VJ5,-iV S.
BiSUQTHc
c&
DICTIONNAIRE
STATISTIQUE
DE LA SARTHE.
MAR.— SA.B.
Digitized by the Internet Archive
in 2012 with funding from
University of Toronto
http://www.archive.org/details/dictionnairetop04pesc
DICTIONNAIRE
TOPOGRAPHIQUE
HISTORIQUE ET STATISTIQUE
DE LA SARTHE,
SUIVI
D'CNE BIOGRAPHIE ET D'UNE BIBLIOGRAPHIE ;
Par J.-R. PESCÏIE,
Cljcf bc Bimsion û Iû préfecture lie la Sortie ;
CORRESPONDANT DU COMITÉ DES RECHERCHES HISTORIQUES j
MEMBRE DE La SOCIÉTÉ ROYALE d'aGRICCLTURE, SCIENCES ET ARTS DU MANS; DE LA
SOCIÉTÉ DE MÉDECINE DE LA SARTHE; DE CELLE DES SCIENCES PHYSIQUES.
CHIMIQUES ET ARTS INDUSTRIELS DE PARIS; DES SOCIÉTÉS LINNÉENNES DE PARIS
ET DE NORMAMDIE; DE LA SOCIETE ROYALE DES ANTIQUAIRES DE FRANCE ET DE
LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE NORMANDIE; DE LA SOCIÉTÉ PHILOTECUNIQUE
DE PARIS; DES ACADÉMIES DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES DE CAEN
ET DÉ ROUEN ; DES SOCIÉTÉS ACADÉMIQUES DE FALAISE ET DU DÉPARTEMENT DE
LA LOIRE-INFÉRIEURE; DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ET CENTRALE D'AGRICULTURE
DE PARIS ; DES SOCIÉTÉS ROYALES DES SCIENCES , AGRICULTURE , BELLES-LETTRES
ET ARTS D'ORLÉANS, D'ANGERS, DE STRASBOURG ; DE L'iNSTITUT HISTORIQUE; ETC.
Nosce palriam . posteà viatoreris. Cicer.
TOME QUATRIÈME.
LE MANS,
MONNOYER, IMPRIMEUR DU ROI.
PARIS,
BACHELIER, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS , 55.
DERACHE, LIBRAIRE, RUE DU BOULOI , "j .
J. ALBERT MERCKLEIN, LIBRAIRE, RUE DES BEAUX-ARTS, II,
M. DCGC. XXXVI.
A } Mazenne
!5 f/
DICTIONNAIRE
TOPOGRAPHIQUE
DU DÉPARTEMENT DE LA SARTHE.
'S^O^^©'
M
MARAIS DE SAOSNE, terrain assez considérable, situé
entre le bourg de Saosne et celui de Panon, dans le canton de
Mamers. Un étang , situé à l'extrémité sud de ce marécage,
donne naissance à la petite rivière de Saosnette ( voyez cet
article), vulgairement Sonnette, qui se dirige à l'ouest, en
passant au bas du bourg de Saosne. (V. ce mot. )
MARCEAU ( Saint- ) ; voyez saint-marceau.
MARÇOJX, MARSON; Marso , onis; Marconio; de
Mars, peut-être, et de çon , forteresse ? Commune cadastrée,
du canton et à 5 kilom. 5 bectom. O. S. O. de la Charlre ;
de l'arrondissement et à 29 k. S. O. de Saint-Calais ; à 4.1 k.
S S. E. du Mans ; à 7 k. à l'E. E. N. E du Château-du-
Loir; anciennement du doyenné et de l'archidiaconé de Châ-
teau-du-Loir , du diocèse du Mans et de l'élection de la Flè-
che. — Distances légales , 6 , 34 et 4-8 kilomètres.
description. Bornée au nord par la rivière du Loir, qu'on y
passe dans un bac un peu au N. E. du bourg , qui la sépare de
Chahaignes et de l'Homme ; au N. E. , parla Chartre ; à TE.,
par Beaumont-la-Chartre ; au S. , par Dissay-sous-Courcil-
lon ; à l'O. , par Vouvray-sur-Loir ; au N. O. , par Sainte-
Cécile réunie à Fiée. Sa forme est celle d'un triangle , dont
les côtés sont au N. N. O., à l'E. S. E. et au S. S. O. ; elle
s'avance tout près de la ville de la Charlre au N. E. , mais non
jusque dans la ville comme on le dit dans V Annuaire de la
Sarthe pour 1827, P ^5. Son étendue d'angle à angle, est
d'environ 8 kilomètres. — Le bourg situé vers l'extrémité N,
IV 1
MABÇON
O. du territoire, presque au confluent de la petite rivière de
Dème ou Dornée dans le Loir, sur la rive gauche de celui-ci,
traversé par la roule départementale de Saint-Calais à la
Flèche , se compose d'une belle place sur laquelle se font re-
marquer des auberges et des cafés, et de plusieurs rues venant
y aboutir du sud, de l'est et de l'ouest. Eglise à ouverture laté-
rale sud du genre roman, c'est-à-dire cintrée, à colonnes en-
gagées , dont les chapitaux sont ornés de figures grotesques ;
celle occidentale semi-ogive, dont l'arcade était ornée de scul-
ptures , presque frustes actuellement ; intérieur d'un stvle sim-
ple, le fond du chœur orné d'une belle frise supportée par six co-
lonnes ioniennes cannelées, entre lesquelles sont placées cinq
belles statues de la Vierge et des apôtres ; bas-côté occidental
séparé de la nef par des arcades à plein-cintre , à l'exception
d'une qui est semi-ogive , d'eux d'entre elles ornées à la base
de l'arcade de sculptures représentans des a:iges , etc. Croisées
les unes cintrées , les autres semi-ogives, dont quelques-unes
de style flamboyant , ce qui annonce des constructions et
réparations du ii. e aux i3.e et i4.e siècles. Clocher a {lèche,
posé sur une tour carrée à corniche romane , ornée de mé-
daillons à figures grotesques et de 4 pinacles supportant de
petites statues en pierre. — Cimetière hors et au N. O. du
bourg, clos de murs mal entretenus.
populat. Comprise pour i45 feux sur les états de l'élec-
tion , elle est actuellement de 4-4° au moins , se composant
de 968 individus mâles, 1016 femelles, total, 1984; dont
375 dans le bourg.
Mouvem. Dècenn. De i8o3 à 1812 , inclusivement : ma-
riages, i58 ; naissances, 5i5 ; décès, 332. — De i8i3 à
1822 : mar. , i56 ; naiss. , 487 ; déc. , 4^6.
hïst. ecclés. Eglise consacrée , sous le patronage de la
Vierge , par l'évêque S.-Liboire , suivant le pontifical des
évêques du Mans , ce qui la ferait remonter au milieu du 4.e
siècle. Assemblée ou fête patronale, le dimanche qui précède
la fêle de Pentecôte. — La cure , estimée valoir 800 1. de
revenu , était à la présentation de l'abbé de S.-Julien de
Tours, et, en dernier lieu, à celle de l'évêque du Mans,
Les autres bénéfices ecclésiastiques étaient le prieuré-fief et
chapelle de S -Lezin , nommé S.-Lazare par Cassini , situé
près et à l'ouest du bourg, de 3jo 1. de revenu, à la même
présentation , plus lard à celle du Roi. La chapelle de la
Guilaudière, ou des Gaudins , valant 5o 1. , à la présen-
tation des Gaudins, sieurs de la Chesnardière. Les fiefs de
Poillé , de Gastineau et de i'Hopilau , dont il sera parlé plus
lci'a , avaient aussi chacun leur chapelle.
MARÇOX. 3
BT8T. n'oi). La Seigneurie de Marron, annexée a la terre
de Gaslineau ? était un membre de la baronnie de S. -Chris-
tophe, paroisse voisine, siluéc en Touraine , qui apparte-
nait avec la chàlellenie de la Vallicre, les baronies de Châteaux
et de Vaujours , à la famille de la Baume le Blanc, et furent
érigées par Louis XIV, en 1667 , en duché-pairie, en fa-
veur de Louise-Françoise de la Baume le Blanc, sa maîtresse,
connue sous le nom de mademoiselle de la Vallièrc, et de la
fille qu'il en eût, Marie-Anne, légitimée de France , laquelle
épousa Louis-Armand prince de Conli Louis XIV ayant
accordé a celte princesse , en 169^ , la faculté de disposer par
donation entre vifs , du duché de la Vallière > en faveur de
son cousin-germain Ch. -F. le Blanc de la Baume , celle-ci
lui en fit donation dès la même année. La terre de Marçon,
ainsi que les iiefs et arrière-fiefs qui en dépendaient , fut régie
par la coutume de Touraine jusqu'en qo3. Le fief de la Jaille,
dans la paroisse de Chahaignes (v. cet article ), relevait de
celui de Marçon.
En 1212 , Guillermus de Marson assiste aux obsèques du
sénéchal Guillaume des Roches , dans l'abbaye de Bonlieu
( v. cet article ) , à laquelle il fait don , à l'occasion de celte;
cérémonie , d'un septier de froment provenant de sa terre de
De ciseau. Gauffridus de la Jaille , vassal de Marçon, assista
aux mêmes obsèques , et fit également un don à l'abbaye de
Bonlieu , comme tous les gentilshommes présens , celui d'un
demi-arpent de pré, sis près de Marçon.
On voit par le mariage de Pierre Poussin , fils de Gervais
Poussin, seigneur de Juigné dans le i3.e siècle, avec
Jeanne , dame de la Chartre et de Marçon , que ces deux
terres étaient unies alors.
En i5io, François I.cl du Bois , sieur du Bois et de
Maquillé , épouse Catherine de Qualre-Uarbes , dame de
Marçon , fille de Guillaume et de Guillemelle de Rossignol,
dame de Chanevas ; et, en 1606 , (ailles de la Duflerie ,
seigneur de la Dufferic , s'allie avec Anne , dame de Marson ,
fille de François II du Bois de Maquillé , qû fut dépulé de
la noblesse du Maine aux Etats de Blois, en i583, et de
Suzanne de Courlarvel.
On trouve dans le rôle des nobles et sujets contribuables
au ban et arrière-ban dressé pour la province du Maine ,
en février i63g, pour convertir la caoalhrye en infanterye ,
inscrit sous le n.° 5^3 , François de Segrais eseueyer , sieur de
Saint-Laurent , paroisse de Marson.
Le château de Poillé , appartenant depuis longtemps à la
famille de Malherbe , et plus anciennement à celles de la
4 MÀRCOX.
Chapelle , (le Reaumanoir et de la Chaslre , é\ù\{ un autre fief
de Ja paroisse de Marson ( v. le second article PO i LUE ). Ce
château, situé et à l'esl-sud-est du bourg, de construction
moderne et fraîchement restauré , a remplacé l'enceinte
fortifiée de l'ancienne forteresse , dont il reste encore une
tour. Tout auprès était la Roche de Poillé , qui en dépendait.
Les autres terres nobles et fiefs de la paroisse , étaient
celui de Gastineau , avec chapelle , situé au N. E. du bourg ,
tout près la grande route qui conduit à la Charlre , réuni
à celui du Plessis : ces deux fiefs s'étendaient, en 1 779, sur 2$o
arpens de terrain. 11 y avait un manoir qui n'est plus qu'une
ferme actuellement.
Thuré , sur le coteau qui longe le cours de la- petite
rivière de la Dème , n'a rien de remarquable aujourd'hui.
Loyré , sur le même coteau , mais plus éloigné du bourg ,
est actuellement une ;olie maison bourgeoise , dominée par
un bois. On y remarque encore une grosse tour ronde à
ouvertucs cintrées ou romanes.
Les Roches , autre fief , situé sur le sommet du même
coteau. Cette maison n'a plus rien de remarquable que sa
belle position, suffisamment indiquée par son nom. 11 résulte
d'aveux faits en 1639 et i65g , par Jacques de Courloux ,
et en 1689 , par Marc-Antoine , son fils , pour la baronnie
de la Charlre , que François de Salmon , puis Urbain ,
chevalier , sieurs du Chaslellicr et des Roches de IWarçon ,
relevaient de ladite baronnie , qui comptait un assez grand
nombre de vassaux.
Enfin , la Marseillère , située sur la même ligne , le long
du coteau qui domine la Dème , et le chemin de la Charlre
à Beaumont-la-Chartre , est une maison encore fort remar-
quable par ses ouvertures, les unes cintrées, les autres carrées y
toutes à croix ou à barres horisonlales en pierre, et parla
partie de mur d'enceinte du côté sud , flanquée , à ses angles ,
tle deux petites tours rondes.
On remarque aussi à la maison de la ferme de la Rerti-
ïiicre , située plus au nord, ses ouvertures carrées à croix de
pierre à filets.
Le fief des Ruisseaux, où fut établi un hospice sous le nom
d'Hopilau, était situé à un kil. 1/2 au S. du bourg. En i342 ,
Jeanot de Moniaglenet rend aveu pour l'habergemenl de
Russeau ( sic ) , avec fiefs et arrière-fiefs en dépendant.
Un aveu semblable est lendu pour le fief de Russeaulx (sic) ,
par Antoinie de Choins , ou Choinet, demoiselle, V.e de
Louis-Alexandre , escuyer , sieur de Chantelou.
HisT. cîv. L'Hopilau ou Hôpital S.-Jean des Ruisseaux, où
MARCOX- 5
existait une chapelle, était situé au lieu où était un ancien fief r
que ses propriétaires léguèrent, sans doute , pour cet établis-
sement : c'était une commanderie de l'ordre de Malthe ,
devenue un membre de celle d'Arlins , située à peu de dis-
taure, dans le Bas-Yendôinois , actuellement sur Loir-et
Cher.
Une maison de Charité existe à Marçon , dirigée par
deux sœurs de la congrégation d'Evron , chargées de faire
l'école aux jeunes fdles , et de donner des secours à domicile,
aux malades. Son revenu de 6o4 1. , avant la révolution ,
était réduit à 35o 1. en i8o5.
Un décret du 19 mars 181 4 , autorise l'acceptation d'un
legs de 3oo 1. fait aux sœurs de l'hospice de Marçon , par le
sieur Barbol. — Une ordonnance royale du 2G avril 1826 ,
autorise la donation , faite à la commune , d'une maison
estimée 3f 84 f» 70 c. , et d'une rente perpétuelle de 100 f. r
faite par le sieur Thomcret.
En conformité de la loi du 18 juin i833, le conseil
municipal vote sur le budget communal de i82>4 , une
somme de 80 f. pour le logement d'un instituteur [primaire
et celle de 200 f. , pour son traitement.
antiq. Jaillot indique sur sa carte de la province du
Maine, la position de deux dolmens au sud-ouest de la
commune , dans la lande des Moirons. D'après lui et sur la
foi des infatigables compilateurs historiens et statisticiens
de cabinet , j'ai répété cette assertion à l'article iJissav-sous-
Courcillon , avec promesse de décrire ici ces monumens
introuvables que j'ai vainement cherchés, à deux reprises,
pendant deux jours entiers , dans ce curieux et redoutable
labyrinthe des Moirons , sous la conduite de guides du pays ,
et que plusieurs médecins des environs , qui ont parcouru
cette contrée en tout sens pendant une longue suite d'années,
n'ont pas plus rencontrés que moi.
Dans une petite île du Loir, située entre Marçon et Ste-Cé-
cile et que nous croyons dépendre de la première de ces com-
munes , existait jadis une forteresse nommée Château de Gâner
nom donné à plusieurs autres forteresses construites autre-
fois le long du Loir, et qui se retrouve sur plusieurs autres
points de la France , dans l'arrondissement de Falaise ( v. la
stat.de cet arrondissement , par M. Fr. Galeron ) , dans le
déparlement du Calvados ( France pittoresque , par A.Hugo).
Que peut signifier ce nom de Gane , donné ainsi à un grand
nombre de forteresses? Serait -il caractéristique de leur
forme, de leur situation ou de leur destination ? ou bien est-ce,
comme ce semble l'opinion la plus générale, celle d'un ancien
6 M ARGON-
il
guerrier , normand , saxon ou danois , qui aurait alors
porté ses armes sur une grande partie de la France , puisque
ce nom se retrouve partout ? C'est une question qui nous
paraît peu éclaircie jusqu'ici.
hydkcgr. La commune est arrosée au N. et au .N O. , par
la rivière du Loir , qui la limite de ces côtés , si ce n'est
une petite portion qui s'étend au delà de ce dernier orient,
et parla petite rivière de Dème ou Domée , qui la traverse
de l'E. S. E. au N. E. , et , après s'être bifurquée un peu au-
dessous du bourg , va confluer dans la précédente , au N. N.
O. et au N. O. — Moulins : de Loyré , de Veron , de
Courliron et de Domée, tous à blé, établis sur cette
rivière.
géolog. Terrain ondulé , secondaire , offrant la marne cl
le tufeau, surmonté par d'abondantes roches en blocs de pou-
dingues siliceux , dans les Moirons particulièrement , qui
forment un plateau élevé. On y rencontre les mêmes fossiles
que ceux indiqués à l'article Dissay-sous-Courcillon.
cadastr. Superficie de 32 46 hectares 02 cent. 90 ares,
se subdivisant ainsi : terr. labour. , 1962 hect. 52 cent. 32
ares , divisés en 5 classes , évaluées à \ , 8, 11 , 26 et 34 f»
l'hectare. — Jard. , 28-19-54 ; 3 class. , à 34 , 4° et 5° f..
— Avenues , o-33 60 , à 34 fr. — Vignes, 4*8-07-59 ; 5
cl. : 5 , 10 , 20 , 4o f 60 f. — Prés , 33i-i4-82 ; 4 cl. : 22 ,
45 , 68 , 90. f. — Pâtures , i53-79~45 ; 3 cl. : 7 , i4 r 2$ f-
— Bois-taillis , 186-01-96 ; 4 cl. : 6 , 10 , i5 , 24 f. — B.-
fulaies , i-52-2o 'T à 24 f. — Landes, 1.^-73-27 ^ à 4 f.
— Mares , o-54-3o ; à 7 f . — Sol des propriétés bâties , 21-
06-07 » n ^4 fr» Objets non imposables : Eglise, cimetière r
etc., o-45-io. — Chemins et places publ., 92-99-1 7. — Riv.
et miss. , 35-63-5 1. = 532 maisons , en 10 classes , de ( à
•i35 f . — 4 moulins , évalués à 4oo fr-
Total du revenu imposable , 72,250 f. 38 c.
c.OîSTRlR. (1) : Foncier, i3,337 f . ; personnel et mo-
bilier, 1,64.2 f. ; portes et fenêtres , 4^8 fr- ï 60 patentés z
droit fixe , 368 f. ; dr. proport., 1 16 f. 66 c» ; total , 15,901 f*
66 c. — Chef- lieu de perception.
cultur. Sol argilo -calcaire, argilo- sablonneux presque
(ï) Nous continuerons adonner cette indication , dans ce volume r
d'après les mêmes rôles que dans les pre'cédens } le mérite de ce do-
cument étant de présenter des moyens de comparaisons identiques ,
c'est-à-dire , d'après les mêmes bases. Voir d ailleurs l'art. Sarthe,
( département de la ).
MAUÇOX- 7
pur sur quelques points ; passablement fcrlîlc , même dans
les Moirons que j'ai vus couverts, sur une vaste étendue ,
des plus magnifiques recolles en froment; cultivé en céréales
dans la proportion de froment , i partie ; seigle et méteil, 5 ;
orge, 3; avoine, 3; jachère G ; assolement Iriennal , par
conséquent. En outre , pommes de terre et citrouilles sur
jachères, chanvre, légumes divers; vignes, recouvrant à
peu-près la 8.c parlic de la superficie totale du sol ; prairies ,
de bonne qualité sur les bords du Loir. — 2G0 charrues,
dont 200 traînées par des chevaux seuls et 60 par des ânes.
— i4 Fermes principales, 1*9 bordages isolés, un bien
plus grand nombre formant avec des maisonnies et de
simples maisons sans accessoires, Gf) hameaux. Elèves de
chevaux et d'ânes , de bestiaux de toute sorte , les chèvres
comprises. — Commerce de grains , fictif, puisque les
récolles suffisent à peine à la consommation des habitans ;
de chanvre , fruits , noix , bestiaux , laine et autres denrées.
La production la plus spéciale est celle des vins , dont la
qualité en blanc est Tune des plus estimées de ceux dits du
Vau-du-Loir. — Fréquentation des marchés de la Chartre ,
principalement ; de Château- du -Loir , de S. -Christophe
( Indre-et-Loire ) , et du Grand-Lucé ; des foires de Saint-
Calais , etc.
industr. Manutention et commerce des vins ; confection
de quelques pièces de toile , façon de Château-du-Loir ; ex-
traction du tufau , des carrières de Montbarry et de la
Grue ; etc.
routes et chemins. La commune est traversée du N. N.
E, à l'O. par la route départementale n° 4, de la Chartre à
Château-du-Loir , laquelle suit une ligne presque parallèle
au cours du Loir , à peu de distance de celui-ci , et passe dans
le bourg. Chemins assez passablement entretenus.
habitat, et lieux remarq. Le château de Poillé , à M. de
Malherbe ; Loyré, à Mme Pitard , de Chahaignes; et quelques
autres maisons bourgeoises. Comme noms remarquables :
l'Aitre des Maîtres , l'Aitre des Cours , la Basse-Cour , les
Communaux , les Borderies , la Borde-Gaudin , la Grande-
Borde, la Petite-Borde ; la Roche , les Boches, le Breuil ,
Bellevue , la Crousille , la Champagne , la Picardie , la Rue-
Galerne , la Fontaine-Pulot , la Croix-Nail , etc.
etabl. publics. Mairie , succursales , chef-lieu de per-
ception , maison et bureau de charité, école primaire;
bureau de poste aux lettres , à Château-du-Loir.
ltabl. part. Résidence d'un notaire , d'un expert et d'un
officier de santé.
8 MÀREIL-EN-CHÀMPAGNE.
MARCOIVNE , petite rivière qui prend sa source priir-
cipale dans la commune de Noyant (.Maine-et-Loire )f"
coule du S, au N. N. E. , reçoit, peu au-dessous du bourg
de Broc , même département , plusieurs petits ruisseaux
venant du S. O. et du S. E. , passe au bourg de Dissay-sous-
le-Lude , et , après avoir traversé la route du Lude à Châ-
teau-la-Vallière et à Tours , se jette dans le Loir à 1 k. 1/2
à l'est et en à-mont du Lude , après un cours de 17 kilom. ,
dont 8 sur le département , pendant lequel elle fait tourner
11 moulins, dont 5 sur la Sarlhe. Elle fournit du gardon ,
du goujon , plusieurs autres espèces de poisson qui remontent
du Loir et, surtout, beaucoup d'écrevisses. — Le vallon
qu'arrose la Marconne , borné à TE. et à l'O. par deux jolis
coteaux , en partie plantés en vignes , sur lesquels on re-
marque plusieurs maisons de campagne , offre un coup-d'oeil
agréable , et semble annoncer un terrain plus fertile qu'il
11e Test en effet. V. l'art. Disse sous-le-Lude.
MAREiL-mCHAMPAGl\TE,MARf<.UIL (anc.titr.) ;
J\Jarolium , Mario/eus , Marogilum in Campania ; de mare ,
marécageux , boueux , ce qui convient à la situation du bourg;
commune cadastrée , du cant. , et à 5 kil. 1/2 E. E. N. E. de
Bruion ; de Tarrond. et à 34 kil. N de la Flèche ; à 28 kiL
O. du Mans ; anciennement du doyenné de Brûlon , de
l'arcliid. de Sablé r du dioc. du Mans et de l'élecl. de la Flèche.
— Dist. légal. : 6, 3f) et 33 kilom.
descrip. Bornée au N. par Joué-en-Chamie et Loué -T
au N. N. E. , par Loué ; à l'E, par S.-Chiistophe-en-Cham-
pagne ; au S. , par S.-Ouen ; et à l'O., par BrûAon ; sa forme
est celle d'un triangle tronqué à l'un de ses angles, ou plutôt
d'un heptagone très-irrégulier , s'alongeant de l'O. au N. E.
tt au S. E. , sur une étendue d'environ 9. k. : sa plus grande
largeur est, à son extrémité O. , de 5. k. 1/2 ; celle centrale,
de 4- k- 1/2 , et la plus petite , à son extrémité E., de 1 k. 8 h»
seulement. — Le bourg , bâti sur le penchant d'un coteau
qui longe la rive droite de la petite rivière de Vègre , à
3 k. de celle-ci , n'est distant que de 1 k. de la limite la plus
rapprochée du territoire qui est à l'E. , et de 3 k. 3 h. du
bourg de Loué. Il forme deux rues se réunissant en forme
de H dont le pied est au nord , et à l'extrémité de la branche
orientale où est située l'église dont le chœur, la croix
et une partie de la nef sont voûtés en pierre à arceaux , les
arcades séparant la nef àes bras de la croix cintrés ; porte
occidentale romane , dont les sculptures ont disparu. Clocher
en bâlière. L'ancien prieuré , attenant au côté méridional de
l'église , qui était dans l'origine le manoir seigneurial de la
MAREIL-EN-CHAMPAGNE. 9
paroisse , et est actuellement une ferme , se fait remarquer
par deux portes d'entrées de la cour , dont une très- grande et
une petile à côté , de forme semi-ogive. On distingue aussi
dans le bourg , l'ancienne maison appelée le fief du Pigeon y
avec sa tourelle hexagonale , et quelques autres à ouvertures
en croix de pierre À filets, ou dont L'extrémité supérieure est
taillée en télé d'écusson ; et quelques maisons modernes
assez jolies — Cimetière à l'extrémité occidentale et un peu
au-dehors du bourg , en forme de triangle allongé , clos de
haies en buis , et d'un aspect romantique.
l'OPUL. De 81 feux anciennement, on en compte au-
jourd'hui io5 , se composant de 2^3 indiv. mâles, de 261
fem. , total , 5o| , dont 265 dans le bourg.
Mouq. dècenn. — De 1793 à 1802 , inclus. : mar. 5o ;
naiss. , i^2 ; déc. , rjG. — De i8o3 a i8i3, inclus. : mar., £o î
naiss., i34 ; déc, 192. — De i8i3 à 1822, inclus. ;
mar. , 3g ; naiss. , i4-4 > déc. , 8£.
îiisr. ecclfs. Eglise sous le patronage de S. -Eulrope ,
év. de Saintes et martyr, qu'on y invoque pour l'enflure.
Assemblée le dimanche le plus rapproché du 3o avril , fêle de
ce saint. — La cure, annexée anciennement au prieuré,
valant £oo J. y était à la présentation des religieux de la
Couture du Mans et non de l'abbé , comme le dit Lepaige.
Le prieuré , auquel était attaché la seigneurie de paroisse ,
était l'une des quatre châtellenies appartenant à la même
abbaye , et présenté également par ses religieux , qui étaient
les seuls décimateurs de la paroisse. Les chapelles fondées
dans l'église de Mareil , étaient i.° celle delà Ferrie re , de
oj5 I. de revenu ; 2.0 celle de la Paierie , même revenu ; 3.°
et celle de la Pasquerie , de 5o 1. , à la préscnlalion de la
famille Lefèvre de la Cheronnière : les deux premières furent
fondées par Jean Lemercier , prieur-curé de S.-Ouen-en-
Champagne , paroisse limitrophe ; et devaient être présentées
et possédées par des membres de la famille. L'une de ces
chapelles devait la première messe du dimanche.
La chapelle du vieux château de l'Jsle , dont il va être
parlé plus bas , était également un prieuré , valant 35o 1. de
revenu , à la présentation du prieur de Château-l'Hermilage.
( V. cet art. )
11 existait aussi une chapelle , anciennement , au château du
Plessis , laquelle sert actuellement de maison d'habitation.
BIST. féod. La seigneurie , ayant titre de châtellenie ,
était , comme on vient de le dire , annexée au prieuré. Sa
juridiction, qui était celle de l'abbaye de la Couture, s'exerçait
au Mans ( v. t. 11-161 ) , et reportait au présidial de cette
io MAREIL-E3V-CHAMPAGNE.
ville. On trouve en 1067, un Yves de Mareil , Martoica +
présent à une discussion qui eut lieu au château de Craon ,
relativement à la validité d'un don fait à l'église de S.-Clément
de cette ville. Si ce fut le seigneur de celte paroisse-ci , on
peut présumer que c'est lui ou ses descendans qui firent
don de cette châtellenie aux religieux de la Couture , pour
y établir un prieuré. — En i683 , Jacques Levayer, fils
de Fr. Levayer , écuyer , lieutenant- général , au Mans r et de
Renée de la Boindre , rend aveu pour la terre seigneuriale
de Sablé et de Mareil.
Les autres fiefs principaux de la paroisse , étaient les
châtellenies de l'isle et du Plessis , et les fiefs inférieurs de
Montangenault , qui s'étendait sur la paroisse de S.-Picrre-
des-Bois , de la Bretonnière , du Pigeon , etc.
Le cliâleau de l'isle , construit dans une anse formée par
la rivière de Vègre , et entouré de larges fossés au nord-est ,
qui le plaçaient en effet , dans une sorte d'isle , d'où lui vient
son nom , à 2 k. 7 h. S. O. du bourg de Mareil , et à la
même distance à Test de Brûlon , dominé par les rochers de
marbre de Pisgrel , au pied desquels il est bâti , sur lar
rive droite de la rivière , et par un autre coteau également
élevé, sur la rive gauche , n'a pu être établi , dans une telle
position, qu'à une époque où les effets de l'artillerie étaient
inconnus ; aussi prétend-on que sa ruine date de plus de trois
siècles et demi , et ne remarque - 1 - on , dans ses vastes
ruines, aucunes embrasures ou meurtrières déslinées aa
passage des armes à feu. La seule trace de fortification qu'on
V apperçoive , consiste dans la coulisse de la herse , bien ap-
parente dans l'épaisseur du mur au-dessus d'une de ses
entrées ; dans son enceinte de murailles assez élevées , et
dans plusieurs restes de tours , dans la principale desquelles
subsistent encore les traces d'un escalier. Vers l'extrémité
orientale de ces ruines , subsistent encore trois côtés des
murs de sa chapelle, et au milieu des décombres de celle-ci,
une longue et large pierre qui paraît être la table d'un auteL
Enfin , une autre construction , attenante à celte chapelle ,
offre cette particularité qu'une des principales croisées de
celle-ci reçoit son jour de son côté , ce qui embarasse pour
en deviner la destination première. La juridiction de la châ-
tellenie de l'isle, à laquelle était annexée celle du Plessis ,
se tenait à S.-Ouen-en-Champagne , était exercée par un
bailly, et reportait en première instance à celle d'Auvers-
sous -Monlfaucon , de là à Sillé-le-Guillaume , puisa la
baronie de Touvoie , enfin , au présidial du Mans.
Nous avons vu à l'article de Brûlon ( t. i-a45 ) y que dan*
MAREIL-EN-CIIAMPAGNE. n
'il i3j9 , Guillaume de Malefêlon ou Ma-
lier, était alors seigneur de Tlsle, prés
un lilrc du 16 avril
thcfelon , chcvali
lïrûlon. — En 1IJ72 , André Gaillard, membre du conseil
privé du Roi , rend aveu pour les terres seigneuriales de
Tlsle , de TEpicelière (Epichclièrc ) , Vallon , Maigné , etc.
Est-ce de celle terre de Tlsle dont il s'agit? — En i63g ,
un Jean de Tlsle, escuyer, seigneur de la terre de Bcaumont,
paroisse de Joué-en-Charnie , y demeurant , est porte au
rôle dressé à celle époque, pour l'objet indiqué à l'article
précédent, des nobles tenant (ief dans la province du Maine,
sous le n° 4o. Tenait-il son nom de ce château , qui aurait
déjà élé détruit alors ? Cela est d'autant plus probable, que les
fiefs de Tlsle et du Plessis relevaient aussi de Joué-cn-Charnie.
Le château du Plessis, dont le manoir, situé à 1 k. 7 h.
à l'O. !N. O. du bourg, est aliénant aux bois de Tlsle,
était un membre de la terre de Sl-Ouen-en-Champagnc et
annexé à celle de Tlsle qui précède. Cette terre avait droit
de haute justice , et son seigneur celui de recommandation
nominale aux prières de l'église de Mareil, comme son bien-
faiteur. Elle appartenait en 1771 au comte de Maridort , de
Bourg-le-Koi ( v. cet art. ), qui, vers cette époque, la
vendit à M. des Londes , avec celle de Sl-Ouen. Vendu
pendant la révolution , le château du Plessis , qui n'a rien
de remarquable que quelques vestiges de sa motte féodale ,
appartient aux héritiers îîoullier.
On trouve porlé sur le rôle de la noblesse du Maine , dont
il vient d'être parlé , sous le n° 286 , un sieur Jean Achard r
escuyer , sieur de la Bretonnière , paroisse de Mareil ,
doyenné de Brûlon.
HLsT. civ. Les biens du collège fondé par Joseph Hamon r
chirurgien , vers 1720 , qui consistaient en une maison avec
jardin , dont devait jouir le vicaire , à la charge de faire
l'école , ont élé aliénés pendant la révolution.
Une école de filles fut également fondée vers 1 760 , par
Anne Morillon, qui la dota d'une rente de 60 l.
En 1825, la dame Marie Dodeau , femme Touchard ,
lègue , aux pauvres de Mareil , une pièce de terre de 66 ares ,
estimée 800 f. , du revenu de 36 f.
En i833 , le conseil municipal , en exécution de la loi du 2&
juin, vote, sur le budget communal pour i834, une somme
de 5o f. pour le logement d'un instituteur primaire , et
200 f. pour son traitement.
biogr. Mareil est la patrie du général Rousseau. V. son
art à la biographie.
hydrogr. La commune est traversée de TE. au S. par
i2 MAIVEIL-EN-CHAMPAGIVE.
la rivière de Vègre ; et du N. au S. également par le ruisseau
de Palais, qui y conflue au S. S. O. du bourg. Celui de
Riolay , venant de S.-Chrislophe , la limite au sud d'avec
S.-Ouen , et conflue aussi dans la Vègre, sur !a limite des
deux communes. On passe la Vègre et le Palais sur des
ponts établis à l'est et à l'ouest du bourg. — Moulins : du
lîourg ou de Mareil , de Courteille et de Vaux , à blé , sur
la Vègre; i moulin à foulon.
géol. Sol montucux , coupé , boisé ; terrain secondaire
offrant le marbre et le calcaire jurassique en exploitation ;
pierre cosse , cailloux roulés. — Une carrière , située sur
la rive gauche de la Vègre , où se trouvent de vastes galeries
qui annoncent une longue et considérable exploitation „
fournissait d'excellente pierre de taille , dont une couche , de
10 mètres d'épaisseur de mauvais calcaire , avait interrompu
les travaux depuis longtems , à l'époque où Lepaige écrivait
son Dictionnaire ( vers 1776 )
Plant, rar. J)raba muralis , UN. ; Malva moschata , LIN, ;
Menlha calamcntha , lin.
cadast. Superficie de 796 hect. 96 ar. 5g cent. , se sub-
divisant comme il suit: — Terr. labour., 55 1 h. 71 ar.
70 cent. ; en 5 class. , éval. à/j., 10 , 18 , 24 et 3o f. —
Jardins , 16-09-02 ; 3 cl. : ?o , 4° 1 5o f. — Prés , 109-55-
90 , 4 cl. : i5 , 3o , 42 -> 54 f- — Pâtur. et pâtis , 3-05-70 ;
2 cl. : 6 , i5 f. — 1>.- taillis , 79-31-10 ; 4 cl. : 6 , 8 , 10, 12 f.
— B. -futaies, 0-26-70 ; à 3o f. — Land., terr. incuit., 0-79-
29 ; à 6 f. — Etangs , 0-88-0 , à i5 f. — Sol des propr. bâties,
4.-97 , 98 ; à 6 f. — Obj. non impos. : Egl , ci met. , presbyl. ,
0-78-vO. — Chemins, 21--6-10. — Kiv. et Kuiss. , 18-26-
20. rn 102 maisons , en 6 cl. : 8 à 6 f. , 42 a 12 f. , 29 à 20 f.,
i5 à 4° f- 1 5 à 5o f. , 3 à 60 f. — 3 moulins à blé , à 100 ,
i3o et 200 f. ; 1 moulin à foulon , à 3o f.
tj«. „ '^ f Prop. non bâties , i6,54of. 42 c. \ r r / ~
Revenu impos. { r • *,. ' 'c * > 10,102 t. 42 c.
r I bahcs , 2,022 » 1 «"
CONTRIB. Foncier, 3,5oi f. ; personn. et mobil , 264 f* ;
port, et fen. , 107 f . ; i4 patentés : dr. fixe , 62 f. ; dr. pro-
port. , 4i f- Total, 3,375 f. — Perception de Chanlenay.
cult. Sol argilo-calcairc et argilo-siliceux , caillouteux
dans celte dernière nature de terrain , médiocrement fertile ;
cultivé en céréales dans la proportion de 2j part, de fromentf
autant de seigle et autant d'orge , 7 p. seulement d'avoine
et autant de sarrazio. On y cultive , en outre , chanvre ,
pommes de terre , navels , pois , jaiosses , trèfle , etc.
3IÀREIL-SUR-L0IR. i3
Beaucoup d'arbres à cidre el bon nombre de noyers. Elèves
<f mi grand nombre de b&ea numailles , de moulons el de
porcs. Quelques étalons servent à la reproduction. — Com-
merce de grains , dont il parait v avoir exportation réelle ;
de bestiaux , bois , cidre , fruits , noix , chanvre , laine , elc. ,
etc. — Assolement quadriennal , dans lequel l'usage des
compols avec la chaux produisent un heureux résultat. — 26
charrues dont, les deux tiers traînées par des bœufs et des che-
vaux, un tiers par des chevaux seuls. — f> fermes principales ;
un plus grand nombre de petites et de bordages. — Fré-
quentation des marchés de Loué , de Vallon et de Brûlon.
l\[)U>TH. Extraction du marbre et de la pierre calcaire ;
fabrication de quelques pièces de to'les , dites treillis et com-
muns , dont partie de commande pour les particuliers ,
partie pour être vendue à Loué et au Mans.
RGUT. ET CHEBf. Plusieurs grands chemins traversent le
territoire, notamment celui de Conlie à Sablé , par S.-Ouen ,
Fonlenav et Asniéres ; deux autres venant du Mans , l'un
p.ir S.-tieorges , Souligné et Vallon ; l'autre par Fay et
Cranncs , se joignent dans le bourg de Mareil à celui de
Loué à Brûlon.
habit. KT lieux remarq. Ajouter à ceux précédemment
indiqués , le Rocher , la Grande-Maison , le Paradis , les
Portes , l'Epine- Noire , les Chcsnes , les Cormiers , etc.
Étarl. publ. Mairie, succursale, école primaire. — Bu-
reau de poste aux lettres à Sablé.
MAUEIL SUR LOIR , MAREUIL ; Marolium super
Ligeris ; commune cadastrée, du canton , de l'arrond., et
à 7 k. E i/4 N. de la Flèche ; à 4.1 k S. S. C). du Mans ;
jadis du doyenné de Clermont , de l'archid. de Sablé , du
dioc. du Mans et de l'élection de la Flèche. — Dist. lég. : 8
et 4-1 kib
descrip Bornée au N. , par Clermont ; au N. E. , par S.-
Jean-dc-la Molle ; à l'ouest , encore par S.- Jean et par Pringé
réuni à Lucbé ; au sud , par la rivière du Loir, qui la sépare
de Thorée ; à 'IO. , par Créans : elle fermait de ce côté , la
limite de la province du Maine d'avec celle d'Anjou Sa
forme est celle d'un telragone irrégulier, de 1 k. de côté
au S. O. , 2 k. au S. , 1 1 h. 1/2 à l'E. , et 3 k. 1/2 au N.
N. O. — Le bourg , peu important, situé au bas d'un coteau ,
presqu'au centre du territoire , se compose d'une rue qui
s'étend , d'est à ouest , le long du chemin de la Flèche à
Mansigné , en passant au sud de l'église; et de quelques autres
maisons formant un espèce de demi-cercle vis-à-vis l'extrémité
occidentale de la même église. Celle-ci, du style gothique
4 MAMSîLSIJR-LOïR
secondaire, peu remarquable ; clocher pyramidal , placé sur
une grosse tour carrée. — Cimetière, attenant à la partie
sud-est du bourg, clos de murs, du côté du chemin seulement,
de haies pour le surplus. On y remarque une chapelle avec
son autel , surmontée d'un clocheton , assez bien conservée ,
quoique ne servant plus au culte.
'Une source ou fontaine , située dans le bourg , le rend
continuellement humide et boueux , ce qui lui fait très-bien
justifier son nom.
popul. Evaluée à 68 feux autrefois , on en compte ac-
tuellement 2^0, se composant de £97 indiv. mâles, 525 fem. ,
total, 1022 , dont 4-95 dans le bourg.
MOUV. décents. De 1793 à 1802 incl. : mar, , 6g ; naiss. ,
256 ; déc. , 123. — De i8o3 à 1812 : mar. , 79 ; naiss. 281 ;
déc. , 192. — De i8i3 à 1822 : mar. , 46 ; naiss. , 277 ;
déc , 178.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Christophe ,
martyrisé en Lycie vers le milieu du 3.e siècle. On sait que
ce saint remplaça , dans nos contrées , l'Hercule gaulois , et
fut placé, à la porte extérieure ou à l'enlrée des églises,
sous une forme colossale , partout où les Celtes honoraient
cette divinité , ce qui était particulièrement près des fon-
taines ou des rivières. Assemblée patronale le dimanche le
plus prochain du 2 5 juillet , fête de ce saint. La cure , dont
le revenu était de 750 1. , était à la présentation de Pabbesse
du Ronceray d'Angers. Un prieuré régulier , à la même pré-
sentation , possédé par une des religieuses de cette même
abbaye, et valant 5oo 1. de rente , était un ancien fief que
donna Bernard de Mareil , vers 11 23, pour son établis-
sement. La chapelle de N.-D. , estimée 70 1. , était à la
présentation de l'évêque du Mans. 11 y avait aussi une ma-
ladrerie , estimée 200 1. , à la présentation de l'évêque
d'Angers, et qui ne paraît pas avoir été réunie, comme tant
d'autres , à aucun hospice ou établissement religieux. Il y
avait jadis des chapelles aux manoirs de Semur et du Plessis-
Allouin.
hist. fÉod. La seigneurie de paroisse était annexée , dans
l'origine , au manoir du Plessis-Allouin , situé à 1 k. à l'ouest
du bourg : elle est mentionnée comme étant un membre de
la baronnie de la Flèche, dans un aveu de i4J4* — En
i5o8 , Jean de Mareuil , escuyer , rend aveu pour la terre
seigneuriale de ce nom qui, suivant cet acte, relevait alors
de ISaugé , ce qui nous semble douteux ? — Ln i5^G , culte
terre fut comprise dans la composition du marquisat et de
[a seigneurie de Clermont-Gallerande ; lors de son érection
MAUEIL-STJK-LOÏK. if>
?i ce lïhv en faveur de Georges I " , seigneur de Clermont et
et de (iallerande. — Nicolas d'Anjou, petit-fils de Louis
d'Anjou , bâtard de Charles III d'Anjou, que nous avons
nommé Charles IV du Maine (Ih'ogr. cxvi . (xvm), épousa ,
vers le cornai meement du i6.e siècle , Gabriellc de Mareuil,
fille unique de (iuv et de Catherine de Clermont. C'est de
<1<* celle union que naquit Renée; d'Anjou , femme de Fr. de
Bourbon, prime dauphin d'Auvergne et duc de Montpensier,
l'héroïne du roman de M.",e la Fayette , intitulé : La Prin-
resse de Montpensier.
iiivi. civ. Outre la Maladrcrie , établissement sanitaire
dont il est. parlé plus haut , Mareil avait un collège , doté
d'une maison et de quelques terres , dont le principal était
au choix du curé. — Vole par le Conseil municipal, sur le
budget de i83'i-, conformément à la loi du 27 juin i833 ,
<îe la somme de 80 f. pour location d'une maison d'école
primaire , et de 200 f. pour traitement de l'instituteur.
HYDROGft. La commune est arrosée et bornée au S. , par
la rivière du Loir ; à l'E , par le ruisseau de Carpenlras ,
qui la limite en partie de ce côté ; à l'O. , par celui de Cour-
jartière , en partie. — Moulins : des Isles , sur le Loir ; de
Carpenlras, sur le ruisseau de ce nom; de Pillelle , sur
celui de Courjarlière ; tous trois à blé.
gÉcl. Terrain secondaire dans la partie élevée , formant
le coteau au nord , où l'on extrait fréquemment le tufeau
en moellon, pour bâtir, sous le nom de moche; d'alluvion ,
«lans la partie sud , se composant de couches de silex roulé
et de sable, au-dessous desquelles le percement d'un puits,
fait en 1770, donna, à la profondeur de Sj mètres, au-
dessous d'un sable micacé gris , souvent ferrugineux , plu-
sieurs couches de charbon avec fer sulfuré. La même nature
de terrain se reproduisant sur le côleau de la rive gauche du
Loir , à la surface du sol , il semble en résulter que ce
terrain ferrifère s'étend obliquement, en traversant la rivière,
par une ligne de 2 «à 3 cents pieds.
CadàSTR. : Superficie totale de n85 hect. 46 ar. 10 cent. ,
se divisant de cette manière : — Terr. labour., 667-47-4 1 ;
<en 5 class. , éval. à 11 , 18 , 27, 36 et 4-5 f. — Jardins , 22-
97-4.5* ; 3 cl. : 45, 5o, 60 f. — Vignes , 197-45-16 ; 5 cl. : 12 ,
18, 36, 43 , 5o f. — Prés, 137-99-08; 4 cl. : 28, 45, 57 , 66
f. — Pâtures , 16-95-96 ; 3 cl. : 21 , 3o , 57 f. — Pâtis , 3-
36-27 • à 6 f . — B. -taillis, 61-39 02 ; 4 cl. : 6 , 12 : 18 , n3
ï. — B. -futaies, 2-94-60; à23f. — Pinières, 1-14-90 ; 2
d. : 9,, 18 f. — Landes , 26-64-4°? 3 cl., 6, 8 , 16 f. —
Friches, 0-22-42; à 2 f . — Perrières , 1-42-20 ; à 2 f.
î6 MARESCÏ1E.
Mares , 0-^9-90 ; à £5 f. — Superf. des bâtïm. , ig-o5-
ct i5o f. — i loge , à 4- f • — 3i caves , à 2 f .
_, . ( Prop. non bâties , 37,7Qi f. 77 c. I , , f
REVENU irnpos. | P y^j 7, ^ 77 J 4a,3oi f. 73 c.
contrib. : Fonc. , 5 120 f. ; personn. et mobil., 578 f. ;
port, et fen. , 2o5 ; 29 patentés : dr. fixe , i38 f. ; dr. prop. ,
56 f. Total , 6097 f. — Perception de Clermont.
cultur. Sol argilo-calcaire et argilo-sabloneux ; médio-
crement fertile; terrain souvent inondé par le trop d'élé-
vation des chaussées du moulin de la Bellouvrière , sur le
Loir , construit au-dessous de Mareil. Culture des céréales
dans la proportion de 2 parties froment et seigle , 1 d'orge
et avoine , 1 autre en menus et légumes , et 2 en jachères ;
produits à peine suffisans pour la consommation. Vignes ,
noyers , arbres à fruits , etc. — Assolement triennal ; 6
fermes principales et 6 charrues seulement , le surplus de
la culture se faisant à bras. — Quelques élèves de poulains ,
de bêtes à cornes , porcs, moutons ; quelques ânes. — Com-
merce de grains , à titre d'échange seulement ; de bestiaux ,
foins , fruits, légumes, etc. Vins blancs estimés, plus légers
que ceux du Vau-du-Loir, semblables à ceux de Clermont
( v. cet article ). = Fréquentation des marchés de la Flèche.
industr. Fabrication de quelques pièces de toile , de
commande , pour les particuliers qui fournissent le fil; ex-
traction du tufeau en moellon.
rout. et chem. La grande route du Mans à Paris , passe
tout près la limite nord-est du territoire j le chemin de la
Flèche à Ponlvallain , par Mansigné , le traverse de l'ouest
à l'est, en passant dans le bourg.
habit, et lieux REMARy. La Pilelière , maison bourgeoise
fort modeste , habitée par M. le chevalier de Clermont ,
ancien colonel de la garde nationale du Mans , connu par
son goût pour les antiquités, et par sa belle et riche collection
de médailles et anciennes monnaies. Sous le rapport des
noms : la Croix-Marie , Malabry , le Plessis , la Poisson-
nière , etc.
ÉTABL. publ. Mairie , succursale , école primaire , débit
do tabac. — Bur. de poste aux lettres , à la Flèche.
MARESGHE, MAUECHÉ; MarescKeïum ; nom dont
l'étymologie n'a pas besoin d'explication. Commune du
JtlARESCHE. 17
cant, cl a 2 k. 3 h. S. E. de Beaumont sur-Sarthe; de l'arrond.
cl n 1 1 k. S. O. de Mamers ; à q3 k. N. du Mans ; ancien-
nement du doyenn. de Beaumont . , de l'archid. de Saosnois
ou Gr.-Archid. ; du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist. lég. :
2 , a5 , 27 k.
msr.RiPT. Bornée au Nord , pir la rivière de Sarthe ,
qui la sépare de Beaumont et de Vivoïn ; a l'E. , par Lacé-
sous Ballon et. Teille ; au S. , par Teille et S.-Marceau ; «à
l'O. , encore par la Sarthe, qui la sépare d'Assé-lc-Uiboul
et de Beaumont. Sa forme est celle d'un cercle s'allongcaut
d'est, à ouest, fut un dîam. central de G k. , contre 4 k.
dans sa parti.' la plus large, du N. au S. — Le bourg, b;Ui
un peu au N. E. de la partie centrale du territoire, se com-
pose de deux mes se joignant à angle droit à l'ouest : l'une ,
assez longue , s'étend d ouest à est , le long du chemin de
Beaumont à Mamers ; l'autre , moins importante , du N. au
S. , sur le chemin de Beaumont à Ballon. Eglise à croisées
étroites , allongées et cintrées du haut , n'ayant rien de re-
marquable ; clocher en bàlière. Cimetière , entourant l'église
des trois côtes , est , nord et ouest , clos de murs à hauteur
d'appui. — Un gros hameau , situé au point de jonction de
la route royale du Mans à Alençon , et de celle départemen-
tale de Beaumont à Ballon , porte le nom de faubourg de la
Croix- Verte, de h première de ces villes, dont il n'est séparé
que par la Sarthe , qu'on y passe sur un pont en pierre ( v.
cet art. ). Il s'y trouve, comme dans la ville même, des
auberges , des cafés , des marchands et des ouvriers de
divers états.
roPUL. De 178 feux, sur les états de l'élection ; actuel-
lement de 3c>7 , se composant de 65o, individus mâles , 679
femelles, total, i338 ; dont 2^3 dans le bourg, i85 au
hameau ou faubourg de la Croix- Verte, 6*g au hameau de>
Grandes- Tuileries , 4-5 à celui de la Cohue, 4-° à celui de fa
Brichardière ; 36, 3s, 25 et 20, à ceux des Noës , de
Thuré , de Pelois et du Frou.
Mouv, décenn. De i8o3 à 18 ? 2 , inclusiv. : mar. , 81 ;
naiss. , 297 ; déc 3^5. — De i8i3 à i832 : mar., 1 >j ;
naiss. , 3yy ; âéc. 245.
hlst. rec lés. Eglise dédié à S. -Martin , de Tours ; as-
semblée le 2.L dimanche de juillet. La cure, qui valait 700J.
de revenu, était à ta présentation du prieur de Vivoin ,
paroisse limitrophe. A 8 11. a i'O. JN. U. de t église, existait
la maladrërie de S. -Michel du Pré, et, à la même dislance au
N. E. , une autre indiquée par Cassini.
iiist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la.
IV 2
18 AIARESCIIÉ.
lerre de la Drouellerie, simple ferme aujourd'hui, laquelle
appartenait, en I77-S à dame Cliarlolie-Suzanne Desnos, V.e
du duc Paul- Louis de Beauvilliers , probablement par enga-
gement, de même que la baronnie du Saosnois ( v. cet arl. ).
Ce fief, dont dépendaient les bordages de Châteauroux ,
Mendon , Tourne-Bride , et beaucoup d'autres propriétés ,
en vente en 1808, échut ainsi quelles, à la mort de celle
dame, à cinq branches hé rit aies : i.° des Saint-Simon, de
Paris ; 2.0 Legras du Luard et Chavngnac de \a Rongère
( Mayenne ) ; 3.° Tison d'Argcncc , la Chaire et Lévèque de
Vandières f.e Paré , de Paris , Angoulême , Poiliers et
Bheims ; 4-.° Pineau de \ iennay. et 5." Desnos.
Le château de la Berlhelolcrie , qu'on appelait aussi et
qu'on appelé encore le Duché et le château de Maresché ,
situé à moins d'un kilomètre cuesl-sud-ouest du bourg , entre
celui-ci et la Drouellerie, est une maison ordinaire, avec
cours , basses- cours , jardins , et un parc contenant des
massifs de bois , des prés, etc. il appartient à M.me Dutertre
des Aigremonls.
Celui de la Bussonnière , séparé des précédens par la
grande route du Mans à Alençon , d'où une belle avenue ,
plantée en ormeaux , y conduit, est construit sur le coteau
qui domine la rive gauche de la Sarlhe , dans une charmante
situation. C'est une maison de forme moderne , quoique
déjà ancienne , à l'angle nord-est de laquelle est bâlie une
belle tour hexagonale En 1 53 1 , la Bussonnière appartenait
à un sieur Michel Bcucqueton ; elle est aujourd'hui à M.
d'Arlanges , colonel du 3o.c régiment d'infanterie de ligne.
Les autres fiefs étaient celui des Margals , à 1 k. au S. du
bourg; et celui de Crolay , tout près et à la droite de la
grande roule d' Alençon. En i5a8, un sieur Jean Martin
vend aveu pour ce fief aux assises du baiilage de Beaumont,
et , en i53j , cet aveu est renouvelle par Louise de Baugé ,
sa veuve. Crotay , maison bourgeoise actuellement , a été
la propriété d'un M de la Porte, et est aujourd'hui celle de
M. Anselme de Kaei bout.
HisT civ. Les pauvres de la commune participent , avec
la maison de charité de Beaumont , et avec le petit hospice
de \ivoin , au produit des biens de la inaladrerie de S.~
Michel du. Pré , dont il a été parlé plus haut.
En i833 , le Conseil municipal vole , sur le budget de
i83* , une allocation de ioo 1. pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et de ^00 f. pour le traitement de
l'instituteur.
hylrogr. La c( minime est arrosée et limitée, du nord
HL1RESCIIÉ. 19
an S. () , par la rivière de Sarthc , sur laquelle un ancien
pont en pierre, trop étroit, fait communiquer avec Beau-
mont ; de l'E. N. E. à l'O. , par la petite rivière d'Orlon.
GEOLOG. Terrain secondaire, offrant le calcaire compacte ,
présentant une grande ou imité de corps organiques fossiles ,
tels que ammonites , peignes , gervilies , pholadomycs ,
huîtres | oursins, plicatules , lérébralules , trochus , et des
empreintes de bois ; du calcaire en masses globuleuses ,
appelées tête de chat ; de l'argile grise , appelée manie , et
employée comme telle sur les lieux ; de l'argile à brique ,
dans laquelle se rencontrent des fragmens de pyrites
ferrugineuses , etc.
Plant, rar. Conysa squarrosa , un. ; Malva moschata ,
LIN. ; Verbascum candidissimum > dec
divis. des terres. En labour , 764 bi ; jardins , 1 1 1/2 ;
vignes , i5 ; prairies , 32 ; bois-taillis , q5 1/2 ; marais , 8 ;
superf. des bàtim. , 3 ; rout. et cbem. , 26 ; riv. et ruiss. , 6 ;
total ç)6i hectares environ. =z 273 maisons, dont 2 châteaux;
8 chaussumeries et tuileries.
cult. Sol en partie argileux et compacte , en parlie sa-
blonneux et caillouteux , cultivé en céréales dans celle pro-
portion : froment , 5 part. ; seigle , 1 ; orge , 3 ; avoine , 2 ;
menus, <jo ; jachères, 60. En oulre , pommes de terre,
chanvre , jarosses , pois , etc. ; fruits , bois , vin de très-
médiocre qualité , cidre , etc. , etc. — Assolement qua-
driennal dans les fermes , au nombre de 9 principales ;
triennal dans les bordages. — 4-3 charrues , dont 29 traînées
par des chevaux seuls ; i4 par bœufs et chevaux. — Elèves
de poulains et de jeunes chevaux , bêles à cornes , peu de
moutons et de porcs. — Fréquentation des marchés de Beau-
mont et de Ballon ; des foires de Mainers.
INuUSTR. Quatre tuileries avec fours à chaux , dont plu-
sieurs fourneaux à l'établissement dit les Grandes-Tuilerio.
On fabrique à Maresché trois sortes de chaux , ayant des
propriétés diverses : l'une avec le calcaire compacte à co-
quillages , qui s'extrait particulièrement près et au sud du
faubourg de la Croix-Verte , estimée surtout pour les cons-
tructions dans l'eau, pareequ'elie se durcit Irès-promplement ,
et que , par cette raison , on appelé chaux hydraulique ; la
seconde , dite chaux grasse , produite par le beau calcaire
horisomal de Fyé , dans lequel on trouve quelques fossiles ,
notamment des peignes ; la troisième , dite chaux blanche ,
servant particulièrement aux enduits et couches de détrempe ,
produite par le marbre gris-bleu de Fresnay.
Fabrication de quelques pièces de toile commune.
2o MARIGKÉ.
RQUT lt (HEM. La porlion de la route royale n.° i38 , de
3.* classe , de Bordeaux a Rouen , comprise enlre le Mans
et Alençon, traverse 'a pariie ouest du territoire, du N. au S.,
parallèlement au cours de la Sarthe ; l'ancien chemin du Mans
à Alençon , en traverse la partie centrale , dans la même
direction ; celui de Beaumont à Mamers , la partie nord ,
d'ouest à est , en passant daiss le bourg.
habit, et lieux retmarq. Outre ceux déjà désignés, sous
le rapport des noms , nous indiquerons : la Fuye , la Cohue,
la Ménagerie ; les Mortiers , la Touche , le Breuil , Beau-
repaire , etc.
établ. PUBL. Mairie , succursale , école primaire. —
Bureau de poste aux lettres à Beaumont- sur Sarthe.
JIIARËUÏL ; voir mareil , deux articles.
MARIE { SAINTE- ) ; voyez SAINTE marie.
MARIETTE , ancienne chapelle dédiée à la Vierge ,
laquelle était située dans la paroisse de Ste-Croix, près le
Mans. Une autre du même nom , existe encore dans celle de
la Suze. ( V. ces deux articles. )
MARIGNE , Marigneium , Madrigneacum ; commune
cadastrée , du canton , et à 5 kilom. E. S. E. d'Ecommoy ;
de l'arrond., et à q5 k. 1/2 E. du Mans ; autrefois du doyenné
d'Oise , de l'archid. de Châleau-du-Loir , du dioc du Mans
et de l'élect. de Château-du-Loir.
DESCRiPr. Bornée, auN. et au N. E. , par S.-Mars-d' Ou-
tillé ; à l'E. , par Pruillé -l'Eguillé et Jupilles , et par une
partie de la foret de ce dernier nom ; au S. , par cette
dernière commune et la foret , et par Mayet ; à l'O. , par
Ecommoy ; sa forme est celle d'un pentamètre irrégulier ,
s'allongcant du N. au S. , sur un diainèt. central anguleux ,
de y à 10 k. , contre 5 k. de diamèt. transversal d'E. à O.
Bourg, silué au centre du premier de ces diamèt. , et à moins
de 1 k. 1/2 de l'extrémité ouest du second , formant une
assez belle et large rue s'étendanl du N. au S., en passant
devant la porte occidentale de l'église. Celle-ci , fort belle ,
pour une église de campagne , ayant deux bas-côtés séparés
de la nef par des arcades semi ogives , venant s'appuyer sur
de fortes colonnes rondes , à cîiaj itaux ornés de palmes et
d'arabesques. Au fond et au-dessus intérieur de la porte oc-
cidentale , on remarque un groupe de treize figures repré-
sentant Je. us au mi ieu des apôtres, lous as.sis. Plusieurs
fenêtres vitrées en verres coloriés , oflranl de nombreuses
légendes latines. Clocher en flèche. — Cimetière en dehors
et au nord- est du bourg, clos de haies seulement. Au milieu
MARtGNÊ* 21
se trouve une chapelle , sous le vocable de Sle-Scholaslique T
dans Laquelle se célèbre quelquefois l'office divin.
POPUL. De 38 1 feux anciennement , on en compte au-
jourd'hui 533 , se composant de 1091 indiv. maies, ioi3
l'em. , total, 2io{ , dont vid dans le bourg ; <,o au hameau
de la Chaînerie ou plutôt Chénerie ? 80 a celui de la Gran-
clinière; 5o à chacun de ceux de Haute-Perche et du Ronceray ;
4-5 à celui des Guilardièrcs. Au hameau de Lailîé , situe
sur la grande route du Mans à l'ours , à 3 k, S. du bourg ,
et n* k. 1/2 S E d'Kcommoy , se trouvent i5 maisons , dont
deux auberges, un débit de tabac , et environ 70 habilans.
l\Jou\>. decenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , iôG ;
naiss. , ^()o ; déc. , b$j. — De 1810 à 1822 , mar. , 177 ;
nai.vs., l^d'i ; dec. 353.
MsT. ECCLtS. Eglise sons le patronage de S.- Pierre;
deux assemblées, la première le 2.c dimanche d'avril ; la 2.e
le premier dimanche d'août, qui suit la fêle de S.-Pierre-
ès-Liens — La cure , à la présentation du seigneur de la
paroisse , puis à celle du chapitre royal de S. -Pierre de
la Cour du Mans , valait 800 1. de revenu. Les autres bé-
néfices ecclésiastiques étaient : la prestimonie Courlrain ou
des Colières , de 00 I. de revenu ; celle du Ronceray , à la
présentation du seigneur de ce lieu , estimée 80 1. ; celle
Ségrais et celle Château, valant 20 et 00 I. 11 y avait aussi
une chapelle à l'aumôneric du Gué de la Feugère , dont il
sera parlé plus loin.
iiiyr. feu). La seigneurie de paroisse appartenait , de
même que la présentation à la cure, comme on l'a vu plus
haut , à la collégiale de S. -Pierre du Mans , par le don que
lui en fil , en l'instituant , Hugues I.cr , comte du Maine ,
de g55 à ioi5 > pour l'entretien de ceux qui feraient l'office
dans celte chapelle. Le chapitre possédait, en 178;), une
grande partie du territoire et plusieurs fiefs de la paroisse de
Marigné , dont le principal était celui du Ronceray. On
trouve dans les anciens annalistes de la province , uue le
comte Hélie de la Flèche , devenu paisible possesseur du
Maine , après la mort de Guillaurnc-le-L\oux , termina, en
1097 , une contestation élevée entre les chapelains de S.-
Pierre et un seigneur du nom de Mainfroy , étant aux droits
du normand Ribola , celui sans doute qui a donné son nom
à Assé - le - Hiboul , en engageant. Robert de S.-Pavin ,
chantre, et les autres chanoines de sa chapelle, à céder la
prévôté de Marigné a Odon , fils de Mainfroy , pour sa
vie seulement. Nonobstant L'autorité du Cenomania et de le
Corvaisier , qui rapportent ces faits , la donation de la
22
seïgnedfîe de Marigné peut sembler apocryphe , pûisqû^or?
trouve que , en t^i * Cesare , veuve de Barthélémy Valory,
Gabriel Valory , Louis Valory, 3VLe d'hôtel du comte du
Maine , et M.e Hilaire Valory , licentié ès-lois , tous écuyers
et frères , vendent au comte da Maine les château et ville de
Marigné et de Roignac ( N. F. r. 335 , p. 8cy ). Charles
]V d'Anjou, alors comte du Maine, aurait - il donc été y
à cette dernière époque , dans l'obligation de racheter cette
terre qui, depuis ioi5 , serait passée des mains de l'église
dans celles des séculiers? N'est -il pas plus raisonnable
de croire que la donation dont il s'agit est le fait de ce prince
ou de ses successeurs ? Quoiqu'il en soit , on trouve un grand
nombre d'aveux faits à l'occasion de la terre du Ronceray ,
située en Marigné, laquelle consistait, en 1779. outre la
seigneurie dudit RonceravT dans les fiefs de Bercé et de
Vau-Coulombeau. C'est du fief de Bercé que dépendait v
dans l'origine , la foret du même nom , dite de Jupilles f
dont partie est silUée sur le territoire de Marigné. =2 En
i^go , René de Saint-François , écuyer , rend aveu pour les
terres seigneuriales du Ronceray aîiàs Ronxcray , de la Beau-
faylière et de la Hermclière. — En 1607 , semblable aveu
par Françoise de Saint- François, demoiselle, V.e de Jacques
du Mesnil * écuyer, sieur de Pont Pierre , pour le fief
seigneurial de Berzay (sic) , qui fut à rnessire Jean Tiercelin ,
sieur de la Chevalerie , à elle échu après le décès de Jacob
de Saint- François , écuyer . sîcur du Ronceray , ensemble la
terre et seign. du Ronceray, parr. de Marigné, par succession
de Clément de Saint-François, son père. L'aistre de Vau-
Coulombeau en relevait alors. - — En i66G et en 1673 , aveux
par Lu le Boult , aliàs Bouliz T M.e des requêtes ordinaires
du Roi , pour les t, seign. de l'ercé , Roncere et de Marigné.
* — Autre, en 1720, par J.-B. Amador le Masson , sieur
de Trêves , colon d'infant. , cessionnaire de son frère Fr.
le Masson des Babines , chan. de la cathédrale du Mans ?
pour les terres du Ronccrav et de Marigné. rzn En i34i •>
i3cj3 et i4-$9 , aveux par Guill. de Bcrrangicr, par Guill.
de Pont et par Jean Hameltes, écuyer, sieur de la Roche-
Mayet , au nom de Blanche Carelle , sa mère , pour l'her-
Lergemenl ( hahergement ) de Berçay. =z Aveu , en i3g3,
par Guill. de Vcndostnois , et, en i4-o2 , par Jeanne, sa
Veuve, pour l'herbergement de Haute- Perche , même
paroisse de Marigné. Le Ronceray , situé à 1 k. 1/2 à VU.
du bourg, est un vieux château accompagné de tourelles à
ses deux extrémités , et entouré de douves , où mourut, le t2
juin 1772 , le baron d'Ouglas ou de Douglas , qui fut nommé
MARIGXÉ. 23
membre associe du bureau d'Agriculture du Mans, lors de
sa fondation ( v. t. Il] , p. 4.84 ) ■ il appartient aujourd'hi à
M.lle Gilbert des Arcis. Vau-Con!ombeau , llaulc-Perche
et Bercé , sont des fermes aujourd'hui.
HIST. civ La commune de Marigné , alternante à la petite
contrée: du Belinois ( v. cet art. ), n'a jamais été réputée faire
partie de ce territoire , la seigneurie de Bclin , dont la mou-
vance s'étendait sur un si grand nombre de paroisses , n'en
ayant jamais eu dans celle- ci.
Comprise, en 1790, dans la romposition du canton du
Grand-Lucé , une loi du 12 fructidor an V ( 29 août 1797 ) ,
ordonna que la commune de Marigné fût réunie à celui
d'Ecommoy , à partir du i.er vendémiaire (22 septembre)
suivant.
L'aumôneric- maladrerie du Gué de la Fougère, située
dans cette paroisse , sur la rive gauebe de la petite rivière
d'Aune , à 1 k. 7 b. S. O. du bourg , fut unie à l'Hôlel-Dicu
de Cbâleau-du-Loir , en 1096, par un arrêt du Conseil
d'état.
En i835, le Conseil municipal vote , pour l'exercice i834,
une somme de i5o f. pour la Iccation d'une maison d'école ,
et une autre de 200 f. pour le traitement d'un instituteur
primaire.
L'abbé Bernardin de Saint-François , doyen de l'église du
Mans et abbé de Grammonl ( v. ce mot ) , naquit à Marigné ,
où il fut inhume dans l'église, en i58ï. Il serait possible que
le chancelier Robert le Maçon , et l'abbé le Maçon des
Robines , qui étaient évidemment de la même famille ,
eussent, vu le jour à Marigné , quoique on les dise nés à
Châleau-du-Loir. ( V. ces trois noms a la biographik. )
aktiq. De nombreux tombeaux en grès coquiller ayant
clé découverts dans le voisinage du territoire de Marigné
( v. l'art, mayet ) , il est probable qu'il en existe également
sur cette commune , où ont été trouvées des médailles ro-
maines à l'effigie de L. Sepiimius Severus Perl. Aug.
hyprogr. La rivière d'Aune prend sa source sur le ter-
ritoire de Marigné , «à 2 k. au nord du bourg, près duquel
il reçoit le ruisseau Durand , prenant également naissance
à 2 k. E, jS. E. du même bourg. Elle arrose le territoire d'est
à ouest , sur une étendue de 4 à 4 k« 1/2. Le ruisseau le
Rruant prend également naissance à son extrémité S» S. O. ,
et la limite au S. G.,sur une étendue de 2 k.; et celui de Cha-
bosson a sa source aussi sur la limite E. , mais s'éloigne du
territoire pour couler à l'E.N. E. Le Rhône n'a ni sa source ,
ni son cours sur Marigné. — Moulins : Neuf, près le bourg -l
a4 MARIGNÉ-
Loup ; Morand 1 sur l'Aune ; Mélier , sur le ruîssseati
Durand ; tous à blé.
géol. Sol extrêmement montueux , agresle et coupé ;
les côleaux du Buisson , du Bois de Launay , et plusieurs
autres ayant de 25 à 35 met. d'élévation. — Terrain secon-
daire , offrant le calcaire jurassique , le tufeau , les marnes
blanche et jaune ; caillouteux et sablonneux dans quelques
parties.
Cadast. Superficie totale de 3352 hect. 4^ ar. , se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour., 1 363 h. 4-8 ar.
12 cent. ; en 5 cl. , évaluées à 8 f . , i4 f- 8o c, a5 , /hi , 5o f.
— Jardins , 48-84-86 ; 2 cl. : 5o , 63 f. — Avenues , o -34-
80 ; à 5o f. — Vignes , 1 2-08-48 ; à 5o f. — Près ,
i85-48-i8 ; 3 cl. : u5 , 57 , 95 f. — Patur. , 34 54- o :
2 cl. : i3, 22 f. — B tailiis et futaies, châtaigner. , 67-
35-5o ; 2 cl. : 12 , 2 3 f. — Pinièr. , 198-89-60 ; 2 cl. : 6 ,
11 f. ■ — Landes, 228-58-20 ; 2 cl. : 2 , 4 f. — Et., douv. ,
mar. , o-2o~4o ; à 5o f. — Superf. des bâlim. , 15-74-71 'r
a 5o f. Ohj. non impos. : Foret royale de Bersay ( partie ) ,
maison du garde comprise , 1 105-91-80. — Egl. et chapelles,
cimet. , presbyt. , 0-72-20. — Bout, et chem. , 88-07 7^*
— Biv. et ruiss. r 2-1Ô-60. = 53i maisons , en 7 cl. , de 9
à 75 f. — 4 moulins , à 66 , i5o , 200 et 240 f.
Revenu impos. ! Prop. non bâties, 54,079 f. 60 c. ) ^m j. 6o c>
r ( bâties, 9,579 » j
CoiSTRiB. Fonc. , 6,6i5 f . ; personn. et mobil., i4s4 f« î
port, et fen. , 4*o f. ; 67 patentés : àv. fixe, 45 1 f- 5o c- 1
dr. proport. , 91 f. 27. Total, 858i f. 77 c. — Perception
d'P^commoy.
CULTUR. Superficie de nature très- variée , depuis l'argile
jusqu'au sable pur, dans laquelle les céréales sont cultivées
dans la proportion de 20 parties en froment , i4 en seigle ,
27 en méteil , 10 en orge , 23 en avoine , 4 en sarrasin et
mais; produits de beaucoup insuffisans pour la consom-
mation des babitans. On cultive, en outre , chanvre , trèfle ,
pommes de terre , cil rouilles , légumes. — Prés de qualités
variées ; vignes en voliers ; noyers , maronniers , une grande
quantité d'arbres à cidre. Beaucoup de bois , dont partie de
Ju foret de Bersay, en exploitation pour charpente , ouvrages
divers et pour brûler. — Peu d'élèves de chevaux; beau-
coup plus de bêtes à cornes , vendues comme tau rai lie s
( jeunes vaches et jeunes taureaux ) ; un petit nombre de
moulons et de chèvres ; engraissage de beaucoup de porcs ;
un assez grand nombre de ruches. ^— Assolement triennal ;
MAROLLES. a5
20 a iî5 charmes seulement , dont un lien au plus traînées
par les chevaux seuls , le surplus par bœufs et chevaux.
— 21 fermes principales \ un très-grand nombre <le bor-
dages el de maisonnics, la plupart réunis plusieurs ensemble ,
formant ;5 hameaux , dont les principaux sont indiques à la
population. — En 1761 et 176^, le baron de dOuglas ,
cité plus haut , publia plusieurs écrils sur les défrichement et
les écobuages mis eu pratique, par ses soins, dans la paroisse
de Manqué. (\ . son art, a la BIOGRAPHIE .) — Fréquentation
(\c<> marchés d'Ecommoy , de Lucé el de Cliàteau-du-Loir.
imh'sth. Extraction du lufeau , sur plusieurs points, au
moyeu de puiis. Fabrication d'un petit nombre de pièces de
toile.
ROUT. ET en. m. La route royale n.° i58, de Tours au
Mans , limite et traverse le territoire , du sud à l'ouest ,
pendant un trajet de 4- k. 1/2 au plus. Onze chemins vicinaux
reconnus, de i.rc classe, dont les principaux conduisent:
1." du bourg à la route, dont, il vient d'être parlé ; 2.0 à
Ecominoy ; 3.° a Chàleau-du-Loir ; 4-.° à Mayet ; 5.° à
Pruillé-l'Eguillé et à Jupilles , par la foret ; G.0 à S.-Mars-
d'Outille ; ;.° , 8.° el 9.0 , au Grand-Lucé
Hxuir. 11 LILUX Rlmarq. Comme babilations , îc Ron-
ceray , à M.,,c Gilbert des Arcis ; sous le rapport des noms :
Monlruber , Haute-Perche , le Cimetière, les Porles, la
Barre , la Forlerie, les Forges ; la Cbouanière , le Plessis j
les Bougrières , la Roche , le Hocher , Pierre-Bise ; Beau-
mortier , la Buauîé , le Ruisseau ; Bouer ; Beauvaîs , Bute-
Fouquerai ; Je Buisson, leBoulay, PEpinay, le Léard , la
Brosse, la Cbenerie , les Dcux-Chënes , le" Pin.
ÉTABL. plbl. Mairie , suecursaie , instituteur et institu-
trice primaires; débit de tabac, au hameau de Laillé. —
Bureau de poste aux lettres, à Fcommoy.
MAROLLE , S ; MEROLES ; Marollum ; de mare , petit
marécage; commune Cadastré:: , du cant. , de Tarrond. , et
«à 3 k. 1/2 E. i/4-S. de Saint -Calais ; à 4.7 k. E. i/^-S. du
Mans ; jadis du doyenné de Saint- Calais , de l'archie. de
Montfurt, du dioc. "du Mans, et de Pelecl.de Châleau-du-
Loir. — Dis!, lég. : 3 , 53 kilom.
Di-iCKip. Bornée au N., par Saint-Calais , et par Rahay ;
à TE. , par Sargé ( Loir et-Cber ) ; au S. , par Savigny-sur-
Braye ( L.-el-Ch. ) ; à PO. , par S.-Calais ; elle a ia forme
d'un pentamètre irrégulier, se rapprochant de celle d'un
croissant , dont la partie concave est à lest , et celle convexe
à l'ouest : ses plus grands diam. sont du N. au S. , de .r» k.
i/a ; de l'E. à PO., de 3 k, i/3. Le bourg, situé vers la
26 MAROLLES.
partie centrale «lu territoire, tirant, un peu à l'O. S. O. r
touchant la nouvelle route de S.-Calais à Vendôme , se
compose d'une trentaine de maisons , rangées au S» et à l'O.
de l'église Celle-ci, à ouvertures cintrées, à clocher en
flèche , n'a rien de remarquable ; le cimetière y est attenant
du côté sud , clos de murs à hauteur d'appui.
popul. Portée pour cg feux sur les étals de l'élection ,
on ne lui en compte que 89 actuellement , se composant
de 435 individus qui se partagent , à-peu-près , en nombre
égal pour chaque sexe , dont i45 dans le bourg.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 , incl. : mar. , 3j ; naiss. ,
i35 ; déc. , 87. — De i8i3 à 1822 : mar. , 38; naiss. . i3i ;
déc. , 69.
hist. ECCLÉS. Eglise sous le patronage de S.-Jean Porte-
Latine ( et non S.-Jean-I!aplisle , ylnn. de la Sarthe , 1827-
125 ); assemblée le dimanche le plus prochain du 6 mai.
La cure , estimée 1,000 1. , était à la présentation de l'abbé
de S.-Calais , comme le fait, voir le passage suivant du censif
de celle abbaye , dressé en j3qi. « Ledit abbé est doyen et
archidiacre en la ville et paroisse de M 'croies , et y a droit
de visilation , de procuration et de cognaïssance de toute
justice d'église , comme peut avoir le grand doyen du Mans
en son doyenné. ( V. l'explication de ces droits, à l'histoire
ecclésiastique de l'article saiist-c.ALAIS. ) Ledit abbé a le
patronage de l'église , prend , en toute la paroisse , les
dîmes de blé et de vin , excepté des vignes au preslre ( curé ),
auquel il rend , pour son gros et novales , chacun an , 2
sexliers de froment , iG de seigle cl 8 d'avoine , mesure de
S.-Karlès , et 2 charretées de paille, sur lesquelles ledit
preslre doit paver l'église. — I/em , ledit preslre prend toutes
les premières oblalions en ladite église el paroisse, cl en fait
audit abbé 10 s., a cause des prémices. — //. , ledit, abbé
a certains lerrages en ladite paroisse, dans toutes les terres
de la Millelière et du Pelil-Coudray ; a quelques exceptions
près , dans celles des Grand es- Brières et. des Touschcs , qui
sont au secrélain ( sacristain ) de ladite abbaye ; dans celles
de la Masuerie { Masurerie ) , des Millelières , du Pcl.it-
Morlier. »
Il avait de plus , dans ladite paroisse , les moulins à
blé et à draps de Boçay ( Rossai) ; une métairie audil lieii de
Roçay , celles de Massarl , de la Frominière , la Pclite-
Miïletière , la Barre , la Ferrière , les Grands - Morliers ,
la Demonnière , la Sauceric , la Borde de Bourdigale , etc.
Roçay ou Hossay , par exemple, fui. affermé, en i3i4 »
pour 12 1. de rente el deux pourceaux , à choisir dans
MAUOLLES. il
la porcherie du lieu , chacun an , jusqu'à 9 ans , » et tant y
a tous gros avoir de moi. »
Une discussion salant élevée avec lVveque du Mans,
alors Jean d'Hierrai , cr l'abbé de S. -Calais , au sujet des
droits de juridiction ecclésiasliquc , l'évoque reconnut, par
un accord de l'année i4-/f3, le droit qu'avait celui-ci d'exercer
dans la paroisse , les fonctions d'archidiacre et de doyen , et
celles d'official. ( V. l'art. s\int-c.al\is. )
On lit , dans l'aveu rendu en i4.65 , pour la chalcllenie de
S. -Calais , à Jean de Jîourbon , seigneur de la baronnie de
Montdoubleau : « Le curé de Marolles tient de moi en garde....
Je presbytère cl appartenances dudit Marolles. »
Nous citons , à l'article Saint-Calais , une sentence rendue
par un curé de Marolles , nommé Grassin , comme officiai
de l'abbaye dudit Sainl-Calais. i
Une ordonnance royale du i3 juin 1821 , autorise l'accep-
tation du legs fait à la commune , par le sienr Ballin , du
presbytère et de ses dépendances , estimés 4»ooo f.
HIST. FF.OD. Les droits seigneuriaux , sur la paroisse de
Marolles , appartenaient comme ceux curiaux , à l'abbé de
Saint-Calais , ainsi qu'on le voit dans le censif déjà cité :
» Ledit abbé est seigneur de Ja ville de Merolles, hors
chemin , et y a haute justice sur les habilans , qui doivent
cens , corvées et aller aux moulins de Uoçay , et ycclle
terre de Merolles et appartenances , de la fondalion ancienne
de l'abbaye , tenus sans moyen en garde royale du comte du
Maine ; et a charrois ès-dites métairies qu'il tient comme
cs-cellcs qui sont tenues de lui , c'est à savoir chacun an
aux bois , aux foins et aux vins en la chaslellcnie. lUm , le
blé de herage , arrenage , cens et moulonaige et corvées,
si comme il est contenu au rôle nouvel ( nouveau ) des cens.
//. , il a en la paroisse un menoir ( manoir ) , appelé Roçay ,
et une métairie et une borde ou la fuie que soûlait tenir
anciennement du prieur de cloistre , avec plusieurs autres
choses et rentes , sur quoi ledit prieur était tenu faire es-
jours de recréations l'an au couvent à ses dépends et pourvoir
les malades moines , et payer les saigneurs ( chirurgiens ) et
tenir en état lesdits héritages , etc. » Il avait encore un
grand nombre de rentes et cens féodaux , tant en argent qu'en
corvées , sur différentes portions de la paroisse.
Dans l'aveu , cité plus haut, rendu en t£65 , pour la châ-
tellenie de S.-Calais , on lit encore : « Jehan Guiberl, l'aîné ,
foy et hommage simple , de 2 s. et 6 d. , chacun an , au ]o\\v
de l'Angevine, et loyaux aydes , pour raison de sa métairie
^8 MAROLLES.
et appartenances de la Fontaine , sise en la paroisse âc
Marolles ».
Un rôle des nobles contribuables au ban et arrière-ban
de la province du Maine , dressé en i63o, , fait mention,
sous le n.° 4.01 , d'un fief appelé le Mont, qui n'est plus
qu'une ferme aujourd'hui.
Hii>T. c:v. Vole par le Conseil municipal , en i833 , pour
l'exercice i834 , d'une somme de 200 f. , pour le traitement
d'un institeur primaire.
HYduogr. La rivière de Brayc limite la commune , au S. S.
E. , sur un espace de 1 k. au plus ; le ruiss. des Caveaux , qui
coule d'ouest à est , pour aller s'y joindre , la limite sur un
espace à peu-près semblable , au sud. — Moulin à blé de
lias-Rossev , sur la Brave. — Une ordonnance royale du 10
avril i83i , autorise le sieur Gager , propriétaire, a ajouter
une seconde roue à ce moulin.
GiiOL. Sol monlueux , terrain secondaire , offrant des
marnes blanche et jaunâtre , qui s'exploitent à une assez
grande profondeur : de l'argile ferrugineuse , employée aux
briqueteries de S. Calais
Plant, rar, Lamium amplexicaule , Llis. ; Saponaria offi-
cinalis , lin.
Cadast. Superficie de i2i5 hect. 46 ar. 8 cent., se sub-
divisant ainsi : — Terr. labour. . 1 i34 h. 08 ar., 00 cent., en
5 cl. : évaluées à 4 ? 8 , i5 , 24 et 3o f. — Jard. , 10-07-51 ;
3 cl. : à 3o , 4-o, 4-8 f- — Vergers , 0-77-40 ; à 27 f. —
Prés, 2i-66-5o;5 cl. : 8 , i5, 3o , 4° -> 4b. — Pâtur. et
Pàtis , 2-i4-6o ; 2 cl. : 4 1 6 f. — li. taillis , 4-2 5-3o ; 4
cl. : 6 , 10, i5, 18. — Terr. incuit., i-iT-20; à 3 f . —
Mares , o-3j-2o ; à i5 f. — Sol des propr. bal. , io-4o-oi ;
à 3o f. Obj. non imp. : Egl. , cimel. , presbyt. , o -3i-f6. — ■
Chemins, 2g-6(>-5o. — Riv. et ruiss , o-58-2o. zzz 97
maisons , en 7 cl. : 17 a 4- f ■ ■» 32 à 8 f. , 29 à i5 f. , i3 a 25
f. , 4 à 35 f. , 1 à 5o f. et 1 à 64 f. — 1 moulin à eau , à 34o f.
v» • f prop. non bâties , 20 âi$ f. 20 c. ) r f
Revenu mipos. | P_£ L5ties » ^g J* j 22, .06 f. 29 c.
CONTR'B. Fonc. , 2,717 f. ; personn. et mobil. , 199 f . ;
porl. et fen. , 74; '2 patentés : dr. fixe, 87 f. ; dr. proporl. ,
38 f. 16 c. Total , 3,n5 f. 16 c. -— Perception de S.-Calais.
crLTLR. Superficie argileuse , généralement ; sablonneuse
cl caillouteuse , sur quelques points ; passablement fertile : on
y cultive en céréales , froment et orge , 9 parties de chaque ;
seigle et avoine , 1 i de chaque ; méleil , 8 ; chanvre ,
réussissant médiocrement; pommes de terre ; prés naturels,
MAUOLLÊS-LES-BRAÏJLTS.
29
tle médiocre qualité ; trèfle , luzerne , sainfoin , etc. ; peu
d'arbres à cidre. = Un petit nombre ('/élèves <!e chevaux et
<le bêtes à cornes ; nn assez grand nombre de porcs et
surtout <!c moutons; quelques chèvres, — Assolement qua-
driennal ; 38 charrues , dont 19 entières , c'est-à-dire ,
servant pour une seule ferme; le surplus se subdivisant par
moitié et quart ; traînées partie par chevaux seuls , le reste
par bœufs ou vaches et chevaux. — 22 fermes principales ;
•jq bordages , dont plusieurs reunis dans trois hameaux. =
Fréquentation des marchés de S. -Calais , de Montdoubleau
et de Monloire ( Loir et Cher ).
IKDîj.sth. Il se fabrique quelques pièces de cotonnades qui
se vendent à BeSSC. ( \ . CCI ail. )
BOUT. 1.1 CHtM. La partie de ia roule royale n.n 1 5j , du
Mans à Blois , par S. Calais et Vendôme , traverse la com-
mune de Test au sud-esl , en passant près le bouiy.
HABIT. ET LIEUX REBIARQ. La Croix , maison bourgeoise,
à 1 k. au nord du bourg , à M. Beaussier. Sous le rapport
<Jes noms , outre ceux déjà cités : le Pignon-Vert , les
Cran nés , les Minières, la Ferrière , la Rocherie, les
Touches; les Mortiers, la Fontaine aux-Braulls ; la Borde
du Puv ; les Bruyères , Jes Cormiers , les Oliviers , la
Boulaye , la Brosse , la Borde des Hêtres, etc.
établ. PUBL. Mairie , succursale , instituteur primaire.
— Poste aux letlres , à Saiul-Calais.
MAROLLES-LES-BKAULTS ( Ca>ton de ), de
rarrond.de Mamers , compris entre le i.cr degré 54 min.,
et le 2/ d. G m. 1/2 de longitude ; et entre le 48.e d. 1 1 m. ,
et le 4^-e d. 20 m. de latitude ; se compose de 18 communes
ou anciennes paroisses, dont les noms suivent :
* Avesnes ,
* Congé-sur-Orne ,
* Courgains ,
Dangeul ,
Disse-sous-Baîlon ,
* Lucé-sous-Ballon ,
Maroiles-les-Braulis, chef-
lieu ;
* Meurcé ,
Mezières-sous-Ballon ,
Ce canton qui, d'après l'organisation de 1 79 r , faisait
partie du district de Mamers , ne se composait alors que de
7 communes , dont une , celle de Dangeul , comprenait 2
paroisses , s'est trouvé augmenté de toutes celles dont les
* Moncé-en-Saosnois ,
* Monhoudou ,
* Nauvay ,
* Nouans ,
Peray ,
Ponlhouin ,
* René ,
S.-Aignan ,
* Toisné.
3o MAKOLLES-LES-RRAIJLTS.
noms sont procédés d'une astérisque , par l'arrêté du i3
brumaire an x, dont la i.re , la 3.c et la dernière du canton
de Courgains ; celle de INauvay du canton de S.-Côme , tous
deux du district de Mamers ; les 2.% 4«e * 5.e , g.e et 10. e du
canton de Vivoin et du district de Fresnay ; ces trois cantons
supprimés par cette dernière organisation.
Borné au N. et au N. d'E. , par le canton de Mamers ; à
TE. , par celui de Bonnétable ; au S. , par celui de Ballon ;
à TO. , par le canton de Bcaumont ; et au N. N. O. , par
celui de S -Patern ; sa forme est celle d'une pyramide tron-
quée et renversée , ayant par conséquent, sa base au nord,
de 16 k. de côté à cette base, i3 du côté ouest, 12 a l'est ,
et 1 1 au sud : le chef-lieu se trouve placé , à 2 k. environ ,
vers l'est , du centre du canton. Sa limite la plus rapprochée
du chef-lieu d'arrondissement , qui est celle nord , en est
distante de 6 k. ; et la plus éloignée , qui est au sud-ouest ,
de 2 1 k. ; la limite la plus rapprochée du chef-lieu de dé-
parlement , qui est également au sud-ouest , en est distante
de 22 k. ; et la plus éloignée , au nord , de 33 k. — Super-
ficie de i84kilom. , ou de 18,4.00 hectares environ.
POPULAT. De i6,33o individus , suivant le recensement de
de 1825, et seulement de i5,8i6, suiv. celui de 1827,
répartis en 3274. feux, compren. 7674 indiv. mal., 8172
femelles. — Augmentation de populat. depuis 1804, 1680
indiv. , ou un peu plus de 179e. — - La superficie du canton
étant de 184 kilom. , c'est 86 1 i/o/2es indiv. , par k. carrés.
Mouv. dêcenn. De 180^ à 181 2 inclusiv. : mariag. : 1287 ;
naiss. , 4^49 î déc. 4n6. — Prod. de chaque mariag. , 3
4/3oes. — Excéd. des naissanc. sur les déc. , 433 ou i/ioe
environ. = de i8i3 à 1822 , inclus. : mai*., i3o5 ; naisss. ,
4967 ; déc. , 3069. — Prod. de chaque mariage, 3 i3/i6es.
— Excéd. des naiss. sur les déc. , 1898 ou 2i/55es.
C03TMB. Foncier, 96,585 f. ; personn. et mobil., 7^56 f. ;
port, et fen. , 2,54i f . ; 206 patentés : dr. fixe , 1, 124 f. ; dr.
proport. , 670 f. 23 c. ; total , 108,676 f. a3 c , ce qui fait
6 f. 85 c. 9/1 ies environ par individu , à quoi il faut ajouter
3 f. 89 c. 7/1 ies environ additionnels, total 10 f. 75 c, ce
qui est probablement et doit être en effet le taux le plus
élevé du département , en raison de la nature productive
du sol. — Six percepteurs sont chargés du recouvrement
de ces impositions , dont cinq ont leur résidence dans le
canton.
Du 2.e arrond. électoral, celui de Mamers, avant la loi
du 19 avril i83i ; du 7«e arrond. ou 2.e subdivision de celui
de Mamers , depuis ladite loi ; le canton de Marolles a fourni
MAItOIXES-LHS-RRAULTS. 3i
\c nombre d'électeurs et de jurés ci-dessous, avant. celte loi.
Voir à l'art. SARTHE (département), le tableau de ceux
produits par l'effet de ladite loi du ig avril i83i.
JURÉS. ELECTEURS
d'arronil. de departs
Pour 1 8a8 , et élections de novemh. 1827, 3q 5- 3
id. , élections partielles de 182& . . » au >»
i8-2() 28 'iy 4
i83b 34 33 5
i83i 34 33
Pour la dernière de ces années , les collèges de dépar-
tement n'existent plus.
hydkogr. Les cours d'eau principaux du canton, sont en
partie ceux du eanlon de Mamers , les petites rivières d'Orne-
N.-Et , et de Dive , se dirigeant du nord-est au sud-ouest ,
et le ruisseau des Moines ; auxquels il faut ajouter ceux de
Gravé , de Malherbe , de Hunau et d'Orlon , qui ont leurs
cours du nord au sud. Jl existe plusieurs étangs, dont les
principaux sont celui de Guéchaussée , les marais de Saosne ,
etc. — 12 moulins à blé , établis sur ces différens cours
d'eau ; un moulin à vent.
geol. Terrain plat et découvert dans la partie septen-
trionale , plus couvert et ondulé dans celles est et sud ;
constituant une partie de la plaine du Saosnois , appartenant
à la formation jurassique moyenne , décrite , sous le nom
(YOolithe de Mamers, à l'article de ce canton ( t. m , p. i5n
et suiv. ). Le calcaire qu'il produit contient, sur plusieurs
points du territoire cantonnai , de nombreux débris de
fossiles , et s'exploite pour la bâtisse et la chaux. Le terrain
de l'extrémité sud , sur la rive gauche de l'Orne , offre un
calcaire fort riche en espèces fossiles ( v. l'art, saint-
AlGNATSi). La marne se rencontre sur quelques points, prin-
cipalement à l'extrémité S. S. O. du territoire ; le grès fer-
rifère, à l'extrémité nord. Une fontaine minérale ferrugineuse
est indiquée à Dangeul : nous n'avons pu encore nous
assurer, comme nous l'espérions, en écrivant l'article de
la première de ces communes , de la véritable nature de son
eau qui , du reste , ne paraît pas douteuse ; nous l'in-
diquerons à l'article Saosnois.
dîvis. des Ttrin. Ce canton n'étant pas encore cadastré ,
uous ne pouvons donner les contenances ci - dessous
qu'approximativement.
Terr. labour. , i3,8i2 hect. ; jard. , 272 ; prés , pâlur. et
pâlis , 3190 ; bois fut. et taill. , 280 j landes , i n ; étangs ,
32 MAK0LLES-LES-ER4ULTS.
Go, ; saperf. des bâtim. , irg ; chemins , 4/5 ; riv. et rnîss. f
62 ; lotal , i8,4oo hect. = 325o maisons , dont 12 châteaux
et grandes maisons bourgeoises; 12 moulins à eau, à blé ,
et 1 à vent ; 2 fourneaux a chaux et à brique.
CULTUR. Superficie se subdivisant, quant à la nature agri-
cole , i/4 en terr. argileuses , fortes et difficiles à cultiver ,
dans les parties basses avoisinant les cours d'eau ; j/4 ar-
gileuses; i/4 argilo calcaires; 3/ 1 6CS argilo-crayeuses : ces trois
dernières espèces constituant la plaine; enfin, i/iGe sa-
blonneuses, dans les parties élevées. La partie arable des
bonnes terres y est généralement meuble et légère, ayant
jusqu'à 1 m. i/^ à 2 m. de profondeur. La culture des céréales,
presque exclusive dans ce canton , qui lui est particulièrement
propre , et qui le lait considérer comme le principal grenier
du département , y a lieu dans les proportions de 4G parties
de froment et d'orge , contre i3 seulement de seigle et
d'avoine. Dans les bonnes années, l'exportation# réelle des
grains peut donner de 35o à 3 75 mille f. de produit , ce qui ,
au prix moyen, suppose une exportation de i5 à 16 mille
hectol. de froment, et i4 à i5 mille hectol. d'orge.
Dans les mauvaises années , au contraire , que les ouragans ,
le ver du hanneton appelé turc , et l'insecte lui-même ,
rendent trop fréquentes , il y a insuffisance de grains pour
la nourriture des habitans et l'engrais des bestiaux : on y
supplée par des importations d'orge, qu'on lire ordinairement
du Poitou. On cultive , en outre , dans ce canton , beaucoup
de chanvre ; du trèfle, pour prairie artificielle et pour graine ;
peu de sainfoin, celte plante légumineuse y réussissant mal; de
la vesce , des jarosses , des pommes de terre, etc. — Prés
de première qualité , sur les rives de l'Orne et de la L>ive.
Points de massifs de bois importans : l'essence la plus géné-
rale des différens bouquets qui y sont disséminés , est le
chêne : le pin maritime n'y a été planté que récemment , et
sur un seul point , dans une lande inculte jusqu'alors. Une
partie du terrain étant peu propre à la culture des arbres, ceux
à cidre n'en fournissent que de médiocre qualité. Les espèces
cultivées , qui le sont un peu moins abondamment que dans
beaucoup d'autres cantons , sont , en pommiers : Aigre-doux,
Arriéré, Ameré-doux et roux , Barbou , Bois- Droit , Doux-
Vert , F requin marbré , Jumeau , Longueraie , Martrange ,
Ribé , etc.; en poiriers : Boursier, Carisis blanc et brun,
Chien blanc ou Vérard , Chien roux , Ecot , Judas, Jumeau,
Rondeau, Rouge- Vigne. — Assolement triennal, presque
général; le quadriennal , dans les petites fermes; et même
la culture alterne sans jachère , adoptée par un petit nombre
MAROLLES-LES-BKAUL.TS. 33
de cultivateurs. Fermes de contenances égales , si ce n'est
supérieures, à celles du canton de Maincrs ( III- iG3), de 35
à 60 bec tares communément; 80 à 100 hect. , les plus
grandes; quelques-unes même au-delà ; i5 à 35 hect., les
bordages : plusieurs métairies sont affermées jusqu'à 8 et 10
mille fr. de revenu. Ouelqucs nièces de terres ont de 1 1 à tf>
hect. ( 25 a .35 journaux ) de contenance, ce qui est fort
rare dans le département* Labours à la charrue , dont on
compte près de 700, traînées, les deux tiers par 2 ou 4
bœufs et un cheval ; le surplus par des chevaux seuls. —
Emploi , pour engrais, des fumiers animaux , de la marne ,
t\<'s compôts de gazon , des curures de fossés , ele. , avec la
chaux , dont le prix élevé , en raison de la cherté du com-
bustible , rend 1 usage peu général.
Elève d'un assez grand nombre de poulains , dont il se
vend de ^.à S cents par an , aux foires de Morlagne ( Orne )
et ailleurs ; les chevaux de travail , forts et un peu lourds ,
sont ordinairement de race bretonne ; de mêmes que les
bœufs , employés au travail , sont tirés du Poitou , on ne sait;
pourquoi , la qualité du bœuf manceau étant estimée : ou
engraissse de 200 «à 25o de ceux-ci , chaque année. On élève
peu de taureaux , mais de 4 à 5oo génisses , vendues à un an ,
et autant à deux ans , sous le nom de taurailles ; les veaux
mâles sont livrés aux bouchers , peu après leur naissar.ee ;
les vaches de service , nourries dans le canton , sont de taille
moyenne , ce qui est le caractère de l'espèce mancelle , mais
bonnes laitières. Les moutons , qui prospèrent peu sur ce
territoire, sont aussi tirés du Poitou, pour la plupart : on
les engraisse après la récolle , soit pour la consommation du
pays , soit pour être menés et vendus à Poissy , pour celle de
Paris : les agneaux femelles qu'on y élève , ne sont pas
gardés plus d'un an. On élève aussi un grand nombre de porcs
qu'on engraisse, pour l'approvisionnement de la capitale : ce
genre d'industrie est , comme dans tout le département ,
l'une des principales ressources du cultivateur. Chaque fa-
mille de bordager ou de maisonnier , nourrit au moins une
chèvre ; on rencontre aussi quelques ruches chez tous les
cultivateurs , quoique les abeilles prospèrent assez peu dans
celte contrée.
La réputation de fertilité du canton de Marolles , y attire
un grand nombre de mendians de ceux environnans , surtout
dans les années de cherté et de rareté des grains , ce qui ne
laisse pas quelquefois d'être un fléau très-onéreux pour les
cultivateurs. Cependant et malgré sa méthode ancienne de
culture , diaprés laquelle la jachère entre toujours pour un
iv 3
H MAROLEES-EES-RRAELTS.
tiers clans les rotations , méthode que , d'ailleurs , les plus
savans agronomes , que l'esprit de système n'aveugle pas ,
déclarent aujourd'hui ( Encycl. de V Agrir. prat. ) être la seule
praticable sur certains sols argileux , Je pavsan y est le plus
aisé, le plus riche même du département; les fermes y sont
garnies assez souvent de plusieurs charrues , ce qui est rare
dans la Sarthe ; les chevaux , les b stiaux , de plus belle
qualité et en meilleur embonpoint ; la mise du fermier , son
ameublement , plus somptueux que dans les autres cantons
du département. On le reconnaît à la couleur brune de
l'étoffe , dont il se vêtit , qui lui donne un air plus étoffé ,
plus cossu , que ne le fait la couleur grise ou baige des
éloffes en usage dans les autres cantons.
Commerce agricole consistant en grains , chanvre , graine
de trèfle 9 cidre , bois ; poulains , jeunes bestiaux ; bœufs ,
moutons et porcs gras ; laine , dont une partie est employée
à la confection d'étoffes fabriquées dans le canton ; fil , cire ,
miel , volailles , gibier , beurre , etc.
indvstr. Fabrication d'environ 600 pièces de toiles de
chanvre , fortes , dites treillis, de ioo aunes de long et de
3/4 de large , les deux tiers vendus à la halle de Mamers ,
le surplus consommé dans le canton ; de quelques pièces de
droguet, fabriquées de commande, pour les particuliers , qui
fournissent la laine. Deux fournaux à chaux et à brique , dont
les produits sont estimés.
foir. et march. Un seul marché par semaine dans le
canton , établi à René. Outre celui-ci , les cultivateurs fré-
quentent ceux de Bonnétable , de Mamers , de Reaumont et
de Ballon.
rgut. et chem. Route départementale , n° n , du Mans
à Mamers , par Ballon , traversant le canton du S. S. O. au
!M. , à-peu-près dans la direction du seul grand chemin qui
y exislât. Tous les chemins vicinaux qui s'y trouvent , tra-
versant des terrains argileux sans fond , y sont excessivement
difficiles à exploiter , et offrent de grandes difficultés pour
leur réparation , la pierre ne se trouvant pas toujours
où elle serait le plus nécessaire , et le bois manquant assez
souvent pour y suppléer par des fascines , qui seraient le
meilleur moyen de réparation de ces chemins.
AN'tty. , MOlstUM. La fameuse et si extraordinaire ligne de
circonvallation , connue sous le nom de Fossés Robert- le
Diable y qu'on croit avoir été construite , dans le 1 i.e siècle ,
par Robert II , comte du Perche , et les buttes ou mottes de
Peray et de Courgains , qui s'y rattachent, ainsi que plusieurs
des forteresses que ce guerrier fit élever le long de ces re-
MAROLLES-LES-BRAULTS. 35
tranchemens , se trouvent , en partie , sur le territoire de ce
caolon. La plupart des églises offrent peu d'intérêt sous
le rapport monumental ; ses châteaux les plus remarquables ,
sont ceux de S.-Aignan , de Cour-Bomer en Monhoudou ,
et de Nouans.
biogr. Il est probable, quoiqu'on ne puisse l'assurer, que ce
canton a vu naître Patry de Chaourccs, seigneur de S.-Aignan,
célèbre dans l'histoire de la province , au i2.e siècle ; Jacques
Hamelin , seigneur de René , évêque de Tulles , confesseur
et aumônier de François I.er ; et Jacques-René de Brizai ,
seigneur d'Avesncs , qui était gouverneur du Canada en 1G87.
On sait que Des Malicolles, jurisconsulte du 17/ siècle, et le
chevalier Lebouyer de S.-Gervais , versificateur agréable ,
y sont nés, le premier à S.-Aignan , le second à Monhoudou.
( V. la BiOGR. )
établ. publ. Une justice de paix, 18 mairies; 1 cure
cantonnale , i5 succursales , y ayant deux réunions, 1 desserte
vicariale ; 1 hospice , avec commission administrative de 5
membres , 1 maison de charité ; 18 écoles primaires votées ;
2 écoles gratuites de filles ; 3 résidences de notaires , 1
d'huissier , 3 d'experts , 1 bureau d'enregistrement ; 5 rési-
dences de percepteurs des contributions directes ; 3 recettes
buralistes des contributions indirectes , 3 débits de poudre
de chasse, 10 déb. de tabac ; 3 bataill. cantonn. de la garde
nationale , présentant un effectif de 1662 hommes , dont
6i3 mobilisables ; un jury de révision. — Service des postes
aux lettres fait parles bureaux du Mans, de Bonnétable, de
Mamers et de Beaumont-sur-Sarthe.
établ. Partic Trois officiers de santé , une sage-femme,
MAROLLES LES BRAULTS ou LES-BRAUX ; et
mieux, comme l'écrit Expilly, Marolles-lez-Beraux; Ma-
roialum , Marolium , Marollœ Braudi, M. Beraldorum ; voir
page 25 , l'étymologie du nom de Marolles : le surnom de
les Braults ou Brauv , paraissant venir de la proximité de
quelque lieu ainsi nommé ? Commune chef-lieu de canton ,
de l'arrondissement , et à 11 kil. 1/2 O. S. O. de Mamers ;
29 k. N. i/4 E. du Mans ; anciennem. du doyenné de Saos-
nois , du grand archid. , dudioc. et de l'élect. du Mans. —
Dist lég. : i4- et 34 kilom.
DESCR1PT. Bornée au N. , par Courgains et Monhoudou ; à
l'E. , par Avesnes et Peray ; au S. S. E. et au S. , par S.-
Aignan ; à l'O. , par Dissé-sous-Ballon et Dangeul; sa forme,
assez régulière , se rapproche de celle d'un croissant , dont
la corne supérieure est très-arronlie , la partie concave
regardant l'O. S. O. Diam. centraux : de 4 k. 3 h. du N»
36 MAROLLÉS-LES-BRÀÏLTS.
au S. ; 3 k. 8 b. <VE. à O.; pîus grands diam. : de 5 k»
3 h. du S. O. au N. E. , et du S. E. au N. O. Le bourg , assez
joli , construit sur la rive gauche du ruisseau le Malherbe ,
à i k. i/2 au plus de distance de ia limite ouest la plus
rapprochée , se compose d'une place formée , en partie ,
par l'ancien cimetière , entourant l'église à l'est, et princi-
pal* ment au sud , et de plusieurs rues , dont la principale se
dirige de l'ouest à l'est. Eglise , dont la porte latérale sud , de
fonne carrée , était ornée de sculptures en zig-zigs et autres ,
rnuiilées ; ouvertures semi-ogives , à l'exception de celles des
branches de la croix , où sont deux chapelles latérales, qui
sont du style flamboyant : l'intérieur , bien décoré , fut orné
de tableaux représentant le sépulcre du Sauveur, et, celui
du maître autel, le baptême de Clovis , dûs, en i688 ,
au curé Engoulvent ; d^un buffet d'orgues , que donna ,
en 1766, Loriot de la Borde, l'un de ses successeurs; et d'une
boiserie à colonnes et à clair-voie, à sculptures élégantes,
du genre gothique. Cloche»* pyramidal , placé sur une tour
percée d'ouvertures allongées et cintrées , simples sur deux
côtés , géminées sur les deux autres. Cimetière hors et à l'O.
S. O. du bourg , clos de haies et de fossés.
popul. De 952 feux , sur les anciens états de l'élection ; de
.^75 actuellement ; se composant de 1060 individus mâles ,
de 1,112 fesn. , total , 2,172 ; dont 4.61 dans le bourg ; 45 à
5o aux hameaux des Fossés-Robert et de Basse-Judée ; £o
à ceux de S.-Symphorien et de la Bruyère ; 35 à ceux de la
Guilonniére et de Vilîenette ; de 25 à 3o à ceux de la Rage ,
Aubeterre , Faubreteau , la Blancherie , la Touche-Corneille,
le Val et le îSoyer. — Augmentation de population depuis
1804 , de 160 individus.
Moiw, deccim. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 176 ;
naiss. , 522 ; déc. i$2. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 196 ;
naiss. , 64-5 ; déc. , 4.09.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Rémi ; as-
semblée ou fêle patronale , le i.er dimanche d'octobre ; une
autre, dite de S.-Sébaslien , le 2.e dimanche de juillet. La
cure, évaluée de 2 à 3 mille f. de revenu, suivant Lepaige ;
de 6 mille , d'après le pouilié du diocèse ; et qui en valait
réellement , dit-on , environ 10 mille , appartenait à l'ab-
baye de S.-^incent du Mans , quoique à la présentation de
l'évêque diocésain , par le don qu'en fit aux moines de ce
monastère , Hugues de MerJai , don qui fut confirmé , en
119!, par Jean I.cr, fils de Guillaume III Talvas « comte
du Perche. L'évêque Geoffroi de Loudon , 1255-1255 , fit
don à la Chartreuse du Parc , lors de son établissement ,
MAIVOLLES-LES-ISRAULTS. 37
d'une rente de 20 1. tournois , à prendre sur celte cure , ce
qui ferait croire qu'à cette époque elle avait cessé d'appar-
tenir aux religieux de S. -Vincent.
Le prieure (h; S.-Svmpliorien , situé à 1 k. , au suil du
bourg , fut fondé , en 1220, , par Mathieu Pallu , , en faveur
de l'abbaye de la Couture , à laquelle il donna , à eet effi I ,
la ville, villa, et où il fut établi. ( V. plus bas HIST. FÉOD. )
Le chapitre de S. -Julien de la cathédrale , possédait dans
la paroisse la ferme des lieichies , de a5û 1. de revenu , qui
devait 12 d de service à la châtellenie du Piessis, à laquelle
était annexée la seigneurie de paroisse.
Une portion de celte commune, appelée les Communaux ,
dépendait alternativement , pour le spirituel , des deux pa-
roisses de Marollcs et d'Avesnes ( v. ce dernier art. ) , ce qui
s'appelait être en tourne ( v. plus bas , HIST. CtV. ).
n;sr. FEOD. La seigneurie de paroisse était une châtellenie ,
annexée au fief du Piessis , situé sur la rive gauche du Mal-
herbe , a 1 kilom. au nord du bourg , dont le château, actuel-
lement en ruines , était défendu par de larges douves. On
prétend qu'un souterrain conduisait de ce manoir à celui de
Vcrdigné , situé à 3 k. 7 h. , à Test , sur le bord de la Dive ,
dans la paroisse d'Avesnes, alors que tous deux appartenaient
aux seigneurs de S.-Aignan. Celle distance et la nature basse et
humide du terrain, ne permettent guère d'admettre celle sorte
de tradition. La terre du Piessis lut donnée, en pur don ,
en i387 , par Colas Daunay , paroissien de Courgains , à
noble homme Guillemin Levayer , « en reconnaissance de
« ce qu'il a été de présent, pour ledit JNicolas Daunay et à sa
« requête , o le Roi notre sire ( Charles vi) , en ses guerres
« de Flandre et de Picardie , à ses dépends. » 11 paraît qu'elle
passa , par le mariage d'une fille dudit G. Levayer, dans la
famille de Jean Leroy , dont en hérita , en i4-53, par suite
d'un partage avec Michel , son oncle , Louise Leroy ( lu
Pwyne , est- il dit dans l'acte ) , fille de Thomas et d'Agnès de
Cieraunay , et femme de Michel Tragin. 11 est à remarquer
que , contrairement à un ancien usage des comtés d'Anjou
et du Maine , relatif à l'héritage des terres nobles , Louise
Leroy est qualifiée d'aînée, dans ce partage , comme repré-
sentant Thomas, son père , vis-à-vis de Michel Leroy , frère
puîné de celui-ci ; ou plutôt cela prouve que le Piessis , donné
par G. Daunay , sous la simple qualification de métairie ,
n'était point, en effet, une terre noble alors, qu'elle ne
Test devenue que par suite des acquisitions qu'y ajouta la
famille Tragin. Jacques de Tragin, chevalier, seigneur du
Piessis et de Cohardon , terre située dans la paroisse de Fyç ?
38 MAROLLES-LES-BRATJLTS.
ayant laisse sa succession obérée , son fîls Georges , aussi
seigneur de Cohardon , encore mineur, fut autorisé à vendre
ses biens , qui furent adjugés par décret , le 2 avril 162g , à
messire Honorât du Bouchet , seigneur de Sourches , et à
dame Calherine Hurault, son épouse. Le Plessis , le Grand
et le Petit Verdigné , paroisse d'Avesnes ; le Grand et le
Petit Léard , paroisse de Dissé-Sous-Ballon, la Cour de Disse ,
et différentes autres terres , firent partie de cette vendilion.
Le fief du Plessis , outre le manoir, dont les fossés étaient
déjà en ruine à cette époque, et les terres qui en dépendaient,
avec droit de banc dans l'église de Marolles , se composait ,
en outre , du moulin de Marolles , de la métairie de la Bre-
tonnière , du bordage de S.-Symphorien , dont une partie
des terres dépendaient du fief de ce nom , etc. — Le -±Z
avril i65q , Jean du Bouchet, Chevalier , marquis de Sour-
ches, grand prévôt de France, et dame Marie Neuclet , sa
femme , vendent à messire Georges de Clermonl , chevalier ,
marquis de S.-Aignan , les biens acquis par son père , par
décret du 2 avril 162g , par conséquent , la terre seigneuriale
<lu Plessis. — Par acte du 2 février 1662 , ledit sieur Georges
de Cïcrmont, vend la terre du Plessis , à réméré pour 6 ans ,
moyennant la somme de 4>ooo 1. , au sieur Jacq. de Gennes ,
procureur à la sénéchaussée du Maine et siège présidial du
Mans. Il paraît que le réméré fut remboursé, ou que le Plessis
fut racheté postérieurement par la famille de Clerrnont ,
puisqu'il est compris de nouveau , avec la seigneurie de Ver-
digné et d'autres terres , dans une vendilion du 3o janv. 1720,
par dame Magdelaine Bitaut, veuve Georges-Henri de Cler-
rnont - d'Amboise , comte de Clerrnont, seigneur de S.-
Aignan, à Charles-Gaspard Dodun , chevalier, seigneur du
Boulay , président de la 4«e des enquêtes au parlement de
Paris , etc. Au fief et domaine du Plessis , avec le moulin ,
le domaine de la Rouerie , le moulin de Gavaux et autres
objets en dépendant , sont ajoutés , dans cette vendilion , la
seigneurie de l'église paroissiale et du cimetière de Marolles ,
avec plusieurs vasseaux et censitaires en dépendant , lesquels
ladite dame de Clerrnont déclare avoir détachés de sa cliâ-
tellenie de S.-Aignan , avec rétention néanmoins de foi et
hommage et de toute justice et juridiction sur icelies choses ,
qui seront tenues et mouvautes de sa châtellenie de S.-Ai-
gnan, sous le nom de fief de Marolles, et assujetties d'un
denier de service envers ladite châtellenie, par chacun an,
avec obligation , par les propriétaires , de faire la foi et
l'hommage, rendre aveu, payer les droits et devoirs; <« lesdites
choses aliénées n'excédant pas la tierce partie de ladite terre ,
MAROLLES-LES-BRAXjLTS. 3q
on ce qu'elle en lient du seigneur de Montdoubleau, son
chef cl seigneur, conformément à l'art. 216 de la coutume
<lu Maine. » Les choses ainsi aliénées par ladite dame de
Clennont , lui avaient été vendues et adjugées , avec la terre
de S.-Aignan, et celle de l'Aubonnièie, par arrêt du parlement,
à litre de reprises , après avoir été saisies sur son mari. —
Le 17 juillet 1720, Georgcs-.)acq. , comte de Clerraonl-
d'Amhoise , colonel du régiment d'Amboise , exerce le droit
de retrait lignager «à l'égard desdits biens , comme fds de la
venderesse et de Georges-Henri , comte de Clermont. Depuis
ce temps , le Plessis est resté dans la famille de Clermont ,
et passa , par licitalion , en 1766 , avec la chatellenie de S.-
Aignan , ensuite de la mort de I).lle Marie -Catherine de
Clermont, à messire Joseph- François Desson , parent et hé-
ritier du côté maternel de ladite demoiselle de Clermont ,
et ensuite, séparément de la chatellenie de S.-Aignan, et
avec la terre de Verdigny dont il relevait , au sieur François-
Charles-Gabricl Desson , fds mineur dudit Joseph-François >
tandis que le fief paroissial de Marolles , que nous avons vu
plus haut en avoir élé délaché par la dame Magdelaine Bilaut,
comtesse de S. - Aignan , resta annexé la chatellenie de
S. - Aignan , qui devint la propriété du sieur Michel-
François Desson , frère aîné de Fr.-Ch.-Gabricl , dont la
veuve et les enfans en sont encore propriétaires acluellemenl.
De ce qui précède, extrait des litres originaux que nous
avons sous les yeux , résulte une possession authentique et
continue de la terre du Plessis , tout-à-fait contraire à ce que
rapporte M. Th. Cauvin {Annuaire de la Sarthe pour 182g-
70 ) , qui a confondu la seigneurie de Marolles avec la terre
du Plessis , ce que n'avait pas fait Lepaige. Celle seigneurie
étant annexée, de temps immémorial , à celle de S.-Aignan ,
c'esl à l'HKT. féod. de cet article qu'il faut avoir recours pour
en suivre la transmission. Comme dans son origine , le Plessis
n'est plus qu'une ferme aujourd'hui.
Il résulte également d'actes authentiques , que P» de
Maulny , seigneur de S.-Aignan , fut reconnu et maintenu ,
en 1 49G et i4-99» c^ans ^es titres et droits de fondateur de l'église
de Marolles , contre cinq fermiers de la paroisse qui , par
transaction, lui payèrent 6 écus , pour l'avoir troublé
dans lesdits droits , et contre le curé Olivier Engoulvent ;
que le même P. de Maulny fut aussi reconnu, en i5o2,
avoir droit de placer ses armes dans ladite église , nonobs-
tant les prétentions opposées de Catherine d'Alençon , coin-
tessse de Laval , dame de Saosnois et de Peray ; que les sei-
gneurs de S.-Aignan ont également droit de litre dans ladite
4° MAROLLES-LES-BRÂULTS.
église , comme fondateurs , malgré les prétentions contraires
élevées , en 16 16, par les sieurs de Tragin , alors seigneurs
du Plessis , qui sont déclarés n'avoir aucun droit de fondation
de la chapelle de N -I). de ladite église , qu'ils réclamaient ;
pourquoi, le 12 janvier 1617, Marie Clutin , dame de S.-
Aignan , traite avec Malhurin Pillard , pour la peinture d'une
ceinture funèbre et litre , à placer autour de ladite église et
de ladite chapelle de N.-D. , à cause de la mort de Georges
de Clermont , son mari. D'où il résulte évidemment que ,
dans l'origine et à cette époque, la seigneurie de paroisse n'était
point annexée au fief du Plessis , mais probablement à celui
de la Grande-Maison , situé dans le bourg , lequel aurait été
possédé alors par les châtelains de S.-Aignan , et donné ou
aliéné par eux plus tard.
On voit par un aveu de i6£3 , et par un autre acte au-
thentique de 1721 , que les habilans de Marolles devaient
aux seigneurs de S.-Aignan , soit directement , comme il est
dit ci-dessus , soit à cause du fief seigneurial du Plessis , dont
ils étaient propriétaires à la dernière de ces époques , dif-
férens devoirs , droits et cens , dont les principaux étaient ::
i.° l'obéissance, pour l'église et le cimetière de ladite pa-
roisse ; 2.0 le cens , pour la maison de l'école , dont l'a
mouvance était h régler avec l'abbé de Tironneau ( v. cet
art. et celui s.-aignan ) , et pour divers biens de la fabrique ;
3.° l'hommage , pour le fief et domaine de Rafcu , appar-
tenant également «à la fabrique.
Suivant un aveu du i.er octobre i643 , époque où les sei-
gneurs de S.-Aignan ne possédaient point encore la terre du
Plessis, fait par Henri de Clermont, chevalier, seigneur dndit
S.-Aignan, à Charles Descoublcau , marquis de Sourdis,
comme propriétaire de la baronnie de Montdoubleau , dont
relevait ladite chatellenie de S.-Aignan , à cause du fief du
Peray* les différens hommagers de la paroisse de Ma-
rolles, relevant de la chatellenie de S.-Aignan, étaient. : i.°
J. du Rouchet , marquis de Sourches , homme de foi , pouç
son fief de la Boucherie ; 2.0 Charles de Jouin , écuyer , h.
de foi , pour son fief de la Rage ; 3.° J. Rindet , prêtre , h. de
f. , pour celui de la Bruyère ; 4-° ^ï-c René des Chapelles ,
preslre , doyen de l'église du Mans, prieur de S.-Svm-
phorien , h. de f . , pour les fief, domaine et seigneurie de
la Cour et bois d'Jiffres , dépendant dudit prieure , et pour
Je manoir et hébergement d'icelui, tout le circuit avec son
domaine en fief, conten. i4o journ. ou envir., 3o hoinmées
de pré , avec l'enclos qui autrefois fut en vigne , conlen. 2
quartiers ; 5.° Jacq. Arragon , prestre , chanoine prébende
MAROLLES-LES-RRAULTS. 4*
de l'église du Mans , pour le lieu des Brèches ; G.0 la fa-
brique de Marollcs , pour le fief, seigneur, et dom. de Rafeu;
7." Marguerite Boisard , V.e Adam Des Champs , pour son
(loin, et métair. des Touches. A celle époque , le nombre
des sujets de ladite châtellenie de S.-Aignan, pour I)iens
situés en Marolles , était de 21 ; suivant l'autre litre précité ,
de 1721 , il était -, à celte dernière époque , de 717. — L'an-
cien manoir de la Touche , dont il vient d'être parlé, silué
à (j heclom. nord-esl du bourg , a été remplacé par une jolie
maison bourgeoise , accompagnée de belles avenues et allées
plantées en ormeaux, tilleuls, etc. Il appartenait, dans
ces derniers temps, a la famille Poisson du Brenil, et a
été porté à M. Démery , propriétaire acluel , par la
demoiselle Poisson , son épouse.
On trouve encore cité , dans le rôle des contribuables au
bâti e! arrière-ban de la noblesse du Maine , dressé en 1 Ci3<j ,
sous les n.os £65 , 4.86 et 5o/h : i.° Flaurant Beaufreard , pour
le lieu et fief Daubcrthe ; 2.0 Anne Leballeur, \ c ( la
lacune existe dans le texte ) , pour son lieu de Poislé ; 3.° et
le seigneur du lieu et domaine du Tronchet , lequel n'est pas
nommé. 11 y avait encore plusieurs autres fiefs dans la paroisse,
outre celui de S.- Sy mphorien , qualifié de ville, villa, de
bourg , etc., dans differens titres , tels que ceux de la Touche-
Corneille , Huloup , le Busson , etc.
Le droit de justice criminelle sur les Communaux, dont il est
parlé plus haut , qui étaient en tourne entre les deux paroisses
d'Avesnes et de Marolles, était exercé par la justice sei-
gneuriale de celle dernière , laquelle était administrée par un
bailly ; l'impôt , au contraire , se payait dans celle d'Avesnes.
Quoique Marolles fût généralement compris dans la cir-
conscription du Saosnois , il ne paraît pas que sa seigneurie
ressortit de ladite baronnic ni du bailla^e de Marners.
HIST. Civ. En 1773 , Laurent Loriol de la Borde , docteur
en théo'og. , curé de Marolles , fonda un hospice dans le
bourg , lequel fut autorisé par lettres-patentes du mois d'août
de ladite année, confirmées par celles de février 1770 : il le
dota d'une maison meublée, de biens ruraux et d'une rente
sur le clergé , produisant un revenu total de 2, 01 5 I. que la
révolution réduisit à 1,1^8 f. L'établissement , dirigé par
trois sœurs , dont une était chargée de l'école, entretenait 4
lits et devait faire apprendre un métier à deux enfans pauvres,
garçon et fille , qui devaient être sans cesse renouvelles a la
fin de l'apprentissage de chacun deux. La diminution des
revenus ayant forcé de supprimer les lits , l'établissement s'est
trouvé converti en une maison de charité et bureau de bien-
4* MAROLLES-LES-BRAULTS.
faîsance , dont les sœurs , au nombre de 4- ? de la congré-
gation d'Evron , se bornent à administrer des secours de
tout genre aux malades , aux pauvres vieilllards et aux autres
nécessiteux , et à faire gratuitement l'école aux jeunes filles
pauvres : les sœurs tiennent un pensionnat , et reçoivent
aussi des externes payantes Une commission de cinq membres
administre cette maison de charité , dont les revenus s'élèvent
actuellement à 1,826 f. 4o c. , par suite des legs et donations
ci-après : i.° en 1806 , par le sieur Marquis-Ducastel , ancien
curé , de trois pièces de terre r contenant 188 ares ; 2.0 dans
un legs fait , en 1806 , par le sieur Lehaut , du tiers de son
mobilier , dont les deux autres légués à l'hospice du Mans ,.
déduction faite d'autres legs à des particuliers , et d'un tiers
également de la propriété de divers autres objets mobiliers ;
3.° en 181 1 , par le sieur Labelle , d'une renie de 7 f. 4o c ,
qu'il offre de faire découvrir ; 4-° en 181 2 , par le sieur
Grignon , d'un pré produisant 60 f. de revenu annuel ; 5.°
en 1820 , par une personne qui veut rester inconnue , de 3 h.
63 ar. de terre , estimés 3, 000 f. ; 6.° par une autre per-
sonne , voulant également rester inconnue , d'une somme
de 1,200 f. ; 7.0 enfin , en 1823 , par les sieur et dame Valin r
de la moitié d'une pièce de terre, évaluée 2,100 f.
En conformité de la loi du 28 juin i833 , le Conseil mu-
nicipal de la commune a volé, sur le budjet de i834, une
somme de 190 f., pour le logement d'un instituteur primaire,
et celle de 200 f. , pour son traitement.
Une brigade de gendarmerie à pied , placée à Marolles en
1802 , en fut retirée en 1825.
antiq. Aucune portion des fossés de I\obert-le-Diable ,.
n'existe plus sur le territoire de Marolles , malgré l'assertion
contraire de M. Th. Cauvin , dans Y Annuaire pour 1829,
page 70. Ces retranchemens ne passaient que sur une Ires-
petite portion de l'extrémité est de ce territoire.
hydrogr. La petite rivière d'Orne-N.-E, dans laquelle
vient confluer la Uive , limite la commune au sud ; le ruiss.
le Gravé, la traverse du nord à l'est, sur un espace de 2 k. i/3 ;
et celui de Malherbe , du nord à l'ouest , pendant 2 k. 2/3.
— Moulins à blé d'Effres , vulg. Effes , sur l'Orne ; de
Gravai , sur le ruisseau de ce nom. 11 en existait plusieurs
autres jadis , qui ont été détruits.
GtOL. Sol plat , si ce n'est dans la partie nord- ouest , et
aux extrémités nord et nord-est , où il s'élève en s'inciinant
vers le sud pour y jetter ses eaux ; terrain jurassique , offrant
le calcaire horisontal en moellon.
divis. des te un. En labour , 989 hectar. j jardins , ij 3
I
MAROLLES-LES-BRAULTS. 43
rés et pâtur. , 2^7; bois, 21; superf, des bâtim. , 22 ;
Lgl. , cimet. et aulres propr. commun. , 3 ; chem. 11 ; eaux
courant. , 9. Total , i,34y hccl.
CONTR. Fonc. , i3,o57 f. ; personn. et mobil. , 1 079 f. ;
port, et fen., 276 f. ; 4o patentés : dr. fixe, 226 f.; dr. proport ,
187 f. 99 c. Total , i4,825 f. 99 c. — Chef-lieu de percepl.
cultuel Superficie argilo-calcaire, douce et légère, offrant
quelquefois jusqu'à prés de 2 met. de# profondeur de terre
arable , l'une des plus fertiles du département , pour la culture
des céréales , au S. particulièrement : elles y sont cultivées
dans la proport, de i/3 en froment et seigle ; i/3 en orge et
avoine , le dernier tiers en jachères. On y cultive aussi beau-
coup de trèfle , de chanvre , de pommes de terre ; peu de
luzerne , de sainfoin , clc ; arbres à fruit et à cidre. — Prés ,
d'excellente qualité, Je long du cours de l'Orne surtout. —
Elèves de chevaux et de bêles à cornes ; engrais de bœufs , de
vaches et de porcs ; quelques chèvres ; envir. 5o à Go ruches. —
Assolcm. triennal; 70 charrues, dont /^G traînées par bœufs et
chevaux , 24 par chevaux seuls. 26 fermes principales , dont
quelques-unes sont les plus considérables du canton , et
présentent des pièces de terre d'une contenance de 1 1 à
i5 hect. ( 25 à 35 journ.) — Commerce agricole, consist.
principalement en grains , dont il y a exportation réelle de
plus de moitié du froment , dans les années fertiles ; en
jeunes chevaux et poulains , jeunes bestiaux et bœufs gras ;
porcs gras, etc. = Petit marché de menues denrées, le
dimanche matin; fréquentation de ceux de René , de Mamers,
de Bonnélable ; en outre , des foires de Ballon , de Beau-
mont , de celle de S, -André , à Mortagne ( Orne ) , pour les
poulains.
INDUSTR. Nulle autre que celle agricole.
ROUT. et chem. Chemin de S. - Aignan à Mamers, tra-
versant le territoire, du sud au nord-est : tous ceux de la
commune de difficile exploitation.
habit, et lieux remarq. La Touche seulement, sous le
premier rapport ; sous le second, outre ceux déjà nommés
dans cet article : les Champs , Courtangis , Beaulieu , Beau-
regard , la Motte , la Moineric : les Fossés-Robert et les Prés-
Robert , doivent leurs noms à la ligne de circonvallalion dont
il est parlé plus haut.
etabl. publ. Justice de paix , mairie ; cure cantonnale ,
résidence d'un notaire, d'un huissier, bureau d'enregistrement;
resid. d'un percepteur ; 1 débit de poudre de chasse et 1
débit de tabac. Maison de charité , bureau de bienfaisance et
commission administrative ; école primaire communale de
44 MAROLLETTE-
garçons , école primaire de filles. — But. de poste aux
lettres , à Mamers.
Etabl. part. Un instituteur primaire particulier ; pensionnat
et école de jeunes filles , réunis à l'école gratuite de filles ;
2 officiers de santé , i sage-femme.
M AROLLETTE, MÀROLETTE et SAINT- AUBIN-
DES- GROIS ; Maroleta , œ, et Sa rictus Albinus de lapillis ,
velcalculis; maro JETTE , diminutif qui signifie Petit l\l molles
( v. le premier de ces articles ). Commune CADASTREE ,
formée de deux anciennes paroisses , réunies au civil dès
avant 1789 ; du cant. , de l'arrond. , et à 2 k. 2 h. Ns O. de
Mamers , dislance prise du clocher de Marollelle ; et à 3 k.
3 h. au N. , prise du bourg de S. -Aubin ; à 48 k. 1/2 et 5o k.
E. du Mans ; autrefois du doyenné de Saosnois , du grand-
archidiaconné , du dioc et de l'éiect. du Mans. — Distances
légales : 3 et 5o kilom.
descript. Bornée au N. , par Conliily ; à l'E. , par le
département de l'Orne; au S., par S.-Kémi-des-Monls ;
à l'O. , par S.-Longis et Aillères ; au IN. O. , par cette der-
nière commune ; sa forme est cei!c d'un carré , surmonté par
une courte pyramide , dont la pointe est au nord , ayant une
échancrure à l'ouest : ses diam. sont, d'est à ouest , de 2 k,
à 2 k. 1/2 ; du nord au sud , de 2 k. 2 h. , et , dans la partie
centrale , à partir de la pointe de la pyramide , de 3 k. —
Le bourg de Marollelle , silué près l'extrémité sud ouest du
territoire , se compose d'un peîit nombre de maisons , dont
plusieurs assez belles , disséminées irrégulièrement autour
de l'église. Celle-ci fort simple ? à ouvertures semi-ogives ,
n'offrant aucun intérêt architectural , à clocher en batière ,
entourée , au sud et à l'ouest , par le cimetière , clos de murs
à hauteur d'appui. — Le bourg de S.-Aubin-des-Grois est
moins important encore, et n'a plus d'église. ( Voir , pour
tout ce qui est particulier à celle ancienne paroisse , son
article spécial. )
POPUL. De 46 feux anciennement , on en compte au-
jourd'hui 58 , comprenant 11G individ. mâles, ig3 fem.y
tolal , 255 ; dont 88 dans le bourg ; 52 dans celui de S.-
Aubin , et 35 au hameau de Haut-Dive.
Mom>. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. 20;
naiss. , 79 ; déc. , 64. — de 181 3 k 1822 : mariag. , 19 ;
naiss. , 82 ; déc. , 55.
iiist. EfCLÉs. Eglise dédiée à la Vierge ; fête patronale le
dimanche le plus proche du 8 septembre , jour de la Nativité
de la mère du Seigneur , appelée l'été de ¥ Angevine dans le
pays. La cure de Marollelle , qui valait seulement 3oo 1. >
MAROLETTE. 45
fêtait à la présentation de Fabbé de S.-Vincent du Mans , par
le don que fil de celle paroisse , aux moines de celle abbaye ,
L'évoque Hildebert , qui siégea au Mans de 1097 à Iia5, —
Sous le pontificat de GuihVde Passavent , 1142-1186, un
diffèrent s'éleva entre Guill. Iluecbun et Aimeri de Villeray ,
relativement à l'église de Marollette. Il se termina par un
ïnaria^e entre Fulcois, fds de Eiuechun, avec Cécile , fille de
Yilleray , à qui son père céda tous ses dloils sur f église et
les terres qu'il possédait dans la paroisse. Les moines de
S.-Vincent avant réclamé la propriéié qu'ils prétendaient
sur ladite église , et qui consistait dans les dîmes avec les
£cns chargés de lever el de botter les gerbes qu'elles pro-
duisaient , (luill. Huechun , après plusieurs débals , renonça,
entre les mains deTévéque, du consentement de Mathildc ,
sa femme , de son fds et de sa bru , à ses prélentions sur
Técl'ise et se? dépendances qu'il donna, en aumône perpé-
tuelle , aux réclamans , lesquels , par reconnaissance , lui
abandonnèrent i3 sepliers de blé , qu'il leur avait enlevés;
-et lui comptèrent 100 s. mansais , 20 s. à Mathilde, 5 à
Fulcois , et à Cécile 5 s. angevins ou 2 s. 1/2 mansais ; doù
l'on voit que ce dernier avait une valeur double du sou
angevin.
iiiST. fÉcd. La seigneurie de paroisse , qui relevait du
baillage du Saosnois , était annexée à la maison de la Cour,
siluée dans le bourg : elle appartenait , lors de la révolution ,
à M. de Boisclaircau , abbé de Marollette; vers 1776,
suivant Lepaige , à M. de Portebise.
antiq. Suivant la tradition locale , le temple consacré au
<lieu Mars , construit pendant le séjour des Romains dans
cette contrée , et qui a dû donner son nom à la ville de
Mamers , était situé , ainsi que nous l'avons dit à cet article
{ ill- 173 ) , sur un monticule , appelé Haut-Dive , près la
source de ce nom. Des fouilles exécutées sur ce terrain , en
1822, y ont fait découvrir les ossemens de 7 a 8 cadavres
humains enterrés dans ce lieu, probablement, lors des guerres
du Saosnois , et de quelqu'un des sièges de Mamers.
HIST. civ. Malgré la proximité où se trouve cette com-
mune de la ville de Mamers , son conseil municipal a voté ,
pour l'exercice i834 , une somme de 10 f. pour le logement
d'un instituteur primaire , et celle de 200 f. pour son
traitement , en conformité de la loi du 28 juin i833,
hydrogr. La source de Haut-Dive , dont il vient d'être
parlé , donne naissance à la petite rivière de Dive , qui ,
traversant la partie centrale du territoire, du nord au sud,
46 MAROLLETTE.
passe à Mamers et limite la partie est-sud-est du Saosnoïs.
— Moulin de Dive , sur ce cours d'eau.
géol. Terrain jurassique , appartenant à la formation
moyenne de l'oolithe, décrite à l'article Mamers ( m- 1 80) ,
d'où l'on extrait de la pierre de taille pour bâtir, à la carrière
de Haut-Dive , particulièrement propre , par sa dureté , à
faire des marches , des dalles et du pavé pour les cours ; du
moellon sur tous les points.
cadastr. Superficie de 56o, hect. 99 ar. 10 cent., se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour. , £83 hect. 54- ar.
5o cent. ; en 5 class. , évaluées à 2 , 5 , 11 , 18 et 25 f. —
Jard. et pépin. , I+-11-2.0- ; en 2 cl. , à 25 et 32 f. — Prés ,
3o-o9-4-° ; 3 cl. : 11, 22, 4-5 f. ■ — Pâtur. , 35-g9-5o ; 4
cl. : 2, 5 , 10 , 22 f. — Etangs , 0-18-00 ; à 5 f . — Mares ,
0-01-20 ; à 1 f . — Sol des propr. bâties , 3-58— -3o ; [à 25 f.
Obj. non impos. : Egl. et cimet. , 0-10-20. — Chemins, 11-
74~9°- — ï^v* et ruiss., o-5o-go E= 68 maisons, en 6 cl. : 7
à 4 f- ; 38 à 6 f. ; 8 à 10 f. ; 9 à i5 f. ; 5 à 25 f. ; 1 à 75 f.
— 1 moulin à 160 f.
x> „. ) Prop. non bâties , 6,07 a f. 85 c. I /» r «e
Revenu impos. J ? MUtij >8™ b j 6,910 f. 85 c.
contrib. Fonc. , i,5i4 f . ; personn. et mobil. , i38 f. ;
port, et fen. , 5o f. ; 2 patentés : dr. fixe , 20 f. ; dr. proport.,
21 f. 33 c. Total , ï,743 f. 33 c. — Perception de Mamers.
cultur. Superficie argilo- calcaire , pierreuse , médio-
crement fertile ; cultivée en céréales , dans la proportion de 3
parties en froment et orge , contre 1 en seigle , avoine et
menus ; exportation réelle d'une petite partie seulement des
produits. — Assolem. varié , le triennal dominant. — Elèv. de
bestiaux , engrais des moutons , dont la chair acquiert un
excellent goût sur ce terroir. — 6 fermes principales , 32 bor-
dages , la plupart réunis en petits hameaux ; 18 charrues,
dont 10 traînées par bœufs et chevaux, les autres par les
chevaux seuls. = Fréquentation du marché de Mamers.
industr. Elève de bestiaux ; extraction de la pierre ; fa-
brication de quelques pièces de toile , façon de Mamers.
rout. kT chem. Le chemin , classé n.° 1 , de Mamers à
Contilly , Blèves et Mêle-sur-Sarthe ( Orne ) , en assez bon
état, traverse la commune du sud au nord.
habit, et lieux remarq. La maison de la Cour , ou le
Logis t comme habitation; sous le rapport des noms :1e
Grand-Bois , Beau-Buisson, leBuisson-au-Chat ; Haut-Dive ,
la Fontenelle ; la Mulolière , la Lamproie , etc.
MATUAL 47
Êtabi . ruBL. Mairie , succursale , école primaire. — Bu-
reau de poste aux lettres , à Miniers,
MARS ( saint-); voyez SAINT-H ars , plusieurs articles.
MARSIIAL\ f bois de ) , in Odium Blartis , situé dans
la commune d'Allonnes ( v. cet art. ) , en face du gué de
Chahoué. C'est dans ce bois qu'était construite la Tour-aux-
Fe'es , citée dans ledit article, et qui paraît incontestablement
sovoir été bâtie par les Romains. Il est parlé de la métairie de
Marshain dans un tilre de fondalion de la chapelle royale
du Gué-de-Maulny , du 7 septembre i32g , comme Tune
des choses données aux chapelains, pour celte fondation ,
par Philippe de Valois , alors comte du Maine , qui devint
plus lard roi de France. « Item , notre métairie de Marchain ,
« o les vignes , rives, cens , préz, avoines , bois; et o les
« autres appartenances, sauf et excepté les garennes, que
« nous y retenons à nous et à nos successeurs. »
MARSOX ; voir makçox.
MARTIN (saint-); voir saint-Martin, plusieurs articles.
MARTIGNÉ ou MA1YTIGNY, ancien château re-
construit à la moderne , dont nous avons parlé à l'article
Avessé ( 1-73 ) , lequel , avant d'appartenir à M. Chenon
du Boullay , était la propriété de la branche de la famille de
Samson qui en avait pris son surnom. Dans le i6.e siècle ,
cette terre appartenait à Nicolas , seigneur de Baladé et de
Martigny , qui fut receveur des tailles au Mans , et dont un
<tes petits - fils , Guillaume, connu sous le nom de M. de
Martigné , fut conseiller à la Grand - Chambre du par-
lement de Paris ( Lepaige , 1-7 ). En n58 , Gui de Martigné
fut un des 108 gentilshommes manceaux qui se croisèrent
pour la Terre-Sainte , avec Geoffroi iv de Mayenne. Il y avait
jadis une chapelle au château de Martigné , vendu par
M.1Ie de Samson de Martigné , à M. Chenon du Boullay ,
seigneur de Brûlon ( v. cet art. ).
MASSELIÈRE , maison bourgeoise , située commune
de Bazouges, bâtie dans remplacement du manoir d'un ancien
fief, par M. Desvignes fds , de la Flèche , dont en a hérité
l'épouse, fille de feu mon respectable ami M. Deslandes, dont
le nom tiendra une place honorable dans la Biographie.
Un ruisseau prend sa source en ce lieu , dont il porte le
nom , et va se jeter dans le Loir, à 12 hect. au sud. ( V.
l'art, bazouges. )
MATUAL , nom que portait anciennement le lieu où fut
établi , dans la première moitié du 6.e siècle , le monastère
d' Anisole , Anisola , qui , de son fondateur , reçut ensuite
celui de S-Calais. ( V. cet article. )
48 MAULNE.
MAULE ou MAULLE , ancien fief, aujourd'hui jolie
maison bourgeoise , de la commune de S.-Saturnin , située à
i k. 4 h. N. E. de ce bourg , près et à la droite de la roule
royale du Mans à Alençon , et du hameau de son nom ,
où aboutit l'allée qui y conduit.
Au nombre des terres et seigneuries pour lesquelles
André Guiilard , membre du conseil privé du Roi , seigneur
de Vallon, de Maigné , etc , rend aveu, en 1572 , est com-
prise la terre seigneuriale de Mauile. Un autre aveu est
rendu pour ce fief, en 1606, par Simon Maudroux, fils
aîné de Noël Maudroux et de Marie Bellanger.
— Un autre fief du même nom, lequel était situé à Dou-
celles , et partageait la seigneurie de cette paroisse avec celui
de Courteilies , fut compris avec lui , en i653 , dans la com-
position du comté de Serillac, érigé à cette époque. (V. les
art. DOUCELLES, CHERANC.É et SERILLAC. )
MAULE ou MAULLE , hameau situé sur la route
royale du Mans à Alençon , à la distance indiquée plus haut
de la première de ces deux villes , près le fief qui lui a donné
son nom. C'est à ce hameau , qui ne se compose que de 7 à
8 maisons , occupées par des cabaretiers et des maréchaux
et forgerons , que s'embranche la route départementale
n.° 2 , qui conduit à Conlie et à Sillé-le-Guillaume , puis,
dans la Mayenne , dans la ville de ce nom , en passant à 5
k. à l'E. de Jublains , l'ancienne capitale des Diahlintes.
$1 AULE ou MAULLE , nom donné à un ruisseau ou
petite rivière qui prend naissance à Domfront- en-Cham-
pagne , et dont le véritable est celui de Vray. (Y. cet art.)
MAULE ou MAULLE ( bois de ) ; bouquet de bois
s'étendant des deux côtés de la route du Mans à Alençon ,
depuis le hameau de Maule jusqu'aux deux tiers de la dislance
de ce point au bourg de la Bazoge , d'environ 2 k j/2
d'étendue du N. au S. , sur 1 k. 1/2 , de l'E. à l'O. , à peu de
distance , de ce dernier côté , des bois de la Bazoge. Presque
entièrement en essence de chêne, sa contenance peut être
d'environ 3oo à 35o hectares.
MAULNË ou ME AULNE , petite rivière prenant sa
source dans plusieurs étangs , situés entre les communes de
Courcelles et Chozé, du départ, de Maine-et Loire , arrosant
plusieurs communes de ce département , en coulant du S. S.
JE. au N. , et seulement celle de la Chapelle- aux-Choux , sur ie
département de la Sarthe , où elle se jette dans ie Loir, à
1 k 1/2 à l'O. de ce dernier bourg. Cours total d'environ
25 k. ; sur la Sarthe , de 2 k. 1/2 seulement , pendant lequel
elle fait mouvoir 2 moulins. On y pêche une partie dea
MAURIER. 49
espèces de poissons qui se rencontrent dans le Loir à celle
hauteur.
MAULNI, Y, ou MAUNÏ; ancien château détruit, de
la commune d'Ancinnes , bâli à 2 k. 1/2 , à l'O. du bourg ,
sur le coteau d'Ecouvé, qui domine a Test le cours du ruisseau
de Moire ou de Rosay-N. On en remarque encore quelques
restes, avec une citerne, sur le sommet d'une lombelle de
forme conique qui exhaussait la colline dont il vient d'être
parlé. Ce château ou donjon , paraît avoir fait partie du
système de défense de la place de Bourg-le-Uoi , dont il était
distant de 2 k. 1/2 au nord , de même que les forts de
Montguillon et du Pclil-Châtelet l'auraient défendu au nord-
est, et quelques autres, peut-être, vers le sud et l'ouest.
On remarque encore , en effet, sur le tertre de Montguillon ,
qui domine le cours de la Semelle , à 1 k. sud du bourg d'An-
cinnes , les traces d'une forte redoute d'où partait un sou-
terrain pratiqué dans les flancs de cette colline, et les chemins
couverts et sinueux qui menaient aux fossés de cette redoute.
On voit aussi , à 12 h. nord-est de ce point , également sur
Ancinnes , dans les bois , près la ferme de Vaubczou , une
tour assez bien conservée, qui semble faire partie du même sys-
tème de défense. Des casques et des fers de lance ont été
trouvés , dit-on , dans des champs voisins de ce lieu.
En 1660 , Jacq. de Maulny , écuyer , probablement sei-
gneur de ce lieu , relevait de L. Levasseur , chevalier , à
cause des fiefs de Coulre et Bois Pezats , dans le Saosnois.
Un autre château , du nom de Mauni , Mauny ou Maulny,
existe dans la commune de Montbizot , dont il sera parlé
a cet article.
MAURIER ( le ) , château situé dans la commune de
la Fontaine-S. -Martin , a l'extrémité sud du bourg. Il se
compose d'une maison moderne avec un parc clos de murs ,
traversé par le ruisseau de Vezanne , qui a sa source tout
auprès. ISous avons vu, à l'article Fontaine-S -Martin, que
ce château a remplacé l'ancien manoir de la Ségrairie , à
côté duquel il fut construit par un sieur Aubery, qui succéda ,
à la famille de Cherbaye , dans la possession de ce fief. La
famille Aubery a fourni plusieurs hommes célèbres , à la
province , qui ont dû trouver place dans sa Biographie. En
1664 et if>65, L. Aubery, chevalier, seign. du Maurier,
maître d'hôtel ordinaire du Roi, et aide de camp de ses
armées, fils de Benj. Aubery, chevalier, ambassadeur en
Hollande , rendit aveu pour la châtellenie et la terre seigneur.
de la Fontaine- S. -Martin , annexée à la terre du Maurier,
à lui échue par succession de Dan. Aubery, chevalier, son
IV 4
5o MAYET.
frère. Benjamin Aubery ajoutait à son nom, sur ses ouvrages,
celui de Sieur du Maurier ; il en est même un sur lequel il ne
prend que ce dernier nom. ( V. à la page 24 de la Biographie. )
De la famille Aubery , le Maurier passa , par succession , à
la famille d'Orvaux , représentée , en dernier lieu , par la
famille d'ArJange , dont un membre épousa , en 1799 , une
demoiselle d'Orvaux, dernier rejeton de cette maison. Il
a été vendu, en i83i, à M. Lefebvre-Dezallay , du Mans.
MAYET ( canton de ) , cadastré , de l'arrondissem. de
la Flèche; compris entre le i.er degré 56 min., et le 2.e
d. 9 m. de longitude occidentale , et entre le 47 -c d. .^9 m. , et
le 47«e «"• 4-9 m- î/2 de latitude septentrionale ; se composant
de 7 communes ou anciennes paroisses , qui sont :
* Aubigné , Sarcé ,
Coulongé , * Vaas ,
Lavernat , Verneil-le-Chétif.
Mayet , chef-lieu ;
Formé de cinq communes seulement , du district de
Château-du-Loir , lors de l'organisation de 1790, celles
désignées par une astérisque , qui étaient du canton de Vaas ,
supprimé , du même district de Château-du-Loir , lui furent
ajoutées lors de la nouvelle circonscription établie par l'ar-
rêté du i3 brumaire an x.
Circonscrit au N. , par le cant. d'Ecommoy ; à TE. , par
celui de Château-du-Loir ; au S. E. , au S. , et au S. O. , par
le canton du Lude ; à i'O. , par celui de Pontvallain ; sa
forme , assez irrégulière , se rapproche de celle d'un ovoïde ,
dont la partie la plus large est au sud, la plus étroite, au
nord. Son plus grand diam. , du nord au sud , est d'environ
16 kilom, , sur 9 seulement d'est à ouest, à son extrémité
septentrionale, et i5 k. 1/2 , à sa presqu'extrémilé sud. Le
chef-lieu se trouve situé dans la partie centrale de l'extrémité
nord , à 4 k- de ce côté de la iimite du territoire. La limite de
ce* canton la plus rapprochée du chef- lieu d'arrondiss. ,
qui est au sud-ouest, en est distante de 18 k. ; les plus
éloignées , qui sont celles nord-est et sud-est , en sont dis-
tantes de 37 et 38 kilom. La limite la plus rapprochée
du chef-lieu de département , qui est celle nord , en est
distante de 24 kilom. ; et la plus éloignée, qui est au sud , de
4o kilomètres : la rivière de Loir le limite, en partie , de ce
dernier côté
De 180 kilom. carrés, de superficie, environ , ce canton
MAYET. Si
contient , diaprés les évaluations cadastrales , i 8,01 3 hcctar.
71 ar. 01 cent, de terrain , se subdivisant comme il suit :
heclar. ar. cent.
Terres labourables 9/83 74 55
Jardins, vergers, avenues -2- { 56 4^
Vignes 79G o3 4i
Prés et pâtures i^vi 'i.> 4(J
Roi« futaies, taillis, châtaigneraies 89.1 69 7»
Pinières noii 26 52
Landes, rochers iio5 71 94
Douves, viviers, mares , étangs, marais. ... 1 1 88 20
Superficie des bâti mens et cours 9") f>8 96
Ëglis. , cimet., pieshyt., jartî., etc 4 33 7.S
Routes, chemins , places publ. , rues 4-^+ *^ ï)£
Rivières et ruisseaux 5t| 87 tii
Forêt royale de Rersay ( partie de la ). . . . 8^7 38 4^
= 2818 maisons , dont 5 châteaux et une ancienne ab-
baye ; 7 taunerics , 4o moulins à eau.
D . f Prop. non bâties , 320,674 f. 18 c. 5C .. r „
Revenu impos. J _J_ Wlies j ^'3™ u j 369,993 f. ,8 c.
POPUL. De 10,910 individus, suivant lerccensem.de 1826,
répartis en 2,5i3 feux, comprenant 5,299 individ. ma les ,
5,6 11 femelles. — Augmentation de la popul. depuis i8c»4,
722 individus, ou un peu plus de i/i5e. — La superficie du
canton étant de 180 kilom. carrés, c'est 60 indiv!cus ii/i8Cs
de population , pour chacun.
Moiw. dècenn. De 179^ à 1802 , inclusiv. : mariag. ? 936 ;
naiss., 3, 102 ; déc. , 1 ,79 1 . — Produit de chaque mariage,
3 fai&K — Excédant des naissances sur les décès, i,3ii ,
ou io/23es environ. = De i8o3 à 1812 inclusiv. : mar. , 772 ;
naiss., 2,562 ; déc. , 2,o44- — Produit de chaque mariag. , 3
i/3 , à peu-près. Excéd. des naiss. sur les déc. , 5i8 ou
5/24-csenvir. = De 1 8 1 3 à 1822: mariag., 788; naiss. , 2,521 ;
déc, 1,659. — Produit de chaque mariag., 3 i3/66es. — Ex-
céd. des naiss. sur les déc , 862 ou i2/35es.
CONTRIB. Foncier, 5o,io6 f.; personn. et mobil. , 7,8i5 f. ;
port, et t'en. , 2,726 f . ; 384 patentés : dr. fixe , 1,991 f. ; dr.
proport. , 4^4 f. lie. Total , 63, 102 f. 1 1 c. ; ce qui fait 5 f.
78 c. 4o/ioie par individu ; à quoi il faut ajouter 5 f. 18 c.
29/+oes d'accessoires ou centimes additionnels , c'est 8 f. 97 c,
7/ioics environ de contributions directes , à payer par chaque
individu de ce canton. Leur recouvrement est confié à trois
percepteurs , y ayant leur résidence.
Du 3 e arrondissement électoral , celui de la Flèche , avant
52 MAYET.
la loi du 19 avril i83i ; du 5.e , dont la même ville es!
également le chef-lieu , depuis celle loi ; le canton de Mayet
a fourni , avant ladite loi , le nombre d'électeurs et de jurés
portés au tableau suivant : ceux produits par l'effet de ladite
loi seront indiqués à l'article sarthe ( département ).
JURÉS. ÉLECTEURS.
d'arrond. de départ.
