consulter. 


PE&CÏIE.  387 

Le  second  des  fils  de  Yves,  fut  Avesgaud  qui,  en  99^, 
succéda  à  son  oncle  Sigefroi ,  sur  le  siège  épiscopal  du  Mans  , 
et  eut  en  partage  une  portion  du  Saosnois,  le  Vairais , 
peut-être,  et  le  territoire  de  la  Fertc-sur-THuisiic  ,  qui,  de 
l'un  de  ses  seigneurs ,  de  celle  maison ,  reçut  le  surnom  de 
Bernard.  Les  autres  enfans  de  Yves,  furent  Yvon,  que  Ton 
croit  avoir  été  la  tige  des  seigneurs  de  Châteaudun  et  de 
Nogent-le-Rotrou;  Godehildc  ,  qui  porta  en  mariage  l'alleu  de 
Damemaric  ,  proche  Bélesme,  le  Vieil- Vcrneuil  et  plusieurs 
autres  terres,  à  Albert,  seigneur  de  la  Ferté-en-Beauce  ; 
enfin  ,  Ildeburge  ,  qui  épousa  Aimon  ,  seigneur  du  Château- 
du-Loir,  d'où  sorlit  le  célèbre  évêque  du  Mans  Gervais  , 
qui  devint  archevêque  de  Rheims  et  chancelier  de  France. 
Yves,  homme  puissant  et  sage,  dit  Orderic  Vital ,  fut  in- 
humé ,  à  ce  qu'on  croit ,  avec  Godehilde  sa  femme  ,  dans 
l'église  qu'il  fonda  en  l'honneur  de  la  Vierge  ,  dans  son 
château  de  Bélesme,  au  lieu  nommé  Saint-Santin. 

Suivant  plusieurs  historiens ,  Gilles  Bry  notamment  ,  le 
père  de  Yves,  dont  le  nom  est  ignoré,  avait  été  comte 
héréditaire  du  Corbonnais  ,  Corl ouensis  pagus  ,  petite  contrée 
formant  un  archidiaconé  de  4-5  paroisses  ,  dont  Mortagne 
était  le  chef  lieu  ,  dans  l'évêché  de  Séez  ,  soit  par  la  libéralité 
de  CharJes-lc-Chauve ,  de  Robert-Je-Fort ,  ou,  par  usur- 
pation, lors  de  la  conquête  des  Francs.  La  preuve,  dit-on, 
qu'il  était  comte  du  Corbonnais  ,  résulte  de  ce  qu'on  a  vu 
ses  enfants  posséder,  à  titre  successif,  la  plus  grande  partie 
du  Perche,  la  vicairerie  du  Saosnois,  le  territoire  de  la 
Ferté -Bernard ,  et  plusieurs  autres  cantons  du  Maine,  qu'ils 
tenaient ,  disaient-ils  ,  en  bénéfice  ou  alleu.  Les  enfants  de  ce 
comte  du  Corbonnais  furent  Rolrou  ,  comte  de  Mortagne , 
Yves  de  Bélesme ,  et  Sigefroy  qui,  obtint  l'évêché  du  Mans  , 
en  960  ,  par  le  crédit  de  Foulques  II ,  comte  d'Anjou ,  ou 
plutôt  de  Geoffroi  l.cr ,  à  qui  il  donna  plusieurs  terres  pour 
y  parvenir.  Quelques  historiens  prétendent  que  ces  trois 
frères  en  curent  un  quatrième  ,  à  qui  les  évêques  de  Chartres 
infeo  lèrent  les  cinq  baronnies  du  Perchc-Gouet,  et  qui  fut 
la  lige  des  seigneurs  de  cette  partie  du  Perche. 

Les  descendants  d'Yves  de  Creil  ou  de  Bélesme ,  possé- 
dèrent le  comté  de  Bélesme ,  d'Alençon  ,  de  Séez  et  de 
Ponthieu  ,  dont  le  siège  fut  transféré  ,  de  la  première  dans  la 
seconde  de  ces  villes  ,  vers  la  moitié  du  io.c  siècle.  Ceux  de  la 
branche  dite  des  Rotrou ,  portèrent  le  titre  de  comtes  de 
Mortagne  et  du  Perche,  seigneurs  de  Nogent-le-Rotrou. 
C'est  elle  qui  ,  de  l'un  de  ses  membres  ,  donna  à  la  petite 
ville  de  Montfort  au  Maine ,  son  surnom  de  Rotrou  (  v.  cel 


388  PERCHE. 

art.  ).  La  première  s'éteignit,  vers  l'an  I2a5  ,  par  la  morl  ,  en 
i2in  ou  1219,  de  Robert  III,  et  par  les  cessions  failes  au  roi 
Philippe-Auguste,  par  les  héritiers  de  ce  comte  ;  la  seconde  , 
en  Tan  12^6,  par  le  décès  de  Guillaume  ,  évêque  de  Chaions. 
Le  Perche  ayant  été  réuni  à  la  couronne  ,  presque  en  entier , 
sous  Philippe- Auguste,  Louis  Vil]  et  Saint-Louis,  ce  dernier 
donna  Alençon  et  le  Perche  à  Pierre  son  fils,  qui  mourut  dans 
la  Pouiile  sans  postérité;  Philippe  111  le  Hardi,  en  fit  don 
à  son  tour,   en  1290,   à  Charles  de  Valois,    son  3.c  fils. 
Ce  prince  qui  gouverna  la  France  sous  Louis  X ,  les  donna 
à  Charles  de  Valois ,   son   second  fils ,    et  Philippe-le-Bel 
confirma  ce  don  ,  en  faveur  de  son  frère  ,  par  lettres  du  3 
avril   i326.  C'est  ce  dernier  qui   fut  la  tige  de  la  seconde 
famille  des  comtes  d'Alençon  et  du  Perche,  laquelle  s'éteignit 
par  la  mort  de  Charles  IV,  dernier  du  nom,  en   i524~  En 
i526,  le  duché  d'Alençon  et  le  comté  du  Perche,  malgré 
les  réclamations  des  sœurs  de  ce  prince  ,  furent  adjugés  au  roi, 
par  deux  arrêts  du  parlement  de  Rouen  ,  de  i525  et  de  ï526, 
à  l'exception  des  acquisitions  laites  par  cette  famille ,  dont 
héritèrent  les  deux  sœurs  de  ce  prince.  Françoise ,  l'aînée  , 
par  son  mariage  avec  Charles  de  Bourbon  ,  duc  de  Vendôme , 
porta  dans  cette  maison  la  vicomte  de  Beaumont ,  Fresnay  , 
Ste-Suzanne,   dans  le  Maine;   la  baronnie  de    la  Flèche, 
en  Anjou  ;  celle  du  Saosnois  ;  Châteauneuf  en  Thimerais  et 
Champrond ,   dans  le  Perche  ;  domaines  qui,  en  sa  faveur, 
furent  érigés  en  duché  ,  sous  le  titre  de  Beaumont,  en  i5/j.3, 
et  que  Henri  de  Bourbon,  par  son  avènement  à  la  couronne, 
en  i58q  ,  porta  dans  le  domaine  royal.  Les  terres  du  comté 
d'Alençon  et  du  Perche  ,  furent  également  données ,  aliénées 
ou  engagées  à  divers  seigneurs  ,  et  retournèrent  de  même 
successivement  à  la  couronne.  Henri  IV,  débiteur  de  grosses 
sommes   envers  le  duc  de   Wirtemberg,   lui  vendit,   à  ce 
dernier  litre  ,1e  a3  avril  i{jo5  ,  le  corps  du  duché  d'Alençon 
et  plusieurs   autres  domaines  situés  en    Normandie.    Marie 
de  Médicis,  sa  veuve ,  les  relira,  en  remboursant  au  lils  de 
ce  prince  ,  le  4  octobre  1612  ,  les  3oo,ooo  écus  pour  lesquels 
ils  lui  avaient  été  aliénés. 

Depuis  lors,  plusieurs  fils  de  France  furent  apanages  du 
duché  d'Alençon  et  du  comté  du  Perche  ,  le  dernier  desquels 
fut  Louis-Stanislas  Xavier,  fils  de  France  (  Louis  XVlll  ) ,  à 
qui  Louis  XV ,  son  aïeul  ,  par  édit  du  mois  d'avril  1771  ,  les 
donna  ,  avec  les  comtés  d'Anjou  et  du  Maine  ,  ensemble  le 
comté  de  Senonches  ,  à  l'exception  de  sa  forêt.  (  V.  l'art. 
MAINE,  III- 10.  ) 
Il  n'est  pas  de  notre  objet ,  d'entrer  ici  dans  le  détail  des 


PERCHE.  389 

guerres  que  la  possession  du  Perche  et  celle  du  Saosnoîs  sur- 
tout ,  occasionnèrent,  dès  le  commencement  du  n.e  siècle, 
cnlre  les  comtes  du  Maine  ,  d'une  part ,  les  ducs  de  Normandie 
et  les  comtes  de  Bélesme  et  d'Alençon  ,  de  l'autre.  C'est  au 
précis  historique  ,  à  l'article  saosnoîs  ,  et  aux  autres  articles 
de  localités  ,  que  se  trouvent  tous  les  détails  qui  y  sont  re- 
latifs. Nous  rapporterons  seulement  ici ,  ce  passage  d'Odolant 
Desnos,  parce  qu'il  se  rattache  spécialement  à  ce  qui  précède  : 
«  Charles-le-Chauve  ,  en  861 ,  avait  confié  la  garde  du  duché 
de  France  à  Robert- le- Fort ,  duc  d'Anjou,  tige  de  la 
dernière  race  de  nos  rois  ,  pour  opposer  ses  armes  à  celles 
des  Bretons  et  des  Normands.  Ce  duché  comprenait  les  villes 
et  comtés  du  Perche  et  de  Blois ,  l'Anjou ,  le  Maine  et 
peut-être  même  le  territoire  d'Alençon.  Quoique  les  enfants 
de  Robert  ,  eussent  presque  toujours  possédé  depuis  lui  le 
duché  de  France  ,  à  titre  de  gouvernement ,  ils  n'en  devinrent 
véritablement  propriétaires  héréditaires,  que  par  la  donation 
que  Louis  d'Outremer  en  fit  ,  l'an  943 ,  a  liugues-lc-Grand  , 
petit- fils  de  Robert  et  père  de  Hugues-Capet ,  qui  réunit 
le  duché  de  France  à  la  couronne.  Si  Yves  de  Creil  ou  de 
Bélesme,  qu'on  ne  peut  assurer  avoir  vécu  jusqu'à  ce  temps, 
avait  été  originairement  vassal  immédiat  du  roi  de  France  , 
il  ne  l'était  plus,  du  moins  immédiatement,  pour  les  objets 
que  lui  avait  donnés  Richard  i.er ,  et  qui  devaient  se  trouver 
compris  dans  la  circonscription  du  duché  de  Normandie  , 
tracée  par  les  traités  de  S.-Clair-sur-Eple  ,  de  91 1  et  de  g4-7  % 
dont  les  limites  s'avançaient ,  au  sud-ouest,  jusqu'à  la  Sarthe 
et  à  la  Mayenne.  » 

Le  Peut  ou  Bas-Perche  ,  moins  connu  des  historiens  que 
le  Grand,  occupe  l'extrémité  orientale,  ou  plutôt  l'extrémité 
sud -ouest  de  celui-ci,  attenant  à  l'est  au  territoire  de 
Nogent-le-Rotrou.  Il  se  composait,  comme  nous  l'avons  dit , 
de  cinq  baronnies  ,  dont  Montmirail  était  le  chef-lieu  ,  sans 
suprématie  directe  ,  mais  pareeque  celte  petite  ville  fut  la  rési- 
dence la  plus  habituelle  des  anciens  possesseurs.  Ces  cinq  ba- 
ronnies étaient  AUuye,  surnommée  la  Belle  ;  Montmirail, 
la  Superbe;  la  Basoche,  la  Gaillarde  ;  Brou ,  la  Riche;  et 
Authon  ,  la  Pouilleuse.  Les  paroisses  dont  elles  se  com- 
posaient, au  nombre  de  trente-six,  étaient  :  Alluye  ,  Arrou, 
les  Aulels-S.-Eloi  ,  Authon  ,  la  Basoche  ,  Brou  ,  Bullou , 
la  Chapelle-Guillaume  ,  la  Chapelle-Royale  ,  Charbonnière  , 
Cliâlillon,  la  Croix -du- Perche,  Dampierre  ,  Dangeau  , 
Frazai,  Inverre,  Luigny  ,  Mézières ,  Miermagne  ,  Mont- 
hemain  ,  Mottereau  ,  Moulhard  ,  S.-Lubin  des  Cinq-Fonds  , 
S.-Pélerin,  Soizai ,  Trizai,  Vieux- Vie,  Villevillon,  Yèvre  , 


3go  PERCHE. 

toutes  acluellement  du  département  d'Eure-et-Loir  ;  Ar- 
vilJe  ,  le  Gault ,  le  Plessis-Dorin  et  S.-Avit  au  Perche  ,  de 
celui  de  Loir-et-Cher;  Champrond ,  Mellcray  et  Monl- 
mirail  ,  du  département  de  la  Sarthe.  La  circonscription  de 
ce  territoire  est  tracée  sur  la  carte  du  fertois  (  H-336  ). 
Les  annalistes  ,  reproduits  dans  l'excellent  article  que 
nous  devons  à  M.  Lejeune  ,  de  Chartres ,  auteur  d'une 
notice  sur  l'abbaye  de  S.-Père  de  celte  ville  ,  font  remonter 
au  règne  de  Clovis,  l'histoire  du  Perche-Gouet.  Qotiide  sa 
veuve  ,  disent-ils  ,  en  fondant  à  Chartres  l'abbaye  de  S.- 
Pierre ou  de  S.-Père,  de  l'ordre  de  S.- Benoît,  la  dota  de 
grandes  terres  dans  le  Perche.  Cette  possession  ,  connue 
postérieurement  sous  le  litre  des  Cinq  baronnies  du  Perche- 
Gouet,  était  de  son  patrimoine  et  par  conséquent  de  l'apa- 
nage du  roi  de  Bourgogne,  Chilpéric  ,  dont  elle  était  la 
fille.  Ce  monastère  ayant  été  détruit  par  les  Normands ,  en 
849 ,  Hélie  ,  évêque  de  Chartres  ,  ayant  battu  ces  barbares , 
concéda  les  cinq  baronnies,  à  titre  de  rachapt,  aux  hommes 
d'armes  qui  l'avaient  aide  à  les  repousser.  Les  noms  de  ces 
capitaines  sont  resté  inconnus,  mais  on  croit  que  Mahault, 
dame  d'Alluye  ,  femme  de  Gaufrid  ou  Geofroi  de  Modène  , 
IN...  de  Montmiraii  et  Bernard  de  Bullou,  cités  dans  une 
charte  de  donation  de  l'église  et  du  prieuré  de  S.-Gennain- 
lès-Alluye  à  l'abbaye  de  S.-Père,  descendaient  de  ces 
guerriers.  Après  la  mort  de  Geofroi  de  Modène  ,  Mahault 
épousa  Guillaume  Goè't  ou  Gouet ,  possesseur  de  Montmiraii , 
Authon  et  la  Basoche,  et  lui  apporta  Alluye  et  Brou,  ce 
qui  compléta  la  réunion  des  cinq  baronnies  du  Petit  ou  Bas- 
Perche ,  qui  reçut  de  ce  seigneurie  nom  de  Pcrche-Goè't. 
Ces  baronnies  restèrent  ainsi  réunies  jusqu'à  Tan  14.75.  Après 
la  mort  de  Guillaume  Goét  IV,  qui  ne  laissa  que  deux  filles, 
de  son  mariage  avec  Elisabeth  de  Champagne  ,  Mabiie  ou 
Mathilde,  l'aînée,  porta  les  cinq  baronnies  à  Hervé  III  de 
Dangeau,  de  la  maison  de  Nevers.  Agnès  de  Douzy  ,  fille  de 
Hervé  IV  ,  les  porta  par  mariage  à  Gaucher  de  Châtillon  , 
comte  de  Nevers,  son  second  mari,  qui  mourut  en  1260, 
et  Yolande  de  Châtillon,  qui  en  hérita,  ainsi  que  du  duché  de 
Nevers ,  les  laissa  à  Mahaurl ,  issue  de  son  mariage  avec 
Archambaud  IX  ,  sire  de  Bourbon.  Marguerite ,  seconde  fille 
de  Mahaud  et  de  Eudes  de  Bourgogne  en  hérita,  en  1269  , 
et  les  porta  en  mariage  à  Charles  i.er  d'Anjou,  fière  de  S. 
Louis  ,  dont  elle  n'eut  point  d'enfants.  Cette  princesse  se 
soumit,  en  i285,  à  un  jugement  arbitral,  pour  le  paiement 
à  l'évêque  de  Chartres,  du  rachat  de  ses  terres ,  dû  à  l'occasion 
de  la  mort  du  roi.   Marguerite  étant  sans  enfants,  légua  les 


PERCHE.  39i 

cinq  baronnies,  par  testament  de  1292,  à  Robert  de 
Flandre  ,  seigneur  de  Cassel ,  second  fils  de  Robert  m  et 
de  Yolande  de  Bourgogne,  sa  sœur.  Celui-ci  épousa,  en 
i323,  Jeanne  de  Bretagne,  qui  lui  apporta  la  seigneurie  de 
Nogent-Ie-Rotrou.  Yolande  de  Cassel  leur  fiile ,  les  transmit 
par  mariage  à  Henri  v ,  comte  de  Bar.  Après  avoir  passé 
dans  plusieurs  branches  de  cette  maison  ,  Jeanne  de  Bar  les 
porta  dans  celle  de  Luxembourg,  par  son  mariage  avec  Louis 
de  ce  nom  ,  connétable  de  France  ,  qui  les  donna,  en  i443, 
à  Isabeau  sa  sœur ,  en  faveur  de  son  mariage  avec  Charles  IV 
d'Anjou,  comte  du  Maine,  de  Provence,  etc.,  mort  en 
1472.  Charles  v,  fils  de  celui-ci,  divisa  les  cinq  baronnies  ,  en 
vendant  celles  de  Monlmirail ,  d'Authon  et  de  la  Basoche,  à 
Louis  d'Anjou,  son  frère  naturel  ;  mais ,  à  la  mort  de  celui-ci , 
Louis  XI ,  héritier  de  Charles  iv  d'Anjou  ,  les  retira  et  en 
fit  don  à  Jacques  de  Luxembonrg  ,  frère  du  connétable  ,  et 
donna  les  baronnies  d'Alluye  et  de  Brou,  à  Jacq.  d'Armagnac, 
duc  de  Nemours.  Isabeau  de  Luxembourg  ,  fille  de  Jacques  et 
d'Isabeau  de  Bruges,  porta  le  trois  baronnies  de  Montmirail , 
Aulhon  et  la  Bazoche,  à  Jean  de  Melun,  seigneur  d'Epinay, 
connétable  de  France,  qu'elle  épousa  en  i49^  ;  et  leur  fille  , 
Marie  de  Melun,  morte  en  i552,  les  avait  portées  en  dot 
à  Jean  de  Bruges  la  Grulhuse  ,  son  premier  mari.  De  René 
de  Bruges  ,  fils  de  Jean  et  de  Marie ,  elles  passèrent  a  Cathe- 
terine  leur  fille  qui ,  du  premier  de  ses  cinq  maris  ,  Louis 
de  la  Beaulme  ,  comte  de  S. -Amour  ,  eut  Philibert  de  la 
Beaulme ,  mort  en  1622,  huit  ans  avant  son  père,  dont 
Jacq.-Nicol.  de  la  Beaulme  ,  qui  vendit  ces  trois  baronnies 
au  président  Perrault,  lequel  les  aliéna  à  son  tour  à  Louis 
Armand  de  Bourbon,  prince  de  Conli ,  décédé  en  1 685. 
Marie-Anne  de  Bourbon,  légitimée  de  France,  veuve  de 
ce  prince  ,  eut  dans  ses  reprises  les  trois  baronnies ,  et 
vendit  celles  de  Montmirail  et  de  la  Basoche  ,  à  Havet  de 
Neuilly,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  qui  fit  réparer  ou 
plutôt  reconstruire  le  château  de  Montmirail ,  tel  qu'il  est 
aujourd'hui ,  sauf  les  augmentations  qu'y  fait  faire  en  ce 
moment  le  propriétaire  actuel  (  v.  l'art,  montmirail  ). 

Les  cinq  baronnies  du  Perche-Gouet  avaient  leur  cou- 
tume particulière  ,  distincte  de  celle  du  Grand-Perche. 

Le  Perche,  dans  son  ensemble,  Grand  et  Petit,  est 
une  contrée  extrêmement  boisée ,  comme  on  l'a  pu  voir 
au  commencement  de  cet  article ,  bien  coupée  et  arrosée , 
un  peu  froide  ,  dans  laquelle  l'agriculture  est  peu  avancée 
encore,  particulièrement  propre  à  l'éducation  des  bestiaux  , 
qui  y  sont  abondants.  La  population  y  a  conservé  ?  chez  les 


392  PERRAY-ftEUF. 

femmes  ,  le  véritable  type  de  celles  des  Gaulois.  Elles  sont 
grandes  ,  du  plus  beau  sang ,  et  ont  encore  cet  air  résolu 
dont  parlent  les  anciens  historiens ,  qui  les  rendait ,  dans 
leur  colère  ,  plus  redoutables  en  quelque  sorte  que  leurs 
maris. 

Dans  l'article  sarthe  de  la  France  pittoresque ,  on  a  donné  , 
d'après  M.  Dureau-Delamalle  ,  de  l'Institut ,  un  article  sur  le 
caractère  et  les  mœurs  des  habilans  du  nord  de  ce  dépar- 
tement ,  qui  ne  s'y  rapporte  aucunement ,  mais  bien  à  leurs 
voisins  les  Percherons.  Il  y  a  autant  de  différence  sous  ce 
rapport,  entre  deux  habitants  de  ces  deux  anciennes  pro- 
vinces ,  qui  ne  sont  séparés  quelquefois  que  par  une  haie 
ou  un  fossé,  qu'entre  un  habitant  du  Finistère  et  un  du 
Pas-de-Calais.  Ainsi  ,  par  exemple  ,  une  paysanne  de  la 
commune  du  Theil ,  dans  le  Perche  ,  couvrira  ses  épaules 
d'une  couverture  de  laine,  pour  se  rendre  à  la  messe  de 
sa  paroisse,  tandis  que  celle  d'Avézé  ,  dans  le  Maine  ,  dont 
Ja  maison  et  le  jardin  ne  seront  séparés  que  par  une  haie 
de  ceux  de  sa  voisine  ,  se  rendra  à  l'église,  enveloppée  dans 
une  capote  d'étamine  noire  ,  semblable  par  sa  forme  aux 
manteaux  de  nos  dames ,  tels  qu'on  les  faisait  dans  l'origine  , 
il  y  a  i5  ans ,  avec  une  tête  ou  capuchon.  La  percheronne 
aura  de  plus  sur  la  tête  une  coè'ffe  ,  à  fond  élevé ,  uu  peu 
dans  le  genre  de  celle  des  normandes,  à  passes  allongées, 
en  forme  de  queue  de  poule  ,  tandis  que  la  mancelle  sera 
coeffée  d'un  tout  petit  bonnet  rond.  D'autres  usages  ,  des 
mots  mêmes  ,  sont  employés  par  les  habitants  de  Tune  des 
deux  provinces ,  qui  sont ,  sinon  inconnus ,  du  moins  inusités , 
par  ceux  de  l'autre.  (  Y.  art.  maine,  in-38  et  suiv.  ) 

PERIME  ;  voyez  PERRIGNE. 

PERRA1-NEUF  ;  voyez  pehray-îœuf. 

PEUR  AIN  (  FORT  OU  CHATELET  DE  )  ;    voir   l'art.    M  AMERS. 

PERRAIS  (  les  ) ,  châteaux;  voir  l'article  parigsé-le 
ÏOLIN. 

PERRAY;  voir  l'article  PERAI. 

PfiRRA  Y-NEUF  ,  perai  ,  peurai  ;  Perredilum  ,  vcl  Per- 
rotum ,  seu  Perradium  Nuvum  ;  abbaye  d'hommes ,  de  l'ordre 
des  Prémontrés,  au  diocèse  et  à  4-4  kilom.  N.  N.  E.  d'Angers, 
sur  la  paroisse  et  à  2,4  h.  N.  de  Précigné  (  v.  cet  art.  ), 
dans  l'archi-pretré  et  à  23  k.  O.  N.  O.  de  la  Flèche  ;  à  6  k. 
S.  de  Sablé,  et  à  4-7  k.  O.  S.  O.  du  Mans.  En  1189,  par 
un  acte  latin,  du  4  des  nones  d'octobre,  rapporté  par 
G.  Ménage,  dans  son  Histoire  de  Sablé,  Robert  m,  seign. 
de  Sablé  (  l'acte  est  signé  :  Robertus  iv.us,  parce  que  ,  dit 
Ménage  ?  il  est  le  4«c  de  celle  maison,   en  comptant  leur 


PERRA.Y-XEUF.  393 

auteur  Robert  le  Bourguignon  )  ,  Hersende  sa  mère ,  Clémence 
de  Mayenne,  sa  femme  ,  et  Pierre  de  Brion,  dont  h  parenté 
est  inconnue,  mais  que  Ménage  suppose  être  un  bâtard 
de  cette  troisième  maison  de  Sablé,  fondèrent,  en  un  lieu 
nommé  le  Gaut  ou  le  Bois-Renou,  une  abbaye  de  religieux, 
pour  laquelle  Robert  et  sa  famille  contribuèrent  des  deux 
tiers ,  Brion  pour  le  surplus.  Geoffroi ,  frère  de  Robert , 
qui  fit  le  voyage  de  la  Palestine  avec  Richard  Cœur-de-Lion  , 
et  devint  Grand-Maître  du  Temple  ,  fît  donation  aux  cha- 
noines du  Bois-Renou ,  de  plusieurs  biens  de  la  terre  de 
Cornillé ,  dont  il  élait  seigneur,  pourquoi  l'abbé  était  dé- 
cimateur  dans  cette  paroisse  ,  située  à  mi-chemin  entre 
Baugé  et  Angers.  Par  un  autre  acte  ,  du  4  des  noncs  d'octobre  , 
également  de  Tannée  1209,  rapporté  aussi  par  Ménage, 
Guillaume  des  Roches  et  Marguerite  de  Sablé  ,  sa  femme , 
fille  de  Robert ,  transfèrent  celte  abbaye  au  lieu  du  Pcrray- 
Neuf ,  à  g  h.  à  Test  du  Gaut ,  en  renouvellent  la  fondation , 
font  construire  un  nouveau  couvent  et  une  église ,  qu'ils 
placent  sous  l'invocation  de  la  Ste- Vierge.  La  fondation 
de  Guill.  des  Roches  et  de  sa  femme,  consistait  dans  tout 
ce  quils  possédaient  dans  les  paroisses  de  Brion,  du  Val  et 
de  Cornillé  ;  les  moulins  Rougeret ,  avec  leurs  dépendances  , 
prés,  vignes,  bois,  maisons,  renies  et  cens,  droits  et  pri- 
vilèges seigneuriaux  y  annexés;  haute,  moyenne  et  basse 
justice  ,  que  les  moines  n'ont  cessé  d'exercer  ;  et  fixent  à 
7  s.  6  d.  le  maximum  des  amendes  auxquelles  les  religieux 
ou  leurs  gens  pourront  être  condamnés  pour  délits  ,  tels  que 
coups  donnés ,  homicide  ,  vol ,  etc.  Ce  monastère  eut  part 
aussi  aux  libéralités  de  J.  Lessillé  ,  seigneur  de  Juigné  sur- 
barthe  ,  dont  le  testament,  de  l'année  i382,  est  rapporté 
à  cet  article  (  II-566  ).  On  y  lit  :  «  Item  :  je  donne  et  laisse  à 
l'abbé  et  couvent  du  Perrayncuf ,  quarante  sols  tournois  à 
paier  une  fois  pour  semblable  cause  pour  le  remède  et  salut 
de  l'ame  de  moy.  »  Cette  abbaye  désignée  dans  quelques 
anciens  litres,  sous  le  nom  du  Perray-Bfanc,  du  coslume  de  ses 
religieux,  par  opposition  avec  le  Perray-Noir  ,  situé  dans 
le  voisinage  d'Angers  ,  ou  des  bénédictins  ,  qui  étaient  velus 
de  noir ,  paraissent  avoir  précédé  les  religieuses  qui  lui 
donnèrent  son  dernier  nom  de  Perray-aux-Nonains.  Les 
religieux  de  l'ordre  de  Prémontré ,  portaient  la  soutane 
blanche  ,  avec  le  surplis  par  dessus ,  à  l'église  ;  le  bonnet 
carré  et  le  chapeau  de  même  couleur. 

L'abbaye  du  Perray-Neuf ,  quoique  située  dans  la  province 
d'Anjou  et  le  diocèse  d'Angers,  était  néanmoins  considérée 
comme  dépendant  aussi  du  Maine ,  parce  qu'elle  y  possédait 


394  PERRÏGNE. 

plusieurs  terres  et  fiefs.  C'est  à  ce  titre  que  Frère  Jean , 
abbé  ,  et  les  religieux ,  comparassent  par  M.e  Etienne 
Leveau ,  licencié  ès-lois ,  leur  procureur,  aux  assemblées 
des  trois  ordres,  tenues  les  8  et  i5  octobre  i5o8,  pour 
l'examen  et  la  publication  de  la  coutume  du  Maine.  L'abbé 
du  Perray-iNeuf  est  également  cité  au  nombre  des  appelants 
d'Anjou  et  du  Maine  ,  dans  un  procès  avec  Charles  de  Valois  , 
comte  de  ces  deux  provinces  ,  mari  de  Marguerite  ,  fille  de 
Charles  il  d'Anjou. 

Les  revenus  de  cette  abbaye  étaient  de  6,000  1.  ,  en  1797  » 
on  n'y  comptait  plus  alors  que  six  religieux  :  on  n'a  point  la 
nomenclature  de  ses  abbés.  Elle  était  tenue  à  une  aumône  de 
5o  boisseaux  de  méleil  ,  envers  les  pauvres  de  Courtillers  , 
paroisse  limitrophe. 

L'église  du  Perray-Neuf ,  qui  a  été  détruite  ,  était  grande  , 
belle  et  richement  ornée.  Ce  qui  reste  du  monastère  forme 
encore  une  belle  et  solide  maison  de  campagne ,  qui  ap- 
partient à  M.  J.  Renou  ,  de  Précigné. 

PERAY-NEUF  ,  ruisseau  ;  voir  l'art.  PRÉCIGNÉ. 

PERSGNE  ;  voyez  perrigne. 

PERRIGNE(la)  ,  PER1GNE,  PERRINE  ,  PERINE  , 
N.-D.  de  la  perrigise  ;  abbaye  de  filles  ,  du  diocèse  du  Mans  , 
à  12  kilom.  N.  E.  de  celte  ville,  sur  la  paroisse  et  à  1  k.  N. 
N.  O.  du  bourg  de  S.-Corneille ,  du  doyenné  de  Montfort. 
Fondé  d'abord  sous  le  titre  de  simple  prieuré  ,  et  placé  sous 
l'invocation  de  la  Vierge,  ce  monastère  ,  dit  Morand  ,  étant 
tombé  dans  un  extrême  désordre  ,  l'évêque  Robert  de  Clin- 
champ,  en  i3o9  ,  entreprit  de  le  réformer,  obligea  les 
religieux  à  embrasser  la  règle  de  S.-Augustin  et  ,  au  moyen 
de  l'augmentation  d'une  rente  de  ^o  1.,  donnée  par  Guill. 
des  Usages,  obtint,  du  roi  Philippe-le-Rel  ,  son  érection  en 
abbaye  ,  sous  le  litre  de  S.-Louis  des  Usages  ,  à  la  condition 
que  lui  évêque  et  ses  successeurs ,  seraient  reconnus  fon- 
dateurs de  cette  abbaye.  En  effet ,  ce  monastère  relevait  du 
temporel  de  l'évêché  du  Mans  ,  ainsi  qu'on  le  voit  par  cet 
article  de  l'aveu  fait ,  en  i3g4  »  par  léveque  P.  de  Savoisy  : 
«  Item  ,  l'abbaye  de  la  Perrigne ,  ainsi  qu'elle  se  poursuit , 
avec  les  vignes  du  clos  de  la  Grande-Touche  ,  etc.  ,  tant  en 
fief  qu'en  domaine  ,  à  trois  sols  de  service  ,  à  payer  chacun 
an  à  la  S.-Martin  d'hyver.  »  Les  revenus  de  cette  abbaye , 
à  laquelle  le  roi  nommait ,  étaient  estimés  4?000  k  ^n  y 
comptait  12  religieuses  en  1700. 

Un  arrêt  du  conseil,  du  18  mars  1739,  confirmé  par 
décret  du  8  octobre  1 74.3  ,  ayant  affecté  la  maison  et  l'église 
du  monastère  des  Filles-Dieu  du  Mans ,   de  l'ordre  de  S.- 


PERRIGNE.  395 

Augustin  également,  à  l'établissement  de  l'hospice-séminaire 
S.-Charles  (ni-'^oo,  372  ),  en  réunit  les  biens  et  y  transfère 
le  reste  des  religieuses  à  celui  de  la  Perrigne.  Le  mobilier  du 
la  maison  ,  de  l'église  et  de  la  sacrislie  ,  furent  conservés  au 
nouvel  établissement ,  à  la  condition  de  payer  une  renie 
annuelle  de  400  l.  à  l'abbaye  de  la  Perrigne. 

11  n'existe  point  de  catalogue  des  abbesses  de  ce  monastère. 
Les  deux  dernières  furent  M.1,,e  Girard  de  la  Chaume , 
qui  prit  possession  en  1752,  et  M.",c  de  Montaignac  ,  qui 
lui  succéda  en  1779,  et  gouverna  le  monastère  jusqu'à  sa 
destruction  ,  en  1790.  On  voit  que  la  famille  de  Beaumanoir 
affectionnait  celte  maison ,  puisque  trois  filles  de  Claude 
de  Beaumanoir ,  vicomte  de  S.-Jean  ,  £.c  fils  de  Jean  III, 
méréchal  de  France,  y  furent  religieuses,  savoir  :  Marguerite, 
qui  en  fut  élue  abbesse  ,  prit  possession  le  17  juillet  i655, 
et  y  mourut  le  22  mars  16  }i  ;  Renée,  qui  succéda  cà  sa  sœur 
dans  la  même  dignité,  y  décéda  le  i3  novembre  1713, 
et  fut  remplacée  par  sa  nièce  Lléonore  Morel  d'Aubigny  ; 
Henriette  ,  qui  y  fit  profession  le  23  août  i654 ,  et  y  mourut , 
comme  ses  sœurs  ,  le  18  décembre  1G86.  Anne  de  Montalais  , 
religieuse  de  la  Perrigne  ,  devint  coadjulrice  de  Chariot te- 
Micé  de  Guespré,  abbesse  du  Pré,  en  i644 ?  Pms  lui 
succéda ,  en  1661 

Les  bâtimens  de  l'abbaye  de  la  Perrigne  ,  n'avaient  rien  de 
remarquable  :  ils  sont  actuellement  divisés  en  plusieurs  fermes 
et  maisons,  auprès  desquelles  existent  encore  quelques 
anciens  murs  d'enclos  et  un  assez  beau  puils.  L'église  ren- 
fermait plusieurs  morceaux  de  sculpture  estimés ,  dus  au 
ciseau  des  Mérillon ,  artistes  célèbres,  nés  au  Mans. 

PEIUUGi\E  ou  PELUUNK  AU  JOC;  voyez  l'article 
AVCVSE  ef  surtout  celui  PESCHESEtL. 

PfiiUUGiVE  ou  PhRRINK-BASTARD,  autrefois  per 
RINE  de  CRY ,  terre  située  dans  la  commune  d'Avoise,  à 
l'article  de  laquelle  nous  en  avons  déjà  parlé  (  i-83  ,  8y  ): 
elle  appartenait  depuis  longlems  à  la  famille  des  Haies  de 
Cry  ,  qui  lui  avait  donné  son  surnom.  Donnée,  en  i8o3  ,  à 
M.  Beauchesne  ,  par  M.IIle  la  comtesse  d'Auvet,  fille  du 
dernier  marquis  des  Haies  ,  en  reconnaissance  de  services 
rendus  à  cette  famille  dans  des  temps  difficiles ,  celui-ci  l'a 
vendue  ,  en  1829  ,  à  M.me  la  marquise  Baslard  de  Fonlenay , 
qui  la  réunie  à  sa  terre  de  Dobert ,  dont  elle  est  contigue 
(  v.  Ii-2i5).  L'époque  de  la  construction  du  château  de  la 
Ferrine-Baslard ,  n'est  pas  facile  à  déterminer.  On  peut 
augurer  cependant  ,  à  l'inspection  des  deux  fenêtres  de  la 
cour,  dont  les  sculptures  rappellent  le  style  appelé  Lcmbard, 


396  PERSEIGNE. 

qu'il  a  été  construit  ou  restauré  vers  le  temps  de  la  renaissance. 
(  V.  Tari,  pescheseul.  ) 

PERRUCHE  (  GOUFFRE  DE  )  ;   VOÎr  GOUFFRE  DE  PERRUCHE. 

PERSEIGftE  ?  Persennia  ;  ancienne  abbaye  de  Ber- 
nardins ,  fdle  immédiate  de  celle  de  Cîteaux  et  la  4e  de 
l'ordre,  située  dans  la  petite  contrée  appelée  le  Saosnois, 
nul  refois  du  Perche  ,  dans  et  sur  la  lisière  méridionale  de 
la  foret  de  Perseigne  ,  sur  la  paroisse  et  à  1,9  heclom.  N. 
E.  du  bourg  de  INeufchâtel  (  v.  cet  art.  )  ;  à  9  k.  O.  N.  O. 
de  Mamers  ;  à  i3  k.  1/2  E.  i/4-S.  d'AIençon  ;  du  dioc.  et 
à  45  k.  N.  du  Mans  ,  dans  le  doyenné  de  Saosnois. 

Guillaume  111  du  nom ,  surnommé  Talvas ,  comte  d'AIen- 
çon ,    de   Bélesmc  et   de  Ponlhieu,    ayant  été  dépouillé  de 
ses   biens  par  Henri  I.er,  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Nor- 
mandie ,    passa   en    Bourgogne ,    y   épousa  Alix ,   Hele    ou 
Hameline  ,  fdle  du  duc  Eudes  Ier,  et  veuve  de  Bertrand  de 
Toulouse  ,  comte  de  Tripoli.  II  fut  tellement  édifié  dans   ce 
pays  de  la  piété  des  moines  de  Cîteaux  ,  qu'il  obtint  de  S.- 
Etienne, leur  3.e  abbé,  12   religieux  de  chœur,  un  novice 
et  22  frères  convers ,  qu'il  amena  avec  lui ,  vers  l'an  ii45, 
et  qu'il  établit  dans  un  rendez-vous  de  chasse  de  la  forêt  de 
Perseigne  ,  à   4  k.    1/2   N. ,  un  peu  vers  E.  du  château  de 
S. -Hémi   du  Plain ,   où  il  faisait  souvent  sa  demeure.   Il  y 
fit  bâtir  un  monaslère  et  une   église,   qui  fut  consacrée  »  en 
l'honneur  de  Dieu  ,  de  la  benoisle  vierge  Marie,  de  Monsieur 
Saint-Denis  et  de  ses  compagnons,  le  9  octobre    11 45,    » 
ainsi    que  le   constatait    un    tableau   ou    cartulaire  de    cette 
église  ,   par  Guillaume  ,  éveque  du  Mans  ,  cl  Girard  ,  évêque 
de   Séez ,    en   présence   d'un    grand   nombre    des  seigneurs 
qui  avaient  signé  la   charte  de  fondation  de   ce  monastère  , 
datée  du  19  juillet  précédent.  Gilles  Ménage  {Hist.  de  Sablé , 
3o3  )  prétend  qu'elle  avait  déjà  été  dotée  dès  l'an   n3o  :  il 
serait  possible ,  en   effet ,   que  ce    fut  à   cette   époque    que 
Guillaume  y  aurait  amené  les  religieux  de  Cîteaux. 

Au  nombre  de  ceux  qui  souscrivirent  la  charle  de  fon- 
fondation  ,  on  compte  Jean  l.er ,  second  fds  de  Guillaume  m 
et  son  successeur  au  comté  d'AIençon  ;  Richard  ,  abbé  de 
Savigny  ;  Ranuîphe ,  abbé  de  S.~André  ;  Gui,  abbé  de 
S.-Vincent  du  Mans;  Boscelin,  vicomte  de  Beaumont  ; 
Payen  de  Ciinchainp  ;  Hugues  de  Melloi  et  Robert  de  Milleio. 
L'abbaye  de  Perseigne,  devint  bientôt  en  grande  estime 
et  vénération  chez  les  seigneurs  d'AIençon ,  de  la  maison 
de  Bélesme  ou  du  Perche ,  successeurs  de  Guillaume  ,  ainsi 
qu'on  peut  en  juger  par  les  nombreuses  dotations  dont  ils 
l'enrichirent  et  par  la  quantité  de  ceux  qui  y  choisirent  leur 


PUltSElGNl*:.  397 

sépulture  ou  que  leurs  parents  y  firent  inhumer,  ainsi  qu'on 
Je  verra  plus  loin. 

Parmi  les  objets  de  la  munificence  du  fondateur,  il  lui  fit 
don  d'un  bourgeois  d'Alençon,  nommé  Guillaume,  de  son  hé- 
ritier et  de  tous  ceux  qui  habiteraient  successivement  la  même 
maison.  Les  successeurs  de  Talvas  donnèrent  encore,  à  la 
même  abbaye,  quelques  aulres  bourgeoisies  de  la  même  ville 
(iV  Par  sa  charte  de  fondation  ,  rapportée  par  Gilles  13ry 
(  Hist.  des  comtés  d'Alençon  et  du  Perche  ,  liv.  Il ,  pag.  11 4-  ) % 
il  exempta  l'abbaye  de  Perseigne  de  sa  juridiction  ,  d'où 
résultait  qu'elle  relevait  de  celle  du  sénéchal  du  Maine  et 
non  du  duché  de  Beaumont ,   ni  de  la  baronnie  du  Saosnois. 

Cette  juridiction  appartenait  aux  religieux ,  quoique  ce 
fut  l'abbé  qui  la  fit  exercer.  Elle  était  annexée  à  un  fief, 
ayant  titre  de  châtellenic  ,  lequel  se  composait  d'une  partie 
de  la  paroisse  de  Neufchâtel  (  v.  cet  art.  ).  Les  seigneurs 
d'Alençon  et  particulièrement  Guillaume  m  Talvas  ,  en  dotant 
l'abbaye  de  Perseigne  ,  lui  donnèrent ,  entre  autres  privilèges  , 
un  droit  de  justice  dans  la  ville  d'Alençon  et  dans  celle 
d'Essey.  »  Il  (Guillaume)  l'exempta  ,  elle  et  ses  vassaux  ,  pré- 
sens et  à  venir  ,  de  sa  juridiction  et  de  celle  de  ses  successeurs. 
Jean  i.cl ,  comte  d'Alençon,  fils  de  Guillaume,  confirma  ce 
privilège,  et  Robert  III,  fils  de  Jean  1,  le  rcnouvclla,  en  12 1£, 
en  présence  de  Maurice,  évoque  du  Mans  ;  de  Lizéard,  év. 
de  Séez  ;  de  Richard  ,  vicomte  de  Beaumont  ;  d'Àmauri  de 
Craon;  et  d'Adam,  abbé  de  Perseigne.  Le  roi  Louis  IX. 
confirma  ce  droit ,  qui  le  fut  également  par  les  comtes  et 
ducs  d'Alençon,   de   la  maison  de   France,    mais  ceux-ci 


(1)  ce  Comme  il  y  avait  des  bourgeoisies  royales,  qui  faisaient  jouir 
de  certains  privilèges  les  habitants  des  lieux  où  les  rois  en  avaient 
accordé ,  il  y  en  avait  de  seigneuriales  ,  dont  les  habitans  jouissaient 
également  de  privilèges  concédés  par  les  seigneurs,  moyennant  une 
rente  fort  modique.  Les  seigneurs  du  territoire  d'Alençon,  créèrent  des 
bourgeoisies  dans  la  plupart  des  lieux  où  ils  faisaient  élever  des  châ- 
teaux,  pour  y  attirer  des  habitans.  Celle  d'Alençon  est  fort  ancienne, 
et  les  seigneurs  avaient  droit  de  disposer  des  bourgeois.  Ces  bourgeois 
ne  dépendaient  plus  alors  du  seigneur,  mais  de  ceux  à  qui  ils  avaient 
été  abandonnés.  Cette  dépendance  était  toute  différente  de  celle  des 
serfs  ,  des  main-mortables  et  des  colons,  dont  il  existait  encore  un  grand 
nombre.  On  connaissait  dans  le  territoire  des  comtés  d'Alençon  et  du 
Perche,  plus  de  i5o  villes  ou  bourgs  où  existaient  de  ces  bourgeoisies. 
Brussel  fait  observer  ,  qu'on  trouve  dans  des  chartes  très-ancienne  •>  le 
mot  bourgeois  ,  mais  qu'on  n'y  trouve  le  mot  bourgeoisie  que  bien 
postérieurement;  mais  j'estime  que  les  bourgeoisies  n'en  existaient  pas 
moins  ,  dans  tous  les  lieux  où  il  y  avait  des  bourgeois.  »  Odol,  Desn,, 
Mémoire  histor.  sur  la  ville  d'Alençon  7  etc.  ,  il-So/t. 


398 

forcèrent  l'abbaye  de  Perseigne  et  ses  vassaux  de  reconnaître 

la  supériorité  de  leur  échiquier  ,  et  d'y  porter  les  jugements 

des  baillis  de  la  haute  justice  de  Perseigne  ,  à  Alençon  et  à 

Essey.  Ils  les  maintinrent  en  même  temps  dans  l'exemption 

du  droit  de  guet   et  garde  au   château   d'Alençon  et  autres 

places  ,  ainsi  que  de  la  contribution  aux  réparations  de  ces 

châteaux.  La  juridiction  de  Perseigne  s'étend  ,  dans   la  ville 

d' Alençon ,    sur    les    vassaux    des    fiefs    que    celte    abbaye 

y  possède  et  sur  les  maisons   ou  héritages  qu'elle  a  vendus 

ou  fieffés  ,  tels  que   le  presbytère   fieffé  à  Guillaume  Huré  , 

curé  d'Alençon ,   pour  3o  sols  ;  l'hôtel  de  Perseigne  ,  vendu 

et  possédé  par  M.  de  Boisgency.  Les  religieux  de  Perseigne 

furent  maintenus  ,  en    1^71  ,  dans  le  droit  de  faire  apposer 

des   croix  sur  les  maisons    mouvantes  de  leur   abbaye ,    en 

signe  de  franchise  et  d'indépendance.   Ils    percevaient    des 

rentes  sur  les   vassaux ,   pour  droit  de  bourgeoisie ,   comme 

les  autres  bourgeois  en  payaient  au  seigneur  d'Alençon  :  elles 

tenaient  lieu  de  treizièmes.  11  semble  que  les  possesseurs  de 

ces  biens  ne   devaient   que  le   relief,   la  rente  d'inféodation 

et  celle   de   bourgeoisie ,   qui   était   de   32  d.   par  an ,   pour 

chacune  maison,  avant  la  charte  de  franc  alleu.  La  juridiction 

de  Perseigne  fut  longtcms   exercée  ,  en   première   instance , 

par   un  vicomte   ou  son    lieutenant.  Les   appels    en   étaient 

ensuite   portés  devant    le  bailly  de   Perseigne  ,   à   Alençon. 

L'ordonnance  de  Moulins  ayant  aboli  le  premier  degré   de 

juridiction   de   toutes   les  hautes    justices,    les   religieux    de 

Perseigne  n'eurent  plus  à  Alençon  qu'un  bailliage  de  haute 

justice  ,  qui  n'est  plus  exercé.  »  OnOL.  Desn.  ,  u-465. 

Jean  l.er,  second  fils  de  Guillaume  III,  en  succédant  à 
son  père  comme  seigneur  d'Alençon  et  comte  du  Perche, 
au  mois  de  mai  124.8  confirma  la  fondation  de  cette  abbaye, 
ainsi  que  cela  était  d'usage  à  chaque  mutation  d'héritier  des 
donateurs  ,  et  en  augmenta  les  revenus  par  de  nouveaux 
dons. 

Robert  m,  fils  de  Jean  i.er,  le  jour  de  l'inhumation  de 
Jean  II ,  son  frère  aîné  ,  mort  le  6  mai  1 191  ,  fil  de  grandes 
largesses  à  l'abbaye  de  Perseigne  et  à  plusieurs  autres  ,  afin 
d'obtenir  les  prières  des  religieux  pour  le  repos  de  l'ame 
du  défunt.  C'est  probablement  alors  qu'il  lui  donna  le  fief 
de  S.-Barlhelemer  (  corruption  de  S.-Barlhélemi  ) ,  dont 
le  chef  était  situé  dans  le  faubourg  de  la  Barre,  de  la  ville 
d'Alençon.  Il  ratifia  et  fit  enregistrer  à  l'échiquier  de  Nor- 
mandie, tenu  à  Caen ,  la  charte  de  vendilion,  vers  l'an  12  i5, 
par  Geolfroi ,  fils  de  Robert  Heurlevent  et  par  sa  femme  , 
aux  mêmes  religieux ,  du  fief  de  Chaufour ,  dont  le   chef 


PERSEIGNE.  399 

était  à  la  fontaine  de  ce  nom ,  pour  le  prix  de  4-00  1.  tournois. 
Ce  fief  et  le  précédent,  sont  ceux  dont  Jes  privilèges  viennent 
d'être  indiqués  et  dans  lesquels  les  religieux  de  Perseigne  et 
leurs  vassaux  ,  ont  été  maintenus  par  plusieurs  jugements. 

Jeanne  sa  femme,  dame  du  Boschet ,  fille  de  Josebert  ou 
Gosebert  de  Preuilly  ,  seigneur  du  Boschet  (  Bouchet  )  et  de 
la  Guerche ,  veuve  de  Hugues ,  vicomte  de  Châtcaudun , 
donna,  en  1209,  à  l'abbaye  de  Perseigne,  la  terre  de 
Nourrey ,  dans  le  Vendômois  ,  laquelle  fut  appelée  depuis  le 
Petit- Perseignr.  Celte  donation  fut  confirmée  par  Geoflroi  m, 
vicomte  de  Châteaudun  ,  fils  de  son  premier  mariage,  par 
une  charte  de  Tan  12 15  et,  la  même  année,  par  Jean, 
comte  de  Vendôme ,  comme  seigneur  suzerain  probablement. 

Pendant  que  Robert  était  à  guerroyer  dans  la  Palestine  , 
où  il  avait  suivi  le  roi  Richard- Cœur-de-Lion  ,  deux  voleurs 
ayant  été  arrêtés  sur  les  terres  de  l'abbaye  de  Perseigne, 
le  bailly  de  la  baronnie  du  Saosnois  ,  qui  exerçait  la  justice 
de  celte  seigneurie  à  S.  Rémi  du  Plain ,  les  enleva  à  main 
armée  à  la  juridiction  de  l'abbaye.  Les  moines  ayant  porté 
plainte,  au  Mans,  à  la  cour  de  Richard,  alors  comte  du 
Maine  ,  Robert  ,  qui  venait  d'arriver  de  la  Terre  Sainte  , 
se  rendit  dans  celte  ville,  y  désavoua  son  bailly,  con- 
firma les  privilèges  des  religieux,  ce  que  fit  aussi  le  roi 
Richard  ,  en  considération  du  comte  du  Perche  et  de  l'abbé 
Adam,  par  une  charte  du  4  avril,  de  la  j.e  année  de  son 
règne.  C'est  à  celte  époque,  que  le  comle  du  Perche  déposa 
sur  l'autel  de  l'église  de  Perseigne  ,  une  portion  de  la  vraie 
croix  et  plusieurs  autres  reliques ,  rapportées  par  lui  des  lieux 
saints,  «en  action  de  grâces  de  la  victoire  que  lui  et  ses 
«  guerriers  avaient  remportée ,  et  d'avoir  échappé  a  la 
«  fureur  des  ennemis  et  aux  périls  de  la  mer.  »  Avant  sa 
mort,  arrivée  le  8  septembre  1217,  Robert  légua  aux  re- 
ligieux de  Persigne  20  1.  mansais  de  rente  ,  à  prendre  sur 
la  prévôté  d'Alençon. 

Aimeri  ni ,  vicomte  de  Châtelleraut ,  fils  du  2  c  mariage  de 
Hele  ou  Alix  d'Alençon,  sœur  de  Robert  ni,  devint  baron 
du  Saosnois  par  substitution  et  comme  légataire  de  Robert 
son  oncle  ,  à  l'exception  de  S. -Rémi  du  Plain  ,  qui  passa  à 
Emme  de  Laval,  2.e  femme  de  Robert.  Par  son  testament, 
de  l'an  12^5  ,  Robert  légua  à  l'abbaye  de  Perseigne  7  1.  de 
rente  et  lui  confirma,  en  mai  1235  et  en  124.0*  tous  les 
droits  et  dons  faits  et  accordés  par  ses  prédécesseurs. 

Jean,  vicomte  de  Châtelleraut ,  petit-fils  d' Aimeri,  racheta 
des  religieux  ,  au  mois  d'avril  1263  ,  pour  4-  1.  de  rente  sur 
la  prévôté  de  Peray  (  v.  cet  art.  )  ,  les  deux  pêches  que  ceux- 


4oo  PEttSEIGNE. 

ci  avaient  droit  de  faire  annuellement  dans  l'étang  de  Gué- 
chaussée,  situé  paroisse  de  Saosne.  Il  confirma  ,  en  novembre 
1274,  leurs  possessions  situées  dans  le  Saosnois,  et  fit 
don  à  l'abbaye  ,  en  1278  ,  de  5  1.  de  rente,  sur  la  prévoté  de 
la  Rochc-Mabile  ,  afin  qu'ils  priassent  pour  le  repos  de  l'âme 
de  son  père  et  de  celle  de  Hele  sa  sœur. 

Jean  d'Harcourt,  second  mari  de  Jeanne,  vicomtesse 
de  Châtelleraut,  reçoit,  au  mois  de  mars  1291,  3oo  I.  tournois, 
pour  confirmer  à  l'abbaye  de  Perseigne  ,  les  donations  faites 
par  ses  prédécesseurs. 

Geoffroi  ,  fils  de  Jean  ni ,  sire  d'Harcourt  et  baron  du 
Saosnois  ,  à  qui  son  père  avait  abandonné  S.-Paul  le  Vicomte 
et  d'autres  portions  du  Saosnois  ,  dévaste  les  domaines  de 
l'abbaye  de  Perseigne,  pour  se  venger  de  n'avoir  pu  soumettre 
l'abbaye  et  ses  vassaux  à  sa  juridiction.  Les  religieux  ayant 
porté  plainte  à  Philippe  de  Valois  ,  alors  comte  du  Maine  , 
le  bailly  de  ce  prince  ,  qu'il  avait  chargé  d'informer  contre 
celte  violence  ,  prononce  devant  lui ,  le  lundi  après  la  Con- 
ception de  l'année  i325  ,  une  sentence  par  laquelle  sont 
annullés  les  actes  faits  par  Geoffroi,  et  condamne  lui  et  les 
autres  seigneurs  de  la  contrée  ,  ses  complices ,  à  de  grosses 
amendes  ,  à  restituer  ce  qu'ils  ont  pris  ,  et  à  rembourser  les 
objets  incendiés  ou  détruits. 

i355-i358.  Jean  \i  d'Harcourt,  baron  du  Saosnois, 
ayant  attiré  la  guerre  dans  celte  contrée,  par  son  alliance 
avec  Charles  h  Mauvais,  roi  de  INavarre,  contre  le  roi  de 
France  ,  un  capitaine  de  partisans  ,  nommé  Lochet  ou  Loquet, 
ravage  le  pays  ,  pénètre  dans  l'abbaye  de  Perseigne  ,  dévaste 
la  maison,  enlève  tout  ce  qu'il  y  trouve,  et  force  les 
religieux   de   chercher  un   refuge  à  S.- Rémi  du  Plain. 

Par  acte  du  6  juillet  i3g8,  Pierre  11  de  France,  comte 
d'Alençon  et  baron  du  Saosnois ,  et  Marie  de  Chamaillard  , 
sa  femme  ,  constituent  aux  religieux  de  Perseigne  ,  une  rente 
de  5o  l. ,  sur  le  domaine  de  la  baronnie  de  Saosnois,  pour 
la  fondation  d'une  messe  dans  l'église  de  l'abbaye.  Par 
transaction  du  12  mai  de  la  même  année,  entre  Pierre  et 
les  religieux  de  Perseigne,  ceux-ci  se  reconnaissent  sujets 
de  la  baronnie  et  juridiction  de  Saosnois  ,  pour  les  choses, 
à  eux  acquises  depuis  4°  ans  1  dans  le  ressort  de  ladite 
baronnie  ,  celles  de  l'ancienne  fondation  exceptées. 

Par  lettres-patentes  du  2G  février  î/,.25  ,  vérifiées  à  la, 
chambre  de  comptes  établie  à  Mantes ,  le  duc  de  Bedfort , 
régent  du  royaume  de  France,  pour  son  neveu  Henri  VI, 
confirme,  en  qualité  de  comte  du  Maine,  toutes  les  pos™, 
sessions  des  religieux  de  Perseigne ,  alors  rétirés  à  S- , Rémi  du 


PERSEIGNE.  4oï 

Plaîn ,  depuis  l'occupation  du  Saosnoïs  par  les  troupes 
anglaises  ,  et  ordonna  qu1  il  soient  réintégrés  dans  tous  les 
biens  dont  ils  jouissaient  avant  celle  occupation.^ 

Après  la  mort  de  Jean  de  Laval,  son  mari,  en  i5oo, 
Catherine  d'Alençon  fait  de  riches  dons  à  l'abbaye  de 
Perscigne ,  et  fonde  tout  auprès  ,  dans  la  même  foret ,  au 
lieu  des  Châteliers,  un  prieuré  de  Tordre  des  religieux 
minimes  de  S.-François  de  Paule.  (  V.  Fart,  tseufchatel.  ) 

Charles  i,  duc  d'Alençon,  son  neveu  ,  étant  devenu  parla 
mort  de  Catherine  ,  en  i5o5  ,  baron  du  Saosnois,  Margue- 
rite de  Lorraine ,  sa  mère  et  tutrice  ,  confirme  les  privilèges 
de  l'abbaye  de  Perscigne  et  de  ses  vassaux ,  pour  en  jouir 
jusqu'à  la  majorité  du  prince. 

Pour  suivre  l'ordre  des  donations  et  concessions  faites 
par  les  seigneurs  d'Alençon  et  du  Saosnois  ,  nous  avons  dft 
négliger  celles  des  particuliers ,  en  faveur  de  ce  monastère  : 
nous  allons  y  revenir. 

On  a  vu  plus  haut  que  celte  abbaye  possédait  un  droit 
de  pêche  dans  l'étang  de  Guéchaussée  ,  situé  dans  la  paroisse 
de  Saosne  (  v.  cet  art.  ).  Elle  élait  aussi  propriétaire  dans 
la  paroisse  de  MarolIes-les-Rraults  ,  des  métairies  des  Prés- 
Robert  et  de  la  Moinerie  ,  pour  lesquelles  elle  relevait  du 
seigneur  de  S.-Aignan  ,  comme  possesseur  de  la  seigneurie 
de  paroisse  dudit  Marolles. 

Outre  les  fiefs  dont  il  est  parlé  plus  haut,  que  cette  abbaye 
possédait  dans  la  ville  d'Alençon  ,  elle  y  avait  aussi  un  ancien 
hospice,  avec  chapelle  dédiée  à  S.  Bernard,  que  Jean  $arat, 
noble  ciloyen,  dit  Odolant  Desnos,  donna  à  ce  monastère 
lors  de  sa  fondation ,  et  où  les  religieux  se  retiraient  souvent 
en  temps  de  guerre.  C'est  la  maison  désignée  plus  haut 
sous  le  nom  d'Hôtel  de  Perseigne.  A  la  même  époque ,  Olivier 
d'Ozé  et  Raoul  Vair,  lui  donnèrent  également  la  terre  de 
Malèfre  (  m-99  ),  située  dans  la  paroisse  d'Arçonnay,  un 
fief  et  la  dîme  sur  une  partie  du  canton  d'Ozé  ,  de  la  paroisse 
de  Saint- Patern. 

Vers  l'an  1200  ,  Guillaume  Hainon  lui  fit  don  de  la  maison 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  laquelle,  en  dernier  lieu, 
servit  de  presbytère  aux  curés  d'Alençon  ,  et  y  ajouta  les  deux 
tiers  des  dîmes  du  fief  du  Hail ,  dans  la  paroisse  d'Amigny. 
Celte  maison  devint  presbytèrale  lorsque  Guillaume  Huré  y 
recteur  de  l'église  de  N.-D.  ,  mécontent  du  logement  de  ses 
prédécesseurs  ,  qui  était  situé  proche  le  puits  des  Forges  , 
engagea  l'abbé  et  les  religieux  de  Perseigne  à  lui  fieffer ,  au 
mois  de  juillet  1282  ,  pour  3o  s.  de  rente  payables  à  Noël 
et  à  la  S.- Jean ,  cette  maison  et  une  petite  place  joignante , 
!V  a6 


%oZ 


PERSEIGNE. 


pour  en  jouir  lui  et  ses  successeurs ,  Redores  ecclesiœ  Beatœ 
Mariœ  de  Alenchone.  C'est  alors  que  la  rue  où  était  située 
cette  maison  curiale  ,  prit  le  nom  de  Rue  de  la  Personne  , 
ainsi  qn'on  appelait  alors  les  curés  ou  recteurs  :  elle  est 
connue  aujourd'hui  sous  celui  de  rue  du  Bercail ,  à  cause  du 
marché  aux  moutons  qui  y  a  tenu  longtemps. 

En  i2i5  ,  Guill.  des  Roches,  sénéchal  d'Anjou  et  du 
Maine ,  fait  don  à  l'abbaye  de  Perseigne ,  de  60  s.  de 
rente  pour  le  luminaire  de  l'église ,  et  Louis  IX  étant 
venu  visiter  ce  monastère,  au  mois  de  mai  1248,  concède 
aux  religieux  55  acres  de  terre  dans  la  forêt  de  Bourse. 

En  leur  qualité  de  possesseurs  de  fiefs  et  terres  mouvantes 
nuement  des  différents  vicomtes  qui  composaient  le  comté 
et  ensuite  le  duché  d'Alençon ,  les  abbés  de  Perseigne  étaient 
au  nombre  des  barons  ou  pairs  ecclésiastiques,  que  les  comtes 
d'Alençon  assujélirent  à  assister  au  tribunal  souverain  ,  dont 
Charles  I.er,  comte  d'Alençon,  obtint  l'érection  sous  le 
nom  tf  Echiquier ,  et  qui  y  furent  appelés  depuis  i520.  L'abbé 
de  Perseigne  fut  présent  à  celui  dont  l'ouverture  eut  lieu 
le  i.er  octobre  i5y6  ,  ainsi  que  M.e  Pierre  Cuiget,  bailli 
de  l'abbaye.  Comme  seigneurs  de  fiefs  situés  dans  le  comté 
du  Maine  ,  ils  étaient  également  convoqués  aux  réunions 
des  états  de  cette  province  ,  et  frère  Roullant  le  Gouz , 
abbé ,  comparut  aux  assemblées  des  trois  ordres  qui  eurent 
lieu  les  8  et  i5  octobre  de  l'an  i5o8,  pour  l'examen  et  la 
publication  de  la  coutume  du  Maine. 

L'abbaye  de  Perseigne  étant ,  sans  contredit ,  l'une  des 
plus  importantes  du  territoire  que  nous  décrivons  et  celle, 
surtout,  dont  l'histoire  offre  le  plus  d'intérêt,  nous  don- 
nerons ici  le  catalogue  de  ses  abbés ,  dont  plusieurs  furent 
célèbres  par  leur  savoir  : 

I.  ABBÉS  RÉGULIERS. 

1.  Erard  ,  le  premier,  envoyé  par  S.  Etienne,  fut  abbé  pendant 
55  ans. 

2.  Adam,  célèbre  par  ses  écrits,  auquel,  par  ce  motif,  nous 
avons  consacré  un  article  dans  la  Biographie  (p.  2) ,  gouverna 
l'abbaye  pendant  4o  ans  ,  et  mourut  en  1221.  Il  reprochait  aux 
moines  de  son  temps  de  chercher  à  duper  les  hommes ,  en  leur 
annonçant  que  la  fin  du  monde  était  proche  ;  et  il  ajoutait  que , 
s'il  en  était  ainsi  ,  il  leur  était  inutile  de  se  faire  faire  tant  de 
donations. 

3.  Gaultier,  jusqu'en  1236. 

4.  Guillaume,   mourut  en  1256.   Celui-ci  reçut  le  roi  S. -Louis 
dans  son  abbaye,  au  mois  de  mai  1248. 


PERSEIGNB.  4o3 

5.  Lambert,  jusqu'en  1281.  —  6.  Gualdus  ,  Gai,  jusqu'en  i3o3. 
7.  Hébert,  Odori ,  qui  vivait  en  i548.  —  8.  Boistel  ,  Eudes. 

9.  Hamart,  Jean,  jusqu'en  i583.  L'irruption  des  Anglais  dans 
le  Saosnois,  força  les  religieux  à  quitter  aeux  fois  leur  monastère, 
et  à  se  retirer,  la  première  fois,  à  S. -Rémi  du  Plain,  la  seconde, 
à  Alençon.  Ils  ne  purent  v  rentrer  qu'en  i35y.  C'est  à  cette 
époque  que  l'abbaye  fut  pillée  par  le  partisan  Lochet. 

10.  Taron,  Jean,  mort  en  i3g(). 

11.  Guitton  ,  Simon,  jusqu'en  i44°  >  qu'accablé  de  vieillesse  il 
se  démit  en  faveur  du  suivant. 

12.  Amiot  ,  Guillaume,  jusqu'en  i44p* 

i3.  Montreuil,  P.  de,  jusqu'en  i474*  L'élection  de  son  successeur, 
occasionna  beaucoup  de  division  dans  le  monastère  ;  le  suivant 
fut  enfin  élu. 

i4»  Le  Gauf  ,  Rodolphe  ou  Rolland,  se  démit  en  i5o7  ,  et  se 
retira  dans  un  hermitage,  celui  des  Chàteliers  probablement, 
où  il  finit  ses  jours.  Odolant  Desnos  dit  (  11-200  ),  que  René 
de  Valois,  duc  d' Alençon,  ayant  eu  l'intention  d'établir  dans 
cette  ville  un  monastère  de  l'ordre  de  Ste  Claire ,  Marguerite 
deLoraine,  sa  veuve,  exécuta  ce  projet  et  obtint  du  pape 
Alexandre  VI,  un  bref  adressé  au  P.  Sainte-Marie,  abbé  de 
Perseigne  ,  pour  visiter  le  monastère,  en  prendre  possession 
en  son  nom  et  en  bénir  l'église,  avec  l'approbation  de  l'évêque 
diocésain,  ce  qui  aurait  eu  lieu  de  i499  a  i5oi.  On  voit  qu'il 
y  a  erreur  dans  la  désignation  de  l'abbé  ou  du  monastère  , 
puisqu'aucun  de  ceux  qui  sont  connus ,  ne  portent  le  nom  de 
Sainte-Marie. 

i5.  Dotertre,  Jean,  successeur  de  Le  Gauf,  en  i5i5. 

16.  Chahanai,  Catherin  de,  dernier  abbé  régulier,  en  i5ij  ,  mort 
le  23  mai  ij5i. 

II.   ABBÉS  COxlIMENDATAIRES. 

1.  Silly-Lonray  ,  P.  de,  ne  posséda  l'abbaye  que  deux  ans. 

2.  Bourbon  ,  Ch.  de,  cardinal ,  archev.  de  Rouen  ,  abbé  en  1547  » 

pendant  10  ans. 

3.  Todrnon,  Fr.  de,  pendant  9  ans;  mort  eu  i566. 

4.  Portail  ,  Ant.  ,  pendant  1 1  ans. 

5.  Broc  et  ,  CL,  pendant  12  ans. 

6.  Saint-Denis,  R.  de,  baron  de  Hertré,  gouverneur  d'ÀIençon, 

sous  le  nom  de  P.  ou  de  J.  Alix,  curé  de  Louzes. 

7.  Retz,  Fr.  de  ,  archev.  de  Césarée.  On  l'en  dépouilla  en  1637, 
à  cause  de  son  attachement  à  la  reine  Marie  de  Médicis,  mère 
de  Louis  XIII. 

8.  Turpin,  Ch.,  aumônier  du  duc  d'Orléans,  passa  sa  vie  à 
procéder  contre  ses  religieux,  se  démit  en  1670. 

9.  Guestre  de  Préval ,  Phil.-J.,  chanoine  du  Mans,  mort  en  1708. 

10.  Dosson  de  Bonnac,  Claude. 

11.  Mithon,  Ch.-L. 

12.  Aldebert  de  Commelles  ,  d.',  en  1745. 
i3.  Pericàod  ,  de  1783  à  J790. 


'4o4  PEKSEIGNE. 

Outre  l'abbé  Adam ,  ce  monastère  comptait  plusieurs 
autres  religieux  recommendables  par  leur  savoir,  Thomas, 
qui  fut  le  17. ,e  abbé  de  Tyron  ,  en  124-5,  et  Hélinand; 
tous  deux  vivaient  sous  Adam  ;  Modeste  Cottereul ,  qui  , 
pendant  3o  ans  ,  fut  vicaire-général  de  Tordre  ;  dom  Vil- 
lancourt  ,  docteur  en  Sorbonne,  prieur  en  1767.  Le  célèbre 
abbé  de  Rancé  y  avait  fait  son  noviciat. 

Suivant  Expilly ,  le  revenu  de  l'abbé  commendataire  n'était 
que  de  2,4.00  I. ,  et  la  taxe  en  cour  de  Piome,  de  73  florins. 
Lepaige  et  d'autres  écrivains ,  portent  les  revenus  de  l'abbaye 
à  5,ooo  1.  ;  et  à  4->ooo  1.  ceux  des  religieux  ,  qui  n'étaient  plus 
qu'au  nombre  de  12  ,  en  1697. 

Le  3  juillet  1637  ,  l'étroite  observance  fut  introduite  à 
Perseigne  ,  par  des  religieux  tirés  de  l'abbaye  de  Prières  , 
située  en  Bretagne  ,  à  l'embouchure  de  la  Villaine. 

Odolant  Desnos  ayant  obtenu ,  en  1767  ,  l'entrée  du 
chartrier  de  l'abbaye  de  Perseigne ,  en  a  extrait  les  détails 
suivants  ,  rapportés  par  Expilly  ,  sur  les  seigneurs  du  Perche 
et  d'Alençon  et  sur  d'autres  personnages  illustres ,  qui  choi- 
sirent leur  sépulture  dans  l'église  de  Perseigne,  ou  que  leurs 
familles  y  firent  inhumer.  Ces  détails  sont  d'autant  plus 
utiles ,  qu'ils  peuvent  servir  à  fixer  des  époques  historiques 
incertaines.  Ces  personnages  sont  : 

1.  Guillaume  Talvas  III ,  fondateur,  mort  le  29  juin  1771. 
Les  mémoires  de  l'abbaye,  dit  Odolant  Desnos ,  prétendent 
qu'il  fut  inhumé  dans  la  chapelle  S.-Jean  de  son  église  ,  mais 
le  tombeau  qu'ils  donnent  pour  être  le  sien  ,  et  qui  repré- 
sente plutôt  Jean  I ,  n'offre  aucun  signe  que  le  seigneur  qu'il 
réprésente  se  soit  croisé  ,  ce  qu'on  n'omettait  point  alors. 

2.  Helle ,  Alix  ou  Hameline  ,  femme  du  précédent,  dé- 
cédée vers  114.6  ;  le  dernier  jour  de  février  1101  ,  suivant 
Odolant  Desnos. 

3.  Jean  i.er,  comte  d'Alençon  et  du  Perche ,  trépassé  le 
24»c  jour  de  février  1 191. 

4-.  Béatrix  d'Anjou,  femme  de  Jean  i.er  et  fille  unique 
d'Hélie  d'Anjou  ,  second  fils  de  Foulques  v,  comte  d'Anjou 
et  roi  de  Jérusalem.  Béatrix  mourut  à  peu-près  à  la  même 
époque  que  son  époux. 

5.  Jean  II,  fils  de  Jean  J.cr,  trépassé  le  11  de  mai,  2  mois 
et  12  jours  après  son  père  et  sa  mère.  Son  frère  Robert , 
qui  l'aimait  tendrement ,  invita  à  sa  sépulture  les  religieux 
de  S.- Vincent  du  Mans,  de  S.-Martin  de  Séez,  de  ïironneau, 
avec  quantité  de  seigneurs  laïques  ,  et  fit  à  chacune  de  ces 
abbayes  de  grandes  libéralités ,  pour  que  les  religieux  priassent 
à  perpétuité  pour  son  frère. 


PËRSEÏGNË.  4o5 

6.  Robert  III ,  comte  d'AIençon ,  mort  au  château  de 
Molteville  ,  près  Laval ,  le  8  septembre  12 17  ,  selon  Odolant 
Desnos;  en  121g,  suivant  le  nécrologe  de  l'abbaye  de 
Perseigne  et  les  mémoires  de  l'abbaye  de  Sécz.  Sa  représen- 
tation se  distinguait  par  la  croix  qu'il  avait  prise  deux  fois 
pour  aller  a  la  1  erre-Sainte  :  deux  anges  soutenaient  sa  tête, 
ses  pieds  étaient  appuyés  sur  un  chien. 

7.  Guillaume ,  fils  de  Jean  i.er  et  frère  puîné  de  Jean  il  et 
de  Robert  III,  seigneur-baron  de  la  Roche-Mabile  ,  bien- 
faiteur de  l'abbaye  de  Perseigne  ,  mort  en  i2o3. 

8.  Jean  m  du  nom  ,  fils  de  Robert  111  ,  désigné  comte 
d'AIençon,  mort  sans  enfans  ,  7  ans  après  son  mariage, 
le  8  janvier  121 2.  Presque  inconnu  aux  historiens ,  à  l'ex- 
ception d'Odolant  Desnos. 

g.  Mathilde ,  i.re  femme  de  Robert  m,  inhumée  dans 
le  cœur  de  l'abbaye.  On  ignore  l'époque  de  sa  mort  et  de 
qu'elle  famille  elle  était. 

10.  Jeanne  du  Boschet,  2.c  femme  du  même  Robert, 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  Elle  était  représentée  sur  son 
tombeau  la  tête  soutenue  par  deux  anges. 

11.  Pierre  de  Valois  ,  fils  de  Pierre  i.cr ,  comte  d'AIençon  , 
et  de  Marie  de  Chamaillart,  mort  jeune  ,  en  1375. 

12.  Jean,  frère  puîné  du  précédent,  décédé  l'année 
suivante. 

i3.  Marie  ,  sœur  des  précédents,  morte  jeune,  en  1377. 
14.  Olivier  de  Clisson  ,  décédé  le  24-  août  i5o4« 
Tous  les  tombeaux  qui  existaient  à  Perseigne  étaient  bas  , 
en  forme  de  coffre  en  pierre  et  en  maçonnerie  ,  enfoncés 
en  terre  d'environ  deux  pieds  ,  recouverts  de  deux  pierres  ,  de 
7  à  8  pouces  d'épaisseur.  Un  prieur  de  Perseigne  ,  vers  ijriS 
à  1720  ,  fit  détruire  tous  ces  tombeaux  ,  placés  dans  l'église  , 
sous  prétexte  qu'ils  gênaient  le  service  divin.  Sans  per- 
mission de  l'abbé ,  il  osa  renverser  les  cendres  des  princes 
et  des  seigneurs  conservées  dans  cette  église.  Leurs  statues 
furent  abattues  ,  mutilées  ,  jetées  à  l'écart  dans  des  coins  , 
les  tombes  détruites ,  ainsi  que  leurs  inscriptions  ,  de  sorte 
qu'on  perdit  bientôt,  dans  la  maison  même,  le  souvenir 
des  bienfaiteurs  qui  y  étaient  inhumés.  On  ignore  de  qui 
était  une  représentation ,  assez  bien  conservée  ,  qui  fut  jetée 
dans  la  chapelle  de  S. -Laurent,  située  dans  la  première 
cour,  non  plus  que  trois  autres  représentations  abandonnées 
dans  un  coin  de  l'église.  Il  ne  reste  plus  rien  aujourd'hui 
des  tombeaux  de  l'abbaye  de  Perseigne.  Nous  avons  vu ,  il  y 
a  quelques  années  ,  gisant  dans  le  cimetière  de  Neufchâtel ,  la 
statue  en  pierre  d'un  guerrier ,   qui  avait  été  apportée   de 


4o6  PERSEIGNE. 

l'abbaye ,  pour  être ,  disait-on  ,  placée  dans  l'église  de  ce 
bourg  :  nous  ne  savons  ce  qu'elle  est  devenue. 

Ce  qui  subsiste  encore  des  ruines  de  ce  monastère ,  ne 
consiste  plus  qu'en  quelques  pans  de  murailles ,  appartenant 
aux  deux  styles  roman  et  gothique.  Au  milieu  de  ceux  qui 
sont  de  cette  dernière  époque  ,  se  font  encore  remarquer  de 
belles  croisées  à  ogives ,  des  colonnes  accolées  ,  du  style 
gothique  primitif,  surmontées  d'élégans  chapiteaux  à  pal- 
mes ,  des  naissances  d'arceaux  ,  etc.  ;  mais  plus  rien  d'entier. 
Cette  portion  de  l'abbaye  indique  qu'elle  avait  été  cons- 
truite avec  beaucoup  de  goût  et  de  soin.  On  a  donné 
un  dessin  des  ces  ruines  ,  à  l'article  Sarthe  de  la  France 
pittoresque,  mais  la  partie  qui  représente  les  ouvertures 
à  ogives  ,  est  loin  de  donner  une  idée  de  leur  beauté  archi- 
tecturale. On  s'en  ferait  une  idée  plus  exacte  en  consultant  la 
ligure  8,  pi.  6  de  l'Atlas  du  i.er  volume  des  Mémoires  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  la  Normandie,  ou  la  fig.  18  de  la 
pi.  LVI  de  Y  Atlas  du  Cours  a"  Antiquités  monumentales ,  par 
M.  de  Caumont. 

PERSEIGNE  (  FORÊT  DE  )  ,  Persognia ,  Persenia.  Massif 
de  bois  occupant  l'extrémité  nord-ouest  de  la  grande  forêt 
qui  couvrait  anciennement  tout  le  territoire  du  Perche , 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut  à  cet  article  (  p.  383  )  , 
et  s'étendait  au  nord  jusqu'à  la  rivière  de  Sarthe ,  dont  elle 
est  distante  actuellement  de  4  k.  (  i  1.  de  poste  )  dans  la 
partie  qui  en  est  le  plus  rapprochée.  Cette  forêt ,  située  entre 
Alençon  et  Mamers ,  a  la  forme  d'une  ellipse  qui  s'étend 
de  l'est-nord-est  à  l'ouest-sud-ouest,  sur  un  diamètre  central 
de  i4  k.  environ  en  longueur,  et  d'une  largeur  centrale  de 
5  à  6  k.  Sa  superficie,  traversée,  du  sud  à  l'ouesl-nord-ouesl, 
par  la  partie  de  la  route  royale  n.°  i55,  qui  conduit  de 
Mamers  à  Alençon  ;  et,  du  sud  au  nord  ,  par  un  chemin  en 
construction,  s'embranchant  avec  celle  route,  et  devant 
conduire  de  Mamers  à  la  Fresnaye  ;  est,  d'après  le  cadastre , 
de  4»968  hectares  85  ares  60  centiares  (  7,534  arpents  or- 
dinaires du  pays,  ou  9*729  arp.  d'ordonnance  ou  des  eaux 
et  forêts  )  ,  et  s'étend  sur  les  communes  de  la  Fresnaye,  au 
nord;  Louzes ,  à  l'est;  Beauvoir,  Villaine-la-Carelle ,  et 
Neufchâlel ,  au  sud  ;  Ancinnes  et  S.-Rigomer  des  Bois  ,  à 
l'ouest;  toutes  du  canton  de  la  Fresnaye ,  de  l'arrondissement 
de  Mamers  ,  à  l'exception  de  Villaine-la-Carelle,  qui  est  du 
canton  de  Mamers,  et  d1  Ancinnes,  de  celui  de  S.-Patern. 
Cette  forêt  élait  réputée  plus  considérable  autrefois ,  puisque 
Expilly  et  Lepaige  en  portent  la  conlenance  à  io,4i2  arpents. 
Dévastée  et  mal  emménagée  pendant  la  révolution ,  beaucoup 


1 


PERSEIGNE.  407 

de  parties  étaient  en  landes  et  en  friches ,  qui  ont  été  semées 
en  pins  ou  en  arbres  forestiers ,  depuis  le  commencement  de 
ce  siècle.  Elle  est  actuellement  divisée  en  12  triages,  dont 
8  en  taillis  et  4  en  très-belles  futaies  ,  pour  la  plupart. 
Les  essences  principales  sont  le  chêne  et  le  hêtre ,  remplacés 
exclusivement  par  le  bouleau ,  après  l'abatage  des  coupes. 
On  y  remarque  aussi,  assez  abondamment,  le  sorbier  des 
oiseaux  ,  appelé  vulgairement  Cochéne  dans  le  pays.  Reposant 
assez  généralement  sur  le  grèz  ancien  ,  et  la  couche  végé- 
tale qui  recouvre  celui-ci,  y  ayant  peu  de  profondeur,  dans 
beaucoup  d'endroits ,  on  remarque  que  la  végétation  des 
grands  arbres  pivotans  y  est  difficile  ,  et  que  le  chêne 
y  croît  beaucoup  moins  facilement  que  le  hêtre. 

Suivant  Odolant  Desnos  ,  la  forêt  du  Perche ,  Saîtus 
Perticus,  dont  celle  de  Perseigne  formait,  comme  nous 
l'avons  dit,  l'extrémité  septentrionale ,  devait  être  comprise 
dans  le  pays  des  Aulerces  Cénomans.  Celle  de  Blavou  ou  de 
Blèves  ,  totalement  essartée  aujourd'hui ,  en  faisait  partie 
autrefois  ,  aussi  bien  que  celle  de  Bélesme  ,  et  toutes  celles 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut ,  à  l'article  perche. 

D'après  le  même  auteur,  les  officiers  préposés  à  la  con- 
servation des  forêts  par  les  anciens  seigneurs  d'Alençon  et 
du  Perche,  à  qui  appartenait  celle  de  Perseigne,  étaient 
nommés  forestiers.  Philippe  de  Randonnay  et  Odon  Cotinel , 
l'étaient  des  forêts  d'Lcouves ,  de  Bourse ,  de  Perseigne 
et  de  Blavou,  en  1208.  H  paraît  qu'ils  étaient  subordonnés 
au  veneur  qui,  en  1060,  sous  le  comte  Roger  de  Montgom- 
mery ,  se  nommait  Normand.  Odon  Cotinel ,  seigneur  du 
Val  (  v.  cet  art.  ) ,  qui  était  peut-être  le  père  du  forestier  du 
même  nom,  remplissait  la  même  place  du  temps  de  Robert  III. 
Sous  les  comtes  apanagistes ,  le  principal  officier  chargé 
de  veiller  à  leurs  forêts  ,  prenait  le  titre  de  Maître  enquêteur- 
général,  réformateur  des  comtés  d'Alençon  et  du  Perche, 
et  quelquefois  simplement  celui  de  grand-maître  enquêteur 
et  réformateur  des  Eaux  et  Forêts  de  l'apanage.  Cet  officier 
avait  un  lieutenant-général  et,  dans  chaque  siège  particulier, 
un  autre  lieutenant,  qui  y  résidait,  et  un  verdier.  Le  grand- 
maître  tenait  les  grands-jours  de  chaque  forêt.  Un  certain 
nombre  de  seigneurs  voisins  étaient  tenus ,  par  la  nature  de 
leurs  fiefs  ,  d'y  assister ,  pour  l'aider  à  rendre  les  jugements , 
et  de  l'accompagner  deux  fois  l'an  dans  la  visite  de  la  forêt. 
Us  jouissaient  de  privilèges  considérables  dans  ces  forêts  , 
et  étaient  appelés  francs.  Les  seigneurs  de  Tourouvrc  ,  de 
la  Ventrouse  ,  etc.  ,  étaient  francs  de  la  forêt  du  Perche.  On 
n'indique   point  ceux  particuliers  à   la  forêt  de  Perseigne. 


4o8  PERSEIGNE. 

Les  bigres  étaient  également  tenus  de  se  trouver  aux  grands- 
jours  de  ces  forêts  ,  dont  ils  avaient  la  garde  et  où  ils 
jouissaient  de  grands  privilèges.  Le  oerdier  de  chaque  forêt 
avait  une  juridiction  particulière  ,  dont  les  appels  ressortaient 
aux  grands  jours  de  chacune  d'elles. 

«  Henri  II,  par  son  édit  de  i55£,  érigea  en  titres  d'of- 
fices ,  toutes  les  places  d'officiers  forestiers.  Il  n'y  avait 
encore  alors  qu'un  maître  enquêteur  pour  tout  le  duché 
d'Alençon.  Henri  in  fit  des  démembrements  et  créa  ,  dans 
chaque  siège  de  bailliage  particulier,  des  maîtrises  ou  grueries. 
C'est  ainsi  qu'il  en  fut  établi  une  à  Mamers ,  pour  la  forêt 
de  Perseigne.  On  multiplia  les  officiers  dans  chaque  maîtrise  : 
on  les  vit  bientôt  anciens ,  alternatifs  et  triennaux  ;  les  ver- 
diers  furent  supprimés  et  remplacés  par  des  gardes-marteau  : 
ceux-ci  étaient  chargés  d'une  partie  des  fonctions  des  anciens 
verdiers.  Louis  XIV  ,  par  son  édit  du  mois  de  février  1689  . 
créa  16  grands  maîtres  enquêteurs  et  généraux  ,  réformateurs 
des  eaux  et  forêts  du  royaume  :  Caen  et  Alençon  formèrent 
une  de  ces  grandes  maîtrises  ;  mais  ,  par  un  autre  édit  du 
mois  de  mars  1  ;o3  ,  il  fut  établi  une  grande-maîtrise  par- 
ticulière à  Alençon.  «  En  1779,  l'office  d'huissier  ordinaire 
au  siège  de  la  maîtrise  des  eaux  et  forêts  de  Perseigne  et 
dépendances,  séant  à  Mamers,  était  à  vendre. 

Marie  d'Espagne ,  fille  de  dom  Ferdinand  de  la  Cerda ,  et 
seconde  femme,  en  i336,  de  Charles  il ,  comte  d'Alençon , 
qui ,  par  sa  bonne  administration  ,  augmenta  beaucoup  les 
biens  de  celte  maison ,  commit  Nicolas  de  la  Vente  et  Adam 
Verdeley,  pour  faire  la  réformation  de  ses  forêts,  tant  dans 
le  comté  d'Alençon  ,  que  dans  celui  du  Perche.  Ces  deux 
commissaires  se  firent  représenter  les  titres  de  ceux  qui  y 
jouissaient  de  quelques  droits.  Ils  firent  enquête  de  ceux 
qui  avaient  perdu  les  leurs  ,  ou  qui  ne  jouissaient  qu'en  vertu 
d'une  possession  immémoriale.  Les  commissaires  consi- 
gnèrent leurs  recherches  dans  un  ouvrage  intitulé  :  Livre 
de  Marie  d'Espagne ,  conservé  à  la  chambre  des  comptes 
de  Paris ,  dont  on  a  un  extrait  pour  ce  qui  concerne  les 
forêt  d'Ecouves  et  de  Bourse  ,  dans  le  recueil  de  Quentin 
Vavasseur,  déposé  au  bureau  des  finances,  à  Alençon.  Un 
pareil  extrait  pour  celle  de  Perseigne ,  offrirait  sans  doute  des 
renseignements  fort  curieux. 

En  n45,  Guillaume  m  Talvas ,  comte  de  Bélesme , 
d'Alençon  et  de  Ponlhieu  ,  fonda  dans  la  forêt  de  Perseigne  , 
l'abbaye  du  même  nom ,  de  l'ordre  de  Cîteaux  ,  qui  fait 
l'objet  de  l'article  précédent. 

En  i44B ,  Jean  de  Laval ,  comte  du  Perche  et  baron  du 


PERSEIGNE.  4og 

Saosnoïs  ,  du  chef  de  sa  femme  Catherine  ,  fille  de  Jean  n  , 
comte  d'Alençon  ,  donne  i5  arpcns  de  bois  dans  la  foret 
de  Perseigne,  aux  religieux  minimes  de  S.  -  François  de 
Paule  ,  qui  y  fondèrent  un  prieuré  de  leur  ordre  ,  dans  rem- 
placement d'un  ancien  hermitage  appelé  les  Ghâteliers  (  v. 

l'art.  KEUFCHATEL  ). 

En  iôga  ,  Henri  IV  ayant  érigé  en  baronnie  la  terre  de 
Hcrtré  ,  près  Alençon ,  et  en  châtellenie  celle  de  la  Tour- 
neric  ,  située  à  Louzes  (  v.  cet  art.  )  ,  en  faveur  de  René  de 
Saint-Denis,  qui  prit  alors  le  titre  de  baron  de  Hertré , 
lui  donna ,  avec  la  baronnie  de  Fresnay  et  l'abbaye  de  Per- 
seigne,  dont  il  jouit  en  commande,  sous  le  nom  du  curé 
de  Louzes  ,  une  portion  de  la  forêt  de  Perseigne.  Hertré 
établit  pour  son  lieutenant  à  Alençon,  Nicolas  Deschamps, 
seigneur  de  Gisnay. 

A.  Offray,  le  premier  des  continuateurs  du  Roman 
Comique,  que  Scarron  laissa  inachevé,  parle  dans  plusieurs 
endroits  de  la  forêt  de  Perseigne.  «  Pour  aller  d'Alençon 
à  la  Fresnaye  ,  dit-il  (  Chap.  lv  ) ,  ils  faut  passer  une  partie 
de  la  forêt  de  Persaine ,  qui  est  dans  le  pays  du  Maine.  »  Ce 
passage  est  assez  curieux  ,  en  ce  qu'il  démontre  qu'à  une 
époque,  qui  n'est  pas  très-reculée,  cette  forêt  s'étendait 
jusqu'à  la  Sarlhe,  comme  je  l'ai  dit.  Aujourd'hui,  on  n'en 
traverse  plus  qu'une  partie ,  pendant  le  trajet  dont  il 
s'agit. 

On  trouve  aussi  au  Voleur  (£.c  année,  n.°  25-5  mai  i83i), 
dans  un  article  anonyme  intitulé  :  Effets  extraordinaires  de 
la  faim  ,  l'anecdote  suivante.  «  J'ai  connu  dans  ma  jeunesse  , 
dans  la  Basse  Normandie,  un  homme  presque  imbécile, 
nommé  Dieuleveut,  qui  mangeait  habituellement  à  son 
dîner  i5  livres  de  pain,  10  1.  de  viande,  et  buvait  5  pots 
de  cidre.  Sous  le  rapport  du  liquide ,  il  présentait  une  sin- 
gularité digne  de  l'attention  des  physiologistes,  c'est  que, 
lorsqu'il  buvait,  il  se  débarassait  naturellement  de  la  majeure 
partie  de  ce  liquide  ,  à  mesure  qu'il  l'avalait.  Un  jour  ,  ayant 
pris  beaucoup  d'eau-de-vie  ,  dans  une  loge  de  la  forêt  de 
Perseigne ,  il  s'enivra ,  s'égara  dans  celte  forêt  et  fut  ren- 
contré par  des  conducteurs  d'ours,  qui ,  feignant  de  le  croire 
mort ,  le  firent  manger  par  ces  animaux.  » 

La  forêt  de  Perseigne  qui,  du  domaine  des  comtes  du 
Perche,  d'Alençon  et  des  barons  du  Saosnois,  fut  comprise 
dans  celui  de  Françoise  d'Alençon  ,  puis  passa  à  son-petit  fils 
Henri  de  Bourbon,  d'où  elle  tomba  dans  le  domaine  royal,  par 
l'avènement  de  ce  prince  au  trône  de  France,  fut  exceptée, 
ainsi  que   les  terrains   vains   et   vagues   compris  dans   son 


4»°  PËRSEIGNE; 

enclave ,  de  l'échange  fait  par  Louis  XV ,  suivant  acte  du 
9  août  1768,  avec  Charlotte-Suzanne  Desnos,  veuve  du 
duc  de  BeauvilKers ,  des  Châlellenies  du  Saosnois  et  de 
Peray  ,  avec  leurs  dépendances ,  contre  les  terres  de  Tor- 
Lechet ,  de  Courtoux  et  du  fief  de  la  Forêt ,  situés  dans  le 
Bas-Maine.  Comprise  dans  les  masses  de  bois  réservées,  lors 
de  l'aliénation  des  biens  nationaux  ,  pendant  la  révolution , 
elle  fut  néanmoins  dévastée  et  son  aménagement  négligé 
pendant  cette  époque  ;  mais  a  été  replantée  depuis  lors , 
soit  en  bois  forestiers  ,  soit  en  pins  maritimes. 

Cette  forêt,  reposant  entièrement  sur  le  terrain  de  transition, 
forme  un  plateau,  dont  le  point  culminant  des  Quatre- Gardes , 
le  plus  élevé  du  département ,  à  34o  mètr.  56  c.  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer ,  a  servi  de  sommet  dans  la  triangulation  de 
générale  de  la  France  par  Cassini  ;  et,   récemment,  pour 
celle  de  premier   ordre  de   la   nouvelle  carte    détaillée    du 
royaume.  Cette  nature  de  terrain ,  forme  comme  une  espèce 
d'île  au  milieu  du  dépôt  jurassique  qui  constitue  les  plaines 
des  environs  d'Alençon  et  de  Mamers.  Ce  plateau  est  sil- 
lonné de  petites  vallées  qui  donnent  naissance  à  un  assez 
grand  nombre  de  ruisseaux ,  17  à  18,  prenant  leur  direction 
les  uns  au  nord ,  où  ils  vont  porter  leurs  eaux  directement 
dans  la  Sarthe  ;  d'autres  formant  les  petites  rivières  d'Au- 
trèche ,  coulant  d'abord  à  l'est ,  puis  au  nord  ;  de  Bienne ,  de 
Semelle  ,  de  Rosay ,  au  sud  et  à  l'ouest  ;  qui  toutes  vont  éga- 
lement grossir  la  Sarthe  ,  la  première  au  nord  ,  les  autres  au 
sud  ouest.  Les  différents  produits  géognosiques  du  terrain  de 
la  forêt  de  Perseigne,  sont  :  au  sud,  près  de  Neufchâlel ,  un 
banc  de  porphyre  quartzifère ,  qui  occupe  une  assez  grande 
étendue  de  terrain  ,  à  l'ouest  ;  près  le  bourg  de  S.-Rigomer 
des   Bois,    un  dépôt   tertiaire   de   grèz   de   Fontainebleau, 
chargé  d'empreintes   de  feuilles  ,   exploité   pour   le    pavage 
des  rues  de  Mamers  ;  un  banc  de  roches  schisteuses  abon- 
dantes, à  feuilles  d'épaisseur  variée,  peu  mince  généralement, 
allant  se  perdre  dans   les  communes  de  S.-Rigomer,   An- 
cinnes,  Villaines  la  Carelle ,  Beauvoir  (  je  ne  cite  que  celles 
sur  lesquelles  la  forêt  étend  sa  superficie  )  sous  un  immense 
banc  de  calcaire  oolitique.  Des  ardoisières  y  furent  ouvertes 
anciennement  ;  mais  ,  dans  le  milieu  du  17/  siècle  ,  les  agents 
forestiers  en  interdirent  l'exploitation ,  qui  nuisait  à  la  vente 
du  bardeau  de  la  forêt.  Du  coté  opposé  ,  dans  les  communes 
de   S.-Rigomer   des  Bois  encore  ,  Lignères    la  Carelle  ,   la 
Fresnaye  et  Louzes,  le  terrain  présente  un  plan  incliné  jusqu'à 
la  Sarthe ,  formant  un  bassin  d'alluvion ,  où  s'observent  des 
amas  étendus  de  terres  vaseuses ,  de  cailloux  roulés ,  des 


PESCHERAI.  4n 

galets  ou  têtes  de  chat ,  enfin  des  blocs  puissants  et  nombreux 
de  grèz  et  de  quartz  laiteux.  Sur  le  chemin  de  Neufchâlel  à 
Ancinnes,  j'ai  remarqué  des  couches  argileuses,  encore  molles, 
stratifiées  par  feuillets  comme  le  schiste,  et  qui  proviennent 
de  la  décomposition  de  la  grauwaque.  M.  Desnos ,  d'Alençon  , 
a  observé  qu'à  S.-Rigomer ,  le  calcaire  jurassique  reposait 
sur  une  couche  épaisse  et  lamellcuse  de  sable  siliceux,  le 
plus  souvent  compact. 

Les  plantes  rares ,  observées  dans  la  foret  de  Perseigne , 
sont  les  suivantes  :  Agaricus  pseudo-aurantiacus,  bull.  ; 
Androsœmum  officinale  ,  all.  ;  Atropa  belladona  ,  lin.  ; 
Blechnum  spicans,  lin.;  Chrysantemum  segetum,  lin.;  Cucu- 
balus  baccifer,  lin  ;  Hypericum  pulchrum,  lin.  ;  Lobelia 
urens  ,  LIN;  Malva  alcea ,  lin.;  Melitlis  melissophyllum  , 
LIN.;  Phallus  impudicus,  LIN.;  Opegrapha  sulcata  ;  PERS.  ; 
Ortholricum  crispum  ,  hldw.  ;  Tillaea  muscosa  ,  lin. 

L'exploitation  du  bois  occupe  un  assez  grand  nombre 
d'ouvriers  dans  la  forêt  de  Perseigne  ,  non  seulement  pour 
son  abat  et  la  cuisson  du  charbon,  mais  aussi  pour  la  fabri- 
cation de  différents  ouvrages  grossiers  ,  comme  pelles,  pallis, 
attelles  ,  voliers  pour  le  chanvre,  vases  ,  cuillers,  fourchettes, 
fuseaux  ;  pour  sabots  surtout  ;  etc.  ,  etc.  On  estime  à  un 
produit  annuel  de  70  à  72  mille  francs  ,  la  fabrication  de  ces 
objets,  pour  lesquels  on  emploie  le  hêtre,  tant  dans  celte 
forêt  que  dans  celle  de  Bersay  (  v.  cet  art.  ).  L'exécution  du 
projet  de  canalisation  de  la  Sarthe  ,  du  Mans  à  Alençon , 
ouvrirait  des  débouchés  aux  produits  de  cette  forêt  et  en 
augmenterait  la  valeur.  Elle  donnerait  des  bois  de  cons- 
truction, des  bois  à  brûler,  et  plusieurs  autres  objets  ,  à  la 
ville  du  Mans. 

Dans  la  nuit  du  8  au  g  novemb.  1828,  il  tomba  sur  la  forêt 
de  Perseigne  une  abondante  neige,  qui  y  occasionna  de  grands 
dégâts.  Près  de  trente  mille  pieds  d'arbres,  surchargés  par 
le  poids  de  l'eau  glacée ,  furent  déracinés  ou  rompus  par  la 
tempête  qui  survint.  La  forêt  présentait  dans  son  en- 
semble le  plus  épouventable  aspect  :  il  ne  resta  presque 
plus  de  baliveaux  dans  les  coupes  de  taillis.  Celle  de  Bélesme 
(  Orne  ) ,  qui  en  est  voisine ,  éprouva  des  dommages  plus 
considérables  encore  ,  et  une  quantité  immense  de  peupliers 
et  de  chênes,  furent  également  brisés  ou  déracinés,  dans 
toute  la  campagne  autour  de  Mamers. 

PESCHEUAI,  Y;  PÉCHERAI,  PESCHERE;  terre 
située  dans  la  commune  du  Breil  (  v.  cet  art.  )  ,  dont  relevait 
la  seigneurie  de  cette  paroisse  ,  avec  un  ancien  château  ,  à  2,8 
hectom.  S.  E.  du  bourg  du  Breil ,  à  4,5  h.  N.  O.  de  celui  de 


4 12  PESCHERAI. 

Bouloïre  ,  entre  la  grande  route  du  Mans  à  S.-Calais  et  le 
chemin  de  Montfort  à  cette  dernière  ville ,  à  égaledistance  de 
Tune  et  de  l'autre.  Le  châleau  ,  bâtï  sur  le  penchant  méridional 
d'une  colline ,  du  style  de  la  renaissance  ,  avec  tours  rondes 
et  carrées  et  tourelle  suspendue ,  avait  son  entrée  défendue  par 
deux  tours  et  par  un  pont-levis ,  placé  sur  les  fossés  qui  l'entou- 
raient. 11  est  accompagné  aujourd'hui  de  beaux  jardins  plantés 
à  l'anglaise,  avec  fabriques  et  ruines,  dont  celles  de  l'ancienne 
chapelle  seigneuriale ,  plantés  d'un  grand  nombre  d'arhres 
et  arbustes  étrangers,  étiquetés  avec  soin;  de  bois,  d'une 
contenance  d'environ  125  hectar. ,  dont  la  partie  située  du 
côté  nord  ,  est  percée  d'une  avenue  qui  conduit  du  château  au 
chemin  de  Montfort  ;  celle  située  au  sud  ,  s'étend  des  deux 
côtés  de  la  grande  route  du  Mans  à  S.-Calais. 

La  terre  de  Pescherai  ,  qui  relevait  du  marquisat  de  Tho- 
rigné,  et  dont  la  juridiction  ressortait  au  présidial  du  Mans,  fut 
acquise,  de  i35i  à  1377  »  Par  ^atns  oa  Patry  Levayer  (  ce 
nom  est  souvent  écrit  Levoyer  ,  dans  les  anciens  documents). 
Elle  était  possédée,  en  i4-°4  •>  Par  J»  Levayer,  écuyer , 
fils  de  Patry  probablement  ;  et ,  en  1607  ,  par  J.  de  Vallée  , 
chevalier ,  seigneur  de  Pacé ,  du  chef  de  Marie  Levayer , 
qui  ne  pouvait  pas  être,  d'après  ces  dates  ,  la  sœur  de  Patry, 
comme  on  le  dit  page  i52  de  Y  annuaire  de  la  Sarthe  pour 
i832.  Elle  passa  ensuite  à  leur  fils,  P.  de  Vallée,  seigneur 
de  Pacé  et  de  S.-Hilaire  ,  capitaine  de  la  ville  de  Chartres , 
qui  épousa  Louise  ,  fille  de  Fr.  de  Montmorency  dit  le 
Jeune ,  lequel  avait  été  page  de  Henri  IV.  Louise  de  Vallée  , 
fille  d'Etienne  et  petite  fille  de  ces  derniers  ,  qui  épousa 
Thomas  de  Laval,  baron  de  la  Faigne,  seigneur  de  Tartigny  , 
assassiné  le  27  février  i65i,  par  son  valet  de  chambre,  qui 
fut  pendu  pour  ce  crime  ,  la  posséda  de  i655  à  1678.  Ce 
fut  elle  qui  fonda  la  chapelle  du  château ,  comme  il  a  été  dit 
à  l'art,  du  Breil  (  1-220  ).  Pescherai  passa  ensuite  à  la  famille 
de  Broc,  et  fut  vendue  par  JVIichel- Armand  de  Broc,  qui  en 
avait  hérité  de  son  père,  à  M.  Fontaine  de  Biré ,  trésorier- 
général  de  la  guerre,  par  contrat  du  10  juin  1 769.  M.  Goupil, 
receveur-général  de  la  Sarthe  ,  propriétaire  actuel ,  l'a  ac- 
quise ,  de  M.me  Lattaignant  de  Biré ,  le  4  décembre  1820. 

Nous  ne  doutons  pas  qu'il  y  ait  eu  anciennement  des  sei- 
gneurs de  cette  terre  qui  en  aient  porté  exclusivement  le  nom  , 
comme  c'était  l'usage  dans  le  moyen  âge.  On  trouve  un  Pierre 
de  Pescherai ,  au  nombre  des  protestants  qui  s'emparèrent  de 
l'autorité  dans  la  ville  du  Mans,  le  3  avril  i562  ,  et  qui  fut 
condamné  à  être  pendu,  par  sentence  du  présidial  du  Mans, 
du  21  novembre  de  la  même  année.  Ce  devait  être  P.  de 


PESCOESEUL.  4t5 

Vallée,  nommé  plus  haut.  Louis  de  Vallée,  plus  connu 
aussi  sous  le  nom  de  Pescherai ,  gouverneur  du  Perche  pour 
la  Ligue,  en  i58g,  est  célèbre  dans  l'histoire  de  cette 
«époque.  Tous  deux  auront  leur  article  à  la  biographie. 

P.  Uenouard  ,  dans  sa  Notice  sur  les  anciens  châteaux  du 
■département  de  la  Sarthe ,  insérée  dans  l'Annuaire  du  dépar- 
tement pour  i8i5  ,  a  confondu  sous  le  nom  de  Pescherai ,  un 
article  relatif  au  château  de  Pescheseul ,  situé  à  Avoise, 
qui  fait  l'objet  de  l'article  suivant.  Le  P.  Anselme  ,  tom. 
Vin,  page  707  C.  ,  de  son  Histoire  généalogique,  etc. ,  de  la 
maison  royale  de  France ,  etc. ,  a  commis  une  semblable  erreur. 

On  rencontre  ,  près  et  au  sud  du  château  de  Pescherai , 
au  lieu  de  la  Héalerie  ,  une  fontaine  dont  les  eaux  ,  après 
des  intermittences  de  plusieurs  années  quelquefois,  s'élèvent 
au-dessus  du  bassin  qui  suffit  à  les  contenir  ordinairement , 
et  forment  alors  un  ruisseau.  Ce  phénomène  passe  dans  le 
pays  pour  un  présage  de  chercté  des  grains. 

PESCHERAI  (  bois  de  )  ;  voyez  l'article  précédent. 

PESCHERAI,  ruisseau  qui  prend  sa  source  à  6  hectom. 
au  sud-est  du  château  du  même  nom  ,  décrit  à  l'article  ante- 
précédent ,  coule  dans  la  direction  de  l'ouest ,  donne  nais- 
sance à  plusieurs  étangs ,  qui  se  terminent  en  forme  de 
chapelet ,  situés  entre  le  lieu  des  Landes  et  celui  de  Combray; 
traverse  deux  fois  la  grande  route  du  Mans  à  S.-Calais , 
près  et  au  nord  du  château  d'Ardenai  :  et  va  se  jeter  dans  la 
petite  rivière  de  Mérisse  ou  de  Landon  ,  près  le  lieu  de 
Huchereau,  à  1  k.  au  N.  E.  du  bourg  d'Ardenay  ,  après 
6  k.  de  cours ,  sans  avoir  fait  tourner  aucun  moulin. 

PESCHESEUL  ,  improprement  peschereul  ;  terre  allo- 
diale  du  Maine  ,  dans  la  commune  d'Avoise  ,  à  laquelle  avait 
été  unie  îa  seigneurie  de  cette  paroisse.  Son  château,  construit 
sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  dans  une  espèce  de  presqu'île 
formée  par  l'une  des  sinuosité  de  cette  rivière ,  est  distant 
de  4  k  1/3  S.  E.  du  bourg  d'Avoise ,  et  de  2  k.  1/2  seulement 
à  l'E.  de  celui  de  Parce.  La  terre  de  Pescheseul ,  qui  a 
reçu  son  nom  du  droit  féodal  de  pêche  qu'elle  possédait , 
sur  une  assez  grande  étendue  de  la  rivière  de  Sarthe  , 
avait  le  litre  de  sirerie  et  de  principauté ,  auquel  fut  substitué 
vulgairement  celui  de  baronnie.  Elle  appartenait ,  dès  le 
i4e  siècle,  à  la  maison  de  Champagne,  dite  de  Parce  et 
d'Anjou  ,  issue  de  celle  de  Durtal  et  de  Matefêlon.  Tenue 
en  franc- alleu  noble  du  comté  du  Maine  et  par  suite  du  roi , 
depuis  l'avènement  de  Henri  IV  au  trône ,  sa  juridiction 
ressortait  au  présidial  du  Mans.  Outre  la  seigneurie  de 
paroisse    d'Avoise ,    celles    de    Parce ,    de   Bazouges ,   du 


4i4  PESCHESEUL. 

Bailleul  et  plusieurs  autres  y  avaient  été  unies,  par  alliance, 
à  différentes  époques.  On  ignore  les  noms  des  possesseurs 
de  cette  terre  ,  avant  qu'elle  tombât  entre  les  mains  de  la 
maison  de  Champagne  ,  mais  on  sait  quelle  appartint  à 
des  seigneurs  de  son  nom ,  et  Ton  trouve  un  Guillaume  de 
Pescheseul,  Guillelmus  è  Peschel  au  nombre  des  108  gentils- 
hommes manceaux  et  angevins  qui,  en  n58,  se  croisèrent 
avec  Geoffroi  iv  de  Mayenne. 

Nous  ne  pouvons  mieux  faire  connaître  l'ancienne  im- 
portance de  la  terre  de  Pescheseul  et  son  histoire  féodale , 
qu'en  reproduisant ,  en  partie ,  un  document  authentique  , 
imprimé  par  ses  anciens  possesseurs,  extrait  des  registres 
des  domaines  du  Roi  et  de  la  sénéchaussée  du  Maine. 

«  Par  acte  du  4  juillet  i3g3,  Brandelis  de  Champagne, 
seigneur  de  Pescheseul ,  rend  aveu  pour  cette  terre  ,  à  Marie 
de  Blois  ,  veuve  de  Louis  I.er  d'Anjou ,  roi  de  Jérusalem  et 
de  Sicile,  duc  d'Anjou,  etc,  comme  ayant  le  bail  (la  tu- 
telle )  de  Louis  et  de  Charles  d'Anjou  ,  ses  enfants.  Le 
20  vovembre  i63g,  semblable  aveu  est  rendu  à  René  d'An- 
jou ,  roi  de  Sicile  ,  duc  d'Anjou  ,  etc. ,  par  P.  de  Champagne  , 
arrière  petit  -  fils  de  Brandelis;  et,  en  1660,  semblable 
déclaration  est  faite  au  lieutenant-général  en  la  sénéchaussée 
du  Maine  ,  au  nom  de  Marie-Gabriel  du  Puy-du-Fou  et 
de  Champagne,  dauphin  et  marquis  de  Combronde,  sire  de 
Pescheseul  et  baron  de  Parce.  »  Nous  copions  ici  le  second 
de  ces  actes  ,  comme  étant  celui  qui  offre  les  renseignements 
les  plus  complets  ,  celui ,  par  conséquent ,  qui  donne  l'idée 
la  plus  exacte  de  la  composition  de  celte  terre  ,  des  droits  et 
privilèges  qui  y  étaient  annexés. 

«  René  par  la  grâce  de  Dieu,  roi  de  Jérusalem  et  de 
Sicile  ,  duc  d'Anjou ,  etc. ,  etc.  Savoir  faisons  que  nous 
avons  reçu  et  admis  la  déclaration  que  nous  a  faite  aujourd'hui 
notre  cher  cousin  et  féal  conseiller  et  chambellan  Messire 
Pierre  de  Champagne  ,  maréchal  de  cettuy  notre  royaume  , 
de  tenir  de  nous ,  à  cause  de  notre  comté  du  Maine  ,  en  franc 
alleu  noble ,  à  titre  et  non  de  sirerie  et  principauté  de 
Champagne  ,  sa  seigneurie  de  Pescheseul ,  o  (  avec  )  la  place 
et  masure  du  chastel  d'icelle  sis  au  bord  de  la  rivière  de 
Sarthe ,  au  féage  de  notre  dit  comté  du  Maine  ;  ensemble 
les  domaines  d'icelui  chastel ,  consistant  en  prairies ,  hauts- 
bois  et  taillis  ,  vignes  et  terres  de  labour  et  garennes  à  connils 
(  lapins  ) ,  le  tout  en  un  seul  tenant ,  faisant  environ  000 
journaux  (  i3ig  hectar.  Cette  contenance  est  portée  à  la 
même  évaluation  ,  dans  la  déclaration  de  1660  )  dont  ladite 
rivière  de  Sarthe  fait  enceinte  des  trois  parts  f  et  aboutant 


PESCHESEUL.  4iS 

de  l'autre  part  aux  terres  de  la  seigneurie  de  Bréhermont , 
puis  aux  terres  de  la  chastelenie  d'Avoise  ,  appartenant  au 
dit   Messire   P.  de  Champagne,   et  de   laquelle  chastelenie 
le  dit   chastcl  de  Pescheseul    est  chef  d'hommage  ;  sa  dite 
chastelenie  d'Avoise,  bourg  et  paroisse,  o  la  place  et  ma- 
sure de  l'ancien  chastel ,  dit  la  molhe  d'Avoise  ,  sis  au  bord 
de   la  rivière   de  Sarlhe,  près  le  dit  bourg;  ses  domaines, 
droits  et  devoirs  qui  en  dépendent,  sa  justice  ,  hommes  et 
sujets  ,  droits  de   coutume  et  de  prévôté ,  de  bac  ,  bateaux 
et  ponlonnage  à  passer  et  traverser  la  dite  rivière  de  Sarthc, 
de   pêche   et  garenne  défensablc   sur  icelle,   dans  l'étendue 
de  la  dite  chastelenie;  ensemble  la  pêche  et  garenne  défen- 
sable   sur  la  petite  rivière  de  Deux-Fonds ,  depuis   la  dite 
rivière  de  Sarlhe  jusqu'au  moulin  neuf  et  le  gué  d' Avezèles  , 
en   remontant  icelle   rivière  ;  duquel  chastel  de   Pescheseul 
est  tenu  à  foy  et  hommage  lige  la  maison  seigneuriale,  fief, 
justice  ,  haute ,  moyenne  et  basse  de  la  Perrine  au  Jau  (  ou 
au  Joe  ) ,  vasseaux  et  domaines  d'icelle  maison  ,  située  en 
la    dite   paroisse  d'Avoise  ;    de  laquelle    dite  maison  de    la 
Perrine  au  Jau,  le  seigneur  de  Soudé  (  v.  cet  art.  ),  tient  à 
foi  et  hommage  lige  sa  maison  seigneuriale  o  son  royaume 
Roulet  et  des  Chatelets  ,  o  puissance  de  faire  faire  en  ycelui 
royaume  la  monnaye  maille ,  et  son  église  et  paroisse  de 
Vion  ;  tient  encore  d'icelle  seigneurie  de  la  Perrine  au  Jau , 
à  foy  et  hommage ,  le  seigneur  d'Hierré  (  en  Tassé  ) ,  sa 
maison  ,  fief,  domaines  ,  justice  et  vassaux  ,  o  maints  autres, 
tant  en  notre  dit  pays  d'Anjou  que  du  Maine  ,  d'un  costé 
et  d'autre  de  la  dite  rivière  de  Sarlhe;  duquel   chastel  de 
Pescheseul ,  chef  d'hommage  de  la  dite  chastelenie  d'Avoise , 
le  sieur  de  Juigné  tient  à  foy  et  homage  simple  ,  son  fief 
d'Avoise  en  la  dite  paroisse  d'Avoise  ,  duquel  dit  chastel  de 
Pescheseul ,  le  S.r  Prévost  d'Anjou ,  de  l'église  de  M.r  S.- 
Martin de  Tours,  tient  et  relève  à  foy  et  homage  lige  sa 
seigneurie  et  fief  de   Parce ,   au   féage  de  notre  dit   duché 
d'Anjou,  les  hommes  et  sujets,  justice,  droits  et  devoirs, 
ainsi  que  la  dite  seigneurie  de  Parce  se  poursuit  et  comporte, 
en  l'étendue  des  paroisses  de  M.r  S.-Pierre  et  de  M.r  S.- 
Martin  de  Parce  et  de  Vion  ,  à  5  sols  de  service  et  à  un 
epervier  saur  à  chaque  mutation  ;  duquel  chastel  et  seigneurie 
de  Pescheseul  fait  partie  et  est  de  la  dépendance,  la  maison 
seigneuriale  de   la  Merie  ,   scise  es  paroisse  du  dit  Parce  , 
vassaux  et  domaines  d'icelle,   lesquels  domaines   consistent 
en  terres  de  labour,  prés,  hauts-bois  et  taillis,  d'environ 
600   journaux   le  tout  ;   les  bois  et  landes  dits  du  Bailleul , 
contenant  3,ooo  j.  de  terre  environ  ,  le  tout  en  un  tenant , 


4i6  PESCHESEUL. 

aboutant  d'îm  bout  aux  [terres  de  la  Motte-Coulon  ,  d'un 
côté   aux  terres  de  la  chastelenie  du  Bailleul,  appartenant 
au  dit  P.  de  Champagne  ;   d'un  autre  côté  aux  bois  et  terres 
de  Malpaire  et  de  la  seigneurie  de  Louaille  ;   et  de  l'autre 
bout  ,  aux   terres  de  la  seigneurie  de  la  Chapelle  d'Aligné , 
au  féage  de  la  baronnie  de  Malhefêlon  ;  les  landes  de  Gou- 
pilloux  ,  ès-paroisse  de  Parce;   la  seigneurie,  fief,  domaine 
et  vasseaux  du  Breil  (  en  Dureil  ) ,  o  la  seigneurie  ,  fief  et 
domaine  de  Dureil ,  tenue  semblablement  à  foy  et  homage 
simple  dudit  chastel   de   Pescheseul.  Et  de  l'autre   côté  de 
la  dite  rivière  de  Sarthe  ,  au  féage  de  notre  dit  comté  du 
Maine ,  en  est  tenu  semblablement  à  foy  et  homage  simple , 
la  maison  noble,  fief  et  pêcherie  de  Bréhermont  ;  la  haute, 
moyenne  et  basse  justice  du  dit  Messire  P,  de  Champagne , 
en  la  dite  sirerie  de  Pescheseul ,  terres  et  fiefs  qui  en  dé- 
pendent ,  droits  de   scels  à   contrats  ,    de   donner  mesure  à 
bled  et  à  vin  à  ses  sujets  ;  droits  de  guet ,  de  garde  et  de 
corvée  sur  iceux ,  et  de  leur  faire  rompre  la  lance  à  course 
de  Quintaine  ,  tant  sur   terre  que   sur    eau,   une    fois   par 
chaque  année  ;  droit  de  fourches  patibulaires  à  quatre  piliers, 
sur  les  terres  d'icelle  sirerie,  et  d'y  en  faire  construire  quand 
mestier  (  besoin  )  est  ;  droit  d'amendes  et  de  confiscations 
en   toutes   forfaitures  et   de    prévosté    sur   les  diles  terres  ; 
d'aubaines  et  d'aubainage  ;  droit  d'y  chasser  à  cor  et  à  cri  , 
à  toutes  sortes  de  chasses ,  à  toutes  bêtes ,  noires  et  rousses  , 
en  nos  terres  et  forêts  de  nos  baronnies  de  Baugé  ,  de  Sablé, 
de  Châleau-du-Loire  et  de  Longaulnay  ;  son  droit  de  pêche 
et  de  Pêcherie  à  toutes  sortes  de  filets  et  angins ,  de  garennes 
défensables  ,  de  péage  et  de  prévôté  sur  la  dite  rivière  de 
Sarthe  ,  à  commencer  à  la  fontaine  dite  de  Mauconseil  et 
finir  à  la  chaussée  traversant  la  dite  rivière  ,  où  commence 
la  pêcherie  et  garenne  défensable  de  la  seigneurie  de  Parce  , 
de  Ravadun  ,  appartenant  au  dit  Messire  P.  de  Champagne, 
au  féage   et  ressort  de  la  baronnie  de  Matefêlon ,  laquelle 
déclaration  avons,  comme  dit  est,  reçue  et  admise  ,  etc.  » 

Quelques  détails  manquent  ici,  qui  se  trouvent  compris 
•dans  l'aveu  de  1660  :  nous  allons  les  y  reproduire.  On  y 
-voit  qu'il  existait  un  bac  et  pontache  à  Pescheseul ,  que 
le  seigneur  de  cette  terre  avait  droit  de  percevoir  deux  minois 
de  sel  sur  chaque  bateau  montant  la  rivière  de  Sarthe  , 
pour  l'approvisionnement  des  greniers  à  sel  du  Roi  ;  qu'il 
avait  droit  de  fours  à  ban ,  pressoirs  et  moulins  à  bled  ;  que 
par  lettres  du  Roi  René  de  Sicile  ,  duc  d'Anjou  et  comte 
du  Maine  ,  permission  lui  avait  été  donnée  de  rebâtir  le 
château  de  Pescheseul  ?  avec  fossés  ,  ponts-leyis  ,   bastions» 


PESCHESETJL.  4 17 

boulevards ,  canons  et  autres  armes  a  repousser  et  assaillir  , 
pour  le  service  du  Roi.  «  Et,  est-il  dit  dans  la  déclaration  du 
26  janvier  1660  ,  par  acte  du  2g.e  jour  d'octobre  i4-3g  ,  le 
seigneur  de  Pescheseul  et  de  Parce  aurait  été  reçu  à  bailler 
par  déclaration  lesdiles  choses  en  franc-alleu  noble ,  à  titre 
et  nom  de  sirerie,  quelles  obéissances  ne  peuvent  être 
arguées  ,  pour  en  être  les  originaux  dans  le  trésor  du 
comté  du  Maine  ;  et  hs  copies  en  on  été  extraites  d'icelui  , 
si  bien  que  le  droit  du  dit   seigneur  étant   appuyé  de   plus 

de  trois  cents  ans,  il  n'y  a  moyen  de  le  troubler Et, 

à  ce  moyen ,  avons  fait  et  faisons  main-levée  et  délivrance 
au  dit  seigneur  de  Pescheseul,  des  choses  saisies  sur  lui  faute 
d'obéissance  non  faite.  ...  et  ordonnons  que  le  dit  seigneur 
de  Pescheseul  jouira  des  choses  ci-dessus  spécifiées ,  à  tenir 
du  Roi  pour  son  comté  du  Maine,  en  franc-alleu  noble, 
ès-terrnes  de  la  coutume  du  Maine ,  au  nom  de  sirerie  et 
principauté.  » 

Le  complément  de  ces  actes,  pour  avoir  l'historique  de 
la  terre  de  Pescheseul  ,  consiste  dans  la  filiation  de  ses 
seigneurs  ,  imprimée  à  leur  suite.  Elle  ne  commence  qu'à 
Brandelis  de  Champagne ,  vers  le  milieu  du  i/t.e  siècle  ; 
mais  on  a  vu  plus  haut  que  ,  dans  la  déclaration  de  1660, 
les  seigneurs  de  Pescheseul  prétendaient  avoir  des  droits 
appuyés  par  trois  cents  ans  de  possession,  ce  qui  les  fait 
remonter  en   effet  à  Brandelis. 

La  suite  et  filiation  dis  seigneurs  de  pescheseul,  en  la  province 
du  maine,  de  la  maison  de  champagne,  depuis  la  plus  ancienne 
preuve  qui  s'en  voit  au   mans  ,   aux  titres   du  domaine  du  roi. 

i.°  brandelis  de  Champagne  ,  sire  et  prince  de  Pescheseul , 
fils  de  Jean ,  et  petit-fils  de  Hugues  ,  qui  étaient  seigneurs 
de  Ravadun ,  de  Parce  ,  de  Clairvaux  ,  la  Ferlé ,  etc. , 
et  étaient  issus  de  Herbert  IV  de  Champagne ,  seigneur 
d'Arnai ,  Durtal  et  Malefêlon ,  et  de  la  seconde  femme  de 
celui-ci,  Isabeau  Goët  ou  Gouet ,  dame  du  Perche-Goët. 
Brandelis  fut  conseiller  et  chambellan  de  Charles  VI,  roi 
de  France ,  capitaine  de  cent  hommes  d'armes ,  sénéchal 
d'Anjou  et  du  Maine,  et  mourut  en  iLiï.  Il  n'est  guère 
douteux  que  la  terre  de  Pescheseul  ne  lui  soit  venue  de 
Jeanne  de  la  Réauté ,  qu'il  épousa  en  i347  (  le  P.  Anselme 
et  Lepaige  ,  disent  qu'il  épousa  Renée  de  Varie,  parce 
qu'ils  le  confondent  avec  Brandelis  H ,  seigneur  de  Bazouges  , 
l'un  des  fiU  de  Pierre  i.er  qui  suit  ),  laquelle  était  fille  du 
seigneur  de  la  Réauté  en  Anjou,  et  de  Jeanne  de  Maînbier, 
iv  *7 


/fi8  PESÇHESEUL. 

dame  de  Tassé ,  la  Grange  de  Mainbier  et  de  plusieurs  autres 
terres  nobles  qu'avaient  possédées  les  seigneurs  du  Bois- 
Dauphin  ,  du  nom  de  Pointeau  ,  ses  aïeuls  maternels  , 
puisque  aucun  des  seigneurs  de  Champagne,  ses  ancêtres, 
n'est  qualifié  du  titre  de  seigneur  de  Pescheseul  et  ne  paraît 
avoir  possédé  celte  terre. 

2.0  jean  il,  fils  aîné  de  Brandelis  et  de  Jeanne  de  la 
Réauté  ,  fut  investi  ,  en  i4-i5  »  du  duché  de  Barri  ,  au 
royaume  de  Naples  ,  par  Jacques  de  Bourbon  ,  comte  de 
la  Marche  ,  mari  de  Jeanne  il ,  reine  de  Naples  ,  puis  créé 
grand  maréchal  d'Anjou  l'année  suivante  ,  par  Louis , 
roi  de  Jérusalem  et  de  Sicile ,  duc  d'Anjou ,  comte  du 
Maine ,  etc.  En  l'an  i383  ,  il  épousa  Ambroise  ,  fille  et  seule 
héritière  de  Beaudouin  de  Crénon ,  chevalier ,  bailly  de 
Touraine ,  seigneur  de  Crénon ,  Brouassin  ,  Vaslon  ,  Maigné, 
Berus  ,  au  Maine  ,  et  d'autres  seigneuries  en  Touraine,  seule 
héritière  aussi  de  Marin  de  Bueil,  comte  de  Sancerre  et 
amiral  de  France,  et  d'Hardouin  de  Bueil,  6i.e  évêque 
d'Angers ,  alliance  qui  fit  passer  des  biens  immenses  dans 
la  maison  de  Champagne.  Ce  fut  lui  qui  fit  reconstruire 
l'église  de  S.-Marlin  de  Parce ,  avec  le  caveau  placé  sous 
le  chœur ,  destiné  à  servir  de  sépulture  à  sa  famille ,  où  il 
fut  inhumé,  en  i4-36,  ainsi  qu'if  a  été  dit  à  cet  article  (  v. 
p.  333  ),  et  y  fonda  une  collégiale,  dont  les  membres  furent 
appelés  Chapelains  de  Champagne,  en  mémoire  de  son 
nom. 

3.°  pierre  i.er.  Jean  m  de  Champagne ,  fils  aîné  du 
précédent,  tué  à  la  bataille  de  Verneuil,  en  i424-»  n'ayant 
laissé  qu'une  fille,  nommée  Anne,  de  son  mariage  avec 
Marie,  fille  du  seigneur  de  Sillé -le- Guillaume  ,  laquelle 
épousa  René  de  Laval,  baron  de  Raiz,  seigneur  de  la  Suze 
et  de  Briolai ,  dont  Marie  héritière  de  cette  maison  ;  Pierre  , 
second  fils  de  Jean  il ,  lui  succéda  dans  la  possession  de  la 
sirerie  et  principauté  de  Champagne  et  de  Pescheseul.  C'est 
à  lui  que  René,  roi  de  Sicile  et  duc  d'Anjou,  accorda  la 
permission  dont  il  a  été  parlé  plus  haut  ,  de  faire  rebâtir 
le  château  de  Pescheseul.  Pierre  ayant  servi  René  avec  valeur, 
dans  la  conquête  du  royaume  de  JNaples ,  fut  fait  par  lui  son 
vice-roi  et  maréchal  de  ce  royaume.  Ce  prince  lui  donna  en- 
suite le  comté  d'Aquila  et  la  principauté  de  Montorio ,  et 
le  fit  l'un  des  chevaliers  de  l'ordre  du  Croissant  qu'il  institua. 
Pierre  épousa,  en  I441*  Marie,  fille  de  Thibaut  de  Laval, 
seigneur  de  Loué,  de  S.- Aubin ,  près  la  Fertc-Bernard,  et 
d'autres  terres  ,  et  de  Jeanne  ,  fille  de  Péan  de  Maillé , 
seigneur  de  Brézé ,  de  qui  elle  eut  la  terre  de  Monlsabert. 


PESCHESEUL;  419 

Marie  était  proche  parente  de  Jeanne  de  Laval ,  seconde 
femme  du  roi  René.  Pierre,  ayant  vécu  un  siècle  entier, 
mourut  à  Angers,  comme  son  père,  et  fut  inhumé  à  côlé 
de  lui,  le  j8  octobre  i486,  dans  le  caveau  sépulcral  de 
l'église  de  S.- Martin  de  Parce,  dont  il  avait  augmenté  la 
fondation. 

Les  enfants  de  Pierre  i.cr  de  Champagne  furent  :  i.°  René, 
seigneur  de  Longchamp,  marié,  en  1 477^  avec  Julienne,  fille 
aînée  de  Gui  de  Beaumanoir,  seigneur  de  Lavardin,  au  Maine  , 
et  de  Jeanne  d'Estouleville,  qui  mourut  de  maladie  au  château 
de  Lavardin  ,  en  1480,  dont  René,  qui  succéda  à  son  aïeul 
dans  la  possession  de  Pescheseul  ;  2.0  Jean  ,  seigneur  de 
Martigné-Rriand  ,  en  Anjou  ,  et  de  la  Molte-Achard  (  v. 
Part,  s.- JEAN  DE  LA  motte  ) ,  qui  décéda  sans  lignée  ;  3.° 
Reaudouin  ,  qui  fut  bailly  ,  puis  gouverneur  de  Touraine  pour 
le  roi  de  Sicile,  duc  d'Anjou,  ensuite  son  chambellan:  il 
épousa  Jeanne  ,  fille  et  seule  héritière  du  seigneur  baron 
de  Tucé  (  v.  cet  art.  ) ,  et  en  eut  plusieurs  enfants  qui  prirent 
le  nom  et  les  armes  de  cette  famille,  tombée  plus  tard  en  la 
très-illustre  maison  de  Reaurnanoir-Lavardin ,  par  le  ma- 
riage de  l'héritière  de  cette  maison  de  Tucé-Champagne  ; 
4-.°  Pierre,  qui  ne  laissa  point  d'enfants  de  Suzanne,  son 
épouse  ,  fille  du  seigneur  de  la  Grésille  ,  en  Anjou  ,  aussi 
seigneur  en  partie,  de  Chcmillé  et  de  Mortagne  ;  5.°  Rran- 
delis  ,  qui  fut  seigneur  de  Razouges  ,  près  la  Flèche  ,  épousa 
Renée,  fille  de  Guill.  de  Varie  ,  seigneur  de  lTsle-Savary,  en 
Touraine  ,  et  de  Charlotte  de  Rar  de  Raugé ,  d'où  sont  issus 
les  barons  et  comtes  de  la  Suze,  aînés  des  marquis  de  Villaine», 
au  Maine  (  v.  ces  articles  )  ;  6.°  Gui ,  seigneur  de  Ronnefon- 
taine,  de  la  Roche-Simon  (v.  l'art,  villaines  sous-malicorne  ) 
et  de  Ravaux.  Celui-ci  épousa  Jeanne  ,  fille  de  Jean  de  la 
Grésille  ,  grand  écuyer  du  roi  René ,  et  de  Jeanne  de  Rohan  ; 
et  d'eux  sortirent  les  barons  de  la  Roche-Simon  et  de  Neu- 
villette ,  au  Maine. 

4-°  pierre  H,  petit-fils  de  Pierre  i.er,  issu,  comme  on  l'a 
vu,  de  Jean  m  ,  son  fils  aîné  ,  devint  sire  de  Pescheseul  et 
autres  seigneuries,  par  le  trépas  de  son  aïeul,  en  i486.  Il 
servit  le  roi  François  I.er ,  qui  le  fit  chevalier  de  son  ordre  , 
à  Amiens  ,  en  1S27  ,  devant  l'envoyer  en  ambassade  vers 
le  roi  d'Angleterre.  Pierre  fut  marié  ,  en  i5o4 ,  avec  Anne  , 
fille  unique  de  Gui  de  Fourmentières  ,  chevalier,  seigneur  du 
Plessis- Fourmenlières  ,  de  Claireau ,  et  autres  terres  en 
Vendômois,  et  de  Jeanne  de  Fourmentières,  son  épouse 
et  parente  ,  fille  unique  de  René  de  Fourmentières,  seigneur 
de   Reaumont-la-Ronce  et   de    Chrislime  de  Daillon.   Pierre 


4ao  PESCHESUEL. 

mourut  au  château  de  Pescheseul ,  le  i4  juin  i52g  ,  laissant 
pour  fils  : 

5.°  JEAN ,  dernier  du  nom  ,  sire  de  Pescheseul ,  baron  de 
Parce  ,  seigneur  de  Beaumont-la-Ronce  ,  le  Plessis-Four- 
menlières ,  Vaslon ,  Maigrie  ,  Crénon  ,  Berus ,  et  de  loules  les 
terres  qu'avaient  possédé  ses  aïeux  ,  chevalier  des  ordres 
du  Roi  ;  l'un  des  plus  riches  et  des  plus  autorisés  seigneurs 
de  son  temps.  Il  épousa,  e\n  i538,  Anne,  seconde  fille  de 
Jean  de  Laval,  sire  de  Bois-Dauphin  ,  vicomte  de  Bresteau, 
et  de  Renée  de  S.- Mars  ,  dont  il  eut  Hardouine,  qu'il  maria, 
le  9  octobre  i54<),  à  Philippe  de  Châteaubriant,  seigneur 
des  Pvoches-Baritaut ,  comte  de  Grassay,  en  Poitou  ,  à  la 
condition  que  les  enfants  qui  naîtraient  de  ce  mariage  ,  por- 
teraient le  nom  et  les  armes  de  la  maison  de  Champagne, 
préférablement  aux  armes  et  au  nom  de  Châteaubriant. 
Hardouine  étant  morte  peu  d'années  après  son  mariage  , 
ne  laissa  de  cette  union  qu'une  fille  nommée  Philippe  ,  qui 
hérita  de  son  aïeul,  décédé  au  château  de  Pescheseul ,  le  3 
juillet  1576.  Par  sa  mort ,  la  ligne  masculine  de  cette  maison 
ayant  cessé  ,  Louis  de  Champagne  ,  comte  de  la  Suze  ,  son 
cousin  ,  porta  depuis  les  armes  pleines  de  Champagne. 

6.°   PHILIPPE    DE    CHAMPAGNE    ET    DE   CHATEAUBRIANT,     dame 

de  Pescheseul ,  comtesse  de  Grassay  ,  fut  mariée  par  son 
père,  en  l'an  i58i  ,  à  l'âge  de  quinze  ans,  à  son  cousin 
Messire  Gilbert  du  Puy-du-Fou  ,  dauphin  de  Combronde, 
baron  du  Puy-du-Fou,  qui  n'était  pas  majeur  non  plus, 
pourquoi  des  dispenses  furent  obtenues  en  cour  de  Rome. 
Gilbert  fut  tué  au  siège  d'Amiens,  en  1^97,  n'ayant  que 
33  ans. 

7.0  rené  1  DU  PUY-du-fou,  leur  fils ,  prit  aussi  le  nom 
de  Champagne  ,  en  vertu  d'une  substitution  faite  au  mois 
de  mai  1^97  ,  par  sesdits  père  et  mère,  et  a  conservé  le  litre 
et  les  armes  des  dauphins  d'Auvergne  et  de  Combronde  (  les- 
quelles portaient  deux  dauphins  ,  au  i.er  et  au  4-.e  ).  11  épousa 
Diane  de  la  Touche- Limousinière  ,  noble  et  riche  héritière 
de  la  maison  des  barons  du  même  nom  et  de  Mozé  ,  dans 
le  duché  de  Bretagne,  et  mourut  en  164.2,  laissant  un  fils 
unique.  Ce  fut  lui  qui  fonda,  en  i632,  le  monastère  des 
sœurs  de  la  Visitation  de  la  Flèche  ,  qu'il  ne  put  doter 
(  v.  H-390  ). 

8.°    GABRIEL    DU   PUY-DU-FOU    ET   DE    CHAMPAGNE,     dauphin 

de  Combronde,  seigneur  de  Pescheseul  en  1669,  époque 
à  laquelle  s'arrête  ce  document ,  et  finit  la  maison  du 
Puy-du-Fou ,  lequel  n'eut  de  Magdelaine  de  Bellevre  sa 
femme  ,  qu'une   fille ,    mariée  au  baron   de  Mirepoix ,   qui 


PESCHESEUL.  fat 

posséda  Pescheseul  après  lui.  De  la  famille  de  Mirepoîx, 
Pescheseul  passa ,  par  acquisition  faite  vers  le  milieu  du  der- 
nier siècle,  suivant  les  auteurs  du  Voyage  pittoresque  dans  le 
département  de  la  Sarthe  ,  dans  celle  Barrin  de  la  Galissonière, 
qui  vient  d'aliéner  cette  propriété  (  v.  les  articles  avoise  et 
parce,  1-83;  iv-338  ).  On  voit,  dans  des  aveux  de  1711 
à  17.26,  que  dame  Marie  Toussaint  de  Chareul,  veuve  du 
marquis  de  la  Galissonnière ,  est  portée  au  nombre  des 
vassaux  du  marquisat-pairie  de  Sablé  ,  pour  la  terre  de  Pes- 
cheseul, ou  pour  quelques-uns  des  fiefs  y  réunis. 

HisTORiQ.  1296- 1298.  —  L'évêque  d'Angers  ayant  pré- 
tendu étendre  sa  juridiction  sur  les  paroisses  de  Sablé  et  de 
Malicorne  ,  et  sur  toutes  les  terres  dépendantes  de  la  sei- 
gneurie de  Pescheseul,  Denis  Benoislon,  évèque  du  Mans, 
s'opposa  à  ses  prétentions,  et  les  deux  prélats  étaient  près 
à  vider  leur  différend  par  les  armes  ,  lorsque  l'affaire  fut 
jugée  arbitralement  en  faveur  du  dernier ,  par  l'archevêque 
de  Tours  et  son  archidiacre,  l'évêque  de  Nantes,  le  sire 
d'Antenaise  et  celui  de  Pescheseul.  Les  prétentions  de  l'évêque 
d'Angers,  fondées  peut-être,  pour  tout  ce  qui  était  situé 
sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  ,  étaient  insoutenables  pour 
les  terres  de  Pescheseul ,  situées  sur  la  rive  droite. 

1370.  —  Alors  que  Brandelis  de  Champagne  était  absent 
pour  le  service  du  Roi  Charles  V ,  les  Anglais  ,  sous  les 
ordres  de  Robert  Knolles  ou  Canolles  ,  se  rendent  maîtres 
de  Parce  ,  qu'ils  ruinent ,  détruisent  son  château  de  Ravadun 
et  celui  de  Pescheseul. 

155g.  —  Après  que  Jean  de  Champagne  eût  marié  Har- 
douine  ,  sa  fille  unique,  à  Philippe  de  Châteaubriant,  celui- 
ci  étant  en  différend  avec  son  beau-père ,  profite  d'une 
visite  que  sa  femme  va  lui  faire  au  château  de  Pescheseul , 
pour  l'y  surprendre.  Le  pont-levis  étant  abaissé  et  les  portes 
ouvertes  pour  l'y  recevoir  ,  le  cocher  arrête  le  charriot  au 
milieu  du  pont,  et  cent  hommes  d'armes,  apostés  dans  le  bois, 
arrivent,  passent  par  dessous  la  voiture,  Châteaubriant  à 
leur  tête,  s'emparent  du  Château  et  de  Jean  son  maître, 
que  son  gendre  renferme  étroitement ,  jusqu'à  ce  que  le 
maréchal  de  la  Vieuville  ,  chargé  par  le  roi  de  réprimer 
cette  violence,  lui  fasse  rendre   la  liberté. 

i562.  —  Lorsque,  le  3  avril  i562  ,  les  protestants  s'em- 
parèrent de  l'autorité  dans  la  ville  du  Mans,  le  même  Jean 
de  Champagne  ,  qui  avait  embrassé  le  calvinisme  ,  fut  l'un 
des  principaux  chefs  de  la  sédition.  Mais ,  son  parti  ayant 
évacué  la  ville,  le  11  juillet  suivant,  à  l'approche  des  troupes 
royales,   commandées    par  le  duc  de  Montpensier,  Jean, 


4^2        PESCHESEUL, 

non  seulement  abandonna  ses  coreligionnaires ,  mais  tournant 
ses  armes  contre  eux,  en  devint  l'un  nés  plus  fougueux  et  des 
plus  cruels  persécuteurs,  ainsi  que  Jean  de  Boisjourdan ,  sei- 
gneur de  Bouère ,  qui  fut  capitaine  du  château  de  Sablé  ,  était 
alors  lieutenant  de  la  compagnie  de  Champagne  et  avait  été 
son  complice  pendant  la  sédition.  Dès  que  le  duc  de  Monl- 
pensier  eût  occupé  le  Mans  ,  Champagne  fit  traquer  et  ar- 
rêter, par  les  gardes  de  sa  compagnie,  tous  les  protestants, 
dont  il  put  découvrir  les  traces  et  la  retraite,  et  les  livra  aux 
sentences  de  la  sénéchaussée,  qui  les    fit  exécuter,  ou  bien 
les  fit   noyer  dans  la  Sarthe  ou    dans  les  fossés   qui    entou- 
raient son  château  de   Pcscheseul  ,   ce  qu'il  appelait  les  faire 
boire  à  son  grand  godet.  Plus  de  5o  de  ces  malheureux  furent 
trouvés  plus  tard  noyés  ainsi.  Il  envoya  même  attaquer  chez 
lui  le  seigneur  des  Epichelières ,   à  Souligné-sous- Vallon  , 
qui  n'avait  pas,  comme  lui,  trahi  son  parti.  Son  lieutenant 
IJoisjourdan,  imitant  sa  conduite,  donnait  pour  nourriture  aux 
brochets  de  ses  étangs,  les  calvinistes  dont  il  pouvait  égale- 
ment s'emparer.  P.  Kenouard  (  Ess.  hisl.  sur  le  Maine ,  li-5o  ) 
trace  ainsi  le  portrait  de  J.  de  Champagne ,  qu'il  nomme  à 
tort  René  ,  sans  doute  d'après  de  Thou.  «  Ses  richesses  et  sa 
«  noblesse,  ne  servaient   qu'à  faire  ressortir  d'avantage  les 
«  défauts  de  son  corps  et  de  son  ame.  Une  luxation  dans  les 
«  deux  hanches  ,  le  rendait  boiteux  des  deux  côtés.    Cette 
«  infirmité,  ou  plutôt  celte  difformité,  qu'il  avait  apportée 
«  en   naissant ,  l'avait  rendu  incapable  de   faire  la  guerre  ; 
«  mais  il  l'a  faisait  chez  lui  à  sa  manière.  » 

On  serait  tenté  de  croire  que  ce  portrait  est  d'imagination  , 
ou  se  rapporte  à  un  autre  membre  de  la  famille  de  Cham- 
pagne, tant  il  s'accorde  peu  avec  les  faits,  puisqu'il  parait 
certain  que  Jean  commandait  une  compagnie  d'hommes 
d'armes,  et  qu'il  était  au  Mans  de  sa  personne,  lors  de  la 
sédition  du  3  avril. 

1571.  —  Quoiqu'il  en  soit,  le  roi  Charles  IX  et  Cathe- 
rine de  Médicis  sa  mère,  avec  leur  suite  ,  étant  venus  visiter 
Jean  de  Champagne  ,  à  son  château  de  Pescheseul ,  le  roi 
imitant  l'ironie  cruelle  dont  se  servait  cet  homme  de  sang , 
lui  ayant  demandé  combien  il  avait  fait  boire  de  huguenots 
à  son  grand  godet  ?  «  Sire ,  répondit  Champagne  sur  le 
même  ton,  je  n'ai  jamais  fait  assez  d'attention  à  pareille 
minutie,  pour  avoir  chargé  ma  mémoire  du  nombre  de  celle 
canaille.  »  Charles  ayant  passé  quinze  jours  à  Pescheseul  , 
s'y  livrait  avec  ardeur,  avec  les  seigneurs  de  sa  suite,  à  la 
chasse  du  cerf.  Un  jour  que  le  prince  s'était  aventuré  avec 
le  jeune  comte  de  la  Suze,  sur  un  petit  bateau,  au  milieu 


PETIT-BOULEAU.  4a3 

de  la  Sarthe ,  fort  large  en  cet  endroit  ,  il  courait  un  assez 
grand  danger ,  ce  que  voyant ,  le  comte  du  Lude  monte  un 
cheval,  le  dirige  à  la  nage  vers  la  nacelle  et  reçoit  en  croupe 
le  roi ,  qui]  regagne  ainsi  la  terre.  Ayant  aperçu  le  sire  de 
Pescheseul  sur  le  rivage  ,  Charles  lui  demanda  ce  qu'il  aurait 
dit ,  s'il  eut  vu  le  danger  qu'il  venait  de  courir  :  «  Sire,  ré- 
«  pondit  Champagne,  permettez-moi  de  me  réjouir,  puisque, 
»  grâce  à  Dieu ,  il  ne  vous  est  arrivé  aucun  accident  :  jaurais 
«  crié  le  Roi  boit  !  » 

Situé,  comme  nous  l'avons  dit ,  dans  une  presqu'île  formée 
par  la  Sarthe  ,  le  château  de  Pescheseul ,  qui  avait  une  cha- 
pelle et  dont  de  larges  fossés  avec  pont  -  levis  défendaient 
l'entrée ,  a  été  une  seconde  fois  détruit  :  il  n'en  reste  plus 
aujourd'hui  que  quelques  murailles  et  une  terrasse  connue 
sous  le  nom  de  Salle  des  Pages.  «  Le  pavillon  à  gauche  ,  dit 
l'auteur  du  Voyage  pittoresque  dans  le  département  de  la  Sarthe  9 
ouvrage  dans  lequel  on  a  donné  une  lithographie  représentant 
les  ruines  de  ce  château,  aurait  pu,  de  nos  jours,  donner  une  idée 
de  l'antique  splendeur  de  ce  manoir,  si  le  dernier  propriétaire 
(  M.  de  la  Galissonnière),  loin  de  chercher  à  le  conserver , 
n'eût  mis  tous  ses  efforts  à  le  faire  entièrement  disparaître. 
Néanmoins  les  murs  d'une  chambre  basse  ,  sur  lesquels  on 
remarque  des  restes  de  dorures  et  des  peintures  à  fresque , 
arrêtent  les  regards  de  celui  qui  parcourt  ces  ruines,  et  il 
apprend  avec  un  certain  intérêt  ,  que  ces  ornemeuts  dé- 
coraient un  appartement  réservé  à  Charles  IX,  ce  prince 
étant  venu  dans  celte  châtellenie,  plusieurs  années  de  suite, 
y  jouir  des  plaisirs  de  la  chasse.  » 

Le  château  de  Pescheseul  est  accompagné ,  du  côté  de 
l'ouest,  d'un  bois  considérable  ,  dans  lequel  le  Quercus  suôer, 
UN. ,  est  acclimaté.  Il  est  percé  en  tous  sens  de  lignes  nom- 
breuses ,  venant  aboutir  aux  avenues ,  qui  se  réunissent  au 
château  en  forme  d'éventail. 

PESCOUX ,  châtellenie  du  Saosnois ,  dont  le  manoir 
était  situé  à  l'extrémité  orientale  de  la  forêt  de  Perseigne  , 
sur  le  territoire  de  la  commune  de  Louzes  :  elle  avait  jadis 
juridiction ,  et  la  seigneurie  de  paroisse  de  Contilly  y  était 
annexée  (  v.  cet  art.,  11-91  ). 

PETIT-BOULEAU,  lande  située  entre  les  bourgs  de 
S.-Mars  de  Locquenai ,  Montreuil-le- Henri ,  et  Villaines- 
sous-Lucé ,  sur  le  territoire  de  ces  trois  communes  ,  formant 
l'extrémité  orientale  de  la  grande  lande  de  Vaugautier  ,  dont 
elle  n'est  qu'une  sorte  de  subdivision.  Une  petite  portion 
de  cette  lande  sablonneuse ,  dans  laquelle  se  trouvent  plusieurs 
monuments  druidiques,  est  livrée  à  la  culture  des  menus 


4^4  pezé. 

graîns ,  une  autre  partie  plus  considérable  ,  est  plantée  en 
pins  maritimes  ,  le  surplus  est  encore  inculte. 

PETIT-ÏHANS  ;  voyez  MANS  (  PETIT-  ). 

PETIT-OISSEAU  (  le  )  ;  voir  oisseau-le-petit. 

PETIT  SAINT-GEORGES  ;  voir  saint- Georges  du 
plain. 

PEZE,  PEZÊ  LE  ROBERT  ;  Pezeium  Orrici ,  P.  Uo- 
berti  ;  commune  cadastrée,  du  cant.  et  à  7  kilom.  1/2  E. , 
un  peu  vers  N. ,  de  Sillé  le-Guillaume  ;  de  l'arrond.  et  à  27  k. 
1/2  N.  O.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné  de  Sillé ,  de  l'ar- 
chid.  de  Passais  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist. 
lég.  :  6  et  33  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.,  par  la  forêt  de  Sillé,  Mont- 
S.-Jean  et  Ségrie  ;  à  TE.,  encore  par  Ségrie  et  par  Neuvil- 
lalais  ;  au  S.  et  à  PO. ,  par  Crissé  ;  son  territoire  ,  en  forme 
d'ellipse,  s'étend  du  N.  O.  au  S.  E.  ,  sur  un  diam.  central 
de  5,3  hect. ,  sur  3  k.  1/2  à  4  k.  dans  sa  plus  grande  largeur , 
de  l'E.  N*  E.  à  PO.  S  O.  Le  bourg  ,  situé  vers  le  milieu 
du  diamètre  longitudinal,  tout  près  de  la  limite  occidentale 
du  territoire,  consiste  dans  une  quarantaine  de  maisons,  dissé- 
minées tout  autour  de  l'église,  excepté  du  côté  nord.  L'an- 
cien château  ,  qui  y  était  attenant ,  était  détruit  dès  avant 
la  révolution  ,  les  propriétaires  ayant  transféré  depuis  long- 
temps leur  résidence  à  celui  de  la  Lucasière  ,  en  Mont- S.- 
Jean (  v.  cet  art.  )  :  il  n'en  reste  plus  que  des  ruines.  Ce 
que  l'on  appelait  la  Cour  de  Pezé  ,  située  à  l'O.  N.  O.  du 
bourg ,  n'est  plus  qu'une  ferme  aujourd'hui.  Eglise  fort 
simple  ,  n'ayant  rien  de  remarquable  dans  sa  construction  , 
à  clocher  en  forme  de  pyramide  hexagonale.  Cimetière 
entourant  l'église  au  nord  et  à  l'ouest ,  clos  de  murs  à  hauteur 
d'appui. 

POPUL.  Portée  à  n5  feux  sur  les  états  de  l'élection,  on 
en  compte  actuellement  2Ô2  ,  comprenant  592  indiv.  mâles  , 
579  femelles,  total,  1,171  ;  dont  191  dans  le  bourg  ;  i35, 
yS ,  45  et  35  aux  hameaux  du  Val  de  Pierre  ,  de  Boessé  ,  de 
Languisière  et  du  Vieux-Presbytère,  en  37 ,  20,  12  et  9 
maisons. 

Mouv.  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  76; 
naissanc. ,  35g;  décès,  294.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  71  ; 
naiss.,  3ii  ;  déc. ,  i85. 

hist.  ECCLÉs.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Marlin  de 
Tours  ;  assemblées  le  lundi  de  la  Pentecôte  ,  et  le  dimanche 
le  plus  prochain  du  1 1  novembre,  fête  de  S. -Martin  d'hiver. 

La  cure  et  le  prieuré  ,  tous  deux  à  la  présentation  de  l'abbé 
de  la  Couture  du  Mans,  valaient ,  la  première  3oo  1.,  et  le 


PEZÉ.  4*5 

second  ,  4.00  I.  de  revenu.  On  ignore  l'époque  de  la  fon- 
dation de  ce  prieuré  :  peut-êlre  le  fut-il  par  Henri  de  Pezé  , 
Je  plus  ancien  des  seigneurs  connus  de  ce  lieu  ,  qui  ,  sous 
l'épiscopat  de  l'évèque  Sigefroy ,  de  960  à  993 ,  assista  comme 
témoin  et  souscrivit  à  la  charte  de  fondation ,  par  Gui 
d'Avoise  ,  du  prieuré  d'Auvers-le-Hamon.  11  y  avait  à  Pezé , 
la  chapelle  S.- Jean,  valant  100  1.  de  revenu,  et  un  collège  , 
dont  la  prébande  élait  affectée  au  vicaire,  chargé  de  faire 
l'école.  On  ne  connaît  point  non  plus  les  auteurs  de  ces 
deux  donations  :  on  sait  seulement  que,  par  acte  du  26 
juin  1509,  Messire  Ambrois  de  Courtarvel,  mari  de  Anne 
de  Pezé,  fonda  une  chapelle  dans  l'église  dudit  Pezé.  Il  est 
présumable  que  c'est  celle  de  S.-Jean. 

Par  un  bref  du  16  avril  i5ii,  le  pape  Pie  III,  ac- 
corde au  même  Ambrois  de  Courtarvel ,  à  Anne  de  Pezé  , 
son  épouse  et  à  leurs  enfants  ,  le  droit  d'avoir  un  prêtre  pour 
leur  dire  la  messe  ,  en  quelque  lieu  que  se  soit ,  avec  le 
pouvoir  d'absoudre,  etc.   V.  aussi  à  VHi'st.  ecclès.  de  l'art. 

MONT  S- JEAN. 

Les  archives  de  la  Coulure  rapportent,  qu'en  l'année  i4i£, 
la  peste  fui  si  violente  au  Mans ,  que  Jean  ,  seigneur  de 
Pezé,  appela  et  recueillit  à  son  château  les  religieux  de  ce 
monastère,  qui  y  résidèrent  et  y  firent  le  service  divin, 
depuis  les  vigiles  de  S.-Laurent  (  9  août  ) ,  jusqu'à  la  fête  de 
la  Conception  (  8  déc.  ) ,  époque  où  la  mortalité  commença  à 
cesser.  L'épidémie  s'étant  renouvelée  en  i5oo,  les  seigneurs 
de  Pezé  eurent  la  même  charité  pour  dom  Michel  Bureau  , 
alors  abbé ,  et  pour  ses  moines ,  en  les  recevant  de  nouveau 
dans  leur  château,  depuis  le  mois  d'août  jusqu'aux  fêti  s  de 
Noël ,  qu'ils  retournèrent  célébrer  dans  leur  monastère. 
C'est  le  chanoine  historien  Morand  qui  apprend  qu'ils  furent 
recueillis  au  château  de  Pezé  dans  ces  deux  occasions.  Les 
autres  historiens  disent  qu'ils  se  retirèrent  à  leur  prieuré  de 
Pezé.  Ces  deux  opinions  sont  conciliables.  Il  est  évident  que 
le  prieuré,  destiné  à  loger  un  ou  deux  religieux  au  plus  ,  ne 
pouvait  contenir  une  communauté  tout  entière ,  alors  nom- 
breuse ,  et  que  la  piété  et  la  charité  des  seigneurs  du  lieu ,  les 
engagea  facilement  à  suppléer  à  celle  insuffisance. 
^  «  Le  6.e  jour  d'août  1780,  vénérable  et  discret  M.e  Ch. 
Gouet ,  prestre  ,  curé  de  la  paroisse  de  Pezé  ,  après  requête 
présentée  au  sénéchal  du  Maine  ou  à  son  lieutenant-général , 
fait  sommer  par  le  notaire  royal  de  Monl-S.-Jean  ,  plusieurs 
individus  de  ladite  paroisse  de  Pezé  qui  ,  refusent  de  lui 
donner  la  dîme  de  leurs  blés  à  la  n,e  gerbe,  notamment 
au  lieu  du   Y  al  -de-  Pierre ,  dont  est  fermier  Julien  Cot- 


4*6  PEZÉ. 

tereau ,  lequel  refuse  de  laisser  dîmer  autrement  qu'à  la  i3.e 
gerbe.  El  s'étant  transporté  dans  la  grange  el  mis  en  mesure 
de  vouloir  faire  détasser  les  gerbes  ,  ledit  Cottereau  et  son 
domestique  s'y  sont  opposés ,  ce  dernier  en  disant  qu'il  n'y 

avait  point  de  b de  sergent,  ni  autres  qui  osassent  le  faire  , 

ni  même  compter  les  gerbes  losqu'il  les  chargerait,  etc.,  etc., 
en  tenant  un  broc  à  la  main  ,  avec  menaces  ;  dont  acte,  etc. 

Une  ordonnance  royale  du  17  mars  1824  ,  autorise  l'accep- 
tation du  produit  de  la  vente  de  deux  pièces  de  terre  ,  montant 
à  595  f . ,  léguées  à  la  fabrique  de  l'église  de  Pezé,  par  le 
sieur  Guillet. 

On  remarque ,  à  l'extrémité  orientale  du  territoire ,  une 
croix  en  pierre,  appelée  des  Bordeaux ,  dont  le  fût  arrondi  et 
d'une  seule  pierre  ,  a  4  mètr.  2/3  (  i£  pieds  )  de  longueur, 
et  avait  5  m.  avant  la  révolution  ,  portant  sculptées  dans 
l'auréole,  d'anciennes  figures  bien  conservées  du  Christ,  de  la 
Vierge  et  de  S. -Jean-Baptiste. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  de  Pezé  ,  n'était 
d'abord  qu'un  simple  fief,  érigé  en  châtellenie  au  mois 
d'août  1^77,  en  faveur  de  Jacq.  de  Courtarvel  et  de  ses 
descendants  ;  en  marquisat ,  par  lettres-patentes  du  mois 
d'avril  i658,  ainsi  qu'il  a  été  dit  à  l'art.  Mont-S.-Jean, 
page  206  de  ce  volume.  Sa  juridiction  ,  par  suite  des  alliances 
des  maisons  de  Pezé ,  de  Courtarvel ,  de  la  Lucazière  et 
autres ,  s'étendait  sur  les  paroisses  et  seigneuries  de  Pezé  , 
Mont-S.-Jean  ,  la  Lucazière  et  sur  un  grand  nombre  d'autres 
fiefs,  situés  dans  les  paroisses  de  Douillet,  Crissé,  Montreuil- 
le-Chétif ,  etc.  Elle  ressortissait  pour  le  tout  au  présidial  du 
Mans.  La  terre  de  Pezé  relevait  de  celles  de  Sillé-le-Guillaume, 
de  Tucé-Lavardin  ,  de  la  baronnie  de  Touvoie  ,  pour  la 
temporalité  de  l'cvêché  du  Mans  ,  etc. 

On  ne  connaît  point  de  plus  anciens  seigueurs  de  Pezé, 
que  Henri ,  cité  plus  haut ,  qui  vivait  du  temps  de  l'évêque 
Sigefroy.  INous  ne  possédons,  non  plus  ,  aucune  généalogie, 
mais  seulemonl  des  noms  isolés  de  ses  seigneurs ,  depuis 
Henri  jusqu'à  Jean,  qui  maria  sa  fille  Anne  à  Ambrois  l.er  de 
Courtarvel  (  v.  l'art,  mokt-s.-jeats  ),  alliance  qui  fit  passer 
la  terre  et  seigneurie  de  Pezé  dans  cette  dernière  famille.  De 
ce  mariage ,  naquit  Foulques  iv  de  Courtarvel-Pezé  qui ,  en 
i544  »  épousa  Suzanne  de  Thoisnon  ,  dont  le  nom  se  retrou- 
vera plus  bas.  De  celte  alliance  survint  plusieurs  garçons, 
dont  l'aîné,  Charles  Ier,  continua  la  branche  de  Pezé  ;  André, 
qui  fut  la  souche  de  celle  de  Fourmentières  ,  par  son  alliance 
avec  cette  famille  ;  Pierrre ,  qui ,  par  la  même  cause  ,  donna 
lieu  à  celle  de  Baillou ,  près  S,-Calais ,  d'où  provint  celle 


PEZÉ.  427 

de  Rocheux  ;  et  celle  résultant  de  Paliiance  d'un  autre  de  ses 
membres,  avec  la  famille  Peschard.  Charles  i.er  épousa,  en 
i5y5  ,  Guyonne  de  T  rémignon  ,  dont  René  l.er ,  marié , 
en  162 1 ,  avec  Marie  de  Lusignan  de  S  -Gelais  ,  fille  d'Artus  , 
seigneur  de  Lansac.  De  ce  mariage  naquit  René  il ,  qui 
épousa  Jacquine  Legros  ,  fille  du  sénéchal  de  Beaufort,  en 
Anjou.  De  Charles  11  leur  fils  ,  survint  Louis-René ,  dont  la 
fille  aînée  fit  passer  la  terre  de  Pezé  dans  la  maison  de  Dreux 
de  Brézé  ,  ainsi  qu'il  a  été  dit  à  l'art,  mont-s.-jean,  et  Hubert , 
dit  le  marquis  de  Pezé,  lieutenant -général  des  armées  du 
Roi ,  etc  ,  tué  à  la  bataille  de  Guastalla  en  Italie ,  en  1734. 
(  v.  son  art.  à  la  biographie  ).  Le  marquis  de  Pezé  laissa 
plusieurs  enfants  de  son  mariage  avec  Lydie  Nicole  de  Bérim- 
ghem  ,  fille  du  premier  écuyer  ,  dont  l'un  ,  reçu  chanoine 
du  Mans,  en  i6g4,  devint  abbé  de  Saint-Jean-d'Angéli , 
aumôniur  du  Roi,  par  lettres  du  8  février  1721  ,  et  mourut 
chanoine  honoraire  de  l'église  du  Mans,  en  1 771  ;  et  une  fille 
qui  fut  abesse  des  Filles-Dieu  du  Mans. 

La  ferme  de  la  Cour  et  les  autres  biens  de  l'ancienne  terre 
seigneuriale  de  Pezé  ,  situées  en  celte  commune  ,  appar- 
tiennent actuellement  à  M.  P.  Dreux  de  Brézé,  entré  dans 
l'état  ecclésiastique. 

L'extrait  qui  suit,  fait  mention  d'un  fief  du  nom  de 
Saint-Germain ,  situé  en  Pezé  ,  pour  lequel  P.  de  Cour- 
tarvel ,  écuyer  ,  est  taxé  à  fournir  un  mousquetaire  ,  au  rôle 
du  ban  et  de  l'arrière-ban ,  dressé  en  i63g. 

Extrait  du  Chartrier  du  marquisat  de  Pezé. 

i3o4«  —  Le  4  juin  »  Jean  de  Pezé  rend  aveu  au  seigneur 
d'Assé-le-Riboul  et  de  Lavardin  (  v.  ces  art.  ) ,  pour  les  fiefs 
et  seigneuries  de  la  chapelle  Saint-Frai,  Vignolles  (  paroisse 
de  Neuvillalais),  et  Courteilles  (  paroisse  de  Pezé),  réunis 
à  la  seigneurie  de  Pezé. 

i3g4.  —  On  lit  dans  l'aveu  rendu  au  Roi ,  le  a3  janvier 
de  ladite  année  ,  par  P.  de  Savoisy,  pour  la  temporalité  de 
son  évêché  du  Mans  :  «  Item  ,  ce  que  tient  de  moi  a  foy  et 
homage  le  sire  de  Pezé  ,  et  pour  raison  de  ladite  foy  et 
homage  m'est  tenu  faire  par  chacun  an,  au  jour  du  saime 
de  la  Toussaint,  10  d.  mensais,  et  pour  ce  qu'il  est  mineur 
d'ans  et  en  bail  (  tutelle  ),  est  sursis  d'eutrer  en  ladite  foy 
et  homage ,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  venu  en  son  âge.  » 

i4o3 —  i4i4.  —  Trois  aveux  rendus  au  baron  de  Sillé  , 
pour  la  terre  de  Pezé  ,  portent  que  le  seigneur  de  cette  terre 
a  droit  de  haute  ,  moyenne  et  basse  justice ,  et  droit  de  chasse 


4*8  PEZÉ. 

en  la  forêt  de  Silîé  et  en  les  bois  de  Pezé ,  de  jour  et  de  nuit , 
jusqu'à  la  pierre  de  Monteputain  ,  ainsi  que  de  faire  haies 
pour  Iressurer  et  tendre  pièges.  »  —  Le  seigneur  de  Pezé  avait 
en  outre  droit  d'usage  dans  les  bois  Segréaux  de  la  Lucazière , 
pour  le  bois  nécessaire  aux  réparations  des  bâlimens  de  sa 
terre  dudit  Pezé, 

1471.  —  Du  7  mai ,  acte  de  défection  contre  l'aveu  rendu 
par  iVlessire  Ambroise  de  Courtarvel ,  seigneur  de  Pezé  ,  aux 
fief  et  seigneurie  de  Tucé-Lavardin. 

14.97. —  ^e  7  février,  aveu  rendu  au  fief  de  Pezé,  du 
domaine  de  la  Sauvagère  ,  en  Parenne. 

ï5i2.  —  Du  6  mai,  mandement  par  les  commissaires  de 
l'arrière-ban ,  au  seigneur  de  Courtarvel  de  Pezé  ,  de  se  trou- 
ver à  sa  réunion. 

i558.  —  Le  12  novembre,  le  présidial  d'Angers  autorise 
Suzanne  de  Thoisnon ,  à  jouir  des  biens  de  Foulques  de 
Courtarvel,  son  mari,  fait  prisonnier  à  Gravelines. 

1567.  — Le  7  septembre  ,  entérinement  de  lettres  d'exem- 
tion  du  ban  et  de  l'arrière-ban ,  accordées  par  le  Roi  à 
Jacq.  de  Courtarvel,  pour  les  terres  de  Pezé  et  de  la  Lucazière. 
1Ê70.  —  Du  18  juillet,  lettres  de  nomination  de  Messire 
Charles  de  Courtarvel ,  en  qualité  de  gentilhomme  de  la 
chambre  de  M.  le  duc  d'Alençon. 

1578.  —  Du  4  mai  ,  autorisation  accordée  à  Jacques  de 
Courtarvel ,  seigneur  châtelain  de  Pezé,  d'établir  un  marché 
audit  lieu ,  lequel  tiendra  le  lundi  de  chaque  semaine. 

i585.  —  Lettre  du  3  avril ,  par  laquelle  le  roi  Henri  IV  , 
engage  Charles  de  Courtarvel ,  seigneur  de  Pezé  ,  à  venir  le 
servir  avec  équipage. 

1589.  —  Du  3o  avril ,  lettre  de  Henri  IV  au  même  ,  pour 
réclamer  également  son  service.  —  Du  21  mai ,  lettre  sem- 
blable du  duc  de  Mayenne.  —  Du  2  novembre  ,  lettre  de 
sauve-garde  ,  par  Henri  1 V  ,  au  même. 

iôgi  — Du  6  avril,  lettre  de  sauve-garde  du  Roi,  au  même. 
—  Du  6  juillet ,  certificat  de  service  délivré  par  le  prince  de 
Conti,  au  même. 

1 5g4.  —  Du  1 1  juin ,  certificat  de  service ,  délivré  au  même, 
comme  lieutenant  de  gendarmerie. 

1595.  —  Du  2  5  juin,  saisie  de  la  terre  de  Pezé  ,  à  la  requête 
de  Denis  Jacques  Langlais,  sur  Messire  Charles  de  Courtarvel. 
1897.  —  Du  1 5  novembre  ,  sentence  du  présidial  du  Mans  , 
contre  le  baron  de  Sillé,  qui  maintient  Messire  Ambrois  de 
Courtarvel ,  dans  ses  droits  de  haute  ,  moyenne  et  basse  jus- 
lice,  pour  la  châtellenie  de  Pezé. 

1610.  —  Le  19  juillet,  l'homme  d'affaire  de  Madame  de 


PEZÉ.  4=9 


Pezé,  Guyonne  de  Trémigon,  traite  du  prix  du  transport 
du  corps  de  Charles  I.er  de  Courlarvel,  de  la  paroisse  de  Bour- 
donne près  Houdan ,  en  la  paroisse  de  Pezé. —  Le  22  août 
suivant ,  René  l.cr  de  Courlarvel,  abandonne  à  ladite  Guyonne 
de  Trémigon,  sa  mère,  les  terres  de  Pezé,  de  S.-Germain 
et  de  la  Lucazière,  pour  lui  servir  son  douaire. 

iG35.  —  Du  i3  juin,  induit  du  général  des  Minimes,  qui 
accorde  à  dame  Marie  de  Lusignan  de  S.  Gelais,  marquise  de 
Pezé  ,  veuve  de  René  l.cr  de  Courlarvel,  et  à  ses  enfans René  , 
Jacques  et  Marie  ,  participation  aux  bonnes  œuvres  de 
l'ordre. 

iG3q.  —  Messire  P.  de  Courlarvel,  écuyer,  seigneur  de 
S.-Germain,  paroisse  de  Pezé,  est  taxé  à  fournir  un  mous- 
quetaire ,  sur  le  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  dressé  ladite 
année. 

i65i.  —  Par  acte  du  10  novembre,  Jacques  de  Courlarvel 
est  loti  par  René  11,  son  frère  aîné,  de  l'usufruit  de  la  terre 
de  Peze  ,  pendant  sa  vie. 

iG58.  —  Lettres-patentes  d'érection  en  marquisat  de  la 
terre  et  châlellenie  de  Pezé,  enregistrées  le  3  août  i663,  en 
faveur  de  René  il  de  Courteval. 

1673.  —  Du  25  décembre,  lettres  de  gentilbomme  de  la 
chambre  de  M.  le  duc  d'Orléans  ,  en  faveur  de  Charles  de 
Courlarvel. 

1693.  —  Du  12  août,  arrêt  du  parlement,  au  profit  de 
Charles  H  de  Courlarvel  de  Pezé  ,  el  de  Jacques  de  Courtarvel , 
contre  les  officiers  de  la  terre  de  Sillé  ,  par  lequel  défense  leur 
est  faite  d'user  de  nouveau  de  voies  de  fait  envers  les  gardes 
des  seigneurs  de  Pezé. 

1694*  —  Du  26  mars,  lettres  du  Roi ,  qui  nomme  Messire, 
marquis  de  Pezé,  à  la  charge  de  cornette  de  la  compagnie  de 
Meslre  de  camp  général  de  la  cavalerie  légère. 

1 702.  —  Du  6  mai ,  nouvel  arrêt  du  parlement ,  sur  reprise 
d'instance  par  la  dame  de  Pezé ,  qui  condamne  M.me  la  prin- 
cesse de  Conli,  au  sujet  des  emprisonnements  par  les  officiers 
de  la  baronnie  de  Sillé ,  des  gens  de  M.me  Marie-Magd.  de 
Vassan ,  veuve  de  Charles  il  de  Courlarvel,  dame  de  Pezé. 

1773.  —  Du  3o  octobre,  foi  el  hommage  faits  au  baron  de 
Sillé ,  par  Messire  Joachim  de  Dreux  de  Brézé ,  pour  partie 
de  la  terre,  fief  et  seigneurie  de  Pezé. 

1788.  —  Du  i3  septembre  ,  autre  aveu,  par  la  marquise  de 
Dreux  de  Brézé  ,  pour  la  même  terre  ,  au  fief  de  Tucé- 
Lavardin. 

Pendant  les  longues  guerres  entre  les  Anglais  et  les  Fran- 
çais, qui  eurent  lieu  dans  le  Maine,  Pezé  fut  le  théâtre  de 


43o  PEZÉ. 

plusieurs  combats  :  aussi  trouve-t-on  des  ossemens  humains  , 
sur  plusieurs  points  de  son  territoire. 

hist.  civ.  Nous  ignorons  quelle  peut  être  l'étymologie  du 
nom  de  Pezé.  S'il  n'est  pas  d'origine  celtique ,  nous  ne 
voyons  que  l'adverbe  latin  Pessium ,  qui  signifie  un  fond , 
un  lieu  bas,  d'où  il  puisse  venir. 

]Nous  avons  vu  plus  haut  qu'une  école  ,  sous  le  nom  de 
collège ,  dont  le  litre  de  fondation  est  inconnu ,  existait  an- 
ciennement à  Pezé ,  et  que  sa  dotation  était  au  profit  du  vi- 
caire ,  chargé  de  faire  l'école. 

En  l'an  îx-  1801,  la  commune  de  Pezé  est  ravagée  par 
la  grêle  ,  comme  toutes  celles  de  la  plaine  de  Champagne. 
V.  l'art.  f.ONLiE. 

En  i833,  vote  par  le  conseil  municipal,  en  exécution  de 
la  loi  du  28  juin  ,  de  la  somme  de  5o  f. ,  pour  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire ,  et  de  celle  de  200  f. ,  pour  le  traite- 
ment de  l'instituteur. 

hydrogr.  Le  ruisseau  de  Toussant ,  prenant  naissance  à  3  k. 
à  l'est  du  bourg ,  et  se  dirigeant  à  l'orient ,  passe  au  hameau 
de  lioessé ,  fait  mouvoir  le  moulin  du  Val-de-Pierre ,  puis 
passe  au  hameau  dont  il  porte  le  nom ,  situé  en  Ségrie  ;  celui 
du  Ponceau ,  venant  du  nord ,  et  longeant  l'extrémité  orien- 
tale de  la  forêt  de  Sillé  ,  limite  en  partie  la  commune  aussi  à  l'o- 
rient, puis  se  dirige  à  l'est,  et  reçoit  le  précédent,  sur  Ségrie  éga- 
lement; ceux  du  Gué-d'Hersé  et  du  Pas-au-Chat  ,  ayant  leur 
source  peu  loin  à  l'ouest  et  au  nord  du  bourg,  se  réunissent  au 
sud  de  celui-ci,  entre  le  lieu  appelé  le  Vieux-Moulin  et  celui 
de  Gué-d'Hersé,  et  reçoivent  ensuite  celui  de  Chaufour, 
venant  de  Crissé  ,  au  moulin  de  Vaux  ,  après  quoi  ils  vont  se 
jeter  tous  ensemble  dans  celui  de  Louguève  ,  près  et  au  nord  du 
bourg  de  Neuvillalais.  —  Etang  de  Pezé,  au  nord  du  bourg, 
empoissonné  en  carpes  et  anguilles.  —  Moulin  du  Val-de- 
Pierre  ,  à  blé ,  sur  le  Toussant. 

géolog.  Sol  passablement  uni  dans  toute  la  partie  centrale  , 
plus  couvert  que  celui  de  la  plaine  de  Champagne  ,  dont  il 
est  limitrophe  au  nord-est  ;  montueux  et  coupé  dans  presque 
toute  sa  circonférence  ,  le  long  des  cours  d'eau  particulière- 
ment. —  La  partie  nord  est  située  sur  la  pente  sud  d'un 
chaînon  collineux ,  qui  s'étend  depuis  S.-Christophe-du- 
Jambet  à  l'est ,  jusqu'à  l'extrémité  des  Coëvrons  à  l'ouest , 
sur  un  diamètre  d'environ  24  kil.  ou  6  1.  de  poste.  —  Terrain 
de  transition  ,  offrant  du  grès  ancien  et  du  marbre  gris ,  au 
nord  ;  du  schiste,  à  l'ouest;  du  calcaire  tufau,  en  extraction 
pour  bâtir,  et  de  la  marne,  au  sud-est;  du  grès  ferrifère  , 
sur  quelques  points, 


PEZÊ.  43 1 

cadastr.  Superficie  totale  de  i,635  hectar.  56  ares  70  cen- 
tiares ,  se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour. ,  g34  hect, 
70  ar.  35  cent. ,  en  5  class.,  évaluées  à  2  ,  6  ,  1 1  ,  17  et  23  f.  — 
Eaux,  o-25-3o;   à  23  f.  —  Jard.,   18-40-69;   2   cl.  :  23, 

27  f. Pépinièr. ,   0-02-60,  à  24  f.  — Vignes,  3-25-oo; 

à  6  f .  —  Prés  et  pâtur. ,  g2-55-6o  ;  5  cl.  :  6  ,  12  ,  23  ,  3o  , 
4.5  f.  —  Bois-taillis ,  482-1 1-20  ;  5  cl.  :  3 ,  6,  10 ,  16 ,  20  f. 
—  Pinièr. ,  38-53-8o  ;  à  9  f .  —  Land.  et  frich. ,  24~o5-45  ; 
2  cf.  :  1 ,  2  f.  —  Sol  des  propriét.  bâties,  0-8-61  ;  à  23  f. 
Obj.  non  impos.  :  Chemins,  3i~73  10.  —  Cours  d'eau,  1-57- 
10.  —  Egl. ,  cimet. ,  presbyt.,  0-27-90.  =  297  maisons  ,  en 
8  cl  :  2  à  4o  f.  >  4  à  35  f. ,  9  à  3o  f. ,  23  à  18  f. ,  49  à  12  i .  f 
io3  à  6  f. ,  79  à  3  f. ,  28  à  1  f.  5o  c.  —  1  moulin  ,  à  90  f. 

„  .  I  Propr.  non  bâties ,  10,682  f.  23  c.  1 ,a    e  „, 

Revenu  irnpos.  {  _J___  bàties>  ^         ,       }  22,161  f.  23  c. 

contrib.  Foncier,  7*117  f •  ;  personn.  et  mobil. ,  620  f.; 
port,  et  fen. ,  i3i  f.  ;  21  patentés  :  droit  fixe  ,  92  f.  ;  dr.  pro- 
portion., 27  f.  ;  total ,  7*987  f.  —  Percept.  de  Neuvillalais. 

cultur.  Superficie   argilo-calcaire ,    légère,    propre   à   la 
culture  des  céréales  ,  qu'on  y  ensemence  dans  la  proportion 
de   1 7  parties  en   froment   et  en    orge ,    contre    1   à  2  seu- 
lement en  seigle  et  en  avoine.  Produit  en  outre ,  chanvre  et 
trèfle  ,  abondamment  ;  un  peu  de  sainfoin  ;  vigne ,  donnant 
des  vins  médiocres  ;   prés  d'assez  bonne  qualité  ;  bois  taillis 
situés  au  nord ,  attenant  h  la  foret  de  Sillé ,  dont  un  fossé 
seul  les  sépare ,  connus  sous  le  nom  de  Bois  de  Pézé.  Elève 
d'un  assez  bon  nombre  de  poulains  et  de  bêles  aumailles  , 
de  chèvres  et  surtout  de  moutons  ;  moins  de  porcs  propor- 
tionnellement. —  Assolement   quadriennal.  3  fermes  prin- 
cipales ,  6  moyennes  ,  de  75  à  80  bordages.  —  63  charrues  , 
dont  28  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  25  par  ces  derniers 
seuls.  Un  grand  nombre  de  fermiers  font  valoir  des  terres 
sur  les  communes  voisines.  =  Commerce  agricole  consistant 
en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  du  tiers  environ  des 
produits;    en    bestiaux,     poulains,    moutons    surtout;    en 
chanvre  et  fil  ;  graine  de  trèfle ,  bois ,  cidre  ,  fruits ,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Sillé-le-Guillaume ,  le 
plus  ordinairement  ;  de  Beaumont-sur-Sarthe,  de  Fresnay  , 
de  Conlie  ,  peu. 

industr.  Exploitation  du  calcaire  ,  à  la  carrière  de  Boessé  ; 
du  bois,  dans  la  forêt  de  Sillé,  les  bois  de  Pezé,  etc.  Quelques 
métiers,  en  petit  nombre,  pour  la  confection  des  toiles, 
dont  un  pour  les  toiles  fines,  qui  se  vendent  au  Mans. 

rout.  et  chem.  La  roule   départementale  n.°  5  ,  de  Sillé 


432  PIACÉ. 

à  Fresnay,  traverse  au  nord,  et  d'ouest  à  est ,  une  partie  des 
bois  de  Pezé  ;  le  chemin  de  Sillé  à  Beaumont,  coupe  le 
territoire  de  l'ouest  à  l'est,  en  passant  dans  le  bourg. 

lieux  remarq  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Cour  ;  la  Juiverie  ;  le  Val-de-Pierre  ,  Pezereux  ; 
Boessé,  le  Gros- Buisson. 

Étàbl.  publ.  Mairie,  succursale,  école  primaire  votée; 
chef-lieu  d'un  bataillon  cantonnai  de  la  garde  nationale  ,  d'un 
contingent  de  690  hommes.  Bur.  de  la  poste  aux  lettres  ,  à 
Sillé-le-Guillaume. 

PEZË?  châtellenie  située  dans  l'ancienne  paroisse  d'Yvré- 
le-Pôlin  (  v.  cet  art.  ).  Matthieu  de  la  Molle  ,  prieur  de 
Solesme ,  devenu  abbé  de  la  Couture,  en  i485,  étant  forcé 
par  la  persécution  de  ses  ennemis  de  se  démettre  de  cette 
.dignité  ,  en  i4()2  >  relient  la  terre  de  Pezé  pour  ses  revenus. 

PÏACE ,  Piaccium ,  commune  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  celle  de  Placé  ,  du  département  de  la  Mayenne  ,  quoique 
leurs  noms  aient  probablement  la  même  élyrnologie  ,  place , 
lieu 9  emplacement,  celui  de  la  première  ayant  conservé 
l'ancienne  prononciation  piace ,  encore  usitée  dans  nos  cam- 
pagnes :  du  cant.  et  à  4  k.  N.,  un  peu  vers  O.,  de  Beaumont- 
sur  Sarlhe;  de  l'arrond.  et  à  22  k.  S.  O.  de  JSJ amers  ;  à  2g  k. 
N.  i/4-O.  du  Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  Beaumont ,  du 
Grand-Archidiaconé ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  — 
Distanc.  lég.  :  5 ,  25  et  34  kilom. 

descript.  Bornée  auN.,  par  S. -Germain  de  la  Coudre  et 
Chérancé;  à  l'E. ,  encore  par  cette  dernière  commune  et  par 
la  partie  de  celle  de  Vivoin,  de  l'ancien  territoire  de  Congé 
des  Guérets;  au  S.,  par  Juillé  et  parla  rivière  de  Sarthe, 
dans  la  partie  S.  O.  ;  à  l'O.  ,  par  le  ruisseau  de  Bosay-INord, 
qui  la  sépare  de  S.-Ouen  de  Mimbré  ;  sa  forme  est  celle 
d'une  ellipse  arrondie  à  l'O.  S.  O. ,  d'où  elle  s'étend  et  se 
termine  en  pointe  au  "N.  N.  E.,  sur  un  diamèt.  de  6  k. , 
environ,  contre  une  largeur  qui,  de  1,2  h.  à  cette  dernière 
extrémité  ,  s'augmente  jusqu'à  2,6  h.  à  celle  O.  S.  O.  Le 
bourg  ,  situé  à  peu  de  distance  de  la  limite  S.  S.  O.  du  ter- 
ritoire, s'étend  sur  la  pente  d'un  coteau  qui  domine  au  nord 
le  vallon  de  la  Bienne,  en  formant  deux  lignes  de  maisons  , 
au  nombre  de  5o  à  60 ,  dont  plusieurs  auberges  ,  des  deux 
côtés  de  la  roule  royale  du  Mans  à  Alençon.  L'église,  bâtie 
dans  le  vallon ,  à  peu  de  dislance  à  la  gauche  ou  à  l'ouest  du 
bourg ,  n'est  remarquable  que  par  son  intérieur  assez  bien 
décoré  ,  par  ses  ouvertures  romanes  et  son  clocher  en  bâlière. 
Le  cimetière  qui  l'entoure ,  est  clos  en  partie  de  murs  d'ap- 
pui, de  haies  et  de  fossés  pour  le  surplus.  On  y  remarque 


PIACÉ.  433 

deux  tombes  en  marbre ,  sur  lesquelles  sont  gravés  les  noms 
de  Messire  Louis-René-Marie,  baron  de  Chourses,  chev.  de 
S.-Louis,  décédé  à  Piacé  Je  6  juin  1818,  et  de  dame  Marlhc- 
Pcrrine-Renée  Gauvain  du  Rancher,  son  épouse  ,  décédée  au 
même  lieu,  le  7  février  1799.  A  1  k.  plus  a  la  gauche  encore 
ou  à  l'ouest,  sur  la  rive  droite  de  la  Biennc  ,  qu'on  passe  sur 
une  arche  en  pierre  au  bas  du  bourg,  est  bâti  le  château  de 
Béchcrcau,  de  construction  moderne  ,  lequel  complète  l'orne- 
ment du  charmant  paysage  qui  encadre  ces  divers  objets, 

POPUL.  De  n5  feux  autrefois,  on  en  compte  actuellement 
244  >  comprenant  557  indiv.  mâles,  624.  fem.  ,  total,  1181  ; 
dont  3 1 5  dans  le  bourg;  75  environ,  au  hameau  du  Carrefour; 
de  i5  à  35  à  chacun  de  ceux  des  Aigremonts,  de  F  Arche,  du 
Cormier,  de  Courfesson,  de  Courveillon  ,  de  l'Epincrie  ,  de 
l'Ermcnaudcrie  ,  du  Gast,  du  Gros-Chêne,  des  Loges  ,  de  la 
Mallaulcrie ,  des  Marais,  delà  Morillonnerie ,  des  Murets, 
des  Pâlis  ,  de  la  Pécharrièrc  ,  etc. 

Mouq.  dëcenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  70; 
naissanc. ,  34o;  décès,  342.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  91  ; 
naiss. ,  3oi  ;  déc. ,  179. 

HIST.  eccles.  Eglise  sous  l'invocation  de  la  mère  de  J.-C.  ; 
assemblée  patronale ,  le  dimanche  qui  suit  le  8  septembre  , 
fête  de  la  Nativité  de  la  Ste-Vierge. 

La  cure,  qui  valait  700  1.  de  revenu,  était  à  la  présen- 
tation de  l'abbé  de  S. -Vincent  du  Mans  ,  ainsi  que  le  prieure 
de  S. -Léger,  d'un  même  revenu,  suivant  Lepaige,  valant 
i,5oo  1.  suivant  d'autres.  La  chapelle  du  Perroux,  dans  l'église 
de  Piacé,  dotée  de  5  l.de  rente.  L'histoire  de  l'abbaye  de  S. -Vin- 
cent mentionne  l'existence  ,  sur  celle  paroisse,  d'une  ancienne 
léproserie,  sur  laquelle  on  n'a  point  d'autres  renseignements. 
Par  une  charte  du  19  février  iogo  ,  Witernc  de  Juillé  (v.  cet 
art.  )  fonde  le  prieuré  de  S. -Léger,  à  7  h.  à  PO.  de  l'église  de 
Piacé,  et  le  donne  à  l'abbaye  de  S. -Vincent,  à  la  condition 
d'y  entretenir  des  religieux. 

hist.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
terre  de  Rèchevcreau,  appartenant  à  la  famille  de  Chourses  ou 
Chaourses  ,  dont  le  nom  s'est  dénaturé,  dans  une  branche 
de  celle  famille  en  celui  de  Sourches ,  que  porte  une  terre 
située  à  S.-Symphorien.  (  V,  cet  art.  et  celui  malicorne.  ) 

Geoffroi  de  la   Chapelle  ,   54«e  év.  du  Mans  ,  de    i33g  à 

i35o,   acheta  de   Guillaume  de   Bray,   seigneur  du  Plessis, 

le  fief  de  Courfesson,  situé  à  Piacé,  à  3,3  h.  au  N.  E.  du 

bourg,   avec  sa  justice,   ses  droits  et  appartenances,   et  le 

donna  au  chapitre  de  sa  cathédrale.  Celte  terre,  réunie  à  celle 

des  Marais  ,  que  possédait  encore  ce  chapitre  en  1791  ,  était 

iv  28 

4 


434  PIACÊ. 

affermée  800  1.,  plus  une  rente  de  80  L,  sur  ledit  lieu  de  Cour- 
fesson.  Lepaige  parle  de  cette  donation  ,  aux  articles  de  Piacé 
et  de  Placé  ;  mais  on  voit ,  par  la  situation  du  fief  de  Cour- 
fesson,  que  ce  n'est  qu'à  la  première  de  ces  paroisses  qu'elle 
se  rapporte.  Les  11  janvier  i53o  et  25  avril  i53i  ,  le  domaine 
de  Courfesson  est  saisi  féodalement  aux  assises  du  bailliage 
de  Beaumont-le-Vicomte ,  dont  relevait  ce  fief,  à  défaut  de 
devoirs. 

Il  y  avait  encore  sur  Piacé  une  autre  terre  fieffée,  appelée 
la  Barbière ,  à  1,8  h.  au  N.  O.  du  bourg.  Ce  n'est ,  comme  la 
précédente,  qu'une  ferme  actuellement,  appartenant  à  M.  Bé- 
rard  jeune  ,  ancien  négociant  à  Ponllieue,  puis  à  Louviers. 

hist.  civ.  Nous  avons  vu  plus  haut ,  qu'une  ancienne  lépro- 
serie avait  existé  sur  le  territoire  de  Piacé,  sur  laquelle  on  ne 
sait  autre  chose,  que  la  mention  qui  en  est  faite  dans  l'histoire 
de  l'abbaye  de  S.- Vincent  du  Mans. 

En  i833,  vole  par  le  conseil  municipal,  en  conformité  de 
la  loi  du  28  juin ,  d'une  somme  de  y5  f. ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire  ;  et  de  celle  de  200  f. ,  pour  le  trai- 
tement de  l'instituteur. 

HISTORIQ.  En  l'an  1099,  Guillaume- le-Roux ,  roi  d'Angle- 
terre ,  venant  de  faire  le  siège  de  Fresnay  ,  et  marchant  sur  le 
Mans  pour  s'en  emparer,  fit  à  Piacé  ,  apud  Pucelum ,  sa  pre- 
mière journée  sur  l'ennemi. 

HYDROG.  La  Sarthe  arrose  et  limite  la  commune  au  sud- 
ouest  ,  sur  un  espace  de  2  kil.  environ  ;  la  petite  rivière  de 
Bienne  la  traverse  par  son  centre,  à  peu-près  dans  toute  sa 
longueur,  du  nord-nord-est  au  sud-sud-ouesl  ;  la  Semelle,  autre 
petite  rivière,  entre  sur  le  territoire  par  son  centre  nord,  et 
se  jette  dans  la  Bienne,  après  un  kil.  seulement  de  trajet  ; 
enfin,  le  Rosai-Nord,  la  limite  à  l'ouest,  sur  un  trajet  de 
2  k.  environ,  et  la  sépare  de  S.-Quen-de-Mimbré.  —  Moulins 
de  Piacé ,  appelé  aussi  de  Blaré ,  et  de  Courlangis ,  à  blé  ; 
de  Vaugoust,  à  papier;  tous  trois  sur  la  Bienne. 

GÉOLOG.  Superficie  ondulée ,  principalement  le  long  des 
cours  d'eau.  Terrain  secondaire ,  offrant  l'étage  inférieur  du 
calcaire  oolilique,  en  extraction  comme  pierre  à  chaux  ;  don- 
nant ,  en  outre  ,  des  argiles  bleues  et  blanches ,  etc. 

divis.  des  terr.  Cette  commune  n'étant  point  encore  cadas- 
trée, cette  indication  ne  peut  être  qu'aproximalive. —  Terr.  en 
labour,  1,266  hectares  ;  jard.  d'agrém.,  2  1/2  ;  jard.  légum., 
i3  ;  prés  et  pâlur. ,  65  ;  bois  taillis ,  17  ;  superf.  des  bâtim. , 
2  1/2  ;  chemins ,  4-  ;  cours  d'eau  ,  1  1/2.  Total ,  1,371  h.  i[2. 
—  14.9  maisons ,  1  château  ,  2  moul.  à  blé ,  1  inouï,  à  papier, 
1  fourneau  à  chaux  et  tuilerie. 


PIACÉ.  435 

cOlNTRIB.  Fonc,  5,£oo  f.;  personn.  et  mobil.,  65q  f.;  port, 
cl  l'en.,  i3i  f .  ;  '21  patentés  ;  dr.  fixe,  170  f.;  dr.  proport., 
57  f.  iolal,  6,427  f-  —  Chcf-Hcu  de  perception. 

CUltur.  Superficie  argilo  -  calcaire  et  argilo -sabloncuse  , 
productive,  dans  laquelle  les  céréales  sont  ensemencées  dans 
la  proport,  de  G  parties  en  froment,  3  en  orge  et  autank 
en  avoine,  et  2  en  seigle;  produit,  en  outre,  chanvre  et  trèfle, 
en  abondance  ;  pommes  de  terre  ,  ele  ;  prés  d'assez  bonne 
qualilé  ;  bois,  dont  le  taillis  dit  de  S.  -  Léger ,  dépendant 
autrefois  du  prieuré  de  ce  nom  ;  arbres  à  fruits  à  cidre,  etc. 
Elève  d'un  petit  nombre  de  poulains  ,  davantage  de  botes  à 
cornes,  de  moulons,  de  chèvres;  moins  de  porcs  propor- 
tionnellement. —  Assolement  triennal  ;  10  fermes  princi- 
pales,  un  bien  plus  grand  nombre  de  bordages,  la  plupart 
réunis  par  hameaux,  dénommés  ci -dessus  ;  4-Q  charrues  ,  dont 
un  quart  traînées  par  des  bœufs  et  des  chevaux,  le  rcslc  par 
ceux-ci  seulement.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains, 
dont  il  y  a  exportation  réelle  de  1/4  à  i;5.e  des  produits  ; 
en  chanvre  et  en  fil,  graine  de  trèfle,  bois,  fruits,  cidre,  etc.; 
poulains,  jeunes  bestiaux,  moulons,  porcs  de  lait  et 
gras ,  etc. 

Fréquentât,  des  marchés  de  Beaumont  et  de  Fresnay,  habi- 
tuellement ;  des  foires  de  Mainers ,  d'AIençon  (  Orne  )  ,  etc. 
INDUSTK.  Exploitation  du  calcaire,  pour  être  converti  en 
chaux ,  à  la  carrière  des  Flourics  ;  des  argiles  blanches  et 
bleues  ,  sur  le  lieu  de  Soinlin,  pour  l'amendement  des  terres 
et  pour  la  briqueterie  ;  fourneau  à  chaux  et  à  brique  et  tuile, 
au  lieu  de  Pérou  ;  fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles 
de  chanvre  et  de  calicot.  Papeterie  de  Vaugoust,  à  6  piles 
et  1  cuve,  fabricant  de  12  «à  t3oo  rames  de  papier,  de 
qualité  commune  ,  à  impression  ,  à  rouleaux  et  à  emballage  , 
quelque  peu  pour  écrire  ,  qui  se  vendent  dans  le  département, 
à  Atençon  et  à  Paris. 

rout.  et  chem.  La  route  royale  n.°  i38,  du  Mans  à 
Alençon  ,  traverse  le  territoire  du  sud  au  nord  ,  en  passant 
dans  le  bourg. 

lieux  uemarq.  Le  château  de  Béchereau  ,  comme  habita- 
tion ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Chevallerie  ,  le  Châtelet , 
Courfesson  ,  Courveillon  ,  Gourtangis  ,  les  Murets  ;  Saint- 
Léger  ;  Mont  -  Fourché  ,  les  Aigremonts  ;  les  Marais  ,  la 
Gastine  ;  les  Flouries  (Fleuries),  le  Cormier,  le  Gros- 
Chêne  ,  etc.  ;   la  Forge  ;  Perroux  ,   etc. 

établ.  public.  Mairie ,  succursale ,  école  primaire  votée  ; 
chef-lieu  d'un  bataillon  cantonnai  de  la  garde  nationale  ,  de 
543  hommes  ;  chef-lieu  de  perception  des  contrib.  direct.  ; 


436  PIERRE. 

débit  de  tabac.  Bureau  de  poste  aux  lettres  ,  à  Beaumont-sur- 
Sarthe. 

PIED  -  DE  -  BOEUF  ,  ancien  fief,  situé  sur  la  lisière 
méridionale  de  la  forêt  de  Bersay  ,  lequel  a  donné  son  surnom 
à  la  paroisse  et  commune  de  Beaumont-Pied-de-Bœuf ,  du 
canton  de  Château-du  Loir ,  à  l'article  de  laquelle  nous  en 
avons  déjà  parlé  :  ce  n'est  plus  qu'une  ferme  aujourd'hui. 
Nous  ignorons  si  quelque  tradition  locale  tend  à  expliquer 
l'étymologie  de  ce  nom ,  nous  ne  le  pensons  pas.  Nous  dirons 
donc  ici  que  le  mot  bu  en  saxon  ,  signifie  village  ;  mais  les 
mots  bu ,  bo  ,   bos  et  bosc ,  signifient  aussi  bois  :  la   situation 
de  ce  fief  semble  mieux  se  rapporter  à  cette   élymologie , 
d'où  résulterait  que  son  nom  voudrait  dire  maison  ,  habi- 
tation auprès  ou  dans  les  bois  ou  le  bois.  La  situation  d'un 
autre  Beaumont-Pied-de-Bœuf,  du  département  de   la 
Mayenne ,  tout  près  de  la  forêt  de  Bellebranche ,  ne  laisse 
guère  de  doute  sur  la  valeur  de  cette  interprétation.  —  Dans 
le  nombre  des  seigneurs  de  ce  fief,  indiqués  à  l'article  Beau- 
mont-Pied-de-Bœuf (  1-222  ) ,  nous  avons  omis  Fouque  de 
Pauver ,   écuyer,  qui,  en  i34-2  ,   rend  aveu   pour  l'haber- 
gement  de  Pie  du  Beuf ,  ensemble  les  fiefs  de  Grièche  et  de 
Lermenaudière. 

PIERRE  (  château  et  verrerie  de  la  ).  L'ancien  châ- 
teau de  la  Pierre,  situé  sur  une  hauteur  ,  à  1,8  hectom.  E. 
N.  E.  du  bourg  de  Coudrecieux  ,  devait  son  nom,  dit-on  ,  à 
un  monument  druidique,  actuellement  détruit,  près  duquel 
il  avait  été  bâti.  Le  vieux  manoir  a  fait  place  à  une  maison 
moderne  ,  à  laquelle  a  été  annexée  une  verrerie  ,  en  1723. 
Située  à  l'extrémité  sud-ouest  des  bois  du  même  nom  ,  et 
entre  ceux  des  Loges  et  de  la  forêt  de  Vibraye  ,  qui  l'ali- 
mentent ,  cette  usine  ne  se  compose  que  d'un  seul  fourneau 
et  occupe  ordinairement  de  80  à  90  ouvriers ,  soit  aux  tra- 
vaux de  la  verrerie  ,  soit  à  la  coupe  et  à  l'approche  des  bois  , 
et  fait  vivre  ,  par  ce  moyen  ,  presque  toute  la  classe  indi- 
gente de  la  commune  de  Coudrecieux.  On  y  fabrique  toute 
sorte  d'objets  en  verre  et  en  cristal  communs ,  pour  l'usage 
ordinaire  ,  et  tous  les  instruments  et  pièces  nécessaires  dans 
les  cabinets  de  physique  ,  les  laboratoires  et  les  officines  de 
pharmacie  :  son  cristal,  forme  d'Angleterre,  est  d'une  belle 
qualité.  Le  sable  qu'elle  emploie  est  pris  à  Duneau ,  près 
Connerré  ;  l'argile  blanche ,  à  Prévelles.  Les  marchandises 
qu'elle  fabrique,  sont  vendues  au  Mans  et  dans  le  dépar- 
tement de  la  Sarthe,  à  Tours,  à  Saumur,  à  Angers,  à 
Rouen  et  à  Paris.  La  maison  de  la  Pierre  et  la  verrerie , 
appartiennent  à  M.  le  marquis  Le  Gras  du  Luart. 


PILTIÈRE.  437i 

Il  existe  un  fief  de  la  pierre  ou  des  pierres  ,  situé  dans  la 
commune  de  Duneau  (  v.  cet  art.  )  ,  près  Connerré,  à  1,4  h. 
sud  du  bourg,  pour  lequel  Jacquîne  Marays,  veuve  de  Marin 
Ozon  ,  est  taxée  àil.  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban , 
dressé  en  i63g.  Ce  fief  paraît  avoir  reçu  son  nom  du  dolmen 
qui  en  est  voisin  :  c'est  actuellement  un  hameau. 

PIERRE  (  bois  de  la  ) ,  situés  tout  près  et  au  nord  du 
château  et  de  la  verrerie  du  même  nom  (  v.  l'art,  précédent  ), 
dans  la  commune  de  Coudrecieux,  d'une  contenance  d'en- 
viron 22  à  23  hectar.  ;  en  taillis,  essence  de  chêne  ,  pour  la 
majeure  partie. Ces  bois  appartiennent  à  M.  Le  Gras  du  Luart, 
et  servent  à  alimenter  la  verrerie  du  même  nom. 

PIERRE  (ruisseau  de  la).  On  trouve,  sur  le  territoire  de 
la  Sarthe  ,  trois  ruisseanx  qui  portent  le  nom  de  la  Pierre, 
Le  i.er,  prend  naissance  à  l'extrémité  nord-nord-ouest  des 
bois  du  même  nom  ,  décrits  à  l'art,  précédent,  se  dirige  au 
nord,  passe  à  l'ouest  du  bourg  de  Semur ,  près  duquel  il 
jette  ses  eaux  dans  la  Longuève-Est ,  après  un  cours  de  2  k. 
au  plus  ;  le  2.e ,  limite  au  nord  l'ancien  territoire  de  Saussay  , 
réuni  à  IVIontfort-le-Rotrou  ,  coule  de  l'est  à  l'ouest ,  et  va 
confluer  dans  le  ruisseau  ou  petite  rivière  de  Crocieux  ,  après 
3,3  h.  de  cours;  le  3.e ,  a  sa  source  près  et  au  nord  du 
château  de  la  Brétonnière ,  sur  la  commune  de  Domfront, 
se  dirige  au  nord-est ,  passe  entre  le  bourg  de  Ste-Sabine  et 
l'ancien  fief  de  Sévilly ,  puis  entre  les  bourgs  de  S.- Jean- 
d'Assé  et  de  1N.-D.  des  Champs ,  et  va  confluer  dans  la 
Sarthe ,  à  7  h.  au  nord  de  la  forge  d' Antoigné  ,  après  un 
cours  de  plus  de  8  k. ,  pendant  lequel  il  reçoit  un  assez  grand 
nombre  d'autres  petits  ruisseaux  et  fait  mouvoir  2  à  3 
moulins. 

PIERRE  (saint-)  ;  voyez  saint-pierre  ,  plusieurs  articles. 

PILLETIÈRE  (la)  ;  voyez  piltière  (la). 

PILMIL  ;  voir  pirmil. 

PILTIÈRE  ou  PILLETIERE  (la),  ancien  fief  situé 
dans  la  commune  de  Mareil-sur-Loir  ,  près  la  Flèche  ,  à 
1,8  h.  à  l'ouest  du  bourg ,  habité  aujourd'hui  par  M.  le  che- 
valier de  Clermont.  Ce  fief  appartenait  à  Louis  de  Maume- 
chin  ,  en  i558. 

Il  existe  une  autre  terre  ,  ancien  fief  également ,  du  nom 
de  piltière  ou  pilletiÈRE  ,  situé  dans  la  commune  de  Cré 
(y.  cet  art.  11-167),  possédé  en  1694,  par  Gui  de  la  Pil- 
tière ,  seigneur  du  fief  de  Cré  ;  un  3.e,  également  fieffé  ,  dans 
celle  de  Jupilles,  canton  de  Château- du-Loir ,  à  3,4  h.  sud- 
est  du  bourg,  pour  lequel  René  de  Thibergeau,  qui  en  était 
seigneur,  est  taxé  à  xx  1.  au  rôle  du  ban  et  de  l' arrière-ban , 


438  PINCÉ. 

dressé  en  i63g.  Peut-être  s'en  trouve-t-il  d'autres  encore, 
dans  le  département. 

PIIV(lk),  PINS  (les),  Pinus ,  œ,  ancien  nom  de  la 
paroisse  et  commune  du  Luard ,  dans  le  canton  de  Tuffé. 
Voyez  luard. 

PlJV  (le),  Pinus;  ruisseau  ayant  sa  source  sur  la  lisière 
occidentale  du  bois  des  Fontenailles ,  à  Ecommoy,  se  dirige 
à  l'ouest ,  traverse  le  chemin  de  ce  bourg  à  Pontvallain  , 
puis  l'extrémité  de  l'avenue  de  Chardonneux  ;  arrose  S.- 
lïiez ,  Château-THhermitage  ,  passe  à  l'ancien  fief  du  Pin, 
qui  lui  donne  son  nom  ,  et  va  confluer  dans  l'Aune ,  à  2  kil. 
au  N.  i/4-E.  de  Pontvallain  ,  après  un  cours  de  10  k. , 
pendant  lequel  il  reçoit  les  eaux  de  plusieurs  étangs  et  fait 
tourner  2  moulins. 

Un  grand  nombre  de  lieux  et  plusieurs  ruisseaux ,  existent 
dans  la  Sarlhe ,  sous  le  nom  du  pin  et  des  pins  ,  de  la  PINIÈRE 
ou  des  PINIÈres.  Quelques-uns  de  ces  lieux  étant  des  terres 
fieffées ,  il  est  difficile  de  croire  que  leur  origine  ne  remonte 
qu'au  milieu  du  i7.esiècle,  époque,  suivant  quelques  auteurs, 
des  premières  plantations  du  pin  maritime  ,  Pinus  maritima  , 
LAMK.  dans  notre  pays  (  v.  Ann.  de  la  Sarlhe  ,  pour  1829  ,  p. 
î63  )  ,  puisque  la  daie  de  l'érection  des  fiefs*  est  de  beaucoup 
antérieure  à  cette  époque.  Voyez  l'art.  PINS  f  la  cour  des). 
PINCÉ,  PINCË-SUR- SARTHE,  PIN  SE  ;  Pinciacus, 
um;  commune  cadastrée,  dont  nous  ignorons  l'étymologie 
du  nom  ,  du  cant.  et  à  6  kiiom  S.  O.  de  Sablé  ;  de  l'arrond. 
et  à  27  k.  N.  O.  de  la  Flèche;  à  5o  k.  O.  S.  O.  du  Mans. 
Autrefois  de  l'archiprêtré  et  de  l'élection  de  la  Flèche ,  du 
Gr.-Archid.  et  du  dioc.  d'Angers ,  de  la  province  d'Anjou. 
—  Dist  légal.  :  7 ,  3o  et  58  kilom. 

desgript.  Bornée  au  N. ,  pour  les  deux  tiers,  par  S.- 
Denis d'Anjou  (Maine-et-Loire),  et  par  Sablé,  pour  le 
surplus  ;  au  N.  E.,  pour  une  très-petite  portion  ,  par  Cour- 
tiers ;  à  l'E.  et  au  S. ,  par  Précigné  ;  à  l'ouest,  par  la  ri- 
vière de  Sarthe  ,  qui  la  sépare  de  S.-Denis  d'Anjou  et  du 
département  de  P/Iaine-et-  Loire  ;  sa  forme  est  à  peu-près 
celle  d'un  croissant ,  ayant  sa  partie  convexe  au  nord  et 
celle  concave  au  sud  ,  son  extrémité  orientale  un  peu  obtuse, 
et  celle  occidentale  comme  écornée  carrément.  Son  diamètre 
longitudinal  est  de  6  k.  1/2  d'est  à  ouest,  et  sa  largeur  de 
2,8  h.  du  nord  au  sud.  Presque  toute  la  moitié  orientale  de 
sa  surface,  est  occupée  par  des  bois  appelés  forêt  de  Pincé. 
Le  bourg  ,  situé  sur  le  bord  de  la  Sarthe  ,  à  l'extrémité  occi- 
dentale du  territoire ,  consiste  en  une  trentaine  de  maisons , 
entourant  l'église  et  le  cimetière  au  nord,  et  formant  une  petite 


PINCÉ.  439 

rue  se  dirigeant  de  ce  point  vers  le  nord-ouest.  On  y  remar- 
que, outre  l'église  ,  le  presbytère  ou  l'ancien  prieuré  ,  vieille 
maison  à  tourelle  ;  la  maison  dite  les  Communaux  ,  dépen- 
dance de  l'ancien  manoir  seigneurial ,  maison  bourgeoise 
de  construction  moderne.  Petite  église ,  assez  proprement 
décorée  ,  à  ouvertures  étroites  et  cintrées  ,  dont  le  chœur  est 
voûté  en  pierre ,  ayant  une  chapelle  à  droite ,  à  arceaux 
cintrés  ,  coupés  par  une  ligne  droite  en  forme  de  moulure 
saillante  ;  clocher  en  flèche.  Cimetière  attenant  à  la  partie  nord 
de  l'église  ,  clos  de  haies  ,  et  de  murs  d'appui  mal  entretenus. 

popul.  De  54  feux  anciennement,  on  en  compte  63 
aujourd'hui,  qui  comprennent  11 1  individus  mâles,  122 
femelles  ,  total  233;  dont  i52  dans  le  bourg. 

Mouq.  décenn*  De  1793  à  1802  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  i4  ; 
naiss.  ,  57  ;  déc. ,  62.  —  De  i8o3  à  2812  :  mar. ,  i5  ;  naiss.  ; 
61  ;  déc. ,  61.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  17  ;  naiss. ,  70  ; 
déc. ,  4.7» 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.-Aubin.  Point 
d'assemblée  ou  fêle  patronale.  La  cure,  ancien  prieuré  de 
l'abbaye  royale  des  bénédictins  de  l'ordre  de  S.-Maur  de  S.- 
Aubin d'Angers,  était  à  la  présentation  de  l'abbé  de  ce 
monastère,   et  portait  le  titre  de  prieuré-cure. 

De  n65à  n83,  un  différend  étant  survenu  entre  Ro- 
bert m,  seigneur  de  Sablé,  et  les  religieux  de  S.-Aubin 
d'Angers  ,  Guillaume  étant  abbé  ;  Robert  saisit  les  terres  de 
l'abbaye,  attenantes  à  la  forêt  de  Pincé,  qu'elle  tenait  de  Henri 
II ,  roi  d'Angleterre  et  comte  d'Anjou  ,  et  les  tint  séquestrées 
sans  en  permettre  la  culture  ;  mais  ayant  bientôt  reconnu  son 
injustice,  il  les  leur  restitue,  et  les  moines,  par  reconnais- 
sance ,  admettent  gratuitement  parmi  eux  ,  un  clerc  que  leur 
recommande  le  seigueur  de  Sablé. 

Une  ordonnance  royale  du  22  septembre  1824  ,  confirmée 
par  une  autre  du  20  juin  1827  ,  érige  en  succursale  la  com- 
mune de  Pincé,  et  autorise  le  desservant  de  l'église  à  accepter, 
pour  lui  et  ses  successeurs  à  perpétuité  ,  la  donation  faite 
par  la  clame  veuve  Dubois,  comtesse  de  lartu,  de  deux 
closeries  appelées  la  Coutardière  et  les  Fosses,  affermées 
85o  f.,  au  moyen  de  laquelle  donation,  les  desservants  suc- 
cessifs de  cette  église  ne  seront  plus  payés  par  le  trésor.  Ces 
actes  offrent  un  exemple  ,  rare  encore  ,  de  la  faculté  accordée 
au  clergé  ,  depuis  1 791,  de  devenir  propriétaire  d'immeubles. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie , 
à  laquelle  on  donnait  la  qualification  de  baronnie  ,  sans  titre 
authentique  qui  le  lui  conférât.  Elle  était  un  membre  du 
marquisat  de    Sablé,   dont  la  juridiction  s'étendait  sur  la 


44o  PINCÉ. 

paroisse  de  Pincé  ,  et  fut  distraite  du  ressort  de  la  séné- 
chaussée du  Mans ,  lors  de  l'érection  de  ces  deux  baronnies 
en  marquisat ,  en  i656. 

Suivant  l'usage ,  qui  était  général  aux  io.e  et  n.e  siècles, 
les  seigneurs  de  Pincé  portaient  le  nom  de  cette  paroisse. 
Ménage  (  Suppl.  à  FHUt.  de  Sablé)  cite  dans  un  acte  de 
partage  de  i3yg  ,  un  Macé  de  Pincé ,  chevalier  ,  seigneur  des 
ilssarts,  qui  prend  part  au  partage  de  la  succession  de  Guill. 
de  Pincé,  aussi  seigneur  des  Essarls,  de  Roguin  et  de  la 
I\oë.  Une  dame  Etiennelle  de  Pincé  ,  dame  de  Courcelles, 
de  Maule,  etc.,  avait  épousé  Messire  Jean  de  Brie ,  che- 
valier ,  seigneur  de  la  Motte-Serrant ,  aussi  en  Anjou. 

On  trouve  la  famille  de  Pincé  établie  à  Angers  à  la  fin 
du  i5.c  et  dans  le  i6.e  siècles.  Matthurin  de  Pincé  des 
Essarts  ,  maire  de  cette  ville,  en  i4-94»  baiily  de  Châleau- 
Gontier,  en  i4-97  >  fat  ennobli  en  novembre  i5o6.  Pierre 
de  Pincé ,  son  fils ,  également  élu  maire  d'Angers ,  en 
i5n  ,  fut  maître  des  comptes  et  maître  d'hôtel  du  P\oi.  Il 
avait  composé  plusieurs  poèmes  latins  et  français.  Jean  de 
Pincé  ,  fils  de  Pierre ,  parvient  aux  fonctions  de  maire 
d'Angers,  le  5  décembre  i5n,  est  réélu  en  i5i5  et  en 
i538  :  il  futlieutenant  de  VJean  Breslay ,  juge  ordinaire  d'An- 
jou ,  et  sénéchal  de  la  Romanerie,  petite  terre  située  dans  le 
voisinage  d'Angers  ,  et  de  l'hôpital  S.-Jean.  Hervé  de  Pincé  , 
échevin  en  i532  ,  est  élu  maire  d'Angers  en  i536,  réélu 
en  iS3y.  Christophe  de  Pincé  fut  nommé  à  la  même  charge,  le 
ii  septembre  i538  ,  réélu  en  i53g,  et  fut  lieutenant  cri- 
minel d'Angers  et  sénéchal  de  S.-Denis-d'Anjou.  Enfin  , 
les  mêmes  et  beaucoup  d'autres  personnages  du  nom  de  Pincé, 
furent  échevins  et  échevins- perpétuels  de  la  même  ville. 
Nous  les  indiquons  ici ,  ne  pouvant  leur  donner  place  dans 
la  Biographie,  parce  qu'ils  étaient  dès  lors  établis  à  Angers 
ou  dans  d'autres  lieux  de  l'Anjou  ,  qui  ne  font  pas  partie  du 
département  de  la  Sarlhe.  Ce  qui  démontre  que  la  terre  de 
Pincé  n'appartenait  plus  à  cette  famille  alors  ,  c'est  que  Jean 
le  Pelletier,  fils  de  Guillaume  le  Pelletier  de  Sablé  ,  et  de 
Jeanne  de  Mellay,  prend,  en  i5o5,  le  titre  de  sieur  de 
Pincé  et  de  la  Pilardière,  en  S.-Denis-d'Anjou. 