Pour 1828, et élections de novemb. 1827, i5 12 1
182g 17 16 3
i83o 11 ai 3
i83ï 24 23 »
Les collèges de département n'existaient plus pour i83i.
hydrogr. Les principaux cours d'eau qui arrosent le
canton sont : la rivière de Loir, qui traverse et limite la partie
sud , d'est à ouest ; l'Aune , petite rivière qui le limite au
nord-ouest ; le ruisseau le Bruant , qui coule parallèlement ,
et à peu de dislance de l'Aune où il va confluer; celui de
Tarlifume, qui se dirigeant d'est à ouest, passe au chef-lieu ;
les ruisseaux ou petites rivières de Pont -de -Cœur et de
Ponceau, qui coulent du nord au sud, le premier dans la
partie centrale , le second à l'est — 4° moulins , dont deux
n'ont que leur tournant sur le canton : 87 sont à blé, 2 à
foulon et 1 à tan. — 3 communes seulement , Aubigné ,
Lavernat et Mayet , possèdent des élangs ; la dernière en
plus grande quantité.
gÉolog. Terrain secondaire, offrant le tufeau en extraction
sur presque tous les points , soit à découvert , soit au moyen
de puits : on l'emploie à la bâlisse ainsi que la pierre de taille
qui se trouve sur Vaas : la marne blanche se rencontre
aussi sur celte commune. Le grès blanc est exploité pour le
pavage des roules , pour marches d'escaliers , seuils , etc. , à
Aubigné et à Coulongé ; le silex corné ou pierre cosse , se
trouve à Aubigné; le grès ferrifère ou roussard , sur cetle
commune et sur celle de Vaas , des deux côtés du Loir.
culiur. Superficie argileuse et argilo-calcaire , dans les
parties est et nord-est ; calcaire et sablonneuse , sur le sur-
plus du territoire ; médiocrement fertile en général ; cultivée
en céréales , dans la proportion de 4- parties en seigle , 3 en
orge, 2 en froment et 1 en avoine. On cultive, en outre ,
quelque peu de grains mêlés ou menus , de sarrasin et de
maïs; beaucoup de pommes de terre et de trèfle ; un peu de
luzerne et de sainfoin , celui-ci dans les terres argilo-calcaire y
dites de grouas. — Yignes plantées sur toutes les communes s
MVYET. 53
dans la proportion totale indiquée au cadaslrement , dont
les vins ronges en treilles, dites voliers , qui se récoltent
particulièrement dans la partie nord du territoire, sont ra^
fraîchissans et assez agréables , quoique de médiocre qualité;
les blancs, qui occupent p'us généralement la contrée du
sud , sont assez estimés sur Aubîgné et sur Vaas , sans égaler
cependant ceux dits du Vau-du-Loir : les vins rouges se con-
somment, en majeure partie, au Mans. Les principales
espèces de cépages sont, en rouges : le Morillon , le Pineau
noir ; en blanc : le Pineau de celle couleur. — Arbres à cidre
assez multipliés, dont les espèces sont, en pommiers : les
Fréquins doux et amer, Jaune, Normandie , Pigeon , Rouge-
Perl ; en poiriers , peu abonda ns : V Aigre , le Tison , etc. Le
meilleur cidre se récolle sur Aubigné et sur Vcmeil. — Beau-
coup de noyers sur tons les terrains craveux, principalement
sur les communes de Mayet , Sarcé et Verneil. L'étendue
du terrain planté en cbâlaigneraies, indiquée au cadastremenl,
montre assez que le châtaignier esl abondamment cultivé
dans ce canton , qui , avec ceux d' Ecommoy et de Pont-
vallain , livre au commerce une grande quantité de fruits des
trois variétés connues sous les noms de châtaignes , marrons
et ouzillards ou nouzillards , qui se vendent aux marchés du
Mans et de Châleau-du-Loir. Les principaux massifs de bois
du canton , consistent dans la partie de la foret de Bersay ,
qui en dépend , en essence de chêne ; et dans les bois de
Mangé , qui en sont voisins , plantés en chêne et en châ-
taignier : le surplus est disséminé sur toutes les communes qui
le composent. Le pin maritime , semé depuis 4-° à 4-5 ans
sur des landes qui étaient inculles , occupe un quinzième de
la superficie cantonnale , et en trouverait encore à peu -près
autant à fertiliser. = Assolement triennal , presque général ,
comme les baux de neuf années en usage dans le canton ; le
quadriennal adopté depuis quelque temps , dans les fermes
les plus considérables ; le biennal dans les plus petites terres ,
de même que l'usage du labour à bras et au croc , lorsque le
terrain est léger et sablonneux Labours à la charrue , dont
on compte environ 3oo, se faisant au moyen de deux bœufs
ou d'un à deux chevaux , dans les meilleures fermes , dans la
proportion de 16 contre i3 traînées par les chevaux seuls.
— Emploi , pour engrais , des fumiers animaux et des
coursières , ou bruyères , feuilles, sapinettes , étendues dans
les cours et leurs abords pour être broyées et pourries dans
les boues ; de la marne , peu abondante , réservée pour les
terrains froids. — Les plus grandes terres , de 5o à 60 hect.
( n4 à i3j journaux) , affermées , à prix d'aigent , de 1200
54
MAYET.
à 1600 f. ; les moyennes , de 20 à 3o hect. ( /£5 à 68 journ. ) t
de 600 à 800 f. ; les bordages , de 5 à i5 hect. ( 12 et 34 j. ) ,
de 200 à 5oo f.
Chevaux de petite espèce , propres seulement à l'agri-
culture ; botes à cornes, également de petite race, l'éducation
de ces deux espèces d'animaux étant extrêmement négligée
dans ce canton, où l'on n'apporte aucun soin dans le choix des
sujets destinés à la reproduction. Moulons également d'espèce
commune , dont les troupeaux n'excèdent guère 4-o à 5o têles :
leur laine , de qualité ordinaire, se vend et s'emploie dans
la localité. Très-peu de chèvres , ces animaux étant interdits
aux fermiers, dans leurs baux. En revanche, on y élève et
on y engraisse un nombre très-considérable de porcs , qui
font la principale ressource <\u cultivateur, pour le paiement
des fermages : ils se vendent aux foires et marchés de Châ-
teau- du-Loir et de Mayet. Le nombre des ruches est peu
important ; leurs produits s'écoulent dans le département.
rr: Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y a
qu'une exportation fictive , les produits étant inférieurs aux
besoins de la consommation des hommes et des animaux ;
en bestiaux , laine , volaille , gibier , cire et miel ; fruits ,
vin et cidre, marrons, noix; graine de trèfle, chanvre et
fd ; bois ; menues denrées.
industr. Elle consiste dans la fabrication des toiles ,
façon de Château-du-Loir , sur toutes les communes du ter-
ritoire : Mayet fabrique des toiles à voile , qui se vendent
pour la navigation de la Loire et du Loir ; d'étoffes com-
munes , pour l'usage de la campagne, confectionnées au
chef-lieu ; et dans plusieurs tanneries , à Vaas.
FOIR. ET MARCii. Un seul marché en semaine , au chef-
lieu , où se lient aussi un pelit marché de menues denrées ,
ainsi qu'à Vaas, les dimanches et fêles au malin ; neuf foires
par an , à Mayet , à Vaas et à Verneii. — Fréquentation , en
outre , par les habilans du canton , des foires et marchés
d'Ëcommoy , de Cbâleau-du-Loir , du Lude, de Ponlvallain
et de Mansi^né.
rout. lt CHEM- Les principales voies d'exploitation du
canton, sont : la roule départementale n.° 9 , de Châleau-du-
Loir au Lude , traversant , d'est à ouest , la partie sud du
territoire , sur la rive droite , et parallèlement au cours du
Loir ; l'ancienne route , actuellement chemin communal
seulement, du Mans au Lude, par Ponlvallain, qui passe
à son extrémité ouest-sud-ouest , et l'ancien grand chemin
qui conduit de Ponlvallain à Château-du-Loir, par Verneii et
Lavernat ; enfin , la route royale n.° i58, de Tours au Mans ,
MAYET. 55
le limite , en quelque sorte , au nord- nord-est. — Le Loir ,
navigable sur ce territoire , ajoute aux moyens de transport du
canton.
antiq. MoMJM. Plusieurs dolmens ou pierres couverles
existent sur Aubigné et Vaas; des tombeaux antiques ont été
trouvés, en assez grand nombre, surMayet, où se trouve
une lombelle ou molle , qu'on dit avoir été élevée par les
Anglais ; des indices de voies romaines se font remarquer sur
plusieurs points , de \ aas au chef-lieu ; on y rencontre aussi
les ruines de deux forteresses , portant le nom si commun et
dont l'élymologie est si obscure , de château de Gane. Le
château de Mangé et plusieurs autres , l'ancienne abbaye de
Vaas , quelques vestiges des anciennes portes de ville qui
renfermaient Vaas et May et , sont les principaux monumens
antiques de ce canton , qui n'offre guère à la Biographie que
le nom du cure Froger , mort à Mayet , en 1785 , auteur d'un
ouvrage agronomique ; et celui des deux Papin , oncle et
neveu , tous deux ecclésiastiques et tous deux traducteurs ,
le premier d'ouvrages sur la religion et les mœurs des
Indous. ( V. la bk graphie. )
établ. publ. Une justice de paix, 7 mairies ; 1 cure can-
tonnale et 6 succursales ; un bureau de bienfaisance et 1
maison de charité ; 7 écoles primaires votées par les com-
munes , et 1 école gratuite de filles ; 3 résidences de notaires ;
1 d'huissier , 3 d'experts , du ressort du bureau d'enregis-
trement de Pontvallain ; 3 résid. de percept. des contrib.
directes ; 3 recettes buralistes des contrib. indirect. , 2 débits
de poudre de chasse et 3 débits de tabac; 3 bataillons canlonn.
de la garde nationale , présentant un effectif de 1782 hom. ,
dont 44o mobilisables ; un jury de révision. Service des
postes aux lettres fait par les bureaux d'Ecommoy , du Lude
et de Ghâteau-du-Loir.
Établ. partic. Deux docteurs en médecine et un doct. en
chirurgie; 1 sage- femme; plusieurs écoles primaires de
garçons , un pensionnat et plusieurs écoles primaires de fdles.
MAYET , MAIET ; MAY ETTE ( Alm. Mono. , i785 ) ;
Maieto , Maiatum , Majetum , Mayetum , Magiltus , uni ;
commune cadastrée , chef-lieu de canton , de l'arrond. , et
à 27 kilom. 1/2 E. i/'t-N. de la Flèche ; à 29 kil. S. du Mans ;
jadis du doyenne d'Oise , de l'archid. de Château-du-Loir ,
de l'élect. de la Flèche et du dioc. du Mans. — DisL leg. , 3i
et 33 kilom. ( V. , pour l'élymologie du nom , l'alinéa aistiq. )
OESCBIP. Bornée au N., par Ecommoy et Marigné ; à TE. ,
par Beaumont-Pied de-Bœuf et Lavernat ; au S. E. , au S.
et au S. O. , par Verneil-le-Chétif et Aubigné ; à l'O. et au
56 MA.YET.
N. O. , par Ponlvallaln ; îa forme de celte commune se rap-
proche d'un ovoïde, s'aîlongeant du N. N. O. à l'O. S. O.,
où est sa partie la plus obtuse , sur un diam. de 10 kil. ?
contre 5 kil. de l'argent vers l'extrémité N. N. E , et 7 kil.
à celle O. S. O. — Le bourg, assez joli , mais peu vivant , et
qui pèche par le défaut de pavage, se trouve placé à peu- près
au centre du territoire : il se compose d'une assez belle et
grande place , sur laquelle est bâtie l'église , formée en partie
du terrain de l'ancien cimetière , de laquelle place partent
plusieurs rues se dirigeant au sud , à l'ouest , et la principale ,
de plus d'un kilomètre de longueur , allant joindre , au nord-
est , l'ancien hameau de S.-Nicoias , est. ornée d'un grand
nombre de jolies maisons avec étage , construites depuis peu
d'années, avec le tufeaudu pays. — Egl. avec ouvertures de la
première époque du gothique ? ou du style de transition , à
piliers romans à l'intérieur , ornés de chapiteaux à figures
de monstres, d'oiseaux , etc.; clocher en flèche. — Cimetière
hors et au nord du bourg , clos de murs élevés , dans lequel
on remarque plusieurs tombes en marbre. — Le hameau
ou faubourg de S.-Nicolas , situé à n hect. N. E. de la
place et de l'église , forme une petite place au milieu de
laquelle était la chapelle dont il porte le nom, là où se
trouve une plantation de cinq peupliers ; tout auprès est
une tombelle ou motte féodale , surmontée d'un peuplier ,
de 17 à 18 mètres d'élévation , et d'un diamètre très-rétrécî
à sa base , qui fut vendue par le gouvernement il y a dix
ans au plus. Ce faubourg , dans une situation fort agréable ,
domine , au nord , le vallon où est bâti le nouveau manoir
appelé château de Mayet. il en sera parlé plus loin , à
l'alinéa KbT. FÉOD, ainsi que du château de Vezins, situé
près le bourg , et des autres fiefs de la commune.
POPUiiAï. Portée pour 566 feux sur les états de l'élection y
elle en contient 826 d'après le recensement de 1826, se
composant de 1,659 individ. mal. , 1,875 fem , total 3,534 ;
dont i,o38 dans le bourg , compris le faub. S.-Nicolas , qui
en compte 337.
Moiwem. dêcenn. De 1793 à 1802 , inclusivement : ma-
riag. , 3o8 ; naiss. , 947 ; déc. , 578. — De i8o3 à 1812 :
mariag. , 263 ; naiss. , 733 ; déc. , 609. — De i8i3 à 182'i :
mariag. , 336; naiss. , 772 ; déc., 584.
hist. éccles. Eglise sous le patronage de S.-Martin de
Tours; forte assemblée, le i5 août, fête de l'Assomption.
La cure, valant autrefois 1,000 1. derev., était à la présentation
de J'évêque diocésain et du chapitre de S.-Martin de Tours ,
par suite d'un accord sur procès ? qui eut lieu vers l'an i3oo ,
MAYËT 57
pour le patronage de celte église, entre Robert de Clinchamp,
évoque du Mans, le chapitre de Tours elle prévôt d'Anjou,
dont la pré voté était annexée à ce chapitre ( 1-^33 ). Sui-
vant Le pouillé du diocèse , l'éveque du Mans et le prévôt
d'Anjou désignaient alternativement un candidat à celle cure ,
qui était présenté par le chapitre diocésain de Tours , con-
firmé et inslilué par l'éveque diocésain. Les décimateurs
de la paroisse étaient', d'après Lepaige* les deux chapitres
diocésains de Tours cl du Mans , le prévôt d'Anjou , les reli-
gieux des abbaye et prieuré de Mélinais cl de Châl eau-PII ermi-
tage : la portion de ces dîmes altérante au chapitre du Mans ,
était estimée, en 1789, valoir 100 L de 'revenu. Lepaige
rapporte encore, que les seigneurs des deux fiefs et sei-
gneuries de Mayet el de la Roche-Mayct 7 avaient le droit
de désigner les tireurs de la dîme , auxquels ils ne donnaient
qu'un certain temps, fort court sans doute , pour cette opé-
ration, après lequel ils s'emparaient de tout ce qui en restait
dans les champs , ce qui s'appelait exercer le droit de ravage ,
droit dont il a été déjà donné un échantillon fort curieux à
l'art. Luni: ( 11-694 ).
Marte ne rapporte que l'empereur Charles-Ie-Chauvc, en
862 , fit rendre la chapelle ( l'église ) de Mayet et les do-
maines qui en dépendaient , au chapitre de S .-Martin de
Tours , qui en avait été dépouillé , cl que , vingt-sept ans
plus tard , le roi Charlcs-le-Simplc , confirma ces objets à la
même collégiale. Ce devait être alors Charles-Ie-Gros , qui
mourut en i388 , Charles-le-Simplc n'ayant alors aucurie
autorité. Suivant Lepaige , qui d'ailleurs ne l'affirme pas , une
collégiale aurait été attachée à l'église de Mayet, et trans-
férée , partie à l'église du Mans , partie à celle de Tours 7
lors des guerres avec les Anglais.
Les autres bénéfices ecclésiastiques de la paroisse , étaient
la chapelle S.-ÎSicolas , siluée , comme nous l'avons dit , au
milieu du hameau de ce nom , et que nous croyons avoir
été la chapelle seigneuriale du manoir de Mayet ; la chapelle
de la Trinité , ou du château de Mayet, qui l'aura remplacée ,
valant 60 1. de revenu et présentée par le seigneur de cette
terre ; celle des Daron , estimée 270 1. ; celle de Guittion ,
à 1 k. N. O. du bourg , à la présentation du seigneur des
Buchetières , héritiers du fondateur; celle N.-D. , valant
70 1. , que présentait la collégiale de Pruillé-l'P^guillé , et la
chapelle de Ste-Croix , annexée à une maladrerie , dont il sera
parié plus bas. 11 y avait, en outre , des chapelles aux fiefs et
snanoirs de la Roche-Mayet , de Vezins , de la Carelière ,
4§e la Bifaudière , de Goulaines , elc.
58 MAYET.'
hist. féod. Un assez grand nombre de fiefs existaient sut
cette paroisse : nous allons en donner rénumération.
i .° Mayet , châtellenie annexée au château du même nom ,
dont la juridiction paraît avoir eu son siège ordinaire
au village ou hameau de S.-Nicolas , où était probablement
situé dans l'origine le château fort, puisque les halles , les
prisons et la maison de justice , qu'habitaient les officiers
de cette judidiction , y existaient encore en 1775 : il ne paraît
pas douteux que la tombelle ou motte qu'on voit près de
ce hameau ne fût la motte ou le merc féodal du château. Ce-
lui-ci , ruiné lors des guerres sous Charles VI et Charles VII,
aura , sans doute , été reconstruit postérieurement dans son
emplacement actuel. Possédée , d'abord , par les premiers
seigneurs de Château-du-Loir, de la famille de ce nom ;
donnée ensuite avec cette seigneurie, à Guillaume des Roches,
en i>99> par Arthus de Bretagne, alors comte du Maine v
donation confirmée par Philippe -Auguste , et renouvellée
par Jean-Sans-Terre, en 1201; la terre de Mayet suivit cons-
tamment le sort de celle de Château-du-Loir, et la juridiction,
qualifiée du titre de royale , lors des réunions successives
de ces deux terres à la couronne , sous Philippe-Auguste ,
sous Philippe-de-Valois , sous Louis XI, sous Charles VIII ,
fut transférée définitivement à Château-du-Loir , et réunie
à celle de cette baronnie , lorsque l'une et l'autre terre , avec
leurs droits seigneuriaux , furent aliénés à titre d'engagement ,
celle de Château-du-Loir à la maison de Soissons , la terre
de Mayet, à celle de la Roche-Tulon , famille du Baujolais, qui
la possède encore aujourd'hui. ( V. article chateaU-du-
LOIR , 1-870.) Nous ne savons si c'est de la famille de Guillaume
des Roches, que la terre de Mayet, avec le fort des Sailes qui en
faisait partie , et paraît même avoir été le fief dominant dans
les i5.e et 16. e siècles, passa dans la famille de Hodon ,
où elle était en 1489, ensuite dans celle de Neuchaise ,
puis dans la famille de Beaumanoir , ainsi qu'il résulte d'un
aveu cité au numéro suivant. Les prévôts d'Anjou contestaient
cette seigneurie à la famille de la Roche-Tulon , comme
nous avons vu qu'ils avaient contesté les droits curiaux à
l'évêque diocésain.
Le château actuel de Mayet , situé dans un vallon assez
fertile , est une jolie maison moderne , ayant deux aîles en
retour à l'occident , à l'angle nord-est duquel existe une
grosse tour , plate et à balustrade à son sommet. On re-
marque , à quelque distance a l'est , un pavillon carré , qui
paraît plus ancien que les autres constructions.
2.0 Le Fort des Salles était , ainsi que son nom l'indique r
MAYET. 53
un ouvrage avancé de la place de Maycl , situé à 6 kil. à Test
de l'ancien château qui , comme on le voil plus haut , était
bâti au faubourg de S.-ISicoias. Il se trouve aujourd'hui à
plus de 2 k. au-delà de la limite orienlale de la commune,
sur le territoire de lîeaumont-Pied-de-liœuf, quoiqu'il fut
réputé jadis de la paroisse de Mayet. 11 paraît hors de doute
que, dans les i5.c et i6.c siècles, le château et la terre
seigneuriale de Mayet étaient subordonnés à ce fief, puis-
qu'on le voir seul dénommé dans un aveu rendu, en i4% »
par M c Adam Hodon , chevalier , secrétaire du Roi , lequel
rend cinq hommages , savoir : du château et forteresse des
Salles de Mayet , des fiefs de Kougemont , de Jarnay , de
Vaumorin et de Chourccs , avec droit d'usage dans la forêt
de Beurçay ' Bercé ou Bcrsay ) ; et dans ceux rendus,
en 1G0G , par Honoré de Ncufcheze ou INucheze , ainsi qu'il
signe son nom , mari de Renée , fille de feu Fr. Hodon ,
écuyer ; en i636 , par Melchior de Neucheze , comme
curateur de Marie et de Jacqueline , filles de feu Jacques de
Neucheze ; et que , en iG55, Claude de Beaumanoir , sieur
duoSt lieu , rend aveu, pour Marie de Neucheze , sa femme,
des terres seigneuriales de Mayet ( dont le Fort des Salles , qui
était en ruines alors), de Coulaines, de la Rochc-Maupelit, etc.
— Le Fort des Salles , dont l'historique ne pouvait être
distrait de cet article , quoique situé , comme il a été dit ,
sur le territoire actuel de Beaumont-Pied-dc-Bœuf , était
devenu un prieuré de l'ordre de S. -Augustin , dépendant de
l'abbaye de Mélinais. (V. cet art. )
A la terre de Mayet était annexée une sergenleric fayèe
( fieffée) , pour laquelle un aveu est rendu , en i4^9 et i54-7 i
par Jean Hertelou ou Heurlelou , homme lige.
3.° La Rochc-Mayet , ou Roche -Neuvy , château situé à
î k. 1/2 S. O. du bourg , à pavillon carré , avec une tourelle
hexagonale , servant de cage d'escalier , peu remarquable
par sa construction. Nous avons vu plus haut que cette
terre jouissait de certain droit féodal , concurremment avec
la seigneurie de Mayet , dont elle aura peut-être été détachée
Irès-anciennement. Ce fief, auquel était annexé un droit de
voirie , fut possédé , de i4-o3 à i4i8 , par Séguin l'Enfant,
chevalier. Peut-être ce droit de voirie n'y était- il pas
annexé en i3£2, alors que Gervese Jarnau , rend un aveu
pour droit de voirie en la ville de Mayet , sans qu'aucun
fief y paraisse joint. En i63o, , Jacq. de Giroyc , chevalier ,
est taxé au rôle du ban et de l'arrière-ban de la noblesse du
Maine , à fournir un mousquetaire pour ledit fief. Ce Giroye
était probablement le fils d'Antoine Girois ou Giroye , mort
60 MÂYET.
en 1624, et inhumé dans la paroisse de Neuvy-en-ChamH
pagne ( v. cet art. ) , dont il était seigneur , sur la tombe
duquel il est indiqué aussi comme seigneur de la Roche-
Mayet. Le comte Antoine- Françoîs-Amable de Giroye, mort
en 1817, le dernier descendant de celte famille ou du moins
de celte branche des seigneurs de Courserault , si célèbres ,
par leurs malheurs , dans l'histoire du Perche et d'Alençon ,
n'a laissé qu'une fille , mariée à M. le chevalier de Grandry ,
devenu possesseur de la Roche-Mayet , par la mort de M.",e
la comtesse veuve de Giroye , déceVlée le 16 mars i833 ,
à Tâge de 83 ans passés , femme extrêmement distinguée par
son mérite , et recommandable par sa bienfaisance et ses
autres vertus.
4»° Rougemenl , fief réuni en 1489 , comme on Ta vu dans
un aveu de ladite année , cité plus haut , à la terre de Mayet
ou , du moins , à celle du Fort des Salles : c'est actuellement
une ferme , située à 2 k. à l'est du bourg. En i34s , Macé
Lemonier ou le Molnier , rend aveu pour Rougcmont , la
métairie de la Giraudière et autres cens et rentes ; et Phi-
lippon Hodon, en i4o4> pour le fief de feuMacé Lemolnier,
celrti-ci probablement.
5.° Jarnay ou plutôt le Jarrier , cité dans le même aveu
de i4&9 •> Par Adam Hodon ; ferme actuellement , à i4 h.
au sud de RougemonL En i3g4 et 1402 , Jean de Mellon
rend aveu pour cette métairie, avec droit d'usage dans la forêt
de Bcrsay.
6.° Vaumorin , fief autrefois , cité dans le même aveu
d'Adam Hodon.
7.0 Chource , écrit Sourche sur la carte de Cassini , est
également dénommé dans l'aveu de 1489. Situé à 2 k. 1/2
au nord du bourg , ce n'est qu'une ferme actuellement. En
i3q3, Guill. de Vendosmois , et en i3g3 , Jeanne sa veuve ,
rendent aveu pour la seigneurie et voirie de celle terre et
pourfhabergement de Haute-Perche en Marigné (v. cet art.)
8.° Coulâmes , avec chapelle , mentionné dans l'aveu
rendu en i655 , par Cl. de Raumanoir. Ce fief, à 2 k. est-
nord-est du bourg , est qualifié du titre d'hôtel et domaine ,
dans un aveu de i38y , par Macé Gastevin , et de celui
d'habergement , dans d'autres aveux rendus en i3g7 et i4fy),
par Thevenot ou Elienne Nepveu al. Nepvou , et par
Guill. Nepveu , écuyer.
9.0 La Roche - Maupetit , avec moulin. Situé sur la rive
droite de l'Aune et sur le territoire d'Ecommoy , il n'est fait
mention ici de ce fief que parce que, dans l'aveu de i655, par
Cl. de Beaurnanoir, il est porté comme étant de Mayet.
MAYET. 61
ïo.° Vezins , simple maison bourgeoise aujourd'hui ,
distante de 4 k» seulement au nord-nord-ouest de l'église , où
Ton remarque néanmoins une tourelle placée dans l'angle
interne de ce bâtiment , construit en forme d'équerre.
Kn i3r)4, 14.01 , 1 4.1 3 et i48°o différons aveux sont rendus
pour celte terre cl celle de Vaulogicr ou Vaulogé , et pour le
bois de la Mocqueric , par Jean et par Julien de Vezins , et
par un second Jean de Vezins, écuyer, seigneur vayer de
ladite seigneurie de Vezins , en la châtellenie de Mayet.
Kn i63j) , demoiselle Barbe de Vaux , veuve de Jacq. Sar-
razin , est taxée au rôle du ban et de l'arrière-ban de la
province , pour fournir un mousquetaire ; et René de Sarrazin,
écuyer, sieur de Vezins, son frère probablement, à la
somme de 20 livres. Ce fief, où existait une chapelle , et
dont dépend un moulin, était encore, en 1704, dans la
famille Sarrazin , et appartenait , en 1774 1 à celle de Follin ,
dont une demoiselle de ce nom propriétaire actuel. Quoique
compris , comme on vient de le voir , dans la châtellenie
de Mayet, Vezins relevait de la Feigne, terre située pa-
roisse de Pontvallain. ( V. ces deux art. )
ii.° Vaulogé, cilé dans les aveux du numéro précédent ,
à 3 k. 1/2 nord -nord -est du bourg: ce n'est plus qu'une
ferme aujourd'hui. En 1GG6 et 1069 , Jacq. de Hodon ,
écuyer , fils de Jean ou plutôt de René , écuyer , sieur de la
Orucllerie , prenait le titre de sieur de Vaulogé. ( V. le n.° 21
ci-dessous et l'art, s.-jea^s-de-la-motte. )Ce fief appartenait
à la maison de Giroye , en 1775.
12. ° Le Plessis- Berthclemer , quoique cité dans uu aveu
de i3i7, comme étant compris en la châtellenie de Mayet,
se trouve sur la commune de S.-Bié-en-Relin, et doit être
porté à cet arlicle.
i3.° Sarceau , est indiqué comme étant de la paroisse de
Mayet, dans des aveux de i337 et de i3/j.2, quoiqu'il soit
situé sur Sarcé. ( V. cet art. )
i4.° \1 Enjubaudicre , fief pour lequel Jean du Plesseiz ,
frère ou fils de celui mentionné au n.° 12 ci-dessus, rend
aveu, en i3/{.2 , ainsi que du fief de la Crocherie.
i5.° La Crocherie , fief mentionné dans l'aveu cité au nu-
méro précédent.
16. ° Lé Epinardiere , al. YEpingmndière. Différens aveux
sont rendus pour cet habergement , i.° sous ce dernier nom,
en i3g2 , par Renaud de Soligne ( Souligné ? ) ; 2.0 sous le
premier , en 14.02 , par Jean Belleteste ; 3.° par Guillelmine
la Boullie , veuve d'Ambr. Boullie , en 14S9 ; 4.0 Enfin ,
en 1664 1 par Marin Rippier , curé de S.- Jean de la ville du
62 MAYET.
Mans. Toutefois , les deux derniers n'expliquant point t
comme les premiers , que cette terre est dépendante de la
châtellenie de Mayet, peut-être s'agit-il de celle située en
S.-Bié-en-Belin. ( V. cet art. )
17.0 Les Ruisseaux. En i342 , Jeanot de Montaglenet ,
rend aveu pour l'habergement de Russeau ( sic ) , fiefs et ar-
rière-fiefs ; même aveu , en i4o3 , par Guill. de Violleau ,
avec domaine , cens , rentes et autres devoirs en la châtellenie
de Mayet , et , en 14.89 , par les enfans de René et de Mar-
guerite Violleau ; en i6o4 , pour le fief de Russeaux ( sic ) ,
par Antoinie de Choins , al. Choinet , demoiselle , veuve de
L. Alexandre , écuycr , sieur de Chantelou.
18.0 Ckrmont , fief pour lequel Jean de Maulay , écuyer ,
et Louis , son fds aîné , rendent aveu en 1489 et i5o3.
19,0 LiâGiraudière, autre fief pour lequel rend aveu, en i4°4?
Philippon Hodon avec celui de Rougemont , porté ci-dessus
n.° i5 ; un autre aveu de 1489 1 par Martine , veuve de Macé
Fouguère , qui déclare tenir une partie de cette terre. Quel-
que temps avant i65y , J. Legeay , à qui elle appartenait
probablement , en prenait le lite de sieur de la Giraudière.
20.0 La Carrelière ou Carliere , avec chapelle , à 2 k. i^3
nord -nord -est de l'église. En 1604 , René du Crochet,
gentilh. ordin. de la chambre , en son nom et celui de ses
frères et sœurs, rend aveu pour la terre seigneuriale de la Car-
relière ; semblable aveu est rendu , de i653 à i663 , par Fr.
Leboucher, chevalier, de Loyneau , pour ladite terre seigeur.
acquise de Fr. du Crochet , écuyer , sieur de Maison-Maugis.
Relève de lui : Ant. Leboucher , écuyer , sieur des Beu-
chetières. En 1775, la Carrelière appartenait à M. de Giroye,
seigneur de la Roche-Mayet.
2 1.° La Gruellerie , à 1 k. 1/2 à l'est du bourg , presque at-
tenante à l'ancien château et au hameau de S.-lNicolas ,
appartenait, en i6G3 , à René de Hodon, écuyer, qui
en prenait le nom. ( V. l'art. sarcÉ , en ce qui concerne le
fief de Sarceau ). Nous voyons au n.° 11 ci-dessus , un J. de
Hodon , écuyer , se qualifiant sieur de la Gruellerie , à-peu-
près à la même époque , et qui était probablement le fils de
celui-ci. Un autre lieu de la Gruellerie est situé à 3 k. 2 h.
S. O. de celui-ci.
22.0 Baigneux. Le seigneur de ce fief est taxé à la somme
de 1 5 1. 9 au n.° Six du rôle du ban et arrière-ban de la
i)rovince du Maine , dressé en 163g. S'agit - il de Haut-
ISaîeneux , domaine pour lequel P. Quarreau, écuyer, et
Blanche, sa femme , rendent aveu , en i3g4 et en i4i3 ?
23. La Pinardière , terre située paroisse de Mayet , à 1 k.
MAYET. 63
8 h. , au sud de l'église , ]>our laquelle Urban ( sic ) Dubuc ,
prieur de Villicrs , est taxé «à 10 I. , au n ° 5i3 «lu même
rôle. Elle appartenait en 1775 au seigneur de Vezins,
a4-° \jl Souilleric , aulrc terre de la même paroisse, pour
laquelle est taxé à 4° I- ? s0»s 'c n«° $21 dudit rôle , Jean de
lloudon ( Iiodon ).
25.' Les Bcuchciières OU Buchetières , h /t k. 2 h. nord,
un peu vers lest du bourg , terre pour laquelle Anthoine
Lebouchcr , mentionné précédemment, art. 20 , est taxé à
12 1. , sous le n.° 53o du rôle précité , sur lequel celle terre
est nommée Jîuscholières. En juillet 177C) , M. Jean-Marie-
Cômc Puvault et dame Marie-Victoire Massue, son épouse,
vendent cette terre , avec le moulin de Salvert.
26.0 Aubcterre , fief qui appartenait au prieuré de Château-
i'Hcrmitage. 11 est situé à 3 k. 2 h. nord , un peu vers Test ,
du bourg.
27.0 La Bifaudière , avec cbapelle autrefois. C'est ac-
tuellement un hameau , qui se trouve à 1 k. 8 h. au sud de
l'église.
iiist. civ. On ne connaît point la véritable étymologie du
nom de Mayet. L'ancienne manière d'écrire ce nom Maïet ,
Maïalum , semble indiquer que ce lieu a pu le recevoir des
Romains , et qu'il voudrait dire pays fleuri , fertile ; ou bien
qu'il viendrait de Maïa , fille d'Atlas et de Pléïone , l'une des
Pléiades , qui a donné son nom au mois de Mai , et à qui
on immolait une truie pleine , victime propre à la terre ,
emblème de la fécondité ; ou de Maïa , fille du dieu Faune
et femme de Vulcain , à qui le prêtre de ce dieu faisait un
sacrifice le premier jour de mai et lui offrait du vin et du
miel ; ce qui aurait toujours la même signification.
A peu de distance à l'est du château fort , ou du faubourg
actuel de S.-lSicolas , existait une léproserie avec sa chapelle,
nommée Maladrerie de N.-D. ou de Ste-Croix , laquelle fut
réunie d'abord à la commanderie du Mans , de l'ordre de
1N.-D. du Mont-Carmel et de S.-Lazare , puis, en 1696,
par arrêt du conseil , à l'hôpital de Château- du-Loir. Mayet
avait aussi un collège, fondé dans le cours du ij.e siècle, doté
d'une maison avec jardin , et d'un bien rural , dont le titu-
laire devait instruire quatre enfans pauvres gratuitement.
Un décret du 1 5 février 1811, autorise l'acceptation d'un
legs de i5oo f. , fait par la dame Duvau , veuve Bussy , aux
pauvres de Mayet.
En i833 , le Conseil municipal vote pour l'exercice i834 ,
en conformité de la loi du 28 juin , une somme de 200 f. ,
64 MAYET.
pour une maison d'école primaire , et 3oo f. pour le trai-
tement de l'instituteur.
histor. En iogg , Hélie de la Flèche , compétiteur de
Guillaume-le-Roux , roi d'Angleterre et duc de Normandie ,
dans la possession du comté du Maine , après avoir été
prisonnier de ce prince , se retire à Châieau-du-Loir , y lève
secrètement une armée avec laquelle il recommence les
hostilités contre lui. Guillaume-le-Roux , à celte nouvelle ,
repasse la mer à la hâte , le repousse du Mans dont il as-
siégeait le château , le force de rentrer dans le Château-du-
Loir qu'il attaque sans succès , et entreprend le siège de celui
de Mayet, dont il sempare et qu'il démolit , selon quelques
historiens. Suivant d'autres , au contraire , Guillaume ayant
commencé l'attaque de cette forteresse le samedi , remit au
lundi, par respect pour la solemnité du dimanche, l'assaut qu'il
avait projeté d'abord pour ce jour , ce qui donna aux assiégés
le temps de faire fabriquer des espèces de boulets en fer , qu'ils
firent rougir et jetèrent sur les assiégeans. Soit que ce genre
de défense intimidât ceux-ci, ou, d'après d'autres versions,
qu'un des assiégés , qui était sur les murailles , ayant écrasé
d'une grosse pierre qu'il lui jetta , un soldat qui était près
de Guillaume , ce qui effraya ce prince ; ou bien que lui-
même eût été blessé à ce siège ; il l'abandonna bientôt et se
retira à Luché ou bien à Lucé , et repassa promptement en
Angleterre , ayant reçu la nouvelle d'une conjuration qui s'y
tramait contre lui, ce qui pourrait être la véritable cause
qui lui fit abandonner une place qui ne méritait pas qu'il lui
sacrifiât d'aussi puissans intérêts. ( V. préc. hist. , i-xcv. )
Au mois d'octobre 1870 , les Anglais qui occupaient les
rives du Loir et étendaient leurs postes jusqu'à celles de
l'Aune , d'où ils poussaient des reconnaissances jusqu'aux
portes du Mans , ayant provoqué au combat Bertrand du
Guesclin , qui venait d'être nommé connétable de France et
gouverneur de la capitale du Maine , celui-ci , secondé par
Olivier de Clisson , et par plusieurs autres capitaines célèbres
de l'époque , les surprit et leur livra bataille dans les landes
de Rigallet et sur la pelouse de Gandelin , entre Pontvallain
et Mayet , où il les vainquit et les força d'abandonner Je pays.
Cet événement célèbre se rattachant bien plus à l'histoire
de Pontvallain qu'à celle de Mayet , malgré la part d'honneur
qu'en revendiquent les Mayetais pour leur territoire , c'est
pour l'article de Pontvallain que nous en réservons les
détails.
En juin 1826 , une louve qui rôdait autour des jardins du
bourg de Mayet , enlève par ses jupons un enfant tout
MAYET. 65
jnmo, qu'elle emporte et dépose, à peu de distance, au
milieu de plusieurs louveteaux à Ja pâture desquels elle ie
destine probablement. Poursuivie par la mère de cet enfant et
par plusieurs personnes accourues à ses cris , la louve se
sauve et permet de l'enlever de cette affreuse compagnie
sans qu 'il lui fut arrivé aucun mal. Les louveteaux furent dé-
truits , mais on ne put atteindre la mère.
antjq. On croit reconnaître encore quelques vestiges de
voies romaines, sur le territoire de Mayet , dans un chemin
classé sous le n.° 6 de l'arrondissement de la Flèche , qui
aurait conduit de Sabdunum , le Mans , à Cœsarodunum ,
Tours , en passant au Fines qui existait dans les environs
de Château-du-Loir, sur la limite du territoire des deux pro-
vinces. On l'appelle encore Chemin des Romains.
Il y a une dixaine d'années qu'en labourant le champ des
Oranges , dépendant de la ferme de Riposson , située à 2
k. 1/2 N. E. de l'église de Mayet , près et à la droite du
chemin de Marigné , on y découvrit un tombeau en grès
coquiller, pour nous servir de l'expression impropre quoique
admise , surmonté de son couvercle et contenant les ossemens
complets d'un squelette humain , solides et noirâtres. Une
vingtaine de tombeaux semblables , recouverts , comme le
premier, de deux pieds de terre environ , ont été déterrés
dans ce môme champ , en i832 : six de ces tombeaux , avant
également leurs couvercles , étaient placés les uns contre les
autres , les pieds tournés vers l'orient ; d'autres plus éloignés t
l'étaient dans la direction du nord au sud; tous contenant un
squelette complet , dont les os étaient désunis , sans aucun
autre objet quelconque et sans inscriptions, ainsi qu'en sont
dépourvus ceux qu'on a rencontrés dans le pays , de même
que ceux découverts à Jublains, lors des fouilles qu'y a fait
faire, au mois d'avril dernier ( i834), M. Fr. Verger, de
Nantes , amateur zélé et éclairé d'archéologie , qui a bien
voulu m'adresser des échantillons des deux espèces de pierre
dont ils sont formés , ce qui augmente ma collection d'espèces
du prétendu grès coquiller dont se composent ces tombeaux
dans notre pays.
11 existe encore , comme nous l'avons dit pins haut , près
le faubourg S.-Nicolas , une molle en terre de tuf de rapport ,
de 17 à 18 mètres d'élévation environ , que les chroniqueurs
prétendent avoir été élevée par les troupes de Guiilaume-ie-
Roux, pour battre le château, lors du siège dont il a été
parlé précédemment. Pour nous, nous sommes convaincus
qu'elle fut, dans l'origine , la motte féodale de ia seigneurie
de Mayet, que Guiilaume-le-Roux ou les Anglais, soit dans
iv 5
66
Wï
la seconde moitié du \L.* siècle, soi! d.ns la première du i5.%
sous Charles VI et Charles VII , oui pu réparer, exhausser et
utiliser comme fortification , mais que nous croyons être
la motte féodale, comme il a été dit plus haut. Quelques
vestiges de murailles et de portes de ville qui se font encore
remarquer , sont des débris de l'ancienne forteresse et non
du bourg actuel, qui n'a jamais pu être enceint.
hydbcgr* Les différens cours d'eau qui arrosent la com-
mune sont: i.° l'Aune, improprement Lone , petite rivière
qui la limite au nord-est ; 2.0 le ruisseau le Bruant, qui couie
parallèlement et à i k. de distance , au sud de la précédente ;
3.° le Riposson, dont le cours , d'est à ouest , est peu
elendu ; 4«° Ie ruisseau de Sables , qui , coulant aussi d'est à
ouest , passe à 7 h. au nord du bourg ; 5.° le ruisseau de
Tartifume , coulant aussi dans la même direction , et passant
tout près et au sud du bourg ; G.0 enfin, le ruisseau de Pont-de -
Cœur, qui coule l'espace d'un kilom. seulement, à l'ex-
trémité sud* du territoire. Plusieurs étangs, notamment ceux du
Château et de Loussant , peuplés de carpes , d'un peu de
brochet et de sangsues. — Moulins , au nombre de 1 7 , savoir ,
sur l'Aune : Bois -Rond, le tournant seulement, les bâ-
timens étant d'Ecornmoy ; sur le Bruant : la Coquillonnière ,
dont les bâtiin. sont de Marigné , Bray , Salvert , Garganne.
Faut ras ; sur le ruisseau de Sables : Sables , Vieux , Vczins ,
Foulleret ; sur le Tartifume : Petit-Moulin , des Chevries ,
de la Maison-Neuve , de la Plouze, la Roche-Neuvy, la Roche ,
Dercau , Gandelain ; tous à blé 7 à l'exception du ï.er et du
i4.e , qui sont à foulon.
géolog. Sol ondulé dans les parties nord-est , est et sud ;
plat dans tout l'intérieur et à l'ouest ; passage du terrain
secondaire , offrant le calcaire crayeux en extraction sous le
nom de tufeau , à celui d'alluvion.
cadastr. Superficie totale de 5,4oi hect. 83 ares , se sub-
divisant comme il suit. : Terr. labour. , 2,747 hect. 82 ar.
00 cent. ; divisées en 5 class. , évaluées à 3 , 10, 24-, 36 et
5o f. — Jardins et avenues , 60 1 3- 17 ; en 3 class. : à 5o ,
55 et 60 f. — Vignes , i 76-22-06 ; 2 cl : 12 , 36 f. — Prés ,
582-&4-3i ; 4 cl- : I2 t 3o, 60, 75 f. — Pâlur. , 207-47-^0 ;
2 cl. : 6, 20 f. — B. taillis et futaies , 1 5 7-4-4-55 ; 3 cl. : 4 »
12 , 16 f. — Châtaigneraies, 7-90-20 ; à 16 f. — Pinièr. ,
483-o4~94 ; 3 cl. : 4 , 8 , 12 f. — Landes et rochers , 234-
25-4o ; à 3 f . — Etangs et marais , 5-37- 10 » 2 c^ 2o> 24- ^
— Douves et marcs , o-62-5o; à 5o f. — Superf. des bâlim. ,
'jS 09-58 i à 5o f. — Obj. non impos. :. Forêt royale de Bersay
( partie ) , 549-87-0.0. — Egl. , cimet. , presbyt. , 1-09-00.
MAYET. 67
r—Ghem. et plae, publ., 152-69-94. — Rivièr. et ruiss. , 6-
92-75. =: 3 châteaux , à 100 , i£o et 180 f. — (j5o mais. ,
en 10 class. , de 4 a 90 f. — 17 moulins à eau , à 36 , £8»
80 , 100 et i5o f.
KbvRNU impos. ! W n°" .b?;!eS • 97. f '3 f' H C | , ,3 864 f g4
1 ( bâties , ib,45i » j » * *
roNTRlB. Foncier, i5,459 f. ; personn. et mobil. , 2,g63 f. ;
port, et fen. , 1,074. ; 129 patentes : droit fixe, 677 f. ; dr.
proport., 188 f. Total, 2o,36i f. — Chef-lieu de perception.
cut,TUR. Superficie argileuse compacte , dans la partie
sud est 4 argilo-calcaire , passablement fertile, du nord-est
à Test et au sud ; argilo-sablonneuse et de sable pur , pour
le surplus. Culture en céréales, dans la proportion de 9 parties
eu seigle , 4 en orge et 4 en froment , 1 en avoine et 1 en
menus, où l'on cultive, en outre , un peu de sarrasin et surtout
de maïs. Trèfle , luzerne , chanvre ; beaucoup d'arbres à
fruits , de châtaigners , noyers , etc. Vignes ^ la plupart en
treilles dites voliers , dont la qualité varie beaucoup , comme
on le voit au cadastrement. Elèves de chevaux , de médiocre
qualité , la plupart vendus comme poulains ; de bêtes h
cornes , en assez grand nombre ; élèves et engrais d'une
grande quantité de porcs ; peu de moutons , de chèvres ;
quelques ruches. — Assolement triennal , dans lequel les
terres sablonneuses sont quelquefois menées en retour ;
60 charrues , les 3/4 traînées par des bœufs et des chevaux ,
le reste par ces derniers seulement. = Commerce agricole
consistant en grains, dont l'exportation n'est pas réelle,
mais seulement un échange ; en petits vins , qui se vendent
principalement au Mans ; graine de trèfle , chanvre et fil ,
fruits, cidres, marrons de bonne qualité, de 3 variétés,
dont celle appelée nouzillards ; noix et huile de noix ; bois
de charpente et à brûler ; poulains , veaux et génisses, porcs
gras; laine, cire, miel, etc.
industr. Fabrication de toiles , façon de Château-du-Loir,
se vendant à la halle de cette ville , spécialement de toiles
àjvoiles pour la navigation de la Loire et du Loir. Fabrique de
couvertures et d'étoffes de laine appelées droguels, cadis ,
calmoulcs et espagnolettes , connues autrefois sous le nom
de triniières et de Mayets. Douze à quinze chefs d'ateliers y
emploient un capital de 100 à 110 mille francs, et fa-
briquent de 7 à 800 couvertures , et de 800 à 1,000 pièces
d'étoffes , de 4° aunes de long sur 1/2 aune de largeur , du
poids moyen de 20 kil. chacune. Ces marchandises se vendent
dans la Sarthe , Indre -et -Loire et Maine-et-Loire; les
68 MAYET.
laines sont achetées dans Je département, et dans ceux <fe
1 Indre et d Indre-et-Loire. C'est la seule fabrique de lainage
qui ait quelque peu prospéré dans la Sarlhe , puisque ses
produits y sont triplés depuis trente ans. Trois mécaniques
a carder et filer la laine ont été établies à Mayet , Tune , mue
par un manège, pour la manufacture de couvertures • les' deux
autres pour les fabriques d'étoffes , dont l'une ayant 25o
broches, de deux assorlimens , placée sur un ruisseau • l'autre
mue par un manège. — Extraclion de tufeau de bonne qualité
au moyen de puils, employé à la bâtisse.- Mayet possède dans
son horloger, M. Gourdin , un mécanicien fort distingué
foieet marcii. Quatre foires par an , d'un jour chacune ,
les lundis, 4.» de janvier, 2.e de septembre , 2„* samedi de
novembre et 2.« lundi de décembre; assez fortes, où se
vendent surtout beaucoup de porcs. — Marché le lundi ■
petit marché de menues denrées , les dimanches et fêtes au
matin. = Fréquentation par les habi.ans, des marchés
d Lcommoy , Luce, Ghâleau-du Loir , celui-ci pour les toiles
particulièrement ; du Lude , de Pontvallain et de Mans.W •
des foires de la Fontaine S.-Martin. ë r
bout, etchem. Route royale n. ° i58, du Mans à Châleau-
<1u-Loir, limitant la commune à l'est; chemin de Mayet à
jvjarigne , aboutissant à celte route au hameau de LaiJlé sur
Marigné ; chemin n.° 3 de l'arrondissement de la Flèche' de
cette ville à Mayet par Mansigné et Pontvallain ; chemin
de 1 ontvallain a Chateau-du-Loir , traversant , de l'ouest au
sud-sud-est , l'extrémité méridionale de la commune ; chemin
f v *l? Romams » dontl1 a été parlé plus haut, allant
de Yaas à Lcommoy , en traversant l'extrémité orientale
ou sud au nord. '
uotrmahq. Comme habitations: les châteaux de Mayet,
delà Roche, de Vezins , etc. Sous le rapport des noms
outre ceux dé,à cités dans le cours de cet article : la Duché '
a Guerrene , Bellebat ; les Forges , Haute-Rue , la Picardie-
le Bray, Saivert; les Rossiers, le Houx, l'Aubépine, ele elc
etakl. PUBWC. Mairie, justice de paix, cure cantonnaïe
école prima.re communale. Résidence d'un notaire d'un
huissier, d un Pvr\f>rt ,,\,« ~ * . ., . . ' "
moins favorises sous le rapport du nombre des établissemens
publics, ce qui tient à sa situation au milieu des terres
sans communications directes et faciles , et à la proximité
de villes et de bourgs plus importans, ou mieux favorisés sous
ce dernier rapport.
MÉES, 6g
i>i- PARTlCUt. Deux docteurs un médecine , i officier
de sanlé ; plusieurs instituteurs primaires particuliers , i
institutrice primaire tenant pensionnai.
M AZURE ( Ruisseau de LA ), prenant sa source près la
ferme de la Trouzardière , commune de Pezé-le-Roberi ;
coule du non! au sud-est, et n ienl confluer avec celui «le
Chaufour , au moulin de Vaux, après 4 k. 1/2 de cours,
pour aller ensemble se jeter dans la Longue ve-Ouest.
1MEAULIVE, rivière; voyez MAUI/NE.
JIEES ( LES ) , LE MÉL ; Messa , ce; Messum , Meut m ;
de iVessi's, (s , moisson, nourriture; ce qui s'accorde avec
la nature agricole du pays. Commune CADASTRÉE , faisant
partie de la contrée appelée Saosnois , du canton, de L'arrood.,
et à 1 1 k. E. i/4 S. de Mamers ; à 36 k. N. du Mans ; com-
prise, de 1780, à i8o3, dans le canton de Courgains , ac-
tuellement supprimé; jadis du doyenné du Saosnois, du
Grand- Archid. , du dioc. et de L'élect. du Mans. — Disl. lég. :
i4 et 4l kilom.
DESCR1P Bornée au N. O. , par Louvigny ; au N., par S.-
Rémi-du-Plain ; à l'E. , par Saosne et René ; au S. , encore;
par René ; à !'(),, par Thoiré sous-Cootensor; elle a la forme
<l'une espèce d'ellipse, qui s'étend de l'O. S. O. au N. N.
E. , où elle se termine en pointe , sur un diam. de 5 kil. : ses
autres diam. sont : du N. au S. , dans la partie centrale , et
du N. N. O. , au S. S. E. , de 2 k. 1/2 ; le plus étroit , de
1 k. 7 h. d'E. à O. — Le bourg, situé dans la partie cen-
trale du territoire , un peu vers le nord , se compose d'une
t reniai ne de maisons isolées ou de fermes et bordages ,
s'élendant en ligne d'est à ouest, en face le côté méridional
de l'église. Celle-ci, à ouvertures semi-ogives, dont une
grande croisée plus moderne , au sud , du genre gothique
flamboyant , à vilreaux coloriés en bon état. Clocher eu
pyramide quadrangulairc ; cimetière entourant l'église , clos
de murs à hauteur d'appui.
l'OPUL. De 43 feux anciennement , elle en comple 61 au-
jourd'hui , se composant de iG> individ. mâles, 179 femelles ,
total 344» dont 1G9 dans le bourg, qi au hameau de la
Roche , 4* à celui de Bas-îîallon , et 17 à celui de Brissay.
Mouv. dècenn. De 181 3 à 1822 , inclusiv. : mariag. , 20 ;
naiss. , o,5 ; déc , 57. — De 18 13 à 1822 : maftiag. , i3 ;
naiss. , 8y ; déc. , 5a.
BIST. ECCLtS. Eglise sous le patronage de S.-Malo ; as-
semblée le dimanche dans l'octave dé l'Ascension. — La
cure, qui valait 4oo 1. de revenu , était à la présentation de
l'abbé de la Coulure du Mans, La commune est actuellement
7o MEES.
réunie , pour le spirituel , à celle de Louvigny. La chapelle
du château de la Roche , valant 3o l. , était "présentée par
le seigneur du lieu. Le Roulay , ferme près et au nord de
l'église , que la tradition locale indique comme ayant été
une abbaye , fut probablement l'ancien prieuré curîal , d'où
les moines de la Coulure auront retiré le prieur, d'après la
décision du Concile de Latran de 12 15 , pour faire desservir
la paroisse par un prêlre séculier.
HlsT. FEQi). La seigneurie de paroisse était annexée au
château de la Roche, situé à 9 h. au sud du clocher, vieux
manoir sans intérêt aujourd'hui , et dont la chapelle était en
ruines dès la lin du tj.e siècle. Cette seigneurie relevait de
la châtellenie de Moulins, en Saint- Rémi-du-Plain , et
passa , comme elle , dans la possession des moines de la
Couture. Comprise dans la circonscription de l'ancienne
baronnie du Saosnois , et dans le ressort de son bailliage ,
dont le siège était à Mamers , celte paroisse el son château ,
ont dû subir toutes les vicissitudes qui se rattachent à l'his-
toire de celle contrée en général.
hist. civ. En i3o8 , Charles de Valois, comte du Maine ,
accorda , du consentement du Roi , permission à l'abbé et
aux religieux de la Coulure , de tenir une foire chaque année
à la Roche , paroisse des Mées , le i.cr jour de septembre ,
fêle de S. -Gilles. Le Corvaisier et M. Th. Cauvin, font
erreur d'un siècle sur la date cette concession.
hydrogr. La commune est arrosée , au nord- ouest et à
l'ouest , par la petite rivière de Rienne , qui la sépare de
Thoiré et de Louvigny, et dont les débordemens fréquens
lors des pluies , empêchent les coinmunicalions avec cette
dernière, en inondant le chemin qui y conduit ; à l'extrémité
sud , par la Saonelle, qui traverse le terriioire d'est à ouesl.
— Un seul moulin , celui de JSrissay , à blé , sur celle
dernière , lequel dépendait autrefois , avec la ferme des
Grands-Ardillers , d'une portion du territoire de la commune
de Thoiré , enclavée dans celle des Mées.
GiOLOG. Sol légèrement ondulé , dans sa pariie nord ;
faisant partie de la grande plaine dénudée du Saosnois Terrain
apparlenanl à la formation jurassique moyenne oolithique ,
décrile à l'article du canton de Mamers ( jii-iSq et suiv. ).
cadastr. Superficie de 680 hecl. o3 ar. 70 cent., se sub-
divisant ainsi : — Terr. labour. , 5G3 h. 99 ar. 3o cent. , se
subdivisant en 5 class. , évaluées a 5 , 1 1 , 18 , 25 et ag f.
— lard. , ailées , pépin, el autres terrains plantés , 6-^8-20 ;
'2 cl. : à 29 el 34 f. — IVés , pâlur. et pâlis , 88 -24.-90; S
clas. : G, i5 , 24 > 36 , 45 f. — R. taillis, o~48 00 ; à 16 f. —
MÈLIXAIS, 71
Friches , 4-55-8o ; à 1 f. — IbjUres , o- 1 1-70; à çj f. — Sol
des prop. bâties , 2-92-80 ; a 9£ f. — Oùj. non impos. : Egl. ,
eiuict. , 0-10-80 — Chenr. et pïac. ptibl. , 1 i-45-tfo. — Rir.
tt miss. , 1-67-00. =: Gi maisons , en 5cl. : à/J.,8, 12 , 16
cl 20 f. — 1 moulin , à 3oo f.
n,,,.,,, ■ 1 Pi op. lion l)â!i<*s, i'i,^7'^ f. 65 cl ? e / r rc
KVENW mipos. ( v i *, ' - > ii,5a4 ». 65 c.
r y bâties, i,oji » j ' T
COXTRIB. Foncier, 1,817 T, ; personn. et mobil. , i36 f J
port, et fcn. , 3o, f. ; 5 patentés : droit fixe , 35 f. ; dr. pro-
porl. , i5 f. Total , 2,04.1 f — Perception de René.
ciLiun. Superficie argilo - calcaire, passablement fertile,
cultivée en céréales dans celle proportion : G parties en fro-
ment et 6 en orge , 3 en seigle et 3 en avoine , i en menus ;
beaucoup de trèfle , un peu de sainfoin , ele. ; chanvre ; pres-
que pas d'arbres à fruits ni de haies , la superficie étant
fout-à-fait dénuée de bois, comme dans tous les terrains
calcaires dits de Champagne. ï lèves de quelques poulains et
d'un assez grand nombre de bêtes à cornes , de porcs et de
moutons. — Assolement triennal ; uS charrues, dont la
moilie traînée par bœufs et chevaux , l'autre par ces derniers
seulement. — 2^ bordages et G fermes , presque tous réunis ,
tant, dans le bourg que dans les hameaux indiqués ci-dessus.
= Commerce agricole consistant en grains , dont il y a très-
peu d'exportation réelle ; graine de trèfle, chanvre el fil ;
jeunes bestiaux , moutons , porcs jeunes et gras ; etc.
= Fréquentation des marchés de René, principalement;
de Reaumont , Marollcs et Mamers ; des foires de Fresnày
et d'Alençon ( Orne ).
indistr. Extraction de la pierre de taille et de la pierre en
moellon , pour bâtir. Tuilerie el chaussumerie , au lieu de
la Razonnière , établies en i83o.
liOUTES ET CHEM. La partie de la roule départementale
n.° 5 , qui , de Mamers , aboutit , à la Hutte , à la route
royale du Mans à Alençon , passe à très-peu de distance de
la limite nord du territoire. Le chemin de Ballon à S.-Rémi-
du-PJain , le traverse «à son extrémité nord-nord-est.
LIEUX remaRo. Aucune comme habitation ; sous le rapport
des noms : les Ardillers , tfardil/e , argille ; la Roche , le
Uoulav , elc.
LTABL. publ. Mairie , seulement. Bur. de poste aux lettres,
à Mamers.
JUKIGîVK ; voyez maigre.
MELiiV&IS , LEMEUNAIS, MÉLTNAYE, MOLINAIS ; ancienne
abbaye d'hommes , de l'ordre de S.-Anguslin , située en
72 MELINAIS.
Anjou, dans l'élection de Baugé , à 6 k. 172 S. S. E. de îa
Flèche , sur la rive gauche du Loir , et sur le territoire com-
munal de Ste-Colombe , près et au sud-est de la forêt qui en
dépendait et en portait le nom.
Après l'assassinat de S. Thomas de Kanlorbcry , attribué
à Henri 11, roi d'Angleterre, comte du Maine, qui était
aussi seigneur de la Flèche , ce prince étant à chasser dans
la forêt de Mélinais, y trouva dans une grotte, suivant la
tradition , un hermite nommé Regnaull , qu'il reconnut pour
avoir été l'un de ceux des officiers de sa maison qu'il avait
chargé de commettre ce meurtre , et qui, s'étant retiré secrè-
tement de sa cour, y faisait pénitence de son crime , après
avoir clé faire d'abord apprentissage de îa vie monastique
dans l'abbaye de Fonte vrault , sous Robert d'Arbrissel.
Henri , touché du repentir de ce gentilhomme , fonda auprès
de son hermitage l'abbaye de Mélinais , dont Hirel , au
contraire, attribue la fondation à Raoul ni de Beaumont ,
vicomte du Maine , qui l'aurait fait bâtir vers 1209 T et l'aurait
donnée aux chanoines de St- Augustin. A l'appui de la
première de ces traditions , on cite une chapelle de l'église
conventuelle où se conservaient les reliques de S. Regnault ,
que le peuple y allait honorer en grande dévotion.
On ignore la véritable cause et l'époque précise de la fon-
dation de l'abbaye de Mélinais , qui paraît l'avoir été réel-
lement par Henri II d'Angleterre : on est fondé à croire ,
contre le sentiment d'Hiret, qu'elle eût lieu vers l'an 1100 ,
puisqu'il en est fait mention dans une bulle du pape Lucius III ,
<!e 1 181. Richard Cœur-de-Lion , fils de Henri, et comme
li i seigneur de la Flèche, lui fit quelques dons particuliers.
Baoul 11 de Beaumontr aussi seigneur de la Flèche, lui accorda
des terres et des privilèges , « voulut , suivant de Rurbure ,
« que l'église devint la sépulture de sa famille , et y fût in-
« humé avec Jeanne de Poitiers sa femme, et quelques-uns
« de leurs enfans , ainsi qu'en faisaient foi leurs tombeaux ,
« qu'on y voyait avant la révolution. " Chose singulière \ nous
avons vu ailleurs ( 11-26:2 ) que ce même Raoul avait été
enferré dans l'abbaye d'Elival.
En 1207 , Guillaume des Roches , sénéchal d'Anjou t de
Touraine et du Maine, donna à celte abbaye sa terre d'Aulé-
le-Bourcé. C'est probablement les Salles , yiula , dans la
forêt de Rersav ? Nous avons vu plus haut ( page 57 ) , que
l'abbaye de Mélinais était au nombre des décimateurs de la
paroisse de Mayct , et (i-i23) que le prieuré des Salles,
dépendait de celle abbaye.
En 1607 > Henri IV donna l'abbaye de Mélinais avec celle
MELIiVAIS. 73
de Belle - Branche , située également en Anjou , et le
prieuré de Luché , pour la fondation do collège qu'il établit.
à la Flèche , sous la direction des Jésuites : cette union eut
lieu par une bulle du pape Paul IV , confirmée par lettres-
patentes du Roi. Par suite de cette union , la mense abbatiale
fut supprimée au profil du collège de la Flèche , et celle de
l'abbaye laissée aux moines pour leur subsistance : un partage,
fait en 1618, régla délinitivement les intérêts des uns et
des autres.
Les chanoines réguliers réformés de S.-Augustïn , de la
congrégation de France , connus sous le nom de Géno-
vefains , ayant été introduits «à Méiinais , en i636, s'obli-
gèrent à l'exécution du concordat et du partage dont il vient
d'être parlé , d'après lequel les jésuites s'étaient réservés un
appartement meublé dans l'abbaye , avec celte clause parti-
culière <pie , pendant qu'ils y séjourneraient , les moines y
nourriraient eux, leurs gens, les chevaux et les ânes qu'ils
y amèneraient. Cependant les nouveaux venus ayant pris ,
en 164.7 » °-es lctlrt's de rescision contre ce partage, les jé-
suites , assignés à Angers , évoquèrent l'affaire au Conseil,
où ils gagnèrent avec dépens.
En 1194, Geoffroi Loutois , seigneur de Jaillette , pa-
roisse de Lou vaine près Angers , fonda un prieuré dans ce
lieu , en faveur de l'abbé de Méiinais , lequel fut uni «à la
inense abbatiale , en 14.10 , à la charge de faire célébrer l'office
divin audit prieuré , union qui , attaquée à plusieurs reprises ,
ne cessa pourtant de subsister jusqu'à la donation de ce
Îu'icuré avec l'abbaye , pour la fondation du collège de la
°lèchc. 11 en fut de même pour celui de l'Echenau , éga-
lement en Anjou, fondé en 1 354- ? qui fit longtcms partie
de l'abbaye de Méiinais , laquelle devait y entretenir deux
moines pour le service religieux , et qui, uni ensuite à l'ab-
baye de Belle-Branche , entra avec celle-ci dans la fondation
du même collège.
Il ne reste plus de l'abbaye de Méiinais , qui ne contenait
que huit chanoines , dès 1697 » et ^ut veildue pendant la ré-
volution , qu'une ferme et un corps de bâtiment, dont
M. Bertrand , adjoint-municipal à la Flèche , a fait une
maison bourgeoise. Elle est située dans une position agréable,
pittoresque et un peu agreste , sur la lisière de la forêt qui
fait l'objet de l'article suivant, entre les deux routes de la
Flèche au Lude et de la Flèche à Baugé.
MELLVAIS ( FOitÈT de ). Les bois de Méiinais , qui
portent de temps immémorial le titre de forêt , comme on l'a
vu à l'article précédent , réunis à ceux de la Boirie ou Boyerie
74 MELLER4Y.
qui y sont altenans , sont situés tout près de l'ancienne abbaye
de Mélinais, et s'étendent du sud-est au nord-est, sur un
espace de 4 k. , contre une largeur qui varie de 8 jusqu'à
17 hect. Un petit étang, situé près et au sud de l'abbaye,
donne naissance a un luiisseau qui traverse la foret vers son
extrémité occidentale , et va se jeter, au nord-ouest , dans la
petite rivière de Chaloux : trois autres étangs, beaucoup plus
considérables , avoisinent la partie sud-sud-est de la foret , et
se communiquent par un ruisseau qui va jeter ses eaux dans
le Loir.
La forêt de Mélinais appartenait , par engagement , depuis
le partage dont il a été parlé à l'article précédent , au do-
maine de la seigneurie de la Flèche , à l'exception de 22
arpens restés aux religieux de l'abbave , qui les abandon-
nèrent plus lard , par transaction , au marquis de la Varenne,
devenu propriétaire, aussi par engagement, de la seigneurie de
laFlècbe. Le massif connu sous le nom de Mélinais , compris
les bois de la Boîrie , dont l'essence principale est le chêne ,
et dont quelques portions ont été plantées en pin maritime ,
contient 5çp hect. 4-5 ar. ^ocent. de bois appartenant à l'étal ,
comme forêt royale. Des plantations considérables de pins
maritimes , faites depuis 60 à 4-° ans , dans les landes qui l'en-
touraient , y sont adjacentes aujourd'hui , et les réunissent en
quelque sorte avec deux anciennes forêts dont il reste peu
de chose actuellement, celle de Mozé , à fest-nord-est , qui
joignait la commanderie de Thorée ; et celle de Douvereau ,
au sud-sud-est , qui dépendait de la célèbre terre de Tur-
billy , dont le château est. à 4 k. au sud de l'abbaye de
Mélinais. — Ces bois sont intéressons pour les botanistes ,
parle nombre de plantes assez ra^es qu'ils contiennent , qui
seront indiquées a l'art. Sainte- Colombe , et parce qu'ils
furent explorés par le célèbre botaniste Ventenal , qui ha-
bita quelque temps l'abbaye de Mélinais comme «énovéfain.
JHËLLfiiRAY; MELLERAI-SOUS-MOJSTMIRAIL ,
MESLEIIAY, McllcnavAim , Mellercyum , Mal'eriiim in pago
Dunen.se; de Malins, 1, tribunal, parce que la justice des
seigneurs de Mon! mirai! aurait été établie dans ce lieu ; ou
bien de Mè/lùrium , u , lîjû où l'on élève des mouenes à
miel ? Commune du canton et à 6 hectom. S. S. L. de
Montmïrail ; de l'arrond. et à 4-5 L S. E de Maincrs ; à 5o k.
Ë. du Mans; autrefois de la petite province du Perche-Couet
ou Petit-Perche , du doyenné du Perche , de i'archid. de
Danois , de l'élect. de Châleaudun et du dioc. de Chartres.
— Dis!, lég : 1 , 5o et 55 kit.
m script. l>)iiice au N. , par Montmïrail et Gréez; au*
BfELLERAY. 75
N. E. et à TE. , parle Plessis-Dorin ( Loir-et-Cher) ; au S. ,
par Glaligny ( Loir-et-Cher ) , et par \ ibraye ; à KO. , par
Champrond et Monlmiraîl ; Ja forme de celle commune esl
une ellipse très-irrégulière , s'étendant de l'ouest au nord-est,
sur un diam. central de 9 k. environ , contre 5 k. au plus de
l'est à l'ouest. Assez gros bourg , contenant 85 maisons ,
situe' «à peu-près au centre longitudinal du territoire, et à son
cxl rémilité occidentale , au pied du plateau sur lequel sont
bàlis le château et la petite ville de Monlmiraîl , se com-
posant d'une place formée par une partie de l'ancien ci-
metière, et de deux rues qui , de celle place, se dirigent , la
principale au nord -ouest, la seconde à l'est - nord -est.
Grande église , occupant le côté méridional de la place , du
genre gothique ; clocher en flèche très-élevéc ; cimetière ,
clos de murs, attenant au côlé oriental de l'église, ne formant
qu'une partie de l'ancien qui l'enceignait , au nord et à
1 ouest. On remarque , sur celte place , l'ancien prieuré
aliénant au côté sud de l'église, avec sa tourelle féodale, sa
cour et son jardin enclos de murs ; et une autre maison , à
Bon angle nord-est , avec ses fenêtres à croix en pierre ,
et ses lucarnes allongées , du style de la renaissance.
POPUL. Portée pour 210 feux sur les états de l'élection
de Chaleaudun , on en compte actuellement 2q3 , com-
prenant 636 individ. mâles, 770 femelles, total, i,4o'i ;
dont 54-4- dans le bourg.
Mouo. dreenn. De i8o3 «à 18 12 , inclusiv. : mariag. , 12.H ;
naiss. , 432 ; déc. , 4l ' • — De i8i3 à 1822 : mariag. ,118;
naiss. , 473 ; déc. , 265.
HIST. r.ccLts. Eglise paroissiale sous le patronage de Notre-
Dame. La cure, qui valait 800 1. de rcv. , était à la présentation
de l'abbé de S -Calais : un vicaire y était attaché anciennement.
Cetle cure était aulrefois un prieuré conventuel de béné-
dictins de l'abbaye de S. - Calais , lequel avait son église
particulière , sous le vocable de S. -Pierre , aliénante , comme
le prieuré , à l'église paroissiale actuelle : celte ancienne
église n'était plus entretenue dès longlems avant la révo-
lution Le prieuré valait 1,800 1. de revenu ; il étail à la
nomination de l'abbé de S.-Calais. Au mois de février 122G ,
Gaulier , 70.e cvèque de Chartres, transige avec les moines
de ladite abbaye , au sujet de la nomination à ce bénéfice.
On trouve au nombre des prieurs de Melleray , Louis
Gueffier, l'un des bienfaiteurs et frère du fondateur du collège
de V ibraye ( v. cet art.). On ignore l'époque de la fon-
dation du prieuré de Melleray, qu'il est naturel d'attribuer aux
seigneurs du lieu, dont un seul est connu , Odon de Melleray ,
76
MELLERAY.
qui, en 1070, assiste comme témoin à l'acte de fondation
du prieure de Souday : ce qu'on sait mieux , c'est que ses
revenus , lors de sa suppression , furent unis au petit sé-
minaire S.-Charies , de Chartres. Ce prieuré avait , pour la
perception des redevances ecclésiastiques . son boisseau
particulier, qui était de 3 au minot , et pesait 21 à 22 1. de
blé ; égal , ras, à i5 à 16 litres.
La dévotion des fidèles au chef des apôtres , patron de
l'église prieurale , dont la fête patronale ou assemblée r
fixée au dimanche le plus prochain du 29 juin , attire encore-
un assez grand nombre de personnes , avait donné lieu à
une pratique superstitieuse, abolie dès avant 1789, grâce
à la sagesse ûcs curés de cette paroisse. Une chaîne en fer,
scellée dans la muraille de l'église du prieuré et posté-
rieurement dans celle paroissiale , lorsqu'après la cessation
de l'office divin , l'image de S. -Pierre fût transférée dans la
première et en devint le second patron , portait à son extré-
mité une espèce d'anneau ou carcan auquel on attachait , par
le bras , chaque fidèle qui venait se faire dire un évangile par
dévotion à ce saint , comme svmbole probablement des
liens dont S. -Pierre fut chargé et débarrassé miraculeusement.
M. Lejeune , de Chartres , qui s'occupe d'un ouvrage statis-
tique sur le déparlement d'Eure-et-Loire , et de recherches
historiques, par conséquent, sur l'ancien diocèse de Chartres ,
qu'il a eu lobligence de me communiquer pour les com-
munes de la Sarthe, qui étaient de ce diocèse, pense que
S.-Léonard était le second patron de l'église de Mellcray , et
que la pratique dont il s'agit se rapportait à la dévotion
populaire pour ce saint, qu'on appelé, dit- il, Saint //cet
Suint délie. Mais , outre que celte opinion ne se rapporte , ni
à la croyance populaire actuelle , ni à la fixation de la fête
patronale, lui-même reconnaît que S.-Pierre est le patron
de l'ancien prieuré, et l'explication que nous donnons de
la pratique dont il s'agit, et dont on trouvera une analogue
à Pruillé-l'Eguillé, se rapporte beaucoup mieux au chef des
apôtres , ce nous semble , qu'à S.-Léonard.
il existait à Meileray une templerie , laquelle dépendait
de la commanderie d'Arville , située à 2 k. 1/2 à l'O. de
Monldoubleau. Après la destruction de l'ordre du Temple ,
en i3i2 , elle fut réunie à celui de S.-Jean-dc-Jérusalem.
HIS! . féod. La seigneurie de paroisse, qui était un membre
de la baronnie de Monlmirail , Tune des quatre du Perche-
Gouct , était annexée , à ce que nous croyons , au fief du
Prieuré : sa justice relevait de celle de cette baronnie et par
appel à Janville. Les autres fiefs étaient ceux de Champs,
MELLERAY. 77
i 2 L 8. h. au nonl-est du bourg ; de la Jeobazière , i\c*
Pazains , et la censive du duché de Chartres sur le bordage
des Salles, Le fief de la Marque, en Montmirail, s'étendait
aussi sur Mclleray.
De l'intendance et de la généralité d'Orléans , du ressort
du parlement de Paris , cl du consulat de Chartres , cette
paroisse régie par la coutume; du Perche-(»Ouet , relevait de
li maîtrise des eaux et forcis de Châleauncuf ; ses registres
civils étaient déposés à Janville ; les droits de contrôle et
de centième-denier se payaient à Montmirail. Les mesures
particulières, à l'exception de celles dont il a été parlé plus
haut pour les redevances ecclésiastiques du prieure , étaient
les mêmes qu'à Montmirail.
L'hospice fonde dans celte ville, en 1G28. le fut pour les
pauvres malades de Montmirail et de Melleray , qui con-
tinuent à y cire admis, de même que les jeunes filles, à
r école tenue par les religieuses qui le desservent : les garçons
de la paroisse, Tétaient également au collège fondé à Mont-
mirail , en 16 18 , par le curé Biaise Champion.
Vote en i833 , par le Conseil municipal , pour l'exer-
cice ib3j , conformément à la loi du 28 juin i833 , d'une
somme de 4-o f. pour le loyer d'une maison d'école primaire ,
et de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
iiisr. Civ. La population de Melleray offre un caractère
particulier, qui tranche d'une manière tout-à-fait remarquable
avec celle des communes environnantes, surtout de la petite
ville de Montmirail , dont elle n'est séparée que de quelques
centaines de pas. Celle-ci , composée de propriétaires , de
marchands et d'artisans aisés et paisibles , est douce et so-
ciable comme le comporte cette situation ; tandis que celle de
Melleray , qui se compose d'ouvriers employés dans la forêt ,
de voiluriers , de manœuvres , de journaliers , généralement
pauvres , dont les femmes et les enfans se livrent volontiers
à la mendicité , pour ajouter au mince salaire du chef de la
famille , est généralement d'un caractère inquiet , remuant ,
dur , grossier et querelleur , ayant du penchant à la débauche
et au maraudage.
hydrogr. La commune est arrosée , dans sa partie septen-
trionale , par le ruisseau de \aufargis, qui prend sa source
au pied du plateau sur lequel se trouve la forêt dite de
Montmirail , sépare la commune , en partie , de celle de
Gréez , en coulant de l'est à l'ouest ; par celui de la Breloire ,
qui prend naissance dans une fontaine près et au sud du bourg ,
et se dirige aussi à l'ouest , pour aller se jeter dans la Braye ,
après 5 k. 1/2 de cours. Plusieurs petits étangs , dont le plus
78 MFXLERAY.
considérable , celai des Fougeites , contient environ 3
hect. 1/2 , est peuplé de perches et d'anguilles principal-
iement. — Moulin à blé de la Bretoire , sur le ruisseau de ce
nom.
r.ÉOLOG. Sol monlueux et boisé , dans sa circonférence ; la
partie centrale , formant la vallée dite de Melleray , s'élendant
du nord au sud , passablement large à ses extrémités , et
très-rélrécie vers son centre, où elle a à peine i k. de largeur,
ce qui la subdivise en deux , dont chacune porte le nom des
ruisseaux ci - dessus ; circonscrile par des collines assez
élevées , dont celle de Montmirail , à l'ouest , et celle de
Bel-Air, au nord-est, de 120 met. environ de hauteur.
Terrain jsecondaire , offrant du calcaire en extraction , pour
la chaux et pour bâtir ; de la marne grisâtre , et de la glau-
come sablonneuse ou grès vert.
Divis. des ti.hr. En labour , 1,173 héctar. ; jard. et verg, ,
4.0 ; prair. et pâtur. , 180 ; pacag. , 172 ; bois futaie ( dans la
forêt de Montmirail), 52; b. taill. , 212 ; broussils, 10; haies
et fossés de clôture, 56; land. et bruyèr. , 88; étangs et
relen. d'eau, 6 ; superf. des bâlim. , cours et pâlis y attenant ,
mares, 62 ; égl. cimet., presbyt. , 4 1/2 ; rout. et chem., 26;
eaux cour. , 3 1/2 ; total 2,o55 hect»
contrib. Foncier , 6,786 f. ; personn. et mobil. , 592 f. ;
port, et fen., s5o f. ; 43 patentés : dr. fixe, 25cj f. ; dr.
proport., 78 f. 5o c. Total, 7,965 f. 5o c. — Percept. de
Montmirail.
clltl'R. Superficie de nature variée, argilo - calcaire ,
pierreuse et argilo-sablonneuse ? sur les hauteurs et les col-
lines ; marécageuse et glaiseuse , par conséquent lourde
et froide, dans certains bas-fonds; offrant, dans d'autres ,
un sable gras , frais , léger et productif; généralement froide
au printemps et y offrant une végétation d'abord lente et
tardive , ensuite active et brûlante , médiocrement fertile ,
excepté dans la dernière espèce de terrain dont il vient d'être
parié. Culture en céréales dans la proportion de 32 parties
en orge et moulure , 26 en méteil , 20 en avoine el mêlarde
( orge et avoine ) , i3 en froment et i3 en seigle ; produit
des grains moindre que dans la plupart des communes en-
vironnantes , les terres de celle-ci poussant abondamment
des herbes qui gênent leur végétation et les éloulfenl , sur-
tout une espèce de îaihynis appelée Jardeau dans le pays.
Beaucoup de trèfle , pour pâture et pour graine ; chanvre
en assez grande quantité ; melons , à plains champs dans les
terres légères; arbres à fruits, dont on compte plus de
25 mille pieds. Beaucoup de bois consistant , savoir : en
MKLLURETS. 79
futaie cl taillis indiqués plus haut, dont cfiix de Champs,
eonligus à la forêt; <!«'s Galongères, qui dépendaient jadis
du prieure ; et ceux du Chàlelier; ensemble de 161 hectares ,
le surplus dissémine ; le tout en essence de chêne , principa-
lement , de tremble, hëlre et bouleau. Prés humides et
froids , de médiocre qualité. — Llève d'un petit nombre de
poulains, de veaux et génisses, agneaux et moulons , pores
jeunes cl pores gras, chevreaux, etc. ; 80 ruches d'abeilles*
— Assolement généralement quadriennal , triennal dans les
terrains sablonneux : Go charrues , dont ?/3 traînées par
bœufs et chevaux , l'autre tiers par ces derniers seulement,
rzz Commerce agricole , consistant en grains , dont il n'y
a poinl d'exportation réelle ; graine de trèfle , chanvre et fil ,
légumes en assez grande quantité ; fruits et cidre ; bois de
chauffage et de travail : bestiaux de toute espère, volailles,
gibier , laine , cire et miel , menues denrées, nz Fréquen-
tation des marchés de Monlmirail , de Vihraye, de Mont-
doubleau ( Loir-et-Cher. )
INDXJSTR. Commerce de légumes , filature du chanvre ,
travaux de la foret, fabrication d'un certain nombre de pièces
de toiles et de grosses étoffes , pour les particuliers ; une
chaussumerie , à ïa terre de Champs.
RCUï. ET CIIEM. Le chemin de Connerré à Monldoubleau ;
un ancien chemin , du Mans à Paris, traversant l'extrémité
septentrionale du territoire; un autre, du Mans à Châleaudun,
par Y ibraye , sa partie méridionale ; un troisième , qui
conduisait de Montmirail au Coitron , petite rivière flo-
table autrefois ( v. 1-218, II-63) , le traverse du nord-ouest
au sud-est.
lieux remarq. Comme habitation , la maison ou petit
château de Champs ; sous le rappoil des noms : le Chatellier ,
les Petites et les Grandes Chapelles , les Petites et les Grandes
Roches , etc. , etc.
établ. PUBL. Mairie , succursale , droits à l'hospice et aux
écoles publiques de Montmirail ; un instituteur primaire ;
un expert.
établ. PARTic Une sage-femme.
MEIXERETS ou peut-être MtLLERAY , était un rendez-
vous de chasse de la foret de Clossay, autour duquel s'est
établie , plus tard et peu à peu , la ville de Bonnétable , ap-
pelée Maleslable d'abord , ainsi que nous l'avons dit à l'art,
de cette ville ( I- 180 ). 11 n'y existait alors qu'un vieux
château , une chapelle dédiée à Sainl-Sulpice et quelques
maisons; mais son territoire s'étendait, dit -on, jusqu'à
80 MELLEÏVETS.
Terrehaul , dont le bourg est distant de 3 kil. au N. N. E.
de la ville actuelle de BonnétaMe.
Nous profilerons de cette occasion pour rectifier quelques
erreurs et réparer quelques omissions faites à l'art, de cette ville.
A la ligne 3o de la première page de cet art. ( 1-179 ) ,
nous avons parlé d'un ancien puits, remplacé par une pompe,
que nous avons dit se trouver dans le carrefour du Lion ,
tandis qu'il fallait dire dans le carrefour S.-Nicolas.
Au même arlicle , page 184. du même vol., nous avons
parlé de la surprise de celle ville et du désarmement de ses
habitans , par les chouans , en 1795 , sans faire connaître la
réparation qu'ils en avaient tirée quelques jours après : nous
avons amplement réparé cette omission au précis hlst. ,
page ccclXvi,; et nous ajouterons ici que lors de l'insurrection
carliste de i832 , la garde nationale de Bonnétable ne fût
pas la dernière à témoigner de son ardeur contre les ennemis
de l'ordre et de la liberté.
Nous ajouterons encore ici à l'article Bonnétable , les ren-
seignemens suivans :
hjst. FÉOD. En i63q , Louis Dandolle est taxé pour 10 1.
au rôle du ban et de l'arrière-ban de la noblesse du Maine ,
sous le n.° 4g6 » pour son fief et dom. de Brye , situé en la
paroisse de Bonnétable ; et , sous le n.° 5o5 , le seigneur du
fief et dom. de Chesné . même paroisse , lequel n'est pas
nommé, à 8 1.
hist. civ. En 182) , une ordonnance du 3 août autorise
l'acceptation de la donation faite par Madame la duchesse
de Montmorency, d'un bâtiment estimé 1,200 f . , pour y
établir la mairie. — Une autre ordonn. du 20 janvier i83o ,
autorise l'acceptation du don fait par la même, i.° d'un
bâtiment estimé 1,600 f. , pour l'établissement d'un hospice ,
et 2.0 d'un autre bâtiment estimé 5,ooo f . , destiné à aug-
menter les dépendances de la maison de la Providence.
Les pauvres et le bureau de bienfaisance de Bonnétable
sont dotés , i.° en l'an xi-i8o3 , par la dame Coupart , veuve
Triquet , d'une somme de 6,000 f. ; en 1807 , par le sieur
Guesdon, d'une renie foncière de 3oo f., au capital de 6,000 f;
en 1818 , par le sieur Lonlay de Villepail , ancien sei-
gneur de la Bosse , de la nue propriété d'un moulin avec
•toutes ses dépendances , en commun avec les pauvres de la
Bosse, de S.-Georges-du-Rosay et de S.-Denis-des-Coudraïs,
communes voisines.
Le 4 mars 1780 , mourut à Bonnétable , à l'âge de 101 ans
et 9 mois , Barbe Bardou , veuve Crosnier , n'ayant eu aucune
aulre infirmité que la vieillesse.
MÊME. 81
ATSTiy. Depuis la publication de Tarlicle Bonnétable ,
plusieurs médailles ont été rencontrées sur le territoire de
cette commune , entre autres : une d'Octave , en bronze ,
dans Je jardin du château ; une de Tctricus , sausséc.
MLME , M ES ME ; Maximus , Medesimus , Medioximus ;
petite rivière qui doit sa naissance , non comme on le dit ,
à une fontaine du même nom , dont les eaux seraient toujours
à peu -près à une égale hauleur , ce qui n'a rien de bien
extraordinaire ; mais , en réalité , à six sources différenles ,
situées sur la lisière méridionale de la foret de Bélesmc ,
dans la commune de S.-Marlin-du Vicux-Bélesme , dont
les eaux , réunies à 5 kilom. \yi au-dessous de la source la
plus septentrionale , coulent au sud d'abord , en arrosant
l'ancienne paroisse de Vannoise et la commune d'Appenay,
puis celle d'igé , où cette rivière traverse la grande route de
Bélesme à S. -Corne et à Bonnétable, puis prenant la
direction du sud - est , arrose Marcilly et S. -Germain-
de-la- Coudre où elle quitte le territoire du département
de l'Orne pour entrer dans celui de la Sarthe , à i kil. au
nord du bourg de Pré val. La Même baigne ensuite les ver-
doyantes prairies de celte commune , celles de Souvigné ,
et de S. -Antoine de Rochefort, sépare le bourg de celle-ci de
la ville de la Ferté-Bernard , dont il forme un faubourg ,
et va confluer dans l'Huisne , à i k. 2 h. du clocher de la
Ferlé, après un cours de 22 k. sur le territoire de l'Orne , où
elle fait mouvoir 8 moulins ; et de 7 k. , sur celui de la Sarthe,
où elle en fait mouvoir 4 seulement. Les affluens de la Même
sont : sur la rive droite , un petit ruisseau venant de l'étang de
Lonné , sur Marcilly ; celui de Moire , qui s'y jette à 1 k.
au nord du bourg de Préval , et celui de Courbry , entre
Préval et S.-Antoine de Rochefort; elle ne reçoit sur la rive
gauche , que le ruisseau de la Coudre, qui passe au bourg de S.-
Germain auquel il donne son surnom , et qui y conflue à 2 k.,
en aval de ce bourg. La Même , dont le nom latin Maximus
est bien impropre , à moins qu'il ne lui ait été donné compa-
rativement avec celui du ruiss.de la Coudre, qu'elle ne surpasse
guère en importance lors de leur confluent , nourrit de la
carpe , de la perche , du barbeau , de l'anguille et quelques
autres espèces de poissons, tous de benne qualité. La jolie
vallée où elle coule et qu'elle fertilise, est séparée de celle qu'ar-
rose l'Huisne, où elle vient se réunir en formant avec le cours
de celle-ci un angle aigu , par un plateau assez élevé et
couvert de bois, de 1 k. 1/2 à 2 k. de largeur, et qui se termine
en amphythéâtre , à 3 k. 1/2 au nord de la Ferté-Bernard ,
pour laisser les deux vallées n'en former plus qu'une de 4 k.
iv 6
82 MERCENNE.
de largeur , et présenter un paysage qui ne le cède en rien à
ceux de la vallée de Montmorency les plus vantés , notam-
ment à celui de Montlignon qui me Ta rappelé , et qui plus
d'une fois m'a fait dire avec raison :
Témoin des jeux de mon enfance ,
De mes jeunes plaisirs , de mon naissant bonheur ,
O Même , toujours dans mon cœur ,
Tes rives , tes coteaux auront la préfe'rence !
Un arrêt du Conseil du Roi, du 9 mai 1782 , recon-
naissant la nécessité du curement de la rivière de Même ,
dont l'encombrement progressif donnait lieu à de fréquentes
inondations, très - préjudiciables aux riverains et contre
lesquelles les habitans de la Ferté avaient porté des plaintes
dès 1773, ordonna , en conséquence d'une délibération prise
dans une assemblée de commissaires et de députés des ville
et paroisses de S.-Antoine-de-Rochefort , la Ferté-Bernard ,
S.-Germain-de-la-Coudre , Pré val et Souvigné , et d'après
les plans et devis dressés par M. Cbaubry , alors sous-ingé-
nieur des ponts et chaussées , que cette rivière serait curée
dans un cours de 6,5oo toises ( 1 3 kil. ) , à partir de son em-
bouchure, sur 4 pieds de profondeur, eî que son lit serait
porté à »6 pieds de largeur; que des pieux seraient placés
près des digues et déversoirs des moulins , à l'effet de déter-
miner la hauteur à laquelle les eaux y pourront être main-
tenues , avec des écrilloirs par où celles excédentes devront
s'échapper , de manière à ce que les meuniers ne puissent
les tenir plus haut la nuit ; et que la dépense de ces travaux ,
évaluée à (},i5o 1. , serait imposée , avec 6 d. pour livre en
sus , sur les propriétaires des paroisses intéressées , savoir :
sur ceux de la Ferté , 1,020 1. ; de S.-Antoine-de-Rochefort ,
2,371 1. ; de Souvigné , 3,3i8 1. ; de Préval ou Gastineau ,
2,273 1. ; et de S.-Germain-de-la-Coudre , 168 1. La petite
rivière de Même serait facilement rendue flotable au besoin.
MEMERS ; voyez mamers.
MENIL , MESNIL , petit ruisseau prenant naissance
près le hameau du même nom , dans la commune de Petit-
Oisseau, allant confluer dans celui de Fyé , sur la commune
de ce nom , après un cours de 4- t. du nord au sud.
Le nom de mesml , qui signifie habitation et , par exten-
sion, ce qu'on appelle en France, une maison de campagne
ou maison de plaisance , se rencontre fréquemment appliqué
aux lieux d'habitation du Maine , et du département de la
iirlhe
MERCENNE , MERCENET ; voir mulsannk.
MERSENNE. 83
MERDEREAU, nom de trois ruisseaux que nous allons
comprendre dans un seul article :
I.° MhRDEREAU N - O. ( LE ) , appelle aussi DORTRE ,
prend naissance vers l'extrémité nord de la forêt de Pail ,
dans le département de la Mayenne , traverse cette forêt du
N. E. à TO. S. O. , reçoit les eaux d'un grand nombre
d'autres ruisseaux avec lesquels se contournant, près et à
l'est du bourg d'Averton , il entre dans le territoire de la
Sarthe , à i k. 1/2 au plus à l'ouest du bourg de S.-Paul-le-
Gaultier , près et au sud duquel il passe pour aller confluer
dans la rivière de Sarlhe , au - dessous du pont du Gué-
Lorry , en Sougé-le-Ganelon , à 7 hect. en à-mont de la
forge de la Gaudinière. Cours total, 21 kil. , 5 moulins
établis sur ce cours ; dans le déparlement de la Sarlhe , 4 kil.
et 1 moulin seulement.
2.0 merdlreau central ( le ), a sa source à 4 h. au sud de
l'ancien fief du Pavillon , dépendant de la terre de Loresse ,
en Lombron ; coule d'est à ouest , en passant à 7 h. au
nord du bourg de Saussay , et va se jeter dans le ruisseau
de Crocieux , près la ferme d'Aigrefoin , après 3 k. 1/2 de
cours , au plus , pendant lequel il reçoit le loul petit ruisseau
de la Kouvraie-
3.° meudereau ( le ) , appelé aussi Hérault, qui alimente
une partie des fontaines de la ville du Mans , a été suffi-
samment décrit à cet art (m-25i ). L'auteur de l'article Mans
de Y Annuaire pour i833 , accusée de crédulité ceux qui disent
que les eaux du Merdereau faisaient tourner autrefois un
moulin , et alimentaient les fossés qui enceignaient les murs
de cette ville au sud. Nous répondrons sérieusement à son
attaque , titres en main , quand il aura prouvé l'existence des
deux dolmens qu'il place dans la lande des Moirons.
MERISSE (la), ruisseau que Cassini a nommé le landon,
a sa source près la ferme de la Louchetière , commune du
Breil ; traverse le chemin de Montfort à lîouloire, en se
dirigeant à l'ouest ; passe près de la ferme de Mérisse, qui lui
a donné son nom ; se contourne bientôt à l'ouest - sud-
ouest , puis , après avoir traversé la grande route du Mans à
S.-Calais , tout - à- fait au sud - sud - ouest , passe auprès du
bourg d'Ardenay , se retourne ensuite vers l'ouest , près la
ferme de Choiseau , pour aller jeter ses eaux dans la Sourice ,
après un cours assez tortueux , de 7 k. 1/2 , pendant lequel il
fait tourner le moulin de son nom , et reçoit , par sa rive
droite , un très-petit ruisseau venant de Soulitré ; par sa
rive gauche , celui de Pescherai , beaucoup plus important.
MERSENNE ; voyez MULSANNE.
84 MEURCÉ.
MEROLES , ancien nom de Marolles , commune de
l'arrondissement de S.- Calais ( iv-25 ) , et peut-être de tous
les lieux portant actuellement ce dernier nom.
HfESERÉ ; voyez mÉZEray.
M ESIERES ; voir mézières , deux articles.
MESME,, rivière ; voir même.
MEURCE , Murcium , Murciacum ; commune du canton ,
et à 8 k. 1/2 O. i/4-S. de Marolles-les-Braults ; de l'arrond. ,
et à 19 k. S. O. de Mamers , à 26 k. N. du Mans ; jadis du
doyenné de Beaumont , du Grand-Archid. , du diocèse et de
ï'élect. du Mans. — Dist. légal. : 10, 21 et 3o kilom.
descript. Bornée au nord , par Doucelles ; au N. E. et à
l'E. , par Nouans ; au S. , par Lucé sous-Ballon ; à l'O. , par
Maresché et Vivoin ; sa forme est celle d'un triangle irré-
gulier, à angles obtus, de 2 k. à 3 k. de côtés. — Le bourg, se
composant d'une douzaine de maisons , bâties près et à
FO. N. O. de l'église , se trouve situé à peu-près au centre
du territoire communal. Eglise à croisées du genre gothique ,
à quatre feuilles; clocher en flèche; cimetière entourant l'église
de toutes parts , clos de haies et de murs. On remarque dans
ce cimetière , la tombe en marbre de « Maître Nicolas Cattois,
« curé de celte paroisse, décédé le 21 juin 1822, à l'âge
« de 33 ans.
« Le pasteur vertueux qui gît sous cette pierre ,
« De son troupeau chéri mérita les regrets.
« Le tendre souvenir de ses nombreux bienfaits ,
« Fera verser longtems des pleurs sur sa poussière. »
PULAT. De 96 feux sur les états de l'élection ; elle en con-
tient 104 suivant le recensement de 1826 , compren. 292 indiv.
mâles, 3o4 femelles, total 5g4 ; dont 91 dans le bourg,
autant au hameau des Hayes; 75 à celui de la Croix-Amiot
et à celui de Maucartier ; 45 à celui de l'Ormeau ; 37 à celui
de Cohardon et à celui d'Enfer
Mouq. décenn. De i8c>3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 54;
naiss. , i63 ; déc. , 187. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 35 ;
naiss. , 187 ; déc. , 123.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de la Vierge. As-
semblée le dimanche <Èrui suit le 14 septembre , fête de
l'Exaltation de la Ste-Croix , ou le jour même , si elle tombe le
dimanche. La cure , estimée valoir 600 1. de revenu , était à
la présentation du prieur de Vivoin , et nom de celui d'Evron ,
comme le dit Lepaige. La chapelle des Voisins , dans cette
église , valant 1 10 1. de revenu , était présentée par l'aîné des
héritiers du fondateur.
MEURCÉ. 85
H1ST. féod. La seigneurie de paroisse fut annexée , vers la
Fin du iy.e siècle , ou au commencement du i8.e , à la terre
de Nouans , possédée, lors de la révolution, par un S.r Brîère,
qui ajoutait à son nom celui de cette dernière : elle était
comprise dans la mouvance du duché de Beaumont. En i663,
Nicolas Cornuau , é cuver , fils de feu Nicol. Cornuau , sieur
de la Grandière , rend aveu pour celte terre et celle du Bois-
au-Parc , actuellement détruite , d'où viennent, sans doute ,
les noms de Parc et Parc-Bompu, portés par plusieurs pièces
de terre de la commune. Jean de la Barre , seign. de Nouans
et de la Bellangerie , relevait de lui , à cause du fief de la
Barre, situé même commune de Meurcé. Peut-être est-ce
cette famille de la Barre , qui , devenue plus tard propriétaire
de la terre de Meurcé , l'aura réunie a celle de Nouans.
Eu i655 et 1657 , Jeanne d'Anguy , veuve de Marin Sevin ,
écuyer , lieulen.-génér. au siège de Beaumont , rendait aveu
pour les fiefs de Haut et Bas Monceau , situé , le premier, pa-
roisse de Vivoin, le second à Meurcé ; et, en 1637 , sem-
blable aveu était rendu pour le fief de la Martinière , situé
aussi même paroisse , au nom de Fr. Leprince , veuve de
Malhur. Aubin des Longuets , garde-du-corps , sieur de la
Martinière. On trouve diverses citations faites , à Guillaume
Lovtron , de i52i à 1^28, pour la foi et l'hommage dûs à
la baronnie de Beaumont , pour le fief de la Martinière.
hist. civ. Suivant la tradition locale , cette paroisse se serait
appelée , dans l'origine , N.-D. des Bois de Meurcé ; et, s'il
était possible d'ajouter foi aux indications de la carte de
Jaillot , dressée de 1700 à 1706 , «à laquelle certains compi-
lateurs donnent trop d'autorité , quoiqu'elle en mérite si
peu , du moins quant aux positions des lieux , d'après la
manière dont elle a été dressée , on trouverait qu'un bouquet
de bois assez considérable existait alors sous le nom de bois
de Cohardon , sur la terre actuelle de ce nom. Du reste ,
l'étymologie du nom de Meurcé est inconnue , et rien dans
l'apparence des lieux n'indique qu'elle puisse venir de murale
Cœsaris , et signifier un fort romain.
Suivant des titres de la fin du i5 e siècle , 3 journaux de
terre de cette paroisse ( 1 hect. 32 ar. ) , y furent vendus alors
52 1. , et le boisseau de froment , mesure de Beaumont ( 4-1
litr. 32 cent. ) y valait , à cette époque , 5 à 6 sous , celui
d'avoine , i5 deniers.
En i833 , le Conseil municipal vote, pour l'exercice i834-,
20 f. pour le loyer d'une école primaire , et 200 f. pour le
salaire d'un instituteur.
hydrogr. Le territoire est arrosé à Test , par le ruisseau
86 MÉZERAY.
le Runan , venant de Nouans , et par celui des Barres , qui
a sa source dans la commune et y conflue avec le précédent ,
son cours n'étant que de i k. i3 hect. ; dans la partie cen-
trale , un peu vers l'ouest, par celui d'Orlon , qui le traverse
du nord au sud- sud-ouest. Le Pont, dit de Meurcé , établi
sur l'Orlon , est de Vivoin. — Point de moulins.
GÉOL. Sol plat ; terrain jurassique , appartenant à la for-
mation moyenne oolithique , décrite à l'article du canton de
Mamers ( m- 180 ) ; calcaire compacte en extraction , offrant
des débris de fossiles , notamment de peignes.
Divis. des terr. En labour , 372 hect. ; jardins , g ; prés
et pâtur. , 47 ; bois futaies et taillis , 5 ; superf. des bâtim.
et mares , 4 î égl. , cimet. , etc. , 2 ; rout. et chem. , 4 1/2 ;
riv. et ruiss. , 3 1/2 ; total , 447 nect-
CONTRIB. Fonc. , 3,5g6 f . ; personn. et mobil. , 32 3 f . ;
port, et fen. , 8 1 f ; 3 patentés : dr. fixe , 1 1 f . Total , 4>oi 1 f-
— Perception de Nouans.
CULTUR. Superficie argileuse et argilo - calcaire , généra-
lement fertile , cultivée en céréales dans la proportion de
8 parties en froment , 8 en orge , 1 en seigle et 1 en avoine ;
en outre : chanvre , beaucoup de trèfle , sainfoin , pommes
de terres , etc. Très-peu d'arbres à fruits. Elèves de quelques
poulains , d'un bon nombre de bêtes à cornes et de moutons,
moins de porcs , peu de chèvres. — Assolement triennal ;
43 charrues , traînées moitié par chevaux seuls , moitié par
bœufs et chevaux; 10 fermes, 25 bordages principaux,
autant d'inférieurs ou maisonnies , la plupart réunis par
hameaux. := Commerce agricole consistant en grains , dont
il y a exportation réelle d'environ i/4 des produits ; graine
de trèfle , chanvre , fil ; poulains , bestiaux ; etc.
Ss Fréquentation des marchés de Beaumont-sur-Sarthe ,
de Ballon et de René ; des foires de Mamers , Fresnay ,
Bonnétable , Alençon ( Orne ).
INDUSTR. Nulle autre que l'agriculture.
lieux remarq. Aucune comme habitation ; sous le rapport
des noms : la Cour, la Barre ; l'Enfer , l'Hommas ( Hameau),
Maucartier , etc.
établ. pijbl. Mairie , succursale ; un instituteur primaire.
-*!- Bureau de poste aux lettres , à Beaumont-sur-Sarthe.
MEUTE ( la ) , nom d'une ancienne maison , rendez-
vous de chasse des seigneurs de la terre de Bouille , située
dans la forêt de la Grande- Charnie , à 1 k. 1/2 , ouest-nord-
ouest de l'ancien bourg d'Etival-en-Charnie. Voir ce que
nous en avons dit tome 11 , page 265.
MEZERAY, MEZERÉ , MÉSERÉ , Miser, Miseraium ,
MÉZERA.Y. 87
Miserium , Maceriatum ; pauvre , misérable , peu fertile ; ou
de murailles, masures ; commune cadastrée, du canton , et
à 5 kil. 3 hect. E. de Malicorne ; de l'arrond. et à i4 k. 6 h.
N. i/8-E. de la Flèche ; à 26 k. S. O. du Mans ; jadis du
doyenné «le Clermont - Gallerande , de l'archid. de Sablé ,
du dioc. du Mans et de l'élect. de la Flèche. — Dist. légal. :
6, 18 et 3o k.
descript. Bornée auN., par S.- Jean du- Bois ; au N. E. ,
par la Suze ; à TE > par Cérans ; au S. S. E , par la Fontaine-
S.-Marlin : au S., par Courcelles ; à l'O. , par Malicorne ;
sa forme est celle d'un octogone très-irrégulier, dont les
deux plus grands côtes sont au N. N. O. et au S. S. E. ;
ses diam. centraux ayant 5 kil. d'étendue , du N. au S., et de
TE, à l'O.; et son plus grand diam., vers l'extrémité méridio-
nale du territoire , de 9 k. d'est à ouest. Le bourg , situe
sur la rive droite de la Vezanne , hk. seulement de la limite
occidentale , et a 4 k« 1/2 de celles nord-est et sud-est , se
compose d'une petite et assez jolie rue , s'élendant d'est à
ouest , en face du côté septentrional de l'église , et d'une
petite place , plantée d'arbres , qui la termine à l'ouest , et
entoure les deux côtés occidental et méridional de l'église ,
dans l'emplacement de l'ancien cimetière. Eglise à clocher en
pyramivîe quadrangulaire , n'ayant rien de remarquable qu'une
tablette en marbre noir , placée dans son intérieur, dédiée à
la mémoire de dame Marie-Félix Hourdier , épouse du sieur
Fr. de Gounneau , conseiller , seigneur des Grandes- Maisons,
en 1705. Le nouveau cimetière, placé près et à l'occident
du bourg , est clos de murs élevés. Le manoir des Grandes-
Maisons , qui était , dit-on , celui de la baronnie de Lon-
gaunay , avant l'aliénation des biens de cette seigneurie
est attenant à l'extrémité occidentale du bourg : il est enclos
de murs et n'a rien de remarquable dans sa construction
( "V . plus bas HIST. feod. )
POPUL Portée pour 286 feux sur les états de l'élection ,
elle est de 5iy , suivant le recensem. de 1826 , se composant
de 837 indiv. mal. , 896 fem. , total , 1 733 ; dont 43i dans
le bourg.
Moiw. décenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mariag. , 137 ;
naiss. , 5 16 ; déc. , 447- — De i8o3 à 181 2 : mariag. , 97 ;
naiss., 448 ; déc, 553. — De 18 13 à 1822 : mar. , i46 ; nais-
sanc. , 548 , déc. , 53g.
hist. r ce LÉS. Eglise sous l'invocation de S. - Martin de
Tours; deux assemblées patronales, dites de S.-Martin d'été
et de S.-Martin d'hiver , les dimanches les plus proches du 4
juillet et du 11 novembre. La cure , à la présentation de l'abbé
88 MÉZERAY.
de St-Aubin d'Angers , valant 800 1. de revenu , était dans
l'origine une espèce de succursale du prieuré conventuel de
Malicorne , dépendant de celte abbaye. Nous avons dit à
î'arlicle Malicorne ( nr— 3i3 ), comment Bazile , Gaudin ou
Waudin il son fils , et Gaudin in son petit-fils , seigneurs
de Malicorne , donnèrent aux moines de ce prieuré la dîme
de Mézeray , qu'ils tenaient du seigneur de Noyen. La cha-
pelle des Braulières , dans ladite église , valait 38 1. de revenu.
La chapelle de S.-Léger , à 1 k. 7 h. , au N, N. E. du
bourg, sur le chemin de la Suze, était, dit-on, un ancien
prieuré régulier , dépendant du prieuré conventuel de Châ-
teau-1'Hermitage , valant 120 1. , à la présentation du prieur
de celui-ci.
Une autre chapelle , appelée N.-D. de la Brosse , située dans
la lande de Hennebaut , à 9 k. S. S. E. du bourg, fut détruite
pendant la révolution. ( V. plus bas hist. civ. ) Ménage , dans
son Histoire de Sablé , cite un titre d'après lequel Hugues l.cr ,
comte du Maine , de g55 à 10 15 , donne à la basilique de
S.-Pierre de la Couture du Mans et aux moines qui s'y sont
établis , une chapelle consacrée à Ste-Marie , située dans la
forêt quœ dicitur longus Alnetus , bâlie dans un lieu appelé
Milletreus, dont l'église est dédiée à St-Marlin. 11 est probable
que celte chapelle était celle de N.-D. de la Brosse , puisque
son nom , sa situation dans la forêt de Longaunay et sur le
terriloire de Mézières , qui pouvait s'appeler alors Mi/letreus ,
et dont l'église est dédiée à S.-Martin , sont des circonstances
qui toutes semblent justifier cette présomption.
Il existait sur Mézeray une maladrerie ou léproserie , dont
il sera parlé plus bas , au paragraphe hist. civ.
En 1819 , une rente de 3o f. est offerte en donation , par
les sieurs Baudrier et Ravaull , à la fabrique de l'église de
Mézeray.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
baronnie de Longaunay , qui appartenait , dans l'origine ,
aux comtes du Maine , et fut unie à la couronne en même
temps que le comté du Maine. Nous n'ajouterons rien ici
aux deux articles que nous avons donnés ( 11-627 , 629) sur
cette baronnie et sur la forêt du même nom, qui en dé-
pendait ? si ce n'est en ce qui concerne la division des diffé-
rentes parties de cette forêt royale, en Deffais ou bouqueleaux
des Pâlis , Grand et Petit Vicomte , Grand et Petit Gâtine
Hennebaude , Launay-Rond, Minières , Touche -Bœuf
et Longues-Noè's ou Fauconnières , parlies presque toutes
en landes autrefois, la plupart plantées en pins maritimes
aujourd'hui.
MÉZERAY. 89
En i55o , le roi Henri 11 ayant ordonné l'arpentage des
landes dépendantes de l'ancien comté du Maine , réunies à
la couronne , afin de les aliéner au profit du trésor royal ,
cette aliénation fut arrêtée en ce qui concerne celles de la
baronnie de Longaunay , comprenant 3, 600 hectares et
provenant de l'ancienne forêt du même nom , par l'oppo-
sition de Fr. du Rouchet , seigneur de la Forlerie, l'un des
usagers de celte forêt. Ces landes furent aliénées à titre d'en-
gagement, en i5qi , avec les autres dépendances de ladite
baronnie , à Louis de Rueil , sieur de Racan , père du poète
de ce nom , et non pas à la maison de Champagne , comme
le dit Lepaige ( 11-09) et comme nous l'avons répété d'après
lui ( 11-629 ). Ces biens furent vendus par le poète Racan lui-
même , à Henri de Reaumanoir de Lavardin , seigneur de
Malicorne , et , en i63q , au sieur Louis de Champlais ,
baron de Courcelles , qui y ajouta quelques autres portions
de landes acquises pour 17,700 1. ; M. Augustin Le Haguais
de Mongivrault en fit l'acquisition , en i6o,5 , des créanciers
de ce dernier, et son légataire les vendit, en 1709 ,
à M. CharniJIart de la Suze , ancien ministre et secrétaire
d'Etat , qui réunit ces biens au comté de la Suze qu'il
recréa ( v. l'art, courcellls ) , et dont il dota son fils aîné ,
M. Chamillart de Cany , père du dernier marquis de Cha-
millart de la Suze et aïeul du marquis actuel.
Nous avons sous les yeux une note où l'on se plaint que ,
lors de l'aliénation de ces landes, à titre d'engagement, les
usagers ayant droit dans l'ancienne forêt qu'elles représentent,
furent lotis d'environ 1,200 arpens ( 792 hect. ) de ce terrain,
pour en jouir en pleine propriété , et que, par suite d'en-
vahissemens successifs , ils n'en possèdent plus rien au-
jourd'hui. Nous ignorons jusqu'à quel point ces plaintes
peuvent être fondées ; mais on peut voir à l'article de cette
forêt ( 11-628 ) , les noms de la plupart de ces usagers , et
combien il serait difficile aujourd'hui d'établir par qui ils
devraient être représentés.
Par arrêté du Préfet de la Sarthe , du 23 juin 1808 , pris
en conformité de la loi du i£ ventôse an vu ( 4 mars 1799 ) »
M. Louis-François Chamillart , marquis de la Suze , grand
maréchal - des - logis du Roi , propriétaire de la terre de
Courcelles-la-Suze , a été approprié incommulablement de
26 articles de landes , pâtis et bois , dépendant de l'ancienne
forêt et baronnie de Longaunay, concédées à ses auteurs et à
titre d'engagement , et dont il était détenteur au même
titre , d'une contenance totale de i,32o hect. 97 ar. environ ,
situées en majeure partie sur la commune de Mézeray , et sur
90 MÉZERiY.
celles de Courcelles , S.-Jean-du-Bois , Noyen , Fercé ,
Cerans , Roizé , Parigné-le-Pôlin , la Fontaine-S.-Martin ,
la Suze , et Allomies , moyennant la somme de 2i,44o f. ;
savoir : 16,070 f. formant le quart du montant de l'évaluation
du fonds , faite par expert , taux réglé par la loi pour le rachat
des biens engagés , et 5,870 f. , pour la valeur des bois
complantés sur la superficie ; et ce sous l'exception des parties
de ces biens qui pourraient avoir été concédées ou aliénées
par l'état , depuis les acles d'engagement , ou vendues ,
comme domaines nationaux , dans le cours de la révolution ,
et sous la garantie par le gouvernement , au profit dudit
acquéreur , des portions envahies ou anticipées , par les
particuliers , dans les terrains faisant partie de celte vente.
La juridiction de la baronnie de Longaunay était exercée ,
au manoir des Grandes-Maisons , dont il a été parlé plus
haut, par un bailly ou par son lieutenant, et par un procureur
du Roi. Ces officiers avaient aussi la juridiction royale des
eaux et forêts sur toute l'étendue de celle baronnie. Nous
avons vu plus haut un sieur Hourdier, possesseur du manoir
des Grandes-Maisons , en i6o5 , peut-être comme censitaire
seulement.
Les landes qui dépendaient de cette baronnie , comme
ayant fait partie autrefois de la forêt, se divisaient vulgai-
rement un peu différemment que nous l'avons indiqué à son
article ( 11-628 ). Cette division vulgaire , dont les noms se
reproduisent dans ceux des landes encore existantes , et de
fermes et hameaux actuels, étaient : Deffais ou bouqueteaux
des Pâtis , Grand et Petit Vicomte , Grande et Petite Gâtine ,
Hennebaude , Launay-Rond , Minières , Touche-bœuf et
Longues-lSoës ou Fauconnières. Il faut y ajouter , d'après
l'acte de rachat dont il est parlé ci-dessus : les landes des
Clairets, de Gué-Rignet, la Rrosse , la Druillée , Longaunay,
des Pallis , du Freu , de Fercé , des Terriers , des Usages
ou de la Justice , de Rhennes , du Pressoir , du Grain de
Forêt , de Mainclou , de la Commune , en Roizé ; les bois et
lande des Teillais , les pâlis Renault ou du Freu ; tous ces der-
niers objets n'étant peut-être que des divisions des premiers.
Les contenances en Mézeray sont de 52 7 hect. ( 979 arp. ) ;
le surplus s'étend sur les autres communes indiquées plus
haut.
Les autres fiefs de la paroisse de Mézeray étaient : i.°
Arable, qui n'est plus qu'une ferme aujourd'hui, située à
3 k. 8 h, sud-ouest du bourg; 2.0 la Rafrère , relevant en
majeure partie de Malicorne et , en partie , à foi et hommage
simple , d'Arable. Situé à 3 k. 1/2 , à l'ouest du bourg , le
MÉ/J KAY. 91
manoir de la Rafrère , entouré de douves , ayant plusieurs
tourelles , avait une chapelle anciennement. En 1720 , messire
Cl.-Pierre Le Carême , était seigneur de ce fief, qui a ap-
partenu ensuite à la famille le Coreur. M. de Coulange ,
négociant de Paris , la vendit , peu après 1828 , à M. Morin-
Blotais de Laval , propriétaire actuel. — 3.° La Maussidée.
Par contrat du 10 août 1G71, la daine Renée Fournigault ,
veuve de Jacques Davy , dame de la Maussidée , marie sa
fille Claire à messire Pierre-Michel Carnazet , écuyer , sieur
deS.-Vrin. La même rend aveu pour cette terre, en 1700,
à messire Henri-Ch. de Beaumanoir , sire marquis de La-
vardin , seigneur de la châtellenie de Malicorne , dont elle
relevait, — 4-° Linevien , fief pour lequel Th. du Cormier est
porté , sous le n.° 528 , au rôle du ban et arrière-ban de la
noblesse du Maine , dressé en i63g , mais exempté de taxe ,
attendu sa pauvreté.
Le P. Anselme fait connaître un Christophe de Cheve ,
seigneur de Mézeray près la Flèche , gouverneur de Mont-
brizon , qui, par contrat du i4 mai 1601 , épousa Magde-
laine de la Fontaine. Nous pensons que c'est du Mézeray
dont nous traitons , qu'il a voulu parler , du moins nous
n'en connaissons aucun autre dans les environs de la Flèche.
HrsT. Civ. Un hameau, nommé Maladrerie, situé à 2 k.
S. O. du bourg , indique l'existence en ce lieu d'un hospice
de lépreux, sur lequel on n'a point d'autres renseignemens.
Le bureau de charité , établi dans celle commune , est doté
de 200 f. 23 c. de revenu, et administré par 5 membres. Un
décret du 4-c complém. an xm ( 21 sept. i8o5) , l'autorise à
accepter un legs de 3,ooo 1. tournois, fait par le S.r l'Héritier,
aux pauvres de Mézeray.
Un collège fondé dans cette paroisse , antérieurement
à 1677 , dont les biens furent vendus pendant la révolution ,
était doté d'une maison avec jardin , et d'un bien rural
donnant 270 1. de revenu , produit de sa fondation propre et
de celle de la chapelle de la Brosse , et d'une autre appelée la
Chapellenie : le premier vicaire était en même temps titulaire
de ces fondations , et principal du collège.
Vote par le Conseil municipal , pour l'exercice de l'année
i834 » conformément à la loi du 28 juin i833 , de la somme
de 120 f. pour le loyer d'une maison d'école primaire ,
et de celle de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
Le dimanche de la Pentecôte 1793 , deux commissaires du
département, revenant de mission à Malicorne, avec l'escorte
de deux gendarmes , rencontrèrent à la chapelle de N.-D.de
la Brosse , une religieuse y faisant ses dévotions, et voulurent
92 MÉZERAY.
l'emmener avec eux. Les habitans s'y étant opposés , les
deux commissaires , dont nous taisons les noms , font sonner
le tocsin dans plusieurs des communes environnantes , ce
qui donne lieu à un rassemblement de plus de six mille per-
sonnes qui , après avoir détruit la chapelle, vont mettre le
pillage dans le bourg de Mézeray où six à sept maisons
furent entièrement dévastées , et les propriétaires , accusés
d'aristocratie , emmenés prisonniers à la Flèche. Ecclésias-
tiques imprudens qui avez favorisé l'alliance du parti lé-
gitimiste avec les républicains ( élections de juin i834 ) >
et vous nobles non moins téméraires qui l'avez cimentée ,
sont-ce donc là les beaux jours et les hauts faits que vous
voudriez rappeler !
Le 3i mars 1829 , la fermière de la closerie du Perray ,
voulant mettre du grain au moulin , ouvre un coffre où était
renfermé celui qu'elle y destinait. A l'aspect de deux images
collées en dedans du couvercle , comme cela est assez général
dans nos campagnes , représentant , l'une un Saint-Suaire ,
l'autre S. -Denis, évêque de Paris, une monomanie reli-
gieuse s'empare de celte inforlunée. Elle va chercher un
crucifix qu'elle fixe au milieu de ce grain , s'enferme dans sa
maison au verrouil , s'empare du rasoir de son mari , et , se
plaçant en présence du Saint qui eut le privilège de porter sa
tête dans ses mains , se fait au cou une profonde incision et
tombe sans vie sur le boisseau même qu'elle avait apporté
pour mesurer son grain. Il est vrai de dire que précédemment,
elle avait donné quelques marques de dérangement d'esprit.
antiq. Il existe sur le territoire de Mézeray des amas con-
sidérables d'anciennes scories , qu'on suppose être le produit
des forges à bras des gallo-romains, qui auraient pu en
avoir établi aussi à eau sur la Vezanne. Plusieurs noms de
lieux attestent leur existence sur celte commune T et nous
avons vu extraire de ces scories d'un champ de la ferme de
la Ferrière , à 2 k. 1/2 S. O. du bourg, dont le sol, au-
dessous de la terre végétale , en était entièrement formé ,
sur plus d'un mètre de profondeur. M. Wander de Malicorne ,
chirurgien et amateur d'antiquités , a trouvé sur Mézeray ,
3 masses de scories en forme de meules , de 6g4 à 833
millim. (25 à 3o p. ) de diamètre et de i3g à 167 millim.
(5 à 6 p, ) d'épaisseur, dont une a été donnée par lui au
musée du Mans.
On trouve aussi quelquefois des briques ou fragmens de
briques romaines à rebords , sur le territoire de Mézeray.
hydrogr. La commune est traversée d'est à ouest , dans
sa partie centrale , par la petite rivière de Vézanne , qui passe
MEZERAY. 93
à peu de distance au sud du bourg ; dans sa partie sud , par le
ruisseau des Pimentièrcs, venant de la forêt de Yadré , et con-
fluant dans la Vézanne , à i k. 4 h. , à l'ouest du bourg ; enfin,
par celui de S.-Légcr qui , de la partie nord , vient également
confluer dans la Vézanne. — Moulin aux Sèves ou plutôt aux
Eves ( Eaux ) , à blé , sur la Vézanne.
géol. Sol plat ; terrain de transport ou d'alluvion , of-
frant le grès ferrifère ou roussard , des argiles propres à la
briqueterie , à la poterie et à la faïence.
Plant, rar. lilechnum spicans , DEC. ; Datura slramonium ,
lin. ; Inula helenium , LIN. ; Nepeta cataria , lin.
CADAST. Superficie de 3,2f)5 hcct. 22 ar. 25 cent. , se di-
visant comme il suit : — Terr. labour., i,8ou hcct. 68 ar.
q3 cent.; en 5 class. , éval. à 3, 8, 12, 16 et 20 f. —
Jardins , 75-43-54 ; 2 cl. : à 10 , 32 f. — Vignes , 6-77-05 ;
2 cl. : 7 , i5 f. — Prés et pâlur. , 352-52-46 ; 5 cl. , 3,8,
17 , 27 , 36 f. — B laill. et fut. , i44_I2~5o ; 3 cl. : 3 , 6 ,
10 fr. — lîrouss. , châlaigner. , boulaies , i2-3i-oo ; 3 cl. :
3,6, 10 f. — Pinièr. , 265-17-40 ; 3 cl. : 3 , 5 , 8 f . —
Landes , 493-44_7° ; 2 cl. : 2 , 3 f. — Etangs , mares ,
marée, 3- 11-80 ; 2 cl. : 2 , 3 f. — Sol des propr. bât. ,
18-59-17 ; à 20 f. — Obj. non imp. : Egl. , cimel. , presbyt. ,
o-63-8o. — Chemins, 116-7Î-40. — Kiv. et ruiss. , 5-64-
5o. = 48o maisons, en 8 cl. , à 4 •> 8 , 12 , 18 , 24 , 32 ,
4o et 4^ f« — I moulin , à 100 f. — 2 tuileries, à 10 et
à 45 f.
ÎProp. non bâties , 3o, 537 f. \L c. \ oc /0 r ,
V bâties, 5,5i. t ) 36^°48f. i4 c.
CONTRtB. Fonc. , 6 332 f. ; personn. et mobil. , g54 f. ;
port, et fen., 282 ; 32 patentés : dr. fixe , 177 f. ; dr. prop-
port. , 60 f. Total , 7,805 f. — Perception de Malicorne.
cult. Superficie sablonneuse , médiocrement fertile ,
produisant des céréales de toute espèce , dans la partie oc-
cidentale du territoire attenant à Malicorne ; maigre , aride ,
ne produisant que du seigle , du sarrasin et du maïs , pour le
surplus. Culture en céréales dans la proportion de 63 parties
en seigle , 10 en sarrazin et maïs , 4 e° avoine , 2 en froment
et 1 en orge ; un peu de trèfle et de chanvre ; beaucoup de
pommes de terre , de citrouilles. Le terrain occupé par la
forêt de Longaunay , dont il a été parlé plus haut , devait
être peu fourni en bois généralement , puisqu'il ne consiste
plus qu'en landes peu fertiles , où la culture du pin maritime ,
malgré l'impulsion qu'elle a reçue depuis 4o ans dans ce dé-
94
MEZERAY.
parlement , est négligée au point de n'occuper que le tiers
de ce terrain , la partie restée inculte formant encore 177e de
toute la superficie communale. — Assolement indéterminable
d'une manière précise, puisqu'il doit varier, en quelque sorte,
suivant la capacité productive de chaque morceau de terre
et de l'espèce de semence qu'il est possible d'y cultiver ;
quadriennal, là où il peut être régularisé. — 4° charrues,
dont 25 traînées parles chevaux seuls, le surplus par bœufs
ou vaches et chevaux , beaucoup de petites terres cultivées à
bras. — Arbres à fruits , châtaigniers. — Elèves d'un petit
nombre de chevaux , d'avantage de bêtes à cornes , de
moutons et de porcs , engrais de ces derniers et de volailles.
— C'est particulièrement et originairement à Mézeray , à ce
qu'il parait , que s'est établie la méthode et que se continue
l'usage d'engraisser ces belles volailles , si fines et si estimées
dans toute la France , qu'on obtient aussi actuellement
dans le reste des communes du canton de Malicorne , de la
rive gauche de la Sarthe, et dans plusieurs de celles des cantons
de la Flèche, dont le principal marché a lieu dans celte ville ,
et qui cependant ont pris et retenu le nom de Poulardes du
Mans y parce que ce sont les marchands de celte ville qui en
font le principal commerce et en approvisionnent Paris. On
ignore absolument l'époque où cette méthode , restée circons-
crite dans celte contrée , s'y est établie ; ce que nous savons,
c'est qu'il résulte d'aveux consécutifs fails pour la terre de la
Poissonnière , en Bousse , commune presque limitrophe de
Mézeray, depuis 1^27 jusqu'en i55g , que les censives
féodales de cette terre sont stipulées en chapons , comme
pour toutes les autres , malgré l'attrait qu'auraient pu avoir
des subsides payés avec ces délicates volailles : il est vrai que
le chapon était une sorte d'emblème de féodalité.
zzz Commerce agricole , peu considérable , puisque les pro-
duits en grains sont insuffisans pour la nourriture des habitans;
consistant en chanvre et fil , bestiaux , mais principa-
lement en poulardes , dont la quantité vendue au marché du
mercredi à la Flèche , pendant une partie de l'automne et
de l'hiver , est prodigieuse. = Fréquentation des marchés de
Malicorne , de Noyen , de la Suze , et surtout de la Flèche ;
des foires de la Fontaine-S.-Martin.
industr. Une partie de la population du bourg était oc-
cupée , avant la révolution , à la fabrication des serges ,
étamines et autres étoffes de laine , dont il se confectionnait ,
par an , 35o à 4oo pièces , de 42 aunes de long sur 23 pouces
de largeur , qui se vendaient au Mans. Pas d'autre industrie
aujourd'hui que l'engraissement des poulardes , l'extraction
MEZlfiKES. 95
de la pierre appelle roussard , pour bâtir, la cuisson de la
chaux et la fabricationdes briques et tuiles dans deux usines.
rout. lt chem. La roule départementale n.° 8 , de la
Fonlaine-S. -Martin à Sablé, par Malicorne , traverse l'ex-
tréniilé E. S. E. du territoire ; le chemin communal n.° 5, de
l'arrondissement de la Flèche , allant de la Suze à Malicorne ,
traverse longitudinalcment et du nord-est à l'ouest , sa partie
septentrionale ; autres chemins : du bourg de Mézeray à
Malicorne , au grand chemin n.° 5 ci-dessus , à la Fontaine-
S.-Martin , à Courccllcs , etc.
lieux remarq. Aucun comme habitation ; sous le rapport
des noms , outre ceux déjà cités : la Barre , Villeneuve , les
Granvilles ; le Mineray , les Ferrières , la Ferrière , la
Chaussée-Ferrée ( nom qui semblerait indiquer une voie
romaine ) ; la Roche , le Grèz , le Sablonnav ; Bouer , les
Landes; le Chêne- Seul, les Chênes-Verts, la Brosse , la
Foutaye , la Charmoyc , etc. , etc.
établ. publ. Mairie , succursale , instituteur primaire ,
résidence d'un notaire ; 1 débit de poudre de chasse , 1 débit
de tabac. Bur. de poste au lettres , à la Flèche.
établ. part. Une sage-femme.
MÉZIÈRES et SAINT - CHÉRON , MÉZIÈRES-
SOUS-LAVARDIN , MÉZIÈRES EN-CHAMPAGNE;
Maceriœ et Sartctus Carannus vel Caraunus , Maceriœ in Cam-
paniâ ; de Maceria , œ , arum , muraille , masure ; ou de macer
cra, crum , adj. , pays, sol maigre? Commune cadastrée,
formée de la réunion de deux anciennes paroisses , du canton
et à 5 k. 2 h. N. N. E, de Conlie ; de Tarrond. et à 21 k, N.
3/8e-C). du Mans , distances prises du bourg de Mézières •
celui de S. Chéron plus éloigné de 8 h. de Conlie et plus
rapproché de 1 k du Mans. Jadis du doyenné de Sillé-le-
Guillaume , de Tarchid. de Passais , du dioc. et de l'élect. du
Mans. -*- Dist. légal. : 6 et 2 5 kil. , pour S.-Chéron comme
pour Mézières,
descrip. Bornée au N. , par Vernie , Assé-le-Riboul et le
Tronchet ; à TE. , encore par le Tronchet , par S.-Jean-
d'Assé et par Ste-Sabine et Poché ; au S. , par Ste-Sabine et
Poché , et par Domfronl ; au S. O. , par Conlie ; à l'O. et au
N. O. , par Neuvillalais ; la forme de cette commune est un
tétragone irrégulier , dont les côtés ont 2 k. 7 h. , au sud-est ,
3 k. 1/2 , au nord-est , 5 k. , à Touest-sud-ouest , et autant au
nord-nord- ouest. Le bourg de Mézières , situé dans un fond,
à 1 k. seulement de la limite la plus rapprochée , qui est à
l'O. N. O. , et. à 3 k. 1/2 de la plus éloignée , qui est au N.
96 MÉZIÈRES.
N. E. , se compose d'une rue principale s'étendant de l'est
à l'ouest , à laquelle une autre , s'étendant du nord au sud ,
vient se réunir vers son centre en forme de ^ renversé.
Eglise assez jolie , sans avoir rien de bien remarquable ,
bâtie à la presque extrémité de la seconde rue dont il vient
d'être parlé , du genre gothique secondaire , à croisées à
trèfle et à quatre feuilles , à clocher en lanterne sur une grosse
tour gothique , entourée de deux portions de cimetière ,
séparées par un chemin, l'une close de haies, l'aulre d'un
mur d'appui. La suppression de ce cimetière et la destruction
de son mur d'enceinte ont été autorisés depuis deux ans ,
pour former , autour de cette église , une petite place plantée
d'arbres , qui doit embellir beaucoup cette partie du bourg ,
près de laquelle M. Cocquerel , notaire et maire , a fait cons-
truire une jolie maison. Un nouveau et grand cimetière ,
clos de murs élevés , a été établi , depuis quelques années ,
en dehors et à l'ouest du bourg. On remarque , à l'extrémité
orientale de ce bourg , la Grande-Maison , avec sa fuye ,
ancien manoir de la seigneurie de paroisse ; une autre
maison , près et au sud-sud est de l'église , avec sa tourelle
servant de cage d'escalier ; celle de feu M. Salmon , notaire
et député de la Sarthe , actuellement à M. Lalande fils , atte-
nante à la partie centrale du bourg, est remarquable non en
elle-même , mais par un joli jardin avec allées couvertes et
bosquets , par des prairies dont ce jardin n'est séparé que par
une pièce d'eau , et par la perspective du coteau très- pitto-
resque sur lequel est construit le château du Vieux-Lavardin.
Plusieurs sources qui se trouvent dans ce bourg et l'alimentent
d'eaux vives , ont l'inconvénient de le rendre perpétuellement
humide et boueux. — Le bourg de S.-Chéron ne consiste que
dans 4 à 5 maisons , au plus, écartées de 5o pas de l'ancien
presbytère, qui est attenant à une petite chapelle formée par la
nef de l'ancienne église, dépourvue de clocher et n'ayant rien
de remarquable. L'ancien cimetière de cette paroisse , clos de
haies seulement et placé entre celte chapelle et le chemin qui
conduit au hameau de Boisouges , a été converti en jardin :
on y remarque la sépulture d'un ecclésiastique , frère du pro-
priétaire actuel du presbytère et de ce jardin , tué par les
chouans vers 1796. (Voir l'art, saint - chéron , pour tous
ce qui est particulier à celte ancienne paroisse. )
popul. Portée pour iy5 feux , ceux de S.-Chéron compris,
sur les états de l'élection du Mans , elle est actuellement de
270 , compren. 56o indiv. mâles, 65o femelles , total , 1210 ,
dont 528 dans le bourg de Mézières , et 23 dans celui de S.-
Chéron ; i25 au hameau de Boisouges , 67 à celui de Souil-
MEZIÈRES* 97
Ittd , 55 h chacun de ceux de Charles et les Hantelles , et
27 à celui de la Brandie re,
Moue, dccenn. De i8o3 à 181 2 , inclusiv. : mariag., 98;
naissanc., 34» ; àéc. , 297. — De i8i3 à 1822 : mariag. i
97 ; naissanc. , 324 ; déc , 256.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Pierre ; as-
semblée le dimanche le plus rapproché du 29 juin : celle qui
avait lieu au mois de mai «à S.-Chéron , es! supprimée. — La
cure , qui valait 800 1. de revenu , était à la présentation de
l'abbé de la Couture du Mans. La prestimonie fondée ,
dans cette paroisse , le 17 août i5o4 , par Michel Blanchard ,
qui en était curé , en faveur de J. Bcsnard son cousin , était
estimée 60 1. Aliénée comme bien national, le 6 juin 1791 ,
c'est sur l'emplacement de la maison qui en dépendait , que
M. Cocquerel, propiélaire de ce terrain, à fait construire
celle dont il a été parlé plus haut. Il existait une chapelle
sur la motte féodale du château du Vieux-Lavardin , ainsi que
nous l'avons dit à son article : peut-être y en avait-il une
aussi dans l'enceinte de ce château. Celle de S.-DemVdes-
Eaux, située en effet, près le cours d'eau qui prend naissance
dans le bourg , à 3 k. 1/2 au N. N. E. de celui-ci , est le but
d'une station lors des processions de la paroisse : on y va
aussi en voyage ( en dévotion ) , pour être mis à l'abri ou
délivré des sortilèges.
iust. FkOD. La seigneurie de paroisse qui , dans l'origine ,
paraît avoir été annexée au fief de la Grande-Maison , situé
dans le bourg , l'était depuis longlems à la terre et baronnie
du Vieux-Lavardin , dont le château est situé sur la pointe
d'un coteau , à 1 k. 1 h. au sud-est du bourg. Nous ne repé-
terons pas ici ce qui a été dit sur cette baronnie , érigée en
marquisat par lettres de juillet 160 1, enregistrées au parlement
de Paris le 6 février i6o4 •> dans l'article que nous lui avons
consacré ( 11-594 ) i nous donnerons seulement ici une liste
plus complète des anciennes paroisses sur lesquelles s'exerçait
la juridiction de ce marquisat , dont le siège était à Conlie ( v.
cet art. ), par un bailly , ou son lieutenant , un procureur fiscal
et un greffier. Ces paroisses étaient : Aigné , Assé-le-Riboul ,
Bazoge ( la ), Chapelle-S.-Fray ( la ) , Chevaigné , Conlie ,
Crissé , Degré , Domfront-en- Champagne , Fille , Lavardin ,
Mézières , Milesse , Moitron , ISeuvillalais , Pezé , Poché ,
Quinte ( la ) , Rouessé-Fontaine , Rouez , S. Chéron , S.-
Christophe-du-Jambet , Ste-Sabine , Ségrie, Spay , Tronchet
( le ) , Vernie , Verniette. Les châtellenies de Milesse , Tucé ,
Assé-le-Riboul et la Corbinière , terre à laquelle était annexée
la châtellenie de S.-Chéron , furent unies à la baronnie de
IV 7
98 MÉZIÈRES.
Lavardin par lettres de décembre i56i , regîslrée» fe iS
mars 1567.
Le manoir de la Corbïnière , dont il vient d'être parlé ,
situé à 2 k. 3 h. nord-est du bourg de Mézières , et à 1 k.
8 h. nord-nord-est de celui de S.-Chéron, est bâti , comme
celui de Lavardin , sur la croupe d'un coteau élevé , d'où la
vue s'étend sur un vallon peuplé de huit à neuf villages, et
sur un assez vaste horison terminé, au nord-ouest, par la ville
de Sillé et la forêt du même nom, et par les buttes des Coué-
vrons , à l'ouest. Ce vieux manoir , qui semble comme un
fort avancé du château de Lavardin , se fait remarquer par
plusieurs fenêtres en croix de pierre sur chaque face , une
tourelle décagone servant de cage d'escalier , une tour ronde
à moitié abattue , située à l'angle sud-ouest de la maison t
deux autres tours , presqu'entièrement détruites , qui dé-
fendaient la cour d'entrée , et par les nombreuses meurtrières
dont les tours, la tourelle et les murs des bâlimens et d'enclos
sont percés. La Corbïnière n'est plus qu'une ferme habitée
par son propriétaire, M. Julien Huet.
bist. civ. Mézières avait anciennement une école de filles,
dont la dotation a été aliénée et les titres perdus.
Depuis longtems il y existe une école primaire de garçons t
pour laquelle, en conformité de la loi du 28 juin i833, le
conseil municipal a voté pour l'exercice i834 , co f. pour la
location de la maison d'école , et 200 f. pour le traitement
fixe de l'instituteur.
Une ordonnance du 11 mars i83o , autorise l'acceptation
du legs fait à la commune , par le sieur Robin , d'une maison
avec dépendances r évaluée à mille francs de capital.
Mézières fut grêlé en 1801 , de même que la commune
chef-lieu de canton. ( V. Ji-80. )
_ atstiq. Nous n'en connaissons d'autres, dans cette com-
mune , que Je château du Vieux-Lavardin et sa tombelle ,
qui est bien certainement le mcrc féodal de la baronnie , dé-
crits tous deux à leur art. spécial ( 11-594 ) » et la maison
de la Corbïnière , dont il vient d'être parlé.
HYDROGR. La petite rivière de Longue ve- Ouest , décrite
à son art. spécial, et qu'on appelé aussi Findeau ou Fin-
d'Eaux , limite la partie nord-ouest de la commune ; le
ruisseau de Guièpe y qui prend naissance au bourg de
Mézières , et celui de la Bigotière , qui passe au bourg de
S.-Chéron , se réunissent à 1 k. au N. E. de celui de Mé-
zières , et reçoivent plus loin celui de la Corbïnière , avec
les eaux duquel ils vont confluer dans la Longuève , entre
les moulins des Marais et de Findeau, après un cours
MÉZ1ÈRES. 99
de 4 , 5 i/2 et a 1/2 k. , pendant lequel ils traversent le
territoire du sud au nord-est. Etangs de Chêne-Sour et de la
Châterie , peu importans, peuplés de carpes et de gardons.
— Moulin de Findeau , sur la Longuève.
géol. Sol montueux , vers les extrémités nord' est et
sud-est ; assez plat pour le surplus. Terrain secondaire , of-
frant le calcaire jurassique propre a bâtir , et pour convertir
en chaux; de la marne grisâtre propre à la briqueterie, sur
presque tous les points , excepté dans les parties élevées ,
où Ton extrait du grès ferrifère et du minerai de fer.
Plant, rar. Aristolochia clematilts , LIN.
div;s. des terr. En labour , I,t5a hectares ; jardins , i3 ;
vignes , 4° ; Pr^s et pâtur. , 66 j bois de la foret de Mézières
ou du Vieux-La vardin , partie en futaie , i63 ; bois parti-
culiers , en taillis , 7 ; pinières , 3j ; landes , 27 ; mares et
étangs, 5; superficie des bâtimens et cours, 10; égl. t
cimet. et autres établies, publ. , 7 ; rout. et chem. , 19 ; riv»
et ruiss , 4 ; total , i,65o hectares.
cultur. Superficie argilo-calcaire, passablement fertile,
généralement; argilo - sablonneuse, et moins productive,
dans les parties élevées ; culture en céréales , dans la pro-
portion de 4- parties en froment et 4 parties en orge , 3 part.
en seigle et autant en avoine ; beaucoup de trèfle et de
chanvre , de pommes de terre ; bois de la forêt du Vieux-
Lavardin ou de Mézières , et quelques autres bouquets
détachés ; vignes, donnant un vin de très-médiocre qualité ;
beaucoup d'arbres à fruits , dans les parties nord-est et sud-
est , dont le cidre est de très-bonne qualité. — Elèves de
poulains , bêtes à cornes , porcs et moutons. — Assolement
triennal et quadriennal , le premier plus ordinaire ; 2 3
charrues, traînées moitié par des chevaux seuls , moitié par
bœufs et chevaux. = Commerce agricole , consistant en
grains , dont il n'y pas d'exportation réelle , mais seulement
échange ; en chanvre et fil , dont la qualité est estimée ;
graines de trèfle , bois , cidre ; poulains , jeunes bestiaux ,
moutons , porcs gras , etc.
— Fréquentation des marchés de Conlie , Sillé , Beaumont
et le Mans.
INDustk. Exploitation des bois et cuisson du charbon ,
dans la forêt; extraction du calcaire en moellon , pour bâtir
et pour la chaux ; du grès roussard , du minerai de fer ,
pour la forge d'Antoigné ; de l'argile à brique; un fourneau
à chaux et à la briqueterie. 11 se fabrique dans le bourg
quelques pièces de toiles et quelques pièces de fprge , pour les
particuliers. r ^.
s*
A
iqo MÉZÏEKES-SOUS-BALLOjV-
rolt. ET CHEM. Chemin de Conlie au bourg de Mezière*
et à Beaumont , traversant le rentre du territoire communal ,
mis en bon état dans sa première partie ; du bourg à IS'eu-
villalais , passablement bon ; à S.-Chéron et au hameau de
Boisouges , presque impraliquable.
lieux remarq. Aucun comme habitation, le Château du
Vieux-Lavardin , habité par le régisseur, n'étant et ne pou-
vant plus guère être autre chose qu'une maison de ferme ;
sous le rapport des noms : la Fuve , Goutle-d'Or ( peut-être
originairement Goutte -d'Eau ) , Bois-Courgeon , etc.
Établ. PUBL. Mairie , succursale , résidence de notaire ,
école primaire; recette buraliste des contribut. indirect., i
débit de tabac ; bureau de poste au lettres , à Sillé.
établ. partit. Ecole primaire de filles , i sage-femme.
MËZIÈRES- SOUS -1IALLOX; Maceriœ sub vel propè
Balladonem ( v. l'étymol. à l'art, précédent ). Commune du
canton , et à 6 kiîom. 7 hect. S. de Marolles-les-Brauits ; de
ï'arrond. et à 20 k. 5 h. S. j/8-O. de Mainers ; à 21 k. N.
3/8-E. du Mans ; anciennement du doyenné de Ballon , du
Grand-Archid. , du dioc. et de l'élecl. du Mans. — Dislanc.
légal. : 7 , 21 et 26 kil.
DESCKIPT. Bornée au N. , par Ponthouin , Disse -sous-
Ballon et S.-Aignan ; à TE. , par Courcemont ; au S. , encore
par Courcemont et par S.-Mars-sous-Ballon ; à l'O. , par Bal-
lon ; au N. O. , par Congé-sur-Orne ; son territoire , de forme
oblongue , s'étend sur un diam. d'environ 5 k. 1/2 d'E. à O, ,
contre 4- k» du N. au S. Le bourg , situé à mi côte , à peu-
près au centre du territoire , forme une assez longue rue qui
s'étend d'est à ouest , et vient aboutir à la partie orientale
de l'église. Celle-ci , passablement grande et proprement
décorée , à fenêtres ogives du genre gothique flamboyant T
dans laquelle les piliers , qui supportent les arcs du chœur,
se font remarquer par leurs colonnes engagées , à chapiteaux
ornés de feuillages , de coquilles de pèlerins et de figures
d'anges ; clocher en flèche hexagonale , très -peu élevée. Le
cimetière , au sud de l'église , dont il n'est séparé que par la
rue du Bourg , clos de murs et de haies.
popul. De 62 feux avant la révolution ; actuellement de
286, se composant de 621 individ. mâles, 707 fem. ,
lolai, i,328 ; dont 307 dans le bourg ; une grande partie du
surplus reparti dans de nombreux hameaux , savoir : à celui
de la Forge , 55 ; de la Sonnerie ou Saunerie , 4-5 ; de la
Touche et de la Tremblaye , chacun 36 ; de la Prévellerie et
des Maisons , chacun 3o ; de Fourniquet , de Pot- Crasseux r
des Six-Chemins ? 2S à 27 à chaque; de la Révrollière et
MEZIERES-SOUS-BALLOX. 101
j\c Cloé , 2^. et s3 ; de la Barberie , de Francbaron , de
Pierrel, el de la Fontaine , 12 à i5 à chacun.
Mouv. dérenn. De i8o3 à 181 2, inclusiv. : mariag. , gg ;
naissanc. , h'àj ; déc. 3j2. — De 18 13 à 1822 : mariag. , 98;
naissanc. , l^io ; déc. , 286.
Hisr. ECrxis. Eglise sous l'invocation de l'Assomption
de Ja Vierge; fêle patronale ou assemblée, fixée au di-
manche le plus rapproché du i5 août. — La cure , ancien
prieuré de l'ordre de S.- Benoît , fondé vers le milieu du 1 i.e
siècle , par Koberl de Sardonico , dont le revenu était estimé
700 1. , était à la présentation des religieux de S. -Vincent du
Mans , dont l'abbé présentait au bénéfice prioral , valant
800 1. , annexé à l'office de sacristain de ladite abbaye. La
fabrique de l'église de Mézièrcs , possédait anciennement les
revenus de l'ancienne maladrerie , qui existait dans celte
paroisse. La ferme de Fourniquet , située près et au nord-
nord-ouest du bourg , élait un bénéfice attaché à la chapelle
du château de Vernie ( v. cet art. ) , appartenant à la maison
de Tessé : elle fut confisquée sur le chapelain Fronteau et
vendue pendant la révolution , par suite de son émigration
en 1792,
m >t. fégd. La seigneurie de paroisse était annexée depuis
longtems à la terre de la Davière , en Courcemont , possédée
par la famille Levayer , ensuite par celle de Sourches , et re-
venue en dernier lieu à la première de ces familles : comme
la Davière , elle relevait de la juridiction de la châtellenie de
Ballon. Peul-étre était-elle annexée , dans l'origine , à l'un
des deux fiefs de la paroisse , le Pctil-Sourdon , situé à 1 k.
7. h. au S. O. du bourg , ou à la Pillerie , à 1 k. 8 h. au S.
hist. civ. Cette paroisse possédait un notaire avant la
révolution. — En exécution de la loi du 28 juin i834 , le
Conseil municipal a voté sur le budget communal de i834 >
la somme de 100 f. pour le loyer d'une maison d'école pri-
maire, el celle de 200 f. pour le traitement fixe de l'instituteur,
antiq. 11 fut trouvé il y a quelques années , dans les sables
du tertre de Grip , des pièces de monnaies en or, sur les-
quelles nous n'avons pu obtenir d'autres renseignemens.
hydrogr. La commune est bornée , au nord-ouest, par la
petite rivière d'Orne N.-E., qui la sépare de celle de Congé-
sur- Orne et de Ponlhouin , pendant un cours de 2 k. 3 h. ;
le ruisseau le Coè'slon , traverse d'est à ouest son extrémité
septentrionale , pour aller se jeter dans la précédente ; enfin ,
celui de Soussigné , sépare verticalement son extrémité nord,
è\i territoire de S.-Aignan. — Moulin du Vieux-Ponthouin ,
io3 MEZIEttES-SOUS-BALLCW.
h blé, sur l'Orne. — Moulin à vent, construit dans l'ancienne
lande de la Pillerie , par M. Et. Longuère.
GÉOLOG. Sol monlueux , dans toule la circonférence nord-
ouest , sud et sud - est ; terrain secondaire , passant au
tertiaire , recouvert de sables d'alluvion sur quelques points ,
particulièrement au sud-est ; offrant de la pierre calcaire
propre à la chaux à Monthabert ; du calcaire moellon , dans
lequel se rencontre l'orbitulaîre convexe et d'autres fossiles;
de la marne blanche , dont un banc de 7 à 8 met. d'épaisseur ,.
en extraction sur plusieurs points ; du grès blanc , et des
sables d'alluvion au sud-est.
wvis. des terk. En labour, 527 hectares; jardins, 29;
prés et pâtures , 3 12 ; bois taillis , 67 ; landes et pinières , 17 ;
superf. desbâtim. et cours , 25 ; égl., cim. , etc, 3 ; chemins,
33 ; eaux courantes , 4* Total , 1,016 hect.
contrib. Foncier , 8,629 £ » Personn. et mobil., 636 f. ;
port, et ien., 247 f . ; 19 patentés : droit fixe , 88 f. ; dr.
proport. , 69 f. 60 c. Total , 9,569 f. — Perception de
Saint-Aignan.
cultur. Superficie argilo-calcaire , généralement fertile ;
argilo-sablonneuse et de sable pur sur quelques points , par-
ticulièrement au nord-est ; culture en céréales dans la pro-
portion de froment, 26 parties; orge, 26; seigle, i3 ;
avoine , 7. Beaucoup de trèfle , de chanvre , de pommes de
terre ; prés sur les bords de l'Orne , de bien meilleure qualité
sur Mézières , qu'en descendant son cours ; la lande de la
Pillerie , autrefois improductive , livrée à la culture des cé-
réales en partie, le surplus planté en pins maritimes; un grand
nombre d'arbres à fruits. Elèves de poulains , et d'une grande
quantité de reaux et génisses , de porcs de moulons et
de chèvres ; engrais d'un grand nombre de porcs et de
quelques bœufs. — Assolement triennal ; 43 charrues , dont
2 3 traînées par des chevaux seuls , le surplus par bœufs et
chevaux. =z Commerce agricole consistant en grains , dont
il y a exportation réelle du cinquième au quart ; en graines
de trèfle , chanvre et fil ; poulains , bestiaux , porcs gras ;
cidre , foins , etc.
= Fréquentation des marchés de Beaumont , René ,
Ballon , Bonnétable et Mamers.
chemins bas , vaseux et presque impratiquables autrement
qu'à pied.
lieux rfmarq. Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms , outre ceux déjà désignés dans le cours de cet art. :
les Branche res ( où se pendaient les signes indicatifs des droits
M1LESSE. io3
tîe péages ) , l'Hôtel , l'Homas , Brûlon ; la Croupe , la
Croie ; le Buron ; le Chêne, le Coudray , l'Epinai.
établ. PUrfL. Mairie , succursale , école primaire , un débit
de tabac. Bar. de poste aux lettres , au Mans.
MEZIERES , ancien fief situé dans la commune de
Béton , à 2 k. à FE. du bourg, Louis Sevin, sieur de Mé-
zièrcs , fonda dans l'église de Béton , une chapelle simple ,
sous l'invocalion de Notre-Dame, qui fut unie par l'évêque
du Mans , le 19 mars 1700, à celle de Notre-Dame de Laza-
relh , fondée en 1699, daus le faubourg Montsor ( v. cet
art. ) de la ville d'Alençon , par L. Sevin , curé d'Ancinnes ,
etc. , neveu du précédent.
Il y a aussi un hameau appelé les mézières , près et au
sud de celui des Forges , dans la commune de Lavardin.
Au surplus, le nom de mlziÈres se trouve fréquemment
reproduit , comme nom d'habitation , dans le Maine et
particulièrement sur le territoire du déparlement de la
Sarthe. L'examen des lieux et de la nature du terrain ,
peut seul indiquer , pour chacun d'eux , laquelle des éty-
mologies indiquées ci-dessus ( page 95 ) , leur convient plus
particuièrement.
MICHEL ( saint- ) ; voyez saint-michel.
MILESSE ou M1LLESSE, la M1LESSE , Milltia ,
Millcsla ; de milltia , œ , guerre , milice ; ou de miles , itis ,
soldat , guerrier , chevalier ; ce qui peut signifier un château
fort , une place de guerre , ou bien la demeure d'un chevalier.
Commune cadastrée du 3.* canton , de l'arrond. , et à 7 kil.
8 hect. N. 1/8-O. du Mans; autrefois des Quintes, du dioc.
et de l'élecl. de la même ville. — Distance légale , 9 kil.
descript. Bornée au N. O. , par la Chapelle-S.-F ray ; au
N. , par la Bazoge ; à l'E. , par S.-Saturnin ; au S. , par la
Chapelle-S.-Aubin ; à PO. , par Trangé et Aigné ; son ter-
ritoire, tout-à-fait indéterminable autrement que par une carte,
s'allonge du nord «■ nord - ouest au sud, en formant une
espèce d'^ penchée , sur un diamètre d'environ 7 k. , et sur
une largeur qui varie de 3 et £ h. à 2 k. Le bourg , situé
au tiers sud du diam. longitudinal , un peu au nord du prin-
cipal rétrécissement formé par le territoire de S.- Saturnin ,
se compose de deux rangs de maisons formant une rue , le
long de l'ancienne route du Mans à Sillé-le-Guillaume ,
dont l'extrémité nord se compose de plusieurs maisons qui
se trouvent sur Aigné , tandis que plusieurs autres maisons ,
également du territoire de Milesse , s'avancent aussi au sud ,
Êresque jusque dans le bourg de la Chapelle-S.-Aubin.
■glise à ouvertures cintrées , voûtée en bois , paraissant
io4 MILESSE.
ancienne , mais n'ayant absolument rien de remarquable dans
sa construction ; clocher en flèche sur une tour carrée ; ci-
metière attenant au côté oriental de l'église , clos de haies
et de murs d'appui mal enlrelenus. 11 ne reste plus rien de
l'ancien château , construit à cent pas à l'ouest de l'église et
dont il sera parlé plus loin ,. à l'alinéa akiiquites.
POPUL. Portée pour go feux sur les états de l'élection du.
Mans , on en compte i44 i d'après le recensement de 1826 ,
se composant de 4^7 indiv. mal., 384 fem. , total, 821 ;
dont 275 dans le bourg , 112 au hameau du Vieux-Chemin ,
27 à celui de S -Ouen , et autant à celui de la Guimaudièrc r
i4 à celui de la Robinière. Les Grandes-Maisons , le Bourg-
neuf et le Pâti , forment un autre hameau de 20 personnes ,
qui s'avance au sud jusque près le bourg de S.-Aubin.
Mohp. décenn. De i8o3 à 1812 , inelusiv. : mariag., 54»
naissant. , 221 ; déc. , i85. — De i8i3 à 1822 : mariag.,
60 ; naissanc, 211 ; déc. , i23.
Hii>T. ecclés. Eglise sous l'invocation de S. -Pierre et r
suivant le Fouillé du diocèse , de S.-Ouen et de S.-Barlhé-
lemy ,. par suite , probablement , de suppressions de chapelles
placées sous le patronage de ces saints , comme on le verra
plus bas à l'égard du prieuré. Assemblée le dimanche le
plus proche du 26 juillet, fête de Sle-Anne , à cause de la
chapelle de ce nom , qui se trouve à l'extrémité sud du ter-
ritoire , près le bourg de la Chapelle S.-Aubin.
La cure , l'une de celles de la Quinte ou banlieue du Mans ,
valait 4o° L de revenu : elle était à la présentation de l'abbé
de S.-Julien de Tours , suivant Lepaige ; de l'évêquc du
Mans, selon X Almanach Manceau. Cette cure fut dans l'ori-
gine un prieuré de l'ordre de Su-Benoît , fondé en ioji , par
Alberic de IMilesse , en faveur de la même abbaye de S.-
Julien de Tours , ut Monachi faciant serviri pro voluntaie et
arhitrio eorum > porte l'acte de fondation. Ce prieuré , sous
le patronage de S.-Ouen r situé à 6 h. au N E. du bourg ,
était estimé valoir 3oo I. de revenu suivant Lepaige , 1,000 1.
selon M. Th. Cauvin ; à la même présentation que la cure ,
dans l'origine, à celle du Roi, en dernier lieu. 11 n'en
reste plus depuis îongtems que la chapelle , convertie en
bâtimens d'exploitation de ferme. Une autre fondation, an-
nexée à l'église paroissiale , sous le nom de prestimonie
Foucault , valait 5o 1. de revenu.