Le  château  de  Pincé  ,  situé  dans  le  bourg,  ne  consiste  plus 
que  dans  la  maison  bourgeoise  ,  appelée  les  Communaux  , 
probablement  parce  que  ce  n'est  plus  que  la  partie  de  l'ancien 
manoir  appelée  les  Communs.  Celte  maison  appartient  a 
M.me  la  comtesse  de  Tarlu.  A  8  h.  à  l'est  du  bourg  ,  existe 
une  ferme  appelée  la  Baronnie ,  qui  était  sans  doute  l'ancien 
domaine  rural  de  celle  seigneurie» 


pincé.  44* 

te  fief  de  la  Thuaudièrc  ,  situé  à  8  h.  au  sud-est  du  clocher, 
est  une  maison  insignifiante ,  avec  une  ancienne  chapelle 
qui  ne  sert  plus  au  culte. 

hist.  civ.  Vote  par  le  Conseil  municipal,  en  i833,  en 
exécution  de  la  loi  du  28  juin  ,  d'une  somme  de  4°  f- 1  pour 
le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire,  et  de  celle  de  200  f. , 
pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarthe ,  comme  nous  l'avons  dit , 
délimite  la  partie  occidentale  de  la  commune,  d'avec  le  dé- 
partement de  Maine-et-Loire.  Un  bac  et  un  batelet  y  sont 
établis ,  pour  le  passage  de  la  rivière  ,  et  leur  produit  abon- 
donné  aux  commmunes  qu'ils  desservent ,  lesquelles  fournis- 
sent le  matériel.  —  Les  anciennes  statistiques,  celles  publiées 
par  le  préfet  Àuvray,  en  l'an  X;  par  Peuchet  et  Chanlairc  ; 
les  Annuaires  pour  l'an  Vin,  l'an  XII,  l'an  xm  ;  indiquent  à 
Pincé ,  un  moulin  à  papier  ,  sur  la  Sarthe  ,  à  une  cuve  ,  où 
l'on  fabrique  annuellement  1,200  rames  de  papier  et  600  feuilles 
de  carton.  Celte  usine  n'est  point  située  sur  Pincé,  mais  bien 
sur  S. -Denis-d'Anjou  (  Maine-et-Loire  )  ,  ainsi  qu'un  autre 
moulin  plus  rapproché  au  nord  du  bourg. 

géolog.  Superficie  assez  unie  ;  terrain  de  transition  mo- 
derne ,  offrant  des  blocs  énormes  de  quartz  blanc  et  de 
granité  roulés ,  dans  les  sables  qui  recouvrent  le  terrain 
houiller. 

CAdastr.  Superficie  totale  de  £12  hectar.  81  ar.  70  centiar., 
se  subdivisant  comme  il  suit  :  Terr.  labour.,  171  hect.  10 
ar. ,  divisées  en  5  class. ,  évaluées  à  6  ,  8 ,  10 ,  i4  et  18  f.  — 
Jardins,  8-1/J.-80;  en  3  cl.:  à  18,  22,  24  f.  —  Vergers, 
0-20-10  ;  à  18  f.  —  Prés ,  32-28-40  ;  4  cl.  :  12,  4o ,  60  ,  72  f. 

—  Pâtis,  i-6-iO;à  6  f .  —  Bois-taillis,  179-98-00;  3  cl.: 
10,  i5,  25  f.  —  Broussils,  o-44-oo  ;  à  5  f .  —  Etangs,  o- 
3i-oo  ;  à  6  f .  —  Sol  des  propr.  bâties,  aires  et  cours,  2-75- 
00  ;  à  18  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl.  ,  cimet.,  presbyt. ,  o-5g-5o. 

—  Chemins,  8-77-30.  —  Riv.  et  ruiss. ,  7-16-go.  —  G3 
maisons,  en  7  cl.  :  4  à  4  f«  >  6  à  10  f. ,  17  à  i5  f. ,  29  à  20  f. , 
6  à  28  f. ,  3  à  36  f. ,  ià  100  f. 


2  c. 


Revenu  impos.  P^opr.  non  bâties ,      &,56a  f.  02  c.  )       83     f  Q 
r      \ bâties  ?         i;27^        »     j    "     ' 

conthib.  Foncier,  i,i3i  f .  ;  personn.  et  mobil. ,  108  f .  ; 
port,  et  fen. ,  61  f.  ;  3  patentés  :  dr.  fixe ,  29  f.  ;  dr.  proport. , 
9  f.  Total,  i,338  f.  —  Perception  de  Précigné. 

CULTUR.  Superficie  généralement  sablonneuse  et  maigre  , 
peu  productive ,  dans  laquelle  les  céréales  sont  ensemencées 


44*  pins. 

dans  la  proportion  de  10  parties  en  froment  et  seigle  ,  3  en 
orge  et  avoine.  Produit ,  en  outre ,  un  peu  de  chanvre  ,  du 
trèfle  ,  des  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  prairies  ,  dont  moitié 
seulement  de  bonne  qualité  ;  bois  taillis  de  la  forêt  de 
Pincé  ;  arbres  à  fruits.  Elève  d'un  très-petit  nombre  de  pou- 
lains ,  de  bêtes  à  cornes ,  de  porcs  et  de  moutons.  —  Asso- 
lement triennal  ;  5  fermes  principales ,  dont  3  seulement  à 
charrues  ,  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ;  1 1  closeries.  =z 
Commerce  agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  n'y  a  pas 
d'exportation  réelle ,  la  commune  ne  produisant  pas  pour  la 
nourriture  de  ses  habitants;  en  bestiaux,  chanvre  et  fil, 
graine  de  trèfle  ;  bois  ,  principalement. 

s:  Fréquentation  des  marchés  de  Sablé  ,  de  Précigné ,  de 
Morannes  (  Maine-et-Loire  );  des  foires  des  mêmes  lieux  , 
d'Auvers-le-Hamon,  de  Durtal  (  Maine  -  et  -  Loire  )  ,  de 
Bouère  et  de  Grèz-en-Bouère  (  Mayenne  ). 

industr.  Exploitation  des  bois  ;  2  à  3  métiers  à  toile  ,  pour 
particuliers. 

rout  et  chem.  Le  chemin  de  Sablé  à  Château  -  Neuf , 
par  Morannes ,  traverse  la  partie  orientale  du  territoire. 

lieux  remarq.  Aucun  autre  que  la  maison  dite  le  Château  , 
comme  habitation.  Sous  le  rapport  des  noms  :  la  Baronnie  ; 
les  Fosses  ;  les  Brosses,  etc. 

établ.  publ.  Mairie  succursale ,  école  primaire  votée.  — 
Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  Sablé. 

PINS  (  LA  cour  des  )  ,  Curia  Pinœ  ;  ancien  fief,  situé  com- 
mune de  la  Flèche,  dépendant,  dans  l'origine,  de  la  seigneurie 
de  Cré  ,  lequel  a  été  l'objet  d'un  premier  article  ,  au  tome  H, 
page  i4.5.  J'ai  fait  voir  à  la  biographie,  pages  33  et  35, 
que  ce  lieu  n'avait  point  été  ,  comme  l'ont  dit  les  biographes , 
celui  de  la  naissance,  au  commencement  du  i6.e  siècle  ,  de 
Lazare  de  Baïf,  littérateur  et  diplomate,  assez  célèbre;  ni 
d'Antoine  son  fils,  poète,  contemporain  et  ami  de  Ronsard. 
On  trouve  bien  ,  vers  la  fin  du  i5.e  siècle  ,  un  René  le  Beif , 
seigneur  de  la  Cour  de  Cré ,  aliàs  les  Pins  ;  mais  celui-ci  ne 
paraît  pas  être  un  des  ancêtres  de  Lazare ,  puisque  Jean  son 
père  ,  et  Antoine  son  aïeul ,  étaient  seigneurs  de  la  terre 
de  Mangé  ,  où  il  naquit,  de  i46i  à  i5o8.  Ce  pouvait  donc 
être  seulement  un  de  ses  parents.  On  peut  voir  ,  du  reste  , 
pour  tout  ce  qui  concerne  la  Cour  des  Pins ,  l'article  flèche 
(la),  11-387,  388,  398,  4oo>  4-o2  ;  et  l'art,  cré,  11-166, 
167.  Au  nombre  des  seigneurs  de  la  Cour  des  Pins  ,  men- 
tionnés à  ce  dernier  article,  nous  avons  omis  Jean  de 
Montplan,  écuyer,  seigneur  de  l'Isle-Perdue ,  qui ,  en  i4-8o 
et  1493 ,  rend  aveu  pour  les  Pins  et  le  Pelit-Bois ,  relevant 


PIRMIL  443 

de  Beaugé.  —  Le  8  décembre  1778  ,  mourut  au  Mans  ,  mes- 
sire  Hyacinthe  Olivier  Joseph  de  Bouille  ,  chevalier ,  seigneur 
des  Pins  et  autres  lieux. 

PIJVSE  ;  voyez  PINCÉ. 

PIRMIL,  PIREM1L,  PILMI,  L;  PtrmiUeium  ,  Pili- 
millum  ;  commune  CADASTRÉE,  dont  le  nom,  à  ce  que  nous 
croyons  ,  indique  un  terrain  pierreux  ;  du  cant.  et  à  12  kilom. 
1/2  S.  E.  de  Brûlon  ;  de  l'arrond.  et  à  24.  k.  N.  de  la  Flèche  ; 
à  2  4  k.  G.  S.  O.  du  Mans  ;  autrefois  du  doyenné  de  Vallon , 
de  l'archid.  de  Sablé  ,  du  dioc.  du  Mans  et  de  l'élection  de 
la  Flèche.  —  Dist.  légal.  :  i4»  28  et  29  kilom. 

descript.  Bornée  au  N,  O. ,  par  Chantcnay  ;  au  N. ,  par 
le  même  ,  par  Vallon  et  par  Maigné  ;  à  l'E.,  encore  par 
celle  dernière  commune  et  par  celle  de  Fercé  ;  au  S.,  par 
Noycn  ;  à  l'O. ,  par  Tassé  et  par  Chantenay  ;  sa  forme 
polygonique ,  peut  se  réduire  à  un  triangle  à  peu-près  équi- 
laléral ,  de  5  k.  1/2  environ  de  côtés.  Assez  joli  bourg,  situé 
sur  le  penchant  d'un  coteau  ,  vers  le  point  central  ,  tirant  un 
peu  à  l'ouest  du  territoire,  formant  une  assez  longue  rue  ,  qui 
s'étend  du  nord  au  sud  ,  en  passant  à  l'ouest  de  l'église.  Celle- 
ci,  fort  belle  pour  une  église  de  campagne,  du  genre  gothique 
primitif,  entièrement  voûtée  en  pierres,  dont  les  piliers  sont 
accompagnés  d'un  assez  grand  nombre  de  colonnes  engagées 
et  de  pilastres,  à  chapiteaux  ornés  de  sculptures  élégantes. 
Les  colonnes  de  deux  des  piliers  du  bas  de  la  nef,  supportent 
chacune  deux  statues  de  saints  taillés  dans  la  voûte  ,  à  la 
naissance  des  cintres.  Porte  occidentale,  accompagnée  de 
de  deux  fortes  colonnes  du  genre  roman ,  soutenant  une 
archivolte  semi-ogive  ,  accompagnée  d'un  rang  de  rosaces  et 
d'un  seul  modillon  à  figure,  puis  d'un  second  rang  de  palmes 
ou  de  feuillages  à  feuilles  étroites  et  allongées  ;  clocher  en 
flèche,  placé  sur  une  tour  carrée.  Cimetière  assez  grand, 
situé  à  l'extrémité  nord  du  bourg,  clos  de  haies  seulement, 
à  l'extrémité  septentrionale  duquel  est  une  chapelle  dédiée 
à  la  Vierge.  A  peu  de  distance  à  l'ouest  du  bourg  ,  sur  le 
penchant  d'une  colline  qui  domine  le  ruisseau  de  l'Arche  , 
existe  une  motte  ou  tombelle,  surmontant  de  i5  m.  environ 
la  partie  la  plus  élevée  du  sol  ,  de  25  m.  la  partie  déclive, 
sur  laquelle  était  bâti  le  donjon  de  la  châteïlenie  appelé  le 
château,  dont  il  ne  reste  plus  de  traces,  et  que  Jaillot,  sur 
sa  carte  ,  a  placé  au  S.  S.  E.  du  clccher  ,  en  le  confondant 
probablement  avec  le  manoir  de  quelque  autre  fief.  Derrière 
ou  au  sommet  de  la  colline,  se  trouve  une  chapelle  dédiée 
à  S.- Etienne  ,  qui  a  donné  son  nom  à  la  colline  même. 

popul.  Portée  pour  197  feux  sur  les  états  de  l'élection  , 


444  PIRMIL. 

elle  est  actuellement  de  235,  se  composant  de  4<)3  indivicl. 
mâles  ,  de  5i7  fem.,  total  ,  i,oio  ;  dont  192  dans  le  bourg  ; 
35  et  32  ,  aux  hameaux  de  Champrond  et  des  Dorères  ; 
i3  à  celui  des  Haies;  10  à  12  à  chacun  de  ceux  des  Blan- 
delleries ,  du  Tertre ,  de  Haute-Verdelle  ,  de  la  Rainière  et 
de  la  Mairie. 

Mouo.  dècenn.  De  179,3  a  1802,  inclusiv.  :  mariag. ,  4-3; 
naiss.  ,  269;  décès  ,  i5o.  —  De  i8o3  à  1812  :  mar.,  75  ; 
naiss.,  236;  déc. ,  224.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  81; 
naiss.,  298;  de'c. ,  227. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.  Jouin  ou  Jovin  , 
et  de  S  Sébastien.  Assemblées  patronales  les  dimanches  les 
plus  proches  du  20  janvier,  fête  de  S.  Sébastien;  du  1." 
juin,  fête  de  S.  Jouin  ;  des  4  et  2^  décembre,  fêles  de 
S.  Sébastien  et  de  S.  Etienne.  Celte  dernière  tombant  le 
lundi  de  Noël ,  tient  le  jour  même.  Elle  a  lieu  hors  du  bourg , 
sur  la  colline  et  à  la  chapelle  de  ce  nom.  Beaucoup  de  per- 
sonnes s'y  rendent  dès  le  matin  faire  leurs  dé  volions  et  s'y  faire 
dire  des  évangiles.  On  y  va  également ,  dans  tout  le  cours  de 
l'année,  invoquer  le  patron  pour  la  guérison  des  enfants 
affligés  d'incontinence  d'urine.  Le  20  janvier  ,  fête  de  S. 
Sébastien  ,  la  fabrique  met  à  l'enchère  et  adjuge  un  long 
bâton  ,  dit  de  S.  Sébastien  ,  orné  à  son  sommet  de  petits 
cerceaux  et  décoré  de  fleurs  et  de  rubans,  que  l'adjudicataire  a 
le  droit  de  porter  toute  l'année  aux  processions.  Ce  bâton  , 
dont  l'enchère  s'élève  quelquefois  jusqu'à  20  f. ,  a  le  privilège 
de  préserver  d'épidémies  le  possesseur  et  sa  famille  ,  ses 
bestiaux  d'épizooties  ,  ses  propriétés  du  feu  du  ciel ,  elc.  La 
fabrique  possède  les  bâtons  de  plusieurs  autres  saints  ,  dont 
la  forme  des  ornements  varie  ,  et  qui  sont  adjugés  de  même 
à  leurs  fêtes. 

La  cure  ,  ancien  prieuré  conventuel  de  l'abbaye  de  S.- 
Vincent du  Mans  ,  était ,  ainsi  que  le  prieuré  ,  à  la  présen- 
tation de  l'abbé  de  ce  monastère.  Lepaige  ne  porte  le  revenu 
de  la  cure  qu'à  600  1. ,  et  celui  du  prieuré  à  4°°  !•  î  tandis 
que ,  suivant  le  pouillê  du  diocèse ,  ces  revenus  étaient  de 
900  1.  et  de  1,200  1.  Le  prieuré  était  obligé  à  une  aumône 
annuelle  en  faveur  des  pauvres  ,  de  3  charges  ou  36  boisseaux 
de  mouture. 

Le  jour  de  Noël,  1097,  lors  de  l'intronisation  de  l'évêque 
Hildebert ,  par  Raoul ,  archevêque  de  Tours  ,  Hugues  de 
Malicorne ,  seigneur  de  Pirmil ,  supplie  les  deux  prélats  de 
faire  sa  paix  avec  Sangollus  ou  Sigollus  de  Tillo ,  dont  il 
avait  tué  le  frère  nommé  Rodulphus  ,  faisant  offre  de  donner 
l'église  de  Pirmil  au  monastère  de  S, -Vincent ,  en  expiation 


PIRMIL.  445 

de  ce  meurtre.  La  réconciliation  ayant  été  opérée ,  Hugues 
réalise  son  offre  ,  et  fonde  7  messes  par  chaque  prêtre ,  pour 
chaque  moine  défunt.  Julienne,  épouse  de  Hugues,  étant 
morte  quelque  temps  après ,  l'abbé  Ranulfe  ou  Ranulphe  , 
et  plusieurs  de  ses  moines,  viennent  en  faire  la  sépulture  à 
Pirmil.  Hugues,  du  consentement  d'Agnès  sa  mère,  leur 
cède,  pour  la  fondation  d'un  service  annuel  pour  sa  femme, 
le  presbytère  ,  le  cimetière  et  la  dîme  de  l'église,  avec  ce  qui 
en  dépend,  et  une  portion  de  terre.  Vers  la  même  année,  Gui 
de  Laval  (  Wida  de  Vallibus)  ,  lait  don  au  monastère  de  S.- 
Vincent, du  consentement  de  l'évêque  Hildebcrt  et  de  ses 
chanoines,  de  l'église  de  Pirmil,  du  presbytère  et  d'autres 
objets ,  pour  le  repos  de  l'amc  de  ses  père  et  mère  ;  pourquoi 
il  est  admis  à  participer  aux  prières  de  la  communauté  et 
reçoit  10  1.  mansais  et  un  palefroi.  Est-ce  comme  suzerain 
que  Gui  renouvelle  le  don  déjà  fait  par  Hugues  de  Malicorne  ? 
Nous  ne  le  pensons  pas  :  les  suzerains  confirmaient  et  ne 
donnaient  pas.  Il  est  plus  probable  que  Hugues  aura  peu 
survécu  à  sa  femme  ,  de  qui  il  tenait  probablement  la  sei- 
gneurie de  Pirmil ,  et  que  Gui  en  aura  hérité  et  aura  renou- 
velé la  donation  faite  par  Hugues  ,  ce  qui  avait  lieu  à  chaque 
mutation,  de  même  que  les  aveux  ou  déclarations  à  faire  au 
suzerain. 

Les  autres  établissements  et  fondations  ecclésiastiques  de 
la  paroisse  étaient  :  i.°  la  Chapelle  de  la  Vierge  ,  aliàs  de  la 
Consolation,  dans  le  cimetière,  valant  i5  1.  de  revenu; 
2.0  celle  de  la  Melletière,  qui  valait  70  1.  et  était  à  la  présen- 
tation du  curé  et  du  procureur  de  fabrique  ;  3.°  la  chapelle  de 
la  Jariais  ,  fondée  au  manoir  de  Chenerru  ,  aussi  dejol., 
à  la  présentation  du  seigneur  de  celte  terre  ;  4«°  aumône  aux 
pauvres  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut ,  assise  sur  le  prieuré  ; 
5.°  renie  au  profit  des  mêmes  ,  dont  le  taux  et  l'assiette  ne 
sont  pas  indiqués  et  qui  n'est  probablement  que  le  rempla- 
cement de  l'aumône  en  nature  ?  6.°  maladrerie  ou  l'éproserie  , 
dont  un  bordage  porte  le  nom  ,  et  dont  les  revenus  ont  été 
réunis  à  la  fabrique  de  l'église  paroissiale  ;  7.0  maison  de 
charité,  fondée  en  1822  (v.  plus  bas  ,  HIST.  civ.).  —  Le  prieuré 
de  Roê'zé  possédait  une  rente  sur  le  lieu  de  la  Raverie  ,  de 
22  1.  10  s.,  eu  1791»  laquelle  avait  été,  comme  tous  les 
revenus  de  ce  prieuré  ,  comprise  dans  la  dotation  de  Thos- 
pice-séminaire  S.-Charles  du  Mans. 

Un  arrêté  des  Consuls ,  du  4  pluviôse  an  xil  (25  janv.  i8o4), 
autorise  l'acceptation  de  la  donation  gratuite  faite  à  la 
commune  par  le  citoyen  Marsac ,  du  presbytère ,  avec  jardin 
ejt  dépendances. 


446  PIRMIL* 

HIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châtellenie , 
qualifiée  communément  du  titre  de  baronnie  ,  de  celui  du 
marquisat,  par  Jaillot ,  sans  qu'aucun  acte  aulhentique  puisse 
les  justifier.  Elle  était ,  suivant  la  plupart  de  nos  historiens 
du  Maine  ,  Tune  de  celles  dont  le  seigneur  devait  assister  et 
servir  l'éveque  du  Mans  ,  lors  de  son  intronisation.  C'est  une 
erreur  évidente  ,  puisque  cette  terre  et  son  seigneur  ne  sont 
point  mentionnés  comme  vassaux  ,  tenanciers  ou  censitaires  , 
dans  l'aveu  rendu  au  roi,  le  2,3  janvier  i3g4>  par  l'éveque 
P.  de  Savoisy ,  pour  le  temporel  de  son  évêché  et  de  sa 
baronnie  de  Touvoie ,  seul  titre  d'après  lequel  ceux-ci  sont 
connus. 

La  terre  de  Pirmil  relevait  nuement  du  comté  du  Maine 
et  non  de  la  baronnie  de  Touvoie.  Elle  fut  possédée,  d'abord, 
par  des  seigneurs  de  son  nom  ,  puis  ,  comme  nous  l'avons 
vu  ,  par  un  membre  de  celle  de  Malicorne  ,  qui  en  avait 
probablement  épousé  l'héritière.  Elle  l'était,  à  la  fin  du  i3.e 
siècle  ,  par  Guill.  de  Chamaiilard  ,  sire  d'Antenaise  ;  ensuite  , 
à  une  époque  plus  rapprochée,  par  J.  de  Bourbon,  comte 
de  la  Marche  et  de  Vendôme  qui,  en  i3yg,  la  vendit  h  J. 
du  Fou  ,  avec  les  terres  de  Noyen  et  de  Courcelies.  Eile 
passa  successivement ,  avec  la  terre  de  Noyen  ,  à  L.  de 
Labregement ,  qu'on  voit  comparaître,  comme  possesseur 
de  ces  seigneuries  ,  à  l'assemblée  des  trois  ordres  de  la  pro- 
vince ,  pour  l'examen  de  la  coutume  du  Maine,  le  8  octobre 
i5o8  ;  puis  à  Fr.  de  Querémer  ,  ou  de  Kerveno ,  en  i56ô  , 
lequel  en  rend  aveu,  en  1628,  comme  l'ayant  acquise  de 
René  de  Franquetot ,  chevalier  ,  seigneur  de  Noyen  ,  avec 
plusieurs  autres  terres.  René  était  probablement  fils  de  Louis 
de  Franquetot,  seign.  de  Pilmi,  et  de  plusieurs  autres  lieux, 
chevalier  de  l'ordre  du  roi  et  gentilhomme  de  sa  chambre  , 
qui  avait  épousé  Diane  de  Monlmorenci ,  l'un  des  1 1  enfants 
de  Pierre  de  Monlmorenci,  baron  de  Fosseux,  et  de  Jacque- 
line d'Avaugour.  La  famille  de  Launay  la  posséda  ensuite  , 
toujours  avec  la  terre  de  INoyen  ,  à  litre  d'héritage  ,  puis  elle 
échut ,  de  la  même  manière  ,  à  Charles  de  Lorraine  ,  prince 
d'Elbeuf,  chevalier  de  Malthe ,  mort  au  M  ans  en  176g  et 
inhumé  dans  l'église  des  Minimes  de  cette  ville  où  se  voyait 
son  épitaphe.  La  maison  de  la  Rochefoucault ,  à  qui  elle 
passa  ensuite,  la  vendit,  vers  le  milieu  du  i8.e  siècle,  à 
M.  L.  M.  de  Chamaiilard ,  comte  de  la  Suze  ,  qui  la  réunit 
à  la  terre  de  ce  nom  (  v.  l'art,  noyen  ,  p.  2g2  et  294  de  ce 
vol.  ).  Tenaient  de  la  châtelienie  de  Pirmil ,  suivant  l'aveu 
rendu  en  i455  ,  par  Guill.  du  Fou  ,  écuyer  :  René  de  Rays, 
seign.  de   la  Suze  ,  chev.  ;    Jacquet  de  Baige ,  Laurent  de 


PIRMIL.  347 

Besaguère  (  Besiguère  )  ,  J.  du  Boys  ,  P.  de  Champaîgne  , 
écuyers.  En  relevaient  plus  récemment  :  la  Ferrière  ,  terre 
située  en  Etival-lès-le-Mans  ;  la  Besiguère,  dont  il  va  être 
parlé  plus  bas  ;  la  baronnie  de  Champagne  ,  près  Monlfort  ; 
la  seigneurie  de  paroisse  de  Chemiré-le-Gaudin  ;  la  terre 
de  Vilennes,  en  Louplande,  pour  parlie  ;  celle  de  Vaulogé ,  en 
Fercé  ,  aussi  pour  partie  ;  celle  de  Mauperluis,  paroisse  de 
Flacé;  Vandœuvrc,  par.  de  Fay;  etc.  — La  juridiction  de  cette 
châtellenie  était  exercée  par  un  bailly  ,  un  procureur  fiscal 
et  un  greffier.  C'est  à  tort  qnc  l'auteur  des  notices  sur  les 
anciens  seigneurs  du  Maine  ,  insérées  dans  Y Atmanach  du 
Maine  des  années  1765  et  1766  ,  distingue  et  fait  deux  sei- 
gneuries différentes  de  la  baronnie  et  de  la  châtellenie  de 
Pirmil  :  nous  avons  vu  que  la  première  était  une  pure  fiction. 
Les  autres  terres  nobles  et  fiefs  de  cette  paroisse  étaient  : 
i.°  la  Baîuère ,  dont  le  manoir,  situé  à  1,6  h.  sud-sud-ouest 
du  clocher ,  est  une  maison  peu  considérable  ,  à  ouverture  en 
croix  en  pierre,  à  triples  filets;  à  lucarnes  allongées  et 
pointues  ,  du  style  de  la  renaissance.  On  y  remarque  une 
tour  carrée ,  formant  pavillon  pyramidal  ,  à  laquelle  est 
accolée  une  petite  tourelle  suspendue  ,  formant  cage  d'es- 
calier ,  de  l'étage  aux  greniers  ,  dont  la  partie  inférieure  se 
termine  en  cul-de-lampe.  Cette  terre  passa ,  par  alliance  , 
de  la  famille  de  Lamboul  dans  celle  de  Morel  ;  vendue  , 
comme  bien  national ,  pendant  la  révolution,  elle  fut  rachetée 
depuis  ,  par  un  M.  de  Lamboul ,  dont  la  fille  la  porta  par 
mariage  à  M.  Pineau  ,  de  Paris ,  qui  l'habite  passagèrement. 
Anne  de  Launay  ,  écuyer,  sieur  de  la  Baluère ,  est  taxé  à 
un  tiers  de  mousquetaire  ,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban 
de  la  province,  dressé  en  i63g.  —  2.0  la  Besiguère,  terre 
dont  le  château,  de  construction  moderne,  situé  à  2,2  h. 
à  l'est ,  un  peu  vers  sud  du  bourg ,  n'a  rien  de  remarquable. 
Cette  terre  était  composée  ,  en  1787  ,  d'un  château  entouré 
de  fossés  ,  dont  il  reste  encore  quelques  portions  ;  de  4 
métairies  ,  de  3  bordages  et  de  fiefs  qui  s'étendaient ,  non 
seulement  sur  Pirmil ,  mais  aussi  sur  Fercé  ,  Maigné ,  Noyen 
et  Vallon  :  le  château  actuel  est  accompagné  de  nombreuses 
plantations  d'arbres  à  fruits ,  formant  plusieurs  avenues, 
Possédée  en  i455 ,  par  Laurent  de  la  Besaguère ,  aliàs 
Besiguère ,  avant  la  révolution  par  M.  de  Corro ,  c'est 
actuellement  la  propriété  de  M.  L,  d'Andigné,  du  Mans. 
—  3.°  Chenerru ,  terre  qui,  dans  le  siècle  dernier ,  appartenait 
à  la  famille  de  la  Roche-Tulon ,  dont  le  manoir  est  bâti 
sur  une  élévation  ,  à  1,8  b.  au  nord  du  bourg ,  à  côté  d'un 
bois  planté  en  chêne  ,  qui  lui  a  probablement  donné  son 


448  PIRMIL- 

nom.  C'est  une  vieille  maison  à  ouvertures  en  croix  ,  dont 
les  angles  des  pignons  sont  à  crochets ,  accompagne'e  d'une 
tour  ronde  et ,  autrefois  ,  d'une  chapelle.  Celte   terre  appar- 
tient à   M»  de  Saint-Ouen  ,   qui  a  fait  reparer  le  château  , 
reconstruire  à  neuf  toutes  les  fermes  qui  en  dépendent ,  et 
donne  beaucoup   de  soins   à   la   culture    des  terres ,    pour 
laquelle  il  met  en  usage  les  méthodes  nouvelles  et  emploie 
les    instruments    perfectionnés.    —    4-°     Ie    Prieuré,    pos- 
sédait une  partie  des  droits  de  fiefs  de  la  terre  seigneuriale, 
dont  ses  biens  avaient  fait  partie.  —  5.°  la  Roche,  fief  situé 
à  i,6  h.  au  sud  ,  un  peu  vers  est  du  bourg.  —  6,°  la  Chevalerie , 
à  4-  h*  au  nord-nord-est  du  bourg.  —  y.0  Vilclair,  fief  situé 
en  Fercé  ,  qui  s'étendait  sur  Pirmil,  ainsi  qu'on  le  voit  par 
le  don  fait  à  l'abbaye  de  la  Coulure  ,  du  Mans ,  de  1 136  à  1 144» 
par  Bernard  de  \ ilclair ,  prêtre,  des  dîmes  qu'il  possédait 
dans  celte  dernière  paroisse  et  dans  celle  d'Oise  (  v.  cet  art. 
page  317  ci-dessus)  ,  où  se  trouve  une  terre  nommée  aussi 
Pirmil.  — -  8.°   les   Bre'es,  dont  les  bois   dépendaient  de  la 
terre  de  Bellefille  ,  située  sur  le  territoire  d'Athenai ,  actuel- 
lement de  Chemiré-le-Gaudin. 

BlOGR.  Il  est  probable  que  Vincent  de  Pirmil ,  qui  fut 
archevêque  de  Tours  ,  était  de  la  famille  des  seigneurs  de 
celle  châtellenie  qui  en  portaient  le  nom  ,  à  moins  qu'il  n'eût 
pris  le  sien  du  lieu  de  sa  naissance.  Cette  paroisse  a  aussi  vu 
naître  Claude  Nail,  auteur  de  noëls  imprimés  au  Mans  ,  en 
i58o.  V.  la  BIOGRAPHIE. 

hist.  av.  Nous  avons  indiqué  plus  haut ,  à  Thist.  fxclés.  , 
la  maladrerie  établie  anciennement  sur  Pirmil,  et  parlé  de 
l'aumône  en  grains ,  à  laquelle  le  prieuré  était  tenu  annuel- 
lement envers  les  pauvres.  —  Une  ordonnance  royale  du  9 
avril  1823  ,  autorise  l'acceptation  du  lieu  du  Bas-Presbytère  , 
estimé  i5,ooo  f. ,  donné  le  7  mai  1822  ,  pour  l'établissement 
de  deux  sœurs  de  charité  et  d'un  instituteur  primaire  ,  par 
dame  Perrine-Marie  Marsac  ,  veuve  Dupas  ,  conformément 
aux  volontés  de  feu  Guill.  Marsac ,  son  frère  ,  prêtre  du 
diocèse  de  Nantes  et  ancien  curé  de  Pirmil.  Au  moyen  de 
ce  don  ,  l'instituteur  recevait  i5o  f.  chaque  année  ,  et  l'église 
paroissiale  doit  deux  messes  chantées ,  pour  les  deux  fonda- 
teurs. En  1825  ,  le  remboursement  d'une  rente  perpétuelle' 
de  5o  f. ,  due  à  la  commune ,  servit  à  éteindre  celle  de  la 
même  somme,  que  s'était  réservée  la  dame  Dupas.  Depuis 
la  loi  du  28  juin  i833  ,  l'instituteur  ,  conformément  à  cette 
loi,  reçoit  un  traitement  de  200  f . ,  et  le  Conseil  municipal 
a  voté  une  somme  annuelle  de  74  f.  pour  le  loyer  de  la 
maison  d'école.  Les  revenus  de  la  maison  de  charité  et  du 


iMSt.MiL.  44g 

bureau  de  bienfaisance  réunis ,  sont  de  80 1  f.  4o  c.  :  la  maison 
est  tonne  par  3  sœurs  de  la  congrégation  d'Evron  ,  qui  font 
l'école  aux  jeunes  filles  et  donnent  des  soins  aux  malades,  à 
domicile. 

HYDROGR.  Le  territoire  est  arrose  par  le  ruisseau  de  l' Arcbe, 
ayant  son  article  particulier  (  1-19  )  ,  lequel  coule  du  nord  au 
sud  ,  en  passant  près  et  à  l'ouest  du  bourg  ,  au  pied  de  la 
colline  S. -Etienne  ;  le  ruisseau  du  Coudray  ,  celui  des  Chères  , 
et  celui  de  la  Baluère ,  ont  leur  source  sur  la  commune  et 
vont  confluer  dans  le  précédent ,  le  premier  et  le  dernier  sur 
la  commune  même ,  le  second  sur  celle  de  Noyen.  — - 
Point  de  moulins. 

géol.  Sol  plat ,  excepté  dans  la  partie  sud ,  où  il  est  lé- 
gèrement ondulé.  Terrain  appartenant  à  l'étage  inférieur  du 
calcaire  jurassique  oolilhique. 

CADASTR.  Superficie  totale  de  1,739  hectar.  80  ares,  se 
subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr  labour.  :  1,260  hect.  5i 
ar.  10  cent. ,  en  5  class.,  évaluées  à  4,  9»  16,  23  et  27  f.  — 
Jard.  potag. ,  37~5o-5o;  en  3  cl.  ;  à  27  ,  34  et  ^o  f.  — 
Vign.  ,  49"71_3o  ;  3  cl.  :  6,  12  ,  18  f.  —  Pièc.  d'eau  et  mar. , 
o  53- 5o  ;  à  27  f.  —  Prés,  i44-6i-5g;  4  cl.  :  11,  20  ,  36 
et  45  f.  —  Pâlur. ,  8-65-io;  à  q  f.  —  Bois  taillis  ,  160-72- 
80  ;  4  cl  :  7  ,  9  ,  18  ,  23  f.  —  Futaies  ,  o-32-oo  ;  à  27  f.  — 
Land.,  i4~6o-20  ;  à  9  f .  —  Friches,  0-09-00  ;  à  1  f .  —  Sol 
des  proprié  t.  bât. ,  i3-oo-oo  ;  à  27  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl. , 
cimet. ,  presbyt. ,  1-97-30.  —  Chem. ,  47-37-90.  —  Rivièr. 
et  ruiss. ,  o-i5-8o.  =  223  maisons  ,  en  8  cl.  :  53  à  6  f. ,  85 
à  12  f. ,  44  à  20  f. ,  16  à  25  f. ,  9  à  3o  f  ,  9  à  36  f.,  4  à  5o  f., 

3  à  60  f.  ;  3  autres  hors  classe  ,  ensemble  33  ,  f. 

r,            .  .            \  Prop.  non  bâties',  3 1 . 564  t  ;ic.)   «.    .     r      , 
Revenu  impos.f    J_ bâlies  *     3'^      <\     j  35,i89  f.  74  c. 

CONTRIB.  Foncier,  4,7^1  f  ;  personn.  et  mobil. ,  4^6  f.  ; 
port,  et  fen.,  i83  f.  ;  11  patentés  :  dr.  fixe  ,  45  f.  uo  c. ,  dr. 
proport. ,  8  f.  Total ,  5,453  f.  5o  c.  —  Percepl.  de  Chanlenay. 

cui.tïjr.  Superficie  argilo-calcaire  et  argilo-sablonncuse  , 
médiocrement  productive  ,  ensemencée  en  céréales  ,  dans 
la  proportion  de  10  parties  en  froment  et  métal] ,  4  en  seigle  , 

4  en  avoine  ,  3  en  orge.  Produit,  en  outre  ,  un  peu  de  sarrasin, 
chanvre  ,  trèfle  ,  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  beaucoup  de  bois  , 
comme  on  l'a  vu  au  cadaslremenl  ;  peu  de  foins  ;  une  petite 
quantité  de  vins  blancs  et  rouges  ,  de  médiocre  qualité  ,  les 
meilleurs  du  canton  de  Brûlon  ,  cependant ,  avec  ceux  de 
Fercé  :  celui  de  la  partie  sud  et  du  plan  de  la  Bésiguère  ,  plus 
estimé ,  ce  dernier  venu  de  Bourgogne  ,  selon  Lepaige  ;  arbres 

IT  29 


45o 


PIROT. 


à  fruits  à  cidre.  —  Elève  d'un  pelît  nombre  de  poulains , 
d'une  assez  grande  quantité  de  bêtes  à  cornes  et  de  porcs , 
moins  de  moutons  ,  proportionnellement ,  peu  de  chèvres  , 
quelques  ruches  —  Assolement  triennal  ;  6  fermes  princi- 
pales ,  25  autres,  près  de  ioo  bordages  et  closeries  ;  4-0 
charrues  ,  dont  moitié  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ,  le  reste 
par  ces  derniers  seuls.  —  Commerce  agricole  consistant  en 
grains  ,  chanvre  et  fil ,  graine  de  trèfle ,  pommes  de  terre  ; 
bois  ,  vin  ,  pour  la  contrée  seulement  ;  cidre  ,  fruits  ;  quelques 
jeunes  chevaux ,  jeunes  bestiaux  ,  porcs  de  lait  et  porcs 
gras  ;  menues  denrées. 

—  Fréquentation  des  marchés  de  Brûlon ,  de  Loué  ,  de 
Vallon  ,  la  Suze  ,  Malicorne  ,  et  Noyen  principalement  ;  des 
foires  de  Sablé ,  etc. 

industr.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toile  de  chanvre, 
la  plupart  pour  particuliers  ,  employant  4-  à  5  métiers. 

rout.  ET  chem.  Aucune  voie  de  communication  importante 
ne  passe  sur  le  territoire  ;  celle  qui  en  est  la  plus  rapprochée  , 
est  le  grand  chemin  du  Mans  à  Sablé  ,  par  Fercé  et  ÎSoyen, 
Quelque  soit  la  direction  qui  sera  donnée  à  la  route  projetée, 
de  l'une  à  l'autre  de  ces  viiles  (  v.  plus  haut ,  page  344  )  i  e^e 
sera  d'une  grande  utilité  pour  les  débouchés  de  cette  com- 
mune ,  dont  les  chemins  vicinaux  sont  d'assez  difficile  exploi- 
tation :  celle  par  Maigné  et  Ghantenay  ,  en  traverserait  la 
partie  septentrionale. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  la  Baluère ,  la  Bési- 
guère ,  Chenerru  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Chevalerie  ; 
la  Motte  ,  la  Mérie ,  la  Varenne  ,  le  Parc  ;  la  Croix  ;  la  Roche , 
Vilclair  (  Petit-  )  ;  Yerdelle ,  le  Genetai ,  le  Fouteau  ;  les 
Landes  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie ,  succursale  ,  maison  de  charité  et 
bureau  de  bienfaisance  réunis,  avec  commission  administra- 
tive de  5  membres  ;  3  sœurs  de  charité  ,  tenant  école  pri- 
maire de  jeunes  filles  ;  école  primaire  de  garçons.  Résid. 
d'un  notaire  ;  i  débit  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres , 
à  Sablé  ;  de  distribut.,  à  Chemiré-le-Gaudin. 

PIROT  ,  RUAUPIROT  de  Lepaige;  ruisseau  sortant  d'un 
grand  étang,  situé  au  sud-est  des  bois  des  Loges  ,  lequel,  se 
dirigeant  au  sud-est ,  passe  près  et  au  nord-est  du  bourg  de 
Montaillé  ,  reçoit  le  petit  ruisseau  de  Borde-Oisé  ,  à  l'est 
de  ce  bourg,  se  dirige  à  l'est  et  reçoit  également  celui  de  la 
Brosserie  ,  venant  du  nord,  puis,  reprenant  son  cours  au 
sud-est,  va  confluer  dans  l'Anille,  à  1,7  h.  en  à-mont  de  la 
ville  de  S.-Calais  ,  après  7  h.  de  cours ,  pendant  lequel  il 
fait  tourner  3  moulins. 


PIZIEUX.  45i 

PISGUEL,  par  contraction  sans  doute  de  pisse-  grêle  ; 
nom  donné  à  une  colline  élevée  ,  formée  d'énormes  rochers 
de  calcaire-marbre ,  située  près  et  au  nord  de  la  petite  ville  de 
Rrûlon  ,  laquelle  ,  s'étendant  à  Test ,  domine  le  cours  de  la 
rivière  de  Vègre  ,  qui  coule  à  ses  pieds  ,  et  des  fertiles  prairies 
qu'elle  arrose  (v.  l'art.  RRULON  ,  I-248).  — Une  fontaine  ,  qui 
se  Irouve  au  pied  de  la  partie  nord  de  celte  colline,  du  côté 
de  la  rivière  ,  porle  aussi  le  nom  de  Pisgrel. 

PITOULIÈKE  (la),  nom  d'un  faubourg  de  la  ville  de 
Château-du-Loir  ,  dépendant  de  la  commune  de  Luceau  ,  et 
qui,  dès  1771  ,  fut  réuni,  pour  le  spirituel,  à  la  paroisse 
de  S.-Guingalois  de  ladite  ville.  V.  les  art.  CHATEAU- du-LOIR 
et  LUCEAU. 

PIZIEUX,  PISIEUX;  anciennement  puisieux  ;  Pisoli, 
Puscoli ,  œ;  Puieoli  ;  de  Piscaria,  œ,  lieu  où  l'on  pèche, 
pêcherie;  ou  bien  de  Puteo ,  lui,  ère ,  puer,  exhaler  une 
mauvaise  odeur  ;  ou  bien  encore  ,  ce  qui  n'est  pas  impossible  , 
de  Pisaria,œ,  champ  de  pois;  ou,  enfin,  ce  qui  serait  le 
plus  probable  ,  de  Puteus ,  /,  puits?  Commune  cadastrée,  du 
cant. ,  de  l'arrond. ,  et  à  4>2  heclom.  de  Mamers  ;  à  38  kil. 
N.  i/4"E.  du  Mans;  jadis  du  (irand-Archid. ,  du  doyenné 
du  Saosnois  ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Distanc. 
légal.  :  5  et  43  kilom. 

DESCRiPr.  Bornée  au  N.  et  au  N.  E.  ,  par  S.-Longïs  ;  à 
l'E.,  par  S.-l\émi-des-Monts  et  Commervcil ,  cette  dernière 
la  limitant  aussi  au  S.  E.  ;  au  S.  O. ,  par  S.-Calez-en-Saos- 
nois;  à  l'O.  et  au  N.  O. ,  par  Saosne  ,  ancien  territoire  de 
Mont-Renault;  sa  forme  est  celle  d'une  sorte  de  triangle, 
s'allongeant  du  nord,  où  est  sa  base,  au  sud,  ouest  son 
sommet,  sur  un  diamètre  central  de  4  kil.,  contre  un  dia- 
mètre transversal  de  1,8  h.,  dans  sa  plus  grande  largeur, 
qui  est  vers  l'extrémité  septentrionale.  Le  bourg,  situé  vers 
le  centre  longitudinal,  mais  se  rapprochant  de  la  limite 
occidentale  ,  ne  consiste  que  dans  l'église ,  le  presbytère  et 
deux  autres  maisons.  Eglise  du  style  roman  tertiaire  ou  de 
transition,  à  croisées  étroites  et  semi-ogivales,  à  porle  occi- 
dentale, dont  la  voussure  est  ornée  de  moulures  et  de  plusieurs 
figures  groiesques  ;  à  clocher  en  flèche.  Cimetière  entourant 
l'église  ,  clos  de  murs  à  hauteur  d'appui.  La  porle  d'entrée 
de  la  cour  du  presbytère  ,  à  pilastres  corinthiens ,  supportant 
une  frise  ornée  d'arabesques. 

POPUL.  Portée  pour  12  feux  seulement  sur  les  étals  de 
l'éleclion  ,  on  en  compte  actuellement  65  ,  comprenant  142 
individ.  mal.,  i33  fem. ,  total,  276;  dont  i4  dans  le  bourgs 
26  et  3o ,  aux  ham.  de  la  Saulaie  et  de  la  Guillolière  ;  de  12 


452  PIZIEUX. 

à  i5  à  chacun  de  ceux  de  la  Forge ,  de  la  Morellerie,  du  lias- 
Mains  et  de  la  Hilousière. 

Mouv.  decenn.  De  i8o3  à  1812  ,  înclusiv.  :  mariag.  ,  27; 
naissanc. ,  91  ;  déc.  56.  —  De  i8i3à  1822  :  mar. ,  22;  naiss., 
84»  déc.  70. 

hist.  ecclls.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.-P\émi.  As- 
semblée patronale,  le  dimanche  le  plus  rapproché  du  i.er 
octobre.  — La  cure,  qui  valait  600  1.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  de  l'éveque  diocésain.  Celte  paroisse  a  été  ad- 
ministrée pendant  n3  ans  ,  à  partir  de  1620,  par  3  curés 
du  nom  d'Everard  ;  et  pendant  86  ans,  par  2  du  nom  de 
Tison.  —  Une  ordonnance  royale  ,  du  24  avril  i834>  autorise 
l'acceptation  d'un  legs  de  35o  f. ,  fait  à  la  fabrique  de  l'église 
de  Pizieux  ,  par  M.  Gaineau. 

HIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse,  annexée  au  château, 
qui  en  portait  le  nom  ,  était  possédée  depuis  longtemps  , 
à  l'époque  de  la  révolution  ,  par  la  famille  Durand  de  Pizieux. 
On  remarque,  en  face  le  maître-autel  de  la  chapelle  de  N.-D. 
de  Toutes-Aides,  à  S -Rémi  du  Plain ,  la  tombe  de  dame 
Ursin  Durand  de  Pizieux,  de  celle  famille,  décédée  au 
commencement  du  i7-e  siècle.  Dame  Laurelte  de  Monlboisier, 
veuve  du  comte  de  Pizieux  ,  mort  en  1820  ,  à  qui  la  terre  et  le 
château  de  Pizieux  furent  cédés  ,  après  la  mort  de  son  mari , 
pour  ses  reprises  matrimoniales  ,  les  a  vendus  à  M.  Chauvin  , 
ancien  pharmacien  du  Mans ,  qui  y  fait  sa  résidence.  La 
paroisse  de  Pizieux  relevait,  en  partie,  de  la  baronnie 
et  du  bailliage  du  Saosnois,  et,  dit-on  ,  de  la  baronnie  de 
Lavardin  (  v.  ii-ôgi,  et  ci-dessus ,  97  ).  Le  château,  situé 
près  et  au  N.  O.  du  bourg,  se  compose  d'un  principal 
bâtiment,  dont  les  extrémités  forment  deux  pavillons  carrés 
saillants,  à  toits  pyramidaux  :  il  est  accompagné  d'une  belle 
fuie.  Ce  château  paraît  avoir  été  fortifié  jadis ,  à  en  juger  par 
deux  tourelles  crénelées ,  suspendues  en  forme  de  lanternes  , 
qu'on  voyait  encore,  en  1820  ,  aux  angles  de  l'une  des  faces  ; 
et  par  des  meurtrières,  pratiquées  dans  le  mur  du  principal 

bâtiment. 

Le  fief  de  la  Guyoterie  ou  Gufllolerie  ,  devenu  un  hameau  , 
situé  à  1,1  h.  N.  É.  du  bourg  ,  fut  possédé  ,  en  1670  ,  d'après 
différents  aveux  ,  par  Jacq.-Sim.  Potier  ;  en  1678,  par  Jacq.- 
Sim.-Louis  Potier,  lieuten.  au  régiment  de  Navarre,  héritier 
de  feue  Anne  13enoist ,  sa  cousine  ,  femme  de  Jacq.  Glaise  ; 
et,  en  1733,  par  P.  de  Magnen,  lieutenant  civil  et  cri- 
minel au  bailliage  de  Mamcrs  ,  et  par  Louise-Anne  le  Vaugier, 
sa  femme. 

antiq.  On  a  trouvé  sur  le  territoire  de  Pizieux  ,  une  cérau- 


PIZIEUX.  453 

nîle ,  ou  hache  celtique  en  pierre;  dans  le  pré  de  la  Cour, 
plusieurs  cercueils  avec  des  squelettes ,  à  côté  de  l'un  desquels 
était  une  lame  de  coutelas  ciselé  ;  six  glohulcs  en  pierre  ,  de 
37  à  54  millim  (  1  à  2  pouc.  )  de  diamètre  ,  qu'on  croit  être 
des  boulets  ,  recueillis  à  3  h.  nord  du  château;  et  beaucoup 
d'ossements  humains,  sur  plusieurs  points  limitrophes  ,  qui 
font  croire  que  ce  château  a  pu  être  assiégé  anciennement. 
La  céraunite  et  les  projectiles  en  pierre  ,  sont  déposés  au 
Musée  du  Mans. 

hîst.  civ.  En  i833,  en  conformité  de  la  loi  du  28  juin, 
le  Conseil  municipal  vole  une  somme  de  20  f. ,  pour  le  loyer 
d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  celle  de  200  f. ,  pour  le 
traitement  de  l'instituteur. 

hïdrogu.  Deux  petits  ruisseaux,  ayant  leur  source  au 
nord-ouest  et  à  l'est-nord-est  du  bourg ,  auxquels  s'en  réu- 
nissent deux  autres  ,  venant  de  S.-Calezetde  Mont-Renault, 
donnent  naissance  à  celui  des  Moires,  ainsi  appelé,  parce 
qu'il  passe  près  de  deux  lieux  d'habitation  de  ce  nom  (  v.  ci- 
dessus ,  p.  m  ).  —  Moulin  à  blé  du  Petit-Moire,  situé  sur 
les  Moires,  immédiatement  après  la  jonction  des  4  ruisseaux 
ci-dessus. 

GÉolog.  Sol  légèrement,  mais  assez  généralement  ondulé, 
appartenant  à  l'étage  moyen  du  calcaire  oolithique,  décrit  à 
l'art,  cantonnai  de  Mamers  (  IH-160  ),  reposant  communé- 
ment sur  l'argile  de  Dives.  Le  calcaire  qui  s'y  rencontre, 
contient  un  grand  nombre  de  fossiles  des  genres  ammonites  , 
échinites,  huîtres,  peignes,  oursins,  térébralules  ,  etc.  On 
y  trouve  aussi,  en  assez  grand  nombre ,  des  blocs  de  calcaire 
bleuâtre,  appelés  têtes  de  chat ,  dont  on  fait  une  excellente 
chaux  hydraulique. 

Plant,  rar.  Campanula  glomerata,  LIN  ;  Gentiana  cruciata  , 
LIN.;  Ophrys  apifera  ,  HUDS.  ;  Tbalictrum  minus,  LIN.  Le 
territoire  de  Pizieux  étant  très-circonscrit ,  il  est  possible  que 
quelques-unes  de  ces  plantes  ,  se  trouvent  sur  celui  des  com- 
munes limitrophes. 

cadastr.  Superfic.  totale  de  45o  hectar.  65  ar.  60  cenliar. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour. ,  367  hectar.  17  ar.  o5 
cent.  ;  en  5  class. ,  évaluées  à  4  »  10,  20  ,  26  et  32  f.  —  Jard. 
et  pépin. ,  5-95-94  ;  à  3i  f.  —  Prés  ,  46-o8-65  ;  4  cl.  :  i5  , 
24  ,  3a  ,  48  if.  —  Pâtur. ,  i3-29-3o  ;  3  cl.  :   12  ,  27,  36  f. 

—  Pâlis  ,   1  8i-5o  ;  à  3  f .  —  Bois  taillis,  2-25-3o  ;  à  20  f. 

—  Terr.  vain.,  0-20-70  ;  à  1  f .  —  Sol  des  propriél.  bât.,  4" 
02-58;  à  32  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet,  ,  presbyl.,  o- 
92-40.  —  Chem. ,  8-47~3o.  —  Cours  d'eau  ,  o-44~Çjo-  =  64 
maisons  ,  en  5  cl.  :  5  à  5  f. ,  3i  à  7  f. ,  18  à  g  f. ,  8  à  12  f. , 


454         PLAIVCHE-AUX  -MOINES. 

2  à  i5  f.  ;  i  hors  classe  ,  le  château,  à  120  f.  —  i  huilerie, 
à  i5  f. ,  —  1  moulin  à  eau  ,  à  100  f. 

««»*...,  j«««-    Ç  Propr.  non  bâties,   9,160  f.  35  c.  ")    nMt  r  or  ^ 
Revenu  impos.  *    _^_  Mties  ^  »   ^        n       J   9)9a5  f.  35  c. 

CONTRIB.  Foncier,  1,770  f.;  personn.  et  mohil. ,  14.6  f.  ; 
port,  et  fen. ,  43  f.  ;  5  patentés  :  dr.  fixe ,  24  f.  ;  dr.  proport. , 

3  f.  Total ,  1,986  f.  —  Perception  de  Mamers. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire  ,  passablement  produc- 
tive, qu'on  ensemence  en  proportions  à  peu-près  égales, 
entre  les  4  principales  céréales.  Elle  produit ,  en  outre , 
chanvre  ,  trèfle ,  pommes  de  terre  ,  fruits  à  cidre  et  à  couteau , 
prés  de  moyenne  qualité.  Elève  de  quelques  poulains ,  d'un 
bon  nombre  de  bêtes  à  cornes  ,  de  porcs  ,  de  moutons 
surtout  ;  peu  de  chèvres.  —  Assolement  quadriennal  ;  5 
fermes  principales  ,  35  bordages ,  la  plupart  réunis  par  petits 
hameaux,  au  nombre  de  7  à  8.  —  24  charrues,  dont  les 
deux  tiers  traînées  par  bœufs  et  chevaux,  le  reste  par  des 
chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains  , 
en  chanvre  et  fil ,  graine  de  trèfle  ,  ridre  et  fruits  ;  en  bestiaux 
de  toutes  sortes. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Mamers,  quelque  peu 
ceux  de  René. 

Industr.  Fabrication  des  toiles ,  façon  de  Mamers  ,  pour 
le  commerce  de  cette  ville,  dans  i5  et  18  métiers;  1  huilerie. 

rout.  et  chem.  La  partie  nord-ouest  du  territoire  ,  est  tra- 
versée par  la  nouvelle  route  départementale,  n.°  11 ,  du  Mans 
à  Mamers,  par  Ballon  et  Mont-Renault  ;  celle  orientale  ,  est 
peu  distante  de  la  route  n.°  7  ,  de  la  Ferté -Bernard  à 
Mamers.  Chemins  vicinaux  d'assez  difficile  exploitation. 

LIEUX  remarq.  Comme  habitations  :  le  châleau  ,  le  presby- 
tère ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Cour  de  Pizieux  ,  ferme  ; 
la  Barre  ;  Villependu  ,  la  Mauvaisinière  ;  la  Saulaie  ;  etc. 

Établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale,  école  primaire  votée. 
—  Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  Mamers. 

PLANCHE  ,  nom  d'une  ancienne  terre  seigneuriale  , 
située  dans  la  commune  de  Tassé.  Voyez  cet  article. 

PLANCHE- AUX-DAMES,  nom  donné  à  une  planche 
servant  de  pont,  placée  sur  le  ruisseau  le  Fessard ,  à  l'est  du 
vieux  château  du  Bouchet-aux-  Corneilles  (  v.  cctarticle). 
Suivant  la  tradition ,  ce  nom  lui  fut  donné  parce  que  des 
dames  se  noyèrent  en  cet  endroit,  en  fuyant,  après  la  prise 
du  château  du  Bouchet. 

PLANCHE-AUX-MOINES,  autre  pont,  analogue  au 
précédent ,  sur  le  ruisseau  le  Bruant ,  près  l'ancien  château  et 


PLESSIS.  455 

la  chapelle  de  la  Feigne ,  qui  doit  son  nom  à  ce  qu'il  servaifc 
de  passage  aux  moines  du  prieuré  de  Château-l'Hermitage 
(  v.  cet  art.  ) ,  pour  communiquer  sur  la  rive  gauche  de  ce 
ruisseau,  avec  Mayet,  Verneil-le-Chélif,  etc. 

PLANCHES  (prairie  des  )  ,  située  à  L'extrémité  sud-sud- 
est,  et  en  dehors  de  la  ville  du  Mans ,  longeant  la  rive  droite 
de  la  Sarlhe ,  partie  sur  l'ancienne  paroisse  de  S.-Gilles  des 
Guérets  de  cette  ville,  et  parlie  sur  celle  de  S.-Georges  du 
Plain.  C'est  le  long  de  cette  prairie ,  qui  appartenait  au 
couvent  des  Jacobins  du  Mans  (  iii-36o,  ) ,  et  où  se  trouve  une 
fontaine  minérale  ferrugineuse  dont,  suivant  Lcpaige,  l'eau 
passe  pour  être  propre  à  lever  les  obstructions ,  qu'a  été  creusé 
le  canal  de  dérivation  de  la  Sarthe,  qui  vient  aboutir  au  port 
de  la  ville  du  Mans.  On  lit  dans  Orderic  Vital  (  HlsL  de 
Normandie ,  liv.  X  )  :  «  Après  Pasques  de  l'an  1099  ,  Hélie  de 
«  la  Flèche  s'étant  occupé  de  renouveller  la  guerre,  avec  le 
*  consentement  secret  des  Manceaux,  dévasta  les  frontières 
«  et  harcela  les  troupes  du  Roi  (  Guillaume-le-Roux  ). 
«  Au  mois  de  juin  suivant ,  à  la  tête  d'une  forte  armée  , 
«  il  gagna  les  Planches-Godefroi ,  près  le  Mans  ,  passa  à  gué 
«  la  rivière  d'Huisne ,  et  provoqua  au  combat  la  garnison 
«  royale  qui  gardait  la  place.  »  Le  lieu  et  la  prairie  des 
Planches  ,  portaient-ils  le  nom  de  Godefroi  ?  Et ,  dans  ce 
cas  ,  n'est-ce  pas  la  Sarthe  plutôt  que  l'Huisne  ,  que  dut  passer 
à  gué  Hélie  de  Flèche ,  pour  venir  attaquer  la  place  du  Mans  ? 

PLESSE  ou  PLESCE  ,  nom  d'une  ancienne  châtellenie  , 
située  à  Cherreau  (  v.  cet  art.  ) ,  près  la  Ferté-Bernard.  Le 
nom  de  Plesse  ,  que  portait  aussi  une  ancienne  seigneurie  de 
l'Anjou,  appartenant  à  la  famille  de  Montmorency  ,  est  dé- 
rivé de  Plexitium ,  qui ,  dans  la  basse  latinité  ,  signifie  une 
enceinte  formée  de  haies  ,  d'où  vient  le  nom  plesser  une  haie, 
encore  usité  dans  nos  campagnes ,  lequel  signifie  en  plier  les 
branches,  lors  de  la  taille,  pour  la  bien  garnir.  Le  nom  de 
Plesse  ,  comme  celui  de  Plessls ,  signifie  encore ,  par  extension, 
un  lieu  d'agrément ,  enclos  de  haies  ,  de  palissades ,  et  même 
de  murs. 

PLESSIS  ,  nom  d'habitation  ,  fort  commun  dans  le  Maine 
et  particulièrement  dans  la  Sarthe,  donné  ordinairement  à 
des  fiefs  seigneuriaux,  lequel  signifie,  envieux  langage,  comme 
on  l'a  dit  à  l'article  précédent ,  une  maison  de  plaisance  , 
d'agrément;  un  lieu  de  récréation.  Les  fiefs  principaux  et 
autres  lieux  ainsi  nommés  ,  qui  se  trouvent  dans  la  Sarthe  , 
sont  le  château  du  Plessis-Pûchelieu ,  bâti  par  le  cardinal  de 
ce  nom ,  situé  à  S.-Gervais-en-Belin  ;  le  Plessis- Allouin  et 
le  Plessis-Marçais  ou  Marchais  ,  en  Pringé  ,  faisant  partie  du 


456 


POIL. 


marquisat  de  Gallerande  ;  le  Plessis-Nïcol ,  en  Luceau  ;  le 
Grand  et  le  Pelit-Plessîs  ,  en  Poillé  ;  le  Plessis-Joubart  , 
à  Auvers-le-Hamon  ;  et  plusieurs  autres  terres  du  même 
nom,  à  Marolles-les-Braulls ,  à  Mareil-en  Champagne ,  à 
Tassé  ,  à  S.-Gélerin  ,  etc. ,  etc. 

POCHE,  Pochcium,  élymologîe  inconnue;  ancienne  pa- 
roisse et  commune  comprise  dans  le  canton  de  Lavardin  et  le 
distritdu  Mans,  en  1790  ;  réunie  à  celle  de  Ste-Sabine  ,  lors 
de  l'organisation  de  Tan  X  ;  du  canton  et  à  7  kilom.  4  hect. 
E.  1/8-N.  de  Conlie  ;  à  16  k.  N.  i/4-O.  du  Mans.  Autrefois 
du  doyenné  de  Sillé-le-Guillaume  ,  de  l'archid.  de  Passais  et 
du  dioc.  du  Mans  :  elle  était  réunie  en  une  seule  communauté 
avec  Ste-Sabine  ,  sur  les  étals  de  l'élection  du  Mans.  — 
Distanc.  légal.  :  10  et  20  kilom. 

descript.  Le  bourg,  situé  à  i,3  h.  de  dislance  de  celui  de 
Ste-Sabine ,  ne  se  compose  que  d'un  très-petit  nombre  de 
maisons ,  dispersées  à  l'ouest  et  au  sud  de  l'église.  Celle-ci , 
très-petite  ,  au-dessus  de  la  porte  occidentale  de  laquelle  on 
remarque  une  stalue  équestre  ,  en  pierre ,  représentant  S. 
Marlin  partageant  son  manteau  avec  un  pauvre,  ne  sert 
plus  au  culte  :  clocher  en  campanille.  Cimetière  aliénant  à  la 
partie  occidentale  de  l'église  ,  clos  de  murs  et  de  haies ,  dans 
lequel  il  n'est  plus  fait  d'inhumations. 

HIST.  ECCLÉs.  Eglise  sous  l'invocalion  de  S. -Marlin  de 
Tours.  L'assemblée  paroissiale,  qui  avait  lieu  le  1 1  novembre, 
n'est  plus  suivie.  —  La  cure  ,  dont  le  revenu  n'est  pas  connu  , 
celte  paroisse  étant  omise  dans  le  pouillé  du  diocèse ,  était 
à  la  présentation  de  l'évêque  diocésain. 

hist.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  membre  du  mar- 
quisat de  Lavardin  ,  était  annexée  au  fief  de  Sévillé,  dont 
le  manoir,  avec  chapelle  autrefois  ,  situé  à  9  h.  au  N.  N. 
O.  du  bourg ,  n'est  plus  qu'une  ferme  aujourd'hui ,  qui 
appartient  à  M.  Ovide  d'Ornans  ,  d'Alençon ,  de  la  famille 
des  anciens  propriétaires. 

Voir,  pour  tout  le  surplus  de  ce  qui  est  relatif  à  cette 
petite  paroisse,  l'art.  sainte-sabiNE. 

POIBELLE,  lande  d'environ  25  hectar.de  contenance, 
située  dans  la  partie  S.  O.  de  la  commune  d'Avessé  ,  du  cant. 
de  Brûlon  ,  grevée  de  servitudes  usagères  qui  empêchent  les 
propriétaires  actuels  de  la  livrer  entièrement  à  la  culture , 
à  laquelle  elle  serait  très-propre.  Il  existe  au  milieu  de  celle 
lande ,  un  amas  considérable  de  scories ,  provenant  des  an- 
ciennes forges  à  bras  des  gaulois. 

POIL  ,  ruisseau  qui  a  sa  source  au  nord  de  la  ferme  de 
la  Roche-de-Poil ,  commune  de  Brûlon,  coule  au  sud,  en 


P01LLÊ.  457 

passant  à  l'ouest  de  cette  petite  ville  ;  se  contourne  ensuite  à 
l'est,  puis  au  sud-est,  pour  aller  se  jeter  dans  la  Vegre, 
à  peu  de  distance  à  l'est-sud-est  du  bourg  d'Avessé  ,  après  un 
cours  d'environ  6  k. ,  pendant  lequel  il  ne  fait  tourner  aucun 
moulin.  Le  Poil,  comme  le  Bayet ,  son  voisin,  nourrit 
beaucoup  d'écrévisses. 

POILLÉ,  POISLÉ,  POILLY,  PORLE  (  G.  Ménage  )  ; 
Poilliacum  ,  Pauliacum  ,  Poilleiurn ,  Polliurn  ;  de  Puulo  ,  peu  , 
petit  ;  ou  plutôt ,  d'un  vieux  mot  qui  signifie  maigre  ,  pauvre  , 
pouilleux  ?  Commune  cadastrée,  du  cant.  et  à  6  kilom.  S.  un 
peu  vers  E.  de  Brûion  ;  de  l'arrond.  et  à  29  kil.  N.  N.  O.  de 
la  Flèche  ;  à  36  k.  1/2  O.  i/4-S.  du  Mans:  jadis  du  doyenné 
de  Brûion  ,  de  l'archid.  de  Sablé  ,  du  dioc.  du  Mans  et  de 
l'élect.  de  la  Flèche.  —  Disl.  lég.  :  7  ,  34  et  43  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.,  par  Avessé  ;  au  N.  E.,  par  Che- 
villé; à  l'E.,  par  Fontenay;  au  S.,  par  Asnières  et  par  Juigné  ; 
à  l'O.,  par  Auvers-le-Hamon  et  par  Epineu-le-Séguin  ;  au 
N.  O. ,  encore  par  Epincu  et  par  Cossé-le-Vivien ,  ces 
deux  dernières  de  la  Mayenne  ;  la  surface  de  cette  commune 
figure  un  heptagone  irrégulier,  formant,  à  l'est,  un  angle 
rentrant,  en  manière  d'échancrure  ;  et  comme  un  appendice 
en  carré  long,  s'étendant  au  nord-ouest.  Ses  diam.  centraux  , 
du  N.  au  S.  et  d'E.  à  O. ,  sont  de  4  k.  1/2  et  de  3,7  h.; 
ses  plus  grands  diarnèl.,  qui  sont  du  N.  O.  au  S.  O.,  et  du  N. 
E.  à  l'O.  et  au  S.  O. ,  de  7  et  de  6  k.  Le  bourg,  assez 
considérable ,  situé  à  8  h.  de  la  limite  orientale  du  territoire , 
formée  par  l'échancrure  dont  il  vient  d'être  parlé  ,  est  bâli , 
partie  sur  Je  sommet  et  partie  au  bas  d'une  colline ,  qui  domine 
la  rive  droite  de  la  petite  rivière  de  Vègre.  On  y  remarque  : 
i.°  l'église,  dépourvue  de  clocher,  voûtée  en  bois  ,  à  ou- 
vertures semi-ogivales,  dont  le  chœur  est  entouré  d'une 
espèce  de  corniche  ornée  de  dentelures  :  c'était  l'ancien  manoir 
seigneurial.  Il  est  probable  que  l'ancienne  église ,  qu'avait 
consacrée  S.  Liboire  ,  4  e  évoque  du  Mans  ,  et  pour  laquelle 
Rainault,  y.*  abbé  régulier  de  la  Couture,  avait  traité  en 
1121 ,  avait  été  détruite,  peut-être  par  les  Anglais  ,  en  i38o, 
ou  par  les  calvinistes  ,  lorsqu'ils  établirent  un  prêche  dans  le 
bourg.  Le  tableau  du  fond  d'autel  de  l'église  actuelle  ,  repré- 
sentant la  résurrection  du  Lazare  ,  est  estimé  ;  2.0  l'ancien 
prieuré ,  duquel  il  ne  reste  que  la  tour  de  l'église  ,  renfermant 
la  cloche  et  une  horloge,  de  forme  carrée,  à  ouverture  allongée 
et  cintrée  sur  chaque  face,  à  porte  occidentale  cintrée,  cons- 
truite en  roussard  :  cette  tour  est  surmontée  d'un  clocher  en  flè- 
cbe.  On  remarque  sur  le  manteau  de  la  cheminée  de  la  maison 
priorale,  d'anciennes  sculptures  assez  curieuses,  partagées 


458  POILLÉ. 

en  quatre  compartiments  ,  avec  des  inscriptions  en  gothique , 
que  M.  le  docteur  Goupil  et  moi,  n'avons  pu  lire  qu'impar 
faitement.  —  Le  i,er  compartiment  réprésente  un  homme  en 

prière,  avec  celte  inscription  :  J^umbUnunt  3rûn gufecn, 

prie  Duu   qu'il  lui  fûôôe   porbon.  —  Le  2.c   une  forge  et  une 

cheminée  en  feu ,  au-dessus  :  ifait  l'on  mil  «nt  rin —  Le 

3.e ,  un  homme  qui  pile  quelque  chose  avec  un  bâton.  L'ins- 
cription paraît  signifier,  que  tel  qui  se  moque  de  lui ,  est  bien 
plus  fou  encore.  —  La  4«e  enfin,  deux  hommes  ,  des  moines 
à  ce  qu'il  semble,  dont  les  corps  sont  croisés,  comme  pour 
s'embrasser,  vis-à-vis  le  cou  et  l'estomac  ;  3.°  Les  ruines  d'un 
temple  calviniste  ,  connu  sous  le  nom  de  Huguenoterie ,  dont 
il  ne  reste  que  le  pignon  sur  la  rue,  du  genre  gothique  pri- 
mordial ;  4-°  enfin,  plusieurs  maisons  à  croisées  en  croix  en 
pierre ,  avec  ou  sans  filets.  Le  presbytère  ,  peu  remarquable , 
appartient  à  la  commune.  Cimetière  ,  attenant  à  la  tour  du 
prieuré  ,  clos  de  haies  seulement. 

POPUL.  De  162  feux  anciennement,  la  commune  en  contient 
actuellement  235,  renfermant  509  indiv.  mal.,  5i6  fem. , 
total ,  1  ,o25  ;  dont  562  dans  le  bourg ,  en  142  feux  ;  53  ,  4-4  > 
et  38  aux  ham.  de  la  Grujardière,  de  Tarlifume  et  du  Hameau. 

Mouq.  décemu  De  1793  à  1802  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  62  ; 
naiss. ,  285  ;  déc.  ,210.  —  De  i8o3  à  181 2  :  mar.,  77  ;  naiss., 
276;  déc,  210.  — De  1822  à  i8i3  :  mar.,  65;  naiss., 
3 18  ;  déc,  221. 

hist.  ecclés.  Eglise  paroissiale  sous  le  vocable  de  S.-Denis; 
celle  du  prieuré  ,  sous  celui  de  Ste-Magdeleine.  Point  d'as- 
semblées patronales.  Elles  sont  remplacées  par  l'affluence  de 
curieux  qu'attire  à  Poillé ,  des  communes  environnantes ,  à 
la  cérémonie  de  la  Fête-Dieu,  le  goût  avec  lequel  les  habitants 
savent  décorer  leurs  reposoirs ,  et  l'adresse  qu'ils  mettent , 
dans  les  dessins  en  fleurs  qu'ils  disposent  pour  leur  ornement. 
Anciennement  les  habitans  de  Brûlon  venaient  en  dévotion  , 
processionnellemenl ,  à  l'église  de  Poillé  (  celle  du  doyenné 
probablement  )  ,  le  22  juillet ,  fête  de  Ste-Marie-Magdeleine; 
de  même  qu'ils  allaient  le  lundi  de  la  Pentecôte  ,  à  celle  de 
Chantenai  :  cet  usage  avait  cessé  au  commencement  du  siècle 
dernier. 

La  cure  et  le  prieuré,  étaient  à  la  présentation  de  l'abbé  de 
la  Couture  du  Mans.  Le  revenu  de  la  première ,  était  d'en- 
viron 55o  1.  ;  celui  du  prieuré,  de  i,oool.,  mais  ce  dernier  était 
chargé  de  4  deniers  de  cens  envers  les  lépreux  de  la  pa- 
roisse, qui  leur  avaient  été  donnés  par  Liziard,  fils  de  Geoffroi 
de  Sablé  ;  et  d'une  aumône  annuelle  pour  les  pauvres,  de  36 
boisseaux  de  blé. 


POILLÊ.  45g 

Les  autres  établissements  ecclésiastiques  et  fondations 
pieuses  de  la  paroisse  ,  étaient  :  t.°  la  chapelle  du  Porleau , 
valant  i5  J.  de  revenu;  2.0  celle  des  Plaines  ,  3o  1.  ;  3°  celle 
du  château  de  Verdelle  ,  à  la  présentation  du  seigneur ,  1 10  1.  ; 
4..°  la  prestimonic  des  Bodinières  ;  5.°  celle  des  Cruchets,  du 
Petit-Vivier,  5o  I.  ;  6°  la  prestimonie  Nonivc  ,  à  laquelle 
présentaient  2  de  plus  proches  parents  du  fondateur,  39  1.  ; 
7.0  YHopilau,  établissement  de  l'ordre  de  S.-Jean  de  Jéru- 
salem ,  réuni  à  la  commanderie  de  Thévale,  des  environs 
de  Laval;  8.°  léproserie  ou  dotation  en  faveur  des  lépreux, 
citée  plus  haut  ;  9.0  donation  en  faveur  des  pauvres  et 
maison  de  charité  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ,  à  I'bist.  civ.  ; 
io.°  Ecole  ou  collège  pour  les  garçons. 

HiST.  feod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  une  châlcllenie  , 
dont  le  manoir,  paraît  être  devenu  l'église  paroissiale  actuelle, 
après  que  cette  seigneurie  a  été  annexée  à  la  terre  de  Va- 
renne-l ['Enfant ,  située  dans  la  commune  d'Epineu-le-Séguin 
(  Mayenne  ).  Cette  châtellenie  appartenait,  dans  l'origine  ,  à 
une  famille  du  nom  de  Poillé  ,  qui  possédait  de  nombreuses 
propriétés  dans  la  province  du  Maine  ,  et  s'est  éteinte  dans 
le  i6.e  siècle.  Elle  était  possédée,  dans  les  16e  et  ij.e  siècles  , 
par  la  famille  de  la  Chapelle,  d'où  elle  entra  dans  celle  de 
Bcaumanoir  Elle  passa  ensuite  dans  la  maison  de  la  Châtre  , 
par  Je  mariage  ,  en  1699 ,  de  Louis  H  de  ce  nom  ,  avec 
Anne-Charlotte  de  Beaumanoir ,  dame  de  Varenne  et  de 
Poillé  ,  qui  hérita  plus  tard  de  la  terre  de  Malicorne  (  v.  cet 
art.  III- 123  ).  Poillé  est  resté  dans  cette  dernière  maison, 
jusqu'en  1791* 

On  trouve  un  grand  nombre  de  seigneurs  du  nom  de  Poillé, 
cités  dans  l'histoire  du  pays.  Toutefois ,  la  terre  seigneuriale 
de  celle  paroisse  n'étant  pas  seule  de  ce  nom  ,  il  est  difficile  de 
savoir  si  c'est  bien  aux  seigneurs  de  ce  lieu ,  que  se  rapportent 
les  différents  passages  que  nous  allons  citer.  On  trouve  une 
autre  terre  de  Poillé ,  située  à  Marçon ,  qui  paraît  avoir 
appartenu  à  la  même  famille  (v.  cet  art.  et  celui  qui  va  suivre). 
11  y  avait  aussi  deux  paroisses  appelées  Poilley  ,  l'une  dans 
les  environs  de  Fougères  (  Ille  -  et-  Villaine  ),  l'autre  près 
d'Avranches  (  Manche  ) ,  sans  compter  plusieurs  autres  ,  dans 
diverses  parties  de  la  France. 

1092.  —  On  voit  figurer  Odon  de  Poillé  (  Odo  de  Pol/eis), 
comme  témoin  ,  dans  un  acte  par  lequel  Robert  il  Talvas , 
donne  l'église  S.- Léonard  ,  fondée  et  bâtie  au  château  de  Bé- 
lesme  par  Guillaummc  l.er,  son  bisaïeul,  au  monastère  de  S.- 
Martin  de  Marmoutier ,  à  cause  de  la  vie  dissolue  des  cha- 
noines de  cette  église. 


46o  POILLÉ- 

1096.  —  Herbert,  fils  de  Landuc  de  Poillé,  donateur 
du  prieuré  de  Ste  Colombe  (  v.  cet  art.  ) ,  au  monastère  de 
S.-Aubin  d'Angers. 

11..  ?  —  Geoffroi,  dont  la  fille  Basilic,  3.e  abbesse 
d'Elival-en-Charnie,  mourut  en  1 189. 

123 1-1234.  Lisiard   de   Poillé  ,  qui  fut  en  discussion 

avec  le  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans ,  pour  la  féodalité 
d'une  métairie  dépendante  d'Asnières.  L'évêque  Geoffroi  de 
Laval  parvint  à  arranger  à  l'amiable  ce  différend  ,  qui  menaçait 
de  se  terminer  par  un  duel. 

1288.  —  Guillaume,  chanoine  de  la  cathédrale  du  Mans  , 
que  son  mérite  reconnu  fit  députer  plusieurs  fois  à  Rome,  par 
ses  confrères  ,  pour  y  défendre  leurs  intérêts,  contre  les  pré- 
tentions de  l'évêque  J.  de  Tardai.  V.  la  BIOGRAPHIE. 

1417.  Odolant  Desnos  cite  un  sieur  de  Poillé ,  qui,  com- 
mandant avec  Guill.  l'Arsonneur  et  avec  Trousseauville, 
dans  le  château  d'Argentan,  appartenant  au  duc  d'Alençon  , 
fut  obligé  de  rendre  la  place  au  roi  d'Angleterre  Henri  V ,  le 
4  octobre  ,  à  défaut  de  troupes  suffisantes  pour  la  défendre. 

i545.  —  Enfin  ,  Jean  de  Poillé  ,  qui,  en  i545,  paya  au 
baron  du  Saosnois  un  droit  de  rachat  pour  la  terre  de  la 
Juisserie ,  située  à  Lignère-la-Carelle  ,  au  nom  de  Jeanne 
de  Garenne  ,  sa  femme ,  dame  de  Roullée.  (V.  les  art.  lignère 
et  ROULLÉE.  ) 

Entre  autres  seigneurs  de  Poillé  de  la  maison,  de  la  Chapelle, 
on  trouve  François,  chevalier  des  ordres  du  roi  et  gentil- 
homme de  la  chambre ,  et  François  son  fils ,  chev. ,  qui , 
en  i585  et  1607  ,  rendent  aveu  pour  la  baronnie  de  Varenne 
et  la  châlellenie  de  Poillé  ,  relevant  de  Château-du-Loir  ;  et , 
en  1689,  damoiselle  Catherine  Lechesne,  veuve  René  de  la 
Chapelle ,  vivant  S.r  de  Poillé ,  taxée  au  rôle  du  ban  et  de 
l'arrière-ban,  dressé  ladite  année,  à  2  piqueurs  et  1  mous- 
quetaire. 

En  1724,  Charles-Louis  delà  Chastre,  chev.,  stipulant 
au  nom  de  Louis ,  marquis  de  la  Chastre  ,  comte  de  Nançay  , 
lieut.-général,  rend  aveu  pour  les  baronnies  de  la  Roche- 
Simon  ,  relevant  de  la  Flèche ,  Varenne-l'Enfant ,  relevant 
du  Mans  ,  Poillé  ,  relevant  de  Château-du-Loir ,  le  tout  du 
chef  de  leur  mère  et  femme  ,  Anne-Charlotte  de  Beaumanoir. 
Il  n'est  pas  douteux,  tout  extraordinaire  que  cela  paraisse, 
que  cette  seigneurie  de  Poillé  relevât  de  Château-du-Loir  , 
quoique  on  eût  pu  croire  que  celle  dont  l'article  va  suivre, 
aurait  seule  été  de  ce  ressort. 

Les  autres  terres  nobles  et  fiefs  situés  dans  la  paroisse  de 
Poillé,  sont  :  i.°  celui  de  Verdelle,  dont  les  seigneurs  étaient 


POILLÉ.  46i 

les  sénéchaux  nés  de  la  châtellenie  de  la  Champagne  du 
Maine  ou  Champagne  -  Hommet,  sur  laquelle  nous  avons 
donne  un  premier  article  (  1-272  )  ,  que  nous  allons  compléter 
ici.  Après  Tancrède-Hommet ,  qui  reçut  cette  châtellenie  de 
Guillaume -le- Conquérant  ,  elle  passa  dans  la  maison  de 
Laval.  Kmme  de  Laval ,  fille  de  Gui  VI,  la  porta,  en  i23i  , 
à  Jean  IV  de  Toci ,  son  3.e  mari ,  et  tous  deux  la  donnèrent 
à  Avoisc,  fille  du  second  mariage  d'Emme  avec  Matthieu  11 
de  Montmorcnci ,  en  favenr  de  son  mariage  avec  Jacques, 
seigneur  de  Château- Gontier ,  à  la  charge  de  la  tenir  du 
comté  de  Laval ,  selon  les  us  et  coutumes  du  pays  du  Maine. 
Kmme,  leur  fille,  la  porta,  également  par  mariage  ,  à  Geof- 
froi  de  la  Guierche  et  de  Pouancé  ,  dont  Jeanne  ,  qui  épousa 
Jean  l.cr  de  Brienne,  vicomte  de  Beaumont.  Jeanne,  leur  fille, 
épousa  N.  de  Villicrs,  qui  rendit  aveu  pour  cette  châtellenie, 
au  comté  de  Laval ,  le  4  «"ai  i4o8.  Elle  passa  à  Hardouin  de 
Maillé  ,  vers  14.60,  par  son  mariage  avec  Anne  de  Villicrs, 
fille  de  Guillaume ,  et  fut  vendue  par  R.  de  Maillé ,  le  7  mai 
de  Tan  1600,  à  11.  le  Clerc  de  Juigné  ,  qui  ohtint  son  érec- 
tion en  baronnie,  avec  union  de  la  seigneurie  et  établissement 
de  3  foires  par  an,  par  lettres-patentes  de  i6i5,  ainsi  qu'il 
a  été  dit  à  l'article  JUIGNÉ  (  11-564).  La  juridiction  de  la  Cham- 
pagne -Hommet ,  appelée  aussi  Champagne -Pouilleuse  du 
Maine  ,  ce  qui  justifie  la  dernière  étvmologie  que  nous  avons 
donnée  du  nom  de  Poillé,  s'étendait  sur  les  paroisses  d'Avessé, 
Chantenay  ,  Chevillé  ,  Juigné  et  Poillé  ,  en  tout  ou  en  partie  , 
et  ressortissait ,  comme  il  a  été  dit,  au  comlé  de  Laval. 
Elle  fut  distraite  du  présidial  du  Mans  et  placée  dans  le  ressort 
de  celui  de  Château-Gontier,  lors  de  l'érection  de  celui-ci ,  en 
i543.  Les  officiers  de  cette  juridiction,  dont  le  siège  élait  à 
Poillé  ,  étaient  :  un  bailly,  un  lieutenant,  un  procureur  fiscal 
et  un  greffier. 

Le  château  de  Verdelle ,  devenu  depuis  longtemps  le 
manoir  de  celte  châtellenie,  est  bâti  sur  la  rive  droite  de  la 
Vègre  ,  qui  coule  au  bas  de  son  jardin  ,  à  2,6  h.  S.  i/4~E.  du 
bourg  de  Poillé.  11  est  remarquable  par  son  élégante  et  solide 
construction  ,  du  style  de  la  renaissance  ,  par  ses  hautes  che- 
minées ,  ses  toits  élevés  et  pointus  ,  ses  fenêtres  longues  et 
carrées  ,  sa  tourelle  suspendue ,  mais  surtout  par  ses  riches  et 
nombreux  ornements  en  moulures  et  arabesques  ,  les  arceaux 
gothiques  de  l'un  de  ses  appartements,  les  bas -reliefs  du 
manteau  de  cheminée  et  les  portraits  en  médaillons  sculptés 
dans  la  muraille  d'un  antre.  Les  auteurs  du  Voyage  pittoresque 
dans  le  département  de  la  Sarthe  ,  qui  ont  donné  deux  dessins 
de  ce  château,  font  observer,  avec  raison,  que  c'est  une  des 


46a  POILLÉ. 

plus  jolies  et  des  mieux  conservées  des  constructions  gothiques 
de  ce  département.  A  l'élégance  de  sa  construction  et  de  ses 
ornements  ,  disent-ils,  on  ne  prendrait  point  ce  château  pour 
une  anciennne  forteresse,  si  les  tours  avec  mâchicoulis,  qu'on 
aperçoit  de  tous  côtés  ,  pouvaient  laisser  du  doute  à  cet  égard. 
«  Ce  château  assez  vaste,  ajoutent-ils,  ne  paraît  pas  avoir 
été  terminé ,  et  Ton  est  surpris  de  n'y  voir  aucune  trace  de 
fossés.  »  Nous  pensons,  nous,  que  le  jardin,  qui  offre  peu 
d'étendue  et  nulle  apparence  de  luxe,  n'a  été  formé  qu'aux 
dépends  de  ces  fossés,  qui  ont  été  comblés,  et  que  la  rivière 
de  Vègrc  emplissait  d'eau.  Confisqué ,  pendant  la  révo- 
lution ,  sur  la  famille  le  Clerc  de  Juigné  ,  après  une  longue 
possession  ,  il  est  actuellement  la  propriété  de  MM.  Fautrat 
et  Blin  ,  gendres  de  l'acquéreur  M.  la  Guérinière.  2.0  La 
Roche  -  Imbault ,  à  1,6  hect.  à  l'E.  du  bourg,  sur  la  rive 
gauche  de  la  Vègre.  —  3.°  le  Prieuré.  —  4«°  Une  espèce  de 
tomhelle  ,  qui  se  trouve  derrière  la  ferme  de  Souligné  ,  est 
considérée  ,  par  quelques  personnes ,  comme  la  motte  féodale 
d'un  ancien  fief.  Sa  situation  sur  le  bord  de  la  rivière  sem- 
blerait indiquer  que  ça  pu  être  une  lombelle  druidique ,  ou 
l'emplacement  d'un  caslellum  romain  ?— 4-°  \z  Grand- V hier , 
avec  maison  de  maître,  à  1  k.  1/2  S.  S.  O.  du  bourg,  ap- 
partenant ,  avant  1 809 ,  à  M.  J.-B.  Beunaiche  de  la  Corbière. 
ANT1Q.  Outre  la  tomhelle  dont  il  vient  d'être  parlé ,  on 
rencontre  à  Poillé  et  à  peu  de  distance  de  celle-ci  ,  quelques 
autres  monuments  d'anquités  ,  savoir  :  i.°  dans  l'angle  d'un 
champ  de  la  même  ferme  de  Souligné,  une  pierre  de  bout, 
en  grès  ,  qui  paraît  être  un  peulven  ,  de  forme  pyramidale  , 
de  1  met.  34  c.  (  4  pieds  )  de  hauteur,  sur  2  m.  (  6  p.  )  de 
largeur  à  sa  base,  et  67  c.  (  2  p.  )  d'épaisseur  ;  2.0  une  autre 
pierre  de  bout,  placée  dans  un  champ  de  la  ferme  de  la 
Tahinière  ,  à  7  à  8  h.  au  nord  de  la  première,  de  1  m.  17 
cent.  (  4  p»  )  ^e  hauteur,  sur  2  m.  également  de  largeur ,  et 
5o  c.  (  18  pouc.  )  d'épaisseur.  La  situation  de  ces  deux 
peulvens  ,  près  du  cours  de  la  Vègre  et  dans  le  voisinage  de  la 
tomhelle  dont  il  vient  d'être  parlé  ,  semblerait  démontrer  que 
celle-ci  est  également  un  monument  celtique  ;  3.°  d'énormes 
amas  de  scories  (!e  forges  à  bras,  d'origine  gauloise  également, 
se  rencontrent  sur  divers  points  du  territoire,  notamment 
dans  les  bois  de  Brice,  à  3  k.  S.  O.  du  bourg;  4«°  on  a  dé- 
couvert aussi  sur  Poillé,  en  i833,  deux  plats  d'argent  de 
forme  arrondie  ,  avec  des  ornements  en  bosse  d'un  côté  et  en 
creux  de  l'autre  ,  et  un  médaillon  gravé  au  centre  :  quelques 
parties  de  celte  vaisselle,  qu'on  croit  être  du  i2.e  siècle, 
étaient  dorées  ;  5.°  et  6.°  enfin,  nous  avons  décrit  plus  haut 


POILLE.  463 

les  restes  de  l'ancien  temple  des  calvinistes  et  le  château  de 
Verdelle,  monuments  curieux,  d'une  époque  beaucoup  plus 
rapprochée. 

Usages  locaux.  Outre  l'usage  d'aller  chanter  aux  portes  des 
hymnes  funèbres  ,  le  jour  de  la  fête  des  Morts  ,  pratiqué 
dans  plusieurs  autres  communes  du  canton  de  Brûlon  ,  il  en 
existe  un  autre,  commun  également  autrefois  à  toute  la 
conlrée  ,  qui  ne  s'est  maintenu  jusqu'à  nous  qu'à  Poillé.  Il 
consiste  dans  une  sorte  de  confrérie  ,  composée  des  jeunes 
gens  de  chaque  sexe  ,  qui  choisissent  parmi  eux  des  délégués 
ou  commissaires ,  chargés  d'aller ,  ceux  de  chaque  sexe  sé- 
parément ,  faire  une  quête  dans  la  paroisse  et  dans  celles 
circonvoisincs  ,  laquelle  dure  quelquefois  plusieurs  mois. 
Lorsqu'elle  est  terminée ,  on  emploie  une  partie  de  son 
produit  à  l'achat  de  cierges  ,  que  tous  les  membres  de  l'as- 
sociation vont  présenter  en  corps  à  l'église,  à  un  jour  dé- 
terminé ,  en  y  faisant  célébrer  une  messe  solennelle  ;  après 
quoi  ils  vont  se  régaler  à  l'auberge  ,  avec  une  partie  du  produit 
de  la  quête  ,  réservé  à  celte  intention.  Cette  solennité ,  que  la 
plupart  des  curés  ont  abolie,  comme  leur  paraissant  peu 
favorable  aux  mœurs,  s'appelle  Y  offrande  des  Cierges.  Il  est 
probable  que  ,  dans  l'origine ,  c'était  à  Noël  que  cette  céré- 
monie avait  lieu. 

HISTORIQ.  En  i38o,  les  Anglais ,  sous  les  ordres  du  duc  de 
Buckingham ,  étant  venus  du  Yendômois  passer  la  Sarthe  à 
Noyen,  séjournèrent  pendant  trois  jours  à  Poillé.  (Voir 
le  récit  decet  événement ,  aux  articles  NOYEN  et  parce,  pages 
296  et  34i  ci-dessus.  ) 

Pendant  la  révolution,  les  habitants  de  la  commune  de 
Poillé ,  placés  au  centre  de  communes  qui  manifestèrent 
constamment,  et  souvent  les  armes  à  la  main,  leur  oppo- 
sition au  nouvel  ordre  de  choses,  montrèrent,  au  contraire, 
des  sentimens  opposés,  et  s'opposèrent  avec  fermeté  et 
constance  à  l'invasion  de  leur  bourg,  par  les  royalistes  in- 
surgés. J'ai  cité  ailleurs  (  PRÉC.  iïist.  ,  p.  ccclxxvi  et  cccxcix , 
des  fait  à  l'appui  de  cette  assertion  ,  qui  se  rapportent  à 
l'époque  républicaine.  La  même  conduite  fut  tenue  par  eux, 
lors  des  insurrections  légitimistes  de  181 5  et  de  i832. 

hist.  civ.  Nous  avons  cité  plus  haut ,  l'existence  d'un  an- 
cien hospice  de  l'ordre  de  S.- Jean  de  Jérusalem ,  appelé  l'Hô- 
pitau  ;  le  don  fait  aux  lépreux  de  la  paroisse ,  par  Lisiard ,  fils 
de  Geoffroi  de  Sablé,  et  l'aumône  annuelle  de  36  boiss.  de 
grain ,  dont  était  tenu  le  prieuré  envers  les  pauvres ,  par  l'acte 
de  sa  fondation.  Par  ses  testaments  et  codicile  ,  datés  des  i5  et 
20  sept.  1768,  Charles  Picard  de  l'Isle,  avocat  au  parlement 


464  POILLÉ. 

et  frère  de  Picard  du  Vau ,  fondateur  de  l'e'cole  de  dessin  du 
Mans,  fait  des  dons  aux  pauvres  de  plusieurs  paroisses, 
savoir  :  ioo  1.  de  rente  à  ceux  d'Avessé,  ioo»l.  à  Brûlon  , 
i5o  1.  à  Chevillé,  120  1.  à  PoiHé  ,  i5o  1.  à  S.-Ouen-en- 
Champagne  et  autant  à  ceux  de  Viré.  Son  frère,  Picard  du 
Vau  ,  participe  ,  pour  g,ooo  1. ,  à  ces  dispositions.  Le  revenu 
doit  être  employé  à  l'achat  de  froment  qui  devra  être  distribué 
aux  pauvres  les  plus  nécessiteux  de  chaque  paroisse ,  à  la 
désignation  du  curé  et  de  6  notables ,  le  4-  novembre ,  fête  de 
S.-Charles  ,  patron  du  fondateur.  Une  Messe  de  Requiem  doit 
être  chantée  le  même  jour  dans  l'église  de  chacune  de  ces  6 
paroisses ,  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celles  de  ses  père 
et  mère  ,  frère ,  sœur  ,  parrain  et  marraine  :  le  coût  en  sera 
prélevé  sur  ledit  legs.  Par  les  mêmes  actes ,  il  établissait  des 
écoles  de  charité  pour  filles,  à  Chevillé  ,  Poillé  ,  S.-Ouen  et 
Viré  :  la  maîtresse  de  chacune  de  ces  écoles  ,  qui  ne  devait  ap- 
partenir à  aucun  institut  ni  communauté  religieuse  ,  avait  droit 
à  un  traiicmenl  annuel  de  ioo  1.  De  l'Isle  laissait  une  somme  de 
26,000  1.  pour  l'exécution  de  ces  dispositions,  qui ,  placée  à 
4  1/2  pour  °/0  d'intérêt ,  devait  produire  une  rente  annuelle 
de  1,170  1.  Le  remboursement  de  ce  capital,  entre  les  mains 
de  la  régie,  vers  la  fin  du  siècle  dernier,  a  empêché  l'exé- 
cution de  ces  charitables  dispositions.  La  Grande-lsle  ,  dont 
l'un  des  frères  Picard  avait  pris  le  surnom ,  est  une  ferme  ou 
métairie  située  à  Poillé  ;  le  Vau  ,  qui  avait  donné  le  sien  à 
son  frère ,  se  trouve  dans  la  commune  de  Chevillé.  Par  son 
testament  du  20  septemb.  1788,  Gabriel  Chenon  de  Beau- 
mont  ,  seigneur  de  Brûlon  ,  Avessé  et  Viré  ,  mort  le  2  déc. 
17GI  ,  lègue  également  une  somme  de  1,7001.  de  rente,  sans 
retenue  ,  laquelle  doit  être  divisée  en  g  contrats,  aux  frais  de 
ses  héritiers  ,  pour  qu'il  soit  fait  chaque  année  ,  du  i5  au  23 
déc. ,  et  au  plus  tard  le  lendemain  des  fêtes  de  Noël ,  une 
distribution  de  seigle  çéronné ,  c'est-à-dire  ,  mêlé  d'une  pointe 
de  froment  ,  aux  pauvres  d'Avessé  ,  de  Brûlon,  Chevillé  ,  le 
Creux,  S.-Ouen-en-Charnpagne,  dans  la  Sarthe  ;  de  Blan- 
douet  et  de  Cossé  ,  dans  la  Mayenne.  Les  jour  et  heure  de 
la  distribution  et  la  quantité  de  grain  à  distribuer,  doivent 
être  annoncés  au  prône  de  la  grande  messe  ,  et  chaque  dis- 
tribution précédée  d'une  messe  de  Requiem  ,  pour  le  repos  de 
i'ame  du  fondateur,  à  laquelle  tous  les  pauvres  doivent  assister. 
Dans  l'état  de  répartition  qui  doit  être  dressé  chaque  année, 
par  le  curé  et  6  notables  de  chaque  paroisse  ,  on  devra 
avoir  égard  aux  veuves  chargées  d'enfants  ,  et  aux  vieillards. 
Il  lègue,  en  outre,  diverses  sommes  pour  l'établissement 
de  soeurs  de  charité  ,   chargées  du  soin  des  malades  et  de 


POILLE.  465 

faire  l'école  aux  jeunes  filles ,  dans  les  paroisses  de  Brulon  , 
Cheville,  Poillé  ,  S.-Ouen  -en  -Champagne  et  Viré.  Les 
sœurs  ,  en  distribuant  des  secours  aux  malades  ,  leur  recom- 
manderont de  prier  Dieu  pour  M.  Chenon  de  Beaumont,  leur 
bienfaiteur  ,  cl  elles-mêmes  sent  suppliées  de  ne  pas  l'oublier 
dans  leurs  prières.  Chaque  jour,  a  la  fin  de  l'école  ,  la  sœur 
qui  en  sera  chargée,  dira  à  haute  voix  celle  prière  ,  qui  sera 
répétée  à  voix  basse  par  les  enfanls  :  «  Nous  vous  supplions  , 
«  Seigneur  Dieu  tout-puissant,  d'avoir  pillé  de  l'âme  de 
«  noire  fondateur,  et  de  la  rnellre  au  nombre  des  bienheu- 
«  reux ,  au  nom  du  Père  ,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit.  Ainsi 
»  soit-il.  v  Ces  dispositions  n'ont  reçu  leur  exécution  que 
depuis  1802.  Les  revenus  de  la  maison  de  charilé ,  établie  au 
moyen  cette  de  ces  dons  et  de  plusieurs  autres  ,  notamment 
des  dispositions  faites  en  faveur  des  pauvres ,  en  1810,  par 
le  sieur  Guérin ,  s'élèvent  à  i,3i6  f . ,  ceux  du  bureau  de 
charité  réunis  :  cette  maison  est  desservie  par  deux  sœurs 
de  charité  d'Evron ,  et  administrée  par  une  commission 
de  cinq  membres.  Le  nom  de  champ  de  l'Ecole  ,  que  porte 
une  pièce  de  terre  dont  jouissait  la  cure  ,  annonce  l'exis- 
tence d'un  ancien  collège  ou  école  de  garçons  ,  dont  il  ne 
reste  pas  d'autre  souvenir.  La  commune  entretenait  une 
école  primaire  ,  longtemps  avant  que  la  loi  du  28  juin  i833 
lui  en  imposât  l'obligation.  Le  Conseil  municipal  ,  en  exé- 
cution de  cette  loi,  vota  80  f.  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  ,  et  200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'insliluteur.  Les 
sœurs  de  la  maison  de  charilé  tiennent  une  école  primaire  de 
filles. 

biogr.  Celle  commune  paraît  cire  le  lieu  de  naissance  de 
Guillaume  Poillé  ,  archidiacre  de  Sablé  et  chanoine  du 
Mans  ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut.  V.  la  biographie. 
Guyonne  Vivian  ,  mère  du  cardinal  Coinlerel ,  y  naquit. 

hydrogr.  Le  territoire  est  arrosé  ,  du  nord  au  sud  ,  dans 
sa  partie  orientale ,  par  la  rivière  de  Vègre.  Les  petits 
ruisseaux  de  la  Fontaine  -  Imbat ,  de  la  Sausseraye  et  de 
la  Celle  ,  l'arrosent  aussi  au  nord-est  ,  à  l'ouest  et  au  sud  , 
et  vont  confluer  dans  la  Vègre,  —  Moulins  du  Grand  et  du 
Pelit  Val,  situés  sur  la  Vègre,  près  le  bourg,  tous  deux 
à  blé. 

gÉolog.  Sol  généralement  plat ,  si  ce  n'est  le  long  du 
cours  de  la  Vègre  ;  terrain  presque  entièrement  de  transition 
supérieur  ,  antraxifère  ;  secondaire  inférieur  pour  le  surplus. 
C'est  dans  la  partie  nord-ouest  de  celle  commune  ,  près  le 
hameau  de  la  Dorbelière,  que  fut  découverte,  en  i8i5  , 
presque  à  affleurement  du  sol ,  l'antracite  déjà  observée  dix 
IV  3o 


466  POÏLLÉ. 

ans  auparavant  sur  Auvers-le-Hamon  ,  et  qu'on  commença 
à  s'occuper  de  son  exploitation  ,  entreprise  depuis  sur  une 
grande  échelle.  Toutefois  ,  le  peu  de  puissance  de  ses  veines 
sur  Poillé  et  leur  irrégularité ,  en  ont  fait  abandonner  l'ex- 
ploitation sur  ce  territoire.  Elle  y  est  accompagnée  de  fer 
sulfuré  cristallisé,  ou  pyrites  martiales,  qui  se  rencontrent  dans 
des  rognons  de  schiste  noir ,  veiné  de  quartz  blanc  amorphe 
et  recouverts  d'une  couche  de  schiste  argileux.  Les  collines, 
qui  dominent  les  deux  rives  de  la  \ègre  ,  se  composent  de 
roches  de  marbre  ,  exploitées  aux  carrières  de  l'isle  et  des 
Bodinières ,  pour  le  chargement  de  la  rouie ,  et  près  du  bourg , 
pour  être  converti  en  chaux.  Au  nord  du  bourg ,  existe  le 
calcaire  jurassique ,  dans  lequel  on  observe  un  grand  nombre 
de  fossiles,  savoir  :  plusieurs  espèces  et  variétés  d'ammonites  ; 
des  bucardites  ,  des  nautilites  et  des  plagiostomes  ;  un  grand 
nombre  d'espèces  de  térébratules  ;  plusieurs  espèces  de  be- 
lemnites  et  d'oursins  ;  etc. 

Moîl.  fliw.  Clausilia  dubia ,  drap.  ,  var.  b.  ,  près  de  la 
Tahinière  ;  Unio  Bâta  va ,  lam.  ,  dans  la  Vègre. 

cadastr.  Superficie  totale  de  1,756  hectar.  65  ar.  20  cent. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour. .  i,i58  hect.  12  ar.  56 
cent.;  en  5  cl. ,  évaluées  à  4  >  9  >  i5,  20  et  3o  f.  —  Jard. 
potag. ,  2Ô  88-61  ;  3  cl.  :  3o ,  33,  36  f.  —  Pépin.,  o-c>4-6o  ; 
à  3o  f.  —  Pièc.  d'eau,  0-4.9-20  ;  à  3o  f.  —  ^ign.,  7-38-64; 
à  8  f .  —  Prés ,  2o5-53-62  ;  4  cl.  :  i4  9  25  ,  45 ,  60  f.  — 
Bois  taillis  ,  269-09-20;  3  cl.  :  4»  8,  i5  f.  —  Pâtur.  ,  3-g4~ 
3o  ;  à  4  f*  ■ —  Land. ,  19-75-00  ;  2  cl.  :  2 ,  4  f*  —  Mares,  o- 
i5-3o  ,  à  2  f.—  Sol  des  propriét.  bât.  ,  n-io-52  ;  à  3o  f. 
Obf.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  presbyt.  et  jard. ,  i-oi-65.  — 
Bout,  et  chem. ,  44~9I~8o.  —  Kiv.  et  ruiss. ,  9-20-20.  =  226 
maisons  ,  en  7  cl. ,  26  à  5  f.,  69  à  10  f.,  70  à  i5  f. ,  3i  à  20  f. , 
19  à  32  f. ,  7  à  48  f. ,  4  à  60  f. 

M  impos.  |  Ï^Sg**'  "llll  '  '»  "  }  34,-8  f.  ,3  c. 

CONTRIB.  Foncier,  5,i83  f .  ;  personn.  et  mobil.  ,  5io  f.  ; 
port  et  fen. ,  167  f.  ;  34  patentés  :  dr.  fixe  ,  196  f.  5o  c.  ;  dr. 
proporl.,  64  f-  Total  ,  6,120  f.  5o  c  —  Chef-lieu  de  percept. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire  et  argilo-sablonneuse, 
se  composant  de  terres  douces  généralement ,  cultivée  en 
céréales  dans  la  proportion  de  5  part,  en  froment ,  autant  en 
seigle  et  méteil ,  1  en  orge  et  1  en  avoine;  produisant,  en 
outre,  trèfle,  en  petite  quantité;  chanvre,  lin  d'hiver, 
pommes  de  terre;  vignes;  prairies  d'assez  bonne  qualité; 
arbres  à  fruits;  bois,  etc.  Elève  de  poulains  ,  de  beaucoup 


POILLÉ.  të% 

de  bêles  à  cornes  et  de  moulons ,  moins  de  porcs  propor- 
tionellcmcnt ,  quelques  chèvres;  un  pelit  nombre  de  ruches. 
—  Assolement  généralement  triennal  ;  quadriennal  dans 
les  principales  terres;  i5  fermes  principales,  environ  3o 
bordages  ;  3o  charrues,  dont  les  2/3  traînées  par  bœufs  et 
chevaux ,  le  surplus  par  ces  derniers  seuls.  =:  Commerce 
agricole  consistant  en  grains,  dont  il  v  n'a  guère  exportation 
réelle  ;  en  besliaux  principalement  :  peu  de  graine  de  trèfle , 
de  chanvre,  de  lin,  et  de  fil  par  conséquent;  bois,  vin, 
fruits,  cidre,  beurre  ,  etc. 

—  Poillé ,  ainsi  qu'Avessé  ,  avaient  des  mesures  particu- 
lières pour  les  liquides  et  pour  les  grains,  dont  la  contenance 
comparative  a  été  donné  à  l'art,  de  cette  dernière  commune 

(  1-76  ). 

=z  Fréquentation  des  marchés  de  Brûlon ,  de  Sablé ,  de 
Loué  ,  de  Vallon  ,  etc.  ;  des  foires  d'Auvers-le-Hamon,  etc.  ; 
de  Bouère  et  de  Greèz  en  Bouère,  dans  la  Mayenne. 

industu.  Extraction  du  marbre  et  du  calcaire  jurassique  , 
pour  la  roule  et  pour  convertir  en  chaux  dans  deux  fourneaux, 
l'un  établi  près  le  bourg,  en  i832,  à  M.  Genti  ;  l'autre 
près  le  chemin  conduisant  de  Croix-de-Pierre  à  Chevillé,  à 
M.  Clément ,  autorisé  en  i833.  —  Fabrication  de  toiles  de 
chanvre  ,  en  2/3  et  en  3/4  ,  qui  occupent  4°  métiers  environ  , 
et  se  vendent  aux  marchés  du  Mans  et  de  Sablé.  On  a  cessé , 
vers  1814»  de  fabriquer  pour  Laval.  Un  certain  nombre  d'in- 
dividus de  la  commune ,  trouvent  du  travail  aux  mines 
d'anthracite. 

bout,  et  chem.  La  roule  départementale  n.°  5,  d'Angers 
à  Alençon  et  à  Mamers  ,  par  Sillé  et  Fresnay  ,  traverse  le 
territoire  du  sud-ouest  au  nord ,  en  passant  près  le  bourg. 
Plusieurs  chemins  vicinaux  :  d'Auvers-le-Hamon  à  Loué  et 
à  Vallon  ;  d'Asnières  à  Cossé-le-Vivien  (  Mayenne  )  ;  de 
Fonlenay  à  Ballée  (  Mayenne);  le  sillonnent  également. 

lieux  remarq  Comme  habitat.  :  Verdelle  ,  si  remarquable 
sous  le  rapport  de  l'art  ,  est  abandonné  et  sert  de  maison 
de  ferme  aujourd'hui;  le  Grand-  Vivier  ,  avec  maison  de 
maître.  Sous  le  rapport  des  noms  :  le  Châtelct ,  le  Plessis  , 
la  Glacière  ;  S.-Brice  :  on  ne  connaît  aucun  établissement 
religieux  sur  ce  poiut  qui  paraisse  motiver  ce  nom  ;  THôpitau  ; 
le  Hameau,  la  Celle  ;  la  Grande  et  la  Petite  Lieue;  llsle  , 
le  Val ,  la  Roche  ;  Souligné ,  Verdelle ,  noms  à  peu  près 
synonirnes  ;  la  Planche  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie,  succursale,  maison  de  charité  et 
bureau  de  bienfaisance,  avec  commission  administrative  et 
sœurs  de  charité;  école  primaire  de  garçons,  école  primaire 


468 


POILLE. 


de  filles  ;  résidence  d'un  perccpt  des  contrib.  dir.  ;  i  débit  de 
tabac.  Bureau  de  poste  aux  lellrcs  ,  à  Sablé. 

POILLE,  terre  noble  située  dans  la  paroisse  et  commune 
de  Marçon  ou  Marson  ,  sur  laquelle  nous  nous  sommes  peu 
étendu  à  cet  article,  dans  l'attente  où  nous  étions  de  rensei- 
gnements demandés  à  M.  le  comte  de  Malherbe  ,  qui  nous 
sont  parvenus  trop  tard. 

Il  n'est  pas  douteux  que  le  nom  de  cette  terre,  ne  lui  soit 
venu  d'un  cadet  de  la  famille  de  Poillé  ,  dont  il  est  parlé  à 
l'article  précédent,  à  qui  elle  aura  été  donnée  par  la  famille, 
ou  à  qui  elle  sera  venue  par  alliance. 

Suivant  une  notice  ,  reçue  récemment  de  M.  de  Malherbe , 
Jacqueline  de  Poillé  ,  unique  héritière  de  l'illustre  maison  de 
ce  nom  ,  épousa  ,  vers  l'an  i444>  Jean  de  Malherbe  ,  issu  de 
la  branche  des  Malherbe  ,  seigneurs  de  Neaufle ,  en  Nor- 
mandie ,  et  lui  porta  en  dot ,  outre  le  fief  de  son  nom  ,  ceux 
de  Pineau,  de  Follet  et  de  la  Fosse.  Jean  de  Malherbe , 
qui  demeurait  au  château  d'Achigny  ,  près  Vendôme,  était 
capilaine  de  5o  hommes  d'armes  ,  commandait  l'avant  et 
l'arrière-ban  ,  se  fixa  dès  lors  dans  le  Vau-du-  Loir  ("nom  que 
porte  la  contrée  dans  laquelle  se  trouve  situé  Marçon  ),  y  reçut 
pour  lui  et  pour  sa  femme  ,  l'obéissance  de  ses  nombreux 
vassaux  et  censitaires  ,  et  fit  hommage  simple  pour  la  sei- 
gneurie de  Poillé,  le  12  mars  i4^9>  au  seigneur  de  Marçon. 

11  est  évident ,  d'après  l'histoire  féodale  de  l'article  qui 
précède  ,  que  Jacqueline  de  Poillé ,  qui  pouvait  être  en  effet 
l'unique  héritière  de  la  branche  de  son  nom  établie  à  Marçon, 
ne  l'était  point  de  toute  celle  famille,  puisque  ,  d'une  part , 
le  nom  de  Poillé,  comme  on  peut  le  voira  L'article  précédent, 
n'était  point  éteint  en  1469  ;  de  l'autre,  que  la  filiation  direc- 
te ou  par  alliance,  de  la  branche  ainée ,  est  établie  au 
même  article  bien  au-delà  de  l'époque  donl  il  s'agit.  Du  reste  , 
nous  avons  pu  faire  erreur  à  l'art.  Marçon  (  v.  ci-dessus, 
page  4  )  *  en  disant  que  ce  fief-ci  avait  été  possédé  par  les 
familles  de  la  Chapelle  ,  de  Beaumanoir  et  de  la  Chastre  : 
c'est,  l'indication ,  dans  les  aveux  rendus  par  ces  familles  pour 
la  terre  paroissiale  de  Poillé  ,  au  ressort  de  Châtcau-du-Loir, 
bien  plus  voisin  de  Poillé- Marson ,  qui  m'a  induit  dans  celle 
erreur. 

Nous  lisons  dans  une  notice  sur  Françoise  d'Alençon,  aïeule 
d'Henri  IV,  destinée  pour  la  biographie  ,  et  que  nous  devons 
à  l'obligeance  de  M.  de  Musset,  de  Cogners,  beau-frère  de 
M.  de  Malherbe  ,  que  celle  princesse  ,  alors  mariée  à  Ch. 
de  Bourbon  ,  dota  de  1,000  1.  Anne  de  Mousliers  ,  en  la 
mariant,  en  1526,  à  René  de  Malherbe,  seigneur  de  Poilly 


POILLÉ.  469 

ouPouilly,  aliàs  Poillé,  l'un  des  gentilshommes  du  duc  du 
Vendômois  ,  son  mari ,  à  qui  elle  donna  ,  lorsqu'elle  fut  de- 
venue veuve ,  la  charge  de  maître  de  son  hôtel.  Par  un  acte  du 
18  janvier  i54q  (  se  rapportant  à  i55o  de  notre  ère  ,  l'année 
ne  commençant  alors  qu'à  Pâques),  elle  constitue  le  même 
«  noble  homme  R.  de  Malherbe  ,  conseil  et  maître  de  son 
«  hôtel ,  son  procureur-général,  pour  prendre  en  son  nom 
«  possession  des  terres  et  seigneuries  qui  lui  étaient  échues  , 
«  par  le  décès  de  feu  très-haut  et  puissant  seigneur  Charles 
«  duc  d'Alcnçon  ,  son  frère  ,  et  depuis  jà  baillées  à  la  feue  reine 
«  de  Navarre ,  Marguerite  de  Valois ,  pour  aucunes  recom- 
«  penses.  »  Elle  appela  aussi  R.  de  Malherbe  en  qualité  de 
témoin  ,  à  son  testament  qu'elle  fil  à  la  Flèche,  étant  tombée 
malade  de  la  maladie  dont  elle  mourut ,  et  ,  après  son  décès, 
qui  eut  lieu  le  14  sept.  i55o  ,  Ant.  de  Bourbon  ,  son  fils 
aîné  ,  écrivit  à  ce  fidèle  seviteur  de  sa  mère  ,  une  lettre  que 
nous  citerons  en  entier  à  l'article  biographique  de  cette  prin- 
cesse,  pour  qu'il  allât,  avec  le  trésorier  de  son  duché  de  Ven- 
dôme ,  chercher  le  corps  de  sadite  défunte  mère  à  la  Flèche, 
et  l'amener  à  Vendôme  ,  où  il  fut  inhumé. 

Vers  l'an  i5G4T  la  reine  de  Navarre  ,  mère  de  Henri  IV, 
ôte  le  gouvernement  de  Vendôme  et  du  Vendômois,  à  R. 
de  Malherbe,  et  le  remplace  par  Joachim  le  Vasseur, 
seigneur  de  Gogners. 

En  i5g3,  après  l'abjuration  d'Henri  IV,  un  détachement 
de  l'armée  royale,  conduit  par  les  mestres-de-camp  de  Rocq 
et  Chevalier  ,  dont  faisaient  partie  les  capitaines  Sablières  et 
la  Pointe,  avec  les  gardes  du  S.r  de  S. -Luc,  se  logea  au 
château  de  Corbuon  ,  paroisse  de  Villaines-sous-Lucé  ,  après 
avoir  pillé  les  villages  de  Ste  Cécile  et  de  Marçon  ,  et  vint 
attaquer  le  château  de  Poillé,  où  s'étaient  retirés  les  habitants 
des  campagnes  environnantes  ,  avec  leurs  meubles  et  leurs 
bestiaux.  Pierre  de  Malherbe ,  descendant  au  5.e  degré  de 
Jacqueline  de  Poillé ,  lieutenant  de  5o  hommes  d'armes 
des  ordonnances  ,  sous  la  charge  du  brave  Gruel  de  la  Freite, 
son  oncle,  se  trouvant  dépourvu  de  munitions,  pour  re- 
pousser une  agression  qu'il  n'avait  pu  prévoir,  signa  le  17 
mars  une  capitulation  que  violèrent  les  agresseurs.  De  Mal- 
herbe en  ayant  porte  ses  plaintes  au  roi ,  au  service  duquel 
il  était  particulièrement  attaché  dès  sa  jeunesse,  en  qualité 
de  gentilhomme,  le  maréchal  d'Aumnnt ,  comte  de  Château- 
roux  ,  qui  avait  été  chargé  d'instruire  contre  cet  attentat, 
ordonna  par  jugement  que  le  sieur  de  Poillé  ,  ses  serviteurs, 
soldats  et  paysans,  faits  prisonniers  dans  son  château, 
seraient  mis  en,  liberté ,  les  rançons  restituées  et  le.  château 


47° 


PÔlNT-MJ-JOtJR. 


rétabli  au  même  état  qu'il  était  avant  la  capitulation  ,  ce  qui 
n'ayant  pas  été  exécuté  ,  de  Malherbe  prit  à  partie,  sur  le  fait 
du  pillage  t  F.  de  Ponlavice,  fils  de  Ch.  de  Pontavicc,  seigneur 
de  Corbuon  ,  J.  Hardy  et  autres  ,  qui  étaient  au  nombre 
des  assaillants  ;  mais  les  poursuites  furent  arrêtées  par  un 
arrêt  du  Conseil. 

Adam-Fr.-Bonaventure  de  Malherbe,  issu  de  Pierre  et  de 
Magdelaine  de  Montausier,  était,  en  1789,  seigneur  de 
Marçon  ,  et  avait  comparu  en  cette  qualité  à  l'assemblée  des 
trois  ordres,  à  Tours.  Ses  fiefs  de  Poillé,  Bois-Maron  , 
Villeneuve,  S.-Lezin ,  Borde-à-la-Guette  ,  ainsi  que  celui 
de  la  Jaille  et  autres  ,  relevaient  nuement  de  celui  de  Marçon , 
dont  la  haute  justice  ,  comme  nous  l'avons  dit  à  cet  article , 
était  sous  l'hommage  de  la  baronnie  de  S  -Christophe  en 
Touraine. 

Situé  près  et  à  l'E.  S.  E.  du  bourg  de  Marçon  ,  auquel  il 
est  en  quelque  sorte  lié  par  une  avenue  ,  le  château  de  Poillé, 
près  duquel  se  trouve  un  autre  manoir,  anciennement  fortifié, 
appelé  la  Roche  de  Poillé  ,  appartient  à  M.  Jos.-Ch.-L.  de 
Malherbe,  qui  en  a  hérité  de  S.r  Adam-Pierre-Bonaventure 
son  père ,  et  l'a  fait  reconstruire  à  la  moderne ,  en  1804.  —  Le 
fief  des  Roches ,  qui  relevait  de  celui  de  Marçon  ,  fut  réuni  à 
celui-ci  par  l'acquisition  qu'en  fit  M.  de  Malherbe ,  père  du 
propriétaire  actuel  de  Poillé,  de  M.  Salmon  du  Châ  tel  lier,  qui 
Je  possédait  alors.  Le  château  des  Roches  (  v.  plus  haut , 
p.  4-  )  1  dont  ce  fief  a  été  distrait ,  est  actuellement  la  propriété 
de  M.  Ch.-L.-J.  Dubois  de  Monthulé  ,  qui  l'occupe ,  et  à  qui 
il  est  venu,  par  son  mariage  avec  une  héritière  de  la  famiile 
Salmon  du  Châtellier.  —  Celui  de  la  Marseillère  ,  cité  aussi  à 
l'article  marçon  (  p.  4  ci-dessus  )  ,  a  été  habité  anciennement 
par  un  S.r  Berziau,  secrétaire  des  commandements  du  roi 
de  Navarre ,  avant  et  depuis  l'avènement  de  ce  prince  à  la 
couronne. 

POILLL,  autre  fief,  situé  dans  la  paroisse  de  Marolles- 
les-Braults  (  v.  cet  art. ,  p.  4i  )  »  pour  lequel  Anne  Leballeur , 

veuve ,   alors  propriétaire,  est  taxée  à   10  1.,  au  rôle  du 

ban  et  de  l'arrière-ban  ,  dressé  en  i63g.  Ce  n'est  plus  qu'une 
simple  ferme  aujourd'hui. 

On  trouve  aussi  en  Luché  deux  fermes ,  appelées  le  Grand 
et  le  Petit  poillé,  situées  près  le  lieu  appelé  le  Camp.  11 
en  existe  dans  plusieurs  autres  endroits,  et  je  les  crois  être 
partout  indicatifs  d'un  terrain  maigre  et  peu  fertile,  du  moins 
originairement. 

POIJVT-DU  JOUR  (  le  ) ,  hameau  composé  d'un  petit 
nombre  de  maisons  ,  avec  auberge,  situé  commune  de  S. -Jean 


PONCÉ.  47  * 

de  la  Motte,  sur  la  route  royale  n.°  23  ,  de  Nantes  à  Paris , 
en  face  et  tout  près  le  bourg  de  Ligron. 

POINTE  (  la  ) ,  moulin  à  papier,  autrefois  à  blé,  situé 
commune  deChahaigne,  près  duquel  se  trouve  un  port  ou 
point ,  où  sont  disposées  par  trains  et  mises  à  flot  sur  le  Loir  f 
les  pièces  de  bois  de  marine  tirées  de  la  foret  de  Bcrsay. 
(V.  i-i58  et  262.) 

POISSONNIÈRE  (  la  ) ,  château  situé  dans  la  commune 
de  S.-Ouen-cn-Bclin.  Voyez  cet  article. 

PONCÉ,  PONSÉ,  PONSSAY,  anciennement  pokte- 
ZAY  et  mieux  peut-être  ,  pont-CÉ  ;  Ponciacus,  um;  Ponceium  ; 
Poncayum,  Cénoman.  ;  Pons-Cesarîs  (  v.  plus  bas ,  A1STIQ.  )• 
Commune  cadastrée  ,  du  cant.  et  à  7  kilom.  3  hect.  N.  E. 
de  la  Chartre  ;  de  l'arrondiss.  et  à  19  k.  E.  i/4-O.  de  S.- 
Calais  ;  à  44  k«  E.  S.  E.  du  Mans.  Anciennement  du  doyenné 
de  la  Chartre  ,  de  l'archid.  et  de  l'élect.  de  Château-du-Loir  ; 
du  dioc  du  Mans.  —  Dist.  légal.  8 ,  22  et  52  kilom. 

descript.  Bornée  à  l'O.  et  au  N. ,  par  Ruillé-sur-Loir;  au 
N.  E. ,   sur  un  très-petit  espace ,  par  la  Chapelle-Gaugain  ; 
à  l'E. ,  par  Lavenay  ;   au  S. ,   par  la  rivière  du  Loir,  qui  la 
sépare,  ainsi  que  le  déparlement,  du  Bas-Vendômois  et  du 
département  de  Loir-et-Cher  ;  cette  commune ,  de  peu  d'éten- 
due ,   a  la  forme  d'un  tétragone  irrégulier  ,   s'allongeant  en 
ellipse  du  N.  E,  au  S.  O.,  sur  un  diam.  central  de  4>2  h»? 
contre  2,7  h.  dans  sa  plus  grande  largeur  d'E.  à  O.  Le  bourg  , 
qui  s'étend  sur  la  rive  droite  du  Loir  ,  forme  une  assez  longue 
rue,  s'élendant,  d'est  à  ouest,  des  deux  côtés  de  la  route 
départementale  n.°  4,  de  Montoire  (  Loir-et-Cher),  à  Châ- 
teau-du-Loir. Une  partie  des  maisons  du  côté  droit  de  la 
route  sont  construites ,   ainsi  que  l'église ,   sur  le  penchant 
et  même  jusqu'au  sommet  de  la  colline  qui  domine  au  nord 
le  cours  de  la  rivière.  On  remarque  dans  ce  bourg,  l'un  des 
plus  jolis  du  département,  et  construit  au  milieu  du  vallon 
connu  sous  le  nom  de  Vau-du-Loir,  au  centre  d'une  contrée 
aussi  riche  que  pittoresque  et  qui ,  pendant  un  cours  de  24 
à  25  kilom.  (  6  1.  de   poste),  n'est  qu'un  continuel  jardin 
anglais,   i.°  l'église,  située  au  sommet  de  la  colline,  d'où 
elle  surplombe  en  quelque  sorte  au-dessus  du  centre  du  bourg, 
ouvertures  semi-ogivales,  ayant  deux  bas-côtés,  séparés  de 
la  nef  par  des  arcades  du  même  genre  ,  supportées  par  des 
piliers  carrés,  décorés  à  leurs  angles  de  colonnes  engagées, 
à   chapiteaux  ornés  de  palmes ,   de  figures  de   monstres   ou 
grotesques  ,  etc.  (  i2.e  siècle  )  ;  à  clocher  en  flèche  ,  construit 
sur  une  tour  carrée  bâtie  en  pierre  de  taille.  On  trouve  dans 
l'ancien  cimetière  ,  qui  entoure  cette  église ,  du  côté  nord 


47 


PONCE. 


principalement,  plusieurs  tombes,  sans  inscriptions,  en  pierreâ 
ressemblant  au  calcaire  coquiller  de  Doué  ,  à  couvercles  aussi 
sans  inscriptions,  dont  un,  au  lieu  d'être  plat,  est  convexe  ou 
anguleux.  Au  mur  extérieur  nord  de  l'église,  donnant  sur  ce 
cimetière ,    sont  inscrustées    trois   plaques   en    marbre  ,  se 
rapportant  à  autant  de  tombes    placées  au-dessous,  avec 
inscriptions:    la    i.re,    érigée  par  messire    Jacq.- Henri  de 
Durcet ,  cbev. ,   baron  de  Poncey  (  sic  )  et  par  sa  fille,  à  la 
mémoire  de  dame  Marie-Charlotte  de  Fonlenay,  leur  épouse 
et  mère,  décédée  le  12  avril  1787  ;  la  2.e ,  à  la  mémoire  de 
messire  Cl.-P.  Gabriel  de  Fontenay ,  ancien  offic.  de   cava- 
lerie,  mort  le   1 1  avril  i8o3  ,  âgé  de  82  ans  ;   et  la  3e  ,  à 
celle  de  dame  Marie- Louise  Robert  de  Saint-Victor,  épouse 
de  Henri-Jacq.-Anseline  de  Porct ,    marquis  de  Boisandré  , 
chev.  de  S.-Louis  ,  morte  au  château  de  Poncé  ,  le  18  juin 
1787.  Un  autre  lieu  d'inhumation,  appelé  le  Grand-Cime- 
tiere  ,  clos  de  haies  seulement,  est  situé  sur  la  même  colline  , 
près  et  à  l'E.  N.  E.  de  l'église.  2.0  le  château  de  Raray  , 
actuellement    de    Nonant  ,    situé    à    l'entrée    orientale    du 
bourg ,  ayant  sa  grille  et  sa  porte  cochère  sur  le  bord  de  la 
grande  route,  a  été  bâti  en  i534,  par  M.  de  fJ  hiville  ,  alors 
propriétaire,  en  belles  pierres  de   taille,   dans  le  style  de 
l'époque,  et  décoré  de  quelques  sculptures.  Il  est  accompagné  , 
au  sud,  de  belles  prairies  qui  s'étendent  sur  les  bords  du  Loir  ; 
à  l'est  et  au  nord-est,  de  jardins  ,  d'un  joli  bois  d'agrément 
et  d'une  avenue  qui  conduit  à  la  chapelle  S. -Etienne  et  à  l'an- 
cienne  tour  des  Roches,  dont   il   sera  parlé   plus  bas,   le 
tout  planté  sur  une  colline  percée  de  grottes  ornées  de  fon- 
taines et  de  bosquets.  Dans  la  partie  occidentale  du  bourg  se 
trouve  ,  au  côté  gauche  de  la  route  ,  sur  le  bord  de  la  rivière, 
la  maison   de  Paillard ,  avec  ses  jardins  ,   ses  moulins  et  sa 
belle  papeterie  et,  en  face,  du  côté  opposé,  sur  le  prolon- 
gement du  coteau  ,  les  restes  de  la  tour  et  de  la  chapelle  de 
la  Volonnière  ,  plusieurs  maisons  bourgeoises  à  la  ïendrière  , 
et  quelques  autres  constructions  modernes,   notamment  un 
joli  belvédère  bâti  par  M.  Quelin-Pothée ,   maire  et   pro- 
priétaire de  la  papeterie.  Au  centre  du  bourg  ,  est  une  fon- 
taine ,  dite  de  S.-Julien  ,  qui  fournit  abondamment  de  l'eau 
excellente  et  près  de  laquelle  est  établi  un  lavoir  public.  La 
jolie  situation  de  ce  bourg,  la  fraîcheur  de  ses  bâtisses,  l'air 
de  mouvement  et  de  vie  que  lui  procurent  le  passage  de  la 
grande  route  et  les  nombreux  ouvriers  qu'occupent  sa  pa- 
peterie et  les  autres  espèces  d'industrie  qui  s'y  trouvent ,  lui 
donnent  beaucoup  de  rapport,  surtout  le  dimanche,  avec  les 
villages  des  environs  de  Paris. 


PONCÉ.  Ifi 

POPUL.  De  71  feux  autrefois  ,  on  en  complc  aujourd'hui 
i65  ,  comprenant  320  indîvid.  mal.  ,  335  fem.,  tolal ,  655  ; 
dont  253  dans  le  bourg  ;  £i  et  3j  aux  hameaux  des  Vallées 
et  de  TOrcasière  ;  26  et  22  ,  à  ceux  de  la  Croix-Béchie  et 
delà  Butte;  de  i5  à  12  à  ceux  de  la  Crochardicre ,  des 
Saulaies  et  des  Lailries. 

Mouo.  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar.  ,  4.8; 
naiss.,  i55  ;  déc  ,  i33.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  62  ; 
naiss.,  i5q;  déc,  120. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.- Julien.  As- 
semblée le  1."  dimanche  après  le  i£  septembre,  fête  de 
l'Exaltation  de  la  Sle-  Croix.  La  cure  ,  qui  était  à  la  présen- 
tation du  chapitre  diocésain  ,  valait  environ  5oo  1.  de  revenu. 
Le  curé  de  Poncé  ,  était  chapelain  né  de  la  chapelle  du 
château  de  la  Flotte  (  v.  cet  art.,  il  -  44 l  )»  situé  dans  la 
paroisse  de  Lavenay.  11  existe  une  chapelle  au  lieu  appelé  les 
Roches,  où  était ,  dit-on,  un  ancien  manoir  seigneurial  de 
ce  nom  ,  à  1  k.  N.  E.  de  l'église  paroissiale  ;  une  autre 
se  trouvait  aussi  à  la  Valonnière,  dont  il  ne  reste  plus  que 
quelques  vestiges. 

Suivant  Tillemont  et  le  Cenomania ,  S.  Julien  ,  apôtre  et 
premier  évêque  du  Mans  ,  faisant  la  visite  de  son  diocèse  , 
chassa  des  démons  du  corps  d'une  fille  possédée,  dans  la 
paroisse  de  Poncé.  (  V.  l'art,  lavenay  ,  n-6o5.  ) 

D.  Mabillon  et  le  Cenomania,  rapportent  que  l'éveque 
Hildebert,  1097- 11 25  ,  fit  restituer  à  sa  mensc  épiscopale  et 
capitulaire  ,  les  églises  de  plusieurs  paroisses  envahies  par  des 
séculiers  ,  au  nombre  desquelles  était  celle  de  Poncé. 

Etablissement,  en  1825,  de  sœurs  de  charité  de  la  congré- 
gation de  Ruillé  (  v.  plus  bas ,  hist.  civ.  ). 

hist.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse,  avait  jadis  le  titre  de 
première  chàtellenie  de  la  baronnie  de  Lavardin  ,  située  dans 
le  Bas  -  Vendômois  (  v.  n-588  )  ,  réunie,  vers  11 80,  au 
comté  ,  puis  duché  de  Vendôme,  par  le  mariage  de  Rochifde 
de  Lavardin ,  avec  Jean  1." ,  comte  de  Vendôme.  L'ancien 
château  était  bâti ,  à  ce  qu'il  paraît  ,  aux  Roches  dites  de 
S.-Elienne  ,  à  peu  de  dislance  à  Test-nord-est  du  château 
actuel.  Celte  châlellenie  était  assez  importante  ,  et  les  sei- 
gneurs de  Poncé  sont  cités  dans  plusieurs  acles  solennels, 
tels  que  des  entrées  et  prises  de  possession ,  mariages ,  funé- 
railles ,  etc.  ,  des  comtes  de  Vendôme  ,  qui  étaient  leurs 
suzerains. 

Nous  manquons  de  renseignements  suivis  sur  la  chrono- 
logie des  seigneurs  de  Poncé  :  M.  le  comlc  de  Nonant  , 
possesseur  actuel ,  pense  qu'ils  ont  pu  disparaître  lors  de 


474  PONCÉ. 

l'incendie  du  chartrier  de  cette  baronnie ,  en  1793.  Nous 
trouvons  que  ,  lors  de  l'entrée  solennelle  que  fit  Geoffroi  11, 
dit  de  Preuilly  ,  en  prenant  possession  du  comte  de  Vendôme, 
en  1090,  accompagné  de  son  vicomte,  de  ses  barons  et  des 
principaux  gentilshommes  du  comté ,  le  baron  de  Poncé , 
qui  n'est  pas  nommé  ,  menait  par  la  bride  la  haquenée  sur 
laquelle  était  monté  le  comte ,  qui  lui  en  fit  présent. 

Ceux  des  seigneurs  de  ce  nom  que  nous  trouvons  cités  , 
sont  :  i.°  Gaufridus  ou  Godfroid  de  Ponsé  ,  qui ,  en  1222  , 
assista  aux  obsèques  du  sénéchal  Guillaume  des  Roches  , 
à  l'abbaye  de  Beaulieu  ,  à  laquelle  il  donna  «  quinquagcnta 
«  solidos  Turonensis ,  in  bustiâ  Andegavis.  »  ;  2.0  Christophe 
de  Poncé  ,  lequel ,  en  1527,  épousa  Marie,  fille  de  Jean  i.erde 
Maridort  et  de  Marguerite  de  Meulan  ;  5.°  René  de  Poncé  , 
seign.  de  Cheripeau ,  de  la  Beuvrière,  d'Epinay,  de  la  Ta- 
lonnière  et  de  Fleuré  ,  dont  la  fille  ,  appelée  Renée,  épousa 
Jacques  ni  de  Maillé,  seigneur  de  Benehart ,  gouverneur  de 
Vendôme,  que  fit  pendre  Henri  IV  ,  lorsqu'il  reprit  cette 
ville  sur  les  Ligueurs  ,  en  1589.  Il  ne  paraît  pas  que  René 
possédât  la  lerre  de  Poncé. 

En  i4-ï4>  Jean  d'Angennes,  i.er  du  nom,  chambellan  du 
roi  et  du  duc  de  Guyenne ,  rend  aveu  au  comte  de  Vendôme  , 
pour  la  châtellenie  de  Ponçay,  qu'il  tenait  de  Jeanne  de 
Courtremblay ,  sa  femme. 

Un  sieur  de  Thiville,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut , 
possédait  cette  seigneurie,  en  i534>  Elle  appartenait,  en 
1775,  à  M.  le  baron  de  Durcet,  dont  la  fille  la  porta  en 
mariage  à  M.  le  marquis  de  Raray.  M.lle  de  Raray  la  porta, 
également  par  mariage,  à  M.  le  comte  de  Nonant  ,  dont  le 
fils  ,  M.  Amédée  comte  de  Nonant ,  chevalier  de  S.-Louis 
et  ancien  chef  d'escadron  ,  en  est  acluellement  propriétaire. 
C'est  à  tort  qu'on  donne  assez  fréquemment  au  château  de 
Poncé  le  nom  de  Raray ,  par  l'habitude  contractée  de  désigner 
les  grottes  et  rochers  de  S.-Etienne ,  sous  le  nom  de  Rochers 
et  Grottes  de  M.me  de  Raray,  lorsque  cette  dame  possédait 
celle  terre.  Le  nom  de  Raray,  est  celui  d'une  ancienne  terre 
noble  ,  qui  n'est  point  passée  à  la  famille  de  Nonant. 

Antiq.  Nous  a\ons  cité  à  l'art,  lavenat  (  H-6o4  )  >  l'exis- 
tence d'un  camp  romain  ,  situé  au  confluent  du  Loir  et  de 
la  Braye ,  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Sougé ,  dans 
le  Bas-Vendômois ,  autrefois  du  diocèse  du  Mans ,  aujourdhui 
du  département  de  Loir-et-Cher.  De  ce  camp  ,  dont  nous 

r,  .1  m  ...  '      \       r    1  1  _«.      i     11 *     3- 


PONCÉ.  475 

bourg  actuel  de  Poncé  ,  sur  un  pont  en  pierre ,  dont  il  reste 
encore  quelques  vestiges  d'arches.  De  là,  probablement,  la 
véritable  élymologie  du  nom  de  ce  lieu  Pons  Cesaris  ;  pont  de 
César,  nom  que  nous  avons  dit  ailleurs  (  PnÉC.  HIST. ,  1-XX  , 
art.  lavenat,  u-6o5  ),  ne  signifier  autre  chose  que  pont  des 
Romains.  Sur  le  coteau  de  la  rive  droite  ,  en  face  de  ce  pas- 
sage, existait  une  enceinte  fortifiée,  qu'on  croit  avoir  été  celle 
de  l'ancien  château  appelé  les  Hoches,  et  nue  tour  élevée  sur 
un  tumulus ,  qui  paraît  être  de  construction  romaine,  à  en 
juger  par  la  dureté  de  son  ciment  et  par  les  briques  à  rebords 
qu'on  y  a  rencontrées  :  elle  fut  abattue  par  les  ordres  du  roi 
(  Louis  XIII),  en  1616,  probablement  parce  que  les  cal- 
vinistes s'en  étaient  fait  une  forteresse,  un  point  d'appui.  Un 
belvédère  a  été  établi  sur  l'emplacement  de  cet  ancien  donjon  , 
d'où  la  vue  s'étend  sur  un  horison  magnifique  ,  à  l'est  et  à 
l'ouest,  le  long  du  cours  du  Loir.  On  a  trouvé  ,  en  1789  ,  aux 
environs  de  la  tour  des  Roches  ,  un  assez  grand  nombre  de 
médailles  qu'on  croit  avoir  été  frappées  dans  la  Gaule  ,  a 
l'instar  des  médailles  romaines  antérieures  aux  empereurs. 
Les  unes  ,  en  bronze  ,  étaient  des  as  ,  représentant  d'un  côté  , 
une  louve  allaitant  deux  enfants ,  sans  empreinte  au  revers  , 
qui  était  creux;  d'autres  ,  en  argent ,  d'un  petit  module  ,  une 
tête  casquée  avec  des  ailes  ,  celle  de  Minerve  probablement , 
et  au  revers,  un  cheval  très-mal  formé;  d'autres,  en  or, 
représentant  une  tête  également  casquée  ,  et  une  victoire  au 
revers.  Beaucoup  d'autres  médailles  du  même  genre ,  avaient 
été  trouvées  dans  une  pièce  de  terre  appelée  le  Champ  du 
Trésor  ,  antérieurement  à  cette  époque  ,  et  il  en  a  été  décou- 
vert quelques  autres  depuis  11  ne  paraît  pas  douteux  qu'un 
tastellum  romain,  dépendant  du  camp  de  Sougé  ,  n'ait  été 
établi ,  à  Poncé  ,  en  forme  de  tête  de  pont,  pour  défendre  le 
passage  du  Loir  sur  ce  point. 

Il  existe  ,  dans  le  bourg,  des  masures  qui  sont  les  restes 
d'un  temple  calviniste ,  ce  qui  semble  justifier  ce  qui  a 
été  dit  plus  haut ,  sur  les  causes  qui  ont  pu  faire  ordonner 
la  démolition  de  la  tour  des  Roches. 

hist.  civ.  En  1824,  Madame  la  comtesse  de  Nonant- 
Raray  ,  fait  don  à  la  commune  de  Poncé  ,  d'une  maison  avec 
dépendances,  estimée  i5,ooo  f . ,  d'une  rente  de  4-OÏ  £  et 
d'une  autre  de  60  f.  ,  toutes  deux  sur  l'état  ;  d'une  autre 
rente  de  200  bourrées  et  de  11  stèr.  5a  centist.  de  bois  de 
chauffage  ,  le  tout  destiné  à  l'établissement  et  à  l'entretien 
d'une  maison  de  charité  ;  et  M.mcs  Vacher,  femme  Quantin,  et 
Flavie  Vacher,  femme  Peltereau,  font  don  aux  pauvres  de 
la  même  commune  ,  d'une  rente  de  10  boisseaux  de  blé- 


476  PONCÉ 

méteil,  i.rc  qualité.  L'acceptation  de  ces  donations,  est 
autorisée  par  ordonnances  royales  des  18  février  1824, 
pour  la  dernière  ;  du  4  novembre  suivant,  pour  la  première. 
Une  maison  de  charité ,  desservie  par  deux  sœurs  de  la 
Providence  de  Ruillé  ,  et  un  bureau  de  bienfaisance  y  réuni, 
ont  été  établis  au  moyen  de  ces  donations  ,  et  sont  adminis- 
trés par  une  commission  de  cinq  membres. 

En  i833,  le  Conseil  municipal  vote,  en  conformité  de  la 
loi  du  28  juin  ,  la  somme  de  80  f. ,  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école,  et  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 
Ecole  primaire  de  jeunes  filles  ,  tenue  par  les  sœurs  de 
la  maison  de  charité. 

hydrogr.  Le  Loir,  comme  nous  l'avons  dit,  arrose  et 
limite  la  commune  au  sud.  Une  chaussée  ,  qui  traverse  cette 
rivière,  en  même  temps  qu'elle  maintient  la  hauteur  des 
eaux,  au  niveau  nécessaire  pour  faire  tourner  les  roues  des 
moulins  de  Paillard ,  sert  à  communiquer  sur  la  rive  gau- 
che. —  Moulin  à  blé  à  2  roues  cl  moulin  à  papier  à  4 
roues. 

géolog.  Sol  montueux,  à  l'exception  de  la  partie  du  vallon 
du  Loir  qui  se  trouve  resserré  entre  cette  rivière  et  la  colline 
sur  laquelle  est  bâtie  l'église.  Terrain  d'alluvion  dans  la  vallée, 
crétacé  inférieur  formant  les  coteaux.  La  craie  tufau  ,  con- 
tenant plusieurs  espèces  de  coquilles  fossiles  ,  des  univalves 
principalement,  est  extrêmement  développée  sur  Poncé  ,  où 
on  l'exploite  comme  pierre  à  bâtir  :  elle  existe  même  dans 
la  vallée  au-dessous  de  l'alluvion  ,  et  ce  n'est  qu'à  une 
certaine  profondeur  qu'on  y  rencontre  la  partie  supérieure 
du  grès  vert.  M.  ïriger  pense  qu'à  peu  de  distance  de  là, 
dans  la  direction  de  Tours,  on  pourrait  trouver  des  eaux 
jaillissantes  ,  qui  appartiendraient  au  même  bassin  que  celles 
de  cette  ville. 

cadastr.  Superficie  totale  de  692  hectar.  17  ar. ,  se  sub- 
divisant ainsi  :  —  Terr.  labour. ,  53o  hect.  53  ar.  79  cent. , 
en  5  cl.  ,  évaluées  à  4  ,  8  ,  1 4  ,  24  et  32  f.  —  Jard.  et  vergers  , 
1 0-86-1 1  ;  3  cl.  :  à  32  ,  38  ,  42  £  —  Avenues  et  bosq. ,  o  88- 
60  ;  2  cl.  :  8 ,  1 2  f.  —  Réservoirs  ,  o-3o- 10  ;  à  32  f.  — ■ 
Vign.  ,  61-76-86;  4  cl.  :  6  ,  16,  28,  4°  ^  —  Prés,  21- 
9'5-6o  ;  4  cl.  :  21  ,  4-2  ,  64,  80  f.  —  Pâtur. ,  8-73-85  ;  2  cl.  : 
6,  12  f.  —  Bois  taillis,  11-73-go;  3  cl.  :  5 ,  8,  12  f.  — 
Aulnaies,  o-3i-6o  ;  à  12  f.  —  Landes,  io-4o-io;  2  cl.: 
1  ,  3  f .  —  Mares ,  0-28-10  ;  à  6  f .  —  Superf.  des»  bâtim.  , 
5-75-59;  à  32  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl.,  cimet.  et  presbyt. , 
0-34-40*  —  Bout,  et  chem, ,  21-02-70.  —  l\iv,  et  ruiss.  ,  7- 
24-70?  **;  i53  maisons,  en  9  cl.,  dç  3  à  80  f,  — *  Château, 


PONCE.  477 

200  f.  —  Moulin  à  blé,  220  f.  —  Moulin  à  papier ,  74.0  f# 

r>      „  ,.,   •  f  Propr.  non  bâties  .     1  i/*i5  f.  38  c.  \     ,0       r      o 

Revenu  .mpos.j     J__    bâlies    >      ^       m     J  14,897  F.  q8  c. 

Contrib.  Foncier,  2,58i  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  5 1 1  f .  ; 
port,  et  fen.  ,  190  f.  ;  26  patentés  :  dr.  fixe,  328  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  181  f.  33  c.  Total,  3,791  f.  33  c.  —  Chef-lieu  de 
perception. 

cultur.  Superficie  argileuse  et  argilo-calcaire ,  passable- 
ment productive,  ensemencée  en  céréales,  dans  la  propor- 
tion de  6  parties  en  seigle  et  méteil ,  5  en  froment ,  3  en 
orge  et  autant  en  avoine  ;  produit ,  en  outre  ,  du  chanvre  ,  un 
peu  de  trèfle  ,  des  pommes  de  terre  ;  beaucoup  de  vignes  et 
de  noyers  ,  d'arbres  à  fruits  à  cidre ,  etc.  ;  bois  ;  prairies  de 
bonne  qualité.  Elève  d'un  très-petit  nombre  de  poulains; 
beaucoup  de  bêles  à  cornes  et  de  moutons,  proportion- 
nellement ;  peu  de  porcs  et  de  chèvres.  —  Assolement 
triennal  ;  3  fermes  principales  ,  5  à  6  bordages  ,  le  surplus  , 
en  très-petites  tenues,  au-dessous  de  2  heclar.  ;  16  charrues  , 
presque  toutes  traînées  par  des  chevaux  seulement.  =  Com- 
merce agricole  consistant  en  grains ,  dont  il  n'y  a  pas  expor- 
tation réelle  ,  la  commune  ne  se  nourrissant  pas;  en  chanvre 
et  fil ,  vins  blancs  estimés  ,  noix  ,  fruits  à  pepins ,  cidre  ,  bois  , 
menues  denrées. 

industr.  Elie  Savaticr  ,  né  à  Bessé  ,  en  17 17  ,  simple 
teinturier  d'abord,  après  avoir  établi  dans  ce  bourg  une 
fabrique  de  serge  et  de  colonnades ,  une  filature  de  coton 
et  de  toiles  peintes  ,  des  fourneaux  à  chaux  ,  à  briques  et  à  po- 
terie, ayant  acheté  l'emplacement  d'une  ancienne  forge,  située 
sur  les  bords  du  Loir  ,  à  Poncé  ,  y  établit  un  moulin  qui  , 
au  moyen  de  la  même  roue  ,  exécutait,  à  la  fois  ,  le  foulage 
des  toiles  destinées  à  la  teinture  ,  le  ratinage  de  étoffes  ,  et 
le  teillage  ou  broyage  du  chanvre  :  plus  tard  ,  cette  mécanique 
fut  aussi  adaptée  au  pilage  des  bois  de  teinture.  Vers  1766  , 
cet  homme  industrieux  ,  l'un  de  ceux  dont  la  présence  suffit 
pour  vivifier  et  enrichir  le  pays  où  la  Providence  les  a  placés  , 
créa  une  papeterie  dans  le  même  emplacement ,  où  bientôt 
on  vit  s'élever  6  moulins  ,  4-  pour  la  fabrication  du  papier 
et  les  2  autres  pour  le  mouturage  des  grains ,  et  la  digue  , 
dont  il  a  été  parlé  plus  haut ,  destinée  à  maintenir  les  eaux 
au  niveau  convenable  pour  faire  tourner  les  6  roues  à  la 
fois.  11  fit  construire ,  en  même  temps  ,  des  bâtiments  spacieux 
pour  son  usine  et  d'autres  pour  le  logement  de  20  ménages 
d'ouvriers  ,  ayant  chacun  un  petit  jardin  ,  le  tout  formant  une 
espèce  de  hameau  ,  dans  la  même  enceinte  de  murs  où  se 


478 


PONCEÀU 


trouve  aussi  la  maison  de  maître,  accompagnée  de  jolis  jardins, 
que  la  rivière  circonscrit  au  sud-est.  M.  Quetin-Pothée  ,  l'un 
des  descendants  de  cette  homme  vénérable  ,  sur  lequel  nous 
donnerons  un  article  à  la  biogr.  ,  et  dont  l'image  a  déjà  été 
reproduite  dans  la  i  i.c  livrais,  de  notre  iconographie,  a  établi, 
depuis  quelques  années,  dans  cette  papeterie,  une  mécanique 
à  système  continu,  au  moyen  de  laquelle  on  voit  le  chiffon 
être  broyé  dans  les  cuves  par  des  cylindres,  couler  liquide 
et  collé  sur  les  châssis,  et  former  le  papier  qui  va  se  sécher 
sur  d'autres  cylindres  creux  échauffés  par  la  vapeur ,  et 
ensuite  se  rendre  sur  des  rouleaux  ,  sec  et  susceptible  d'être 
employé.  Celte  usine ,  dans  laquelle  M.  Quetin  a  conservé 
quelques  piles  et  cuves  pour  le  travail  d'après  l'ancien  mode, 
fabrique  des  papiers  à  impression  ,  de  couleur  pour  affiches, 
pour  tentures ,  à  emballage  et  à  sucre  particulièrement.  Ses 
débouchés  sont  dans  le  pays  ,  et  surtout  à  Paris  et  àOrléans. 

—  Celle  manufacture  occupe  ordinairement  20  ouvriers  pa- 
petiers, et  5p  autres  individus  pour  les  travaux  accessoires. 

Extraction  ,  à  découvert ,  à  la  carrière  de  la  Yolonnière , 
près  le  bourg,  du  calcaire  lufau,  estimé  pour  les  construc- 
tions  extérieures,  ayant  la  propriété  de  résister  à  la  gelée. 

—  Fabrication  de  cotonnades  et  siamoises  ,  qui  sont  portées 
à  Bessé  (  v.  cet  art.  ). 

rout.  et  chem.  Nous  avons  dit  plus  haut,  que  la  route 
départementale  n°(,  de  Château-du-Loir  à  Montoire  ,  qui 
longe  la  rive  droite  du  Loir,  traversait  le  bourg  de  Poncé 
dans  sa  longueur.  Celte  route  s'embranche  au  hameau  du 
Pont-de-Braye  ,  en  Lavenay  ,  avec  celle  n.°  6  ,  de  Tours  à 
la  Ferlé-Bernard ,  par  Besse  ,  S.-Calais  et  Vibrave. 

LIE.UX  remarq.  Comme  habitation  :  le  château,  Paillard, 
les  maisons  bourgeoises  de  la  lendrière.  Sous  le  rapport  des 
noms  :  la  Grande-Maison,  les  Châtelels,  les  Roches,  les 
Loges  ;  la  Croix-Béchis  ;  les  Vallées  ;  les  Saulaies,  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie  ,  succursale ,  maison  de  charité  et 
bur.  de  bienfaisance  réunis,  avec  commission  administrative  ; 
école  primaire  de  garçons,  école  primaire  de  filles;  résidence 
d'un  perccpleur  ;  bur.  de  déclar.  des  boissons ,  débit  de 
poudre  de  chasse  ,  débit  de  tabac  ;  chef-lieu  d'un  bataillon 
cantonn.  de  la  garde  nationale  ,  de  539  hommes  d'effectif. 
Bur.  de  posie  aux  lellrcs  ,  à  la  Chartre. 

PONCEAU,  PONTCEAU;  ruisseau  formé  de  la  réunion, 
près  du  hameau  de  ce  nom  ,  de  trois  petits  cours  d'eau  ,  ayant 
leur  source  près  le  bourg  de  Lavernat ,  dans  le  canton  de 
Mayet,  le  i.er  au  nord,  le  2.e  au  nord-nord-est,  le  3.e  à 
l'est-sud-est  de  ce  bourg.  Il  se  dirige  d'abord  au  sud  ,  puis  au 


P0NT-DE-BR.4YE.  479 

sud-est,  où  il  reçoit,  au-dessous  du  hameau  de  Launay ,  le 
petit  ruisseau  de  Luigné  ;  se  dirige  ensuite  au  sud-ouest,  pour 
aller  confluer  dans  le  Loir  ,  au  bourg  de  Vaas,  dont  il  baignait 
jadis  les  murailles  à  l'est ,  lorsque  ce  lieu  (  v.  son  art.  )  était 
fortifié.  Pendant  un  cours  de  8  à  9  k. ,  le  Ponccau,  à  qui 
Lepai^e  donne  le  nom  de  Brault,  arrose  les  communes  ci- 
dessus  dénommées,   et  fait  tourner  3  moulins  à  blé. 

—  Un  autre  ruisseau,  du  nom  de  FONCEAU,  prend  naissance 
sur  le  territoire  de  Monlreuil-le-Chélif  (  v.  cet  art.  ),  à  1 
kilom. ,  au  plus  ,  au  sud  de  ce  bourg  ;  passe  ,  en  se  dirigeant 
au  sud  ,  à  peu  de  distance  de  l'extrémité  orientale  des  bois 
de  Pezé  ;  se  contourne  ensuite  vers  l'est ,  peu  avant  le  hameau 
de  Gué-Perreux  ,  qu'il  traverse  ;  et  va  se  réunir  au  Toussant , 
au  moulin  des  Touches  ,  près  le  bourg  de  Ségrie  ,  après  un 
cours  de  6  k.  1/2  ,  pendant  lequel  il  ne  fait  mouvoir  que  le 
seul  moulin  de  Toussant.  Les  deux  ruisseaux  de  Ponceau  et 
de  Toussant,  prennent  le  nom  de  Jambron  (  v.  cemot  ) , 
après  leur  réunion. 

PONSÊ  ,  PONSS AY  ;  voyez  poncé. 
POi\T-AUX-HERMTES,  nom  donné  à  un  petit  pont 
en  bois ,  établi  sur  le  ruisseau  du  Pin  ,  décrit  plus  haut ,  page 
4-38 ,  appelé  aussi  ruisseau  du  Pont-aux-Hermitcs ,  au-dessous 
du  moulin  du  Pin  et  vis-à-vis  de  deux  fermes  nommées  les 
Ponts  ,  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de  Château-l'Hermitage 
(  n-38o  ) ,  mentionnée  dans  des  litres  anciens,    et  dans  la 
liste  des  paroisses  de  l'élection  de  Château-du-Loir ,  sous  le 
nom  de  Château-V Hermitage  ou  le  Pont- aux- Hermiles. 
PONTCEAU;  voyez  ponceau. 
PONT-CÉ ,  PONTEZAY  ;  voir  poncé. 
POl\T-DE  BRAYE,  hameau  situé,  pour  majeure  partie, 
sur  la  commune  de  Lavenay  (  v.  cet  art.  ),  le  surplus  sur 
celle   de  Sougé   (  Loir-et-Cher  )  ,    près  d'un   pont  en  bois 
construit  sur  la  Braye  ,  qui  lui  donne  son  nom  ,  un  peu  au- 
dessus  du  confluent  de  cette  rivière  avec  le  Loir ,  et  au  point 
de  jonction  des  routes  départementales  n.os  4  et  6,  du  Châleau- 
du-Loir  à  Montoire  (Loir-et-Cher"),  et  de  la  Ferté-Bernard 
à  Tours.  La  première  de  ces   routes  suit ,  à  peu-près ,   la 
direction  d'une  voie  romaine  qui,  du  camp  romain  de  Sougé  , 
passait  dans  l'emplacement  du  hameau  de   Pont-de-Braye , 
dont  la  rivière  de  Braye  le  sépare  ,  et  devait  conduire  à  Sub- 
dunum  ou  Suindinum  ,  le  Mans.  «  Le  pont  de  Braye  ,  écrivait 
M.  de  Musset  de  Cogners ,  il  y  a  20  ans,  est  en  bois  ;  il  a 
été  réparé  trois  fois  en  moins  de  60  ans ,  et  a  chaque  fois  il 
a  été  longtemps  impraticable  avant  la  réparation.  La  levée , 
du  côté  de  Sougé ,  n'est  pas  bien  entretenue  ;  elle  le  sera 


48o  PONT-DE-GESNES. 

mieux  ,  dit-on  ,  si  le  chemin  du  Château-du-Loir  à  Vendôme, 
par  Montoire ,  au  lieu  de  suivre  la  rive  gauche  du  Loir , 
depuis  la  Chartre,  est  conduite  à  partir  de  ce  point,  sur  la 
rive  droite  ,  par  Ruillé  et  Poncé ,  jusqu'au  pont  de  Braye.  » 
Ce  projet  a  effectivement  été  réalisé.  Le  hameau  du  Pont-de- 
Braye,  se  compose  d'une  douzaine  de  maisons  ,  dont  1  ou  a 
auberges ,  renfermant  une  population  d'une  trentaine  d'in- 
dividus,  dont  les  deux  tiers  sur  le  territoire  de  Lavenay. 

PONT- DE  COEUR,  ruiss.  qui,  prenant  naissance  à  l'étang 
de  Gruau  ,  dans  la  commune  de  Lavernat ,  du  cant.  de  Mayet, 
sur  la  limite-sud- ouest  de  la  forêt  de  Bersay,  se  dirige  au 
sud-ouest,  passe  au  bourg  de  Verneil-le-Chélif,  traverse 
l'étang  de  Cœur ,  fait  tourner  le  moulin  dont  il  porte  le 
nom  ,  et,  se  dirigeant  plus  directement  au  sud  ,  va  confluer 
dans  le  Loir  ,  à  1,2  hectom.  en  à-mont  du  moulin  de  Cherré  , 
sur  le  territoire  d'Aubigné.  Pendant  un  cours  d'environ  14. 
kiiom. ,  ce  ruisseau  arrose  les  trois  communes  désignées  dans 
cet  article  ,  reçoit  ceux  de  Mangé  ,  de  S.-Hubert  ;  celui  de 
la  Fontaine  ,  venant  de  Coulongé  ;  et  plusieurs  autres  moins 
importants  :  il  fait  mouvoir  8  ou  9  moulins  à  blé.  —  C'est 
par  méprise  que  nous  l'avons  désigné  sous  le  nom  de  Ponceau, 
à  l'hydrographie  de  l'article  Coulongé. 

POi\T-DE-GESi\E,  S  ;  PONT-DE-GENNE,  S  ;  Ponte 
Genœ ,  Pons  logenœ;  commune  du  cant.  et  aliénant  à  l'E.  de 
Monlfort-le-Bolrou  ;  de  l'arrond.  et  à  17  kilom.  E.  i/4-N. 
du  Mans;  autrefois  du  doyen,  et  de  l'archid.  de  Montait, 
du  dioc  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  1  et  20  kilom. 

DESCUIPT.  Bornée  au  N.  ,  par  Lombron  ;  à  l'E. ,  encore 
par  Lombron  et  par  Connerré  ;  au  S. ,  par  Soulitré  ;  au  S. 
O.,  par  S.-Mars-Ia-Brière;  à  l'O. ,  encore  par  S -Mars  et 
par  Montfort  ;  la  forme  très-irrégulière  de  cette  commune , 
se  rapproche  de  celle  d'un  carré  long  ,  s'étendant  du  IN.  au 
S.,  et  dont  la  moitié  nord-ouest  de  l'extrémité  septentrionale, 
se  prolonge  au  nord ,  en  forme  d'appendice ,  carré-long  éga- 
lement. Plus  grand  diam.  du  N.  au  S. ,  4-  k.  1/2  environ  ; 
moindre  diam.,  dans  le  même  sens,  3  k.  1/2;  plus  grand 
diam.  transversal,  ou  d'est  à  ouest,  3  k.  Le  bourg,  bâti  sur 
la  rive  droite  de  l'Huisne  ,  qu'on  y  passe  sur  un  ancien  pont 
en  pierre,  de  8  arches  principales  et  de  4-  autres  plus  petites 
aux  extrémités  ,  et  situé  vers  le  milieu  du  centre  longitudinal , 
mais  sur  la  limite  occidentale  du  territoire ,  forme  une  rue 
principale,  ayant  la  forme  d'un  Z,  qui,  parlant  du  pont, 
va  joindre,  à  très-peu  près,  l'extrémité  orientale  de  la  grande 
rue  de  la  petite  ville  de  Montfort,  dont  il  semble  n'être 
qu'un  faubourg.  Une  autre  petite  rue  s'étend  vers  le  nord , 


PONT-DE-GESi\ES.  48i 

pour  conduire  au  cimetière  ;  et  une  autre,  de  celle-ci  à  l'extré- 
mité   occidentale   de   la    première.    On    remarque    dans    le 
bourg ,    plusieurs    maisons    bourgeoises    assez    belles  ;    une 
vieille    maison   à  tourelles  ,   vers  l'extrémité   de  la  rue  qui 
conduit  à  Montfort ,  appelée  le  Chardon  ;  et  l'hospice  dont  il 
sera  parlé  plus  bas.  Eglise,  située  dans  la  partie  de  la  grande 
rue,    la   plus   rapprochée  de   la  rivière,  du  genre  gothique 
primitif ,   à  clocher  en  flèche.  Cimetière  près  et  au  nord  du 
bourg,    clos   de   murs,  dans    lequel  se   trouve    une    tombe 
en  marbre ,  en  forme  de   colonne ,  surmontée  d'une  urne  , 
recouvrant    les    restes    d'une    femme    enlevée   bien   jeune  à 
l'amour  de   son  mari  et  à   la  tendresse  de  sa   famille ,  dame 
Eugénie  Chauvin  ,  épouse  de  René  Pelouas ,  née  au  Mans  , 
le  7  avril  1799  >  décédée  le  17  septembre  1827  :  ce  monument 
est  entouré  d'une  balustrade  en  fer.  La  chapelle  de  S.-André  , 
bâlie  dans  le  cimetière  ,  a  été  détruite. 

POPUL.  De  117  feux  en  177$,  on  en  compte  actuellement 
188  ,  se  composant  de  43o  indiv.  mâles  ,  4-77  femelles  ,  total, 
907  ;  dont  683  dans  le  bourg  ,  90  au  ham.  de  Gué-d'Arancé  , 
et  25  à  celui  de  la  Croix-Douce  ou  de  la  Belle-Inutile  ,  situé 
sur  la  route  de  Paris  «à  Nantes. 

Mouo.  dcceniL  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag.  ,  63  ; 
naiss.  ,  23o  ;  déc.  ,  23g.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  76  ; 
naiss. ,  294  ;  déc  ,  279. 

hist.  eccles.  Eglise  anciennement  sous  le  patronage  de  S. 
Victur,  actuellement  sous  celui  de  S.  Gilles.  Assemblée,  le 
dimanche  le  plus  prochain  du  i.er  sept.  ,  fête  de  l'un  et  de 
l'autre  de  ces  saints. 

La  cure  ,  produisant  1,200  1.  de  revenu,  était  à  la  présenta- 
lion  de  l'abbesse  de  S.-Avit ,  près  Montmirail ,  dans  le  dioc. 
de  Chartres.  On  lit ,  dans  un  aveu  rendu  en  1609  ,  pour  la 
châlellenie  de  S.-Aignan  :  «  Le  curé  du  Poni-de-Gesnes  , 
tient  de  moi  châtelain  ,  9  journ.  de  terre  ,  dépendant  de  son 
bordage  nommé  l'eslre  Morel  ,  pour  raison  desquels  m'est 
tenu  faire  16  den.  tourn.  de  cens  ,  au  jour  de  S. -Martin 
d'hiver.  » 

Vers  l'an  1097  ,  selon  le  Paige  ;  1,202  selon  d'autres  ; 
Anne  de  la  Porte  ,  dame  de  Montfort  et  du  Pont-de  Gesnes  , 
fonda ,  dans  cette  dernière  paroisse  ,  un  prieuré  conventuel  de 
religieuses  qu'elle  appela  de  l'abbaye  de  St.-Avit ,  et  le  plaça 
sous  l'obédiance  de  l'abbesse  de  ce  monastère.  Une  seule 
religieuse  habitait  ce  prieuré  en  dernier  lieu,  et  jouissait  de  ses 
revenus,  portés  à  2,4co  1.,  dans  V Annuaire  pour  i832;  à 
i,5oo  1.  par  Lepaige  ,  ce  qui  paraît  plus  exact. 

On  trouve  ce  passage  dans  le  censif  de  l'abbaye  de  Saint- 
IV  3i 


48: 


PONT-DE-GESNES. 


Calais  ,  dressé  en  i3qi  :  »<  Ledit  abbé  (  de  S.- Calais  )  ,  a  en  la 
paroisse  du  Pont-de-Gennes ,  certains  prés  appelés  de  l'Auge  , 
sis  auprès  des  Ponls-de-Concray  (Connerré  )  ,  tenus  à  2  s. 
6  d.  de  cens,  du  fief  de  Guerîande,  et  les  tient  Juliol  Rouillart, 
à  23  5.  de  rente  à  la  Toussaint ,  et  paie  les  devoirs.  » 

]Sous  ne  repéterons  pas  ici  ce  que  nous  avons  rapporté 
ailleurs  ,  de  l'usage  où  étaient  autrefois  le  clergé  et  les  parois- 
siens du  Pont  de-Gesnes ,  de  se  rendre  processionnellement 
à  l'église  de  Champagne ,  le  jour  S.-Didier  ,  fête  patronale  de 
celte  dernière  paroisse,  et  de  la  cérémonie  qui  y  avait  lieu. 
Voir  l'art.  Champagne  ,  1-279. 

Une  maiadrerie  existait  au  Pont -de*  Gesnes  t  convertie  plus 
tard  en  Maison-Dieu  ,  avec  école  de  charité  ,  qui  subsistent 
encore  et  dont  il  va  être  parlé  plus  bas  ,  à  Thist.  CIV. 

HIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  au  manoir 
appelé  le  Château  ,  situé  à  9  h.  à  l'est ,  un  peu  vers  nord ,  du 
bourg  ,  était  un  membre  du  marquisat  de  Monlfort-le-Rolrou 
et,  comme  lui ,  ressorlissait  au  présidial  du  Mans.  Les  autres 
fiefs  étaient:  i°.  Le  Prieuré,  doté  d'une  partie  des  biens  de 
cette  terre  ;  20.  Germeau  ,  à  8  h.  S.  E.  du  bourg ,  sur  la  rive 
gauche  de  l'Huisne.  Le  fief  du  château  d'Ardenay  ,  s'étendait 
aussi  sur  la  paroisse  de  Ponl-de- Gesnes. 

En  i4%  9  Henri  Gaudin  ,  à  cause  de  Jeanne  de  Blanche- 
lande  sa  femme ,  rend  aveu  pour  l'office  de  la  sergenterie 
faiée  (  fieffée)  du  Pont-de-Gesnes.  Cette  sergenterie  était  l'une 
de  celles  dont  le  titulaire  devait  assister  à  la  procession  et  à  la 
cérémonie  de  la  course  des  lances,  qui  avait  lieu  au  JNJans  le 
dimanche  des  Rameaux  (  voir  m -384).  Pierre  Hugues,  ser- 
gent au  bailliage  du  Ponl-de  Gesnes  ,  assiste  en  ladite  qualité 
de  sergent  fieffé  ,  à  celles  qui  curent  lieu  le  dimanche  de 
Pasques  fleuries  ,  i4  mars  16 14. 

HIST.  CIV.  11  semblerait  ,  d'après  le  second  des  noms  latins 
donné  ci-dessus  à  la  paroisse  du  Pont-de-Gesnes  ,  que  ce 
nom  signifierait  pont  sur  l  Huisne.  Cependant,  la  fréquence  des 
lieux  qui  portent  le  nom  de  Gesnes  ou  Gennes  ,  dans  la  Sarlhe  et 
dans  plusieurs  des  départements  circonvoisins  ,  et  qui  ne  sont 
point  à  proximité  de  celte  rivière  ,  ne  permet  pas  d'adopter 
celte  étymologie. 

Il  existait  anciennement  dans  ce  lieu*  une  maiadrerie  ou  hos- 
pice de  Lépreux,  qui  ,  après  avoir  élé  annexée  à  la  comman- 
derie  du  Mans,  de  l'ordre  de  N.-L).  du  Mont-Carmel  et  de 
S. -Lazare,  fut,  par  arrêt  du  conseil,  du  19  juin  1699,  unie  à 
la  maiadrerie  de  Montfort,  pour  la  fondation  d'une  Maison- 
Dieu  commune  aux  deux  paroisses.  Tout  ce  qui  est  relatif  à  cet 
établissement  de  chanté  ,  ayant  été  rapporté  à  l'article  Mont- 


PONT-DE-GFSNES.  483 

fort  (  ci-dessus  ,  p.  160)  ,  nous  y  renvoyons.  Cet  hospice  est 
silué  sur  le  lerriloire  du  Pont-de-Gesnes  ,  tout  près  et  au 
nord  du  bourg.  Les  sœurs  qui  le  desservent ,  y  font  l'école 
aux  jeunes  filles  pauvres  des  deux  communes. 

On  lit ,  dans  l'aveu  de  la  Châtellenie  de  S  -Aignan  ,  cilé 
plus  haut  :  «  Le  maître  de  la  maladrerie  de  Monlfort  et  du 
Pont-de-G<snes  ,  me  fait  16  d.  tourn.  de  cens,  au  jour  et 
fête  de  S. -Denis.  » 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  vote  ,  en  exe'culion  de  la 
loi  du  28  juin  de  la  même  année  ,  80  fr.  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire  ,  et  2oo  fr.  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

historiq.  En  1567  »  sous  l'épiscopat  du  cardinal  Ch. 
d'Angennes  ,  on  célèbre  dans  la  cathédrale  du  Mans  ,  une 
messe  solennelle  pour  la  paix  ,  pour  le  roi  et  pour  la  conser- 
valion  de  M.  l'Evéque  et  de  ses  compagnons  d'armes  (  v. 
l'REc.  HISTOR.  ,  I-exci),  qui  poursuivaient  à  outrance  les 
ennemis  de  l'église  (  les  calvinistes  )  ,  à  Monlfort ,  au  Pont- 
de-Gcsnes  ,  à  S.-Mars  la-Brière  et  autres  lieux  circonvoisins. 

Lepaige  rapporte  aussi  que  ,  pendant  les  troubles  de  la 
Fronde,  en  i652  (  v.  préc.  hist.  ,  1  -  ccxxxvm  ) ,  le  pont 
élabli  sur  l'Huisne  ,  au  Pont-de-Gesnes  ,  fut  rompu  ,  proba- 
blement dans  fappréhension  des  Iroupes  du  duc  de  Beaufort. 

iiydrOG.  La  rivière  d'Huisne  sépare  la  commune  en  deux 
parties  inégales  ,  dont  3/5. es  environ  sur  sa  rive  droite  ,  en  la 
traversant  de  l'orient  à  F  occident  ;  le  ruiss.  d1  Arancé,  venant  de 
Lombron  ,  la  limite  à  l'est,  dans  toute  la  partie  située  sur  la 
rive  droite  de  l'Huisne.  C'est  à  partir  du  Pont-de-Gesnes,  que 
l'Huisne  fut  rendue  flottable  ,  en  17^7  ,  par  le  duc  de  Che- 
vreuse  ,  jusqu'à  son  embouchure  dans  la  Sarthe  ,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  à  son  article  (  II-  5^9  ).  —  Moulins  du  Breil 
et  du  Bourg  ,  sur  l'huisne  ,  à  2  roues  ,  à  blé.  Le  moulin  du 
Bourg  ,  seigneurial  autrefois  ,  appartenant  à  M.  de  Picolai 
(v.  l'art.  Monlfort)  ,  est  l'un  des  plus  importants  du  départe- 
ment, pour  la  quanlilé  de  moulurage  qu'il  exécule. 

géolog.  Sol  collineux  sur  la  rive  droite  de  l'EIuisne ,  dont 
le  noyau  est  le  grès  vert ,  appartenant  au  terrain  secondaire 
supérieur  ou  crélacé  ;  plat  sur  la  rive  gauche  ,  dont  loule  la 
superficie  est  en  silex  roulés  et  en  sables  d'alluvion. 

divis.  des  terr.  Cette  commune  n'étant  pas  cadastrée  , 
nous  ne  pouvons  offrir  qu'une  donnée  approximative  à  cet 
égard.  En  labour,  65i  hectares  ;  jardins  ,  19  ;  prés  et  prai- 
ries ,  118  ;  bois  ,  3i  ;  landes  et  pinières,  ni  ;  mares,  8; 
superf.  des  bâlim.  et  cours,  23  ;  égl.  ,  presbyt.  ,  hospices 
etc.,  5;  rout.  et  chem.,  i3;  riv.  et  ruiss.,  7.  Total,  i,o56  hect. 


484 


FONT-D'ÏVERNI. 


CONTRIB.  Fonc.  ,  4,5^8  f.  ;  personn.  et  mobil.  709  f.  ;port. 
et  fen.  ,  298  f.  ;  55  patentés  :  dr.  fixe  ,  34g  f.  ;  dr.  proport.  , 
190  f.  24.  c.  Total,  126,124  f.  H  c.  —  Perception  de  Montforl. 

CULTUR.  Superfic.  argilo-sablonneuse ,  et  purement  sablon- 
neuse ,  ensemencée  en  céréales ,  dans  la  proportion  de  8  part, 
en  seigle ,  7  en  avoine  ,  6  en  orge ,  point  de  froment  ;  en 
outre  :  sarrasin  ,  maïs  ,  chanvre  ,  pommes  de  terre  ,  abon- 
damment ;  citrouilles  ;  culture  maraîchère  ,  comme  à  Mont- 
fort  (v.  cet  art. ,  p.  162).  Prés  de  bonne  qualité,  le  long  du 
cour  de  l'Huisne  ;  arbres  à  fruits  à  cidre  ,  châtaigners  ;  bois  , 
d'essences  diverses  ,  sur  la  rive  droite  de  l'Huisne  ;  en  pin  ma- 
ritime, presque  cxclusiv. ,  sur  la  gauche.  Elève  d'un  très-petit 
nombre  de  poulains  ,  de  beaucoup  de  bêles  à  cornes  ,  de  porcs 
et  surtout  de  moutons  ;  quelques  chèvres  et  quelques  ruches. 

—  Assolem.  triennal  ;  2  fermes  principales  ,  8  à  10  moyennes 
et  bordages  ;  la  plupart  des  habitants  du  bourg  ,  font  valoir  des 
portions  de  terre  dépendantes  de  leurs  habitations  ,  ou  qu'ils 
afferment  ;  12  charrues  ,  traînées  par  des  chevaux  seuls. 

=  Commerce  agricole  ,  le  même  qu'à  Montforl  (  v.  p.  i63). 

INDUSTR.  Blanchiment  et  commerce  du  fil  ;  fabrication  , 
par  3o  métiers  environ  ,  de  toiles  de  chanvre  dites  brins  , 
communs  et  canevas  ,  de  même  qu'à  Montfort(v.  p.  i63). 

FOIR.  et  march.  Deux  foires  par  an  ,  d'un  jour  ,  fixées  au 
4-.e  jeudi  de  nov.  et  au  jeudi  qui  précède  la  fêle  de  Noël ,  fortes 
en  bestiaux  ,  en  porcs  gras  surtout  ,  et  en  denrées  du  pays. 

—  Fréquentation  des  marchés  de  Montfortet  de  Connerré  , 
principalement  ;  du  Mans  ,  de  Dollon  ,  de  Bonnétable  ;  de  la 
Ferlé-Bernard ,  pour  les  fils  et  les  toiles. 

ROUT.  et  chem.  De  même  qu'à  Montforl  (  v.  ci-dessus  , 
p.  i63  ). 

établ.  PUBL.  Mairie  ,  succursale  ;  hospice  ,  tenu  par  3 
sœurs  de  la  congrégat.  d'Evron ,  avec  bur.  de  bienfais.  et  école 
primaire  de  filles  ,  communs  avec  Montfort  ,  et  administrés 
par  une  commission  mixte  d'habitants  des  deux  communes  ; 
école  primaire  de  garçons  ;  un  expert  ,  un  débit  de  tabac. 
Bur.de  poste  auxletlres,  à  Connerré. 

établ.  partic.  Un  docteur  en  médecine.  Un  messager  pour 
le  Mans  ,  le  vendredi  de  chaque  semaine. 

POMT-D1VEKNI,  P.  D'YVERNY;  hameau  de  la 
commune  de  Monlmirail,  à  3  kilom.  au  N.  de  cette  petite 
ville ,  sur  l'ancien  chemin  du  Mans  à  Orléans  ,  par  le  Dunois, 
que  nous  croyons  avoir  été  une  ancienne  voie  romaine  {  v. 
111- 737).  On  remarque  dans  ce  hameau  ,  qui  prend  son  nom 
d'un  pont  construit  sur  l'un  des  nombreux  ruisseaux  qui  don- 
nent naissance  à  la  rivière  de  Braye  ,  une  lombelle  en  partie 


PONTIIOUIN.  485 

détruite  (  v.  ci -dessus,  p.    i84  )•  H  s'y  trouve  aussi    une 
auberge  ,  de  temps  immémorial  (  v,  Part,  montmirail  ). 

PÔNTIIOULV ,  PONTHOIN ,  et  peut  -être  mieux  ,  pont- 
OUEN  ;  Pontonium  ;  commune  du  cant.  et  à  4>8  hectom.,  S., 
un  peu  vers  O. ,  de  Marolles-les-Braulls  ;  de  l'arrond.  et  à  16 
kilom.  S.  i/4~  O. ,  de  Mamers  ;  à  25  k.  N.  N.  E.  du  Mans  ; 
jadis  du  doyenné  de  Bcaurnont-le- Vicomte  ,  du  Grand-Archid. , 
du  dioc.  cl  de  l'elect.  du  Mans.  —  Dist.  lég.  :  5  ,  19  et  29  kil. 

DESCRIPT.  Bornée  au  N.  ,  par  Dissé-sous-Ballon  ;  à  l'E., 
par  S.-Aignan  ;  au  S. ,  par  Mézières-sous-Ballon  ;  à  l'O.  , 
par  Congé-sur-Orne  ;  au  N.  O.  par  Danguel  ;  celte  commune 
présente  la  forme  d'une  ellipse,  se  contournant  un  peu  du  N. 
E.  au  S. ,  offrant  par  conséquent  une  concavité  du  côté  de 
l'ouest.  Sa  plus  grande  étendue ,  du  N.  E.  au  S.  ,  est  d'environ 
2  k.  1/2,  sur  2  k.  au  plus  de  largeur,  de  l'E.  à  l'O.  Le 
bourg  ,  situé  sur  la  rive  droite  de  l'Orne-Saosnoise  ,  et  sur  la 
limite  sud-  est  du  territoire  ,  ne  se  compose  que  de  3  à  4  niai- 
sons  ,  le  presbytère  compris  ,  et  d'une  petite  église  fort 
simple,  à  ouvertures  cintrées,  assez  proprement  décorée  , 
dans  laquelle  on  remarque,  À  la  gauche  du  chœur  ,  un  tableau 
représentant  la  Cène  ;  clocher  en  flèche  octogone.  Cimetière 
aliénant  au  côté  sud  de  l'église  ,  clos  de  haies  et  de  murs. 

POPUL.  De  55  feux  autrefois ,  on  en  compte  actuellement 
85,  comprenant  192  indiv.  mal.,  2o3  fem.  ,  tolal ,  3g5  ; 
dont  25  dans  le  bourg  ,  45  au  ham.  de  la  Troche ,  de  i5  à  20 
à  chacun  de  ceux  de  la  Fosse  ,  de  la  Commune  et  des  Murs. 

Mouq,  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  36  ; 
naiss.  ,  i4o  ;  déc.  ,  127.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  38  ; 
naiss.,  129  ;  déc. ,  65. 

hist.  ecclés.  Eglise  dédiée  à  S.  Marnert ,  évêque  ;  assem- 
blée patronale,  le  dimanche  le  plus  proche  du  11  mai,  fête 
de  ce  saint. 

La  cure  ,  valant  environ  800  1.  de  revenu  ,  élait  à  la  pré- 
sentation de  l'évêque  diocésain.  Il  y  avait  dans  la  paroisse 
une  prestimonie  appelée  Hoyau  ,  dont  le  revenu  n'est  pas 
connu. 

hist.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  comprise  au  nombre 
de  celles  du  Saonois,  ressorlissait  à  son  bailliage,  dont  le  siège 
était  à  Mamers.  Acquise  par  les  châtelains  de  S.-Aignan, 
elle  élait  réunie  depuis  longtemps  à  cette  châtellenie  ,  puis- 
que, dans  un  aveu  de  160g,  on  voit  ces  seigneurs  déclarer 
avoir  les  droits  de  fondateurs  de  l'églse  dudit  Ponthouin  et 
celui  de  litre  dans  ladite  église.  Le  moulin  de  S.-Laumer  en 
dépendait ,  avec  droit  exclusif  dans  la  rivière  d'Orne  ,  jusque 
au-dessous  dudit  moulin. 


486  PONTHOUIN. 

Par  le  même  aveu ,  de  1609  ,  les  divers  fiefs  et  censitaires  de 
la  paroisse  de  Ponthouin  ,  relevant  du  châtelain  de  S.-Aignan, 
comme  seigneur  de  la  dite  paroisse,  sont  i.°  Jacques  de 
Courloux  ,  écuyer,  S.r  de  la  Gidonnière  et  du  lieu  de  Cour- 
telard ,  à  cause  de  Louise  de  Butin  son  épouse,  homme  de 
foi  simple  pour  2  fois,  la  i.re  pour  le  fief  et  domaine  de  Cour- 
telard  ,  sis  paroisses  dudit  Ponthouin  et  de  Congé  ,  et  la 
métairie  de  la  Motte  ,  alias  le  Pin ,  sise  dans  cette  dernière  pa- 
roisse ;  ledit  lieu  de  Courtelard  composé  de  maison  mana- 
ble  ,  etc.  ,  coulombier,  douves  ,  fossés,  garennes  à  conils  , 
etc.  ,  où  il  y  a  25  hommages  et  plusieurs  sujets  qui  en  tien- 
nent censivement  ;  la  2.'le  pour  son  fief  de  la  Gaudrière,  où  il  y 
a  aussi  plusieurs  hommages  et  sujets  qui  en  tiennent  :  «  Pour- 
quoi est  tenu  me  faire  2  fois  et  hommages  simples,  avec  3o  s. 
de  service  chacun  an  ,  au  jour  de  Pâques  fleuries  ,  pour  raison 
desdits  fiefs  et  domaine  de  Courtelard  et  du  Pin  ;  et ,  pour  le  fief 
de  la  Gaudrière}  12  d.  toum.de  service  au  terme  de  Toussaint, 
aussi  un  plesseur  à  plesser  dans  ma  garenne  de  S.- Aignan  et  1  2 
d.  t.  de  taille,  quand  elle  advient  êlre  levée  par  la  coutume;  et 
mes  droits  de  tailles,  rachapt,  relief,  quand  ils  adviennent  élre 
levés  par  droit,  selon  la  coutume,  plegs,  gaiges,  droits  et 
obéissances.  »  2.0  M.tre  Fr.  Engoullevent  ,  prestre,  doct.  en 
théologie,  curé  de  S.-Aignan,  et  M.tre  Jehan  Mesnaige,  hom- 
mes de  foi  et  hommage  simples  ,  pour  le  fief  de  Lussault.  3.° 
Ledit  Mesnaige,  pour  deux  parts  et  les  héritiers  d'Anlhoine 
de  Sanson  ,  escuyer  ,  pour  la  3.e  part ,  hommes  de  foi  simple , 
pour  le  fief  de  1 Onglée.  4-.°  M.tre  Julien  du  Maine  ,  avocat  au 
Mans,  h.  de  foi  simple,  à  cause  de  son  fief  et  domaine  de  Mal/e- 
mare ,  autrement  la  Rivière.  5.°  La  terre  et  seigneurie  du  Léart, 
dont  le  manoir  était  situé  paroisse  de  Dissé-sous-Ballon  , 
s'étendait  sur  celle  de  Ponthouin. 

HIST.  CIV.  Suivant  M.  de  Gervile  (Rech.  sur  les  anc.  noms 
de  lieu,  en  Normandie)  ,  le  nom  propre  joint  à  celui  d'un 
pont  du  moyen  âge  ,  indique  celui  qui  le  fit  construire. 
Ainsi,  le  nom  de  Ponthouin,  qui  devrait  s'écrire  Pont-Ouin, 
ou  Pont-  Ouen  ,  indique  que  celui  qui  le  fit  édifier  ,  portait  le 
nom  propre  ou  le  nom  patronique  de  Ouen  ,  ou  qu'il  l'aurait 
été  sous  l'intercession  de  S. -Ouen  ,  dont  une  paroisse  toute 
voisine ,  S. -Ouen  sous-Ballon ,  porte  le  nom. 

En  i833  ,  en  exécution  de  la  loi  du  28  juin  ,  la  commune 
possédant  un  local  pour  l'établissement  d'une  école  primaire , 
dans  une  maison  construite  ,  en  1827  ,  pour  le  logement  d'un 
sacristain-instituteur,  le  Conseil  municipal  vole  la  somme 
de  200  f. ,  seulement,  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

HYDROGR.  La  petite  rivière  d'Orne-Saosnoise  ou  d'Orne- 


POiYTHOUlN.  487 

Nord-Est ,  limite  la  commune  au  sud-est  et  au  sud  ;  le  ruiss. 
le  Malherbe  ,  à  Test  ;  et  celui  de  Becon  à  l'ouest.  —  Moulin 
de  S.-Laumer  ,  sur  l'Orne. 

géol.  Sol  plat ,  appartenant  à  l'étage  moyen  du  calcaire 
oolithique,  offrant,  sur  le  bord  de  l'Orne ?  le  terrain  crétacé 
inférieur. 

Divis.  des  terr.  En  labour ,  229  hectares  ;  jardins ,  5  ;  prai- 
ries ,  47  ;  bâtim.  et  cours  ,3  1/2  ;  égl. ,  cimet.  ,  presbyt. ,  1 
1/2  ;  chemins  ,  4  i  eaux  courantes  ,  3.  Total ,  253  hect. 

CONTRIB.  Fonc. ,  2,52i  f  ;  personn.et  mobil.,  172  f.;  port, 
et  fen. ,  (8f.;2  patentés  :  dr.  fixe  ,  9  f .  ;  dr.  proport. ,  09  f. 
07  c.  Total,  2,789  f.  07  c.  —  Percept.  de  Marolles-les- 
Braults. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire  ,  que  la  culture  a  rendu 
fertile  ;  ensemencée  en  céréales  dans  la  proport,  de  6  parties 
en  froment  et  autant  en  seigle  ,  5  part,  en  orge  et  autant  en 
avoine  ;  produisant  en  outre  ,  trMle  ,  chanvre  ,  pommes  de 
terre  ,  etc  ;  prés  d'assez  bonne  qualité  ,  sur  le  cours  de 
l'Orne  ;  presque  point  de  bois  et  d'arbres  à  fruits.  Elève  d'un 
petit  nombre  de  poulains  ,  d'une  assez  grande  quantité  de 
bêtes  à  cornes  et  de  moutons  ,  peu  de  porcs  et  de  chèvres. 
—  Assolement  triennal  ;  6  fermes  principales  ;  une  dixaine 
de  moyennes  et  principaux  bordages  ,  et  autant  de  petits  bor- 
dages  et  maisonnies. —  i5  charrues  ,  dont  un  tiers  traînées 
par  bœufs  et  chevaux  ,  le  reste  par  ces  derniers  seuls,  rzs  Com- 
merce agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a  exportation 
réelle,  du  quart  au  tiers  des  produits  ;  en  graine  de  trèfle, 
chanvre  et  fil ,  bestiaux  ,  menues  denrées. 

—  Fréquentation  des  marchés  de  Bonnétable  ,  Ballon  , 
Beaumont ,  René  et  Mamers. 

INDUSTR.  Fabrication  ,  dans  5  à  6.  métiers  ,  de  toiles  de 
chanvre,  de  commande  ,  pour  les  particuliers. 

rout,  ET  CHEM.  Chemins  vicinaux  seulement ,  généra- 
lement bas,  humides  et  de  difficile  exploitation. 

lieux  remarq.  Aucun  comme  habitation  ,  tous  les  anciens 
fiefs  ,  indiqués  plus  haut ,  n'étant  plus  que  de  simples  fermes 
aujourd'hui  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  Le  Grand-Parc  ,  les 
Murs  ;  la  Commune  ;  la  Mallemare  ou  la  Puvière  ;  l'Epinay  , 
le  Buisson ,  etc. 

étarl.  purl.  Mairie,  succursale,  école  primaire  de  gar- 
çons, —  Bureau  de  poste  aux  lettres  ,  à  Bonnéiable. 

PONTHOUIN  (vieux-),  moulin,  situé  sur  l'Orne-Nord- 
Est  ou  Saosnoisc  ,  en  à-mont  de  celui  de  S.-Laumer,  à  Pont- 
houin  ,  mentionné  à  l'art,  précédent.  Il  paraît  que  là  existait , 
dans  l'origine  ,  le  pont  qui ,  plus  tard ,  a  donné  son  nom 


488 


PONTLIEUE. 


à  la  commune  de  Ponthouin.  Le  Vieux-Ponthouïn ,  est  si- 
tué sur  le  territoire  de  Mézières-sous- Ballon  (  v.  cet  art.  ). 

POXT-LÈVE;  voyez  Parlicle  PONTLIEUE,  qui  suit. 

POIVTLIEUEetarnage,  PONT-LÈVE,  anciennement; 

Pons  Lcugœ ,  Ponii  Leuca ,  Ponti  Leuga  ,  Ponll  Leuva  ;  Mo- 
nasterium  Sti-Martini  de  Ponii- Leuva;  commune  CADASTRÉE, 
du  i.er  canton  du  Mans  et  de  l'arrondissement  du  même  nom  ; 
jadis  des  Quintes ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist. 
légal.  :  2  kilom.;  pour  Arnage,  8  k. 

DESCRiPr.  Bornée  au  N.,  par  le  Mans  et  par  Ste-Croix; 
à  TE. ,  par  Yvré-1'Evêque  ,  Changé  et  Ruaudin  ;  au  S. ,  par 
Mulsanne  et  Moncé-en-Belin  ;  au  S.  O. ,  par  Spay  et  par 
la  rivière  de  Sarthe,  qui  la  sépare  d'Alonnes;  à  TO.,  encore 
par  la  Sarthe,  jusqu'au  port  Bellot,  et  par  une  portion  du 
territoire  du  Mans  ;  le  sol  de  cette  commune  forme  une  sorte 
d'ellipse  très-irrégulière  ,  s'étendant  du  N.  E.  au  S.  O. ,  sur 
un  diam.  d'env.  8  k. ,  contre  5  k.,  dans  sa  plus  grande  lar- 
geur, qui  est  d'orient  à  occident. 

Le  bourg  de  Pontlieue,  proprement  dit,  est  séparé  de  la 
ville  du  Mans  par  une  double  avenue,  de  8  h.  de  longueur  , 
bordant  les  deux  côtés  de  la  chaussée  que  longe  la  roule  royale 
de  Paris  à  Nantes,  plantée,  de  chaque  côté,  d'une  double 
ligne  de  platanes,  alternant  avec  des  peupliers  d'Italie  :  il  ne 
paraît  être  qu'un  faubourg  de  celte  ville ,  à  laquelle  la  réu- 
niront bientôt  les  deux  rangées  de  maisons,  qui  se  cons- 
truisent et  s'augmentent  chaque  jour,  des  deux  côtés  de  cetle 
avenue,  vers  le  milieu  de  laquelle  se  trouve  la  ligne  sépara- 
tive  des  deux  communes.  D'après  une  nouvelle  délimitation 
projetée,  cette  ligne  de  séparation  ou  limitative  des  deux 
communes,  devra  suivre,  à  droite,  le  chemin  qui  conduit 
à  Préaux,  et  se  prolonger  jusqu'à  la  rivière  d'Huisne  ; 
de  l'autre  côté,  ou  à  gauche  ,  une  nouvelle  rue,  ouvrant  en 
face  de  ce  chemin,  et  se  dirigeant  à  l'est,  à  travers  les 
terrains  de  la  Bertinière,  jusqu'à  la  rivière  d'Huisne  éga- 
lement, au-delà  du  lieu  de  la  Grande- Barre.  Plusieurs  autres 
rues ,  tracées  sur  ces  mêmes  terrains  de  la  Bertinière ,  par 
les  spéculateurs  qui  les  ont  acquis  ,  donneraient  lieu  ,  si  elles 
se  garnissaient  de  maisons,  à  un  nouvel  et  immense  quartier, 
dont  une  bonne  partie  se  trouverait  situé  sur  Pontlieue.  On 
donne  le  nom  de  Bourg-Neuf,  aux  maisons  construites  sur 
le  côté  droit  de  l'avenue  qui  vient  d'être  décrite,  ainsi  que  le 
long  du  chemin  de  Préaux ,  et  dans  l'angle  formé  par  ces 
deux  rangées  de  maisons.  Le  même  nom  doit  appartenir , 
par  extension,  aux  maisons  construites  aussi,  depuis  deux 
ans,  sur  le  côté  gauche  de  l'avenue.  A  l'extrémité    sud  de 


PONTLIEUE.  489 

celle-ci,  deux  pavillons,  ayant  une  sorte  d'apparence  monu- 
mentale ,  à   côté   de   l'un   desquels  un   pont  à  bascule  a  été 
établi  en  1806,  ouvrent  l'entrée  nord  du  bourg  proprement 
dit,  resserré  sur  ce  point,  comme  si  on  y  eut  voulu  établir 
une  barrière.  11  se  compose  de  deux  lignes  de  maisons,  dont 
un    bon    nombre   de  neuves   et    assez  belies  ,   formant   une 
large  rue  ,  qui  s'étend  jusqu'à  un  joli  pont  de  trois  arches,  à 
trottoirs,  construit  sur  l'Huisne,  en  1772  ,  en  remplacement 
de  l'ancien ,  de  forme  gothique ,  situé  à  peu  de  distance   à 
l'est  ou  en  à-mont  de  celui-ci ,  et  près  duquel  se  trouvent  les 
moulins.   Des  deux   côtés   du  nouveau   pont ,  le   bassin   de 
l'Huisne,  dont  les  rives  sont  ornées  de  belles  maisons,  de 
jardins,  de  bosquets  et  de  prairies,   et  au  milieu  duquel  se 
trouvent  plusieurs  îles  bocagères,   offre  un  aspect  admirable. 
On  trouve  un  joli  dessin  du  vieux   pont  et  des  plantations 
dont  il  est  entouré ,  par  notre  habile  paysagiste  M.  Jollivard, 
dans  le   Voyage  pittoresque  dans  le  département  de  la  Sarthe  , 
publié  en  1829.  A  l'extrémité  gauche  du  bourg,  au  nord  du 
vieux  pont ,  dans  un  terrain  dominé  par  la  levée  ou  chaussée 
qui  suit  la  route ,  se  trouvent  l'ancienne  et  la  nouvelle  église 
de  Ponllieue ,  une  maison  bourgeoise,  construite  dans  l'em- 
placement de  l'ancien  hospice,  dont  il  va  être  parlé,  et  la 
maison  de  M.  Marcellin  Vétillart,  sur  celui  du  vieux  pres- 
bytère ;  du  côté  opposé  ,   deux  autres  belles  maisons ,  avec 
les  charmants  jardins  qui  en  dépendent,  et  dont  il  sera  fait 
mention  aux  habit,  remarq.  Au-delà  du  pont  et  sur  la  rive 
gauche  de  l'Huisne,  on  voit  plusieurs  maisons  assez  jolies, 
et,  à  leur  gauche,  ce  qu'on  appelle  le  Bourg-Bas  ,  se  com- 
posant d'un  certain  nombre  de  petites  maisons,  bordant  l'en- 
trée de  la  route  de  Lucé  ,  et ,  un  peu  plus  loin ,  à  droite  ,  un 
joli  jardin  ,  planté  depuis  peu,  par  M.  Gouaux-Vallée  ,  maire- 
En  face  le  pont  ,  à  l'entrée  de  la  roule  de  Tours  ,  la  maison  du 
Petit-Pavillon  et  l'auberge  des  Quatre- Vents.  Enfin  ,  à  droite, 
des  deux  côtés  de  la  route  de  Nantes  ,  un  amas  de  chétives 
cabanes,  que   caractérisent   suffisamment  le  nom  de  Passe* 
Vite  que  porte  ce  quartier,  malgré  ce  qu'offre  de  rassurant 
cette  enseigne  d'un  cabaret  :  Au  rendez-vous  de  la  bonne  so- 
ciété. A  l'issue  de  ce  nouveau  pont ,  s'ouvre  une  large  étoile, 
dont  le  centre  ,  connu  sous  le  titre  de  Lune  de  Pontlieue  ,  est 
entouré  d'une  double  ligne  de  peupliers  ,  et  forme  le  point  de 
bifurcation  de  trois  roules,  celle  de  Nantes,  adroite,  celle  de 
Tours  en  face  ,  et  celle  de  Lucé ,  à  gauche.  Sur  la  première  de 
ces  routes,   à  6  k.  1/2  de  distance  du  bourg  de  Pontlieue, 
à  l'extrémité  S.  S.  O.  de  la  commune  ,  se  trouve  celui  d'Ar- 
nage  ,  assez  considérable  aujourd'hui,  possédant  une  église, 


49o 


PONTLIEUE. 


un  presbytère  ,  une  belle  maison  bourgeoise ,  et  un  grand 
nombre  d'auberges.  La  majeure  partie  de  ce  bourg ,  qui 
n'était  anciennement  qu'un  simple  hameau,  d'une  dixaine  de 
maisons  ,  est  situé  sur  le  territoire  de  Pontlieue  ,  le  surplus 
sur  celle  de  Spay  (v.  l'art,  arnages  ,  1-27  ). 

poi'ul.  Portée  à  55  feux  ,  compris  ceux  d'Arnage,  sur  les 
états  de  l'élect.  du  Mans,  on  y  compte,  d'après  le  recen- 
sement de  1826,  suivi  pour  tout  cet  ouvrage  ,'  1,690  ,  indiv. 
Cette  population  est  portée  à  2,358  individus  ,  d'après  le 
recensement  de  i83i  ,  dont  1,102  agglomérés  dans  les  di- 
verses parties  du  bourg,  18/J.  dans  celui  d'Arnage,  et  g3 
au  ham.  du  Gué-Gillet.  Cette  augmentation  de  668  individ.  , 
dont  3 18  mal.  et  35o  fem. ,  a  sa  cause  dans  l'inexactitude  des 
recensements  antérieurs. 

Mouq.  dècenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar.,  1^2; 
naiss. ,  4oa;  déc,  43o.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  164  ; 
naiss. ,  5fîo  ;  déc. ,  487. 

H!ST.  eccles.  Eglise  dédiée  à  S.-Marlin  ;  point  d'assemblée. 
(  V.  plus  bas  :  Usag.  anc,  ). 

La  cure,  valant  800  I.  de  revenu,  était  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  la  Couture  du  Mans.  La  succursale  d'Arnage , 
à  la  même  présentation  ,  a  le  litre  de  chapelle  vicariale 
aujourd'hui.  —  On  voit,  par  des  litres  de  1637,  qu'une  frairie 
ou  confrairie  ,  dite  de  S.-Martin  de  Pontlieue,  était  fondée 
dans  l'église  paroissiale ,  et  qu'il  lui  était  dû,  par  une  maison 
du  bourg ,  une  rente  de  3o  s. ,  payable  à  la  S.-Martin-d'hiver  : 
Ch.  Bouder,  en  était  le  prestre  ou  chapelain  ,  en  i655. 

S.  Bertrand,  u.e  évêque  du  Mans  ,  de  587  à 624  ,  fit  bâtir 
à  Pontlieue,  ou  plutôt  Pont -Lève  ,  un  prieuré  conventuel 
arec  hospice ,  destiné  à  recevoir  les  pèlerins  ,  qui  venaient  au 
Mans  visiter  la  basilique  de  S.-Pierre  et  S.-Paul ,  alias  la 
Couture  ,  et  le  plaça  sous  la  direction  du  monastère  de  ce 
dernier  nom ,  qu'il  avait  également  fondé.  Cet  hospice , 
détruit  iors  des  invasions  des  Normands,  dans  le  8.e  ou  le  g.e 
siècle  ,  devint  ensuite  un  prieuré  simple ,  annexé  à  l'office 
d'infirmier  de  la  même  abbaye,  et  reçut  de  la  munificence 
des  seigneurs  de  Sablé  ,  de  1 i45  à  1 187 ,  une  dîme  qu'ils  pos- 
sédaient dans  la  paroisse  de  Theloché. 

L'évêque  S.  Berard  ou  Beraire  qui ,  pour  se  soustraire  , 
dit-on,  au  despotisme  d'Ebroïn,  maire  du  palais  de  Thierri 
I.er,  s'était  retiré  dans  la  Guyenne,  dont  il  était  originaire, 
était  en  route  pour  revenir  au  Mans ,  lorsque  ,  étant  mort 
au  village  de  Bannech  (  Buneuil  ?),  dans  le  Bordelais,  le  17 
octobre  679 ,  son  corps  fut  apporté  au  Mans  et  inhumé  dans 
l'église  de  Pontlieue ,  qu'il  avait  fait  bâtir ,  dans  l'emplacement 


POIVTLIEUE.  4gt 

de  l'oratoire  de  l'hospice  construit  par  S.  Bertrand  et  attenant 
à  cet  hospice.    Nous    rapportons    ici    ce    fait ,  plutôt  qu'au 
paragr.  hfstoriq.  ,  parce  qu'il  pourrait  servir  à  fixer  l'époque 
de  la  conslruction  de  cette  église  :  cependant  ,  il  ne  semble  pas 
qu'elle  soit  aussi  ancienne.  Très-petite  ,  ayant  la  forme  d'une 
croix  latine  ,  dont  les  bras  sont  occupés  par  deux  chapelles  en 
avant  du  chœur,  avec  une  tribune  intérieure,  ou  jubé,  au- 
dessus  de  la  porte  occidentale,  les  murs  en  sont  grossièrement 
construits  ,   en  petites  pierres  non  échantillonnées  ;  les  ou- 
vertures tendent  à  l'ogive  ,  mais  paraissent  avoir  été  refaites 
à  une  époque  assez  moderne  ;   son  clocher  est  en  flèche.  Ce 
genre  de  conslruction  paraît  être  du  i2.c  siècle  ,  bien  plutôt 
que  du  j.e ,  et,  dans  ce  cas,  ce  doit  être  une  reconstruction 
et  non  l'église  primitive.  On  voit,   dans  la  chapelle  de  la 
Vierge  ,  quatre  tombes  paraissant  fort  anciennes ,   placées  à 
côté   les   unes   des  autres,  en    grès   blanc,    presque    brut, 
portant  chacune  une  croix  grossièrement  gravée.  En  dehors 
et  en  avant  de  cette  église  ,  entre  elle  et  la  chaussée  du  bourg, 
était  l'ancien  cimetière  paroissial,  supprimé  le  9  avril  1821, 
On  y  remarque  encore  une  pierre  funèbre  ,  presque  frustre , 
sur  laquelle  on  aperçoit  deux  épées  surmontées  d'une  croix  , 
et  la  date  du   16  décembre  iyG5  :  cette  pierre  recouvrait  la 
sépulture  de  messire  Pierre    Guillard ,  sieur  de  Roquemor  , 
originaire  de  la  Poôlé,  dans  le  Bas-Maine.  Près  et  au  sud  de 
cette  église  ,   était  l'emplacement  de  l'ancien  hospice  ,  trans- 
formé en  maison  bourgeoise,  par  M.  Vélillart  père  ;  et  à 
l'ouest,  l'emplacement  du  cimetière  du  même  hospice,  différent 
de  celui  de  la  paroisse  ,   sur  lequel  se  trouve  la   maison  de 
M.    Marcellin   Vétillart ,    et   un   enclos  commun    aux  deux 
maisons.    Vendue  pendant  la  révolution,    l'ancienne   église 
de  Pont  lieue   avait  été  acquise  par  M.  Berard  aîné  ,   qui  en 
a  fait  don  à  la  commune  ,  autorisée  à  l'accepter,  par  décret 
du  22  février  1812. 

L'ancienne  église,  dont  on  vient  de  parler,  étant  en 
mauvais  état,  et  ne  suffisant  plus  à  l'accroissement  de  la 
population  ,  les  habilans  décidèrent  qu'il  en  serait  construit 
une  nouvelle,  dans  l'emplacement  du  cimetière  paroissial, 
et  la  première  pierre  en  fut  posée  par  M.  le  comte  du  Bourg- 
blanc  ,  alors  préfet  de  la  Sarthe  ,  le  11  septembre  1827. 
M.nie  Berard  aîné  ,  ayant  obtenu  ,  par  ses  démarches  ,  des 
fonds  du  gouvernement  et  du  conseil  municipal ,  auxquels  elle 
ajouta  les  siens  propres  ,  la  construction  en  fut  commencée, 
dans  le  genre  moderne,  d'après  les  dessins  et  les  plans  de 
de  M.  Delarue ,  architecte  du  département,  sous  sa  direction 
et  sous  l'inspection  de  M.me  Berard.  Malgré  l'intelligence  , 


49* 


PONTLIEUE. 


l'activité  et  l'économie  de  cette  dame  ,  le  manque  de  fonds 
ayant  fait  suspendre  les  travaux  ,  la  mort  l'a  surprise  avant 
l'achèvement  de  l'édifice,  dont  la  nef  et  les  bas-côlés 
sont  construits  ,  mais  auquel  il  manque  encore  le  chœur  et  les 
transseps. 

Un  nouveau  cimetière,  en  forme  de  carré-long,  entouré 
de  murs  de  2  mètr.  d'élévation  ,  dont  les  proportions  sont 
déjà  reconnues  bien  insuffisantes  ,  a  été  ouvert  et  béni  le 
8  avril  182 1.  Situé  à  Test  du  bourg  et  au  nord  des  deux  églises, 
près  le  chemin  qui  conduit  au  lieu  des  Sablons ,  il  contient  un 
certain  nombre  de  monuments  funéraires,  qui  méritent  d'être 
indiqués.  —  Le  premier  qui  se  présente  ,  près  et  à  droite 
de  la  porte  d'entrée,  est  un  obélisque  en  pierre,  surmonté  d'une 
urne  ,  élevé  sur  la  sépulture  d'une  anglaise  ,  portant  cette  ins- 
cription :  Sacred  of  the  memory  of  Mary  Ann.  Wife  of  B.  Cha- 
pronière ,  of  London.  Who  departed  this  life  oct.hTt  3.nI  anno 
Domini  1825  ,  aged  4.0  years.  rz:  Le  2.e,  peu  loin  du  mur,  du 
même  côté ,  est  un  autel  en  pierre,  sous  lequel  repose  le  corps 
de  Ch.  Coyn ,  né  à  Provins  ,  mort  à  Ponllieue,  le  12  juillet 
i83a,  âgé  de  i4  ans,  avec  celte  dédicace  :  A  un  fils  chéri , 
—  leur  plus  chère  espérance  ,  —  ses  parents  inconsolables.  = 
3.e  autre  autel,  à  M.n,e  de  liellegarde,  née  Marie-Alex. ne  Nadot 
(  de  Bonnétable),  décédée  le  4  septembre  i83o.  =  4-e  vers 
l'extrémité  centrale  du  cimetière ,  tombe  en  marbre  noir  , 
élevée  verticalement  ,  à  chapeau  à  oreillons,  supportant  une 
urne  surmontée  d'une  croix.  On  lit  sur  l'une  des  faces  de  ce 
monument  :  «  Ici  repose  —  Marie-Thérèse-Hortense  — 
Pbudmomme  de  la  Touche  ,  —  épouse  —  de  Marcellin  Vé- 
lillart ,  —  née  le  22  oct.  1796 ,  —  morte  le  22  oct.  1822.  Sur 
l'autre  face  :  Une  épouse  chérie  —  et  trois  enfants  —  m'at- 
tendent ici.  =  5.e  à  la  gauche  de  ce  monument ,  est  placée 
la  sépulture  de  M.  Vétillart  père  ,  négociant  et  maire  de  la 
commune  depuis  longues  années.  =  7.e  et  8.e ,  vis-à-vis  cette 
dernière  et  la  grille  de  M.me  Marcellin,  sont  la  sépulture  de 
M.mc  Berard  aine  ,  et  de  M.lle  Joséphine  Berard  sa  fille. 
M.  Vétillart  et  M.mc  Berard  étaient  enfants  de  Vétillart  du 
Pubert ,  médecin  des  épidémies  dans  la  province  du  Maine , 
sur  lequel  nous  donnerons  un  article  à  la  biographie.  es  g.e 
derrière  les  sépultures  de  celte  famille,  se  trouve,  presque 
recouverte  par  l'herbe,  la  tombe  du  jeune  et  courageux 
Naudin  ,  dont  l'épitaphe  suivante  retrace  le  généreux  dévou- 
ment  :  Hic  jacet  Nico/aus  Naudin  ,  philosophiez  studens  in 
hujusce  urbis  collcgio  ,  anno  1 82  1  ,  die  1  g. a  mensis  julii ,  aquis 
abruptus ,  obiit ,  seipsum  generosè  devooens  ,  ad  cripiendos  letho 
duos  ex  condiscipulis  suis  jamjam  perituros.   •—  Requiescat  in 


PONTLIEUE.  493 

pare.  — ■  Hune  condiscipulo  tumulum  struxêre  sodales ,  offert 
yirluti  pignora  gratius  amor.  =  io.c  enfin  ,  près  et  vers  le 
milieu  du  mur  d'enceinte  à  droite  ,  est  une  tombe  élevée  sur 
quatre  pilastres ,  à  la  mémoire  dune  femme  instruite  et 
spirituelle,  ma  jeune  parente  ,  M.",e  Etoc-Lalouche ,  enlevée 
à  la  suite  d'une  première  couche  ,  à  l'amour  de  son  jeune 
époux  et  à  la  tendresse  d'un  père  et  d'une  mère  inconsolables, 
d'un  frère  et  d'une  sœur  dont  elle  était  également  chérie.  Sur 
sa  tombe  est  gravée  cette  simple  inscription  :  —  Ici  —  re- 
posent—  CLÉLIE-LUCE  ÉTOC-DEMAZY,  — épousede  A.-F.  ÉTOO 
LATOUCHE, et  —  MARGUERITE  ETOO  LATOUCUE  ,  —  leur  fille 

—  8  cl  9  août  i834. 

L'église  du  village  d'Arnagc,  du  genre  gothique  ,  à  clocher 
en  ilèche  ,  est  entourée  d'un  petit  cimetière. 

Le  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans  ,  possédait  une  dîme  à 
Arnages  ,  qui,  en  1791  *  était  affermée  126  1.  de  revenu. 

En  i8o5  ,  les  dames  religieuses  de  l'ordre  des  Sacres-Cœurs 
de  Jésus  et  de  Marie ,  s'établirent  dans  une  maison  de  l'avenue 
de  Ponîlicuc  ,  près  le  chemin  de  Préaux  ,  l'ancienne  auberge 
de  S.-Pierre  ,  et  y  restèrent  jusqu'en  1819  ,  qu'elles  furent  se 
fixer  au  Mans,  sous  le  titre  de  Dames  de/1 Adoration  perpétuelle , 
dans  l'ancien  enclos  des  capucins  (  \ .  ut  -  2 1 3  ,  36o  et  376  ). 
Leur  maison  à  Pontlieue ,  a  retenu  le  nom  de  la  Providence, 
sous  lequel  elle  était  connue  pendant  qu'elles  l'habitèrent 

Maison  de  charité  ,  fondée  en  1829.  Voir  plus  bas  hist.  CIV. 

hist  feod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  ,  à  ce  qu'il 
paraît ,  au  fief  du  prieuré  ,  appartenait  à  l'abbaye  de  la  Cou- 
lure du  Mans  qui  ,  comme  on  l'a  vu  ailleurs  (ni - 345 ,  44 1  )  » 
avait  sa  prévôté  ou  juridiction  particulière  ,  ressortissant  à 
celle  des  comtes  du  Maine.  Autre  fiefs  :  i.°  celui  de  Préaux  , 
à  6  h.  à  l'ouest  du  bourg  ,  dont  la  maison  est  de  construction 
gothique  ,  appartenant  jadis  au  chapitre  de  Saint-Pierre 
de  la  Cour,  actuellement  «à  M.  lierard-Bonnière  ;  2.0  fief 
de  la  seigneurie  de  Vaux  et  Belin ,  s'étendant  sur  Pont- 
lieue ;  3.°  l'abbaye  de  S.  -  Calais  ,  au  nombre  des  objets 
situés  autour  de  la  ville  du  Mans,  qu'elle  tenait  de  la  libéralité 
des  comtes  du  Maine  ,  comptait,  suivant  le  censif  dressé  en 
1391.  «  Un  pré  que  feue  la  Paineile  ,  ou  ses  hoirs  ,  souloient 
«  tenir  à  Pont-Lève  ,  pour  6  s.  de  rente  »  ;  en  outre ,  «  le 
«  M.tre  de  la  Maison-Dieu  de  Confort  (  Co effort  )  ,  fait  20  s. 
«  pour  un  pré  que  ledit  abbé  a  derrière  Ponl-Lève  sur  Hui- 
«  gne  ,  et  les  devoirs  aux  seigneurs  ,  et  le  souloit  tenir  de  feu 
«  Jean  d'Gulrc-Lève  ,  frère  de  ladite  maison,  à  certains 
temps.  »>  De  ce  passage  ,  semble  évidemment  résulter,  l'exis- 
tence d'un  lieu  fieffé,  nommé  Outre-Lève  ,  situé  sur  la  rive 


4g4  PONTLIEUE. 

gauche  de  l'Huisne.  On  comple  encore  au  nombre  des  lieux 
fieffés  de  la  parois.  :  5.°  Guè-Bernisson,  terre  avec  une  ancienne 
maison  bourgeoise ,  à  1,8  h.  E.  N.  E.  du  bourg  ,  sur  le  bord 
droit  de  la  même  rivière  d'Huisne.  Ce  lieu  appartenait,  vers 
le  milieu  du  siècle  dernier ,  à  Tun  des  fils  de  Pierre  I.er  ISepveu , 
seign.  de  Rouillon  ,  lequel  fils  mourut  sans  postérité  ,  élant 
capitaine  d'infanterie.  MM.  Vétillart  père  et  fils  ,  derniers 
possesseurs,  y  ont  fait  de  nombreuses  plantations  d'arbres  , 
de  peupliers  surtout.  C'est  actuellement  la  propriété  de  M. 
Gasselin-Duverger  ,  du  Mans,  qui  vient  de  l'acquéiir;  6.°  la 
Fresrtellerie  ,  au  S.  et  à  1,8  h.  également  du  bourg  ,  près  et  à 
la  gauche  de  la  roule  de  Nantes ,  maison  bourgeoise  ,  actuelle- 
ment à  M.lles  Beauchef;  7,0  la  Chevallerie  ,  à  3  k.  S.  S.  O. 
du  même  ,  tout  près  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe  ,  à  M.  Joly , 
contrôleur  principal  des  contrib.  direct,  au  Mans. 

«  Les  anciens  comtes  du  Maine,  dit  P.  Renouard  (Ànn.  de  la 
Sarthe  pour  1818  ,  p.  26  ),  dont  quelques-uns  avaient  fixé  leur 
demeure  au  château  du  Gué-de-Maulny  ,  détruit  depuis  long- 
temps par  les  Anglais  ,  jouissaient  comme  tous  les  grands 
seigneurs  de  France  ,  de  diverses  redevances  et  de  nombreux 
droits  féodaux,  plus  ou  moins  singuliers  ou  bizarres.  »  De  tous 
ceux  perçus  dans  la  province  par  les  officiers  de  la  prévôté  , 
au  nom  des  comtes  du  Maine  ,  puis  par  ceux  de  la  Séné- 
chaussée, au  nom  des  rois  de  France  ,  depuis  la  réunion  de  ce 
comté  à  la  couronne  ,  le  plus  extraordinaire  ,  peul-êlre  ,  était 
celui  qui  a  donné  lieu  à  la  promenade  du  mardi-gras  ,  dite  des 
Sapins ,  et  dont  nous  parlerons  plus  bas. 

Les  fourches  patibulaires  de  la  justice  seigneuriale  des  com- 
tes du  Maine ,  devenue  justice  royale  ,  depuis  la  réunion  dont 
nous  venons  de  parler  ,  étaient  placées  à  7  h.  de  distance  du 
nouveau  pont,  à  l'entrée  d'une  lande  située  à  droite  de  la 
route  de  Lucé  ,  à  gauche  du  chemin  de  Ruaudin.  Quoique  la 
privation  de  la  sépulture  fut  une  des  peines  infligées  aux  con- 
damnes suppliciés  par  nos  anciennes  lois  ,  et  qu'ils  dussent 
rester  suspendus  en  plein  air,  aussi  longtemps  que  leur  corps 
pouvait  offrir  quelque  pâture  aux  oiseaux  de  proie  ,  et  leurs  os 
blanchis  rester  sur  la  terre  sans  pouvoir  y  être  enfouis  ,  cepen- 
dant ,  par  une  exception  dont  le  motif  est  inconnu  ,  on 
avait  construit  ,  au-dessous  du  gibet  de  Pontlieue  ,  un  caveau 
où  l'on  jeltait  les  ossements  des  corps  après  une  longue 
suspension. 

HIST.  civ.  Nous  avons  vu  plus  haut ,  que  Pontlieue  a  com- 
mencé par  un  établissement  religieux  hospitalier ,  qu'y  fonda 
l'évêque  S.  Bertrand ,  à  la  fin  du  6.e  siècle  ,  ou  au  commen- 
cement du  7-e  En  1829  ,  une  maison  de  charité  y  est  égale- 


PONTLIEUE.  495 

ment  fondée  ,  au  moyen  de  donations  faîtes ,  en  faveur  des 
pauvres  de  la  commune  ,  i.°  par  les  S.*  et  D.e  Beranl-Bon- 
nière  ,  d'une  maison  meublée,  avec  dépendances,  et  d'une 
rente  annuelle  de  Go  f.  ;  2.0  par  la  D.llc  Tertcreau  ,  d'un  capi- 
tal de  2,160  f.  ,  dont  les  intérêts  seront  servis  tous  les  six 
mois  aux  deux  sœurs  ,  chargées  de  desservir  celle  maison  , 
pour  leur  entretien.  L'acceptalion  de  ces  donations,  est  auto- 
risée par  ordonn.  royal  ,  des  i3  avril  1828  et  28  janv.  182g. 
Les  revenus  réunis  de  la  maison  de  charilé  et  du  bureau  de 
bienfaisance,  ne  s'élèvent  qu'à  6'î  f.  de  rentes  sur  l'état.  Le 
Conseil  municipal,  doit  suppléer  à  leur  insuffisance. 

Le  18  déc.  i8^5  ,  le  S.r  Lebouchcr ,  ancien  curé  de  Vol- 
nay,  fait  don  à  la  commune  d'une  maison,  avec  dépendances, 
pour  y  placer  une  école  gratuite  de  garçons.  Une  ordonn. 
royale  ,  du  1 3  nov.  1825  ,  en  autorise  l'acceptation.  En  i833 , 
en  exécution  de  la  loi  du  28  juin  ,  le  Conseil  municipal  vote 
au  budget  communal  ,  la  somme  de  i5o  f.  ,  pour  le  loyer 
d'une  maison  d'école  primaire  et  celle  de  200  f. ,  pour  le  trai- 
tement de  l'instituteur;  et,  par  délibération  du  6  mars  i836, 
a  décidé  l'acquisition  d'un  terrain  destiné  à  la  construction 
d'une  maison  d'école  avec  mairie ,  la  maison  léguée  par 
le  curé  Leboucher ,  l'ayant  été  avec  réserve  d'usufruit,  en 
faveur  de  la  D.lle  Tcrtereau  ,  jeune  encore.  Une  école  pri- 
maire de  jeunes  filles ,  est  tenue  par  les  sœurs  de  la  maison  de 
charilé. 

Un  notaire  était  établi  à  Ponllieue  avant  la  révolution.  Il 
eût ,  conjointement  avec  ses  confrères  du  plat  pays  ,  une  lon- 
gue contestation  ,  vers  le  milieu  du  siècle  dernier  ,  avec  ceux 
de  la  ville  du  Mans  ,  pour  leur  droit  d'exercice  réciproque. 

HISTORIQ.  J.  Bondonnet  rapporte  {Les  Fies  des  jEV.  du  Mans 
restit. ,  elc. ,  1  «9  )  que  ,  lors  de  la  translation  à  Paderborn  ,  des 
reliques  de  S.  Liboire,  vers  Tan  836  (V.  biogr.  ix),  lorsqu'elles 
arrivèrent  à  Pontlieue  ,  par  où  passait  alors  la  route  qui  con- 
duisait à  Paris  ,  une  sourde  et  une  muelle  y  furent  miraculeu- 
sement guéries. 

En  i5s5  ,  au  mois  d'août ,  le  prince  de  Coudé  ,  comman- 
dant l'armée  des  calvinistes  ,  menaçant  de  surprendre  la  ville 
du  Mans  ,  le  capitaine  de  Belin ,  nommé  gouverneur  du  châ- 
teau du  Mans  pour  la  Ligue  ,  ayant  été  dans  les  faubourgs 
examiner  ce  qu'il  convenait  de  faire  pour  leur  défense  ,  envoyé 
le  capitaine  Bordigné  à  Pontlieue ,  garder  et  empêcher  le 
passage  de  l'Huisne. 

En  i58g,  la  foire  de  la  Pentecôte,  qui  tenait  ordinairement 
dans  les  halles  du  Mans  ,  a  lieu  sur  le  terrain  silué  entre 
la  Mission  et  Pontlieue.  —  Au  mois  de  juillet   de  la  même 


496  P0NTL1EUE. 

année  ,  les  chefs  de  la  Ligue  ayant  fait  brûler  une  partie  des 
maisons  du  bourg  de  Ponllieue  ,  pour  assurer  la  défense  de  la 
ville  du  Mans  ,  les  habilanls  présentent  requêle  à  l'Hôtel-de- 
Viile,  afin  d'être  indemnises  de  leurs  pertes.  Le  corps  de 
ville  arrête  que,  en  attendant  qu'une  décision  soit  prise  sur  leur 
demande  ,  les  victimes  de  celle  mesure  pourront  se  loger  dans 
les  maisons  des  faubourgs  dont  les  habitants  sont  absents. 

En  16 1 4  ?  Louis  Xlllct  Marie  de  JYlédicis  sa  mère  ,  se  ren- 
dant de  Nantes  à  Paris  ,  en  passant  par  le  Mans  ,  il  est  décidé 
que  le  corps  de  ville  ira  à  Ponllieue  présenter  les  clés  au  roi. 
(Voir  1-ccxxxv;  1 II -602).  La  revue  ou  montre  de  la  garde 
bourgeoise  ,  organisée  pour  cette  circonstance ,  a  lieu  le  jeudi  4 
septembre  ,  enlre  le  bourg  de  Pontlieue  et  la  Mission  ,  alors 
l'Hôlel-Dieu  de  Coëfforl.  Le  lendemain  5,  la  garde  bourgeoise 
étant  de  nouveau  réunie  et  rangée  en  ligne  sur  le  même  ter- 
rain ,  le  marquis  de  Lavardin  ,  gouverneur ,  suivi  de  l'élite  de 
la  noblesse  de  la  province  ,  au  nombre  de  Ifio,  fut  au  devant 
de  leurs  Majestés.  «  Aussitôt  le  S.r  Levayer  ,  lieutenant-géné- 
ral ,  le  procureur  de  ville  et  les  20  anciens  échevins  ,  senieurs 
et  notables  bourgeois,  les  suivirent  et  attendirent  le  roi  et  Ja 
reine  mère  au  village  de  Ponllieue  ,  pour  leur  rendre  l'hom- 
mage et  l'obéissance  au  nom  des  habitants.  Sur  les  5  heures 
du  soir,  le  roi  suivi  des  princes  et  des  seigneurs  de  sa  cour, 
arriva  à  Ponllieue  et  là  ledit  sieur  lieutenant-général  et  autres 
qui  l'accompagnaient,  étant  à  genoux,  présenta  à  S.  M.  les 
clefs  de  la  ville  dans  un  grand  clavier  d'argent  doré  ,  attaché 
à  un  grand  bâton  couvert  de  velours  cramoisi  parsemé  de 
fleurs  de  lys  avec  une  crespine  ,  le  tout  en  or.  » 

J'ai  cité  ailleurs  (  biogr.  ,  86),  pour  faire  connaître  le 
mauvais  goût  des  orateurs  sacrés  de  l'époque,  le  début  d'une 
oraison  funèbre  prononcée  dans  l'église  de  la  Ferté-Bernard, 
lorsque  le  cœur  de  Henri  IV  y  passa  ,  apporté  de  Paris  à  la 
Flèche  ,  en  1610.  La  harangue  adressée  à  Louis  XIII ,  quatre 
ans  plus  tard  ,  fera  voir  que  le  goût  de  la  magistrature  n'était 
pas  beaucoup  plus  épuré. 

«  SiRE,  vos  très-humbles  et  très-obeyssants  serviteurs  et 
«  subjecls ,  les  échevins  de  vostre  ville  du  Mans  ,  présentent 
«  ces  clefs  aux  pieds  de  votre  Majesté  ,  sous  lesquelles  sont 
«  encloses  les  vies  ,  l'honneur  et  les  biens  de  tout  le  peuple  ; 
«  ils  vous  font  un  présent  de  ce  qui  est  vostre  :  Aussi  ne  peult- 
«  ton  servir  un  grand  Roy  que  du  sien  mesme.  Fils  très- 
«  heureux  d'vn  Père  qui  a  esté  l'ornement  des  siècles  passez  , 
«  comme  vous  serez  l'admiration  de  ceux  qui  viendront  après, 
«  vous  ralumez  le  flambeau  de  sa  gloire  par  le  feu  de  vostre 
«  générosité  qui  esclaire  dès  la  poinclc  du  iour  en  J'Oriêt  de 


PONTLIEUE.  4g7 

«  vostre  aage,  faisant  voir  à  loul  le  monde  que  vous  estes 
<»  aussi  légiîirue  héritier  de  ses  vertus  ,  que  de  son  Diadème. 
«  Tellement  qu'appuyé  du  sage  conseil  de  la  Koync  vostre 
«  Mère  ,  qui  vous  inslille  le  nectar  de  sa  prudence  ,  comme 
«'  Minerve  faisait  anciennement  à  ce  brave  Achille.  Nous 
«  espérons  voir  tous  les  jours  multiplier  vos  courônes  ,  et 
«  voslre  gloire  n'admettre  point  d'autres  bornes  ,  que  celles 
«  que  le  soleil  sait  prendre  pour  recomencer  ses  labeurs  ; 
«  Pour  ce  vous  avez  esté  assis  sur  le  char  de  la  Royauté  ,  en 
«  mesme  aage  que  Josias  ,  en  mesme  temps  que  S.  Louys  ,  et 
«  desîa  à  l'exemple  de  cet  ancien  Hercule  ,  avez  eslouffé  le 
«  serpent  de  la  divisiô  qui  altaquoit  vostre  berceau  :  Dieu 
«  bénisse  vos  labeurs,  nous  l'en  supplions  (  Sire  )  et  qu'il  vous 
«  rende  vostre  Empire  si  florissant ,  qu'il  ne  puisse  marcher 
«  que  sur  l'Eternité.  »  Je  regrette  de  ne  pouvoir  citer  aussi 
les  neuf  ou  dix  autres  harangues  adressées  au  roi  et  à  la  reine 
parles  diverses  autorités  civiles,  religieuses  et  militaires,  de  la 
ville  et  de  la  province  ;  et  les  strophes  que  la  Dryade  de  la 
Tour-aux-Fées  ne  put  débiter  au  roi  ,  qui  préfera  prendre  le 
chemin  de  la  lande,  pour  voir  voiler  l'Oiseau  ;  et  les  nombreu- 
ses inscriptions  placées  sur  le  passage  de  LL.  MM.  On  verrait 
que  Molière  n'avait  rien  outré  du  style  du  règne  précédent, 
dans  sa  harangue  de  Petit-Jean. 

Le  mardi  gras  de  l'année  i638  ,  Scarron  ,  alors  pourvu  d'un 
canonicat  dans  l'église  du  Mans,  s'étant  enduit  et  couvert  le 
corps  de  plumes  ,  pour  se  déguiser  en  oiseau,  et  aller  ainsi 
déguisé  à  la  mascarade  des  sapins  ,  est  poursuivi  et  pressé  par 
les  curieux  ,  au  point  d'être  obligé  de  se  cacher  dans  les  joncs 
d'un  marais  situé  près  le  vieux  pont  de  Pontlieue  ,  d'où  il  se 
retire  infirme  et  perclus  pour  le  restant  de  sa  vie.  V.  plus  bas  : 
ANTly. ,  Usag.  anc. 

Le  10  déc.  1790,  inhumation  de  M.  Paris  ,  négociant  , 
professant  la  religion  protestante  ,  dans  l'isle  du  moulin  de 
î'isle  ,  sa  propriété.  C'était  un  homme  recommandable  et 
estimé. 

Le  27  octobre  1792  ,  le  curé  D.  Bonhommet  fait  la  remise 
des  registres  de  l'état  civil  de  la  paroisse  ,  au  citoyen  Bulet , 
maire.     . 

Deux  des  quatre  fédérations  républicaines  que  la  ville  du 
Mans  célébra  ,  de  1790  à  1793  ,  eurent  lieu  sur  le  territoire 
de  Pontlieue  ,  la  2.c  dans  la  pièce  de  terre  dite  de  la  Bataille , 
en  commémoration  d'un  événement  ancien  dont  la  tradition 
est  perdue  ,  dépendante  de  la  ferme  de  la  Bertinière  ;  la  3.e 
dans  celle  de  Ponceau  ,  de  la  ferme  de  la  Maison-Dieu,  ces 
pièces  de  terre  situées,  la  i.re  à  gauche  et  la  2.c  à  droite  de 
iv  3^ 


4g8 


PONTLIEUE. 


l'avenue  qui  conduit  au  bourg.  La  i/e  fédération  avait  eu  lieu 
dans  la  Lande- du- Camp  ,  commune  de  Ruaudin  ;  la  4»e  dans 
la  prairie  des  Planches  ,  en  S.-Georges-du-Plain. 

Les  9  et  10  décembre  1793,  à  la  nouvelle  que  l'armée  ven- 
déenne royaliste  se  dirige  de  la  Flèche  sur  le  Mans  ,  on  coupe 
deux  arches  du  vieux  pont  de  Pontlieue  et  l'on  établit  une 
redoute  et  des  retranchements  au-delà  et  en  deçà  du  nouveau 
pont. 

Le  10,  après-midi ,  l'armée  royaliste  attaque  et  force  le  peu 
de  troupes  républicaines  et  de  gardes  nationales,  chargées  de  la 
défense  de  ce  passage,  les  contraint  à  la  retraite  ,  après  un 
combat  fort  court,  et  s'empare  de  la  ville  du  Mans.  Nous  n'a- 
vons pas  à  reproduire  ici  les  détails  de  cette  affaire ,  qui , 
deux  jours  après  ,  fut  suivie  de  la  défaite  totale  et  de  la  presque 
entière  destruction  de  l'armée  vendéenne.  Voir  le  PRECIS 
historique  ,  p.  cccxvm  et  suiv.  ,  où  nous  les  avons  donnés. 
MM.  Bérard  et  Vétîllart ,  beaux-frères ,  tous  deux  négociants  à 
Pontlieue  ,  transforment  leur  maison  en  hôpital,  oùu  plus  de 
200  blessés  ,  républicains  et  royalistes  ,  reçoivent  indistincte- 
ment les  secours  d'une  active  bienfaisance.  Nous  ajouterons  ici 
que  la  porte  en  bois  de  chêne  d'un  cellier  dépendant,  d'une 
maison  à  M.  Bougard ,  située  sur  la  route  de  Lucé ,  vis-à-vis 
son  auberge  des  Quatre- Vents,  fut,  lors  de  ce  combat,  percée 
par  un  boulet  de  l'artillerie  vendéenne.  Le  propriétaire  la 
conserve  dans  cet  état ,  comme  un  monument  historique. 

Dans  la  nuit  du  16  au  17  septembre  1799  ,  un  événement 
bien  funeste  eut  lieu  au  corps  de  garde  de  Pontlieue,  entre  les 
citoyens  de  celte  commune ,  qui  y  montaient  la  garde  ,  et  une 
patrouille  de  grenadiers  de  la  4-o.e  demi- brigade,  en  garnison  au 
JVÎans.  Une  fusillade  s'engagea  entre  les  militaires  et  les  ci- 
toyens ,  à  la  suite  de  laquelle  le  poste  fut  forcé ,  et  un  habitant 
du  bourg  ,  nommé  Saint-Simon,  aubergiste  à  la  Tête-Noire, 
fut  tué.  Des  explications  données  par  les  officiers  du  4-0.e  >  et 
consignées  au  n.°  i.er,  5  vendém.  an  VIll,  des  Àj fiches  du 
Mans ,  tendent  à  faire  considérer  comme  une  méprise  celte 
voie  de  fait,  que  les  habitants  de  Pontlieue  qualifient ,  encore 
aujourd'hui ,  bien  plus  sévèrement. 

Le  i5  octobre  suivant ,  à  8  heures  du  matin,  le  lendemain 
de  la  surprise  de  la  ville  du  Mans  par  les  Chouans  ,  dont  nous 
avons  rendu  un  compte  détaillé  ,  page  CCCXCII  du  PRÉCIS  histo- 
rique, une  colonne  de  4-00  royalistes  se  porte  à  Pontlieue, 
pour  y  forcer  un  poste  de  4-o  soldats  de  la  même  4-0. e  demi- 
brigade  ,  qui  y  était  alors  établi.  Celle  poignée  d'hommes 
braves  etdélerrninés,  oppose  un  résistance  tellement  longue  et 
opiniâtre  ,  que  les  Chouans  furent  obligés  de  faire  venir  du 


PONTLIEUE.  499 

canon  du  Mans  ,  pour  les  faire  consentir  à  se  rendre  prison- 
niers. 

Le  10  août  18 1 4  ,  le  prince  Louis  Antoine  ,  duc  d'Angou- 
lême ,  étant  venu  au  Mans  pour  la  première  fois  depuis  son 
retour  de  l'émigration  ,  est  reçu  solennellement  à  la  lune  de 
Ponllicue  ,  où  la  famille  Berard  avait  disposé  un  arc  de  triom- 
phe ,  par  les  autorités  départementales,  et  par  les  corps 
municipaux  de  la  ville  de  Mans  et  de   Ponllicue. 

Le  6  janvier  1816  ,  le  nommé  François  Kobichon  de  Pont- 
lieue,  est  assassiné  d'un  coup  de  rasoir  dans  la  lande  du  Houx, 
par  un  individu  portant  l'habit  militaire  ,  qui  l'avait  acosté  et 
voyageait  avec  lui. 

ATSTIQ.  Plusieurs  dissertations  ont  été  écrites  sur  l'élymo- 
logic  du  nom  de  Pontlieue.  Danville,  dans  sa  Notice  des  Gau- 
les,  jointe  à  sa  carte  antique  de  cette  contrée  ,  avance  au  mot 
Pons-Leucœ,   Pont-Lieue,  près  le  Mans,   qu'en  faisant  mesu- 
rer la  distance  du  Mans  à  ce  village  ,  il  a  trouvé  la  lieue  gau- 
loise ,  dont  nous  avons  indiqué   ailleurs  la  proportion  (voir 
1  -  CCCCLXX1V  ).  P.  Benouard,    page  68  de  Y  Annuaire  de  la  Sar- 
the  pour  1810  ,  a  contesté  à  Danville  l'exactitude  de  son  asser- 
tion. Il  dit  avoir  mesuré  cette  distance  et  l'avoir  trouvée  de 
plus  de    1800  pas,  en  parlant  du  pied  des  murs  de  ville  qui 
bordent  la  place  des  Jacobins  ,  tandis  que  la  lieue  gauloise 
n'était  que  de    i5oo  pas.  Si  l'on   mesure  cette  distance  sur 
le  plan  lithographie  de  la  ville  du  Mans  ,  dont  on  n'a  pas  con- 
testé  l'exactitude  jusqu'ici,  l'on  trouvera  que,  en  effet,  elle 
excède   de  plus    d'un   tiers   celle   de    la   lieue    gauloise  ,    en 
ligne   droite  ,  et  bien  davantage  encore ,  en  tenant  compte 
de  la  sinuosité  des  rues.  Celte  différence  serait  bien  plus  con- 
sidérable ,    si   c'était   le  mille  romain,    auquel    on    donna, 
pendant  quelque  temps,  le  nom  vulgaire  de  lieue,  dans  nos 
contrées ,   pour  se   prêter  aux  usages   des  peuples  conquis  , 
puisqu'il  y  aurait  alors  près  de  deux  de  ces  lieues.  11  faut  donc  , 
en  effet ,  que  le  nom  de  ce  village  ait  une  autre  étymologie , 
et  que  la  véritable  soit  Ponti-Leuva ,  Pont-Lève  ,  comme  on 
le  trouve  écrit  dans  plusieurs  anciens  titres  ,  notamment  dans 
les  passages  du  censif  de  l'abbaye  de  Saint-Calais,  cités  plus 
haut,   et  qu'il  vienne  de  la  levée  qui  fut  construite  à  travers 
les  marais   et  prairies  qui  séparaient  la  ville  du   Mans  de  ce 
lieu,  lorsqu'on   édifia   l'ancien  pont  sur  l'Huisne,  pour  com- 
muniquer  sur  la  rive  gauche   de   cette   rivière    (v.  plus    bas 
HYDROG.  ).  P.  I\enouard,  dans  l'article  dont  je  viens  de  parler, 
cite  un  passage  du  pontifical  du  Mans,  relatif  à  S.  Bertrand  , 
qui  ne  permet  guère  de  douter  que  ,  en  effet ,  Point -Lève  ne 
soit  le  véritable  nom  de  ce  lieu  :  «  Fecit  quoque  ,  y  est-il  dit  , 


5oo  PONTLIEUE. 

«  et  restaurant  idem  Dominus  Bertrichramnus ,  super  fliwiam 
«<  Idoniœ ,  quoddam  monasterium  ,  vel  sinadochum  in  honorent 
«  Sancti-Martini  quod  Pointe-Leva  vocantur.  »  Contre  ce 
texte  précis,  on  ne  peut  opposer,  dit  P.  Renouard  ,  aucun 
titre  ni  monument  où  se  trouve  le  nom  latin  Pons-Leucœ. 

Les  différents  objets  d'antiquité  recueillis  sur  le  territoire  de 
Ponllicue  sont  :  i.°  Une  assez  grande  urne  en  marbre  blanc  , 
trouvée  en  1716  ,  dans  le  champ  du  Petit-Four  ,  près  l'église 
de  Pontlieue  :  elle  a  été  décrite  par  Monlfaucon  ,  tome  V  de 
V  Antiquité  expliquée.  De  forme  assez  lourde,  sa  hauteur  est  de 
35  centim.  (12  pouc. ),  couvercle  compris,  sur  27  centim. 
(  10  pouc.)  ,  dans  son  plus  grand  diamètre  :  elle  contenait 
des  cendres  et  quelques  ossements,  Llle  est  conservée  au 
Musée  du  Mans  ;  2.0  des  débris  d'amphores  ,  en  terre  gros- 
sière, déposés  au  même  Musée  ;  3.°  deux  médailles  romaines, 
de  Aur.  Valerius  Maximianus  Iîercul. ,  an  25o  de  J.-C.  ;  et  de 
M.  Piauvinus  Aug.  (  Victorin  père),  an  265  de  J.-C. 

Usag.  anc.  Nous  avons  dit  plus  haut ,  que  la  seule  assemblée 
qui  existât  à  Pontlieue  ,  consistait  dans  la  promenade  aux 
Sapins  qui ,  le  mardis-gras  ,  attire  la  population  presque  en- 
tière de  la  ville  du  Mans  ,  s'y  rendant  à  pied  ,  à  cheval  ou  en 
voiture  ,  masquée  et  non  masquée,  de  même,  en  petit ,  que 
les  derniers  jours  de  la  semaine  sainte ,  celle  de  Longchamps  à 
Paris.  Voici  qu'elle  est  l'origine  de  cet  ancien  usage  féodal. 
«  L'emplacement  de  Vide- Bourse  ,  près  l'église  de  la  Cou- 
ture (la  maison  de  feu  M.  d'Hauleville,  son  enclos  et  d'autres 
terrains  adjacents),  ne  présentait  ,  vers  les  n.c  et  i2.e  siè- 
cles ,  qu'une  stérile  pelouse.  C'était  là ,  que  le  mardi-gras  de 
chaque  année,  à  une  heure  après  midi,  les  tanneurs  et  mégis- 
siers  du  Mans  ,  étaient  tenus  et.  obligés  féodalement ,  de  se 
réunir  pour  tirer  la  bille  ,  jeu  qui  consistait  à  se  renvoyer  une 
balle,  non  avec  des  raquettes,  mais  avec  des  bâtons  en  forme 
de  massue.  Après  les  premières  évolutions  ,  ces  joyeux  vas- 
saux prenaient  la  route  de  Pontlieue  et  poursuivaient  coura- 
geusement la  balle  jusqu'au  vieux  pont.  Les  juges  du  comté 
du  Maine,  pour  entretenir  le  bon  ordre  ,  assistaient  à  ces 
jeux  ,  en  dressaient  procès-verbal  dans  une  maison  située  au 
bout  de  ce  pont ,  dont  le  possesseur  était  tenu  de  servir  à  ces 
magistrats  un  pâté  de  crêtes  de  coq  ,  deux  bouteilles  de  vin  de 
Bcaugenci  et  quatre  pains  mollets.  Le  cortège  des  magistrats, 
composé  du  lieutenant-général  ou  du  lieutenant-particulier , 
chacun  à  leur  tour  ,  ou  bien  d'un  conseiller  du  présidial  à  leur 
place  ,  en  robe  noire  et  rabat  blanc  ,  précédé  d'un  trompette  , 
chamarré  de  diverses  couleurs  ,  et  suivi  du  greffier  et  des  huis- 
siers du  présidial ,  rentrait  ensuite  au  Mans  ,  au  milieu  d'une 


1 


PONTLIEUE.  5ot 

foule  immense  de  masques  et  de  spectateurs  non  masqués  , 
qu'attirait  ce  singulier  spectacle.  Actuellement,  on  se  porte  jus- 
qu'aux sapinières  qui  bordent  l'entrée  de  la  route  de  Tours  , 
sans  autre  but  que  de  se  promener  et  de  voir  des  masques,  qui 
s'y  rendent  en  assez  petit  nombre.  Le  lendemain  ,  mercredi 
des  cendres  ,  les  masques  ,  beaucoup  plus  nombreux  que  la 
veille ,  attirent  les  curieux  ,  depuis  quelques  années  ,  au  car- 
refour de  la  Croix-d'Or  et  à  l'entrée  des  roules  de  Laval  et 
d'Alençon  ,  à  une  autre  extrémité  de  la  ville  du  Mans  ;  mais  , 
si  l'affluencc  y  est  également  considérable  ,  il  ne  s'y  trouve  ni 
voitures  nombreuses  ,  ni  cavalcades  ,  comme  aux  sapins. 

BIOGR.  Notre  biographie  a  déjà  consacré  les  noms  de 
MM.  Berard  aîné  et  Berard  jeune  de  Ponllieue  ,  à  qui  on  doit 
divers  ouvrages  et  travaux  sur  les  sciences  ,  l'agriculture  et 
l'industrie  :  elle  mentionnera  également  ceux  de  MM.  Vétil- 
lart  père  etfds. 

hydrogr.  La  partie  nord  du  territoire  de  Ponllieue  ,  est  tra- 
versée ,  d'est  à  ouest ,  par  la  rivière  d'Huisne  ,  qu'on  y  passe 
sur  un  pont  que  nous  avons  décrit  plus  haut;  l'extrémité  sud  , 
également  de  l'orient  à  l'occident  ,  parle  ruisseau  de  l'Arche- 
aux-Moines  (  v.  cet  article  et  celui  arnages  ,  I-20  el  27)  ; 
celui  de  Mortes-Eves ,  ensuite  Belle-Eve  (  v.  art.  mulsatnne  , 
p.  22g)  ,  limite  la  partie  est-sud-est  du  territoire  et  se  réunit 
au  précédent ,  auquel  on  donne  aussi  le  nom  de  Roulecrote  ; 
enfin  ,  la  Sarthc  limile  la  partie  occidentale  de  la  commune, 
sur  une  élendue  de  4  k.  1/2.  —  5  moulins  à  blé  ,  sur  l'Huisne  , 
près  le  vieux  pont  ,  dont  un  s'appelle  le  moulin  de  l'Jsle.  Un 
autre  existait  autrefois  sur  le  ruisseau  de  l'Arche-aux-Moi- 
nes ,  près  le  bourg  d'Arnages.  On  lil  aux  registres  de  l'Hôtel- 
de-Ville  du  Mans  que  ,  en  1707  ,1712,1719,  1780  ,  iy33  et 
1755  ,  des  réparations  furent  faites  au  pont  de  Pontlieue  ,  aux 
frais  de  la  ville  du  Mans.  Le  nouveau  pont  est  construit  en 
1772  ,  en  pierre  tirée  des  carrières  d'Ecominoy,  dite  de  la 
Vacherie ,  d'après  les  dessins  de  M.  de  la  louche.  Avant 
la  construction  des  canaux  et  des  écluses  de  Chahoué  ,  de  la 
prairie  des  Planches  et  du  port  du  Mans  ,  qui  viennent  d'être 
terminés  ,  à  l'exception  du  port  qui  le  sera  incessamment , 
la  navigation  sur  la  Sarlhe  des  bateaux  chargés  de  marchandi- 
ses s'arrêtait  au  village  d'Arnages.  sur  le  port  duquel  avait 
lieu  leur  déchargement.  On  estime  la  valeur  des  marchandises 
qui  s'y  déchargeaient  annuellement,  à  5  millions,  savoir  : 
Sel,  4  millions  ;  résine,  2,000  pains;  vins,  ardoise,  tufaux  , 
épiceries ,  etc. ,  1  million  :  toutes  ces  marchandises  peuvent 
arriver  aujourd'hui  jusqu'au  Mans. 

géol.  Sol  généralement  plat  ;  terrain  tertiaire  moyen  et 


Soa  PONTLIÉUE 

terrain  crétacé  inférieur;  le  premier  le  long  de  la  Sarthe  ,  le 
second  tout  le  long  de  la  roule,  et  s'étendant  des  deux  côtés 
de  la  rivière  en  approchant  d'Arnages.  Toute  la  commune  est 
du  reste  recouverte  d'alluvions  anciennes  ,  provenant  des 
débris  de  la  craie  et  du  grès  de  Fontainebleau ,  ou  grès  mo- 
derne ,  dont  on  remarque  quelques  blocs  erratiques;  tous  les 
autres  galets  consistent  dans  de  nombreux  silex.  Le  grès  ferri- 
fère  ou  roussard,  se  rencontre  dans  la  partie  sud-est  ;  le  mine- 
rai de  fer ,  avec  empreintes  de  coquilles  ,  a  été  observé  dans 
le  bois  de  Pourrie  ,  près  Funay  ,  dans  la  vallée  de  l'Huisne  ; 
on  a  aussi  rencontré  du  fer  sulfuré. 

Plant,  rar,  Agaricus  pseudo  aurentiacus ,  BULL.  ;  Bromus 
Madritensis ,  lin.  ;  Helianthemum  alyssoïdes,  vent  ;  Helian- 
themum  guttalum ,  mil.  ;  Polycnemum  arvense ,  lin.  Aux 
Etangs-Chauds  :  Polygonatum  uniflorum ,  desf.  ;  Silène  nu- 
tans,  lin.  Dans  le  cimetière  d'Arnages  :  Slalice  arenaria,  JAf.y. 
Vers  le  commencement  de  ce  siècle  ,  cinq  individus  d'une 
même  famille  de  cultivateurs  de  Ponllieue,  furent  empoisonnés 
parla  première  de  ces  plantes,  espèce  de  champignon  appelé 
Fausse-Oronge  ,  ressemblant  à  une  autre  espèce  non  véné- 
neuse. Le  plus  jeune  des  enfants  mourut  le  premier  ,  les  au- 
tres par  ordre  d'âge  ,  les  père  et  mère  ,  par  conséquent,  après 
avoir  vu  expirer  leurs  trois  enfants  ! 

Mollusq.  fluv.  et  terr.  Vertigo  anti-vertigo  ,  mich.  ;  Pla- 
norbis  contortus  ,  mull.  ;  Physa  hypnorum  ,  DRAP.  ;  Lymnœa 
gingivata  ,  GOUP.  ;  Cyclas  fontinalis  ,  DRAP.  ;  tous  dans  le 
chemin  de  Gué-Bernisson  ,  ou  à  ce  lieu  même. 

cadastr.  Superficie  totale  de  2,64.2  hectar.  49  ares  ,  se  sub- 
divisant par  nature  de  culture,  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour., 
1,066  hect.  4-6  ar.  5o  centiar. ,  en  5  classes ,  évaluées  à  4  f» 
£0  c. ,  10,  22  ,  36  et  5o  f.  —  Jard,,  4-6-34-go;  3  cl.  :  à  5o,  54 
et  62  f.  —  Prés  ,  238-92-40  ;  4 cl.  :  18,  48,  81 ,  126  f.  — Pâ- 
tur. ,  59-74-00  ;  3  cl.  :  2  ?  7  ,  i4  f. —  B.  taillis  ,  i3i-i4~6o  ; 

3  cl  :  3  f.  5oc,  i4-5o,  22-5o.  —  Pinières  ,  659-27-50  ; 

4  cl.  :  2  f . ,  3  f .  5o  c. ,  6  f.,  9  f .  —  Land. ,  bruyèr. ,  frich. ,  3o2- 
45-6o  ;  à  2  f .  —  Douves  ,  o- 16-90  ;  à  5o  f.  —  Etangs  ,  2-99- 
00  ;  à  12  f.  —  Superf.  des  bâtim.  et  cours  ,  12-97-15  ;  à  5o  f. 
Obj.non  i/npos.  :  Egl.,  cimet.,  presbyt.  et  autres  bâtim.  publ. , 
o-33~4o.  —  Chem.  et  plac.  publ. ,  g3-o3-25.  —  Riv.  et  ruiss  , 
28-63-8o.  =  407  maisons,  en  i5  class. ,  de  5o  c.  à  382  f. 
chacune.  —  5  moulins  ,  dont  2  à  200  f. ,  3  à  267  f.  chaque. 

ta  in,Po,  {  P!!£^T^S'  %'$  '•  f0  "  }  50,5,3  f.  98  c. 

contrib.  Foncier,  6,6i4f.  ;  personn.  et  mobil.,  i,433  f.  ; 


PONTLIEUE.  5o3 

port,  et  fen.  ,  52  5  f.  ;  76  patentés  :  dr.  fixe ,  8^9  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  5i2  f.  81  c.  Total ,  9,933  f.  81  c.  —  Perception  de 
Sainte-Croix. 

cultur.  Superficie  généralement  caillouteuse  ,  sablonneuse 
et  peu  productive  ,  si  ce  n'est  le  long  des  cours  d'eau.  On  y 
cultive  le  seigle  ,  le  maïs  et  le  sarrasin  ,  presque  exclusive- 
ment ;  peu  de  froment ,  d'orge ,  d'avoine  ,  de  trèfle  et  de 
chanvre  ;  beaucoup  de  pommes  de  terre  ,  citrouilles  ,  etc.  ; 
prés  de  bonne  qualité  ,  sur  les  bords  de  l'Huisne  ;  nombreuses 
plantations  de  pins  maritime  et  sylvestre  ,  le  premier  princi- 
palement ;  bois  essence  de  chêne  et  autres;  arbres  à  fruits  à 
cidre,  châtaigners.  Elève  de  quelques  poulains,  d'un  bon 
nombre  de  bêtes  à  cornes,  de  porcs  et  surtout  de  moutons; 
quelques  chèvres.  —  Assolement  triennal;  6  fermes  principa- 
les ;  un  grand  nombre  de  bordages  et  surtout  de  maisonnies 
ou  petits  faisant  valoir ,  au-dessous  de  '2  et  même  de  1  hectare  , 
attachés  aux  habitations.  =  Commerce  agricole,  consistant 
en  grains ,  à  titre  d'échange  ,  la  commune  ne  se  nourissant  pas  ; 
bestiaux  ,  porcs   gras ,  foins  ,  bois  ,  cidre  et  fruits ,  etc. 

=5  Fréquentation  des  foires  et  marchés  du  Mans.  La  vigile 
ou  veille  de  chacun  d'eux,  il  se  vend  à  Ponllieue  un  grand 
nombre  de  bœufs  et  de  porcs. 

INDUSTR.  Extraction  du  grès  roussard ,  pour  bâtir  ;  de  la 
grave,  pour  les  routes.  Exploitation  du  bois  des  pinières. 
Quatre  blanchisseries  de  toile  et  de  fil  :  i.°  de  M.  Marcellin 
Vétillart  et  2.0  de  M.  Deschamps ,  à  la  gauche  ou  à  l'est  des 
ponts  ;  3.°  de  MM.  Fouqueray,  Viot  et  Perdcreau  ,  près  et 
à  la  droite  du  nouveau  pont  ;  de  M.  Lecompte  ,  à  Préaux, 
plus  à  l'ouest.  Une  vingtaine  de  métiers  employés  à  tisser  des 
toiles  communes  ,  pour  les  particuliers  ;  2  fabriques  de  chan- 
delle ;  une  brasserie  ,  autorisée  par  arrêté  préfectoral ,  du  29 
oct.  i835.  Une  tuilerie  existait,  il  y  a  environ  25  ans  ,  au  bas 
du  Tertre-Rouge,  près  le  Chemin-aux-Bceufs,  à  proximité  d'un 
hameau  de  7  à  8  feux  ,  auquel  elle  a  laissé  son  nom.  Une  hui- 
lerie ,  autorisée  en  1822  ,  ne  subsiste  plus.  —  La  commune  du 
Mans  possède  ,  dans  la  lande  de  Monlgrivot,  sur  le  territoire 
de  Pontlieue,  près  le  Chemin-aux -Bœufs  ,  une  portion  de  ter- 
rain destinée  à  l'abattage  ,  à  l'écarrissage  et  à  l'enfouissement 
des  chevaux  et  autres  animaux ,  pour  la  dite  ville  du  Mans. 

BOUT,  et  ohem.  i.°  La  route  royale  n.°  23,  de  Paris  à  Nan- 
tes ,  des  deux  côtés  de  laquelle  sont  bâtis  le  bourg  de  Pont- 
lieue ,  le  hameau  de  Passe- Vite  et  le  bourg  d'Arnages  , 
traverse  la  commune  du  nord  au  sud  sud-ouest.  La  chaussée 
de  cette  route,  à  partir  de  la  Mission  jusqu'au  pont ,  fut  pa- 
vée en  i8o3  ou  1804,  sous  la  direction  de  l'ingénieur  Bruyère. 


5o4 


PONTLIEUE. 


C'est  à  tort  qu'on  détruisit  alors  un  ponceau  établi  vers  le 
milieu  de  cette  distance  ,  appelé  l'Arche-à-l'Ane,  qui  ,  en 
facilitant  l'écoulement  des  eaux  ,  offrait  un  grand  moyen  d'as- 
sainissement pour  les  terres  de  la  Berlinière  et  les  prés  de  la 
Mission.  Viennent  se  ramifier  à  cette  première  route  ,  à  la 
place  circulaire  située  au-delà  du  pont  ,  appelée  Lune  de  Pont- 
lieue  :  2.°  la  route  n.°  i58  ,  de  Tours  à  Caen;  3.°  la  route  dé- 
partementale n.°  3  ,  du  Mans  au  Grand- Lucé  ,  qui  doit  se 
prolonger  jusqu'à  la  Chartre ,  conduire  ,  à  volonté  ,  à  Tours , 
à  Vendôme  ou  bien  à  Saint-Calais  ;  4-°  l'ancienne  route  du 
Mans  à  Paris  ,  par  Chartres  ,  du  Mans  à  Orléans  ,  et  du  Mans 
à  Vendôme  et  à  Blois  ,  par  Changé  et  par  Saint-Calais  ; 
5.°  Un  chemin  du  Mans  à  Piuaudin  et  à  S.-Mars-d'Outillé. 
Le  chemin  communal  n,°  3  ,  du  Mans  au  Lude,  par  Pontval- 
lain  ,  qui  ne  peut  manquer  d'être  bientôt  classé  et  mis  par  le 
Conseil-général  au  rang  et  à  l'état  de  route  départementale  , 
s'embranche  avec  la  route  royale  n.°  23  ,  à  la  sortie  du  village 
d'Arnages  ,  un  peu  au-delà  ,  toutefois  ,  du  territoire  de  Pont- 
lieue.  Enfin  ,  une  autre  voie  d'exploitation  ,  connue  sous  le 
nom  de  Chemin- aux-B œufs ,  prend  sur  la  droite  ,  à  l'extré- 
mité nord  du  même  village  d'Arnage,  et  conduit  à  travers  les 
landes  de  Changé  ,  reprendre  la  même  route  n.°  23,  à  la  lune 
d'Auvours,  en  face  l'entrée  de  la  route  n.°  157  ,  qui  conduit 
à  Saint-Calais.  —  Chemins  vicinaux  nombreux  ,  assez  pratica- 
bles ,  grâce  à  la  nature  sablonneuse  du  soi. 

lieux  REmarq.  Maisons  bourgeoises  du  bourg  :  i.°  celle 
bâtie  sur  l'emplacement  de  l'ancien  hospice  ,  habitée  par  feu 
M.  Vétillart ,  actuellement  par  M.  des  Arcis  ;  2.0  celle  de 
M.  Marcellin  Vélillart ,  sur  remplacement  de  l'ancien  pres- 
bytère, toutes  deux  à  la  gauche  de  la  chaussée  ;  3.°  celle 
de  M.  Berard  aîné  ,  construite  sur  la  fin  du  dernier  siècle  , 
dans  l'emplacement  de  l'ancienne  auberge  de  Saint-Mar- 
tin ;  4~°  ce\\e  de  MM.  Fouqueray ,  Viot  et  Pcrdercau  , 
édifiée  plus  récemment ,  toutes  deux  à  la  droite  de  la 
chaussée ,  la  dernière  la  plus  rapprochée  du  pont  ;  5.°  le 
nouveau  presbytère  ,  dans  la  maison  dite  du  Buron  ;  6.°  mai- 
son occupée  par  M.  Gouaux-Vallée  ,  maire  ;  7.0  la  Provi- 
dence ,  ou  ancienne  auberge  de  S. -Pierre  ;  o.°  l'hôtel  des 
Quatre-Vents ,  à  l'entrée  de  la  route  de  Tours.  Au  bourg 
â'Arnages  ;  g.0  la  maison  de  M,  Beauregard.  Habitations  dans 
la  campagne  :  10. °  Gué-Bernisson  ;  n.°  Funay  ;  12.0  les 
Sources  ;  i3.°  la  Fresnellerie  ;  i4  °  le  Mêlier  ;  i5.°  le 
Houx  ;  16.0  les  Etangs  ;  17.°  Villeneuve  ;  18.0  Préaux.  Sous 
le  rapport  des  noms  ,  outre  ceux  ci-dessus  :  la  Chevallerie  ,  la 
Fuye  ,  la  Jugeric  ;  les  Etangs-Chauds  ,  la  Rivière  ,  les  Fon- 


PONTVA.IXA.Itf.  5o5 

tenclles  ,  les  Fontaines  ,  Gué-Gillct ,  Pied-Sec  ,  les  Mortes- 
Eves  ,  le  Moulin-Châtelin  ;  la  Vallée  des  Cerisiers  ,  le  Busson 
(Buisson  J ,  la  Saulaie ,  l'Ormeau  ;  la  Fromendière  ;  la  Thui- 
lerie  ;  etc. 

Étab.  publ.  Mairie,  succursale  et  chapelle  vicarialc,  maison 
de  charité  et  bur.  de  bienfaisance  ,  desservis  par  trois  sœurs 
d'Evron  ,  administrés  par  une  commission  de  5  membres  ; 
école  primaire  de  garçons ,  votée  seulement  ;  école  primaire 
de  filles,  à  la  maison  de  charité  ;  i  recette  buraliste  ou  bureau 
de  déclaration  des  boissons  ,  i  dcb.  de  poudre  de  chasse  ,  2 
déb.  de  tabac,  1  pont  a  bascule.  Bureau  de  poste  aux  lettres, 
au  Mans. 

étab.  particul.  Deux  sages-femmes. 

P01VT-1VELF  (s.- pierre  de},  ancien  prieuré  ,  avec  cha- 
pelle ,  fondé  par  les  seigneurs  de  Beaumoni-Ie-Vicomte  ,  à 
1,2  h.  au  nord  de  celte  petite  ville  ,  dépendant  du  prieuré  con- 
ventuel de  S. -Denis  de  Nogent-le-Rotrou.  Voir  l'HIST.  ECOLES, 
de  l'article  Beaumont-le-Vicomte  (  1  -  i3o). 

PONT-THIBAUD,  PONTHIBAULT,  hameau  avec 
auberges  ,  situé  sur  le  grand  chemin  qui  ,  s'embranchant  à 
l'extrémité  du  village  d'Arnages  (v.  cet  art.  et  celui  pontlieue), 
avec  la  route  royale  de  Paris  à  Nantes  ,  conduit  du  Mans  au 
Lude  et  en  Anjou  ,  par  Ponlvallain.  Bâti  à  i3  kilom.  S.  du 
Mans  ,  sur  le  territoire  communal  de  Moncé-en-Belin  ,  à  7 
h.  O.  du  bourg  ,  ce  hameau,  de  25  maisons  ,  renfermant  une 
population  d'environ  110  individus  ,  prend  la  première  partie 
de  son  nom  d'un  pont  en  pierre  construit  sur  la  petite  rivière 
de  Rhône  ,  la  seconde  ,  sans  doute  ,  d'un  anachorète  célèbre 
dans  la  contrée,  qui  avait  établi  son  séjour  sur  un  monticule 
situé  à  9  k.  plus  au  sud  ,  qui  en  a  aussi  tiré  son  nom  (Yhermi- 
tage  S.-Thibaud.  Nous  renvoyons  pour  tout  ce  qui  concerne 
l'historique  de  l'ancienne  juridiclion  du  comté  de  Vaux  et 
Belin,  établie  dans  ce  lieu,  aux  articles  belin  (i-i45),  et 

MONCÉ-EN-BELIN  (  ci-dcSSUS  ,   I  I  5  ). 

PONTVALLAIft  (  canton  de  ) ,  cadastré  ,  de  l'arrond. 
de  la  Flèche;  compris  entre  le  2.e  degré  6  min.  i/2,  et  le  2.e 
degré  19  min.  1/2  de  longitude  occidentale  ,  et  entre  le  ij.° 
d.  4-2  m.,  et  le  47-e  d.  5i  m.  de  latitude  septentrionale; 
se  composant  de  9  communes  ou  anc.  paroisses,  qui  sont  : 

*  Cerans-Foulletourte  ,  Pontvallain  ,  chef-lieu  ; 
Châleau-l'Hermitage ,                   Requeil, 

*  Fontaine-S.-Marlin  (  Ja  ) ,  *  S.-Jean  de  la  Molle  , 
Mansigné,  *  Yvré-le-Pôiin. 

*  Oise , 


5o6  PONTVALLAIN. 

Formée  de  5  commun,  seulement ,  comprises  dans  le 
district  de  la  Flèche,  lors  de  l'organisation  de  1790,  dont 
une ,  celle  de  Luché ,  n'en  fait  plus  partie  et  a  été  réunie  au 
canton  du  Ludc ,  par  l'arrêté  organique  du  i3  brumaire 
an  x,  ce  canton  a  été  augmenté  alors,  des  5  comm.  indiquées 
par  une  astérisque  ,  lesquelles  faisaient  précédemment  partie 
de  celui  de  S.-Jean-de-la-Motle  ,  supprimé  ,  également  du 
district  de  la  Flèche. 

Circonscrit  au  N. ,  par  le  cant.  de  la  Suze  et  par  celui 
d'Ecommoy;  à  l'E. ,  encore  par  ce  dernier  et  par  celui  de 
Mayet  ;  au  S. ,  par  le  cant.  du  Lude  et ,  en  moindre  partie  , 
par  celui  de  la  Flèche;  à  PO.,  par  celui  de  Malicorne;  au 
N.  O. ,  par  celui  de  la  Suze  ;  la  forme  de  ce  canton  est  un 
ennéagone  irrégulier,  s'étendant  du  N.  au  S.,  sur  un  diam. 
central  de  19  à  20  kilom. ,  et  sur  une  largeur,  également  cen- 
trale, de  17  à  18  k.,  d'est  à  ouest.  Sa  limite  la  plus  rapprochée 
du  chef-lieu  d'arrondissement,  qui  est  celle  sud-ouest,  en 
est  distante  de  9  k.  seulement,  et  la  plus  éloignée,  qui  est 
au  nord ,  de  26  k.  ;  la  limite  la  plus  rapprochée  du  chef- 
lieu  de  département ,  qui  est  également  celle  nord  ,  en  est 
distante  de  i4>  k. ,  et  la  plus  éloignée,  qui  est  au  midi, 
de  3a  à  33  k.  Le  chef-lieu  de  canton ,  est  situé  à  2  k.  1/2  de  la 
limite  orientale  du  territoire,  en  tirant  un  peu  vers  le  sud. 

De  21 1  kil.  1/2  carrés  de  superficie ,  environ  ,  le  canton  de 
Pontvallain  contient],  d'après  les  évaluations  cadastr. ,  21, 1 56 
hectar.  02  ar.  35  cent,  de  terrain,  se  subdivisant  comme  il  suit  : 

hect.  ar.  cent. 

Terres  labourables  et  plantât,  de  châtaigners.     .  10693  64  3o 

.lard. ,  vergers,  pépin. ,  aven.,  bois  d'agrém..     .  3b2  j5  33 

Vignes 38o,  96  20 

Prés  et  pâtures 2624  89  4^ 

Bois  de  futaies  et  taillis,  aulnaies,  boulaies,  etc.  2181  87  85 

Pinières 3507  44  5° 

Land. ,  bruyèr. ,  friches 160&  67  55 

Douves,  viviers  ,  mares ,  marais ,  étangs.     .     .  55  98  g5 

Superf.  des  bàtim. ,   cours,  aires m  j5  68 

Egl. ,  cimet. ,  presbyt.  etjard.,   hospic. ,  etc.     .  4  9^  3o 

Rout. ,  chem.,  plac.  publ 587  91  10 

Cours  d'eau 3ii8i5 

=  3,11 5  maisons,  dont  10  châteaux  ou  maisons  de  maî- 
tres ,  compris  l'ancien  prieuré  de  Château-PHermitage  ;  1 
boulangerie  ;  7  fours  à  chaux  ;  4  a  tuiles  et  à  briques  ;  et 
3  à  poterie  ;  3 1  moulins  à  eau.  —  Un  moulin  à  vent ,  à  Cour- 
celles,  entre  Requeil  et  Yvré,  non  porté  au  cadastrement. 

t»  .  .  (  Prop.  non  bâties,  353,857  f,  78  c.  )    ,         /c  r     q 

Revenu  impos.|    _L_  bâties,     58,289       »    |  ^12,146  f.  78c. 


PONTVALLAIN.  S07 

popul.  De  12,713  individus,  suivant  le  recensement  de 
1826,  répartis  en  3, 068  feux ,  comprenant  6,129  individ. 
maies,  6,584  femelles.  —  Augmentation  de    la  population 

depuis    i8o4»  761  indiv.  ,    ou  un  peu  moins  de  i/i7e La 

superficie  de  ce  canton  étant  de  211  k.  1/2  carrés,  c'est  60 
indiv.  6/47«es  par  kilomètre  carré. 

JMuiw.  dêcenn.  De  1793  à  1802  ,  inclusivement  :  mariag.  , 
g43;  naiss. ,  3,691  ;  décès,  2,5i5.  —  Produit  de  chaque 
mariage;  3  19/2  i.es  environ.  —  Excédant  des  mariages  sur 
les  décès  1,176  ou  i6/35.es  =  De  i8o3  à  1812  :  mar.  ,  873  ; 
naiss.  ,  3,3g3;  déc. ,  2,855.  —  Produit  de  chaque  mariage  , 
3  5i/58.cs  —  Excéd.  des  naiss.  sur  les  déc,  588  ou  9/4^«Ci 
=  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  1,027;  naiss.,  3,543;  déc. 
2,669.  —  Prod.  de  chaque  mariage  ,  3  13/29."  —  Excéd.  des 
naiss.  sur  les  déc,  874  ou  29/89. es 

CONTRIB.  Foncier ,  52,894  f.  ?  personn.  et  mobil. ,  8,  i58  f.  ; 
port,  et  fen. ,  2,44o  f  ;  442  patentés  :  dr.  fixe,  2,992  f  ; 
dr,  proport.,  1,4-7?  ^  T°lal  •>  67,960  f.  ;  ce  qui  fait  5  f.  34  c 
25;47.es  par  individu  ;  à  quoi  il  faut  ajouter  2  f.  88  c  3/29.e* 
d'accessoires  ou  de  centimes  additionnels  ,  ce  qui  porte  à 
8  f .  22  c  12/29."  les  conlribut.  directes  à  payer  par  chaque 
habitant  du  canton.  3  percepteurs  ,  y  ayant  leur  résidence  , 
sont  chargés  du  recouvrement  de  ces  impositions. 

Du  3.e  arrondissement  électoral,  celui  de  la  Flèche,  avant 
la  loi  du  19  avril  i83i  ;  du  5.e,  dont  la  même  ville  est  éga- 
lement le  chef-lieu  ,  depuis  celte  loi ,  le  cant.  de  Pontvallain 
a  fourni ,  avant  ladite  loi  ,  le  nombre  d'électeurs  et  de  jurés 
portés  au  tableau  suivant  : 

JURÉS.  ÉLECTEUR» 

d'iirrond.         de  départ. 

Pour  1828,  et  élections  de  novembre  1827,  14  il 

182g 17  i3 

i83o 21  17  3 

i83i 23  20  » 

Les  collèges  de  département  n'existaient  plus  pour  i83r. 

Nous  donnerons  à  l'article  SARTHE  (  département  de  la), 
l'indication  du  nombre  d'électeurs  résultant  des  dispositions 
de  la  nouvelle  loi  électorale,  de  novembre  i83i. 

hYdrogr.  Les  principaux  cours  d'eau  qui  arrosent  le  canton 
de  Pontvallain,  sont  :  i.°  la  petite  rivière  d'Aune  ou  de  Lone, 
qui  en  traverse  la  partie  méridionale ,  de  l'est  au  sud  ;  2.0  le 
ruiss.  de  Virfolet  ou  de  la  Bruyère  qui ,  ayant  sa  source  dans 
la  partie  septentrionale  du  territoire ,  le  traverse ,  par  son 
centre ,  du  nord  au  sud  ;  3.°  le  ruiss.   ou  petite  rivière  de 


5o8  PONTVALLAIiV. 

Fessard  ,  qui ,  prenant  naissance  peu  loin  du  précédent ,  et  se 
contournant  en  demi-cercle  vers  l'ouest ,  va  limiter  la  partie 
nord-ouest  du  cant. ,  sur  un  trajet  de  2  k.  seulement  ;  /t.°  la 
petite  rivière  de  Vezane  ,  arrosant  une  faible  porlion  de 
la  partie  occidentale  du  territoire  ;  5.°  le  ruisseau  de  Car- 
penlras  ,  qui  coule  du  nord-nord-est  au  sud-sud-ouest ,  dans 
la  partie  sud-ouest  ;  6.°  enfin  ,  un  assez  grand  nombre  d'autres 
petits  ruisseaux  qui,  des  différents  points  du  canton ,  vont 
affluer  dans  les  précédents.  —  3i  moulins,  suivant  le  cadastre, 
sont  établis  sur  ces  cours  d'eau.  Des  étangs  .  en  assez  grand 
nombre  ,  existent  encore  dans  toutes  les  communes  du  cant., 
celle  de  Château- rHermitage  excepté  ,  et  y  recouvrent  une 
superficie  de  5o  hect.  22  ar.  80  cent.  :  ils  sont  peuplés  en 
carpes  et  tanches  principalement.  Le  brochet  s'y  trouve  en 
abondance  ,  sans  y  être  mis  à  dessein. 

GÉOLOG.  Sol  légèrement  ondulé  ,  le  long  des  cours  d'eau  ; 
terrain  crélacé  inférieur,  occupant,  en  entier,  les  parties 
nord-est  et  sud  du  territoire;  en  partie,  et  conjointement 
avec  le  terrain  tertiaire  moyen  ,  la  partie  nord-ouest  ;  ter- 
tiaire moyen,  presque  exclusivement,  dans  la  parlie  sud-ouest. 
Ces  différentes  natures  de  terrain  ,  indiquées  sur  la  Carte  du 
Blinois  (  placée  en  regard  de  la  p.  t45  du  tom.  1  ),  offrent  le 
calcaire  jurassique  compact  commun,  la  craie  tufau,  en 
abondance  ,  recouverte  par  des  marnes  blanche  et  jaunâtre , 
et,  immédiatement  au-dessous,  des  amas  considérables  de 
coquilles  fossiles  ,  gryphiles  et  oslracites  ,  agglutinées  par  un 
calcaire  argileux,  à  points  verts;  le  grès  blanc  moderne,  ou 
grès  de  Fontainebleau,  sur  les  communes  de  Cerans  ,  Oizé , 
Requeil  et  sur  la  Fontaine-S. -Martin  principalement  ;  le  grès 
ferrifère  ou  roussard  ;  un  banc  de  calcaire  lacuslre  à  lymnées  , 
s'étendant  sur  les  communes  de  Cerans,  Oizé  et  la  Fontaine- 
S.-Martin ,  différent  de  celui  du  bassin  de  Paris,  en  ce  que 
les  lymnées,  qui  le  caractérisent,  ont  perdu  leur  test,  et 
que  leurs  moules  semblent  ceux  d'espèces  dont  on  ne  trouve 
point  d'analogues  vivants  ;  du  silex  corné  ,  ou  pierre  cosse  ; 
des  roches  de  ludus  jaspique  ou  jaspe  grossier  concrélionné  , 
sur  les  hauleurs,  au  nord  de  Mansigné,  sur  la  limite  de  Requeil. 
des  argiles  blanche ,  grise  et  jaune ,  propres  à  la  fabrication 
de  la  briqueterie  et  de  la  poterie  ;  des  minerais  de  fer  li- 
moneux et  sulfuré  ;  du  lignite  ,  dans  la  partie  nord ,  et  du 
succin ,  dans  celle  sud  ;  de  la  tourbe  sur  plusieurs  points  ; 
et  des  alluvions  anciennes,  recouvrant  assez  généralement 
ces  différentes  formations. 

Nous  avons  indiqué  aux  différents  articles  de  localité, 
notamment  à  ceux  de  Cerans ,  Château-l'Hermitage ,  Man- 


PONTVALLAIN.  5o9 

signe,  Oizé  ,  Pontvallain  ,  les  détails  minéralogiques  relatifs 
à  chacune  de  ces  localités,  et  un  assez  bon  nombre  de  plantes 
rares  ,  qui  y  ont  été  observées. 

cijLTUR.  Super,  argilo-calcaire  ,  calcaire-siliceuse,  et  plus 
généralement  argilo-sablonneusc,  ou  graveleuse  et  sablon- 
neuse, médiocrement  productive;  cultivée  en  céréales  dans 
la  proportion  de  9  parties  en  seigle  et  méleil ,  6  en  froment, 
5  en  orge  et  4-  en  avoine.  On  cultive  ,  en  outre  ,  du  maïs,  du 
sarrasin,  peu  de  trèfle,  du  chanvre  et  un  peu  de  lin,  du 
sainfoin  et  de  la  luzerne,  en  petite  quantité  également;  des 
pommes  de  terre  en  abondance  ;  des  citrouilles,  navets,  etc. 
Prairies  de  médiocre  qualité  ,  insuffisantes  pour  les  besoins  de 
l'agriculture  et  que  ne  suppléent  point  le  peu  de  trèfle  et 
d'autres  plantes  du  même  genre,  qui  pourraient  les  remplacer, 
si  elles  étaient  plus  abondantes.  Les  vignes  de  treilles,  dites 
de  voliers,  sont  communes  dans  la  partie  nord-est  et  centrale 
du  territoire  ;  celles  dites  de  pied,  dont  il  existe  des  plantations 
dans  toutes  les  communes  du  canton  ,  hors  celle  de  la  Fon- 
taine S. -Martin  ,  donnent  des  vins  blancs  assez  estimés  ,  les 
vins  rouges  du  cru  de  Brouassin  ,  en  Mansigné  ,  le  sont  égale- 
ment :  les  cépages  de  ces  vignes  sont  le  Pineau  et  le  Gouas.  Les 
cidres  de  ce  canton,  surtout  ceux  d'Oizé  et  de  Mansigné, 
sont  recherchés,  comme  étant  doux,  légers  et  agréables; 
mais  conviennent  peu  ,  en  raison  même  de  ces  qualités  ,  aux 
véritables  amateurs  ,  qui  préfèrent  les  cidres  ayant  plus  de 
corps  et  de  feu  :  ils  sont  l'objet  d'exportations  assez  consi- 
dérables ,  ainsi  que  les  vins  de  voliers,  pour  le  Mans,  la 
Flèche  et  autres  lieux  circonvoisins.  Les  espèces  et  variétés 
de  fruits  à  cidre  du  canton  ,  sont  ,  en  pommiers  :  les  Fréquins , 
amer  ,  doux  ,  blanc  ,  barré  ;  Normandie  ,  Longues- Branches  , 
Nicoldié ,  qui  produisent  le  meilleur  cidre;  les  Ha/cours, 
Tendre,  Jaune,  Locard ,  Doux,  plusieurs  variét.  ;  les  Sau- 
vage ,  Passe  -  Pomme  ,  Gros  -  Epice ,  Roquet ,  Rouge  -  Vert , 
Groseille;  en  poiriers,  peu  répandus  :  Ardoise,  Picot,  Ron- 
deau, Rouget  ou  Rougeole t ,  Gros-  Vert ,  etc.  Le  châtaigner 
est  planté  assez  abondamment  sur  ce  canton  ,  surtout  dans 
la  partie  nord-est ,  et  donne  des  fruits  des  trois  variétés 
connues  sous  les  noms  de  châtaignes  ,  marrons  et  ouzillards 
ou  nouzillards.  On  y  remarque  peu  de  noyers  ,  proportion- 
nellement à  la  quantité  de  terrain  planté  en  vignes.  Le  canton  , 
quoique  couvert  encore  d'une  grande  quantité  de  bois,  n'en 
renferme  aucun  massif  considérable.  Le  territoire  de  S.- 
Jean de  la  Molle  ,  est  le  plus  abondamment  boisé  ,  des  restes 
d'une  partie  de  la  foret  de  Vadré  ,  connus  sous  le  nom  de 
bois  de  la  Chaussepalière  et  de  Brouassin  ,   situés  au  sud- 


5io  PONTVALLAIN. 

ouest.  Le  chêne  ordinaire  ou  Quercus  robur  et  le  chêne  brosse 
ou  chêne  tauzin,  Quercus  Cenomanensis ,  sont  les  essences 
les  plus  ordinaires.  Les  forêts  de  la  Faigne  et  de  Douvres , 
qui  recouvraient  anciennement  la  majeure  partie  de  ce  cant. , 
sont  depuis  longtemps  transformées  en  landes ,  dans  lesquelles 
des  plantations  de  pins  maritimes  et  d'autres  arbres  résineux, 
acclimatés  sur  ce  sol  ,  le  premier,  du  moins,  depuis  plusieurs 
siècles,  ont  remplacé  les  anciennes  essences  forestières,  le 
hêtre  surtout  ,  qui  n'y  prospèrent  plus. 

On  s'occupe  peu  dans  ie  canton  d'avoir  un  assolement 
réglé.  Les  cultivateurs  propriétaires  mènent  leurs  terres 
presque  continuellement ,  et ,  pourvu  que  le  fermier  paye ,  les 
autres  propriétaires  s'occupent  rarement  de  faire ,  dans  les 
baux  ,  des  clauses  relatives  à  l'assolement. 

Assolement  triennal,  usité  dans  les  cultures  à  la  charrue  ; 
biennal  dans  les  petites  tenues,  où  les  labours  se  font  à 
la  houe  à  deux  branches,  appelée  croc.  Baux  de  7  et  9  années  , 
à  prix  d'argent,  avec  addition  de  quelques  subsides  ou  fai- 
sances  ,  dont  l'entrée  en  jouissance  ,  pour  presque  tous,  sont 
du  i.er  mai  et  non  de  la  Toussaint.  Les  plus  grandes  tenues  , 
n'excédant  pas  22  à  35  hectares  (  5o  à  80  journ.  ) ,  sont  af- 
fermées de  800  f.  à  2,000  f.  ;  les  moyennes,  de  12  à  18  h. 
(27  a  4o  journ.  ) ,  de  5oo  à  700  f.  ;  les  principaux  bordages 
et  closeries  ,  de  9  à  i3  h.  (  20  à  3o  j.  ) ,  de  200  à  4-°°  f-  ; 
les  petits  bordages  ,  de  4-  à  6  h.  (  8  à  18  j.  ) ,  de  80  à  200  f.  ; 
un  très-grand  nombre  de  maisonnies ,  c'est-à-dire  ,  de  cul- 
turc  au  dessous  de  2  et  1  hectare.  —  Labours  faits  à  la 
charrue  ,  dans  les  principales  fermes,  au  nombre  de  plus  de 
200  ,  dont  les  deux  tiers  sont  traînées  par  deux  bœufs 
précédés  d'un  cheval ,  l'autre  tiers  par  les  seuls  chevaux  :  un 
assez  grand  nombre  de  ces  charrues  sont  en  solicita  ge ,  ou  à 
l'usage  -de  2  ,  3  et  jusqu'à  4-  cultivateurs.  Les  très-petites 
tenues  sont  cultivées  à  bras.  Emploi  comme  engrais,  suivant 
la  nature  des  terres ,  des  fumiers  animaux ,  de  coursières  et 
de  compôts,  composés  de  bruyères,  sapinettes  et  feuilles 
mortes,  pourries  dans  les  boues  ,  ou  mêlées  à  la  chaux  ;  des 
cendres  lessivées ,  de  la  marne  ,  des  gazons  écobués  ou 
brûlés,  etc.  Agriculture  peu  perfectionnée  généralement, 
les  méthodes  nouvelles  de  culture  et  les  instruments  perfec- 
tionnés y  étant  inconnus  ou  inusités,  par  les  cultivateurs  de 
profession,  à  l'exception,  toutefois,  de  quelques  propriétaires 
faisant  valoir  eux-mêmes  leurs  terres ,  M  Vie ,  maire  de 
Mansigné  ,  notamment ,  très- versé  en  économie  agricole  ,  et 
qui  s'occupe  en  ce  moment  des  moyens  de  convertir  ,  par  un 
plan  d'association  ,  sa  terre  de  Panchicn ,  en  Mansigné  ,  en 


PONTVALLAIN.  Su 

une  ferme  modèle  avec  une  école  agronomique  ,  industrielle , 
agricole  et  vétérinaire. 

L'éducation  des  animaux  destinés  à  l'agriculture  et  des  bes- 
tiaux ,  consiste  dans  un  très-petit  nombre  de  poulains  et  de 
chevaux  ,  de  médiocre  espèce  ;  de  bœufs  et  de  vaches  ,  de  petite 
stature  également;  se  sentant,  les  uns  et  les  autres,  de 
la  nature  assez  généralement  mauvaise  du  terroir  ;  d'un 
petit  nombre  de  moutons  par  chaque  ferme  ,  avec  quel- 
ques chèvres  ;  les  porcs  étant  les  seuls  animaux  dont  on 
élève  et,  surtout,  dont  on  engraisse  une  notable  quantité, 
spéculation  qui  fait  la  principale  ressource  des  cultivateurs 
de  ce  canton.  On  y  engraisse  aussi ,  à  l'instar  des  communes 
voisines  du  canton  de  Malicorne  ,  un  certain  nombre  de 
poulardes,  quelques  oies,  etc.  Le  nombre  des  ruches  y 
est  beaucoup  moindre  qu'autrefois  ,  quoique  le  miel  que 
recueillent  les  abeilles  dans  les  landes  élevées  ,  couvertes 
de  plantes  aromatiques  ,  y  soit  d'excellente  qualité. 

Le  commerce  agricole  consiste  en  grains  ,  dont  il  n'y  a 
qu'un  exportation  fictive  ,  le  canton  fournissant  à  peine  à  la 
consommation  de  ses  habitants  ;  commerce  considérable  en 
bœufs  et  vaches  maigres  et  gras  ,  d'un  très-petit  nombre  de 
chevaux  ,  de  moutons  et  de  chèvres  ;  d'une  grande  quantité  de 
porcs  gras  ,  qui  sont  l'objet  d'un  immense  commerce  ;  en 
outre  :  laine,  estimée;  volailles,  gibier,  cire  et  miel;  fruits 
crus  et  fruits  cuits  ,  cidre  ,  dont  il  est  conduit  une  quantité  fort 
importante  ,  ainsi  que  des  petits  vins  dits  de  voliers  ,  au 
Mans  ;  vins  blancs  ,  provenant  des  vignes  dites  de  pied  ;  mar- 
rons, une  grande  quantité  également;  peu  de  noix,  de  graine  de 
trèfle  ;  chanvre ,  lin  et  leurs  fils  ;  bois  à  brûler  et  pour  la  bâtisse, 
ce  dernier  en  pin  maritime  principalement  ;  menues  denrées. 

INDUSÏR.  Elle  consiste  dans  l'extraction  du  calcaire ,  du 
tufau  ,  principalement  ;  du  calcaire  commun  ,  du  calcaire 
lacustre  ,  et  du  grès  ferrifère  ,  pour  bâtir  ,  soit  comme  pierre 
de  taille  ou  comme  moellon  ;  le  calcaire  lacustre  est  ,  en 
outre  ,  converti  en  chaux  ,  dans  plusieurs  fourneaux.  Une 
ancienne  carrière  ,  entre  autres  ,  dite  de  la  Cave- Dure ,  située 
entre  Ponlvallain  et  Mansigné  et  abandonnée  depuis  long- 
temps, par  une  cause  inconnue,  fournissait  une  pierre  calcaire 
d'un  grain  fin  et  serré  ,  propre  à  être  taillée  ,  aussi  belle  au 
moins  que  celle  de  Bernay ,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  par  un 
échantillon  provenant  d'un  ancien  édifice ,  que  je  viens  de 
déposer  au  Musée  du  Mans,  de  la  part  de  M.  le  comte  de 
Mailly.  Extraction  du  silex  corné  ou  pierre  cosse  ,  pour  bâtir  et 
pour  l'encaissement  des  routes;  des  silex  ou  cailloux  roulés  , 
pour  ce  dernier  usage  ;  du  grès  blanc ,  pour  le  pavage  ;  des 


5i2  PONTVAJ.jL  AIN. 

marnes ,  pour  l'amendement  des  terres  ;  des  argiles  ,  pour  la 
briqueterie  el  la  polcrie  ;  etc.  Fabrication  el  cuisson  des  pavés  , 
tuiles  et  briques  ,  et  de  la  poterie  ;  cuisson  de  la  ebaux.  Con- 
fection de  toiles  communes  ,  pour  particuliers  ,  dans  presque 
toutes  les  communes  du  canton  ;  de  quelques-unes  ,  dans  sa 
partie  méridionale,  façon  de  Château  du-Loir  ,  portées  à  la 
balle  de  celle  ville ,  avec  des  fils  ;  de  quelques  pièces  d'étoffes 
grossières  ,  pour  compte  de  particuliers  et  pour  la  consom- 
mation locale. 

fotk.  et  march.  Huit  foires  par  an  ,  chacune  d'un  jour, 
dans  4  localités  ,  Pontvallain  ,  Foulletourte  ,  la  Fontaine-S.- 
Marlin  et  Mansigné  ;  de  3  marchés  en  semaine  ,  à  Pontval- 
lain ,  Cerans  et  Mansigné. 

±5  Fréquentât,  par  les  habitants ,  des  foires  et  marches  du 
Mans  ,  Ecommoy ,  Château-du-Loir  ,  le  Lude  ,  la  Suze  ,  la 
Flèche,  peu  ;  selon  la  position  de  chacune  des  communes  du 
canton. 

rout.  et  chem.  Une  seule  route  royale  ,  celle  n.°  23  ,  de 
Paris  à  Nantes  ,  longe  du  nord-est  à  l'ouest-sud-ouest ,  la 
partie  occidentale  du  canton.  Celle  départementale  n.°8,  con- 
duisant à  Sablé  ,  s'y  embranche  vis  à  vis  le  bourg  de  la  Fon- 
taine-S.-Marlin,  et  parcourt  i  k.  seulement  sur  le  canton, en 
se  dirigeant  à  l'ouest.  Les  autres  principales  voies  d'exploita- 
tion du  territoire,  sont:  i.°  le  grand  chemin  du  Mans  au 
Lude ,  par  Ponthibaud  et  Pontvallain  qui  ,  entrant  sur  le  can- 
ton par  sa  partie  nord-est ,  en  ressort  par  son  extrémité  sud- 
sud-est  ;  2.°  Un  chemin  d'Ecommoy  à  Pontvallain  et  au  Lude, 
qui  vient  s'embrancher  au  précédent ,  à  i  k.  N.  du  bourg  de 
Pontvallain  ;  3.°  Un  autre  chemin  ,  de  la  Flèche  à  Mayet  et 
de  la  Flèche  à  Châleau-du  Loir ,  par  Mansigné  ,  croisant  ,  à 
Pontvallain,  celui  n.°  i  ,  et  passant  à  Verneil-le-Chétif. 

aNTIQ.  ,  moisum.  On  trouve  sur  ce  canton,  un  certain  nom- 
bre de  monuments  et  édifices  appartenant  aux  diverses  épo- 
ques de  l'histoire  et  des  arts  ,  savoir  :  des  peulvans ,  dans  la 
lande  de  Bruon  et  dans  celle  des  Soucis  (  v.  ces  mots)  ,  ceux 
de  celte  dernière  fort  remarquables  ;  des  dolmens,  sur  Cerans 
et  P\equeil  :  celui  qui  existait  sur  Mansigné  a  été  détruit  ;  une 
ancienne  circonvallation  ,  formée  de  levées  en  terre  et  en 
pierre  ,  près  le  bourg  de  Mansigné  ,  qu'on  croit  avoir  été  un 
camp  romain  ;  quelques  traces  d'encaissement ,  le  long  de  la 
partie  du  chemin  du  Mans  au  Lude  ,  qui  traverse  le  territoire  , 
que  l'on  considère  comme  les  vestiges  d'une  voie  romaine. 
On  a  rencontré  ,  en  i833,  sur  le  territoire  d'Yvré,  une  hache 
celtique  en  pierre  dure;  et  il  existe  de  nombreux  amas  de  sco- 
ries, sur  divers  points  du  territoire  ,  surtout  dans  la  partie 


PONTVALLAIN.  5i3 

centrale  occupée  par  la  lande  des  Verrières ,  qui  semble  leur 
devoir  son  nom;  des  cercueils  en  grès  coquiilcr  de  Doué, 
ont  élé  découverts  aux  environs  du  bourg  de  Pontval- 
lain.  Plusieurs  tombelles  ou  mottes  féodales  se  rencontrent 
aussi  sur  ce  canton  ,  notamment  celle  qui  a  donné  son  surnom 
à  la  commune  de  Saint  Jcan-de-la- Motte.  En  monuments  du 
moyen  âge  et  modernes,  nous  citerons  comme  les  plus  remar- 
quables ,  les  églises  de  JVIansigné  et  de  Château-l'Hcrmilage  , 
la  jolie  chapelle  de  la  Faigne ,  en  Pontvallain  ,  non  seulement 
à  cause  de  sou  élégante  construction  ,  niais  pour  les  objets 
d'art  qu'y  a  réunis,  comme  dans  un  Musée  ,  son  propriétaire 
M.  de  Mailly  ;  les  ruines  des  vieux  manoirs  de  la  Faigne  ,  du 
Louchet-aux- Corneilles ,  de  Brouassin  et  de  Passau  ;  les 
châteaux  de  la  Cour  de  Foulletourle  ,  de  la  Roche-de-Vaux  , 
en  Bequeil  ;  de  Fay  ,  en  Mansigné  ;  les  maisons  modernes 
du  Maurier,  en  la  Fontaine-S.-IVlartin  ;  du  prieuré  dit  abbaye 
de  Château-l'Hermilage  ,  le  plus  considérable  de  tous  ,  acquis 
par  M.  le  comte  de  Mailly  ,  depuis  que  nous  avons  rédigé 
l'article  de  cette  commune  (i-38o).  Voir  les  articles  de 
détail. 

BlOGR.  Le  canton  de  Pontvallain  fournit  plusieurs  noms 
justement  célèbres  à  la  Biographie  de  la  province  :  ceux  du 
naturaliste  P.  Belon  ,  du  mathématicien  M.  Mersenne  ;  des 
Aubry ,  sieurs  du  Maurier  ;  du  maréchal  de  Mailly ,  etc.  (v.  la 
biographie). 

Établ.  publ.  Une  justice  de  paix ,  9  mairies  ;  1  cure  canton- 
nale  et  7  dessertes  communales  seulement ,  y  ayant  une  réu- 
nion ;  i  hospice  et  1  maison  de  charité  ;  5  bur.  de  bienfaisance , 
dont  2   réunis  à  l'hospice  et  à  la  maison  de  charité  ;  5  com- 
missions administratives  de  ces  établissements  ;  9  écoles  prim. 
de  garçons  volées  ,  dont  8  en  activité  ;  2  écoles  prim.  de  filles  , 
annexées  à  l'hospice  et  à  la  maison  de  charité  ,  et  g  comités 
locaux  de  surveillance  des  écoles  primaires;  1  vaccinaleur  can- 
tonnai ,  organisation  de    i835  ;  5  résidences  de  notaires  ,  2 
d'huissiers  et  1  d'expert  ;  1  bur.  d'enregistrement  et  des  dom. , 
à  Pontvallain  ,  pour  ce  cant.  et  celui  de  Mayet  ;  3  résid.   de 
percept.  des  conlribut.  direct.  ;  3   recelt.  bural.   des  conlrib. 
indir.  ,   7  débits  de   poudre  de   chasse  et  8  déb.  de   tabac  ;  2 
bataill.  cantonn.  et  1  compagn.  isolée  de  la  garde[nalion.,  pré- 
sentant un  effectif  de  1,900  hommes,  dont  671  mobilisables, 
et   1  jury  de  révision  ;  résid.  d'une  brigade  de  gendarmerie  à 
pied,  au  chef-lieu  ,  et  d'une  brigade  à  cheval ,  à  Foulletourle  ; 
Bur.  de  poste  aux  lettres  et  relais  de  poste  aux  chevaux  ,  au 
même  bourg. 

établ.  partic.  Un  docteur  en  médecine  ,  4  officiers  de 
iv  3 


5i4 


PONTVALLAIiV. 


santé  ,  et  3  sages-femmes.  Aucune  voiture  publique  n'a  son 
siège  d'établissement  sur  ce  canton  ,  quoiqu'il  y  en  ail  un 
grand  nombre  qui  parcourent  la  roule  royale  n.°  23  ,  du  Mans 
à  la  Flèche.  Seulement ,  des  messagers  se  rendent  le  jeudi  de 
chaque  semaine  au  Mans ,  de  Foullelourte  ,  Mansigné  ,  Pont- 
vallain  ,  Requeil ,  et  en  reviennent  le  lendemain  ;  d'autres 
parlant  du  Lude  ,  et  passant  au  chef  lieu. 

PQNTV ALLAIS  ,  POJ\TVALLIl\  ,  P.  VALAIN,  P. 

VAL1N;  PONT-VOLLANT,  PONT  -  VHXAJN  ,  PONT-  VCULAIN  , 
PONT-VAlLJ,A!N  et    LE  PAS   DU  PCNT  LE   BOILLAIN   (Froissard)  ; 

Pons-  Vtillum,  Pons-  Valais,  Ponvalenum,  Ponte-  Valenti.  Com- 
mune cadastrée,  chef-lieu  de  cant.,  de  Tarrond.  et  à  2 1  kilom. 
E.  i/4-S-  de  la  Flèche  ;  à  28  k.  S.  du  Mans  ;  jadis  du  doyen- 
né d'Oizé,  de  l'archid.  de  Château-du-Loir ,  du  dioc.  du  Mans 
et  de  l'élect.  de  la  Flèche.  —  Distant*,  légal. ,  10  et  33  kilom. 
descript.  Bornée,  du  N.  O.  au  N.  E. ,  par  Requeil ,  Châ- 
teau-1'Hermilage  ,  S.-Riez-en-Belin  et  Ecommoy  ;  à  l'E. ,  par 
Mayel  et  par  Sarcé  ;  au  S. ,  par  Coulongé  et  par  Mansigné  ; 
à  l'Ù. ,  encore  par  Mansigné  et  par  Requeil  ;  la  forme  de  cette 
commune  est  une  ellipse  se  contournant  un  peu  en  croissant, 
du  JN.  N.  E.  au  S.  S.  E. ,  de  manière  à  former  concavité  à 
l'orient  et  convexilé  à  l'occident.  Son  étendue,  du  nord  au 
sud  ,    offre  un  diamètre    central  de    12    k.  ,    se  réduisant   à 
i,4  h.  seulement  dans  sa  partie  la  plus  étroite  ,  qui  est  vers 
l'extrémité  nord  ;  ii  est  de  4-  k.  1/2  dans  sa  plus  grande  largeur. 
Le  bourg  ,  situé  vers  le  centre  du  territoire  ,  se  rapprochant  un 
peu  plus  de  sa  limite  méridionale  que  de  celle  nord,  dans  un 
vallon  dominé  à  l'orient  et  à  l'occident  par  deux  collines  assez 
élevées,  forme  une  longue  et  jolie  rue  pavée,  un  peu  tor- 
tueuse ,   qui  s'étend  du  nord  au  sud  sur  la  rive  droile  de  la 
petite  rivière  de  l'Aune,   qu'on  traverse,  à  peu  de  distance 
derrière  le  bourg,    sur  un  pont  en    pierre,   d'où  vient  son 
nom  de  Pontvaliain  ,  pont   dans  le  vallon  ,  qui  serait  plus 
exactement  écrit    Pontvallin  ,   Pons    Vallis.  On  y  remarque 
un  assez  bon  nombre  de  maisons  bourgeoises   assez  jolies  ; 
l'église  ,    dont   la  nef  est  séparée    d'un    bas-côté  situé    au 
sud ,   par    des   colonnes  romanes ,    à   chapiteaux   sans    or- 
nements ,    un  seul   excepté ,    qui    est    orné    de    palmes  ;    à 
façade   occidentale  reconstruite  depuis  2  à  3  ans  ,  ainsi  que 
la  tour,  surmontée  d'un  clocher  en  forme  de  lanterne,  l'un 
et  l'autre  d'une  forme  élégante,    dont  la  blancheur  et  l'élé- 
vation les  font    remarquer  d'assez  loin.    Cimetière   près    et 
à  l'orient  du  bourg ,  assez  mal  enclos  par  des  piquets  ou  pallis , 
et  qui  doit  être  remplacé  par  un  autre,  situé  dans  une  portion 
de  lande ,  à  7  h,  au  nord  du  bourg.  A  côté  du  premier  de  ces 


POIVTVALLAIIV.  5i5 

cimetières  ,  se  trouve  une  maison  qu'a  fait  construire  M.  le 
comte  de  Mailly,  pour  en  faire  une  hospice,  et  qui  reste  sans 
destination,  par  suite  de  difficultés  relatives  à  l'administration 
de  cet  établissement.  Une    autre  belle  maison,   bâlie  par  le 
même,  sert  de  caserne  pour  la  gendarmerie  et  contient  un  pré- 
toire pour  la  iuslicede  paix  et  une  salle  de  Mairie.  Une  ancien- 
ne maison  démolie  pour  la  construction  de  celle-ci,  paraissait 
fort  ancienne  :  son  ouverture  principale  en  ogive  ,  était  fermée 
d'une  porte  en  bois  avec  sculptures    représentant  des  lions 
grimpants  ,  en  regard  d'une  petite  tour  crénelée.  On  remarque 
encore  dans  le  bourg,  en  face  de  la  porte  occidentale  de  l'é- 
glise, une  ancienne  maison  à  tourelle,  à  porte  semi-ogivale, 
et  à  fenêtres  en  croix  en  pierre,  à  ornements  du  style  de  la 
renaissance,    surmontés    d'un   buste  en    relief,   qu'on   croit 
représenter  le  seigneur  qui  en  était  propriétaire  ;  une  autre  , 
dans  la  partie  nord  de  la  Grande-Hue,  avec  tourelle  hexagone  : 
ce  sont  deux  auberges  aujourd'hui.  L'église  et  le  presbytère  , 
appartiennent  à  la  commune  ,  ainsi  que  la  prison  et  les  halles 
seigneuriales  ,   qui  lui  ont  été  concédées  par  M.me  la  maré- 
chale de  Mailly. 

popul.  De  3i4  feux  anciennement,  elle  est  actuellement 
de  4-65,  comprenant  85a  indiv.  mâles,  979  femelles,  total 
i83i  ;  dont  6)i  dans  le  bourg,  en  160  feux  ;  48  individ.  au 
ham.  de  la  Hurlière,  28  à  celui  de  la  Plcuverie  ,  18  à  celui 
des  Mézeaux  ,  autant  à  celui  des  Herbaudières  ,  et  16  au 
ham.  de  la  Herpinière. 

Moiw.  décenn.  De  1793  à  1802,  inclusiv.  :  mariag.  ,  i58  ; 
naissances,  579  ;  déc. ,  290.  —  De  i8o3  à  i8i2:mar.,  n5; 
naiss.  ,  4<)3  ;  déc.  ,  36i.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  177  ; 
naiss. ,  421  î  déc. %  35 1. 

HIST.  ecclés.  :  Eglise  sous  l'invocation  du  chef  des  apôtres  ; 
assemblée  de  paroisse,  le  dimanche  le  plus  rapproché  du  i.cr 
août ,  fête  de  S.  Pierre-ès-Liens.  Une  autre  a  lieu  près  la  cha- 
pelle de  N.-D.  de  la  Faigne  ,  le  lundi  de  la  Pentecôte  (v.  l'art. 
faigne,  11-275;  et  l'article  ri-.qïje!l). 

La  cure,  qui  valait  700  1.  de  revenu,  était,  ainsi  que  le 
prieuré  de  S.-Pierre ,  de  la  même  paroisse,  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  la  Couture  du  Mans.  Ce  prieuré  devait  sa  fonda- 
tion,  au  don  fait  par  Hugues  de  Sernur,  au  monastère  de  la 
Couture,  vers  l'an  1160,  ou  plutôt  1184,  puisque  ce  fut  sous 
l'administration  de  l'abbé  Richard,  des  héritages  qu'il  possé- 
dait dans  la  paroisse  de  Pontvallain  ,  en  considération  de  ce 
que  son  fils  y  prenait  l'habit  religieux,  et  à  la  condition  d'y  être 
reçu  moine  également,  si  l'envie  lui  en  prenait.  Celte  fondation 
fut  ratifiée  par  le  roi  d'Angleterre  Henri  II,  comme  comte  du 


5i6  PONT  VALL  AIN. 

Maine  ,  et  par  l'évêque  Guill.  de  Passavant,  sous  la  réserve, 
par  ce  dernier,  des  devoir  et  obéissance  dus  à  son  église.  Vers 
l'an  1210,  Hamelin  de  la  Faigne  qui,  comme  seigneur  de  fief, 
avait  réclamé  les  objets  de  cette  donation,  cède  aux  moines  de 
la  Couture ,  en  expiation  du  meurtre  de  l'abbé  Geoffroi  Belle- 
vant,  qu'il  avait  tué  par  suite  de  la  discussion  élevée  entre  eux 
à  ce  sujet,  10  sols  mansais  de  rente  ,  pour  célébrer  un  service 
anniversaire  pour  cet  abbé,  et  le  droit  de  chauffage,  calfa- 
gium^  de  son  four  de  Pontvallain  ,  sur  les  sujets  de  la  Faigne , 
avec  l'hommage  qu'ils  lui  devaient.  Ce  prieuré  avait  été  annexé 
par  la  suite  ,  à  l'office  de  chàmbrier  du  monastère  de  la 
Couture. 

Les  autres  fondations  et  établissements  religieux  de  la  pa- 
roisse étaient  :  i.°  la  chapelle  de  N.-D.  de  la  Faigne,  à  l'ancien 
manoir  de  ce  nom  ;  2.0  celle  de  Ste-Catherine  ,  valant  j5  J.  de 
revenu  ;  3.°  celle  du  Chesne-Vert,  estimée  à  20  I.,  à  la  présen- 
tation des  héritiers  du  fondateur  ;  4-°  la  chapelle  de  Sle-Barbe, 
fondée  en  i555,  valant  3o  1.,  à  la  présentation  du  prieur  de 
Pontvallain;  5.°  Celle  de  Bouessai  des  Trois-IVlaries,  esti- 
mée 25o  1.,  à  la  présentation  du  prieur  de  Château  l'Hermi- 
tage  ;  6.°  celle  de  la  Bergevinière ,  valant  5  I.  seulement  ;  7.0  la 
chapelle  de  S. -Jacques,  réunie  à  la  cure  ;  8.°  celle  de  S.-Ju- 
lien ,  estimée  85  1.,  à  la  présentation  du  seigneur  de  Matouet 
ou  Malouet  ;  9.0  celle  des  Innocents  ,  valant  70  1.,  à  la  présen- 
tation des  héritiers  du  fondateur;  io.°  la  chapelle  de  S.-Martin, 
estimée  valoir  100  1. ,  à  la  présentation  du  seigneur  de  la  Fai- 
gne ;  ii.°  celle  de  Piété,  estimée  3o  1.  ;  12.0  TAumônerie  de 
S.-Eloi ,  située  dans  le  bourg ,  dont  la  direction  avait  été  con- 
fiée aux  frères  hospitaliers  de  la  Maison-Dieu  de  Coëffort ,  du 
Mans  ,  qui  la  faisaient  administrer  par  l'un  deux.  Par  le  règle- 
ment du  10  septembre  i552  ,  sur  l'administration  de  cet 
Hôpital  ou  Maison-Dieu  ,  les  revenus  de  l'Aurnônerie  de 
Pontvallain,  qui  s'élevaient  à  £oo  l..i  furent  compris  dans 
la  mense  particulière  du  maître  de  la  collégiale  desdits  frères 
de  Coëffort  ;  i3.°  enfin  ,  le  collège  ,  doté  de  106  1.  de  revenu  , 
et  d'une  maison  avec  jardin,  dont  jouissait  le  vicaire  chargé 
de  faire  l'école. 

hist.  fÉod.  La  seigneurie  de  paroisse ,  qui  paraît  avoir  été 
clans  l'origine  le  fief  dont  avait  hérité  Hugues  de  Semur,  et  qu'il 
donna  au  monastère  de  la  Coulure,  fut  réunie  plus  tard,  du 
moins  en  partie,  à  la  châtellenie  de  la  Faigne,  probablement 
par  suite  de  la  revendication  qu'en  fit  Hamelin  de  la  Faigne, 
seigneur  de  cette  terre ,  sur  laquelle  nous  avons  donné  un 
article  étendu  auquel  nous  renvoyons  (  ji-275),  pour  ne  pas 
répéter  ici  les  mêmes  détails.  Celte  seigneurie  avait  haute , 


PONT  VALL  AIN.  5i7 

moyenne  et  base  justice ,  dont  le  siège  était  dans  le  bourg,  et 
dont  les  fourches  patibulaires  étaient  plantées  à  8  h.  au  nord, 
a  l'embranchement  des  chemins  du  Mans  et  d'Eccmmoy. 
Après  être  passée  successivement,  avec  la  terre  de  la  Faigne, 
dans  les  familles  de  Loudun  ,  des  Roches  et  de  Laval ,  dans  la 
dernière  desquelles  elle  resta  pendant  près  de  trois  siècles, 
cette  seigneurie  fut  vendue,  vers  1721.  à  Jacq.  Malin, 
secrétaire  du  roi,  puis,  vers  le  milieu  du  même  siècle,  à  M. 
de  Mailly  d'Haucourt,  qui  l'unit  à  sa  terre  de  la  Roche-de- 
Vaux  en  Requeîl.  M.  le  comte  de  Maiily,  fils  du  maréchal 
de  France,  tombé  sous  la  hache  révolutionnaire  ,  a  hérité 
des  débris  de  celle  seigneurie.  C'est  à  titre  d'ancien  seigneur 
de  ce  lieu  et  de  maire  de  la  commune  pendant  cinq  ans ,  que, 
continuant  à  s'intéresser  à  sa  prospérité  ,  il  a  fait  bâtir  la 
maison  servant  de  caserne  de  gendarmerie  ,  dont  nous  avons 
parlé ,  fait  des  avances  de  fonds  pour  le  pavage  du  bourg , 
contribué,  avec  M.n,e  sa  mère,  à  la  reconstruction  de  la 
tour  cl  de  la  façade  occidentale  de  l'église  et  fait  bâtir  la 
maison  qu'ils  destinaient  à  une  hospice  ;  que  l'un  et  l'autre 
donnent  de  nombreux  secours  en  farine,  en  bois,  en  vête- 
ments, aux  indigents  de  la  commune;  eu  reconnaissance  de 
quoi  la  commune  leur  a  concédé  ,  à  perpétuité,  un  banc  dans 
l'église  paroissiale  ,  pour  eux  et  leur  famille.  Voici  le  portrait 
que,  dans  ses  Souvenirs,  trace  M. "'c  la  marquise  de  Créquy,  de 
M.lle  Narbonnc  Pclet ,  que  le  maréchal  de  Maiily,  désespéré 
d'avoir  perdu  les  garçons  de  ses  deux  premiers  mariages  , 
épousa,  étant  âgé  de  73  ans  :  «  C'est  une  jeune  femme  du 
«  premier  mérite,  et  ce  que  j'en  puis  dire  est  d'autant  moins 
«  entaché  de  partialité  ,  que  je  ne  l'ai  jamais  vue.  »  M.II,e  de 
Maiily  a  assez  fait  connaître,  par  un  séjour  de  plus  de  4° 
années  dans  notre  pays,  combien  cet  éloge  était  mérité.  Quant 
au  maréchal  de  Mailly  d'Haucourt  et  à  M.  le  comte  son 
fils,  nous  leur  consacrerons  à  chacun  un  article  spécial  dans 

la  BIOGRAPHIE. 

Les  autres  fiefs  et  terres  nobles  de  la  paroisse  étaient:  i«° 
la  Faigne,  à  2  k.  1/2  nord  ,  un  peu  vers  l'ouest  <iu  bourg,  dont 
il  ne  reste  plus  que  quelques  vestiges  décrits  à  son  article; 
2.0  le  Prieuré ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut;  3.°  les  Touches, 
à  2,7  h.  sud  du  bourg,  avec  chapelle  autrefois  ,  appartenant 
à  M.'"e  la  comtesse  de  Venevelles,  actuellement  à  M.  Neveu 
de  Pontvallain;  4  °  Fautrcau,  à  1,2  h.  sud ,  sur  la  rive  gauche 
de  l'Aune,  avec  monlin  :  il  appartient  à  M.  de  Mailly;  5.° 
Mnntlouis,  dans  une  situation  charmante,  à  1  k.  1/2  au  Nord- 
Ouest  ,  propriété  de  M.  Gervais  Galpin  ;  6.°  le  fief  et  do- 
maine de  la,  Poi\fevimère ,  pour  lequel  Jean  Chaussenoir  est; 


5i8  PONTVALLAIN. 

taxé  à  6  1. ,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  ,  dressé  en  1 63g; 
7.0  le  fief  et  domaine  de  Me'zière ,  porté  au  même  rôle ,  sans 
taxe,  et  appartenant  alors  à  J.  Curreau,  de  Foulletourte. 
Passau ,  indiqué  comme  ancien  château  de  cette  paroisse , 
dans  Y  Annuaire  de  la  Sarthe  pour  i83i  (pages  170  et  179), 
est  éloigné  de  plus  de  1200  mètr.  de  son  territoire,  et  se 
trouve  sur  celui  de  Mansigné  (v.  cet  art.,  111-781  ). 

hist.  civ.  Nous  avons  parlé  plus  haut  de  l'Aumôncrie  de 
S.-Eloi,  établie   dans   le  bourg.  On   pense   que  le   nom  de 
Mezeaux  ,  Haut  et  Bas ,  que  portent  deux  petits  hameaux  situés 
sur  une  hauteur  a  2  k.  au  Sud  du  bourg ,  indique  le  lieu  où  l'on 
reléguait  les  malheureux    infestés  de  la  lèpre  et   des  autres 
maladies  importées  dans  l'Orient  par  les  croisés  ,  établisse- 
ments qui  étaient  une  dépendance  des  aumônerics  et  maladre- 
ries.  —  En  1824*  le  curé  Beauchef  fait  don  à  la  commune  de 
Pontvallain,  d'une  maison  avec  dépendances,  estimée  6,000  f., 
destinée    à  l'établissement  d'une   maison  de   charité.    Celle 
destination  n'a  pas  été  remplie  jusqu'ici,  pas   plus  que  celle 
de  l'établissement  d'un  hospice,  projeté  par  M.  de  Mailly. 
En  i83i,   la  dame  Lecamus ,  du  Lude  ,  fait  également  dona- 
tion de  différents  objets  évalués  à  6,25o  f. ,  pour  la  fondation 
à  perpétuité  de  deux  places  audit  hospice,  alors  en  projet, 
pour  de  pauvres  malades  de  la  commune. 

Nous  avons  également  mentionné  plus  haut,  à  Thist. 
ECCLÉs. ,  un  ancien  collège  fondé  dans  celte  paroisse.  —  En 
i833,  le  conseil  municipal,  en  exécution  de  la  loi  du  28 
juin,  vote  une  somme  de  £oo  f-?  destinée,  moitié  au  loyer 
d'une  maison  d'école  primaire,  et  moitié  pour  le  traitement 
de  1'instiluteur.  Celle  école  est  établie  près  de  la  maison 
destinée  à  l'hôpital  projeté. 

Atstiq.  Il  a  été  trouvé,  vers  1806,  dans  le  ruisseau  de 
Gandelain  ,  près  la  ferme  de  la  Couture  ,  un  assez  grand  nom- 
bre de  monnaies  anciennes,  qui  paraissent  être  des  médailles, 
mais  qu'on  ne  s'est  point  occupé  à  expliquer  ni  à  conserver. 
On  rencontre  sur  celte  commune  des  cercueils  antiques  en 
grès  coquiller  de  Douai,  notamment,  dans  un  champ  situé 
près  la  croix  de  Vesigneux,  à  peu  de  dislance  au  nord-nord- 
est  du  bourg,  où  ils  sont  assez  nombreux  eld'où  il  est  éton- 
nant qu'on  n'en  fasse  pas  extraire  un  entier,  pour  êlre  déposé 
au  Musée  du  Mans. 

HISTOR.  «  Après  la  rupture  du  traité  de  Bréligny ,  en  1 36g  , 
par  suite  de  la  confiscation  de  la  Guienne  ,  sur  Edouard  III  roi 
d'Angleterre,  après  que  son  fds  le  Prince  Noir,  qui  gouver- 
nait celte  province ,  eût  refusé  de  comparaître  devant  la 
cour  des   Pairs,   comme  vassal  du    roi   de    France,  pour 


PONTVALLAIN.  5i9 

y  faire  juger  ses  différents   avec    le   comte  <V Armagnac  et 
d'autres  seigneurs,  Charles  V  engagea  Bertrand  du  Guesclin  , 
alors  en  Espagne,  au  service  de  Henri  Transtamarre,  à  rentrer 
en  France  et  lui  confia  la  charge  de  connétable  ,  si  honorable 
et  si  importante  alors,  afin  qu'il  allât  combattre  les  Anglais  , 
qui,   non-seulement  avaient  recommencé  la  guerre  dans  la 
Guienne,  mais  dont  un  corps  de  2,000  hommes  avait  débar- 
qué à  Calais,  sous  les  ordres  du  duc  de  Lancaslre ,  pénétré 
jusqu'aux  portes  de  Paris  ,  après  avoir  traversé  la  Picardie  , 
la  Champagne  et  la  Brie,   et  s'était  avancé,   parle  Gatinois 
et   l'Orléanais,  jusque  dans  la  Touraine  et  le   Maine,   où   il 
s'était    établi.  Du  Guesclin   rentré  en  France,    après   quel- 
ques  escarmouches   avec  les   Anglais   dans   la   Guienne ,   se 
rendit  à  Paris  où,  dès  qu'il  eût  reçu  des  mains  de  Charles  V 
l'épée  de  connétable  (  v.  PRÉc.  histor.  ,   I-cxxxi  )  ,  il  se  mit 
en    roule   pour   Caen  ,    suivi   d'un    grand    nombre   de  gen- 
tilshommes de  la  cour  et  de  Paris  ,  charmés  de  marcher  sous 
la  bannière  d'un  aussi  vaillant  capitaine.  Ayant  fait  un  appel 
aux  gens  de  guerre  des  provinces  circonvoisines  ,  surtout  aux 
Bretons  ses  compatriotes  ,  dont  il  avait  déjà  bien  éprouvé  le 
courage,  il  en  réunit  près  de   3,ooo,  parmi  lesquels  se  dis- 
tinguait par  dessus  tous  les  autres  ,  Olivier  de  Clisson ,  alors 
son  émule ,  et  qui  devait  être  un  jour  son  successeur  ;  Clisson  , 
qui   avait  quitté    le  parti   des  Anglais ,   et    venait    offrir   sa 
vaillante  épéeau  service  de  la  France. 

«  S'étant  mis  ensuite  à  la  tête  de  celte  petite  armée,  du 
Guesclin   s'achemina    vers   le   Mans ,   où  sa   présence   était 
devenue  nécessaire,   les  Anglais  envoyant  des  partis  jusque 
dans  les  faubourgs  de   cette   ville ,  qu'ils  faisaient  mine   de 
vouloir  assiéger.  De  là,  après  avoir  assuré  la  défense  de  la 
place  et  rétabli  la  sécurité  des  habitants  qui,  s'étant  mis  sous 
les  armes  pour  lui  faire  honneur  ,  le  reconduisirent  bien  avant 
dans  les  faubourgs ,  au  son  des  cloches ,  des  fanfares  et  des 
acclamations  populaires,  ayant  leur  évêque  à  leur  tête,  qui  ne 
se  sépara  de  du  Guesclin  qu'après  avoir  béni  lui ,  ses  enseignes 
et  ses  guerriers,  il  se  rendit  à  Viré,  près  Brûlon  f  où  existe 
encore   un  château  fort  remarquable  ,  dont  il  sera   parlé   à 
cet  article,   lieu,   dont  aucun  des  historiens  qui  ont  narré  le 
fait  d'armes  dont  nous  nous  occupons,  n'a  connu  le  véritable 
nom,  à  l'exception  d'un  seul,  Hay  du  Chaslelet,  encore  cet 
écrivain  ajoute-t-il  à   ce   nom  un  commentaire   qui  prouve 
qu'il  n'en   connaissait  point  la  véritable   situation.  Tous  les 
autres  se  sont  mépris  en  indiquant  ,  les  uns  sous  le  nom  de 
Vire ,  les  autres  sous  celui  de  Vitre,  le  lieu  où  se  rendit  du 
Guesclin  en  sortant  du  Mans.  Mais  Vire,  en  Normandie ,  est 


5so  PONTTALLAW. 

éloigné  de  Pontvallain  de  i52  k.  (  38  1.  de  poste)  au  moins, 
en  ligne  droite;  Vitré,  en  Bretagne,  de  128  k.  (  3o,  I.  de 
poste),  et  nous  allons  voir  que  du  Guesclin  ,  provoqué  au 
combat  par  les  Anglais,  fut  obligé,  pour  les  surprendre,  en 
répondant  à  leur  appel  beaucoup  plutôt  qu'ils  ne  pouvaient 
s'y  attendre  ,  de  faire  dans  une  seuie  nuit,  par  une  pluie 
battente,  un  temps  obscur  et  des  chemins  défoncés,  4-6  k. 
à  vol  d'oiseau,  4-8  k.  au  moins  (  12  1.  de  poste)  par  la  route 
qu'il  dût  suivre  pour  se  rendre  de  Viré  à  Pontvallain ,  ce  qui 
est  déjà  bien  considérable  ;  et  qu'il  n'eût  pu ,  bien  certaine- 
ment, faire  dans  un  aussi  court  espace  de  temps,  le  trajet 
qui  sépare  Vitré  ou  Vire  du  lieu  où  se  trouvaient  campés  les 
Anglais. 

«  Ceux-ci  cependant ,  qui  avaient  appris  que  le  connétable 
s'était  remis  en  campagne  et  qui  connaissaient  son  activité  , 
s'occupaient  à  réunir  en  un  seul  corps  ,  les  nombreux  déta- 
chements qu'ils  avaient  disséminés  le  long  du  cours  du  Loir, 
et  se  tenaient  sur  leur  garde,  dans  la  crainte  qu'il  ne  vint  les  y 
attaquer,  cherchant  à  se  mettre  en  mesure  de  le  prévenir, 
au  contraire  ,  prévoyant  bien  que  sa  grande  renommée  attire- 
rait promplement  auprès  de  lui  de  nombreux  parlisants  , 
tandis  que,  placés  comme  ils  l'étaient  au  milieu  d'une  popu- 
lation ennemie  ,  leurs  rangs  pourraient  s'éclaircir  de  jour  en 
jour.  De  son  côté  ,  du  Guesclin  désirait  avec  ardeur  leur  livrer 
bataille ,  mais  ,  sachant  qu'il  existait  de  la  mésintelligence 
entre  les  chefs,  il  temporisait  avec  sagesse  ,  cherchant  à  saisir 
une  occasion  favorable  pour  le  faire  avec  succès. 

«  Cette  occasion  lui  fut  fournie  par  les  Anglais  eux-mêmes, 
et  voici  comment.  Robert  Knoile,  commandant  en  chef  le 
corps  Anglais  posté  sur  les  rives  du  Loir,  étant  allé  faire  un 
voyage  en  Guyenne  ,  Thomas  de  Grantson  ,  qui  commandait 
après  lui  et  devait,  par  conséquent,  le  remplacer  pendant 
cette  absence  ,  conçut  le  projet  d'attaquer  le  connétable 
avant  le  retour  de  son  général ,  afin  d'avoir  seul  la  gloire  du 
succès  qu'il  espérait  obtenir.  Grantson  écrivit  à  tous  les 
capitaines  sous  ses  ordres  ,  dispersés  à  peu  de  distance  autour 
de  lui,  pour  les  presser  de  le  joindre,  en  même  temps  qu'il 
envoya  un  héraut  à  du  Guesclin  ,  lui  demander  la  bataille  , 
pour  le  jour  où  il  espérait  que  tous  les  chefs  anglais  seraient 
réunis  à  Pontvallain  ,  où  il  s'était  établi.  Le  connétable  reçut 
avec  bienveillance  le  héraut  de  Grantson,  répondit  qu'il 
serait  prêt  pour  le  combat  plutôt  peut-être  que  ne  le  voulaient 
ceux  qui  l'avaient  envoyé  ,  lui  fit  un  présent  de  quatorze  marcs 
d'argent,  recommanda  qu'on  lui  fit  faire  bonne  chère  et  ,  sui- 
vant quelques  chroniqueurs,  donna  secrètement  l'ordre  qu'on 


r 


P0NTVALLA1N.  5ai 

tachât  de  le  retenir  quelque  temps,  car  il  avait  pris  la  réso- 
lution de  partir  le  soir  même  ,  de  marcher  toute  la  nuit  et 
de  surprendre  les  Anglais  le  lendemain  matin  à  leur  réveil.  11 
partit  en  effet  à  la  chute  du  jour  ,  à  la  tête  de  l'avant-garde  , 
forte  seulement  de  5oo  hommes ,  chargeant  le  maréchal 
d'Andréghem  de  la  conduite  du  principal  corps,  qu'on  appelait 
alors  la  Bataille,  fort  de  800  hommes  ,  et  confiant  l'arrière- 
garde  à  Olivier  de  Clisson  (  que  les  Anglais  appelaient  le 
Boucher,  parce  qu'il  les  assommait  sans  pitié)  et  au  maréchal 
de  Blainville.  Le  connétable  ,  en  avance  de  plus  d'une  lieue 
sur  le  principal  corps  de  bataille ,  qui  l'était  d'autant  sur 
l'arrière-garde ,  arriva  vers  le  point  du  jour  en  face  des  enne- 
mis, dont  une  partie  était  campée  dans  une  petite  plaine 
au-dessous  des  jardins  de  Pontvallain ,  dit  un  historien  ,  donna 
une  heure  à  ses  soldats  pour  se  refaire  un  peu  du  pénible 
trajet  de  la  nuit ,  et ,  comme  on  avait  perdu  beaucoup  de  che- 
vaux dans  celte  traite  précipitée ,  il  consolait  ceux  qui  s'en 
affligeaient ,  en  les  assurant  qu'il  leur  en  ferait  regagner 
d'autres  avant  que  le  jour  fut  passé. 

«  Les  Anglais,  lorsque  le  jour  eût  paru  (c'était  le  10  ou 
le  1 1  novembre  1870),  s'élant  apperçu  que  des  troupes 
étrangères  se  trouvaient  à  proximité  de  leur  camp  ,  les  firent 
reconnaître;  mais  pendant  qu'ils  se  préparaient  à  combattre, 
après  s'être  assurés  que  c'étaient  les  Français,  du  Guesclin 
les  attaqua  tellement  à  Timproviste  ,  qu'il  eût  bientôt  jette 
l'effroi  dans  leurs  rangs.  Cependant ,  cinq  à  six  cents  des  leurs  , 
braves  et  aguerris  ,  se  reformèrent  en  bataille  et  reçurent  les 
Français  avec  fermeté  ,  mais  ne  purent  tenir  longtemps  contre 
les  assaillants  qui  les  eurent  bientôt  enfoncés,  en  tuèrent  la 
plus  grande  partie,  renversèrent  leurs  tentes  et  ruinèrent 
leurs  logements.  Le  reste  des  Anglais  ,  au  nombre  de  2,000 
hommes ,  s'étant  promptement  rallié ,  revint  en  bon  ordre 
contre  le  connétable  ,  sous  la  conduite  de  Th.  de  Grantson 
lui-même,  qui  s'imagina  pouvoir  envelopper  facilement  les 
Français  ,  au  nombre  de  5oo  au  plus.  Mais  ceux-ci ,  comptant 
sur  la  prochaine  arrivée  du  corps  d'armée  ,  marchèrent 
résoluement  à  l'ennemi  et ,  suppléant  au  nombre  par  la 
valeur,  firent  des  choses  tellement  extraordinaires  ,  que  la 
foule  de  leurs  ennemis  ne  pût  les  ébranler.  Peut-être  eussent- 
ils  été  forcés  de  céder ,  cependant  ,  malgré  leur  courage , 
surtout  lorsqu'un  officier  anglais  nommé  Orsellc  ou  Orcelin  , 
à  la  tête  du  détachement  qu'il  commandait,  ayant ,  au  moyen 
d'un  petit  bois  ,  caché  son  approche  au  connétable,  fut  près 
de  l'envelopper,  si  le  maréchal  d'Andréghem  étant  arrivé, 
jie  se  fut  précipité  sur  l'ennemi  à  l'instant  même ,  à  la  têtç 


522  P0NTVALLA1ÏY. 

de  ses  800  hommes,  sans  leur  permettre  de  prendre  un 
instant  de  repos.  Ce  secours  inopiné  ayant  jeté  la  surprise 
dans  les  rangs  anglais ,  rendit  pendant  deux  heures  la  victoire 
incertaine  entre  les  combattants.  De  son  côté  Th.  de  Granlson 
ayant  fait  prévenir  les  autres  chefs  anglais  plus  éloignés  de 
son  camp,  du  combat  dans  lequel  il  était  engagé,  et  ceux-ci 
s'étant  hâtés  de  joindre  aux  siens  les  2,000  hommes  sous 
leurs  ordres  ,  les  Français  ne  tardèrent  pas  à  les  appercevoir 
de  loin,  mais  ne  s'en  ébranlèrent  pas,  et  les  coureurs  d'Olivier 
de  Clisson  étant  arrivés  à  toutes  brides,  informer  le  connétable 
que  l'arrière-garde  était  sur  le  point  de  paraître  ,  elle  survint 
en  effet  si  à  propos  ,  que  les  2,000  Anglais  étant  arrivés 
sur  le  champ  de  bataille  ,  trouvèrent  Clisson  en  face  d'eux  ,  et 
en  furent  attaqués  avec  tant  de  résolution  et  de  succès, 
qu'ils  ne  purent  tenir  devant  lui.  Tout  fléchit  bientôt  sous 
la  valeur  des  siens  ,  et  les  Anglais  furent  contraints  à  l'instant 
de  se  rendre  prisonniers.  Clisson  se  porta  alors  vers  le  lieu 
où  combattaient  le  connétable  et  le  maréchal  d'Andréghem, 
et  ses  troupes  ayant  pris  et  cerné  Grantson  par  derrière  ,  ce 
chef  fut  bientôt  obligé  de  remettre  son  épée  à  du  Guesclin  , 
et  de  se  reconnaître  son  prisonnier,  non  sans  avoir  tenté,  par 
un  acte  de  valeur  désespérée,  de  frapper  le  connétable  du 
tranchant  d'une  longue  hache  dont  il  s'était  armé  et  dont  il 
lui  asséna  un  coup  vigoureux,  que  celui-ci  évita,  en  se 
glissant  avec  souplesse  par  dessous  la  hache  de  l'assaillant , 
puis ,  l'ayant  saisi  au  même  moment ,  il  lui  donna  avec 
V adresse  ordinaire  aux  Bretons  ,  un  croc  en  jambe  ,  le  renversa 
sous  lui  et  le  menaça  de  le  tuer  avec  une  dague  qu'il  portait 
à  son  côlé  ,  s'il  ne  lui  demandait  la  vie.  Un  combat  singulier 
du  même  genre  ,  avait  lieu  au  même  instant  sur  un  autre 
point.  Clisson  ayant  joint  le  capitaine  anglais  Folisset,  vaillant 
homme  de  guerre ,  qui  avait  tué  de  sa  main  Régnier  de 
Susanville ,  brave  gentilhomme  normand,  lui  avait  porté  un 
grand  coup  de  hache  ,  qui  avait  rompu  son  bouclier  en  pièces. 
Follisset  riposta  par  un  coup  d'épée ,  dont  il  chercha  à  percer 
Clisson  ;  mais  son  arme  s'étant  rompue,  ce  qui  ne  l'empêcha 
pas  de  continuer  à  combattre  sans  demander  quartier ,  Clisson 
le  saisit  au  cheveux  et  le  força  à  se  rendre  son  prisonnier. 
Alors  tous  les  Anglais ,  chefs  et  soldats ,  succombèrent 
sous  les  armes  françaises ,  ou  furent  faits  prisonniers. 
Leur  défaite  fut  complète  et  leur  perte  considérable,  tandis 
qu'il  y  eut  bien  peu  d'hommes  tués  du  côlé  du  connétable. 
La  bannière  de  Granlson  fut  abattue  par  du  Guesclin  ,  le  camp 
des  Anglais  pillé  et  tout  leur  bagage  enlevé. 

«  Hue  de  Caurelée  et  quelques  autres  chefs  anglais,  qui 


PONTVALLAIN  $a3 

s'étaient  trouvés  plus  éloignés ,  n'étant  arrivés  que  le  soir 
dans  les  environs  de  Pontvallain  ,   appr.renl  ,   par  quelques  - 
uns  de  ceux  de  leur  nation  échappés  a»  carnage    la  v.cio.« 
du  connétable  ,  et  se  retirèrent  en  lieu  de  sûreté.  L  est  ce 
Hue  de  Caurelée ,  devant  qui  Th.  de  (  rantson  avant  h* , 
quelque    temps   avant  cet  événement,  le   récit  d  un  songe 
qu'Avait  eu ,  dans  lequel  un  aigle  l'avait  attaque ,  qui  la 
voulait  crever  les  yeux  |  le  battant  de  ses  aï  les  et  le  pressant 
de  ses  serres  ,  sans  que  ses  gens  pussent  le  dégage,  ,  de   elle 
sorte  qu'il  avait  été  force  de  se  rendre  a  cet  «««»■»*£ 
écrié:-  Si  j'avais  fait  un  songe  semblable,  ,  >^»'ou£* 
..   Bertrand  du  Guesclin  qui  est  cet  «de,  et  me  \c™r™J. 
,<   lui  sans  le  combattre.  »  Sur  quoi  Charles  V     devan qu. 
cette  anecdote  était  rapportée,  répondit  :  «  Ou  le»  Anglais 
«  sont  trop  superstitieux ,  ou  ils  craignent  étrangement  note 
..  aigle  (.■)•  Il  les  suivra  quelque  jour  et  leur  expliquera,  je 
«  l'espère  ,  le  songe  de  Granlson.  »  _ 

«  Une  partie  des  Anglais,  échappés  à  la  défaite  de  Ion 
vallain  ,  ./étant  retirée  au  château  de  Vaas,  P«l'leP,fccI>r°'l.e. 
située  à  peu  de  distance  (.  ra  k.  1/2)  au  sud-est  de  Font 
vallain  ,  du  Guesclin   les  y  suivit ,   et ,  après  un  siçge  dont 
les  circonstances  offrent  des  particularités  non  moins ^  inté- 
ressantes que  celles  du  récit  qui  précède,  sj «  empar*, 
même  jour  ou  le  lendemain.  Ayant  ainsi  été  défaits  compi *t* 
ment  /dans  deux  affaires  successives  ,  et  cinq  a  ■*«»*■ 
capitaines  se  trouvant  prisonniers,  les  Anglais  ne  songèrent 
plus  à  tenir  la  campagne  et  remirent  même  «  C0UM>«bU 
les  clefs  de  plusieurs  places,  sans  songer  a  les  Mendra.  1» 
Guesclin  les  fit  suivre  par  ses  coursiers  ,  afin  de  s  assure    des 
lieux  où  ils  se  retiraient.  Il  sut  bientôt  qu'ils  s  étaient  rendus  , 
les  uns  à   Bressnire  et   à  Montconlour  ;   les  autres  a  aie- 
Maure  sur  la  Loire.  Du  Guesclin,  après  avoir  veille  a 1  lin 
humation  de  ses  fidèles  Bretons,  sur  la  sépulture  desquels 
fut  plantée  une  croix  en  bois  ,  religieusement  renouve  ee  a 
siècle  en  siècle,  et  remplacée  de  nos  jours  par  un  monamexi 
plus  digne  de  perpétuer  une  si  mémorable  victoire  t.  v.         • 
croix-Irète  ,  H-.80  )  ,  prit  alors  le  chemin  d  Angers,  pa    a 
la  Loire  aux  Ponts  de- Ce,    vint  se  poster  en  vue  ^ 
Maure,  qu'il  les  força  d'évacuer,  et,  ne  leur  donnant  m  repos 

(1)  Allusion  aux  armes  de  du  Guesclin,  qui  étaient  :  d'argent ,  à 
l'aigle  éployéà  1  tètes  de  sable  ,  couronnées  d'or,  à  la  bande  oe  gueule, 
brochant  sur  le  tout.  On  voit  sur  un  sceau  du  connétable,  que  ses 
armes  avaient  pour  supports  un  aigle  et  un  bon  ,  et  pour  cimier  ,  une 
tête  d'aigle  entre  un  vol  banneret. 


5a4  P0NTV4LLAIN. 

ni  trêve,  les  poussa  de  place  en  place,  jusqu'à  ce  qu'il  les 
eut  chassés  jusqu'au  fond  de  la  Guienne. 

«  Tel  fut  l'immense  résultat  d'un  combat  provoqué  par 
une  imprudente  bravade  ,  moins  important  en  lui-même  ,  5 
à  6  mille  hommes  au  plus  des  deux  nations  s'y  étant  trouvés 
engagés ,  que  par  ses  immenses  résultats  ,  puisque  cet  échec 
ébranla  pour  toujours  la  puissance  des  Anglais  dans  cette 
belle  province  de  Guienne  ,  placée  depuis  longtemps  sous 
leur  domination  ,  et  qu'ils  furent  contraints  plus  tard  d'aban- 
donner entièrement.  Si  le  connétable  défit  si  facilement  ses 
ennemis  et  obtint  sur  eux  une  victoire  telle  qu'elle  décida  de 
tout  l'événement  de  cette  campagne,  c'est  qu'il  sut  agir  avec 
prudence  et  résolution  ,  et  sut  combattre  à  temps  son  ennemi. 
Aussi,  considère-t-on  le  fait  d'armes  de  Ponlvallain  comme 
un  des  événements  les  plus  glorieux  de  la  vie  militaire  de  ce 
grand  capitaine  ,  et  Voltaire  n'hésite  pas  à  comparer  cette 
campagne  de  du  Guesclin ,  à  celle  qui ,  sous  le  règne  de 
Louis  XIV,  acquit  à  l'immortel  Turenne,  la  réputation  de 
premier  général  de  l'Europe  (i).  Le  terrain  sur  lequel  eut  lieu 
ce  mémorable  événement,  appartenant  à  M.  le  comte  de 
Mailly  ,  cet  honorable  citoyen  ,  à  qui  rien  n'est  indifférent  de 
ce  qui  intéresse  la  gloire  de  sa  patrie,  se  propose  de  faire  élever 
un  monument  sur  le  peint  qui  dût  en  être  le  principal  théâtre. 

Pour  se  bien  rendre  compte  d'une  conception  aussi  hardie 
que  celle  de  se  porter  de  Viré  à  Pontvallain  ,  dans  une  seule 
nuit ,  pour  y  surprendre  les  Anglais  à  leur  réveil  ,  par  un 
temps  affreux  ,  comme  celui  qu'il  faisait ,  il  faut ,  une  carte  de 
Cassini  à  la  main  ,  prendre  une  idée  juste  de  la  distance  que 
nous  avons  dit  être  de  4-6  kilom.  (ni.  1/2  de  poste  )  à  vol 
d'oiseau  ,  et  de  la  topographie  du  pays.  De  Viré  ,  du  Guesclin 
et  sa  troupe  durent  venir  passer  la  Vègre  à  Asnières  ,  la 
Sarthe  à   Parce ,   où  le  pont  construit  sur  cette  rivière  exis- 


(1)  Nous  rapportons  ici  un  fait,  relatif  à  du  Guesclin;  qui  eut  dû 
trouver  sa  place  à  la  chronologie  historique  de  l'article  31ANS,  s'il  nous 
eût  e'té  connu  alors.  Lors  de  la  mort  du  connétable,  pendant  qu'il 
faisait  le  siège  de  Château-Randon ,  en  Gévaudan  ,  le  i3  juillet  i38o  , 
le  maréchal  de  Sancerre  ,  après  la  réduction  de  la  place  ,  dont  les 
Anglais  vinrent  déposer  les  clefs  sur  son  cerceuil  ,  fit  embaumer  son 
corps  ,  le  fit  diriger  vers  la  Bretagne  ,  pour  y  être  mis  dans  le  tombeau 
de  ses  ancêtres;  mais  le  roi  Charles  V,  voulant  honorer  la  mémoire 
de  ce  grand  homme  ,  le  fit  arrêter  au  Mans  ,  et  conduire  à  l'église  de 
l'abbaye  de  S.-Denis  ,  où  il  le  fit  inhumer  près  du  tombeau  qu'il  y 
avait  fait  élever  pour  lui-même.  Ce  prince  étant  mort  au  mois  de 
septembre  suivant,  Charles  VII,  son  fils,  fit  faire  des  obsèques 
magnifiques  au  connétable,  le  7  mai  i58o,  (  Anselme,  vi-ifcli  ). 


POATVALLAIIV.  5^5 

tait  probablement  encore  alors;  puis  gagner  Malicorne, 
Courcelles  ,  la  Fontaine-S. -Martin  et  Ponlvallain  ,  en  suivant 
des  chemins  généralement  mauvais  dans  tous  les  temps  ,  bas 
et  marécageux  entre  ces  deux  derniers  endroits  ,  et  rompus 
par  des  pluies  continues,  et  qui  ne  cessèrent  pas  toute  la 
nuit  ,  ainsi  qu'il  résulte  du  récit  des  historiens.  La  tradition 
de  cette  bataille  s'est  conservée  dans  le  pays  ,  où  l'on  dit 
qu'elle  se  donna  sur  la  rive  gauche  de  la  petile  rivière  d'Aune  , 
dans  la  lande  de  Rigolart ,  Rigolay  ou  Rigalet ,  et  prit  fin 
sur  la  pelouse  de  Gandelin  ,  la  première  ,  située  ,  à  gauche  , 
Ja  seconde  à  droite ,  du  chemin  qui  conduit  à  Mayet  et  du 
ruisseau  de  Gandelin.  Ce  terrain  plat  et  sablonneux ,  devait 
être  enlièrement  nud  et  stérile  alors  :  il  est  actuellement 
couvert,  en  grande  partie,  comme  tous  ceux  de  même  na- 
ture ,  de  planlalions  de  pins,  Piwis  maritima ,  lin.  Le  petit 
bois,  qui  servit  à  cacher  la  marche  du  capilaine  anglais 
Orcelin ,  qui  faillit  surprendre  et  cerner  le  corps  à  la  tête 
duquel  du  Guesclin  combattait  en  personne,  était-il  celui 
situé  entre  la  ferme  de  Rigalet  et  celle  de  la  Goutelle,  ou 
bien  celui  entre  les  fermes  de  Gachet  et  de  Rroussin  ,  ou  bien 
encore,  ne  serait-ce  pas  plutôt  le  bois  de  Faulreau  ,  situé  au 
sud-sud-esl  du  bourg  de  Pontvallain ,  lequel  serait  davantage 
dans  la  direction  par  laquelle  les  Anglais  opérèrent  leur  re- 
traite ?  Quoiqu'il  en  soit ,  les  Français  durent  être  obligés  , 
pour  atteindre  l'ennemi  qu'ils  venaient  combattre,  de  franchir 
l'Aune,  au  gué  près  duquel  était  une  planche,  servant  de 
pont  pour  les  gens  de  pied  ,  remplacée  depuis  par  un  pont  en 
pierre ,  qui  se  trouve  derrière  le  bourg ,  et  où  paraîtrait 
avoir  existé  anciennement  un  pont  en  bois,  sur  lequel  les 
chevaux  pouvaient  passer  ?  Ou  bien  ,  doit-on  supposer  qu'ils 
passèrent  celte  rivière  à  un  pont  situé  beaucoup  plus  bas  que 
le  bourg,  vers  le  confluent  du  ruisseau  de  Gandelin  dans 
l'Aune,  pont  qu'on  dit  être  d'une  haute  antiquité  ?  On  ignore  , 
toutefois  ,  lequel  de  ces  deux  ponts  a  donne  son  nom  à 
Pontvallain  ,  quoiqu'il  paraisse  évidemment,  que  ça  dû  être 
celui  situé  derrière  le  bourg. 

J'aurais  voulu  pouvoir  rapporter  ici  la  version  de  Frois- 
sard ,  sur  la  bataille  de  Pontvallain ,  à  cause  de  l'autorité  de 
cet  historien  ;  mais  l'intérêt  de  cet  événement,  pouvant  seul 
justifier  la  longueur  de  cet  article  ,  qui  n'est  cependant  qu'un 
extrait  bien  abrégé  d'un  récit  complet  de  cet  intéressant  com- 
bat, qui  va  être  insérédans  un  autre  ouvrage  (  Revue  Anglo- 
Française  ,  lom.  iv,  pag.  îG  et  suiv.  ;  Poitiers ,  i836  )  ,  je  suis 
forcé  de  supprimer  celte  citation.  Je  ne  puis  pourtant  me  dis- 
penser de  consigner,  dans  un  ouvrage  destiné  au  pays  où  s'est 


5a6  PONTVALLAIN. 

passé  l'événement  dont  il  s'agit,  un  des  monuments  histo- 
riques les  plus  curieux  de  celle  grande  époque  et  de  ce  combat 
célèbre  ,  le  récit  qu'en  fait  Cuveliers  ,  dans  sa  chronique  en 
vers  ,  intitulée  Rouman  de  messire  Bertran  du  Glaiequin  , 
attribuée  à  Trueller,  sur  l'exemplaire  manuscrit  conservé  à 
la  bibliothèque  publique  du  Mans.  Les  notes  qui  accom- 
pagnent cet  extrait ,  sont  de  M.  Richtlet ,  conservateur  de 
cette  bibliothèque,  à  qui  je  suis  obligé  d'un  des  i5  exem- 
plaires qu'il  en  a  fait  tirer  en  i83i. 

Bataille  de  Pontvallain. 

A  Ponvalain  estoient  li  Englois  de  renom 
Premièrement  y  fu  Thomas  cils  de  Granson  , 
Qui  fu  du  connestable ,  lieutenant ,  ce  dit-on  , 
Huon  de  Carvellay  y  fut  o  son  penon  , 
Et  Trcsonnelle  aussi  à  la  elère  façon  .... 
Thomas,  qui  de  Granson  tient  la  grant  seignourie , 
Attend  son  messagier  ,  qu'encor  ne  vendra  mie  , 
IN'éust  peu  penser  à  nul  jour  de  sa  vie  , 
Que  Bertrant  fu  venu  a  si  peu  de  maignie  (i)  , 
Ne  cheminer  aussi ,  ne  durer  la  nuitie, 
Conque  telle  ne  fu  ne  véue  ,  ne  choisie. 
Et  Bertrant  s'en  venoità  banière  abaissie, 
Tellement  qu'il  n'y  ot  (2)  banière  desplo'ïe , 
INe  trompeté  sonnée;  on  n'y  brait }  ne  ne  crie. 
Dessus  leurs  bassignet  (3)  ,  par  semblable  inaisti  ie  (4)  , 
Orent  mis  de  leurs  draps  ,  qu'il  ne  reluisent  mie; 
Affin  qu' Englois  pensassent  que  fust  de  leur  maignie. 
Quant  près  furent  d'Englois ,  si  qu'à  demy  archie  (5), 
A  pie  sont  descendus  enmy  (6)  la  praïerie 
Et  puis  se  sont  rengiés  ,  tout  à  leur  commandie , 
Et  si  ont  descouvert  mainte  armeure  jolie  , 
Et  mains  penons  (y)  levés  ,  mainte  enseigne  drécie  (8). 
Et  approuchent  Englois,  en  disant  :  Dieu  aïe  (9), 
Mon  joye  :  Koslre  Dame ,  au  roy  de  Saint-Denis  , 
Glaiequin  !  le  meilleur  Englois  perdront  la  vie. 
Lors  férirent  sus  Englois  par  telle  félonnie  (10) 
Que  chascun  abati  le  sien  sus  la  chaucie. 


(1)  Train  de  maison,  suite. 

(2)  eut. 

(3)  Casque  de  fer.  —  (4)  Industrie,  adresse. 

(5)  Demi  portée  de  l'arc. 

(6)  Au  milieu  de. 

(7)  Petit  étendait  que  les  chevaliers  attachaient  à  leur  lance. 

(8)  Dressée. 

(9)  Aide,  assiste 

(10)  Brutalité,  emportement. 


P0NTVALLA1IV.  527 

Englois  sont  csbahy  ;  ly  un  brait ,  l'autre  crie , 

Qui  les  ve'ist  courir  parmi  l'ost  (i)  seignourie 

Et  fouir  ça  et  là  ,  en  menant  laide  vie , 

Et  croient  en  hault  :  «  voir  (2)  nostrc  ost  est  trahie  !  » 

A  Thomas  de  Granson  fut  la  chose  géhyc  (5) 

Que  Bertrant  est  venus  ,  qui  les  Englois  chastie. 

Et  ,  quant  Thomas  le  sceut ,  la  chière  en  ot  marrie. 

«  A  i)ieu  !  ce  dist  Thomas,  or  sçay-jc  sans  faillie  (4) 

«  Que  mon  hérault,  à  qui  j'eu  ma  lettre  baillie, 

«  M'a  amenez  Bertrant,  par  trahison  hastie. 

«  Il  n'est  mie  preudom  (5)  qui  en  nul  lieu  se  fie,  » 

Thomas  cils  de  Granson  ne  s'y  va  deslayant  (6) , 

Maintenant  fist  sonner  sa  trompette  vaillant 

Et  li  Englois  seront  entour  lui  assemblant , 

Là  environ  viij  c.  les  ala  on  nombrant  , 

Sansceulx  qu'ils  atendoient,  bien  en  venoit  autant; 

A  l'eslendart  Thomas  ,  s'en  aloïent  courant, 

Pour  eulx  à  ordonner  si  coin  est  allerant  (7). 

Et  Bertrant  et  sa  gent  se  boutent  si  avant, 

Que  loges  et  fuillie  (8)  vont  à  terre  versant, 

Tout  ce  que  ont  encontre  vont  à  terre  abatant  ; 

A  ce  commencement  se  vont  si  exploitant  , 

Qu'ils  en  ont  bien  iij  c.  occis  dessus  le  champ. 

«  Or  avent ,  mes  enfans,  dit  Bertrand  li  sachant  , 

«  Englois  sont  desconfis  ,  plusieurs  s'en  vont  fuyant , 

«  Je  vous  requier  un  don  ,  au  nom  du  Sapiant  , 

«  C'est  que  vous  me  livres  l'estendart  avenant 

«  De  Thomas  de  Granson  ,  que  je  voy  là  devant. 

«  Se  la  banière  aves  abatue  en  ce  champ 

«  Tost  verres  descon fit  trestout  tere  menant  (9).  » 

A  donc  s'en  vont  François  durement  approuchant, 

Rengiés  et  ordonnés  et  Glaiequin  criant , 

Et  Englois  vont  encontre  ,  bataille  désirant  , 

Bien  se  porta  (10)  Thomas  de  Granson  le  vaillant , 

Et  David  Olegrève  ne  si  va  point  faingnant , 

Et  GyeflYoy  Orscellay  à  la  dure  semblant  (11)  , 

Et  li  Englois,  trestous  ,  si  vont  si  bien  portant  , 

Qu'à  nos  François  féissent  un  encombrie  pesant  (12). 

Quant  d'Odrehant  y  vint,  li  mareschal  puissant, 

Et  Jehan  de  Vienne,  qui  puis  fut  amirant  (i3), 


(1)  Armée ,  camp. 

(2)  Vraiment ,  assurément.  —  (3)  Avouée. 
(4)  Faute  ,  manque.  —  (5)  Homme  sage. 
(6)  Ne  met  pas  de  retard. 

(h\  Comme  il  est  convenable. 

(oj    Chaumières  et  buissons. 

(y)  Frappant  la  terre.  —  (10)  Comporta. 

?n)  A  l'aspect  farouche.  (12)  Une  perte  considérable. 

(i3)  Qui  depuis  fut  amiral. 


528  PONTVALLAIN. 

Olivier  de  Clisson  ,  ce  noble  combatant , 
Bien  sont  v  c.  ou  plus  ,  mon  joye  vont  criant , 
Et,  dessus  les  Englois,  se  vont  habandonnant. 
Là  fu  pris  Orscellay  ,  l'espée  va  rendant , 
Là  furent  desconfis  Englois  petis  et  grant  ; 
Car  François  abatirent  l'estendart  qui  fu  grant. 
Quant  Thomas  de  Granson  perceut  le  convenant  (i) 
A  donc  voulsist  bien  estre  à  Rain  ou  à  Dignant  (2) 

Quant  Thomas  de  Granson  vit  Englois  desconfis  , 
A  donc  ,  moult  voulentiers  ,  se  fust  à  garant  mis  (5)  ; 
Mais  il  fu  de  Bertrant  fièrement  assaillis  , 
Et  lui  dist  rendes-vous  ,  ou  tost  serés  occis. 
Lors  se  rendit  Thomas  ,  voulontiers  ou  cnvis  (4)  > 
Et  aussi  se  rendit  dégrève  Davis. 
Thomelin  Félicet  y  fu  cellui  jour  pris. 
Et  ainsi  comme  Englois  furent  tous  desconfis  , 
Vint  le  noble  viconte  de  Rohan  ,  le  gentil  , 
Cils  la  Hunauldaye  et  mains  autres  marquis 
Et  cils  de  Rochefort,  là  où  li  murs  sont  bis  (5)  , 
Les  jour  voient  finy  ,  si  en  furent  marris  , 
Là  n'y  ot  de  François  un  de  si  petit  pris  (6) 
Qu'il  n'éust  prisonniers  ou  conquest  a  devis  (7). 
Mais  pluseurs  des  Englois  s'en  échapèrent  vifs 
Et  s'en  vont  droit  à  Vaulx  (Vaas)  une  ville  de  pris  (8).... 

(  Voir  la  suite  à  l'art.  VA  AS.  ) 

La  gloire  du  combat  de  Pontvallain  est  allribue'e  ,  par  tous 
les  historiens  ,  à  du  Guesclin  et  à  ses  fidèles  Bretons ,  presque 
exclusivement  ;  et  le  seul  monument  qui  en  soit  resté  dans  le 
pays  ,  la  Croix-Brète ,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut ,  consacre 
en  effet ,  le  nom  seul  de  celte  province.  C'est  là  une  de 
ces  erreurs  ,  de  ces  injustices  historiques ,  qui  traversent 
les  siècles  inapperçues,  et  contre  lesquelles  il  doit  être  permis 
à  un  écrivain  manceau  de  réclamer.  11  le  peut  à  bon  droit,  et 
c'est  alors  pour  lui  un  devoir  de  patriotisme,  dont  il  ne 
doit  pas  perdre  l'occasion.  Et  comment ,  en  effet ,  laisser 
subsister  ici  sans  contradiction,  une  assertion  si  contraire  aux 
récits  mêmes  des  historiens  qui  l'ont  perpétuée  ?  Est-il  pos- 
sible ,  est-il  croyable  que  du  Guesclin  arrivé  à  Caen  ,  prêt  à 


li 


1)  Vit  leur  contenance, 
a)  A  Rennes  ou  à  Dinan. 

3)  Jl  aurait  voulu  se  mettre  en  sûreté. 

4)  Malgré  soi ,  à  contre-cœur. 

(5)  Bruns ,  noirâtres. 

(6)  D'un  si  faible  courage. 

(7)  A  volonté ,  à  souhait ,  à  plaisir. 

(8)  De  prix. 


PONTVALLAIiX.  5a9 

entrer  en  campagne  contre  les  Anglais ,  faisant  un  appel  à 
tous  les  gentilshommes  ,  à  tous  les  gens  de  guerre  de  la  Bre- 
tagne et  de  la  Normandie,  pour  venir  avec  lui  les  combattre, 
n'en  eut  vu  accourir  aucun  du  Maine,    de  celte   province, 
alors  envahie  par  cet  ennemi  qui,  des  bords  du  Loir  et  de  la 
Loire  ,  poussait  des  parlis  jusqu'aux  portes  du  Mans  ;  lorsque 
c'était  dans  cette  province  même  que   le  connétable  devait 
commencer  à  les  attaquer,   pour  les  refouler  au  sud- ouest? 
Aussi  les  choses  ne  se  passèrent-elles  pas  ainsi ,  comme  il  est 
facile  de  le  prouver,  et  par  le  récit  des  anciens  chroniqueurs  , 
et  par  le  grand  nombre  de  noms  rnanceaux,    de  noms,  du 
moins ,  qui  ne  sont  pas  bretons  ,  inscrits  sur  les  montres  ou 
contrôles  des  compagnies  marchant   sous   les    ordres   de  du 
Guesclin  ,  a  l'époque   de  la  bataille  de  Pontvallain.  Je  ne 
puis  citer  ici  que  les  noms  des  principaux  personnages;  ceux 
qu'on  y  trouve  sont  :  les  comtes  du  Perche  et  d'Alençon, 
seigneurs  d'une   portion  du  haut  Maine;   et  J.  de  Vienne, 
amiral  de  France,  qui,  s'ils  ne  sont  pas  rnanceaux,  ne  sont 
pas  bretons  non  plus  ;  Alain  et  J.  de  Beaumont ,  de  la  maison 
de    Beaumont-le- Vicomte;    J.  de    Bueil ,    capitaine    de    i5 
chev.  et  de  67  écuyers ,  parmi  lesquels  on  compte  Monligni, 
Beauveau  ,  du  Boschet  (  du  Bouchet  )  ;  Hugues  de  la  Boche  et 
Royer  de  Beaufort ,  qui  levèrent  une  compagnie  de  5  chev. , 
dont  était  Montbourchier,  manceau  ,  et  de  86  écuyers,  parmi 
lesquels  étaient  un  grand  nombre  de  compatriotes  de  celui-ci  ; 
Robert  de  Guité  ,  qui  se  mit  à  la  tète  de  60  hommes  d'armes , 
dont  Mauni ,  le  Provost ,  la  Chesnaye  ,  etc.  ;  dans  la  com- 
pagnie d'Alain  de  Taillecoll,   se  trouvaient  Bréhémont   ou 
Brémor ,  de   Laval;  J.  de  Montbason,  S.-Aignan  ,  qui  ne 
sont  pas  des  bretons;  dans  celle  d'Olivier  de  Monlauban, 
Sylvestre   d'Espeaux,  la  Forest  et  Roussel;  dans   celle  de 
Guill.   Boitel ,    Matefêlon ,    Acigné  ,   angevins  ;    Olivier   de 
Mauni ,  qui  était  certainement  un  Manceau,  comptait  parmi 
les   gentilshommes  rangés  sous   sa  bannière  ,   Eustache  et 
Henri  de  Mauni,  ses  parents,  avec  Augier  ,  Longaunay,  etc. 
Eustache  de  Mauni,  non  content  de  servir  sous  Olivier,  leva 
lui-même  une  compagnie  de   3o  lances ,   et  Louis ,  sire   de 
Montbourchier  une  autre.  Jean ,  seigneur  de  Beaumanoir , 
avait,  au  nombre  des  écuyers  de  sa  compagnie,  Je  Neveu, 
Juhel,   le  Vayer,   J.   Broessin  ,  la  Chapelle,  du  Parc,  et 
plusieurs  autres  Manceaux  ;  enfin ,  on  trouve  encore  ,  parmi 
les   principaux  gentilshommes    compris   dans  ces  montres  , 
plusieurs  noms  qu'il  est  permis  de  croire  manceaux  ,  et  bien 
davantage  encore  dans  les  rangs  inférieurs  des  simples  che- 
valiers et  écuyers;   car,  presque  tous   portant  pour  noms 
iv  34 


53o  PONTVALLAIN. 

propres  ,   ceux  des  lieux  dont  ils  étaient  seigneurs  ou  dont 
la  seigneurie  était  ou  avait  été  dans  leur  famille  ,   tels  que 
les  noms  de  l'Aunay  ,  la  Motte  ,  la  Vallée  ,  la  Lande ,  et  une 
foule  d'autres ,  qui  se  retrouvent  dans  toutes  les  provinces , 
il  est  difficile  ,  ou  pour  mieux  dire  impossible  ,  de  déterminer 
de   quelle  province  étaient  ceux  qui  sont   désignés  par  ces 
sortes  de   noms.  Et ,  certes ,  pour  ne  parler  que  de  ce  qui 
intéresse  notre  province  ,  si  tant  de  Manceaux  se  trouvaient 
sous  la  bannière  du  connétable  ,  à  l'époque  dont  il  s'agit , 
la  réputation  de  courage  et  de  patriotisme  dont  ont  fait  preuve 
les  Manceaux  ,  à  toutes  les  époques  de  notre  histoire  ,  est 
trop  bien  établie  (  v.  préc.  histor.  ,  cxl  ,  ccccviii,  etc.  )  , 
pour  qu'on  puisse  leur  faire  l'injure  de  supposer  qu'ils  soient 
restés  les  bras  croisés  au  combat  de  Pontvallain ,  lorsqu'il 
s'agissait  de  délivrer  leur  propre  territoire  du  joug  étranger, 
dont  il  manifestèrent  toujours  avoir  horreur.  Les  détails  de 
ce  combat ,  dans  lesquels  nous  n'avons  pu  entrer ,  et  le  récit 
de  la  prise  du  château  de  Vaas  (  v.  cet  article  ) ,  prouvent 
qu'il  n'en  fut  pas  ainsi. 

En  i38o,  au  mois  de  septembre,  les  Anglais,  sous  les 
ordres  du  duc  de  Buckingham ,  oncle  du  jeune  roi  d'Angleterre 
Richard  II T  voulant  aller  secourir  le  duc  de  Brelagne  vivement 
attaqué  par  les  troupes  du  roi  Charles  V,  partent  du  Ven- 
dômois  pour  aller  traverser  la  Sarthe  à  Noyen,  et  passent  à 
Pontvallain.  Voir  le  récit  de  cet  événement  à  l'art,  isoyeis, 
page  296  de  ce  volume. 

Le  28  octobre  1799,  au  matin,  un  corps  d'environ  3oo 
chouans  entre  dans  le  bourg  de  Pontvallain.  Huit  à  dix  jeunes 
gens  et  un  sieur  Mauxion  ,  qu'on  appelait  Bourbon ,  parce 
qu'il  avait  servi  ,  avant  la  révolution ,  dans  le  régiment  de 
ce  nom,  patriote  exalté  ,  alors  commissaire  du  Directoire- 
Exécutif  près  l'administration  cantonnale ,  composent  toute 
la  force  qu'on  a  à  leur  opposer.  Surpris  par  cette  brusque 
invasion  ,  les  jeunes  gens  se  retirent  dans  l'église  et  se  bar- 
ricadent dans  le  clocher.  Mauxion  ,  qui  savait  que  les  chouans 
en  voulaient  plus  particulièrement  à  sa  vie  ,  se  retranche  dans 
la  chambre  haute  de  la  maison  qu'il  habile ,  vers  le  milieu  du 
bourg  ;  et  là ,  au  moyen  de  meurtrières  pratiquées  dans  les 
murs  ,  se  défend  contre  200  chouans  qui  entourent  sa  maison 
et  tuent  un  de  ses  voisins,  que  d'abord  ils  prennent  pour  lui. 
La  femme  d'un  habitant  du  bourg  ,  nommé  Chevalier,  alors 
militaire ,  qu'il  avait  épousée  dans  le  pays  de  Liège  et  amenée 
ou  envoyée  à  Pontvallain  ,  et  qui  occupait  comme  locataire, 
la  chambre  d'où  se  défendait  Mauxion  ,  lui  aidait  dans  cette 
défense,  en  chargeant  les  2  ou  3  fusils  avec  lesquels  il  tirai?  sur 


PONT  VALL  AIN.  53 1 

les  chouans,  dont  il  blessa  plusieurs.  Ceux-ci,  ennuyés  d'une 
résistance  si  opiniâtre,  ayant  mis  le  feu  à  la  maison,  Mauxion 
descend  dans  la  cour ,  à  l'aide  de  ses  bras  ,  la  femme 
Chevalier  et  ses  deux  enfants,  saute  lui-même  ,  armé  de  deux 
fusils  ,  sur  l'un  des  bas-côtés  de  la  maison ,  puis  dans  la  cour  , 
décharge  successivement  chacune  de  ses  armes  sur  les  assail- 
lants ,  dont  un  fut  tué  ,  se  sauve  à  travers  les  prés ,  pour- 
suivi par  les  balles  ennemies,  dont  aucune  ne  l'atteint, 
et,  franchissant  l'Aune,  dans  un  endroit  large  de  i4  à  16  pieds, 
se  dirige  vers  Mayet ,  mais  est  forcé  par  la  lassitude  ,  de  se 
réfugier  dans  le  grenier  d'un  hordage  situé  près  le  chemin. 
Apercevant  des  hommes  armés  qui  viennent  du  côté  de  ce 
bourg,  et  persuadé  que  c'en  est  les  habitants  qui  arrivent 
au  secours  de  ceux  de  Pontvallain ,  Mauxion ,  malgré  le 
bordagcr ,  qui  lui  assure  que  ce  sont  des  chouans  ,  s'élance  à 
leur  rencontre ,  en  leur  criant  :  «  A  moi ,  mes  amis  ,  au 
secours  de  Pontvallain  !  »  On  lui  répond  de  manière  à  lui 
inspirer  de  la  confiance ,  et ,  lorsqu'il  n'est  plus  qu'à  quelques 
pas,  vingt  balles  l'clendent  par  terre.  Il  était  âgé  de  54  à  55 
ans,  —  Les  chouans,  pour  débusquer  les  jeunes  gens  réfugiés 
dans  l'église ,  y  mettent  également  le  feu  ,  qu'ils  portent 
jusque  dans  l'escalier  de  la  tour.  Ceux-ci  en  descendent,  à  l'aide 
de  la  corde  de  la  cloche ,  qu'ils  avaient  retirée  à  eux  et  passée 
par  une  ouverture  pratiquée  dans  la  voûte  du  chœur  ;  mais 
arrivés  au  bas  ,  ils  sont  faits  prisonniers.  Conduits  dans  le 
bourg ,  et  déjà  à  genoux  pour  être  fusillés ,  le  cri  Aux 
armes  !  se  fait  entendre  de  la  part  des  chouans  :  pendant  le 
moment  de  confusion  qu'il  occasionne,  un  des  jeunes  gens  , 
nommé  Jamin  ,  dit  à  ses  camarades  :  «  Non  pas  aux  armes  , 
mais  aux  jambes  !  »  Tous  se  relèvent  ,  Jamin  brise  une 
palissade  qui  barricadait  le  bourg  ;  la  violence  de  l'effort  qu'il 
fait ,  le  renverse  ,  plusieurs  jeunes  gens  passent  sur  lui ,  la 
plupart  se  sauvent  ainsi  que  Jamin  ,  mais  trois  d'entre  eux 
plus  éloignés  ,  moins  agiles  ou  mieux  gardés  ,  sont  fusillés 
par  les  chouans.  Ce  sont  Olivier  Mauxion  ,  neveu  du  commis- 
saire ,  Charles  Fournier  et  François  Parlemoine  ,  âgés  de 
25 ,  23  et  22  ans. 

hydrogr.  Le  territoire  est  traversé,  du  nord-est  à  l'ouest- 
sud-ouest ,  par  la  petite  rivière  d'Aune  ,  qui  longe  le  bourg 
du  côté  de  l'est ,  où  se  trouve  un  pont  en  pierre ,  construit 
vers  i832  ,  près  d'un  gué  et  en  remplacement  d'une  planche 
servant  au  passage  des  gens  de  pied  ;  au  nord  ,  par  le  ruisseau 
du  Pin  ;  à  l'est ,  par  celui  de  Bruant  :  tous  deux  viennent 
confluer  avec  l'Aune  ,  à  2  k.  et  1,7  h.,  au-dessus  du  bourg  : 
celui    de    Gandelin ,    venant    de    l'est  -  sud  -  est,    y    conflue 


53a  PONTVALLÀIN. 

également ,  à  1,8  h.  au  sud.  M.  de  Mailly  doit  faire  construire 
cette  année  (  1836),  un  pont  en  pierre  sur  le  ruisseau 
du  Pin  ,  près  de  son  confluent  dans  l'Aune,  à  16  h.  au  N. 
N.  E.  du  bourg.  Ce  passage ,  que  traverse  le  chemin 
d'Ecommoy ,  et  où  existe  un  gué  fort  dangereux  ,  doit  être 
desséché ,  au  moyen  de  tranchées  faites  dans  les  prés  en- 
vironnants. Le  ruisseau  de  Touchegâte ,  ayant  une  double 
source  ,  à  l'extrémité  occidentale  de  la  commune  ,  en  sort 
bientôt  pour  passer  sur  le  territoire  de  Mansigné.  Un  pont, 
construit  au-dessous  du  confluent  du  ruisseau  de  Gandelin 
dans  l'Aune  ,  paraît  remonter  à  une  haute  antiquité.  — 
Moulins  :  Vieux  ,  de  la  Lande,  de  Fautereau ,  de  Celle  et  du 
Tirouer ,  tous  à  blé  ,  sur  l'Aune  ;  un  6.e,  appelé  de  Fessard, 
a  été  détruit.  —  Plusieurs  étangs,  dont  la  contenance  est 
portée  au  cadaslrement ,  notamment  ceux  de  la  Ferrière  , 
situés  vers  l'extrémité  septentrionale  du  territoire ,  nour- 
rissent de  la  carpe  ,  de  la  tanche  ,  etc. 

géolog.  Sol  plat ,  dans  toute  la  partie  septentrionale  et 
orientale  ;  collineux  ,  au  sud  et  à  l'ouest ,  tout  le  long  du  cours 
de  l'Aune,  dont  quelques  monticules,  la  butte  dite  des 
Grandes-Rues  et  celle  du  Tertre  ,  de  5o  mètres  d'élévation. 
Terrain  crétacé  inférieur ,  offrant  le  calcaire  jurassique  ,  en 
extraction,  ainsi  que  du  grès,  de  la  marne  grise  et  plusieurs 
espèces  d'argiles  ;  des  caiiloux  ou  silex  roulés  ,  et  des  sables 
siliceux  abondants. 

Plant,  rar.  Alyssum  calicinatum  ,  lin.  ;  Andropogum  is- 
chcemon,  LIN.;  Cardamine  parviflora  ,  lin.  ;  Draba  muralis , 
LIN  ;  Lotus  siliquosus  ,  LIN.  ;  Myrica  gale  ,  lin.  ;  Pyrelhrum 
inodorum  ,  smith.  ;  Ranuncuius  tripartilus,  DEC.  ;  Sanguisorba 

officinalis,  lin.;    Scirpus  tabernee  montani,   ;  Valeria- 

nella  coronata,  dec.  ;  V.  eiiocarpa  ,  desv. 

cadastr.  Superficie  de  3,4-88  hect.  18  ar.  ,  se  subdivisant 
comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  i,485  hect.  64  ar.  5o  cent., 
en  5  class. ,  évaluées  à  6  f.  5o  c. ,  i3  f.  6oc.,20  f. ,  3o  f.  et 
3o,  f. —  Jard. ,  46-o2-o5  ;  en  4  cl.  :  à  39  f.,  45  f.,  54  f.  5o  c. , 
68  f.  —  Avenues,  0-77-00  ;  à  i3  f.  60.  —  Vignes,  112-go- 
00  ;  4  cl.  :  6,  18,  24  f»  4°  c  et  3o  f.  60  c.  —  Prés,  49i-o5-io; 
5  cl.  :  9 ,  24,  36,  54,  72  f.  —  Pâtur. ,  ig5  36-oo;  4  cl,: 
6,  9,  12  ,  18  f.  —  Bois  taill.  et  futaie,  260-17-20  ;  4  cl.  :  2  f. 
25  c,  6f.  5oc,  11  f.  3o  c,  i5  f.  90  c. —  Auln.,  3-28-^0;  à  3of. 

—  Pinièr.,  553-i3-2o;  3  cl.  :  l+ï.  5o  c,  6  f.  5oc,  11  f.  3o  c  — 
Landes  et  bruyèr.  ,  230-73-80  ;  3  cl.  :  J+-Bo ,  6  f.  5o  c. ,  9  f. 

—  Douv.  et  viv.,  i-i5-2o;  à  3g  f.  —  Etangs  ,  4-97-00;  à 
1 5  f.  —  Marais  ,  0-28-40  ;  2  cl.  :  6 ,  9  f,  —  Mares ,  0-  i4*oo; 
à  1  f,  —  Superf.  des  propr.  bât.  et  cours  ,  16- 00- 35  ;  à  3g  f. 


PONTVALLÀIN.  533 

Obj.  non  impos.  :  Egl.  et  cimet. ,  1-02-85.  —  Ghem.  et 
plac.  publ. ,  7G-90-05.  —  Riv  et  miss. ,  8-62-5o  =:  4°5 
maisons  ,  en  10  cl.  :  3i  à  4  f»  »  '35  à  12  f. ,  120  à  20  f. ,  37 
à  a5  f. ,  2  5  à  3o  f. ,  1 2  à  4o  f. ,  9  à  5o  f. ,  1 1  a  60  f. ,  9  à  80  f. , 
16  à  100  f.  —  5  moulins  ,  dont  3  à  90  f. ,  el  2  à  120  f.  chaque. 
—  1  fourneau  à  chaux  ,  à  25  f.  —  1  tuilerie ,  à  25  f.  —  1 
poterie  ,  à  25  f.  —  1  boulangerie ,  à  4  t ■ 

r>„        „  •             f  Propr.  non  bâties  ,   54.5a!J  f.  q5  c.  Ic/     o    r     e 
Revenu  impos.  <         r  ,*..     '     **  y        >64,732  F.  q5  c. 

r        (. bâties,   10,207  >»       j    T7/  •* 

contrtb.  Foncier,  8,438  f.  ;  personn.  et  mobil.,  1,269  f.  ; 
port,  et  fen. ,  336  f.  ;  82  patentés  :  dr.  fixe,  667  f.  5o  c.  ;  dr. 
proporl.,  376  f.  Total,  10,986  f.  5o  c.  —  Perception  de 
Mansigné. 

CULTUB.  Sol  sablonneux ,  maigre  et  peu  fertile ,  dans  la 
partie  nord  seulement  ,  occupant  l'angle  formé  par  les  deux 
chemins  de  Pontvallain  au  Mans,  et  du  même  bourg  à  Mayet , 
et  non  sur  toute  la  superficie  du  territoire  ,  comme  le  disent 
quelques  statistiques  (  v.  Annuaire  de  la  Sarthe  ,  pour  i83i- 
169  );  argilo-calcaire  et  argilo-sablonneux  ,  pour  le  surplus , 
qui  est  passablement  productif.  Culture  en  principales 
céréales  ,  dans  la  proportion  de  24  parties  en  seigle  et  méteil , 
18  en  froment  et  autant  en  orge  ,  3  en  avoine  ;  produit  en 
outre  :  sarrasin  ,  maïs,  chanvre  ,  trèfle  ,  pommes  de  terre  , 
citrouilles ,  etc.  Vignes  ,  donnant  des  vins  blancs  et  rouges 
assez  bons  ;  beaucoup  d'arbres  à  fruit ,  dont  le  cidre  est  excel- 
lent, d'après  la  qualité  particulière  à  la  contrée  (  v.  l'art, 
précéd. ,  pag.  509  )  ;  noyers  ,  maronniers  ,  etc.  ;  prés  de 
moyenne  qualité  ;  bois.  Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux  , 
de  très-médiocre  espèce  ;  d'une  assez  grande  quantité  de 
bestiaux  ,  particulièrement  de  porcs.  —  Assolement  triennal , 
dans  les  fermes  ;  irrégulier ,  dans  les  petites  tenues  ,  où  les 
terres  sont  ensemencées  presque  sans  repos.  24  fermes 
principales;  plus  de  i5o  bordages  ,  closeries  ou  maisonnies  ; 
22  charrues  ,  traînées  presque  toutes  par  les  seuls  chevaux. 
=  Commerce  agricole ,  consistant  en  grains ,  dont  il  y  a 
très-peu  d'exportation  réelle  ;  en  graine  de  trèfle ,  chanvre 
et  fil ,  vins ,  cidre  ,  noix  ,  marrons  ,  avoine  ,  bois  ,  cônes  de 
pin  ,  et  autres  denrées  ,  non  seulement  du  sol ,  mais  de  toute 
la  contrée  ,  dont  il  est  conduit  chaque  semaine  plusieurs  voi- 
tures à  2  et  3  chevaux  au  marché  du  Mans  ;  considérable  en 
bestiaux  ,  particulièrement  en  bœufs  maigres  ,  veaux  ,  porcs 
surtout,  gras  et  maigres. 

FOIR.  et  mauch.  Deux  foires  ,  d'un  jour  chacune  ,  fixées  , 
par  décret  du    11  mai  1807,  aux  derniers  jeudis  d'avril  et 


534  PONT  VALL  AIN. 

d'octobre.  Marché  ,  le  jeudi  de  chaque  semaine.  —  Fréquen- 
tation par  les  habitants  ,  de  ceux  d'Ecommoy ,  du  Lude  T 
de  Mansigné  ,  de  la  Fontaine- S.-Martin  ,  Foulletourte  et  le 
Mans  surtout ,  pour  les  principales  denrées  ;  un  peu  ceux  de 
Château-du-Loir ,  pour  les  toiles  et  fils 

industr.  Extraction  de  la  pierre  calcaire  ,  pour  bâtir  ,  et 
pour  convertir  en  chaux  ;  du  grès,  des  argiles,  pour  briqueterie 
et  poterie;  de  la  marne,  pour  l'amendement  des  terres.  Un 
fourn.  à  chaux  avec  tuilerie,  établis  depuis  un  temps  immé- 
morial,  à  la  Pépinière;  i  poterie,  en  i833,  par  M.Ine  V.e 
Ghicouasne  ;  une  autre  ,  établie  dans  le  bourg  ,  sur  l'ancienne 
pelouse  seigneuriale  ou  champ  de  foire ,  exploitée  par  le 
sieur  Monlel.  La  chaux  de  Pontvallain ,  comme  celle  de 
Mansigné  et  de  Foulletourte  ,  est  extrêmement  forte,  et,  par 
conséquent,  économique.  Confection  de  quelques  pièces  de 
toile,  façon  de  Château-du-Loir,  se  portant  à  la  halle  de 
cette  ville  ;  d'autres  de  commande  ,  pour  particuliers. 

rout.  et  chem.  Les  principales  voies  d'exploitation  de  la 
commune  sont  :  i  °  le  grand  et  ancien  chemin  qui  conduit  du 
Mans  au  Lude  et  en  Anjou  ,  en  passant  au  bourg  de  Pont- 
vallain ,  et  s'embranchant  à  Arnage  ,  avec  la  route  royale 
de  Paris  à  Nantes  ,  le  long  duquel  se  remarquent  des  portions 
d'encaissement  qui  annoncent  l'existence  d'une  ancienne 
voie  romaine  (  v  t.i-g  et  t.  m-735  ).  Ce  chemin  est  inces- 
semment  fréquenté,  pour  la  conduite  des  bestiaux  du  Poitou, 
de  l'Anjou  et  de  la  contrée  ,  au  Mans  et  à  Paris  ,  et  pour 
toutes  les  denrées  du  pays.  Il  paraît  devoir  bientôt  être  classé 
par  le  Conseil-général  ,  au  rang  des  routes  départementales 
et  mis  ,  en  conséquence  ,  dans  l'état  de  viabilité  convenable  ; 
2.0  chemins  de  la  Flèche,  à  Ecommoy,  à  Mayet  et  à  Château- 
du-Loir  ,  par  Mansigné,  se  croisant  avec  le  précédent ,  le 
i.er,  à  1  k.  au  N.  du  bourg;  les  deux  autres,  dans  le  bourg  même. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  outre  un  certain 
nombre  de  belles  maisons  bourgeoises ,  construites  dans  le 
bourg ,  celle  de  M.  Neveu  notamment ,  la  Boivinière , 
Fautreau  ,  Mont- Louis  ,  \es  Touches  ,  déjà  indiqués  plus 
haut  ;  la  Couture ,  petite  maison  de  maître ,  avec  de  belles 
eaux ,  bâtie  à  côté  de  la  ferme,  qui  est  la  plus  grande  et  la  plus 
belle  des  environs  ,  propriété  de  M.  Tison  ,  ancien  notaire. 
Sous  le  rapport  des  noms ,  outre  ceux  déjà  indiqués  :  la  Pitié, 
Galilée;  les  Mézeaux  ,  haut  et  bas  ,  nom  qu'on  croit  désigner 
un  emplacement  élevé;  Beauregard,  le  Tertre,  les  Roches  ; 
J'Arderie ,  Ruigné  (  brûlé  ,  ruiné  ?)  ;  Chanteloup  ,  Loupendu  ; 
Courbelande  ,  Landevy  ;  le  Gué  ,  la  Fosse  ;  les  Chesnaies  , 
Jes  Cormiers  ,  la  Boulaie,  etc  ,  etc. 


POUVRA.Y.  535 

iîtabl.  partic.  Justice  de  paix ,  mairie  ,  cure  cantonnale  , 
bur.  «le  bienfaisance  ;  vaccinateur  cantonnai  ;  résidence  d'un 
notaire  ,  bur.  d'enregistrement  ,  pour  les  cant.  de  Pontvallain 
et  de  Mayet  ;  compagnie  de  garde  nationale  ,  non  embatail- 
lonnée,  très-bien  équipée,  forte  d'environ  i5o  bommes  ; 
résid.  d'une  brigade  de  gendarmerie  à  pied  ;  recette  buraliste 
des  contrib.  indirect.  ,  1  débit  de  poudre  de  chasse,  i  déb. 
de  tabac.  —  Bureau  de  poste  aux  lettres ,  au  Lude. 

établ.  partic.  Un  officier  de  santé.  Un  messager  pour  le 
Mans  ,  y  allant  le  jeudi  de  chaque  semaine. 

PORLE  ,  nom  donné  à  la  paroisse  de  Poilié  ,  dans  un 
passage  de  l'Histoire  de  Sablé,  par  G.  Ménage.  V.  l'article 

POILLE. 

POSSE,  PGSSET,  POSSAY;  nom  de  deux  fiefs 
situés,  le  i.cr  dans  la  commune  de  Theloclîé  ,  du  canton 
d'Ecommoy ,  pour  lequel  nous  renvoyons  à  l'article  de 
cette  commune  ;  le  2.c  dans  celle  d'Assé-le-Riboul ,  du  cant. 
de  Beaumonl-sur-Sarthe ,  pour  lequel ,  le  11  juillet  i526, 
Thiery  Hoyeau ,  licencié  ès-lois  ,  comparaît  à  l'assise  du 
bailliage  de  Beaumont-le-Vicomte ,  pour  y  présenter  l'hom- 
mage de  celte  terre  et  de  celle  de  la  Forest  qui  y  est  adjointe , 
en  tant  qu'il  en  relève  de  la  baronnie  dudit  Beaumont.  Le 
i5  oct.  i533  ,  semblable  aveu  est  fait  par  les  chapelains  de 
S  -Michel  de  la  cathédrale  du  Mans.  En  1777  »  M.  Carré  de 
Bellemare ,  chevalier ,  ancien  capitaine  d'infanterie ,  était 
seigneur  de  Possé  et  de  la  Forest.  Un  prieuré  ,  connu  sous 
le  nom  de  S -Nicolas  de  Possé ,  était  situé  tout  auprès  de 
ce  fief,  entre  son  manoir  et  celui  de  la  Forest.  Fondé ,  sans 
doute  ,  par  ses  premiers  seigneurs  ,  il  dut  être  chargé  ,  dans 
l'origine  ,  de  la  desserte  de  l'église  paroissiale  d'Assé  ,  ou 
plutôt  en  tenir  lieu ,  puisque  ,  comme  la  cure  de  cette  pa- 
roisse ,  il  était  à  la  présentation  de  l'abbé  du  monastère  de 
S.-Nicolas  d'Angers  ,  dont  il  dépendait.  Ce  prieure  valait 
4.00  1.  de  revenu  f  v.  l'art,  assé  leriboul  ). 

POUILLÉ,  POULLIERS,  POUILLIEZ  ;  ancien  fief, 
simple  ferme  aujourd'hui ,  situé  à  2  k.  1/2  à  l'est  de  la  ville  de 
la  Flèche  ,  sur  lequel  nous  avons  donné  à  cet  article  (  H-386  , 
387  ,  398  ,  4oo  ,  4°2  )  1  tout  ce  que  nous  avons  pu  recueillir 
de  renseignements  qui  le  concernent. 

POUVRAI ,  Y  ;  ruisseau  qui  reçoit  son  nom  de  celui  d'un 
bourg  du  département  de  l'Orne  ,  autrefois  du  diocèse  du 
Mans  ,  près  duquel  il  a  une  double  source  ;  se  dirige  à 
l'ouest ,  puis  à  l'ouest-sud-ouest  ;  traverse  la  route  royale 
n.°  1 38^/5,  du  Mans  à  Paris,  par  Bonnétable  ,  Bélesme 
et   Mortagne  ,  à   1,8  hectom.   sud-sud- ouest  de  S.-Côme  ; 


536  PRÉ. 

se  dirige  plus  directement  à  l'ouest ,  et  va  confluer  dans 
l'Orne  -  Nord  -  Est  ou  Saosnoise  ,  entre  Champaissant  et 
IXauvay ,  après  un  cours  de  ghect.,  pendant  lequel  il  fait 
tourner  5  moulins  et  arrose ,  sur  le  département  de  la  Sarthe, 
les  communes  de  Contres ,  S. -Corne  et  Champaissant.  Ce 
ruiss.  est  désigné  sous  le  nom  de  MORTÈVE  dans  X! Annuaire 
de  la  Sarthe  pour  i834»  p.  6,  col.  2. 

PRAY,  commune  ;  voir  perai. 

PRAY,  fief;  voir  l'article  évaillé. 

PRE    (LE),  NOTRE-DAME,   puis   S.- JULIEN    DU   PRÉ   OU   DES 
PRÉS  ;  Pratum  ;  Beatœ  Mariœ ,  vel  Sanctus-Julianus  à  Prafis,  seu 
de  Pratu;  ancienne  abbaye  située  au-delà  des  ponls,  dans  la 
ville  du  Mans,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,   près  du  lieu 
où  fut  établi,  dans  le  3.e  siècle,  le  cimetière  des  premiers 
chrétiens  et  un  oratoire,  le  Sépulcre,  dont  S.- Julien  confia 
la    desserte   à    un   prêtre    nommé    Zacharie-    Les    premiers 
évêques ,  successeurs  de  S.  Julien  ,  ayant  commencé  à  élever 
une  église  près  de  ce  cimetière  ,  dans  laquelle  étaient  honorées 
les  reliques  de  S.  Gervais  et  de  S.    Protais  ;  S.  Victur ,   et 
S..  Principe,    s'occupèrent   de  l'accroître  et   de  l'embellir  ; 
mais  elle  ne  fut  achevée  que  sous  l'épîscopat  de  S.  Innocent, 
qui  exhaussa  l'ancien  édifice  et  l'accrut  de  nouvelles  construc- 
tions. Cet  évêque  y  plaça,  dans  l'endroit  le  plus  éminent , 
les  reliques  des  premiers  apôtres  et  confesseurs  de  la  foi  dans 
la  province,  et  lui  donna  le  titre  d'église  de  Ste-Marie  et  des  SS.- 
Gervais  et  Protais;  il  fit  dresser  un  autel  dans  une  des  ailes, 
sous  le  nom  de  S.-Pierre  et  de  S.-Paul,  anciens  patrons  du 
diocèse  ;  fit  exhausser  une  chapelle ,  dans  laquelle  S.  Victur 
avait  fait  placer  le  corps  de  S.  Victor ,  son  prédécesseur ,  et 
où  lui-même  avait  été  inhumé ,  et  la  fit  accroître  d'une  arcade  , 
afin   qu'elle   pût  contenir  la  foule  des   fidèles  qui  venaient 
de  toutes  parts  faire  leurs  prières  sur  les  tombeaux  de  ces 
saints   évêques.    Enfin ,    il   augmenta    le   nombre  des    reli- 
gieux,    qu'y  avait   placés    S.    Victur,    vers  les    deux    tiers 
du  5.e  siècle  ,   leur  donna  des  terres  pour  leur  subsistance  , 
leur  prescrivit  des  règlements ,  et  les  chargea  de  recevoir  et 
d'héberger  les  pèlerins  que  leur  dévotion   appelait  dans  ce 
saint  lieu.  Telle  est ,  suivant  le  chanoine  Morand  ,  l'origine  du 
monastère  du   Pré ,    dont    S.  Domnole   accrut  encore  les 
bâtiments  et  les  revenus ,  en  portant  à  5o  le  nombre  de  ses 
religieux,  que  l'évêque  S.  Bertrand,  587-624,  n'oublia  pas 
dans  son  teslameul.  Le  relâchement  s'étant  introduit  dans  ce 
monastère  et  le  service  divin  y  ayant  été  presque  entièrement 
abandonné,    l'évêque   S.  Aldric,    en  retira   les    corps  des 
premiers  évêques  et  des  autres  prédicateurs  de  la  foi  dans 


PRÉ,  337 

la  province,  qui  y  étaient  inhumés  (  v.  biograp.  ,  xxii  )  et 
les  fit  transporter  solennellement ,  le  25  juillet  834  1  dans  la 
nouvelle  basilique,  située  dans  la  cité  du  Mans  ,  qu'il  dédia 
peu  après  à  S.  Julien.  Trente  à  quarante  ans  plus  tard  ,  865 
à  869  ,  ou  plutôt  ,  en  873  (  voir  iv-648  )  ,  les  Normands  pil- 
lèrent et  détruisirent  ce  monastère,  dont  les  biens  furent 
envahis  par  des  laïcs.  Enfin,  sous  l'épiscopat  de  Gervais  , 
io36-io55,  une  dame  pieuse  et  riche  ,  nommée  Lézeline, 
le  releva  et  y  plaça  des  religieuses  bénédictines  ,  qui  s'y 
perpétuèrent  jusqu'à  l'époque  de  la  révolution.  Cette  abbaye  , 
dont  les  revenus  s'élevaient  à  10,000  1.  selon  Lepaige  (H-35) , 
au  double  suivant  Y  Annuaire  pour  i834  (p.  i49  )  >  possédait 
les  seigneuries  de  paroisse  de  Crannes  et  S.-Georges-du-Bois, 
partie  de  celle  de  la  paroisse  de  Gourdaine  de  la  ville  du  Mans  , 
et  plusieurs  autres  fiefs  ;  le  prieuré  de  Moncé-en-Saosnois , 
annexé  à  celui  de  S.-Julien  ,  de  ladite  abbaye  ,  ce  dernier 
valant  60  1.  seulement  de  revenu  ;  et  celui  de  Kougemont, 
dans  la  paroisse  de  S.-Pavin  des  Champs  :  elle  partageait  en 
tiers  ,  avec  le  curé  et  le  seignenr ,  les  dîmes  de  la  paroisse  de 
Ruillé  d'Anjou  ,  et  présentait  aux  cures  de  i3  paroisses  du 
diocèse.  On  y  comptait  35  religieuses  en  1700. 

On  lit,  dans  un  aveu  fait  au  roi,  en  i3g4>  Par 
l'éveque  P.  de  Savoisy,  pour  la  temporalité  de  son  évèché 
et  de  la  baronnie  de  Touvoie  :  »  Item  ,  ce  que  tient  de  moi 
l'abbesse  de  Monsieur  S.-Julien  du  Pré ,  près  le  Mans  , 
c'est  à  sçavoir  la  dixme  de  Chevillé  en  Touraine  (  S.-Pierre 
de  Chevillé  ?  )  avec  les  appartenances  et  dépendances  d'icelle  , 
pour  raison  de  laquelle  dixme,  elle  m'est  tenue  payer  chacun 
an  de  ferme  ,  à  payer  aux  octaves  de  l'Assomption  de  N.-D. , 
une  maille  d'or.  » 

Nous  avons  rapporté  au  lom.  in  ,  pages  349  et  ^63  •>  t°ul; 
ce  qui  est  relatif  à  l'histoire  munumentale  du  monastère  et 
de  l'église  abbatiale  du  Pré,  devenue  église  paroissiale  du 
même  nom  ;  nous  v  renvoyons ,  pour  ne  pas  le  répéter  ici. 

Catalogue  des  abbesses  du  pré  ,  extiiait  du  martyrologe  manuscrit 
de  cette  abbaye  ,  appartenant  ,  pour  la  plupart  ,  aux  princi- 
pales et  aux  plus  anciennes  familles  de  la  province  du  maine. 

1.  Luce,  morte  le  16  des  calendes  de  mai.  —  2.  Obérède,  m.  le  8  des 
calendes  de  novembre,  sans  indication  d'année,  ni  pour  l'une 
ni  pour  l'autre.  —  3.  Guiburge  i  ,  vivait  sous  l'épiscopat  d'Hil- 
debert ,  1097-1125  ,  et  mourut  le  3  des  calendes  de  mai.  — 
4.  Guiburge  ii,  m.  le  6  des  calendes  de  sept.  — -5.  Agnès  i, 
m.  le  16  des  calendes  d'août. — 6.  Lanceline  ,  Elisabeth  ,  m.  le 
jour  des  cal.  d'avril. 
Une  lettre  de  condoléance,  espèce  d'éloge  funèbre,  écrite  par 


358  PRÉ. 

les  religieuses  de  l'abbaye  du  Pré,  au  sujet  de  la  mort,  eu 
1 101  ,  de  S.  Bruno ,  fondateur  de  l'ordre  des  Chartreux ,  semble 
annoncer,  suivant  P.  Renouard  (  1-208)  ,  que  ces  religieuses 
e'crivaient  assez  bien  en  latin. 

7.  Basilie,  consent,  avec  sa  communauté  ,  à  la  présentation  faite, 

en  n43,  par  l'évêque  Hugues  de  S. -Calais,  de  la  chapelle 
de  l'hospice  du  Sépulcre,  à  Christien  Trosser,  prêtre;  m.  le 
12  des  cal.  de  mai. 

8.  Péihonille  a  une  contestation  avec  Odon,  abbé  d'Êvron  ,  au 
sujet  de  l'église  de  Brée  ,  que  fait  cesser  l'év.  Guill.  de  Passavent  ; 
m.  le  jour  des  nones  de  novembre. 

g.  Hodéarde  a  un  procès  avec  Raoul ,  abbé  de  la  Pelice ,  que 
termine  également  le  même  évêque;  m.  le  i5  des  cal.  de  sept. 

10.  Haduise  ,  sur  le  sceau  de  laquelle  on  voit  l'effigie  de  S. -Julien  , 
coeffé  d'une  mître;  transige,  en  1200,  avec  René,  prieur  de 
S.-Victur;  m.  le  17  des  cal.  de  mai. 

11.  Cirrot  ,  ïhomasse  de,  meurt  le  6  des  cal.  de  sep.    1202. 

12.  Julienne  ,  se  démet  avant  l'an  1220. 

i3.  Martine,  transige,  en  1220,  avec  le  prieur  de  S.-Victur; 
meurt  le  8  des  cal.  de  juin.  Sous  son  administration  ,  en  122g  , 
Sibille  d'Harville,  du  consentement  de  l'évêque  Maurice, 
fait  don  à  l'abbaye  de  la  dîme  de  Chevillé.  —  Le  même 
évêque  Maurice,  voulant  réformer  les  abus  introduits  dans  le 
monastère ,  le  soumet  à  un  règlement ,  daté  du  mois  d'avril 
1227  ,  par  lequel  il  prescrit  :  que  les  revenus  de  l'abbaye  ne 
pouvant  suffire  à  y  entretenir  plus  de  25  religieuses  ,  il  n'en 
sera  point  reçu  au-dessus  de  ce  nombre;  qu'elles  ne  posséderont 
rien  en  propre  ,  et  que  celles  qui  ne  se  soumettraient  pas  à 
cette  disposition  ,  seraient  retranchées  des  autres  et  leur  corps 
enterré  dans  le  fumier ,  hors  le  monastère ,  si  elles  mouraient 
dans  leur  obstination;  qu'aucune  religieuse  n'aurait  de  cham- 
bre particulière;  qu'elles  ne  mangeraient  point  hors  du  couvent 
et  nen  sortiraient  que  par  permission  de  l'abbesse,  accordée 
pour  des  causes  majeures ,  telles  que  pour  visites  de  parents 
au  premier  degré  ,  en  danger  de  mort  ;  qu'elles  les  feraient 
à  cheval  ou  en  charriot ,  à  moins  que  ce  ne  soit  dans  la  ville  ; 
et  qu'elles  y  seraient  accompagnées  d'une  personne  grave. 

1^.  Agnès  h,  sous  laquelle  le  pape  Grégoire  IX,  en  i23i  ,  con- 
firme toutes  les  possession  et  privilèges  de  l'abbaye  ;  m.  le 
7  des  cal.  de  mars.  Au  mois  de  mai  1233,  Agnès  donne  au 
chapitre  de  S. -Pierre  de  la  Cour  ,  sa  part  héritale  dans  la 
métairie  de  Launai ,  près  Connerré. 

i5.  Nicolasse  1,  du  temps  laquelle  le  pape  Alexandre  IV,  en 
J255 ,  plaça  l'abbaye  sous  sa  protection  ;  m.  la  surveille  des  ides 
de  septembre. 

16.  Agnès  111.  Pendant  son  administration ,  l'év.  Geoffroi  d'Assé 
concilia  un  procès  qui  durait  depuis  5o  à  60  ans  ,  entre  le  mo- 
nastère et  le  chapitre  de  la  cathédrale ,  pour  les  causes  indiquées 
plus  haut,  page  327  ;  m.  le  4  des  nones  de  juillet. 

17.  Malmouche,  Luce ,  refuse  de  se  soumettre  à  l'ordre  donné, 
à    l'abbaye  et  au  couvent   de    Notre-Dame  du   Pré,    par    le 


PRÉ.  539 

pape  Boniface  VIII ,  d'y   recevoir ,   comme  religieuse ,  Etien- 
nette ,   fille  de  Gérard,  dit  la  Guine  ,  homme  d'armes,  sous 

{>eine  d'excommunication,  parce  que  cette  bulle,  dans  laquelle 
e  monastère  de  S.-Julien  du  Pré  n'était  point  mentionné 
nominativement,  ne  les  concernait  pas  ;  m.  le  jour  des  calendes 
de  juin. 

18.  Malmouère,  Luce  ,  m.  le  dernier  jour  d'avril  i334,  fut 
inhumée  dans  le  côté  méridional  de  l'église  ;  portait  dans  ses 
armes  :  face  ,  de  six  pièces. 

Il  est  très-probable  que  le  nom  propre  de  cette  abbesse  est  mal 
écrit.  Il  doit  être  le  même  que  celui  de  la  précédente,  dont 
elle  était,  sans  doute,  la  parente  et  la  filleule. 

19.  Neuvillette  ,   Nicolasse  11  de  ,  m.  le  i5  des  cal.  de  juin  i345. 

20.  Biards  ,  Aguise  de  ,  était  prieure  du  Pré ,  lorsqu'elle  en  fut  élue 
abbesse;  in.  le  10  des  cal.  de  juillet,  après  i352.  Biards  est 
une  terre  en  Gourgains. 

21.  Courceriers  ,  Isabelle  de  (  de  curia  Cœsaris  ) ,  portait  trois 
roses  dans  ses  armes;  m.  le  vendr.  après  la  S. -Martin  d'été, 
l'an  i38g.  De  son  temps,  une  religieuse  du  Pré  ayant  mal- 
traité un  nommé  Colin  ,  membre  ou  officier  du  chapitre  de 
S.-Julien,  le  doyen  et  le  chapitre  lancèrent  une  excommuni- 
cation contre  la  communauté,  qui  en  porta  plainte  au  pape 
Clément  VII.  Ce  procès  ,  à  l'occasion  duquel  le  pape  chargea 
l'abbé  de  S.-Vincent  d'informer,  n'eut  d'autre  résultat  que  de 
divertir  le  public. 

22.  Courceriers,  Marguerite  de,  simple  religieuse,  est  élue  ab- 
besse en  1389;  m.  le  6  des  nones  d'octobre  1426.  —  Adam, 
archev.  de  Tours,  étant  entré,  en  i4oo ,  dans  l'église  du  Pré  , 
y  célèbre  l'office  divin  à  voix  basse ,  et  déclare ,  par  des 
lettres  en  forme,  n'y  être  venu  que  par  motif  de  dévotion. 
—  L'abbaye  ayant  perdu  beaucoup  de  ses  biens ,  par  suite  des 
guerres  des  Anglais  dans  la  province  ,  l'év.  Adam  Châtelain , 
en  i4i4>  accorde  des  indulgences  à  tous  ceux  qui  feront  des 
dons  à  ce  monastère. 

23.  Grillemont ,  Isabelle  de,  élue  eu  1^26 ,  m.  le  i5  des  cal.  de 
juin  i455  ,  inhumée  dans  la  nef  de  l'église. 

24.  Hadteville,  Isabelle  d',  donne  à  Guillemette  de  la  Sauvagère  , 
sa  nièce  ,  religieuse ,  l'office  perpétuel  de  la  confrérie  de  Ste- 
Catherine  de  cette  abbaye,  lui  en  fait  prendre  possession  réelle, 
et  la  fait  jouir  des  privilèges  y  annexés;  m.  en  i4y4  >  et  est  *n~ 
humée  dans  la  nef  de  l'église.  Son  sceau,  attaché  à  une  charte  du 
prieuré  de  S.-Victur ,  porte  :  à  5  faces  et  sautoir  sur  le  tout. 

25.  Brée,  Jeanne  de,  prieure,  nommée  abbesse  par  le  pape 
Sixte  IV,  en  1474  >  résigne  en  faveur  de  la  suivante,  en  1493  ; 
m.  le  10  des  cal.  de  juin.  Ses  armes  étaient  :  d'argent  ,  à  2 
faces  de  sable  ,  au  sautoir  de  gueule  brochant  sur  le  tout. 

62.  Lecornu,  Louise,  était  religieuse  du  monastère,  lorsqu'elle 
fut  nommée  abbesse  par  le  pape  Alexandre  VI ,  en  1490 ,  sur 
la  résignation  de  J.  de  Brée  ;  portait  dans  ses  armes  :  d'or , 
au  massacre  de  cerf  de  gueule,  surmonté,  entre  les  bois,  d'une 
aigle  éployée  de  sable. 


54o 


PRE. 


27.  Grées,  Jeanne  de,  fit   faire  une  châsse  d'argent  dore,    dans 
laquelle  l'év.  cardin.  Ph.  de  Luxembourg   déposa,  le  4  nov. 
i5o5,   des  reliques  des  saints  Julien,  Thuribe  ,  Pavace,  Li- 
boire  et  Romain  ,   qui  étaient  auparavant  conservées  dans  un 
coffre  en   bois.  Ayant  voulu  introduire  dans   son   monastère 
l'abstinence  de  la  chair,  depuis  la  septuagésime  jusqu'au  ca- 
rême, ses   religieuses  en   portèrent  plainte  au  pape  Jules  II, 
qui  chargea  les  vicaires  généraux  du  diocèse,  le  siège  vacant, 
de  juger  ce  différend  ;  ce  qu'ils  firent  en  faveur  des  plaignantes, 
le  7  octobre    i5og.  J.  de  Grées  mourut  le  6  des  cal.  de  mars 
i5ii.  —  Les  8  et  i5  octobre  i5o8  ,  J.  de  Crées,  abbesse  du 
Pré,   et  ses  religieuses,   comparaissent,  dans  la  personne  de 
M.c  Guill.  Cordon  ,  leur  procureur  ,    à  l'assemblée  des  trois 
ordres  de  la  province ,  pour  l'examen  et  la  publication  de  la 
coutume  du  Maine. 

28.  Chahanai  ,  Louise  de,  religieuse  de  l'abbaye,  élue  en  présence 
du  cardinal  de  Luxembourg,  en  i5n;  m.  le  12  des  cal.  de 
février  i5i5. 

29.  Coesme,  Catherine  de,  également  religieuse  du  Pré,  élue  le 
24  janvier  i5i5;  fit  bâtir  le  petit  manoir  du  Mirail,  en 
Crannes  (v.  cet  art.  ),  et  la  maison  du  Tertre,  près  le  bois 
de  Pennetières,  où  il  y  avait  une  chapelle,  fiefs  qui  ap- 
partenaient à  la  communauté.  —  En  i5i8  ,  le  card.  Phil.  de 
Luxembourg,  év.  du  Mans,  prescrit  à  l'abbesse  et  aux  reli- 
gieuses du  Pré,  sous  peine  d'excommunication,  d'observer  la 
clôture,  de  manger  à  une  table  commune,  etc.  ,  suivant  la 
régie  observée  à  Charenton ,  à  S. -Laurent  de  Bourges  et  à 
Chelles.  — En  i5iy,  Catherine  obtient  du  pape  Léon  X,  une 
bulle  qui  défend  l'admission,  dans  cette  communauté,  en 
qualité  de  religieuses,  de  filles  non  nobles,  et  commet  l'ar- 
chidiacre de  Sablé  et  le  doyen  de  l'église  du  Mans,  pour 
contraindre  par  les  censures  ecclésiastiques ,  ceux  qui  s'op- 
poseraient à  Pexécution  de  cette  bulle.  —  Le  12  des  cal.  de 
décembre  i55o,  cette  abbesse,  qui  portait  dans  ses  armes  : 
d'or ,  au  lion  d'azur,  résigne  entre  les  mains  du  pape  Jules  llf, 
en  faveur  de  Catherine  de  Chources.  Le  pape  Paul  IV  confirme 
cette  résignation. 

30.  Chources,  Catherine  de,  m.  en  1607,  était  tante  maternelle 
de  Ch.  de  Beaumanoir  de  Lavardin,  qui  devint  évêque  du 
Mans,  en  1601  :  elle  en  avait  pris  soin  de  ses  premières  années, 
et  lui  avait  enseigné  les  premiers  principes  de  la  religion. 
Marie  de  Broc ,  abbesse  de  Bonlieu  (  v.  cet  art.),  depuis  i5ig, 
ayant  disputé  l'abbaye  du  Pré  à  Catherine  ,  une  transaction , 
d  après  laquelle  cette  dernière  entre  en  possession  ,  est  con- 
firmée par  lettres-patentes  de  1557.  Catherine  portait  dans  ses 
armes  :  de  sable ,  à  la  bande  fuselée  d'argent  ;  Marie  de  Chour- 
ces :  face  d'argent  et  de  gueule  ,  de  10  pièces.  Elle  fut  inhumée 
dans  la  nef  de  l'église.  Sur  sa  tombe  en  pierre,  placée  vis-à- 
vis  la  chaire,  et  transportée,  avec  une  autre,  près  du  portail , 
lors  du  pavage  de  1778,  était  gravée  cette  inscription  : 


PRÉ.  54  i 

«   Cp   gifit  en  oertua  et   Ijonneuro  trèo  l)aute   et  trb  puissante 
«   oame ,  Madame  Catherine  î>e  €l)ourres.  2lu  rtcl  en  est  l'ame  et 
«  in>  le  eorps.  3près  aooir  gouoerné  ce  monastère  quarante-sept 
«  ans  et  plus  en  c\]av\té  en  bonté,  prions  oonc  re  tëranb-Bieu  que 
u  nous  la  puissions  ooir  oeoant  lui  fore  à  face.  (Elle  oéceoa  le  6 
«   oe  septembre  1607.  3men.  » 
En  1601,  Cl.  d'Angennes,  ayant  voulu  commencer  dans  l'abbaye 
du  Pré ,  la  réforme  qu'il  se  proposait  d'établir  dans  les  monastères 
de  religieuses  de  son  diocèse ,  y  trouva  des  obstacles  tels  que  , 
dans  une  contestation  très-longue  qu'il  eut  avec  les  religieuses 
récalcitrantes  ,    il    s'échauffa    au    point    d'être    attaqué    d'une 
pleurésie  dont  il  mourut.  (  V.  biogr.  ,  LXiu.  ) 
il.  Micé  de  Guespré,  Françoise  de,  fut  successivement  religieuse 
au  prieuré  de  S.-Louis  de  Poissi ,  abbesse  de  S. -Hémi ,  ensuite 
de  Gif,   du  diocèse  de  Paris  ,  et  ne  prit  possesion  de  l'abbaye 
du   Pré  qu'en  1609.    En    i6i5  ,   elle  obtint  du  pape  Paul  V, 
la    nomination   de  sa  sœur   Marguerite,    comme  coadjutrice  ; 
en  1618  ,   étant  accablée  d'infirmités,    elle  se  démit  entre  ses 
mains  de  l'administration  du  couvent;  elle  mourut  en  1620.  Ses 
armes   étaient    :    d'azur,    à  la   face   d'or,   accompagnée  de  3 
besans  ,  2  et  1. 
S2.  Micé  de  Guespré  ,  Marguerite  de,  fut  installée  dans  la  chaire 
abbatiale,   en   1620,  par  l'official  du  Mans;    fit  adopter  à  ses 
religieuses   le  bréviaire  bénédictin;    les    engagea  à  apprendre 
le  plain-chant  et  suffisamment  de  latin  pour  expliquer  l'écri- 
ture sainte;   introduisit,  non  sans  de  grandes  contradictions, 
la  réforme  dans  son  abbaye ,  à  l'instigation ,  probablement ,  de 
J. -Baptiste  Gault,  prêtre  de  l'Oratoire,  devenu  évêq.  de  Mar- 
seille en  i63g,  qui  passa  pour  avoir  beaucoup  contribué    à 
cette  réforme,  lorsqu'il  vint  au  Mans,  vers  l'an    i635;  m.  le 
4  mars  1644 »  âgée  de  70  ans,  et  fut  inhumée  dans  le  chœur  de 
l'église,  par  l'év.  Emeric-Marc  de  la  Ferté.  —  Sur  le  rapport 
fait  au  corps  de  l'Hôtel-de-Ville  du  Mans  ,  que  les  religieuses 
de  S-Georges-du-Bois  sont,  à  raison  de  la  contagion  régnante, 
dans  un  dénuement  extrême  ,  il  est  délibéré  ,  le  g  juillet  1626, 
que  l'abbesse  du  Pré  leur  fournira  des  vivres  ,  si  mieux  n'aime 
donner  pour  elles  ,  au  prévôt  de  la  santé ,  8  /.  par  semaine  ,  et 
cela  sous  peine  d'exécution. 
Nous  avons  dit  déjà  ,  page  363  du  tom.  ni,   que  Marguerite  de 
Micé  de  Guespré  fit  faire  la  grande  grille  de  fer  de  l'église  , 
les  dortoirs  et  d'autres  bâtiments  ,  la  grande  arcade  qui  donnait 
la  communication  par  dessus  la  rue  du  Pré  ,  du  monastère  au 
grand  jardin  et  au  pré ,  et  le  mur  qui  fait  l'enclos  jusques  sur 
la  rivière  ;  et  parce  que  ,  d'après  cette  indication  ,  nous  avons 
imprimé   que  cet    enclos    s'étendait    jusqu'aux    moulins    aux 
Moines  et  au-delà  ,  au  lieu  de  jusqu'aux  moulins  à  l'Êvêque , 
l'auteur  de  la  statistique  de  Y  Annuaire  de  la  Sarthe  pour  1 833  , 
avec  cette  aménité  et  cette  justesse  de  raison  que  nous  avons 
déjà   fait  remarquer    ailleurs ,    profite   de  cette  inadvertance 
pour  nous  attaquer  de  nouveau  :  «   Ces   moulins  sont  situés 


54a  PRÉ. 

«  vis-à-vis  S.-Pavace,    dit-il,  ainsi  l'enclos  d'une  lieue   de 
«  long,  aurait  eu,  etc...  Sa  vaste  étendue,  cette  arcade  sur  la  rue 
«  du  Pré  ,  le  grand  jardin  et  le  pré  situés  au-delà  du  port  à 
«  l'Abbesse ,    ne  sont  qu'une  fiction.  »  Et  à  l'appui  de  cette 
critique  ,  son  auteur  cite  un  plan  du  Mans  ,  gravé  en  1777  (1). 
Voici   notre  réponse ,   elle  est  aussi   courte  que  péremptoire. 
Oui  ,  nous  avons  fait  erreur  en  imprimant  moulins  aux  Moines, 
pour  moulins  à  l'Evêque,  mais  voilà  tout.  Le  nom  de  Port  à 
l'Abbesse,  que  porte  encore  un  abord  sur  la  rivière,  dont  vous 
reconnaissez    l'existence ,    ne   prouve-t-il  pas  que  l'enclos  de 
l'abbaye  s'étendait  au   moins  jusques  là  ?  IN  est- il  pas  situé  au- 
delà  de  la  rue  du  Pré  et ,  dans  ce  cas  ,  ne  fallait-il  pas  ,  puis- 
que les  religieuses  étaient  recluses ,  qu'elles  pussent  y  com 
muniquer  au  moyen  d'un  pont  passant  par  dessus  la  rue  du 
Pré,   et  que  supportait  l'arcade  dont  il   s'agit  ?  Que   prouve 
l'absence  de  cette  arcade  sur  le  plan  de  l'abbé  Janvier ,    que 
vous  citez  ?  Belle  logique  ,  assurément,  que  celle  qui ,  de  l'ab- 
sence ,    en  1777,   d'un   objet  construit  cinq  quarts  de  siècles 
auparavant,  en  conclut  qu'il  n'a   point  existé  !  Il  y  a   bien 
d'autres  édifices  dans  ce  quartier,  qui   existaient  en  i644  et 
avaient  disparu  en  1777.  Au  surplus  ,  le  fait  de  la  construction 
d'une  arcade ,  «  pour  communiquer  par  dessus  la  rue  du  Pré , 
du  monastère  au  grand  jardin  et  au  pré  »  ,   est  rapporté  par 
Lepaige  (11-211  )  et  extrait  par  lui  du  martyrologe  de  l'abbaye 
du  Pré  ;  et  si  c'est  une  fiction  ,  comme  vous  le  prétendez  ,  ce 
n'était     pas    à   nous    qu'il   fallait  la  reprocher.    Du  reste ,  la 
responsabilité  de  cette  assertion  nous  paraît  légère,  convaincu 
comme   nous  le  sommes ,  que  cette  arcade  a  existé  et  que  les 


(1)  C'est  de  ce  ton  tranchant  qu'il  avait,  page  84  du  même  Annuaire  , 


pour 

moulin  sur  ce  cours  d'eau ,  à  l'entrée  de  cette  rue ,  appelée  anciennement 
rue  de  la  Fresnerie.  Nous  avons  prouvé,  pièces  en  main,  page  721  du 
tome  m,  l'exactitude  de  notre  assertion;  il  est  curieux  d'ajouter,  à  ces 
premières  preuves,  toutes  complètes  qu'elles  soient,  celles  que  nous 
fournit  lui-même  notre  détracteur,  qui  avait  dit:  a  Les  eaux  de  ce 
ce  ruisseau  ,  retenues  dans  des  réservoirs  ,  alimentent  depuis  le  Q.e  siècle 
ce  les  fontaines  de  la  ville.  »  Dans  des  Extraits  des  registres  de  l'Eôtel- 
de-Ville  du  Mans,  que  cet  écrivain  à  insérés  dans  Y  Annuaire  pour 
i835,  il  se  voit  forcé  d'imprimer  cette  curieuse  phrase,  qui  lui  donne 
un  si  formel  démenti  :  ce  in54.....  Plan  du  ruisseau  de  Merdereau,  ou 
ce  canal ,  depuis  la  vallée  ae  Misère  ,  jusqu'à  l'abreuvoir.  »  Ce  ruisseau 


jusqu  a  1  abreuvoir  (  lit  si  ce  n  est  qu  alors  qu( 
ainsi  contenues,  il  est  donc  évident,  qu'il  coulait  auparavant  à  découvert, 
en  forme  de  ruisseau ,  qu'il  pouvait  passer  dans  la  rue  St.-Dominique  , 
et  y  faire  tourner  un  moulin ,  comme  nous  l'avons  dit  (  m-25i  ) ,  prouvé 
depuis,  par  titres  authentiques  (m-727),  quant  au  premier  fait,  et 
comme  cela  est  réel. 


PRÉ.  543 

annalistes  de  l'abbaye  ,  qui  inscrivaient  les  événements  dans  ce 
martyrologe,  alors  et  à  mesure  qu'ils  avaient  lieu,  sont  plus 
croyables  sur  un  fait  de  cette  nature ,  qu'un  auteur  de  notre 
époque  ,  qui  n'a  eu  d'autre  but  en  niant  celui-ci ,  que  de  profiter 
d  une  légère  erreur  de  nom  pour  nous  attaquer. 

33.  Micé  de  Guespré,  Charlotte  de,  nièce  de  la  précédente,  fit 
profession  dans  l'abbaye  du  Pré,  le  19  mars  1624  ,  fut  nommée 
coadjutricc  de  sa  tante,  la  même  année,  par  le  pape  Urbain  VIII , 
et  la  remplaça  le  21  mai  1625.  Le  7  juillet  i65o,  elle  ouvrit 
la  chasse  qu'avait  fait  faire  Jeanne  de  Grées  ,  et  en  tira  une 
portion  des  reliques  de  S.  Julien  et  de  S.  Romain  ,  qu'elle 
remit  à  l'évèque  de  Léon,  Robert  Cupif,  pour  être  données  à 
l'égl.  de  S. -Julien  de  Landernau.  Une  autre  portion  des  reliques 
de  S. -Julien,  fut  également  confiée  au  général  des  capucins, 
pour  être  déposée  dans  l'église  de  S. -Julien  de  Catalagirone , 
en  Sicile.  Charlotte  de  Micé,  fit  faire  ou  achever  plusieurs 
constructions  indiquées  à  l'article  de  l'abbaye  du  Pré,  tom.  m, 

gage  363.   Elle   mourut  le  29  octobre   1601 ,    âgée  de  66  ans. 
es  armes  étaient  :  de  Guespré  ,  parti  de  gueule,   au  chevron 
mis  de  côté,  à  3  merlettes  de  sable. 

34.  Montalais  ,  Anne  de  ,  religieuse  professe  de  la  Perrigne  (  v. 
cet  art.  ),  nommée  coadjutrice  de  la  précédente,  en  i644>  lui 
succède,  <n  1661.  Décédée  le  n  mai  1672,  à  l'âge  de  72 
ans,  sa  sépulture  fut  faite  par  J.-B.  de  Beaumanoir  ,  alors 
doyen  de  la  cathédrale  ,  qui  mourut  évêque  de  Rennes.  Ses 
armes  étaient  :  d'or  ,  à  3  chevrons  de  gueule,  une  face  d'azur 
sur  le  tout.  On  peut  voir  aussi,  à  l'art,  de  l'abbaye  (n-363), 
les  constructions  qui  furent  faites  sous  son  administration.  Au 
nombre  de  ces  constructions  ,  paraît  devoir  être  compris  un 
caveau  destiné  à  la  sépulture  des  abbesses  ,  creusé  en  1660, 
au-dessous  du  chœur  des  dames  ,  à  gauche  du  chœur  de  l'église. 
Il  s'y  trouvait  4  tombeaux  ,  deux  consistant  en  une  table  en 
cuivre  ,  pour  Charlotte  Micé  de  Guespré  et  pour  Anne  de 
Montalais  ;  le  3.e,  en  marbre  blanc  ,  orné  de  figures  représen- 
tant des  anges,  élevé  à  la  mémoire  de  M.™6  Aumont  de  Vil- 
lequier  ;  et  le  4-%  à  peu-près  semblable,  à  celle  de  M.™6  de 
Béringhen. 

35.  Aubcjsson  de  la.  Feuillade ,  Françoise  ou  Elisabeth  d',  nommée 
en  1672  ,  fit  remise  au  roi  de  cette  abbaye,  en  1678  ,  pour 
prendre  celle  de  Longchamps  ,  près  Paris,  qui  était  de  l'ordre 
de  S. -François.  N'ayant  pu  l'occuper  ,  à  cause  de  la  diversité 
d'ordre  ,  on  lui  donna  l'abbaye  des  bénédictines  de  la  Règle  , 
dans  le  diocèse  de  Limoges. 

36.  Aumont  de  "Villequier  ,  Catherine-Marie  d',  nommée  en  1768  , 
morte  en  1708  ,  âgée  de  65  ans.  Le  faible  de  cette  abbesse  était 
la  vanité  que  lui  inspirait  la  noblesse  de  sa  maison  ,  ce  qui 
donna  lieu  un  jour  au  Père  de  la  Ferté ,  qui  prêchait  le 
carême  au  Mans ,  de  lui  dire  qu'il  craignait  fort  que  le  noble 
sang  d' Aumont,  ne  lui  fit  oublier  le  précieux  sang  de  J.-C. 
Elle  portait  dans  ses  ai  mes  :  d'argent,  à  un  chevron  de  gueule  , 
accompagne  de  4   merlettes   en    chef  et    4    cn   pointe ,   aussr 


544  PKÉ. 

de  gueule.  Comme  nous  l'avons  dit  ailleurs  (n-363),  elle  fit 
construire  la  maison  abbatiale  ,  le  dortoir  et  le  parloir. 

37.  Béringhen  ,  Anne-Marie-Magdeleine-Générei«se-Fr. -Bénigne- 
Thérèse  de,  nommée  le  26  mai  1708,  après  la  démission  de 
Catherine  d'Aumont,  sa  tante,  prit  possession  le  7  août  sui- 
vant, et  mourut  en  1730. 

38.  Saint-Simon,  Madeleine  de,  succéda  à  Anne  de  Béringhen, 
en  1730,  décora  l'église  abbatiale  et  y  plaça  un  buffet  d'orgues , 
vit  la  suppression  du  monastère,  en  1791,  et  mourut  au 
Mans,  en  1793,  d'après  les  mémoires  manuscrits  qui  sont  en 
ma  possession  ;   8  à    10  ans  plus  tard,  selon  Y  Annuaire  pour 

i834  •>  Pa£e  J52, 
Le  Corvaisier  (  Histoire  des  èvêques  du  Mans,  p.  170  ),  prétend 
qu'Andovère ,  femme  de  Chilpéric ,  roi  de  Soissons ,  lors- 
qu'elle eut  été  répudiée  par  ce  prince ,  fut  reléguée  avec  sa  fille 
Basine,  dans  l'abbaye  du  Pré,  où  des  stipendiés,  aux  ordres 
de  Frédégonde,  vinrent  les  assassiner,  dans  l'année  58o.  Nous 
avons  aussi  1  apporté  le  fait  du  séjour  et  de  l'assassinat  d'An- 
dovère  ou  Andoëre,  au  Mans  (  préc.  hist.  ,  lui),  mais  nous 
doutons  qu'elle  y  habitât ,  avec  des  moines ,  le  monastère  du 
Pré»  Le  Corvaisier  confond ,  probablement ,  le  monastère  du 
Pré  ,  avec  celui  de  N.-D.  de  Gourdaine. 
Anciennement  ,  les  abbesses  du  Pré  étaient  dans  l'obligation  de 
se  présenter,  la  veille  de  la  lète  de  S. -Julien  ,  devant  Je  cha- 
pitre de  la  cathédrale  assemblé  ,  pour  demander  aux  chanoines 
que  l'un  d'entre  eux  vint  le  lendemain  célébrer  l'office  dans 
l'église  abbatiale.  Cet  usage  cessa  ,  en  1426  ,  et  les  abbesses  se 
bornèrent  depuis  à  faire  faire  la  même  demande  par  le  cha- 
pelain de  l'abbaye. 
Pendant  la  révolution,  la  châsse  d'argent  qu'avait  fait  faire 
l'abbesse  Jeanne  de  Crées  ,  fut  brisée  et  envoyée  à  la  monnaie , 
les  orgues  disparurent  ,  un  four  banal  fut  établi  dans  l'église, 
lorsque  les  boulangers  ne  pouvant  plus  approvisionner  leurs 
pratiques ,  chacun  fut  obligé  de  boulanger  chez  soi.  La  maison 
conventuelle  ,  fermée  le  2  nov.  1792,  fut  vendue  et  détruite 
en  partie  ,  le  reste  converti  en  maisons  particulières.  L'église 
seule,  l'une  des  plus  anciennes  et  des  plus  curieuses  du  Mans 
(  v.  iu-349  ) .  fut  conservée  et  est  devenue  église  paroissiale, 
sous  le  même  nom  de  S. -Julien  du  Pré  (  v.  l'art,  suiv.  ).  Sous 
le  chœur  ,  entre  les  deux  premiers  piliers ,  existe  encore  un 
caveau  rempli  de  terre  ,  que  la  tradition  assure  être  le  lieu 
de  la  sépulture  de  S. -Julien. 

PRE(s.-jTJLiEN)et,  postérieurement,  notre -dame  du  pré, 
paroisse  du  Mans,  sur  laquelle  nous  avons  donné  (m-348) 
un  premier  article  ,  que  nous  compléterons  ici.  L'ancienne 
église  paroissiale  du  Pré  (  l'église  actuelle  étant  celle  de 
l'abbaye  ) ,  était  située  à  l'angle  formé  par  la  rue  des  Noyers 
et  la  promenade  triangulaire  qui  a  remplacé  l'ancien  cime- 
tière ,  qui  se  trouvait  au-devant  de  cette  église ,  s'étendait  à 
sa  gauche ,    et   était   clos   de   murs  à    hauteur   d'appui.   Ce 


PRE.  545 

cimetière  ayant  été  supprimé,  en  1791 ,  les  inhumations  des 
habitants  «le  celte  paroisse  eurent  lieu  au  Grand-Cimetière, 
jusqu'au  1 3  janvier  1 8o5 ,  qu'il  en  fut  ouvert  et  béni  un  autre  , 
dans  une  pièce  de  terre  appelée  le  Champ  du  Mûrier  (  v.  m- 
3£o,  ) ,  donnée  gratuitement  pour  cet  usage ,  par  M.  Pouplin. 
Ce  cimetière  a  lui-même  été  fermé ,  le  3  novembre  i83£  ,  lors 
de  l'ouverture  de  celui  du  Nord.  Voici  l'indication  des  prin- 
cipaux monuments  funéraires  que  contenait  le  nouveau 
cimetière  du  Pré.  =2  i.°  Monument  de  forme  particulière, 
portant  cette  inscription  :  «  Cy  gît  M.  Louis-Etienne  Mohin, 
«  curé  démissionnaire  de  cette  paroisse  ,  décédé  chanoine  du 
«  Mans,  le  17  octobre  1822.  »  =  2.°  Tombe  penchée,  sur 
laquelle  on  lit  :  «  Madame  A.-J.  Desportes  de  Linière , 
«  veuve  de  M.  Legris  de  la  Pommeraye ,  écuyer ,  morte  le 
«  3  juillet  1827.  »  rz:  3.°  Colonne  en  marbre,  supportant  une 
urne ,  avec  cette  inscription  ,  gravée  sur  la  base  :  «<  Aimée 
«  Chauvel,  femme  Pinson,  décédée  le  i.er  avril  1828.  »  Six 
ans  plus  tard  ,  un  monument  plus  sompteux  était  élevé  ,  dans 
le  nouveau  cimetière  dit  du  Nord,  à  la  mémoire  du  mari , 
bon  jeune  homme ,  plein  de  force  et  de  vie  en  apparence! 
==  4-°  Croix  placée  sur  la  sépulture  de  «  Jean  Blavier,  ingé- 
«  nieur  en  chef  au  corps  royal  des  mines,  mort  le  17 
«  novembre  1828  ,  entre  les  bras  de  son  fils  ,  son  plus  tendre 
«  et  son  meilleur  ami.  »  =  5.°  Deux  autres  croix  ,  l'une  :  «  A 
«  la  mémoire  M.nie  Magdeleiue  Cosson ,  épouse  de  M.  La- 
«  roche,  président  du  tribunal  de  commerce,  décédée  le 
«  25  décembre  1828  :  »  l'autre,  simple  comme  la  première  : 
«  Au  meilleur  des  frères,  décédé  Amédée  Laroche,  le  4-  mai 
«  1829,  »>  Ces  deux  pertes,  ne  sont  pas  les  seules  du  même 
genre ;  dont  ait  été  accablé  coup  sur  coup,  l'homme  vénérable 
et  vénéré  ,  nommé  dans  la  première  de  ces  inscriptions  !  =2 
6.°  Tombe  brisée,  sur  laquelle  on  lit  cette  touchante  épitaphe  : 
«  Ici  repose  le  corps  de  M.  Louis  Caltois  ,  décédé  le  2  5  août 
«  1829.  Il  laisse,  sous  la  protection  de  Dieu,  Jeanne 
«  Lemaître  ,  son  épouse,  et  trois  enfants  :  Louis ,  Eugénie 
«  et  Julie.  »>  =  7.0  Sur  une  table  de  marbre,  élevée  sur  4  pieds, 
est  gravée  cette  inscription  :  «  Ci  gît  le  corps  de  dame 
«  E.-A.-F.  Dugué  ,  épouse  de  M.  Trillon  ,  décédée  le  22 
«  février  i83i.  Vivante,  elle  fut  aimée  et  respectée  de  ses 
«  enfants,  de  sa  famille  et  de  ses  amis;  morte,  elle  est 
«  l'objet  de  leurs  éternels  regrets.  »  =  8.°  Proche  la  croix  du 
cimetière ,  tombe  en  marbre  ,  sur  laquelle  est  placé  un  autel 
surmonté  d'une  urne.  On  v  lit  :  «  Cy  gît  le  corps  de  M.  A.-C. 
«  Morinière,  curé  du  Pré,  décédé  le  2  3  avril  i832  ,  âgé  de 
*  38  ans. — 11  fut  cher  à  tous  ceux  qui  le  connaissaient,  par  sa 
iv  35 


546  PRÉCIGNÉ. 

«  piété ,  sa  douceur ,  son  zèle  et  sa  charité.  »  =  g.0  Belle 
tombe,  reposant  sur  4  pilastres,  ombragée  par  un  saule  et 
des  cyprès ,  sur  laquelle  on  a  gravé  :  «  Ici  repose  la  dépouille 
«  mortelle  de  Magdeleine  Leroy  ,  veuve  de  René  Girard , 
«  décédée  le  5  avril  i834.  —  Ses  enfants  reconnaissants.  »  =: 
io.°  Une  croix  en  marbre,  sur  laquelle  on  lit  :  «  Cy  gît  dame 
«  Suzanne-Rcnée  Demazy,  veuve  de  M.  Aubert-Dupin , 
*  décédée  le  3  septembre  i834,dans  sa  77^  année.  »  sir 
ii.°  Assez  près  du  mur  à  gauche  ,  est  plantée  une  petite  croix 
en  bois,  ornée  de  4  étoiles  en  cuivre  doré,  sur  laquelle  on  a 
peint  cette  naïve  inscription,  sans  date ,  que  nous  rendons 
exactement  :  ■»  Ici  repose  le  corps  de  Hêmon  Mari  Maillard  , 
«  âgé  de  i4  mois  enfant  chéri  de  Dieu ,  eureuse  de  voltiger 
«  autour  de  notre  Seigneur  Jésus-Christ  regret  de  ses  pa- 
rt rents.  »  =  On  trouve  encore  dans  ce  cimetière,  quelques 
autres  monuments  funéraires  :  une  croix  ,  sur  la  sépulture  de 
M.  Philoche ,  négociant  ;  deux  autres ,  en  marbre ,  l'une 
a  M.  Fr.  Bellanger  ;  l'autre  à  M.  J.  Portier  ;  puis  une  autre , 
à  droite  ,  placée  sur  la  fosse  de  demoiselle  Célestine  Lebreton, 
unique  enfant  d'une  mère  inconsolable ,  à  qui  la  mort  l'a 
ravie  à  l'âge  de  i5  ans. 

On  lit  dans  les  registres  de  l'Hôtel-de- Ville  du  Mans  que , 
sur  la  demande  faite ,  en  1760 ,  par  les  habitants  de  la  paroisse 
du  Pré,  un  arrêt  du  conseil,  du  12  avril  1761,  autorisa  la 
démolition  de  deux  maisons  ,  pour  l'ouverture  de  cette  rue, 
du  côté  du  Pont-Isoir. 

Un  jeu  d'orgues,  confectionné  par  les  sieurs  Guillouard, 
père  et  fils ,  du  Mans  ,  compris  dans  l'exposition  de  l'industrie 
départementale  de  juin  i836,  est  destiné  à  l'église  du  Pré. 

PRÉCIGNË,  PRESS1GNÊ,  I ,  Y  ;  Precigneium ,  Prœci- 
gneium  ;  Prœsigniacus ,  Priscigniacus  ,  Prisciniacus ,  um  ;  de 
Pratum  ignitum,  pré  brûlé;  ou  de  Pressoigni,  près  le  feu; 
suivant  l'opinion  locale,  de  Pressa  h'gnum,  près-ligne,  près  les 
bois ,  à  cause  de  sa  proximité  de  la  forêt  de  Malpaire  ,  nom 
qui  se  serait  transformé,  par  l'usage,  en  Pressigné,  ce  qui  serait 
d'ailleurs  une  construction  vicieuse.  Qui  sait  si  ce  nom  ne 
viendrait  pas  plutôt  de  Prato  Cygtiis,  Pré-cygne\  Pré  du  Cygne  ? 
Commune  cadastrée,  du  cant.  et  à  8  kilom.  3  hect.  S.  de 
Sablé  ;  de  l'arrond.  et  a  2 1  k.  O.  N.  O.  de  la  Flèche  ;  à  48  k. 
S.  O.  du  Mans;  autrefois  de  la  province  d'Anjou,  du  dioc. 
et  du  grand  - archidiac.  d'Angers,  de  l'archiprêtré  et  de 
l'élect.  de  la  Flèche.  —  Distanc.  légal.  19,  24 ,  56  kilom. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Pincé  ,  Courtillers  et  Vion  ; 
au  N.  E.,  par  Louaille  ;  à  l'E.,  par  la  Chapelle-d' Aligné  ; 
au  S. ,  par  N.-D.  du  Pé  ;  à  l'O.  S.  O. ,  par  Morannes  et  à 


PRÉCIGNÉ  547 

PO,  par  S.-Denis  d'Anjou ,  ces  deux  dernières  communes,  de 
Maine-et-Loire  ;  la  forme  de  celte  commune  se  rapproche 
d'un  carré  long ,  s'étendant  sur  un  diam.  de  9  à  10  k. ,  de 
l'E.  S.  E.  au  N.  O. ,  vers  lequel  il  se  rétrécit  ;  sa  largeur  varie 
de  7  k.  vers  sa  partie  centrale,  à  3  k.  1/2  à  son  extrémité 
occidentale. 