Pendant l'épiscopat de l'évêque du Mans Sigefroy ,
de 960 à 993 , Guillaume , seigneur de Sillé , ayant assassiné ,
dans la forêt de Milesse , qui s'étendait entre ce bourg et
celui de la Chapelle-S.-Aubin , le baron de Saint-Loup ,
MILESSE. io5
seigneur de Milesse et de Tucé , ne put être relevé de
l'excommunication lancée contre lui par la justice ecclé-
siastique , qu'à la condition de faire bâtir, en expiation de
son crime , une chapelle au lieu même où il avait élé commis^
et de la doter suffisamment pour y ent retenir un chapelain
chaîné de prier Dieu pour le repos de famé de sa victime.
Le fils de Guillaume ajouta à cet établissement un hospice
qui fut desservi par des moines de S -Antoine , sous Ja règle
de S. -Augustin. Les religieux chargés de desservir celte au-
mônerie , placée sous le patronage de S.-Chrislophe , ayant
été appelés à l'administration de l'hospice des Ardens du
Mans ( m-54-2 ) , et ses revenus ayant été réunis à l'hôpital
général du Mans , conformément à l'art. 5 des lettres-pa-
tentes de septembre i658, constitutives de cet établissement
( m-545 ), les bâtimens furent détruits en 1772 , ainsi que
la chapelle , afin d'en employer les matériaux à la bâtisse du
nouvel hôpital ( in-56o) : ils furent remplacés par une croix
en pierre , renversée ou couchée sur le terrain , pour signifier
un homme abattu.
Le prieuré de Montaillé, situé à 3 k. 6 h. au N. N. O. du
bourg , près et à la droite de la grande route du Mans à
Mayenne , avait été réuni au séminaire-hôpital S. -Charles
du Mans. Vendu pendant la révolution , onya fait construire
une jolie maison de campagne , devenue depuis un an
ou deux la propriété de M. de Courci , connu par son
voyage à la forteresse de Blaye , pendant la détention de la
duchesse de Berry. Les revenus de ce prieuré , qui était à la
présentation de l'abbé de Tyron , consistant en plusieurs
métairies , pièces de terre détachées , rentes , etc. , et en
dîmes sur les paroisses et cures de la Bazoge , la Quinte ,
Rouez , Ségrie , etc. , s'élevaient à i,4°4 1« °6 s« 9 à. en 1789.
Le chapitre de S.-Julien du Mans possédait à Milesse les
Lois dits du Boullay , d'environ 3oo arpens.
HL>T. féod La seigneurie de paroisse était une châtellenie,
unie depuis fort longlems à celle de Tueé , érigée en baronnie
en 1601 et, avec celle-ci, dès i56i , à la baronnie de La-
vardin qui , aussi en 1^61 , fut érigée en marquisat. ( V. les
art. lav ardus n-588-594 ; mézieres et s.-cheron iv- g5 ).
Le sort de la châtellenie de Milesse ayant toujours suivi celui
de la châtellenie de Tucé , qui prit le nom de Lavardin-Tucé r
après le mariage de Fr. de Baumanoir , seigneur de La-
vardin , en i525 , avec Jeanne de Tucé, fille de Bcaudouin
de Champagne -Tucé , baron de Milesse; il n'y a pas lieu
de répéter ici ce qui a été dit à son sujet à l'article de la
commune de Lavardin ( n-588 ) auquel nous renvoyons.
io6 MILESSE.
Le plus ancien seigneur connu de cette paroisse, est Albéric
de Milesse , dont il a été parlé plus haut , qui se trouve aussi
mentionné comme témoin dans l'acte d'une concession faite
par le comte du Maine Hugues m , fils d'Azon de Ligurie t
à Pévêque Hoël , de 1081 à 1097 , rapportée dans la notice
de cet évêqne ( biogr. xxxill ). Après lui vient , non im-
médiatement sans doute, le baron de S.-Loup , dont il a été
également parlé plus haut , mais à une époque où déjà la terre
de Milesse était annexée à celle de Tucé , ou du moins
réunie dans les mêmes mains. Les fourches patibulaires ou
le gibet de la justice de Milesse, étaient placées à la droite de
l'ancienne roule du Mans à Sillé , à 8 h. au nord du clocher.
Les autres terres seigneuriales de la paroisse étaient la
Ronce , à qui Lepaige donne , à tort probablement , le litre
de baronnie , située à 1 k. 4 h. au nord-est du bourg , sur la
rive droite du Vray. C'est actuellement une jolie maison
moderne , accompagnée d'avenues et d'un bouquet de futaie ,
de 5 à 6 arpens autrefois, qui appartient à M. Goussaut,
propriétaire au Mans , lequel en a pris le surnom. — La Celle ,
Cel/a, qui était réunie à la Ronce, à 3 k. au nord-nord-
ouest du bourg , près la petite rivière de Vray , est une
maison d'ancienne construction , n'ayant rien de bien re-
marquable. Elle appartenait , comme la précédente sans
doute, à la famille de Tessé. — Le Petit-Mans, à 1 k au
sud de la Celle , y était réuni et servait de logement au garde
de M. de Tessé. — Lepaige indique encore comme anciens
fiefs de celte paroisse , la Sauvagère , à 2 k. au nord-nord-
est du bourg , aussi sur la rive droite du Vfay ; l'Aunai ou les
Aunais , à 5 k, au nord ; Bellan ou Beslan et le Verger,
à 3 k. au sud- sud-est du bourg , tout près , au nord de celui
de S.- Aubin ; et les fiefs des deux prieurés de la Cure et de
Montaillé.
anti^. Des traces d'une voie romaine , qu'on croit et qui
paraît être en effet celle qui, de Suindinum, le Mans, con-
duisait à Vagoritum , ville des Diablintes , actuellement Ju-
blains ( Mayenne ) , ont été remarquées dans les bois de
Milesse , entre ce bourg et celui de la Chapelle-S.-Aubin :
elles semblent correspondre à celles de la même voie que
nous avons indiquées à l'article de la Bazoge.
L'ancien château , bâti dans un fonds , à cent pas à l'ouest
de l'église , entouré de fossés alimentes par le ruisseau de
l'Autonnière qui passe à côté, était, dit-on, une tour de
construction romaine , dont les vestiges , encore subsistans
en 1775 , laissaient deviner des murailles de deux mètres au
moins d'épaisseur. Tout-à-fait détruit depuis quelques années,
M1LESSE. 107
j'ai recueilli dans les amas de pierre qui en provenaient ,
quelques fragmens de briques rouges, évidemment de fa-
brique romaine , mais qui s'y trouvaient en trop petite
quantité pour qu'il soit possible de dire si elles avaient été
employées à sa construction d'une manière régulière, ou si
plutôt , ainsi que je le crois , elles n'y avaient pas été mêlées
pâle- mâle et accidentellement.
hydrogr. La petite rivière de Vray , limite la commune du
nord à l'est; le ruisseau de l'Autonnière , la traverse dans sa
partie centrale la plus étroite, en passant au-dessous du
bourg ; celui de la Groirie , venant de T rangé , la limite
dans sa partie centrale à l'ouest. — Moulin à blé de Gué-
pinçon , sur le Vray.
GÉOLOG. Sol onduleux , très-élevé dans la partie méridio-
nale , entre les bourgs de Milesse et de la Chapelle-S.-Aubin ,
l'emplacement de l'ancienne forêt , où il forme un large
mamelon qui domine tout le terrain environant , et se laisse
apercevoir de la ville du Mans ; offrant du grès blanc , du
grès ferrugineux et des sables siliceux assez profonds. — Le
fer hydroxidé oolithique , à petits grains d'un vert foncé ,
indiqué à l'art, aigne , se trouve au nord du bourg de Mi-
lesse , sur le territoire de ladite commune d'Aigné et doit se
trouver aussi sur quelques points de celle-ci.
cadastr. Superficie de i,o5i hectares 81 ares, se sub-
divisant ainsi ; — Terr, labour. , 72g hect. 16 ar. 5o cent. ;
en 5 classes, évaluées à 6 f. 60 c. , 12 f. 3o c. , 24 f. 70 c. , 4.2
f. 70 c. et 61 f. 80 c. — Jard, , i8-62-3o ; 2 cl. : 61 f. 80 c. ,
76 f — Vergers , o-i6-5o ; à 12 f. 3o c. — Prés , 109-00-
20; 4 cl. : 25 f. 20 c, 5i f. 3o c, 85 f. 5o c, 1 i4 f. — Pâlur.,
ig- 1 7-90 ; 2 cl. : 7 f 60 c. , 1 5 f. 20 c. — B. futaies , taill. et
brouss. , 124-22-70 ; 4- cl. : 8 f. 5o c. , 12 f. 3o c. , 21 80 c. ,
3i f. 3o c. — Landes, 8-22-40; 2 cl. : 1 f, 90 c. , 5 f. 70 c. —
Marais, o 02 -3o; à 7 f . 60. — Mares et viviers, o-68-5o ;
à 61 f. 80 c. — Superf. des bâtim., 8-52-70; à 61 80 c.
Obj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. et jard. , 0-4-4- 70.
— Chemins , 4-o-6o- 20. — Eaux courant. , 1-94-10. = 1 79
maisons , en 10 cl. , de 8 à 75 f. — 1 moulin à eau , à 100 f.
-*■ 1 tuilerie , à 65 f. 67 c
kev.hu in,po, j pioi_n!rbbîlts: tt^iV] 33"5- f- 95 e-
contrib. Foncier, 4,23i f. ; personn. et mobil. , 4*3 f. ;
port, et fen., n5 f . ; 10 patentés : droit fixe, 81 f . ; dr.
proport., 34 f. Total , 4>884- — Perception de Lavardin.
cultur. Superficie argilo - sablonneuse et de sable pur.
io8 MILON.
peu productive , cultivée en céréales dans la proportion de
16 parties en orge , i4 en froment , 7 en seigle , 1 en
avoine ; beaucoup de trèfle , de chanvre , de pommes de
terre , citrouilles , etc. Le bois de futaie est compris pour
un 6o.c seulement des bois indiqués au cadastrement ; la
portion de terrain qui y est portée aux landes , est presque
partout plantée en pins maritimes. — Elève d'un petit
nombre de poulains , d'un nombre moyen de bêles aumailles
et de moutons , d'avantage de porcs , d'un grand nombre
de chèvres. — Assolement triennal et quadriennal ; 7 à 8
fermes principales , plus de 5o moyennes et bordages ; 64
charrues , dont 46 trainées par des chevaux seuls , les autres
par ceux-ci avec des bœufs. == Commerce agricole consistant
en grains, dont il n'y a pas d'exportation réelle; en graine
de trèfle , chanvre et fil , cidre et fruits ; poulains , jeunes
bestiaux , porcs jeunes et gras , agneaux et chevaux , etc. ,
etc. = Fréquentation des marchés du Mans.
INMJSTR. Extraction des grès blancs et ferrugineux ; un
four à chaux et une tuilerie ; 2 ou 3 métiers à toile de com-
mande pour les particuliers.
rout. lt chem. L'ancienne route du Mans à Siîlé , qui se
croise avec la nouvelle , à 1 k. 1 h. au nord du bourg , traverse
le territoire presque dans toute sa longueur , en le limitant
sur les trois quarts de son étendue , à l'occident : cette an-
cienne roule , qui passe dans les bourgs de la Chapelle- S.-
Aubin et de Milesse , et est encore pavée dans les deux tiers
de ce trajet, suit à peu-près la direction de la voie romaine
dont il a été parlé plus haut, jusqu'à sa jonction avec la
nouvelle route. Souvent les voyageurs à pied quittent la
route nouvelle , et prennent cette traverse , soit en allant
du Mans à Conlie et à Sillé , ou en revenant , croyant abréger
beaucoup leur chemin , tandis que la différence est à peine
de 1/3 de kilom. , et est plus que compensée par la difficulté
d'exploiter la vieille route , sablonneuse et tirante sur
Milesse , boueuse et glissante sur S. -Aubin. Chemin de
Milesse à Lavardin, généralement sablonneux.
habitat. remari,). Comme lieux d'habitation : la Ronce ,
Montaillé , le Bourgneuf, près le bourg de S.-Aubin ; le
Verger. Sous le rapport des noms , outre ceux déjà cités :
Malabry , la Marre ; le Houx , Bois-Royer , etc. , etc.
établ. PUBL. Mairie , succursale , instituteur primaire ;
un débit de tabac. — Bur. de poste aux lettres , au Mans.
MILOiY, MILLON , ancien château situé dans la com-
mune d'Amné y dont il a été parlé à cet article ( 1-12 J. Nous
MISSIOîV. 109
allons rétablir plus exactement que clans cet article , ce que
nous y avons dit sur les possesseurs fie ce fief.
De 1793 «à i4o8 , on trouve un P. rie Milon , qui relevait ,
soil pour celte terre , soit pour quelque autre , de la baronnie
de Lavardin. Une suite d'aveux, de i5g5 à 1725, font
connaître que , dans le cours de celle longue période , Milon
appartint à la famille de Samson , l'une des plus impor-
tantes alors de la province du Maine. Le dernier des pro-
priétaires de ce nom , Fr. de Samson , en ayant fait don à
Marie- Jeanne-Jacqueline Goblcn , sa femme , elle passa par
hérilage à une demoiselle Duminick, qui épousa un M. de
Ikoc. Celle dame étant morte sans enfans , INJilon revint k
la famille Duminick , de qui l'acheta M. de liiré , qui le
possédait 6^1789.
MÏMIiRE , château silué dans la commune de S.-Ouen ,
qui en prend son surnom , du canton de Fesnay , à l'article
de laquelle nous renvoyons pour tout ce qui concerne cette
terre seigneuriale. ( V. l'art, s.- ouein-de-mimbré.
311 BAIL ( le ) , ancien fief de la paroisse de Crannes,
dont il a été parlé à l'art de cette commune ( 11-162 ) , lequel
appartenait à l'abbaye de S -Julien-du-Pré , au Mans. Ca-
therine de Coê'sme , 29. e abbesse de ce monastère, de i5i5
à i55i, fit bâtir la maison actuelle du Mirail , qui fut acquise,
comme bien nalional , pendant la révolution , par le sieur
Lecornué , beau père du propriétaire actuel. Une belle
carrière de pierre de taille , de nature calcaire , est en ex-
traction sur cette propriété , tout près et à l'est du bourg.
Nous avons dit , à l'article Crannes , d'après Lepaige , que
la seigneurie de celte paroisse était annexée à la terre du
Mirail : il est probable qu'elle le fut plus anciennement au
fief et domaine de la Cresnasière ( sic ) , taxé à 6 1. , sous le
n.° 339 du rôle du ban et de l'arrière-ban de la noblesse du
Maine , dressé en i63g. On y irouve aussi, sous le n.° 34-4 *
les fiefs des Haut et Bas Grimault , sis même paroisse ,
pour lesquels Hélie Drouelt est taxé à 20 1.
MISSION (la) , nom que prit l'ancien hôpital ou Hôtel-
Dieu de Coëffort , auquel nous avons consacré un article
spécial ( n-53 ) , et parlé dans plusieurs endroits de l'article
Mans ( m 544 » 54.7 , etc. ) , lorsque l'administration en fut
confiée , en i645 , aux frères Lazaristes de la Mission, Nous
rétablissons ici quelques faits échappés aux articles qui
viennent d'èlre indiqués.
En 1647, l'évêque du Mans , Emeric-Marc delà Ferté,
imposa aux prêtres Lazaristes de Coëffort , outre le soin des
malades de cet hôpital , l'obligation de faire des missions
no MOIRE*
dans les campagnes du diocèse. — De i6£5 à 1660 , Geofifroî
de la Touche , seigneur de Monlbïzot et de la Guierche , leur
donna la présentation à la cure de celle dernière paroisse ,
et la terre du Buisson qui y est située. — En 1728 , l'évêque
Ch.-L. de Froulai fit dans l'église de la Mission , qui élait
dédiée à TAssomplion de la Vierge , la cérémonie de la
béatification de S.-Vincent-de Paule , supérieur général des
Lazarisles , et le 6 juillet 1738 , avec toute la solemnilé et la
magnificence requises , celle de sa canonisation , laquelle y
dura trois jours.
La maison de Coëffort , dont le jardin était bien orné
et contenait environ 6 hectares ( 9 arp. ) , et dans lequel fut
planté , pendant la révolution, une pépinière départementale
(ilï-612) , élait un fief qui s'étendait sur les paroisses de S.-
Benoît, S. -Germain, S. -Jean de la Cheverie et S.- Pierre—
Je-Béitéré de la ville du Mans. Les prêtres de la Mission
avaient pris pour leurs armoines celles du royaume , d'azur ,
à 3 fleurs de lys en or. Une discussion s'étant élevée entre
eux et les religieux de la Couture , qui prétendaient que le
fief de Coëffort relevait du leur, les premiers publièrent un
faclum sous ce tilre : Mémoire pour les prêtres de la Mission
du Mans , contre les religieux de la Couture , sur cette ques-
tion : La Mission dépend-elle de la Couture pour le fief ?
in- fol. 28 pag.
Une autre discussion , élevée entre les mêmes et les ad-
ministrateurs de l'Hôpital général du Mans , relativement aux
droits réciproques des religieux et des pauvres sur les biens
et revenus de Coëffort , donna lieu à la publication de 10
Mémoires de dits et répliques , publiés de 1696 à 1702 , et re-
cueillis à la bibliolhèque de la ville, sous les n.os 8,242 et
8,822. Un arrêt du parlement de Paris, du 3 avril 1702 ,
imprimé en 6 pag. in-4-.° , régla cette contestation.
MOCKAT , ruisseau qui prend naissance à la fontaine du
même nom , à 1 k. 7 h. à l'ouest du bourg de Beaumont-
Pied-de-Bœuf , coule au sud-est , et va se jeter dans l'Ire ,
à l'ouest du bourg de Quincampoix , après un cours du 2 kil. ,
au plus , pendant lequel il fait tourner un moulin.
MOIRE , MOIKES ; noms donnés à plusieurs cours
d'eau situés dans la partie nord-est du déparlement , sur l'ar-
rondissement de Mamers , savoir :
i.° La moirk , qu'on appelle aussi rosay-nord , petite ri-
vière connue dans les anciens titres sous le premier de ces
noms , et qu'il ne faut pas confondre avec le Bosay dont une
des communes de S.-Georges prend son surnom : elle a sa
source sur la lisière occidentale de la forêt de Perseigne ,
MOIRONS. 1 1 1
passe au bourg de S.-Rigomer-des-Bois, coule dans la direction
du sud-ouest , passe à Bourg-le-Roi, dont elle emplissait les
fossés lorsque ce lieu était une place forte , et y reçoit le
ruisseau de Groutel ; passe près des anciens fiefs de Rosay et de
Moire , situés sur Rouessé-Fontainc , qui se disputent le droit
de le nommer ; traverse ensuite la grande route du Mans à
Alençon, puis reçoit le ruisseau de Fyé, assez important, décrit
à l'article communal du même nom , et va confluer dans la
Sarlhe , un peu au-dessous du pont et du hameau de Guéliant.
Pendant un cours d'environ 17k., celle pelite rivière arrose
les communes de S.-Rigomer-dcs-Bois , Aricinncs , Bourg-
le-Roi , Rouessé-Fonlaine , Fyé, Coulombiers, S.-Ger-
main-de-la-Coudre , et fait mouvoir 5 moulins.
2.0 Le ruisseau de moire ou des bouillons, ayant sa
source près d'un ancien prieuré situé au sud-ouest du bois
des Bouillons , coule à Test un peu vers le sud , sépare la
commune de Bellou le-Triehard ( Orne ) de celle de la Cha-
pelle-du -Bois , et va confluer dans la petite rivière de
Même , à 1 k. du bourg de Préval. Ce ruisseau n'a qu'un seul
moulin établi sur son cours, qui est de 5 kilom.
3.° Lcsmoihes, autre ruiss. formé par la réunion des eaux
de 4- sources, situées sur S. Calez-en-Saosnois, Mont-Renault
et Pizieux , qui se réunissent près le lieu du Petit-Moire. Ce
ruisseau coule d'abord au sud , puis se contourne à l'est , à la
ferme de la Bulïaudière , à 1 k 1 h. nord-est du bourg de
Pizieux , passe près l'ancien fief du Grand-Moire , en S.-
Vincent-des-Prés , et jette ses eaux dans la Dive , au moulin
des Prés , au sud ouest du bourg de S.-\incent. Cours de
7 k. 5 h , sur lequel un seul moulin.
AIOIRONS ou MORONS ( lande des ) , située sur la
rive gauche du Loir , entre les communes de Marçon , Beau-
mont-la-Chartre , Epeigné , Bueil , \ illebourg , ces trois
dernières du département d'Indre-et-Loire , et Dissé-sous-
Courcillon , sur le territoire de laquelle elle s'étend prin-
cipalement. Cette lande , décrite en peu de mots à l'article
Dissé-sous- Courcillon ( n-2o5 ) , occupe un plateau assez
élevé et fort élendu ( 1,000 à 1,100 hecl. ), couvert en grande
partie aujourd'hui de belles récolles en céréales. Les habi-
tations y sont encore rares et la terreur qu'inspirait autrefois
ce lieu désert , était due probablement à des crimes assez
fréquens alors et souvent impunis , tel qu'il s'en commit un
encore dans ce siècle où plusieurs personnes furent assassinées
dans la même maison , mais dont les auteurs furent atteints ,
ayant été reconnus par une des victimes qui parvint à leur
échapper. — On ne trouve point dans la lande des Moirons ,
siâ MOITROîV.
ainsi que nous l'avons dit plus haut à l'art. Marçon ( 1V-5 ) ?
les deux dolmens indiqués par Jaillot dans son infidèle carte.
MOITROIV , MOYTKON ; Montrxmw , MmtronÙM ;
commune cadastrée , du canton , et à 5 k. sud de Fresnay ;
de l'arrond. et à 28 k, O. S. O. de Mamers ; à 28 k. N. i/4~
Q. du Mans ; anciennement du doyenné de Sillé le-Guillaume,
de l'archid. de Passais , du diocèse et de l'élection du Mans.
— Distanc. légal. : 5 , 32 , 33, kih
descript. Bornée au N. , par S.-Àubin-de-Locquenay et
par S.-Germain-de-la-Coudre , de la dernière desquelles la
Sarthe la sépare $ à l'E. , par Placé et par Juillé , dont
elle est également séparée par la Sarthe ; au S. , par la partie
de Juillé, située comme elle sur la rive droite de la même
rivière et par S.-Christophe-du-Jambet ; à l'O. , par Ségrie
et par Montreuil-le-Chétif ; la forme de cette commune est
un triangle irrégulier, à angles obtus , s'allongeant de l'est à
l'ouest sur une étendue de 7 k. 1/2 , contre une largeur qui ,
<le 5 k. dans sa plus grande étendue , va en diminuant jusqu'à
5 h. à l'extrémité orientale , et 3 h. seulement à celle occi-
dentale. — Bourg nul , ne se composant que du presbytère ,
à 2 k. 1/2 de l'extrémité occidentale du territoire , sur la
ligne qui , de Fresnay , conduit à S.-Christophe-du-Jambet ,
par S.-Aubin et Moitron. Assez belle église , à ouvertures
cintrées , à clocher en bâlière , entourée à l'ouest et au sud,
principalement, par le cimetière, dont le sol exhaussé est con-
tenu par des murs de soutènement. — Le hameau de Gué-
liant , à 2 k. 4 h. au N. N. E. du bourg , dont il tient lieu ,
se compose d'une vingtaine de maisons : on y passe la Sarthe
sur un assez beau pont en pierre.
popul. De 106 feux autrefois, on en compte igo d'après
le recensement de 1826, comprenant 464 individus mâles ,
5o8 femelles , total , 972 ; dont g5 au hameau de Guéliant,
28 à celui du Plessis , près le bourg , etc.
Mouv. décenti. De i8o3 à 181 2 inclus. : mariag. , 64 ; nais-
sanc , 261 ; décès , 207. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 72 ;
naissanc. , 263 ; àéc. , 166.
hist. ecclÉs. Eglise dédiée à la Vierge ; assemblée le
dimanche le plus rapproché du i5 août , fête de l'Assomption.
La cure , qui valait 600 1. de revenu , était à la présentation
de l'évêque du Mans. La commanderie de Guéliant avait une
chapelle dédiée à Sle-Emerance.
hist. féod. La seigneurie de paroisse , annexée depuis
longlems à la terre seigneuriale de S.-Aubin-de-Locquenay ,
appartenait à la famille de Perrochel , aujourd'hui à M. le
comte Max. de Perrochel : elle relevait du marquisat de
MOITRON* ix3
Lavardin. Les aulres 6efs de la paroisse (Haient ceux d'Or-
gemont , de Combre et de Guéliant : ce dernier ressortait
du présidial du Mans et s'étendait dans la paroisse de Gour-
daine de ladite ville. En i52i et i53o , la terre de Combre
est saisie féodalement aux assises du bailliage de Beaumont-
le-Vicomte , pour défaut d'homme , à cause de la foi et hom-
mage dus.
hist. Civ. La commanderie de Guéliant , Guéliand et
mieux Guéland , fut d'abord une simple templerie , ou un
bénéfice de Tordre du Temple , qui , après la destruction des
chevaliers de cet ordre , devint une commanderie de celui
de S.-Jean de Jérusalem , à qui ses biens furent donnés ;
elle était située à 6 h. au S E. du hameau du même nom ,
dont il a été parlé plus haut , et comme lui sur le bord droit
de la rivière de Sarlhe , sur laquelle celte commanderie
possédait un moulin , à 2 k. 2 h. N. E, de l'église de Moitron.
La maison en est peu remarquable , si ce n'est par ses deux
pavillons en retour au sud , à toits pyramidaux , par son
colombier et sa chapelle encore subsistans. Cette maison est
une propriété particulière aujourd'hui.
Nous avons nommé , à l'art, spécial de Guéliant ( n-533 ) ,
une partie des annexes de cette commanderie : nous les
rétablissons ici dans l'ordre de leur position du nord au sud :
c'étaient les hospices ou hôpitaux de
La chevalerie , en Montsort ; S.-Michel , à Ballon j
Ste-Catherine , en Rouessé-Fon- La Templerie , cour du Ranché ,
taine ; au Mans ;
Grateil , à Assé -le-Boisne j L'Epine , à S.-Ouen-en-Belin j
L'Hopitau, à Crissé; Courtoussaint , à Château-du-Loir j
S.-Jean, à Beaumont-le-Vicomte ; Le Breil , à Entrâmes ( Mayenne ).
Un bois , situé sur le coteau de la rive gauche de la Sarthe ,
qui domine S.-Aubin-de-l.ocquenay et Moitron, porte Je
nom de Bois du Temple , et devait appartenir autrefois à la
commanderie de Guéliant.
En 1810, le sieur Lecorçonnais fait don , aux pauvres de
Moitron , d'une rente de 85 f.
En i833 , le Conseil municipal vote , pour Texercice i83£ ,
en exécution de la loi du 28 juin , la somme de 60 f. pour
le loyer d'une maison d'école primaire, et celle de 200 f.
pour le traitement de l'instituteur.
Nous avouons humblement ignorer l'étymologie du nom
de Moitron. Toutefois nous pensons qu'il peut venir de
Monstro , atum ; ou de Montero , are ; qui signifient tous deux
montrer , faire voir ; ce lieu étant situé au pied de coteaux
tv 8
n4 MOlTUOlY.
d'où on a pu l'indiquer , le désigner , comme propre à placer
l'hospice de Guéliant.
hydrcgr. La rivière de Sarlhe , ainsi qu'il a été dit plus
haut , limite la commune du N. N. E. à l'E. , pendant un
cours assez tortueux, d'environ 6 k.; le ruisseau de Perrin, qui
prend naissance dans le bois du même nom , et un autre
à 6 h. plus au nord , qui s'y réunit à 3 h. à l'est de l'église ,
traversent le territoire de l'est a l'ouest , pour aller jeter leurs
eaux dans la Sarthe , après 3 k. de cours , un peu au-dessus
de la Commanderie. — Moulins à blé de l'Hôpitau ou de la
Commanderie el de Combrc , sur la Sarthe.
géolog. Soi légèrement ondulé, du nord au sud , par ouest ;
plat dans la partie centrale et dans toute celle orientale , qui
forment ce qu'on appelle la Vallée de Moitron, Terrain ter-
tiaire , s'élendant à l'ouest jusqu'au pied des Berçons ( v. cet
art. ) , offrant des grès blancs secondaires , des grès ferru-
gineux , et de la marne grise.
gàdastr. Superficie de i,o25 hect. 44 ar* i se subdivisant
comme il suit. — Terr. labour. , 747 b. 38 ar. 4.5 cent. ; en
5 classes , évaluées à 10 f. 4° c« ? 18 , 36 , 5a et P.2 f. —
Jardins , 1 3-36-4-2 ; en 2 cl. : à 68 et 85 f. — Vignes , 8-
87-16 ; a ci- : 24 et 36 f. — Prés , 90-19-90 ; 4 cl* *• 20 ,
37 , 73 , 100 f. — Pâtures , 29-50-10 ; 3 cl. : 8 , 18 , 38 f.
— Bois taillis , 80-56-90 ; 3 cl. : 7 , i4 <> 2 5 f. — Superf. des
bâtim. et cours, 6-74-26 : à 68 f. Obj. non impos. : Egl. ,
cimet. , presb. et jard. , 0-69-10. — Chem. , 36-93-39. =
2o3 maisons , en 6 cl. , de 7 a 100 f. — 2 Moulins à blé ,
évalués à 4oo f.
„ . f prop. non bâties , £? q64 f. 64 c. ) /c QoQ cet
Revenu impos. j Ll bâties \ 3,074 » ) 46'838 f' ^ c'
COMTRlB. Foncier, 4*548 f. ; port, et fen. , 443 f. ; personn.
et mobil. , i4° f • ; *£ patentés : droit fixe , 74 f« ; dr. pro-
port., 5i f. Total , 5,256 f. — Perception de Ségrie.
CULTUR. Superficie argilo-sablonneuse , de couleur ochra-
cée, fertile dans les parties basses : culture en céréale.4*, dans
la proportion de a5 parties en froment et autant en orge ,
4 en avoine et 1 en seigle ; lin el chanvre , trèfle , pommes
de terre , vesce et pois ; prés de bonne qualité ; vigne pro-
duisant un vin médiocre ; la culture des pommiers de rei-
nette, très-suivie autrefois dans la vallée de Moitron , dont
les fruits étaient vendus pour Paris, est actuellement négligée,
à cause du peu de bénéfices qu'elle produisait. — Elève d'un
assez grand nombre de poulains ; de bêtes à cornes , mou-
tons et porcs , beaucoup moins proportionnellement. — As-
MONCÉ-iiN-BELlIV. n5
solement triennal et quadriennal; 3o charrues, toutes traînées
par bœufs et chevaux ; usage de sohater ou de posséder une
charrue entre plusieurs petits cultivateurs. — 8 fermes
principales , 55 à 60 bordages , dont un bon nombre réunis
par hameaux. = Commerce agricole consistant en grains ,
dont il n'y a point d'exportation réelle ; en poulains , bêtes
a cornes , moulons , laine , porcs maigres et gras ; graine
de irèfle , lin et chanvre, fil de ces deux espèces de plantes;
fruits , cidre , etc.
es Fréquentation des marchés de Fresnay , d'Alençon
( Orne ) , pour les toiles ; de Beaumont-sur-Sarthe , de Sillé-
le-Guillaume ; des foires de Mamers.
INDUSTR. Fabrication des toiles en chanvre , et en lin et
chanvre , employant 9 à 10 métiers ; extraction des huiles de
chenevis , de lin , de noix.
rgui". et c.hem. Les chemins du Mans et de Beaumont à
Fresnay , traversent le territoire du sud et du sud est au nord ,
généralement sablonneux et en assez bon état.
lieux remarq. Le Plessis , jolie maison bourgeoise, à
1 k. à Test-nord est de l'église , appartenant à M. Aveneau ,
ancien notaire , qui l'habile. Sous le rapport des noms ,
outre ceux déjà indiqués : Villeneuve , la Garde , la Moinerie;
le Grand-Bois-Fade , la Vallée de Moilron , Loiselet, etc.
tiABL. public Mairie , succursale , école primaire. —
Bur. de poste aux lettres , à Beaumont-sur-Sarthe.
MOLLAIVD , ancien châleau , situé dans la commune
d'Assé-le-Boisne , à 1 k. 6 h. N. O. du bourg , dont il ne
reste plus rien que les douves , et sur lequel l'histoire locale
est tout-à-fait muette.
MOLI1VA1S ; voyez mélinais.
MOIVBISOT ; voir montbizot.
MOIVC AILLE ; voir MONTCAILLE.
MOI\CÉ-Ei\-BELIN , MONTCÉ ; Monicëium , Mon-
tiacum , Mous Cœsarïs , Mons Cœlestis ; commune CADASTRÉE,
du cant. et à 9 k. N. i/4— O. d'Ecommoy ; de l'arrond. et à
i3 k. S. du Mans ; jadis l'une des paroisses de la Quinte ou
banlieue du Mans , du dioc. et de l'élect. de la même ville.
— - Dist. lég. : 10 et i5 k.
descript. Bornée au N. , par Pontlieue ; à l'O. , par
Mulsanne ; au S. E. , par Laigné ; au S , par S.-Gervais-en
Belin et Yvré-le-Pôlin ; au S. O. , par Fillé-Guécélard ; à
l'O, , par ce dernier et par Spay ; au N. O. , encore par
Spay ; sa forme est un tétragone ou une espèce de losange irré-
gulier , s' allongeant , du N. au S. , sur un diam. central de
8 k. , contre 5 k. 1/2 de diam. également central , d'E à O. ,
1 16 M0NCÉ-EN-BEL1N,
dont les angles répondent aux 4- points cardinaux Le bourg ,
situé à 12 h. seulement des limites est et sud-est du territoire ,
sur la petite rivière du Rhône , ayant en perspective , au
sud , le château moderne du Plessis-Belin , et son joli bois ,
percé d'une longue allée en avenue qui s'étend jusqu'à ce
bourg , ne se compose que d'une petite place dont fait partie
le cimetière , et d'une rue qui , partant de celui-ci , s'étend
d'est à ouest. Eglise gothique , n'ayant rien de remarquable
dans sa construction , ni dans sa décoration , à clocher en
forme de lanterne carrée , surmontée d'une petite flèche très-
menue. Cimetière entourant cette église , clos de murs à
hauteur d'appui. — A peu de distance au sud du bourg ,
existe une petite et jolie chapelle , qu'a fait édifier M, l'abbé
Rotier de Moncé , propriétaire du château du Plessis-
Belin , à l'entrée de l'avenue qui y conduit de ce côté , au
fronton de laquelle on lit en lettres d'or : « chapelle cons-
truite ET BÉNITE EN 1828 , SOUS L'iN VOCATION DE LA SAINTE-
VIERGE. AVE maria. » On remarque dans l'intérieur une
statue de la Vierge et celle de S.-Etienne ; aux deux angles
du mur de face , les tôles de S.-Joseph et de S.- Joachim. — -
A 8 h. à l'ouest du même bourg , se trouve le hameau de
Ponthibaud ou Pont-Thibaud , sur l'ancienne roule du Mans
en Anjou , par Pontvallain et le Lude , avec un pont sur le
Rhône , lequel a donné son nom à ce lieu. Ce hameau , de 25
maisons , dont plusieurs auberges , n'offre rien de remar-
quable que son historique , dont il sera parlé plus loin.
Pcpul. De 139 feux anciennement , cette commune ,
d'après le recensement de 1826 , en contient 264, compren.
571 indiv. mâles , 6^9 femelles , total 1,220 ; dont 24-1 dans
le bourg ; 109 , au hameau de Ponlhibaud ; 5o à celui de la
Pâturerie ; à ceux des Loges , du Pelit-Bray , des Roncerais ,
4.0 à 4-2 chacun ; des Vaux , des Claveries , des Friches ,
29 à 3c.
Mouoem. dècenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 86 ;
naissanc. , 261 ; déc. , 288. — De i8i3 à 1822 : mariag. 117 ;
naissanc. , 375 ; déc. 284..
hist. ECCLES. Eglise sous le patronnage de la Ste-Vierge et
de S.-Etienne. Assemblées les dimanches les plus rapprochés
des deux fêtes de ces saints , 3 août et 26 décembre. La cure ,
qui était estimée valoir 800 1. de revenu , était présentée
par le chapitre diocésain. — Sous le pontificat de Gervais ,
io36 à io55 , un seigneur manceau nommé Herbrand ,
vassal de cet évêque , restitue à l'église du Mans la seigneurie
de Moncé-en-Belin , qu'il possédait injustement , avec les
dîmes , offrandeset prémices de l'église paroissiale. En signe
MONCE-EN-BELÏIV. i 1 7
de gratitude , Gervais donna à son fils Helibrand , une des
prebandes chapitrales. — Vers Tan 12 15, les abbé et reli-
gieux de la Couture du Mans , ayant élevé des prétentions
sur les dîmes de cette paroisse , un procès s'éleva entre eux
et le chapitre diocésain : une sentence arbitrale rejeta ces
prétentions. La dîme de celte paroisse et la ferme de la
Houssière que possédait le chapitre du Mans , avec deux
pièces de terres nommées les Prebandellcs , situées paroisse
de Mulsanne , valaient 1,006 1. de revenu, en 178g.
Une ordonnance royale du 1 4 janvier i83o , autorise la
cession faite à la commune par la fabrique de l'église de
Moncé , d'un terrain destiné à l'établissement d'un nouveau
cimetière.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était une châtellenie ,
annexée autrefois au château de Vaux , actuellement détruit,
qui était situé à 8 h. à l'E. S. E. du bourg de Moncé. Elle
faisait partie du comté de Belin , autre terre à laquelle celle
de Vaux fut réunie après la destruction du château , qui eut
lieu en 109g , de la manière rapportée à l'art, belin ( i-i46 ).
Un aveu de i4°7 , fait connaître que la terre et seigneurie
de Vaux-en-Belin , était possédée par Jacquet de Maridort ,
écuyer , et de i4$2 à 1 4?^ ■» Par Jacques , appelé aussi
Jacquet de Maridort, son fils, avec celle de Château-Sé-
néchal ( v. cet art. ) , et droit de chasse à grosses bêtes
rouges , rousses et noires , dans la forêt de Long-Aulnois
( Long-Aulnay ). En relevaient alors , le seigneur de Belin
et celui de Montchauveau. Ainsi, à cette époque , Vaux avait
la suzeraineté sur la terre de Belin , et il est à croire que ,
quoique cette date soit postérieure de près de quatre siècles à
l'incendie du château de Vaux par Hélie de la Flèche , c'est
bien moins à cet événement qu'il faut attribuer sa destruction,
qu'à la réunion des deux terres, par suite du mariage d'une
fille de Guillaume Chamaillard , seigneur de Vaux , avec
André il d'Averton , et à la préférence que ses possesseurs
auront donné au château de Belin pour en faire le siège
principal des deux seigneuries , réunies sous ce dernier nom.
La juridiction de Ja terre de Vaux , qui était un? châtellenie ,
était établie au hameau de Ponthibaud , ainsi que nous
l'avons dit à cet article : ses fourches patibulaires , placées
à 1 k. au sud-sud-ouest de ce lieu , sont figurées sur la carte
du Belinois , placée en regard de la page i45 du tome i.cr
Nous ne reproduirons pas ici les renseignemens déjà donnés
sur le comté de Belin , ses seigneurs et sa juridiction , tout
intéressans qu'ils soient ( v. I-i45 ).
Moncé possède un assez grand nombre de belles terres ,
1 18 MONCÉ-EN-BELIIV.
nobles ou non nobles , qui méritent d'être citées ; les pre-
mières sont :
i.° Le Bigiion , situé à 5 h. au nord-est du bourg, qui
réunissait plusieurs fiefs , terre qu'accroît , améliore et em-
bellit chaque jour le propriétaire actuel. Cette terre était dans
la mouvance directe de la châtellenie de Vaux, et appartenait,
en 1639 , à Cyprian Le Vayer , sieur du Bourg-Joli , pa-
roisse d'Oise , taxé à i5 1. au rôle du ban et de l'arrière-ban
de la noblesse du Maine , sous le n.° 5i4 t pour les lieux du
Verger et du Bignon. Le Verger est actuellement une ferme ,
à 1 k. au nord du bourg. Possédé longtems par la famille
Gasseiin-Duverger , le Bignon passa par acquêt dans celle
Négrier, où il est demeuré pendant plus d'un siècle , et
a été longtems dans la posscsion de M. Négrier de la Cro-
chardière , maire du Mans sous l'empire , et acquis après
sa mort par M. R.-J.-Fr. Prudhomme de la Boussinière ,
qui l'habite. La maison , assez considérable , est accompagnée
de beaux communs , d'un bosquet à l'anglaise entouré de
belles eaux , d'une vaste prairie , de vignes et d'un bois percé
avec goût , situé sur une hauteur , d'où l'on a en perspective
les châteaux du Plessis et des Perrays et plusieurs clochers et
bourgs environnans.
2.0 La Beaussonnière , autre terre dans la mouvance de la
châtellenie de Vaux , plus considérable autrefois qu'elle ne
l'est actuellement, dont la maison est située à 1 k. 4 h. à
l'ouest. Ses dehors , moins agréables que ceux du Bignon ,
se font remarquer par de beaux canaux , bien empoissonnés ,
et alimentés par les eaux vives de la petite rivière de Rhône ,
près de laquelle elle est située : de belles prairies et un
moulin en dépendent. Possédée anciennement par une famille
du même nom , elle entra par alliance dans celle Corbin ,
vint ensuite , par acquêt , ? un sieur Fresneau , dont les
enfans l'ont vendue au propriétaire actuel, M. R. -Jacq.
Guiet , maire de Moncé.
3.° Les Hatonnières , à 2 k. 3 h. au nord-ouest , entre
l'ancienne route du Mans au Lude et la grande roule du
Mans à Paris , avait anciennement un beau fief, qui en
fut distrait par retrait féodal et réuni à la terre de
Vaux. En i6o3 et 1606 , il est fait aveu pour cette
terre par Arnaud de Beauville, chevalier, seigneur d'Estelle ,
à cause d'Elisabeth de Chauvigny , son épouse , et ensuite au
nom de René , son fils mineur. En i4^9 •> Jeanne de
Chabanay ou de Chaunay , dame de Fontenailles en Ecom-
moy , et veuve de René de Scépeaux , fait un semblable
aveu pour la métairie de la Hatonnière. Possédée en-
MOXCE-EIY-BELIJV. 119
suile par la famille de Bouille , elle fut vendue il y fort long-
tems à celle Martigné , du Mans , cl appartient à madame
veuve Garnier.
4..° La Gourdinière , à i k. nord est , n'a de remarquable
qu'un colombier à pied , qui fait connaître que ce fut un fief
autrefois. ÎM. L. Guillier , propriétaire actuel , y a fait établir
une belle pièce d'eau en forme de canal.
5.°, 6.°, 7.0 Le lieu et bordage des Forges , de nature cen-
sive , relevait de l'abbaye de la Couture ; ceux de Guè-Gillet et
des Petits- E\>ais, Tétaient également.
Les autres terres non nobles, qui méritent d'être citées ,
sont :
8.° La Rembourgère , à l'ouest-nord-ouest du bourg , près
et à la gauche de la route de Paris a Nantes , n'était qu'une
métairie autrefois. M. Belin de Chantemesle, chevalier de S.-
Louis , dont la famille la possédait depuis longtems , y a fait
des augmentations , et y a bâti une très-jolie maison , dis-
tribuée avec goût.
g.0 Les Ormeaux ou le Refoul , à i k. 8. h. est du bourg ,
habitation un peu solitaire, dans laquelle la famille Hatton
de la Goupillière , qui a pris ce second nom d'une terre
voisine , faisait sa résidence une partie de l'année. Elle a subi
de notables embcllissemens qui en font un séjour agréable,
et appartient à M.nie veuve Billy , du Mans, dont le père,
feu M. Laudereau , en avait fait l'acquisition.
i.° Le Bray ou Breil, à r k. i h. est-nord-esl , appar-
tenait à M. Martigné - Deshaies , du Mans , qui vient de
mourir.
hist. civ. Des différens noms latins donnés à cette com-
mune , il est difficile de savoir lequel lui convient le mieux.
Nous avons dit ailleurs ( tom. i.er , pag. xx et i45 ) , ce qu'il
paraissait raisonnable de croire du séjour des Romains sur ce
point , d'où viendrait le nom de Mans Cœsaris. Nous ajou-
terons que l'élévation des deux monticules appelés Buttes du
Vieux-Mans et de Monnoyer , n'est point assez considérable
pour justifier celui de Mons Cœlestis.
La paroisse de Moncé était la résidence d'un notaire avant
la révolution.
Le i£ octobre 1799» une colonne de chouans, com-
mandée par Tranquille , part du bourg de Moncé , pour aller
surprendre la ville du Mans , où le corps de Bourmont, dont
elle faisait partie , entra le 16 à 3 heures 1/2 du matin. ( V.
PRÉQ. HIST. , I-CCCXII. )
En 1796, René- Anselme de la Crochardièrc , ancien con-
seiller au présidial du Mans , qui , sous l'empire , fut maire
iso MONCÉ-EN-BELIN.
de cette ville, présenta à la Société des Arts un Tableau
( statistique ) de la commune de Moncé-en-Belin.
Le 3o août i8i5 , le feu se manifesta dans des bruyères et
sapinières de Moncé , et s'étendit sur une surface de 4°
hect. ( 60 arpens ). On s'en rendit maître en coupant les
communications.
Une ordonnance du 28 décembre 1825, autorise l'accep-
tation d'une pièce de terre valant 4 10 f . , donnée aux pauvres
de la commune , par la dame veuve Voisin.
En i833 , le Conseil municipal vote, pour l'exercice i834 ,
une somme de 100 f. pour le loyer d'une maison d'école
primaire , et celle de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
Moncé est la patrie de L. Bouteiller, musicien compositeur,
auquel un article de la Biographie est consacré.
AiSTiy. On trouve sur le territoire de cette commune ,
près de Ponthibaud , quelques traces de voie romaine , le
long de la route du Mans , ou plutôt d'Arnage au Lude.
HYDROGR. Le principal cours d'eau de ce territoire , est le
ruisseau ou petite rivière de Rhône , Rône ou Ronne ,
qui le traverse d'est à ouest , en passant au-dessous du
bourg et sous le pont de trois arches , en pierre , qui a donné
son nom au hameau d Ponthibaud , d'où il va se jeter dans
la Sarthe , à Guécélard.
Les ruisseaux de Luère et des Grands-Eves , prenant nais-
sance au nord-est du territoire , coulent de l'est au sud-ouest,
au nord du Rhône et presque parallèlement à lui , puis s'y
réunissent , à l'ouest de Ponthibaud ; enfin , le ruisseau de la
Fuye , limite la commune au sud et la sépare de celles de S.-
Gervais-en-Belin et d'Yvré-le-Pôlin. — Moulins : Follet ,
Vaux , la Beaussonnière , sur le Rhône.
GÉOLOG. Sol généralement plat, parsemé de quelques
monticules disséminés, à l'est et au sud-ouest principalement j
passage des terrains secondaires aux tertiaires , offrant de
belle pierre calcaire , analogue à celle d'Ecommoy , dite de la
Vacherie, au lieu des Renaudes ; entre le bourg et Pont-
Thibaud , des couches de sables et des grès ferrifères ta-
bulés dans toute leur étendue , dont la longueur excède quel-
quefois un mètre , et dont la tubulure arrondie a de 3 à 5
décim. de diamètre.
Cadàstr. Superficie de 2,209 hectar. 76 ar. 53 cent. , se
suddivisant ainsi : — Terr. labour., i,o58 hect. 78 ar. 4o
cent. , en 5 classes, évaluées à 5 f. , 12 f. 60 c, 22, 34 et ^j f.
— Jardins , 23-o4~oo ; en 3 cl. ; à 47 » 5cj , 7 1 f. — Aven. ,
o-83-go ; à 10 f. — Vignes , 3~73-5o ; 2 cl. : 22 , 34 f. —
Pre's , 291-41^20 ; 4 cl. : 20 ; 35 , 62 , 90 f. — Pâtur. , i34~
MONCÉ-EN-BELÏIV. 121
76-3o ; 3 cl. : 5 , 10 , 18 f. — B. taill. et futaies , i67-o3-3o ;
4- cl. : 6 , 10, 17 , 24 f* — Pinièr. , 310-96-20 ; 4 cl. : 3 f.
5o c. , 5 , 8 , 11 f. — Landes, 206- 3 1 -20 ; 3 cl. : 1 f.
70 c. , 3, 4 f* — Etangs , 0-06-00 ; à 8 f. — Douv. , mares,
1-98-98 ; 3 cl. : 2u , 34 ? 47 f- — Superf. des bâlim. , cours ,
etc. , io-83-55 ; à 47 ^ — Obj. non impos. : Eg!. , cimel. ,
0-17-30. — Roui, et chem. , 5;)-o4-55. — Riv. et ruiss. ,
4*48-70. = 274 maisons, en 10 cl., de 7 à 80 f. — 2 châteaux,
à i5o f. chacun. — 3 moulins, à 170 f. chaque.
« . f prop. non bâties, LxAii f. 68 c. ") /A ,„e e co „
Revenu impos. >{ ^* bàUcs ; ^3 , j 46,4i5 f. 68 c.
CONTRIB. Foncier , 5,463 f. ; personn. et mobil. , G70 f. ;
port, et fen., 19c) f . ; 4o patentés : droit fixe, 209 f . ; dr.
proport. , 72 f. Total , 6,61 3. — Percept. de Mulsanne.
CULTUR. Superficie argilo -sablonneuse et de sable pur en
grande partie , sur laquelle le seigle est cultivé dans la pro-
portion de 4 parties , contre 1 seulement de toutes les autres
espèces de céréales : on cultive le maïs parmi ces dernières ;
trèfle , chanvre , pommes de terre ; élève d'un assez grand
nombre de poulains , de veaux et de génisses ; un plus petit
nombre de moutons , beaucoup de porcs. Vin de médiocre
qualité ; cidre léger et agréable ; prés d'assez bonne espèce ,
sur le cours du Rhône : comme on le voit par le cadaslrement,
un quart de la superficie communale était improductive il y
5o ans , avant les nombreuses plantations de pins qui y ont
été faites. On élevait autrefois une assez grande quantité
d'abeilles dans cette commune , où cette industrie a diminué :
un cultivateur avait même trouvé le moyen de les alimenter
en hiver , en répendant de temps en temps de la farine de
froment sur Yapier. — Assolement quadriennal et triennal ;
3o charrues , dont les deux tiers traînées par bœufs et
chevaux , le reste par les chevaux seuls ; beaucoup de terres
cultivées à bras ; seize fermes principales , le surplus en
moyennes , bordages et maisonnies , dont un grand nombre
réunis par hameaux, sz Commerce agricole consistant peu
en grains , la commune ne se nourrissant pas et ne produisant
que très-peu de froment ; graine de trèfle , cidre, bois ;
chanvre , fil ; poulains et bestiaux , particulièrement des porcs
gras.
= Fréquentation des marchés d'Ecommoy et du Mans.
INDUstr. Aucune autre industrie que l'agriculture et l'ex-
ploitation du bois.
routes et chem. Chemin n.° 3 de l'arrondissement du
Mans , ancienne route du Mans en Anjou , par Pont-
i22 MONCE-EN-SAOSNOIS.
vàllain et le Lude , traversant la partie centrale du territoire
dans presque toute sa longueur , du nord au sud , un peu vers
l'ouest , passant au hameau de Ponthibaud , peu loin à
l'ouest du bourg : on le croit une ancienne voie romaine ,
ainsi qu'il a été dit ailleurs. La route royale n.° 23, de Paris
à Nantes , passe sur une très-faible portion du territoire , à
l'ouest ; le chemin de Laigné au Mans , traverse aussi , du sud
au nord , la partie orientale de la commune , parallèlement
au chemin n.° i,
lieux REMARy. Nous avons cité à I'hist. féod. , tous les
lieux remarquables comme habitations. Sous le rapport des
noms , outre ceux également cités : le Bray , les Friches , la
Pâturerie , les Roncerais, les Anerais , Chantemesle ^ merle),
Luère ; Rhône ou Ronne.
établ. publ. Mairie , succursale , école primaire ; une
recette buraliste des contributions indirectes , un débit de
poudre de chasse et un débit de tabac, — Bureau de poste
aux lettres , au Mans.
MONCÉ-EN SAOSNOIS , MONTCÉ ; Moniiacum ,
Curtis Senonis , Monceium in vicariâ Sagonensis. ( V. plus haut
hist. féod. de l'art, précédent ) ; commune du canton , et à
6 k. E. N. E. de Marolles-les-Braults ; de l'arrondissement
et à 8 k. i/2 sud de Mamers ; à 33 k. N. i/4— E. du Mans ;
jadis du doyenné du Saosnois , du Grand- Archidiac. , du
dioc. et de l'élect. du Mans. — Distanc. lég. : 7 , 10 et 39 k.
descript. Bornée au N. , par S.-Vincent-des-Prés ; au
N. E. , par S.-Pierre-des-Ormes ; à l'E. , par Champaissant ;
au S., par Nauvay et par Avesnes ; à l'O. , encore par cette
dernière; au N. 0- , par Monhoudou ; celte commune a la
forme d'un croissant ou mieux d'une oreille humaine , dont
la partie concave est au nord , celle inférieure à l'est. Elle
s'étend , d'ouest à est , sur une longueur d'environ 4 k. 1/2 ,
contre une largeur qui varie de 2 k. , à son extrémité ouest ,
à i3 h. au centre , et à j et 8 h. , à l'extrémité est. — Assez
beau bourg , situé sur un coteau peu élevé , vers le tiers
oriental du diam. longitudinal du territoire , et au centre du
diam. vertical , entourant l'église à l'ouest et au nord. Eglise
du genre gothique , avec bas-côté à droite ; chœur très-pro-
prement décoré ; clocher en flèche très-élevée , placé sur une
grosse tour, dans laquelle est percée l'entrée occidentale de
l'église ; cimetière entourant cette église de toutes parts ,
clos de murs à hauteur d'appui.
roPUL. De 101 feux anciennement, elle en contient 170 ,
d'après le recensement de 1826 , comprenant 412 individ.
mâles , 463 femelles , total , 875 ; dont 263 dans le bourg.
MOiVCÉ-EN-SAOSIVOIS. 123
Aucun des huit hameaux de la commune n'en contient plus
de 3o à 36.
Mouv. dccenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag., 76 ;
naissanc., 219; déc, 2i4- — De i8i3a 1822 -.mariag.,
81 ; naissanc. , 290 ; déc, 160.
HiST. eccli s. Eglise sous le patronage de la Stc- Vierge ;
point d'assemblée — La cure , qui valait 85o 1. , était à la
présentation de l'abbesse de S -Julien du Pré, ainsi que
l'ancien prieuré qu'elle avait remplacé , annexé à la même
abbaye , et valant 600 1. de revenu.
S. - Viventien , espagnol de naissance, habile ouvrier
cordonnier , et domestique d'un seigneur de Moncé , au
commencement du 6.e siècle , ayant été assassiné sur le terri-
toire de cette paroisse, fut inhumé au lieu où depuis a été bâtie
l'église paroissiale, laquelle a remplacé une chapelle construite
d'abord à l'endroit de son inhumation. Il sera parlé de cet
événement plus au long , à l'article S.-Vincent-des-Prés.
HIST. FLOD. La seigneurie de paroisse était possédée par
l'abbaye de Sle- Geneviève de Paris : elle était probablement
annexée à ce qu'on appelle le château , qui n'est plus qu'un
hameau maintenant , sans aucune habitation remarquable.
Si l'histoire de S. -Viventien , dont il vient d'être parlé ,
n'est pas apocryphe , cette seigneurie aurait été possédée ,
vers la fin du 5.e siècle, ou au commencement du 6.c,
par un seigneur appelé Samon , d'où serait venu le nom
de Moncé , suivant Lecorvaisier , ce lieu , dit-il , étant trop
peu élevé pour que ce nom puisse signifier Mons Cœlestis.
Nous avouons être loin de partager l'opinion de l'historien
des évêques du Mans, sur cette étymologie.
La ferme de Poillé était anciennement un fief qui , en i^-jS,
appartenait au nommé Perrin E lard , qui l'habitait.
HIST. CIV. Le Conseil municipal vote en i833, confor-
mément à la loi du 28 juin , 20 f. pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
hydkogr. La commune est limitée à l'est par la petite
rivière d'Orne-Est , et traversée vers son centre , par celle de
Dive , toutes deux ayant leurs cours du N. au S. ; le ruisseau
de Beauvais , venant de l'est , conflue dans la dernière , après
un cours de 12 h. d'E. à O. — Moulin à blé de la Saussaie,
sur la Dive.
géolo.g. Sol légèrement ondulé ; terrain appartenant à la
formation jurassique moyenne oolithique , décrite à l'art, du
canton de Mamers ( m-i 5g ).
divis. des terr. En labour , 595 hectar. ; jardins, 6 ; prés
et pâtures , i65 ; bois taillis , 41 î superficie des bâtiin. et
i24 MONDRAGON.
cours, 19; égh, cimet. , prcsbyt. , 7; chemins, 17; eaux
courant. ,6 1/2 ; total , 856 hectar. 1/2.
contrib. Foncier , 4*82 1 f, ; personn. et mobil. , 397 f. ;
port, et fen. , i5o f. ; 9 patentés : droit fixe , 38 f. ; dr. pro-
port. , 24 f. 66 c. Total, 5,43o f. 66 c. — Perception de
Saint-Côme.
cultur. Superficie argilo - calcaire , productive , en cé-
réales particulièrement , qui y sont cultivées dans la pro-
portion de 25 parties en froment et autant en orge , contre
2 en avoine et 1 en seigle. On y cultive , en outre , chanvre ,
beaucoup de trèfle , sainfoin , pommes de terre , etc. ; prairies
d'assez bonne qualité ; peu d'arbres à fruits. — Elève d'un
très-petit nombre de poulains , d'un grand nombre de veaux
et génisses , d'une moyenne quantité de moutons et de porcs ,
peu de chèvres. — Assolement triennal ; 9 fermes prin-
cipales , bon nombre de bordages et de maisonnies , la plu-
part réunis au bourg et par petits hameaux. = Commerce
agricole consistant en grains , dont il y a exportation fictive
de plus de la moitié , et réelle du quart au tiers ; en graine
de trèfle , chanvre et fil , bestiaux , moutons , porcs jeunes
et gras , etc.
= Fréquentation des marchés de René et , principalement,
de M amers.
industr. Fabrication d'un certain nombre de pièces de
toile , façon de Mamers , la plupart de commande , occupant
6 à 8 métiers.
rout. et chem. La grande route de S. Corne à Mamers ,
passant à peu de distance de l'extrémité orientale du territoire,
offre à la commune ses principaux moyens de débouchés;
le chemin de S.-Aignan à la même ville , le traverse en
passant dans le bourg.
lieux remarq. Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms : le Château , le Plessis , La Moinerie , Beauvais ,
Poillé , la Touche , etc.
établ. public. Mairie , succursale , école primaire ; recette
buraliste des contrib. indirectes , un débit de tabac. Bur. de
poste aux lettres , à Mamers.
MONDRAGON ? terre seigneuriale , n'ayant qu'un fief
partiaire , avec simple voirie et basse justice , dont il a été
déjà parlé à l'article de la commune de la Bosse ( 1-192 ),
où est situé son manoir.
Nous avons dit à cet article que , en 1200 , cette terre était
possédée par Sequart de Mondragon , et que , en i3o8 , Guil-
leminde Tucé (et non pas Guillaume, comme on l'a imprimé
par erreur ) , en était seigneur. Agaice de Mondragon , qui ,
MOiMIIOUDOU- i25
en ï45i , était seigneur de la Forterie , terre située en Pa-
rigné-le-Pôlin, ne la possédait point , non plus que la famille
du Bouchet , en i47$ , comme le dit M. Th. Cauvin ( Ann.
pour 18^9-176 ), mais cette dernière , seulement en 1092,
comme nous l'avons rapporté , soit qu'elle lui fût venue de la
maison de Tucé , par héritage ou par retrait féodal , aux
droits d'Agaice de Mondragon. Gervais de Mondragon qui ,
en i394 <> relevait de la haronnie de Touvoie pour différens
fiefs , ne possédait point non plus celui dont il portait le
nom. Par son testament du 28 janvier 1702 , Julien Lunel
des Essarls , ayant fait un legs pour une chapelle dans le
château de Mondragon , François Lunel son fils , en fit la fon-
dation , le 11 février 1704.
Depuis l'impression de l'article la Bosse , la terre et le
château de Mondragon sont passés à M. le comte de Mailly ,
du chef de sa femme , fille unique de M. de Lonlay de
Villepail.
MONIIOUDOU, MONHOUDOUL, MONHOLDOL ,
MOiNTHOUDOU , etc; Mons Houdoul , M. Heiodi , M.
Holodi , Monte Helodi ; peut-être mieux Morts Heliodi , ce
nom paraissant offrir une étymologie appliquable à la si-
tuation de ce lieu. Commune du canton et à 4 kil. N. de
Marolles-les-Braults ; de l'arrond. et à 8 k. S. ii^-O. de
Mamers ; à 33 k. N. du Mans ; autrefois du doyen, du Saos-
nois , du Grand-Archid. , du dioc. et de l'élect. du Mans. —
Dist. légal. : 4 » 9 , 38 k.
DiiSCRiP. Bornée au N. , par S Calez-en-Saosnois ; au N.
E. , par Commerveil; à l'E. , par S.-A/incent-des-Prés ; au
S. E. . par Avesne ; au S., par Marolles-les-Braults ; à
l'O. , par Courgains ; elle a à peu-près la forme d'un crois-
sant , dont la partie concave est au nord-est , d'environ 4
kil. de diam. central du N. au S. , contre 2 k. 1/2 , au plus,
d'E. à O. — Le bourg , bâli à peu-près au centre du ter-
ritoire , sur une élévation qui domine au nord-nord-est une
assez large vallée , où coulent les ruisseaux le Malherbe et le
Gravé , ne se compose que d'un très - petit nombre de
maisons , formant une petite rue qui , se contournant du
sud-ouest au nord , vient aboutir en face le côté oriental de
l'église et du cimetière. — Eglise peu remarquable , à croisées
allongées et cintrées, quelques-unes plus modernes, du
genre gothique flamboyant ; ayant une porte latérale nord
cintrée , entourée de moulures ; une autre à l'extrémité du
bras nord de la croix , actuellement murée , carrée , éga-
lement ornée de moulures. On remarque dans l'intérieur le
tabernacle et tout le fond du maître- autel , qui sont ceux de
126 MONHOUDOU.
l'église de l'ancienne abbaye de Perseigne ( v. cet art. ). Clo-
cher en bâtière sur une tour carrée , qui tombait en ruines
lorsque j'ai visité ce lieu ; cimetière entourant l'église , au
sud et à l'ouest principalement , clos de haies et de murs à
hauteur d'appui.
popul. Portée à ioo feux sur les états de l'ancienne élec-
tion , elle en contient actuellement 166 , se composant de
4.1 5 indiv. mâles , 436 femelles, total, 8;i ; dont i33 dans
le bourg , 25 à 3o au hameau du Chesnay et autant à celui
d'Enfer , 20 à 22 à celui du Houx.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag., 75;
naissanc., 276; déc. , 197. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 54 ;
naissanc. , 287 ; déc. , 170.
hist. eccles. Eglise sous le patronage de S. -Elier; as-
semblée le dimanche le plus rapproché du 16 juillet, fête de
ce saint hermite. S. Biaise est aussi fêté dans cette église ,
comme second patron. — La cure , qui valait 600 à 800 1.
de revenu , était présentée par le chapitre de S.- Julien du
Mans.
Iiildebert , 35.c évêque du Mans, de 1109 à ns5, fit
restituer à son église , la moitié des dîmes de Monhoudou,
usurpées par des laïques.
Vers l'an 1272 , Jean de Monhoudou acheta du chapitre
diocésain , pour 10 1. tournois de rente annuelle , le droit
qu'avait celui-ci sur une partie des dîmes de la paroisse et ,
la même année , vendit à son tour à ce même chap. , le tiers
des dîmes et les deux tiers des pailles auxquelles il avait droit ,
pour 100 1. tournois. Ce texte , toutefois , extrait du Cartulaire
du chapitre , semble offrir quelques contraditions ou , au
moins , de l'obscurité. (Quoiqu'il en soit , la dîme que pos-
sédait le chapitre du Mans dans cette paroisse , était évaluée
à 375 1. de revenu , à l'époque de la révolution
On lit sur le mur latéral sud de la nef de féglise , que
le 4 avril i5o2 , Jean Soub relaye fit don à la fabrique de
cette église , de plusieurs journeaux de terre. — Une ordon-
nance du 10 juin 1827 , autorise l'acceptation d'une rente
de 28 f. 3 léguée à celte fabrique , par la dame veuve David.
Il y avait une chapelle au château de Courbomer, dont il
va êlre parlé au paragraphe suivant.
HIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse , était anexée depuis
fort longlems à la terre de Courbomer ou de la Cour-Bomer,
dont le château , bâti à la moderne , est situé au haut du
même coteau que le bourg ,à 1, 6 h. sud de celui-ci. Cette
terre avait , dit-on , haute et basse justice , avec droit de
suzeraineté sur les fiefs de Congé , la Bufardière et les Ha-
MONHOUDOU. 127
rangèrcs , de la même paroisse. Nous avons vu plus haut ,
qu'un seigneur de celte paroisse, qui vivait dans le i3.c
siècle , en portait le nom , comme c'était l'usage dans les
premiers siècles de la féodalité ; et nous trouvons , dans
un litre du 7 novembre 1498 , noble demoiselle Chris-
tophlete de Villebranche , prenant le titre de veuve de feu
Noël de Courbomer , escuyer , sieur de Monhoudoul ,
de Courbomer , elc Enfin , le 4 mai i53o , Jacq. de Cour-
bomer comparait aux assises du bailliage de Beaumont-le-
Vicomle , et y fait désaveu pour partie de la terre de Cour-
bomer , relevant du fief de l'Epinay , qui reporte à Grand-
Champ. Cette terre appartient depuis longtems à la famille
Le Bouyer de Monthoudou.
Les autres fiefs de la paroisse étaient :
i.° Congé , a 1 , 7 h. au nord du clocher. Le 10 juillet i532,
les religieux de l'abbaye de Beaulieu du Mans , compa-
raissent par procureur aux assises de Beaumont, pour y donner
leur déclaration relativement à la terre de Congé , en Mon-
houdou ; et le 8 mai i535 , sont condamnés aux mêmes
assises à donner cette déclaration.
2° La Bufardière , à 1 k. est-nord est. Ce fief appartenait ,
en i/fii , a Jean Moureau , clerc, par succession de Marion
Lamourelle ( la Mourelle , la Moureau ) , sa mère.
3.° La Manone , ferme aujourd'hui , comme le précédent ,
«à 8 h. ouest-sud-ouest. Le 4 octobre i4-9° ? Jehan de Biard ,
escuyer , seigneur de la terre de Biard en Commerveil ,
vend à Michel Tragin , escuyer , son oncle , une rente
annuelle de 20 boisseaux de froment , 20 boisseaux de méleil
et 12 boisseaux d'avoine , mesure du Saosnois , avec cent
sous tournois monnaie courante, un pourceau et 12 chiefs
de poulaillcs , qu'il a droit d'avoir et de prendre sur ladite
terre de la Manone.
4 ° La Brosse. Messire Ch. de Jouin , seigneur de la
Brosse , paroisse de Monhoudou , est taxé, sous le n.° 487 ,
au rôle du ban et de l'arrière-ban de la province du Maine ,
dressé en i63g , à fournir un piquier.
5.° Les Harangères , petites et grandes , fermes à 1 k. et
1 k. et 1/2 sud-est , sur lesquelles nous ne savons autre chose
sinon qu elles relevaient de la terre de Courbomer.
Comprise dans le Saosnois , la paroisse de Monhoudou
relevait , sauf les exceptions dont nous avons vu plus haut
un exemple , du bailliage de cette baronnie , dont le siège
était à Mamers.
hist. civ. Monhoudou avait un notaire avant la révolution.
Le Conseil municipal vote pour l'instruction primaire,
i28 MONHOUDOU.
en i833 , pour l'exercice i834> 20 f. pour le loyer d'une
maison d'école , et 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
A1NTIQ. La ligne de circonvallation , appelée Fossés Robert >
qui passait sur Monhoudou , part du carrefour de l'Epinai ,
règne à la gauche du chemin d'Avesnes à Monhoudou ,
s'arrête et disparaît entre le château de Courbomer et le
hameau de la Chaîne. Ce qui en reste sur ce point , n'a pas
plus de 1 k. à 1 k. 172 d'étendue , mais est encore bien
apparent.
hydrog. Le ruisseau le Gravé ou Gravai , venant de S.-
Calez, arrose et limite la commune à l'ouest ; celui des
Moires , la limite également au nord- est ; enfin , le ruisseau
de la Houlière , venant de l'extrémité est du territoire , en
traverse la partie méridionale , en se dirigeant à l'ouest , où
il donne ses eaux au Gravé , après un cours de 3 k. seu-
lement. Deux moulins , l'un à eau , établi sur le Gravé ,
près le bordage nommé le Vieux-Moulin ; l'autre à vent ,
construit au haut du tertre de Catiot , dans un champ de la
ferme du Pigeonnier , qui en a conservé le nom ; furent dé-
truits il y a près de cinq quarts de siècles environ.
gÉolog. Sol collineux, assez élevé : terrain appartenant à
la formation moyenne jurassique oolilhique de Mamers ( v.
l'art, de ce canton ) , offrant un calcaire commun assez
tendre , dans lequel on remarque des ammonites , des peignes
et plusieurs autres fossiles.
divjs. des TERR. En labour, 669 , hectar. ; jardins , i5 ;
prés et pâtur. , 79 ; bois taillis , 12 ; superf. des bâtim. , cours,
mares, i5 ; égl , cimet. , presbyt. , 2 1/2; chemins, 20 ;
eaux courantes , 3 1/2 ; total ,816 hectares.
cootrib. Foncier, 4,oi5 ; personn. et mobil. , 372 f '. $
port, et fen. , 126 f. ; S patentés : droit fixe , 35 f. ; dr.
proport., 6 f. Total, 4->553 f. — Percept. de Marolles-
les-Braults.
CULTUR. Superficie argileuse , dite de terre franche , et ar-
gilo- calcaire , généralement fertile , surtout en céréales , qui
y sont cultivées dans la proportion de 25 parties en froment,
autant en orge , 8 en seigle et 6 en avoine ; pommes de
terre , chanvre , beaucoup de trèfle , peu de sainfoin et de
luserne ; prés d'assez bonne qualité ; peu d'arbres à fruits.
— Elève de quelques poulains , d'un assez grand nombre
de bêtes aumailles , de moutons , de chèvres ; moins de
porcs proporlionellement. — Assolement triennal ; 35
charrues , dont un peu plus de la moitié traînées par bœufs
et chevaux, le reste par ces derniers seulement; 12 à i{.
fermes principales , 38 à 4° bordages , la plupart réunis
MONNET. 129
dans le bourg et par hameaux. = Commerce agricole consis-
tant en grains, dont il y a exportation réelle de la moitié
environ des produits; en poulains et jeunes chevaux, jeunes
bestiaux, moutons, porcs gras, etc. ; chanvre, fil, graine
de trèfle , etc.
s= Fréquentation des marchés de René et de Mamers,
presque exclusivement.
jndi'STR. Fabrication de toiles , façon de Mamers, occupant
18 à 20 métiers. Extraction du calcaire pour bâtir. Une
poterie, qui s'était établie dans ce lieu, a été forcée de cesser
ses travaux en 1820, à cause du peu de qualité de ses mar-
chandises.
kout. El CtiEM. Aucune grande voie de communication ne
sillonne ce territoire. Le plus remarquable de ses chemins
d'exploitation est celui d'Avesnes au bourg de Monhoudou ,
qui , sur une partie de son cours , est établi sur le revers ou sur
le talus même du retranchement appelé Fossés-Robert le-Diable,
circonstance ? toute naturelle d'ailleurs, qui se reproduit et se
fait remarquer partout où il reste encore des traces de cette
ligne de circonvallalion.
lieux remarq. Comme habitation, Courbomer , Congé ,
anciens châteaux dont il a été parlé plus haut ; sous le rapport
des noms : Montfreslon , la Marchère ( frontière , limite ? ) ,
l'Enfer, le Houx , le Chesnay, etc.
etabl. PUBL. Mairie, succursale, école primaire, un débit
de tabac, un expert. Bur. de poste aux lettres, à Mamers.
MON JOIE ; voir MOBTJOIE.
MONNA1S ou monnaye, ruisseau qui prend sa source
près la ferme des Vivandières , à 1 k. 1/2 au nord du bourg
de S.-Germain-du-Val , près la Flèche ; sépare celte com-
mune de celle de Clermont-Gallerande, et, après s'être dirigé
à l'E. , se retourne ensuite à l'O., pour aller jeter ses eaux
dans le Loir, un peu au-dessus de la ville de la Flèche, vis-à-
vis l'église de Ste-Colombe. Point de moulin sur son cours,
qui est de 6 k. 1/2 environ. Ce ruisseau faisait autrefois ,
dit-on, la délimitation des deux provinces du Plaine et d'An-
jou , et des diocèses du Mans et d'Angers : cela n'est pas
exactement vrai.
MONNET, prieuré situé dans les dehors de l'ancienne
paroisse de S Ouen-des-Fossés, du Mans , à 4 k. N. N. E.
de celte ville , actuellement sur le territoire de la commune
de Sargé , à 1 k. 1/2 de ce bourg , et à 2 k 1/2 N. de celui de
Coulaines Fondé en 720, par Hubert I.er, évêque d'An-
gers, suivant Lepaige ( ce serait plutôt Agilbert , dont l'épis-
copat répondrait à cette date. V. Biog. , xvi. ) , et , en 1098 ,
iv 9
i3o M0NTAB0N.
par Foulques des Mortiers, selon M. Cauvin ; ce prieuré valait
1,000 1. de revenu, suivant le premier, 1,200 1. d'après le
second, et était à la présentalion de l'abbé de S.- Aubin
d'Angers. • — Monnet, qui est actuellement une ferme, et les
Croisettes , deux autres ferme et bordage qui y sont conti-
gus , étaient d'anciens fiefs , ayant un droit de juridiction ,
qui fut acquis par le marquis de Lavardin-Tucé , et s'exerça
d'abord à Coulaines , puis au Mans , ainsi qu'il a été dit
tom. il , p. 180 ; et tom. III , p. 435.
MONET , MONNET ou RIOLAS , ruisseau qui , ayant
sa source dans les hauteurs de Sargé , à 1 k. 1/2 au N. de
ce bourg, coule vers l'O., en traversant les terres des anciens
prieuré et fief de Monnet , d'où il a pris son nom , et va
jeter ses eaux dans la Sarthe, à 6 h. au-dessous du bourg
de S.-Pavace, après un cours d'environ 4 k- » saos avoir fait
tourner de moulins. — Nous avons fait mention ailleurs (t. 11,
p. 4-54- et 509 ; t. III , p. 739 ), d'un aqueduc que les Romains
avalent construit pour réunir les eaux de ce ruisseau à celles
des Fontenelles , et conduire les unes et les autres au Mans ,
au moyen d'un autre aqueduc.
MONNOYER , petite butte ou monticule , dont nous
avons parlé à l'article belin et figuré la position sur la carte
du Belinois ( i~i45 ), et à l'article mgncé-en-belin , auxquels
nous renvoyons.
MONSOR ; voyez motstsor.
MONTABON , Montahoni , Mons Abonici ; commune
cadastrée, du cant. et à 3 k. O. S. O. de Château-du-Loir ;
de l'arrond. et à 4o k. S. O. de S.-Calais ; à 4i k. S. du Mans ;
autrefois du doyenné , de l'archid. et de l'élect. de Château-du-
Loir , et du dioc. du Mans — Dist. lég. : 3 , 4$ et 47 kilom.
descrip. Bornée au JN. , par Lavernat; au N. N. E,, par
Luceau ; à l'E. , par Vouvray sur-Loir; au S. S. E et au S.,
par la rivière du Loir, qui la sépare de Dissay-sous-Cour-
cilion et de Nogent-sur-Loir ; à l'O. , par Vaas et par La-
vernat ; cette commune a la forme d'un croissant, ou plutôt
d'une oreille humaine , ayant sa partie concave au S. O ,
s'élendant du S. S. E. au N. O. , sur un diam. de 5 k. , et sur
une largeur centrale de i k. du N. au S. — Le bourg , formant
deux petites rues, dont l'une s'étend du N. au S., en passant
à l'O. de l'église , et l'autre de l'O. à l'O. , en longeant celle ci
au N. , est bâti sur le penchant d'un coteau très-pittoresque ,
qui borne la rive droite du Loir, qu'on y traverse sur un
bateau passe-cheval. — Petite église du genre gothique ,
insignifiante, à clocher en flèche j cimetière y attenant, clos
de murs en bon état.
MONTABON. i3i
populat. De i5o feux , d'après les états de l'élect. ; elle est
actuellement de i55 feux, comprenant 371 indiv. mal., 387
fem. , total, 758; dont 256 dans le bourg, repartis en 52
feux.
Moucem, décenn. De i8o3 a 1812, inclusivement : mariag. ,
4.9 ; naissanc. , 129 ; déc, 124. — i8i3 à 1822 : mariag., 58;
naiss. , i33 ; déc. , 1 17.
hist. ecclés. Eglise sous le palronnage de S.-Aignan ;
point d'assemblée. La cure , valant environ 4oo I. de revenu,
était présentée par le prieur de S.-Guingalois de Châlcau-du-
Loir. Un autre bénéfice, appelé la prestimonie Nain le Car-
refour, valait 9 1. de rente. — Jaillot indique sur sa carte, à
2 k. environ O. S. O. du bourg, une chapelle en ruine appe-
lée de la Pontonnière. — « L'évèque Geoffroi de Londun,
12 34- 12 55, donna aux chartreux du Parc d'Orques ( V. cet
article ) , toutes les dîmes qu'il avait droit de percevoir dans
la paroisse de Montabon. »
« En 1256, Geoffroi de Verneuil , hommes d'armes,
seigneur de Bannes et de Montabon , vend au chapitre de la
cathédrale du Mans, pour 200 1. tournois, les dîmes de ces
deux paroisses : ces dîmes furent alors données à ferme ,
pour i5 1. tournois. »
hist. féod. La seigneurie de paroisse , appartenait au Roi,
selon Lepaige , probablement comme membre de la baronnie
du Château-du-Loir, tombée dans le domaine royal (1-37 1).
Celle seign. était annexée , à ce qu'on peut croire , à la terre
de la Tibergerie, pour laquelle Perceval de Précigné rend aveu,
en i3gi , sous le simple titre de métairie. Cette terre fut réunie
ensuite à celle de Champeaux et, en dernier lieu , à celle de
Goullart , dans trois autres aveux rendus à la baronnie de
Château-du-Loir, savoir : en i4-83, par Jean Guydier ,
bourgeois de Tours; en i4-7°\ par Anne deBrancas, pour
Simone sa fille, femme de Jean, vicomte d'Uzès , seigneur
de Tournel; enfin, en 1^96, par Jean Bernard ou Besnard,
secret, du Roi, contrôl. des finances de la Reine. — On trouve
sur la cane de Jaillot un château en ruine , appelé la Ville-
Maurice , au sud du bourg, sur la rive gauche du Prélambert.
Hist. civ. Le nom de l'Aumône , que porte une ferme de
cette commune , annonce l'existence en ce lieu, d'un ancien
établissement de bienfaisance.
En 1822, le sieur Bellanger lègue aux pauvres de Montabon,
une rente temporaire de 100 f . , qui ne courra qu'à partir du
décès du testateur et de son épouse, el qui cessera d'être
servie un an après le décès de leur fille unique.
En i833 , le conseil municipal vote 100 f. pour le loge-
i32 MONTABON.
ment d'un instituteur primaire et 200 f. pour son traitement ,
en conformité de la loi du 28 juin de la même année.
uydrogr. La commune est arrosée par le Loir, qui la
limite au sud et au sud-sud-est ; et par la petite rivière de
Prélambert, appelée aussi Queue de Douai , qui traverse la
partie centrale d'est à ouest. — Moulin Bacon, sur le Pré-
lambert.
geol. Sol montueux ; terrain secondaire , de même nature
que celui de Château-du-Loir. (\. cet art. )
cadastr. Superfic. totale de 770 hect. , 71 ares, se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour,, 4o6 hect. 22 ar. 11
centiar. , se divis. en 5 class. , éval. à 5 , 10 , 21 , 3o et
£o f. __ Jard. , 1 7-40-2.^ ; en 4 cl. : à 24 , 4° 7 45 , 5o f. —
Vign. , 102-07-40 ; 4 cl. : 10 , 24 , 4o , 5o f. — Prair. , 1 72-
83-68; 4 cl. : 21, 4o, 70, 84 f - Pâlur. , ?o-53-8a ;
3 cl. : 4 , 12 e 24 fr. — Taillis , futaies , châlaign. , brouss. ,
4-56-3o, ; 3 cl. : 3 , 6 , 12 f. — Landes , o-o3-57 , à 3 f.
— Etangs et mar. , 0-21-70 , à 12 f. — Superf. des mais. ,
6-03-71 ; en masse, 241 f. 64 c. — Obj. non impos. : Egl.,
cimet., presbyt., etc., o-2i-64- — Chem. et plac. publ. ,
20-70-05. — Riv. et ruiss. , 12-85-70. = 197 mais. , en 6
cl. : 42 à 4 f. , 65 à 8 f. , 49 à 12 f., 26 à 18 f., 11 à 24 f., et 4
à ?o f. — 1 moul. à eau , à 100 f.
revktnu imposable, 24*107 f. 53 c.
contrir. Fonc. , 3,879 f-î personn. et mobil. , 4*4 f • ;
port, et fen. , 161 f. ; s 4 patentes : dr. fixe , 68 f. ; dr. pro-
port. , i5 f. Total , 4>537 f- — Perception de Château-du-
Loir.
CUltur. Superficie argilo-calcaire et argi'o-sablonneuse ,
médiocrement fertile , cultivée en céréales dans la proportion
de 8 parties en orge, 5 en froment et 5 en seigle et méteil,
2 en avoine. Produit , en outre , chanvre , trèfle , pommes
terre , etc. ; arbres à fruits , vignes , donnant des vins
blancs estimés ; prés de bonne qualité , sur la rive du Loir ;
médiocres , le long de la petite rivière de Prélambert.
Elève de bestiaux , de bêtes à cornes particulièrement T
et engrais de porcs. — Assolement triennal; 3o charrues,
toutes traînées par les seuls chevaux , chacune servant
pour plusieurs cultivateurs ; 7 fermes , i3o bordages et
maisonnies , la plupart réunis dans le bourg , et par ha-
meaux , au nombre de 25. — Commerce agricole consis_
tant en grains, à litre d'échange seulement, les produit g
étant insuffisans pour la consommation des habitans ; en
vins , bestiaux , chanvre et fil , menues denrées. = Fréquen_
talion du marché de Château-du-Loir, presque exclusive^
MONTAÏLLÉ. i33
ment , cette commune n'étant qu'une sorte de faubourg de
ladite ville.
[NDU&TA. Fabrication d'environ 25o pièces de toile , façon
de Château-du-Loir.
rout. et chem. La route départementale n.° g , de Château-
du- Loir au Ludc , traverse , d'est à ouest , l'extrémité nord du
territoire.
lieux ri marq. Comme habitation : la Gonterie , maison
bourgeoise ; sous le rapport des noms : Beau-Soleil , Veau-
vert ; l'Aumône; le Port, la Mercerie, le Carrefour; le
Bout de la Hue, la Planche de Pierre; la Carelière, les
Mortiers ; la Vigne-Rouge , la Feigne , les Brosses , les Va-
rennes ; Maison-Gontier ; etc.
Établ. PUrfL. Mairie , succursale, école primaire. Bureau
de poste aux lettres , à Chàteau-du-Loir.
MOXTAFILE, nom d'une colline située à peu de distance
à Test de la ville de Bonnétable , dont nous avons parlé à
cet article (1-186 ).
MONTAGNE SUR LOIR, nom donné, pendant la ré-
volution , à la ville de Chàleau-du-Loir ( v. cet article).
MOATAILLÉ, MONTA1LLIER, MONT-ALLIER,
S.-JEAN -Dii-MONT AILLÉ ; Mons-Tallarius , Sancti-Juanni de
Muntallerio; commune cadastrée, du cant. , de l'arrond. et
à 3 kilom. 8 hecl. O. N. O. Je Saint - Calais , a 3o, k. E. du
Mans, autrefois du doyenné de Saint-Calais, de l'archid. de
Montfort-le-Rotrou, du dioc. du Mans et de l'élect. de
Châleau-du-Loir. — Dist. leg. , 4- et 4-6 kilom.
descrip. Bornée au N. O. et au N , par Coudrecieux et
par Semur ; à l'E. , par Couflans ; au S. , par S.-Calais et ,
sur un très-petit diamètre, par Sle-Cérote ; à l'O. , par
Ecorpain ; cette commune a la forme d'un croissant tronqué
à son extrémité méridionale, ayant sa partie concave à l'est.
Elle s'étend dans sa longueur, du nord au sud , sur un diam.
de 10 kil. , contre 4- k- 1/2 dans sa plus grande largeur, qui
se trouve vers son extrémité méridionale. Le bourg, situé
vers l'extrémité sud du territoire , au confluent de deux ruis-
seaux , tout près de la grande route de Blois au Mans par
S.-Calais, au bas d'un coteau peu élevé, qui a donné son nom
à la commune, consiste en plusieurs lignes de maisons,
entourant l'église des trois côtés nord, ouest et sud. Eglise ,
à fenêtres semi-ogives, ne consistant actuellement que dans
un chœur et dans une nef, mais ayant autrefois la forme d'une
croix, dont les bras ont disparu , ainsi qu'on le voit par des
vertiges d'arcades cintrées , ornées de moulures , encore
apparentes , tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. On remarque
xU MONTAILLÉ.
encore à la base de ces arcades , des dessins et figures d1 ara-
besques et de feuillages d'un style fort ancien. Clocher en
flèche. Cimelière entourant l'église , clos de murs , dans lequel
se trouve la tombe en marbre du premier sous-préfet de
l'arrondissement de S. Calais, tombe déjà bien endommagée
quoique assez récemment posée , sur laquelle on lit cette
inscription : « Ici repose François César Souin de la Tiber-
« gehie. Modeste dans la prospérité , patient dans l'adversité,
« il rechercha le bonheur dans la tranquillité de l'âme et
« l'exercice de la bienfaisance. Honoré de l'estime et des
« regrets publics , il mourut le 22 décembre 1818, âgé de
« 63 ans. La piété et la reconnaissance érigèrent ce simple
« monument : L. J. F. Boullel son épouse, et ses entans. »
POPUL. Portée à i^g feux sur les états de l'élection , elle
est actuellement de 228, comprenant 524 individus mâles,
569 femelles, total, i,oj3; dont 68 dans le bourg.
Mouvement décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag , 68;
naiss., 283; décès, 34i. — De i8i3 à 1822 : mariag., 78;
naiss., 328; déc, 244.
HIST. fcclés. Eglise sous l'invocation de S.- Jean-Baptiste ;
assemblée le 24 juin , de temps immémorial. — La cure ,
estimée 1,000 1. de renies, était à la présentation de l'abbé
de Saint-Calais, lequel, suivant le censif de cette abbaye,
dressé en i3gi , était doyen , et archidiacre en la ville et pa-
roisse de S. -Jean de Montaillé , et comme tel avait le patro-
nage de l'église et percevait les revenus de la cure pendant
les vacances. Nous avons vu, à l'article Marolles (p. 27 de
ce vol. ) l'accord conclu en i44°» entre l'évêque Jean d'Hierrai
et l'abbé de Saint-Calais , relativement à ces droits.
Suivant le même censif : « Le curé doit chacun an , bailler
en la grange dudit abbé , pour les dismes qu'il a droit de
prendre dans ladite paroisse , tant à la Bourginière comme
ailleurs , 8 seplicrs de seigle et d'avoine , mesure de S.-Calais ;
et lui doit en outre, pour sa portion des prémices et des obla-
tions des (êtes anuuelles , 55 s. tournois, desquels le chance-
lier de l'abbaye a 10 s. Pour ce, ledit curé prend toutes les
dixmes de la dite paroisse, prémices et oblalions, sauf ex-
cepté quand ledit abbé prend dixmes en ses métairies de la
Lande et du Fay, excepté sur quelques portions des terres du
Fay, sur lesquelles ledit preslre ou curé prend la dixme pour
novales. » — Ledit prêtre ou curé reportait encore sur iesdites
dîmes, au couvent de ladite abbaye, 4 sepliers de seigle.
L'aumônier de l'abbaye avait aussi, dans ladite paroisse , cer-
taines dîmes sur la métairie de la Houssaie , nonobstant ce
que l'abbé y prenait; et l'abbé avait de plus, 6 s. de cens et
MONTAILLÉ. i35
2 s. de rente, sur la borde de la Saillardièrc ; 20 s. de rente,
sur celle de la Houssaie ; sur une maison et courtil devant la
grande porte de l'église, 8 s. de renie ; et une borde , appelée
la Gasle, les métairies de la Mignière ou Minière , et de la
Michelière; 3o s. de renie sur la métairie de la Guénar-
dière , etc. ( V. plus bas hist. FéOD. )
Le châtelain de Saint - Calais avait aussi un droit de
patronage à Monlailié , ainsi qu'on le voit par ce passage de
l'aveu rendu par Jean de Bueil , comle de Saucerre , en i465 ,
à Jean de Bourbon, comme baron de IYlondoublon : « Le
curé de Montaillé , tient de moi en garde et au divin service ,
le presbytère de ladite cure , ainsi qu'il se poursuit et com-
porte, avec ses appartenances. >»
11 a été parlé à l'article Brenaille ( 1-222 ), de la chapelle
de S.-Christophe , située sur le bord de l'Anille , à 4 k« 1/2 au
nord du bourg, dont le culte avait probablement remplacé
celui de l'Hercule gaulois , honoré autrefois dans ce lieu.
hiàT. féod. La seigneurie de paroisse appartenait au Roi ,
probablement comme ayant été réunie à la châtellenie de
Saint-Calais , ainsi qu'il fut jugé au parlement de Paris , vers
1760 à 1770, contre le sieur Soin de la Tibergerie , acquéreur
de la terre de la Gaulerie , qui prétendait que cette seigneurie
était annexée à ladite terre.
On lit à cet égard, dans le censif de l'abbaye de S.-Calais ,
déjà cité : « Ledit curé de iVIontaillé et Jean Breteau , sont
hommes de foy dudit abbé , de la métairie des Noyers et ap-
partenances, pour raison du fief des Chalonges, et en font ser-
vige et cheveau de servige, quand il y échiet rachats et aides,
selon la coutume et selon le contenu de leur aveu. — Item ,
ledit abbé a en ladite paroisse , plusieurs étraigers , cens ,
tailles et justice, par raison du fief des Chalonges , qui vient
de ceux de Pontcron.» — Les métairies sur lesquelles ce droit
de justice était exercé, comme appartenant primitivement à
sa crosse , étaient : la Lande , Fay, les Chemins , les Brières ,
Crucé , la Jaunais , les Chalonges. — « Item , le sire de Ca-
longe est suserain dudit fief des Chalonges et le garantit à 5 s.
à mutation d'abbé. — Item , la métairie de la Michelière,
acquise, ainsi que celle de la Minière, par l'abbé Nicolas, de
Macé Galon, est comprise au fief dudit abbé, à cause des
Chalonges , et doit chacun an , 3 s. de cens et 6 s. de taille , et
la partie de celle de la Minière comprise , sur la paroisse de
Montaillé, ainsi que celle de la Bouverie. »
— • « Item , ledit abbé de S.-Calais a , en 3 foires qui sont
levées à la Bourginière, en ladite paroisse, la moitié des cous-
tumes , et y sont francs nos hommes de S.-Karlès ( c'est-à-
i36 MONT AILLÉ.
dire les sujets ou vassaux de l'abbaye), et de nos lieux francs.»
Nous ne répéterons pas ici les détails donnés à l'article
Brenaille , auquel nous renvoyons , sur la foire ou assemblée
qui tenait le mardi de Pâques à la Bourdinière.
Deux autres fiefs de celte paroisse, sont mentionnés au rôle
du ban et de Tanière-ban , dressé en i63g , comme il suit :
— «N.°4o2. François Levayer, escuyer, S.r de Vivonaille ,
pour sa terre de la Merrye , paroisse de Montaillé , près S.-
Calais , taxé à un mousquetaire. » — « N.° 4-c>4-. Pierre de la
Ferrière, escuyer, sieur dudit lieu, même paroisse, taxé à 10 1.»
— « La Mérie et la Ferrière sont actuellement deux fermes
situées, la première, tout près et à Test du bourg ; la seconde,
à 2 k. au nord de celui ci. 11 y avait encore dans la paroisse ,
outre le fief des Chalonges, dont il a été parlé, qui est situé
à 1/2 kil. au nord du bourg d'Ecorpaîn , celui de la
Chevalerie, à 1,7 h. à l'O. ÎS. O. de celui de Montaillé ;
la Gaulerie, château , à 1, 1 h. au nord du même.
hist. civ. Une ferme appelée l'Hopilau, à ( k. N. du
bourg, un peu au-dessous de la chapelle de S.-Christojme,
annonce qu'il existait anciennement un hospice en ce lieu.
Le bureau de charité, dolé de 3oo fr. de revenus, pro-
venantd'un legs fait en 1819, par le S.r Souin de la Tibergerie,
est administré par une commission de cinq membres. — Vole
en i833 , par le Conseil municipal , d'une somme de 100 fr.
pour le logement d'un instituteur primaire , et de celle
de ^00 fr. pour son trailement.
ANTiy. Nous avons parlé à l'article Brenaille ( 1-222) , de
la tombelle et des restes du prétendu château de Gajan , exis-
tant sur la rive droite de l'Anille , peu au-dessous de la source
de cette petite rivière , et des vestiges du culte des Gaulois ,
qu'on croit y remarquer, dans la chapelle de S.-Christophe ;
nous ajouterons , que plusieurs souterrains ont été observés
près des Trois-Fontaines, à l'embouchure de l'Anille.
HYDROGR. La petite rivière Anille , limite la commune à
l'E. dans presque toute sa longueur; le ruisseau le Pirot,
venant de la lisière orientale du bois des Loges, traverse le
territoire vers son centre , de l'O. au S. E. , en passant tout
près du bourg , pour aller se jeter dans les précédens ; l'Unau ,
qui a la sienne près de la Chevalerie , à 7,8 h. à l'O. N. O.
du bourg et va confluer près et au sud de celui-ci, dans le
Pirot ; le ruisseau des Brosses, prend naissance près la ferme
de ce nom , et va également se jeter dans le Pirot , au sud ,
après un cours de 2 k. au plus ; enfin , le ruisseau de Brenaille
au nord , dont les eaux se rendent dans l'Anille ( v- 1-224 )•
ç-* Moulins : de la Boirie , sur l'Anille ; l^euf et de l'Aune ,
MONTAILLÉ. i37
Sur le Pirot. — Plusieurs étangs , occupant une superficie de
près de 44 hect. , dont ceux de la Corbelière , de la Mérie,
de F renoble, empoissonnés en carpes , brochets, tanches,
anguilles , etc.
géol. Sol légèrement montucux , s'inclinant vers le sud-
sud-est ; terrain secondaire, offrant du calcaire propre à la
chaux ; des marnes blanches et grises, assez ordinairement de
consistance solide ; de l'argile , mêlée d'oxide de fer rouge et
brun, propre à la briqueterie et à foulon, celle-ci abandonnée
depuis quelques années ; du minerai de fer.
Plant, rar. Inula squarrosa , lin., dans le bourg ; Linaria
striata , nEC. ; Teucrium montanum , LIN.
cadast. Superfic. totale de 3,o23 hect. 26 ar. 72 centiares,
qui se subdivise comme il suit : — Terr. labour. , 2,197 h.
10 ar. 46 cent. , divis. en 5 class. , évaluées à 5 , 9 , i5 , 19 ,
24 fr. — Mares , étangs et pièc. d'eau, 4^-o2-3o ; en 3 cl. :
à 3, 5 et 24 fr. — Jard., pépin. , vergers, : 4~94-~93 ; 2 cl. :
24, 35 f. — Prés, i78-33-84; 5 cl. : 8 , i5 , 3o , 4o, 46 f.
— Pâtur. , 23-83-5o ; 2 cl. : 4 •> 6 f. — Bois taillis , broussils ,
466-77-80 ; 2 cl. : 4 •> 6 f. — Land. , 5-86-90 ; à 3 f . — Sol
des propr. bâties, 17-27-09 ; à 24 f. — Objets non impos. :
Egl. , cimet. , presbyt. , vignes , 3-4o-io. — Rout. et chem. ,
58-55-6o. — Riv. et ruiss. , 2-14 20. = 245 maisons, en
7 cl. :2a 70 f. ; 2 à 55 f. ; 26 à 3o f. ; 72 à 20 f. ; 81 à i5 f. ;
4i à 10 f. ; 21 à 3 f. — 3 moul. , dont 1 à 60 fr. et 2 à 4o fr.
chaque.
n„,r„„It • f Propr. non bâties , 45, 228 f. qo c. I / r ce
Revenu ,mpos. j F bâties ? > » ^ \ j 49f 6*6 f- 9° c.
contrib. Fonc. , 5,538 f. ; personn. et mobil. , 4f}3 f. ;
port et fen. , 101 f. ; iG patentés : dr. fixe, i3i f.; dr. proport.,
45 f. 16 c. Total, 6,3o8 fr. 16 c. — Percept. de S.-Calais.
cjultir. Sol argileux, caillouteux, sablonneux sur quelques
points ; passablement productif, excepté dans la partie nord
appelée la Brenaille ( v. cet article. ), presque toute en bois
et landes , autrefois , ces dernières successivement livrées à
la culture ; cultivé en céréales dans la proportion de 4°
parties en froment, 3o en avoine , i3 en orge , et autant en
seigle, méteil et méiarde ; en outre, trèfle , chanvre , pommes
de terre, etc.; beaucoup d'arbres à fruits; prairies de mé-
diocre qualité. On élève un petit nombre de poulains, d'es-
pèce médiocre : beaucoup de bêtes aumailles , de moulons ,
de chèvres ; moins de porcs proportionnellement; une cer-
taine quantité de ruches d'abeiiles. — Assolement triennal ,
5o charrues , la plupart traînées par des chevaux seuls j 18
i38 MONT-BÉTON.
seulement à l'usage d'un seul cultivât, chacune , le surplus en
sohatage , c'est-à-dire servant et appartenant à 2 , 3 et jusqu'à
L cultivateurs chaque. -*- 18 fermes principales, 78 bordages,
un très-grand nombre de très-petites tenues ou maisonnies ,
dont une partie réunies par hameaux , au nombre de huit. —
Commerce agricole consistant en grains , bestiaux , chanvre
et fil , graine de trèfle , fruits et cidre , bois et charbon ,
laine , cire et miel , menues denrées. z= Fréquentation des
marchés de S.-Calais , Bouloire , Dollon et \ibraye.
iisdi st. Fabrication de quelques pièces de toiles communes,
en chanvre ; extraction de la pierre à chaux ; des marnes
pour la cullure ; de l'argile pour la briqueterie , dont les pro-
duits ne sont pas de première qualité ; l'extraction de l'argile
à foulon a cessé , comme étant de qualité inférieure à celle de
Bessé , plus recherchée ; une tuilerie et four à chaux à la
Gauterie. Extraction du minerai de fer , pour la forge de
Cormorin ( v. cet art. } , près la ferme des Corbeaux , où
l'on en lirait , en 1804 ? un millier pesant par jour.
rout et chlm. La route royale n.° 157 , de Blois à Laval ,
par S.-Calais et le Mans, traverse le territoire, du sud à
l'ouest ; et l'ancienne route du Mans à S.-Calais , paral-
lèlement et au sud de celle-ci. 11 l'est aussi par le chemin
communal n.° 4- de l'arrondissement de S.-Calais , de celte
ville à Connerré , par Coudrecieux.
lieux rlmarq. Comme habitation : l'ancien château de
la Gauterie, dont il a été parlé, jolie maison moderne au-
jourd'hui , à M. Coudrai , de S.-Calais ; Biaucé , le Plessis ;
sous le rapport des noms : le Plessis, l'Hopitau, la Che-
valerie; la Mare , Malitourne, le Bois- Bataille , la Croix ;
les Corbeaux, Poil - de -Truie , la Chevrie , les Bigleries
(plutôt les Bigreries ? ) , la Caboche , les Mortiers , les Mai-
sons-Rouges , les Bordes, la Borde - Brûlée , la Borde du
Houx , le Gros Chêne , Taille- Varennes , Belair , Bellevue ;
la Ferrière , le Minerai, la Poterie.
etabl. public. Mairie, succursale, bureau de bienfaisance,
école primaire. — ; Bur. de posle aux lettres , à S.-Calais.
MONTAI LLE, prieuré fondé avant 1180, sous le vo-
cable de Ste-iVJagdelaine , dans la paroisse de Milesse. Nous
ajouterons ici à ce que nons en avons dit à cet article , auquel
nous renvoyons ( v. ci-dessus, p. io5 ) , que, peu après
l'année 1217 , Jean, 7.e abbé du monastère de Beaulieu ,
près le Mans , transigea avec H. de Tucé , au sujet de la
chapelle de ce prieuré.
MONT-BÉTON , MONT-LE-BÉTON ; Mons-Betonis ,
Betonium ; nom donné à la paroisse de Béton ( v. cet
M0NTBIZ0T. i3g
art. ), dans un acte de 1098, portant confirmation par
Robert, fils de Wilerne de Juillé , comme seigneur de
fief, de la donation pour partie, el vendilion pour le surplus ,
de l'église de Béton , à l'abbaye de S-Vincenl , par les frères
Robert , Polin et Herbert ; ratification de beaucoup d'autres
dons faits par lui aux religieux de ce monaslère et , pour
les mcllrc à l'abri des tracasseries de ses héritiers et d'autres
intéresses , el leur assurer la possession paisible de ces objets,
il en confirme la donation, en appliquant et faisant appliquer
par ses vasseaux , le signe de la croix au bas de cet acte.
MONT- BIS- EAUX ; monticule, en forme de promon-
toire , situé au confluent des deux rivières de Sarlhc et
d'Orne Nord-Est , sur lequel on a construit le bourg de
Monlbizot, lequel a pris son nom de celle situation entre
deux cours d'eau.
MONTBIZOT , MONTBISOT , MONT-BISEAUX ;
Mons Bisoti y M. Busoti ; commune dont le nom vient de
de la situation de son bourg entre deux cours d'eau ; du
cant. , et à 5 kilom. 7 hect. S. O. de Ballon ; de l'arrond. , et
à 16 k. N. du Mans ; autrefois du doyenné de Beauinont-
le- Vicomte, du Grand- Archidiac. , du dioc. et de l'élect.
du Mans. — Dislanc. lég. : 6 et 19 kilom.
descript. Bornée au N., par Teille ; au N. E. , par
Ballon ; à l'E , par Souligné-sous-Ballon ; au S. , par la
Gueirche ; à l'O. , par Ste-James-sur-Sarthe ; au N. O. ,
par la partie de S.-Jean-d'Assé , formant autrefois la pa-
roisse de Chavaigné ; sa forme irrégulière peut être comparée
à celle d'une courge ou gourde renversée , ayanl , par con-
séquent, sa base au nord. Son diam. longitudinal, du N. au
S. , est d'environ 4 k. ; celui transversal , ou d'E. à O. ,
varie de 3 , 5 h. , 1 , 5 h. et 2 , 3 h. au nord , dans sa parlie
centrale la plus rétrécie, vers l'extrémité sud. — Le bourg,
assez joli , bâti dans une situation charmante , sur la parlie
occidentale d'une colline formant promontoire , entre les
rivière de Sarthe et d'Orne , mais dominant le vallon de
la Sarthe , sur la rive gauche de celte rivière , qu'on y passe
dans un bateau; se compose de deux rangs de maisons,
s'étendant au sud et à l'est de l'église , parmi lesquelles le
presbytère se fait remarquer par son joli jardin et une belle
allée d'arbres , s'étendant le long du cours de la rivière.
Eglise à ouvertures cintrées , paraissant durs à une recons-
truction assez récente, n'ayant rien de remarquable d'ailleurs.
Clocher en flèche, avec un clocheton pyramidal, qui en
est séparé. — Cimetière entourant les côïés est et nord de
l'église , clos de murs d'appui.
i4o MONTMZOT.
popul. De 123 feux anciennement, on en compte ac-
tuellement 201 , se composant de 558 indiv. mâies , 624.
femelles, total 1,182; dont 191 dans le bourg, repartis en
33 feux ; 49 au joli hameau des Forges , formant une ligne
de maisons , longeant le chemin qui conduit à Vivoin ,
à 1, 3 hect. au nord du bourg ; 3i à celui de Beaurepaire,
et 23 au hameau des Louvines.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 58 ;
naissanc. , 220; décès, 192. — De i8i3 à 1822: mar. 84 ;
naiss. , 280; déc. , 176.
HIST. ECCLÉS. Eglise dédiée à S. -Barthélémy ; assemblée
ou fêle patronale , autrefois le dimanche le plus prochain
du i.er septembre, actuellement le i.er dimanche du môme
mois. La cure , qui valait de 700 à 800 1. de revenu , était
à la présentation du seigneur temporel , et fut donnée par un
de ces seigneurs , avant 1660 , aux Lazaristes du Mans.
( V. ci-dessous hist. feod. ).
La chapelle de S.-Michel , fondée en i5ii , par Jean
Guyonneau , prêtre , estimée à 35 1. de revenu , était pré-
sentée par le curé , les procureurs de la fabrique et les
habitans.
Il existait anciennement dans cette paroisse une léproserie ,
dont les biens furent réunis à l'église , et dont une pièce
de terre , appartenant à l'ancienne fabrique , a conservé le
nom de champ de la Maladrerie.
Le chapitre du Mans possédait, en 178g, dans la pa-
roisse de Montbizot , la ferme de la Hertaudière , et celle
des Gastelleries , produisant 4o8 1. de revenu.
hist fÉod. La seigneurie de paroisse était originairement
annexée au fief de Montbizot, auquel était attaché le droit
de présentation à la cure , avec une dîme inféodée dans la
paroisse. Geoffroi de la Touche , le plus ancien possesseur
connu de ce fief, fit don à la congrégation des Lazaristes
de la Mission du Mans , du vivant de S. -Vincent de Paule ,
fondateur de cette congrégation, qui mourut en 1660, de
la présentation à la cure de Montbizot , avec la terre sei-
gneuriale du Buisson , située paroisse de la Guierche ( v. cet
article ) ; et aux religieux de l'abbaye de la Couture , du
Mans, la seigneurie de paroisse et la dîme inféodée qui y
était annexée. Les religieux de la Couture vendirent le fief
et la seigneurie de paroisse de Montbizot, pour une rente
perpétuelle , à René Chouet, sieur de Maulny , autre terre
de la même paroisse , à laquelle celui-ci les réunit, lin 1675
et 1684, René Chouet, chevalier, conseiller au Grand-
Conseil , fils aîné de feu Jacq. Chouet , chev. , conseiller
MOXTBIZOT. i/fi
au parlement de Bretagne, et d'Anne le Vayer , petit-fils
de Zacharie Chouct , écuyer , rend aveu pour le fief du
Busson , autrement de la Tousche des Planches , érigé en
vicomte sous le tilrc de Mauni , Mauny ou Maulny , par
lettres d'avril 1677 , enreg. au parlement et à la chambre
des comptes de Paris , les 6 juillet suivant et 5 avril 1670 ;
ladite vicomte relevant du Mans , composée des fiefs de
Monlbizot et Maulny , dans la paroisse de Montbizol ; de
celui du Buisson, dans celle de la Guierche; de ceux de
Vilaines , les Planches et le Boulay , sis paroisse de Teille.
Le château de Maulny, bâti sur le bord de la Sarlhe , à
3 k. au nord du bourg , est une belle maison , de construction
moderne , avec une chapelle , environnée de cours , jar-
dins, etc. Vendue comme bien national, pendant la révo-
lution, celte terre appartient a M. Paillard du Gléré, de
Laval , maître de forges et député , du chef de son épouse ,
M.llc Juleau du Houx , fille de l'acquéreur.
Les autres fiefs de la paroisse étaient :
i.° Montigny ( Mons ignitœ , mont brûlé), terre qui ap-
partenait, en i53o, a Ambroise de S. -Rémi , seigneur de
Fyé , et relevait de la seigneurie de Beaumont-Ie-Vicomte :
elle était possédée, en i5f)g, par Gilles de S. -Rémi , et,
en i635, par messire René de S.-Rémi , seigneur de Monti-
gny , de la Touchette et de la Braudièrc , et à sa sœur ,
Marie de S.-Rémy, femme de messire Louis de Guerpel ,
escuyer , sieur du Mesnil. Le manoir de ce fief, auquel était
attaché un droit de colombier à pied , relevait de la seigneurie
de la Guierche , et est situé à 2 , 6 h. au nord du bourg : il fut
vendu pendant la révolution , comme séquestré sur l'émigré
de Guibert, à qui il appartenait. La maison, simple ferme
aujourd'hui, se compose de deux vieux corps de bâtimens ,
à fenêtres en croix de pierre , avec une fuie carrée. Ce fief
relevait aussi , en partie , de l'évêque du Mans , à cause de
la baronnie de Touvoie.
2.0 Le Tertre, à 1 k. au N. , un peu vers l'E. , du clocher,
ayant droit de colombier à pied , est une maison moderne
assez simple , accompagnée d'un jardin et d'une belle pièce
d'eau Cette terre, qui relevait aussi de la seigneurie de la
Guierche , appartient à M. L. de Clinchamp , dit le Che-
valier , qui l'habite , et est depuis longtems dans cette famille,
dont il sera parlé plus amplement à l'article Saint- Marceau ,
comme l'une des plus anciennes familles nobles de la Nor-
mandie et du Maine.
3.° La Braudière , réunie au fief de Montigny , comme
on l'a vu à cet article , pour lequel Méri le Clerc, écuyer ,
42 MONTBIZOT.
relevait, en i565 , de la ehâtellenie de Ballon. Cette terre
appartenait , en 1775 , à M. de Saint-Côme.
4-.° Combres , relevant de la seigneurie de la Guierche ,
et du baiilage de Beaumont , était possédée, en i565 , avec
la ehâtellenie de Ballon, par Jacq. d'Invrée , chevalier.
5.° Poissart , relevant aussi de la Guierche.
6.° La Guichardière , dépendant de la chapelle du château
de Vernie.
7.0 Enfin , le fief de la Chanterie , annexé à la dignité
de ce nom du chapitre de la cathédrale du Mans , relevant de
baronnie de Touvoie.
hist. civ. Une école de jeunes filles fut fondée à Mont-
bizot, dans le i8.e siècle, par le curé Louis Cornilleau ,
qui la dota d'une maison , appelée depuis le Collège , et de
5o 1. de rente foncière.
Nous avons parlé plus haut , hist. ecclés. , d'un hospice
de lépreux, qui existait anciennement dans cette paroisse.
En i833 , en conformité de la loi du 28 juin , le Conseil
municipal vote une somme de 200 f. , pour le traitement de
l'instituteur primaire , dont l'école est établie dans la maison
dite le Collège.
HISTOR. Au mois de juin 1098 , après que le comte Hélie
de la Flèche , eût été fait prisonnier par surprise, près de
Dangeul , Guillaume-le-Roux, roi d'Angleterre et duc de
Normandie , ayant réuni une nombreuse armée pour s'em-
parer du Maine , part d'Alençon pour se rendre au Mans ,
couche la première nuit à Rouessé -Fontaine , et campe
la seconde à Montbizot.
L'évêque Geoffroi d'Assé , qui mourut en 1277, affecta
pour la célébration des services anniversaires qu'il fonda
pour lui , ses père et mère , Geoffroi de Ségrie , son neveu ,
Herbert des Champs, Louis de Beaumont et Jean de Bouesne,
ses parens et amis , la terre de la Roche , qu'il possédait à
Montbizot , et une maison bâtie près les murs de la ville du
Mans.
hydrogr. La rivière de Sarlhe , limite la commune à
l'occident , dans toute sa longueur du nord au sud ; celle
d'Orne Nord-Est , la limite aussi d'est à ouest , sur une
étendue d'environ 1 , 2 hect. , et la traverse dans la même
direction , sur un diam. de 1 , 5 h. : un pont établi sur ce
cours d'eau , peu avant son confluent dans la Sarthe 9 a
donné le nom de Pont-d'Orne à une ferme qui se trouve
lout près ; enfin , le ruisseau de l' Aunay , venant de Souligné-
sous- Ballon , traverse aussi une partie du territoire, de
Test-sud-est à l'ouest , et va jeter ses eaux dans l'Orne ?
M0NTBIZ0T. i33
un peu au-dessus du pont dont il vient d'être parle'. — .
Moulin-Neuf, à blé , sur la Sarlhe.
gfol. Sol élevé , coupé , dont la colline appelée le
Mont- Bis- Eaux , s'aftaisant à son extrémité méridionale,
sur laquelle est construit le bourg , s'étend au nord-nord-
ouest, le long du cours de la Sarthe , où elle s'élève à 70
met. au-dessus du lit de celle rivière; et au nord-est, le
long du cours de l'Orne. Terrain secondaire , offrant le
calcaire jurassique , dans lequel se rencontre un assez grand
nombre de coquilles fossiles de diverses espèces. Le nom
de Forges, que porte un hameau , dont il est parlé plus
haut , semble indiquer qu'on y a extrait autrefois du minerai
de fer.
DIVIS. des tekr. En labour 1,089 hect. ; jardins , 33 ;
vignes, 24; prés, 159; bois, £i ; douves et mares, 9;
superf. des propr. bâties v 17 ; église, cimet. , presbyt , elc. ,
7 ; roui, et chem , 11 ; riv. et ruiss. , 5 ; total , 1 ,$94 hect.
contrib. Foncier, 6,85o f . ; personn. et mobil. 4-6 1 f . ;
port, et fen , i56 f. ; 10 patentés : dr. fixe , 41 f* i dr. pro-
port. 18 f. Total, 7,526 f. — Perception de Neuville-sur-
Sarthc.
cult. Superficie argilo - sablonneuse , graveleuse et légère ,
le long du cours de la Sarthe ; argileuse et argilo-calcaire ,
sur les aulres points ; généralement fertile ; cultivée en
céréales , dans la proporlion de 37 parties en froment , 27
en orge , 10 en seigle, et autant en avoine. Beaucoup de
trèfle , de chanvre , un peu de vignes , dont le vin est
consommé sur le lieu ; une grande quantité d'arbres à fruits.
— Elèves de quelques chevaux , passablement beaux ; d'une
assez grande quantité de bêtes à cornes, de moutons et de
porcs. — Assolement ttiennal; i5 métairies dont 5 prin-
cipales ; 65 bordages. 68 charrues , dont 28 traînées par
bœufs et chevaux , 4° par ces derniers seulement. — Com-
merce agricole consistant en grains , dont il y a exportation
réelle du 5.e au 6.e de la production ; de graine de trèfle ,
de chanvre et , surtout , de beaucoup de fil ; de poulains ,
veaux , génisses , moutons , porcs de lait et porcs gras ;
laine , fruits et cidre , menues denrées.
= Fréquentation des morchés de Ballon , Beaumont ,
Fresnay , et le Mans , pour les fils particulièrement j des
foires de Bonnétable et de Mamers.
i^dustr. Filage du chanvre , confection de quelques pièces
de toile de chanvre , dites de brin , de commande , pour les
particuliers. — Extraction du calcaire pour bâlir , à la car-
rière des Pvousses. On trouve avec ce moellon , du carbonate
i44 MONT-DE-LA.-NUE.
calcaire propre à la fusion du fer, appelé castine , qui s'ex-
ploile pour la forge d'Anloigné. ( \ . cet art. )
LIEUX remarq. Comme habitations : Maulny, le Tertre;
sous le rapport des noms : Beaurepaire , Vilaine ; ks Lou-
veries ; la Perrière , les Pierres ; les Forges ; etc.
étaBL. publ. Mairie , succursale , école primaire ; un
débit de labac. — , Bureau de poste au lettres , à Beaumont.
MOIVTBAUGÉ , butte et hameau situés i k 1/2 au nord
du bourg de Sainl-Maixent.
MONTBUÉ , nom d'une butte située à l'ouest du bourg
de Lavanlin.
MONTCAULIIY ou MONTCOLL1N, ancien prieuré,
situé sur la lisière occidentale de la forêt de Bonnétable ,
de l'ancienne paroisse de S.-Georges-du-Rosay , sous l'in-
vocation de N.-D. , de Ste Catherine et de S.-Roch. A la
présentation de l'abbé du Gué de Launay ; ce bénéfice valait
4oo 1. de revenu, selon les uns ; 800 1., suivant les autres. Voir
ce que nous en avons dit à l'article Bonnétable , t. 1-181.
MONTCE ; voyez MONCÉ , deux articles.
MOflT-CHAUVET , Mons Jovis ? butte ou colline située
à 1 , 7 h. est du bourg de Courgenard , connue aussi sous
les noms de Bruyère- S. Fiacre et de Bruyère- Picard. Nous
en avons parlé avec suffisamment d'étendue , dans plusieurs
endroits de l'article Courgenard. (V. t. i-i5o, i53. )
MONT CïIAUVIl\ ; voyez motte- chauvin.
MOiXT-DE LA GARDE , butte ou monticule , connu
aussi sous le nom de Gibet- à- la- Truie , situé dans la com-
mune de Courgains. Voir ce que nous en avons dit à cet
article , t. i-i4-8.
MONT-DE LA- MJE , Mons vel Montent de Nuhe , ap-
pelé aussi butte, château - de - la - nue ; ancien camp,
construit dans une plaine élevée , à 1, 9 h. O. N. O. du
bourg du Conlilly ; à 1 k. au plus à l'E. S. E. du château
de Frébourg , et à 1 , 7 h. de la lisière occidentale de la
forêt de Perseigne , sur la limite nord-est du Saosnois et de
la province du Maine. Flanqué au nord et au nord-est de
deux petites redoutes en terre , ce camp , qui occupe environ
3 hectar. de terrain , est enceint d'un fossé large et profond ,
et de parapets actuellement affaissés et peu apparens sur
quelques points. ïl se divise en deux parties inégales , qui
semblent indiquer , selon nous , une origine romaine , quoique
les historiens pasaissent l'attribuer à Robert Talvas 11 ,
comte du Perche et baron du Saosnois , qui l'aurait fait
élever, vers l'an 1098, alors qu'il s'allia avec le duc de Nor-
mandie , Guillaume-le-l\oux , roi d'Angleterre , contre Hélie
MOJVTDOUBLEAU. i45
de la Flèche , qui disputait le comté du Maine à ce dernier.
11 est reconnu aujourd'hui, que les guerriers du moyen âge ,
réoccupèrent ainsi , lorsqu'ils en sentirent le besoin , tous
les anciens camps des Romains ; et Talvas était trop habile
et trop actif pour avoir négligé de se servir de celui-ci ,
en semblable occasion.
La chronique de Normandie rapporte qu'en 11^9, Robert
d'Evreux , comte du Perche , s'élant rendu maître , par tra-
hison , du château de la Nue , dont le comte d'Alençon ,
Jean l.cr de Montgommeri , avait confié la garde à Jean son
fils, Geoffroi - le - Bel , comte d'Anjou, allié du comte
d'Alençon , le reprit l'année suivante : mais à la demande
de son frère, le roi Louis -le -Jeune envoya une puissante
armée dans le Saosnois , en ii5i , pour s'emparer de ce
camp. Suivant une autre version, Jean, l'un des fils de
Guillaume Talvas III, aurait, en ii5i, livré au comte
d'Anjou , le château de la Nue , dont Robert d'Evreux lui
aurait confié la garde et , par ce fait , attiré les armes du
roi Louis-le- Jeune , frère de Robert , sur les terres de son
père.
On voit , par des aveux, de 1617 et 1GS0 , que la Nue
était alors un fief , possédé par Gabriel de Fontenay ,
écuyer , seigneur de Monlgaudry , paroisse du Perche ,
limitrophe de celle de Contilly , et que cette paroisse comme
le fief de la Nue relevait de Jacques du Rois-des-Cours >
à cause de la terre de l'Etang , en Saint-Côme.
MONTDOUBLEAU, ville bâtie sur une élévation , d'où
paraît lui venir son nom de Mons du Bellus , Monte de Belia ,
tout près de 1a limite orienlale de la province du Maine,
dont elle dépendait en partie autrefois , et du diocèse du
Mans ; à 5a kil. E. de celte dernière ville , i3 k. N. E. de
Saint-Calais , 25 k. N. i/4-O. de Vendôme. Hugues, sur-
nommé Doubleau , fils d'Odon de Nevers , et d'Adèle
d'Anjou , paraît être le fondateur de cette ville , à laquelle
il donna son nom , disent les historiens , quoique celui-ci
paraisse plutôt dû à sa situation. Hugues eut deux fils ,
Hugues et Odon , le second desquels fut père de Hugues ru ,
auquel Geoffroi-Martel , comte d'Anjou , donna l'investiture
de Montdoubleau , à la demande de Hugues il, son oncle.
Montdoubleau passa successivement , avec la châlellenie de
Saint-Calais , qui en relevait, dans les familles de Dreux , de
Clermont , de Flandre , de Trie et de la Rivière , et fut vendu ,
en 1 446 • par Charles de la Rivière et Jeanne de Trie , sa
femme , qui avaient précédemment aliéné la châtellenie de
Saint-Calais ( v. cet article), à Louis de Rourbon , lequel
iv 10
i46
M0NTF0RT-LE-R0TR0TJ.
l'unit à son comté de Vendôme. — Il fut se'paré du comté du
Maine, par lettres-patentes de Charles VIII, du i£ mai 1484 ,
pour être dans la mouvance de la couronne; puis, distrait
de ce comté et vendu, par acte du 28 octobre i5g3 , à
François Descoubleau, chevalier , sieur de Sourdis.
Nous ne mentionnons ici la terre de Montdoubleau , qui
avait le titre de baronnie en dernier lieu , que parce qu'elle
était , en partie , du ressort du présidial du Mans , et régie
parla coutume du jMaine , à une exception près, mentionnée
dans l'article ccxlviii de cette coutume ; qu'une branche de
cette baronnie , la seigneurie de Peray et le fief Doubleau ,
dans le Saosnois , ce dernier uni plus tard à la terre de Saint-
Aignan , reportaient à la Baronnie de Touvoie et , par elle ,
au présidial du Mans ; qu'enfin , le baron de Montdoubleau
était au nombre de ceux qui devaient assister et même
porter l'évêque du Mans , lors de son entrée solennelle pour
la prise de possession de son siège épiscopal.
MOOTTAUCON , Mons Fakônis ; châlellenie , dont le
manoir est situé dans la commune d'Auvers , du canton
de Loué , qui en avait pris son surnom. ( V. ce qui en a
été dit à l'art, auvers-sous-mointfaucon. ) Les seigneuries de
paroisse de Brains , de Tassillé , etc. , relevaient de la
châtellenie de Montfaucon.
MONTFELE , coteau situé à peu de distance au nord
un peu vers l'est , de la ville de Bonnétable , de l±o met. d'élé
vation , s'élendant sur un diam. d'environ 3 k. de longueur
sur 1 de largeur. Une chapelle et une ferme du même nom
dépendaient du prieuré de Montcaulin ou Montcollin. ( V
cet article et celui bonîœtable. )
MOI\TFORT LE EOTKOII ( canton de ) , de l'arron-
dissement du Mans , compris entre le i.er degré 48 min. 1/2 ,
et le 2.e deg. 1 m. de longitude ; et entre le 4-7 d. 5 min. ,
et le lfi> deg. 9 m. 1/2 de latitude ; se compose de 16 com-
munes ou de 18 anciennes paroisses , qui sont :
* Ardenay , Pont-de-Gesnes ( le ) ,
Breil(le), S.-Célerin ,
Champagne , * S.-Corneille ,
Connerré , S.-Mars-la Brière et S.-
Fatines , Denis du Tertre ,
Lombron , Sillé-le-Philippe ,
Monlfort et Saussay , chef- Soulitré ,
lieu ; * Surfond ,
Nuillë~le-Jalais , * Torcé ( N.-I). de ).
MONTFORT-LE-ROTROU. 147
Ce canton, compris dans le district du Mans, par l'or-
ganisation de 1790, se composait alors de 12 communes
seulement , dont celle de Saussay , réunie à celle de Montfort
par décret du 4 août 1806. Les communes , désignées par une
astérisque, faisaient partie, la i.rc , la 1 5.e et celle de S.-
Denis du Tertre , réunie à S.-Mars-la-Brière , par décret
du i3 octobre 1809, du canton de Pârigné-TEveque ; la H.%
la i3.c et la i5.c , de celui de Savigné-l'Eveque ; tous deux
supprimés par les dispositions de L'arrêté organique du
i3 brumaire an x. Borné au N. et au N E. , par les cantons
de Bonnélable et de Tuffé ; à TE. , par ce dernier et par
celui de Bouloire ; au S. et à l'O. , par le canton du Mans ;
au N. O. , par celui de Ballon ; sa forme est celle d'un
hexagone à angles peu prononcés , affectant , par con-
séquent , celle d'un ovoïde , s'allongeant du nord au sud ,
sur un diamètre central de 24 kil. , contre 17 k. d'est à
ouest. Le chef lieu se trouve placé vers le centre du territoire ,
en tirant un peu à l'est. Sa limite la plus rapprochée du
chef- lieu de déparlement et d'arrondissement, qui est à
l'occident , n'en est distante que d'environ 7 k. 1/2 , et la
plus éloignée , qui est a l'orient , de 24 kil. — Superficie ,
de 219 kil. carrés, ou de 21,900 hectar. environ.
POPUL. De 14,567 individus, suivant le recensement
de 1825, et de 16,124, d'après celui de 1827 , repartis en
3,495 feux, comprenant 7,806 individ. mâles et 8,32 1 fern.
— Augment. de population depuis i8o4 , de 1,777 individ. ,
ou un peu plus d'un 9.e — La superficie étant de 219 kilom. ,
carrés, c'est 74 individ. n/24«cs environ par chacun d'eux.
Mouv. décenn. De i8o3 à 181 2, inclusiv. : mariag. , 1,071;
naissanc. , 4»3i5 ; décès, 3,799. — Produit de chaque
mariage , 4 i/268.e — Excéd des naissanc. sur les décès ,
ui6 ou i/8.e au plus, se De i8i3 à 1822 : mariag. : 1,282;
naissanc. , 4>536 ; déc. , 3,487. — Prod. de chaque mariag.,
3 1/2 , très-peu moins. — Excéd. des naissanc. sur les déc. ,
i,o4g » ou environ 7/3o.es
contrib. Foncier, 67,965 f. ; personn. et mobil. , 8,770. f. ;
port et fen. , 3t62o f, ; iqS patentés : droit fixe, 3,o46 f. ;
dr. proport. , 1,376 f. 82 cent.; total, 84,786 f. 82 cent. ;
ce qui fait 5 f. 25 c. 9/10 es environ; à quoi, ajoutant 2 f.
86 c. 17/42^ d'accessoires, on trouve 8 f . n c. 1/2 de con-
tributions directes à payer par chaque individu de ce canton.
— Cinq percepteurs sont chargés d'en faire le recouvrement ,
dont deux seulement y ont leur résidence.
Du 4-e arrondissement électoral , celui de S. - Calais ,
avant la loi du 19 avril i83i , le canton de Montfort est
i48 MONTFOKT-LE-ROTROU.
actuellement compris dans la 2.e subdivision de l'arrond. du
Mans , et a fourni , avant ladite loi , le nombre d'électeurs
et de jurés ci- après. (Voir à l'article SARïflE ( déparl. de la ),
le tableau de ceux produits par l'effet des dispositions de la
loi du 19 avril i83i.)
JURÉS. ÉLECTEURS
d'arrond. de départ.
Pour 1828, et élections de novembre 1827, 23 20 4
1829 21 18 5
i83o 23 19 3
i83i 24 20 »
Pour la dernière de ces années , les collèges de dépar-
tement n'existent plus.
hydrogr, La rivière d'Huisne , le principal cours d'eau
de ce canton , divise son territoire en deux parties légèrement
inégales , en le traversant dans sa largeur d'est à ouest , et
passant au pied de la colline sur laquelle est bâti le chef-lieu.
Les autres cours d'eau qui s'y rencontrent , viennent tous
confluer dans cette rivière, savoir : par sa rive droite, le
Crocieux , le Merdereau , l'Orlier , la Vive-Parance , qui
eux-mêmes reçoivent plusieurs autres petits ruisseaux ; par la
gauche , le Due ( v. l'art. connerre ), et le Narais , lesquels
ont pour affluens , sur le canton, la Nogue , la Tortue , le
Landon ou Merise , la Sourice , le Fazone , etc. — Un assez
bon nombre d'étangs et de marais existent encore sur ce
territoire , où se trouve , près le bourg de Champagne , une
fontaine dont l'eau paraît légèrement ferrugineuse. — 29
moulins sont établis sur ces cours d'eau , dont un à papier.
Il existe aussi un moulin à vent, à l'extrémité nord du canton.
GÉglcg. Sol assez plat, à l'extrémité sud- ouest du territoire ;
généralement ondulé et coupé sur le surplus ; offrant plusieurs
monticules et deux chaînons principaux de collines assez
élevées , s'étendant , l'une de l'orient à l'occident , près
et parallèlement au cours de l'Huisne , sur sa rive droite ;
l'autre, de l'ouest au sud , sépare en deux parties le terrain
situé sur la rive gauche de cette rivière. — Passage des
terrains tertiaires à ceux d'alluvion ou de transport , appelés
aussi diluviens , offrant une assez grande variélé de produits ,
savoir : sur les deux rives de l'Huisne , le calcaire jurassique ,
à grains ooliliques sur la rive gauche ; des marnes blanche
et grise ; des cailloux siliceux roulés et des sables de même
nature , assez profonds quelquefois; du silex corné ou pierre
cosse ; du grès blanc , plus abondant sur la rive gauche ; le
succin ou ambre jaune , passablement net et transparent , a
MONTFORT-LE-ROTROU- 1 49
été rencontre* sur S.-Corneille. Sur la rive droite : le grès
vert, formant la charpente du coteau dont nous avons parlé ,
qui domine le cours de I'Huisne de ce côté , contenant de
nombreux débris de fossiles , dont les espèces sont indiquées
à l'art Champagne ; du grès ferrifère ou roussard ; sur la
rive gauche , enfin : du calcaire tufeau , des poudingues quart-
zeux , ferrugineux ; des ludus quarlzeux , de couleurs va-
riées ; de l'argile à brique , de la tourbe , etc.
Plant, rar. Quelques plantes dites rares , parce qu'elles se
rencontrent moins communément que tant d'autres , ont
été observées sur ce territoire , et sont indiquées aux articles
communaux.
divis. des terr. Ce renseignement n'est qu'une approxi-
mation, que le cadastrement viendra bientôt rectifier. — Terr.
labour., i3,47i hect. ; jardins, 4^° î vignes, 392; prés et
prair. , 1,965 ; bois, 1,180; pinières , 3,o6i ; landes, 8o3 ;
carrier., 11; étangs et marais, 175; superf. des bâtim. ,
cours et mares, i36 ; établiss. publ. , £o ; rout. et chem. ,
198; cours d'eau, i38. Total, 2i,goo hectares. = 3,274
maisons , dont 8 châteaux ou maisons importantes ; 29
moulins à eau , dont un à papier ; 1 moulin à vent ; un four-
neau à chaux et à brique ; 3 tanneries.
cult. Superficie généralement sablonneuse et peu fertile ,
dont la plus grande partie se composait autrefois de landes
incultes, devenues productives, depuis 4° à 5o ans, par
la culture du pin maritime. Les céréales y sont cultivées
dans la proportion de i5 parties en seigle, méteil et autres
menus; conîre 7 parties en froment, autant en orge et
autant en avoine. Parmi les menus cultivés , se trouvent
le sarrasin et le maïs , ce dernier en assez grande proportion.
Quelques communes , les plus rapprochées du Mans , Mont-
fort et Champagne, sont connues par leur culture maraîchère,
dont les produits vont être indiqués plus loin , notamment
en melons , qui s'y ensemencent à pleins-champs et sans
couche , sont de médiocre espèce , et cependant l'objet d'un
commerce considérable ; chanvre , sur tous les points du
canton ; citrouilles , pommes de terre , en grande quantité ;
prés et prairies , de peu de qualité , excepté sur les bords de
i'Huisne ; etc. Point de prairies artificielles, si ce n'est du
^trèfle semé dans l'orge et qui lui succède. Le coteau qui
domine le cours de I'Huisne, est assez abondamment planté
en vignes , donnant un vin blanc assez bon , qui se consomme
sur les lieux ou dans les environs ; d'autres plants de vigne ,
en rouge, existent dans plusieurs communes, à l'extrémité
nord du canton , et dans quelques autres de la partie centrale ,
i5o MONTFORT-LE-ROTROU.
tirant vers le sud-est, où existent beaucoup de vignes en
voliers ( v, l'art, cantonal d'ÉcoMMOY ). Les cépages les plus
ordinaires sont le Pineau , rouge et blanc. On cultive beaucoup
d'arbres fruitiers , à cidre , dont les principales espèces et
variétés sont, en pommiers: le Barbari , Cokuau , Doucin ,
Doux- Amer , Fréquins blanc et rouge ; Galien , gros et petit;
Houssain, Pépin- Franc , Roux-Durand; en poiriers : Borde-
Beurre, Brissac, Carisis, Favrèe , Fusée, Roujou, Sauge,
Venard. Châtaigners , donnant les trois variétés de fruits
connues sous les noms de marrons , châtaignes et nouzillards.
Point de massifs de bois importans , mais, comme on l'a
dit, de nombreux semis en pins maritimes , dont la majeure
partie forment des espèces de forets actuellement. On y élève
un petit nombre de poulains et de jeunes chevaux ; bon
nombre de bêtes à cornes , de porcs , dont une partie pour
être engraissés , et de chèvres ; davantage encore de
moutons , dont quelques têtes de mérinos ; un certain
nombre de ruches d'abeilles. — Assolement triennal ;
labours à la charrue , dont le nombre s'élève à près de 600,
les deux cinquièmes traînées par bœufs et chevaux, le
surplus par ceux-ci seulement : le sohatage , ou la possession
d'une charrue entre plusieurs cultivateurs , est d'un usage
assez général dans ce canton , surtout dans la partie située
sur la rive gauche de THuisne : dans les terres légères et
sablonneuses, la culture se fait très- fréquemment à bras,
à l'aide du croc. — Un certain nombre de fermes de 44
à 88 hectares (200 journaux) , affermées de 1,000 à 1,200 f. ;
les plus ordinaires , de 20 à 4o hectar. ( 45 à 100 j. ) , de 600
à 1,000 f. ; les gros bordages , de 1 1 à 22 h. (25 à 5o j.) , de
4oo à 600 f. ; ceux de 7 à i4 h. ( i5 à 3o j. ) , de 200 à 4oo f. ;
enfin , les plus petites tenues , maisonnies et bordages , de 2
à6 h. (6 à 10 j. ) , de 5o à 200 f. En général , la terre
labourable de ce canton, de qualité ordinaire , s'afferme de
23 à 3o f. l'hectare ( 10 à i5 f. ie journal ) , et celle des prés ,
de 75 à i5o f. l'hect. (25à 5o f. i'hommée ). — Baux à prix
d'argent , avec addition de quelques subsides en nature , dont
la durée conditionnelle est le plus ordinairement de 6 ou
g ans , quelquefois de 3 , 6 ou 9 , ce qui est en rapport avec
le mode d'assolement. — Emploi, pour engrais , des fumiers
naturels ; des coursières , ou bruyères , ajoncs , sapinetles
et feuilles pilées et pourries dans les boues ; de la marne et
des charrées , celles-ci pour les prés plus particulièrement ;
du plâtre , pour le trèfle. Les terrains sablonneux , arides et
brûlans de ce canton , sollicitent peu l'emploi de la chaux ,
dont l'usage n'est guère connu que dans le voisinage du
MONTFOUT-LE-ROTROU. i5i
fourneau à chaux de Soulilré , remploi du noir-animal a
paru jusqu'ici peu convenable pour les terres de ce canton.
= Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y
a point d'exportation réelle, mais seulement échange d'es-
pèces, les produits du canton étant insuffisans pour la
nourriture de ses habiîans ; de poulains et jeunes chevaux ,
ces derniers en petit nombre ; de tauraux et de génisses et
de quelques bœufs gras ; porcs jeunes et porcs gras , ces
derniers en assez bon nombre ; moulons , dont le nombre
n'a point sensiblement diminué , par suite des semis de pin ,
comme on le dit dans V Annuaire de la Sarthe pour i83a ,
puisqu'un recensement fait en itf 10 , présente , au contraire,
une progression ascendenle considérable , sur celui de i8o4i
laine, miel et cire; chanvre et fil; graine de trèfle; foin
des prairies de l'iiuisnc ; fruits et cidre, un peu de vin,
marrons; bois, cônes et semences de sapin, ces dernières
exportées pour ensemencer ; légumes , tels que choux ,
pommes de terre , aulx, oignons , échaloltes, haricots, etc. ,
dont il se fait un assez grand commerce , ainsi que de melons.
INDUSTR. Fabrication de toiles de chanvre , dites brins ,
communs et cannevas, dans les deux tiers des communes
du canton, occupant environ 5oo métiers et produisant près
de f ,000 pièces par an ; blanchiment et commerce du fil, dans
plusieurs communes; 1 fourneau à briqueterie et à chaux,
à Soulitré , donnant une chaux hydraulique , reconnue su-
périeure à toutes les autres du département ; une papeterie ;
3 tanneries ; extraction de la pierre calcaire oolitique et du
tufeau , de la glauconie pour la chaux et pour bâtir ; du
grès, de la terre à brique , des marnes , etc.
foiu. et MARCii. Deux marchés hebdomadaires , au chef-
lieu et à Connerré , le premier très-fort , en denrées du
pays ; 9 foires annuelles , à Monlfort , au Pont-de-Gesnes
et à Connerré. Les cultivateurs du canton fréquentent
aussi les marchés du Mans , de Bonnétable , de iJollon ,
de Bouloire ; les marchands de fil et les fabricants et mar-
chands de toiles , en outre , ceux de la Ferlé-Bernard , de
Yibraye , de S.-Calais.
ROUT. et chem. Le territoire de ce canton est traversé ,
de l'orient à l'occident , par la route royale n.° 23 , de Paris
à Nantes , par le Mans , parallèlement au cours de l'Huisne
et à très-peu de distance de sa rive gauche ; à son extrémité
nord, par la route n.° i38 bis , de Mortagne au Mans,
laquelle suit une semblable direction ; dans sa partie sud,
qu elle coupe de l'est-sud-cst à l'ouest , par celle n.° 167 ,
de Blois à Laval, par le Mans. Les chemins vicinaux de ce
i52 MONTFORT-LE-ROTROU.
canton , de nature sablonneuse , sont généralement moins
défoncés et de moins difficile exploitation , que dans la
plupart des autres cantons , excepté là où les couches de
sable ont jusque près d'un pied d'épaisseur. Les principaux
de ces chemins, sont de Montfort au Mans , à Bonnétable ,
à Tuffé, à S.- Calais; de Connerré à Montmirail , à Vi-
braye , etc.
atsitiq. , monum. Un dolmen renversé existe à l'extrémité
septentrionale du territoire , près le bourg de Torcé ( v. cet
art. ) ; un autre et un peulvan , les plus beaux du départ. ,
tout près de son extrémité orientale , mais sur le territoire
du canton de Tuffé ( v. l'art, duiseau ). On présume qu'une
voie romaine , partant de Subdunum , le Mans , et conduisant
à Autricum , Chartres , a dû traversi r le centre de ce ter-
ritoire, de l'ouest à l'est, en suivant la rive droite de l'Huisne,
jusqu'à la Ferté-Bernard ; et qu'un embranchement a dû
traverser cette rivière vers Connerré , pour se diriger vers
Genabum , Orléans. ( V. la carte du Fcrtois , 11-336 ; et le
t. 111-737 ). Des tombeaux antiques , en pierre coquillère ,
ont été découverts , en assez grand nombre, à Connerré;
d'autres , paraissant plus modernes , à S.-Mars-la-Brièrc
( v. ces articles ). Une tombelle , qui n'est probablement
qu'une motte féodale, existe encore à Lombron, près de
l'ancienne chapelle de Bresieau. — Le château féodal de
Montfort, bâti au sommet du coteau sur lequel est assise
celte petite ville, était l'un des plus importansde la province,
et se faisait remarquer par ses imposantes tours , à plusieurs
lieues à la ronde , surtout de l'est à l'ouest par le sud : il a
été remplacé , depuis quelques années , par une maison
moderne , fort élégante , tant par sa construction que par
ses décors intérieurs. Un autre châleau , du genre gothique ,
existe encore à S.-Mars-la-Brière ; d'autres , plus ou moins
anciens , sur un grand nombre de points du territoire ,
notamment à Ardenay , à Surfond , à Soulitré , au Breil ,
à Lombron, à Sillé-le-Philippe , à S.-Corneille , etc., etc.
(Voir, pour ces châteaux et d'autres anciens manoirs moins
remarquables , ainsi que pour les églises de ce canton , les
articles communaux. )
biogr. Les hommes les plus remarquables nés sur ce
territoire , sont : Pierre , fds d'un paysan de Champagne ,
qui devint corévêque d'Aigilbert , à la fin du 7»e siècle ;
Malhurin Hiret , médecin , du i6.e siècle ; Gervais Lebarbier
de Francourt , calviniste célèbre; Jules Garnier, bénédictin,
éditeur des ouvrages de S -Basile ; l'abbé Bivière , vicaire-
général de l'église du Mans , professeur des langues grecque.
M0NTF0RT-LE-R0TR0U. i53
et hébraïque ; Moreau , médecin , professeur à la faculté de
Paris ; etc. ( V. leurs art. à la BIOGR. )
ÉTABL. PUBL. Une justice de paix, 16 mairies; une cure
cantonnale et i3 succursales, y ayant deux communes réunies
à d'autres pour le spirituel ; i hospice , avec commission
administrative de 5 membres , desservi par 3 sœurs d'Evron ;
3 maisons de charité et 5 bureaux de bienfaisance , dont 3
ayant leurs revenus réunis aux maisons de charité ; 16 écoles
primaires votées , et 3 écoles gratuites de filles , dans les
maisons de charité ; 4 résidences de notaires , i d'huissier ,
3 d'experts , un bureau d'enregistrement ; 3 résid. de percept.
des contrib. directes ; i recette à cheval et 5 reectt. buralistes
des contrib. indir. , 5 déb. de poudre de chasse, io déb. de
tabac; 3 bataill. canlonn. delà garde nationale, form. un
effectif de 2,100 hommes, dont5i4 mobilisables, 1 jury
de révision ; 2 résid. de brigad. de gendarmerie à cheval ; 2
relais de poste aux chevaux et 1 bur. de poste aux lettres : le
cant. est desservi par 2 autres bur. de poste aux lettres, et
par 2 bur. de distribution.
MONTFORT LE ROTROU et SAUSSAY, Monte-
fort/ , vel Mons Fortis Rotroci , et Sauceïum ; commune chef lieu
de canton , formée de la réunion de la commune de Saussay
à celle de Montfort-le-Rolrou , par décret du 4 août i8o4;
de l'arrond. , et à 16 kilom. E. N. E. du Mans ; jadis chef-
lieu d'un archidiaconné et d'un doyenné du diocèse du Mans ,
de l'élection de la même ville. — Dist. légal, du Mans : pour
Montfort , 19k.; pour Saussay , 18 k. ( V. l'article saussay,
pour tout ce qui est particulier à celle ancienne paroisse. )
descrip. Bornée au N. , par Lombron ; à l'E., par le
Pont-de-Gesnes ; au S., par S. -Mars- la- Brière , dont la
riv. d'Huisne la sépare ; à l'O. , par Falines ; au N. O. , par
S. - Corneille ; le territoire de cette commune forme un
hexagone irrégulier , pouvant se rapporter à un carré un
peu allongé, rétréci vers le sud-sud-est, s'étendant sur un
diam. de 3,8 hect. du N. N. O. au S. S. O. , contre une
largeur de 3,3 hect. dans sa partie centrale , et de 2 kif.
seulement , à son extrémité sud , qui offre le diam. le plus
étroit. La petite ville de Montfort, car, malgré son peu
d'importance , ce titre lui est donné de toute ancienneté ,
dans les documens historiques, bâtie presque au sommet d'un
coteau qui domine , au nord , le cours de l'Huisne , dont elle
n'est éloignée que de 2 à 3 hect. , se compose d'une assez
jolie rue , très en pente , s'étendant de l'est à l'ouest , où elle
se termine par une place peu régulière , ornée d'une plan-
tation d'ormes , sur laquelle sont construites des halles
i54
MONTFORT-LE-ROTROU.
en bois , et l'église. Deux autres petites rues , partant de
celte place , se dirigent au sud-ouest et à l'ouest. Eglise se
rapprochant du slyle roman , n'ayant rien de remarquable
dans sa construction , mais assez jolie à l'intérieur; à clocher
en bâtière. Cimetière hors et à peu de distance à l'ouest de
la ville, entouré de murs. Le bourg du Pont-de-Gesnes
( v. cet art. ), à l'est de Montfort , en forme comme un tau-
bourg , n'y ayant pour ainsi dire pas discontinuité de maisons
entre eux. Un ancien château, construit sur le sommet du
coteau sur lequel est bâtie la ville , et y attenant , flanqué de
ses (juatre tours, d'une construction très solide , dominait
majestueusement toute la contrée, surtout la vallée de l'Huisne,
qui s'étend au pied du coteau , et se faisait remarquer à
plusieurs lieues à la ronde, à l'est, au sud et à l'ouest,
surtout : il a été remplacé, depuis quelques années , par un
château moderne , de forme carrée , à deux étages , à toît à
l'italienne , terminé par un allique qui semble réclamer quel-
ques pouces de plus de hauteur , pour masquer entièrement
les combles. JSon seulement ce château, dont l'entrée
principale ouvre sur la grande rue de la ville , et qui est à
peine terminé , se fait remarquer, comme l'ancien , par sa
magnifique situation , mais encore par le bon goût de ses
distributions et de son ameublement. Il est accompagné de
janiins et d'un joli bois , terminé par une allée darbres qui
conduit à l'ancien manoir seigneurial de Saussay.
POPUL. Portée pour 97 feux sur les états de l'élection , et
Saussay, pour 3j , elle est actuellement de 3io, d'après
le recensement de 1827 , comprenant 578 indiv. mâles, 614
femelles, total, 1,192 ; dont 807 , en 255 feux, dans la ville ;
35, en 9 ou 10 feux, dans le bourg de Saussay ; 19, en 5 feux,
au hameau de la Vallée ou des Vallées. La populat. particu-
lière à l'ancien territoire de Saussay , est à peu-près du
cinquième de ce total.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 63 ;
naiss. , 32o ; déc. , 293.- — De i8i3 à 1822: mar. , 86,
naiss. , 36o ; déc. , 257.
hist. ecclÉs. Eglise sous l'invocation de l'Invention de
la Sainte-Croix ; assemblée, peu forte , le dimanche le plus
prochain du 3 mai , jour de cette fête. Une autre assemblée
a lieu à l'ancien bourg de Saussay , le dimanche le plus
rapproché du i5 août, fête de Y Assomption. La cure de
Montfort , qui n'était estimée valoir que 800 1. de revenu ,
était à la présentation de l'abbesse de S.-Avit , monastère du
diocèse de Chartres. Les autres bénéfices religieux de la
paroisse étaient : i,° la chapelle S,- Joseph, valant 90 1* de
MONTFORT-LE-ROTROU. 1 55
revenu , présentée par l'aîne de la famille du fondateur ; 2.0
la chapelle Lamarre ; 3.° celle du lieu de Ja Vannerie, en
S -Célerin , fondée dans l'église de Montfort , de 60 1. de
revenu , à la présentation de l'évoque diocésain ; 4-° celle du
Château, que présentait le seigneur. Celte paroisee avait
jadis une léproserie ou maladrerie , dont les revenus ser-
virent à la fondation de son hospice. ( Voir plus bas hist.
civ. ) Lepaigc y indique un prieuré , qui ne paraît pas y avoir
existé.
Nous avons vu plus haut, que Montfort était le chef-lieu
d'un archidiaconé , lequel se composait de 4 doyennés , de
10G paroisses et d'une succursale , el dont le tilre était al lâché
à Tune des dignités du chapitre de l'église du Mans. Philippe
de Luxembourg, évéque du Mans et cardinal, le cardinal
de la Foret et Denis-Ant. Cohon , qui fut abbé comman-
dalaire de Beaulieu el éveque de Nîmes, furent tous trois
revêtus du tilre d'archidiacre de Montfort , alors qu'ils
étaient membres du chapitre de S. -Julien. Le doyenné se
composait de 35 paroisses : son titulaire était , à l'époque
de la révolution , le curé de Lombron. — On sait que
Preschac , l'un des continuateurs du Roman comique de
Scarron ( 2.e continuât. , chap. xn ) , a fait du doyen de
Montfort, qu'il qualifie aussi du tilre de prieur, l'un des
héros d'une des aventures les plus plaisantes de celte facétie :
« aventure, dit-il, qu'il a si bien persuadée aux habilans de
« Montfort , qu'ils jurent encore aujourd'hui sur leur parole
« qu'elle est véritable. »
hist. féod. La seigneurie de paroisse , annexée au château,
étail une châtellenie qui fut érigée en marquisat, par lellres
patentes de février 16 16 , confirmées par de nouvelles lettres
du ïoaout 166 1 , enregistrées au parlement , le 7 juillet 1662,
et à la chambre des Comptes, le 11 avril i663.
On ne connaît pas les seigneurs de Montfort antérieu-
rement àRotrou, fils de Rolrou i.er, seigneur de Mortagne
et de Nogent-le-Rotrou , dont Montfort prit son surnom,
et qui en fit bâtir le château, vers les trois quarts du ia.e siècle.
On ignore aussi comment Rotrou devint possesseur de cette
châtellenie. Peut-être est-ce par alliance avec une héritière
de ses prédécesseurs. On ne connaît pas davantage s'il eut
des enfans , et quels y furent : seulement on trouve la mention
dans les historiens d'un Hervé de Montfort , porte-enseigne
ou écuyer du comte Helie de la Flèche , fait prisonnier avec
lui, en 1098, dans le bois Dangeul , et que Odolant Desnos
dit être gendre de ce prince ; et un Alain de Montfort qui ,
vers l'an i3o5 , appaisa un différend survenu entre l'évêque
i56 MOJVTFORT-LE-ROTROU.
du Mans et l'abbé de Tyron : on ignore si c'étaient ses
enfans , ce qui n'est guère probable pour le premier ,
puisqu'il ne paraît pas que Rotrou possédât Montfort alors,
et que cet Hervé de Montfort semblerait aussi âgé que lui.
Quant à Robert de Montfort , fils de Hugues , qui com-
mandait l'armée de Guillaume-le-Roux , lorsque ce prince
vint soumettre la ville du Mans , en 1098 et en 1099 , il
est probable qu'ils étaient seigneurs de Montfort-sur-Rhile ,
en Normandie , et non de Montfort-le-Rotrou , comme le
dit une note de la p. 3g du tom. IV de la traduction d'Orderic
Vital , par M. Guizot. La terre de Montfort était possédée ,
en 1097 ou 1202, par Anne de la Porte, fondatrice du
prieuré du Pont-de-Gesne ( v. cet art. ). Si cette fondation
eût lieu à la première de ces époques, comme le prétend
Morand , qui la fixe à l'épiscopat de Hoël , cette dame devait
être l'épouse de Rotrou.
Un passage de l'enquête faite en i34.o, sur l'usage des
comtés d'Anjou, de Touraine et du Maine, relaiif à la
manière dont héritaient les filles des barons , parait propre à
faire connaître l'alliance de Rotrou de Montfort ou de l'un
de ses enfans : « Et Misires Robert de Perrenay ot
» deux filles , desquelles Misires Herberz Turpin ot l'ais-
« née , o toute la baronnie de Semblancas : si comme il
« est apparaissant que Misires Rotrou de Montfort , qui elle
« fut femme , ut et tiet ( tint ) toute la Raronnie , et l'autre fut
« mariée à Monseigneur Gui Turpin , sans rien prendre en
« la Raronnie : et not que ce qui lui fut donné en mariage.
« Encor à iceluy Rotro de Montfort, la Raronnie de Chasteau
« Augour et celle de S. - Christophle en Toraine , par la
« raison de ce qu'il a sa fille aiznée Monsigneur Herge Dalais.
« J'açoit ce qu'il y a deux autres filles : desquelles la seconde
« est mariée : et n'a que cent livres de rente en mariage. »
Ménage qui, dans son Histoire de Sablé , rapporte ce passage,
cite Rotroldus de Monleforli , parmi les chevaliers angevins
qui portèrent la bannière de France du temps de Philippe-
Auguste. Celui-ci , qui ne pouvait être considéré comme
seigneur Angevin , qu'à raison des terres qu'il tenait de sa
femme, pouvait être le fils de Rotrou , qui donna son nom
à Montfort.
Montfort passa dans la maison de Parthenay , vers la fin
du i3.e siècle , par le mariage de Jeanne de Montfort avec
Jean l'Archevêque , seigneur de Parthenay. Isabeau ou Isa-
belle, leur fille, dame de Montfort, de Ronnétable , de
Vibraye , d'Aspremont , le porte à Jean iv , i.er comte
d'Harçourt , vicomte de Châtellerault et baron, de Saosnois ,
MONTFORT-LE-ROTROU. xS7
qu'elle épousa, par contrat du 22 juillet i3i5 : Jean fut tué
à la bataille de Crécy , le 25 août i346. Leur petite fille ,
Marguerite , 3.c fille de Guillaume d'Harcourt , sire de la
Ferté-Jmbault , etc., qui épousa Jean, seigneur de Fer-
rières , de Thuri , de Dangu, etc. , eut celte terre et celle de
Vibraye, dans le partage qu'elle fit avec ses sœurs . en i4oi ,
des biens de Guillaume leur père. L'alliance de Léonore
de Ferrièrcs avec Jacques de Monligny, seigneur du Fresnes,
en Vendômois , et du Plessis Goudebaut , fit passer Montfort
dans cette dernière famille ; et Jacqueline leur fille , mariée
d'abord , le iG octobre i56o , à Paul Chabot , seigneur de
Clervaux , puis à François de Daillon , seigneur de Sautray ,
4-° fils de Jean de Daillon , premier comte du Lude , étant
morte sans laisser d'enfans , celte lerre resta à ses héritiers.
Jean de Ferrières , mari de Marguerite d'Harcourt, en avait
rendu aveu , en i4o6 , et Jean , baron de Ferrières , cham-
bellan du Roi , en 14B1 et i4-83.
En i5gg, la terre de Montfort élait encore qualifiée du
titre de châtellenie , ainsi qu'il résulte d'un aveu rendu in-
divisément par les héritiers de Jacqueline de Monligny ,
savoir : i.° Charles du Plessis , chev. , sieur de Liancourt ,
comte de Beaumont-sur-Oisc , à cause d'Antoine de Pons;
2.0 Pons de Pons, fils de Charles, chev. ; 3.° Charlotte des
Ursins , femme d'Eustache de Conflans , chev. ; 4.° André
d'Oraison, chev., baron de Rivarot en Normandie; et 5.°
Fr. Savary , ambassadeur près la Porte Ottomane. En 1606,
Ch. du Plessis de Liancourt, lieul.-génér. en la ville et chat,
de Metz , en était devenu seul propriétaire , ainsi qu'il semble
résulter de l'aveu rendu par lui à cette date; et, en i636 ,
semblable aveu élait rendu par Roger du Plesseys ( sic ) ,
marq. de Liancourt, comte de la Roche-Guion, de Beaumont-
sur-Oise , etc., sous le litre de marquisat, en vertu de
l'érection à ce titre , par lettres-patentes de 1616 , quoique
non encore enregistrées au parlement. Relevaient alors de
cette terre , d'après ce dernier aveu : Ch. de Chahannay ,
sénéch. du Maine , comme époux de Jacquel. de Bueil ; P.
de la Goupillère , mari de Marguerite de Tibergeau ; Jacq.
de Lanfernat, sieur de Villiers , à cause d'Anne Guyot, sa
femme ; Cath. de Longueval , veuve de Jean de Beaumanoir,
bar. de Tucé ; R. de Maillé , sieur de Bénehard ; P. de
Montmorenci , seign. de Loresse ( en Lombron ) , chevaliers ;
Jacq. Caron , René Deraux , P. Tahureau , J. de Monlihier,
Nicol. du Tieslin , écuyers ; et une multitude d'autres non
qualifiés , possesseurs dans le Maine. François vu de la
Rochefoucault ( et non Fr. de Rochefort , comme on l'a dit
i58 MONTFORT-LE-ROTROU.
par erreur, Noms féodaux , p. 176), qui avait épousé, en
i65g, Jeanne-Charlotte du Plessis de Liancourl, fille d'Henri-
Roger et petite-fille de Roger , ayant vendu le marquisat
de Montfort à Louis- Annne Bresseau, chev. , seign. de
Meausse, ce fut en faveur <!e celui-ci que furent données,
en 1661, les lettres confirmatives de l'érection de ce litre pour
la terre de Montfort. Louis -Anne de Bresseau , fils aîné du
précédent, appelé par Expilly Louis-Antoine, rend aveu
pour ce marquisat, en i663 et en 1693 (1) Louis de
Bresseau, frère et héritier du précédent, ayant épousé
Jacquine -Françoise de Courtarvel de Pezé , un partage
de leurs biens eut lieu, le 21 février iy3o, entre Fr. de
Bresseau , leur fils , et Jacq. César, comte de Murât , seign.
de la Busardière, mari de Renée-Françoise de Bresseau,
leur fille , d'après lequel la terre de Montfort resta à ces
derniers , à ce qu'il paraît , puisqu'il existe un aveu pour
ladite terre, rendu en 1738, par Cl. Jacq. César, comte
de Mural et de Castelnau , colonel d'infanterie, à cause de
Renée -Louise- Françoise de Bresseau, son épouse. La
demoiselle Marie de Murât , leur petite-fille , a porté cette
terre , par mariage , avec celle de la Busardière , en Changé,
à M. le comte Jean de INicolaï , propriétaire actuel, qui a
fait construire le nouveau château.
Le marquisat de Montfort se composait , outre la sei-
gneurie de celle paroisse, de celles du Pont-de-Gesnes,
Champagne , Saussay , etc. Sa juridiction , qui s'exerçait par
un bailly , son lieutenant, un procureur fiscal , un greffier,
et ressorlissail au présidial du Mans, s'étendait sur 3o pa-
roisses , en tout ou en partie , dont celles d'Ardenay , Cham-
pagne , Chapelle- S. - Remy ( la ) , Connerré, Duneau ,
Fatines , Lombron , Pont-de-Gesnes ( le ) , S.-Denis du
Tertre , S. Maixent , S.-Mars-la-Brière , Saussay , Sceaux ,
Soulitré , Torcé , etc.
La seigneurie de Montfort relevait aussi du temporel de
l'évêché du Mans , et de la baronnie de Touvoie , et son
seigneur était l'un de ceux qui devaient assister l'évêque dio-
césain, lors de son intronisation , ainsi qu'on le voit par ce
passage de l'aveu rendu au Roi , le 23 janvier i3o,45 par
l'évêque Pierre de Savoisy : « Item , les choses hérilaux , tant
(1) Lepaige et VAnn. de la Sarthe pour i83î , art. montfort ,
ne font point connaître les seigneurs de ce lieu , depuis Jacqueline
de Montigny , jusqu'à Louis- Anne de Bresseau , acquéreur de cette
terre. Cette lacune , de près d'un siècle , est comble'e ici , d'après des
documens certains.
MONTFORT-LE-ROTROU. 1 59
en fief, en domaine , qu'en justice , que lient de moy messire
Guillaume de Harcourt, clievalier , soigneur de Monlfort ,
qui est tenu scmblablement m'aider à porter dans ladite église
du Mans , au jour de ma dile réception, et pour raison de ce ,
a les plats esquels il me donne à laver, au commencement
du dîner, au jour de ma dite réception. » — En i3i2 ,
l'éveque P. de Longueil reçoit la foi et l'hommage de J.
d'Harcourt , seign. de Monlfort, «à cause d'Isabelle de Par-
thenay , son épouse, lequel confesse que ladile seigneurie
relève de l'éveque et de l'église du Mans , et , à ce moyen ,
le prélat lui fait remettre les clefs de son château « saisies à
défaut d'hommes. » — Lors de son intronisation , en i355 ,
l'éveque Michel de Brèche, permet a P. de Vendômois ,
seign. de Fleuré ( v. l'art, chapelle S.- REMI ) , de remplacer
Jeanne de Parlhenay , dame de Montfort , sa cousine , dans
l'accomplissement des devoirs qu'elle lui doit , à l'occasion
de son intronisation.
Le seigneur du fief des Piliers , situé dans la paroisse du
Pont-de-Gesnes , avait, dit-on, un droit de chasse, qui
s'étendait dans la cour et les jardins du château de Monlfort ,
dont le seigneur devait le recevoir lui-même à la porte ,
lorsqu'il exerçait ce droit , lui offrir et lui verser un verre de
vin. Ce devoir fut encore exigé et rempli rigoureusement,
ajoule-t-on , peu d'années avant la révolution.
Dans le i8.c siècle, une transaction eut lieu entre le sei-
gneur de Montfort et celui de Bresteau, relativement au
partage de la suzeraineté de la terre de Loresse en Lombron.
Le seigneur de Montfort comparaît à l'assemblée des trois
ordres de la province , pour l'examen de la coulume du
Maine, le 8 octobre i5<8, par Guyon Rahoiïeau, son baillif.
En iog3, le 16 des calendes de novembre, Rotrou de
Monlfort , ainsi que plusieurs autres seigneurs de la province,
assiste avec le comte Hélie de Montfort , à la cérémonie de
la translation des reliques de S.- Julien , dans la cathédrale,
dont la construction venait d'être terminée par l'éveque
HoëL
Vers l'an 1 16/J. , Rotrou , seig. de Montfort , de Malestable
( Bonnétable ) , et de Vibraye , fonda l'abbaye du Gué-de-
i'Aune , près de ce dernier lieu.
De i2o3 à 1207 , Rotrou de Montfort étant en différend
avec les moines du monastère de Tuffé , défend aux habilans
de Sceaux et de Connerré , ses vassaux , de fréquenter
les foires et marchés de Tuffé , ou d'y payer les droits appelés
coutumes , pour les objets qu'ils y vendent et y achètent.
( V. l'art, tuffé. )
160 MONTFORT-LE-ROTROÏJ.
hist. CIV. Une maladrerie ou léproserie existait à Monlfort,
dont l'origine paraît remonter au-delà du i3.8 siècle , à
laquelle Rotrou , seign. de Monlfort , donna une dîme de
vin et de blé qu'il possédait sur le fief de la Bruyère. L'évêque
Gcoffroi de Laval , nôi- 1234, approuve et ratifie ce don.
Ses biens furent d'abord réunis, en 1681 , à la commanderie
du Mans de l'ordre de N.-D. du Mont-Carmel et de S.-La-
zare. Plus tard, par arrêt du conseil , du 19 juin 1699, ils
servirent , avec ceux d'une autre maladrerie, qui existait sur
la territoire du Pont-de-Gesnes , à la fondation d'un hospice
ou Maison - Dieu , pour ces deux paroisses, — Louis de
Bresseau , marquis de Montfort , se prétendant fondateur de
cet hospice et en ayant confié l'administration à René , son
frère , religieux de l'abbaye de Vaas , celui- ci voulut s'at-
tribuer le tiers des revenus , ce qui enlevait 5oo 1. de
rente à l'établissement; mais, sur l'opposition de Julien
Bigot , curé de Montfort , la sénéchaussée du Mans rendit
une sentence , le 4 décembre 1721 , portant règlement pour
cet hospice , par lequel il fut ordonné que les pauvres des
deux paroisses seraient logés dans le grand bâtiment T situé
au Pont-de-Gesnes ; condamna R. de Bresseau à rendre
compte de sommes par lui touchées , et aux dépens envers
Bigot. Le seigneur de Monlfort appela de celte sentence ,
mais sans succès à ce qu'il paraît. Plusieurs factums , relatifs
à cette affaire , rédigés par le curé Bigot , dont un resté
manuscrit , et la sentence de la sénéchaussée , sont indiqués
dans les Annuaires de la Sarthe , pour l'an XI , page 7 5 , et
pour l'an xu , p. 71 et 98. — Les revenus de l'hospice de
Monlfort et du Pont-de-Gesnes , de 4*7^2 1. 10 s. j en 1789 ,
réduits à 2,777 ^ ^° c,> en ï8o5 , sont actuellement de
4,24.1 f. 35 c Deux sœurs de charité de la Chapelle-au-
Riboul , l'administraient à la seconde de ces époques ; 3 y sont
attachées actuellement : il contient i4 Hls. Différens dons lui
ont été faits , savoir : i.° en 1809 , par le sieur Bigot, d'une
pièce de terre, de deux différentes sommes d argent, et de
divers meubles et effets , montant ensemble à 853 f. 42 c ; 2.0
en i83i , par la demoiselle Froger , d'une somme de 379 f. ,
en argent et en mobilier , et d'une rente viagère de 1 10 f.
En i833 , M. le comte de Nicolaï fait don à la commune ,
des Halles bâties sur la place , qui lui appartiennent , dont
une ordonnance du 22 janvier i833 , autorise l'acceptation.
En i833 , le Conseil municipal , en exécution de ia loi du
28 juin , vole la somme de 125 f. pour le lover d'une école
primaire , et celle de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
aniiq. Nous avons fait connaître , à l'art, fektois , et au
MONTFORT-LE-ROTROU. i&t
tom. m, page 737 , l'existence d'une voie romaine, indiquée
par Danville qui, du Mans, conduisait à Chartres, en passant
par Montfort , Tuffé et la Ferlé-Bernard. Voir aussi la Carte
du Ferlais , t. II, page 336.
histor. Après la rupture des conférences qui eurent lieu
à la Ferté Bernard , dans l'octave de la Pentecôte de Tannée
1 189 , pour le rétablissement de la paix entre Henri II , roi
d'Angleterre , et Rchard-Cœur-de-Lion , son fils , Philippe-
Auguste, qui soutenait le parti de ce dernier, alla rejoindre
son armée à Nogeut-le-Rolrou , et la fit entrer dans le
Maine, où il s'empara des places de la Ferlé-Bernard , de
Montfort- le-Rolrou, de Malestable (Bonnétable), de Beau-
mont-le-Vicomle et du Mans.
Vers 1367 , Monlfortesl le théâtre des violences commises
contre les Calvinistes , par la soldalesque à la tête de laquelle
l'évêque Ch. d'Augenncs se transportait dans les marchés ,
et y faisait emprisonner ceux qui lui déplaisaient. « Ce qu'il
« fist encore samedi dernier au marché de Montfort , où
« lui mesme armé pris l'un de vos sergeans en ce pays et
« comté du Maine , tant en haine de la religion ( du calvi-
« nisme ) , que pour l'avoir exécuté de la somme de deux
« cents livres , pour le paiement de vos décimes. » Remon-
trances , etc.
biogr. Le nom de Rotrou de Montfort, célèbre dans l'his-
toire de la province , comme ayant pris part à beaucoup de
faits d'armes , pendant les guerres entre le comte Hélie de la
Flèche elGuill. le Roux, et entre son frère , le comte de INJor-
tagne et Robert Talvas, comte du Perche, donnera lieu à
un article de Biographie , sous le nom de Montfort. Nous
examinerons aussi jusqu'à quel point les autres guerriers de
ce nom, cités dans l'histoire des n.eel i4-e siècles , semblent
appartenir à Montfort-le-Rotrou.
hydrogr. Le territoire est borné , au sud , par la rivière
d'Huisne; au nord, par le ruiss. de la Pierre, seul d'abord, puis
réuni à celui de Crocieux. — Point de moulins. Quelques étangs
encore , comme on le verra plus bas , à la divis. des terr.
géol. Sol élevé , mais assez uni , dans les parties nord et
ouest du territoire, sinueux et coupé à l'est, et surtout au
sud; terrain tertiaire, ainsi que le grès vert ou pierre de sable,
contenant de nombreuses coquilles fossiles, indiquées à l'art.
Champagne, qu'on emploie comme moellon dans les, cons-
tructions ; de la marne grise , des cailloux siliceux roulés , et
des sables quarlzeux , assez profonds.
Plant, rar. Epipactis Nidus-Avis , DEC. ; dans le bois de
Montfort.
IV 11
162 M0NTF0RT-LE-R0TR0U.
DIVIS. DES TERR. En labour , 256 hect. ; jard., 5i ; vignes,
3 1/2 ; bois 75 1/2 ; prés et prair. , 3P ; étangs et mares, 5 ;
superf. des bâtim. , cours , 17 ; égl. , cimet. , etc. , 4 î chem ,
7 1/2 ; riv. et ruiss. ,2 1/2. Total , 4-6o hect.
COISTRIB. Fonc. , 4»35o, f. ; personn. et mobil , 88t f. ; port,
et fen. , ^2 f . ; 102 patentée: dr fixe , 657 f. 5o c. ; dr.
proport. , 228 f 35 c. Total, 6,577 ^ ^5 c* — Chef-lieu de
perception. La paroisse de Montfort payait 1,1 10 1. de taille ,
vers 1775.
CULTUR. Superficie argilo - sablonneuse ; assez ferlile ,
dans la partie occidentale du territoire , ainsi que dans la
vallée, au pied du coteau où est construite la ville, où
presque tous les habitans possèdent quelques portions de
terrain qu'ils cultivent en légumes ; purement sablonneuse et
peu productive, pour le surplus. Culture en céréales, dans
la proportion de 1 2 parties en seigle et en maïs , 3 en froment,
2 en orge et 2 en avoine. On cultive, en outre, un peu de
cbanvre , de trèfle, une assez grande quantité de pommes
de terre ; culture maraîchère dans la vallée , consistant en
oignons, écbalottes, aulx, estimés et qui s'exportent au loin ;
pois, haricots, choux, etc. Prés sur l'Huisne , produisant
d'excellent foin; quelques plans de vignes , donnant d'assez bon
vin blanc ; arbres à fruits à cidre ; quelques port, de terrain
plantées en pin maritime ; une assez grande quantité de bois,
restes d'une forêt qui paraît avoir existé sur ce point, ainsi qu'il
résulte d'un acte passé au-delà de Pontlieue , le jour d'avant
les nones de Mars, par lequel l'évêque Arnault , 1066-1081 ,
partant pour Rome , confirme au monastère de S. -Vincent
du Mans , Reginold étant alors abbé , tout ce que l'évêque
Gervais lui avait donné , et y joint le droit de prendre dans
la forêt de Montfort , le bois de chauffage et de travail dont
les moines auraient besoin. Elève de quelques poulains ,
d'un bon nombre de veaux et de génisses, de moutons et de
porcs, engrais de ceux-ci. Assolement triennal ; 18 charrues ,
dont une moitié trainées par bœufs et chevaux, l'autre par
ces derniers seuls; 6 fermes, ou métairies, 12 bordages
principaux ; autant de moyens et de petits. =: Commerce
agricole d'articles du sol , consistant en grains , à litre
d'échange seulement ; de bestiaux , porcs gras , chanvre et fil ,
légumes , cidre et vin , beurre de bonne qualité , menues
denrées.
foir. ET MARCH. Le marché , tenant le samedi , et suc-
cédant , par conséquent , à celui du Mans , est assez fort
en denrées du pays, telles que légumes frais et secs, marrons ,
noix , etc. , estimés , dont il se vend de 12 à i,3oo hectol.
MONTGUILLON. i63
par an. On y apporte aussi des toiles, du fil et du chanvre.
— Les habitans fréquentent , en outre , les marchés de
Bonnétable , du Mans et de Dollon , où ils portent des fils
écrus et blancs.
SB Montfort avait deux mesures particulières de capacité.
Un boisseau équivalant, ras, à 33 litres 86 centil. ; comble ,
à 38 1 £2 c. La pinte , à 1 I. 1 1 c.
industr. Fabricalion , par 100 métiers environ, de 900 à
1,000 pièces de toiles de chanvre , dites brins et communs ,
qui se vendent aux marchés de Montfort et du IWans , quelques
pièces à Bonnétable et à la Ferlé-Bernard. Commerce et
blanchiment du fil , occupant une grande partie de la po-
pulation de la ville , lequel se vend aussi à Montfort, à Bon-
nétable , à Dollon et surtout au Mans.
bout, et chem. Chemin du Mans à Montfort , servant
de route pour Paris, par Tuffé et la Ferté , avant 1772;
chemin de Beaumont à Bouloire ; de Montfort à Bonnétable ,
et vers différens autres points , de nature sablonneuse , et
assez pratiquables généralement.
lieux remarq. Comme habitation : outre le château ,
la Baudonnière , ancien manoir seigneurial de Sa- ssay ,
maison bourgeoise, construite à la moderne, peu impor-
tante , à M.lle Lecomte, du Mans ; sous le rapport des noms :
la Cour, le Plessis ; 1'A.nerie; les Vallées ; Montdoublerain ;
la Lande , la Terre-Rouge , la Pierre , etc.
établ. Publ. Justice de paix, mairie; cure cantonnale ;
hospice et commission administrative , communs avec le
Pont-de-Gesnes, et sur le territoire de cette dernière com-
mune , réunissant les attributions des bureaux de bienfai-
sance et des maisons de charité ; école primaire pour les
garçons ; école de charité pour les filles , à l'hospice ; rési-
dence d'un notaire , d'un huissier, bureau d'enregistrement;
chef-lieu de perception des conlribut. directes ; recelte à
cheval et recette buraliste des contribut. indir. , débit de
poudre de chasse et débit de tabac. — Bur.de poste aux lettr.,
à Connerré
établ. partic. Un officier de santé , une sage-femme , un
pharmacien.
MONTGREFFIER ; voyez greffier.
MONT- GUERI, ancien nom donné à la colline qui do-
mine le bourg de S -Antoine de Rochefort , à l'ouest , et le
vallon de la Même et de l'Huisne , et que l'on connaît plus
généralement aujourd'hui sous le nom de Tertre. (V. les art.
ferté-bernard et saint-antoine de rochefort. )
MOJ\TGUILL01V , nom d'un tertre situé à 1,4 hect. sud-
164 M03MTIGJXI.
est du bourg d'Ancinnes , sur lequel fut établi une redoute
lors des guerres du moyen âge. Voir sa description à l'article
Maulny.
M01VTHEARD , nom d'une terre avec maison bour-
geoise, située sur le territoire de Ste- Croix , à 2 k. E. i/4-
S. de la ville du Mans , dont la maison touche à la route de
Paris. La plupart des terres de ce lieu, viennent d'être vendues
et l'on y a tracé de nouvelles rues , ainsi qu'il a été dit page
774. du lom. m.
MonthÉard est aussi le nom d'un ancien château avec cha-
pelle , situé dans la commune de ]Neuville-sur-Sarthe. Voir
cet article.
MOIVTHOUDOU ; voyez monhoudou.
AIONTIGNI , Y , K , Montigneium , Montiniacum , Mons
ignitus ; mont enflammé, mont brûlé; nom très- commun
en France. Commune cadastrée, du canton et à 4 k* O. i/4-
N. de la Fresnaye ; de l'arrondiss. , et à 1 7 k. N. O. de
Mamers ; à 5 1 k. N. du Mans , et à 9 k. à l'E. N. E. d' Alençon ;
autrefois du doyenné du Lignèrcs , du Grand-Archidiac. , du
dioc et de l'élect. du Mans. — Dist. légal. : fi > , 21 , 60 kil.
descript. Bornée au N. O. et au N. , par la rivière de
Sarlhe, qui la sépare du département de l'Orne ; au N. E. ,
par Chassé ; à l'E. , encore par celui ci et par la Fresnaye ;
au S. , par Lignères ; à l'O. , par cette dernière et par
Chenay ; sa forme est un hexagone irrégulier, qu'on peut
réduire à un carré long irrégulier, rétréci au sud , en forme
de coin , dont le côté occidental est un peu convexe , tandis
que celui opposé est parfaitement droit. Son diam. central ,
du nord au sud, est de 2,8 h. , contre un diam. transversal ,
d'est à ouest , variable de 2,5 h. , à l'extrémité nord , à 1 ,3 h. ,
à celle du sud. Le bourg , situé au tiers nord du premier <lc
ces diamètres , et vers le milieu du second , sur une colline
au pied de laquelle coule la Sarlhe , est à peu-près nul , et
ne consiste guère que dans l'église , le château et la ferme de
celui-ci. Eglise à ouvertures semi-ogives, ou gothique pri-
mordial, attenante au château, fort pauvrement ornée dans son
intérieur ; à clocher en flèche très-raccourcie ; cimetière un
peu détaché à l'occident de l'église , dans lequel existe un
monument funéraire d'un bon goût , en granit micacé de
Herlré , dit grès d'AJencon, élevé à la mémoire de M. Le-
comte , propriétaire du château, mort il y a environ i5 ans.
Château de forme moderne , avec un gros pavillon carré , au
centre du bâtiment , accompagné de cours , de jardins et d'un
bois , qui seraient fort beaux s'ils étaient bien entremis , le
tout enceint de murs» Il appartient aux héritiers de M. Le-
MONTIGNI. i65
comte, qui Tachcla pendant la révolution, le môme qui
acquit aussi celui de Sceaux-Penlhièvre , près Paris.
POPUL. Portée à i 7 feux sur les états de l'élection ; elle est
actuellement de 27 , comprenant 58 individ. mâles , 76 fem. ,
total , 1 '4 ; dont 3j dans le bourg et 33 au hameau du Plessis.
— La populat. a diminué de 179e depuis i8o/M au lieu de
s'èire accrue comme presque partout.
Motw. décenn. De i8o3 à 18 12 inclusiv. : mariag. , g;
naissanc. , 22 ; déc , 23. -— De i8i3 à 182a : mariag. , 7 ;
naissanc • , 3a ; déc, 18.
mvr. ecclés. Eglise sous le patronage de la Vierge ; as-
semblée le 8 septembre , fêle de la Nativité , de temps im-
mémorial. La cure, valant 1,200 1. de revenu, était à la
présentation de l'évèque diocésain.
HIST. fÉod. La seigneurie de paroisse , annexée au château
de la Gasselinière et non de la Ganisière , comme on l'a ré-
pété , d'après Lcpaigc , page 125 de Y Annuaire de la. Sarihe
pour 1828 , appartenait , lors de la révolution , et depuis
tort longtems , à la famille Boullemer de Bresteau En 1666 f
elle était possédée par celle de la Tousche , ainsi qu'il résulte
de deux aveux rendus ladite année par Marie de Beauvais ,
veuve Odet de la Tousche , écuyer , et par Claude de la
Tousche , chevalier , leur fils ; la Gasselinière relevait de la
terre seigneuriale de Brustel , siluée dans la paroissse de
Chassé.
11 y avait dans la paroisse le fief de la Haze ou la Haize ,
relevant de la terre seigneuriale de Boullée , possédée de
1684 à 1697 , par Alex. -Jean Sevin.
La paroisse de Montigny était comprise dans la circons-
cription de la baronr.ie de Saosnois , et dans la juridiction
de son bailliage.
biogr. On ne peut assurer, si le P. Boullemer de S.-
Calais, jésuite , fils de Jean-Baptiste de Boullemer , seigneur
de Montigny et de Bresteau, présid. au présidial d'Alcnçon ,
naquit dans cette ville , ou bien à Montigny. V. son art. à
la biographie.
hydrogr. La Sarihe arrose et circonscrit la commune au
nord et au nord-ouest , et en fait une sorte de presqu'île ,
sur une circonférence de 3,5 h. environ. Un ruisseau, ap-
pelé le Sarthon, venant de la Fresnaye et de Lignères , la
limite à l'ouest , en la séparant de celle de Chenay.
géolog. Sol inontueux dans toute la circonférence du
territoire , dont le centre forme un plateau élevé ; terrain
secondaire.
o.ADAyTR. Superficie totale de 335 hect. a5 ares 10 centiar. f
166 MONTIGNI.
se subdivisant ainsi : — Terr. labour., 123 hect. 34 ar. 5o
cent. ; en 5 class. , éval. à 6 , 10,18, 24 et 3o f. — Jard. ,
2-83-8o ; en 3 cl. : à 3o , 35 , 4° *• — Bois d'agrém. , i-34-
60 ; à 3o f. — • Douv. , pièc. d'eau et mares, o-26-3o ; à
3o f. — Pépinièr. , 0-10- go ; à 8 f . — Prés , 220-96-30 ;
en 5 cl. : 12 , 20 , 3o, 38 et 60 f. — Pâtis , 0-66-90 ; à 5 f .
— Bois taillis, 21-28-00; 3 cl. ; à 2 , 5 , 8 f. — Soldes
propr. bâties, 2-39-97 ; à 3o f. — Obj. non impos. : Egl. ,
cimct. , presb. , 0-43-73. — Chem. , 6-36-5o. — Riv. et
ruiss. , 5-23-oo. = 24 maisons , en 5 cl. : 1 à 80 f. j 5 à
a4 f. ; 4 à 18 f*. ; 10 a 6 f. j 4 à 3 f.
■r, ... C prop. non bâties , io,oi5 f. ui c. ) otr j* / -
Revenu impos. | H_l bâties? ^ »J j io,359 f. 94 c.
CONTRIB. Foncier, 2,011 f . ; personn. et mobil. , 5j f . ;
port, et fen. , 46 t.; point de patentés; total, 2,114 f. -*-
Perception de S.-Patern.
CULTUR. Superficie argilo- calcaire , médiocrement fertile ,
en général ; terrain marécageux dans la vallée formée par le
cours de la Sarihe , par suite de l'élévation successive de la
digue du moulin de Chenay, lors de chacune de ses réparations,
ce qui nuit a la qualité des près situés le long de celle rivière.
Ensemencés en céréales , dans une proportion à peu-près
égale entre chacune des quatre espèces principales. On y
cultive , en outre , trètle , chanvre , pommes de terre , etc.
Elève d'assez beaux poulains et de jeunes chevaux , le ter-
ritoire étant particulièrement propre à ce genre d'industrie
agricole ; veaux et génisses , engrais de bœuis ; peu de porcs ,
d'avantages de moulons proportionnellement. — Assolement
triennal ; 6 fermes, à peu-près aulant de bordages ; 6 charrues,
traînées par bœufs et chevaux. — Commerce agricole, con-
sistant en grains , chanvre et fil , cidre , jeunes chevaux ,
bœufs gras , etc. = Fréquentation des marchés d' Alençon et
du Mêle-sur-Sarthe ( Orne ) ; de Mamers.
industr. Extraction de la pierre de taille , à la carrière de
la Roirie.
rout. et chem. Le chemin communal n.° 5 de Tarrond.
de Mamers , conduisant de Roullée à Alençon , traverse le
territoire d'est à ouest.
lieux remarq. Comme habitation , le château seulement ;
sous le rapport des noms : le Plessis , les Ruaux ( ruisseaux ),
les Haies, etc.
établ. publ. Mairie , succursale. Bur, de poste aux lettres ,
à Alençon.
MONT-JALLU. 167
MOXTIGIVÉ, ancien fief, silué dans la paroisse de
MonibizoL. V. cel article.
MUAT- JALLU , MOTTE DTGE , Mons Jalgei, Rupes
de Julgeium; Monticule situe dans le Saosnois (qu'il ne faut
pas confondre avec le Mont-Jallu , en Bretagne), à 10 k. S.
i/4-E. de Mamers; à 6 h. N. du bourç de S.-Côme , à la
même dislance au N. E. de celui de Champaissant , sur le
territoire de celle commune , et dont il a été parlé à son
article; sur lequel existait, dans le ii.c siècle, une forteresse
assez importante , appartenant , en io5o, à Robert Giroie ,
seigneur de S.-Cenery , près Alençon. Son nom de Motte
dTge semble indiquer quelle pouvait être alors le merc
féodal de la seigneurie d'igé , paroisse voisine , dans le
Perche , du bourg de laquelle elle est distante de 7 k. à l'O.
S. O. Mabile de Belesme, comtesse du Perche et baronne du
Saosnois, ayant enlevé la Mollé-dTgé à Giroie, qui s'était
révolté contre Roger de Montgommery , son mari , la donna
à Hugues de Salgey ; mais celui-ci ayant pris parti contre
elle , en faveur de Rolrou , fils de Geoftroi 1. r , vicomte de
Chàleaudun et seign. de Mortagne, Mabile lui relire la Motte
d'igé , ce qui porte Salgey à l'assassiner , au commencement
du mois de décembre 108^ , et fait rentrer la Motte d'igé dans
la famille de Giroie , après cet événement. Orderic Vital
( liist. de Normand. , liv. IX ) , tout en donnant une cause
semblable à l'assassinat de Mabile, l'attribue à Hugues Buduel,
fils de Robert d'igé, chevalier très-habile dans les armes,
lequel poursuivi pour ce crime par la famille de Mabile, et par
Guillaume-le-Bàlard lui-même, se réfugia, avec ses trois
frères , dans la Pouille , en Sicile , puis en Palestine , où il
alla offrir ses services à Robert de Normandie , fils de Guil-
laume , et fut d'un grand secours aux Croisés , lors du siège
de Jérusalem, en 1099. Quoiqu'il en soit, on voit par un
autre passage d'Orderic Vital ( loco citato , liv. vin ) , que la
Motte d'ige était au nombre des places que tenait , à la fin
du 1 i.e siècle , Robert II Talvas , dit Robert- le-Diahle , comte
de Bélesme et baron du Saosnois. Après la confiscation des
biens de celui- ci, par Guillaume-le-Roux , elle fut donnée ,
vers 1117, avec Alençon , Séez , le Mêle- sur- Sarthe et plu-
sieurs autres places de la Normandie, du Perche et du Maine ,
à Thibaut, comte de Blois , neveu de Talvas , lequel les céda à
Etienne , comte de Morlain , son frère , pour lui tenir lieu
de la portion de l'héritage de leurs père et mère, à laquelle
il avait droit. Par un acle du mois d'octobre i36o, fait à la
suite du traité de Bréligny , et pour en assurer l'exécution,
entre Jean, roi de France, et le roi d'Angleterre, Edouard UI^
i68 MONTMIRAIL.
ia Motte d'Igé est comprise au nombre des places occupées
par les Anglais dans Ja Normandie , le Perche et le Maine ,
dont la remise doit êlre faite au roi de France — • Nous avons
parlé à Fart, champaissant , de l'état actuel de ce monticule ,
connu plus communément aujourd'hui sous le nom de Monl-
Jallu ; des fouilles qu'on y a faites , à plusieurs époques , et
dernièrement encore , pour y découvrir des trésors qu'on y
croyait enfouis , tentatives qu'on nous assure s'être renou-
vellées dans les derniers mois de i834 , qui vient d'expirer.
MONT JOIE ou MON JOIE, Mons Gaudii , seu Mons
Joois ; nom d'un monticule sur lequel était construit un fort ,
situé dans la paroisse de Rahay. \oir cet article.
MOiVTJOCVIiV , Mons Jwis ; autre monticule, de la
commune de Tennie , dont il sera parlé à cet article.
MOl\T-LE BETON ; voyez mont-beton.
MOiXT- LOUVRE, ancienne chapelle , située dans la pa-
roisse de Chemiré-en-Charnie , dépendante du prieuré de
Ruillé-en-Champagne , détruite depuis longtems , et devenue
un bordage , valant 100 1. de revenu, en 1789, réuni
avec les autres biens de ce prieuré , au séminaire hôpital S.-
Charles de la ville <iu Mans. Voir cet article , t. 111-200.
MOiVTMIRAIL ( canton de ) cadastré , de l'arroud. de
Mamers, compris entre le i.er degré 28 minut. 1/2 , et le i.er
d. 42 m» de longitude; et entre le 4-8.e d. 4. m. 1/2 , et le 4-8.e
d. 10 m. de latitude ; se compose de 10 communes ou an-
ciennes paroisses , qui sont :
Champrond , Montmirail , chef-lieu ;
Courgenard , * S.- Jean-des-Lchelles ,
Gréez , m S.-Maixent ,
* Lamnay , * S.-Quentin ,
Melleray, S.-Ulphace;
dont trois , Champrond , Melleray et Montmirail étaient ,
avant la révolution , du diocèse de Chartres , de la province
du Petit-Perche , ou Perche-Gouet , de l'élection de Châ-
teaudun , et de la généralité d'Orléans.
Compris dans le district de la Ferlé-Bernard , lors de la
division du territoire opérée en 1790, ce canton ne se
composait alors que de sept communes , dont celle de Thé-
ligny en a été distraite par les dispositions de l'arrêté de
réorganisation du i3 brumaire an x, et réunie au canton de
la Ferté-Bernard. Les communes désignées par une asté-
risque , toutes du canton de S.-Maixent , supprimé , lui ont
été réunies par le même arrêté , qui l'a compris dans la cir-
conscription de l'arrondissement de Mamers , par une erreur
MONTMÏRAIL. 169
de bureau , dit-on , maigre la distance où il est du chef lieu ,
tandis qu'il n'< si que très- peu éloigné de celui de far-
rondiss. de S.-Calais, dans lequel il eûl dû être compris. On
ne conçoit pas qu'une erreur de topographie si grossière ,
et si préjudiciable aux intérêts des habitans, n'ait pas été
rectifiée, depuis 33 ans qu'elle a été commise.
liorné au N. , par le canton de la Ferlé-Bernard ; h l'E. ,
par le département d'Eure-et-Loir et par celui de Loir-et-
Cher, ; au S., par le canton de Vibrave ; à l'O. , par celui
de Tuffé ; sa forme est un carré long, se rétrécissant en
forme de coin d'est à ouest , et s'allongeant dans ce sens, sur
une étendue de i5 k. environ, contre 11 k. de largeur du
nord au *>ud , à son extrémité orientale , qui est la plus
large , et 7 k. seulement à l'extrémité occidentale , qui est la
plus étroite. Le chef-lieu , placé au centre du diam. vertical ,
ou du nord au sud , se trouve à 3 k. de distance seulement de
l'extrémité est du territoire , dont la limite la plus rapprochée
de Mamers , chef-lieu d'arrondissement , qui est son angle
N. O. , en est distante de 3a k. , et la plus éloignée , qui est
son angle S E. , de 4-7 k. La limite la plus voisine du chef-
lieu de département , qui est le centre du côté occidental du
territoire, en est distante de 34 k. , et la plus éloignée , qui
est son angle nord est , de S2 k. — Superficie d'un peu plus
de i5i k. carres, contenant exactement, d'après les éva-
luations cadastrales , j5,i2) hecl. 75 ar. , 1^6 centiar. , se
subdivisant , par nature de terrain , comme il suit :
Hectar. ar. cent.
Terres labourables. . * ie33;r 4$ 29
Jardins , vergers , pépinières , etc 233 83 49
Vignes i 91 go
Prés, pâtures et pâtis 201 3 63 91
Bois futaies , taillis , auln. , châtaign. , broussils. 152^ o5 a3
Pinières 280 16 72
Landes, friches, terr. vagues , chemins, etc.. . 282 16 29
Marnières 2 68 7!)
Douves, bies et éclus., mares, marais, étangs, etc. 23 29 35
Superficie des propriétés bâties 116 ,St 07
Eglis. , cimet. , presbyt. , etc . . 3 78 g3
Routes et chemins 281 81 80
Rivières et ruisseaux 28 12 60
= 2,i3i maisons, dont 6 châteaux ou autres maisons
importantes ; 5 loges ; 1 forge ; 23 moulins à eau , dont un
à tan , les autres à ble ; 1 moulin à vent , à blé ; 4 fourneaux
à chaux , et une tuilerie.
Revenu imposJProPr- "^bâties , 248,360 f. 33 c.l a8 ,7QI f. 33 c.
( — ■< — bâties, 3g,43i » j /7/:j
170 MONTMIRAIL.
topul. De 8,8o3 individus , d'après le recensement de
1825 ; et de 8,755 , suivant celui de 1827 , réparlis en 1,957
feux, comprenant 4>°4^ individ. mâles, et 4?7°7 femelles.
— Augmentât, de population depuis i8o4> 670 individ. , ou
un peu plus de i/7«e. — La superficie du territoire étant de
i5o kil. carrés, c'est très-peu moins de 57 individ. dont est
peuplé chacun d'eux.
Mouv. décenn. De i8o3 à 18 12 , inclusiv. : mariag. , 696 ;
naiss., 2,274 ; déc. , 2,202. — Produit de chaque mariage,
3 3/i i.es environ. — Excédent des naissances sur les décès ,
22 ; différence très-peu considérable, de 1/1 o3e seulement.
= De i8i3 à 1822, mariag., 702; naiss., 2/ 68 ; déc. ,
1,579. — Prod. de chaque mariag. , 3 28/35.eS — Exced. des
naiss. sur les dec. , 1,089 , ou a/5.cs environ.
( OlSTRIb Foncier, 4^839 f ; personn. et mobil. , [+,0^1 f.;
port, et len. , 1,841 f. > s5b patentés : droit fixe , i,56i f. ;
dr. pn port. , 725 f. 60 c. Total , 51,007 f. 60 c. , ce qui fait
par individu, 5 f . 8-> c. 107/175° environ; à quoi il faut
ajouter 3 f. 19 c. 575/584es d'accessoires ou de cenlim. addit. ;
c'est 9 f. 02 c. 7/11° de conlribut. directes à payer par chaque
habitant du canton. — Deux percepteurs, y résidents, sont
charges du recouvrement de cet impôt.
Du 4-e arrondissement électoral , celui de S. Calais , avant
la révolution de i83o , le canton de Monlmirail est actuel-
lement compris dans le 7 e arrondiss. , 2.e subdivis.de l'ar-
rondiss, communal de Mamers. 11 a fourni , avant la loi
électorale du 19 avril i83i , les nombres ci-après d'électeurs
et de jurés. ( Y. à l'art, sarthe ( déparlem. ) , le tableau de
ceux produits par suite des dispositions de celte loi. )
JURÉS. ÉLECTEURS
d'arrond. de départ.
Pour 1828 , et les élections de novemb. 1827. 20 19 6
1829 21 20 6
i83o 23 22 7
i83i 27 25 »
Pour la dernière de ces années , les collèges de département
ou grands-collèges sont supprimés.
hydhogr. Aucun des principaux cours d'eau du dépar-
tement ne fertilise ce canton , si ce n'est la rivière de Braye,
la moins importante de ceux-ci , qui sortant de ses sources,
la traverse du nord-est au sud. Les autres petites rivières et
ruisseaux qui l'arrosent sont la Queune , composée de
plusieurs ruisseaux, se réunissant vers son extrémité sud-
MONTMIRAïL. 171
ouest ; le Barbe-cPOrge , formé également de plusieurs ruis-
seaux ayant leur source sur ce territoire , se dirigeant du sud
et du centre , pour en sorlir réunis , au nord-nord-ouest ; le
Gradon , qui, du cenlre aussi, se dirige au nord-ouest par le
nord. Un assez grand nombre de cours d'eau, moins irnporlans,
alimentent de leurs eaux les précédents , tels que ceux de
Vaufargis , de la Brétoire , des Echelles , de l'Etang , etc. ,
qui sont indiqués aux articles communaux. — Suivant le
relevé cadastral ci-dessus, -i^ moulins existent sur ces cours
d'eau. La superficie en étangs, d'après le même relevé,
est de 3 hect. 4° ar* 9° cenliar. La plupart sont bien em-
poissonnés en carpes, brochets, perches, tanches, an-
guilles , etc.
geol. Sol assez uni , si ce n'est à l'est et au nord-est , où
il est monlueux et coupé ; le monticule sur lequel est bâti
le château de Monlinirail , excédant de 248 mètr. le niveau
de la mer , hauteur qui n'est surpassée que par un seul point
du département ( v. l'art, sarthe , département ). Les autres
monticules Jes plus saillans , sont les buttes de Lamnay, du
Boisle et de Crennes , au S. et au S. E. de Gréez ; des
Poupaudières , au N. O de S.-Ulphace ; le Mont-Chauvet
ou bulle de S.-Fiacre, à l'E.de Courgenard; le Mont- Bauge,
au N. de S.-Maixent , etc. Terrain secondaire , recouvert de
sables d'alluvion , assez profonds sur différent points, no-
tamment dans la partie centrale tirant à l'est. Le calcaire
jurassique, propre à bâtir et à la chaux, s'exploite sur la
plupart des communes du territoire : on rencontre un assez
grand nombre de fossiles dans ceux de S.-Jean-des-Echelles ,
et de Lamnay , commune où s'extrait celui appelé Castine ,
employé comme fondant à la forge de Cormorin , en Cham-
prond. La marne grise , appelée marne-beurre , est également
abondante; la blanche est beaucoup plus rare. Le grès vert
ou glauconie sableuse , appelée grison , forme le noyau de la
colline sur laquelle est bâtie JVlontmirail , et de celles de
Gréez et de Lamnay : on trouve le grès ferrifère ou roussard ,
à Courgenard et à Lamnay; des argiles grossières, sur quelques
points, et sur beaucoup d'aulres , ainsi qu'on Ta dit, des
sables et graviers siliceux. Le territoire de Gréez a produit
autrefois du minerai de fer, qui s'y exploitait pour la forge
de Cormorin , et dont les gîtes paraissent épuisés , puisque
cette extraction a cessé depuis longtems.
Plant, rar. Un très-petit nombre de plantes rares a été
signalé sur ce territoire , peu étudié probablement sous ce
rapport. Voir les articles communaux.
çult. Superficie argilo- calcaire 7 et plus généralement ar-
172 montmira.il.
gilo-sablonneuse ; de sable presque pur , sur beaucoup de
points ; ayant généralement peu de profondeur , excepté dans
les bas fonds, où le terrain est marécageux, lourd et froid.
Cultivée en céréales , dont les produits varient de 5 à 8 pour
i , dans la proportion de i3 parties en seigle et en meteil, n
en froment et autant en orge, io en avoine et 4- en autres
menus grains , tels que moulure et mêlarde. On y cultive en
outre du chanvre et un peu de lin ; beaucoup de pommes
de terre et de trèfle , celui-ci comme prairie artificielle et
pour graine ; un peu de luzerne , de vesce , de pois et autres
légumes, melons cultivés en pleins - champs , etc. Dans
quelques fonds humides , les grains sont étouffés dès le mois
de février , par une espèce de lathyrus , qu'on appelé fardeau ,
qui y pousse alors abondamment , par le défaut d'être sarclés
en vert. Prés et prairies d'assez bonne qualité dans la vallée
de la Braye , mais fréquemment inondés par le débordement
de cette rivière ; médiocres le long des autres cours d'eau.
Plants de vignes , trop peu abondans, comme on le voit au
cadaslrement , pour qu'il y ait lieu de s'en occuper ici. En
revanche, une grande quantité d'arbres fruitiers, donnant
un cidre d'assez bonne qualité , dont les espèces et variétés
sont , en pommiers : Adam , Bédane, Franc- Raîté , Frcquin
blanc , rouge , barré ; Normandie , Peau-de- Vache , Pccantin ,
Roux, A- T roches ; en ; oiriers : Billard, Carisis , Faverie ,
Loup , Pèqueru , Petit-Sec , Sauge, Châlaigners , noyers ,
cormiers ou sorbiers , néfliers , etc. , un petit nombre de
pieds de chaque espèce sur chaque ferme. Point de grands
massifs de bois, si ce n'est la forêt dite de Monlmirail , d'en-
viron 900 hectares , dont une portion seulement est située
sur le territoire de Lamnay, le surplus sur les dépaitemens
d'Eure-et-Loir et de Loir-et-Cher ( v. l'art. MOîsTMlRAlL
(forêt de). Un certain nombre de bouquets de bois moins
imporlans , en taillis , parliculièrement en Melleray , en S.-
Jean et en S.-Maixent, dont l'essence principale est le chêne.
Les pièces de terre de ce canton sont généralement encloses
de haies bien boisées , garnies de nombreuses souches ou tro-
gnes de différentes essences, où dominent le chêne, l'ormeau ,
le charme , l'érable , le frêne, etc. Les landes nombreuses et
stériles autrefois, ont été considérablement réduites depuis la
révolution, pour être, les unes, livrets à la culture, les
autres couverles de semis de pin maritime. Celles restantes
fournissent la matière des balais en bruyère , qui sont d'un
usage presque exclusif dans le pays et dans les petites
villes environnantes. — On élève dans ce canton , un
assez bon nombre de poulains et de jeunes chevaux, d'assez
MONTMIRA.IL. i73
bonne qualité , dans les communes où les cultivateurs ap-
portent quelque soin à leur éducation , se rapprochant de la
race bretonne , la plupart pour le trait , quelques-uns pour
la selle : toutefois l'espèce y avait dégénéré pendant la ré-
volution , les réquisitions pour l'armée , ayant dégoûté les
cultivateurs de faire (\cs élèves qui leur étaient mal payés.
On nourrit aussi un assez grand nombre de bêtes à cornes ,
détaille moyenne, mais dont l'espèce est estimée, et on
engraisse quelques bœufs. Les porcs , qui sont vendus jeunes
aux marches circonvoisins , et particulièrement à celui de
Brou ( Eure-et-Loir ) , et dont on engraisse la majeure
partie , sont moins multipliés proportionnellement dans ce
canton que les moulons , qui sont de petite espèce , mais
dont la chair est de bon goût , et dont la laine très- fine est
fort recherchée , au point d'avoir toujours une supériorité
de prix de 80 c. à i f. , par kilogramme , sur celle de Beauce.
Il serait à désirer qu'on s'y occupât de l'amélioration de
l'espèce. Lis chèvres y sont moins nombreuses que dans les
cantons voisins , de L'arrondissent, de S.-Calais ; on entrelient
quelques ruches sur chaque ferme : leur nombre s'élève
de a5o à 3oo pour le canton. — Assolement quadriennal
dans les principales fermes ; triennal dans les petites et sur-
tout dans les terrains sablonneux. L'assolement quadriennal
se combine ordininairemant ainsi : i.rc année, ensemencés en
froment , meteil , seigle , — 'J.c , orge , avoine ou mè-
larde , avec trèfle semé dans l'orge, pour servir de prairie
artificielle , la 3.c et une partie de la 4-e année , jusqu'aux
labours pour l'ensemencé des gros grains , ou qu'on laisse
mûrir pour graine la ô.e année. L'assolement triennal est
à peu-près combiné de même , à l'exception que le trèfle
est détruit ou récolté en semence , à la fin de la 2.e année.
Les cultivateurs les plus expérimentés et les plus instruits de
ce canton , prétendent que la suppression de la jachère y
est impossible , même dans les meilleurs sols , où la terre
végétale n'a pas plus de 22 à 25 centim. ( 8 à 10 pouc. ) de
profondeur. Labours à la charrue , dont le nombre est de
5oo à 55o , les deux tiers traînées par bœufs et chevaux ,
le surplus par ces derniers seuls. Le labour au croc et à la
bêche, est usité dans les très- petites tenues.— Emploi, pour
engrais , des fumiers animaux et des courcières , de la marne
grise, qui est commune et dont il est fait un grand usage, mais
qui a peu de durée ; dn plâtre pour le trèfle , des cendres
pour les prés, etc. La chaux, qui serait si utile dans les
terrains compacts et froids, est encore peu en usage dans
ce Canton , ainsi que le noir animal. Les landes sont ferti-
174 MONTMIRAIL.
lisées , lors de leur défrichement , par des écobuages , dont
l'usage est général dans cette occasion , mais dont l'effet
dure peu de temps. Contrée de petite culture , dont les pièces
de terre ont peu d'étendue et sont entourées de haies épaisses
et bien fournies en bois , n'ayant qu'un petit nombre de
fermes de 57 à 7 / heclares ( i3o à 175 journaux), pro-
duisant de 1,200 à 1,800 f. de revenu, plus ou moins , selon
la proportion des prés et du bois qu'elles contiennent ; les
plus communes , de 35 à 53 h. ( 80 à 120 j. ), affermées
de 1 ,000 à « ,5oo f. ; les petites , de 22 à 33 h. ( 5o à 75 j. ) ,
du prix de 5oo à 900 f. ; les gros bordages , de 9 à 20 h. ( 20
à 4-5 j. ) , affermés de 3oo à 5oo f. ; enfin , les plus petites
tenues , de 2 à 7 h. ( 5 à i5 j. ), dont le fermage varie de
75 à 3oo f. — Baux à prix d'argent, avec addition de quelques
subsides en nature , appelés /aisances dans le pays , de 9
années, ordinairement consécutives, ou conditionnés de 3 ,
6 et 9 années ; un certain nombre de 4 et 8 , ou de 4 > 8 et
12 ans, ce qui s'accorde mieux avec l'assolement quadriennal.
Dans les trois communes de l'ancienne province du Petit-
Perche ou Perche-Gouet , on afferme assez généralemen-
à moitié de fruits ou colonie parliaire ; méthode peu avan-
tageuse pour le fermier ; aussi les cultivateurs sont - ils
beaucoup moins aisés et l'agriculture moins prospère , dans
le Petit Perche que dans le Maine.
En général , la cullure du canton de Montmirail est restée
stationnaire jusqu'à l'époque de la révolution ; le fils du cul-
tivateur y labourait , semait , plantait et récoltait comme
son père , sans s'inquiéter si l'on pouvait faire autrement ,
sans croire qu'on pût faire mieux. L'aisance de quelques-
uns de ceux, qui les premiers , excités par leurs propriétaires ,
ont abandonné l'ancienne routine , les a stimulés à leur tour
et rendus plus industrieux. Les ter: es sont généralement
mieux façonnées, les semences mieux choisies, les plantations
se sont multipliées, les greffes ont été de meilleure espèce,
les défrichemens sont devenus plus nombreux ; les bestiaux
ont été de meilleur choix et mieux entretenus. = Commerce
agricole consistant en grains , dont il n'y a pas d'exportation
réelle , le canton produisant à peine pour la nourriture de ses
habilans , et pour l'engrais des bestiaux; graine de trèfle,
foins , bois de chauffage , chanvre et fil , le premier de
très-bonne qualité , surtout celui des vallées , mais mal
préparé et mal filé ; poulains et jeunes chevaux , veaux de
lait , taureaux et génisses , bœufs gras ; porcs de lait et gras ;
agneaux et moutons ; laine, cire et miel; volailles, gibier;
fruits et cidre ; légumes , melons ; beurre t fromage , menues
M0NTMIRA1L. i75
denrées. Quelques parliculiers se livrent a un commerce de
bestiaux , dont la matière est achetée et revendue dans d'autres
départemens.
ITSDUSTR. Elle consiste principalement dans la confection de
toiles de chanvre, pour laquelle il y a des métiers hallans dans
presque toutes les communes du canton, de différentes es-
pèces, suivant la position de chacune d'elles, sous le rapport
des débouchés ; celles situées au nord est du cant., fabriquent
des toiles dites de Ferté ( v. l'art. ferté- Bernard), les
autres, des brins , communs, bâtards et canevas; une
partie de ces toiles faites de commande, pour l'usage des par-
ticuliers qui fournissent le fil. Blanchiment des fils dans
quelques communes , celle de Gréez notamment. — Fabri-
cation également , dans les trois communes du Petit-Perche
et dans plusieurs autres , d'étoffes grossières en laine , ou
laine et fil , telles que droguets , grîselte , breluehes , serges ,
dont partie sont vendues dans les marchés environnans, de
la Ferté , Vibraye, S. -Calais , Moutdoubleau (Loiret Cher ,
Authon , Nogent-le-Rotrou ( Eure -et- Loir ). Une autre
portion est fabriquée pour le compte des particuliers , qui
fournissent la matière. Un fabricant de chapeaux grossiers,
pour la campagne , établi au chef-lieu , emploie des laines
du pays , et fabrique aussi de commande , de même que les
tisserands et les sergers, pour les parliculiers, qui fournissent
la matière; plusieurs cordiers travaillent aussi sur le même
pied ; ce qui démontre à quel point cette contrée , comme la
pluparldescant.de la Sarthe, pourrait, à l'occasion, suffire aux
besoins de ses habilans. — Forge de Cnrmorin , dite de Vi-
braye , sur le terril, de Champrond , dont la fenderie est située
sur le cant. de Vibraye. Elle a été l'objet d'un article part iculier.
( V. l'art. CORMORIN , H-99 ) — Plusieurs fourneaux à chaux
et à brique , donnant des produits estimés , et extraction des
matières qui y sont employées. On extrait aussi de la pierre
à bâtir, de la marne , de la casline, pour la forge de Gor-
morin , etc. — Exploitation des bois , non seulement pour
brûler , mais aussi pour la fente , la charpente , la menuiserie
et le cliarronnage ; fabrication des sabots ; cuisson des char-
bons , pour la forge de Cormorin , pour quelques fourneaux
à chaux et à brique , qui en font usage , et pour la consom-
mation particulière des environs , concurremment avec ceux
de la forêt et des bois du canton de Vibraye. — Un certain
nombre de pauvres journaliers va chaque année travailler
à la récolte des grains dans la Beauce ; d'autres aux vendanges
dans l'Orléanais , le Blaisois et le Vendômois , d'où ils
rapportent une légère somme qui sert au paiement de leur
t76 MONTMIRAIL.
loyer. =z La verrerie , dite de Montmirail , située dans la
forêt du même nom , se trouvant, ainsi que la tuilerie qui y
est attenante , sur le territoire de Loir-et-Cher , il n'y a pas
lieu d'en parler ici.
FOm. et march. Un marché hebdomadaire , et 4 foires
annuelles au chef-lieu , peu imporlans , où se vendent des
grains , quelques bestiaux , du chanvre , du fil , de la laine et
autres denrées du pays — Les habitans fréquentent en outre ,
les marchés et les foires de Y'ibraye , de S. -Calais , de
Dollon , de la Ferlé-Bernard , dans la Sarthe ; de Mont-
doubleau , dans Loir-et-Cher ; d'Aulhon , de Brou et de ÎSTo-
gent-le-Rotrou , dans Eure-et-Loir. De ces quatre derniers,
Brou est fréquenté pour le commerce des bestiaux , les trois
autres pour la vente de la laine et des étoffes
ROUT. et chem. La route départementale n.° 6 , de la
Ferté-Bernard à Tours , par Vibraye et S.- Calais , traverse
le territoire du N. N. O. au S S. E. , à peu-près par son
centre. Les principaux chemins vicinaux sont : i.° le chemin
communal n.° 6 de l'arrondissement de M amers, conduisant
de la Ferté-Bernard a Monimirail , par Cormes, Courgenard
et la lisière de S. -Jean des Echelles. Ce chemin se subdivise
en deux branches à Montmirail, dont l'une, se dirigeant au
sud , conduit à Montdoubleau et dans le Vendômois ; l'autre ,
prenant à l'est , traverse la forêt de Montmirail , et conduit
par la Basochc-Gouet , dans le Dunois et l'Orléanais. 2,°
ancien chemin du Mans à Paris, quittant à Connerré la
roule royale n.° 23 , de Paris à Nantes , passe à S.- Maixent ,
S -Quentin et au Pont-d'Yverny , près Montmirail, où il
se subdivise égalemenl en deux branches , pour se rendre à
Chartres , par Brou cl Iîliers. C'était el c'est encore l'une
des principales directions suivies par les marchands de bes-
tiaux , à cause du marché de Brou , entrepôt de ceux
deslinés à la consommation de Paris , et pour les jeunes
vaches, dont le déparlement et celui de la Mayenne appro-
visionnent la Beauce et l'Orléanais, ainsi que nous lavons
dit à la page 787 du tome III. — Les chemins vicinaux de ce
canton, étroits, couverts par les haies, et par conséquent
très-peu aérés , sont généralement défoncés, boueux et de
très-difficile exploitation , excepté dans les parties sablon-
neuses. Des améliorations sensibles ont été apportées à cet
étal de choses depuis deux ans, sur plusieurs points.
AlsTlQ. , moisum. Une voie romaine , qui conduisait du
Mans à Chartres , en suivant à peu-près la direction du
chemin n.° 2 ci-dessus , a été décrite page j5j du tom. m.
On remarque au Pont d'Iverny , près Montmirail , une
MONTMIRAIL. 177'
tombcllc dont , il sera parle à l'article suivant. Le château de
Mouiniirail est un monument remarquable par sa belle cons-
truction, et sa situation élevée. Les autres manoirs un peu im-
portans ou curieux de ce canl. sont : Gémase , le Boislc, Cour-
tangis et l'Etang. Les plus intéressantes de ses églises, sont
relies de S.-Ulphace, de Courgenard , de Gréez et de Lamnay.
(\ ladescript. des unes et des autres, aux art. communaux.)
BIOGK Les hommes remarquables fournis par le canton,
en assez petit nombre , sont Renaud et Bernard de Mont-
mirail ; Lherminier , théologien ; M. 11. -F. -N. Desportes ,
naturaliste, notre collaboraieur pour la bibliographie. Mart.-
Stanisl. Boutroué et P. Delahaye - Delaunay , membres des
chambres législatives , lui appartiennent aussi , sous le
rapport historique , quoiqu'ils n'y soient pas nés. (\oir ces
articles à la biographie. )
etahl. PUBLIC. Lue justice de paix ; 10 mairies ; une cure
cantonnale et 7 succursales , deux communes étant réunies à
d'autres pour le spirituel ; 1 hospice , avec commission ad-
ministrative de 5 membres , desservi par 2 sœurs de charité
d'Evron ; 1 maison de charité , desservie par des sœurs de la
la même congrég. ; 2 bur. de bienfaisance , dont un ayant ses re-
venus réunis à ceux de la maison de charité ; 10 écoles p ri m air.
de garçons votées ; 2 écol. gratuites de filles , tenues à l'hospice
et «à la maison de charité. 1 Résidences de notaires, 1 d'huissier
et 1 d'expert, ressortissant du bur. d'enregisl rement de la
Ferlé-Bernard ; 2 résid. de percepl. des contribut. directes ;
3 reectt. buraiist. des contribut. indir ; 2 débits de poudre de
chasse et 5 déb. de tabac , du ressort de la recette a cheval de
la Ferlé. Deux bataillons canlonnaux de gardes nationales,
présentant un effectif de 1,200 hommes, dont 362 mobili-
sables ; 1 jury de révision. Service de la gendarmerie fait par
la brigade de la Ferlé Bernard. Service de la poste aux lettres,
par le bur. de la Ferlé-Bernard.
etabl pari ic. Deux officiers de santé , 3 sages-femmes.
MOATMIRAIL, MONTMIR AL, Monte tiliralium, Mons,
vel Montis Mirabilis, in pago Dunensi; Mont admirable; com-
mune cadastrée, chef lieu de cant. , de Tarrond., el à £2 kil. S.
E. de Ma mers ; à 45 k. E. i/4-N. du Mans ; ancien chef- lieu
du Petit Perche ou Perche -Gouet , de l'élection et à 4* k. O.
de Châteaudun ; de la généralité d'Orléans ; de l'archidiac. du
Dunois , du doyenné du Perche , du dioc. , et à 64 k. O. S.
O. de Chartres.' — Dist. légal. : 4.9 et 54 k.
descripï. Bornée au N. , par Gréez ; à l'E. , par Mclleray ;
au S. , par cette dernière et par Champrond ; à l'O. , par
Lamnay ; au N. O , par S.-Jean-des-Echelles ; sa forme
iv 12
178 M0ÏXTM1RAIL.
est un triangle allongé , de 3,4 h. de côté , à sa base , qui
est au S. , et de 5 k. de côtés, à l'O. et TE. Son chef-lieu,
la petite ville de Montmirail , très-peu considérable , bâtie
sur une colline élevée 1 dont le château occupe le sommet ,
se compose d'une très-petite place, située devant la porte
occidentale de l'église, entre celle-ci et le château, et de
plusieurs petites rues les entourant, en quelque sorte , à l'est
et au sud. Quelques restes de murailles encore subsislans , at-
testent qu'elle fut fortifiée autrefois. Assez grande église , du
genre gothique, ayant un bas-côté au nord, séparé de la
nef par des pilliers carrés , très-massifs ; sans ornemens.
Clocher en flèche. Cimetière en dehors et au nord de la ville ,
clos, d'un côté, par les anciens murs d'enceinte du château,
et des autres , par des murs de construction spéciale. Le
château, bien bâti à la moderne, du côté du jardin, a un
aspect plus ancien du côté de la ville. Il est flanqué d'un
donjon octogone , construit en pierre de taille , au centre de
la façade méridionale , et par deux tours , l'une ronde , à son
angle sud-ouest, et l'autre hexagone, à l'angle nord-ouest.
Il parait avoir communiqué jadis, à l'extérieur, par une ga-
lerie souterraine qui s'étendait , au sud , jusqu'au territoire
de Mellerav , qui en est peu éloigné il est vrai Son sommet,
l'un des points les plus élevés du département , excède de
24-7 mètres 90 cent, le niveau de la mer. Ce château est
accompagné de jolis dehors, consistant en jardins, bosquets,
avenues et charmilles , le tout enceint de murailles flanquées
de bastions à leurs angles. On remarque dans la ville quelques
belles maisons bourgeoises , notamment celle de feu M. De-
lahaye-Delaunay , ancien député, ayant également de jolis
dehors. Ce n'est pas sans raison qu'on a donné le nom de
Mirabilis , admirable , à une position d'où la vue s'étend à
plusieurs lieues à l'enlour, notamment jusqu'à la butte de
Chaumont , près Alençon , qui en est distante de 68 kil. , ou
17 lieues de poste environ , en ligne droite.
POPUL. De ig5 feux, en 177^; on en compte actuellement
2o3 , comprenant 4^5 individ. mâles, 4^i femelles, total,
8q6 repartis en 201 maisons , dont ( o3 individ. dans la
ville , distribués en 2i5 feux et 14.2 maisons.
Mouo. décenn. De i8o3 à 1822 inclusivement : mariag , 68 ;
naissanc , i85 \ déc. ,227. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 80 ;
naiss. , 224; déc. , 170.
hist. fcclés. Eglise sous le patronage de Notre-Dame.
Point d'assemblée. Toutefois , la fête de S. Maclou , que Ton
célèbre dans cette église le i.er mai, y attire un nombreux
concours de fidèles qui viennent invoquer ce saint pour la
MONTMÏRAIL. 179
gnérïson de plusieurs maladies. La cure était à la présentation
de l'abbé de S.-Calaïs. Un vîraire était attaché à cette pa-
roisse avant la révolution. — Une collégiale , sous !• vocable
de S -Nicolas, fut fondée dans l'éelise do Montmïrail , à une
époque très-reculée , ainsi qu'il résulte d'un acte de l'année
tï£o, par lequel Philippe, seign. du Perche-Gouet , aban-
donne aux chanoines de S. -Nicolas , une rente de £o s en-
viron , que lui payait le monastère de la Couture , du Mans ,
pour la défense du territoire et des habïtans de la paroisse de
Lavaré ( v. cet art. ). Etablie par les seign. de Montmïrail ,
cette collégiale consistait en 5 prébendes dotées , en i5o2 , de
60 1. de revenu chacune : le doyen en possédait deux et le
principal du collège , dont il sera parlé plus bas , une autre :
elles étaient à la nomination du seigneur. Ces prébendes n'im-
posaient d'autres devoirs que la célébration de l'office divin
aux deux fêles de S.-Nicolas. — En 1235, ce chapitre céda
à celui de l'église du Mans , les dîmes qu'il possédait dans
la paroisse de Théligny. ( V. cet art. )
Les autres bénéfices ecclésiastiques de la paroisse étaient :
i.° le prieuré de S. -Antoine du Rois , de l'ordre de S.-Benoît
situé a 4,3 hect. N. E. de la ville , valant 60 1. de revenu ,
à la présentation de l'abbé de S. -Calais ; 2.0 la chapelle
de la Magdelaine, à 2 kil. G.t;{-S. , valant 5o I. de revenu,
laquelle a été réunie à l'Hotel-Dieu ; 3.° celle de S.-Servais
établie au collège ; 4-° "ne maladrerie , dont il sera parlé à
I'hfst. Civ. ; et 5.° le collège. — En 1806 , le curé Rotrou fait
don à la fabrique de l'église et à l'hospice de Montmïrail , de
deux pièces de terre valant £5o f. ; et , en 1^2 3 , M. Poulard
du Boile , donne a la même fabrique , un encensoir d'argent
avec sa navette, évalués à environ 5oo f., moyennant cession
autorisée par ordonnance du 16 juillet , de la jouissance pour
lui et sa famille , du banc qu'il occupe dans ladite église.
hist. féod. La terre et seigneurie de Monïmiraîl , était le
chef-lieu de cinq baronnies d'une petite province appelée
Bas-Perche ou Petit-Perche , et aussi Perche-Gouet. Les
cinq baronnies dont elle se composait étaient : Alluye, dite
la Belle ; Montmïrail , la Superbe ; la Rasoche , dite 7a Gail-
larde ; Brou , la Riche ; et Authon , la Pouilleuse. Nous avons
tracé sur la carte du FERTOIS f tom. 11- 336 ) la circonscription
de ce territoire, avec l'indication de la position respective des
chefs-lieux de ces cinq baronnies , et nous donnons à son
rang alphabétique, un article perche - gouet , auquel nous
renvoyons.
Un auteur, qui s'est particulièrement occupé de recherches
l'histoire de ces cinq baronnies , M. Lejeune , que nous
sur
180 MONTMIRAIL.
avons déjà nommé à l'article Melleray , croit qu'elles firent
partie de la dotation de l'abbaye de S. -Père , de Chartres ,
fondée par la reine Clolilde , épouse de Clovis , et que Mont-
mirail , par conséquent , fut possédé par cette abbaye jusque
vers l'an 84-9 » eP°que de la destruction de ce monastère par
les Normands On ne connaît qu'imparfaitement le nom et
la filiation des premiers seigneurs de Montmirail , à partir de
cette époque. Seulement, on voit figurer, à la date de ic5o ,
N... de Montmirail, femme de Bernard de Bullon, dans un
acte de donation , à l'abbaye de S.-Père , alors rétablie ,
de l'église et du prieuré de S. -Germain d'Alluye. On trouve
aussi, à la date de 1060, un Gaultier de Montmirail et Ricbilde
sa femme , vendeurs et donateurs à l'abbaye de S.- Vincent
du Mans , de l'église de Nouans ( v. cet art. ) , avec l'appro-
bation de leurs enfans , de Mathîide de Montmirail , peut-
être la même qui vient d'être mentionnée , et de Guillaume
son fils. En 1200, un autre Gaultier de Montmirail, petit fils
de celui-ci probablement , fonde le prieuré de S.-Gilles ,
sur la paroisse de S.-Ujphace. Gilles Bry, historien du Perche,
cite aussi un Legalis de Montmirail , lequel, vers l'an 106') ,
donna au monastère de S.-Denis , de Nogent~)e-Rotrou ,
une vigne sise près de Rosset , en présence de Guillaume
Goët , et de sa femme Eustache.
11 est difficile d'accorder ces différens noms avec la pos-
session de Montmirail , Autbon et la Basoche , dans la
dernière moitié et même dès le milieu du xi.c siècle, sur la-
quelle s'accordent les historiens, par Guillaume Goët ou Gouet,
lequel épousa Mahault , veuve de Geoffroi de Medem , qui
lui apporta en mariage Alluye et Brou. C'est alors que les
cinq baronnies du Petit ou Bas Perche , réunies entre ses
mains , reçurent le nom de Perche-Goè't ou Gouet. Mabile
ou Mathilde, fille aînée de Gouet IV, dernier de ce nom, par
son mariage avec Hervé m, fils de Hervé de Dangcau , porta
Montmirail et les cinq baronnies dans la maison de Nevers.
Guillaume Gouet iv étant mort dans un voyage à la Terre-
Sainte, vers 11 70, le comte Thibaut v de Champagne,
son beau-frère , tenta de s'emparer de Montmirail , et de
quelques autres places dont s'était saisi Hervé , gendre de
Guillaume, et. s'appuya, à cet effet, des armes du Roi
de France , Louis le Jeune , son beau-frère : Hervé ne
pouvant résister aux forces de ces princes , se vit contraint
de réclamer le secours de Henri II, roi d'Angleterre , à qui
il livra le château de Montmirail, et celui de S.-Aignan.
L'bisloire mentionne , à celle même époque , un Renaud de
Montmirail , frère du comte Hugues de Nevers , qualifié du
MONTMIRAIL. i8r
titre d'héritier de Gouet iv, conjointement avec Hervé , pro-
bablement comme mari de la seconde fille de Gouet. C'est lui
dont parle Villehardouin , dans son histoire de la prise de
Constantinople , en disant qu'il était moult riche cl moult hait
htiron , un haut Ber de France. Renaud mourut à la cinquième
croisade , en 1204, et Bernard de Montmirail, son fils pro-
bablement, fut fait prisonnier en Syrie, en i2o3, avec
Benaud de Dam pierre et Jean de Villiers. Agnès de Donzy ,
fille de Hervé IV, fit passer Montmirail dans la maison de
Chàlillon ; et Yolande, fille de Gaucher de Chàlillon , dans
celle de Bourbon , par son mariage avec Archambaud IX ,
sire de Bourbon. En 1^69, Mahaud , leur fille, comtesse de
Nevers et dame du Perche-Gouel , porta les cinq baronnies à
Eudes de Bourgogne. Elles passèrent successivement, de cette
dernière maison , dans celles de Flandre , de Bar , de Luxem-
bourg et d'Anjou. Charles IV d'Anjou ayant vendu, en 14.75,
à Louis son frère naturel , surnommé le Bâtard du Maine
( v. biogr. , cxvn ) , les baronnies de Montmirail , Authon
et la Basoche, les cinq baronnies se trouvèrent divisées,
après une réunion de plus de qualre siècles. Louis xi étant
devenu héritierde Charles v d'Anjou, ainsi que nous l'avons dit
ailleurs (v. biogk. exix) , retira les trois baronnies de Mont-
mirail , Aulhon et la Basoche des mains de Louis d'Anjou ,
bâtard du Maine , pour en faire don à Jacques de Luxem-
bourg , seigneur de Bichebourg , frère du connétable de
S. -Fol, et mari d'isabeau de Bruges, dont la fille, Isabeau
de Luxembourg , les porta en mariage , en i4°/5 -> à Jean de
Melun , seigneur d'Epinay , connétable de Flandre , qui les
donna en dot à sa fille aînée Marie , laquelle les porta à Jean
de Bruges la Grulhuse. Caiherine leur petite-fille, en mariant
Emmanuel-Philibert de la Bauiine , comte de S. -Amour ,
son fils , issu du premier de ses cinq mariages , lus donna ,
en 1599, les baronnies de Montmirail, Aulhon et la Ba-
soche ; et Jacq. -Nicolas de la Baulme , fils de ce dernier , les
vendil, avant i658, au président Perrault, et celui-ci à Louis
Armand de Bourbon Conli , qui décéda en i685. Marie-
Anne de Bourbon , veuve de ce prince , ayant eu ces ba-
ronnies dans ses reprises , aliéna celles de Montmirail et de
la Basoche , en 1719 -, à Michel Havet de Neuilly , président
au parlement de Paris , homme riche , qui honorait sa for-
lune par de rares qualités , et qui fit réparer le château Le
marquis Havet de iNeuilly , son fils, écuyer, secrétaire du
Boi , les transmit par voie de legs universel , à M. Guillebon
négociant à Bouen , son parent, dont le fils, Jean Guil-
lebon ecuyer, en hérita. Monique Guillebon et N. Lepesant
18a MONTMIRAIL.
de Boisguilbert , son mari , vendent Montmirail , par contrat
du 9 juin 1781 , à M. Mangin , qui rendit flottables les petites
rivières de Coilron et de liraye , pour le transport des bois
de la foret , qui lait parlie de cette terre et en porte le
nom { v. 1-2 iô , 11-63 J. M. Mangin , n'ayant pu terminer
le paiement de celle acquisition , les vendeurs lurent remis
en possession de leur propnele , par arrêt de la cour des
Aides, du 2g mai 1769. M. fierre Lepesant de lioisguilbert ,
leur fils , mort jeune encore , en 1626, Ta laissée à JVi. Marcel
JLepesanl , son fils unique , proprielaire actuel.
Un remarque a Tun des coles du chœur de l'église de Mont-
mirail , un monument funéraire en marbre , dont les or-
nemens , en cuivre dore , ont disparu. Il consisle en une
pyramide quadrangulaire , de 4 mètres de hauteur, non
compris son soubassement , tronquée à son sommet , sur-
montée du busle de daine Magdelaine-.t rançoise Leboucher,
femme de Jean Guillebon , ecuyer, seigneur des baronnies
de Montmirail, la Basoche et autres lieux, morte a Bordeaux,
en revenant des eaux de JLWeges , le 12 octobre 1761 , dans
la 34»e année de son âge. Une fastueuse inscription , beaucoup
trop longue pour être rapporlee ici , est gravée sur la base
de ce monument.
La tv.rre de Montmirail, ayant titre de baronnie , vassale
de l'évêché de Chartres, avait haute, moyenne et basse jus-
tice , dont les appelalions allaient a J an ville, puis au par-
lement de Paris. JtL»lle était régie par la coutume du Perche-
Gouet, et se composait, en 176*0, des baronnies de
Montmirail et de la Basoche , des seigneuries de Melleray,
de Champrond, du Plessis-Dorin , de la Chapelle-Guillaume,
dans le Bas-Perche ; de S.-Ulphace et de lheligny , dans le
Maine. Une censive du duché de Chartres , avec la directe
déplus de i5o fiefs , dont plusieurs, situés sur la paroisse
de Montmirail , lui appartenaient. Le seigneur de Montmirail
nommait aux prébendes de la collégiale de la ville , à celle de
Ste-Anne , en S.-Ulphace , et présentait a la cure de 1 né-
ligny , alternativement avec le seigneur de celte paroisse.
Les deux principaux fiefs de Montmirail , autres que celui
du châleau , étaient le Boile , à la famille Pouiard ; et la
Marque , s'élendant sur Melleray , dépendant du comté
de la Grève , en S.-Bomer, à la famille de Meslay. Le châ-
teau du Boile , situé à 2,7 h. N. j/4- O. de la ville , est une
maison assez moderne, n'ayant rien de bien remarquable
dans sa construction , mais accompagnée de beaux dehors et
d'un moulin. Les pièces de terre qui en dépendent et 1 en-
tourent, sont plantées de nombreux et magnifiques pieds de
MOrVTSflR.UL. i83
chênes , dont la valeur était estimée à plus de 4o,ooo £ ^ jj
y a ?o ans. IVI mî Duboille, née de Ja Courrouge , mère du
propriétaire actuel, femme d'esprit et d'érudition, avait
réuni au Boile , une bibliothèque riche en livres bien
choisis , qu'elle ne cessa d'augmenter jusqu'à sa mort.
Vers 1067, Guillaume Gouet , i.er du nom , seigneur de
Montmirail , accompagnant Ernoud de Giroye , seigneur
d'Echiufour et de Hauterive qui, chassé de Normandie,
se rendait chez Giroye , seigneur de Courville , son parent ,
fut empoisonné , avec Ernoud et Courville , par Roger
Goulafre , écuyer d'Ernoud , suborné par JNJabile de lié-
lesme , femme de Roger de Montgommery. Gouet et Cour-
ville guérirent, à l'aide de prompts secours; Ernoud seul
succomba.
Henri de Juham et Philippe, son fds , seigneurs de
Montmirail, dans le 12. e siècle, donnèrent au chapitre du
Mans, un moulin, situé à Courgenard , restitution qui leur
fut imposée par des bulles du pape Innocent 11. On ne
sait si cette donation suivit ou précéda le serment fait par
Guillaume , seigneur de Montmirail et du Perche-Gouet ,
dans l'église cathédrale du Mans , devant l'autel et le tombeau
de S.-Julien, de défendre le territoire et les habitans de
Courgenard comme les siens propres. Vers l'an i23j,le
seigneur de Montmirail assure de nouveau au chapitre du
Mans, la propriété de tout ce moulin. Peut-être ce dernier
don est-il fait à titre de réparation des exactions de Nicolas
de la Bruyère , sénéchal d'Hervé m de Montmirail , envers
les habitans de ladite paroisse. (V. l'art courgenard, If-i5i.)
On trouve aussi , au nombre des bienfaiteurs de l'abbaye
du Gué de l'Aune , fondée vers 1 16/j., un Renault de Danzé ,
seigneur des Loges , qui donna à ce monastère sept livres
angevines de rente, à prendre sur sa prévôté de Montmirail.
( V. l'art. PERCHE-GOlET. )
hist. civ. Montmirail avait anciennement un bureau de
contrôle et de perception du centième denier. — Il ressortait
pour les affaires commerciales , du consulat de Chartres. —
Le dépôt des registres baptislaires se faisait à Janville. — Les
affaires des eaux et forêts ressortaient de la maîtrise établie
à Chàleauneuf. — Un grenier à sel y fut établi par décla-
ration du 28 juin i5i8, et placé dans le ressort de la ju-
ridiction de celui de la Ferté-Rernard ( v. n-332 ) , par l'édit
du i.er juin i54i. Un autre édit, d'octobre 1694, lui attribua
des officiers particuliers. Plus lard, il fut transféré à Authon.
Un hospice ou Hôtel Dieu y fut fondé , en 1628 , pour les
pauvres malades des paroisses de Montmirail et de Melleray 9
i84
MONTMIRÀIL.
et doté des revenus de la chapelle de la Magdelaîne et d'une
ancienne léproserie ou maladrerie qui y existait , par arrêt du
conseil du g mars 1696, confirmé par lettres - patentes ,
enregistrées au parlement le 6 décembre 1697. La maladrerie ,
dont la chapelle de S. -Antoine , dont il a été parlé plus haut ,
était probablement un reste , est actuellement un hameau
de la commune de Melleray. Elle avait d'abord été annexée
à la commanderie de Vendôme, de Tordre de ÎN.-D. du Mont-
Carmel et de S. -Lazare. Vers 17^0, M me Termault , veuve
d'Espoir , augmenta la dotation de cet hôpital , ce qui permit
de porter le nombre des lits de 4 à 6 , en 1 778. Ses revenus ,
de 1,737 t., en 1790 , étaient réduits à i,4o5 f. , en i8o5 ,
et sont actuellement de 2,263 f. 80 c. Desservi , avant la
révolution , par 3 soeurs de la congrégation de S. -Maurice ,
de Chartres, il l'est actuellement par 2 sœurs de la cha
rite d'Evron , qui y font l'école aux jeunes filles des deux
communes de Monlmirail et de Melleray , et y tiennent pen-
sionnat. Une commission de 5 membres est chargée de son
administration. — En 1806, le curé Rotrou fait don à l'hos-
pice et à la fabrique de Montmirail , de deux pièces de terre ,
estimées valoir 4-5o f.
En 1618, Biaise Champion , docteur en théologie et curé
de Monlmirail , mort, en i632 , y fonde un collège , destiné
aux enfans de cette paroisse et de celle de Montmirail, et
confie au chapiire de S.-INicolas la nomination du principal.
En i63o, il y ajoute une chapelle , sous le vocable de S.-
Servais , pour l'usage des écoliers. Cette chapelle a été vendue
pendant la révolution , et convertie en maison. Le vicaire ,
chargé des fonctions de principal, enseignait aux enfans les
premiers principes du latin , la lecture et l'écriture. Le bâ-
timent du collège sert actuellement d'écoie primaire , et de
logement à l'instituteur , pour le traitement duquel le conseil
municipal a voté 202 f. , en i833.
Monlmirail n'est point un gîte d'étape , comme on l'a dit
page 85 de la Descript. topogr. et hydrogr. du dioc. du Mans ,
publiée en i83i.
ANTIQ. La voie romaine B , indiquée page 737 du t. m ,
qui devait conduire du Mans à Chartres, ou plutôt à Orléans,
passait , à ce qu'on présume , sur le territoire de Monl-
mirail et traversait la Brave au pont d'Yverny , où existe
une iombelle , en partie détruite. Un écrivain moderne,
M. Javary- JL)uguesseau ( Hist. de S. -Calais ) , pense que
Monlmirail était un des points où les Romains , pendant le
temps qu'ils occupèrent ie pays, établirent des vigies , espèce
de télégraphes, au moyen desquels, de hauteurs en hauteurs,
MONTMIRAIL. i85
ils pouvaient correspondre et se transmettre des avertissemens
à de grandes dislances
histor. — '169. Les rois de France et d'Angleterre,
Louis- le- Jeune et Henri II, ont une conférence à Mont-
mirail, où ils concluent la paix le 16 janvier. Le roi d'An-
glelerre était accompagné de ses deux fils , Henri au Court-
Mantel cl Richard-Cœur- de-Lion , au premier desquels le
roi de France maria Marguerite , sa 3.e fille. Henri renouvela
l'hommage au roi de France pour la Normandie ; Henri ,
son fils, pour l'Anjou, le Maine et la Bretagne; Richard
pour l' Aquitaine. Henri II dit alors à Louis - le -Jeune :
« Seigneur , en ce jour , où trois rois offrirent des présens
«< au Roi des rois , je me mets sous votre protection avec mes
« enfans et mes étals. » Thomas Recquel , archev. de Can-
torbéry, que le pape avait fail son légal en Angleterre, d'où
Henri II l'avait chassé pour avoir pris avec trop de chaleur
les intérêts du pontife , et qui s'était réfugié en France ,
ayant été pressé par ses amis de profiter de cette circonstance,
pour se réconcilier avec le roi d'Angleterre , se rendit, à
cet effet, à Montmirail. Maïs sa hauteur et l'inflexibilité de
son caractère firent rompre la négociation, et Recquet ,
soutenu par le pape , étant retourné en Angleterre , y fut
assassiné peu après. L'inflexible histoire charge de ce crime
le roi Henri.
Vers 119,4, Richard-Cœur-de-Lion , étant sorti de la
prison où Pavait retenu Léopold , marquis d'Autriche , à son
retour de la Palestine , recommence la guerre contre Phi-
lippe-Auguste , s'empare de la forleresse de Montmirail ,
à la tète des Manceaux , el la fait raser.
L'année suivante , 1 190 , Robert m , comte du Perche ,
commandant l'armée française , défait , près de Montmirail ,
le comte de Leycestre , le fait prisonnier , et le conduit à
Etampes.
Peu après celte époque, Thibaud v de Champagne , beau-
frère de Guillaume Gouet IV, ayant voulu , aidé des armes
du roi de France , s'emparer de Montutirail , dont était
saisi Hervé de Gien , gendre de Gouet ; Hervé livra le château
à Henri H, roi d'Agieterre , ainsi qu'on l'a vu plus haut.
Après la bataille de Raugé , où le maréchal de la Fayelte
défit le duc de Clarence , frère du roi d'Angleterre , Henri V,
et son lieutenant-général en Normandie , le dauphin, depuis
Charles VII , s'étant joint à Jean II, duc d'Alençon , le
11 juin i52i , se porte dans le Perche, où les troupes du
duc de Bourgogne tenaient plusieurs places , s'empare de
Beaumonl-le-Chartif ou leChétif, près Nogent-le-Rotrou,
i86 MONTMIRAIL.
et se porle à Montmirail , devant lequel le siège est mis le
23. Fouquet Pezas et Ganequin , braves capitaines , voyant
une parlie des murailles renversées par les machines, ca-
pitulèrent et s'engagèrent à bien servir le régent Le chro-
niqueur Perceval dit, au contraire, que Montmirail fût
pris d'assaut et brûlé. Ce fait d'armes est consigné en ces
termes dans les Vieilles de Char les Vil :
« En l'an quatre cent vingt-et-deux (i) ,
Le feu Roy et le Connétable (2),
Ayant foyson gens avec eulx ,
Firent une assemblée notable.
« Si tirèrent à Montmirail,
Qui tost se rendit à Bandon ;
Lt en procédant en aval ,
Si prindrent aussi Galardon. »
eiogr. Ainsi que nous l'avons dit à l'article cantonnai , la
biographie contiendra des notes sur Renaud et Bernard de
Montmirail et sur Delahaye-Delaunay.
HYDROGR, La petite rivière de Braye , qui prend naissance
à peu de distance au nord de Montmirail , limite la commune
au nord- est et à l'est , et la sépare de celles de S.-Jean-des-
Echelles et de Lamnay ; au nord, le ruisseau de Vaufargis la
sépare , en parlie , de celle de Gréez ; celui de la Bréloire ,
de Melleray , au sud ; enfin , le ruisseau de la Cave , qui
prend sa source tout proche de la ville , va se jeter dans celui
de \aufargis , à 2 k. au nord- nord ouest. — Moulins à blé :
de Ville-Marin , du Ponl-d'Yverny , de la Cesson , sur la
Brave ; du Boile , sur le Vaufargis : le moulin de la Bretêche ,
établi sur ce dernier cours d'eau , n'existe plus.
Les eaux , qui prennent naissance sur plusieurs points près
de la ville, notamment à l'Ortier, au sud, ont donné lieu
à la construction de plusieurs lavoirs pour l'usage des ha-
bitans , qui ont remplacé ceux établis sur les bords de l'étang
de la Reine , desséché vers 1 70,3.
gécli G. Sol généralement élevé , présentant un monticule
presque conique , sur lequel sont construits la ville et le
château , dont nous avons indiqué précédemment la hauteur.
Le-
at-
(1) V Annuaire de la Sarthe pour 1829, page 99, donne , d'après
corvaisier, la date de 1480 à ce fait d armes, que l'un et l'autre
tribuent à Louis XI : c'est une grave erreur. Nous avons rendu compte
déjà de cet événement au précis historique ( 1-cxxxvi ) , d'après une
autre version , qui se concilie d'ailleurs facilement avec celle-ci.
(2) Jean Stuart , comte de Douglas , qui amena sept mille Ecossais au
maréchal de la Fayette , et eut une grande part à cette victoire,
M0NTM1RAIL. 187
Terrain tertiaire , offrant le grès vert ou glauconie sa-
bleuse , appelée pierre de sable dans le pays , comme roche
formant la charpente du monticule dont on vient de parler ,
et des collines au milieu desquelles la Jiraye a tracé son cours ;
de la marne grise et des sables siliceux.
CADASTR. Superficie de i,253 hecl. o4 ar. 25 centiar., se
subdivisant comme il suit : — Terr. labour. , yg/h h. 42 ar.
i4 centiar. , en 5 classes , évaluées à 3 , 7 , i3, 20 et 27 f. —
Allées, aven. , bois, jard. et chem. d'agrément, 22-66-10 ;
2 cl. : à 6 et 2 7 f. — V ergers. , pépin. , pâtis plantés , jardins
légumiers , 1 7— 35-3q ; 3 class. : 27 , 38 , 5o f. — Douves ,
douels, lavoir, mares, étangs, o-23-io; a 27 f. — Prés , 196-
a3-8 > ; 5 class. : 5 , i3 , 20 , 36 , 5o f. — Pâtur. , et pâlis ,
o,4-i4"47 ; 5 cl. : 5 , 6, i3, 3o, 45 f. — Bois futaies, taillis,
aumaies , i4-32-2o ; 3 cl. : 2 f. 60 c. , 10 et 20 f. — Saj in.
et pinièr. , 68-y6-35 ; 3 cl. : 3 , 7 , 10 f. — Marnièr. , 0-16-
80 ; à i3 f. — Landes , 4_^2*"4° ; à 3 f . — Sol des propr.
bâties , cours, 13-29-25 ; à 27 f. — Obj. non impos. : Egl. ,
cimet. , presbyt. , o-32-8o. — Chemins , 2i-i6-3o. — Hiv.
et miss. , 4~52-io. = g3 maisons, en 6 cl. : 6 à 36 f., 5 à
27 f., 17 à 22 f . , 10 a i5 f . , 19 à 9 f. , 36 à 4 f* — k>8
mais, hors class. , ensemble , 2,671 f. — 2 châteaux , à 2Ôo et
à 35o f . ■ — 4 nioul., 1 à 120 f., 2 a 180 f. chacun , 1 à 25o f.
20,191 f. o5 c.
t, . ( prop. non bâties, i5. 100 f. o5 c. )
Revbhu impos. y__l_ b5tles? 5^lgi (( j
contrib. Fonc. , 5,202 f. ; personn. et mobil. , 5o8 f. ;
port, et fen. , 074 f« ; 47 patentés : droit fixe , 32o f. 5o c ;
dr. proport., i5b f. 55 c. Total, 6,56i f. o5 c. — Chef-lieu
de perception.
cult. Superficie sablonneuse et médiocrement fertile, pro-
duisant de 5 à 6 pour 1 dans les parties élevées ; argileuse et
compacte, donnant de 7 à 8 pour 1 , dans les vallées ; cultivée
en céréales dans la proportion de 1 partie en froment, 2
en orge , 4 en seigle et en méteil , 6 en avoine ; produisant
en outre, chanvre , trèfle, pommes de terre , légumes, arbres
à fruits à cidre , bois , près d'assez bonne qualité sur la liraye.
Elève de poulains et jeunes chevaux , d'assez belle qualité
C v. l'art, cantonnai, qui précède ) ; d'une assez grande quan-
tité de bêles à cornes ; davantage encore de moutons , dont
la laine est estimée ; moins de porcs , proportionnellement ;
peu de chèvres ; de 80 à 100 ruches à miel. — Assolement
quadriennal, dans les principales fermes; triennal, dans
les petites et surtout dans les terrains légers ; 4° fermes , dont
i88 MONTMIRAIL.
5 principales; point de bordages. — 4-1 charrues, dont 26
traînées par bœufs et chevaux , i5 par ces derniers seuls.
— Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y a
pas d'exportation réelle ; graine de trèfle , chanvre et fil ,
fruits, cidre, bois; poulains et jeunes chevaux, veaux de lait,
taureaux et génisses; porcs jeunes et gras; agneaux et
moutons , laine ; cire et miel ; elc. , etc.
INDIST. Fabrication d'une certaine quantité de pièces de
toiles , dites brins , communs , canevas , etc. , pour le com-
merce et principalement pour les particuliers, qui fournissent
le fil; d'étoffes grossières en laine, ou en laine et fil, la plupart
également de commande , et dont la matière première est
fournie de même. Un chapelier et un ou plusieurs cordiers ,
travaillent sur Je même pied.
La verrerie et la tuilerie dites de Monlmirail , établies dans
la forêt du même nom , sont situées sur le département de
Loir-et-Cher.
foir. et march. Marché le mardi , peu important , ainsi
que les foires , au nombre de 4- par an , fixées aux mardis 4-.e
de février, /t.e d'avril , 2.° de juillet , 4»e de novembre , par
décret du 19 fructidor an x ( 6 sept. 1801 ). Elles n'étaient
qu'au nombre de deux, avant la révolution, dites de S. -Michel ,
le 29 septembre , et de la S.-Nicolas , le 6 décembre.
Les habitans fréquentent , en outre , les marchés et foires
de la Ferté-Bernard , Vibraye, Doilon , S.-Calais , Monl-
doubleau , Authon , Brou, et ÎNogent-le-Rolrou.
Monlmirail avait 3 espèces de mesures , qui lui étaient
particulières avec tout le Petit-Perche , une linéaire , et deux
de capacité , savoir :
L'aune , qui équivaut à 1 mètre 188 millimètres;
Le boisseau, équivalant, ras, à 18 litres 01 cenlil. ;
comble , à 20 litr. 61 cenlil. ;
La pinte , qui équivaut à 1 1. 33 centilitres.
ROUT ET ch,m„ Aucune grande route ne passe sur ce
territoire. Les habilans de Monlmirail sollicitent , concur-
remment avec ceux de Vibraye , le passage par leur ville de
celle projetée et réclamée par les intérêts du commerce ,
du Mans à Châteaudun , d'où elle servirait de commu-
nication avec Chartres et Paris , pour le commerce des
bestiaux , si important pour ce déparlement ; et avec Orléans ,
pour une foule d'autres objels. Les principaux chemins qui
passent à Monlmirail sont : celui communal n.° 6, de l'ar-
rondissement de Mamers , conduisant de la Ferlé Bernard
à Montdoubleau , lequel a deux directions, de la première de
ces villes à Monlmirail; un autre, de Monldoubleau à JNo-
MONTMÏRAIL. 189
gcnl-le-Rotrou ; et le chemin du Mans à Châteaudun , dont
un embranchement passe dans Ja ville et traverse la forêt ;
l'autre par le pont d'Iverny, passe à Aulhon.
LIEUX rlmarq. Comme habitations : le Château de Mont-
mirail et celui dû Boilc ; sous le rapport d.s noms : la Reine-
Bouvière, Ville - Moreau , anciens fiefs, dont les noms
semblent rapeller des faits historiques ou anecdotiques, dont
la tradition est perdue ; la Brelèche , nom dont la signifi-
cation, celle d'un petit fort, a été indiquée plusieurs fois ; la
Marque, signification également donnée ailleurs ( 1-2 13 ) ;
les Genevrais, la Ronce, la \ iolette ; le Marais , la Fosse ,
le Boile ; etc.
etabliss. public. Mairie , justice de paix , cure cantonale ;
hospice et école de charité pour les filles , avec commission
administrative ; école primaire pour les garçons ; chef-lieu
d'un bataillon cantonn. de la garde national , et jury de ré-
vision ; résidences d'un notaire et d'un huissier ; résid. d'un
percepteur des conlribut. direct. ; recette bural. des contrib.
indirect. , i débit de poudre de chasse , et i déb. de tabac. Bur.
de poste aux lettres, à la Ferlé- Bernard.
etabliss. particul. Deux officiers de santé , une sage-
femme.
MOXTMIRAIL ( foret et verrerie de ). Nous men-
tionnons ici ces deux objets, bien qu'ils n'appartiennent point
au département de la Sarthe , parce que leur nom semble les
y rattacher et que, d'ailleurs, ils ont toujours fait et font
encore partie de la terre de Monlmirail , et continuent
d'appartenir à son propriétaire , qui les exploite ou les fait
exploiter pour son compte.
Plantée sur un sol montueux, inégal et peu profond , une
très-petite portion de la FORÊT de Monlmirail , se trouve
située sur le territoire de Melleray et sur celui du département
de la Sarthe , par conséquent ; le surplus sur ceux d'Eure-et-
Loir et de Loir-et-Cher. Elle contenait, vers 1780, environ
265 hect. ( 4oo arp. ) de futaie et 1,725 h. ( 1,100 arp. ) de
taillis , dont les essences les plus abondantes sont le chêne ,
puis le hêtre , le châtaigner , etc. La futaie était diminuée des
deux tiers en 1800. Sa contenance totale actuelle est de 920
h. ( i,4oo arp. ). Une belle ligne , servant de grand chemin ,
partant du canal du Coitron , la traverse en son entier. Le
sanglier et le chevreuil , qui y étaient nombreux en 1790 , s'y
sont reproduits de nos jours en assez grande quantité , le
dernier surtout.
La verrerie , établie dans cette forêt , fabrique toute
sorte d'objets en verre blanc et en cristal , ainsi que des ins-
190 MONT-REGNAULT.
trumens de physique et de chimie. Elle exporte ses produits
à Paris el à Orléans , en outre de ce qui en est jeté dans le
commerce de consommation du pays. Elle est située , ainsi
que la tuilerie appartenant également à M. Lepesant , sur
la commune du Plessis-Dorin , du département de Loir-et-
Cher.
MONTORIIV , Mons aureus ; monticule élevé , à peu-
près de forme ronde , situé à peu de distance à l'est-sud-
est du bourg de Vernie. V. cet art.
MOIVTOR10 ; autre monticule , ayant la même étymo-
logie que le précédent , de 66 mètres d'élévation , situé tout
près au nord, un peu vers Test , du bourg d'Ecommoy. V. cet
art
MONT-REGNAULT , MONT RENAULT , MONT-
RENAUD; Mons Renaldi, seu Monte Reginaldi ; ancienne pa-
roisse du doyenné de Saosnois , du Grand-Archidiaconé , du
diocèse et de l'élection du Mans; comprise, en 1790, au
nombre des communes du canton et du district de Mamers ,
réunie, lors de l'organisation de l'an X , à la commune de
Saosnes , du canton , de l'arrondiss., à 5 kil. 1/2 O. S. O. de
Mamers , et à 37 k. N. du Mans — Dist. légal. : 8 et 43 kil.
DBSCRIP. Assez laid bourg , situé sur un monticule , et
comme dans un bocage, formant une sorte d'accident au
milieu de la plaine du Saosnois, très-dénudée dans cette
partie. Situé à 2 k., à l'est de celui de Saosne , ce bourg ne
se compose que du presbytère , d'une église n'ayant rien de
remarquable , à clocher en bâlière , entourée , au midi et au
couchant par un cimetière clos de murs d'appui , et d'une
vingtaine de chétives maisons, placées en ligne au sud-ouest
de l'église , tout près de l'ancien chemin , remplacé par la
route départementale du Mans à Mamers, par Ballon.
Le territoire de Mont-Renault, fort circonscrit, est ar-
rosé , au sud-est , par deux petits ruisseaux , donnant nais-
sance , avec quelques autres, à celui des Moires ( v. plus
haut , p. 1 1 1 ). Sa superficie , d'environ i65 hectares ( 2Ôo
arp. ) , se compose presque uniquement de terres labourables ,
brûlantes , cultivées en froment et en orge , de movenne ferti-
lité. ( Voir les alinéas cadastr. et cultur. de l'art, saosne et
mont-REGNAULï. ) On y compte 4 fermes principales et 16
gros bordages ; 6 charrues , seulement , y sont employées à
la culture.
vopul. De 24 feux autrefois , on en compte actuel-
lement 45 sur ce territoire , comprenant 90 iudiv. mâles , 98
femelles , total , 188 ; dont 117 dans le bourg , en 28 feux.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Julien ; point
MONT-REGN \ULT. igi
d'assemblée. La cure , de 3oo 1. environ de revenu , était à
la présenlation du chapitre de l'église du Mans, qui possédait
aussi 'a seigneurie de paroisse. Vers l'année i2o4 , sous l'épis-
copat de i'évëque Hamelin , les moines de S.- Vincent du
Mans restituèrent à ce chapitre , la dîme de Mont-Regnault
et d'autres objets. Le chapitre possédait encore cette dîme
en 1790.
hist. féod. Le chapitre de l'église du Mans ayant la
seigneurie de celte paroisse , sa juridiction , dont nous avons
indiqué la composition et le siège ( m-44o ) y y était exercée.
Le nom de prévôté , que porte une de ses fermes , indique
le siège de celle de ses premiers seigneurs , de même que les
ruines d'un ancien fort, qui se trouvent tout près et à l'ouest
du bourg , semble indiquer la place de leur ancien manoir.
Mont Renault était compris aussi, en parlie, dans le
baillage du Saosnois , dont le siège était à Mamers en dernier
lieu.
En iu)5, Regnault , seigneur de cette paroisse, celui
probablement de qui elle a reçu la secon le parlie de son
nom , prit l'engagement de défendre , en paix comme en
guerre , la terre et les habitans de Lavaré , qui appartenaient
à l'abbaye de la Coulure du Mans , dont les moines s'en-
gagèrent à lui payer 20 sols chaque année.
Les seigneurs de Mont-Regnault avaient leur boisseau
particulier, contenant, ras, 38 litr. 08 cenlil. ; comble, £3
1. 3i cenlil.
hlvt. civ. Un décret impérial , daté d'Osterode le 28 mars
1807, autorise l'acceptation d'un legs fait par le S.r B ri f faut
aux pauvres de la commune de Mont-Renault, 1 .° de la
jouissance pendant 10 années , d'une rente de 4 f , et des
revenus d'un pré et d'une pièce de terre ; 2.0 de la moitié du
capital de cette rente , dans le cas où ce capital serait rem-
boursé avant l'expiration des 10 années de jouissance ac-
cordée aux pauvres.
antiq. 11 existait dans un champ, appelé de la Pierre- Grise,
un dolmen de 3 mètres de longueur sur 2 de largeur, soutenu
par des pierres plates de petite dimension ; sous lequel une
autre table arrondie paraissait engagée. Le propriétaire de
ce champ ayant fouillé au-dessous de cette pierre , en 1820,
la brisa et n'y trouva que des crânes humains , paraissant
peu anciens , offrant encore des traces de cheveux, et dont
les dents étaient restées dans leurs alvéoles. La principale de
ces pierres était en calcaire coquiller, analogue à celui des
environs de S.-Remi-du-Plain ; l'autre ressemblait au cal-
caire de la commune du Val.
192 MONTRÈUIL -EN-CHAMPAGNE.
Voir , pour le surplus de ce qui est relatif à cette ancienne
paroisse , Pari, saosne et mont- regnault.
MONTREUIL EN CHAMPAGNE ; Monasteriolum vel
Montrolium in Campaniâ ; appelé aussi quelquefois MONTREUIL-
EN-CHARNIE ; nom qui signifie moutier , église , et non monas-
lèie, comme on le dit généralement , mais qui pouvait avoir
ici cette double signification. Pelile paroisse de l'élect. de la
Flèche; du doyenné de Brûlon, de l'archid. de Sablé, du dioc.
et à 28 k. à TO. du Mans ; comprise ? en 1790 , dans le cant.
de Loué , du district de Sillé-le Guillaume , elle est distanie du
bourg de Loué de 3 k. au ÏSr. N. O. Elle a été réunie à la
commune de Joué-en-Charnie , du même canton , par décret
du 22 décembre 1809. — Distanc. légal. : de Loué , 3 k. ; du
Mans , 33 k.
descript. Le territoire de cette ancienne paroisse , situé
sur le penchant d'un coteau qui domine à l'est le cours du
petit ruisseau le Palais , dont le vrai nom ( Paies ) indique la
fertilité , comprenait 7 fermes de 22 à 37 hect. ( 5o à 80 j. ) ,
5o bordages , de 5 h. ( 11 à 12 j.) et au-dessous , et un
bon nombre de maisonnies. Sa superficie est hérissée d'un
assez grand nombre de blocs de grès moderne , surtout près
du bourg.
Petit bourg fort laid , composé de 16 à 17 maisons , for-
mant une petite rue qui se contourne du nord au sud , pour
venir aboutir à l'église. Celle-ci , loul-à-fait insignifiante ,
à clocher de forme pyramidale , entourée à l'ouest et au sud
par un petit cimetière , clos de haies seulement , servant
encore aux inhumations , malgré la réunion de la commune
à celle de Joué , pour le spirituel comme pour le temporel.
Distant de 1 k. seulement à l'E. S. E. de celui de Joué , le
bourg de Monlreuil est situé, ainsi que son territoire, sur
la rive gauche du ruisseau de Palais , qui les sépare de l'ancien
territoire de Joué.
popul. Portée à 60 feux sur les états de l'élection de la
Flèche , on en compte actuellement 70 sur le territoire de
Monlreuil, comprenant 162 indiv. mâles, i5i femelles,
total 3i3 ; dont 78 dans le bourg.
hist. ECCLÉs. Eglise sous le patronage de S.-Maximin ,
qu'on y vient encore invoquer pour la guérison des maladies
laiteuses des enfans , appelées enfantin et rifle dans le pays ;
et contre les autres maladies éruptives , même la teigne.
Ste- Barbe est aussi honorée comme seconde patrone de
cette église. Point d'assemblée.
La cure, qui valait 5oo 1. environ de revenu, était à la
présentation de l'abbé de S.- Vincent du Mans , ainsi que
MONTREUIL-LE-CHÉTIF. 193
le prieuré de Palais, sous le patronage de S.-Laurent , situé
à 2 k. au S. du bourg , dont le revenu était évalué à 3oo 1.
Il y avait, en outre , dans cette paroisse , la chapelle de la
Sauvagère , de i55 1. de revenu.
hist . féod. La seigneurie de paroisse , était annexée au
fief de Palais, et poss.dée par les moines de S.- Vincent,
à qui (iiroie de Montrcuil le donna, lorsqu'il se fit religieux
dans cette abbaye.
On trouve néanmoins , dans des aveux de 1669 à 1681 ,
que Claude de Chapuiset, écuyer, mari de Félice de Couasnon,
prend le titre de seigneur de Montreuil et de Ruillé, paroisse
voisine. Il relevait , pour ces deux terres , de celle de Sillé-le-
Guillaume. Du reste , il arrivait souvent de conserver les
noms et les titres seigneuriaux de terres nobles , dont on
avait perdu depuis longtems la possession.
HFST. civ. Les dictons populaires du pays , donnent le
sobriquet de baratcurs, aux habitans de Montreuil. Serait-ce
que leur situation le long des prairies du Palais , leur fournit
l'occasion de faire une assez grande quantité de beurre ?
( Voir , pour le surplus de ce qui concerne cette ancienne
paroisse et commune , Kart, joué en-chaknje. )
MONTREUIL- LE CHÉTIF, Monasteriolum , seuMon-
trolium Miserum ; commune cadastee , du canton et à 6 kil.
S. O. de Fresnay ; de l'arrondiss. et à 32 k. O. S. O de
Mamers ; à 32 k. N. N. O. du Mans ; autrefois du doyenné
de Fresnay , du Grand-Archidiaconé , du dioc. et de l'élect.
du Mans. — Dist. légal. : 6 , 38 et Z-j k.
oescript. Bornée au N. , par Douillet ; auN. E. et à l'E. ,
par S.-Aubin-de-Locquenay ; au S. E. , par Moilron et
par S.-Christophe-du-Jambet ; au S. , par Ségrie et par
rezé ; à l'O. , par Monl-S -Jean ; sa forme est un carré irré-
gulier , de 3 k. 1/2 à 4- k. de côté à TE. et à l'O. , sur 5 k. au
S. et 3 k. seulement au N.
Bourg assez joli , silué dans la partie centrale du territ. , en
tirant un peu vers le nord, bâti sur les deux côtés de la route
de Sillé à Fresnay. On remarque à son extrémité S. S. E. ,
une jolie maison moderne , qui a remplacé l'ancien manoir des
Touchelles, accompagnée d'une belle fuie. Eglise , située
au centre du bourg , du côté nord-ouest de la route , à ou-
vertures semi-ogives , n'ayant rien de remarquable du reste ;
à clocher à campanille. Elle est entourée , à l'ouest princi-
palement, par le cimetière , clos de murs d'appui. Un portrait
de femme en pied , tenant à la main un sceptre , peint sur
le mur du côté gauche du chœur , au-dessus de la porte de
la sacristie , passe , suivant la tradition , pour être celui de la
iv i3
ig4 M0NTREU1L-LE-CHÉTÎF.
reine Berthe , qui aurait habité la maison des Touchettes ,
et aurait donné aux habilans la lande des Berçons , qui , en
i55o , contenait o,42 journaux. On a confondu le nom d'une
comtesse du Maine , avec Tune des reines de France du
nom de Berthe , ainsi que nous l'avons dit à la biographie ,
page 84-.
populat. De 99 feux , selon les états de l'élect. du Mans ;
on en compte actuellement a85 , se composant de 52 1 indiv.
mâles , 58 1 femelles, total , 1,102 ; dont 85 dans le bourg.
Une grande partie du surplus est réuni par petits hameaux ,
au nombre de 12 a i3.
Mom\ décenn. De j8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 9/^ ;
naissanc. , 363 ; déc. , 283. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 94. ;
naissanc. , 382 ; déc. , 216.
hist. ECOLES. Eglise sous l'invocation de S.-Sulpice. As-
semblée le dimanche le plus rapproché du 27 août.
La cure , qui valait de 700 à 800 1. de revenu , était à la
présentation de l'évêque diocésain.
hist. flod. La seigneurie de paroisse , annexée au fief des
Touchettes , situé près le bourg , appartenait , à l'époque de
la révolution , à M. Choron. Elle relevait de la baronnie de
Sillé-le-Guillaume.
11 y avait plusieurs autres fiefs dans la paroisse , celui de
l'Aune , servant actuellement de maison de maître à la forge
de ce nom ; ceux de Bures , du Jarié , de la Pelite-Lucazière ,
de Bernay , appartenant tous , ou à peu-près , à la maison de
Courtarvel. V. les art. mont-s.-jeain et PEZÉ.
hist. civ. Vole par le Conseil municipal , en i833 , d'une
somme de 3o f. pour la location d'une maison d'école pri-
maire , et celle de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
hydrogr. Le ruisseau des Deffais, venant de la partie cen-
trale de la foret de Sillé , limite la commune à l'ouest , et
va jeter ses eaux dans la petite rivière d'Orthe , au nord-est
du territoire , lequel est limité par celte dernière sur ce point.
Celui de Bures ou de Cordé, prenant naissance également dans
la forêt de Sillé , le traverse presque parallèlement au pré-
cédent , en se dirigeant aussi au nord, par aller se perdre dans
l'Orlhe , près le bourg de Douillet. Lin petit ruisseau , ayant sa
source près et à l'est du bourg , va confier dans celui de Bures ,
après un cours de 2 k. seulement ; enfin celui de Ponceau
prend naissance à 1 k. au sud du bourg, se dirige au sud-
sud-est , en longeant l'extrémité orientale de la forêt de
Sillé , pour aller se jeter dans le Jambron. — Point de
moulins sur ce territoire , où se trouvent encore quelques
étangs.
MONTREUIL-LE-CHÊTIF. ig5
GÉOL. Sol élevé , dont toute la limite occidentale forme
une double ligne de collines, le long des cours du Dcffais et
du Cordé. On remarque dans la partie sud-est du territoire ,
deux monticules de forme oblongue, d'inégale dimension,
appelés les grand et petit Berçons ( v. cet art. ) ; un
troisième , appelé la Roche-Brune, situé à l'extrémité sud de
la commune, dans la foret de Sillé. Terrain primilifà l'ouest,
offrant des schistes argileux à demi-soulevés; secondaire pour
le surplus , où se rencontrent des marnes blanche et grise , des
marbres, du grès ferrifère , des grès à gros grains et d'autres
à grains fins , contenant différens coquillages fossiles ; des
bancs d'argile durcie, et d'ocre ferrugineuse, recouvrant du
minerai de fer riche et abondant, en extraction dans les
Berçons , de temps immémorial , et qui s'y exploite pour la
forge de l'Aune , principalement , et pour celles de la Gau-
dinière ( v. ce mot ) et de l'Orthe ( Mayenne ).
CADâstr. Superficie totale de i,458 hecl. 56 arcs , se sub-
divisant ainsi : — Terr. labour., 92J hect. 47 ai. 08 cent.,
divisés en 5 classes , évaluées à 8 , 18 , 29 , 44 <-'1 54 f. —
Jard. , i8-3o-62 ; en 2 cl. : à 54 et 68 f. — Canal , mares et
étangs , 3- 15-70 ; 2 cl. : à î5 et 54 f. — Prés , 103-73-95 ,
3 cl. : 18 , 5o , 84 f. — Pâtur. , i3-52-5o; 2 cl. : 5 , 1 1 f.
-*- Bois taillis , 299-70-00 ; 4 cl» : 5 , 10 , 16 , 22 f. —
Landes, 34-72-92 ; à 3 f . — Superf. des bâtim. , 8-20-91 ;
à 54 f. — Obj. non impos. : Egl. , cimet. et autres dom. nation,
et comm., o-66-3o. — Bout, et cheni. , 49-08-72. — Riv.
et ruiss. , i~95-3o. == 264 maisons , en 8 cl. , de 6 à 90 f.
— 1 tuilerie , à 60 f.
„ . \ Propr. non bâties , 37,5q7 f. 07 c. | * , c
Revenu impos.j J___ bâties ' ^7 7 J 4o,949 f. 07 c.
CONTRIB. Foncier, 4^72 f . ; personn. et mobil. , 617 f. ;
port, et fen. , 137 f ; 11 patentés : droit fixe , 66 f. 5o c. ;
dr. proport. , i4o f. 5o c. Total , 5,533 f. — Perception de
Douillet.
CULTi'R. Superficie argilo -sableuse et caillouteuse géné-
ralement , de fertilité très- variable ; ensemencée en céréales,
dans la proportion de 20 parties en froment et en orge , 9
en seigle et en avoine ; 10 en sarrasin , pommes de terre , etc.
On y cultive , en outre , chanvre , trèfle , citrouilles , etc. —
Arbres à fruits à cidre, en bon nombre; una assez forte
portion de bois taillis , dans la forêt de Sillé principalement ,
prés de moyenne qualité. Les landes des Berçons , réduites à
une assez mince portion aujourd'hui , dont partie , il est
vrai, se trouvent sur S.-Aubin-de-Locquenay , Mont-S.-
196 MONTREUIL-LE-HENRI.
Jean , Ségrie , comprenaient i£io journ. ( 620 hect. ), lors
de l'arpentage des landes du comté du Maine , réunies à la
couronne, en i55o. — Elève d'un assez grand nombre de
poulains, de veaux et génisses, et surtout de moutons;
beaucoup moins de porcs en proportion. — Assolement
quadriennal; 7 fermes principales, 25 bordages, un plus
grand nombre de petites tenues ou maisonnies ; ces deux
derniers , en parties réunis par hameaux. — 60 charrues ,
dont moitié à peu-près traînées par bœufs et chevaux, le
reste par ceux-ci seulement. = Commerce agricole con-
sistant principalement en grains , fil et chanvre , cidre , fruits ,
bois , poulains , veaux et génisses , moutons , quelques porcs
gras , etc.
s= Fréquentation des marchés de Fresnay , de Sillé-le-
Guillaumeet de Beaumont-sur-Sarlhe.
INDUSTR. Extraction du minerai de fer , de la marne grise ,
qu'on y vient chercher des communes environnantes. Tuilerie
et four à chaux au hameau appelé les Tuileries , à 2 k. S. S. E.
du bourg. La maison de maître de la forge de l'Aune est
seule située sur la commune , les usines sur Douillet et Mont-
S.-Jean. Exploitation du bois ; fabrication de quelques pièces
de toile, pour les particuliers seulement.
routes et chem. Le territoire est traversé , du S. S. O. au
N. N. E. , par la route départementale n.° 5 , d'Angers à
Alençon , par Sillé et Fresnay, laquelle passe dans le
bourg.
habit. REMARy. Comme habitations : les Touchettes , la
maison de l'Aune , le Jarrié , la Pelite-Lucasière , Bernay ;
sous le rapport des noms : Bures , nom dont la signification
a été donnée ailleurs ; la Croix , la Coquinière ; les Vallées ,
Vaux Halliers , les Landes , les Rochers ; Beauchène , la
Trouesse ( souche , truisse ) ; la Caillcbotière ; etc.
établ. public. Plaine , succursale , école primaire com-
munale ; un débit de tabac. Bur. de poste aux lettres , à
Fresnay.
MOJVTREEIL- LE -HENRI, Y; Monasteriolum , seu
Monlrolium Henrici ; commune du canton et à 7 kil. 3 hect. E.
de Lucé-le-Grand ; de l'arrond. et à 22 k. O i/i-S. de S.-
Calais ; à 3i k. 1/2 N. O. du Mans ; jadis du doyenné de
S. -Calais, de l'archiduché de Montfort , du diocèse du
Mans et de l'élect. de Château-du-Loir. — Dist. légal. : 8 ,
17, et 37 kil.
DESGRtPT. Bornée au N. , par Tresson ; à l'E. , par Ste-
Osmane ; au S. , par S. -Georges de la Couée , et par Cour-
demanche ; à l'Q., par Villaines-sous-Lucé ; sa forme,
MOjVTRELÏL-LE-HENIU. 197
qui est celle d'un pentagone irrégulier , peut se rapprocher
de celle d'un triangle , ayant sa base au S. S. E. , de
6 à 7 k de côtés. — Le bourg , situé vers la partie cen-
trale du territoire , ne consiste qu'en quelques maisons ,
formant une petite place , en face de l'extrémité ouest de
l'église , et en deux courtes rues se dirigeant à l'O. et à l'O. S.
O. de celte place. Petite et assez jolie église , du genre go-
thique primitif, ayant une croisée tréflée au fond de l'abside ,
et dont le cintre de la porte occidentale est entouré d'un
cordon terminé par deux têtes grotesques. Clocher en (lèche.
Le cimetière , qui entourait l'église , a été remplacé par un
autre situé hors du bourg. On y remarquait deux lombes à
tables en marbre , consacrées à des membres de la famille de
Bastard de Fontenay. Elles ont été transportées , avec les
restes qu'elles recouvrent , dans le nouveau cimetière. Le
château , situé dans le bourg , consistait dans une grosse
et massive tour carrée , entourée de larges fossés : quelques
bâtimens d'habitation, y ont été ajoutés postérieurement à
sa construction ; un assez joli jardin se trouve derrière. En
assez mauvais état actuellement, ce manoir a été vendu par
le dernier propriétaire de la famille de Bastard , à plusieurs
habit ans du bourg.
popul. Portée pour 1^2 feux autrefois, elle se compose
actuellement de 167, comprenant /J.i4 individ. mâles, £77
femelles, total, 891 ; dont 178 dans le bourg.
Mono, décenn. De iHo3 à 181 2, inciusiv. : mariag. , 78 ;
naissanc, 196; décès, i^i. — De i8i3 à 1822: mariag,
64; naissanc, 233; déc. , 102.
hist. eccles. Eglise sous le patronage de la Vierge et de
Ste-Anne ; assemblée le dimanche le plus rapproché du 26
juillet , fêle de celle dernière.
La cure, estimée valoir 3oo 1. de revenu, était jadis un
prieuré régulier des chanoines de S. -Augustin , de l'abbaye
de S.-Georges-du-Bois , dans le bas Vendômois , à la présen-
tation de l'abbé de ce monastère.
Une maladrerie a dû exister autrefois sur cette paroisse.
"V. hist. civ.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était une châlellenie,
ainsi que l'indique sa tour carrée qui, suivant la coutume du
Maine , était le signe distinctif de celte nature de fiefs. Elle
appartenait , en 1329 » à P. de Ghelles , seigneur du Grand-
Lucé, dont Marie, sa fille unique, la porla en dot, avec celles
de Lucé , de Pruillé-l'Eguilié , etc., à Brisgaut de Goesme.
Elle était en dernier lieu , et depuis assez longterns , dans la
maison de Bastard de Fontenay , peut-être par le mariage de
198 MONTREUIL-LÉ-ISENRI.
René de Bastard, écuyer, sieur de la Roche-Paragère , qui
vivait en «63g , avec Julienne de Montreuil , veuve de Jacq.
de Guibert ?
On lit dans le censif de l'abbaye .de S.- Calais , dressé en
i3gi , : « Item , ledit abbé a en la paroisse de Ste-Cérote ,
« une métairie appelée les Boues , près d'Evaillé , a 4.0 sous
« de ferme et 6 chapons, a un le Clerc , sur lequel le sire de
« Montreuil a chacun an un sexlier d'avoine , pour le pâturage
« et communales au fié S.-Mars et le paye le métayer du lieu ,
« et puis ledit sire instruit sur ledit lieu pour ledit sextier
« d'avoine , et non plus ; et y a ledit abbé sa haute vanerie
« ( voirie ). »
Les autres fiefs de la paroisse étaient : i.° celui du Perray ,
à 2, 7 h. S. du bourg , tout près celui de S.-Georges de la
Couée , dont dépendait le fief de la Rosière, paroisse de Sle-
Marie du Bois , dans le Passais , appartenant à la famille
Poulard , ce qui a fait dire à tort à Lepaige , que cette famille
possédait la seigneurie de paroisse de Montreuil. — 2.0 la
Fontaine, a 2,3 h. O. du bourg, pour lequel René de Bois-
lanfray , sieur de Fontaine , est taxé à 10 livres au rôle du
ban et de l'arrière-ban de la province , dressé en i63g. —
3.° la Cornière , pour laquelle Jean de Bazèle est taxé à i5 1.
au même rôle.
ANTio. Le nom du Châtcîet et de la Motte , que portent
deux fermes de la paroisse , annoncent un état de choses ,
dont il n'existe plus d'autres traces.
hist. civ. Une maladrerie , établie sur cette paroisse ,
est indiquée par le nom d'une de ses fermes seulement.
La commune possède une maison de charité , établie dans
le dernier siècle , par la famille Pitard , et dotée par différens
autres habilans , d'un revenu de 36o f. que la révolution n'a
point diminué. Ce revenu et celui du bureau de charité
réunis , s'élèvent actuellement à 4-4° f« 98 c. Adminis-
trée par une commission de cinq membres , deux sœurs de
la charité d'Evron sont attachées à cette maison, chargées
des soins à donner à domicile aux indigens , et de faire l'école
aux jeunes filles.
En i833, le Conseil municipal vole, en conformité de la
loi du 28 juin de la même année , 4° f- pour le loyer d'une
maison d'école , et 200 f. ponr le traitement de l'instituteur
primaire.
hydrogr. La petite rivière d'Etangsort , limite la commune
à Test, sur un espace de 1,2 h., et la traverse de ce côté pour
le surplus. Le ruisseau de la Fontaine , qui prend naissance
entre cette terre et la ferme de Beauchêne , va jeter ses eaux
MONTRELIL-LE-HENRI. 199
dans celui de Gruau , en Villaines -sous-Lucé , après un cours
d'un kilom., d'est à ouest. Enfin , le ruisseau de Gruau , qui a
sa source en Villaines , limite le territoire à l'ouest , à partir
de sa jonction avec celui de la Fontaine , pondant i k. au plus.
Le ruisseau de Vaux ne paraît pas prendre naissance sur celte
commune , comme on le dit pages 98 et i5i de V Annuaire
pour 1827. — Moulins : Monternault , Bonnieu , Saint,
Neuf, sur l'Etangsort ; de Gruau et Neuf, sur le Gruau.
géol. Sol coupé par trois chaînons de collines , qui s'éten-
dent presque parallèlement du nord-nord-est au sud-sud-
ouest , aux deux limites orientale et occidentale et au centre
du terriloire. Terrain secondaire, offrant la craie tufeau , ex-
ploitée comme marne, des différentes nuances blanche,
jaune et grise , à différentes profondeurs ; des sables siliceux ,
à l'ouest
divis. des terr. En labour , 923 hectares ; jardins , 10 ;
vignes, 1/2: prés et pâtures, 57; bois fulaies , 10; taillis,
62; landes, dont partie de celle appelée le Petit- Bouleau ,
située à l'ouest , ensemencées en pins maritimes dans quelques
parties , 65 ; mares et marais , 5 ; superf. des bâtim , 8 ;
égl. , cimet. , etc. ,1 1/2 ; chem. , 4 î eaux courant. , 3. Total ,
93g hect.
contiub. Foncier, 3,676 f. ; personn. et mobil. , £09 f» î
port, et fen. , i65 f. ; i3 patentés : dr. fixe , 60 f. 5o c. ; dr.
proport. , 35 f. 83 c. Total , 4*646 f. 33 c. — Perception de
Lucé-le-Grand.
cultur. Sol argilo-calcaire et argilo-sablonneux , médio-
crement productif: de sable pur, à l'extrémité occidentale;
cultivée en grains dans la proportion de 28 part, en froment ,
17 en orge, autant en avoine , et 10 en seigle ; proportions
variées par le mélange des espèces , en méleil , mélarde , etc.
Le sol produit assez abondamment du trèfle , mais il est peu
convenable au chanvre. Beaucoup d'arbres à fruils ; prés de
médiocre qualité ; bois , etc. Elève de poulains , cette com-
mune étant l'une de celles de l'arrondissement de S.-Calais,
qui entretient le plus de chevaux entiers pour la reproduction ;
de bêles à cornes en assez grande quantité ; moins de porcs
proportionellement ; beaucoup de moutons , un petit nombre
de chèvres. — Assolement triennal et quadriennal; i5 fermes
principales , 49 bordages , et un certain nombre de mai-
sonnies , dont bon nombre réunies en hameaux , au nombre
de huit. — 5o charrues environ , dont les 3/4 en sohatage , ou
se subdivisant entre 2 , 3 et 4 cultivateurs ; le plus grand
nombre traînées par bœufs et chevaux, le surplus par ces
derniers seuls.
soo MONTREML-LE-HENRI.
En 177 1 , M. Bastard de Fontenay , chevalier de S.-Louis ,
membre titulaire du bureau d'Agriculture du Mans , nommé ,
en 1766, direct. -génér. des 3 bureaux de la Société d1 Agri-
culture de la généralité de Tours , voulant stimuler le zèle
et l'émulation parmi les cultivateurs de Montreuil-le-Henri ,
paroisse dont il était seigneur , établit un concours dont le
prix serait la plus belle vache qu'il serait possible de se pro-
curer, pour être délivrée an cultivateur de terres à ferme,
qui aurait le mieux labouré et ensemencé le tiers de sa tenue ,
sans négliger le soin des prairies , des bestiaux , de la récolte
des fumiers , etc. , au jugement d'experts étrangers à la pa-
roisse. Ce prix fut délivré, en août 1772, au nommé P.
Chiron , fermier du lieu de la Cour. Cet encouragement, qui
fut continué pendant plusieurs années, contribua beaucoup
à l'amélioration de la culture , et à l'aisance des cultivateurs,
dans cette paroisse , pauvre et assez mal cultivée auparavant.
ezs Commerce agricole consistant en grains , dont il y a
exportation réelle de 7 à 8 cents hectolitres; en chevaux,
bêtes aumailles , porcs gras et moutons ; graine de trèfle ,
peu de chanvre et de fil; fruits et cidre ; bois ; laine, miel ,
cire ; menues denrées.
=r= Fréquentation , par les hahitans , des marchés de Lucé ,
Saint-Calais , Bouloire et la Chartrc ; de Château- du- Loir
et de Montoire ( Loir-et-Cher) , pour les toiles.
INDUSTR. Fabrication d'un certain nombre de pièces de
toiles de chanvre, façon de Château-du-Loir , qui se vendent
dans celle ville et à Montoire ; extraction de la marne.
Quelques pauvres journaliers vont travailler, chaque année ,
à la récolle des grains , en Beauce , et aux vendanges , dans
le Vendômois , le Blaisois et l'Orléanais.
rouï. et chem. La roule départementale n.° 3 , ouverte
en 1764* pour communiquer du Mans à Orléans, n'esl point
et ne doit pas être terminée de Lucé à Bessé, par où elle devait
passer. Elle consiste sur ce point en un grand chemin , qui tra-
verse le territoire de Monlreuil , du N. O. à l'E. , en passant
à quelque distance au nord-est du bourg.
LIEUX remarq. Comme habitation : le château , à peu-près
insignifiant aujourd'hui sous ce rapport. Sous celui des noms :
la Cour , le Châlelet , le Plessis , la Moite , la Guerrière , la
JSormandière ; l'Abbaye , la Maladrerie , Moulin-Saint , la
Croix-Rouge ; Beauregard , Bellevue , Bonnieu , le Brouillard;
la Fontaine ; le Perray ; le Boulay , le Chêne-Blanc , B&h-
Joly , Aigrefoin , etc. , etc.
établ. publ. Mairie , succursale , maison de charité et
bur, de bienfaisance , écoles primaires de garçons et de filles
MOXTREUIL-SUR-SARTHE. 201
Bur. de poste aux lettres , à S.-Calaîs ; de distribution , à
Lucé.
MONTREUIL - SUR - SARTHE , Monasteriolum , seu
Montrolium suprà Sartham , vel Sartam ; ancienne et petite
paroisse des Quintes, du dioc. , de l'élect. , et à 8 kil. 1/2
au N. du Mans ; comprise, en 1790, comme commune du
canton de Savigné-l'Evèque , du district du Mans ; réunie
à celle de Neuville-sur-Sarlhc , lors de l'organisation de
l'an x — Dislanc. lég. du Mans : n kil.
descript. Limitée au N. , parla Bazoge et la Gnierche;
à VU. , par Joué-l'Abbé ; au S., par Neuville ; à l'O. , par
la Uazoge ; son territoire a, à peu-près, la forme d'une
pyramide tronquée à son sommet, ayant sa base a l'est,
et s'élendant , de l'orient à l'occident , sur l'une et l'autre rives
de la rivière de Sarthe , qui la partage en deux parties presque
égales, sur une longueur de 3,2 hect , contre une largeur qui
varie de o,5 h. seulement, à l'extrémité occidentale , jusqu'à
1,7 h. , à celle orientale. Le bourg , situé sur la rive gauche
de la Sarthe , se compose d'une douzaine de maisons , cons-
truites des deux côtés du chemin du Mans à la Guierche, à
l'est de l'église. Celle-ci, très-petite et tout-à-faîl insigni-
fiante , à clocher pyramidal , ne sert plus au culte , ni le
cimetière qui l'entoure, clos de haies seulement, aux in-
humations.
popul. De 23 feux anciennement, Monlreuil n'en compte
encore que 29 environ, comprenant 64 individ. mâles, 78
fem. , total , 139 ; dont 58 dans le bourg.
hist eccles. L'église était sous le patronage de S.-Martin ,
év. de Tours, dont la fêle, avec assemblée, avait lieu le 1 1
novembre. La cure, à la présentation de l'évèque diocésain ,
valait environ 3oo 1. de revenu.
HlvT. feod. La seigneurie de paroisse , possédée par la
famille Richer de Monthéard , passa en celle de Jouie et , en
dernier lieu , dans celle de Dagues, l'une des plus anciennes
familles patriciennes du Mans , qui l'acquit en 1764 ou 1765.
Le fief de S. -Marceau , en la Guierche , en relevait. Tous
deux étaient possédés par M. Dagues de la Touche , en 1777.
La Cour de Monlreuil , ferme actuellement , appartenait, en
1780, à M. de Fontenay, capitaine de dragons , propriétaire
alors du château de Monthéard , en Neuvilie-sur- Sarthe.
Les autres fiefs de la paroisse étaient: i.° la Cheoaletic , à
2 k. au N. du bourg ; 2.0 celui du Bas-Bois , à 7 k. ]N. N. E. ;
3.° le Menard, à 8 h. N. O.; 4° le Carreau, à 1,2 h. N. G.;
ces deux derniers sur la rive droite de la Sarthe.
hydrugr. La Sarthe , comme il est dit plus haut , traverse
202 MONT-SAIIMT-JEAN.
le territoire du nord au sud , à peu-près par son centre. Le
ruisseau le Pensais , le limite au nord , en le séparant de
celui de la Guierche ; celui de Ricourt , l'arrose au sud-ouest.
— Moulins de Monlreuil , à deux roues , à blé , sur la Sarthe,
cult. Sol bas et plat , argiîo-sablonneux et assez fertile ;
cultivé en céréales, en égales proportions à peu-près, entre
le froment , le seigle et l'orge , dont il y a exportation du
quart environ des produits ; beaucoup moins d'avoine pro-
portionnellement. Beaucoup de trèfle, de chanvre , d'arbres
à fruits ; les haies qui entourent les champs sont bien fournies
en bois. — On y comptait 4 à 5 fermes, et 10 à 12 bor-
bages; 12 charrues.
( Voir pour le surplus, l'art, neuville-sur-sarihe. )
MONTROND, MONT-BOND, monticule arrondi, ainsi
que l'indique son nom , de 5o mètr. environ de hauteur, situé
ào,6 h. au sud du clocher de Domfronl, dont nous avons
omis de parler à cet article. 11 est d'autant plus remarquable ,
sur ce point , que le terrain est plat et uni autour de lui.
MONT- SAINT JEAN , Mons, seu Monte SancH- J oannis ;
grande commune cadastrke , du canton , et à 7 kilom. 1/2
N., un peu vers l'E. , de Siilé-le-Guillaume ; de i'arrondiss.,
et à 36 k. N. N. O. du Mans ; anciennement du doyenné de
Sillé , de l'archid. de Passais , du dioc. et de l'élect. du Mans.
— Disl. légal. : 8 et £i kilom.
DEseniPT. Bornée au N. , par S.-Georges-le-Gaultier ; à
l'E., par Douillet et Montreuil-le-Chélif ; au S. E. , par
Pezé-le-Robert ; au S., par Crissé, S.-Rémi-de-Sillé et
Sillé; à l'O., par S.-Pierre-de-la-Cour et S.-Germain-de-
Coulamer, communes du département de la Mayenne; son
territoire , qui comprend une grande partie de la forêt de
Sillé , est arrondi en forme de cercle , qui serait assez ré-
gulier s'il n'avait un grand nombre de parties à angles sail-
lans et rentrans : ses diamètres varient , par cette cause ,
de 5 k. 1/2 à 8 k.
Bourg d'un aspect assez triste , dont le nom indique suf-
fisamment la position , situé vers le centre du territoire , se
rapprochant un peu de la limite nord-est. 11 se compose de
quatre rangs de maisons formant un carré assez régulier,
au milieu duquel est bâtie l'église , avec prolongement de
deux petites rues, partant de deux de ses angles, et se di-
rigeant au sud et au nord. — Assez grande église, fort simple
dans sa construction , à ouvertures cintrées , dépourvues de
tout ornement d'architecture, dont le chœur, ainsi que les bras
formant la croix , qui séparent celui-ci de la nef, sont seuls
voûtés en pierre. On y voyait gravées les armes de la maison
MONT-SAINT- JE AN. 2o3
de Courtarvel , d'azur , au sautoir d'or , cantonné de 16 lo-
zanges du même mêlai. Clocher en forme de flèche élevée ;
clochelon placé vers l'extrémité occidentale de l'église , ren-
fermant la cloche qui sert de timbre à l'horloge. Au pilier
droit de l'entrée du chœur, du côlé de la nef, se trouve in-
crustée une plaque ou table en marbre noir, sur laquelle on
lit en lettres dorées celte inscription :
« ICI EST LE COEUR DE TRES- NOBLE ET TRES-ILLUSTRE PAIR DE FRANCE,
« SA SEIGNEURIE HENRY EVRARD DE DREUX , MARQUIS DE ERÉ/.É ,
« BARON DE BERRïE , GRAND-MAITRE DES CÉRÉMONIES DE FRANCE ,
« ' MARÉCHAL DE CAMP, CHEVALIER DES ORDRES DU ROI, ETC.
« NÉ A PARIS LE 6 MARS I766. DÉcÉuÉ DANS CETTE VILLE LE l']
« JANVIER 1829. REQUIESCAT IN PACE. »
Le presbytère , assez joli , est situé en face le côlé nord de
l'église. Cimetière hors et au N. E. du bourg , clos de murs
et de haies.
hopcl. Comptée pour 3j3 feux autrefois , elle est actuel-
lement de 553, se composant de i,o65 individ. mâles,
i,i47 femelles , total , 2,212; dont 246 dans le bourg, en
63 feux. Une douzaine de hameaux comprennent ceux de
Cordé 65 individ. , en i5 maisons; des Beudinières, ^.S f en
12 maisons ; des Vallées et de la Barbière, 38 et 35, en 10
et 9 maisons , les autres, de 36 à 18 individ. , en 8 , 7 et 6
maisons.
Mouv. dècenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 1^7 ;
naissanc , 5cj6 ; déc. , 563 ; — De i8i3 à 1822 : mar. , ig8 ;
naiss. , 698 ; déc, 489. — De 1823 à i832 : mar. , 187 ;
naiss. , 748 ; déc. , 5 19.
hi.vt. ecci.es. Eglise sous le patronage de S. -Jean-Bap-
tiste. Assemblée le 24 juin. La cure , valant 700 1. de revenu ,
était , ainsi que le prieuré , qui valait 570 1. , à la présentation
de l'abbé de S.-Nicolas d'Angers. — Par acte du 8 novemb.
i456 , Foulques de Courtarvel, seigneur de la Lucazière ,
est reconnu , par le curé de M ont- S.- Jean , comme fondateur
de l'église de ladite paroisse, avec droit de prière nominale et
de litre f c'est-à-dire de faire placer ses armes et son épilaphe
dans l'église , ce qu'on a vu avoir été exécuté quant aux armes.
— Le 11 mai i5o3 , transaction enlre Ambrois de Courtarvel
de Pezé et le baron de Sillé le-Guillaume , par laquelle celui-ci
reconnaît Ambrois au titre de fondateur de ladite l'église ,
qu'il lui contestait. Le i.er juin i562 , le curé de Mont-S.-
Jean, rend aveu au fief de la Lucazière , pour son presbytère
et dépendances. Par acte du 16 fructidor an x , M. le marquis
de Dreux de Brezé ( dont l'épïtaphe est ci -dessus), achète
l'église de JYlont-S.-Jean de René Besnard , acquéreur de
204 MONT-SAINT-JEAN.
la nation t e* en fait don à la commune , par un autre acte
du 17 février 1807, avec réserve du banc de ses ancêtres
et de la chapelle située à la gauche , sous la condition de
pouvoir rentrer dans la possession de ladite église , dans le
cas où tout autre culte que celui de la religion catholique ,
apostolique et romaine y serait exercé.
Les autres bénéfices ecclésiastiques étaient : i.° le Prieuré ,
auquel était attaché un fief, relevant comme il a été dit ,
de l'abbaye de S. -Nicolas d'Angers ; 2,0 Une chapelle au
château de Courtalvert , mentionnée dans un titre de l'abbaye
de Champagne, de 1238. Cette chapelle possédait un fief qui
s'étendait dans la paroisse de Grazé ( Mayenne ). 2.0 la
chapelle de la Lucazière , au château de ce nom , dotée du
bordage des Après, situé dite paroisse, affermé 4-° !•• en
1721. Permission est accordée au seigneur de la Lucazière,
le i5 juillet 1725 ; de faire dire la messe à ce château ; 2.0
la chapelle de la Molle-Guespied, laquelle valait 5o 1. de
revenu ; 3.° la preslimonie de Cordé, valant 20 1. de rente;
4.° Une maladrerie , dont il sera parlé plus bas.
Une ordonnance du 21 avril 1824.7 autorise l'acceptation
d'une somme de 1,000 f . , léguée par le sieur Sailland , à
la fabrique de l'église de Mont- S.- Jean.
HIST. féod. La seigneurie de paroisse était annexée an-
ciennement au château de Courtarver, Courlarveit ou Cour-
talvert ( ce nom est écrit de ces diverses manières dans les
anciens litres ), Curta Ruelli , situé à 2 k. au S. O. du
bourg, possédé par une famille de ce nom. Situé au milieu
d'un bois , sur le penchant d'un coteau qui domine la rive
droite de la petite rivière d'Orthe , ses ruines ne consistent
plus que dans quelques pans de murailles, qui ne peuvent
donner l'idée de ce que fut autrefois ce manoir. On remar-
que encore à côté, un puits et quelques traces des fossés
qui l'entouraient. On peut présumer qu'il était tout- à- fait
abandonné dès i63g, puisqu'il n'est point porté au rôle
du ban et de l'arrière-ban de la noblesse du INlainc , dressé
à celte époque , quoique six membres de la famille de
Courlarvel y soient mentionnés pour d'autres fiefs.
Quelques généalogistes n'ont point craint de faire re-
monter l'origine de la maison de Courtarvel , jusqu'à un
Raoul , patrice romain , qui , suivant eux , commandait dans
le Maine pour les Romains. Celle qu'en donne Lepaige ,
remonte seulement à Geoffroi l.er deCourtarvel, chevalier,
qui, en 1266, épousa Anned'Aulsi. Mais les titres de l'an-
cienne abbaye de Champagne ( v. cet art ) , dont il reste
des vestiges dans le charlrier de la Lucazière , la font re-
MONT-SAINT -JE AN. 2o5
mouler à Eudes de Courlalaru ( mauvaise ortographe, pro-
bablement, du nom de Courtarvel), qui dola celle abbaye
en 12 18.
Les autres fiefs et terres nobles de la paroisse étaient :
i.° La Lucazière , qui passa dans la famille de Co rtarvel ,
par le mariage, en 1390, de Foulques i.er de Courtarvel ;
fils de Pierre i.er et d'Antoinette du Bellay, avec Jeanne de
la Lucazière. C'est probablement par suite de celle alliance ,
que le manoir de Courtarvel , qui n'était sans doute qu'un
donjon , un château fort , fut abandonné , et que ses sei-
gneurs transportèrent leur habitation à la Lucazière , à la-
quelle fut réunie alors la seigneurie de paroisse.
Par suite du mariage, en i4-8o , d'Ambroise l.er de Cour-
tarvel, arrière petit- fils de Foulques i.er , avec Anne de
Pezé , fille de Jean de Pezé-le- Robert ( v. cet art. ), dame
de Pezé et du Bouchet , la famille de Courtarvel s'étant di-
visée en plusieurs branches , dont une encore existante dans
les environs de S.-Caiais, la branche principale prit le titre
de Courtarvel de Pezé , et réunit les terres de Pezé et de
Monl-S.-Jean.
Enfin, Louise- Jeanne -Marie de Courtarvel- Pezé , fille
de Louis-René et de Louise-Charlotte Thibault de la Roche-
Tulon, épousa, le 27 mai iy55, Joachim de Dreux , marquis
de Rrézé , grand -maître des cérémonies de France, des-
cendant de Thomas de Dreux, secrétaire du Roi en i5q4 ,
chef de la seconde branche de la famille de Dreux de Nancré ,
originaire du Poitou , qui a pris le nom de Brézé de la terre
de ce nom , située près Saumur. M. le marquis de Dreux de
Brézé , grand-maître des cérémonies de France , héritier des
biens de la famille de Courtarvel- Pezé , situés à Pezé , à
Mont-S.- Jean et communes environnantes , ayant recouvré
la majeure partie de ces biens saisis pendant la révolution ,
grâce au zèle de M. Bachelier père , notaire à Sillé , alors ad-
ministrateur du département , qui démontra que M. de Brézé
n'était pas sorti de France, et avait été porté à tort sur la
liste des émigrés. Après le décès de celui-ci , en 1829 , comme
on la vu plus haut, son fils aîné, pair de France, a élé
partagé de la terre de Brézé , et la Lucazière ainsi que les
autres biens de Pezé , Mont S -Jean et environs , sont échus
à M. le vicomte Etnmau.-Joach. de Dreux de Brézé, et à
son frère M. Pierre- Simon - Louis -Marie , engagé dans
les ordres ecclésiastiques.
Des lettres du 28 mai 1608, vérifiées le 3 août 1668,
érigent en châlellenie et marquisat, sous le nom de Cour-
tarvel, les seigneuries de la Lucazière, Courtarvel et Mondon.
2oG MONT-SAINT-JEAN.
— Le 27 janv. 1673, un arrêt est rendu au parlement contre
Je duc de Mayenne , pour la justice de Courtarvel , la Lu-
cazière et Mondon. — Le Seigneur de Pezé , suivant titres
authentiques, avait droit d'usage dans les bois Segréaux de
la Lucazière , pour le bois nécessaire aux réparations de la
terre de Pezé.
Le château de la Lucazière, séjour, pendant la belle
saison , des deux derniers grands-maîtres des cérémonies
de France , est situé à 1,1 h. à i'G. du bourg de IVI ont- S.-
Jean , sur la rive droite de l'Orlhe , comme celui de Cour-
tarvel , dans un site extrêmement agreste , avant en pers-
pective au sud , le bois et les ruines du manoir de Courtarvel,
et le rocher schisteux , noir et dénudé des Chalouzières.
A en croire P. Renouard {Annuaire de la Sarthe pour 18 1 5 ,
page 29 ), le château de la Lucazière offrirait peu d'intérêt,
tandis qu'il en est peu dans le déparlement, au contraire , de
plus remarquables , par sa situation et par sa façade méri-
dionale , formée d'un pavillon central, décoré de 3 colonnes
à chacun de ses trois étages , des ordres toscan , ionique et
corinthien , chaque rang de colonnes séparant 2 portes et
2 croisées cintrées. Le surplus du bâtiment, des deux côtés
de ce pavillon, percé de grandes croisées à croix en pierre
( doubles croix précédemment ) , et de doubles croisées
cintrées , accolées sous un même fronton. A l'angle nord-
est de ce bâtiment , se trouve une tour percée de la même
manière. De nombreuses réparations , conçues avec goût ,
ont été faites à ce château, il y a 4 à 5 ans , et lui ont con-
servé son style particulier d'architecture. A la gauche de la
cour , se trouve une masse de bâtiment appelée l'ancien
château, de forme carrée, remarquable par de petites ou-
vertures cintrées, qui lui donnent l'apparence d'une construc-
tion romaine. Une belle avenue, s'élendant en terrasse au
sud-ouest , parallèlement au cours de l'Orthe , est accom-
pagnée, à l'est, d'un bois d'agrément; à la droite ou à l'ouest
du château , existent de jolis jardins en terrasse , garnis de
murs chargés d'espaliers , au bas desquels se trouve le moulin ,
qui dépend de celte terre et en porte le nom ; le tout
forme un ensemble très - gracieux , malgré l'aspect sévère
du site.
La châlellenîe de Pezé fut érigée en baronnie , par
lettres d'août 1577 , en faveur de messire Jacques de Cour-
tarvel ; puis en marquisat , en i658 , en faveur de René il de
Courtarvel : la Lucazière et beaucoup d'autres fiefs en dé-
pendaient , situés dans les paroisses de Pezé , Mont S.- Jean ,
Douillet , Crissé, Montreuil-le-Chétif ,etc , notamment la
MONT-SAINT-JEAN. 207
Petite-Lucazière , sïluée dans cette dernière paroisse. ( V.
l'art. PEZELE ROBERT. )
Le i5 mai 1753 , un partage a lieu des deux tiers au tiers ,
entre messire R.-L.-Fr. de Salies, marquis de Courtarvel , et
dames Louise- Jeanne-Marie et Charlotte-Henrielte-Marie ,
ses sœurs , de la terre de ia Lucazière et autres biens im-
meubles de la succession de messire L.-R. de Courtarvel de
Pezé leur père. C'est l'aînée des deux sœurs , qui épousa ,
en 1755, le marquis de Dreux de Brézé.
Les 'J7 fruclidor an H et 7 messidor an ni , l'inventaire et
la vente du mobilier de la Lucazière ont lieu , requête de la
nation , par suite de la prétendue émigration de M. le marquis
de Dreux de Brézé.
2.0 Mondon 9 mentionné ci-dessus dans la composition du
marquisat de Courlarvel , pour lequel Hervé de Courbefosse
rend foi et hommage , le 19 octobre i564» et reçoit d'autre
part déclaration de Louis Pierre, veuf de Jacquine Huet ,
à cause du lieu de la Haye-Chaperon. Le 17 octobre 1621 ,
Arthus de Lusignan de S.- Gelais, seigneur de Mondon,
unit sa fille Marie à René de Courtarvel, seigneur de Pezé.
3.° La Motte- Plchard, appelée actuellement le Grand-
Bray, à 1 k. ouest du bourg, presque aliénant à la Lucazière,
appartenant en i4^9 > à Foulques de Courtarvel , comprise
dans un aveu fait Je 9 octobre 147 3 , par le seigneur de Cour-
tarvel au baron de Sillé , comme faisant partie de la terre
de Courtarvel.
4-.° Quincampoix , avec moulin , appartenant au même , à
la mêma époque.
5.° La Motte-Guespied , connue seulement par la chapelle
dont il est parlé plus haut , à I'ht^t. ecclés. , d'après un titre
du Chartrier de la Lucazière.
6.° La Bouffayère , à 1,8 h. O. i/4-S. du bourg , sur la
rive gauche de l'Orthe , avec un moulin à foulon sur ce cours
d'eau, citée dans un aveu du 5 juin i4-i6, comme appar-
tenant à Jeanne de la Lucazière.
7 ° Le Grand-Mesnil , à 3 k. 1/2 N. O. , avec molle où
se recueillait le cens des vassaux , appartenait, en i4*3, à
Charles du Mesny ; en 1467, à Jacques de Courlilloles ,
sieur du Mesny ; en i4-97 , à Guiil. le Hallier ; en i564, à
Jacq. de Courtarvel ; en i58o, à Fr. de Courliou ; en 1695,
à L. le Large, sieur du Mesny. En 1624 > Antoinette de
Bourmont, femme séparée d'avec le sieur de la Bourguelière ,
rend aveu pour ce fief, à celui de Chauffour en Crissé. En
1608, aveu semblable est rendu par Fr. Jardin ; et, en 1688,
par Fr. le Bouché. Le Mesnil est compris au rôle du ban
208 MONT-SAINT-JEAN.
et de l'arrière-ban cité plus haut, sous le n.° 263 , mais non
taxé et sans désignation de propriétaire. Sa motte féodale
existe encore, mais dégradée. Le 4 janvier 1711, messire
Hubert de Courtarvel, chevalier de Pezé, lieutenant au
régiment des Gardes françaises , prend le titre de seigneur
de la terre , fief et seigneurie du Grand- Mesnil , en affermant
cette propriété.
8.° La Thurillerie. Le 12 mai i56i, Guill.de Mégaudais
et Fr. de Courtarvel, sa femme , font abandon de ce lieu à
Jacq. de Courtarvel.
q.° Le Grand Timon, tout près et au sud du Grand-Mesnil.
Le 28 juillet i6a5, darne Louise de Maulny , femme Jean
Jean , rend aveu pour ce fief, relevant de celui de Chauffour ,
en Crissé.
io.° et ii.° Le Grand-Pin et la Bogerie , pour lesquels
aveu est rendu , en i564T par Jeanne Ferrequin , dame des
Valelles , veuve de Jacques le Royer ; et, en 1607, par
Olive de More , veuve Thomas Leroy.
12.0 La Bouïeveil/ère , à 1 k. au S. S. O. , appartenant,
en i4i6,àJean Bouteveîllère ; en 1 44^ , à Jeanne de ,
veuve Guill. Herbelin ; et , en i486 , à Jean Carré et ses
frères et sœurs.
i3.° Se t tentes , pour lequel René de Havard , escuyer ,
est taxé à 4° 1 au r°le au ban et de l'arrière-ban de la pro-
vince. Ce lieu est inconnu aujourd'hui : il a pu changer de
nom, peut-être aussi ses terres ont - elles été réunies à
d'autres, et le manoir a-t-il été détruit.
i4.° La Claye, fief et domaine portés au même rôle et
taxés à 10 1., sans désignation de propriétaire.
i5 ° La Cour de Cordé , à 2,7 h. à Test du bourg , sur la
rive gauche du ruisseau des Deffais , avec moulin où es
établi le haut fourneau de la forge de l'Aune ( v. son art. ,
1-58). On y remarquait , en 1766, une veille tour servant
de fuie , dépeuplée depuis iongtems ; le pignùu d'un vieux
bâtiment, dont on a découvert depuis peu deux files de murs
de fondation , allant aboutir à l'ancienne chapelle , servant dès
lors et encore actuellement de grange ; des vestiges des
murs d'enceinte qui entouraient les bâtimens , la cour et un
petit jardin. La maison , servant aujourd'hui de ferme , à ou-
vertures en croix de pierre , se compose de deux vastes
salles , l'une au rez-de-chaussée , l'autre à l'étage. On re-
marque au trumeau de la cheminée de la première , un
écusson sculpté dans la pierre , semé d'hermines , entre les
rangs desquelles 6 étoiles, par 2 et 1. La Cour de Cordé ,
le moulin en dépendant , les étangs de Malvoisine et de
MONT-SAINT-JEAN. 209
Roulette et la métairie de la Thouanerie , dépendaient de la
et baronnie de Sillé, d'où, sans doute, les prétentions des
seigneurs de cette terre, sur le titre de patrons de l'église
de Mont-S.-Jean, qu'on leur a vu plus haut disputer aux
seigneurs de Courtarvel.
16 ° La Bermondière , à 2 k. i/a au N. , dont la motte
subsiste, mais dégradée , appartenant, en 1^76, à Pierre
Ferrequin ; en i55o, à J. et à P. Ferrequin. En iSyi. ,
demoiselle Fr. de Montaison ( Montesson ) , veuve Anne
Ferrequin , rend aveu au baron de Sillé pour Douillet et la
Bermondière. Semblable aveu est rendu pour les mêmes
terres, en i58o, par Jacq. de S. -Rémi. Porté par erreur à
l'art douillet , parce qu'il était réuni a la seigneurie de cette
paroisse , ce fief est situé sur le territoire de Mont-S.-Jean.
17.0 Comhran , pour lequel aveu est également rendu au
baron de Sillé, en i468, par Et. d'Aligné.
18.0 La Celle, Cella , à 2 k. 1/2 à l'est du bourg, devait
être également un fief autrefois.
19.0 Il y avait , en outre , le fief de Vallas ou de la Vallas ,
situé à 2 k. 1/2 , au nord du bourg , dont la grange , servant
à recueillir les dîmes , n'a été détruite que depuis la révo-
lution. Ce fief appartenait à l'abbaye d'Evron.
On comptait 17 décimateurs dans la paroisse, en 178g.
hist. fÉod. En 1218, Eudes de Courtalaru ( Courlalver),
donne à l'abbaye de Champagne ( v. cet art. et celui ROutz) ,
toute sa terre sise près la forêt des Gesbores ou Gesbons,
et du chemin qui va de S.-Médard , avec tous ses prés sis es
environ de S.-Médard , quittes et la somme même de 3o 1.
que les religieux lui doivent de rente pour cette terre , et
leur confirme le don à eux fait de la terre de Coulonge, par
Eudes son père. Titr. lat. — En 1238 , Jean et Robert les
Chenais , confirment aux mêmes religieux les biens à eux
donnés par Guill. Chenais ou Chesnel, sis en Gnzé, èz-
fiefs de la chapelle de Courtarvel. Titr. lat. — En \q[±i , les
mêmes relig. font don à Guill. de la Rouesserie et Ardeline
sa femme , de tous leurs biens en Grazé et fiefs de Guill. de
la Chapelle et de Geoffroi de Courtarvel, à eux donnés par
Guill. Chesnel. — L'an 12 53 , don de 2 s. de rente aux re-
ligieux de Champagne , par Geoffroi de Courtarvel , sur le
moulin de Cohardy , en Rouez.