Le  bourg,  situé  à  peu  près  au  centre  du  territoire ,  se  com- 
pose   d'une    longue   et  jolie   rue ,    s'étendant  de  l'orient  à 
l'occident,  d'où  en  part    une  seconde  se  dirigeant  au  sud, 
et  de  deux  places,  l'une  au  centre  du  bourg,  devant  l'église 
S.-Pierre ,  l'autre  vers  son  extrémité  occidentale.  Les  prin- 
cipaux édifices  qu'on  y  remarque  sont  :   i.°  l'église  de  S.- 
Pierre (  la  seule  des  deux  églises  paroissiales  qui  ait  été  con- 
servée ) ,  de  construction  romane ,  à  colonnes  ornées  de  cha- 
piteaux à  feuillages ,  ayant,  au  milieu  du  chœur,  deux  piliers 
placés  Tun  derrière  l'autre ,  s'élevant  en  forme  d'entonnoir 
pour  servir  de  voussoirs  ou  de  points  d'appui  à  des  arceaux 
se  croisant  à  la  voûte;  un  buffet  d'orgues  dans  l'intérieur; 
clocher    en    flèche;    2.0    l'ancien   presbytère    de   la    même 
paroisse ,  attenant  à  cette  église ,  servant  aujourd'hui  de  ca- 
serne à  la  gendarmerie  ,  accompagné  d'une  tourelle  annonçant 
qu'un  fief  y  était  annexé  ;  3.°  le  collège ,  construit  dans  l'em- 
placement du  couvent  des  cordeliers ,  grand  et  beau  bâtiment 
moderne ,  avec  cours  et  jardins ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ; 
4..0  la  maison  dite  de  la  Coinmanderie  ,  située  à  l'extrémité  oc- 
cidentale de  la  grande  rue ,  d'une  construction  assez  remar- 
quable ,  accompagnée  de  tours  ,  les  unes  rondes ,   les  autres 
carrées ,  de  tourelles  suspendues ,   se  terminant  en  culs-de- 
lampe  ,  avec  une  chapelle ,  dont  le  clocher  est  construit  sur 
une  tour  ronde ,   terminée  par  des  assises  carrées ,  s'élar- 
gissant  vers  le  haut  ;  la  maison  de  la  Fleuranterie  ,  ou  le  pres- 
bytère actuel,    sur  la  seconde   place   ci -dessus.    Cimetière 
spacieux ,  clos  de  murs  élevés ,  situé  en  dehors  et  au  N.  E. 
du  bourg  ,  dans  lequel  se  trouvent  plusieurs  monuments  funé- 
raires en  marbre,   dont  un,   entouré  d'une  grille  en   fer, 
recouvre  la  sépulture  de  M.me  la  comtesse  de  Saint-Sauveur , 
née  de  Riants  ;  un  autre  ,  destiné  à  la  famille  de  la  Martinière. 
POPUL.  Portée  pour  4o6  feux  sur  les  états  de  l'élect.  de  la 
Flèche;  on  en  comptait,  d'après  le  recensement  de   1826  , 
670,   comprenant    1,24.+  indiv.   mâles,  1,357  fem. ,   total, 
2,601  ,  dont  1,224  dans  le  bourg.  D'après  le  recensement  de 
i83i,  ce  nombre  paraît  être  réduit  de   i38  indiv.,  dont  108 
mâles  et  3o  femelles.  Les  hameaux  du  Tremblai,  des  Au- 
geries  ,  des  Petites  et  des  Grandes  Rivauderies ,  se  composent 
de  60 ,  5o,  4  7  el  33  individus  chacun. 


548  PBÉCIGNÉ. 

Mouq.  décenn.  De  179^  à  1802  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  172  ; 
naïssanc. ,  572  ;  déc. ,  42^.  —  De  i8o3  à  1812  :  mar. ,  170  ; 
naiss.,  6o3  ;  déc. ,  534-. —  De  i8i3  à  à  1822  :  mar.,  i5i  ; 
naiss.,  600;  déc.  553. 

HIST.  ECCLÉs.  Précigné ,  comme  on  vient  de  le  voir ,  était 
divisé  en  deux  paroisses  et  possédait  deux  églises ,  avant  la 
révolution  ,  Tune,  qui  a  été  supprimée  et  son  église  détruite  , 
sous  le  vocable  de  S.-Martin  ;  l'autre,  conservée  ,  sous  celui 
de  S.-Pierre.  Une  seule  assemblée  ou  fête  communale,  y  a 
lieu,  le  jour  de  la  Pentecôte,  de  temps  immémorial. 

Les  différents  établissements  ecclésiastiques  et  fondations 
religieuses  des  deux  paroisses  ,  étaient ,  dans  celle  de  St.- 
Pierre  :  i.°  la  cure,  que  présentait  le  chanoine  en  semaine 
du  chapitre  diocésain  ;  2.0  la  chapelle  de  la  Bosse-Chêne  , 
alias  Segoigne  ,  présentée  par  le  seigneur  de  Sablé  ;  3.°  celle 
de  S.- Jean-Baptiste  de  Bois-Dauphin,  alias  Joyère,  par  le 
seigneur  de  ce  manoir;  4«°  et  5.°  celles  de  Ste-Croix  et  de  la 
Claye ,  par  le  seigneur  de  Sablé  ;  6.°  la  chapelle  de  S.- Joseph 
et  de  Ste-Anne,  par  le  seigneur  de  Sourches  ;  7.0  et  8.°  le 
legs  des  Bernards  et  celui  d'Yves  Martin,  à  la  présentation 
de  l'évêque  diocésain  ;  dans  la  paroisse  de  S.-Martin  :g.°  la 
cure,  dont  la  présentation  appartenait  au  chapitre  de  S.- 
Martin de  Tours,  et  la  collation  au  prévôt  d'Anjou,  dignitaire 
de  ce  chapitre;  io.°,  n.°  et  12. °  le  même  chapitre  présentait 
aussi  à  la  chapelle  S. -Jacques,  alias  la  Bertolière ,  et  le  prévôt 
à  celles  de  Sle-Catherine ,  alias  la  Tricherie  et  de  S.-Jean- 
Baptiste ,  alias  Chantepie  ;  i3.°  la  chapelle  la  Chardonnière 
présentée,  en  1783,  par  M.  de  Moulinneuf;  i4°  celle  de 
N.-D.  de  la  Bade,  par  le  procureur  de  fabrique;  i5.°  et 
16.0  celles  S.-Urbain  du  Cimetière  et  de  S.-Ménelé  ,  par 
l'évêque  diocésain  517.°  l'abbaye  de  Perray-Neuf ,  ayant  une 
mense  commune,  à  la  nomination  du  roi  ;  18.0  le  prieuré  de 
S.-Barthélemi ,  avec  chapelle ,  situé  à  2  ,  2  h.  N.  un  peu  vers 
E.  du  bourg ,  auquel  présentait  et  nommait  de  plein  droit ,  le 
prieur  de  l'abbaye  de  Mélinais  (  v.  cet  art.  ) ,  dont  dépendait 
ce  prieuré  ,  actuellement  détruit  ;  ig.°  le  monastère  des 
cordeliers  ,  dit  de  la  Petite- Province  ;  20.0  la  commanderie  de 
l'ordre  de  St.-Jean  de  Jérusalem  ,  omise  dans  le  Pouillé 
diocésain,  publié  en  1783;  21.0  le  collège,  devenu  école 
ecclésiastique  secondaire  ;  22.0  la  maison  de  charité  ,  appelée 
quelquefois  aussi  l'Hôpital. 

Nous  allons  entrer  dans  quelques  détails ,  sur  l'historique 
de  quelques-uns  des  principaux  de  ces  établissements. 

Eglise  S.-Martin.  I).  Martène  (  Ampl.  coll.  1-161  ),  cite  un 
acte  de  l'an  862  ,  par  lequel  Charles-le-Chauve  confirme ,  au 


PRÉCIGNÉ.  549 

chapitre  de  S.-Martin  de  Tours ,  la  possession  de  Précigné , 
avec  la  chapelle  de  S.-Marlin  et  le  manoir  seigneurial.  On  peut 
en  inférer,  que  la  paroisse  de  S.-Marlin  existait  seule  alors, 
et  n'avait  qu'une  chapelle  pour  lui  servir  d'église  paroissiale. 
Chapelle  de  S.-Ménelé ,  située  â  3  k.  1/2  au  S.  S.  O.  du 
bourg ,  sur  les  confins  du  territoire  communal.  La  légende  de 
S.  Ménelé  étant  peu  connue  dans  le  Maine,  nous  croyons 
devoir  la  rapporter  ici  :  «  Mauvius ,  Mauvis  ou  Ménelé  , 
naquit  vers  l'an  660  ,  dans  la  paroisse  de  Précigné  ,  au  lieu  de 
Parillé ,  près  duquel  a  été  construite  la  chapelle  qui  lui  est 
dédiée.  Sa  famille ,  alliée  à  la  famille  royale ,  suivant  la 
légende,  ayant  voulu  lui  faire  épouser  la  fille  de  Baronte , 
seigneur  du  pays,  nommée  Sensa,  de  qui  il  fut  contraint 
d'accepter  un  anneau  ,  comme  gage  de  leur  prochaine  union, 
Ménelé,  qui  se  sentait  une  vocation  prononcée  pour  la 
retraite,  voyant  approcher  l'époque  fixée  pour  son  mariage  , 
abandonna  la  maison  paternelle ,  accompagné  de  Savinien , 
né  comme  lui  à  Précigné.  S'étant  retirés  tous  deux  dans  les 
montagnes  de  l'Auvergne,  ils  y  rencontrèrent  Chaffres , 
procureur  de  l'abbaye  de  Cormery  en  Touraine  ,  qui  les 
emmena  avec  lui  dans  ce  monastère,  où  Ménelé  vécut  pendant 
sept  années  dans  la  pratique  des  austérités  et  de  toutes  les 
vertus  de  son  état.  Il  en  partit  au  bout  de  ce  temps,  accom- 
pagné de  deux  autres  moines  de  l'abbaye,  et  retourna  dans  la 
solitude  où  il  avait  fait  la  rencontre  de  Chaffres  ,  y  découvrit 
les  restes  d'un  ancien  monastère  sur  la  rivière  de  Siaule  et  prit 
le  parti  de  le  rétablir  et  de  s'y  loger  avec  ses  compagnons. 
C'est  ainsi  que  Ménelé  devint  fondateur  et  premier  abbé  de 
l'abbaye  de  INlenot,  de  l'ordre  de  Cluni,  sous  la  règle  de 
S.  Benoît,  dans  le  diocèse  de  Clermont  en  Auverge.  La  répu- 
tation de  sainteté  de  Ménelé  s'étant  étendue  jusques  en  Anjou, 
sa  mère  qui ,  depuis  longtemps  croyait  n'avoir  plus  de  fils  , 
partit  pour  l'aller  voir  en  Auvergne  et  y  conduisit  avec  elle  sa 
fiancée  Sensa,  dans  l'espoir  que  sa  vue  pourrait  déterminer  son 
fils  à  revenir  dans  sa  famille.  Mais  ce  fut  le  contraire  qui  eût 
lieu  :  la  peinture  que  Ménelé  fit  à  sa  mère  et  aux  autres  femmes 
qui  l'accompagnaient ,  des  avantages  de  la  vie  monastique,  les 
ayant  déterminées  à  l'embrasser,  comme  le  moyen  de  salut  le 
plus  assuré ,  il  leur  fit  bâtir  un  petit  monastère  à  peu  de  dis- 
tance du  sien,  où  elles  menèrent  une  vie  non  moins  austère 
qu'édifiante.  Sensa ,  toujours  au  dire  de  la  légende  ,  ayant 
quitté  l'Anjou  à  l'insçu  de  son  père,  celui-ci,  ayant  été  instruit 
du  lieu  de  sa  retraite ,  et  considérant  Ménelé  comme  le  subor- 
neur de  sa  fille ,  rassembla  plusieurs  de  ses  amis ,  à  la  tête 
desquels  il  se  rendit  en  Auvergne  cl  voulut  se  porter  à  des  vio- 


55o  PRÉCIGNÉ. 

lences  envers  Ménelé  ,  lorsqu'il  l'aborda  ,  jusqu'à  ce  que  ayant 
été  détrompé  par  les  personnes  présentes ,  il  reconnut  son 
erreur  et  pour  réparer  ses  torts,  donna  à  Ménelé  ,  pour  son 
abbaye ,  le  petit  monastère  de  S.-Saturnin  de  Tréfons ,  sur  les 
confins  de  l'Auvergne  et  du  Limousin  ,  qui  lui  appartenait , 
et  laissa  sa  fille  vivre  paisiblement  dans  la  retraite  qu'elle  avait 
choisie ,  avec  la  mère  de  Ménelé  et  les  autres  dames  de  leur 
suite ,  qui  avaient  également  embrassé  la  vie  monastique. 
L'évêque  de  Clermont  visita  plusieurs  fois  Ménelé  dans  son 
monastère  et  le  détermina  à  entrer  dans  les  ordres  ecclésias- 
tiques. La  sainteté  de  cet  abbé  attira  près  de  lui  un  grand 
nombre  de  pénitents ,  et  son  abbaye  devint  bientôt  tellement 
florissante  ,  que  la  mémoire  de  ses  premiers  fondateurs  s'étant 
perdue,  on  lui  en  a  donné  le  titre,  quoiqu'il  n'en  ait  été  que 
le  restaurateur.  »  Le  culte  de  S.  Ménelé  est  fort  ancien ,  dans 
l'église,  et  le  martyrologe  fait  mention  de  lui  au  22  juill. ,  qu'on 
croit  être  le  jour  de  sa  mort,  vers  l'an  720.  Les  reliques  de 
ce  saint  et  celles  de  S.  Savinien,  son  compagnon  et  son  suc- 
cesseur ,  dans  les  fonctions  d'abbé  du  monastère  de  Menot , 
ayant  été  apportées  dans  la  paroisse  de  Précigné  ,  les  quatre 
châsses  qui  les  contenaient,  furent  déposées  sur  deux  autels  de 
l'église  de  cette  paroisse,  le  20  juillet  171 1  :  le  procès-verbal 
de  cette  translation,  dont  une  copie  est  conservée  à  ce  rang  de 
date  ,  dans  l'étude  du  notaire  du  lieu  ,  en  fut  dressé  par  D.  Fr. 
Pouget ,  prêtre  religieux ,  vie-général ,  supérieur  majeur  de 
la  province  d'Auvergne.  Le  bréviaire  d'Angers,  qui  place  la 
fête  de  S.  Ménelé  au  22  juillet,  rapporte  que  l'évêque  d'An- 
gers ,  Michel  Poncet  de  la  Rivière  ,  confirma  cette  translation  , 
dans  l'église  de  Précigné  ,  le  23  août  1712.  Le  jeudi  12  août 
1784.*  M.  Dalichoux,  grand-archidiacre  de  l'église  d'Angers, 
vint  â  Précigné ,  à  la  demande  de  J.  Fr.  Ménelé  Colbert , 
marquis  de  Torci  et  de  Sablé  ,  seigneur  de  Précigné  ,  faire  la 
translation  de  l'église  de  ce  lieu  dans  celle  de  Sablé ,  de  deux 
des  quatre  châsses  contenant  les  reliques  de  S.  Ménelé  et  de 
S.  Savinien  ,  dont  le  culte  continue  à  être  en  grande  vénéra- 
tion dans  le  pays  ,  et  la  chapelle  très-fréquenlée. 

La  Commanderiez  dont  nous  avons  indiqué  plus  haut  la 
situation  ,  est ,  à  ce  qu'on  croit  une  ancienne  maison  de  Tem- 
pliers, qui  fut  donnée,  après  la  suppression  de  cet  ordre,  à 
celui  de  S.-Jean  de  Jérusalem  ou  de  Malthe,  dont  il  devint  une 
commanderie  t  a  laquelle  fut  réunie  celle  de  Montsoreau,  dans 
la  paroisse  du  Bailleul.  Devenue  une  annexe  de  la  comman- 
derie de  S.-Laud  d'Angers ,  elle  possédait ,  outre  son 
domaine  propre,  plusieurs  fiefs,  fermes  et  rentes,  notam- 
ment le  fief  de  la  Ladronière ,  dans  la  paroisse  de  Parce  (  v. 


PRÉCIGNÉ.  55 1 

cet  art.  ).  Achetée  comme  bien  national ,  par  M.  Colombel , 
dont  le  fils  a  été  secrétaire  du  président  Boyer,  à  Haïti, 
elle  appartient  encore  à  celte  famille  et  est  habitée  par  un 
fermier  qui  en  fait  valoir  les  terres. 

Chapelle  de  S. -Jean-Baptiste.  Dans  un  acte  d'amortissement 
de  rentes ,  résultant  des  fondations  faites  par  Amauri  IV  de 
Craon ,  seigneur  de  Sablé  ,  de  différentes  chapelles  à  Sablé , 
à  Ste-Maure ,  à  Craon  et  en  sa  terre  du  Buron  en  Morannes , 
daté  d'Angers  le  26.e  jour  d'avril  1379 ,  on  lit  :  «  Item,  5o  sols 
«  de  rente  que  doit  le  chapelin  de  S.- Jehan  de  Précigné.  » 
Il  est  difficile  de  savoir  si  cette  chapelle  de  S.-Jean-Baptiste 
est  celle  de  Bois-Dauphin,  indiquée  ci-dessus,  n.°  3,  ou 
celle  de  Chantepie ,  n.°  12.  Il  est  probable  que  c'est  la 
première. 

Abbaye  du   Perray-Neuf,  allas  le   Gaut  et  le   Bois-Renou , 
de  l'ordre  des  Prémontrés,  fondée  en  1189,  par  Robert  m, 
seigneur  de  Sablé  et  sa  famille,  sur  la  paroisse  de  S.-Pierre 
de  Précigné.  Voir ,  ci-dessus  ,  son  article  spécial ,  page  392. 
Monastère  des  Cordeliers.  Nous  avons  vu  à  l'article  de  la 
Flèche  (  H-388  et  38g  )  ,  de  quelle  manière  la  marquise  de  la 
Varenne,  en  i6o4,  expulsa  les  religieux  de  S.-François,  connus 
sous  le  nom  de  Cordeliers,  de  la  maison  que  Marguerite  de 
Lorraine  avait  fait  construire  pour  eux  dans  cette  ville,  en  1^98, 
et  comment  elle  les  y  remplaça  par  des  Récollets  ,  qui  étaient 
établis  à  Précigné.  Les  Cordeliers ,  ainsi  chassés,  vinrent  pro- 
cessionnellement ,  leur  croix  de  bois  levée  ,  occuper  dans  ce 
bourg ,  les  cellules  que  les  Récollets  avaient  laissées  vacantes  ; 
mais,  plus  tard,  par  acte  du  9  juin  1610,  Urbain  de  Laval, 
seigneur  de  Précigné  et  de  Bois-Dauphin ,  leur  fit  don  du  fief 
des  Salles  avec  son  enclos,  situés  au  bourg  dudit  Précigné. 
Cette  donation  fut  acceptée  par  le  chapitre  général  de  l'ordre, 
le  20  juillet  suivant,  insinuée  au  présidial  d'Angers  le  29 ,  et 
confirmée  par  lettres-patentes  du  roi,  du  20  août  suivant.  Les 
religieux  prirent  possession  de  cette  maison  le  5  septembre  de 
la  même  année,  et  y  restèrent  jusque  vers  l'an  1770 ,  qu'elle 
fut  supprimée.  Ils  étaient  alors  8  religieux.  Urbain  de  Laval 
fut  inhumé  dans  l'église  de  ce  monastère,  le  27  mars  1629. 
Collège.  La  maison  qu'occupaient  les  Cordeliers  ,  ayant  été 
vendue   devant   le  juge  de  Précigné,  le  28  août    1776,   à 
M.  l'abbé  Colombeau ,  celui-ci  y  établit  un  collège  qui  acquit 
bientôt  de  la  réputation  ,  mais  dont  la  révolution  occasionna 
la    chute.  Cet  établissement ,  doté   de   rentes ,  jardins ,   vi- 
gnes ,  etc. ,  pouvait  recevoir  60  pensionnaires ,  entretenait  4 
régents  et  était  chargé  de  tenir  une  école  de  garçons.  En  1 790, 
l'abbé  Colombeau  renonça  à  l'enseignement  et  continua  à 


55a  PRÉCIGNÉ. 

habiter  sa  maison  jusqu'en  1 796  ,  époque  de  sa  mort.  Alors  , 
M.  l'abbé  Horeau,  principal  du  collège  de  Château-Gontier  f 
en  ayant  fait  l'acquisition ,  employa ,  dit-on  ,  plus  de  1 00,000  f. 
à  la  réparation  et  à  l'augmentation  des  bâtiments.  Le  3 
novembre  181 7,  il  y  rouvrit  un  collège  qui,  en  1826, 
entretenait  4-  régents,  contenait  260  élèves  internes  ,  et  dans 
lequel  toutes  les  classes  étaient  professées,  depuis  la  8.e  jus- 
qu'à la  réthorique,  inclusivement.  Cet  ecclésiastique,  dont  la 
mémoire  est  vénérée  à  Précigné  ,  ayant  fait  cession  de  cette 
maison  au  séminaire  du  Mans,  par  acte  du  9  avril  1818, 
l'évêque  de  la  Myre-Mory ,  autorisé  par  une  ordonnance 
royale  du  5  nov.  1818  ,  y  établit  une  école  ecclésiastique 
secondaire,  ou  petit  séminaire  ,  dans  lequel  sont  entretenus 
200  élèves  du  département  de  la  Mayenne.  Sa  chapelle  ,  sous 
l'invocation  de  S.  Joseph,  est  grande  et  jolie. 

Maison  de  Charité,  L'ancienne  maison  de  charité,  dont  la 
fondation  est  inconnue ,  jouissait  de  1,705  f.  de  revenu,  en 
1789,  réduits  à  36o  f. ,  en  i8o5,  par  suite  des  pertes  faites 
pendant  la  révolution.  Il  est  probable  qu'avec  un  revenu  aussi 
considérable  ,  cet  établissement,  dirigé  par  deux  sœurs  de  la 
Miséricorde  de  Saumur,  tenait  lieu  d'hospice,  d'où  vient 
probablement  le  nom  à'Hopital  qu'elle  portail,  ainsi  qu'on 
le  voit  sur  la  carte  de  Cassini.  La  nouvelle  maison  de  charité, 
réunie  au  bureau  de  bienfaisance  ,  est  tenue  par  3  sœurs  de  la 
chanté  d'Evron.  V.  plus  bas  H1ST.  civ. 

La  Chapelle  du  château  de  Bois-Dauphin  et  celle  de  S.- 
Urbain du  Cimetière  subsistent  toujours. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  membre  du  mar- 
quisat de  Sablé  ,  fut  possédée  dans  l'origine  ,  probablement , 
comme  toutes  les  terres  nobles ,  par  des  seigneurs  de  son  nom. 
Celte  famille  dût  s'éleindre  de  bonne  heure ,  du  côté  des 
mâles ,  puisqu'on  n'en  retrouve  des  traces ,  dans  le  recueil  des 
Noms  féodaux ,  que  dans  la  personne  de  Perceval  de  Précigné 
qui,  en  i3qi ,  rend  aveu  pour  la  métairie  de  la  Thibergerie  , 
relevant  de  Château  du  Loir.  La  plus  ancienne  famille  des 
seigneurs  de  Précigné  qui  soit  bien  connue  ,  est  celle  de  Sablé  r 
de  la  3.e  maison  de  ce  nom.  Marguerite  de  Sablé  ,  fille  de 
Robert  ni  et  de  Clémence  de  Mayenne,  porte  Précigné  en 
mariage  à  Guillaume  des  Roches ,  sénéchal  d'Anjou ,  du 
Maine  et  de  Touraine ,  dont  Jeanne  des  Roches ,  dame  de 
Sablé  ,  de  Précigné,  etc. ,  qui  épousa  Amauri  i.er  de  Craon, 
lequel ,  par  cette  alliance ,  transmit  ces  deux  terres  à  sa  des- 
cendance et  succéda  à  son  beau-père  dans  la  charge  de 
sénéchal  des  trois  provinces.  Maurice  iv  de  Craon  ,  et  ses  des- 
cendants ,  possédèrent  Précigné  et  la  terre  de  Bois-Dauphin  , 


PRÉCIGNÉ.  553 

située  dans  ladite  paroisse,  jusqu'en  1871  que,  par  acte  du  2 
janvier  1371  ,  Amauri  iv  ,  mort  sans  enfants,  le  3o  mai  i3y3  , 
et  en  qui  finit  la  ligne  ainée  directe  de  la  maison  de  Craon, 
vendit  Précigné  et  le  domaine  de  Sablé  (  v.  Thist.  FÉod.  de  cet 
art.)  ,  à  Louis  i.er  d'Anjou,  roi  de  Naples  et  de  Sicile,  à  la 
charge  de  récompenser  ses  héritiers  en  terres ,  de  pareil  re- 
venu ,  situées  dans  Tune  ou  l'autre  des  trois  dites  provinces  ,  et 
sous  réserve  d'usufruit.  Isabeau  de  Craon,  sa  sœur,  veuve  de 
Gui  xi  de  Laval  et  femme  de  Louis  de  Sully,  par  acte  du  16 
juin  1376  ,  fait  cession  au  même  prince  de  tous  ses  droits  sur 
les  terres  de  Sablé  et  de  Précigné  ,  pour  la  somme  de  10  mille 
francs  d'or.  Maurice  VI,  baron  de  Craon  ,  petit  fils  de  Maurice 
IV  ,  par  son  testament  fait  à  Paris,  où  il  tomba  malade  le  i.cr 
février  1292  ,  à  son  retour  d'ambassade  en  Angleterre,  assigne 
à  Mahaut  de  Malines  ,  sa  femme ,  «  pour  la  pourvoyance  de 
«  son  ost  et  de  ses  enfants,  le  chasteau  de  Sablé,  la  ville  de 
««  Prescigné  ,  et  les  appartenances  desdits  lieux.  » 

LTne  assez  grande  obscurité  règne  ,  à  partir  de  cette  époque , 
relativement  aux  véritables  possesseurs  de  la  terre  de  Précigné. 
Il  est  probable  qu'elle  provient  de  ce  qu'une  partie  des  fiefs 
assez  nombreux  de  cette  paroisse ,  étant  tombés  ,  en  dernier 
lieu,  tant  par  alliance  que  par  acquisition,  entre  les  mains  des 
principaux  seigneurs  de  la  paroisse  ,  ceux  de  Pressigné  et  de 
Bois-Dauphin  ,  il  est  devenu  impossible  de  déterminer  l'ordre 
de  possession  et  de  transmission  de  chacun  d'eux.  On  ignore  , 
notamment ,  quel  est  le  manoir  primitif  du  fief  du  nom  de  Pres- 
signé :  il  ne  paraît  pas  que  c'ait  été  d'abord  celui  de  Bois- 
Dauphin,  quoique  celte  seigneurie  y  fut  réunie  depuis  fort 
longtemps.  Il  semblerait  résulter  de  documents ,  qui  parais- 
sent authentiques,  que  Marie  de  Bretagne  ,  mère  de  Louis  11 
d'Anjou,  ayant ,  tant  en  son  nom  que  comme  tutrice  de  ses 
enfants  ,  par  acte  du  i3  juin  i3qo  ,  vendu  la  terre  de  Sablé, 
celle  de  Précigné  aurait  été  comprise  dans  cette  aliénation  et 
serait  revenue,  on  ne  sait  trop  comment,  à  la  famille  de 
Craon,  puisqu'on  voit  que  Marie  de  Craon,  fille  de  Guill. , 
vicomte  de  Châteaudun  et  de  Jeanne  de  Montbazon  ,  qui ,  le  4 
août  1390  ,  épousa  Maurice  de  Mauvinet  et ,  plus  tard  ,  Louis 
I.er  de  Chabot ,  seigneur  de  la  Grève,  portait  le  titre  de  dame 
de  Précigné  ;  que  Bunissande  d'Argenton  ,  veuve  de  Thibaut 
IV  ,  seign.  de  la  Grève  et  de  Précigné  ,  fils  du  précéd.,  qui  fut 
tué  en  1428,  en  combattant  contre  les  Anglais  à  l'affaire  de 
Palhay ,  appelé  la  journée  des  Harengs ,  fit  hommage  au  roi, 
au  nom  de  Louis  11  leur  fils,  le  8  juin  i453,  de  la  baronnie 
de  Précigné  ;  et  que  Guill.  d'Argenton,  aïeul  de  Louis  11,  sous 
la  tutelle  duquel  celui-ci  se  trouva  depuis ,  ayant  aliéné  plu- 


554  PRÉCIG1VÉ. 

sieurs  de  ses  terres ,  on  pense  que  Précigné  se  trouva  compris 
dans  ces  aliénations  ;  tandis  que ,  d'un  autre  côté ,  on  voit 
que,  dès  la  fin  du  i3.e  siècle,  la  maison  de  Craon  s'était 
alliée  avec  celle  de  Chabot,  par  le  mariage  en  secondes 
noces  de  Jeanne ,  fille  de  Maurice  v ,  seigneur  de  Craon  ,  et 
d'Isabeau  de  Lusignan-la-Marche ,  avec  Girard  Chabot  il, 
baron  de  Retz;  d'un  autre  côté  encore ,  que ,  par  acte  du  24. 
novembre  i4-32,  Louis  m  d'Anjou  fait  don  de  la  terre  de 
Précigné  en  la  châtellenie  de  Sablé  ,  à  Bertrand  de  Beauvau , 
capitaine  du  château  d'Angers  et  lieutenant-général  de  ses 
terres  de  France  ,  peut-être  en  considération  de  ce  qu'il  des- 
cendait de  Jeanne  de  Craon  ,  fille  de  P.  de  Craon  ,  seigneur 
delà  Suze,  morte  le  28  décembre  1^21,  laquelle  avait  épousé 
en  2.es  noces,  Pierre  de  Beauvau  aïeul  de  Bertrand,  sénéchal 
d'Anjou  et  de  Provence.  La  terre  de  Précigné  passa  ensuite 
à  Bertrand  de  Beauvau,  fils  du  précédent,  chevalier,  conseiller 
et  chambellan  du  roi,  i.er  conseiller  laïc  de  la  chambre  des 
comptes  qui,  en  14.72,  plaidait  contre  sa  mère  Louise  de 
Fontaines-Guérin,  laquelle,  en  i4-58,  avait  épousé  en  secondes 
noces  Jacques  de  Bueîl ,  seigneur  de  la  Motte-Souzay.  On  lit 
dans  un  aveu  rendu  au  duc  d'Anjou ,  en  i4-58 ,  par  ce  Bertrand 
de  Beauvau ,  la  mention  d'un  droit  féodal  fort  curieux. 
«  Item,  avons  droit  de  mener  ou  faire  mener,  le  jour  de  la 
«  Trinité,  par  mes  gens  et  officiers,  à  la  dance,  toutes  les 
«  femmes  jollies(  publiques  )  ,  qu'ils  trouveront  à  Saumur  et 
«  es  faubourg ,  tout  ce  dit  jour  ;  et  sera  tenue  chacune  femme 
«  jollie  ,  bailler  à  mesd.  officiers  quatre  deniers  et  un  chapeau 
«  de  rozes  ;  et  au  cas  qu'elles  ne  voudraient  venir  dancer  avec 
«  mesd.  gens  et  officiers  sur  ce  ordonnez ,  pourront  piquer 
«  d'un  bâton  qui  sera  marqué  de  mes  armes  ,  et  sera  ferré  au 
«  bout  en  manière  d'aiguillon ,  lad.  femme  jollie  qui  sera 
«  refusante  de  venir  dancer  comme  dit  est ,  trois  fois  ès-fesses* 
«  Et  avec  ce ,  moy  et  mes  officiers  avons  droit ,  icelui  jour 
«  par  chacun  an  ,  de  contraindre  toutes  les  femmes  qui  ne 
«  seront  pas  iollies  de  bordeau,  qui  seront  notoirement 
«  diffamées  de  ribaudye  ,  de  venir  à  ladite  dance  avec  lesdites 
«  femmes  jollies,  ou  de  me  payer  cinq  sols.  » 

On  voit  par  plusieurs  autres  aveux  rendus,  en  i484  et  14^9» 
que  Ant.  de  Beauvau,  chevalier,  et  Louis  de  Beauvau,  écuyer, 
baron  de  Sillé-le-Guillaume ,  prennent  à  ces  deux  époques 
le  titre  de  seigneurs  de  Précigné ,  aliàs  Précigny ,  ce  qui 
s'accorde  peu  avec  cet  autre  fait ,  qui  paraît  certain ,  que 
Guyonne ,  fille  de  Bertrand  de  Beauvau  dernier  nommé , 
veuve  de  Jean  Juvenel  ou  Juvenal  des  Ursins,  mariée  en 
secondes  noces,  en  1^78 ,  à  René  de  Laval  i.er  du  nom, 


PRÉCIGNÉ.  555 

seigneur  de  Bois-Dauphin,  porta  dans  la  maison  de  Laval, 
la  terre  de  Précigné. 

Autres  fiefs  et  seigneuries  de  Précigné  : 

i.°  Bois-Dauphin  était,  de  temps  immémorial,  dans  la  pos- 
session de  la  maison  de  Pointeau,  l'une  des  plus  considérables 
de  l'Anjou,  éteinte  vers  la  fin  du  i8.c  siècle.  Cette  terre  fut 
portée  dans  la  maison  de  Maimbier ,  par  le  mariage  de  Jeanne 
Pointeau  avec  Jean ,  seigneur  de  Maimbier.  Anne  leur  fille 
la  porta  par  mariage,  vers  l'an  i44o,  à  Thibault  de  Laval , 
seigneur  de  S.-Aubin  et  des  Coudraies  (  nous  croyons  qu'il 
faut  lire  S,- Aubin  des  Coudraies ,  près  la  Ferté-Bernard  )  , 
second  fils  de  Thibault  de  Laval ,  seigneur  de  Loué ,  et  de 
Jeanne  de  Maillé ,  lequel  commmença  la  branche  de  Laval 
Bois-Dauphin.  R.  de  Laval,  le  i.er  du  nom  de  Bois-Dauphin  , 
y  réunit  la  seigneurie  de  Précigné ,  comme  on  vient  de  le 
voir,  par  son  mariage  avec  Guyonne  de  Beauvau,  en  1^78. 
Sa  famille  a  joui  de  ces  deux  seigneuries  réunies ,  pendant  cinq 
générations,  savoir  :  i.°  Jean  de  Laval,  qui  épousa  Renée 
de  S.-Mars  ,  fondateur  avec  sa  femme,  en  i526,  d'une  cha- 
pelle dans  l'églisse  de  Précigné  ;  2.0  René  de  Laval  il,  marié 
à  Catherine  de  Baïf,  qui  fut  tué  à  la  bataille  de  S.-Quentin, 
en  i55y  ;  3.°  Urbain  de  Laval ,  maréchal  de  France,  célèbre 
sous  le  nom  de  Maréchal  de  Bois-Dauphin ,  marié  à  Magde- 
leine  de  Montéclerc  II  ajouta  à  la  terre  de  Précigné  le 
marquisat  de  Sablé ,  qu'il  acquit  du  duc  de  Mayenne ,  par  acte 
du  29  novembre  i5o,3  ;  4«°  Philippe-Emmanuel,  marquis  de 
Sablé,  qui  épousa  Magdeleine ,  fille  de  Gilles  de  Souvré , 
marquis  de  Courtanvaux  ;  5  °  et,  enfin  ,  Urbain  H  de  Laval , 
qui  eût  pour  première  femme ,  Marie  de  Riants ,  pour 
seconde ,  Marguerite  Barentin  ,  et  sur  lequel  le  marquisat  de 
Sablé  fut  saisi,  par  décret  du  parlement  de  Paris,  du  29  août 
164.8,  pour  le  paiement  des  dettes  de  son  aïeul  et  de  son 
père ,  et  adjugé  au  président  de  Maisons  qui  le  vendit ,  par 
contrat  du  i4  novembre  i652  ,  à  Abel  Servien,  surintendant 
des  finances.  Lepaige  (11-477)  &V  Annuaire  de  la  Sarlhe  pour 
i83i  (page  23i  ),  disent  que  ce  fut  Magdeleine  de  Souvré, 
mère  d'Urbain  11,  qui,  pour  ses  reprises  matrimoniales,  se 
le  fit  adjuger,  sous  le  nom  de  J.  de  Longueil,  conseiller  au 
parlement  et  le  céda  à  Abel  Servien;  mais,  le  P.  Anselme, 
dit  positivement  que  ce  fut  la  terre  de  Bourgon  que  se  fit 
adjuger  Magdeleine  de  Souvré ,  pour  ces  deniers  dotaux  et 
son  douaire  ;  et  nous  écrivons  sur  des  notes  qui  méritent 
toute  confiance ,  et  qui  d'ailleurs  ,  paraissent  d'autant  plus 
exactes ,  qu'elles  sont  d'accord  avec  l'assertion  du  P.  Anselme. 
Jean- Baptiste  Colbert ,  marquis  de  Torci ,  fils  de  Charles, 


556  PRÉCIGNÉ. 

marquis  de  Croissi ,  et  frère  du  grand  Colbert ,  par  acte  du 
24  janvier  1711  ,  acheta  le  marquisat  de  Sablé  ,  dont  faisaient 
partie  Pressigné  et  Bois-Dauphin  ,  des  héritiers  de  Louis 
Servien ,  marquis  de  Sablé,  sénéchal  d'Anjou,  décédé  sans 
alliance  ,  le  29  juin  17 10.  Jean-Baptiste  Colbert ,  marquis  de 
Croissi,  son  fils,  né  en  170^,  et  Jean  François  Ménelé  Col- 
bert, son  petit— fils ,  né  en  1728,  lui  succédèrent,  dans  la 
possession  du  marquisat  de  Sablé  et  des  terres  de  Précigné  et 
de  Bois-Dauphin,  qui  passèrent,  à  la  mort  de  celui-ci,  à  M.  le 
vicomte  de  la  Porte  de  Riants,  et  à  M.Iue  la  comtesse  de  S.- 
Sauveur ,  enfants  de  Gui-François  de  la  Porte  de  Riants  II , 
comte  de  Brion,  marié  en  17^6,  à  Henriette  Bibienne,  née  en 
1727,  de  Jean-Baptiste  Colbert,  et  sœur  puînée  de  Jean- 
François  Ménelé.  Lorsque  Jean-Baptiste  Colbert  fit  recons- 
truire le  châleau  de  Sablé,  sur  les  dessins  de  Mansard,  tel  qu'il 
existe  aujourd'hui  (  v.  la  mauvaise  lithographie  qu'on  en  a 
donnée  dans  le  Voyage  pitior.  du  départ,  de  la  Sarthe,  publié  en 
1829  )  ,  il  fit  démolir  une  grande  partie  de  celui  de  Bois-Dau- 
phin, qui  lui  fournit  des  matériaux  de  toute  espèce  pour  cette 
construction,  de  sorte  qu'il  ne  restait  plus  à  cette  terre  que  la 
la  maison  du  concierge,  celle  du  portier,  la  chapelle,  les 
écuries  et  les  remises.  M.  le  vicomte  de  la  Porte  de  Riants  et 
M.me  la  comtesse  de  Saint-Sauveur,  sa  sœur,  lorsqu'ils  eurent 
hérité  de  Bois-Dauphin  ,  furent  obligés  pour  y  habiter  ,  de 
faire  édifier  un  bâtiment  qui  est  contigû  à  la  maison  destinée 
autrefois  au  concierge.  Bois-Dauphin,  sur  lequel  nous  avons 
déjà  donné  un  court  article  (1-173),  est  situé  à  1,2  h.  N. 
du  bourg  de  Précigné.  Son  parc,  de  2  à  3  kil.  de  circonférence, 
clos  de  murs  fort  élevés ,  offre  un  site  agréable  et  d'un 
aspect  imposant.  Par  la  mort  toute  récente  de  M.  le  vicomte 
de  la  Porte,  qui  avait  hérité  depuis  quelques  années  de  la  por- 
tion de  sa  sœur,  cette  terre  est  devenue  la  propriété  de  M.  le 
comte  de  Rougé  ,  son  gendre,  ancien  colonel  d'infanterie. 

2  °  La  Grève,  l'un  des  fiefs  de  Précigné  sur  lesquels  les 
renseignements  remontent  le  plus  haut,  donna  son  nom  à 
une  branche  de  la  maison  de  Chabot ,  l'une  des  plus  anciennes 
et  de  plus  illustres  du  Poitou.  Thibaut  Chabot  III  du  nom ,  sire 
de  la  Roche-Cervière  et  de  la  Grève,  était  marié  en  11 85  et 
vivait  encore  en  1 208.  Son  3.s  fils  ,  Sebran  Chabot ,  dît  le  Pru- 
dhomme,  fut  pourvu  de  la  terre  de  la  Grève  ,  dont  il  commença 
la  branche;  Louis  I,  fils  unique  de  Thibaut  in,  son  arrière 
petit-fils,  en  épousant  Marie  de  Craon  ,  fille  de  Guillaume  il, 
vicomte  de  Châteaudun,  et  veuve  de  Maurice  Mauvinet,  réunit 
la  terre  de  la  Grève  à  celle  de  Précigné,  que  lui  porta  Marie. 
Ces  terres  passèrent  à  Thibaut  vi,  leur  fils,  celui  que  nous  avons 


PRÉCIGNÉ.  557 

dit  avoir  été  tué  par  les  Anglais,  à  la  journée  des  Harengs,  à 
qui  Charles  Vil,  donna,  par  acte  du  8  août  i4a3,  les  biens 
confisqués  sur  Louise  de  Craon  ,  sœur  puisnée  de  sa  mère  , 
veuve  de  Louis  de  Hangcsl ,  parce  qu'elle  s'était  remariée  à 
Jean  de  Mailly  ,  qui  suivait  le  parti  des  ennemis  du  roi.  Celte 
branche  des  Chabot  s'éteignit ,  par  les  mâles  ,  dans  la  per- 
sonne de  René  Chabot,  fils  de  Louis  il  et  de  Jeanne  de 
Courcillon  ,  qui  était  mort  en  juillet  1469  ,  époque  à  laquelle 
Jeanne  Chabot,  sa  tante,  dame  de  Montsoreau ,  se  porta  son 
héritière,  quoiqu'il  eût  deux  sœurs.  Les  Chabot  portaient  dans 
leur  armes  ,  d'or,  à  3  poissons  de  leur  nom,  de  gueule  ,  2  et  1. 

Jeanne  Chabot,  dont  il  vient  d'être  parlé,  ayant  épousé, 
en  i4-4'5f  Jean  de  Chambes,  i.cr  maîlre-d'hôtel  du  roi,  lui 
porta  la  terre  de  la  Grève,  possédée,  en  1488,  par  Jean  de 
Châtillon  ,  seigneur  d'Argenton ,  probablement  d'après  ce 
que  dit  le  P.  Anselme ,  que  Magdeleine  Cha'bot ,  seconde 
sœur  de  René,  mariée  en  1469»  à  JNavarat  d'Anglade,  étant 
morte  sans  enfants  ,  ses  biens  passèrent  à  la  maison  de  Châ- 
tillon, par  suite  du  mariage,  en  i445»  de  Catherine  Chabot, 
sœur  de  Louis  il,  avec  Charles  II,  de  Châtillon,  seigneur  de 
Sourvilliers,  etc.  La  Grève  lui  serait  revenue  de  sa  tante 
Jeanne  Chabot?  Cette  terre  était  possédée,  en  i5i8,  par 
Tristan  de  Châtillon ,  petit-fils  de  Charles  II  et  de  Catherine 
Chabot  et  ensuite  par  Philippe  de  Chambes,  seigneur  de 
Montsoreau  ,  qui,  en  i53o  ,  épousa  Anne  de  Laval,  fille  de 
Gilles  i.er ,  seigneur  de  Loué  ;  enfin  ,  René  de  Montbourcher, 
seigneur  de  Montbourcher,  du  Lion  d'Angers,  etc.,  marié, 
en  1679  ,  à  Elisabeth  Goyon  ,  était  seigneur  de  la  Grève,  soit 
de  son  chef,  soit  de  celui  de  sa  femme. 

3.°  Parillé ,  où  nous  avons  vu  que  naquit  S.  Ménelé  ,  ferme 
aujourd'hui,  à  3, a  h.  S.  i/4-O.  du  bourg,  fut  porté  en 
mariage,  le  3  mars  iSig,  à  Hervé  Errault ,  maître-d'hôlel 
du  duc  d'Orléans,  par  Marie  de  Reauvau  ,  dame  de  Parillé, 
fille  de  René  deBeauvau,  seigneur  du  Rivau,  et  d'Antoinette 
de  Montfaucon.  On  appelle  généralement  ce  lieu  ,  aujour- 
d'hui ,  les  Parillés, 

4.°  La  Claie  ou  la  Claye ,  à  3  k.  O.  du  clocher.  Léontine 
Errault,  fille  de  Jean,  seigneur  de  la  Panne  en  Morannes , 
porta  ce  fief  en  mariage  à  Jean  Gérard.  Hervé  Errault,  qui 
épousa  Marie  de  Reauvau,  n'était  pas  leur  fils,  comme  on 
le  dit  page  269  de  l' Annuaire  de  la  Sarthe  pour  i83i  ,  mais 
bien  leur  petit  neveu.  La  Claye  fut  vendue  à  Abel  Servien , 
acquéreur  du  marquisat  de  Sablé  et  des  seigneuries  de 
Précigné  et  de  Bois-Dauphin. 

5.°  Les  Salles ,  fief  près  le  bourg ,  que  nous  avons  vu  plus 


558  PRÉCIGNÉ. 

haut  avoir  été  donné ,  en  1610,  par  Urbain  de  Laval ,  pour  y 
établir  le  monastère  des  Cordeliers.  Urbain  de  Salles ,  seigneur 
de  la  Plesse ,  épousa  Judith  Clausse ,  fille  de  Jacques,  sei- 
gneur de  Nery ,  gouverneur  des  Ponts-de-Cé ,  et  de  Jeanne  de 
Brinon,  morle  le  i3  novembre  1571.  Jean  de  Layoul , 
seigneur  des  Salles ,  et  Guyonne  des  Salles ,  marient  leur  fille 
Julienne,  en  i54-7  »  à  Charles  de  Scepeaux.  Louis  de  la 
Rochefoucauld,  seigneur  de  Montendre,  marié  en  i534, 
était  alors  seigneur  des  Salles.  Cette  terre  passa  à  Gaston ,  son 
troisième  fils,  puis  à  Jacques,  fils  aîné  de  celui-ci ,  ensuite  à 
Charlotte,  dame  des  Salles,  mariée  à  Alexandre  Galard  de 
Béarn  ,  comte  de  Bressac ,  mort  le  8  février  1 709 ,  âgé  de 
plus  de  90  ans  ;  dont  François  Alexandre,  baron  de  JaRoche- 
Beaumont ,  des  Salles  et  de  Genti. 

6.°  Sourches,  à  3,7  h.  N.  N.  E. ,  belle  maison  à  M.  Lemo- 
theux  ,  propriétaire  à  Sablé. 

7.0  Champagne ,  entre  le  bourg  et  le  cimetière ,  ancienne 
maison,  avec  un  colombier. 

8.°  La  Bellehoirie ,  à  2,9  h.  N.  du  bourg. 
9.0  Le  Plessis  au  Maire ,  près  et  au  sud  du  bourg ,  vieille 
maison  avec  cour  close  et  tourelle.  Fr.  de  Menou ,  seigneur 
de  Turbilly,  près  la  Flèche,  qui  vivait  au  commencement  du 
i7.e  siècle  ,  et  épousa  Magdeleine  de  la  Tour-Landry,  était 
seigneur  du  Plessis  au  Maire.  Etait-ce  celui-ci?  C'est  ce  que 
nous  ne  pouvons  affirmer, 

10.  Le  Plessis- Roland,  à  l'extrémité  de  la  commune  ,  où 
l'on  remarque  encore  une  fuie ,  des  douves  et  les  restes  d'un 
pont-levis. 

ii.°  La  Vairie,  à  1  k.  au  S.  du  bourg ,  possédée  ,  de  171 1  à 
1726,  par  Cl.-Ch.  de  Mergot ,  écuyer  ,  est  actuellement  une 
maison  bourgeoise  à  M.  Ch.-Guill.  de  Mergot ,  ex-capitaine 
dans  la  garde  Royale. 

12.0  Le  Perray-Neuf,  fief  dépendant  de  l'abbaye  du  même 
nom  ,  qui  y  fut  établie  en  1209  (  v.  plus  haut ,  p.  3g2  ).  Dans 
une  charte  de  l'an  i4-5o ,  reg.  34-2 ,  pièce  42  des  aveux , 
hommages  ,  etc.  déposés  autrefois  à  la  chambre  des  comptes 
et  depuis  aux  archives  du  palais  Soubise  à  Paris ,  on  trouve  ce 
fait  fort  curieux,  en  matière  de  féodalité ,  savoir  :  que  l'abbaye 
du  Perray-Neuf  relevait  du  roi,  à  8  degrés  de  mouvance ,  pour 
l'une  de  ses  propriétés,  par  les  moyens  gradués  de  Rochay,  — 
de  Duplessis,  —  de  Vion  ,  —  de  Launay ,  —  de  la  J aille 9  — 
de  Verf,  —  de  Sablé,  —  de  Bauge,  —  et  d: Anjou ,  qui  reportait 
au  roi  (  v.  Noms  féod. ,  1. 1 ,  Jvertiss.  vj.  ). 

i3.°  Le  fief  de  la  prévôté  tf  Anjou,  ancienne  châtellenie , 
dont  la  juridiction ,  qui  s'étendait  en  tout  ou  en  partie  sur  six 


PRÉCIGNÉ.  559 

autres  paroisses ,  était  exercée  par  un  sénéchal ,  un  procureur 
fiscal  et  un  greffier  (  v.  Part,  flèche  (  la  ) ,  11-4.20 ,  où  nous 
avons  omis  le  premier  de  ces  trois  officiers). —  Outre  la  juridic- 
tion de  la  châtellenie  de  la  prévôté  d'Anjou,  il  y  avait  celle  de  la 
châtellenie  de  Pressigné  ,  qui  reportait  à  Sablé.  Par  contrat 
passé  devant  Godebert ,  notaire  à  Sablé ,  le  1 1  octobre  161g, 
Philippe  Fouquet,  chanoine  de  S.-Martin  de  Tours,  titulaire  de 
la  prévôté  d'Anjou ,  cède  à  Urbain  de  Laval ,  marquis  de  Sablé 
et  de  Pressigné  ,  les  fief  et  seigneurie  de  cette  prévôté  dans  la 
paroisse  de  Précigné ,  et  reçoit  en  échange  la  terre  de  la  Tur- 
pinièrc,  sise  paroisse  de  Varennes-Boureau,  séparée  de 
Pressigné  par  la  rivière  de  Sarthe.  Depuis  la  réunion  de  ces 
deux  seigneuries,  leurs  juridictions  réunies ,  reportaient  en 
appel  à  celle  du  marquisat  de  Sablé  ,  du  ressort  direct  du 
parlement  de  Paris. 

hist.  civ.  Nous  avons  parlé  plus  haut ,  de  la  maison  connue 
sous    les    noms    de    Templerie    et   de    Commanderie ,     qu'on 
présume    avoir    été ,   dans    l'origine ,    un   établissement   de 
l'ordre  du  Temple.  —  L'ancienne  maison  de  charité  ,  établie 
dans  le  i8.e  siècle,  qui  possédait  une  belle  maison  et  des 
revenus  assez  considérables,  a  été  remplacée  depuis    1800, 
par  une    nouvelle ,    dirigée   par   trois   sœurs   de   la   charité 
d'Evron  ,  dont  les  revenus  réunis  à  ceux  du  bureau  de  bien- 
faisance ,   réduits  à  365  f.  en   i8o5,  s'élèvent  actuellement 
à  575  f.  16  c. ,  par  suite  de  différents  dons,  savoir:  i.°legs 
d'une  maison  ,  estimée  6,5oo  f. ,  pour  servir  de  maison  d'ins- 
truction publique  de  jeunes  filles,  parle  sieur  Bréhier-l'Har- 
dière  :  c'est  l'ancienne  maison  de  charité  ,  connue  sous  le 
nom  à' Hôpital ,  acquise  ,  comme  bien  national,  par  un  sieur 
Launay  ,  qui  l'habitait,  et  la  céda  au  donataire ,  qui  était  son 
neveu  ;  2.0  rente  de  3oo  f. ,  par  M.  le  vicomte  de  la  Porte  et  la 
comtesse  de  Saint-Sauveur  sa  sœur,  pour  servir  à  l'établis- 
sement et  au  soutien  de  ladite  maison ,  ces  legs  et  dons , 
autorisés    par  une   ordonnance   royale  du   17   juillet   1820; 
3.°  legs  d'une  somme  de  1 ,000  f.,  fait  aux  pauvres  de  Précigné, 
par  M.me  de  la  Porte  de  Saint-Sauveur,  autorisé  par  ordon- 
nance  royale  du   16  août  1826;    4-«°   autre  de   2,5oo  f. ,  aux 
mêmes,   par  M.  Liberge ,   ancien   notaire;   ord.  du  3  juin 
i833.  M.  le  vicomte  de  la  Porte  et  M.  le  marquis  du  Bourg, 
grands  propriétaires  dans  la  commune,  pourvoyaient  au  surplus 
des  besoins  de  la  maison  de  charité.  —  Par  son  testament  du 
2  5  juillet    1826,   dame  Justine-Suzanne  David,  dite    sœur 
S.-Paul ,  supérieure  du  monastère  de  la  Providence  à  Nantes , 
décédée  dans  cette  ville  le  16  septembre  i834>  fait  don  de 
plusieurs  immeubles  ,  consistant  en  une  closerie  de  i4  journ. 


56o  PRÉCIGNÉ 

1/2  de  terre  et  4-  hommées  de  pré,  appelée  le  Pont-de -Bossé , 
une  portion  de  pré  et  une  portion  de  vigne  y  réunies,  le  tout 
évalué  22,700  f. ,  pour  la  fondation  et  l'entretien  de  deux  lits 
à  la  maison  de  charité  ,  en  faveur  des  pauvres  indigents. 
Suivant  une  instruction  du  ministre  de  l'intérieur,  accom- 
pagnant l'ordonn.  royale  du  18  août  i835,  qui  autorise  l'accep- 
tation de  ce  legs  ,  l'exécution  de  sa  clause ,  donnant  au  bureau 
de  bienfaisance  le  caractère  d'un  hospice,  une  portion  des 
revenus  devra  être  réservée  pour  secours  à  domicile,  et  dans  le 
cas  où  l'un  et  l'autre  seraient  gérés  par  une  même  commission 
administrative,  les  administrateurs  devront  maintenir  une 
séparation  bien  distincte  et  constante  entre  les  ressources 
propres  à  chacun  d'eux ,  après  que  la  détermination  en  aura 
été  faite,  de  l'avis  du  conseil  municipal.  Un  arrêté  préfec- 
toral,  du  i.er  juin  i836,  en  nommant  une  commission 
administrative  de  5  membres,  pour  le  nouvel  hospice, 
détermine  d'une  manière  prononcée  ,  la  séparation  des  deux 
établissements.  La  commune  de  Précigné,  possédant  plusieurs 
lits  fondés  en  faveur  de  ses  indigents ,  par  ses  anciens  sei- 
gneurs ,  dans  l'hospice  de  Sablé ,  s'occupe  en  ce  moment  de 
traiter  avec  cet  hospice  pour  leur  extinction  ,  afin  d'en  ratta- 
cher le  produit  à  son  nouvel  établissement.  Une  école  primaire 
de  filles  est  tenue  à  la  nouvelle  maison  de  charité  ,  qui  va  être 
convertie  en  hospice  ,  de  même  qu'il  en  était  tenu  uue  à 
l'ancienne. 

ISous  avons  vu  aussi ,  à  I'hist.  ecclés.  qui  précède  ,  que 
le  principal  du  collège  était  chargé  de  tenir  une  école  de 
garçons.  —  En  i833,  le  conseil  municipal,  en  exécution  de  la 
loi  du  28  juin  ,  voie  une  somme  de  200  f. ,  pour  location  d'une 
maison  d'école  primaire,  et  4-oo  f . ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

histcr.  On  lit,  page  206  des  Antiquités  aV 'Anjou ,  par  J. 
Hiret  :  «  En  ce  temps  ( jÔûo},  il  y  eût  une  femme  en  la 
paroisse  de  Précigné  ,  en  Anjou ,  qui  enfanta  un  horrible 
et  épouvantable  monstre  :  il  était  tout  velu ,  n'avait  qu'un 
œil  et  avait  deux  cornes  à  la  tête.  » 

Vers  la  fin  du  i7.e  siècle,  dame  Gabrielle  Sigoigne,  épouse 
de  M.  Julien  Thiélin  du  Coudray  ,  sieur  de  lionnes-Eaux , 
demeurant  dans  leur  hôtel  de  Bonnes- Eaux,  en  côté  delà 
grande  rue  du  bourg,  fut  atteinte,  à  l'âge  de  45  ans,  d'une 
maladie  accompagnée  de  somnolence,  tellement  profonde, 
qu'on  la  crut  morte,  et  qu'elle  fut  mise  dans  une  bière,  revêtue 
de  son  habillement  de  noces  et  de  ses  bagues  et  joyaux  ,  ainsi 
qu'elle  en  avait  exprimé  le  désir.  Elle  était  riche  et  lut  enterrée 
aux  flambeaux.  Ses  vêtements  et  ses  bijoux  ayant  excité  la 


PBÉ&GWfe.  56i 

cupidité  de  ses  domestiques ,  qui  en  connaissaient  la  valeur, 
ceux-ci  furent  la  déterrer  dans  la  nuit  même,  pour  l'en  dé- 
pouiller ;  mais  ,  ne  pouvant  arracher  ses  bagues  de  ses  doigts, 
qui  s'étaient  gonflés,  ils  se  mirent  en  devoir  d'en  couper  les 
chairs  ,  ce  qui  donna  lieu  à  la  dame  de  s'écrier  :  Vous  me  faites 
grand  mal:  Les  domestiques  se  sauvèrent  épouvantés,  et  la 
dame  ayant  reconnu  le  lieu  où  elle  était,  et  recueilli  ses  forces, 
se  rendit  à  sa  maison,  qu'elle  se  fit  ouvrir,  non  sans  peine,  par 
son  mari ,  tellement  saisi  à  sa  vue  qu'il  en  perdit  connaissance. 
M."ie  Ducoudray  survécut  4°  ans  à  cet  événement ,  n'étant 
morte  que  le  26  juin  1734,  âgée  de  85  ans.  Son  mari  l'avait 
précédée  au  tombeau,  le  10  août  1726,  à  l'âge  de  yS  ans.  On 
ne  trouve  aucune  mention  ,  sur  la  tombe  de  cette  dame,  d'un 
fait  si  curieux  ,  dont  la  tradition  s'est  conservée  à  Précigné. 
On  y  lit  seulement  ces  mots  :  Prœtereundo  cave  ne  sileat. 

Le  29  septembre  1799»  un  fort  détachement,  composé  de 
troupes  de  lignes  et  de  colonnes  mobiles  ,  parti  de  Sablé  pour 
escorter  un  convoi  de  poudre  ,  est  attaqué  par  les  chouans, 
sur  le  territoire  de  Précigné.  Une  vive  fusillade  s'engage,  qui 
coûte  plusieurs  morls  et  plusieurs  blessés  à  chaque  parti, 
mais  n'empêche  pas  les  républicains  de  conduire  leur  convoi 
à  sa  destination.  —  Une  partie  de  la  population  de  Précigné 
ayant  été  ,  pendant  toules  nos  guerres  civiles  de  la  révolution , 
disposée  à  favoriser  le  pnrii  royaliste ,  tout  récemment  encore, 
lors  de  la  levée  de  boucliers  de  i832,  on  établit  de  nouveau 
dans  le  bourg,  en  i834,  une  brigade  de  gendarmerie  à  pied. 

AlSTlQ.  Il  existe  à  la  ferme  de  la  Pointelière  ,  située  à  1,2  h. 
au  S.  E.  du  bourg ,  un  grand  bâtiment  servant  de  grange  , 
qu'on  dit  avoir  été  un  temple  de  calvinistes  ,  ce  que  semblent 
confirmer  le  nombre  et  la  forme  de  ses  ouvertures,  un  ceintre 
placé  à  l'intérieur  entre  deux  pilliers  en  pierre  de  taille  ,  qu'on 
suppose  être  l'emplacement  de  la  chaire,  et  des  restes  de 
peinture  ,  qui  s'y  remarquent  encore.  A  côté  de  ce  bâtiment, 
se  trouve  un  souterrain  voûté  ,  dont  la  longueur  surpasse  celle 
de  la  grange  :  on  présume  que  ce  fut  un  lieu  de  retraite  pour 
les  reïigionnaires ,  aux  époques  de  persécution.  Sa  situation  , 
près  d'un  des  ruisseaux  décrits  plus  bas  ,  peut  faire  croire 
que  ça  été  plutôt  un  canal  ou  aqueduc. 

Hydrogr.  La  rivière  de  Sarlhe  ,  limite  la  partie  occiden- 
tale de  la  commune ,  pendant  3  k.  1/2.  Trois  autres  cours 
d'eau  principaux  arrosent  son  territoire  ,  savoir  :  i.°  le  ruiss. 
de  Prémont  qui,  prenant  sa  source  sur  Courtillers,  entre 
dans  la  commune  par  le  nord-nord-esl,  se  dirige  à  l'ouest- 
sud- ouest ,  en  passant  près  le  Perrai-Neuf  et  Bois-Dauphin, 
pour  aller  confluer  dans  la  petite  rivière  de  Voutonne,  à 
iv  36 


56a  PRÉCÏGNÉ. 

i  k.  1/2  à  PO.  du  bourg ,  après  6  k.  1/2  de  cours  ;  2.°  celui 
de  la  Fontaine-sans-Fond ,  venant  de  la  lande  de  Vion , 
passe  au  bourg  de  Louaiile ,  entre  sur  le  territoire ,  par 
Pest-nord-cst  ,  longe  l'extrémité  cord-nord-ouest  de  la 
forêt  de  Malpaire  ,  vient  passer  près  du  bourg  ,  dont  il  longe 
les  jardins  au  nord,  et  va  confluer  aussi  dans  la  Voutonne, 
au  lieu  appelé  les  Planches  du  Plessis-au-Maire ,  à  i/2  k. 
à  l'O.  du  bourg,  après  un  cours  de  io  kil.  ;  3.°  la  Voutonne, 
petite  rivière  qui  prend  sa  source  dans  un  pré  de  la  ferme 
d'Aligné,  près  et  au  sud  de  la  forêt  de  Malpaire,  entre  par 
l'est  sur  la  commune  ,  en  venant  de  la  Chapelle-d'Aligné  , 
et  va  se  jeter  dans  la  Sarlhe  ,  au  sud- ouest,  près  d'une  métairie 
appelée  Enfernat.  Un  petit  étang,  situé  entre  le  lieu  de  la 
Chaussée  et  celui  de  la  Claye  ,  à  1,7  h.  O.  du  bourg  ,  donne 
aussi  des  eaux  qui  vont  se  rendre  dans  la  Voutonne ,  après 
1/2  k.  de  trajet.  —  Etangs  Neufs  et  de  Monbreneau ,  peuplés 
de  carpes.  —  Moulins  à  eau  du  Perray-Ncuf  et  de  Bretignellc  , 
sur  le  ruisseau  de  Prémont  ;  celui  du  Coudray,  près  le  bourg  , 
n'existe  plus.  —  2  moulins  à  vent,  au  Perray-Neuf  et  à 
Montergon. 

GÉOL.  Sol  généralement  plat ,  s'incîinant  légèrement  de 
l'est  à  l'ouest ,  creusé  peu  profondément  par  les  cours  d'eau. 
Etage  inférieur  du  calcaire  oolilhique ,  du  nord-est  à  l'est , 
et  au  sud  du  territoire  ;  de  transition  moderne  ,  autour  du 
bourg  et  dans  toute  la  partie  ouest  et  nord-ouest.  Ce  terrain 
offre  en  abondance  du  calcaire  moellon ,  pour  bâtir  et  pour 
Hre  converti  en  chaux  ;  du  schiste  argileux ,  près  et  au  nord- 
ouest  du  bourg ,  sur  le  chemin  de  Pincé.  —  Fontaine 
minérale,  dont  l'eau  n'a  point  été  analysée,  mais  jouit, 
ou  du  moins  jouissait  autrefois  ,  de  quelque  réputation  ,  située 
près  le  Perray-Neuf. 

Plant,  rar.  Caucalis  grandiflora  ,  ljn.  ;  Erica  vagans  , 
LIN.  ;  E.  multiflora  ,  Thuil.  ;  ces  deux  bruyères  dans  les  bois. 

CADASTR.  Superficie  de  5,y85  hectares  12  ar.  60  centiar. , 
se  subdivisant  ainsi:  —  Terr.  labour.,  3, 4.01  hect.  23  ar. 
4.8  cent.,  divisées  en  5  class. ,  évaluées  à  5,  9,  16,  26  et 
32  f.  —  Avenues  ,  bois  d'agrém. ,  pépin. ,   io-64-io  ;  à  32  f. 

—  Jard. ,  65-5z~7 1  ;  en  4-  cl.  :  à  32 ,  34 ,  36 ,  40  f.  —  Ver- 
gers ,  7-78-60  ;  2  cl.:  18,  26  f.  —  Vignes,  231-99-77  ; 
5  cl.  :  6 ,  12,  18,  3o,  36  f.  —  Prés,  48i-64-g5  ;  5  cl.: 
12,  21  ,  36,  48,  60  f.  —  Pâlur. ,  ii2-5o-6o;  2  cl.  :  8,  i5  f. 

—  Pâtis  ,  20-80-42  ;  2  cl.  :  4  »  6f.  —  B.  taillis  et  futaies  , 
i,i32- 34-70;  5  cl.  :  4?  6,  10,  i3,  16  f.  —  Broussaill. , 
2-26-25;  à  4  f •  — Landes,  87-17-70;  2  1.  :  4,  8  f.  —  Fri- 
ches, 0-22-70;  à    1    f .  —  Viviers,   douv. ,    piéc.    d'eau, 


PRÉGIGNÉ.  563 

i-53-Go;  à  3z  f.  —  EtatlgS «  6-1690;  à  16  f.  —  Marcs, 
3-78-80;  à  16  f.  —  Marais,  0-67-20;  à  2  f .  —  Sol  des 
propriété  bâties,  36-4-7-57  ;  à  32  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl. , 
cimel.  ,  presbyt.  i-a3-io.  —  Collège  ,  1-96-75.  —  Mais. 
de  charité  ,  0-24-60. —  Caserne  de  la  gendarmerie,  o-o3-3o. 
—  Chem.  et  plac.  publ.  ,  159-98-50.  —  Cours  d'eau  , 
1 8-86-3o. 

=  278  maisons,  en  8  cl.  :  49  à  4.  f.,  4-2  à  7  f.,  63  à  iof .  , 
4.9  a  12  f*. ,  29  à  i5  f. ,  25  à  20  f. ,  i3  à  25  f . ,  8  à  3o  f.  — 
010  hors  classe,  en  masse,  4>9£3  f.  —  2  moulins  à  eau,  à 
90  et  à  îoo  f.  —  2  moul.  à  vent,  à  20  et  à  5o  f.  —  4  fourn,  à 
chaux ,  à  10  f. ,  à  i5  f. ,  et  2  à  chacun  3o  f. 

t,  Ç  Propr.  non  bâties,  85,iiA  f.  63  c.   1     0  c      c  r^ 

Revenu  impos.  )     _J__  ]Mm  ^  ^         „        j  93,6io  f.  63  c. 

CcrNTRic.  Foncier,  i5,862  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  1,487  f.; 
port,  et  fen. ,  644  f-  î  7 l  patentés  :  dr.  fixe ,  459  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport.,  85  f.  5o  c.  ;  total ,  1 8,538  f.  —  Chef  lieu  de  percept. 

cultur.  Superficie  argileuse,  argilo-calcaire  et  argilo-sili- 
ceuse,  passablement  productive,  cultivée  en  céréales  dans  la 
proportion  de  1  part,  en  orge  et  1  en  avoine ,  8  en  froment  et 
i3  en  seigle  ;  en  trèfle,  sainfoin,  luzerne,  chanvre,  un  peu 
de  lin  ,  de  sarrasin  ,  pommes  de  terre  ;  etc.  ;  vignes,  en  blanc 
principalement;  arbres  à  fruits;  prés  de  moyenne  qualité; 
bois,  constituant  la  foret  de  Mal  paire  (m-i36),  qu'on 
appelle  aussi  foret  dePrécigné;  élève  d'un  petit  nombre  de 
chevaux,  d'une  grande  quantité  de  bêtes  à  cornes  ,  de  porcs, 
et  surtout  de  moutons.  —  Assolement  triennal  ;  environ 
80  fermes,  et  autant  de  closeries  ;  78  charrues,  toutes 
traînées  par  bœufs  et  chevaux.  Une  grande  partie  de  terrain 
inculte  ,  existe  encore  à  Précigné  ,  comme  on  l'a  vu  au 
Cadastrement.  Les  landes,  au  nombre  de  4»  sont  connues 
sous  les  noms  du  Perrai,  ou  de  Pleuvignon  ;  de  Pincé,  ou 
de  Mal-Epiné  ;  situées  au  N.  et  au  N.  O.  du  bourg;  de 
Croloup  et  de  la  Denillère,  au  S.  E.  zzz  Commerce  agricole 
consistant  en  grains ,  graine  de  trèfle  ,  chanvre  ,  vin ,  peu 
de  cidre  et  de  fruits,  bois;  poulains  ,  bestiaux ,  moutons , 
porcs  gras ,  etc. 

foir.  et  march.  Deux  foires  d'un  jour,  fixées  par  ordonn. 
royale  du  21  mai  1817,  au  i.er  mardi  de  juillet  et  dernier 
jeudi  d'octobre,  n'ont  pu  s'établir.  Petit  marché  de  denrées, 
le  dimanche  matin.  —  Fréquentation  des  foires  et  marchés 
de  Sablé  et  de  la  Flèche,  Auvers-le-Hamon ,  ÎJrûlon 
(  Sarlhe  )  ;  de  Durlal  et  de  Moranncs  (Maine-et-Loire); 
de  Bouère,  Grèes-cn-Bouèrc,  St.-Den's  d'Anjou,  Meslay 


564  PRÉLAMBERT. 

(  Mayenne  ).  —  Précigné  possédait  anciennement  des  halles, 
et  un  marché ,  qui  avait  lieu  le  mardi  ;  mais ,  lorsque  Bois- 
Dauphin  fut  délaissé  et  détruit ,  par  les  seigneurs  de  Sablé, 
ses  propriétaires ,  le  marché  tomba  peu  à  peu ,  puis  cessa 
lout-à-fait ,  et  l'emplacement  des  halles  fut  réuni  à  la  cour 
de  la  cure. 

ikdustr.  Extraclion  du  calcaire  moellon,  pour  bâtir  et 
pour  convertir  en  chaux ,  dans  9  fourneaux  à  chaux  ;  de 
l'argile  pour  poterie  et  briqueterie,  dont  il  a  été  établi  un 
fourneau,  en  i835.  —  Ancienne  fabrique  d'élamines,  entiè- 
rement tombée  ;  quelques  métiers  à  toiles  ,  pour  particuliers. 

BOUT,  et  chem.  Aucune  grande  roule  ne  traverse  le  terri- 
toire, ce  qui,  joint  à  la  proximité  de  la  ville  de  Sablé, 
s'oppose  à  ce  que  ce  bourg  ,  tout  important  qu'il  est,  par  son 
étendue  et  sa  population  ,  le  devienne  sous  le  rapport  com- 
mercial. Le  principal  chemin  vicinal ,  est  celui  qui  conduit 
à  Sablé,  entretenu  viable  en  tout  temps  par  les  habitants; 
les  autres  chemins  conduisent  à  la  Flèche,  à  Durlal ,  à 
Morannes ,  etc. 

LIEUX  remarq  Comme  habitations  :  ceux  dénommés  au 
paragraphe  hist.  feod.  ;  sous  le  rapport  des  noms,  outre 
ceux  déjà  indiqués  dans  le  cours  de  cet  art.  :  le  Plessis- 
Roland,  les  Molles;  Pendu;  la  Normanderie  ;  Monlargis, 
le  Tertre,  la  Grouas  ;  Vau- Gaillard,  la  Fontaine;  la  Sau- 
laie, les  Plesses;  la  Poterie. 

ÉTABL.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  collège  ecclésiastique  ou 
petit  séminaire  ;  hôpital  (  ancienne  maison  de  charité  ) , 
tenu  par  3  sœurs,  et  bureau  de  bienfaisance,  avec  commissions 
administratives  de  5  membres ,  pour  chacun  de  ces  deux  éta- 
blissements ;  école  primaire  de  garçons ,  et  école  primaire 
de  filles  ;  résid.  d'un  notaire  ;  brigade  de  gendarmerie  à  pied  , 
portée  à  8  hommes,  dont  2  de  la  brigade  de  Ballon  ;  chef- 
lieu  de  percept.  des  contributions  direct.  ;  recelte  buraliste 
des  contrib.  indir  ,  1  débit  de  poudre  de  chasse  ,  1  déb.  de 
tabac.  Poste  aux  lettres  ,  à  Sablé. 

établ.  partic.  Un  docteur  en  médecine  ,  1  offic.  de  santé, 
1  sage-femme. 

PRE  LAMBERT,  petite  rivière,  nommée  aussi  PRû- 
FONTEVAUT,  ayant  sa  source  à  l'extrémité  S.  G.  de  la  forêt 
de  Bersay,  près  et  au  nord  de  la  ferme  de  Gerdrun  ;  se 
dirige  au  S.  S.  O.  ,  passe  tout  près  à  l'O.  du  bourg  de 
Luccau ,  puis  à  Châleau-du-Loir ,  où  elle  reçoit  l'Ire 
(  v.  cet  art.),  prend  alors  le  nom  de  Qucue-de-Doué  ou  de 
Due  ,  parce  qu'elle  passe  près  d'un  hameau  nommé  le 
Grand-I)oué;  puis,  se  contourne  à  l'O.  S.   O.  pour  aller 


PRE  VAL.  565 

se  jeler  clans  le  Loir,  près  et  au-dessous  du  bourg  de 
Montabon  ,  à  un  encîroil  nommé  le  Port.  Pendant  son  cours, 
qui  est  de  8  k.  1/2.  jusqu'à  sa  jonction  avec  Tire  ,  et  de  iak. 
en  total ,  la  Prélambert  arrose  les  communes  de  Lavernat , 
Luccau,  Château-du-Loir  et  Montabon,  reçoit  plusieurs 
petits  ruisseaux  .  et  fait  tourner  7  à  8  moulins. 

PRESSIGNÉ ,  I ,  Y  ;  voyez  PRÉCIGNÉ. 

PRESSOIR,  PRESSOT,  ruisseau  appelé  aussi  quelque- 
fois quette  .  ayant  sa  source  dans  le  département  de  Maine- 
et-Loire  ,  traverse  la  commune  de  la  Chapelle-aux-Choux 
(  v.  cet  art.  )  ,  du  S.  au  N.,  à  peu  près  par  son  centre,  pour 
aller  confluer  dans  le  Loir,  à  1/2  kil.  au  N.  du  bourg.  Un  seul 
moulin  sur  son, cours,  qui  est  de  7  k.  environ. 

PREUILLE  ;  voyez  pruillé,  deux  articles. 

PRÉVAL,  GASTINEAU  ou  GATINEAU  ;  la  chapell^ 
gastinelle  ou  gatinelle  ;  Capella  Gastinelli  ;  commune 
cadastrée,  du  cant.  et  à  6  kilom.  N.  i/4'O-  de  la  Ferté- 
Rernard  ;  de  l'arrond.  et  à  23  k.  S.  E.  de  Mamers  ;  à  ^2.  k. 
E.  N.  E.  du  Mans  ;  anciennement  de  la  petite  contrée  du 
Fertois  (  v.  ce  mol  )  ,  du  doyenné  et  de  l'archid.  de  Montfort- 
le-Rolrou  ;  "du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  7  , 
27,  48  kil.  Lepaige  ,  en  renvoyant  successivement  du  mot 
GASTINEAU  à  celui  PRÉVAL,  et  de  celui-ci  à  GASTINEAU  ,  a  fini 
par  omettre  cet  article  ,  dans  son  Dictionnaire  du  Maine, 

descript.  Bornée  au  N.  ,  par  Bellou-le-Trichard ,  et 
S.-Germain-de-!a  Couilrc  ,  communes  du  Perche  et  du  dép. 
de  l'Orne  ;  à  TE. ,  par  Souvigné ,  dont  la  petite  rivière  de 
Même  la  sépare  en  partie  ;  au  S. ,  par  S.-Anloine  de  Roche- 
fort;  à  l'O.  par  la  Chapelle  du  Bois;  celle  commune  à  la 
forme  d'un  carré  long,  s'étendant  du  N.  N.  O.  au  S.  S.  E.,  sur 
un  diam.  de  5  k.  environ,  contre  une  largeur  qui  varie  de 
1,4-  h.  à  2  k. 

Le  bourg ,  situe  près  de  la  limite  E.  N.  E.  du  territoire, 
sur  la  rive  droite  de  la  Même ,  consiste  en  un  petit  nombre 
de  maisons,  bâties  sur  les  deux  côtés  du  chemin  de  la 
Ferlé-Bernard  à  Bélesme  (  Orne  ) ,  sur  le  côté  gauche  prin- 
cipalement, l'église  et  le  cimetière  à  droite ,  ce  dernier  un 
peu  hors  le  bourg  au  sud  ,  clos  de  haies  seulement.  L'église  , 
de  la  seconde  époque  de  l'ogive,  tout-à-fait  insignifiante,  à 
clocher  en  (lèche  peu  élevée,  a  un  bas-côté  à  la  droite  du 
chœur,  voûté  comme  lui  en  bois.  On  remarque  au-dessus  du 
ciel  ou  dais  de  la  chaire  à  prêcher,  une  espèce  de  flèche  pyra- 
midale à  jour,  qui  n'est  pas  sans  quelque  mérite,  comme 
ouvrage  de  menuiserie. 

popul.  De    69    feux  autrefois,    aujourd'hui    de  io5,  se 


566  PRÉVAL. 

compose  de  209  indiv.  mal.,  222  fem.,  total  /f3i  ;  dont  85 
dans  le  bourg,  18  à  22  à  chacun  des  ham.  appelés  la 
Pêcherie,  la  Porcherie  ,  les  Bordes  et  les  Etres. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1012,  inclusiv.  ;  mariag. ,  36; 
naiss.,  171  ;  déc. ,  ijS.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  3g  ; 
naiss. ,  167  ;  déc,  1 16. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.  Pierre.  Assem- 
blée le  dim.  le  plus  rapproché  du  29  juin  ,  fêle  de  S.  Pierre 
et  de  S.  Paul.  La  cure  élait  à  la  présentation  du  prieur  de 
Ste-Goburge,  dans  le  Perche,  par  suile  du  don  fait  de 
l'église  de  Gastineau  ,  ou  plutôt  de  la  chapelle  Gaslinelle  , 
aux  moines  de  ce  monastère ,  par  Hugues  ,  seign.  de  Viileray  , 
aussi  dans  le  Perche  ,  confirmé  ,  en  1 183  ,  par  l'év.  Guill.  de 
Passavent.  Le  château  seigneurial ,  dont  il  va  être  parlé  plus 
bas,  avait  une  chapelle,  fondée  le  3  mai  i685  ,  par  Phil. 
Guestre ,  seigneur  de  Pré  val ,  augmentée  ,  le  2  mars  1 708  ,  par 
Phil.  J.  Guestre,  son  fils,  abbé  de  Perseigne.  Le  seigneur 
présentait  à  cette  chapelle,  qui  valait  120  1.  de  revenu.  Une 
ancienne  Aumôncric ,  dont  les  biens  ont  été  réunis  à  la 
fabrique,  existait  à  Gastineau  :  son  nom  a  élé  défiguré  en 
celui  de  Monnerie,  que  porte  un  bordage  de  cette  commune. 

En  1777,  la  paroisse  de  Gastineau  avait  pour  vicaire 
Anthime  de  Bert ,  arrière  petit-neveu  d'Anthime  D.  Cohon , 
chan.  du  Mans ,  archid.  de  Montfort ,  qui  devint  successive- 
ment év.  de  Nîmes  et  de  Dol. 

J'ai  souvent  entendu  dire  à  ma  mère ,  l'une  des  femmes  les 
plus  pieuses  et  les  plus  vertueuses  qui  aient  existé  (  et  je  puis 
écrire  ceci ,  à  une  époque  où  mon  assertion  pourrait  être 
démentie  si  elle  n'était  vraie,  par  le  grand  nombre  de  per- 
sonnes encore  existâmes  qui  l'ont  connue),  qu'un  curé  de 
Préval,  nommé  Durand,  qui,  je  crois,  élait  frère  de  sa 
belle-mère,  jouait  fréquemment  du  violon  à  ses  paroissiens 
pour  les  faire  danser ,  dans  la  cour ,  ou  dans  le  jardin  du 
presbytère.  «  J'aime  mieux  les  voir  danser  devant  moi ,  disait- 
«  il,  que  d'avoir  à  craindre  qu'ils  ne  fassent  plus  mal  en 
«  arrière.  » 

hist.  FÉOD.  11  est  probable  que  Hugues  de  Viileray,  fonda- 
teur de  la  chapelle  Gaslinelle,  était  seigneur  de  Préval,  à  la 
fin  du  12°  siècle,  ou  du  moins,  possesseur  du  terrain  sur 
lequel  elle  fut  bâtie.  De  là ,  probablement ,  la  partie  de  cette 
paroisse  qui  ressortait  de  la  châtellenie  de  Bélesme ,  dans 
l'élect.  de  Mortagne,  au  Perche.  Le  surplus,  c'est  à-dire , 
la  grande  majeure  partie  de  la  paroisse,  dépendait  de  la 
seigneurie  de  Préval,  annexée  à  la  terre  de  la  Grande- 
Matrassière ,  que  Cassini  a  écrit  Maltrassière  ,  peut  être  avec 
raison.  Avanl  son  érection  en  châtellenie ,  sous  le  nom  de 


PRÉVAL.  067 

Préval,  en  1679»  celle  paroisse  du  Fcrtois ,  à  l'exception  de 
la  portion  ressortissant  au  Perche ,  faisait  partie  du  bailliage 
des  Chapelles,  delà  châtellcnic  de  la  Ferlé-Bernard  (jl-337)  ; 
et  plus  lard,  de  la  baronnie-pairie  de  cette  ville. 

On  voit,  par  le  procès-verbal  de  l'assemblée  des  trois 
ordres  de  la  province  du  Maine,  tenue  le  9  octobre  i5o8, 
pour  l'examen  delà  coutume  de  celte  province,  que  Hélène 
de  Villeblanche  avait,  à  cette  époque,  le  bail  (  la  tutelle  )  des 
enfants  issus  d'elle  et  de  Jean  11  de  Beaumanoir  son  mari, 
seigneur  de  Lavardin ,  Aunay  et  la  Chapel/e-Gastineau.  Si  ce 
document  n'était  authentique ,  on  douterait  que  Gastineau  ait 
appartenu  à  la  maison  de  Beaumanoir,  car  on  ne  le  voit  point 
mentionné  dans  la  généalogie  de  cette  maison.  —  Ainsi  qu'on 
l'a  vu  plus  haut ,  celle  terre  appartenait ,  en  i685  ,  à  Philippe 
Gueslre  de  Préval,  en  faveur  de  qui  elle  avait  été  érigée  en 
châtcllenie  ,  sous  le  nom  de  Préval,  par  lettres-patenles  de 
février  1679,  enregistrées  le  2  mars  suivant;  elle  était 
passée  en  1708,  à  Philippe- Jean  Gucstre  ,  son  fds  ,  chan.  du 
Mans,  9.°  abbé  commendataire  de  Perseigne  (  v  ci-dessus 
p.  4o3  ).  En  1761,  M.  de  la  Courbonnet ,  habitant  son 
châleau  ,  à  Préval ,  est  nommé  associé  ,  pour  le  canton  de  la 
Ferté  ,  au  bureau  du  Mans  ,  de  la  Société  royale  d'Agriculture 
de  la  généralité  de  Tours  (iu-484)-  Le  1 4  octobre  1787  , 
M.  Monduison  ,  ancien  mousquetaire,  seigneur  de  Préval,  est 
nommé  par  l'assemblée  provinciale  du  Maine ,  créée  par 
l'édit  de  juin  et  le  règlement  du  18  juillet  précédent ,  l'un  des 
4  membres  du  bureau  du  district  de  la  Ferté,  composé  de  37 
paroisses,  en  vertu  du  même  édit;  et  y  représente  l'ordre  de 
la  noblesse  :  émigré  en  1790,  il  meurt  expatrié.  Son  fils 
unique  ,  Ch.  de  Monduison  et  le  mari  de  sa  fille ,  périrent 
sur  l'échafaud  en  l'an  ix,  et  voici  pourquoi.  L'un  des  derniers 
jours  de  l'an  vin  (sepiembre  1800),  sous  le  Consulat,  le 
sénateur  Clément  de  Ris  est  arrêté  aux  environs  de  sa  terre 
de  Beauvais,  située  à  Azai-sur-Cher ,  par  plusieurs  hommes 
appartenant  au  parti  royaliste,  et  aux  restes  de  la  chouan- 
nerie de  celte  époque.  Tenu  en  charte  privée  dans  un 
souterrain,  pendant  19  jours,  il  est  délivré ,  le  19  vendém. 
an  ix  (  1 1  octobre  ) ,  à  3  heures  du  malin ,  au  milieu  de  la 
forêt  de  Loches ,  après  plusieurs  coups  de  pistolet  échangés 
entre  les  deux  hommes  chargés  de  le  transférer  dans  une  autre 
retraite,  et  ceux  que  Fouché,  alors  ministre  de  la  police,  avait 
chargé  de  sa  recherche.  On  n'a  jamais  su  bien  positivement, 
si  celte  arrestation  du  sénateur  ,  avait  eu  un  but  politique, 
ou  seulement  celui  de  lui  arracher  de  l'argent.  Cette  dernière 
cause  semblerait  la  plus  probable  7  puisqu'on  lui  fit  souscrire 


568  PRÉVÀL. 

Tordre  de  délivrer  5o,ooo  f .  ,  à  un  homme  qu'on  envoya  les 
toucher  à  sa  terre  de  Beauvais  ,  et  que  ce  ne  fut  que  ,  lorsque 
cet  agent  tardant  à  revenir  ,  les  auteurs  de  ce  singulier 
guet-à-pens,  craignant  d'être  découverts,  se  décidèrent 
à  changer  le  lieu  de  sa  retraite.  Plusieurs  personnes  furent 
arrêtées  par  suite  de  cet  événement,  dont  étaient  Charles  de 
Monduison ,  et  le  sieur  de  Canchy ,  qui  venait  d'épouser  sa 
sœur.  Tous  deux ,  fort  jeunes  encore ,  furent  condamnés  à 
mort  et  exécutés  à  Angers  ,  où  l'affaire  fut  portée  après  une 
longue  instruction  à  Tours ,  dont  la  marche  lente  déplut  au 
premier  consul. 

Mme  la  duchesse  d'Abranlès  ,  qui  prétend  tout  savoir  et 
veut  parler  de  tout,  dit  positivement  dans  ses  Mémoires  sur  la 
Restauration  (t.  l.er ,  chap.  V.),  que  cette  affaire  ne  fut 
qu'une  espièglerie  de  Fouché ,  qui,  de  concert  avec  Tal- 
leyrand  et  un  autre  personnage  qu'elle  ne  nomme  pas  ,  ayant 
complotlé  d'enlever  le  premier  consul,  à  son  retour  de 
Marengo,  où  ils  espéraient  qu'il  serait  battu  ,  et  se  repentant 
d'avoir  confié  leur  projet  à  Clément  de  Ris,  qui  ne  paraissait 
pas  v  être  entré  franchement ,  le  fit  séquestrer  ainsi,  pour 
pouvoir  visiter  ses  papiers  à  Beauvais  et  soustraire  ceux  qui 
les  compromettraient.  «  Quand,  dit-elle,  les  quatre  hommes 
«  (ils  n'étaient  que  deux  )  ,  ayant  l'arme  aux  bras  ,  qui  escor- 
«  taient  le  sénateur,  virent  les  gendarmes ,  ils  gagnèrent  au 
«  large,  et  jamais  on  n'en  entendit  parler.  Remarquez  bien 
«  ceci.  »  C'est  la  duchesse  qui  souligne  ces  trois  mots  ,  et  elle 
ajoute  dans  une  note  :  «  Il  y  eût  bien  quelques  hommes 
«  d'arrêtés  ;  mais  tout  cela  fut  une  vaine  parade....  »  Peut-on 
affirmer  avec  une  telle  légèreté  !  Ah  !  madame  la  duchesse  , 
allez  donc  dire  à  M.1116  de  Monduison  mère,  que  ce  fut  une 
vaine  parade,  l'événement  qui  coûta  la  vie  à  son  fils  unique 
et  rendit  sa  fille  veuve  à  20  ans  !  Et  voilà  justement  comme 
on  écrit  l'histoire quand  on  est  la  duchesse  d'Abranlès! 

Lors  des  Cent-jours  de  i8i5,  le  château  de  la  Malrassière  , 
appartenant  encore  alors  à  Mlue  de  Monduison  ,  servit  de 
lieu  de  station  au  petit  noyau  de  i5  à  20  chouans  qui  avait  établi 
son  quartier-général  à  INogenl-Je-Bernard  ,  et  circulait  conti- 
nuellement de  ce  bourg  à  la  ville  de  Nogenl-le-Kolrou,  où 
résidait  Mme  de  Monduison  mère.  On  prétend  que  nous 
nous  sommes  trompé  ,  en  disant  (  v.  ci-dessus ,  p.  269),  que 
le  comte  de  Beauvollier  commandait  cette  compagnie  royale, 
ainsi  qu'elle  s'appelait;  qu'elle  l'était  par  un  nommé  Dumas, 
se  disant  comte  de  L'gne.  Ceci  est  possible  ;  mais  nous  avons 
répété  ce  qui  était  le  bruit  commun  alors,  même  à  Préval , 
où  passaient  journellement  ces  messieurs. 


PRÉ  VAL.  56g 

Situé  à  6  hecl.  ouest,  un  peu  vers  nord  du  bourg,  actuel- 
lement la  propriété  ,  par  acquêt,  de  M.  Courlin  de  Torsay, 
qui  l'habile,  la  Grande-Matrassière  est  une  maison  assez 
moderne  (  règne  de  Louis  xv?  )  ,  terminée  à  ses  extrémités  , 
orientale  et  occidentale  ,  par  deux  pavillons  irréguliers.  Deux 
petites  tourelles,  qui  se  font  remarquer  aux  extrémités  d'une 
portion  de  muraille,  à  l'est  de  la  cour  ,  semblent  indiquer  que 
celle-ci  était  entièrement  enceinte,  ainsi  que  le  château,  de 
murs  ainsi  flanqués  à  leurs  angles.  La  maison  est  accompa- 
gnée d'un  grand  jardin  ,  dans  lequel  se  trouve  une  belle  pièce 
d'eau  ,  de  bosquets  ,  d'un  assez  grand  bois  en  futaie ,  et  d'une 
ancienne  avenue  conduisant  au  bourg. 

HIST.  Civ.  Nous  avons  vu  à  l'art.  Chapelle-du-Bois  (l-Sio)  , 
qu'il  existait  anciennement  ,  dans  une  portion  de  la  foret  de 
Hallais  ou  de  Goyetle ,  actuellement  défrichée,  trois  cha- 
pelles construites  sur  une  ligne  parallèle  ,  s'élendant  du  S. 
O.  au  N.  E. ,  qui  ont  donné  naissance  aux  paroisses  de 
Déliant,  la  Chapelle  du  Bois  et  Gaslîneau.  Ce  dernier  nom 
indique  que  la  partie  de  la  foret  où  était  établie  la  Chapelle 
Gaslinelle,  était  l'une  des  plus  mauvaises  de  celte  foret  ;  cl  le 
nom  de  Préval ,  qu'on  a  donné  depuis  à  celle  paroisse  ,  fait 
suffisamment  connaître  sa  situation. 

Une  singularité  assez  extraordinaire ,  c'est  que,  de  temps 
immémorial,  une  partie  de  la  paroisse,  s'élendant  le  long  d'un 
coteau  qui  longe  à  gauche  le  chemin  de  la  Ferlé  à  Bélesme , 
sur  une  longueur  de  2  k.  ,  du  S.  au  N.  ,  à  partir  du  ruisseau  de 
Courbry  ,  et  sur  1  k.  de  largeur  environ  ,  était  sous  la  juridic 
tion  du  curé  de  Souvigné  ,  qui  célébrait  les  baptêmes  ,  les 
mariages  et  les  sépultures  des  habitants  de  ce  territoire,  qui 
se  compose  de  6  iermes,  de  10  à  12  bordages  ,  et  de  90  à  100 
individus.  La  révolution  n'ayant  pas  fait  cesser  cel  usage, 
les  mêmes  cérémonies  religieuses  ont  toujours  lieu  à  Sou- 
vigné ,  quoique  les  actes  civils  soient  rédigés  à  Préval. 

Le  i3  mars  1789,  Michel  Pesche ,  mon  père,  signe, 
comme  l'un  des  12  députés  du  district  de  la  Ferlé,  créé  en 
1787  ,  le  cahier  des  doléances  des  37  paroisses  de  ce  dis- 
trict, destiné  à  être  porté  à  l'assemblée  provinciale  du 
Maine,  pour  la  rédaction  de  celui  de  celte  province.  11  est 
nommé  ,  la  même  année ,  l'un  des  électeurs  du  Tiers- 
Etat  de  la  sénéchaussée  du  Maine,  pour  l'élection  des  députés 
aux  Etals  -Généraux  ;  puis,  après  le  i4  juillet  17^9,  le 
premier  maire  delà  commune  de  Préval,  et,  en  1791,  juge 
de  paix  du  canton  rural  de  la  Ferté-Bernard  (  la  ville  en  avait 
un  distinct  ) ,  fonctions  qu'il  a  conservées  jusqu'à  sa  mort , 
survenue  en  1799*  malgré  les   fréquentes  réélections  pério- 


570  PRÉVAL. 

cliques  et  accidentelles  qui  avaient  lieu  alors  :  il  fut  constam- 
ment nommé  électeur,  par  les  habitants  du  canton,  pour 
le  choix  des  députés  aux  diverses  assemblées  nationales , 
dans  l'élection  qui  était  alors  à  deux  degrés. 

Vote  par  le  Conseil  municipal,  en  1 833,  d'une  somme 
de  34  f.  »  pour  location  d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  de 
celle  de  200  f. ,  pour  le  logement  de  l'instituteur. 

Nosol.  De  i3  paroisses  du  Fertois ,  dans  lesquelles  régna 
en  1788  et  1789,  une  maladie  épidémique ,  qui  enleva  près 
de  800  personnes,  Préval  est  celle  où  elle  fil  le  moins  de 
victimes ,  quoiqu'elle  n'en  soit  pas  la  moins  populeuse. 

hydrogr.  La  petite  rivière  de  Même,  limite  la  commune, 
en  partie,  du  côté  de  l'est.  Nous  avons  vu  à  l'article  de 
cette  rivière  (p.  62  de  ce  vol.),  que  celte  paroisse  fut  taxée, 
en  1773 ,  pour  les  frais  de  son  curage.  Le  ruiss.  de  Courbry  , 
la  limite  également  au  sud  ;  et  celui  de  Moire  ou  des  Bouil- 
lons ,  la  traverse  du  nord-nord-ouest  à  l'est-sud-est ,  paral- 
lèlement à  sa  limite  nord  ,  et  à  1  k.  de  celle-ci ,  pour  aller  se 
jeter  dans  la  Même.  —  Moulin  de  Préval,  à  blé,  sur  la 
Même. 

GÉOL.  Sol  plat ,  le  long  du  cours  de  la  Même ,  dominé  ,  à 
l'est,  par  une  colline  assez  élevée  ,  qui  limite  sa  vallée  de  ce 
côté.  Terrain  crétacé  inférieur,  appartenant  à  la  formation 
d'écrite  par  M.  J.  Desnoyers,  sous  le  nom  d'oolilhe  de 
Mortagne ,  laquelle  s'étend  depuis  cette  ville  jusqu'au  de-là 
de  la  Ferté-Bernard.  On  y  trouve  de  la  marne  grise  argileuse, 
des  argiles  et  des  silex. 

Plant,  rar.  Adoxa  moschatellina,  LIN.  ;  Aquilegia  vulgarïs, 
lin.  ;  Campanula  trachelium  ,  lin.  ;  Malva  moschata ,  lin.  ; 
Sanicula  Europœa ,  lin.  ;  dans  le  bois  de  la  Matrassière- 
Boulai ,  lieu  de  ma  naissance.  Je  regrette  de  n'avoir  pas 
exploré  plus  complètement  ce  petit  taillis  ,  qui  produit,  à  ce 
que  je  crois ,  plusieurs  autres  plantes  intéressantes. 

CADASTR.  Superficie  de  762  hectar.  91  ar.  10  cenliar. ,  se 
subdivisant  ainsi  :  — Terr.  labour.,  529  hect.  85  ar.  80  cent. , 
en  5  class. ,  évaluées  à  7,  i/».,  24  •,  36  et  45  f.  —  Jard. , 
9-69-85;  3  cl.  :  45  ,  68,  90  f.  —  Allées,  vergers,  pépin., 
4-82-o5  ;  à  45  f.  —  Prés,  i45- 10-10  ;  4  cl.  127,  48,  69, 
81  f.  —  Pâtur.,  to-25-6o;  3  cl.:  10,  27,  48  f.  —  Pâlis, 
o-5o-3o  ;  à  2  f .  —  B.  futaies  ,  o-85-4o  ;  à  i5  f.  —  B.  taillis, 
33-95-4o;  4  cl.  :  4»  7?  9  ?  l&  f*  —  Pinièr.,  o-o8-4o  ,  à 
7  f.  —  Bruyèr. ,  077  80;  à  4  f.  5o  c.  —  Terr.  vain,  et  vag.  , 
0-25-90;  à  1  f.  —  Viviers,  o-i2-3o;  à  45  f.  —  Mares, 
0-21-70  ;  à  1  f .  —  Superf.  des  bâtim. ,  8-98-60  ;  en  masse, 
4o4  f.  34  c.  Obj,  non  impos.  ;  chemins ,   14-02-60.  —  Cours 


PRÉVELLE.  57i 

(Veau,  3-3)-3o.=  126  maisons,  en  7  cl.  :  8  à  (  f. ,  25  à 
8  f. ,  5 1  à  12  f.  ,  26  à  16  f. ,  5  à  20  f.,  10  à  27  f. ,  1  à  36  f. 
—  1  châf. ,  à  i5o  f.  —  1  moul.  à  eau  ,  à  35o  f.  —  1  forge  de 
maréchal ,  à  6  f . 

r>^        .,  •              f  Propr.  non  bâties  ,    27,786  f.  07   cl  CQ  c 

Revenu  impos.  < _L  fc't*  »       (  29?958  *•  °7  c» 

contrib.  Foncier,  4-?437  fȔ  pcrsonn.  et  mobil. ,  284  f.  ; 
port  et  fcn.,  à  78  f.  ;  11  patentés  :  dr.  fixe,  4-0  f .  ;  dr.  pro- 
port. ,  3o  f.  66  c.  ;  total,  4-, 85g  f.  66  c.  —  Pcrcept.  d'Avézé. 

cultur.  Superficie  argileuse,  argilo- sablonneuse  et  cail- 
louteuse, généralement  fertile  ;  ensemencée  en  céréales,  dans 
la  proportion  de  12  part,  en  froment  et  autant  en  orge  ,  6  en 
avoine ,  5  en  seigle  et  en  mélail  ;  produit  en  outre ,  trèfle , 
chanvre,  luzerne,  pommes  de  terre,  citrouilles,  etc.;  prés 
de  bonne  qualité  ,  le  long  du  cours  de  la  Même  ;  haies  fournies 
en  bois;  beaucoup  d'arbres  à  fruits,  etc.  Elève  d'un  petit 
nombre  de  chevaux  ,  d'une  grande  quantité  de  bêtes  aumailles  , 
de  moutons,  de  porcs,  quelques  chèvres.  —  Assolement 
triennal  et  quatriennal,  le  premier  plus  général;  un  couple 
de  fermes  un  peu  importantes,  12  à  i5  de  moyennes,  20 
gros  bordages  à  charrues,  celles-ci  au  nombre  de  /ho,  dont 
35  traînées  par  des  chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole 
consistant  principalement  en  grains,  dont  il  y  a  exportation 
réelle  ,  du  tiers  à  la  moitié  des  produits  ;  en  bestiaux  ,  graine 
de  trèfle  ,  chanvre  et  fil ,  foin  ,  bois ,  fruits  et  cidre  ,  etc.  11 
est  à  remarquer  que  tout  le  terrain  en  prairies ,  indiqué  au 
cadastre  ,  n'est  pas  annexé  aux  fermes  de  la  commune  : 
beaucoup  de  portions,  au  contraire,  appartiennent  à  celles 
des  communes  de  la  Chapelle-du-Bois,  et  de  S.-Antoine. 

rz:  Fréquentation  des  marchés  et  foires  de  la  Ferlé- 
Bernard  ,  de  Bélcsme  (Orne);  des  foires  de  Bonnétable 
et  de  Mamers. 

chem.  Le  principal  est  celui  déjà  indiqué,  de  la  Ferté- 
Bernard  à  Bélesme,  par  St.-Germain  de  la  Coudre  (Orne)  ; 
très-fréquenlé  ,  mais  souvent  défoncé  ,  inondé  et  imprati- 
cable en  hiver.  Les  autres  communiquent  avec  la  Chapelle 
du  Bois,  Beslou  le-Trichard ,  Avézé  ,  Souvigné. 

lieux  remarq.  Le  château  de  la  ftiatrassière  seul ,  comme 
habitation.  Sous  le  rapport  des  noms  :  la  Monnerie  (  l'Aumô- 
nerie  )  ;  la  Pêcherie  ;  la  Porcherie. 

Établ.  publ.  Mairie,  succursale,  école  prim.  votée  ;  résid. 
de  2  experts.  Bur.  de  poste  aux  lettres,  à  la  Ferté- Bernard. 

PRÉVELLE,  S;  PREVELLES,  PRENVELLES  ; 
Prevella  ,  Proçeïla ;  commune  CADASTRÉE,   devant  son  nom, 


572  PRÉ  V  ELLE. 

comme  la  précédente  ,  quoique  l'usage  le  fasse  écrire  diffé- 
remment ,  à  la  situation  du  bourg  dans  un  vallon  ,  celui-ci 
fort  resserré  ;  du  canton  et  à  5  kilom.  N.  N.  O.  de  Tuffé  ; 
de  l'arrond.  et  à  24  k.  S.  i/4~E.  de  Mamcrs  ;  à  27  k.  N.  E. 
du  Mans.  Jadis ,  du  doyenné  et  de  l'archid.  de  Montforl-le- 
Rotrou  ;  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  : 
6,  28et3i  kil. 

descript.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N. ,  par  Aulaines  ;  au  N. 
E.  ,  par  Bonnétable  ;  à  TE. ,  par  S.-Denis-des-Coudrais  ;  au 
S.,  par  Tuffé  ;  au  S.  S.  O.,  par  la  Chapelle  S.-Bémi  ;  à  l'O. , 
par  S.-Célerin  ;  cette  commune  a  la  forme  d'un  pentagone  , 
à  côtés  irréguliers,  s'élendant  du  nord  au  sud  ,  sur  un  diam. 
de  3  k.  ,  contre  2,3  h.  d'est  à  ouest.  Le  bourg,  situé  à  moins 
d'un  k.  de  l'extrémité  S.  E.  du  territoire ,  dans  le  vallon  in- 
diqué plus  haut ,  se  compose  d'une  petite  rue ,  qui  s'étend 
de  l'est  à  l'ouest,  en  passant  au  nord  de  l'église.  Celle-ci, 
n'ayant  rien  de  remarquable,  à  croisées  cinlrées,  à  cîoeher 
pyramidal,  proprement  tenue,  mais  très-simplement  décorée  ; 
entourée  par  le  cimetière,  clos  de  murs,  à  hauteur  d'appui. 

POPUL.  De  109  feux  anciennement,  on  en  compte  actuel- 
lement 2o4,  comprenant  385  individ.  mâles,  4-3°  femel. , 
total,  8i5  ;  dont  77  dans  le  bourg,  68  au  hameau  de 
l'Altière,  65  et  60  à  ceux  de  la  Marazière  et  de  la  Croix- 
Bigot  ;  4-5  et  4°  aux  ham.  de  Beauvais  et  de  la  Bédivière  ; 
3a  à  chacun  de  ceux  de  la  Bigolière  et  de  la  Coudre  ,  25  au 
ham.  de  Goiret. 

Mouç.  dècenn.  De  i8o3  à  18 12  ,  inclusiv.  :  mariag.  ,  Go  ; 
naissanc. ,  275;  déc. ,  23g.  —  De  i8i3  à  1822  :  inariag., 
53;  naiss.  282  ;  déc,  214. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Hilaire.  Deux 
assemblées  ,  l'une  assez  forte  ,  à  l'Ascension  ,  jour  choisi 
par  les  potiers  (  v.  plus  bas  iisdustr.  ) ,  pour  leur  fête  pa- 
tronale ;  l'autre  ,  à  la  S.--Jcan-Bapiisle. 

L'évêque  diocésain  présentait  à  la  cure,  et  le  curé  ,  à  la 
preslimonie  Echinard  ,  qui  valait  3o  1.  de  revenu.  Le  curé 
avait  aussi  un  droit  de  présentation  à  l'école  de  filles,  fondée 
dans  la  paroisse  de  S.- Denis  des  Coudraies  (  v.  cet  art.  ).  Le 
nom  de  Maladrerie  ,  que  porte  un  borrîage  de  Prévelies  ,  an- 
nonce l'ancienne  existence  d'une  léproserie  dans  celte  paroisse. 

HIST.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  annexée  au  château 
de  Chéronne  ,  en  Tuffé ,  était  possédée  par  la  famille  de 
Montécler  ,  qui  a  donné  son  nom  à  la  terre  de  Launay  , 
située  paroisse  de  Châtre,  actuellement  du  déparlement  de  la 
Mayenne  ,  lorsque  ,  en  1716,  elle  fut  érigée  en  marquisat , 
en  faveur  d'Urbain  de  Montécler  ,  baron  de  Charnai ,  paroisse 


PREVELLE.  573 

réunie  à  celle  d'Ernéc,  aussi  de  la  Mayenne.  (V.  l'art.  tu*fé.) 

HIST.  c;iv.  ISous  avons  vu  plus  haut  ,  qu'un  hospice  de 
lépreux  avait  dû  exister  anciennement  à  Prévelles. 

En  i833  ,  le  Conseil  municipal  ,  en  exécution  de  la  loi  du 
28  juin  ,  vote  une  somme  de  3o  f. ,  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire  ;  et  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

hydrogr.  La  petite  rivière  de  Chéronne  f  n-26)  ,  prenant 
sa  source  à  la  fontaine  de  la  Péloueric  ,  sur  la  lisière  méri- 
dionale de  la  foret  de  lionnélablc  ,  arrose  la  partie  orientale 
de  la  commune  ,  où  elle  s'est  creusé  un  étroit  vallon  ,  qui 
s'étend  du  N.  N.  E.  au  S.  S.  E. ,  sur  un  espace  de  3  k. 
environ.  —  Point  de  moulins. 

GiOL.  Sol  ondulé  ,  couvert  ;  terrain  tertiaire  moyen  , 
offrant  le  calcaire  jurassique,  dont  un  banc,  assez  épais, 
à  4-  mètr.  au-dessous  de  la  terre  végétale  ,  exploité  aux  landes 
des  Friches ,  pour  bâtir  et  pour  la  chaux  ;  le  grès  blanc 
rubanné  ;  de  la  marne  blanche  ;  des  argiles  blanche  et  jaune  , 
recherchées  pour  la  faïence  de  ïuffé,  tandis  qu'on  va  prendre 
aux  Terres-Blanches,  en  S.-Denis  des  Coudrais,  et  cela  dès 
les  i5.c  et  16. e  siècles  ,  la  plus  grande  partie  de  celle  qu'on 
emploie  pour  la  poterie. 

CADASTR.  Superficie  de  ^81  hectar.  36  ar.  10  cenliar. ,  se 
subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.  ,  4°5  hccl.  20  ar.  go  cent. , 
en  5  ciass.  ,  évaluées  à  3,  7  ,  18,  27  et  36  f.  —  Jard. ,  i3-3t« 
g5  ;  2  cl.  :  à  36  et  4-5  f.  —  Pépin. ,  o-o6~4o  ;  à  36  f.  —  Prés , 
17-49-80  ;  3  cl.  :  18  ,  36,  4-8  f.  —  Pâlis,  0-57-80;  à  7  f. 
—  B.  futaies  et  taillis,  17-61-40;  2  cl.  :  12  ,  18  f.  — Landes 
et  friches,  7-18-40  ;  à  5o  c.  —  Sol  des  propriét.  bâties  ,  5- 
64~i 5  ;  à  36  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  presbyt.  ,  o- 
66-3o.  —  Chem.,  i3-24-io.  —  Cours  d'eau,  0-28-90. 
=  199  maisons,  en  7  cl.  :  35  à  1  f.,  74  à  3  f-,  44  à  6  f.,  23  à 
9  f.,  14  a  12  f.,  6  à  16  f.,  3  à  20  f. —  îo  fourn.,  à  3  f .  chacun. 

t>  •  f  Prou,  non  bâties  ,       8  066  f.  îq  c  I  ,0  p 

Revenu  imPos.|  _^__  bâtieS)  ^       \     j   1 0,048  f.  19  c. 

COTSTRIR.  Foncier,  2,492  f .  ;  personn  et  mobil. ,  3^6  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  1 1 2  f.  ;  1 5  patentés  :  dr.  fixe  ,  62  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport.,  10  f .  ;  total,  3,o53  f,  5o  c.  —  Perception  de 
Bonnétable. 

cultur.  Sol  argilo -calcaire  ,  argilo-sablonneux  et  caillou- 
teux, médiocr.  productif,  si  ce  n'est  sur  le  coteau  situé  vers 
l'ouest  ;  cultivé  en  céréales  ,  dans  la  proportion  de  1  partie 
en  froment,  5  en  avoine,  7  en  orge,  autant  en  seigle, 
méteil  et  maïs.  Produit  en  outre,  trèfle,  chanvre,  pommes 


574 


PRINCE- 


de  terre  ,  citrouilles ,  etc.  ;  prés  de  peu  de  qualité  ;  beaucoup  de 
bois,  dans  les  haies  et  en  plusieurs  taillis;  un  grand  nombre 
d'arbres  à  fruits.  Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux, 
beaucoup  plus  de  bêtes  aumailles ,  de  moutons,  de  chèvres  ; 
moins  de  porcs,  en  proportion.  —  Assolement  triennal; 
4-  fermes  principales  ,  10  moyennes,  8  bordages  à  charrues, 
25  autres  moins  importants;  22  charrues,  traînées  par  des 
chevaux  ,  à  2  près  ,  qui  le  sont  par  bœufs  et  chevaux,  rz  Com- 
merce agricole,  consistant  en  grains,  dont  il  n'y  a  pas  expor- 
tation réelle ,  mais  plutôt  insuffisance  ;  graine  de  trèfle , 
chanvre  et  fil ,  poulains  ,  bestiaux  ,  laine  ;  bois  ,  fruits  et 
cidre  ,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  ordinaire  des  foires  et  marchés  de 
Bonnélable;  du  Pont-dc-Gesnes  et  de  la  Ferté-Bernard  ,  peu, 
INDUSTR.  Deux  fourneaux  à  chaux  ;  une  tuilerie.  Fabrique  de 
poterie  grossière  ,  à  couverte  jaune  ,  brune,  verte  ;  de  pots 
à  ileurs  ,  qui  résistent  bien  à  la  gelée  ;  dont  24.  fournaux  ou 
usines  ,  n'occupant ,  le  plus  ordinairement ,  que  le  propriétaire 
et  sa  famille  ;  plusieurs  ne  confectionnant  que  de  petits 
ménages  et  des  jouets  d'enfants.  Feu  M.  Menjot-d'Elbenne  , 
dans  une  statistique  manuscrite  du  canton  de  Tuffé  ,  rédigée 
en  i^o4>  a  évalué  à  27,000  f.  le  produit  des  36o  fournées  de 
poteries  cuites  par  ces  2^  fourneaux  ,  chacune  de  24  douzaines 
de  pièces,  ce  qui  en  donne  216,000.  Ce  nombre  paraît 
exagéré,  la  plupart  des  fourneaux  étant  tellement  petits,  qu'ils 
sont  renfermés  dans  les  cours  des  maisons  des  fabricants  ,  et 
n'ont  pas  élé  ,  par  ce  motif,  compris  au  cadastrement.  Esti- 
mant ensuite  à  4>8oo  f.  le  produit  de  4°  fournées,  de  10  pipes 
chacune,  la  chaux  et  la  brique  cuites  par  les  3  fourneaux  ,  et 
les  frais  du  tout  à  18,000  f.,  il  reste  un  bénéfice  de  i3,8oo  f , 
main-d'œuvre  payée.  —  Fabrication  de  toiles  et  de  cordes  , 
pour  l'usage  des  particuliers. —  Quelques  habitants,  vont  en 
Beauce,  travailler  à  la  récolte. 

rout.  ET  chem.  Aucune  route  ni  grand  chemin  d'exploi- 
tation, ne  traverse  ce  territoire;  mais  seulement  des  chemins 
vicinaux  ,  d'assez  difficile  exploitation  ,  conduisant  à  Bon- 
nélable,  à  Tuffé  ,  et  aux  bourgs  environnants. 

lieux  REMARg.  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms  :  Courlavel  ;  Beauvais ,  Monlaigu -,  la  Vallée-à- 
l'Eau  ,  la  Vallée-Gauvain  ;  les  Grandes  et  Petites  Tuileries  ; 
Culdevache  ;  le  Cormier,  la  Coudre  ,  la  Brosse. 

ÉTABL.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  primaire;  débit 
de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Bonnétable. 

PiUATGE,  Pringeium  ;  étyrnologie  inconnue.  Petite  pa- 
roisse érigée  en  commune,  du  cant.  de  S.-Jean  de  la  Motte, 


PRINGÉ.  575 

cl  du  district  de  la  Flèche ,  en  1 790  ;  réunie  à  celle  de  Luché , 
lors  de  l'organisation  de  Tan  X;  du  cant.  et  à  1 1  k.  N.  O.  du 
Lude ,  de  Tarrond.  et  à  9  k.  E.  de  la  Flèche  ;  à  35  k.  S. ,  un 
peu  vers  O.  du  Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  Clermont- 
Gallerandc  ,  de  l'archid.  de  Sablé  ,  du  dioc.  du  Mans  et  de 
i'élect.  de  la  Flèche.  —  Dist.  lég.  :  i3 ,  11  et  4-3  kil. 

descript.  Le  territoire  de  Pringé  ,  occupant  l'extrémité 
occidentale  de  la  commune  de  Luché,  a  la  forme  d'une  ellipse, 
s'élendant  du  N.  N.  E.  au  S.  S.  O. ,  sur  un  diam.  de  4^4  h. , 
contre  1,7  h.  au  plus  de  largeur.  Il  est  limité  au  N. ,  par 
S.-Jean  de  la  Motte  ;  à  l'E. ,  par  le  territoire  propre  de 
Luché  ,  dont  le  sépare  le  ruisseau  de  Malvaut;  au  S.  ,  par  le 
Loir,  qui  le  sépare  de  Thorée  ;  à  l'O. ,  par  Mareil- sur-Loir, 
le  ruiss.  de  Carpenlras  entre  deux.  —  Le  bourg,  à  2,4  h. 
N.  O.  de  celui  de  Luché,  ne  se  compose  que  d'un  petit 
nombre  de  maisons  ,  formant  une  courte  rue  ,  qui  s'étend  de 
l'E.  à  l'O.  Petite  église,  n'ayant  rien  de  remarquable,  à  clo- 
cher pyramidal ,  au  nord  de  laquelle  est  attenant  le  cimetière. 

popul.  Comptée  pour  67  feux  sur  les  états  de  l'élection 
de  la  Flèche,  elle  est  actuellement  de  83  ,  comprenant  3i3 
individus  ,  dont  267  dans  le  bourg.  V.  l'art,  luché. 

hist.  ecclés.  La  cure ,  estimée  valoir  mille  livres  de 
revenu  ,  à  la  présentation  de  l'évêque  du  Mans  ,  jusqu'en 
1597,  que  l'évêque  Cl.  d'Angennes  en  fit  échange  avec  J. 
de  Gondi  ,  abbé  commendataire  de  S.-Aubin  d'Angers , 
contre  la  cure  de  S.-Ouen  des  Fossés,  au  Mans,  qui  était 
à  la  présentation  de  l'abbé  de  ce  monastère  ,  mais  dont  il  se 
réserva  l'institution.  Cet  échange  fut  approuvé  par  une  bulle 
du  pape  Clément  VIII.  (  V.  ni-354;  574.  )  ■—  La  chapelle 
Douet  ,  dans  celte  paroisse  ,  valait  10  1.  de  revenu. 

En  1670  ,  le  curé  de  Pringé  rend  aveu  au  fief  de  la  Motte- 
Achapt,  en  S.-Jean  de  la  Motte,  de  la  baronnie  de  Brouassin , 
en  ?Tiansigné  ,  appartenant  alors  à  Gaspard  de  Champagne  , 
comte  de  la  Suze. 

La  cure  de  Pringé  n'est  plus  aujourd'hui  qu'une  succursale, 
dont  le  desservant  a  le  litre  de  vicaire  à  vie  de  celui  de  Luché. 

Une  ordonnance  du  8  mars  1829  ,  autorise  l'acceptation 
d'une  maison,  avec  jardin  et  dépendances,  évaluées  à  3, 000  f., 
offerte  en  donation  à  la  fabrique  de  l'église  de  Pringé.  Une 
autre  ordonnance,  du  12  mai  i833,  autorise  un  échange 
d'immeubles  ,  entre  cette  fabrique  et  le  S.r  Mallard. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
terre  de  Gallerande,  dont  le  château  est  silué  à  8  h.  O.  N.  O. 
du  clocher.  V.  son  article  ,  11-49$  7  et  l'HtëT.  jtcqd.  de  celui  de 
Luché. 


576  PRUILLÉ-LE-CHÉTIF. 

Le  fief  du  Plessis- Marchais  ,  ferme  aujourd'hui,  à  1,8  h. 
O.  S.  O.  du  bourg  ,  était  aussi  de  la  paroisse  de  Pringé.  C'est 
par  erreur  qu'à  l'art.  Luché  (  Jl-678  ) ,  nous  avons  nommé 
à  sa  place,  le  Plessis-Allouin ,  qui  est  de  Mareil-sur-Loir, 
comme  on  peut  le  voir  à  cet  art.  (  IV- 14  )•  En  i535,  Louis 
du  Fresneau  ,  chevalier,  qui  épousa  Radegonde  de  Karadeuc, 
était  seigneur  de  Crânes  et  de  Pringé. 

antiq.  C'est  bien  sur  le  territoire  de  Pringé  ,  dans  le  champ 
du  Prêche  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  aux  articles  Luché  et 
Mansigné  (  Jl-680),  et  non  pas  sur  celte  dernière  commune, 
comme  on  le  lit  page  75  de  {Annuaire  de  fa  Sarthe  pour  1 834  ? 
que  fut  trouvée  ,  il  y  a  une  douzaine  d'années ,  une  médaille 
en  or  de  Vespasien  ,  et  plusieurs  autres  ,  à  différentes  époques. 

Voir ,  pour  le  surplus  de  ce  qui  concerne  cette  ancienne 
commune  ,  l'art,  luché. 

PROFONTEVAIJT,  rivière  ;  la  môme  que  celle  décrite 
plus  haut  sous  le  nom  de  prélambert.  V.  ce  mot. 

PROTAIS  (  SAINT  GERVA1S  ET  £AINT~  )  ;  voyez  S.-GE&VAÏS 
ET  S.-PROTAIS. 

PROUTERIE ,  PROUSTERIE  (  la  )  ,  fief  de  la  com- 
mune d'Avezé,  près  la  Ferté-Bernard  ,  sur  les  confins  du 
Perche,  dont  il  a  élé  déjà  parlé  à  l'art.  AVÉZÉ  (  1-78  ).  Nous 
n'y  revenons  ici  ,  que  pour  la  citation  d'un  fait  historique  , 
se  rapportant  à  l'un  de  ses  anciens  seigneurs  ,  dont  le  nom 
propre  est  ignoré.  Le  28  juillet  i58g,  J.  de  Thévalle  , 
comte  de  Créance  ,  surprend  sur  les  ligueurs  la  ville  de 
Mortagnc  au  Perche.  Louis  de  Vallée  ,  seigneur  de  Pescherai 
(  v.  cet  art.,  p.  l^w  )  ,  fait  gouverneur  du  Perche  par  le  duc 
de  Mayenne ,  rassemble  ses  forces  et  pénètre  dans  Morlagne , 
le  i.cr  août  suivant ,  le  jour  même  de  l'assassinat  d'Henri  111, 
sur  les  2  ou  3  heures  du  matin.  La  Fretle,  qui  faisait  uns 
ronde ,  entendant  les  ligueurs  s'avancer  au  cri  de  Vive  Pes~ 
cherai  !  fait  sonner  l'alarme  ;  chacun  court  aux  armes,  Hei^ 
tré  ,  lieutenant  de  Créance  ,  guerrier  aussi  actif  que  vaillant, 
s'avance  au-devant  de  l'ennemi ,  commence  la  charge  ,  suivi 
des  seigneurs  du  Plessis  de  Dancé  ,  de  Bourg  ,  de  la  Brélon- 
nière  et  de  la  Prousterie  ,  combat  Pescherai  qui  ,  blessé  au 
bras ,  qu'on  fut  obligé  de  lui  amputer  par  la  suite  ,  est 
repoussé  de  toutes  parts  et  forcé  de  prendre  la  fuite  vers; 
Bélesme  ,  en  laissant  une  cinquantaine  des  siens  sur  la  place* 
dont  le  capitaine  Vancé-Brestel. 

PRUILLÉ-LE-CHÉTIF,  P.  LE  GAUD1N ,  p.  1,* 
CAPTIF;  PREtjillÉ,  PROUILLÉ  (  Cassini)  ;  Prulleium  Gaudini \ 
vel  Captwi  ;  Prulliucum ,  Proiliaciim ;  étymologie  inconnue.. 
Commune  cadastrée  ,  du  2.e  cant, ,  de  l'arrond.  et  à  6  kilom* 


PRUILLÉ-LE-CUÉTIF.  577 

i/2  O. ,  un  peu  vers  S. ,  du  Mans  ;  autrefois  dans  les  Quintes, 
du  dioc.  et  de  Félcct.  de  la  même  ville.  —  Dist.  lég.  :  8  kilom. 

dlsckipt.  Bornée  au  N.  O. ,  par  T  rangé  ;  au  N. ,  par  la 
Chapelle  S.-Aubin  ;  au  S.  ,  par  S.-Georges  du  Bois  ;  à  TE., 
par  S.  -Pavin  des  Champs  ;  au  S.  S.  E. ,  par  Allonnes  ;  au  S. , 
par  S.-Georges  du  Bois  ;  au  S.  S.  O. ,  par  Elival-Iès-îe- 
Mans  ;  à  l'O.,  par  Fay  ;  elle  forme  un  heptagone  irrégulier, 
dont  les  côtés  varient  de  i  k.  à  4  k.  i/a  ;  pouvant  se 
réduire  à  un  triangle  ,  à  peu-près  équilatcral ,  ayant  sa  base 
au  sud  et  son  sommet  au  nord.  Le  bourg,  situé  dans  la  partie 
centrale  du  territoire,  ne  se  compose  que  de  l'église  et  d'un 
très-petits  nombre  de  maisons  dominées  à  Test  par  une 
colline,  au  nombre  desquelles  sont  le  Presbytère,  et  la 
Grande -Maison,  celle-ci  à  ouvertures  à  croix  en  pierre, 
à  filets.  Petite  église  a  fenêtres  semi-ogivales ,  à  clocher 
en  bâlière.  Cimetière  attenant  au  côté  sud  de  l'église  ,  divisé 
en  deux  pariies  par  un  chemin  ,  Tune  et  l'autre  closes  de 
haies  seulement. 

popul.  De  87  feux  autrefois ,  on  en  compte  actuellement 
i33,  comprenant  32i  indiv.  mâles,  291  femelles,  total, 
612  ;  dont  45  dans  le  bourg  ;  35  ,  3o  et  25  ,  aux  ham.  des 
Caudraics ,  de  Basse-Epine  et  des  Coheries  ;  22  et  20  à  ceux 
de  la  Motte  et  des  Gatelles  ;  de  12  à  i5  à  ceux  des  Maisons- 
Rouges,  des  Pauvardières  et  des  dallées. 

Mouv.  dècenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mar. ,  23; 
naiss.  ,  109;  déc ,  i4o.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  53; 
naiss. ,  i44  ;  déc  ,  i4*. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  l'invocation  de  S. -Pierre.  Prin- 
cipale assemblée  ou  fêle  patronale ,  le  dimanche  le  plus 
proche  du  29  juin  ;  une  autre  ,  le  4  déc. ,  fête  de  Ste-Barbe, 
de  dévotion  seulement ,  attirant  un  grand  concours  de  fidèles , 
qui  viennent  offrir  des  cierges  à  la  sainte. 

La  cure,  qui  valait  environ  Goo  1.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  du  chapitre  de  la  cathédrale.  Il  y  avait  dans 
l'église  paroissiale  une  fondation ,  appelée  la  prestimonie 
Jarossay,  et  une  chamelle  au  manoir  du  Trmchet. 

Hélie  ,  comte  du  Maine,  ioo5-iiio,  fit  remise  à  l'évêque 
du  Mans  et  à  son  chapitre,  de  tous  les  droits  connus  sous 
le  nom  de  coutumes  ,  et  des  rentes  qu'il  avait  droit  de 
percevoir  sur  leurs  terres  ,  dans  toute  l'étendue  des  Quintes 
du  Mans  (  v.  cet  art.  ) ,  notamment  à  Pruillé-le-Chélif. 

L'évêque  Guill.  d*î  Passavent ,  1142-1186,  donna  à  ses 
chanoines  l'église  de  Pruillé  et  plusieurs  autres,  qu'il  relira  des 
mains  des  laïques  ,  par  qui  elles  avaient  été  usurpées  dans 
des  temps  de  troubles. 

iv  37 


578 


PRUILLÉ-LE-CHÉT1F. 


Une  ordonn.  royale  du  26  déc.  i83/f,  aulorise  la  fabrique 
de  l'église  de  Pruillé-le-Chélif ,  à  placer  une  somme  de  i£3  f. 
qui  lui  appartient ,  en  rentes  sur  l'état. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  au  cha- 
pitre diocésain,  à  qui  elle  fut  donnée,  probablement,  par 
Jes  anciens  seigneurs  de  cette  paroisse.  On  ne  sait  si  elle  élait 
annexée  à  la  Grande- INJaison  ,  située  au  bourg,  ou  à  quel- 
qu'un des  fiefs  ci-après.  Le  chapitre  en  faisait  valoir  !a  dîme 
et  possédait,  dans  la  paroisse,  les  métairies  et  bordages  de 
Long- Mortier ,  des  Salles,  de  la  Touche,  du  Petit-Tronchet, 
affermées,  en  1790  ,  i,o5o  1.  de  revenu. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  Le  Tronchet,  à  1, 1  h.  S.  E.  du  clocher,  dont  le  manoir 
avec  chapelle,  a  été  détruit,  appartenant  jadis  à  famille 
Levayer  de  Vandœuvre  et  relevant  censivement  du  chapitre 
de  S.-Julien  du  Mans.  —  2.0  B eau vais ,  à  1,2  h.  S.  O  ,  simple 
ferme  aujourd'hui.  —  3.  °Le  Grand-  V essieux ,  à  2  k.  E.  ,  un 
peu  vers  S.,  du  bourg  ;  à  la  collégiale  de  S. -Pierre  de  la 
Cour  du  Mans.  —  4-°  La  Manouillère ,  à  1  k.  S.  du  même  , 
maison  de  construction  moderne,  avec  avenues.  Elle  ap- 
partenait, vers  1770,  à  M.  Nepveu ,  provôt  provincial 
du  Maine,  et  passa  ensuite  à  M.  l'abbé  Nepveu  de  Bellefiile. 
Celte  propriété ,  dont  la  ferme  vient  d'être  incendiée  (  juin 
i836),  par  l'imprudence  d'un  ouvrier,  est  actuellement  la 
propriété  de  M.  L.  Deslandes ,  ancien  négociant  au  Mans. 
—  5.°  La  Salle  ,  tout  près  et  au  N.  du  bourg,  maison  bour- 
geoise ,  à  M.  Marteau.  —  6.°  Le  Tertre ,  à  1  k.  1/2  E.  S.  E. , 
belle  maison  moderne  ,  avec  de  fort  beaux  dehors ,  apparte- 
nant à  M.nie  V.e  Barbeu-Durocher.  V.  plus  bas  histork,). 

On  lit  au  Rôle  du  ban  et  de  Tarrière-ban  de  la  province  , 
dressé  en  1639:  «La  veufve  et  héritiers  du  S/  Damilly, 
par.  de  Pruillé-le-Chélif ,  taxés  à  un  mousquetaire.  »  On 
n'indique  pas  pour  quel  fief. 

hist.  Civ.  Pruillé  possède  un  bureau  de  charité  ,  doté  de 
a4  f.  de  revenu.  Une  ordonnance  royale  du  26  mars  1829  ,  au- 
torise l'acceptation  du  legs  ,  fait  par  le  S  r  F.  J.  H.  Bicher  de 
Montauban  ,  d'une  somme  de  5oo  f. ,  aux  pauvre  de  INeuville- 
sur-Sarthe  ,  Courcebceufs  ,  Teille  et  Pruillé-le-Chélif. 

Vote  en  i833,  par  le  conseil  municipal,  d'une  somme  de 
80  f,,  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école,  et  de  celle  de  200  f., 
pour  le  traitement  de  l'inslileur. 

historiq.  Le  12  fructidor  an  111  (29  août  1795),  MM. 
Barbeu  du  Bourg,  père  et  fils,  anciens  négociants,  sont 
assassinés  par  les  chouans  à  leur  maison  de  campagne  du 
Tertre.  Trois  hommes  armés  les  saisissent  au  milieu  de  8  à 


PRUILLÉ-LE-CIÏÉTIF.  579 

io  journaliers  occupés  à  battre  du  grain,  qui  n'opposent  au- 
cune résistencc  ;  les  conduisent  dans  un  petit  bois  voisin  de  la 
maison,  et  les  y  massacrent  à  coups  de  fusils,  de  sabres  et 
de  bayonnetles.  Lors  de  la  prise  du  Mans  par  les  chouans, 
le  16  oclobre  1 799  <,  la  première  colonne  qui  pénètre  dans 
la  ville,  sous  les  ordres  du  comle  de  Bourmont ,  avait  com- 
mencé dès  le  i4>  à  se  réunir  sur  Pruillé  ,  Allonncs  et 
Bouillon. 

antiq.  Il  exisle,  surplusieurs  champs  de  la  IYTanouillère,  d'é- 
normes tas  de  scories  de  forges  à  bras,  qu'on  en  extrait  pour 
la  réparation  du  chemin  du  Grand-S.-Georges.  On  y  a  ren- 
contré une  médaille  fruste,  en  bronze. 

GÉOL.  Sol  très-ondulé,  coupé  et  boisé;  terrain  tertiaire 
moyen  ,  dont  le  grès  vert  (orme  la  base  ,  dans  toute  la  partie 
occidentale  ;  tandis  que  le  calcaire  jurassique  se  rencontre  dans 
la  partie  orientale.  L'un  et  l'autre  sont  recouverts  par  des 
grès  ferrifères  tertiaires  et  des  sables  provenant  du  grès  de 
Fontainebleau.  Celte  commune  possède  un  petit  dépôt  ter- 
tiaire d'eau  douce,  remarquable  par  la  grande  quantité 
de  marne  qu'il  renferme.  Il  offre  surtout  une  grande 
variété  de  silex  résinite,  en  masses  considérables,  jaspé,  de 
couleurs  variées  ,  plus  ou  moins  agréables  à  l'œil.  La  marne 
d'eau  douce  de  ce  dépôt,  est  employée  pour  l'amendement 
des  terres.  Feu  Menard  de  la  Groie,  le  naturaliste,  avait 
rencontré  dans  une  de  ces  marnières,  un  échantillon  de 
quarts  agate  calcifère  tfHaiïy.  —  Fontaine  minérale  ferru- 
gineuse ,  au  lieu  de  la  Louvrinière ,  à  1  k.  O.  du  bourg. 

rtdrogr.  Le  seul  cours  d'eau  de  cette  commune ,  est  le 
ruisseau  ou  petite  rivière  d'Orne-Nord  ou  Champenoise 
(  v.  son  art.  ),  qui  traverse,  du  N.  au  S.,  la  partie  occi- 
dentale du  territoire,  en  passant  à  1,8  h.  à  l'ouest  du  bourg. 
—  Point  de  moulins. 

cadastr.  Superfic.  de  i,oa3  hect.  3i  ar.  96  cenliar. ,  se 
subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.  ,  687  h.  26  ar.  09  cent. , 
en  5  class. ,  évaluées  à  6  f.  09  c. ,  17-45,  26-71  ,  4-1-54  et 
5 2  f.  90  c.  —  Jard.,  23-37*83  ;  à  52  f.  99  c.  —  Vign. ,  16-07- 
74;  2  cl. .-39  f.  73  c,  5a  f.  99  c.  —  Prés,  io3-48-o8;  4 
cl.  :  23  f.  27  c. ,  38^3 ,  69-72  ,  0*9  f.  08  c.  —  Pâlur.,  21-77- 
74;  2   cl.:  9  f.  64  c. ,    19  f.  36  c.  —  B.  taillis,  127-57-80; 

4  cl.  :  5  f.  5o  c. ,  1  i-5o,  i7~3o,  2  3  f.  —  Pinièr. ,  2-61-37  ; 
à  9  f.  91  c.  —  Land. ,  5-o5-Ô7  ;  à  5o  c.  —  Superf.  des  bâtim. 
et  cours  7-79-38;  à  5a  f,  90  c.  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  pres- 
byl. ,  jard. ,  cimet. ,  0-59-87.  —  Chcm.  et  cours  d'eau ,  27-70» 
-3g.  =  i2i  maisons,  en  6  cl. ,  52a  9  f. ,  29  a  i5  f.,  2  1  à  3i  f. 

05  c. ,  i5  à  34  f.  5o  c. ,  2  à  5i  f.  75  c. ,  2  à  86  f.  20  c. 


58o  PRU1LLÉ-LE-CHÉTIF. 

•r,  •  S  Propr.  non  bâties,  n8,i54  f.  Q2  c.  !    -,     \-  i  c   / 

Beveku  impos.  \  „L  bâties,  a,348       .     }   ^>o>3  f.  47  c 

COTSTRIB.  Foncier,  3,64g  f«î  personn.  et  mobil.,  270  f  ; 
port,  et  (en.,  yltî»  ;  3  patentés  :  dr.  fixe  ,  12  f.  ;  dr.  proport. , 
»  f.  Total ,  4-,oo5  f.  —  Percept.  de  S.-Pavin  des  Champs. 

CULTUR.  Superficie  argilo-calcaire,  argiio-sablonneuse  sur- 
tout; ensemencée  en  céréales,  dans  la  proportion  de  20 
parties  en  froment,  autant  en  seigle  et  métcil,  10  en  orge 
et  3  seulement  en  avoine  ;  produit  en  outre  :  sarrasin  ,  maïs , 
chanvre  ,  trèfle  ,  citrouilles  ,  etc.  ;  vigne  ,  donnant  du  vin  de 
petite  qualité,  en  blanc  et  en  rouge  ,  consommé  sur  place  ; 
bois,  arbres  à  fruits,  châlaigners.  Elève  de  quelques  poulains, 
d'un  assez  grand  nombre  de  bestiaux  de  toutes  sortes.  — 
Assolement  triennal;  9  à  10  fermes  principales,  un  grand 
nombre  de  moyennes  et  de  bordages  ;  5o  charrues ,  dont 
moitié  traînées  par  bœufs  et  chevaux ,  l'autre  moitié  par 
chevaux  seuls.  =3  Commerce  agricole  ,  consistant  en  grains  , 
dont  il  n'y  a  point  d'exportation  réelle  ;  en  chanvre  et  fil , 
graine  de  trèfle ,  fruits  et  cidre  ,  bois  ;  jeunes  chevaux  j  bes- 
tiaux ,  porcs  gras  ;  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  du  Mans  et  de  Vallon. 
industr.  Un  fourneau  à  chaux  et  tuilerie  ,  au  lieu  de  Vide- 
bourse  ,  de  temps  immémorial.  En  1767  ,  M.  Beaussan-Dubi- 
gnon  ,  notaire  à  la  Suze  ,  établit  à  Pruillé  un  fourneau  à 
chaux  et  à  briques  ,  offrant  l'avantage  d'une  grande  économie 
de  conbuslible,  pour  lequel  l'académie  royale  de  Berlin  lui 
décerna  une  médaille  en  or  l'année  suivante.  Quoique  cons- 
truit sur  un  plan  judicieux  ,  ce  fourneau  a  élé  abandonné. 

rout.  lt  CHEM.  Située  entre  les  deux  chemins  du  Mans  à 
Vallon ,  à  Loué ,  à  Brûlon  et  à  Sablé  ,  par  S.-Georges  du 
Bois  et  par  Fay ,  celle  commune  recevra  un  grand  avantage 
pour  ses  débouchés,  de  la  construction  de  la  route  départe- 
mentale du  Mans  à  Sablé  ,  quelque  direction  qu'on  lui  donne  , 
mais  surtout  si  elle  est  dirigée  par  Vallon. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  le  Tertre  ,  la  Ma- 
nouillère ,  la  Salle.  Sous  le  rapport  des  noms:  la  Salle,  la 
Motte,  la  Nouvelle-Chasse  ,  Videbourse  ,  V illaines  ,  Befeu  , 
Saint-Loup  ;  le  Tertre,  Beauvais,  les  Vallées,  Long-Mortier  ; 
les  Landes,  les  Ouches,  la  Brière,  la  Brosse,  la  Troisse  , 
les  Aulnaies ,  les  Coudraies ,  le  Cormier,  le  Petit-Chêne, 
le  Laurier;  Chante-Mêle  (Merle  )  ;  la  Chaussumerie. 

établ.  publ.  Mairie,  succursale,  bur.  de  bienfaisance, 
école  primaire  de  garçons  ;  bureau  de  poste  aux  lettres  , 
au  Mans. 


PRLILLE-L'ÉGUILLÉ.  58i 

PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉjP.L'EGUILLIER  ;  Proiliacus; 
Pruillieum  ocularii ;  commune  cadastrée,  du  cant.  et  à  3 
kiiom.  8  hect.  S.  O.  de  Lucé-le-Grand  ;  de  l'arrond.  et  à  25 
k.  O.  i/4-S.  de  Saint-Calais  ;  à  26  k.  S.  E.  du  Mans;  jadis 
du  doyenné,  de  Parchid.  et  de  Pélect.  de  Château-du-Loir , 
du  dioc.  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  :  4  »  29 ,  3o  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  et  au  N.  E.,  par  le  Grand-Lucé  ; 
à  TE.,  par  S.- Vincent  de  Lorouer  ;  au  S.,  par  Jupilles  ;  à 
PO. ,  par  Marigné  ;  au  N.  O. ,  par  S. -Mars  d'Outillé  ;  cette 
commune  à  la  forme  d'un  pentagone  irrégulier,  différent  peu 
d'un  carré  ,  s'allongeant ,  du  N.  au  S. ,  sur  un  diam.  de  5,7  h. , 
contre  4  à  5  k.  de  largeur,  d'E.  à  O.  Le  bourg,  situé  à  i,3  h. 
seulement  de  la  limite  E.  N.  E.  du  territoire,  forme  une 
petite  place,  entourant  les  côtés  sud  et  ouest  de  l'église,  au 
moyen  de  la  suppression  de  l'ancien  cimetière  ;  et  deux 
petites  rues  qui ,  parlant  de  ce  dernier  côté  de  la  place,  se  diri- 
gent ,  l'une  directement  à  PO. ,  l'autre  au  S.  O.  Sur  les  murs 
de  la  plus  belle  des  maisons  de  ce  bourg ,  étaient  peintes 
en  grosses  lettres  ,  en  i83a  ,  de  nombreuses  inscriptions 
patriotiques  ,  dont  une  fort  remarquable  par  son  bon  goût  !  !  ! 
Eglise  romane,  jolie  et  bien  décorée  à  l'intérieur ,  dont  la 
porte  occidentale  ,  accompagnée  de  colonnes  du  même  style  , 
supporte  une  archivolte  ornée  d'un  rang  de  frêles  crénelées 
rectangulaires  ,  et  de  deux  rangs  de  zig-zags.  La  tour,  suppor- 
tant un  clocher  pyramidal ,  construite  depuis  un  demi  siècle 
seulement,  est  placée  à  quelque  distance  en  avant  de  cette 
porte.  Très-beau  presbytère.  Nouveau  cimetière  ,  en  dehors 
du  bourg,  du  côté  sud,  sur  le  chemin  de  Jupilles,  entouré 
de  murs  et  de  haies. 

popul.  De  2 14  feux  anciennement ,  on  en  compte  actuelle- 
ment 5i5,  comprenant  9 1 4  indiv.  mâles,  g4t  femelles, 
tolal ,  i855  ;  dont  583  dans  le  bourg  ;  5o  ,  36  ,  34 ,  3o  ,  28  , 
24»  22  et  20,  aux  hameaux  de  Renaudières ,  de  Salmaise  , 
de  Beauregard ,  des  Braudières ,  des  Hamelières  ,  des  Graf- 
fanlières  ,  de  la  Perroiière  ,  de  l'Etre-Moisy,  et  du  Parc. 

Moiw.  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar.  i33; 
naiss. ,  402  ;  déc. ,  4°o.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  i4o  ; 
naiss. ,  489;  déc,  265. 

hist.  ecclés.  Église  sous  le  vocable  de  S.  Christophe , 
dans  laquelle  existait  anciennement  une  statue  colossale  de  ce 
saint,  dont  le  culte,  comme  on  sait,  a  remplacé  celui  de 
l'Hercule  gaulois.  Deux  fêtes  patronales  ,  la  i.re,  le  dimanche 
qui  précède  le  24  juin,  fête  de  S.-Jean-Baptiste,  pour  la 
louée  des  doinesliques  ;  l'autre,  le  1."  dimanche  de  sep- 
tembre, en  remplacement  de  celle  qui  tenait  le  27  janvier, 


58a  PRMLLÉ-L'ÉGUILLÉ. 

fête  de  S.- Julien,  patron  de  la  collégiale.  La  cure  ,  qui  valait 
5oo  1.  de  revenu  ,  était  à  la  présentation  du  chapitre  de  l'église 
du  Mans. 

Il  existait  à  Pruillé  ,  avant  la  révolution  ,  une  église  collé- 
giale, dont  on  rapporte  ainsi  l'origine  :  S.  Julien,  visitant  son 
diocèse  ,  arriva  chez  le  seigneur  de  Pruillé  ,  dont  il  trouva  le 
fils ,  suivant  Corvaisier  ;  la  fille  ,  selon  D.  Denis  Briant  ;  qui 
venait  d'expirer.  Le  saint  évêque  ayant  passé  la  nuit  en  prière 
auprès  du  mort ,  obtint  sa  résurrection.  En  reconnaissance  de 
ce  bienfait,  le  père  destina  son  fils  et  ses  biens  à  l'église,  et 
fonda  un  oratoire  au  même  lieu.  En  i32cj,  l'évêque  Gui  de 
Laval,  confirme  les  statuts  et  privilèges  de  la  confrérie  de 
Notre-Dame,  et  de  S.- Julien  de  Pruillé,  dont  P.  d'Eschelies  ou 
des  Eschelles  (  et  non  pas  de  Chelles ,  comme  l'ont  écrit  une 
foule  d'auteurs  ),  seigneur  de  Lucé  ,  de  Pruillé,  de  Montreuil- 
le-Henri,  de  Madrelle  (en  Lucé),  augmenta  beaucoup  les 
revenus.  On  lit ,  dans  la  charte  de  confirmation  desdils  statuts , 
que  lorsqu'un  confrère  ou  sœur  sera  décédé ,  on  criera  les 
patenôtres,  avec  les  campanes  sonnantes  par  la  ville.  Dix  ans 
plus  tard,  le  même  évêque ,  à  la  sollicitation  de  Brisgaut  de 
Coè'srnes,  chevalier,  et  de  Marie  d'Eschelies ,  fille  et  unique 
héritière  de  P.  d'Eschelies,  érige  cette  confrérie  en  collé- 
giale, composée  de  quatre  chapelles  avec  prébendes  ecclé- 
siastiques, fondées  par  lesdits  seigneurs,  pour  la  célé- 
bration d'un  service  journalier,  à  laquelle  une  cinquième  est 
ajoutée  en  i4-4o»  pour  l'entretien  de  l'église.  Deux  des 
premières  étaient  à  la  présentation  de  l'évêque  ,  les  deux 
autres  à  celle  de  ses  chanoines.  Par  un  acte  de  l'année  i36i  , 
J.  d'Eschelies  fait  don  d'une  métairie,  aux  chanoines  de 
Pruillé.  En  i5ig ,  le  cardinal  Phil.  de  Luxembourg,  pendant 
son  second  épiscopat ,  fait  un  accord  avec  le  seigneur  de 
Lucé  et  de  Pruillé ,  d'après  lequel  il  se  reserve  le  droit  de 
pleine  collation  à  3  des  5  prébendes  ,  et  laisse  les  deux  autres 
à  la  présentation  du  seigneur,  et,  afin  de  les  distinguer  ,  elles 
reçurent  les  noms  des  chapelles  auxquelles  elles  furent 
annexées  :  les  3  premières  furent  titrées  des  noms  de 
de  S.- Jean,  de  S.- Julien,  de  S.-Laurent  ;  les  deux  autres,  de 
S.-Marlin  et  de  S.-Georges. 

D'après  un  nouvel  accord ,  entre  l'évêque  Ch.  d'Angennes  , 
i556-i588,  et  le  baron  de  Lucé,  homologué  en  cour  de 
Rome,  l'évêque  céda  à  ce  dernier,  pour  lui  et  ses  successeurs  , 
le  droit  de  présentation  aux  cinq  prébendes  collégiales  ,  en 
se  réservant  la  présentation  et  collation  de  deux  chapelles 
fondées  dans  ladite  église.  11  paraît  que  depuis  ,  les  évêques 
avaient  abandonné  ce  dernier  droit ,  puisque  le  seigneur  de 


PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉ.  583 

Lucé  présentait  aux  cinq  prébendes  et  aux  deux  chapelles ,  à 
l'époque  de  la  révolution. 

Nous  ignorons  si  les  chapelles  suivantes,  fondées  dans  la 
paroisse  de  Pruillé  ,  étaient  celles  dont  il  vient  d'être  parlé  : 
i.°  de  Notre-Dame  de  la  Davière,  valant  3co  1.  de  revenu, 
présentée  parle  seigneur  de  Lucé  ;  2.°  de  Ste-  Croix ,  valant 
2  5  1.  Nous  n'avons  pas  la  certitude  que  celte  dernière,  fut 
de  Pruillé-l'Eguillé. 

On  prétend  que  le  surnom  de  YEguillé ,  donné  à  cette 
paroisse,  vient  de  ce  que  les  nouveaux  mariés  qui  voulaient 
échapper  aux  maléfices  des  noueurs  d'aiguillette,  venaient 
se  ceindre  les  reins  d'une  chaîne  scellée  dans  un  des  murs  de 
l'église ,  tandis  qu'un  prêtre  les  exorcisait ,  en  lisant  sur  eux 
une  des  leçons  de  l'évangile ,  et  récitant  ensuite  une  prière. 
La  ceinture  ou  chaîne  qui  servait  à  cet  usage,   n'existe  plus. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  de  Pruillé-l'Eguillé, 
était  une  châtellenie  que  Marie ,  fille  et  seule  héritière  de  P. 
d'Eschelles,  porta  en  mariage,  avec  celles  du  Grand-Lucé , 
de  Monlreuil- le- Henri  et  de  Madrelle,  à  Brisegaut  de 
Coê'smes.  Morts  l'un  et  l'autre  en  i4o6,  les  cercueils 
de  plomb,  dans  lesquels  on  plaça  leurs  corps,  furent 
déposés  dans  un  caveau,  construit  au-dessous  du  chœur  :  un 
tombeau  leur  fut  élevé  dans  celui-ci ,  sur  lequel  était  leur 
effigie  en  bronze.  On  voyait  encore  dans  le  bourg ,  en 
1777,  une  vieille  muraille  de  10  à  12  m.  d'élévation  et  de  2 
m.  d'épaisseur,  qui  était  un  reste  de  l'ancien  manoir  seigneu- 
rial. La  châtellenie  de  Pruillé  ,  étant  restée  constamment 
unie  à  la  baronnerie  de  Lucé ,  depuis  Pierre  d'Eschelles , 
nous  ne  répéterons  pas  ici  la  nomenclature  des  seigneurs  de 
l'un  et  de  l'autre,  que  nous  avons  donnée  à  cet  article 
(H-667). 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient:  i.°  la  Bavière, 
ferme  aujourd'hui,  à  1,3  h.  O.  un  peu  vers  S.  du  bourg  , 
dont  la  chapelle  est  citée  plus  haut;  2.0  Sahert,  ancien  châ- 
teau ,  à  la  même  distance  au  S.  ;  3.°  les  Etangs ,  à  4-  k.  S.  O. , 
simple  bordage  actuellement,  possédé,  de  1606  à  1657, 
avec  la  seigneurie  de  Jupilles,  et  une  terre  nommée  la  Mos- 
nerie  (l'Aumônerie  ou  la  Moinerie?  ),  par  Jacq.  de  Fro- 
menlières  ,  chevalier ,  conseiller  au  Grand-Conseil  ;  en  1 777  , 
par  M.  Deshayes  ;  4-.°  la  Roche-Thomas,  à  2,2  h.  O.,  apparte- 
nant, en  1777,  à  M.  Cailleau  :  actuellement  c'est  un  hameau  ; 
5.°  le  fief  de  la  Collégiale ,  qui  avait  moyenne  et  basse  justice  ; 
6.°  Un  autre,  possédé  par  l'abbaye  de  13onlieu  (  v.  cet  art.  ). 

Pruillé  rélevait  de  la  baronnie  Lucé  ,  en  partie  ;  et  de  celle 
de  Châleau-du-Loir,  pour  le  surplus. 


584  PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉ. 

Par  une  charte  de  Tan  i33i  ,  Jean  comte  de  Dreux,  sire 
de  Montpensier  et  de  Château-du-Loir ,  donne  aux  orateurs 
et  chapelains  de  Pruillé ,  différents  droits  féodaux  utiles  , 
dans  ses  forets  de  Bersay  et  de  Bois-Corbon,  spécifiés  à  cet 
article  (  i-i5g  ).  Les  mêmes  avaient  droit  de  percevoir  une 
rente  de  3  1.,  sur  le  marché  qui  se  tenait  anciennement  à 
Pruillé  ,  laquelle  rente,  après  la  suppression  de  ce  marché  , 
fut  servie  par  le  seigneur. 

nrsT.  cîv.  On  sait  qu'il  existait  anciennement  à  Pruillé  , 
un  collège  ou  école  de  garçons,  à  la  présentation  du  sei- 
gneur ;  mais  on  ignore  la  valeur  de  cette  fondation. 

Pruillé  possède  un  bureau  de  bienfaisance,  doté  de  226  f. 
de  revenu.  M.  Pineau  de  Lucé,  le  dernier  seigneur  de  Pruillé 
(  v.  l'art.  IUCÉ-I.E- grand  )  ,  mort  en  1806  ,  fit  participer  les 
pauvres  de  cette  commune,  à  un  legs  de  8,000  f. ,  avec  ceux 
de  Lucé  et  de  Villaines-sous-Lucé.  —  Une  ordonnance  royale 
du  io  octobre  i8i5,  autorise  l'acceptation  du  legs  fait  aux 
pauvres  de  Pruillé  par  Je  S.r  Cohin ,  de  la  moitié  de  son 
mobilier,  laquelle  s'est  élevée  à  ï,252  f.  99c. 

En  i833,  le  conseil  municipal  vote,  conformément  à  la 
loi  du  28  juin  ,  no  f.  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école 
primaire  ,  et  200  f.  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

HISTOR.  Le  29  germin.  an  vu  (  10  avril  1799  ),  le  bourg 
de  Pruillé  est  entouré  par  un  parti  de  plus  de  35o  chouans. 
La  plupart  des  habitants,  frappés  de  terreur,  se  tiennent 
cachés  chez  eux.  Un  seul,  le  nommé  Joseph  Hervé  maré- 
chal, voyant  venir  à  lui  un  chouan  bien  monté  et  bien 
armé ,  l'attend  de  pied  ferme  ,  quoiqu'il  fut  suivi  de  plusieurs 
autres ,  tire  un  coup  de  fusil  sur  lui,  et  tue  son  cheval. 

atstiq.  On  rencontre  sur  Pruillé-l'Eguillé ,  comme  sur  le 
précédent ,  des  amas  de  scories  ,  provenant  de  forges  à  bras. 
On  verra  plus  bas ,  aux  noms  des  habitations ,  qu'on  a  dû 
en  effet  y  extraire  du  minerai  de  fer. 

hydr.  La  commune  est  arrosée,  principalement,  par  le 
ruïss.  le  Chabosson  (  v.  son  art.,  1-295  ),  qui,  la  traversant 
de  l'ouest  à  Test,  la  divise  en  deux  parties  presque  égales  , 
et  passe  près  et  au  nord  du  bourg;  et  par  les  ruiss.  de  la  Barre 
et  de  la  Fontaine-Naveau ,  prenant  naissance,  le  i.er  dans 
un  étang ,  sur  la  limite  occidentale  du  territoire  ;  le  2.e  à  2  k. 
S.  S.  O.  du  bourg,  et  se  réunissant  au  Chabosson  à  i,4'h.  à 
l'O.  du  même.  Le  ruiss.  le  Rifroger,  dans  lequel  va  confluer 
celui  de  la  Mousserie ,  qui  a  sa  source  à  i,3  h.  N.  du  bourg  , 
limite  la  commune  au  N. ,  vers  l'E. ,  sur  un  trajet  de  1,6  h.  ; 
«enfin,  celui  des  Rochers,  qui  prend  aussi  naissance  sur  le 
territoire  de  Pruillé,  se  perd  en  terre,  dans  la  partie  sud  du 


PRUILLE-L'EGUILLE.  585 

territoire  ,  et  renaît  ensuite  ,  et  cela  à  2  reprises  différentes , 
tant  sur  Pruillé  que  sur  S.- Vincent  du  Lorouer.  —  Moulins 
à  blé  de  S.- Jean,  de  la  Fresnâye  ,  sur  le  Chabosson  ;  de  la 
Coite,  surleRifroger. 

geol.  Sol  très-ondulé  ;  terrain  tertiaire  moyen  ,  offrant  la 
craie-tufau  et  la  marne,  en  extraction,  la  première  pour 
bâtir. 

cadastr.  Superficie  totale  de  2,1 54  hectar.  69  ar.  70  cent., 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour. ,  t,.;55  h.  g4  ar.  g5  c. , 
en  5  class. ,  éval.  à  3 ,  5  ,  10,  18  et  3o  f.  —  Aires  ,  chem. , 
allées,  pépin,  vergers,  i-o5-q5  ;  2  cl.  :i8,3o  f.  —  Jard. , 
62-20-59;  en  4  cl.  :3o,  4°»  tio,  75  f.  —  Chénevièrcs ,  12- 
77-20  ;  2  cl.  :  45  >  60  f.  —  Vign. ,  3-g3-3o  ;  2  cl.  :  20 ,  3o  f. 
—  Prés,  .33-f;3-5o;5  cl.  :  6,  12,  25,  45,  65  f.  —  Pâlur. 
et  pâlis ,  7  89-40  ;  3  cl.  :  3 ,  6 ,  i5  f.  —  B.  futaies  ,  5-44_3o  ; 
3  cl  :  8,  12,  18  f.  — B.  taillis,  92- 54^5;  5  cl.:  4,  5,  8, 
12  ,  18  f.  —  Auin. ,  châtaigner, ,  1-62-20  ;  2  cl.  :  8,  1 5  f.  — 
Pinièr. ,  i2o-52-4o;  2  cl.  :  5  ,  8  f. — Land.,  bruyèr. ,  4*- 
22-25  ;  2  cl.  :  2  ,  3  f.  —  Pièc.  d'eau ,  biés  de  moul  ,  étangs , 
2-24-80  ;  à  3o  f.  —  Mares ,  37-20-00  ;  en  4  cl.  :  5,  10  ,  18, 
3o  f.  —  Sol  des  propr.  bât. ,  i3  47  91  ;  à  3o  f.  Obj.  non  imposr. 
Foret  de  Bersay  ,  304-98-80.  —  Egl.  et  cimet.,  0-78-00.  — 
Cours  d'eau,  2-88-10.  =  4°/-  maisons,  en  10  cl.:  10  à  1  f. , 
47  à  3f.,  ao4à  6  f. ,  77  à  10  f. ,  86  à  i5  f. ,  32  à  20  f.,  i5à 
a5  f. ,  7  à  35  f. ,  7  à  5o  f. ,  4  à  60  f.  —  3  moulins ,  1  à  4o  f. , 
2  à  80  f.  chacun. 

r>      „    .,  •  (Propr.  non  bâties,   25,q£6  f.  qq  C")    «>     /*.  f  „„  „ 

REVENUjmP0S'{  —-bâties,  5,{85        »     }  3.,43t  f.  99  c. 

CONTRIB.  Foncier,  4>544  f-î  personn.  etmobil.,  84o  f .  ; 
port,  et  fen.,  247  f.  ;  3o  patentes  :  dr.  fixe ,  1 19  f.  5o  c  ;  dr. 
proport.,  3o  f.  66  c.  Total ,  5,781  f,  16  c.  —  Perception  du 
Grand  Lucé. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire  et  argilo-sablonneuse  , 
médiocrement,  productive;  entièrement  sablonneuse  et  mau- 
vaise à  l'ouest,  et  surtout  au  nord-ouest,  où  sont  des  landes 
faisant  partie  de  celles  dites  de  Grammont  (  v.  ce  mot  )  ; 
cultivée  en  céréales  dans  la  proportion  de  froment,  1  partie  ; 
meleil  et  seigle ,  7  ;  orge,  3  ;  avoine  ;  2  ;  produit,  en  outre, 
un  peu  de  chanvre  et  de  trèfle;  arbres  fruitiers,  un  peu  de 
vigne  ;  prés  de  très-médiocre  qualité  ;  beaucoup  de  bois,  dont 
une  notable  portion,  dont  la  contenance  est  indiquée  au 
cadastrement,  de  la  foret  de  Bersay,  occupant  l'extrémité 
méridionale  du  territoire  ;  et  plusieurs  bouquets  particuliers  , 
dont  quelques-uns  appartenaient  à  l'ancienne  collégiale,   un 


586  QUENTIN. 

autre,  au  fief  de  la  Roche-Thomas.  Elève  d'un  petit  nombre  de 
chevaux  ,  de  bêles  à  cornes  de  porcs  ;  davantage,  proportion- 
nellement ,  de  moutons  et  de  chèvres  ;  quelques  ruches,  -r 
Assolement,  triennal;  1 4  fermes  principales,  34  bordages 
principaux  ;  une  très-grande  quantité  de  petits  et  de  rnaison- 
nies,  réunis  pour  la  plupart  par  hameaux,  au  nombre  de 
47.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  donl-il  n'y  a 
pas  exportation  réelle,  mais,  au  contraire,  insuffisance  du 
5."  au  i/4î  chanvre  et  fil,  fruits  et  cidre,  vin  rouge,  de 
petite  qualité ,  consommé  sur  place  ;  bestiaux ,  laine ,  cire  , 
miel  ;  menues  denrées. 

rz  Fréquentation  des  marchés  de  Lucé ,  d'Ecommoi  ,  de 
Château-du-Loir.  Nous  avons  vu  à  I'hist.  féod.  ,  que  Pruillé 
avait  anciennement  son  marché  particulier. 

industr.  Fabrication  d'un  certain  nombre  de  pièces  de 
toiles,  façon  de  Château  du-Loir,  où  elles  se  vendent; 
extraction  du  tufau  ,  pour  bâtir  ;  exploitation  des  bois  de  la 
forêt  de  Bersai,  et  confection  des  ouvrages  qui  s'y  fabriquent , 
indiqués  à  son  article. 

Rour.  ET  chem.  Aucun  chemin  de  grande  exploitation  ; 
chemins  vicinaux,  généralement  sablonneux,  conduisant  à 
Lucé  et  aux  bourgs  circonvoisins. 

lieux  rem  a  rq.  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Barre  ,  la  Brelêche  ;  Salverl  ;  la  Roche-Thomas , 
la  Petite-Roche ,  Montaroux  ,  Montauvan  (Mont-au-Vent  ?}, 
Beau- Soleil  ;  le  Minerai;  Gué-Baron ,  le  Mortier-Rouge; 
ri  vraie,  etc. 

établ.  publ.  Mairie,  succursale,  bureau  de  bienfaisance , 
école  primaire  de  garçons,  école  primaire  de  filles  ;  résidence 
d'un  notaire  ;  un  débit  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  au 
Mans;  de  distribution  ,  à  Lucé. 

PUISIEUX  ;  voyez  PisiEUx. 


0 


QUARRELIÈRE,  nom  d'un  ancien  fief,  qualifié  du  titre 
d'herbergement ,  situé  dans  les  environs  de  la  forêt  de  Bersay 
et  de  la  paroisse  de  Jupilles ,  pour  lequel  rendent  hommage, 
Huet  Quarrel  appelé  aussi  Ouarreau,  en  1^2  ;  PierreQuar- 
reau,  écuyer,  et  Blanche  du  Pont,  sa  femme,  en  1  3q4  et 
i4i3  (  V.  l'art,  jupille  ,  11-577.  ) 

QUENTIN  (saijst-  )  ;  voyez  saint-quentin. 


QUIiVCAMPOIX.  587 

QUEflTIiVIÈRE,  nom  d'un  fief  de  la  paroisse  du  Luart, 
compris,  en  1789,  dans  la  composition  du  marquisat  de  ce 
dernier  nom.  (  V.  H-Ç57.  ) 

QUEUE  DE  DUE  ou  de  doué,  nom  que  prend  la  pelite 
rivière  de  Prélambert,  après  avoir  reçu  celle  d'Ire,  dans  la 
ville  de  Château-du-Loir.  Son  cours  sous  ce  nom ,  jusqu'à 
son  confluent  dans  le  Loir,  au  port  de  Montabon,  est  de  2 
kilom.    seulement.    (  V.    les    art.    Château-du-Loir  ,    IRE , 

PRÉLAMHERT  ) 

QUEUNE,  petite  rivière  ou  ruisseau,  qui  a  sa  source 
près  le  hameau  de  la  Fontaine  ,  dans  la  commune  de  Saint- 
Quentin  ,  coule  d'abord  au  sud-sud-ouest,  passe  entre  le 
bourg  et  la  chapelle  de  ce  nom  ,  puis  près  le  bourg  St.- 
Maixent,  après  lequel  il  reçoit,  successivement,  par  sa  rive 
gauche,  trois  petits  ruisseaux  venant  du  sud  est  et  du  sud; 
se  dirige  ensuite  à  l'ouest-nord-ouest  ;  conflue  avec  la  petite 
rivière  de  Barbe  -d'Orge  ,  en  traversant  la  grande  route  de 
Paris  à  Nantes  ;  et  se  jette  peu  après  dans  l'Huisne  ,  près  et  à 
l'ouest  de  la  ferme  de  Queune ,  qui  lui  a  donné  son  nom  , 
après  un  cours  de  g  kilom. ,  pendant  lequel  il  fait  tourner 
deux  moulins. 

QUI  BUS  SELIDAS,  nom  d'un  village  ou  ferme,  compris 
dans  la  donation  faite,  dans  le  6.e  siècle,  à  l'évêque 
S.-Hadoing  et  à  son  chapitre  ,  par  un  riche  seigneur  nommé 
Alain.  On  n'en  connaît  ni  le  nom  actuel,  ni  la  situation. 
V.  la  biographie  ,  page  XV. 

QUfiiXCAMPOIX  ;  Quùiquempora  ,  Quiru/ue  - pagus ;  an- 
cienne paroisse  dont  le  nom  signifie  cinq  pays,  cinq  terri- 
toires; comprise  comme  commune,  lors  de  l'organisalion 
de  1790,  dans  le  cant.  et  le  district  de  Château-  du- Loir  ; 
réunie,  par  décret  du  16  mars  1807  ,  à  celle  de  Fiée,  du 
même  cant.  et  à  6  kilom.  1/2  N.  de  Château-du-Loir  ;  de 
l'arrond.  et  à  3 1  k.  S.  O.  de  S.- Calais  ;  à  33  k.  S.  i/4~E. 
du  Mans;  autrefois  du  doyenné,  de  l'archid,  et  de  i'élect. 
de  Château-du-Loir.  —  Dist.  lég.  :  8,  36  et  3g  kilom. 

descript.  Son  territoire  popre ,  situé  à  l'extrémité  N.  O; 
de  celui  de  la  commune  de  Fiée  ,  Quincampoix  et  Ste.-Cécile 
réunis  ,  forme  une  ellipse  ,  s'élendant  du  N.  un  peu  vers  E.  , 
au  S.  un  peu  vers  O. ,  sur  un  diam.  central  de  4  k. ,  contre 
un  diam.  transversal  de  1  k.  1/2  environ  ,  de  TE  à  l'O.  ;  horné 
au  N.  E.  ,  par  Thoiré  sur  Binan  ;  à  TE. ,  par  le  territoire 
particulier  de  Fiée  ;  au  S.  et  au  S.  O  ,  par  Château-du-Loir 
et  par  Luccau;  à  l'O.  et  au  N.  O.,  par  Beaumont-  Pied- 
de-Bœuf.  —  Le  bourg,  situé  à  2,7  h.  O.  N.  O.  de  ceiui  de 
Fiée ,  est  réduit  à  l'ancien  prieuré  ,  devenu  maison  bourgeoise. 


588  QUINCAMPOIX. 

L'église  a  été  détruite ,  et  le  cimetière  livré  à  l'agriculture. 

POPUL.  La  population  ,  portée  pour  £5  feux  sur  les  étals 
de  l'élection ,  n'est  comptée  actuellement  que  pour  42  ,  se 
composant  de  83  indiv.  mal.,  ioi  fem. ,  total,  io4;  dont  une 
centaine  au  ham.  de  Grenouillet ,  situé  à  l'extrémité  méri- 
dionale du  territoire. 

hist.  ECCLÉs.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.  Julien  ;  point 
d'assemblée.  La  cure  ,  ancien  prieuré  conventuel  de  l'abbaye 
de  Vaas  (  v.  cet  art.)  ,  à  la  présentation  de  son  abbé  ,  valait 
8oo  1.  de  revenu. 

hist.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse ,  qui  relevait  de  la 
baronnie  de  Château-du-Loir ,  était  annexée  au  prieuré, 
lequel  possédait,  en  oulre  ,  le  fief  de  la  Marmoulière ,  autre- 
ment la  Gigoulière  ,  hameau  actuellement  ,  situé  à  2  k.  1/2 
au  S.  du  bourg,  reportant  à  la  terre  de  Courliron. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient:  i.°  Courtiron  ,  qui, 
en  1 777  ,  appartenait  à  lord  Clare;  2.0  Couame  ou  Coesme  , 
Coesmesà  1  k.  O.  S.  O.  du  bourg,  qui  pourrait  bien,  plutôt  que 
la  terre  du  même  nom,  située  à  Ancinnes,  sur  laquelle  nous 
avons  donné  un  arlicle  (  n-io4-),  avoir  donné  son  nom  à  la 
famille  dont  il  y  est  question  ;  ce  qu'indiquerait  assez  sa  proxi- 
mité de  Lucé-le-Grand  (v.  cet  art.  11-668),  dont  celle  famille  a 
possédé  longtemps  la  seigneurie,  par  suite  d'alliance  il  est  vrai; 
3.°  la  Picherie ,  à  9  h.  S.  S.  E.  du  bourg,  pour  lequel  Elienne 
Richier  {sic),  licencié  ès-lois,  rend  hommage  simple,  en 
14.89  ;  /,.°  la  Guichardière  ,  à  1,8  h.  S.  du  même  ,  apparte- 
nant, en  1639  ,  à  Fr.  Leboucher,  taxé  à  10  1.  pour  ce  fief, 
au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban,  dressé  ladite  année  ;  5.° 
Aigresoulde  ou  Egresoulde ,  à  9  h.  S.  E.  ,  aefuellem.  hameau  , 
pour  lequel  Jacq.  d'Illiers  ,  cheval. ,  H.  d'illiers,  aussi  chev. , 
et  N,  de  Grimonville,  veuve  de  ce  dernier .  rendent  aveu  en 
i6o5 ,  i65g  et  1670.  Tous  ces  fiefs  relevaient  de  la  baronnie 
de  Châleau-du-Loir. 

HYDR.  La  petite  rivière  d'Ire,  qui  traverse  le  territoire,  de 
l'ouest  au  sud  ,  y  fait  mouvoir  le  moulin  à  blé  de  Courliron. 

CULTUR.  Superficie  argilo  -  calcaire ,  propre  à  la  culture 
des  principales  céréales,  le  froment  et  l'avoine  principale- 
ment ;  à  celle  de  la  vigne,  dont  le  vin  blanc,  surtout,  a  de 
la  qualité;  possédant  deux  tallis,  dont  un  appartenait  au 
prieuré.  —  On  y  compte  4  fermes ,  une  douzaine  de  bordages 
principaux ,  un  bien  plus  grand  nomhre  de  petites  et  de 
maisonnies,  la  plupart  réunis  par  hameaux  ,  au  nombre  de 
6,  dont  ceux  de  la  Malmouchère  et  de  Grenouillet  sont  les 
plus  considérables.  —  i4  charrues  ,  presque  toutes  traînées 
par  des  chevaux  seulement. 


QUINTE.  589 

Voir  l'art,  flée  ,  pour  tout  le  surplus  de  ce  qui  concerne 
cette  ancienne  commune. 

Différents  lieux  ,  notamment  une  ferme ,  en  Mont-S.~Jean  ; 
un  moulin  ,  à  Cherré ,  etc. ,  portent  le  nom  de  quincampoix. 
Pour  ce  dernier ,  qui  était  jadis  à  foulon  ,  il  est  probable  , 
d'après  l'étymologie  de  ce  nom,  qu'il  était  à  l'usage  de 
cinq  paroisses  ou  de  cinq  terres  seigneuriales ,  cinq  fiefs. 

QUIXEAU  ,  ruisseau  formé  par  l'affluent  de  quatre  autres 
petits,  venant  de  S.Symphorien  et  de  Chemiré-en-Charnie, 
lesquels  se  réunissent  près  la  ferme  de  la  Croie,  sur  Ruillé-en- 
Champagne  ;  coule  au  S.  S  E.el  va  se  jeter  dans  la  Vègre,  tout 
près  et  à  l'est  du  bourg  d'Epineu-Ie-Chevrcuil.  Ce  ruisseau , 
dont  le  cours  est  de  6  k.  ,  à  partir  de  l'affluent  dont  la  source 
est  la  plus  éloignée ,  et  de  2  kil.  seulement  depuis  la  réunion 
des  quatre  ruisseaux ,  arrose  les  quatre  communes  dénom- 
mées ri-dessus  ,  et  fait  tourner  4  moulins. 

QUIIVQUENGRAND ,  ruisseau  ayant  sa  source  sur  la 
lisière  méridionale  de  la  foret  de  Sillé-le-Cuillaume ,  à  1 
kil.  O.  i/4-N.  du  bourg  du  Crèz  ,  coule  au  sud ,  se  contourne 
bientôt  au  S.  E. ,  puis  à  l'O. ,  pour  aller  confluer  dans  le 
Ruban  ,  entre  le  barn.  de  Pierre  et  la  ferme  du  Bois-du-Cous, 
après  5  k.  au  plus  de  cours  ,  pendant  lequel  il  arrose  le 
Grèz  et  Sillé ,  et  fait  mouvoir  le  moulin  de  son  nom. 

QUINTE  (  la  )  du  mains  et  aussi  les  quintes  ;  de 
Quinque  ,  ou  Quina  milita,  Quina  leuca  ;  divisé  en  5  parties, 
en  5  milles,  en  5  lieues?  nom  exprimant,  dit-on  ,  le  5.'  mille 
de  distance,  à  partir  d'un  point  donné.  Dans  son  acception 
locale  ,  le  nom  de  Quinte ,  exprime  l'ancien  territoire  ecclé- 
siastique compris  entre  la  ville  du  Mans,  à  partir  de  son 
église  cathédrale  ,  dans  l'ancienne  cité  ,  jusqu'à  5  lieues  de 
rayon  autour,  et  non  pas  5  milles,  distance  beaucoup  trop 
rapprochée  ,  puisque,  en  réalité,  plus  d'un  tiers  des  paroisses 
comprises  dans  celle  circonscription  ,  s'étendaient  bien  au- 
delà  de  5  milles  romains  ,  môme  de  5  lieues  gauloises  ,  sou- 
vent qualifiées  du  nom  de  milles  dans  les  itinéraires  romains 
de  la  Caule  ;  tandis  que  le  territoire  de  toutes  ,  se  trouve  à 
peu  près  renfermé  Hans  le  rayon  de  5  lieues  ordinaires,  dites 
de  |,ays ,  de  25  au  degré.  On  a  prétendu  ,  et  ce  fait  nous  paraît 
fabuleux,  qu'autrefois,  une  chaîne  fixée  au  sommet  du 
peulven  adossé  à  l'angle  sud-ouest  de  la  cathédrale  de  S.- 
Julien ,  servait  à  mesurer  la  circonférence  de  celte  banlieue. 
Il  est  bien  plus  probable ,  comme  nous  l'avons  dit  ailleurs 
(111-28),  que  le  tenon  en  fer,  encore  scellé  au  sommet  de 
ce  bloc  de  grès ,  est  le  reste  d'une  croix  qui  y  fut  fixée  , 
lors  de  l'établissement  du  christianisme,  comme  emblème 


c 


5go  QUINTE* 

du  culte  qui  succédait  alors  à  celui  auquel  ce  peulven  était 
consacré  ! 

La  division  ecclésiastique  d'après  laquelle  la  Quinte,  ou 
les  paroisses  de  la  banlieue  du  Mans,  fut  distraite  des  archi- 
prêtrés  ,  puis  des  arehidiaconés  et  doyennés  qui  leur  succé- 
dèrent, est  très  ancienne.  L'évêque  Maurice,  qui  siégea  de 
1216a  i23i  ,  dans  la  nouvelle  divison  qu'il  lit  de  son  diocèse, 
en  6  arehidiaconés,  n'y  comprit  point  les  paroisses  de  la  ville, 
faubourg  et  Quinte ,  qui  restèrent  sujettes,  comme  précédem- 
ment ,  à  la  visite  du  doyen  de  la  cathédrale.  Suivant  la  Carte 
Cénomanique,  ouvrage  peu  exact  d'ailleurs,  dont  la  2.c  édilion 
est  de  1715,  on  comptait  dans  la  ville  et  la  Quinte  du  Mans , 
54  paroisses  ,  6  prieurés  et  89  chapelles  ,  non  compris  les  92 
chapelles  de  la  cathédrale  ,  et ,  d'après  le  pouillé  du  diocèse  et 
VAlmanach  Manteau,  la  Quinte  se  composait,  oulre  les  16 
paroisses  de  la  ville  et  faubourgs  du  Mans ,  de  87  paroisses 
entourant  celte  ville,  et  d'une  succursale.  Nous  en  avons 
donné  la  nomenclature  à  l'article  mans  (diocèse  du),  tome 
lu,  page  186. 

Lors  de  la  translation  des  reliques  de  S.-Julien,  des  pre- 
miers évèques  ses  successeurs ,  et  de  quelques  autres  apôtres 
du  Maine,  du  cimetière  du  Pré  dans  la  nouvelle  cathédrale, 
faite  par  l'évêque  Floël,  le  16  des  cal.  de  novembre  de  l'an 
1093,  le  comte  Hélie  de  la  Flèche,  qui  assista  à  celle 
cérémonie  ,  accompagné  de  Foulques,  comie  du  Maine  ,  de 
Raoul ,  vicomte  de  iieaumonl ,  de  Rotrou  de  Montfort,  de 
plusieurs  autres  seigneurs  et  des  barons  ses  vassaux,  plaça, 
sur  la  châsse  de  S.Julien,  une  déclaration  par  laquelle  il 
exemptait  toutes  les  terres  possédées  par  l'évêque  et  ses 
chanoines  ,  dans  la  circonscriplion  de  la  Quinte  du  Mans,  de 
toutes  exactions  et  coutumes  que  les  comtes  du  Maine  avaient 
droit  d'y  lever. 

QUINTE  (la),  votre -dame  de  la  quitte  ;  Quhita% 
Beata-Maria  de  Quintâ  ;  commune  CADASTRÉE  ,  du  cant.  et  à 
Bkilom.  1/2  S.  i/4"K«  de  Conlie  ;de  l'arrond.  et  à  i3  k.  O. 
N.  O.  du  Mans;  jadis  dans  la  Quinte,  le  dioc.  et  l'éiect.  du 
Mans.  — Distanc.  légal.  :  9,  16  kilom. 

descript.  Bornée  au  IN. ,  par  Cures  ;  à  l'E. ,  par  Degré  ; 
au  S-,  par  Chauffour  ;  a  l'O. ,  par  Coulans;  au  N.  O.,  sur 
un  très-petit  espace,  par  l'ancien  territoire  de  S.-Julien  en 
Champagne  ,  réuni  à  Neuvy  ;  cette  commune  à  la  forme  d'un 
carré  long  assez  régulier,  mais  un  peu  contourné,  c'est-à- 
dire  concave  à  l'est  et  convexe  à  l'ouest ,  de  4-  k.  environ  de 
diamètre,  du  N.  au  S.;  contre  2  k.  seulement,  de  l'est  à 
l'ouest.  Assez  joli  bourg,  situé   dans  la   partie  centrale  du 


QUINTE.  5gi 

territoire  ,  se  rapprochant  de  l'extrémité  septentrionale , 
formant  une  rangée  de  maisons  entourant  l'église  et  le  cime- 
tière au  sud  ouest,  à  l'ouest  et  au  nord-ouest,  où  il  forme 
une  petite  place,  d'où  parlent  deux  rues  qui  s'étendent 
dans  cetlc  dernière  direction.  Eglise  n'ayant  rien  de  remar- 
quable dans  sa  construction  ,  à  clocher  en  flèche ,  construit  sur 
une  tour  carrée.  Cimetière  attenant  au  côté  nord  de  l'église  , 
clos  de  murs  à  hauteur  d'appui  ,  et  enceint  intérieurement 
d'une  double  haie  en  buis.  Les  seules  maisons  qui  s'y  fassent 
remarquer,  sont  le  presbytère,  l'ancienne  maison  de  charité, 
et  la  maison  de  M.  Lepeltier,  officier,  frère  du  maire, 
pour  son  jardin ,   où  existe    une  belle  douve. 

A  peu  de  distance  au  sud-est  du  bourg,  sur  le  chemin  du 
Mans  ,  se  trouve  la  petite  chapelle  de  l'Eclèche,  près  de 
laquelle  sont  construites  plusieurs  maisons ,  formant  un 
hameau. 

POPUL.  De  81  feux  autrefois,  on  en  compte  176  actuel- 
lement, comprenant  3y3  indiv.  mal.,  387  fem.,  total 
760  ;  dont  i58  dans  le  bourg,  41  au  ham.  des  Hautes  et 
liasses  -  Chauvières  ,  3i  à  celui  du  Grand  -  Montouchet , 
3o  à  celui  de  la  Brosse  ,  27  au  ham.  de  l'Eclèche,  25,  22  et 
17  à  chacun  de  ceux  des  Chevalleries,  de  Teillau  et  des 
Boissées. 

Moiwem.  déccnn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar. ,  41  , 
naiss. ,  179;  déc.  i/J.5.  —  De  181 3  à  1822  :  mar.,  56  ;  naiss.  , 

244;  dcc. ,  224. 

hjst.  ecclés.  Eglise  dédiée  à  la  Ste- Vierge,  ainsi  que 
l'indique  le  nom  de  Noire-Dame  de  la  Quinte  donné  à  cette 
paroisse.  Nous  ignorons ,  du  reste ,  pourquoi  ce  nom  de 
Quinte  ou  banlieue  ,  que  nous  voyons  ,  à  l'article  précédent  , 
être  celui  d'une  circonscription  diocésaine,  a  été  donné 
plus  particulièrement  à  celte  paroisse  ,  comprise  dans  ladite 
circonscription.  On  conserve  dans  l'église  de  la  Quinte,  les 
reliques  des  marlyrs  S.  Innocent,  S.  Victor,  S.  Magne  et  Ste 
Clémentine,  qui  y  sont  honorées.  —  Deux  assemblées  ou 
fêtes  patronales,  la  1  re,  le  dimanche  où  l'on  célèbre  la  fête 
du  S  -Sacrement  ou  Fête-Dieu  :  elle  a  remplacé  ,  on  ne  sait 
pourquoi,  celle  qui  avait  lieu  le  2  juillet ,  fête  de  la  Visitation 
de  la  Vierge,  la  véritable  fête  patronale;  la  2.e,  le  i.er 
dimanche  d'octobre,  en  l'honneur  de  la  confrairie  du  Rosaire. 

La  cure,  estimée  valoir  1,000  1.  de  revenu,  à  la  présen- 
tation de  l'évêque  diocésain  ,  était  chargée  d'une  rente  de  3o 
boiss  de  seigle  et  de  3o  boiss.  d'avoine,  au  profit  du  sémi- 
naire S.-Charles,  fondé  en  174^  (Jii-200). 

On  trouve  dans  l'histoire  de  l'abbaye  de  S.- Vincent ,  la 


592  QUINTE- 

mention  du  don  fait  à  ce  monastère ,  au  commencement  du 
i3.e  siècle,  par  Geoffroi  Mauchien,  du  consentement  de 
sa  femme  ,  des  vignes  et  d'un  pressoir  y  annexé  ,  qu'ils  possé- 
daient à  la  Quinte,  avec  2  s.  de  cens,  à  la  condition  par 
l'abbé,  d'entretenir  un  moine  chargé  de  faire  le  service  divin» 
dans  celte  paroisse  ,  faute  de  quoi  ce  don  retournerait  aux 
héritiers  du  donateur.  On  ignore  à  qu'elle  fondation  cette 
donation  à  servi. 

Les  autres  établissements  ecclésiastiques,  étaient  : ■  i.°  la 
prestimonie  du  Rosaire,  fondée  en  nov.  1647  y  par  P. 
Racineau,  curé  de  la  paroisse;  augmentée,  en  févr.  17&4*  par 
Guill.  Racineau,  son  neveu  et  son  successeur;  dotée  de 
quatre  bordages,  valant  ensemble  4^o  1.  de  revenu.  Ce  béné- 
fice était  présenté  par  l'aîné  de  la  famille ,  à  un  prêtre  ou 
aspirant  à  la  prêtrise,  qui  en  fut  aussi.  11  élait  chargé  de  la  dis- 
tribution anuuelle  d'une  demi-livre  de  pain,  à  chaque  pauvre 
de  la  paroisse,  ayant  assisté  à  l'office  du  vendredi- saint  ;  2.0  la 
prestimonie  Renaud  ,  dotée  de  60  1.  de  rente  ,*  3.°  la  maison 
de  charité  ,  établie  vers  la  moitié  du  i8.e  siècle  ,  par  le  curé 
André  Lejoyant  (1),  qui  la  dota  d'un  logement  pour  les 
sœurs  ,  et  d'une  rente  de  200  1.  sur  le  clergé.  Les  sœurs  ,  au 
nombre  de  deux  ,  de  la  congrégation  de  la  Chapelle-au- 
Riboul,  faisaient  l'école  aux  jeunes  filles.  11  ne  reste  de  cette 
fondation,  que  la  maison  servant  actuellement  d'école  pri- 
maire pour  les  garçons;  4»°  la  Chapelle  de  l'Eclèche  ,  dite  du 
Calvaire,  n'étant  d'autel  recouvert  d'un  toit,  effet,  pour 
bâtie  par  le  curé  Lejovant,  sur  un  emplacement  acheté 
à  cet  servir  aux  stations  des  processions  de  la  confrérie 
du  Rosaire  ,  qu'il  avait  instituées ,  et  pour  celles  du  S,-Sacre~ 
ment ,  des  fêles  de  Vierge,  etc.  ;  5.°  la  chapelle  du  château 
d'Eporcé  ,  construite  en  1700,  par  dame  Anne  Pavée,  Y.e 
Ch.  Cailleau,  conseiller  au  presidial  du  Mans,  dédiée  à\ 
Sle-Anne,  et  placée  aussi  sous  l'invocation  de  S.  Charles  e<ï 
de  S.  François.  Un  nommé  Brière  ,  possesseur  d'un  bordage. 
enclavé  dans  la  terre  d'Eporcé,  en  fit  don  à  la  darne  V.e 
Cailleau,  à  la  condition  d'y  bâtir  celte  chapelle,  où  fut  placée 
l'effigie  du  donnateur ,  et  dans  laquelle  ou  célébrerait ,  chaque 
semaine  ,  une  messe  à  son  intention.  Le  bordage  donné  >  sert 
actuellement  de  logement  au  garde  d'Eporcé. 


(1)  C'est  ce  curé  de  îa  Quinte  qui  ,  par  un  louable  sentiment  d'hu«*. 
manité  ,  mit  en  vogue,  dans  cette  contrée  ,  un  remède  contre  la  rage  ^ 
connu  sous  son  nom  dans  le  pays  et  dans  les  environs   de  la  Ferlé- 
Bernard,  où  il  a   été  importé  par  l'ahbé  Janvier,  ancien  curé  de 
Changé  et  de  Boissé-le-Sec. 


c 


QUINTE.  593 

htst.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  était  un  membre  du 
marquisat  de  Lavardin  (v.  11-50,1  ;  iv-g7),  qui  y  exerçait  sa 
juridiction  :  on  ne  sait  à  quelle  terre  elle  était  annexée  ; 
peut-être  était-ce  à  celle  qui  suit  immédiatement. 

Les  autres  fiefs  de  la  Quinte  étaient  :  i.°  Eporcé ,  ayant 
haute,  moyenne  et  basse  justice,  dont  le  château,  de  cons- 
truction moderne,  entouré  de  douves,  avec  fuie,  la  chapelle 
dont  il  vient  d'être  parlé,  de  beaux  bois,  etc.,  est  situé  à 
i,6  h.  S.  S.  0.  du  bourg,  et  appartient  à  M.  Victor-Aug. 
Piobert  de  Beauregard  ,  à  qui  D."c  Charlotte  Amélie  Cailleau  , 
fille  de  M,  Gh.  H.  Cailleau  ,  du  Mans ,  Ta  apportée  en  dot. 
En  i3go  et  1399,  Isabelle  de  Coysme  (Coê'smc),  V.e  de  J, 
Turpin,  chev. ,  rend  hommage  au  comte  du  Maine,  pour  la 
mote  et  habergement  d'Esporcé  (  sic).  Semblable  hommage  est 
fait,  en  i665,  par  Marie  Trottier,  V.e  P.  Ribaut,  pour  la 
terre  seigneuriale  d'Eporcé.  Nous  avons  parlé  ,  à  l'article  des 
Bordeaux  ,  terre  seigneuriale  située  à  Amné  (i- 190) ,  d'un 
titre,  qu'on  a  dit  être  du  n.e  siècle,  d'après  lequel  celle 
d'Eporcé  aurait  appartenu  alors ,  avec  celles  de  la  Renaudière , 
en  S. -Julien  en  Champagne;  de  Souvré,  en  Neuvy  ;  et  des 
Bordeaux,  à  un  même  propriétaire,  qu'on  ne  nomme  pas, 
lequel  habitait  le  manoir  de  la  dernière  de  ces  terres.  Le  S.r 
Trahan,  feodisle  d'Eporcé,  de  qui  feu  M.  Rivault  père 
tenait  cette  anecdote,  se  sera  trompé  sur  la  date  de  ce  titre, 
qu'il  disait  avoir  vu.  Nous  pensons  qu'il  s'agit  tout  simple- 
ment du  fait  ainsi  rapporté  parLepaige,  à  son  article  S. -Julien 
en  Champagne  (n-44^):  "  E*1  i4-oo,  J.  Turpin  possédait 
la  terre  de  la  Renaudière,  qui  passa  à  Jeanne  de  Mouchi, 
laquelle  la  vendit,  en  i46i  ,  avec  la  terre  d?  Eporcé ,  à  R,  de 
Hallai  et  Anne  du  Bois  de  Maquillé  sa  femme ,  aïeuls  mater- 
nels de  R.  d'Orvaux.  En  i638  ,  J.  Samson  de  Milon ,  acquit 
cette  terre  de  P.  d'Orvaux.  »  Ainsi ,  ce  serait  le  propriétaire 
de  la  terre  de  Milon ,  sise  aussi  paroisse  d'Amné ,  et  non 
celui  des  Bordeaux  ,  qui  aura  possédé  tout  à  la  fois ,  celles  de 
la  Renaudière ,  d'Eporcé  et ,  peut-être  aussi ,  celle  de  Souvré  ; 
2.0  la  Rosette,  simple  ferme  aujourd'hui,  à  8  h.  au  N.  N.  E. 
du  bourg,  laquelle  ,  en  1777  et  bien  avant ,  appartenait  à  M. 
Thébaudin  ,  lieutenant  particulier  civil  du  sénéchal  du  Maine  , 
qui  ajoutait  le  nom  de  ce  fief  au  sien  propre  ;  3.°  la  Croix  , 
qui,  après  être  devenue  aussi  simple  métairie,  a  été  aliénée 
par  portions  depuis  quelques  années  ,  et  n'existe  plus  comme 
telle. 

hist.  civ.  Un  notaire  royal  était  établi  à  la  Quinte ,  en 
1783.  —  Maison  de  charité  ,  fondée  vers  1775  ,  actuellement 
détruite. — Vole  par  le  conseil  municipal,  en  i833,  d'une 
iv  38 


s94 


QUINTE. 


somme  de  200  f. ,  pour  le  IrailemeiH  d'un  instituteur  primaire 
communal,  dont  l'école  est  placée  dans  l'ancienne  maison  de 
charité  ,  que  la  commune  vient  de  faire  reparer  et  distribuer 
pour  cette  destination.  Lors  de  la  destruction  des  monastères  , 
en  1791,  un  religieux  de  S.-Vincent  du  Mans,  qui  avait 
prêté  le  serment  prescrit  par  la  constitution  civile  du  clergé  , 
se  retira  avec  sa  sœur  dans  la  commune  de  la  Quinte,  où  il 
était  né ,  et  établit  une  école  de  garçons  dans  celte  maison , 
et  sa  sœur,  une  école  de  filles.  11  y  réunissait  quelques  pension- 
naires, en  tout  une  quarantaine  d'écoliers.  C'est  de  là  que 
vient  le  nom  de  collège  qu'on  lui  donne  aussi, 

ATSTIQ.  M.  Tendron,  chirurgien  à  Coulans,  a  recueilli  à 
plusieurs  reprises ,  des  fragements  de  poteries  romaines , 
couleur  cire  à  cacheter,  dans  le  talus  de  la  haie  qui  borde  à 
gauche  le  grand  chemin  du  Mans  ,  un  peu  au-delà  de  la 
chapelle  de  l'Eclèche.  Il  y  a  trouvé  aussi  des  scories  antiques  ; 
mais  celles-ci  sont  communes  dans  celte  contrée. 

hydrogr.  Le  ruiss.  de  la  Gentière  ,  venant  de  Cures  ,  arrose 
la  partie  nord-est  da  la  commune  ,  sur  un  assez  petil  trajet  ; 
celui  des  Clerets,  passant  près  et  à  l'ouest  du  bourg,  où  il 
est  grossi  par  les  eaux  d'une  source  qui  y  est  située ,  reçoit 
celui  d'Eporcé  ,  venant  des  douves  de  ce  château  ,  coule  avec 
lui  à  l'est,  pour  aller  confluer,  avec  le  précédent,  dans  la 
petite  rivière  de  Vray.  —  Point  de  moulins. 

géol.  Sol  ondulé ,  peu  profondément  coupé  ;  terrain 
secondaire  ,  offrant  généralement  le  calcaire  jurassique  et  de 
la  marne  grise,  au  sud  du  bourg  ;  des  sables  et  du  grès  ferri- 
fère  ,  dans  la  partie  nord  et  surtout  au  nord-est. 

cadastr.  Superficie  de  880  hectar.  76  ar.  o5  centiar. ,  se 
subdivisant  de  celte  sorte.  —  Terres  labour.,  649  hect.  28 
ar.  4-c»  cent.  ;  en  5  class. ,  éval.  à  4  >  8  ,  12,  16  et  20  f.  — 
Jard. ,  2  i-38-i5  ;  2  cl.  :  20 ,  3o  f.  —  Allées ,  aires  ,  pépin. , 
o-43-8o  ;  à  20  f.  —  Vergers  ,  i-3i-yo  ;  2  cl.  :  12  ,  20  f.  — 
Prés,  102-16-40  î  4  cl.  :  10,  20,  3o,  36  f.  —  Pâtur.  et 
pâtis,  6-74-7°;  2  cl.  :  3  ,  6  f ■  —  13.  futaies,  0-13-90;  à 
16  f.  —  B.  taillis  54-4o-6o  ;  3  cl.  :  8,  i4,  20  f.  —  Aulnaies, 
1-14-90  ;  à  6  f .  —  Broussaill. ,  0-01-20  ;  à  2  f.  —  Pinièr. , 
i2-5o-8o;  2  cl.  :  3,  6  f,  —  Bruyèr. ,  2-65-5o;  2  cl.  :  1  f. 
5o  c. ,  3  f .  —  Douv. ,  pièc  d'eau,  o-3i-23  ;  à  20  f.  —  Mar. , 
o-2o-3o  ;  à  2  f.  —  Sol  des  propr.  bât.,  2-33-82  ;  à  20  f. 
Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimet. ,  presbyt. ,  école  ,  0-78-40.  — 
Chem.,  ig-6o-65.  —  Cours  d'eau,  o-3o-6o.  =  16g  maisons  , 
en  10  class.  :  27  à  1  f. ,  69  à  2  f.  5o  c. ,  43  à  5  f.,  3o  à  8  f. , 
4  à  12  f.,  1  à  18  f.,  1  à  22  f.,  1  à  27  f. ,  2  à  36  f.,  1  à  80  f. 


QUINTE.  595 

^  .         •    f  Propr.  non  bâties  ,   i3,36o  f.  Ao  c.  \    ,     vc  f 

Revenu  impos.  j  __£_  tâUes  ^  »8g6      5o      }  1 4,^56  f.  9o  c. 

contrib.  Foncier  ,  3,365  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  344  f-  ; 
port,  et  fen.,  gi  f.  ;  i3  patentés  :  droit  fixe  ,56  f ,  ;  dr.  pro- 
port. ,  io  ;  total ,  3,866  f.  —  Perccpt.  de  Lavardin. 

cultur.  Superficie  argilo-calcaire ,  généralement  produc- 
tive,  grâce  à  l'emploi  des  amendements  ,  notamment  de  la 
marne  indiquée  plus  haut  ;  cultivée  en  céréales  dans  la  pro- 
portion de  i5  port,  en  froment  et  autant  en  orge,  i  en 
avoine  et  i  en  seigle;  un  peu  de  sarrasin  ,  seulement  pour  la 
nourriture  des  volailles ,  lequel  manque  3  à  4  années  sur  5. 
Produit ,  en  outre  ,  chanvre,  trèfle  ,  pommes  de  terre  ,  etc.  ; 
prés  abondants ,  mais  de  moyenne  qualité  ;  beaucoup  de 
bois  et  d'arbres  fruitiers.  Elève  d'un  certain  nombre  de  che- 
vaux ,  de  beaucoup  de  bêtes  à  cornes  et  de  porcs ,  très-peu 
démontons,  quelques  chèvres.  —  Assolement  quadriennal; 
9  grandes  fermes,  12  moyennes  ,  26  grand  bordages  et  3o 
petits;  5o  charrues,  dont  i5  traînées  par  bœufs  et  chevaux, 
le  surplus  par  ces  derniers  seuls,  rn  Commerce  agricole  con- 
sistant en  grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  du  quart  au 
tiers  des  produits  ;  en  chanvre  et  ï\\ ,  graine  de  trèfle,  bois  , 
fruits  et  cidre  ,  etc.;  poulains  et  jeunes  chevaux,  taureaux , 
génisses  et  bœufs  maigres  ;  porcs  gras  ,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  du  Mans  et  de  Conlic, 
habituellement;  plus  rarement ,  de  Loué  et  de  Vallon. 

INDLSTR.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  de 
chanvre  ,  de  commande  ,  pour  les  particuliers. 

rout.et  chem.  L'ancien  grand  chemin  venant  du  Mans, 
s'embranchant  actuellement  avec  la  grande  route  de  Blois  à 
Laval,  au  ham.  des  Maisons-Rouges,  en  Trangé,  traverse 
le  territoire,  du  S.-E.  au  N.  N.  O.,  en  passant  au  bourg,  et 
conduit  à  Ste-Suzanne  et  à  Evron  (Mayenne),  par  Bernay 
et  par  Torcé-en-Charnie  :  c'était  et  c'est  encore  la  principale 
voie  d'exploitation.  D'autres  chemins  conduisent  aux  bourgs 
circonvoisins  ,  notamment  à  Conlie ,  le  chef  lieu  du  canton. 

lieux  remàrq.  Comme  habitations  ,  outre  les  maisons  du 
bourg  indiquées  et  le  manoir  d'Eporcé  :  le  Grand-Chemin  , 
à  i,t  h.  S.  E.  du  bourg,  près  le  chemin  du  Mans  ,  jolie  mai^ 
sonnette  avec  un  taillis  percé  ,  à  M.  Chevalier  de  Launay, 
avocat  au  Mans  ;  la  Bouchardière ,  à  1,8  h.  S.  E.  également 
du  bourg,  à  M.  Auguste  Leroy  du  Mans.  Sous  le  rapport  des 
noms  :  les  Chevaleries,  la  Barre;  la  Chevrolerie  ;  les  Chau- 
vières  (terrain  nud,  aride )  ;  les  Boissées ,  les  Aulnaies,  la 
Fresnaye ,  les  Brosses ,  le  ïeillau ,  etc. 


596 


RAHAï. 


établ.  purl.  Mairie,  succursale,  école  primaire  communale 
de  garçons ,  école  primaire  de  filles  ;  i  débit  de  tabac.  Bur. 
de  poste  aux  lettres ,  au  Mans  ;  de  distribution  ,  à  Coulans. 


Ré 


RABLAIS,  élang  et  ruisseau.  Situé  dans  la  partie  nord- 
ouest  de  la  commune  de  Gesne-le-Gandelin  (  v.  cet  art.  ) ,  à  la 
suite  de  deux  autres  plus  petits ,  appelés  de  la  Gantellerie , 
entre  les  bois  de  Hellon ,  au  nord ,  et  ceux  de  Vaux  ,  au  sud- 
est  ,  l'étang  des  Rablais ,  d'une  consistance  d'environ  3o  ares  , 
dans  et  autour  duquel  croissent  un  grand  nombre  de  plantes 
intéressantes,  indiquées  à  l'article  Gesne  le  Gandelin  (h- 
507),  donne  naissance  au  ruisseau  de  son  nom,  qui,  se 
dirigeant  d'abord  à  l'est  nord  est ,  passe  près  et  au  nord  du 
bourg  de  Berus,  traverse  l'étang  de  MaletTre,  moins  consi- 
dérable .  puis,  remontant  directement  au  nord ,  traverse  le 
territoire  de  Cherisay,  et  va  se  jeter  dans  la  Sarthe,  tout  près 
et  au  sud-ouest  de  la  ville  d'Alençon ,  à  l'ouest  du  faubourg 
Monlsort,  après  9  kil.  \\i  de  cours,  pendant  lequel  il  lait 
mouvoir  le  seul  moulin  de  Maleffre,  en  Berus (  v.  cet  art.). 

RABOUUG ,  petit  ruisseau,  qui  prend  ce  nom  d'un  moulin 
qu'il  fait  mouvoir  dans  la  commune  de  Cherisay  ,  que  nous 
avons  indiqué  ,  à  cet  article ,  sous  son  vrai  nom  de  ruisseau 
de  la  Fontaine  de  Clierisay. 

BAHAI,  Y;  RHAY;  s.-GLRMaîn  de  rahaY;  Rahiaum, 
Sancti  Germani  de  Rhaio  ;  de  la  forme  du  territoire  ,  ressem- 
blant au  poisson  de  mer  appelé  Raie,  Raia?  Commune 
Cadastrée,  du  cant. ,  de  l'arrond.,  et  à  8  k.  1/2  N.  E.  de 
Saint-Calais  ;  à  4-9  t  E.  du  Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  S.- 
Calais  ,  de  l'archid.  de  Monlfort-le-Rotrou ,  du  dioc.  du 
Mans  et  de  l'élect.  de  Château- du-Loir.  —  Dist.  légal.  : 
9  et  58  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N. ,  par  Conflans  et  par 
Valennes  ;  du  N.  E.  au  S.  E. ,  par  Baillou  et  Sargé  (  Loir- 
et-Cher),  dont  la  petite  rivière  de  Braye  la  sépare  ;  au  S  , 
encore  par  Sargé  et  par  Marolles;  à  l'O. ,  par  S.-Calais;  sa 
forme  est  un  pentagone  irrégulier,  ayant  véritablement 
l'apparence  d'une  raie  ,  dont  la  tête  serait  au  S.  E.  et  la 
queue  au  N.  N.  O.  Diam.  dans  ce  sens  ,7k.;  contre  l^k.  1/2 
de  largeur  centrale  ,  du  N.  au  S.  — -  Le  bourg ,  situé  près  de 
la  limite  orientale  du  territoire  ,  sur  le  sommet  d'un  coteau 


RAIIVÏ.  597 

dominant  le  vallon  de  la  Braye  ,  ne  se  compose  que  d'une 
assez  grande  place  ,  située  au  N.  de  l'église.  Celle-ci  à  ouver- 
tures semi-ogivales ,  du  slile  gothique  rayonnant  et  flam- 
boyant, à  colonnes  rondes,  dont  les  chapiteaux  sont  à  volutes 
et  à  palmes,  supportant  des  arcades  ,  cintrées  d'un  côté  ,  se- 
mi-ogivales de  l'autre;  séparant  la  nef  et  le  cœur  des  transeps 
ou  bras  de  la  croix.  Clocher  en  flèche  tronquée ,  arrondie  à 
son  extrémité  ,  placé  sur  un  énorme  tour  carrée.  Cimetière 
hors  et  au  N.  du  bourg ,  clos  de  murs. 

POPUL.  De  102  feux  sur  les  étals  de  l'élection  ;  actuelle- 
ment de  i3i  ,  comprenant  3^2  indiv.  mal. ,  332  fem, ,  total , 
654  ;  dont  218  dans  le  bourg. 

Mouv.  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar. ,  4$  > 
naiss.,  206;  déc. ,  i38.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  49  ï 
naiss. ,  257  ;  déc.  110. 

hist.  ecclés.  Eglise  dédiée  à  S.-Germain  ,  construite  ,  dit- 
on  ,  en  i5io  et  consacrée  par  un  év.  d'Amasis.  Assemblée  le 
dim.  le  plus  proche  du  3i  juillet.  La  cure  ,  qui  valait  5oo  1, 
de  revenu,  était  à  la  présentation  de  l'abbé  de  S. -Calais  , 
qui  avait,  tout  à  la  fois  ,  les  litres  de  fondateur,  archidiacre, 
doyen  et  seigneur  de  la  paroisse,  de  même  qu'à  St. -Calais  , 
à  Marolles ,  à  Montaillé.  Pendant  la  vacance  de  la  cure ,  il 
en  percevait  les  revenus.  Voir  à  I'hist.  ecclés.  de  ces  art. , 
ce  que  nous  avons  dit  à  ce  sujet,  et  relativement  à  l'accord 
fait  enlre  cet  abbé  et  J  d'Hierrai  év.  du  Mans,  au  sujet  des 
droits  de  juridiction  ecclésiastique  sur  ces  paroisses  et  sur 
celle  de  Rahai. 

On  lit,  dans  le  censif  de  l'abbaye  de  Saint -Calais  , 
dressé  en  1391  :  «  Le  dit  abbé  prend  en  ladite  église  de 
Rahay ,  les  deux  parties  des  oblations  des  fêles  annuelles , 
c'est  à  savoir  à  la  Toussaint,  Noël,  Pasques ,  Pentecôte  et 
à  la  S.-Germain  ;  et  doit  avoir  i4  den.  sur  le  commun,  à 
chacune  desd.  fêtes ,  le  moine  ou  autre  qui  chante  la 
grand'messe.  —  Ledit  abbé  prend  en  toute  lad.  paroisse , 
les  deux  parts  de  loules  prémisses  ,  sauf  des  agneaux ,  que  le 
ebambrier  de  ladite  abbaye  prend  les  deux  parts.  —  //.  prend 
et  trait  toutes  les  dîmes  de  blé  et  de  vin  et  tout  le  trait ,  et 
toutes  les  pailles  ,  sauf  de  la  dîme  des  vignes  de  S.-Germain , 
qui  sont  au  prêtre.  —  It.  fait  aud.  prêtre,  chacun  an,  pour 
son  gros ,  pour  toutes  grosses  dîmes ,  etc. ,  8  septiers 
d'avoine  à  la  mesure  dudit  abbé  ;  et  les  vient  quérir  ledit 
preslre  à  la  grange  de  Montjoie  ,  au  temps  que  l'on  bat  les 
blés.  « 

On  lit  aussi,  dans  l'aveu  fait  le  21  oct.  i465  ,  au  comte  de 
Vendôme,  baron  de  Montdoubleau,  pour  la  châtellenie  de 


598 


RAHAI. 


S.-Calais  :  «  Le  curé  de  Rahai ,  tient  de  moî  en  garde  et  au 
divin  service,  le  presbitère  de  sadite  cure,  ainsi  qu'il  se 
poursuit ,  avec  ses  appartenances.  » 

Une  ordonn.  royale,  du  22  oct.  1821,  autorise  l'accepta- 
tion de  la  donation  faite  à  la  cure  de  Rahai ,  par  le  S.r  Mony  , 
d'une  pièce  de  terre  appelée  le  Champ-Délaissé  ,  évaluée  à 
i5o  f.  —  Autres,  des  23  nov.  i83o  et  21  oct.  i835,  autori- 
sant la  fabrique  à  aliéner  des  immeubles  lui  appartenant , 
sur  une  mise  à  prix  de  5o3  f.  10  c.  ;  à  placer  en  rentes  sur 
l'état,  une  somme  de  322  f.  10  c. 

Il  existait ,  anciennement ,  une  chapelle  au  château  de 
Montjoie,  ainsi  que  nous  allons  le  voir  plus  loin. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse ,  était  possédée  par 
l'abbaye  de  S.-Calais  et  annexée  à  la  terre  de  Montjoie 
Mons-Gaudiï ,  par  suite  ,  probablement,  du  don  fait  de  cette 
terre  audit  monastère  ,  par  Guillaume  de  S.-Calais,  ioi5- 
io36  ;  d'où  il  faut  inférer,  que  cette  seigneurie  dépendait 
anciennement  de  celle  de  S.-Calais.  Voici  les  droits  qui  y 
étaient  annexés,  aussi  d'après  le  censif  de  i3gi.  «  Item, 
le  dit  abbé  a  en  ladite  paroisse ,  son  manoir  et  sa  chapelle  de 
Montjoie,  à  chanter (  faire  l'office)  ,  sans  licence  de  l'évêque. 
—  II. ,  la  seigneurie  de  la  ville  de  Rhay  (  cille  signifie  ici  , 
le  bourg,  le  principal  centre  d'agglomération)  de  la  plus 
grande  partie  ;  haute ,  moyenne  et  basse  justice ,  sauf  es- 
chemins  ;  un  four-à-ban ,  et  sont  tous  les  sujets  tenus  à 
cuire  et  à  moudre  (.au  moulin  de  Montjoie),  à  corvées  à 
estagers  ès-dit  lieu  ,  quand  jadis  un  abbé  les  donna  leurs 
coutumes  ;  et  sont  francs  de  coutume  de  paige  (péage  )  et  des 
dépends  ,  dans  toute  la  châtellenie  de  S.-Karlès.  »  L'abbé 
possédait  à  Rahay ,  outre  ce  qui  précède  ,  les  métairies  de 
la  Beluterie  ,  de  la  Fosse  et  la  borde  de  Tihale  {sic)  ;  deux  clos 
de  vignes ,  différentes  pièces  de  terre ,  garennes ,  aux  lieux 
de  Montjoie,  de  Guibcrt  et  tout  auprès;  divers  censitaires, 
pour  différentes  portions  de  terres  concédées ,  et ,  notamment , 
pour  concessions  du  droit  d'établir  des  fours  particuliers. 

Plusieurs  autres  fiefs  de  la  paroisse ,  sont  mentionnés  dans 
le  rôle  du  ban  et  de  l'arrière  ban  ,  dressé  en  i63g  :  i.°  Mont- 
faucon  ,  pour  lequel  Dem.lle  Catherine  de  Conflans ,  V.e  Cl.  de 
Maslon  ,  S.r  de  Monstreul,  est  taxée  à  xii  /. ,  est  mentionné 
dans  l'aveu  de  i4-65  ,  sous  le  titre  de  métairie,  avec  celle  de 
Chartres  ,  «  en  ruine  et  gaste  ,  sises  près  et  joignant  les  pâtu- 
rages de  la  forêt  de  S.-Kalès,  ainsi  qu'elle  se  poursuit  et 
comporte,  en  estraiges,  foussés  ,  terres,  bois,  bruyères, 
toute  en  ruyne  et  gaste  ;  »  2.0  Coulonges ,  dont-il  va  être  parié 
plus  loin,  pour  lequel  le  seigneur,  qui  n'est  pas  nommé, 


RAHAI.  f>99 

est  taxé  a  XXX /.  ;  3.°  le  Vivier,  appartenant  alors  à  L.  de 
Chasbot  (  sic  ) ,  cscuyer ,  taxé  aussi  à  XXX  /.  ;  4-.°  la  Tabarièrc  , 
à  Jacq.  de  Mehabert ,  taxée  à  xx  /.  Autres  fiefs  :  5.°  la  Roche  ; 
6.°  Villiers  ;  7.0  les  Rigaudières  ;  8.°  le  Cormier,  Relevaient 
de  la  châtellenie  de  S. -Calais  ,  suivant  l'hommage  de  i465  , 
cité  plus  haut  :  «  g.0  Jehan  Serrant,  à  foi  et  hommage  simple  et 
un  jour  de  service  ,  chacun  an,  à  l'Angevine  ,  et  loyaulx  aides 
et  tailles  ,  quand  elles  adviennent ,  pour  sa  métairie  et  appar- 
tenances de  Courcelles  ;  io.°  Le  curé  de  S.-Germain  de  Rahai , 
pour  3  sexlerées  de  terre  ,  sises  près  l'ostel  Colin  Lubi- 
neau  ,  12  den*  » 

Coulonge ,  à  18  h. ,  au  S.  S.  O.  du  bourg,  chat,  reconstruit 
depuis  3o  ans  ,  dans  le  goût  moderne,  accompagné  de  beaux 
jardins  et  d'avenues  :  terre  à  laquelle  est  attaché  un  revenu 
d'environ  3o  mille  fr.  ,  appartenant  à  M.  Akcrmann  ,  anc. 
recev.  gén.  du  dép.  des  Ardennes.  Le  Vicux-Coulonge ,  à 
1,7  h. ,  à  l'est,  un  peu  vers  sud,  du  précédent,  sur  le  coteau 
qui  domine  la  Braye,  vieux  manoir  en  ruine,  avec  enclos, 
au  même  propriétaire. 

Les  Chevrons,  à  3,7  h.  O. ,  un  peu  vers  S.  du  clocher. 
Jolie  maison  bourgeoise  ,  de  construction  moderne ,  à  deux 
pavillons,  accompagnée  aussi  d'avenues  et  de  jolis  jardins, 
avec  une  avant-cour  close  par  une  claire-voie  ,  flanquée  de 
deux  tours  rondes  crénelées  ,  de  pure  fantaisie,  et  de  mauvais 
goût,  par  conséquent.  Celle  terre,  qu'on  appelait  aussi 
Tillières  ,  du  nom  de  son  précédent  propriétaire,  appartient 
actuellemement  à  M.  Philippe  Vosgien.  Elle  est  mentionnée 
dans  l'aveu  de  i£65,  comme  appartenant  alors  au  châtelain 
de  S. -Calais  ,  sous  le  nom  des  Bruyères,  autrement  les  Che- 
vrons, «  sise  près  la  forest  de  S.-Kalès,  toute  en  ruine  et 
gaste.  » 

hist.  civ.  Une  ordonn.  royale,  du  3  mars  i835  ,  autorise 
l'acceptation  de  la  donation  faite  à  la  commune ,  par  M. 
Akermann ,  d'une  somme  annuelle  de  100  f. ,  pendant 
six  ans. 

En  i833  ,  en  exécution  de  la  loi  du  28  juin  ,  le  conseil 
municipal  vote  une  somme  de  100  f . ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire  ;  et  celle  de  200  f.,  pour  le  traitement 
de  l'instituteur. 

Nosol.  En  août  1788,  une  fièvre  bilieuse  putride,  dégénérant 
en  dyssenterie,  devient  endémique  sur  la  paroisse  de  Rahay 
et  sur  celles  de  S.-Cyr  et  de  S.-IVÏartin  de  Sargé  ,  ces  der- 
nières formant  une  seule  commune  de  Loir-et-Cher  :  ces  trois 
paroisses ,  occupent  un  même  coteau,  qui  domine  à  l'ouest  le 
vallon  de  la  Braye  ,  sur  une  étendue  de  8  k.  environ  ,  du  nord 


6oo  RAHAI. 

au  sud.  Th.  D.  Verdier,  médecin  à  la  Ferté-Bernard ,  appelé , 
par  l'intendant  de  la  généralité  de  Tours ,  à  combattre  cette 
affection  morbide ,  fait  observer  que  Rahay ,  préservé  jus- 
qu'alors de  maladies  épidémiques,  est  placé  dans  les  conditions 
hygiéniques  les  plus  favorables ,  à  une  élévation  de  ^o  m. 
au-dessus  de  la  rivière,  possédant  des  eaux  potables,  un 
bourg  bien  aéré  ,  bien  sec  ,  sans  eaux  stagnantes  ,  recevant , 
par  la  prairie,  le  vent  du  nord  qui  y  souffle  vivement,  des 
maisons  espacées  et  assez  bien  aérées  dans  le  bourg.  Celte 
maladie,  qui  régna  environ  6  semaines ,  atteignit  81  individus 
à  Rahay,  71  à  S.-Cyr  et  22  à  S.-Martin  de  Sargé  ?  total 
174.;  dont  10  moururent  à  Rahay,  1  à  S -Cyr  et  2  à  S.- 
Martin. La  paroisse  de  Baillou ,  située  sur  l'autre  rive  de  la 
Braye ,  sur  un  terrain  plus  bas  et  dans  des  conditions  bien 
moins  favorables  ,  en  fut  cependant  totalement  préservée. 

antiq.  Il  existe  à  Montjoie  ,  à  1  k.  au  N.  du  bourg,  sur 
le  penchant  oriental  du  coteau,  à  peu  de  distance  de  la  Braye  , 
une  tombelle  entourée  de  fossés ,  qui  est ,  après  celle  de 
Beaumont-sur-Sarthe ,  l'une  des  plus  belles  du  déparlement. 
11  est  probable  que  ,  si  elle  a  évidemment  servi  de  merc  féodal 
dans  le  moye-âge  ,  elle  fut,  dans  l'origine,  une  tombelle 
gauloise,  un  lieu  de  sépulture  celtique  ,  ainsi  qu'elles  l'étaient 
généralement  (de  caumont,  Cours  d* Antiq.  monum.,  i.re  part., 
p.  122  et  suiv.).  Le  nom  de  Montjoie  donné  à  celle-ci ,  comme 
spécialité  ,  est  en  même  temps  un  nom  générique  ,  qui  paraît 
emblématique,  soit  du  culte,  si  on  le  fait  dériver  de  Mons- 
Joois;  soit  des  usages  populaires,  Mons-Gaudii ,  lieu  de 
réjouissance.  Cette  tombelle  est  siluée  à  l'angle  de  l'enceinte 
du  vieux  château,  formant  un  carré  long.  En  défrichant  cette 
enceinte,  il  y  a  une  vingtaine  d'années,  on  y  rencontra 
plusieurs  squelettes,  couchés  parallèlement  à  côlé  les  uns  des 
autres,  dans  une  direction  qu'on  n'a  pas  indiquée;  quelques 
ouvrages  en  cuivre,  non  décrits  ;  et  des  fragments  d'un  bois 
de  cerf. 

HYJ)R.  La  rivière  de  Braye,  limite  tout  le  côlé  oriental  de  la 
commune  et  la  sépare  de  celle  de  Baillou  (Loir-et-Cher)  : 
le  vallon  qu'elle  parcourt  entre  ces  communes,  est  passable- 
ment large  et  fort  gracieux.  Le  ruiss.  de  la  Roche ,  prenant 
naissance  vers  le  centre  du  territoire,  se  contourne  en  demi- 
cercle  du  S.  à  l'E. ,  pour  aller  confluer  dans  la  Braye  ,  après 
un  cours  de  34-  k.,  entièrement  sur  la  commune,  et  avoir  reçu 
plusieurs  autres  ruisseaux  moins  importants.  —  Moulin  de 
Bas-Monjoie ,  à  blé,  sur  la  Braye.  Celui  de  Villejus,  Villa 
Joçis(y.  Ann.  1827-127),  n'est  point  de  Rahai,  mais  de  Baillou. 
géol,  Sol  formant  un  plateau  élevé ,  tranché  ,  à  l'est ,  par 


R/UIAI.  60  î 

le  vallon  de  la  Braye  et  sillonné  ,  de  l'ouest  au  sud-est,  par 
celui  que  forme  le  ruiss.  de  la  Roche.  Passage  du  terrain 
secondaire  inférieur,  offrant  le  calcaire  jurassique,  au  supé- 
rieur ou  crétacé.  Calcaire  jurassique  à  ammonites,  astérées? 
et  autres  fossiles  ;  marne ,  à  une  assez  grande  profondeur  ; 
minerai  de  fer  limoneux,  sur  quelques  points. 

cadastr.  Supcrf.  totale  de  1,89/».  h.  i3  ar.  3i  cent.  ,  subdi- 
visée ainsi  :  —  Tcrr.  labour.,  i,52o  h.  27  ar.  5g  c;  en  5  class., 
à  7,  10,  16  ,  23,  27,  f.  —  Aven.,  vergers,  pépin.,  7~io-35  ; 
à  27  f.  —  Jard. ,  i8-o4~7^  ;  3  cl.  :  27  ,  3o ,  35,  f.  —  Vign., 
0-73-70  ;  à  16  f. — Prés,  iaG-fcj-éo  ;  4  cl.  :i8,  32,  54, 
82  f. —  Pâtur.  et  pâtis,  i6-5o-io;  2  cl.  :  5  ,  10  f.  —  B. 
taillis,  aulnaies,  broussaill.,  146-34-70;  4  cl.  :4?9*  J4» 
20  f.  —  Terr.  vaines,  i-23-3o  ;  à  3  f .  —  Pièc.  d'eau,  0-77- 
10  ;  à  27  f.  —  Mar. ,  0-24-80  ;  à  3  f .  —  Superf.  des  pro  prier, 
bât.,  1 1-72-7 1  ;  à  27  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cimel. ,  pres- 
byt. ,  0-62-20.  —  Cliem,,  37-11-40.  —  Cours  d'eau,  6-60- 
80.  =  i4o  maisons  ,  en  7  class. ,  28  à  6  f.  ,  57  à  12  f. ,  36  à 
16  f . ,  i5  à  24  f-,  2  à  48  f. ,  là  72  f. ,  1  à  216  f.  —  1  moulin  , 
à  180  f  —  1  fourn.  à  chaux ,  à  3o  f. 

u  .  C  Propr.  non  bâties,  36,66o  f.  07  c.   1  Oo     /     r 

Revenu  impos.  |    _^  baties  ^       >     ^         7        j  38,9^2  f.  o7  c. 

contrib.  Fonc.  ,  5,4^2  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  427  f.  ; 
port,  et  fen. ,  1 15  f  ;  12  patentés  :  dr.  fixe,  48  f.  ;  dr.  proport., 
4?  f.  66  c.  Tôt  ,  6,084  1.  66  c.  —  Percept.  de  S.- Calais. 

cultur.  Superficie  argilo- calcaire  ,  en  général;  argilo- 
sablonneuse  ,  sur  quelques  points  ;  non  pas  médiocrement 
production,  comme  on  le  dit  dans  Y  Annuaire  pour  1827,  p. 
127,  mais  généralement  fertile,  au  contraire,  en  toutes  sortes 
de  productions.  Ensemencée  en  céréales,  dans  la  propoit.  de 
4  part,  en  froment,  3  en  seigle  méteil  et  mélarde  (orge  et 
avoine).  Prod.  ,  en  outre,  chanvre,  trèfle,  beaucoup  d'ar- 
bres à  fruits,  prairies  abondantes,  bois  également,  un  peu 
de  vigne.  On  y  élève  un  certain  nombre  de  chevaux  ,  de  bétes 
à  cornes,  de  porcs,  de  chèvres  et  beaucoup  plus  de  moutons 
proportionnellement. —  Assoient,  triennal;  1 1  fermes  prin- 
cipales ,  27  autres,  20  gros  bordages  ;  25  charrues,  dont  20 
traînées  par  chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole  consistant 
en  grains,  dont  il  n'y  a  pas  ou  que  très-peu  d'exportation 
réelle  ;  en  chanvre  et  fil ,  peu  de  graine  de  trèfle  ,  fruits  et 
cidre  de  bonne  qualité;  foin,  bois;  bestiaux,  moutons  sur- 
tout, laine,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  S.-Calais ,  de  Yibraye , 
de  Monldoubleau  (Loir-et-Cher). 


6o2  RAMÉE. 

industr.  Fourneau  à  chaux  et  à  tuile,  établi  aux  Che- 
vrons ,  en  1828  ,  par  M.  de  Tilières.  Fabrication  de  quelques 
pièces  de  toiles  et  d'étoffes  de  laine  grossières,  pour  parti- 
culiers ,  et  pour  le  débit  local.  On  verra  plus  bas  ,  aux  noms 
de  lieu  ♦  qu'il  a  existé  jadis  une  tannerie  et  un  fourneau  à 
chaux  à  Rahai. 

rout.  et  chem.  La  principale  voie  d'exploitation  ,  est  le 
chemin,  très-fréquenlé  par  le  commerce  local,  de  S.-Calais 
à  Montdoubleau. 

lieux  remarq.  Comme  habitalions  :  Coulonge  ,  les  Che- 
vrons ;  la  Roche ,  à  M.  Demiau  ,  procureur  du  roi  à  S.- 
Calais.  Sous  le  rapport  des  noms ,  outre  ceux  déjà  cités  :  la 
Grande -Maison  ,  Courcelles  ,  la  Capitainerie ,  les  Cohues; 
la  Borde  au  Curé,  la  Maladrerie,  la  Grâce,  la  Belle  Hôtellerie  ; 
les  Crannes,  la  Perrière,  le  Pot  de  Ruets  ,  les  Vaux  de 
Ruets  ;  la  Forêt,  la  Bruyère,  les  Aulnaies,  etc.;  la  Gaudi- 
nière  de  la  Pile  ;  la  Borde  des  Loups  ;  la  Chaussumerie ,  la 
Tannerie ,  etc. 

Établ.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  prim.  de  garçons. 
Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  S.  Calais. 

RAIIARD,  prieuré  et  maladrerie ,  situés  anciennement 
dans  la  paroisse  de  Luceau,  au  sud-sud-est  du  bourg,  sur  la 
grande  roule  du  Mans  à  Tours  ,  à  mi-chemin  de  Châleau-du- 
Loir.  Le  prieuré ,  qui  dépendait  de  l'abbaye  de  Vaas  ,  et  où 
les  moines  de  ce  monastère  se  retirèrent,  en  i5ig,  pour  se 
soustraire  aux  ravages  d'une  épidémie,  valait  3oo  1.  de 
revenu  ,  et  était  à  la  présentation  de  l'abbé.  La  maladrerie 
fut  unie,  en  1696,  à  l'Hôtel-Dieu  de  Château-du-Loir.  Ces 
établissements  religieux  n'existent  plus  comme  tels.  (  V.  les 

art.  CHAT  EAU -DU- LOIR  ,  LUCEAU  et  VAAS.) 

RAMEE,  hameau  de  la  commune  de  Tu  fie ,  dans  l'em- 
placement d'un  ancien  fief  du  même  nom,  dont  il  sera  parlé 
à  l'article  Tuffé. 

Un  prieuré  du  dioc.  du  Mans,  appelé  aussi  la  Ramée, 
était  situé  paroisse  de  la  Chapelle-Rainsoin ,  actuellement  du 
département  de  la  Mayenne. 

RAMEE ,  ruiss.  qui  a  sa  source  dans  la  commune  de 
Tuffé ,  près  la  ferme  de  la  Morinière ,  coule  au  S.  S.  E. , 
reçoit  à  la  ferme  des  Clouzeaux  les  ruiss,  des  Guyonnières  et 
de  Fleuré  réunis,  passe  au  ham.  de  la  Ramée  ,  dont  il  prend 
le  nom,  puis  tout  près  et  à  l'est  du  bourg  de  Beillé  ,  et  va  se 
jeter  dans  l'Huisne  ,  un  peu  au-dessus  du  moulin  de  Bresleau  , 
après  5  k.  1/2  de  cours  ,  sans  moulins  ,  pend,  lequel  il  sépare 
Tuffé  de  la  Chapelle  S.-Rémi ,  arrose  et  délimite  aussi ,  en 
partie ,  Beillé  d'avec  Tuffé, 


RANCHER.  6o3 

RAMEFORT,  ROMEEORT;  Ramaforti,  Romaforti; 
ancien  fief  et  château-fort  détruit,  situés  sur  le  territoire  de 
Bousse,  là  où  se  trouve  encore  un  moulin  de  leur  nom,  le 
long  de  la  petite  rivière  de  Loyer.  Nous  en  avons  parlé  au 
paragraphe  antiquités  de  l'article  Bousse  (i-2i3),  ainsi  que 
de  la  probabilité  que  ça  été  un  fort  romain  originairement , 
et  cité  la  prise  de  cette  forteresse  ,  en  i/{.25  ou  bien  en  1 429  » 
les  hisloriens  n'étant  d'accord  ,  ni  sur  la  date  de  cette  prise , 
ni  sur  le  nom  du  guerrier  qui  s'empara  de  ce  château. 

Nous  ajouterons  ici,  qu'on  trouve  un  Gaufridus  Rama- 
forti,  au  nombre  des  signataires  de  l'acte  de  fondation  ,  par 
Foulques  comte  d'Anjou,  1097- ii25,  du  prieuré  de  la 
Fontaine-S.-Marlin  (  U-4-4^  )•  Ménage,  dans  son  Histoire 
de  Sablé,  cite  aussi  un  Philippe  Bamefort  ,  fils  d'Etienne 
de  Marchai  ou  de  Mortas  ,  sénéchal  d'Anjou  sous  Henri  II , 
roi  d'Angleterre  ,  comte  d'Anjou  et  du  Maine  ,  vivant  en 
io83.  Il  pense  que  Philippe  avait  épousé  une  héritière  de 
Ramefort,  ce  qui  lui  fit  prendre  le  nom  de  ce  fief;  et  cite 
aussi  un  Gaufredus  de  Ramaforti ,  qui  vivait  en  Iia3,  et  un 
Gui  de  Ramefort,  mentionné  dans  le  serment  de  fidélité  prêté 
en  1202  ,  à  Jean  Sans-Terre  ,  par  Gui  de  Châtillon.  Ménage 
pense  que  la  terre  de  Ramefort ,  dont  Philippe  et  sa  postérité 
portaient  le  nom ,  était  peut-être  celle  qui ,  de  son  temps , 
était  possédée  par  l'évêque  d'Angers  et  située  dans  le  voisi- 
nage de  Saumur.  Nous  ferons  remarquer  que  Bousse  était  une 
paroisse  dudioc.  d'Angers  et  de  la  province  d'Anjou,  et  qu'il 
est  possible,  qu'après  la  prise  de  Ramefort,  en  i4-î5  ou  i429> 
ce  château ,  n'ayant  pas  été  relevé ,  les  seigneurs  de  ce  fief  en 
ayent  transféré  le  titre  sur  un  autre  bien  leur  appartenant , 
dans  les  environs  de  Saumur. 

RANGE,  RENCE;  ruiss.  appelé  aussi  de  I'Étant-neuf  , 
ayant  sa  source  près  le  lieu  d'Aubigné  ,  à  3  k.  au  N.  du  bourg 
d'Assé-le-Boisne ,  se  dirige  au  S.  S.  E.,  traverse  l'étang  dont 
il  vient  d'être  parlé ,  puis  coule  au  S.  et  sépare  la  commune 
d'Assé  de  celle  de  S.-Victeur  ;  reçoit  ensuite  les  petits  ruiss.  de 
la  Gharmerie  et  de  Noronde  ;  passe  près  le  ham.  de  Rance  , 
dont  il  porte  le  nom,  et  va  confluer  dans  la  Sarlhe,  au 
Gué  des  Bois  ,  à  2,2  h.  au  N.  de  Fresnay ,  après  5  k.  1/2  de 
cours  ,  et  avoir  fait  tourner  le  moulin  de  Rance. 

RANGIIER  (  coua  du  )  ,  ancienne  maison  de  la  ville  du 
Mans,  qu'on  croit  avoir  appartenu  à  l'ordre  du  Temple  ,  et, 
après  son  abolition,  avoir  été  réunie  à  la  commanderie  de 
Guéliant ,  de  l'ordre  de  S.-Jean  de  Jérusalem.  Voir  l'art. 
cour  du  rancher,  îi-il+b  ;   les  art.  guéliant,  moitron  et 

THELOCHÉ. 


6o$  RENÉ. 

RAIVD01V1YAI ,  Y  ;  ancienne  terre  seigneuriale ,  d'une 
assez  grande  étendue ,  appartenant  actuellement  à  l'Hôpital- 
Général  du  Mans  :  son  manoir ,  avec  chapelle  et  village 
(hameau),  étaient  situés  dans  la  paroisse  de  Voivres.  Voir 
cet  article. 

RARAI ,  Y  ;  nom  improprement  donné  au  château  de 
Poncé.  Voyez  cet  article. 

RAVADUJY ,  ancien  fief,  situé  dans  la  paroisse  de  Parce. 
Voir  cet  article. 

RAVI1YE  ,  nom  d'un  ruisseau  qui  sépare  le  Maine  et  le 
département  de  la  Sarthe ,  dans  leur  partie  nord-est ,  sur 
un  trajet  de  5  k.  au  plus ,  du  Perche  et  du  département  de 
l'Orne.  Voir  l'article  avezé. 

RECUEIL  ;  voyez  requeil. 

REDOIVIVE  ,  ruisseau ,  le  même  que  nous  avons  décrit 
(H-542  ),sous  son  véritable  nom  ,  qui  est  hÉdonne. 

RENE,  RENNE;  Reneium  ;  peut-être  tfEraines,  par 
contraction  ;  venant  ftArena ,  /trenis ,  arène  ou  champ  de 
sable;  ou  bien  tfErnel,  mot  qui,  dans  le  moyen-âge,  indi- 
quait un  lieu  en  friche  ,  une  terre  abandonnée?  Commune 
comprise  dans  la  petite  contrée  du  Saosnois ,  du  cant.  et  à  7 
kilom.  1/2  O.  N4  O.  de  Marol!es-les-Braults  ;  de  l'arrond.  et 
à  i3  k.  S.  O.  de  Mamers  ;  à  3i  k.  IN.  du  Mans  ;  autrefois  du 
doyenné  de  Beaumont ,  du  Grand-Archid. ,  du  diocèse  et 
de  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  8,  i5  et  36  kil. 

ijE>CRiPT.  Bornée  au  N.,  par  Thoiré-sous-Conlensor  ;  au 
N.  E.  et  à  l'E  ,  par  Thoigné  ;  encore  à  l'E.  et  au  S.  E  ,  par 
Dangeul  ;  au  S.  ,  par  Nouans;  au  S.  O.,  par  Doucelles  ;  à 
TO. ,  par  Chérancé  ;  au  N.  O. ,  par  Grandchamp;  la  forme 
de  celte  commune  est  celle  d'un  ovoïde,  s'allongeant ,  du 
N.  N.  O. ,  où  est  sa  partie  arrondie,  au  S.  S.  E. ,  où  est  sa 
poinle ,  sur  un  diam.  de  5  k. ,  contre  3  k,  de  l'argeur  cenlrale  , 
de  l'E.  N.  E.  à  i'O.  S.  O.  bourg  assez  important,  situé  à 
peu  près  au  centre  du  territoire,  un  peu  vers  l'est,  formant 
une  place  passablement  grande ,  dont  la  halle  occupe  la 
superficie  t  ne  laissant  entre  elle  et  les  maisons  ,  qu'un  espace 
assez  étroit  :  deux  petites  rues  aboutissent  à  celle  place.  Assez 
grande  et  belle  église,  avec  aulel  à  la  romaine,  à  ouvertures, 
les  unes  cintrées  ,  les  autres  semi-ogivales  ;  quelques-unes 
des  croisées  à  2  et  3  lancettes,  de  différentes  époques  du 
gothique.  Clocher  formant  une  pyramide  à  4  pans,  placée  sur 
une  grosse  tour  carrée ,  percée  de  fenêtres  de  la  première 
époque  de  l'ogive ,  soutenue  à  ses  angles  par  des  contreforts 
dans  toute  sa  hauteur.  Cimet.  attenant  à  l'église ,  clos  de 
murs  d'appui.  Il  ne  reste  rien  du  vieux  château,  situé  à 


RENÉ.  6o5 

l'extrémité  sud  du  bourg ,  qu'on  dît  avoîr  été  construit  dans  le 
i5.e  siècle,  époque  qui  doit  être  plutôt  celle  de  sa  destruction. 
Celui  du  Bourg-Chemin  ,  à  très-peu  de  distance  au  sud-est 
du  clocher,  sur  le  chemin  de  Marolles,  est  une  simple 
maison  bourgeoise  aujourd'hui ,  fort  peu  importante. 

popul.  Portée  a  ig4  feux,  sur  les  rôles  de  l'élection, 
comme  une  seule  communauté  avec  Espières  {sic) ,  ham. 
situé  à  1,9  h.  N.  E.  du  bourg,  elle  est  actuellem.  de  34o 
feux,  se  composant  de  743  indiv.  mal.,  726  fem.,  total, 
1,469;  dont  4o2  au  bourg,  a54  au  ham.  d'Ombrée  ,  a38  à 
celui  d'Epières. 

Mouo.  décenn.  De  i8o3  à  181 2  ,  inclusiv.  :  mar.  m; 
naiss. ,  420  »  déc. ,  3o6.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  106; 
naiss.  4^5  ;  déc. ,  242. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  vocable  du  chef  des  apôtres. 
Assemblée,  le  dim.  le  plus  proche  du  i.er  août,  fête  de 
S.-Pierre-ès-Liens. 

La  cure  ,  de  1 ,000  1.  envir.  de  revenu  ,  était  à  la  présenta- 
tion des  religieux  de  l'abbaye  de  S.-Vincent  du  Mans  ,  et  non 
à  celle  de  l'abbé,  comme  ledil  Lepaige.  Elle  leur  fui  cédée 
par  l'év.  Guillaume,  vers  l'an  1200,  du  consentement 
d'Eustache ,  archidiacre  du  Saosnois,et  de  Maurice  archi- 
prêtre  de  Beaumont ,  après  que  Guill.  des  Prés  ,  Geoffroi  et 
Robert  ses  fils,  qui  revendiquaient  le  droit  de  présenta- 
tion, s'en  turent  désistés.  Plus  tard,  en  1206,  l'év.  Hamelin , 
avec  l'agrément  de  l'archiprêtre  et  du  chantre  de  Beaumont 
et  du  Saosnois,  donne,  aux  mêmes  religieux  de  S.-Vincent, 
l'église  de  René  ,  dont  ils  avaient  déjà  la  présentation  ,  pour 
en  employer  le  revenu  à  l'entretien  et  au  soulagement  des 
malades.  L'évêq.  Nicolas,  successeur  d'Hamelin,  confirma 
cette  donation,  moyennant  la  promesse  faite  parles  moines, 
de  célébrer  chaque  année  son  anniversaire ,  leur  permettant 
de  prendre  20  s.  mansais  sur  ce  revenu,  pour  traiter  la 
communauté  ,  le  jour  de  cet  anniversaire. 

En  1224,  le  prieur  de  Vivoin  a  un  procès  avec  le  curé  de 
René ,  au  sujet  des  offrandes  faites  à  la  chapelle  de  S.-Denis 
d'Epières,  le  jour  de  la  fête  du  patron.  Le  prieur  en  obtient 
les  deux  tiers.  V.  plus  bas  ,  à  J'hist.  féod.  ,  l'art,  épières. 

Un  prieuré  ,  ou  plutôt  une  chapelle  ,  du  nom  de  René  , 
aliàs  S.-Maurice ,  n'appartenait  point  à  cette  paroisse  ,  mais 
au  château  du  même  nom,  situé  dans  celle  de  Lignères-la- 
Doucelle  (  Mayenne). 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  était  annexée  à 
l'ancien  château ,  dont  il  ne  reste  que  des  douves  assez  pro- 
fondes. Elle  relevait  de  la  baronnie  et  du  bailliage  du  Saosnois. 


606  RENÉ. 

En  i486 ,  J.  Levasseur,  seign.  de  Courgaîns  ,  l'était  aussi 
de  René.  Fr.  Levasseur,  écuyer,  est  taxé  à  xv  /.  au  rôle  du 
ban  et  de  l'arrière-ban  ,  de  1639  ,  comme  seigneur  de  la  terre 
de  René.  Il  paraît  qu'après  la  destruction  du  château,  cette 
seigneurie  fut  annexée  à  la  terre  du  Bourgchemïn,  dont  nous 
avons  indiqué  plus  haut  le  manoir. 

En  i533,  Jacq.  Hamelin ,  év.  de  Tulles,  confesseur  et 
premier  aumônier  de  François  I.er,  obtient  de  Françoise 
d'Alençon  ,  baronne  du  Saosnois,  Je  droit  de  halles,  foires  et 
marchés  au  bourg  de  René  ,  et  probablement  celui  d'y  donner 
mesure  à  grains;  et  fit  construire  la  halle  actuelle,  sur  un 
emplacement  qui  dépendait  de  sa  terre  de  Bourgchemin.  En 
dernier  lieu,  la  terre  de  Bourgchemin,  à  laquelle  était  réunie 
la  seigneurie  de  paroisse ,  était  possédée  par  la  famille  du 
Lau,  dont  un  membre,  L.- Laurent  du  Lau,  chev. ,  mestre 
de  camp  de  cavalerie ,  et  Bonne  Françoise  Dangesgin ,  son 
épouse,  rendent  hommage  à  la  baronnie  de  Saosnois,  en 
173g,  pour  la  terre  seigneuriale  de  Bourgchemin  ,  l'Hermi- 
tière  ,  Poignant  et  autres.  Par  acte  du  i4  juin  i8o3,  le  baron 
Armand  L.- Jos.  du  Lau ,  fait  abandon  à  la  commune ,  des 
halles  qui  lui  appartiennent. 

Les  autres  fiefs  étaient  :  i.°  Epières,  avec  chapelle  ,  dépen- 
dant du  prieuré  de  Vivoin ,  membre  du  monastère  de 
Marmoutier,  à  qui  Raoul  de  Doucelles  avait  fait  don,  en 
1264.?  de  la  maison  d'Epières  ,  avec  ses  dépendances;  d'où 
les  droits  que  le  prieur  prétendit,  en  1224,  comme  on  l'a  vu 
ci-dessus,  sur  les  offrandes  faites  à  la  chapelle  de  ce  lieu,  le 
jour  de  la  fête  de  S. -Denis  son  patron  ;  2.0  le  Taillis ,  à  1  k. 
S.  E.  du  bourg  ,  avec  droit  de  haute  justice  ;  3.°  J uit 'tiers ,  lieu 
et  métairie  pour  lesquels  Dam.l,e  Anlhoinette  de  Perons  est 
taxée  à  xx  /. ,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  déjà  cité. 

iiïst.  civ.  Un  arrêté  des  Consuls,  du  26  germin.  an  xii, 
autorise  l'acceptation  des  halles  données  à  la  commune  ,  par 
le  cit.  du  Lau. 

Une  ordonn.  royale  du  12  janv.  1820,  autorise  également 
l'acceptation  du  legs  de  5oo  f. ,  fait  aux  pauvres  de  René, 
par  la  Dem.lle  Hermon. 

En  i833,  le  conseil  municipal  vote  une  somme  de  44  f»  » 
pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire  ,  et  celle  de 
200  f.,  pour  le  traitement  d'un  instituteur. 

Toute  la  plaine  du  Saosnois,  dans  laquelle  se  trouve  René, 
est  exposée  fréquemment  aux  ravages  des  orages  d'été.  Ses 
récoltes ,  comme  celles  de  plusieurs  communes  environ- 
nantes ,  furent  entièrement  hachée  par  la  grêle  ,  dans  l'une 
des  premières  années  de  ce  siècle. 


RENE.  607 

HYDR.  Le  ruisseau  l'Orlhon  ,  décrit  plus  haut  (p.  324)  , 
traverse  le  territoire  communal ,  de  TE.  N.  E.  à  PO. ,  à  peu 
près  par  son  centre  ,  en  passant  près  et  au  N.  du  bourg ,  sans 
y  faire  tourner  de  moulin.  Ce  ruisseau  paraît  être  le  même, 
que  celui  indiqué  par  Orderic  \  ital ,  sous  le  nom  de  Riolt  ou 
Riollet ,  sur  les  rives  duquel  un  combat  eût  lieu,  de  iog5  à 
1099,  entre  le  comte  du  Maine  Hélic  de  la  Flèche,  et  le 
comte  du  Perche  Robert  II  de  Bélesme  ,  surnommé  te  Diable. 
Voir  Tari,  riolt. 

géol.  Sol  généralement  plat  et  découvert ,  à  l'exception 
d'un  monticule  semi-conique,  qui  se  trouve  à  l'extrémité  sud 
du  territoire ,  commun  avec  INouans.  Un  autre  ,  de  même 
forme,  situé  à  l'est,  est  presque  entièrement  sur  Thoigné. 
Terrain  secondaire  inférieur,  offrant  le  calcaire  jurass.  ooli- 
thique  indiqué  à  l'art,  cantonnai  de  Mamers  (  m-i5g  )  ,  avec 
de  nombreux  fossiles,  des  espèces  propres  à  cette  formation. 
Divis.  DES  terr.  Par  approximation  ,  cette  commune 
n'élant  pas  encore  cadastrée  :  Terr.  en  labour,  g23  hect.  ; 
jardins,  20;  prairies,  3i6  ;  bois,  12;  superf.  des  bâtim. , 
10;  égl. ,  cimet. ,  presbyt. ,  halles,  2  1/2  ;  chemins,  9  1/2  ; 
eaux  cour. ,  2  ;  total ,  1295  hectares. 

contrib.  Fonc. ,  7,262    f .  ;   personn.    et  mobil. ,  709  f .  ; 
portes  et  fen. ,  i83  f.  ;  3o  patentés  :  dr.  fixe,  169  f.  5o  c.  ;  dr. 
proport.,  65  f.  5o  c.  Total ,  8,389  f.  —  Chef-lieu  de  percept. 
CULTUR.  Superficie   argileuse  et  argilo-calcaire  ,  générale- 
ment productive ,   ensemencée  en  céréales ,  dans  la  proport, 
de  i3  part,  en  froment,  autant  en  orge  ,  2  en  seigle,  1  eti 
avoine  ;  en  outre  :  chanvre,  trèfle  ,  pommes  de  terre,  un  peu 
de   luzerne,  bois,  peu  d'arbres   à  fruits.  Elève  de  quelques 
poulains,   d'un  assez  grand  nombre  de  bêles  aumailles,   de 
moutons  ;    peu    de    porcs ,    proportionnellement  ;    quelques 
chèvres. —  Assolem.    triennal;    18     fermes    principales,   à 
peu  près  autant  de  moyennes  ,  une  soixantaine  de  bordages  ; 
62  charrues,  dont  i2seulem.  traînées  par  bœufs  et  chevaux. 
=  Commerce  agricole  consistant  principalement  en  grains  , 
dont  il  y  a  exportation  réelle,  du  tiers  à  la  moitié;  en  chanvre 
et  fil,  graine  de  trèfle  ,  bois,  etc.  ;  quelques  poulains.,  beau- 
coup de  jeunes  vaches  ,  porcs  ,  moulons,  laine,  etc. 

marchés  Un  marché  le  jeudi  de  chaque  semaine,  établi, 
comme  on  l'a  vu  plus  haut,  en  i533,  approvisionné  princi- 
palement en  grains.  Fréquentation  de  ceux  de  Beaumont  et  de 
Mamers. 

Le  boisseau  particulier  de  René  ,  dont  nous  avons  parlé 
ci  dessus,  équivaut,  ras,  à  44  nlr*  2I  centil,;  comble  ,  à 
55  1.  26  centil. 


6o8  REQUIELs 

industr.  Nulle  autre  que  la  culture  des  terres. 

rout.  et  chem.  Un  grand  chemin  ,  de  Beaumont  à  Mamers, 
traverse  le  territoire  du  S.  O.  à  TE. ,  en  passant  au  bourg  , 
et  s'embranche  ,  a  Courgains ,  avec  la  roule  départementale 
n.° ,  II,  du  Mans  à  Mamers ,  par  Ballon. 

lieux  REMARQ.  Bourgchemin  seul,  comme  habitation.  Sous 
le  rapport  des  noms  :  le  Plessis ,  la  Folie  ;  la  Croix  et  les 
Trois-Croix  ;  Nauvays ,  le  Breil,  la  Serrurie  ;  Epière,  la 
Grouas  ,  la  Touche  ;  Chanfepie;  la  Tuilerie  ;  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  primaire  votée  ; 
résidence  d'un  notaire,  d'un  percept.  des  conlrib.  direct.; 
i  recette  buraliste  et  2  débits  de  tabac,  des  conlrib.  indir.  ; 
cbef-lieu  d'un  bat.  cantonn.de  la  garde  nationale,  de  65o 
hommes.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres ,  à  Beaumont-sur- 
Sarthe. 

etabl.  partic.  Un  docteur  en  médecine. 

l\EJ\Oi\ ,  rEisom  (Cassini);  de  renommé,  probablement  ? 
Petite  rivière,  formée  par  la  réunion  de  deux  ruiss.  ayant  leur 
source,  l'un  près  le  ham.  des  INouis  ,  l'autre  à  la  ferme  du 
Châtelier,  en  Souligné-sous-Vallon  ,  le  premier  desquels 
traverse  le  parc  des  Epichelières ,  avant  leur  réunion,  qui  a 
lieu  près  et  au  S.  S.  E.de  l'anc  bourg  de  Flacé.  Elle  se  dirige 
au  sud-ouest,  passe  près  le  château  de  Bellefille,  puis  au 
bourg  de  Chemiré-ie-Gaudin ,  où  on  la  traverse  sur  un  pont 
en  pierre,  et  va  confluer  dans  la  Sarlhe ,  à  7  h.  en  à-mont 
du  bourg  de  Fercé  ,  après  un  cours  assez  sinueux,  de  12  k. 
environ,  à  partir  de  la  source  de  INouis,  et  de  8  k.  depuis 
la  réunion  des  deux  ruisseaux  cités.  Des  4  moulins  à  blé  ,  que 
faisait  mouvoir  anciennement  cette  petite  rivière,  deux 
avaient  été  supprimés  dès  avant  1777. 

REQUEIL,  RECUEIL;  Rochatio,  um;  de  recueillir, 
sol  productif,  Comm.  cadastrée,  du  cant.  et  à4-kilom.  1/3 
N.  i/4-O.  de  Pontvallain  ;  de  l'arrond.  et  à  21  k.  E.  N.  E. 
de  la  Flèche;  à  25  k.  S.  du  Mans;  anciennem.  du  doyenné 
d'Oizé  ,  de  l'archid.  de  Château-du-Loir ,  du  dioc.  du  IVIans, 
de  l'élect.  de  la  Flèche,  —  Distanc  lég.  :  5,  2.6  ,  29  kilom. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Yvré-le-Pôiin ;  au  N.  E., 
par  Château-l'Hermitage  ;  au  N.  O.,  par  Oizé  ;  cette  com- 
mune a  la  forme  d'un  heptagone  irrégulier ,  se  rapprochant 
de  celle  d'un  cercle  un  tant  soit  peu  allongé  ,  du  N.  N.  E.  au 
S.  S.O.,  si  ce  n'était  un  renfoncement  ou  échancrure  du  côté 
N.  O. ,  et  un  appendice  en  pointe  triangulaire,  qui  s'étend  à 
l'est,  au-delà  du  grand  chemin  du  Mans  à  Pontvallain.  Son 
plus  grand  diam.  central,  dans  le  sens  indiqué,  est  de  5  k. 
1/2 ,  contre  un  autre  qui  varie  de  2,8  h.  à  5  k. ,  d'E.  à  O.  — 


RËQUÈIL.  609 

Assez  jolî  bourg  ,  silué  sur  le  penchant  d'un  coteau ,  vers  le 
centre  du  territoire  ,  se  rapprochant  un  peu  de  la  limite  orien- 
tale. Il  consiste  en  une  petite  place  ,   entourant  l'église  au 
nord   et    à  l'ouest,   sur    l'emplacement  de   l'ancien    cime- 
tière,  d'où  partent  deux  rues   se  dirigeant ,  l'une  au  nord, 
l'autre  à  l'ouest,  celle-ci  se  bifurquant  avec  une  troisième,  qui 
se   dirige   au   sud-ouest.   Ses    principaux    édifices  sont  :  i.° 
l'église  ,  à  clocher  en  flèche  .  à  ouvertures  cintrées  ,  compo- 
sée ,  outre  son  chœur  et  sa  nef,  d'un  bas-côté,  comme  eux 
voûté   en  bois;  d'une  chapelle  à  la  gauche   du  chœur,  dite 
du  Rosaire ,  voûtée  en  pierre  ,  à  arceaux  à  ogive ,  construite  , 
ainsi  que  le  bas-côté  de  l'église  et  le  presbytère  ,  par  MM. 
d'Averton  ,   curés    de    Requeil    et    chanoines    de    Tours  , 
de  la  famille   des  seigneurs  de  Belin.  Une  autre  chapelle, 
appelée  N.-D.  de  Piété  ,  convertie  en  sacristie,  est  due  à  un 
curé  du  lieu  ,  dont  le  nom  est  mentionné  sur  un  ancien  vitrail 
de  l'église,  dont  il  va  être  parlé.  Une  autre  petite  chapelle  ,  à 
la  droite  du  chœur  ,  a  été  bâtie  récemment  par  M.  le  comte 
de  Mailly ,   pour  lui   et  sa   famille,  dans  l'emplacement  du 
banc  seigneurial ,  par  concession  de  la  fabrique  et  d'après  une 
ordonnance  du  roi,  de  182g  :  on  y  remarque  plusieurs  bons  et 
curieux  tableaux  qui  appartiennent  à  M.  de  Mailly.  La  porte 
occidentale  de  l'église  ,  du  genre  roman  ,  est  ornée  d'une  co- 
lonne de  chaque  côté  ,  supportant  une  archivolte  garnie  d'un 
double  rang  de  zig-zags  et  d'un  cordon.  Cette  porte  est  placée 
entre  quatre  autres  colonnes  romanes  engagées  ,  plus  élevées  , 
supportant  une  espèce  de  frise  avec  corbeaux  ou  modillons ,  à 
figures  grotesques  ;  un  peu  au-dessous  ,  et  en  alignement  des 
chapiteaux  des  deux  colonnes  de  la  porte  ,  s'étendent,  à  droite 
et  à  gauche,  deux  espèces  de  bande  ou  de  plinthes  ,  ornées  , 
celle  à  droite,  de  têtes  de  clous  ;  celle  à  gauche ,  de  pommes 
de  pin.  A  l'intérieur  de  l'église ,  était  autrefois  une  statue  de 
N.-D.  des  lignes  ,  en  bois  ,   qu'on  croit  être  du    i3.e  siècle  , 
placée  actuellement  à  l'extérieur,   derrière  le  chœur,  ayant 
les  vignobles  en  regard ,  pour  quelle  puisse  mieux  les  protéger 
probablement  ?  îSur  une   portion  de  vitrail  colorié  de  celle 
église ,  que  possède  M.  de  Mailly ,  est  représenté  un  cœur  de 
couleur  rouge,   percé  de  3  flèches,   1  bleue  et  2  vertes,   à 
droite  et  à  gauche  duquel  on  lit:  A*  Belin  ,  p.  c.  de  Recveil^ 
162g  ;  ce  qui  semble  justifier  l'étymologie  recueillir  dont  nous 
avons  parlé.  Du  reste  ,  le  nom  de  cette  paroisse  est  aussi  écrit 
Requeil,   comme    on   le    fait    aujourd'hui,    dans    des   titres 
anciens,  notamment  dans  une  enquête  faite  dans  l'intérêt  des 
religieux  de  Château  l'Hermitage  ,  en  i4-9x* 

Plusieurs  tombes  sépulcrales ,  avec  inscriptions  en  carac- 
IV  39 


6io  REQUEIL. 

tères  gothiques,  qui  se  trouvaient  dans  l'église,  ont  été  détrui- 
tes ou  retournées  ;  une  autre ,  en  marbre ,  était  placée  près  le 
banc  seigneurial  ,  en  mémoire  de  M.  Fr.  de  la  Rivière  , 
seign.  de  la  Roche-de-Vaux  et  de  Requeil,  mort  en  17 19 
(v.  l'art,  roche-dé- vaux)  :  elle  a  été  recueillie  par  son  petit— 
fils  M.  de  Mailly.  Outre  le  banc  seigneurial ,  affecté  aux 
seigneurs  de  la  Roche-du-Vaux ,  placé  à  la  droite  du  chœur , 
du  côté  de  l'évangile,  et  remplacé  actuellement  par  une  cha- 
pelle ,  il  y  avait  aussi  le  Grand  banc  ,  destiné  aux  officiers  de 
la  seigneurie  de  paroisse  ;  un  autre ,  adossé  au  pilier  où  sont 
les  armes  des  seigneurs  d'Averlon  ,  anciens  curés  de  la  paroisse 
(il  paraît  que  plusieurs  membres  de  cette  famille,  se  sont 
succédés  dans  celte  cure),  où  se  plaçaient  les  gardes  et  bas 
officiers  de  la  seigneurie.  On  lit  dans  les  archives  de  l'église 
de  Requeil  ,  que  le  i.er  banc ,  près  la  chaire ,  du  côté  gauche 
de  la  nef,  a  été  concédé  par  Henri  second,  seigneur  et 
fondateur  de  l'église,  à  noble  Adam  d'Alexandre,  seign.  de 
Chanleloup,  capit.  au  régim.  de  Piémont  ;  etc.  —  2.0  le  pres- 
bytère ,  qui  semblerait  être  un  ancien  prieuré  ,  d'après 
l'inscription  P.  c.  du  vitrail ,  rapportée  plus  haut.  ,  qui 
parait  signifier  prieur- curé ,  construit ,  comme  on  l'a  vu  ,  par 
les  anciens  curés  du  nom  d'Averton,  est  une  belle  maison  avec 
jardin  ,  enclos  et  une  fuie ,  attenant  au  côté  sud  de  l'église 
et  de  l'ancien  cimetière,  au  pignon  septentrional  de  laquelle 
on  regrette  de  ne  plus  voir  d'assez  bonnes  sculptures 
anciennes,  détruites  pendant  la  révolution  et  depuis,  les- 
quelles représentaient  les  armoiries  de  MM.  de  Belin  curés  , 
avec  des  lions  pour  supports  ;  —  3.°  dans  la  rue  qui  se  dirige 
au  sud-ouest,  l'ancienne  maison  du  collège,  avec  fenêtres  à 
croix  en  pierre,  ornées  de  filets  ;  —  4-°  dans  ce\\e  Ç11*  s'étend 
au  nord,  une  petite  maison  bourgeoise  assez  jolie  ,  avec  jar- 
din et  accessoires ,  que  le  curé  actuel  de  Requeil ,  M.  Breton , 
à  qui  elle  appartient,  destine  ,  avec  une  petite  closerie  sise  à 
Yvré  le-Pôlin,  d'un  revenu  annuel  d'au  moins  4-5o  f.,  à  réta- 
blissement d'une  maison  de  charité  ,  qui  sera  tenue  par  des 
sœurs  d'Evron  ;  —  5.°  la  Grande-Maison ,  à  l'extrémité  de 
la  rue  qui  se  dirige  à  l'ouest ,  assez  belle  habitation  ,  apparte- 
nant au  maire  actuel ,  M.  Lenoble ,  bâtie  par  M.  le  marquis 
de  Mailly  (v.  l'art,  kcche-de-vaux)  ,  dans  l'emplacement  de 
petites  maisons  achetées  par  lui ,  à  cet  effet ,  des  héritiers 
Maudoux  ;  —  6.°  le  cimetière  ,  un  peu  en  dehors  et  à  l'est 
du  bourg ,  clos  de  haies  et  de  murs,  planté  d'une  allée  de  til- 
leuls qui ,  de  la  porte  d'entrée,  s'étend  à  l'extrémité  opposée  , 
où  M.  le  curé  Breton  a  fait  construire  une  fort  jolie  chapelle  , 
sous  l'invocation  de  N.-D.  de  Pitié,  au-dessus  de  la  porte  de 


REQUEIL.  6n 

laquelle  est  une  statue  emblématique  de  la  résurrection  ,  avec 
celte  inscription  :  qui  crucifixus  est  resurrexit,  alléluia. 
On  voit  dans  l'intérieur  :  i ,°  une  satue  de  S.  Léon  pape ,  qu'on 
y  vient  invoquer  sous  le  nom  de  S.  Léonfort ,  contre  le  mal  de 
l'an  (le  carreau  )  des  enfants  et  pour  leur  faire  prendre  de  la 
force  ;  et  une  autre,  de  N.-D.  de  Pitié,  placée  dans  une  niche  , 
en  face  de  celle  de  S.  Léon  ;  2.0  trois  tables  en  marbre ,  au 
niveau  du  pavé,  la  i.re,  au  devant  du  marche-pied  du  grand 
autel,  destiné  à  recouvrir  le  tombeau,  que  le  fondateur,  qui 
a  légué  celte  chapelle  à  la  paroisse,  pour  en  jouir  six  mois 
après  son  décès,  s'est  fait  préparer  de  son  vivant,  en  vertu 
d'une  autorisation  par  ordonnance  royale;  la  2.c,  vers  le 
milieu  de  la  nef  à  droite ,  placée  sur  la  sépulture  de  M.  L. 
Micault,  ancien  gentilhomme  servant  du  roi,  décédé  le 
3  juill.  i83o  ,  propriétaire  de  l'ancienne  abbaye  de  Châ- 
teau-rHermitage;  et  la  3.e,  du  côté  opposé  ,  celle  de  dame 
Rose-Catherine  Lefeuvre  de  la  Croix,  sa  femme,  née  à 
Crannes-sous- Vallon,  décédée  le  22  mars  1826;  personnages 
dont  nous  avons  signalé  les  vertus  bienfaisantes  (  1-383),  et 
qui ,  en  mourant ,  ont  emporté  les  regrets  de  toute  la  popu- 
lation. On  remarque,  du  côté  méridional  du  cimetière, 
en  face  de  la  croix  buisée,  emblème  de  la  mort  du  Christ, 
un  socle  en  pierre  ,  destiné  à  recevoir  une  colonne  en  marbre 
qui  doit  être  surmontée  d'une  statue  de  l'Homme- Dieu,  avec 
cette  inscription  :  ECCE  hOmo  ,  —  ecce  salvatcr  MUi\m ,  — 
quanto  oiFFORMïOR,  TA3STO  mihi  carior.  —  Entre  la  chapelle 
et  la  croix  buisée,  se  trouve  une  large  pierre  tombale  en 
marbre,  sur  laquelle  est  gravée  une  longue  inscription  ,  à  la 
mémoire  du  marquis  de  Mailly. 

popul.  Portée  à  io,3  feux  sur  les  états  de  l'élection,  elle 
est  actuellement  de  'àà'j  ,  comprenant  5gi  indiv,  mal.,  636 
fem-,  total,  1,227;  dont  347  dans  le  bourg,  35,  34,  33  et  32 
aux  ham.  de  la  Bretonnière,  de  la  Poterie,  de  la  Boissifière  et  de 
la  Servinière  ;  3o,  25,  22  et  20  à  chacun  de  ceux  de  la  Ligon- 
nière  ,  de  la  Janvrie,  et  de  la  Blosserie. 

Mouq.  décenn.  De  179^  à  1802,  inclusiv.  :  mariag. ,  73; 
naiss. ,  32 1  ;  déc. ,  198.  —  De  i8o3  à  1812  :  mar. ,  io4; 
naiss.,  3o6  ;  déc. ,  261.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  85  ;  naiss., 
333;  déc,  190. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  l'invocation  du  chef  des  apôtres  ; 
assemblée  patronale,  le  dim.  le  plus  rapproché  du  29  juin, 
fêle  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul.  Outre  les  objels  de  consom- 
mation ,  de  menue  mercerie  et  de  bimbeloterie ,  il  s'y  vend  une 
certaine  quantité  de  porcs  maigres.  De  temps  immémorial , 
les  danses  qui  ont  lieu  ordinairement  à  ces  réunions,  tenaient 


6i2  RECUEIL. 

dans  une  allée  couverte,  aboutissant  à  la  cour  du  château  de 
la  Roche-de-Vaux  ,  dont  le  propriétaire  faisait  assez  souvent 
les  frais  d'un  mât  de  cocagne  et  de  quelques  pièces  d'artifice. 
Cet  antique  usage,  ayant  paru  trop  aristocratique  à  certaines 
personnes,  depuis  i83o,  à  raison,  probablement,  de  la 
liberté  acquise  par  la  révolution  de  juillet ,  le  propriétaire  a 
cru  devoir  s'abstenir  de  le  continuer;  mais  les  promeneurs 
renoncent  moins  volontiers  à  se  diriger  de  ce  côté  ,  au  grand 
déplaisir  de  ceux  qui  voudraient  pouvoir  les  en  empêcher! 

La  cure,eslimée  valoir  1,200  1.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  de  l'évêque  diocésain.  Suivant  un  aveu  fait  au 
roi,  comme  baron  du  Château-du-Loir ,  le  4  mars  1673, 
pour  la  terre  et  seigneurie  de  la  Faigne  (v.  cet  art.,  11-274)» 
]e  procureur  fabricier  de  l'église  de  Requeil ,  devait  foi  et 
hommage  simple  au  seign.  de  celte  terre  ,  pour  bois  et  pâtures 
dépendantes  de  ladite  fabrique.  La  publication  de  cet  aveu , 
faite  à  l'église  de  cette  paroisse,  le  26  avril  1679  ,  est  signée 
R.  Philoche  ,  curé. 

En  1^97  1  par  acte  du  24  juin  ,  Jacq.  de  la  Chevrière  ,  seign. 
de  la  Roche-de-Vaux  et  du  Jiouchet,  donne  à  la  fabrique  de  l'é- 
glise de  Requeil,  une  mine  de  seigle,  mesure  d'Oizé,  valant  6 
boisseaux,  à  prendre  sur  2  journaux  de  terre  dépendant  du  lieu 
des  Poulinières,  pour  7  messes  basses  par  an,  qui  seront  rétri- 
buées à  4  '•  4  s°l?  suivant  l'ordonnance  de  Monseigneur.  Ces 
messes  se  disent  encore,  et  la  rente  en  est  servie  par  les  héri- 
tiers Blisson. 

i533.  On  trouve  aux  archives  de  la  fabrique,  une  autre 
fondation,  pour  messes  également,  faite  ladite  année,  par 
le  même,  et  par  dame  Jacqueline  de  Sasse  son  épouse. 

1673.  Par  transaction  du  16  juin ,  le  seigneur  de  la  Roche- 
de-Vaux  s'oblige,  pour  lui  et  ses  successeurs,  à  payer  à  la  cure 
de  Requeil ,  une  rente  annuelle  et  [:erpéluelle  de  93  1.  16  s. 
3  d.,  tant  pour  le  fief  de  la  cure  (dont  il  paraîtrait  lui  avoir 
été  fait  cession  )  ,  que  pour  la  fondation  d'une  messe ,  que 
les  curés  devront  dire  ou  faire  dire  chaque  semaine ,  au  jour 
qui  leur  conviendra,  dans  la  chapelle  de  la  Roche-de-Vaux, 
laquelle  ne  pourra  être  célébrée  avant  8  h.  du  matin;  et  lorsque 
le  seigneur  et  sa  famille  seront  absents ,  ladite  messe  sera  célé- 
brée à  l'église  paroissiale.  Une  rente  de  3o  1.  est  affectée 
pour  cette  messe  ,  sur  celle  ci- dessus. 

1682.  Par  son  testament  olographe  ,  du  1."  mai,  Messire 
Fr.  de  la  Rivière,  seign.  de  la  Roche-de  Vaux ,  etc.,  fonde 
trois  grandes  messes  avec  vigiles ,  laudes  et  un  libéra ,  pour 
l'un  des  jours  de  la  semaine  qui  suivra  le  4-  mai  de  chaque 
année,  avec  recommandation  le  dimanche  précédent  ;  duquel 


REOtfEïL.  6i3 

jour  dame  L.-Magd.  de  CombJon  des  Essarts,  son  épouse  , 
et  leurs  enfants,  seront  avertis  par  le  procureur  de  la  fabrique  ; 
dont  sera  payé  au  célébrant  60  s.,  au  sacriste  5  s.,  et  35  s.  à  la 
fabrique,  pour  fournir  le  luminaire  et  les  ornements.  Ces 
messes  se  disent  encore  ,  et  la  rente  est  assise  sur  le  lieu  de  la 
Fuye.  —  V.  Fart,  roche-de-vaux. 

Le  pouillé  diocésain,  de  1677 ,  mentionne  l'existence  à 
Requeil  ,  d'un  collège  ou  école  de  garçons  ,  fondé  le  10  avril 
1670,  par  Jean  de  Launay  et  N....  de  la  Maldemeure,  doté 
de  la  maison  indiquée  plus  liaut ,  avec  jardin  ,  et  de  120  1.  de 
rentes  en  biens  fonds  ,  le  tout  aliéné  pendant  la  révolution. 

La  commune  de  Château -THermitage  (  v.  cet  art.), 
est  actuellement  réunie  à  celle  de  Requeil ,  pour  le  spirituel. 

HIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse ,  était  annexée  au 
château  de  la  Roche-de-Vaux ,  situé  à  9  k-.  à  TE.  N.  E.  du 
bourg,  appartenant,  lors  de  la  révolution,  au  comte  de 
Mailly,  maréchal  de  France  ,  et  possédée  actuellement  par 
son  fils.  Nous  ne  pensons  pas  que  celte  seigneurie  fut  ori- 
ginairement unie  à  cette  terre  qui ,  dans  certains  aveux  , 
est  qualifiée  du  simple  litre  tiherbergement.  Quoiqu'il  en 
soit,  on  voit  par  un  acte  judiciaire,  qui  sera  cité  ailleurs, 
qu'en  1G69  ,  le  S.r  R.  de  la  Rivière,  possesseur  de  cette 
terre  ,  jouissait  de  tous  les  droits  et  privilèges  de  fondateur 
de  l'église  de  Requeil,  annexés  au  titre  de  seigneur  de 
paroisse.  V.  l'art,  roche-de-vaux. 

Les  divers  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  :  i.°  celui  de  la 
cure  ,  sur  lequel  nous  ne  savons  autre  chose  que  ce  qui  en  est 
dit  dans  cet  article  ;  2.0  celui  des  Vignes  ,  pour  partie  duquel 
Malhurin  Ronnet  rend  aveu  ,  en  1^89  ,  pour  sa  femme  ,  fille 
de  feu  Louis  Huet.  On  voit,  par  un  autre  aveu,  de  l'année 
1670  ,  que  le  fief  des  Vignes  était  alors  possédé  par  Fr.  de  la 
Rivière  ,  seigneur  de  la  Roche-de-Vaux  ;  3.°  la  Boyssonnière , 
appartenant ,  en  i48g  ,  à  J.  Rranlart ,  qui  en  rend  hommage  ; 
4«°  la  métairie  de  Ruissay ,   pour  laquelle   il  est  fait  aveu , 

en ,  par  Eliennette  la  Cherelle  ,  V.e  de  Guill.  Le  Ralleur; 

5.°  le  Bouchet- aux- Corneille 's  ,  dont  le  manoir  est  situé  paroisse 
d'Oise  ,  mais  dont  le  fief  s'étendait  sur  Requeil  (  v.  son  art. 
et  celui  roche-de-vaux )  ;  6.°  les  Ruisseaux,  mentionnés 
comme  fief  et  seigneurie,  dans  l'acte  judiciaire  cité  précé- 
demment, de  l'année  1669;  7.0  Chanieloup ,  appartenant  jadis 
aux  religieux  du  prieuré  de  Châlcau-rHermitage,  relevait  de 
la  châlellenie  de  la  Faigne.  On  trouve  un  Adam  de  Chante- 
loup,  qui,  en  i53i,  épousa  Thibaude,  fille  de  Jean  II  Moreau, 
seign.  de  S.-Ouen-en-Relin  :  nous  avons  déjà  parlé  de  ce  fief. 

Hiyr.  civ.  Nous  avons  mentionné  à  I'hist.  ecclés.  ,  l'exis-- 


6i4  REQUIEL. 

tence  à  Requeil  d'un  ancien  collège  de  garçons  ,  de  fondation 
religieuse  ;  nous  avons  dit  aussi  que  M.  le  curé  actuel  , 
projetait  rétablissement  d'une  maison  de  charité ,  dans  une 
maison  dont  il  a  l'intention  de  faire  don  à  la  commune  pour 
cette  destination  :  il  y  a  lieu  d'espérer  que  cet  acte  debienfai- 
sance  se  réalisera  bientôt,  M.  le  curé  Breton  n'en  ayant  re- 
tardé l'exécution  ,  que  par  de  louables  motifs  de  prudence. 

En  i833  ,  le  conseil  municipal  vote  une  somme  de  ioo  f.  , 
pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire  ;  et  celle  de 
200  f. ,  pour  le  traitement  d'un  institeur. 

histor.  Le  3  janvier  1796,  la  compagnie  franche  delà 
Flèche  ,  a  un  engagement  avec  les  chouans ,  à  Requeil ,  et 
leur  tue  deux  hommes. 

ATSïiq.  Il  existe  dans  un  champ  de  la  ferme  de  la  Minar- 
dière  ,  adjaçant  à  la  cour  de  celle  de  Bresle  ,  à  2,4  h.  S.  S.  O. 
du  bourg ,  une  assez  beau  dolmen .  composé  d'une  table  de  4 
m.  1/2  (  i3  p.  6  pouc.  )  de  longueur ,  de  l'est  à  l'ouest  ;  et  de 
2  m.  1/2  (  7  p.  6  p.  )  de  largeur,  supportée  par  deux  pierres 
seulement,  l'une  de  2  m.  et  l'autre  de  1  m.  i/3  de  hauteur 
hors  terre  ;  les  autres  pierres  de  support  ayant  élé  arrachées  , 
ou  s'étant  affaissées,  la  table  s'est  penchée  du  côté  de  l'est, 
de  manière  à  reposer  actuellement  sur  le  sol,  de  la  même 
manière  que  le  dolmen  de  la  Persillère,  à  Aubigné,  mais  avec 
celte  différence,  qu'il  est  évident  ici,  par  les  pierres  res- 
tées sur  le  sol ,  que  cette  table  était  posée  horizontalement 
jadis.  Voir,  pour  d'autres  antiquités,  l'article  rociie-de- 
vaux,  page  620  et  suivantes. 

hydrogr.  Le  ruisseau  de  Virfolet  ou  de  la  Brière  ,  venant 
d'Yvré-le-Pôlin ,  traverse  ,  du  N.  au  S. ,  l'extrémité  occi- 
dentale du  territoire  ,  qu'il  limite  à  l'O. ,  sur  une  espace  de 
6  h. ,  en  le  séparant  de  celui  d'Oizé,  Un  petit  ruiss.  venant 
de  cette  dernière  commune  ;  un  autre  ,  de  l'étang  de  l'Aunay , 
en  Requeil  :  un  3.e ,  de  la  Fontaine  du  Bouchet  et  des  douves 
du  vieux  château  du  Bouchet-aux-Corneilles  ,  en  Oizé  ;  con- 
fluent dans  le  Virfolet.  Autre  étang ,  à  l'extrémité  orientale 
du  territoire ,  au-delà  du  grand  chemin  du  Mans  à  Pontval- 
lain.  —  Moulins  de  Courcelles,  de  Suchet,  de  Requeil,  tous 
à  blé.  —  Un  moulin  à  vent ,  à  Courcelles. 

GÉOL.  Sol  ondulé,  assez  généralement  couvert;  terrain 
tertiaire  ou  supercrétacé,  offrant  la  craie  tufau  en  extraction, 
sur  plusieurs  points  ,  laquelle  contient  un  assez  grand  nombre 
de  coquilles  fossiles ,  des  dents  de  requin  et  d'autres  animaux  , 
accompagnant  ordinairement  celte  formation.  Elle  offre  aussi 
le  grès  blanc  moderne ,  dit  de  Fontainebleau  ;  le  grès  ferri- 
fère  ;  etc. 


REQUEIL.  6i5 

Plant,  rar.  Anethum  fœnïculum  ,  lin.  ;  Myrîca  gale  ,  lin.  ; 
Quercus  tauza ,  roth.  Voir  plus  bas,  à  la  culture,  l'indica- 
tion d'arbres  et  arbrisseaux  méridionaux  acclimatés. 

cadast.  Superficie  de  i,3g8  hectar.  58  ares ,  se  subdivisant 
comme  il  suit  :  —  Terr.  labour. ,  88 1  hcct.  28  ar.  4o  centiar. , 
en  5  classes ,  évaluées  à  4  f .  5o  c. ,  i3  ,  23 ,  33  et  41  f-  — 
Jard. ,  37-56-90;  3  cl.  :  41  ?  54,68  f. — Pépin. ,  o-32-o  ; 
à68f.—  Vign.,  36-8o-3o;  4  cl.  :  9  ,  18,  28,  37  f.  — Prés, 
126-73-80  ;  4  cl.  :  12  ,  3o ,  5i ,  66  f.  —  Pâtur. ,  57~38-6o  ; 
4  cl.  :  1  ,  6 ,  i5  ,  2 1  f.  —  B.  futaies ,  1-37-0  ;  à  16  f.  —  B. 
taillis  ,  122-37-90;  4  cl.  :  2  ,  7  ,  11 ,  16  f.  —  Pinièr. ,  59-62- 
3o  ;  3  cl.  :  5  ,  9 ,  i3  f.  —  Land. ,  27-13-40  ;  3  cl.  :  1 ,  /^-So , 
9  f.  —  Pièc.  d'eau,  0-19-40  ;  à  41  f*  —  Etangs,  i-i3-8o; 
à  18  f.  —  Mares  ,  0-31-90  ;  à  1  f.  —  Sol  des  propr»  bâties  et 
cours,  9-73-70;  à  41  f»  Obj,  non  impos.'.Egl.  et  cimet., 
o-85-6o.  —  Cliem.  et  plac.  publ. ,  33-84-20.  —  Cours  d'eau  , 
1-88-80.  rz  204  maisons ,  en  6  cl.  :  39  à  4  f»  »  1 7  à  9  f. ,  80  à 
18  f.,  45  à  27  f.,  i3  à  36  f.,  10  à  45  f.  —  1  château,  à  i5o,  f. 
—  3  moulins,  à  60,  72  et  90  f. 

,„  .  f  Prop.  non  bâties,       8.q66  f.  îqc.)  /0  f 

EVENUimPos')  —-bâties,  1,08,        ï     j   10,048  f.  19  c. 

contrib.  Foncier ,  4»ï6i  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  664  f •  î 
port,  et  fen. ,  271  f.  ;  42  patentées:  dr.  fixe,  211  f.  bo  ;  dr. 
proportion. ,  86  f .  ;  total ,  5,393  f.  5o.  —  Perception  de 
Mansigné. 

CULTUR,  Les  faiseurs  de  statistique  de  cabinet,  qui  n'ont 
vu  cette  commune  que  sur  le  papier,  s'accordent  à  qualifier 
ainsi,  la  nature  de  son  terrain  :  «  Sol  sablonneux  ,  maigre  et 
«  peu  fertile  (v.  Annuaire  de  la  Sarthe  pour  1831-197).  », 
tandis  que,  s'ils  eussent  voulu  réfléchir  sur  l'étymologie , 
au  moins  probable ,  du  nom  de  cette  commune,  ils  auraient 
pu  s'assurer  que  sa  véritable  nature  la  justifie  pleinement. 
En  effet,  le  sol  de  Requeil ,  si  étrangement  calomnié, 
est  généralement  bon.  Il  varie  depuis  la  terre  à  froment , 
jusqu'à  celle  à  sarrasin  qui,  d'ailleurs,  ne  s'y  rencontre  quVn 
très- petite  proportion.  Son  sol  est  tellement  favorisé,  qu'il 
peut  fournir  toutes  les  espèces  de  produits  agricoles,  qui  sont 
propres  à  sa  latitude.  Le  froment  et  l'orge  y  sont  cultivés  ,  en 
proportion  double  au  moins  du  seigle,  de  l'avoine  ,  du  maïs  , 
du  sarrasin  et  des  autres  menus  grains  ;  on  y  recueille  ,  en  ou- 
tre ,  chanvre ,  trèfle  ,  pommes  de  terre ,  citrouilles  ,  haricots  , 
etc.  ;  il  y  existe  des  vignes  de  pied,  vignes  de  voliers,  beaucoup 
d'arbres  à  fruits,  donnant  du  cidre  estimé,  dans  la  qualité 
propre  à  la  contrée  j  marronniers ,  noyers ,  etc.  ;  beaucoup  de 


616  REQUEIL. 

prés,  de  bois;  enfin,  l'ensemble  de  la  commune,  dont  les 
portions  restées  en  landes  ,  ou  plantées  en  pin  maritime  ,  n'é- 
quivalent qu'à  i/i6.e  de  la  superficie  totale  ,  offre  l'aspect  d'un 
parc  gracieux  ;  différents  arbres  et  arbrisseaux  des  contrées 
méridionales,  y  croissent  en  pleine  terre  ,  tels  que  l'olivier, 
le  figuier  ,  le  laurier  rose ,  les  myrtes,  les  grenadiers,  l'arbou- 
sier ,  etc.  —  Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux ,  d'un  grand 
nombre  de  bêtes  à  cornes  et  de  porcs ,  moins  de  moutons 
proportionnellement,  très-peu  de  chèvres,  quelques  ruches. 
—  Assolement  triennal ,  pour  petites  tenues  ;  quadriennal 
pour  les  grandes  ;  7  fermes  principales  ,  i5  moyennes  et  gros 
bordages;  un  plus  grand  nombre  de  petils  bordages,  closeries 
et  maisonnies  ,  généralement  réunis  par  hameaux ,  au 
nombre  de  i5à  16,  dont  les  principaux  sont  indiqués  plus 
haut;  22  charrues,  dont  moitié  traînées  par  chevaux  seuls, 
le  reste  par  bœufs  et  chevaux,  zzz  Commerce  agricole  consis- 
tant en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation  réelle ,  la 
production  se  balançant  avec  la  consommation  ;  en  graine  de 
trèfle  ,  chanvre  et  fil ,  fruits  et  cidre  surtout  ;  vins  de  voliers 
en  ro«ge>  de  pied  en  blanc  ,  ces  derniers  fort  agréables  ; 
marrons ,  noix ,  bois,  etc.  ;  jeunes  bestiaux,  porcs  maigres  et 
gras  ,  peu  de  laine,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Pontvallain,  d'Ecommoy, 
de  Mayet,  de  Foulletourte;  du  Mans,  pour  les  grosses 
denrées,  telles  que  cidre,  vin  ,  marrons  ,  noix  ,  etc. 

industr.  Extraction  du  calcaire- tufau ,  pour  bâtir,  sur 
presque  tous  les  points  du  territoire ,  notamment  sur  le 
chemin  de  Mansigné  et  près  le  château  de  la  Roche-de-Vaux  , 
où  une  carrière  a  été  ouverte  récemment ,  avec  succès  ,  par 
M.  le  comte  de  Mailly ,  pour  la  reconstruction  de  son  château. 
On  en  extrait  sous  le  bourg  même  ,  et  il  existe  ,  dit-on  ,  des 
caves  ou  carrières  fort  vastes  ,  sous  l'église  ;  extraction  du  grès 
blanc  et  du  grès  ferrifère.  —  Fabrication  de  quelques  pièces 
de  toiles  communes  ,  pour  particuliers. 

rout.  ET  CHEM.  La  principale  voie  d'exploitation  ,  est  le 
grand  chemin  du  Mans  à  Pontvallain ,  que  nous  avons  dit 
passer  vers  l'extrémité  orientale  du  territoire  ,  au  bas  du  parc 
de  la  Roche-de-Vaux  ;  en  outre  ,  les  chemins  vicinaux  con- 
duisant à  Ecommoy  ;  à  la  Flèche  ,  par  Mansigné  ;  à  Foulle- 
tourte ,  par  Oizé  ;  etc. 

lieux  remarq.  Comme  habitation  ,  la  Roche-de-Vaux , 
placée  au  sommet  d'un  monticule  ,  d'où  la  vue  s'étend  à  l'est 
sur  un  magnifique  horizon  ,  et  dont  le  parc  ,  les  jardins  et  les 
vignes,  se  déploient  en  amphithéâtre  ,  sur  une  grande  partie 
de  la  colline  que  domine  Je  château  j  Chanteloup ,  jolie  maison 


RICOU.  617 

bourgeoise  actuellement  ,  dans  une  belle  exposition  ,  appar- 
tenant à  M.  Ch.  Rivière  ;  Courcelles  ,  le  Clos  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Fuie;  Belle  Croix  ;  Tue-Lièvre;  la  Minar- 
dière,  la  Poterie  ;  l'Aubepin,  le  Meslier ,  etc. 

etabl.  PUBL.  Mairie  ,  succursale ,  école  primaire  ;  débit  de 
poudre  de  chasse,  débit  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à 
Foulletourle. 

etabl.  partic.  Deux  messagers,  allant  au  Mans  une  fois 
par  semaine  ,,  le  jeudi. 

REUILLE;  voyez  ruillé  ,  deux  articles. 

RHAY  ;  voir  rahai. 

RHOIVE  ,  UONE  ;  petite  rivière  qui  a  sa  source  à  l'extré- 
mité nord  de  la  commune  de  Marigné  ,  se  dirige  d'abord  au 
N. ,  un  peu  vers  E. ,  jusqu'au  ham.  et  au  moul.  de  la  Ches- 
naye ,  en  S.-Mars-d'OulilIé  ;  se  contourne  ensuite  ,  à  angle 
presque  droit ,  vers  l'O. ,  puis  se  dirige  au  N.  O.  ;  passe  près 
le  bourg  de  Theloché  ,  ensuite  au  bas  du  coteau  où  est  bâti  le 
bourg  de  Mulsanne  ,  près  lequel  elle  reçoit  le  ruiss.  de 
Charbonneau  ;  se  détourne  de  nouveau  à  angle  droit  vers  l'O. , 
traverse  la  grande  route  du  Mans  à  Tours ,  passe  à  Moncé- 
en-Belin  ,  puis  sous  le  pont  de  Pont-Thibaut  ;  remonte  un 
peu  vers  N. ,  puis  se  contourne  ,  à  angle  obtus  ,  autour  de  la 
ferme  des  Touchis  ,  pour  redescendre  au  S.  O. ,  traverser  la 
route  de  Paris  à  Nantes ,  recevoir  le  ruiss.  d'Erip  (  v.  ce 
mot),  et  confluer  avec  lui  dans  la  Sarthe,  au  moulin  d'Isles, 
entre  les  ham.  du  vieux  et  du  nouveau  Guécélard,  après  25 
k.  de  cours,  pendant  lequel  il  fait  tourner  i5  à  16  moulins. 
—  Nous  ignorons  à  quoi  peut  se  rapporter ,  pour  celte  petite 
rivière ,  de  même  que  pour  le  fleuve  qui  passe  à  Lyon  , 
l'étymologie  de  leur  nom  ,  qu'on  dit  être  Rhodanus  ,  de 
Rhoda ,  œ  ,  rose  (fleur), 

RIBOU  ,  ruiss.  sortant  de  l'étang  des  Essards ,  situé  dans 
la  commune  d'Arthézé.  Il  se  dirige  d'abord  au  N.,  reçoit 
deux  autres  petits  ruiss. ,  de  la  même  commune  ,  celui  de  la 
Gondonnière  et  celui  de  la  Thibaudière;  longe  avec  eux 
le  côté  occidental  du  bois  des  Deffais ,  puis  se  jette  dans  le 
Loyer  (v.  cet  art.  H-656),  à  l'extrémité  S.  O.  du  parc  du 
chat,  de  Malicorne,  après  un  cours  de  3  k. ,  sans  moulins. 

RICHEDOUÉ,  anc.  moulin  de  la  ville  du  Mans,  situé 
peu  au-dessous  du  pont  Napoléon  ,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Sarthe,  cité  déjà  à  l'art,  mans  (m-252),  et  que  nous  ne 
rappelons  ici ,  que  pour  constater  sa  complète  destruction,  en 
i835  ,  pour  l'établissement  du  port  de  celte  ville. 

RICOU,  ruisseau.  Voir  VHydrogr,  de  l'art,  neuvïlle-sur- 
sarthe. 


618  RIOLT, 

RIFROGER  y  autre  ruîss. ,  ayant  sa  source  près  les 
Jouanneries  ,  ham.  de  la  commune  du  Grand-Lucé ,  dont  il 
limite  une  partie  du  territoire,  au  S.  S.  O.  ;  coule  à  l'O. 
S.  O. ,  passe  près  le  château  de  la  Chevalerie  ,  au  S.  E. 
duquel  il  reçoit  le  petit  ruiss.  de  la  Mousserie  ;  traverse  le 
territoire  communal  d'O.  à  E.,  et  va  verser  ses  eaux  dans 
la  petite  riv.  de  Veuve ,  un  peu  au-dessus  du  lieu  du  Marais  , 
après  5  k.  1/2  de  cours  et  avoir  fait  tourner  2  moulins. 

RIGALET,  nom  d'une  lande  située  en  Pontvallain,  célèbre 
pour  avoir  été  le  principal  théâtre  du  combat  livré  aux 
Anglais  par  du  Guesclin ,  e*n  1370.  Voir  l'historique  de  l'art. 

POiNTVALLAïN. 

RIGOMER  DES  ROIS  (saint-);  voyez  sai:nt-rigomer 

DES  BOIS. 

RIOLAI,  Y;  ruiss.  dont  la  source  se  trouve  près  la  ferme 
des  Barres,  à  peu  de  distance  à  l'E.  du  bourg  de  S.-Christophe 
en  Champagne,  se  dirige  à  l'O.,  en  passant  à  4  ft«  au  S. 
de  ce  bourg ,  et  va  contiuer  dans  la  Vègre  ,  à  ï  k.  au  S.  de 
celui  de  Mareil-en-Champagne,  après  4  k-  de  cours,  et 
avoir  fait  tourner  2  moulins  ,  dont  celui  de  qui  il  emprunte 
son  nom. 

RIOLAS ,  ruisseau ,  le  même  que  le  Monet  ou  Monnet. 
Voir  cet  article. 

RIOLT  ou  RIOLLET  ;  Rwleus  ;  ruiss. ,  le  même  que 
I'orthon,  décrit  plus  haut,  p.  3 14.  Ce  cours  d'eau,  ainsi  que 
nous  l'avons  dit  à  l'art.  René ,  est  célèbre  dans  l'histoire  du 
moyen  âge ,  parce  que  ce  fut  sur  Tune  de  ses  rives  qu'eût  lieu, 
de  1095  à  1099,  un  combat  entre  le  comte  du  Maine  Hélie 
de  la  Flèche,  et  le  comte  de  Bélesme ,  baron  du  Saosnois  , 
Robert  il ,  surnommé  le  Diable ,  dans  lequel  celui-ci  fut 
battu.  Voici  le  passage  ,  trad.  par  M.  Guizot  (t.  iv ,  liv.  x ) , 
dans  lequel  Orderic  Vital  rapporte  ce  fait  d'armes  :  «  Plus 
«  Robert  s'enorgueillissait  de  l'augmentation  de  ses  richesses 
k  et  du  nombre  de  ses  serviteurs  ,  plus  il  était  dévoré  du 
«  désir  d'enlever  leurs  terres  à  ses  voisins ,  de  quelque  état 
«  qu'ils  fussent,  et  d'usurper  les  biens  que  ses  prédécesseurs 
«  avaient  donnés  à  des  saints.  Déjà  il  avait  avec  violence 
«  bâti  dans  le  comté  du  Maine  ,  une  forteresse  sur  le  terrain 
«  d'aulrui ,  c'est-à-dire  dans  les  propriétés  de  S. -Pierre  de 
«  la  Couture  et  de  S.-Vincent  (à  S.-Rémi-du-Plain  et  à 
«  Saosne):il  s'en  servit  pour  opprimer  cruellement  les 
«  paysans.  Quand  le  vaillant  comte  Hélie  eut  connaissance 
«  de  cette  entreprise ,  il  ne  l'endura  point ,  comme  l'eût  fait 
v  un  poltron  :  il  marcha  en  armes  avec  ses  troupes  contre 
«  Robert  de  Bélesme ,  dans  le  Saosnois ,  sur  le  ruisseau  de 


ROCHE.  619 

«  Roullée  (  Rioleus  )  ;  et  ,  ayant  invoqué  ,  au  nom  du 
«  Seigneur,  le  pontife  S.  Julien,  il  livra  bataille  à  Robert, 
<r  et,  malgré  la  supériorité  de  ses  forces,  le  vainquit  et  le 
«  chassa  honleusement  de  son  camp.  Dans  cette  affaire, 
«  Robert  de  Courci  fut  blessé  et  perdit  l'oeil  droit  ;  Goulfier 
«  de  Villerct ,  Guillaume  de  Moulins,  Godefroi  de  Gacé  et 
«  plusieurs  autres  furent  faits  prisonniers.  Les  Manceaux  en 
«  tirèrent  de  fortes  rançons,  et  vengèrent  ainsi  les  outrages 
«  faits  aux  saints,  ainsi  que  leurs  propres  pertes.»  On  voit 
que  M.  Guizot,  sur  l'autorité  d'Odolant  Desnos,  qu'il  cite 
en  note ,  traduit  Rioleus  par  Roullée  ;  Odolant  Desnos 
(1-220  )  dit  :  «  peut-être  dans  les  prairies  de  Roullée.  »  Ceci 
déplacerait  beaucoup  le  lieu  du  combat,  en  le  transportant  à 
18  k.  (4  1.  1/2  )  plus  au  N.  N.  E. ,  sur  la  rive  gauche  de 
l'Aulrèche,  petite  rivière  qui  sépare  le  Saosnois  du  Perche  , 
et  le  déparlement  de  la  Sarlhe  de  celui  de  l'Orne.  Mais  la 
suite  des  récils  d'Orderic  Vital  et  d'Odol.  Desnos  ,  prouvent 
évidemment  qu'ils  font  erreur ,  en  traduisant  Rioleus  par 
Roullée,  puisque  ce  fut  à  la  suite  de  cet  avanvage  remporté 
sur  le  comte  de  Bélesme  ,  qu'Hélie  de  la  Flèche  fit  construire 
le  château  de  Dangeul,  pour  ainsi  dire  sur  le  champ  de 
bataille  où  il  avait  été  vainqueur,  afin  de  contenir  son  ennemi 
et  de  l'empêcher  de  s'avancer  plus  au  sud,  au-delà  du  Saos- 
nois ;  et  que ,  par  contre  ,  ce  fut  alors  que  Robert  fit  creuser 
ou  réparer  la  grande  tranchée  appelée  de  son  nom  fossés 
Robert- le- Diable ,  et  élever  les  nombreuses  forteresses  dont  il 
la  hérissa.  Il  est  évident  que  si  Hélie  eût  vaincu  Robert  sur 
le  territoire  de  Roullée ,  il  l'eût  rejeté  au-delà  de  l'Aulrèche 
et  de  la  Sarlhe  ,  s'il  l'eût  pu,  et  se  fut  fortifié  sur  ce  point, 
pour  lui  arracher  entièrement  le  Saosnois.  Il  est  donc  pro- 
bable ,  que  les  écrivains  modernes  sont  fondés  à  placer  le  fait 
d'armes,  dont  nous  parlons,  sur  le  bord  du  ruisseau  connu 
dans  le  pays  sous  le  nom  de  Riolt  ou  Riollet,  et  d'écrit  plus 
haut  sous  celui  d'Orthon ,  dans  l'espace  compris  entre 
Thoigné,  René  et  Dangeul. 

ROCHE  (la),  les  roches,  le  rocher,  la.  rcchère, 
LA  rochette,  noms  qui  tous  viennent  de  Rupes,  is,  lieu 
pierreux,  élevé  ,  escarpé  ;  et  aussi  de  Rocca ,  œ  ,  qui,  dans  la 
basse  latinité ,  signifiait  un  petit  fort ,  placé  dans  un  lieu  élevé. 
Ainsi  qu'on  peut  le  voir  aux  indications  des  noms  de  lieux , 
ceux-ci  sont  fréquents  sur  le  territoire  de  la  Sarlhe  :  pas  de 
commune,  pour  ainsi  dire,  qui  n'en  possède  un  ainsi 
nommé.  Le  grand  nombre  d'anciens  fiefs  ou  terres  seigneu- 
riales ,  qui  portent  ce  nom ,  indique  aussi  l'étymologie  du 
moyen-âge ,  puisque  c'étaient  à  cette  époque ,  autant  de  petits 


620  ROCHE-DE-VÀUX. 

donjons ,  de  lieux  fortifiés.  Nous  ne  citerons  ici  aucun  de  ces 
noms  de  terres  seigneuriales ,  à  une  exception  près  :  leur 
description  se  trouvant  aux  articles  des  communes  dans 
lesquelles  ils  sont  situés. 

ROCHE  (la),  nom  d'un  moulina  papier  construit  sur 
la  Vègre ,  dans  la  commune  de  Loué.  Cette  usine  emploie 
i  cuve,  6  piles  et  i  cvlindre  ,  et  fabrique  ,  par  jour,  g  à  10 
rames  de  papiers  à  emballage,  à  tenture,  à  impression  et  pour 
l'écriture  :  ses  produits  se  vendent  dans  la  Sarlhe  et  un  peu  à 
Paris  ;  le  département  lui  fournit  le  cbiffon.  Les  papiers 
exposés  par  M.  Lépine  ,  fermier  actuel  de  ce  moulin ,  à 
l'exposition  départementale  qui  vient  d'avoir  lieu  (  juillet 
i836),  méritent  une  mention  toute  particulière.  Jamais 
aussi  beau  papier  pot ,  fabriqué  à  bras  et  par  les  anciens  pro- 
cédés ,  n'avait  été  produit.  Les  autres  espèces  exposées  ,  sont 
des  papiers  couronne  de  12,  16  et  18  1.  la  rame;  écu  de 
20  et  24  1.  ;  carré ,  de  20 ,  24  et  28  1.  ;  grand  raisin ,  de  35  et 
4o  1.  ;  vélins  rognés  et  non  rognés  sur  leurs  bords  ,  qui  sont 
des  chefs-d'œuvre  d'habileté  et  imitent  avec  avantage  ceux 
fabriqués  à  la  mécanique  ;  du  papier  à  impression  ,  de  17  et 
20  1.  la  rame ,  qui  se  fait  également  remarquer.  Aussi 
recommandables  par  leur  collage  parfait,  que  par  leur  force 
et  la  finesse  de  leur  grain ,  les  papiers  de  ce  fabricant  sont 
tellement  recherchés  ,  que  chaque  fois  que  cet  habile  manu- 
facturier est  attendu  au  Mans ,  les  débitants  de  cette  ville 
courent  au-devant  de  lui,  les  lui  retenir.  Le  jury  de  l'exposi- 
tion a  décerné  une  médaille  d'argent  de  2.de  classe ,  à 
M.  Lépine.  C'est  une  justice  imparfaite  :  un  tel  perfectionne- 
ment ,  dans  une  industrie  aussi  importante ,  eut  dû  le  faire 
placer  au  premier  rang. 

ROCHEFORT,  nom  d'un  fort  bâti  sur  la  hauteur  qui 
domine  à  l'O.  le  faubourg  de  S.-Antoine,  à  la  Ferté-Bernard  , 
ayant  pour  étymologie  le  Rocca,  œ,  du  moyen-âge,  de  l'art, 
anté-précédent.  Voir  l'art,  s.-atstoine  de  rochefort. 

ROCHE-DE  POIL,  ruiss.  qui,  ayant  sa  source  près  d'une 
ferme  du  même  nom,  dans  la  commune  de  Brûlon,  se  dirige 
au  S.  d'abord,  puis  à  l'O.  S.  O. ,  d'où,  après  une  espèce  de 
demi-cercle  ,  il  se  contourne  au  S.  E.,  passe  près  et  au  N. 
du  bourg  d'Avessé  ,  et  va  jeter  ses  eaux  dans  la  Vègre ,  à  7  h. 
à  l'E.  de  ce  bourg ,  après  7  k.  de  cours  ,  sans  moulins. 

ROCHE-DE  VAUX  (la),  R.-DIl-VAULX ,  roche- 
de-la-vallée  ou  des  VALLEES  ;  terre  seigneuriale  ,  à  laquelle 
était  unie  la  seigneurie  de  paroisse  de  Requeil,  dont  le  manoir 
est  situé  dans  cette  commune  ,  à  9  kilom.  E.  N.  E.  du  bourg. 
Son  plus  ancien  possesseur  connu  est  Henri  de  la  Chevrière, 


ROCHE-DE-VAUX.  621 

Cheverière  et  Chcurièrc ,  qui,  en  i34-2,  en  rend  aveu  au 
baron  de  Château-du-Loir,  sous  le  titre  àlierbergemcnt.  Autre 
aveu  est  rendu  ,  en  i£o5  ,  par  Gcofroi  Folenffant,  pour  dom. 
et  rentes  en  la  seigneurie  de  la  Roche-de-Vaux.  En  i4i6, 
Guérin  du  Bouchai  ou  du  Bouchet,  écuyer,  fait  hommage 
pour  ledit  fief.  Semblables  hommages  sont  rendus ,  pour  le 
même  lieu,  en  i£8g  ,  Par  Jacq.  de  Chevrières,  écuyer, 
ainsi  que  pour  la  seigneurie  du  Bouschet  (  le  Bouchel-aux- 
Corneilles  )  en  Oizé  ;  en  i6o3,  par  J.  de  la  Chevrière, 
écuyer ,  pour  ces  deux  mêmes  terres.  Margucr.  de  la  Che- 
vrière ,  fille  de  Jean  et  d'Anne  de  Jussan,  V.e,  en  i658,  de 
J.-B.-L.  de  Beaumanoir  ,  chev. ,  bar.  de  Lavardin  et  d' An- 
toigné,  sénéch.  du  Maine,  et  lieutenant-génér.  pour  le  roi 
dans  celte  province,  rend  aveu,  en  i65g  et  1661,  pour 
la  Roche  -  de  -  Vaux  et  ,  comme  tutrice  de  ses  enfants  , 
pour  la  terre  de  la  Bataillère.  Relevaient  de  cetle  dame  : 
Michel  du  Boucbet  et  Sébastien  de  Broc  ,  écuyers  ,  seigneurs 
de  la  Forterie  et  des  Perrays,  en  Parigné-le-Pôlin.  Il  résulte, 
d'un  autre  aveu,  rendu  en  1G09,  Par  Ant.-R.  Gillier,  chev. 
S.r  de  Puigareau  ,  pour  l'hôtel  et  maison  forle  de  Passavent , 
que  Jacq.  de  la  Chevrière  ,  seign.  de  la  Roche-de-Vaux,  rele- 
vait de  lui;  et,  par  d'autres  aveux,  de  i634-et  i658,  que 
cette  même  terre  de  la  Roche-de-Vaux  ,  relevait  aussi  de  celle 
de  Passau,  en  Mansigné. 

Suivant  acte  du  i3  sept.  i£86 ,  passé  à  Lunel ,  en  Lan- 
guedoc ,  Guionne  du  Bouchet  Saintot ,  V.e  de  Bremont  des 
Bovets,  vend  à  Jacq.  de  la  Chevrière,  écuyer,  seign.  de  la 
Roche  de-Vaux ,  les  féages  du  Bouchet  (aux  Corneilles)  et 
de  jVJonlaupin  (  v.  l'art.  OIZÉ  ) ,  dont  elle  avait  hérité  de  ses 
frères  et  sœurs  germains. 

Le  27  fév.  1669  ,  saisie  réelle  est  faite  et  confirmée  par 
jugement  du  lieutenant-général  de  la  sénéchaussée  du  Maine  , 
au  siège  de  Château-du-Loir ,  de  la  terre  du  Bouchel-aux- 
Corneilles  et  ses  accessoires,  sur  le  S.r  Fr.  de  la  Rivière, 
conseiller  au  parlement  de  Metz ,  demeurant  à  Paris ,  qui 
l'avait  acquise  de  dame  Marguer.  de  la  Chevrière  ,  V.e  de 
M.  J.-B.  L.  de  Beaumanoir,  par  acte  du  i5  décembre  1668, 
pour  une  modique  créance  de  1,200  1.,  due  par  lui  au  S.r 
Alex.  Laisné,  bourgeois  de  Paris.  Ladite  terre  fut  adjugée  audit 
S.r  Fr.  de  la  Rivière  saisi ,  pour  la  somme  de  60,000  livres. 
D'après  l'acte  même  de  saisie  ,  la  terre  de  la  Roche-de- 
Vaux  consistait  alors,  «  en  plusieurs  bâtiments  manables , 
fuie  ,  cours  ,  jardins  ,  vergers  ,  avenues ,  vignes  ,  bois  ,  prés  , 
landes  ,  garennes ,  étangs  ,  etc. ,  etc.  ;  droit  de  fondation  de 
l'église  paroissiale  de  Recueil  {sic.}  et  autres  droits  honori- 


622  ROCHE-DE-VAUX. 

fiques  en  îcelîe,  en  laquelle  il  y  a  littre  en  dedans  et  en  dehors, 
pour  y  tenir  les  armes  des  seigneurs  de  ladite  terre,  posleaux 
dans  les  carrefours  et  lieux  les  plus  éminenls  de  la  paroisse  , 
droit  de  banc  et  de  sépulchre  dans  le  chœur ,  proche  le 
chanceau,  et  autres  prérogatives  en  ladite  église  et  bourg 
desdits  fief  et  seigneurie  (  tels  que  le  droit  de  recommandation 
en  l'église ,  qui  se  fait  encore ,  des  S.r  et  D.e  de  la  Chevrières  , 
du  S.r  de  la  Rivière  et  de  sa  femme,  née  Comblon  des  Es- 
sarts  ,  par  suite  des  donations  et  fondations  indiquées  à  ÏHist. 
ecclés.  de  l'ai  t.  requeil  ) ,  et  encore  les  métairies  de  la  Basse- 
Cour  de  la  Roche-de-Vaux,  de  la  Suardière,  de  l'Arcif; 
bordage  de  la  Pinellicre  ,  autrement  les  Chaussées;  et  en  la 
métairie,  fief  et  seigneurie  des  Ruisseaux;  le  tout  dite 
paroisse  de  Recueil.  —  Et  en  ce  qui  concerne  ladite  métairie 
du  Bouchet  { aux  Corneilles  )  ,  consistant  en  un  vieil  bâtiment 
à  pont-Jevis  ,  entouré  d'eau ,  en  ladite  métairie  du  Bouchet 
(ce  qui  démontre  que  ,  dès  cette  époque  ,  ce  château  (  v.  son 
art.J  était  en  ruines  et  inhabité)  ;  en  une  grande  prée  située 
par.  de  Recueil  et  d'Oizé  ;  en  la  métairie  de  la  Fontaine-du- 
Bouchet ,  celle  de  la  Gilberdière  et  la  closerie  de  la  Verrerie  , 
situées  dites  paroisses.  >/  —  Etaient  compris  encore  dans 
ladite  saisie,  les  métairies  de  l'Aumosne  et  delà  Moratière, 
en  Mansigné.  «  Toutes  iesdites  choses  faisant  la  composition 
de  ladite  terre  ,  chaslellenie,  fief  et  seigneurie  de  la  Roche- 
de-Vaux  et  Bouchet-aux  Corneilles,  et  généralement  toutes 
les  terres  en  dépendant,  droits  seigneur,  et  féod.,  cens, 
rentes ,  charges  et  devoirs ,  hommes ,  vassaux  et  corvées , 
le  tout  situé  paroisses  de  Recueil ,  Oizé  ,  Mansigné  et  Yvré- 
le-Pôlin ,  circonstances  et  dépendances ,  tant  en  fiefs  que 
roture ,  etc.  » 

En  1704,  L.-Magd.- Joseph- Marie  de  la  Rivière  ,  dame  de 
la  Roche-de-Vaux-Corbuon  (sic) ,  du  Bois  de  Macquillé  ,  de 
Requeil,  de  Flacé  et  d'Estival,  châtelaine  du  Bouchet,  porta 
toutes  Iesdites  terres,  par  mariage,  à  Joseph  de  Mailly,  seign. 
d'Haucourt ,  bar.de  S.-Amand,  seign.  d'Anguy  ,  etc.  etc., 
né  en  1677,  et  reçu  page  de  la  petite  écurie  du  roi  en  1694, 
lequel,  vers  1754,  devint,  par  acquisition,  châtelain  de  la 
Faigne ,  de  Pontvallain,  de  Douvres,  etc.,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit  à  l'article  delà  première  de  ces  terres  (11-279). 
Lors  de  l'hommage  rendu  au  roi,  par  le  comte  de  Mailly  ,  le 
3o  août  1755,  tant  pour  lesdits  objets  nouvellement  acquis  , 
que  pour  ceux  qu'il  tenait  de  sa  femme,  la  chambre  âes  comptes 
lit  retrancher  le  titre  de  châlelienie  ,  qui  y  était  donné  aux 
seigneuries  du    Bouchet-aux-Corneilles    et    de   Pontvallain. 

ISous  ferons  observer  ici  que  la  dame  Louise- WL-J.-M.  de 


ROÇHE-DE-VAUX.  6a3 

la  Rivière  ,  est  la  première  des  propriétaires  de  la  Roche-de- 
Vaux,  à  qui  nous  voyons  prendre  Je  litre  de  dame  de  Requeil. 
Il  est  possible  que  la  seigneurie  de  celte  paroisse  n'ait  été 
réunie  à  la  terre  de  la  Roche  -de-  Vaux ,  que  lorsque  la  dame 
de  Brémont,  hérita  de  ses  frères  et  sœurs,  des  biens  par  elle 
vendus  à  Jacq.  de  la  Chevrière  ,  ou  plutôt ,  comme  cela  avait 
lieu  souvent,  qu'elle  fut  annexée  au  fief  de  la  cure,  concédé 
par  acte  du  16  juin  1673,  par  le  curé  de  cette  paroisse,  au 
seigneur  de  la  Roche-de-Vaux ,  comme  il  a  été  dit  à  VHist. 
ecclés.  de  l'art,  requlil. 

La  maison  de  Mailly,  dont  la  branche  d'Haucourt  est 
établie  à  la  Roche-de-Vaux  depuis  i32  ans,  est  originaire  de 
la  Picardie,  et  tire  son  nom  du  village  de  Mailly,  situé  à 
quelques  lieues  d'Amiens,  et  l'un  des  plus  anciens  de  cette 
province.  On  compte  jusqu'à  i3  villes  et  villages  de  ce  nom  , 
non  compris  les  fiefs,  châteaux  et  maisons  ,  surtout  en  Bour- 
gogne ,  en  Champagne  et  ailleurs.  Celte  maison  a  produit 
i3  à  i4  branches  légitimes  ,  et  une  branche  naturelle  ou 
bâtarde.  Celle  d'Haucourt  reste  seule  aujourd'hui.  C'est  à  ce 
titre  que  Louis  XVIII ,  qui  dit ,  ou  à  qui  on  fait  dire  dans 
ses  mémoires:  «Les  Maillé  sont  bons,  les  Maillys  valent 
encore  mieux  »  ,  comprit  M.  le  comte  de  Mailly,  propriétaire 
actuel  de  la  Roche-de-Vaux,  malgré  sa  grande  jeunesse  alors  , 
au  nombre  des  pairs  de  France  de  la  seconde  nomination , 
du  17  août  i8i5. 

La  Morlière,  dans  son  ouvrage  intitulé  :  les  Maisons  illustres 

de  Picardie ,  fait  remontrer  celle  de  Mailly  à  Marthe  ,  épouse 

du  vicomte  de  Sausay ,  vers  l'an  800,  issue  des  premiers  ducs 

de  Bourgogne,  dont  vint  ,  quelques  degrés  après,  Agnès  de 

Sausay ,  femme  de  Guillaume  vl,  duc  d' Aquitaine  ,  surnommé 

Tête  d'étoupe.  Cette  famille  paraît  cependant  être  originaire 

de  Bourgogne ,  et  l'abbé  Fayot ,  dans  son  HisU  de  la  Collégiale 

de  Dijon  , pense  ,  d'après  les  cartulaires  et  les  titres  du  temps, 

qu'il  cite  en  preuve ,  qu'elle  est  une  branche  de  la  maison  de 

Vergy,  laquelle  prit  son  nom  de  la  seigneurie  qui  lui  échut  en 

partage  dans  le  10. e  siècle.  Depuis  celte  époque,  quoiqu'elle 

paraisse   souvent ,    dans    l'histoire  ,    attachée    aux  ducs   de 

Bourgogne  ,  elle  semble  être  devenue  picarde  et  c'est  même  la 

seule  encore  existante  de  ces  anliqucs  maisons,  dont  les  noms 

se  trouvent  conservés  dans  les  dictons  et  chansons  populaires 

de  celle  province,  tels  que  ceux-ci  :  «  Ailly,  Mailly,  Cré- 

«  quy  ;  tel  nom,  telles  armes,  tel  cri.  »  —  «  Ailly,  Mailly 

«  et  Rove  ;  ceint  de  même  courroye ,   feraient  la  guerre  au 

roy.  »  Et,  en  effet,  les  armes  des  trois  premières,  sont  ce  qu'on 

appelle  parlantes  :  celles  des  Mailly ,  des  Maillets  ;  celles  des 


624  ROCHE-DË-VAUX. 

Créquy  ,  un  créquicr  ou  chandelier  à  7  branches,  etc.  La 
dévise  de  la  maison  de  Mailly  :  HOGTSE  qui  VONRA,  est  remar- 
quable ,  parce  qu'elle  est  en  langue  romance  pure.  Ses  armes 
étaient  :  d'or  ,  à  3  maillets  de  sinople  ,  2  et  i ,  l'écu  surmonté 
de  la  couronne  de  fleurs-de-lis ,  depuis  Charles  VI  ;  pour 
supports  ,  deux  lions. 

Nous  ne  citerons  ici  que  quelques-uns  des  personnages 
les  plus  célèbres  de  cette  nombreuse  et  illustre  famille. 

Le  P.  Anselme  commence  la  généalogie  qu'il  donne  de 
cette  maison,  à  Wederic  de  Mailly  qui,  en  io58,  souscrivit, 
avec  plusieurs  aulres  seigneurs ,  la  charte  de  donation  faite 
par  le  roi  Henri  I.er  à  l'abbaye  d'Hasnou.  Il  omet  Humbert 
de  Mailly  et  Anne  de  Sombernon ,  sa  femme,  provinciœ 
Burgundiœ  nobiliores  ,  cités  dans  le  cartulaire  de  la  collégiale 
de  Dijon,  lesquels  disputèrent  le  domaine  de  ce  duché  au  roi 
Robert ,  et  rendirent  impuissants  les  efforts  de  ce  monarque  , 
pour  s'en  emparer.  —  Anselme  de  Mailly  ,  fils  ou  frère  de 
Wederic ,  fut  lieutenant  de  l'armée  de  Richilde ,  comtesse 
d'Artois ,  gouverna  sous  elle  ses  états  avec  Dreux  ,  sire  de 
Coucy  ,  et  fut  tué,  en  1070,  au  siège  de  Lille.  On  croit  que 
c'est  le  tombeau  d'ARNOUL  son  3.e  fils,  mort  en  1100,  qui 
fut  élevé  dans  l'église  de  S.-Géry,  près  Cambray,  et  sur 
lequel  on  lisait  cette  épitaphe  : 

«  Chi  gesist  ong  moite  braf  kevaliers , 
a  Ki  at  glené  meintes  loriers  ; 
a  Ens  en  Affrik ,  tojors  couviers  d'aciers  ; 
«  Mailly  ot  nom  ,  de  moite  grands  ligners  , 
«  0  Diex ,  doenex  guerdims  as  chils  prous  guerriers. 
«  M.  C.  » 

—  Nicolas  de  Mailly,  petit-fils  d'Anselme,  conjointement 
avec  Thierry  de  Flandre  et  Jehan  de  Nesle,  conduisit  la  flotte 
chargée  de  secours  pour  les  Croisés  qui  firent  la  conquête  de 
Constantinople  ,  et  fut  député  par  eux  pour  aller  demander  de 
nouveaux  secours  au  pape ,  au  roi  de  France ,  etc.  —  Ma- 
thieu ,  qui  fit  prisonnier  le  comte  de  Leyceslre ,  et  fut  pris 
lui-même  en  défendant  le  roi  dans  une  embuscade ,  en 
1 198.  —  Gilles  ou  Gillon  I.er ,  qui  fut  en  Palestine  avec  9 
chevaliers  ses  vassaux ,  en  ayant  un  nombre  plus  considé- 
rable à  sa  suite.  —  Gilles  II  alla  aussi  à  la  croisade  ,  avec  i£ 
chevaliers.  —  Jean  ,  célèbre  par  une  ligue  qu'il  entreprit 
contre  le  comte  d'Artois.  Louis-le-Hulin  écrivit  au  comte  : 
qu'il  le  trouvait  bien  hardi  de  s'être  joué  à  un  homme  tel  que 
le  sire  de  Mailly.  —  Jacques,  appelé  par  les  Sarrasins  le  S.- 
Georges des  chrétiens. 


ROCHE-DE-VAUX.  625 

—  Thibault,  célèbre  par  ses  vers,  rapportés  par  Fau- 
chet  ,  ainsi  que  plusieurs  autres  de  la  maison  de  Mailly  ,  qui 
figurent  parmi  les  premiers  trouvères.  —  Jean,  qui  se  trouva 
à  l'ost  de  Bouvines ,  à  la  tête  de  5  chev.  et  de  21  écuyers. 
—  N....  de  Mailly,  grand- prieur  et  maréchal  de  Tordre  de 
Malle,  tué  au  siège  de  Damiette,en  1218.  —  Colart  ,  le 
second  des  seigneurs  chargés  de  l'administration  du  royaume, 
pendant  la  démence  de  Charles  VI,  fut  tué  à  Azincourt ,  l'an 
i4i5,  avec  Colart  son  fils  aîné,  fait  chevalier  le  jour  même 
de  la  bataille.  Sur  leurs  tombeaux,  dans  l'église  de  S.-Nicolas 
d'Arras,  se  voit  la  couronne  de  fleurs-de-lis  au  dessus  de  leurs 
armes.  Il  existe  ,  dans  la  même  église  ,  un  tableau  curieux, 
représentant  Colart  de  Mailly,  sa  femme  et  ses  11  enfants, 
en  costume  du  temps.  Je  dois  à  M.  de  Mailly,  un  exemplaire 
de  la  lithographie  qu'il  en  a  fait  faire ,  d'après  une  copie  qui 
se  trouve  à  la  bibliothèque  du  roi.  —  Jean,  surnommé  YEten- 
darl ,  à  cause  de  son  intrépidé,  signa  le  traité  de  paix  entre 
Charles  VII  et  le  duc  de  Bourgogne ,  dont  il  était  parent  ; 
et  aussi  le  contrat  de  mariage  de  Catherine  de  France  avec 
Henri  V,  roi  d'Angleterre  ;  fut  un  des  premiers  seigneurs 
qui  se  déclarèrent  contre  Henri  VI  d'Angleterre ,  et  prit, 
en  1468 ,  séance  aux  Etats  de  Tours ,  d'abord  après  les 
princes  du  sang. 

—  Ferri    de  Mailly,   baron  de  Conti ,   tué  au  siège  de 
Milan.  Bayard ,  dont  il  était  l'ami ,  vengea  sa  mort  en  passant 
5oo  ennemis  au  fil  de  l'épée.  Sa  fille  épousa  le  sire  de  Roye 
et  fut  mère  de  la  première  princesse  de  Conti.  C'est  de  là 
que  le  nom  de  Conti  est  passé  dans  la  maison  de  Condé.  — 
Jean,  qui  entreprit,  avec  son  fils,  un  combat  à  outrance  contre 
ie  gouverneur  d'Hesdin  et  son  fils  ,  pour  la  fixation  des  limites 
de  la  France  de  ce  côté.  —  Jean  III,  baron  de  Mailly,  qui  fit 
l'office  de  pair  de  France  au  sacre  de  Charles  VIII.  —  An- 
toine  son  fils  ,   qualifié  illustrissimus  et  potentissimus  oir.  Il 
épousa  Jacqueline,  fille  de  Jean  III  d'Astarac,  que  la  reine 
Anne  de   Bretagne  et  le  roi  François   I.er,   dont  elle  était 
proche  parente,  qualifient  du  titre  de  leur  chère  et  bien  aimée 
cousine.  Antoine  continua  la  branche  aînée  de  la  maison  de 
Mailly.  —  Adrien,  son  frère,  a  formé  la  branche  d'Harcourt. 
—  Louis-Charles  ,  fils  de  René  11,  qui  commença  la  branche 
de  Néelle,  se  trouva  à  un  grand  nombre  de  sièges  et  de  batailles, 
accompagna  Louis  XIV  dans  ses  conquêtes  de  Flandres, 
de  Hollande ,  etc. ,  et  posséda  la  principauté  d'Orange ,  dont 
il  porta  le  nom  ,  ainsi  que  Louis  ni  son  petit-fils.  —  Jacques 
de  Mailly,  fut  créé  généralissime  du  roi  de  Pologne  Casimir, 
en  i664«  —  Victor  de  Mailly  qui  fut  cardinal  et  archevêque 

iv  4o 


fa6  ROCHE-DE-VAUX. 

duc  de  Rheims.  - —  Louis  ,   qui   disputa    la    principauté  de 
Neufchâtel,  en  Suisse  ,  à  d'autres  grandes  maisons. 

La  branche  des  seigneurs  d'Haucourt,  commence  à  Adrien 
de  Mailly,  second  fils  de  Jean  iv,  seigneur  de  Mailly,  el  d'Isa- 
beau  d'Âilly.  Il   épousa,   en   i5o3,   Françoise  du  Bailleul , 
dame  de  Grigneuseville  et  du  Quesnoy.  D'Edme  ,  seigneur 
d'Haucourt ,  son  3.e  fds  ,  et  de  Marie  du  Boulain  ,  i.re  femme 
de  celui  ci,  naquit  François  de  Mailly,  qui  épousa  Marie 
d'HalJencourt,  et  fut  tué  au  siège  de  la  Fère,  en  i58o,  laissant 
François  ij  ,  marié,  en    1607,  à  Marie    Turpin  de  Crissé. 
Antoine  de  Mailly  leur  fds  aîné  ,  s'allia  ,  en  troisièmes  noces  , 
à  Françoise  de  Camusson,  dame  de  Cany,  etc.,  dont  J(  seph, 
leur  premier  fds ,  qui  devint  seigneur  de  la  Roche-de-Vaux  , 
comme  il   a  été  dit  plus  haut ,  par  son  mariage  avec  Louise 
M.  J.-M.  de  la  Rivière.  De  ce  mariage,   naquirent  quatre 
garçons,   l'aîné   desquels  fut  Augustin- Joseph  de  Mailly, 
possesseur  de  la  terre  de  Mailly-Raineval,  près  Mondidier,  qui 
fut  créé  maréchal  de  France  ,  en  1783,  commanda  en  chef  la 
gendarmerie  de  France,  comme  capitaine  des  Ecossais,  fut 
longtemps  commandant  militaire   ou  gouverneur   du  Rous- 
sillon  ,  eût  le  funeste  emploi  de  commander  la  noblesse  et  les 
troupes  qui  défendaient  les  Tuileries ,  le  10  août  1 790  ,  et  fut 
conduit  à  l'échafaud  ,  à  Arras  ,  en  1794»  par  les  ordres  du 
conventionnel  Joseph  Lebon,  dans  un  âge  fort  avancé.  Nous 
avons  donné  le  portrait  du  maréchal ,  dans  la  3.c  livraison  de 
l' Iconographie ,  pour  être  placé  au-devant  de  l'article  que  nous 
lui  deslinons  à  la  biographie. 

Le  maréchal  de  Mailly  n'avait  eu  qu'une  fdle  de  son  premier 
mariage  ,  en  1732  ,  avec  Constance  ,  fdle  de  J.-B.  Colbert , 
marquis  de  Torci  et  de  Sablé  ,  celui  qui  fit  bâtir  le  château  ac- 
tuel de  cette  ville.  Du  2.%  avec  INI  .lle  d'Esclainvilliers,  il  eût 
Louis-Marie,  duc  de  Mailly,  qui  fut  président  de  la  noblesse 
du  bailliage  de  Péronne  et  député  par  elle  aux  Etats-Généraux, 
en  1 789.  \  oyant  ce  fds  déjà  âgé  et  d'une  sanlé  débile  (il  mourut 
à  Amiens ,  en  1792  )  ,  il  se  remaria  ,  en  3.es  noces ,  à  l'âge  de 
73  ans  ,  dans  l'espoir  d'avoir  un  héritier  de  son  nom,  à  M.lle 
de  INarbonne-Pelet ,  qui  lui  donna  en  effet  un  fds,  et  partagea 
son  emprisonnement  à  Dourlens ,  en  1793,  et,  quoique 
bien  jeune  ,  ne  voulut  jamais  l'abandonner,  qu'au  moment 
où  la  hache  révolutionnaire  força  leur  séparation.  C'est  la 
maréchale  de  Mailly,  dont  nous  avons  parlé  à  l'art,  ponival- 
LAlN  (  ci  dessus  ,  p.  5 17  ) ,  qui,  avec  son  fds,  le  comte 
Adrien- Augustin  de  Mailly,  possède  la  Roche  de-Vaux, 
lieu  de  leur  résidence  habituelle ,  et  les  débris  des  anciennes 
seigneuries  de  la  Faigne  ,  Pontvallain ,  Douvres ,  Requeil ,  le 


ROCHE-DÏÏ-VAUX.  627 

Boucîiet-aux-Corneilles ,  et  Fautreau  ,  en  Pontvallain  ,  qu'ils  y 
ont  réuni.  M.  de  Mailly  y  a  ajouté,  encore  tout  récemment, 
la  belle  maison  prieurale  de  Château  THermitage  ,  à  laquelle 
on  donne  communément  le  litre  d'abbaye. 

Nous  avons  parlé,  à  YHist.  ecclés.  de  l'art,  requeil,  de 
fondalions  ecclésiastiques  de  l'ancienne  chapelle  du  château  des 
Roche- de- Vaux.  Ce  vieux  manoir  ayant  besoin  de  très-grandes 
réparations,  M.  de  Mailly  a  préféré  le  faire  abattre,  pour  les 
remplacer  par  un  autre,  d'un  genre  gothique  élégant,  de 
moyenne  dimension,  formant  une  façade  à  l'est ,  avec  perron 
et  fronton  ,  flanquée  de  tours  rondes.  Ce  château,  au-devant 
duquel  régnera  une  belle  terrasse ,  d'où  l'on  descendra  dans 
les  jardins  ,  qui  s'étendent  en  emphythéâtre  ,  sur  le  penchant 
de  la  colline  qu'il  couronne,  jusqu'au  chemin  de  grande 
communication  du  Mans  au  Lude  ,  par  Pontvallain ,  est 
accompagné  de  très  beaux  communs,  et  d'un  parc  assez 
vaste  ,  enclos  de  murs,  renfermant,  outre  les  jardins  des  allées 
et  avenues,  un  bois  taillis,  des  champs,  et  de  nombreuses 
plantations  d'arbres  à  fruits  de  toute  espèce.  Les  vignes  et  les 
pièces  de  terre,  dépendantes  de  la  métairie  qui  est  attenante  au 
château ,  sont  adjacentes  à  ce  parc ,  ainsi  qu'une  carrière  de 
tufau  récemment  ouverte.  De  la  terrasse  et  du  château,  la  vue 
embrasse  un  horizon  magnifique  ,  s'étendant,  au  nord,  jus- 
qu'au de  là  du  Mans  ;  et ,  du  nord  est  à  l'est  et  au  sud-est,  à  3 
et  4  lieues  de  distance ,  depuis  Ecommoy  jusqu'à  la  forêt  de 
Bersay  ou  de  Jupilies,  et  à  Château-du-Loir. 

AN1IQ.  Outre  les  anciennes  armures  et  autres  objets  d'art 
et  les  tableaux  curieux  ou  provenant  de  bons  maîtres,  placés  , 
par  M.  le  comte  de  Mailly ,  dans  sa  chapelle  de  N.-D.  de  la 
Faigne  (v.  11-275),  et  dans  la  chapelle  de  famille  qui  lui  a 
a  été  concédée  dans  l'église  de  Requeil  {  1),  il  en  possède 
un  certain  nombre  d'autres,  non  moins  remarquables,  à  la 
Roche-de-Vaux ,  plusieurs  manuscrits  richement  enluminés  , 
des  ;5e  et  i6.e  siècles,  des  armures  de  différentes  époques, 
casques,  éperons,  épées  ,  pistolets,  arquebuses  et  mous- 
quets ,  etc.,  notamment  une  épée  ,  dont  la  garde  est  d'un  tra- 
vail fort  curieux  ,  du  style  de  la  renaissance  ,  qu'on  croit  avoir 
appartenu  à  l'amiral  de  Coligny.  Mais  la  pièce  la  plus  intéres- 


(1)  Le  plus  curieux  des  tableaux  qui  se  trouvent  dans  cette  dernière 
chapelle,  est  mentionné  dans  plusieurs  écrits.  C'est  une  représentation 
des  sept  péchés  capitaux,  dans  laquelle  l'orgueil  est  dépeint  sous  la 
figure  d'un  pape.  Ce  tableau  (nous  ignorons  si  celui-ci  est  l'original  ou 
seulement  une  copie  ),  est  dû  à  l'un  des  plus  anciens  peintres  français 
du  temps  de  Charles  VII ,  ou  de  Louis  XI. 


628  ROEZÈ. 

saule  de  celle  collection,  parce  qu'elle  a  été  recueillie  sur 
notre  territoire,  dans  les  environs  du  Mans,  est  une  épée 
qu'on  croit  être  celle  d'Edouard  III  roi  d'Angleterre.  Sa  lame, 
de  forme  droite  ,  à  deux  tranchants,  a  environ  3  pieds  de  lon- 
gueur, et  4  pouces  de  l'argeur  près  la  garde.  La  poignée  est 
ornée  ,  d'un  côté  ,  de  9  fleurs  de  Jys  d'or  sur  un  champ  d'azur , 

3  ,  3  et  2  ;  de  l'autre ,  partie  de  fleurs  de  lys  d'or ,  sur  un  champ 
d'azur ,  et  partie  de  lions  grimpants  d'or ,  sur  un  champ  d'azur 
également,  et,  à  côté,  de  3  léopards  d'or  passants,  sur  un  fond 
de  gueules  ;  armes  qui  sont  celles  d'Angleterre  et  de  Philippe 
de  Haynaut ,  femme  d'Edouard  Des  Anglais ,  occupés  de 
recherches  historiques  ,  à  la  bibliothèque  royale  à  Paris  ,  par 
ordre  des  conservateurs  de  la  bibliothèque  de  la  Tour  de- 
Londres  ,  à  qui  M.  de  Mailly  a  fait  voir  cette  épée  ,  lui  ont 
envoyé  une  note  que  nous  avons  lue,  qui  confirme  l'opi- 
nion que  cette  épée  a  dû  appartenir  à  Edouard  III,  qui, 
comme  on  sait,  prit  le  titre  de  roi  de  France,  en  1 334- »  e* 
dont  le  sceau  privé  portait  des  armes  semblables  à  celles 
gravées  sur  le  boulon  plat  de  la  poignée  de  celte  épée. 

Lors  de  l'assise  des  fondations  du  nouveau  château  de  la 
Roche-de-Vaux ,  on  a  rencontré  des  excavations  qui  ont 
arrêté  quelque  temps  les  travaux.  On  ne  sait  s'il  faut  les 
attribuer  à  d'anciennes  carrières  de  tufau,  ou  a  des  souter- 
rains ,  destinés  à  communiquer  dans  la  plaine  ,  qui  se  trouve 
au  pied  du  coteau  sur  lequel  il  est  assis. 

ROCSAIVT  ,  clos  de  vigne  ,  fréquemment  nommé  dans 
l'histoire  ecclésiastique  du  moyen  âge  ,  comme  appartenant 
aux  évêques  du  Mans,  situé  en  Sainte  Croix.  Voir  l'art,  de 
cette  commune. 

ROEZE,  ROIZÊ,  ROUÉZÉ;  Rosiacum  ,  Roziacum, 
Rouescium  ;  de  rosidus,  a,  um  ,  adj.  arrosé?  Commune  cadas- 
trée, du  cant.  et  à  3,i  hectom.  E.  de  la  Suze;  de  l'arrond.  et  à 
16  k.  S.  O.  du  Mans  ;  jadis  succursale  de  la  paroisse  de  la 
Suze  ,  dans  le  doyenné  de  Vallon  ,  l'archid  de  Sablé  ,  le  dioc. 
et  l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  3  et  19  kilom. 

desciupt.  Rornée  au  N. ,  par  Loupelande  ,  sur  un  très- 
petit  espace  ,  et  par  Voivres  ;  au  N.  E.  et  à  l'E. ,  par  Fillé- 
Guécélard;  au  S.  E. ,  par  Parigné  le-Pôlin  ;  au  S.,  encore 
par  Parigné  et  par  Cérans  ;  au  S.  O. ,  par  la  Suze  ;  au  N.  O. , 
par  Chemiré-Ie -Gaudin  et  par  Louplande  ;  la  forme  de  celle 
commune  est  un  heptagone  très-irrégulier ,  s'allongeant  du 
N.  O.  au  S.  E. ,  sur  un  diam.   central  de   7  k.    1/2,  contre 

4  k.  1/2  de  largeur,  du  N.  N.  E  au  S.  S.  O.  Assez  gros  bourg, 
situé  sur  le  bord  droit  de  la  Sarthe,  à  1  k.  1/2  seulement  de 
la  limite  occidentale  du  terriloire,  consistant  en  deux  rues, 


ROEZÉ.  629 

assez  longues,  dont  l'une,  s'étendant  de  TE.  à  PO.,  forme  la 
téHc  d'un  T,  et  l'autre ,  du  N.  au  S. ,  en  forme  la  tige  et  vient 
se  terminer  devant  la  porte  occidentale  de  l'église.  Celle-ci,  à 
murs  latéraux  construits  en  pierres  de  petit  appareil ,  dans  le 
style  roman,  à  ouvertures  semi-ogivales;  à  clocher  pyramidal, 
construit  sur  une  énorme  tour  carrée,  également  du  genre 
roman.  Le  prieuré  ,  situé  du  côté  sud  de  l'église,  à  ouvertures 
gothiques,  à  l'exception  de  celles  supérieures,  qui  sont  en 
lucarnes  allongées  ,  du  style  de  la  renaissance.  Cimet.  attenant 
à  la  partie  nord  de  l'église  ,  clos  de  murs  d'appui  et  de  haies  , 
dans  lequel  se  trouve  une  table  funéraire  en  marbre,  recouvrant 
la  sépulture  de  dame  Renée-M.-J.  Barbeu  du  Bourg,  épouse 
de  M.  R.-F  Cordelet,  décédée  à  Coulons,  le  27  oct.  1816  , 
âgée  de  61  ans  sur  laquelle.  On  lit  ces  vers,  gravés  sur  cette 
table  : 

«  Objet  d'une  douleur  profonde  , 
«  Objet  de  souvenirs  chers  à  l'humanité  , 

ce  Ses  vertus  ont  édifié  le  monde  : 
«  Elle  en  goûte  le  prix  dans  l'immortalité.» 

popul.  De  ig5  feux  autrefois,  actuellement  de  3og  ,  com- 
prenant 686  indiv.  mâles  ,  7o3  fem. ,  total,  i38g  ;  dont  588 
dans  le  bourg,  80  au  ham.  des  Huaudières,  43  à  celui  des 
Chenaux  ;  23,  21  et  18  à  ceux  des  Gratais,  des  Vergers  et  de 
la  Moulière. 

Mouq.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  i56  ; 
naiss. ,  260;  déc. ,  4QI-  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  100; 
naiss.,  376;  déc.  364- 

hist.  lcclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.  Pierre  et  de 
S.  Paul.  Deux  assemblées  :  la  i.re,  le  dim.  le  plus  rapproché 
du  29  juin  ;  la  2.e ,  le  dim.  le  plus  proche,  également ,  du  4 
déc,  fête  de  Ste. -Barbe,  Cette  église  était  celle  paroissiale  de 
la  Suze,  à  une  époque  où  l'église  actuelle  de  celte  petite  ville , 
n'était  encore  que  la  chapelle  de  son  château. 

Sous  le  pontificat  de  l'évêque  Gervais ,  io36-io55,  Lo- 
don  ou  Lonon  ,  seigneur  de  Roëzé  ,  du  consentement  de  son 
fils  Hubert ,  fait  don  au  monastère  de  la  Couture  du  Mans,  de 
l'église  qu'il  a  fait  construire  en  l'honneur  de  S.  Pierre,  sur 
le  bord  de  la  Sarthe ,  à  la  charge  ,  par  l'abbaye  ,  d'y  placer  des 
religieux  pour  la  célébration  du  service  divin.  Il  donne ,  pour 
la  fondation  de  ce  prieuré,  la  terre  seigneuriale  de  Roëzé, 
avec  le  bourg,  les  champs,  prés ,  vignes,  bois,  et  toutes  les 
terres  lui  appartenant,  depuis  les  rivières  de  Sarthe  et  d'Orne  ; 
les  dîmes ,  moulin  et  coutume  qui  en  dépendent  ;  l'église 
(chapelle)  de  Marsilly,  celles  de  S.-Martin  de  Coulons  et 


63o  ROEZÉ. 

deSte-Marie,  aliàs  la  Marielte  et  Notre-Dame  des  Boïs  (v. 
l'art,  de  la  suze)  ,  sises  forêt  de  Longaulnai.  Renaud  ,  fils  de 
Drogon,  seign.  de  la  Suze,  ajoute  à  ces  dons,  l'église  dédiée 
à  S.- Julien,  située  au  château  de  la  Suze,  aujourd'hui  l'église 
paroissiale  de  celte  commune.  Ces  dons  sont  approuvés  par 
l'évêque  Gervais  et  confirmés  par  le  comte  Hugues  II.  Un 
grand  nombre  de  seigneurs  et  d'ecclésiastiques  ,  signent  l'acte 
de  celte  donation,  rapporté  en  entier  par  G.  Ménage,  page 
35 1  de  Y  Histoire  de  Sablé.  C'est  par  suite  du  don  de  Ren.md 
de  Sablé,  que  la  paroisse  de  la  Suze,  fit  d'abord  partie  de  celle 
de  Roëzé,  et  que,  lorsque  la  chapelle  du  château  devint  l'église 
paroissiale  de  la  Suze,  le  prieuré  de  Roëzé  continua  a  perce- 
voir la  moitié  des  grosses  dîmes  de  cette  nouvelle  paroisse , 
en  faisant  un  gros  au  curé  pour  celles  de  Roëzé.  Le  prieuré, 
estimé  dans  le  pouillé  du  diocèse  à  2,000  i. ,  de  revenu, 
était  à  la  présentation  de  l'abbé  de  la  Couture.  11  était  char- 
gé d'une  aumône  annuelle  aux  pauvres  de  la  paroisse,  de  6 
charges  ou  72  boiss.  de  seigle.  Lors  de  la  fondai  ion  de  l'hospice 
sémin.  S. -Charles,  en  1 73 1 ,  les  biens  de  ce  prieuré  y  furent  réu- 
nis. Ils  consistaient  alors  dans  son  domaine  propre  ,  la  maison 
comprise  ;  les  fermes  et  bordages  de  la  Coudre,  llmbardière  , 
les  Creulaies  ,  les  Rois ,  la  Herusière,  les  petites  Gruslières; 
différentes  propriétés  dans  le  bourg,  le  moulin  de  Roëzé,  i3 
quartiers  de  vigne  à  la  Razoge  ,  la  moitié  des  dîmes  de  la  Suze 
et  de  Cérans,  et  un  sixième  de  celles  de  Flacé  ;  une  rente  en 
blé  sur  le  marquisat  de  Villaines-Loupiande  ;  rentes  sur  les 
lieux  de  la  Ravcrie ,  en  Pirmil ,  et  de  Ramangé  ,  en  Parigné  le- 
Pôiin  ;  le  tout  produisant  2,838  1.  de  revenu,  en  «789.  Ses 
charges,  qui  n'en  diminuaient  point  les  revenus,  puisque 
les  fermiers  en  étaient  tenus,  à  titres  de  subsides,  consistaient  : 
i.°  en  6  charges  de  seigle  et  3  d'orge ,  dues  au  chapelain  de 
N.-D.  de  la  Marielte  des  Bois  (en  la  Suze  )  ;  2.0  une  pipe  de 
vin  ,  au  curé  de  Roëzé  ;  3.°  les  6  charges  de  seigle  aux  pauvres 
de  la  même  paroisse  ;  4-°  3  herrées  de  paille  ,  au  comte  de 
la  Suze;  5.°  pour  la  première  messe  des  dimanches  à  Roëzé , 
4  !•;  6.°  pour  i3  repas  aux  prêtres  de  la  Suze  et  de  Flacé, 
60  1.  ;  7.0  à  l'abbé  de  la  Couture ,  26  1.  5  s.  ;  le  tout  formant 
un  total  de  324  1.  5  s. 

En  ii33,  sous  l'administration  de  Guillaume  ,  abbé  de 
la  Couture,  une  transaction  a  lieu  devant  l'évêque  Gui  et 
l'archev.  de  Tours  ,  Hugues  ,  entre  cet  abbé  et  les  chanoines 
de  S.-Pierre  de  la  Cour ,  sur  des  contestations  élevées 
entre  eux  ,  au  sujet  des  paroisses  de  Longne  et  de  Roëzé 

Un  arrêté  des  Consuls ,  du  11  ventôse  au  xii  (  2  mars 
i8o4),  autorise  la  commune  à  accepter,  à  titre  de  donation 


ROEZÉ.  63 1 

gratuite ,  l'église  de  Boëzé  ,  dont  le  cit.  Resnardeau  était  pro- 
priétaire pour  moitié  ,  et  les  cit.  Bélin  de  la  Roche,  Cheva- 
lier ,  et  la  dame  Hubert ,  co-propriétaires  indivis ,  pour 
l'autre  moitié. 

Les  autres  établissements  religieux  et  ecclésiastiques  de  la 
paroisse  ,  étaient  :  i.°  le  prieuré  de  S.-Frimbault ,  à  3  k.  N. 
ï/4-S.  du  clocher,  dépendant  de  l'abbaye  de  Beaulieu  du 
Mans,  à  la  présentation  de  son  abbé ,  et  réuni  en  dernier  lieu 
à  sa  mense  conventuelle.  Vendu  depuis  la  révolution,  ce 
prieuré  est  actuellement  une  espèce  de  château  assez  considé- 
rable, bâti  à  mi-côte,  accompagné  d'un  beau  taillis  et  d'une 
avenue  de  peupliers,  qui  va  aboutir  au  grand  chemin  du  Mans 
à  la  Suze.  Il  appartient  à  M.  Goussault-la-Ronce,  du  Mans  ; 
2.°  Marsil/éy  où  était  l'église  citée  dans  la  donation  faite  au  mo- 
nastère de  la  Couture,  maison  bourgeoise,  à  2  k.  1/2  N.,  un 
peu  vers  E.  du  bourg  ;  3.°  la  chapelle  de  S, -Martin  de  Coulons, 
au  confluant  de  la  petite  rivière  de  Fessard  avec  la  Sarthe, 
un  peu  au  sud  du  manoir  du  même  nom  ,  dont  il  va  être  parlé 
plus  loin  ;  4«°  la  chapelle  Sie-Anne,  valant  4.0  1.  de  revenu  ;  5.° 
celle  de  la  Petite-Courbe  ,  valant  190  l. 

hist.féod.  La  seigneur,  de  paroisse,  était  annexée,  originai- 
rement, aux  terres  comprises  dans  iadonat.  du  prieuré,  et  dont 
renonciation  est  ci-dessus.  Peut-être  le  manoir  de  la  Beunèche, 
dont  il  va  être  parlé,  que  se  serait  réservé  le  donateur,  ou  qu'au- 
raient aliéné  les  moines  de  la  Couture  ,  en  était-il  le  siège  , 
puisqu'on  voit  que,  en  dernier  lieu,  cette  seigneurie  était  réunie 
avec  lui,  à  la  terre  du  Gros-Chenay,  en  Fille  (  v,  cet  art.  ).  Les 
armes  du  seigneur  de  la  Suze ,  comme  possesseur  du  fief  de 
Coulons,  probablement,  étaient  peintes  sur  l'un  des  murs  laté- 
raux ,  en  dedans  de  l'église  de  Roëzé  ;  et  celles  des  seigneurs 
du  Gros-Chenay,  sur  le  mur  opposé. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient:  i.°  la  terre  et  sei- 
gneurie de  Coulons ,  à  2 , 1  h.  S.,  un  peu  vers  E.,  du  bourg ,  sur 
la  rive  gauche  de  la  Sanhe ,  avec  une  chapelle  dédiée  à  S. 
Martin ,  dont  il  est  parlé  plus  haut  ;  fief  pour  lequel  P,  Leroux , 
seign.  de  Coulions  (sic),  est  porté  au  rôle  du  ban  et  de  l'ar- 
rière-ban delà  province,  dressé  en  1639,  pour  un  tiers  de 
mousquetaire  ,  conjointement  avec  le  S.r  de  Boisgency  de 
Courtalvert ,  et  Frédéric  de  Maillé  ,  S.r  de  Chedons  ,  par.  de 
Ligron  ,  pour  le  lieu  de  la  Poterie,  chacun  pour  un  autre  tiers. 
Cette  terre  possédait  un  moulin  de  son  nom.  Elle  était  com- 
prise dans  la  composition  de  l'ancien  comté  de  la  Suze, 
érigé  par  Charles  IX,  en  i566,  en  faveur  de  Nicolas  de 
Champagne,  seigneur  de  la  Suze  (V.  cet  art.).  C'est  aujour- 
d'hui une  jolie  maison  de  campagne ,  nouvellement  cons- 


63a  ROEZÉ. 

truite ,  aeréable  par  ses  dehors  et  par  sa  situation  sur  la 
rivière.  Elle  appartient  à  M.  Menard  de  la  Groie,  du  Mans. 
2.0  L1 ] Aunai-Morin ,  à  2,4  h.  E  ,  sur  la  rive  droite  de  la 
Sarthe ,  pour  lequel  le  seigneur,  qui  n'est  pas  nommé,  est 
taxé  à  XX  /.,  au  même  rôle  du  ban  et  de  l'arrière  ban,  de  163g. 
3.°  La  Grande- Foulière  ,à  g  h.  S.  O. ,  sur  le  bord  gauche 
de  la  même  rivière ,  ancien  château  ,  à  pavillon  carré  ,  avec 
une  cheminé  très-élevée,  à  M.  Varennes ,  du  Mans. 

4.°  Marsillé,  à  2  k.  1/2  N. ,  un  peu  vers  E.  Il  y  existait  , 
très  -  anciennement ,  une  église  ou  chapelle,  comprise, 
comme  on  la  vu ,  dans  les  dons  destinés  à  la  fondation  du 
prieuré. 

5.°  La  Beunèche,  Beunachc,  Bunesche,  elc.  ;  le  plus  intéres- 
sant de  ces  anciens  fiefs,  sous  le  rapport  historique,  située  sur 
la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  ainsi  que  le  moulin  qui  en  dépend  , 
à  3,i  h.  S.  E.  du  bourg;  ancienne  maison  ,  fort  remarquable 
par  sa   construction  ,   flanquée  à  l'est  d'une   tour  ronde ,  à 
fenêtres  à  croix  en  pierre ,  sans  filets ,  surmontées  d'autres 
fenêtres  en  mansardes ,  allongées  et  cintrées ,  accolées  deux  à 
deux  sous  un  même  fronton.  Au  dessus  de  la  porte  d'entrée, 
sont  sculptés  divers  ornements  et  les  armoiries  de  plusieurs 
de    ses    anciens    seigneurs.  En    i3j2,   Pierre  Saunier  rend 
aveu  pour  cette  terre ,  au  nom  de  sa  femme ,  sous  le  titre 
tfherbergement;   et,  de    1600  à    1622,  Michel   de   Jalesnes, 
chev. ,  et  Charles  son  fils  ,  aussi  chev. ,  seign   de  la  Beunèche 
etdeSpay,  font  quatre  fois  l'hommage  pour  ledit  lieu.  En 
1666,  J.   le   Bourdre  (le    Boindre),   cons.   au  parlem.  de 
Paris,   seign.   du   Gros-Chenay,    rend  aussi   aveu    pour   la 
Bunesche  («V),   acquise  du  S.r  de  la  «Taille  et  de  la  D.e  de 
Maillé  de  Jalesnes  son  épouse.  Il  est  possible  que  ce  soient 
ces  derniers  qui  aient  fait  construire  la  maison  actuelle,  et  dont 
les  armes  y  sont  sculptées.  C'est  depuis  J.  le  Boindre ,  que  la 
terre  de  la  Beunèche  est  restée  annexée  à  celle  du  Gros- 
Chenay ,    ainsi  que    la  seigneurie     de    paroisse    de    Spay. 
M.  Daniel  de  Beauvais ,  ayant  acquis  le  Gros-Chenay  et  ses 
annexes  ,  d'un  descendant  de  «1.  le  Boindre,  et  ses  héritiers 
s'étant  partagés   sa  succession  ,  la  Beunèche  est  devenue  la 
propriété  de  M.  L.  Fél.  Daniel  de  Vauguyon ,  député,  son 
possesseur  actuel  (  V.  l'art,  fille,  n-345).  Ce   n'est  plus 
qu'une  simple  ferme  aujourd'hui. 

La  Beunèche  est  souvent  citée  et  joue  un  rôle  remarquable, 
dans  le  cérémonial  de  la  procession  et  du  tir  de  la  lance ,  qui 
avaient  lieu  au  Mans  le  dimanche  de  Pâques  fleuries  (  V. 
d'abord  l'extrait  de  ce  cérémonial ,  que  nous  avons  donné 
au  tome  w,  page  382).  «  —  La  procession  arrivée  aux 


ROEZÉ.  633 

halles ,  le  seigneur  de  la  Beunèche  est  tenu  de  comparaître 
aux  dites  halles  ,  armé  de  toutes  pièces  ,  de  l'harnois  hlanc  , 
monté  sur  un  cheval  ayant  les  quatre  pieds  blancs.  —  A  la 
porte  ferrée  (de  la  Cigogne),  ledit  S.r  de  la  Beunèche  doit 
aussi  comparaître  pour  la  garde  de  ladite  porte.  —  Et  s'il  ne 
comparaît,  le  juge  le  condamne  à  une  amende  ,  au  profit  du 
seigneur  comte  du  Maine,  à  sa  prévôté.  —  Après  les  lances 
rompues  aux  halles ,  à  un  poteau  planté  à  cet  effet ,  les  lan- 
ciers ou  francs  bouchers,  en  s'en  revenant  au  palais  ,  avec  les 
officiers  du  présidial  et  leur  suite  ,  où  il  est  dressé  procès- 
verbal  de  la  course  et  cérémonie  ,  passent  par  la  porte  ferrée  , 
à  présent  la  Cigogne,  où  les  officiers  de  la  juridiction  de  la 
Couture,  avec  un  religieux  du  monastère,  qu'on  nommait 
autrefois  Prévôt,  sont  obligés  dp  se  trouver  avec  i3  lances  , 
à  l'entrée  du  côté  de  la  Grande-Rue  ,  à  main  droite,  et ,  à  ce 
passade  ,  il  est  d'usage  de  crier  à  haute  voix  ,  par  trois  fois  :  la 
Beunèche  à  la  Cour!  et  on  répond  :  A  la  manière  accoutumée  !.. 
Après  quoi ,  le  seigneur  de  la  Beunèche  s'en  retournait 
à  travers  la  ville,  escorté  par  ses  i3  lanciers.  »  On  présume 
que  cet  usage  venait  de  ce  que  le  seigneur  de  la  Beunèche  , 
devait  se  tenir  à  ladite  porte  ,  soit  pour  l'ouvrir  et  en  assurer 
le  passage ,  soit  pour  servir  d'homme  d'armes ,  avec  ses 
lanciers,  à  la  juridiction  prévôtale  de  la  Couture,  en  qualité 
de  vassal ,  sujétion  qui  lui  aurait  été  imposée  par  les  moines  , 
lors  de  la  concession  de  ce  fief;  de  même  que  l'abbaye  aurait 
été  tenue  à  envoyer  les  officiers  de  sa  juridiction  à  la  même 
porte,  pour  y  faire  honneur  à  ceux  du  comte  du  Maine  ,  leur 
suzerain.  On  a  fait  beaucoup  de  conjectures,  pour  chercher  à 
expliquer  la  cause  de  la  coopération  du  seigneur  de  la  Beu- 
nèche à  cette  cérémonie-  On  a  dit,  entre  autres,  que  c'était 
une  punition  de  ce  qu'il  tenait  le  parti  des  ennemis  du  comte 
du  Maine,  lors  de  l'enlèvement  du  Christ,  à  l'une  des  proces- 
sions de  Pâques  fleuries  ;  c'est  tout  simplement  un  droit 
féodal ,  imposé  par  le  suzerain  au  vassal ,  de  même  qu'aux 
autres  comparants  à  cette  cérémonie.  Voici ,  par  addition  à 
notre  récit  (  Itl-382  ) ,  un  Extrait  des  Archives  du  château  de 
la  Beunèche ,  publié  dans  le  n.°  i4  des  Affiches  du  Maine ,  etc. , 
du  5  avril  1784»  dont  nous  sommes  loin  de  garantir  les  asser- 
tions. «  En  i4o5,  sentence  :  le  procureur  de  la  cour  du 
Mans,  ayant  dit  que  le  seigneur  de  la  Beuncsche  (Guill.  de 
Ramillay)  ,  est  tenu  de  venir  rompre  chacun  an,  au  jour  de 
Pâques  fleuries ,  une  lance  es  halles  du  Mans ,  devant  le 
prévôt  du  Mans,  en  la  compagnie  des  francs  bouchers,  à 
cause  de  certain  droit  de  Visitation  que  l'on  dit  qu'il  a  sur  les 
maignans  du  comté  du  Maine  ,  et  sur  les  poissonniers  por- 


634  ROEZÉ. 

tant  poisssons  à  coul,  pour  y  celui  vendre,  et  au  défaut 
de  ce  faire ,  payer  l'amende  telle  qu'au  cas  appartient  :  et 
parce  que  possession  ne  fut  onques  faite  audit  seigneur  :  par- 
lies  ouies  ,  fut  appointé  que  ledit  procureur  prouverait,  et  que 
ledit  seigneur  ne  viendrait ,  jusqu'à  ce  que  ladite  enquête  dudit 
procureur  fut  faite.  Sur  quoi  on  lui  a  baillé  jour,  pour  faire 
droit  sur  ladite  enquête.  —  En  i45i  ,  pareille  sentence,  en 
faveur  de  Philippon  de  la  Jolinais,  seign.  de  la  Busnèche  — 
En  i453,  autre  sentence  conforme.  —  Autre  encore,  en 
i463,  extraite  des  registres  des  assises  du  Mans,  l'enquête 
du  procureur  de  la  cour  n'étant  encore  faite.  —  Il  faut  bien 
distinguer  (ajoute-t-on ,  à  la  suite  de  cet  extrait)  les  francs 
bouchers  d'avec  les  bouchers  actuels  ,  qui  portent  le  crucifix  à 
la  procesion  et  qui  ont  quelques  franchises  pour  cela.  Les 
premiers  délivrèrent,  dit-on,  Henri  II,  roi  d'Angleterre  et 
comte  du  Maine  (toutes  les  autres  versions,  s'accordent  à  nom- 
mer Hélie  de  la  Flèche  ) ,  des  mains  d'un  parti  qui  l'avait 
enlevé,  en  sortant  de  la  ville  du  Mans  (  les  autres  versions 
disent,  que  ce  fut  le  crucifix  de  la  procession  de  Pâques  fleu- 
ries ,  qui  fut  enlevé),  et  pour  cela  ils  furent  gratifiés  de  grandes 
franchises  ,  dans  les  foires  de  toute  l'étendue  du  Comté  ; 
à  raison  de  quoi  ils  sont  tenus  de  rompre  une  lance.  » 

Les  fourches  patibulaires  ou  le  gibet  de  la  justice  seigneu- 
riale du  comté  de  la  Suze  ,  étaient  plantées  sur  le  territoire  de 
Roëzé  ,  à  1,8  h.  O.  1/2-N.  du  bourg,  près  et  à  la  gauche  du 
grand  chemin  de  la  Suze  au  Mans. 

HIST.  CIV.  Nous  avons  vu  plus  haut,  que  le  prieuré  de  Roëzé, 
était  tenu  à  une  aumône  ,  de  6  charges  de  seigle ,  envers  les 
pauvres  de  la  paroisse. 

Roëzé  était  la  résidence  d'un  notaire  avant  la  révolution. 

En  i833,  le  conseil  municipal ,  en  exécution  de  la  loi  du 
28  juin  ,  vote  une  somme  de  60  f. ,  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire ,  et  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

histor.  Le  4  nivôse  an  IV  (25  déc.  1795),  un  détache- 
ment de  4°  militaires  républicains ,  allant  de  la  Suze  à 
Guécélard ,  rencontre  les  chouans  dans  une  ferme  de  Roëzé. 
Un  feu  très-vif  s'engage  entre  eux  ;  4  à  5  chouans  sont  tués 
et  leurs  fusils  pris,  le  reste  est  forcé  de  traverser  la  Sarthe  à 
la  nage ,  dans  laquelle  plusieurs  furent  noyés  ;  aucun  des 
républicains  ne  fut  atteint. 

Le  10  fructidor  an  vu  (28  juill.  i799),  une  colonne  de 
troupes  de  ligne  et  de  garde  territoriale  du  Mans  ,  a  un  enga- 
gement avec  les  chouans ,  sur  la  même  commune ,  dans  lequel 
le  chef  de  chouans ,  aprè  s  avoir  manqué  le  capitaine  Lecornué 


ROEZÉ.  635 

du  Mans ,  est  tué  par  lui  ;  6  autres  des  siens  ont  le  même  sort . 
le  reste  prend  la  fuite. 

hydrogr.  La  rivière  de  Sarthe ,  traverse  le  territoire  ,  du 
sud-est  à  l'ouest,  et  le  divise  en  deux  parties  inégales,  dont 
les  a/3  environ  sur  sa  rive  droite.  Un  bac,  bateau  et  passe- 
cheval  ,  affermés  i  io  f. ,  sont  établis  vis  à- vis  le  bourg  ,  pour 
le  passage  de  cette  rivière.  La  petite  rivière  d'Orne-Nord  (  v. 
son  art.),  traverse  la  partie  occidentale,  du  nord  au  sud,  et  vient 
confluer  dans  la  Sarthe,  par  sa  rive  droite,  à  4  k.  à  l'O.  du 
bourg.  Enfin,  la  petite  rivière  de  Fessard  ,  traverse  la  partie 
sud-est  de  la  rive  gauche ,  et  va  également  se  jeter  dans  la 
Sarthe,  au  moulin  de  Coulons.  —  Moulins  de  la  Beunèche  , 
de  Roè'zé ,  sur  la  Sarthe  ,  le  i  .*r  à  i  roues ,  à  blé ,  le  2 ,d  à  3 
roues,  à  blé,  à  tan  et  à  foulon  ;  de  Coulons,  sur  le  Fessard. 

GÉOL.  Sol  généralement  plat,  coupé  par  un  chaînon  de 
colline,  s'étendant  du  nord  au  sud  sud-ouest,  jusqu'à  la  Sarthe. 
Terrain  de  transport,  dans  les  sables  duquel  on  a  rencontré  , 
sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe ,  le  long  du  ruiss.  de  Fessard , 
du  minerai  de  fer,  sous  forme  de  petits  galets  applatis,  des 
pyrites  martiales,  du  succin  résinoïde  et  des  morceaux  de 
lignite.  Deux  fontaines,  dont  les  eaux  sont  salines,  sont 
situées  auprès  de  Coulons. 

cadastr.  Superficie  de  2,638  hectar.  71  ares,  se  subdivisant 
comme  il  suit:  —  Terr.  labour.,  1^799  hect.  63  ar. ,  19 
cent.;  divisées  en  5  class.,  évaluées  à  5  f.  10  c. ,  n-4o, 
19-80  ,  28-70  et  36  f.  5o  c.  —  Jard. ,  44~36-3o  ;  en  3  cl.  :  à 
36-5o,  4-5-20  et  48  f-  60  c.  —  Vignes,  10-59-70;  3  cl.  : 
24  f.  60  c. ,  37,  49  f«  —  Prés,  320-49-90  ;  5  cl.  :  19,  34, 
53,  76,  101  f.  —  Pâturages,  97-25-50  ;  3  cl.  :  7-80,  i5-6o  , 

23  f.  4°  c.  —  13.  futaies,  2-61-00 ;  i4  f«  20  c.  —  B.  taillis, 
117-73-30  ;  5  cl.  :  4-4°  t  9-6° ,  i4"2°>  *9  f*  20  c,  24  f.  — 
Pinièr. ,  52-5o-oo  ;  3  cl.  :  4_2o ,  6-90 ,  8  f.  90  c.  —  Marais , 
2-50-90  ;  à  7  f .  80  c.  —  Land  ,  friches,  terr.  vain. ,  63-77- 
00;  4  cl.  ï  7°  c«  ?   i-3o,   1-80,   2   f.   60  c. — Superf.  des 

bâtim. ,    12-96-20;    à Obj.    non   impos.  :  Kgl.,    cimet  , 

presbyt .,  jar.l.,  o-56-5o. —  Chem.  et  plac.  publ.,  69-25- 
90.  —  P»iv.  et  ruiss. ,  43-96-21.  zs  2^9  maisons,  en  10 
class.  :  8  à  9  f . ,  3o  à  1 1  f. ,  79  à  i4  f.  .  56  à  1 7  f. ,  26  à  19  f. , 

24  à  22  f. ,  i5  à  26  f. ,  i3  à  3o  f. ,  4  à  42  f. ,  4  à  56  f.  — 
7  loges ,  à  70  c.  —  3  mou!ins  à  eau ,  dont  1  à  70  f. ,  et  2  à 
000  f.  chacun. 

Revenu  impos.  JProPr'  °on bâties,  5o,279  f.  Li  c.|  5e      g  f  3i  ^ 
r        l bâties,  5>7aî*      9°     J 

contrtb.  Fonc. ,  6,421  f .  ;  personn.   et  mobil. ,  781  f. 


636  ROEZÉ. 

port,  et  fen.,  209  f .  ;  54-  patentés:  droit  fixe,3n  f.  ;  dr« 
prop. ,  121  f.  ;  total ,  7,843  f.  —  Perception  de  la  Suze. 

CULTUR.  Superficie  généralement  sablonneuse  et  médiocre- 
ment productive,  davantage  pourtant  que  celle  de  la  Suze, 
qui  est  limitrophe  ;  ensemencée  en  céréales  ,  dans  la  proport, 
de  2  part,  en  froment  ,  2  en  orge ,  3  en  avoine ,  12  en  seigle 
et  méteil,  maïs,  sarrasin.  Produit,  en  outre,  un  peu  de 
chanvre ,  très-peu  de  trèfle  ,  beaucoup  de  pommes  terre  , 
citrouilles,  elc  Prés  abondants  et  d'assez  bonne  qualité,  sur 
la  Sarthe  ;  un  peu  de  vigne  ;  arbres  à  fruits ,  beaucoup  de 
bois.  Des  pinières  et  quelques  portions  de  landes  non  culti- 
vées,  dépendantes  de  l'ancienne  forêt  de  Longaunay  (Voir 
cet  art.  et  celui  mezerai  ).  Elève  d'un  certain  nombre  de 
poulains,  de  beaucoup  de  bêtes  à  cornes,  de  moutons,  de 
porcs ,  peu  de  chèvres  ,  quelques  ruches  ,  etc.  —  Assolement 
triennal;  10  fermes  principales,  un  grand  nombre  de 
moyennes  et  de  bordages  ;  62  charrues ,  dont  les  2/3  traînées 
par  bœufs  et  chevaux  ,  le  reste  par  ces  derniers  seuls.  = 
Commerce  agricole  consistant  en  grains,  dont  il  y  a  expor- 
tation réelle  ,  de  i/4  à  i/3  des  produits  ;  chanvre  et  fil ,  peu  de 
graine  de  trèfle,  beaucoup  de  foin,  pour  l'approvisionnement 
des  auberges  situées  sur  la  route  de  Nantes  ;  bois  à  brûler , 
fruits  et  cidre  ,  etc.  ;  chevaux  ,  bestiaux  de  toute  sorte ,  porcs 
gras  surtout  ;  laine,  cire  et  miel ,  menues  denrées.  Le  vin,  de 
petite  qualité  ,  est  consommé  sur  place. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  la  Suze  ,  Vallon  ,  Noyen 
et  le  Mans. 

industr.  La  fabrication  des  élamines,  par  7  fabricants, 
occupait  encore  ,  il  ya  3o  ans,  une  centaine  de  personnes, 
qui  y  confectionnaient  i5o  à  160  pièces  par  an  ,  de  4-2  aunes 
de  long,  sur  1/2  aune  de  large.  Il  ne  s'y  fabrique  plus  aujour- 
d'hui ,  qu'un  très-petit  nombre  de  pièces  d'étamines  et  de 
serge.  Extraction  de  pierre  à  bâtir,  à  la  carrière  de  la  Croix. 

ROUT.  et  chem.  La  principale  voie  d'exploitation  ,  consiste 
dans  l'ancien  chemin  du  Mans  en  Bretagne  ,  par  la  Suze , 
lequel  traverse  ,  du  nord  à  l'ouest ,  la  partie  occidentale  du 
territoire,  sur  la  rive  droile  de  la  Sarthe. 

lieux  REMARy.  Comme  habitations  :  Saint-Fraimbault  et 
Coulons  déjà  indiqués  ;  la  Richardière  et  Soreau,  maisons 
bourgeoises,  la  première  à  M.  Oger  l'aîné,  du  Mans.  Sous 
le  rapport  des  noms:  la  Fuie,  la  Garenne,  la  Pêcherie,  la 
Messagerie  ;  la  Bataillère  ;  Château- Vert,  Rome  ;  Beaufeu  ; 
la  Croix-Buisée  ;  le  Grenouillet  ;  les  Courbes  ;  la  Forêt ,  la 
Coudre  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie,   succursale,   école  primaire  votée; 


ROUESSÉ-FONTAINE.  637 

bac  affermé  ,  sur  la  Sarthe  ;  i  débit  de  tabac.  —  Bur.  de  poste 
aux  lettres  ,  à  Foulletourte. 

établ.  parttc.  Une  sage  femme. 

ROISSÉ- FONTAINE,    ROISSÉ-  VASSÉ  ;    voyez 

ROUESSÉ- 

HOME  ,  ROMEE  ;  nom  de  fermes  des  communes  de 
Roëzé  et  de  Vancé.  Voir  ces  articles. 

ROMEFORT;  voyez  ramefort. 

ROIVl^  ,  pelite  rivière;  voyez  rhotne. 

ROSAI,  Y  ;  nom  d'un  ancien  fief,  situé  dans  la  commune 
de  Rouessé-Fontaine  ,  à  l'article  de  laquelle  nous  renvoyons, 
pour  ce  qui  le  concerne. 

ROSAI -NORD,  Y.  Le  fief  dont  il  vient  d'être  parlé, 
donne  son  nom  à  une  petite  rivière  du  Saosnois ,  qui  passe 
tout  auprès,  que  nous  distinguons  de  la  suivante  par  l'indi- 
cation de  sa  position  relative,  elle-ci  porte  aussi  le  nom 
de  Moire y  sous  lequel  nous  l'avons  d'écrite,  page  no  de  ce 
volume. 

ROS AI-NORD  EST,  Y;  autre  petite  rivière,  qui  prend 
sa  source  à  égale  distance ,  à-peu-près,  des  bourgs  de  S.- 
Goerges-du-Rosay,  qui  en  reçoit  son  surnom,  et  de  Dehaut, 
au  sud-est  du  département  ;  coule,  d'abord,  du  N.  au  S.  S.  O.  ; 
se  contourne  ensuite  au  S.,  pour  redescendre  au  S.  E. , 
passe  près  et  au  S.  O.  du  bourg  de  S.-Aubin-des-Coudrais  et 
se  jette  ,  à  3  kilom.  au-dessous  de  ce  bourg  ,  dans  le  ruisseau 
de  Dehaut ,  avec  lequel  ses  eaux  vont  confluer  dans  THuisne. 
Cours  d'euviron  9  k. ,  pendant  lequel  cette  petite  rivière  qui , 
comme  la  précédente ,  n'est  qu'un  fort  ruisseau ,  arrose  le 
territoire  de  la  Bosse  ,  outre  ceux  des  communes  précédem- 
ment nommées  ,  et  fait  mouvoir  3  moulins. 

ROSSAI,  Y  (SAINTE-MAGDLLEINE  DE  ;  ;  voyez  SAINTE- 
MAGDELLINE  DE  UOSSAI 

ROUESSE    FONTAINE  ,  S  ;  ROESSÉ  ;  Rouesseium  , 

Ruesseium  ,  Ruceium  ;  de  Rus  ,  ris  cam,  agne  ,  champ  , 
champ  de  la  Fontaine,  ou  plutôt  des  Fontaines,  car  ce 
surnom  devrait  s'écrire  au  pluriel.  Commune  cadastrée  du 
Saosnois,  du  cant.  et  à  10  kilom.  7  hect.  S.,  un  peu  vers  E. , 
de  Saint- Patern  ;  de  l'arrond.  et  à  17  k.  O.,  un  peu  au  S., 
de  Mamers  ;  à  37  k.  N.  du  Mans  ;  jadis  ,  du  doyenné  de 
Fresnay  ,  du  Gr.- Archid. ,  du  dioc.  et  de  l'élect.  du  Mans.  — 
Dislanc.  légal.  :  i3}  19  et  4.2  kilom. 

DESCRIPT.  Bornée  au  N. ,  par  Ancinnes  ;  au  N.  E. ,  par 
Louvigny  ;  à  TE.,  par  Grandchamp  ;  au  S.,  par  Chérancé  et 
Coulombiers  ;  à  l'O.,  par  Fyé  ;  au  N.  O.  ,  par  Cherisay  ; 
cette  commune  forme  une  espèce  de  carré  long,  s'étendant  de 


638  ROUESSE-FOÏYTAIJVE. 

FO.  N.  O.  à  l'E.  S.  E. ,  où  elle  s'élargit  un  peu ,  et  se  termine 
par  une  échancrure,  formant  un  angle  rentrant,  et  par  un  petit 
appendice,  attenant  à  l'angle  sud-est.  Son  diam.  longitudinal, 
est  de  4  k*  V2  »  contre  une  largeur  qui  varie  de  2,8  à  3,3» 
et  même  jusqu'à  4>4  h.,  y  compris  l'appendice.  Le  bourg, 
silué  vers  le  centre  du  diam.  longitudinal  du  territoire ,  mais 
se  rapprochant  de  la  limite  septentrionale,  se  compose  de 
plusieurs  rangées  de  maisons  entourant  l'église  et  le  cimetière, 
des  trois  côlés  nord  ,  ouest  et  sud.  Assez  grande  et  belle 
église,  à  porte  occidentale  romane,  sans  colonnes,  accom- 
pagnée seulement  d'une  moulure  partant  du  sol,  remplacée, 
autour  de  l'archivolte  ,  par  un  rang  de  denticules  et  par  quel- 
ques étoiles,  caractère  particulier  de  quelques  constructions 
du  n.eau  i2.e  siècles.  Clocher  en  bâtière,  placé  sur  une 
tour  assez  élevée ,  à  ouvertures  romanes ,  ornées  de  colonnes , 
de  moulures,  etc.  Cimetière  attenant  aux  côtés  nord  et  sud 
de  l'église  ,  clos  de  murs  d'appui  en  bon  état. 

poptl  De  n3  feux  anciennement,  actuellement  de  217, 
se  composant  de  428  indiv.  mal. ,  44-2  fem. ,  tôt.  ,  870  ;  dont 
352  dans  le  bourg;  106  au  ham.  des  Fontaines  ;  5o  et  39  à 
ceux  des  Vaux  et  des  Marais,  qui  se  joignent;  64  •>  $7  et  55, 
aux  ham.  du  Plessis  ,  de  la  Digonnière  et  de  la  Galetière  ;  73, 
le  long  de  la  route  de  Mamers  à  Fresnay. 

Mouo.  décenn.  De  i8o3  à  181 2  ,  inclusiv.  :  mar.  60  ;  naiss., 
219  ;  déc,  194.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  49  >  naiss.,  232  ; 
déc,  162. 

HIST.  ECCLÉS.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.  Erme  ,  Herme 
ou  Hermer,  chevalier  romain.  Assemblée,  fixée  au  i.er  dim. 
d'août ,  par  arrêté  du  22  juill.  1808. 

La  cure,  ancien  prieuré  conventuel  des  chan.  régul.  de 
S.- Augustin  ,  était  à  la  présentât,  de  l'abbé  du  monastère 
de  Beaulieu ,  du  JVlans,  et  valait  de  1,200  à  i,5oo  1.  de 
revenu. 

Les  autres  établiss.  ecclésiast.  et  bénéf.  relig.de  la  paroisse , 
étaient  :  1 ,°  la  chapelle  de  Ste-Barbe  ,  valant  1 55  1.  de  revenu  ; 
2.0  la  prestim.  S.-Jean- Baptiste ,  estimée  à  60  1.;  3.°  la 
chapelle  de  la  Ménagerie,  39  1.;  4«°  'a  chapelle  S.- Jacques 
de  Brestel ,  au  manoir  de  ce  nom  ,  valant  60  1.  ;  5.°  celle  du 
chat,  de  Bosay  ,  à  la  présent,  du  seigneur  de  ce  lieu  ;  6°  celle 
de  Ste-Calherine,  de  la  commanderie  de  ce  nom,  de  l'ordre  de 
S.-Jean  de  Jérusalem. 

En  i582,N....  de  Tucé  ,  prieur- curé  de  cette  paroisse  , 
seign.  de  Coulouenné,  frère  de  la  dame  de  Brestel,  dont  il 
sera  parlé  plus  bas ,  donne  à  la  cure  de  Rouessé ,  le  presbytère 
dudit  lieu ,  qui  lui  appartient.  C'est   une  espèce  de  fief  ou 


ROUESSE-FONTAINE.  639 

château,  aux  angles  duquel  se  voient  encore  des  lions  ,  et  dont 
la  commune  a  fait  abattre  une  aile. 

Une  ordonnance  royale  ,  du  1 1  juin  1826,  érige  l'église  de 
Rouessé  ,  en  succursale  de  2.e  classe. 

hist  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée ,  en 
dernier  lieu  ,  au  fief  de  Brestel.  Elle  le  fut  dans  l'origine , 
très-probablement,  à  celui  des  Fontaines,  d'où  sera  venu  le 
surnom  de  la  paroisse  ;  ou  à  celui  du  prieuré  ? 

i.°  Brestel  ou  Braistel ,  à  1  k.  au  S  S.  O.  du  bourg,  fut 
possédé  anciennement ,  dit-on  ,  par  les  seigneurs  de  Beau- 
monl-le- Vicomte.  Ce  fief  appartenait,  vers  la  fin  du  i/J..6 
siècle,  à  la  famille  Papeillon,  dont  Fouquet  Papeillon ,  qui 
en  rendit  aveu  au  comte  du  Maine,  en  i^o^.  Il  passa  ensuite 
dans  celle  de  Tucé  et  fut  porté ,  par  mariage  ,  à  J.  de 
Vanssay,  vers  la  fin  du  i6.e  siècle,  par  Marguerite  de  Tucé, 
fille  de  Pierre,  probablement.  On  lit,  au-dessus  de  la 
porte  de  la  sacristie  ,  dans  l'église  paroissiale ,  l'épitaphe 
de  cette  dame  ,  ainsi  conçue  : 

«   D.  O.  M. 

«  Cy-devant  gist  le  corps  de  très-pieuse,  très-noble  et 
«  très-vertueuse  Marguerite  de  Tucé ,  en  son  vivant  daine 
«  de  Breslel ,  Rouessé  et  Coulouenné  (fief  situé  en  Ché- 
«  rancé  )  ,  femme  et  épouse  de  Jehan  de  Vanssay,  seigneur 
«  de  Rocheux  et  de  Boveis,  laquelle  décéda  le  22  avril  1617  , 
«  ayant  vécu  en  tout  honneur  £7  ans  »  3  mois,  22  jours.  » 

Au-dessous  ,  sont  les  vers  suivants ,  qui  annoncent  dans 
leur  auteur,  son  mari,  qui  lui  survécut,  un  véritable 
Céladon  : 

«  Celle  qui  première  ma  franchise  dompta , 
«  Mes  pudiques  amours  en  mourant  emporta  j 
a  Celle-là  pour  jamais  au  tombeau  qui  l'enserre, 
a  Les  ait  et  conserve  avec  elle  soubz  la  terre , 
«  Dove  viva  Vamay,  morta  sospirola. 
«  Priez  Dieu  pour  son  ame.  » 

En  i63g  ,  Dam.lle  Génev.  de  Flotté  ,  V.e  Ch-  de  Vanssay  , 
seign.  de  Brestel,  est  taxée  à  un  mousquetaire  et  un  piquier, 
au  rôle  du  ban,  et  de  l'arrière-ban  dressé  ladite  année.  — 
Suzanne  Flotté,  sa  sœur  probablement,  qualifiée  aussi,  du 
titre  de  dame  de  Breslel,  est  taxée  à  un  piquier,  au  même 
rôle ,  pour  son  lieu  du  Bjys  ,  dont  la  paroisse  n'est  pas 
indiquée.  Peut-être  est-ce  Bois-Moquet ,  en  Grandchamp  ? 
M.  de  Villevaut ,  que  Lepaige  désigne  comme  possesseur  de 
la  seigneurie  de   paroisse,  en    1777»  devait  être  alors  pro- 


6/fo  ROUESSÊ-FONTAINE. 

priétaîre  de  Brestel.  Feu  le  baron  des  Touches  ,  préfet  de 
Seine-et-Oise  ,  à  qui  cette  terre  appartenait  depuis  la  révo- 
lution ,  en  avait  tait  réparer  la  chapelle.  C'est  actuellement 
la  propriété  de  M.  le  comte  d'Houtelot ,  son  gendre  ,  ancien 
colonel  du  n.e  de  ligne.  Le  château  de  Brestel,  offre  aujour- 
d'hui un  mélange  d'anciennes  et  de  nouvelles  constructions: 
on  y  remarque  encore  une  tour  ronde ,  une  autre  tour  hexa- 
gonale, des  douves,  une  fuie,  etc.  Il  est  accompagné 
d'allées  en  tilleuls  et  d'une  belle  avenue  ,  plantée  en  pom- 
miers ,  qui  conduit  au  bourg. 

2.0  Le  fief  du  Prieuré,  ayant  pour  manoir  la  maison  pres- 
bytérale  actuelle,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  près  de  laquelle 
est  situé  le  Champ  du  Jeu ,  sorte  de  place,  plantée  en 
ormeaux,  servant  à  l'ébat  des  vassaux  et  de  la  domesticité  du 
seigneur. 

3.°  Celui  des  Fontaines  ,  devenu  un  hameau  ,  à  1,7  h.  S.  S. 
E.  du  bourg,  qu'on  croit  avoir  donné  son  nom  à  l'un  des 
compagnons  d'armes  d'Ambroise  de  Loré ,  lorsque  celui-ci 
surprit,  au  village  des  Haies,  sur  la  paroisse  d'Arçonnay, 
un  parti  de  six  à  sept  milles  anglais  qui,  chargé  des  dé- 
pouilles du  pays  ,  se  rendait  en  Normandie  sous  les  ordres 
d'Edmond  comte  de  la  Marche  ,  à  qui  il  tua  2  à  3  cents 
hommes  et  fit  un  grand  nombre  de  prisonniers.  —  L'évêque 
Geoffroi  de  la  Chapelle,  i338- 1 347  ,  acquit  pour  sa  cathé- 
drale ,  une  rente  à  prendre  sur  ce  fief. 

4..°  Rosay ,  à  1,7  h.  à  l'O.  un  peu  vers  N.  du  bourg ,  pour 
lequel  P.  de  Tucé  ,  chevalier  ,  sieur  de  Brestel  et  de  Rosay , 
rend  foi  et  hommage  ,  aux  assises  du  bailliage  de  Beaumont, 
le  1 4-  juîll-  i5o£.  Ce  fief  était  possédé,  dans  le  i8.e  siècle,  par 
la  famille  de  Villiers.  Le  château  de  Rosay ,  reconstruit  à  la 
moderne ,  appartient  à  M.  Pasdeloup ,  maire  de  la  com- 
mune. Sa  chapelle  a  conservé  une  partie  de  ses  vitraux  peints. 
Ceux  de  la  fenêtre  de  l'abside  ,  représentent  un  Christ  et , 
de  chaque  côté ,  les  armoiries  des  seigneurs  de  ce  lieu  ;  ceux 
de  la  fenêtre  du  sud ,  l'image  de  Sle-Barbe ,  avec  ses  divers 
attributs.  On  remarque  encore  dans  cette  chapelle ,  les  tom- 
beaux de  Gilles-René  de  Villiers,  de  Gilles-François,  son  fils, 
et  de  Magdeleine-Jeanne  de  S.-Denis,  épouse  de  ce  dernier, 
décédés  ,  celle-ci  en  1746  ,  les  deux  autres  en  1732  et  1773. 
La  Cour  de  Rosay ,  située  peu  loin  au  sud  de  l'ancien  château, 
est  une  ferme  aujourd'hui.  Un  peu  plus  au  sud  encore,  et  tout 
près  du  manoir  de  Brestel ,  est  un  bois  taillis ,  auquel  Cassini 
a  donné  improprement  le  nom  de  Rosay ,  qui  appartient  à 
deux  autres  bois  ,  moins  considérables  ,  situés  près  du  château 
de  ce  nom. 


KOUESSÉ-FONTAINE.  64* 

5.°  La  Commanderle  de  Ste- Catherine ,  à  1,1  h»  S.  S.  E. 
sur  le  bord  de  la  route  de  Mamers  à  Fresnay ,  dont  une  partie 
du  bourg  relevait.  Sa  chapelle  ,  la  seule  partie  qui  reste  de  cet 
ancien  établissement ,  a  été  convertie  en  une  métairie  qui 
appartenait  à  la  commanderie  de  Guéliant ,  en  Moitron 
(  v.  ces  art.  ),  à  laquelle  ce  bénéfice  avait  été  réuni. 

La  juridiction  de  la  baronnie  de  Lavardin  s'étendait,  dit- 
on ,  sur  la  paroisse  de  Rouessé-Fontaine  ,  par  suite  de  la 
possession  ,  probablement,  des  fiefs  de  Brestel  et  de  Rosay  , 
par  la  famille  de  Tucé  ,  et  de  l'alliance  de  celle-ci,  avec  celle 
des  Beaumanoir-Lavardin.  Quoique  située  dans  la  contrée 
connue  sous  le  nom  de  Saosnois ,  il  ne  paraît  pas  que  cette  pa- 
roisse ait  fait  partie  de  la  baronnie  de  ce  nom  ,  même  en 
partie,  ni  relevé  de  son  bailliage;  mais  nous  avons  vu,  que 
îa  terre  de  Rosay  relevait  de  celui  de  Beaumont-le-Vicomle. 

hist.  crv.  Vole  par  le  conseil  municipal,  en  i833,  de  la 
somme  de  £o  f. ,  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  pri- 
maire ;  et  de  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

histor.  En  1099,  le  comte  Hélie  de  la  Flèche  ayant  été 
surpris  près  de  Dangeul ,  fait  prisonnier  et  livré  à  Guillaume- 
le-Roux  ,  duc  de  Normandie  et  roi  d'Angleterre,  par  Robert 
Talvas  il ,  comte  du  Perche  ,  le  roi  profite  de  cet  événement 
pour  entrer  dans  le  Maine  ,  afin  de  s'emparer  du  Mans.  Parti 
d'Alençon,  où  il  était  alors  ,  il  envoie  un  corps  de  cavalerie 
surveiller  Fresnay  ,  et  vient  camper  le  premier  jour  à 
Rouessé-Fontaine,  à  la  tête  de  son  armée  ,  forte  de  5o,ooo 
hommes. 

Au  mois  d'octobre  1^17,  Henri  V ,  roi  d'Angleterre , 
s'empare  de  différentes  places,  dont  celle  de  Rouessé-Fon- 
taine ,  dans  le  Saosnois.  C'est  à  peu  de  temps  de  là  qu'Am- 
broise  de  Loré ,  accompagné  du  seigneur  des  Fontaines , 
battit  les  troupes  de  ce  prince,  sur  la  paroisse  d'Arçonnay. 

hydrogr.  Le  territoire  est  limité  à  l'est ,  en  partie  seule- 
ment,  par  le  ruiss.  des  Vallées,  dans  lequel  vient  confluer, 
près  le  hameau  des  Vaux,  celui  des  Marais,  l'un  et  l'autre 
venant  de  Louvigny;  la  petite  rivière  de  Semelle  (  v,  son 
art.  ),  traverse  la  partie  centrale  de  la  commune  ,  du  nord  au 
sud ,  en  passant  près  et  à  l'ouest  du  bourg  ;  celle  de  Rosai- 
Nord  ,  d'écrite  ci-dessus,  page  637,  la  limite  entièrement  à 
l'ouest.  —  IVI  oui  in  à  blé  de  Rouessé ,  sur  la  Semelle. 

G,  ol.   Sol  assez  généralement  plat  et  découvert ,  offrant 

néanmoins  une  chaîne  de   collines  venant  du  nord ,  passant 

près  et  à  l'est  du  bourg  ,  où  elle  se  subdivise  en  deux  chaînons , 

dont  un  abandonne  le  territoire  à  l'est ,  pour  s'étendre  sur 

iv  4i 


642  ROUESSÉ-FONTAINE. 

Thoiré.  On  remarque  ,  en  outre  ,  dans  la  partie  occidentale, 
un  monticule  isolé ,  de  forme  oblongue.  Tout  le  sol  de  cette 
commune  repose  sur  le  calcaire  jurassique ,  dont  on  ne  ren- 
contre que  deux  étages,  la  grande  oolithe,  qui  occupe  toute 
la  partie  nord,  jusqu'au  bourg;  et  l'argile  de  Dives,  le  sur- 
plus. La  butte  de  Ste-Calherine  ,  à  Test,  offre  un  point 
intéressant ,  pour  l'élude  des  différentes  subdivisions  de  cette 
argile,  qui  y  atteint  une  épaisseur  ou  profondeur  de  ioo 
mètr. ,  et  se  compose,  à  sa  partie  supérieure,  d'un  calcaire 
marneux  où  abondent  les  térébralules  ;  et  la  partie  inférieure, 
d'une  argile  bleue  très-tenace ,  qu'on  emploie  à  la  fabri- 
cation de  la  briqueterie  (  M.  Triger  ).  On  trouve  sur 
ce  terrain  des  blocs  erratiques  de  quarts  laiteux ,  assez 
considérables. 

Plant,  rar.  Alyssum  calycinum  ,  lin.  ;  Apbanes  arvensis  , 
LIN.;  Euphorbia  Cyparissias  ,  LIN.;  Reseda  luiea,  lin.; 
Asplenium  ruta-muraria  ,  lin.  ;  celle-ci ,  sur  la  muraille  exté- 
rieure de  Bourg-le-Roi. 

CADASTR.  Superfic  totale  de  1,24.8  hectar.  36  ares,  se  sub- 
divisant ainsi  :  —  Terr.  labour  ,  o,o3  h.  i5  ar.  74  centiar. , 
en  5  class, ,  évaluées  à  4  f»  5o  c. ,  9  ,  18  ,  82  et  4 l  f-  —  Jard. , 
8-84-33;  en  3  cl.  :  à  41  >  4$,  5o  f.  —  Prés,  o,4-o5-oo;  4 
cl.  :i3f.  5o  c. ,  27  ,  45,  61  f.  —  Pâtur. ,  72-44-44  ;  4  cl.: 
2  ,  i4>  23»  34  f.  —  B.  futaies,  o-n-4o  ;  à  32  f.  —  B.  taillis  , 
126-9330  ;  4  d» :  l  !  •>  18  ,  23  ,  32  f .  —  Douv.  ,  écluses  en 
eau  ,  o-49'3o;  à  l±i  î.  —  Mares  ,  0-1  2-0  ;  à  2  f .  —  Sol  des 
propr.  bât.,  6-92-70;  à  41  f«  Obj.  non  impos.  :  Egl.  et 
cimet. ,  0-76-50.  —  Chem.  et  plac.  publ. ,  32  06  47*  ~*~  ^^v» 
et  ruiss. ,  2-44~82-  rz:  206  maisons  ,  en  7  class.  :  12  à  3  f .  > 
1 18  à  9  f. ,  4 1  à  12  f.  ,29a  18  f. ,  4à  24  f-  •>  1  à  4°f«>  l  à 
i5o  f .  —  1  moulin,  à  100  f.  —  fourn.  à  chaux  et  tuile, 
à5of. 

tî«-,^.t,t  *^,«^r    f  Propr.  non  bâties,    20, 1 18  f.  53  c.  (    -,         o  c  a 
R*TONU  impor.  {  _ L  bâties,  ÏMS       »     )   3i,n8  f.  53  c. 

Contrib.  Foncier,  4>772  f •  ;  personn.  et  mobil. ,  474  f.  ; 
port,  et  fen. ,  147  f.  ;  i5  patentés  ,  dr.  fixe  ,  72  f. ,  dr.  pro- 
port. ,  73  f.  66  c.  ;  total ,  5,538  f.  66  c.  —  Percepl.  de 
Bourg-le-Roi. 

CULTUR.  Superf.  argiSo-calcaire,  dans  la  partie  nord  ;  très- 
profondément  argileuse,  pour  le  surplus,  sauf  quelques  points 
sablonneux  ;  cultivée  en  céréales  ,  dans  la  proport,  de  18  part, 
en  froment ,  16  en  orge  ,  q  en  avoine  et  1  seulement  en  seigle  ; 
produit,  en  outre,  trèfle,  luzerne,  sainfoin,  chanvre,  etc.; 
arbres  à   fruits,   beaucoup    de  bois,   dont  les  bouquets  de 


ROUE9SÉ-VASSÉ.  643 

Brestel,  de  Rosay,  partie  du  Boîs-Moquet,  elc.  ;  prés  de 
moyenne  qualité.  Elève  d'un  petit  nombre  de  chevaux  ,  d'une 
grande  quantité  de  bêtes  à  cornes  et  de  moutons,  beaucoup 
moins  de  porcs,  peu  de  chèvres.  —  Assolem.  triennal;  6 
fermes  principales,  20  moyennes,  environ,  et  autant  de  bor- 
dages,  réunis  généralement  par  hameaux,  indiqués  à  la 
population;  £8  charrues,  dont  une  moitié  traînées  |>ar  che- 
vaux seuls,  l'autre  par  bœufs  et  chevaux.  =  Commerce 
agricole  consistant  principalement  en  gros  grains  ,  dont  il  y  a 
exportation  réelle  ,  du  tiers  à  la  moitié  des  produits  ;  en  chan- 
vre et  fil,  graine  de  trèfle,  bois,  cidre;  quelques  poulains, 
veaux  et  génisses  ;  moutons  ;  quelques  porcs,  etc. 

=  Fréquentât,  des  marchés  de  René  ,  principalement;  de 
Fresnay,  de  Beaumont,  de  ?rlamers  ,  d'Alençon  (  Orne)  ; 
villes  au  centre  desquelles  est  situé  Rouessé. 

indu.str.  Fabrication,  par  une  quinzaine  de  métiers  ,  de 
calicots  et  de  toiles  ,  qui  se  vendent  à  Alençon.  Extraction  du 
calcaire  en  moellon,  pour  bâtir  et  pour  la  chaux.  Fourn. 
à  chaux  et  à  brique  ,  établi  en  i83o,  à  la  bulle  Ste.-Cathe- 
rine ,  par  le  S.r  L.  Coutrel. 

rout.  et  chem.  L'ancien  chemin  d'Alençon  au  Mans  ,  par 
Bourg-le-Roi ,  Vivoin  et  la  Guierche ,  celui  que  suivit 
Guillaume- le-Roux ,  en  1099,  pour  venir  s'emparer  du 
Mans,  traverse  la  partie  centrale  du  territoire,  du  nord  au 
sud ,  en  passant  au  bourg  ;  la  partie  de  la  route  départemen- 
tale n.°  5,  de  Fresnay  à  Mamers,  passe  à  l'extrémité  sud-est 
de  la  commune  ;  la  roule  royale  du  Mans  à  Alençon  ,  est 
peu  distante  de  sa  limite  occidentale. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  Brestel  et  Rosay  ; 
sous  le  rapport  des  noms:  Le  Plessis ,  Villeneuve;  Ste- 
Catherine  ;  les  Fontaines,  l'Etang,  les  Marais,  \cs  Vaux; 
le  Boulay  ;  etc. 

établ.  publ.  Mairie ,  succursale ,  école  primaire  de 
garçons  ;  résidence  d'un  notaire  ,  d'un  expert  ;  débit  de  tabac. 
Bur  de  poste  aux  lettres  ,  à  Fresnay. 

ROUESSÉ  VASSÉ,  R.  EN  CHAMPAGNE;  Roessé; 
Rouesseium  inCampanlâ  ,  Rucceium  Russego  ?  même  étymo- 
logie  que  pour  l'article  précédent,  le  i.er  surnom  de  cette 
commune-ci,  lui  venant  de  son  manoir  seigneurial  ;  le  2.e, 
de  la  petite  contrée,  à  l'extrémité  nord  de  laquelle  elle  est 
située.  Commune  CADASTRÉE,  du  cant  et  à  6  kilorn.  O.  i/4~S. 
de  Sillé-le-Guillaume;  de  l'arrond.  et  à  33  k.  1/2  N.  O.  du 
Mans  ;  anciennement  du  doyenné  de  Sillé ,  de  l'archid.  de 
Passais ,  du  dioc.  et  de  l'élect,  du  Mans.  —  Dist.  lég.  :  7  et  4<> 
kilom. 


644  ROUESSÉ-VASSÉ- 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Vimarcé  (  Mayenne  )  ;  au 
N.  E.  ,  par  le  Gréez;  à  l'E. ,  par  Sillé-le-Guillaume  ;  au 
S.  E. ,  par  Rouez  ;  au  S. ,  par  Parennes  ;  au  S.  O. ,  par 
Torcé-en-Charnie  ;  à  l'O. ,  par  Voutré  ;  ces  deux  derniers 
du  dép.  de  la  Mayenne.  La  forme  très-irrégulière  de  celte 
commune  ,  peut  se  réduire  à  un  carré  long ,  s'élendant  de 
TE.  N.  E.  à  l'O.  S.  O. ,  sur  un  diam.  de  8  k.  environ  ,  contre 
une  largeur  qui  varie  de  2,5  à  4,5  h.  Le  bourg,  situé  dans 
un  vallon,  vers  le  centre  du  territoire  ,  consiste  en  une  assez 
belle  place  ,  formée  par  l'emplacement  de  l'ancien  cimetière, 
entourant  les  côtés  nord  et  ouest  de  l'église  ,  d'où  partent 
trois  petites  rues,  se  dirigeant  à  l'orient,  au  midi  et  à  l'occi- 
dent. Grande  et  belle  église  ,  voûtée  en  bois ,  à  fenêtres 
larges ,  cintrées  ,  dans  lesquelles  sont  inscrites  des  lancettes 
trilobées,  ou  du  style  du  i2.e  siècle  ;  beau  chœur  ,  avec  un 
grand  autel  à  la  romaine  et  deux  autres  latéraux,  tous  trois  en 
marbre.  On  voyait  autrefois  dans  le  chœur,  les  tombeaux  de 
trois  personnages  de  la  famille  de  Vassé  ,  dont  nous  rappor- 
terons plus  bas  les  inscriptions.  Clocher  de  forme  obtuse 
arrondie  ,  construit ,  ainsi  que  la  voûte  et  les  autels  ,  en  iy55, 
par  un  habile  architecte  ,  nommé  Jaur ,  dit  Languedoc,  né 
et  décédé  audit  Rouessé.  Cimetière  à  l'extrémité  orientale  du 
bourg  ,  clos  de  murs,  coupé,  en  deux  parties,  par  le  tracé 
de  la  route  stratégique  dont  il  va  être  parlé ,  dont  la  partie 
sud  ,  reste  destinée  aux  inhumations  ;  la  moitié  environ  de 
celle  nord  ,  doit  être  aliénée  au  profit  de  la  commune  ;  et,  le 
surplus,  employé  à  la  construction  d'une  belle  maison  à  8 
croisées  de  face  ,  destinée  au  placement  de  la  mairie  et  de 
l'école  primaire  communale  ,  et  au  logement  de  l'instituteur. 

Les  autres  maisons  remarquables  du  bourg ,  sont  celles  de 
MM.  Touchard  ,  ancien  maire  >  et  Roistard,  second  adjoint  ; 
celle  du  notaire,  petite,  mais  bien  distribuée  ,  à  l'extérieur 
de  laquelle  on  voit  briller  les  panonceaux  prescrits  par 
lettres-patentes  de  Charles  VI ,  du  mois  d'avril  i4-i  *• 

popul.  De  34-7  feux  anciennement ,  il  en  existe  actuelh  m. 
535,  comprenant  i,i25  indiv.  mâles,  i,o52  fem. ,  total, 
2,177;  dont  i65  dans  le  bourg;  5i  et  42  aux  hameaux  de 
Rouloire  et  de  la  Motte;  3o  à  celui  de  Rarboinet  ;  25  à 
chacun  de  ceux  des  Chauvières  ,  de  la  Pierre,  de  la  Frouche  , 
des  Hamonls;  de  16  a  18  aux  ham.  de  Martigné,  des  Héli- 
nières  ,  des  Grands-Ailres. 

Mouvem  décenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar. ,  i74> 
naiss. ,  6g3  ;  déc. ,  666.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  io,5  j 
naiss. ,  726  ;  déc. ,  lfi§. 

hist.  ecciJÉs.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.  Rié  ou  Réat 


ÎIOUESSE-VASSÉ.  645 

assemblée  patronale  le  dim.  le  plus  proche  du  8  mai ,  fête  de 
de  ce  saint. 

La  cure ,  dont  on  porte  le  revenu  à  2,600  I.  ,  était  à  la 
présentation  de  l'évêque  diocésain.  Les  autres" établissements 
et  fondations  ecclésiastiques,  étaient  :  i.°  la  Chapelle  du 
Grand-Cimetière  ,  qui  valait  10  1.  de  revenu  ;  2.°  celle  de 
Lasnerie  ,  estimée  valoir  i5o  1.,  et  3.°  la  prestimonie  la 
Forlinière  ,  dotée  de  io  1.  de  rente,  toutes  deux  à  la  même 
présentation  que  la  cure  ;  4«°  la  chapelle  de  la  Perrinière, 
valant.  20  I.  de  revenu,  à  la  présentation  du  seigneur;  5.° 
celle  de  la  Ménagerie  ,  qui  valait  3o,  1. ,  à  la  présent,  du  curé  , 
du  procureur  de  fabrique  et ,  en  cas  de  désacor  I,  à  celle  du  sei- 
gneur ;  6.°  la  chapelle  du  châteaude  Vassé  ,  estimée  200  I.  ;  7.0 
la  confrérie  du  Saint  -  Nom  de  Jésus,  érigée  dans  l'église 
paroissiale,  le  4-  mai  1672.  Lcpaige  indique,  à  tort  à  cet 
article  ,  la  chapelle  du  château  de  Courmenant ,  qui  est  situé 
dans  la  paroisse  de  Rouez  (  v.  ce  nom). 

L'auteur  des  Remarques  Chronographiques  sur  le  chapitre  de 
l'église  royale  et  collégiale  de  S. -Pierre -de- la- Cour  ,  etc. ,  in- 
sérées à  la  fin  de  I'almanach  manceau  pour  1765,  rapporte 
ce  passage  d'une  Charte  latine ,  adressée  à  Guillaume  de 
Sillé  :  «  Henri,  roi  des  Anglais,  duc  de  Normandie  et 
«  d'Aquitaine  ,  comte  d'Anjou  et  du  IVlaine  (  c'est  Henri  II  ), 
«  à  Guillaume  de  Sillé  ,  salut.  Faites  rendre  a  mes  chanoines  , 
«  qui  desservent  ma  chapelle  de  S.-Pierre-de-la-Cour ,  leur 
«  terres  de  Rossego,  qu'ils  tiennent  de  mes  bienfaits.  »  Le 
nom  du  lieu,  et  celui  du  seigneur  à  qui  est  adressée  cette  lettre, 
qui  était  le  suzerain  de  la  paroisse  de  Rouessé ,  ne  permettent 
guère  de  douter  qu'il  ne  s'agisse  de  celte  paroisse. 

L'éveque  Guillaume  Rolland,  qui  siégea  de  1255  à  1261  , 
donna  au  couvent  des  chartreux  du  parc  de  S.-Denis  d'Orques, 
les  dîmes  qu';l  avait  droit  de  percevoir  dans  la  paroisse  de 
Rouessé. 

Une  ordonnance  royale  du  11  juill.  1821,  autorise  l'accep- 
tation du  legs  fait  par  le  S.r  Lefebvre ,  de  divers  immeubles  , 
évalués  à  200  f.  de  revenu  annuel,  au  desservant  de  l'église 
de  cette  commune. —  Autre  ,  du  20  nov.  i833,  qui  autorise 
l'acceptât,  de  moitié  seulement  du  legs  de  600  f. ,  fait  à  la 
fabrique  de  la  même  église  ,  par  le  S.r  Langlais. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  ,  était  annexée  an- 
ciennement au  château  de  Rouessé  ,  dont  les  ruines  ,  qui  se 
voyaient  près  le  bourg,  ont  été  employées,  en  ï835,  à 
l'encaissement  de  la  route  stratégique.  Elle  appartenait  à  la 
maison  de  Vexel,  qui  prenait  son  nom  d'un  fief  appelé  le 
Tertre  de  Vexcl ,  situé  en  Vimarcé ,  paroisse  limitrophe.  Elle 


646  R0UESSÉ- VASSÉ. 

passa  dans  celle  de  Vassé  .  qui  la  réunit  à  la  châtellenie  de  ce 
nom. 

La  famille  de  Vassé  ,  était  Tune  des  plus  anciennes  et  des 
plus  illustres  de  la  province,  ainsi  que  le  témoigne  cette 
ancienne  devise,  ou  ce  dicton  du  pays: 

oc  Richesse  de  Bouille  , 
«  Noblesse  de  Vassé.  »  (1) 

On  trouve  mentionné,  dans  f  histoire  des  guerres  de  la  pro- 
vince ,  un  Geoffroi  de  Vassé ,  fait  prisonnier  lors  du  combat 
qui  eût  lieu,  de  1095  à  1099,  près  le  ruiss.  de  Riollet , 
dans  le  Saosnois  ,  entre  Robert  11  Talvas,  comte  du  Perche  , 
dont  il  tenait  le  parti,  et  le  comte  Hélie  de  la  Flèche.  Geof.roî 
paya  une  forte  rançon  ,  pour  recouvrer  sa  liberté.  Voir  l'art. 

RIOLT  OU  RIOLLET,  p.  6l8  ci-deSSUS. 

Après  celui-ci ,  le  plus  ancien  seigneur  de  Vassé  que  nous 
connaissions,  est  Jean  de  Vassé  dit  Grognet,  écuyer ,  qui, 
en  i3i4i  épousa  Philippine,  fille  de  Guillaume  ,  baron  de 
Sillé  ,  lequel  lui  donna  en  dot  tous  les  acquêts  faits  par  lui  de 
Guill.  Cordet  ou  Cordel,  enterres  labourables,  sises  dans  la 
paroisse  de  Domfront-en-Champagne.  —  Un  aulre  J.  de 
Vassé  ,  dit  aussi  Grognet ,  comme  tous  ceux  de  celte  famille  , 
avait  épousé,  dès  avant  i442»  Jeanne,  fille  de  Foulques 
de  Courtarvel ,  à  qui  il  cède ,  par  acte  du  3  janv.  i4$4  »  ^e  ''eu 
de  la  Drouardière ,  en  Rouessé  ,  pour  remploi  de  deux  rentes , 
l'une  de  5  /.  et  l'autre  de  4  ^>  aliénées  au  cours  de  la  commu- 
nauté. —  Enfin ,  un  autre  Jean ,  seigneur  de  Vassé ,  que 
Lepaige  appelle  Jean  v,  épouse,  en  14.91  ,  Jacqueline 
Halri,  dame  d'Aligni ,  qui  lui  apporte  en  dot  la  baronnie  de 
la  Roche-Mabile ,  paroisse  du  Maine  (  actuellement  de  la 
Mayenne  )  ,  terre  qui  était  passée  dans  cette  maison  ,  par  le 
mariage,  avant  i474  »  de  Marguerite  d'Avaugour ,  avec  J. 
d'Aligni,  seigneur  de  Chaufour. 

Du  mariage  de  Jean  v,  avec  Jacqueline  d'Aligni ,  sortirent 
Antoine  de  Vassé,  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  renommé 
dans  les  mémoires  de  Langey  du  Bellay  (  v.  la  biographie  )  , 
et  Lancelot,  le  i.er  abbé  commendataire  de  l'abbaye  de 
Champagne  (V.  l'art,  rouez  ,  qui  suit).  11  paraît  que  c'est  ce 
Jean  v  de  Vassé  ,  qui  comparut  à  l'assemblée  des  trois 
ordres  de  la  province  ,  pour  l'examen  et  la  publication  de  la 
coutume  du  Maine ,  les  9  et  1 5  ocl.  i5o8.  —  Jean  ,  seigneur  de 


(1)  Bouille  était  une  terre  noble ,  située  près  et  au  nord  de  la  Grande- 
Charnie  (v.  la  Carte  placée,  p.  329  du  tom.  I.er),  dans  la  commune  de 
Torcé  (  Mayenne  ) ,  à  7  k.  17a  S.  0.  de  Rouessé- Vassé. 


ROUESSÉ-VASSÉ.  647 

Vassé  et  de  Classé  ,  (en  S.-Germain  de  Coulamer  (Mayenne), 
baron  de  la  Koche-Mabîlle  ,  épousa  ,  le  26  septembre  i556  , 
Jeanne,  fille  unique  de  P.  le  Vavasseur,  seigneur  d'Egs- 
villy ,  gouverneur  de  Chartres.  II  est  célèbre  par  le  rang  et 
les  emplois  qu'il  occupa  et  les  faits  d'armes  auxquels  il  prit 
part,  sous  le  règne  de  Henri  111  (v.  aussi  son  art.  à  la 
biographie  ),  et  pour  la  part  qu'il  prit  à  la  soumission  de 
Montgommery  ,  assiégé  dans  le  chat,  de  Domfront.  Sa  tombe 
était  l'une  de  celles  dont  nous  avons  parlé  ,  qu'on  voyait 
autrefois  dans  le  chœur  de  l'église  de  Rouessé  ,  et  sur  laquelle 

on   ne   déchiffrait  plus  que  ces  mots  :  « haut  et  puissant 

seigneur gouverneur  du  château  les  Tours  d'Egaillé  », 

avec  la  date  i58g.  —  Lancelot,  l'aîné  des  fils  du  précé- 
dent ,  et  de  Jeanne  le  Vavasseur  ,  conseiller  d'état ,  capit.  de 
5o  hommes  d'armes,  fait  chev.  du  S.- Esprit,  le  3i  déc. , 
1619,  épousa  Françoise,  fille  d'Albert  de  Gondi,  duc  de 
Retz ,  pair  et  maréchal  de  France.  Leurs  tombeaux  se  trou- 
vaient aussi  dans  le  chœur  de  l'église  de  Rouessé.  On  lisait 
sur  celui  du  mari  :  «  Ci-gît  le  corps  de  haut  et  puissant  sei- 
«  gneur  Messire  Lancelot,  dit  Grognet  de  Vassé,  vivant, 
«  chevalier  des  deux  ordres  du  roi ,  conseiller  en  ses  conseils 
«  d'état  et  privé,  seigneur,  baron  dudit  Vassé ,  la  Roche- 
«  Mabille,  Rouessé,  Eguillé ,  Cormenant  (en  Rouez), 
«  Courtalieru  (en  Vimarcé  (Mayenne  )  et  Basset,  décédé  en 
«  la  ville  de  Paris,  le  19  avril  1628.  Requiescat  inpace.  »  Sur 
celui  de  la  femme  :  «  Ci-gît  le  corps  de  haute  et  puissante 
«  dame  Françoise  de  Gondi ,  épouse  de  haut  et  puissant  sei- 
«  gneur  Lancelot ,  dit  Grognet  de  Vassé ,  vivant ,  cheva- 
«  lier,  etc.  (comme  à  la  précédente  épitaphe),  décédée  à 
«  l'abbaye  de  Poici  {sic),  le  quatre  mars  1627.  Requiescat 
«  inpace.»  Sur  ces  trois  tombes,  étaient  les  armes  de  la 
maison  de  Vassé  :  d'or,  à  3  faces  d'azur. 

Henri,  fils  aîné  de  Lancelot,  épousa  Renée,  fille  unique 
de  Nicolas  le  Cornu,  seign.  de  la  Courbe,  de  Brée,  etc.,  et 
nièce  de  Nicolas,  évêque  de  Saintes,  dont  Henri-François  y 
qui  suit ,  et  Catherine ,  qui  épousa  Henri  de  Beaumanoir  t 
marquis  de  Lavardin.  On  voit,  par  le  rôle  du  ban  et  de 
l'arrière  ban,  dressé  en  i63g,  que  Henri  eût  pour  curateur 
Jacq.  Hurault,  marq.  de  Vibraye  ,  mari  de  sa  tante  Anne, 
fille  de  Lancelot,  lequel  fut  taxé,  pour  son  pupille  ,  à  10 
mousquetaires  et  5  piquiers  ,  ce  qui  fait  voir  de  quelle  impor- 
tance était  alors  la  terre  de  Vassé ,  puisque  cette  taxe  est 
beaucoup  plus  considérable  qu'aucune  autre  de  celles  de  ce 
rôle ,  qui  contient  608  articles. 

Henri-François ,  à  qui  les  généalogistes  donnent  le  titre  de 


64$  ROUESSÉ-VASSÉ. 

marquis  de  Vassé  ,  baron  de  la  Roche-Mabille ,  est  le  pre- 
mier de  cette  famille  qu'on  voit  aussi  porter  celui  de  vidante 
du  Mans ,  qui  est  resté  dans  cette  maison  jusqu'à  la 
révolution. 

«  Le  titre  de  vidame ,  qîcus  dominicus  ,  vice-seigneur,  était 
affecté  à  des  officiers  choisis  parmi  les  nobles ,  pour  repré- 
senter les   prélats   dans   l'administration   de   leur  temporel , 
rendre  la  justice  dans  leurs  fiefs,  que  les  évêques,  les  abbés  et 
les  abbesses,  tenaient  de  la  générosité  des  rois;  conduire  et 
commander  leurs  vassaux  à   l'armée  T  sous  des  bannières  aux 
armes  des  évêques  ou  des  chapitres  ,  dont  ils  étaient  les  pro- 
tecteurs ;  lever  même  des  troupes  en  leur  nom;  pourquoi  ils 
étaient   qualifiés  ,  Avoués  et  défenseurs  des  églises  :  ils  étaient  r 
en  même  temps ,  magistrats  et  officiers  militaires.  A  l'instar 
des   vicomtes,   vice  comitis,  les   vidâmes  ,  qui   avaient  rang 
après  les  comtes  et  devaient  précéder  les   vicomtes  ,  selon 
Pasquier,    firent   ériger   leur  office  en  fief  héréditaire  ,  rele- 
vant des  évêques  ou  des  églises  auxquels  ils  étaient  attachés  r 
et  dont  ils  portaient  le  titre  distinclif.  Il  leur  était  permis  de 
s'emparer  des  terres  incultes  ,  situées  dans  les  fiefs  de  l'évêché 
ou  de  l'abbaye  ,  pour  les  cultiver  et  s'en  approprier  les  fruits. 
Quelques  évêques  leur  cédèrent  même  des  portions  de  leur 
domaine ,  sous  la  seule  obligation  de  la  foi  et  hommage.  Au 
nombre  des    12   vidâmes  les  plus  considérables  de  France, 
était   cité   celui  du    Mans.  »  Nous    avons    indiqué   ailleurs 
(111-398)  ,  la  situation  du  fief  portant  le  titre  de  cette  vidamie. 
«  La  couronne  indicative  de   la  dignité  des  vicomtes ,  était 
un  cercle  d'or  ,  orné  de  perles  et  surmonté  de  4-  croix  pâtées  , 
celles-ci  en  mémoire  de  leur  institution ,  comme  défenseurs 
des  droits  des  églises.  »  De  Saint- Allais,  Annuaire  histor., 
Ann.  i836.  —  De  V Ane.  France,  chap.  Xiv,  I-i5i. 

Henri-François  de  Vassé  ,  obtint  de  Louis  XIV  des  lettres 
d'union  de  la  terre  et  baronnie  de  Gui,  à  celle  de  la  Roche 
(  de  Vassé  )  ,  pour  ne  former  qu'une  seule  et  même  baronnie  , 
tenue  à  une  foi  et  hommage.  Lepaige  dit  que  cette  terre  fut 
érigée  en  marquisat,  sans  pouvoir  citer  la  date  de  cette 
érection;  et  le  P.  Anselme,  n'en  dit  pas  un  mot,  ni  même 
de  l'érection  en  baronnie ,  tout  en  donnant  à  ce  personnage 
le  titre  de  marquis  de  Vassé.  Nous  allons  voir  que  ce  titre 
lui  appartenait  réellement,  mais  ne  lui  venait  point  de  la 
terre  de  Vassé.  Mort  en  mai  1684,  Henri  François  de  Vassé 
avait  épousé  Marie -Magdeleine  de  Saint  -  Gelais ,  dite  de 
Lusignen  ,  fille  de  Gilles  (et  non  Louis,  comme  l'appelle 
Lepaige),  seigneur  de  Lansac,  marquis  de  Ballon.  Gilles  de 
S,-Gelais  n'ayant  eu  que  des  filles  de  ses  deux  mariages, 


ROUESSÉ-VASSÉ.  649 

Marie-Magdelaine ,  issue  du  premier ,  avec  Françoise  Fou- 
quet  de  Croissy ,  porta  le  marquisat  de  Ballon  à  Henri- 
François  ,  qui  y  avait  droit  aussi ,  en  partie  ,  par  succession  de 
Françoise  de  Souvré  son  aïeule.  Il  est  probable  que  c'est 
de  là  qu'il  prit  le  titre  de  marquis ,  que  plusieurs  de  ses  des- 
cendants portèrent  après  lui.  Il  résulte  aussi  de  divers  aveux 
rendus  par  lui,  de  1662  à  1G70,  qu'il  avait  acquis  la  terre 
et  seigneurie  de  Beaumont-le-Vicomte ,  d'Angéliq.  Claire 
d'Angenncs  de  Rambouillet,  et  qu'il  possédait  la  prévôté  et 
Quinte  d'Azay  le-Rideau,  du  ressort  de  Chinon.  Relevaient 
de  lui ,  pour  ces  différentes  terres  :  Ch.-Fr.  d'Angennes  ; 
J.  de  Beaumanoir ,  S.r  de  Lavardin  ;  G.  de  Clermont,  marq. 
de  S.-Aignan  ;  Faudoas  ,  comte  de  Sérillac  et  de  Cour- 
moyenne  ;  H.  Hurault ,  marq.  de  Vibraye  et  de  la  Guierche  ; 
Jacq.  d'Inverse  ,  S.r  de  Ballon  ;  Gill  Sanglier,  S.r  de  Joué  ; 
P.  de  la  Valette,  Sr  de  la  Touche  ;  G.  le  Vasseur,  S.r  de 
Thouars;  Ant.  Le  Vasseur;  et  deux  autres  chevaliers;  Ant. 
de  Baigneux ,  S.r  de  Glatigné  ;  Paul  Belossier,  S.r  de 
Maulny  ;  L.  le  Divin  ;  Jacq.  de  Maridor,  S.r  de  S.-Ouen  ;  et 
neuf  autres  écuyers. 

Nous  trouvons ,  au  recueil  des  Noms  féodaux ,  un  J.  de 
Vassé  ,  écuyer ,  Gr. -Prévôt  de  France,  fils  et  seul  héritier 
de  Jacques  de  Vassé  ,  bailli  de  la  prévôté  du  Mans  ,  et  Jean 
de  Vassé ,  son  fils  probablement ,  écuyer ,  gentilhomme 
servant  à  la  Grande-Fauconnerie,  lieuten.  des  gardes  de  la 
Grande-Prévôté  de  France,  qui  rendent  aveu,  en  1664  et 
1666,  pour  un  fief  situé  en  Savigné  TEvêque  (V.  cet  art.). 
Ceux-ci,  que  nous  ne  citons  ici,  qu'à  cause  du  titre  de  bailly 
de  la  prévôté  du  Mans,  porté  par  le  premier,  descendaient 
sans  doute  ,  ainsi  que  plusieurs  autres  que  nous  omettons , 
d'une  branche  puisnée. 

Louis- Alexandre  (nommé  à  tort  Lonis  -  Claude  ,  par 
Lepaige),  fils  aîné  de  Henri- François  ,  d'après  le  P.  Anselme , 
lui  succéda  dans  les  titres  de  marquis  de  Vassé  et  de  vidame  du 
Mans.  Il  entra  dans  l'ordre  de  Mallhe ,  en  1678,  puis  épousa 
Anne-Louise  de  Crevant ,  fille  du  maréchal  d'Humières  ,  et 
mourut  de  la  peste  à  Toulon,  en  i684-  — Arlus-Joseph  , 
son  frère  puisné ,  seign.  d'Esgvilly  ,  porta  le  titre  de  comte 
de  Ballon  et  se  maria ,  en  1692  ,  à  Louise  de  Faix ,  dont  il  eût 
Ch.-  Armand  qui  rendit  aveu  ,  en  1739,  pour  la  seigneurie  de 
Ballon. 

Emmanuel-Armand,  fils  unique  de  L.-Alexandre  ,  porta 
aussi  les  litres  de  marquis  de  Vassé  ,  baron  de  la  Roche- 
Mabile  ,  vidame  du  Mans  (  v.  son  art.  à  la  biographie  ) ,  et 
mourut  en  17 10,  laissant  d'Anne  Bégnigne  Fare   ihérèse, 


65o  ROUESSÉ-VASSÉ. 

fille  de  Jacq.-L. ,  de  Beringhem  ,  comte  de  Châteauneuf ,  etc. , 
qu'il  avait  épousée  en  1701  ,  trois  garçons  :  Jacq.-Armand , 
marquis  de  Vassé  et  vidamc  du  Mans,  mort  en  1741  •>  à 
l'âge  de  35  ans  ;  Ch.-Emman. ,  qui  mourut  l'année  suivante  ; 
et  Mathurin-Armand.  Celui-ci,  qui  était  entré  dans  l'ordre 
de  Mallhe,  voyant  ses  frères  aînés  décédés  sans  postérité, 
quitta  l'ordre  et  se  maria,  en  1743  ,  à  L.-Magdel.,  fille  unique 
d'Hubert  de  Courtarvel,  marq.  de  Pezé ,  mort  en  1734,  à  la 
suite  de  blessures  reçues  à  la  bataille  de  Guastalla  (V.  l'art. 

PEZÉ -LE-ROBERT  ). 

Par  acte  passé  devant  les  notaires  du  Châtelet  de  Paris  ,  les 
16  et  18  oct.  1765,  Mathurin-Armand  se  démit  d'une  partie 
de  ses  biens  en  faveur  de  ses  trois  enfants  ,  un  fils  et  deux 
filles.  Le  premier  resta  partagé  de  la  terre  de  Vassé ,  l'aînée 
des  fiJles  obtint  la  baronnic  de  la  Roche-Mabile,  le  fief  de 
Ravigni ,  situé  dans  la  ville  d'Alençon ,  etc.,  et  les  porta, 
par  mariage  ,  en  1767  ,  à  J.- Baptiste  Alexis  le  Maire  ,  marq. 
de  Courtemanche ,  terre  située  à  Parennes  (v.  cet  art.). 
Il  n'existe  plus  de  cette  ancienne  famille ,  que  l'émigration  a 
dépouillé  des  biens  qu'elle  possédait  à  Rouessé  ,  qu'un  majeur 
interdit ,  pour  maladie  mentale,  et  M.me  de  Croix. 

La  juridiction  de  la  terre  de  Vassé  ,  qui  s'étendait  sur 
4  paroisses  ,  était  exercée  par  un  bailly  ,  un  procureur- fiscal , 
son  substitut  et  un  greffier.  Elle  ressortait  à  la  baronnic  de 
Sillé-le- Guillaume  et,  delà,  au  présidial  du  Mans.  Nous 
avons  vu,  par  ce  qui  précède  ,  et,  notamment,  par  la  taxe 
exhorbitante  ,  comparativement  a  toutes  les  autres  ?  à  laquelle 
fut  portée  la  terre  de  Vassé,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban 
de  i63g,  de  quelle  importance  elle  était  alors.  Mais  il  en  fut 
détaché  ,  il  y  a  un  siècle  et  demi ,  un  morceau  fort  important, 
la  terre  de  Folletorte ,  et  la  seigneurie  de  paroisse  de 
S.-Georges-sur-Erve ,  qui  y  étaient  annexées  ,  lesquels  furent 
vendues  par  décret ,  à  un  S.r  abbé  Hardi.  Le  château  de 
Folletorte  ou  Foulletourte ,  d'une  belle  et  ancienne  architec- 
ture ,  n'est  distant  que  de  5  k.  1/2  à  TO.  N.  O.  de  celui  de 
Vassé.  La  terre  seigneuriale  de  Courmenant ,  en  Rouez, 
faisait  également  partie  de  la  baronnic  de  Vassé  ,  ainsi  qu'on 
le  voit  par  un  arrêt  de  la  chambre  des  requêtes  du  parlement 
de  Paris,  du  26  mars  i63o5  au  sujet  du  droit  de  déport 
exigé  par  le  baron  de  Sillé ,  pour  la  tutelle  des  enlànts 
d'Henri  de  Vassé. 

Le  château  de  Vassé  est  un  grand  bâtiment  terminé  ,  à  ses 
deux  extrémités  ,  par  de  doubles  pavillons  carrés  ,  surmontés 
de  toits  pointus ,  formant  une  façade  de  1 1  croisées  de  front , 
à  deux  étages  ,  dont  un  en  mansarde ,  à  frontons  pointus  ;  la 


ROUESSÉ-VASSÉ.  65i 

porte  d'entrée ,  fermant  la  cour  «lu  roté  nord-est,  est  accom- 
pagnée de  trois  piliers  carrés,  à  chacun  de  ses  côtés,  genre  de 
construcfion  qui  nous  paraît  être  du  règne  de  Henri  IV  ou  de 
celui  de  Louis  XIII.  Il  est  accompagné  de  plusieurs  fuies,  de 
douves ,  étang  ,  moulins  ,  de  jardins  et  d'un  parc  considérable, 
«'étendant  sur  le  coteau  qui  le  domine  au  sud  ;  d'environ  3oo 
hectares  de  bois  (  Y  Annuaire  pour  i834,  p.  4^  ,  le's  porte  à 
661  hecl.  ;  la  commune  n'en  contient  que  3^2  h.  au  plus, 
d'après  le  cadastre!  )  ,  dits  de  Vassé  et  de  la  Saulaie  ,  adjacents 
à  la  forêt  de  Sillé,  qu'ils  prolongent  à  l'ouest;  enfin,  ce 
manoir  a,  dans  tout  son  ensemble  ,  l'aspect  d'une  maison 
princière  :  un  revenu  de  12  à  i3,ooo  f. ,  en  un  seul  tenant ,  y 
est  annexé,  Vendu  pendant  la  révolution  comme  bien 
d'émigré  ,  c'est  actuellement  la  propriété  de  IM.  J.  L.  Laur. 
Casim.  Fournier,  ancien  député  ,  membre  du  Conseil-général 
de  la  Sarthe ,  qui  y  fait  sa  résidence  ordinaire. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  de  Vassé,  étaient  :  i.° 
BuzalUe  ,  qui  appartenait  à  la  famille  de  Tessé  ;  2.0  Courboyery 
à  3,4  h.  O. ,  un  peu  vers  N. ,  du  bourg  ;  3.°  Courlhardy ,  d'où 
P.  de  Courlhardy  ,  premier  président  au  parlement  de  Paris 
(v.  la  BitiGR  )  tirait  son  nom;  4«°  La  Beunèche  à  THôpital- 
Général  du  Mans;  5°  un  autre  fief,  appartenant  à  la  collé- 
giale de  Sillé-le-Guillaume.  Le  7  juill.  1715,  le  moulin  qui  en 
dépendait,  ayant  manqué  d'eau,  le  meunier  porta  les  grains  des 
sujets  de  ce  fief,  à  moudre  au  moulin  de  Vassé,  dont  il  était 
également  fermier,  sur  quoi  le  juge  de  la  baronnie  de  Sillé, 
conformément  à  l'art,  xvi  de  la  coutume  du  Maine,  ordonna 
aux  sujets  du  chapitre ,  de  faire  moudre  au  moulin  de  la 
princesse  de  Conti ,  comme  suzeraine  et  baronne  de  Sillé  ; 
prétention  que  le  jurisconsulte  Bondonnet  de  Parence 
déclare  mal  fondée  ,  en  ce  que  la  disposition  de  la  coutume  ne 
devait  s'appliquer  qu'au  cas  où  le  chômage  du  moulin  du 
vassal  provenait  de* son  fait ,  tel  que  le  défaut  de  réparations. 

antiq  Le  dernier  seigneur  de  Vassé  ,  avait  réuni  dans  ce 
château,  une  collection  de  toutes  les  armures  en  usage  du  io.e 
au  16. e  siècles  ,  rangées  par  ordre  chronologique ,  et  remises  à 
neuf  par  ses  soins.  Elles  furent  vendues  en  1791  ,  par  suite  de 
son  émigration  ,  à  raison  de  2  s.  6  d.  la  livre  ,  en  assignats  ! 
On  a  également  à  déplorer  ,  la  perte  du  manuscrit  autographe 
du  sire  de  Joinville ,  qui  avait  coûté  100  louis  à  M.  de  Vassé  , 
et  qui,  à  la  même  époque,  fut  déposé,  par  le  régisseur  de 
cette  terre  ,  à  l'administration  du  district  de  Sillé. 

hist.  civ.  Rouessé  possède  un  bureau  de  charité ,  doté  de 
i4  f.  79  c.  de  revenu.  Le  nom  de  Monnerie ,  porté  par  une 
ferme,  située  à  3  k.  au  sud  du  bourg,  semble  annoncer  l'exis- 


652  ROUESSÉ-VASSÉ 

tence  ancienne  d'une  aumônerie  dans  ce  lieu.  Un  décret  du  8 
nov.  i8i3,  autorise  l'acceptation  de  l'institution  uuiverselle 
de  ses  biens,  faite  par  le  S.r  Livet,  aux  pauvres  de  cinq 
communes ,  dont  celle  de  Rouessé-Vassé.  L'ordonnance  du 
ii  juillet  1821,  citée  plus  haut  à  I'hist.  ecclÉs.  ,  autorise 
aussi  l'acceptation  du  legs  fait  par  le  S.r  Lefebvre ,  d'une 
somme  de  4-oo  f. ,  à  partager  entre  les  pauvres  de  cette  com- 
mune et  de  celle  du  Grèz.  Par  acte  passé  le  4  mars  i832  , 
devant  M.e  Després- Anjubault ,  notaire  à  Rouessé-Vassé  , 
Elie-Fr.  Jaur  ,  connu  sous  le  nom  de  frère  Domnoîe ,  frère  de 
l'architecte  cité  plus  haut,  et,  comme  lui,  né  à  Rouessé  , 
donne  à  cette  commune,  deux  maisons  et  deux  petits  jardins , 
situés  près  le  bourg  ,  estimés  à  60  fr.  de  revenu  ,  pour  y 
établir,  à  perpétuité,  deux  sœurs  de  charité.  Malheureu- 
sement ,  cette  donstion  est  restée  sans  effet,  à  défaut  d'accep- 
tation avant  le  décès  du  donateur,  arrivé  3i  jours  après  la 
date  de  cet  acte. 

En  i833,  conformément  à  la  loi  du  28  juin,  le  conseil 
municipal  vote  une  somme  de  i5o  f .  ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire ,  déjà  établie  alors  ;  et  celle  de  200  f. , 
pour  le  traitement  de  l'instituteur,  qui  était  alors  un  frère  de 
la  congrégation  de  S.-Joseph  ,  de  Ruillé-sur-Loir,  lequel 
était  logé  ,  nourri ,  et  tenait  son  école  au  presbytère. 

La  paroisse  de  Rouessé  ,  possédait  un  notaire  avant  la 
révolution.  Depuis,  et  lors  de  la  fixation  par  canton  du 
nombre  de  ces  officiers  publics,  sa  résidence  avait  été  établie 
à  IVJont-S.-Jcan  (  v.  cet  art  )  :  elle  a  été  transférée  à 
Rouessé  ,  sur  la  demande  du  titulaire  actuel,  par  ordonnance 
du  8  janvier  i83i. 

HISTOK.  Le  3  novembre  1 835,  le  nommé  Guimond,  habile 
et  laborieux  perréieur  (  ouvrier  carrier)  ,  de  Rouessé  ,  fut 
englouti  dans  le  cimetière  de  cette  commune  ,  où  il  travaillait 
à  l'extraction  de  la  pierre  nécessaire  pour  la  construction  des 
nouveaux  murs  d'enceinte.  Au  moyen  de  prompts  secours  on 
parvint  à  le  dégager,  dans  l'espace  d'une  demi-heure  ,  de  la 
terre  qui  le  recouvrait,  et  on  le  trouva  l'estomac  appuyé  sur 
sa  pioche.  Mais  pendant  qu'on  courut  Sillé  chercher  un 
chirurgien ,  pour  lui  faire  une  saignée  ,  qu'on  crut  lui  être 
nécessaire,  ce  malheureux  père  de  famille  avait  cessé  de  vivre. 

HYDR.  La  petite  rivière  de  Vègre,  a  sa  source  près  la 
limite  septentrionale  de  la  commune  ,  qu'elle  coupe  d'est  à 
ouest,  à  peu-près  par  son  centre,  en  passant  près  le  bourg 
et  traversant  l'étang  du  château  :  elle  reçoit  les  eaux  d'une 
fontaine  qui  se  trouve  dans  le  bourg ,  et  de  plusieurs  autres 
appelées  de  l'Eguise,   de   Fourmont   et  de    l'Essart.    Peu 


ROUESSE- VASSE.  653 

loin  de  la  limite  orientale  du  territoire,  les  ruisseaux  réunis 
de  Quinquengrand  ,  venant  de  la  forêt  de  Sillé  ,  et  de  Ruban, 
qui  passe  dans  la  ville  même  de  Sillé-le-Guillaume  ,  viennent 
y  confluer.  —  Etang  du  château  de  Vassé.  —  Moulins  du 
Rourg,  de  Vassé  ou  du  Château,  des  Jumeaux,  de  Vassieu, 
sur  la  Vègre  ;  de  Quinquengrand,  sur  le  ruiss.  de  ce  nom; 
tous  a  blé. 

geol.  Sol  coupé  dans  sa  longueur,  ou  de  Test  à  l'ouest, 
par  le  vallon  de  la  Vègre  ,  dominé  au  sud  et  au  nord  ,  par  une 
double  chaîne  de  collines  ,  dont  les  dernières  ,  plus  élevées  , 
présentent  plusieurs  mamelons  connus  sous  les  noms  de  la 
Vallière,  de  la  Frette  (  ou  des  Rochettes  ),  de  Forlapart  et  des 
Couëvrons.  Terrain  de  soulèvement ,  offrant  des  strates 
presque  verticaux  de  brèches  pélro-siliceuses,  fournissant  du 
pétro-silex  rubané  ,  vert  et  rouge,  de  la  plus  grande  beauté 
et  susceptible  de  poli ,  lequel  constitue  le  sommet  des  monti- 
cules dont  il  v ient  d'être  parlé  ,  surtout  des  Couëvrons  (  V.  cet 
art,  ).  A  ces  roches,  d'origine  ignée,  viennent  s'appuyer,  au 
nord  et  au  nord-est ,  des  granits  ,  la  siénite,  à  gros  cristaux  de 
feld-spath  rose  ,  le  grès  ancien  ;  au  sud ,  le  schiste  légulaire  , 
la  grauwacke  ,  le  marbre,  etç 

cadastr.  Supercie  totale  de  3,i48  hectar.  77  ar.  go  cent., 
se  subdivisant  de  celte  manière  :  —  Terr.  labour.,  2, 1  1 1  h.  16 
ar.  70  cent.,  en  5  class.,  évaluées  à  3  ,  7  ,  i4>  21  et  28  f.  — 
Avenues  ,  4"3r>-oo  ;  à  28  f.  —  Verg.  et  pépin. ,  2-02-5o  ;  à 
28  f.  —  Aires,  chem.,  0-58-70  ;  à  28  f.  —  Jard. ,  69  60-82  ; 
2  cl.  :  à  28  et  37  f.  —  Douv. ,  étangs,  mares,  2-82-05  ;  à 
28  f.  —  Prés,  408-39-60  ;  5  cl.  :  6  ,  12 ,  21 ,  36 ,  54  f.  — 
Pâtur.  et  pâtis  ,  1 3-  4s_24  ;  à  3  f .  —  Rois  ,  36 1  -  63-2o  ;  4  cl.  : 
3,  7,   t5,  21    f. — Land,  pacag. ,  terr.  incuit.,  93-22-20; 

2  cl.  :  1  f.  5o  c,  3  f.  —  Perrière,  0-1 1-20  ;  à  28  f.  —  Sol 
des  propr.  bât.,  19-86-69;  à  28  f.  Obj.  non  impos.  :  Egl., 
cimet.  ,  presbyt. ,  229-70. —  Chemins,  57-16-60.  —  Riv. 
et  ruiss.  ,  2-  10-70.  zzz  5 16  maisons  ,  en  9  cl.  :  17  à  1  f. ,  3i  à 

3  f. ,  i52  à  6  f . ,  i33  à  8  f. ,  71  à  10  f. ,  5a  à  i4  f.»  3j  à  20  f. , 
6  à  a3f. ,  17  à  28  f.  —  1  maison  hors  classe  (le  château),  à 
1 5o  f.  —  5  moulins  ,  dont  2  à  80  f.  chaque  ,1  à  1 5o  f. ,  1  à 
200  f.  et  i  à  236  f.  —  4  fourneaux ,  1  à  5  f. ,  2  à  10  f.  chaque 
et  1  à  i5  f.  —  1  usine  (  four  à  chaux  )  ,  à  10  f. 