L'an 1253 , Jourdan de la Lucazière donne reconnaissance
de 10 s. de rente sur ladite terre , aux religieux de la même
abbaye.
Le 8 octobre i5o8 , Ambrois de Courtarvel , seigneur de
Courtarvel et de Pezé , comparaît à l'assemblée des trois
iv i£
210 M0NT-SA1NT-JEAN.
ordres de la province , tenue au Mans pour l'examen de la
coutume du Maine.
HIST. civ. Mont-S.- Jean possédait une léproserie , dont
les biens furent affectés à la commanderie du Mans, de Tordre
de N.-D. du jNlont-Carmei et de S.-Lazare. Elle était siluée
à 2 k. au S. du bourg , près le chemin de Sillé , où l'on croit
voir encore des traces d'anciennes conslructions , dans un
champ qui porte le nom de Maladrerie.
Une ancienne école pour les garçons, y existait aussi, de
la fondation de laquelle il ne reste plus rien. — En i833, le
Conseil municipal vote une somme de i5o f. pour le loyer
du local de l'école primaire , et celle de 200 f. pour le trai-
tement de l'instituteur.
Une ordonnance du 2 juin i83i, autorise l'acceptation
du legs d'une somme de 600 f. , fait aux pauvres de la com-
mune, par M. Guiller.
En 1829 , plusieurs pièces sont imprimées à Paris, rela-
tives à la demande de transférement du notariat de Mont-
S.-Jean à Rouessé- Vassé , commune du même canton,
lequel a été autorisé en i83i.
mœurs. On croit pouvoir remarquer que ceux des habitans
de Mont-S.-Jean , sur lesquels le frottement de la civili-
sation a eu le moins de prise depuis quarante ans , ont con-
servé un caractère beaucoup plus sombre et sauvage que celui
des habitans du reste du canton. Une instruction plus ré-
pandue, et l'honorable exemple du grand nombre de braves
et dignes citoyens que possède la commune , au premier
rang desquels sont places à juste titre le maire , l'adjoint et
le desservant actuels, feront promptement disparaître ce léger
reste de rouille d'une antique et ignorante rusticité, ce à quoi
pourrait contribuer efficacement aussi , le séjour prolongé clans
sa terre de la Lucazière , de M. le vicomte de lirézé.
ATNTïq. Nous avons cité plus haut, les vestiges, peu re-
marquables aujourd'hui , du château de Courlarvel et de la
Cour de Cordé , et les molles féodales , encore subsistantes ,
de trois anciens fiefs de la commune : nous n'avons rien à
ajouter ici à cet égard-
Le nom de Voie, que porte une ferme à 1 k. 1/2 au sud du
bourg , près la lisière de la forêt et du chemin de Sillé , sem-
blerait indiquer que la voie romaine du Mans à Jublains
( v. 111-734)* aurait passé sur ce point, qui paraît s'écarter
beaucoup trop à l'est de la direction que nous lui avons
donnée. Pour qu'il en fut ainsi , il faudrait qu'elle eût été
s'embrancher avec une autre voie qui se serait rendue éga-
lement à Jublains , venant d'Alençon , du Mont de la Nue ,
M0NT-S4INT-JEAJV. ait
ou de quelque autre lieu de ce côté. Toujours est-il que ce
point est important à noter sous ce rapport.
Le i3 novemh. 1827, plusieurs milliers de médailles romai-
nes, de petit module, en bronze, en argent et 2 en or, ont été
trouvées dans la forêt de Sillé , sur le territoire de Mont-
S.-Jean , à peu de distance à gauche du chemin de ce bourg
à la ville de Sillé, presqu'en face de la butte de Monteputain.
Ces médailles reposaient sur la terre, sans être enfouies,
recouvertes seulement par la mousse éparse sur le sol. Un
grand nombre de celles en argont étaient frustres et ont été
vendues pour la fonte. J'en possède plusieurs, très-belles, de
ce métal , ce que je dois a l'obligeance de M. Desprez, alors
notaire à IMont-S.-Jean , actuellement à Rouessé , aux types
de Caligula , de Claude, Trajan, Fausline, etc.; d'autres
étaient aux types de Domilien , de Nerva, d'Anlonin -le-
Pieux, etc. Celles en or ont été achetées pour le musée du
Mans, et y sont déposées.
Le 8 avril i83i , dans la même forêt et sur le même
territoire , mais tout près de celui de Pezé , des ouvriers
travaillant a la roule de Sillé à Fresnay , ont trouvé enfouies,
entre deux hêtres , à peu de profondeur dans la terre , pour
une valeur d'environ 60 f. de notre monnaie, de pièces en
argent, presque neuves, de la grandeur à peu-près des
anciens écus de 3 et de 6 1. , aux types d'Henri IV et de
Louis XIV , ces dernières portant les millésimes de i6*4q
et 1676.
hydrogr. La petite rivière d'Orthe , venant des forges de
ce nom , dans le département de la Mayenne , traverse la
partie nord de la commune , de l'ouest au nord-est ; le ruis-
seau des Deffais , sortant de l'étang de ce nom , situé dans
la forêt de Sillé, la traverse, à peu - près par son centre,
du sud- ouest à l'est; celui du Saut -du- Cerf, va se jeter
dans le précédent, en face la ferme de la Rigaudière ; et celui
de la grande Roile , qui prend sa source peu loin à l'ouest du
bourg , se jette dans TOrthe au sud de la ferme de la Mi-
nerie ; enfin, le ruisseau de Cordé, venant également de
la forêt , traverse l'étang du même nom , coule du sud au
nord, à l'extrémité occidentale du territoire, et va confluer
dans le précédent, à l'ouest du bourg de Douillet. — Mou-
lins : de Courlarvel , de la Couffayère et de la Lucazière ,
le second à foulon , sur i'Orthe ; de Cordé , faisant mouvoir
le haut fourneau de ce nom. — Etangs Rompu et de Cordé ,
empoissonnés en carpes , brochets , anguilles , gardons , etc.
glol. Sol généralement élevé, collineux et coupé, sur
lequel on remarque plusieurs monticules , de j5 à 100 mètr.
212 MONT-SAINT-JEAN.
d'élévation : à l'ouest , ceux de Courtarvel , des Cnalouzières
et de la Boutevayère ; le Jarrier et le Gros-Guillaume , au
nord ; partie des Berçons , à l'est. Terrain de première et de
seconde formation, offrant l'eurite porphyroïde , des schistes,
des marbres , de la grauwacque , du grès ancien , du minerai
de fer , ce dernier dans les Berçons ( v. cet art. ). Une source
ferrugineuse existe dans le bois de Courtarvel.
cadastr. Superficie totale de 4^3i hect. g3 ar. 4o cent.,
se subdivisant comme il suit : — Terr. labour. , 2,3g2 hect.
8) ar. 65 cent. , en 5 classes, évaluées à 3, 8, i3, 19 et
24 f. — Avenues, i-32-5o ; à 24 f. — Jardins , 67-99-06 ;
4 cl. : 24, 28 , 32 , 3S f. — Prés , 3j3-45-6i ; 5 cl. : 7 , i4,
24, 3; , 46 f. — Pâtis , 18-95-34 ; 2 cl. : 5 , 10 f. — Bois
futaies , 5-4f;-40 > a lî f- — B« taillis , la plupart dans la forêt
de Sîllé , 1192-92- 10 ; 5 cl. : 1 , 3 , 7 , 10, 18 f. — Broussils
et broussaill. , 5*93- 4o ; 2 cl. : 2 , 4 f. — Pinièr., o-54 60 ;
à 2 f . — Landes , 6t)-24-3o ; 2 cl. : 1 , 2 f. — Douves ,
mares, étangs , 3-33-5o; à 8 f . — Sol des propriét. bâties ,
i9~3o-2i; à ^>4 ^ Objets nun ïmpos. : Chemins, 71-9340.
— Cours d'eau , 7-84-60. — Cimet. et presbyt , 0-78-73.
= 571 maisons , en 9 cl. : 7 à 28 f. , 7 à 23 f. , 7 à 18 f. , 16
à 1 4 f* 1 36 à iof , 1*1 à8 f. , 1 1 2 à 6 f. , 248 à 4 f* > 9 7 à 2 f.
— Château de la Lucazière , à 160 f. — 4 moulins, à ib'o ,
120 , 60 et 3o f. — Le fourneau de Cordé , à 800.
._ . ( prop. non bâties, 5o.o8tf.5iC.) «# «/ r «-
Retehu ïmpos. ^_L bâties 9 £m m | 54,664 f. 5. c.
coîstrib. Foncier , 9,764 f. ; personn- et mobil, , 1,007 ^ î
port, et fen. , 260 f. ; 17 patentés : dr. fixe , 82 f. 5o c ; dr.
proport. , 38 f. Total, ii,i5i f. 5o c. — Percept. de Sillé-
le-Guillaume.
CULTUR. Superficie argileuse, argilo- sablonneuse et cail-
louteuse ; cultivée en céréales dans la proportion de 9 part,
en seigle, avoine, grains mêlés, sarrasin, contre une partie
en froment et en orge ; dont les produits sont insuffisans pour
la consommation des habitans; peu de trèfle; davantage de
chanvre ; peu d'arbres à fruits. Prés d'assez bonne qualité ;
bois , etc. Un petit nombre d'élèves de chevaux et de porcs ;
beaucoup , au contraire , de bêtes à cornes et de moulons ;
engrais de ces derniers particulièrement ; une certaine quan-
tité de ruches. — Assolement sexennal ou bi-triennal , dans
les terres non marnées , qu'on transforme en quadriennal ,
à mesure du marnage , auquel on s'adonne beaucoup depuis
quelques années , et pour lequel on tire la marne blanche de
Douillet , la grise de Montreuil-le-Chétif, — 9 à 10 fermes
MONTSORT. 2i3
principales ; un grand nombre de moyennes et de bordages,
la plupart réunis en 12 à i5 hameaux , présentant un total
de 100 à 1 10 maisons. — 4.0 charrues , toutes traînées par
bœufs et chevaux. = Commerce agricole consistant en grains,
dont il n'y a pas d'exportation réelle ; peu de graine de
trèfle; chanvre et fil; nn petit nombre de poulains et de
porcs gras ; davantage de veaux et génisses , et de moutons
gras surtout : laine , cire, miel. Peu de cidre ; bois ; etc.
= Fréquentât, des marchés de Sillé - le - Guillaume , de
Fresnay et de la Poôté ( Mayenne ) ; des foires de Villaines-
la- Juhée ( Mayenne. )
indljstr. Haut fourneau à fonte de Cordé , dépendant de-
là forge de l'Aune , située en Douillet. Extraction du minerai
de fer, dans la partie des Berçons qui dépend de la com-
mune. Exploitation des bois dans la foret de Sillé et taillis
y adjacens. Fabrication , dans 9 ou 10 métiers , de toiles ,
façon de Fresnay, partie pour la halle de cette ville, le sur-
plus de commande pour les parliculiers.
rout. ET CHEM. L'ancien chemin de Sillé à Fresnay, et là
route départementale n.° 5, qui conduit de l'une à l'autre de
ces villes , passent à l'extrémité sud-est de la commune et de
la foret de Sillé de ce côté. Le chemin de Sillé aux bourgs de
Mont~S.-Jean et de la Poôté , traverse le centre de la même
forêt et du territoire de Mont-S.-Jean. Un autre chemin,
qui s'embranche avec celui-ci , dans le premier de ces bourgs ,
conduit , à l'ouest , à celui de S.-Germain de Coulamer et
à Villaines-la-Juhée , dans la Mayenne. Les chemins de
cette commune sont généralement bien entretenus depuis
quelques années.
lieux remarq. La Lucazière seulement , comme habi-
tation. Sous le rapport des noms : la Celle , le Mesnil , la
Cantinerie ; la Voie , la Voierie ; la Mercerie , Quincampoix ;
les Vaux , les Touches, la Boile , le Tertre, la Ferrière ;
le Fresne , les Pins , les Fougerais , les Aulnais ; la Che-
vrolcrie , Yvré ( nom dont Tétymologie sera expliquée à
l'art, yvré- le- PO lin. )
etabl. publ. Mairie , succursale , école primaire. — But.
de poste aux lettres , à Sillé-le-Guillaume.
etabl. partic. Une sage- femme.
MOiXTSORT, MONTSOR, MONSOR, faubourg de
la ville d'Alençon , bâti sur la rive gauche de la Sarlhe , qu'un
pont en pierre sur cette rivière fait communiquer avec la ville,
située sur la rive droite. 11 prend son nom du monticule sur
lequel il est construit , appelé Sorre ou Sono , à l'entrée de la
route royale n.w i38, d'Alençon au Mans , à 3o, k. 1/2 N. de
2i/f MONTSORT.
cette dernière ville. Du doyenné de Lignères, du Grand-
Arehidiaconé et de l'évêché du Mans ; nous l'avons indiqué à
tort ( 1 cccclxiii), d'après Lepaige, comme élant de l'élect.
du Mans , tandis qu'il était de celle d'Alençon , ainsi que les
paroisses de Hellou , S.- Germain de Corbin et S.--Cénery ,
qui , à l'exception de la dernière , faisaient partie des mêmes
diocèse , archidiaconé et doyenné que lui.
Compris comme chef- lieu du 6.e canton du district
de Fresnay, du département de la Sarthe, dont faisaient
également partie ces trois communes, lors de la nouvelle
organisation de la France en 1790, Montsor, Hellou et
S.-Germain de Corbin en furent distraits, en 1793, pour être
réunis au district d'Afençon et au déparlement de TOrne.
Saint-Cénery devint alors le chef- lieu du même canton ,
jusqu'à ce qu'il fut à son tour réuni à l'Orne, en 179^,
lors de la mise en activité de la constitution de l'an m. C'est
alors que S. - Patern devint le chef-lieu de ce canton qui, de
12 communes dont il était composé d'abord, se trouva réduit
à huit. Plus tard, par décret du s8 juillet i8o5 , une partie
du territoire de S. -Patern, comprise entre les rivière et
ruisseaux de Malèfre-aux-Moines , de Sarlhe et de Sorre ,
et le chemin du Chevain à Arçonnay , sur une ligne de i,75o
mèlr. , se prolongeant dans la plaine , fut encore détachée du
département de la Sarlhe , et annexée à celui de l'Orne. Ce
terrain , comprenant 160 maisons , fait suite au faubourg
Monlsort.
« Avant le i3.e siècle , est-il dit page 122 de Y Annuaire
« de la Sarlhe pour 1829 , ce faubourg devait appartenir à la
« province du Maine, qui s'étendait au N. jusqu'à la Sarlhe.
« 11 en aura vraisemblablement été séparé lorsque, au mois
« de janvier 1221, les héritiers de Robert IV d'Alençon,
« cédèrent à Philippe- Auguste Hellou et S. -Germain de
« Corbie , situés comme lui sur la rive gauche de la Sarthe.
« Ces trois paroisses du diocèse du Mans, de la généralité
« d'Alençon et du parlement de Rouen , furent , en 1 790 ,
« attachées au département de l'Orne , et par suite à l'évêché
« de Séez. C'est à tort que l'almanach du déparlement de la
« Sarthe pour les années 1791, 1792, 179^, les a mises,
« ainsi que S.-Cénery , dans le è.e canton du district de
« Fresnay. »
En admettant l'exactitude de la première partie de cet
alinéa , en ce qui concerne la distraction de la province
du Maine des paroisses y dénommées, nous ne concevons
pas qu'on puisse affirmer aussi positivement la seconde. C'est
avec toute raison que ces quatre communes ont été indiquées
MONTSORT. ai 5
dans les almanachs dont il s'agit , comme étant comprises
dans le 6.e canton du district de Fresnay , dont elles n'ont
cessé de faire partie qu'aux époques indiquées plus haut ; et
nous avons cité ( I ccgclxix ) , le tableau officiel arrêté par
les commissaires du Comité de constilution de l'Assemblée
nationale, vu et approuvé au Conseil-d'Etat , en 1790, qui
les y comprend. Ce tableau a été imprimé au Mans, chez
Pivron , 16 p. in- 4*°
Outre la route royale n.° i38, d'Alençon au Mans, que
nous avons dit traverser le faubourg Monlsort , celle n.° i55 ,
de IVlamers à Alençon , et les anciens chemins de la môme
ville à Fresnay, au Mans et à IVlamers , y aboutissent aussi ,
ainsi que devait le faire également la voie romaine n.° 3 ,
indiquée tom. IIÏ , page 7^5.
hist. ECCLÉs. On comptait dans la paroisse de S.-Pierre
de Monlsort, vers 177$, de i5oo à 1800 cornmunians. La
cure, estimée valoir 600 1. de rente, était à la présen-
tation de l'évêque du Mans. Son revenu était si faible dans
l'origine , que l'evêque du Mans Geoffroi , en réunissant ,
en 1240, le prieuré curial de S.-Gilles de la Plaine, à la
paroisse de S.-Palern , obligea le curé de cette paroisse à
faire à celui de Montsor une rente en blé , orge et avoine ,
d'un demi-muid, mesure d'Alençon. L'église de S -Pierre,
décorée de tableaux réprésentant les principales actions de la
vie de son patron, est basse et sombre : sa tour, qui avait été
détruite , fut rétablie en 1707. — La chapelle de S.-Joseph ,
fondée dans cette église , de 90 1. de revenu , était à la pré-
sentation des héritiers de Jérémie Quillet , son fondateur.
On fait remonter au milieu du 4«e siècle, l'origine de
l'église paroissiale de S.-Pierre de Montsort, qui fut, suivant
Mabillon, l'une des 17 paroisses établies et consacrées par
S. Liboire, 4«e évêque du Mans. Liboire imposa à cette
église une redevance annuelle de 4 nv» de cire et de 6 liv.
d'huile, que payaient encore les curés de Monlsort, en 1789 ,
pour l'entretien du luminaire et des lampes de l'église ca-
thédrale. Sous l'épiscopat de Mérole , 772-784, Charle-
magne ordonna la restitution à l'église de S.-Pierre d'Alen-
çon, vellas allquas , id est sancti Pétri Alencion , donnée à des
particuliers par l'usurpateur Roger ( v. biogr. , xviir, xix ,
lxxxvii). Le même prince confirme cette restitution à l'église
du iVlans , par sa charte du 17 décembre 796. Guillaume m,
comte d'Alençon, se prétendant le droit de patronage sur
ladite église, en fit don, en n49i à celle de S -Martin de
Séez. Quelques années après , les religieux de l'abbaye de
Lonlai ayant aussi réclamé des droits sur cette église ,
ai6 MONTSORT.
Girard , évêque de Séez , interposa sa médiation et les fit
désister de leurs prétentions. Enfin , les seigneurs du fiel de
la Grande-Barre, en S.-Patern , se prétendaient aussi sei-
gneurs directs de cette église , qu'ils disaient bâtie sur ce fief,
ce dont ils n'ont jamais pu justifier.
Plusieurs autres élablissemens religieux existaient sur la
paroisse de Montsorl :
i.° La chapelle S. -Louis, La ville d'Alençon possédait,
en 1204., un Hôtel-Dieu, construit, comme la ville, sur la
rive droite de la Sarthe , ayant une chapelle dédiée à S.
Jean , et desservie par deux chapelains a la nomination des
seigneurs, qui lurent réduits à un seul. Les frères et sœurs
chargés de son administration l'ayant trouvé trop restreint ,
firent édifier de l'autre côté de la rivière , une maison
beaucoup plus vaste , avec une chapelle sous le patronage
de Sle-Catherine , dans un terrain connu sous le nom de
Champ du Roi. Charles, comte d'Alençon, petit -fils de
Louis IX , fit construire , dans ce faubourg, conjointement
avec les habiians , une église, en l'honneur de son aïeul,
mis au nombre des saints , dans la forteresse du Boulevard ,
et y atiacha des Chapelains qui furent chargés de l'office de
l'Hôlel-Dieu , dont cette église était devenue la chapelle
dès i338, et à laquelle un grand nombre d'évêques accor-
dèrent différens privilèges. Les courses faites par les Anglais
aux portes d'Alençon , ayant fait donner l'ordre , le 3 avril
i358 , aux frères et sœurs de l'Hôtel- Dieu , de raser leur
maison et de rentrer dans la ville , ils fieffèrenl , par la suite ,
le terrain qu'elle occupait , à un grand nombre de particuliers
qui y construisirent des maisons. Par suite d'autres événe-
mens , l'église S.-Louis , dont l'entretien avait été négligé
par le maîlre et les frères et sœurs de l'Hôtel-Dieu, étant
presque en ruines, en iôg3, l'évêque P. de Savoisy les
autorisa à faire une quête dans tout le diocèse et à publier
une bulle d'indulgences que le pape Clément \'1I avait ac-
cordée pour son rétablissement. En 14.00 , le curé de Mont-
sort ayant voulu troubler les quatre chapelains qui faisaient
l'office dans celle église, l'administration de l'Hôtel-Dieu tran-
sigea avec lui , et s'obligea à lui (aire i4- s. de rente , comme
au temps où elle servait de chapelle à cet établissement. Porté
de 4 à 6 , et ensuite illimité , le nombre de ces chapelains
fut réduit, par sentence du juge-vicomte, à l'ancien nombre de
six , qui , nourris et logés à l'Hôtel-Dieu , faisaient l'office
canonial dans la chapelle S.- Louis, très-fréquentée à cause
des indulgences que les souverains pontifes y avaient ac-
cordées, Louis XI y vint faire sa prière lorsque , le 7 août
MONTSORT. 217
i473 , il fut à Alençon prendre , en personne , possession
de ce duché. Les chapelains cessèrent d'être logés et nourris
à l'Hôtel-Dieu , et , en i5o3, i53o, i54oet i544, leurs ho-
noraires et leurs services furent successivement réduits , puis
supprimés. Pillée pendant les premiers troubles du calvi-
nisme , la chapelle S.-Louis fut convertie en corps-de-garde
et servit de jeu de boules en temps de paix. Le service y
avant été de nouveau rétabli, des chapelains y furent attachés
de nouveau et chargés d'y faire l'office ; mais s'élant mal con-
duits , l'évêque de Tressan rendit contre eux , le 20 août 1672,
une ordonnance qu'ils n'exécutèrent pas ; ce qui fit interdire
la chapelle, en 1677, et autoriser sa démolition, le 12
octobre 1690. — La chapelle de Ste-Calherine , mentionnée
plus haut , aux environs de laquelle était placé le cimetière
de l'Hôtel-Dieu , ne fut détruite qu'en 1739.
20 Le monastère de Ste- Marie de la Visitation. Anne
d'Autriche, mère de Louis XIV et régente , ayant autorisé
l'établissement de ce monastère , sollicité par la ville d'Alen-
çon , des lettres-patentes furent expédiées, en 1659, vé-
rifiées peu après et suivies de l'agrément de l'évêque du
Mans , Philib. Emman. de Beaumanoir. La dame Loquet, i.re
supérieure, s'y établit le 7 juin de la même année , dans la
rue du Mans du faubourg Montsort, avec 7 religieuses, 3 no-
vices et une sœur servante. Elles occupèrent ensuite une
autre maison , place des Poulies du même faubourg, laquelle
s'étant trouvée trop petite, fut remplacée par une autre qu'elles
firent construire, ayant un enclos, dans un emplacement dont
partie fut concédée par le bureau des finances. Elles en prirent
possession le 11 janvier 168 1, M.me d'Erad de Ray, sœur d'un
président au présidial d'Alençon , étant supérieure. Ce mo-
nastère possédait une chapelle, qui fut boisée en 1782.
3.°, 4-° » 5.° L'abbaye des Bénédictines de Ste- Geneviève , la
Léproserie et la chapelle de N.-D. de Lazareth , établies dans
le même faubourg, étant situées sur le territoire de l'ancienne
paroisse de S.-Patern, c'est à cet article qu'il en sera fait
mention.
HiiT. féod. La paroisse de Montsort ayant été distraite
de la province du IVlaine , comme on Fa vu plus haut , p. a f 4 j
pour être donnée aux seigneurs d'Alençon , sa seigneurie
de paroisse se trouva faire partie du patrimoine de Fran-
çoise d'Alençon , aïeule d'Henri IV, et réunie au duché de
Beaumont , érigé en sa faveur en i543 , et dont le siège fut
établi à la Flèche. En conséquence , le ressort de la juri-
diction de ce duché s'étendit jusqu'au faubourg de Montsort
jusqu'à la révolution, et c'est probablement ce qui déter-
218 MONTSORT.
mina les députés aux états-généraux , chargés de la délimi-
tation des deux départemens ( v. I-cccCLXlx), à comprendre
celte paroisse dans celui de la Sarlhe. Cette seigneurie passa
dans le domaine de la couronne , comme tout le duché de
Beaumont, par l'accession de Henri de Bourbon au trône ,
sous le nom d'Henri IV, en i58g ( v. i-i32, 11-399). Nous
avons vu ci-dessus que les propriétaires du fief de la Grande-
Barre, élevaient aussi des prétentions sur la seigneurie de
cette paroisse.
hist. civ. Le ministre de la guerre de Puységur , ayant
fait décider que des casernes seraient construites dans les
principales villes du royaume , les fondemens de celle d'Alen-
çon furent jetés dans le terrain appelé le Champ du Roi , au
faubourg Montsort , et la première pierre en fut posée le 23
avril 1720, par M. de Pornereu, intendant de la province.
On y grava celle inscription :
M. DGC. XX.
Reg. Lud. XV. Dom. Mich. Gero. Rob. de POMEREU , Reg. à
Consiliis , Prœfecto in Alenconio et Provïnciâ , œdes milit.
construct. dirigente. P. S. Gué rouit , arch.
Les murailles , pour la construction desquelles on em-
ploya des matériaux provenant de la démolition de quelques
tours du château et de la ville et des parapets des murs d'en-
ceinte de celle-ci, étaient déji élevées à six pieds au-dessus du
sol , lorsque ce travail fut abandonné. Les fondemens furent
comblés et le sol applani, vers 1775.
Une grande porlion d'une autre place très-vaste , située
au même faubourg , appartenait anciennement aux religieux
de l'abbaye de S.-Martin de Séez. Ceux-ci la cédèrent aux
comtes d'Alençon , pour faire l'emplacement du jeu des
Poulies qui était fort de leur goût , puisqu'ils en possédaient
un proche de leur hôtel à Paris , dans la rue qui en porte
encore le nom , et dans presque toutes les villes où ils faisaient
quelque résidence. Une partie du terrain qu'occupait ce jeu
avait été fieffée à différens particuliers , ou usurpée , avant la
révolution.
histor. 1417. — Les troupes de Henri V, roi d'An-
gleterre, ayant campé , en i4l7? dans le faubourg Montsort ,
le terrain occupé par leur camp , en a retenu le nom de
Champ du Roi.
1467. — Lors de la guerre dite du Bien Public , les troupes
de Louis XI , qui vint lui-même faire le siège d'Alençon,
se montrent au faubourg de Monlsor le 21 novembre. Le
gouverneur de la ville pour le duc d'Alençon , qui avait or-
MONTSOREiUJ. 219
donné de raser l'Hôtel-Dieu , fait brûler ce faubourg le 22,
ainsi que la chapelle de Sle-Catherine.
i535. — Un nommé Benoît Pichcr , ayant commis un
sacrilège clans l'église de S.-Pierre de Monlsort, fut condamné
à être pendu et exécuté , Je 23 décemb., à une potence plantée
devant celte église. Après sa mort , on lui coupa le bras
droit qui fut cloué à la potence, et ses biens furent confisqués.
1570. — Le 5 juin , le capitaine Villarmoye , à la tête
d'une troupe de gens de pied, du parti calviniste, vient se
loger dans le faub. Monlsor , d'où il se retire moyennant une
somme d'argent.
i58g. — Henri IV , après s'être rendu maître du Mans ,
entreprend le siège d'Alençon. Hertré, chargé de l'inves-
tissement de cette place , se rend maître d'abord du faubourg
de Montsorl , et achevé cet investissement le i.er décembre.
Les Anglais de l'armée du roi étant venus camper du côté
de Monlsort, ce fut eux qui arrachèrent avec des grapins
en fer, le ponl-levis qui communiquait au boulevard, par-
vinrent à l'abattre , gagnèrent la forteresse , et s'en rendirent
maîtres. La garnison fut alors obligée d'abandonner la ville
et de se retirer dans le château , d'où elle capitula le 2^
ou le 25 du même mois.
17 )3. — Lors de la défaite de l'armée vendéenne au Mans,
les 11 et 12 décembre , un grand nombre de prisonniers faits
par l'armée républicaine, sont amenés à Alençon , jugés et
fisillés dans le terrain appelé le Champ du Roi.
Nous avons dû entrer dans ces détails , sur une localité
qui n'appartient plus au département , parce que cet histo-
rique , d'un haut intérêt , se rattache à celui du diocèse , de
l'ancien duché de Beaumont , le fief le plus important de la
province , et à une commune qui , pendant trois ans , a fait
partie du déparlement , et parce que l'article qui la concerne
dans le Dictionnaire du Maine de Lepaige ( 11-324 ) , y est
tout-à-fait insignifiant.
MOi\TSOREAU , nom de deux établissemens religieux ,
qu'ils ne faut pas confondre avec la ville de Montsoreau en
Anjou. 1 .° Le premier est une ancienne commanderie de l'ordre
de Mallhe , à laquelle un fief était annexé , fondée près l'étang
du même nom, à 2,8 hect. au N. du bourg du Bailleul ,
réunis par la suite , à la commanderie de Précigné, ( V. l'art.
BAILLEUL. )
2.0 Le second, un prieuré établi à Vaas, avec un fief y
attaché. ( V. Part, vaas. )
MOATSOHEAU , ruisseau qui prend sa source dans
l'étang du même nom ? dépendant autrefois de la comman-
22o MORTIER.
derie dont il vient d'être parlé , à q,3 h. au N. du Bailleul , se
dirige au nord , traverse la partie occidentale de la commune
de Parce , et va jeter ses eaux dans la Sarlhe , au moulin
des Guerres , qu'il fait mouvoir , après un cours de 5 k. 1/2.
MORE I S , nom d'une maison de la ville du Mans ,
située en face la porte occidentale de la cathédrale, à l'angle
de l'escalier des Pans de Gorron et de la rue des Chanoines,
dont elle porte le n.° i.er, trè-sremarquable par ses élégantes
sculptures du style de la renaissance. Jacques de Courthardy ,
scholaslique , puis archidiacre de l'église du Mans , et
prieur de Vivoin , frère de l'illustre P. de Courthardy ,
premier président au parlement de Paris , fit construire cette
maison , qui appartenait au chapitre de S.-Julien , et où fut
logé Louis XI , lors de son voyage et de son séjour au Mans ,
en 14.67. ( V. 111-276, ^77 , 764. )
MORTE-A PARANCE , nom donné à la rivière de
Vive-Parance , après qu'elle a reçu celle de Coëslon , parce
qu'elle approche alors de son confluent dans l'Huisne , lequel
a lieu près le hameau de Parance , commune d'Yvré l'Evcque.
( V. Fart, vive paratsce. )
MORTE- EVE, Mortua Aqua , eau morte, stagnante;
ruisseau que nous avons désigné ailleurs sous le nom de
Pouvray. f V. ce mot. )
MORTES-OEUVRES , ruisseau dont le véritable nom
a été corrompu , et doit être Mortes-Eves , Mortuœ Aquœ.
Il prend naissance à l'étang du même nom , dans la com-
mune de Pontlieue , coule au sud, en traversant, dès sa
naissance , la grande route du Mans à Tours , et va se jeter
dans celui de TArche-aux-Moines, à 4 h. au S. O. du châ-
teau des Hunaudières , en Mulsanne , après un cours de 2,7
hect. seulement, sans avoir fait mouvoir de moulins.
MORTIER , nom d'un ruisseau qui prend naissance près
le fief du même nom, faisant l'objet de l'article suivant, sur
la lisière du bois des Calonnes , en la Bazoge , se dirige à
l'esl-sud-est , et va confluer dans la Sarthe , à 1,2 h au sud
du bourg de la Guierche. — Le nom de Mortier, que portent
un assez grand nombre de lieux dans le ?rlaine , y indique
encore des mares ou trous remplis d'eau.
MORTIER (LE), ancienne châtellenie, à laquelle était
annexée la seigneurie de paroisse de la Bazoge ( v. cet art. ) ,
située à 2, g h. O. N. O. de ce bourg , prè- de laquelle nous
avons dit qu'avaient été trouvées des traces de la voie ro-
maine qui conduisait vers Jublains. La juridiction de cette
châtellenie était exercée par le lieutenant de celle de Lavardin,
dont le siège était à Conlie , et ses appellations allaient à
MOULINS-LE-CARBONIMEL. 221
Beaumont-le-Vicomte , tandis que celles de la châtellenie de
Lavardin étaient oortées au présidial du Mans.
MOTTE ACIÏART ( la ) , châtellenie située à S.-Jean
de la Molle. V. cet art. — Le nom de Motle, Mnta , Motha ,
signifiait dans la basse latinité, colline, fort; d'après les
usages féodaux et suivant la coutume du Maine, c'était le Merc
féodal où se rendaient les devoirs et hommages et se payaient
les rentes et cens dus par les vasseaux et censitaires , aux sei-
gneurs el suzerains.
MOTTE D ARTHEZÉ ; voyez arthezé.
310TTE CHAUVE , ou CHAUVIN ; voyez Tari, vancé.
MOTTE DTGÉ ; voir mont jallu.
MOTTE-GAUTHIER DECLLXCHAMP; MonsGalterh
de Clino Campo. Nous ne plaçons ici ce nom , que parce qu'il
est sans cesse associé , dans l'histoire du Saosnois , à ceux de
ses autres forteresses , construites ou relevées par Rohert H
Talvas , surnommé le Diable, V. l'art. SAOSNOIS. On suppose
que la Molle - Gauthier devait exislcr dans l'enceinte du
châleau de Clinchamp, situé à 9 h. N. O. du bourg de Che-
milly , paroisse du Perche , actuellement du département de
l'Orne , à 5 k. 1/2 E. E. N. E. de Mamers.
MOULIAS , ancienne châtellenie et prieuré, situés dans
la paroisse de S. -Rémi du Plain. V . cet article.
MOULINS LE- CARROiXJVEL, LE CAHBONET ,
DU CARBONNET; Molinœ , Malenàinœ ; commune CA-
DASTRÉE, du canton et à 11 kilom. O. O. S. O. de Saint-
Palern \ de l'arrondiss. et à 28 k. O. de Mamers ; à 44 k. N.
i/4 -O. du Mans; autrefois du doyenné de Fresnav , du
Grand - Archidiaconé , du diocèse et de l'élect. du Mans.
— Distanc. légal. : i3, 34 et 52 kilom.
descrip. Bornée au N. O. et au N., par la rivière de Sarthe,
qui la sépare de S.-Cénery ( Orne ) ; au N. E. , par Hellou
(Orne) ; à l'E. , par Gesne-le-Gandelin; au S. , par Assé-le-
Boisne et Sougé-le- Ganelon ; au S. O. et à l'O. , par S.-
Léonard des Bois ; cette commune forme une espèce de
carré irrégulier , de 3 k. de côte , au N. N. E. ; 4 k. 1/2 à l'E.
S. E. el au N. N. O. ; et de 5 k. au S. O. — Le bourg , bâli
en amphithéâtre, sur le côté occidental d'un coteau assez
élevé se compose d'une assez jolie rue , qui s'étend au nord ,
en parlant de l'extrémité occidentale de l'église G 'lie -ci
peu remarquable , à porte occidentale romane fort simple ,
les autres ouvertures du genre gothique primordial ; à
clocher en flèche assez allongée. Cimetière attenant au côté
nord de l'église, entouré de murs d'appui. Le château , situé
dans le bourg , ayant l'apparence d'une simple maison bour-
222 MOULINS-LE -CARBONNEL.
geoise , avec cour el jardin , entourés d'une double enceinte
de murailles , n'a de remarquable que deux assez belles pyra-
mides en granit de Hertré , dit d'Alençon , qui ornent sa
porte d'enlrée , et une belle avenue de peupliers qui s'étend
à l'est.
POPUL. De i5g feux sur les étals de l'élection ; elle est
actuellement de 296 , comprenant 5o6 indiv. mâles, 5i6 fe-
melles , total, 1,022, dont io5 dans le bourg; 4o à 48
à chacun des hameaux de la Gueroisière , de la Brosserie ,
de la Bignerie , de la Bivière , de Godefresne; et 28 à 36 , à
ceux de l'Ouche , du Pont-S.-Cénery , de Champoirier et
de la Barberie.
Mouv. clécenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 92;
naiss. , 2^9; déc. , 23 1. — De i8i3 à 1822 : mariag. , 98 ;
naiss. , 333 ; déc. , 268.
HlsT. ECCLÉS. Eglise dédiée à S.-Symphorien ; fêle patro-
nale ou assemblée , le dimanche le plus prochain du 22 août,
fête de ce saint.
La cure , d'environ 900 1. de revenu , était à la présentation
de l'abbé de S -Vincent du Mans. La chapelle S.-Jacques , à
celle des seigneurs de la paroisse , valait 5o 1. de revenu.
Celle chapelle, attenanle à l'église paroissiale, servait à l'in-
humation de ces seigneurs : on y remarque encore un tombeau
sans inscription.
hist. féod. La seigneurie de paroisse, annexée au château,
était possédée dans le moyen âge , par une famille qui en
portait le nom , ainsi qu'il était d'usage alors. D. Mar-
tène ( Annal, col. , 1 , 564 ) 1 c*le Gausbert et Thibault de
Moulins, comme témoins à l'acte par lequel, en J097,
Robert de Juillé fait don de l'église d'Assé-le-Boisne , au
monaslère de S.- Vincent. 11 est probable que le surnom de
Carbonnel ou Carbonet , que porle cette paroisse , lui sera
venu de l'alliance de la famille de Moulins avec celle de ce
nom, dans laquelle sera passé cette seigneurie. On trouve,
dès 11 58, un Henri Carbonnel au nombre des seigneurs
manceaux qui se croisèrent pour la Terre-Sainte , avec Geof-
froi IV de Mayenne. On peut croire que Jean Carbonnel ,
qui accompagna le duc d'Alençon, en i446? lorsqu'il se
rendit à Saumur , pour assister au Pas d'armes qu'y tint le roi
René , duc d'Anjou , et un autre Carbonnet , cité au nombre
des gentilshommes du parti du duc d'Alençon et des princes ,
qui entrèrent renforcer la garnison d'Alençon , le 4 no-
vembre i4^7 y sous les ordres de Jean de Laval , neveu du
maréchal de Lohéac , étaient seigneurs de Moulins.
Quoiqu'il en soit , cette terre passa postérieurement dans
MOULINS-LE-CARBONNEL. 2a3
la famille de Prez , et fut apportée en dot , vers la fin du i5.c
siècle, par Jacquine de Prez, à Joachim de Jupilles, sei-
gneur d'une terre de ce nom , située dans la paroisse de
Fyé. (V. cet art.)
Christophe de Jupilles , seigneur de Moulins , Oisseau ( le
Petit- ), etc., laissa deux fils, dont Michel-François, le
puîné , fut parlagé de la terre de Moulins , et commença la
branche de Jupilles de Moulins. Le petit-fils de celui-ci,
Et. Bon Fr.-Alex. , ayant épousé , en 1 74.7 , Bonne Josephc-
Léonore-Thérèse , sa cousine , de la branche aînée , la lerre
de Moulins se trouva de nouveau réunie entre leurs mains,
à celles de Jupilles et d'Oisseau. La petite-fille de ces derniers
a porté , par mariage, la lerre de Moulins , à M. le chevalier
Choisne de Triqueville , propriétaire actuel.
Il y avait , en outre , dans cette paroisse le fief de la Douet-
tée , situé à 1,2 h. au nord du bourg.
histor. Le territoire de Moulins , s'avançant au nord
jusqu'au bas du coteau sur lequel était construite la (orleresse
de S.-Cénery, si célèbre par les attaques dont elle a été
l'objet , dans les n.e et i5.e siècles, l'historique de ces deux
localités ne peut être séparé , et S.-Cénery , actuellement
du département de l'Orne , ayant été compris dans celui de
la Sarthe , de 1 790 à 1 795 , nous lui consacrerons un article ,
comme nous l'avons fait pour Montsort , ne fut-ce que pour
ne pas détacher de notre Histoire nationale , les riches feuillets
que cette petite forteresse lui a fournis. ( V. l'art. SAIist-
CÉNERY. )
hydrogr. La rivière de Sarthe , ainsi qu'il a été dit , limite
la commune au nord- ouest. Un pont en bois, sur celte
rivière , sert de communication entre le bourg de S.-Cénery ,
situé sur la rive gauche de cette rivière, et le hameau appelé
le Pont de S.-Cenery , espèce de tète de pont en effet, sur
sa rive gauche. Le territoire est de plus arrosé , i.° par le
ruisseau de la Barberie , qui prend naissance à i,3 h. à l'est-
sud-est du bourg , et coule au nord , pour aller jeter ses eaux
dans la Sarthe , après un cours de 3,3 h. ; 2.0 , par celui de
la Doueltée , au nord-est, qui se jeté dans la même rivière,
après un cours de 1 k. seulement. — Moulin du Désert , à
blé , sur la Sarthe.
géclog. Sol généralement monlueux et élevé , hérissé de
roches escarpées, dont une appelée le Four-Belin , au sud-
est, une autres les Ecotais , à l'ouest. Terrain primiiif et
secondaire, offrant des schistes argileux , des grès, du cal-
caire jurassique , exploité cnmme pierre de taille à la Douet-
tée et à Champoirier ; de la marne grise , en extraction à la
224 MOULÏNS-LE-CAUBONNEL.
ferme de la Michardière ; du minerai de fer , qui sert à ali-
menter, en partie , la forge de la Gaudinière ( v. cet art.).
Il est possible que les roches porphyriliques observées à
S.-Léonard , se rencontrent aussi sur Moulins. On appelle
Désert, le site agreste et tout- à- fait sauvage, qui domine les
deux rives de la Sarthe , près et à l'ouest du bourg de S.-Cé-
nery , au milieu duquel on remarque , sur la rive droite de
la Sarthe, la chapelle de S.-Cénery , dans laquelle se trouve
une pierre vénérée par la piété des habitans, comme ayant
servi de lit à ce solitaire, et sur l'autre rive, au milieu des
rochers, la fontaine appelée aussi de S.-Cénery.
Plant, rar. Quelques-unes des plantes que nous allons in-
diquer , se trouvant indistinctement sur les deux rives de la
Sarthe , nous désignerons par une astérisque , celles qui se
trouvent au milieu des rochers de S. Cénery, comme sur ceux
de Moulins: — * Celerach officinarum , bauh. ; Chrysos-
plenium oppositifolium , lin., à la fontaine de S.-Cénery;
Circea Lutetiana , lin. ; * Géranium lucidum , lin. ; Lylhrum
hyssopifolium , lin.; Oxalis acelosella , un.; Scilla nutans,
smith. ; Sedum cœpea , lin. ; * S. rupestre, vill. ; * Silène
nutans , lin. ; Umbiculus pendulinus , DEC.
CADASTR. Superficie totale de i ,63o hect. 96 ar. , se sub-
divisant comme il suit: — Terr. labour., 1,116 h. 61 ar.
82 cent.; en 5 class. : évaluées à 6, 12, 24, 3o, 36 f. — Jard.,
i^gi-ïS ; 3 cl. : à 36, 41 et 60 f. — Prés , 179-49-10 ; 4
cl. : 20, 5o, 70, 90 f. — Pâtur. , 84~33-3o ; 4 cl : 6, i5,
4o , 5o f. — Bois taillis , auln., 126-32-95 ; 4 cl. : 12 , 24 ,
3o , 4° f« — Landes , 19-06 85 ; 3 cl. : 2 , 12 , 24 f. — Mi-
neraies , i3-45-oo ; à 6 f — Etangs , o-52-6o ; à 5o f. —
Mares , 1- 45- 10 ; à 2 f . — Sol des propr. bâties, 1 1- 27-64 ;
à 36 f. Obj. non impos. : Egl. , cimet , 0-32-90. — Chem et
plac. publ. , 54-96-00. — Riv. et ruiss. , 8-21-59. == 253
maisons , en 7 cl., éval. de 2 à 60 f. — 1 moulin , à 35o f.
**» iraPo, 1 ?iTiT^t' 3tMI {- » c- } **» <■ > c-
CONTRIB. Foncier, 4^56 f . ; personn. et mobil. , 463 f. ;
port, et fen. , 147 f. ; 9 patentés : dr. fixe, 42 £ 5o c. ; dr.
proport. , 37 f. 16c. Total. , 5,445 f. 66 c. — Perception de
S.- Georges-le- Gaultier.
cllt. Superficie variée en terres argileuses fortes , aqua-
liques dans les fonds , sablonneuses et brûlantes sur les
hauteurs , médiocrement productive en général ; cultivée en
céréales dans la proportion d'un tiers en froment et en orge,
deux tiers en seigle , avoine et sarrasin , dont il y a insuf-
MOULIN VIEUX. 2i5
fisance de i/4 a i/3 pour la nourriture des habitans ; en
trèfle , chanvre , pommes de terme , etc. ; beaucoup d'arbres
à cidre , châlaigners , etc. ; une assez grande quantité de bois.
Elève de quelques poulains , d'un bon nombre de bêles a
cornes , de beaucoup de moutons , dont un cerlain nombre
pour Pengrais ; de peu de porcs ; point de chèvres r cet
animal étant interdit par les baux. — Assolement triennal ,
généralement ; 6 fermes principales , 18 moyennes , 70 bor-
dages environ, la plupart réunis en 10 hameaux. — 4-°
charrues , presque toutes traînées par bœufs et chevaux ,
quclqu; s-unes en sohatage. = Commerce agricole , consis-
tant en grains , dont il n'y a que déplacement et non ex-
portation réelle; graine de trèfle, chanvre et fil, fruits et
cidre , de bonne qualité ; bois de chauffage , bestiaux , pou-
lains , moutons gras, oies grasses , plumes , etc.
= Fréquentai ion des marches de Fresnay , d'AIençon
( Orne ) , de la Poôlé { Mayenne. )
industr. Fabrication de toiles , pour laquelle il y a 3o à
35 métiers batians , façon de Fresnay et d'AIençon , qui se
vendent dans ces deux villes. Extraction du minerai de fer, de
la pierre de taille , de la marne , etc.
rcut et CHtM. Aucune voie de communication importante
ne traverse ce territoire , dont les chemins vicinaux sont
passablement praliquables.
lieux rlmarq. Comme habitations , le château seulement.
Celui de l'ancien fief de la Doueltée, est sans intérêt aujour-
d'hui. Sous le rapport des noms : Le Pont-S.-Cénery , de
sa situation à l'entrée du pont qui communique à ce bourg ,
situé sur l'autre bord de la Sarlhe ; la Rivière , de sa proxi-
mité du même cours d'eau ; le Désert , la Bigrie ; la Lou-
verie ; les Vaux et le Val ; les Saussaies , le Pin , les Genêts ,
la Boulardière ; le Mineray ; la Poterie , qui indique une
ancienne usine qui n'existe plus.
etabliss. publ. Mairie , succursale , école primaire ; re-
cette buraliste des conlrib. indirect., débit de poudre de
chasse , déb. de tabac. Bur. de poste aux lettres , à Alençon.
MOULLWIEUX , château situé commune d'Asnières ,
dont il a été déjà parlé à cet article ( 1-36 ) , sur la rive
gauche de la Vègre qui le sépare du bourg, l'une des plus
agréables habitations du département par ses jolis dehors.
En 1614 , la terre de Moulinvieux , à laquelle était annexée ,
outre la seigneurie de paroisse d'Asnières , celle de S.- Pierre
des Bois ( v. cet art. ), en partie , était possédée par Michel
de Gibot , chevalier , sieur de la Pannière , fils de François
et de Louise de Courtarvel. En 1639 , demoiselle Louise de
IY i5
226 MUE.
Maridor , sa veuve , est taxée à un mousquetaire , pour ladite
terre de Moulinvieux , au rôle du ban et de l'arrière-ban de
la province du Maine. — Florent Bastard , écuyer , et
Gabriel de la Jaille , écuyer, sont taxés au même rôle , le
premier à 20 1. , et le second à un mousquetaire , comme
sieurs de la Rouillonnière et du Chastelet , fiefs de la même
paroisse d'Asnières.
MOYTROiV ; voyez MOITRON.
MOZE , ancien fief situé dans la paroisse d'Assé-le-Riboul
( v. cet art. ) , à 3 k. au N. du bourg , et aussi à 3 k. à
l'O. de Beaumont - sur - Sarlhe. Cette terre appartenait,
en 1761, à M. Blanchardon de Mozé , commissaire des
guerres , nommé l'un des 60 associés du bureau d'Agriculture
du Mans , de la société d'Agriculture de la généralité de
Tours, lors de la création de cette société.
MUE ( LA ) , Muta, Mutam , Mentula ; ancien fief appar-
tenant d'abord aux évêques du Mans, puis au chapitre dio-
césain, situé dans la paroisse de S.-Pavace , sur la rive
gauche de la Sarlhe , un peu au - dessous des Moulins à
l'Evêque , à 1,8 h. N. de la ville du Mans. Il en est fait
mention dans l'histoire ecclésiastique du diocèse, dès les
temps les plus reculés, puisque S. Komain, prêtre , l'un des
apôtres évangélistes de la province, rendit cet endroit célèbre
vers le commencement du 4- e siècle , par les miracles qu'il
y opéra (v. son art. à la biogr.). — Sigefroy, 29. e év. du Mans,
de 960 à 693 , à qui Ton reproche la dilapidation des biens
de sa mense épiscopale , enrichit Albéric , son fils naturel ,
de différentes terres qui en faisaient partie , entre autres d'une
villa, appelée la Mue, située près le Mans. — En 1028,
Avesgaud , neveu et successeur de Sigefroy , étant en dif-
férend avec le comte du Maine, Herbert dit Eveille-Chien ,
fait fortifier son château de la Mue, où il se retire, mais
l'abandonne bientôt et se sauve dans celui de la Ferlé Bernard,
sur l'avis qu'il reçoit que Herbrand , à qui il avait donné le
commandement du châleau de la Mue , négociait avec son
ennemi. Ce Irait historique paraît apocryphe pour la Mue et se
rapporter plus réellement au châleau de Duneau ( v. cet art. ).
— L'évêque Arnaud, 1066-1081, ayant recouvré plusieurs
terres de l'ancien domaine épiscopal , fait don à son chapitre
de celle de la Mue , que celui- ci a toujours possédée depuis. —
L'évêque Hoël , banni de sa ville épiscopale par suite de
longues et violentes altercations avec le comte Hugues III,
rentre au Mans, la veille de la fêle des Apôtres, S. Pierre
et S. Paul, de l'année 1089. Le comte, pendant la solen-
nité religieuse qui a lieu le lendemain , pose sur l'autel ,
MULSANNE. 227
en signe de réconciliation , une déclaration par laquelle il
exempte différens biens de l'éveque et des chanoines , entre
autres la terre de la Mué', de tous devoirs, coulumes ,
charges, péages et exactions, tels qu'il avail droit d'en lever
ailleurs. La Mue n'est plus qu'une petite ferme aujourd'hui.
MULSANNE, MERSENNE ( tepàïge ;, MERCp^ET
( Expilly ) ; Mulsanœ , Mursenna ; de Mu/sus , peut-êlre , parce
qu'on y recueillait beaucoup de miel ? Commune cadastrée ,
du canton et à 9 kil. N. d'Ecommoy ; de Tarrond. et «à 12 k.
S. i/4-E. du Mans ; jadis des Quintes , du dioc. et de l'elect.
du Mans. — Dislanc. légal. : 10 et i4 kil.
descript. Bornée du N. O. au N. E. , par Ponllieue et
Ruaudin ; à l'E. , au S. E., et partie au S. , par Theloché ;
au S. , encore , par Laigné et par Moncé , celui-ci en partie ;
à l'O. , par Moncé ; celte commune a la forme d'une
oreille humaine, dont la partie convexe esta l'orient et la
partie concave à l'occident. Diamét. longilud. , du N. N O. au
S. , de 6 k. ; le transversal , ou d'E. à O. , de 3,7 h. Le vieux
bourg , situé à 1 k. 1/2 de l'extrémité méridionale du premier
de ces diamèt. et au centre du second , tout près et à la gauche
de la roule royale du Mans à Tours , ne se compose que d'un
petit nombre de maisons disséminées autour de l'église. Un
plus grand nombre , dont quelques auberges , bâties des deux
côtés de la même roule , surtout du côté gauche , constituent
le bourg neuf. L'un et l'autre sont bâtis sur un coteau qui
domine au nord le cours du ruisseau de Rhône. Eglise pelite
el peu remarquable , du genre gothique primordial, à clocher
en flèche. Cimetière entourant l'église ? enceint de murs
à hauteur d'appui.
POPUL. De 79 feux anciennement, on en compte actuelle-
ment 1 76 , comprenant 37 1 indiv. mâles , 438 femelles , total ,
809 ; dont 1 59 , dans les deux bourgs ; 37 , 32 , y3 et 19 aux
hameaux de l'Arpent, de la Chesnaye , de Beaumorlier et
des Goupillères.
Mouv. dëcenn. De i8o3 a 1822 , inclusiv. : mariag. , 48;
naissanc. , 200; décès., 162. — De 1810 à 1822 : mariag. ,
58 ; naissanc, 249 ; décès , 184*
Hist. ECCLÉs. Eglise dédiée à Ste-Marie Magdeleine ; as-
semblée le dimanche le plus rapproche du 22 juillet. La cure ,
qui valait 4oo 1. seulement de revenu , était à la présentation
du chapitre diocésain , à qui l'éveque Gervais , qui siégea au
Mans de io36 à io55 , la donna, ainsi que les dîmes de
la paroissse , évaluées à 200 1. , en 1790. Il y avait une cha-
pelle au château de la Roche re , dont il va être parlé.
hist. FEon. La seigneurie de paroisse , était annexée à la
228 MULSANNE.
prévôté royale du chapitre de l'église du Mans , à qui l'évêque
Gervais Pavait également donnée, avec plusieurs aulres
fiefs en Mulsanne. Ainsi, ce chapitre possédait, à l'époque
de la révolution, outre les dîmes évaluées ci -dessus, le
moulin du bourg , valant 24o 1. de revenu , le lieu de la
Houssière , 1006 1. , le Pré de la Marre, 25 1. , et quelques
aulres pièces de terre.
Il y avait en outre , dans la paroisse , deux terres nobles
assez imporlanles , savoir :
i.° La Rockère, à laquelle étaient attachés plusieurs fiefs ,
relevait du comté de Belin ( v. cet art., i-i45 ) , et fut taxée
à 20 1. au rôle du ban el de l'arrière-ban , dressé en 1679 ,
sans désignation de propriétaire. Possédée anciennement par
la famille de Vignoles , elle passa par acquêt dans celle
Chouet de Villennes, et e>t échue par héritage à M le
Baigneux de Courcival , propriétaire actuel. Situé à 1 k. N. E.
du bourg , le château de la Kochère est construit dans une
position élevée , d'où la perspective s'étend au midi sur les
bourgs de Theloché , Laigné , Saint Gervais , le château
du Plessis et une grande partie de la plaine du Belinois. Du
style du premier temps de la renaissance , ce château est
flanqué de deux tours rondes au nord , et de deux pavillons
carrés au sud. Il est accompagné d'une chapelle , d'un joli
jardin où se trouvent deux serres et où l'on élève un grand
nombre de beaux orangers et de plantes étrangères , de pro-
menades et bosquets , dessinés à l'anglaise , dont une partie
taillée dans les rochers, d'où celte terre a pris son nom ; de
bois considérables , de prairies et d'une belle pièce d'eau
C'est dans les dépendances de ce château , que la garde na-
tionale du Mans est allée plusieurs fois , depuis i83o, avec
l'agrément du propriétaire , s'exercer au tir du fusil et du
canon.
2.0 Les Hunauàières , terre à laquelle étaient également
annexés plusieurs fiefs , et qui , comme la précédente , res-
sortait du comté de Belin : elle appartenait anciennement à la
famille de Renusson , d'où elle passa , par héritage , dans celle
de Vanssay. Située à 4k. J/2 N. IN. O. du bourg de Mulsanne,
à 7 k. 1/2 seulement de la ville du Mans , dans un terrain bas
et plat , entre les deux routes du Mans à Tours el du Mans
à Nantes, l'ancienne maison seigneuriale, presque entiè-
rement délaissée , a été rebâtie à la moderne, par le proprié-
taire actuel , M. Hippolyle de Vanssay. Celte maison , à
laquelle conduit une longue el belle avenue parlant de la
roule de Tours, est accompagnée de jardins et de prome-
nades dessinées avec beaucoup de goût, arrosés dans une
MULSANNE. 229
assez longue étendue, par le ruisseau de Mortes -Œuvres
ou Morles-Kves , Mortua-Aqua , qui passe dans la cour; de
vastes prairies, créées dans des"1 landes autrefois marécageuses
et stériles , au milieu desquelles IM.de Vanssay, père, écuyer
et chevalier de S .-Louis , fit établir un bel étang. Un moulin ,
qui existait près du châleau , sur le ruisseau de Morles-Eves,
a été supprimé.
hïst. civ. Le Conseil municipal vote, en i833, une somme
de 80 f. pour la location d'une maison d'école, et celle de
200 f. pour le traitement d'un instituteur primaire , en con-
formité de la loi du 28 juin de la même année.
hydrogr. La commune est arrosée par le ruisseau ou petite
rivière du Rhône , qui \à traverse du sud à l'ouest , vers son
extrémité méridionale ; par celui de Charbonneau ou de
Posset , qui vient de l'est , et conflue dans le Rhône, à peu
de distances au sud du bourg neuf; par celui de T Arche- aux-
Moines, qui 'a limite en partie au nord , et par celui de
Mortes- Œuvres om Mortes- Eves , qui vient se jeter dans le
précédent , après son passage dans la cour des Hunaudières
et avoir changé son nom en celui de Bellève , ou Belle-Eve
( liellis Aquœ ). Enfin , par le ruisseau de Coudreau ou de
la V allée , qui la limite au nord- est , et conflue , au nord , dans
l'Arche-aux Moines. — Etangs des Hunaudières , peuplés
de brochets, carpes, tanches , anguilles, etc. — Moulins à
blé de Mulsanne et de Monlineau , sur le Rhône.
GÉOLOG. Sol inégal, montueux dans la partie sud; plat,
mais parsemé de quelques monticules arrondis dans le surplus
de sa superficie. Passage des terrains secondaires aux ter-
tiaires , offrant le calcaire jurassique sur quelques points ; du
grès ferrifère formant la charpente des monticules dont il
vient d'être parlé, dans les carrières duquel on rencontre
quelquefois du sable ferrugineux rouge, appelé ochre rouge;
un poudingue à noyaux quarlzeux , demi-transparens , réunis
par un ciment ferrugineux; des sables d'alluvion, recouvrant
la plus grande partie de la surface du territoire.
cadast. Superficie totale de i,5a2 heclar. 3G ar. , se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour. , 465 hect. 57 ar.
i5 cent., en 5 class. , éval. , à 5 , 11, 18, 29 et £o f. —
Jard. , 15-17-76; 3 cl. : 4o, 43, 5o f. — Ppés et pâtur. ,
10-9-08-00 ; 5 cl. : 5 ; 10 , i5 , 44 ♦, 70 f. — Bois taill. et
fut. , 45 54-4o ; 3 cl. : 6 , 17 , 25 f. — Pinièr. , 46^-07 90 ;
3 cl. : 6 f. 5o c. , 10 et i4 f. — Land. , 334-54* 10 ; 3 cl. :
1 f. 70 c. , 2 f. 60 c. , 3 f. 5o c. — Douv. et mares , étangs ,
25-83-5o ; 2 cl : i4. , 4o f. — Superf. des bâlim.et cours, 6-
00-47 ; à 4o f. Ouj. non impos. : Egl. , presbyt. , pâtur. , terr. ,
a3o MULSANNE.
o-45-io. — Rout. et chem, , 52-98-02. — Riv. et ruîss , 3-
09-60. =z i5o maisons , en 10 cl. , de 3 à i5o f. — 2 moul. ,
à 120 et 24.0 f.
ti . i Propr. non bâties , 18,668 f. 16 c. l nM rtrç c .a „
Revenu irnpos. j _P_ g^, > fo , j 2i,955 f. 16 c.
contrib. Fonc. , 2,4-88 f. ; personn. et mobil. , 45g f. ;
porti et fen., i55 f. ; 3o patenlés : dr. fixe , 181 f. ; dr. pro-
port. , 59 f. 66 c. Total , 3,342 f . 66 c. — Chef-lieu de
perceplion.
CULTUR. Superficie généralement sablonneuse et médio-
crement productive , excepté dans la partie sud où elle le
paraît davantage et dans quelques portions améliorées par
la culture ; cultivée en céréales dans la proportion de i partie
en froment, 2 en orge et 2 en avoine, 12 en seigle , grains
mêlés et maïs. On y cultive, en outre, beaucoup de pommes
de terre , du trèfle, du chanvre , des citrouilles , etc. — Prés
de médiocre qualité, si ce n'est sur les rives du Rhône où ils
sont de meilleure nature. Les landes , qui occupaient autrefois
la majeure partie du territoire, comme on peut en juger au
cadaslrement , ont été plantées en grande parlie en pins
maritimes Une grande parlie de ces landes appartenaient au
domaine royale , en i55o, comme dépendance du comté du
Maine : on voit au procès-verbal de l'arpentage qui en fut
fait alors , que dès celle époque des défrichemens à la charrue
s'exécutaient sur le territoire de Muisanne. — Elève d'un
petit nombre de poulains ; davantage de bêles à cornes, de
moulons ; moins de porcs , engrais de ceux-ci en plus grand
nombre. Une grande quantité de ruches était entrelenue an-
ciennement à Muisanne, ce qui semble justifier l'élymologie
que nous avons cru pouvoir attribuer à celte commune, au
commencement de cet article.—- Assolement quadriennal ; 4
fermes principales, 25 bordages environ; un plus grand
grand nombre de maisonnies ; 6 charrues seulement = Com-
merce agricole consistant en grains , dont il n'y a pas d'expor-
tation réelle ; graine de lièfle, chanvre et fil , bois , cidre , etc. ;
bestiaux, porcs gras, moulons, cire et miel, elc
= Fréquentation des marchés d'Ecommoy et du Mans.
iisdustr. Extraction du grès roussard , pour bâtir ; exploi-
tation du bois ; fabrication de quelques pièces de toiles de
commande , pour particuliers.
routes ET chem. Le territoire est traversé , du nord au
sud , par son centre, par la route royale n.° 1 58 , de Tours
à Caen , par le Mans. Chemins vicinaux généralement sa-
blonneux et faciles à exploiter.
NAUVAY. a3i
lieux REMARQ. Comme habitations : la Rochère , les Hu-
naudières , une maison bourgeoise , à M. Cherrière ; sous le
rapport des noms : la Fuie , la Magdeleine , l'Hôtellerie ,
l'Oiselière* le Grand- Hermitage ; la Chesuaye , Beau-
mortier , etc.
etabl. public. Mairie , succursale , école primaire ; un
débit de tabac. — Bur. de poste aux lettres , à Ecommoy.
N.
JYARAIS, petite rivière ayant sa source dans les étangs qui
entourent l'ancienne abbaye de Grandmont , commune de
S.-Mars-d'Oulillé , à l'extrémité de la foret de Bersay , d'où
elle se dirige du S. au N. , et reçoit deux ruisseaux venant du
sud-ouest et de l'ouest , peu avant le moulin de la Brière ;
traversa l'extrémité occidentale des landes de Vaugautier et la
route du iNJans à Vendôme , par le Grand-Lucé ; passe près
et à l'ouest du bourg de Ghalles ; reçoit ensuite le ruisseau de
Hune , traverse l'ancien chemin du Mans à S.-Calais par
Changé , reçoit entre ce chemin et la route royale du Mans
à Blois par S.-Calais , les ruisseaux de Landon , de Sourice
et plusieurs autres venant de l'est et de l'ouest ; arrose le ter-
ritoire d'Ardenay , et celui de S. -Denis du Tertre , et traverse
la route royale de Paris à Nantes sous le pont de S.-Mars-la-
Brière, pour aller se jeter dans THuisne à 1,1 h. au nord-
ouest de ce bourg , après un cours de 23 à 24 k. , pendant
lequel elle fait mouvoir une douzaine de moulins, dont un à
papier. Le Narais nourrit à peu-près toutes les espèces de
poissons qui se rencontrent dans THuisne ( v, cet art.), et
particulièrement d'excellentes truites et des écrevisses.
NAHBONNE , colline élevée de la commune de S-Léo-
nard des Bois. V. cet art.
NAUVAI , Y ; Nauveium , Novum Vicus ; très-petite com-
mune du Saosnois , du canton et à 6 kil. E de Marolles-les-
Braults; de l'arrond. et à 1 1 k. S. de Mamers ; à 3r k. N.
1/4- E. du Mans; anciennement du doyenné de Saosnois, du
Grand - Archidiaconé , du dioc. , et de i'élect. du Mans. —
Distanc. légal. : 7 , i3 , Z-j kil.
.3
2^2 NALVAY.
descr'PT. Bornée au N. , par Moncé-en-Saosnois ; à TE. ,
par la rivière d'Orne N.-E. , qui la sépare de Champaissant
et de Courcival ; au sud , par la même rivière et par Cour-
cival ; au S. O. et à l'O. , par Peray et par Avesne ; sa forme
est une ellipse ovoïde , s'allongeanl du S. O. au N. E. , sur un
diamèt. de 3. k. environ, contre i k. 1/2 de largeur au plus,
d'E. à O. Le bourg, situé vers l'extrémité sud du territoire ,
ne consiste que dans l'église , et dans l'ancien prieuré , assez
belle maison, accompagnée de jolis dehors, à feu M. de
Barville , de Mamers. Eglise petite , à ouvertures ogives , dont
le clocher est abattu , n'ayant rien de remarquable d'ailleurs ;
cimetière y attenant, au levant , clos de haies, ne servant
plus aux inhumations , non jjIus que l'église au culte. Celle ci
appartenait également à M. de Barville , et actuellement à
sa veuve.
POPUL. Nauvay et Peray , réunis en un seul corps de com-
munauté sur les états de l'ancienne élection , comprenaient
6fi feux , dont Nauvay fournissait à peu-près les 2/5es. Nauvay
compte actuellement 43 feux, se composant de 109 indiv.
mâles, 101 femelles, total, 210; dont 5 indiv. dans le
bourg , 45 au hameau des Rousselières , 23 à celui des Brosses-
Follet , et autant à celui des Ormeaux; 18 et i3 aux hameaux
des Brosses-Hulées et des Vierges.
Mouv. decenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , i3 ;
naissanc. , 46 ; décès, 54. — De i8i3 à 1822 : mariag. , i3 ;
naissanc , 66 ; décès , 3g
hist eccles. Eglise sous l'invocation de la Ste-Vierge :
point d'assemblée. La commune est réunie, pour le spirituel,
à celle d' Avesne, dont le bourg est distant de 2 k. à l'ouest,
un peu vers nord, de celui de Nauvay. La cure , qui valait
ï,ioo l. de revenu, était anciennement un prieuré con-
ventuel , dépendant de celui de Châleau-l'Hermilage ( v. cet
art. )et à la présentation de son prieur.
hist. féod. La seigneurie de paroisse appartenait à l'abbé
de Sle- Geneviève de Paris. Comprise dans la dépendance de
la baronnie de Saosnois ( v. cet art. ) , elle ressortait de son
bailliage établi , en dernier lieu à Mamers.
m>T iiv. Vote par le Conseil municipal, en i833 , con-
formément à la loi du 28 juin , d'une somme de 10 f. pour
le loyer d'une école primaire, et de celle de 200 f. pour le
traitement de l'instituteur.
hydïu gr. La commune est arrosée par les deux petites
rivières de Dive et d'Orne N.-E., qui la limitent, la pre-
mière du nord-ouest à l'ouest ; la seconde de l'est au sud.
GÉolog. Sol formant un plateau un peu élevé au nord et
NEODUXUM. a33
au centre du territoire , s' abaissant vers les cours (Veau ci-
dessus indiqués. Terrain secondaire , offrant Je calcaire juras-
sique oolilhique.
divis. des TKHR. En labour , 109 hectares ; jardins ,11/2;
prés et pâlur. , 10; bois taillis, occupant presque toute la
partie centrale du territoire, 25; superficie des bàlim,, 2 1/2 ;
chemins ,61/2; eaux cour. , 2 1/2. Total, 14.8 heclar.
CONTMB. Fonc. , i,2(S8 f . ; personn. et mobil. , 111 f . ;
port, et fen. , 45 f. ; aucun patenté. Total, 1 ,444 f« — l>fir~
cept. de S.-Côme.
CULTUR. Superficie argileuse et argilo -calcaire , passa-
blement fertile, cullivée en céréales dans la proporlion de
1 partie en seigle , 2 en avoine , 6 en orge et 8 en froment ;
trèfle, chanvre , peu de pommes de terre, etc. ; prés de bonne
qualité , beaucoup de bois, beaucoup d'arbres à cidre. Elève
d'un très-petit nombre de chevaux et de porcs, beaucoup plus
proportionnellement, de bêles à cornes et de moutons. —
Assolement triennal; 4 feimes principales, un plus grand
nombre de bordages, la plupart réunis dans les hameaux ci-
dessus indiqués , qui comprennent 27 maisons ; 10 charrues ,
dont le tiers seulement traînées par bœufs et chevaux , le
surplus par chevaux seuls. = Commerce agricole , consistant
en grains , dont il n'y a pas d'exportation réelle ; graine de
trèfle , chanvre et fils , bois , etc. ; veaux , génisses , mou-
tons , etc.
= Fréquentât, des marchés de Bonnétable et de Mamcrs.
ITSDUSTR. Fabrication de quelques pièces de toile , façon de
Mamers , qui se vendent à la halle de celte ville.
rout. et (.hem. La route départementale n ° 7 , de la Ferté-
Bernard à Mamers , passe à peu de dislance , au nord , du
territoire. Chemins vicinaux de difficile exploitation
lieux bemarq. La seule maison du prieuré, comme ha-
bitation. Sous le rapport des noms : les Vierges , les Or-
meaux , le Coudray , etc.
rta;L. publ. Mairie , école primaire votée. Bur. de poste
aux lettres , à Bonnétable ; de distribution , à S.-Côrne.
J\EODlL\TUM, isoiODUNUM; ancien nom de Jublains,
la cité des Diablintes , Auleici Diableities , voisins et alliés
des Aulerces Cénomans. Le territoire de celte peuplade ,
quoique limitrophe de celui des Cénomans , n'étant pas silué
dans le département de la Sarlhe , nous n'avons rien à ajouter
à ce que nous en avons dit au PRÉC. hist. , chap. 1. et II , et
aux loin. 11-200, ni- 27 et 28, si ce n'est que des fouilles
entreprises à Jublains , au mois d'avril i834* par M. F. - J.
Verger, de Nantes , amateur éclairé de l'Archéologie natio-
234 NEUFCHATEL.
na!e, a donné lîeu à la publication d'une description fort
intéressante des antiquités romaines qui subsislent encore
dans ce lieu. — ISantes , in- 8.° de 4o pages , avec lithographies.
IVELTCHATEL , Neocastrum , Novum Castellum ; com-
mune cadastrée, du canton et à 8 k. S. de la Fresnayc ; de
l'arrond. et à 9,7 h. O. i/4-N. de Mamers; à 43 k. N. du
Mans ; jadis du doyenné de Saosnois , du Grand- Archi-
diaconé, du dioc. et de l'élect. du Mans. — Distanc. légal. :
9 , 1 1 et 5o kil.
descript. Bornée au N. , par la Fresnaye ; au N. E. , par
Louzes ; à TE., par Beauvoir et Aillères ; au S. E. et au S. ,
par Villaines-la-Carelle , le Val , S.-Rémi-du-Plain et Livet;
au S. O., par Ancinnes , et à l'O. , par S.-Rigomer-des-
Bois ; celte commune forme un polygone irrégulier , se rap-
porlant à une sorte d'ovoïde qui s'étend , du S. au N. , sur un
diamètr. central de 8 k. 1/2 , contre 7 k. d'E. à O. Le bourg ,
construit à 1,8 h. de l'extrémilé sud du territoire, se compose
de deux lignes assez longues de maisons , s'étendant des deux
côtés de la roule royale , n.° i55, de Mamers à Alençon ,
jusque près l'entrée de la foret de Perseigne. De ce bourg,
situé à l'enlrée de la forêt, sur le penchant d'un côleau
qui domine légèrement le vallon de la Bienne , on a en
pespeclive , à gauche ou à l'esl , le bourg de Villaines-la-Ca-
reJle ; en face , la bulle de Chaumilon , que gravit la grande
roule , et au pied celui du Val ; à droite ou à l'ouest , le bourg
de S.-Remi-du-Plain , bâli sur un monticule , et les ruines
de son ancienne forleresse, en opposition avec le joli château
moderne du Val ; lableau pittoresque, gracieux et très- varié ,
dont on Irouve la contre-partie dans l'especl sauvage et ro-
mantique qu'offre du coteau opposé la vue du bourg de î^euf-
châlel lui- même , se montrant comme une sorle d'apparition
à l'enlrée de la forêt , avec les ruines de l'abbaye de Perseigne
qu'on aperçoit à peine au milieu d'un massif de bois et les
rochers arides qui se trouvent entre eux deux , en avant et
comme au cenlre d'un rideau de fulaie de près de i5 k. ( 3 1. )
d'étendue , d'est à ouest. — Le cimelière et l'église , silnés au
milieu de la ligne occidentale des maisons du bourg , celle-ci
du genre golhique secondaire , à clocher en flèche , toul-à-
fait insignifiante sous le rapport de l'art. Cimetière l'entourant
de toules paris, enceint de murs à hauteur d'appui. Nous
avons remarqué, il y a quelques années, gissant dans ce
cimetière et exposée à tous les outrages des hommes el du
temps , une slalue en pierre de l'un des anciens comles du
Perche , fondateurs ou bienfaiteurs de l'abbaye de Perseigne,
qu'on y avait apportée de celle abbaye pour être placée dans
NEUFCHATEL. a35
l'église de Neufchâtel : rions ne Pavons retrouvée ni dans l'un
ni dans l'autre , à un second passage en ce lieu.
POPUL. De 1 18 feux anciennement , elle est aujourd'hui
de 3ig feux , se composant de 568 individ. mâles, 562 fe-
melles, total , 1,1 3i ; dont 47» dans le bourg , £o au hameau
des Baillées , 20 dans chacun de ceux de la Fontaine , de
Chaillou, de Blanchefeuille, de la Maçonnerie ; iG à 17 aux
hameaux de la Gandière , de la Vigne, des Landes; 10
à 14. dans ceux de Hamel , Rideray , Belle -Place et Pilleray.
Mono, dècenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag., 94;
naissanc. , 364; déc. , 369. — De i8i3 à 1822: mariag.,
117; naiss., [±\i ; déc, 217.
hist. eccli s. Eglise sous le patronage de S.- Etienne ; as-
semblée le dimanche qui suit le 2 août. — La cure , qui valait
3oo 1. environ de revenu , était à la présenlalion de l'abbé
de S.-Marlin de Séez. Ce fui Guillaume m Talvas , comte
d'Alençon, du Perche et de Ponlhieu , qui, en ii49» ^a
donna avec ses dépendances et celles de Beauvoir et de Mon-
sort , à cette abbaye. — La preslimonie Montulé , fondée
dans la même paroisse , valait 4o 1. de revenu.
Eu n45, le même Guillaume m fonda, à l'entrée méri-
dionale de la forêt de Perseigne , sur le territoire de Neuf-
châtel et à 1,8 h N. E. du bourg , une abbaye de l'ordre de
Cileaux , que les comtes d'Alençon et du Perche , ses suc-
cesseurs , enrichirent de leurs dons , honorèrent constamment
de leur protection , où un grand nombre d'entre eux eurent
leur sépulture , et qui fui illustrée par plusieurs de ses savans
religieux. Celte abbaye , vendue dans les premières années
de la révolution , et dont les bâlimens sont presque entiè-
rement détruits , sera l'objet d'un article particulier au mot
PERSEIGNE.
En i484> Catherine d'Alençon, fille de Jean 11 , héritière
de la baronnie de Saosnois , épouse de François de Laval ,
sire de Gaure , qui prit le nom de Guy XV , fonda dans la
forêt de Perseigne , à 7 h. N. i/4-O. du clocher de Neuf-
châtel , un prieuré de religieux minimes ou pères de l'ordre
de S. -François de Paule , à qui elle donna i5 arpens de bois
de celte forêt avec rhermitage des Châteliers , qui y existait
depuis longtems , et dont le patronage lui appartenait : tlïe
leur fournit de plus les moyens d'y bâtir y h S cellules. Ce
prieuré , connu sous le nom de N!-D. des Châleliers ou de
Bonne-Nouvelle, était détruit dès avant 1768 : ses biens
avaient été réunis au monastère des Minimes du Mans , vers
1760. On trouve encore sur le territoire de Neufchâtel, tout
près de l'abbaye de Perseigne , plusieurs traces d'anciennes
236 NEUFCHATEL.
chapelles de'pendentes de ce monastère , sous les noms de
S.- Laurent et de Ste- James.
HIST. Ft.OD. La seigneurie de Neufchâlel , faisait ancien-
nement partie de la baronnie de Saosnois, et appartenait
autrefois en entier aux comtes d'Alençon et du Perche, ainsi
que celte baronnie : elle ressortait de son bailliage établi à
Mamers. Une partie passa dans le domaine royal, avec cette
baronnie ; une autre dépendait de la châtellenie de Perseigne ,
dont l'abbé de ce monastère était possesseur ; le surplus
appartenait , par litre de concession , sans doute , à la famille
Pineau de Viennay , qui possédait la seigneurie de Lucé-le-
Grand et celle du Val. Le droit de haute , moyenne et basse
justice, élait exercé dans les diverses parties de la seigneurie
de paroisse , comme démembrement de la baronnie de Saos-
nois et du ressort de sa juridiction.
Une ferme appelée Anlenaise, que nous voyons être une
corruption du nom d'Anthenaise, élait probablement une dé-
pendance de la terre de ce nom , située dans la paroisse de
Châlons , actuellement du département de la Mayenne.
Le nom de ISeufchâlel que porle celle commune , lui vient
du château que l'un des comtes du Maine, baron du Saosnois,
du nom de Jean , probablement Jean i.er t y avait fait cons-
truire , et dont il ne reste plus de vestiges aujourd'hui
hist. civ En i833 , en conformité de la loi du 28 juin , le
Conseil municipal vote une somme de 60 f. , pour le loyer
d'une maison d'école primaire ; et celle de 200 f. , pour le
traitement de l'instituteur.
hydrogr. Le territoire est arrosé au sud , par la petite
rivière de Bienne , qui le limite au sud- est : la grande route
traverse celte rivière sur un pont en pierre. Le ruisseau
d'Antenaise , ceux de la Brelêche, de la Vallée d'Enfer,
de la Fontaine et du Hamel , venant de la forêt ou des
rochers qui se trouvent entre le bourg et l'abbaye de Per-
seigne , vont du nord au sud jeter leurs eaux dans la Bienne :
le dernier limite la commune, en partie, à Test. — Etangs
Morin , Guibert et de la Brelêche , empoissonnés de carpes,
gardons , peu de brochets, anguilles, etc. — Moulins de la
Brelêche et Guiberl, sur le ruisseau de la Vallée d'Enfer;
tous deux à blé , l'un d'eux à foulon autrefois.
GÉOLOG. Sol inégal , formant une partie du coteau qui
domine la Bienne , au nord ; terrain igné et de sédiment ,
celui-ci de première et de seconde formation ; offrant l'Eu-
rile porphyroïde, des schistes, dont quelques-uns encore dans
un état de mollesse , des roches de quartz laiteux , des argiies
blanche et rose , etc.
ao,358 f. 12 c.
NEUFCHATEL. ^37
Plant, rar. Opegrapha sulcata , pers. ; Orthotrichum cris-
pum , HRDW.
Cadastr. Superficie de 2,343 hect. 21 ar. 3o cent. , se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour. , 625 hectar. 07 ar.
75 cent. ; en 5 class. , évaluées a 4 > 7» 16, 24. et 32 f. —
Bois d'agrém. , 0-49-00; à i4 f- — Jard. et pépinièr. , 17-
3o-43 ; 2 cl. : 32 , 36 f. — Herbages, 7-25-00 ; 2 cl. : 20 ,
32 f. — Prés, 165-79-00; 5 cl. : 6, 12, 24., 4o* 60 f.
— Pâtures el pâlis, 68-20-00; 4- d« î 2i 6, 12, 16 f —
Bois taillis , 1 15*47-60 ; 4 cl. : 9 , §4- 20 , 25 f. — Broussils,
6-87-85; à 6 f . — Landes, 5-35-5o ; à 1 f . — Douv et
mar. s , o-5g- 65 ; à 32 f. — Etangs , 9-91-00 ; à 7 f. — Sol
des propr. bâties, 9-4^-79 ; à 32 f. Obj. non irnpus. : forêt
royale, 1,272-94-70. — Egl. , cimel. , presbyl. , marais,
jard., terr. labour., prés et autres propr. communales, 4"
gi-53. — Rout. etchein., 3i-35-5o. — Riv. et miss., 2-
18-00 = 355 maisons , en 8 cl. : 1 1 à 5o i , 19 à 35 f., 39
à 20 f. , 5o à 1 5 f. , 68 à 10 f., 8i à 8 f. , 60 à 6 f. , 2734?.
— 2 Moulins , à 59 et 62 f
t, . f Propr. non bâties , 20.606 f. ia c. {
Revenu impos.j _£_ bâties, 4,662 » /
CONTRIR. Foncier, 4»226 f. ; personn. et mobil. , 576 f . ;
port, et fen. , 176 f . ; 41 patentés : dr. fixe, 256 f. ; i\r. pro-
port., 108 f. Total, 5,342 f. — Percept. de S.-Rémi-du-
Plain.
cult. Sol argilo-sablonneux et schisteux , généralement
peu fertile , cultivé en céréales dans la proportion de orge,
1 partie; sarrasin , 2 ; avoine , 9 ; seigle et grains mêlés, 10,
point de froment ; peu de trèfle ; chanvre , beaucoup plus
proportionnellement ; pommes de terre , etc. ; prés de
moyenne qualité ; beaucoup de bois, dont la partie de la forêt
de Perseigne ( v. son art. ), dépendante de la commune , oc-
cupe plus de la moitié de sa superficie , et quelques bouquets
de taillis distincts, en occupent un peu plus du vingtième;
beaucoup d'arbres fruitiers. — Elève d'un petit nombre de
poulains; de veaux et génisses, porcs et moulons, en
moyenne quantité ; d'un petit nombre d'ânes et de chèvres. —
Assolement triennal ; 6 fermes principales, près de 60 bor-
dages , dont quelques closeries et maisonnies , un grand
nombre réunis par hameaux , au nombre de 12, comprenant
66 maisons , dont une partie, il est vrai, ne sont que des
loges ou des chaumières , comme le sont un cinquième des
prétendues maisons de cette commune ; 3o charrues, dont les
4/5cs traînées par des chevaux seuls , le surplus par bœufs et
a38 NËUVILLALAIS.
chevaux. — Commerce agricole consistant en grains , dont
il n'y' a pas d'exportation réelle; peu de graine de trèfle;
chanvre et fil , hois , cidre , etc.
= Fréquenlalion des marchés de Mamers et d'Alençon ;
des foires de Fresnay , du Mêle-sur-Sarlhe ( Orne. )
industk. Aucune industrie autre que l'agriculture et l'ex-
ploitalion du bois dans la forêt de Perseigne.
kout. etchem. Le territoire communal, est taversé, du sud-
sud-est à l'ouest-nord -ouest , par la roule royale n.° i55 , de
Mamers à Alençon , qui forme une belle ligne au travers de
la forêt de Perseigne , située au milieu de cette distance ; et
par l'ancien chemin de l'une à l'autre de ces deux villes , tra-
versant également la forêt de Perseigne , parallèlement et à
l'ouest de cette route. Chemins vicinaux de difficile exploi-
tation généralement.
lieux remarq. Comme habitation , une maison bourgeoise,
dans l'emplacement de l'ancienne abbaye de Perseigne ,
offrant peu d'intérêt. Sous le rapport des noms : le Louvre
(probablement l'ancien château); la Brelêche , Anlenaise,
la Basse- Cour de Perseigne, l'Apolbicairerie ( de l'abbaye ) ;
le Hamel ( petit hameau ), Belle-Place , la Maçonnerie ; la
Fontaine , les Croies , le Chaillou ( Caillou ); les Landes ,
la Vigne , etc. Le nom de Verrerie , que portait une ferme
qui n'existe plus, annonce l'existence en ce lieu d'une usine,
qui a cessé d'être en activité depuis bien longtems.
éiaBLISS. Publ. Mairie, succursale, école primaire; un
débit de tabac, lîur. de posle aux lettres , à Mamers.
NEUFVILLE LA LAIS ; voyez neuvillalaïs.
NEUFVILLE - SUR - SARTHE ; voir keuvlile - sur
SARTHE.
NEUFVÏLLETTE ; voir neuvilette.
IVELTVY; voir neuvy-en Champagne.
NEUILLÉ, voir NUILLÉ-LE-JALAIS.
NËUVILLALAIS, NEUVILLE -LALAIS, NEUF-
VILLE- L AL AÏS ; Novilla seu Nova- Villa Aleuria , Alethidis ,
Alesiœ; Nooilla in Campaniâ ; de villa, ferme, établie nouvel-
lement et au hasard ( établissement hasardé ), ou bien dans
un lieu fréquenté par un grand nombre d'oiseaux? On fait
aussi venir le nom de Neuvillalais de Nova Villa, nouveau
domaine , et de Lais, mot celtique qui signifie humide , maré-
cageux. Commune CADASTREE, du cant. et à 4 k. 1/2 N. i/4-E.
de Conlie ; de l'arrond. et à 22 k. N. N. O. du Mans; autre-
fois du doyenné de Sillé-le Guillaume , de l'archid. de Passais,
du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist. lég. : 5 et 26 kilom.
DESCR1PT. Bornée au N. , par Crissé et Vernie; à i'E. ,
NEUVILLALA.IS. a39
par Mézières et S.-Chéron ; au S., par Conlic ; à l'O. , par
Tonnie ; au N. O., encore par Crissé; sa superficie forme
un ennéagone très- irrégulier et tout -à- fait indiscriplible ,
resscmblani très- imparfaitement à une oreille humaine, dont
la partie concave serait à Test. Ses diamètres centraux sont,
du nord au sud, en passsant par le bourg, de 3,3 h.; de Test
à l'ouest, dans la partie la plus étroite, passant un peu au
sud du mernc , de 3,5 h. Ses plus grands diamètres sont, du
nord-ouest au sud-est, et du nord-est au sud-ouest , de 6 k.
j/2. Le bourg, qui se trouverait placé au centre du territoire ,
si ce n'était la concavité ou l'angle rentrant à l'est ; bâti sur un
côleau peu élevé, dominant au sud est le cours de la petite
rivière de Longuève , se compose d'une assez longue rue qui
s'élend du nord-nord-est au sud- sud-ouest, formant, avec
deux autres lignes qui entourent l'église et le cimetière au
nord et au sud , un triangle dont celte rue forme la base et
dont le sommet est à l'est. On remarque dans ce bourg
d'un aspect loul-à-fail rustique , plusieurs vieilles maisons à
croisées divisées en deux parties par une barre transversale
en pierre , ornée de filets ainsi que l'encadrement ; celle de
Bechet , dont il sera parlé plus bas ; le presbytère et quelques
maisons bourgeoises modernes , parliculièrement celle à
M. Lefevre , ancien notaire , laquelle est accompagnée d'un
joli jardin au bas duquel coule la Longuève. — Eglise à ou-
vertures les unes cintrées , les autres semi-ogivales , bien
décorée à l'intérieur ; clocher en (lèche , paraissant sen-
siblement incliné au sud , placé sur une grosse tour carrée
à contreforts très-saillans a leur base, ainsi que ceux de
l'église. Cimetière entourant celle-ci de toutes parts, ceint de
murs à hauteur d'appui.
populat. De i56 feux , d'après les états de l'ancienne
élection , on y en compte actuellement 2o3 . comprenant 564
individ. mâles, 558 femelles, total, 1,122 ; dont 38q dans
le bourg ; 1 15 au hameau de Vignoles ; 80 à celui de Sussay ;
47 et 39 a ceux du Pont de Monay et de Laubrulière.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 73 ;
naissanc, 34o; déc, 293. — Dei8i3à 1822 : mariag., 107;
naissanc. , 3i 6 ; déc , 2i3.
hist. écoles. Eglise dédiée à S.-Pierre. Assemblée le di-
manche le plus rapproché du 24 août , fête de S.-Barlhélemi ,
autre patron de la paroisse. La cure , estimée valoir 65o 1.
de revenu , était à la présentation de l'abbé de la Couture du
Mans. Kn 1825 , les époux Lemarchand lèguent à la fabrique
de cette église , une pièce de terre valant 4°° £ » sous con-
dition de services religieux.
246 NEUVILLALAIS.
Le prieure de Vignoles , sous le patronage de S.-Bertrand ,
valant de 900 à 1,000 I. , selon la plupart des anciens ailleurs ,
1,600 1., d'après Y Ann. de la Sarthe pour i834, p. 179, appar-
tenait aussi à Fabbave de la Couture, dont l'abbé y présentait.
Foulques Riboul ou Ribolé, seigneur d'Assé , se disposant
à partir pour la Terre Sainte , en 1 1 58 ( v. 1-4 ), fait remise
aux moines de ladite abbaye, de 2 5 sous mansais de rente
auxquels il avait droit sur le prieuré de Vignoles , fondée par
ses ancêtres , et leur fait don de son habergement de INeu-
ville-Lalais et de dîmes qui en dépendaient — D'après la
tradition locale , Neuville- Lalais qui , suivant la même tra-
dition , devrait son origine à neuf villages , possédait ancien-
nement deux communautés, l'une d'hommes et l'autre de
femmes , qui auraient été ruinés dans le 1 i.e siècle. Le prieuré
de Vignoles, autrefois conventuel, est probablement l'un
d'eux; il ne reste aucune trace de celui de femmes. Vendu
pendant la révolution, Vignoles, où l'on remarque des ou-
vertures en ogive, l'ancienne chapelle et une fuie, est ac-
tuellement une maison bourgeoise avec ferme , habitée par
son propriétaire , M. Veillard père , maire de Neuvillalais
depuis fort longtems. Le hameau de Vignoles est tout à côté.
A l'extrémité sud-est de la commune , sur la lisière occi-
dentale de la forêt du Vieux- Lavardin , existe une toute
petite chapelle , sous l'invocation de S. Aignan , où Ton
vient en dévotion pour la guérison des éruptions laiteuses des
enfans.
Les autres établissemens de fondation religieuse de cette
paroisse, étaient la maison de charité et le collège ou l'école
des garçons , dont il va être parlé plus loin.
hist. feod. La seigneurie de paroisse appartenait ancien-
nement, comme on Ta vu plus haut , aux seigneurs d'Assé ,
du nom de Riboul. C'est de cette famille qu'elle passa suc-
cessivement, par alliance, dans celles de Beaumanoir et de
Tessé , comme membre du marquisat de Lavardin ( v. cet
art. et celui mézïères , 11-594, m-79), °*e la juridiction
duquel elle ressortait. On croit qu'elle était annexée au fief
de la Rouillerie , située à i,4 h. au S. O. du bourg , vendu
pendant la révolution , dont la maison a été abattue , mais
dont il reste des murs d'enceinte où existent encore des
meurtrières.
Le Grand-Bechet , autre fief de cette paroisse , situé à
l'extrémité sud-ouest du bourg, appartenait également à la
famille de Tessé. La maison , encore subsistante, se fait re-
marquer par sa porte d'entrée et une croisée en croix , du
côté nord , ornée de moulures à filets ; et par la cheminée
NEUVILLALAIS. 241
d'une chambre liante , ornée de sculptures en forme de mé-
daillons représentant des figures en buste, des oiseaux, des
rosaces , etc. Le moulin de Bechet, qui touche à cet ancien
manoir , en dépendait autrefois.
BIST, civ. JNeuviilalais possédait une maison de charité' ,
fondée dans le i8.c siècle , dotée de ioo J. de revenu et des-
servie par deux sœurs de la Chapelle-au-Riboul. Cet établis-
sement est tombé, par suite de la perte de sa dotation pendant
la révolution.
En 1G26 , les frères Pierre, Jacques et Jean -Baptiste
Champion, prêtres de l'Oratoire , fondèrent dans la pa-
roisse de Neuville-Lalais, Sancti Pétri de Novilla Aleziœ ,
d'où ils étaient originaires probablement , un collège ou
école de jeunes garçons, décrétée le aa juillet de la même
année. La maison de cette école a été aliénée. Une école
de jeunes filles était tenue par les sœurs de la maison de
charité. — En i833 , vote parle Conseil municipal, con-
formément à loi du 28 juin , d'une somme de 80 f. pour la
location d'une maison d'école primaire , et de celle de 200 f.
pour le traitement de l'instituteur.
Neuvillalais était la résidence d'un notaire avant la révo-
lution.
uiSTOR. En i4-22, une troupe d'Anglais s'élant logée dans
le village de Neuville-Lalais , Jean du Bellai , Ainbroise de
Loré et Guérin , seigneurs des Fontaines , capitaines français ,
les y attaquèrent , et les tuèrent ou firent prisonniers presque
tous Le lieu de leur sépulture était connu sous le nom de
Cimetière des Anglais.
Vers l'an i433, lors du second siège de Sillé-le-Guillaume
par les mêmes insulaires, une convention ayant eu lieu entre
eux et les Français , pour se livrer combat à un certain jour
déterminé , près de X! Ormeau deVEcament ( v. l'art, rouez ) ,
Charles d'Anjou, frère de René , qui plus tard devint comte
du Maine , Ainbroise de Loré , Gilles de Laval , seigneur de
Raiz , le seigneur de Bueil, et Gauthier de Brochesac , se
rendirent aux bourgs de Conlie et de Neuville-Lais, situés près
le lieu du rendez-vous. Le comte d'Arundel refusa le combat
et rendit les otages qu'il avait reçus , comme gages du traité.
Le 18 août 1798 , un engagement ayant eu lieu sur Crissé ,
entre les chouans, forts de 7 à 800 hommes, et une centaine
de gardes nationaux des colonnes mobiles de Sillé , Conlie et
Tennie , le combat , qui ne dura pas plus d'une heure , se
prolongea sur Neuvillalais , avec perte de 3 à 4- hommes et
de quelques blessés , de part et d'autre. Deux chouans furent
enterrés sur le chemin de Neuvillalais à Conlie , près de la
IV 16
242 NETJVILLALAIS.
Fontaine-Salée qui a reçu ce nom de ce que ce lieu servait
de rendez -vous pour la vente en fraude du sel, avant la
révolution.
hydrogr. La petite rivière de Longuève-Ouest , traverse
la commune du sud au nord-nord-ouest , en passant par son
centre et près du bourg. Au Pont de Monay , à 1,6 h. au
N. N. E. du bourg , un joli canal de dérivation , planté sur
ses bords de deux lignes de beaux peupliers , forme le bicz
du moulin de Vignoles. Le ruisseau de Pvouillé , venant de
Domfront et de Conlie , présentant un lit assez large, où ne
coule plus aujourd'hui qu'un filet d'eau, se jette dans la
Longuève au sud-sud-ouest du bourg ; celui de Berdin , venant
de l'ouest , et celui de Vaux , formé de la réunion au moulin
de ce nom de ceux de la Mazure et de Chauffour , viennent
aussi confluer dans cette rivière , à 3 k. au nord-nord-ouest
du bourg. La Fontaine-Salée , dont il est parlé à l'alinéa
précédent , est située dans un angle à gauche du chemin qui
conduit à Conlie. — Moulins de Bechet, du Ray, de \ i-
gnoles , sur la Longuève ; Neuf et de Troigné , sur le Berdin ;
de Vaux , sur le ruisseau de ce nom.
GÉOLOG. Sol généralement plat, coupé peu profondément
par le vallon de la Longuève et par celui du Bouille ;
découvert et peu boisé , comme tout le sol de la Champagne
de Conlie dont il fait partie. Terrain secondaire , offrant le
calcaire jurassique oolithique , cristallisé assez généralement ,
et où se rencontrent différens fossiles , des térébratules par-
ticulièrement ; en extraction comme pierre de taille et
moellon , notamment le long du grand chemin de Conlie. Le
grès ferrifère se rencontre à l'extrémité sud-est du territoire,
près la forêt du Vieux-Lavardin. Terrain tourbeux dans
certains prés , notamment ceux du lieu du Clos.
Plant, rar. Menyanlhes trifoliata, lin.; abondant dans les
prés situés entre le cours de la Longuève et de son canal
servant de biez au moulin de Vignoles.
cadastr. Superficie de 1,886 hectar. i5 ar. 10 cent. , se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour., i,562 hect. 76ar.o5
cent. ; en 5 class. , évaluées à 2 f. 5o c , n , 22 , 33 , 4o f-
— Pièc. d'eau , 0-17-30; à £o f. — Aires, o-o5-2o ; à 2 1 f.
— Jard. , Luzernes , i4-o<)-5o ; 2 cî. : 4o , 54 f. — Vignes ,
19-46-40 ; 3 cl. : 6, i3 , 20 f. — Prés , 162-12-70 ; 5 cl. :
i5, 24, 36, 54, 72 f. — Pâtis, 0-76-00; à 23 f. — Bois
taillis , 47-73-20 ; 3 cl. : 1 1 , 18 , 27 f. — Brouss. , o~75-3o ;
à 5o c. — Terr. vain, et vag. , frich. , 8-67-40 ; a 5o c. — Sol
des propr. bâ lies , io-24-o5 ; à 4o f. Obj. non impos. : Rgl.,
cime t. , presbyt. , 0-48-70. — Chemins , 4 2-38 80. — Cours
II c<
NEUTILLALAIS. 243
d'eau, 7-2^-70. == 278 maisons, en 9 cl. : 2 à 72 f. ; 3 à
60 f.; 5 à 4.0 f. ; 6 à 3o f. ; 26 à il+ f.; 41 à 1 7 f. ; 75 à 10 f.; 77
à G f. ; cl !+S a 3 f . — G moulins , dont 2 à 1 10 f. , '2 à 160 f. ,
et 2 à 2 3o f. chaque.
■n . S prop. non Inities , A$,iiï f. 1 1 c. f #_ t.QQ r
Revenu impos. j H_F_ ^.^ ^ ^ ^ ^ j 47,588 f.
contrib. Foncier, 7,117 f . ; personn. et mobil. , 628 f . ;
port, cl fcn. , 194 f- ; 19 patentes : dr. fixe, 84 f . ; dr. pro-
port. ; 38 f. Total , 8,o5b f. — Chef-lieu de perception.
CULTL'R. Superficie argilo - calcaire , en général; argilo-
sablonneusc, dans la partie sud-est; productive en céréales,
qu'on y cultive dans la proportion de 4 parties en froment,
3 en orge, 2 en avoine et 1 en seigle ; dont il y a exportation
réelle du cinquième au quart des produits. On récolte en
outre du chanvre, de qualité estimée; beaucoup de Irèflt; ,
quelque peu de luzerne et de sainfoin ; pommes de terre , etc.
Peu de vignes , donnant du vin de médiocre qualité ; peu
d'arbres à cidre et de bois, certaines portions de terrain,
notamment entre les bourgs de Neuvillalais et de Mézières ,
appelée plus spécialement la Champagne , en étant tellement
dépourvues que les pièces de terre n'y sont point divisées
comme ailleurs par des haies , mais seulement par des sentiers
et par des bornes. Prairies froides , marécageuses et de peu
de qualité sur la Longuève , où quelques prés sont tourbeux.
Elève d'un bon nombre de jeunes chevaux , d'assez belle
espèce , qui se vendent à l'âge de trois ans ; de betes à cornes
et de moulons ; beaucoup moins de porcs proportionnel-
lement; chèvres, ânes, etc. — Assolement quadriennal;
8 fermes principales , un grand nombre de bordages , dont
une grande partie réunis dans les hameaux, indiqués plus
haut , comprenant 78 maisons. — 42 charrues, dont les trois
cinquièmes traînées par bœufs et chevaux , le surplus par des
chevaux seuls. = Commerce agricole , consistant en grains
et paille , graine de trèfle , chanvre et fil; jeunes chevaux ,
veaux et génisses , moulons , porcs gras , etc.
~ Fréquentation c\es marchés de Conlie , Sillé-le-Guil-
laume , lieaumont-sur-Sarthe.
industr. Fabrication d'un pelit nombre de pièces de toiles ,
pour les particuliers seulement ; extraction du calcaire pour
bâtir.
bout, et chem. Le grand chemin de Conlie à Beaumoiit,
traverse le territoire du sud au nord-nord-ouest, à peu près
par son centre. MM. de Tessé , propriétaires du château de
Vernie , avaient mis ce chemin presque à l'état d'une route ,
244 NEUVILLE-SUR-SÀKTIÏE.
pour se rendre du Mans à ce château. Un autre chemin , du
Mans à Sillé, par la Chapelle-S.-Fray et Crissé, traverse
également le territoire , du sud-est au nord-ouest , et se croise
avec le précédent dans le bourg de Neuvillalais. Les chemins
de cette commune sont passsablemenl bien entretenus.
lieux REMARy. Comme habitation , Vignoles seulement ,
maison très-modeste d'ailleurs. On pense que c'est du nom
de ce lieu , qu'une ancienne famille du Maine avait, pris le sien.
Sous le rapport des noms : Montbeau , Beauvais , Longue-
Grote ou Longue-Rote (route , sentier) , la Grouas , la Rouil-
lerie , etc.
étarl. PURL. Mairie , succursale , bureau de charité , école
primaire votée ; résidence d'un percepteur ; un débit de tabac.
Bur. de poste aux lettres , à Silié-le-Guillaume ; de distri-
bution , à Conlie.
NEUVILLE -SUR- S ART HE , NEUF-VILLE, et
MOMREU1L- SUR -SARTHE; Nova Villa ad Sartham ,
Novilla suprà Sartham et Monasteriolum seu Montrolium suprà
Sartham ; Brogilum. Commune cadastrée, du i.er canton,
de l'arrond. et à 7 k. 1/2 N. du Mans , composée de la réunion ,
ïors de l'organisation de l'an x , des deux anciennes paroisses
et communes de Neuville et de Montreuil-sur-Sarthe ; jadis
des Quintes , du diocèse et de l'élection du Mans. — Dis t.
légal. : 9 k. pour Neuville ; 11 k. pour Montreuil.
descript. Bornée au N. , par la Guierche, Joué-1'Abbé et
Souligné-sous-Ballon ; à l'E. , par Savigné-l'Evêque ; au S. ,
par Sargé , S.-Pavace et S.-Saturnin ; à l'O., encore par
S.-Saturnin et par la Bazoge ; celte commune , que la rivière
de Sarthe partage , du nord au sud , en deux parties inégales ,
affecte la forme d'un cœur , posé un peu obliquement du
nord-nord-est au sud-sud-ouest. Son plus grand diamètre,
qui est dans ce sens , est de 7 k. , contre un diam. transversal
de 5 à 6 k. ï/2 vers son sommet , de 5 k. à son centre , allant
en diminuant vers le sud , de manière à s'y terminer en
pointe ou à angle aigu. L'ancien territoire de Montreuil-sur-
Sarthe 7 qui occupe l'extrémité septentrionale de la com-
mune, compose la 6.e partie environ du territoire. Le
bourg de Neuville, situé à 6 h. du lit de la Sarthe, sur sa
rive gauche , vers le centre du diam. vertical , et à i3 h. de
l'extrémité occidentale du diam. transversal , se compose
d'une rue principale , s'étendant du nord au sud , où une autre
plus petite forme l'équerre avec elle , en se dirigeant à l'est.
Eglise située à l'extrémité méridionale du bourg , du genre
gothique trèfle , n'ayant rien de remarquable d'ailleurs dans
sa construction. Bien décorée à l'intérieur , on y remarque un
NEUVILLE-SUR-SARTIIË. 245
beau fond de maître-autel , en forme de portique , d'ordre
corinthien , et les autels latéraux de S.-Pierre et de S.-Sé-
baslien, également bien ornés. Clocher de forme hexa-
gonale, terminé par une espèce de calotte de même forme.
Cimetière entourant l'église, ceint de murs a hauteur d'appui,
dans lequel se trouve un monument funéraire portant celte
inscription , qu'on sait être l'expression de regrets profonds
et durables : « Le 18 août i8i5, est décédée dame Joséphine
« Barbeu-Durocher, épouse en son vivant de M. François-
« Gabriel Vallée , avocat et juge auditeur au Mans (i). « Sur
« les côtés on lit : « L'amitié désolée a élevé ce monument ,
« l'amour inconsolable y viendra soulager par des pleurs
« l'amertume de ses regrets. — Ici repose une jeune mère
« enlevée à 29 ans à la tendresse de son époux et de son
« premier enfant. » Près et à l'est de l'église , est une chapelle
dédiée à la Vierge. On remarque dans le bourg une belle
maison , appartenant à M. Lauberdière , ecclésiastique.
Le bourg de Montreuil , décrit plus haut (page 201 ), à
l'article spécial de celte ancienne paroisse , est situé sur la
même rive de la Sarthe , à 2 k. N. È. de celui de Neuville, et
à 1 k. de l'extrémité nord de la commune.
popul. Portée sur les états de l'élection à 177 feux pour
Neuville et à 23 pour Montreuil, la commune en renferme
actuellement 273 , comprenant 634 individ. mâles , 618
femelles, total, 1,252 ; dont i35 dans le bourg de Neuville,
58 dans celui de Montreuil , et 125 au hameau de la Trugale.
Moiw. décenn. De i8o3 à 181 3 inclusiv. : mariag. , 90;
naissanc. , 297 ; déc. , 242. — De 1812 à 1822 : mariag., i49»
naiss., 371 ; déc, 280.
HisT. eccles. L'église de Neuville fut consacrée , dans le
4«c siècle , par S. Liboire , 4-e évêque du Mans , qui la dédia
à la Ste-Vierge. L'assemblée , qui avait lieu le i.er dimanche
de septembre, a été fixée, par arrêté du i.er septembre
i834 , au dimanche qui suit le 8 du même mois , fête de la
Nativité de N.-D.
En 832 , dans la première année de son épiscopat, l'évêque
S. Aldric obtint de l'empereur Louis -le- Débonnaire , qui
vint passer les fêtes de Noël au Mans , la restitution à la
cathédrale des terres de Neufville et du Breuil, cilla quœ
Brogilius et Novilla nominatur , usurpées par des séculiers, et
que possédait alors l'un des officiers ou des seigneurs de la
cour du prince , nommé Erembault.
(1) Nommé membre de la chambre des députes , par le département
«Je la Sarthe j l'un des agronomes les plus distingués de notre pays.
zlfi NEUVILLÉ-SUR-SARTHE.
Entre autres dons faits par Févêque Hoël , 1081-1097,
aux chanoines de sa cathédrale, était comprise une métairie,
masuram , qu'il avait acquise dans la paroisse de Neuville.
L'évêque Hildebert , 1097-1125, affecte spécialement à
l'entretien de ses chanoines , plusieurs paroisses , au nombre
desquelles est comprise celle de Neuville.
Guillaume Roland, 45e évêque du Mans, 1255-1258,
gratifie son chapitre de la dîme de Neufville-sur- Sarlhe,
dont il lui avait été fait don en 1260 ( v. plus bas m/r,
féod. ). Le chapitre la concède à son tour aux curés de
cette paroisse, présens et à venir, avec une métairie dite
la Petite , à la charge d'une rente annuelle de cinq muids de
seigle et d'un demi-muid d'orge.
Les biens que possédait dans cetle paroisse le chapitre dio-
césain , par suite de tous ces dons , consistaient dans la mé-
tairie de Chenevroles, de 820 1. de revenu, en 178g; dans celle
de Lorgerie, valant 000 1. ; celle de Rafay , j5o 1. ; le bois
delà Trugale, non évalué ; une rente en blé, estimée à £i 1 ,
sur la métairie du Léard ; une autre de 8 boisseaux de mou-
ture , estimée à 10 1. , sur le moulin de Neuville , dépendant
du prieuré de Montaillé , en Milesse.
Du temps de l'évêque S. Aldric , il existait sur le terril oire
de Neuville, plus considérable alors, assure-t-on , qu'il ne
l'est aujourd'hui , un lieu infâme , habile par des voleurs et
des femmes débauchées. Ce prélat les en chassa, y fit bâtir
un monastère dédié à S.- Sauveur, où il appela des religieux
de l'ordre de S.-Benoît , et y déposa , en 8/j.o , le corps de
S. Pavace, et le bras droit de S. Liboire , deux de ses pré-
décesseurs au siège épiscopal du Mans. Il ordonna que le
16 septembre de chaque année , le clergé de la cathédrale et
celui de la ville , viendraient processionnellemenl célébrer
l'anniversaire de celle consécration , y chanter les premières
vêpres d'abord , et y célébrer la messe le lendemain avec les
moines , lesquels étaient tenus de fournir des vivres à ce
clergé. On pense que l'église paroissiale de S. -Pavace,
située à h,2 h. au sud de celle de Neuville , a remplacé ce
monastère.
Plusieurs chapelle existaient autrefois sur la paroisse ,
aux manoirs de Monthéard , de la Triboulière et de lilandans.
( Voir à l'art, montreuil-sur-sartue, l'historique ecclé-
siastique de celte paroisse. )
hist. féod. La seigneurie de paroisse , était annexée à
îa terre de Monthéard, peut-être, Mont - Léard (?),
laquelle on qualifiait du nom de baronnie, litre qu'aucun ac.'e
direction ne paraît justifier. Cette seigneurie relevait du
NEUVILLE-SUR-SARTIIE. a4f
temporel de l'éveché du Mans et de sa baronnie de Touvoie,
dont la juridiction s'exerçait sur la paroisse de Neuville. On
lit dans l'aveu rendu au Roi , le i3 juin i3o,4 > par l'évêque P.
de Savoisy , pour le temporel de l'église du Mans : « Item , ce
« que tient de moy le sire de Neufville-sur-Sarthe , tant en
« fief qn'en domaine, à foy et hommage , qui semblablement
» m'ayde à porter ledit jour de madile réception , dudit lieu
« de S.-Oucn jusques à l'église cathédrale dudit lieu du
« Mans , en la compagnie d'autres mes vassaux et sujets , et
«< pour raison de ce doit avoir , la fesle passée de ma ré-
« ceplion , les pots, poislcs et chaudrons de la cuisine de
« celte feste. » Le château de Monthéard , avec chapelle y
situé sur la rive droite de la Sarthe , à i k. N. O. du bourg de
Neuville , fut possédé par MM. Richer de Monthéard ,
père et fils , successivement présidens au siège présidial du
Mans ; ensuite par M. de Biré , à cause de la demoiselle de
Fontenay, fille d'une demoiselle de Monthéard. C'est ac-
tuellement la propriété de M. L.-Félix Daniel de Vauguyon ,
membre la chambre des députés.
Sous l'épiscopat de l'évêque Guillaume Roland , le pro-
priétaire d'un fief situé dans la paroisse de Neuville , en fit don
au chapitre du Mans , le déchargeant de tout hommage et
service , et n'en retenant qu'un cens annuel de deux sous six
deniers mansais. Il est probable que ce fief était l'un des biens
cités plus haut ( hist. ecclés. ) , comme propriété de ce
chapitre.
Les autres fiefs de Neuville , paraissent avoir été :
i ,° La Triboulière ou Beau-Séjour , sur la rive droite de la
Sarthe , à 8 h. sud-ouest du bourg , avec chapelle.
2.0 Blandans, ayant également une chapelle, sur la rive
gauche , comme tous ceux ci-après.
3.° Mautauban , qui, comme Monthéard, appartenait à la
famille Richer.
4-° La Boutonnière , ferme actuellement.
5.° Chenevrolles ,32k. est-sud-est du bourg.
6.° La Touche , jolie maison bourgeoise , située au con-
fluent du ruisseau de Cul dans la Sarthe , à i,4 h. sud-sud-est
du bourg , avec un moulin en dépendant , autrefois à M. de
Fonienay , capitaine de dragons , aujourd'hui à M. Fortis le
jeune , du Mans.
7.0 La Cour de Neuville , également à M. de Fontenay
aul refois.
Quelques autres maisons bourgeoises , que nous ne pouvons
assurer avoir été des fiefs , existent sur Neuville , savoir :
8,° Chapeaux , belle maison moderne , avec une avenue
248 NEUVILLE-SUR-SARTHÉ.
qui aboutit à la nouvelle route du Mans à Mamers par Ballon,
appartenant à M.n,e veuve Belin de Beru.
g.0 Les Mortraits , Mors Tiïstis , situés tout près de la
même route du Mans à Ballon , propriété de M.me Halbout ,
du Mans.
io.° G ou lard , au sud et à peu de distance du bourg.
ii.° Le Rocher, à 3 k. 1/2 est-sud-est du même, pro-
priété de la famille Barbeu-Durocher.
12.0 Le Léard , à 2,6 h. à Test du même , dont il a été
parlé plus haut à I'hist. écoles.
En ce , ne sont point compris les objets situés sur Tancienne
paroisse de Montreuil-sur-Sarthe et mentionnés à son article.
HIST. civ. En 1735 , une école de filles est fondée à Neu-
ville-sur-Sarthe, par le curé J. Letourneur, qui confie à ses
successeurs le choix de la maîtresse. Cette école possédait
268 1. de revenu, en bien rural et rente.
Le bureau de bienfaisance , doté de 174 h de revenu, est
administré par une commission de cinq membres. — En
1820, M. et M.ms Belin de Beru, font don aux pauvres de
la commune, d'une rente de i5o f. ; et, en 182g, M. Fr.-J.-
H. Richer de Montauban leur lègue une somme de 5oo f.
La commune possède une école primaire , pour l'établis-
sement de laquelle le Conseil municipal a voté, en i833,
conformément à la loi du 28 juin, la somme de 6g f. pour
le loyer de la maison où elle est établie , et celle de 200 f. pour
le traitement de l'instituteur.
histor. En 1099 , les Manceaux ayant ouvert leurs portes
à Hélie de la Flèche et forcé la garnison normande à se
retirer dans le château , Guiilaume-ïe-Roux , qui était alors
en Angleterre, s'embarque à celte nouvelle, aborde à
Touques, en Normandie, d'où il se dirige sur le Mans,
sans qu'aucun obstacle puisse l'empêcher de suivre le chemin
le plus direct pour y arriver. Parvenu sur le territoire dp
Neuville , il dévie du droit chemin , cependant , pour ne pas
traverser deux filets d'eau, les ruisseaux de Cul et d'Acone ,
dont il tourne la source , à cause de la vilaiuelé de leur nom.
ce Dans ewes 1 a en la contrée :
L'une est..., l'altreest... noméej
Li Ueis en oui oï parler ,
Assez les out oï nomer.
Por la vilté 2 dez ke il sont,
Por les ewes passer ne vout;
(1) Deux ruisseaux, (2) Bassesse , saleté.
NEUVILLE-SUR-SÀRTIIE. «49
Por déduit è por gabcria ?,
Ad s;i dreile voie guerpie \ ,
Amont les ewes chcvalcha,
Tant kc li sorscs 5 sormonla.
Tant chcvalcha environ,
K'il trespassa... è ... ,
El issi totes les passa ,
K'nnkes les ewes ne tocha.
Li dous ewes issi ont non
Prez del Mans vers Alencon 6. »
Rob. Wace, Roman de Rou , v. î^y^ à i5oi3.
Au mois d'août de Tannée i^i 7 , le roi d'Angleterre
Henri V ? étant débarqué à Touques également , sur la côle
de Normandie , avec une nombreuse armée , pénètre dans
le Perche et dans le Maine , et s'empare d'un grand nombre de
places du nord-est de cette dernière province , entre autres du
château de Monthéard. Une trêve ayant été conclue à Alen-
con , le 16 novembre , entre ce prince et le duc de Bretagne,
tant pour ce duché , qu'au nom d'Yolande d'Aragon , veuve
de Louis il d'Anjou , pour le duché d'Anjou et le comté du
Maine , Monthéard fut compris au nombre des places qui
restèrent entre les mains des Anglais et d'où ils ne cessèrent,
malgré la trêve , de commettre des vexations de toutes sortes ,
envers les habitans des campagnes environnantes.
Lors de l'invasion de la ville du Mans par les Chouans ,
le 16 octobre 1799 -, une des colonnes de royalistes sous les
ordres de la Motle-Mervé , qui entra dans la ville par le
tertre S.- Vincent et par le tertre Mégret , se réunit la veille
sur le territoire de Neuville et sur celui de S.-Pavace. ( V.
PREC. HIST. , I-CCCXC1I. )
Le dimanche a5 décembre 1814, vingt-quatre personnes
de Neuville , revenant de la messe de minuit , traversaient la
Sarthe pour rentrer à leur domicile , sur la rive droite de celle
rivière. La barque, beaucoup trop chargée, ayant heurté un
tronc d'arbre , chavira. Un digne jeune homme , de 22 ans ,
nommé Gervais Chevalier , né a Sargé , plongea jusqu'à
onze fois dans les eaux qui étaient grandes , et , secondé par
le nommé Etienne Cabaret, né à Monlbizot , du même
âge que lui, parvint à sauver 11 de ces malheureux, non
sans avoir risqué d'être lui-même victime de son courageux
dévouement. Quatre individus furent noyés , les autres
se retirèrent seuls des eaux. Une médailie d'honneur et
(3) Plaisanterie. (5) Les sources.
0) AJjandoune. [oj Voir plus haut , le paragraphe uidrogr,
25o NEUVILLE-SUR-SARTHE.
une gratîficalion de 3oo f. , furent accordées à Chevalier el
à Cabaret , tous deux habitans de Neuville. Nous avons
parlé, à l'article Etrichés ( il- 270) , d'un événement de
même espèce dont le résultat fut plus funeste encore , arrivé
au même lieu et dans une occasion analogue.
rtdrogr. Ainsi qu'il a été dit plus haut , la rivière de
Sarthe traverse le terriloire de Neuville du nord au sud , vers
son extrémité occidentale, en décrivant un demi - cercle ,
parallèlement à celui que forme la limite de la commune de
ce côté. Le ruisseau de Pucou ou Pucour , sépare, au nord,
l'ancien territoire de Neuville de celui de Monlreuil , qui y
a été réuni. Les ruisseaux de Cul et d'Aconc ( 1 ) , ayant leur
source au centre de la commune, coulent du nord- est au
sud-ouest , sur un diamètre de près de 3 k. , et vont se jeter
dans la Sarthe , après s'être réunis entre Chencvrolles et
Leaulieu, peu au-dessus de l'ancien fief de la Touche. —
Moulins à blé de Monlreuil , à 2 roues , fort beau , et de
Neuville , sur la Sarthe ; de la Touche , sur le Cul et lAcone
réunis.
géol. Sol coupé , collineux , sur la rive droite de la Sarthe ;
bas et humide sur la gauche ; très - boisé généralement.
Terrains secondaire et tertiaire , offrant le grès vert , la
marne tufau et des alluvions anciennes. Une carrière, ouverte
à la ferme de la Triboulière , sur la rive droite de la Sarthe ,
offre le calcaire tufau , exploité comme marne , avec du
calcaire lacustre , dans lequel se rencontrent des coquilles
fluviales des genres Planorbe et Lymnée. Feu Menard-
Lagroye , le naturaliste , y avait découvert une substance
argileuse blanc jaunâtre , qu'on croit être de l'alumine
hydratée silicifère. Fontaine incrustante, derrière la maison
de la Triboulière.
Plant, rar. Trapa natans , lin. ; dans la Sarthe.
cadastr. Superficie totale de 2,220 heclar. 02 ar. 69 cent.,
se subdivisant comme il suit : — Terr. labour., 1,5^7 hect.
<)4 ar. 4-8 cent. , en 5 class. , évaluées à 4 f, 5o c. , 12 f. 5o c. ,
27 , 5o et 70 f. — Jard. , 4-3-o5-24 ; 2 cl. : à 70 et 88 f.
f 1) « Les ruisseaux désignés dans cette étrange anecdote , existent bien
« réellement en la commune de Neuville-sur-Sarthe , dit le savant
« annotateur du Roman de Rou , M. A. Le Prévost. Le nom de l'un est
« encore tel que W ace nous l'indique ; celui de l'autre n'a subi qu'une
« légère modification, qui n'empêche pas de le reconnaître, et qui
« d'ailleurs n'existe que sur les cartes. » Ces noms étant consacrés par
l'histoire, et ayant été repioduits, tout nouvellement encore, sur les
plans cadastraux , avec la légère modification subie pur l'un d'eux ; nous
n'avons pas cru pouvoir nous dispenser de les citer.
NEUVIL1YE-SUR-SARTÏIE. a5i
— VigQ., 17-08-87; 4 d- : i3 f.» a5 f.| 5o f. 5o c. et 70 f.
— lV-s , 194-07-65 ; 5 cl. : 6 f. , 19 f. , 4o f. 5o c. , 80 f. ,
96 f. 5o c. — Pâlur. , 15-77-92 ; 2 cl. : 4- f- 5o c. , i3 f. ■—
Jjois d'açrétn., en taillis , i5-39"5o ; à 3o f. — Bois taillis,
28G-32-4.2; 5 cl. : 4- f. 5o c. , 7 f. 5o c, i/M aa et 27 f. —
15. futaies, i-lt-j-^i ; 3 cl. : 4 * 5o c , 7 f. 5o c. , i4 f- —
Broussils , 0-93-16; à 2 f . — Land. et fric h. , 6-19-77 ; à 2 f.
— Etangs, niar. , douv. , 2--o5-o2 ; à 70 f. — Superf. des
bâtitn., cours, 17-26-0+; à 7° f- Obj. non impôt. : Eglises et
cimetières, o-i4-°o. — Chemins, 54-i3~7o. — Rîv. et
ruiss., 18-17-48. = 24^' maisons, en 10 cl., de 3 à i5o f.
— 3 moulins , dont 2 à chacun 3oo f. , et 1 à 75 f.
,, . I Pronr. non bâties, G6,8o3 f. 21 c. ]_ .„ //-•> c nt -
Revenu i,nros.| _J__ buticSj ' ^ , J 7o,463 f. 21 c.
CONTRiB. Foncier, 8,770; personn. et mobil. , fi3o f . ;
port, et fen.v 261 f. ; i4 patentés : dr. fixe, 73 f. ; dr. pro-
porl., 57 f. 33 c. Total, 9,791 f. 33 c. — Chef lieu de
perception.
cult. Superficie argileuse, argilo- calcaire et argilo-sa-
Llonneuse, passablement productive, ensemencée en céréales
dans la proportion de deux parties en seigle , grains mêlés et
avoine , contre une en froment et en orge ; où se cultive
en outre beaucoup de chanvre , du trèfle , des pommes de
terre, etc. Pâtures abondantes et de bonne qualité ; beaucoup
de bois , tant en bouquets , comme on le voit au cadas-
treront , que dans les haies nombreuses et bien garnies , qui
entourent les pièces de terre, et font de ce territoire un
immense bosquet. Une grande quantité d'arbres à fruits à
cidre et surtout à couteau ; vignes , donnant des produits de
médiocre qualité , qui se consomment sur place ou se vendent
au Mans. — Elève d'un petit nombre de chevaux, d'assez
belle espèce; d'une grande quantité de veaux et génisses, pour
lesquels les éleveurs de cette commune ont reçu plusieurs
fois des primes ou mentions honorables d'encouragement,
notamment par la Société royale d'Agriculture , du Mans ,
dans sa séance publique de décembre i833; élève et angrais
di'un grand nombre de porcs ; peu de moutons , quelques
chèvres , etc. — - Assolement quadriennal ; une douzaine de
fermes de quelque importance , un grand nombre de moyennes
et de bordages ; 75 charrues , dont un tiers traînées par bœufs
et chevaux, le surplus par ces derniers seuls. = Commerce
agricole , consistant en grains, dont il y a exportation réelle
du quart au tiers des produits ; graine de trèfle , chanvre et
fil , bois* YÎn , cidre , fruits à couteau , surtout , dont cette
25a NEUV1LLE-SUR-SARTHE.
commune , le principal verger du Mans , approvisionne le
marché de cette ville , où il s'en fait un commerce assez
considérable , non seulement pour la consommation des
habitans , mais pour l'exportation. ( V. m-635. )
=3 Fréquentation des marchés du Mans , de Ballon , de
Beaumont-sur-Sarthe.
iisdistr. Aucune autre que l'agriculture, l'extraction du
tufau et du calcaire lacustre , comme marne , et quelque peu
du premier pour la bâtisse.
rout. et cïïem. La route départementale n.° 11, du Mans
à Mamers, par Ballon , ayant à peu-près la même direction
que l'ancien chemin conduisant dans les mêmes villes , tra-
verse le territoire du sud au nord-nord-est , un peu à l'est de
son centre, en traversant le hameau de la Trugale. L'ancien
chemin du Mans à Alençon , par la Guierche , Monlbizot,
Vivoin , Bourg-le-Roi , etc. , s'embranche avec le précédent
sur Coulaines , se dirige plus à l'ouest, en suivant le cours
de la Sarthe , le long de sa rive gauche , passe à l'est du bourg
de Neuville , et traverse celui de Montreuil. C'est ce chemin
que suivit Guillaume -le- Roux , en venant d'Alençon au
Mans, en iogo, , lors de l'expédition dont il est parlé à l'his-
torique de cet article , puisque l'histoire constate qu'il passa
à Bourg-le-Boi, dont il fit une place forte, dans celle cir-
constance ou dans une autre , ce qui donna lieu au changement
de son nom de Bourg-l'Evêquc en celui actuel ; à Bouessé-
Fonlainç , à Monlbizot ( v, ces art. ). C'est l'existence de
de ce chemin qu'ignorait M. A. Le Prévost , annotateur du
Roman de Rou , lorsque dans la note citée en partie à la
page 25o, qui précède, il ajoutait : « Ces ruisseaux prennent
« leur source fort près du chemin actuel de Ballon au Mans ,
« mais ne le traversent pas , en sorte que si ce chemin est
« le même qui existait à la fin du n.e siècle, le détour que
« notre auteur fait faire à Guillaume-le Roux , paraît être
» sans objet. » Ceia serait vrai , en effet , s'il en était ainsi.
Mais, bien au contraire, Tilineraire de cette marche d'Alençon
au Mans , tracé par les historiens , est parfaitement exact.
Le chemin suivi par Guillaume , traverse les ruisseaux du
Cul et d'Aconc réunis , tout près de leur confluent dans la
Sarthe ; il lui fallut donc se porter à 2 k. 1/2 environ vers sa
gauche ou à l'est, en remontant même un peu au nord, pour
éviter le premier, dont le cours est le plus étendu , el dont
la source, ainsi que celle du second, se trouve un peu à l'ouest
du chemin ou de la roule actuelle de Ballon au Mans. Si
ce chemin existait à celle époque reculée, il dut le rencontrer
alors el le suivre jusqu'à Coulaines , où il retrouva celui qu'il
NEUVÏLLETTE. a53
avait abandonne'' ; mais c'est ce que l'histoire ne dît pas. Celle
ignorance de M. Le Prévost , si bien informé d'ailleurs et
doué d'une si vaste instruction en matière d'histoire et d'an-
tiquités , prouve, ce que confirment chaque jour les nom-
breuses erreurs qui se rencontrent dans toutes les géographies,
Uis, ilinéraircs , les statistiques départementales, entrepris à
Paris , par des auteurs étrangers aux localités , dans la France
pittoresque surtout , ouvrage conçu d'ailleurs sur un bon plan
et assez bi*n exécuté sous certains rapports , qu'il faut laisser
à chacun sa tâche , et que ce n'est qu'aux écrivains des dé-
partemens qu'il appartient, de faire ces sortes d'ouvrages
pour leurs localités. Ils ont bien assez de peine eux-mêmes
à éviter les erreurs de tout genre, auxquels on est exposé
dans les travaux de celle nature !
lieux remarq. Comme habitations : Monlbéard , Chapeau,
la 'louche , le Kocher, les Mortrails , Goulard , déjà cités ;
le Menard , du territoire de Montreuil-sur-Sarlhe. Sous le
rapport des noms : la Cour ( de Neuville ) , la Cour de Mon-
treuil , la Chevalerie , la Chapelle , Dicuxaie ( ancien cri de
chevalerie, pour Dieu aide? ) , Beaulieu, le Tertre, les Mi-
gnonnières , la Jolivière ; la Mare , le Port; les Landes ; la
Chênaie , le Coudrai , le Léard , etc. , etc.
etabl. publ. Mairie , succursale , bureau de bienfaisance ,
école primaire. — Bur. de poste aux lettres , au Mans.
NEUVÏLLETTE , NEUF-VILLETTE-en CHAUME ;
Nooilleta , Nova-Villeta ; petite ferme, cilla, nouvellement
établie. Commune cadastrée , du canton et à 1 1 k. S. S. O.
de Sillé-le-Guil!aume ; à 32 k. O. i/4-N. du Mans ; ancien-
nement du doyenné de Sillé, de l'archid. de Passais, du dioc.
et de l'élection du Mans. — Distanc. légal. : i3 et 38 kil.
DESCRIPT. Bornée au N. et au N. E. , par Parennes ; à
l'E. et àl'E. S. E. , par S.-Symphorien et la foret de la petite
Charnie ; au S. par Chcmiré-en-Charnie ; à PO. S. O. , par
Vihiers ( Mayenne ) el la forêt de la grande Charnie ; à PO. ,
par Torcé-en-Charnie (Mayenne ) ; la forme de celle com-
mune représenterait un ovoïde assez, régulier , ayant sa pointe
au sud-sud-est , si ce n'était une extension anguleuse qui se
trouve au nord. Son plus grand diamètre est de 5 k. 7 h. ,
du nord au sud sud-est , contre un diam. transversal ou d'est
à ouest , de 4 k. , pris dans la partie centrale du territoire.
Assez joli bourg, situé dans la partie centrale de la com-
mune , un peu vers le nord , tout près de la partie de la roule
départementale n.° 5 , qui conduit de Sablé a Sillé , formant
une rue passablement large , s'élendant du nord au sud , en
passant à l'ouest de l'église , dans lequel il n'y a d'autre
*H NEUVÏLLETTE.
maison un peu remarquable que le presbytère. Eglise
de construction fort simple , voûtée en bois , à petites
ouvertures ogivales du i3.e siècle environ , à clocher
pyramidal , construit sur une grosse tour carrée. On y re-
marque encore, dans une espèce de niche voûtée, à l'entrée
droite du chœur, le tombeau en pierre de Guvon de Clin-
champ, seigneur de Neuviietlë , dont il sera parlé plus bas,
sur lequel ce guerrier est représenté en costume du moyen
âge , les pieds appuyés sur deux chiens : le nez est mutilé
ainsi que toute la figure, qui est d'une mauvaise exéution. —
L'ancien cimetière, qui entourait l'église, a été supprimé et
remplacé par un nouveau , situé tout près et à l'est-sud- est
du bourg, clos de haies seulement.
popul. De ï5i feux anciennement, on en compte au-
jourd'hui 2i3, se composant de 442 individ. mâles, 44-6
femelles , total , 888 ; dont i58 dans le bourg. Le surplus est
en grande partie réparti par hameaux, contenant chacun,
savoir : les Taillais, les Durandières, 4o ; les Apprêts, la
Godefrayère, le Basson , 3o ; les Renseries, les Hérissières ,
les Richardières , la Mercerie, 21 ; le Tertre, les Guichar-
dières , les Roussèlières , la Vove , Monquin , le Gasseau ,
i5 et 16 ; comprenant en tout 80 maisons.
Moue» decenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 71;
naissanc. , 260; déc. , 3 19. — De 181 3 à 1822 : mariag.,
63; naissanc, 281 ; déc. , 24.5.
HIST. ECCLÉS. Eglise sous l'invocation de sainte James ;
assemblée le i5 août , veille de la fêle de celte sainte. — La
cure , qui valait environ 800 1. de revenu , était à la présen-
tation des chapelains de la collégiale de Sillé-le-Guillaume.
Une chapelle fondée à l'autel S.-Antoine , valant 4^ L de
revenu, était, en 1777, à la présentation de M. Maussion
de Candé. Une première messe du dimanche , avait été
fondée dans cette église , par une dame Magdeleine Vai-
grevillc , veuve Provost, et dotée également de 45 1. de rente.
HIST. FÉCD. La seigneurie de paroisse, unie à la terre de
Rouillé, située dans la paroisse limitrophe de Torcé-en-
Charnie , qui en fut démembrée plus tard , avait été érigée
en vicomte, par let'.res patentes du a3 juin 1628 (et non 1^78,
comme on le dit page 281 de X Annuaire pour i834), par le
roi François I.er, en faveur de Rertrand de Caradeux, avec
les mêmes concessions de privilèges que pour la vicomte de
Beau m ont ( v. Tari, beaumoist-sur- sarthe ) , « attendu,
« est- il dit dans ces lettres -patentes, que le dit nostre cousin
« Rertrand de Caradeux est issu de nostre maison de Milan
« et de Montauban , qu'il appartient à la maison d'Orléans,
NEUVILLETTE. a55
« et qu'il a épousé la veuve de noslrc cher oncle le seigneur
« baron de Pont-Château. » Ladite création est faile aussi
« avec réserve des droits de Claude de Lorraine, seigneur de
« Mayenne, sur la terre de Neuvillelte, laquelle sera par
« nous érigée en comté , lorsque celle de Mayenne le sera en
« duché, ce que nous espérons faire en bref. » La vicomlé
de Neuvillelte avait droit de quintaine , de four banal, de
balles, foires et marchés ; et le seigneur celui de chasser à cor
et à cri , trois fois la semaine , dans la forêt de Charnie , au
milieu de laquelle était située celte terre, foret qui appar-
tenait alors aux terres de Sourchcs , de Bouille , de S.tc-Su-
zanne et à l'abbaye d'Evron. Sa juridiction, qui s'étendait
sur sept paroisses , et était exercée par un bailli , un procu-
reur fiscal et un greffier , ressortait au siège royal de S. te- Su-
zanne. En i5i8 et ïSicj, Bertrand de Caradeux , premier
vicomte de Neuvillelte , rend foi et hommage à Philippine
de Gueldre , dame de Mayenne, veuve de Bené , duc de
Lorraine , pour la seigneurie de Neuvillette ; le même hom-
mage fut rendu par Joachim son fils, en i5jo, à Claude
de Guise , faisant pour Henri, son neveu.
Les premiers seigneurs de Neuvillette paraissent avoir
porté le nom de cette paroisse, comme cela fut d'un usage
général jusqu'aux i4«e et i5.c siècles. On trouve un Jean de
Neuvillette qui épousa la sœur du vicomte de Beaumont , et
maria sa fille Marie , dame de Souligné -sous -Vallon , à
Gervais Poussin , seigneur de Juigné. Bemburge de Neuvil-
lelte fut la 2.e abbesse d'Elival-en-Charnie , vers le milieu du
i2.e siècle; et Nicolasse de Neuvillette, la jg.e abbesse de
l'abbaye du Pré , au Mans , de i334 à i34-5.
Possédée ensuite par Bertrand de Caradeux, en faveur de qui
nous l'avons vu érigée en vicomte, la terre de Neuvillelte
fut portée dans la famille de Champagne , par le mariage de
Renée, petite-fille de Bertrand, avec François de Champagne,
fils de Gui , seigneur de Bonne- Fontaine , 6e fils de Pierre de
Champagne , sire de Pescheseul et de Parce , qui vivait au
milieu du i5.e siècle. (V. les art. villages sois malxorne,
pescheseul, PARCE ) Magdeleine leur fille la porta en mariage
à Ravaud de Morel , comte d'Aubigny (el non pas Moreiy
connue il est écrit dans Lepaige et dans Y Annuaire pour
i832-i84) , dont Antoine, fils de Brandelis et petit-fils de
ces derniers, qui, en i663 , épousa Marie de Beaumanoir,
et, en iG65, rendit aveu pour celte vicomlé et pour la ba-
ronnic de la Boche-Simon, près la Flèche. J.-fJ. Morel,
leur fils, épousa Françoise Billard de Lorière, de Mayenne,
Nous ignorons par quelle transition cctle terre vinl ensuite
256 NEUVIT-XETTE.
à Guyon de Clinchamp , celui dont le tombeau se trouve en-
core dans l'église de Neuvillelte. Antoinette de Clinchamp la
vendit à René de Bouille , seigneur dudit lieu , dont le châ-
teau , situé dans la paroisse de Torcé-en-Charnie , n'est
distant que de 3 k. 1/2 N. O. du bourg de Neuvillelte. Elle
passa successivement et par alliance dans la famille de Daillon
du Lude, de Charnacé , de Dampierre ; puis , par acquêt , à
M.nie la comtesse de Villevieilïe , à laquelle succéda , par
héritage , le chevalier de Bresse , qui la vendit à Nicolas
Nepveu , écuyer , chevalier de Saint-Louis et capitaine au
régiment de Royal-Comtois , descendant de Pierre de Nepveu
ou Ntpvou, comme on écrivait ce nom anciennement,
lequel était sénéchal de Sablé, en i36o. Nicolas étant mort
sans alliance, laissa celle terre au fils de son frère aîné,
M. Henri-Daniel Nepveu , chevalier de S.-Louis et capitaine
au même régiment que son oncle, décédé au Mans en 1780.
Il est difficile de savoir aujourd'hui auquel des fiefs de la
paroisse était annexée la seigneurie et vicomte de Neuvillelte.
On trouve bien au rôle du ban et de l'arrière ban de la
province, dressé en i63g, art. 268, Jean de Rouillé , écuyer,
seigneur de la Yiollaye , paroisse de Neuvilîelle-en-Charnie,
non taxé pour ce fief; mais la maison de Rouillé n'avait
pas encore acquis la terre de Neuvillelte alors. Nous pensons
qu'elle était plutôt annexée au fief de la Haie-Huon , que
les caries indiquent à peu de distance à l'ouest du bourg ,
et donl le manoir est détruit. Deux étangs de chacun quatre
arpens dépendaient de ce fief. — On trouve au même rôle du
ban et de l'arrière-ban , arl. 279 , Jeanne Launay, veuve Noël
la Rosse , taxée à 20 I. pour le fief de Schevtay ( ?) , en ladite
paroisse de Ncuvilette. — La terre de la Haute- Futaie , à
1,7 h. O. I/4--S. du bourg, qu'on indique aujourd'hui comme
le dernier siège de la vicomte , appartenait, lors de la révo*
lution, à la famille de Coulibœuf ou Collibœuf. M. de la
Sise, juge de première instance à Rouen, en a hérité. Le
manoir de la Haute-Futaie est un vieux bâtiment à deux pa-
villons carrés , tout-à-fait insifiant. Il est entouré de plan-
talions formant avenues, figurant une croix à cinq branches,
dont l'une aboutit à la maison.
hist. civ. Une ordonnance royale du 18 février i83£ ,
autorise l'acceptation de la donation faite à la commune par
M. Collet , d'une maison et dépendances , estimée i5oo fr. ,
destinée à l'élablissement d'une école primaire. En i833, le
conseil municipal, en conformité de la loi du 18 juin, vote
une somme de 5o fr. pour le loyer dune école primaire ,
et celle de 200 fr. pour le traitement de riosliluteur. — Etablis-
NEUVILLETTE. a57
sèment d'une brigade de gendarmerie à pied , en i834 ,
nécessité par le constant esprit d'opposition des habitans de
cette commune, aux principes des deux révolutions de juillet
1789 et i83o.
hydrogr. Le territoire est arrose* , i.° par le ruisseau
de Palais ( v. ce mot ), qui , venant du département de la
Mayenne , traverse le territoire du nord-nord-oucst à Test
où il le limite sur quelques points ; 2.0 par celui de Conservi ,
sortant de l'étang de ce nom , situé en Parennes , lequel va
confluer dans le précédent , vers l'extrémité nord-est du terri-
toire ; 3.° par celui de Gasseau , ayant aussi sa source dans
l'étang de son nom , situé vers le sud de la commune , et qui
va se jeter également dans le Palais , sur la limite méridionale
du territoire ; 4«° Par 1e petit ruisseau de Koty, prenant nais-
sance à l'ouest- sud-ouest de la commune, la limitant au
sud- ouest, et jetant ses eaux dans le Palais, peu au-delà de la
limite méridionale, après 3,5 h. de cours; 5.° par celui de
Clou , venant de la commune de Viviers , limitant le terri-
toire au nord-ouest où il va confluer dans le Palais ; 6.° enfin ,
par le ruisseau de la Haic-Huon , sortant des étangs de cet
ancien fief , lequel se dirigeant au nord-ouest va se jeter
dans le précédent, après 1,4 h. de cours. — L'ancien étang
de Gasseau, au sud du territoire, de 4° bect. (60 arp. )
environ , desséché en grande partie. — Moulins à eau de
Pontereau , sur le Palais , et de la Lande , nouvellement
construit , tous deux à blé , ainsi que celui à vent, dit de
la Mercerie. Ce dernier, bien bâti en maçonnerie, situé à
l'est et non au nord du bourg , existe toujours , quoique le
contraire soit dit dans V Annuaire de la Sarihe pour 18.^2,
page i83, mais ne marche plus.
gÉolog. Sol très- inégal, montueux ; terrain secondaire,
offrant le grès blanc bigarré ou coloré de veines rougâtres,
le grès ferrifère ou roussard , le schiste ardoisier , le calcaire
jurassique propre à bâtir et à la chaux et de l'argile à
potier. — Fontaine minérale dans la lande de Neuvillette.
cadastr. Superficie totale de i453 hect. 32 ar. 70 centiar. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour., 888 hect. 70 ar. 4-5
cent., en 5 class. , évaluées à 2,7,11,18 et 23 f. — Pièces
d'eau, io-25-3o ; à 7 f . — Aires , 0-03-70 ; à 23 f. — Jar-
dins , 28-48-62 ; 3 cl. : 23, 25, 3o f. — Prés, 208-90-10 ;
4- cl. : 6,i2,2i,36,45 f. — Pâtur. et pâtis , 4^-36- 10 ; à 2 f.
— Bois futaies , 0-22-40 ; à 1 1 f. — B. taillis, 59-83-20 ; 3 cl. :
3, f> , 9 f. — Pinièr. , 6-o3-5o ; à 5 f . — Land. , 146-17-10 ;
à 2 f . — Mares , étangs, 2-70-60; 2 cl. : 2,7 f. — Sol des
propriét. bâties, io-5o-o8; à 23 f. Obj, non impos. : Egl. ,
iv 17
258 NEUVILLETTE.
cimet., presbyt. , o-55-o5. — Rout. et chem., ^S-FS-jo. —
Cours d'eau , â-72-80. = 211 maisons , en 7 cl. : 1 à 4<> f. , 2
à 3o f. , 4. à 20 f. , 4-5 à 12 f. , 53 à 6 f. , 20 à 1 f. — 3 moul. ,
à 4.0 , 79 et 2^9 ^ chaque.— 2 fourn. à chaux , à 12 f. chacun.
— 1 fourn, à poteries» à 12 f.
t» . | Prop. non bâties , 16,686 f. 81 c. ) a « r q, „
Revenu impos. J J^ bâUes ? /^ c J i8,a58f.8. c.
contrib. Foncier, 2,748 f . ; personn. et mobil., 35y f. ;
port, et fen. , n4f«; 20 patentés : droit fixe, 91 f . ; dr.
proport. , 27 f. 66 c. Total , 3,337 f. 66 c. — Perception de
Rouessé-Vassé.
cult. Superficie argilo-calcaire , argilo-sableuse et caillou-
teuse , passablement productive , cultivée en céréales dans la
proportion de 2 parties en froment , 3 en orge , 5 en avoine ,
25 en seigle , en grains mêlés et en sarrasin. Elle produit en
outre , trèfle , chanvre , un peu de lin , dont on cultivait au-
trefois deux espèces , celle ordinaire et celle de Moscovie ;
beaucoup de pommes de terre ; etc. Prés abondans , de
moyenne qualité ; bois , dans la forêt de la grande Charnie ;
beauroup d'arbres à fruits à cidre. Elève de quelques jeunes
chevaux , d'un bon nombre de veaux et génisses , de mou-
tons , dont la laine est estimée ; moins de porcs , propor-
tionnellement ; un très-petit nombre de chèvres. — - Assole-
ment triennal ; 10 fermes principales , un grand nombre de
moyennes , de bordages et de closeries , la plupart réunis par
hameaux, au nombre de i5, comprenant plus de 80 maisons.
— 24 charrues , dont les trois-quarls traînées par des bœufs
associés aux chevaux ; le surplus par ces derniers seuls.
=: Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y a pas
d'exportation réelle ; graine de trèfle , chanvre et fil , bois ,
cidre ; quelques poulains , jeunes bestiaux , porcs gras , mou-
tons ; etc., etc.
= Fréquentation des marchés de Sillé-le-Guillaume ; de
Conlie , peu ; de Ste- Suzanne ( Mayenne ) ; des foires de
Yillaines-la-Jahuée ( Mayenne ).
industr. Fabrication de quelques pièces de toile, en lin
ou en fil , pour particuliers seulement ; de poteries de terre ,
pour laquelle il y avait deux fourneaux autrefois , réduits à un
seul; deux fourneaux pour la cuisson de la chaux. Un certain
nombre d'individus sont employés dans les forêts de Charnie ,
à l'exploitation du bois , à la cuisson du charbon , et à la
confection de sabots , etc.
rout. et chem. La partie de la roule départementale n° 5 ,
de Sablé à Sillé , traverse du nord au sud la partie orien-
NEUVY. 259
talc de la commune , en passant à a, 3 h. à l'est du bourg.
Le territoire est de plus traversé , par les anciens chemins
du Mans et de Sillé à Sle-Suzanne.
lieux rem a rq. Comme habitations : la Haute-Fresnaye ; la
Haie-Huon, anc. manoir détruit; sous le rapport des noms :
le Tertre , les Rocherets , la Pierre , le Gravier ; le Creux ,
la Vove , les Molières , le Cray, la Touche , le Freu , le
Teillais ; le Houx , le Houssai , l'Epinai , le Busson , etc.
ltabl. publ. Mairie, succursale, école primaire , brigade
de gendarmerie à pied; un débit de tabac. — Bur. de poste
aux lettres, à Sillé-lc-Guillaume.
NEUVY et S.-JULIEN-EN-CHAMPAGNE ; neufvi,
TSEUVY-EN-CHAMPAGTSE ; Novum-Vicus et Sanctus- Julianus in
Campaniâ; Noviacus , Noviacum , dérivés de noous vicus,
nouveau village. Commune CADASTRÉE, formée de la réunion ,
par décret du i3 août 1810 , des deux anciennes paroisses et
communes des mêmes noms ; du cant. et à 5 kil. S, i/4-O.
de Conlie ; de l'arrond. et à 20 k. O. N. O. du Mans ; au-
trefois du doyenné de Vallon , de l'archid. de Sablé , de
l'élect. et du dioc. du Mans. — Distanc. légal. : pour Neuvy ,
5 et 25 k. ; pour S.-Julien , 8 et 19 kilom.
descript. Bornée au N. , par Conlie ; à TE. , par Cures ;
au S. E. et au S. , par Coulans et Amné ; à l'O. , par Bernay ;
au N. O., par Tennie ; la forme de celte commune est un
carré long , s'étendant du nord-ouest au sud-est , où elle se
bifurque par une échancrure , absolument comme la pointe
d'une girouette. Son diam. longitud. , jusqu'à l'angle rentrant
de l'échancrure , est de 5 k. seulement ; de 6 et 6 k 1/2 jus-
qu'à l'extrémité des deux pointes de la bifurcation ; le diam.
transversal varie de 2,4 h. à 3,i h. — Le bourg de Neuvy est
établi près la limite occidentale du territoire , vers le tiers nord
de sa longueur ; celui de S.-Julien , à 3,6 h. S. E. de celui
de Neuvy , se trouve situé à peu de distance de l'extrémité
sud. Le premier de ces bourgs , consiste en une rue bâtie le
long du chemin de Conlie à Bernay , s'élargissant en forme
d'ellipse pour entourer l'église , le presbytère et le cimetière ,
et former une ligne circulaire tout autour. — Eglise romane
fort remarquable, voûtée en pierre, à ouvertures les unes
cintrées , les autres légèrement ogives , dont les colonnes en-
gagées , de la nef et des latéraux , sont surmontées de chapitaux
les uns à palmes , les autres à dessins bizarres , disparates les
unes aux autres, comme cela était d'usage dans le style roman ;
le chœur , entouré à l'extérieur de colonnes du même style , de
petites niches à arcades cintrées et d'une corniche supportée
par des corbeaux ou modillons à figures grotesques ; clocher
a6o NEUVY.
formant un toit pyramidal écrasé , placé sur une grosse tour
carrée. L'ancien prieuré ou le presbytère actuel , attenant à la
partie nord-ouest de l'église ; cimetière entourant celle-ci au
sud et à Test. ( Voira l'art. S.-JULlEN-EN-CHAMPAGîŒ, la des-
cription de ce bourg et de son église , et tout ce qui est
particulier à cette ancienne paroisse. )
popul. Portée pour 107 feux sur les états de l'élection,
dont 85 pour Neuvy et 22 pour S.- Julien , elle est actuel-
lement, pour la commune entière , de i38 , comprenant 366
individus mâles , 253 femelles, total, 719; dont 233 dans
le bourg de Neuvy, g5 dans celui de S. - Julien , 16 à 21
dans chacun des hameaux du Busson , de Haute-Folie , de la
Fontaine-S.-Jean , du Veau.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 5i ;
naissanc. , 1 85 ; décès , 1 1 3. — De 1 8 1 3 à 1 822 : mar. , 54- ;
naiss. , 193; déc i58.
hist. ecclés. Eglise de Neuvy, sous le patronage de S.- Lau-
rent ; assemblée le dimanche le plus rapproché du 10 août ,
fête de ce saint. Une autre assemblée a lieu à S.-Julien
( v. cet art. ). La cure de Neuvy, qui était dans l'origine
un prieuré du monastère de la Couture du Mans , valait
environ i5ool. (Lepaige dit 700 1. seulement) de revenu, et
était à la présentation des religieux ; le prieuré , réuni à la
mense de cette abbaye , était estimé 1,200 1. : l'abbé y pré-
sentait.
La fondation du prieuré de Neuvy , provenait du don fait
au monastère de la Couture, de io8t à 1090, Johel étant
abbé , par Foulques fils de Hunauld de Neuvy , de la moitié
du cimetière de cette paroisse , des coutumes et de l'empla-
cement d'un moulin. Patri de Chourses (v. l'art, s.-sympho-
rieis), seigneur suzerain, en consentant à ce don, y ajoute
celui de l'église , ruinée par un incendie , des droits qu'il
avait sur les sépultures , prémices , offrandes , etc. Foulques
ayant pris l'habit monacal avant de mourir , fit abandon
au même monastère de l'autre moitié du cimetière et de divers
autres objets. On voit par l'épitaphe d'Antoine de Giroie ,
rapportée ci-après , que ce seigneur de Neuvy fut bienfaiteur
et augmentateur de l'église , du cimetière et du presbytère
de cette paroisse. Ce fut probablement lui qui fit bâtir ce
dernier. — Guillaume de Passavent , évêque du Mans , de
ii4-2 à 1186 , donne l'égiise de Neuvy à l'abbaye de la Cou-
ture.— On vient de voir qu'elle l'avait possédée antérieure-
ment : ce ne fut donc qu'une restitution ou une confirmation
de don.
Aliénée comme bien national , pendant la révolution , un
LXEUVY. 261
ordonnance royale du 3 janvier 1827 , autorise l'acceptation de
l'offre faite par M. Thébaudin de Bordigné , d'en faire dona-
tion à la commune. C'est sans doute par reconnaissance de
ce don qu'on voyait suspendu à l'un des piliers du chœur de
cette église, avant la révolution de i83o , un drapeau blanc
sur lequel on lisait : « vive m. de rordignÉ et sa famille. »
On remarque à 3 h. à l'est-sud-est du bourg , une chapelle
dédiée à S.-Marlin. Il en existait une autre fondée au manoir
du Souvré , dont il sera parlé plus bas , dotée de 20 1. de re-
venu , à la présentation des seigneurs de ce manoir.
Le chapitre de St-Julien du Mans possédait à Neuvy la
terre du Perrin , valant, en 1790, 800 I. de revenu.
( Voir l'article s.-julien-en-champagîœ. )
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
terre de Bures , située à 7 h. à l'ouest , un peu vers nord
du bourg , sur la rive gauche de la petite rivière de Vègrc.
Nous avons vu plus haut qu'elle appartenait dans le 1 ie siècle
à des seigneurs du nom de Neuvy ou peut-être plutôt du nom
de Bures ; dans le ij.e , à un membre de la famille des Girois
ou Giroie , seigneurs de Courserault, dans le Perche, si cé-
lèbres dans l'histoire de celte province et d'Alençon , les-
quels possédèrent aussi les seigneuries de Mayet, de la Motte-
d'Ygé ou Mont-Jallu , etc. ( v. ces deux articles). Un Jean
de Bures, seigneur de Neufvy, est mentionné dans des aveux
de i3g3 et de 14.08, comme relevant de la baronnie de La-
vardin , possédée alors par Foulques Riboul, seigneur d'Assé.
On trouve ensuite, dans un aveu de 1627, que Jacq. de Girois,
seigneur de Neufvy, relevait alors de P. Le Clerc , seigneur
de la terre de Tannie ou Tennie ; et , en i665 , P. de Girois ,
fils de Jacques on Jacquet , seigneur de Neufvy et de la
Roche-Mayet ( v. l'art» mayet ) , lequel rend aveu pour la
prévôté de Neufvy et droits en dépendants. Celui des mem-
bres de cette même famille dont nous avons déjà parlé, à
I'hist. ecclés. , avait son tombeau au côté gauche du chœur
de l'église de Neuvy, sur lequel on lisait : « Ci-gît le corps
« de noble atntotne de girois, chevalier de l'ordre du Roi,
« et gentilhomme de sa chambre , seigneur de Neuvi et de la
« Roche-Mayet , fondateur et augmentateur de l'église , ci-
« melière et presbytère de céans, lequel décéda le 12 no-
« vembre 1624. » La terre de Bures avec la seigneurie de
Neuvy, furent acquises vers 1778 par N. Thébaudin de Bordi-
gné , qui l'unit à sa terre de Bordigné située à Bernay. Elles
appartiennent encore à M. P. Alex. Thébaudin de Bordigné.
L'ancien manoir de Bures , simple ferme aujourd'hui , est
remarquable par ses doubles croisées à ouvertures cintrées ,
262 NEUVY.
dont le style est tout-à-fait en rapport avec celui de l'église.
Les autres terres fieffées de celte ancienne paroisse étaient :
i.° le Prieuré, dont la fondation, comme nous l'avons vu,
provenait du démembrement de quelques portions de la terre
seigneuriale ; 2.0 la terre de Souvré , dont le manoir est situé
à 2,4 h. S.-E. du bourg, possédée en 1800 par un membre
de la famille le Tellier de Louvois , et acquise depuis
par M. Rivault du Mans , descendant de David Rivault de
Fleurange, célèbre mathématicien et précepteur de Louis XIII
( v. la biographie), lequel M. Rivault possédait aussi la
terre de la Renaudièrc en S.-Julien-en-Champagne. La maison
du Grand-Souvré était autrefois le manoir d'une terre assez
considérable, dont faisait partie le Petit-Souvré, situé près
l'église de Conlie (v. cet art.), lequel en fut distrait vers
i4-8o. La maison actuelle, servant de ferme aujourd'hui,
fut construite , il y a 70 ans environ , sur les fondemens
de l'ancien château, dont on a conservé la chapelle et une
tour ronde au couchant, dans laquelle est un escalier en pierres.
— La terre de la Renaudière , autre fief du territoire com-
munal de Neuvy, sera mentionnée à l'art. s.-julien-en-CHam-
PAGNE , paroisse dont elle avait la seigneurie.
HIST. civ. Le 29 juillet 1801 et le 1 5 juin 1802 , la com-
mune de Neuvy fut ravagée par la grêle , comme la plupart
de celles environnantes. On peut voir à l'art, conlie (11 80),
la description de celle de cette première date ; on prétend
qu'il en fut recueilli de la seconde , de la grosseur du poing,
entre les maisons de Souvré et de la Renaudière , le 9 juillet
suivant , près d'un mois après sa chute.
D'autres phénomènes remarqués dans la contrée et men-
tionnés sur les registres civils de l'ancienne poroisse de
S.-Julien , seront notés à cet article.
Vote par le conseil municipal , en i833 , en conformité de
la loi du 28 juin , de la somme de 60 f. pour le loyer d'une
école primaire , et de celle de 200 f. pour le traitement de
l'instituteur.
Antiq. Il a été recueilli à Neuvy , à différentes époques ,
des cercueils antiques en grès ferrifère. Plusieurs autres objets
et traditions remarquables seront cités à l'art, s.-juliets-en-
CHAMPagne , comme se rapportant particulièrement à ce
territoire.
HYDROGR. La petite rivière de Vègre , limite la commune à
l'ouest , pendant environ 2 k. 1/2 , et la sépare de Bernay. Le
ruisseau de S. -Martin , qui prend naissance au nord-est du
bourg, coule au sud , puis à l'ouest , en passant tout auprès
de ce bourg , sépare également les deux communes sur ce
ÏVEUVY. 263
poinl, et va se jeler dans la Vègre, à la moitié de la distance
entre la maison de Bures et le bourg de Bernay , après
3 k. de cours au plus. Enfin, la petite rivière de Gée, venant
de Cures , traverse une petite portion de l'extrémité sud-
est du territoire. — Moulins à blé de Cohereu , et de Volet ,
sur la Gée ; du Bourg , sur le ruisseau de S. -Martin ou
de l'Etang.
géolog. Sol plat , découvert , peu boisé , appartenant à
la partie de la plaine de la Champagne du Maine , connue
plus particulièrement sous le nom de Champagne de Conlie,
venant se terminer au tertre des Bourleries au sud-ouest , et
à un petit chaînon de collines au sud-est ; terrain secon-
daire , offrant le calcaire jurassique , dans presque toute son
étendue ; le grès ferrifère , à son extrémité sud-est ; de la
marne grise , et des sables fortement colorés par Toxide
de fer.
cadastr. Superficie totale de 1,4-79 nect- 55 ar. 8o centiar.,
se subdivisant comme il suit : — Terr. labour. , 1,275 hect.
81 ar. 3o cent. ; en 5 class. , évaluées à 5, 8, 17, 27 et 36 f.
— Aires, avenues, 0-72-70; à 36 f. — Jardins , 20-67-25 ;
3 cl. :à 36 , 45 , 56 f. — Vergers, 1-42-25 ; à 27 f. — Vignes,
3-o8-6o ; à 12 f. — Prés , 90-70-20 ; 5 cl. : 9 , 16 , 27, 3g ,
5i f. — Pâtur. et pâtis, 8-3o-5o ; 2 cl. : 5 , 12 f. — Douv. ,
pièc. d'eau, mares, étangs, 0-97-30; 3 class. : 9, 18, 36 f.
— Bois futaies et taillis , 22~44"2o ; à 1 7 f. — Brouss. , 0-08-
70 ; à 4 f« — Pinièr. , 4-5 1-20 ; à i3 f. — Landes et friches,
7-17-40 ; à 5 f . — Sol des propriét. bâties , 8-2i-3o ; à 36 f.
— Obj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. , 1-12*60. — Che-
mins , 32-7450. — Riv. et ruiss. , ï-55-7o. = 178 maisons ,
en 8 class. ; 2 à 72 f. , 2 à 36 f , 16 à l^î. , i4 à 20 f. , 35 à
i5 f. , 5i à 10 f. , 43 à 6 f. et i5 à 3 f. — 3 moulins , à 66 f.
chacun.
Revenu impos. | Pr0Pr< n^ties > 29'^ f' 6^ c* } 3i,663 f. 66 c.
CONTRIB. Foncier, 5,266 f . ; personn. et mobiî. , 382 f. ;
port, et fen. , 87^; 12 patentés: droit fixé, 5if. ; dr. pro-
port. , 28 f. Total , 5,8i 4 f. — Perception de Bernay.
cultur. Superficie argilo-calcaire, généralement , ne for-
mant qu'une couche végétative peu profonde , au-dessus du
calcaire jurassique ; argilo-sablonneux, vers l'extrémité sud-est
du territoire ; particulièrement propre à la production des
céréales , qui y sont cultivées dans la proportion de 10 parties
en froment , 9 en orge , 4 eri avoine , point ou très-peu
de seigle. On cultive en outre du chanvre , beaucoup de
264 NOGENT-LE-BERNARD.
trèfle et de pommes de terre , un peu de sainfoin , etc. Prés
d'assez bonne qualité ; ni bois, ni même de haies dans presque
toute la partie dite de Champagne ou l'ancien territoire de
Neuvy ; du bois , au contraire , et beaucoup d'arbres à
fruits dans celui de S.-Julien ou dans la partie du sud-est.
La vigne , plantée sur ce dernier territoire , y était beau-
coup plus abondante autrefois : elle donne du vin de petite
qualité. Elève d'un assez bon nombre de poulains, de
beaucoup de bêtes aumailles, de moulons, de porcs, dont
on engraisse une grande quantité ; quelques chèvres. — Asso-
lement quadriennel ; 6 fermes principales, 20 moyennes,
3o bordages et closeries. — 4° charrues , toutes traînées par
bœufs et chevaux, es Commerce agricole consistant en grains ,
dont il n'y a point d'exportation réelle ; en chanvre et fil ,
graine de trèfle , bois , cidre , etc. ; poulains et jeunes che-
vaux , taureaux et génisses , porcs gras , moutons , etc.
= Fréquentation du marché de Conlie , principalement *r
de ceux de Loué , Vallon et le Mans , beaucoup moins ;
des foires de Sillé-le-Guillaume.
Iîsdust. Aucune autre que l'agriculture.
Rout. et chem. Un ancien grand chemin , conduisant de
Conlie à Loué et traversant, du nord au sud-ouest, l'extrémité
nord - ouest du territoire , a été mis en bon état de
viabilité depuis deux ans. Un autre, allant du Mans à Laval,
abandonné depuis l'établissement de la route royale n° ibj,
en traverse la partie sud , d'est à ouest. 28 chemins vici-
naux ont été reconnus sur cette commune : tous sont de
difficile exploitation en hiver.
lieux tfEMARQ. La Renaudière , territoire de S.-Julien
( v. cet art. ) , comme habitation ; Bures , par son style
architectural ; Souvré , à cause de sa chapelle et de sa vieille
tourelle. Sous le rapport des noms : Le Petit-Mans , qui a
pu être un ancien fief, dont il est parlé ailleurs (111-777);
la Chevalerie , le Temple, le Pas-de-S.- Julien ( v. pour ces
trois derniers lieux , l'art, s.-julien-en-châmpagne ) ; Hu-
chelou; la Fontaine-S.- Jean , Fonlenay ; le Tertre, la
Groye , la Touche , les Varennes , les Landes , le Vau ; le
Breil , la Forest , les Noè's , le Boulay , etc.
ÉTABii. PUBL. Mairie, succursale, école primaire. — Bur.
de poste aux lettres , au Mans ; de distribul., à Coulan s.
NOGENT-LE-BERN ARD ; Novigentum , seu NoQientum ,
vel Nogentum Bernardi ( v. plus bas hist. CIV. ); vulgairement
le Petit- Nogent, par opposition avec la ville de Nogent-
le-Rotrou (Eure-et-Loir), qui n'en est distante que de 26 à
27 kilom. à l'E. N. E. , et que l'on appelle communément
JYOGENT-LE-BERNARD. 265
dans la contrée le Grand-Nogent. Commune du canton et à
8 k. N. N. E. de Bonnétable ; de Farrond. et à i5 k. E. S. E.
de Mamers ; à 35 k. N. N. E. du Mans ; ancien chef-lieu d'un
canton de six communes, du district de la Ferlé-Bernard, créé
en 1790 et supprimé par l'organisation de Fan x (v. I-cccclvii);
anciennement du doyenné de Bonnétable, de Farchidiac.
de Montfort-le-Rotrou , du dioc. et de Félect. du Mans. —
Distanc. légal. : g , 1 8 et 4° kilom.
descript. Bornée au N. , par S.-Côme-de-Vair ; au ÎS.-E. ,
par Pouvray (Orne) ; à FE. , par Bellou-Ie-Trichard (Orne);
au S. E., par la Chapelle-du-Bois et Dchault ; au S. , en-
core par Dehault et par S -Georges-du-Bosay ; à FO. , par
Bouperoux ; au N. ()., par Champaissant ; sa forme est pres-
que arrondie, si ce n'est du côté occidental, où existe une
espèce d'angle rentrant : son étendue présente un diamètre
d'environ 6 à 7 k. dans tous les sens. — Le bourg, assez
considérable , situé à 1 k. 1/2 à 2 k. de la limite occidentale du
territoire , tandis qu'il est distant de 4 k. 1/2 de ses extré-
mités orientale et septentrionale , se compose d'une assez
longue rue en pente, s'étendant du nord au sud-sud-est, en
passant à l'ouest du cimetière et de l'église , qui en font alors
un des côtés , et d'une ligne de maisons au nord de celle-ci ,
qui , si le cimetière était détruit et transféré hors du bourg,
formerait, avec le côté de rue occidental , une assez jolie place
au nord et à l'ouest de l'église. On remarque dans le bourg ,
dont la partie inférieure , qui porte le nom de Bue-Basse ,
est constamment humide et boueuse en hiver, i.° l'église,
assez grande , dont la nef principale est voûtée en bois seu-
lement et celles des latéraux en pierres, n'ayant rien de remar-
quable dans sa construction que sa porte occidentale du style
roman , à colonnes dont les chapiteaux sont ornés de figures
grotesques , supportant une archivolte ornée d'un rang de
zig - zags , et d'un rang de billelles ; clocher en flèche très-
allongée. Sous l'un des autels de cette église , existe , assure-
t-on , on escalier en pierres, d'une cinquantaine de marches ,
conduisant dans un souterrain en forme de chemin voûté ,
ayant plusieurs ramifications, et que l'on croit être la car-
rière d'où ont été extraites les pierres qui ont servi à la cons-
truction de cette église ; 2.0 le cimetière , entourant celle-ci au
nord, clos de murs d'appui; 3.° le château, dit de Haut-
Eclair, quoique situé dans la partie inférieure du bourg, la
Bue-Basse, maison bourgeoise fort ordinaire, n'ayant de
remarquable qu'une tourelle ronde suspendue à l'angle nord-
est de son extrémité orientale, dont le cul-de-lampe qui
termine sa partie inférieure , est orné de rosaces et fleurons
266 NOGENT-LE-BERNÂRD.
assez élégamment sculptés : cette maison appartient depuis
longtems à la famille de Sallet ; 4»° quelques maisons bour-
geoises , peu remarquables par leur construction.
POPUL. De 262 feux, vers 1775, cette commune en compte
actuellement 6^7 » comprenant 1,481 indiv. mâles, i,53g fe-
melles, total , 3,020 ; dont 456 dans le bourg, en 102 mai-
sons ; une grande partie du surplus divisé par hameaux au
nombre de 3o , dont les plus importans , ceux de Bellessard
ou Bel-Essard, Boulleux , la Brosse, la Roberdière , les
Tourneries , la Cocardière , le Tuyau-Rond , les Baneaux ,
la Beaufourie , Bellefougère , contiennent de 27 à 3a indi-
vidus chacun ; celui des Châtaigners , 36 ; et celui de la
Jouardière , 44.
Mouvem. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusivem. : mariag. ,
i83 ; naissanc. , g33 ; décès, 917. — De i8i3 à 1822:
mariag. , 197 ; naiss. , 934. ; décès , 635.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.- Join , dont le
nom s'écrivant autrefois Jovin , est encore prononcé ainsi
par quelques personnes. L'assemblée ou fêle patronale , fixée
au premier dimanche de juin , est remise à celui de la Tri-
nité, lorsque la Pentecôte ou la Fête-Dieu tombent le pre-
mier de ces dimanches. — La cure, qui valait i,5ool. de
revenu , était à la présentation du chapitre diocésain. —
L'autel de N.-D. de Pitié, érigé dans l'église paroissiale, y
est l'objet d'une dévotion particulière, qui y amène beaucoup
de fidèles s'y faire dire des évangiles , le vendredi de la Pas-
sion. Le récit des miracles qui y ont été opérés , est gravé
sur la surface intérieure des murailles de cette église. —
Une confrérie de charité , dont les membres , appelés Chari-
tons , contractaient l'obligation de présider et d'assister aux
inhumations des habitans, vêtus d'une robe noire et d'un
rabat blanc, était établie dans cette paroisse. Son chapelain
était logé dans la maison de la maladrerie qui y avait existé
anciennement, et la confrérie jouissait du revenu de deux
champs qui en dépendaient. Quelques années avant la révo-
lution , le curé de Nogent voulant mettre fin aux actes d'in-
tempérance qui accompagnaient souvent l'acte pieux des
Charitons , fit supprimer Ja confrérie et réunir ses revenus
à la fabrique de l'église.
Il y avait aussi dans la paroisse l'ancien prieuré conventuel
de Hallais , situé à 3 k. à l'E. , un peu vers S. du bourg ,
à l'extrémité sud de la forêt de son nom , connue actuelle-
ment sous le nom de Goyette. Ce prieuré, qui a été l'objet
d'un article spécial (n-540, est une ferme aujourd'hui,
dont les bâtimens n'ont rien de remarquables.
IVOGEJVT-LE-BERIVARD. 267
1097-1125. La paroisse de Nogent-le-Bcmard , est Tune
de celle que Hildebert, 35.e év. du Mans, affecta à l'en-
tretien de ses chanoines. Il est bien entendu que ceci ne
s'applique qu'aux revenus ecclésiastiques qu'il y possédait.
1 14.2-1 186. Guillaume de Passavant, 3.' successeur d'Hil-
debert, fait restituer à l'église (le chapitre) de sa cathédrale ,
plusieurs églises usurpées par des laïques, au nombre des-
quelles était celle de iNogent-le-Bernard.
Vers l'an i2i5, sous l'épiscopat de l'évêque Nicolas,
Guill. Legros et sa femme, concèdent au chapitre diocésain,
un droit de dîme qu'ils possédaient dans la paroisse, moyen-
nant 18 1. mansais que leur compte le chapitre.
L'évêque Nicolas, qui mourut en 1216 , ordonna par son
testament que le revenu des dîmes qu'il possédait à Nogent-
le-Bernard, et dont il avait fait donation à son chapitre, ne
serait distribué qu'à ceux des chanoines qui assisteraient à
son service anniversaire, fondé dans la cathédrale, au 26
février de chaque année.
C'est évidemment par suite de ces diverses donations et
concessions, que le chapitre de S.-Julien était présentateur
de la cure de Nogent. Les dîmes qu'il y possédait étaient
évaluées en 1790 , à 2,4.00 1. de revenu.
hist. féod. La seigneurie de paroisse , annexée , à ce que
nous croyons, à la terre de Haut-Eclair, dont le manoir
comme on l'a vu est situé dans le bourg , était un membre de
la baronnie de la Ferlé-Bernard, dont un des anciens sei-
gneurs , de ce dernier nom , fonda le prieuré de Hallais. Son
bailliage , ainsi que nous l'avons dit à l'art, fertois (ii-33y),
était l'un des deux compris dans la châtellenie de la Bosse
(1-192), faisant partie de ladite baronnie de la Ferté. Ce
bailliage se composait de la ville et paroisse de Nogent , ex-
cepté ce qui relevait du Saosnois et du siège du Mans ; de
ce qui était du ressort des Logeries, du siège de Belesme ,
par le fief de Préaux , dans le Perche ; de la paroisse de
Beslou ou Bellou-le-Trichard , dans le Vérais ( v. ce dernier
mot) , excepté aussi ce qui était du Perche ; enfin, de la
portion de la paroisse de S.-Georges-du-Kosay qui se trouve
du côté de Nogent , le surplus étant du bailliage de la Bosse.
Ce bailliage de Nogent-le- Bernard fut supprimé et réuni au
ressort de la Ferlé , lors de l'ordonnance de Boussillon ,
de 1573 , qui réduit à un seul siège la juridiction d'une même
terre seigneuriale. Les appellations du bailliage de Nogent ,
comme celles du siège de la Ferlé - Bernard , ressortaient au
présidial du Mans. Lorsque l'exécution des jugemens rendus
par la juridiction seigneuriale et condamnant à la flétrissure ,
268 NOGENT-LE-BERNARD.
avait lieu à Nogent , une maison du bourg, située vis-à-vis
le Pilori, était tenue à fournir le feu pour rougir le fer.
On trouve taxé à 20 1., au rôle du ban et de l'arrière-ban
de la noblesse du Maine , dressé en 1689, René Eveillard,
paroissien de Nogent-le-Bernard , pour son fief de Nogent.
Ainsi qu'on l'a vu plus haut, la paroisse de Nogent-le-
Bernard , relevait aussi , en partie , de la baronnie du Saos-
nois , dont le bailliage avait son siège à Mamers , et , comme
on va le voir aussi, de la terre de S.-Aïgnan, près Bonnétable.
Les différens autres fiefs seigneuriaux de cette paroisse , qui
nous sont connus, sont : i.° La terre et fief de Courtenay ,
appartenant , en 1 777, à M. Plumard, seigneur de Dangeul. —
2.0 et 3.° les fiefs de ia Haute-Porte et de Chansonnay. Par
acte du 29 sept. 1621 , Collin , laboureur de la paroisse de
N.-D.-de-Vair, et Marie Moulin sa femme , vendent à Jacq.
Guy, marchand , du bourg de Champaissant , et à Fr. Aubert
sa femme, les fief et seigneurie de la Haute-Porte, assis près
le Sablonnier (à 3k. au nord du bourg), dite paroisse de
Nogent, lequel fief, rachapt du fief et seigneurie de Chan-
sonnay, situé même paroisse , à la charge par l'acquéreur de
faire foi et hommage à la châtellenie de Saint- Aignan , et
d'y payer cheval de service, rachapls et autres devoirs et
redevances, dus à la dite seigneurie, quand le cas y échoit.
HIST. civ. Le nom de Nogent, Nooa gens, Nooigentum,
ainsi qu'on l'écrit en latin , semble indiquer un lieu nou-
vellement peuplé, un établissement nouveau. Cependant,
si l'on réfléchit que tous les lieux de ce nom sont situés
près d'une rivière , d'un ruisseau , dans un lieu bas enfin ,
ne doit- on pas croire qu'il signifie plutôt un lieu noyé ,
inondé , que le véritable nom est Noyant , Noyen , et que
le mot français nogent ne serait dû qu'à la fermeture , la
réunion des branches supérieures de l'y , devenu alors un g ?
Et n'est-on pas confirmé davantage encore dans cette pré-
somption, lorsqu'on songe que le bourg de Noyen, dont
l'article va suivre bientôt, s'est aussi appelé autrefois Nogent-
sur-Sarthe ?
Nous avons vu plus haut , dans deux endroits , que JNogent-
le-Bernard avait du posséder anciennement une léproserie.
Deux écoles primaires gratuites établies pendant la restau-
ration , l'une pour les garçons , tenue par un frère de la
congrégation de S. - Joseph de Ruillé ; l'autre pour les
filles , par deux sœurs libres ; ont été supprimées depuis la
révolution de i83o , la mairie ayant cessé d'en faire les
frais. La première est remplacée par une école primaire
tenue par un professeur reçu par l'Académie , conformément
NOGENT-LE-BERNARD. 269
à la loi du 28 juin i833, en conformité de laquelle le conseil
municipal vota , ladite année , 200 f. pour loyer de la maison
d'école et 200 f. pour le traitement de l'instituteur; la se-
conde est devenue une école privée.
Hisî. Le bourg de Nogent-le-Bernard , ayant été , pendant
toutes les guerres des chouans , le foyer et le centre de l'in-
surrection royaliste dans le district de la Ferté - Bernard ,
quelques hommes de ce parti , profitant de l'absence de la
garde nationale de Bonnétable, employée à un service com-
mandé, vont surprendre cette ville, le 20 mai 1795, y enlèvent
le drapeau tricolore , deux petites couleuvrines qu'elle possé-
dait, et les armes de plusieurs de ses citoyens. Le \ juin suivant
au matin , 22 gardes nationaux de Bonnétable , d'accord avec
quelques habitans de Nogent, pénètrent dans ce bourg,
surprennent deux chefs de chouans dans leur lit , font resti-
tuer les deux petits canons , enterrés dans le jardin de l'un
d'eux et le drapeau tricolore, et enlèvent le drapeau blanc des
chouans , qui est envoyé comme trophée de l'expédition , à
l'administration du district de la Ferté-Bernard. Cet événe-
ment est rapporté plus en détail au précis historique ,
I-CCCLXVÏ.
Dans la même année , ou peut-être dans le cours de l'année
précédente , des détachemens de gardes nationales de Ma-
mers , la Ferté-Bernard et Bonnétable , et quelques troupes
de ligne , se portent à Nogent, entourent le bourg , y pénètrent
de grand matin, et, par suite d'ordres mal donnés ou mal
exécutés, y échangent quelques coups de fusil, en entrant
par les deux extrémités du bourg, trompés par l'obscu-
rité , et croyant avoir les chouans en face : les cloches de
l'église furent cassées, quelques dévastations eurent lieu,
de la part des militaires, dans plusieurs maisons du bourg, et
cinq chouans y furent tués.
Pendant les Cent-jours de i8i5, une espèce d'état-major
royaliste s'établit au château de Haut-Eclair , chez M. de
Sallet, sous les ordres du comte de Beauvolliers, ancien officier
d'état-major des armées vendéennes. Ce petit foyer d'in-
surrection ne pût réunir plus de i5 à 20 chouans, tant le
régime impérial avait modifié l'esprit des habitans de celte
contrée , soustraite totalement à l'influence des demoiselles
de Sallet , héroïnes et amazones de l'ancienne chouannerie.
atstiq. Il existe à la terre de Courtevray, à l'extrémité sud-
ouest de la commune , un grand nombre de blocs de grès , au
nombre desquels en est un fiché en terre , en forme de peul-
van, de 3 m. i/3 de hauteur au-dessus du sol , de 2 m. de lar-
geur et de i/3 de m. d'épaisseur. Un autre peulvan se trouve
27o NOGENT-LE-RERIXARD.
également dans un champ du lieu de la Besnardière , à a k.
au nord-est du bourg, s'éLevant à 5 m. i/3 ( 16 pieds)
au-dessus du sol, ayant 4- m- 2/3 ( i4 pi.) dans sa plus
grande largeur , et i m. 2/3 (5p.) d'épaisseur vers le
milieu. Terminé en pointe arrondie et s'inclinant un peu vers
le terrain supérieur, ce champ étant en pente, on remarque
sur les côtés de ce peulvan , vers son sommet , deux espèces
d'empreintes représentant, l'une le pied d'un bœuf, l'autre
celui d'un mulet.
HYDROGR. Le territoire est arrosé par une multitude de
petits ruisseaux , prenant naissance dans les collines qui le
sillonnent de toutes parts , du nord à l'est et au sud , se
réunissant en trois cours d'eau principaux ; savoir : i.° le ruis-
seau de l'Etang , dans la partie centrale ; 2 ° la petite rivière
de Guémançais , du sud à l'ouest , limitant le territoire pen-
dant environ 2 k. 1/2 dans cette dernière partie ; 3.° et le
ruisseau de Guerpeigné , ayant sa source à l'extrémité sud
de la commune , d'où il sort après 1 k. 1/2 de cours au
plus : tous ont leur direction d'est à ouest , excepté le second,
qui l'a du sud à l'ouest , et vont confluer dans la petite
rivière d'Orne Nord-Est , les deux premiers, en passant au
hameau de Guémançais , après s'être réunis à l'extrémité
occidentale du territoire ; le troisième, plus au sud, après
avoir passé au bas du bourg de Rouperroux. Ces nombreux
cours de d'eau font mouvoir 10 moulins à blé sur la com-
mune , savoir : i.° ceux de Laudrière , de l'Ortusière , de la
Traverserie , du Gué de la Grillonnière , le moulin du Houx ;
le ruisseau de l'Auneau , le moulin de Villée ; celui de la
Tortonnière , le moulin Jean ou de la Croix ; le ruisseau
de l'Ortoire , le moulin Neuf ; ruisseaux de la Gaudaine , de
Hautéclair , de la Fontaine au Ladre ; celui de la Fontaine-
Renard , faisant mouvoir les moulins de Haîoppe et de Cour-
te'an ; tous ces cours d'eau constituent la petite rivière de
Guémançais ; 2.0 ruisseaux de la Pilonnière, des Bouleux, des
Guyères , qui font tourner le moulin de la Moussaye , et vont
confluer dans le Guémançais ; 3,° ceux des Framaisières et
de la Tuilerie, le moulin de la Petite-Folie ou de Trinne ;
4,° ceux des Guyonnières , des Banos , de la Bourdinière
et de la Meilleraye , qui, avec celui de la vallée de Launay,
forment le ruisseau de l'Etang et font mouvoir les moulins
de la Fontaine et de l'Etang. — Etang du Boulay, peuplé de
carpes , tanches , etc.
gÉolog. Sol montueux , coupé , couvert de quelques bou-
quets de bois et de haies nombreuses et bien garnies , dont
les mamelons principaux sont ceux : i.° de Courlevraie , ayant
NOGENT-LE-KERN ARD. 27 1
33 à 35 met. d'élévation ; 2.0 des Josephteries , 35 m. ; de la
Vallée , 60 à 65 m. ; de la Boivinière et de Bel-Air, de g5
à 100 m. d'élévation. Terrain secondaire , offrant le grès
blanc, en exploitation, à Courlevraie principalement; le cal-
caire grossier pour bâtir, comme moellon, et pour la chaux;
le tufau , employé comme marne blanche ; l'argile figu-
line, etc.
DIV1S. dks terres. En labour, 1,626 hectares ; jardins, 21 ;
prés et pâtures , 264. ; bois futaie , formant la majeure partie
de la foret de Goyelte ou de Hallais, 277 ; bois taillis, 198;
landes , 85 ; mares , étangs , marais , 17 ; superficie des pro-
priétés bâties et cours, 73; cgi. , cimet. , presbyt., etc., 3;
chemins, 3g; cours d'eau, ig. Total, 2,623 hect. environ.
Le levé cadastral, dont on s'occupe en ce moment, pourra
seul donner exactement ce qui n'est ici qu'une approxi -
mation.
contrib. Foncier, 1 3,664 f î personn. et mobil. , 1770 f. ;
port, et fen. , 535 ; 64 patentés : droit fixe , 335 f. ; dr. pro-
portionnel , 200 f. 28 c Total , i6,5o4 f. 28 c. — Chef-lieu
d eperception.
CULTUR. Superf. argilo-calcaire, généralement; argiîo-sablon-
neuse et de sable pur, sur quelques points, les hauteurs parti-
culièrement ; passablement productives ; cultivée en céréales
dans la proportion de 7 parties en froment , autant en orge ,
1 en seigle et 1 en avoine. On y cultive, en outre, beaucoup de
chanvre , de trèfle et de pommes de terre. Prés de moyenne
qualité ; bois en exploitation régulière dans la forêt de
Hallais ou de Goyelte , située à l'extrémité orientale de la
commune , laquelle dépendait de la baronnie de la Ferté-
Bernard et est encore la propriété des héritiers du dernier duc
de Richelieu , ministre sous Louis XVIII , dernier possesseur
de cette baronnie. Beaucoup de bois également, dans les
haies , fort multipliées sur ce territoire , qui est très-bocager ;
beaucoup d'abres à cidre. Elève d'un certain nombre de pou-
lains et jeunes chevaux ; d'une assez grande quantité de bêles
à cornes et de moutons; moins de porcs proportionnellement
et engraissement de ceux-ci ; chèvres , beaucoup trop mul-
tipliées ; quelques ruches d'abeilles. — Assolement triennal ;
i4 fermes principales, autant de moins importantes; près
de i5o bordages, closeries et maisonnies, la plupart réunis
par hameaux, au nombre de 3o, comprenant plus de i3o
maisons. — 17g charrues, traînées par les chevaux seuls,
à un petit nombre près , pour lesquelles on y associe des
bœufs , cette commune ne nourrissant qu'un petit nombre
de ces animaux. Un certain nombre de closiers et maison-
272 NOGENT-LE-BERNARD.
niers, préparent à bras Je peu de terre qu'ils ont à cultiver.
zrz Commerce agricole consistant en grains , dont il y a expor-
tation réelle , du io.e au 1 2.e des produits seulement ; en graine
de trèfle, chanvre et fil, bois à brûler et de charpente,
charbon ; fruits et cidre ; poulains et jeunes chevaux ; veaux ,
taureaux et génisses ; agneaux et moutons , porcs de lait et
porcs gras, etc.; laine, beurre, cire et miel, etc.
= Fréquentation des marchés de Bonnétable , principa-
lement ; de la Ferlé -Bernard, de Mamers , de Bélesme
(Orne).
industk. Fabrication d'un certain nombre de pièces de
toiles communes , de canevas particulièrement , considérée
comme une branche de la fabrique dite de Saint-Côme , se
vendant dans ce bourg, à Bonnétable et surtout à la Ferté,
où se portent, en définitive, presque toutes celles vendues
dans ces deux premiers endroits. Trois usines et fourneaux à
briqueterie et à chaux, aux lieux de la Haulière, de la Haute
et de la Basse Tuilerie. La chaux en est estimée ; la brique et
la tuile passent pour être un peu tendre, mais le pavé en
est recherché , pour les fours particulièrement.
rout. et CHEM. Les principaux chemins vicinaux sont au
nombre de 8, conduisant, à Bonnétable, à la Ferté-Bernard,
àDehaultet à la Chappelle-des-Bois, à Rouperroux , à Saint-
Côme , à Pouvray, à Contres , à Bellou-le-Trichard , ces
trois dernières communes du département de l'Orne. La
partie de la roule royale , n.° i38 bis, conduisant de Bonné-
table à Saint-Côme, passe à moins d'un kil. de distance de
l'extrémité nord-ouest du territoire; celle départementale,
n.° 7, de la Ferlé-Bernard à Mamers, traverse une petite
portion de son territoire oriental. Le nouveau grand-chemin
de la Ferté-Bernard à Bonnétable , presque en état de route
départementale , est peu éloigné de sa limite méridionale ; de
sorte que les débouchés de cette commune, sont devenus
faciles dans toutes les directions.
lieux remarq. Comme habitations : le château , dans le
bourg; Cherville , jolie maison bourgeoise, nouvellement
bâtie, par M. Berard aîné, ancien négociant à Pontlieue,
près le Mans. Sous le rapport des noms : la Motte , la Salle ,
Château-Gaillard ; Maulaville ; la Rue-Creuse ; S.-Blacé et les
Aumônes , dont les noms indiquent des élablissemens reli-
gieux et de bienfaisance sur lesquels on ne sait rien ; Haut-
Eclair , Bel - Air ; la Fosse , la Yove ( vover , s'affaisser ,
se creuser, en termes du pays) ; la Coûterie ( pour la coterie,
en coteau); Bel - Essard (bel-arbre, beau rejelon ) ; la
Vallée , la Vallée aux Poulains ; le Sablonnai ; les Fonlai-
NOGENT-SUR-LOIR.' 273
mes, la Haule-Fonlaine ; la Bellefougère , les Bouleaux , les
Brosses , le Houx , de. , etc.
ÉTABLISS. Publ. Mairie , succursale , école primaire , rési-
dence d'un percepteur des conlrib. directes; un débit de
poudre de ebasse et un débit de labac; résidence d'un no-
taire, dés-avant la révolution; point ccnlral d'un bataillon
cantonnai de la garde nationale, liur. de poste aux lettres,
à Bonnétable : de distribution , à Sainl-Côme.
EiA'iL. PAiiicuL. Présidence d'un arpenteur géomètre; d'un
officier de santé.
NOGEXT-SUK-LOItt, NogenSi Nogmie suprà Ltdum ,
Noou gniturn ad Lidum ; commune cadastrée du canl. el à 3,3
heclom. S. S. O. de Châleau-du-Loir ; de l'arrond. et à 3tt k.
S. O. de S-Calais ; à £i k. S.i/8 E. du Mans ; anciennement
du doyenné et de l'archidiac. de Cbâleau-du-Loir , du dior. du
Mans 'et de i'élect. de la Flècbe. — Dist. légal. 1 4,45 et
48 kilom.
Dt^CKlPr. Bornée au N., par la rivière du Loir et la com-
mune de Montabon ; à l'K. , par celles de Dissay-sous-Cour-
cillon et de S. -Pierre-de- Chevillé ; au S. , encore par S.-Pierre
et par S.-Aubin le-Dépeint ( Indre et-Loire ) ; à l'O. , par
la Bruère ; cette commune a la forme d'une ellipse ovoïde ,
ayant sa pointe au nord-nord-ouest. Ses diamètres centraux
sont de 5 k. 1/2 du nord-nord-ouest au sud-sud-est ; et de
3 k. 1/2 de l'esl-nord-est au sud-sud-ouest.
Le bourg, situé sur la limite nord - est du territoire,
dans la vallée du Loir , sur la rive gauche de cette rivière ,
qu'on y passe au moyen d'un bac , lorme une petite place ,
entourant l'église et le cimetière, à l'est et au sud-est. Eglise
de la première époque du gothique , dont le chœur est voûté
en forme d'ogive primitive; clocher en flèche; cimetière
entourant l'un et l'autre , excepté au nord , clos de murs
neufs, à hauteur d'appui.
POPUL. De 110 feux anciennement, on en compte actuel-
lement i4^, se composant de 265 individ. mâles, 3o8
femelles , total 5y3 , dont 65 dans le bourg.
Moiw. dècenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 73;
naissanc. , 248; déc, 187. — De i8i3 à 1822 : mariag.,
44 •> naissanc. , 129 ; déc. , g5.
HIST. ECf.LÉs. Eglise sous le patronage de S.-Denïs. Point
d'assemblée. La cure, qui valait 8co 1. de revenu , était à la
présentation de l'abbé de la Coulure du Mans.
HIST. flod. La seigneurie de paroisse , annexée à la terre
de la Motte , était qualifiée du titre de baronnie : sa juri-
diction relevait du présidial du Mans. Catherine , fille de
IV 18
274
NOGENT-SUR-LOIR,
Louis de Champagne , comte de la Suze , et de Magdeleine de
Melun - Normanville , qui la tenait probablement du chef
de sa mère , la porta en mariage à Amauri Goyon n , comte
de Plouer, etc., marquis de la Moussaye , lequel mourut en
1626. Son 3.e fils , Fr. Goyon , lieutenant - général des
armées du Roi, mort gouverneur <!e Slenay , paraît l'avoir
possédée, puisqu'il porta le tilre de baron de logent. Elle
passa ensuite à son neveu , Henri Goyon , second fds
d'Amauri m , marquis de la Moussaye, baron de Nogenl-sur-
Loir , qui vivait en i6j4* La Motte fut possédée plus tard
par la famille des Rancher , seigneurs de la terre de Vern< il t
en Dissay- sous-Courcillon ( v. cet art., il-2o3). Son
dernier possesseur, de cette famille, y mourut au commen-
cement de la révolution. Le château de la Motte , qui paraît
s'être appelé aussi la Moite du Parc , et avoir reçu son nom du
merc féodal dont il va être parlé plus bas , situé à 6 h. S. S. E.
du bourg, sur la rive droite du ruisseau de Mézières , presque
à son confluent dans le Loir , est une maison à deux ailes ,
avec pavillon carré , accompagné d'une tour ronde à son
angle occidental , et d'une autre tourelle hexagone , au nord.
Il est enlrouré de jardins, d'avenues, de pièces d'eau, qui
en font une très-jolie habitation. C'est actuellement la pro-
priété de M. Ch.-Isaac de Roissard.
Deux autres fiefs existaient anciennement sur le terriloïre
de Nogent-sur-Loir : i.° celui de la Maugerie , pour lequel
un aveu est rendu en 1489 ? par Guillaume Demaine , à cause
de Marie Pichoie , Pichoise ou Pichost , laquelle , devenue
veuve , rend elle-même aveu , en i4q4 > pour cette terre , qui
avait cessé d'être noble dès avant la révolution ; 2.0 celui des
Huaulx ou Ruaux, pour lequel Jean Ri lais , écuyer , est
taxé à 6 I. au rôle du ban et de l'arrière-ban de la noblesse
du Maine, dressé en i63().
antiq. Le merc féodal qui a donné son nom à la terre sei-
gneuriale de la Motte , est situé à quelque distance au sud de
ce château et du bourg de Nogent, près le hameau du Gué-de-
Mézières , lequel , suivant la tradition locale , élart l'ancienne
ville , qu'on lut obligé de transférer dans remplacement du
Lourg actuel , S. Denis , patron de l'église , n'ayant pu se
plaire dans ce lieu. De 18 à 20 met. ( 54 a 60 p ) d'élévation ,
cette motte ou tombelle , du sommet de laquelle la vue
s'étend très-loin à l'cntour, est formée de terres sablonneuses
de rapport, sans cohérence. La culture de la vigne , dont elle
est actuellement couverte, a occasionné une dégradation qui
a diminué sa hauteur de plus d'un quart, depuis soixante ans.
Elle se prolonge à l'est et à l'ouest , en s'abaissant successi-
NOGENT-SUR-LOIR. 275
vcment , de manière à former de doubles mamelons de
hauteurs décroissantes , qui paraissent avoir clé des espèces
de redoutes , maintenant entourées de fortes haies et de fossés.
A l'extrémité de ces mamelons , existent des restes de mu-
railles, presque entièrement délruiles aujourd'hui , mais que
les habilans actuels ont encore vu avoir plus de 20 met.
d'étendue. Au pied de ces murailles, à Test, coule le ruis-
seau de Mézières, sur la rive droite duquel on remarque
une ancienne maison, bâtie en i5Gi , à porte cintrée, à
croisées en croix , sur l'entablement de laquelle sont écrites
quelques phrases latines et françaises : Time Dominum , Pour
MOURIR sMGii... Deus peccalum nteum... , etc.
11 y a 5 à 6 ans environ , en creusant des fosses dans
le cimetière de ÎSrogenl , on rencontra plusieurs croix sur
lesquelles étaient inscrits les noms de différens seigneurs ,
chevaliers , écuyers , etc. , qui y avaient été inhumés ; ins-
criptions qu'il eut été intéressant de recueillir, pour l'histoire
iéodale de ce lieu.
Hivr, (iv. Nogent possède une maison de charité , établie
il y a 12 à i5 ans , desservie par deux sœurs de la congré-
gation de S.- Joseph de Ruillé-sur-Loir, qui y donnent des
soins aux malades et font l'école aux jeunes filles. — Vole
par le conseil municipal, en i833, de la somme de 3o f. pour
le loyer d'une maison d'école primaire, et de celle de 107 f.
72 c. pour le traitement d'un instituteur, el ce conjointement
avec la commune de S.-Picrre-de- Chevillé , qui complelle
60 f. pour la maison et 200 f. pour le traitement , cette école
étant destinée aux deux communes.
iiydrogr. La commune est limitée dans toute son étendue ,
au nord, par la rivière du Loir, qui la sépare de Monta-
bon. Un bac sert de communication en ce lieu, de l'une à
l'autre rive de celle rivière, entre les deux communes de
logent et de Monlabon. Le ruisseau ou petite rivière de
Mézières, venant de S. -Aubin-le- Dépeint (Indre-et-Loire ),
traverse la partie centrale du territoire, du sud au nord , où
il va confluer dans le Loir , tout près et au sud est du bourg.
— Moulins : 2 sur le Loir , dits de Nogent ; celui du Gué-de-
Mézières, ou le Petit-Moulin, sur le Mézières ; tous à blé.
géclog. Sol plat et bas dans la vallée ; élevé dans les
parties sud et sud-est , où celle- ci est limitée par des coteaux ;
terrain secondaire, offrant le calcaire tufau dans toutes
les parties élevées , des alluvions modernes dans la vallée.
cadastr Superficie totale de i,o55 hcclar. 84 ares . se sub-
divisant comme il suit : — Terr. labour., 5i3 hect. yj ar. 55
centiar. ; en 5 classes, évaluées «1 5,9, 18, 3o el 3a f.
276
NOGENT-SUR-LOiîl.
— Jardins, 21-65-36; en 4- cl. : à 24, 38 , 4-5 « 5o f. —
Vignes, 120-92-70; 4 cl. : 9 , 19, 27, 38 f. — Prés et
herbag. , 266-53-20 ;5 cl. : 9 , 18 , 37 , 57 , 75 f. — Pâtis ,
i3-i8-55 ; 2 cl. : 4 , 9 f. — Bois taillis : 53-94-8i ; 4 cl. :
6, 9 , 12 , 18 f. — Pinières , o-44-o ; à 12 f. — Terr. vain,
et vag. , 19-99-70 ; à 3 f . — Pièc. d'eau , 0-75-20 ; à 38 f.
— Mares, 0-41-60; à 9 f . — Superf des propriét. bât.,
7-61-37 ; à 38 f. — Ohj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. ,
o-56-io. — Rout. et cbem. , 25-24-3o. — Riv. et ruiss. ,
7-79-56. = 182 maisons , en 7 class. : 18 à 4 f* > 4$ à 8 f. ,
87 à 12 f. , i5 à 24 £ f 6 à 3o f. , 5 à 36 f. , 1 à 120 f.
— 3 moulins , à 100 f. chacun.
_ . C Propr. non bâties, 26,833 f. 08 7 «^ „q. c „q „
Revenu impos. ^ £_ bâties , 2,448 » / 29>2Sl f' °8 c'
contrib. Foncier , 3,g45 f. ; personn. et mobil. , 363 f. ;
port, et fen. , 117 F.; 8 patentés : droit fixe, 48 f ; dr.
proport- , 3i f. 66 c. Total, 4>5o4 f. 66 c. — Perception
de Château-du-Loir.
CULTUR Superficie argilo-calcaire , médiocrement produc-
tive , cultivée en céréales dans la proportion de 2 parties en
froment , autant en seigle et méleil , 1 part, en orge et 1
part, en avoine; produit en outre trèfle , chanvre , pommes
de terre , etc. ; prés de bonne qualité , sur le Loir prin-
cipalement ; vins blancs estimés , comme tous ceux du Vau-
du-Loir ( v. cet art , et celui chateau-du-LOir ( canton de ) ,
1-364) > pas autant cependant que ceux de l'autre rive du Loir ;
moins de vins rouges; bois taillis, en 6 bouquets. Point
ou très-peu d'élèves de chevaux ; un assez petit nombre de
veaux et génisses , de porcs , de chèvres; davantage de mou-
lons proportionnellement. — Assolement triennal ; 6 fermes
principales, 20 bordagcs , un grand nombre de closeries et
de maisonnies , la plupart réunies par hameaux , qui sont au
nombre de 11 à 12. — 10 charrues, dont 4 traînées par bœufs
et chevaux, le surplus par ces derniers seuls. = Com-
merce agricole consistant en grains, dont il n'y a pas d'ex-
portation réelle ; graine de trèfle , chanvre et iïi , bois ,
foins , vins, etc. ; bestiaux ; etc.
11SDUSTR. Fabrication d'un certain nombre de pièces de
toiles, façon de Château-du Loir, se vendant à la halle de
celte ville.
toiR. et MARCH. Fréquentation des marchés de Châtcau-du-
Loir, presque exclusivement.
r< UT. et CHEM. Le chemin communal n° 9 , de l'arronil.
de S.-Calais , conduisant de Château-du-Loir à Châleau-la-:
NOTRE-DAME DE GRÉEZ. 277
Vallière ( Indre-et-Loire ) , passe sur le territoire de Nogent ;
la route royale n° i58, de Tours au Mans et. à Caen ,
en passe peu loin à l'est.
lieux RhMARQ. Comme habitation , le château de la Motte
seulement ; quelques maisons particulières moins impor-
tantes. Sous le rapport des noms : le Prieuré, la Cour-Bau-
dière, les Halloirs ou Alloirs, Haute-Folie, Malitournc ;
l'Aunay , le Châtaigner, POrmeau-Brûlé ; les Touches ; Ju-
chepie, nom corrompu de Huchepie ; etc.
établ. publ. Mairie , succursale , maison de charité et
école gratuite de filles, école primaire de garçons, com-
mune avec S.-Pierre-de-Chevillé , établie dans ce dernier
bourg. — Bur. de poste aux lettres, à Château -du -Loir.
NÔGENT-SER-SAttTIIE , ancien nom de Noyen ,
selon Ménage. Voyez tsoyen.
IVOGUE, petite rivière qui prend sa source près et à l'ouest
des bois de la Pierre , arrose S.-Michel-de-Chavaigne , en
passant au nord de ce bourg , traverse l'étang de Lassay ,
et va confluer peu après dans la Tortue , au moulin de Lon-
glé , après un cours de 7 k. 1/2, de l'est au nord-ouest,
pendant lequel elle fait tourner 3 moulins.
NOIENJ ; voyez noykn.
NOTRE- DAME D ASSE LE BOISNE et s.-andré ,
prieuré simple , fondé dans la paroisse d'Assé-le-Boisne , le
i<) février 1098 , par Robert de Juillé. Ce prieuré , qui valait
3,ooo 1. de revenu, dépendait de l'abbaye de S.-\incent
du Mans et était à la présentation de son abbé.
N.-D. D AUVERS LE-HAMON, prieuré simple, fondé
dans la paroisse de ce nom, vers io5o, par Gui d'Avoise.
Voyez l'article auvers-le-hamon. Ce prieuré , auquel pré-
sentait l'abbé de la Coulure , valait 7,000 1. de revenu.
IV. D. D'AVESXE et s.-jean-baptiste, prieuré simple,
fondé dans la paroisse d'Avesne ( v. cet art. ) , dépendant de
l'ancienne abbaye de Beaulieu, du Mans, valant 1,000 1. de
revenu.
IV. -D. DE BAUGE; nom donné à un monastère bâti
par S. -Domnole, g.e évêaue du Mans, dans les dehors
de celte ville , sur la rive droite de la Sarthe , là où fut établie
depuis la paroisse de S.-Pavin-des-Champs. Voir ce dernier
article.
N.-D. DE CHASSÉ. Voyez chassé.
N.-D. DE CONNERRÉ; voir cotwerré.
N.-D. DE FRESNAY ; voir saitst-ieonard de frestîay.
IM.-D. DE GRÉEZ, l'un des noms de la paroisse de
Gréez, du canton de Monlmirail. Voyez l'article gréez.
278 MOTRE-DAME-DES-CHAMPS.
NOTRE DAME DE LA PEBIGNE ; voir pertgtse ( la\
N.-D. DE LA MISÉ1UCOBDE ; nom d'un hospice
d'orphelins, fondé au Lude, le 27 janvier 1705, par R.-Fr.
de la Fontaine, ecclésiaslique. Voir l'art, lude, n-699.
]V.-D. DE LA QUINTE ; voyez quinte ( la ).
N.-D. DE L'HABIT, chapelle. Voyez les articles dom-
FRONT et HABIT ( I,' ).
N.-D. DE If AMERS ; prieuré conventuel , auquel fut
attachée, à son l'origine, l'église paroissiale de cette ville.
Voir son arlicle , III- 169.
N.-D. DE SABLÉ ; voir l'article sable.
N.-D DE SAINT CALAIS; voyez saiot-calais , ville.
N.-D. DES BOIS , chapelle de dévotion, située dans une
Jande faisant partie de l'ancienne foret de Longaunay, sur le
territoire de la commune de la Suze. Voir cet arlicle.
N.-D. DES BOIS DE JI1EURCË ; non originaire de la
paroisse de Meurcé. Voir cet arlicle.
N.-D. -DES -CHAMPS, Ecata-Maria de Campis; an-
cienne paroisse et commune comprise, en 1790, dans le
canton de la Bazoge ; puis dans celui de Ballon , de l'ar-
rondissement du Mans, lors de l'organisation de l'an x,
et réunie à la commune de S.-Jean d'Assé , du même canton ,
par décret du i4 décembre 1809 ; autrefois du doyenné de
Beaumont-le-Vicomle , du Grand-Archidiac. , du dioc- et de
l'élect. du Mans. — Dist. légal. : de Ballon , 20 kilom. ; du
Mans , 19 k.
DESCRîpt. Le territoire de cette ancienne commune , qu'un
ruisseau sépare, au nord, de celui de S.-Jean-d'Assé, s'allonge
en forme de parallélogramme très -irrégulier , du nord-nord-
est au sud-sud-ouest, sur un diam. d'environ 3 kil. , contre
1,7 h. de diam. transversal ou d'est à ouest, et contient près
de 5oo hectar. de superficie , presque toute en terre labou-
rable. Il est limité par S.-Jean-d' Assé , au nord ; Ste-James-
sur-Sarthe, à l'est ; la Bazoge , au sud; la Chapelle S. -Fray,
au sud-ouest ; Ste-Sabine et Poché , à l'ouest. Le bourg ,
situé presque sur la limite nord-ouest du territoire, à 8 h.
sud de celui de S.-Jean-d'Assé, et à 6 h. ouest de la roule
royale du Mans à Alençon , se compose de l'église, de l'an-
cien presbytère et de deux maisons seulement assez rap-
prochées de ceux-ci pour constituer un tout. Petite église
romane, à ouvertures étroites et cintrées, dont la porte
occidentale , ornée de deux pilastres , postérieurement à
sa construction , est surmontée d'une niche dans laquelle se
trouve une statue en pierre , représentant la Sainte- Vierge.
Clocher en campanille ; cimetière entourant l'église , clos
NOTRE-DAME DES VERTUS. 279
de murs d'appui et de haies. L'église ne sert plus au culte,
ni le cimetière aux inhumations.
POPULAT. Portée à Sj feux sur les étals de l'élection du
Mans, on en comptait 79 en 180g, époque de la réunion
de celle commune à celle de S.-Jean-d'Assé , comprenant
192 indiv. mâles , 178 femelles ; total, 370. Ces nomhres ont
peu varié depuis.
hist. ECOLES. La cure , qui valait de 600 à 700 1. de revenu ,
était à la présentation de l'évoque diocésain. La fête com-
munale ou assemblée, qui avait lieu à la mi-août, a été
supprimée.
hist. FÉon. La seigneurie de paroisse, membre du mar-
quisat de Lavardin ( v. n-5gi ) , était annexée à la terre
de la Monière , qui appartenait à M. Clément de Tilly ,
dont il sera parle à l'article s.-jean-d'assé (v. cet article).
On trouve porté au rôle du ban et de l'arrière-ban de la
noblesse du Maine , dressé en 1639, André Lehoux , parois-
sien de la Bazogc , taxé à xv 1. pour son fief du Bouillon , sis
paroisse de N.-D.-des-Champs.
iiydrogr. Ce territoire est limité au nord, comme on l'a
déjà dit, par le ruisseau de la Pierre , qui le sépare de celui
de S.-Jean-d'Assé ; au sud , par ceux du Cercueil et des Ver-
golières , venant de Ste-Sabine et de la Bazoge , qui , réunis ,
le limitent aussi à l'est, et vont confluer avec le précé-
dent au nord-est.
La géologie , la nature des terres, leur culture t et les autres
renseignemens qui ne sont pas spéciaux à ce territoire r
étant identiques avec ceux relatifs à S.-Jean-d'Assé, seront
compris dans cet article. Nous dirons seulement ici , que
IN.-D.-des-Charnps comptait 3o charrues sur son territoire,
dont les 5/6.es étaient traînées par des chevaux seuls , le
surplus par chevaux et bœufs.
( Voir l'article saïnt-je\n-d'assé ).
N.-D. DES CHATELIERS, ancien hennitage de la
foret de Perseigne , dans la paroisse de NeuLhâtel. Voir ce
dernier article.
N.-D. DE SÏLLE. Voyez l'article sillé-le- Guillaume.
^ N.-D. DES JUAUAIS; nom de deux chapelles établies,
Tune à la Ferté-Bernard , où a été bâtie l'église paroissiale de
cette ville (voir son article, n-3o4)j l'autre au Mans, sur
un terrain que le chapitre de la cathédrale céda aux religieux
Dominicains ou Jacobins, lorsqu'ils vinrent s'établir dans
cette ville , vers l'an i23o. ( V. l'article mans, ni-366 ).
IV.-D. DES VERTUS, nom d'une chapelle, autrefois
église paroissiale de S.-Barlhclemy, à la Flèche (v. 11-378);
a8o NOUANS.
et d'une prestimonie fondée dans l'église du Lude (v. 11-691).
NOTRE-DAME D'ÉTIVAL ; nom que porlait ancien-
nement l'église et la paroisse d'Etival-lès-le -Mans. (Voir cet
article, 11-266 ).
N.- D DE TORCÉ ; voyez l'article TORCÉ.
N.-D. DE TOUTES-AIDES ; chapelle de dévotion , sise
à Sainl-Rérny-du-Plain. Voyez cet article.
I\.-D. DE VAIR ; nom de Tune des anciennes paroisses
de la commune de S.-Côme-de-Vair , actuellement suppri-
mée. Voir l'article SAINT CÔME-DE-VAÏR.
JV -D. DU CHÊNE , chapelle en grande dévotion , située
dans la commune de Y ion , entre la Flèche et Sablé. Voir
l'arlicle ViON.
N. D. DU CHEF DU-POOT ; ancien nom de l'église
des Carmes , à la Flèche. Voir cet article , II- 3; 8.
IV.-D. Î}V 3HAÎVS, premier nom porté par l'église cathé-
drale de celte ville , dédiée d'abord à la Vierge et au chef des
apôtres. On lui donna ensuite le nom d'église de S.-Gervais
et de S.-Prolhais , puis celui de cathédrale de S.-Julien , qui
lui est resté. Voir l'article Mans , m-325.
IV. D. DU PARC , ancien nom de l'abbaye de Beaulieu ,
du Mans, appelée aussi abbaye de Luceau. Voir l'article
LEAULItU lÈS LE -MANS, I-I18.
J\. D DUPÉ. Voyez pé(ie).
N -D. DU PRE; voir l'article mans (ville du) , m 348.
ÏV.-D DU RAILLOIV, nom d'un ancien prieuré de la
paroisse du Lude. Voir cet article, 11-691.
N.-D. DU VAL ; voyez l'article val ( le\
NOUANS, NOUENS; Noenno, Noentum, par élision,
peut-être, de Noventum ou de Nowgmtum, ce qui exprimerait un
lieu nouveau, comme pour Nogenl. (V. l'article nogfnt LE-
BEHNARd) ; ou bien du mol Noë, Noue , indiquant un lieu bas
et humide. Commune du canton et à 7 k. O. i/4~S. de Ma-
rolles les Braulls ; de l'arrondissement et à 16 k. S. S. O. de
ÎVlamers; à 27 k. N du Mans. Autrefois du doyenné de
lieaumout , du Grand- Archidiac. , du dioc. et de l'eiect.
du Mans. — Dislanc. légal.: 8, 19, 3 1 kilom.
DES( RPr. Ijornee au N. , par René ; au N. E. et à l'E. , par
Dangeul ; au S., par Congé-sur-Orne et par Lucé-sous-
JBallon ; à l'O. , par Meurce ; et au N. O. par Doucelles;
sa l'orme est absolument celle d'une oreille humaine , ayant
sa partie concave à l'occident, et s'élendant du nord ouesî
au sud-sud-esl , sur un diam. longitudinal d'environ 4 k« »
contre 2 k. 1/2 au plus de largeur d'est à ouest. Le bourg ,
situé vers le centre du territoire, se rapprochant un peu de la
N0ÏJANS. 281
limite occidentale, se compose de deux petites places, réunies
entre elles par une rue fort courte ; de l'église , du presbytère,
jolie maison avec jardin , près et au nord de l'église ; du
château , qui sera décrit plus loin. La pricncipale de ces
places, située à l'ouest de l'église et du presbytère , dont elle
est séparée par le chemin de Dangeul a Beaumont, se fait
remarquer par un certain nombre d'assez jolies maisons , cons-
truites depuis peu d'années, avec des matériaux provenant de
quelques accessoires du château supprimés , dont quelques-
unes forment une ligne «à façades et ouvertures régulières»
Ce bourg sert de point de réunion, les jours fériés, à la
jeunesse des communes environnantes. Assez jolie église,
à croisées , les unes du style gothique flamboyant , les
autres plus modernes , dont le chœur est bien décoré ;
ayant un bas côté à droite séparé de la nef par des piliers
ronds, supportant des arcades cintrées; clocher en (lèche.
Sur les murs extérieurs, des deux côtés de la porte occi-
dentale , sont fixées des plaques en cuivre, portant des ins-
criptions en caractères gothiques. Celle à droite , fait mé-
moire de IM.,,e Michel Herel , curé de celle paroisse et
doyen de Beaumont. — Cimetière entourant l'église au sud
et à l'ouest , clos de murs d'appui. On y remarque , au
niveau du sol, une pierre tombale représentant , en creux,
l'effigie en pied d'un ecclésiastique , ancien curé de Nouans ,
en habits sacerdotaux. On y trouve aussi une tombe, en
marbre noir de Sablé , entourée de grillages , sur laquelle on
lit cette inscription : » Antoine Bulet , seigneur de Nouans ,
« décédé le 24 juillet 1819, à L'âge de 82 ans. (Sa mère était
« Pinsseloup de Morissure }. Ce monument peut être détruit
«' par le temps ; le souvenir de celui à qui il est dédié ne
« peut être effacé ».
« Ici sont déposés les restes précieux
« De l'aimable mortel qui sut passer sa vie,
« A rendre bien plus doux le sort des malheureux.
« De cet être chéri , dont la philantropie ,
« Ainsi que chez Titus, au moins par un bienfait,
« Marque chaque journée , étranger , je le pense ,
« Tu veux savoir son nom , l'écho dira butet ,
« Interroge ces lieux pleins de reconnaissance. »
L'écho des lieux , c'est-à-dire le souvenir populaire , n'es!
pas ingrat; les bienfaits d'un homme que ses mœurs douces,
simples et faciles, avaient rendu recommendable dans la
contrée , ne sont pas encore oubliés.
popul. De i43 feux anciennement, on en compte aujour-
28a NOUANS.
d'hui 268, comprenant £g3 indiv. mâles, 55 1 femelles,
total , i,o44 î dont 189 flans le bourg , en 48 feux.
Mouo. dè.cenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , go;
naissanc. , 3i2 ; décès, 342. — De i8i3 à 1822 : mariag. ,
io5 ; nais*;. , 327 ; déc. , 21 3.
hlst. ecclés. Eglise sous l'Invocation de S. - Martin de
Tours ; assemblée le premier dimanche de juillet, époque
de la S.-Ptlarlin d'été.
La cure, estimée valoir 1,000 I. de revenu, était à la
présentation des religieux de S.- Vincent du Mans et non
à celle de l'abbé , comme le dit Lepaige. Les autres béné-
fices ecclésiastiques de la paroisse, étaient : i.° la chapelle
de la Boisnière , dans l'église paroissiale , valant 3oo 1. de
rente , à la présentation du seigneur ; 2.0 celle de l'Ho-
mois , présentée par le curé, selon les uns, par l'héritier
du fondateur, selon d'autres, de 90 I. ; 3.° la chapelle de
Montguichct , valant 5o 1. , à la présentation de l'aîné de
la famille Herel , comme ayant été fondée , sans doute , par
le curé de ce nom , nommé plus haut ; 4«° ^a chapelle du
château; 5.° enfin, celle de S.- Jean, présentée par le sei-
gneur.
Nous avons déjà cité , à l'article Monlmirail ( iv-180), la
cession faite, vers l'an 10G8, aux moines de l'abbaye de S.-
Vincent du Mans , partie à titre de don et partie à litre de ven-
dilion, par Gaultier de Monlmirail et Richilde sa femme, du
gré de Mathilde de Montmirail et de Guillaume son fils , de
l'église de Nouans, Sancti-Martini de Nuanîo , des oblations
qui s'y fusaient et de ce que tenait dans cette paroisse un
nommé Drogon , leur vassal, sans doule Cette cession,
faite à ladite abbaye, « au châleau de Lucrizon ( inconnu au-
« jourd'hui ), pour réparer en partie les torts qui lui ont été
« faits par Gaultier, en lui enlevant un troupeau de 100
« porcs , » fut d'abord contestée par Roger de Montgommery
et par Mabille sa femme , seigneurs de terres voisines , qui
prétendaient des droils sur celles de Nouans , mais qui , en-
suite , par une charte donnée dans leur château d'Urson ,
de Ursionl , actuellement ISois-Barrier , donnèrent à l'abbé
Avesgaut , tout ce qu'ils pouvaient avoir à réclamer dans
cette église.
Vers l'an 1223 , le chapitre de la cathédrale du Mans, cède
aux religieux de la même abbaye , une portion de dîme de
vin qu'il avait droit de percevoir dans la paroisse de Nouans y
en échange d'une prébende que ce monastère possédait dans
l'église cathédrale , et pour laquelle ces religieux recevaient
annuellement i5 sous mansais, le jour de la Pentecôte-
NOUANS. 283
La châtellerîc de S.-Aîgnan , avait différents droits sur la
paroisse de Nouans. Dans un aveu rendu, en i6i3, parle
seigneur de cette terre et châtellenie , au baron de Monldou-
bleau , à cause de la terre de Peray, paroisse voisine de 5 -
Aignan ( v. ces art. ) . membre de celle baronnie , on trouve
au nombre des vassaux de ladite châtellenie de S. -Aignan ,
le seigneur de Nouans , pour l'église , le cimetière et le pres-
bytère dudit Nouans ; d'où il faut inférer, que les dons fails
aux moines de S. -Vincent , dont il vient d'èlre parlé, n'é-
taient (jue partiels, ou n'avaient compromis en rien les droits
du seigneur temporel , sur ces trois objets. Dans le censif ,
faisant suite à cet aveu , le curé et la fabrique de Nouans,
sont taxés à 6 deniers de cens , pour 3 boisseaux de grain
de semence.
Dans un autre aveu rendu au même , en i6£3 , par H.
de Clermont-Gallerande , seigneur de S.-Aignan , on trouve
la fabrique de Nouans au nombre des hommagers de cette
châtellenie , pour le lieu de la Bouverie.
Une ordonnance royale, du 20 juin 182 1, autorise l'accep-
tation de la donation faite à la fabrique de l'église de Nouans,
par les héritiers du sieur Rulet, celui dont nous avons rapporté
plus haut l'épitaphe, d'une maison estimée i5oo f. , et d'une
rente de 5o f. , à la condition que la maison , qui était affermée
100 f. , serait destinée aux sœurs de charité , et la rente, a la
célébration, chaque année, d'un service solennel , en mé-
moire du donateur.
hist. féod. La seigneurie de paroisse , annexée au château,
possédait un droit de juridiction à trois degrés. Celte sei-
gneurie était dans la famille des Usaigcs , au commen-
cement du i5.e siècle , et fut portée dans celle de la Ro-
chefoucauld , par le mariage de Marie d'Usaiges , dame
de Nouans et de Couplrain , avec Gui de la Rochefoucauld,
seigneur de Verteuil et de Rarbésieux , dont elle fut la seconde
femme , la première étant morte en 14.04. Guillaume leur
second fils , le premier étant mort sans enfans , commença
la branche des seigneurs de Nouans et de Melleran. Le 8
octobre i5o8, Blanche de Montbron , V.e de Jacq. de la
Rochefoucauld, dame de Nouans, de Geure et de Coup-
train, comparaît par M. Jacq. de la Haye, son procureur,
à l'assemblée des trois ordres de la province, pour l'exa-
men de la coutume du Mairie. Après la mort de Jacques
de la Rochefoucauld , petit-fils de Guillaume , décédé sans
postérité, il devient difficile de suivre la transmission de celle
terre dans celle famille. — Saisie féodalement , en i528 et
i52Q, aux assises du bailliage de Beaumont-le- Vicomte ,
284
NOUANS.
pour devoirs a rendre, elle appartenait, en i535, a Guill.
Foyet, chancelier de France, qui, le i5 octobre i535, ob-
tint délai, aux mêmes assises, pour en faire hommage, et
les possédait encore en i542. En 1609, Adam de la Barre,
conseiller au grand-conseil , rend hommage à la châtellenie
de S.-Aignan , pour raison de son châleau, châtellenie , terre
et seigneurie de Nouans , avec douves , issues , fuie , etc. ;
l'église , le cimetière et le presbytère de ladile paroisse ;
son étang de Monlhéard et un autre; sa métairie de Beau-
vais , et plusieurs autres ; les hommages et devoirs que lui
sont tenus faire plusieurs de ses sujets ; droit de sceaux , de
contrats , mesures à vin et à blé , haute , moyenne et basse
justice , etc., etc.; pourquoi avoue devoir garde et guet audit
château de S.-Aignan, être tenu faire foi et hommage au
seigneur d'icelui et « un chapeau de roses vermeilles qu'il lui
« doit rendre audit chastel , au jour de Pentecoste de chacun
« an. » En i665, Jean de la Barre , seigneur de Nouans et
de la Bellangerie , est mentionné comme vassal de Nicolas
Connuau, écuyer, dans un aveu rendu par celui-ci, pour la
terre seigneuriale de Meurcé et du Bois-au-Parc. On trouve
mentionné, au nombre des bienfaiteurs de l'abbaye de Sfe-Gé-
neviève de Montsor ( v. cet art.), Marie Dauvet, V.e de
Jacq. Lecomle, laquelle, dans la seconde moilié du ij.*
siècle, donne une somme de 18,000 1., pour bâtir la maison
de ce monastère. Enfin, cette terre qui, vers 1760, appar-
tenait à la famille Brière de Nouans , élait possédée, avant
la révolution, par M. Butel, dont il a été parlé plus haut,
lequel la tenait du sieur Martin Butet et de dame Marie
Pinsscloup de Morissure ses père et mère. M. Butet fils étant
passé en Angleterre , bien avant la révolution , n'en fut pas
moins considéré comme émigré. En conséquence , le château
de Nouans fut confisqué et son mobilier vendu. Ayant re-
couvré ses biens immeubles à son retour , il vendit son château
de Nouans à M. Desnos, dont le fils aine, pharmacien à
Alençon, en est possesseur ac«uellement.
En i553, une contestation, élevée dès i5^2 , était pendante
au parlement de Paris , relativement aux droits seigneuriaux
que revendiquaient les seigneurs de S.-Aignan sur la terre de
Nouans. Nous avons vu , par ce qui précède , qu'elle avait
été résolue en faveur de ceux-ci, contre le chancelier Poyet ,
alors possesseur de la dernière.
L'historique de cette seigneurie , fait mention de plusieurs
autres fiefs, situés dans la même paroisse. i.° Par un acte
du 18 février i463, Guill. de la Rochefoucauld reconnaît,
que Fr. de l'Espervier lui a rendu foi et hommage pour le
NOUANS. 285
fief de Lemeau, relevant de sa terre de Nouans. Il ne s'ensuit
pas, il est vrai, que ce fief fut situé dans ladile paroisse.
2.0 Dans le rôle du ban et de l'arrière-ban , dressé en iG3g ,
on trouve taxé à xv 1. , le seigneur du fief et seigneurie de
la Gectiere , paroisse de Nouans , possédée par les seigneurs
de ce dernier nom. On croit , dans le pays , que la maison
de ce fief a été l'ancien manoir seigneurial, avant le château
actuel, ce qui ne paraît pas fondé. On voyait encore en
entier , il y a quelques années , et Ton voit encore des vestiges
aujourd'hui , des douves entourant remplacement de l'ancien
manoir , entièrement détruit , lequel était situé au sud du
bourg. Dans deux aveux, déjà cités, rendus en i6i3
et i643, sont mentionnés au nombre des vassaux et cen-
sitaires de la châlellenie de S. - Aignan , pour terres si-
tuées dans la paroisse de Nouans : 3.° le procureur de la
fabrique de ladile paroisse, pour la terre de la Bouverie ,
lequel doit 12 deniers de service au jour de Pâques fleuries;
4-.° Jacques de lîresleau , et , plus récemment , Lovse
Breslav, v.e René Saulleau , 6 den. de service au jour de
Toussaint, pour celle de la Jacoperie; 5.° P. Bois-Simon et
ses cohéritiers , hommes de foi et hommage simple , par depié
de jufy pour le lieu de la Mallevallerie ; 6.° Jehan Chamballu
et ses frères, pour celui de la Rayrie ; 7.0 Michel de Maridort,
seigneur de S.-Ouen-en-BcIin, et, plus tard, la veuve et les
héritiers de David de Maridort, pour le lieu de la Loret-
terie ; 8.° Michelle Bailly, V.e J. Rolrou, pour celui de la
Mellenillerie ; g.0 J. Gallet, et autres, pour le lieu de la
Jayerie ; io.° la Grande- Maison , située près l'extrémité sud-
est du territoire, remarquable par ses croisées gothiques;
ii.° Voisin, ancienne maison, attenante au nord du bourg;
12.0 Faverolles , près et au nord-est du même.
Le château de Nouans, situé dans la partie sud-est du
bourg, dont les jardins et les communs vont joindre le
cimetière et le presbytère, est un assez beau bâtiment, formant
un carré long, à un seul étage, des styles gothique et de la
renaissance , dont l'extrémité orientale présente un léger
retour ou avant-corps qui lui donne, de ce côté, l'aspect
d'une tour carrée; au nord, un pignon élevé, où se re-
marquent les traces d'une tour qui y était adossée , et qu'on
croit avoir servi de chapelle ; du côté sud-ouest , un donjon
ou tour hexagonale assez élevée , dans laquelle un bel escalier
en pierre, à double volée, conduit d'abord à une chambre ,
puis à la plate-forme : celle-ci , garnie d'une belle grille en
fer , pouvait servir de point d'observation sur le plat pays
qui l'entoure , à une assez grande distance ; une autre tour
286 NOUANS.
ronde, située à l'angle orienlal de l'extrémité méridionale;
des fenêtres à croix en pierre ; de vastes cheminées en pierre,
au rez-de-chaussée , avec des ccussons armoiries , reproduits
à la porte du donjon , qui est ornée de moulures gothiques
d'an hon goûl ; des meurtrières tout autour des bâtimens;
tantôt à deux trous , tantôt à un seul. Entouré de douves
assez larges, un pont-levis, remplacé par un aulre en pierre,
en permettait seul l'entrée. Près de ce ponl, était une tour
ronde , convertie plus tard en colombier; peut-être en exis-
tait-il deux anciennement. Ce châieau , comme nous l'avons
dit, appartient à M. Desnos, d'Alençon , qui a fait abattre
quelques bâlimens superflus , planter la cour en massifs
d'arbres et arbustes et en pépinières, combler une partie
des douves, nettoyer et assainir le surplus; fait de nom-
breuses plantations de peupliers tout autour, qui ajoutent
à l'agrément de ce château , bâti entre deux prairies , dans
une agréable situation.
historsq. En 14.17, les Anglais, sous les orJres de Henri V
leur roi , se rendent maîtres du château de Nouans , qu'ils
occupèrent pendant la trêve conclue le iG novembre de la-
dite année, et. d'où ils exercèrent de nombreuses vexations
contre les habitans des campagnes environnantes , ainsi qu'il
a été dit plus haut ( pag. 24.9 ) , à l'art, tsluville-sur sarthe.
11 est à croire que celle place est au nombre de celles que
leur reprit Ambroise de Loré , peu de temps après.
C'est dans le château de ISouans , que se trouvait M. Cu-
reau, lors de l'émeute populaire qui lui coûta la vie , en 1789,
et dont nous avons parlé à l'article RALLON (i-ioo). On lui
proposa de s'y soustraire, à l'aide d'une cache qui y existait,
que nous avons vue, il y a quelques années, dans une tour
carrée terminant une aile actuellement détruite, et où il eût
certainement été en sûreté. Il répondit qu'un honnête homme
ne se cachait point , et fut victime de cet excès de confiance.
Quelques années plus lard , lors de l'existence des bandes
insurgées , vers 1794 et 1795, quelques-unes d'elles, com-
mandées par des chefs pseudonymes , tels que le prince
Char/es, Brave-la-Mort , etc., s'établirent à plusieurs re-
prises dans le château de Nouans, dont le propriétaire,
M. Butet , s'était retiré au Mans, pour se soustraire aux
exigeances des divers partis belligérans.
niST. civ. ISouans possédait, avant la révolution, une
maison de charité, dotée d'un revenu de i34-l., réduit à 4 f ♦
en i8o5. Deux sœurs de la charité de la Chapelle-au-Riboul
la desservaient et faisaient l'école aux jeunes filles. Cet
établissement , que de nouveaux dons ont relevé , con-
ROUANS. 287
tinic à éUre desservi par deux sœurs du mtfme institut , ac-
tuellement établi à Evron. Il est dote de la maison occupée
par les sœurs , léguée par M. Butel , et d'une rente de
ion f . , donnée par ses héritiers. 11 est pourvu au surplus,
de son entrciien, par quelques dons volontaires, par une
qucle annuelle, sous le nom de glane, et par Je produit de
quelques médicamens aux personnes aisées. Lors de l'épidémie
dyssenlérique qui a régné , en i83£, dans Je Saosnois , et
enlevé dans celle commune, 60 individus, sur 3oo qui en
ont été affectés, M. Desnos, propriétaire du château, l'a
dotée d'une petite pharmacie approvisionnée de médicamens
les plus usuels. Les sœurs font gratuitement l'école aux jeunes
filles pauvres , et donnent des soins aux malades indigens.
En i833, le conseil municipal vole, en conformité de
la loi du 28 juin, une somme de 4o f. , pour le loyer d'une
maison d'école primaire, et celle de 200 f . , pour le trai-
tement de l'intiluteur.
btogr. Nouans est la patrie de M. Joseph Besnter, des-
servant de cette commune pendant plusieurs années, puis
curé de Mamers , chan. de la cathédrale et grand-vie. , supé-
rieur de la communauté des sœurs de la chariié d'Evron, ecclé-
siastique aussi recommendable par ses lumières, que par ses
vertus évangéliques.
RTnfN G. Le territoire est arrosé par le ruisseau le Runan ,
qui le traverse du nord-nord-est à l'ouest, en passant tout
près le bourg, où il alimente d'eau les douves du château. —
Moulin à blé de Nouans, sur le Runan.
gé:,log. Sol tout- à-fait uni, faisant partie de la grande
plaine du Saosnois, appartenant cà la formation calcaire ooli-
tique du terrain jurassique, décrite à l'article cantonal de
Mamers (IN- 180). A. quelques mètres de profondeur, sous
une couche argileuse , on rencontre un sable coquiller , dans
lequel on observe des débris de peignes et autres fossiles.
Plant, rar. Ceratophyllum demersum , LIN. ; Myriophylluui
spicalum , lin.; Typha lalifolia , LIN., et T. anguslifolia ,
lin. ; toutes quatre dans les eaux dormantes des anciens fossés
du château , avec différentes espèces du genre Potamogelon ;
Adoxa moschatellina, lin.; Circœa luteliana , un.; Ilelle-
borus fœlidus, LIN. ; dans le bois dépendant du château.
divis. des terr. En labour , 722 hectares; jardins, i£ ;
prés et pâlurag. , 83 ; bois futaies, 1 1/2 ; superfic. des bàtim.
et cours, 3; cgi., cim., presbyt. , 1 ; chemins ,2 1/2 ; eaux
courantes, 2. Total , 829 hectares.
co.ntr'.b Foncier, 6,^66 f. ; personn. et mobil. , 5^7 f. ;
port, et fen., 180 f. ; 14 patentés : droit fixe, 83 f. 5o c. ;
288 NOYAU*
dr. proport., ^o f. Total, 7,226 f. 5o c. — Chef-lieu de
perception.
ctjlt. Superficie argileuse et argilo-calcaire , particulière-
ment propre à la culture des céréales, qui y sont ensemencées
dans la proportion de 14 parties en froment , autant en orge ,
contre 1 en seigle et 1 en avoine; produit, en outre, chanvre ,
beaucoup de trèfle , sainfoin , pommes de terre ; presque
pas d'arbres à fruits, ni de bois, ce territoire étant très-
découvert. — Elève d'une assez grande quantité de poulains,
eu égard au peu d'étendue du territoire ; peu de bêles au-
mailles , de moutons et de porcs ; un certain nombre de
chèvres. — Assolement triennal ; 4-o charrues , dont les trois
quarts traînées par bœufs et chevaux, le surplus par ces
derniers seuls. — 5 fermes principales, autant de moyennes,
60 bordages environ, dont un tiers réunis par petits hameaux,
au nombre d'une dîxaine. ~ Commerce agricole consistant
en grains, dont il y a exportation réelle du quart au tiers des
produits ; en graine de trèfle , chanvre et fil ; poulains et
jeunes chevaux ; veaux et génisses , et autres bestiaux.
= Fréquentation des marchés de Beauuiont-sur-Sarlhe ,
de Ballon, de René; des foires de Mamers, Bonnélable,
Fresnay et Alençon ( Orne ).
JNDUSTR. Une douzaine d'ouvriers tisserands, fabriquent
des toiles de ménage pour particuliers.
BOUT, et chem. Le territoire se trouve, placé dans l'angle
formé par la bifurcation de deux grands chemins , conduisant
du Mans, par Ballon, à Alençon et à IVlamers , le premier,
par Bourg-le-l\oi , le second, par Dangeul et Courgains ,
remplacé par la nouvelle roule départementale du Mans à
Mamers. Un autre chemin, de Mamers à Beaumont-sur-
Sarlhe, traverse la partie nord du territoire.
Ui.ux rlmarq. Comme habitation, le château seulement,
entretenu avec quelques soins par le propriétaire actuel ;
sous le rapport des noms : la Ville , l'Homas ; la Cloche , la
Croix-Blanche ; Favrolles, laGodon, le Corisloin ; Beaulieu,
Haut- Eclair, etc.
établ. publ. Mairie, succursale, maison de charité , école
primaire de garçons , école primaire de filles ; résidence d'un
percepteur; un débit de tabac. Bureau de postes aux let-
tres, à Beaumont-sur-Sarlhe.
NOYAU, nom de deux anciens fiefs situés, l'un dans la
commune d'Avessé, l'autre dans celle de Maigné ( voir ces
deux articles). Etablis tous deux sur le bord d'un cours d'eau,
nous pensons qu'on doit leur appliquer l'étymologie dont nous
avons parlé à l'article logent- le- Bernard, p. 268 ci-dessus.
NOYEN. 289
IVOYEIV , NOTEN, noyan, noyonj kogekt»sur-sabthe 3
Noïcnno y JSoviomum ( voir l'étymologie indiquée ci-dessus ,
pag. 268); Santi- Germant et Sancli- Pétri de Nuïemw; commune
cadastrée, du cant. et à G k. 1/2 N. de Malicornc ; de l'ar-
rondissement et à 10 k. N. de la Flèche ; à 27 k. S. O. du
Mans; anciennement du doyenné de Vallon, de l'Orchid, de
Sablé , du dioc. du Mans et de l'élect. de la Flèche. — -
Dist. légal. : 7, a3 et 32 kilom.
DESCiiiPT. Bornée au N. , par Pirmil ; à TE. , par S.-Jean-
du-liois et Mézeray ; au S. , par Malicornc et par Dureil ; à
l'G., par Avoise et par Tassé ; celte commune, que la rivière
de Sarthe divise en deux parties inégales, en la traversant
du nord-est au sud, et servant de limite à son extrémité
sud- est, qu'elle sépare des communes de Malicorne et de
Dureil , a la forme d'un létragone irrégulicr , concave à Test
et convexe au sud , ayant près de 9 k. d'étendue du nord
au midi , contre un diam. transversal, où d'est à ouest, de
5 k. 1/2 seulement à sa partie centrale, et de 8 k. 1/2 à ses
extrémités. Sa partie agglomérée forme un gros bourg , auquel
plusieurs anciens actes donnent le titre de ville, bâti sur
la rive droite de la Sarthe , qu'on y passe dans un bac ,
situé vers le centre du diam. transversal du territoire , et au
tiers nord du diam. longitudinal. Il se compose d'une assez
longue rue, s'élendanl du sud au nord , où une petite place le
termine en forme de T, et d'une autre rue moins longue
que la première et très-étroite , la longeant du côté occidental.
Les différens édifices remarquables de ce bourg, sont : i.°
l'ancienne église paroissiale de S. -Germain, servant en-
core actuellement d'église paroissiale pour la commune ,
située vers le centre de la Grande-Rue, grande et belle, du
style gothique, simplement décorée à son inlérieur, où l'on
remarque cependant un bel autel à la romaine dans le chœur,
qui est clos par une balustrade en fer : son clocher , de
forme pyramidale , est placé sur une énorme tour percée
sur chacune de ses faces de doubles ouvertures allongées et
cintrées , au-dessous desquelles s'en trouve plusieurs autres
simples, c'est-à-dire une et une; 2.0 l'ancienne église de
Notre-Dame, supprimée et convertie en halle, située au
nord de la place , en face la Grande-l\ue , du style roman
secondaire , à colonnes rondes , menues , engagées , à arcades
à plein-ceintres , ornées de zigs zags : cet édifice , devenu trop
petit pour sa nouvelle destination , par suite de l'accroisse-
ment des affaires commerciales au marché de Noycn , a du
être accru, depuis que nous l'avons visité, ou doit l'être
bientôt ; 3.° le cimetière , situé tout près la partie nord
IV 19
290 MOYEN.
du bourg , du côte ouest , dans lequel se trouve une cha-
pelle dédiée à Ste-Anne, clos de murs élevés ; 4-° la chapelle
de S.- Etienne, ou du Bas-du-Bourg , située à l'extrémité
méridionale de celui-ci, surmontée d'un clocheton. Quoique
propriété particulière, appartenant à M. de Goulet , on y dit
la messe lors des stations des processions, et dans plusieurs
autres circonstances; 5.° l'ancienne abhaye ou monastère de
Ste- Elisabeth , dont il sera parlé plus bas, devenue propriété
particulière , n'est remarquable que par les pavillons bâtis
à ses angles et quelques restes de murs d'enclos; 6.° une
belle maison moderne , construite dans l'emplacement de l'an-
cien château , appartenant à M. Joubert , marchand de bois ;
y.0 une autre belle maison bourgeoise, occupée par son
propriétaire, M. Henri d'Andigné, ancien maire ; 8.° enfin ,
plusieurs anciennes maisons à tourelles, indiquant qu'elles
étaient fieffées autrefois, et quelques autres à croisées en
croix.
popul. Portée pour 3/J.8 feux sur les états de l'élection de
la Flèche , cette commune en compte actuellement 64q ,
comprenant 1,208 indiv. mâles, 1, 187 femelles , total, 2,3u5
dont 1,247 dans le bourg, dans 2/h5 maisons ; 147 au hameau
des Monts , en 34 feux ; 6g à celui de la Chalumelière , en
i5 feux; 45, 44? et 4i à ceux de la Magdelaine , rive gauche
de la Sarthe ; de Chaumont et du Châtelet , en i G , 8 et 8
feux; 37 et 32 à ceux de la Morandière et du Port de Malicorne
( c'est-à-dire, en face Malicorne ), en 9 et 7 feux.
Mouv. décenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mariag , 162;
iiaissanc. , S98 ; décès , 487. — De i8o3 à 1812 : mai*. , 189 ;
naiss. , 52i ; déc. , 546. — De i8i3 à 1822 : mar. , 184 ;
naiss. , 622 ; déc, 519. Il est à remarquer que dans celte
dernière période décennale, une cause épidéinique a dû con-
tribuer à l'augmentation de la mortalité.
hist. ECCLÉS. Le territoire de Noyen était , avant la révo-
lution, divisé en deux paroisses , celle de S. -Germain et
celle de S.-Pierre : la première, dont l'église subsiste encore,
et continue d'être celle de l'unique paroisse actuelle ; l'autre ,
celle de S.-Pierre , qui avait deux églises autrefois , dans
lesquelles le service divin se faisait alternativement chaque
dimanche, celle de Notre-Dame, décrite plus haut, la plus
ancienne, convertie en halle, et celle de S.-Pierre, qui
a été détruite. La cure de S. -Germain, qui valait 900 1.
de revenu, comptait 785 communians, en 1775, et était à
la présentation des religieux de S.- Vincent du Mans ; celle
de S.-Pierre, évaluée à 5oo 1. et comptant 5oo commu-
nians, était présentée par l'abbé du même monastère. Le
NO YEN. 291
prieuré de S. Germain , fondé vers 1098 , par Hugues de
Malicorne , dont le revenu était évalué à 2,000 1. par les uns
{Annuaire 1834-172 ), à 700 I. seulement par d'autres ( Le-
paige , iî-35 1 bis ) , était à la même présentation que les deux
r ures, c'est-à-dire, alternativement, par les religieux et
l'abbé de S.- Vincent. Noyen, n'étant pas chef-lieu de canton,
sa cure qui, depuis le concordat de 1802, n'était qu'une
simple desserte, a été placée au rang de cure de seconde
classe , en 182g ou 18J0. — Assemblées ou fêtes patronales ,
le dimanche des Hameaux, dite de S. -Joseph, et le dimanche le
plus rapproché du 3i juillet, fêle de S. -Germain , évéque
d'Auxerre.
Legs fait , en 1827 , à la fabrique de l'église de Noyen , par
la dame liodereau , veuve Laurent , d'une pièce de terre
nommée le Champ de S. -Pierre.
Vers l'année iobo, sous l'épiscopat de l'évêque Gervais,
et sur la demande de ce prélat , Odon , seigneur de Noyen ,
fait don au monastère de S.-Yincent du Mans, de l'église
de S. -Pierre de Noyen , avec la dîme et les droits de sépul-
ture y annexés, la dîme de ses moulins, du poisson de sa
rivière et droit de pèche, avec des terres , prés et deux ar-
pens de vigne, pour constituer une métairie, et la moitié
de la chapelle fondée en l'honneur de la Vierge, devenue
l'ancienne église de Notre-Dame.
En 1098, ou environ , Hugues de Malicorne (v. 111-1T9) ,
qui était à ce qu'on croit seigneur de Pirmil ( v. cet art. ) ,
donne aux moines de S. -Vincent, pour la fondation du
prieure de S. Germain de Noyen, la moitié d'une terre,
un bordage, les coutumes qu'il percevait dans le bourg de
S.-Germain , toute la dîme de cette paroisse, même celle
de son propre grain dans toute l'étendue de son domaine,
et celle de toutes ses rentes. En reconnaissance de ce don
et de celui de l'église de Pirmil et ses dépendances , qu'il
leur avait déjà fait, lors du service de Julienne , sa femme,
les moines firent 5oo Ire n tains pour le repos de i'âme de
celle-ci , et chaque prêtre chanta sept messes , comme cela
avait lieu à la mort d'un religieux : son nom fut inscrit au
nécrologe, pour la célébration de son anniversaire. Celte dona-
tion , faite peut-être pour obtenir la rémission du meurtre
du frère de Segalus de Gilo , fut approuvée par Gauslin
père et fiis , frère et neveu de Hugues.
Les autres étabîissemens et bénéfices religieux des deux
paroisses de Noyen , étaient : i.° la chapelle de la Mag-
delaine , construite sur la rive gauche de la Sarlhe , probable-
ment pour la commodité des habitans de cette partie du
292 NOYEN.
territoire. Une tombellc, encore subsistante, dont il sera parlé
plus bas , se trouvait à coté de celle chapelle ; 2.0 la chapelle
de Notre-Damc-de-Piété , valant i5 1. de revenu , que nous
croyons êlre la même que Lepaige appelle de Pie -Talé;
3.° celle du S.-Sacrement , valant seulement 5 I. , dont Le-
paige , curé de la Suze , auteur du Dictionnaire du Maine,
était présentateur de son vivant, comme héritier du fon-
dateur ; 4-«° celle de la Sauvagère, estimée à 20 1. de revenu ;
5.° celle des Rousseaux , dans la paroisse S. -Pierre , annexée
au collège , à laquelle le curé présentait ; 6.° la chapelle
fondée au fief de Voisine, à la présentation du seigneur;
7.0 nous devons ajouter ici la chapelle de S- Etienne ou du
J3as-du-Bourg , dont il a été parlé plus haut.
Au mois d'octobre i63y , dame Catherine de Lannoy ,
v.e du marquis de Kerveno , dame des seigneuries de Noyen ,
de Pirmil , de la Fouvrelière , de la Plesse , de Chamaillard ,
fonda dans la paroisse de S.-Pierre, un monastère de reli-
gieuses cordelières de Ste - Elisabeth , et y plaça des dames
de cet ordre, du monastère de Sablé, lesquelles étaient au
nombre de 37 en 1697. Le système de Lavv les ayant ruinées
(v. III-376), et le monastère ayant été supprimé, l'Hôtel-
de-Ville du Mans, par une délibération de 1767, demanda à
l'évêque diocésain, la réunion des biens du monastère de
Noyen à celui des Maillets, de la même ville, ce qui eût
lieu en 1771.
Par son testament, du 7 novembre i65i,la dame de Quer-
veno veut que son corps soit inhumé dans l'église de Saint-
Germain de Noyen , à la place destinée aux seigneurs du
lieu ; que 3o prêtres assistent à son service , s'il est possible ;
et donne , à perpétuité , la somme de 3oo 1. de rentes
annuelles, aux trois fabriques des églises paroissiales dudit
Noyen, pour l'entrelicn de trois Jampes ardentes devant le
très-Saint-Sacrement de l'autel. On ne déchiffre plus que ces
mots , sur la pierre qui recouvre sa tombe , dans ladite église :
« Epitaphe de très-haute, très-puissante et très-vertueuse
« dame , Madame Catherine de Lannoy , marquise de Ouer-
« veno , baronne de Noyen. »
Noyen possédait anciennement une léproserie , dont la
croix de la Maladrcrie paraît indiquer la position. Une
maison de charité fut établie en 1771? dans la maison du
monastère de Ste-Elisabelh, après sa suppression. Nous en
parlerons plus bas à Thist. civ.
iiist. FÉCD. La seigneurie de Noyen était une châlellenie ,
relevant du comté du Maine , que Lepaige a cru être an-
nexée à la baronnie de Pilmil ouPirmil ( v. ce dernier mot),
NOYEN. 293
parce quelle était depuis fort longlems dans la possession
des seigneurs de celle-ci. Elle est qualifiée de baronnic , de
comté, dans différens aveux; de marquisat, par Jaillot ;
sans qu'aucun litre réel puisse, pas plus que pour celle de
Pîrmil, justifier ces diverses dénominations.
Dans les io.c et n.e siècles, ses seigneurs portaient le
nom du lieu, comme on le voit d'Odon et d'Helman de
.(Moyen , cités plus haut, pour le premier; à l'article Mali-
corne ( lll- 1 ï3 ) , pour tous les deux.
Par un acte du 3 novembre i3yg, Jean de Bourbon,
comte de la Marche et de Vendôme , vend à Jean du Frou ,
pour 4,700 I. d'écus d'or au coin du Roi , les terres de Noyen ,
Courcelles et Pi 1 mil. — La seigneurie de Noyen appartenait ,
en i5o8, à L. de Labregement, possesseur également de
celles de Courcelles et de Pilmil, lequel comparaît, le 8 oc-
tobre de ladite année , à l'assemblée des trois ordres de la
province, pour l'examen de la coutume du Maine. — En i5G6 ,
IV. de Kerveno, Kervenoy ou Kervenenoy, en Bretagne
( ce nom est écrit de ces trois manières , et aussi Querveno ),
chevalier de l'ordre du Roi, seigneur de Carnavalet, grand-
écuyer, gouverneur de la personne, chef du conseil, elf
sur-intendant de la maison du duc d'Anjou, depuis Henri 111,
était seigneur de Noyen; et, en 1628, Fr. de Kerveno ou
Quevemo, marquis dudit lieu, baron de Noyon (Noyen),
rendit aveu pour les chàtellenies de Pilmil , la Plessc , Cha-
maillart et la Fourelière , acquises de René Franquelot , che-
valier, seigneur dudit Noyon (Noyen). Ce doit être la veuve
de celui-ci dont il est parlé plus haut, à l'HIST. ECCLÉS. ,
comme fondatrice du monastère de Ste-Elisabeth , et dont
nous avons rapporté un passage du testament. Cependant ,
elle est désignée par Anselme ( Hist. génér. , etc. , de la Maison
roy. de France, 1-37 1 ), sous le nom de Marie de Lannoy—
la-Boissière ; et Lepaige l'appelle Marguerite, tandis que son
vrai nom doit être Catherine, d'après ce testament; Char-
lotte de Kerveno, fille de Marie, d'après Anselme, épousa
Louis de Bourbon, marquis de Malauze , le 22 avril i638, et
décéda après le mois de septembre 1647 , laissant deux
enfans qui moururent jeunes. D'après nos documens, Cathe-
rine avait une fdle religieuse, à l'époque de son testament.
Par cet acte, déjà cité , la dame de Kerveno , qui avait aussi
une sœur abbesse à l'Abbaye-aux-Bois, en Picardie, « laisse
ses propres et choses réputées propres à très-hauts et puis-
sants prince et princesse Monseigneur et Madame d'Har-
court , ses héritiers présomptifs , lesquels elle prie de faire
exécuter sondit testament, 0 C'étaient probablement Char-
294
NOYEN.
les m de Lorraine , duc d'Elbœuf , qui , du vivant de son
père, porta le titre de comte d'Harcourt, et avait épousé,
en 164.8, Anne Elisabeth, fille unique de Charles , comte de
Lannoy, et veuve de Henri Roger du Plessis-Liancourt.
En effet, Charles III de Lorraine rendit aveu, en 1680,
pour la seigneurie de Noycn , au nom de Charles de Lor-
raine son fils , chevalier de Mallhe , qui mourut en 1690 ,
et dont la mère était décédée en i054, à l'âge de vingt-
huit ans. Après la mort de ce jeune prince , la seigneurie de
Noyen passa dans la maison de la Rochefoucault , par suite
du mariage, probablement, de François vir de la Roche-
foucauld avec Jeanne Charlotte du Plessis-Liancourt , fille
«nique de Henri du Plessis , comte de la Rocheguyon et
de Durtal et d'Elisabeth de Lannoy. Elle fut vendue , vers le
milieu du 18. e siècle, à M. Louis Michel de Chamillart ,
qui la réunit à son comté de la Suze ( v. les art. la $ize et
courcelles ). Nous avons dit que le château, situé dans le
bourg , était détruit , et qu'une assez belle maison bour-
geoise existait sur son emplacement.
Les autres fiefs et terres nobles de Noyen étaient :
i.° Marcé y dont le manoir, situé dans le bourg, est actuel-
lement la maison de M. Henri d'Andigné , dont il a été
parlé plus haut. C'était un fief assez considérable, avec droit
de recommandation aux prières nominales des deux paroisses.
Cette terre passa, par alliance, de la famille Chouasnet dans
celle de Sallaines , puis dans celle d'Andigné , originaire
d'Anjou, par le mariage de Gui il d'Andigné de la Ragot-
fière , qui avait fait, étant jeune, le voyage de la Chine, sur
un vaisseau du Roi , chose fort remarquable alors , avec
Louise-Thérèse de Sallaines , fille de René et de Marie
Chouasnet.
M. L.-Jos. d'Andigné , frère du précédent , a fait construire
à Yerdelle, à 3,2 h. au nord-est du bourg, près le confluent
de la petite rivière de Gée dans la Sarthe, sur un terrain dé-
pendant de cet ancien fief de sa famille, un joli château
moderne , auquel il a donné le nom de Marcé.
2.0 Les Rousselières , autre fief situé à 1,8 h. au nord du
bourg, fut possédé par Ch. d'Andigné, fils de Gui Jl , et
est resté dans celle famille , réuni avec celui de Marcé,
3.° Beauvais , à 2,8 h. sud , un peu vers l'est du bourg,
sur la rive gauche de la Sarthe, fief pour lequel Fr. de
Bodine est porté au rôle du ban et de l'arrière-ban de la pro-
vince, dressé en i63cj, mais non taxe ', attendu sa pauvreté.
4-.° Voisine, dont le manoir, avec chapelle, est situé à
2 k. au sud un peu vers l'est du bourg, sur un coteau de la
NOYEN. 295
rîvc droite de la Sarlhe , qui domine le cours de cette rivière.
Coite terre donnée au sieur Bellot , curé de la paroisse de
S. -Pierre de Noyen, par la dame veuve de Clinchamps, fut
vendue , a la mort de cet ecclésiastique , au sieur Lcgros , lieute-
nant des maréchaux de France, et. à la dame Drugeon son
épouse, qui la possédait en 1777. C'est actuellement la pro-
priété de la famille Blanche , de Noyen,
5.° La Daudinière ou Dodimere , à 1 h. au sud du précédent,
maison moderne, avec deux pavillons carrés à ses extré-
mités, accompagnée de jolis jardins, appartient aussi à la
famille Rlanche.
6.° Les Gréîcyèrcs , h 1 k. sud du bourg , sur la rive
gauche de la Sarthe. Ce fief apparlcnait à la famille de Roche-
fort , en 1777 : il est aujourd'hui la propriété de la famille
de Beaunay.
7.0 Le Cheoereau , à 1,1 h. sud-est, aussi sur la gauche
de la Sarthe , était à la même époque dans la famille de
Vaugirault. Cette terre appartient actuellement à M. Paillard
de Chenay.
8.° La Besneric, à 2,7 h. nord-est, sur le côté droit de la
même rivière , dont l'ancien manoir est détruit. Ce fief fut
vendu par une dame Richer, à M.lle Vahaye de Vauloger, de
Fercé, qui le possédait en 1777.
9.0 Montabon , aussi sur la rive gauche de la Sarthe , h
4. k. au sud du bourg de Noyen , maison bourgeoise bâtie par
feu M. de Lucé , membre du conseil général du département,
appartenant aujourd'hui à M. de Reaunay son gendre , qui
l'occupe, y a fait construire une ferme charmante, et fait
rebâtir actuellement le château.
10. ° La baronnie de Longaunay , dont l'ancienne forêt,
depuis longtems défrichée et en lande dans celte partie ,
s'étendait dans la partie orientale du territoire de Noyen,
jusqu'à la rive gauche de la Sarthe.
n.° Enfin, le fief de la Besiguère, en Pirmil , s'étendant
sur le territoire de Noyen.
hist. civ. Le nom de Croix -de-la-Maladrerie, qui se ren-
conlre sur le territoire de Noyen , y indique , comme nous
l'avons dit plus haut , l'existence d'un ancien hospice de
lépreux.
Par son testament déjà cité, du j.e jour de novembre i65i,
reçu par J. Peschard, notaire royal à Noyen, la dame de Lan-
noy , marquise à Querveno , « donne à perpétuité la somme
de 3oo 1. de rente , qui sera remise chacun an ès-mains du
sieur curé de l'église de S.-Pierre dudit Noyen , pour en être
fait la distribution par chacun an aux pauvres , singulière-
296 WOYEK.
ment aux honteux, et ce par chacune semaine, depuis le jour
de Noël jusqu'au jour et fêle de S.- Jean-Baptiste , suivant
le rôle qui en sera fait en présence et assistance dudil sieur
curé, des sieurs bailiif, procureur-syndic et fibricicrs dudit
Koyen. » — Peu après la suppression de la communauté des
dames de Ste-Eiisabeth, en 1772, une maison de charité
fut établie à Noyen , en faveur des fdles orphelines , et placée
sous la direction de 4- sœurs de la Chapelle-au-Ribou!, qui
y faisaient l'école. Ses revenus, de 1 853 f. en 1789, se
trouvaient réduits à 7 t 3 f . en i8o4- Ses bâtimens ayant été
aliénés comme bien national , un décret du 6 juin 1807 , a
autorisé l'acceptation du don fait par leur acquéreur, M. De-
lestang, de la maison et dépendances, estimées 3, 000 f. en
principal. Les revenus de cet établissement et du bureau de
charité réunis, s'élèvent actuellement à 2,fio2 f. £7 G. , corn-»
pris 5oo f. alloués par la commune ; ces revenus ayant
été accrus par différens dons, savoir: i.° En 1809, par le
sieur Couet , une portion de jardin estimée à 44- f* de prin-
cipal ; 2.0 en 1812 , par le même, une portion de terre
évaluée à un revenu de 20 f. ; 3.° en 182g, parle S.r Delestang,
d'une somme de 100 f., et de deux renies, de 200 f. chacune ;
4.° en 1827, deux pièces de terre estimées 2,750 f . , et une
somme de i5o f. léguée par la demoiselle Lamboult ; 5.° legs
évalué à 6,860 f. , par le sieur Duportal. Cetle maison de
charité est , après celle de Bonnétabîe , la pins richement
dotée du déparlement. Elle est desservie par trois sœurs, du
même institut que celles de l'ancienne , qui y font l'école aux
jeunes filles , d'après la méthode simultanée, et réunissent
de 70 à 80 élèves en hiver. — Le bureau de charité donne des
secours , dans les moments les plus difficiles , à près de cjo à
100 ménages, réunissant 3oo individus.
Un ancien collège, auquel était annexée la prestimonie
dite des Rousseaux , jouissait de 55o 1. de revenu , en bien
rural. Il n'existe plus rien de cette fondation.
En i833, le conseil municipal, en conformilé de la loi du
28 juin , vote la somme de 4-5o f. , pour le traitement d'un
instituteur primaire, seulement , la commune possédant un
local pour la maison d'école.
HISTORIQ. — i38o. Le duc de Bretagne étant vivement
attaqué par les troupes de Charles V, commandées par Olivier
de Clisson , par Gui de Laval, Olivier du Guesclin , le comte
de Longueii et le seigneur de Pxochefort, envoya les sires de
Reaumanoir et de la Houssave demander des secours au roi
d'Angleterre et à ses oncles. Les Anglais débarquèrent à
Calais , 3,ooo hommes d'armes et 3,ooo archers. Manquant de
IVOYEN. 297
vaisseaux , ils furent obligés de transporter leurs troupes à
plusieurs fois , ce qui les empêcha de les diriger par mer
vers la Bretagne, où ils auraient craint de rencontrer la
flotte de Castiile, avec laquelle chacun de leurs convois eût
clé trop faible pour se mesurer.
Le duc de Buckingham , oncle du jeune roi Richard ,
commandait cet armement. Il traversa, en les ravageant, les
provinces de Picardie et de Champagne, passa la Seine et
l'Yonne, désola le Câlinais, traversa les plaines de Rcauce ,
le Vendômois, et vint à S. -Calais dans le Maine, où il
s'arrêta deux jours. 11 se dirigea ensuite vers Ponlvailain, et
de là se rendit sur les bords de la Sarthe , toujours suivi
par l'armée du duc d'Anjou, qui, renforcée des nobles de
cette province, de la Normandie , du Maine et du Vendô-
mois , demandait à grands cris la bataille. Les Anglais trou-
vèrent les rives de la Sarthe hérissées de pieux, qu'on y
avait plantés, dans les endroits où elle eût été praticable.
Lobincau ( Hist. de Bref. , 1-432), dit qu'ils la traversèrent à
iNoycn, le 16 septembre , jour même de la mort de Charles V,
et qu'ils se rendirent à Parce , où ils restèrent trois jours, ce
qui s'écarte du récit de Froissart. Arrêtés sur la rive gauche
de la Sarthe , par les obstacles que leur présentait la profon-
deur de la rivière , les Anglais étaient sur le point d'être
enveloppés par l'armée française , et leur perte paraissait
inévitable. On se préparait à les combattre, lorsqu'un cour-
rier, venu de la cour, apporta au Mans la nouvelle de la
mort du Roi. Celte nouvelle mit un grand désordre dans
l'armée française : princes , chevaliers, gentilshommes, cha-
cun ne songea plus qu'a ses affaires particulières ; l'armée
se débanda en grande partie. « Encore ne savoient rien les
« Anglois , qui avoient passé la rivière de Sarte en grand
« tout le pouvoir de France en la cité du Mans , et là
« environ. Mais ils ne fesoient que cosler (côtoyer) les
« Anglois : et disoient les aucuns qu'on les combaleroit.
« Quant les nouvelles vinrent aux uns et aux autres que le
« roi de France estoit mort , a donc fut rompu le propos des
« François, car plus ( plusieurs) barons se délogèrent, et
« s'en retournèrent en France pour savoir des nouvelles,
« et demeurent les Anglois trois jours où ils étoient , et au
« quatrième ils s'en partirent et vinrent à S.-Pierre d'Arne
« (S.-Pierre d'Erve), et de Là vinrent à Arscncc (Arque-
« nai?) j et passa l'ost le lendemain la rivière de Mayenne
298
NOYEN.
« parmi un maresl (marais), à si grande peînc, qu'ils n'y
« aller que deux ou trois de front , au plus , en chemins
« qui dura bien deux lieues. Or regardez quel danger, car
« si les François Tussent sçu , et qu'ils ussent assailly l'avent-
« garde, l'arrière garde ne les ût sçu bonement conforter,
« et s'en douloienl moult les Anglois. Toutefois ils passèrent ,
« et s'en vinrent à Cossé (le Vivoin) en Anjou, et furent
« la quatre jours , en espérant tous les jours à ouir nouvelles
« de Brelaigne. » ( FftOIsSART, vol. n, chap. 5o,. )
Le 3avril i56a, les calvinistes du Mans s'étant emparés de
l'autorité dans cette ville^ en fermèrent les portes et éta-
blirent des corps-de-garde en différens lieux. Le baron de
Noyen, qui devait être alors René de Franquetot, com-
mandait celui du Pont-Neuf.
aistiq. 11 est difficile de savoir si la motte ou tombelle t
dont nous avons déjà parlé , située dans un pré , près l'an-
cienne chapelle de la Magdtlaine, au sud-est du bourg, dont elle
n'est séparée que par la Sarlhc, est un ancien merc féodal,
un fort destiné à défendre sur ce point le passage de la rivière,
ou bien plutôt un de ces tumulus celtiques, qui se rencontrent
sur les poir.ts les plus éloignés et les plus opposés du globe ,
comme dans notre pays; chez les peuples les plus anciens,
comme chez les plus modernes; et dont plusieurs sont connus
dans le Maine, comme dans diverses provinces de France,
sous le nom de Montjoie, Mons-Gauda ; monumens ayant
deux destinations principales, d'être des lieux de sépulture ,
ou bien de simples emblèmes religieux du culte d'Hermès ou
de Mercure. Sa situation dans un lieu bas , éloignée de
l'ancien château et des autres fiefs du lieu , ne permettent
guère de croire qu'elle ait été une forteresse, ni la motte ou
merc féodal du château : son affaissement actuel , y aurait fait
découvrir des traces de sépulture, si c'eût été un lieu d'inhu-
malion; sa situation sur le bord des eaux, semble donc plutôt
laisser croire que c'est un monument religieux. Assez large
à sa base, celle tombelle n'a plus actuellement que 5 à 6
mètres de hauleur.
Le lieu du Châlelet, situé à i k. 1/2 au N. du bourg , où
existe actuellement un hameau , annonce Fexislence d'un
petit fort , dont il ne reste plus rien.
biogr. Sont nés à Noyen : René Flaccé , curé de la Couture
du Mans , auleur de plusieurs ouvrages , dont le plus célè-
bre est un poème latin sur l'origine des Manceaux ; et Fr.
Tuffière , minime , qui a paraphrasé en vers français la règle
de son ordre. Voir ces noms à la biographie.
hydrogr. La rivière de Sarlhe , comme nous l'avons dit,
NOYEN. 299
traverse le territoire du nord-est au sud , en deux parties iné-
gales , dont celle de la rive droite peut représenter les 3/5 du
territoire, et s'étend au sud jusqu'en face du château et du
bourg de Malicorne, où la plage forme une sorte de port ,
opposé à celui de ce bourg sur l'autre rive. Le bourg de
Noyen étant bâti également sur le bord de la Sarthe, est
souvent exposé à des débordemens de la rivière, qui, plus
d'une fois , y ont causé de grands désastres. Il y existe aussi
un port , où se déchargeaient autrefois les bateaux chargés de
sel , que la ferme générale dirigeait sur le Mans ; naviga-
tion qui s'arrêtait en ce lieu, et pour laquelle celle adminis-
tration entretenait un barrage établi au-dessous des moulins ,
connu sous le nom de Gor de Noyen : pour franchir ce barrage,
il fallait payer i5 sols par bâte m. Lors de la destruction de
celte ferme, en 1789, le commerce devenu libre, employa
des bateaux moins forts, au moyen desquels la rivière fut
remontée jusqu'à Arnage , où le débarquement des marchan-
dises a continué d'avoir lieu depuis. Nous avons vu à l'article
tmalicorne, que , encore aujourd'hui, les forts bateaux sont
obligés d'alléger à ce port , pour venir jusqu'à Arnage.
( V. l'art, sarthe, rivière ). On remarque dans la Sarthe , en
face la motte dont il est parlé plus haut , quelques vestiges
d'un ancien pont, conduisant sur la rive gauche de celte
rivière. La rue qui y aboutissait du bourg , en a conservé
le nom de Rue du Pont. La petite rivière de Gée , limite
le territoire au nord-est, sur un cours de 1 k. seulement,
avant son confluent dans la Sarthe ; le ruisseau de l'Aunay ,
venant de Pirmil , traverse une très-pelite portion du terri-
toire, pour venir également confluer dans la Sarthe, à 1,3 h.
au N. du bourg. — Moulins : de Noyen, 2 à blé* dont un
à 1 roue , et un à 2 roues ; à foulon , à 1 roue ; tous sur la
Sarthe ; de Gué-Morin et de Verdeile , lous deux à blé , sur
la Gée.
géol. Sol inégal et un peu élevé , dans toute la partie nord
et ouest du territoire , sur la rive droite de la Sarlhe , appar-
tenant au terrain calcaire oolithique ; bas et plat sur la
rive gauche, entièrement couverte d'alluvions , consistant
en cailloux roulés et surtout en sables très-fins. La gervilie
se rencontre dans les carrières de Noyen , situées sur la
route du Mans à Sablé, ouverles derrière le bourg, sur des
hauteurs, formées d'un calcaire oolithique du Jura, bien
caractérisé , disposé par longues assises horizontales , où
les grains oolilhiques varient de grosseur dans des limites
assez étendues. Les carrières de Noyen sont au nombre de
3 principales, dont 2, situées l'une sur l'autre, semblent n'en,
3oo NOYEN.
faire réellement qu'une. « La première couronne la hauteur
qui borde la route de INoyen à Sablé ; l'exploitation y a
lieu de plein pied. On y distingue plusieurs bancs , offrant une
masse de 8 à 10 m. au-dessus du sol : les parties supérieures ,
brisées en petits fragments , comme le calcaire ferrugineux
des vignes du Périgord , donnent de la moche , qui ne sert
qu'à faire de la chaux; la pierre des assises suivantes, est égale-
ment bonne à cet usage et à bâtir : la 6.e assise, à partir du
haut, donne de très-belle pierrre de taille. Les grains d'oolithe
y sont de deux grosseurs , l'une sur l'autre , et n'existent pas
partout , ce calcaire étant plutôt à grains très-serré générale-
ment, approchant du compact. La 2.e carrière, située dans
le bourg même de Noyen , offre des assises fort belles et
bien réglées, mieux prononcées que dans la précédente, d'en-
viron 3 décim. ( i pied ) de hauteur : la partie supérieure
en est également à petits fragmens et ferrugineux, et , comme
dans la précédente, les grains ooiithiques n'y existent pas
partout. Au-dessus se trouve un champ dans lequel est ouverte
la 3.e carrière, qui descend plus profondément que la précé-
dente. On y remarque 5 à 6 bancs découverts, bien horizontaux,
et des empreintes de gervilies assez nombreuses , toutes ferru-
gineuses. Il est à remarquer que les échantillons de gervilie
qu'on y rencontre, n'ont que 8 à 10 centim. de longueur,
tandis que ceux de la carrière de la Groye ( v. l'art, cha^sillé)
en ont de 12 à 14. Ces carrières sont très-curieuses à étu-
dier : on y trouve , chaque fois qu'on les visite , quelque
chose de nouveau et d'intéressant ». ( M. Allou , ingén. des
mines). Une autre carrière, en exploitation depuis un temps
immémorial , se trouve sur la rive gauche de la Sarlhe, au
hameau de la Bluterie.
Une fontaine minérale ferrugineuse , existe près le lieu de
la Chevalerie, à 1 k. 1/2 environ au nord du bourg.
M. Triger, en démontrant dans l'une des leçons de son
cours de géognosie professé au Mans, dans l'hiver de i835,
que cette ville n'est pas placée dans des conditions géologi-
ques telles, que le percement qui y a été fait d'un puits arté-
sien pût avoir un résultat satisfaisant , indique à Noyen l'issue
par laquelle s'écoulent dans la Sarlhe, les eaux souterraines
qui passent au-dessous de la ville du Mans. Le phénomène de la
fontaine périodique intermittente qui se trouve sur le chemin
du lieu du Châlelet, à peu de distance au nord du bourg,
laquelle coule pendant les sécheresses et s'arrête lors des
pluies, serait-il une sorte de démonstration de la proposition
de M. Triger?
cadastr. Superficie totale de 4> 35 7 hecl. G8 ar. 90 cent. >
NOYETV.- 3oi
se subdivisant comme il suit : — Terr. labourr. , 0,676 hect.
00 ar. 26 cent. ; en 5 class. , évaluées à 6, 10, 18, 27 et 3G f.
— Jard., 67-12-75; en 3 cl. : à 36, 42, 54 f- — Vign., 167-
97-04 ; 3 cl. '. 12, i?4> 36 f. — Prés, 3i 7-90-30; 5 cl. : 12, 21,
33, 48, 66 f. — Pâtur. , yi-i-i- 10 ; 3 ci. : 6, 9, 12 f. — Rois
taillis, 41 1-78-60 ; 3 cl. : 8, 1 2, t5 f. — Broussils et auln. ,
5-47~5o ; «à 6 f. — Pinièr. , 126-24-80 ; 3 cl. : 8, 12, i5 f. — •
Landes, 280-27-40 ; 3 cl : b,5& f. — Carrier. , o-53-5o ; à
18 f. — Douv. et mar. , 0-89-40 ; 2 cl. : 18, 36 f. — Etangs ,
7-82-70 ; 1 cl. : 9, 12 f. — Sol des propr. bâties, 25-73-25 ;
à 36 f. Obj . non impos. ' égl. , cimet. , presbyt. , 0-88-20. —
Chem., 113-26-70. — Riv. et ruiss. , 8i-35-4o. = 296
maisons , en 10 class. : 67 à 6 f . , 101 à 12 f. , 81 à 20 f ,
27 à 25 f., 1 2 à 3o f. , 3 à 4° !• 1 1 à 5o f. , 2 à 60 f. , 1 à 1 20 f.,
1 à i5o f. — 258 hors classes , en masse, 7,128 f. — 4 loges ,
à 3 f . — 4 moul. à blé , 2 à i3o f. chacun , 1 à 180 f., 1 à
240 f. ; 1 moul. à foulon , à 100 f. — 3 fourn. à chaux , 2 à
20 f. chacun , 1 à 3o f. — 1 tuilerie , à 36 f.
_ . f Prop. non bâlies, 73.736 f. 80 c. I Qt- e r o
Revenu impos. | _£_ bâljes ^ '^5 « / 85>59l f* 8o Ci
CONTRIB. Foncier, 11,377 f . ; personn. et mobil. , 1 ,488 f. ;
port, et fen. , 4°'6 f. ; 81 patentés : droit fixe , 678 f. 5o c. ;
dr. proport., 261 f. Total , 147290 f. 5o c. — Chef-lieu de
perception.
cultuh. Superf. argilo- calcaire et productive, dans toutes
les parties un peu élevées de la rive droite de la Sarthe ;
argiloet calcaréo-siliceuses , dans les parties basses de la
même rive ; généralement sablonneuse, maigre et peu fertile
sur la rive gauche de celte rivière; ensemencée en céréales
dans la proportion de i5 parties en seigle, 6 en froment,
autant en orge et 5 en avoine : on y cultive , en outre , du
chanvre, du trèfle, des pommes de terre, etc.; du maïs, du
sarrasin, des citrouilles, sur la rive gauche de Ja rivière;
vignes donnant du vin de médiocre qualité , tant en blanc
qu'en rouge, qui se consomme dans le pays; peu d'arbres à
cidre ; des noyers , dans les parties vignobles ; beaucoup de
plantations de pins, dans les landes de la rive gauche de la
Sarthe ; plusieurs bouquets de bois , sur l'autre rive ; prés de
moyenne qualité, le long du cours de la rivière. Elève d'un
assez grand nombre de poulains , et de bestiaux de toute
espèce; engrais des porcs. — Assolement triennal; 1 25
charrues, toutes traînées par bœufs et chevaux ; une quinzaine
de fermes principales , un bien plus grand nombre de moyen-
ne!) t et de bordages ; beaucoup de petites cultures faites à bras,
3oa NOYEN.
outre celle de la vigne. = Commerce agricole consistant en
grains, dont il n'y a pas d'exportation réelle; graine de
trèfle , chanvre et fil; vin, dont il s'exporte du cinquième au
quart hors de la commune ; poulains , bestiaux de toutes
sortes , porcs gras , etc.
foir. et march. Marché hebdomadaire le samedi, dans
lequel il se fait un commerce considérable en grains, en
graine de trèfle , marrons , volaille , gibier ; le second
marché de chaque mois, particulièrement fort pour les bes-
tiaux. Quatre foires annuelles d'un jour , fixées aux samedis
rj.c avant Pâques, 3.e après la Pentecôte , i.er d'août et 3.e
d'octobre. — Les habitans fréquentent , en outre, les marchés
de Malicorne , Brûlon , Sablé , Loué , Vallon et la Suze.
FNDi'STR. Confection d'un certain nombre de pièces de toile
déménage, pour particuliers. La fabrication d'étoffes, qui
avait donné lieu à l'établissement du moulin à foulon, n'a plus
lieu. Extraction de la pierre de taille, très-estimée, et de la
moche ou moellon, pour bal ir et pour convertir en chaux; de
l'argile pour la briqueterie. Quatre fourneaux à chaux établis:
le i.er, en 1810, au hameau de la Bluterie , par M. Borner ;
les 2.e et 3.fi , en i8i3 et en i833 , près le bourg, par M. J.
d'Andigné et par M. Ory ; le 4-e> en 1829 , à la Massonnerie,
par M. de Beaunay ; une tuiierie , au lieu des Morandières.
ROL'T ET CHEAl. Le grand chemin n.° 1 de l'arrondissement
de la Flèche, du Mans à Sablé, par Cheminé-le-Gaudin ,
Fercé , Noyen, traverse la partie nord de celte dernière
commune, et va s'embrancher à Parce avec la roule départe-
mentale n.° 8, de la Fontaine S.-Marlin à Sablé , par Mali-
corne. Mis en état de viabilité, vers la fin du siècle dernier,
depuis S:-Léonard jusqu'à Parce, par le zèle des habitans de
INoven et de deux propriétaires riches, le marquis d'Aux et
le comte de la Galissonnière ; redressé , encaissé et élargi
depuis , par les soins de MM. Nepveu de Bellefille et d'An-
digné de Besleau, alors membres du conseil-général, com-
missaires chargés par lui de son amélioration, et, à l'aide de
dons, de travaux, de concessions de terrain, faits par des
propriétaires riverains, notamment par MM. de Tiliy , de
Chemiré ; Picot de Vaulogé . de Fercé ; L. d'Andigné ,
de Pirmil ; deSallaines, de Noyen ; ce chemin , devenu depuis
Chemiré jusqu'à Noyen, presque à l'état de route départe-
mentale , est parcouru, depuis plusieurs années, par une et
quelquefois par deux voilures publiques : le transport des dé-
pêches s'y fait depuis lors du Mans à Sablé. Cependant ,
sa conversion en route départementale de l'une a l'autre de
ces deux villes est vivement réclamée depuis longtems, par
NUILLÉ-LE-JÀLÀ1S. 3o3
les habîtans de Noyen et des autres communes qu'il tra-
verse , avec offre même de la part de ceux de Noyen , de
Vcvcé , de Parce , de faire rétablir à leurs frais le pont
établi jadis sur la Sarthe, dans ce dernier lieu , détruit depuis
plusieurs siècles ; mais cette route leur est vivement disputée
par les babilans de la Suze, à qui elle serait non moins
utile, et par ceux de Malieorne qui craignent l'abandon de
la roule départementale n.° 8, qui passe dans leur bourg. Elle
suivrait , dans ce dernier cas , la direction des chemins que
prit Charles VI, pour conduire son armée en Bretagne , lors
de la catastrophe qui le priva de sa raison.
LIEUX kemarq. Comme habitations, ceux indiqués plus
haut, à la description du bourg et à l'histoire féodale; sous le
rapport des noms : le Chàtelcl , la Chevalerie, Courmaison
( maison de ia Cour ), la Baillie , le Plessis ; la Croix-Blanche ,
J'Hertnilicre ; Mans ( v. m-778), Mons, Mcnlabon (mont
de l'Abbé?), Chaumont , Bcauvais ; Chat-Noyé, le Che-
vreau ; Vénielle , les Gais ; Beauchêne , le Tremblay, etc.
établ. PUBL. Mairie , cure de 2.e classe , maison de charité
et bureau de bienfaisance, avec commiss. administrative de 5
membres, dirigés par 3 sœurs d'Evron ; école primaire de
garçons, école primaire de filles, celle-ci à la maison de
charité ; résidence d'un notaire , bureau d'enregistrement ,
pour les cantons de Malieorne et de Brulon. Bésidence d'un
percepteur des contrib. directes; recette à cheval des conlrib.
indirectes, bureau de déclarât, des boisssons, débit de poudre
de chasse , 2 débits de tabac ; point central d'un bataillon
cantonnai de la garde nationale, fort de 4-55 hommes. —
Bur. de poste aux lettres, à Sablé ; de dislrib., à Chemiré-le-
Gau lin.
établ. Particul. Un officier de sanlé , deux sages-femmes ,
un pharmacien.
NUILLÉ LE JALAIS , NEUïLLÉ, ndlly-le gallois
(Arpent, des land. roy. du Maine, en ir>5o); Nulliacum y
Nulleium de Jalaisio ; peut-être de Nobiliacum, noble , célèbre ,
remarquable? Commune du cant. et à 6 kilom. 1/2 S. E. de
Montfort-le-Bolrou ; de l'arrond. et à 21 k. E. du Mans;
autrefois du doyenné et de l'archid. de Montfort , du dioc.
et de l'élect. du Mans. — DIstanc. légal. : 7 et 25 kiloin.
descript. Bornée au N. , par Connerré et Thorigné ; à
TE., par Thorigné seul; au S., par le Breil ; à l'O., par
Soulitré ; celle commune a la forme d'un triangle très-irré-
gulicr, dont le sommet est contourné vers l'ouest, de 3 k. de
côlé au sud et à l'ouest, contre 4 k. au nord-est. Le bourg,
situé vers le centre du territoire , au bas d'un coteau peu élevé ,
3o4 NCIIXÉ-LE-JALAÏS.
se compose d'une rue principale, s'étendant cl a nord au sud ,
en passant à l'ouest de l'église et du cimetière, qui forment
une partie du coté oriental de cette rue; d'une autre plus
petite , venant , de l'ouest, aboutir vers le centre de la pre-
mière, en face du cimetière. Petite église n'offrant aucun
intérêt architectural , dont l'entretien intérieur est aban-
donné , à ouvertures semi-ogivales, à clocher en flèche. Le
cimetière, qui l'entoure presque en entier, clos de murs d'ap-
pui an sud et à l'ouest, de haies pour le surplus.
POPUL. De 62 feux anciennement, on en compte aujour-
d'hui cj3 , comprenant 223 individus mâles, 23g femelies ,
total 462; dont 179 dans le bourg, 23 à 3o dans chacun
des hameaux des Haies , de l'Oiselerie , des Veneraies et
des Foulelières.
Mono, decenn. De i8o3 à 1812, înclusiv. : mariag., 23;
naissanc, io3 : décès , 97. — De 181 3 à 1822 : mariag., 27 ;
naissanc, 137; i\éc.^ 96.
hist. ecci.es. Eglise sous l'invocation du chef des apôtres;
point de fête patronale. La commune étant réunie à celle du
lireil, pour le spirituel , il ne se fait plus d'autre office dans
l'église que des enterremens , les inhumations ayant encore
lieu dans le cimetière.
La cure, qui valait environ 5oo 1. de revenu, était à la
présentation de l'évèque du Mans. Julien Letessier, cha-
noine de S.-Coranlin, dans l'évêché de Quirnper, né à Nuillé,
et mort en i6s3 , légua la somme de 4^ 1* pour la fon-
dation d'une première messe du dimanche , dans l'église de
Nuillé. La mention de celte fondation était gravée sur une
pierre de taille des murs de cette église, qui en a été en-
levée il y a 42 à 4-3 ans, pour le placement de la chaire à
prêcher actuelle. Au-dessus de celle-ci, sur le lambris, on
lit: « lin l'année iGi3 , les paroissiens de ISuiJlé , par dé-
« votion , donnant chacun de leurs moyens , ont fait lam-
« brisser cette église , Martin Pecnard étant procureur. »
Une autre inscription , assez curieuse pour être conservée
ici > en mémoire d'un sieur le Sien , qui avait légué par
testament une somme de 3, 000 1. pour la construction de
trois autels dans ladite église, y existe encore, gravée sur
une table en marbre , placée à gauche de la chaire , du côté
de l'autel de la Vierge. Cette inscription , composée par le S.c
Jarry , l'un des curés de Nuillé , est ainsi conçue :
ce Josephus-Nicolaus-Philbert Nanceio ex urbe
Lotharingiœ capite oriundus.
a Nulliaci hanc-ce annis tribus et viginti rcxit Ecclcsiara ;
a Extraneus fratribus suis fuctus et peregrinus
NUILLÉ-LE-JALAIS. 3o5
« Filiis matris sure.
« Hic vitam dùm viveret solitarius agens
ce Sicutin tecto passer, invenit hic post. mortem domina
ce Et posait sicut turtur nidum sibi.
« Altaria tua ,
« Domine et Rex Deus ,
« In honorem lîeatrc Virginis Marine , ejusque sponsi
a Et Apostolorum principis , moriens erigenda curavit.
« Domine, dilexit decorem domùs tuœ.
« Exultet in loco habitationis glorire tuœ. Amen.
Obiit die 14 Augusti 1723.
Nous ne savons sî la cession faile par l'évêque Avesgaut,
t)f)4_Io35 , aux moines du monastère de la Coulure, du Mans ,
du droit d'autel dans la paroisse de Nuillé , doit se rap-
porter à Nui!lé-le-Jalais ? On pourrait le croire, en voyant
plusieurs paroisses voisines, celles de S.-Denis-du-Tertre
( v. cet article) et de Volnay, comprises dans cette cession.
On en doute , en réfléchissant, que ce monastère possédait
un prieuré dans la paroisse de Nuillé-sur Ouette , et la pré-
sentation à la cure de cette paroisse , actuellement du dépar-
tement de la Mayenne.
hist. FEOD. La seign. de paroisse de Nuillé , était annexée
depuis longlems à la châlellenie de Thorigné , et comprise
dans l'érection de celle-ci en marquisat , en 1725. En 163g,
le fief et domaine de Nuiilé , sis dite paroisse , appartenait à
Jean Leverricr, prelre , curé dudit Nuillé , taxé à xv\. au
rôle du ban et de l'arrière-ban de la noblesse de la province
du Maine , pour ledit fief.
Les autres terres nobles et fieffées de la paroisse étaient :
l.° La terre et seigneurie de l'Oisaye (TOiselerie), pour
laquelle Marie Gallet est taxée à 11 1. x s. audit rôle. —
2.0 le domaine et fief des Verdries , dont le propriétaire ,
qui n'est pas nommé, est également taxé à X 1. au même
rôle. — 3.° enfin , le fief de Venelay, que possédait le cha-.
pitre royal de S.-Pierre-de-la-Cour du Mans.
Une lande, située a TE. du bourg, d'environ i5o hect. .
faisait partie des anciennes landes du comté du Maine , ar-
pentées en i55o : elle était tenue , à titre d'engagement, par
le seigneur de paroisse , qui en abandonnait le pacage aux
riverains , moyennant rétribution. Une grande partie de son
terrain , défrichée et mise en culture , est actuellement plantée
en pins.
hist. civ. Vote par le conseil municipal, en i833, confor-
mément à la loi du 28 juin, d'une somme de 60 f . , pour
location d'une maison d'école primaire , et de celle de 200 f. ,
pour le traitement de l'instituteur.
IV ao
3oS NUILLÉ-LE-JÀLAIS.
hydrocr. Aucun cours d'eau permanent n'arrose cette
commune , mais seulement des eaux torrentueuses , lors
des pluies. Le ruisseau du Gué-aux-Anes, qui prend nais-
sance près de sa limite nord-nord est, s'éloigne de suite de
son territoire , en se dirigeant au nord-est. — Etang des
Filières, d'un centiare environ de superficie, empoissonné
en brochets, carpes, tanches et anguilles.
GÉol. Sol montueux et coupé, formant une double vallée
étroite , limitée à l'est et à l'ouest par deux chaînes de col-
lines , qui courent presque parallèlement, du nord-est au sud-
Ouest, entre lesquelles un petit chaînon , beaucoup plus
raccourci, au versant occidental duquel est bâti le bourg,
traverse le territoire et le divise en deux parties. Lors des
pluies d'orages, des averses, des pluies prolongées d'au-
tomne et de printemps , les eaux qui découlent de ces collines ,
dans les deux vallées qui se trouvent entre elles , exposent les
terrains de celles-ci à de fâcheuses inondations. Terrain
secondaire offrant le calcaire oolilhique, d'où s'extrait
d'excellente pierre de taille pour bâtir , du moellon propre
à être converti en chaux , de la marne grise pour l'amende-
ment des terres , de l'argile pour la briqueterie.
Plant, rar. 11 existait dans la cour de la ferme de Monpaull ,
située à 1,6 h. sud-est du bourg , un pied d'aubépine, Mes-
pi/us oxyacantha , LAMK. , ayant 2 met. 67 c. ( 8 pieds ) de
tour, qui a été détruit, au commencement de i<v34.
Div. des terr. En labour , 460 hectar. ; jardins , 5 ; vignes ,
1/2 ; pâlur. et pâtis, i3; bois futaie, 1 ; bois taillis , 19 ;
pinièr. , 55; landes, 3i; carrier., 1 1/2; étangs, mares,
marais, 3 1/2 ; superf. des propriét. bâties, 5 ; égl., cimet. ,
j/2 ; chem. , 5. Total , 600 hectares.
CONTRIB. Foncier, 1,704 f- ; personn. et mobil. , 229 f . ;
port, et fen., 83 f . ; 12 patentés : dr. fixe, Ifi ï. Total,
2,o64 f- — Perception du lîreil,
Cultur. Superficie argilo- calcaire , dite de Grouas, passa-
blement fertile , sur un tiers du territoire ; argilo-sablonneuse,
caillouteuse et peu fertile généralement, dans les deux autres
tiers ; cultivée en céréales, dans la proportion de 1 1 parties,
en seigle et grains méiés , 5 part, en froment , 4 en orge et
4. en avoine. On y cultive en outre du maïs , un peu de
sarrasin , du chanvre , du trèfle , pommes de terre , ci-
trouilles, etc. ; un peu de vigne , comme on l'a vu à la
division des terres , dont le vin est médiocre ; beaucoup
d'arbres à fruits , donnant de bon cidre, etc. Elève d'un petit
nombre de poulains , de bêles à cornes, de porcs, et engrais
de ceux-ci j beaucoup de moulons, quelques chèvres ? etc.
OISSEAU-LE-PETIT. 3o7
— Assolement quadriennal; 5 à 6 fermes principales, 18
à 20 moyennes et bordages; un plus grand nombre de clo-
series cl maisonnies ; 23 charrues , dont les deux licrs traînées
par les seuls chevaux , le reste par ceux - ci associés aux bœufs.
Tous les maisonniers cultivent à bras.iz: Commerce agricole
consistant eu grains , dont il y a exportation réelle du 5 e au
6'.e ; en chanvre cl fil , graine de trèfle peu, celte plante tenant
lieu (\cs prés qui manquent ; cidre ; poulains, jeunes besliaux
à cornes , moulons surtout et porcs gras.
= Fréquentation des marchés de Mont fort , Dollon ,
Bouloire , Counerré ; des foires du Pont-de-Gesnes , de
Vibraye , de S.- Calais.
INDUIT H. L'extraction , qui avait lieu dans plusieurs car-
rières, notamment dans celle dite de la Grouas des Murst
d'excellente pierre de taille et de pierre à chaux non moins
estimée, a cessé, ainsi que la cuisson de la chaux, dans deux
fourneaux construits sur la commune , et la fabrication des
tuiles et briques, depuis l'accroissement pris par l'usine de-
M. lius on la Groie , située à Soulitré. — Fabrication de
toiles communes et de canevas , faisant partie de la fabrique
du lireil. ( V. cet art. , I- 22 1. )
lieux remarq. Aucun comme habitation ; sous le rapport
des noms : la Hue-Creuse ; l'Oiselerie ; les Verderies ; la
Grouas ; etc.
etabl. publ. Mairie , e'cole primaire. — Bur. de poste
aux lettres , à Counerré.
ODOjV ( saint- ) , ancien nom de la paroisse de Sainte-
Colombe. Voir ce dernier nom.
OIGNY ( butte d' ), située sur la route départementale
n.° 2 , au sud-est de Silié-le-Guillaume : elle prend son nom
d'un ancien fief de la paroisse de S.-Rémi de Sillé. ( Voir cet
art. et celui sillé-le Guillaume.
OISE; voyez OIZÉ.
OISSEAU-LE PETIT, le petit- oisseau, oysel ( Ex-
pilly )\ Oyse/Ia, Ossellum , Oxelium ; ancienne paroisse dont
le nom tire son étymologie de ce que quelque oiseau remar-
quable avait son nid , faisait son habitation ordinaire , au lie»
3o8 0ISSE/1U-LE-PEÏIT.
où elle fut établie ( v. Fart. OîSÉ , qui suit) : Oysel est l'an-
cienne manière d'écrire le mot oiseau , ou s'emploie comme
son diminutif. Commune cadastrée, du canton et à 8 kil.
S. , un peu vers O., de Saint-Palern ; de Parrond. et à iok.
O. de Mamers ; à ^o k. N. du Mans, et à 9 k. S. de la ville
d'AIençon ( Orne ); anciennement de doyenné de Fresnay ,
du Grand-Archid. , du dioc. et de l'élect. du Mans. — Distanc.
légal. : 9, 25 et 4-6 kil.
Sur la demande des habitans du canton , et de l'avis du
conseil d'arrondissement , du conseil général du déparlement
et du préfet, une ordonnance est incessamment allendue qui
doit fixer, à Oisseau-le-Petit , le siège de la justice de paix
du canton de S.-Patern , lequel prendrait alors le nom de
ce nouveau chef-lieu.
DESCIUPT. Bornée au N. , par Berus et par Béton ; à l'E. ,
par Cherizaî ; au S. E. , au S. et au S. O. , par Fyé ; à l'O. ,
par Gesnes-le-Gandclain , celte commune a la forme d'une
ellipse assez régulière , si ce n'est au nord-ouest , où elle est
plutôt carrée qu'arrondie , s'étendant du N. O. au S. E. , sur
un diam. longitudinal de 4,7 h. contre 2,8 h. de largeur à son
centre et à son extrémité nord-ouest. Le bourg , situé au tiers
sud du premier de ces diamètres , assez rapproché de la
limite orientale du territoire , tout près de la roule royale
ii.° i38 , du Mans à Alençon , se compose d'une ligne cir-
culaire de maisons entourant l'église de toutes parts , et assez
distante de celle-ci à l'est et au sud , pour former entre
elles une sorte de place, en comprenant dans cet espace le
terrain occupé par le cimetière : plusieurs petites rues très-
courtes , s'étendent de ce point dans différentes directions.
— Eglise assez jolie, reparée assez complètement pour
qu'on la puisse croire moderne , ayant une tribune à l'extré-
mité de sa nef, dont elle occupe toute la largeur , pouvant
contenir un grand nombre de personnes. Clocher en pyra-
mide quadrangulaire , se terminant en forme de dôme ou de
coupole , placé sur une tour nouvellement construite , ainsi
que l'indique cette curieuse inscription qu'on lit au-dessus de
de sa porle occidentale : « Celle tour a été bâtie sous le règne
« de J. Germain , curé , de Marin Saint-Père , maire , en-
«.. treprise par René Lemarié , cultivateur, l'an 1827. » —
Cimetière entourant l'église , au sud principalement , clos
de murs d'appui. — Une tourelle de la maison presbylérale ,
sise dans le bourg , se fait remarquer par ses sculptures du
style gothique.
popul. Portée pour 99 feux sur les états de l'élection , elle
est actuellement de 189 , comprenant 477 individ. mâles ,
OISSEAU-LE-PETIT. 3og
4-35 femelles , toial ,912 ; dont 420 dans le bourg, 70 environ
au hameau de l'Aumône , 18 à 28 dans ceux de la Conillère ,
du IVIénil , des Touches, de la Touche et des Noës.
]\Joih>. décenn. De i8o3 «à 1812, inclusiv. : mariag. , 66 ;
naissanc, a54 ; déc. , iq5. — De i8i3 à 1822 : mariag. ,
63 ; naissanc, 2 5o; déc, 1 83.
HIST. ECCLÉs. Eglise dédiée à S.-Pierrc ; assemblée le di-
manche le plus prochain du 29 septembre, fêle de S. Michel.
La cure , qui valait environ 900 l. de revenu , était jadis à
la présentation de l'abbé de la Couture , du Mans. Une pres-
limonie , dite de Tierce nt Randouin , estimée 45 1., était
présentée par les héritiers du fondateur. Le nom de l'Aumô-
nerie , que porte un des hameaux de celte ancienne paroisse ,
annonce l'existence d'un ancien hospice , sur lequel on n'a pas
d'autres renseignemens.
Une ordonnance du 22 septembre 1824 , autorise l'accep-
tation , au profit des desservans successifs de celte commune ,
d'une pièce de terre, contenant environ 5o ares , donnée par
le sieur Germain , sous condition de sévices religieux. L'ac-
ceptation du don d'une pièce de terre , évaluée à 280 f. , faite
à la fabrique de l'église, par la dame Marin Drouel , et les
sieurs Marin-René et Louis-Marcel Saint-Père , est autorisée
par une aulre ordonnance du 8 août i834«
hist. fÉod. La seigneurie de paroisse appartenait aux sei-
gneurs de Jupilles , terre située dans la paroisse de Fyé ,
probablement par le mariage, vers i635 à 1640, de Marie
de «Jupilles , fille de René , capitaine au régiment de Nor-
mandie , avec Fr. de l'Oisel ou l'Oissel , seigneur du Plessis.
Christophe de Jupilles , frère puîné de Marie , fut seigneur
de la terre d'Oisseau, qui passa à la branche Jupilles de
Moulins ( V. les art. fyé et mouluss-le-carboisnel ). Cette
famille possédait encore cette seigneurie, en 1789.
Les autres fiefs de la paroisse étaient : i.° le Plessis , situé
près et au sud du bourg , dont nous venons de voir qu'était
seigneur Fr. d'Oisel , et qui paraît avoir été le manoir de la
seigneurie de paroisse ; 2.0 Alonnes , Alauna, à 1,8 h. S. O.
du même bourg , sur la rive droite du ruisseau de Fyé ( et non
sur la gauche, comme l'y place Jaillot), que possédait
Alex.-Lléonor de Jupilles , seigneur de Moulins , mort en
Ï742 , et qui appartient encore à sa famille. Ces deux anciens
fifs sont des fermes aujourd'hui.
La lande dite d'Oisseau , située près le grand chemin de
Fresnay à Alençon , dans la partie nord-ouest du territoire ,
contenant 4o j. , faisait partie des landes du comté du Maine „
arpentées en i55o , comme dépendances du domaine royal.
3io OISSEAÎT-LE-PETIT.
HIST. CIV. Vote par le Conseil municipal, en i833, en
exécution de la loi du 28 juin, de 5o f. , pour la location
d'une maison d'école primaire , et de 200 f. , pour le trai-
tement d'un instituteur.
Une sœur libre , à laquelle la commune accorde annuel-
lement une allocation de 5o f. , fait l'école aux jeunes filles.
ANT1Q. Nous avons promis à l'article Béton , dj parler
ici d'un prétendu château d'Qngrie , dont la tradition locale,
selon Lepaige , aurait conservé le nom , leq? el aurail élé situé
sur les hauteurs qui dominent, à l'ouest , les bourgs de Belon
el d'Oisseau. Nous pouvons assurer que le nom de ce château,
est toul-à-fait ignoré aujourd'hui dans la contrée. INos re-
cherches et nos informations sur son existence , nous ont
procuré des documens précieux sur des antiquités romaines,
existantes à Oisseau. Déjà l'opinion d'un amateur d'archéo-
logie, feu M. Labbé , ancien administrateur du département,
qui s'était beaucoup occupé de recherches sur les antiquités
du pays, avait attiré notre attention sur ce point. «< 11
« serait intéressant, nous écrivait M. Labbé, de connaîlre
« les différentes stations établies autrefois le long des voies
» romaines indiquées dans la table théodosienn , reproduite
« par Peutinger, de Juliomagus ( Angers ), à Subdumim) le
« Mans), et de là à Oxlmum ( Hiesmes ). Ces stations, envi*
« ronnées aujourd'hui de fossés rabatlus , sont ordinairement
« distantes de 16,000 pas romains. La carte de la Gaule , ne
« les présente pas toujours à cette distance , de sorte que mon
« examen a élé infructueux depuis Angers jusqu'à ( 'isseau ,
« entre Fyé et Alençon , où des briques el d'autres matières de
« fabrication romaine , trouvées dans la terre , indiquent une
« vraie station, surloul en reconnaissant la distance de 16,000
« pas romains de ce lieu à Oximum , et faisant attention que
« celte voie passait assez loin à la gauche d'Alençon , qui
« n'existait pas alors , et à une portée de balle de Fresnay,
« à la droite de celte ville. » M. Labbé ayant reconnu l'exis-
tence de fragmens d'antiquités romaines dans la direction
d'Angers au iVJans , par Moranncs , le Baiileul , Mézeray,
en inférait l'existence d'une voie romaine de l'une à l'autre
de ces cités , passant par ces differens lieux ou à leur
proximité , el d'une autre voie , du Mans à Hiesmes , par La-
vardin et Cures , communes sur l'une desquelles une co-
lonne milliaire aurait été découverte, selon lui, et re-
cueillie par feu L. Maulny : cette dernière voie se serait
continuée, comme il l'indique plus haut, par Fresnay,
Fyé, Oisseau et le château à'Ongrie , en Béton, qu'il
suppose avoir été une station , une mension romaine , puis
OISSEAU-LE-PET1T. 3n
aurait passe , comme il le dit plus haut , à l'ouest (TAlençon.
L'existence d'une colonne milliaire sur Lavardin , présen-
terait, à notre avis, la véritable direction de la voie romaine
n ° i, de Subdunum à Ndiodunum , décrite tom. HI, page 734;
et la direction qu'il donne à celle qu'il fait passer au château
tYOnjric, par Oisseau et Béton, indiquerait que celle n.° i.°,
dont des traces existent encore sur la Bazoge , au lieu de
conduire à la capitale des Diablintcs , serait la voie n.° 3.° ,
qui conduisait de Subdunum , chez les Saii ( Scez ) , dont
Oximum était ou la capitale , ou au moins l'une des cités ;
enfin, que celle qu'il suppose avoir existé d'Angers au Mans ,
par Morannes, le Baiilcul et Mézièrcs , pourrait bien faire
supposer une voie de Subdunum à Vagoritum , laquelle a dû\
exister, en effet, et, de celte cité des Arviens, à Combaristum
( Combrée ), dans le département de Maine-et-Loire; car,
ainsi que nous l'avons dit, en traitant des voies romaines
( 111-738'), les moyens de communication durent se mul-
tiplier considérablement , dans un pays tel que le nôtre
surtout , pendant les 3.° et 4 e siècles, que les Romains
furent peu troublés dans la possession des Gaules. Si on
se rappelle ce que nous avons dit plusieurs fois , et sur
quoi tous les historiens et les antiquaires sont d'accord , que
les anciens grands chemins de communication de ville à
ville , de bourg à bourg , furent dans l'origine des voies
romaines t ou furent tracés dans la direction de celles-ci, il
est évident qu'il dût en exister une aboutissant, soit à Alonnes,
soit au Mans, dans la direction indiquée par M. Labbé,
celle de l'ancienne route de Bretagne , que prit Charles VI ,
lorsqu'il sortit du Mans pour aller porter la guerre dans
cette province. ( Voir la carte des Voies romaines , placée
tom. m , pag. 73 1 , ou à l'art, sartiie ( département de la ).
L'opinion de M. Labbé , en ce qui concerne l'existence
d'un établissement romain à Oisseau , si ce n'est à Belon ,
se trouve confirmée par les restes de murailles construites
en briques romaines , à rebords et sans rebords , qui se
rencontrent à moins d'un kilomètre, à l'ouest du bourg,
entre le Mesnil, l'Aumône et la Cordelerie , où un ancien
chemin semble offrir les traces d'une voie romaine. Des
fragmens de poteries et des médailles s'y rencontrent aussi ,
ces dernières , par milliers. M. Leveillé , membre de conseil
municipal , de Fyé , a bien voulu me procurer des briques
plates et à rebords , des fragmens de vases et des médailles
trouvés en ce lieu : celles-ci , postérieures à Constantin , sont
généralement d'un très-petit module ; l'une d'elle n'a pas plus
de 8 à 9 millim. T 4 à 5 lig.) de diamètre. Peut être le noua
3i2 OISSEÀU-LÈ-PETIT.
de Longueraie , que porte une pièce de terre , située près des
ruines dont on vient de parler, a-t-il donné lieu à celui
iïOngrie , rapporté par Lepaige.
On a trouvé aussi plusieurs fois sur cette commune et sur
celle de Fyé , limitrophe , des tombeaux antiques en terre cuite.
hydrogr. Les cours d'eau qui arrosent ce territoire sont :
l.° le ruisseau du Mesnil, qui en traverse la partie centrale
du nord au sud, en passant près et à l'ouest du bourg, pour
aller se jeter dans celui de Fyé ; 2.0 deux petits ruisseaux
sortant des fontaines de la Bouiilerie et de Doré, à 1 k. du
bourg, se réunissant sous le nom de Ranrlonnay, pour aller
se jeter dans le suivant, après un cours d'un kiiom. au plus ;
3.° le ruisseau de Fyé , venant de Gesnes-le-Gandelin ,. lequel
limite la commune au sud-ouest , sur une étendue de 3 k. 1/2
environ ; 4-° enfin , le ruisseau de la Babonnière , limitant la
partie N. O. du territoire , pendant environ 2 k. , pour
aller confluer dans le précédent, vis-à-vis le château de
«Jupilles. — Moulin à blé de Long ~ Mézières, sur le Ran-
donnay. — Une fontaine , qui coule au bas du bourg , sert de
lavoir public et d'abreuvoir.
GÉOLOG. Sol plat , découvert dans la partie centrale nord
de la commune , coupé et montueux pour le surplus ; terrain
secondaire , offrant le calcaire horizontal en couches minces ,
propre à être converti en chaux, et de la marne blanche.
Plant, rar. Orobus albus , un. ; près des bois de Cohardon,
La plupart des plantes indiquées à l'art. Gesnes-le-Gandelin ,
se trouvent également! Oisseau.
cadastr. Superficie totale de 809 hectar. 72 ar. , se subdi-
visant comme il suit : — Terr. labour., 58 1 hect. 3q ar. 80
cent. , en 5 class. , évaluées à 8, i4 •> 22 , 3o et 36 f. — Jard. ,
i3-£6-92 ; en 3 cl. : à 36, 4-8, 64 f- — • Prés , 77-33 00 ;
4- cl. : 20, 36, 48-, 64 f. — Pâtur. , 22-46-20; 3 cl. : 8 , 16,
24 f» — Rois laill. , ii4-43-9o ; 4 cl. : 8, 14? 18, 24 f«
— Landes, 14-08-90 ; 2 cl. : 4 » 8 f — Etangs et mares , o-
4.1-70; 2 cl. : 2 , 4 f- — Superfic. des propriét. bâties , 5-46-
92 ; à 86 f. Oôj. non impos. : Egl. , cimet. , o-52-io. — Chem.
et plac. publiq. , 29~35-64^ — Cours d'eau , 0-76-92. as-
193 maisons , en 7 cl. , estimées de 3 à 4° f. ( Ce nombre a
dû augmenter sensiblement, depuis dix ans que celle com-
mune est cadastrée , 7 à 8 maisons s'y construisant annuel-
lement. ) — 1 moulin à 90 f.
■c..., ,T • fPropr. nonbâties , 18.478 f. 66 c. | f rr
Revenu impos.< P ,*,. ? »*£ , } 20,702 f. 66 c
r | bâties , aj22jf M j
contrib. Foncier, 2,657 f.; personn. et mobil. , /tSS f . ;
OISSEAU-LE-PETIT. 3i3
port, et fcn., 161 f. ; 33 patentes : dr. fixe, i^8 f . ; dr. pro-
port. , fi 5 f. 33 e. Total , 3,486 f. 33 c. — Chef-lieu de
perception.
CULTun, Superficie argilo -calcaire, devenue productive
depuis quelques années , par les améliorations apportées à
sa cullure , ensemencée en égale proportion entre les 4 prin-
cipales espèces de céréales ; produisant , en outre, chanvre ,
pommes de terre , trèfle , beaucoup de sainfoin , surtout ;
prés de moyenne qualité ; beaucoup de bois ; arbres à
fruits, donnant de fort bon cidre. Elève d'un très-petit
nombre de poulains , passablement de bêles à cornes et de
moulons, moins de porcs proportionnellement, très-peu
de chèvres. — Assolement triennal et qualcrnal ; 3 fermes
principales; i4 à i5 moyennes et gros bordages; un bien
plus grand nombre de petits bordages , de closeries , de mai-
sonnies , la plupart réunis en 9 hameaux, comprenant
environ 5o maisons. — 18 charrues , dont deux tiers traînées
par bœufs et chevaux , le surplus par ces derniers seuls, rz:
Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y pas
d'exportation réelle, mais plutôt insuffisance pour la consom-
mation des habitans ; en graine de trèfle, chanvre cl fil,
bois et cidre, etc.; jeunes bestiaux de toute sorte, menues
denrées.
== Fréquentation des marchés de Fresnay , et d'Alençon
( Orne ) , ce dernier pour la toile particulièrement; des foires
de Mamers.
industr. Extraction du calcaire, pour bâtir et pour la
chaux , et de la marne ; fabrication d'environ 20 pièces de toile
de chanvre par semaine , de Go aunes de long , sur une
largeur de 2/3, 5/5, i5/ 16, 4/4» dites de la fabrique d'Alençon,
et qui se vendent dans celte ville. Les fils, nécessaires à cette
fabrication , s'achètent au marché de Eresnay.
ROUT. ET chem. La route royale n.° i58 , de Tours à Caen ,
par le Mans et Alençon , traverse , du sud au nord , l'extré-
mité occidentale de la commune, en passant tout près à l'est
du bourg ; l'ancien chemin de Fresnay à Alençon , qui suivrait
la direction de la voie romaine , dont il a été parlé plus haut ,
si elle a existé , la traverse dans la même direction , mais au
tiers occidental de son diamètre longitudinal , en passant à
1 k. à l'ouest du bourg.
lieux remarq. Comme habitations : Pommcray , petite
maison bourgeoise, située près la grande route , à 1,6 h. sud
du bourg , à M. Moriniôre , d'Alençon ; sous le rapport des
noms : le Mesnil, les Gardes l'Aumône, la Croix-lUanche ;
Alonnes , dont le nom est justifié par sa position ( v. l'art,
3i/f OÏZÉ.
communal de ce nom , 1-5 ) , Longue-Mézîères , équivalant
de Longue-Lande ; les Touches , les Noës ; le Rocher; etc.
Établ. PUBL. Mairie , succursale , école prim. de garçons ,
école prim. de filles ; résidence d'un notaire ; résid. d'un
percepteur des contrihulions direct. ; recelte huraliste ou
Lur. de déclarai, des boissons , des contribut. indirect. , i
débit de poudre de chasse , un débit de tabac. — Bur. de poste
aux lettres , à Alençon.
OIZE, OISE , OYSÉ , OASÉ, OUAZÉ ; Oiseium , Oysseium ;
Jsiacum ; Osiacum , Auciacum , Auxiacum ; Aoisiacus seu Avi-
çiacus , um, (Voir pour l'étymologie du nom , l'alinéa aistiq.)
Commune cadastrée , du canton et à 9 kilom. 1/2 N. O. de
Pontvallain ; de l'arrond. , et à 18 k. 1/2 N. K. de la Flèche ; à
23 k. S. , un peu vers O. , du Mans ; anciennement , chef-lieu
du doyenné de son nom, de l'archid. de Château-du-Loir r
du dioc. du Mans et de l'élect. de la Flèche. — Distanc. légal. :
10,21,27 kilom.
descrip. Bornée au N. O. et au N. , par Cerans ; au N.