Revenu  impos.l  ProP'  n™ fHties  >    5I'j*3?  f*  ^  c'  1  57,663  f.  ^  c. 
r       ( bâties,  o7oiu         »      J 

contrib.  Fonc. ,  9,854  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  998  f.  ; 
port,  et  fen.,  267  f .  ;  4<>  patentés  :  droit  fixe,  i63  f .  ;  dr. 
proport.,  58  f.  ;  total;  n,34of.  —  Chef-lieu  de  perception. 


654  ROUESSÉ-VÂSSÉ. 

CULTUR.  Superficie  argîlo-calcaîre  ,  argilo-sablonneuse  et 
caillouteuse,  dans  laquelle  le  froment  et  l'orge,  le  premier 
surtout ,  étaient  cultivés  ,  il  y  a  3o  ans  ,  en  proportion  extrê- 
mement minime  ,  que  l'amélioration  de  la  culture  à  fait 
augmenter  depuis  ,  mais  dans  lesquelles  la  culture  de  l'avoine, 
du  sarrasin  et  surtout  du  seigle  ,  dominent  encore  de  beau- 
coup. Produit,  en  outre,  trèfle,  pommes  de  terre,  chanvre 
et  lin.  La  culture  de  cette  dernière  plante  textile  à  Rouessé  , 
paraît  dater  des  premiers  temps  de  son  introduction  dans  le 
Maine,  dans  le  commencement  du  i3.e  siècle,  par  Béatrix 
de  Gaure  ,  comtesse  de  Faukembourg,  femme  de  Gui  vm  de 
Laval.  Depuis  i8i4->  la  culture  du  lin  de  Riga  ,  a  remplacé 
avec  avantage  celle  du  lin  du  pays  :  il  y  est  apprêté  par  les 
cultivateurs  qui,  tisserands  en  même  temps,  fabriquent  avec 
son  fil  de  très-belles  toiles,  dont  il  va  être  parlé  plus  bas. 
Dans  sa  séance  du  17  février  i83o,  la  société  royale  et  cen- 
trale d'Agriculture ,  séant  à  Paris ,  décerna  une  grande 
médaille  d'argent  au  S.r  Mathurin  Piard  ,  cultivateur  et  tisse- 
rand à  Rouessé-Vassé  ,  pour  avoir  pratiqué  avec  zèle  et 
contribué  à  propager  dans  sa  commune  ,  la  culture  du  lin  et 
l'emploi  des  engrais  liquides  :  elle  accorda  une  mention 
honorable,  à  MM.  René  Piard  et  Grippon-Lamothe ,  aussi 
cultivateurs  et  tisserands ,  pour  av*  ir  fait  preuve  d'un  zèle 
semblable  (  v.  plus  bas  INDUSTR.  ).  Prés  abondants  et  d'assez 
bonne  qualité  ;  beaucoup  de  bois  ,  comme  on  le  voit  au  CADAS- 
TRfcM.  ;  arbres  à  fruits  à  cidre,  etc.  Elève  d'un  assez  grand 
nombre  de  poulains  ,  d'une  grande  quantité  de  bêtes  à  cornes 
et  de  moulons,  moins  de  porcs,  peu  de  chèvres. —  Aboie- 
ment quadriennal  ;  7  fermes  principales ,  80  à  85  moyennes 
et  gros  bordages  ,  la  plupart  réunis  par  hameaux;  g5  char- 
rues ,  toutes,  à  i/io.e  près  ,  traînées  par  bœufs  et  chevaux. 
as  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a 
exportation  réelle  du  quart  au  tiers  ;  en  graine  de  trèfle, 
filasse,  fil  et  graine  de  chanvre  et  de  lin;  bois,  fruits, 
cidre  ,  etc.  ;  poulains  et  jeunes  chevaux  ;  taureaux  et  génisses 
en  grand  nombre;  moutons,  porcs  gras ,  laine,  assez  peu 
fine  ,  généralement  ;  gibier  abondant  (  v.  l'art.  COUÉvrons  ), 
menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Sillé-le-Guillaume;  de 
Ste-Suzanne,  d'Evron,  et  de  Torcé  ,  dans  la  Mayenne. 

INDUSTR.  Rouessé  est  renommé  ,  depuis  longtemps,  par  sa 
fabrique  de  toiles  fines  ,  en  chanvre  et  en  lin  ,  comprise  dans 
celle  dite  de  Sillé.  Cette  commune  ,  est  celle  du  département 
qui  résout  le  plus  complètement,  par  son  exemple,  le  pro- 
blème proposé  en   182g,  parla  société  royale  et  centrale 


ROUESSÉ-VÀSSÉ.  655 

d'Agriculture,  sur  les  moyens  d'employer  le  plus  grand 
nombre  de  bras  ,  dans  les  campagnes ,  lorsque  les  travaux  agri- 
coles ont  cessé  ,  de  la  fin  de  l'automne  au  commencement  du 
printemps,  beaucoup  de  cultivateurs  et  de  journaliers,  y  étant 
en  même  temps  tisserands.  A  l'exposition  départementale  de 
juillet  dernier  (  i836  I,  MM.  Hubert  Bedouet ,  Piard  aîné, 
Piard,  Pierre,  et  Piard  fils,  ont  produit  de  très-belles  toiles 
de  leur  fabrique  ;  le  dernier,  des  échantillons  de  lin  brut  et 
peigné.  Ces  toiles,  ordinairement  en  2/3,  de  60  aunes  de 
long,  se  vendent  au  Mans  et  à  Alençon.  Il  se  fabrique  ,  en 
outre,  quelques  pièces  d'étoffes  grossières,  pour  l'usage  des 
particuliers,  qui  fournissent  la  laine.  —  Extraction  du  marbre, 
pour  être  converti  en  chaux.  Un  fourneau  à  chaux  ,  pour  la 
cuisson  du  marbre ,  existait  à  Rouessé  ,  dès  i  777.  M.  Joseph 
Hiron ,  de  Sillé,  a  été  autorisé ,  par  arrêté  préfectoral  du  3o 
juin  1827  ,  à  y  en  établir  un  autre,  au  lieu  de  la  Roicrie  , 
lequel,  précédemment  chauffé  parle  bois  que  produit  cette 
ferme,  l'est  actuellement  par  lanthracile,  depuis  que  M.  Aug.- 
Touss.  (  *zou  ,  l'un  des  concessionnaires  des  mines  de  Viré,  a 
fait  l'acquisition  de  ce  fourneau,  qu'il  a  fait  reconstruire  pour 
une  exploitation  en  grand.  C'est  en  acquérant  ou  faisant 
construire,  dans  la  contrée,  plusieurs  fourneaux  à  chaux, 
à  Neuvilelte ,  à  Tennie  ,  à  Fresnay ,  et  sur  plusieurs  points 
de  la  Mayenne  ,  que  MiVI.  Ozou  et  leurs  associés,  se  sont 
procuré  un  moyen  d'écoulement  pour  les  anthracites  de  leur 
exploitation  ,  et  renient  un  service  immense  à  l'agriculture  , 
en  mettant  la  chaux  à  la  proximité  des  cultivateurs  du  nord 
et  du  nord-est  du  département. 

La  réputation  d'habileté  dont  jouissent  les  ouvriers  me- 
nuisiers de  Rouessé  ,  pour  les  travaux  des  bâtiments ,  les  a 
fait  employer  dans  presque  tous  ceux  des  maisons  de  cam- 
pagne modernes  des  environs  ,  notamment  dans  la  belle 
maison  de  l'Hôpitau ,  en  Crissé  ,  qu'a  fait  construire  ,  depuis 
peu  d'années,  M.  Auguste  Guillouard.  Plusieurs  maisons  du 
Mans,  ont  aussi  été  parquetées  par  eux. 

ROUT.  lt  chem.  La  partie  de  la  route  départementale  n.°  5 , 
de  Sablé  à  Sillé-le-Guillaume,  passe  à  l'extrémité  sud-est  de  la 
commune  ;  une  route  stratégique,  portant  le  n.°  34-,  de  Sillé 
à  Evron  ,  construite  en  1 834  et  i835  ,  et  due  aux  sollicitations 
de  M.  Fournier,  alors  député,  la  traverse  dans  toute  sa  lon- 
gueur, de  l'ett  à  l'ouest  nord  ouest,  en  passant  au  bourg. 

Litux  remarq.  Comme  habilalions:  le  château  de  Vassé  ; 
la  Vovc,  propriété  de  M.  Dorizon  ;  la  Binelière ,  à  l'hospice 
civil  du  Mans.  Sous  le  rapport  des  noms  :  la  Cassine  ,  la 
Grande-Maison  ;  Villeneuve  ;  la  Monnerie  (  l'Aumcmerie?  }  ; 


656  ROUEZ. 

Pierre  ,  les  Rochers ,  les  Chauvières  ,  Martigné  ;  la  Minerie  ; 
les  Grands  -  Aîtres ,  la  Fretle,  Fortaport  ;  la  Touche,  la 
Bussonnière  ;  Fay  ;  Verrière  ;  etc.,  etc. 

établ.  publ.  Mairie ,  succursale  ,  bur.  de  charité ,  école 
primaire  de  garçons;  résidence  d'un  notaire,  d'un  percept. 
des  conlrib.  directes  ;  un  débit  de  tabac.  Bur.  de  poste  aux 
lettres,  à  Siilé-le- Guillaume. 

établ.  PAiiTic.  Une  sage-femme. 

ROUEZ,  ROUEZ-EN  CHAMPAGNE,  roues  ;  com- 
mune cadastrée,  du  cant.  et  à  4  kilom.  8  hect.  S.  de 
Sillé-le-Guillaume  ;  de  l'arrond.  et  à  28  k.  N.  O.  du  Mans  ; 
chef-lieu  ,  en  1790,  d'un  cant.  de  5  comm. ,  du  district  de 
Sillé  ;  jadis  du  doyenné  de  Sillé  ,  de  l'archid.  de  Passais,  du 
dioc.  et  de  l'élect   du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  6  et  33  kilom. 

dlsckipt.  Bornée  au  IN.  O. ,  par  Rouessé-  Vassé  ;  au  N.  , 
par  Sillé  et  Crissé  ;  du  N.  E.  à  TE.  S.  E. ,  par  Neuvillalais  et 
Tennie  ;  au  S.  S.  E.  et  au  S.,  encore  par  Tennie  ;  à  l'O.  , 
par  Parennes  ;  cette  commune ,  de  forme  très-irrégulière  , 
peut  être  comparée  à  un  triangle  pyramidal,  de  11  kil.  de 
côtés  ,  contre  5  k.  à  la  base ,  celle-ci  au  S.  O. ,  et  le  sommet  au 
N.  N.  E.  Le  bourg,  situé  vers  le  centre  du  territoire,  se 
compose  d'une  rue  principale,  s'élendant  du  N.  au  S.  et 
passant  à  l'O  de  l'église  ,  et  d'une  auire  ligne  de  maisons  qui , 
de  l'extrémité  N.  de  cette  rue,  s'étend  à  angle  droit  vers  le 
sud.  Grande  église,  à  ouvertures  ogivales,  ayant  deux  bas- 
côtés,  dont  celui  du  côté  gauche  est  séparé  de  la  nef  par  de 
lourds  piliers  arrondis,  supportant  des  arcades  cintrées  dont 
le  carré,  qui  vient  poser  sur  ces  piliers,  dépasse  leur  dia- 
mètre en  largeur.  Dans  une  niche  placée  au-dessus  et  à 
l'extérieur  de  la  porte  occidentale  ,  se  trouve  une  statue 
équestre  en  pierre  ,  représentant  S.  Martin  partageant  son 
manteau  avec  un  pauvre.  Clocher  en  flèche.  Cimetière  entou- 
rant l'église ,  des  trois  côtés  nord  ,  est  et  sud ,  clos  de  murs 
élevés ,  du  côté  du  levant ,  à  hauteur  d'appui ,  des  deux  autres. 
On  remarque  ,  en  outre  ,  dans  le  bourg  ,  le  presbytère ,  vieille 
maison  à  pavillons  carrés  ;  une  autre  maison  ,  fort  ancienne  , 
près  l'église  ;  celle  dite  le  Collège,  où  est  établie  l'école  primaire 
communale  ;  et  une  jolie  maison  moderne ,  à  M.  Désiré- 
Jacq.-René  Fournier,  ancien  notaire  et  ancien  maire. 

POPUL.  Portée  à  3oo  feux,  sur  les  états  de  l'élection  du 
Mans;  elle  est  actuellement  de  465,  se  composant  de  1,074 
indiv.  mal.,  1,070  fem. ,  total,  2, 1 44-  î  dont  204  dans  le 
bourg  ;  42  1  4^  et  38  ,  aux  ham.  de  la  Gauguènière  ,  de  la 
Lande  ,  de  Bonne-Fontaine  ;  01  ,  3o  ,  29  ,  à  ceux  de  la  Ri- 
vière ,  des  Trochonnières  et  de  la  Lioudière  ;  27  ,  26,  25,  24  > 


110UEZ.  65y 

23  et  21 ,  à  ceux  de  Couionge  ,  de  Verdel  ,  de  la  Bergendière  , 
des  Tillais,  delà  Lotinière ,  de  la  Touche  ;  18,  17,  14.  et 
12  aux  ham.  de  l'Epinardière ,  des  Bussons  ,  de  Bussoré  et 
des  Huileries. 

Mouv.  dêcenn.  De  i8o3  à  181 2  inclusîv.  :  mariag. ,  i83  ; 
naiss.  ,  382;  déc- ,  565.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.,  188; 
naiss. ,  664  ;  déc  »  4-^5. 

htst.  eccles.  Eglise  sous  le  vocable  de  S.  Martin  de  Tours. 
Assemblée  patronale  ,  établie  par  arrêté  préfectoral  du  9  juin 
i835,  n'y  en  ayant  point  autrefois,  et  fixée  au  £.e  dim.  de 
juillet ,  sous  la  dénomination  de  Ste-Anne.  La  cure,  estimée 
valoir  i,8oo  1.  de  revenu,  était  à  la  présentation  du  seign.  de 
paroisse.  Le  prieuré  de  Montaillé  ,  en  Milesse,  percevait  sur 
celte  cure  une  rente  de  6  boiss.  de  seigle  et  de  6  b.  d'avoine, 
affectée,  comme  tout  le  domaine  et  les  revenus  de  ce  prieuré, 
à  la  dotation  du  séminaire  hospice  S. -Charles  du  Mans.  Les 
autres  établissements  religieux  de  la  paroisse  étaient  :  i.°  la 
chapelle  de  Ste-Avoie  ,  fondée  au  château  de  Courgousl,  à  la 
présentation  du  seigneur  de  ce  fief,  laquelle  valait  80  1.  de 
revenu  ;  2.0  une  autre  ,  sous  le  vocable  de  S.  Nicolas ,  au 
manoir  de  Courmenant;  6.°  une  autre  à  Be3umanoir,  maison 
dont  il  sera  parlé  plus  loin  ;  4-°une  quatrième  à  la  Goupillère  ; 
5.°  l'abbaye  de  Champagne,  dont  il  va  être  parlé  ci-après; 
6.°  une  école  de  garçons,  sous  le  titre  de  collège,  dotée 
d'une  maison  et  ses  accessoires ,  dont  le  vicaire  était  chargé  ; 
7.0  une  maison  de  charité,  desservie  par  deux  sœurs  de  la 
Chapelle  au  Riboul  ,  laquelle  possédait  3oo  1.  de  revenu , 
perdus  entièrement  pendant  la  révolution  :  elle  a  été  rétablie 
depuis,  ainsi  qu'on  va  le  voir  à  I'hist.  CIV. 

Abbaye  de  Champagne.  Par  acte  du  28  nov.  1 188,  Foulques 
Riboul ,  seign.  d'Assé  et  de  Tucé  et  Emme  de  Vancé  sa 
femme,  fondent,  dans  la  paroisse  de  Rouez  ,  sur  un  fief  qui 
leur  appartenait ,  une  abbaye  de  l'ordre  de  Cîleaux ,  sous  le 
titre  de  Notre-Dame  de  Champagne  ,  Abbatia  de  Beatâ-Mariâ 
de  Campaniâ  ,  in  Cenumaniâ.  Le  nom  de  Champagne  lui  vient 
de  la  petite  contrée  ainsi  appelée,  à  l'extrémité  nord  de 
laquelle  elle  fut  établie.  Nous  ajouterons  ici ,  à  l'article  spécial 
que  nous  avons  donné  sur  celte  abbaye  { I-277  )  ,  les  rensei- 
gnements ci-après  ,  de  la  nomenclature  de  ses  abbés. 

En  !2i8,  Eudes  de  Courlalaru ,  donne  à  l'abbaye  de 
Champagne,  toute  sa  terre  sise  près  la  forêt  de  Gesbures  et 
du  chemin  qui  va  de  S.-Médard,  avec  tous  ses  prés  sis  èz- 
environs  de  S.-Médard,  et  leur  fait  remise  de  la  rente  de 
3o  1.,  que  les  religieux  lui  doivent  pour  cette  terre,  et  leur  con- 
firme le  don ,  à  eux ,  fait"  de  la  terre  de  Couionge  ,  par  Eudes 
1  ^  4<* 


658  ROïJEZ. 

son  père.  Titre  latin.  —  En  i238  ,  Jean  el  Robert  les  Che- 
nais  ,  confirmenl  aux  mêmes  religieux  ,  les  biens  à  eux  donnés 
par  Guillaume  Chenais  ou  Chaînais,  sis  en  Gruzé  ,  èz- 
fiefs  de  la  chapelle  de  Courtalaru  —  En  '24.2,  les  mêmes 
religieux  font  don  à  Guill.  de  la  Rouesserie  et  à  Adeline  sa 
femme ,  de  tous  leurs  biens  en  Grazé  ,  et  fiefs  de  Guill.  de  la 
Chapelle,  et  de  Geoffroi  de  Courtarvel ,  à  eux  donnés  par 
Guill.  Chesnel.  Tit.  lat.  —  L'an  i3oy,  Jourdan  de  la  Lucazière 
donne  à  la  même  abbaye,  reconnaissance  de  10  1.  de  renie  , 
sur  ladite  terre.  Voir  ,  plus  bas,  ce  qui  concerne  le  fief  de 
Cohardy  ou  Coq  Hardi. 

L'abbé  de  Champagne  présentait  aux  cures  de  Hambers, 
dans  le  doyenné  d'Evron  ;  et  de  S.-Pierre  de  la  Cour ,  dans 
celui  de  Sillé. 

CATALOGUE  DES  ABBÉS  DE  CHAMPAGNE. 

Réguliers.  —  1 .  Mathieu  ,  en  1 188.  —  2.  Nicolas.  —  3.  Lâchai  , 
Guill.  de.  —  4*  R  ••»■•■*#  1228.  —  5.  Lucas,  1247.  — 6.  JVIar- 
•ville  ,  Guill.  de,  sous  lequel  fut  faite  la  dédicace  de  l'église, 
1270.  — 7.  Joscelin  ,  Radulphe.  —  8.  Robert.  —  9.  Denis, 
1317.  —  10.  Jean  ,  i349*  —  ' l  •  Rïchard.  —  12.  Ladrent.  —  i5. 
Philippe,  i5g5.  —  1^.  la  Chaise,  Durand  de,  i4o6.  —  i5. 
Bouvet,  Jacq.,  mort  en  1420.  —  16.  Viel  ,  Michel,  m.  en 
j 44 !  •  —  lf*  Mayenne  ,  Jean  de  ,  146*0.  —  18.  Monnier  ,  Jean  le  , 
1496»  —  19*  Beaumanoir  ,  Lancelot  de,  i53i.  —  20.  Lavocat, 
François,  dernier  abbé  régulier,  m    en  1047. 

Commendataires. —  1.  Vassé,  Lancelot  de  ,  mort  en  1574. — 
2.  Vassé,  Jean  de,  1579.  —  3.  Quentin,  Nicolas,  i58i.  —  4* 
Parisot,  Claude,  1596.  —  5.  Escars  ,  Anne  d' ,  cardin.  de 
Givri  ,  i6o5. —  6.  Gondi  ,  P.  de,  év.  de  Paris. —  7.  Gondi  ,  H. 
de,  card.  de  Retz.  —  8.  Gondi,  J.  Fr.  de,  cardinal.  —  9. 
Estampes  de  Valançay  ,  Léonor  d'  ,  archev.  de  Rheims  ,  i65i.  — 
10.  Estampes  de  Valançay  ,  H.  d',  sons  lequel  la  réforme  fut  établie 
dans  ce  monastère ,  i665. —  11.  Mornai  de  Montchevreuil  ,  Fr. 

DE  ,  l680.  12.  FlENNE  ,  JûS.  AlH.  DE  ,  1692.  l3 

i4 —  i5 —  16.  Ravel  de  Mcntmiral,  conseiller- 
clerc  au  parlem.  de  Grenoble,   1767-1790. 

Nous  avons  <iit ,  a  l'article  spécial  précilé  (1-277  )»  (Iue  'es 
fondateurs,  Foulques  Riboul  et  Emine  de  Vancé ,  leurs 
iiîs  el  petil-fiis  Hubert  el  Foulques,  ainsi  que  Téveque  Guil- 
laume Roland,  dont  nous  avons  rapporté  Pépilaphe  à  sa 
notice  (fclOGll. ,  XLlv  ,  avaient  été  inhumés  dans  l'église  de  ce 
monaslère.  On  voyait,  en  outre ,  dans  celle  église,  les  pierres 
tombales,  avec  les  épilaphes,de  Guide  Reaumanoir,  seign.de 
Lavardin, el  de  Jeanne  d  EsloutevilJe,  sa  première  femme  ;  de 
Lancelot,  son  3.e  fils ,  qui  fut  abbe  de  Champagne;  de  Jac- 
ques, son  pelit-fits,  mort  en  i5oi  ;  de  François,  (rère  puisne 


ROUEZ.  65g 

de  celui-ci,  et  de  Jeanne,  femme  de  ce  dernier,  fille  de 
Beaulouin  de  Tucé,  baron  de  Milesse,  veuve  en  premières 
noces  de  Cl.  d'Aumont  ;  inhumés  aussi  dans  celte  église  ,  sur 
les  vitraux  de  laquelle  avaient  été  peintes  les  armes  de  la 
maison  de  Beaumanoir  ,  alliée  à  celle  de  1  ucé  et,  par  elle,  à 
la  famille  Riboul  ou  Ribolé,  pour  marquer  que  celle  maison 
était  entrée  aux  droits  des  fondateurs. 

Bâtie  sur  la  rive  droite  du  ruiss.  de  Berdin,  au  confluant 
d'un  autre  petit  cours  d'eau,  a  3,4b.  à  TE.  ,  un  peu  vers  S.  du 
bourg  de  Rouez,  l'abbaye  de  Champagne  fut  vendue  comme 
bien  national,  pendant  la  révolution,  au  père  des  propriétaires 
actuels  ,  MM.  Vallée  du  Mans,  qui  ont  divisé  ses  terres  en 
autant  de  belles  fermes,  qu'ils  sont  de  frères  et  de  sœurs, 
livrées  généralement  à  une  culture  bien  entendue,  sous  la 
direction  et  la  surveillance  de  l'un  d'eux  ,  M.  Fr.  Vallée , 
membre  de  la  chambre  des  dépulés.  La  maison  abbatiale  , 
qu'habile  ce  propriétaire  ,  est  de  construction  simple,  n'offrant 
rien  de  bien  remarquable  ,  tandis  que  la  maison  des  religieux 
a  été  convertie  en  bâtiments  d'exploitation  de  la  ferme.  Nous 
avons  vu  que  l'église  avait  été  détruite.  Il  paraît  que  ce  mo- 
nastère avait  été  établi ,  dans  l'origine ,  à  8  h.  plus  au  sud-est , 
où  exislenl  les  bâtiments  d'une  ferme  portant  le  nom  de 
Vieille-  Ahhaye. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse,  était  annexée  «à  la 
terre  de  la  Goupillère  ,  appartenant,  lors  delà  révolution  ,  à 
messire  Duprat ,  conseiller  au  parlement  de  Paris  et ,  encore 
aujourd'hui ,  à  ses  héritiers.  On  prétend  que  le  presbytère 
actuel  était  anciennement  la  maison  seigneuriale  ,  entourée 
alors ,  en  majeure  partie  ,  de  fossés  secs.  Le  château  de  la 
Goupillère  ayant  été  démoli ,  depuis  la  révolution  ,  il  n'en 
reste  plus  que  les  douves  qui  l'entouraient ,  et  une  petite 
maison  de  maître,  de  construction  moderne,  placée  en  face 
dune  avenue,  dont  l'une  des  extrémités  aboutit  à  un  joli 
bois,  bien  arrondi  et  régulièrement  percé  de  six  lignes,  se 
réunissant  en  étoile  à  un  rond-point  central ,  où  existait,  un  joli 
pavillon  ,  également  détruit  :  ce  bois  est  silué  sur  Tennie. 

On  trouve  encore,  vers  ie  milieu  du  iy.e  siècle,  une  Sainte 
de  Rouez,  femme  de  Jean  Gaudon  ,  dont  Catherine,  mariée, 
en  i6G5  ,  a  iy.  de  Sce peaux  ,  seign.  du  Chemin  et  (!u  Houssay, 
lesquelles  paraissent  descendre  des  premiers  seigneurs  de  celle 
paroisse  ,  qui  en  portaient  le  nom 

La  terre  de  la  Goupillère  ,  nous  semble  être  la  même  que 
celle  de  la  MUlière ,  pour  laquelle  J.  le  Maislre,  écuyer,  est 
taxé  à  fournir  un  picquier,  au  roie  du  ban  et  de  Tanière-ban 
de    i6:><>.  Ceci   paraît  résulter,  de   ce   qu'il   n'existe   plus  à 


660  ROUEZ. 

Rouez,  de  terre  portant  le  nom  de  la  Millière,  et  de  ce  que 
Jeanne  Duprat ,  qui,  en  1707,  épousa  Jacq.-Ant.-P.  de 
Faudoas,  comte  de  Sérillac  ,  était  fille  de  P.  du  Prat,  sei- 
gneur de  Rouez ,  et  de  Dorothée  de  la  Millière. 

La  paroissse  de  Rouez  ,  possédait  un  assez  grand  nombre 
d'autres  terres  fieffées  ,  savoir  : 

i.°  Courmenant ,  Courmenon  ,  à  2,4  h.  O.  N.  O.  du  bourg  , 
château  à  moitié  en  ruines  ,  bâti  sur  la  rive  droite  de  la  Vègre, 
qui  baigne  et  défend  ses  murailles  du  côté  de  l'ouest.  On  y 
remarque  encore  la  porte  d'entrée  semi-ogivale ,  avec  la 
coulisse  de  sa  herse ,  ses  grandes  cheminées ,  ses  esca- 
liers ,  etc.  ;  une  chapelle  ,  dédiée  à  S.  INicolas  ,  et  une  moulin  , 
à  deux  roues ,  situé  tout  auprès  ,  qui  en  dépendaient.  Ce  vieux 
manoir,  fort  remarquable,  qu'on  dit  avoir  soutenu  un  siège 
du  temps  de  la  ligue,  appartenait ,  comme  on  le  voit  à  l'article 
précédent,  à  la  famille  deVassé,  et  a  été  acquis,  comme 
bien  d'émigré,  par  M.  Legendre,  cultivateur,  qui  l'habite. 

2  °  Bois-Yvon,  à  9  h.  IN.  E.  du  clocher,  taxé  à  xx  /.  au  rôle 
du  ban  et  de  i'arrière-ban  de  1639,  sans  désignation  de  pro- 
priétaire. Celte  terre  avait  été  reunie  à  celle  de  la  Goupillère, 
et  a  été  acquise  comme  bien  d'émigré  ,  par  M.  Maslin  , 
expert  à  Sillé.  On  prétend  que  les  Anglais  en  occupèrent  le 
manoir,  lors  des  guerres  du  i5.e  siècle.  Il  existait  près  de  la 
maison  manable  ,  un  local  que  le  vulgaire  appelait  ,  les  uns 
une  synagogue,  les  autres,  une  mosquée,  et  qui  avait  pu 
servir  aux  calvinistes  ,  de  temple  ou  lieu  de  prêche ,  avant  la 
révocation  de  l'édit  de  Nantes. 

3.°  Végron  ou  Vœgron  ,  à  22  h.  O.  S.  O.  du  même  clo- 
cher, terre  ,  fief  et  seigneurie  ,  taxés  à  un  piquier  ,  au  même 
rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban ,  sans  indication  de  proprié- 
taire. Végron  ,  où  existait  une  chapelle,  avait  été  réuni  à  la 
terre  de  la  Goupillère,  et  a  été  vendu  ,  comme  bien  d'émigré  , 
à  M.  Serveau  ,  qui  en  a  fait  cession  à  M  Durand  ,  son 
gendre. 

4.0  La  Boisseîière ,  taxée  à  XII  L  au  même  rô!e ,  avec  sem- 
blable omission.  Cette  terre  appartient  aux  héritiers  de 
JNi.  Chauvin-d'Oigny. 

5.1  Coulètre ,  à  1,8  h.  à  TE.,  un  peu  vers  N.  du  bourg , 
bâtiment  de  forme  élevée,  le  paraissant  d'autant  plus,  qu'il  est 
construit  sur  un  mamelon.  C'est  depuis  long  temps  une  f<  rme , 
qui  appartenait  à  M.  Duprat. 

6.°  Courgou  ou  Courgoust,  à  8  h.  au  S.  ,  un  peu  vers  E. ,  du 
bourg  ,  simple  ferme  aujourd'hui  ,  dépendait  aussi  de  la 
Goupillère.  Vendu  comme  bien  d'émigré  ,  il  appartient 
actuellement  au  S.r  Robin  ,  qui  l'exploite. 


ROUEZ.  66 1 

7.0  Bois-Aubert,  appartenant  à  la  famille  de  Sallaine  , 
en  1780. 

8.°  L abbaye  de  Champagne  %  possédait  le  fief  sur  lequel  ses 
fondateurs  Pavaient  établie. 

n.°  Beaumanoir ,  maison  construite  entre  la  Vègre  et  le 
Végronncau,  tout  près  du  fief  de  Végron  ,  par  les  seigneurs 
de  son  nom. 

io.°  Loiron»  Par  acte  du  iG  déc.  i5io,  noble  homme 
André  Tragin,  S.r  du  Plessis,  de  Marolles,  vend  à  noble 
homme  Gui  de  la  Fontaine,  S.r  de  Senille,  et  à  Dam  lle 
Guionne  d'Andigni ,  sa  femme  ,  pour  1  o  I.  de  rente  annuelle  , 
payable  au  jour  de  Noël ,  les  biens  ,  fief,  domaine  et  étang  de 
Loysron  ,  situés  paroisse  de  Rouez  et  tenu  en  paraige  du  S.r  de 
Courmenan,  à  un  denier  tournois  de  devoir,  requérable 
audit,  jour  de  Noël.  Cet  acte  est  fait  en  présence  de 
M.e  Jehan  d'Andigné,  curé  de  Rouez,  chan.  de  N.-D.  de 
Sillé  ;  de  Macé  du  Bois  ,  S.r  de  Sallaine  ;  etc. 

il.0  Cohardy  (ou  Coq-  Hardi  ?  ) ,  ferme  avec  moulin,  à 
i,3  h.  S.  i/4-O.  du  clocher.  L'an  1253  ,  Geoffroi  de  Cour- 
tarvel ,  fait  don  aux  religieux  de  Champagne ,  de  1  s.  de  rente  , 
sur  le  moulin  de  Cohardy.  La  ferme  et  le  moulin  dépendent 
encore  de  la  terre  de  la  Goupillère. 

i2.°  La  Joisière  ,  à  1  kilom.  O.  S.  O.  du  bourg,  ferme 
aujourd'hui. 

Il  est  probable,  que  le  Plessis  Malhonte ,  était  aussi  un 
ancien  fief. 

Rouez  était  compris  dans  la  composition  du  marquisat  de 
Lavardin  ,  dont  la  juridiction  s'étendait  sur  cette  paroisse. 

HIST.  Civ.  Nous  avons  vu  plus  haut ,  que  celle  paroisse  pos- 
sédait anciennement  une  maison  de  charité,  dont  les  biens 
furent  aliénés  pendant  la  révolution.  Rétablie  depuis  ,  elle 
est  desservie  par  3  sœurs  du  même  institut  que  ie>  anciennes, 
actuellement  établi  à  Evron ,  qui  y  tiennent  une  école  pri- 
maire de  filles.  Ses  revenus ,  communs  avec  ceux  du  bureau 
de  charité  ,  montant  à  207  f.  19  c. ,  se  composant  des  dons 
suivants  :  i.°  legs,  par  le  S.r  Poirier,  aux  pauvres  de  la  com- 
mune ,  d'une  somme  de  3oo  f . ,  dont  l'acceptât,  est  autorisée 
par  décret  du  7  oct.  1809;  2,°  Autre  décret ,  du  8  riov. 
18 1 3 ,  qui  autorise  l'acceptation  de  l'institution  universelle 
faile  de  ses  biens,  par  le  S.r  Livet ,  aux  pauvres  de  Rouez, 
de  Conlie  ,  de  Roucssé  -  Vassé  ,  de  S. -Rémi  de  Sillé 
(Sarthe  ),  de  Voulré  (  Mayenne  )  ;  3.°  legs  ,  par  le  S.r  Russon , 
aux  pauvres  de  Rouez  et  de  Parennes ,  d'une  somme  de 
4,000  f . ,  dont  l'accept.  est  autorisée  par  ordonn.  du  10 
nov.  18 19;  4-°  Enfin,  une  autre  ordonn.,  du  2 5  sept.  i834, 


662  ROUFZ. 

autorise  l'acceptai,  de  la  donation  faite  à  la  commune  de 
Rouez  ,  par  la  dame  V.c  Cossé  ,  d'une  somme  de  6,000  f. , 
payable  moitié  comptant,  et  le  reste  après  son  décès,  sans 
intérêts ,  pour  servir  à  l'entretien  des  sœurs  de  charité.  La 
dame  V.e  Cossé  est  vivante. 

Il  existait  aussi  à  Rouez  ,  sous  le  nom  de  collège  ,  une  école 
de  garçons.  —  En  i833,  le  conseil  municipal  vote,  en  exé- 
cution de  la  loi  du  28  juin ,  une  somme  de  200  F.  pour  le 
traitement  d'un  instituteur  primaire  ,  la  commune  ,  possédant 
une  maison  d'école,  dans  celle  dite  du  Collège- 

HISTOR.  En  i434  ,  après  la  prise  de  Reaumont-le- Vicomte 
par  les  Anglais,  et  pendant  le  siège  qu'ils  faisaient  ,  pour  la 
seconde  fois,  du  chat,  de  Sillé-Ie-Guillaume ,   Aimeri  d'An- 
tenaise ,    qui   défendait   cette  place,   convient    d'en    faire    la 
remise  au  comte  d'Arondel  et  à  Scales  ,  si  les  Français   ne   se 
rendent  pas  ,  à  un  jour  déterminé  ,  dans  une  lande  située ,  à 
1  lieue  1/2  au  sud  de  laville  de  Sillé ,  près  de  YOrmeau  à  l'Es- 
camnit  et  de  la  Chapelle  où  la  Chèvre  prit  le  Loup ,  pour  y  com- 
battre les   Anglais  ,  ou  si  ceux-ci   étaient  vainqueurs  dans  ce 
combat.  Des  otages  furent  donnés,  qu'Arondel  devait  rendre  , 
s'il  ne  se  présentait  pas  au  combat ,  au  lieu  et  au  jour  désignés. 
D'Antenaise  ayant  fait  part  de   cet  arrangement  au  conné- 
table de  Richemont,  celui-ci  le  blâma  d'avoir  fait  un  semblable 
accord,  mais,  pour  faire  voir  aux  Anglais  que   les  Français 
ne   les   redoutaient  pas  ,  il   donna   ordre  aux   troupes   de   se 
réunir  à    Sablé,    l'avant  -  veille    du   jour   fixé,    et    chargea 
le  duc  d'Alençon  et  le  comte  du  Maine  ,  de  les    conduire  au 
lieu  du  rendez-vous ,  où  les  Anglais  ne  se  présentèrent  point, 
ayant  préféré  rendre  les  otages  et  se  fortifier  dans  un  village 
voisin  (V.  Yhistor.  de  l'art.  SILLÉ-LE  GULLAUME  ).   L'Ormeau 
à  Y Escament  se  trouvait  sur  le  bord  de  l'ancien  chemin  du 
Mans    à  Sillé,  tout  près   et  à  la  droite  de  la   grande  route 
actuelle,  vers  l'extrémité  orientale  de  la  commune  de  Rouez  ; 
et  la  Chapelle  où  la  Chèore  prit  le  loup,  à  peu  de  distance  de 
cet  ormeau,  sur  le  territoire  de  Crissé. 

Lors  des  guerres  de  la  chouannerie  ,  de  la  fin  du  siècle  der- 
nier, quelques  rencontres  curent  lieu  ,  entre  les  républicains 
et  les  royalistes  ,  sur  le  territoire  de  Kouez  Elics  sont  com- 
munes avec  celles  décrites  aux  articles  des  lieux  environnants, 
notamment  à  ceux  (;e  Neuvillalais  ,  Siilé  ,  Tennie  ,  etc. 

iiydrogr.  La  petite  rivière  de  Vègre  ,  traverse  le  terri- 
toire de  Rouez,  du  N.  N.  O.  au  S. ,  en  passant  à  1  k.  1/2  au 
S.  O.  du  bourg  ;  le  ruiss.  le  Végronueau  ,  venant  de  Parennes  , 
limite  la  partie  S.  O.  de  la  commune ,  pendant  1  k.  environ 
et  vient,  avec  ses  nombreux  affluents,  jeter  ses  eaux  dans  la 


ROUEZ.  663 

Vègre  ,  à  1,7  h.  au  S.  du  même  bourg  ;  celui  des  Aunais,  et 
celui  de  la  Bergendière ,  y  confluent  aussi,  le  premier  par  sa 
rive  droite,  le  second  par  la  gauche  ;  ce  dernier  passe  tout 
près  et  à  PO.  du  bourg ,  et  reçoit  deux  autres  petits  cours 
d'eau.  Enfin,  le  ruiss.  de  Berlin  ,  avec  ceux  de  Champagne 
et  du  Petit-Courville,  ses  affluents,  vient  aussi  se  rendre  dans 
la  Vègre,  à  l'extrémité  orientale  du  territoire.  —Petits  étangs 
de  Courmenanl ,  de  Bois-Aubert ,  de  Courgou  ,  partie  en  ma- 
rais aujourd'hui.  —  Moulins  de  Courmenant ,  de  Cohardy  ,  à 
à  foulon  ,  sur  ta  Vègre  ;  de  Hulin,  sur  le  Végronneau  ;  tous 
à  blé  ,  à  l'exception  du  second. 

GÉol.  Sol  collineux ,  coupé  elboise,  excepté  sur  la  lisière 
sud-est  du  territoire  ,  où  il  est  plat  et  découvert.  La  commune 
repose  généralement  sur  le  terrain  de  transition  inférieur, 
s'appuyant  au  nord  ,  et  au  nord-ouest  surtout,  sur  les  soulève- 
ments du  terrain  d'origine  ignée,  qui  forme  la  chaîne  de  collines 
de  la  foret  de  Sillé  et  des  Coëvrons,  décrits  à  l'article  Bouessé- 
Vassé  qui  précède.  Le  territoire  est  traversé  ,  du  nord-est  à 
l'ouest,  par  une  veine  de  schiste  tégulaire ,  formant  une 
colline  rocheuse  sur  laquelle  le  bourg  est  construit ,  en  exploi- 
tation à  peu  de  distance  au  nord-est  de  celui-ci  ;  la  partie 
nord-est  ,  est  remarquable  par  les  amas  de  roches  porphiri- 
teuses  qui  s'y  rencontrent ,  analogues  à  celles  de  Sillé  , 
lesquelles  ont  percé  au  milieu  d'un  schiste  rouge.  Ces  roches 
sont  tellement  ferrugineuses,  qu'on  les  a  prises  et  exploitées 
pour  du  minerai  de  fer,  et  que  Buffon  les  a  indiquées  comme 
telles  :  on  a  renoncé  avec  raison  à  cette  exploitation  (  M.  Tri- 
ger  ).  Sur  la  lisière  sud-est  du  territoire  ,  le  calcaire  jurassique, 
appartenant  au  terrain  secondaire  inférieur ,  succède  à  celui 
de  transition. 

cadastr.  Superfic.  de  3,365  heclar.  20  ar.  20  centiar.  ,  se 
divisant  par  nature  de  culture,  ainsi  qu'il  suit  : — Terr.  labour., 
2,554  hect.  19  ar.  20  cent. ,  en  5  class. ,  évaluées  à  3  f.  5o  c. , 
10  ,  17,  25  et  34  f-  —  Jard. ,  7 3  99-04  ;  3  cl.  :  34  ,  43,  5o  f. 

—  Pépin.,  0-02-90  ;  à  25  f.  —  Vergers,  2-33-8o;  2  cl.: 
1 7  ,  25  f.  —  Prés ,   509-56-20  ;   5  cl.  :  9 ,   20,  34,  49  »  67  f. 

—  Pâtur. ,  22-7200;  2  ci.  :  7  ,  i4  f  — Pâlis,  1860-47; 
à  5  f.  —  Bois  laill.,  4^-55-3o  ;  2  cl.  :  10,  17  f.  —  Auln. , 
o-23-'2o  ;  à  2  f.  —  Ajoncs  ,  9  8i-io  ;  2  cl.  :  2  f.  5o  c. ,  5  f .  — 
Land.,    1-87-90;   à  2  f.  —  Carrières,  0-74-80;  à  3  f.  5o  c. 

—  Mares,  étangs,  5- 11-20;  à  10  f. —  Douv.  ,  o-4i-8o;  à 
34  f. —  Aires,  i-55-3o;  3  cl. -.17,  25,  34  f.  —  Sol  des 
propr.  bât  ,  26  42-85  ;  à  34  f.  Obj.  non  impos.  Egl.,  cimet.  , 
presbyt. ,  et  autres  bâlim.  publics,  i-36-o4.  —  Chem. , 
85-o6-6o. —  Cours  d'eau,  5-6o-5o.  =  5oi  maisons,  en  10 


664  ROUEZ. 

class.  :  2 1  à  i  f. ,  73  à  5  f. ,  2 16  à  7  f.  ,  91  à  1 1  f.  ,  24  à  1 2  f. , 

4-o  à  16  f. ,  22  à  3o  f. ,  9  à  35  f.  ,4  à  55f.,i  à   uo  f,  

4  moulins,  iàiiof.,   2  à  175  f.  chaque,  1  à  4oo  f. 

iî„„„„IT  •  j  Propr.  non  bâties,   72,077  f.  60  C.  (  r  c 

Revenu  impos.  j  _J_  y^     »  '  ^       ,     J   79,,o9  f.  60  c. 

CONTRIB.  Fonc. ,  1 1,286  f .  ;  personn.  et  mobil.,  9^9  f .  ; 
port,  et  fen. ,  33i  f. ;  37  patentés  :  droit  fixe,  187  f.  00  c.  ; 
droit  proport.  80  f.  5o  c.  ;  total,  12,844  f*  —  Chef-lieu  de 
perception. 

cultur.  Superfic.-argileuse  ,  argilosiliceuse ,  caillouteuse  , 
argilo-calcaire ,  selon  les  différents  points;  cullivée  en 
céréales ,  dans  la  proport,  de  1  part,  en  froment  ,  2  en  orge  , 
3  en  avoine  et  mêlarde ,  autant  en  sarrasin,  8  en  seigle  et 
méteil  ;  produit  en  outre  :  chanvre ,  un  peu  de  lin  ,  trèfle , 
pommes  de  terre,  etc.  ;  beaucoup  d'arbres  à  fruits,  bois; 
prés  abondants,  mais  la  plus  grande  partie  froids  et  mouillants, 
ou  arides.  Elève  d'un  certain  nombre  de  poulains  et  jeunes 
chevaux,  d'une  quantité  considérable  de  bêtes  aumailles  et 
de  moulons  ,  moins  de  porcs ,  peu  de  chèvres.  —  Assolement 
triennal  et  quadriennal,  dans  lequel  les  terres  sont  laissées 
en  jachères  de  6  à  8  ans ,  d'où  celles  portées  au  cadastre- 
ront sous  le  titre  (^ajoncs;  10  fermes  principales,  25  moins 
importantes  ,  60  bordages  .  la  plupart  réunis  par  hameaux  , 
indiqués  à  la  population  ;  90  charrues ,  traînées  par  bœufs  et 
chevaux  ,  à  i/4  près  ,  qui  ne  le  sont  que  par  ces  derniers.  — ■ 
La  commune  de  Rouez  était  jadis  l"une  des  moins  fertiles  et, 
par  conséquent,  des  plus  pauvres  delà  contrée,  lorsque  le 
hasard  amena  l'amélioration  de  son  sol  agricole.  Ce  fut  à  la 
ferme  de  Bois-Yvon,  que  le  fermier  faisant  creuser  une  mare  ou 
fosse  à  recevoir  les  eaux  ,  fil  déposer  en  monceau ,  les  terres 
extraites,  à  l'entrée  d'un  champ  voisin.  Une  partie  de  ces  ter- 
res, ayant  été  répandue  à  travers  le  champ,  pour  diminuer  le 
volume  du  monceau,  on  s'aperçut  que  la  récolte  qui  suivit, 
était  d'une  vigueur  et  d'une  abondance  inaccoutumées.  S'élant 
douté  de  la  cause  qui  avait  produit  cet  effet,  le  fermier  fit 
répandre  le  restant  de  cette  terre ,  qui  était  une  marne  grise  , 
sur  les  ensemencés  des  années  suivantes  et  en  éprouva  un  ré- 
sultat semblable  ,  de  telle  sorte  que  bientôt,  cette  circonstance 
ayant  été  connue ,  on  vint  de  toutes  parts  acheter  la  terre 
grise  de  cette  cour,  tant  qu'elle  en  put  fournir,  ce  qui,  avec 
l'abondance  de  ses  récoltes,  enrichit  ce  fermier,  qui  sut  tirer 
doublement  parti  de  son  trésor.  La  méthode  du  marnage ,  n'a 
cessé  de  se  propager  depuis  lors  dans  la  commune  ;  le  défri- 
chement de  sqs  terres ,  la  plupart  en  landes  à  cette  époque,  à 


BOUÈZÉ.  665 

aussi  suivi  ce  progrès  ;  de  sorte  que  son  sol ,  d'infertile  qu'il 
était ,  est  devenu  le  type  des  bonnes  terres  et  des  meilleures 
fermes  de  la  contrée.  L'emploi  de  la  chaux ,  qui  convient 
parfaitement  à  une  superficie  un  peu  froide ,  y  est  devenu 
aussi  d'un  usage  général,  à  tel  point  que  plusieurs  fermiers 
en  font  cuire  eux-mêmes  pour  leur  usage.  z=  Commerce 
agricole ,  consistant  en  grains  ,  dont  il  y  a  exportation 
réelle  du  quart  au  tiers  ;  en  graine  de  trèfle,  chanvre ,  lin  et 
fils  ;  fruits  ,  cidre,  bois  ,  etc.  ;  jeunes  chevaux  ,  jeunes  bestiaux 
appelés  taurailles  ,  moulons  ,  porcs  gras  ,  laine  ,  etc. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  Sillé ,  de  Conlic ,  de 
Loué  ,  de  Fresnay  ,  de  Sle-Suzanne ,  d'Evron. 

INOUSTR.  Extraction  du  schiste  pour  bâtir  ,  la  plupart  des 
constructions  du  bourg  et  de  la  commune  étant  faites  avec 
cette  pierre;  fabrication,  à  la  carrière  indiquée  plus  haut, 
d'ardoises  ,  pour  la  couverture  des  bâtiments  ,  d'un  gris  moins 
foncé,  plus  épaisses  et  moins  légères,  par  conséquent ,  que 
celle  d'Angers  :  elles  s'emploient  dans  le  pays  ,  surtout  dans 
partie  du  déparlement  de  la  Mayenne  qui  est  limitrophe. 
Cuisson  de  la  chaux  dans  quelques  fourneaux,  assez  peu  con- 
sidérables pour  avoir  été  omis  au  cadastrement ,  dont  la  pierre 
s'extrait  sur  Tennie.  Fabrication  ,  par  un  petit  nombre  de 
tisserands,  de  quelques  pièces  de  toile,  pour  les  particuliers  , 
qui  fournissent  le  fil. 

Rour.  et  chcm.  La  route  départementale  n.°  2  ,  du  Mans 
à  Mayenne  ,  traverse  l'extrémité  orientale  du  territoire  ;  la 
partie  de  celle  n.°  5  ,  de  Sablé  à  Sillé,  passe  à  son  extrémité 
occidentale.  Chemins  vicinaux,  de  S  -Symphorien  à  Sillé, 
de  Tennie  à  Rouessé  ,  etc.,  d'assez  difficile  exploitation. 

LIEUX  REMARQ.  Comme  habitations  :  la  Goupillère  ,  Cham- 
pagne ,  déjà  indiqués  ;  S. -Louis  ,  petite  maison  bourgeoise  ,  à 
peu  de  distance  au  nord-est  du  bourg,  vendue  par  M.lle  Le- 
maire  ,  sœur  de  charité  de  la  congrégation  d'Evron ,  au  sieur 
Ragot.  Sous  le  rapport  des  noms,  outre  ceux  déjà  indiqués  : 
la  Chevalerie,  Château-Gaillard,  le  Plessis ,  Végreville , 
Courville  ;  Touche- Joli ,  la  Touche,  la  Lande  ;  le  Tertre,  le 
Rocher,  la  Perrière,  la  Croisillère  ;  le  Chesne  ;  l'Huilerie  ;  etc. 

Établ.  publ.  Mairie,  succursale  ,  bur.  de  bienfaisance  et 
maison  de  charité ,  administrés  par  une  commiss.  de  5 
membres  ,  desservis  par  3  sœurs  de  charité  ;  école  primaire 
de  garçons,  école  primaire  de  filles  ,  à  la  maison  de  charité; 
résid.  d'un  notaire,  d'un  percept.  des  contrib.  direct.,  1  débit 
de  tabac.  Bureau  de  poste  aux  lettres  ,   à  Sillé-le-Guillaume. 

établ.  partic.   Deux  sages-femmes. 

RO(J£ZE  ;  voyez  roèzé. 


666  H0UILL0N. 

ROUGERIE,  ancien  fief  de  la  paroisse  d'Avessé  , 
annexé  à  la  terre  de  Marligné ,  possédé  longtemps  ,  avec 
cette  terre  ,  par  la  famille  Samson  de  Marligné  ,  d'où  il  passa 
à  M.  Chenon  du  Boulay ,  de  qui  Tacheta  ,  en  177^,  M.  Joly  : 
il  est  échu  en  partage  à  l'un  des  enfants  de  ce  dernier.  (V. 
l'art,  avfssé.), 

ROUILLE,  petit  ruisseau  venant  confluer  dans  la 
Sarlhe  ,  au  Mans.  Voir  l'art  de  cette  ville  ,  hi-25i. 

ROUILLOIV  ,  Ruillio  ,  RiviHo  ,  Roullonio  ;  commune 
cadastrée  ,  du  2.e  cant. ,  de  l'arrond.  et  à  4  kilom.  1/2  à  l'O. 
du  Mans  ;  autrefois,  dans  la  Quinte  ,  le  dioc.  et  l'élect.  de  la 
même  ville.  Distanc.  légal.  :  5  kilom. 

descript.  Bornée  au  N. ,  par  Trangé  et  par  S.-Pavin-des- 
Champs;  à  l'E.,  encore  par  S.-Pavin  ,  par  Je  Mans  et  par 
S.  Georgcs-du-Plain  ;  au  S.,  par  Allonnes  et  par  Pruillé- 
le-Chétif;  à  l'O.,  encore  par  Pruillé  ;  la  forme  de  celle  com- 
mune est  une  espèce  d'ovoïde  ,  s'allongeant  de  l'E.  S.  E.  à  l'O. 
N.  O  ,  sur  4  k.  1/2  d'étendue  ,  contre  4  k. ,  dans  sa  plus  grande 
largeur,  du  N.  au  S.  Bourg  presque  nul,  ne  se  composant 
que  del'église,  du  presbytère  ,  qui  y  est  attenant ,  situés  à  8  h. 
seulement  de  la  limite  occidentale  du  territoire,  et  d'un  pelit 
nombre  de  fermes  éparses  ,  à  peu  de  distance  ,  à  l'O.  et  au 
S.  O.  de  l'église.  Celle-ci  fort  jolie ,  à  clocher  en  pyramide 
hexagonale,  reconstruite  de  1768  à  1770c  v.  plus  bas  hist. 
eccles.  ).  Le  prieuré  ou  presbytère  acluel,  est  une  ancienne 
maison  à  ouvertures  ornées  de  moulures  et  filets ,  avec  une 
avant-cour  entourée  de  fossés.  Cimetière  attenant  au  côté 
oriental  de  l'église,  closde  murs  et  de  haies. 

popul.  De  83  feux  jadis  ,  on  en  compte  actuellement  157  , 
comprenant  338  indiv.  mal.,  3^4  fem.,  total  ,  672  ;  dont  48 
dans  le  bourg,  25 ,  23 ,  21  ,  20  ,  i5  ,  i3  et  12  aux  hameaux 
du  Colombier,  du  Boulay,  des  Briercs ,  des  Gâlelles,  de  la 
Fuye  ,  des  Massuteries  ,  et  de  la  Ranaudière. 

Mouo.  décenn.  De  i8o3  à  181 2,  inclusiv.  :  mariag. ,  54; 
naiss. ,  i58;  déc,  1 56.  —  De  i8i3  à  182a  :  mar. ,  38; 
naiss. ,  i56  ;  déc  ,  108. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  la  Ste-Vierge. 
La  cure,  dont  le  revenu  était  évalué  à  5oo  1.,  était  un 
prieuré  de  l'ordre  des  chanoines  réguliers  de  S.-Auguslin, 
dépendant,  de  l'abbaye  de  Beaulieu  du  Mans,  à  la  présenta- 
lion  de  son  abbé,  par  suite  du  don  fait  de  l'église  de  cette 
paroisse  à  ce  monastère,  par  l'évêque  Hildebert,  de  1097 
à  1 125. 

Vers  l'an  i47^,  une  confrérie  fut  établie  dans  l'église  de 
Rouillon ,  par  les  habitants  de  cette  paroisse ,  sous  le  litre 


ROUILLOLY.  667 

de  S.  Victur,  6e  év.  du  Mans  (V.  biogr.  ,  x).  La  réunion 
de  colle  confrérie,  qui  avait  lieu  le  mardi  de  la  Pentecôte, 
puis  le   mardi  de   Pâques ,   paraît   avoir  donné   naissance    à 
la  fêle   patronale  ou  assemblée  qui,   depuis  lors,  a    lieu   le 
dernier  de  ces  jours.   En    1.+98,   on  commença  à  di  tribuer 
une   chopine  de  vin  aux   confrères  entrants ,   et   un   septier 
seulement  (moitié  de  la  chopine)  aux   anciens  confrères  :  cet 
usage   cessa  d'être  suivi,    le  mardi  de  Pâques  1  y55 ,  tant  à 
cause   des  abus  qu'occasionnait  celte  distribution  de  vin,  que 
pour  se  conformer  à  l'arrêt  du  parlement,  du  18  avril  1760, 
qui  abolit  les  confréries,  non  érigées  en  forme  et  autorisées 
par  lellrcs-palcnl.es    L'assemblée  n'en  a    pas  moins  continué 
à  tenir  le  mardi  de  Pâques.  C'est  la  seconde  des  environs  du 
Mans,  celle  de  Coulaines,  qui  lient  la  veille,  étant  la  première. 
En    1768,  l'ancienne  église  de   Bouillon,  menaçant  d'une 
ruine    prochaine,    le    prieur-curé,  le   seigneur,    et   les    pro- 
priétaires el  habitants  ,  obtinrent  un   arrêt  du  conseil,    suivi 
d'une  ordonnance  de   l'intendant  de  la  généralité  de  Tours, 
qui  les  autorisèrent  à  la  démolir  et  à  en  édifier  une  nouvelle  , 
dont    le  chœur  fut  bâti  aux  frais  des  gros  décimateurs  de  la 
paroisse,    le    surplus,   c'est-à-dire ,   la   nef,    la  chapelle   de 
S. -Sébastien  et  le  clocher,  a  ceux  du  seigneur ,  des  proprié- 
taires el  habitants.  La  première  pierre,  bénie  par  le  prieur  de 
l'abbaye    de    Beaulicu,  en   fut  posée,   avec   les   cérémonies 
d'usage,  par   le   S.r   Nepveu  ,    seigneur   de  Rouillon  ,   le    21 
juillet  17  8.   Une  ardoise   de  i5   pouc.    carrés  de  diamètre, 
incrustée  sur  une  des  faces  de  la  pierre   bénite,  porte  celte 
inscription  en  caractère  romain  : 

D.  O.  M.  HUJDS  PAROCHΠ ECCLESIA  S.  VICTURIO  CEN.  EP.  DICATA. 
VETUSTATE  CADUC  A.  NOV^E  ET  AUXIORIS  FRIMAR1UM  HUNC  LAPIDEM  BENE- 
DIX1T  C  J.  B.  SOHIER  CAN.  REG.  B.  M.  DE  BELLO-LOCO  PRIOR  ET  P.  D.  F. 
NEPVEU  DE  ROUILLON",  EQUES.,  HUJUS  PAROCHI.E  DOMINUS  POSU1T  ,  ANNO 
REP.  SAL.  Iy68,  DIE  21  MENSIS  JULII  CLEMENTIS  XIII,  S.  PONTIFICATOS 
X,  LUDOVICI  XV  ,  REGNI  55.  L.  A.  DE  GRIMALDI  EP.  CENOMANENS.  I.  C. 
R.   ANDRIOT  CONG.   GAL.  CAN.   REG.   PRIORE   RECTORE. 

Pendant  la  construction  de  celle  église,  qui  dura  deux 
années,  les  offices  religieux  furent  célébrés  dans  la  grange 
dîmeresse  ,  située  dans  une  des  cours  du  presbytère,  laquelle 
avait  été  bénie  et  décorée  à  cet  effet.  Le  2g  juillet  1770,  eût 
lieu  la  bénédiction  de  la  nouvelle  é-lise  ,  par  le  prieur-curé 
Andriot ,  en  vertu  d'une  ordonnance  de  i'évêque  diocésain 
qui ,  par  une  autre  ordonnance,  du  19  juillet  177 1  ,  permit  la 
célébration  anniversaire  de  sa  dédicace,  et  la  fixa  au  dimanche 
le  plus  proche  du  20  juillet  de  chaque  année.  Le  prieur,  pour 
conserver  la  mémoire  de  la  consécration  de  cette  église ,  fit 


668  ROUILLON* 

graver  l'inscription  suivante,  sur  une  ardoise  placée  au 
pignon  intérieur  de  la  nef,  en  face  et  au-dessus  des  fonts- 
baptismaux  : 

D.  O.  M.  SUB  TDTELA  ET  FAVORE  B.  MARI*  VIRG.  ET  PATROCINIO  S. 
VICTURII  EP.  CENOMAN.  HANC  ECCLESIAM  BENED1XIT  CLAUOIUS  RENAT.  ANDRIOT, 
CONG.  GAL.  CAN.  REG.  HDJUS  PAROCHI*  PRIOR  RECTOR.  ANNO  REP.  SAL. 
I77O,  DIE  29.  MENAIS  JUL1I  ANNUANTE  ILLUS.  ET  REVER.  D.  DOMINO 
LUD.  AND.   DE  GRtMALDI  EP.   CENOMANENSI. 

Les  différents  établissements  et  fondations  ecclésiastiques  de 
la  paroisse,  étaient  :  la  chapelle  deSte-Anne,  dans  1  église 
paroissiale  ,  dont  le  chapelain  était  l'un  des  décimateurs  de 
la  paroisse  ;  celle  de  la  Bialisière  ,  valant  4°  U  de  revenu  ;  et 
celle  des  Manoirs. 

Etaient  décimateurs  dans  la  paroisse  ,  pour  deux  tiers  des 
gros  blés  :  l'abbaye  de  Beauîieu,  pour  la  principale  parlie  ; 
celle  de  la  Couture,  du  Mans  ,  sur  les  terres  dépendantes  du 
bordage  de  Trufflanlin  ;  l'Hôpital-Général  de  la  même  ville  ; 
le  chapelain  de  la  chapelle  de  Ste  Anne;  pour  l'autre  tiers, 
en  entier  :  le  prieur-curé,  qui  percevait  en  outre  ,  les  menues 
et  vertes  dîmes.  —  Deux  pièces  de  terre  du  fief  de  la  Cour  de 
Rouillon ,  nommées  les  Chérinaies ,  étaient  exemptes  de 
dîmes,  à  la  charge,  par  le  propriétaire,  de  fournir  le  pain 
béni  aux  deux  messes  du  jour  de  Pâques  —  Le  chapitre 
diocésain  possédait  dans  la  paroisse,  le  fief  de  la  Guillolière 
qui ,  en  1 789  ,  produisait  160  I.  de  revenu. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  appartenait  ancienne- 
ment à  l'abbaye  de  Beaulieu ,  par  le  fief  des  Bourdonnières , 
lequel  faisait  parlie,  à  ce  qu'il  paraît,  de  la  concession  faite  à  ce 
monastère  par  les  seigneurs  du  lieu,  pour  la  fondation 
du  prieuré ,  ou  avait  été  l'objet  d'une  donation  posté- 
rieure. Elle  fut  cédée  ,  par  les  religieux  de  cette  abbaye  ,  avec 
les  droits  seigneuriaux  de  paroisse  y  annexés ,  à  Pierre  l.cr 
Nepveu,  seigneur  du  lieu  de  la  Cour  de  Rouillon,  dont  il  va  être 
parlé  plus  loin  ,  sous  la  réserve  des  droits  de  fuie ,  de  chasse  , 
de  mole  à  connils  (lapins),  qui  restèrent  annexés  au  prieuré, 
le  tout  ne  relevant  qu'à  simple  obéissance. 

On  voit  qu'il  existait  encore,  au  commencement  du  i5.e 
siècle  ,  des  seigneurs  de  celte  paroisse  ,  qui  en  portaient 
le  nom,  par  un  aveu  que  rend,  en  i4o3,  Guill.  de 
Rouillon,  pour  les  dom.  et  seigneurie  «le  ce  nom.  Relevait 
de  lui:  Guill  de  Broussin  (terre  située  en  Fay  ) ,  chevalier.  Il 
est  probable  que  ce  G.  de  Rouillon  possédait  encore  alors  la 
seigneurie  de  paroisse  ,  et  probablement  le  fief  des  Bourdon- 
nières. —  En  i44^>  François,  sire  de  Coesmes  (sic),  fils 
de  Charles,  fait  hommage  pour  la  même  seigneurie.  Sem- 


ROÏIILLOIV.  669 

blable  aveu  est  rendu  ,  en  160G,  par  Jacq.  de  la  Hautonnière 
cl  Jeanne  de  la  Ferrière  sa  femme. 

Pierre  Nep/eu,  Nepvou  ou  Nevou  ,  comme  on  écrivait 
ce  nom  très-anciennement ,  le  premier  de  celle  famille  dont 
fasse  mention  l'histoire  du  Maine,  était,  en  i36o,  sénéchal 
de  la  ville  et  baronnie  de  Sable.  Sa  descendance  se  partagea 
en  plusieurs  branches,  dont  les  membres,  ainsi  que  ceux  de 
la  souche  principale,  s'allièrent  à  un  grand  nombre  de 
familles  nobles  de  la  province,  celles  de  Vassé ,  de  Monlé- 
clair,  de  Froulay,  du  Guesclin ,  de  Maridor,  de  Bas- 
tard  ,  etc. ,  etc. 

Daniel  i.eT  Nepveu,  écuyer ,  seign.  d'Eslrichy  (Eslrichc), 
qui  achela  la  charge  de  prévost  provincial  du  Maine ,  acquit  la 
terre  seigneuriale  de  Bouillon ,  avec  le  manoir  de  la  Cour  et  le 
fief  de  Lancelinière  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas,  et  en  rendit 
aveu  en  1642.  Il  transmit  le  tout,  à  Pierre  l.er  Nepveu,  i>su 
de  son  second  mariage  ,    avec  Anne  le  Bourdais  ;   Daniel  il, 
qu'il  avait  eu  de  son  premier  mariage ,  avec  Marie  Portail,  et 
qui     lui   succéda    dans    la   charge    de    prévôt    provincial   du 
Maine  ,  ayant  hérité  des  terres  des  Etrichés  et  des  Isles  ,  et  un 
des  pelils-filsdc  celui-ci,  Henri  Daniel,  étant  devenu  seigneur 
de  Neuviielte ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  cet  article  ,  page 
^56  de  ce  volume.  Pierre  l.er  seigneur  de   Bouillon  ,  devint  , 
en   1688,    lieutenant  criminel  en  la   sénéchaussée  du  Maine 
et    siège  présidial  du    Mans.    II  eût ,   de  son    mariage  avec 
Suzanne    Aubert ,  |dame   de  Courteille  ,   Pierre  Jl  Jacques- 
René,  seign.  de  Bouillon,  lequel,  en  1720,  lui  succéda  dans 
la    charge    de    lieutenant- criminel,    et,  en    1765,  entra  en 
exercice  «les  fonctions  de  maire  de  la  ville  du  Mans,  confor- 
mément aux  édils  de  1 764  et  1 765  (V.  jii-5  11).  Une  ordon- 
nance de  l'intendant  Chauvelin  ,  de  l'année   1 7 15 ,  confirme 
la  noblesse  de   ce  magistrat,  transmissible  à  sa  descendance. 
Les  autres  enfants  de  Pierre  l.er,  furent  Jérôme  ,  qui  porta  le 
titre  de  seign.  de  Lancelinière,  fief  dont  il  va  êire  parlé  plus 
bas,   devint  capitaine  des    vaisseaux    du  Boi ,  chevalier  de 
S.  Louis,  et  mourut  en  1755;  Daniel,  chan.  de  l'église  de 
Mans ,  conseiil.  au  présidial  de  la  même  ville  ,  mort  en  1 769  ; 
un  aulre  fds ,  mort  capitaine  d'in  anterie  ,   qui  fut  seign.  du 
Gué-Bernisson   (  v.  l'art.  POiNTLlLUE.)  ;   un  cinquième,  titré 
seign     de  Doucelle ,   qui   fut  lieutenant  de   carabiniers  ,    se 
maria  à  Libourne ,  et  eût  huit  filles  ,  dont  six  devinrent  reli- 
gieuses. —  Pierre  11,  déjà  cité,  épousa  une  demoiselle  Valetot, 
dont  il  eûl  Pierre  ni ,  seign.  de  Bouillon  ;  un  autre  fils,  qui 
fut  lieutenant  au  régiment  de  Penthièvre  infanlerie;  Jérôme, 
mort  en   1765,  lieutenant  dans  le   même  régiment  ;  et  une 


670  ROUILLON. 

fille  nommée  Catherine.  La  lerre  de  la  Cour  de  Rouillon, 
restée  dans  Ja  famille  Nepveu  ,  a  passé  par  alliance  à  M.  de 
Châlaigner  ,  colonel,  propriétaire  actuel.  Le  manoir  sei- 
gneurial de  ce  nom ,  situé  à  5  h.  S.  E.  du  clocher  ,  d'ancienne 
construction,  se  rapproche  beaucoup,  par  son  style,  de  celui 
de  la  Masserie  ,  décrit  à  l'art.  Fay  Jl-a83)  :  sa  cour  est 
close  par  une  belle  grille  en  fer.  Il  est  accompagné  de  beaux 
jardins,  d'avenues,  de  bois  futaies  et  d'un  taillis  bien  percé. 

La  paroisse  du  Crucifix,  dans  la  cathédrale  du  Mans, 
relevait ,  en  partie  ,  des  seigneurs  de  Rouillon  ,  qui ,  toutefois  , 
n'y  exerçaient  point  de  juridiction. 

Les  armes  de  la  famille  Nepveu  étaient  :  d'azur  ,  à  3  besans 
d'or,  chargés  d'une  croix,  2  et  1. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  étaient  : 

i.°  Lan/  elinicre ,  à  1,8  h.  S.  E.  du  clocher,  fief  qu'on  a  vu 
plus  haut,  elre  annexé  à  la  lerre  de  la  Cour,  puis  appartenir  ou 
du  moins  donner  son  nom,  à  un  cadet  de  la  branche  Nepveu 
de  Rouillon.  De  i44o  à  i44&,  plusieurs  aveux  furent  rendus, 
pour  ce  fief,  par  Tristan  Rabinart,  écuyer,  à  cause  de  Marie 
Gamnon  sa  femme. 

2.0  Le  Boulai,  à  2  k.  S.  du  même,  terre,  avec  maison  de 
maître,  à  laquelle  était  annexé  le  fief  de  la  Fuie,  situé  un 
peu  plus  au  S.,  appartenant,  en  ijyj  ,  à  dame  Martine 
de  la  Fuie  ,  veuve  du  S.r  Desfourneaux  ,  chev.  de  S  -Louis. 
En  i4-o  et  1 4-63 ,  J.  de  S. -Martin,  à  cause  de  Jeanne  de 
Bellangière  {sic)  sa  femme,  rend  aveu  pour  le  fief  des 
Rouilaiz  (  sic  ) ,  autrement  dit  Pourrie,  et  pour  la  Crochière  , 
dom.,  cens  et  rentes,  relevant  du  Mans. 

3.°  Le  Minerai ,  avec  maison  de  maître  et  ferme. 

4-.°  Le  fief  du  Prieure,  dont  ,  ainsi  qu'on  Ta  vu,  les  cha- 
noines de  Reaulieu  se  réservèrent  plusieurs  droits  utiles  et 
honorifiques,  lorsqu'ils  en  firent  cession  au  seign.  de  la  Cour 
de  Rouillon. 

5,°  Celui  de  S.-Martin,  dépendant  du  prieuré  de  Vivoin, 
dont,  probablement,  le  S.r  de  S.-Marlin ,  cité  au  n°  2, 
portait  le  nom. 

6.°  La  collégiale  de  S.  Pierre  de  la  Cour,  du  Mans,  possé- 
dait un  fief,  s'étendant  sur  plusieurs  paroisses,  notamment 
sur  celle  de  Rouillon. 

Outre  les  terres  fieffées  ci-dessus ,  il  existe  à  Rouillon  , 
plusieurs  autres  belles  terres,  avec  maisons  de  maîtres, 
appartenant  autrefois  à  des  familles  bourgeoises  du  Mans , 
qui  pouvaient  être  aiors  pourvues ,  de  droits  et  privilèges 
féoilaux.  Ce  sont  : 

i.°  La  Futaie ,  à  2  k.  à  l'E.  du  bourg,  sur  le  penchant  de  la 


ROUILLON.  671 

colline  qui  domine  la  ville  du  Mans  a  l'ouest  ,  maison  de  cons- 
truction moderne,  dans  une  agréable  position,  avec  chapelle  , 
jardins,  charmilles,  réservoir  d'eau  et  accessoires  de  tout 
genre ,  ferme,  etc.  Elle  appartenait  ,  en  1777  ,  à  dame  veuve 
Chicoineau  ;  en  dernier  lieu ,  à  M.  le  marquis  de  Dollon. 
Vendue  depuis  peu  à  différents  particuliers  ,  la  maison  ap- 
partient a  \l.n,e  Ferra nd  ,  née  Pelil-Gars 

2.°  Les  Grandes  Rurs  dites  de  Lïaugé  ,  terre  de  nature  cen- 
sive,  avec  maison  de  maître,  bâlie  sur  le  bord  du  chemin 
du  Mans  et  de  S -Pavin  à  Fay,  avec  une  ferme,  dont  les 
terres  sont  enclavées  dans  celles  de  la  Futaie. 

3.°  La  Ge/ minière  y  avec  chapelle,  à  1,2  h.  O.  N.  O.  du 
clocher.  On  trouve  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  de 
i63g,un  S/  Isaac  de  la  Germinière  escuyer,  lequel,  sans 
doute,  tenait  son  nom  de  cette  terre  ,  taxé  à  deux  mousque- 
taires,pour  celle  de  Buffes  en  Fille.  La  Germinière  était ,  en 
1777,  la  propriété  de  M.  Trotté  de  la  Roche,  avocat  au 
présidial  du  Mans  ,  et  appartient  aujourd'hui  a  son  fils. 

4  °  La  Vove ,  à  9  h.  au  N.  un  peu  vers  E.  du  clocher, 
près  et  à  la  gauche  du  chemin  de  Rouillon ,  maison  bour- 
geoise avec  chapelle,  possédée,  à  la  même  époque,  parle  S.r 
Pousset ,  conseiller  de  ville  au  Mans  ;  il  y  a  peu  d'années  , 
par  M.  l'abbé  Bureau,  curé  de  S.Julien;  aujourd'hui, 
par  M  mc  V.e  Chauvin-d'Oigny. 

5.°  Barillé,  maison  bourgeoise,  à  M.lle  Tamboy,  du  Mans. 
iilST.  civ.  Une  ordonu.  royale,  du   7    juill.  1800,   autorise 
l'acceptation   de  la  donation  faite  aux  pauvres  de  Rouillon  , 
par  la  D.1Il'  Gasse  ,  de   la  nue  propriété  du  bordage  et  dépen- 
dances de  Valloux  ,  estimé  5, 060  f. 

En  i(S33,  le  conseil  municipal  vole  une  somme  de  60  f.  , 
pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire,  et  celle  de 
200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'instituteur. 

HisiORiQ.  Lors  de  la  déroute  de  l'armée  vendéenne  au 
Mans,  le  11  déc.  1 7y3  (  v.  Pille,  hi.st.  ,  I-cccxxvn),  un 
grand  nombre  de  royalistes  sont  atteints  dans  leur  fuite  et 
exterminés  par  les  paysans,  sur  le  territoire  de  Rouillon. 

Vers  le  18  avril  «799  ,  un  détachement  de  25  chasseurs  de 
la  24./  demi -brigade  d'infanterie  légère,  s'étant  rendu  à 
Rouillon  ,  y  trouva  ,  caché  au-dessus  de  la  nef  de  l'église  ,  un 
magasin  de  25  fusds  de  calibre  ,  en  bon  état  ,  deux  paniers 
remplis  de  cartouches,  plusieurs  sabres,  dont  un  magnifique- 
ment garni ,  avec  une  ceinture  brodée  en  argent ,  des  écharpes 
de  général  et  quatre  habits  neufs  de  volontaires.  Il  est  pro- 
bable que  c'était  le  résultat  de  captures  faites  par  les  chouans, 
sur  les  républicains. 


672 


ROUILLON. 


Lors  de  l'invasion  de  la  ville  du  Mans  par  les  chouans,  le 
i5  oct.  suivant  ,  les  royalistes,  formant  la  première  colonne 
qui  pénétra  dans  cette  ville  ,  ayant  à  sa  tête  le  comte  de 
Bourmont,  s'étaient  réunis  la  veille  à  Rouillon,  à  Allonnes 
et  à  Pruillé-le-Chétif. 

AîsTiQ.  M.  Richelet ,  ex-bibliothécaire  de  la  ville  du  Mans  , 
dans  son  ouvrage  intitulé  :  le  Mans  ancien  et  moderne ,  décrit 
les  restes  d'un  aqueduc ,  qu'il  croit  être  de  construction 
romaine,  inconnu  avant  lui,  dont  il  a  reconnu  les  premières 
traces  ,  sans  pouvoir  remonter  jusqu'à  sa  naissance,  dans  le 
clos  de  la  Divine,  dépendant  du  lieu  des  Combles,  en 
Rouillon,  d'où  il  traverse  le  clos  de  Criloup ,  ensuite  le 
Rutet ,  le  Thuret ,  le  chemin  de  Pessieux  ,  la  ferme  de  TArcv, 
le  clos  de  Pessieux,  celui  du  Boulay,  et,  enfin  ,  le  chemin 
d'Allonnes,  où  l'on  perd  sa  trace.  M.  Richelet  pense  qu'il 
conduisait  à  ce  dernier  lieu  ,  où  ,  comme  nous  l'avons  vu  à  cet 
art.,  à  celui  du  Mans  et  à  plusieurs  autres ,  existait  un  établisse- 
ment ,  que  nous  croyons  être  une  villa  romaine ,  les  eaux  que 
lui  fournissaient  le  ruisseau  de  l'Arche- au- M  ail ,  qu'il  prenait 
peu  après  sa  source  (  v.  le  paragraphe  qui  suit),  ceux 
du  Gué-des-Pierres  et  de  S. -Martin.  Ses  dimenlions  sont  à- 
peu-près  les  mêmes  ,  que  celles  de  l'aqueduc  des  Fontenclles 
(  111-738 )  :  dans  les  parties  qu'on  en  a  détruites,  en  1 833,  des 
blocs  de  grès,  recouverts  de  mortier,  en  formaient  la  base  ou 
le  sol ,  le  grès  roussard,  les  côtés.  Les  portions  observées  par 
M.Puchelet,  se  composaient  de  petites  pierres,  liées  entre  elles 
par  une  chaux  presque  pure,  se  décomposant  à  l'air,  ce  qui 
donne  moins  de  solidité  à  ce  travail,  que  n'en  ont  ordinaire- 
ment les  constructions  faites  avec  le  ciment  romain.  Le  recou- 
vrement des  parties  découvertes  ,  n'a  pas  présenté  de  voûtes  , 
et  consiste  seulement  en  larges  moellons  plats  ,  non  cimentés. 

Plusieurs  médailles  romaines,  ont  aussi  été  rencontrées 
sur  le  territoire  de  Rouillon  :  l'une,  à  l'effigie  de  Marcus 
Julius  Philippus  ;  l'autre,  à  celle  d1 AureL  Claudius  Aug., 
qu'on  appelle  aussi  Claude  H  ,  ou  le  Gothique. 

HYJ)R.  Le  territoire  est  arrosé  par  le  ruiss.  de  l'Arche- au- 
Mail  ,  qui ,  venant  de  l'extrémité  méridionale  des  bois  de 
Pennelières  ,  traverse  le  territoire  du  nord- ouest  au  sud-est , 
en  passant  près  et  à  l'ouest  du  bourg ,  pour  aller  jeter  ses 
eaux  dans  la  Sarlhe,  près  l'ancienne  maladrcrie  de  S.Lazare, 
à  l'extrémité  sud- ouest  de  la  ville  du  Mans.  —  Point  de 
moulins. 

GÉOL.  Sol  ondulé  et  couvert  ;  terrain  secondaire,  supérieur 
ou  crétacé ,  offrant  généralement  le  grès  vert ,  dans  lequel 
on  rencontre ,   sur  une  foule  de  points ,   des  lambeaux  de 


BOUILLON.  673 

terrain  tertiaire,  qui  consistent  dans  les  sables  et  le  grès  de 
Fontainebleau.  On  y  rencontre  aussi,  sur  quelques  points, 
des  indices  de  terrain  d'eau  douce,  caractérisé  par  la  présence 
de  fossiles  du  genre  polamide.  II  paraît  former,  du  nord  à 
Test ,  le  commencement  du  bassin  de  Pruillé-le-Chétif  (  V. 
cet  art.).  {M.  Triger.)  On  rencontre  aussi ,  sur  le  territoire  de 
Rouillon,  du  minerai  de  fer,  qu'on  y  exploite  pour  la  forge 
d'Anloigné. 

cadastk.  Superficie  totale  de  924  hectar.  06  ar.  (7o  cent. , 
se  subdivisant  ainsi:  —  Terr.  labour.  ,  098  bect.  3i  ar.  01 
cent. ,  divisées  en  5  class. ,  éval.  à  8  f.  90  c.  ,  i6-3o,42_ 
70,  56  4°  1  64  f-  10  c.  —  Jard.  d'agrém.  f  o  5i-25  ;  à  80  f. 
20  c.  —  Jard.  potag. ,  27-08-07  ;  en  2  cl  :  à  (>4  f.  10  c. , 
80  f.  20  c.  —  Vignes,  74.-! 5-55;  2  cl.  :  29  f.  70  c,  5g  f. 
4.0  c.  —  Prés,  58-79-27;  3  cl.  :  26-4.0,  65- 10  c  ,  94  f. 
80  c.  —  Pâtur. ,  4-67-67  ;  à  i3  f  20  c.  —  B.  futaies,  et 
taillis,  121-73-35;  3  cl.  :  6-60,  1490,  27  f.  —  Land. , 
terr.  vaines,  2-68-94;  à  90.  —  Superf.  des  propriét.  bât. , 
8-68 -23  ;  à  64  f-  10  c.  Obj.  non  impos.  :  Egl.,  cimet.,  dépend, 
dupresbyl.,  1-  11-80.  —  Chem.  et  place  publ. ,  :>6-34-4« — 
Cours  d'eau  ,  «-«-«.  =:  io5  maisons,  en  8  class.  :  20  à  5  f. 
4.7.  c. ,  3o  à  10  f.  92  c. ,  37  à  16  f.  44  c. ,  5  à  21  f.  85  c. ,  3 
à  27  f.  37,  5  à  38  f.  4»  c. ,  3  à  78  f.  82  c. ,  2  à  i3i  f. 

„  .  (  Propr.  non  bâties,  33,5i5  f.  80  c.   1  3t  ,  9  r   te 

Revenu  impos.  )     __L  baties  ^  ^        ?5       J  35,3i3  f.  55  c. 

contrib.  Fonc. ,  4>^92  f •  ;  personn.  et  mobil. ,  296  f .  ; 
port,  et  fen.,  118  f.  ;  1  patenté  :  droit  fixe,  4  f*  Total, 
5,iio  f.  —  Percept.  de  S.- Pavin  des-Champs. 

CULTUB.  Superficie  argilo-calcaiie  et  argilo- sablonneuse, 
généralement  productive  ,  cultivée  en  céréales  ,  dans  la  pro- 
portion de  1  part,  en  froment,  1  part,  en  orge,  3  part,  en 
seigle  et  métail  et  autant  en  avoine.  Produit,  en  outre,  un 
peu  de  sarrasin ,  pommes  de  terre ,  chanvre ,  trèfle  , 
citrouilles,  etc.;  vignes,  en  rouge  principalement;  prés 
abondants,  mais  de  moyenne  qualité  ;  bois  ,  en  assez  grande 
quantité  dans  les  baies,  outre  ceux  indiqué  au  cadaslrement , 
dont  un  bouquet,  de  1/2  hect.  environ,  en  futaie.  Presque  pas 
d'élèves  de  chevaux,  un  assez  bon  nombre  de  bêtes  à  cornes 
et  de  porcs,  moins  de  moutons  proportionnellement,  peu  de 
chèvres.  —  Assolement  triennal  ;  afferrnement  à  moitié 
fruits  ,  presque  exclusivement  ;  6  fermes  principales ,  25 
moyennes  et  gros  bordages  ,  un  plus  grand  nombre  de  petits 
bordages  et  de  maisonnies  ,  dont  la  culture  se  fait  à  bras.  3o 
charrues  ,  dont  i/5.e  seulement  traînées  par  bœufs  et  chevaux, 
IV  43 


674 


R0IJLLEE. 


le  reste  par  ces  derniers  seuls.  =z  Commerce  agricole  consis- 
tant en  grains,  dont  il  y  a  peu  d'exportation  réelle,  si  ce 
n'est  de  l'avoine  ;  en  chanvre  et  fil  ;  un  peu  de  graine  de 
trèfle ,  de  blé  noir  ou  sarrasin  ,  celui-ci  pour  la  nourriture  des 
volailles;  fruits  et  cidre;  vin,  de  petite  qualité;  bois  à 
brûbr  ;  jeunes  bestiaux  ,  en  vaches  surtout  ;  porcs  gras , 
moutons ,  etc. 

=  Fréquent. ,  presque  exclusive  ,  des  marchés  du  Mans  ; 
un  peu  ceux  de  Vallon. 

iNDi'STR.  Extraction  du  grès  vert  et  du  grès  de  Fontaine- 
bleau, pour  bâtir;  le  dernier  employé,  en  partie,  à  la 
construction  du  pont  Napoléon,  établi  sur  la  Sarlhe,  au 
Mans  ;  du  minerai  de  fer,  etc. 

rout  et  chem.  Une  roule  départementale,  du  Mans  à 
Sablé,  dont  la  confection  a  été  votée  parle  conseil-général 
de  la  Sarthe ,  dans  ses  sessions  de  i835  et  i836,  et  classée 
sous  le  n.°  i  dans  la  dernière,  doit  limiter  le  territoire,  sur 
un  point  de  son  extrémité  sud- est  ;  le  chemin  du  Mans  à 
Fay  ,  en  borne  également  toute  la  partie  nord-nord-ouest. 

lieix  rlmarq.  Comme  habilalions  :  la  cour  de  Rouihon  , 
la  Futaie,  la  Vove,  Barillé,  le  Minerai,  le  Boulai;  sous  le 
rapport  des  noms,  oulre  ceux  cités  dans  le  cours  de  cet  art  : 
Jublans,  nom  qui  semble  annoncer  quelque  rapport  avec 
Jublains  dans  la  Mayenne,  l'antique  cité  des  Duiblintes;  la 
Canlinière  ;  Valaubrun  ;  les  Fontaines;  les  Bruyères,  le 
Chesne  ,  etc. 

Établ.  publ.  Mairie ,  succursale  ,  école  prim.  de  garçons. 
Poste  aux  lettres,  au  Mans. 

ROULE- CHOTTE  ,  nom  donné  à  plusieurs  cours  d'eau 
du  département ,  probablement  à  raison  du  peu  d'abondance 
de  leurs  eaux ,  proportionnellement  à  la  quantité  d'immon- 
dices qu'elles  ont  à  charrier  On  nomme  ainsi  un  ruisseau  de 
la  commune  de  Parigné-  l'Eveque,  qui  verse  ses  eaux  dans 
celui  de  l'Arche  aux-Moine  f  v.  cet  art.  ),  au  lieu  des  Courbes, 
sur  la  commune  de  Ruaudin  ;  un  second,  venant  d'Yvré-le- 
Pôlin  et  limitant  en  partie  la  commune  de  Parignc-i'Evêque , 
qu'on  nomme  improprement  Runerotle  et  Runecrotte;  un 
troisième  ,  ayant  sa  source  près  le  lieu  de  la  Grande  Béalerie , 
en  Conflans  ,  se  dirige  au  sud  ,  et  va  se  rendre  dans  l'Anille  , 
au-dessous  du  lieu  de  la  Rousselière  ,  après  4.  k.  1/2  de  cours  , 
sans  moulins. 

ROULET  (royaume),  qualification  donnée  à  un  ancien 
fief  de  l'Anjou,  mentionné  à  l'article  Pescheseul.  Voir  page 
4.10  de  ce  volume. 

ROULLÉE,  ROU1LLIERS,  ROULLERS;  Rotularia, 


ROULLÉE.  675 

Roelaria,  orum ;  étymologie  inconnue,  no  paraissant  y  avoir 
aucun  raport  entre  la  forme  de  ccltf*  commune  et  une  petite 
roue  ou  une  rouelle,  à  moins  qu'il  ne  vienne  de  la  roue  du 
moulin  dont  il  sera  parlé  à  l'hydrograp.  Le  nom  de  Rouillers 
ne  serait-il  point  le  véritable  ,  et  ne  viendrait- il  point  de  la 
fontaine  minérale  de  Launay,  qui  sera  citée  à  la  géologie? 
Commune  cadastrée,  située  entre  la  rivière  de  Sarthe  et  la 
lisière  N.  E.  de  la  foret  de  Perseigne  ;  du  cant.  et  à  4  kilom. 
N.  E.  de  la  Fresnaye  ;  de  l'arrond.  et  à  i4  k.  N.  de  Ma  mers  ; 
à  54  k.  N. ,  un  peu  vers  E.  ,  du  Mans;  anciennement,  du 
doyenné  de  Saosnois  ,  du  Grand- Archid.,  du  dioc.  et  de 
l'élect.  du  Mans.  —  Dist.  légal.  :  4,  16  et  61  kilom. 

dESCRïpt.  Bornée  au  N.  et  à  TE  ,  par  la  Sarthe,  qui ,  du 
côté  N.  E.  du  territoire,  se  subdivise  en  deux  branches,  au 
moyen   d'un    canal  de  près    de   4  k.  de  longueur,   fait   par 
M.  de  Bouvoust ,  qui  établit  un  nouveau  cours,  plus  au  sud 
que  l'ancien ,    sur    lequel  est    établi   le    moulin    seigneurial 
de    Garennes  ,     lequel   canal    sert    à    délimiter    l'Alençon- 
uais   et   la  Normandie  d'avec  le    Maine,  de    même  que  les 
deux    départements  de  l'Orne  et  de  la  Sarthe  ;  à  l'E. ,   par 
la  petite  rivière  d'Aulrèche  ,  qui,  aussi ,  sépare  le  Perche  et 
le  département  de  l'Orne,  du   Maine  et  de  la  Sarthe;  au  S. 
E. ,  par  Blèves;  au  S.,  par  les  Aulneaux  et  par  Louzes;   à 
fO.,  par  la  Fresnaye  et  S.-Paul-sur-Sarthe  ou  le  Vicomte  ; 
la  forme  de  cette   commune  est  un    triangle   fort  irrégulicr, 
ayant  sa  base  ,  de  4  k.  1/2  de  côté  ,  à  l'ouest  ;  son  sommet ,  à 
TE.  S.   E  ;   ses  deux    autres    côtés  ayant  de  6  à  6    k.   1/2 
d'étendue.  Le  bourg ,  situé  à  8  h.  seulement  de  distance  du 
nouveau  cours  de  la  Sarthe,  se  compose  d'une  double  ligne 
de  maisons,  bâties  le   long  du  chemin   de  Blèves  à  S. -Paul, 
s'éteudanl  du    N.   au   S.  et    pompeusement  appelée   Grande- 
Rue ,  et  d'une  autre   petite,  parlant  de  celle-ci  et  s'étendant 
à  l'est.  On  assure  que  ce  bourg,  incendié  quatre  fois,   était 
beaucoup    plus   important  autrefois,  et  s'étendait  jusqu'aux 
deux  châteaux  de  Garenne   et  de  l>onnebos,  c'esl-à  dire,  à 
environ   1  k.  plus  au  nord. —  Eglise  de  divers  styles  et,  par 
conséquent,  de    plusieurs  époques,  n'ayant  rien  de  remar- 
quable dans  sa  construction ,  proprement  décorée  dans  son 
intérieur,  où  l'on  remarque  un  tableau  de  fond  d'autel  estimé  , 
représentant  une  descente  de  croix  ,  par  un  peintre  d'Alençon , 
nommé   Constantin;   à  clocher  en  flèche  très-allongée,  in- 
clinant un  peu  vers  l'est.  Cimetière  entourant  l'église  ,  clos  de 
haies  seulement.  Une  assez  jolie  maison  ,  nouvellement  cons- 
truite dans  le  bourg,  appartient  à    M.  Laurent  père,  ancien 
notaire. 


676  ROULLÉE. 

POPUL.  De  i85  feux  autrefois,  elle  csl  actuellement  de 
267,5e  composant  de  5o5  indiv.  maies,  de  567  femelles, 
total,  1,072;  dont  cj4  au  bourg,  57  au  ham.  de  la  Gonar- 
dièrc,  4-7»  ^7  et  35,  à  ceux  de  la  Patrie,  de  la  Hyrolière  ,  de 
Sle-Prière  ;  33  et  26  aux  ham.  de  la  Pyroire  et  de  la 
Rousselièrc. 

Mouo.  dêcenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mar. ,  g4  î 
naiss.,  277;  décès,  272.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  97  ; 
naiss.,  3io;  déc. ,  220. 

HIST.  ECCLÉs.  Eglise  dédiée  à  la  Ste-Trinilé  ;  fête  patronale 
ou  assemblée  ,  le  dimanche  où  l'église  célèbre  cette  fête.  La 
cure,  qui  valait  de  900  1.  à  1,000  I.  de  revenu,  était  à  la 
présentation  du  prieur  du  Vieux. -Rélesme  ,  dans  le  Perche , 
ainsi  que  le  prieuré,  d'un  revenu  à-peu- près  semblable, 
fondé  par  les  comtes  d'Alençon  et  deBélesme,  seign.  du 
Saosnois,  de  la  maison  de  Talvas,  lequel  dépendait  du  même 
monastère.  Robert  ni  Talvas ,  comte  d'Alençon  et  baron  du 
Saosnois  ,  eût  un  différend  avec  le  prieur  du  Vieux-Bélesme  , 
pour  le  patronage  de  l'église  et  de  la  cure  de  Roullée,  qui  fut 
terminé  en  1211,  en  faveur  du  prieur,  par  les  abbés  de 
S. -André  ,  de  Perse  igné  et  de  la  Trappe.  Il  est  probable  que 
Sle-Prière,  actuellement  hameau,  à  2,4  h.  S.  E.  du  bourg, 
était  autrefois  un  établissement  religieux.  Une  maladrerie 
existait  à  1,1  h.  à  l'O.  N»  O.  du  bourg,  près  la  Sarthe  ,  où  se 
trouve  une  ferme  de  ce  nom. 

HIST.  feod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  ,  en 
dernier  lieu,  à  la  terre  de  Garenne,  que  nous  avons  dit  être 
située  à  1  k.  au  N.  du  bourg. 

Celle  terre  faisait  partie,  dans  le  i2.e  siècle,  des  possessions 
de  la  maison  de  Talvas,  dans  le  Saosnois  ,  et  fut  donnée  par 
Guillaume  m  ,  comte  d'Alençon,  du  Perche  et  baron  du 
Saosnois  ,  à  Robert  ,  son  fils  naturel ,  du  consentement  de 
Jean  ,  frère  de  Robert.  Cette  donation  fut  confirmée  par 
Henri  II  ,  roi  d'Angleterre,  duc  de  Normandie  et  comte  du 
Maine.  Hugues,  seign.de  Garenne  ,  de  Roullée,  de  Ron- 
nebos ,  qui  en  hérita  de  Robert  son  père,  les  laissa  à 
Robert  11,  son  fils,  entre  les  mains  de  qui  la  possession  en 
iut  confirméee  ,  en  1260,  par  J.  Mérigot  de  Surgères  , 
vicomte  de  Chatellerault  ,  lequel  hérita  de  la  baronnie  du 
Saosnois,  de  son  oncle  Amauri  ni,  aussi  vie.  de  Chalellerault. 
En  1277,  Robert  reçut  en  présent,  de  Jean,  baron  du 
Saosnois,  la  seigneurie  de  Bois-Girard,  située  dans  la 
paroisse  de  Lignères-la-Carelle  (V,  cet  art.).  Gérard  de 
Garenne,  seign  de  Roullée,  en  1^55,  descendait  de  Robert  )l 
au  5.c  degré,   ainsi  que   Joachim  son   frère,    seign.  de  la 


ROULLÉE.  677 

Lacclle  au  Bas-Maine,  de  14.74.  à  1484.  Jeanncquin  de 
Garenne,  fis  de  Géraad,  devint  seign.  de  Roullée  et  de  la 
Lacclle,  comme  héritier  de  son  père  et  de  son  oncle.  Pierre, 
son  fils,  vendit  la  seigneurie  de  Bois-Girard ,  en  franc  alleu, 
à  J.  Thorel.  De  N...  de  Garenne,  fils  de  Pierre,  seign,  de 
Roullée  ,  Bonnebos,  et  de  la  Juissellerie  ,  en  Lignères  ,  naquit 
Jeanne,  darne  de  Roullée,  en  1 533 ,  au  nom  de  qui  J.  de 
Poillé  son  mari ,  paya  ,  en  i545 ,  un  droit  de  rachat  au  baron 
de  Saosnois  ,  pour  la  dite  terre  de  la  Juissellerie. 

Ici  s'interrompt  la  connaissance  des  seigneurs  de  Roullée, 
jusqu'à  l'année   1668,  que  Jacq.  de  Caumonl  ,   chev. ,  marq. 
de  Boisse  ,  fait   hommage  au  baron  de  Saosnois ,  au  nom  de 
Marie  de  S.  Simon  sa  femme  ,  fille  unique  de  feu  Cyrus  de  S.- 
Simon, pour  la  terre  seigneuriale  de  Garenne  et  de  Bonnebos. 
Les  enfanls  de  Jacq.  de  Caumont  et  de  Marie  de  S.  Simon  , 
vendent  la  terre  seigneur,  de  Roullée  ,  ensemble  les  fiefs  de 
Garenne  et  de  Bonnebos,  à  Mathur.  Jariel ,  écuyer,  secret, 
du  roi ,  qui  en  rend  aveu  en  168.4.  Semblable  aveu  est  rendu, 
de  1690  a  1697,  par  J.-B.  Jariel,  son  fils ,  seign.  de  Forges, 
conseill.  en  la  cour  des  Aides  de  Paris,  et  Marie  Anne  Lefebvre 
sa  femme  ,  lesquels  ,  dans  le  dernier  de   ces  aveux  ,  ajoutent 
la  terre  et   châtellenie  de   la  Tournerie  ,  en  Louzes  (  v.  cet 
art.  )  ,  acquise  d'Alex.  Sevin,  chev.,  et  de  Marie-Charlotte  le 
Moulnier  ou  Mousnier.  Relevaient  d'eux  ,  pour  ces  différents 
objets  :  Jacq.  de   Caumont ,    duc    de   la   Force  ,    marq.   de 
Boisse;    Jacq.   Kasinier,   comle    de    Klasten ,    seign.    de  la 
Gerondière  ,  chevalliers  ;  Anl.  de  Barville  ;  Fr.- Jos.  de  Bar- 
ville,   S.r  de   la  Gâtine  ;   Fr.    Brunet,    S.r  de   Rouillé;  Fr. 
Chabot,    S.r   de   Bois-Girard;   Jacq.   de  Frébourg,   S.r   de 
Chauvigny  ;  R.  de  Rieux,  S.r  du  Gué-du-Bois  ;  R.  de  Rieux  , 
S.r  de  la    Roche   et   Anne   Jousset ,   son    épouse;  Alex.-J. 
Sevin,    S.r  de  la  Haze  ;   Ant.  de  Surmont,   S.r  de   Chassé; 
Jacob  de  Vallée  ;  écuyers.  Ces  familles  ont,  pour  la  plupart 
encore,  des  descendants  dans  le  Saosnois.  En  1722,  Ch.- Paul 
Payen  ,  maître  ordin.  en  la  chambre  des  comptes  de  Paris  , 
fait  hommage  pour  la  terre  seigneur,  de  Rouiiée  ,  à  cause  de 
M.    Anne  Elisab.   le  Jariel,    son  épouse.   Autre    aveu,  en 
1734»  par  Ci.  Mich.  le  Roy,  chev.,  seign.de  Sanguin,  aussi 
maître  ordin.  en  la  même  chambre  ,  comme  mari  de  Char- 
lotte i\l.  Jeanne  Payen.   Enfin,  en   ij38  et  1742  1  semblable 
aveu  est  rendu  par  J    Bersin  ,  écuyer,  secret,  du  roi ,  pour  lui 
et  les  enfants  de  feu  P.  Bersin  et  de  Marie  le  Blanc  ,  V.e  du 
Fresne,  et  pour  Marie  Bersin,  fille  majeure,  tous  légataires 
universels,  pour   deux  tiers,    avec   J.-B.    Bersin,   écuyer, 
secret,  du  roi,  Grand  Audiencier  de  France ,  aussi  légataire 


678  ROULLÉE. 

universel ,  pour  l'autre  tiers  ,  de  Vincent  le  Blanc,  Grand- 
Audiencier  de  France  ,  pour  les  fiefs  de  la  Haie  Roullée  et 
de  la  Daverie  ,  ensemble  la  châtellenie  de  la  Tournerie  ,  en 
Louzes,  acquise  d'Edme-iYJathur.  le  Jariel  des  Forges.  —  Le 
château  de  Garenne ,  dont  nous  avons  indiqué  plus  haut  la 
situation  ,  semblerait  de  construction  moderne,  si  ce  n'était 
les  fenêtres  en  croix,  avec  échancrures  en  écusson  ,  de  sa 
façade  nord ,  et  sa  tour  octagone ,  au  sommet  de  laquelle  était 
la  prison.  Ce  manoir,  qui  paraît  avoir  remplacé  celui  qui 
existait  dans  les  n.c  et  i2.e  siècles,  était  entouré  de  fosses 
autrefois ,  et  se  trouve  beaucoup  plus  rapproché  du  nouveau 
cours  de  la  Sarthe  ,  qu'il  ne  l'était  de  l'ancien.  Il  appartenait  , 
lors  de  la  révolution,  à  M.  Cureau ,  qui  fut  massacré  à 
Ballon,  en  178g,  ainsi  que  nous  l'avons  rapporté  à  cet 
article  (  I-100)  :  c'est  ,  actuellement ,  la  propriété  de  JM.  le 
vicomte  de  Chabot.  11  ne  reste  plus  de  traces  du  château  de 
Bonnehos ,  bâti  entre  le  précédent  et  le  bourg.  —  Le  fief  de 
la  Haie-Roullée ,  cité  plus  haut ,  était  situé  à  2,2  h.  à  PO. ,  un 
peu  vers  N  du  bourg  :  c'est  actuellement  un  petit  hameau. 
—  Celui  de  la  Daverie,  ferme  aujourd'hui,  est  un  peu  au  sud 
du  précédent  ,  sur  la  limite  occidentale  du  territoire.  --  Le 
manoir  du  Gué- du- Buis  ,  que  nous  avons  vu  être  possédé  , 
en  1697,  par  René  de  Ricux  ,  subsiste  encore,  sur  la 
rive  gauche  de  PAulrèche,  à  2  k.  à  l'est  du  bourg. 

La  paroisse  de  Roullée ,  faisait  anciennement ,  ainsi  qu'on 
l'a  vu,  partie  intégrante  de  la  baronnie  du  Saosnois.  Le 
seigneur  avait  une  haute  justice ,  qui  relevait  du  bailliage  de 
cette  baronnie ,  établi  à  Mamers. 

Une  discussion  s'élant  élevée  entre  les  habitants  et  le  S  r 
Cureau,  seign.  des  fiefs  de  Roullée,  Garenne  et  Bonnehos , 
d'une  part  ;  Je  prieur  et  les  religieux  de  Pabbayc  de  Mai  mou- 
tiers-lès-J  ours  cl  le  S.r  Allain  de  la  Marre ,  curé  ,  co-déci- 
maleurs  de  la  paroisse  ,  d'autre  part  ;  un  arrêt  de  sept.  1777  , 
confirmatif  d'une  sentence  du  bailliage  de  Marne rs  ,  du  27 
juill.  1771  ,  décida  que  la  dîme  ecclésiastique  devait  se 
payer  à  l'onzième  ,  avant  le  champarl ,  ou  terrage  dû  au 
seigneur. 

HîST.  civ.  On  a  vu  ciié  plus  haut,  l'existence  d'une  mala- 
drerie  ,  au  lieu  où  subsiste  une  ferme  de  ce  nom,  à  1  k.  1/2 
N.  O.  du  bourg. 

Vole  parle  conseil  municipal ,  en  1 833 ,  en  exécution  de 
la  loi  du  1*8  juin  ,  de  la  somme  de  66  f.  ,  pour  le  loyer  d'une 
maison  d'école  primaire,  et  de  celle  de  200  f.  ,  pour  le  trai- 
tement de  l'instituteur. 

Hts-TOn.  iNous  avons  rapporté  à  l'article  Rioll ,  les  détails 


ROULLÉE.  679 

d'un  combat  qui  eut  lieu  dans  le  Saosnois ,  à  la  fin  du  n.e 
siècle  ,  enlre  le  comte  Hélie  de  la  Flèche  et  Robert  il  Talvas, 
comte  du  Perche,  dont  quelques  historiens,  placent  le 
théâlrc  sur  le  lerriloire  de  Roullée.  On  peut  voir  à  la  page 
618  de  ce  volume  ,  les  motifs  qui  nous  empêchent  de  partager 
celte  opinion. 

Odolant  Desnos  rapporte  (ll-^o^),  qu'Odel  de  Saint- 
Denis,  fds  de  René,  si  célèbre  dans  l'histoire  d'Alençon  et 
du  Saosnois,  par  sa  vaillance  et  les  services  qu'il  rendit  à  la 
cause  de  Henri  IV,  fut  assassiné  ,  dans  les  premières  années 
du  17/ siècle,  dans  le  presbytère  de  la  Fresnaye,  à  l'instiga- 
tion d'un  curé  de  Roullée  ,  son  parent,  qui  avait  la  même 
maîlressc  que  lui. 

hydr.  Ainsi  qu'on  l'a  dit  plus  haut,  la  rivière  de  Sarthe 
limite  la  commune ,  dans  toute  sa  partie  nord ,  sur  une 
étendue  de  7  k.  au  moins  ;  la  petite  rivière  d'Autrèche ,  la 
borne  également,  à  l'est,  sur  un  trajet  de  2  k.  1/2;  elle 
miss,  de  Chedouet,  à  l'ouest,  pendant  3  k.  1/2.  Le  ruiss.  le 
Frileux,  prend  sa  source  au  bois  du  même  nom,  traverse, 
du  S.  au  N. ,  la  partie  centrale  du  lerriloire,  et  va  jeler  ses 
eaux  dans  la  Sarlhe  ,  près  le  château  de  Garenne  ,  après  4  k. 
de  cours;  celui  de  la  Tournerie,  ayant  sa  source  sur  la 
lisière  N.  N.  E.  de  la  forêt  de  Perseigne,  coule  du  N. 
au  S.,  par  des  canaux  soulerrains,  jusqu'à  un  herbage  silué 
au-dessous  du  lieu  du  Boulay,  et,  de  là  ,  verse  également  ses 
eaux  dans  la  Sarlhe  ,  vis-à  vis  le  château  de  Bouvenches, 
situé  sur  l'autre  rive.  —  Fonlaine  minérale  ferrugineuse  de 
Launai,sur  la  limite  sud-sud-ouest  du  territoire.  La  nature 
des  eaux  de  cette  fonlaine  et  le  nom  de  Rougemare ,  que 
porte  une  ferme  peu  éloignée,  semblent  indiquer,  que  ce  pour- 
rail  bien  êlre  de  là  que  viendrait  Télymologie  du  nom  de  la 
commune,  qui  serait  alors  Roui/lers,  de  rouille,  oxide  ou 
carbonate  de  fer?  —Le  moulin  de  Roullée,  l'un  des  plus 
beaux  du  département ,  établi  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe  , 
près  le  château  de  Garenne,  dont  il  dépend,  est  à  deux  roues, 
perpendiculairemenl  placées,  el  à  deux  meules  :  il  moulure  à 
la  grosse  et  à  la  Lyonnaise,  62  quinlaux,  par  24  heures,  en 
blé,  seigle  el  inéleil,  pour  la  nourriture  des  hommes,  et  4o 
quintaux  en  mêlarde ,  pour  les  besliaux.  Les  communes  de 
Roullée,  Rlèves,  les  Aulueaux,  Aillères,  la  Fresnaye  et 
parlie  de  celle  Louzes ,  y  apportent  leurs  grains. 

Géol.  Sol  plat,  sinclinant  légèrement  vers  le  nord-est, 
accidenté  par  un  monticule  allongé,  de  2  k.  d'étendue  ,  et  de 
4.0  mètr.  d'elcvat.,  appelé  la  bulle  de  Rougemare,  situé  dans 
la  partie  O.  S.  O.  Suivant  M.  Trigcr,  toute  la  commune  de 


680  ROULLÉE. 

Roullée  repose  sur  le  grès  vert  inférieur,  recouvert  ça  el  là 
par  les  alluvions  anciennes  de  la  Sarlhe  ,  qui  consistent  dans 
de  nombreux  galets  de  silex.  On  y  rencontre  la  marne 
blanche,  à  peu  de  profondeur  ;  et  nous  y  avons  remarqué  le 
grès  ancien  et  des  blocs  assez  volumineux  de  quartz  blanc, 
ou  laiteux. 

CADASTR.  Superficie  totale  de  i,gg3  heclar.  07  ar.  60  cent. , 
divisée,  par  nature  de  culture,  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour., 
7 1 1  h.  56  ar.  4-o  cent. ,  en  5  class. ,  éval.  à  3 ,  6  ,  1 2  ,  1 8  et 
24  f.  —  Vergers ,  1  r-i4-4°  ;  2  cl.  :  32  ,  48  f.  —  Pépin.  ,  o- 
12-F0  ;  à  25  f.  —  Jard. ,  i4o4~63;  2  cl.  :  ^4»  32  f.  — 
Prés  et  pâlur. ,  1,082-85-17;   5   cl.  :  5,  10,  32,    48 ,  (  o  f. 

—  Pâtis,  2-og-Js5  ;  à  5  f .  —  Bois  futaies  ,  o-ô8-5o  ;  à  12  f. 

—  B.  taillis,  78-08-40;  3  cl.  :  4  7  8 ,  12  f.  —  Landes, 
bruvèr.,  frich.,  terr.  vain,  et  vag.  ,  22-2i-3o;  à  2  f.  — 
Douv.,  pièc.  d'eau  ,  chaussée,  o-5o-3o;  à  24  f.  —  Sol  des 
propr.  bât.,  17-51-00;  à  24  f*  Obj  non  impos.  :  Egl. , 
cimet.,  presbyl, ,  o-5i-75.  —  Riv.  et  ruiss. ,  no6-i5. — 
Chem  ,  4°97_  '5.  =  25q  maisons  ,  en  9  class.  :  43  à  1  f . , 
55  à  3  f. ,  57  à  6  f. ,  42  à  9  f. ,  29  à  1 2  f. ,  17  à  1 6  f. ,  6  à 
20  f.,  7  à  3o  f. ,  3  à  (o  f.  ;  1  hors  classe,  à  5o  f.  —  1 
moulin  ,  à  200  f. 

REVE»"  imP-  {  ^•Sesf'"'     ^4%  (-  'r-  }  49,6,9  f-  3,  c. 

contrib.  Fonc. ,  io,i34  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  573  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  176  f.;  5  patentés  :  droit  fixe,  33  f.  ;  dr.  pro- 
port ,  38  f.  —  Percept.  d'Aillères. 

CULTUR.  Superficie  généralement  argileuse  et  argilo-sablon- 
neuse ,  passablement  productive,  ensemencée  en  céréales, 
à-peu-près  par  égales  portions  en  froment,  seigle,  orge  et 
avoine;  en  outre  sarrasin ,  trèfle,  chanvre,  etc.:  pâturages 
abondants,  de  nature  variée;  bois;  arbres  à  fruits,  en 
moyenne  quantité.  Education  des  chevaux,  de  race  nor- 
mande, Tune  des  principales  branches  agricoles,  avec  l'en- 
graissement des  bœufs,  à  laquelle  se  livrent  4  à  5  herbagers  ; 
élève  d'une  moyenne  quantité  de  bêles  à  cornes  ,  peu  de 
porcs  et  de  chèvres  ,  beaucoup  plus  de  moulons  ,  proportion- 
nellement.—  Assolement  triennal,  dans  lequel  on  n'églige 
l'emploi  de  la  marne ,  quoiqu'on  en  possède  des  gisements 
sur  la  commune;  12  fermes  principales,  5o  moyennes  cl 
gros  bordages ,  autant  de  petits  bordages  et  de  maisonnies  , 
la  plupart  réunis  par  hameaux  ,  au  nombre  d'une  quinzaine  ; 
64  charrues ,  toutes  traînées  par  des  bœufs.  =z  Commerce 
agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation 


ROlJFEîltROUX.  68r 

réelle;  en  jeunes  chevaux  ,  d'assez  grand  prix;  jeunes  bes- 
tiaux, bœufs  gras  ,  moulons,  peu  de  porcs;  laine  ;  fil  et 
chanvre,  graine  de  trèfle  ,  bois,  cidre  et  fru ils,  elc  ,  etc. 

r=  Fréquentât,  des  marches  de  M  a  mers ,  d'Alençon,  du 
Mêle-sur-Sarlhe  ;  des  foires  de  Bélesme  et  de  Morlagne  ;  ces 
4  derniers  lieux  dans  l'Orne. 

INDUSTR.  Fabrication  d'un  petit  nombre  de  pièces  de 
toiles  ,  dans  4.  a  5  métiers. 

roui,  ltchem.  Le  chemin  de  Mamers  au  Mele-sur-Sarlhe, 
que  le  conseil  général  vient  de  classer  au  rang  des  routes 
départementales,  passe  à  l'extrémité  est- sud-est  du  territoire  ; 
le  grand  chemin  n.°  5  de  l'arrond.  de  Mamers ,  de  Blèves  à 
Alençon  ,  traverse  la  commune  de  l'est-sud-est  au  nord-nord- 
ouest ,  en  passant  dans  le  bourg,  d'où  il  se  dirige  vers 
S.-Paul  sur-Sarlhe  ,  Chassé  ,  Montigny  ,  le  Chevain  ,  traverse 
la  Sarthe,  au  pont  de  Courteille  ,  pour  entrer  dans  le  départ, 
de  TOrne,  à  î  k.  1/2  d'Alençon.  On  peut  dire  qu'il  n'est 
aucune  contrée  du  département  qui,  à  raison  de  son  isole- 
ment, de  la  nature  du  terrain  ,  et  de  l'étal  déplorable  de  ce 
chemin  ,  ail  un  plus  grand  besoin  que  cette  voie  d'exploita- 
tion soit  portée  à  l'état  de  chemin  de  grande  communication  , 
conformément  à  la  loi  du  21  mai  i83G. 

lieux  remarq.  Comme  habitations  :  Garenne,  le  Gué- 
du-tëois,  la  Loge  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Loge,  le 
Châtelet,  le  Ressort;  Sle-Prière,  la  Maladrerie  ;  Parc-Sar- 
rasin, Villiers;  Bel-Air,  le  Haut-Chemin;  Rougemare  ,  la 
Mare,  les  Planches;  la  Chesnaie,  Launay ,  etc. 

etarl.  PURL.  Mairie,  succursale,  école  primaire  volée, 
résidence  de  notaire  ;  1  recelte  bural.  des  conlrib.  indir. , 
1  débit  de  poudre  de  chasse  ,  1  débit  de  tabac.  —  Bur.  de  poste 
aux  leltres  ,  à  Mamers. 

KOUPEHilOUX  ,  mot  corrompu  de  Rouperreux ,  du 
celtique  ru  ,  ruisseau,  et  de  petrosus  ,  pierreux,  Rwus  petrosus  ; 
nom  donné  à  deux  cours  d'eau  situés ,  l'un  dans  la  commune 
de  Louzes  (  v.  cet  article) ,  l'autre  dans  celle  de  Rouperroux, 
qui  en  a  pris  son  nom  (  V.  l'art,  ci-après). 

ROCPEIUIOUX,  ROUPEROUX,  roupeyroux,  rou- 
PERRlux  ;  Vico  pelroso ;  commune  cadastrle  ,  faisant  partie  de 
la  petite  contrée  appelée  le  Voirais  (  v.  cet  art.),  devant  son 
nom  à  l'un  de  cours  d'eau  qui  l'arrose,  ainsi  qu'on  le  voit  par 
l'article  qui  précède;  du  cant.  et  à  o  kilom.  2  hect.  N.  de 
Bonnélable;  de  l'arrond.  et  à  1 4-  k.  1/2  S.  i/4_E.  de  Mamers; 
à  29  k.  N.  N.  E.  du  SMans  ;  autrefois,  du  doyenné  de  Bonné- 
table  ,  de  l'archid,  de  Montfort-le-Rolrou  ;  du  dioc.  et  de 
l'clect.  du  Mans.  —  Distanc.  légal.  :  6,  16  et  35  kilom. 


682  ROUPERROUX. 

descuipt.  Bornée  au  N. ,  par  Champaissant  et  par  5. -Co- 
rne ;  à  TE.,  par  Nogent-le-  Bernard  ;  au  S. ,  par  Bonnétable  et 
par  Terrehault  ;  à  l'O.,  par  Courcival  ;  sa  forme  est  £  peu-près 
celle  d'un  écusson,  dont  la  parlie  supérieure  est  auN.  N.  E  , 
de  4-  k.  i/2  de  diam.  central,  du  N.  au  S.,  sur  une  largeur  presque 
égale  ,  d'E.  à  O.  —  Le  bourg,  situé  à  î  k.  seulement  de  la 
limite  E.  S.  E.  du  territoire,  ne  se  compose  que  d'une  qua- 
rantaine de  maisons ,  paraissant  fort  anciennes  ,  bâties  des 
deux  côtés  de  la  route  royale  n.°  i38  bis  ,  du  Mans  à  Paris  ,  par 
Bonnétable  et  Bélesme,  et  d'une  petite  église,  à  ouverture 
du  genre  gothique  tréflé  ,  à  clocher  pyramidal  peu  élevé. 
Cimetière  entourant  l'église  ,  au  nord  et  à  l'ouest ,  mal  clos  , 
partie  en  murs  à  hauteur  d'appui,  et  parlie  de  haies,  dans 
lequel  on  remarque  une  table  funéraire  en  marbre  ,  posant  sur 
quatre  pieds,  sur  laquelle  est  gravée  l'épitaphe  suivante,  en 
lignes  rimées ,  que  l'auteur  a  sans  doute  cru  être  des  vers  : 

«  Ici  repose  le  corps  de  M.  René  Carré  ,  propriétaire  et  marchand 
ae  bœufs,  âgé  de  72  ans ,  décédé  le  5  août  1826.  » 

«  René  n'est  plus,  dans  un  froid  mausolée, 
«  Les  restes  (  pour  ses  )  précieux  reposent  pour  toujours  ! 
«  Mais  au  fond  de  nos  cœurs,  son  image  gravée, 
«  Charmera  les  ennuis  de  nos  plus  sombres  jours. 
«  Quelque  soit  votre  sort,  enfant,  épouse  et  mère, 
«  Hélas ,  vous  qui  passez  sous  ces  tristes  cyprès , 
«  Plaignez  notre  amitié  ,  partagez  nos  regrets  , 
«  Pleurez  le  bon  époux  et  le  plus  tendre  des  pères. 
«    Pater  et  Ave.  » 

Non-seulement  les  restes  du  défunt  ne  sont  point  dans 
un  mausolée ,  comme  on  le  voit  par  la  description  du  mo- 
nument ,  mais  il  n'y  a  point  de  cyprès  dans  ce  cimetière , 
tout-à-fait  déclos,  du  côté  de  la  roule  surtout,  et  indé- 
cemment abandonné,  par  conséquent,  au  piétinement  des 
enfants,  aux  ordures,  aux  dévastations  des  chiens  et  des 
autres  animaux  ;  ressemblant  beaucoup  plus  à  un  carrefour 
isolé,  à  une  voirie,  qu'à  un  lieu  destiné  aux  sépultures  hu- 
maines. O  Musulmans,  pour  la  religion  desquels  nous  avons 
tant  de  mépris,  nous  chrétiens,  que  nous  sommes  loin  de 
vous  imiter  dans  le  respect  que  vous  portez  aux  restes  de 
vos  pères  ! 

Popul.  Portée  à  1^.2  feux  ,  sur  les  états  de  l'ancienne  élec- 
tion du  Mans ,  comme  une  seule  communauté  d'habitants  avec 
Terraull ,  commune  limitrophe,  dont  la  population  rela- 
tive n'est  que  du  tiers  de  ce  total,  celle  de  Bouperroux  seule  est, 
actuellement,  de  187  feux,  comprenant  344 -  indiv.  mal.,  349 


ROUPERROUX.  683 

fem. ,  total ,  6g3  ;  dont  164  dans  le  bourg,  5o  au  ham.  de  Gué- 
mansais  ;  35  à  celui  formé  par  la  tuilerie  des  Epinaux;  3i 
au  ham.  des  Coulancières  ,  et  i5  à  celui  de  la  Pourdillère. 

Moiwem.  décenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv  :  mariag. ,  5i  ; 
naiss. ,  245;  déc  ,  266. —  De  1 8 1 3  à  1822  :  mar. ,  S9  ; 
naiss.  ,218;  déc,  1 35. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.  Mamert  et  de 
la  Vierge  ;  assemblées  les  dimanches  les  plus  proches  du 
1 1  mai  et  du  i5  août ,  la  première  la  plus  suivie. 

La  cure  ,  d'un  revenu  d'environ  700  1.  ,  était  à  la  présen- 
tation du  seigneur  de  la  paroisse.  Le  prieuré  de  Guémansais , 
qui  valait  200  1.,  selon  Lepaige  ,  600  l.  ,  suivant  d'autres, 
était  à  celle  de  l'abbé  de  la  Pelice.  C'était,  dans  l'origine, 
une  aumônerie ,  dont  la  chapelle,  à  ouvertures  ogivales, 
était  sous  le  vocable  de  Ste-Marie-lMagdelaine  ,  que  Bernard 
IV  de  la  Ferté  (ii-3i3),  dans  le  domaine  duquel  elle  était 
située,  réunit  à  l'abbaye  de  la  Pelice,  fondée  par  son  aïeul 
et  par  son  père,  lorsqu'il  acheva  de  doter  ce  monastère. 
(V.  les  art   gui  mansais,  n-534  ;  et  Pllice  ,  p.  372  ci-dessus.) 

hist.  FtOD.  La  seigneurie  de  paroisse ,  qui  parait  avoir 
fait  partie,  très-anciennement,  du  domaine  des  seigneurs  de 
la  Ferté- Bernard  ,  de  la  maison  de  Bélesme ,  et  dont  le  ma- 
noir est  inconnu,  si  ce  n'était  celui  de  la  Grande-Maison  , 
était  annexée  ,  en  dernier  lieu  ,  à  la  terre  de  la  Davière,  en 
Courcemonl  (V.  ces  art.).  Renée,  fille  de  Malhurin  de 
S.- Mars,  chev. ,  vicomte  de  S.- Mars,  de  la  Mousse,  de 
Rouperroux  ,  etc.  ,  morte  en  1 533 ,  l'avait  portée  en  mariage 
à  Jean  de  Laval,  seign.  de  Bois-Dauphin,  etc.,  d'où  elle 
passa  n  René  l.er  de  Laval ,  seign.  de  Bois-Dauphin  ,  leur 
fils.  Plusieurs  métairies  de  celte  paroisse ,  faisaient  partie  de 
la  terre  seigneuriale  de  Bonnétable. 

La  paroisse  de  Rouperroux  ,  était  comprise  dans  la  cir- 
conscription de  la  baronnie  du  Saosnois  ,  et  relevait,  pour 
partie  ,  de  son  bailliage  ;  le  surplus  devait  relever  ,  omme  le 
reste  du  Vêrais,  de  celui  de  la  Bosse,  de  la  baronnie  de  la 
Ferlé- Bernard. 

hist.  civ.  Vole  par  le  conseil  municipal  ,  en  i833,  d'une 
somme  de  4-0  I.,  pour  le  loyer  d'une  maison  d'école  primaire, 
et  du  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de  l'instituteur 

Un  ancien  cuisinier,  établi  aubergiste  à  Rouperroux, 
avait  donné  une  certaine  célébrité  à  ce  bourg,  par  les 
biscuits  qu'il  y  fabriquait.  M.  Vaysse  de  Villiers  l'ayant  cité, 
dans  son  Itinéraire  discr'PHf  ije  la  frange,  Région  du 
Sud-Ouest ,  nous  ne  pouvions  omettre  d'eu  parler.  Celte 
célébrité  s'est  éteinte  ,  avec  celui  qui  en  était  l'auteur. 


684  RtlUPERROUX. 

iiydrogr.  Le  territoire  est  iimilé  ,  au  N.  E.  et  an  N. ,  par 
la  petite  rivière  de  Guémansais,  qui  passe  au  hameau  de  ce 
nom,  où  elle  traverse  la  grande  roule,  pour  aller  jeter  ses 
eaux  dans  l'Orne- Saosnoise  ;  le  ruisseau  de  Guerpeigné 
(  v.  cet  art.,  U-535),  que  nous  croyons  être  le  cours  d'eau 
appelé  aussi  Rouperreux  et  Rouperroux  ,  d'où  la  commune 
à  pris  son  nom  ,  en  traverse  la  partie  méridionale  ,  d'est  à 
ouest,  en  passant  tout  près  et  au  sud  du  bourg.  —  Point  de 
moulins. 

géol.  Sol  plat,  ou  très-légèrement  accidenté  ,  passable- 
ment découvert  ;  terrain  secondaire,  dans  lequel  le  calcaire 
jurassique  s'exploite  comme  pierre  de  taille  et  comme  moel- 
lon ,  pour  bâtir,  et  comme  pierre  à  chaux;  offrant,  en 
outre,  de  la  marne  grise  ,  des  argiles  pour  la  briqueterie ,  etc. 

cadast.  Superficie  totale  de  i , i g3  heclar.  4-8  ar.  4o  centiar., 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  792  h.  98  ar.  69 
cent. ,  en  5  class. ,  éval.  à  3,  8 ,  12  ,  19  ,  24  f.  —  Jard. , 
1 7-93-89  :  2  cl.  :  24  )  28  f.  —  Pépin, ,  0-28-86  ;  à  24  f.  — 
Prés,  179389055  cl.  :6,  i3,  22,  33,  44  f« —  Pâtur.  et 
pâtis ,  68 -08 -35  ;  5  cl.  :  4»  9  1  »4-i  21  ,  33  f.  —  Bois  futaies  , 
0-96-50  ;  à  16  f.  —  B.  taillis  ,  90-92-80  ;  5  cl.  :  3 ,  5  ,  8  , 
i3,  iB  f.  —  Rroussaill. ,  3  00-10;  à  3  f .  —  Plants  de  peu- 
pliers ,  i-i3-2o  ;  à  10  f.  —  Land.  et  frich. ,  8-18-00  ;  2  cl.  : 
2,4  f.  —  Mares  ,  2-19-73  ;  5  cl.  :  8,  12  ,  19,21,241.  — 
Cours  et  aires,  o-i4"8o  ;  à  24  f.  —  Sol  des  propr.  bât., 
10-37-87  ;  à  24  f.  Obj,  non  impos.  :  Egl.  et  cimet.  ,  0-07  90. 
—  Rout.  et  chern.,  16-70-70.  —  Cours  d'eau,  1-08-10.=: 
173  maisons ,  en  9  class.  :  10  à  3  f. ,  43  à  8  f.  ;  5o  à  i4  f.  9 
39  à  19  f. ,  2 1  à  28  f. ,  4  à  44  f •  »  3  à  70  f. ,  2  à  100  f.,  1 
a  1 4o  f. 

T*,-,,™,r  '~          Ç  Propr.  non  bâties.    17,007  f.  q8  c.  \      „     v  r  „q  „ 
Mevenu  impos,  <         r    »  *,.  »     4      '  /    20,10b  t.  oo  c. 

FI bâties,  0,129        »      J  J 

COntrib.  Fonc. ,  3,894  f»;  personn.  et  mobil  ,  369  f.  ; 
port,  et  fen.,  i55  f. ;  10  patentés  :  droit  fixe,  61  f .  ;  dr. 
proport. ,  28  f.;  total ,  4^07  f.  —  Percept.  de  Bonnétable. 

CUltUR  Superficie  argileuse  et  argilo-calcaire  ,  en  général  ; 
argilo-sablonneuse  ,  sur  quelques  points  ;  passablement  pro- 
ductive ;  cultivée  en  céréales,  dans  la  proportion  de  1  part, 
en  froment,  autant  en  orge,  2  part,  en  seigle,  et  autant  en 
avoine;  produisant,  en  outre,  chanvre,  trèfle,  pommes  de 
terre;  près,  de  moyenne  qualité  ;  bois,  arbres  à  fruits,  etc. 
Education  d'un  petit  nombre  de  poulains,  d'une  assez  grande 
quantité  de  bêtes  aumailies,  de  moutons  ,  de  chèvres  ;  moins 
de  porcs,  proportionnellement;  quelques  ruches. —  Assole- 


RUÀUDÏN  685 

ment  quadriennal;  1 3  fermes  principales  ,  G4-  bordages  ;  3o 
charrues,  dont  2/3  trainées  par  bœufs  et  chevaux,  l'autre 
tiers  par  chevaux  seuls.  =  Commerce  agricole  consislant  en 
grains,  dont  il  y  a  exportation  réelle  d'un  quart,  au  plus, 
des  produits;  en  graine  de  trèfle,  chanvre  et  fil,  bois,  fruits 
et  cidre  ,  etc.  ;  quelques  poulains  ,  jeunes  bes!  iaux  ,  moulons  , 
porcs  de  lait  et  porcs  gras ,  laine ,  cire  et  miel ,  menues 
denrées, 

sa  Fréquentation  des  marchés  de  Bonnétable,  presque 
exclusivement  ;  des  foires  de  Mamers  et  de  Bélesmc  (  Orne  ). 

indus'IR.  Ancienne  exploitation  de  la  pierre  de  taille,  aux 
Kcouheaux  ;  extraction  de  la  pierre  en  moellon  ,  pour  bâtir 
également;  de  l'argile,  pour  briqueterie;  de  la  marne. 
Le  nom  de  Haute  Poterie ,  que  porle  une  ferme,  indique 
un  établissement  industriel  qui  n'existe  plus.  Fabrication 
d'un  petit  nombre  de  pièce  de  toiles,  par  5  à  6  métiers 

ROUT.  lt  chem.  La  roule  royale  n.°  i38  bis,  déjà  cilée, 
conduisant  du  Mans  à  Paris,  et  s'embranchant  à  Morlagne 
(  Orne  )  ,  avec  la  route  de  Paris  à  Rennes  et  à  Brest ,  traverse 
le  territoire  du  sud  au  nord,  à-peu-près  par  son  centre,  en 
passant  au  milieu  du  bourg. 

lieux  remarq  Aucun  comme  habitalion  ;  sous  le  rapport 
des  noms  :  la  Grande-Maison;  le  Mortier-JNoir  (trou  à 
eau,  mare),  les  Fileries  ou  Filleries  (  filières,  fossés?);  les 
Monts-Douzeries  ;  les  Bois,  la  Grande  et  la  Petite-Souche; 
la  Haute-Poterie. 

établ.  purl.  Mairie  succursale  ,  école  primaire  de 
garçons  ;    i    débit  de  tabac.  —  tëur.  de  poste  aux  lettres,  à 

RUAUDLX,  RUAUDIN-EN-BELIN  ;  Viens  decani. 
Commune  cadastrée,  dont  le  nom  latin  indique  un  posses- 
seur ,  mais  non  l'élymologie  ,  qui  doit  être  ,  comme  aux  deux 
articles  précédents  ,  la  racine  ru  ,  ruau  ,  ruisseau  ;  du  3.e  cant. , 
de  l'arrond.  et  à  9  kilom.  S,  S.  E.  du  Mans  ;  autrefois  dans  la 
Quinte  ,  le  dioc.  et  l'élect.  de  la  même  ville.  —  Disl.  légal.  : 
îo  kilom. 

D.  sciupt.  Bornée  au  N. ,  par  Changé  ;  à  l'E. ,  par  Parigné- 
l'Evêque  ;  au  S.  E. ,  par  Brettes  ;  au  S.  ,  par  i  heloehé  ;  au 
S.  O.  ,  par  Mulsannc  ;  à  l'O.  et  au  N.  O. ,  par  Pontlieue  ; 
cette  commune  forme  une  ellipse  irrégulière,  qui  s'élend,  en 
longueur,  sur  un  diam.  de  6  k. ,  de  l'E.  S.  E.  au  ÎS.  ÏN.  O.  ; 
contre  3  k.  1/2,  dans  sa  plus  grande  largeur  centrale,  du  N. 
N.  E.  au  S.  S.  O  —  Le  bourg ,  situé  à  peu  près  au  centre  du 
territoire,  un  peu  vers  sud,  ne  se  compose  que  dune  petite 
rue,   s'élendant  le  long  du  chemin   du   Mans  à   S.-Mars- 


686  1UJAUDIÏV. 

d'Outillé.  Eglise  n'ayant  rien  de  remarquable  ,  à  clocher 
pyramidal  ;  cimetière  l'entourant  de  toutes  parts  ,  ceint  de 
murs  à  hauteur  d'appui. 

populat.  De  96  feux  anciennement,  elle  est  aujourd'hui 
de  178,  se  composant  de  'ôyS  indiv.  mâles,  4°7  fem. , 
total,  812  ;  dont  189  dans  le  bourg;  5i  au  ham.  des  Guyon- 
nières;  26  à  celui  des  Touchelles  ;  22  au  ham.  de  l'Aunay, 
autant  à  celui  des  Pressoirs,  et  10  à  celui  des  Emondières. 

Moui>.  dècenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  49  î 
naiss  ,  218;  déc,  220. —  De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  70; 
naiss. ,  265  ;  déc  ,  178. 

Hist.  ecclé*.  Eglise  sous  le  patronnage  du  chef  des  apôtres  ; 
assemblée  le  dimanche  le  plus  proche  du  29  juin,  fête  de 
S.  Pierre  et  de  S.  Paul. 

La  cure,  d'un  revenu  de  ^oo  I.  environ  ,  était  à  la  présen- 
tation de  la  collégiale  de  S.-Pierre-de-la-Cour  ,  du  Mans. 
hist.  FÉ(.D.  La  seigneurie  de  paroisse,  appartenait  au  même 
chapitre  de  S.-Pierre-de-!a-Cour.  Elle  était  annexée  au  lieu 
du  Grand-Picssis ,  où  il  y  avait  fuie,  ele,  et  où  il  ne  reste 
plus  qu'un  pavillon.  C'est  une  ferme  aujourd'hui  ,  acquise, 
dans  le  cours  de  la  révolution,  par  M.  Chevereau  ,  qui  Ta 
revendue  au  sieur  Fromentin,  du  Mans,  dont  les  héritiers  la 
possèdent.  On  peut  croire,  que  de  même  que  la  cure,  elle 
aurait  été  spécialement  dépendante  de  la  dignité  de  Doyen  , 
d'après  le  nom  latin  Ficus  decani ,  donné  à  la  paroisse. 
Elle  relevait  des  châlellenies  de  Vaux  et  Belin  ,  réunies  ,  et, 
par  suite  ,  du  comté  de  Belin.  (V.  cet  art. ,  I- 1 4^.  ) 

HIST.  CIV.  Le  nom  d'Aumonerie,  et,  par  corruption,  de 
Monerie  ,  porté  par  une  ferme  de  celte  commune  ,  semble 
y  indiquer  l'existence  d'une  ancienne  maison  de  charité.  Une 
ordonnance  royale,  du  26  janvier  1825,  autorise  l'accepta- 
tion ,  par  le  maire  de  Ruaudin,  du  legs  fait  à  cette  commune, 
par  la  dame  Marie-Anne  Grigné  ,  veuve  Lehault,  du  quart  du 
fermage  d'une  année  des  biens  qu'elle  y  possède,  s'élevant  à 
62  f.  5o  c. 

En  i833  ,  conformément  à  la  loi  du  28  juin  ,  le  conseil 
municipal   vote   une  somme  de  60  f  ,   pour  le   loyer  d'une 
maison  d'école  primaire;  et  celle  de  200  f . ,  pour  le  traiie 
ment  de  l'instituteur. 

HYDROGR.  Le  ruisseau  de  la  Minerie  ou  des  Vernelles ,  et 
celui  des  Emondières  ,  venant  de  Parigné-l'Evêque  {  V.  I'hy- 
DROGR.  de  cet  art.  1 ,  traversent  la  commune  d'est  à  ouest, 
sous  le  nom  de  Roule-Crolle ,  en  passant  peu  loin ,  au  nord 
du  bourg ,  près  et  à  l'est  duquel  ils  reçoivent  celui  de  Four- 
gas  ,  venant  de  Bretles ,  après  quoi  ces  cours  d'eau,  réunis, 


RUAUD11Y.  687 

prennent  le  nom  de  ruisseau  de  l'Arche-aux-Moines  (V.  cet 
art.  );  celui  de  Coudreau  ou  de  la  Vallée,  qu'on  appelle  aussi 
ruisseau  des  Bondes,  limite  le  terriloire  du  sud  à  l'ouest, 
jusqu'à  son  confluent  dans  l'Arche-aux-Moines.  —  Point 
de  moulins. 

geol.  Sol  généralement  plat  et  découvert  ,  légèrement 
sillonné  par  les  cours  d'eau  du  paragraphe  précédent  ;  repo- 
sant entièrement  sur  le  grès  vert  moyen  ,  recouvert  par  le 
sable  et  le  grès  ferrifère  qui  y  est  en  extraction,  et  qui,  à  la 
superficie  du  sol,  prend  la  forme  de  tubes  plus  ou  moins 
parfaits,  de  la  longueur  d'un  demi  mèlre  à  un  mètre  et  plus  ; 
offrant,  en  outre,  une  espèce  de  poudingue,  appelé  pétuny 
formé  par  des  fragments  de  quarts  arrondis  ou  amyadoloïdes , 
empalés  dans  un  ciment  de  grès  ferrugineux. 

Plant,  rar.  Reseda  sesamoïdes,  LIN.  ;  Osmonda  regalis,  LIN.  ; 
Scutellaria  arvensis ,  LIN. 

cadasir.  Superfic.  totale,  de  t,366  hectar.  01  are,  se 
subdivisant  ainsi  :  —  Terr.  labour.,  544  hect,  24  ar.  80  centiar., 
en  4  class. ,  éval.  à  3  f .  10  c,  7  f . ,  16  f. ,  26  f.  90  c.  —  Cuit, 
mêlée  ,  7-22  60  ;  à  37  f.  10  c.  —  Jard. ,  3 1  -58  16  ;  2  cl.  :  à 
26  f.  90  c.  et  37  f.  10  c.  —  Prés,  i56-6g-io  ;  4  cl.  :  16  f.  80  c, 
37  f.  33  c  ,  56  f. ,  75  f.  34  c. —  Pâlur. ,  52-2o  47;  2  cl.  :  6  f., 
i4  f.  60  c  —  Bois  futaies  ,  o-34  90  c.  ;  à  24  f.  90  c.  — 
B.  taillis  ,  4°/-4-9-io  ;  4  cl.  :  7  f.  4o  c.  ,  10  f.  5o  c  ,  i8f. , 
24  f.  4o  c  —  Châtaigner. ,  o-33-8o  ;  2  cl.  '  7  f.  4°  c  ,  10  f. 
5o  c.  —  Pinièr. ,  253-78-10  ;  4  cl.  :  2  f.  80  c. ,  4"5o,  7-60  , 
10-20  ,  12  f.  4<>  c.  —  Landes  ,  227-3 1-80  ;  2  cl.  :  i  f .  4o  c. , 
4  f.  20  c.  —  Superf.  des  bâtiments,  6-20-02  ;  à  26  f.  90  c. 
01}  non  impoa.  Egl.  ,  cimet. ,  presbyt. ,  et  autres  édif.  publ., 
0-56-72. — Chem.  et  cours  d'eau,  3o-oï-4S.  ^2  i63  mai- 
sons, en  9  class.  :  4  à  8  f. ,  27  à  i5  f. ,  62  à  20  f,  ,  34  à  27  f.  , 
23  à  3o  f. ,  7  à  35  f.  ,  2  à  45  f. ,  2  à  60  f.*,  2  à  75  f. 

„  ,    „   „  .            j  Prop.  non  bâties,     18  887  f.  62  c.  f         Q    ,  r  r 
UevENU  impos.<         r     ,*,.  1'     '  >    32,804  f-  62  c. 

r      ( bâties,  *>>9l7         P      J 

CdîsTRiB.  Foncier,  2,860  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  371  f.  ; 
port,  et  fen. ,  126  f.  ;  i5  patentés  :  droit  fixe,  98  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  3g  f.  ;  total ,  3,494  f-  —  Percept.  de  Changé. 

cultur.  Supercie  généralement  sablonneuse  et  peu  pro- 
duclive  en  céréales,  les  pinières  et  les  landes  en  occupant 
plus  du  tiers,  les  prés  et  les  bois  plus  d'un  sixième;  le 
surplus  ensemencé,  en  grains,  dans  la  proportion  de  8  parties 
en  seigle,  contre  1  partie  en  froment,  orge  et  avoine,  et 
1  aulre  en  .sarrasin,  et  en  maïs  suri  oui  ;  produisant ,  en  outre, 
un  peu  de  chanvre,  point  de  trèfle,  si  ce  n'est  quelques  planches 


688  RUAUbllV. 

dans  les  jardins ,  vergers  ,  etc. ,  pour  servir  en  vert  à  la  nour- 
riture des  bestiaux  ;  beaucoup  de  pommes  de  terre  ;  prés  de 
médiocre  qualité,  fauchés  pour  vendre  le  foin,  plutôt  que 
laissés  en  pâture  ;  bois  de  chêne  et  autres  essences  ;  pinières, 
recouvrant  plus  de  la  moitié  de  la  grande  quantité  de  terrain 
en  landes  ,  improductives  autrefois  ;  arbres  à  fruits  à  cidre, 
châtaigniers,  etc.  Elève  d'un  très-petit  nombre  de  chevaux, 
de  fort  médiocre  espèce  ;  d'une  assez  grande  quantité  de 
bêles  à  cornes  ;  de  porcs  ;  peu  de  moutons ,  un  petit  nombre 
de  chèvres  ,  et  quelques  ruches.  Assolement  triennal  ;  10 
fermes  principales,  autant  de  moyennes,  et  gros  bordages  ; 
un  grand  nombre  de  petites  cultures  à  bras  ou  maisonnies  ,  la 
plupart  réunies  par  hameaux  ,  indiqués  à  la  population  ; 
21  charrues,  dont  moitié  environ  traînées  par  les  seuls  che- 
vaux; l'autre  moitié,  par  ceux  ci ,  associés  aux  bœufs,  sz 
Commerce  agricole,  à-peu- près  nul  en  grains,  consistant 
en  chanvre  et  fil,  foins,  bois,  surtout  celui  de  pin;  cidre  et 
fruits  ;  marrons  ,  etc.  ;  jeunes  bestiaux  ,  moulons  ,  porcs 
gras  surtout , ;  laine  ,  cire  el  miel,  menues  denrées. 

zz=  Fréquentation  des  marchés  du  Mans  ,  principalement  ; 
un  peu  ceux  d'Ecommoy  et  de  Parigné-l'Evêque. 

INDCSTR.  Fabrication  de  quelques  pièces  de  toiles  com- 
munes, partie  pour  la  halle  du  Mans  ,  partie  pour  le  compte 
et  l'usage  des  particuliers.  Extraction  du  grès  ferrifère ,  pour 
bâtir. 

rout.  ET  chem.  La  partie  de  la  roule  royale  n.°  i38,  du 
Mans  à  Ecommoy ,  limite  la  commune  à  l'ouest;  la  route 
départementale  du  Mans  à  Lucé-le  Grand  ,  passe  à  peu  de 
distance  de  sa  limite  orientale  ;  le  chemin  du  Mans  à  S.-Mars- 
d'Oulillé  ,  en  traverse  la  partie  centrale,  du  nord  au  sud, 
en  passant  au  bourg. 

lilux  klmakq.  Comme  habitations  :  i.°  Le  Petit  Plessis  7 
à  1,7  h.  O.  du  bourg,  maison  bourgeoise,  appartenant  à 
M.  Fromentin,  du  Mans,  autrefois  à  M.  Lorcet,  peintre  et 
professeur  de  dessin;  a.0  les  Courbes,  qui  appartenaient  au 
même  M.  Lorcet,  sont  aujourd'hui  la  propriété  de  M.  Leret- 
d'Aubigny,  ancien  receveur  de  l'enregistrement,  au  Mans, 
qui  y  a  fait  bâtir  une  maison  bourgeoise  ;  3.°  Villeneuve  ,  à 
i,4  h-  E.,  avec  maison  de  maître  fort  simple  ,  ferme,  vivier, 
alimenté  par  le  ruisseau  de  Fourgas  ;  propriété  de  M.  Dupuy» 
herbager ,  maire  de  la  commune;  la  Monnerie  (l'Aumo- 
nerie?),  au  confluent  de  l'Arc he-aux- Moines  el  du  Cou- 
dreau,  maison  de  campagne  à  M.  Chaplain-Duparc,  ancien 
notaire  au  Mans  qui,  de.  uis  peu  d'années,  y  a  fait  bâtir 
une  jolie  maison    bourgeoise.  Sous  le  rapport  des   noms  ^ 


RUILLÉ-EIV-CHÀMPAGNE.        689 

outre  les  précédents  :  la  Marqueterie  ;  l'Aunay ,  Je  Chêne, 
les  Ormes  ;  les  Sablons  ,  les  Pierres  ;  etc. 

ÉTABL.  PUBL.  Mairie,  succursale,  école  primaire  volée; 
1  débit  de  tabac.  —  Bureau  de  poste  aux  lettres,  au  Mans. 

RUAUPIROT,  ruisseau;  voyez  PIROT. 

RUBAiV,  petit  cours  d'eau,  qui,  prenant  sa  source  au 
hameau  de  la  Rigaudière  ,  au  N.  N.  O.  de  Sillé-le  Guillaume  f 
traverse  celte  ville  du  N.  O.  au  S.  E. ,  la  partageait  autrefois 
en  deux  paroisses  ,  et  va  se  jeter  dans  la  Vègre,  à  5  hect.  au 
S.  O.  de  celle  ville,  en  face  le  hameau  de  Pierre,  après 
4  k.  i/2  de  cours,  environ,  et  avoir  fait  tourner  un  moulin. 

RUE  (la),  ancienne  terre  seigneuriale,  située  en  Avessé 
(  v.  cet  art.  )  ,  avec  une  jolie  maison  bourgeoise,  qu'y  fil  bâtir 
M.  Joly,  aïeul  de  M.,nc  Clém.  Goupil,  après  l'avoir  acquise, 
en  177a,  de  M-  Chenon  du  Boulay ,  contrôleur  au  grenier  à 
sel  de  Loué.  Elle  était  possédée,  en  1717»  par  M.  L.  de 
Samson,  seign.  de  Martigny,  Avessé,  S.-Pierre-des-Bois,  etc. 

RUELLES  (les),  autre  terre  seigneuriale,  belle  maison 
bourgeoise  aujourd'hui ,  avec  chapelle,  située  sur  le  territoire 
rural ,  et  «à  3  k.  N.  N.  O.  du  Mans ,  sur  une  éminence  d'où 
l'on  découvre  toute  la  parlie  nord- ouest  de  cette  ville,  entre 
la  grande  route  d'Alençon  et  l'ancien  chemin  du  Mans  à 
Conlie  et  à  Sillé  ,  par  la  Chapelle-S  -Aubin.  Appartient  à 
M.mc  Garnicr-Laboi^sière. 

RUILLÉ-EN  CHAMPAGNE  ,  REUILLÉ;  Ruliacum, 

Rulliacum  ,  seu  Ruilleium ,  vel  Ruilliacum  in  Campaniâ;  étymo- 
logie  inconnue,  ou,  plutôt  ,  qui  doit  être  la  même  que  celle 
soupçonnée  pour  Roulléc ,  et  venir  de  rouille,  rouillé,  ferru- 
gineux? Commune  cadastrée,  dont  le  surnom  vient  de  sa 
situation  dans  la  petite  contrée  appelée  la  Champagne  du 
Maine  (  v.  cet  art.  ,  I-268),  du  cant.  et  à  8  kilom.  1/2  S.  S.  O. 
de  Conlie  ;  de  l'arrond.  et  à  22  k.  O.  I/4--N.  du  Mans  ;  jadis 
du  doyenné  de  Vallon,  de  l'archid.  de  Sablé,  du  dioc.  et  de 
l'éïect.  du  Mans.  —  Dist.  lég.  :  10  et  26  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  O.  et  au  N. ,  par  S.-Symphorien  ; 
au  N.  E.  et  à  TE.  ,  par  Bernai;  au  S.  ,  par  Amné  et  par 
Epineu-le-Chevrcuil  ;  à  l'O. ,  encore  par  Epineu  et  par  Che- 
miré  ;  la  forme  très-irrégulière  de  cette  commune  ,  peut  se 
comparer  à  une  crosse ,  dont  le  pieds  erait  à  l'ouest  et  la  tête 
au  N.  N.  E.  ,  la  volute  se  contournant  du  côté  nord.  Son 
étendue,  en  longueur,  est  de  g  k.  1/2,  contre  une  largeur 
qui  vari<-  de  7  h.  à  2,2  h.  Le  bourg,  bâti  sur  la  pente  d'un 
coteau  peu  élevé  ,  à  4  h.  seulement  de  la  limite  nord  ,  et 
à  2  k.  de  l'extrémité  orientale,  se  compose  d'une  petite  rue 
qui  s'étend  du  N.  au  S. ,  en  passant  à  l'O.  de  l'église,  et, 
IV  44- 


690       MJILLÉ-EN-CHAMPÀGNE. 

d'une  aulre  rue  ,  entourant  ladite  église  ,  en  forme  de  fer  à 
cheval  ;  ne  contient  que  deux  maisons  un  peu  remarquables  , 
dont  une  très  moderne  et  l'autre  antique,  l'ancien  prieuré,  ou 
le  presbytère  actuel.  Eglise  proprement  décorée  ,  à  ouver- 
tures semi-ogivales ,  n'ayant  qu'un  seul  bas-côté  formant 
branche  de  croix,  où  sont  les  autels  de  la  Yierge  et  de 
S.  Sébastien  ,  voûté  en  pierre  ,  tandis  que  le  chœur  et  la 
nef  ne  le  sont  qu'en  bois.  Ciocher  en  forme  de  flèche  pyra- 
midale, à  pans  coupés.  Ancien  cimetière  entourant  l'église, 
clos  de  murs  d'appui ,  ne  servant  plus  aux  inhumations  ;  le 
nouveau  ,  hors  et  au  sud  du  bourg ,  clos  de  murs  et  de  haies. 

POPUL.  Portée  à  1 54-  feux  sur  les  états  de  l'élection  du 
Mans  ,  elle  est  actuellement  de  a5y  ,  comprenant  53^  indiv. 
mal.  ,  5^2  fem.  ,  total,  1,0.59;  dont  2  54  dans  le  bourg,  72  et 
65  aux  ham.  des  Brunelières  et  du  Tertre  ;  35 ,  29 ,  27  et  26 
à  ceux  des  Huberdièrcs  ,  du  Rocher  ,  de  Connée  et  des  Bas- 
Bertaux  ;  17  à  celui  des  Raies. 

IHoiw.  decenn.  De  i8o3  à  1812,  inclusiv.  :  mariag. ,  66; 
naiss. ,  297;  déc. ,  224.  —  De  i8i3  à  1822  :  mar.  ,  53; 
naiss. ,  329  ;  déc,  201. 

itiST.  lccles.  Eglise  sous  l'invocation  de  S.-Nazairc  et  de 
S.-Celse  ,  soldats  romains,  qui  étaient  les  patrons  du  prieuré  ; 
assemblée  le  dimanche  le  plus  prochain  du  28  juillet ,  jour  où 
l'église  célèbre  la  fêle  de  ces  deux  martyrs. 

La  cure  ,  qui  valait  55o  1.  de  revenu,  était  à  la  présentation 
de  l'abbé  de  la  Coulure  ,  du  Mans ,  ainsi  que  le  prieuré , 
fondé  dans  le  9.^  siècle  ,  et  dépendant  de  la  même  abbaye  , 
dont  le  revenu  était  évalué  à  900  1.  Les  biens  de  ce  prieuré  , 
unis  au  séminaire  hospice  S.-Charles  ,  du  Mans  ,  lors  de  son 
érection,  en  1743,  consistaient  dans  le  domaine,  la  moitié 
des  dîmes  de  la  paroisse,  une  renie  de  6  charges  de  seigle  et 
autant  d'avoine  ,  le  lieu  de  la  Métairie  ,  ceux  de  Mont-Louvre  , 
de  la  Possonnière,  de  la  Petite-Grange;  les  dîmes  de  Riomer, 
ferme  dépendante  du  prieuré  de  Chassiilé  ;  le  tout  évalué 
à  1,2681.  de  revenu,  en  1790.  Le  prieuré  de  Ruillé,  était 
tenu  à  une  aumône  de  3o  boisseaux  de  mouture  ,  envers  les 
pauvres  de  la  paroisse. 

Autres  fondations  ecclésiastiques  de  la  paroisse  :  i.°  la 
chapelle  du  manoir  de  la  Roche  -  Couasnon  ,  de  90  1.  de 
revenu ,  à  la  présentation  des  héritiers  du  fondateur.  A  la 
requête  de  messire  L.  du  Bouchée,  seign.  de  Sourches,  et 
d'après  enquête  faite  en  1749?  une  ordonnance  de  l'évêque 
Ch.  L.  de  Froulai  ,  du  18  sept.  1760,  unit  cette  chapelle  à 
celle  de  S.-lNicolas  de  Sourches  ,  paroisse  de  S.-Symphoricn. 
Suivant  une  note  qui  nous  a  été  fournie  par  un  ecclésiastique 


RUILLÉ-EN-CHAMPAGNE.        691 

du  pays  ,  le  revenu  de  la  chapelle  de  la  Roche-Couasnon 
s'élevait  à  4°°  '•  environ  ;  2.0  la  chapelle  établie  au  fief  du 
Val-Péan  ,  évaluée  à  35  1. ,  à  la  présentai  ion  du  seigneur  du 
lieu  ;  3.°  Le  collège  ,  ou  école  de  garçons  ,  fondé  avant  le  j8.c 
siècle,  tenu  par  un  ecclésiastique. 

BIST.  FÉOD.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
terre  de  la  Roche-Couasnon  ,  réunie  au  marquisat  de  Sour- 
ches,  en  S.-Symphorien ,  et  comprise  dans  son  érection, 
en  1 05  2 

Sous  l'cpiscopat  du  S.  Hadoing ,  624-656,  Alain,  riche 
seigneur  du  Maine  ,  el  sa  femme  ,  donnent ,  à  l'église  du 
Mans ,  douze  grands  villages  qui  leur  appartenaient  ,  au 
nombre  desquels  était  Ruillé  ,  Ruliacum.  (  V.  les  art.  loilon  , 
douilllt  et  surtout  celui  sable). 

On  trouve,  sous  l'épiscopat  de  l'év.  Maurice,  12 16- 1 23 1, 
un  Mathieu  de  Ruillé  ,  lequel  fait  don  à  l'église  du  Mans  , 
de  tout  ce  qu'il  possédait  dans  la  châlellenie  de  Maigrie  et 
dans  le  fief  de  Ragnolais. 

En  i63o,,  L.  de  Couasnon  ,  escuicr,  S.r  de  la  Roche, 
paroisse  de  Ruillé  ,  est  taxé  à  un  picquier ,  au  rôle  du  ban  et 
de  l'arrière-ban,  dressé  la  dite  année.  On  voit,  par  deux 
aveux,  de  1669  et  1681  ,  que  la  famille  Couasnon  avait 
donné  son  nom  à  la  terre  de  la  Roche,  à  laquelle  était 
annexée  la  seigneurie  de  paroisse  de  Ruillé  ,  et  que  Claude  de 
Cha;;uiset ,  alors  seign  de  Ruillé  et  de  Monlreuil-en-Cham- 
pagne  (  v.  cet  art.  )  ,  relevait  de  la  baronnie  de  Sillé-le- Guil- 
laume ,  à  cause  de  Félice  de  Couasnon ,  sa  femme. 

La  Roche-Couasnon,  à  1,3  h.  N.  E.  du  bourg,  sur  la  rive 
droite  de  la  Vègre  ,  avec  chapelle  ,  fuie  et  moulin  ,  est  une 
vieille  maison,  en  mauvais  état,  simple  ferme  aujourd'hui. 

Ruillé  possédait  un  assez  grand  nombre  d'autres  terres 
fieffées,  savoir  :  i.°  La  Roche-  Vabary,  dans  la  même  silualion 
que  la  précédente,  un  peu  plus  éloignée  du  bourg,  et  plus  rap- 
prochée un  peu  de  ceiui  de  Bernay  ;  vieille  maison  à  croix  en 
pierre,  avec  chapelle,  cour  close  autrefois,  sur  la  rive  gauche 
de  la  Vègre  ,  qu'on  y  passe  sur  une  arche  en  pierre.  On 
remarque  ,  dans  le  mur  de  l'un  des  bouts  de  la  cave  de  cette 
maison,  une  ouverture  cintrée  en  forme  de  bouche  de  four, 
servant  d'entrée  à  un  couloir,  au  moyen  duquel  on  pénètre, 
en  rampant  sur  les  genoux,  à  une  chambre  ou  cache  sou- 
terraine. L'humidité  des  murailles  d'une  chambre  basse  de 
ce  vieux  manoir,  est  telle  ,  du  côté  du  jardin  ,  que  les  plantes 
cryptogames ,  du  genre  Bryum  ,  en  revêtissent  toute  la  sur- 
face. Celte  terre  ,  simple  ferme  aujourd'hui ,  est  une  dépen- 
dance de  celle  de  Bordigné ,   en  Bernai  (  v.  cet  art.  ).  — 


% 


RUILLÉ-EN-CHAMPAGNE. 


2.0  Mancruchct  ou  1\1 'ont- Cruel et ',  pour  lequel  messîre  Fr.  de 
Sigogne  ,  seign.  dudit  lieu  ,  est  (axé  à  un  mousquetaire  ,  au 
rôle  du  ban  et  de  Tanière-ban  de  i63g  ,  à  cause  de  Magde- 
Jainc  de  Monlreuil  (  en  Champagne  ) ,  sa  femme.  Celte  terre, 
avec  moulin,  située  à  3  k.  1/2  à  TO.  du  bourg,  est  connue 
aujourd'hui  sous  le  nom  de  Cruchet  seulement.  —  3.°  Le  Val- 
Péan,  sur  la  rive  droite  de  la  Vègre  ,  à  1/2  k.  O.  S.  O. 
du  bourg.  —  4:°  Le  Val- Aubin,  sur  le  même  côté  de  la  rivière, 
à  1  k.  1/2  S.  du  clocher.  En  1604  ,  J.  Hommede  ou  Hommet  , 
rend  aveu  pour  Thabergement  de  Valamheron  ,  dom. ,  bois  , 
garennes  et  droits  féod.  en  dépendants,  relevant  du  Mans. 
Il  est  probable  que  ce  lieu  est  le  même  que  celui  appelé 
Val-Aubin,  aujourd'hui,  dont  le  nom  aura  été  légèrement 
altéré  par  le  temps?  —  5.°  Vaux-Huon ,  situé  un  peu  plus  bas 
et  plus  à  l'ouest ,  sur  la  même  rive  de  la  Vègre.  —  6.°  Les 
Bertaux ,  à  1,9  h.  S.  O.,  sur  le  sommet  du  coteau  qui  domine 
le  côté  droit  de  la  même  rivière.  —  7.0  Le  Coudray ,  à  3  k. 
1/2  à  l'ouest  —  8.°  Maupertuis ,  à  1,1  h.  au  N.  O.  —  g.0  La 
Cocainfère. 

La  juridiction  de  la  paroisse  de  Ruilîé  ,  ressortait  au  siège 
royal  de  Sainte-Suzanne. 

hist.  civ.  Suivant  des  notes  fournies  par  une  personne  de 
la  contrée  ,  un  dicton  du  pays  donne  aux  habitants  de  Ruillé 
la  qualification  de  nez  creux  et  No/famés ,  ce  qui  vient,  dit  on  , 
du  grand  nombre  de  fiefs  et  de  petits  seigneurs  ,  par  consé- 
quent, qui  prétendaient  exercer  des  droits  féodaux  dans  la 
paroisse,  ce  qui  occasionnait  de  fréquentes  querelles  et  voies 
de  fait ,  d'où  les  affamés  ,  les  nobles  ,  et  les  creux  ,  les  vassaux  , 
dont  les  enfants  étaient  nés  creux  ,  nati  inanes  vacui.  Nous 
donnons  celte  tradition  sans  réflexions  et ,  en  vérité ,  pour 
le  peu  qu'elle  vaut  ! 

On  a  vu  plus  haut ,  à  I'htst.  ecc lés.  ,  que  le  prieuré  était 
tenu  anciennement  à  une  aumône  en  grains  ,  en  faveur  des 
pauvres  de  la  paroisse  Depuis  la  révolution,  un  bureau  de 
bienfaisance,  administré  par  une  commission  de  cinq  mem- 
bres ,  ayant  63  f.  de  revenu  ,  y  a  été  établi.  Un  décret ,  du  26 
avril  181 1,  autorise  l'acceptation  d'un  legs  de  i,o5of. ,  fait 
par  le  sieur  Bourel ,  aux  pauvres  de  Huillé. 

Nous  avons  aussi  parlé  ,  au  même  paragraphe ,  d'un  ancien 
collège  ou  école  de  garçons,  sur  lequel  on  ne  sait  autre  chose, 
que  l'indication  qu'on  en  trouve  sur  la  carte  de  Jaiilot. 

Dans  sa  session  de  i833,  en  exécution  de  la  loi  du  28 
juin ,  le  conseil  municipal  vole  une  somme  de  60  f. ,  pour  le 
loyer  d'une  maison  d'école  primaire,  et  celle  de  200  f. ,  pour 
le  traitement  de  l'institut.  Dès  avant  cette  époque ,  la  commune 


RUILLÉ-EN-CHÀMPAGNE.        693 

possédait  une  école  prim.  de  garçons  ,  et  deux  écoles  de  filles. 

HYDROGR.  La  petite  rivière  de  Vègre  ,  parcourt  le  lerritoirc 
du  nord-est  au  sud-sud-est  ;  le  ruiss.  de  Vaujoux,  venant  de 
S.-Symphorien ,  traverse  le  petit  étang  de  son  nom,  et  va 
confluer  dans  la  Vègre  ,  enlre  le  bourg  de  Ruillé  et  le  fief  de 
de  Val-Péan  ;  le  ruiss.  de  Ouineau  (  v.  ci-dessus,  pag.  58g  ) , 
appelé  aussi  Couvet ,  formé  de  la  réunion  de  4  autres  ,  dont 
un  seul  ayant  sa  source  à  l'ouest  de  la  commune,  les  3  autres  , 
au  nord  ouest,  en  S.-Symphorien  ,  arrose  le  territoire  du  N. 
N.  O.  au  S.  —  7  moulins  à  blé ,  dont  4  sur  la  Vègre  :  de  la 
Roche-Couasnon ,  de  la  Ronce  ,  du  Val-Péan,  de  Liavren  ; 
3  sur  le  Quineau  :  de  Brissaut,  Couvet  et  Cruchet. 

GÉol.  Sol  assez  uni  et  découvert ,  si  ce  n'est  dans  la  partie 
O.  S.  O. ,  qui  est  boisée  ;  terrain  secondaire  inférieur,  offrant 
le  calcaire  jurassique  ,  sur  toute  l'étendue  de  la  commune. 

cadastk.  Superficie  totale  de  i,4;)3  hectar.  55  ar.  70  cent. , 
se  subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  i,i63  h., 
76  ar.  65  cent.  ;  en  5  class.,  évaluées  à  4,  g, 1 5,  22  et  27  f.  — 
Allées  et  aires ,  1-56-90  ;  à  27  f.  —  Jard.  t  3o-38-88  ;  3  cl.  : 
27,  34 ,  4°  f*  —  Vergers ,  o-  go-20  ;  2  cl.  :  36  ,  65  f.  —  Prés  , 
157-03-90  ;  5  cl.  :  9,  18 ,  3o ,  42  ?  54  f.  —  Palis  ,  g-26-5o  ; 
2  cl.  :  3 ,  9  f.  —  Bois  taillis ,  24-3o~4°  ;  3  cl.  :  6  ,  12  ,  22  f.  — 
Aulnaies  et  broussaill.  ,  1-46-60  ;  2  cl.  :  4  »  6  f.  —  Landes  et 
terr.  incuit. ,  3g -57~3o  ;  à  1  f .  —  Sol  des  propr.  bât. ,  11-17- 
87  ;  à  27  f.  —  Obj.  non  impos.  :  Egl. ,  cim. ,  presbyt. ,  o-go-10. 
—  Ghem. ,  43-23-2o.  —  Cours  d'eau ,  g-37-20-  =  241  mai- 
sons, en  8  class.  :  8  à  2  f. ,  57  à  3  f. ,  77  à  5  f.  ,  58  à  7  f. ,  20  à 
12  f.  ,  1 1  à  i8f.,  86  à  28  f. ,  4  à  36  f.  — -7  moulins,  à  36,  no, 
i3o,  i44»  160,  ig4  et  23o  f. 

r,  .  I  Propr.  non  bâties,   27,260  f.  5o  c.  I    o  r  e 

Revenu  rnipos.  j  _JLbâties,  79\$       ,     }   3o,ooi  f.  5o  c. 

COTSTRIB.  Foncier,  6,323  f.  ;  personn.  et  mobil.,  5i'2f.  ; 
port,  et  fen.,  i4g  f-  ;  i4  patentés  :  droit  fixe,  64  f.  ;  dr.  pro- 
port. ,  71  f.  ;  total ,  71  ig  f.  —  Perception  de  Bernai. 

cultur.  Superficie  argilo -calcaire  ,  généralement  propre  à 
la  culture  des  céréales,  lesquelles  y  sont  cultivées  dans  les 
proportions  de  3  parties  en  froment ,  4  cn  orgeî  6  en  avoine 
et  8  en  seigle  ;  produit ,  en  outre  ,  chanvre  ,  trèfle  et  sainfoin  ; 
beaucoup  de  prés,  de  moyenne  qualité;  peu  d'arbres  à  fruits 
à  cidre,  dans  les  parties  découvertes,  dont  les  pièces  de  terre 
ne  sont  entourées  que  de  haies  à  peine  boisées ,  comme  dans 
toute  la  Champagne  de  Conîie  ;  la  partie  sud-ouest,  moins 
découverte  ;  beaucoup  de  Noyers  ,  dans  la  partie  où  man- 
quent les  autres  espèces  d'arbres  ;  plusieurs  taillis  ,  dont  une 


6g4  RÏJILLÉ-SUR-LOIR. 

petite  portion  de  la  forêt  de  la  pelite-Charnie  et  des  bois  dits 
d'Epineu.  Elève  d'un  assez  bon  nombre  de  chevaux,  de  beau- 
coup de  bêtes  aumailles,  de  moulons,  de  chèvres  ;  beaucoup 
moins  de  porcs.  —  Assolement  quadriennal;  7  à  8  fermes 
principales,  dont  quelques-unes  affermées  de  i,5ooà  *^,ooof.  ; 
un  grand  nombre  de  moyennes  ,  de  bordages  et  aussi  de  mai- 
sonnies  et  de  loges  contruiles  par  de  pauvres  gens ,  dans  des 
portions  de  landes  défrichées  par  eux;  35  charrues,  dont  a5 
traînées  par  bœufs  et  chevaux ,  les  autres  par  ces  derniers 
seuls,  as  Commerce  agricole  consistant  en  grains  ,  dont  il  y 
a  exportation  réelle  de  i/5  à  i/4  des  produits  ;  en  chanvre  et 
fil ,  graine  de  trèfle  ,  pommes  de  terre;  bois ,  peu  de  fruits  et 
de  cidre  ;  noix ,  etc.  Poulains  et  jeunes  chevaux  ;  beaucoup  de 
veaux  et  génisses,  de  moutons  ;  quelques  porcs  gras  ;  etc. 

su  Fréquentation  des  marchés  de  Conlie ,  de  Loué,  de 
Vallon  et  du  Mans. 

jndust.  Extraction  du  calcaire  pour  bâtir,  à  la  carrière  de 
Monné.  Deux  fourneaux  à  chaux  établis,  l'un,  en  1816,  par 
M.  Dezalay  ;  l'autre,  en  i833,  par  le  sieur  Julien  Vidie.  — 
Quelques  tisserands  fabriquent  des  toiles  de  commande,  pour 
particuliers. 

ROUT.  ET  chem.  Le  grand  chemin  de  Sablé  à  Beaumont , 
par  Loué  et  Conlie ,  limite  la  commune  au  sud-est  et  à  l'est  ; 
un  autre  chemin  ,  de  Ruillé  à  Chemiré-en-Charnie  ,  par 
S.-Symphorien,  abandonne  le  territoire  peu  après  sa  sortie 
du  bourg  ,  pour  se  diriger  au  nord-ouest. 

lieux  REMARy.  Aucun  comme  habitation.  Sous  le  rapport 
des  noms,  outre  ceux  déjà  cités  :  Courcelle  ,  la  Folie,  la 
Garenne  ;  le  Tertre  ,  la  Roche  ,  la  Groie  ;  Valaubin  ,  la 
Touche-Robiche  ;  les  Maisons-Rouges;  la  Forge;  etc. 

ÉTABL.  pibl.  Mairie  ,  succursale  ,  bureau  de  bienfaisance  , 
école  primaire  de  garçons  ,  école  primaire  de  filles.  Bureau  de 
poste  aux  lettres,  au  Mans  ;  de  distribution,  à  Coulans. 

établ.  partic.  Un  messager  pour  le  Mans ,  les  jeudis  ; 
retour  le  vendredi. 

RUILLÉ  SUR  LOIR  ,  REUILLÉ;  Huliacum  ,  Kullia- 
cum ,  Ruilliacum  ,  seu  Ruilleium  suprà  Lidum  ;  même  élymolo- 
gie  présumée,  que  pour  l'art,  précédent  et  pour  l'art.  R<  Ui  lée, 
le  surnom  venant  de  la  situation  du  lieu,  près  la  rivière  du 
Loir.  Commune  cadastrée,  du  canton  et  à  4  kil.  4  h.  N.  E.  de 
la  Charlre;  de  l'arrond.  et  à  21  k.  S.  S.  O.  de  Saint  Clais  ; 
à  44  k.  S.  E.  du  Mans;  anciennement,  du  dovenné  de  la 
Charlre,  de  l'archid.  et  de  l'élect.  de  Châleau-du  Loir,  du 
dioc.  du  INlans.  —  Dist.  légal. ,  5  ,  24  et  5o  kilom. 

descript.  Bornée  au  N.  et  au  N.  E. ,  par  S.-Georges-de- 


RUILLÉ-SUR-LOlR.  695 

la-Couée ,  et  par  Vancé  ;  à  TE. ,  par  la  Chapelle-Gaugain  et 
Poncé  ;  au  S.,  par  la  riv.  de  Loir,  qui  la  sépare  du  départe- 
ment de  Loir-et-Cher  ;  à  l'O. ,  par  la  Chartre  ,  l'Homme  et 
Courdemanche;  cette  commune  forme  un  hexagone,  qui  peut 
se  réduire  en  un  triangle  fort  irrégulier,  ayant  sa  base  au  sud 
et  son  sommet  au  nord,  de  10  k.  1/2  à  n  k.  de  diam. 
central  dans  ce  sens ,  contre  une  largeur  qui  varie  de  3  k.  à 
3,7  h.  —  Fort  joli  bourg,  silué  h  la  limite  sud  du  territoire  , 
sur  la  rive  droite  du  Loir,  se  composant  de  deux  rangées  de 
maisons  formant  rue ,  le  long  de  la  roule  départementale  de 
Château  du  Loir  à  la  Chartre  ;  et  d'une  autre  rue  principale  , 
partant  de  celle-ci  et  s'étendant  au  nord,  formant  à  elles 
deux  un  x  renversé-  On  remarque  ,  à  la  droite  de  cette  seconde 
rue ,  en  allant  vers  le  nord ,  l'église ,  surmontée  d'un  clocher 
en  forme  de  flèche  très-allongée ,  dont  le  chœur  et  le  bas-côté 
gauche ,  sont  seuls  voûtés  en  pierre  ;  à  ouvertures  cintrées , 
ainsi  que  les  arcardes  qui  séparent  la  nef  de  ce  bas-côté  ;  bien 
décorée  à  l'intérieur,  où  elle  est  ornée  de  bas- reliefs  en 
plâtre,  représentant  différentes  scènes  de  la  vie  de  J.  C. 
Cimetière  attenant  au  côté  sud  de  l'églse  et  à  plusieurs  mai- 
sons voisines,  enceint  par  elles  en  partie,  et,  pour  le  sur- 
plus, par  des  murs  à  hauteur  d'appui.  A  l'est  de  l'église  ,  se 
trouve  une  belle  maison,  dans  laquelle  M.  le  curé  Dujarié, 
à  qui  elle  appartient,  a  fondé  et  établi  une  sorte  d'institut  de 
frères,  à  l'instar  de  ceux  de  la  doctrine  chrétienne,  sous  le 
titre  de  Saint-Joseph  ;  plus  au  nord ,  se  trouve  une  autre  belle 
maison  ,  bâtie  par  le  même  ecclésiastique  ,  dans  laquelle  il  a 
également  fondé  et  établi  une  congrégation  de  sœurs  de  la 
charité,  sous  le  titre  de  la  Providence  (V.  plus  bas,  pour  l'un  et 
pour  l'autre  institut ,  I'hist.  eccles.V  Fout  près  du  bourg,  sur 
la  route,  se  trouve  une  ancienne  maison  à  tourelle,  qui  était 
le  manoir  d'un  fief  appelé  le  Gast  ;  un  peu  au-delà  de  l'extré- 
mité nord  du  bourg,  une  jolie  maison  bourgeoise  à  M.  Fau- 
quier,  propriétaire,  qui  l'habile;  près  et  un  peu  à  l'est  de 
cette  maison ,  la  fontaine  minérale  de  Tortaigne ,  à  côté 
d'une  ferme  du  même  nom  ,  dont  il  va  être  parlé  plus  bas,  à 
la  GÉOL. 

POPUL.  De  67  feux  autrefois ,  on  en  compte  actuellement 
357,  compren.  733  indiv.  mâles,  83o,  femelles,  total,  1,572  ; 
dont  3o8  dans  le  bourg,  112  au  ham.  d'Auvert ,  72  à  celui  de 
la  Bonalière,  57  à  ceux  du  Carroy  et  des  Hautes  et  Basses 
Touches  réunis;  26  au  ham.  de  la  Chicholière. 

Mouv.  décenn.  De  i8o3  à  181 2  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  88; 
naiss.,  3G6  ;  déc. ,  372.  —  De  i8i3  à  1822  ;  mar. ,  92; 
naiss. ,  35 1  ;  déc. ,  266. 


696  RUILLÉ-SLR-LOIR. 

HIST.  ECCLÉS.  Eglise  placée  sous  le  patronage  de  S.-Pîerre. 
Assemblée  le  dim.  le  plus  voisin  du  29  juin  ,  fête  de  S.  Pierre 
et  de  S.  Paul.  —  La  cure  ,  d'un  revenu  d'environ  1,000  1. , 
était  à  la  présentât,  du  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans, 
par  suite  du  don  qui  lui  fut  fait  de  l'église  de  Ruillé  ,  et  d'une 
dixaine  d'autres  ,  sous  le  pontificat  de  S.  Hadouing ,  624.-654. , 
par  un  seigneur  de  la  province  ,  nommé  Allain  (  V,  les  art. 
DOLLON,  douillet  et  sablé)  ,  et  de  la  cession  que  lui  fil  de  ses 
droits  sur  ladite  église  ,  l'év.  Hildebert  ,  qui  siégea  au  Mans 
de  1097  à  na5  — Vers  l'an  1266,  Guill.  Tipier  (peut-être 
Tripier?  j,  et  sa  femme,  vendirent  au  même  chapitre  ,  pour 
28I.  tournois,  un  droit  de  dîme  en  blé  et  en  vin,  qu'ils 
avaient  droit  de  percevoir  sur  la  paroisse  de  Ruillé. 

Les  divers  établissements  et  fondations  religieux  et  ecclé- 
siastiques de  la  paroisse,  sont  :  i.°  la  chapelle  de  S. -Antoine 
et  de  S.-Jean  d'Auvert ,  qui  valait  3o  I.  environ  de  revenu,  et 
était  à  la  présentation  du  seigneur  du  lieu  ;  2.0  celle  du  Buvan , 
estimée  10  1.  ;  3.°  la  preslimonie  des  Hamons  ,  qui  valait  5  1.  ; 
4-°  celle  de  la  Huberdière ,  de  5 1.  aussi  ;  5.°  celle  de  Tortaigne , 
valant  i5  I.  ;  6.°  celle  du  collège,  5  1.;  7.0  une  maison  de 
charité,  dirigée  par  des  sœurs  de  la  ChapelIe-au-Riboul , 
avant  qu'elle  fut  confiée  à  celles  du  nouvel  institut  de  la  Pro- 
vidence ;  8.°  la  congrégation  des  sœurs  de  la  charité  de  la 
Providence,  établie  audit  Ruillé  ;  9.0  l'institut  des  frères  de  S.- 
Joseph, destinés  à  tenir  des  écoles  pour  la  jeunesse  (V.  plus 
bas,  pour  ces  4  derniers  n.os,  I'hist.  Civ.  )  ;  io.°  une  chapelle, 
appelée  V Hermitage  ,  indiquée  par  Cassini ,  à  5  k.  1/2  N.  i/4~* 
E.  du  bourg. 

hist.  FÉtD.  La  seigneurie  de  paroisse ,  ayant  titre  de  châ- 
tellenie ,  était  annexée  au  manoir  de  la  Cour  de  Ruillé ',  situé 
dans  le  bourg.  Elle  avait  droit  de  haute  justice,  et  était  régie 
parla  coutume  d'Anjou.  Possédée  anciennement  parla  maison 
de  Mar,  Jeanne  de  Mar,  dame  de  Ruillé  et  de  Béneharl  , 
terre  située  en  Chahaigne  {  v.  cet  art.),  la  porta  en  mariage  à 
Guill.  de  Villiers ,  seign.  de  Champagne  (  v.  cet  art.).  Anne 
de  Villiers  ,  leur  fille ,  ayant  épousé  Harrîouin  de  Maillé  ,  lui 
porta  en  mariage ,  les  terres  et  seign.  de  Ruillé  et  de  Bé- 
nehart.  Jean  111,  fils  d'Hardouin  de  Maillé  et  d'Anne  de 
Villiers ,  eut  en  partage  une  partie  de  la  terre  et  seigneurie 
de  Ruillé,  et  celle  du  petit  Rénehart.  Une  stipulation  du 
contrat  de  mariage  d'Hardouin  et  de  Jeanne  de  Villiers  , 
portait  que  les  deniers  de  la  dot  de  la  future  ,  pourraient  être 
employés  au  rachat  de  la  terre  de  Bénehart ,  engagée  par 
Jeanne  de  Mar,  sa  mère.  Jean  m  eut  quatre  enfants  de 
Louise  de  Frornentières ,  sa  femme  ,  dont  Louis  ,  l'aîné  ,  fut 


laUILLÈ-SUR-LOlR.  697 

seigneur  de  Ruille',  et  épousa  Renée  Baîgneux  de  Courcival. 
Antoine,  leur  fils  aîné,  qui,  en  i6i5,  épousa  Judith  du 
Bosquet ,  laissa  la  terre  de  Ruillé  à  Renée ,  sa  fille  aînée,  qui , 
le  12  déc.  1642  ,  épousa  Joachim  de  Cervon  ,  seign.  de  la 
Rochère.  —  Les  dépendances  de  la  terre  de  Ruillé  consis- 
taient, en  177 1,  dans  le  manoir  seigneurial,  dénommé  plus 
haut,  et  son  domaine  ;  une  métairie,  un  moulin  banal,  trois 
heaux  étangs,  etc.,  avec  tous  droits  seigneuriaux  utiles  et 
honorifiques  y  annexés.  Elle  appartenait  alors  à  M.  le  comle 
de  Montboissier ,  lieut.-génc'ral ,  commandant  les  mousque- 
taires de  France.  M.  le  comte  Jules  de  la  Bonninière  ,  de 
Beaumonl-la-Charlre  ,  la  possédait  en  1808. 

Les  autres  fiefs  de  la  paroisse  de  Ruillé-sur-Loir,  étaient  ' 
i.°  la  Chênehuère ,  terre  qui  prend  son  nom  de  sa  situation»  sur 
la  lisière  occidentale  de  bois  assez  étendus,  et  paraît  avoir 
appartenu  aux  anciens  seigneurs  de  Ruillé  ,  de  la  maison  de 
Maillé,  d'après  des  aveux  rendus  en  1^89  et  1607,  le  i.er, 
par  Jacq.  de  Maillé  ,  écuyer  ;  le  2.e,  par  René  ,  son  fils  ,  pour 
cette  terre  et  celle  de  Bénehart.  La  Chênehuère  ,  située  à 
7  k.  1/2  au  N.  du  bourg,  est  un  vieux  manoir,  se  composant 
de  plusieurs  tours  rondes,  unies  les  unes  aux  autres  par  un 
corps  de  bâtiment  de  peu  d'étendue.  —  2.0  Le  Gast ,  dont  il 
a  été  parlé  à  la  description  du  bourg,  maison  appartenant 
actuellement  à  M.  Charbonnier,  de  S.-Calais.  —  3.°  Àuvert, 
ou  Auoers ,  sur  la  rive  gauche  du  ruisseau  de  son  nom  ,  à  2  k. 
au  N.  O.  du  bourg.  — 4--°  La  Chevalerie,  à  5  k.  1/2  N.  du 
même  ,  sur  le  bord  des  étangs  de  Douvres.  —  5.°  La  Ville  , 
à  1,7  h.  N.,  un  peu  vers  O.  du  même.  —  6.°  La  Touche,  à 
g  h.  à  TO. ,  sur  le  bord  de  la  grande  roule. —  7.0  Lorière , 
à  1,6  h.  au  S.  S.  O.  Le  grand  nombre  de  lieux  de  cette 
paroisse  ,  portant  des  noms  d'origine  féodale,  semble  indiquer 
que  la  plupart  d'entre  eux  étaient  d'anciens  fiefs.  On  ne 
possède  aucuns  renseignements  à  leur  égard,  pas  plus  que 
pour  les  six  fiefs  précédents. 

hist.  civ.  Le  collège  ,  ou  maison  d1école  de  garçons  ,  établi 
à  une  époque  non  indiquée,  qui  précéda  le  i8.e  siècle  ,  doté 
d'une  maison  avec  jardin  et  de  deux  journaux  de  terre ,  et  était 
à  la  présentation  du  seigneur. 

La  maison  de  charité,  établie  dans  le  i8.e  siècle,  était 
tenue  par  deux  sœurs  de  la  Chapelle-au-Riboul,  actuellement 
d'Evron,  remplacées,  en  1823,  parcelles  de  la  Providence. 
Son  revenu,  qui  était  de  24.0  1. ,  lors  de  la  révolution,  se 
trouvait  réduit  à  190  f.,  en  i8o5.  Réuni  à  celui  du  bureau  de 
bienfaisance,  l'un  et  l'autre  s'élèvent  à  1 4-9  ^-  88  c.  —  Un 
décret  du  19  mars  1810,  autorise  l'acceptât,  de  l'offre  faite  de 


698  RUILLÉ-SUR-LOIR. 

découvrir ,  au  profit  des  pauvres  de  Ruillé ,  deux  rentes  d'en- 
viron 160  décal.  de  blé  ,  provenant  de  corporations  religieuses 
supprimées.  —  Une  ordonnance  royale,  du  9  août  i834, 
autorise  le  bureau  de  bienfaisance  à  accepter,  jusqu'à  concur- 
rence de  9,120  f.  80  c,  le  legs  fait  aux  pauvres  de  cette 
commune,  par  M.n,e  Renée  Julie  Péan  ,  V.e  Fouquet. 

Institut  ou  congrégation  des  sœurs  de  la  Providence.  M.  l'abbé 
Dujarié  ,   desservant    de   la    commune   de    Ruillé-sur  Loir , 
frappé  de   la  difficulté  qu'éprouvaient  la    plupart  des  habi- 
tants ,   à  envoyer  leurs  enfanls  aux  écoles  établies   dans   le 
bourg,  à  raison  de  sa  situation  à  l'extrémité  méridionale  du 
territoire,  distante  de  10  kil.  (  2  1.  1/2  de  poste)  de  l'extrémité 
opposée,   fit  bâtir,   à   ses   frais,   dans  la  partie  nord,  une 
maison  dans  laquelle  il  plaça  des  sœurs  de  charité ,  chargées 
de  l'instruction  des  enfanls  de  ce  quartier,  et  d'en  visiter  les 
malades  gratuitement.  Il  ajouta  une  chapelle  à  cette  maison  , 
dans  laquelle  il  allait  de  temps  à   autre   célébrer  le  service 
divin ,   et  faire  des  instructions.   Quelques    femmes   pieuses 
s'étanl  jointes  à  celles-ci ,  et  leur  nombre  s'étant  accru  d'une 
manière  sensible  ,   M.  Dujarié  leur  donna  des  règles  et  un 
habillement  distinct.  Le  7  août  1820  ,  il  nomma  M.u,e  de  Ros- 
couet  ou  Roscoët ,  leur    première   supérieure  ,  et ,  l'année 
suivante  ,  leur  fit  bâtir  dans  le  bourg,  une  grande  et  belle 
maison  ,  d'une  architecture  simple  et  convenable  à  sa  desti- 
nation ,  tenue  avec  un    ordre  et  une   propreté   extrêmes  , 
accompagnée  d'un  grand  enclos  ,  laquelle  est  devenue  la  mai- 
son chef-d'ordre  et  le  noviciat  de  cette  congrégation.  Comme 
toutes  celles  des  instituts  du  même  genre ,  les  sœurs  de  Ruillé 
tiennent  des  écoles  gratuites,  avec  ou  sans  pensionnat  ,  soi- 
gnent les   malades   pauvres   dans  les  hospices  ,  portent  des 
secours  à  domicile  ,  distribuent  les  aumônes  des  bureaux  de 
bienfaisance,  et  dirigent  des  ateliers  pour  apprendre  à  tra- 
vailler aux  enfanls  de  la  classe  indigente.  Elles  suivent  ;  pour 
l'enseignement,  la  méthode  des  frères  des  écoles  chrétiennes, 
entrent  au  noviciat  de  16  à  25  ans,  après  un  postulat  d'un 
an  ;  le  noviciat  ,  qui  est  aussi  d'un  an  ,  terminé  ,  elles  sont 
admises,  s'il  y  a  lieu  ,  aux  vœux  annuels  de  pauvreté  ,  d'obéis- 
sance et  de  charité  ;  puis  ,   au  bout  de  dix  ans  ,  depuis  leur 
entrée  au  noviciat,  elles  prononcent  un  4-*e  vœu,  celui  de 
se  consacrer  à  l'éducation  de  la  jeunesse  et  au  soulagement 
des  pauvres  malades.  Tous  les  ans  une  retraite  a  lieu  à  la 
maison-mère  ,  où  les  sœurs  se  rendent  de  toutes  parts.  Cette 
congrégation  comptait ,  à  la  fin  de  i835  ,    190  sœurs  pro- 
fesses ,  4-0  novices  et   18  postulantes.  Elle  desservait  alors 
62  établissements  ,  dont  5  dans  la  Sarthe ,  non  compris  celui 


RtTILLÉ-SUR-LOïR.  699 

chef-d'ordre  ,  ou  résident  i5  sœurs,  le  surplus  réparti  dans 
les  diocèses  d'Angers  ,  de  Beauvais  ,  de  Mois  ,  de  Chartres  , 
d'Orléans  ,  de  Poitiers  ,  de  Quimper  ,  de  Rennes  ,  de  S.- 
Brieuc,  de  l'ours  et  de  Versailles.  Différents  actes  de  l'au- 
torité publique,  ont  légalisé  l'existence  de  cet  institut,  savoir  : 
—  Ordonnance  royale  du  i.er  nov.  1826,  portant  approba- 
tion des  statuts  de  la  congrégation  des  sœurs  de  la  charité 
de  la  Providence,  établie  à  Ruillé-sur  Loir.  —  Autre,  du  19 
nov. ,  même  année  ,  portant  autorisation  définitive  de  la 
même  congrégation. —  Autre,  du  2/,.  oct.  1827,  qui  autorise 
l'acceptation  des  donations  faites  à  ladite  congrégation  ,  i.°  par 
Je  sieur  Dujarié  ,  de  deux  enclos  consistant  en  bâtiments , 
jardins,  verger  et  dépendances,  terres,  prés  et  vignes,  situés 
même  commune,  évalués  à  5i,86of.  ;  et  2.0  par  la  dame 
Jolie,  de  bâtiments,  cour,  jardin  ,  chénevière,  terres,  prés  , 
vignes  et  taillis  ,  situés  dite  commune  ,  évalués  à  8,060  f.  , 
sous  la  réserve  d'usufruit  stipulé.  —  Autre  ,  du  3i  août  1828, 
qui  modifie  l'art.  4-  des  susdits  statuts.  —  Autre  ,  du  28  fév. 
1828,  autorisant  l'accept.  des  donations  faites  à  celte  congrég. 
i.°  par  le  duc  de  Luynes  et  de  Chevreuse  ,  d'une  maison 
avec  dépendances,  située  dans  la  commune  de  Dampierre 
(  Seine-et-Oise  ) ,  et  2.0  par  M.nie  la  duchesse  Mathieu  de 
Montmorency,  d'une  somme  de  800  f.  ,  et  d'une  inscription 
de  600  f  de  rente  sur  l'étal.  —  Autre  ,  du  16  novembre  1828  , 
qui  autorise  l'acceptation  du  don  fait  au  même  établissement , 
1."  par  le  sieur  Coè'dro ,  d'une  maison  avec  dépendances, 
située  au  clos  Thébaull,  près  Monlauban  (  llle-et-\illaine  ), 
estimée  20,000  f.  ;  2.0  par  le  sieur  Courtcille  ,  d'une  petite 
ferme  sise  à  Cancal  ,  près  le  même  Montauban  ,  estimée 
5,i3o  f.  —  Autre,  du  5  avril  18:9  ,  autorisant  l'acceptation 
de  la  donation  faite  à  la  même  congrégation ,  i.°  par  le  sieur 
Bruno  -  Ridet  ,  d'une  maison  avec  dépendances,  située  à 
S.-Symphorien  (  Eure-et-Loir)  ,  estimée  3,5oo  f.  ,  et  d'une 
somme  de  1,000  f .  ;  2.0  par  la  D.me  Montmorency-Laval, 
v.c  du  duc  Albert  de  Luynes,  d'une  rente  annuelle  et  perpé- 
tuelle de  600  f.  —  Autre  ,  enfin  ,  du  25  sept.  i833  ,  autorisant 
l'acceptation  du  don  fait  parla  dame  v.e  Grollier,  i.°  d'une 
maison,  jardin  et  dépendances,  estimés  2,800  f.  ;  et  d'une 
inscription  de  rente,  de  600  f. ,  en  5  p.  0/0  consolidés. 

Institut  ou  congrégation  des  frères  de  S. -Joseph.  En  1821  , 
M.  Dujarié  conçut  le  projet  d'une  nouvelle  institution  de 
frères,  à  l'instar  de  ceux  des  écoles  chrétiennes,  pour  les 
former  à  l'enseignement ,  et  leur  confier  les  écoles  dans  les 
campagnes.  A  cet  effet,  il  réunit,  dans  son  presbytère,  une 
vingtaine  de  jeunes  gens  qui  lui  furent  adressés  de  différents 


?oo  RUILLE-SUR-LOIR. 

côtés,   et,  en   même  temps  qu'il  dirigeait  leur  noviciat,  il 
pourvoyait  à  tous  leurs  besoins.  Parmi  ces  jeunes  gens ,  il  en 
discerna  un  qu'il  crut  propre  à  le  seconder ,  l'envoya  étudier 
au  Mans,  chez  les  frères   des  écoles   chrétiennes,    puis   à 
Paris  ,  au  noviciat  de  cette  congrégation ,  et  le  plaça  ensuite 
à  la  tête  de  celui  de  Ruillé.  Il  disposa  le  local  de  manière  à  en 
faire  une  maison  vaste  et  commode,  à  laquelle  il   joignit  un 
enclos  enceint  de  murs ,  et  dépensa  plus  de  3o,ooo  f.  pour 
ces  augmentations.  Le  conseil-général  du  déparlement,  dans 
sa  session  de  1824.,  accorda  une  allocation  de  4->ooo  f.  pour 
cet  établissement.  Ce  qui  différencie  les  frères  de  S.- Joseph 
de  ceux  des  écoles  chrétiennes,  c^est  que  ceux-ci  ne  s'éta- 
blissent pas  moins  de  trois  ensemble  dans  chaque  lieu,  tandis 
que  ceux  de  S.- Joseph  peuvent  être  placés  un  et  un  ,  à  la 
condition  d'être  logés  et  nourris  par  les  curés  ,  ce  qui  est  bien 
moins  dispendieux  pour  les  communes,  et  n'empêche  pas  les 
frères  d'habiter  ensemble,  quand  celles  ci  désirent  en  obtenir 
deux  ,  ou  un  plus  grand  nombre.  Les  frères  de  S.- Joseph , 
dont  l'institut  a  été  autorisé  par  une  ordonnance  royale  du 
25  juin   1823,  jouissent  des  mêmes  privilèges  que  ceux  des 
écoles  chrétiennes,  tant  pour  la  dispense  du  service  mili- 
taire ,  que  pour  les  rapports  avec  l'Université  ,  et ,  comme 
eux  ,   enseignent    d'après   la   méthode    simultanée.    Ils   sont 
admis  au  noviciat,  de  16  à  25  ans ,  après  quoi ,  s'ils  font  des 
vœux  annuels  ,  on  leur  enseigne  le  plain-chant ,   afin  qu'ils 
puissent  se  remire  utile,  sous  ce  rapport ,  pour  la  célébration 
du   service    divin.    Leur    costume    consiste    dans    une    robe 
d'étoffe,  en  forme  de  soutane,  d'un  noir  un  peu  brunâtre, 
sans  manteau,  avec  un  chapeau  rond,  à  forme  basse,  peu 
différent  de  celui  des  séculiers,  et  un  rabat  blanc. 

L'âge  avancé  de  M.  l'abbé  Dujarié,  ne  lui  permettant  plus 
de  diriger,  avec  le  même  succès,  l'institut  dont  il  est  fonda- 
teur, le  noviciat  et  chef-d'ordre  a  été  établi,  le  i.er  novem- 
bre i835,  dans  la  maison  d'un  ancien  bénéfice  ecclésiastique, 
appelé  Notre-Dame,  situé  sur  le  territoire  de  Sle-Croix , 
près  le  Mans  ,  à  1 25  m.  au  nord  de  la  roule  de  Paris,  donné  , 
à  cet  effet ,  par  M.  Jobé-Delisle  ,  chanoine  du  Mans.  Une 
salle  de  celte  maison  est  destinée  à  servir  de  chapelle. 
La  direction  de  l'institut  a  été  confiée  ,  par  M.  l'évêque  du 
Mans  ,  à  M.  l'abbé  Moreau ,  chan.  honoraire  et  sous-supé- 
rieur du  séminaire  diocésain.  La  congrégation  comptait,  au 
i.er  janvier  i836,  56  sujets,  dont  9  frères  et  10  aspirants,  à 
la  maison  chef-d'ordre  ;  le  surplus  dirigeant  26  écoles  dans 
les  diocèses  ci-après  :  le  Mans  ,  3o  ;  Blois  ,  1  j  Chartres ,  1  ; 
Châlons  ,  1  ;  Goutances  ,  1  ;  Versailles ,  2. 


RUILLÉ-SUR-LOIR,  701 

Voici  comment ,  dans  une  feuille  périodique  de  ce  dépar- 
tement ,  ont  été  appréciés  ,  en  i83i,  le  zèle  et  le  prosélilisme 
de  JYJ.  l'abl)é  Dujarié.  Nous  copions,  en  l'abrégeant, 
mais  sans  réflexions  ni  commentaires  ,  la  lettre  qui  contient 
celte  appréciation,  attribuée  à  l'un  des  principaux  habitants 
de  Ruillé  : 

«  Je  vous  dirai  ce  que  je  pense  ,  ce  que  Ton  pense  du 
curé  de  Ruillé  ,  des  associations  qu'il  a  formées  dans  cette 
commune  ,  et  de  l'influence  qu'il  y  exerce. 

»  Le  voyageur,  qui  parcourt  la  rive  gauche  du  Loir  (  c'est 
la  rive  droite),  admire  un  pays  délicieux  ,  de  riches  prairies, 
agréablement  boisées,  des  champs  bien  cultivés  ,  des  coteaux 
surmontés  de  taillis  épais  ,  ou  de  vignes  fertiles.  11  y  a  environ 
i5  ans,  un  modeste  clocher,  de  simples  habitations,  parmi 
lesquelles  on  distinguait  à  peine  le  presbytère  ;  un  seul  pa- 
villon élégant,  appartenant  au  notaire  de  Ruillé  ;  annonçaient 
alors  ce  bourg.  Aujourd'hui  ,  le  pavillon  est  transformé 
en  infirmerie  ,  derrière  laquelle  se  trouve  une  vaste  habi- 
tation ,  dont  les  croisées  nombreuses  et  rapprochées  laissent 
entrevoir  les  cellules  des  frères.  Aucun  bruit  ne  révèle  leur 
présence  ,  la  cloche  seule  annonce  l'heure  du  repas  ou  de  la 
prière.  On  sait  pourtant  que  celle  colonie  se  divise  en  3 
classes:  i .°  les  industriels ,  boulangers,  chapeliers,  cordon- 
niers de  la  société  :  de  ce  nombre ,  sont  ceux  qui  fabriquent 
la  toile  et  les  bas  de  laine  ,  et  ceux  qui  taillent  ,  pour  les 
frères ,  la  robe  longue  et  noire  ;  2,°  les  savants  :  ils  montrent 
à  lire  et  à  écrire  aux  novices  ;  l'un  d'eux  ,  est  chargé  de 
l'éducation  des  enfants  du  village  ,  moyennant ,  sans  doute  , 
une  légère  rétribution  (1)  ;  3.°  les  habiles  :  ces  derniers  sont 
naturellement   chargés  des  prières  et  des  quêtes. 

»  Le  curé  de  Ruillé,  est  fondateur  de  cctle  société,  où 
il  a  réuni  ,  parfois  ,  une  centaine  de  frères.  Le  bubget  de 
dépense  doit  être  énorme  :  s'il  n'est  pas  ostensible  ,  il  est 
du  moins  appréciable.  Son  budget  de  recette voilà  le  pro- 
blème ,  voilà  l'inconnu  ! Derrière  celle  communauté  ,  se 

trouvent  deux  ou  trois  habitations  particulières,  puis  l'église, 
le  presbylère  ,  et ,  à  peu  de  distance ,  au  fond  du  tableau  ,  une 
façade  magnifique,  de  vastes  jardins,  un  cours  d'eau,  une 
charmille,  un  bois  d'agrément,  c'est  un  palais..,,  c'est  la 
communauté  des  sœurs  de  la  Providence.  Deux  cents  reli- 
gieuses s'y  réunissent  en  temps  de  retraite.  L'habitant  des 

(1)  La  maison  de  Ruillé  tenait  un  pensionnat  où  l'on  enseignait,  outre 
la  lecture,  récriture  et  la  grammaire,  l'arithmétique,  la  géographie,  la 
tenue  des  livres ,  etc. 


702  RU1LLÉ-SUR-L0IR. 

villes ,  supris  de  voir  un  brillant  hôlel  au  milieu  d'un  riant 
paysage  ,  s'imagine  que  le  capricieux  architecte  est  du  moins 
un  millionnaire.  .  Non,  c'est  un  curé  de  village,  si  pauvre,  que 
le  conseil  municipal  lui  vole  des  subsides... —  «  \oulez-vous 
parcourir  la  communauté?  faites  visite  au  curé,  il  est  âgé, 
mais  il  vous  servira  de  guide  ,  si  la  goutte  ne  le  relient  pas. 
Tout  ce  qu'il  a  est  au  service  des  voyageurs  ;  il  les  accueille 
avec  bonhomie  ;  son  œil  pénérant  scrute  leur  pensée  secrète  ; 
ses  manières  annoncent  la  douceur,  la  politesse;  mais  quand 
il  parle  à  ses  subordonnés  qui  l'entourent,  àcs  éclairs  de 
vivacité  trahissent  parfois  la  violence  d'un  caractère  impé- 
ratif. Aujourd'hui,  il  est  malade,  perclus  dans  son  lit  ; 
demain,  il  sera  chez  le  préfet,  chez  l'évêque  ,  chez  le  Roi! 
Sans  fortune ,  il  a  créé  un  monde  qui  gravite  autour  de  lui. 
Lui-même  est- il  entraîné  par  la  puissance  supérieure  du 
jésuitisme  ?  Je  le  crois,  mais  je  n'affirme  que  ce  dont  je  suis 
certain.  Or,  cetle  maxime  est  la  sienne  ,  je  l'affirme  :  «  La 
«  Religion  doit  être  tout  dans  un  Etat  ;  si  elle  n'est  pas 
»  tout ,  elle  n'est  rien.  F.  »  Courrier  de  M  amers ,  n.°  n,  6 
février  i83i. 

En  ï833,  le  conseil  municipal,  en  exécution  de  la  loi  du  28 
juin,  vole  une  somme  de  100  f. ,  pour  location  d'une  maison 
d'école  primaire;  et  celle  de  200  f.,  pour  le  traitement  de 
1'instituleur. 

HLsTOti.  «  Les  anciennes  légendes  et  les  actes  des  évêques 
du  Mans,  rapportent  que  S.  «Julien ,  visitant  cette  partie  du 
diocèse  qu'il  institua  et  dont  il  fut  l'apôtre,  guérit,  à  Ruillé- 
sur-Loir,  une  fille  possédée  du  démon.  » 

Le  24  mars  1816,  à  6  heures  du  soir,  un  aréostat  tombe  sur 
le  territoire  de  Ruillé,  portant  un  billet  qui  fait  connaître,  que 
le  même  jour,  M.lle  Eiiza  Garnerin  a  fait  une  ascension  au 
Champ-de-Mars  ,  à  Paris,  à  3  h.  de  l'après-midi,  et  qu'elle 
s'en  est  séparée  pour  descendre  en  parachute.  Ainsi ,  ce  ballon 
avait  parcouru ,  en  3  heures  ,  60  1.  de  posle ,  en  ligne  droite. 

hydcicGh.  La  rivière  du  Loir,  ainsi  que  nous  1  avons  dit 
déjà  ,  borne  le  territoire  au  sud  ;  le  ruisseau  de  la  Chênehuère, 
en  limite  une  légère  portion  au  nord -ouest  ;  les  étangs  de 
Douvres ,  donnent  naissance  à  un  ruisseau  de  peu  d'étendue  , 
situé  au  nord-ouest,  ayant  son  cours  au  nord-nord-ouest, 
pour  aller  confluer  dans  le  précédent,  sur  le  territoire  de 
Courdcmanche  ;  les  étangs  de  Haute-Yille  et  de  la  Pâquerie  , 
l'omissent  les  eaux  du  ruisseau  de  Dauvert,  qui,  parlant  <!e  la 
partie  centrale  nord,  coule  d'abord  au  sud- sud-ouest ,  puis 
forme  un  coude,  pour  se  diriger  au  sud  ;  passe  à  un  k.  à  l'O. 
du  bourg,  traverse  ensuite  la  grande  route,  et  va  confluer 


RU1LLE-SUR-LOISI.  7o3 

dans  le  Loir,  vis-à-vis  le  bourg  de  Trechet  (  Loir-et-Cher)  , 
après  7  k.  de  cours  ;  enfin  ,  le  petit  ruiss.  des  Aulnais ,  ayant 
sa  source  entre  deux  lieux  de  ce  nom,  suit  un  cours  à-peu- 
près  semblable   au  précédent ,   passe  tout  près  et  à  Test  du 
bourg,  traverse  également  la  grande  route  et  jette  aussi  ses 
eaux  dans  le  Loir,  un  peu  en  à-mont  du  Grand-Moulin.  — 
8  étangs. —  2  moulins,  le  Grand,  sur  le  Loir;  le  Petit,  sur 
le  ruiss.  des  Aulnais.  —  Fontaine  miner.  ;  voir  l'alinéa  suiv. 
GÉOL.  Terrain  secondaire  supérieur  ou  crétacé,  semblable 
à  celui  de  Poncé  (Y.  cet  art.),  et  offrant,   comme  lui,  le 
calcaire  tufau  et  la  marne.  —  Fontaine  minérale  ferrugineuse 
de  Torlaigne,  située,  comme  nous  l'avons  dit,  à  l'extrémité 
nord- est  du  bourg.  MM.  Gendron  père  et  Dessaigne,  ayant 
analysé  ses  eaux,  en  i8o5,  les  ont  trouvé  composées,  par 
pinte,  de  muriale  de  chaux  3  grains  23o  ;  muriat  de  soude, 
2,810  ;  sulfate  de  soude,  1,700  ,  carbonate  de  chaux  ,  1,710  ; 
carbonate  de   fer,    «,170;    alumine,   o,234  ;   silice    ferrugi- 
neuse, 0,750  ;  acide  carbonique  libre,  1,910  ;  total,  i3  gr.Si^. 
Les  commissaires  de  l'école  de  médecine  de  Paris,  dans  un 
rapport  fait  à  cette  compagnie ,  le  26  juin  1806  ,  tout  en  con- 
cluant  à  ce  que  la   société   adresse  des  remerciements  aux 
auteurs  de   ce  travail,   font  remarquer  que  la  présence   si- 
multanée du  sulfate  de  soude  et   du   muriate  de  chaux  ,  ne 
peut  avoir  lieu  dans  ces  eaux  ,  ces  deux(  sels  se  décomposant 
mutuellement.  Il  y  a  donc  lieu  à  recommencer  cette  analyse. 
Les   eaux  de  Ruillé   étant    fréquentées,    on   regrelie,   avec 
raison,  qu'un  local  spécial  ne  soit  pas  disposé  dans  ce  lieu 
pour  y  recevoir  les  buveurs,  que  l'efficacité  des  eaux  et  sur- 
tout les  charmes  du  site  ,  le  plus  agréable  ,  sans  contredit ,  du 
départ. ,  et  l'un  des  plus  charmants  de  la  France  ,  à  part  les 
pays  de  montagnes  et  ceux  qui  offrent  les  autres  grands  acci- 
dents de  la  nature  ,  ne  pourraient   manquer  d'y  offrir.  Peut- 
être  ,  le  transfèrernent  de  l'institut  des  frères  de  S. -Joseph, 
en  rendant  disponible  le  vaste  local  qui  leur  avait  été  destiné  , 
pourra-t-il  être  appliqué  quelque  jour  à  celte  destination ,  à 
laquelle   il  conviendrait  parfaitement.   Nous   voudrions  que 
notre  savantami ,  M.  le  docteur  Gendron,  de  Château-du-Loir, 
voulût  songer  à  un  semblable  élablissement ,  que  son  savoir 
médical  et  son  instruction   variée  ,   le  rendent  si  propre  à 
diriger,  sous  le  rapport  hygiénique  ,  comme  sous  le  rapport 
social.   M.  Houdbert  père,   ancien  juge,  membre  et.  ancien 
secrétaire  de  la  Société  des  Arts  du  Mans  (  Société  royale 
d'agriculture  ,  sciences  et  arts)  ,  a  célébré  LES  EAUX  minérales 
de  ruillé-sur-loir,   dans  une  pièce  de  vers,  lue  à  cette 
société  >  et  imprimée  en  1804. 


7<>4  RI  ILLÉ-SUR-LOIR. 

CADASTR.  Superficie  de  3,947  heclar.  66  ares,  subdivisée 
comme  il  suil  :  —  Terr.  labour. ,  2,666  hect.  49  ar.  32  cent. , 
en  5  class. ,  évaluées  à  4>8,  1  2,28  el  36  f.  —  .lard. ,  36-  7444-  î 
3  class. ,  à  36, 4o,45  f.  — Vignes  ,  121-23-82  ;  4  cl.  :  9>20, 
36, 5o  f.  —  Prés  et  parcs  berbagés  ,  284-89-35  ;  4  cl.  :  25,5os 
75,100  f.  —  Pâtures,  123-1589;  2  cl.  :  6,12  f.  —  lioi; 
futaies,  9-69-30  ;  2  cl.  :  i3,20  f.  —  B.  taillis  ,  425-02-io  , 
3  cl.  :  7,  i3,2o  f.  —  Aulnaies  ,  o-3i-6o  ;  à  20  f.  —  Landes  , 
122-65  20  ;  2  cl.  :  2j3  f.  —  Etangs,  23-48-5o  ;  2  cl.  :  6,20  f. 
—  Douv. et  mar. ,  4o-oo  3o  ;  à  12  f.  —  Superf. des  bâtiments, 
i6-33-!2  ;  à  36  f.   Obj.  non  impos.  :  Egl.  ,  cimet.  ,  presbyt.  , 

i'ardin  ,  etc. ,  0-79-52.  —  Cbem.  et  plac.  publ. ,  101-01-69. — 
\iv.  et  ruiss. ,  i3-8i-85.  z=  338  maisons,  en  g  class.  :  27  à 
3  f. ,  5 1  à  6  f. ,  99  à  8  f. ,  62  à  1 2  f. ,  42  à  18  f. ,  4o  à  24  f. , 
i4  à  36  f. ,  2  à  54.  f. ,  1  à  90  f.  —  2  moulins ,  à  100  et  à  i5o  f. 

t».,„,™,t  •  f  Prou,  non  bâties ,    64  t5o  f.  o3  c.  )    /.     ,,    r    , 

REVEKUimP°s-i  -—bâties,  \%x        »     |  69,34.  f.o3c. 

CONTRIB.  Foncier,  9,522  fr.  ;  personn.  et  mobil.,  860  f.  ; 
port,  et  fen.  ,  278  f.  ;  25  patentés  :  droit  fixe,  120  f.;  dr. 
proport. ,  5i  f.  33  c.  ;  total ,  io,83i  f.  33  c.  —  Perception  de 
Poncé. 

CULTUR.  Superficie  argilo-calcaire  et  argilo-sablonncuse, 
médiocrement  productive  en  céréales  ,  qui  y  sont  cultivées  sur 
le  plateau,  dans  la  proportion  de  4  parties  en  froment  et  autant 
en  orge  ,  7  parties  en  seigle  el  meteil ,  et  autant  en  avoine  ; 
produit ,  en  outre  ,  ebanvre  estimé,  peu  de  trèfle  ,  beaucoup 
de  pommes  de  terre  ,  etc.  ;  vignes  ,  occupant  le  coteau  qui 
domine  la  rive  droite  du  Loir ,  donnant  des  vins  blancs  esti- 
més ,  dont  ceux  du  clos  de  Sous-le-Bois-de-Ruillé ,  pré- 
férés pour  leur  douceur  à  ceux  du  clos  des  Janières  ,  dont  il 
n'est  guère  séparé  que  par  le  ruisseau  de  Dauvert  ;  arbres- 
fruitiers  ,  noyers  ;  bois  abondants,  comme  on  le  voit  parle 
cadaslrement ,  occupant ,  ainsi  que  les  terres  labourables  et 
les  landes,  le  sommet  du  coteau,  et  le  plateau  qui  s'étend 
au  nord  ,  divisés  en  19  bouquets  ,  dont  les  principaux  sont, 
dans  Tordre  de  leur  importance,  ceux  de  Douvres,  d'Auvcrt, 
de  la  Cour-de-Ruillé ,  de  la  Chêncbuère  ;  prairies  de  bonne 
qualité,  dans  la  vallée  du  Loir,  le  long  de  cette  rivière; 
médiocre  ,  sur  les  autres  cours  d'eau.  Education  d'un  assez: 
grand  nombre  de  poulains  et  jeunes  cbevaux  ;  beaucoup  de 
bêles  à  cornes  également ,  ainsi  que  de  moulons,  de  chèvres; 
moins  de  porcs,  proportionnellement;  engraissement  des, 
bœufs  ,  des  porcs  ;  un  certain  nombre  de  ruches.  —  Assole- 
ment triennal  et  quadriennal,»    i3  fermes   principales,  ou 


RUNAN.  7o5 

métairies  ,  2  1  moyennes ,  4.0  gros  bordages  ,  davantage  de 
petits  et  de  maisonnies ,  la  plupart  réunis  par  hameaux  ,  au 
nombre  de  1 2  ;  100  charrues  ,  dont  un  quart  seulement  traînées 
par  bœufs  et  chevaux,  le  reste  par  ces  derniers  animaux 
seuls.  =  Commerce  agricole  consistant  en  grains,  dont  il  y 
a  exportation  réelle  <!u  quart  au  tiers  des  produits,  seule- 
ment ;  en  vins ,  qui  font  la  principale  ressource  de  l'industrie 
agricole  ;  en  fruits  et  cidre ,  noix ,  bois ,  foins  ;  chanvre  et  fil , 
graine  de  trèfle;  poulains,  jeunes  bestiaux,  bœufs  et  porcs 
gras;  laine,  miel,  cire,  menues  denrées. 

=  Fréquentation  des  marchés  de  la  Chartre,  de  Lucé  ;  de 
Château-du-Loir ,  pour  les  toiles;  des  foires  de  S.-Calais. 

INdustr.  Fabrication  d'un  petit  nombre  de  pièces  de  toile 
de  commande  ,  pour  les  particuliers ,  quelques-unes  pour  le 
commerce.  Le  chanvre  ,  recueilli  sur  le  territoire  de  Ruillé  , 
étant  de  bonne  qualité,  on  ne  conçoit  pas  que  la  fabrica- 
tion des  toiles  n'y  soit  pas  plus  active. 

rout.  et  chem.  La  route  départementale  n.°  4>  de  Château- 
du-Loir  à  Montoirc  (Loir-et-Cher),  longe  ,  de  l'ouest  à  l'est , 
l'extrémité  méridionale  de  la  commune  ,  parallèlement  au 
cours  du  Loir  ,  sur  le  bord  de  sa  rive  droite. 

lieux  REMARy.  Comme  habitations  :  Dauvert ,  la  Chêne- 
huère,  le  Gast ,  déjà  indiqués;  la  Ville,  à  1,8  h.  N.  un 
peu  vers  O  du  bourg,  petit  château,  avec  cour  close  de 
murs,  jardin  ,  etc.  ;  les  Billots,  Beauregard ,  autres  maisons 
bourgeoises  ;  sous  le  rapport  des  noms  :  la  Cour ,  la  Cour- 
Valière  ,  la  Chevallerie,  Douvres,  la  Ville,  Haute-Ville, 
le  Plessis  ;  l'Hermitage;  l'Aitre-aux-Fées  ;  l'Oisonnerie  ;  le 
Carroy,  la  Butte  ,  le  Mortier  ,  Fonlenay,  les  Fontenelles  ; 
Hupeloup,  Huchepie ,  etc. 

Établ.  publ.  Mairie  ,  succursale  ,  maison  de  charité  et 
bureau  de  bienfaisance  ,  avec  commission  administrative  ; 
chef-lieu  de  la  congrégation  des  sœurs  de  charité  de  la  Provi- 
dence ;  résidence  de  notaire  ;  1  débit  de  tabac.  Bureau  de 
poste  aux  lettres  ,   à  la  Ch^rlre. 

IUJISSEMJ  DE  MALHEUR,  prenant  naissance  à  9  h. 
N.  du  bourg  de  S.-Ouen-en-Champagne,  dans  le  cant.  de 
Brûlon  ,  se  perd  en  terre  ,  à  8  h.  S.  O.  de  sa  source. 