E., par Yvré-le-Pôlin ; à l'E. , par cette dernière commune
et par celle de Requeil ; au S. , par Mansigné et par S.-Jean
de la Motte ; à l'O. , par la Fontaine-S.-Martin et encore
par Cerans ; sa forme est à peu près celle d'un cerf- volant ,
dont la pointe serait au nord-nord-est. Son plus grand diam. ,.
qui est de cet orient au sud-sud-ouest, est de 6 k. 1/2 , sur
une largeur, d'est à ouest, qui, de 5 k. , à son extrémité
méridionale , se réduit à 1/2 k. , à l'extrémité nord-nord esU
— Assez joli bourg, bâti au pied d'un coteau , sur le bord
du ruisseau le Fessard , à 1,2 h. seulement de la limite nord-
ouest du territoire, formant une rue qui s'étend du nord au
sud , en passant à l'est de l'église paroissiale. Celle-ci du
genre roman , à colonnes rondes surmontées de chapiteaux
du même style, a éprouvé des restaurations plus modernes ,
ainsi que l'indiquent ses ouvertures, les unes à plein-cintre ,
les autres semi-ogivales. Clocher en flèche hexagonale , peu
élevé. La chapelle du prieuré, située vers l'extrémité méri-
dionale du bourg , bâtie en forme de croix , également du
style roman , a de même des ouvertures cintrées et semi-
ogives. ( V. plus bas aistiq ) Cimetière hors et au nord du
bourg, enceint de haies seulement.
POPUL. De i56 feux anciennement , on en compte aujour-
d'hui 252 , se composant de 4.06 individ. mâles , 428 femelles ,
total , 834 ; dont 272 dans le bourg , en 76 maisons ; 5g ait
hameau de Bellebeure , en 17 maisons; 3b et 34 à ceux de la
Cave et de Malforge , en 10 et 8 maisons ; 29 et 28 à ceux de
la Béardière et de la Madère , en 9 et 8 maisons. Le hameau.
OIZÉ.
3i5
delà Souillure, à t,8 h.N. O. du bourg, était en partie d'Oizé
autrefois. M. Je Maire nous a assuré qu'il n'en dépend plus
du lout aujourd'hui.
Mono, décenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mariag. , 70;
naissanc. , 267; décès, 198. — De îtfoi à 1812 : mai*. .
56 ; naiss. , 2)7 ; dcc. , 187. — De 181 3 à 1822 , mar. , 74 ;
naiss. , 224.; dec. , i65.
hist icclés. Eglise sous le patronage de S. -Hilaire , soli-
taire , filleul de l'év. de Poitiers du mC'me nom, mort dans
celte paroisse, vers le milieu du 5.e siècle. Assemblée, dite
du Rosaire , le i.er dimanche d'octobre, de temps immémorial.
La cure , ancienne déj)endance du prieuré , dont il va élre
parlé , valait 600 1. de revenu et était à la présentation du
prieur. Le prieuré , dit de S. -Biaise , dont la chapelle est
indiquée plus haut, était eslirné valoir 2,000 1. de revenu :
l'abbé de Vez^lay , abbaye du diocèse d'Autun, y présentait.
Ce prieuré , de Tordre de S.- Benoît , cessa d'être conventuel
dans le 17.° ou le i8.e siècle. L'abbé de la Myre-Mori, mort
évêque du Mans en 1828 , devint prieur d'Oizé en 1786 , et
l'était encore lors de la révolution.
En i44° •> Ie prieur d'Oizé ayant refusé de se laisser visiter
dans son prieuré par l'évéque diocésain , J. d'Hierrai , fut
soutenu dans son refus par Gui H. de Malélroit , abbé de Vé-
zelay. Celle contestation ayant été portée à la cour de Rome,
Paul de Sainle-Foy, auditeur du sacré palais , chargé par le
pape d'en connaître, rendit deux ans après une décision d'après
laquelle l'évéque du Mans fut maintenu dans le droit de visite
et de correction sur le prieur, l'abbé de Vézelay débouté
de son opposition , déclarée mal fondée , et les officiaux
de Tours et d'Angers, chargés de mettre ce jugement à
exécution.
Le prieuré d'Oizé avait la présenlalion aux deux cures
d'Oizé et de Cérans ( v. cet art. ) , à la chapelle S.-Blaise ,
dont il va être parlé, et possédait plusieurs fiefs v v. plus
bas htst. féod. ). Il était tenu à une aumône annuelle envers
les pauvres , de 60 boisseaux de moulure.
Les autres bénéfices ecclésiastiques et fondations religieuses
de la paroisse , étaient : i.° la chapelle S.-Blaise , valant 5o 1.
de revenu , à laquelle le prieur présentait ; 2.0 la chapelle du
S.-Sacrement , dans l'église paroissiale , estimée 35 I. de
revenu , à la présentation du curé et du procureur de fabrique ;
3.° la preslimonie du Rosaire, à la présentation du curé,
dont la chapelle appartenait à la famille de Mailly, soit à cause
de l'acquisition d'une partie de la seigneurie de paroisse ,
pu pour la terre et château du Bouchet ? 4.0 la chapelle de S.-
3i6 OÏZÉ.
Lazare, ou de la maladrerie ; 5.° la prestîmonie du Collège.
( V. pour ces deux derniers objets , hist. civ. )
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée au
Prieuré, et relevait de la baronnie de Château- du- Loir.
On voit par un aveu de 1042 , que , à cette époque , Jean de
Poilly avait haute justice et droit de chasse sur sa terre en la
châlellenie d'Oise ( sic ) , ce qui ne veut pas dire qu'il pos-
sédât celle-ci, mais bien que cette terre, qui n'est pas
nommée , faisait partie de ladite châlellenie. 11 en est de
même d'un autre acle de ladite année année , par lequel Juliot
Quintin avoue l'hommage lige que lui porte Hubert \endos-
moys, de ce que celui-ci tient de lui en ladite châlellenie d'Oise.
Ni l'un ni l'autre ne nous paraissent , d'après ces actes , être
possesseurs exclusifs de celte châlellenie , mais seulement
de partie , ou de fiefs en dépendants et y compris. Nous faisons
cette observation , parce qu'on dit positivement , dans Y An-
nuaire pour i83i , page 196 , que Juliot Quintin élait pos-
sesseur de la châlellenie d'Oizé. En 1^67 , Gui de Laval,
chevalier , seign. de Loué et de la Faigne , rend aveu pour
la réunion de la £.e partie de la prévôté d'Oaysé ( sic) , à sa
dite terre de la Faigne ( v. cet art. ) , érigée en châlellenie
par le comte du Maine, en \^Si, Enfin , en 1489, Phil. de
Germaincourt , écuyer, seign. des Touches, rend aveu pour
la terre seigneuriale de Launay-Briant ( v. l'art. s.-JEAN de
LA motte ), avec la 4«e parlie ( une autre probablement que
la précédente) de la prévôté d'Oysé ( sic ). Il est évident,
d'après ce qui précède , que la fondation du prieuré , dont le
fief, assez considérable , s'étendait dans plusieurs des pa-
roisses environnantes, et même dans celle de S.-lNicolas de
la ville du Mans, avait très- anciennement occasionné la
dislocation de la terre seigneuriale d'Oysé. On ignore quel
en était le manoir anciennement : peut-être , et cela est très-
probable, était-ce ce lieu de Montaupin-la-Cour , situé à
6 h. au sud-sud-est du bourg, sur l'autre rive du Fessard ,
châleau insignifiant aujourd'hui , mais encore accompagné
d'avenues; ou bien, celui-ci n'était peut-être que l'ancien
siège de la juridiction seigneuriale , comme l'indique le nom
de Cour , et l'ancien manoir du seigneur aurait été alors la
ferme actuelle de Montaupin-Jacquelle , sise peu loin au sud
du précédent. Montaupin -la - Cour appartenait jadis à la
famille du Bouchet et fut vendu, le i3 septembre i4-86 , par
Guyonne, fille de Jean du Bouchet, avec la terre du Bouchet-
aux-Corneilles ( v. cet art. ) , à Jacq. de la Cheneière , écuyer,
seigneur de la Boche-de-Vaux- En 1529, Ci> domaine était la
propriété de Perdue de la Chenvière ( Cheaièree ) , qui
OIZÉ. 3i7
prenait le titre de dame de Monlaupin. Ce château était encore ,
iJ y a peu d'années , à un sieur de Montaupin , ancien militaire*
Il est fait mention , en 1G81 ( Noms fe'od. , 186. ), des enfans
de feu René le Roi , en son vivant seigneur de Montaupin.
On lit page 287 de X Annuaire de la Sarthe pour i83£ :
« celle châtellenie ne réunissait pas Ja seigneurie de paroisse
« où elle élait située. •» Qu'on nous dise donc où était le sié^e
de celte châtellenie , indépendamment du prieuré ? N'est-il
pas évident, d'après ce qui précède, que les donations suc-
cessives faites à ce prieuré , par les seigneurs d'Oizé , avaient
en quelque sorte anéanti la châtellenie, disloquée plus lard,
comme on le voit, par le morcellement de sa prévôté,
aliénée par portions , avec le restant de ses domaines , par des
seigneurs moins pieux , plus intéressés, ou plus nécessiteux
que leurs prédécesseurs?
Les fiefs et seigneuries de la paroisse, autres que le Prieuré
et Monlaupin , étaient : i.° le fief du prieuré de Sainte- Anne
de Fessard , sis à Yvré - le - Pôlin , lequel s'élendait sur
Oizé ; 2° celui de Luygne , en la châtellenie d'Oysé ( que
nous n'affirmons pas toutefois èlre silué dans celte paroisse,
sa position nous étant inconnue ) , pour lequel Philippot
Morin rend aveu, en i3o,3 ; 3° le Bouchet- aux -Corneilles ,
vieux château , actuellement en ruines , sur lequel nous
avons donné un article spécial ( 1- i$i ), silué sur la
limite de Ja commune, à 3,3 h. sud - sud - est du bourg :
les domaines qui en dépendaient , étaient réunis, depuis plus
de trois siècles, à la terre de la Roche-de-Vaux , sise en
Requeil ; /h.° On trouve mentionnés au rôle du ban et de
l'arrière-ban de la province , dressé en 1639, René le Bigot,
paroissien d'Oizé , pour le lieu de Cherbon , en ladite paroisse,
taxé à un quart de mousquetaire , avec de Vaugirault , pour
un autre quart , et Jean de Thieslin , pour l'autre moitié.
Nous pensons qu'il y a erreur ici , ne connaissant point
d'autre lieu de Cherbon dans celle contrée , que celui silué
dans la paroisse de Couiongé , distant de i3 k. 1/2 au sud
du bourg d'Oizé ; 4-° ^e lieu de Pilmil , situé sur les limiles
d'Oizé et de S. -Jean de la Motte , « dans les communautés
« des deux paroisses » semble indiquer l'objet de la donation
faite au monastère de la Coulure , sous l'épiscopat de Hugues
de S.-Calais, ii3G-ii42 1 par le prélre Bernard de Vilclair,
des dîmes qu'il possédait à Ptrmil ou Pilmil et à Oizé , faisant
partie de son domaine de Vilclair , en Fercé , que les moines
auraient réunies sous le litre de Pilmil ?
hist. civ. Le pouillé du diocèse indique l'existence à Oizé ,
d'une léproserie ou maladrerie , dotée de 3oo 1. de revenu.
3i8 OIZÉ*
ISous avons vu plus haut , que le prieuré était tenu , envers les
pauvres, à une aumône annuelle de 60 boisseaux de moulure.
La preslimonie du Collège jouissait d'un bien rural , valant
2i3 1. de renie.
En conformité de la loi du 28 juin i833 , le Conseil mu-
nicipal vote , ladite année , 5o f. pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et 200 f. pour le traitement annuel de
l'instituteur.
ElOGR. Oizé est la patrie du P. Marin Mersenne , religieux
minime , savant mathématicien, né en i5h8 , dans la partie
du hameau de la Soultière ou Soullelière, qui dépendait
alors d'Oizé , de même que le savant naturaliste P. Uelon ,
naquit dans la partie du même hameau qui dépendait de la
paroisse de Cerans (V. cet art. à la biogk. )
AîsTiQ. C'est au paragraphe hist. civ. , qu'eût dû être traitée
l'élymologie du nom de la commune d'Oizé , si quelques-unes
de celles qu'on lui attribue ( et elles sont nombreuses , d'après
les noms latins placés en tête de cet art.) , ne se rattachaient
directement à des questions d'archéologie et d'hislo.re. 11 est
probable que les noms de lieu Oisseau , Oise ou Oizé , et
autres analogues , qui se rencontrent assez fréquemment dans
l'ouest de la France , viennent tfaviaria , orurn , d'où l'on a fait
avisiacum et (wiclacum , pour indiquer des lieux , des bocages ,
peuplés d'oiseaux. Cependant , la tradition a donné une autre
élymologie à la paroisse d'Oizé, qui fut , dit-on , le chef-lieu
d'un ancien territoire appelé Condita Auciacensis , seu Auxia-
censis , dont la circonscription et l'étendue , par conséquent,
sont tout-à-fait inconnues aujourd'hui. On a prétendu que
le nom d'Oizé ou Oise , qu'on a écrit de dix manières dif-
férentes , suivant les temps, ainsi que nous l'avons vu plus
haut , venait à'Isiacum , parce que la déesse Isis possédait un
temple dans ce lieu. De nos jours encore, on a cru retrouver
quelques traces de ce temple, dans la construction de la chapelle
du prieuré , qu'on supposait , conséquemment , d'une très-
haute antiquité ; mais son ancienneté ne remonte pas au-delà
du n.c siècle , du io.e à la rigueur. Si cette chapelle eût été
uïi temple d'isis , transformé en église chrétienne , elle serait
de construction romaine , et l'un des plus anciens monumens
de ce genre dans la contrée , puisque ce furent les Romains
qui, dit-on, apportèrent le culte de celte déesse dans les
Gaules ; mais , dans l'examen attentif que j'en ai fait , il ne
m'a pas été possible d'y rencontrer la moindre trace , non
seulement d'une telle construction, mais même de matériaux
ayant celte origine. 11 est donc permis de douter de l'élymo-
logie égyptienne dont il s'agit , et plus raisonnable d'en
OIZÉ. 3i9
revenir a celle <T Aoislacum. Il y a longtems déjà que Masson
de Morvilliers , traitant de l'ctymologie du nom de la ville
de Paris , s'exprimait ainsi : « Les auteurs qui dérivent le
•» mot Parisiï de para et d'/s/s , peuples sous la protection de
* la déesse Isis, débitent une pure fiction. » En supposant
quelque valeur à l'opinion qui donnerait une étymologie
mythologique au nom d'Oizé , Mentelle me paraîtrait mettre
sur la voie d'en adopter une plus raisonnable, a On n'est pas
« d'accord , dit-il , sur l'origine du nom de Parisiï. Je sais
« bien que l'on veut assez généralement qu'il vienne d'Isis ;
« mais nous ne connaissons pas assez bien les Gaulois , pour
« nous rendre actuellement compte de ces détails , et leur
« dieu Esus n'était pas l'Isis d'Egypte. » Dulaure , le savant
Jjulaure, est aussi contraire à cette étymologie, que les géo-
graphes que je viens de citer, et le non moins savant M. de
Gerville , s'élève avec plus de force qu'eux tous , contre la
manie du vulgaire desglossateurs qui, « ne sachant qu'un peu
« de mythologie grecque et latine , sont allés chercher, avec
« aussi peu] de raison , des temples d'Isis et de Cérès , pour
« expliquer les noms d1 Issi et du Val de Saine. »
Suivant une ancienne légende , que la tradition attribue au
roi Clodomir , dont on a déjà parlé aux articles Courcelles ,
Ligron , Luché , la Fontaine-S.-Marlin ( H-125, 4-44-» 6-3,
G81 ), et que j'aurais citée à l'alinéa HIST. ECCLES. , si ce n'est
le rapport relatif qu'elle a avec celui-ci, le nom d'Oizé aurait
une autre étymologie encore, que je me bornerai à rapporter
ici , sans m'arréter à l'y discuter. Suivant celte légende , S.
Martin, évêque de Tours, se rendant du Mans à Angers,
fut rejoint par S. Démétrius , son disciple , dans une portion
de la foret de Longaunay , appelée des De/fais de Vadrè , en
un lieu où étaient des forges à fer ( v. l'art, courcelles ).
Tous deux cheminaient le lendemain , qui était le jour du
sabat , vers un temple dédié à la déesse Isis et à Jupiter
Olympien. Ils y rencontrèrent un seigneur payen , qui sa-
crifiait un bouc devant leurs idoles, pour sa fille qui était
possédée « laquelle, entre toutes les fdles que le soleil éclaire,
« il ne s'en pouvait trouver une plus belle , » et lorsque ces
deux saints parurent dans le temple , les idoles de Jupiter
et d'Isis s'écrièrent chacune par trois (ois : Je n'ai plus aucune
puissance , à cause de ces personnages , et se renversèrent par
terre ; puis il se lit un grand tonnerre au ciel, avec trem-
blement de terre, et tous ceux qui étaient dans le temple
s'écrièrent: Nous sommes perdus ! Alors S. Martin offrit de
les sauver, s'ils voulaient croire en J.-C. , ce qu'ils pro-
mirent de faire lorsqu'ils seraient échappés au danger. S.
320 OïZE.
Martin, leur ayant fait prononcer quelques paroles sacra-
mentales , les avant catéchisés et fait consentir à recevoir le
baptême, ordonna au nom de J.-C. , aux sept diables qui
avaient pris possession du corps de cetle fi!le, d'en sortir,
ce à quoi ils obéirent sur le champ. Cetle fille étant demeurée
dans ce lieu, où elle vivait chrétiennement , des corsaires qui
habitaient la foret, les mêmes qui, plus tard, martyrisèrent S.
Démètrius (v. l'art, courcelles, u-125), la firent mourir en
la faisant brûler près du temple. « On a depuis bâti une petite
« chapelle , à l'endroit où cette filie reçut la couronne du
« martyre, et ce lieu en a retenu le nom d'OlSiS, qui était
« le sien. Depuis sa mort , plusieurs y ont fait bâtir à force
v maisons. 11 y a au même lieu un autre temple dédié aux
u faux dieux , où encore plusieurs les adorent , combien que
« Ton tient pour certain qu'il y repose un corps saint , savoir :
« un des disciples de S.-Hilaire , de Poitiers. » ( Ce lieu
« est Oizé, puisque l'on voyait encore la chapelle de la Mag-
« delaine jointe au bâtiment du prieuré , et l'église en l'honneur
« de S. Hilaire, solitaire, qui était filleul de celui de Poitiers.
« Il paraît qu'on a dérivé le nom d'Oisis en celui à' Oise > par
« la suite des temps, pour le rendre conforme à notre
« langue). Ces choses arrivèrent l'an de l'incarnation de N-
« S. Jésus-Christ , 442 •> Ie 9 des calendes de juin. »
Ainsi , d'après le récit qui précède et celui qui suit dans
le manuscrit attribué à Clodomir, le temple dédié à Jupiler
et à Isis , où le père de la possédée fut trouvé sacrifiant aux
idoles , était établi à la Fonlaine-S.- Martin ( v. cet art. ),
mais le martyre de la fille Oisis eut lieu là où s'est établi depuis
lors le bourg d'Oizé , qui en a reçu son nom, et où se trouvait
aussi un autre temple payen.
11 existe sur la commune d'Oizé , au sud de son territoire,
et sur celles de la Fontaine-S. -Martin et de S. -Jean de
la Motte, une lande appelée , par corruption, des Soucis,
et mieux de Saxis , à cause des roches de grès dont elle
est couverte , un grand nombre de pierres de cette espèce,
fichées debout, dans un ordre qui paraît symétrique , dont
deux principales sont appelées la Mère et la Fille , à raison
de leur inégaie hauteur. Nous pensons que l'ordre dans lequel
sont placés plusieurs groupes de ces pierres , se rapporte
au Sabéisme ou culte astronomique, en honneur chez les
Celles. Cetle opinion sera développée à l'art, soucis { lande
des ) , auquel nous renvoyons.
HYDROGR. Le ruisseau de Fessard , traverse du nord- est à
l'ouest, le territoire nord de la commune, et y décrit une sorte
de demi-cercle , en passant tout près et au sud du bourg. Celui
OÏZÉ. 32i
fo Virfolet ou de la Bruyère , limite son territoire à Test-sud
est , sur une étendue d'un kilom. seulement. — Etang des
Bondes , près de l'extrémité occidentale de la commune,
peuplé de carpes et de tanches, principalement. — Moulins
à blé ; de Mocque-Souris , du Bas-du-Bourg , de Boizard,
de Bouveau , sur le Fessard.
géolog. Sol légèrement ondulé, hérissé, à l'ouest, de
quelques monticules, formant une vallée peu profonde le
long du cours du Fessard. Terrain secondaire , où domine la
craie tufau , recouverte par des marnes blanches et jau-
nâtres ; offrant, en oulre, le silex corné , ou pierre cosse , le
grès ferrugineux ou roussard , le grès blanc , et le calcaire
lacustre à ly innée ( v. la géologie de Part. CERANS ) , qui y
est exploité pour être converti en chaux.
Plant, rar. Bosa Beloniana , var. sem. double, de la Rosa
tomcnlosa , de smith , R. villosa de lin. ; indigène a Oizé et
dédiée , par M. Lemeunier de la Flèche , à la mémoire du
naturaliste P. Belon , né près de cette commune , comme
on Ta vu plus haut.
CADASTR. Superficie totale de 1,690 hect. g5 ares, se sub-
divisant ainsi ; Terr. labour., 875 hect. 26 ar. 25 c, divisése en
S class. , éval. à 4* 9» 19, a3 et 28 f. — Jard., 21-41 -Go ;
en 3 cl. , à 28, 5i , 68 f — Vign. , 0-09-80 ; à 23 f. — Prés,
119-74-70; 4- cl. : i5,3o,5o, 60. f. — Pâtur. , 4,~77-4°î
3 cl. 6, 12, i5f. — Bois futaies, o-83-5o ; 2 cl. : 14 , 19 f.
— B. taillis, 2o4-i i-5o ; 4 cl. : 4i 9» !4» *9 f* — Auln.,
o-43-oû ; à 12 f. — Pinièr. , 25o-86-tio ; 3 cl. : 5 , 1 1 , 14 f.
«— Land. , 122-40-60 ; 3 cl. : 2 , 5, 11 f. — Douv. , 0-12-
5o ; à 28 f. — Et. , mar. , 2-28-10 ; 3 cl. : 2 , 6 , 12 f. —
Sol des propriét. bât. , 7~5o-65 ; à 28 f. Obj, non inipos. : Egl.,
cimet. , 0-48-10. — Chem., et plac. publ. , 42-36-6o. — -
Cours d'eau , 1-24-60. = 212 maisons, en 7 cl., de 3 à
100 f . , ensemble, 3,3o5 f. — 4 moulins , dont 3 à 100 f,
chacun et 1 à 60 f.
RE,E»u ùnpo, { ^»£ *«"' «jgg «• Sl C- } *«. f- 87 c;
CONtrtb. Foncier, 3,920 f. ; personn. et mobîl. ,465 f . •
port, et fen. , i5g f. ; 20 patentés : dr. fixe, 84 f. 5o c. ; dr.
proport. , 44 f» Total , i-fi^2 f. 5o c. — Percept. de Cerans.
CULTUR. Superficie argilo-cabaire , en moindre partie;
argilo-sablouneuse et de sable pur pour le surplus ; généra-
lement maigre et peu productive ; cultivée en céréales dans
les proportions de 2 parties en orge , 6 en froment , 1 1 en
avoine , i3 en seigle , grains mêlés , sarrasin et maïs ; on y
iv ai
322 ORNE DU KORD-EST.
cultive, en oulre, beaucoup de pommes de terre, peu de
trèfle , chanvre cl citrouilles, etc. ; prés de médiocre qualité ,
beaucoup de bois , arbres à fruits à cidre abondans; beaucoup
de maronniers ; un peu de vigne , donnant de petits vins ;
beaucoup de landes autrefois , dont quelques portions dé-
pendaient de l'ancien domaine des comtes du Maine , réuni
à la couronne, dont une partie mise en culture depuis 5o ans ,
les deux tiers du surplus plantés en pins maritimes. Elève de
quelques poulains, de très-médiocre espèce ; d'une grande
quantité de betes aumailles , de moutons , de porcs et engrais
de ceux-ci ; peu de chèvres. — Assolement triennal ; une
douzaine de fermes principales, i5 moyennes et gros bor-
dages, £o à £5 petits bordages et closeries ; 26 charrues,
dont moitié traînées par des chevaux seuls , le surplus par
ceux-ci associés aux bœufs. Les très- petites tenues, cultivées
à bras avec le croc à deux dents. = Commerce agricole con-
sistant en grains, dont il n'y a pas d'exportation réelle, la
commune se nourrissant à peine : graine de trèfle, chanvre
et fil , bois, cidre, marrons, ele ; jeunes bestiaux de toute
sorte , porcs gras surtout ; etc. 2= Fréquentation des marchés
de Mansigné , Ponlvallain, Mayel , Ecommoy; des foires
de la Fontaine-S. -Martin , Malicorne , la Suze.
ïisdustr. Fabrication de quelques pièces de toiles com-
munes, de commande, pour particuliers.
ROUT. ET ciiem. Placée entre la roule royale de Paris à
Nantes, et le grand chemin ou ancienne route du Mans au
Lude , par Ponlvallain, les chemins vicinaux de cette com-
mune, généralement sablonneux, ont peu d'étendue pour aller
rejoindre ces deux principaux débouchés des denrées du sol.
LIEUX remarq. Comme habitation, aucun; sous le rapport
des noms : Château- Gaillard , la Place, la Barre ; la Roche ,
Pillemi ; Malforge, la Verrerie; la Paîlu , Mocquesouris ,
Bellebeure ; le Châtaigner , l'Essard , elc.
ÉTA?L. PUBL. Mairie , succursale , école primaire ; 1 débit
<le poudre de chasse et 1 débit de tabac. — ilur, de poste aux
lettre, à Foullelourte-Cerans.
OltNE DU KORD-EST, ORNE SAOSNOISE ; orme ;
Orna, Olina , Olena ; petite rivière, qui prend sa source près
celle de l'iluisne, entre Montgaudry et S. Hilaire de Soisay ,
dans le département de l'Orne ; se dirige d'ahord au sud , et
séparait les deux anciennes provinces du Perche et du Maine ,
comme aujourd'hui Uir deux déparlemens de l'Orne cl de la
Sarlhe , au nord -est de Mamers ; entre dans ce dernier
déparlement à S. -Pierre des Ormes, où elle se contourne
vers i'ouesi ; arrose ensuite les communes de Clumpaissant ,
OUNE DU NORD. 323
S.-CAmc diî Vaîr, Moncé-en-Saosnois, Nauvay, Courcival,
Pcray, S.-Aignan, Congé, Ballon et S.-Ouen y réuni,
Teille, Monlbizol , où elle a son confluent dans la Sarlhe ,
à 0,6 hectom. au sud du bourg, après un cours de 46 kïl. ,
dont 35 dans le département, où elle fait tourner i5 moulins
et 5 dans celui de l'Orne. Ses affluents, dans le département,
sont au nombre de 5 par sa rive droite, dont le plus important
est la petite rivière de Dive ; et de G par la gauche, dont les
principaux sont le Guémançiis et le Trîpoulin. Cette ri-
vière est abondamment empoissonnée en brochet, perche,
chevesne , peu de carpes ; mais le poisson qu'elle nourrit , y
prend un goût de vase très-prononcé. Quoique ayant sa
source dans le département de l'Orne , telle petite rivière ne
doit pas être confondue avec celle qui donne son nom à ce
département. Celle-ci prend naissance près et à Test de Séez,
et sj dirige au nord-ouest, c'est-à-dire, dans un sens tout
opposé à la rivière que nous décrivons, pour aller porter
ses eaux dans la mer, à près de 4 lieues ( 24 k. ) , au nord-
nord-est de Caen.
Jiullet fait dériver le nom d'Orne, Orna, de or, rivière,
et de neu, nu , tordre , torluosilé , rivière tortueuse , par con-
séquent ; ce qui convient fort bien à celle-ci , comme à la
suivante, mais s'appliquerait avec autant de justesse, il faut
en convenir, à la plupart des cours d'eau de notre dépar-
temeut. On pourrait bien supposer que ce nom signifie or-
nement, parce que le cours d'eau qui le porte, embellit le
sol , le paysage qu'il parcourt ; mais cela serait probablement
trop simple et trop naturel !
Nous ignorons si c'est par corruption qu'on a aussi appelé
Orme cette petite rivière, d'où serait venu le surnom de
la commune de S. -Pierre des Ormes ( v. son art. ), par
laquelle elle entre dans le département, et qu'elle circonscrit
presque à moitié : toujours est-il qu'on assure que celle com-
mune ne doit point son surnom à des plantations d'ormeaux,
mais bien à celle rivière , et que son nom devrait être
aujourd'hui S.-Vlerre des Orties ou de Y Orne. Nous l'avons
distinguée de la suivante, dans tout le cours de cet ouvrage,
sous le litre d'ORNE KO an- EST, à cause de son cours relatif
dans le département; d'autres l'ont appelée Orne Sonnoise ,
qu'ils auraient du écrire Saosnoise , parce qu'elle traverse la
petite contrée appelée Saosnois. ( V. cet article. )
(MINE DU NORD, ORNE CHAMPENOISE; ourne,
suivant d'anciens titres ; autre petite rivière, qui n'est qu'un
gros ruisseau, prenant naissance près et au sud du bourg
de Chauffeur , se dirige au sud , arrose Fay , Pruillé-le-
3a4 ORTHON.
Chétif, S.-Georges du Bois, Etival-lès-Ie-Mans , Voivres,
où elle se contourne à l'ouest , puis redescend promplement
au sud , pour aller se jeter dans la Sarlhe , à i kil. à l'ouest
du bourg de Roëzé , après un cours de 19 k. j/2 , pendant
lequel elle fait mouvoir 3 moulins seulement. Ses affluents
sont au nombre de 4 par sa rive droite, et de 2 seulement par
la gauche , dont aucun n'est bien important. Quelques écri-
vains ont appelé cette petite rivière Orne Champenoise , parce
qu'elle prend sa source dans la petite contrée de l'ancien
Maine appelée Champagne ( v. I-267 ) : nous l'avons dis-
tinguée dans tout le cours de ce Dictionnaire , par le titre
cI'orne du nord, parce que c'est dans cette partie du dépar-
tement qu'elle a son cours.
ORNETTE , Ornefa , petite Orne ; petite rivière , impro-
prement nommée Annette, par quelques auteurs, venant
du département de la Mayenne , ayant sa direction du nord-
ouest au sud-est, entre dans celui de ia Sarthe à S.- Léonard
des Bois ( v. cet art. ) , où elle se jette dans la rivière de
Sarthe , au-dessus du moulin du Val , à 2 kil. au nord du
bourg. Cours 11 kil., dont 2 sur le département; moulins,
i seul dans la Sarthe , 1 autre dans l'Orne.
ORQUES, rochers élevés , en grès ancien , situés dans
la partie nord de la commune de Saint - Denis-d'Orques ,
à laquelle, comme on le voit, ils donnent son surnom.
,Voir cet article.
ORQUES ( saint-defis d') ; voyez saint-denis d'orques.
ORTHE, ORTE ; petite rivière ayant sa source dans
les bois d'izé, du département de la Mayenne; se dirige
d'ouest à est, puis au nord -est; arrose S.-Martin de Con-
née, S.-Pierre de la Cour, S.-Martin de Coulamer; entre
dans le département de la Sarlhe à Mont- S -Jean , et se jette
dans la rivière de Sarthe à 8 heclom. est du bourg de
Douillet , après un cours de 24 kil., dont 11 seulement sur
le territoire de la Sarthe. Cette petite rivière , qui nourrit
d'excellentes truites, fait tourner i3 à i£ roues de moulins,
dont 5 sur la Mayenne, au nombre desquelles sont celles des
forges d'Orlhe , le surplus sur la Sarlhe , dont celle de la
forge de l'Aune.
ORTIION , ORTON , diminutif d'Orthe ; orlon , sur
Cassini ; petite rivière du Saosnois , ayant sa source à 1
kilom. 1/2 environ à l'ouest du bourg de Toigné , sur le ter-
ritoire de celte commune ; se dirige d'abord au sud-ouest ,
puis au sud, en arrosant Doucelles, Meurcé et \ivoin ; se
contourne ensuite à l'ouest , passe près et au nord du bourg
de Maresché , et va confluer dans la Sarthe sur le terri-
ORTÏSIÈRE. 325
toire de Maresché , près d'une ferme qui lui a donné son
nom, ou a reçu d'elle le sien, à i4 h. au sud-ouest de la ville
de Beaumont-sur-Sarthe. Celle petite rivière, qui n'est en
réalité qu'un ruisseau , ne fait tourner aucun moulin pendant
tout son cours , qui est de i5 k. au moins.
ORTIER, autre pelite rivière, ayant sa source près le
hameau du Busson , dans la commune de la Chapelle -S.-
Rémy , se dirigeant d'abord à l'ouest, puis à l'ouesl-sud-ouest,
ensuite au sud, puis directement à l'ouest, ensuite et enfin au
sud-ouest, pour aller confluer dans la Vive-Parance , peu au-
dessous du château et du moulin de Feumusson , sur le ter-
ritoire d'Yvré-l'Evêque , pendant un cours d'environ i3
kilomètres. L'Orlier arrose les communes de la Chapelle-S.-
Rémi, S. -Célerin, Lomhron, S. -Corneille, Fatines et
Yvré- l'Evoque ; reçoit le Crocieux par sa rive gauche, et ne
fait tourner aucun moulin.
ORTIEUSE , Orlicosa , Urticosa , appelé aussi Urson ,
Ursoruo ; château ou forteresse du Saosnois , comprise au
nomhre de celles que Rohert il Talvas, surnommé le Diable ,
fit construire ou réparer, vers ioq8, par ordre de Guillaume-
le-Roux. ( Voir l'art, saosnois.) La position de ce château ,
qu'on a appelé à une époque plus récente bois-barrier , et
que nous avons vu, à l'article Nouans, avoir appartenu k
Roger de Montgommery et à Mabile de Belesme , mère de
Rohert II Talvas, nous paraît incertaine aujourd'hui. Jaillot
place un taillis, qu'il appelle le Bois de Burier, à 8 h. environ
au nord-est du clocher de Val-Pineau : on en fait Bois-
Barier, aux pages 3j et 4-5 de YAnn. de la Sarlhe pour 1829.
Nous avons dit plusieurs fois le peu de confiance qu'il est
permis d'avoir dans les positions indiquées par Jaillot. Si
celle-ci élait exacte, le joli châleau du Val paraîtrait avoir
remplacé la forteresse d'Ortieuse et le château d'Urson. (V.
l'art. val-pinka,u. )
OUTISIÈRE , ORTUSIÈRE , ruisseau qui prend nais-
sance près d'une ferme portant le même nom , dans la partie
méridionale de la commune de Nogent le-Bernard ( v. cet
art.), coule d'abord à l'ouest , puis se dirige au nord-ouest,
après avoir reçu un autre petit cours d'eau ; limite la com-
mune dans sa partie occidentale, pendant un trajet d'environ
2 kilom. , ensuite , après avoir reçu le ruisseau de l'Elang ,
à 1 k. à l'est de la grande roule de Bonnélable à S -Corne ,
prend le nom de rivière de Guémançais ( v. cet. art. ) , parce
qu'elle traverse celte route au hameau de ce dernier nom.
Pendant un cours de 6 k. 1/2 , avant son changement de nom ,
ce ruisseau fait tourner 8 moulins.
326 PALAIS.
ORT01V ; voyez crthon.
OSM ANE LA- FONT AINE, nom donné à la commune
de Sainte - Osmane , lorsque , pendant la révolution , on
•voulut s'affranchir du patronage des Saints. Ici le but n'était
pas rempli, puisqu'on ne supprimait que la qualification.
Voyez l'art, sainte- o>mane.
OSMANE. (SAINTE-); voir SAINTE- OSMANE.
OUAZE; voir OizÉ.
OUEN (saint ) ; voir saint-ouen, plusieurs articles.
OURNE, ancien fief situé dans le territoire de la paroisse
de Sle-Cécile , réunie à la commune de Fiée. Voir cet ar-
ticle , où il en a été parlé.
OURNE, nom donné, par corruption, sans doute, à la
petite rivière Orne du Nord. V. cet article.
OUTILLÉ, OUSTJLLÉ; Ostilluum, UsMHacum ; nom
d'un hameau qui paraît avoir été très-anciennement un point
d'agglomération assez considérable. Ruiné à la fin du ii.e
siècle, lors des guerres entre Hélie de la Flèche et Guil-
laume-le-Roux , un autre point de réunion sç forma à peu
de distance à l'ouest de celui-ci , qui est devenu un bourg
considérable f chef- lieu de la paroisse et de la commune
actuelle , sous le nom de Saint - Mars d'Outillé. Voir cet
article, où nous traiterons de ce qui concerne Outillé.
OYSE ; voyez o'ïZÉ.
OYSEL , OYSSEL ; voyez oisseau-le-peiit.
OZE , ancien fief et château , situé dans la commune de
Saint- Palern , à l'article de laquelle nous renvoyons, pour
ce qui le concerne.
PAILLARD , hameau et papeterie situés sur le Loir %
dans la commune de Poncé. Voir cet article.
PALAIS, petite rivière ayant sa source au N. O. du
bourg de Parennes , près le lieu des Bouvinières , d'où elle
coule d'abord à l'est-sud-est , longe tout le côté occidental
de la forêt de la petite Charnie , en se dirigeant au sud,
puis, se contournant au sud-sud-ouest, passe à l'ouest du
bourg de Chemiré en Charnie et à l'est de celui d'Elival ^
PANNETIÈttES. 3s7
fait mouvoir, au-dessous de ces villages, les forges de Che-
miré ; coule ensuite un peu «à l'est, traversant la grande route
du Mans à Laval , entre les bourgs de Joué-cn-Charnie et de
Mont rcuil- en -Champagne , descend directement au sud,
traverse le chemin de Loué à Rrûlon , et se jette dans la
Vègre , a i kilom. au sud-sud-est du bourg de Marcil-en-
Champagne. Pendant un cours de 23 à il* k. , le Palais fait
tourner 10 moulins , dont 4 à forges , et reçoit 12 à i3
autres ruisseaux , dont les plus considérables , par sa rive
droite, sont ceux de Gasseau et de Roli , et celui de l'abbaye
d'Elival, venant de la foret de la Grande-Chamie.
Nous avons dit ailleurs , que le nom de celle petite rivière
qui, dans la plus grande partie de son cours, depuis Joué
jusqu'à son confluent surtout, arrose de fraîches prairies ,
nous paraissait venir de la déesse Paies , la divinité des pâtu-
rages , et que la manière d'écrire son nom était incorrecte
par conséquent ; ce qui s'accorderait avec le nom de Joué ,
qu'on fait venir généralement de Joois, Jupiter. Le nom de
ce cours d'eau pourrait venir aussi de quelque établissement
de Templiers, qui aurait existé sur ses rives, les maisons de
cet ordre portant assez généralement le nom de Palais ; mais
la nature du sol qu'il embellit , rend plus probable la première
de ces clymologies.
PALAIS, nom d'un prieuré fondé dans la paroisse de
Montreuil en- Champagne. Voir cet article.
PAAXETJEltES, C1ÈHES; PENNETIÈRES, CIÈ-
RES ( i.ois DE ) ; Nemurum Pcnnitiarum. Situés à 3 kilom. 1/2
au nord ouest de la ville du Mans, entre les deux grandes
routes qui , de celle viile , conduisent à Laval et à Alençon,
mais sur le bord de la première , le bois ou les bois de
Pennelières sont plantés sur un coteau un peu élevé , s'af-
faissant à l'est et à l'ouest , dans un terrain sablonneux ,
reposant sur des roches de grès ferrifère. D'une contenance
d'environ 3oo hectares, ils s'étendent sur les communes de
S -Pavin des Champs, de Rouillon , de Trangé et de la
Chapelle-S.- Aubin : leur essence est en majeure parlie en
chêne, quelques perlions en pins maritimes ont été plantées
à une époque plus récente que les autres. Une grande partie
de c.'s bois , à l'extrémité nord ouest desquels est bâti le
château de la Groirie , appartenant à la famille de Samson
de Lorchère , dépendait de celte terre ; une autre portion
assez considérable, y a été ajoutée par le propriétaire actuel,
M le comte de Samson , maire de Trangé. On y rencontre
le grès ferrifère en exploitation ; différentes espèces de
minerai de fer, souvent en grains agglutinés, quelquefois
3a7 PANON.
magnétiques , dont quelques portions laissent apercevoir les
traces du bois auquel il s'est substitué ; des oxides de fer
colorés ou ocbres jaune et rouge.
L'évêque Geoffroi d'Assé, qui siégea au Mans de T274
à 1277, Icrmina une conteslalion et mil fin à un procès qui
durait depuis 5o à 60 ans, enlre le chapitre de sa calhé-
drale et les religienses de l'abbaye du Pré, du INlans, sur
les droits d'usage, pernage et autres, que ses chanoines
prétendaient avoir dans les bois de Pennelières.
PANOX, PANNON, PENNON [Cenomania); petite
commune cadastrée, du canton, de l'arrond., et à 5 kil. J/2
à l'O. , un peu vers S , de Mamers ; à 43 k. N., un peu
à l'E. du Mans ; autrefois du doyenné du Saosnois , du
Grand-Archidiaconné , du dioc. et de l'élecL du Mans. — *
Distanc. légal. : 6 et 44 kilom.
Descrip. Bornée au IN. et à l'E.., par Vezot ; au S. E. ,
sur un très- petit espace, par S.-Longis ; au S., par Mont»
Regnault , réuni à Saosne ; à TO. , encore par Saosne et
par Vezot ; la forme de celle commune est un carré irré-
gulier, dont les côtés varient de i,3 à i5 h. Le bourg, silué
dans un vallon, à 34 h. au plus de l'extrémité occidentale du
territoire, ne consiste que dans quelques maisons, toutes
rurales, formant la presque totalité de celles de la com-
mune, éparses autour de l'église, particulièrement du côté]
septentrional. Petite église romane, à clocher enbâlière,
n'ayant de remarquable que sa porte occidentale, dont le
cintre est orné d'un gros cordon sculpté, puis d'un rang
d'un autre dessin typique, ressemblant un peu à une coquille
cannelée du genre peigne, si ce n'est l'oreille (1) qui lui
manque ; enfin , par un rang d'étoiles : ce cintre ou archivolte ,
est supporté par une colonne romane de chaque côté de la
porte. Cimetière entourant l'église au nord et a l'ouest, clos
de murs à hauteur d'appui.
fopul. Portée à ij feux, sur les états de l'élection du
Mans, on en compte actuellement 23, comprenant 58 indiv.
mâles, 4^ femelles, total, 101 ; dont les trots-quarts dans
le bourg , qui ne réunit pas toute la population , comme
on le dit dans Y Annuaire pour 1829, page 49» puisque les
(1) L'analogue de ce dessin typique , ne se trouve pas au nombre
de ceux donnés pour ornements , de cette partie des monuments re-
ligieux du moyen âge , dans la planche xix de la 4<e part, du Cours
d'antiquités monumentales de M. de Caumont. On en voit cependant la
forme reproduite à peu près , dans la partie centrale du dessin n.° 16
de la pi. xlxii bïs du même Cours.
PANOIV. 329
fermes de la Pelourïe et de la Cour, entre autres, en sont
distantes de 3 et 4 hect. au moins.
IHouv. decenn. De i8o3 à 1812 inclusiv. : mariag. , 4;
naiss., i3 ; décès, 26. — De 18 13 à 1822 : mar. , 8; naiss. ,
a4 î déc. » il.
BIST fxcles. Eglise sous le patronnage de S.-Sulpice ; point
d'assemblée. La cure, qui valait de 3oo à 4oo I. de revenu,
était à la présentation du chapitre diocésain. — La commune
étant réunie, pour le spirituel, à celle de Vezot, l'église ne
sert plus aux cérémonies du culte , que lors des processions
annuelles et pour les inhumations , qui ont encore lieu dans
le cimetière.
Hist. féod. La seigneurie de paroisse, appartenait égale-
ment au chapitre de la cathédrale du Mans, à qui la terre de
Panon fut donnée en partie et en partie vendue , pour 4$ '•
mansais , vers l'an 1204. Eu 1790, ce chapiire possédait
encore des terres à Panon , dont les revenus étaient évalués
a 4q3 f. Cette paroisse dépendait en partie de la baronnic,
du Saosnois, et, par conséquent, du bailliage de Mamers.
Nous avons mentionné, à l'art. Dissé-sous-Ballon (u-208),
un Geoffroy Pannon , homme d'armes, armiger , probable-
ment de la famille des seigneurs de ce lieu , qui vivait en 1 ^81.
On trouve aussi un Guill. de Pannon , au nombre des exé-
cuteurs testamentaires de l'évêque du Mans , Gcoffroi de
la Chapelle , qui mourut en i35o.
Hisr. civ. Il est difficile de se rendre compte de l'étymologie
du nom de ce lieu , à moins qu'on ne l'attribue à 1 office de
l'homme d'armes, qui, dans le moyen âge, portait l'espèce
de bannière appelée Pennon, Peut-être est- elle la même
que celle de l'ancien nom de la Hongrie, Pannonia , dont,
toutefois , nous ignorons la signification , mais qui pourrait
bien être celle d'un lieu marécageux , un pays de marais.
( V. plus bas HYDROGR. )
En i833 , le conseil municipal , en conformité de la loi du
28 juin , vole une somme de 10 f. pour le loyer d'une école
prim. , et celle de 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
Antiq. Les relranchemens si célèbres dans l'histoire mili-
taire du Saosnois , sous le nom de Fossés-Robert , passaient
au nord-ouest du territoire de Panon , où il n'en reste que peu
de traces aujourd'hui.
HYDROGR. Le territoire est arrosé au nord-ouest par le
petit ruisseau de l'Etang , venant de Vezot , passant près
le bourg , et se perdant dans le grand marais de Saosne ,
dont partie est située sur Panon , d'où lui viendrait son
nom , d'après ta seconde étymologie ci dessus.
33o PENSAIS.
géolog. Terrain plat, découvert, faisant partie de la
grande plaine du Saosnois , appartenant à la formation cal-
caire oolitique décrite à Tari, du canton de Mamers ( I!l-i5cj).
CM'ASTk. Superficie totale de 2.36 hectar. 68 ar. 3ocenliar. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour., 210 hect. 60, ar. 20
cent. , en 5 class. , évaluées à 3 f. 5o c. , 9,17,25 et 34 f.
— Jard., 1-53-58; à 34 f. — Prés et pâlur., i4-66-5o;
4 cl. : 24» 33, 5i , 66 f. — Terr. vain, et vag. , 3-88-70 ;
à 1 f. — Mares , 0-09-10 ; à 1 1 f. — Sol des propriél. bât.,
1-26-10; à 34 f- Olj. non impos. : Egl. et cimet., 0-04-224
— Chemins, 4~44~6o — Cours d'eau, o-o'-3o == 19
maisons , en 4 cl. : 7 à 6 f. , 4 à 10 f. , 4 à 1 5 f. , 4 à 18 f.
Rf Propr. non bâties, â.ni 7 f. 16 c. \ , .» r „<? „
evenu impos. I __L_ bâties , %J » 3 4'9
CONtrib. Foncier , 743 f. ; personn. et mobil. , 43 f« ;
port, et fenet. , 16 f. : aucun patenté. Total , 802 f. — Per-
ception de S -Rémi du Plain.
cl lt. Superficie argileuse et argilo-calcaire , passablement
productive, particulièrement propre aux céréales, qui y sont
cultivées dans la proportion de :>4 parties en froment, 20 en
orge , 5 en avoine et 4 en seigle. Produit , en outre , chanvre >
trèfle , sainfoin , pommes de terre , etc. Elève de bêles
aumaiiles et de moulons, particulièrement; peu de poulains
et de porcs — Assolement triennal et quadriennal ; 3 fermes
principales, i3 bordages » i3 charrues, dont 7 sont traînées
par des chevaux , les autres par ceux-ci associés aux bœufs.
tzz Commerce agricole, consistant en grains, dont il y a
exportation réelle du quart au tiers; en graine de trèfle,
chanvre et fil ; veaux et génisses , moutons, etc.
zzz Fréquentation des marchés de Mamers , presque exclu-
sivement.
chemins. La route départementale n.° 5 , de Mamers à
Fresnay ; le grand chemin de S.-Rémi du Plain à Dangeul et
celui de Dangeul à Mamers , passent à peu de dislance du
territoire de Panon , el en faciliienl les communications.
lieux 1ŒMARQ, Aucun comme habitation ; sous le rapport
des noms : la Cour , le Petit- Panon.
ltabl. publ. Mairie , école primaire votée. — Bur. de
poste aux lettres , à Mamers.
FËASAIS ? vulg. pensas ; ruisseau qui prend sa source
à peu de dislance au nord -ouest de l'ancien bourg de S.-
Rémi des Eaux ou des Bûchettes , canton de Ballon ; coule
au sud , puis au sud ouest ; arrose la commune de Souligné-
PARCE. 33 1
«ous-BalIon , puîs celle de Joue' -l'Abbé et de Neuville-sur-
Sarlhe , qu'il délimite; traverse un étang du même nom que
lui , et va confluer dans la Sarthe , en face de la ferme de Car-
reau , après un cours de 6 k. , pendant lequel il fait mouvoir
le moulin d<\son nom.
PAPIXIÈ1Œ (la), ancien fief, actuellement maison
bourgeoise, située dans la commune de Chemiré le-Gaudin ,
dans uue charmante position , au confluent de la petite
rivière de Renom dans la Sarthe. Celte maison est remar-
quable pour avoir appartenu à notre poète , d'Oigny du
Pouceau , qui l'habitait souvent et s'y plaisait beaucoup.
PARAÎVCE , Parekce ; nom d'un hameau de la commune
d'Yvré-TEvéque , situé sur la rive droite de I'Huisne, lequel
donne son nom à la petite rivière de Yi\e-Parance , parce
qu'elle vient confluer dans I'Huisne, tout à côté de ce hameau.
( V. l'art, yvré l'évê.ue. )
PARC D'ORQUES. Voyez les articles chartreuse du
PARC et S.„-DEMS D'ORQUES.
PARCE, PARECÉ, PARRECÉ; Parceium , Parte ndium ,
Partcciacum y Parciniacum , Parciacust Pat rie ia eus , um ; grande
commune, Cadastr e, chef-lieu de canton de 1790 a 1802
( an x ) , actuellement du cant. et à 10 kilom. E. de Sablé ;
de l'arrond.et à 19 k. N. i/4-O. de la Flèche ; jadis de Tar-
phiprétré et de l'élection de la Flèche, du diocèse d'Angers
et de la province d'Anjou. — Dist. lég. : 12 , 22 cl £i k.
descript. Bornée au N. , par Avoise, dont la rivière de
Sarthe la sépare , et par Dureil ; à l'E. , par Malicorne ; au
S., par Arthezé , le Bailleul et Louaille ; à l'O, , par Vion
et Solesme ; cette commune a une configuration très-irré-
gulière , qu'on ne peut guère rapporter qu'à un triangle
allongé , dont la base est à l'occident et le sommet à l'ouest ,
de 6 k. de côté à l'ouest ou a sa base, de 1 1 k. de côté au sud
et de 12 k. 1/2 en ligne droite au nord, ou iG k. 1/2 avec
ses sinuosités de ce côté, qui sont celles de la rivière, dans
toute la partie où elle limite le territoire. La partie agglo-
mérée est un gros et assez joli bourg , auquel plusieurs auteurs
donnent le nom de ville , situé à moins du tiers occidental
du diamèt. longitudinal, sur la rive gauche de la Sarthe , et
Ear conséquent sur la limite septentrionale du territoire. Le
ourg de Parce se compose , d'une petite place et de plusieurs
rues y aboutissant , dont deux principales. On y remarque ,
outre un certain nombre de maisons modernes assez bien
bâties, des auberges, des cafés, et les édifices suivans : i.°
l'ancienne église paroissiale et collégiale de S. -Martin,
église paroissiale actuelle, sous le chœur de laquelle était
33a PARCE.
une chapelle souterraine sépulcrale , renfermant les tombeau*
de Jean H et de Jean in de Champagne , seigneurs de Parce ,
qui en ont été extraits et transférés au château dePescheseul,
par feu M. de la Galissonnière ; ladite église , voûtée en bois ,
ayant un bas-côté, séparé de la nef et >du chœur par des
arcades et des colonnes romanes , à croisées ogives à 2 et
â 3 lancettes , tréflées. Au-dessus de la porte latérale sud de
celte église, dépourvue de clocher, est placé un petit
clocheton de forme arrondie , orné de eanelures à sa base ,
qui va se rétrécissant , sans pourtant être terminée en cul-de-
lampe ; 2.0 la tour de l'ancienne église paroissiale de S.-
Pierre , seule partie restante de cet édifice, détruit par les
Anglais, en 1370, de forme carrée, avec des contreforts
très-saillants, percée, sur chaque face, de doubles ouvertures
allongées et cintrées, avec un double retrait intérieur, sans
moulures ; surmontée d'un clocher en bâtière , dans lequel
sont placées les cloches , à défaut de clocher à l'église S.-
Marlin ; 3.° très-grand cimetière , dans un belle position ,
en dehors et au sud du bourg , enceint de murs élevés , dans
lequel est une chapelle dédiée à N.-D. de Pitié ; 4-° le pres-
bytère , ancienne maison curiale delà paroisse S.— INJarlin ,
situé à l'extrémité occidentale du bourg , accompagné d'un
enclos ; 5.° l'ancienne maison seigneuriale , dite de Cham-
pagne , à l'extrémité nord-ouest du même , fort ancienne ,
n'ayant rien de remarquable que ses fenêtres en croix ; 6.° la
molle féodale de celle même seigneurie , peu élevée ,
située entre le bourg et le cimetière , au pied de laquelle est
l'ancienne cour ou maison de justice avec ses prisons. Cette
chélive maison est occupée aujourd'hui par de pauvres gens ,
comme si elle était toujours destinée à être un lieu de misère ;
7.0 enfui , en face de l'extrémité méridionale du bourg , on
remarque , dans la rivière , les vestiges de trois anciennes piles
du pont qui la traversait , et qui fut aussi , dk-on , détruit
par les Anglais : ces resles sont trop peu considérables pour
qu'on puisse vérifier si , comme le prétend la tradition , ce
pont était de construction romaine* De l'autre côlé de la ri-
vière, vis-à-vis ces piles, on remarque une ancienne maison
tourelles , sur laquelle on voyait autrefois les armoiries des
seigneurs de Champagne et de Pescheseul. On pense que
celait le bureau où ils faisaient percevoir le péage , tant pour
le passage de ce pont , que pour la navigation sur la rivière ,
qui leur appartenait exclusivement dans une cerlaine étendue,
comme l'indique le nom de la terre de Pescheseui , dont les
beaux bois s'offrent en perspective vis-à-vis Parce, mais
masquent le château , silué a leur extrémité orientale , et
PARCE. 333
qu'on ne peut voir de ce point. La terre et seigneurie de
Pescheseul, située sur Avoise, dont il a déjà élé parlé à
cet article , sera l'objet d'un article spécial. (V. les art. avoise,
PESCHESEUL )
populat. Portée pour 4oo feux , sur les états de l'élection
de la Flèche , elle est actuellement de $iy , se composant de
1,029 individ. mâles, i,o4o femelles, total, 2,069; dont
819 dans le bourg; 39 au hameau de la Pâquerie ; 3o à
32 à chacun de ceux de la Pâquerie , des Poligneraies, du
Breil ; 20 à 25 à ceux de Plein - Vert , des Moltières , de
FOiselerie , des Nergeolières et de la Herquenoirie.
Mouq, decenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mariag., 180:
naissanc. , 646 ; décès, 4^7» "*— De i8o3 à 181 2 : mar. , i5i ;
naiss. , 554; déc. , 55 1. — De i8i3 à 1822 : mar., 160;
naiss. , 6o4 ; déc. , 48 1.
ihst. ecclés. Malgré la destruction de l'église de S.-Pierre
de Parce , dans le i4.e siècle , les deux cures de S.-Pierre et
de S.- Martin continuèrent à subsister, et sont mentionnées
au pouillé du diocèse d'Angers, imprimé en 1783. Toutes
deux étaient à la présentation du prévôt d'Angers, dignité de
l'église ou chapitre métropolitain de S.-Marlin de Tours (1).
Ces églises n'étaient, dans l'origine, que deux chapelles, sous
les mêmes vocables de S.-Pierre et de S.- Martin , dont le
monastère de S.-Martin de Tours jouissait, dès avant 770 :
elles lui furent confirmées par Charlemagne , en 862 , avec
le manoir seigneurial du lieu ( v. plus bas hist. fÉod. ) , les
domaines et les serfs en dépendant. Hugues de Malefêlon ,
seigneur de Parce , fit bâtir , dit-on , les deux églises pa-
roissiales de S.-Pierre et de S.-Martin , sous l'épiscopat d'En
sèbe, év. d'Angers, de 1047 a 1081. D'après un document
certain , qui sera rapporté en entier à l'art. Pescheseul , Jean
Il de Champagne, mort en i436, fit reconstruire l'église de
S.-Martin, donna au chœur la forme d'une collégiale , y fonda
les chapelains de la chapelle de N.-D. de Champagne , et fut
inhumé dans la chapelle sépulcrale voûtée , nommée VAnfeu,
construite au-dessous du chœur.
(t) Par une singularité fort curieuse , qui explique celle-ci , le chapitre
de la cathédrale d'Angers n'était point soumis a la juridiction de l'évêque
de ce diocèse, mais bien à celle de l'archevêque de Tours , qui en était
le supérieur, comme délégué du Saint-Siège. Ch. Miron, t>9.e évêque
d'Angers ( v. biogr. lxiiî, lxiv. ), ayant voulu s'élever contre cette
exemption, fut repoussé de sa prétention, à la juridiction chapitrale,
par une sentence arbitrale du 12 octobre i6i3, confirmée par arrêt
du parlement, des 16 mars 1616 et t5 janvier 1617.
334 PARCE.
Pîcrre de Champagne , second fils de Jean et seigneur de
Parce, augmenta la fondation des chapelains dils de Cham-
pagne , el fut inhumé près de son père, dans la même
chapelle souterraine, étant mort en i/h86 , à lage de cent
ans. En i44i > on comptait 19 prêtres attachés aux églises de
Parce. — Deux assemblées paroissiales sont fixées , l'une au
jour de l'Ascension, l'autre au i.er dimanche de septembre,
par arrêté préfectoral, du 16 juillet i83i. II en existait une,
autrefois , le 2 novembre , le jour de la fête aux Morts , à la
chapelle du grand cimetière.
En 182g, la dame Marie- Suzanne-Marguerite Bévier,
V.e Perrotin lègue, aux desservants successifs de la succursale
de Parce, deux pièces de terres, contenant 4 hect. 75 ares,
évaluées à 4,^5 &
Les différents bénéfices et fondations ecclésiastiques de
Parce , étaient : i.° la chapelle N.-D. de la Saintonnière , à la
mjne présentation que les deux cures; 2.0, 3.°, 4«% 5.°,
6.°, 7.0 , 8.° la chapelle N.-D. de Champagne, possédée par
3 chapelains ; celle de la Croix , autrement Nos autem , fondée
par L. Carte ; de N.-D. , fondée par Louzier ; d s Pinotles ;
de Ste-Marguerite ; de la Blanchetière ; de N.-D., fondée
par Guill. Fouaiileux ; toutes à la présentation du seigneur
de Parce; 9.0 la chapelle de Sle Barbe , que présentaient
alternativement les seign. de Parce et du Bellay ; io.°, 1 1 ° la
chamelle de la Beauté et celle fondée par J. Varlet , à la
présentation des seign. de Champaigne ( sic , pour Cham-
pagne); 12.0 celle de JAnnonciade de la Colinière, que
présentait le comte de la Suze; i3.° celle du S.- Esprit ,
présentée par les seign. de Malicorne ; i4.° la chapelle du
Cou.iray , présentée par le seign. de ce lieu; i5.° celle de
Sion , alias l'Annonciation, au cimetière, par l'aîné de la
famille de J. Aliain, fondateur; 16 ° celle de N.-D Paul
Troael ou des Trouils , par l'aîné de celle famille; 17.0 la
chapelle de N.-D. du Frouln , par les héritiers ou , à défaut,
parie curé ; 1 8.° celle S. Jacques , parle seigneur du Plessis ;
19 ° celle N.-D. de Soudaine, fondée par J. Herouis ,
présentée par la famille du fondateur ; 20.0 la chapelle de
Chatons , par le procureur de fabrique 521.°, 22. ° les pres-
timonies des Landes et des Noues , allas le Breuil , à la
présentation des familles Piené Surmond , et Th. Le page ;
23° enfin, le legs des Bugeols , présenté par l'aîné de celte
famille. — Autres bénéfices et établissements religieux, non
mentionnés au poui.ler d'Angers : 24.0 le prieuré de fOr-
tière , situé à 2,4 h. ouest du bourg , sur le bord de la Sarlhe ,
à la présenlion du prieur de Soiesmc , comme ancien membre
PAF.CÉ. 335
de ce prieuré ( et non du prieuré de Chltean-l'Hermitage ,
comme on le dit dans V Ann. pour :83i , p. Q$G) : la chapelle
subsiste, mais ne sert plus au culle ; 25.° la chapelle delà
Barbarinière, tout près et au sud -ouest de la précédente ,
actuellement démolie ; 26. ° la Maladrerie , dont une place
porle le nom el indique seule l'ancienne existence ; 27.0 I Au-
monerie , à 1 k. 1/2 au sud-sud-est du bourg , sur le boni
de la Sarlhe ; 28. °, 2g.0 la Maison de charité et le collège ,
tous deux de fondai ion religieuse ( v. i:ist. civ. )
Les moines de S.-Aubin d'Angers, possédaient à Parce,
differenles dîmes d'origine féodale , dont il sera parlé plus
bas par ce moLif.
hist. féod. L'histoire féodale de Parce , comme presque
toutes celles des autres lieux , est entourée d'obscurité dans
ses premiers temps. On croit que cette seigneurie a tiré son
nom d'un Patrice, seigneur angevin , qui la possédait dans
le moyen âge. Ce devait être le descendant de quelque per-
sonnage de famille romaine , car ce nom , comme celui de
notre Defensor, est moins une qualification d'homme, que
celle de la dignité dont ce personnage se sera trouvé revêtu,
lors de l'invasion des peuples du nord. Parce est appelé
Patricia cum , dans la donation faite aux moines de S.-Aubin
d'Angers, par Agnès de Clairvaux , veuve d'Herbert 111 de
Champagne , dont il sera parlé plus bas : Adde etiam decimam
duoruni molcudiuorum de rastro Pairiciaco ; et, d'un autre
côté , Ménage ( Hist, de Sablé ) rapporte deux copies de l'acte
de fondation du prieuré de Solesmc, en 1010, par Géoffroi
de Sablé , au bas desquelles se trouve la suscription Signum
Patricia -j- , répétée deux fois sur l'une deux , ce qui semble
annoncer que deux seigneurs de ce nom le souscrivirent.
Postérieurement à celle époque réculée, cette histoire
paraîtrait fort embrouillée, et, par conséquent, forl obs-
cure , comme t\\e l'est généralement chez tous nos annalistes,
si nous ne possédions un document particulier, provenant des
archives du château de Durlal , sans lequel il serait forl diffi. iie
de bien distinguer les rapports qui existent entre la seigneurie
de Parce el celle de Pescheseul , réunies pendant plus ue uois
siècles dans les mômes mains.
La chàtellcnie de Parce , pour laquelle Hugon de Cham-
pagne, chevalier, rendit aveu au mois de mai 1810, à son
parent Thibault de Malefèlon, chevalier, seigneur de Durlai et
baron de Matefélon , avait alors pour siège seigneurial le
château de RavaJun , dont l'emplacement subsiste en une
émineuce , indiquée plus h^ul , plus élevée que les maisons
du bourg de Parce , qu'on appelait le Châleîier ou la MoLe du
536 PARCE.
château de Ravadun , « à laquelle motle , dît notre d<v
cument , se doivent les homages , droits et redevances de la
chastellenie ou baronnie de Parce. La rue Basse et la rue de
la Motle , audit bourg de Parce , étaient les fossés jadis de
cet ancien château , et ceux qui y ont fait bastirdes maisons,
les tenaient à homage du seign. baron de Parce. — Jean il de
Champagne , ayant voulu donner son nom à la chastellenie
et baronnie de Parce , nomma cette motte en emplacement
de chasteau par son aveu, la motte jurée de son chasteau de
Champagne. — La chasielenie de Parce est tenue de tout
temps avoir été séparée du corps de la baronnie de Matefêlon,
Eour faire partie du partage d'un puisné des seigneurs de
>urestal ( Durtal ) , lequel retint le nom de Champagne ,
que son père avait porté et que son frère aîné quitta pour
le surnom de Matefêlon. »
La chastellenie de Parce , avec celles de Bazouges , du
Bailleul , et plusieurs autres terres, mentionnées dans l'aveu
de 12 10, cité plus haut, ont toujours été tenues à foi et
hommage lige de la seigneurie et baronnie de Durtal et Mate-
félon , devenue comté ; et Parce est constamment resté dans
la descendance de ses premiers seigneurs , qui avaient le nom
de Champagne.
« Il faut savoir que le provost d'Anjou de l'église S.-
Marlin de Tours , a un fief volant dépendant de son bénéfice ,
lequel s'éstend dans la chastellenie de Parce et se compose
de six maisons et rien de plus , et qualifie ce fief volant de
seigneurie de Parce. 11 y présente les cures de S.-Pierre et
de S.- Martin , mais c'est le seigneur chastelain ou baron de
Parce qui est fondateur de ces églises et en a toutes les
marques d'honneur, et les deux maisons presbytérales re-
lèvent à foi et hommage de lui et point dudit provosl. Ainsi ,
tout ce qui est tenu et reconnu de la mouvance de la baronnie
de Parce, ne dépend en rien dudit provost , qui ressortit au
présidial de la Flèche , tandis que ladite baronnie ressort au
comté de Durestal. — Ledit provost prétend aussi qu'il y
avait une maison seigneuriale au bourg de Parce , qui s'ap-
peloit la maison de Champagne , qui estoit tenue de lui à foi
et hommage et qu'une seigneurie du même nom en dépendoit.
Il n'existe à Parce aucun fief et seigneurie du nom de Cham-
pagne , et la maison qu'on signale sous ce nom , était celle
des receveurs ou fermiers des seigneurs chaslelains de Parce ,
du nom de Champagne. Le provost a échangé son fief volant
de Parce avec un sieur de Savonnières , mari d'une dame
de Paris , nommée Mairat , d'une famille de partisans de
Troie en Champagne , qui l'ont réunie à leur maison de la
PARCE. 33 7
Saulncric , située à Parce, afin de relever celle-ci par l'ad-
dition d'un fief avec justice , qu'elle n'avait point. Mais
chacune des tentatives faites par ces nouveaux propriétaires
pour usurper sur la châtellenie de Parce et, par conséquent,
sur le comté de Durestal , et s'élever à leurs dépends , ont été
réprimées aussitôt qu'entreprises. » — Par lettres-patentes
du zj- mars i5g<), Henri IV attribua de nouveau à la séné-
chaussée et siège prcsidial de la Flèche , la justice temporelle
de la prévôté d'Anjou , en l'église de S.-Marlin de Tours ,
comprenant 7 châtellenies , dont était Parce pour partie ,
c'est-à-dire , pour le fief volant dont il vient d'être parlé.
Elles étaient jadis de la sénéchaussée et ancien ressort de
Baugé , dont les officiers s'opposèrent , mais en vain , à
1 enregistrement de ces lettres-patentes.
Voici aussi ce qui concerne les rapports existants et les
distinctions à faire , entre la baronnie de Parce et la sei-
gneurie de Pescheseul. Celle-ci , quoique unie dans les mêmes
mains avec la baronnie de Parce , depuis plus de trois cents
ans ( à l'époque où a été rédigé le document que nous
rapportons en l'abrégeant, et bien avant la révolution) est
située au Maine , de l'autre côté ( c'est-à-dire sur la rive
droite ) de la rivière de Sarthe. Elle comprend la châtellenie
de la paroisse d'Avoise ( v. cet art. ), et plusieurs autres fiefs ,
qui seront énumérés à son article; est qualifiée du titre de
vsirerie, et est tenue à franc alleu noble du comté du Maine ,
et , par conséquent, du roi. C'est ainsi qu'il faut distinguer
ces deux terres en baronnie de Parce et châtellenie de Pes-
cheseul , avec lesquelles n'a aucun rapport la prétendue
seigneurie de Champagne du prévôt d'Anjou, sans quoi l'on
ne comprendrait jamais les rapports des fiefs qui les com-
posent, et qui sont bien distincts et séparés les uns des autres.
« Une connaissance exacte résultera de la nouvelle décla-
ration demandée à tous les sujets des deux seigneuries, pour
dresser un nouveau terrier, afin de rétablir cette terre, après
Go années continuelles de saisie réelle et de mauvaise ad-
ministration, des officiers de justice de ladite baronnie de
Parce. » ( V. l'art, pescheseul , pour la composition de cette
châtellenie. )
On voit , par ce qui précède , que la terre et châtellenie
de Parce , qualifiée plus tard du titre de baronnie , est bien
distincte de celle de Pescheseul , ainsi que du fief volant ,
dépendant autrefois de la prévôté d'Anjou de l'église S.-
Martin de Tours , vendu à la dame Mairat , et réunie par
elle à la terre de la Saulnerie , non fieffée avant cette réunion ;
qu'il n'existe point de fief du nom de Champagne , à Farce ,
IV 2U
338 PARCE.
et que l'opinion traditionnelle contraire , provient de Ja
possession continue , pendant plus de trois siècles, de la terre
et seigneurie de Parce, par la famille de Champagne, de
même que la réunion de cette terre avec celle de Pescheseul ,
les a fait confondre ensemble , surtout depuis que les sei-
gneurs de Champagne ayant fait bâtir et habité le château
de Pescheseul, et abandonné Parce, on a pu croire ce château
le siège ou chef-lieu de la terre et seigneurie de Parce.
Il résuite évidemment de ce qu'on vient de lire , que la
châtellenie-baronnie de Parce était un membre de la sei-
gneurie de Durtal et baronnie de Matefêlon, la première,
donnée , en io53 , par Geoffroi il dit Martel , comte d'Anjou ,
qui en avait fait bâtir le château, en io4o, à Hubert ou
Humbert, lige de la maison de Champagne ou, du moins ,
le premier qui ait porté ce nom, fils de Hubert Rasorius,
tué à la bataille de Pontlevoi , en 101S , et d'une fille
d'Isembert, seigneur du Lude. Humbert de Champagne
épousa , en 1080 , Agnès , fille de Hugues de Clairvaux , sur-
nommé Mange- Breton , dame de Clairvaux en Anjou , et ,
en partie, de Malefêlon , laquelle stipula dans son contrat
de mariage , que les fils aînés provenant de celte union , por-
teraient le nom de Matefêlon , et les cadets celui de Cham-
pagne , ce qui explique suffisamment la confusion de ces
deux noms. Parce ayant été donné à un cadet de cette famille ,
resta dans sa descendance, jusqu'à sa réunion, par alliance,
sans doute , à la châtellenie de Pescheseul. C'est cette famille
de Champagne , dite d'Anjou , pour la distinguer des autres
familles du même nom , qui existaient dans le Maine , qui
a donné lieu au nom de Champagne de Parce , attribué au
territoire qui entoure ce lieu , sur la rive gauche de la Sarthe ,
ainsi que nous l'avons dit à notre article Champagne ( 1-
267 , 274)* Les deux terres réunies de Parce et de Pescheseul ,
passèrent successivement , par mariages , de la famille de
Champagne dans celles de Chateaubriand et du Puy-du-Fou ,
à la condition que les nouveaux possesseurs prendraient le
nom de Champagne; puis dans la famille de Mirepoix et
dans celle de la Galissonnière , dont le dernier possesseur ,
M. le comte de la Galissonnière , ancien député , a laissé
les biens qui en dépendaient, à M.mcs V.c de Moléon et de
Beliser, ses filles , qui les ont vendus depuis peu à M. Le-
tessier de la Motte, ancien négociant, à Angers. ( V. l'art.
PESCHESEUL. )
.Nous avons vu plus haut que , de 10^7 à 1081 , Hugues de
Matefêlon avait bâti les deux églises paroissiales de Parce , d'où
le titre de fondateurs que revendiquaient les seigneurs du lieu,
PAUCÉ. 339
Agnès de Clairvaux, femme de Hubert m de Champagne,
morte sans enfans, en iiiG , avait fait don aux moines de
S. -Aubin d'Angers, de la dîme sur le produit de ses deux
moulins , de son four bannal et de ses vignes de Parce.
En i3oo, Jean de Champagne, seigneur de Parce,
donne ladite terre seigneuriale , a renie , aux sujels de sa
ville et de son château dudit Parce.
Dans un hommage que rend le même Jean de Champagne,
en i338, «à Thibaut de Malefèlon , il reconnaît tenir ses
terre , ville , château et châlellenie de Parce , aux mêmes
litres , conditions, droits , hommages , justice et redevances ,
que Thibault lui-même tient la terre de Durtal.
En iGG), un aveu est rendu parla famille Jouyc de la
Flèche , dont Pierre , sieur des Roches, et Jacques , sieur de
l'Artenière ou l'Arlusière , le premier, président, et l'autre
conseiller au siège présidial de ladite ville , pour la terre et
seigneurie de Parce , relevant de la Flèche (Nomsfcod. , 54-3).
11 y a erreur, ou il s'agirait du fief volant de la prévôté d'Anjou,
que cette famille}aurait acquise à celle époque , ou affermée du
prevot î
L'emplacement des fourches patibulaires de la justice sei-
gneuriale de Parce , est indiqué sur la carte de Cassini, à
1,6 h. au sud du bourg, un peu vers l'ouest.
Les autres fiefs du territoire de ce lieu, étaient : i.° la
Saunerie ou Saulneric , dont il a été parlé plus haut,
située à 2,8 h. au sud du bourg , sur le bord du chemin
qui conduit à la Flèche ; maison à tourelles , en bon état ,
avec un enclos, appartenant à M. Gautier; 2.° Roussan ,
à i,8 b. sud, un peu a l'est, également sur le bord de la
rivière et de la grande roule de Sablé à Malicorne , appar-
tenant jadis à la maison de Mirepoix ; maison avec tourelles,
fosses et enclos. Ce fief fut réuni à la Saunerie dans le ij.e
siècle , ainsi que celui de la prévôté d'Anjou , par M. de
Savonnières , conseiller au parlement. 3.° VOrlière, fief
ecclésiastique du prieuré de Solesme , dont nous avons in-
diqué plus haut la position; 4-° le Grand- Poligny , ferme
avec maison de maître, appartenant à MM. Défais, de Laval ,
et Desnoes , de S.- Denis d'Anjou : sa chapelle ne sert plus
au culte ; 5.° le Coudruy , à 3,5 b. sud-ouest du bourg. En
i5o4, Phil. le Conte ou le Comte, escuyer, sieur du Coudray ,
en la paroisse de Parce , déclare tenir du duc d'Anjou , une
sergcnleric fayée ; 6.° la Ladronicre , ferme aujourd'hui , à
2,3 h. sud-quart-ouest du bourg; 8.° la Motte- Coulon , fief
omis à l'histoire féodale de l'art, du Bailleul (. 1-89 ) , dont
la maison , simple ferme actuellement , est située sur cette
34o PARCE.
commune cl dont le fief et ses terres s'étendaient sur Parce.
hist. <iv. Duiaure et plusieurs autres écrivains qui se sont
occupés de l'étymologie des noms de lieu , regardent comme
certain que toutes les positions géographiques dont les noms
se composent du radical bar eu par, sont situées sur des
frontières : ainsi le Earois , disent-ils , séparait la Lorraine de
la Champagne ; le territoire des Parisiens , était la frontière
entre la Gaule celtique et la Gaule belgique ; ainsi, le nom de
Parce indiquerait la frontière entre le Maine et l'Anjou.
Ainsi que nous l'avons dit à l'histoire ecclésiastique , le
nom de place de la Maîadrerie , que porte un endroit du
bourg , annonce l'existence en ce lieu, d'un ancien hospice ,
de même que celui de la Monnerie , corrompu de l'Aurno-
ïierie, porté par un hameau situé au bas de la rivière , à i,5
hectom. sud-sud-est, indique un autre établissement de bien-
faisance , dont il ne reste non plus aucun autre souvenir.
Par une déclaration du 28 juin i5i8, le roi établit une
chambre à sel à Parce , de la dépendance du grenier de la
Flèche. Cette chambre n'existait plus lors de la révolution.
Une maison de charité , desservie par 3 sœurs d'Evron , et
administrée par une commission de cinq membres , a été
établie à Parce en i833. Ses revenus , unis à ceux du bureau
de charité , s'élèvent à 863 f. , provenant, i.° d'un legs de
35o f. , en capital , fait aux pauvres de la commune , en 181 3 ,
par le sieur Jacquin-Labarre ; 2.0 d'une rente de i5o f. ,
donnée aux mêmes, en 182G, par M. Gasselin , de Chan-
tenay ; 3.° legs , en 1826 , par le curé J.-Jj.- Joseph Gillier ,
évalué à 5, 000 f. ; 4-° autre , de goo f. , en 182g , par la dame
V.e Perrotin, déjà cité à I'hist. ecclés. ; 5.° enfin, d'une
allocation annuelle sur le budget communal.
TTn collège ou école de garçons , dont il ne reste plus rien ,
existait anciennement à Parce. En i833, le Conseil muni-
cipal , en conformité de la loi du 28 juin , vote une somme
de i5o f., pour le loyer d'une maison d'école primaire , et une
autre de 200 f. , pour le traitement de l'instituteur. Une école
prim. de filles est tenue par les sœurs de la maison de charité.
HIST. , atstiq. S'il y a quelques raisons de croire , ainsi que
nous l'avons dit plus haut ( pag. 3n ), que les Pvomains ont
dû occuper les rives de la Sarthe , ciu'une voie qui conduisait
de Subdunum à Combarisium , a dû passer à Parce ou près
de ce lieu , et que le pont qui y servait à traverser la Sarthe ,
avait pu être construit par ce peuple conquérant , nous
sommes forcés de reconnaître, qu'à quelques fragmens de
briques près , observés sur le territoire du Bailleul , on est
réduit à de simples conjectures sur ce point.
parcï:.
^ /
C'est dans la plaine située entre le bourg de Parce et la
rivière de Sarthc, au-delà de laquelle se trouvait autrefois
un manoir appelée Beaucé , inter Paitlie Nàium et Belsiacum ,
que Damase , seigneur d'Asnières , fut surpris par l'orage
élant à la chasse , lors de l'aventure tragique rapportée dans
l'histoire de Damgérosc (v. Tari. ATHEKAY, l-fi) , sous l'épis-
copat de Hugues de S.-Calais, de i i3G à 1 142. Un autre lieu,
appelé Beaucé, se trouve sur la rive gauche de la Sarlhe et le
territoire de Solesmc , près la limite N. O. de Parce , à 4 k.
O. N. O. de ce bourg. Peut-être est-ce de ce dernier qu'on
a voulu parler dans ce récit.
En 1070, pendant que Brandelis de Champagne, seigneur
de Parce , servait dans l'armée du Roi , les Anglais , sous les
ordres de Canolc, ayant pénétré dans le Maine et l'Anjou,
se rendirent maîtres de Parce , détruisirent l'église de S.-
Pierre , dont ils conservèrent seulement la tour et le clocher,
ruinèrent le bourg, le château de Ravadun , et celui de
Pescheseul en Avoise.
D. Lobineau rapporte ( lilst. de Bret. i-£32 ) 9 et certains
compilateurs l'ont répété d'après lui , que lorsque les Anglais,
sous les ordres du duc de Buckingham , vinrent du Vendô-
mois, par S.-Calais et Pontvallain , passer la Sarlhe à Noyen,
au milieu du mois de septembre i38o , ils se rendirent de là à
Parce, où ils restèrent trois jours. INous avons parlé de cet
événement à l'article Noyen (pag. 297 de ce vol.) , et des diffi-
cultés qu'ils éprouvèrent à effectuer ce passage. De quelle
importance eût -il été pour eux de passer de la rive gauche
de la Sarlhe sur la rive droite de cette rivière, pour revenir
séjourner sur la première de ces rives ? Cela eut été absurde ,
et il l'est bien plus encore de le répéter. Aussi n'est-ce point
à Parce , mais bien à Poiilé qu'ils séjournèrent , et ils eurent
bien soin de tenir la rivière de Sarlhe entre eux et les Français,
en longeant constamment la rive droite de celte rivière ,
pour se rendre à Cossé-le- Vivien , en Anjou.
En i562, René de la Rouvraie , seigneur de Bressault ,
paroisse du Mesnil en Anjou , qui tenait pour la religion
prolestante , surprend Parce , pendant l'absence de Jean de
Champagne , met les habitans à contribution , massacre les
prêtres , envers lesquels il avait coutume d'exercer mille
cruautés , pille l'église et les chapelles et brise les orgues.
hydrogr. La rivière de Sarlhe limite la commune au nord ,
et la sépare de celle d' Avoise , en formant un Co couché dans
ce sens. Le ruisseau de l'Aunay , ou de Monlsoreau , a sa
source au sud-est du territoire , et va confluer dans la Sarthe
au moulin d'Hierré , près la limite nord-esl. Celui de la
3/f2 PARCE.
Fontaine-sans-Fond prend naissance sur Parce , près de sa
limite sud-est, et coule à l'ouest où il travcrse\ion et Louaillc.
Le terrain où est située celle source , est une espèce de fond
de cuve , de nature tourbeuse, où viennent s'écouler les eaux
des terrains environnants, de Parce, Solesme, Vion , le
Baillent, etc. Il en sera parlé avec détail à l'article Vion.
— ■ Moulins : d'Hierré , de la Maunerie , du Bourg et de
Courtigné , tous à blé , excepté une roue à tan. Un bac ,
avec passe-cheval et balelet , amarés au port du bourg,
remplacent le pont détruit , pour la communication de Tune
à l'autre rive de la Sarthe. Ces trois bateaux sont affermés
1,1 55 f. On donne également le nom de port à la plage
située à l'extrémité de la courbure nord de la rivière , en
face le bourg d'Avoise , où un bac et un passe - cheval ,
affermés 535 f. , servent également au passage de la rivière
sur ce point.
géol. Sol plat , découvert , comme le sont tous ceux
auxquels a été donné le nom de Champagne , formant un
plateau élevé d'environ i5 à 20 mètres au-dessus des eaux
de la Sarthe , hérissé de rochers dans la partie nord , le
long du cours de cette rivière , où le terrain sablonneux offre
des roches de quartz agathe pyromaque ou silex. Terrain secon-
daire, présentant le calcaire jurassique sur le reste de l'étendue
de la commune, en extraction sur plusieurs points, comme
pierre de taille et pour la chaux. D'anciennes carrières ,
connues sous le nom de grottes de Parce , offrent une quan-
tité prodigieuse de fossiles des genres Ammonite , Echinite ,
Orbilulile , Térébratule , Trocus , etc. Terrain tourbeu
dans la partie sud-ouest , où est située la Fonlaine-sans-
Fond.
cadastr. Superficie totale de 4>5oi hectar. 62 ar. 3o cent. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 2,991 hect. 02 ar. 94
cent. , en 5 class. , évaluées à 3 , 7,12, 16 et 20 f. — Jard. ,
quinconc. et luzerne , 7 i-33 99 ; 2 cl. : 20 , 3o f. — Vignes,
108-95-77 ; 3 cl. : 10, i5, 20 f. — Prés , 290-06-50 ; 4
cl. : 10, 24 , 4-c» , 54 f- — Pâlur. et pâlis, 5 1-45-32 ; 2 cl.:
3, 10 f. — Bois futaies, 8-38-go ; à 12 f. — Bois taîll. ,
brouss. , 6f)2-6o-8o ; 3 cl. : 3, 9, 12 f. — Pinièr. , 61 -25-
90 ; 2 cl. : 3 , 9 f. — Land. , terr. vain, et vag. , 66-02-00 ;
2 cl. : 2, 3 f. — Etangs et mares, 7-5o-6o ; 2 cl. : 2, 6 f. — Sol
des propriél. bâties , 24-26-85 ; à 20 f. Obj. non impos. : Egl-,
presbyt. , i-88-i3. — Rout. et chem. , ii2~94-5o — Biv.
et ruiss. , 42~9°-io. = 5a4 maisons, en 10 cl. : 16 à 5 f. ,
i44 à 10 f. , 170 à i5 f. , 101 a 24 f. , 4 ? à 3o f. , 23 à 4-c f ,
12 à 5o f. , 12 à 60 f. ? 4 ^ 70 f. , là i5o f. — 4 moulins , «à
PARCE. 343
100, 1 20, 1 70 et 200 f. — 1 moul. à tan, à 80 f. — 1 tannerie ,
à {o f — 3 tuileries , dont 2 à 25 f. chaque , et 1 à £o f. — 3
fourneaux à chaux , à i5 , 20 et a5 f,
r, . f Prop. non bâties, Sa.noS f. 3q c. f r? H r o„ „
Revenu unuos. | _1 bâtlcs? J ^ ;J j 6^9 f. 39 c.
r.OîsTRiB. Foncier, 9,750 f.; personn. et mobil., i,^36 f. ;
port, et fen. , 52o f . ; 65 patentes : droit fixe, 710 f . ; dr.
proport., 2o5 f. 66 c. Total, 12,621 f. 66 c. — Chef-lieu
de perception.
CUlt. Superficie argilo- calcaire, généralement; sablon-
neuse et caillouteuse, dans la partie nord; limoneuse et
tourbeuse dans celle sud-ouest ; propre , en majeure partie , à
la culture des céréales , qui s'y ensemencent dans la proport,
de 1 1 parties en seigle et autant en orge , 8 en froment et
5 en avoine. On y cultive aussi du chanvre, un peu de lin,
beaucoup de trèfle , un peu de sainfoin et de vesce ; pommes
de terre , etc. ; peu d'arbres à cidre , davantage de noyers
proportionnellement ; de la vigne, qui donne du vin généra-
lement blanc, de petite qualité ; prairies abondantes, sur la
la Sarthe , d'assez bonne nature ; beaucoup de bois ; une
petite portion des landes dites du Bailleul et de Vion , s'éten-
dant sur Parce. Elève d'un petit nombre de chevaux , davan-
tage de bœufs et de vaches , de moutons , beaucoup de porcs
surtout , très-peu de chèvres. — Assolement triennal ; 37
fermes ou métairies; 4-1 closcries ou bordages principaux;
une centaine de petits et de maisonnies ; 75 charrues, presque
toutes traînées par des chevaux , associés aux bœufs ou à
des vaches. = Commerce agricole consistant en grains , dont
il n'y a pas exportation réelle , les produits étant insuffisans
pour la nourriture des habitans; graine de trèfle, chanvre
et fil , noix , vins , bois , etc. ; quelques jeunes chevaux ,
beaucoup de veaux et de génisses, de moutons, de porcs de
lait et de porcs gras, etc.
= Un petit marché de menues denrées , le dimanche matin.
Fréquentation par les habitans de ceux de Sablé, Malicorne
et Noycn; beaucoup moins ceux de Brûlon et de la Flèche.
i^DUSTii. Fabrication de toiles de chanvre et lin, occupant
une vingtaine de métiers , tant pour particuliers que pour
le commerce, d'une aune de largeur, sur 63 a 65 de longueur;
10 à 12 métiers employés à confectionner des siamoises et
cotonnades , industrie qui a remplacé à Parce la fabrique
d'étamines , qui y était assez importante avant la révolution.
— Une forte tannerie occupe 8 à 10 ouvriers , et confectionne
de 1,000 à 1,200 cuirs. — 2 fourneaux à chaux, 2 tuileries ,
344 PARCE.
i fourn. à. chaux et à tuile. — Extraction de la pierre de
taille , de la pierre à chaux , de l'argile, etc.
KOUT. et chem. La route département île n.° 8, de la
Fontaine- S.-Martin à Sablé, par Malicorne, traverse la partie
septentrionale de la commune , du nord-est au nord-nord-
ouest, en passant au bourg. Viennent la croiser ou s'y em-
brancher, i.° le chemin communal d'Avoise à la Flèche ,
n.° i de l'arrondissement de la Flèche , passant au bourg de
Parce et aboutissant , à Crosmières , à la route royale n.° i5g ;
2.° l'ancien chemin de Sablé au Mans , par Solesme , Parce ,
Malicorne et la Suze ; 3.° celui du Mans à Sablé , n.° r de
l'arrond. du Mans, passant par S.-Georges-du-Bois , Che-
miré-le-Gaudin , Fercé, Noyen , Parce , où il s'embranche
avec la route départementale n.c 8. Nous avons dit à l'article
Noyen ( v. ci-dessus , p. 3o2 ) , qu'il était question de con-
vertir ce dernier en route départementale , et que les habitans
de Parce et des environs s'offraient , moyennant la concession
d'un péage , d'établir un pont suspendu sur la Sarthe à Parce.
Une vive opposition, outre celle des habitans de la Suze et
de Malicorne , dont nous avons parlé , s'est manifestée ,
depuis l'enquête ouverte sur ce projet , de la part de ceux
des communes de Souligné-sous-Valion , Maigné , Vallon ,
S.-Pierre des Bois, Fontenay , Asnières et Juigné , avec
présentation d'un contre - projet , d'après lequel la roule
départementale à établir du Mans à Sablé , entre les deux
routes royales n.° 23, de Paris à Nantes , et n.° i5; , de Blois
à Laval , passant , de S.-Georges-du-Bois, par S -Léonard de
Louplande , Maigné , Chantenay, Asnières ; ou bien , laissant
à gauche S. -Léonard et Maigné, par Souligné et Vallon,
Chantenay et Asnières également ; traverserait la petite
rivière de Vègre sur le pont en pierre qui existe en ce dernier
lieu, et viendrait s'embrancher, peu loin de Sablé , à la roule
départementale n.° 5 , d'Angers a Alençon et à Mamcrs. Ces
nouveaux opposants font valoir en faveur de ce contre-projet,
que Tune ou l'autre de ces lignes est plus courte que celle par
Noyen et Fercé ; que plusieurs portions des chemins que
suivrait la seconde de ces lignes , sont encaissées de manière
à être mises à l'état de simple entretien , qu'on éviterait
la dépense de conslruclion du pont suspendu en 1er, qui
doit couler jo,ooo f., suivant !e devis de la compagnie liayard,
qui s'offre pour le confectionner, et l'inconvénient de grever
la contrée , pendant plus de 6o ans , d'un péage qui, devant
produire au moins 8,ooo f. de revenu, sera un impôt d'autant ;
enfin , qu'on ouvrirait des débouchés qui manquent à une
contrée fertile en productions, tandis que celle plus au sud
PAREXXE. 345
en a d'assurés , dans la route de Malicorne à Sablé , dans la
navigation de la Sarthe, dans le chemin par Chemiré , Fercé
et ÎNoyen. Tout en admettant la justesse de ces motifs , on ne
peut se refuser à leur opposer Futile importance dont serait
un pont sur la Sarthe, à Parce. Au surplus, le conseil- gé-
néral de département a trouvé la question tellement im-
portante qu'il vient, dans sa session de i835 , de l'ajourner
à celle de l'année suivante.
lieux kemarq. Comme habitation, la Saunerie ; sous le
rapport des noms : le Colombier, L'Oiselerie ; Roine , la
Vieille et la Grande Me rie , le Plessîs ; l'Aumonerie, la Pâ-
querie ; l'Hommeau , Creve-Cœur ; les Varcnnes ; le Port,
le Port du Rocher, le Petit et le Grand Courbelon (de la
courbure de la rivière); les Rochers ; le Pin, l'Epinay, le
Fougeray, les Châtaigners ; la Poterie, etc.
ETABL. publ. Mairie , succursale , maison et bureau de
charité , desservi par 3 sœurs , avec commission administra-
tive ; écoles primaires communales de garçons et de fdles ;
résidence d'un notaire, d'un percepteur des contributions
directes; recette buraliste des contribut. indir. , 1 débit de
poudre de chasse , 2 débits de tabac. Bureau de poste aux
lettres , à Sablé.
établ. PARTfC. Une sage- femme.
PAUElVi\E, S; Parcnna , œ ; commune CADASTRÉE , du
cant. et à 8 kilom. S. S. O. de Silié-le-Guillaume ; de i'arrond.
et à 3a k. O. N. O. du Mans ; anciennement du dovenné de
Sillé , de l'archid. de Passais , du dioc. et de l'élect. du Mans.
— Dist. lég. : 3 et 07 kilom.
descript. Bornée au ÎS. O. et au 1S. , par Rouessé-Vassc ;
encore au N. , au N. E. et à l'E. , par Rouez ; au S. E. , par
Tennie , sur une très-petite étendue; au S., par S.-Sym-
phorien et iNeuviletie ; à l'O. , encore par cette dernière
commune et par celle de Torcé-en-Charnie ( Mayenne ) ;
la forme de son territoire est un pentamètre très-irregu'ier ,
se rapprochant d'un carré long, qui s'étend du nord-ouesl a
l'est, sur un diamètre de 5 k., contre une largeur qui varie
de 3 k. à 3 k. 1/2 Le bourg , situé à peu-près au centre du
territoire, consiste en deux ran^s de maisons toutes bâties
en schiste, des deux côtés de la route départementale n.° 5 ,
de Sillé à Sablé, et formant une rue assez large, s'éiendant du
nord-nord-est au sud-sud-ouest , en passant à l'ouest de
l'église. On y remarque une ancienne maison , appelée le
Croissant, percée à l'un de ses pignons, qui est très-éievé,
d'une fenêtre en croix , surmontée de deux autres comme
accouplées, très-allongées, mais non en croix; plusieurs
346
autres maisons , également à fenêtres en croix ; une autre
appelée le Couvent , parce qu'elle a été autrefois occupée par
«les sœurs de charité. Eglise n'ayant rien de remarquable , de
la première époque du gothique , à clocher en flèche. Cimcl.
hors et au nord-est du bourg, entouré de haies seulement.
popul. De 1 09 feux jadis , on en compte actuellement 117,
comprenant 399 indiv. mâles , 362 femelles , total 761 ; dont
233 dans le bourg ; 3o, 24 et 20 aux hameaux des Morinières,
de la Besnerie et de la Vanobrie. — La population de cette
commune a augmenté de 6/19", ou de près d'un tiers , depuis
3o ans.
Mouq. dêcenn. De i8i3 à 1822, inclusiv. : mariag. , 74.;
naissanc. , 201; décès, 212. — De 1822 à 1829 : mar.,
80 ; naiss., 248 ; déc. , 187.
hist. ecclés. Eglise sous le vocable de S.-Martin de Tours ,
assemblée le dimanche le plus proche du 11 novembre.
La cure , qui valait 600 1. de revenu , était à la présentation
de la collégiale de S.- Pierre de la Cour, du Mans. La
Chapelle d'Ingrande ou de la Cocherie , était dotée de i5 I.
de revenu.
hjst. FÉOD. De même que la cure , la seigneurie de paroisse
appartenait à la collégiale de S -Pierre , du Mans , qui la
vendit, en 1703, à M. de Courtemanche, propriétaire du
château du même nom , auquel elle fut réunie. Situé à
2 k. au N. O. du bourg , le château de Courtemanche , acquis
en i83i , par M. Clément-Henri de Tilly fils, actuellement
expatrié par suite de sa participation à l'insurrection légiti-
miste de i832, est une belle maison à mansarde, avec un
beau perron au sud , construite vers la fin du règne de Louis
XIV, ou dans la première moitié de celui de Louis XV,
accompagné de chapelle, fuie, jardins, avenues, bois et
autres accessoires considérables , et placé entre deux étangs et
deux cours d'eau. Ses dehors , qui avaient été négligés et
que le nouveau propriétaire s'occupait à restaurer, offrent
des sites très-pittoresques quoique agrestes. On m'a accusé
d'erreur pour avoir nommé ailleurs celte propriété Couràe-
m anche ( Jl-i45 ). Je soutiens que c'est son véritable nom ,
ainsi que celui de la famille des ses anciens propriétaires , et
que celui de Cour/emanche , que portent actuellement l'un
et l'autre , en est une corruption. J'ai ici pour garant un titre
que je vais citer à l'instant, et plusieurs autres documents non
moins certains.
Le 7 février i497 •> avcu es* rendu au fief de Pezé (voir
l'art, pezé-le-robert ) , par M. de Courtemanche, pour le
fief de la Sauvagèrc , sis en Parennes , à 1,8 h. sud-sud-est
PAttïïNNK. 347
du bourg , appartenant précédemment à la maison <le Vassé.
hist. civ. On ignore l'élymologic du nom de Parcnnes ,
ancienne paroisse , qu'on place au nombre de celles de la Pe-
tite Charnie, parce qu'elle entoure la partie nord de la foret
de ce nom ( v. 1-33 1 , 333 ) : peut-être vient-elle aussi dn
radical par ( v. p. 34o ).
Vers Tan 1782, le prêtre Cabaret fonda une maison de
charité à Parcnnes, et la dota d'une rente de 3oo 1. , perdue
pendant la révolution , mais dont la maison , encore connue
sous le nom de Couvent, sert actuellement d'école primaire
communale , pourquoi le Conseil municipal n'a eu à voter ,
en i833, en exécution de la loi du 28 juin, que la somme
de 200 f. , pour le traitement de l'instituteur.
w.sTORiQ. En iyQi , le capitaine de chouans, Saint-Paul ,
enfant naturel , se porte à Païennes, avec sa compagnie, et
y fait fusiller les sieurs Jean Leroi , maire, Louis Guédon et
Gabriel Petit, officiers municipaux. Les autres membres de
la municipalité n'échappent à la mort que par la fuite.
L'année suivante, au mois d'octobre, un détachement
de 45 à 5o républicains, composé de chasseurs de la Cha-
rente, en cantonnement à S.-Denis-d'Orques, et de mili-
taires de la 44«e demi - brigade , cantonnés à Neuvilelte ,
revenant de chercher des vivres et cent paquets de cartouches ,
à Siilé , sont attaqués sur le territoire de Parcnnes , par une
bande de 5oo à 600 Chouans , sous les ordres de Francœur ,
de Rouez , embusqués des deux côtés de la route , à la butte
des Fontencilcs. Après une fusillade assez longue, les répu-
blicains se retirent en bon ordre , avec perte de leurs vivres et
munitions, leur chef n'ayant pas eu l'idée de distribuer les
paquets de cartouches à ses soldats , plutôt que de les laisser
placés dans la voilure chargée du transport des vivres. La
perte fut de 3 à 4 hommes morts et de quelques blessés de
chaque côté. Au bruit de la fusillade, le tocsin ayant sonné
à Sillé , les troupes de la garnison et les jeunes gens de la
ville prirent les armes , rencontrèrent les militaires répu-
blicains en bon ordre, à un petit quart de lieue en arrière du
lieu du combat : les chouans s'étaint retirés du côté de Rouez.
UYDROGK. Le ruisseau le "Vegronneau , formé de ceux du
Mcsnil , de Fay , de la Mineric , réunis à l'étang de Cour-
temanche , ayant leur source à l'ouest et au nord- ouest
de la commune , en traverse la partie septentrionale
d'ouest à est , pour aller se jeter dans la Vègre , sur le terri-
toire de Rouez. Ceux de la Chopcrie, de la Gaigncrie
et de la Vesquerie , venant du nord, se jettent dans Je
Vegronneau, par sa rive gauche ; et ceux des Aunais , de la
348 PAR
Grande-Maison et de la Sauvagèrc , venan! du sud , y con-
fluent également par sa rive droite. Ces six ruisseaux n'ont
pas plus de i à 2 k. 1/2 de cours chacun. — Etangs de
Courtemanche et de la Gaulardièrc , situés près du château
de Courtemanche ; celui de Conservi , l'un des plus consi-
dérables du département ( de 5o hect. environ ) , situé au
centre de la limite méridionale du territoire , donne naissance
au ruisseau de son nom qui , coulant au sud , n'arrose la
commune que l'espace de 6 k. au plus. Ces étangs sont em-
poissonnés en carpes et brochets principalement. — Moulin
à blé de Parenneau , sur le Vegronneau.
géolog. Sol inégal, montueux , formant l'extrémité mé*
ridionaîe d'une chaîne de collines, de 25 k. environ d'étendue ,
se terminant à S.-Léonard des Bois , ramification des petites
montagnes ou buttes des Coëvrons , de Rochart , de Mont-
aigu, qui s'étendent, à l'ouest, dans la Mayenne. Terrain de
transition supérieur, s'appuyant au sud des terrains soulevés
porphyrileux des Coëvrons , offrant le schiste-ardoise , en
exploitation , le calcaire jurassique , l'argile à potier , etc ,
également exploités.
cadastr. Superficie de 1,4-4-9 hectar. 90 ar. 3o centiar. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 979 h. 90 ar. 12c;
en 5 cl. : à 3 , 7 , 10, 18 et 23 f. — Jard. , verg. , 25-12-48 ;
2 cl. : 18 , 27 f. — Prés , 200-1 7~i5 ; 4 cl. : 7 , i5 , 27 ,
3G f. — Pàtur. et pâtis, ib-3t-go; à 3 f . — Bois futaies ,
0-18—60; à 8 f. — Bois taillis , 102-6-60 ; 3 ci. : 4 » 8 ,
1 1 f . — Châlaigner. , 1-07-50 ; à 3 f. — Land., 43-57~5o;
à 2 f. — Etangs, niar., 25-43-2Q; à 7 f . — Sol des propriét.
bât., 12-76-26; à 23 f. Obj. non impos. : Egl., cimet. ,
presb. , o-4o-2o. — Rout. et chem., 3g-43-4o. — Ruiss. ,
o-45-3o. = ig3 maisons , en 6 cl. : 4 à 4o f. » 32 à 28 f. ,
33 à i5 f. , 45 à 10 f. , 6j à 4 f • » 18 à 1 f. 5o c. — 1 château ,
à i5o f. — 1 moulin à blé, à 25 f. — 6 fourn. à chaux ,
a 5 f . chaque.
i5„„ ,*T - S Propr. nonbaties , 17.0+6 f. 80 c. I / ■> c q
Kevenu impos.< v ,*.. ' "y* > 20,420 t. 50 c.
r | bâties , 2,477 " j
CONTRIB. Foncier, 3, 611 f . ; personn. et mobil., 352 f . ;
port, et fen. , 169 f . ; 16 patentés : dr. fixe, 65 f. ; dr. pro-
portionn. , 20 f. 5o c. Total, 4i2I7 £ 5o c. — Perception de
Rouessé-Yassé.
cultur. Superficie argilo-calcaire et argilo-sablonneuse ,
médiocrement productive , cultivée en céréales dans la pro-
portion d'une partie en froment et 1 en orge , contre 4 en
avoine et 6 en seigle, Peu de trèfle , de chanvre et de lin ;
PARIG\É-L'ÉVÈQL*E. 349
pommes de lerre , citrouilles , etc. Près abondants, mais de
moyenne qualité ; beaucoup de bois , d'arbres à fruits. Elève
d'un cerlain nombre de jeunes chevaux, de beaucoup de
bêtes aumailJes et de moulons, surtout ; peu de porcs et de
chèvres. Assolement triennal ; 4- fermes principales , 3o
moyennes et gros bordages ; 3o charrues, dont les 4/5. cs
traînées par bœufs et chevaux , le surplus par ces derniers
seuls. = Commerce agricole consistant en grains, dont il n'y
a pas exportation réelle ; en chanvre et fil , bois , charbons ,
fruits et cidre ; jeunes chevaux , veaux et génisses, moutons ,
quelques porcs gras , laine , etc.
= Fréquentation du marché de Sillé- le- Guillaume , prin-
cipalement; de ceux de Conlie , de Ste-Suzanne et d'Evrjn,
ces deux derniers dans la Mayenne.
ITSDUSTR. Fabrication de quelques pièces de toiles com-
munes , pour particuliers. Extraction et exploitation du
schiste , donnant une ardoise plus épaisse et plus commune ,
par conséquent, que celle d'Angers, qui s'emploie dans les
environs et particulièrement dans les petites villes de Sillé ,
d'Evron et de Ste-Suzanne. Extraction du calcaire pour con-
vertir en chaux , dans six fourneaux , établis depuis 1822. Une
petite poterie, qui y a également été établie, a eu peu de succès.
rout ET GHEàf. La partie de la roule départementale n.° 5 ,
située entre Sablé et Sillé , traverse la commune du sud au
nord, par son centre, en passant dans le bourg. L'ancien
grand chemin du Mans à Ste-Suzanne et à Evron , longe
et limite en partie son extrémité méridionale , d'est à ouest.
La route stratégique de Sillé à Evron , passera à peu de
distance de sa limite septentrionale.
lieux remarq. Comme habitation , le château de Courte-
manche , que son propriétaire s'occupait à restaurer, lorsque
les événemens de 1882 , l'ont distrait de cette util eoccupation.
Sous le rapport des noms : la Grande-Maison , l'Echiquier
( nom qui semble indiquer un établissement féodal , d'origine
normande), le Mesnil , les Loges, la Sauvagère, Baladé
( nom d'un ancien fief et d'une ancienne famille noble ) ; les
Loges ; le Rocher ; le Boulay, l'Epinay, Fay, le Tremblay, etc.
ÉTABL. publ. Mair ie , succursale, école primaire; 1 débit
de tabac. Bureau de poste aux lettres , a Silié-le-Guillaume.
PARIGNÉ-L'ËVÊQUE ; PARIGNE-LÈS-LE-M ANS ,
en 1 793 ; Parigniacum vel Parigneum Episcopi ; Patriacum ,
Patriniacus; Provigniacum ; de per igniius , lieu brûlé, in-
cendié, ou de pro vineum ? lieu planté en vignes, ce qui a
été très-vrai autrefois et l'est bien peu aujourd'hui. Com-
mune cadastrée , du 3,e canton , de l'arrond. et à i5 kilom.
35o PAUIU^K-L'ÈVKOUE.
S. E. du Mans; chcf-lieii d'un canlon de 8 communes, du
dislrict du Mans , de 1790 à Tan X-1802. Jadis , du doyenné
d'Oizé , de rarchidiac et de i'éicct. de Château-du-Loir ,
du dioc. du Mans. — Dist. légal. : 18 kilom.
DESCRiPr. Bornée au N. (..)., par Changé; au N. , par
Champagne et S.-Mars-ia- Bruyère ; au N. E. , par Ardenay ;
à TE., par Challes ; au S., par Lucé, S.- Mars- d'Outillé
cl Rreltes ; à i'O. , encore par Rreltes, par Ruaudin et par
Changé ; celte commune a la l'orme d'un pentamètre irré-
gulier, ressemblant un peu à un cerf- volant, dont la léle
est au nord -nord -ouest. Son plus grand diamètre lon-
gitudinal, qui est de cet orient au sud-sud-est , est de 12 k.
1/2 , sur une largeur qui, de 10 k. à son extrémité septen-
trionale , se réduit à 4 k. à son centre et à l'extrémité méri-
dionale. — Le bourg , bâti sur la pente nord d'un coteau ;
vers la partie centrale , tirant un peu à l'ouest-nord-ouest
du territoire, se compose d'une petite place entourant la
partie septentrionale de l'église, d'une très -petite halle,
adossée à celle-ci, et de plusieurs rues peu étendues, abou-
tissant à la place. Deux rangées de maisons , dont un bon
nombre assez belles , entre autres celle de M. Picot-Desor-
îneaux, ancien maire et député, bâtie des deux côtés de la
roule du Mans ta Lucé , forment une grande rue , qu'on
peut appeler le haut bourg et qui en est le plus beau quartier.
Eglise ayant deux bas-côtés , séparés de la nef par des
arcades semi-ogives , supportées par des colonnes rondes ,
à chapiteaux ornés de chérubins et de figures d'animaux.
Clocher principal en flèche ; un autre plus petit, placé à
l'angle nord-ouest de l'église , en forme de lanterne arrondie.
Cimetière hors et au sud du bourg , clos de murs , dans
lequel existe une chapelle , sous le vocable de N.-D. de Piété ,
où se disent encore des messes de dévotion.
popul. De 4.20 feux autrefois, on en compte 64-5 actuel-
lement, comprenant i,588 individ. mâles, 1,579 femelles,
total, 3,167; dont 7j3 dans le bourg, en 207 feux; 12$
au hameau des Routinières ; 66 à celui des Vernelles ; 55 à
celui de Châteauroux ; 35 à celui du Pissot , et autant à chacun
de ceux des Guilmondièrcs , et de Clefmarleau ; de 33 à 25,
à chacun de ceux des Laires, de Gué-Brunet, du Tertre, des
Guémardières ; 20 à i5 à ceux de Pisseloup, de Gué-Trouvé ,
des Chaumaisonnières , des Riinières ; i5o dans les landes de
"Vaugautier.
Moue, decenn. De i8o3 à 1812 , incîusiv. : mariag. , 2i5;
naiss. , 872; déc. , 832. — De i8i3 à 1822 : mar. , 270;
naiss. , 952 ; déc, , 606.
PARIGIVÉ.L'ÉVÈyiJIi:. 35 1
hist. ecct.és. Eglise dédiée à la Ste-1 Vierge. Assemblée ou
fête patronale de la paroisse, le i5 août, jour de l'Assomption.
Une autre, qui tenait de temps immémorial au prieuré de
Loudon , le 24 juin , fête de S.- Jean-Baptiste , a été tranféréc
dans le bourg , par arrêté du 3 juin 18 16.
La cure , estimée 1 ,5oo 1. de revenu , était à la présentation
du chapitre de l'église du Mans. — L'éveque Avesgaut ,
9g4-io35, ayant disposé des biens de son église en faveur
de sa famille, avait donné ou vendu, entre autres, l'église
de Parigné-l'Evéque , à sa sœur Ildeburge , femme d'Aimon ,
seigneur de Châleau-du-Loir. L'éveque Gervais, io36-io55,
fils de ceux-ci , et Hamelin son neveu , cédèrent au chapitre
de la cathédrale tous leurs droits sur ladite église, que leurs
auteurs avaient rebâtie , en considération de quoi, un service
annuel fut fondé dans ladite cathédrale , pour le salut de leurs
âmes et de celles de leurs pères et mères. C'est par suite de
cette cession , que le chapitre était seigneur , fondateur et
patron de l'église et collateur de la cure , avec droit de per-
cevoir deux parts des dîmes et deux parts des oblations
qui se faisaient, à ladite église, aux 5 fêtes principales de
l'année, savoir : de Tous les Saints, de Noël , de la Purifi-
cation , de Pâques et de l'Assomption de la Vierge. — En
12 10, l'éveque Hamelin confirma l'église de Parigné, dans
l'exemption du droit de procuration dont elle jouissait ; et
l'éveque Nicolas, 1214-1216, ordonna par son testament,
que le revenu de sa part des dîmes qu'il avait droit de
percevoir dans la paroisse de Parigné , et qu'il avait aban-
donnée à son chapitre , serait distribuée seulement à ceux des
chanoines qui assisteraient à son anniversaire.
Environ l'an 65o, Alain , seign. de Dollon ou de Douillet,
et son épouse , ayant eu leur fils unique écrasé à la chasse par
son cheval , donnèrent tous leurs biens , consistant en plu-
sieurs terres et paroisses, et leur personne même, à l'éveque
S.-Hadoing, 624-654? et à son chapitre, à la condition
d'être nourris par eux le reste de leurs jours. « Tradidit me-
« moratur vir Deo devotus Alanus jam dicto episcopo prœ-
« fatœ matri Ecclesiee duodecirn villas optimas , cum earum
«• appendiliis , id est Juliacum ( Juillé ), Lucdunum ( Loudon),
« Puiliacum ( Ruillé ) , Ruppiacum ( les Roches -VEvèque) ,
<c Sabololium {Sablé ou Sables), Guils , Clidas , Vcrnum
« ( Vernie ou Verneil ) , Vericum ( Vernietle ? ) , Tanidam
« ( Tannie ) , et preedictum Doliacum , in quâ prsefixus suus
« filius mortuus fuerat, et Camariacurn ( Chantes ou Che-
« meré ? ) ; et posteà per translatas manus , Asinarias ( sls-
« mères ) et cœleras villulas. ( Gesta Pontif. Ce nom , p. 46. )
3S2 PARIGNÉ-L'ÉVÈQUE.-
C'est par suite de celte donation , que l'évèque Geoffroi de
Loudun, I234--I255, fonda près et à 1 k. au nord de la
terre seigneuriale de Loudon , dont il sera parlé plus bas ,
le prieuré de S.-Jean-Baptiste et de S.- Michel, pour deux
moines de l'abbaye de Tyron , du diocèse de Chartres :
ce prieuré , qui valait 800 1. de revenu , selon les uns , 4oo 1.
selon Lepaige et d autres auteurs, fut sécularisé plus tard,
et continua à être présenté par l'abbé de Tyron. Une
assemblée ou fête patronale , comme on l'a vu plus
haut], avait été établie dans ce lieu. On peut croire, par
cette fondation , que l'évèque Geoffroi de Loudun , des-
cendait des seigneurs de ce lieu, quoique nous-mêmes
ayons dit, d'après la plupart des écrivains nos prédécesseurs
( biographie, XLH J , qu'il était issu des seigneurs de Loudun ,
barons de Trêves en Anjou , ce qui d'ailleurs n'a rien de
contradictoire.
Les biens fonds et rentes que le chapitre de l'église du
Mans possédait en Parigné , en 1790, par suite de ces
diverses donations , étaient : i.° la dîme , estimée à 1,600 1.
de revenu ; 2.0 le lieu des Rcinières , i5o 1.; 3.° celui de l'Oise-
lière , 160 1. ; 4»° le pré lîoulay, 26 1.
Les évêques du Mans , par suite aussi des donations pré-
cédentes , à eux faites plus particulièrement, possédèrent,
pendant un assez long temps, un manoir seigneurial dans celte
paroisse , dont la situation est inconnue aujourd'hui et d'où
vient le surnom de VEvcque donné à celte paroisse. L'évèque
Robert de Clinchamp , 1299-1309 , en ht relever les bâ-
timents qui avaient été ruinés , probablement lors des
dissenlions entre son 3.e prédécesseur, Jean de Tanlai,
127 7- 1294, et la noblesse de la province. (V. préc. hist. ,
cxxviii ; les art. arçoïwai , touvoie. )
On voit, par l'aveu rendu en 1394, par P. de Sa-
voisy , pour le temporel de son évêché et de sa baronnie
de louvoie , que les évêques du Mans possédaient dans la
paroisse de Parigné , différents droits féodaux attachés à ce
temporel , en outre de ceux sur Jes terres seigneuriales du
Breil et de Loudon , dont il sera parlé plus loin.
Les autres fondations et bénéfices religieux de la paroisse
de Parigné-l'Evêque , étaient : i.° la chapelle de la Minerie,
située près d'une ferme appelée le Chapitre , à 3,3 h. au nord-
nord-ouest du bourg, sur laquelle nous ne savons rien autre
chose que son nom; 2.0 celle de Ste-Anne , estimée 60 1.
de revenu , à la présentation du chapitre diocésain ; 3.° celle
de Rrault ou de Berault la Cabarelière, fondée, en 1526,
par L. de la Chasserie , valant 70 1. ou 120 1. ? à la présen-
PAIUGNÉ-L'ÉVÊQUE. 353
talion du seigneur de Berault , fief indiqué plus bas; 4«° la
chapelle du Breuil ou Breil, estimée 10 1. , à la présentation
du seigneurMe celle terre ; 5.° celle de N.-D. de Piété , aliàs
la Basserie ou Bosserie, valant iool.; 6.° celle de la Co-
chcric , i5 1. ; 7.0 celle des Haies , 23o 1. ; 8.° la Chapelle de
la Pescherie, 100 1., que présentait l'évéque du Mans ; g.0
celle de ia Nouetle , 5 1.; io.° celle de N.-D., i5 I.; la
prcstimonie du Pelit-Epcigné , valant 5 1.; n.° la presti-
monie du Collège , 60 1. ; 12.0 la Maison-Dieu ou l'Aumô-
nerie , sur laquelle on ne sait rien que son nom.
Une ordonnance royale du 24 avril i834 > autorise l'ac-
ceptation d'une rente de 25 1., léguée à l'église de Parigné ,
par M. l'abbé Suavin.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
prévôté royale du chapilre de l'église du Mans , lequel ,
comme on l'a vu plus haut , jouissait sur l'église et la cure ,
des droits affectés aux seigneurs de paroisse. 11 ne paraît pas
que ces droits provinssent, dans l'origine, de la terre de
Loudon , si ce n'est en partie ; il est plus probable qu'ils
venaient d'un fief particulier , ayant la seigneurie de pa-
roisse , dont le manoir est inconnu actuellement , et qu'ils
dépendaient principalement de la vendition ou du don fait
par l'évéque Avesgaut à sa sœur Udeburge , puis , par l'év.
Gervais et par son neveu, au chapitre.
Les autres terres seigneuriales de la paroisse étaient :
i.° Loudon, qui, dans l'origine, appartenait à une fa-
mille de ce nom , dont une branche, s'il est vrai que l'évéque
Geoffroi en descendit , paraîtrait s'être établi à Loudun , en
Poitou , el possédait la baronnie de Trêves en Anjou. On
peut croire que la donalion faile par Alain , dont il est
parlé plus haut , de la terre de Loudon , à l'évéque du Mans
et à son chapitre , ne consistait que dans des droits seigneu-
riaux , puisque celte terre était encore dans la famille de son
nom, au commencement du i4«e siècle , Alix de Loudon ,
moite en i33i), l'ayant portée par mariage à Geoffroi Morin,
seigneur du Tronchet ; et qu'on trouve un Odet de Loudon,
au nombre des membres du chapitre du Mans qui prirent
part, en 1291 , à l'élection de l'évéque P. Leroyer. L'on voit
aussi , par des aveux de 1290 et 1295, que Richard de Loudon,
chevalier, obtint du comte de Dreux, la haute, moyenne
et basse justice de la Faigne ( v. cet art. ) , ensemble le bois
des Minerais, en la paroisse de Parigné. Les armes de la
maison de Loudon , du Maine , étaient : d'argent , à 6 ro-
settes de gueules, par 3 , 2 et 1. Après son alliance avec la
famille de Morin, elle prit les armes de cette maison , qui
IV 23
354 PAMGNÉ-L'ÉVÈQUE..
étaient : d'or , à 3 faces de sinoplc. Guillaume IV Morin ,
pelits-fds de Geoflfrni et d'Alix de Loudon , épousa Marie
de Dreux , princesse de Courtenai qui , après lui avoir donné
dix-sept enfants, mourut au château de Loudon, le 18
avril i4 13 , et fut inhumée, ainsi que son mari, décédé le
6 décembre i/J-iG , dans la chapelle du prieuré. Suzanne
Morin , dame de Loudon et du Tronchet , morte le 9 août
1696, porta cette terre dans la maison de Clermont Gal-
lerande , par son mariage avec Louis , 3.e fils d'Henri J.er ,
seigneur de Clermont, marquis de Gallerande , lequel devint
le chef de la branche de Loudon-Gallerande , qui s'éteignit
vers le milieu du i8.e siècle. Il paraîtrait toutefois, d'après une
suite d'aveux, de i4-o3 à 1667, que la terre de Loudon,
telle que la possédait alors la famille de Morin, était le fief do-
minant de la paroisse de Parigné et que , pendant celte
période , elle prenait le titre de Châtellenie de la Ville ,
s'étendant sur les paroisses de Parigné , de S.-Mars-d'Outillé ,
de Jupilles , comprenant la terre de Loudon et le bois des
Minerais , paroisse de Parigné ; le fief de la Feigne , celui
de la Varenne ou Garenne de Jupilles , et celui de la Fon-
taine-Marie ; la justice de Parigné et de Chaiilé {sic, peut-
être Changé ? ); droits d'usage et de chasse dans les forêts de
Berçay ou Bcrsai et de Cléophas. — Dans l'aveu rendu en
i3;)4-> Par P* ^e Savoisy , pour le temporel de son évêché ,
on lit : « hem , ce que tient de moi Guill. Morin , chevalier ,
sire de Loudon , c'est à savoir l'habergement de Loudon ,
les appartenances d'iceluy , à foy et hommage , et une
autre foy et hommage , pour la métairie de la Fontenelle
( en Parigné ) , avec les appartenances d'icelle , tant en fief
qu'en justice et pour raison desdiles choses , m'est tenu
faire et payer 4 s- iî d. tournois de service , rendus à
Parigné l'Evêque, au jour de dimanche d'après la Nativité
de S. Jean-Baptiste. » — Les 8 et i5 octobre i5o8, Jean
Morin , chevalier , seign. de Loudon et du Tronchet , assiste
aux réunions des trois ordres de la province , pour l'examen
et la publication de la coutume du Maine. — Il ne reste plus
rien du château de Loudon , situé à ( k. 1/2 nord-est du
bourg de Parigné , que les douves sèches qui l'entouraient ,
et l'un des étangs qui en dépendaient. Possédé à l'époque de la
révolution et dès 1777, par la famille de Murât, ce qui reste
de celte terre appartient encore à l'héritière du nom et des
biens de cette famille, M.me de INicolaï, de Monlfort, pro-
priétaire également de l'intéressant château delà Busardière ,
en Changé ( v. cet art. ), qui en est tout proche. Il ne reste
rien non plus du prieuré , situé à 7 h. au nord du château, et
PASUGIXÉ-L^VÈQUE. 355
dont deux ruisseaux le séparaient, que !a chapelle , qui ne sert
plus au culte.
2." La terre du Brcuil ou le Breil, à 2,7 h. S S. E. du
bourg, fui érigée en baronnic , vassale de la terre de Touvoie
ou de la temporalité de J'évèché, par l'évèque Gonticr de
JJaignaux , i3b8-i385 , en faveur de P. Gauguclin , lorsque
celui-ci lui en rendit aveu , du chef de Thiéphaine de Dou-
celles , sa femme , propriélaire de celle terre. Dans l'aveu
de i3g4, cité plus haul , il est fait aussi mention des droits
de l'evêque sur celte terre : « Item , les choses hérilaux , tant
en fief, que domaine, que justice , que lient de moy à foy et
hommage , à raison dudit évéché , le sire du lîrcil , lequel ,
par raison de ladite foi et hommage , est tenu , le jour que je
suis reçu pour faire ma première entrée en l'église du Mans ,
comme évesque , me tenir Teslrier quand je descends à l'abbaye
de S.- Vincent , près le Mans, et doit avoir le sieur du Breil,
quand je suis descendu, le cheval sur lequel je descends, en
l'état où Usera, garny de tout harnois , et par ce est lenu ledit
sire de Breil , d'ayder en la compagnie de mes autres vassaux
cl sujets , à trie porter quand le cas s'y offre , de S.-Oucn
près le Mans , jasques en l'église cathédrale dudil lieu. » Le
Breil était possédé en i£.. » par Jeanne Morellc , qui épousa
un sieur de Cens. Samson , leur fils, chevalier , seigneur de
la Roche-Bouel , par acte du 11 mars i453 , cède à l'évèque
Berruycr , l'emplacement de 3 moulins , situés en Parigné,
en échange de plusieurs renies. Marie Dugué porla , par
mariage, une partie de celle terre à Jacq. Ri cher, lieu-
tenant particulier du sénéchal du Maine , en i586, lequel
assista l'évèquc Ch. d'Angcnnes, lors de son intronisation.
Enfin, le Breil appartenait, en 1789, à M. Poulard du
Mans, à cause de demoiselle de Monllouis, son épouse,
dont le père l'avait acquise des héritiers de Jacq. Rillé ,
écuyer. Après le décès de la dame Poulard , le Breil fut vendu
au sieur Lenoir , du Mans. Cette terre dont l'ancien manoir
a été remplacé par une jolie maison moderne , accompagnée
de jardins agréables , est possédée actuellement par lu. Dé-
signé , maire de Parigné.
3.° Chatons ^ une autre terre assez importante autrefois ,-
silué sur le bord d'un cours d'eau , à 4- *» I/2 * l'ouest du
bourg, se composait, en 1780, de plusieurs fiefs, avec
droit de justice , d'un assez vaste château, ayant deux gros
pavillons aux deux bouls , entouré de douves qui passaient
sous la maison , à laquelle on arrivait par deux ponis-
levis; chapelle , orangerie , communs , jardins , un joli bois
bien percé , où aboutissaient de belles avenues , dont une
356 PARIGNÉ-L'ÉVÈQUÈ.
s'étendait à plus de i k. t/2 vers le sud. Chatons fut possédé
autrefois par Gui-Claude- Rolland de Laval-Monlmorenci ,
seign. de Vallon, Crénon, JVTaigné et Chatons , fait maréchal
de France en 1747 » dont la 3.e fille, Henriette- Louise , la
porta par mariage au comte d'Helmstadt , meslre de camp
du régiment de Bretagne cavalerie. Lorsque le maréchal de
Laval séjournait à Chatons, un marché avait lieu l'un des
jours de chaque semaine , près du château , pour son appro-
visionnement , une table de 3o à 4o couverts y étant dressée
chaque jour. Vendue depuis lors , cette terre a passé succes-
sivement des premiers acquéreurs , à M. Crépon de Vaux et
à M. Couronne , greffier de paix au Mans : c'est de ce
dernier que l'a acquise M. Manguin aîné , de la même ville ,
possesseur actuel» L'ancien château , l'orangerie , la fuie ont
été entièrement abattus. C'est sur la cuisine et le reste des
communs qu'a été construite la maison bourgeoise actuelle ,
très- bien accompagnée par une esplanade , terminée par des
plantations de tilleuls, aux deux extrémités ; par de superbes
douves , au nombre de g , offrant les plus belles eaux ; par
des jardins , dans l'un desquels vient d'être planté un bosquet
à l'anglaise; et par les vastes prairies qui i'enlourenl. Une
autre portion , composée du bordage appelé le Tourne-Bride ,
et de celui de la Rifaudière , forme un autre objet, où existe
une maisonnette de maître , vendu tout récemment par le mé-
decin Féron, à M. Renard, régisseur de la terre de Montfort.
4-.° La Grande-Roche , à 2 k. E. i/4-S, , simple maison
aujourd'hui , portée au rôle du ban et de l'arrière-ban de la
province du Maine, dressé en i63g , sans désignation de
propriétaire et sans taxe. C'est actuellement la propriété de
M. Fouquet, de Changé.
5.° Corlevé , à 1,4 h. au nord, porté au même rôle, sans
indication du nom du propriétaire , mais taxé à xx 1. ; maison
bourgeoise avec avenue.
6.° Le fief de la Ville, tout près et au nord - est du
précédent ; simple ferme actuellement.
7.0 La Boucherie , à 2,3 h. à Test de Corlevé ; ferme, in-
diquée comme un ancien fief, sur la carte de Cassini.
8.° Le fief des Clos , simple hameau aujourd'hui, à 1,2 h.
nord du bourg, porté au rôle précité , mais sans taxation et
sans désignation de propriétaire.
g.0 Le fief et domaine des Bois , porté au même rôle , sans
nom de propriétaire , mais taxé à n; I.
io.° La terre et seigneurie de Berault, Beraux ou Braux , à
2,6 h. au nord , un peu vers l'est du clocher , ayant une cha-
pelle anciennement, fondée en i526 , comme on l'a vu
PARIGIVÉ-L'ÉVKQUE. 357
plus haut , par L. de la Chasscric , alors propriétaire , taxée
à un mousquetaire , sur le rôle prêché*
ii.° La Chassrrie , à S 2 h. au nord du bourg , au bord de
l'ancien chemin du Mans à S. -Calais , hameau actuellement.
12. ° Le fief et seigneurie de la Fosse , porté sans taxe et
sans nom de propriétaire, au rôle du ban et de l'arrière-ban.
i3.° Le Grand- Montbray , à 2,2 h. du clocher, sur la
limite occidentale du territoire ; jolie maison bourgeoise ,
accompagnée d'un bois percé d'allées, à M. Deshaies, du
Mans.
i4«° Les deux lieux du Tertre , à l'extrémité sud de la
commune , tous deux de nature censive , formant actuellement
un hameau.
i5.° La Pescherie, à 1,2 h. sud-est du bourg, près la rive
gauche du Narais , avec chapelle autrefois.
16.0 Chantoiseau, près et à l'est du bourg, indiqué comme
fief sur la carte de Jaillot.
17.0 La Minerie , à 3,3 h. nord, un peu vers ouest du
bourg , dont la maison de maître et la chapelle n'existent plus.
18. ° Lnfin, la Vaudère , belle maison bourgeoise, avec
accompagnement de communs et jardins, à i,8 h. O. i/4~
N. du clocher, ne paraît pas avoir été un fief autrefois, et
n'a été construite que depuis 10 à 12 ans par son propriétaire ,
M. Lebrelon de Vanoise.
La paroisse de Parigné et la plupart des fiefs en dépendant ,
relevaient de la châlellenie de Vaux et Belin. ( V. l'art.
belitst, i-i45.)
hist. civ. Il existait à Parigné une Maison - Dieu , sur
laquelle on n'a aucun autre renseignement. Le nom des Mon-
neries , corrompu probablement de celui d' Aumonerie , que
porte une ferme située à louest du bourg , vers l'extrémité du
territoire , semble indiquer son emplacement ?
Vers la fin du 16e siècle, Jacq. de la Mothe , abbé de
Saint-Prix , dont il est parlé plus longuement à l'article
Courdemanche ( II-142 ) , fonda un collège de garçons à
Parigné. On ne dit pas s'il le mit à la collation du seigneur
de Loudon, comme il le fit de celui qu'il fonda à Cour-
demanche , ce qui paraît vraisemblable.
En i833 , le Conseil municipal vote une somme de 200 f.
pour le logement d'un instituteur primaire , la commune pos-
sédant une maison d'école dans celle de l'ancien collège.
Il existe à Parigné un bureau de bienfaisance , doté de 2 12 f.
de revenu , provenant , en partie , du don de deux pièces de
terre, fait, en 1806, aux pauvres de la commune , par MM,
Picot frères.
358 PARIGNÉ-L'ÉVÊQUE.
HTDROGR. Les nombreux cours d'eau qui arrosent celte
commune sont : i.° la petite rivière de Narais, qui la traverse
du sud-ouest à Test, vers le tiers sud de sa longueur ; 2.0 et
3.° les ruisseaux d'Assé et de Vaugaulier, venant de Brellcs;
4-.° et 5.° ceux de Chantegrenouille et de Vaurousseau , ayant
leur source sur le territoire; 6.° et 7.0 ceux de Loudon ,
sortant des deux étangs de ce nom , s'éparant l'ancien château
du prieuré , et se réunissant à la moitié de leur cours , pour
aller, dans la direction du nord-ouest, à peu près, confluer
dans le Narais ; 8 ° le ruisseau de la Minerie ou des Vernelles ,
sortant de l'élang de ce dernier lieu , coulant à l'ouest ; 9 °
celui des Guémardières , qui passe à Chatons, et se réunit
bientôt au précédent, pour aller confluer dans la Sarthe , sous
le nom de ruisseau de l'Arche-aux-Moines ; iO.° celui de
Fourgas , venant de Brettes , et allant se jeter dans le pré-
cédent, sur Ruaudin ; n.° enfin, le ruisseau de Virfolet qui,
des environs du bourg , se dirige à l'ouest- sud-ouest, et va
se perdre en terre , à 2 k. de sa source. — Etangs de Loudon ,
de la Severie et de la Roterie , peuplés de brochets et de
gardons principalement. — Moulins : de la Bruyère , de l'Au-
nay , Grand, Petit, des Foullcrcls, tous à blé ; de Cogé ,
à papier, sur le Narais ; de Fourgas , à blé , sur le ruisseau
du même nom.
géolog. Sol généralement plat , dans les parties nord et
ouest ; coupé , du nord-est au sud , par une chaîne de collines ,
formant un plateau assez élevé pour que , de la lande du
Moiré, par exemple, située à 1 k. 1/2 au sud-sud-est du
bourg, on apperçoive distinctement la ville du Mans, et
jusqu'à la butte de Chaumont , près Alençon , à 64 k. ( 16
lieues de poste ) de distance. — Terrain presque entièrement
de grès vert, souvent recouvert par des dépôts tertiaires de
grès de Fontainebleau , à grain très-serré , en extraction
à i k. de Parigné , sur la route de Lucé ; craie lufau , aussi
en extraction. Le silex meulière se développe tellement à
l'est, dans les landes de Vaugautier , qu'il y aurait proba-
blement de l'avantage à l'y exploiter, pour l'usage des
moulins; grès ferrifère , sur quelques points ; sables et ludus
quartzeux ; etc.
Plant, rar. Salvia pratensis , lin. ; Slalice pîanlaginea ,
ALL.
CADASTR. Superficie totale de 6,286 heet. 58 ar. 60 cent. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 3,ooo hect. 08 ar. 70
cent. ; en 5 class., évaluées à 2 f. 70 c , 10-80, 2.-3o, 3 f\
et 47 f« 80 c. — Jard., 29-89-90 ; en 2 cl. : 4.7 f. 4° c., 59-
3o. — Vergers et avenues , 0-27-00 ; 2 cl. : 21 f. 3o c. , 47~
PARÏGNÉ-L'ÉVÊQUE. 35g
£0. — Vignes , 12-96-90 ; 2 cl. : 36 f. 4« c. , 48-5o. — Prés,
395-66-90; 4 cl : 19 f 80 c, 39-60, 74-80, 9o-3o. —
Pâtur. , 332-()7-8o ; 3 cl. : 3 f. 4o c. , 9-10 , 18-20. — Bois
futaies, 7-0/-10; 3 cl. : 12 f. 10 c. , 18-60, 25-3o. — B.
taillis, 448-92-10; 5 cl. : 2 f. 3o c. , 4-Go, 12-10,18-60,
a5-3o. — Land. et bruyèr., 1,213-08-20; 3 cl. : o c. ,
2 f. 20 c, 6-80. — Pinîèr., 604-55-yo ; 4 c!. : 1 f. 3o c.'.,
2-60 , 3-4o , 7-60. — Carrières , o-02-3o ; à 3g f. — Douv. ,
pièc. d'eau, mar., étangs, 58~i2-5o; 2 cl. : 21 f. 3o c. , 47"
4o. — Superf. des bâlim. , cours , 23-o6-35 ; à 47 ^ IO c#
Oùj non impos. : Egl. , cimcl. etchap., jard. , 0-9680. —
Rout. et chcm. , i52-76-3o. — Cours d'eau, 6-20-o5. =
575 maisons, en 1 1 cl., de 8 à 1 72 f. — 5 moul. à blé , en
3 cl. : 1 de 198 f. (oc, 2 de 248 f. et 2 de 396-80 chacun.
— 1 moulin à papier, à 496 f.
n \ Propr. non bâties , 79,275 f. 43 c. ") F /A c
Revenu impos. j _£_ bàties ^ ;»g'|5 \ ) 91,190 *• 4* c-
CONTRIB. Foncier, 1 1,966 f. ; personn. et mobil. , 2,098 f. ;
port, et fen. , 711 f. ; 78 patentés : droit fixet 448 f . ; dr.
proport. ; 168 f. 67 c Total, i5,3gi f, 67 c. — Chef lieu de
perception.
CULtur. Superficie presque partout sablonneuse ou argilo-
sablonneuse et peu fertile ; argilo calcaire et plus productive,
dans les hauteurs à l'est ; cultivée en céréales , dans la pro-
portion de 2 parties en froment et autant en orge , 3 en
avoine, 18 en seigle et méteil , 4 en maïs et sarrasin; peu
de trèfle , de chanvre et de sainfoin ; beaucoup de pommes
de terres ; citrouilles et autres légumes ; prés de médiocre
qualité ; vignes en voliers ; arbres à fruits à cidre, maronniers ,
noyers; bois ordinaire et de pin ; beaucoup de landes , non
encore eu culture ni en semis de pin , dont celle de Moiré
et partie de celles de Loudonneaux , au nord , et de Vaugaulier,
au sud-est ; élève de quelques poulains , en petit nombre ;
d'une assez grande quantité de bétes à cornes et de porcs ,
engraissage de ceux-ci; beaucoup de moutons; peu de chèvres,
proportionnellement à l'étendue de la commune ; quelques
ruches. — Assolement triennal. Une douzaine de fermes
principales , 60 moyennes et gros bordages , un plus grand
nombre de petits bordages et maisonnies , la plupart reunis
dans les hameaux indiqués à la population. — 80 charrues ,
dont 25 traînées par des chevaux , le surplus par ceux-ci ,
associés aux bœufs et quelquefois à des vaches. — Commerce
agricole consistant en grains de toute sorte , dont il n y a
exportation réelle que de ceux destinés à l'engraissement
36o PARIGNÏS-L'ÉVÊQUE*
des bestiaux et des volailles , v ayant importation réelle
d'environ i3,ooo hectol., pour la nourriture des hommes ;
en chanvre et fil , graine de trèfle , pommes de terre , légumes ,
cidre , fruits , marrons , noix , bois , cônes de pins ; veaux
et génisses , moutons , porcs de lait et gras ; laine , cire et
miel , etc.
marchés. Petit marché dans le bourg , le jeudi , pour la
vente de la volaille , des œufs , du beurre , des fruits et lé-
gumes , etc.; lequel a succédé à celui qui tenait à Chatons. —
Fréquentation des marchés du Mans , de Bouîoire , du Grand-
Lucé et d'Ecommoy.
industr. Extraction de la marne , du calcaire tufau , comme
on l'a vu plus haut, pour bâtir, celui-ci dans plusieurs car-
rières , notamment aux Boulinières , de bonne qualité ;
l'un et l'autre à 20 et 25 mètres de profondeur. Fabrication
de 2,000 pièces de toile environ, occupant près de 200
métiers , de 60 aunes chaque , 2/5.es en brin , autant dites
communes , et i/5.e dites bâtardes. Papeterie de Cogé , à une
cuve et 6 pilons, produisant d'assez bons papiers pour im-
pression , quelque peu pour l'écriture , la majeure partie pour
rouleau et pour emballage, lesquels se vendent à Paris.
rout. et chem. La roule départementale n.°3,du Mans
à Lucé-le-Grand , traverse le territoire dans sa plus grande
étendue , du nord-nord-ouest au sud-sud-est , en passant
au bourg ; l'ancien grand chemin du Mans à Sainl-Calais ,
passe vers son extrémité nord, qu'il traverse du nord-ouest
à l'est. Des chemins vicinaux nombreux , presque tous
sablonneux , sillonnent le territoire dans toute son étendue.
lieux remarq. Comme habitation : le Breil, Chatons,
le Tourne-Bride , la Vaudère , Montbray , la maison de
M. Picot , et quelques autres dans le bourg ; sous celui
des noms :1a Ville, la Cour-David , la Guette, la Herse ;
Espagne; la Galanderie ; le Chapitre, les Monneries ( Au-
môneries ? ) , la Pâquerie , le Mortray ( Mors tristis ) , les
Communes ; la Pescherie , la Fonteneile , les Gués-Trouvés,
les Gués-Brunet, Moiré; la Luère, la Grande-Boche, la
Fosse -Fondue ; la Minerie, Bouillon, la Terre - Rouge ,
le Sablon , la Touche ; les Défais , Malessard , les Planls ,
la Boulas ( la Boulaie ), l'Epine, etc.; le Chou, les
Chouanières , la Choinas , la Chouanerie ( tous noms se
rapportant à l'oiseau du genre chat-huant ) ; Chantoiseau ,
Chantepie , Chantegrcnouille ; etc. , etc.
étarl. publ. Mairie , succursale , école primaire , bureau
de bienfaisance ; résidence d'un notaire , d'un expert-géo-
mètre f d'un percepteur des contributions direct.; recette
PAR1GNE-LE-P0LIN. 36 1
buraliste des conlrîb. indir. , un débit de poudre de chasse ,
a débits de tabac. Bureau de poste aux lettres , au Mans ; de
distribution , à Lucé.
établis, part. Un officier de santé , une sage-femme. Un
messager . pour le Mans , avec cariole , deux fois par se-
maine ; une voilure publique , du Mans à Tours , par Lucé
et la Charlrc , passe tous les jours , d'aller et revenir , au
bourg de Parigné.
PARIGNÉ LE-POLIN , P. LE POLLIN ; p. le poullin
( Arpent, des land. du Maine ) ; Parigneium , Pariliacum , Pro-
oignacum Polini ; de pcr ignitus , lieu brûlé , incendié ; ou bien ,
de pro vineum, lieu planté de vignes, comme il a été dit à l'art,
précédent, et de polis , ville , ou bien de polas , poulains ( v.
l'art. yvré-le-POLTN ). Commune cadastrée , du cant. et à 7
kilomètres 1/2 S. E. de la Suze ; de l'arrond. et à 19 k. S. i/4*
O. du Mans; jadis du doyenné d'Oizé, de l'archidiac. de
Châtcau-du-Loir , du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist.
lég. : 8 et 22 kilom.
descript. Bornée au N. O. , par Roëzé ; au N., par
Fillé-Guécélard ; à l'E., par Yvré-lc-Pôlin ; au S., par le
même et par Gerans ; à l'O. , encore par Cerans ; la forme
très-irrégulière de celle commune peut se rapporter à un
triangle , dont la base , un peu arrondie , est située au S. S.
O. , et le sommet au N. N. E. Son diamètre central, de l'un
à l'autre de ces deux orients , est d'environ 5,8 h. , contre une
largeur d'est à ouest , de 2 k. 1/2 , au centre du territoire , et
de 4 k. 1/2 , vers son extrémité sud-sud-ouest ou à la base
du triangle. Le bourg, situé à 1,1 h. seulement de l'extrémité
sud-ouest du territoire , à peu de dislance de la route royale
de Paris àNantes , qu'il domine , sur le sommet d'un coteau ,
formant l'un des points les plus élevés du département ,
comme on le verra plus bas, consiste en une assez jolie rue,
s'étendanl de l'est à l'ouest , en passant au nord de l'église.
Celle-ci , sans intérêt architectural, à clocher en pyramide ,
est entourée , des côtés nord et ouest , par un cimetière mal
clos.
POPUL. De 90 feux anciennement , on en compte aujour-
d'hui 2o5 , comprenant 364 individ. mâles , 399 femelles ,
total, 763 ; dont 2o4 dans le bourg , environ 80 au hameau
des Chesnayes , 5o à celui de la Foussardière , 4° et 3° à
ceux des Freulonnières et de Beaubois ; de 25 à 18 aux
hameaux du Carrefour, des Benatières et de la Teslardière.
Mouo. dècenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 70;
naissanc. , 256; décès, 284. — De i8i3 à 1822 : mar. ,
60 ; naiss. , 226 ; déc. , 224.
362 PAMGNÉ-LE-POI
HIST. ECCLÉs. Eglise sous le vocable de S.-Pierre-ès-Licns ;
assemblée ou fête patronale , le i.er dimanche d'août. La cure,
ainsi que le prieuré de S - Pierre , dont elle dépendait ,
étaient à la présentation de l'abbé de S-]Vïesmin d'Orléans :
le premier valait 600 1. , le second 5oo 1. de revenu annuel.
Les autres fondations religieuses de la paroisse étaient : i.°
la chapelle de la Chevaierie , à la présentation du seigneur
de ce fief; 2.0 celle des Hayes, évaluée à 25o 1.; 3.° celle de N.-
I). de Piété ou de la Bosserie , valant i5 1. , présentée par le
seigneur de paroisse ; 4° la chapelle de Notre-Dame , estimée
100 1.; 5.° le Collège , indiqué dans le pouillé du diocèse. —
Le Prieuré de Roëzé , dont les biens furent compris dans la
dotation du séminaire S.-Charles (111-200), possédait une
rente de 22 1. sur la terre des Hamanges , située en Parigné.
111ST. féod. La seigneurie de paroisse était , suivant Le-
paige , annexée à la terre des Perrais. Cette terre , possédée ,
de 1604. à 1661 , par Sébastien de Broc, écuyer , parent
de Mathurin de Broc , seigneur de Broc , terre et paroisse
situées en Anjou ( Maine-et-Loire ) , à peu de distance au
sud du Lude , est toujours restée dans celte branche de la
famille de Broc, laquelle possédait aussi la vicomte de Foui-
lelourte ( H-^og )• Elle appartenait , en \ jjj , à M. le comte
de Broc , lieutenant-colonel de cavalerie , chevalier de S.-
Louis, et, en dernier lieu , à M. Charles , marquis de Broc,
qui l'a mise en vente tout récemment. Le château des Perrais ,
bâti tout près et au sud du bourg de Parigné, est une belle
maison à la moderne, reconstruite, il y a près de trois quarts
de siècle, couronnant majestueusement le coteau sur lequel
il est bâti, et accompagné de très- beaux jardins et d'avenues,
dont une s'étend au nord ouest, jusqu'à la grande roule de
Paris à Nantes, sur une longeur dei,2 h. Son sommet est
élevé à 122 met. 60 c. ( 368 pieds ) au-dessus du niveau de la
mer. Cette terre relevait de celle du Bouchet-aux-Corneilles
( v. cet art. ) , et la paroisse de Parigné-le-Pôlin , du comté
de Bclin ( v. I-i45 ). On appelle Petits- Perrais une jolie
maison bourgeoise , également de construction moderne ,
située au bas du bourg , au nord de celle des Grands- Perrais ,
appartenant à M.mc la marquise douarière de Samson de
Lorchère, née de Broc, qui l'habite.
Plusieurs autres fiefs cl lerres nobles existaient à Parigné-
le-Pôlin , savoir : i.° la lorterie , la principale d'entre eux,
possédée dès i/<.5i, par Agnès de Mondragon, puis, par
suite d'alliance , à partir de l'année ih]5 , par la famille du
Bouchet.Nous avons vu ailleurs (art. bourrai et longaunay,
1-2 10, 11-628, 629), que cette terre est indiquée dans
PAKIGNÉ-LE-P0L1N. 363
d'anciens aveux , comme étant située en et proche la foret
de Long-Aulnay , et que, en i55o , lors de l'arpentage et
de l'adjudication des landes dépendantes du comté du Maine,
dont faisait partie celte ancienne forêt, lesquelles s'étendaient,
entre les landes du Bourrai , jusque sur Parigné-le-Pôlin ,
Fr. du Bouchet y fit opposition , à cause des droits qu'il
prétendait dans ladite foret et dans lesdites landes , comme
seigneur du fief de la Forlerie ; à quoi il fut répondu , que
si iesdils droits avaient été accordés aux seigneurs de ce fief,
ses prédécesseurs , ce n'avait été que « comme sergents
« préposés à la garde de cette foret et ne pouvaient s'étendre
» sur les landes qui, étant incultes , n'avaient point eu besoin
« d'être gardées » Le château de la Forlerie , d'ancienne
construction , flanqué de deux tours, et presque conligu , à
l'ouest, à celui des Ferrais, appartenait encore, en 1777»
à M. du Bouchet, dont le fils unique, officier au régiment
de Bourbon , mourut empoisonné. C'est aujourd'hui la pro-
priété de M.mft la marquise de Samson. 2.0 la Chevalerie ,
autre fief, avec chapelle anciennement , situé près et à l'est
du bourg, à M, de Broc ; 3.° la Drouardière , à g h. à l'ouest
du même , simple ferme aujourd'hui , également à M. de
Broc ; 4° Montertreau , dont le nom indique assez la situation,
à 1,6 h.., à l'est-sud-est, maison bourgeoise, possédée par
M. Lepaige , neveu du bon curé de la Suze , l'abbé Lepaige ,
auteur du Dictionnaire du Maine.
HIST. civ. Un collège ou école de garçons , exislaît an-
ciennement dans cette paroisse : il ne reste d'autres rensei-
gnements à son égard , que la mention qu'en fait le pouiller
du diocèse. — En i833, le Conseil municipal vole, en con-
formité de la loi du 28 juin , 80 f. pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
Lors de l'arpentage des landes du Maine , dont il a été
parlé plus haut, il fut sursis à l'aliénation de celle du Bourrai,
s'élendant en grande partie sur Parigné-le-Pôlin , d'après
l'opposition faite à son aliénation, par le seigneur de la
Forlerie. Cette lande , qui comprenait, les bois des De/fais
de Bruon , fut, à raison de son étendue, de 2,275 arp. (i,5oo
hect. ), divisée en trois parties, dans la dernière desquelles
se trouvaient trois étangs » dont le seigneur des Perrais est
« jouissant de deux et le seigneur de la Forlerie de l'autre. »
( V. les art. bourrai et bruon , 1-210? 25o j.
biogr. Michel du Bouchet, écuyer , auteur du Parc moral,
qui a en plusieurs éditions, appartenait à Parigné , comme
seigneur de la Forterie seulement , mais était né au Mans.
( V. son art à la biographie. )
36/f PARIGNÉ-LÊ-POLIN.
AISTIQ. Il existe, à i,( h. ouest-nord-ouest du bourg,
dans la lande et près de la sapinière du Bourrai , à la droite
de la route royale de Paris à Nantes , deux monuments
druidiques , dont le principal est un dolmen , appelé la Pierre
Couverte , dans le procès-verbal d'arpentage des landes du
Maine , et vulgairement Pierre de Vignole. Nous les avons
décrits à l'art, bourrai , 1-25 1.
HYDROG. La petite rivière de Fessard , qu'on dit s'être
appelée Minclo ou plutôt Meclou, parce qu'elle passe près
du fief de ce nom , que d'autres appellent Gravelle , du lieu
où elle a sa source , limite en partie le territoire , au sud et
à l'ouest. Les étangs mentionnés plus baut , dont deux sont
indiqués sur la carte de Cassini, ont été desséchés. — Point
de moulins dans cette commune.
GÉOLOG. Terrain plat et d'alluvion , au milieu duquel on
remarque la butle du i3ruon , monticule oblong, assez élevé ,
à 3 k. i/2 O. du bourg ; la colline , en tut coquiller , sur
laquelle est bâti le bourg , et celles de même nature qui, au
sud , s'étendent le long du cours du Fessard , semblent, sur
ce terrain, de véritables accidents. On extrait de la première,
le tufau avec lequel sont construites les maisons du bourg et
toutes celles des environs. M. Ch. Drouet , naturaliste au
Mans , a trouvé dans ce tuf la gryphée suborbiculaire et
l'huître bi-auriculéc en telle quantité , qu'aucune autre de ses
excursions géognosliques ne lui en a offert un gisement aussi
considérable. M. Lahave, de Foulletourte , et d'autres natu-
ralistes, y ont aussi rencontré, en coquilles bivalves : la
gryphée colombe , et des moules ferrugineux de ce fossile ; la
gryphée piissée , à valve inférieure prodigieusement renflée ;
la madiole striée, dont le test est bien conservé , et 2 autres
espèces du même genre ? une esp. de plagioslome , 3 esp. de
lérébratules, une empreinte de peigne, sur un poudingue si-
liceo-ferrugineux micacé ; en coquilles univalves : 2 esp. de
nautiles, Tune carénée et l'autre arrondie ; 2 esp. d'ammo-
nites, celle dite cénomane et un autre noduleuse ; des moules
de pleurotomaires et de slrombcs.
Plant, rar. Un chêne , d'une dimension extraordinaire , a
fait donner le nom de Gros Chêne à un taillis de cette com-
mune , dans lequel il se trouve planté. Sa circonférence est de
8 mètr. ( 24 pieds ) , et sa hauteur sous branches, de 5 m.
2/3 ( 17 p )• On l'environna , vers la fin du siècle dernier ,
d'un monticule déterre, offrant une plate-forme assez étendue.
cadastr. Superficie totale de 1,382 hectar. 98 ares, di-
visées par nature de terrain, ainsi qu'il suit : — Terr. labour.,
563 hect. 12 ar. 4.0 cent. , en 5 class , évaluées à 6 f. 3o c. ,
PARIGNÉ-LE-P0L1N. 365
12 f. (o c, 21 f. , 33 f. £o c. , i-S f. 5o c. — Jard. , n~43-
60; 2 cl. : 4-5 f- 5o c. et 60 f. 60 c. — \ ign. , 38-7 i-5o ; 3
cl. 33 f. 20 c. , 76 f. 4o c. , 79 f. 70 c. — Prés , 46-90-80 ;
4 cl. : i3 f. 80 c. , 27-70 , 56-3o , gi f. — Pàlur. , 27-14-
4o ; 2 cl. : 9 f. 80 c. , i5 f. 4° c — Bois fui. , o-66-4o ; à
12 f. 20 c. — B. taill. et broussils , 160-06-80; 4 cl. : 3 f. ,
12 f. 20 c. , 19-60, 27 f. — Châlaigner. , 2~94-5o; à 12 f.
10 c. — Pinièr. , 120 f. 63-70; 3 cl. : 4 f- 80 c. , 6 f. 60 c. ,
8 f. 4o c. — Land. , 328-68-20; 2 cl. , 1 f. 5o c, 4 f. 5o c.
— Carrier. , 0-2-60 ; à 6 f. 3o c. — Superf. des mais. ,
marcs , 6-63-og ; à 4^ f. 5o c. On/, non impos. : Egl. , cimct. ,
presbyt. et jard. , o-48-4o. — Chem. et plac. publ. , 75-25-
61. — Eaux courantes, 0-26-0. = 167 maisons , en 10 cl.,
de 9 à 460 f. — 7 loges, à 5o c. chaque.
,> . f Propr no nbâties, 17,580 f. 78 c. ") or/? c Q
Revenu impos. J ^_ baties ^ ^5 <5q j «,356 f. 28 c.
CONTRIB. Foncier, 2,874 f. ; personn. et niobîl. , 46* f . ;
port, et fen. , 174 f. ; 23 patentés : droit fixe , 1 ;3 f. ; dr. pro-
port., 28 f. Total , 3,f;5i f. — Perception de la Suze.
CULÏUR. Superficie généralement sablonneuse et argilo-
sablonneuse, argilo-calcaire dans les parties élevées; médio-
crement fertile ; cultivée en céréales , dans la proportion de
3 parties en froment et autant en seigle, contre 2 parties en
orge et 2 en avoine. On y cultive, en outre, du maïs, un
peu de sarrasin , beaucoup de pommes de terre , du chanvre ,
du trèfle , des légumes ; vigne , donnant un vin blanc de petite
qualité , quelque peu de voliers , en rouge ; beaucoup d'arbres
à fruits, dont le cidre, doux, léger, mousseux, est dé-
pourvu de force et se conserve peu au-delà d'une année ;
noyers , maronniers , etc. ; prés de moyenne qualité ; bois
à brûler ; landes , occupant encore plus du tiers de la superficie
imposable , dont un quart planté en pins maritimes. — Elève
d'un très-petit nombre de poulains , davantage de betes
aumailles , de chèvres , beaucoup plus encore de moutons et
de porcs et engraissement de ces derniers ; une certain nombre
de ruches. — Assolement triennal ; 4 fermes principales,
autant de moyennes , une huitaine de petites et de bordages ,
et une vingtaine de maisonnies , réunis par hameaux , au
nombre de huit ; 8 charrues , dont 5 traînées par bœufs
et chevaux , le reste par ces derniers seulement, rz: Commerce
agricole consistant en grains , dont il n'y a pas exportation
réelle ; en chanvre et fil , un peu de graine de trèfle , légumes ,
petits vins , qui se vendent au Mans , ainsi que le cidre , les
366 PASSAIS.
noix, les marrons; bois, cônes de pins; jeunes bestiaux,
porcs gras, laine, cire et miel , menues denrées.