RUJVAIV,  ruisseau  qui,  ayant  sa  source  près  et  à  l'ouest 
du  bourg  de  Dangeul ,  dans  le  cant.  de  Ballon  ,  se  dirige 
au  sud  ,  un  peu  vers  l'ouest,  arrose  les  communes  de  Nouans  , 
Meurcé  ,  Lucé-sous -Ballon  ,  Teille,  et  va  confluer  dans 
l'Orne  Saosnoise  ,  en  face  les  fermes  des  Hôpitaux  ,  à  i,y  h. 
à  l'O.  de  la  petite  ville  de  Ballon,  après  8  k.  1/2  de  cours, 
avoir  traversé  deux  petits  étangs ,  reçu  les  deux  petits 
VI  45 


^o&  .     SABLÉ. 

ruiss.  des  Barres  ,  en  Meurcé  ,  et  des  Brosses  ,  en  Lucé  ,  et 
fait  tourner  un  seul  moulin. 
RUNECROTTE  et  RUNEROTTE ,  ruisseaux  ;  voyez 

ROULLE  CROTTE. 

RUPPIACUM,  nom  latin  d'un  village,  dont  l'équivalent 
français  est  inconnu  ,  faisant  partie  de  la  donation  faite  à 
l'évêque  et  au  chapitre  du  Mans  ,  par  Alain,  riche  seigneur 
du  Maine,  et  par  sa  femme  ,  à  la  condilion  d'être  nourris  par 
eux  le  reste  de  leurs  jours.  Voir  l'art,  sablé  ,  commune. 

RUTIIV  ,  ruisseau  ;  le  même  que  celui  décrit  plus  haut , 
page  m,  sous  le  nom  des  marais. 


!^« 


SABINE  (  sainte-  )  ;  voyez  sainte-sabïne. 

SABLE  (  canton  de  ) ,  cadastré  ,  de  l'arrondissement  de 
la  Flèche  ,  compris  entre  le  2.e  degré  27  minutes  1/2  et  le  2.e 
deg.  43  minut.  1/2  de  longitude  occident.  ;  et  entre  le  4-7  c  deg. 
4-4  nrin.  1/2  et  le  47*e  deg.  57  minut.  de  latitude  septent. ,  se 
composant  de  i5  communes  ou  anciennes  paroisses,  qui  sont  : 

Asnières  ,  *  N.-D.  du  Pé  ou  le  Pé  , 

Auvers-le-Hamon  ,  *  Pincé  , 

*  Avoise,  *  Précigné, 

*  Courtillers  ,  Sablé ,  chef-lieu  ; 
Gastines ,  Solesmes , 
Juigné-sur-Sarthe  ,  *  Souvigné-sur-Sarthe  , 

*  Louaille  ,  *  Vion. 

*  Parce  , 

Formé  de  6  communes  seulement ,  lors  de  la  division  de 
la  France  ,  en  1790  ,  et  compris  dans  le  district  dont  Sablé 
était  également  le  chef-lieu ,  ce  canton  s'est  augmenté , 
d'après  l'organisation  de  l'an  x ,  des  communes  indiquées 
plus  haut  par  une  astérisque ,  dont  3  ,  celles  d'Avoise ,  de 
Parce  et  de  Vion  ,  étaient  du  canton  de  Parce  ;  les  6  autres , 
de  celui  de  Précigné  ,  également  du  district  de  Sablé  ; 
tous  deux  supprimés.  Sept  de  ces  communes ,  Courtillers  , 
Louaille  ,  Parce  ,  le  Pé ,  Pincé  ,  Précigné  et  Vion  ,  situées  sur 
la  rive  gauche  de  la  Sarthe ,  étaient,  avant  1789,  de  la 
province  d'Anjou  et  du  diocèse  d'Angers.  Toute  la  partie 
nord-ouest  de  ce  canton  ,  située  entre  les  rives  droites  de  la 
Vègre  et  de  la  Sarthe ,  paraît  avoir  appartenu  au  territoire 
des  Arviens  ,  dont  l'antique  cité  n'est  distante  que  de  20  k.  au 


SABLÉ.  707 

nord,  un  peu  vers  l'ouest  de  Sablé.  (V.  l'art,  charme  et  la 
Carte  de  cette  contrée  ,  1-329  ). 

liorné  au  N. ,  par  le  cant.  de  Brûlon  ;  à  TE. ,  par  celui 
de  INJalicorne;  au  S.  E.,  par  celui  de  la  Flèche  ;  au  S.,  par 
le  cant.  de  Durtal ,  du  départ,  de  Maine-et-Loire;  à  l'O. , 
par  ceux  de  S.-Denis  d'Anjou  et  de  Grèz-en-l5ouère  ,  de 
celui  de  la  Mayenne  ;  la  forme  du  canton  de  Sablé,  est  celle 
d'un  télragone  à  côtés  irréguliers,  dont  celui  vers  l'est  forme 
une  ligne  assez  droite  ,  ceux  au  nord  et  au  sud  ,  sont  un  peu 
concaves,  et  celui  à  l'ouest ,  ayant  presque  le  double  d'étendue 
des  trois  autres  ,  est  convexe  :  l'étendue  des  trois  premiers 
varie  de  11  à  i4  kilom.,  contre  24  k.  qu'a  le  côté  occidental. 
—  La  limite  de  ce  cant. ,  la  plus  rapprochée  du  chef-lieu 
d'arrond. ,  qui  est  à  son  angle  sud-est ,  n'en  est  distante  que 
de  11  k. ,  et  la  plus  éloignée,  qui  est  à  l'angle  nord-ouest, 
en  est  distante  de  34  k.  ;  la  partie  la  plus  rapprochée  du  chef- 
lieu  de  département,  qui  est  son  angle  nord-est,  n'en  est 
distante  que  de  3o  k.  1/2  ,  et  la  plus  éloignée  ,  qui  est  la  partie 
sud-ouest ,  de  52  k.  —  Le  chef-lieu  est  situé  à  (  k  1/2 
seulement  de  la  limite  occidentale,  et  à  5  k.  de  celle  ouest- 
sud-ouest,  tandis  qu'il  est  distant  de  i3  à  i5  k.  de  celles  nord  , 
nord-est ,  sud-est  et  sud-sud-ouest. 

De  près  de  324  kil.  carrés  de  superficie ,  le  canton  de  Sablé  , 
contient,  d'après  les  évaluations  cadastrales,  32,38g  hec- 
tares 18  ares  55  centiares,  se  subdivisant  par  nature  de 
terrain  ,  ainsi  qu'il  suit  : 

hectar.  ar.  cent. 

Terres  labourables 2o54i 

Jardins ,  vergers ,  pépin. ,  avenues ,  bois  d'agrément.  .       571 

Vignes 619 

Prés ,  pâtures  ,  pâtis 3682 

Bois  de  futaies  et  taillis,  broussils,  châtaigneraies.     .     4^9 

Pinières _ *5o 

Landes,  friches ,  terres  incultes 1254 

Roches ,  carrier,  à  marbre  et  à  anthracite ,  sablonnièr.  7 

Douves ,  viviers  ,  mares  ,  étangs ,  marécages.     ...         5g 

Superficie  des  bâtim.,  cours,  aires 218 

Eglises,  cimet.,  presbyt.,  hosp.  et  autres  bât.  commun.         16 

Routes ,  chemins  ,  places  publiques 772 

Rivières  et  ruisseaux 3o4 

=  8,760  maisons  ,  dont  16  à  18  anciens  châteaux,  collège, 
prieuré  ,  etc.  ;  44  moulins  à  eau  ,  dont  34  à  blé  ,  3  à  papier, 
4  à  tan ,  ià  tan  et  à  foulon  ,  1  à  tan  et  filature  ,  1  à  scier  le 
marbre,  2  moulins  à  vent;  i5  fours  à  chaux  et  à  tuiles,  1 
boutique. 

popul.  De  16,879  indiv.,  suivant  le  recensement  de  1826, 
répartis  en  4>°4o  feux,   comprenant  8,198  individ.  mâles, 


85 

04 

70 

46 

14 

96 

£ 

46 

02 

86 

5o 

87 

90 

23 

75 

48 

28 

02 

38 

82 

73 

91 

37 

41 

70 

708  SABLÉ. 

8,699  femelles.  —  Augmentation  de  la  population ,  depuis 
1804,  2,45 1  individ. ,  ou  un  peu  moins  de  177e.  —  La 
superficie  eu  canton  étant  de  3:4  kilom.  carrés ,  c'est  52  ind. 
4/27cs  par  kil.  carré. 

Mouq.  décenn.  De  1793  à  1802,  inclusivement  :  mariag., 
i,265;  naiss.,  4>45i  ;  déc,  3,3o8.  —  Produit  de  chaque 
mariage,  3  1/2,  un  peu  moins.  —  Excédant  des  naissances  sur 
les  décès  ,  i,i43  ,  ou  un  peu  plus  de  i/4-  =  De  i8o3  à  1812  : 
mariag.,  1,171;  naiss.,  4?°74-  ;  déc,  3,898.  —  Prod.  de 
chaque  mariag.  ,3  1/2  ,  presque  juste.  —  Excéd.  des  naiss.  sur 
les  déc,  176  ou  i/23e  environ.  ±z  De  i8i3  à  1822  :  mariag., 
1,159;  naiss.,  4?4^3;  déc,  3,566.  —  Prod.  de  chaque 
mar. ,  3  n/i3es  environ  —  Excéd.  des  naiss.  sur  les  déc, 
897  ou  un  peu  moins  de  i/5e. 

contrib.  Fonc,  97,756  f.  ;  personn.  et  mobil. ,  n,5iof.  ; 
portes  et  fen. ,  4>244  f*  ;  ^62  patentés  :  droit  fixe,  4>710  f» 
5o  c  ;  dr.  proport.,  2,101  f.  46  c.  ;  total ,  120,321  f.  96  c , 
ce  qui  fait  7  f .  1  1  c  1/2  environ  par  individu  ,  à  quoi  il  faut 
ajouter  3  f.  99  c.  9/io5es  environ  d'accessoires  ou  de  centimes 
additionnels,  c'est,  en  total,  11  f.  12  c  5/ i36es  à- peu-près 
de  contributions  directes  ,  payées  par  chaque  habitant  de 
ce  canton  ,  ce  qui  est  l'un  des  taux  le  plus  élevés  du  dépar- 
tement. 5  percepteurs  ,  ayant  leur  résidence  dans  le  canton  , 
sont  chargés  du  recouvrement  de  ces  contributions. 

Du  3.e  arrondiss.  électoral ,  celui  de  la  Flèche,  avant  la  loi 
du  «9  avril  i83i  ;  du  5.e,  dont  la  Flèche  est  également  le 
chef-  lieu  ,  depuis  celte  loi  ;  le  canton  de  Sablé  a  donné  , 
avanl  ladite  loi ,  le  nombre  d'électeurs  et  de  jurés  portés  au 
tableau  suivant  : 

Jurés.  Electeurs 

d'arrond.     de  départ. 

Pour  1828,  et  élections  de  novembre  1827.    .  47  4^  10 

•  1829 41  44  9 

i83o 47  4°  Jî 

i83i 56  52  » 

Les  collèges  de  département  étaient  supprimés  pour  i83i. 

On  trouve  à  l'article  sarthe  (  département  de  la  )  ,  l'indi- 
cation du  nombre  d'électeurs  produits  par  les  dispositions  de 
la  loi  électorale  de  i83i. 

HYDR.  La  rivière  de  Sai  the  ,  qui  traverse  le  canton  ,  de  l'est 
à  l'ouest-sud-ouest,  le  divise  en  deux  portions  à-peu-près 
égales.  Trois  ponts  sont  établis  sur  cette  rivière,  à  Souvigné 
et  à  Sablé  ;  des  bacs  et  bateaux  servent  à  son  passage  ,  à 
Pincé  ,  à  Solesme  ,  à  Avoise  et  à  Parce  ;  ce  dernier  doit  être 
incessamment  remplacé  par  un  pont  suspendu  en  fil  de  fer , 


SA.BLÉ.  7°9 

établi ,  partie  aux  frais  des  habitants  et  partie  à  ceux  du  gou- 
vernement ,   sans   péage.   La  partie   de  la    rive  droite ,    est 
arrosée  par  5  autres  cours  d'eau  principaux  ,  beaucoup  moins 
importants   que   la   Sarthe   (  v.   son  art.),   ayant   tous  leur 
direction  du  nord   au    sud   ou   au  sud-sud- est,    pour  venir 
confluer  dans  celle-ci  :  ce  sont  les  petites  rivières  de  Deux- 
Fonts  ,  de  Vègre  ,  d'Erve  ,  de  Vaige  et  de  ïaude  ,  ces  trois 
dernières  venant  du  département  de  la  Mayenne.  La  petite 
rivière  de  Treulon,  qui  limite  la  partie  nord-ouest  du  canton, 
sur  une  étendue  de  5,8  hect. ,  conflue  dans  l'Ervc ,  au  point 
où  celle-ci  entre  dans  le  département.  La  partie  de  la  rive 
gauche  ,  bien  moins  favorisée  sous  ce  rapport ,  n'est  arrosée 
que   par  la  très-petite  rivière  de  Voutonne  ,  qui ,   prenant 
naissance  dans  le  canton  de  le  Flèche ,   entre  dans  celui  de 
Sablé  par  sa  partie  sud-sud-ouest,  et  en  ressort  par  l'extrémité 
centrale  ouest ,  après  s'être  grossie  des  eaux  des  ruisseaux  de 
Prémont  et  de  la  Fonlaine-sans-Fond  ,  venant  de  Courtillers 
et  de  Vion.  —  Nous  avons  vu ,    au  cadastrement ,    que  4-4 
moulins  étaient  établis  sur  les  cours  d'eau  de  ce  canton ,  qui 
compte ,    en  outre  ,   2  moulins  à  vent.  —  Etangs ,  de  peu 
d'étendue  chacun ,  assez  nombreux  pour  occuper  une  super- 
ficie totale  de   35   hect.  1/2  environ  ,  dont  plus  de  9  h.  sur 
Auvers,  637  sur   Parce,  autant  sur  Sablé  et  autant  sur 
Juigné  ,  4-  1/2   sur  Courtillers  ,  3   i/4  sur  Solesme  et  1  seu- 
lement sur  Avoise  :  les  autres  communes  en  sont  dépourvues. 

geol.  Le  sol  de  ce  cant.  se  trouve  divisé  par  la  Sarthe,  en 
deux  portions,  tout-à-fait  distinctes  et  variées,  autant  par  leur 
aspect  que  par  leur  nature  géologique.  Celui  de  la  rive  droite 
de  cette  rivière,  occupant  la  partie  nord  et  nord-ouest,  coupé 
par  de  nombreuses  vallées  ,  plus  ou  moins  profondes , 
formées  par  les  cours  d'eau  décrits  plus  haut ,  est  couvert , 
boisé  ,  parsemé  de  collines  très-rapprochées  ,  à  escarpements 
incultes,  coupés  à  pic,  laissant  voir  des  rochers  nuds  et  sté- 
riles, appelés  Chaiwières  :  son  sol  agreste  et  sauvage,  est  froid, 
humide  et  compact.  Celui  de  la  rive  gauche,  au  contraire, 
est  plat,  peu  varié,  découvert,  et  sablonneux.  La  nature  géo- 
gnosique  de  ce  canton,  est  trop  importante  pour  n'en  pas 
donner  une  description  suffisamment  détaillée. 

La  partie  nord  et  nord-ouest,  ou  de  la  rive  droite  de  la 
Sarthe ,  appartient  aux  terrains  de  transition  supérieurs  ou 
carbonifères  et,  par  conséquent,  fait  partie  d'une  formation 
intermédiaire,  qui  paraît  s'étendre,  sans  discontinuité,  depuis 
Sablé  jusqu'à  la  roule  du  Mans  à  Laval ,  vers  le  nord ,  et  au- 
delà  de  Laval ,  au  nord-ouest ,  jusqu'aux  terrains  primitifs 
de  la  Bretagne  ;   tandis  qu'elle  touche  ,  du  nord-est  à  l'est 


7*o  SABLÉ. 

et  au  sud  ,  aux  terrains  secondaires  du  Haut-Maine  (  Sarthe  ) 
et  de  la  Touraine.  Les  principales  formations  de  ce  terrain  , 
sont  :  —  i.°  une  roche  amphibolique  ,  d'un  vert  noirâtre  ,  en 
bancs  épais,  mal  déterminés,  renfermant  des  boules  de  la 
même  substance  ,  dont  le  diamètre  varie  de  o  m.  17  c.  à  o  m. 
66  c.  (  6  pouc.  à  2  pieds  ),  formées,  presque  en  totalité,  de 
couches  concentriques  ,  contenant  un  noyau  très-solide  au 
milieu.  Cette  roche,  qui  se  montre  à  nud  dans  le  faubourg 
S.-Nicolas  de  Sablé  ,  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe ,  s'étend 
à  l'ouest ,  sur  l'autre  rive  de  cette  rivière ,  jusqu'à  Souvigné  , 
à  5  kiJom.  de  distance.  Elle  repose  sur  une  roche  schisteuse  , 
qu'elle  semble  avoir  soulevée,  laquelle  paraît  intermédiaire 
avec  les  phyllades  de  l'Anjou.  —  2.0  le  terrain  houiller, 
ou  plutôt  anthraxifère ,  découvert  en  i8i3  (  v.  le  paragraphe 
industrie  )  ,  se  composant ,  au  nord  de  Sablé  ,  de  couches 
de  grès  d'un  gris  blanchâtre,  à  grains  de  quartz  très-fins, 
alternant  avec  des  bancs  de  schiste  argileux  ,  entre  lesquels  on 
rencontre  très- fréquemment  des  veines  d'anthracite,  et  avec 
des  bancs  de  chaux  carbonatée  marbre.  L'ordre  des  super- 
positions des  couches  de  l'anthracite  ,  se  trouvent  comprises, 
entre  celles  d'argile  schisteuse ,  comme  à  la  Ragotière  , 
au  Pont-Guéret ,  à  Gomer,  etc.,  tandis  qu*aux  mines  de  la 
Roche  et  de  Fercé  ,  le  grès  en  contitue  le  mur  ou  le  lit , 
et  l'argile  schisteuse  ,  le  toit.  On  en  extrait  de  trois  variétés 
aux  environs  de  Sablé  :  i.°  l'anthracite  friable,  à  la  mine  de 
Gomer  j  2.e  celle  à  feuillets,  a  la  mine  de  Fercé;  et  3.° 
l'anthracite  écailleux ,  à  celle  de  Bazouge  :  on  y  observe  des 
débris  de  végétaux  fossiles.  L'inclinaison  de  ses  couches  ,  suit 
celle  des  roches  qui  l'accompagnent  :  il  y  en  a  de  plus  ou 
moins  horizontales  ,  de  verticales  ,  de  contournées  ,  s'inclinant 
tantôt  au  nord  et  quelquefois  au  sud ,  leur  direction  étant 
à-peu- près  de  l'est  à  l'ouest.  Leur  épaisseur  est  irrégulière, 
et  la  puissance  des  veines  en  exploitation  est ,  le  plus  souvent , 
au-dessous  d'un  mètre  et  va  rarement  à  deux.  La  seule  subs- 
tance hétérogène  qui  s'y  rencontre  est  le  fer  sulfuré  ,  qui  y  est 
assez  abondant.  —  3.°  le  schiste  argileux  ,  connu  dans  le  pays 
sous  les  noms  tfArgelêtre  et  tf  Arjolaîlre  ,  que  nous  avons  dit 
former  assez  ordinairement  le  toit  des  veines  d'anthracite ,  est 
le  plus  ordinairement  de  couleur  gris-bleuâtre ,  noire  lorsqu'il 
est  imprégné  de  carbone.  Cette  roche,  ordinairement  feuilletée 
et  se  décomposant  facilement  à  l'air ,  a  cependant  assez  de 
cohésion  dans  l'intérieur  des  puits  ,  pour  qu'il  soit  nécessaire 
d'y  faire  emploi  de  la  poudre  pour  l'y  détacher.  Elle  porte 
ahbituellement ,  surtout  dans  le  voisinage  des  couches  d'an- 
thracite ,  des  impressions  de  roseaux.  Elle  est  accompagnée 


SABLÉ.  71 1 

d'une  grande  quantité  de  pyrites  (  fer  sulfuré  ) ,  et  on  y 
rencontre  quelques  filons  de  quartz.  —  £.°  Ie  véritable  grès 
des  houillères  (Psammiie  de  Brongnart,  Métaxite  d'Haiiy) ,  ne 
se  rencontre  point  à  Sablé  :  celui  qu'on  y  trouve,  et  qui 
forme  le  lit  ou  le  mur  de  l'anthracite ,  est  généralement 
blanchâtre,  à  grains  de  quartz  très-fins,  agglutinés  par  un 
ciment  argileux  presque  invisible.  Tenace  et  résistant  com- 
munément à  la  décomposition ,  il  a  cependant  fort  peu  de 
consistance,  et  se  réduit  facilement  en  sable  assez  fin ,  dans 
quelques  localités.  Ses  masses,  distinctement  stratifiées,  en 
strates  souvent  épaisses ,  traversées  fréquemment  par  des 
fissures  verticales  ,  qui  se  coupent  à  angles  droits ,  divisent 
la  roche  comme  en  pierres  de  taille ,  ce  qui  leur  fait  donner 
le  nom  de  grès  carré  par  les  mineurs.  On  voit ,  sur  les  bords 
de  la  Sarthe  ,  des  roches  de  ce  grès  ,  qui  y  ont  jusqu'à  5o  m. 
d'élévation.  —  5.°  enfin  ,  les  marbres  ,  situés  généralement 
sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,  s'y  présentent  en  bancs  épais  , 
plus  ou  moins  inclinés,  souvent  contournés  et  comme  tordus, 
sans  cependant  perdre  leur  parallélisme  et  leur  direction  de 
l'est  à  l'onest.  Les  couleurs  en  sont  très-variées  ;  mais  le 
plus  répandu ,  surtout  auprès  de  Sablé  ,  est  le  noir  veiné  de 
blanc  ;  Asnières  en  fournit  de  gris  ,  veiné  de  blanc  et  de 
rouge,  dans  lequel  cette  dernière  couleur  est  dominante  et 
une  autre  variété  à  fond  gris-cendré  ,  à  petits  grains  ,  on 
granitin  (  coquiller  )  :  leurs  teintes  paraissent  dépendre  de 
celles  des  schistes  qui  les  avoisinent ,  selon  que  ceux-ci  sont 
plus  ou  moins  chargés  de  carbone  ou  de  matière  ferrugineuse. 
Ces  marbres  répandent ,  par  le  frottement ,  une  odeur  fétide  ; 
ils  ont  une  grande  analogie  avec  ceux  de  Dinan ,  près  de 
Liège ,  de  Namur  et  de  Mons.  Il  est  probable  que  des 
recherches  exactes  et  suivies ,  feraient  découvrir  des  variétés 
de  marbre  précieuses,  dans  les  environs  de  Sablé.  Ces  roches 
calcaires ,  contiennent  une  assez  grande  quantité  de  débris 
de  corps  marins.  Celui  de  Sablé,  particulièrement,  offre 
plusieurs  espèces  de  zoophytes  ou  polypiers  ,  dont  une 
surtout  d'une  grande  dimension  (  o  m.  5o  à  o,65  quelquefois), 
que  les  ouvriers  carriers  appèlent  dauphins ,  et  qui  paraît 
devoir  se  rapporter  à  l1 Amplexus  coralloides  de  Sovverby.  Ces 
fossiles  ,  qui  se  détachent  assez  difficilement  de  la  roche  qui 
Les  empâte  ,  se  présentent  alors  sous  la  forme  de  cylindres  ,  a 
bords  longitudinaux  ,  sensiblement  aigus  ,  et  paraissent  avoir 
été  courbés  en  arc  ,  offrant ,  à  l'extérieur  ,  la  trace  d'animaux 
irréguliers ,  dont  ces  corps  marins  paraissent  composés. 
M.  Allou ,  lorsqu'il  était  ingénieur  des  mines  dans  le  dépar- 
tement ,  a  remarqué  un  échantillon  dans  lequel  le  corps  du 


712  SABLÉ. 

zoophyte  paraissait  déchiré  et  même  en  quelque  sorte  tordu 
sur  lui-même  ,  comme  si  l'animal  avait  expiré  dans  de  vio- 
lentes convulsions.  Le  cabinet  de  l'Ecole  des  Mines  ,  et  le 
Muséum  d'Histoire  naturelle  de  Paris  ,  possèdent  de  très- 
beaux  échantillons  de  ces  fossiles  ,  qu'y  a  envoyés  M.  Allou  ; 
on  en  voit  un  aussi ,  d'une  très-grande  dimension ,  au  Musée 
du  Mans.  M.  le  professeur  Brongnart  a  fait  la  remarque  que 
ces  zoophytcs  ,  si  multipliés  dans  les  marbres  de  Sablé  , 
sont  extrêmement  rares  partout  ailleurs,  et  n'ont  encore  été 
observés  que  dans  quatre  autres  localités  :  à  Montchaton , 
près  Coulances  ;  à  peu  de  distance  de  Namur  ;  aux  environs 
de  Bristol  ;  en  Irlande ,  près  de  Dublin  ;  et  que  ceux  de 
la  Sarthe,  l'emportent  de  beaucoup  par  leurs  dimensions. 
M.  Allou  a  reconnu  dans  les  divers  gisements  de  marbre  des 
environs  de  Sablé  ,  plusieurs  autres  espèces  de  fossiles ,  dont 
une  ,  particulière  à  cette  localité  ,  paraît  appartenir  au  genre 
des  térébralules  ;  une  autre  ,  être  une  variété  de  l' Amplexus  ; 
d'autres ,  des  débris  <Pencrines  ;  etc.  Dans  plusieurs  de  ces 
carrières,  on  rencontre  des  couches,  plus  ou  moins  puissantes, 
de  fer  hydraté  ,  mêlé  quelquefois  à  l'oxide  de  manganèse. 
Dans  quelques-unes  de  ces  carrières  ,  celles  des  Guyonnières 
et  de  Port-Guéret ,  le  minerai  de  fer ,  par  sa  disposition 
particulière ,  semble  avoir  été  formé  postérieurement  à  la 
masse  calcaire  ,  dont  il  aurait  rempli  tous  les  intervalles. 

Les  roches  de  marbre  et  de  schiste  ou  ,  pour  mieux  dire  , 
le  terrain  intermédiaire ,  s'étend  peu  sur  les  rives  gauches  de 
la  Sarthe  et  de  la  Vègre.  Il  est  remplacé  ,  au  sud  et  au  sud^ 
est  de  Sablé  ,  par  des  sables  quarlzeux  d'alluvion  ,  ou  par  des 
bancs  d'argile  compacte ,  colorée  ,  renfermant  des  roches  de 
granité  et  de  quartz  blanc,  et  recouvrant  un  poudingue  formé, 
de  cailloux  unis  par  un  ciment  ferrugineux ,  et  des  amas 
considérables  de  silex  piromaque  blond.  Le  cale,  jurassique , 
forme  le  noyau  des  collines  qui  dominent  la  Sarthe ,  dans  les 
parties  nord-est  et  est  du  canton  ,  où  se  montre  un  banc 
coquiller,  de  o  met.  5o  cent,  d'épaisseur,  dans  lequel 
les  Belemnites  ,  les  Nautilites,  les  Ammonites  ,  et  une  foule 
d'autres  fossiles,  se  trouvent  abondamment  et  confusément 
réunis.  Cette  formation  calcaire ,  apparaît  sur  quelques  points 
de  la  partie  occidentale  ,  sur  le  territoire  de  Solesmes  et  de 
Sablé  ,  de  Louaille  et  de  Précigné.  Les  divers  autres  produits 
géognostiques  du  cant. ,  sont  indiqués  aux  articles  de  localité  : 
Souvigné  ,  entre  autres  ,  offre  i'ampélite  graphique  ou  pierre 
noire  ;  Juigné ,  le  grès  ferrifère ,  etc.  —  Fontaine  minérale  du 
Perray-Neuf,  à  Précigné.  (  MM.  Allou,  Salmon ,  Triger.  ) 
Voir,  du  reste,  pour  les  détails,  les  articles  communaux. 


SABLÉ.  7î3 

Plant,  rar.  La  nature  variée  des  terrains  de  ce  canton  ,  de 
ceux  de  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,  surtout ,  est  de  nature  à 
produire  une   assez  grande  quantité   de  plantes  ,   qui  ne   se 
rencontrent  pas  aussi  communément  ailleurs.   A  celles   in- 
diquées aux   articles  communaux  ,   nous   ajouterons    ici    les 
suivantes,  savoir,  sur  les  rochers  :  Asplenium  ruta-muraria , 
LIN.;  Ruxus  sempervirins ,   LIN.;   Syringa  vulgaris  ,  LIN.  Sur 
les  pelouses  :  Ophrys  myodes  ,  jacq.  ;  O.  arachniles ,  willd.  ; 
Silène  mutabilis ,  .  .  •   .  Dans  les  vignes  et  les  haies  :  Ane- 
thum  fœniculum  ,  lin,  ;   Aristolochia    clematitis  ,   lin  ;  Iris 
fœtidissima  ,   lin.  ;  Rosa  gallica ,  lin.  ;  Sinapis    nigra ,  lin. 
Dans   les  étangs  et  marécages  :  Eriophorum  angustifoîium  , 
willd.  ;  Menyanlhes  trifoliata,   lin.;  ïypha  latifolia,  LIN. 
Sur  différents  points  :  Anémone  nemorosa ,  lin.  ;  Convallaria 
majalîs ,  lin,  ;  C.  multiflora  ;  lin.  ;  Epipactis  ovata  ,  dfcd.  ; 
Lactuca  perennis,  lin.  ;  Rubia  triclorum,  lin.  ;  Veronica  ma- 
jor et  V.  minor,  lin.  Voir  également ,  les  art.  communaux. 

Mollusq.  M.  le  docteur  Goupil ,  dans  sa  description  des 
Mollusques  du  département,  publiée  en  i836  ,  indique  les 
espèces  suivantes,  dans  le  cant.  de  Sablé.  A  Sablé  même: 
Clausilia  parvula,  Mich.  ;  Hélix  rupestris,  drap.;  Paludina 
Ferussicca,  cam.  desm.,  prcsle  four  à  chaux  de  l'Arc-en-Pied  ; 
Pupa  muscorum  ,  lamk.  ;  Vitrina  pellucida  GOUP. ,  seu  Helico- 
limax  pellucidum,  feruss.  A  Auvers-le-  Hamon  :  Ancillus 
lacustris ,  mull.  Dans  la  Vègre  :  Unio  Ratava ,  lamk. 

cultur.  De  même  que  pour  sa  géologie,  le  canton  de 
Sablé  présentant ,  sous  le  rapport  de  son  agriculture  ,  un  in- 
térêt tout  particulier  et  fort  important,  nous  nous  croyons 
obligé  d'entrer  à  cet  égard  dans  des  détails  beaucoup  plus  cir- 
cons  tanciés ,  que  ceux  des  autres  articles  cantonnaux.  Nous  les 
empruntons  à  une  excellente  notice ,  que  nous  devons  à 
M.  Salmon ,  de  Sablé  ,  membre  du  conseil  général ,  l'un  des 
propriétaires  cultivateurs  à  qui  sont  dues  les  améliorations 
agricoles  de  ce  canton  et ,  par  suite ,  de  tout  le  département. 
«  Le  canton  de  Sablé ,  dit  M.  Salmon  ,  situé  sur  la  limite 
occidentale  du  département,  doit  moins  à  la  nature  de  son 
sol  ,  qu'à  l'industrie  de  ses  habitants  ,  la  réputation  qu'il  s'est 
acquise  sous  le  rapport  agricole.  Ses  productions  ne  sont  que 
factices  et  dues  à  l'art ,  et  ce  n'est  que  par  un  travail  opiniâtre, 
par  l'emploi  d'engrais  coûteux,  et  surtout  par  l'effet  chimique 
que  produit  la  chaux  sur  des  terres  inertes  ,  qu'on  est  parvenu 
à  y  obtenir  des  récoltes  abondantes,  en  céréales  et  en  fourrages 
artificiels.  »  Nous  avons  indiqué  plus  haut ,  la  nature  dif- 
férente des  sols  qui  caractérisent  et  différencient  la  partie 
nord  et  nord-ouest  du  canton  ,  ou  le  terrain  de  la  rive  droite 


7*4  SABLÉ. 

de  la  Sarthe,  de  la  partie  sud  et  sud-est,  ou  de  la  rive  gauche  de 
cette  rivière.  11  est  facile  de  concevoir  qu'une  différence  aussi 
tranchée  ,  dans  leur  aspect  physique  et  dans  leur  nature  géo- 
gnosique  ,  doit  en  apporter  une  également  différente  ,  dans 
leur  nature  végétative.  Aussi ,  la  partie  de  la  rive  droite ,  d'une 
formation  plus  ancienne  que  l'autre  ,  beaucoup  plus  élevée 
et  plus  froide  ,  offre- t-elle  une  terre  argileuse  ,  compacte  et 
humide  ,  d'une  végétation  beaucoup  plus  tardive,  ne  donnant 
que  de  médiocres  récoltes ,  en  seigle  pour  la  majeure  partie , 
avant  l'emploi  de  la  chaux.  Sur  la  rive  gauche ,  au  contraire , 
le   terrain   est  plat   et  peu  varié ,   presque   entièrement  sa- 
blonneux ,  à   l'exception   de  la  couche   calcaire  dont   nous 
avons  parlé  ,  qui  la  traverse  du  nord-est  au  sud-ouest.  En 
général ,  la  couche  de  terre  végétale  n'y  a  pas  plus  de  o  m. 
5o  d'épaisseur,  et  est  assise  généralement  sur  le  poudingue 
ferrugineux  indiqué   plus   haut,    lequel   forme   la  base  d'un 
immense  plateau.  Cette  partie  du  canton  n'est  pas  aussi  pro- 
ductive que  l'autre  l'est  devenue,  parce  que,  presque  tota- 
lement négligée,  l'agriculture  y  a  fait   moins   de   progrès, 
quoique  susceptible  de  beaucoup  d'améliorations.  On  y  trouve 
des  couches  de  marne ,  que  l'on  a  commencé  à  y  exploiter 
depuis  quelques  années  ;  des  bouquets  de  bois  assez  consi- 
dérables (  la  forêt  de  Malepaire  ,  les  bois  de  Vion  ,  du  Perray- 
Neuf,  de  Monbrenon  ,  de  la  Baronnie ,  en  Pincé ,  de  Sou- 
vigné  ,  etc.  ),  recouvrent  une  partie  de  sa  surface  ,  ainsi  que 
la  lande  dite  de  Vion  ,  d'environ  900  hectares  ,  sans  valeur , 
pour  ainsi   dire  ,   abandonnée  comme  elle  l'est  à   la   vaine 
pâture  communale  ,  et  qui  n'attend  que  la  charrue  et  l'in- 
dustrie de  cultivateurs  éclairés,  pour  devenir  l'un  des  sols  les 
productifs  et,  par  conséquent,  les  plus  riches  du  département. 
Agriculture  ancienne.  Si  l'on  examine  quel  était  l'état  ancien 
de    l'agriculture   du    canton  de  Sablé ,    on   reconnaît  ,   avec 
M.  Salmon  ,  que  ,  dès  le  1  i.e  siècle  ,  elle  avait  reçu  des  déve- 
loppements sensibles  dans  les  environs  du  chef-lieu ,  puisque, 
dans  l'acte  de  fondation  du  prieuré  de  Solesme  ,  qui  est  de 
l'année    10 10,  il  est  fait  mention  de  vignes,  de  prés  et  de 
terres  cultivées ,  données  par  Geoffroi ,  seigneur  de  Sablé , 
pour  cet  établissement  ;  mais  qu'il  n'en  était  pas  de  même 
dans  l'intérieur  des  terres  ,  recouvertes  de  landes  et  de  vastes 
forêts ,  dont  les  cénobites  de  l'abbaye  de  Perray-Neuf  et  de 
plusieurs  monastères  voisins,  furent  les  premiers  cultivateurs  ; 
que  les  guerres   et   les  invasions  barbares   du  moyen-âge, 
arrêtèrent  les  progrès  de  la  culture,  jusqu'au  i6.e  siècle,  que 
le  goût  s'en  répandit  parmi  toutes  les  classes  de  la  société , 
particulièrement  parmi  les  gentilshommes  des  environs  de 


SABLÉ. 


7i5 


Sablé  ,  ainsi  que  l'atteste  la  foule  de  manoirs  et  d'habitations 
rurales  qui  s'y  font  remarquer,  dont  la  construction  paraît 
remontera  cette  époque,  et  qui  démontrent,  par  leur  étendue, 
qu'ils  furent  habités  par  des  familles  opulentes. 

L'état  prospère  où  parvint  l'agriculture  sous  Henri  IV,  du 
principalement  à  son  ordonnance  du  12  janvier  i5o,g  ,  qui 
consacrait  la  liberté  du  commerce  des  grains,  se  fit  ressentir 
dans  le  canton  de  Sablé  ,  de  même  que  sa  décadence ,  occa- 
sionnée par  la  prohibition  de  ce  commerce  ,  sous  la  minorité 
de  son  pétit-fils.  Elle  ne  se  releva  qu'en  1 754  7  époque  où 
cette  liberté  fut  rétablie  par  un  édit  solennel.  C'est  de  cette 
dernière  époque,  que  date  l'introduction  de  la  culture  du  trèfle 
dans  le  canton  ,  dont  les  premiers  essais  furent  faits  par 
M.  de  la  Panne  ,  agriculteur  distingué  ,  dans  la  terre  dont  il 
portait  le  nom  ,  située  à  Auvers-le-Hamon.  Elle  se  répandit 
delà  dans  tout  le  département ,  où  elle  devint  bientôt ,  comme 
pâture,  et  par  le  commerce  si  important  de  sa  graine  ,  une 
plante  fourragère  précieuse ,  et  l'une  des  principales  sources 
de  la  richesse  agricole  et  commerciale  du  pays. 

Sous  le  règne  de  Louis  XVI ,  quelques  années  avant  la 
révolution  ,  l'agriculture  du  canton  de  Sablé  avait  fait  des  pro- 
grès sensibles,  et  déjà  les  foires  de  Sablé  étaient  renommées 
par  la  belle  espèce  et  le  nombre  des  bestiaux  qui  s'y  vendaient , 
et  par  la  quantité  de  grains  qu'elle  livrait  à  l'exportation.  A 
celle  époque,  le  syslème  des  jachères  et  des  terrains  en  vaine 
pâture ,  existait  dans  toute  sa  rigueur.  Chaque  ferme  avait  un 
quart  au  moins  de  ses  terres  envahies  par  les  bruyères  et  les 
genêts ,  abandonnées  à  la  pâture  des  bestiaux ,  comme  cela  a 
encore  lieu  dans  le  département  de  la  Mayenne. 

L'assolement  était  triennal ,  comme  il  l'est  encore  au- 
jourd'hui ;  mais  il  avait  cela  d'avantageux ,  qu'il  était  calculé 
de  manière  à  ce  que  les  récoltes  en  céréales  n'y  fussent  pas 
consécutives  ,  comme  elles  le  sont  encore  dans  plusieurs 
parties  du  Maine  et  de  l'Anjou,  En  voici  la  disposition  : 


l.1 


SOLE. 


l.r*  ANNÉE. 

2.e  

3.e  

4.e 

5.e 

6.e  — 

7-e 

8.e 


bleds , 
guérets , 
bleds , 
jachères  , 
jachères  , 
jachères, 
guérets , 
)leds , 


2.e   SOLE. 

guérets , 
Bleds , 
guérets , 
bleds , 

fuérets , 
leds, 
jachères  , 
jachères , 
jachères. 


3.e  SOLE, 

jachères  -, 
jachères  j 
jachères  ; 
guérets  j 
bleds  j 
guérets  j 
bleds  j 
guérets  ; 
bleds. 


9«e  et  dern.  année,    guérets. 
Pendant  les  quatre  années  de  friche  ,  la  terre  se  couvrait  de 


7l6  SABLÉ. 

genêts  :  l'opinion  des  gens  de  !a  campagne  était ,  qu'ils  là 
régénéraient  et  la  disposaient  à  donner  de  nouveaux  produits. 
Ils  se  servaient ,  en  outre ,  de  ces  terrains  en  friche ,  comme 
de  pâturages ,  pour  les  bestiaux  et  les  chevaux  ,  qui  y  étaient 
abandonnés ,  presque  toute  l'année  ,  et  dont  les  engrais 
étaient  en  quelque  sorte  perdus.  Ayant  peu  d'engrais  à  mettre 
dans  la  terre  ,  les  récolles  n'étaient  |jas  abondantes  :  on 
mettait  12  décalitres  de  semence  au  journal  (4-4ares),  ^a 
mesure  du  pays  ;  et  l'on  estimait  avoir  une  bonne  récolte  , 
lorsqu'on  recueillait  4-  à  5  fois  la  semence.  Les  seules  plantes 
que  l'on  cultivât,  indépendamment  des  céréales,  étaient  le 
lin  et  le  sarrasin  ,  mais  en  petite  quantité  ;  on  fumait  la  terre 
qui  recevait  cette  dernière  plante ,  avec  de  la  charrée  (  cendres 
lessivées),  que  les  cultivateurs  allaient  acheter  jusqu'à  la  Flèche 
(  6  à  1  o  lieues  ).  Le  prix  élevé  de  cet  excellent  engrais ,  fort  re- 
cherché ,  n*en  permettait  pas  l'emploi  en  grand  à  tous  les 
fermiers.  Les  prairies  artificielles  étaient  à-peu-près  inconnues, 
ainsi  que  la  culture  de  la  pomme  de  terre  ,  si  utile  pour  la 
nourriture  des  hommes,  dans  les  temps  de  disette  ,  et  devenue 
d'un  usage  si  général  et  si  avantageux  depuis  ,  pour  la  nour- 
riture et  l'engraissement  des  porcs.  La  culture  du  trèfle 
commençait  à  se  répandre ,  mais  elle  était  encore  circonscrite 
à  quelques  localités ,  et  n'entrait  pas  dans  le  système  général 
des  assolements  ,  dont  les  agriculteurs  instruits  en  font  au- 
jourd'hui la  base. 

Une  seule  branche  de  l'industrie  agricole  ,  celle  qui  convient 
le  mieux  à  la  contrée  et  y  fut  la  plus  florissante  et  la  plus 
avantageuse,  à  toutes  les  époques  ,  même  du  temps  des 
Celtes,  l'éducation  des  bestiaux,  s'y  était  développée  et  y 
avait  reçu  un  notable  perfectionnement  ,  dans  l'amélioration 
de  la  belle  race  de  bêtes  à  cornes  ,  connue  sous  le  nom  de 
bœufs  manceaux  ,  provenant  du  croisement  de  l'espèce  du 
pays  ,  avec  celle  de  la  Suisse.  Cette  belle  espèce  ,  bien 
conservée ,  est  l'une  des  principales  sources  de  la  richesse 
agricole  de  la  contrée. 

Tel  était,  quelques  années  avant,  et  à  l'époque  de  la  révo- 
lution ,  l'état  agricole  du  canton  de  Sablé ,  que  les  guerres 
civiles  de  la  fin  du  siècle  dernier  rendirent  stationnaire, 
jusqu'en  1800  ,  que  le  rétablissement  de  la  tranquillité  dans 
ce  pays  ,  permit  de  lui  faire  prendre  un  nouvel  et  plus 
grand  essorl. 

Agriculture  moderne.  Le  système  actuel  d'agriculture  du 
cant.  de  Sablé,  peut  être  considéré  comme  étant  de  2.e  classe, 
ou  de  moyenne  culture  ,  dans  laquelle  se  louvent  les  petites 
fermes  et  celles  connues  sous  le  nom  de  métairies.  La  culture 


SABLE»  717 

des  céréales  y  est  bien  considérée  comme  but  essentiel ,  mais 
n'en  est  pas  Tunique  produit  :  les  nombreux  élèves  qu'on  y 
fait,  en  bestiaux  de  toute  espèce;  les  plantations  de  bois , 
d'arbres  à  fruits  ;  les  pâturages  en  prairies  naturelles  ,  etc.  ; 
contribuent  pour  beaucoup  à  l'aisance  des  fermiers. 

L'habitant  des  campagnes  de  ce  canton  ,  est  actif,  sobre , 
laborieux  et  économe  ;  il  a  toutes  les  qualités  que  nous  avons 
attribuées  ailleurs  au  paysan  manceau ,  mais  aussi ,  il  en  a 
tous  les  défauts.  Généralement  dépourvu  d'instruction,  il  est 
livré  à  tous  les  préjugés  qui  sont  l'apanage  ordinaire  de 
l'ignorance ,  à  toutes  les  funestes  préventions  ,  qu'entretient 
l'habitude  routinière  dans  les  esprits  paresseux.  C'est  surtout 
à  la  révolution  agricole  opérée  dans  la  contrée  et,  par  suite, 
dans  tout  le  département ,  par  les  bons  exemples  pratiques 
des  propriétaires  agronomes  de  ce  canton ,  que  nous  avions 
en  vue ,  lorsque  dans  la  peinture  du  caractère  du  paysan 
manceau,  nous  avons  dit  (art.  maiise,  tom.  ni,  p.  44  )  : 
«  vainement  le  raisonneriez- vous  pendant  des  siècles,  avec 
l'éloquence  d'un  Démosthène  ou  d'un  Cicéron  ,  pour  lui  faire 
changer  ses  assolements ,  lui  faire  adopter  des  engrais  mieux 
appropriés  à  la  nature  de  son  sol,  lui  faire  employer  dans 
ses  travaux  des  instruments  aratoires  perfectionnés  ;  mais 
prêchez  d'exemple,  mettez  vous-même  la  main  à  la  charrue 
nouvelle,  répandez  la  chaux  et  l'urate  sur  vos  champs,  faites 
des  retours  que  ses  baux  interdisent  ,  et  supprimez  vos 
jachères  :  il  rira  à  gorge  déployée  à  vos  dépends,  toute  la 
paroisse  se  réunira  sous  le  balai  de  l'église  ou  au  cabaret 
pour  vous  goguenarder  ,  surtout  si  vous  vous  imposez  des 
sacrifices  d'argent  ,  pour  opérer  ces  changements  :  que  ce- 
pendant vos  récoltes  soient  prospères  ,  que  vos  succès  soient 
bien  apparents  ;  on  sourira  encore  ironiquement ,  pour  ne 
pas  paraître  se  rendre  ;  mais  on  vous  imitera  dans  un  coin 
du  champ  le  plus  retiré,  et  si  le  succès  couronne  cet  essai, 
bientôt  toute  la  commune  fera  comme  vous,  dont  on  se 
rapprochera  insidieusement,  pour  vous  tirer  adroitement  le 
secret  de  vos  procédés.  »  C'est  exactement  ainsi  que  les 
choses  se  sont  passées  dans  le  canton  de  Sablé  ,  avec  celte 
différence,  que  le  système  de  colonie  paritaire,  regardé  avec 
raison  comme  si  funeste  à  la  prospérité  du  cultivateur,  a  été 
la  source  de  son  bien-être  dans  cette  occasion ,  puisque  c'est 
le  propriétaire  qui  a  fait  exécuter  par  le  colon,  en  le  dirigeant 
et  faisant  les  avances  nécessaires  ,  les  améliorations  qui  y  ont 
été  exécutées.  Voyons  en  quoi  ont  consisté  les  changements 
opérés  :  c'est  encore  et  toujours  M.  Salrnon  que  nous  suivrons 
dans  ce  récit. 


7i«  SABLÉ. 

«  L'abolition  de  la  dîme  et  des  droits  féodaux  ,  en  1789, 
dont  on  ressentit  bientôt  les  heureux  effets  ;  la  division  des 
grandes  propriétés  ;  l'abolition  des  biens  de  main-morte  ; 
furent  les  premiers  éléments  de  la  prospérité  agricole  ,  dont 
la  guerre  civile  ,  qui  suivit  bientôt ,  arrêta  l'essor  ,  jusqu'à  ce 
que  la  paix  ,  due  à  l'établissement  du  gouvern.  consulaire ,  per- 
mit à  l'habitant  des  campagnes  de  celte  contrée  ,  de  reprendre 
ses  travaux.  L'introduction  de  la  chaux  comme  engrais  ,  le 
prix  élevé  de  la  graine  de  trèfle ,  qui  en  fit  mulliplier  la 
culture  ,  furent ,  avec  les  précédentes ,  les  principales  causes 
qui  portèrent  l'agriculture  au  degré  de  pefection  et  de  pros- 
périté qu'elle  a  atteint  depuis. 

«  Ce  fut  en  1810,  que  l'on  commença  à  faire  entrer  en 
grand  la  chaux  dans  le  système  des  engrais  :  les  effets  qu'elle 
produisit  sur  les  terres  schisteuses ,  humides ,  froides  et 
compactes  de  la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  tinrent  du  prodige  : 
elle  en  changea  totalement  la  nature  végétative,  allégea, 
améliora  et  fertilisa  la  texture  du  sol  à  tel  point ,  qu'au  lieu 
du  seigle  et  du  méteil  qu'on  y  récoltait  auparavant ,  il  produit 
maintenant  10  et  12  pour  1  en  pur  froment.  Bientôt  les 
fourneaux  à  chaux ,  chauffés  par  le  bois  ,  ne  purent  suffire  à 
la  consommation  ;  on  en  construisit  d'une  dimension  beaucoup 
plus  grande  ,  qui  furent  alimentés  par  le  charbon  de  terre , 
qu'on  tirait  à  grands  frais  des  mines  de  l'Anjou.  On  ne 
se  doutait  pas  alors  de  l'existence  dans  le  pays ,  ou  du  moins 
on  en  avait  perdu  la  trace  (  v.  plus  bas ,  hndustr.  )  ,  de  ce 
combustible  minéral ,  si  précieux  sous  ce  rapport ,  l'anthra- 
cite ,  qui  y  est  répandu  en  abondance  et  alimente  aujourd'hui 
de  nombreux  fourneaux.  La  manière  dont  on  se  sert  de  la 
chaux  dans  ce  pays  ,  consiste  à  l'employer  d'abord  vive,  dans 
des  terriers  préparés  d'avance  et  provenant  des  gazons  qu'on 
enlève  dans  les  cheintres  (les  bords  des  champs  ),  des  vases, 
des  curures  de  fossés  ,  des  débris  végétaux  ,  etc. ,  auxquels , 
en  s'éteignant ,  elle  communique  la  solubilité.  Lorsqu'on 
transporte  ensuite  ces  terriers  dans  les  guérets,  la  chaux  ,  étant 
éteinte,  a  perdu  toute  sa  causticité  et  se  transforme  en  calcaire. 
Dans  cet  état ,  elle  améliore  la  texture  du  sol ,  mais  elle  n'a 
plus  la  même  tendance  à  le  rendre  soluble  :  elle  remplit  alors 
les  mêmes  fonctions  que  la  marne  et  la  craie.  L'usage  qu'on 
fait  de  la  chaux  ,  doit  être  éclairé  par  de  sages  expériences 
sur  la  nature  du  sol ,  et  subordonné  aux  proportions  de 
matières  végétales  inertes  ou  de  calcaire  qu'il  contient  :  ses 
proportions  (  3  à  4  pipes  par  journal  ou  4-4  ares  )  •>  ainsi  que 
l'emploient  quelques  agriculteurs ,  ne  doivent  pas  être  inva- 
riables ;  et  les  proportions  ordinaires  de  ces  compôts ,  sont 


SABLÉ.  719 

1  hectolitre  1/2  de  chaux  par  mètre  cube  de  terreau  ;  leur 
emploi ,  de  20  m.  c.  par  hectare. 

«  Ainsi  que  nous  l'avons  dit ,  la  majeure  partie  des  pro- 
priétaires du  canton  de  Sablé  ,  qui  y  ont  leur  résidence  ,  font 
valoir  leurs  fermes  à  titre  de  colonie  partiaire  ,  ce  qu'on 
appelle  à  moitié  dans  le  pays.  Les  baux  y  suivent  les  asso- 
lements ,  sont  généralement  de  9  années  ,  et  ne  consistent 
souvent  qu'en  simples  promesses  ou  conventions  verbales  , 
usage  qui  provient  de  l'ignorance  des  paysans ,  qui  ne  leur 
permet  pas  de  faire  des  sousseings ,  et  de  leur  extrême  parci- 
monie ,  qui  les  porte  à  économiser  les  frais  d'actes  notariés 
et  d'enregistrement.  Cet  usage  pourrait  être  très-funeste  à 
ces  colons  ,  si  les  propriétaires  n'agissaient  envers  eux  comme 
de  bons  pères  de  famille  ,  en  leur  faisant  toutes  les  avances 
dont  ils  ont  besoin  ,  soit  en  bestiaux  ,  soit  en  engrais  (  les 
propriétaires  paient  les  deux  tiers  de  la  chaux  )  ,  en  secours 
de  tout  genre  ;  enfin  ,  faisant  ainsi  avec  eux  un  échange 
mutuel  de  secours  et  d'industrie  ,  dont  les  uns  et  les  autres 
partagent  également  les  produits.  Quelques  propriétaires , 
par  un  abus  qui  devrait  cesser,  continuent  à  percevoir  la 
dîme  sur  les  grains  ,  mais  ,  alors,  paient ,  en  totalité  ,  l'impôt 
de  1790.  Indépendamment  de  la  classe  des  fermiers,  un  grand 
nombre  de  propriétaires ,  résidant  toute  l'année  à  la  cam- 
pagne ,  font  valoir  eux-mêmes  leur  domaine  ,  et  rivalisent 
de  zèle  ,  dans  des  essais  de  tout  genre  ,  qui  tournent  au  profit 
de  l'agriculture.  L'étendue  des  fermes  varie  de  16  à  4o  hect. 
(  35  à  90  journ.  ) ,  dont  le  prix  de  fermage  est  de  20  à  25  f. 
l'hecl.  de  terre  labourable ,  et  de  70  à  80  f.  l'hect.  de  pré. 
Un  grand  nombre  de  bordages  et  de  petites  tenues  appelées 
closeries ,  sont  dans  des  proportions  qui  varient  de  5  à  i5 
hectares  et  même  au-dessous. 

»  L'ancien  assolement,  décrit  plus  haut  (p.  715  ),  subsiste 
encore  aujourd'hui ,  mais  a  subi  beaucoup  d'améliorations 
sous  le  rapport  des  jachères.  En  voici  la  marche  ,  en  sup- 
posant les  terres  divisées  en  3  soles ,  de  manière  à  ce  qu'il 
y  en  ait  toujours,  chaque  année,  un  tiers  ensemencé  en  bleds. 

i.re  année  ,  guérets,  pois  et  pommes  de  terre  fumées;  —  2.e, 
bleds;  —  3.e,  guérets ,  pois  et  pommes  de  terre;  —  4*%  bleds; 
—  5.e,  guérets  ,  pois  et  pommes  de  terre;  —  6.e,  bleds  et  trèfle;  — 
7.%  trèfle  ,  i.re  coupe  pour  fourrage,  2.epour  graine;  —  8.°,  trèfle 
pour  pâture;  —  9."  ,  jachère. 

Cet  assolement  a  encore  l'inconvénient  de  priver  souvent 
le  cultivateur  de  prairie  artificielle  ,  le  trèfle  ne  réussissant  que 
médiocrement  dans  les  bleds  d'automne  ,  et  ne  donnant  la 
a.e  année  que  de  faibles  produits. 


720  SABLÉ. 

«  Les  portions  de  lerre  cultivées  en  orge  ,  lin ,  sarrasin  et 
chanvre  ,  sont  généralement  si  minimes  ,  qu'elles  ne  peuvent 
être  comptées  dans  les  assolements.  Cependant ,  les  produits 
considérables  que  les  fermiers  ont  retiré  de  la  graine  de  trèfle, 
en  ont  engagé  quelques-uns  à  augmenter  la  culture  de  l'orge , 
dans  laquelle  ils  sèment  ce  fourrage  ,  qui  y  réussit  beaucoup 
mieux  que  dans  les  bleds  d'automne.  Cette  culture  a  renversé 
la  base  de  l'assolement  triennal ,  et  les  fermiers  qui  i'ont 
adoptée ,  se  sont  trouvés  fort  embarrassés  pour  le  faire  coïn- 
cider avec  les  conditions  de  leurs  baux.  Pour  remédier  à  cet 
inconvénient,  dit  M.  Salmon ,  voici  l'assolement  dont  j'ai 
fait  l'essai ,  et  qui  m'a  parfaitement  réussi. 

l.re  SOLE.     2.e  SOLE.     3.c  SOLE.    t\.e    SOLE.     5.e  SOLE. 

ANNÉES.  "  — - '  i 

1. "-....  blés,  vesce  à  couper,  orge  et  trèfle ,  trèfle,  guér.etsolan.; 

2.e vesce  a  couper,  orge  et  trèfle  ,    trèfle,  guér.  etsolan. ,  blés; 

3.e orge  et  trèfle  ,  trèfle,  guér.etsolan.,  blés,  vesce  àcouper; 

4.e trèfle,  guér.etsolan.,  blés,  vesce  àcouper,  orge  et  trèfle  ; 

5.* guér.etsolan.,  blés,  vesce  a  couper,  orge  et  trèfle  ,    trèfle. 

«  Dans  cet  assolement,  si  le  nombre  des  terres  ensemencées 
en  blé  d'automne,  est  moindre  que  dans  l'assolement  triennal, 
leur  produit  en  grains  est  aussi  beaucoup  plus  considérable, 
en  raison  des  engrais  toujours  rares ,  et  qui  sont  alors  dissé- 
minés sur  une  moindre  surface  :  on  en  est  bien  dédommagé 
d'ailleurs,  par  les  récoltes  d'orge,  de  fourrages  artificiels  et 
de  graine  de  trèfle.  Indépendamment  des  pommes  de  terre 
fumées ,  qu'on  ensemence  dans  les  guérets  ,  on  y  obtient 
encore  des  récoltes  abondantes  ,  en  pois  et  en  sarrasin.  Si  on 
trouvait  le  5.e  en  blé  insuffisant ,  on  y  pourrait  remédier , 
en  prenant  une  portion  de  la  cotaison  en  orge,  pour  l'en- 
semencer en  blé  d'automne,  dans  lequel  on  sèmerait  éga- 
lement du  trèfle. 

La  méthode  suivie  pour  les  labours,  est  subordonnée  à  la 
nature  du  sol  couvert ,  compact ,  froid  et  humide ,  de  la 
localité.  Les  guérets  sont  généralement  labourés  en  sillons 
étroits,  formés  de  4  raies.  Ce  genre  de  labour,  qui  convient 
à  la  plus  grande  partie  des  terrains  côtueux  du  pays  ,  pourrait 
être  remplacé  avantageusement  par  celui  en  planches  ,  pré- 
férable dans  les  terres  légères  du  plateau  de  la  rive  gauche  de 
la  Sarthe ,  qui  ne  conservent  pas  d'humidité.  L'espèce  de 
charrue  employée  dans  le  canton  ,  et  dans  toute  la  contrée , 
est  celle  à  versoir,  pesante  et  d'une  construction  grossière  : 
on  y  attelé ,  assez  généralement ,  de  4-  à  6  bœufs ,  avec  2  ou  4 
chevaux  ,  et  elle  est  conduite  par  2  hommes.  Cet  attelage  , 
qui  est  celui  ordinaire  en  Anjou  ,  est  dérisoire  et  fatigue 
extraordinairement   les  chevaux ,   dont  l'allure    ne   peut   se 


S4BLÉ.  721 

modeler  sur  la  marche  tranquille  et  lente  des  bœufs.  On 
compte  environ  65o  de  ces  charrues  dans  le  canton  ,  dont 
i/i3e  au  plus  sont  traînées  par  des  chevaux  seuls.  C'est  à  la 
fin  de  mars,  que  Ton  commence  les  labours,  par  sillons  de 
4  raies  :  on  en  ensemence  une  portion  en  pommes  de  terre, 
pois,  sarrasin.  Lorsque  ces  produits  sont  enlevés  ,  on  rabat 
les  sillons  avec  la  herse  ;  les  engrais  sont  transportés  sur  les 
guérets  et  placés  par  chaînes,  composées  de  tas  alternatifs  de 
fumiers  et  de  terriers  ou  compôls  de  chaux.  Lorsqu'ils  sont 
étendus,  en  septembre,  on  sème  le  seigle  ou  le  froment, 
qu'on  enterre  par  un  nouveau  labour  de  quatre  raies  :  on 
émolte  ensuite  avec  une  petite  herse,  traînée  par  un  cheval, 
ou ,  à  la  main  ,  avec  une  houe.  Lorsqu'on  veut  ensemencer 
le  trèfle  dans  les  blés  d'automne  ,  cette  opération  s'exécute 
en  février,  par  un  temps  favorable  ,  ou  lorsque  la  terre  est 
légèrement  couverte  de  neige  :  le  dégel  qui  survient  contribue 
à  l'enterrer.  Quelques  cultivateurs  sont  dans  l'usage  de  semer 
celte  graine  en  même  temps  que  le  blé  :  elle  lève  beaucoup 
mieux,  étant  suffisamment  enterrée;  mais  est  plus  exposée 
à  geler  si  l'hiver  est  rude.  La  méthode  de  la  semer  avec 
l'orge  est  en  général  bien  préférable  (  c'est  la  plus  répandue 
dans  tout  le  département  );  malheureusement  la  plus  grande 
partie  des  terres  du  canton  n'est  pas  propre  à  cette  culture. 
Les  proportions  de  semence  à  employer,  sont  5  kilogr.  de 
graine  de  trèfle  et  1  hectol.  de  froment  ou  de  seigle  par  journ. 
Leurs  produits  peuvent  être  évalués  ainsi  :  —  Le  froment  et 
le  méteil ,  dans  les  terres  de  i.rj  classe  ,  rapportent ,  en  bonne 
année,  10,  12  et  i4  pour  1  ;  dans  celles  de  2.e  cl.,  et  dans  les 
moyennes  années,  6  et  7  pour  1.  Dans  les  terr.  médiocres  ,  le 
seigle  peut  donner  5  et  6  pour  1.  Ces  produits  étaient  beau- 
coup moindres ,  avant  l'emploi  de  la  chaux.  —  Le  trèfle 
rapporte  en  raison  de  la  qualité  des  terres  auxquelles  il  est 
confié  ,  et  sa  réussite  dépend  entièrement  des  saisons.  Ses 
produits  peuvent  néanmoins  être  évalués,  la  i.re  année,  à 
1,000  kilogr.,  pour  la  première  coupe,  et  5o  kilogr.  de 
graine ,  au  journal.  La  2.e  année  ,  est  rarement  productive  : 
on  ne  le  conserve  qu'autant  qu'il  promet  une  moyenne  récolte, 
sans  quoi  il  est  abandonné  aux  bestiaux. 

«  La  récolte  des  céréales  est  assez  tardive,  et  ce  motif 
devrait  faire  abandonner  l'usage  où  l'on  est ,  dans  le  canton , 
et  dans  toute  la  partie  centrale  ,  ouest  et  sud  du  déparlement , 
de  battre  les  grains  aussitôt  que  la  moisson  est  terminée ,  à 
défaut  de  granges ,  comme  il  en  existe  dans  la  partie  nord  et 
est ,  destinées  à  recueillir  les  grains  qu'on  y  bat  pendant 
l'hiver.  Les  récoltes  ne  seraient  point  alors  exposées  à  être 
iv  46 


722  SABLÉ. 

avariées  par  les  pluies ,  comme  elles  le  furent ,  à  un  degré 
extrême  ,  en  1817,  et  comme  elles  le  sont,  plus  ou  moins  , 
presque  tous  les  ans;  et  on  éviterait  ce  surcroît  de  travail, 
dans  la  saison  des  ensemencements  ,  où  les  journaliers  sont 
rares  et  leur  travail  d'un  prix  élevé. 

»  Les  prairies  naturelles,  quoique  recherchées,  ne  sont 
l'objet  d'aucune  amélioration.  Les  fermiers  se  contentent 
d'y  pratiquer  quelques  canaux,  ou  plutôt,  de  légères  saignées 
d'irrigation ,  sans  leur  donner  d'engrais.  Cette  branche  si 
précieuse  de  l'industrie  agricole  ,  dans  ce  pays  surtout ,  où 
l'on  élève  beaucoup  de  bestiaux ,  n'a  fait  aucun  progrès. 
Aussi  les  prairies ,  à  l'exception  de  celles  qui  bordent  les 
rivières  ,  la  Sarthe  et  la  Vègre  surtout ,  sont-elles  peu  pro- 
ductives. —  Les  prairies  artificielles,  ne  consistent  guère  que 
dans  la  culture  du  trèfle.  La  luzerne  réussit  cependant  très- 
bien  ,  dans  quelques  parties  des  terres  de  la  rive  droite  de  la 
Sarthe;  mais,  probablement,  parce  que  cette  plante  exige 
un  trop  grand  entretien  ,  les  fermiers  ne  la  cultivent  qu'en 
très-petite  quantité ,  une  ou  deux  planches  par  ferme  ,  et 
seulement  pour  la  nourriture  de  leurs  veaux.  Les  portions  de 
terre  calcaire  de  la  rive  gauche  de  la  même  rivière  ,  sont 
susceptibles  de  produire  le  sainfoin  ,  qu'on  cultive  avec 
succès  dans  les  communes  de  Vion  et  de  Parce,  mais  point 
aussi  abondamment  qu'on  le  pourrait.  La  vesce  cultivée , 
connue  sous  le  nom  de  vescereau  et  de  vesceron ,  s'est  introduite 
aussi  depuis  quelques  années ,  dans  le  système  des  prairies 
artificielles.  Cette  légumincuse  est  d'un  grand  secours  au  com- 
mencement du  printemps ,  alors  que  les  fourrages  sont  ordi- 
nairement épuisés. —  Une  plante  fort  précieuse,  qu'on  regrette 
de  ne  pas  voir  cultiver  pour  fourrage  dans  le  département ,  où 
l'on  en  récolte  beaucoup  en  grand,  est  le  maïs  qui,  coupé  en 
vert,  fournirait  aux  bestiaux  une  nourriture  saine  et  abon- 
dante. L'essai  fait  de  cette  culture  ,  dans  ce  but ,  a  eu  les  succès 
les  plus  avantageux.  :  16  décal.  de  maïs,  semés  au  mois  d'avril, 
dans  un  journal  de  terre  préparée  comme  pour  l'orge ,  don- 
nèrent des  tiges  qui  furent  arrachées  en  vert,  au  mois  de 
juin  suivant ,  et  procurèrent  un  quantité  considérable  de 
fourrages.  La  même  portion  de  terrain ,  ensemencée  de  nou- 
veau de  la  même  manière ,  procura  une  récolte  non  moins 
abondante  C'est  ici  l'occasion  de  faire  remarquer,  que  la  li- 
mite que  le  professeur  Decandole  a  tracée  à  cette  plante  , 
sur  sa  carte  botanique  de  la  France,  n'est  pas  parfaitement 
exacte ,  puisque  le  département  de  la  Sarthe ,  où  sa  culture 
est  très-répandue,  est  bien  au  nord  de  cette  ligne. 

«  La  culture  de  la  vigne ,  à  en  juger  par  le  grand  nombre 


SABLÉ.  723 

île  pièces  de  terre  qui ,  dans  presque  toutes  les  fermes ,  portent 
le  nom  de  champ  ,  de  clos  de  la  Vigne,  paraît  avoir  été  bien 
plus  répandue,  cl  plus  soignée  autrefois  dans  le  canton  qu'elle 
de  l'est  aujourdhui ,  quoique  une  seule  commune,  sur  i5,  en 
soit  entièrement  dépourvue.  Celles  de  Parce,  à  l'est,  et  de 
Précigné ,  au  sud-ouest,  en  possèdent  seules  des  plantations 
assez  considérables   :    en  somme ,    toutes   celles   du  canton 
n'équivalent  qu'au  5o.e  de  sa  superficie  cultivée.  M.  Salmon 
attribue  la  destruction  des  plants  de  vigne  ,  au  système  vicieux 
de  l'impôt  sur  ses  produits  et  au  renchérissement  survenu 
dans  la  main-d'œuvre,  depuis  la  révolution.  Les  procédés  de 
culture  et  de  vinification ,  sont  les  mêmes. -que  dans  les  autres 
vignobles  de  la  Sarthe  :  seulement ,  on^  déchausse  la  vigne 
plutôt,  la  taille  n'a  lieu  qu'après  cette  opération  ,  et  l'usage 
des  échalats  y  est  inconnu.  L'espèce  de  cépage  est  le  pineau 
et  le  gouais  ,  en  blanc;  en  rouge,    le  pineau  aV Aunis.  Les 
vins  qu'ils  produisent,  sont  de  médiocre  qualité  ;  les  blancs 
bien   supérieurs  cependant,   aux  rouges.  La  situation  de  ces 
vignobles,  sur  la  limite  de  celte  culture  au  nord-ouest  (  v.  la 
Carte  de  La  Charnie  ,  I-32g  )  ,  facilite  l'écoulement  assez  avan^ 
tageux  de  ses  produits,  dans  les  principaux  lieux  environnants, 
du  département  de  la  Mayenne. 

«  La  culture  des  arbres  à  fruits,  s'est  multipliée  à  tel  point, 
que  faute  de  moyens  de  communication  ,  les  cidres  se  sont 
donnés  à  vil  prix,  ce  qui  est  devenu  un  avantage'  pour  la  classe 
ouvrière  ,  qui  n'avait  autrefois  pour  son  usage  que  de  mau- 
vaise boisson.  Toutefois  ,  le  peu  de  profondeur  du  sol ,  nuit 
au  succès  des  plantations,  surtout  pour  le  pommier,  dont  les 
variétés  principales  sont  :  les  Fréquin,  Normandie ,  Jaune, 
Doux,- Amer ,  etc. 

«  Les  bois,  dont  nous  avons  indiqué  les  bouquets  prin- 
cipaux ,  occupent  uu  peu  plus  de  1/7. e  de  la  superficie  cultivée  : 
les  essences  principales  dont  ils  sont  plantés,  sont  le  chêne 
à  grappes,  et  le  chêne  tauzin  ou  brosse. 

«  Les  landes  peuvent  être  considérées  comme  entièrement 
conquises  par  la  culture ,  puisqu'il  n'en  reste  guère  plus  de 
35o  hectares,  n'équivalant  qu'à  1/88*  de  la  superficie  agri- 
cole ,  non  compris ,  il  est  vrai  la  lande  de  Vion ,  qui  n'attend  , 
comme  nous  l'avons  dit ,  que  la  charrue  qui  doit  la  mettre  en 
valeur.  Celle  lande  offrirait  un  excellent  emplacement ,  pour 
l'établissement  d'une  ferme  expérimentale. 

«  Les  nombreux  élèves  de  bêles  à  corne,  qui  se  font  an- 
nuellement dans  ce  canton  ,  en  sont  Tune  des  principales 
richesses  agricoles  et ,  peut-être  ,  la  plus  importante  ,  la  plus 
réelle.  L'espèce  bovine  ,  connue  sous  le  nom  de  bœufs  mon- 


7^4  SABLÉ. 

ceaux ,  est  très-belle  ,  quoique  de  taille  moyenne  :  les  formes 
en  sont  robustes  et  bien  prises  ;  elle  est  assortie  aux  pâturages 
du  pays,  qui  produisent  peu  abondamment,  et  en  nourriraient 
difficilement  d'espèces  plus  fortes-  Ces  bœufs  sont  employés 
de  bonne  heure  à  la  culture  ,  sont  ensuite  vendus  à  l'âge  de 
6  à  7  ans  ,  et  exportés  pour  la  consommation  de  la  capitale  ? 
après  avoir  été  engraissés  On  ne  saurait  trop  encourager 
l'éducation  de  celte  belle  race,  qui  attire  annuellement  aux 
foires  de  Sablé  et  des  environs ,  un  grand  nombre  d'herbagers 
de  la  Normandie. 

«  L'espèce  chevaline ,  est  généralement  faible  et  aurait 
besoin  d'amélioration.  Les  fermiers  commencent  cependant  à 
être  plus  curieux  que  par  le  passé  ,  dans  le  choix  des  étalons. 

«  La  race  des  bêtes  à  laine,  a  pris  un  développement  plus 
satisfaisant ,  par  le  croisement  de  béliers  mérinos  ,  avec  les 
brebis  du  pays  ,  amélioration  due  au  bel  établissem.  lormé  par 
M.  le  comte  Dauvé,  à  sa  terre  des  Chenets,  près  Sablé,  où  il 
a  réuni  un  troupeau  de  l^oo  mérinos  ,  de  pure  race  d'Espagne  , 
bien  conservée.  Cette  amélioration  a  servi  au  développement, 
à  Sablé,  d'une  branche  d'industrie  assez  importante  ,  la  pré- 
paration des  laines  mérinos ,  dont  il  se  fait  une  assez  grande 
exportation.  Du  reste ,  le  grand  nombre  d'élèves  en  bêtes 
à  cornes,  ne  permet  de  considérer  l'éducation  des  moulons 
que  comme  accessoire ,  de  sorte  que  chaque  ferme  ne  compte 
pas  au-delà  de  3o  à  4-o  têtes  de  ces  animaux.  On  remarque 
anssi  une  ou  deux  chèvres  dans  chacune  d'elles. 

«  Le  nombre  des  cochons ,  élevés  et  engraissés  dans  le 
canton  ,  a  reçu  depuis  i5  ans  une  augmentation  considérable  , 
au-delà  même  des  justes  proportions  que  ses  avantages  sem- 
blent permettre.  C'est  le  genre  d'industrie  agricole ,  dont  les 
résultats  favorables  sont  devenus  le  plus  sensible,  pour  les 
cultivateurs  Ces  animaux  se  vendent  aux  marchés  des  i.er  et 
3.e  lundi  de  chaque  mois  ,  à  Sablé. 

«  Chaque  ferme  entrelient  aussi  de  3  à  5  et  6  ruches 
d'abeilles  au  plus ,  dont  les  produits  sont  vendus  à  des  mar- 
chands étrangers  au  canton  ,  qui  parcourent  le  pays  pour  ce 
commerce.  Les  volailles  sont  communes  dans  cette  contrée  , 
dans  les  mêmes  proportions  que  dans  le  reste  du  déparlement, 
à  l'exception  des  oies  ,  plus  abondantes  dans  la  partie  nord, 
que  dans  certains  autres  cantons. 

«  Enfin ,  le  nombre  et  la  grande  variété  d'espèces  de 
bestiaux  élevés  sur  ce  territoire ,  aurait  dû  y  développer  la 
culture  du  chou  cavalier,  des  navets  ,  turneps ,  carottes,  be- 
teraves  ,  etc. ,  qui  procureraient  une  nourriture  saine  et  abon- 
dante  à   ces  animaux  ,  ressource   qui   manque   encore  aux 


SABLÉ.  725 

agriculteurs  de  ce  pays  ,  qui  n'ont  a  leur  donner  que  la  pomme 
de  terre  ,  les  citrouilles  ,  les  feuilles  d'arbres  ,  du  grain  et  du 
son.  » 

Depuis  ces  notes  fournies,  en  1828  ,  l'état  de  l'agriculture 
est  à  peu  près  resté  le  même  dans  le  canton  de  Sablé.  «  Seu- 
lement ,  nous  écrit  M.  Salmon  (  janvier  1837  ) ,  l'usage  de  la 
chaux  s'est  plus  généralement  répandu,  et  l'on  en  met  des 
quantités  plus  considérables  (de  8  à  10  pipes  à  l'hectare  ). 
Les  bons  effets  de  cet  amendement,  se  font  sentir  de  plus  en 
plus,  dans  les  terres  dépourvues  de  calcaire;  et  les  quantités 
de  blé  qu'on  récolle  (de  i5  à  20  hectolitres  à  l'hectare  )  ,  en 
fournissent  la  preuve  :  mais  c'est  aussi  à  ce  seul  produit ,  et  à 
celui  des  élèves  en  bestiaux ,  que  se  bornent  toutes  les  amé- 
liorations. 

«  L'extrême  sécheresse  de  Pété  de  i835,  a  cependant  eu  ce 
résultat  avantageux  ,  que  les  fermiers  ont  fait  plus  d'efforts 
pour  se  procurer  des  fourrages  artificiels. 

»  La  culture  du  trèfle  incarnat ,  et  surtout  celle  de  la  vesce , 
vicia  satba  ,  pour  faire  manger  en  vert ,  ont  pris  un  dévelop- 
pement considérable  :  le  chou  de  Poitou  est  aussi  généralement 
cultivé. 

«  L'ancien  assolement,  a  subi  des  changements  notables  , 
par  suite  de  l'introduction  de  l'orge  et  du  trèfle  commun  dans 
la  culture.  En  voici  la  composition  :  —  blé  ;  —  vesce  ,  trèfle 
incarnat  et  pommes  de  terre  ;  —  blé  et  orge ,  avec  trèfle 
commun;  —  trèfle  commun  ;  —  guérets. 

«  Du  reste  ,  aucune  autre  amélioration  notable  n'a  été  in- 
troduite dans  le  système  de  culture  ,  ni  dans  la  confection  des 
instruments  aratoires  ,  qui  en  auraient  le  plus  grand  besoin. 
Il  faudrait ,  pour  opérer  des  changements  avantageux  sous  ce 
rapport  ,  qne  nos  fermiers  eussent  plus  de  capitaux  à  leur 
disposition,  et  qu'ils  fussent  à  même  de  pouvoir  puiser,  dans 
des  écoles  spéciales  d'agriculture,  de  bons  exemples  à  suivre. 
Alors  notre  agriculture  pourrait ,  avec  le  temps  ,  parvenir  à 
cet  état  d'industrie  manufacturière  où  elle  est  arrivée  en 
Angleterre  ,  en  Belgique,  en  Hollande  et  dans  le  nord  de  la 
France  ,  où  l'on  considère  une  ferme  comme  une  manufacture, 
qui  prend  la  terre  comme  une  machine ,  dont  le  travail  et  les 
capitaux  sont  les  moteurs. 

«  Malheureusement,  nos  fermiers  manquent  de  lumières  et 
de  fortune  ,  pour  mettre  cette  machine  en  mouvement  :  le  sol 
est  à  peu  près  abandonné  par  eux  à  son  action  naturelle  ,  et 
leur  travail  ajoute  péniblement  à  la  force  de  production. 

«  La  quantité  de  blé  qu'on  récolte  dans  les  environs  de 
Sablé ,  principalement  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,  a  dé- 


726  SABLÉ. 

veloppé  dans  celte  ville,  une  branche  de  commerce  consi- 
dérable, dont  les  résultats  pourront  donner  une  plus  grande 
impulsion  à  l'industrie  agricole.  C'est  le  commerce  en  grand 
des  farines  et  des  grains,  qui  s'exportent  pour  Angers,  Nantes, 
Bordeaux  et  Marseille.  On  évalue  à  60,000  hectolitres,  la 
quantité  de  froment  qui  a  été  embarquée  à  Sablé ,  depuis  la 
récolte  de  i836  ,  jusqu'au  i.er  décembre  de  la  même  année, 
et  ces  exportations  continuent.  Ces  blés  arrivent  à  Sablé,  des 
cantons  de  Gréez  et  de  Meslai ,  département  de  la  Mayenne  ; 
de  Châteauneuf,  départ,  de  Maine- et  Loire;  de  Brûlon  , 
Loué  et  Silié  ,  dans  la  Sarthe.  Plusieurs  moulins  à  farine, 
d'après  le  système  américain  ,  sont  en  construction  sur  la 
Sarthe  ,  le  i.er ,  à  Noyen  ,  le  2.e ,  à  Juigné  (  v.  ces  articles  ), 
à  peu  de  dislance  en  à-mont  de  Sablé  ;  et  plusieurs  autres  en 
aval  de  celte  ville,  sur  la  même  rivière  ,  dans  le  département 
de  Maine-et-Loire.  Ces  diverses  usines  doivent  nécessai- 
rement concourir,  avec  l'exportation  des  grains,  à  rendre 
Sablé  l'un  des  principaux  entrepôts  du  commerce  agricole  des 
départements  de  l'Ouest.  » 

Le  commerce  agricole,  dont  les  détails  qui  précèdent  font 
assez  connaître  les  éléments,  consiste  en  grains  ,  dont  il  y  a 
exportation  réelle  ,  et  dont  le  canton  fournit  à  Paris  ,  dans 
certaines  années,  en  1827  notamment,  au-delà  de  2,000 
hectol.  en  froment;  en  bestiaux,  bœufs  et  porcs  principa- 
lement ;  chanvre  ,  lin  et  leurs  fds  ;  graine  de  trèfle  ,  vins  , 
cidre  et  fruits  ;  bois  ,  écorce  et  tan  ;  laine  ,  volailles,  gibier , 
cire  et  miel ,  beurre  et  autres  menues  denrées. 

INDUST.  L'exploitation  de  l'anthracite  doit ,  aujourd'hui , 
être  placée ,  non-seulement  à  cause  de  son  importance  spé- 
ciale ,  mais  aussi ,  par  celle  qu'elle  a  procurée  à  plusieurs 
autres  et  au  progrès  de  l'agriculture,  à  la  têtes  des  indu' tries 
du  canton.  Ce  fut  en  181 3 ,  dit-on  ,  que  M.  Dugué  ,  marchand 
de  charbon  de  terre ,  à  Sablé ,  se  trouvant  dans  une  de  ses 
fermes  ,  vit  une  voilure  arrêtée  dans  un  bourbier,  en  arracher 
un  morceau  de  houille.  La  veine  ,  d'où  provenait  ce  morceau  , 
fut  mise  alors  à  nud  ,  et  plusieurs  autres  veines  superficielles, 
découvertes  dans  les  environs ,  donnèrent  lieu  à  une  exploi- 
tation considérable  ,  dont  une  société  ,  composée  de  proprié- 
taires de  Sablé,  à  l'exception  de  M.  Thoré-Cohendet  père, 
célèbre  négociant  du  Mans  ,  alors  vivant ,  obtint  la  conces- 
sion,  en  1825.  L'élendue  du  terrain  compris  dans  cette 
concession,  connue  sous  le  nom  de  mines  de  Sablé ,  s'étend 
au  nord,  par  une  suite  de  lignes  tirées  du  clocher  d'Arquenay 
(Mayenne),  sur  ceux  de  Bazouges,  Chemeré  et  S.-Jean- 
d'Erve  ;  ensuite  ,  par  la  route  du  Mans  à  Laval ,  jusqu'au  car- 


SABLÉ.  727 

refour  de  la  Lune  ;  à  l'est ,  en  suivant  la  roule  de  Sablé  à  Sillé  , 
passant  par  le  bourg  de  Brulon  et  s'étendant  ,  par  le  châ- 
teau de  Martigné  ,  jusqu'aux  clochers  d'Asnières  et  de  Juigné  ; 
au  sud,  par  des  lignes  droites  menées,  de  ce  dernier  ,  au 
quart  de  rond  des  bois  de  Brice  ,  dans  la  direction  de  l'allée  de 
ces  bois,  jusqu'à  la  rencontre  de  la  ligne  d'Auvers  ,  à  la  ferme 
du  Châtelet  ;  contournant  ensuite  la  concession  de  la  Dorbe- 
lière  ,  par  une  suite  de  lignes  menées  sur  la  métairie  d'Epaul- 
fort,  les  clochers  d'Epineu-le-Séguin ,  Ballée  et  Préaux, 
puis  à  S. -Brice  ,  jusqu'à  la  rencontre  de  la  route  de  Sablé  à 
Laval;  puis,  ensuivant  cette  route,  jusqu'aux  clochers  de 
Meslay  et  du  Bignon  ;  enfin  ,  à  l'ouest ,  par  une  dernière  ligne 
droite,  dirigée,  de  ce  dernier  clocher,  jusqu'à  celui  d' Arquenay, 
point  de  départ;  d'où  résulte  une  superficie  de  260  à  275  kil. 
carrés,  s'étendant  beaucoup  plus  sur  la  Mayenne  que  sur  la 
Sarthe.  —  Une  nouvelle  compagnie ,  à  la  tête  de  laquelle  sont 
MM.  Ozou  frères ,  l'un  élève  de  l'école  des  Mines ,  l'autre 
ancien  officier  de  cavalerie,  est  devenue  concessionnaire,  en 
i833  ,  d'une  seconde  exploitation  ,  dite  des  mines  de  Viré ,  s'é- 
tendant sur  les  communes  de  Brûlon,  Viré,  Avessé  (  Sarthe  )  ; 
Bannes  et  Cossé-en-Champagne  (  ?tlayenne  ),  sur  une  super- 
ficie de  45  kilom.  carrés. 

Suivant  M.  Salmon  ,  l'un  des  concessionnaires  et  adminis- 
trateurs des  mines  de  Sablé  ,  la  découverte  de  l'anthracite  dans 
le  Maine  ,  date  d'une  époque  beaucoup  plus  reculée,  que  celle 
qu'on  lui  assigne  ordinairement.  Elle  remonte  à  l'année  1760, 
où  ce  combustible  fut  rencontré  dans  les  environs  de  Laval, 
mais  abandonné  ,  parce  que  ,  ne  convenant  pas  pour  forger  le 
fer ,  on  ne  connut  pas  alors  l'usage  si  précieux  auquel  on  l'a 
employé ,  lors  de  sa  nouvelle  découverte.  Ses  avantages  ont 
été  tels,  pour  la  calcination  de  la  chaux  destinée  à  l'amendem. 
des  terres ,  que  les  5  hectolitres  de  celle-ci ,  dont  le  prix 
moyen  était  de  i5  à  20  f. ,  ont  pu  être  donnés  à  8  f.  M.  TrigeF 
estime  ,  dans  un  mémoire  adressé  par  lui  à  l'Académie  des 
Sciences  ,  en  avril  i833  ,  qu'il  est  extrait ,  par  an  ,  au  moins 
14.0,000  hectol.  d'anthracite,  pour  la  cuisson  de  77,000  b.  de 
chaux  ,  ce  qui  occasionne  un  mouvement  de  fonds  de  plus 
de  3oo,ooo  f. ,  pour  l'extraction  et  le  charroi  du  combustible  , 


croissante  de  l'emploi  de  la  chaux  dans  l'industrie  agricole , 
et  par  l'ouverture  de  nouvelles  carrières  d'extraction  de 
l'anthracite.  Il  est  vrai  que  ce  résultat  s'étend  sur  un  espace 
moins  circonscrit ,  et  qui  n'est  plus  limité  au  seul  canton  de 


7^8  SABLÉ. 

Sable.  Deux  machines  à  vapeur  sont  établies  aux  mines  de 
Fercé  et  de  Pont-Guéret  ,  à  Câlines,  pour  l'extraction  de 
l'anthracite. 

La  plus  importante  des  industries  du  canton  de    Sablé  T 
après  celle  qui  précède  ,  est  l'exploitation  des  marbres ,  parti- 
culièrement sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  entre  Sablé  et 
Juigné ,  et  sur  la  commune  de  Gâtines  :  celle  des  marbres 
d'Asnières,  est  à  peu  près  abandonnée.  M.  Landeau  ,  l'un  des 
principaux   marbriers  de  Sablé ,   a  établi   sur  la   Sarthe ,  à 
Juigné  ,  une  scierie  mue  par  l'eau ,  pour  le  débit  des  blocs  de 
marbre  en  planches  ,  et  un  fourneau  dans  lequel  les  débris 
d'exploitation  du  marbre  ,  sont  convertis   en  chaux.    Sablé 
possède  4  ateliers  où  le  marbre  est  travaillé  et  poli.  Deux  autres 
scieries  de  marbre  sont  en  construction  sur  la  Sarthe  ,  l'une 
à  Solesmes  ,  par  MM.  Landeau  frères  ;  l'autre  ,  au  moulin  de 
Rougeret,  commune  de  Sablé,  par  M.  Lefebvre-Fautrardière. 
On    compte  actuellement   dans  le  canton,    17    fourneaux  à 
chaux  ,  dont  les  3/5. es  chauffés  par  l'anthracite  ;  2  fourneaux 
à  chaux  et  à  briqueterie,  2  à  briqueterie,  nouvellement  établis 
sur  Sablé  ,  1  à  briqueterie  et  à  poterie.  Extraction  de  la  pierre 
à  chaux  et  de  la  pierre  de  taille  ,  pour  bâtir  ;  du  grès  ,  pour 
ce  dernier  usage  ;  de  l'amphibole  ,  pour  la  construction  des 
chemises  desf  ourneaux  à  chaux  ;  de  la  pierre  noire,  dite  des 
charpentiers  ;    etc.   (  Y.  les  art.    communaux  ).    Les  autres 
branches  d'industrie  du  canton,  sont,  3  papeteries  ,  à  Avoise. 
Celle  de  l'Isle  ayant  été  incendiée,  en  i835  ,  le  propriétaire 
y  a  établi  une  machine  à  mouvement  continu  ,  comme  il  en 
existe  à   Poncé  et  à   Bessé-   Fabrique  de  gants ,   à   Sablé  ; 
mégisserie,    pour   la   préparation   des   peaux    destinés    à    la 
ganterie,  établie  récemment  dans  la  même  ville  ;  plusieurs  tan- 
neries,  à  Sablé  et  à  Parce  ;  plusieurs  ateliers  dechapelerie  ,  à 
Sablé  ;  fdalure  de  laine,  par  mécanique  et  à  la  main  ,  pour  la 
bonneterie  ;  mauufacture  d'étoffes  en  laine  ,  ou  mélangées  de 
fil  et  de  coton,  telles  que  serges,  flanelles,  siamoises,  etc.; 
fabrique  de  toiles  en  lin  et  en  chanvre ,  partie  pour  la  com- 
mune ,   partie   pour  la  consommation  du  pays  ;   moulins    à 
eau  et  à  vent  ,  indiqués  au  cadastrement.  —  Les  objets  qui  ont 
figuré  à  l'exposition  de  l'industrie  départementale  ,  au  Mans , 
en  juin  i836,  et  ies  récompenses  décernées,  sont  :  i.°  anthra- 
cites des  mines  de  Montfrou  ,  de  Monpertuis  et  de  Fercé  , 
par  MM.  Salmon  et  compagnie  ,  médaille  d'argent ,  grand 
module;  2.0  gants  assortis;  peaux  de  chevreau,   blanches  et 
de   couleur;  par   M.    Landeau,   gantier  à    Sablé;  méd.    de 
bronze  ;  3.°  gants  d'agneau  ,  par  M.  Fautrat-Chedon  ,  gantier 
à  Sablé  ;  4«°  cuirs ,  par  M.  Delépine  ,  tanneur  à  Parce  ;  5.° 


SABLÉ.  729 

échantillon  de  laine  filée  à  la  main  ,  par  M.  Persigan  ,  fabri- 
cant ,  à  Précigné. 

Commerce  considérable  d'entrepôt,  au  moyen  de  la  navi- 
gation de  la  Sarlhe  ,  à  Sablé  et  à  Avoise. 

foir.  et  marc.  Huit  foires  par  an  ,  chacune  d'un  jour , 
dans  3  localités,  à  Sablé  ,  à  Auvers-le-Hamon ,  à  Précigné. 
Deux  marchés  par  semaine  ,  à  Sablé,  dont  deux  par  mois  , 
plus  particulièrement  destinés  à  la  vente  des  bestiaux.  Petit 
marché  du  dimanche  malin  ,  a  Parce  et  à  Précigné. 

=:  Fréquentât. ,  par  les  habitants  ,  suivant  la  situation  res- 
pective des  communes ,  des  foires  et  marchés  de  Brûlon  , 
de  Loué,  Vallon,  Noyen,  Malicorne,  la  Flèche,  dans  la 
Sarthe  ;  de  Durtal  et  de  Morannes,  en  Maine-et-Loire  ;  de 
S.-Denis-d'Anjou,  Bouère  ,  Grèez-en-Bouère  ,  et  Meslay  , 
dans  la  Mayenne. 

rout.  et  ghem.  Le  canton  de  Sablé  est  traversé  ,  en  ce 
moment ,  du  S.  S.  E.  à  l'O. ,  par  la  route  royale  n.°  i5g  ,  de 
Tours  à  Rennes ,  par  la  Flèche  et  Laval  ;  de  l'O.  au  N. ,  par 
celle  départementale  n.°  5  ,  d'Angers  à  Alençon  et  à  Mamers, 
par  Brûlon  ,  Sillé  et  Fresnay;  de  TE.  à  l'O.,  par  celle  départ. 
n.°  8,  de  la  Fontaine-S. -Martin  ,  où  elle  s'embranche  avec  la 
route  royale  n.°  23  ,  à  Sablé  ,  en  passant  par  Malicorne. 
On  lui  promet  encore  une  route  départementale  ,  qui  portera 
le  n.°  1,  et  conduira  du  Mans  à  Sablé,  directement,  en  passant 
par  Chemiré  -  le  -Gaudin,  Fercé  ,  Noyen  et  traversant  la 
Sarthe ,  sur  un  pont  suspendu  en  fil  de  fer  ,  qui  va  y  être 
établi  ;  enfin  ,  un  chemin  de  grande  vicinalité ,  ayant  la  même 
destination  ,  et  passant  par  Vallon  et  Chantenay  ,  entrera  sur 
le  canton  par  Asnières  ,  et  viendra  s'embrancher  avec  la  roule 
n.°  i5g  ci-dessus,  au  nord-est  de  Sablé.  Différents  chemins  : 
de  Parce  à  la  route  n.°  i5g,  par  le  Bailleul  ;  de  Sablé  à 
Conlie,  par  Loué  ;  de  Sablé  à  Châteauneuf ,  par  Morannes  et 
Durtal  ;  offrent  de  nombreux  débouchés  à  ce  canton  ,  favorisé 
en  outre ,  par  la  navigation  de  la  Sarthe  ,  qui  lui  procure  les 
avantages  du  commerce  d'entrepôt  dont  nous  avons  parlé  , 
lequel  consiste  en  blés,  vins,  graine  de  trèfle,  sels,  fers; 
résine,  épicerie,  ardoises,  pierres  de  la  Rairie,  et  tufau,  à  bâtir, 
venant  de  l'Anjou  ;  charbon  de  terre  ,  bois  pour  construct. , 
minerais,  poudre  de  tan,  briqueterie,  fers  ,  etc. ,  etc.  «  C'est 
à  ces  nombreuses  voies  vicinales  ,  notamment  à  l'ouverture  et 
à  l'achèvement  de  la  roule  départementale  n.°  5  ,  entre  Sablé 
et  Sillé-le-Guillaume  ,  dit  M.  Salmon  ,  que  nous  citerons 
toujours ,  parce  qu'il  n'est  point  de  plus  juste  appréciateur  de 
la  situation  et  des  intérêts  statistiques  du  canton  que  nous 
décrivons ,   qu'est  du  le  développement  de  l'industrie  dans 


73 


o  SABLÉ. 


cette  contrée,  qui  en  était  presque  totalement  privée  autrefois. 
Ce  pays  ,  qui  forme  la  limite  du  département  de  la  Sarthe , 
avec  celui  du  déparlement  de  la  Mayenne ,  connu  autrefois 
sous  la  dénomination  de  Charnie ,  était ,  à  une  époque  re- 
culée, entièrement  couvert  de  bois.  Son  sol  humide  et  argileux, 
en  rendait  les  chemins  impratiquables  et  les  communications 
tout-à-fait  nulles.  Grâce  à  l'ouverture  de  cette  route ,  et  à 
l'emploi  de  la  chaux,  on  peut  prédire  que  cette  contrée  pourra, 
par  ses  récoltes  en  céréales  ,  rivaliser,  avant  peu,  sous  ce 
rapport ,  avec  les  parties  les  plus  produclives  du  départem.  » 
AiSTiQ.  motsum.  On  ne  connaît ,  sur  ce  canton  ,  aucun  mo- 
nument qu'on  puisse  rapporter  à  l'époque  celtique  ,  ni  à  celle 
gallo-romaine,  si  ce  n'est  de  nombreux  amas  de  scories, 
qui  se  rencontrent  sur  la  partie  de  la  rive  gauche  de  la  Sarthe  , 
et  parmi  lesquelles  ont  été  recueillis  des  fragments  de  poteries 
romaines  et  des  médailles.  Il  y  existe  ,  sur  plusieurs  points  des 
communes  de  Sablé  ,  Gastines  ,  Juigné  ,  Vion  ,  etc. ,  etc. , 
d'anciens  ouvrages  de  terrasserie ,  qui  annoncent  l'existence 
de  vieux  campements,  de  points  fortifiés,  de  mottes  féodales, 
dont  on  ne  peut  déterminer  précisément  l'époque ,  et  qui 
sont  décrits  aux  articles  de  ces  localités.  Les  monuments 
religieux  les  plus  remarquables ,  sont  :  l'église  du  prieuré  de 
Solesmes  ,  dans  laquelle  se  font  admirer  les  magnifiques 
groupes  de  sculpture,  connus  sous  le  nom  de  Saints  de  Solesmes^ 
et  qui  seront  décrits  à  l'article  de  celte  commune  ;  les  églises 
de  S.-  Martin  de  Parce  ,  de  S.-Pierre  de  Précigné  ;  celles  de 
Souvigné-sur-Sarthe  et  de  Vion  ,  du  genre  roman  ;  celles 
d'Asnières  et  d'Auvers  ,  en  roman-gothique.  —  Les  monu- 
ments et  édifices  civils  et  militaires  remarquables  de  ce  ter- 
ritoire, y  sont  beaucoup  plus  multipliés.  ÎSous  n'en  citerons 
que  les  principaux  ,  renvoyant  aux  articles  communaux  pour 
les  détails.  Ce  sont,  pour  leur  ancienneté  et  leur  architecture , 
les  restes  de  l'ancien  château  de  Sablé  ;  la  Cour  d'Asnières  ; 
Monfrou,  à  Auvers  ;  Pescheseul,  la  Perrine  de  Cry,  à 
Avoise  ;  Vrigné  ,  à  Juigné  ;  la  Saunerie  ,  Roussan ,  la  maison 
de  Champagne ,  à  Parce  ;  la  Cour  du  Joncherai ,  au  Pé  ;  le 
Perray-Neuf,  et  la  Commanderie,  surtout,  à  Précigné;  dif- 
férentes maisons  anciennes  ,  à  Sablé  ,  à  Auvers  ,  à  Juigné , 
à  Louaille ,  etc. ,  etc.  ;  en  monuments  modernes  ,  ou  restaurés 
à  la  moderne  :  le  château  de  Sablé ,  construit  dans  le  genre 
d'architecture  introduit  par  Mansard;  celui  de  Juigné;  Moulin- 
Vieux,  à  Asnières  ;  la  Panne  et  le  Plessis  ,  à  Auvers  ;  Bois- 
Dauphin,  à  Précigné  ;  et  le  collège  ou  petit-séminaire  de  cette 
commune  ;  la  Cocuerie  et  la  Kougeolière ,  à  Avoise  (  et  non 
pas  la  Rougelière ,  comme  on  l'a  imprimé  par  erreur  à  cet 


SABLÉ.  73 


article  )  ;  enfin  ,  le  château  ou  plutôt  la  jolie  villa  de  Dobert, 
à  Avoise. 

biograp.  Le  canton  de  Sablé  fournira  ,  comme  les  autres, 
son  tribut  à  noire  Biographie.  On  y  trouvera  ,  parmi  les 
hommes  remarquables  qu'il  a  produits,  les  noms  du  Maréchal 
de  Bois-Dauphin,  et  de  H.  M.  de  Laval  Bois-Dauphin,  év. 
de  Léon  et  de  la  Rochelle;  de  Mathieu  Cointerel,  cardinal  ; 
du  savant  historien  ecclésiastique  et  généalogiste  Cl.  Chan- 
telou  ;  de  Math.  Ménage,  député  par  l'ég'ise  d'Angers  aux 
conciles  de  Bourges  el  de  Baie  ;  de  P.  de  Sablé  ,  de  Nie. 
Molreux  ,  de  J.  Richard  ,  écrivains  recommandables. 

Établ.  l'UBL.  Une  justice  de  paix;  i5  mairies  ;  1  cure  de 
chef-lieu  et  i£  dessertes  communales  ;  2  hospices  et  3  maisons 
de  charité,  desservis  par  i5  sœurs  de  charité  ;  8  bureaux  de 
bienfaisance  ;  10  commissions  administratives  de  ces  3  sortes 
d'établissements  de  charité;  i5  écoles  primaires  de  garçons 
votées,  dont  8  en  activité,  celle  du  chef  lieu ,  tenue  d'après 
la  méthode  mutuelle  ,  par  3  frères  de  la  congrégation  de  S.- 
Joseph de  Ruillé  ;  5  écol.  prim.  déjeunes  filles,  établies  aux 
hospices  et  maisons  de  charité.  Collège  ou  école  secondaire 
ecclésiast.  (  petil-sémin.  )  ,  pour  les  élèves  du  département 
de  la  Mayenne  ,  à  Précigné.  —  1  vaccinaleur  cantonnai ,  or- 
ganisation de  1 835  ;  5  notaires  ,  en  4  résidences  ;  2  huissiers, 

1  expert-géomètre,  1  bureau  de  l'enregistrement;  5  résid. 
de  percepl.  des  contrib.  directes  ;  1  recelte  à  cheval  des  con- 
trib.  indir. ,  3  recett.  buralistes  ou  bur.  de  déclarât,  des  bois- 
sons, 6  débits  de  poudre  de  chasse,  i5  déb.  de  tabac;  1 
octroi  municipal ,  au  chef-lieu.  —  Bataillon  commun,  de  la 
garde  nationale ,  à  Sablé ,  d'environ  5oo  hommes  ;  1  bataill. 
canlonn.  projeté,  ayant  pour  point  rentrai  Asnières,  composé 
de  cette  commune  et  de  celles  d'Avoise ,  Louaille  et  Parce  ;  1 
comp.  isolée  ,  dans  chacune  des  autres  communes  du  canton  , 
excepté  à  Auvers  ,  le  Pé  et  Souvigné  ,  où  l'organisation  a  été 
suspendue  ;  1  jury  de  révision  cantonnai;  697  mobilisables. 
—  Résidence  d'une  brigade  de  gendarmerie  à  cheval,  et  d'une 
brigade  à  pied,  au  chef-lieu  ;  de  2  autres  brigades  à  pied,  à 
Auvers  et  à  Précigné.  —  Bur.  de  poste  aux  lettres  et  relais  de 
poste  aux  chevaux  ,  à  Sablé. 

établ.  partic.  6  doct.  en  médecine  ,  i  doct.  en  chirurgie , 
3  offic  de  santé,  7  sages-femmes,  2  pharmaciens.  Une  voilure 
publique  suspendue  ,  faisant  un  service  journalier  d'aller  et 
revenir  ,  de  Sablé  au  Mans ,  par  Parce  ,  Noyen  ,  Fercé  et 
Chemiré-le-Gaudin  ,  chargée   du   transport  des    dépêches  ; 

2  messagers,  de  Sablé  et  de  Parce  au  Mans,  le  jeudi  et  le  vendr. 
de  chaque  semaine  ,  retour  le  lendemain. 


732  SABLÉ. 

SABLÉ,   SABEUIL  (GUI.  Ménage);  notre-dame  et 

S.-MARTIN-DE-SABLÉ  ;  Sabolium,  Saboloium ,  Sabronium  ,  Sa- 
bleium  ,  Sabonariœ  ,  um  ;  Bœatœ-Mariœ  et  Sti-Martini  de 
Sabotio  ;  ville  et  commune  cadastrée,  chef-lieu,  en  1790, 
d'un  district  de  5  cant.  et  de  36  communes  ;  actuellement  et 
depuis  l'an  x,  d'un  canton  de  i5  communes,  dont  l'article 
précède  ,  de  l'arrondissement  et  à  25  kilom.  N.  O.  de  la 
Flèche  ;  à  44  k.  O.  i/4  S.  du  Mans  ;  comprise  anciennement 
dans  le  territoire  de  la  peuplade  gauloise  des  Arviens  ;  chef- 
lieu  d'un  doyenné ,  subdivisé  postérieurement  en  deux  ;  et 
d'un  archi-prêtré ,  devenu  archid.  du  diocèse  du  Mans  ;  de  la 
province  du  Maine  et  de  l'élect.  de  la  Flèche.  —  Dist.  lég  , 
3o,  52  kilom. 

Descript.  Bornée  an  N.  O. ,  par  Boissay  (Mayenne)  ; 
au  N. ,  par  Gastines  et  par  Juigné  ;  au  N.  E.  et  à  l'E. ,  par 
Solesmes  ;  au  S.  E.,  par  Vion  ;  au  S.,  par  Courtillers  ,  Pincé , 
Souvigné-sur-Sarlhe  ;  à  l'O. ,  en  partie  par  la  riv.  de  Sarthe, 
qui  la  sépare  de  Souvigné ,  et  par  S.-Brice  (Mayenne);  cette 
commune  forme  un  hexagone  très-irrégulier,  s'allongeant,  de 
l'E.  à  l'O.,  sur  un  diam  de  8  k.  1/2  ,  contre  une  largeur,  du 
N.  au  S. ,  qui  varie  de  6  k.,  dans  la  partie  E.  ,  à  2,8  h.  seule- 
ment, dans  la  partie  O.  La  ville,  distante  seulement  de  1,2  h. 
de  la  partie  septentrionale  du  territoire  ,  est  éloignée  de  hfi  h. 
de  celle  méridionale  et  de  6,5  h.  de  la  limite  occidentale ,  qui 
touche  au  département  de  la  Mayenne.  Quoique  peu  consi- 
dérable, elle  se  subdivise,  néanmoins,  en  quatre  par- 
ties ,  liées  entre  elles  par  deux  ponts  contruils  sur  la  Sarthe, 
ce  qui  n'en  forme  en  quelque  sorte  qu'une  longue  rue  ,  de  plus 
d'un  kilom.  d'étendue,  de  l'est  à  l'ouest.  Ses  subdivisions  sont  : 
i.°  le  quartier  du  Château,  qui  paraît  être  le  plus  ancien, 
bâti  comme  lui  sur  la  rive  droite  de  la  Sarthe ,  composé  d'une 
petite  place,  où  sont  construites  des  halles  en  bois  et  l'Hôtel- 
de-Ville ,  et  de  plusieurs  petites  rues  étroites ,  formées  d'un 
amas  de  maisons  groupées ,  pour  ainsi  dire  ,  autour  de  l'an- 
cienne forteresse,  dont  la  garnison,  ainsi  qu'il  était  nécessaire 
dans  les  temps  de  troubles  et  de  guerre  civile  ,  protégeait  les 
habitants.  Un  pont  en  pierre ,  nouvellement  construit  sur 
l'Erve,  sert  d'issue  à  celte  partie  de  la  ville  vers  le  IN.  E.,  pour 
communiquer  avec  le  territoire  compris  entre  la  rive  gauche 
de  cette  rivière  et  la  rive  droite  de  la  Sarthe  ;  2  °  le  faubourg 
de  Bouère ,  composé  d'une  plus  large  rue  et  d'une  assez 
vaste  place  ,  prolonge  la  ville  à  l'ouest ,  et  se  trouve  bâti , 
comme  elle  et  le  château,  dans  un  angle  obtus,  formé  par  le 
confluent  des  rivières  d'Erve  et  de  Yaige ,  dans  la  Sarthe  ; 
3.°  l'autre  partie  ancienne  ,  celle  du  centre ,  où  se  trouve 


SABLÉ.  y33 

l'église  paroissiale  actuelle ,  se  compose  d'une  portion  de 
la  rue  principale  qui  longe  loule  la  ville,  et  d'un  joli  quai  , 
planlé  de  tilleuls,  construit  parallèlement  à  cette  rue,  l'un 
et  l'autre  dans  une  île  de  la  Sarthe  ,  réuni  ,  du  côté  de 
l'ouest ,  avec  les  parties  précédentes  ,  et  avec  la  rive  droite  de 
la  Sarlhe,  par  un  pont  en  marbre  brut;  d'autre  côté  .  vers 
l'est,  avec  la  rive  gauche  de  celte  rivière  ,  par  un  autre  pont 
de  môme  matière,  au-delà  duquel  est,  4'°  une  place  assez 
grande  ,  le  champ  de  foire  ,  et  la  longue  rue  du  faubourg  S- 
Nicolas.  11  est  peu  de  villes  situées  plus  favorablement  et  dans 
un  site  plus  agréable ,  que  l'est  celui  de  la  Sarthe  sur  ce  point. 
»  Du  haut  de  ses  ponts ,  dit  M.  Vaysse  des  Villiers  (  Itin. 
descuipt.  DE  LA  FRANCE,  etc.  ;  Rr'g.  du  sud-ouest),  on  voit,  d'un 
côté,  en  perspective,  dans  son  plus  bel  aspect,  la  façade  du 
château,  noble  et  imposant  comme  le  beau  règne  auquel  il 
appartient  ;  de  l'autre,  en  remontant  le  cours  de  la  Sarlhe, 
fort  large  en  cet  endroit ,  et  jusqu'à  une  lieue  de  distance  ,  les 
villages  de  Solesmes  et  de  Juigné  ;  de  l'un  et  de  l'autre  côté  , 
des  tableaux  de  paysage ,  aussi  riants  que  pittoresques ,  pro- 
duits par  la  réunion  des  belles  prairies  qu'arrose  la  Sarthe  et 
des  jo'is  coteaux  qu'elle  baigne  ».  —  Les  principaux  monu- 
ments de  cette  ville  ,  dont  toute  la  partie  comprise  entre  les 
deux  faubourgs,  à  l'exception  du  quai,  ne  forme,  avec  les 
ponts,  qu'une  longue  rue  étroite,  sinueuse  et  montueuse  , 
prolongée  par  celle  du  faub.-S.-Mcolas  ,  sont  :  i.°  le  Châ- 
teau ,  l'un  des  plus  considérables  et  des  plus  majestueux  du 
département,  bâti  sur  la  plate-forme  d'un  rocher  escarpé, 
dominant  la  rive  gauche  de  la  Sarlhe ,  près  du  confluent  de  la 
Vaige  dans  cette  rivière,  sur  l'emplacement  d'une  ancienne 
forteresse  ,  dont  il  ne  reste  plus  que  le  donjon  ,  une  porte  du 
côté  de  la  ville,  et  quelques  tours.  Construit  par  un  neveu  du 
grand  Colbert,  dans  le  style  d'architecture  imaginé  et  mis  en 
vogue  par  Mansard  ,  il  a  été  tellement  négligé  ,  depuis  que  ses 
propriétaires  ont  cessé  d'en  faire  le  lieu  de  leur  principale  rési- 
dence, qu'il  aurait  besoin  de  réparations  considérables  ,  pour 
être  rendu  habitable.  On  remarque  ,  dans  son  intérieur,  plu- 
sieurs portraits  de  famille ,  et  différents  tableaux  de  Mignard  et 
d'Oudry  ;  à  l'intérieur ,  le  vaste  enclos  et  les  belles  planta- 
tions qui  l'accompagnent ,  à  l'ouest  et  au  sud,  et  s'étendent 
sur  les  deux  rives  de  la  Vaige  et  sur  la  rive  droite  de  la 
Sarthe  i.°  l'Hôtel- de -Ville ,  édifice  peu  remarquable,  situé 
sur  la  place  dite  des  Halles,  et  les  halles  en  bois  bâties  sur 
cette  place,  beaucoup  trop  petites,  pour  l'importance  des 
marchés  de  cette  ville  ;  3.°  V Eglise  de  Notre-Dame ,  située 
dans  la  partie  de  la  ville  que  nous  avons  dit  occuper  une  île 


734  SABLÉ. 

de  la  Sarthe,  la  seule  des  deux  églises  paroissiales  qui  ait  été 
conservée,  celle  de  S.-Martin  ayant  été  aliénée  pendant  la 
révolution  ,  et  convertie  en  magasin.  Trop  petite  pour  la 
population  actuelle  de  Sablé ,  et  peu  susceptible  d'accroisse- 
ment ,  à  raison  de  sa  situation  ,  l'église  de  iNotre  Dame  ,  qui 
paraît  être  du  i  i.e  siècle ,  comme  on  le  verra  plus  bas  ,  n'a  de 
remarquable  que  des  vitraux  coloriés  bien  conservés  ,  au 
bas  de  l'un  desquels  on  lit  une  inscription  se  rapportant  à 
une  invasion  des  calvinistes  ,  en  1567,  <lue  nous  rapporterons 
ailleurs  ;  4-'°  Y  Hôpital ,  bien  bâti  et  bien  aéré  ,  situé  sur  la  rive 
gauche  de  la  Sarthe ,  entre  le  faubourg  S.-Nicolas  et  la  ville , 
du  côté  du  chemin  de  Solesmes,  ayant  son  cimetière  par- 
ticulier, qui  y  est  attenant,  clos  de  murs;  5.°  le  Collège, 
bâtiment  situé  près  l'église  de  N.-D. ,  assez  considérable  pour 
contenir  3o  élèves  internes,  avec  les  classes;  6°.  le  nouveau 
Cimetière ,  situé  entre  le  champ  de  foire  et  le  chemin  de 
Solesmes ,  ayant  remplacé  l'ancien ,  qui  se  trouvait  dans 
l'intérieur  de  la  ville  ,  au  centre  d'un  quartier  très-populeux  ; 
7.0  le  Champ  de  foire  y  établi  également  sur  la  rive  gauche 
de  la  Sarthe,  entre  l'Hôpital  et  te  nouveau  cimetière  ,  servant 
au  commerce  des  différentes  espèces  de  bestiaux,  à  l'excep- 
tion des  porcs,  dont  la  vente  a  lieu  tout-à-fait  en  dehors  de  la 
ville,  sur  un  terrain  plus  rapproché  du  chemin  de  Solesmes. 
POPULAT.  Portée  à  24-0  feux  pour  la  ville  et  à  25o  pour  ses 
dehors  ,  sur  les  états  de  l'élection  de  la  Flèche  ;  elle  a  été 
évaluée ,  à  diverses  époques ,  depuis  la  révolution ,  ainsi 
qu'il  suit  : 


En  1824  :  feux  ,  665  ;  indiv.  mal.  ,  1,400 
— 1826  : 801  ; 1,673 

—  1831  : 873  ; 1,85S 

—  1836:mén.  1,111; 1,921 


fem.  ,  1,744  ;  tôt.,  3,144;  agglom. ,  2,641. 

1,993; 3,666; 3,029. 

2,141; 3.999; 3,304. 

2,267; 4,188; 3,468. 


Mouv.  dèc.  De  1793  à  1812,  inclus.  :  mar.,  268}  naiss.,  i,o64;  déc,  g56. 

—  i8o3  à  1812, : 245; 816; 957. 

—  i8i3  à  1822, : 2625  829;  827. 

—  1823  à  i832, : 2895  933;  929. 

HIST.  ecclés.  Eglise  dédiée  à  la  Vierge ,  ainsi  que  l'indique 
son  nom  de  Notre-Dame.  Celle  de  l'ancienne  paroisse  sup- 
primée ,  était  sous  le  vocable  de  S.-Martin,  év.  de  Tours  ;  le 
prieuré  ,  sous  celui  de  S.-lNicolas.  —  La  cure  de  Notre  Dame , 
qui  était  anciennement  celle  de  la  principale  paroisse  ,  est 
estimée  à  1,200  1.  seulement  de  revenu,  par  Lepaige  ;  à 
3,ooo  1. ,  par  le  pouillé  du  dioc.  du  Mans  ;  celle  de  S.-Martin , 
que  le  même  auteur  ne  porte  qu'à  5oo  1. ,  valait  1,200  1. , 
suivant  le  même  pouillé  ;  toutes  deux  relevaient,  dans  l'ori- 
gine ,  du  prieuré  de  S.-ÎSicolas  et  étaient,  comme  lui,  à 
la  présentation  de  l'abbé  de  Marmoutier,  avant  la  réunion 


SASLÉ.  735 

de  cette  abbaye  à  l'archevêché  de  Tours  ,  époque  à  laquelle 
la  présentation  de  ces  cures ,  fut  déférée  à  l'évêque  du  Mans. 
Les  diverses  chapelles  et  chapellenies ,   établies  et  fondées 
à  Sablé,  étaient    :    I.  dans   l'église  de  Notre-Dame   :  i.°  la 
chapelle   Sle-Catherine,    fondée    en   i366,   dans   l'église  de 
Nostre-Damc  de  l'isle  de  Sablé  ,  par  Amauri  m  de  Craon  , 
que  nous  pensons  être  la  même  que  celle  indiquée  par  Lepaige, 
au  Cimetière-Dieu  dudit  Sablé  ,  laquelle  ,  d'après  lui ,  valait 
2o5  1.  de  revenu  ,  2  25  1.  selon  d'autres.  (V. ,  ci-après,  l'extrait 
de  l'acte  de  cette  fondation  ,  et  celui  de  son  amortissement  )  ; 
2.°  la  chapelle  de  S.-Etienne  et  de  S  -Jacques  ,  par  Et.  Che- 
vrier  et  J.  le  Roy,  valant  6o  1.  de  revenu ,   que   présentait 
le  plus  proche  héritier  des  fondateurs  ;  3.°  celle  de  la  Trinité, 
par  C.  de  la  Court  et  sa  femme  ,  à  présenter  par  les  héritiers , 
dans  le  mois  de  la  vacance,  à  défaut  de  quoi  l'év.  diocésain  y 
pourvoyait  ;  4«°  celle  fondée  à  l'autel  de  S.-Jean  Baptiste  ,  par 
J.  Bodart ,  présentée  par  le  plus  proche  héritier  ;  5.°  celle  de 
S.-Sauveur ,  valant  75  1.  ;  6.°  celle  de  S.-Symphorien  ,  60  1., 
par  le  seigneur  de  Juigné.  (Nous  ignorons  si  c'est  celle  fondée 
par  J.  Lessillé  ,  seign.  dudit  lieu ,  par  son  testament ,  dont  un 
extrait  est  ci-après)  ;  7.0  celle  des  Séguinières,  sans  évaluât.  ; 
8.°  legs  de  10  s.  de  rente,  aux  frères  et  sœurs  de  la  confrérie 
établie  dans  ladite  église  de  N.-D. ,  au  jour  de  la  mi-août , 
par  J.  Lessillé  ,  seign  de  Juigné  ;  g.°  autre  ,  de  4°  s.  de  rente  , 
par  le  même,  aux  frères  de  la  confrérie  des  prestres,  desservie 
à  ladite  église  ;  10. °  autre  ,  par  le  même  ,  de  35  s.  de  rente  , 
pour  l'entretien  d'une  lampe  devant  l'image  de  Notre-Dame  , 
d'une  autre  en  la  chapelle  de  S.te-Catherine  de  ladite  église  , 
et  d'une  troisième*,  en  l'église  de  S. -Martin  ,  devant  le  taber- 
nacle. (  V.,  plus  bas,  l'extrait  du  testament  dudit  J.  Lessillé  ). 
—  II.  Dans  l'église  paroissiale  de  S.- Martin  :   11.0  la  chapelle 
de  S.-Antoine ,  valant  10  1.  ,  à  la  présentation  du  seigneur 
de  Cufeu  ;    12.0  celle  fondée  par  J.  Richer  et  sa  femme, 
présentée  par  leur  plus  proche  héritier;  i3.°  fondation  d'une 
chapellenie,  par  J.  Lessillé  (V.,  ci-après,  l'extrait  de  son  tes- 
tament) ;  i4.°  legs  par  le  même  ,  pour  l'entretien  d'une  lampe 
devant  le  tabernacle  de  ladite  église  de  S.-Martin  (V.  l'ext.  de 
son  testament.)  —  m.  Dans  le  Cimetière-Dieu  :  i5.°  la  cha- 
pelle S.-Jean,  fondée   le    i3   nov.    i486,   et  édifiée   audit 
cimetière  ,  par  Jeanne  ,  v.e  de  Michel  le  Doisne  ,  procureur 
fiscal ,  valant  5oo  1.  de   revenu  ,  à  la   présentation  de    son 
principal  héritier  ;  16.0  celle  de  S.-Jean  Limbergère,  de  45  1., 
par  les  héritiers  du  fondateur. —  iv.  Autres  fondations  :  17.0  la 
chapelle  de  Ste-Barbe  ,  de  4°°  I*  >  présentée  par  le  prin- 
héritier  du  fondateur;  18.0  celle  de  Ste-Marthe  le  Pelletier, 


736  SABLÉ. 

5o  J.,  par  le  principal  du  collège;  ig.°  celle  fondée  au  manoir 
de  Coins  ,  sur  la  paroisse  de  N.-D.;  20. °  celle  de  Si. -Sébas- 
tien des  Arcis ,  et  celle  de  Pavé  ;  la  dernière  présentée  par 
les  héritiers  du  iondaleur,  les  deux  précédentes,  par  les 
seigneurs  desdils  lieux;  21.0  la  chapelle  S. -Laurent,  située 
à  2,4  h.  S.  S.  E.  de  la  ville  ,  à  la  présentation  des  bourgeois 
et  habitants  de  Sablé. 

Suivant  le  pontifical  des  éveques  du  Mans,  S.  Liboire  , 
le  4-e  de  ces  éveques,  établit  Sablé  en  paroisse,  vers  la  fin 
du  4.e  siècle. 

Sous  le  pontificat  de  S.-Hadoing  ,  un  riche  seigneur  du 
Maine,  nommé  Alain,  et  sa  femme,  donnent  eux  et  leurs 
biens  au  chapitre  de  la  cathédrale  du  Mans ,  à  la  condition 
d'en  être  nourris  le  restant  de  leur  vie.  Au  nombre  des  douze 
terres  ou  villages  compris  dans  cette  donation  ,  est  Sabo/ium  ; 
mais  on  ignore  s'il  s'agit  des  paroisses  de  Sablé  ou  de  Sables, 
ou  de  quelque  autre  lieu  portant  le  premier  de  ces  noms  ? 
Voici  le  texte  de  cette  donation,  datée  de  Tannée  6£o ,  telle 
qu'elle  se  trouve  rapportée  au  Gesta  pontificum  Cenoman.  , 
p.  4-6  :  K  Tradidit  memoratus  vir  Dro  dévolus  Alanus  jam  dicto 
«  episcopo  prœfatœ  mairi  Ecclesiœ  duodecim  villas  optimas  , 
«  cum  earum  appenditiis ,  id  est  Juliacum  (  Juillé  )  ;  Lucdunum 
«  (  probablement  Loudun  ,  en  Parigné  -  l'Evêque ,  dont  le 
«  chapitre  était  effectivement  seigneur);  Ruliacum  (Ruillé- 
«  sur-Loir,  dont  la  cure  appartenait  également  au  chapitre  )  ; 
«  Ruppiacum  (les  Roches-fEvêque ,  sur  le  Loir,  ou  quelque 
«  autre  terre  appelée  les  Roches ,  nom  très-commun  dans 
«*  le  pays.  Le  surnom  de  l'Evêque  peut  seul  faire  induire  que 
«  ce  soit  les  Roches-l'Evèque ,  cette  paroisse  ne  paraissant 
«  pas  avoir  jamais  appartenu  à  l'église  du  Mans  )  ;  Sabololium 
«  (  les  paroisses  de  Sables ,  de  Sablé  ,  ou  quelque  autre  terre 
«  de  ce  dernier  nom);  Guils ,  Clidas  (noms  inconnus); 
«  Veutum  (  Vernie  ou  plutôt  Verneil  ?)  ;  Vericum  (  Viré  ?)  ; 
«  Tanidum  { Tennie  )  ;  et  prœdictum  Doliacum  (  Dollon  ou 
«  Douillet  ?  )  ;  in  quâ  prœjïxus  suus  jilius  mortuus  fuerat ,  et 
«  Comariacum  (  Chaînes  ,  Chemeré  ?  )  ;  et  posteà  per  translates 
«  manus  Asinarius  (  Asnières)  ;  et  cœlera  viUulas.  » 

Peut  être  s'est  on  trop  attaché  à  trouver  des  villages,  des 
paroisses  dans  la  donation  d'Alain  ,  tandis  qu'il  n'eût  fallu  y 
chercher  que  des  métairies,  des  fermes,  comme  le  prouve 
si  bien  la  terminaison  et  cœtera  villuïas ,  et  autres  petites 
fermes?  Ne  pourrait- on  trouver  Guils ,  par  exemple  ,  dans  la 
ferme  de  la  Guillotière ,  en  Rouillon  ,  ou  dans  celle  de  Gué- 
don  ,  en  Allonnes  ;  Sabololium  ,  dans  celle  de  Sablé  ,  paroisse 
de  la  Couture  du  Mans  ;  et  ainsi  de  plusieurs  autres ,  qui 


SABLÉ.  737 

étaient  du  domaine  du  chapitre  ?  C'est,  du  reste,  l'opinion 
de  G.  Ménage ,  et  cela  ne  paraît  pas  douteux ,  du  moins  en 
ce  qui  concerne  la  dernière  ,  puisqu'on  ne  trouve  pas  de 
traces  ,  d'ailleurs  ,  que  le  riche  Alain  ait  jamais  été  seigneur 
de  la  ville  de  Sablé. 

Vers  !e  commencement  du  1  i.e  siècle ,  Geoffroi  de  Sablé  > 
dit  le  Vieux,  et  Adelaïs  ,  sa  femme  ,  font  rebâtir  en  pierre 
les  deux  églises  paroissiales  de  Sablé ,  qui  l'étaient  alors  en 
bois,  et  les  font  dédier,  l'une  à  la  Vierge,  sous  le  titre  de 
Notre-Dame ,  l'autre  à  S.-Martin ,  en  qui  Geoffroi  avait  une 
grande  dévotion,  ce  qui,  dans  une  ancienne  charte  de  l'abbaye 
de  Marmoutier,  paraît  attesté  par  ces  mots  :  «  Ecclesiam  caslri 
«  de  Sabloiio  ,  Goffridus  vêtus  et  uxor  illius  ,  A  délais  ,  reapdifi- 
«  cantes  a  Domino  ,  Avesgaudo  Cenomanensi  episcopo  (  994~ 
«  io35  )  ,  sub  honore  Siœ-Mariœ  et  Sti-Marlini  consecrati  fue- 
«  runt.  »  Ménage  assure  que ,  suivant  une  autre  charte  de  la 
même  abbaye  ,  relative  aux  différents  survenus  entre  ses 
moines  et  ceux  de  l'abbaye  de  la  Couture  du  Mans ,  à  l'occa- 
sion de  la  fondation  du  prieuré  de  S.-Nicolas  de  Sablé ,  dont 
il  va  être  parlé  ,  l'église  de  S.-Martin  avait  été  aussi  consa- 
crée primitivement  sous  le  nom  de  la  Ste-Vierge.  Si  ce  n'est 
pas  une  erreur,  les  deux  églises  auraient  été  originairement 
sous  un  patronage  commun,  à  moins  que  l'on  adopte  l'opi- 
nion, avancée  aussi  par  Ménage  et  par  quelques  autres ,  que 
celle  de  Notre-Dame  fut  d'abord  sous  le  vocable  de  S.  Mar- 
culf,  Marcou  ou  Malo.  Mais  il  est  probable  que  l'on  confond 
celle-ci ,  avec  l'église  ou  chapelle  du  château ,  remplacée  par 
le  prieuré  de  S.-Nicolas. 

Sous  l'épiscopat  de  l'évêque  D.  Benoiston ,  1296-1298, 
l'évêque  d'Angers,  Guill.  le  Maire,  ayant  entrepris  d'étendre 
sa  juridiction  sur  les  paroisses  de  Sablé  (  la  portion  située  sur 
la  rive  gauche  de  la  Sarthe ,  probablement?)  et  sur  celle  de 
Malicorne  ,  une  vive  discussion  s'éleva  entre  les  deux  pré- 
lats ,  qui  furent  sur  le  point  de  la  vider  par  les  armes ,  mais 
qu'un  arbitrage  vint  terminer  (  v.  l'art,  malicorne,  111-116). 

Plusieurs  autres  établissements  religieux  existaient  à  Sablé, 
savoir  :  i.°  le  Prieuré.  Du  temps  de  Raoul  de  Beaumont,  qui 
avait  épousé  la  fille  de  l'un  des  premiers  seigneurs  de  Sablé , 
héritière  de  cette  seigneurie,  une  église  ou  chapelle  fut  éta- 
blie dans  l'enceinte  du  château ,  consacrée  sous  le  vocable 
de  S.  Marculf ,  Marcou  ou  Malo  :  un  chapitre  de  chanoines 
était  chargé  de  la  desservir.  En  1067,  le  6  des  ides  d'août, 
Robert-le-Bourguignon  et  Avoise  de  Sablé  ,  sa  femme,  ayant 
chassé  ces  chanoines  ,  à  cause  de  leur  vie  licencieuse,  trans- 
férèrent leur  établissement  hors  la  ville,  et  en  firent  don 
IV  47 


?38  SABLÉ. 

à  l'abbaye  de  Marmoutîer,  avec  les  deux  églises  paroissiales , 
qui  en  dépendaient ,  à  la  charge  d'y  entretenir  un  prieur 
et  quatre  religieux.  Ce  prieuré  ,  fondé  d'abord  sous  le  titre  de 
S.-Marculf,  prit  dès  lors  le  nom  de  S.- Nicolas  ,  ainsi  que 
le  faubourg  où  il  était  situé  ,  lequel  relevait  dudit  prieuré ,  et 
où  le  prieur  avait  un  four  banal.  Outre  les  choses  comprises 
dans  la  donation  de  Robert  et  d'Avoise  ,  ils  donnèrent  de  plus 
à  ce  prieuré,  un  moulin  situé  près  le  château,  que  le  maréchal 
de  Bois-Dauphin ,  seigneur  de  Sablé ,  racheta  plus  tard  du 
prieur  de  S.-Nicolas,  pour  le  réunir  à  sa  terre. 

G.  Ménage  rapporte  (  Hisf.  de  Sablé ,  liv.  m ,  p.  80  ) , 
d'après  un  titre  de  l'abbaye  de  Marmoulier,  que  l'évêque 
Arnaud,  qui  siégea  au  Mans  de  1066  à  1081,  après  avoir 
sollicité  vainement  Robert  le-Bourguignon  de  renvoyer  les 
moines  de  Marmoulier  du  prieuré  de  S.-Nicolas ,  et  d'y  réta- 
blir les  chanoines,  voulut  lui-même  les  forcer  de  l'aban- 
donner, prétendant  qu'ils  y  avaient  été  établis  sans  son 
consentement  ;  qu'il  mit  même  leur  église  en  interdit ,  mais 
que  cet  interdit  fut  levé  par  Rodolphe  ,  archevêque  de  Tours. 
C'est  sans  doute  a  la  suite  de  cet  événement,  qu'un  accord 
eût  lieu  a  S.-3Jartin-de-Sablé ,  entre  les  moines  de  la  Cou- 
ture du  Mans  qui ,  probablemeut  ,  auraient  voulu  posséder 
le  prieuré  et  s'y  établir,  et  ceux  de  Marmoutier,  parla  média- 
tion de  l'arche v.  de  Tours,  en  présence  de  Robert- Ie-Bour- 
guignon  et  de  l'év.  Arnaud. 

Baluse  (t.  VI ,  p.  565  de  ses  Mélanges}  ,  cite  une  leltre 
écrite  par  le  même  évêque  Arnaud ,  à  Foulques ,  doyen  de 
sa  cathédrale ,  par  laquelle  il  lui  mande  que  l'abbé  et  les 
religieux  de  Marmoulier  se  sont  plaints  aux  PP.  du  concile 
de  Poitiers ,  de  ce  qu'il  s'opposait  à  ce  qu'ils  construisissent 
un  oratoire  à  Sablé  j  que,  sollicité  vivement  par  Je  pri- 
mat de  Lyon  et  un  grand  nombre  d'évêques ,  et  mu  par 
un  motif  de  piété ,  il  avait  donné  son  consentement  a  cet 
établissement  ;  «  pourquoi  ,  ajoute- t-il,  nous  vous  man- 
•  dons  et  commandons  ,  par  notre  autorité  épiscopale, 
«  de  vous  rendre  à  Sablé  avec  D.  Hilbert,  moine  de  S.-Mar- 
«  tin ,  par  qui  nous  vous  envoyons  l'eau  épiscopale  ,  un 
«  autel  et  une  croix  de  fer.  Vous  répandrez  l'eau  et  poserez 
«  la  croix  dans  les  endroits  qu'il  vous  indiquera.  Adieu.  »  Par 
un  autre  acte  du  même  évêque  ,  de  l'an  1068,  ce  prélat  ratifie 
et  confirme  les  possessions  de  l'abbaye  de  Marmoulier  dans 
son  diocèse,  et,  à  l'occasion  de  cetle  ratification,  l'abbé  et  les 
religieux  de  ce  monastère,  lui  font  don  de  20  1.  de  deniers. 

Ménage  rapporte  un  autre  accord  qui  aurait  eu  lieu  à  Sablé , 
en  1094  ?  entre  les  mêmes  moines  de  la  Couture  et  ceux  de 


S1BLÉ.  739 

Marmoutier,  en  présence  de  Robert  il ,  surnommé  Vestrol  et 
de  Foulques  de  Soudé  (terre  de  la  paroisse  de  Vion),  lequel 
fut  ratifié  le  lendemain  ,  en  présence  de  Robert-le-Bourgui- 
gnon  ,  père  de  VestroL  Ménage  ne  fait  point  connaître  le 
différent  qui  donna  lieu  à  ce  nouvel  arrangement. 

En  1202,  selon  le  cartulaire  de  l'abbaye  de  Marmoutier, 
Guill.  des  Roches,  sénéchal  d'Anjou,  du  Maine  et  de  Tou- 
raine  et  seigneur  de  Sablé ,  restitue  aux  moines  du  prieuré  de 
S.-Nicolas  ,  du  consentement  de  Marguerite  ,  sa  femme ,  de 
Robert  son  fils  et  de  Jeanne  sa  fille,  les  décimes  des  terres 
défrichées  par  eux  dans  la  forêt  de  Brion.  D'après  un  autre 
titre  de  la  même  abbaye,  Marguerite  de  Sablé,  femme  de 
G.  des  Roches,  donne  aux  mêmes,  en  1235,  quatre  livres 
de  rentes ,  sur  son  moulin  de  Rogeret. 

Lepaige  n'évalue  qu'à  i,4oo  1.  le  revenu  du  prieuré  de 
S.-Nicolas  de  Sablé  ,  que  le  Pouillé  du  diocèse  porte  à 
4-,5oo  I.  Lors  de  la  réunion  de  l'abbaye  de  Marmoutier  à  l'ar- 
chevêché de  Tours ,  sa  présentation ,  qui  appartenait  à 
l'abbé,  fut  déférée  au  Roi. 

2.0  Une  Maladrerie  (quelques-uns  veulent  en  compter 
deux  ),  paraît  avoir  existé  sur  le  territoire  de  Sablé ,  sur  la 
rive  droite  de  la  Vaige,  à  2  k.  O.,  un  peu  vers  N.  de  la  ville  ; 
ils  placent  l'autre ,  qu'ils  appellent  de  la  Herse-Grise ,  sur 
la  rive  gauche  de  la  Sarthe  ,  à  2,4  h.  S.  S.  E.  Nous  pensons 
que  cette  dernière  n'était  qu'une  chapelle  de  dévotion ,  indi- 
quée plus  haut  sous  le  n.°  21. 

3.°  L1 Hôpital  ou  Hôtel-Dieu  ,  dont  la  première  fondation 
est  due  à  un  des  legs  du  testament  de  J.  de  Lessillé  ,  seigneur 
de  Juigné ,  de  l'année  i382  ,  ainsi  conçu  :  «  Item  ,  ge  donne 
et  laisse  une  maison  sise  au  bourg  de  S.-Nicolas  de  Sablé,  que 
tient  de  moy  Marie  Charbonneau  à  60  s.  de  rente ,  pour  faire 
une  aumosnerie  à  haberger  les  pauvres.  Et  au  cas  que  le  dit 
Macé  ne  vouldrait  délaisser  la  ditte  maison,  je  donne  et  laisse 
les  60  s.  de  rente  dessusdits  pour  aider  à  en  faire  une  autre. 
Item ,  ge  donne  et  laisse  un  lit  fourni  à  la  dite  Aumosnerie , 
pour  coucher  les  pouvres.  >*  Cet  hôpital  fut  augmenté  succes- 
sivement,  du  don  d'une  somme  de  2,000  1. ,  fait  par  Olivier 
l'Evêque,  vers  1602  ,  et  de  la  réunion  des  biens  de  la  Mala- 
drerie, en  1696.  (  V.  plus  bas  hist.  civ.  ) 

4-.°  Le  Collège,  fondé  en  1602,  par  Olivier  l'Evêque, 
habitant  de  Sablé  ,  dont  il  sera  parlé  également  plus  en 
détail ,  à  l'art,  hist.  civ. 

5.°  Le  monastère  des  Religieuses  cordelières  de  Ste- Elisabeth, 
fut  établi  en  i63i,  à  l'entrée  du  faubourg  S.-Nicolas,  par 
suite  d'une  fondation  de  Phil.-Emm.  de  Laval  Bois-Dauphin  , 


74o  SABLÉ. 

marquis  de  Sablé,  et  de  Magdeleine  de  Souvré  ,  sa  femme  r 
sous  I'épiscopat  et  avec  l'autorisation  de  l'évêque  Ch.  de 
Beaumanoir.  Les  religieuses  qui  y  furent  appelées  ,  et  que , 
dans  Y  Annuaire  pour  i834,  p.  184  »  on  dit  être  venues  de  la 
Flèche ,  où  nous  ne  sachons  pas  qu'il  ait  jamais  existé  une 
communauté  de  femmes  du  même  ordre,  fournirent  des  sujets 
pour  l'établissement,  en  1637,  du  monastère  de  Noyen  (IV- 
292).  Elles  étaient  au  nombre  de  25  à  Sablé,  en  1700. 

L'acte  de  fondation  ,  par  Amauri  III  de  Craon  ,  seigneur 
de  Sablé ,  de  la  chapelle  de  Sle-Catherine ,  dans  l'église  de 
N.-D.  de  ladite  ville,  offre  des  particularités  locales  qui  nous 
paraissent  curieuses  à  rapporter  ici  par  extrait.  Cet  acte  est 
daté  de  Montargis ,  le  28.°  jour  de  janvier  de  l'an  i336. 
«  .  .  .  .  Nous  Amauri  sire  de  Craon  ,  elc.  ;  en  l'honneur  de 
Dieu,  avons  ordonné  et  établi,  ordonnons,  établissons  et 
fondons  une  chapelle ,  de  trois  messes  chacune  semaine ,  de 
3o  I.  de  rente  ,  a  estre  desservie  en  l'église  de  Notre-Dame  de 
l'Isle  de  Sablé  ;  c'est  assavoir,  nous  vivant ,  du  S.- Esprit,  de 
N.-D.  et  des  morts  ;  et  après  nostre  décès  des  morts....  sous 
le  patronage  de  nous,  nos  hoirs  et  de  nos  successeurs  sei- 
gneurs de  Sablé  ».  En  ce  qui  concerne  l'indication  des  diffé- 
rents objets  dont  les  revenus  sont  affectés  au  paiement  de 
la  dite  rente  de  3o  1. ,  nous  allons  nous  borner  à  citer  les 
noms  d'individus  ou  de  lieux  remarquables  :  la  métairie  des 
Prez  ,  dans  la  châtellenie  de  Brûlon  ;  Macé  le  Templier  y 
sur  la  terre  du  Freu  ;  la  dame  de  Rayniefort ,  sur  la  vigne 
de  la  Rue-Chièvre  ;  le  seign.  de  Miré  ;  Denis  de  Vion  et 
Guill.  de  Segrée  ;  Thomas  Guyart  et  Robert  de  la  Miliaurie, 
sur  les  vignes  de  Lieue-Laie  (  nom  qui  signifie  pierre-levée ,  un 
peulven  )  ;  Philippon  de  Charnacé  ,  sur  la  vigne  de  la  Jar- 
riaie  ;  Jehan  Daudet ,  sur  toutes  les  choses  de  la  Dauder/e; 
Jean  Prousteau,  sire  de  la  terre  du  Tertre;  Estienvre  Brous- 
sais,  sur  la  terre  du  Ruau  ;  etc. ,  etc.  —  Par  un  autre  acte  , 
daté  d'Angers,  le  26  avril  1379,  relatif  à  l'amortissement 
de  huit  vingt-dix  livres  de  rente  que  le  même  Amauri  de 
Craon  avait  affecté  à  la  fondation  de  six  chapellenies  ,  à 
Ste-Maure  et  à  Craon  en  Anjou ,  au  fief  du  Buron  ,  en 
Brûlon ,  et  à  Sablé ,  on  trouve  que  ces  fondations  consis- 
taient ,  en  ce  qui  concerne  Sablé ,  dans  la  chapelle  desservie 
au  château ,  à  laquelle  fondation  étaient  affectées  une  métairie 
appelée  la  Berunchière ,  plusieurs  pièces  de  terre  ,  de  prés  , 
de  vignes ,  et  plusieurs  rentes ,  dont  une  de  5o  s. ,  due  par  le 
chapelain  de  S.-Jean  de  Précigné  ;  pour  la  chapelle  desservie 
en  l'église  de  N.-D.  de  Sablé  ,  la  métairie  des  Prés ,  sus- 
indiquée ,  et  26  quartiers  de  vigne  en  gast. 


SABLÉ.  74ï 

Le  testament  de  J.  Lessîllé  ,  seigneur  de  Juigné  ,  rap- 
porté à  l'article  de  cette  commune  (  n-566  ) ,  offre  ,  relati- 
vement à  Sablé  ,  des  renseignements  bien  plus  curieux  encore 
que  ceux  qui  précèdent  :  nous  croyons  devoir  les  rappor- 
ter ici. 

«  Ge  vuil  que  mon  corps  soit  ensepulturé  en  l'église  deS.-Mar- 

tin  de  Sablé,   devant  le  grand  autel  d'icelle  église (voir  à  la 

copie  du  testament,  dans  l'art.  Juigné,  tout  ce  qui  est  relatif  à 
sa  sépulture  et  à  celle  de  sa  femme  ,  dans  la  dite  église  de  S.- 
Martin). —  Item  :  je  donne  et  laisse  au  prieur  et  couvent  du 
prieuré  de  S. -Nicolas  de  Sablé ,  4o  s.  a  une  fois  paiez  pour  dire  et 
célébrer  en  leur  moustier  un  anniversaire  solempnel. 

«  Item  :  ge  donne  à  tousiourmes à  tous  les  Rectours  et  curez 

de  Sablé à  chacun  i  s.  6  d.,  à  paier  une  fois aux  Rectours 

des  églises  de  S.-Martin  et  de  Nostre-Dame 4°  Sm  de  reQte  à 

chacun.  —  Item  :  ge  fonde  et  institue  a  tousiourmes  au  Rectour 
de  la  dite  église  S.-Martin  de  Sablé,  pour  l'aumentation  de  la 
dite  cure,  une  chapellenie  de  trois  messes  la  semaine,  c'est  assavoir 
l'une  au  lundy  et  deux  en  deux  des  autres  jours  de  la  semaine  : 
et  pour  avoir  par  chacun  dimanche  au  commencement  de  la  grant 
messe  dudit  Rectour  et  de  ses  successeurs  une  antoine  (  antienne  )  , 
vereet  et  oraison  oïdinaire  des  mors  sur  la  sépulture  de  moy ,  de 
ma  ditte  compaigne ,  mon  père  ,  ma  mère ,  et  mes  autres  amis  en- 
sepulturez  et  enterrez  dans  la  ditte  église.  Pour  laquelle  chapellenie 

et  pour  les  dittes  chouses je  donne  et  laisse  ma   métairie  du 

Pont  de  Veige ,  si  comme  elle  se  poursuit ,  o  les  appartenances 
d'icelle  :  laquelle  est  tenue  de  Louis  de  Boisyvon  and.  de  cens 
au  jour  de  1  Angevine  ,  et  avecques  ce  six  journaulx  de  terre  sis 
devant  le  parc  de  Sablé ,  dont  il  y  en  a  deux  qui  sont  tenus  du 
Sire  de  Gauterel  a  16  d.  de  devoir  au  jour  de  l'Angevine  ,  et  les 
autres  quatre  journaulx  sont  tenus  du  Sire  de  Saint-Lou  a  12  i. 
de  devoir  au  jour  de  l'Angevine.  Item  :  une  clouserie  de  la  Loge- 

Jamet ,  si  come  elle  se  poursuit,  o  les  appartenances laquelle 

est  joignant  la  rivière  d'Arve  (  l'Erve  ).  —  Item  :  ge  donne  et 
laisse  au  secretain  (  sacristain  )  de  la  dite  église  de  S.-Martin  et  a 

ses  successeurs  a  tousiourmes  5  s.  de  rente  assis sur  5o  s.  de 

rente  que  me  doit  par  chacun  an  Oudin  le  Gantier  (i)  ,  sur  sa 
maison  ou  il  demeure ,  pour  et  afin  que  ledit  secretain  et  ses  suc- 
cesseurs soient  tenus  a  sonner  les  sains  (  signa  ,  cloches  )  ,  quand 
l'on  fera  l'anniversaire  pour  nous  en  la  dite  église.  —  Item  :  ge 
fonde  et  institue  a  tousiourmes  au  curé  de  N.-D.  de  Sablé  et  à  ses 
successeurs  ,  pour  l'aumentation  de  la  dite  cure ,  une  chapellenie 
de  trois  messes  la  semaine,  etc.  (  même  disposition  que  pour  celle 

de  S.-Martin  ) pour  laquelle  chapellenie,  etc je  donne  et 

laisse  ma  métairie  de  la  Roche  , laquelle  est  tenue  du  seigneur 

de  Baif  a  9   s.  de  rente  et  6  d.  de  cens  a   l'Angevine.  —  Item  : 


(1)  Voir  sur  ce  surnom  de  le  Gantier ,  la  note  p.  567  du  tome  m. 


742  SABLÉ. 

six  journeux  de  terre  qui  sont  en  devant  de  l'église  de  N.-D.,  etc.... 
et  le  droit  que  j'ai  en  la  ditte  rivière  de  Vreil  (  sic.  Est  ce  la  "Vegre  , 
l'Erve  ou  la  Vaige  ?  11  semblerait  que  ce  doit  être  l'Erve  ?  ),  tenue  de 
moy ,  et  avec  six  quartiers  de  vigne  ,  dont  3   tenus  de  l'abbé  de 

Bellebranche  a  12  «f.  de  devoir  au   jour  de  la   Toussaint et 

avecques  ce ,  cinq  autres  quartiers  de  vigne  que  tient  a  présent 
M.  J.  Guerineau,  prestre  :  sauf  et  réservé  que  M  .-G.  le  Pescheur  et 
ledit  M.  J.  Guerineau  tendront  leur  vie  durant  les  vignes  qu'il» 
tiennent  pour  dire  et  célébrer  de  chacun  d'eux  ,  par  chacune 
semaine  une  messe.  —  Item  :  ge  donne  et  laisse  au  secretain  de  la 
dite  église  de  N.-D.,  5i  s,  de  rente  cpie  me  doit  Macé  Cherbonneau, 
sur  un  journal  de  terre  qui  est  joignant  un  foussé  du  cimetière  de 
Sablé  ,    pour  sonner  les  sains  quant  l'en   fera  le  dit  anniversaire 

Sour  nous —  Item  :  ge  donne  et  laisse  aux  frères  et  sœurs 
e  la  frarie  desservie  en  l'église  de  N.-D.  de  Sablé  ,  au  jour  de  la 
Nostre-Dame  la  mi-aoust ,  pour  estre  accompagnez  en  icelle , 
comme  frères  et  sœurs ,  moy  et  la  ditte  Katheiine  ma  femme  ,  et 
mon  père  et  ma  mère,  10  s.  de  rente  sur  45  s.  de  rente  que  me 
doit  Oudin  le  Gantier  chacun  an  sur  la  maison  d'avant  ditte.  — 
Item  :  ge  donne  et  laisse  aux  frères  de  la  frarie  des  Prêtres  desservie 
en  l'église  de  N.-D. ,  pour  l'aumentation  d'icelle  frarie  ,  4°  *«  de 
rente  que  nous  y  donnons  moy  et  la  ditte  Katherine,  assis  et  assi- 
gnés sur  toutes  nos  choses  ,  ou  20  l.  tournois  a  paier  une  fois  , 
lequel  que  la  ditte  Katherine  voudra  et  mieulx  ameura  a  son  chois.. 
—  Item  :  ge  donne  et  laisse  a  l'église  de  N.-D.  de  Sablé,  pour 
servir  une  lampe  devant  limage  de  Notre-Dame ,  et  une  autre 
en  la  chapelle  de  Ste-Katherine  dans  la  ditte  église  ,  et  une  autre 
dans  l'église  de  S. -Martin,  devant  le  tabernacle,  55  s.  de  rente,  que 

le  dit  Oudin  le  Gantier  me  doit  sur  la  maison  devant  ditte — 

Item  :  aux  curez  de  N.-D. ,  de  S.-Martin, a  chacun  cent  sols 

une  fois  paiée  pour  prier  Dieu  pour  le  remède  et  salut  de  l'ame  de 
moy » 

L'évêque  S.  Innocent ,  qui  siégea  au  Mans ,  de  5i3  à  55g  , 
ayant  connu  la  sainteté  de  S.  Cérène  ou  Céneré  ,  solitaire  , 
qui  s'était  établi  à  Sauges ,  sur  les  bords  de  l'Erve ,  l'institua 
son  archi-prêtre  à  Sablé.  Plus  tard  ,  cet  archi-prêtré  fut 
remplacé  par  un  archi-diaconé ,  divisé  d'abord  en  4  doyen- 
nés, comprenant  118  paroisses,  dont  10  prieurés  conven- 
tuels et  2  succursales.  Dans  le  i8.e  siècle,  le  doyenné  de  Sablé 
fut  subdivisé  en  2  ,  partagés  par  l'Ouetle  ,  dont  celui  au- 
delà  de  cette  rivière,  de  16  paroisses,  et  celui  en-deçà  ,  de 
35.  La  Carte  Cènomanique  comptait ,  dans  F Archi-diaconé  de 
Sablé,  1  abbaye,  54  prieurés  ,  dont  ig  dans  le  doyenné 
de  Sablé,  avant  sa  subdivision,  et  68  chapelles,  dont  3a  dans 
le  même  doyenné.  (  V.  art.  mans  (diocèse  du  ),  111-189,  201  ). 

Danville  (  Mém.  de  VAcad.  des  Inscrip,,  xxvi-108  )  ,  croit 
pouvoir  assigner  pour  circonscription  au  territoire  de  la  peu- 
plade gauloise  des  Arviens ,  celui  des  anciens  doyennés  de 


SABLÉ.  743 

Brulon ,  de  Sablé  et  de  Laval,  qui  se  composaient  de  m 
paroisses  ;  et ,  d'après  la  carte  des  Gaules  ,  dressée  par  Brué , 
ce  territoire  se  trouverait  compris  dans  une  espèce  de  trian- 
gle ,  formé  par  une  ligne  menée  de  Malicorne  ,  à  l'est ,  à 
Brûlon  et  à  Ste-Suzanne ,  au  N.  O.  ,  puis  à  Cossé-le- Vivien 
et  à  Craon  ,  au  S.  O. ,  et ,  de  là  ,  irait  regagner  Malicorne  , 
en  passant  par  Château-Gontier  ,  S. -Denis-d'Anjou  et  Pré- 
cigné ,  ce  qui  comprendrait  g5  paroisses  environ.  —  L'une 
et  l'autre  hypothèse,  se  rapproche  et  s'écarte  plus  ou  moins 
de  la  vérité  ,  que  rien  ne  peut  plus  faire  reconnaître  aujour- 
d'hui. Dans  tous  les  cas,  il  semble  évident  qu'Evron,  situé 
un  peu  plus  au  nord  que  Ste-Suzanne ,  dont  le  nom  a  tant  de 
rapport  avec  celui  des  Arviens  et  de  la  rivière  d'Arve  ou 
d'Erve  ,  doit  être  compris  dans  cette  circonscription ,  qui  of- 
frirait alors  une  superficie  de  i,65o  à  1,700  kilom.  carrés. 

On  lit,  dans  l'aveu  rendu  au  roi ,  le  23  janvier  i3g4,  par 
l'évêque  P.  de  Savoisy,  pour  le  temporel  de  son  évêché  : 
«  Item  ,  ce  que  tient  de  moi  à  foy  et  hommage  simple , 
l'Archidiacre  de  Sablé,  à  cause  et  pour  raison  de  la  tempo- 
ralité de  son  archidiaconé.  >» 

hist.  féod.  La  seigneurie  des  paroisses  et  ville  de  Sablé  , 
élait  annexée  au  château  ,  ancienne  forteresse  située  , 
comme  on  l'a  vu  plus  haut ,  sur  le  sommet  d'une  coline  es- 
carpée ,  qui  domine  le  cours  de  la  Sarthe  ,  à  l'ouest,  position 
qui  en  faisait  l'une  des  principales  places  fortes  du  Maine  , 
avant  qu'un  fit  usage  du  canon ,  et  la  seule  de  cette  province 
que  les  Français  aient  pu  conserver  intacte ,  lors  de  l'in- 
vasion de  cette  contrée,  dans  le  i5.e  siècle.  Démolie  par 
J.-B.  Colbert,  marquis  de  Torci,  de  1722  à  1746,  pour  faire 
construire  à  sa  place  le  château  actuel ,  il  ne  reste  de  l'ancienne 
forteresse ,  ainsi  que  de  l'enceinte  de  la  ville  ,  qui  était  entiè- 
rement murée ,  que  le  donjon ,  la  porte  d'entrée,  du  côté  de 
la  ville  ,  et  les  tours  qui  l'avoisinent. 

La  seigneurie  de  Sablé  ,  simple  châtellenie  dans  l'origine  , 
avait  titre  de  baronnie  dès  le  milieu  du  i5.e  siècle.  Elle  fut 
unie  ,  avec  la  Ferté-Bernard ,  à  la  seigneurie  de  Mayenne  , 
pour  le  tout  être  érigé  en  marquisat ,  sous  ce  dernier  nom  , 
par  le  roi  François  I.er,  en  i544»  en  faveur  de  Claude  de 
Lorraine  ,  i.er  duc  de  Guise  ,  mari  d'Antoinette  de  Bourbon  ; 
et  en  duché- pairie,  en  1573,  en  faveur  de  Charles  de  Lor- 
raine ,  plus  connu  sous  le  nom  de  duc  de  Mayenne.  Distraite 
du  duché-pairie  de  Mayenne ,  par  la  vendition  qu'en  fît 
Charles  de  Lorraine ,  la  terre  de  Sablé  fut  érigée  en  mar- 
quisat, par  lettres-patentes  du  7  janvier  1602,  enregistrées 
au  parlement  de  Paris,  le  i5  mars  suivant,  en  faveur  d'Ur- 


744 


SABLE. 


bain  de  Laval ,  seigneur  de  Bois-Dauphin  et  de  Précigné , 
maréchal  de  France,  lequel,  par  autres  lettres-patentes  du 
mois  d'août  i5g5 ,  registrées  au  parlement ,  à  la  chambre  des 
comptes  et  à  la  cour  des  aides,  les  12  ,  16  et  18  septembre  de 
la  même  année  ,  avait  obtenu  que  les  appellations  des  juge- 
ments de  la  baronnie  de  Sablé  ,  continueraient  de  ressortir  au 
parlement  de  Paris  ,  comme  faisant  partie  du  duché  de 
Mayenne,  quoiqu'elle  eût  cessé  d'appartenir  aux  seigneurs  de 
cette  maison ,  par  suite  de  la  vendit  ion  que  lui  en  avait  faite 
le  duc  de  Mayenne ,  moyennant  la  somme  de  90,000  1. ,  par 
contrat  du  23  novembre  ioo,3.  L'érection  de  la  terre  de  Sablé 
en  marquisat,  fut  renouvelée  ou  plutôt  confirmée,  par  lettres- 
patentes  de  juin  i656 ,  enregistrées  le  2  août  suivant ,  en 
faveur  d'Abel  Servien  ,  surintendant  des  finances  ;  de  nou- 
veau ,  par  lettres-patentes  de  mars  1711  ,  enregistrées  les  10 
juin  et  23  novembre  de  la  même  année,  en  faveur  de  J.-B. 
Colbert ,  ministre  et  secrétaire  d'état ,  c'est  à  dire  ,  à  chaque 
mutation  par  voie  d'acquêt.  Précigné  et  Bois-Dauphin  (  v.  ci- 
dessus  ,  p.  555  ) ,  compris  de  fait  dans  le  marquisat  de  Sablé , 
entre  les  mains  de  la  famille  de  Laval  Bois-Dauphin  ,  le 
furent  de  droit ,  par  les  lettres  d'érection  ou  de  confirmation  , 
de  juin  i656. 

Nous  renvoyons  à  parler  de  la  composition  et  de  la  juridic- 
tion de  la  terre  et  seigneurie  de  Sablé ,  ainsi  que  des  différents 
fiefs  et  terres  nobles  du  territoire  de  cette  ville ,  après  avoir 
donné  la  nomenclature  de  ses  seigneurs. 

I.  Maison  du  nom  de  Sablé.  La  plus  grande  obscurité 
règne,  sur  l'existence  et  la  filiation  des  premiers  seigneurs,  ou 
de  la  i.re  maison  du  nom  de  Sablé.  G.  Ménage  ,  tout  en  citant 
Alain  ,  de  la  donation  duquel  nous  avons  parlé  plus  haut , 
à  I'hist.  ecclés.  ,  et  qui  vivait  en  649  ,  démontre  ,  comme 
nous  l'avons  dit  nous-même ,  qu'on  ne  peut  le  considérer 
comme  ayant  été  seigneur  de  ce  lieu.  Ménage  établit  égale- 
ment bien  l'existence  d'une  famille  nombreuse,  du  nom  de 
Sablé,  qui  existait  du  io.e  au  n.e  siècle  ,  qu'il  croit  tenir  ce 
nom  des  premiers  seigneurs  de  ce  lieu  ,  mais  dont ,  selon  lui , 
aucun  des  membres  qu'il  cite ,  n'a  possédé  cette  seigneurie. 
Tels  sont  :  Salomon  de  Sablé,  i.er  du  nom,  qui  vivait  à  la 
fin  du  10. e  siècle  et  au  commencement  du  n.e ,  et  eut  un  fils 
nommé  Benard  ,  d'Adélaïs  ,  4-e  fille  de  Giroie  ,  seigneur  de 
Montreuil  en  Normandie  ,  ou  plutôt  de  notre  Montreuil- en- 
Champagne  (  v.  cet  art- ,  p.  198  ) ,  lequel  fut  père  de  Lisiard  ; 
Hervé  de  Sablé  ,  dit  Rasorius ,  et  Geoffroi ,  son  frère  ,  qui 
vivaient  du  temps  de  Salomon  ,  le  premier  desquels  épousa 
Eremburge  de  Montmorency ,  dame  de  Vihers  en  Anjou , 


SABLÉ.  745 

dont  Raoul  et  Bernier  quî ,  tous  deux  ,  périrent  à  la  bataille 
de  Pontlevoy  ,  donnée  le  6  juillet  1016  ,  ainsi  que  leur  frère 
utérin  Hubert ,  dit  aussi  Rasorius  ,  fils  de  Hubert  d'Arné.  Un 
Geoffroi  et  un  Hervé  de  Sablé  ,  cités  dans  un  titre  de  l'abbaye 
de  S'-Aubin  d'Angers  ,  de  la  même  époque  ,  n'ont  point  été 
non  plus  seigneurs  de  Sablé  ,  pas  plus  que  Salomon  11 ,  ni 
Hugues  son  fils  ,  que  Ménage  croit  être  celui  qui  est  qualifié  du 
titre  de  Prévôt  (  d'Anjou  ,  sans  doute  ) ,  dans  une  charte  de 
na3  ,  de  Foulques  le  jeune  ,  comte  d'Anjou ,  et  qui  fut  père 
de  Salomon  III  ;  pas  plus  aussi  que  Gui  et  un  autre  Lisiard 
de  Sablé  ,  un  autre  Gui  et  un  Aimeri ,  cités  tous  quatre  dans 
le  catalogue  des  hommes  renommés  en  Normandie,  depuis 
Guilîanme-le-Conquérant,  jusqu'en  1200.  Il  en  est  de  même 
à  ce  qu'il  paraît ,  d'Albert  ou  d'Albéric  de  Sablé  et  de  ses  trois 
fils  ,  Guillaume  i.er,  Guillaume  il  et  Pierre  ,  cités  dans  un  car- 
tulaire  de  l'abbaye  de  la  Coulure  du  Mans  (v  l'art,  theloche), 
qui  vivaient  sous  l'épiscopat  de  Févêque  Guill.  de  Passavent , 
1 142-1 186;  du  poète  Renaud  de  Sablé,  qui  florissait  en  1260  ; 
de  Gui  ou  Guidon  de  Sablé  ,  cité  au  nombre  des  vassaux  de 
Guillaume  des  Roches  ,  seigneur  de  Sablé  ;  de  Renou  et  de 
Guillaume  de  Sablé,  fondateurs,  vers  io5o  ,  du  prieuré  de 
Brion  ;  d'un  autre  personnage ,  portant  aussi  le  nom  de  Sablé  , 
qui ,  dans  des  procédures  faites  en  Anjou  ,  vers  l'an  1200  , 
prend  le  titre  ftalloé  du  comte  d'Anjou ,  allocatus  comité  Aude- 
gavis  ;  enfin  ,  d'un  Geoffroi  de  Sablé ,  cité  dans  le  registre  des 
Anniversaires  de  l'église  de  S.-Maurille  d'Angers  ,  de  l'année 
i356.  Ménage  considère  tous  ces  personnages  comme  étant 
issus  de  la  i.re  famille  des  seigneurs  de  Sablé  qui  aient  porté 
ce  nom  ,  mais  il  croit  qu'aucun  d'eux  n'a  possédé  cette  sei- 
gneurie. «  Il  est  constant,  dit-il ,  que  ,  dès  io5o  ,  il  n'y  avait 
déjà  plus  de  seigneurs  de  Sablé  de  la  2.e  maison  (  celle  de 
Beaumont),  et  que  de  la  3.e  il  n'y  en  avait  pas  encore, 
Robert,  2.e  fils  de  Robert-le-Bourguignon ,  étant  le  i.er  de 
cette  maison  qui  ait  porté  le  nom  de  Sablé.  Ménage  pense, 
en  définitive  ,  que  c'est  un  frère  de  Salomon  i.er,  dont  nous 
allons  voir  l'héritier  s'allier  avec  la  maison  de  Beaumont , 
qui  était  seigneur  de  Sablé  dans  la  2.e  moitié  du  io.e  siècle  ,  et 
qu'il  avait  épousé  une  nièce  de  Giroie  de  Monlreuil,  beaupèr 
de  Salomon  i.er,  l'une  des  onze  filles  de  sa  sœur  Hildiarde  , 
qui  toutes  furent  mariées  à  des  personnages  de  qualité.  »  Cette 
conjecture  nous  semble  détruite  par  une  charte  de  l'an  957 , 
citée  dans  Y  Art  de  vérifier  les  dates,  et  dans  les  Recherches  sur 
Angers ,  etc. ,  par  J.  F.  Bodin  ,  par  laquelle  Foulques  11  , 
comte  d'Anjou  ,  donne  la  terre  de  Sablé  dans  le  Maine  ,  à 
Humbert-le- Veneur  ,  son  5,e  fils,  ce  qui  semble  démontrer 


746  SABLÉ. 

que,  vers  la  moitié  du   io.°  siècle,  cette   seigneurie  était 
possédée  par  les  comtes  d'Anjou. 

II.  Maison  de  Beaumont.  se  i.°  raoul  de  beaumont.  De 
ce  qui  précède ,  il  résulte  qu'une  héritière  de  la  terre  de  Sablé , 
dont  le  nom  n'est  point  indiqué  par  les  historiens  ,  mais  qui 
paraîtrait ,  d'après  ce  qu'on  vient  de  lire  ,  avoir  été  une  fille 
de  Humbert-le-Veneur ,  en  épousant  Raoul  ,  vicomte  du 
Mans  ,  qui  vivait  en  g5o  ,  lui  porta  la  terre  de  Sablé.  Il  est 
à  remarquer  que  G.  Ménage  donne  au  mari  de  cette  héritière 
de  la  terre  de  Sablé  ,  tantôt  le  nom  de  Hubert  (  Hist  de  Sablé , 
liv.  il,  p.  14  ,  18  )  ,  tantôt  celui  de  Raoul  (  Généalogies  placées 
à  la  fin  du  même  ouvrage  ).  Ce  dernier  nom  paraît  êlre  le 
véritable.  =  2.0  gécffroi  de  Sablé  ,  dit  le  Vieux ,  leur  fils , 
acheta  Solesmes  de  Raoul ,  son  frère  de  père  ,  et ,  en  1010  , 
y  fonda  un  prieuré  (  v,  cet  art.  ).  Suivant  le  P.  Anselme  , 
Raoul  i.er  du  nom,  vicomte  du  Mans  ,  seigneur  de  Beaumont 
et  de  Solesmes  ,  était  fils  d'un  autre  Raoul ,  vicomte  du  Mans , 
et  d'une  fille  des  premiers  seigneurs  de  Beaumont  ;  d'où  il 
suit ,  qu'étant  frère  de  père  de  Geoffroi ,  seigneur  de  Sablé  , 
qui  était  son  aîné ,  issu  du  premier  mariage  de  Raoul  avec 
l'héritière  de  la  maison  de  Sablé ,  Raoul ,  issu  du  second 
mariage ,  avec  l'héritière  de  la  seigneurie  de  Beaumont  , 
ayant  hérité  de  cette  seigneurie  du  chef  de  sa  mère  ,  se  trouve 
être  le  premier  de  sa  famille  qui  ait  accolé  le  titre  de  vicomte 
de  Beaumont  à  celui  de  vicomte  du  Mans,  d'où  le  nom  de 
Raoul  i.er.  Ce  titre  de  vicomte  de  Beaumont ,  est  évidemment 
usurpé,  puisque  celte  terre  n'étant  point  alors  titrée  comté,  ni 
vicomte  ,  ne  pouvait  conférer  le  titre  de  vicomte  à  ses  sei- 
gneurs ;  mais  il  était  purement  conventionnel  :  c'était  un  abus 
passé  en  usage  ,  ce  qui  justifie  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut 
(  p.  64.8  ) ,  à  l'article  Rouessé-Vassé,  en  parlant  de  Henri- 
François  de  Vassé  ,  qui  n'avait  pu  prendre  également  de  titre 
de  marquis  de  Vassé  ,  cette  terre  n'ayant  point  été  érigée  en 
marquisat ,  que  parce  qu'il  tenait  le  titre  de  marquis  d'une 
autre  terre  seigneuriale ,  celle  de  Ballon.  C'est  ce  Geoffroi  de 
Sablé  ,  qui  fit  reconstruire  en  pierre  les  deux  églises  parois- 
siales de  Sablé  ,  qui ,  dit-on  ,  l'étaient  précédemment  en  bois. 
Marié  à  Adélaïs  ,  dont  le  nom  de  famille  est  ignoré  ,  Raoul  en 
eût  Avoise ,  son  unique  héritière ,  qui  fit  passer  la  terre  et 
seigneurie  de  Sablé  dans  la  maison  de  Nevers. 

III.  Maison  de  Nevers.  sa  3.°  robert-le-bourguignon. 
Avoise  de  Sablé  ,  surnommée  Blanche ,  fut  mariée  à  Robert- 
le- Bourguignon  ,  fils  de  Renault  i.er,  comte  de  Nevers,  et 
d'Adèle  de  France  ,  fille  du  roi  Robert  et  de  Constance  ,  aussi 
surnommée  Blanche  ,  fille  de  Guillaume  v ,  comte  d'Arles  et 


SABLÉ.  747 

de  Provence ,  et  d'Adèle  d'Anjou  ,  portant  également  le  sur- 
nom de  Blanche.  Le  comte  d'Anjou,  qui  avait  fait  ce  mariage , 
donna  à  Avoise  la  baronnie  de  Craon  en  Anjou,  confisquée 
sur  Guérin  et  sur  Suhard  le  jeune  ,  qui  en  étaient  seigneurs. 
Après  la  mort  d'Avoise  ,  dont  il  eut  cinq  enfants  ,  qui  tous 
portèrent  le  nom  de  Craon,  à  l'exception  du  3.e ,  Robert, 
seigneur  de  Sablé  ,  dont  il  sera  parlé  plus  bas  ,  Robert-le- 
Bourguignon  épousa,  vers  l'an  1078  ,  Berthe  ,  fille  unique  de 
Guérin ,  sire  de  Craon  ,  dont  il  n'eut  point  d'enfants ,  en 
même  temps  que  Renaud ,  dit  aussi  le  Bourguignon  ,  le  second 
de  ses  fils  ,  et  qui  en  devint  le  premier  ,  Geoffroi  ,  son  aîné , 
étant  mort  jeune  et  sans  enfants  ,  épousa  Ennoguen ,  fille  de 
Robert ,  seigneur  de  Vitré  ,  et  de  Berthe  ,  dame  de  Craon , 
double  alliance  qui  fit  cesser  les  dissentions  entre  la  maison 
de  Craon  et  celle  d'Anjou ,  qui  avaient  amené  la  confiscation 
de  la  baronnie  de  Craon  ,  qu'elles  rendirent  nulles.  Robert-le- 
Bourguignon  et  Avoise  sa  femme,  ainsi  qu'on  l'a  vu  plus  haut, 
donnèrent  à  l'abbaye  de  Marmoutier,  par  un  acte  du  6  des  ides 
d'août  1067,  la  chapellenie  du  château  de  Sablé,  qui  servit  à  la 
fondation  du  prieuré  de  S,-Nicolas  ,  et  les  deux  églises  parois- 
siales de  Sablé.  Robert  fit,  en  1097,  le  voyage  de  la  Terre- 
Sainte,  auquel,  malgré  son  grand  âge,  le  pape  Urbain  II  le  dé- 
termina par  ses  instances,  et  où  il  mourut,  vers  l'an  1098.  4-0=: 
Robert  II ,  son  3e  fils ,  surnommé  le  Bourguignon  ,  comme 
son  père  ,  et  aussi  Vestrol,  dans  l'accord  qui  eut  lieu  à  Sablé  , 
entre  les  religieux  de  Marmoutier  et  ceux  de  la  Couture  du 
Mans  ,  épousa  Hersande ,  fille  d'Herbert ,  seigueur  de  la  Suze  , 
dont  il  eût  quatre  enfants ,  mariage  qui  fit  passer  la  terre  de  la 
Suze  (  v,  cet  art.  ) ,  dans  la  maison  de  Sablé.  Robert  fit , 
comme  son  père ,  le  voyage  de  la  Terre-Sainte ,  et  y  mourut 
vers  l'an  1 110.  =  5.°  listard  ,  seigneur  de  Sablé,  de  la  Suze, 
de  Briolé  ,  de  Châteauneuf-sur-Sarthe,  suivit  le  comte  d'An- 
jou et  du  Maine  ,  Geoffroi  Plantagenet ,  dont  il  commanda 
l'avant-garde  à  la  bataille  de  Séez ,  dite  d' Alençon  ,  donnée 
en  11 18  ,  puis  lui  fit  la  guerre,  avec  son  fils  aîné  Robert.  Il 
mourut  vers  l'an  1 145.  Il  avait  épousé  Thiphaine,  surnommée 
Chevrière ,  dame  de  Briolé ,  fille  aîné  de  Geoffroi  ,  seigneur 
de  Briolé  et  de  Châteauneuf,  et  eut  trois  fils,  dont  les  deux 
plus  jeunes  moururent  sans  avoir  été  mariés.  =  6.°  robert  m, 
sire  de  Sablé  ,  de  la  Suze  et  de  Briolé  ,  avait  été  élevé  avec 
Geoffroi  Plantagenet ,  qui  lui  rendit  les  châteaux  qu'il  avait 
pris  lors  de  la  guère  que  lui  avait  faite  son  père  et  lui-même  , 
ce  qui  n'empêcha  pas  Robert  de  prendre  de  nouveau  les  armes 
contre  ce  généreux  prince,  en  n35.  Fondateur  de  l'abbaye 
de  Bellebranche  ,  dans  la  paroisse  de  S.-Brice  prèsSablé ,  le 


748 


SABLE. 


27  juillet  n5a,  Robert  avait  épousé  Hersande ,  qui  était, 
à  ce  qu'on  croit,  de  la  maison  d'Antenaise  ,  et  en  eut  trois 
enfants  ,  Robert  iv  qui  suit ,  Geoffroi ,  enterré  dans  l'église 
du  prieuré  de  Solesmes  (  v.  cet  art.  ) ,  où  existe  encore 
sa  statue  en  pierre  ,  et  Hersande ,  religieuse ,  en  1 183  ,  à  l'ab- 
baye du  Ronceray  d'Angers  Les  auteurs  n'indiquent  point 
l'époque  de  la  mort  de  Robert  III.  =  7.°  Robert  iv  ,  son  fils  , 
sire  de  Sablé,  de  la  Suze,  de  Briolé,  etc.,  fonda,  en  1189,  ^e 
concert  avec  P.  de  Brion,  son  parent,  l'abbaye  du  Gaut ,  dite 
aussi  du  Bois-Renou  et  du  Perrai-Neuf ,  dans  la  paroisse  de 
Précigné  (  v.  cet  art.).  Vers  l'an  1 190,  Robert  suivit  Richard- 
Cœur-de-Lion  en  Palestine  ,  et  fut  chargé  du  commandement 
de  sa  flotte  forte,  de  74  grands  vaisseaux  ;  se  fit  chevalier  de 
l'ordre  du  Temple ,  dont  il  devint  grand-maître,  charge  qu'il 
occupa,  depuis  1190,  jusqu'à  la  fin  de  l'année  1195.  11  avait 
épousé  Clémence  ,  fille  de  Gautier  de  Mayenne  et  sœur  de 
Juhel  il ,  et  en  eut  trois  enfants,  Gui ,  seigneur  de  Cornillé  , 
qui  vivait  en  1190  et  mourut  sans  postérité  ;  Marguerite,  dame 
de  Sablé ,  dont  l'art,  suit  ;  et  Philippe  ,  qui  fut  mariée  à 
Geoffroi  de  Mastas  ou  de  Marsac,  dit  Marceau. 

IV.  Maison  des  Roches.  =  8.°  Guillaume  des  roches. 
Marguerite ,  fille  de  Robert  m ,  devenue  dame  de  Sablé  par 
l'entrée  de  son  père  dans  l'ordre  du  Temple,  et  par  la  mort  de 
son  frère  aîné,  épousa  Guillaume  des  Roches,  sénéchal  héré- 
ditaire d'Anjou  ,  de  Touraine  et  du  Maine  ,  l'un  des  hommes 
les  plus  renommés  et  les  plus  considérables  de  l'époque , 
lequel  mourut  en  1222  ,  et  fut  enterré  avec  grande  solennité  , 
dans  l'abbaye  de  Bonlieu  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  à  cet  art. 
(1-174.  ).  Elle-même  mourut ,  en  1209  ,  et  fut  inhumée  dans 
l'abbaye  du  Perray-lNeuf ,  à  la  fondation  de  laquelle  elle  avait 
contribué  avec  son  mari  (  v.  cet  art.,  p.  392). 

V.  Maison  de  Craon  ou  de  Nevers,  pour  la  2.e  fois.  = 
9.0  amauri  i.er  de  craon.  Jeanne ,  fille  aînée  de  Marguerite 
de  Sablé  et  de  Guill.  des  Roches ,  épousa  Amauri  i.er  de 
Craon ,  fils  de  Maurice  de  Craon  et  d'Isabelle  de  Meulan  ,  et 
arrière  petit-fils  de  Renaut ,  fils  aîné  de  Robert-le-Bour- 
guignon.  Non-seulement  Jeanne  porta  à  son  mari  la  terre 
de  Sablé  ,  mais  encore  la  charge  de  sénéchal  héréditaire  d'An- 
jou ,  de  Touraine  et  du  Maine.  Cette  alliance  rendit  Amauri 
le  plus  puissant  seigneur  de  ces  provinces ,  à  tel  point  qu'il 
osa  faire  la  guerre  au  duc  de  Bretagne,  P.  de  Dreux,  surnommé 
Mauclerc.  Amauri ,  qui  était  un  homme  accompli  de  corps  et 
d'esprit,  disent  les  chroniqueurs  ,  mourut  le  12  mai  1226  ,  et 
fut  inhumé  dans  l'église  de  la  Roc  ,  en  Anjou ,  fondée  par 
Renaut  de  Craon  son  bisaïeul.  =  io.°  Maurice  iv,  fils  de 


SABLE.  74g 

Jeanne  et  d' Amauri  i.er  de  Craon  ,  fut ,  après  son  père  ,  seign. 
de  Craon  et  de  Sablé ,  et  sénéchal  héréditaire  des  trois  pro- 
vinces. On  croit  qu'il  épousa  une  femme  appelée  Jeanne  ,  dont 
le  nom  de  famille  est  ignoré,  laquelle  donna  naissance  à  Amauri 
et  à   Maurice  qui  suivent.  =  n.°  amauri  il ,  leur  fils   aîné  , 
héritier  des  terres  de  Craon  et  de  Sablé  ,   de  la   charge   de 
sénéchal  héréditaire  d'Anjou  ,  etc. ,  fut  marié  à  Iolande ,  fille 
de  Jean  ,  comte  de  Dreux  ,  et  de  Marie  de  Bourbon.  Il  mourut 
sans  enfants  ,  avant  le  mois  d'août  1269.  :=  12.0  Maurice  v  , 
son  frère  puisné,  héritier  de  ses  biens  et  de  sa  charge ,  mourut 
en   1282,   laissant  d'Isabelle,  fille  de  Hugues  de  Lusignan  , 
comte  de  la  Marche  ,  et  d'Isabelle  d'Angoulême  ,  V.e  de  Jean- 
sans-  Terre,  =  i3.°  Maurice  vi,  héritier  des  terres  de  Craon, 
de  Sablé  ,  de  la  charge  de  sénéchal  héréditaire  d'Anjou  ,  etc.  j 
seigneur  de  la  Suze,  de  Briolé,  de  Chantocé  et  d'Ingrande , 
qui  épousa  Mahaut  de  Malines ,  fut  envoyé  en  ambassade  en 
Angleterre  par  le  roi  Philippe-le-Bel,  mourut  au  retour ,  en 
1292,  et  fut  enterré  le  premier  dans  la  chapelle  de  S.-Jean- 
Baptisle ,  dite  de  Craon,  de  l'église  des  cordeliers  d'Angers, 
qu'il  avait  fait  bâtir ,  ainsi  qu'un  enfeu ,  infodium  ,  pour  la  sé- 
pulture de  ceux  de  sa  maison.  Par  son  testament,  du  i.er  février 
1292  ,  il  assigna  «  pour  la  pourvoyance  de  Yost  de  sa  femme 
et  de  ses  enfants  ,  le  chasteau  de  Sablé  ,  la  ville  de  Prescigné 
et  les  appartenances  desdits  lieux  ,  et  3oo  /.  de  rente  à  prendre 
sur  Chasteauneuf  ;  »  lesquelles  choses  il  lui  donne  pour  la  valeur 
de  1,000  /.  de  rente  durant  le  bail  (  la  tutelle  )  de  ses  enfants  , 
sans  qu'il  puisse  porter  préjudice  à  son  douaire  ,  assigné  sur 
le  chat,  de  Sablé,  par  lettres-patent,  de  1277.  =:  i4-.°  amauri 
III,  son  fils  aîné  ,  est  celui  qui,  n'étant  âgé  que  de  onze  ans  , 
voulut  remplir  la  charge  dont  il  était  tenu,  en  sa  qualité  de  ba- 
ron de  Craon  ,  lors  de  l'intronisation  de  l'év.  d'Angers.  Guill. 
le  Maire  ,  comme  l'un  des  quatre  barons  chargés  de  porter  le 
prélat  (  v.  Biogr.  ,  xxv  ).   C'est  lui  aussi  qui,  par  lettres  du 
26  juin  i36o  ,   rapportées  plus  loin  .  accorde  ou  plutôt  vend 
aux  bourgeois  de  Sablé  ,  la  permission  de  chasser  les  lapins 
des  garennes  de  son  château  ,  dont  ils  étaient  incommodés. 
En    i323  ,  Amauri,   qu'on  peut  croire  avoir  été  fort  hesoi- 
gneux  d'argent ,  cède  au  roi  Charles-le-Bel,  la  charge  de  sé- 
néchal héréditaire  de  Touraine  et,  en  i33o,  celle  de  sénéchal 
d'Anjou  et  du  Maine  ,  pour  i,5oo  1.  de  rente  ,  assignées  sur 
Marenne  en  Saintonge.  11  mourut  le  26  janvier  i332,  laissant 
des  enfants  de  ses  deux  mariages,  avec  Isabelle,  dame  de  Ste- 
Maure  ,  et  avec  Beatrix  ,  fille  de  Jean ,  comte  de  Roucy  et  de 
Jeanne  de  Dreux.  =  i5.°  Maurice  viii,  l'aîné  des  enfants  du 
premier  mariage   d'Amauri   m  ,  seigneur  de  Craon   et  de 


75o  SABLÉ. 

Sablé ,  épousa  Marguerite  de  Mello  et  mourut ,  suivant  A. 
Duchesne  ,  le  8  août  i33o ,  c'est-à-dire  18  mois  avant  son 
père.  S'il  a  été  seigneur  de  Sablé  ,  il  faut  que  celui-ci  lui  en 
ait  abandonné  la  jouissance  de  son  vivant.  Nous  le  portons 
comme  tel,  dans  le  doute,  à  l'imitation  de  tous  les  historiens 
de  Sablé.  =  16.0  amauri  IV,  baron  de  Craon  et  de  Sablé, 
capitaine  souverain  en  Touraine  ,  en  Anjou,  au  Maine  et  en 
Basse-Normandie  ,  pour  le  roi  Jean ,  avec  lequel  il  fut  fait 
prisonnier  a  la  journée  de  Poitiers,  le  19  septembre  i356. 
Il  se  maria  avec  Perrenelle  ,  vicomtesse  de  Thouars,  mourut 
sans  enfants,  le  3o  mai  1373 ,  et  fut  enterré  dans  la  chapelle 
de  Craon  de  l'église  des  cordeliers  d'Angers  ,  où  on  lisait  son 
épitaphe  ,  effacée  par  le  temps ,  et  dont  on  n'a  pu  conserver 
que  ces  deux  vers  : 

c  Large  ,  piteux  ,  miséricords , 

a  A  toutes  gens,  et  vifs,  et  morts.  » 

Il  donna  la  terre  de  Brûlon  (  v.  cet  art.  ) ,  à  Guillaume  de 
Malefêlon  ;  la  ville  et  le  château  de  Sablé,  par  acte  du  2  janv. 
i3yi  ,  à  Louis  l.er,  duc  d'Anjou,  de  Touraine  et  comte  du 
Maine  ,  roi  de  Naples  et  de  Sicile  ,  avec  la  Chesnaie-Vert  et 
les  Garennes  ,  et  lui  vendit  Précigné  et  tout  le  domaine  de 
Sablé  ,  à  l'exception  de  Daumerai ,  sous  la  réserve  de  la 
jouissance  sa  vie  durant ,  et  à  la  condition  de  récompense 
envers  ses  héritiers  ,  en  terres  de  pareille  valeur  ,  situées  en 
Anjou,  en  Touraine  ou  au  Maine  (v.  l'art,  précigné  ).  On 
trouve,  dans  le  testament  de  J.  de  Lessillé,  seign.  de  Juigné, 
rapporté  à  l'art,  de  ce  lieu  (n-568),  et  dont  un  extrait  est  plus 
haut ,  un  passage  relatif  à  Amauri  ni  ,  ainsi  conçu  :  «  Item  : 
ge  veuil  et  commande  que  deux  messes  soient  dites  et  célébrées 
pour  l'ame  de  feu  Bfl-  Almauri ,  jadis  sire  de  Craon  ,  darrain 
trépassé  ,  dont  Dieu  ait  Tarne.  »  Amauri ,  dans  son  testament , 
avait  désigné  J.  de  Lessillé  ,  pour  l'un  de  ses  quatre  exécuteurs 
testamentaires.  Isabeau  de  Craon  ,  sa  sœur  et  son  héritière  , 
veuve  de  Gui  xi  de  Laval  et  femme  de  L.  de  Sully  ,  décédée  le 
2  février  i3g4,  ayant  fait  cession  au  même  prince ,  le  i5 
juin  1376  ,  de  tous  ses  droits  sur  les  terres  de  Sablé  et  de 
Précigné  ,  pour  10,000  f.  d'or,  la  ligne  directe  de  la  seconde 
maison  de  Craon  ,  descendant  de  Robert- le-Bourguignon  ,  se 
trouva  éteinte ,  et  la  terre  de  Sablé  passa  en  entier  dans  la 
maison  d'Anjou. 

VI.  Maison  d'Anjou.  a=  17.0  louis  i.er  d'Anjou,  second 
fils  du  roi  Jean ,  et  frère  de  Charles  v,  régent  de  France  pen- 
dant la  minorité  de  Charles  VI  ,  épousa,  le  9  juillet  i36o, 
Marie  de  Bretagne,  fille  de  Charles  de  Châtillon,  comte 


SABLÉ.  75i 

de  Blois,  et  de  l'héritière  de  Bretagne,  Jeanne ,  surnommée 
la  Boiteuse ,  et  mourut  a  Buri ,  dans  le  royaume  de  Naples , 
le  20  déc.  i384  (v.  biogr.  ,  cxn).  sa  18.0  louis  ii,  son  fils 
et  son  successeur  dans  ses  diverses  souverainetés,  réelles  ou 
prétendues ,  posséda  après  lui  la  terre  de  Sablé  ;  mais  ayant 
besoin  d'argent  pour  la  conquête  des  royaumes  de  Naples  et 
de  Sicile ,  sa  mère ,  tant  en  son  nom  que  comme  tutrice  de 
ses  autres  enfants,  la  vend  à  P.  de  Craon  ,  par  acte  passé  à 
Aix  en  1390,  pour  5o,ooo  f.  d'or.  Quoique  le  contrat  de 
cette  vendition  fut  pur  et  simple ,  il  paraît  qu'une  condition 
de  réméré  fut  stipulée  par  d'autres  actes. 

VII.  Maison  de  Craon,  pour  la  3.e/o/s.  =  ig.°  pierre  de 
craon,  seign.  de  la  Ferté-Bernard ,  de  Brunetel  et  de  Maisy, 
fils  de  Guill.de  Craon,  surnommé  le  Grand,  fit,  par  cette 
acquisition  ,  passer  pour  la  4»e  fois  la  terre  de  Sablé  dans  la 
maison  de  Nevers,  et,  pour  la  3.e  fois,  dans  celle  de  Craon. 
Ayant  projeté  de  se  venger  du  connétable  Olivier  de  Clisson , 
dont  il  croyait  avoir  à  se  plaindre,  en  attentant  à  sa  vie,  et 
craignant  avec  raison  les  conséquences  fâcheuses  du  crime 
qu'il  méditait ,  il  cède  la  terre  de  Sablé  ,  pour  cinquante- 
huit  cent  francs  d'or  à  Jean  IV,  duc  de  Bretagne,  son  cousin , 
par  acte  passé  à  Bourg-Nouvel ,  tant  en  son  nom  qu'en  celui 
de  Jeanne  de  Châtillon  sa  femme  et  d'Antoine  son  fils, 
le  1 1  mai  i3o,2 ,  par  devant  J.  Tamiot  et  J.  le  Béralier ,  no- 
taires. (  V.  l'art.  FERTÉ-BERNARD.  ) 

VIII.  Maison  de  Bretagne  =20.°  je  an  iv,  dit  le  Vaillant^ 
comte  de  Montfort ,  et  de  Richemont ,  fils  de  P.  de  Dreux , 
surnommé  Mauclerc,  devint,  par  cette  cession  réelle  ou  si- 
mulée, seigneur  de  Sablé,  mais  pour  bien  peu  de  temps , 
Marie  de  Bretagne,  mère  et  tutrice  de  Louis  il,  en  ayant 
opéré  le  retrait  dans  le  délai  fixé  par  l'acte  de  réméré  , 
stipulé  lors  de  la  vendition  faite  à  P.  de  Craon.  Sa  procura- 
tion pour  ce  retrait,  est  datée  d'Avignon ,  le  2  5  mai  i3g4. 

IX.  Maison  d'Anjou,  pour  la  2.e  fois.zr:  21.0  louis  h 
d'Anjou  ,  devenu  possesseur  une  seconde  fois  de  la  terre 
de  Sablé  ,  ne  la  conserva  pas  long-temps.  Ses  tentatives  de 
conquête  du  royaume  de  Naples  et  de  Sicile  (  v.  biogr.  cxiv)  , 
lui  occasionnant  un  nouveau  besoin  d'argent ,  Marie  de  Bre- 
tagne ,  par  contrat  du  2  5  mai  i3g4  ,  vendit  de  nouveau 
cette  terre ,  sous  la  condition  d'un  réméré  de  quatre  ans , 
à  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  fils  de  Charles  V,  et  frère 
de  Charles  VI ,  pour  la  somme  de  25,ooo  f.  d'or. 

X.  Maison  d'Orléans.  =  22.0  louis  de  france  ,  duc 
d'Orléans,  comte  de  Valois  et  de  Beaumont ,  devenu  sei- 
gneur de  Sablé  par  cette  acquisition,  est  le  même  qui  fut 


75: 


SABLE. 


assassiné  à  Paris,  le  23  nov.  14.07  ,  par  ordre  du  duc  de 
Bourgogne  ,  événement  qui  donna  lieu  à  la  longue  guerre 
suscitée  par  les  dissentions  des  Bourguignons  et  des  Arma- 
gnacs ,  dont  la  province  du  Maine  et  la  ville  de  Sablé , 
en  particulier,  eurent  tant  à  souffrir.  Le  roi,  son  frère,  lui 
avait  fait  don  de  la  terre  de  la  Ferté-Bernard ,  confisquée  sur 
P.  de  Craon  ,  après  sa  tentative  d'assassinat  sur  Olivier  de 
Clisson  ,  en  i3o,3. 

XI.  Maison  d'Anjou,  pour  la  3. e  fois,  rz  23.°  Louis  11 
d'Anjou.  Marie  de  Bretagne  ayant  opéré ,  pour  la  seconde 
fois  ,  le  reirait  de  la  terre  de  Sablé  ,  dans  le  délai  stipulé  par 
le  contrat  de  cession  au  duc  d'Orléans  ,  Louis  11  son  fils ,  en 
redevint  de  nouveau  possesseur.  Mort  l'avant  dernier  jour 
d'avril  14.17 ,  ce  prince  fut  enterré  le  i.ermai  suivant,  dans 
l'église  de  S.-Maurice  d'Angers,  Il  avait  épousé  Yolande 
d'Arragon  ,  dont  il  eut  trois  fils  ,  Louis,  Bené  et  Charles  ,  et 
autant  de  filles  (  v.  biogr. ,  cxiv  ).  =  2^.°  Louis  m,  son  fils 
aîné  ,  posséda  après  lui  la  terre  de  Sablé.  Il  mourut  ,  en 
i434  ,  sans  laisser  d'enfants  de  son  mariage  avec  Marguerite 
fille  d'Ame  de  Savoie.  =  25.°  René  d'Anjou  ,  duc  de  Bar , 
hérita  de  son  frère  aîné ,  entre  autre  biens ,  de  la  terre  de 
Sablé.  En  i44-i  »  du  consentement  du  roi  Charles  VII,  qui 
avait  épousé  sa  sœur  Marie  ,  il  fait  don  à  Charles  ,  comte  de 
Mortain  ,  son  frère  puîné  ,  du  comté  du  Maine  ,  et ,  en 
outre,  des  terres  de  Château-du-Loir ,  de  la  Ferté-Bernard 
et  de  Mayenne-la-Juhée  ,  pour  la  part  qui  lui  pouvait  appar- 
tenir dans  la  succession  de  Louis  11  leur  père  ,  et  dans  celle  de 
Louis  ni ,  leur  frère  aîné  ,  mais  seulement  à  vie  et  à  charge 
de  réversion  ,  à  la  mort  de  Charles ,  en  cas  qu'il  n'eût  que 
des  filles,  aux  héritiers  de  René,  moyennant  que  les  héri- 
tiers de  ceux-ci  donneraient  à  ceux  de  Charles ,  la  terre  de 
la  Roche- sur- Yon,  et  4*000  écus  d'or,  et  à  condition  encore, 
que  Sablé  serait  ensuite  entièrement  de  la  province  d'Anjou. 
René  d'Anjou ,  connu  dans  l'histoire  sous  le  nom  du  bon  roi 
René  (biogr.  ,  cxx )  ,  avait  épousé  d'abord  Isabelle  ,  fille  de 
Charles ,  duc  de  Lorraine  et  de  Marguerite  de  Bavière ,  et , 
en  secondes  noces ,  Jeanne  ,  fille  de  Gui  xiv  de  Laval , 
sire  de  Vitré,  et  d'Isabelle  de  Bretagne.  Il  mourut  le  10 
juill.  i4-8o,  laissant  de  son  premier  mariage  Yolande,  mariée 
à  Ferri  de  Lorraine,  comte  de  Vaudemont.  =  26.0  Charles  IV 
d'Anjou,  que  l'on  appelle  aussi  Charles  l.er,  comme  comte 
du  Maine ,  parce  qu'il  ne  le  fut  point  d'Anjou  ,  comme  ses 
frères  et  son  père  ,  devint ,  par  la  donation  de  René  ,  sei- 
gneur de  Sablé.  Comme  ce  dernier,  il  fut  marié  deux  fois, 
d'abord ,  à  Cambelle  Ruffo  ,  duchesse  de  Sesse  ,  dont  il  n'eût 


SABLÉ.  753 

point  d'enfants  ;  ensuite  ,  à  Isabeau  de  Luxembourg ,  dont 
Charles  v  d'Anjou  ou  Charles  H,  comte  du  Maine,  et  Louise, 
mariée  à  Jacques  d'Armagnac,  duc  de  Nemours,  décapité 
à  Paris  le  4  août  i477-  H  eu*  en  outre  trois  enfants  na- 
turels, dont  un,  Louis  d'Anjou,  connu  sous  le  nom  de  marquis 
de  Mézières ,  devint  gouverneur  du  Maine  et  du  château  de 
Sablé  Mort  à  Aix  ,  le  10  avril  i^jï,  Charles  fut  enterré 
dans  la  cathédrale  du  Mans,  où  se  trouve  encore  son  tom- 
beau (  biogr  ,  cxvi).  Dans  les  Mémoires  de  Miroménil , 
intendant  de  Tours ,  dressés  en  1697,  pour  l'instruction  du 
duc  de  Bourgogne,  il  est  dit,  en  parlant  de  la  province 
d'Anjou  :  «  Après  la  mort  de  René  ,  dernier  duc  d'Anjou 
«  de  celte  famille,  Charles,  duc  de  Calabre,  son  neveu, 
«  renonça  au  duché  d'Anjou  en  faveur  du  roi  Louis  XI , 
»>  qui  lui  donna  le  comté  de  Beaufort- en- Vallée  ,  Mirebeau  , 
«  Sablé  et  la  Rocheguyon.  » 

XII.  Maison  de  France.  =:  27.0  louis  xi.  Après  la  mort 
de  Charles,  le  roi  Louis  XI  s'empare  de  la  baronnie  de 
Sablé  ,  prétendant  qu'elle  n'avait  été  possédée  qu'à  titre  d'apa- 
nage ,  par  René  d'Anjou  et  par  Charles  son  frère ,  et  qu'elle 
devait  faire  retour  à  la  couronne  de  France  :  mais  peu  de 
temps  après,  il   la   rendit  au  fils  du  dernier  possesseur. 

XIII.  Maison  d'Anjou  ,  pour  la  ^  fois.  s=  28.0  Charles  v 
d'Anjou  ou  Charles  il,  fils  de  Charles  IV  ou  Charles  i.er, 
entre  en  possession  de  la  terre  de  Sablé ,  par  la  renoncia- 
tion qu'en  fit  Louis  XI.  N'ayant  point  eu  d'enfants  de  son 
mariage  avec  Jeanne  de  Lorraine ,  fille  aînée  du  comte  de 
Vaudernont ,  sa  parente  ,  il  institue  par  son  testament,  du  10 
déc.  i4Bi  ,  le  roi  Louis  XI  pour  son  héritier  universel, 
et  meurt  à  Aix  le  lendemain. 

XIV.  Maison  de  France,  pour  la  1 S  fois  :  =  29.  louis  xi. 
En  vertu  de  cette  institution,  le  roi  Louis  XI  entre  de  nou- 
veau en  possession  de  Sablé.  =  3o,°  Charles  viif.  Celte  terre 
passe  après  la  mort  de  ce  prince,  arrivée  le  29  août  i483, 
à  Charles  V1I1 ,  son  fils  ;  mais  ,  celui  ci  ayant ,  l'année  sui- 
vante ,  rappelé  les  enfants  de  Jacq.  d'Armagnac  ,  et  leur 
ayant  restitué  les  biens  de  leur  aïeul ,  Charles  i.er  d'Anjou , 
Sablé  entra  dans  la  possession  de  ceux-ci. 

XV.  XVI.  Maisons  d'Armagnac  et  de  Lorraine  =: 
3i.°,  32.°,  33.°,  34.0  35.°  En  conséquence  de  la  restitution 
des  biens  de  leur  aïeul,  par  Charles  VIII,  les  enfants  de  Jacq. 
d'Armagnac,  au  nombre  de  cinq,  prirent  possession  de  la 
terre  de  Sablé,  d'abord  indivisément.  C'étaient  jean,  louis  , 
marguerite,  femme  de  P.  de  Rohan ,  seigneur  de  Gié  ; 
Catherine,   mariée  à   Jean  de    Bourbon;   et  charlotte, 

IV  48 


754  SABLÉ. 

femme   de   Charles  de   Rohan.  Il  paraît  que    Jean ,  l'aîné 
d'entre  eux,  en  devint  ensuite  seul  possesseur,  de  i488  à 
14.91  :  elle  passa  après  sa  mort  à  son  frère  Louis ,  et ,  après 
celui-ci,   à   Charles  de  Rohan ,  mari   de  Charlotte,   qu'on 
voit,  dans  un  titre  de  l'an  i5i4,  prendre  le  titre  de  seign.  de 
Sablé.  s=  36.°  D'un  autre  côté,  retœ  n ,  duc  de  Lorraine, 
fils  de  Ferri ,  comte  de  Yaudemont  et  d'Yolande  d'Anjou, 
avait    revendiqué  la  terre  de  Sablé ,    dès  après  la  mort  de 
Charles  iv  d'Anjou  ,  oncle  de  sa  mère,  en  vertu  de  la  clause 
de  réversion  stipulée  dans  l'acte  de  la  donation  faite  par  le 
roi  René  à  celui-ci ,  et ,  par  un  arrêt  du  parlement  de  Paris , 
rendu  vers  i^86,  Sablé  lui  fut  adjugé  en  vertu  de  celte  clause. 
René  éleva  aussi  des  prétentions  sur  les  duchés  d'Anjou ,  de 
Bar  et  le  comté  de  Provence  ;  mais  celles-ci  ne  sont  point  de 
notre  objet.   Marié  d'abord  à  Jeanne  d'Harcourt ,  dont  il  se 
sépara  ,  il  épousa  ensuite  ,  en  i£88  ,  par  dispenses  du  pape  , 
Philippe  de  Gueldres,  dont  il  eut  deux  fils,  et  mourut  en  i5o8. 
s=  87.°  A3STOINE ,  duc  de  Lorraine,  étant  né  avant  la  disso- 
lution du  premier  mariage  de  son  père ,  Claude ,  son  frère 
puisné ,  après  la  mort  de  celui-ci,  prétendit  lui  disputer  le 
duché  de  Lorraine,  prétention  dans  laquelle  il  échoua.  =38. ° 
Claude  de  Lorraine.  Antoine,  resté  possesseur  du  duché  de 
Lorraine ,  céda  à  Claude  son  frère  ,  toutes  les  terres  possé- 
dées en  France  par  leur  père ,  ce  qui  rendit  celui-ci  seigneur 
de  Sablé,  dont  il  était  en  possession  en   i54-7»  Claude  étant 
venu  habiter  la  France,  se  mit  au  service  du  roi  François  Ier. 
Sa  femme,  Antoinette  de  Bourbon  ,  fille  aînée  de  François, 
comte  de  Vendôme,  donna  à  l'église  de  1S.-D.  de  Sablé  un 
soleil  ou  ostensoir  en  or,  en  commémoration  de  quoi  une 
prière  était  faite  pour  le  repos  de  son  ame  ,   par  le  curé 
de  cette  paroisse ,  à  la  station  du  Cimetière-Dieu  ,   le  jour 
de  la  fête  du  S.-Sacrement.  Claude  avait  fait  unir  la  terre 
de  Sablé,  avec  celle  de  la  Ferté-Bernard,  à  celle  de  Mayenne, 
pour  leur  érection  en  marquisat  sous  ce  dernier  nom ,  ainsi 
qu'on  l'a  vu  plus  haut.  =  3g. °  frarçois  de  Lorraine,  leur 
fils,  duc  de  Guise  et  prince  de  Joinville,  était  seigneur  de 
Sablé,  en  i55o.  Assassiné  par  Poltrot ,  à  Orléans,   le  18 
févr.  i563,  il  mourut  des  suiles  de  sa  blessure,  le   24  du 
même  mois.  Il  avait  épousé  Anne,  fille  d'Hercule  11  d'Est, 
duc  de  Ferrare,  et  de  Renée,  fille  du  roi  Louis  XII,  et  il 
en  eut  sept  enfants.  =  4-o.°  henri  de  Lorraine,  duc  de  Guise, 
surnommé  le  Balafré ,  l'aîné  des  enfants  de  François,  fui  tué 
lors  de  la  tenue  des  Etals  de  Biois  ,  le  23  déc.    i588,   par 
ordre  du  roi  Henri  III.  Le  cardinal  Louis  de  Lorraine ,  son 
frère,  3.e  fils  de  François,  eut  Je  même  sort  le  lendemain. 


SABLÉ.  755 

Henri  ne  laissa  point  d'enfants  de  son  mariage  avec  Cathe- 
rine ,  fille  de  Franc,  de  Clèves  et  de  Marguerite  de  Bour- 
bon-Vendôme. =  4.1  °  Charles  de  Lorraine,  2.e  fils  de  Fran- 
çois ,  qui  a  fait  la  branche  des  ducs  de  Mayenne,  et  est 
connu  sous  ce  nom  comme  chef  de  la  ligue,  après  la  mort 
de  ses  frères ,  hérita  de  la  terre  de  Sablé  après  la  mort  de 
l'aîné,  et  la  vendit,  en  i5g4,  à  Urbain  de  Laval,  moyennant 
la  somme  de  90  mille  livres.  Il  était  marié  à  Henriette  , 
fille  d'Honorat  il  de  Savoie  ,  marquis  de  Villars.  Charles 
avait  fait  ériger  le  marquisat  de  Mayenne  en  duché  pairie  y 
en  1573. 

XVII.  Maison  de  Montmorency-Laval.  4-2.°  Urbain  de 
Laval ,  comte  de  Bresteau,  de  Bois-Dauphin  et  de  Précigné , 
maréchal  de  France ,  fils  de  René  11  et  de  Jeanne  de  Lenon- 
courl,  devenu  seigneur  de  Sablé,  ainsi  qu'on  vient  de  le 
dire,  fit  ériger  cette  terre  en  marquisat,  en  1602,  comme  on 
l'a  vu  ci-dessus  ,  en  y  annexant  celles  de  Bois-Dauphin  et 
de  Précigné  ,  dont  il  était  déjà  possesseur  :  cette  dernière , 
avait  déjà  fait  partie  autrefois  de  la  baronnie  de  Sablé, 
Urbain  de  Laval  Bois  Dauphin ,  qui  avait  épousé  Magdeleine 
de  Montéclair ,  mourut  en  i63g ,  et  fut  enterré  dans  le 
couvent  des  Cordeliers  de  Précigné  ,  qu'il  avait  fondé,  zz 
43.°  Philippe  Emmanuel,  son  fils  unique ,  lui  succéda  dans  la 
possession  du  marquisat  de  Sablé.  II  épousa  Magdeleine  de 
Souvré  ,  fille  de  Gilles  ,  marq.  de  Courtenvaux  (  V.  l'art. 
bessé  )  ,  maréchal  de  France  ,  etc.  Ce  fut  à  leur  demande , 
que  furent  établies  à  Sablé  ,  les  religieuses  cordelières  de 
Sle- Elisabeth.  Philippe- Emmanuel  mourut  d'apoplexie  à 
Bois- Dauphin,  en  i63g  ,  laissant  neuf  enfants,  dont  î  =: 
4.4.0  urbain  11 ,  l'aîné  ,  marq.  de  Bois-Dauphin  et  de  Sablé  , 
qui  épousa  en  premières  noces  Marie ,  fille  de  François  de 
Riants,  maître  des  requêtes,  seign.  de  Villerai  ,  etc.;  en 
secondes  noces ,  Marguerite ,  fille  de  Ch.  Barentin  et  V.e  de 
Ch.  de  Souvré,  marq.  de  Courtenvaux.  Né  à  Paris,  le  16 
oct.  1618,  et  baptisé  à  Sablé  le  i^oct.  1619,  Urbain  n  mou- 
rut au  mois  de  déc.  de  l'année  1661,  laissant  deux  garçons 
de  son  premier  mariage  :  Urbain  ,  capitaine  au  régiment  de 
Picardie  ,  tué  à  Woerden,  en  1672  ,  et  Jacques  ,  tué  à  Candie , 
le  25  juin  1669,  à  l'âge  de  18  ans,  non  mariés.  On  ne 
sait  comment  le  frère  puisné  d'Urbain  il ,  Gilles  de  Laval , 
que  quelques  auteurs  appellent  Gui,  porta  le  titre  de  mar- 
quis de  Sablé,  puisque,  étant  mort  avant  son  frère,  le  17 
oct.  1646 ,  au  siège  de  Dunkerque  ,  il  n'a  pu  lui  succéder 
dans  la  possession  de  ce  marquisat. 

XVIII.  Maison  de  Maisons,  sa  £5.°  Le  président  de 


756  SABLÉ. 

maisons.  G.  Ménage ,  Lepaige ,  et  tmc  foule  d'autres  auteurs 
après  et  d'après  eux,  on  dit  que  le  marquisat  de  Sablé  ayant  été 
saisi  sur  Urbain  il  ,  par  décret  du  parlement ,  pour  le  paiement 
des  dettes  de  son  père  et  de  son  aïeul ,  Magdeleine  de  Souvré  , 
sa  mère,  se  le  fil  adjuger  sous  le  nom  de  J.  de  Longueil, 
conseiller  au  parlement ,  pour  ses  reprises  matrimoniales. 
Nous  avons  fait  voir,  à  l'art,  précigné  ci-dessus  (  p.  555), 
que  ce  ne  fut  point  sur  celte  terre  que  la  V.e  de  Philippe 
Emmanuel  exerça  ses  reprises ,  et  que  ce  ne  fut  point  non 
plus  à  J.  de  Longueil  que  celte  lerre  fut  adjugée  ,  mais  bien 
au  président  de  Maisons,  qui  la  vendit,  par  contrat  du  i4 
nov.  iG52  ,  à  Abel  Servien ,  pour  le  prix  de  son  adjudication. 
XIX.  Maison  de  Servien.  =  46.°  abel  servien,  baron 
de  Meudon  ,  et  de  Château-Neuf,  sénéchal  d'Anjou  ,  surin- 
tendant des  finances ,  ministre  d'état ,  etc. ,  devient  marquis 
de  Sablé  ,  par  celte  acquisition.  Il  avait  épousé  Augustine 
Leroux  ,  dame  de  la  Roche  des  Aubiers,  v.e  de  Jacq.  Huraut , 
mourut  à  Meudon  ,  le  19  fév.  i65g ,  et  fut  enterré ,  avec  sa 
femme,  dans  l'église  des  Ardillers  à  Saumur.  Abel  Servien 
obtint  des  lettres  de  confirmation  d'érection  en  marquisat 
de  la  terre  de  Sablé  ,  et  des  lettres-patentes  pour  l'établis- 
sement de  foires  et  de  marchés  dans  celle  ville.  =  47*°  i<uuis 
François  servien,  son  fils  aîné,  lui  succéda  dans  la  pos- 
session de  Sablé.  Il  commanda  l'arrière-ban  de  l'Anjou, 
en  1674  »  en  qualité  de  sénéchal  de  cette  province  ,  et  se 
laissa  enlever  lui  et  ses  troupes  par  celles  du  duc  de  Lorraine  , 
en  arrivant  dans  le  duché  de  ce  nom.  Il  mourut  à  Paris , 
sans  avoir  été  marié,  le  29  juin  17 10,  âgé  d'environ  66 
ans  ,  laissant  une  fille  naturelle  nommée  Marthe-Antoinette  , 
mariée,  en  1703,  à  Fr.  Bellinzani.  Il  est  beaucoup  question 
de  Louis-François  Servien  ,  dans  le  liv.  II  de  YHistoire  amou- 
reuse des  Gaules,  de  Bussi-Rabutin  :  c'était,  dit-il,  l'un 
des  petits  -  maîtres  ou  plutôt  des  débauchés  de  la  cour  de 
Louis  XIV,  où  il  était  connu  sous  le  nom  de  marquis  de 
Sablé.  Au  mois  d'août  i6g3,  Dancourt  faisant  jouer  sa 
comédie  de  YOpèra  de  Village ,  le  marquis  de  Sablé  ,  après 
un  ample  dîner  où  le  vin  n'avait  pas  manqué ,  vint  assister 
à  la  première  représentation  et  se  plaça  sur  le  théâtre ,  comme 
le  faisaient  les  élégants  de  qualité.  Entendant  un  couplet  de 
cette  pièce  où  se  trouvaient  ces  mots  :  «  Les  vignes  et  les 
prés  seront  sablés  »  ,  et  se  croyant  insulté ,  il  se  lève  furieux  , 
s'avance  au  milieu  du  théâtre  ,  et  donne  un  soufflet  à  l'ac- 
teur Dancourt.  =  48.°  Augustin  servien,  abbé  de  St.-Jouin  , 
de  Marne  et  du  Perrai-Neuf,  frère  puisné  du  précédent, 
hérita   par  sa  mort  de  la  terre  de  Sablé  ,  et  la  vendit ,  par 


SABLÉ.  757 

contrat  du  24  février    1711,8  Jean-Baptiste  Colbert ,   qui 
suit. 

XX.  Maison  de  Colbert.  =  4.9.0  jean-baptiste  colbert, 
marquis  de  Torci ,  ministre  secrétaire  d'étal  ,  surintendant 
général  des  postes  ,  fils  de  Charles  ,  marquis  de  Torci  et 
de  Croissi,  ministre  d'état,  et  neveu  de  Jean-Baptiste,  contrô- 
leur-général des  finances,  si  connu  sous  le  titre  honorable 
du  Grand  Colbert ,  devint  marquis  de  Sablé  par  l'acquisition 
qu'il  en  fit  de  l'abbé  de  S.-Jouin.  Ce  fut  lui  qui  fit  construire 
le  château  actuel,  sur  les  plans  de  Mansard  ou,  du  moins, 
dans  le  genre  d'architecture  dont  il  est  l'inventeur  :  il  obtint 
aussi,  en  1711  ,  de  nouvelles  lettres  de  confirmation  d'é- 
rection de  la  terre  de  Sablé  en  marquisat.  Nous  citerons 
plus  bas  des  aveux  rendus  par  lui  pour  cette  terre,  de  1711 
à  1728,  qui  en  feront  connaître  les  vassaux.  Il  mourut  le 
2  sept.  1746,  laissant  plusieurs  enfants  de  Catherine-Féli- 
cité Arnaud  ,  fille  de  Simon  ,  marquis  de  Pompone.  = 
5o.*  j.-b.  joachjm  Colbert,  marquis  de  Croissi,  de  Sablé,  etc., 
lieut.-général  des  armées  du  roi ,  marié,  en  1726,  à  Henriette 
Bibiane  Franquetot  de  Coigni ,  fille  du  maréchal  de  France 
de  ce  nom ,  dont  cinq  enfants  :  J.  Fr.  Ménelai ,  qui  suit  ; 
trois  autres  garçons  et  une  fille  ,  Henriette  Bibiane  ,  née  le 
10  janv.  1727  ,  mariée  le  21  févr.  1746  a  Gui  François  11  de 
la  Porte  de  Riants,  comte  de  Brion.  =  5i.°  j.  fr.  ménelai 
colbert,  marquis  de  Torci ,  de  Sablé  ,  etc. ,  capitaine  des 
gardes  de  la  porte  du  roi ,  etc. ,  né  en  1728.  Etant  mort 
sans  enfants  ,  ceux  de  sa  sœur  héritèrent  de  la  terre  de 
Sablé. 

XXI.  Maison  de  la  Porte  de  Riants.  =  52.°  Les  biens 
qui  constituaient  le  marquisat  de  Sablé  ,  ayant  été  divisés  à 
la  mort  du  dernier  marquis  de  Torci  ,  M.  le  comte  Gui 
Fr.  H.  de  la  Porte  de  Riants ,  l'aîné  des  fils  de  la  comtesse 
de  Brion  ,  sa  tante  ,  fut  partagé  du  château  de  Sablé  et  d'une 
partie  des  biens  y  annexés  ,  tandis  que  le  vicomte  Charles 
de  la  Porte  ,  et  leur  sœur  madame  la  comtesse  de  Saint- 
Sauveur,  le  furent  des  terres  de  Précigné,  Bois-Dauphin,  etc., 
ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut  (p.  556),  à  l'art,  précigné. 
=3  53.°  Le  château  de  Sablé  et  les  terres  y  annexées ,  sont 
aujourd'hui  la  propriété  des  héritiers  du  comte  de  la  Porte  de 
Riants,  qui  précède.  Sa  veuve  ,  M,me  Cather.-Fr.  Beauvarlet 
de  Bomicour,  en  jouit  comme  usufruitière.  Les  derniers 
possesseurs  de  ce  château ,  n'en  faisant  point ,  depuis  fort 
longtemps,  leur  demeure  habituelle,  et  n'y  ayant  conservé 
qu'un  pied  à  terre ,  l'ont  laissé  tomber  dans  un  état  de  dé- 
gradation qui  doit  en  amener  la  ruine  incessante ,  si  de  nou- 


7$8  SABLÉ. 

veaux  propriétaires  riches  ,  ne  prennent  à  tâche  d'y  faire  les 
réparations  nécessaires  pour  assurer  sa  conservation. 

La  juridiction  du  marquisat  de  Sablé ,  exercée  par  un 
bailly,  un  procureur  fiscal  et  un  greffier,  s'étendait,  outre  le 
territoire  des  deux  paroisses  de  cette  ville  ,  sur  celles  de  Brû- 
lon  ,  Gourtillers  ,  Epineu-le-Chevreuil,  Gastines ,  Joué-en- 
Charnie  ,  Louailles  ,  Pincé  ,  Précigné ,  Solesmes  et  Viré  , 
qui  sont  actuellement  des  communes  de  la  Sarthe  ;  Boè'ssay, 
S.-Brice,  S.-Loup ,  Sauges,  dans  la  Mayenne;  la  Posson- 
nière  ou  Poissonnière ,  dans  Maine-et-Loire  ;  soit  en  tout 
ou  en  partie.  La  juridiction  de  Malicorne ,  et  celle  des  deux 
paroisses  de  S.-Germain  et  de  S.-Pierre-de-Noyen ,  en  rele- 
vaient ;  le  marquisat  de  Gallerande  (  v.  n-4g5  )  ,  aussi  en 
partie.  Le  présidial  du  Mans  ,  dont  ressortait  anciennement 
Sablé  ,  par  appel,  suivant  l'édit  de  sa  création,  par  Henri  II, 
en  i55i,  avant  l'érection  de  celte  terre  en  marquisat ,  y  avait 
conservé  les  cas  royaux  et  la  délivrance  des  provisions  des 
notaires.  Les  baronnies  de  Sablé  et  de  Pincé ,  étaient  an- 
ciennement du  ressort  de  la  sénéchaussée  royale  de  Baugé 
en  Anjou.  Elles  en  furent  distraites  également ,  lors  de  l'érec- 
tion du  marquisat-pairie.  La  châtellenie  de  Précigné  ,  qui 
faisait  partie  de  cette  terre  ,  dépendait  de  la  justice  tem- 
porelle de  la  prévôté  d'Anjou  ,  établie  dans  l'église  de 
S.-Marlin  de  Tours  (v.  l'art,  parce  )  :  elle  en  fut  aussi  distraite, 
comme  toutes  celles  de  cette  prévôté  ,  par  lettres-patentes  du 
4  mars  i5g9  ,  pour  être  attribuées  à  la  sénéchaussée  et  siège 
présidial  de  la  Flèche  :  ces  lettres  furent  enregistrées  au  parle- 
ment ,  nonobstant  l'opposition  des  officiers  de  la  sénéchaussée 
de  Baugé.  Ménage  dit  avoir  vu  une  ordonnance  de  Fr.  le 
Bigot,  lieut.-général  de  Baugé,  du  i5  nov.  i5gi ,  portant 
que  tous  ceux  du  ressort  de  Baugé  comparaîtront  par  devers 
lui,  conformément  à  l'édit  du  mois  de  juillet  de  la  même 
année  ,  pour  déclarer  s'ils  entendent  abjurer  ou  s'ils  ont  ab- 
juré la  religion  prétendue  réformée ,  et  que  ladite  ordonnance 
sera  publiée  par  tous  les  lieux  du  ressort  de  Baugé ,  au  nombre 
desquels  est  compris  Sablé ,  «  et  à  ce  qu'aucun  ne  prétende 
«  cause  d'ignorance  de  ce  que  dessus,  seront  les  présentes  lues 
«  et  publiées  en  jugement ,  et  par  les  carrefours  de  cette 
«  ville  (  Baugé  ),  et  à  son  de  trompe  et  cri  public ,  ez  villes 
«  de  Vendôme ,  Monloire  ,  la  Flèche  ,  Sablé  ,  Durtal ,  châ- 
«  teaux  en  Anjou ,  Rillé ,  Longue ,  etc.  » 

La  juridiction  de  Sablé  ,  dit  Ménage ,  était  considérable  , 
et  ses  baillis  et  châtelains  étaient  toujours  des  personnes  de 
condition  et  de  mérite.  Les  seigneurs  châtelains,  ajoute-t-il, 
avaient   droit   anciennement,  à  deux  degrés  de  juridiction. 


SABLÉ.  75g 

Le  juge  devant  qui  l'on  plaidait  en  première  instance ,  s'ap- 
pelait le  châtelain;  et  celui  devant  qui  on  appelait,  séné- 
chal ou  bailly.  En  i36o ,  P.  Nepveu  ou  Nepvou  (  v.  l'article 
rouillon),  était  sénéchal  de  la  ville  et  baronnie  de  Sablé.  Le 
premier  de  ces  deux  dégrés  de  juridiction,  fut  supprimé  par 
l'ordonnance  de  Roussillon ,  de  i564  (  v.  l'article  ferté- 
bernard,  n-332  ),  tant  à  l'égard  des  justices  royales  que  des 
justices  particulières  ;  mais  celle  ordonnance  ne  fut  reçue 
qu'à  l'égard  des  dernières.  Ménage  fait  remarquer  que  ,  dans 
le  i5.e  siècle,  comme  il  y  avait  peu  d'affaires  de  judicature 
dans  la  ville  d'Angers,  la  plupart  de  ceux  qui  y  occupaient  des 
offices,  étaient  en  même  temps  sénéchaux  de  village  et  de 
petites  terres  seigneuriales ,  où  ils  allaient  de  temps  en  temps 
tenir  leurs  assises.  Ainsi,  par  exemple,  en  i436,  le  célèbre 
J.  Brcslay  était  en  même  temps  juge  ordinaire  d'Anjou  et 
bailly  de  Sablé  ;  Mathurin  de  Pincé  était  maire  d'Angers  et 
bailly  de  Château-Gontier,  en  1^97  ;  etc. ,  etc. 

En  1587,  une  élection  est  établie  à  Sablé.  Une  assemblée 
générale  des  habitants  du  Mans,  décide  de  s'y  opposer, 
par  le  remboursement  des  charges  ou  offices  ,  s'il  en  est 
besoin.  Le  procureur  de  la  ville  fut  chargé  de  communiquer 
ses  moyens  d'opposition  au  clergé,  en  l'exhortant  à  se  joindre 
aux  habitants  ;  mais  celui-ci  n'ayant  aucun  intérêt  à  le  faire , 
s'y  refusa,  et  la  ville  elle  même  se  désista  de  son  opposition. 

Les   terres  comprises,   en   1788,   dans   le   marquisat   de 

Sablé  ,  étaient ,  outre  Sablé  et  Bois-Dauphin ,  la  baronnie  de 

Pincé  ;  les  châtellenies  de  Précigné ,  Louailles,  la  Philippière, 

Vion  ,   Soudé  ,  Gourtillers ,  etc.  ;  environ  5o  fiefs  en  ressor- 

taient.  Relevaient  du  marquisat-pairie  de  Sablé,   à  titre  de 

vassaux,  suivant  des  aveux   rendus  pour  ce  marquisat,  de 

1711  à  1726,  par  J.  B.  Colbert ,  marq.  de  Torcy  :  1  .•  René- 

Ch.  de  la  Barberie  ,  écuyer  ;  2.0  Urbain- Cl.  Bastard  ,  chev. , 

seign.  de   Fontenay  ;  3.°  Marie-Thérèse  de  Bautru ,  v.e  du 

marq.  de  Vaubrun  ;  4-°  Anne-Louise  de  Bouille  ,  v.e  de  Jacq.- 

Phil.  de  Girard ,  marq.  de  Charnacé  ;   5.°  L.  du  Bouchet, 

chev. ,  comte  de  Monsoreau ,  marq.  de  Sourches  ;  6.°  P.  de 

Brisay,  comte  d'Escouville  ;   7.°Gh.  Bernard  de  Canouville , 

chev. ,  comte  de  Raffetot  ;  8.°  Marie-Toussaint  de  Chareul , 

v.e  du  marq.  de  la  Galissonnière  ;  9.0  L.  de  la  Châtre ,  chev. , 

marq.  dudit  lieu,  à  cause  d'Anne- Charlotte  de  Beaumanoir, 

sa  femme;   io.°  Jacq.  le  Clerc,   chev.,   marq.  de  Juigné  ; 

n.°  P.   Gaspard  de   Clermont ,   chev.,   marq.   dudit   lieu; 

12. °    Christophe  H.    de  Cumont ,    chev. ,  seign.   de   Jouy 

(peut-être  Joué  ?)  ,   i3.°  L.  de  Genecian  ,  chev. ,  mari  de 

Gabrielle  Trochon  ;  14.®  Marie  Jeanne  Jacquel.  Goblen,  v.c 


76°  SABLÉ. 

de  Fr.  Samson  ,  chev. ,  seign.  de  Milon  ;  i5.°  Marîe-Anne  de 
Grout  de  Beaufort ,  v.e  de  Franc,  du  Gard ,  chev. ,  seign. 
de  Longprc  ;  16.0  Anne  Argél.  du  Guesclin  ,  v.e  de  P.  de 
Scepeaux,  chev.,  seign.  de  Chcmiré  ;  17.0  Ch.-Hyac.  de 
Longueil,  chev.;  i8.c  CI.Ch.de  Margol(  sic ),  écuyer,  S.r  de 
la  Vairie  ;  ig.°  H.  du  Mesnil ,  écuyer,  S.r  d'Auxigné  ;  20.0  L. 
Constantin  de  Pontoise  ;  21.0  L.  Rollin  Rouillé,  chev., 
comte  de  Jouy;  22.0  Ch.  Fr.  L.Alphonse  de  Sassenage  , 
comte  de  Brion  ,  marq.  de  Pons,  et  Marie  Fr.  Camille  de 
Sassenage,  son  épouse  et  cousine  issue  de  germains;  23.° 
Renée-Anselme  de  S.-Rémy  ,  femme  de  R.  Hardouin  ,  chev. , 
seign.  de  la  Girouardière.  —  D'un  autre  côté  ,  on  trouve 
mentionnés  au  nombre  des  vassaux  du  marquisat  de  Mayenne, 
dans  des  aveux  rendus  au  Louvre,  en  1669,  par  le  duc  Ar- 
mand-Ch.  de  Mazarin ,  pour  le  duché-pairie  de  Mayenne  , 
Magdelaine  de  Souvré  ,  v.e  de  Philip.-Emman.  de  Laval  , 
marq.  de  Sablé  :  on  la  trouve  également  portée  au  nombre 
des  vasseaux  de  Henri ,  duc  de  la  Trimouille  et  de  Thouars  , 
comte  de  Laval,  dans  un  aveu  rendu  par  lui,  en  1671,  «  pour 
«  terres  et  seigneuries  mouvantes  d'Angers  et  du  château  du 
«  Mans.  »  —  Dans  le  rôle  du  ban  et  de  l'arrière  ban  de  la 
noblesse  du  Maine  ,  dressé  en  i63g,  sont  compris  :  art.  32 1, 
le  seign.  marq.  de  Sablé,  mais  sans  taxe  ;  322,  M.  D<iglesquin 
(.sic),  demeurant  en  la  ville  de  Sablé  ,  sans  taxe  également. 

Les  différents  fiefs  et  seigneuries  qui  existaient  sur  le  terri- 
toire de  Sablé,  étaient:  i.°  celui  du  Prieuré  ;  2.0  la  Eorie , 
sur  la  paroisse  de  Notre-Dame  ;  3.°  la  Cornillère ,  à  3  k.  O.  S. 
O.  de  la  ville;  £.°  Montfort,  à  1,7  h.  S.-E.,  au-dessus  du 
faubourg  S.-Nicolas  ,  près  et  à  gauche  de  la  grande  route 
actuelle  de  la  Flèche;  5.°  le  Pont-d'Erve  ;  6.°  Coins,  Coings 
ou  Couins ,  à  2  k.  1/2  S.  S.  O. ,  avec  chapelle  et  un  moulin  du 
même  nom  ,  sur  la  Sarthe  ;  7.0  Cufen  ou  Cufeu ,  dont  les  sei- 
gneurs présentaient  la  chapelle  S.-Antoine ,  dans  l'église  de 
S.-Martin.  Les  seigneurs  de  Coins  et  de  Cufeu  sont  cités  au 
nombre  des  gentilshommes  de  la  contrée,  qui  furent  attaquer 
et  battirent  les  Anglais  à  S.-Denis-d' Anjou,  en  i4-4* •  (  v*  plus 
bas  histortq.)  ;  8.°  les  Arcis ,  avec  chapelle,  mentionnés  plus 
haut,  à  I'hist.  eccles.  ;  g.0  le  Pavé,  avec  chapelle  ,  à  27  h. 
S.-E. ,  près  et  à  la  droite  de  la  route  de  la  Flèche  ;  10. °  les 
Moulins.  En  i552  ,  Et.  Clergeault  rend  aveu  pour  la  terre  et 
fief  noble  des  Moulins  ,  près  Sablé  ;  1 1.°  les  Scguinières  ?  dont 
les  seigneurs  avaient  fondé  une  chapelle  dans  l'église  de  Notre- 
Dame  ;  i2.°  enfin  ,  divers  féages  en  la  ville  de  Sablé  ,  tenus  à 
foi  et  hommage  lige  ,  du  duc  d'Anjou ,  par  Girart  de  Sascé 
(peut-être  plutôt  de  Charnacé?)  ,  qui  en  rend  aveu  en  i4-o5 


SABLÉ.  761 

Il  n'est  guère  possible  de  douter ,  d'après  la  partie  du  tes- 
tament de  J.  de  Lessillé,  rapportée  plus  haut,  que  ce  sei- 
gneur de  Juigné,  ne  possédât  plusieurs  fiefs  et  maisons  fieffées 
sur  le  territoire  et  jusque  dans  la  ville  de  Sablé.  Le  choix 
qu'il  fait  de  l'église  de  S, -Martin  de  celte  ville,  pour  sa  sépul- 
ture et  celle  de  sa  femme  ;  ses  nombreuses  fondations  dans 
celte  église  et  dans  les  autres  ,  et  celle  relative  à  une  aumô- 
nerie  devenue  l'hospice  de  Sablé  ;  enfin  ,  l'indication  des 
diverses  propriétés  qu'il  y  possède;  ne  peuvent  laisser  douter 
qu'il  ne  fût  seigneur  d'une  partie  de  celle  ville  ,  sous  la  suze- 
raineté du  baron.  Ainsi,  on  trouve  mentionnés  ,  comme  lui 
appartenant  :  la  métairie  du  pont  de  Vaige ,  située  à  2  k.  à 
PO.  de  la  ville ,  près  d'une  maladrerie  du  même  nom  ;  six 
journaux  de  terre,  «  sis  devant  le  parc  du  château  »  ;  la  clôserie 
de  la  Loge- Jamet ,  près  la  rivière  d'Erve  ;  la  maison  occupée 
par  Oudin  le  Ganlier  ;  la  métairie  de  la  Roche,  tout  près  et 
au  N.  N.  E.  de  la  ville  ;  six  journaux  de  terre  «  qui  sont  au- 
devant  de  l'église  de  Notre-Dame  »  ;  un  grand  nombre  d'au- 
tres pièces  de  terre ,  dont  un  journal  «  joignant  au  fossé  du 
cimelière  »  ;  beaucoup  de  vignes,  et  droits  sur  la  rivière  de 
Vègre  (peut-êlre  plutôt  sur  celle  d'Erve);  une  maison  sise 
au  bourg  de  S. -Nicolas  ,  celle  qu'il  destine  à  faire  une  aumô- 
nerie  ;  et  divers  autres  objets,  indiqués  dans  cet  autre  passage 
du  même  testament  :  «  Item  ,  je  vuil  et  ordonne  que  mes 
places  de  la  Grant-Ville  de  Sablé  ou  souloit  avoir  maison  : 
c'est  assavoir,  celle  qui  est  joignant  à  la  maison  Marquet  de 
Moulinvielx  et  à  la  maison  Macé  Grelin  et  abutant  au  chemin 
comme  l'on  vait  (par  où  l'on  va)  aux  moulins  de  Sablé ,  par 
le  bout  du  grand- pont  ;  et  une  autre  place  qui  est  à  la  maison 
Oudin  le  Gantier  ,  d'un  bout ,  et  de  l'autre  au  palis  de  Sarle  , 
au  long  du  grant-ponl  ;  et  une  autre  place  qui  est  sise  devant , 
laquelle  fut  feu  Macé  de  S. -Martin  ;  soient  vendus  ,  et  que 
tout  ce  qui  en  sera  receu  ,  soit  mis  et  converti  en  l'exequcion 
de  cest  mien  présent  testament.  »  Ces  divers  passages  et  ceux 
analogues  ,  qu'on  va  lire  dans  Pacte  de  concession  ,  par 
Amauri  III ,  du  droit  de  chasse,  aux  bourgeois  de  Sablé, 
sont  extrêmement  curieux  sous  le  rapport  de  l'ancienne  topo- 
graphie de  ladite  ville. 

«  A  tous  ceulx  qui  oiront  et  verront  cestes  présentes  lettres  : 
Nous ,  Amaulri  ,  seigneur  de  Craon  et  de  Sablé ,  salut  en 
N.  S.  Sachent  tous,  que  comme  nos  Bourgeis  de  nostre  ville 
de  Sablé  fussent  par  plusours  fois  complaignans  de  noz  Ga- 
rennes de  environs  nostre  dite  ville  de  Sablé  ,  que  ils  esloient 
si  forment  efforciées  ,  et  de  connis  (lapins)  moutepliées , 
que  ils  disoient  tous  lour  heritaiges  estre  en  adventure  de  estre 


762  wSABLÉ. 

perdus  et  détruis  :  c'est  assavoir,  vignes,  terres,  prez ,  et 
outre  chouse  :  et  ce  qu'ils  méloient  en  lour  dis  héritaiges, 
ils  perdoient ,  sans  en  avoir  guéres  de  retour  :  et  le  temps 
passé  ont  esté  moult  grièvement  endommaigez  pour  cause 
desdites  Garennes  :  a  nous  requerans ,  que  icelles  dou  tout 
vousissions  houster,  ou  sinon  ,  en  partie  ;  et  nous  desdom- 
maigier  sur  eulx  ,  et  du  lour  :  Nous ,  eue  sur  ce  longue  et  ple- 
nère  délibération  ,  considérons  que  nos  dits  bourgeis  de  nostre 
dite  Ville,  et  de  environ,  debvions  garder,  et  lour  dom- 
maigcs  ce  nostre  poéir  escheveir  ,  avons  octroie  ,  et  enquores 
octroions,  pour  nous  et  pour  nos  hérs  ,  a  mesdits  Bourgeis 
et  habitans  de  nostre  ville  de  Sablé,  et  a  lour  hérs  ,  et  à  ceux 
qui  auront  cause  de  eulx ,  que  des  ores  et  en  avant  et  a  tous 
jourmès,  conjointement  ou  diviseement,  ils  puissent  chacier, 
et  prendre  lièvres  ,  connis  (  lapins  ),  goupils  (  renards  ) ,  es- 
dites  nos  Garennes,  dedans  lesleuxet  les  bournes  cy-desous 
déclarez ,  en  la  fourme  et  en  la  manière  cy-desous  contenue. 
Cest  assavoir,  toute  la  Garenne  qui  est  de  nostre  parc  de 
Sablé,  joingnant  a  nostre  chasteau ,  et  des  nostre  dite  ville  de 
Sablé ,  si  comme  les  murs  l'enlievent  entre  les  dous  éves 
(  eaux  )  d'Arve  et  de  Veige  :  si  comme  elle  se  poursiet  entre 
les  dits  dous  éves  ,  et  de  l'autre  partie  devers  la  prévousté  de 
S.-Nicolas,  en  s'en  venant  a  nostre  dite  Ville  aux  moulins  de 
Rougel ,  qui  sont  à  l'abbé  dou  Perray  ;  si  comme  Sarte  l'en- 
lievre  :  et  des  iceux  Moulins  ,  si  comme  le  fillet  d'où  ruisseau 
qui  vient  de  nos  bois  de  la  Veillignere,  en  s'en  allant  à  la 
métairie  Thomassin  Geélin,  appelée  la  Pcrte-Tessière  :  si 
comme  les  bournes  qui  y  sont  mis  et  assis ,  le  montrent  :  et 
des  icelle  Métairie  en  s'en  allant  aux  haies  des  vignes  du  doux 
du  Bois  par  desous  le  dit  doux ,  qui  est  devers  nostre  parc  de 
Courtilliers  :  et  en  s'en  allant  tout  au  lonc  d'icelles  haies , 
jouques  au  chemin  qui  vient  de  Lœille  (Louaille),  a  nostre 
dite  ville  de  Sablé  :  et  en  s'en  retournant ,  et  tenant  le  chemin 
par  devant  la  Maladrerie,  jouques  a  nostre  dite  Ville ,  et  en  la 
Ville  avec.  Et  est  accordé  entre  nous  et  nosdiz  Bourgeis , 
que  dedans  les  segons  bournes  qui  sont  assis  o  nostre  port,  et 
par  le  lonc  au  desus  dudit  Cloux ,  et  auprès  et  dedans  les 
fossez  dou  Cloux  ,  qui  est  appelé  Je  Cloux  du  Bois ,  par  dans 
la  Maladerie  ,  commenzans  audit  chemin  qui  vient  de  Loeille 
à  Sablé,  en  s'en  allant  droit  au  chemin  qui  vient  de  Cour- 
tilliers a  Sablé  ,  et  d'illecques  seront  es  foussez  des  vignes 
devers  la  Pellaudière ,  appelées  les  Potinnes  ;  et  d'illecques 
s'en  allant  et  dessendant  droit  au  chemin  qui  vient  de  Morenne 
a  Sablé  ;  et  d'illecques  s'en  retournant  par  celuy  chemin  droit 
aux  vignes  de  la  Buxure  jouques  a  la  ruissellée  qui  est  entre 


SABLÉ.  763 

nos  vignes  de  Rousées  et  Tarve  Thomassin  Geélin  ;  si  comme 
elle  sasiert  en  Sarte  ,  que  Iesdiz  Bourgeais  ,  et  leurs  hérs  , 
et  ceux  qui  auront  cause  de  eux  ,  nepuissent  tesurer  (tendre  ) 
ni  mettre  fille  (  filet  )  :  mais  ils  pourront  chacier  ,  porter 
arc  ,  trère,  et  chienz  mener.  El  est  enquores  accordé  ,  que  les 
davans  dis  Bourgeis  ne  pourront  chasser  ne  battre  les  haies 
dou  costé  devers  les  bournes  de  Horanz  :  et  que  si  en  chatzant 
dedans  les  diz  bournes,  que  ils  feront  lous  pouvoir  des  chiens 
relrère  et  ramener  :  et  se  ils  ne  les  povains  relrère ,  et  ils 
en  fussent  accusez  ,  eulx  ,  ou  ceulx  qui  auront  cause  de  eulx  , 
en  seront  quiles  par  leur  serment ,  sans  ce  que  autre  chouse 
lour  en  peust  estre  demandé.  Et  ou  cas  que  ils  ne  voudront 
faire  le  serment ,  ou  que  nous  ne  le  voudrions  pas  recevoir 
par  présomptions  d'auqunes  malices  ,  après  apparoissans,  ou 
évidentes  ,  ou  cas  qu'elles  soient  trouvées  vrayes ,  ils  l'amen- 
deront ,  si  comme  coustume  et  reison  le  pourret  donner. 
Et  pour  les  chouses  desus  dites,  de  nous  a  nos  diz  Bourgeis 
oclroiées,  ils  nous  doivent  poier  dedens  certain  temps  5oo  1. 
de  monnoye  courante  :  desquelles  ils  nous  ont  suffisamment 
assigné.  Si  est  enquores  accordé  expressément  en  ccstes 
chouses ,  parlant  et  accordant ,  que  nul  de  quelque  condition 
qu'il  soit,  ne  pourra  chacier,  et  prendre  lièvres,  connis,  ne 
goupils  ,  dedens  lesdils  bournes ,  desus  nommez  ,  fors  seule- 
ment ceulx  qui  ont  ou  auront  les  héritages  dedans  Iesdiz 
bournes,  ou  qui  ont  ou  auront,  ou  autre  pour  eux,  contri- 
bué et  payé  sa  partie  desdits  5oo  1.  :  si  comme  nosdiz  Bour- 
geis qui  nous  ont  assigné ,  l'ordreneront  bien  et  léaument.  Et 
se  il  avenoit  que  auquns  le  feist,  ou  se  essoyast  de  le  faire, 
nosdiz  Bourgeis  et  chacun  de  eux ,  et  ceux  qui  auront  cause 
de  eulx,  les  pourront  prendre  et  amener,  et  a  nous  rendre  a 
punir,  et  enfere  nostre  volenté.  Et  se  amende  en  est  jugée  et 
tauxée ,  nous  en  aurons  les  dous  pars  ,  et  nosdiz  Bourgeis  ou 
ceux  qui  auront  cause  de  eulx ,  le  tiers.  Et  est  enquores  ac- 
cordé :  cest  assavoir ,  que  avons  retenu  que  lesdits  Bourgeis 
ne  pourront  prendre  par  nulle  manière  en  nosdites  Garennes 
perdriz,  ne  fésans.  Promettons  sous  l'obligation  de  nous  et 
de  nos  hairs ,  et  de  tous  nos  biens,  meubles  et  immeubles, 
présens  et  advenir,  d'avoir,  tenir  ferme  et  stable,  toutes  les 
chouses  dessus  dites  ,  et  en  la  manière  comme  dessus  est  dit , 
sans  jamais  rienz  en  rapeler  par  nous  ,  ne  par  autre  ,  par 
quelqunnques  manière  que  ce  soit,  ou  temps  a  venir.  En 
tesmoing  de  vérité  nous  en  avons  donné  auxdiz  Bourgeis 
cestes  présentes  lettres ,  scellées  de  nostre  présent  sceau.  Ce 
fut  donné  en  nostre  dite  ville  de  Sablé  au  moys  de  juignet 
(juillet),  le  lundi  prochain  emprès  la  S.  Martin  d'été,  l'an 


7^4  SABLÉ. 

de  grâce  1826.  Et  scellé  en  queue  double  de  cire  verte.  »  La 
copie  de  cet  acte,  rapportée  dans  1' Histoire  de  Sablé,  par  G. 
Ménage  ,  avait  été  délivrée  sur  l'original ,  le  6  d'avril  avant 
Pasques  de  l'an  i494î  Par  'e  bailly,  son  lieutenant,  le  chas- 
telain  et  enquesteur  ordinaire  ,  le  procureur  et  le  greffier  de 
Sablé. 

La  surveillance  de  ces  garennes  était  confiée  à  une  espèce 
de  capitaine  des  chasses,  dont  la  charge  constituait  l'office 
de  garennier ,  laquelle  était  toujours  occupée  par  des  per- 
sonnes de  considération. 

Il  y  avait  aussi  un  office  de  chambellan  de  Sablé ,  dont  les 
fonctions  consistaient  à  tenir  en  ordre  la  grande  salle  et  les 
chambres  du  château  ,  de  tenir  en  état  le  haubert  et  la  cui- 
rasse du  seigneur.  Le  testament  de  Marie  de  Craon  ,  femme  de 
J.  de  Beaumont ,  seign.  de  Pouancé  ,  daté  de  i3iy ,  contient 
un  passage  qui  constate  l'existence  de  cet  office  :  «  Item , 
nous  laissons  à  la  femme  Hulcioc,  le  chambellan  de  Sablé  , 
60  s.  pour  le  linge  que  elle  nous  fist  en  nostre  gesine  de 
Piobert  et  en  nos  autres  maladies,  » 

A  l'époque  où  Sablé  était  une  place  forte  et  importante, 
par  sa  situation  entre  le  Maine,  l'Anjou  et  la  Bretagne,  ses 
gouverneurs  durent  être  et  furent  des  personnes  considéra- 
bles dans  les  armes  :  depuis ,  ils  ne  cessèrent  pas  d'être  des 
gens  de  mérite.  Ainsi ,  en  1892 ,  cette  place  était  occupée  par 
Guillaume  de  Bueil,  e'cuyer  de  corps  de  Charles  VI.  Elle  le 
fut  aussi  par  Louis,  bâtard  d'Anjou,  marq.  de  Mézières, 
gouverneur  et  sénéchal  du  Maine.  Jacq.  de  Dunois ,  seign. 
de  Beaumanoir  et  de  Montafilant ,  en  était  pourvu  en  il^iS  : 
quelques  historiens  ont  confondu  avec  lui ,  Jean  il  de  Beau- 
manoir ,  baron  de  Lavardin ,  chambellan  de  Charles  Mil, 
qu'ils  ont  dit  posséder  ce  gouvernement  en  1426,  époque  à 
laquelle  il  n'était  pas  né  ,  son  père  ne  s'étant  marié  qu'en 
i45i.  Le  fameux  de  Bois-Jourdan,  si  célèbre  par  ses  cruautés 
envers  les  protestants  ,  en  fut  également  pourvu.  Robert 
Vaschereau,  seign.  des  Chesnais,  chevalier  de  l'Ordre  du  Roi, 
capitaine  de  cent  hommes  d'armes,  maréchal  de  camp  pour  la 
Ligue,  fut  aussi  nommé  par  elle ,  gouverneur  de  Sablé,  de 
Château-Gontier  et  de  Fougères.  Henri  IV  confia  la  garde  du 
château  de  Sablé  à  Fr.  Pelé  ,  S.r  de  Landebry  ,  huguenot , 
après  qu'il  s'en  fut  emparé  ,  en  i5go,  avant  son  abjuration. 
Le  capitaine  du  Plan  ,  en  fut  fait  ensuite  gouverneur,  après 
l'avoir  enlevé  à  Landebry,  en  i5g3  ,  et  fut  confirmé  dans 
cette  charge  par  Henri  IV,  le  i3  mars  1606.  Il  avait  été  page 
de  Henri  111 ,  et  fut  aussi  gouverneur  de  Château-Gontier  et 
du  Hâvre-de-Grâce. 


SABLÉ.  765 

Les  documents  rapportés  par  Ménage  et  autres ,  sur  la 
sergenteric  fieffée  de  Sablé ,  sont  également  d'un  grand  inté- 
rêt pour  l'histoire  de  cette  ville.  Ces  sergenteries ,  étant  des 
fiefs ,  n'étaient  possédées  que  par  des  personnes  nobles  et 
même,  par  lachartre  générale  de  Louis  XI,  de  l'an  1470, 
elles  annoblissaient  comme  les  fiefs  et  arrières-fiefs  ;  ce  qui  ne 
doit  s'entendre,  pourtant,  que  des  grandes  sergenteries,  car 
il  y  en  avait  de  grandes  et  de  petites. 

On  trouve ,  dans  le  journal  de  J.  Lefevre  ,  évêque  de 
Chartres ,  chancel.  de  Louis  l.er,  duc  d'Anjou  et  roi  de  Sicile, 
fol.0  212  :  «  Item ,  pour  Jean  Olivier,  échanson  du  Roi ,  une 
lettre  par  laquelle  Madame  (  Marie  de  Blois ,  veuve  de  ce 
prince  )  ,  lui  donna  la  sergenterie  du  baillage  de  Sablé  ,  que 
tient  Jean  le  Vayer ,  en  cas  que  declairé  sera  quelle  vaque  »  ; 
et,  au  f.°  99,  il  est  fait  mention  de  la  sergenterie  de  Malicorne, 
comme  relevant  de  celle  de  Sablé. 

On  a  un  aveu  rendu  au  Roi ,  par  Florent  Chaillou ,  pour 
la  sergenterie  fieffée  de  Sablé  :  «  A  cause  ,  y  est-il  dit ,  de 
votre  château  et  tour  de  Ribandel  de  votre  ville  du  Mans , 
dépendant  de  votre  comté  du  Maine,  Jean  Florent  Chaillou  , 
sergent  royal  fiefé  et  héréditaire  des  baillages  de  Sablé ,  Brus- 
Ion  et  Viré,  en  ce  pays  du  Maine,  tiens  et  avoue  tenir  à  foi 
et  homage  lige  :  C'est  a  savoir,  Je  dit  office  de  sergent  fiefé 
héréditaire  et  général  du  pays  et  comté  du  Maine ,  et  tout 
ainsi  que  j'en  jouis  par  titre  d'avènement  de  droit  successif, 

que  m'en  a  fait  René  Chaillou  mon  père tout  ainsi  qu'en  a 

joui  le  dit  Chaillou  mon  père  et  autres. 

«  A  raison  de  quoi ,  j'ai  droit  d'exercer  seul ,  et  deux  de 
mes  commis  ,  le  dit  office ,  en  et  au-dedans  desdits  baillages  ; 
ou  icelui  faire  exercer  par  des  commis ,  sans  qu'aucun  autre 
que  moi  ait  pouvoir  d'j'  faire  la  résidence  ni  exercer  le  dit 
office  de  sergent ,  ni  faire  en  et  au-dedans  le  dit  ressort  d'ice- 
lui  aucuns  exploits ,  ou  exécutions  en  vertu  de  lettres  royaux  , 
contrats  passez ,  sous  scel  royal ,  sentences ,  jugemens  des 
juges  royaux  ,  commissions  ou  arrêts  de  la  dite  cour  qu'autre , 
d'autant  que  je  suis  propriétaire  et  seul  sergent  ès-dits  bailla- 
ges ,  sans  qu'aucun  y  ait  aucun  droit  de  créer ,  ou  ériger 
aucuns  sergens  ,  fors  que  chacun  sergent  des  dits  baillages  ont 
droit ,  savoir  celui  baillage  de  Sablé ,  trois  ;  et  le  S.r  de  Brus- 
Ion  ,  un  ;  celui  de  Viré  ,  un  autre  ;  d'y  établir  pour  faire  tous 
exploits  ,  contre  les  dilayans  ou  refusans  de  payer  ses  droits  ou 
devoirs,  d'exécuter  par  prévention  avec  moi  et  mes  commis 
les  sentences  et  jugemens  donnez  par  les  juges  des  dits  bail- 
lages établis  pour  l'exercice  de  leur  justice  ordinaire  seu- 
lement. 


766  SABLÉ. 

«  Et  en  outre ,  j'ai  à  cause  de  mondit  office ,  plusieurs 
autres  droits ,  prérogatives  pécuniaires ,  franchises ,  libertez 
qui  en  dépendent ,  comme  d'estre  exeent  de  toutes  charges , 
privilèges  ou  non  privilèges  ,  de  pouvoir  visiter  toutes  les 
marchandises  exposez  en  vente  aux  foires  et  marchez  tenus 
esdits  baillages;  ensemble  de  visiter  les  poids  et  aunes,  avec 
les  mesures  de  blé  ,  vin  et  huile  ;  et  sur  toutes  manufac- 
tures ;  et  de  prendre  mon  salaire  raisonnablement  de  la  dite 
Visitation  :  et  en  outre  où  il  y  a  confiscation ,  j'ai  droit  d'avoir 
nne  tierce  partie  des  choses  confisquées,  ensemble  des  amen- 
des qui  en  proviennent. 

«  Comme  aussi  droit  de  faire  reparer  les  chemins  et  sans 
mandement  procéder  à  l'encontre  des  tenants  et  détenteurs 
des  héritages  tenans  et  aboulissans  sur  iceux  chemins ,  par 
saisie  et  établissement  de  commissaires  à  la  requête  de  M.  le 
procureur  de  Sa  Majesté  ,  en  les  contraignant  de  le  faire. 

«Et  encore  je  puis,  dans  l'étendue  dudit  baillage,  chasser 
à  toutes  chasses  permises  aux  nobles  par  les  ordonnances  , 
à  la  charge  de  prendre  garde  qu'il  ne  soit  contrevenu  à  icelles 
ordonnances. 

«  Et  en  outre  j'ai ,  a  cause  dudit  office ,  plusieurs  autres 
prééminences  ,  franchises  et  libertez  qui  en  dépendent  :  à 
l'exercice  duquel  office  M.  le  sénéchal  du  Maine ,  ou  M.  son 
lieutenant,  son  tenus,  sans  lettres  de  S.  M.,  que  de  ma  dé- 
claration ,  recevoir  mes  alouez,  commis  et  députez. 

«  Pour  raison  duquel  état  et  office ,  droits  ,  prérogatives , 
préémininences  et  dépendances  ,  je  confesse  être  tenu  de 
faire  à  mon  dit  seigneur  le  comte  du  Maine  ,  ladite  foi  et 
hommage  lige  ,  avec  le  rachat  quant  il  y  échet  être  tenu 
selon  la  coutume  du  pays  :  Et  suis  tenu  ajourner  et  appeler 
les  sujets  de  S.  M.  par  la  menée  des  dits  baillages. 

«  El  en  outre ,  je  suis  tenu  me  trouver  par  chacun  an  en 
votre  ville  du  Mans,  le  jour  et  fête  de  Pasques  fleuries  et  là 
assister  MM.  les  officiers  de  votre  prévoslé  et  mez  autres 
confrères  les  sergens  royaux,  fiefés  et  héréditaires  et  autres , 
qui  sommes  tenus  assister  la  procession  d'icelui  jour,  qui  part 
de  l'église  de  M.  Saint  Julien  pour  aller  et  revenir  de  l'église 
de  l'abaye  de  S  -Vincent  à  la  dite  église  de  S.-Julien  étant  à 
cheval ,  un  bâton  royal  en  ma  main ,  botté  et  éperoné  ,  mon 
épée  et  courte  dague  ceintes  à  mes  cotez,  pour  aller  de  la 
dite  église  de  S.-Julien  avec  les  dessus  dilz  vos  officiers,  voir 
rompre  les  lances  qui  sont  courues  icelui  jour  aux  halles  de  la 
dite  ville  du  Mans ,  et  après  icelles  lances  rompues  ,  assister 
vos  dits  officiers  de  votre  prévôté  en  votre  palais  du  Mans , 
pour  y  voir  ordonner  ce  que  de  raison  ,  après  la  visite  qu'ils 


SABLÉ.  767 

ont  pouvoir  de  faire  tant  sur  nous  que  sur  les  dits  lanciers , 
après  laquelle  assistance  et  visite  faites  au  dit  palais ,  le  fer- 
mier de  votre  prévoté  est  tenu  de  me  donner  à  dîner  à  ses 
dépens.  Voir  l'art,  roeze,  ci-dessus,  page  632  ,  et  la  descrip- 
tion de  la  procession  des  Rameaux  au  Mans ,  m-382. 

«  O  (avec)  protestation,  que  s'il  est  trouvé  que  je  vous 
doive  ou  fusse  tenu  faire  et  payer  autres  devances  et  obéis- 
sances que  je  ne  m'en  désavoue  en  rien  ;  ains  (au  contraire) 
vous  offre  faire  et  payer  incontinent  que  la  connaissance  en 
aurai.  En  témoin  de  vérité  j'ai  signé  le  présent  mon  aveu  et 
déclaration  et  fait  signer  à  ma  requête  à  chacun  de  M.e  Lau- 
rent Bodard  et  François  Sdilleau,  notaires  royaux  résidens 
au  Mans  et  y  demeurans  ,  le  8  février  i638.  Signé  :  Sdilleau  , 
Bodard  et  Chaillou.  » 

Le  successeur  de  Florent  Chaillou,  Nicolas  Guinoiseau , 
dans  deux  aveux  semblables,  l'un  de  l'an  i665  ,  l'autre  du  12 
nov.  1669  >  prend  le  titre  de  «  Seigneur  propriétaire  de 
«  l'office  de  sergent  royal  fieffé  au  baillage  de  Sablé.  »  — 
Dans  différents  actes  ,  le  S.r  Abraham  Fouquet ,  S.r  du 
Mortier- Clair,  frère  de  Guîll.  Fouquet,  marquis  de  la  Va- 
renne,  prend  la  qualité  de  Sergent-Maire  ou  de  sergent-maior 
de  Sablé.  «  Je  crois ,  dit  Ménage ,  que  ce  majorât  n'était 
autre  chose  que  la  sergenlerie  fieffée  de  Sablé.  » 

En  i6i4,  René  Chaillou,  sergent  fieffé  au  bailliage  de 
Sablé,  Brûlon  et  Viré,  et  les  sergents  du  Pont-de-Gesnes  et 
de  Ballon ,  ayant  manqué  à  assister  aux  cérémonies  du  tir  de 
la  lance  et  de  la  procession  de  Pasques  Fleuries  au  Mans, 
sont  condamnés  en  deux  livres  mansais  d'amende  ,  suivant  le 
procès-verbal  qui  en  fut  dressé  le  même  jour,  14.  mars  de  la 
dite  année.  — Par  acte  fait  au  Mans,  le  23  mars  i6o3,  Marin 
Damoiseau,  sergent,  résident  à  Charchigné,  promet  aux  au- 
tres sergents,  au  nombre  de  huit,  qui  doivent  l'assistance  à 
la  rupture  des  lances  du  jour  de  Pasques  Fleuries  ,  de  faire 
faire  une  enseigne  en  forme  de  guidon  ,  d'une  aulne  de  taffetas 
bleu  céleste,  semé  de  fleurs  de  lys  d'or,  aussi  de  broderie  et 
de  chacun  côté  une  figure  à  l'image  de  S.  Louis ,  aussi  de 
broderie ,  que  la  dite  enseigne  demeurera  à  la  commu- 
nauté des  dits  sergenls,  à  perpétuité  ,  à  la  charge  toutefois 
que,  pendant  qu'il  exercera  son  état ,  il  portera  le  dit  guidon. 
Cet  acte  est  signé  par  lui  et  les  autres  sergents ,  au  nombre  de 
dix  en  tout.  On  n'en  trouve  que  neuf  mentionnés  au  procès- 
verbal  de  la  procession  du  23  mars  i6o3. 

Les  9  et  i5  octobre  i5o8,  le  duc  de  Lorraine,  baron  de 
Sablé  et  de  la  Ferté-Bernard ,  comparaît  par  M.es  J,  Bougler 
et  Estienne  Peschard  ,  ses  procureurs ,  aux  assemblées  des 


768  SABLÉ- 

trois  ordres  de  la  provïoce  du  Maine,  pour  l'examen  et  la 
publication  de  la  coutume  de  celte  province.  Dans  la  première 
de  ces  séances,  à  l'occasion  de  la  discussion  des  articles  5i  et 
56 ,  relatifs  aux  droits  des  châtellenies  et  des  seigneurs  barons , 
ainsi  conçus  : 

«  Après  la  lecture  des  dits  articles  a  esté  dit  et  remontré, 
quau  Roy  seul  apparient  donner  pardon  et  rémissions  de 
crimes  et  délits  faits  parles  sujets  du  Roy,  rapeau  de  ban, 
muer  le  criminel  en  civil.  Et  pour  le  comte  ,  vicomte  de 
Beaumont  et  Barons  ,  estant  sous  le  ressort  et  suzeraineté  du 
dit  comte  du  Maine,  a  esté  dit  et  respondu,  que  du  dit  droict 
de  donner  pardon  et  remission  des  delicts  faits  par  leurs 
subjects  en  leur  terre ,  et  de  muer  le  cas  criminel  en  cas  de 
civil ,  ils  en  avoient  iouy  d'ancienneté ,  et  esloit  tout  le 
contenu  es  dits  articles  escrit  ez  coustumes  anciennes  du  dit 
pays  du  Maine.  Apres  lesquelles  remonstrances  et  autres 
causes  et  raisons  alléguées ,  d'un  coslé  et  d'autre ,  par  l'advis 
et  opinion  des  assistans  ,  lesdits  articles  ont  esté  escrits  et 
arrestez  ainsi  qu'il  suit  : 

«  LI.  Le  seignenr  chastelain  est  fondé  d'avoir  toute  justice 
«  baulte ,  moyenne  et  basse  ,  avec  la  cognoissance  des  grands  cas 
«  ci-après  déclarez,  c'est  à  sçavoir  de  ravissemens  de  personnes, 
«  d'homicide  fait  de  guet  à  pensée  ,  de  en  cis ,  qui  est  de  meurtrir 
«  femme  enceinte,  d'embraseurs  de  maisons,  guetteurs  de  che- 
«  mins,  sacrilèges,  desrobeurs  ou  decerpilleurs  de  passants  les  dits 
«  cbemins ,  depopulateurs  de  champs,  brigands,  empoisonneurs, 
«  et  autres  cas  semblables  qui  en  dépendent.  Mais  autres  jus- 
te ciers  au-dessous  ne  sont  fondez  de  cognoistre  desdits  grands 
«  cas ,  s'ils  n'en  ont  titre ,  ou  qu'ils  l'ayent  acquis  par  pres- 
«  cription. 

«  LVI.  Les  comte ,  vicomte  de  Beaumont ,  et  Baron  ,  soubs  le 
«  ressort  et  suzeraineté  du  dit  comté  du  Maine,  ont  toute  jun- 
te diction  ,  haulte,  moyenne,  et  basse,  en  leur  territoire,  comté, 
«  vicomte  ,  ou  baronnie  ,  et  sur  leurs  subjects  la  punition  et  cor- 
«  rection  d'eux.  Et  peuvent  avoir  le  comte,  et  vicomte  de  Beau- 
té mont,  au  Merc  de  leur  justice,  gibet  à  six  pilliers  ,  et  le  baron 
a  à  quatre  pilliers.  Toutefois  le  comte  du  Maine ,  peut  bien  avoir 
«  gibet  à  feste  et  à  tel  que  bon  lui  semblera,  en  signe  de  souve- 
«  raineté.  » 

«  El  depuis  la  correction  dessusdite  :  M.es  J.  Bougler  et 
Etienne  Peschard  ,  procureurs  de  M.gr  le  duc  de  Lorraine , 
baron  de  Sablé  et  de  la  Ferté-Bernard  ,  ont  dit  et  remonstré  , 
que  le  duc  de  Lorraine  avoit  droict  de  bailler  rémission  et 
pardon  esdites  baronnies  ,  et  aussi  de  convertir  le  criminel  en 
civil ,  protestant  que  la  correction  dudit  article  ne  peut  au- 
cunement préjudicier  à  ses  droicts ,  et  de  ce  ont  requis  avoir 
acte ,  qui  leur  a  été  octroyé.  » 


SABLÉ.  769 

«  Et  quant  au  76.c  article ,  contenant  ce  qui  suit  : 
«  lxxvi.  Et  combien  que  lesdits  juges  suzerains  dudit  comté  du 
«  Maine  et  autres  seigneurs  ayant  la  prévention  telle  que  dessus  : 
«  Neantmoins  pource  que  souventes  fois  aucuns  en  petites  matières 
«  personnelles,  s'entre  vexent  et  travaillent,  en  s'entre  faisant  ad- 
«  journer  au  loin,  combien  qu'ils  peussent  recouvrer  justice  es  cours 
«  des  seigneurs  subalternes  ,  les  dits  juges  suzerains  pourront  en 
«  faire  incontinent  renvoy  par  avant  contestation,  et  autrement 
«  ainsi  qu'ils  verront  estre  à  faire.  Et  si  l'on  cognoiest  que  mali- 
«  cieusement  le  demandeur  ait  fait  adiouner  au  loin  le  défendeur 
«  pour  petites  matières,  le  dit  juge  suzerain  pourra  reprimer  telle 
«  vexation  et  travail  des  subiets  ,  condamner  tel  demandeur  en 
«  amende  et  des pens,  et  faire  le  renvoy  comme  dessus,  par  devant 
«  celuy  juge  subalterne  qu'il  verra  estre  à  faire. 

«  Après  la  lecture  dudit  article ,  par  M.e  Nicolas  le  Camus, 
procureur  de  Madame  la  duchesse  d'Alençon  ,  ayant  le  bail 
(  la  tutelle  )  de  son  fils  ,  duc  d'Alençon ,  vicomte  de  Beau- 
mont,  etc  ;  et  aussi  par  !Yl.es  J.  Bouglier  et  Eslienne  Peschard, 
procureurs  de  M.sr  le  duc  de  Lorraine,  baron  de  Sablé  et  de 
la  Ferté-Bernard;  et  par  M.es  J.  Perot  et  Loumer  Vaumour, 
procureurs  de  M.&r  le  duc  de  Vendosme  ,  seign.  de  Mont- 
doubleau  et  de  S.-Kalais  ;  et  par  plusieurs  autres  nobles,  fut 
dict  et  remonstré ,  quels  subiets  des  baronnies,  chastellenies 
et  seigneuries  dessusdites  estoient  fort  mollestez  et  travaillez 
d'estre  adiournez  et  convenuz  hors  les  fins  et  limites  de  leurs 
juridictions  ,  plusieurs  desquels  sont  convenuz  par  préven- 
tion devant  les  officiers  du  Roy,  pour  20  s.,  3o  s. ,  4-o  s.  et 
au-dessous  ;  les  aucuns  distans  du  lieu  où  ils  sont  adiournez 
de  plus  de  10,  20,  25  ou  3o  lieues.  El  souvent  advient  qu'ils 
ayment  mieux  payer  ce  qu'on  leur  demande,  que  d'estre  tra- 
vaillez d'aller  plaider  si  loing  pour  si  petites  sommes.  Ont 
aussi  les  barons,  seigneurs  chaslelains  et  hauts  justiciers  du 
pays  grands  intérêts  esdites  préventions  :  car  parce  ils  per- 
dent leur  juridiction  et  la  cognoissance  de  leurs  sujets  et  est 
(  ce  qui  est  )  venir  directement  contre  l'intention  du  Roy,  qui 
veut  et  entend  en  toutes  choses  relever  les  peuples ,  ses 
subiets  et  vassaux  d'oppression  et  de  violence.  Aquoy  par  le 
procureur  et  officiers  du  Roy,  fut  respondu  qu'onques  ne  fut 
que  le  comte  du  Maine  n'eust  droit  de  prévention  sur  ses 
vassaux  en  toutes  actions ,  et  est  le  dit  droict  de  grand  profit 
et  revenu  au  Roy,  car  les  greffes  de  la  seneschaussée  ,  pré- 
vosté  et  autres  juridictions,  en  sont  baillez  à  ferme  à  plus 
grande  somme  et  diminueroit  le  domaine  du  Roy  de  plus 
de  2,000  liv  Et  aussi  tel  droict  de  prévention  que  le  Roy  a, 
corne  comte  du  Maine ,  sur  ses  vassaux ,  chastelains  et  autres 
justiciers  :  et  n'a  le  Roy ,  comte  du  Maine ,  droict  ne  prero- 
iv  49 


770  SABLÉ. 

gative  de  prévention  ,  que  les  barons ,  seigneurs  chastelains , 
n'eyent  gradatim  ,  sur  leurs  subiets  et  inférieurs.  Et  dudit 
droict  en  avoyent  le  Roy,  les  comtes  et  barons  lousiours 
ioûi,  et  usé  sur  leurs  subiecls.  Et  pour  la  grande  plainte,  et 
doleance  que  les  gens  d'église  ,  nobles,  et  autres  faisoient  du 
contenu  audit  article,  et  la  contradiction  des  gens  du  Roy  au 
contraire  :  Ordonnasmes  que  les  parties  escriroient  par  vne 
cedule  leurs  causes  et  raisons  plus  amplement  qui  seroient 
monstrées  au  procureur  du  Roy,  pour  y  respondre,  et  pro- 
duiroient  par  devant  nous  ,  pour  de  ce  en  faire  nostre  rapport 
à  la  cour,  afin  d'y  estre  pourvu  comme  de  raison.  » 

Vers  1690  ,  un  placard ,  sans  date  ,  est  imprimé  sous  ce 
titre  :  «  pancarte  de  sablé  ,  contenant  les  droits  que  les 
seigneurs  de  Sablé  perçoivent  sur  la  rivière  de  Sarthe  ,  dans 
l'étendue  de  leur  juridiction.  » 

Hist.  civ.  I.  Etablïss.  civils. —  i.°  Hôtel- de-Ville.  L'é- 
poque de  l'établissement  d'un  Hôtel-de-Ville  à  Sablé ,  est 
entièrement  ignorée.  On  sait  seulement  que  cette  adminis- 
tration était  composée  d'un  maire ,  un  procureur  fiscal  et  un 
greffier.  Les  armes  de  la  ville  étaient  :  d'argent ,  aune  tour  de 
sable.  On  trouve  dans  le  Supplément  a  l'Histoire  de  Sablé ,  par 
G.  Ménage,  une  liste,  avec  des  notes  biographiques  et  gé- 
néalogiques des  officiers  de  l'Hôtel-de-Ville,  depuis  le  dernier 
quart  du  i4-.e  siècle,  jusque  vers  la  fin  du  i6.e.  Tout  inté- 
ressant que  soit  ce  document  pour  les  habitants  de  Sablé  ,  le 
manuscrit  où  il  se  trouve  étant  soigneusement  conservé  à  la 
mairie  de  celte  ville,  nous  devons  le  négliger  ici.  L'adminis- 
tration actuelle  se  compose  d'un  maire  ,  de  deux  adjoints  et 
d'un  conseil  municipal  de  23  membres.  Ses  revenus  s'élèvent 
à  i5,365  f.  72  c,  dans  lesquels  les  produits  de  son  octroi 
comptent  pour  8,370  f.  C'est  la  seule  des  villes  du  département, 
non  chef-lieu  d'arrondissement  ,  qui  ait  un  octroi.  Un  nouvel 
Hôtel-de-Ville  doit  être  construit  incessamment  à  Sablé  ,  à 
l'extrémité  orientale  de  la  place  des  Halles  ,  qui  a  été  aggran- 
die  et  dégagée  de  ce  côté,  jusqu'au  bord  de  l'Erve.  —  2.0  Sa 
Maréchaussée ,  composée  d'un  brigadier  et  de  quatre  cavaliers, 
faisait  partie  de  la  sous  lieutenance  de  la  Flèche.  La  gendar- 
ma ie ,  qui  ne  se  composait  avant  i834  que  d'une  brigade  à 
cheval,  a  été  augmentée  à  cette  époque  d'une  brigade  à  pied. 
—  3.D  Un  Grenier  à  sel ,  dépendant  de  la  direction  de  Laval , 
y  existait  autrefois.  Ses  officiers  étaient  :  un  président ,  un 
grenetier,  un  contrôleur,  un  procureur  du  Roi  et  un  greffier. 
11  avait  pour  armoiries  :  de  gueules ,  à  un  minot  d'or  cou- 
ronné de  même.  —  4«°  En  1 790 ,  Sablé  devient  le  siège  de 
l'administration  d'un  district  composé  de  5  cantons  et  de  36 


SABLÉ.  771 

communes,  dont  une  partie  était  de  l'ancienne  province  d'An- 
jou. Voir  le  tableau  de  ce  district  I-CCCCLXiv.  —  5.°  Un 
Octroi  municipal  y  est  établi  depuis  plusieurs  années.  Une 
ordonnance  royale  du  3i  octobre  i833  en  approuve  le  tarif. 
—  6.°  Par  autre  ordonn.  royale,  du  16  juillet  i834>  un 
commissariat  de  poiice  est  établi  dans  la  ville  de  Sablé. 

Plusieurs  corporations  étaient  établies  anciennementdans  la 
même  ville,  savoir  :  1  ,°des  Avocats,  dont  les  armoiries  étaient: 
d'argent  ,  à  un  bonnet  carré  de  sable  ,  boupé  d'or;  2.0  des 
Notaires  ,  ayant  pour  armes  :  de  gueules  ,  à  une  écritoire  d'or, 
accompagnée  de  3  besans  d'argent,  2  en  chef  et  1  en  pointe; 
3.°  des  Cordonniers ,  Selliers  et  .Bourreliers,  armes  :  d'ar- 
gent, à  une  selle  de  cheval  de  gueules  ,  accompagnée  en  chef 
de  2  souliers  de  sable  ;  des  Tessiers  et  Sergiers  ,  armes  :  d'a- 
zur ,  à  une  navette  de  tisserand  d'or;  5.°  des  Tanneurs  et 
Corroyeurs  ,  armes  :  de  gueules  ,  à  2  cornes  de  bœuf  d'argent. 

IL   établiss.  de  bienfaisance.  —  \  yMaladreries.  Il  existait 
sur  le  territoire  de  Sablé  une  maladrerie  fort  ancienne  ,  puis- 
que ,  comme  nous  l'avons  vu  ,  sa  position  est  mentionnée 
dans  la  concession  du  droit  de  chasse,  faite  en   i325,  aux 
habitants  de  Sablé.  Elle  était  située    sur  la   rive  gauche  de 
la  Sarthe  ,  au-delà  du  faubourg  S. -Nicolas  ,  à  2  k.  1/2  S.  S.  E. 
de   la  ville.   Elle   est   indiquée  sur  la   carte   de  Jaillot ,  sur 
celle  de   Cassini ,  et  dans  le  Pouillé  du  diocèse  ,  sous  le  nom 
de  maladrerie  et  de  chapelle  S. -Laurent  de  la  Herse-Grise. 
Annexée  d'abord  à  la  commanderie  d'Angers  de  l'ordre  de 
S.  Lazare,  elle  fut  unie  à  l'hospice  de  Sablé,  par  arrêt  du 
conseil ,  du  6  juill.  169G.  Quelques  documents  en  confèrent 
la   présentation  au  seigneur  :  nous  avons  vu,  plus  haut,  à 
I'hist.  lcclés.  ,  qu'elle  appartenait  aux  habitants.  Cassini  indi- 
que un  second  élablissement  du  même  genre,  à  2,2  h.  à  l'O., 
un  peu  vers  N.  de  la  ville  ,  sur  la  rive  droite  de  la  Vaîge , 
à  côté  de  la  ferme  du  Pont  de  Vaige.  On  ne  sait  rien  autre 
chose  à  son  égard,  que  l'indication  qu'en  donnent  la  tradi- 
tion et  Cassini.  —  2.0  Hôpital.  Ainsi  que   nous  l'avons  vu 
plus  haut,  J.  de  Lessillé,  seign-  de  Juigné,  dans  son  testament, 
daté  du   11   nov.  i382  ,  lègue  une  maison  qu'il  possède  au 
bourg  de   S. -Nicolas  ,  afin  d'y  établir  une  Aumônerie  des- 
tinée à  héberger  les  pauvres,  et  laisse  un  lit  fourni ,   pour 
les  y  coucher.   On  pense  que  cette  donation  a  été  l'origine 
de  l'hôpital  actuel ,   augmenté  successivement  de  différents 
dons  et   legs,    i.°   par  les  seigneurs  de  Sablé,  qui  y  fon- 
dèrent deux  lits  ,  entre  autres  ,  pour  les  habitants  de  Cour- 
tillers,  lesquels  en  jouissent  encore  d'un  aujourd'hui  ;  2,0  d'une 
somme  de  2,000  1. ,  donnée  vers  1602 ,  par  Olivier  l'Evêque, 


772  SABLÉ. 

dont  il  va  être  parle  plus  amplement  à  l'occasion  du  collège  ; 
3.°  par  la  réunion,  en  1696,  des  biens  de  l'Aumônerie  de 
S.-Laurent.  Les  revenus  de  cet  hospice  ,  desservi  en  178g  par 
six  sœurs  de  S.-Lazare,  étaient  alors  de  8,390  1. ,  et  se  trou- 
vaient réduits,  en  i8o5  ,  à  3,791  f.  Ils  se  trouvent  portés 
actuellement  à  7,o5o  f.  5i  c.  (et  non  à  11,902  f.  5i  c. , 
comme  on  le  dit  page  203  de  V Annuaire  pour  i834),  par 
suite  de  différents  dons  et  legs  faits  depuis  cette  époque  , 
savoir  :  i,°  d'une  rente  de  100  f. ,  cédée  par  le  S.r  Péchard, 
prêtre,  acceptée  par  arrêté  du  21  fructid.  an  xi  (7  sept.  i8o3)  ; 
2.0  de  deux  portions  de  pré,  par  la  D.e  Davy ,  v.e  Chantelou, 
et  par  le  Cit.  Chantelou,  fils  et  son  épouse,  dont  l'accep- 
tation a  été  autorisée  par  arrêté  des  Consuls,  du  22  ventôse 
an  xii  (  i3  mars  1804  )  ;  3.°  de  5oo  f.  et  3  pièces  de  terre  , 
par  le  S.r  Davy  des  Courbes  ,  sous  la  condition  que  les  héri- 
tiers du  testateur  seront  déchargés  de  la  rente  de  3o  f.  qu'il 
sert  à  cet  hospice  ;  décret  daté  d'Osterode  ,  16  mars  1807  ; 
4..°  par  lesS.ret  D.e  Cherouvrier,  d'une  pièce  de  terre  appelée 
le  Champ  de  la  Grange  et  de  20  sillons  à  prendre  dans  un 
autre  champ  du  même  nom,  le  tout  estimé  1,000  f. ,  sous 
condition  de  rembourser  aux  donateurs  une  somme  de  4oo  f. , 
pour  le  prix  desdits  20  sillons  :  ordonnance  royale  du  ionov. 
1819  ;  5.°  parles  S.r  et D.e  Bouvet ,  d'un  pré  estimé  5oo  f.  : 
ord.  du  i3  juin  1827  ;  6°  par  le  S.r  Gougeon  de  Lucé  ,  d'une 
pièce  de  terre  donnant  un  revenu  de  5oo  f.  :  ord.  du  2  juillet 
1828  ;  7.0  par  la  D.e  Vérité,  de  la  nue  propriété  d'une  rente 
annuelle  et  perpétuelle  de  5oo  f .  :  ord.  du  20  mars  i833  ; 
8.°  enfin  ,  d'une  somme  de  1,000  f. ,  par  la  D.e  v.e  Bouvet  : 
ord.  du  8  sept.  i835. 

L'hospice  de  Sablé ,  administré  par  une  commission  de 
cinq  membres  et  dirigé  par  six  sœurs  de  S.  -  Vincent  de 
Paule,  qui  reçoivent  un  traitement  de  3oo  f.  chacune,  dont  4 
sur  les  revenus  de  la  maison  et  les  2  autres  sur  le  budget 
communal  (V.  plus  bas  petites  Ecoles  de  filles.),  entretient  24 
lits,  dont  f4  pour  les  hommes  et  10  pour  les  femmes,  La 
commune  de  Précigné  y  possède  deux  lits ,  qu'elle  va  sans 
doute  essayer  d'en  retirer,  par  suite  de  la  conversion  de  sa 
maison  de  charité  en  hospice  (  v.  plus  haut,  p.  56o)  ;  celles 
de  Gastines  ,  de  Pincé  ,  de  Louaille  ,  de  CourtiUers  ,  de 
Solesmes,  de  Vion,  y  en  ont  aussi  chacune  un  ;  le  tout  compris 
dans  les  24  ci-dessus.  —  3.°  Bureau  de  bienfaisance.  Les  dona- 
tions faites  aux  pauvres  ,  à  quelque  époque  que  ce  soit ,  indé- 
pendamment de  celles  aux  hospices  et  autres  établissements 
analogues ,  ont  été  partout  l'origine  des  fondations  de  bienfai- 
sance ,  régulièrement  organisées  aujourd'hui  sous  le  nom  de 


SABLÉ.  773 

Bureaux  de  de  bienfaisance.  Lepaige  rapporte ,  diaprés  le  Sup- 
plément à  l'Histoire  de  Sablé ,  par  G.  Ménage  ,  dit-il ,  et  cela  a 
été  répété  page  197  de  X  Annuaire  de  la  Sarthe  pour  i834,  que 
Olivier  l'Evêque  ,  fondateur  du  collège  et  l'un  des  bienfaiteurs 
de  l'hospice  «  donna  encore  d'autres  sommes  considérables  , 
«  pour  marier  de  pauvres  filles ,  et  pour  mettre  en  métier  de 
«  pauvres  garçons  de  la  ville  de  Sablé.  »  Nous  qui  avons 
consulté  ce  Supplément  ,  nous  n'y  avons  point  trouvé  la 
mention  de  cette  donation,  mais  bien  celle-ci  :  «  Barthélémy 
«  du  Puy,  prieur  de  S.-Nicolas  ,  laissa  à  la  ville  de  Sablé  ,  par 
«  son  testament,  de  Tannée  1626,  deux  mille  livres  et  deux 
«  cents  écus  d'or,  pour  être  employés  en  œuvres  pies  ,  et 
•<  pour  faire  apprendre  métier,  de  deux  en  deux  ans ,  à  trois 
»'  pauvres  garçons  de  la  ville ,  et  pour  marier  une  fille  du 
«  faubourg  S.-Nicolas.  »  Le  bureau  de  bienfaisance  actuel , 
administré  ,  comme  ,  hospice  ,  par  une  commission  de  cinq 
membres,  est  doté  de  i,i5i  f.  de  revenu,  dont  65 1  f.  en 
rentes  sur  l'état ,  5oo  f.  en  renies  sur  particuliers  ,  servies  par 
M.  le  marquis  de  Juigné  ,  à  quoi  il  est  ajouté  annuellement 
200  f. ,  produit  d'aumônes ,  dons  ,  collectes ,  etc.  Il  est  fait 
emploi  de  ce  revenu,  en  paiement  d'apprentissage  de  métiers 
à  8  individus  ;  en  secours  aux  femmes  en  couche  ,  aux  mères 
nourrices  ,  aux  vieillards  et  indigents  ;  en  frais  de  layettes 
et  vêlements  ;  et  en  acquit  de  ^83  f.  33  c.  de  rentes  à  la 
charge  de  l'établissement.  Les  diverses  dotations  dont  cet 
établissement  a  été  l'objet ,  depuis  1800  ,  dont  nous  ayons 
connaissance  ,  sont  :  i.°  Un  legs  de  3oo  1.  et  44  setiers  de  blé 
méleil ,  par  M.lle  Lemonnier-Laboullaye  ,  dont  l'acceptation 
a  été  autorisée  par  décret  daté  de  Varsovie,  le  25  janv.  1807  ; 
2.0  legs  de  200  boiss.  de  blé  méteil ,  par  le  S.r  Macé  de 
Gastines:  déc.  daté  d'Osterode,  10  mars  1807;  3.°  révélation 
par  le  S.r  Durand ,  au  profit  de  ce  bureau  ,  de  deux  terrains 
en  landes ,  sis  sur  le  territoire  de  Sablé  ,  celés  à  l'administrât, 
des  domaines  :  ordonn.  royale  du  8  mars  i832  ;  4-°  legs  par 
le  S.r  Angoulvent ,  de  la  somme  de  4oo  f.  :  ord.  du  12  mars 
i832  ;  5.°  donation  par  M.nie  V.e  Bouvet,  d'une  somme  de 
4,000  f  :  ord.  du  26  avril  i835  ;  6.°  legs  consistant  en  200 
boiss.  de  blé  méteil ,  évalués  à  600  f. ,  en  effets  mobiliers  , 
estimés  à  i33  f. ,  et  en  diverses  sommes,  s'élevant  ensemble 
à  1 ,000  f. ,  par  M.me  Toutain-Marinerie  :  ord.  du  3  nov.  i835  ; 
7.0  legs  de  1,000  fr.,  par  M.  de  la  Porte  de  Riants  :  ord.  du  3 
nov. i835. 

III.  étaBLISSem.  D'iiSbTRUCT.  PUBLIQUE.  —  i.°  Collège.  Oli- 
vier l'Evêque ,  né  à  Sablé ,  en  i545  ,  dans  le  faub.  S.  Nicolas , 
quilta  cette  ville  à  l'âge  de  22  ans ,  pour  se  soustraire  aux 


774  SABLÉ. 

imporlunités  d'une  jeune  fille  qu'il  avait  rendu  mère  et  qui 
voulait  qu'il  l'épousât.  A  l'exemple  de  Mathurin  Cointerel, 
son  compatriote  ,  il  va  tenter  fortune  à  Rome  ,  y  amasse 
plus  de  cent  mille  écus  ,  et  devient  protonotaire  du  S.-Siége , 
et  l'un  des  aumôniers  ordinaires  du  roi  Henri  IV.  De  retour 
à  Sablé  ,  en  1602  ,  Olivier  l'Evêque  présente  aux  habitants  y 
des  statuts  qu'ils  agréent ,  pour  l'établissement  d'un  Collège 
qu'il  offre  de  fonder  dans  celte  ville  ,  et  auquel  il  consacre 
plus  de  10  mille  écus.  Par  le  premier  article  de  ces  statuts  , 
datés  du  16  janvier  1602  ,  le  fondateur  se  réserve  la  no- 
mination aux  bourses  et  aux  fonctions  de  principal.  Après 
sa  mort ,  cette  nomination  appartiendra  à  Marthe  Peschard  , 
sa  nièce ,  femme  de  Guill.  Lepelletier ,  et  fille  de  Marthe 
l'Evêque,  sa  sœur,  et  de  Julien  Peschard  ;  ensuite,  au  second 
fils  de  ladite  Marthe  Peschard,  si  elle  laisse  plusieurs  garçons  , 
lequel  prendra  le  nom  et  les  armes  du  fondateur  ;  et,  dans  le  cas 
où  il  ne  naîtrait  que  des  filles  desdils  Guill. Lepelletier  et  Marthe 
Peschard  ,  ou  de  leur  puisné  ,  le  droit  de  présentation  passera 
au  mari  de  l'aisnée  ou  de  la  puisnée  desdites  filles ,  et  ainsi  suc- 
cessivement ;  et,  à  défaut  de  descendants  desdits  Guill.  Lepel- 
letier et  Marthe  Peschard,  ce  droit  de  présentation  appartien- 
dra au  plus  proche  parent  du  fondateur  portant  son  nom,  ou,  à 
défaut,  au  procureur  de  fabrique  de  l'église  de  N.-D.  de  Sablé, 
dans  laquelle  il  fut  inhumé  ,  lors  de  sa  mort ,  arrivée  en  i6o5. 
La  dotation  du  collège,  dont  les  revenus  s'élevaient  à  3, 294  1» 
consistaient ,  outre  la  maison  où  il  était  établi ,  en  quatre  mé- 
tairies, un  bordage  ,  des  vignes  et  des  rentes  ,  qui  furent  alié- 
nés pendant  la  révolution  ,  à  l'exception  de  la  maison  qui , 
au  moyen  d'augmentations  considérables,  peut  recevoir  trente 
pensionnaires ,  et  des  classes  pour  60  externes.  (Quatre 
régents ,  dont  l'un  remplit  les  fonctions  de  principal ,  y  pro- 
fessent l'enseignement  du  latin  ,  jusqu'à  la  4-e  inclusivement , 
de  la  langue  française,  de  l'écriture  et  du  calcul.  La  ville 
accorde  une  subvention  annuelle  de  700  f.  —  2.0  Petites  écoles 
de  garçons.  Dans  le  i6.e  siècle,  Nicolas  Gaultier,  de  Sablé, 
docteur  en  théologie  ,  qui  vivait  sous  Charles  IX  ,  fonda 
dans  cette  ville,  une  classe  de  petites  écoles  pour  les  enfants. 
«  Jusqu'à  ce  qu'ils  sachent  quelque  peu  écrire  et  soient  capa- 
«  blés  de  commencer  la  principale  partie  du  Despaulères , 
«  cieux  petits  enfants  seront  instruits  en  la  maison  donnée 
•  pour  cet  effet  par  ISicolas  Gautier,  située  près  la  porte 
«  d'Erve,  etc.»  Cette  fondation  est  ainsi  rapportée,  à  l'art.  25 
des  statuts  du  collège  de  Sablé;  et,  par  l'acte  d'acceptation 
de  ces  statuts ,  par  les  habitants  de  ladite  ville ,  la  maison 
dont  il  s'agit  est  donnée  à  Olivier  l'Evêque  ,  aux  conditions 


SABLÉ.  775 

dudit  art.  25.  Aujourd'hui ,  une  école  d'enseignement  mutuel 
est  tenue  par  3  frères  de  l'institut  de  S.- Joseph  ,  dit  de  RuiiJé. 
La  ville  accorde,  pour  cet  objet,  une  subvention  de  1,200  f. , 
portée  annuellement  à  son  budjet.  Celte  école  a  été  l'objet  de 
différentes  libéralités  :i.°  par  le  S. r  P.Gougeonde  Lucé,  alors 
curé,  d'une  maison  avec  dépendances,  estimée  4»000  f •  » 
destinée  à  l'établissement  de  l'école  et  pour  le  logement  des 
instituteurs;  plus,  d'une  somme  de  1,000  f.,  pour  réparer 
ladite  maison  ;  et  d'une  autre  somme  de  5, 000,  f.  dans  le  cas 
où  l'acquisition  faite  de  cette  maison  par  le  donateur,  ne  serait 
pas  ratifiée  à  sa  majorité  par  le  mineur  Hanuche ,  à  qui  elle 
appartenait  ;  2.0  par  le  S.r  Gui  Fr.  H.  de  la  Porte  de  Riants , 
d'une  somme  de  4, 000  f.  et  de  3oof.  de  rente  sur  l'état,  pour 
le  même  objet  :  l'acceptât,  de  ces  donations  a  été  autorisée  par 
ord.  royale  du  12  oct.  1828. —  3.°  Petites  écoles  de  filles.  Avant 
la  révolution  ,  une  école  primaire  de  filles  était  tenue  à 
l'hospice ,  par  les  sœurs  qui  le  desservaient  alors.  Deux  de 
celles  qui  y  sont  actuellement  établies,  continuent  ces  écoles, 
et  reçoivent  chacune ,  sur  le  budjet  de  la  ville ,  un  traitement 
annuel  de  3oo  f. 

nosologie.  La  situation  de  la  ville  de  Sablé  sur  les  deux 
rives  et  au  travers  de  la  rivière  de  Sarthe ,  doit  donner  lieu  à 
des  cas  tout  spéciaux  de  maladies ,  qui  ne  paraissent  pas  avoir 
fourni  jusqu'ici  aux  médecins  de  cette  ville ,  le  sujet  d'obser- 
vations mises  au  jour.  Les  habitations  y  sont  tellement  accu- 
mulées et  serrées  les  unes  contre  les  autres,  qu'il  est  plusieurs 
de  ses  rues  où  les  rayons  solaires  ne  pénètrent  jamais.  A  ces 
causes  d'insalubrité ,  il  en  faut  joindre  une  autre ,  provenant 
de  la  nature  géognostique  du  sol.  Une  grande  partie  de  la 
ville  a  pour  assises  le  schiste  argileux  et ,  principalement ,  une 
roche  d'amphibolite  tellement  compacte  ,  qu'elle  ne  laisse  pas 
pénétrer  l'eau.  Aussi  voit  on  surgir  des  sources  abondantes 
dans  les  quartiers  les  plus  élevés  ,  notamment  au  faubourg 
S.-Nicolas ,  où  l'eau  des  puits  est  à  fleur  de  terre,  et  où  il  est 
impossible  d'avoir  des  caves,  même  sur  le  sommet  de  son 
coteau.  Cette  grande  humidité  du  sol,  doit  nécessairement 
influer  sur  la  santé  des  habitants  ,  les  maladies  lymphatiques  , 
entre  autres  ,  y  être  prédominantes  ,  et ,  ce  qui  est  certain , 
c'est  que  les  maux  de  jambes  y  sont  fréquents ,  peu  ou  diffi- 
cilement curables ,  et  qu'on  ne  voit  qu'un  très-petit  nombre 
de  vieillards  du  sexe  masculin  à  Sablé ,  les  hommes  y  dépas- 
sant peu  l'âge  de  60  ans ,  tandis  que  les  femmes ,  dont  la 
fibre  plus  molle  ,  la  prédominance  lymphatique  plus  pro- 
noncée,  s'arrange  mieux  d'une  atmosphère  aqueuse,  y  par- 
viennent à  un  âge  plus  avancé.  Aussi  y  compte-t-on  un  bien 


776 


SABLÉ. 


plus  grand  nombre  de  femmes  que  d'hommes ,  comme  on  l'a 
vu  à  Ta  population  ,  el  le  nombre  des  veuves  y  est-il  de  beau- 
coup supérieur  à  celui  des  veufs ,  ainsi  que  le  prouvent  les 
résultats  suivants  des  trois  derniers  recensements  : 

1826  ;  veufs  ,  70  ;     veuves  ,218. 

i83i  ; »  77  ; •>  2  5o. 

i836  ; ,  83  ; ,  260. 

Choiera  morbus.  L'impossibilité  où  l'on  a  été  jusqu'ici,  de 
tirer  des  inductions  quelque  peu  rationelles  de  la  situation 
topographique  et  de  la  constitution  géognostique  des  lieux 
où  s'est  manifesté  le  choléra,  ne  permet  pas  d'attribuer  aux 
causes  d'insalubrité  que  nous  venons  d'indiquer,  le  dévelop- 
pement de  celte  maladie  à  Sablé  ,  la  seule  localité  du  départe- 
ment de  la  Sarthe  où  elle  se  soil  manifestée  d'une  manière 
bien  apparente. 

Le  8  août  1802  ,  deux  cas  de  choléra  y  sont  observés ,  chez 
deux  militaires  du  3i.e  régiment  d'infanterie  de  ligne,  arrivés 
le  soir  même  dans  cette  ville  :  Tun  des  deux  succombe ,  et 
l'autre  est  guéri.  Le  a3  sept.  i834i  l'épidémie  fait  son  invasion 
au  sein  même  de  la  ville,  et  ne  cesse  ses  ravages  que  le  27 
octobre  suivant.  Pendant  cette  période  de  35  jours,  m 
cas  sont  observés,  sur  36  individus  du  sexe  masculin  et  75 
du  sexe  féminin  :  ils  occasionnent  3g  morts,  dont  17  hommes 
et  22  femmes.  Dans  ce  nombre  ,  1  homme  succombe  après 
6  heures  de  maladie ,  1  femme  après  8  heures  ;  de  6  indi- 
vidus qui ,  sur  9  invasions  ,  succombent  dans  la  journée  du  i5 
octobre ,  24  heure:  s'écoulent  à  peine  entre  la  première  et 
la  dernière  période  de  la  maladie.  Le  12  octobre,  sur  4 
personnes  atteintes,  il  en  meurt  3.  Dans  la  courte  période  du 
i3  au  i5  du  même  mois,  26  individus,  8  hommes  et  18 
femmes ,  sont  atteints.  Sur  le  nombre  de  4^  individus  tombés 
malades,  du  2  3  septembre  au  12  octobre,  dont  10  du  sexe 
masculin  et  38  du  sexe  féminin ,  on  compte  un  seul  garçon 
contre  10  filles,  de  l'âge  de  8  jours  à  12  ans. 

Nous  ne  devons  pas  omettre  ici  que  fonctionnaires  publics, 
médecins  ,  administrateurs  et  sœurs  de  l'hospice ,  tout  le 
monde ,  dans  celte  pénible  circonstance ,  remplit  avec  zèle 
les  devoirs  imposés  par  l'humanité  ;  et  que  la  charité  publi- 
que se  manifesta  comme  elle  le  devait  dans  cette  occasion. 

anïiq.  Outre  les  restes  de  l'ancienne  forteresse  que  nous 
avons  indiqués  plus  haut ,  en  parlant  du  château  ,  on  remar- 
que encore  sur  le  territoire  de  Sablé  ,  i.°  près  d'une  ferme 
appelée  la  Tour,  située  à  2,3  h.  S.  O.  de  la  ville  ,  une  motle 
ou  plate- forme  circulaire  assez  élevée,  d'environ  5o  m.  de 
diamètre  ,  couronnée  autrefois  par  un  fort  ou  donjon  qui  a 


SABLÉ.  777 

donné  son  nom  à  cette  ferme  :  on  voit  encore  les  fondations 
de  cette  tour  ,  dont  les  matériaux  ,  pierres  et  briques ,  cou- 
vrent le  sol  environnant  ;  2.0  dans  le  bois  de  la  ferme  de  Mo- 
lancé ,  situé  à  l'extrémité  O.  N.  O.  du  territoire  ,  en  face  le 
moulin  de  la  Haute-Porte  ,  une  autre  butte  ou  vaste  redoute, 
de  i4-à  i5  m.  d'élévation,  occupant  le  sommet  d'un  coteau, 
qui  domine  à  pic  la  rive  gauche  de  la  petite  rivière  de  Taude. 

biogr.  Un  dicton  provincial,  répandu  dans  l'Anjou  et  le 
Maine,  fait  naître  à  Sablé  le  perfide  disciple  de  Jésus,  qui 
vendit  son  maître  pour  treize  deniers.  Ce  dicton  a  donné  lieu 
à  ce  mauvais  vers  latin  : 

«  Perfidus  Me  Judas  ,  Sabolinensis  erat.  » 

lies  Bretons  disent  de  même  que  Judas  est  né  en  Nor- 
mandie ,  d'où  ce  couplet  plus  mauvais  encore  : 

«  Judas  étoit  Normand  , 
Tout  le  monde  le  dit  ; 
•    Entre  Caen  et' Rouen, 
Ce  malheureux  naquit. 
Il  vendit  son  Seigneur,  pour  trente  marcs  comptants. 
Au  diable  soient  tous  les  Normands  !  » 

Dois-je  ajouter  que  c'est  avec  autant  de  raison ,  qu'on  a 
fait  naître  ce  disciple  du  Christ  à  Corfou  ,  où  ,  au  dire  de 
certaines  gens ,  l'on  voyait  naguère  encore  une  maison  qui 
lui  avait  appartenu.  Pietro  Délia  Valle  rapporte  (  suivant  le 
Menagiana  ,  IV- 12  ),  avoir  vu  dans  cette  ville  un  homme  qu'on 
disait  être  de  la  race  de  Judas.  Il  est  plus  raisonnable  de 
croire  qne  c'était  un  Juif,  qui  se  croyait  descendant  de  la 
tribu  de  Juda. 

Les  hommes  remarquables  nés  à  Sablé  sont,  outre  plu- 
sieurs de  ses  seigneurs  ,  Renaud  de  Sablé  ,  poète  ,  qui  vivait 
dans  le  milieu  du  i3.e  siècle  ;  J.  de  Craon  ,  évêque  du  ?rîans  , 
qu'on  croit  y  être  né  ;  Mathieu  Ménage  ,  chanoine  théologal 
d'Angers,  député  du  clergé  à  plusieurs  conciles  ,  né  en  i388  , 
de  la  famille  de  G.  Ménage  ,  historien  de  Sablé ,  qui  a  écrit 
sa  vie  en  latin  ;  J.  Richard,  curé  de  la  paroisse  de  S.-Martin, 
auteur  d'un  manuscrit  sur  parchemin  ,  de  l'an  i5c5,  intitulé 
Des  choses  dues  à  la  cure  de  S.-Martin  de  Sablé  ,  ouvrage  très- 
curieux  pour  la  connaissance  des  anciennes  familles  de  la 
ville  de  Sablé.  La  cure  de  S.-Martin  ayant  été  contestée  à 
J.  Richard ,  par  Hardouin  Imbert ,  il  y  fut  confirmé  par  sen- 
tence du  prévôt  de  Paris.  Le  12  oct.  i5ii  ,  on  collationne 
à  sa  réquisition  le  testament  de  J.  de  Lessillé  ,  pour  s'assurer, 
probablement ,  des  dons  faits  à  sa  cure  ,  par  ce  seigneur  de 
Juigné.  Baptiste,  Georges  et  Louis  du  Tronchay,  magistrats  : 


778 


SABLÉ. 


Le  premier ,  auleur  d'un  ouvrage  de  grammaire  ,  de  poésies  , 
etc. ,  vécut  de  i5o8  à  iHS-j  ;  P.  de  Sablé  ,  appelé  aussi  P.  de 
Bouhère,  éditeur,  en  i5i3  ,  d'un  ouvrage  latin  de  Conrad  ;  le 
cardinal  Mathieu  Cointerel ,  né  en  i5i9  ;  Olivier  l'Evêque  , 
cité  plus  haut,  né  en  i545;  Nicolas  Gauthier  ,  dit  Galtherus , 
fondateur  des  petites  écoles  de  Sablé  ,  auleur  de  sermons  et  de 
divers  autres  ouvrages  ,  tant  en  latin  qu'en  français  ,  qui  vécut 
de  i56o  à  iSjl^.  ;  Nicolas  Montreux  ,  auteur  de  poésies  et  de 
romans;  le  P.  Joseph  Leballeur,  théologien,  dans  le  i7.e 
siècle  ;  Beinier  ou  Besnier ,  serrurier,  omis  à  son  rang  dans  la 
biographie  ,  et  qui  sera  porté  au  Supplément ,  dont  le  talent 
en  mécanique  fit  de  lui  un  nouvel  Icare  ;  Nicolas  Guyot- 
Duvigneul  ,  professeur  et  littérateur  ,  né  en  174.1  ;  et,  enfin, 
R.  L.  Poirier,  simple  batelier  ,  recommandable  par  de  nom- 
breux actes  d'humanité.  Voir  tous  ces  noms  à  la  BIOGRAPHIE. 

MœuRS  et  caract.  Les  habitants  de  Sablé ,  doués  d'une 
imagination  vive  ,  sont  actifs ,  industrieux ,  et  possèdent ,  avec 
un  caractère  qui  est  indépendant,  l'esprit  d'ordre  et  de  calcul, 
essentiellement  propres  aux  entreprises  agricoles,  industrielles 
et  commerciales,  pour  lesquelles  ils  ont  un  penchant  prononcé, 
et  auxquelles  ils  doivent  l'aisance  dont  ils  jouissent  générale- 
ment. Les  femmes  se  font  remarquer  par  la  fraîcheur  et 
l'éclat  de  leur  teint  :  nous  avons  vu  plus  haut,  la  cause  pour 
laquelle  elles  parviennent  généralement  à  un  âge  plus  avancé 
que  les  hommes. 

historique.  Nous  rapportons  ici ,  dans  leur  ordre  chrono- 
logique ,  le  récit  des  faits  historiques  relatifs  à  la  ville  de  Sablé 
et  à  son  château,  et  ceux  qui  ,  se  rapportant  à  ses  seigneurs  , 
n'auraient  pu  trouver  place  à  leur  nomenclature  sans  y  faire 
longueur. 

85 1.  —  Du  temps  de  l'empereur  Charles-le  Chauve  , 
Néomené ,  duc  de  Bretagne,  conduisant  son  armée  pour  aller 
assiéger  la  ville  de  Chartres,  tombe  malade  en  Bcauce,  ce  qui 
l'oblige  à  retourner  sur  ses  pas  pour  se  rendre  dans  ses  états; 
mais  n'y  peut  parvenir  et  meurt  à  Sablé  ,  suivant  Lecorvaisier 
{Histoire  des  Eoêques  du  Mans  ,   3o3  )  et  d'autres  historiens. 

867.  —  Au  mois  de  juillet  869  ,  les  Danois,  sous  la  con- 
duite d'Haslings  ,  leur  chef,  font  une  descente  dans  le  pays 
Nantais ,  traversent  l'Anjou  et  s'avancent  jusqu'au  Mans  , 
qu'ils  pillent.  Ils  opérèrent  leur  retour  par  Sablé ,  qu'ils  ne 
ménagèrent  pas ,  sans  doute ,  pour  aller  passer  la  Sarthe  à 
Brissarlhe  (Brioa  Sartha),  où  les  attendaient  les  Angevins,  les 
Gascons  ,  les  Poitevins,  réunis  pour  leur  couper  la  retraite  > 
sous  les  ordres  de  Banulphe ,  duc  d'Aquitaine ,  et  de  Robert- 
le-Fort ,  qu'ils  délirent.  V.  préc.  hist.  ,  I-lxxi. 


SABLÉ.  779 

1016.  —  Le  10  juillet,  l'armée  de  Foulques-Nerra  ,  comte 
d'Anjou,  se  rencontre  à  Pontlevoi  avec  celle  d'Eudes,  comte 
de  lilois.  Foulques  est  renversé  de  son  cheval  et  grièvement 
blessé  ;  Sigebrain  de  Chemillé  ,  qui  portait  la  bannière  de  la 
province ,  Bernier  de  Sablé  son  frère  ,  avec  Hubert  Rasorius , 
furent  tués,  et  Raoul ,  l'aîné  de  cette  maison  ,  blessé  à  mort. 

1067.  —  Le  partage  inégal  que  Geoffroi-Martel  ,  comte 
d'Anjou  ,  avait  fait  de  sa  succession ,  entre  ses  neveux  Geof- 
froi-le-Barbu  et  Foulques-le-Rechin ,  n'ayant  par  tardé  à  les 
rendre  ennemis,  Foulques,  comte  de  Blois  ,  s'étant  emparé, 
par  trahison,  du  château  de  Saumur,  altire  son  frère  Geoffroi 
à  Angers  ,  sous  prétexte  que  les  barons  qui  leur  étaient  atta- 
chés pourraient  les  concilier.  Mais  ,  presque  tous  s'étant 
laissés  corrompre  ,  ceux  qui  accompagnaient  Geoffroi  le 
livrèrent  à  son  frère  à  son  entrée  dans  la  ville ,  d'où  il  fut 
conduit  et  renfermé  au  château  de  Sablé ,  sous  la  garde  de 
Robert-l'AIIobroge,  qui  en  était  seigneur.  Il  en  sortit,  cepen- 
dant ,  la  même  année  ,  par  l'intercession  du  pape  ;  mais  la 
guerre  ne  tarda  pas  à  recommencer  entre  les  deux  frères. 

1069.  —  Sous  le  consulat  de  Hugues  III ,  comle  du  Maine , 
l'évêque  Arnauld  ayant  eu  avis  que  ce  prince  avait  le  projet  de 
s'emparer  du  trésor  de  l'église  cathédrale  de  S.-Julien  du 
Mans  ,  pour  fournir  aux  dépenses  de  la  guerre  qu'il  soutenait 
contre  Robert,  duc  de  Normandie,  pour  la  possession  du 
Maine  ,  fait  secrètement  transporter  à  Sablé  ,  qu'il  avait  mis 
en  état  de  défense,  ce  que  ce  Irésor  contient  de  plus  riche 
et  de  plus  précieux. 

1088.  —  Après  la  mort  de  Guiilaume-le  Conquérant  ,  son 
fils  aîné  Robert,  à  qui,  en  le  privant  du  royaume  d'Angleterre, 
il  avait  laissé  le  duché  de  INormandie  et  le  comté  du  Maine, 
étant  entré  dans  cette  dernière  province  pour  en  prendre 
possession,  et  étant  arrivé  au  Mans,  Robert  le-Bourguignon, 
seigneur  de  Sablé  ,  fut  l'un  des  premiers  et  des  principaux 
vassaux  du  comté,  avec  Geoffroy,  seigneur  de  Mayenne,  et 
Hélie  ,  fils  de  Jean  ,  seigneur  de  la  Flèche  ,  qui  vinrent  lui 
faire  hommage  et  lui  offrir  leurs  services. 

1090.  —  Pendant  les  guerres  sanglantes  qui  éclatèrent  dans 
le  Maine,  entre  les  divers  prétendants  à  l'héritage  d'Herbert  11, 
comte  de  cette  province,  mort  sans  enfants  en  1260  ,  l'évêque 
du  Mans,  Hoè'l ,  attaché  aux  intérêts  des  princes  normands, 
qui  prétendaient  à  cet  héritage,  pour  se  soustraire  aux  persé- 
cutions du  comte  Hugues  m  et  aux  outrages  de  ses  parlisants, 
se  retire  auprès  du  duc  de  Normandie  Robert ,  qui  ne  peut 
lui  donner  de  secours.  Il  revient  au  Mans  et  est  obligé  ensuite 
de  se  retirer  à  Sablé  ,  d'où  il  lance  un  interdit  sur  le  diocèse  , 


780  SABLÉ. 

puis  au  monastère  de  Solesme ,  où  il  se  réconcilie  avec  Hu- 
gues. En  s'enfuyant  au  château  de  Sablé ,  Hoè'l  y  fait  trans- 
porter le  trésor  de  l'église  du  Mans,  dans  la  crainte  que  le 
comte  Hugues  ne  s'en  empare.  V.  bicgr.,  xxxh  ,  xch. 

1096.  —  Le  1  +  février,  le  pape  Urbain  11,  Eudes  de  Châ- 
tillon  ,  se  rend  d'Angers  à  Sablé  ,  où  l'on  pense  qu'il  fut  pour 
exhorter  Robert-le-Bourguignon  à  se  croiser  pour  la  Terre- 
Sainte  ,  ce  que  fit  celui-ci  la  même  année ,  probablement  avec 
Robert ,  duc  de  Normandie.  On  pense  que  ce  fut  en  ce  temps- 
là  que  le  Bourguignon  prit  pour  armes  un  aigle  éployé  d'azur, 
dans  un  champ  d'or,  armes  que  le  généalogiste  de  Quatre- 
Barbes  donne  à  la  maison  de  Sablé  ,  et  qui  se  voyaient  dans 
l'église  de  N.-D.  de  cette  ville.  De  Sablé  ,  Urbain  se  rendit 
au  Mans  ,  pour  y  voir  l'évêque  Hoè'l.  Ménage  conteste  l'opi- 
nion de  le  Corvaisier  ,  qui  veut  qu'Urbain  soit  venu  au  Mans 
après  avoir  été  à  Tours  ,  tandis  que  ,  suivant  lui ,  c'est  du 
Mans  qu'il  se  rendit  dans  cette  ville,  par  Vendôme. 

1099.  —  ^a  guerre  entre  les  prétendants  à  la  successiou  du 
comte  Herbert ,  continuant  avec  plus  de  fureur  que  jamais  , 
et  Guillaumele-Roux,  roi  d'Angleterre  ,  ayant  pris  la  ville  du 
Mans,  Robert  II,  surnommé  Vestrol,  fils  du  Bourgnignon  , 
fait  un  traité  avec  ce  prince  et  lui  livre  son  château  de  Sablé. 
Ce  qui  veut  dire  sans  doute  qu'il  y  reçut  une  garnison  nor- 
mande ?  V.  préc.  hist.  ,  I-xciv. 

ï  1 18.  —  Lisiard  de  Sablé  assiste  au  combat  célèbre  qui  eut 
lieu  au  mois  de  décembre,  sous  les  murs  d'Alençon  ,  entre 
Foulques  v,  comte  d'Anjou  et  Henri  I.er ,  roi  d'Angleterre. 
Hiret ,  historien  de  l'Anjou  ,  place  à  tort  cette  affaire  à  l'an- 
née 11 12.  Lisiard  de  Sablé,  avec  sa  cavalerie  ,  les  archers  et 
le  reste  de  son  infanterie  ,  forma  l'avant-garde  de  l'armée 
angevine,  qui  vainquit  l'armée  anglo-normande  et  la  pour- 
suivit jusqu'à  Séez,  d'où  est  resté  le  nom  de  bataille  de  Séez 
à  ce  combat,  qui  eut  lieu  sous  les  portes  d'Alençon  ,  sur  la 
rive  gauche  de  la  Sarlhe. 

1 1 2  2-1 1 46.  —  Lisiard  étant,  avec  son  fils  Robert,  en  guerre 
contre  Gui  iv  de  Laval ,  construisit ,  pour  la  sûreté  de  Sablé  , 
dans  le  village  de  S.-Loup  ,  à  8  kil.  1/2  N.  O.  de  la  ville  ,  un 
château  ,  en  un  lieu  qui  dépendait  du  prieuré  du  même  nom , 
et  ce  du  gré  des  moines  de  Marmoulier  ,  et  fit  ensuite  fortifier 
la  maison  d'un  de  ses  barons ,  nommé  Hugues  le  Normand, 
Cette  guerre  terminée  ,  ils  se  mirent  en  hostilité  avec  Geoffroi 
Plantagenet ,  comte  d'Anjou  et  du  Maine ,  qui  s'empara  de 
Briolé  qu'il  pilla  ,  et  de  la  Suze  ,  ville  de  leurs  domaines  , 
et  ravagea  les  environs  de  Sablé.  Ce  prince  généreux ,  à  la 
mort  de  Liziard  ,  rendit  ces  villes  à  Robert  son  fils ,  en  consi- 


SABLÉ.  781 

dération  de  l'affection  qu'il  lui  portait ,  ayant  été  élevé  avec 
lui ,  à  condition  qu'il  lui  ferait  hommage  des  seigneuries  de 
Sablé  et  de  la  Suze.  Mais  Robert ,  retiré  dans  son  château 
de  Sablé ,  comme  dans  un  lieu  inaccessible  ,  ayant  bravé  de 
nouveau  les  forces  de  son  suzerain  et  fait  de  nouvelles  courses 
jusqu'aux  portes  d'Angers  ,  vers  1 135  ,  Geoffroi ,  pour  arrêter 
ses  entreprises  de  ce  côté  ,  fit  construire  un  château  fort 
sur  les  bords  de  la  Sarlhe,  à  22  k.  S.  S.  O.  de  Sablé,  dans 
la  petite  ville  de  Séronne ,  qui  en  a  pris  le  nom  de  Châ- 
teauneuf.  De  ce  lieu,  lui-même  porta  le  ravage  jusqu'à  Sablé, 
prit  de  nouveau  Briolé  et  la  Suze  ,  et  contraignit  Robert 
a  lui  demander  la  paix  ,  qui  fut  conclue  en  1 14-6  ,  par  l'entre- 
mise des  évêques  d'Angers  et  du  Mans,  Ulger  et  Guill.  de 
Passavent ,  et  non  pas  Hugues  de  S.-Calais  ,  comme  le  dit 
Lepaige,  puisque  ce  prélat  mourut  en  1 1£4  V.  biogr.  xxxvir, 

XXXVIII. 

ii3o,.  —  Dans  l'automne  de  cette  année  ,  Mathilde  ,  com- 
tesse d'Anjou  et  du  Maine  ,  femme  de  Geoffroi-le-Bel ,  passe 
en  Angleterre  ,  avec  Robert  de  Caen  ,  son  frère ,  Gui  de 
Sablé  et  plusieurs  autres.  Ce  Gui ,  n'était  pas  possesseur  de 
Sablé  ,  mais  de  la  famille  de  ses  anciens  seigneurs. 

11 73.  —  Pendant  que  les  Français  font  à  Graveline 
les  préparatifs  d'une  descente  en  Angleterre  ,  les  troupes  de 
Henri  II ,  roi  d'Angleterre,  duc  de  Normandie  et  d'Aquitaine, 
comte  d'Anjou  et  du  Maine  ,  mettent  tout  à  feu  et  à  sang 
dans  ces  deux  dernières  provinces  ,  dont  les  habitants  conti- 
nuent à  se  montrer  rebelles  au  sceptre  anglo- normand. 
Maurice  II,  baron  de  Craon ,  qui  commandait  l'armée  de  ce 
monarque ,  alors  en  Angleterre ,  prend  le  château  de  Sablé  , 
et  ceux  de  S.-Loup  et  de  S.-Brice,  situés  vis-à-vis  de  ce  dernier. 

i3i5.  — Philippe  de  Valois,  comte  du  Maine  (V.  biogr., 
cxi),  qui  monta  sur  le  trône  de  France  en  i328,  était  à 
Sablé  au  mois  d'août  i3i5. 

i345.  —  Il  paraît  que  ce  prince  revint  une  seconde  fois 
à  Sablé  ,  en  ià/^S  ,  peut-être  à  l'occasion  d'un  traité  secret  fait 
entre  quelques  seigneurs  bretons  et  le  roi  d'Angleterre,  puis- 
que c'est  de  cette  ville  qu'il  data  les  lettres  d'érection  en  ba- 
ronnie  de  la  terre  de  Château-du-Loir. 

i356.  —  Amauri  iv  de  Craon  ,  seigneur  de  Sablé  ,  est  fait 
prisonnier  à  la  bataille  de  Poitiers ,  et  partage  la  captivité  du 
roi  Jean.  Pendant  cette  malheureuse  campagne ,  Guillaume 
du  Plessis  ,  gentilhomme  angevin,  commandant  du  château 
de  Sablé ,  ayant  eu  avis  que  le  duc  de  Lancastre ,  général 
anglais ,  passait  dans  les  environs  de  cette  place ,  en  sort  avec 
des  troupes  pour  le  combattre ,  est  fait  prisonnier  avec  son 


782  SABLÉ. 

frère ,  et  obligé  de  payer  1 100  florins  d'or  et  20  pîpes  de  vin 
pour  leur  rançon.  On  ignore  de  quelle  famille  d'Anjou  étaient 
ces  Duplessis,  mais  on  peut  juger,  à  l'énormité  de  cette  taxe, 
que  c'étaient  des  personnages  importants.  Peut-être  étaient- 
ils  seigneurs  du  Plessis  ,  en  Auvers-le-Hamon  (  v.  cet  art., 
1-66  ) ,  terre  qui  depuis  est  passée  dans  la  famille  de  Charnacé  ? 

1392.  —  Charles  VI,  arrivé  au  Mans  pour  venger  sur 
P.  de  Craon  et  sur  son  allié  le  duc  de  Bretagne,  l'oulrage  fait 
par  le  premier  au  connétable  Obvier  de  Clisson  ,  qu'il  avait 
tenté  d'assassiner,  envoie  sommer  de  se  rendre  le  château  de 
Sablé,  qu'avait  acquis  P.  de  Craon  (  v.  ci-dessus,  p.  y5i). 
Le  gouverneur  ayant  répondu  que  cette  place  n'appartenait 
plus  à  P.  de  Craon,  mais  au  duc  de  Bretagne,  à  qui  ce  sei- 
gneur l'avait  vendue,  et  qu'il  ne  la  rendrait  point,  le  roi  Charles 
était  en  marche  pour  aller  la  soumettre,  lorsque  eût  lieu  l'évé- 
nement qui  détermina  l'accès  de  démence  furieuse  qu'il  éprou- 
va dans  la  forêt  du  Mans ,  et  dont  nous  avons  rendu  compte  à 
cet  article  (  11-455  ),  ainsi  qu'au  précis  htstoriq.  (^  1-cxxxni  ). 

i4 1 2.  —  Le  i.er  mars ,  est  signé  à  Sablé  ,  entre  Jean  I er, 
comte  d'Alençon,  et  Louis  II  d'Anjou,  roi  de  Sicile,  le  contrat 
de  mariage  de  Jean  ,  comte  du  Perche ,  fils  du  premier,  avec 
Iolande ,  seconde  fille  du  duc  d'Anjou.  En  faveur  de  ce  ma- 
riage ,  qui  n'eût  point  lieu  ,  Jean  I.er  donne  à  son  fils  la 
vicomte  de  Beaumont  et  la  seigneurie  de  la  Flèche  ;  et  le  roi 
de  Sicile,  à  sa  fille,  la  terre  de  S.-Laurent-des-Monts ,  et 
60,000  1.  tournois. 

i4-i3.  —  Les  ducs  d'Orléans  et  de  Bretagne,  le  duc  d'An- 
jou ,  le  comle  d'Alençon  et  les  autres  princes  du  parti  dit  des 
Armagnacs  ,  ayant  reçu  des  dépêches  du  roi  Charles  VI  et  du 
Dauphin ,  son  fils,  qui  les  appelaient  à  leur  secours  contre  le 
parli  Bourguignon  ,  ont  une  conférence  à  Sablé  ,  dans  la- 
quelle ils  conviennent  de  se  rassembler  à  Verneuil ,  pour 
aviser  aux  intérêts  de  leur  parti. 

14.17*  —  Descendus  en  Normandie,  en  i4-»7»  les  Anglais 
pénètrent  dans  le  Maine  :  toutes  les  villes  de  cette  province 
tombent  successivement  en  leur  pouvoir,  à  l'exception  du 
château  de  Sablé. 

1421.  —  Le  8  mai,  Charles,  dauphin  de  Viennois  ,  devenu 
depuis  Charles  VII ,  qui  avait  excité  les  Penthièvres  à  un 
attentat  sur  la  personne  de  Jean  v,  duc  de  Bretagne,  bien 
loin  de  leur  fournir  les  secours  qu'il  leur  avait  promis  ,  se 
rend  à  Sablé  lorsqu'il  voit  l'entreprise  manquée  ,  et  con- 
tracte avec  le  duc  une  alliance  offensive  et  défensive  contre 
les  Anglais.  Le  dauphin  promet  alors  d'éloigner  de  sa  cour 
ceux  de  ses  conseillers  qui  avaient  trempé  dans  la  conjuration 


SABLÉ.  783 

des  Penthièvres  (i).  Charles  ,  dans  l'intention  de  s'attacher 
plus  étroitement  le  duc,  donne  au  jeune  Richard  ,  son  frère , 
le  comté  d'Etampes  et  la  plupart  des  terres  confisquées  en 
Poitou,  sur  Marguerite  de  Clisson  et  ses  enfants.  Richard, 
de  son  côté,  témoigne  sa  reconnaissance  au  Dauphin,  en 
conduisant  à  son  service  un  corps  assez  considérable  de 
noblesse. 

En  i4Q4i  Louis  d'Avaugour,  capitaine  de  la  Ferlé-Bernard 
(  v.  cet  art.),  et  Ambroise  de  Loré ,  gouverneur  de  Sle-Su- 
zanne,  l'un  des  plus  intrépides  défenseurs  de  la  province,  se 
réfugient  au  château  de  Sablé,  après  la  prise  de  ces  places  par 
les  Anglais.  De  Loré  y  conduit  ce  qui  lui  reste  de  la  garnison 
de  Sic -Suzanne,  qu'il  joint  aux  troupes  commandées  par  les 
sires  de  Rais  et  de  Beaumanoir,  auxquels  le  connétable  de 
Richemont  avait  confié  la  garde  du  château  de  Sablé.  Ces  trois 
braves  capitaines,  quoique  avec  des  forces  bien  inférieures  , 
font  aux  Anglais  une  guerre  de  partisans  tellement  active,  que 
ceux-ci  n'osent  plus  tenir  la  campagne  qu'en  corps  d'armée, 
où  se  renferment  dans  leurs  garnisons.  La  lettre  suivante  , 
adressée  par  le  comte  de  Richemont,  connétable  de  France,  à 
P.  Bessonneau,  maître  de  l'artillerie,  fait  voir  l'importance  que 
Charles  Vil  et  son  gouvernement  attachaient  avec  raison  à  la 
conservation  de  la  ville  et  du  château  de  Sablé ,  l'unique  point 
que  les  Français  conservassent  dans  le  Maine,  et  qui,  par  sa 
proximité  de  l'Anjou,  servait,  de  ce  côté,  de  boulevard  à  celte 
province  : 

«  Chier  et  bien  aimez,  pour  ce  que  l'on  doubte  que  les 
«  Angloîs  ,  après  ce  qu'ils  auront  la  ville  du  Mans ,  ne 
«  viegnent  mettre  le  siège  devant  Sablé,  laquelle  est  mal 
«  garnie  d'artillerie,  comme  entendu  avons,  pourquoi  se 
«  pourroit  ensuir  la  perdition  d'icelle  ,  nous  vous  mandons  et 
«  expressément  enjoignons  que  l'artillerie  qui  sera  nécessaire 
«  pour  la  garde  de  la  ville  de  Sablé  et  que  promptement 
«  pourrez  recouvrer,  vous  baillez  et  délivriez  à  noire  ami  féal 
»  conseiller  chambellan  le  sire  de  Beaumanoir,  lequel  nous 
«  avons  ordonné  à  la  garde  de  la  dite  ville  ou  à  ses  gens  pour 
«  lui,  et  gardez  bien  que  ce  n'ait  faute.  Chier  et  bien  ami , 
«  notre  Seigneur  soit  garde  de  vous.  Ecrit  à  Poitiers  ,  le  6.me 
«  jourd'aoust  i424«  n 

En  conséquence  de  ces  ordres  ,  cette  place  fut  mise  dans  un 
état  respectable  de  défense. 


(1)  Voir,  entre  autres,  le  résumé  de  l'histoire  de  Bretagne,  page  x45 
et  suivantes. 


784  SABLÉ. 

i4-25.  -—  Après  la  réunion  a  Sablé  des  troupes  amenées 
par  les  capitaines  des  différentes  places  du  Maine  tombées  au 
pouvoir  des  Anglais,  et  de  celles  commandées  par  les  sires  de 
Rais  et  de  Beaumanoir,  Ainbroise  de  Loré  forme  le  projet  de 
chasser  l'ennemi  des  châteaux  de  Ramefort  et  de  Malicorne 
(  v.  ces  art.  ),  ce  qu'il  exécute.  Il  fait  pendre  tous  les  Français 
qu'il  y  rencontre,  les  armes  à  la  main  contre  le  service  de  leur 
prince.  Cet  acte  de  justice  exemplaire  ,  affaiblit  l'armée  enne- 
mie de  ses  meilleurs  soldats. 

Jacques  de  Dinan  ,  seigneur  de  Beaumanoir  et  de  Mon- 
tafilant ,  gouverneur  de  la  ville  et  du  château  de  Sablé ,  est 
reçu  dans  la  ville  d'Angers  au  mois  d'août ,  pour  de  là  aller 
sur  les  frontières  du  Maine,  s'opposer  au  progrès  que  faisaient 
les  Anglais  après  la  prise  du  Mans.  Au  mois  de  septembre 
suivant ,  il  se  trouve  à  Sablé  ,  avec  son  étendart  et  trompette  , 
4.  chevaliers  et  29  écuyers  de  sa  chambre,  en  la  compagnie 
du  connétable  de  Richemont ,  pour  servir  où  il  lui  serait 
ordonné.  (  V.  plus  bas ,  à  l'année  i/f52.  ) 

La  même  année  i425 ,  un  capitaine  français  ,  nommé 
Guyon  de  Coings ,  dont  le  fief,  comme  on  l'a  vu  plus  haut 
(page  760)  était  situé  sur  le  territoire  de  Sablé  ,  étant  parti 
de  cette  ville  avec  120  chevaux,  rencontre,  entre  Alençon  et 
le  Mans ,  un  chevalier  anglais  nommé  Guill.  Hodhescolle, 
suivi  seulement  de  i5  à  20  soldats  ,  et  l'attaque  avec  ses  gens , 
tous  avantageusement  montés.  Hodhescolle  met  pied  à  terre 
avec  son  petit  nombre  d'Anglais  et  se  défend  avec  tant  de 
courage  et  de  bonheur,  qu'il  met  en  déroute  les  gens  d'armes 
français ,  en  tue  une  partie  et  amène  les  autres  prisonniers  au 
Mans ,  au  nombre  desquels  était  un  gentilhomme  breton  , 
nommé  J.  Soret,  qui  passait  pour  vaillant. 

1426.  —  Le  comte  de  Salisbury  ayant  fait  fortifier 
Sle-Suzane,  les  forces  de  Loré  sont  insuffisantes  pour  s'en 
emparer";  mais  il  ne  cesse  de  harceler  les  Anglais  dans  les 
environs.  Il  surprend  1,000  à  1,200  hommes  de  leurs  troupes 
retranchées  dans  le  bourg  d'Ambrières,  et  commandées  par  un 
écuyer  nommé  Henri  Blanche  ,  les  charge  avec  80  cavaliers 
seulement,  et  autant  de  fantassins  montés  en  croupe,  les  met  en 
déroute,  après  avoir  laissé  160  des  leurs  sur  la  place,  et 
ramène  leur  chef  prisonnier  dans  le  château  de  Sablé. 

i4-3ï. —  Dans  une  affaire  qui  eut  lieu  à  Yivoin  (  v.  cet 
art.),  dans  les  environs  de  Beaumont-le-  Vicomte ,  entre  les 
Français  commandés ,  par  Ambroise  de  Loré ,  et  les  Anglais 
qui  faisaient  le  siège  de  S.-Céneric ,  les  Anglais  ayant  été 
battus ,  les  seigneurs  de  Beuil ,  Leporc ,  de  Broussac  et  de 
Beranville,  sortis  de  Sablé  pour  assister  à  cette  affaire,  y 


SABLÉ.  785 

rentrent  avec  leurs  prisonniers  ,  au  nombre  desquels  était 
Matago  ,  capitaine  de  Ste-Suzanne. 

1 4-33.  —  Les  Anglais  ,  sans  cesse  harcelés  par  les  capitaines 
français  retirés  à  Sablé,  et  n'osant  plus  tenir  la  campagne , 
avaient  une  garnison  de  1,200  hommes  au  Lude ,  dont  ils 
venaient  de  s'emparer.  De  Loré  ,  ne  pouvant  souffrir  les 
entreprises  du  colonel  anglais  Blanquebourn,  devenu  formi- 
dable à  toute  la  contrée ,  se  résout ,  de  concert  avec  ses  collè- 
gues, d'aller  l'y  insulter,  ne  pouvant  perdre  le  temps  à  un 
long  siège.  Il  se  porte  ensuite ,  avec  Guillaume  de  Boussard , 
par  l'ordre  du  connétable  de  Richemont  ,  qui  tenait  l'ennemi 
en  respect  à  S-Céneric,  aux  environs  de  Sillé ,  dont  les 
Anglais  faisaient  le  siège ,  pour  les  combattre  à  \  Ormeau  de 
VEcameni,  où  ils  avaient  promis  de  se  mesurer  avec  les 
Français  ,  à  un  jour  déterminé  (  v.  ci-dessus  ,  à  l'art,  rouez  , 
p. 662).  De  Loré,  n'ayant  pu  les  attirer  au  combat,  rentra  à 
Sablé  avec  les  autres  chefs  ,  et  leur  armée  fut  distribuée  en 
diverses  garnisons.  Celte  même  année  i4-33  ,  Jean  11,  duc 
d'Alençon  ,  Charles  d'Anjou  ,  comte  du  Maine  ,  beau-frère  de 
Charles  VII,  le  comte  de  Richemont,  connétable  de  France  , 
les  maréchaux  de  Rieux  et  de  Rais,  les  seigneurs  de  Lohéac  , 
de  Graville  et  de  Bueil,  se  rendirent  à  Sablé. 

1 4-4-1-  ■*■  Dans  le  cours  de  cette  année,  Soo  hommes  de  la 
garnison  anglaise  du  Mans ,  viennent  faire  des  courses  en 
Anjou.  Suivant  l'usage ^  ils  pillent,  violent ,  rançonnent  par- 
tout sur  leur  passage  et  s'avancent  jusque  dans  les  environs  de 
S.- Denis-d'Anjou  ,  dont  le  bourg  n'est  distant  que  de  10  kil. 
(  2  I.  1/2  de  poste  )  S.  O,  de  la  ville  de  Sablé.  A  leur  ap- 
proche ,  les  habitants  se  retirent,  avec  leurs  effets  les  plus 
précieux,  dans  leur  église,  où  ils  se  retranchent  du  mieux 
qu'ils  peuvent ,  croyant  d'ailleurs  que  ce  lieu  serait  respecté 
par  l'ennemi ,  qui  les  y  bloqua  et  fit  plusieurs  tentatives  pour 
les  en  déloger  :  les  habitants  s'y  maintinrent  néanmoins  jus- 
qu'à la  nuit ,  qui  mit  tin  au  combat.  Quelques  gentilshommes 
du  canton  (P.  Renouard,  Ess.  Hist.  sur  le  Maine ,  I-370,  dit 
les  Français  des  garnisons  de  Laval,  Sablé,  Ste-Suzanne,  les 
seules  places  qui  restassent  à  ceux-ci  dans  la  province)  , 
informés  de  cette  invasion  des  Anglais  et  de  la  détresse  des 
habitants  de  S.-Denis  ,  se  réunissent  à  la  hâte  ,  au  nombre  de 
60  lances  et  de  quelques  hommes  de  pied.  Dès  le  point  du 
jour,  ils  arrivent  au  bourg,  attaquent  brusquement  les  An- 
glais, en  tuent  plus  de  200  et  mettent  le  reste  en  fuite.  Les 
paysans  sortent  alors  de  leur  église  ,  se  joignent  à  leurs  libéra- 
teurs ,  poursuivent  et  tuent  un  grand  nombre  de  fuyards  à 
travers  les  champs  et  les  vignes.  Cet  heureux  coup  de  main , 
iv  5o 


786  SABLÉ. 

digne  de  la  valeur  et  de  la  vivacité  nationale ,  ne  coûta  que 
cinq  hommes  aux  Français.  Les  noms  de  plusieurs  des  gentils- 
hommes manceaux  et  angevins  qui  y  prirent  part ,  méritent 
d'être  conservés,  pour  être  livrés  à  la  reconnaissance  publique. 
Ce  sont  :  Guillaume  de  Sillé  ,  Guichard  de  Ballée  ,  Gui  de 
Coing,  J.  de  Champchevrier,  L.  de  Dureil  ;  les  seigneurs  de 
Bois-Dauphin  ,  de  Varennes ,  de  Rouault ,   de  Juigné  ,  de  ' 
Champagne,  de  la  Roche-Talbot ,  de  Rousson  ,  de  la  Thuau- 
dière  ,  de  Cufeu  ,  de  Beaucé  ,  de  Villenglose  ,  d'Ardenne  ,  de 
la  Carrelière  ,  de  Beauvais  ,  de  la  Tanivière ,  de  Corne  ,  de 
Champiré  ;   Macé   des    Ecotais  ,   Guill.    de    Saint-Amador , 
Georges  du  Chesne ,   P.  d'Avaugour,   Guill.   d'Auxongne  , 
P.  de  Maisielles  et  de  J.  de  la  Brunetière.  Nous  citons  ce 
trait  à  l'article  Sablé,  parce  que  plusieurs  de  ces  gentils- 
hommes étaient  de  ce  lieu ,  entre  autres  Gui  de  Coing ,  et  le 
seign.  de  Cufeu  ,    et  qu'il  paraît  très-probable  ,   la  plupart 
d'entre  eux  étant  des  paroisses  environnantes,   qu'ils  se  réu- 
nirent à  Sablé  pour  ce  coup  de  main. 

i4.45.  —  Le  25  mars  de  cette  année,  les  lettres  de  proroga- 
tion de  trêve  entre  les  rois  de  France  et  d'Angleterre,  sont 
lues  et  publiées  aux  carrefours  et  devant  les  halles  de  la  ville 
de  Sablé  ,  par  Touraine  ,  hérault  du  roi  Charles  VII.  On  lit 
au  dos  desdites  lettres ,  l'attestation  de  cette  publication  ,  tant 
dans  ladite  ville  de  Sablé  qu'en  celles  d'Orléans ,  d'Angers , 
de  Tours ,  Durtal ,  Ste-Suzanne  ,  la  Flèche  ,  Laval ,  Craon  , 
Grandville  et  le  Mont-St.-Michel. 

Les  Anglais  se  maintinrent  encore  dans  une  partie  du  Maine, 
jusqu'en  i449»  ,na>s  ils  n'osèrent  plus  paraître  dans  les  environs 
de  Sablé  ,  ville  sur  les  murs  de  laquelle  le  drapeau  français  ne 
cessa  point  de  flotter,  pendant  tout  le  cours  de  cette  guerre  , 
qui  durait  depuis  plus  de  trente  ans  ,  ou  plutôt  depuis  près  d'un 
Siècle  (V.  PRÉC.  HISTOR.  ,  I-cxxx ,  cxxxi ,  cxxxvi ,  cxli). 

i45i.  — L'évêque  du  Mans,  J.  d'Hierrai,  se  rend  à  Sablé  , 
et  y  reçoit  l'hommage  de  l'abbé  de  Bellebranche  ,  J.  Rochet. 
i452.  —  Deux  combats  singuliers  à  outrance,  ont  lieu 
dans  la  ville  de  Sablé ,  le  premier,  entre  Hervé  de  Kercadieu , 
Breton  ,  et  Thomas  Mathieu  ,  Anglais  ,  devant  Jacq.  de 
Dinan  ,  seign.  de  Beaumanoir  (  v.  plus  haut ,  à  l'année  i425  )  ; 
le  second  ,  entre  un  Français  ,  dont  le  nom  n'est  plus  connu  , 
et  André  Trolop  ,  Anglais,  devant  le  sire  de  Bueil.  Les 
deux  Français  furent  vaincus. 

i473.  —  Le  roi  Louis  XI,  vient  et  séjourne  à  Sablé. 
i488.  —  Le  duc  d'Orléans,  qui  depuis  fut  roi  de  France, 
sous  le  nom  de  Louis  XII ,  s'étant  brouillé  avec  la  régente , 
la  dame  de  Beaujeu  ,  sœur  de  Charles  VI11 ,  s'allie  à  Fran- 


SABLÉ.  787 

çois  11,  duc  de  Bretagne,  pour  faire  la  guerre  au  roi,  est 
fait  prisonnier  à  la  bataille  de  S.- Aubin  du  Cormier,  le  18 
juillet,  avec  le  prince  d'Orange  et  leurs  partisants,  et  conduit 
à  Sablé  ,  où  Louis  II ,  sire  de  la  Trémouille  ,  qui  com- 
mandait l'armée  du  roi ,  voulait  le  retenir  ,  afin  de  l'empê- 
cher de  voir  et  de  fléchir  son  souverain.  Il  fut  transféré  de 
prison  en  prison  et  définitivement  à  Bourges ,  mais  n'ob- 
tint sa  liberté  qu'en  i4°,o.  Suivant  Garnier  et  Anquetil, 
le  duc  de  Bretagne  ayant  demandé  la  paix  ,  des  commissaires 
nommés  de  part  et  d'autre  se  réunirent  à  Sablé  où  ils  conclu- 
rent,  le  21  août,  un  traité  tout  à  l'avantage  de  la  France. 
L'auteur  du  Résumé  de  l'Histoire  de  Bretagne,  dit  que  ce  traité 
fut  signé  à  Coiron ,  où  le  duc  de  Bretagne  mourut ,  le  9  sep- 
tembre suivant. 

i^cji.  —  On  voit ,  par  des  lettres  d'ennoblissement  de 
Pierre  ,  fils  de  Robert  Jarry  ,  seign.  de  Vrigny  près  Sablé  , 
que  le  roi  Charles  VIII  était  à  la  Roche-Talbot  au  mois 
d'août  1 4-91-  Ce  château,  situé  en  Souvigné-sur-Sarthe ,  est 
trop  voisin  de  Sablé  (4  t.  O.  S.  O.),  pour  qu'il  n'y  ait  pas 
lieu  de  croire  que  ce  prince  vint  alors  visiter  celte  ville. 

i562-i5g5.  —  C'est  à  la  première  de  ces  deux  époques,  que 
commencèrent  dans  le  Maine  les  guerres  de  religion ,  qui  ne 
se  terminèrent  qu'en  i5o,5.  Pendant  celte  période  de  33  ans, 
les  environs  de   Sablé  devinrent  le  théâtre   d'atrocités  que 
nous  avons   rapportées  ailleurs  (  préc.   histor.  ,   I.-clxv  à 
clxxix;  art.  parce  et  pescheseul  ,  ci-dessus,  p.  34 1 ,  £21  et 
4.22  ).  Celte  ville  faisait  alors  partie  du  marquisat  de  Mayenne, 
que  possédait  François ,  duc  de  Guise  :  les  protestants  de  la 
contrée ,   ne  pouvaient  avoir  un  plus  cruel  ennemi.  Par  un 
premier  ordre ,  le  duc  enjoint  au  gouverneur  du  château  de 
Sablé,  de  massacrer  tous  les  huguenots,  sans  distinction  d'âge 
et  de  sexe  :  ses  ordres  ne  furent  que  trop  bien  exécutés  ;  mais 
ils  attirèrent  de  cruelles  représailles  de  la  part  des  calvinistes. 
Jean  de  Champagne  ,   seign.   de  Pescheseul  ,    devenu  zélé 
catholique,  après  avoir  trahi  les  protestants,   dont  il  avait 
d'abord  suivi  le  parti,  et  René  de  la  Rouvraie ,  seigneur  de 
Bressaut,  l'un  des  chefs  calvinistes,  rivalisèrent  de  cruautés. 
Brantôme,  Mézerai,  Théodore  de  Bèse,  de  Thou,  le  Labou- 
reur, et  une  foule  d'autres  historiens,  nous  ont  transmis  les 
noms  et  les  actions  de  ces  hommes  de  sang ,  dont  les  traces 
étaient  marquées  par  le  carnage ,  qui  faisaient  des  prisons  de 
leurs  châteaux,  des  bourreaux  de  leurs  valets,  et  qui,  non 
contents    de  se  jouer  de  la  vie  des  hommes  ,  ajoutaient  les 
tourments  aux  supplices ,  l'amertume  de  la  raillerie  aux  tour- 
ments, «  Le  seigneur  de  Pescheseul,  dit  le  Laboureur  (  AddiL 


788  SABLÉ. 

aux  Mém.  de  Casielnau),  parcourait  les  environs  de  Sablé  à 
la  têle  de  sa  compagnie ,  massacrait  tous  les  huguenots  qu'il 
rencontrait  et,  non  content  de  ces  exécutions,  faisait  venir 
dans  son  château  de  Pescheseul,  soit  par  force,  soil  par  sur- 
prise, ceux  qui  lui  étaient  suspects  ou  qui  lui  déplaisait  ni,  et 
les  faisait  jeter  dans  la  rivière  de  Sarthe,  qu'il  appelait  son 
grand  godet ,  pour  nourrir  ses  brochets,   disait- il,  tellement 
que  les  rives  de  cette  rivière  élaient  jonchées  de  cadavres. 
Peu  s'en  fallut  qu'il  n'y  fit  boire  aussi  sa  femme  ,  Anne  de 
Laval,  fille  de  Jean,  seigneur  de  Bois-Dauphin,  pour  le  soup- 
çon qu'il  avait  de  sa  religion.  Des   pêcheurs  trouvèrent  un 
jour,  au  port  de  Solesme,  neuf  corps  morts  ,  entre  lesquels 
ils  reconnurent  celui  d'un  sergent  de  Sablé  ,  qui  était  passé 
parla  deux  jours  auparavant.»  «Ce  Jean  de  Champagne, 
tenant  un  avocat  d'Angers  prisonnier,  le  menaçait  de  le  faire 
boire  à  son  grand  godet ,  où  il  y  avait  déjà  ,  disait-il  (  ce  sont 
les  termes  de  Th.  de  Bèze  (  Hist.  ecclés.  ,  liv.  vu)  ,  toutes 
sortes  de  gens,  fors  d'avocats,  et  qu'il  l'y  eût  encore  jeté  , 
n'eût  été  qu'il  lui  semblait  trop  maigre  pour  paître  ses  bro- 
chets. »   Les   cruautés   de  ce  méchant  homme   furent   telles 
qu'un  gentilhomme,  nommé  de  Chantepie,  l'ayant  poursuivi, 
fit  tant  que  le  S.r  de  Babodanges  ,   bailly  d'Alençon ,   à   ce 
député  par  le  conseil  privé  .  le  fit  décapiter  en  effigie  ;  mais 
il  ne  pût  être  appréhendé  au  corps.  Son  lieutenant  de  Bois- 
Jourdan  ,  capitaine  du  château  de  Sablé  ,  le  surpassait  en- 
core en  méchanceté  ,  de  sorte  que  le  bruit  commun  était  qu'on 
avait  trouvé  dans  l'étang  de  son  château,  situé  à  Bouère  , 
à  12  kil.  (31.)  O.  de  Sablé  ,  5o  à  6o  corps  morts.  Il  y  fit 
jeter  les  deux  enfants  de  la  receveuse  de  Lassai ,  qui  avait  été 
pendue  au  Mans  ,   à  qui  l'on  avait  conseillé  de  venir  im- 
plorer son  secours,  dont  l'un  était  un  garçon  âgé  de  i4  ans 
et  l'autre  une  fille  de  i5  ou  16  ans.  Les  particularités  que 
rapporte  de  Bèze  ,  sur  la  mort  de  cette  dernière  ,  font  frémir. 
Le  parlement  de  Paris  informa  contre  lui,  mais  les  troubles 
de  l'époque  empêchèrent  que  le  procès  qui  lui  fut  intenté 
eût  des  suites.  Nous  avons  dit  que  le  seigneur  de  Bressaut , 
capitaine  huguenot,  ne  resta  pas  en  reste  de  cruautés  avec  ces 
deux  monstres.  Ce  gentilhomme  angevin  s'étant  emparé  de 
l'abbaye  de  Bellebranche,  située  aussi  dans  le  voisinage,  à 
g  k.  1/2  N.  O.  de  Sablé  ,  fit  pendre  plusieurs  de  ses  religieux 
et  incendier  le  monastère ,  déjà  brûlé  par  les  Anglais ,  en  1 4-4°« 
C'est  de  lui  dont  entend  parler  Brantôme ,  lorsqu'il  dit  qu'un 
gentilhomme  de  l'Anjou  portait  un  baudrier  couvert  d'oreilles 
de  prêtres.  Ses  cruautés  furent  terminées  par  son  supplice  : 
il  fut  décapité  au  pilori  d'Angers,  le  io  nov.  i5y2. 


SABLÉ.  789 

En  vain  ,  par  son  édit  de  pacification  du  19  mars  i563,  la 
reine  mère,   Catherine  de  Médicis  ,   paraissait- elle   vouloir 
calmer  les  esprits  et  arrêter  le  fléau  de  la  guerre  civile.  Ses 
ordres  furent  méconnus  dans  le  Maine,  et  les  calvinistes  ne 
cessèrent  d'y   être  en   but  à   la   vengeance  des  catholiques. 
Le    28   septembre    1567  »   ^a    gU(-rre  civile   recommença   en 
France  avec  plus  de  fureur  que  jamais.   Une  inscription,   qui 
se  lit  au  bas  des  vitraux  du  chœur  de  l'église  de  Notre-Dame, 
indique  que  la  ville  de  Sablé  étant  au  pouvoir  des  huguenots 
à  l'époque  qui  y  est  indiqué.  Elle  est  ainsi  conçue  : 
«  Ce  i3.me  jour  octobre  1567 
«  je  peut  si  grano  opprobre 
«  o'ètre  rompu  tout  à  net 
«  par  l'l)U0uenot  infect, 
«  mais  oe  reeur  bon  parfait.  » 
Les  Calvinistes  ne  durent  pas  en  rester  maîtres  long-temps, 
et  la  période  qui  s'écoula  depuis  lors,  jusqu'à  l'année   i58g  ? 
fut  remplie  par  des  alternatives  de  paix  et  de  guerre  ,  par  les 
massacres  de  la  S.-Barthélemi ,   par  la  mort  de  Charles  IX  , 
l'assassinat  de  Henri  III  ;  mais  on  n'y  trouve,  du  reste  ,  au- 
cun autre  fait  qui  soit   particulier  à  la  ville  de  Sablé. 

1589.  —  Après  l'assassinat  de  Henri  111  à  S.-Cloud,  le 
i.er  août  1589,  les  troupes  de  ce  prince  et  celles  de  l'armée 
calviniste  ayant  reconnu  Henri  de  Bourbon ,  roi  de  Navarre  , 
en  qualité  de  roi  de  France,  sous  le  nom  de  Henri  IV, 
ce  prince  porta  ses  premières  armes  en  Normandie ,  revint 
ensuite  devant  Paris,  dont  il  prit  les  faubourgs,  et,  après 
avoir  inutilement  présenté  la  bataille  au  duc  de  Mayenne  , 
il  prit  le  chemin  de  Tours  ,  soumettant  toutes  les  villes  sur 
son  passage,  et  y  arrive  le  21  novembre.  Il  marcha  en- 
suite à  ia  tête  de  son  armée  vers  le  Maine,  qui  s'était  déclaré 
pour  la  Ligue  ,  s'empara  de  Château-du-Loir  ,  et  fit  canonner 
la  ville  du  Mans  qui  lui  ouvrit  ses  portes  le  2  décembre. 
(  V.  PRÉC.  HIST.  ,  I.-CCVI  ;  art.  CHATEAU-DU  LOIR,  1-3?  i  ,  OÙ 
il  faut  lire,  ligne  3,  novembre,  au  lieu  de  décembre;  art. 
mans  ,  III-681  ).  Bois-Dauphin  ,  qui  y  commandait ,  se  retire 
en  hâte  au  château  de  Sablé  ,  croyant  pouvoir  s'y  maintenir. 
Le  roi  envoyé  le  sieur  de  Monlmarlin  devant  cette  ville  ,  la 
sommer,  ainsi  que  le  château  ,  de  se  rendre.  Les  habitants 
s'empressent  de  souscrire  leur  reddition  et  d'envoyer  une  dé- 
putation  au  Boi,  pour  l'assurer  de  leur  fidélité  ;  Bois-Dauphin 
se  soumet  également  :  le  roi  confie  le  gouvernement  de  la 
ville  et  du  château  à  Nicolas  d'Angennes  ,  sieur  de  Bambouil^ 
let ,  qui  avait  déjà  celui  du  Mans ,  et  lui  adjoint  pour  lieute- 


79°  SABLÉ. 

nant  François  Pelé  ,  sieur  de  Landebri.  Henri  IV  vient  lai- 
même  à  Sablé  recevoir  la  soumission  des  habitants  :  il  est 
harangué  à  la  porte  de  Bouère  ,  par  Nicolas  Chaloigne  ,  curé 
de  Notre-Dame.  De  là  ,  le  roi  se  rend  à  Laval  et  à  Mayenne  , 
qui  lui  ouvrent  également  leurs  portes ,  tandis  que  ses  lieute- 
nants reçoivent  la  soumission  des  villes  de  Beaumont-le- 
Vicomle  et  de  Châteaugontier. 

iScjo.  —  On  trouve  dans  l'Histoire  de  France  du  P.  Daniel 
(t.  m,  p.  1^67  ),  le  récit  suivant  de  la  tentative  faite  parles 
ligueurs  ,  pour  s'emparer  du  château  de  Sablé,  dix  mois  après 
que  cette  place  se  fut  soumise  au  Roi,  au  mois  de  mai  i5go. 

«  Pendant  que  Henri  IV  était  occupé  au  siège  de  Paris  ,  dit 
cet  historien ,  plusieurs  gentilshommes  d'Anjou  et  du  Maine , 
du  parti  de  la  Ligue  ,  dont  les  principaux  étaient  les  sieurs 
Deschenaies  ,  du  Pin  ,  de  la  Roche-Bousseau,  de  Birague  ,  de 
Corces,  s'étant  joints  ensemble,  mirent  sur  pied  un  corps 
considérable  de  cavalerie  et  d'infanterie ,  composé  de  leurs 
vassaux  et  de  leurs  amis,  et  choisirent  pour  les  commander 
le  sieur  de  la  Saulaie.  Ils  tombèrent  tout-à-coup  sur  la  petite 
ville  de  Sablé,  qu'ils  surprirent,  et  y  firent  prisonnière  M.me 
de  Rambouillet,  Julienne  d'Arquenai,  femme  du  gouverneur. 

«  Landebri,  lieutenant  de  celui-ci,  qui  avait  la  garde  du 
château ,  s'y  défendit  vaillamment ,  et  nonobstant  la  prise  de 
la  basse-cour,  donna  le  temps  à  Nicolas  d'Angennes ,  sei- 
gneur de  Rambouillet,  qui  commandait  au  Mans  ,  de  venir  à 
son  secours.  D'Angennes,  à  la  nouvelle  de  la  prise  de  Sablé, 
fit  promptement  montera  cheval  la  noblesse  du  parti  du  Roi. 
Louis,  seigneur  de  Maintenon  ,  et  Philippe  ,  sieur  de  Fargis  , 
ses  frères  (  V.  biogr.  ,  12  et  i3),  les  sieurs  de  Poigni,  de 
Bouille  ,  gouverneur  de  Clairac  ;  de  Lestelle  ,  gouverneur  de 
Mayenne;  et  plusieurs  autres  gentilshommes ,  le  suivirent  dans 
cette  expédition.  Le  marquis  de  Villaine  et  le  sieur  d'Acheu  , 
leur  amènent  des  troupes  à  Brûlon  ,  petite  place  que  de  Fargis 
voulut  reprendre  chemin  faisant ,  et  où  il  reçut  une  bles- 
sure qui  l'obligea  à  se  retirer  au  Mans.  La  place  fut  forcée  et 
le  capitaine  qui  y  commandait  pendu.  Ils  formèrent  leur  petite 
armée  en  cet  endroit  :  les  sieurs  de  la  Patrière  et  de  la  Roche- 
Patras ,  furent  chargés  d'y  faire  la  charge  de  maréchaux  de 
camp  ;  Beauregard ,  commanda  l'infanterie  de  l'avant-garde  ; 
Malherbe ,  celle  de  la  bataille.  «  Dès  qu'ils  parurent  à  la  vue 
de  Sablé  ,  les  ligueurs  sortirent  au-devant  d'eux.  11  se  donna 
un  sanglant  combat ,  où  de  Corces ,  sergent  de  bataille  des 
ligueurs,  fut  tué ,  la  Saulaie,  leur  général,  pris  ,  et  Beaure- 
gard, du  côté  des  royalistes  ,  blessé.  Une  pluie  qui  survint 
avec  des  éclairs  et  des  tonnerres  épouvantables  ,  fit  cesser  le 


SABLÉ.  791 

feu  des  arquebuses  ;  on  ne  se  servît  plus  que  de  l'épée.  Les 
ligueurs  furent  poussés  jusque  sous  les  murailles  ;  mais  il  fut 
impossible  aux  royalistes  de  jeter  du  secours  dans  le  château, 
et  ils  se  retirèrent  à  S.-Denis-d'Anjou.  Celte  action  fut  très- 
bien  conduite  de  part  et  d'autre  ;  et  Ton  en  parla  comme 
d'une  des  plus  vigoureuses  qui  se  fussent  faites  depuis  long- 
temps. La  perte  fut  à  peu  près  égale  de  chaque  côté  ;  chacun 
prétendit  y  avoir  eu  l'avantage  ;  les  royalistes  étaient  devenus 
maîtres  du  champ  de  bataille  ,  et  les  ligueurs  étaient  venus 
à  bout  d'empêcher  qu'aucun  secours  n'entrât  dans  le  château. 
Le  gouverneur  ne  laissa  pas  que  de  tenir  dans  cette  bicoque , 
qui  ne  méritait  pas  qu'on  répandit  tant  de  sang  pour  la  dé- 
fendre ;  mais  il  en  coula  encore  plus  dans  la  suite,  par  l'opi- 
niâtreté des  assiégeants  et  des  assiégés. 

«  Le  sieur  de  la  Rochepot ,  gouverneur  pour  le  roi  en 
Anjou,  ayant  été  forcé  de  lever  le  siège  de  Brissac,  le  i.er 
septembre ,  les  habitants  d'Angers  lui  ayant  refusé  les  se- 
cours dont  il  avait  besoin  pour  emporter  cette  place ,  se  porta 
sur  Beaufort ,  et  de  là  sur  Sablé  ,  pour  reprendre  cette  ville  et 
délivrer  le  château.  Dès  qu'il  y  fut  arrivé ,  et  qu'il  eut  ruiné 
les  retranchements  des  ligueurs  ,  avec  deux  canons  qu'il  avait 
pour  toute  artillerie ,  on  monta  à  l'assaut.  La  ville  fut  em- 
portée après  une  résistance  opiniâtre  ;  tout  ce  qu'il  s'y  ren- 
contra de  soldats  fut  taillé  en  pièces  ;  la  basse-cour  du  château 
fut  aussi  forcée  ;  sept  à  huit  cents  hommes  furent  tués  du  côté 
des  ligueurs.  La  Roche-Bousseau  sauva  la  plupart  de  sa  cava- 
lerie ,  avec  laquelle  il  fit  sa  retraite  en  bon  ordre.  Des  Ches- 
naies  et  quelques  autres  gentilshommes  qui  se  trouvèrent 
enfermés  dans  la  ville ,  eurent  recours  à  M.rae  de  Rambouillet , 
leur  prisonnière ,  pour  demander  quartier,  et  elle  en  usa  avec 
beaucoup  plus  de  générosité  qu'ils  n'avaient  eu  d'honnêteté 
à  son  égard  ,  lorsqu'ils  prirent  la  ville.  »  —  C'est  ce  trait 
qu'a  rendu  M.me  Legué-Larivière ,  née  Thorel ,  de  Sablé, 
dans  un  tableau  placé  au  salon ,  lors  de  l'exposition  de  l'in- 
dustrie départementale  au  Mans ,  en  mai  et  juin  i836  ,  et 
pour  lequel  une  médaille  d'argent  lui  a  été  décernée ,  par  le 
jury  de  cette  exposition. 

Mézerai  ,  en  rendant  compte  de  cette  affaire ,  diffère  du 
récit  de  Daniel ,  en  ce  qui  concerne  la  composition  du  corps 
d'armée  qui  attaqua  Sablé  la  seconde  fois,  et  s'en  empara. 
Ce  dernier  ne  fait  mention  que  de  la  Rochepot  et  de  ses 
troupes  ,  tandis  que,  suivant  Mézerai,  ce  fut  le  marquis  de 
Rambouillet  qui  emporta  la  ville  d'assaut ,  lorsqu'il  eut  reçu 
des  canons  et  mille  nommes  de  renfort,  que  lui  envoya  ou 
plutôt  que  lui  amena  la  Rochepot. 


792  SABLE. 

i5g2«  —  Le  5  juillet  de  cette  année ,  des  soldats  du  parti  de 
la  Ligue  ,  sous  la  conduite  du  capitaine  d'Andigné  ,  s'étant 
déguisés  en  paysans  ,  se  rendirent  maîtres  de  l'abbaye  de 
Bellebrancbe ,  dont  nous  avons  indiqué  plus  baut  la  situation  , 
et  n'abandonnèrent  ce  monastère ,  qu'après  l'avoir  pillé  et 
saccagé.  A  peine  en  furent-ils  sortis,  que  la  garnison  de  Sablé 
s'approcha,  espérant  les  y  joindre  ;  mais  les  ayant  manques, 
y  resta  jusqu'au  moment  où  Beaumanoir  de  Lavardin  y  en- 
voya un  nombre  de  troupes  présumé  suffisant  pour  garder  ce 
poste.  Quelques  jours  après,  cependant,  d'Andigné  revint 
à  la  charge ,  s'empara  une  seconde  fois  de  Bellebranche  , 
en  fit  Ja  garnison  prisonnière  ,  et  l'envoya  à  Châteaugon- 
tier,   qui  tenait  pour  la  Ligue. 

Le  gouverneur  de  Sablé  ,  instruit  de  cet  événement ,  mit  en 
campagne  un  corps  de  troupes  sous  les  ordres  du  capitaine 
du  Fresne ,  qui ,  après  une  attaque  vigoureuse  ,  se  rendit 
maître  de  l'église  et  de  la  maison  conventuelle  ,  de  sorte 
qu'il  força  l'ennemi  à  se  loger  dans  la  maison  abbatiale  ,  où 
il  se  maintint  en  combattant  sans  relâche  pendant  deux  jours  , 
et  se  sauva  pendant  la  nuit  du  troisième.  Les  royalistes  , 
maîtres  de  l'abbaye  ,  prirent  eux-mêmes  le  parti  de  l'aban- 
donner, après  toutefois  avoir  chargé  plus  de  cent  voitures 
d'effets  précieux.  La  seule  grâce  qu'on  accorda  aux  moines 
qui,  probablement,  étaient  eux-mêmes  ligueurs,  fut  de  com- 
poser avec  eux  pour  le  rachat  de  l'argenterie  de  leur  église, 
dont  la  valeur  fut  fixée  à  160  écus,  prix  dont  ils  ne  purent 
s'acquitter,  qu'au  moyen  d'un  prêt  de  pareille  somme,  que 
leur  fit  une  dame  de  l'Hermale. 

1593.  —  La  défaite  de  l'armée  royaliste  devant  la  ville 
de  Craon ,  en  i5g2  ,  ranima  la  Ligue  dans  le  Maine ,  où  elle 
s'était  affaiblie.  En  vain  le  maréchal  d'Aumont  prévient-il  le 
gouverneur  du  château  de  Sablé,  Landebri,  des  trames  diri- 
gées contre  lui ,  celui-ci  n'en  tient  compte  et  s'endort  dans 
une  funeste  sécurité. 

Dans  la  nuit  du  16  au  17  juillet  i5g3,  le  capitaine  du  Plan  , 
ligueur  forcené ,  qui  s'était  ménagé  des  intelligences  dans 
la  ville ,  secondé  de  plusieurs  de  ses  habitants ,  s'empare 
du  château  ,  par  la  trahison  d'une  sentinelle  ,  qui  était  un  des 
domestiques  du  gouverneur.  Landebri  ,  surpris  inopinément , 
et  ne  voyant  aucun  espoir  de  salut ,  se  précipita  d'une  tour  du 
château  ,  qui  en  retint  son  nom  ,  dans  les  fossés  où  ,  en 
tombant ,  il  se  cassa  une  cuisse  et  fut  tué  de  la  main  du 
capitaine  du  Plan.  Son  corps  fut  exposé  pendant  deux  jours 
sous  les  halles,  aux  regards  de  la  populace  ,  et  jeté  ensuite 
à  la  voirie.  De  Thou,  qui  rapporte  cette  action  ,  dit  qu'elle 


SABLÉ.  793 

fut  faite  par  les  habitants ,  plutôt  en  haine  du  gouverneur  , 
à  cause  de  ses  vexations  et  concussions,  que  par  aversion 
pour  le  parti  du  Roi.  Le  maréchal  de  Bois- Dauphin,  pour 
les  intérêts  duquel  le  capitaine  du  Plan  avait  exécuté  ce  coup 
de  main  ,  lui  confia  la  garde  du  château  ,  en  récompense 
de  ce  service.  Cette  place  resta  au  pouvoir  de  la  Ligue  jus- 
qu'en i5o,5,  que  Bois-Dauphin  en  fit  hommage  à  Henri  IV. 
Hardouin  de  Pé  ré  fixe  fait  observer,  que  Sablé  fut  la  der- 
nière place  du  Maine  qui  se  soumit  au  Roi.  Celle  reddition 
valut  à  Urbain  de  Laval  la  conservation  de  son  grade  de 
maréchal  de  France  ,  qu'il  avait  obtenu  de  la  Ligue.  Ainsi  se 
vérifia  en  partie  la  prédiction  faite  au  duc  de  Mayenne,  par 
M.  de  Chauvalon,  au  sujet  de  la  création  de  quatre  maréchaux 
de  France  ,  dont  était  Bois-Dauphin  ,  qu'il  faisait  des  bâtards 
qui  se  feraient  légitimer  à  ses  dépends.  Le  capitaine  du  Plan  , 
contre  lequel  des  poursuites  avaient  été  dirigées  ,  à  raison  du 
meurtre  du  sieur  de  Landebri ,  fut  amnistié  et  conservé  dans 
le  commandement  du  château,  par  Henri  IV,  le  i3  mars  1606. 
Il  fut  aussi  gouverneur  de  Châtcangonlier  et  du  Hâvre-de- 
Grâce  ,  et  avait  été  page  de  Henri  111. 

16 19.  —  Marie  de  Médicis  ,  veuve  de  Henri  IV  et  mère 
de  Louis  XIII ,  vient  au  château  de  Sablé ,  où  elle  traite 
avec  le  maréchal  Urbain  de  Laval  de  Boisdauphin  ,  du  gou- 
vernement de  l'Anjou.  Le  20  mars  de  la  même  année  , 
elle  tient  sur  les  fonds  de  baptême  de  l'église  de  Notre- 
Dame  rie  Sablé,  avec  le  maréchal  de  Bois-Dauphin,  le  second 
fils  de  ce  seigneur,  auquel  elle  donne  les  prénoms  de  Henri 
Marie.  La  cérémonie  de  ce  baptême  fut  faite  par  Guill. 
Fouquet  de  la  Varenne  ,  évêque  d'Angers. 

1620.—  L'année  suivante  ,  dans  les  premiers  jours  d'août, 
lors  du  différent  qui  éclata  entre  la  reine  mère  et  son  fils, 
Louis  XIII,  passant  à  la  Flèche  pour  se  rendre  à  Angers, 
met  garnison  dans  le  château  de  Sablé. 

i65a.  —  Pendant  la  guerre  dite  de  la  Fronde,  le  maréchal 
de  la  Meilleraie  part  d'Angers,  à  la  tête  de  deux  régiments  , 
l'un  de  cavalerie  et  l'autre  d'infanterie  ,  pour  se  saisir  du  châ- 
teau de  Sablé  ,  au  nom  du  Roi  ;  mais  les  habitants  de  la  ville 
étant  venus  au-devant  de  lui  jusqu'à  Morannes ,  et  l'ayant 
assuré  de  leur  obéissance  au  Roi,  il  ne  passa  pas  outre.  Le 
marquis  de  Servien,  alors  seigneur  de  Sablé,  envoyé  le  sieur 
du  Ponceau  prendre  le  commandement  du  château,  à  l'effet  de 
maintenir  la  place,  pendant  les  troubles,  dans  le  service  du  Roi. 

A  partir  de  celte  époque,  jusqu'à  la  révolution  de  1789,  ou 
plutôt  jusqu'en  1793,  l'histoire  de  la  ville  de  Sablé  est  muelle, 
par  suite  de  l'état  de  paix  dont  jouit  cette  petite  cité  ,  comme 


794  SABLÉ. 

le  reste  de  la  contrée ,  et  ce  n'est  que  lors  du  développe- 
ment delà  guerre  civile  de  la  révolution,  qu'elle  redevient  de 
nouveau  le  théâtre  d'événements  qui  méritent  d'être  notés. 

1793.  —  L'insurrection  vendéenne  éclate  dans  les  premiers 
jours  de  mars  (  v.  préc.  histor.,  I-ccxcix).  Un  appel  est 
fait  aux  gardes  nationaux  patriotes  de  la  Sarlhe ,  pour  aller 
défendre  la  liberté  et  les  principes  de  la  révolution,  menacés 
par  les  rebelles  :  Sablé  ,  comme  toutes  les  autres  villes  du 
département,  fournit  un  détachement  de  volontaires ,  pour 
aller  étouffer  la  rébellion  ,  qu'un  grand  déploiement  de  forces 
semblait  devoir  anéantir  dans  quelques  jours. 

Cette  espérance  ne  s'étant  point  réalisée ,  et  l'insurrection 
faisant  au  contraire  des  progrès  allarmanls,  le  tocsin  sonne,  le 
12  septembre  ,  à  Sablé  ,  et  dans  tout  le  district  de  ce  nom  ,  en 
exécution  d'un  arrêté  des  représentants  du  peuple  en  mission 
dans  les  départements  de  l'Ouest  (préc.  hist.  ,  I-cccvm  )  , 
pour  appeler  à  la  défense  de  la  patrie,  contre  les  insurgés 
vendéens  ,  tous  les  citoyens  en  état  de  porter  les  armes. 

Le  27  novembre  suivant ,  la  grande  armée  vendéenne  qui, 
sous  les  ordres  de  H.  de  Larochejaquelain  (  PRÉC  hist.  , 
I-cccxir  )  avait  passé  la  Loire  et  s'était  portée  sur  Granville, 
dont  elle  avait  fait  Je  siège ,  pour  s'assurer  des  communica- 
tions avec  l'Angleterre,  arrive  à  Sablé  ,  de  retour  de  cette  ex- 
pédition, qui  n'avait  point  réussi.  Elle  en  repart  le  lendemain 
pour  se  rendre  à  la  Flèche  ,  et  se  porte  de  là  sur  Angers  ,  afin 
de  repasser  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire  par  les  Ponts-de-Cé. 

1794-  —  La  bannière  royaliste  que  les  frères  Cottereau , 
surnommés  Chouans  (préc.  HIST. ,  I.-cccliv  ),  avaient  levée 
dans  le  département  de  la  Mayenne  ,  pénètre  dans  la  partie 
occidentale  du  déparlement  de  la  Sarthe  ,  par  le  district  de 
Sablé.  Le  général  Moulin  ,  dans  une  lettre  écrite  de  Rennes  , 
le  24  juillet ,  au  Comité  du  Salut  Public,  s'exprime  ainsi: 
«  Du  côté  de  Sablé  et  de  Châteaugontier ,  les  chouans  com- 
mettent des  atlrocités  sans  nombre.  »  Une  lettre  du  repré- 
sentant Génissieu  ,  écrite  du  Mans  ,  le  i4  décembre  suivant , 
à  la  députation  de  la  Sarthe,  contient  ce  qui  suit  :  «  Je  m'em- 
presse de  vous  prévenir  des  dangers  qui  menacent  votre  dé- 
partement. Il  n'y  a  pas  un  moment  à  perdre  pour  sauver 
votre  pays.  Je  laisse  à  d'autres  le  soin  de  vous  donner  le 
détail  des  brigandages  qui  se  commettent  dans  les  districts  du 
Mans  ,  de  Sablé ,  Sillé ,  Domfront  (  Orne  ) ,  Segré  (  Maine- 
et-Loire  )  et  Châteaugontier  (  Mayenne  ).  »  Et  dans  une  autre 
lettre  écrite  de  l'Aigle,  le  26  du  même  mois,  au  comité  du 
Salut-Public  :  «  Le  district  de  Sablé  est  désolé  par  le  pillage  et 
les  assassinats  des  chouans.  » 


SABLÉ.  795 

I7g5.  —  Au  mois  de  janvier  de  cette  année  ,  les  environs  de 
Sablé  sont  livrés  à  toutes  les  horreurs  du  brigandage  de  la 
part  des  chouans.  Nous  n'ajouterons  rien  aux  détails  déjà 
donnés  sur  cette  époque  (  PRtc.  hist.  ,  Ï.-C(  clvii  ). 

Dans  la  dernière  quinzaine  du  mois  de  février  de  la  même 
année,  le  général  Hoche  négocie  avec  les  chefs  de  chouans, 
pour  les  faire  adhérer  au  traité  de  pacification,  signé  le  17, 
avec  les  généraux  vendéens.  Le  général  Lebley  lui  écrit  de 
Châteaugonlier,  le  24  :  «  Turpin  court  les  différents  canton- 
nements des  chouans,   pour  les  disposera  la  paix Mon 

aide-de-camp  est  chargé  d'aller  trouver  Coquereau  ,  par  Châ- 
teauneuf ,  Sablé  ,  Châteaugonlier,  etc.  » 

Le  3  mars  suivant,  les  représentants  du  peuple  ,  Delaunay, 
Dornier  ,  Morisson  ,  Menuau  ,  adressent ,  d'Ancenis  ,  au 
comité  de  Salut-Public,  une  lettre  où  se  trouve  ce  passage  : 
«  Les  chefs  de  chouans  ont  écrit  à  Stofflet ,  qu'il  ne  de- 
vait pas  compter  sur  eux En  recevant  la  déclaration  de 

ces  chefs,  nous  avons  donné  hier  à  la  république  les  districts 
d'Angers,  Châteauneuf,  Châteaugontier,  Sablé,  Craon  T 
Segré  et  Ancenis.  » 

Ainsi ,  le  district  de  Sablé  et  toute  la  partie  de  l'Anjou 
qui,  de  ce  point ,  s'étend  jusqu'à  Angers  et  Ancenis  ,  allaient 
jouir  dos  bienfaits  de  la  pacification. 

Mais ,  le  7  du  même  mois  ,  le  représentant  Boursault 
élève  au  sein  de  la  Convention  nationale  une  discussion  ,  dans 
laquelle  il  parle  des  chouans  avec  peu  de  ménagements,  et 
témoigne  peu  de  confiance  dans  leur  apparente  disposition  à 
mettre  bas  les  armes.  Le  i5,  Coquereau,  chef  des  insurgés 
du  district  de  Châteaugontier,  réclame,  auprès  du  comité  de 
Salul-Public ,  dans  une  lettre  que  nous  avons  rapportée 
ailleurs,  (préc.  hist.,  I-ccclxi). 

Malgré  ces  protestations  de  bonne  foi,  Stofflet  qui,  le  1 7  fé- 
vrier, avait  signé  la  convention  ou  la  transaction  connue  sous 
le  nom  de  pacification  de  la  J aimais,  puis  avait  protesté  contre, 
dès  le  2  mars  suivant ,  ayant  recommencé  les  hostilités  le  18 
mars ,  les  chefs  de  chouans  du  district  de  Sablé  et  de  tous  les 
districts  circonvoisins ,  qui  avaient  adhéré  à  la  convention 
des  chefs  vendéens,  retournent  à  leurs  bandes  et  les  hostilités 
recommencent  bientôt  (  préc.  hist.  ,  I-ccclviii-ccclxiii  ). 
«  Tout  a  bien  changé  depuis  quelques  jours  ,  écrivait  le 
général  Watrin ,  de  la  Flèche,  le  29  mars,  au  comité  de 
Salut-Public  :  les  chouans  ,  au  lieu  de  se  tenir  tranquilles 
pour  consommer  la  conciliation  entamée,   ont  employé  de 

grands  moyens  pour  augmenter  leur  nombre L'étendard 

de  la  révolte  est  levé  dans  les  environs  de  Châteaugontier.  Je 


796  SABLÉ. 

me  suis  assuré  hier  par  moi-même,  à  Sablé  ,  qu'à  une  Jieue 
de  là  i!  existait  un  rassemblement  de  4  mille  personnes ,  gui- 
dées par  des  prêtres » 

Le  9  avril,  l'administration  du  district  de  Sablé  écrivait  au 
comité  de  Salut-Public  :  «  Malgré  la  suspension  d'armes 
arrêtée  par  l'assemblée  réunie  à  Rennes  ,  nos  maux  augmen- 
tent. Le  comité  jugera  des  dispositions  des  chouans,  par  les 
deux  pièces  suivantes  : 

La  i.re  est  une  lettre  par  laquelle  Bourbon  ,  capitaine 
chouan,  cherche  à  entraîner  dans  sa  cause  les  habitants  de 
Poillé  qui  ,  quoiqu'il  en  dise  ,  n'y  étaient  point  disposés. 
Celte  pièce,  qui  nous  a  échappé  à  cet  article  (v.  ci-dessus, 
p.  463),  est  trop  curieuse  pour  que  nous  ne  la  rapportions 
pas  ici.  La  seconde  est  une  menace  grossière  aux  habitants 
de  Sablé  ,  peu  faite  pour  les  intimider. 

«  Bourbon,  capitaine  chouan  ,  aux  habitants  de  Poillé, 

«  Cossé  ,  le  5  avril  1795. 

«  Citoyens,  nous  le  sommes  tous  en  J.-C,  sur  les  bons 
récits  qu'on  nous  a  faits  des  dispositions  où  vous  étiez  de 
prendre  les  armes  pour  le  rétablissement  de  la  religion  et 
de  la  royauté ,  nous  irons  vous  voir  (  ils  ne  l'osèrent  pas  ), 
pour  vous  en  témoigner  notre  reconnaissance,  pour  frater- 
niser avec  vous  ,  vous  offrir  nos  secours  et  vous  demander 
les  vôtres  ,  en  cas  de  besoin  ,  pour  faire  rendre  les  rebelles 
(  les  républicains  ).  Il  s'en  trouve  encore  d'assez  aveugles 
pour  ne  pas  ouvrir  les  yeux  ;  voilà  le  moment  favorable  ,  il  ne 
faut  pas  balancer.  11  est  temps  de  se  battre  pour  le  soutien  de  la 
religion;  nous  n'avons  pas  d'affaire  plus  intéressante  ,  puis- 
qu'il s'agit  du  bonheur  éternel  ;  mais  vous  savez  que  cette 
religion  ne  peut  être  florissante  qu'il  n'y  ait  un  Souverain. 
Vous  n'ignorez  pas  les  calamités  qui  nous  accablent  depuis 
la  République  ;  c'est  pourquoi  nous  devons  sacrifier  jusqu'à 
la  dernière  goutte  de  notre  sang  pour  rétablir  la  royauté  , 
et  nous  le  jurons  tous ,  au  nom  de  toutes  les  armées  catholi- 
ques réunies.  Nous  demandons  réponse  tout  de  suite.  En- 
voyez nous  un  exprès  ,  avec  une  lettre  au  capitaine  Bourbon.  » 

«   PlCOT ,   commandant   les  chouans ,   au  commandant  de 
«   la  force  armée  à  Sablé. 

«  Au  camp  ,  8  avril  1795. 

«  —  La  Religion.  —  Le  Roi  ou  la  Mort. —  Paix  et  Réunion. 

«  Si  vous  faites  aucune  sortie  pour  enlever  nos  magasins, 
enfin  ,  si  vous  quittez  vos  murs ,  nous  verrons  qui  criera  vive 
la  République  ou  le  Roi  !  Nous  sommes  royalistes  :  la  Religion 


SABLE.  797 

et  le  Roï ,  c'est  ce  que  veut  celui  qui  s'appelle  Coquereau , 
chef.  Vive  le  roi  Louis  XVII !  Mort  aux  Pataux  !  etc.  » 

«  Cependant,  avons  nous  dit  ailleurs  (prlc.  hist.,  I-ccclxv), 
un  nouveau  traite  de  pacification  est  signé  à  la  Mabilais,  près 
Rennes,  le  20  avril.  La  majeure  partie  des  officiers  de  Stofflet 
y  adhère  ,  et  presque  tous  les  chefs  de  chouans.  Le  représen- 
tant Banrelin  ,  dans  une  lettre  écrite  de  Segré  ,  le  29  avril , 
au  comité  de  Salut-Public  ,  fait  connaître  un  fait  curieux, 
sur  la  différence  d'opinion  qui,  à  celte  époque,  animait  les 
chefs  et  les  soldats  :  «  Les  chefs  de  chouans  députés  à  Rennes  , 
dit-il ,  ont  été  mal  accueillis  à  leur  retour.  Heureusement 
les  prêtres  se  sont  réunis  à  eux.  Le  27,  il  s'est  tenu  une 
assemblée  générale  à  Pontron ,  où  se  sont  rendus  les  chefs 
des  districts  de  Laval  ,  Craon  ,  Châleaugontier  ,  Château- 
neuf,  la  Flèche,  Sablé ,  le  Mans  ,  Ancenis  et  Chateaubriand, 
qui  ont  adhéré  à  la  déclaration  signée  à  Rennes  (à  la  Mabilais), 
le  i.er  floréal  (  17  avril).  » 

Celte  pacification  fut  de  peu  de  durée  Sur  la  fin  de  la  même 
année  1795,  les  hostilités  recommencent;  tout  le  pays  est 
en  arme  de  nouveau  (  v.  préc.  hist.  ,  l-CCCLXXv  )  ;  les  chouans 
déploient  alors  de  plus  grandes  forces  et  des  moyens  d'action 
plus  puissants  qu'avant  le  traité  de  la  Mabilais ,  où  ils  avaient 
paru  fatigués. 

1796.  —  Le  21  janvier  le  général  Genay ,  qui  commandait 
à  Sablé ,  fait  sortir  de  cette  ville  un  détachement  de  troupes 
et  le  dirige  sur  Avoise,  où  les  chouans  avaient  engagé  une 
affaire  avec  les  républicains,  afin  d'empêcher  ceux-ci  de  faire 
arriver  à  Sablé  des  bateaux,  sur  lesquels  ils  étaient  allé  charger 
du  bois  à  Parce.  Nous  avons  donné  les  détails  de  ce  fait 
d'armes  ,  au  préc.  hist.  ,  T  -ccclxxvi. 

Le  i3  mars  de  la  même  année  ,  3oo  hommes  de  la  garnison 
de  la  même  ville,  commandés  par  le  général  Genay,  parlent 
de  Sablé  pour  aller  fouiller  les  communes  voisines  de  Souvi- 
gné-sur-Sarthe ,  de  S. -Denis-d'Anjou,  Chemiré  et  Miré.  Les 
chouans  sont  battus  parlout  où  ils  se  montrent  ;  20  d'entre 
eux  sont  tués  ,  et  un  bon  nombre  sont  blessés.  Le  lendemain  , 
cetle  colonne  rentrant  à  Sablé  par  Morannes,  rencontre  de 
nouveau  les  chouans,  qui  s'enfuient  à  son  aspect  :  on  se  borne 
à  la  capture  d'un  chenal,  dont  le  cavalier  parvii  ni  à  se  sauver. 

C'est  à  celte  époque,  que  les  communications  étant  inter- 
rompues sur  toutes  les  routes,  entre  Alençon  et  Laval,  Laval 
et  Rennes,  le  Mans,  la  Flèche  et  Angers,  l'infatigable  Aubert- 
Dubayet  met  en  mouvement  une  colonne  de  1+000  hommes 
sous  les  ordres  du  général  Leblaye  ,  qui  balaye  les  deux  rives 
de  la  Sarlhe  et  de  la  Mayenne.  V.  PRÉC.  hist.  ,  I.-ccclxxv. 


798  SABLÊi 

1797. — Une  nouvelle  pacification,  résultat  du  zèle  tout 
à  la  fois  énergique  et  tolérant  du  général  Hoche  ,  avait 
commencé  en  juin,  et  ne  dura  que  deux  années,  encore  fut- 
elle  interrompue  sans  cesse  par  des  infractions  et  un  bri- 
gandage continuel,  de  la  part  des  chouans.  V.  préc.  hist.  , 

I.-CCCLXXXV. 

179g.  —  Le  3o  janvier  1799»  un  commissaire  du  pouvoir 
exécutif  nommé  Chollière  et  un  officier  de  la  4o  e  dem*- 
brigade,  du  cantonnement  de  Sablé,  soupant  ensemble  dans  le 
bourg  de  Ballée ,  j  sont  surpris  et  massacrés  par  les  chouans. 
Le  28  août  de  la  même  année,  une  rencontre  a  lieu  à 
5  kilom.  de  Sablé ,  entre  un  nombreux  parti  de  chouans  , 
et  un  faible  détachement  composé  d'hommes  de  la  colonne 
mobile  de  Sablé  et  de  soldats  des  G.e  et  28.e  demi-brigades, 
dans  laquelle  les  chouans  ont  5o  tués  et  £o  blessés. 

A  la  nouvelle  de  l'invasion  de  la  ville  du  Mans  par  les 
royalistes,  commandés  par  le  comte  de  Bourmont,  laquelle 
eut  lieu  le  16  octobre  de  la  même  année,  une  foule  de 
chouans  de  la  ville  et  du  canton  de  Sablé  ,  du  canton  de 
Brûlon,  et  des  cantons  limitrophes  de  la  Mayenne  et  de 
Maine-et-Loire ,  vont  grossir  les  rangs  des  insurgés. 

1800.  —  Enfin,  la  défaite  éprouvée  dans  les  premiers  jours 
de  janvier  1800,  par  une  brigade  du  corps  de  Bourmont ,  à 
Meslay,  entre  Sablé  et  Laval ,  est  le  dernier  fait  d'armes  qui , 
dans  cette  contrée,  ait  précédé  l'adhésion  de  ce  chef  royaliste 
à  la  convention  de  Montfaucon,  laquelle  termine  ,  enfin  ,  cette 
guerre  de  sept  années,  que  le  gouvernement  consulaire  eût 
seul  le  pouvoir  de  mettre  à  fin. 

En  1814  et  en  i832  ,  les  insurrections  éphémères  de  ces 
deux  époques ,  trouvèrent  encore  de  l'aliment  dans  la  même 
contrée  ,  mais  n'y  donnèrent  lieu  à  aucun  fait  bien  remar- 
quable. L'esprit  des  masses  ne  leur  était  plus  aussi  favorable  , 
et ,  encore,  n'était-ce  que  parmi  les  habitants  des  campagnes 
et  dans  les  rangs  des  prolétaires  les  plus  mal  famés  des  villes, 
que  les  chouans  pouvaient  se  recruter. 

La  dernière  de  ces  levées  de  bouclier  donna  lieu  ,  en  i834 , 
à  renforcer  la  brigade  de  gendarmerie  à  cheval  de  Sablé , 
d'une  brigade  à  pied ,  et  à  en  établir  deux  autres  autour  de 
cette  ville,  à  Précigné  et  à  Auvers-le-Hamon. 

i83o.  —  Le  fils  d'Eugène  Beauharnais  ,  vice-roi  d'Italie 
sous  l'empire,  le  prince  Auguste  Napoléon,  qui  depuis  épousa 
Dona  Maria  II ,  reine  de  Portugal ,  revenant  de  conduire  au 
Brésil  la  princesse  Amélic-Auguste-Eugénie ,  sa  sœur,  qui 
venait  d'épouser  l'empereur  Pierre  l.er ,  connu  sous  le  nom 
de  don  Pedro ,  débarque  en  France  et  passe  à  Sablé  pour 


SABLÉ.  799 

retourner  en  Bavière.  Arrivé  dans  cette  petite  ville,  dans 
l'après-midi  du  21  juin,  avec  une  suite  de  i5  personnes,  un 
accident  survenu  à  l'une  de  ses  voitures ,  le  force  d'y  coucher. 

htdrcgr.  La  rivière  de  Sarthe ,  entre  par  le  nord-est  sur  le 
territoire  de  Sablé  et  en  ressort  par  le  sud-ouest ,  après  l'avoir 
délimitée  à  l'O.  S.  O.,  d'avec  Souvigné-sur-Sarlhe  :  nous 
avons  vu  qu'une  partie  de  la  ville  ,  construite  dans  une  île  de 
cette  rivière  ,  est  liée  avec  celles  de  ses  deux  rives ,  par  deux 
ponts  en  marbre  ,  construits  en  1 721.  Le  cours  tortueux  et  en 
forme  de  7  de  cette  rivière ,  est  de  8  kil.  environ  sur  le  terri- 
toire communal,  sur  lequel  existe  3  chaussées,  avec  portes 
marinières.  La  petite  rivière  d'Ervc ,  venant  directement  du 
nord  ,  conflue  dans  la  Sarthe ,  par  sa  rive  droite ,  à  l'ex- 
trémité septentrionale  de  la  ville  :  un  pont  en  pierre  ,  cons- 
truit depuis  peu  d'années  ,  sert  de  communication  avec 
celle  rive.  La  Vaige  ,  autre  petite  rivière ,  venant  de  N.  N. 
O. ,  y  conflue  également ,  aussi  par  sa  rive  droite ,  audes- 
sous  ou  au  sud  du  château  ,  et  à  l'ouest  de  la  ville  ,  à  un 
kilom.  de  laquelle  se  trouve  le  pont  de  Vaige ,  qui  a  donné 
son  nom  à  une  ferme  voisine.  Enfin,  la  Taude  ,  autre  petite 
rivière,  moins  importante  que  les  précédentes,  venant  de  l'O. 
N.  O. ,  jette  aussi  ses  eaux  dans  la  Sarthe,  à  2  k.  au-dessous 

et  au  S.  O.  de  la  ville.  Moulins  ,  tous  sur  la  Sarthe  : 

Grands-Moulins,  dans  la  ville,  3  roues  à  blé,  1  à  tan, 
1  autre  à  tan  et  à  foulon ,  faisant  aussi  marcher  une  filature 
de  laine;  de  Rougeret,  à  17  h.  au  sud  de  la  ville,  à  3  roues  : 
1  à  blé  ,  1  pour  scierie  de  marbre  et  la  3.e  pour  scierie  de  bois 
de  placage;  de  Coings,  à  1  k.  au  dessous  du  précédent ,  2 
roues  à  blé  et  1  à  tan.  —  Port ,  pour  le  déchargement  des 
marchandises ,  déposées  par  les  bateaux  navigant  sur  la 
Sarthe  ,  et  destinées  au  commerce  d'entrepôt. 

géol.  Terrain  secondaire ,  schisteux  et  anthraxifère ,  sur 
la  rive  droite  de  la  Sarthe  ,  décrit  à  l'article  cantonnai  qui 
précède ,  offrant  le  calcaire  tufau  et  le  marbre  en  exploita- 
tion; roche  amphibolitique,  indiquée  au  même  article,  visible  à 
nud,  sur  la  rive  gauche  de  la  Sarthe,  au  faubourg  S.  Nicolas,  te 
traversant  la  rivière,  de  l'E.  S.  E.  à  TO.  N.  O.  ;  d'alluvion  sur 
la  rive  gauche  ;  offrant ,  sur  l'une  et  l'autre  rive ,  des  couches 
distinctes  d'un  grès  quarzeux  à  texture  très  fine  ,  facile  à  rayer, 
d'un  aspect  terreux ,  dont  la  couleur  varie  du  grisâtre  au 
jaune  roussâtre  ;  des  blocs  de  quartz  blanc  ,  dans  des  bancs 
d'argile  compacte  ,  recouvrant  un  poudingue  siliceo-ferrugi- 
neux,  et  des  amas  de  silex  pyromaque  blonds.  (  V.  l'art, 
précédent  ,  p.  709  ). 

Plant,  rar.   Adoxa    moschastellina ,  lin.;  Ammi  major, 


8oo  SABLÉ. 

lin.,  bord  de  la  Sarlhe ,  entre  Sablé  et  Solesme  ;  Aquilegîa 
vulgaris  ,  lin.;  Arum  Italicum,  mill.  ;  Caucalis  grandiflora, 
lin.;  Ceterach  officinarum  ,  DEC;  Corydalis  bulbosa ,  DFX., 
bords  de  l'Erve  ;  Draba  muralis  ,  LIN.  ,  ibid.  ;  Physalis  al- 
kekengi,  lin.;  vignes  de  1'  Arc-en-pied  ;  Quercus  ilex  ,  LIN.; 
Silène  nulans ,  LIN.;  Tilia  microphylla,  vent.;  Umbilicus 
pendulinus,  LIN. 

Mollusfj.  terr.  et fluv.  V.  ci-dessus,  l'art,  cantonnai,  p.  713. 

cadastr.  Superficie  de  2,955  heclar.  99  ar.  90  cenliar.  ,  se 
subdivisant  comme  il  suit  :  —  Terr.  labour.,  1 ,755  h.  09  ar. 
76  cent. ,  en  5  class. ,  évaluées  à  6  ,  11  ,  18,27  et  36  f.  — 
Avenues,  2-15-70  ;  à  36  f.  —  Jardins ,  47-  1 1-33  ;  5  cl.  :  36, 
4.3 ,  52  ,  i5o ,  200  f.  —  Pépin. ,  vergers ,  terr,  plantés  ,  aires  , 
54-37-90;  3 cl.:  18,  27,  36  f.  —  Vignes,  12-31-70  ;  2  cl.  :  23, 
38  f.  —  Prés  ,  44l_29~3o  ;  5  cl.  :  12  ,  22  ,  36  ,  48 ,  72  f.  — 
Pâlur.,  pâlis  ,  terr.  incuit.  ,  47~62-5o;  4  cl.  :  6  ,  8,  12  ,  22  f. 

—  Bois  taillis,  291-44-60  ;  4  cl  :  5,  1 1,  20,  3o  f.  —  Broussils 
et  broussaill. ,  1-89-60  ;  à  4  f •  —  Pinièr.  ,  47-68  70  ;  2  cl.  : 
9  ,  i4  f«  —  Landes ,  84*18-70  ;  2  cl.  :  4,  12  f.  —  Douv.  et 
pièc.  d'eau,  2-i3-oo;  à  36  f. —  Etangs,  mar.,  7-34~4o  ;  à 
i4  f.  —  Sol  des  propriét.  bât.,  34~o3-n  ;à  36  f.  Ohj.  non 
impos,  :  Egl.,  cimet.,  presbyt.  ,  école  prim. ,  collège  ,  hos- 
pice ,  bâlim    communal,   caserne  de  gendarmerie,  2-87-70. 

—  Bout.,  chern.  et  plac.  publ. ,  62-66-5o.  —  Riv.  et  ruiss., 
61-75  4o« 

=:i45  maisons,  en  8  cl.  :  i4à  7  f. ,  9  à  9  f . ,  23  à  12  f. ,  35 
à  16  f. ,  3i  à  20  f  ,  17  à  24  f. ,  8  à  32  f. ,  8  à  5o  f.  —  658  au- 
tres maisons  hors  classes,  en  masse  ,  69,228  f .  —  4  nioulins 
à  blé,  à  3 S  f . ,  240  f. ,  280  f.  et  56o  f.  ;  1  moulin  à  tan  et  à 
foulon ,  à  4°°  f-  ?  1  autre  moulin  à  tan  et  filature ,  à  4°o  f.  , 
1  autre  moulin  à  tan  ,  à  120  f. 

t>  .  i^^^o     f  Propr.  non  bâties,     73,q3o  f.  3q  c.  ")      .     c   0  c  ,„  „ 

Revenu  impos.  {    _L  bâties,  73,963        »      \\W&i.*è*. 

contrib.  Foncier,  16, 3^4  f •>  personn.  et  mobil. ,  4?14I  f*  î 
port,  et  fen. ,  1,326  f .  ;  268  patentés  :  droit  fixe,  2,528  f.  ; 
dr.  proport. ,  1 ,339  f.  83  c;  total,  25,668  f.  83  c.  —  Chef-lieu 
de  perception. 

CULTtiR.  Nous  ne  pourrions  rapporter  ici ,  sur  l'agriculture 
de  Sablé  ,  que  ce  que  nous  avons  déjà  exposé  à  l'article  can- 
tonnai qui  précède,  et  auquel  nous  renvoyons  (  v.  p.  713  ) , 
puisque  le  territoire  même  de  cette  commune,  peut  être  consi- 
déré comme  le  vrai  théâtre  des  expériences  et  des  améliora- 
tions introduites  dans  la  culture  de  ce  canton.  Sol  argileux  et 
compacte,  sur  la  rive  droite  de  la  Sarlhe  ;  sablonneux  et 
argilo-sablonneux  ,  sur  la  rive  gauche  ;  devenu  généralement 


SABLÉ.  Soi 

fertile.  L'ancien  assolement,  que  n'a  pas  encore  abandonné  le 
vulgaire  des  cultivateurs,  est  triennal  et  ainsi  combiné  :  —  i.re 
année  :  blé ,  jachère  ,  blé  ;  —  2.e  :  jachère,  blé,  orge  et  trèfle  ; 

—  3.e  :  trèfle ,  jachère ,  jachère.  Avant  l'introduction  du  trèfle  , 
c'étaient  les  genêts  qui  le  remplaçaient.  Outre  la  culture  des 
céréales ,  du  trèfle  ,  du  chanvre ,  des  pommes  de  terre  ,  les 
essais  qu'on  y  a  faits  pour  propager  celle  du  chou  du  Poitou, 
du  chou  navet ,  du  chou  rutabaga  et  de  la  betterave  champê- 
tre ,  ont  parfaitement  réussi  ;  la  culture  du  ray-grass  d'Italie 
et  de  la  luzerne  lupuline  ,  y  seconde  ,  comme  fourrages  , 
celle  du  trèfle  commun  et  de  la  vesce  cultivée.  En  outre ,  prés 
et  pâtures  ,  bois  ,  vignes  ,  arbres  à  fruits  ;  élève  de  bestiaux  de 
toute  sorte,  engrais  des  porcs,  etc.,  etc.  — 90  charrues, 
toutes  traînées  par  bœufs  et  chevaux  ;  4-8  fermes  principales , 
appelées  métairies  ;  43  bordages  ou  closeries  principales  ;  i4 
petits  bordages  et  petites  closeries  ;  une  partie  des  habitations 
hors  la  ville ,  sont  réunies  en  5  hameaux  principaux  :  de  la 
Grande- Maison,  comprenant  5g  individus  ;  des  Gros-Colliers, 
à  3  k.  O.  S.  O. ,  37  indiv.  ;  des  Châtaigners  ,  à  3  k.  S.  S.  E. , 
26  ;  des  Séguinières  ,  à  2  k.  1/2  E.  S.  E. ,  i4  ;  des  landes  ,  à 
l'extrémité  O.  du  territoire,  1 3.  =:  Commerce  agricole  consis- 
tant principalement  en  grains  et  bestiaux  ,  chanvre  et  fil  , 
graine  de  trèfle  ,  bois  ,  cidre ,  vin  ,  volailles  ,  gibier,  etc.,  etc. 
L'importance  de  ce  commerce,  a  été  indiqué  à  l'article  can- 
tonnai ci  dessus,  p.  72g.  —  Les  petites  poules  naines  ,  autre- 
ment appelées  petites  poules  blanches  de  Barbarie  ,  dont  il 
y  avait  un  grand  nombre  à  Sablé  ,  du  temps  de  G.  Ménage, 
y  furent  apportées  en  i664?  par  un  sieur  de  Grandmont, 
guide  des  gendarmes  du  Roi,  qui,  à  cette  époque,  se  re- 
tira dans  cette  ville,  pour  se  soustraire  aux  poursuites  dirigées 
contre  lui  à  l'occasion  d'un  duel  Ces  poules  sont  venues  en 
France  ,  du  royaume  de  Siam  ,  par  la  Hollande. 

Nous  avons  sous  les  yeux  la  réponse  à  une  série  de  ques- 
tions faites  sur  Sablé,  par  l'intendance  de  Tours,  le  18 
juin  174.7-  Ce  document  est  trop  curieux,  pour  que  nous  négli- 
gions d'en  rapporter  ici  ce  qui  est  relatif  à  l'industrie  agricole. 

—  «  Le  terrain  de  la  ville  et  paroisse  est  propre  au  méteil 
et  au  seigle  ;  on  y  voit  peu  de  froment  et  de  chanvre.  11  y 
a  peu  de  vignes  et  de  prairies  ;  mais  plusieurs  bois  taillis , 
et  beaucoup  de  landes.  Les  rivières,  parleurs  débordements, 
désolent  (  sic  )  souvent  les  blés  et  les  foins.  —  Lorsque  les 
récoltes  manquent,  la  ressource  des  habitants  est  de  tirer  des 
blés  de  la  Flèche  et  de  Nantes  ,  du  vin  de  l'Anjou  ;  le  pays 
leur  fournit  la  viande  et  le  bois.  Le  superflu  ,  quand  il  y  en  ay 
reste  dans  le  pays  et  s'y  consomme  les   années  suivantes. 

iv  5i 


802  SABLÉ. 

-*-*  Le  prix  du  froment  est  depuis  6  mois  de  45  ,  de  5o  et 
de  55  s.  (  v.  ci-après  la  contenance  du  boisseau  )  ;  le  seigle 
vaut  4°  •>  45  et  48  s.;  l'orge  3o  et  35  s.;  l'avoine,  i4,  16 
et  18  s.  Ces  grains  coûtent  ordinairement  moitié  moins.  Il 
serait  du  bien  général  que  le  froment  vallût  3o  s. ,  le  méteil 
et  le  seigle  à  proportion.  » 

industr  Depuis  longues  années ,  l'exploitation  et  le  travail 
du  marbre  ,  avec  la  ganterie  ,  sont  les  principales  occupa- 
tions, et  offrent  les  principales  ressources  industrielles  des 
habitants  de  Sablé.  Nous  avons  fait  remarquer  (p.  741  ci- 
dessus  et  567  du  tome  11),  un  passage  du  testament  de  J.  de 
Lessillé  ,  seigneur  de  Juigné  ,  qui  semblerait  faire  croire  que, 
dès  le  i4»e  siècle  ,  on  travaillait  la  ganterie  à  Sablé.  Voici  ce 
que  nous  trouvons  sur  ce  sujet  dans  le  document  officiel 
rédigé  en  1747»  pour  l'intendance  de  Tours  :  —  «  Les  gants 
et  le  marbre ,  occupent  une  partie  des  habitants  de  Sablé  ; 
les  soins  de  la  campagne  occupent  l'autre.  Les  femmes  et 
les  filles  cousent  des  gants  ,  ce  qui  leur  produit  par  jour 
us.  et  2  5.  6  d.  »  Sur  la  question  ,  si  cela  fait  un  objet  intéres- 
sant ,  tant  en  particulier  qu'en  général ,  la  réponse  est  né- 
gative. —  «  Il  n'y  a  aucune  autre  manufacture.  11  y  a  seulement 
3  maîtres  marbriers ,  et  4  ou  5  maîtres  gantiers.  Cela  procure 
du  pain  à  une  partie  des  habitants.  »  A  une  époque  plus 
rapprochée,  celle  de  1789,  cette  manufacture  occupait  des 
couseuses  dans  toutes  les  campagnes  des  environs.  Suivant 
un  autre  document  officiel ,  de  l'année  1 746  ,  on  fabriquait 
aussi ,  à  cette  époque  ,  des  toiles  d'emballage  à  Sablé ,  et 
dans  les  paroisses   environnantes. 

Aujourd'hui ,  l'industrie  manufacturielle  de  cette  ville  con- 
siste :  i.°  et  2.0  dans  l'extraction  de  l'anthracite  et  du  marbre  , 
qui ,  il  est  vrai ,  n'a  pas  lieu  sur  le  territoire  communal ,  mais 
sur  des  points  si  rapprochés  de  la  ville  (  Gastines  et  Juigné  )  , 
que  les  bras  qu'elles  occupent  y  ont  leur  domicile  ,  et  qu'elle  y 
attire  même  un  grand  nombre  de  malheureux  ,  qui  y  viennent 
chercher  du  travail.  Aux  mines  d'anthracite  de  Fercë  ,  en 
Gastines  s  2  machines  à  vapeur,  à  la  pression  de  4  atmos- 
phères chacune  ,  ou  de  la  force  de  20  chevaux  ,  établies  pour 
l'épuisement  des  eaux,  aux  puits  de  S. -Jean  et  de  la  Rivière  , 
autorisées  par  arrêté  préfectoral  du  16  août  i836  ,  y  pompent 
de  700  à  720  pipes  (  36o  hectol.  )  d'eau,  en  24  heures.  L'ex- 
ploitation d'anthracite  des  environs  de  Sable  ,  occupe  de 
175  à  200  ouvriers,  dont  le  travail  alterne  par  relais  de 
8  heures ,  c'est-à-dire  ,  qu'à  8  heures  de  travail  succèdent 
8  heures  de  repos.  Le  salaire  est ,  par  tâche  de  8  heures , 
de  1  f.  2  5  c.  pour  les  mineurs  ,  et  de  1  f,  pour  les  manœuvres. 


SABLÉ.  8o3 

L'exploitation  de  la  compagnie  ou  concession  dite  de  Sablé 
ou  de  Sarthe  et  Mayenne ,  extrait  par  an  ,  aux  mines  de 
Fercé ,  de  Mauperluis  et  de  Montfrou  (sur  Gastines,  Juigné 
et  Auvers-le-Hamon),  120,000  hectol.  environ  d'anthracite, 
du  prix  moyen  de  1  f.  65c.  l'hect.,  pris  sur  place;  3.°  dans  3 
scieries  de  marbre  établies,  la  i.re  en  1821,  par  M.  Landeau, 
marbrier,  sur  la  Sarthe  ,  au  port  de  Solesmes ,  sur  le  terri- 
toire de  Juigné  :  une  seule  roue  y  fait  mouvoir  80  scies  à  la 
fois  ;  la  seconde  ,  construite  depuis  peu  par  l'un  des  fils 
Landeau ,  sur  la  même  rivière ,  également  en  Juigné  ;  la  3.e 
enfin ,  tout  nouvellement  aussi ,  par  M.  Emman.  Lefebvre- 
Frautrardière  ,  au  moulin  de  Rougeret ,  où  il  a  été  établi  en 
même  temps  une  mécanique  à  scier  le  bois  pour  placage  ; 
4-.°  en  5  ateliers ,  occupant  environ  5o  ouvriers ,  dans  lesquels 
le  marbre  noir  de  Sablé  est  taillé  et  poli  pour  ameublement, 
monuments  funéraires  ,  vases  et  ornements  d'église ,  etc.  ; 
5.°  en  1  fourneau,  construit  en  1807  ,  par  MM.  Cherouvrier 
et  Landeau,  près  la  carrière  de  marbre  dite  de  Port-Etroit , 
sur  Juigné ,  dans  lequel  les  débris  de  cette  exploitation  sont 
convertis  en  chaux;  6.°  en  2  briqueteries,  genre  d'industrie 
qui  manquait  au  pays  ,  nouvellement  établies  sur  Sablé  ,  l'une 
par  M.  Salmon ,  dans  les  bois  de  la  Dénisière ,  près  la  route 
du  Mans  par  Parce  ;  l'autre  à  S,-Laurent,  près  la  route  de  la 
Flèche;  7.0  en  la  manufacture  de  gants,  occupant  120  à  i3o 
individus  :  la  majeure  partie  des  gants  de  chevreau  qu'elle 
confectionne,  sont  envoyés  à  Paris,  les  autres  s'écoulent  dans 
le  pays.  La  fabrique  de  gants  de  Sablé  ayant  reçu  une  grande 
extension,  il  y  a  une  quinzaine  d'années,  l'a  un  peu  perdue 
depuis,  à  cause  de  la  mauvaise  confection  de  la  couture,  pour 
laquelle  on  était  obligé  d'employerbeaucoup  de  mains  inexpéri- 
mentées, et  aussi  parce  que  quelques  ouvriers  de  cette  fabrique 
sont  allés  établir  des  ateliers  dans  les  villes  environnantes ,  no- 
tamment à  la  Flèche  ,  à  Châteaugontier  et  au  Mans  ;  enfin , 
par  l'usage  des  gants  en  tricot ,  dits  àejîl  d'Ecosse ,  et  autres. 
On  a  obvié  à  la  défectuosité  de  la  couture ,  par  l'adoption 
de  métiers  à  coudre,  employés  généralement  aujourd'hui; 
8.°  deux  mégisseries  et  teintureries  de  gants  ,  dont  une ,  celle 
de  M.  Landeau,  autorisée  par  arrêté  du  20  sept.  i836,  pré- 
parent environ  5  à  6  mille  peaux  de  mouton ,  25  mille  peaux 
de  chevreau,  dont  la  majeure  partie  est  employée  à  la  gante- 
rie ;  g.0  lavage,  préparation  et  filature  de  laine  par  une  méca- 
nique ,  établie  depuis  peu  d'années  près  le  moulin  à  tan  de  la 
ville,  se  composant  de  3  assortiments  ou  6  cardes;  io.°  fa- 
brique de  serges  et  de  grosses  étoffes  de  laine ,  occupant  une 
trentaine  de  métiers;  n.°  trois  ateliers  de  chapellerie,  emr 


8o4  SABLÉ. 

ployant  de  6  à  8  personnes;  12.0  deux  tanneries,  occupant 
un  pareil  nombre  de  bras,  préparant  annuellement  de  1,000 
à  1,100  peaux  de  bœuf  et  de  vache,  1,100  à  1,200  peaux  de 
veau  et  3oo  peaux  de  cheval  ;  i3.°  fabrication  de  toiles  de  lin 
et  de  chanvre ,  presque  toutes  pour  les  particuliers  ,  em- 
ployant une  quarantaine  d'individus  ;  i4.°  une  blanchisserie 
de  toiles;  i5.°  pilage  de  l'écorce  de  chêne  ou  du  tan  ,  dans 
deux  moulins.  —  Nous  avons  mentionné  plus  haut,  p.  728, 
les  récompenses  accordées  à  diverses  industries  de  Sablé ,  par 
le  jury  de  l'exposition  départementale,  en  i836.  —  Une 
ferme  nommée  les  Forges,  située  sur  la  rive  droite  de  l'Erve  , 
à  i,2  h.  auN.  i/4  O.  de  la  ville,  indique  l'existence  ancienne 
sur  ce  point,  d'une  usine  détruite  depuis  très  long- temps.  La 
carte  de  Jaillot ,  place  sur  la  Vaige ,  au  N.  O.  de  la  même 
ville  ,  une  papeterie  également  supprimée. 

Le  commerce  d'entrepôt,  que  procure  à  la  ville  de  Sablé 
son  heureuse  situation  sur  une  rivière  navigable ,  et  au  point 
d'intersection  de  plusieurs  routes ,  de  celles  surtout  qui  con- 
duisent dans  le  Bas-Maine  et  la  Normandie  ,  a  été  indiqué 
également  à  l'article  cantonnal  ci- dessus,  p.  729). 

Poids  et  mesures.  D'après  le  document  déjà  cité  ,  fourni  à 
l'intendant  de  la  généralité  de  Tours,  en  1 747»  ■  ^a  mesure 
des  boissons  à  Sablé  est  la  pinte ,  et  la  pipe  du  pays  contient 
4.60  pintes,  non  compris  la  lie,  revenant  à  4-0  pintes.  La  me- 
sure des  grains ,  remplie  de  froment ,  bon  ,  loyal  et  mar- 
chand ,  pèse  3o  1. ,  sur  le  pied  de  16  onces  à  la  livre.  » 

Voici  la  comparaison  des  anciennes  mesures  de  Sablé,  avec 
les  mesures  métriques  : 

L'ai/we,  équivaut  à  1  mètre  206  millimètres; 

Le  boisseau  ,  ras  ,  19  litr.  74  centil.  ;  comble  ,  22  1.  38  c.  ; 

La  pinte ,       o  1.  96  centil. 

Ltes  mesures  comparatives  du  boisseau  ,  données  dans  la 
statistique  placée  en  tête  de  V Annuaire  du  département  de 
la  Sarthe  pour   i834,  sont  inexactes. 

Foires  et  marchés.  Deux  marchés  par  semaine  ,  le  lundi  et 
le  vendredi  :  le  i.er  est  le  plus  considérable.  En  1746.  les 
marchés  du  i.er  lundi  de  carême  ,  et  celui  du  i.er  lundi  d'après 
Pâques ,  étaient  particulièrement  consacrés  à  la  vente  des  fils 
de  lin  et  de  chanvre,  recueillis  sur  le  territoire  et  dans  les 
paroisses  environnantes.  Les  plus  fins  de  ces  fils ,  étaient 
transportés  à  Laval  et  à  Châteaugonlier  ;  les  autres,  convertis 
en  toiles  communes ,  pour  l'usage  des  habitants  du  pays. 

Quatre  foires  par  an,  chacune  d'un  jour,  fixées,  la  i.re  par 
ordonn.  royale ,  du  17  février  18 19  ,  au  jeudi  qui  suit  la  fête 
de  Pâques;  les  3  autres,  par  décret  du   19  fructid.  an  x 


SABLÉ.  8o5 

(6  sept.  1801  ) ,  aux  lundis  3.e  de  juin  ,  i.er  de  septembre  et 
3.e  de  décembre.  Les  indications  différentes,  qui  se  trouvent 
dans  la  statistique  placée  en  tête  de  Y  Annuaire  de  la  Sarlhe 
pour  i83/[.,  sont  toul-à-fait  fautives.  La  i.re  de  ces  foires, 
celle  dite  de  Pâques  ,  est  Tune  des  plus  importantes  des  dépar- 
tements de  rOuest.  On  estime  à  3, 000  le  nombre  des  bœufs 
maigres  qui  s'y  vendent,  pour  les  pâturages  de  la  Normandie 
et  du  Maine;  à  2,5oo  celui  des  vaches.  Suivant  les  notes 
statistiques  de  17^7  ,  déjà  citées  ,  les  foires  de  Sablé  tenaient 
alors  :  le  mercredi  après  Pâques ,  3  jours  avant  la  S.- Jean- 
Baptiste,  3  jours  après  VJngeoine  (8  sept.,  fête  de  la  Nati- 
vité de  la  Vierge  ) ,  et  le  2 1  décembre.  Le  commerce  de  la 
i.re  de  ces  foires  qui ,  comme  aujourd'hui,  consistait  en  bes- 
tiaux, n'était  évalué  alors  que  de  25  à  3o  mille  francs  :  il 
s'élève  aujourd'hui  à  plus  de  65o,oooo  fr. ,  et  se  fait  entière- 
ment au  comptant. 

ROUT.  et  chem.  Indiquer  ici  les  routes  et  chemins  qui 
passent  à  Sablé,  ne  serait  qu'une  inutile  répétition  de  ce  que 
nous  avons  dit  a  ce  sujet ,  à  l'article  cantonnai ,  puisque  tous 
ceux  de  ce  canton  aboutissent  ou  se  croisent  dans  cette  ville. 
Nous  ajouterons  seulement  à  cet  article  ,  que  la  route  qui  doit 
être  construite  du  Mans  à  Sablé  ,  par  Chemiré-le-Gaudin , 
Noyen  et  Parce  ,  a  été  classée  comme  roule  départementale, 
par  une  ordonnance  royale  du  27  février  1837. 

lieux  remarq.  Comme  habitations ,  outre  plusieurs  assez 
belles  maisons  de  la  ville,  ou  plutôt  de  ses  faubourgs,  celle 
de  M.  Salomon  surtout;  l'Oulinière,  bâtiment  d'ancienne 
construction,  dans  une  jolie  situation,  sur  la  rive  gauche  de  la 
Sarthe  ,  appartenant  à  M.  Lamandé,  de  la  Flèche  ,  inspecteur 
divisionnaire  des  ponts  et  chaussées  ;  les  Séguinières ,  maison 
moderne  ,  située  près  la  route  de  la  Flèche ,  à  M.  L.  Rouault , 
de  Sablé.  Sous  le  rapport  des  noms  :  outre  ceux  déjà  cités  : 
la  Motte,  la  Tour,  le  Parc ,  Villeneuve  ;  les  Montforts  ,  la 
Pierre,  la  Proche  ,  le  Tertre  ;  Gratte-à  l'Eau  ,  Pont-au-Soleil  ; 
Bcaubois ,  le  Coudray ,  le  Chênevert ,  les  Châtaigners  ;  le 
Gast  ;  Chantepie  ;  l'Asnerie  ;  les  Forges  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie ,  justice  de  paix  ,  cure  cantonnale  ; 
hospice ,  desservi  par  4  sœurs  d'Evron ,  bureau  de  bienfai- 
sance ,  l'un  et  l'autre  avec  commission  administrative  de  5 
membres;  collège  communal,  avec  pensionnat  ;  école  primaire 
communale  de  garçons,  tenue  par  3  frères  de  S.-Joseph; 
école  primaire  communale  de  filles ,  à  l'hospice  ;  résidence 
de  2  notaires  ,  de  2  huissiers  ,  d'un  expert  ;  —  bureau  d'en- 
registrement ;  1  percept.  des  contrib.  direct.  ;  1  recette  à  cheval 
et  contrôle  des  contrib.  indir. ,  bur.  de  déclaration  des  bois-» 


8o6  SABLES. 

sons  ,  i  débit  de  poudre  de  chasse  ,  5  débits  de  tabac  ,  i  débit 
de  cartes  à  jouer  ;  octroi  municipal  ;  i  commissariat  de 
police  ,  i  brigade  de  gendarmerie  à  cheval  et  i  à  pied  ;  i 
bataillon  communal  de  la  garde  nationale  ,  avec  conseil  de 
discipline,  et  jury  de  révision;  relais  de  poste  aux  chevaux 
et  bureau  de  poste  aux  lettres. 

établ.  î'ARTic.  4-  doct.  en  médecine  ,  i  offic.  de  santé  ,  2 
sages-femmes,  2  pharmaciens,  une  maison  de  bains.  Une  voi- 
ture publique  de  Sablé  au  Mans  ,  chargée  du  service  journa- 
lier des  dépêches  ;  2  messagers  se  rendant  de  Sablé  au  Mans 
le  jeudi ,  retour  l'un  le  vendredi ,  l'autre  le  samedi.  D'autres 
voitures  semblables,  faisant  un  service  journalier  ,  de  Sablé  à 
la  Flèche ,  à  Angers ,  à  Château-Gontier  et  à  Laval  ;  et  bien- 
tôt à  Sillé-le-Guillaume,  Fresnay ,  Alençon  et  Mamers. 

SABLE,  nom  d'une  ferme  située  à  2  k.  de  la  ville  du 
Mans ,  entre  les  deux  rivières  de  Sarlhe  et  d'Huisne ,  un  peu 
au  sud  de  leur  confluent  :  il  n'en  est  parlé  ici,  qu'à  cause  de 
la  mention  qui  en  est  faite  à  l'article  Sabié  ,  qui  précède 
(p.  736  )  ,  et  à  l'art.  Sables  ,  qui  suit. 

SABLE,  S.;  SAINT-DENIS  DE  SABLES;  Sabla, 
Sablolium  ,  Sabolium  ,  Sabololium  ;  SU  -  Dionysius  de  Sabolio 
(  v.  plus  bas,  à  I'hist.  civ.  ,  pour  l'élymologie  de  ce  nom). 
Commune  cadastrée,  du  cant.  et  à  4  kilom.  O.  N.  O.  de  Bon- 
nétable  ;  de  l'arrond.  et  à  18  k.  S.  de  Mamers  ;  à  20  k.  N.  du 
Mans  ;  jadis  du  doyenné  de  Ballon  et  du  Grand-Archid.  ,  du 
dioc.  et  de  l'élection  du  Mans.  —  Dist.  légale  :  4»  2 1 ,  et  29  kil. 

descript.  Bornée  au  N.,  parS.-Aignan  et  Jauzé;  au  N.  E.  et 
à  l'E.,  par  Terrehault  ;  au  S.  E.  et  au  S.,  par  Briosne  ;  à  l'O., 
par  Courcemont  ;  la  forme  de  celte  commune  est  à-peu-près 
celle  d'une  oreille  humaine,  dont  la  partie  convexe  est  à  l'est  et 
la  partie  concave  à  l'ouest.  Ses  diam.  sont  d'environ  2,6  h.  du 
N.  au  S.,  contre  2,2  h.  de  l'E.  à  l'O.  Lebourg,  construit  sur  la 
pente  N.  E.  d'une  colline  peu  élevée ,  vers  la  partie  centrale 
du  territoire,  en  tirant  un  peu  à  l'ouest,  se  compose  d'un  petit 
nombre  de  maisons  ,  formant  une  courte  rue ,  qui  s'étend  du 
N.  O.  au  S.  E. ,  en  passant  au  sud-ouest  de  l'église.  Il  y  existe 
un  puits  public.  Eglise  peu  remarquable ,  à  ouvertures  cin- 
trées, subdivisées  par  deux  menaux  à  lancettes  du  genre  gothi- 
que primitif;  clocher  en  lanterne,  terminé  par  une  très- 
courte  flèche.  Cimetière  attenant  à  l'église  ,  clos  de  haies  et  de 
murs  d'appui,  dans  lequel  est  une  tombe  en  marbre  ,  portant 
cette  inscription  :  «  Ici  repose  le  corps  de  vénérable  et  discret 
«  M.e  Jean-Louis  Lesassier,  prêtre  ,  décédé  à  Sable  ,  le  20 
«  décembre  181 7.  Requiescat  in  pace.  » 
popul.  L'affouage  de  cette  paroisse,  formant  une  seule 


SABLES.  807 

communauté  avec  celle  de  Courcemont ,  sur  les  états  de  l'élec- 
tion du  Mans,  était  de  3o6  feux.  Actuellement,  Sables  en 
compte  4-5  et  Courcemont  3g8 ,  total ,  443.  Les  45  feux  de 
Sables  se  composent  de  85  indiv.  mal.,  92  fem. ,  total ,  177  ; 
dont  87  dans  le  bourg,  21,  18,  i3  et  7,  aux  ham.  de  la  Har- 
douinaie  ,  de  la  Rebourcerie ,  de  la  Vallée  et  de  la  Goude. 

Mouvem.  dëcenn.  De  i8o3  à  1812  ,  inclusiv.  :  mariag. ,  19; 
naissanc. ,  55  ;  décès,  52.  — De  i8i3  à  1822  :  mar. ,  i5  ; 
naiss.  ,  jy  ;  déc.  4o. 

hist.  ecclés.  Eglise  sous  le  patronage  de  S.-Denis  ,  ainsi 
que  l'indique  son  second  nom,  et  sous  celui  de  Ste  Marie- 
Magdeleine  ;  assemblée  le  dimanche  le  plus  proche  du  22 
juillet 

La  cure,  à  la  présentation  de  l'abbé  de  S.- Vincent  du 
Mans  ,  était  estimée  valoir  5oo  1.  de  revenu. 

Aujourd'hui  la  commune  est  réunie  à  celle  de  Jauzé  ,  pour 
le  spirituel. 

hist.  féod.  La  seigneurie  de  paroisse  était  annexée  à  la 
terre  de  la  Davière,  dont  le  manoir  est  situé  commune  de 
Courcemont,  mais  une  partie  des  terres  sur  Sables,  par 
suite  de  l'acquisition  qu'en  fit,  par  échange,  M.  ie  Vayer  de  la 
Davière,  en  176...,  avec  le  chapitre  de  l'église  du  Mans  ,  qui 
en  était  possesseur.  Il  paraît  que  cette  seigneurie  était  alors 
annexée  au  fief  de  Vissay.  Lepaige  (art.  s.-detsis-de-sables  ), 
dit  que  le  château  de  la  Davière  est  de  la  paroisse  de  Sables. 
Cela  n'est  exact  qu'autant  que  l'on  considère  cette  paroisse  et 
celle  de  Courcemont,  comme  ne  faisant  qu'une  seule  commu- 
nauté d'habitants ,  ainsi  que  cela  avait  lieu  autrefois. 

La  possession  de  la  seigneurie  de  paroisse  de  Sables  , 
par  le  chapitre  diocésain ,  provenait-elle  du  don  que  lui  en 
aurait  fait  un  seigneur  nommé  Alain  ,  donation  rapportée 
dans  tous  ses  détails,  à  l'article  Sablé  qui  précède  (  p.  736  )  ? 
C'est  ce  que  nous  ne  discuterons  pas  de  nouveau.  G.  Ménage 
{Hist.  de  Sablé ,  page  1)  pense  qu'il  serait  possible  que  la 
donation  faite  par  Alain ,  vers  l'an  64o ,  se  rapportât  à  Sables  , 
puisqu'elle  ne  peut  se  rapporter  à  Sablé.  Il  appuie  cette  conjec- 
ture sur  ce  que  Je  chapitre  du  Mans  possédait  encore  de  son 
temps  le  fief  de  Vissay,  situé ,  dit-il ,  à  cent  pas  de  l'église  de 
Sables  (  il  en  est  distant  de  1,4  h.  au  S.  O. ,  d'après  Cassini)  , 
et  dont  relève  une  des  principales  métairies  du  seigneur  de 
cette  paroisse.  Cependant ,  Ménage  avoue  que  cette  donation 
pourrait  encore  s'entendre  ,  et  peut-être  même  de  préférence 
(  comme  nous  l'avons  dit  à  la  page  736  )  ,  de  la  métairie  de 
Sablé  ,  petite  terre  du  domaine  du  même  chapitre  ,  appelée 
dans  les  anciens  titres  latins  Medietaria  de  Sablolio ,  qui   est 


808  SABLES. 

située  sur  la  rivière  d'Huisne ,  à  i/4  de  lieue  de  la  ville  du 
Mans ,  près  le  gué  de  Mauni  ;  et  que  le  nom  de  Sablolium 
veut  dire  le  Petit  Sablé. 

Quoiqu'il  en  soit  de  ces  conjectures  ,  voici  l'indication 
de  plusieurs  des  seigneurs  de  Sables  ,  à  diverses  époques  ,  et 
d'après  divers  renseignements  :  —  En  i4°4->  J-  Espervier 
et  en  i535,  J.  Goueurot  ou  Goeurot ,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  à  l'article  courcemont  (  Il-i3a  ) ,  ou  peut-être  avons-nous 
eu  tort  de  les  porter  comme  seigneurs  de  ce  lieu ,  puisque  ce 
ne  serait,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire  plus  haut ,  que 
postérieurement  et  par  la  famille  le  Vayer,  dont  il  va  être 
parlé  ,  que  la  seigneurie  de  paroisse  de  Sables  aurait  été  réunie 
à  la  terre  de  la  Davière. 

On  trouve  ,  dans  un  aveu  rendu  le  i.er  oct.  i6£3 ,  au  baron 
de  Montdoubleau,  à  cause  du  fief  Doubleau  situé  en  Peray, 
par  Henri  de  Clermont,  seign.  de  S.-Aignan,  au  nombre  des 
hommagers  de  la  terre  et  châtellenie  dudit  S.-Aignan  :  «  Mes- 
sire  J.-B.  de  Beaumanoir,  pour  ses  fiefs  de  la  Noullerie, 
Sables  et  Briosne  et  le  Parc-d'Orne,  dans  lesquels  il  y  a  un 
hommage.  » 

En  i683,  Jacq.  le  Vayer,  fils  de  Fr.  le  Vayer,  écuyer, 
lieut.-génér.  au  Mans ,  et  de  Renée  le  Boindre  ,  rend  aveu 
pour  la  châtellenie  et  terre  seigneuriale  de  Sablé  (sic)  et 
Mareil.  La  famille  le  Vayer  n'ayant  jamais  possédé  la  sei- 
gneurie de  la  ville  de  Sablé ,  on  ne  peut  douter  que  ce  ne 
soit  de  Sables  dont  il  s'agisse  ,  puisque  ,  au  contraire  ,  elle 
a  toujours  été  en  possession  ,  et  jusqu'à  nos  jours  ,  de  la 
terre  de  la  Davière  en  Courcemont,  dont  une  partie  des  biens  , 
même  des  accessoires  du  château  ,  le  parc ,  le  bois  situé  sur  la 
butte  des  Montéans,  etc.,  se  trouvent  faire  partie  du  territoire 
actuel  de  Sables.  —  En  1724,  autre  aveu  par  Jacq.  le  Vayer, 
président  au  Grand-Conseil ,  pour  Jacq.  le  Vayer,  son  père, 
seign.  de  Josay  (  Jauzé  )  et  de  Marcilly,  ci-devant  intendant 
de  Moulins,  pour  la  terre  et  seigneurie  de  Sablé  (sic). — 
Autre  aveu,  en  1739,  par  J.  Jacq.  le  Vayer,  maître  des 
requêtes  ,  son  fils. 

Dans  un  hommage  rendu  en  1609  ,  pour  la  châtellenie  de 
S.-Aignan,  on  trouve  au  nombre  des  censitaires  de  cette 
terre,  Michel  Vasse,  lieut.-crimin.  au  Mans  ,  et  autres,  pour 
le  lieu  des  Loges,  situé  dite  paroisse  de  S.-Aignan ,  tenu  à  10 
den.  de  cens  ;  et ,  au  rôle  du  ban  et  de  l'arrière-ban  ,  dressé 
en  1639  ,  le  seign.  du  fief  et  domaine  des  Landes  ,  paroisse  de 
Sables ,  lequel  n'est  pas  nommé ,  taxé  à  viij  livres. 

hist.  civ.  Le  nom  de  Sables,  a  évidemment  la  même  étymo- 
logie  et  la  même  origine  que  celui  de  Sablé ,  et  on  le  trouve 


SABLES.  809 

constamment  imprimé  de  cette  dernière  manière ,  dans  la 
compilation  publiée  en  1826,  sous  le  titre  des  Noms  féo- 
daux ,  etc.  ,  soit  qu'écrit  sans  S  sur  les  manuscrits  originaux , 
l'auteur  ait  cru  devoir  ajouter  un  accent  aigu  à  I'e  ,  confondant 
peut-être  ce  nom  avec  celui  de  la  ville  de  Sablé  ;  soit,  ce  qui 
est  possible,  qu'on  appelât  ainsi  cette  paroisse  anciennement. 
Toujours  paraît-il ,  dit  G.  Ménage  ,  que  les  noms  de  Sables  et 
de  Sablé  sont  identiques ,  tant  en  latin  qu'en  français. 

En  i833  ,  conformément  à  la  loi  du  28  juin,  le  conseil 
municipal  vote  une  somme  de  20  f.,  pour  le  loyer  d'une  maison 
d'école  primaire ,  et  celle  de  200  f. ,  pour  le  traitement  de 
l'instituteur. 

hydrogr.  Quoique  située  entre  trois  cours  d'eau  assez 
rapprochés  ,  la  petite  rivière  de  Tripoulin  ,  celle  de  Coëslon, 
et  le  ruiss.  de  Frilouze  ,  qui  coulent ,  la  première  à  l'est ,  la 
seconde  au  sud-ouest  et  le  troisième  à  l'ouest  ;  le  territoire  de 
Sables  en  est  néanmoins  totalement  dépourvu. 

gÉol.  Sol  plat,  dans  la  partie  septentrionale,  légèrement 
côtueux,  de  l'est  à  l'ouest ,  par  le  sud,  où  se  fait  remarquer  la 
butte  dite  des  Montéans  ;  terrain  d'alluvion  ,  profondément 
sablonneux,  dans  la  partie  sud  et  sud-ouest,  d'où  vient  le  nom 
de  cette  commune;  argilo-sablonneux,  pour  le  surplus. 

cadàstr.  Superficie  totale  de  160  hectar.  80  ar.  20  centiar. , 
se  subdivisant  ainsi  :  —  Terre  labour.,  85  h.  27  ar.  5o  cent. , 
en  5  classes  ,  évaluées  à  4  >  7  »  i3 ,  20  et  28  f.  —  Jardins  ,  4~ 
79-59  ;  en  2  cl.  :  à  28  et  3o  f.  —  Prés ,  36-96-80  ;  4  cl.  :  9  , 
18,  3o  ,  39  f.  — Pâtur.  herbagées  ,  23-3 1- 10  ;  à  3g  f.  ;  — 
Pâtur. ,  1-93-20  ;  3  cl.  :  g,  i5,  3o  f.  —  B.  taillis  ,  2-5o-3o  ; 
à  12  f.-—  Superf. des  propriét.  bât. ,  1- 92-71  ;  à  28  f.  Obj.  non 
impos.  :  Egl.,  cimet. ,  0-10-00.  —  Routes  et  chem. ,  3-99-80. 
—  Cours  d'eau,  0-00-00.  =3  4g  maisons,  en  7  class.  :  1  à  4  f« 
19  à  6  f. ,  i4  à  8  f. ,  5  à  10  f. ,  4  à  20  f. ,  2  à  3o  f.  ,  4  à  4o  f . 

***,  impos.  I  P!!!!-SifieS'  3>!'0  '•  #  C-  }  3,8„  f.  98  c. 

CCVNtrib.  Fonc,  923  f.  ;  personn.  et  mobil.,  1 12  f.;  port,  et 
fen. ,  49  f*  ;  *  patenté  :  droit  fixe  ,  4  f •  î  total,  1,088  f. — . 
Percept.  de  Saint-Aignan. 

cultur.  «  Le  sol  de  cette  paroisse,  disait  Lepaige  ,  en  1777, 
produit  du  froment ,  du  seigle  et  de  l'avoine.  »  La  culture  y  a 
éprouvé  peu  de  changements  depuis  lors.  Voici  dans  quelle 
proportion,  les  céréales  y  sont  ensemencées  aujourd'hui  :  fro- 
ment ,  4  parties  ;  seigle  et  méteil  ,  5  ;  orge  ,  8  ;  avoine  ,  3. 
On  voit  que  le  sol  de  cette  commune  offre  un  fonds  beaucoup 
plus  favorable  à  celte  culture,  que  ne  semble  l'indiquer  son 
nom.  Il  produit,  en  outre,   du  chanvre,   un  peu  de  trèfle, 


810  SABLONNÉ. 

maïs,  haricots  ,  pommes  de  terre  ,  citrouilles,  etc.  ;  beaucoup 
de  prés  ,  proportionnellement  à  la  superficie  totale  ;  bois  , 
dans  la  partie  sud  particulièrement  ;  arbres  à  fruits.  Elève 
d'un  très-petit  nombre  de  poulains  ;  beaucoup  plus  de  bêtes  à 
cornes,  de  porcs,  de  moutons;  un  certain  nombre  de  chèvres; 
quelques  ruches.  —  Assolement  triennal  ;  2  fermes  princi- 
pales, 5  à  6  moyennes  et  gros  bordages  ;  environ  20  petits 
bordages  et  maisonnies  ,  la  plupart  réunis  par  petits  ha- 
meaux ;  7  charrues  ,  toutes  traînées  par  chevaux  ,  hors  deux 
pour  lesquelles  on  y  associe  des  bœufs.  =  Commerce  agri- 
cole consistant  en  grains  ,  dont  il  n'y  a  pas  d'exportation 
réelle  ,  mais  plutôt  insuffisance  ;  en  chanvre  et  fil  ;  peu  de 
graine  de  trèfle  ;  fruits  et  cidre ,  bois  ;  jeunes  bestiaux  ,  porcs 
gras  surtout  ;  laine  ,  beurre  ,  miel ,  cire  ,  menues  denrées. 

Fréquentation ,  presque  exclusive  ,  du  marché  de  Bonnéta- 
ble  ;  peu  celui  de  Ballon. 

rout.  et  chem.  Aucune  voie  de  communication  importante 
ne  traverse  ce  territoire  ,  peu  distant,  toutefois,  de  la  grande 
route  du  Mans  à  Paris  ,  par  Bonnétable. 

LIEUX  remarq.  Aucun  comme  habitation  ;  sous  le  rapport 
des  noms  ,  outre  ceux  cités  dans  le  cours  de  l'article  :  la 
Moinerie  ,   la  Croix  ;  la  Butte  ,   la  Vallée  ,  etc. 

établ.  publ.  Mairie  ;  école  primaire  votée  ,  non  encore 
établie.  Bur.  de  poste  aux  lettres  ,  à  Bonnétable. 

SABLES  ,  nom  d'un  hameau  peu  important  de  la  com- 
mune de  Mayet ,  situé  à  2  k.  au  N.  O.  du  bourg  ,  lequel 
donne  son  nom  à  un  ruisseau  ayant  sa  source  près  le  ha- 
meau du  Grand  -Estre,  sur  la  lisière  O.  S.  O.  de  la  foret 
de  Berfay,  se  dirige  à  l'ouest  ,  passe  au  hameau  de  Sables , 
ensuite  ,  à  peu  de  dislance  au  nord  du  bourg  de  Mayet , 
puis  au  pied  de  la  colonne  de  Vesins  ,  et  va  jeter  ses  eaux 
dans  la  petite  rivière  de  Bruant  ,  entre  les  fermes  de  la 
Ductière  et  de  la  Moctière  ,  après  6  kil.  1/2  de  cours  et 
avoir  fait  tourner  4  moulins. 

SABLONNE  (le  ) ,  ferme  située  sur  le  bord  de  la  roule 
royale  n.°  i5y  ,  à  a5  kil.  à  l'O.  du  Mans  ,  1  kil.  au-delà 
du  bourg  de  Chassillé ,  où  se  trouvent  plusieurs  sources  d'eaux 
minérales,  qu'on  dit  être  purgatives  ,  mais  qui  n'ont  point 
été  analisées. 


FIN  DU  TOME  QUATRIEME. 


ERRATA  DU  TOME  QUATRE. 


(  Nous  n'avons  remarqué  qu'un  petit  nombre  d'erreurs  à  noter  dans  ce 
volume.  Les  lecteurs,  qui  en  appercevraient  d'autres,  sont  priés  de  nous 
les  indiquer  pour  Y  errata  général ,  qui  terminera  l'ouvrage.  ) 

Article  Oigny  (  butte  d'  ) ,  page  307  :  fermer  la  parenthèse  de  la  fin  de 

l'alinéa. 

—  Orne  du  nord  est,     —     323,  ligne  36,  au  lieu  de  :  nous  l'avons 

lisez  :  nous  avons. 

—  id.     page  323  ,  ligne  37 ,  au  lieu  de  :  distinguée ,  lisez  :  distin- 

gué celle-ci. 

—  Parce  , 332 , 38 , :  tourelles  lisez  :  à  tourelles. 

La  dernière  page  de  la  feuille  21  ,  au  lieu  d'être  cotée  536,  doit  l'être  336. 
Art.  Parce  ,   page  342  ,  ligne  27  ,  au  lieu  de  :  tourbeu,  lisez  :  tourbeux. 

Pincé  , 44°  >  4 3  > :  Tartu , :  Tertu. 

Pontvallain,  page  5o6,  ligne  1, :  formée, :  formé. 

id. 507, 9, :  excédant   des   mariages, 

lisez  :  excédant  des  naissances. 

id.      524,  ligne  avant  dernière ,  au  lieu  de  :  Charles  Vil, 

lisez  :  Charles  VI. 

id.      525,  2, :  la  Fontaine -S.-Martin, 

lisez  :  S.-Jean-de-la-Motte. 

Précigné, —  555,  26, :  29  novembre,  lisez  :  23 

novembre. 

Riolt, 619, 19, .-avanvage, :  avantage. 

Sablé, 741  >  dernière  ligne,  note  :  du  tome  m  ,  lisez  :  du 

tome  11, 


AVIS  AU  RELIEUR. 

Placer  la  Carte  destinée  à  l'intelligence  du  combat  de  Pontyallain  et 
du  siège  de  Vaas  (1370),  en  regard  de  la  page  5i8. 


La  BsLbJLiotkè.qu.2. 
Université  d'Ottawa 
Echéance 


The  Llbua/iy 
Uni  vers ity  of  Ottawa 
Date  Due 


39003     00290<4729b 


DC  611  •     S     3    5     1     P    4  1839  V4 

PESCHEi  JULIEN  R    E    H    Y     . 

DICTIONNAIRE         TOPOGRPPH