= Fréquentation des marchés du Mans, de la Suze , de
Foulielourte.
INDUSTR. Extraction du tufau1, pour la bâtisse et pour
la chaux. Le premier s'exporte au Mans , principalement ,
et y est employé pour les entablements , les huisseries , etc.
ROUï. et ÇHEM. La route royale n.° 23 , de Paris à Nantes ,
traverse le terriioire , à peu-près par son centre , du nord-est
au sud-ouest ; chemins d'exploitation nombreux , à travers
les landes, assez difficiles ta exploiter sur certaines parties,
à cause de la profondeur des sables.
lieux remarq Comme habitations : les deux Ferrais ,
Monlertreau ; sous le rapport des noms : la Chevalerie , la
Forterie, le Plessis , Gibraltar; haut-Eclair, Monlertreau,
la Petite-Roche ; la Patouillère ( lieu humide , mouillé ) ;
l'Aiierie , la Polierie (lieu où Ton élevait les poulains, d'où
viendrait le surnom de cette commune ? ) , le Hallier, la
Chesnaie, Beaubois , la Guculle des Bois , la Brosse, etc.
etabl. PUBL. Mairie , succursale , école primaire votée ;
recette buraliste des conl-rifout indir. , débit de poudre de
chasse , débit de tabac. Bureau de poste aux lettres , à
Foulielourte.
PARECÉ, PARRECÉ ; voyez parce.
PASSAIS (le) Passayum , Pesseium ; ancienne contrée
du diocèse du Mans , située à son extrémité nord-nord-ouest,
dont elle formait un archidiaconé , subdivisé en six doyennés ,
l'un desquels portait le nom de Passais manceau , et avait
pour chef-lieu Ambrières , l'autre la ville de Domfronl , et
s'appelait le Passais normand , parce que les paroisses
dont il se composait, dépendaient toutes de la province
de Normandie L'extrémité nord de ce doyenné , s'étendait
à plus de 25 lieues de poste au nord-ouest du siège cpiscopal ,
le Mans. (Voir la division et ce que nous avons dit déjà
du Passais, au tom. m , dans tout le cours des articles maine
et MA1SS ^ diocèse du ), et notamment aux pages 7 et 191. )
« Le Passais, dit Odolanl Desnos (i-jrz,r), n'était qu'une
vaste foret , faisant partie partie du canton des Aulerces
Diablintes : il tire son nom du ruisseau de Passais. Cette
foret ne fut essartée qu'assez tard : les défrichements durent
commencer dans la partie où se trouve le bourg de la Con-
ception, en Passais, qui semble en avoir été d'abord le
chef-lieu. Mais depuis que Guillaume Talvas I, eût fait
bâtir le château de Domfront , des églises , et fondé un
prieuré sur une roche escarpée, où S. Front, solitaire,
PASSAIS. 367
s'était retire et avait laissé le nom de Dom Front ; cette
place, au pied de laquelle coule la rivière de \arennes,csl
devenue la capitale du Passais , dont la majeure partie a encore
été longtems couverte de bois. — Les évêques du Mans
y annoncèrent le christianisme, et en formèrent un archi-
diaconé considérable, divisé en 6 doyennés , dont quelques-
uns sont, pour le civil, de la province de Normandie.
Dudon semble nous annoncer qu'il fut cédé à Piaoul , chef
des Normands , et à ses compagnons , par le traité de S.-
Clair-sur-Eple , en 912 : d'autres écrivains prétendent que
cette cession est postérieure. Le Passais normand a seul fait
partie du duché d'Alençon, après avoir, comme celui-ci,
été compris d'abord dans le comté de Hiesmois. Il est borné ,
au midi , par le Passais manceau ; au couchant , par l' Avran-
chin et le Bocage, qui était peut-être du pays des Ambialites
de César, qui aurait pu s'étendre jusqu'à Ambrières ; à
l'orient, par l'Alençonnais. — Suivant le plus grand nombre
des historiens , une partie du Passais appartenoit à Guil-
laume-Ie-Bâtard , duc de Normandie , lorsque Geoffroi
Martel , comte d'Anjou , qui alors cherchait à s'approprier le
Maine , lui déclara la guerre, en io45 ; mais Guillaume de
Malmesbury assure, que le comte d'Anjou était alors en
possession de Domfront : Quâ is iratus injuria, par pari re-
tulit , et Darn/runt, quod tune erat comitis Andegavorum obsi-
dione coronaoit; ce qui ne peut s'entendre que de la suzeraineté ,
et , comme son vassal , le seigneur d'Alençon avait été forcé
de le lui livrer. Le jeune duc de Normandie reprit bientôt
les conquêtes de Martel , et força Philippe I.cr, roi de France ,
à lui abandonner et lui confirmer les conquêtes qu'il ferait
dans le Passais manceau. C'est là l'origine de la mouvance
ancienne de Lassay et de plusieurs autres fiefs de la partie
du Passais manceau , du duché de Normandie. Ainsi les ducs
de cette province avaient le Passais dans leur mouvance ,
avant la cession que Louis-le-Gros fit du Bellesmois et du
comté du Maine , à Henri 1er, roi d'Angleterre et duc de
Normandie , la denière semaine du mois de mars , m3. »
La capitale du Passais normand , comme nous l'avons
dit, était Domfront ( v. ni-34), aujourd'hui chef-lieu de
l'un des arrondissements du département de l'Orne, et la
petite ville de Couterne , du même département ; le Passais
manceau comprenait plusieurs petites villes et gros bourgs,
savoir : la Ferté-Macé , actuellement du déparlement de
l'Orne; Ambrières, Lassay, Villaines-la-Juhée, Pré-en-
Pail, Javron, la Poôté , de celui de la Mayenne; Sillé-lq-
Guillaume et Conlic, de la Sarthe.
368 PE.
PATER , IV ( saint- ) ; voyez saint-pater , N.
PATIS ( bois des ) , situés dans la commune de Saint-
Jean de la Moihe. Voir cet article.
PAUL ( saint- ) ; voir saint- PAUL, plusieurs articles.
PAVAGE ( saint- ) ; voir saint- pavace.
PAVIJV ( saint- ) ; voir saint pavin , deux articles.
PÉ ( le ) , MOTRE-DAME DU PÉ ( v. l'étymologie à
I'hist. civ. ); commune cadastrée, du canton et à 12 kilom.
1/2 S. de Sablé; de l'arrond. et à 19 k. 1/2 O. N. O. de la
Flèche ; à 4-i k. S. O. du Mans ; à 7 k. 1/2 E. S. E. de Mo-
rannes, et 39 k. 1/2 N. O. de Durlal (Maine-et-Loire ).
Jadis de l'archiprêlré et de l'élect. de la Flèche , du Gr.-
Archidiac. et du dioc. d'Angers ; de la province d'Anjou. —
Dist. légal : i£, 23 et 58 kilom.
descript. Bornée au N. et au N. E. , par Précigné ; à
l'E. , par la Chapelle-d' Aligné ; au S., par Durtal et Dau-
meray ; à TO. , par Moranncs , ces trois dernières communes
du déparlement de Maine-et-Loire*, sa forme est celle d'une
ellipse très-allongée, s'étendant du nord-ouest au sud-est,
sur un diam. de 7 k., contre un largeur qui varie de 1/2
kilom. à ses extrémités , à 2 ,7 h. à son centre , où elle forme ,
vers le sud-ouest, une extension en forme de panse. Le
bourg , situé sur un mamelon, vers le centre du diam. longi-
tudinal, mais prèsde la limite septentrionale , ne consiste
que dans une quinzaine de maisons , placées en ligne , en
face le côté méridional de l'église, dans celle-ci et dans le
presbytère. Jolie petite église , à ouvertures semi-ogives ,
ne paraissant pas aussi ancienne , à beaucoup près , que
l'annonce ce style ; dont le chœur seul , voûté en pierre et
bien décoré , est orné d'un bel autel en marbre, et d'un assez
beau tableau, placé derrière le tabernacle, représentant la
résurrection du Christ. Clocher de forme pyramidale ; cime-
tière divisé en deux parties, attenantes aux côtés nord et
ouest de l'église. Presbytère avec tourelle , ancien prieure
fieffé sans doute , situé en face le côté nord de l'église ,
accompagné d'un joli jardin avec charmilles.
POPUL. Portée à 100 feux, sur les états de l'élection de la
Flèche , on n'en compte aujourd'hui que 85 , comprenant
x88 individus mâles, 2o3 femelles, total, 391; dont 61
dans le bourg. Loin d'augmenter, comme partout, la popu-
lation a diminué de 1/20 c dans cette commune, depuis i8o4«
Mouv» décenn. De 1793 à 1802, inciusiv. : mariag, 33;
naissanc , 101 ; déc. , 5g. — De i8o3 à 1812 : mar. , 34;
naiss., *o4 î déc, 7^ — De i8i3 à 1822 : mar. , 3o ;
naiss. , io5 ; déc. , 79.
PÉ. 36g
BIST. rxcLÉs. Eglise dédiée à la Sic-Vierge : assemblée le
dimanche d'après le 8 novembre , fêle de la Nativité de
N.-D. La cure était à la présentation de l'évêque d'Angers,
ainsi que le bénéfice de la IVlaladrerie , dont il sera parlé
plus bas. Il y avaitdans l'église paroissiale 3 fondations ,
appelées legs de J. Rabin , de R. Paie et de Simon Patoys,
à la présentai ion des aînés de ces familles. La chapelle de
Ste-Kmérance de la Fessardièrc , était à celle du seigneur
de Courdemanche , terre voisine, dans Maine-et-Loire.
— Une ordonnance du tG février i8-25 , autorise l'accep-
tation des donations faites par les sieur et dame Rrichet ,
i.° aux desservants successifs de l'église paroissiale, de
ce qui leur appartient dans la métairie de la Roche-Rounin ,
estime à 4,555 f. ; 2.° à l'église de la commune, d'une pièce
de terre nommée les Roulais , d'une pièce et de la moitié
de ii planches de vigne, d'un revenu de 55 f. ; le tout à
charge de services religieux.
IUST. FÉOD. La seigneurie de paroisse, élait annexée au fief
de la Molle- Lizéard , dont le manoir est bâti à i,i h. «à l'ouest
du clocher, sur un autre monticule que celui du bourg. Ce
château appartenait, lors de la révolution, à la famille de
Coiasseau , et a été acheté par M. Lebrec , acquéreur éga-
lement d'une partie du château de Durtal , qu'il habite. La
paroisse de N.-D. du Pé dépendait, pour partie , du comlé
de l)urlal. On remarque , à 8 h. à l'est-sud-est du bourg, au
pied de la colline sur lequel celui-ci est bâti , la Cour du Jon-
cherai , vieille maison féodale , a fenêtres en croix de pierre,
sans moulures, surmontées d'une autre fenêtre à deux ouver-
tures allongées el cintrées , sous un même fronton , également
allongé ou à angle aigu.
HlST. C1V. Quelques écrivains pensent que le nom de Pé ,
élait une abréviation de péage , non que celle paroissse se
trouvât sur la limite des deux provinces de l'Anjou et du
Maine , mais parce qu'elle pouvait l'être sur celle des deux
seigneuries, le comté de Durlal , par exemple , et un autre.
Il paraît plus probable que ce nom est d'origine celiique ,
et vient de po , pou , qui , comme le mot puy , signifient ,
dans plusieurs dialectes de cette langue , éminence , bailleur,
el répondent au podium de la basse ialinité , ce que justifierait
rait la situation du bourg.
L'nc maladrerie , valant 3oo I. de revenu , élait établie sur
celle commune , ainsi que l'indique l'ancien pouillc du
diocèse d'Angers.
Il existe actuellement un bureau de bienfaisance, administré
par une commission de 5 membres, doté de 211 f. 65 c. de
IV 24
37o PB*
revenu , en partie par les donations suivantes : i.° en 1825 ,
par les S.r et D.e Brichet , aux pauvres de la commune ,
de la moitié de 11 planches de vignes , évaluées à 220 f de
capital, à la charge de services religieux; 2.0 legs d'une
somme de 5oo f. , par la dame Jamin , accepté par ordon-
nance du 7 novembre i83i.
En i833 , le Conseil municipal , en conformité de la loi
du 28 juin, vote la somme de 5o f. , pour le loyer d'une
maison d'école primaire , et celle de 200 f. , pour le
traitement de l'instituteur.
Mœurs. On accorde aux habitans de cette commune , des
qualités morales dont il nous paraît juste de faire mention.
« Ils sont bons , religieux , même fanatiques ; économes
jusqu'à l'intérêt ; sobres , ne fréquentant point les au-
berges , et vendant presque tout le vin qu'ils recueillent ;
ne connaissant point les délassements de la société , ne
s'adonnant point aux festins , n'aimant le luxe ni dans leurs
vêlemens , ni dans leurs meubles, ni sur leurs tables ; aimant
mieux obliger que d'être obligés , et haïssant fort les
pillards. »
HYDROGR. Le territoire ne possède d'autre cours d'eau , que
le petit ruiss. de Vaux , qui parcourt l'extrémité nord-ouest
du territoire , l'espace de 3o h. au plus , pour aller, à peu de
distance , confluer dans la Sarthe. Un moulin à vent , construit
près du bourg, n'existe plus.
GÉol. Sol généralement plat , à l'exception de deux mon-
ticules, comme accidentels, sur lesquels sont situés le bourg et
le château de la Molle-Lizéard , tous deux en forme de cône
allongé, séparés par un étroit valion , placés au centre du
territoire et s'élendant d'est à ouest , sur un diam. d'environ
2 k. pour les deux , sur une largeur centrale de 4 k. » celui du
bourg , et de 8 h. , celui plus à l'ouest. Terrain offrant l'étage
inférieur du calcaire ooiilique , dans la plaine ; tertiaire
moyen , dans les parties élevées , où se rencontrent beaucoup
de silex , de quartz gras , etc. ^ V . plus bas , l'art. cui/iuii. )
cadastr. Superficie totale de 774 heclar., 81 ar. 10 cenliar.,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour., 4?6 hect. 28 ar. , 87
cent. ; en 5 class. , évaluées à 7 , 1 1 , 16 , 20 , 24 f. — Jard.
et pépin. , i4~75-63 ; en 3 cl. : à 24 , 32 , 4o f. — Vign. , 5o-
24-^9- ; 4 c^« : 6 , i5 , 24 , 3o f. — Prair. , 109-02-00 ;
4 cl. : 10, 22 , 36, 48 f. — Pâlur. , 4i-55-io; 2 cl. : 8, 21 f.
— Bois futaies, 1-57-40; à 18 f. — B. taill. et brouss. ,
5o-8i-63 ; 3 cl. : 10 , i5 , 18 f — Mares , 0-02-40 ; à 11 f.
— Sol des propriét. bât., aires , 6-c>4 58 ; à 24 t- Obj. non
impos. : Egl. et presbyt, , 0-81-80. — - Chem,, 23-67-10.
= 120 maisons , en G cl. : 4 7 à 4- f» » 3o à 8 f. , 32 a 12 (',,
12 a îGi". , 8 à sof., 1 à (o f.
D . I Propr. non bâties, 13,3%) f. on c. ) .rrrç
Revenu iippog. j _J_ ^^ . ^ »« j 1 ,,'ioG f. 90 c.
contkib. Foncier , s,Go2 ; personn. et inobil. , ro,5 f. ;
port, et fen., 80 f. , 2 patentés : (iroil fixe , y f . ; dr. proporl.,
3 f . ; total , 2,88g f. — Perception de Préeigné.
CULTUft. Superficie argilo - calcaire v en majeure partie,
et argilo-siliceuse cl caillouteuse , pour le surplus ; profonde ,
humide et compacte, difficile et coûteuse à préparer; Tune
des plus fertiles du département, néanmoins, pour toutes
sortes de productions ; dans laquelle les céréales , qui y
croissent abondamment , sont ensemencées dans la propor-
tion de 28 parties en froment, 6 en seigle, 3 en orge et
2 en avoine ; produit, en outre, chanvre, trèfle et un peu
de luzerne , pommes de terre et légumes de toutes sortes ;
prés, d'assez bonne qualité , malgré le manque de cours d'eau ;
vignes, noyers, sorbiers, peu d'arbres à cidre, bois a
brûler, etc. éducation des chevaux, nulle; élève d'un grand
nombre de bètes à cornes et de porcs , engrais de ceux-ci ,
une assez grande quantité de chèvres , peu de moulons.
— Assolement triennal et quadriennal ; environ i5 fermes,
et le double de grandes et petites closeries ; 16 charrues ,
toutes traînées par bœufs et chevaux, zzz Commerce agricole
consistant en grains, dont il y a exportation réelle de la
moitié aux deux tiers des produits ; en graine de trèfle , peu ;
chanvre et fil; vin rouge , se rapprochant peur la qualité de
celui du cru de Bazouge ; noix , fruits cuits , légumes ,
bois, etc. Beaucoup de jeunes bestiaux, de porcs gras, etc.
Z5C Fréquentation des marchés de Sablé , de Préeigné ,
des foires d'Auvers-le-IIamon , de la Flèche , dans la Sarthe ;
des Marchés de Moranncs et de Durtal , dans Maine-et-
Loire; de ceux de S. -Denis-d'Anjou, des foires de Bouère et
de Grèz-cn-Bouère, dans la Mayenne.
ITSDUSTR. Un tisserand fabrique de la toile de commande,
pour les particuliers ; quelques individus travaillent «à la fente
et à la fabrication des sabots , dans les bois , la foret de
Malpaire notamment.
rout. et chem. Le grand chemin de Sablé à Morannes ,
passe à peu de distance de l'extrémité nord-ouest du territoire;
chemins vicinaux humides, boueux, couveris et de très-
difficile exploitation.
lieux rkmahq. Gomme habitations : la Motlc-Lizéard ,
37
PELICE.
le Houssai, petite mais jolie maison bourgeoise , sans étage,
avec une belle ferme, habitée parle propriétaire, M.Chaudet.
Sous le rapport des noms : le Joncherai, le Boulai, la
Bruère ; le Mortier; etc.
etabl. PUBL. Mairie , succursale , bureau de bienfaisance ,
école, prima ire volée. Bureau de poste aux lettres , à Sablé.
PELERINE ( la ) , prieuré plus connu sous le nom de
Bresteau ou de S. -Jean de la Pelouse, situé dans la paroisse
de Lombron , que nous avons dit valoir 33o 1 de revenu ,
que d'autres portent à 5oo 1., et dont la dotation, dont
jouissait le vicaire , était affectée au collège qu'il tenait. V
l'art. LOMBRON.
PELICE ( la ) , N.-D. DE LA PELISSE ou PELICE ;
Monasterium de Pcïliciâ ; de Pello , are, attirer, appeler; ou
de pelle pidtis , lieu agréable. Abbaye d'hommes, de l'ordre
de S -Benoît, n'ayant point reçu la réforme, situé dans le
Maine, au diocèse et dans l'éicction du Mans, sur la rive
gauche de i'Huisne, à 2 kilom. N. I/4--E. de la Ferle-
Bernard , près la route de Paris à Nantes, sur la paroisse de
Cherreau.
Bernard d'Abbevillc, ami de Bobert d'Arbrissel , par-
courant la France , pour y prêcher la pénitence, sous le titre
de missionnaire apostolique que lui avait conféré le pape
Pascal 11 , après le concile de Poiiiers ; s'étant lié d'amitié
avec l'évèque de Chartres, celui-ci, pour le fixer dans son
diocèse , lui fit don de la belle foret de Tyron , que Bernard
défricha en partie , et où il bâtit le monastère de ce nom ,
qu'il dédia à Saint-Sauveur, à i3 k. 1/2, à l'est de Nogent-le-
Rolrou Le nombre des disciples qui l'aidèrent dans ces
travaux, s'étant élevé à plus de dix mille, Bernard se vit
obligé d'en former des colonies , qu'il dispersa dans tout le
royaume , et qui s'élevèrent , en moins de dix ans , à plus de
cinquante monastères, tant abbayes que prieurés. 11 en choisit
six , dont il forma une congrégation particulière , avant
Tyron pour mère et chef, dont les abbés s'y rassemblaient
de temps en temps en chapitres généraux , et qui furent
florissants pendant plusieurs siècles. L'abbaye d'Asnière et
et celle de Ferrière , près Saumur , furent la 1 .*• et la 3.e ,
la Pelice , la seconde. Saint Bernard , abbé de Clervaux, en
parle très-avantageusement dans une de ses lettres.
La fondation de l'abbaye de la Pelice , placée par Expilly à
l'année i2o5, paraît remonter à l'an 1189 , comme celle de
Tyron. On prétend même que, dès 1 170, les seigneurs de la
Ferlé Bernard pourvurent à sa fondation. D'après la chro-
nologie que nous avons donnée de ces seigneurs , cette
PELICE. 373
première fondation serait duc à Bernard II qui, dès l'an n36,
aurait déjà établi le monastère de Hailais, près la forêt de ce
nom , et cela est d'autant plus probable , qu'en fondant l'ab-
baye de la Pelice , il aurait placé dans son obédience le prieuré
de Hailais. Quoiqu'il en soit, en 1 1 8 ) , Bernard III, le même
qui signa comme témoin l'acle de fondation de l'abbaye de
Champagne ( v. h- 277 ) , acheva par plusieurs dons , celle du
monastère de la Pelice, et y fit venir des religieux de l'abbaye
de Tyron. Son fils, Bernard IV, signa au Mans, en i2o5 , en
présence de Hugues de la Ferté , trésorier de l'église
d'Angers , et de plusieurs autres personnes , un nouvel acte
de fondation du monastère de la Pelice , et , la même année ,
Tévêque Hamelin, donne ses lettres par lesquelles, du con-
sentement du chapitre du Mans, de l'abbé, des Moines et
de Bernard , seigneur de la Ferlé , ce monastère est soumis
à l'abbé de Tyron , ce qui fut également consenti par l'ar-
chevêque de Tours et confirme par le pape Céleslin III. Celte
abbaye, la mense abbatiale et celle du couvent ou des moines,
avec les offices claustraux, furent réunis, en iyoi , au sé-
minaire S. -Charles du Mans. Les officiers étaient l'abbé , un
prieur et un sacristain. On ne possède point la nomenclature
de ses abbés , mais seulement les noms de quelques-uns ,
dont il va être parlé. On n'y comptait plus que cinq religieux ,
en 1697.
Outre le prieuré de Hailais , placé par les seigneurs de la
Ferté , sous ia discipline de l'abbaye de la Pelice , l'hospice
de S.- Biaise des Vignes , bâti et doté par le comte Hugues l.cr,
955-ioi5, dans les dehors du Mans, en faveur des pauvres
laboureurs et vignerons , ayant été détruit lors des guerres des
deux Guillaume, ducs de Normandie , ses biens , qui avaient
été usurpés, furent restitués , à une époque que l'on n'indique
pas, à l'abbaye de la Pelice qui de ses débris fit construire, a
peu de distance , une chapelle et un prieuré, sous le nom de
S. -Biaise , où elle établit des religieux avec un prieur. Ce
prieuré fut compris plus tard , avec l'abbaye dont il dépendait ,
dans la dotation du séminaire S.-Charles, fondé au Mans,
en t-43, parl'évêque Ch.-L. de Froulay. (V.m-200, 54-2.)
Le revenu de l'abbé , ou la mense abbatiale , qui avait été
mise en commande, valait 8,5oo 1. , quoique le pouiller ne
la porte qu'à 5, 000 1. , et celle des religieux était estimée
à 3,ooo 1. , vers 1773 , et valait davantage plus tard : la taxe
en cour de Home était de 6 florins. Ce monastère, auquel
plusieurs fiefs et seigneuries étaient annexés , avait la pré-
sentation, non seulement aux prieurés de Hailais et de
S.-Blaise, et à celui de Guémansais , dans la paroisse de
374
PELICE.
Rouperroux , niais encore aux cures de Cherreau , de la
Chapelle du Bois, de la Bosse, de S.-Rémi des Monts, et
à celle de la Chapelle de S -Nicolas de Rambouillet , dans
l'église de la Ferté- Bernard.
Vers la fin du i2.e siècle, un procès entre Raoul, abbé
de la Pclice , et Hodéarde , abbesse du Pré du Mans , dont
on ne dit pas l'objet , est terminé par l'intervention de
l'évêque Guillaume de Passavent.
En i3o5, l'évêque du Mans Robert de Clincbarnps, eut
un grand démêlé avec l'abbé de Tyron , au sujet de l'élection
de l'abbé de la Pélice. L'évêque Hamelin , en donnant son
consentement à la fondation de cette abbaye, comme on la
vu plus haut, et en consentant à ce qu'elle fut distraite de sa
juridiction , pour être placée , selon le vœu des fondateurs ,
dans celle de l'abbaye de Tyron , avait retenu une voix dans
l'élection de l'abbé , clause qui avait causé des contestations
à chaque nouvelle élection. Cette fois, la querelle s'étant
échauffée cnlre Robert de Clincbarnps et Garnier , abbé de
Tyron , l'affaire fut portée devant le pape Clément V ,
siégeant à Avignon, lequel la renvoya à l'arbitrage de Guilî.
le Maire , éveque d'Angers , et de l'archidiacre de Saumur.
Toutefois, par l'intervention d'Alain de Montfort ( v, plus
baut, p. i55), ami commun, un accord eut lieu entre les
deux prélats , d'après lequel , suivant la transaction qu'ils
signèrent, il fut convenu qu'à chaque vacance, pour cause
de décès, l'élection aurait lieu , au jour dont ils conviendraient,
alternativement a la Pelice et à Tyron , sous la présidence
de l'évêque dans ce premier lieu, de l'abbé dans le second;
que les religieux auraient aussi une voix dans l'élection ,
et que leur prieur aurait la présidence , en cas d'absence
des deux prélats; enfin que , dans le cas de déposition , l'abbé
de Tyron aurait seul le choix du nouvel élu, que l'évêque
confirmerait et bénirait.
Un autre différend cul lieu, vers i3o,3 , entre l'évêque P.
de Savoisy , et l'abbé de la Pelice , qui refusait de recevoir
la visite du diocésain , et de comparaître à ses synodes.
Les guerres de l'époque empêchèrent l'évêque de voir le
succès des efforts qu'il fit pour contraindre l'abbé à s'y
soumettre.
En 14.08, le 20 décembre, l'abbé delà Pelice comparait
en personne, avec plusieurs autres, au synode convoqué
par i'évèque Adam Chaslclain , à l'effet de conférer rela-
tivement à la prochaine tenue du concile de Pise.
En i558, l'abbé de la Pelice assiste à l'assemblée des trois
ordres de la province du Perche, convoqué à Nogenl-le-
PELICE. 375
Rotrou , pour l'examen et la publication de la coutume de
celle province.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut , la mense conventuelle
fut supprimée et comprise, en 1701 , dans la dotation de
l'hospice-séminaire Saint- Charles du Mans. On trouve sur
l'état des biens formant cette dotation, les jardins de la
Pélice | le droit de pOche sur la rivière d'Huisne , affermé
18 l. , la dîme verte de Cherreau , celle de Souvigné , et 55
autres articles , tant en maisons, champs, prés, fermes, rentes,
situes dans différentes paroisses environnant la ville de la
Ferlé, le lout produisant, en 1789, un revenu de 4>66o 1.
7 s. G d. , sur lequel le séminaire S. Charles payait 800 1. de
rente annuelle au dernier prieur, nommé Choplet. Au nombre
de ces objets , se trouve une rente sur la maison de S.-Jean ,
à la Ferlé , restant de la concession faite , à cette abbaye ,
en 1263, par Bernard iv , de la maison de Mauconseil ( v.
l'art, ferté- Bernard, il— 5 1 4- ) - La cession de cette mense,
avec le prieuré S -Biaise , au séminaire S.-Charles , était
faite à la condition d'entretenir à la Pélice 4 prêtres, pour y
continuer l'office divin , acquitter la fondation et fournir un
vicaire à la paroisse de Cherreau.
Le dernier abbé commendalaire , P. Guill. Lefranc des
Fontaines , vic.-génér. du diocèse de Tréguier et commissaire
des états de Bretagne, nommé en 1769, fit détruire toute
l'ancienne abbaye , comprise dans sa mense , à ce qu'il
paraît , et bâtir la maison moderne actuelle , dont la forme
et les accessoires ne laissent appercevoir aucune trace de son
ancienne destination. Les jardins, situés au midi, le long
de la rive de l'Ruisne, dépendaient , d'après ce qu'on vient de
voir , de la mense conventuelle , et étaient tenu par lui à
loyer. Ils sont séparés de la maison par un chemin, en forme
d'avenue, qui, de la grande route, conduit dans les magni-
fiques prairies de la rive droite de l'Huisne , qu'on traverse
sur un pont en bois. Vendue comme bien national, en
1791 ou 1792, M. de Menou, qui en fut propriétaire et
l'habita pendant 20 a 25 ans, fil planter, derrière ou au nord
de la maison , un joli jardin anglais , qui longe également le
bord de la rivière. La Pelice, dans une situation délicieuse,
est aujourd'hui la propriété de M. J.-Fr. Bichard fils , her-
bager , maire de Cherreau.
Une assemblée avait lieu anciennement à la Pélice, à la
Fête de S.-Gourgon : elle fut supprimée , il y a environ trois
quarts de siècle , à la suite d'une rixe suivie de meurtre , qui
y eut lieu. J'ai encore vu dans ma jeunesse la statue en pierre
du saint patron, dont on faisait un cpouvanlail aux enfants
3;6 FERAI.
pleureurs , sous le nom de Saint-Criard, On danse aujourd'hui ,
les dimanches d'automne , sur la pelouse et sous les arbres
de l'avenue de la Pélîce , à l'entrée de la prairie, où les fdles
de campagne vont traire les vaches qui, pendant cette saison ,
y pâturent les regains,
PËNNETIÈRÈS, PANNETIÈRES ( bois de ), qui
ont été l'objet d'un premier arliclc, sous ce dernier nom ( v.
plus haut, page, 327 ), dans lequel nous avons oublié la
mention de l'établissement d'une batterie de i4 pièces de
canon à l'entrée de ces bois , par le général vendéen Henri
de Larochejaquelin , pour protéger la retraite de l'armée
royaliste , battue et mise en déroule par les républicains , au
Mans , le i3 décembre 1793. ( V. préc. IIIST. I-CCCXXXVII ).
FERAI, Y; FERA Y, Y; PRAI, Y; Prez; Pray-ets-
SaOSNOIS; Pcrraium ; Perreium , Perelum , Praium ( v. Pély-
mologie à Phist. civ. ). Petite commune , dont l'histoire
offre néanmoins de l'intérêt, située au confluent des deux
petites rivières d'Orne N.-E, et de Dive , du canton et à 3,8
hectom. E , un peu vers S., de Marolles-les-Braults ; de
l'arrond. et à 1 1 k. S. de Mamers ; à 3o k. N. N. E. du Mans.
Anciennement de doyenné de Saosnois , du Gr.-Archid. , du
dioc. et de l'élecl. du Mans. — Dist. légale : 4> i3 , 35
kilom.
descrip Bornée au N. , par Avesnes; au N. E. et à l'E. ,
par Nauvay ; au S., par Courcival et S.-Aignan; à PO.,
par JVlarolles et Avesnes ; celle commune a la forme d'un
triangle irrégulier, ayant sa base au N. E. , et son sommet au
S. O. ; ses deux côtés principaux , formés par les deux
rivières sus-dénommées, de 3 k. à 3,3 h. d'étendue, celui
formant la base, 17. h. — Le bourg, situé au centre de ce
triangle, ne se compose que de /t à 5 maisons faisant face
à l'église et au cimetière , dont les sépare le chemin de S.-
Aignan à Mamers , et d'un nombre à peu près égal d'autres,
disséminées autour de celles-ci. Petite église du genre gothique
primordial, dont la porte occidentale est accompagnée de
colonnes minces engagées , et son arcade ogivale ornée de
moulures ; clocher en campanille h double ouverture. Cime-
tière entourant l'église de loules paris , mais n'ayant d'exten-
sion qu'au nord, clos de murs d'appui du côté du chemin , le
surplus de haies. A quelque distance au sud du bourg, se
trouve un beau pont en pierre, sur l'Orne, dont il sera parlé
à Piiydrogr, , et, sur d'autres points, différentes motlcs
féodales ou autres , décrites plus bas , HIST. FÉOD. et iiistoriq.
POPUL. Portée à 68 feux , sur les étals de l'élection, réunie
en une seule communauté avec celle de Nauvav, qui, comme
PERAL 377
nous l'avons dit à cet article , en fournissait environ les 2/5es,
ce qui faisait environ t+i pour Perai. Elle est actuellement de
69 feux, comprenant 167 individ. mâles, 160 femelles,
total 3 1 7 ; dont 4-7 dans le bourg.
iYIouv. décenn. De i8o3 «à 1812 , inclusiv. : mariag. , 27;
naissan., <)3 ; déc, 82. — De i8i3 à 1822 : mar. , 26 ; naiss.,
70 ; déc. , 3g.
HIST. ECCLES. Eglise sous le palronnage de S. -Jouin ou
Jovin ; assemblée le i.cr dimanche de juin. La cure , qui valait
de 5 à 600 1. de revenu, était à la présentation de l'abbé de
la Coulure. Une chapelle , dédiée à S. Gilles, existait à quelque
distance du côté nord du bourg. La commune , actuellement
réunie à celle de INauvay , pour le spirituel , est desservie
par un vicaire. Ayant conservé son église , son presbytère
et jusqu'à un logement pour le sacriste , les habitants sol-
licitent son érection en succursale ou desserte curiale.
HIST. féod. La seigneurie de paroisse était une châtellenie
qui, quoique continuellement dans la possession des seigneurs
châtelains, puis barons du Saosnois, ne paraît pas avoir
jamais été réunie à la châtellenie cl baronnie de ce nom.
Elle était tenue en fief des comtes du Maine, selon Orderic
Vital , qui le nomme Piretum. Elle passa dans le domaine
particulier de Henri de Bourbon , mais non pas, comme la
baronnie du Saosnois , du chef de son aïeule maternelle ,
Françoise d'Alençon , et ne fut point comprise dans le duché
de Beaumont, puisque, comme on le dit plus haut (p. i46),
elle dépendait , comme le fief Doubleau , qui y était uni,
de la baronnie de Montdoubieau , et reportait , au moins en
partie, à la baronnie de Touvoie et, par elle , au présidial du
Mans.
Suivant les plus anciennes traditions et les plus anciens
documents relatifs à l'histoire du Saosnois , la châtellenie et
forteresse de Peray, était comprise dans les domaines de cette
contrée que possédaient les comtes de Bêles me , descendants
d'Yves de Creil. Mabile, fille de Guillaume il l'ai vas et femme
de Roger de Montgommeri , qui en hérita , non de son père
directement, suivant Odolant Desnos ( I-ii4), mais de son
oncle Yves 11 , éveque de Sécz , la retira des mains de Guill.
Panlolf ou Pantou , à qui son mari l'avait donnée, parce
qu'il favorisait le parti de Rolrou , seigneur de Morlagne ,
avec qui elle était en guerre. Son fils, Robert il Talvas ,
surnommé le Diable , la fortifia, ou plutôt ajouta à ses for-
tifications, et Guillaume ni, fils de Robert, s'y retira,
lorsque, en 11 34, il eût encouru la disgrâce du duc de
Normandie , Henri I.er, roi d'Angleterre.
378 PERAI.
Charles VII (1) ayant marié, le 8 janvier i4-f>i, Catherine ,
fille de Jean If, duc d'Alençon , et baron du Saosnois, qu'il
avait fait condamner à mort pour crime de félonie , qu'il re-
tenait en prison à Loches , en attendant l'exécution de son
arrêt qui avait été suspendu, mais dont il avait séquestré les
biens, avec Fr. de Laval , sire de Gaure, comte de Montfort,
fixa sa dot à 3,ooo l.de rente, pour lesquels il obligea son père
à lui donner diverses terres , au nombre desquelles étaient la
baronnie de Saosnois et la châtellenie de Peray. François
de Laval, par un acte particulier, déclare qu'il recevra telle
autre récompense qui lui sera assignée au lieu de ces objets,
compris pour 900 1. dans la dot de 3, 000 1 , stipulation qui
resta sans application. Les 10 oct. i5og et 4- fév. i5if>, Charles
i.er, duc d'Alençon , devenu baron du Saosnois, en i5o5,
par la mort de Catherine sa tante, qui n'avait point laissé
d'enfants , fait foi et hommage pour la baronnie de Saosnois ,
et pour les Châlellenies de S.-Rémi du Plain et de Peray ,
tenues de la tour d'Orbindelle du Mans. En i553, elle ap-
partenait au duc de Ven orne, Antoine de Bourbon, père
de Henri IV , ainsi que le prouve le contrat de vente de la
Châtellenie de S.-Aignan , dressé le ao novembre, dans
lequel on lit : « Icelle terre de S.-Aignan , tenue et mou-
vante en plein fief, foy et hommage , de M. le duc de Ven-
dôme , à cause de sa baronnie de Pre. » On voit également,
par un aveu fait le i.er octobre i643 , pour la même terre de
S.-Aignan, que le fief de Peray appartenait alors à Charles
Descoublau , marquis de Sourdis , baron de Montdoubleau ;
et , ce fief même , appelé le fief Doubleau , parcequ'il re-
levait ou plutôt faisait partie de la baronnie de Montdoubleau ,
acquis du roi par le sieur Descoublau, avec ses dépendances,
par contrat du 23 octobre iôgi, était annexé à ladite châ-
tellenie de Peray : l'un et l'autre reportaient à la baronnie
de louvoie et, par elle, au présidial du Mans. Ainsi, on
ne trouve point Perai compris dans l'aveu fait, le 29 mai
i4o5 , au duc d'Anjou et comte du Maine , par Jean 1 ,
comte du Perche , pour ses biens composant ledit comté.
Du reste il est difficile d'expliquer comment , ayant été vendue
(1) Dans l'article Sonnois delà Statistique de l'Annuaire de laSarthc,
pour 1829, page 28, on attribue au roi Louis XI ce contrat de mariage,
que le P. Anselme ( 1-273 ) dit avoir été passé à Tours , le 8 janvier i4»f .
Louis, dauphin, était dans le Brabant à cette époque; il n'en partit,
pour rentrer en France , que quelque jours après la mort de Charles VII,
son père, arrivée le 22 juillet 1401 ; c'est donc au roi Charles, et lion
à Louis XI , que ce mariage doit être attribué.
PERAÏ. 379
par Je roi , comme on vient de le voir , avec la baronnie de
ÎVÏonldoubleau , cette terre est revenue dans le domaine de la
couronne, ainsi qu'il résulte d'un contrat du g août 1768,
par lequel le roi Louis XV comprend la châtellenie de Peray ,
bien disloquée à celle époque , comme on le verra plus loin,
dans Pdchange de différents biens qu'il fait avec Charlotte-
Suzanne Desnos, veuve du duc de Beauvilliers. ( V. l'art.
SAOSNOIS. )
Toutefois , une difficulté historique se présente, quant à la
première parlie de ce récit. Nous lisons à l'article Saint Pierre
(lu Bu , de la STATISTIQUE de l'arrondissement de falaise ,
par M. Fr. Galcron ( u-g3 ) : « Là , dans les temps reculés ,
« subsistait un château nommé Perai, qui devint, entre
« Mabile d'Alençon et un guerrier du nom de Panlou, le
« sujet d'une longue querelle. Mabile s'en empara. » Celte
version détruirait loules les traditions orales et écrites de
notre histoire du Saosnois. En effet, où voit-on que Mabile ,
fille et nièce des comtes de Bélesme, qui, comme telle, a incon-
testablement possédé , comme leur héritière , la baronnie
du Saosnois et la châtellenie de Peray , ait pu avoir l'occasion
et les moyens d'aller s'avanlurer à 20 lieues de chez elle , en
traversant i5 lieues du duché de Normandie , ce que les ducs
n'auraient pas souffert , pour aller y guerroyer et s'emparer
d'une bicoque aux portes de Falaise. Il est bien plus raison-
nable de croire que Pantolf ou Panlou , dépouillé du château
de Peray , dans le Saosnois , dont il est probable d'ailleurs
qu'il n'avait eu que la garde, aura donné le nom de Perai ,
en souvenir de cette possession et de la belle situation du lieu ,
au château qu'il aura fait bâtir sur son héritage , près Falaise.
Parade du 10 juin I/+77 1 Françoise de Laval et Catherine
d'Alençon , sa femme, vendent à demoiselle Guillemette
Duboschct ( sic ) , V,e de Guillaume de Thouars , seign.
duriit lieu ( v. l'art. S.-mars-DE-ballOn ), le moulin à blé
de Peray, avec le droit des moutaux ( droit de faire moudre
audit moulin par les sujets et vassaux) de la châtellenie dudït
lieu de Peray , moutaige , chaussée , pescherie d'icelui moulin ,
boilles, fossés , pâtis , aulnaies et autres droits en dépendants ;
les marais prés et pâtis de Peray , contenant environ 4.0
nommées ; le profit de la moute des sujets de ladite châtel-
lenie et moitié de la forfaiture et amendes de ceux qui se
rendraient défaillants à venir moudre audit moulin , l'autre
moitié devanl rester aux vendeurs , qui se réservent le droit de
poursuites en leur juridiction de Saosnois et de Peray — Le
3 avril i56o , P. de Thouars vend à Messire H. Clulin , sei-
gneur de S.-Aignan , son beau-frère, les prés nommés
38o FERAI.
marais d'Efnnay ou marais de Peray, le moulin contîgu , la
rivière qui descend audit moulin , contenant demi quart de
lieue environ. — Les mêmes objets sont revendus, par
contrat du 3o janvier 1720, par dame M. M. Bitaut, veuve
de Georges-H. de Clermont, seigneur de S.-Aignan, à
Messire Charles-Gaspard Dodun , Chevalier , président de
la 4-e chambre des enquêtes au parlement de Paris , avec le
domaine de Verdigné. Par acte du 17 juillet 1720, Georges-
Jacq. de Clermont d'Amboise , obtient le retrait lignager
desdit objets vendus par sa mère , tant en la sénéchaussée
et siège présidial du Mans , qu'au bailliage du Mans , pour
ce qui relève de chacun d'eux.
On ne sait en quoi consistait le manoir féodal de la
châlellenie de Peray : c'était probablement ce qu'on appelle
la Grande- Maison, siluée à 6 h. au nord est du bourg.
La Cour de Peray , simple ferme aujourd'hui , comme la
Grande-Maison , se trouve un peu plus rapprochée du bourg ,
au nord-nord- ouest. Par deux aveux de 1604 à 1606, on
voit que L. Roussel, tient à foi et hommage lige, une ser-
genterie fayée et héréditaire ès-baronnie de Saosnois et
châtellenie de Peray. 11 résulte d'un acle du 9 mai i563, qu'un
notaire juré en la cour royale du Mans, nommé Noël
Myelte, était établi alors dans cette paroisse.
Différentes terres nobles et fiefs se trouvaient situés en
Peray, dépendaient ou relevaient de sa châtellenie , en tout
ou en partie, savoir : i.° le fief seigneurial de a Valette,
pour lequel aveu est rendu , en 1720, par Guill. Fr. Joli de
Fleury, procureur général au parlement de Paris; 2.0 le
domaine de l'abbaye de Tîronneau ( v. cet art. ), que les
moines tenaient de la châtellenie de Piay ou Peray et dont
le couvent était situé sur cette paroisse; 3.° les métairies et
domaines du Grand et du Petit Verdigné , la closerie
nommée Bourdigale , le moulin de Gravay, étang et cours
d'eau en dépendant , situés paroisses de Peray, Avesnes et
Marolles et relevant du roi à cause de sa châtellenie de Peray
en Saosnois ; 4- ° quatre nommées de pré situées au-dessous
de l'église, closes à boiles , appartenant, en 1659, à J. du
Bouchet, marquis de Sourches , seigneur de Verdigné , « les-
quelles il promet faire valoir en la seigneurie et châtellenie de
Peray ; » 5.° enfin , la châtellenie de S.-Aignan ( v. cet art ),
qui, comme on i'adit plus haut , relevait de ladite châtellenie.
Peray, indépendant pendant plusieurs siècles , comme on
l'a vu, de la baronnie du Saosnois, en relevait en grande
partie en dernier lieu et ressortait, pour ladite justice , de son
bailliage établi à M amers.
PER4I. 38 1
En i263 , au mois d'avril , Jean, vicomte de Châtellerault,
baron du Saosnois , rachète pour /J. 1. de rente sur la prévoté
de Perav , deux poches annuelles que les religieux de Perseigne
avaient droit de faire dans l'étang de Gué- Chaussée , en
Saosnc.
Hisron. Nous avons vu précédemment que, de 1070 à
1082, Pcray avait été possédé par Guill. Pantolf, capilaine
normand , à qui Roger de Monl^ommeri et Mabile de Bé-
lesme sa femme , en avaient confié la garde , si ce n'est fait
don, et qu'elle lui fut retirée peu après. De 1082 à iio>,
Robert 11 Talvas , leur fils , comprend les fortifie itions de ce
lieu dans le système de défense du Saosnois, qu'il répara et
augmenta par ordre et avec l'argent de Guillaume-le-Roux ,
son suzerain , dont il était l'un des plus habiles capitaines;
et que Guillaume m son fils, disgracié par ce prince, comme
le fut son père à la fin de sa carrière, se relira, vers n34,
à Mamers et à Peray , seuls biens qu'il pût conserver, jusqu'à
sa réintégration, par Geoffroi-lc-Bel, comte du Maine et
d'Anjou, dans les intérêts de qui il était entré, après la
mort de Guiilaume-le-Roux , en ii35. On ne peut douter
que, pendant cette période et dans les différentes guerres du
Saosnois , le fort de Peray n'ait été pris et repris plus d'une
fois.
AiSTiQ. La situation de Peray, au confluent, comme nous
l'avons dit , des deux petites rivières d'Orne et de Dive ,
est une de celles que recherchaient les Romains pour l'assiette
de leurs camps. La configuration, entièrement ronde de la
grande butte de Peray , dont nous allons parler tout à l'heure ,
ne nous permet pas d'affirmer qu'elle soit l'ouvrage des
guerriers de cette nation, quoique pourtant une médaille de
Constantin v ait été trouvée en i834.
Deux buttes, mottes ou tombelles , existent aux environs
du bourg de Peray. La moins importante, située près et au
sud de l'église, a la forme d'un cône tronqué, de 25 a 26
mèlr. de hauteur, à partir du fontl des fossés qui l'enceigncnt.
Si ça été, comme il n'est guère possible d'en douter, un
ouvrage défensif , ce ne devait être qu'un point d'observation,
une vigie, en avant de la principale forteresse, ou une sorte
de castellum , placé près le point où l'on passait la rivière
d'Orne , sur un pont remplacé par celui actuel, dont il sera
parlé plus loin , mais éloigné de 1 k. 1/2 au N. E. du con-
fluent des deux rivières.
En arrière et à 5 h. au nord du bourg, tout près de la
Cour de Peray, dont elle n'est séparée que par le chemin qui
conduit à Mamers, existe une autre motte bien plus consi-
382 PEMAI.
dérable que la précédente , la butte ou forteresse de Peray
par excellence. En forme de cône tronqué également , de
même hauteur , aumoins, et d'une superficie à son sommet de
33 ares ( 3/4 de journ. ou 1/2 arp. ) environ , elle est entourée
de fossés, actuellement à sec, de 8 à 10 mètr. de largeur.
En avant , du côté sud , elle est entourée , du tiers aux
deux cinquièmes de sa circonférence , par une ligne de
circonvallalion formée d'un parapet élevé de 16 à 20 mètr.,
et terminé à ses extrémités par deux espèces de bastions
s'élevant à la hauteur au moins de la butte principale , ce
parapet défendu lui-même , dans toutes son étendue , par un
vallum ou fossé , encore rempli d'eau , de même largeur à
peu-près que le précédent. Un pont-levis devait servir à
communiquer de ce parapet à la butte , fort ou camp principal.
Tout ce système de défense est en terrassement , sans la
moindre apparence de construction maçonale , du moins,
nous a-t-il été impossible d'en reconnaître , à M. Foussard,
régisseur de la terre de S.-Aignan, qui m'accompagnait
dans celte exploration , et à moi , ce qui contredit les asser-
tions de plusieurs auteurs, qui paraissent n'avoir tous vu ce
travail que de leur cabinet. Il me paraît évident , et c'est
aussi l'opinion de M. A. de Guéroust , auteur d'une Histoire
du Saosnois manuscrite , que si la butte de Peray et ses acces-
soires sont dus aux Romains ou bien aux Saxons , qui
s'établirent dans le Saosnois et lui donnèrent leur nom ,
Robert II Talvas répara et compléta ces ouvrages et en ht
undes points principaux de la ligne de circonvallalion , appelée
de son nom Fossés de Robert le Diable , laquelle partant de ce
point , qu'elle flanquait au sud-est , formait une ligne qui
s'étendait à 16 kilom. (4- 1. de poste) au nord-esl , où le
fort de S.-Rémi du Plain la terminait également ( v. la Carte
des Voies romaines , m-721 ) ; et enceignait les nombreuses
forteresses que Robert répara également ou fit construire ,
pour défendre le Saosnois contre les entreprises des comtes
du Maine.
Du sommet tic la grande butte de Peray , appartenant à
M. Letay , de Bonnétable , on jouit d'une vue magnifique ,
qui s'étend depuis 3 et 4 lieues jusqu'à 8 et 10 , du côté
d'Alencon , mais est gênée par les plantations de peupliers
qui l'entourent.
HlST. civ. 11 est difficile de savoir si le nom de Peray ,
écrit de tant de manières différentes, suivant les époques,
vient de ses prés ou prairies, ou bien de paras , celtique,
paris, latin, dérivés de par, pierre; ou, enfin, de parai,
paret, s. m. , mur, muraille ?
PEU Al. 383
Nous avons vu plus haut qu'un nolairc était anciennement
établi à Pcray. — En i83i, le Conseil municipal vote une
somme de 200 f . , pour le traitement d'un instituteur pri-
maire , la commune possédant un local pour le placement de
celle école , dans la maison du sacristain.
HYDiiOG. Le territoire est arrosé et limité , comme on
l'a vu, du nord au sud-ouest, par la petite rivière de Dive ,
qui vient de Mamcrs; de l'est au sud- ouest également, par
l'Orne Nord-Est , qui conflue avec la précédente, à 1,7
h. au sud -sud ouest du bourg. Le ruisseau de Malherbe se
jète dans la première, à 1,1 h. au nord, et celui de Tri-
poulain, venant de Bounétable , à i,4 h. à l'ouest de l'église.
— Moulin de Peray, à blé, sur la Dive. Un très-beau
pont en pierre , de plusieurs arches fut construit sur l'Orne ,
vers 1790, par les moines de Tironneau ; une chaussée
pavée, d'un kilomètre de longueur, y conduit de la rive
gauche de la rivière.
GÉOLOG. Sol montueux , dans la partie centrale et nord ;
terrain appartenant à l'étage inférieur du calcaire oolithique
décrit à l'art, cantonnai de Mamers ( ni- 159 ).
Plant, rar. Ophrys apifera, HUDS. ; Orchis ustulata, lin.;
sur le retranchement ou parapet qui enceint en partie la
grande butte.
DIVIS. des terr. En labour, i55 hectares; jardins, 2 ;
prés et pâtures, 33; bois 3 1/2 ; superf. des bâtimens et
cours, 1 1/2; égl., cimet. , presbyt., mais, d'école, i/3 ;
chemins, 2; eaux courant., 1 2/3. Total, 197 hect.
contrib. Foncier, 2,o44 f«» pcrsonn. et mobil. , 120 f . ;
port, et fen. , 3g f. ; 3 patentés : droit fixe , i4 f. ; dr. proport.,
18 f. ; total, 2,235 f. Perception de Marolles.
CULT. Superficie argilo-calcaire , se subdivisant en terres
fortes et médiocrement productives , pour environ les 2/3 ,
le reste en terres douces , fertiles ; ensemencée en égale
proportion, à peu près , des quatre principales céréales;
beaucoup de chanvre , trèfle , pommes de terre , etc. ; prés ,
de bonne qualité dans quelques parties ; arbres à cidre , etc.
Elève d'un petit nombre de chevaux ; de bétes à cornes, de
moulons et de porcs , en assez grande quantité ; très-peu de
chèvres. — Assolement triennal; 3 fermes principales s une
douzaiue de bordages , la plupart réunis par petits hameaux ;
20 charrues , les 3/4 traînées par chevaux seuls , le reste par
bœufs et chevaux. =z Commerce agricole consistant en grains ,
dont il n'y a pas d'exportation réelle ; en chanvre et fil
principalement; graine de trèfle, fruits et cidre, bestiaux de
toute espèce, etc.
384
PERCHE*
r= Fréquentation des marchés de Mamers , Bonnétablc et
René , habituellement ; de Ballon et Beaumont, peu.
INDUSTn. Quelques tisserands ( 5 à 6 métiers ) , fabriquent
des toiles pour particuliers.
rout. et chem. Chemin de S.-Aignan à Mamers , passant
au bourg, d'assez difficile exploitation.
lieux rem a rq. Aucune comme habitation. Sous le rapport
des noms : Tironneau, abbaye ( pelit Tiron ) , d'une forêt de
ce nom , située sur la rive gauche de la petite rivière d'Orne
( v. l'art. s.-MGNAis ) ; Beauvais les Marais , la Grouas ,
les Noyers.
Établ. PUBL. Mairie , desserte vicariale , école primaire
volée. Bureau de poste aux lettres , à Bonnélable ; de distri-
bution à S. -Corne.
PERAY , PRAY; voyez l'art, évaillé.
PERAY ou PEKRaY-NEUF; voyez ce dernier nom.
PERCHE ( LE), Perticum, province de France, située
entre le Maine , la Normandie , le Pays-Charlrain ou la
Beauce , le Blaisois et le Vendômois ; s'étendant , en forme
de croissant , autour de l'ancienne province du Maine et du
diocèse du Mans , ne paraissant avoir été composée , dans
l'origine, que d'une vaste foret qui, des portes (VAlençon
ou du moins , du lieu où celte ville est située, et de la rivière
deSarthe qui l'en sépare, s'étendait jusqu'à celles de Châleau-
dun et de Vendôme. Différentes portions de celle forêt
subsistent encore dans celle de Perseigne , Perseniay qui en
a retenu son nom , située à l'extrémité nord-ouest de ce ter-
ritoire ; dans celles de Bélesme , de Hallais ou de Goguelte ,
de Montmirail ; dans une infinités de bois , assez rapprochés
les uns des aulres pour en tracer encore les linéaments ,
jusqu'aux forêts de Fréteval et de Vendôme , qui en font
la terminaison au sud-ouest; occupant une étendue de n
à 12 myriam. ( 27 à 3o 1. de poste ) en longueur, sur une
largeur commune de 2 1/2 à 3 myr ( 6 1/2 à 7 1/2 I de
poste ) , s'étendant jusqu'à 1 1 myr. ( 26 1. de posle ) , sur
quelques points. Celle province enceignait l'ancien diocèse
du Mans , en formant autour de sa partie est-nord-esl une
section de cercle égaie à peu-près aux 2/g.es de sa circon-
férence , et aux 3/io.cs de celle du département de la Sarlhe^
à son nord-est.
On divise communément le Perche en deux parties prin*
cipales, appelées Grand et Pelit Percbe. Gilles Bry , auteur
de Y Histoire des pays et comté du Perche et du duché d* Aiençon ,
donne une division plus exacte de cette contrée, en 4- parties:
i.° la Terre française , petit ressort dans lequel est située la
PERCHE. 385
Tour-Grise de Verneuil, séparée de la ville de ce nom (et
de la Tour-Blanche ) , ainsi que de la Normandie , par
h rivière d'Aure. Quelques paroisses en dépendent, jusqu'à
Chcnebrun, et sont du diocèse d'Evreux , mais de l'élection
de Vcrncuil. La juslice de ce ressort, élait exercée par deux'
officiers royaux qualifiés bailly et lieutenant de la Tour-Grise
de Vcrncuil , du ressort français et parlement de France ,
ne reportant en rien à la Normandie ; 2.0 le Grand- Perche ,
comprenant les villes et châlellenies royales de Bélcsme ,
Mortagne et la Perrière et de Nogeni-le-Rolrou ; 3.° le
Vêtit ou B as- Perche , appelé aussi Perche- Gouet , du nom de
ses anciens seigneurs , consistant en 5 baronnies , qui sont
du diocèse et de la coutume de Chartres, mais attribuées pour
l'ordinaire au resssort de Janville ; 4-° enfin , les Terres
démembrées , qui sont Châteauneuf en Thimerais . Senonches,
Brezollcs et Champrond ^ qui composent un grand pays , et
furent distraites du Perche, en i563 , par transaction entre le
roi Charles IX, et les héritiers de Charles IV , duc d'Alen-
çon , décédé en i524-, et furent érigées en principauté sous
les nom et titre de Mantoue , en faveur du duc de Nevers.
Elles ont leur coutume à part , sont du diocèse et ressortent au
siège présidial de Chartres cl , la plupart , de l'élection
de Vcrncuil. Le principal territoire du vrai Perche, limité
au nord-ouest par la Sarthe , qui le sépare de l'Alençonnais
et de la Normandie, est actuellement compris dans les
départements de l'Orne et d'Eure-et-Loir , à l'exception
du Saosnois, qui doit être considéré comme en ayant fait
partie dès l'origine , de quelques anciennes paroisses du
Ferlois ( v. cet art. n-336 ) , ia ville de la Ferté-Bernard
comprise; et de trois paroisses du Perche-Gouet, Montmirail ,
Melleray et Champrond , qui sont actuellement , comme
presque tout le Saosnois, du département de la Sarthe ; enfin ,
d'un petit nombre d'autres, également du Pcrche-Gouet ,
comprises dans le département de Loir-et-Cher ( v. la Carte
du Fertois , n-336 ). Quant aux paroisses du ressort de la
Tour-Grise de Verneuil , elles font partie du département
de l'Eure ; et celles des terres démembrées , de celui d'Eure-
et-Loir.
D'après la description que nous venons de donner de
l'ancienne province du Perche (1), qu'il ne faut pas con-
(1) Odolant Desnos , dans sa Dissertation sur les Peuples qui ont habité
anciennement le duché d'Alcnçon et le comté du Perche , placée en tête
du 1." volume des mémoires^ iiistor. sir la ville d'alençon et sur
IV 2 5
386 PEEC1IE.
fondre avec l'AIençonnais , qui lui a été réuni , il est facile
de comprendre comment nous nous sommes cru dans l'obli-
gation d'en parler ici , puisque près de 80 communes, toutes
de l'arrondissement de Mamers, y étaient comprises autrefois,
en tout ou en partie
Les rapports historiques qui existèrent anciennement entre
le Maine et le Perche, ne furent pas moindres que les rap-
ports féodaux , ou plutôt , ceux ci , pendant plusieurs siècles ,
occasionnèrent les premiers. On ne peut douter que, à
l'époque de l'occupation romaine , les mômes légions qui
s'établirent dans la partie orientale du territoire des Cé-
nomans , ne s'étendissent en même temps dans la partie
nord-ouest du Perche, la présence des Romains paraissant
aussi évidente dans l'ancien Corbonnais , petite contrée des
environs de Mortagne et de Nogent-le-Rotrou, que dans le
Saosnois. Plus tard , les Saxons , qui donnèrent leur nom à
cette dernière contrée , s'étendirent inévitablement jusqu'à
Béiesme , position formidable qu'ils ne durent pas plus né-
gliger que les Romains.
Quoiqu'il en soit , le premier des comtes du Perche qui
soit connu des historiens , est Yves de Creil , maître des
arbalétriers de France, du temps de Louis d'Outremer,
qui , ayant indiqué les moyens de sauver des mains
de ce prince , le jeune Richard l.er, duc de Normandie , en
reçut, pour lui et ses successeurs, l'Alençonnais et une
grande étendue de terre sur la frontière de la Normandie ,
consistant dans Sées , le Mêle-sur-Sarlhe , et une partie du
Passais , à la charge de lui en faire hommage et de veiller
de ce côté à la sûreté de ses étals. Yves réunit ce territoire
à celui du Corbonnais et à la vicairerie du Saosnois, située
dans le Maine, qu'il tenait de son père ; et, plus lard , la
châlellenie de Mortagne échut en partage à son frère, nommé
Rotrou*
Les enfants de Yves, furent Guillaume i.cr de Béiesme,
surnommé Talvas, qui recueillit de la succession de son
père , le Bélesmois , le Corbonnais et le Saosnois : c'est lui,
à ce qu'on croit , qui fit bâtir le château d' Alençon , autour
duquel s'établit , plus tard , la ville de ce nom , ceux du
Mêle-sur-Sarthe et d'Essei, également sur la rive droite de
la Sarthe ; celui de Séez, et celui de Domfront-en-Passais.
ses seigneurs , est entré dans des détails fort étendus et fort curieux sur
l'histoire du Perche , que nous ne pouvons reproduire ici , mais que
nous engageons les amateurs de ces sortes de documents à consulter.
PE&CÏIE. 387
Le second des fils de Yves, fut Avesgaud qui, en 99^,
succéda à son oncle Sigefroi , sur le siège épiscopal du Mans ,
et eut en partage une portion du Saosnois, le Vairais ,
peut-être, et le territoire de la Fertc-sur-THuisiic , qui, de
l'un de ses seigneurs , de celle maison , reçut le surnom de
Bernard. Les autres enfans de Yves, furent Yvon, que Ton
croit avoir été la tige des seigneurs de Châteaudun et de
Nogent-le-Rotrou; Godehildc , qui porta en mariage l'alleu de
Damemaric , proche Bélesme, le Vieil- Vcrneuil et plusieurs
autres terres, à Albert, seigneur de la Ferté-en-Beauce ;
enfin , Ildeburge , qui épousa Aimon , seigneur du Château-
du-Loir, d'où sorlit le célèbre évêque du Mans Gervais ,
qui devint archevêque de Rheims et chancelier de France.
Yves, homme puissant et sage, dit Orderic Vital , fut in-
humé , à ce qu'on croit , avec Godehilde sa femme , dans
l'église qu'il fonda en l'honneur de la Vierge , dans son
château de Bélesme, au lieu nommé Saint-Santin.
Suivant plusieurs historiens , Gilles Bry notamment , le
père de Yves, dont le nom est ignoré, avait été comte
héréditaire du Corbonnais , Corl ouensis pagus , petite contrée
formant un archidiaconé de 4-5 paroisses , dont Mortagne
était le chef lieu , dans l'évêché de Séez , soit par la libéralité
de CharJes-lc-Chauve , de Robert-Je-Fort , ou, par usur-
pation, lors de la conquête des Francs. La preuve, dit-on,
qu'il était comte du Corbonnais , résulte de ce qu'on a vu
ses enfants posséder, à titre successif, la plus grande partie
du Perche, la vicairerie du Saosnois, le territoire de la
Ferté -Bernard , et plusieurs autres cantons du Maine, qu'ils
tenaient , disaient-ils , en bénéfice ou alleu. Les enfants de ce
comte du Corbonnais furent Rolrou , comte de Mortagne ,
Yves de Bélesme , et Sigefroy qui, obtint l'évêché du Mans ,
en 960 , par le crédit de Foulques II , comte d'Anjou , ou
plutôt de Geoffroi l.cr , à qui il donna plusieurs terres pour
y parvenir. Quelques historiens prétendent que ces trois
frères en curent un quatrième , à qui les évêques de Chartres
infeo lèrent les cinq baronnies du Perchc-Gouet, et qui fut
la lige des seigneurs de cette partie du Perche.
Les descendants d'Yves de Creil ou de Bélesme , possé-
dèrent le comté de Bélesme , d'Alençon , de Séez et de
Ponthieu , dont le siège fut transféré , de la première dans la
seconde de ces villes , vers la moitié du io.c siècle. Ceux de la
branche dite des Rotrou , portèrent le titre de comtes de
Mortagne et du Perche, seigneurs de Nogent-le-Rotrou.
C'est elle qui , de l'un de ses membres , donna à la petite
ville de Montfort au Maine , son surnom de Rotrou ( v. cel
388 PERCHE.
art. ). La première s'éteignit, vers l'an I2a5 , par la morl , en
i2in ou 1219, de Robert III, et par les cessions failes au roi
Philippe-Auguste, par les héritiers de ce comte ; la seconde ,
en Tan 12^6, par le décès de Guillaume , évêque de Chaions.
Le Perche ayant été réuni à la couronne , presque en entier ,
sous Philippe- Auguste, Louis Vil] et Saint-Louis, ce dernier
donna Alençon et le Perche à Pierre son fils, qui mourut dans
la Pouiile sans postérité; Philippe 111 le Hardi, en fit don
à son tour, en 1290, à Charles de Valois, son 3.c fils.
Ce prince qui gouverna la France sous Louis X , les donna
à Charles de Valois , son second fils , et Philippe-le-Bel
confirma ce don , en faveur de son frère , par lettres du 3
avril i326. C'est ce dernier qui fut la tige de la seconde
famille des comtes d'Alençon et du Perche, laquelle s'éteignit
par la mort de Charles IV, dernier du nom, en i524~ En
i526, le duché d'Alençon et le comté du Perche, malgré
les réclamations des sœurs de ce prince , furent adjugés au roi,
par deux arrêts du parlement de Rouen , de i525 et de ï526,
à l'exception des acquisitions laites par cette famille , dont
héritèrent les deux sœurs de ce prince. Françoise , l'aînée ,
par son mariage avec Charles de Bourbon , duc de Vendôme ,
porta dans cette maison la vicomte de Beaumont , Fresnay ,
Ste-Suzanne, dans le Maine; la baronnie de la Flèche,
en Anjou ; celle du Saosnois ; Châteauneuf en Thimerais et
Champrond , dans le Perche ; domaines qui, en sa faveur,
furent érigés en duché , sous le titre de Beaumont, en i5/j.3,
et que Henri de Bourbon, par son avènement à la couronne,
en i58q , porta dans le domaine royal. Les terres du comté
d'Alençon et du Perche , furent également données , aliénées
ou engagées à divers seigneurs , et retournèrent de même
successivement à la couronne. Henri IV, débiteur de grosses
sommes envers le duc de Wirtemberg, lui vendit, à ce
dernier litre ,1e a3 avril i{jo5 , le corps du duché d'Alençon
et plusieurs autres domaines situés en Normandie. Marie
de Médicis, sa veuve , les relira, en remboursant au lils de
ce prince , le 4 octobre 1612 , les 3oo,ooo écus pour lesquels
ils lui avaient été aliénés.
Depuis lors, plusieurs fils de France furent apanages du
duché d'Alençon et du comté du Perche , le dernier desquels
fut Louis-Stanislas Xavier, fils de France ( Louis XVlll ) , à
qui Louis XV , son aïeul , par édit du mois d'avril 1771 , les
donna , avec les comtés d'Anjou et du Maine , ensemble le
comté de Senonches , à l'exception de sa forêt. ( V. l'art.
MAINE, III- 10. )
Il n'est pas de notre objet , d'entrer ici dans le détail des
PERCHE. 389
guerres que la possession du Perche et celle du Saosnoîs sur-
tout , occasionnèrent, dès le commencement du n.e siècle,
cnlre les comtes du Maine , d'une part , les ducs de Normandie
et les comtes de Bélesme et d'Alençon , de l'autre. C'est au
précis historique , à l'article saosnoîs , et aux autres articles
de localités , que se trouvent tous les détails qui y sont re-
latifs. Nous rapporterons seulement ici , ce passage d'Odolant
Desnos, parce qu'il se rattache spécialement à ce qui précède :
« Charles-le-Chauve , en 861 , avait confié la garde du duché
de France à Robert- le- Fort , duc d'Anjou, tige de la
dernière race de nos rois , pour opposer ses armes à celles
des Bretons et des Normands. Ce duché comprenait les villes
et comtés du Perche et de Blois , l'Anjou , le Maine et
peut-être même le territoire d'Alençon. Quoique les enfants
de Robert , eussent presque toujours possédé depuis lui le
duché de France , à titre de gouvernement , ils n'en devinrent
véritablement propriétaires héréditaires, que par la donation
que Louis d'Outremer en fit , l'an 943 , a liugues-lc-Grand ,
petit- fils de Robert et père de Hugues-Capet , qui réunit
le duché de France à la couronne. Si Yves de Creil ou de
Bélesme, qu'on ne peut assurer avoir vécu jusqu'à ce temps,
avait été originairement vassal immédiat du roi de France ,
il ne l'était plus, du moins immédiatement, pour les objets
que lui avait donnés Richard i.er , et qui devaient se trouver
compris dans la circonscription du duché de Normandie ,
tracée par les traités de S.-Clair-sur-Eple , de 91 1 et de g4-7 %
dont les limites s'avançaient , au sud-ouest, jusqu'à la Sarthe
et à la Mayenne. »
Le Peut ou Bas-Perche , moins connu des historiens que
le Grand, occupe l'extrémité orientale, ou plutôt l'extrémité
sud -ouest de celui-ci, attenant à l'est au territoire de
Nogent-le-Rotrou. Il se composait, comme nous l'avons dit ,
de cinq baronnies , dont Montmirail était le chef-lieu , sans
suprématie directe , mais pareeque celte petite ville fut la rési-
dence la plus habituelle des anciens possesseurs. Ces cinq ba-
ronnies étaient AUuye, surnommée la Belle ; Montmirail,
la Superbe; la Basoche, la Gaillarde ; Brou , la Riche; et
Authon , la Pouilleuse. Les paroisses dont elles se com-
posaient, au nombre de trente-six, étaient : Alluye , Arrou,
les Aulels-S.-Eloi , Authon , la Basoche , Brou , Bullou ,
la Chapelle-Guillaume , la Chapelle-Royale , Charbonnière ,
Cliâlillon, la Croix -du- Perche, Dampierre , Dangeau ,
Frazai, Inverre, Luigny , Mézières , Miermagne , Mont-
hemain , Mottereau , Moulhard , S.-Lubin des Cinq-Fonds ,
S.-Pélerin, Soizai , Trizai, Vieux- Vie, Villevillon, Yèvre ,
3go PERCHE.
toutes acluellement du département d'Eure-et-Loir ; Ar-
vilJe , le Gault , le Plessis-Dorin et S.-Avit au Perche , de
celui de Loir-et-Cher; Champrond , Mellcray et Monl-
mirail , du département de la Sarthe. La circonscription de
ce territoire est tracée sur la carte du fertois ( H-336 ).
Les annalistes , reproduits dans l'excellent article que
nous devons à M. Lejeune , de Chartres , auteur d'une
notice sur l'abbaye de S.-Père de celte ville , font remonter
au règne de Clovis, l'histoire du Perche-Gouet. Qotiide sa
veuve , disent-ils , en fondant à Chartres l'abbaye de S.-
Pierre ou de S.-Père, de l'ordre de S.- Benoît, la dota de
grandes terres dans le Perche. Cette possession , connue
postérieurement sous le litre des Cinq baronnies du Perche-
Gouet, était de son patrimoine et par conséquent de l'apa-
nage du roi de Bourgogne, Chilpéric , dont elle était la
fille. Ce monastère ayant été détruit par les Normands , en
849 , Hélie , évêque de Chartres , ayant battu ces barbares ,
concéda les cinq baronnies, à titre de rachapt, aux hommes
d'armes qui l'avaient aide à les repousser. Les noms de ces
capitaines sont resté inconnus, mais on croit que Mahault,
dame d'Alluye , femme de Gaufrid ou Geofroi de Modène ,
IN... de Montmiraii et Bernard de Bullou, cités dans une
charte de donation de l'église et du prieuré de S.-Gennain-
lès-Alluye à l'abbaye de S.-Père, descendaient de ces
guerriers. Après la mort de Geofroi de Modène , Mahault
épousa Guillaume Goè't ou Gouet , possesseur de Montmiraii ,
Authon et la Basoche, et lui apporta Alluye et Brou, ce
qui compléta la réunion des cinq baronnies du Petit ou Bas-
Perche , qui reçut de ce seigneurie nom de Pcrche-Goè't.
Ces baronnies restèrent ainsi réunies jusqu'à Tan 14.75. Après
la mort de Guillaume Goét IV, qui ne laissa que deux filles,
de son mariage avec Elisabeth de Champagne , Mabiie ou
Mathilde, l'aînée, porta les cinq baronnies à Hervé III de
Dangeau, de la maison de Nevers. Agnès de Douzy , fille de
Hervé IV , les porta par mariage à Gaucher de Châtillon ,
comte de Nevers, son second mari, qui mourut en 1260,
et Yolande de Châtillon, qui en hérita, ainsi que du duché de
Nevers , les laissa à Mahaurl , issue de son mariage avec
Archambaud IX , sire de Bourbon. Marguerite , seconde fille
de Mahaud et de Eudes de Bourgogne en hérita, en 1269 ,
et les porta en mariage à Charles i.er d'Anjou, fière de S.
Louis , dont elle n'eut point d'enfants. Cette princesse se
soumit, en i285, à un jugement arbitral, pour le paiement
à l'évêque de Chartres, du rachat de ses terres , dû à l'occasion
de la mort du roi. Marguerite étant sans enfants, légua les
PERCHE. 39i
cinq baronnies, par testament de 1292, à Robert de
Flandre , seigneur de Cassel , second fils de Robert m et
de Yolande de Bourgogne, sa sœur. Celui-ci épousa, en
i323, Jeanne de Bretagne, qui lui apporta la seigneurie de
Nogent-Ie-Rotrou. Yolande de Cassel leur fiile , les transmit
par mariage à Henri v , comte de Bar. Après avoir passé
dans plusieurs branches de cette maison , Jeanne de Bar les
porta dans celle de Luxembourg, par son mariage avec Louis
de ce nom , connétable de France , qui les donna, en i443,
à Isabeau sa sœur , en faveur de son mariage avec Charles IV
d'Anjou, comte du Maine, de Provence, etc., mort en
1472. Charles v, fils de celui-ci, divisa les cinq baronnies , en
vendant celles de Monlmirail , d'Authon et de la Basoche, à
Louis d'Anjou, son frère naturel ; mais , à la mort de celui-ci ,
Louis XI , héritier de Charles iv d'Anjou , les retira et en
fit don à Jacques de Luxembonrg , frère du connétable , et
donna les baronnies d'Alluye et de Brou, à Jacq. d'Armagnac,
duc de Nemours. Isabeau de Luxembourg , fille de Jacques et
d'Isabeau de Bruges, porta le trois baronnies de Montmirail ,
Aulhon et la Bazoche, à Jean de Melun, seigneur d'Epinay,
connétable de France, qu'elle épousa en i49^ ; et leur fille ,
Marie de Melun, morte en i552, les avait portées en dot
à Jean de Bruges la Grulhuse , son premier mari. De René
de Bruges , fils de Jean et de Marie , elles passèrent a Cathe-
terine leur fille qui , du premier de ses cinq maris , Louis
de la Beaulme , comte de S. -Amour , eut Philibert de la
Beaulme , mort en 1622, huit ans avant son père, dont
Jacq.-Nicol. de la Beaulme , qui vendit ces trois baronnies
au président Perrault, lequel les aliéna à son tour à Louis
Armand de Bourbon, prince de Conli , décédé en 1 685.
Marie-Anne de Bourbon, légitimée de France, veuve de
ce prince , eut dans ses reprises les trois baronnies , et
vendit celles de Montmirail et de la Basoche , à Havet de
Neuilly, conseiller au parlement de Paris, qui fit réparer ou
plutôt reconstruire le château de Montmirail , tel qu'il est
aujourd'hui , sauf les augmentations qu'y fait faire en ce
moment le propriétaire actuel ( v. l'art, montmirail ).
Les cinq baronnies du Perche-Gouet avaient leur cou-
tume particulière , distincte de celle du Grand-Perche.
Le Perche, dans son ensemble, Grand et Petit, est
une contrée extrêmement boisée , comme on l'a pu voir
au commencement de cet article , bien coupée et arrosée ,
un peu froide , dans laquelle l'agriculture est peu avancée
encore, particulièrement propre à l'éducation des bestiaux ,
qui y sont abondants. La population y a conservé ? chez les
392 PERRAY-ftEUF.
femmes , le véritable type de celles des Gaulois. Elles sont
grandes , du plus beau sang , et ont encore cet air résolu
dont parlent les anciens historiens , qui les rendait , dans
leur colère , plus redoutables en quelque sorte que leurs
maris.
Dans l'article sarthe de la France pittoresque , on a donné ,
d'après M. Dureau-Delamalle , de l'Institut , un article sur le
caractère et les mœurs des habilans du nord de ce dépar-
tement , qui ne s'y rapporte aucunement , mais bien à leurs
voisins les Percherons. Il y a autant de différence sous ce
rapport, entre deux habitants de ces deux anciennes pro-
vinces , qui ne sont séparés quelquefois que par une haie
ou un fossé, qu'entre un habitant du Finistère et un du
Pas-de-Calais. Ainsi , par exemple , une paysanne de la
commune du Theil , dans le Perche , couvrira ses épaules
d'une couverture de laine, pour se rendre à la messe de
sa paroisse, tandis que celle d'Avézé , dans le Maine , dont
Ja maison et le jardin ne seront séparés que par une haie
de ceux de sa voisine , se rendra à l'église, enveloppée dans
une capote d'étamine noire , semblable par sa forme aux
manteaux de nos dames , tels qu'on les faisait dans l'origine ,
il y a i5 ans , avec une tête ou capuchon. La percheronne
aura de plus sur la tête une coè'ffe , à fond élevé , uu peu
dans le genre de celle des normandes, à passes allongées,
en forme de queue de poule , tandis que la mancelle sera
coeffée d'un tout petit bonnet rond. D'autres usages , des
mots mêmes , sont employés par les habitants de Tune des
deux provinces , qui sont , sinon inconnus , du moins inusités ,
par ceux de l'autre. ( Y. art. maine, in-38 et suiv. )
PERIME ; voyez PERRIGNE.
PERRA1-NEUF ; voyez pehray-îœuf.
PEUR AIN ( FORT OU CHATELET DE ) ; voir l'art. M AMERS.
PERRAIS ( les ) , châteaux; voir l'article parigsé-le
ÏOLIN.
PERRAY; voir l'article PERAI.
PfiRRA Y-NEUF , perai , peurai ; Perredilum , vcl Per-
rotum , seu Perradium Nuvum ; abbaye d'hommes , de l'ordre
des Prémontrés, au diocèse et à 4-4 kilom. N. N. E. d'Angers,
sur la paroisse et à 2,4 h. N. de Précigné ( v. cet art. ),
dans l'archi-pretré et à 23 k. O. N. O. de la Flèche ; à 6 k.
S. de Sablé, et à 4-7 k. O. S. O. du Mans. En 1189, par
un acte latin, du 4 des nones d'octobre, rapporté par
G. Ménage, dans son Histoire de Sablé, Robert m, seign.
de Sablé ( l'acte est signé : Robertus iv.us, parce que , dit
Ménage ? il est le 4«c de celle maison, en comptant leur
PERRA.Y-XEUF. 393
auteur Robert le Bourguignon ) , Hersende sa mère , Clémence
de Mayenne, sa femme , et Pierre de Brion, dont h parenté
est inconnue, mais que Ménage suppose être un bâtard
de cette troisième maison de Sablé, fondèrent, en un lieu
nommé le Gaut ou le Bois-Renou, une abbaye de religieux,
pour laquelle Robert et sa famille contribuèrent des deux
tiers , Brion pour le surplus. Geoffroi , frère de Robert ,
qui fit le voyage de la Palestine avec Richard Cœur-de-Lion ,
et devint Grand-Maître du Temple , fît donation aux cha-
noines du Bois-Renou , de plusieurs biens de la terre de
Cornillé , dont il élait seigneur, pourquoi l'abbé était dé-
cimateur dans cette paroisse , située à mi-chemin entre
Baugé et Angers. Par un autre acte , du 4 des noncs d'octobre ,
également de Tannée 1209, rapporté aussi par Ménage,
Guillaume des Roches et Marguerite de Sablé , sa femme ,
fille de Robert , transfèrent celte abbaye au lieu du Pcrray-
Neuf , à g h. à Test du Gaut , en renouvellent la fondation ,
font construire un nouveau couvent et une église , qu'ils
placent sous l'invocation de la Ste- Vierge. La fondation
de Guill. des Roches et de sa femme, consistait dans tout
ce quils possédaient dans les paroisses de Brion, du Val et
de Cornillé ; les moulins Rougeret , avec leurs dépendances ,
prés, vignes, bois, maisons, renies et cens, droits et pri-
vilèges seigneuriaux y annexés; haute, moyenne et basse
justice , que les moines n'ont cessé d'exercer ; et fixent à
7 s. 6 d. le maximum des amendes auxquelles les religieux
ou leurs gens pourront être condamnés pour délits , tels que
coups donnés , homicide , vol , etc. Ce monastère eut part
aussi aux libéralités de J. Lessillé , seigneur de Juigné sur-
barthe , dont le testament, de l'année i382, est rapporté
à cet article ( II-566 ). On y lit : « Item : je donne et laisse à
l'abbé et couvent du Perrayncuf , quarante sols tournois à
paier une fois pour semblable cause pour le remède et salut
de l'ame de moy. » Cette abbaye désignée dans quelques
anciens litres, sous le nom du Perray-Bfanc, du coslume de ses
religieux, par opposition avec le Perray-Noir , situé dans
le voisinage d'Angers , ou des bénédictins , qui étaient velus
de noir , paraissent avoir précédé les religieuses qui lui
donnèrent son dernier nom de Perray-aux-Nonains. Les
religieux de l'ordre de Prémontré , portaient la soutane
blanche , avec le surplis par dessus , à l'église ; le bonnet
carré et le chapeau de même couleur.
L'abbaye du Perray-Neuf , quoique située dans la province
d'Anjou et le diocèse d'Angers, était néanmoins considérée
comme dépendant aussi du Maine , parce qu'elle y possédait
394 PERRÏGNE.
plusieurs terres et fiefs. C'est à ce titre que Frère Jean ,
abbé , et les religieux , comparassent par M.e Etienne
Leveau , licencié ès-lois , leur procureur, aux assemblées
des trois ordres, tenues les 8 et i5 octobre i5o8, pour
l'examen et la publication de la coutume du Maine. L'abbé
du Perray-iNeuf est également cité au nombre des appelants
d'Anjou et du Maine , dans un procès avec Charles de Valois ,
comte de ces deux provinces , mari de Marguerite , fille de
Charles il d'Anjou.
Les revenus de cette abbaye étaient de 6,000 1. , en 1797 »
on n'y comptait plus alors que six religieux : on n'a point la
nomenclature de ses abbés. Elle était tenue à une aumône de
5o boisseaux de méleil , envers les pauvres de Courtillers ,
paroisse limitrophe.
L'église du Perray-Neuf , qui a été détruite , était grande ,
belle et richement ornée. Ce qui reste du monastère forme
encore une belle et solide maison de campagne , qui ap-
partient à M. J. Renou , de Précigné.
PERAY-NEUF , ruisseau ; voir l'art. PRÉCIGNÉ.
PERSGNE ; voyez perrigne.
PERRIGNE(la) , PER1GNE, PERRINE , PERINE ,
N.-D. de la perrigise ; abbaye de filles , du diocèse du Mans ,
à 12 kilom. N. E. de celte ville, sur la paroisse et à 1 k. N.
N. O. du bourg de S.-Corneille , du doyenné de Montfort.
Fondé d'abord sous le titre de simple prieuré , et placé sous
l'invocation de la Vierge, ce monastère , dit Morand , étant
tombé dans un extrême désordre , l'évêque Robert de Clin-
champ, en i3o9 , entreprit de le réformer, obligea les
religieux à embrasser la règle de S.-Augustin et , au moyen
de l'augmentation d'une rente de ^o 1., donnée par Guill.
des Usages, obtint, du roi Philippe-le-Rel , son érection en
abbaye , sous le litre de S.-Louis des Usages , à la condition
que lui évêque et ses successeurs , seraient reconnus fon-
dateurs de cette abbaye. En effet , ce monastère relevait du
temporel de l'évêché du Mans , ainsi qu'on le voit par cet
article de l'aveu fait , en i3g4 » par léveque P. de Savoisy :
« Item , l'abbaye de la Perrigne , ainsi qu'elle se poursuit ,
avec les vignes du clos de la Grande-Touche , etc. , tant en
fief qu'en domaine , à trois sols de service , à payer chacun
an à la S.-Martin d'hyver. » Les revenus de cette abbaye ,
à laquelle le roi nommait , étaient estimés 4?000 k ^n y
comptait 12 religieuses en 1700.
Un arrêt du conseil, du 18 mars 1739, confirmé par
décret du 8 octobre 1 74.3 , ayant affecté la maison et l'église
du monastère des Filles-Dieu du Mans , de l'ordre de S.-
PERRIGNE. 395
Augustin également, à l'établissement de l'hospice-séminaire
S.-Charles (ni-'^oo, 372 ), en réunit les biens et y transfère
le reste des religieuses à celui de la Perrigne. Le mobilier du
la maison , de l'église et de la sacrislie , furent conservés au
nouvel établissement , à la condition de payer une renie
annuelle de 400 l. à l'abbaye de la Perrigne.
11 n'existe point de catalogue des abbesses de ce monastère.
Les deux dernières furent M.1,,e Girard de la Chaume ,
qui prit possession en 1752, et M.",c de Montaignac , qui
lui succéda en 1779, et gouverna le monastère jusqu'à sa
destruction , en 1790. On voit que la famille de Beaumanoir
affectionnait celte maison , puisque trois filles de Claude
de Beaumanoir , vicomte de S.-Jean , £.c fils de Jean III,
méréchal de France, y furent religieuses, savoir : Marguerite,
qui en fut élue abbesse , prit possession le 17 juillet i655,
et y mourut le 22 mars 16 }i ; Renée, qui succéda cà sa sœur
dans la même dignité, y décéda le i3 novembre 1713,
et fut remplacée par sa nièce Lléonore Morel d'Aubigny ;
Henriette , qui y fit profession le 23 août i654 , et y mourut ,
comme ses sœurs , le 18 décembre 1G86. Anne de Montalais ,
religieuse de la Perrigne , devint coadjulrice de Chariot te-
Micé de Guespré, abbesse du Pré, en i644 ? Pms lui
succéda , en 1661
Les bâtimens de l'abbaye de la Perrigne , n'avaient rien de
remarquable : ils sont actuellement divisés en plusieurs fermes
et maisons, auprès desquelles existent encore quelques
anciens murs d'enclos et un assez beau puils. L'église ren-
fermait plusieurs morceaux de sculpture estimés , dus au
ciseau des Mérillon , artistes célèbres, nés au Mans.
PEIUUGi\E ou PELUUNK AU JOC; voyez l'article
AVCVSE ef surtout celui PESCHESEtL.
PfiiUUGiVE ou PhRRINK-BASTARD, autrefois per
RINE de CRY , terre située dans la commune d'Avoise, à
l'article de laquelle nous en avons déjà parlé ( i-83 , 8y ):
elle appartenait depuis longlems à la famille des Haies de
Cry , qui lui avait donné son surnom. Donnée, en i8o3 , à
M. Beauchesne , par M.IIle la comtesse d'Auvet, fille du
dernier marquis des Haies , en reconnaissance de services
rendus à cette famille dans des temps difficiles , celui-ci l'a
vendue , en 1829 , à M.me la marquise Baslard de Fonlenay ,
qui la réunie à sa terre de Dobert , dont elle est contigue
( v. Ii-2i5). L'époque de la construction du château de la
Ferrine-Baslard , n'est pas facile à déterminer. On peut
augurer cependant , à l'inspection des deux fenêtres de la
cour, dont les sculptures rappellent le style appelé Lcmbard,
396 PERSEIGNE.
qu'il a été construit ou restauré vers le temps de la renaissance.
( V. Tari, pescheseul. )
PERRUCHE ( GOUFFRE DE ) ; VOÎr GOUFFRE DE PERRUCHE.
PERSEIGftE ? Persennia ; ancienne abbaye de Ber-
nardins , fdle immédiate de celle de Cîteaux et la 4e de
l'ordre, située dans la petite contrée appelée le Saosnois,
nul refois du Perche , dans et sur la lisière méridionale de
la foret de Perseigne , sur la paroisse et à 1,9 heclom. N.
E. du bourg de INeufchâtel ( v. cet art. ) ; à 9 k. O. N. O.
de Mamers ; à i3 k. 1/2 E. i/4-S. d'AIençon ; du dioc. et
à 45 k. N. du Mans , dans le doyenné de Saosnois.
Guillaume 111 du nom , surnommé Talvas , comte d'AIen-
çon , de Bélesmc et de Ponlhieu, ayant été dépouillé de
ses biens par Henri I.er, roi d'Angleterre et duc de Nor-
mandie , passa en Bourgogne , y épousa Alix , Hele ou
Hameline , fdle du duc Eudes Ier, et veuve de Bertrand de
Toulouse , comte de Tripoli. II fut tellement édifié dans ce
pays de la piété des moines de Cîteaux , qu'il obtint de S.-
Etienne, leur 3.e abbé, 12 religieux de chœur, un novice
et 22 frères convers , qu'il amena avec lui , vers l'an ii45,
et qu'il établit dans un rendez-vous de chasse de la forêt de
Perseigne , à 4 k. 1/2 N. , un peu vers E. du château de
S. -Hémi du Plain , où il faisait souvent sa demeure. Il y
fit bâtir un monaslère et une église, qui fut consacrée » en
l'honneur de Dieu , de la benoisle vierge Marie, de Monsieur
Saint-Denis et de ses compagnons, le 9 octobre 11 45, »
ainsi que le constatait un tableau ou cartulaire de cette
église , par Guillaume , éveque du Mans , cl Girard , évêque
de Séez , en présence d'un grand nombre des seigneurs
qui avaient signé la charte de fondation de ce monastère ,
datée du 19 juillet précédent. Gilles Ménage {Hist. de Sablé ,
3o3 ) prétend qu'elle avait déjà été dotée dès l'an n3o : il
serait possible , en effet , que ce fut à cette époque que
Guillaume y aurait amené les religieux de Cîteaux.
Au nombre de ceux qui souscrivirent la charle de fon-
fondation , on compte Jean l.er , second fds de Guillaume m
et son successeur au comté d'AIençon ; Richard , abbé de
Savigny ; Ranuîphe , abbé de S.~André ; Gui, abbé de
S.-Vincent du Mans; Boscelin, vicomte de Beaumont ;
Payen de Ciinchainp ; Hugues de Melloi et Robert de Milleio.
L'abbaye de Perseigne, devint bientôt en grande estime
et vénération chez les seigneurs d'AIençon , de la maison
de Bélesme ou du Perche , successeurs de Guillaume , ainsi
qu'on peut en juger par les nombreuses dotations dont ils
l'enrichirent et par la quantité de ceux qui y choisirent leur
PUltSElGNl*:. 397
sépulture ou que leurs parents y firent inhumer, ainsi qu'on
Je verra plus loin.
Parmi les objets de la munificence du fondateur, il lui fit
don d'un bourgeois d'Alençon, nommé Guillaume, de son hé-
ritier et de tous ceux qui habiteraient successivement la même
maison. Les successeurs de Talvas donnèrent encore, à la
même abbaye, quelques aulres bourgeoisies de la même ville
(iV Par sa charte de fondation , rapportée par Gilles 13ry
( Hist. des comtés d'Alençon et du Perche , liv. Il , pag. 11 4- ) %
il exempta l'abbaye de Perseigne de sa juridiction , d'où
résultait qu'elle relevait de celle du sénéchal du Maine et
non du duché de Beaumont , ni de la baronnie du Saosnois.
Cette juridiction appartenait aux religieux , quoique ce
fut l'abbé qui la fit exercer. Elle était annexée à un fief,
ayant titre de châtellenic , lequel se composait d'une partie
de la paroisse de Neufchâtel ( v. cet art. ). Les seigneurs
d'Alençon et particulièrement Guillaume m Talvas , en dotant
l'abbaye de Perseigne , lui donnèrent , entre autres privilèges ,
un droit de justice dans la ville d'Alençon et dans celle
d'Essey. » Il (Guillaume) l'exempta , elle et ses vassaux , pré-
sens et à venir , de sa juridiction et de celle de ses successeurs.
Jean i.cl , comte d'Alençon, fils de Guillaume, confirma ce
privilège, et Robert III, fils de Jean 1, le rcnouvclla, en 12 1£,
en présence de Maurice, évoque du Mans ; de Lizéard, év.
de Séez ; de Richard , vicomte de Beaumont ; d'Àmauri de
Craon; et d'Adam, abbé de Perseigne. Le roi Louis IX.
confirma ce droit , qui le fut également par les comtes et
ducs d'Alençon, de la maison de France, mais ceux-ci
(1) ce Comme il y avait des bourgeoisies royales, qui faisaient jouir
de certains privilèges les habitants des lieux où les rois en avaient
accordé , il y en avait de seigneuriales , dont les habitans jouissaient
également de privilèges concédés par les seigneurs, moyennant une
rente fort modique. Les seigneurs du territoire d'Alençon, créèrent des
bourgeoisies dans la plupart des lieux où ils faisaient élever des châ-
teaux, pour y attirer des habitans. Celle d'Alençon est fort ancienne,
et les seigneurs avaient droit de disposer des bourgeois. Ces bourgeois
ne dépendaient plus alors du seigneur, mais de ceux à qui ils avaient
été abandonnés. Cette dépendance était toute différente de celle des
serfs , des main-mortables et des colons, dont il existait encore un grand
nombre. On connaissait dans le territoire des comtés d'Alençon et du
Perche, plus de i5o villes ou bourgs où existaient de ces bourgeoisies.
Brussel fait observer , qu'on trouve dans des chartes très-ancienne •> le
mot bourgeois , mais qu'on n'y trouve le mot bourgeoisie que bien
postérieurement; mais j'estime que les bourgeoisies n'en existaient pas
moins , dans tous les lieux où il y avait des bourgeois. » Odol, Desn,,
Mémoire histor. sur la ville d'Alençon 7 etc. , il-So/t.
398
forcèrent l'abbaye de Perseigne et ses vassaux de reconnaître
la supériorité de leur échiquier , et d'y porter les jugements
des baillis de la haute justice de Perseigne , à Alençon et à
Essey. Ils les maintinrent en même temps dans l'exemption
du droit de guet et garde au château d'Alençon et autres
places , ainsi que de la contribution aux réparations de ces
châteaux. La juridiction de Perseigne s'étend , dans la ville
d' Alençon , sur les vassaux des fiefs que celte abbaye
y possède et sur les maisons ou héritages qu'elle a vendus
ou fieffés , tels que le presbytère fieffé à Guillaume Huré ,
curé d'Alençon , pour 3o sols ; l'hôtel de Perseigne , vendu
et possédé par M. de Boisgency. Les religieux de Perseigne
furent maintenus , en 1^71 , dans le droit de faire apposer
des croix sur les maisons mouvantes de leur abbaye , en
signe de franchise et d'indépendance. Ils percevaient des
rentes sur les vassaux , pour droit de bourgeoisie , comme
les autres bourgeois en payaient au seigneur d'Alençon : elles
tenaient lieu de treizièmes. 11 semble que les possesseurs de
ces biens ne devaient que le relief, la rente d'inféodation
et celle de bourgeoisie , qui était de 32 d. par an , pour
chacune maison, avant la charte de franc alleu. La juridiction
de Perseigne fut longtcms exercée , en première instance ,
par un vicomte ou son lieutenant. Les appels en étaient
ensuite portés devant le bailly de Perseigne , à Alençon.
L'ordonnance de Moulins ayant aboli le premier degré de
juridiction de toutes les hautes justices, les religieux de
Perseigne n'eurent plus à Alençon qu'un bailliage de haute
justice , qui n'est plus exercé. » OnOL. Desn. , u-465.
Jean l.er, second fils de Guillaume III, en succédant à
son père comme seigneur d'Alençon et comte du Perche,
au mois de mai 124.8 confirma la fondation de cette abbaye,
ainsi que cela était d'usage à chaque mutation d'héritier des
donateurs , et en augmenta les revenus par de nouveaux
dons.
Robert m, fils de Jean i.er, le jour de l'inhumation de
Jean II , son frère aîné , mort le 6 mai 1 191 , fil de grandes
largesses à l'abbaye de Perseigne et à plusieurs autres , afin
d'obtenir les prières des religieux pour le repos de l'ame
du défunt. C'est probablement alors qu'il lui donna le fief
de S.-Barlhelemer ( corruption de S.-Barlhélemi ) , dont
le chef était situé dans le faubourg de la Barre, de la ville
d'Alençon. Il ratifia et fit enregistrer à l'échiquier de Nor-
mandie, tenu à Caen , la charte de vendilion, vers l'an 12 i5,
par Geolfroi , fils de Robert Heurlevent et par sa femme ,
aux mêmes religieux , du fief de Chaufour , dont le chef
PERSEIGNE. 399
était à la fontaine de ce nom , pour le prix de 4-00 1. tournois.
Ce fief et le précédent, sont ceux dont Jes privilèges viennent
d'être indiqués et dans lesquels les religieux de Perseigne et
leurs vassaux , ont été maintenus par plusieurs jugements.
Jeanne sa femme, dame du Boschet , fille de Josebert ou
Gosebert de Preuilly , seigneur du Boschet ( Bouchet ) et de
la Guerche , veuve de Hugues , vicomte de Châtcaudun ,
donna, en 1209, à l'abbaye de Perseigne, la terre de
Nourrey , dans le Vendômois , laquelle fut appelée depuis le
Petit- Perseignr. Celte donation fut confirmée par Geoflroi m,
vicomte de Châteaudun , fils de son premier mariage, par
une charte de Tan 12 15 et, la même année, par Jean,
comte de Vendôme , comme seigneur suzerain probablement.
Pendant que Robert était à guerroyer dans la Palestine ,
où il avait suivi le roi Richard- Cœur-de-Lion , deux voleurs
ayant été arrêtés sur les terres de l'abbaye de Perseigne,
le bailly de la baronnie du Saosnois , qui exerçait la justice
de celte seigneurie à S. Rémi du Plain , les enleva à main
armée à la juridiction de l'abbaye. Les moines ayant porté
plainte, au Mans, à la cour de Richard, alors comte du
Maine , Robert , qui venait d'arriver de la Terre Sainte ,
se rendit dans celte ville, y désavoua son bailly, con-
firma les privilèges des religieux, ce que fit aussi le roi
Richard , en considération du comte du Perche et de l'abbé
Adam, par une charte du 4 avril, de la j.e année de son
règne. C'est à celte époque, que le comle du Perche déposa
sur l'autel de l'église de Perseigne , une portion de la vraie
croix et plusieurs autres reliques , rapportées par lui des lieux
saints, «en action de grâces de la victoire que lui et ses
« guerriers avaient remportée , et d'avoir échappé a la
« fureur des ennemis et aux périls de la mer. » Avant sa
mort, arrivée le 8 septembre 1217, Robert légua aux re-
ligieux de Persigne 20 1. mansais de rente , à prendre sur
la prévôté d'Alençon.
Aimeri ni , vicomte de Châtelleraut , fils du 2 c mariage de
Hele ou Alix d'Alençon, sœur de Robert ni, devint baron
du Saosnois par substitution et comme légataire de Robert
son oncle , à l'exception de S. -Rémi du Plain , qui passa à
Emme de Laval, 2.e femme de Robert. Par son testament,
de l'an 12^5 , Robert légua à l'abbaye de Perseigne 7 1. de
rente et lui confirma, en mai 1235 et en 124.0* tous les
droits et dons faits et accordés par ses prédécesseurs.
Jean, vicomte de Châtelleraut , petit-fils d' Aimeri, racheta
des religieux , au mois d'avril 1263 , pour 4- 1. de rente sur
la prévôté de Peray ( v. cet art. ) , les deux pêches que ceux-
4oo PEttSEIGNE.
ci avaient droit de faire annuellement dans l'étang de Gué-
chaussée, situé paroisse de Saosne. Il confirma , en novembre
1274, leurs possessions situées dans le Saosnois, et fit
don à l'abbaye , en 1278 , de 5 1. de rente, sur la prévoté de
la Rochc-Mabile , afin qu'ils priassent pour le repos de l'âme
de son père et de celle de Hele sa sœur.
Jean d'Harcourt, second mari de Jeanne, vicomtesse
de Châtelleraut, reçoit, au mois de mars 1291, 3oo I. tournois,
pour confirmer à l'abbaye de Perseigne , les donations faites
par ses prédécesseurs.
Geoffroi , fils de Jean ni , sire d'Harcourt et baron du
Saosnois , à qui son père avait abandonné S.-Paul le Vicomte
et d'autres portions du Saosnois , dévaste les domaines de
l'abbaye de Perseigne, pour se venger de n'avoir pu soumettre
l'abbaye et ses vassaux à sa juridiction. Les religieux ayant
porté plainte à Philippe de Valois , alors comte du Maine ,
le bailly de ce prince , qu'il avait chargé d'informer contre
celte violence , prononce devant lui , le lundi après la Con-
ception de l'année i325 , une sentence par laquelle sont
annullés les actes faits par Geoffroi, et condamne lui et les
autres seigneurs de la contrée , ses complices , à de grosses
amendes , à restituer ce qu'ils ont pris , et à rembourser les
objets incendiés ou détruits.
i355-i358. Jean \i d'Harcourt, baron du Saosnois,
ayant attiré la guerre dans celte contrée, par son alliance
avec Charles h Mauvais, roi de INavarre, contre le roi de
France , un capitaine de partisans , nommé Lochet ou Loquet,
ravage le pays , pénètre dans l'abbaye de Perseigne , dévaste
la maison, enlève tout ce qu'il y trouve, et force les
religieux de chercher un refuge à S.- Rémi du Plain.
Par acte du 6 juillet i3g8, Pierre 11 de France, comte
d'Alençon et baron du Saosnois , et Marie de Chamaillard ,
sa femme , constituent aux religieux de Perseigne , une rente
de 5o l. , sur le domaine de la baronnie de Saosnois, pour
la fondation d'une messe dans l'église de l'abbaye. Par
transaction du 12 mai de la même année, entre Pierre et
les religieux de Perseigne, ceux-ci se reconnaissent sujets
de la baronnie et juridiction de Saosnois , pour les choses,
à eux acquises depuis 4° ans 1 dans le ressort de ladite
baronnie , celles de l'ancienne fondation exceptées.
Par lettres-patentes du 2G février î/,.25 , vérifiées à la,
chambre de comptes établie à Mantes , le duc de Bedfort ,
régent du royaume de France, pour son neveu Henri VI,
confirme, en qualité de comte du Maine, toutes les pos™,
sessions des religieux de Perseigne , alors rétirés à S- , Rémi du
PERSEIGNE. 4oï
Plaîn , depuis l'occupation du Saosnoïs par les troupes
anglaises , et ordonna qu1 il soient réintégrés dans tous les
biens dont ils jouissaient avant celle occupation.^
Après la mort de Jean de Laval, son mari, en i5oo,
Catherine d'Alençon fait de riches dons à l'abbaye de
Perscigne , et fonde tout auprès , dans la même foret , au
lieu des Châteliers, un prieuré de Tordre des religieux
minimes de S.-François de Paule. ( V. Fart, tseufchatel. )
Charles i, duc d'Alençon, son neveu , étant devenu parla
mort de Catherine , en i5o5 , baron du Saosnois, Margue-
rite de Lorraine , sa mère et tutrice , confirme les privilèges
de l'abbaye de Perscigne et de ses vassaux , pour en jouir
jusqu'à la majorité du prince.
Pour suivre l'ordre des donations et concessions faites
par les seigneurs d'Alençon et du Saosnois , nous avons dft
négliger celles des particuliers , en faveur de ce monastère :
nous allons y revenir.
On a vu plus haut que celte abbaye possédait un droit
de pêche dans l'étang de Guéchaussée , situé dans la paroisse
de Saosne ( v. cet art. ). Elle élait aussi propriétaire dans
la paroisse de MarolIes-les-Rraults , des métairies des Prés-
Robert et de la Moinerie , pour lesquelles elle relevait du
seigneur de S.-Aignan , comme possesseur de la seigneurie
de paroisse dudit Marolles.
Outre les fiefs dont il est parlé plus haut, que cette abbaye
possédait dans la ville d'Alençon , elle y avait aussi un ancien
hospice, avec chapelle dédiée à S. Bernard, que Jean $arat,
noble ciloyen, dit Odolant Desnos, donna à ce monastère
lors de sa fondation , et où les religieux se retiraient souvent
en temps de guerre. C'est la maison désignée plus haut
sous le nom d'Hôtel de Perseigne. A la même époque , Olivier
d'Ozé et Raoul Vair, lui donnèrent également la terre de
Malèfre ( m-99 ), située dans la paroisse d'Arçonnay, un
fief et la dîme sur une partie du canton d'Ozé , de la paroisse
de Saint- Patern.
Vers l'an 1200 , Guillaume Hainon lui fit don de la maison
dont il a été parlé plus haut, laquelle, en dernier lieu,
servit de presbytère aux curés d'Alençon , et y ajouta les deux
tiers des dîmes du fief du Hail , dans la paroisse d'Amigny.
Celte maison devint presbytèrale lorsque Guillaume Huré y
recteur de l'église de N.-D. , mécontent du logement de ses
prédécesseurs , qui était situé proche le puits des Forges ,
engagea l'abbé et les religieux de Perseigne à lui fieffer , au
mois de juillet 1282 , pour 3o s. de rente payables à Noël
et à la S.- Jean , cette maison et une petite place joignante ,
!V a6
%oZ
PERSEIGNE.
pour en jouir lui et ses successeurs , Redores ecclesiœ Beatœ
Mariœ de Alenchone. C'est alors que la rue où était située
cette maison curiale , prit le nom de Rue de la Personne ,
ainsi qn'on appelait alors les curés ou recteurs : elle est
connue aujourd'hui sous celui de rue du Bercail , à cause du
marché aux moutons qui y a tenu longtemps.
En i2i5 , Guill. des Roches, sénéchal d'Anjou et du
Maine , fait don à l'abbaye de Perseigne , de 60 s. de
rente pour le luminaire de l'église , et Louis IX étant
venu visiter ce monastère, au mois de mai 1248, concède
aux religieux 55 acres de terre dans la forêt de Bourse.
En leur qualité de possesseurs de fiefs et terres mouvantes
nuement des différents vicomtes qui composaient le comté
et ensuite le duché d'Alençon , les abbés de Perseigne étaient
au nombre des barons ou pairs ecclésiastiques, que les comtes
d'Alençon assujélirent à assister au tribunal souverain , dont
Charles I.er, comte d'Alençon, obtint l'érection sous le
nom tf Echiquier , et qui y furent appelés depuis i520. L'abbé
de Perseigne fut présent à celui dont l'ouverture eut lieu
le i.er octobre i5y6 , ainsi que M.e Pierre Cuiget, bailli
de l'abbaye. Comme seigneurs de fiefs situés dans le comté
du Maine , ils étaient également convoqués aux réunions
des états de cette province , et frère Roullant le Gouz ,
abbé , comparut aux assemblées des trois ordres qui eurent
lieu les 8 et i5 octobre de l'an i5o8, pour l'examen et la
publication de la coutume du Maine.
L'abbaye de Perseigne étant , sans contredit , l'une des
plus importantes du territoire que nous décrivons et celle,
surtout, dont l'histoire offre le plus d'intérêt, nous don-
nerons ici le catalogue de ses abbés , dont plusieurs furent
célèbres par leur savoir :
I. ABBÉS RÉGULIERS.
1. Erard , le premier, envoyé par S. Etienne, fut abbé pendant
55 ans.
2. Adam, célèbre par ses écrits, auquel, par ce motif, nous
avons consacré un article dans la Biographie (p. 2) , gouverna
l'abbaye pendant 4o ans , et mourut en 1221. Il reprochait aux
moines de son temps de chercher à duper les hommes , en leur
annonçant que la fin du monde était proche ; et il ajoutait que ,
s'il en était ainsi , il leur était inutile de se faire faire tant de
donations.
3. Gaultier, jusqu'en 1236.
4. Guillaume, mourut en 1256. Celui-ci reçut le roi S. -Louis
dans son abbaye, au mois de mai 1248.
PERSEIGNB. 4o3
5. Lambert, jusqu'en 1281. — 6. Gualdus , Gai, jusqu'en i3o3.
7. Hébert, Odori , qui vivait en i548. — 8. Boistel , Eudes.
9. Hamart, Jean, jusqu'en i583. L'irruption des Anglais dans
le Saosnois, força les religieux à quitter aeux fois leur monastère,
et à se retirer, la première fois, à S. -Rémi du Plain, la seconde,
à Alençon. Ils ne purent v rentrer qu'en i35y. C'est à cette
époque que l'abbaye fut pillée par le partisan Lochet.
10. Taron, Jean, mort en i3g().
11. Guitton , Simon, jusqu'en i44° > qu'accablé de vieillesse il
se démit en faveur du suivant.
12. Amiot , Guillaume, jusqu'en i44p*
i3. Montreuil, P. de, jusqu'en i474* L'élection de son successeur,
occasionna beaucoup de division dans le monastère ; le suivant
fut enfin élu.
i4» Le Gauf , Rodolphe ou Rolland, se démit en i5o7 , et se
retira dans un hermitage, celui des Chàteliers probablement,
où il finit ses jours. Odolant Desnos dit ( 11-200 ), que René
de Valois, duc d' Alençon, ayant eu l'intention d'établir dans
cette ville un monastère de l'ordre de Ste Claire , Marguerite
deLoraine, sa veuve, exécuta ce projet et obtint du pape
Alexandre VI, un bref adressé au P. Sainte-Marie, abbé de
Perseigne , pour visiter le monastère, en prendre possession
en son nom et en bénir l'église, avec l'approbation de l'évêque
diocésain, ce qui aurait eu lieu de i499 a i5oi. On voit qu'il
y a erreur dans la désignation de l'abbé ou du monastère ,
puisqu'aucun de ceux qui sont connus , ne portent le nom de
Sainte-Marie.
i5. Dotertre, Jean, successeur de Le Gauf, en i5i5.
16. Chahanai, Catherin de, dernier abbé régulier, en i5ij , mort
le 23 mai ij5i.
II. ABBÉS COxlIMENDATAIRES.
1. Silly-Lonray , P. de, ne posséda l'abbaye que deux ans.
2. Bourbon , Ch. de, cardinal , archev. de Rouen , abbé en 1547 »
pendant 10 ans.
3. Todrnon, Fr. de, pendant 9 ans; mort eu i566.
4. Portail , Ant. , pendant 1 1 ans.
5. Broc et , CL, pendant 12 ans.
6. Saint-Denis, R. de, baron de Hertré, gouverneur d'ÀIençon,
sous le nom de P. ou de J. Alix, curé de Louzes.
7. Retz, Fr. de , archev. de Césarée. On l'en dépouilla en 1637,
à cause de son attachement à la reine Marie de Médicis, mère
de Louis XIII.
8. Turpin, Ch., aumônier du duc d'Orléans, passa sa vie à
procéder contre ses religieux, se démit en 1670.
9. Guestre de Préval , Phil.-J., chanoine du Mans, mort en 1708.
10. Dosson de Bonnac, Claude.
11. Mithon, Ch.-L.
12. Aldebert de Commelles , d.', en 1745.
i3. Pericàod , de 1783 à J790.
'4o4 PEKSEIGNE.
Outre l'abbé Adam , ce monastère comptait plusieurs
autres religieux recommendables par leur savoir, Thomas,
qui fut le 17. ,e abbé de Tyron , en 124-5, et Hélinand;
tous deux vivaient sous Adam ; Modeste Cottereul , qui ,
pendant 3o ans , fut vicaire-général de Tordre ; dom Vil-
lancourt , docteur en Sorbonne, prieur en 1767. Le célèbre
abbé de Rancé y avait fait son noviciat.
Suivant Expilly , le revenu de l'abbé commendataire n'était
que de 2,4.00 I. , et la taxe en cour de Piome, de 73 florins.
Lepaige et d'autres écrivains , portent les revenus de l'abbaye
à 5,ooo 1. ; et à 4->ooo 1. ceux des religieux , qui n'étaient plus
qu'au nombre de 12 , en 1697.
Le 3 juillet 1637 , l'étroite observance fut introduite à
Perseigne , par des religieux tirés de l'abbaye de Prières ,
située en Bretagne , à l'embouchure de la Villaine.
Odolant Desnos ayant obtenu , en 1767 , l'entrée du
chartrier de l'abbaye de Perseigne , en a extrait les détails
suivants , rapportés par Expilly , sur les seigneurs du Perche
et d'Alençon et sur d'autres personnages illustres , qui choi-
sirent leur sépulture dans l'église de Perseigne, ou que leurs
familles y firent inhumer. Ces détails sont d'autant plus
utiles , qu'ils peuvent servir à fixer des époques historiques
incertaines. Ces personnages sont :
1. Guillaume Talvas III , fondateur, mort le 29 juin 1771.
Les mémoires de l'abbaye, dit Odolant Desnos , prétendent
qu'il fut inhumé dans la chapelle S.-Jean de son église , mais
le tombeau qu'ils donnent pour être le sien , et qui repré-
sente plutôt Jean I , n'offre aucun signe que le seigneur qu'il
réprésente se soit croisé , ce qu'on n'omettait point alors.
2. Helle , Alix ou Hameline , femme du précédent, dé-
cédée vers 114.6 ; le dernier jour de février 1101 , suivant
Odolant Desnos.
3. Jean i.er, comte d'Alençon et du Perche , trépassé le
24»c jour de février 1 191.
4-. Béatrix d'Anjou, femme de Jean i.er et fille unique
d'Hélie d'Anjou , second fils de Foulques v, comte d'Anjou
et roi de Jérusalem. Béatrix mourut à peu-près à la même
époque que son époux.
5. Jean II, fils de Jean J.cr, trépassé le 11 de mai, 2 mois
et 12 jours après son père et sa mère. Son frère Robert ,
qui l'aimait tendrement , invita à sa sépulture les religieux
de S.- Vincent du Mans, de S.-Martin de Séez, de ïironneau,
avec quantité de seigneurs laïques , et fit à chacune de ces
abbayes de grandes libéralités , pour que les religieux priassent
à perpétuité pour son frère.
PËRSEÏGNË. 4o5
6. Robert III , comte d'AIençon , mort au château de
Molteville , près Laval , le 8 septembre 12 17 , selon Odolant
Desnos; en 121g, suivant le nécrologe de l'abbaye de
Perseigne et les mémoires de l'abbaye de Sécz. Sa représen-
tation se distinguait par la croix qu'il avait prise deux fois
pour aller a la 1 erre-Sainte : deux anges soutenaient sa tête,
ses pieds étaient appuyés sur un chien.
7. Guillaume , fils de Jean i.er et frère puîné de Jean il et
de Robert III, seigneur-baron de la Roche-Mabile , bien-
faiteur de l'abbaye de Perseigne , mort en i2o3.
8. Jean m du nom , fils de Robert 111 , désigné comte
d'AIençon, mort sans enfans , 7 ans après son mariage,
le 8 janvier 121 2. Presque inconnu aux historiens , à l'ex-
ception d'Odolant Desnos.
g. Mathilde , i.re femme de Robert m, inhumée dans
le cœur de l'abbaye. On ignore l'époque de sa mort et de
qu'elle famille elle était.
10. Jeanne du Boschet, 2.c femme du même Robert,
dont il a été parlé plus haut. Elle était représentée sur son
tombeau la tête soutenue par deux anges.
11. Pierre de Valois , fils de Pierre i.cr , comte d'AIençon ,
et de Marie de Chamaillart, mort jeune , en 1375.
12. Jean, frère puîné du précédent, décédé l'année
suivante.
i3. Marie , sœur des précédents, morte jeune, en 1377.
14. Olivier de Clisson , décédé le 24- août i5o4«
Tous les tombeaux qui existaient à Perseigne étaient bas ,
en forme de coffre en pierre et en maçonnerie , enfoncés
en terre d'environ deux pieds , recouverts de deux pierres , de
7 à 8 pouces d'épaisseur. Un prieur de Perseigne , vers ijriS
à 1720 , fit détruire tous ces tombeaux , placés dans l'église ,
sous prétexte qu'ils gênaient le service divin. Sans per-
mission de l'abbé , il osa renverser les cendres des princes
et des seigneurs conservées dans cette église. Leurs statues
furent abattues , mutilées , jetées à l'écart dans des coins ,
les tombes détruites , ainsi que leurs inscriptions , de sorte
qu'on perdit bientôt, dans la maison même, le souvenir
des bienfaiteurs qui y étaient inhumés. On ignore de qui
était une représentation , assez bien conservée , qui fut jetée
dans la chapelle de S. -Laurent, située dans la première
cour, non plus que trois autres représentations abandonnées
dans un coin de l'église. Il ne reste plus rien aujourd'hui
des tombeaux de l'abbaye de Perseigne. Nous avons vu , il y
a quelques années , gisant dans le cimetière de Neufchâtel , la
statue en pierre d'un guerrier , qui avait été apportée de
4o6 PERSEIGNE.
l'abbaye , pour être , disait-on , placée dans l'église de ce
bourg : nous ne savons ce qu'elle est devenue.
Ce qui subsiste encore des ruines de ce monastère , ne
consiste plus qu'en quelques pans de murailles , appartenant
aux deux styles roman et gothique. Au milieu de ceux qui
sont de cette dernière époque , se font encore remarquer de
belles croisées à ogives , des colonnes accolées , du style
gothique primitif, surmontées d'élégans chapiteaux à pal-
mes , des naissances d'arceaux , etc. ; mais plus rien d'entier.
Cette portion de l'abbaye indique qu'elle avait été cons-
truite avec beaucoup de goût et de soin. On a donné
un dessin des ces ruines , à l'article Sarthe de la France
pittoresque, mais la partie qui représente les ouvertures
à ogives , est loin de donner une idée de leur beauté archi-
tecturale. On s'en ferait une idée plus exacte en consultant la
ligure 8, pi. 6 de l'Atlas du i.er volume des Mémoires de la
Société des Antiquaires de la Normandie, ou la fig. 18 de la
pi. LVI de Y Atlas du Cours a" Antiquités monumentales , par
M. de Caumont.
PERSEIGNE ( FORÊT DE ) , Persognia , Persenia. Massif
de bois occupant l'extrémité nord-ouest de la grande forêt
qui couvrait anciennement tout le territoire du Perche ,
ainsi que nous l'avons dit plus haut à cet article ( p. 383 ) ,
et s'étendait au nord jusqu'à la rivière de Sarthe , dont elle
est distante actuellement de 4 k. ( i 1. de poste ) dans la
partie qui en est le plus rapprochée. Cette forêt , située entre
Alençon et Mamers , a la forme d'une ellipse qui s'étend
de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, sur un diamètre central
de i4 k. environ en longueur, et d'une largeur centrale de
5 à 6 k. Sa superficie, traversée, du sud à l'ouesl-nord-ouesl,
par la partie de la route royale n.° i55, qui conduit de
Mamers à Alençon ; et, du sud au nord , par un chemin en
construction, s'embranchant avec celle route, et devant
conduire de Mamers à la Fresnaye ; est, d'après le cadastre ,
de 4»968 hectares 85 ares 60 centiares ( 7,534 arpents or-
dinaires du pays, ou 9*729 arp. d'ordonnance ou des eaux
et forêts ) , et s'étend sur les communes de la Fresnaye, au
nord; Louzes , à l'est; Beauvoir, Villaine-la-Carelle , et
Neufchâlel , au sud ; Ancinnes et S.-Rigomer des Bois , à
l'ouest; toutes du canton de la Fresnaye , de l'arrondissement
de Mamers , à l'exception de Villaine-la-Carelle, qui est du
canton de Mamers, et d1 Ancinnes, de celui de S.-Patern.
Cette forêt élait réputée plus considérable autrefois , puisque
Expilly et Lepaige en portent la conlenance à io,4i2 arpents.
Dévastée et mal emménagée pendant la révolution , beaucoup
1
PERSEIGNE. 407
de parties étaient en landes et en friches , qui ont été semées
en pins ou en arbres forestiers , depuis le commencement de
ce siècle. Elle est actuellement divisée en 12 triages, dont
8 en taillis et 4 en très-belles futaies , pour la plupart.
Les essences principales sont le chêne et le hêtre , remplacés
exclusivement par le bouleau , après l'abatage des coupes.
On y remarque aussi, assez abondamment, le sorbier des
oiseaux , appelé vulgairement Cochéne dans le pays. Reposant
assez généralement sur le grèz ancien , et la couche végé-
tale qui recouvre celui-ci, y ayant peu de profondeur, dans
beaucoup d'endroits , on remarque que la végétation des
grands arbres pivotans y est difficile , et que le chêne
y croît beaucoup moins facilement que le hêtre.
Suivant Odolant Desnos , la forêt du Perche , Saîtus
Perticus, dont celle de Perseigne formait, comme nous
l'avons dit, l'extrémité septentrionale , devait être comprise
dans le pays des Aulerces Cénomans. Celle de Blavou ou de
Blèves , totalement essartée aujourd'hui , en faisait partie
autrefois , aussi bien que celle de Bélesme , et toutes celles
dont nous avons parlé plus haut , à l'article perche.
D'après le même auteur, les officiers préposés à la con-
servation des forêts par les anciens seigneurs d'Alençon et
du Perche, à qui appartenait celle de Perseigne, étaient
nommés forestiers. Philippe de Randonnay et Odon Cotinel ,
l'étaient des forêts d'Lcouves , de Bourse , de Perseigne
et de Blavou, en 1208. H paraît qu'ils étaient subordonnés
au veneur qui, en 1060, sous le comte Roger de Montgom-
mery , se nommait Normand. Odon Cotinel , seigneur du
Val ( v. cet art. ) , qui était peut-être le père du forestier du
même nom, remplissait la même place du temps de Robert III.
Sous les comtes apanagistes , le principal officier chargé
de veiller à leurs forêts , prenait le titre de Maître enquêteur-
général, réformateur des comtés d'Alençon et du Perche,
et quelquefois simplement celui de grand-maître enquêteur
et réformateur des Eaux et Forêts de l'apanage. Cet officier
avait un lieutenant-général et, dans chaque siège particulier,
un autre lieutenant, qui y résidait, et un verdier. Le grand-
maître tenait les grands-jours de chaque forêt. Un certain
nombre de seigneurs voisins étaient tenus , par la nature de
leurs fiefs , d'y assister , pour l'aider à rendre les jugements ,
et de l'accompagner deux fois l'an dans la visite de la forêt.
Us jouissaient de privilèges considérables dans ces forêts ,
et étaient appelés francs. Les seigneurs de Tourouvrc , de
la Ventrouse , etc. , étaient francs de la forêt du Perche. On
n'indique point ceux particuliers à la forêt de Perseigne.
4o8 PERSEIGNE.
Les bigres étaient également tenus de se trouver aux grands-
jours de ces forêts , dont ils avaient la garde et où ils
jouissaient de grands privilèges. Le oerdier de chaque forêt
avait une juridiction particulière , dont les appels ressortaient
aux grands jours de chacune d'elles.
« Henri II, par son édit de i55£, érigea en titres d'of-
fices , toutes les places d'officiers forestiers. Il n'y avait
encore alors qu'un maître enquêteur pour tout le duché
d'Alençon. Henri in fit des démembrements et créa , dans
chaque siège de bailliage particulier, des maîtrises ou grueries.
C'est ainsi qu'il en fut établi une à Mamers , pour la forêt
de Perseigne. On multiplia les officiers dans chaque maîtrise :
on les vit bientôt anciens , alternatifs et triennaux ; les ver-
diers furent supprimés et remplacés par des gardes-marteau :
ceux-ci étaient chargés d'une partie des fonctions des anciens
verdiers. Louis XIV , par son édit du mois de février 1689 .
créa 16 grands maîtres enquêteurs et généraux , réformateurs
des eaux et forêts du royaume : Caen et Alençon formèrent
une de ces grandes maîtrises ; mais , par un autre édit du
mois de mars 1 ;o3 , il fut établi une grande-maîtrise par-
ticulière à Alençon. « En 1779, l'office d'huissier ordinaire
au siège de la maîtrise des eaux et forêts de Perseigne et
dépendances, séant à Mamers, était à vendre.
Marie d'Espagne , fille de dom Ferdinand de la Cerda , et
seconde femme, en i336, de Charles il , comte d'Alençon ,
qui , par sa bonne administration , augmenta beaucoup les
biens de celte maison , commit Nicolas de la Vente et Adam
Verdeley, pour faire la réformation de ses forêts, tant dans
le comté d'Alençon , que dans celui du Perche. Ces deux
commissaires se firent représenter les titres de ceux qui y
jouissaient de quelques droits. Ils firent enquête de ceux
qui avaient perdu les leurs , ou qui ne jouissaient qu'en vertu
d'une possession immémoriale. Les commissaires consi-
gnèrent leurs recherches dans un ouvrage intitulé : Livre
de Marie d'Espagne , conservé à la chambre des comptes
de Paris , dont on a un extrait pour ce qui concerne les
forêt d'Ecouves et de Bourse , dans le recueil de Quentin
Vavasseur, déposé au bureau des finances, à Alençon. Un
pareil extrait pour celle de Perseigne , offrirait sans doute des
renseignements fort curieux.
En n45, Guillaume m Talvas , comte de Bélesme ,
d'Alençon et de Ponlhieu , fonda dans la forêt de Perseigne ,
l'abbaye du même nom , de l'ordre de Cîteaux , qui fait
l'objet de l'article précédent.
En i44B , Jean de Laval , comte du Perche et baron du
PERSEIGNE. 4og
Saosnoïs , du chef de sa femme Catherine , fille de Jean n ,
comte d'Alençon , donne i5 arpcns de bois dans la foret
de Perseigne, aux religieux minimes de S. - François de
Paule , qui y fondèrent un prieuré de leur ordre , dans rem-
placement d'un ancien hermitage appelé les Ghâteliers ( v.
l'art. KEUFCHATEL ).
En iôga , Henri IV ayant érigé en baronnie la terre de
Hcrtré , près Alençon , et en châtellenie celle de la Tour-
neric , située à Louzes ( v. cet art. ) , en faveur de René de
Saint-Denis, qui prit alors le titre de baron de Hertré ,
lui donna , avec la baronnie de Fresnay et l'abbaye de Per-
seigne, dont il jouit en commande, sous le nom du curé
de Louzes , une portion de la forêt de Perseigne. Hertré
établit pour son lieutenant à Alençon, Nicolas Deschamps,
seigneur de Gisnay.
A. Offray, le premier des continuateurs du Roman
Comique, que Scarron laissa inachevé, parle dans plusieurs
endroits de la forêt de Perseigne. « Pour aller d'Alençon
à la Fresnaye , dit-il ( Chap. lv ) , ils faut passer une partie
de la forêt de Persaine , qui est dans le pays du Maine. » Ce
passage est assez curieux , en ce qu'il démontre qu'à une
époque, qui n'est pas très-reculée, cette forêt s'étendait
jusqu'à la Sarlhe, comme je l'ai dit. Aujourd'hui, on n'en
traverse plus qu'une partie , pendant le trajet dont il
s'agit.
On trouve aussi au Voleur (£.c année, n.° 25-5 mai i83i),
dans un article anonyme intitulé : Effets extraordinaires de
la faim , l'anecdote suivante. « J'ai connu dans ma jeunesse ,
dans la Basse Normandie, un homme presque imbécile,
nommé Dieuleveut, qui mangeait habituellement à son
dîner i5 livres de pain, 10 1. de viande, et buvait 5 pots
de cidre. Sous le rapport du liquide , il présentait une sin-
gularité digne de l'attention des physiologistes, c'est que,
lorsqu'il buvait, il se débarassait naturellement de la majeure
partie de ce liquide , à mesure qu'il l'avalait. Un jour , ayant
pris beaucoup d'eau-de-vie , dans une loge de la forêt de
Perseigne , il s'enivra , s'égara dans celte forêt et fut ren-
contré par des conducteurs d'ours, qui , feignant de le croire
mort , le firent manger par ces animaux. »
La forêt de Perseigne qui, du domaine des comtes du
Perche, d'Alençon et des barons du Saosnois, fut comprise
dans celui de Françoise d'Alençon , puis passa à son-petit fils
Henri de Bourbon, d'où elle tomba dans le domaine royal, par
l'avènement de ce prince au trône de France, fut exceptée,
ainsi que les terrains vains et vagues compris dans son
4»° PËRSEIGNE;
enclave , de l'échange fait par Louis XV , suivant acte du
9 août 1768, avec Charlotte-Suzanne Desnos, veuve du
duc de BeauvilKers , des Châlellenies du Saosnois et de
Peray , avec leurs dépendances , contre les terres de Tor-
Lechet , de Courtoux et du fief de la Forêt , situés dans le
Bas-Maine. Comprise dans les masses de bois réservées, lors
de l'aliénation des biens nationaux , pendant la révolution ,
elle fut néanmoins dévastée et son aménagement négligé
pendant cette époque ; mais a été replantée depuis lors ,
soit en bois forestiers , soit en pins maritimes.
Cette forêt, reposant entièrement sur le terrain de transition,
forme un plateau, dont le point culminant des Quatre- Gardes ,
le plus élevé du département , à 34o mètr. 56 c. au-dessus du
niveau de la mer , a servi de sommet dans la triangulation de
générale de la France par Cassini ; et, récemment, pour
celle de premier ordre de la nouvelle carte détaillée du
royaume. Cette nature de terrain , forme comme une espèce
d'île au milieu du dépôt jurassique qui constitue les plaines
des environs d'Alençon et de Mamers. Ce plateau est sil-
lonné de petites vallées qui donnent naissance à un assez
grand nombre de ruisseaux , 17 à 18, prenant leur direction
les uns au nord , où ils vont porter leurs eaux directement
dans la Sarthe ; d'autres formant les petites rivières d'Au-
trèche , coulant d'abord à l'est , puis au nord ; de Bienne , de
Semelle , de Rosay , au sud et à l'ouest ; qui toutes vont éga-
lement grossir la Sarthe , la première au nord , les autres au
sud ouest. Les différents produits géognosiques du terrain de
la forêt de Perseigne, sont : au sud, près de Neufchâlel , un
banc de porphyre quartzifère , qui occupe une assez grande
étendue de terrain , à l'ouest ; près le bourg de S.-Rigomer
des Bois, un dépôt tertiaire de grèz de Fontainebleau,
chargé d'empreintes de feuilles , exploité pour le pavage
des rues de Mamers ; un banc de roches schisteuses abon-
dantes, à feuilles d'épaisseur variée, peu mince généralement,
allant se perdre dans les communes de S.-Rigomer, An-
cinnes, Villaines la Carelle , Beauvoir ( je ne cite que celles
sur lesquelles la forêt étend sa superficie ) sous un immense
banc de calcaire oolitique. Des ardoisières y furent ouvertes
anciennement ; mais , dans le milieu du 17/ siècle , les agents
forestiers en interdirent l'exploitation , qui nuisait à la vente
du bardeau de la forêt. Du coté opposé , dans les communes
de S.-Rigomer des Bois encore , Lignères la Carelle , la
Fresnaye et Louzes, le terrain présente un plan incliné jusqu'à
la Sarthe , formant un bassin d'alluvion , où s'observent des
amas étendus de terres vaseuses , de cailloux roulés , des
PESCHERAI. 4n
galets ou têtes de chat , enfin des blocs puissants et nombreux
de grèz et de quartz laiteux. Sur le chemin de Neufchâlel à
Ancinnes, j'ai remarqué des couches argileuses, encore molles,
stratifiées par feuillets comme le schiste, et qui proviennent
de la décomposition de la grauwaque. M. Desnos , d'Alençon ,
a observé qu'à S.-Rigomer , le calcaire jurassique reposait
sur une couche épaisse et lamellcuse de sable siliceux, le
plus souvent compact.
Les plantes rares , observées dans la foret de Perseigne ,
sont les suivantes : Agaricus pseudo-aurantiacus, bull. ;
Androsœmum officinale , all. ; Atropa belladona , lin. ;
Blechnum spicans, lin.; Chrysantemum segetum, lin.; Cucu-
balus baccifer, lin ; Hypericum pulchrum, lin. ; Lobelia
urens , LIN; Malva alcea , lin.; Melitlis melissophyllum ,
LIN.; Phallus impudicus, LIN.; Opegrapha sulcata ; PERS. ;
Ortholricum crispum , hldw. ; Tillaea muscosa , lin.
L'exploitation du bois occupe un assez grand nombre
d'ouvriers dans la forêt de Perseigne , non seulement pour
son abat et la cuisson du charbon, mais aussi pour la fabri-
cation de différents ouvrages grossiers , comme pelles, pallis,
attelles , voliers pour le chanvre, vases , cuillers, fourchettes,
fuseaux ; pour sabots surtout ; etc. , etc. On estime à un
produit annuel de 70 à 72 mille francs , la fabrication de ces
objets, pour lesquels on emploie le hêtre, tant dans celte
forêt que dans celle de Bersay ( v. cet art. ). L'exécution du
projet de canalisation de la Sarthe , du Mans à Alençon ,
ouvrirait des débouchés aux produits de cette forêt et en
augmenterait la valeur. Elle donnerait des bois de cons-
truction, des bois à brûler, et plusieurs autres objets , à la
ville du Mans.
Dans la nuit du 8 au g novemb. 1828, il tomba sur la forêt
de Perseigne une abondante neige, qui y occasionna de grands
dégâts. Près de trente mille pieds d'arbres, surchargés par
le poids de l'eau glacée , furent déracinés ou rompus par la
tempête qui survint. La forêt présentait dans son en-
semble le plus épouventable aspect : il ne resta presque
plus de baliveaux dans les coupes de taillis. Celle de Bélesme
( Orne ) , qui en est voisine , éprouva des dommages plus
considérables encore , et une quantité immense de peupliers
et de chênes, furent également brisés ou déracinés, dans
toute la campagne autour de Mamers.
PESCHEUAI, Y; PÉCHERAI, PESCHERE; terre
située dans la commune du Breil ( v. cet art. ) , dont relevait
la seigneurie de cette paroisse , avec un ancien château , à 2,8
hectom. S. E. du bourg du Breil , à 4,5 h. N. O. de celui de
4 12 PESCHERAI.
Bouloïre , entre la grande route du Mans à S.-Calais et le
chemin de Montfort à cette dernière ville , à égaledistance de
Tune et de l'autre. Le châleau , bâtï sur le penchant méridional
d'une colline , du style de la renaissance , avec tours rondes
et carrées et tourelle suspendue , avait son entrée défendue par
deux tours et par un pont-levis , placé sur les fossés qui l'entou-
raient. 11 est accompagné aujourd'hui de beaux jardins plantés
à l'anglaise, avec fabriques et ruines, dont celles de l'ancienne
chapelle seigneuriale , plantés d'un grand nombre d'arhres
et arbustes étrangers, étiquetés avec soin; de bois, d'une
contenance d'environ 125 hectar. , dont la partie située du
côté nord , est percée d'une avenue qui conduit du château au
chemin de Montfort ; celle située au sud , s'étend des deux
côtés de la grande route du Mans à S.-Calais.
La terre de Pescherai , qui relevait du marquisat de Tho-
rigné, et dont la juridiction ressortait au présidial du Mans, fut
acquise, de i35i à 1377 » Par ^atns oa Patry Levayer ( ce
nom est souvent écrit Levoyer , dans les anciens documents).
Elle était possédée, en i4-°4 •> Par J» Levayer, écuyer ,
fils de Patry probablement ; et , en 1607 , par J. de Vallée ,
chevalier , seigneur de Pacé , du chef de Marie Levayer ,
qui ne pouvait pas être, d'après ces dates , la sœur de Patry,
comme on le dit page i52 de Y annuaire de la Sarthe pour
i832. Elle passa ensuite à leur fils, P. de Vallée, seigneur
de Pacé et de S.-Hilaire , capitaine de la ville de Chartres ,
qui épousa Louise , fille de Fr. de Montmorency dit le
Jeune , lequel avait été page de Henri IV. Louise de Vallée ,
fille d'Etienne et petite fille de ces derniers , qui épousa
Thomas de Laval, baron de la Faigne, seigneur de Tartigny ,
assassiné le 27 février i65i, par son valet de chambre, qui
fut pendu pour ce crime , la posséda de i655 à 1678. Ce
fut elle qui fonda la chapelle du château , comme il a été dit
à l'art, du Breil ( 1-220 ). Pescherai passa ensuite à la famille
de Broc, et fut vendue par JVIichel- Armand de Broc, qui en
avait hérité de son père, à M. Fontaine de Biré , trésorier-
général de la guerre, par contrat du 10 juin 1 769. M. Goupil,
receveur-général de la Sarthe , propriétaire actuel , l'a ac-
quise , de M.me Lattaignant de Biré , le 4 décembre 1820.
Nous ne doutons pas qu'il y ait eu anciennement des sei-
gneurs de cette terre qui en aient porté exclusivement le nom ,
comme c'était l'usage dans le moyen âge. On trouve un Pierre
de Pescherai , au nombre des protestants qui s'emparèrent de
l'autorité dans la ville du Mans, le 3 avril i562 , et qui fut
condamné à être pendu, par sentence du présidial du Mans,
du 21 novembre de la même année. Ce devait être P. de
PESCOESEUL. 4t5
Vallée, nommé plus haut. Louis de Vallée, plus connu
aussi sous le nom de Pescherai , gouverneur du Perche pour
la Ligue, en i58g, est célèbre dans l'histoire de cette
«époque. Tous deux auront leur article à la biographie.
P. Uenouard , dans sa Notice sur les anciens châteaux du
■département de la Sarthe , insérée dans l'Annuaire du dépar-
tement pour i8i5 , a confondu sous le nom de Pescherai , un
article relatif au château de Pescheseul , situé à Avoise,
qui fait l'objet de l'article suivant. Le P. Anselme , tom.
Vin, page 707 C. , de son Histoire généalogique, etc. , de la
maison royale de France , etc. , a commis une semblable erreur.
On rencontre , près et au sud du château de Pescherai ,
au lieu de la Héalerie , une fontaine dont les eaux , après
des intermittences de plusieurs années quelquefois, s'élèvent
au-dessus du bassin qui suffit à les contenir ordinairement ,
et forment alors un ruisseau. Ce phénomène passe dans le
pays pour un présage de chercté des grains.
PESCHERAI ( bois de ) ; voyez l'article précédent.
PESCHERAI, ruisseau qui prend sa source à 6 hectom.
au sud-est du château du même nom , décrit à l'article ante-
précédent , coule dans la direction de l'ouest , donne nais-
sance à plusieurs étangs , qui se terminent en forme de
chapelet , situés entre le lieu des Landes et celui de Combray;
traverse deux fois la grande route du Mans à S.-Calais ,
près et au nord du château d'Ardenai : et va se jeter dans la
petite rivière de Mérisse ou de Landon , près le lieu de
Huchereau, à 1 k. au N. E. du bourg d'Ardenay , après
6 k. de cours , sans avoir fait tourner aucun moulin.
PESCHESEUL , improprement peschereul ; terre allo-
diale du Maine , dans la commune d'Avoise , à laquelle avait
été unie îa seigneurie de cette paroisse. Son château, construit
sur la rive droite de la Sarthe , dans une espèce de presqu'île
formée par l'une des sinuosité de cette rivière , est distant
de 4 k 1/3 S. E. du bourg d'Avoise , et de 2 k. 1/2 seulement
à l'E. de celui de Parce. La terre de Pescheseul , qui a
reçu son nom du droit féodal de pêche qu'elle possédait ,
sur une assez grande étendue de la rivière de Sarthe ,
avait le litre de sirerie et de principauté , auquel fut substitué
vulgairement celui de baronnie. Elle appartenait , dès le
i4e siècle, à la maison de Champagne, dite de Parce et
d'Anjou , issue de celle de Durtal et de Matefêlon. Tenue
en franc- alleu noble du comté du Maine et par suite du roi ,
depuis l'avènement de Henri IV au trône , sa juridiction
ressortait au présidial du Mans. Outre la seigneurie de
paroisse d'Avoise , celles de Parce , de Bazouges , du
4i4 PESCHESEUL.
Bailleul et plusieurs autres y avaient été unies, par alliance,
à différentes époques. On ignore les noms des possesseurs
de cette terre , avant qu'elle tombât entre les mains de la
maison de Champagne , mais on sait quelle appartint à
des seigneurs de son nom , et Ton trouve un Guillaume de
Pescheseul, Guillelmus è Peschel au nombre des 108 gentils-
hommes manceaux et angevins qui, en n58, se croisèrent
avec Geoffroi iv de Mayenne.
Nous ne pouvons mieux faire connaître l'ancienne im-
portance de la terre de Pescheseul et son histoire féodale ,
qu'en reproduisant , en partie , un document authentique ,
imprimé par ses anciens possesseurs, extrait des registres
des domaines du Roi et de la sénéchaussée du Maine.
« Par acte du 4 juillet i3g3, Brandelis de Champagne,
seigneur de Pescheseul , rend aveu pour cette terre , à Marie
de Blois , veuve de Louis I.er d'Anjou , roi de Jérusalem et
de Sicile, duc d'Anjou, etc, comme ayant le bail (la tu-
telle ) de Louis et de Charles d'Anjou , ses enfants. Le
20 vovembre i63g, semblable aveu est rendu à René d'An-
jou , roi de Sicile , duc d'Anjou , etc. , par P. de Champagne ,
arrière petit - fils de Brandelis; et, en 1660, semblable
déclaration est faite au lieutenant-général en la sénéchaussée
du Maine , au nom de Marie-Gabriel du Puy-du-Fou et
de Champagne, dauphin et marquis de Combronde, sire de
Pescheseul et baron de Parce. » Nous copions ici le second
de ces actes , comme étant celui qui offre les renseignements
les plus complets , celui , par conséquent , qui donne l'idée
la plus exacte de la composition de celte terre , des droits et
privilèges qui y étaient annexés.
« René par la grâce de Dieu, roi de Jérusalem et de
Sicile , duc d'Anjou , etc. , etc. Savoir faisons que nous
avons reçu et admis la déclaration que nous a faite aujourd'hui
notre cher cousin et féal conseiller et chambellan Messire
Pierre de Champagne , maréchal de cettuy notre royaume ,
de tenir de nous , à cause de notre comté du Maine , en franc
alleu noble , à titre et non de sirerie et principauté de
Champagne , sa seigneurie de Pescheseul , o ( avec ) la place
et masure du chastel d'icelle sis au bord de la rivière de
Sarthe , au féage de notre dit comté du Maine ; ensemble
les domaines d'icelui chastel , consistant en prairies , hauts-
bois et taillis , vignes et terres de labour et garennes à connils
( lapins ) , le tout en un seul tenant , faisant environ 000
journaux ( i3ig hectar. Cette contenance est portée à la
même évaluation , dans la déclaration de 1660 ) dont ladite
rivière de Sarthe fait enceinte des trois parts f et aboutant
PESCHESEUL. 4iS
de l'autre part aux terres de la seigneurie de Bréhermont ,
puis aux terres de la chastelenie d'Avoise , appartenant au
dit Messire P. de Champagne, et de laquelle chastelenie
le dit chastcl de Pescheseul est chef d'hommage ; sa dite
chastelenie d'Avoise, bourg et paroisse, o la place et ma-
sure de l'ancien chastel , dit la molhe d'Avoise , sis au bord
de la rivière de Sarlhe, près le dit bourg; ses domaines,
droits et devoirs qui en dépendent, sa justice , hommes et
sujets , droits de coutume et de prévôté , de bac , bateaux
et ponlonnage à passer et traverser la dite rivière de Sarthc,
de pêche et garenne défensablc sur icelle, dans l'étendue
de la dite chastelenie; ensemble la pêche et garenne défen-
sable sur la petite rivière de Deux-Fonds , depuis la dite
rivière de Sarlhe jusqu'au moulin neuf et le gué d' Avezèles ,
en remontant icelle rivière ; duquel chastel de Pescheseul
est tenu à foy et hommage lige la maison seigneuriale, fief,
justice , haute , moyenne et basse de la Perrine au Jau ( ou
au Joe ) , vasseaux et domaines d'icelle maison , située en
la dite paroisse d'Avoise ; de laquelle dite maison de la
Perrine au Jau, le seigneur de Soudé ( v. cet art. ), tient à
foi et hommage lige sa maison seigneuriale o son royaume
Roulet et des Chatelets , o puissance de faire faire en ycelui
royaume la monnaye maille , et son église et paroisse de
Vion ; tient encore d'icelle seigneurie de la Perrine au Jau ,
à foy et hommage , le seigneur d'Hierré ( en Tassé ) , sa
maison , fief, domaines , justice et vassaux , o maints autres,
tant en notre dit pays d'Anjou que du Maine , d'un costé
et d'autre de la dite rivière de Sarlhe; duquel chastel de
Pescheseul , chef d'hommage de la dite chastelenie d'Avoise ,
le sieur de Juigné tient à foy et homage simple , son fief
d'Avoise en la dite paroisse d'Avoise , duquel dit chastel de
Pescheseul , le S.r Prévost d'Anjou , de l'église de M.r S.-
Martin de Tours, tient et relève à foy et homage lige sa
seigneurie et fief de Parce , au féage de notre dit duché
d'Anjou, les hommes et sujets, justice, droits et devoirs,
ainsi que la dite seigneurie de Parce se poursuit et comporte,
en l'étendue des paroisses de M.r S.-Pierre et de M.r S.-
Martin de Parce et de Vion , à 5 sols de service et à un
epervier saur à chaque mutation ; duquel chastel et seigneurie
de Pescheseul fait partie et est de la dépendance, la maison
seigneuriale de la Merie , scise es paroisse du dit Parce ,
vassaux et domaines d'icelle, lesquels domaines consistent
en terres de labour, prés, hauts-bois et taillis, d'environ
600 journaux le tout ; les bois et landes dits du Bailleul ,
contenant 3,ooo j. de terre environ , le tout en un tenant ,
4i6 PESCHESEUL.
aboutant d'îm bout aux [terres de la Motte-Coulon , d'un
côté aux terres de la chastelenie du Bailleul, appartenant
au dit P. de Champagne ; d'un autre côté aux bois et terres
de Malpaire et de la seigneurie de Louaille ; et de l'autre
bout , aux terres de la seigneurie de la Chapelle d'Aligné ,
au féage de la baronnie de Malhefêlon ; les landes de Gou-
pilloux , ès-paroisse de Parce; la seigneurie, fief, domaine
et vasseaux du Breil ( en Dureil ) , o la seigneurie , fief et
domaine de Dureil , tenue semblablement à foy et homage
simple dudit chastel de Pescheseul. Et de l'autre côté de
la dite rivière de Sarthe , au féage de notre dit comté du
Maine , en est tenu semblablement à foy et homage simple ,
la maison noble, fief et pêcherie de Bréhermont ; la haute,
moyenne et basse justice du dit Messire P, de Champagne ,
en la dite sirerie de Pescheseul , terres et fiefs qui en dé-
pendent , droits de scels à contrats , de donner mesure à
bled et à vin à ses sujets ; droits de guet , de garde et de
corvée sur iceux , et de leur faire rompre la lance à course
de Quintaine , tant sur terre que sur eau, une fois par
chaque année ; droit de fourches patibulaires à quatre piliers,
sur les terres d'icelle sirerie, et d'y en faire construire quand
mestier ( besoin ) est ; droit d'amendes et de confiscations
en toutes forfaitures et de prévosté sur les diles terres ;
d'aubaines et d'aubainage ; droit d'y chasser à cor et à cri ,
à toutes sortes de chasses , à toutes bêtes , noires et rousses ,
en nos terres et forêts de nos baronnies de Baugé , de Sablé,
de Châleau-du-Loire et de Longaulnay ; son droit de pêche
et de Pêcherie à toutes sortes de filets et angins , de garennes
défensables , de péage et de prévôté sur la dite rivière de
Sarthe , à commencer à la fontaine dite de Mauconseil et
finir à la chaussée traversant la dite rivière , où commence
la pêcherie et garenne défensable de la seigneurie de Parce ,
de Ravadun , appartenant au dit Messire P. de Champagne,
au féage et ressort de la baronnie de Matefêlon , laquelle
déclaration avons, comme dit est, reçue et admise , etc. »
Quelques détails manquent ici, qui se trouvent compris
•dans l'aveu de 1660 : nous allons les y reproduire. On y
-voit qu'il existait un bac et pontache à Pescheseul , que
le seigneur de cette terre avait droit de percevoir deux minois
de sel sur chaque bateau montant la rivière de Sarthe ,
pour l'approvisionnement des greniers à sel du Roi ; qu'il
avait droit de fours à ban , pressoirs et moulins à bled ; que
par lettres du Roi René de Sicile , duc d'Anjou et comte
du Maine , permission lui avait été donnée de rebâtir le
château de Pescheseul ? avec fossés , ponts-leyis , bastions»
PESCHESETJL. 4 17
boulevards , canons et autres armes a repousser et assaillir ,
pour le service du Roi. « Et, est-il dit dans la déclaration du
26 janvier 1660 , par acte du 2g.e jour d'octobre i4-3g , le
seigneur de Pescheseul et de Parce aurait été reçu à bailler
par déclaration lesdiles choses en franc-alleu noble , à titre
et nom de sirerie, quelles obéissances ne peuvent être
arguées , pour en être les originaux dans le trésor du
comté du Maine ; et hs copies en on été extraites d'icelui ,
si bien que le droit du dit seigneur étant appuyé de plus
de trois cents ans, il n'y a moyen de le troubler Et,
à ce moyen , avons fait et faisons main-levée et délivrance
au dit seigneur de Pescheseul, des choses saisies sur lui faute
d'obéissance non faite. ... et ordonnons que le dit seigneur
de Pescheseul jouira des choses ci-dessus spécifiées , à tenir
du Roi pour son comté du Maine, en franc-alleu noble,
ès-terrnes de la coutume du Maine , au nom de sirerie et
principauté. »
Le complément de ces actes, pour avoir l'historique de
la terre de Pescheseul , consiste dans la filiation de ses
seigneurs , imprimée à leur suite. Elle ne commence qu'à
Brandelis de Champagne , vers le milieu du i/t.e siècle ;
mais on a vu plus haut que , dans la déclaration de 1660,
les seigneurs de Pescheseul prétendaient avoir des droits
appuyés par trois cents ans de possession, ce qui les fait
remonter en effet à Brandelis.
La suite et filiation dis seigneurs de pescheseul, en la province
du maine, de la maison de champagne, depuis la plus ancienne
preuve qui s'en voit au mans , aux titres du domaine du roi.
i.° brandelis de Champagne , sire et prince de Pescheseul ,
fils de Jean , et petit-fils de Hugues , qui étaient seigneurs
de Ravadun , de Parce , de Clairvaux , la Ferlé , etc. ,
et étaient issus de Herbert IV de Champagne , seigneur
d'Arnai , Durtal et Malefêlon , et de la seconde femme de
celui-ci, Isabeau Goët ou Gouet , dame du Perche-Goët.
Brandelis fut conseiller et chambellan de Charles VI, roi
de France , capitaine de cent hommes d'armes , sénéchal
d'Anjou et du Maine, et mourut en iLiï. Il n'est guère
douteux que la terre de Pescheseul ne lui soit venue de
Jeanne de la Réauté , qu'il épousa en i347 ( le P. Anselme
et Lepaige , disent qu'il épousa Renée de Varie, parce
qu'ils le confondent avec Brandelis H , seigneur de Bazouges ,
l'un des fiU de Pierre i.er qui suit ), laquelle était fille du
seigneur de la Réauté en Anjou, et de Jeanne de Maînbier,
iv *7
/fi8 PESÇHESEUL.
dame de Tassé , la Grange de Mainbier et de plusieurs autres
terres nobles qu'avaient possédées les seigneurs du Bois-
Dauphin , du nom de Pointeau , ses aïeuls maternels ,
puisque aucun des seigneurs de Champagne, ses ancêtres,
n'est qualifié du titre de seigneur de Pescheseul et ne paraît
avoir possédé celte terre.
2.0 jean il, fils aîné de Brandelis et de Jeanne de la
Réauté , fut investi , en i4-i5 » du duché de Barri , au
royaume de Naples , par Jacques de Bourbon , comte de
la Marche , mari de Jeanne il , reine de Naples , puis créé
grand maréchal d'Anjou l'année suivante , par Louis ,
roi de Jérusalem et de Sicile , duc d'Anjou , comte du
Maine , etc. En l'an i383 , il épousa Ambroise , fille et seule
héritière de Beaudouin de Crénon , chevalier , bailly de
Touraine , seigneur de Crénon , Brouassin , Vaslon , Maigné,
Berus , au Maine , et d'autres seigneuries en Touraine, seule
héritière aussi de Marin de Bueil, comte de Sancerre et
amiral de France, et d'Hardouin de Bueil, 6i.e évêque
d'Angers , alliance qui fit passer des biens immenses dans
la maison de Champagne. Ce fut lui qui fit reconstruire
l'église de S.-Marlin de Parce , avec le caveau placé sous
le chœur , destiné à servir de sépulture à sa famille , où il
fut inhumé, en i4-36, ainsi qu'if a été dit à cet article ( v.
p. 333 ), et y fonda une collégiale, dont les membres furent
appelés Chapelains de Champagne, en mémoire de son
nom.
3.° pierre i.er. Jean m de Champagne , fils aîné du
précédent, tué à la bataille de Verneuil, en i424-» n'ayant
laissé qu'une fille, nommée Anne, de son mariage avec
Marie, fille du seigneur de Sillé -le- Guillaume , laquelle
épousa René de Laval, baron de Raiz, seigneur de la Suze
et de Briolai , dont Marie héritière de cette maison ; Pierre ,
second fils de Jean il , lui succéda dans la possession de la
sirerie et principauté de Champagne et de Pescheseul. C'est
à lui que René, roi de Sicile et duc d'Anjou, accorda la
permission dont il a été parlé plus haut , de faire rebâtir
le château de Pescheseul. Pierre ayant servi René avec valeur,
dans la conquête du royaume de JNaples , fut fait par lui son
vice-roi et maréchal de ce royaume. Ce prince lui donna en-
suite le comté d'Aquila et la principauté de Montorio , et
le fit l'un des chevaliers de l'ordre du Croissant qu'il institua.
Pierre épousa, en I441* Marie, fille de Thibaut de Laval,
seigneur de Loué, de S.- Aubin , près la Fertc-Bernard, et
d'autres terres , et de Jeanne , fille de Péan de Maillé ,
seigneur de Brézé , de qui elle eut la terre de Monlsabert.
PESCHESEUL; 419
Marie était proche parente de Jeanne de Laval , seconde
femme du roi René. Pierre, ayant vécu un siècle entier,
mourut à Angers, comme son père, et fut inhumé à côlé
de lui, le j8 octobre i486, dans le caveau sépulcral de
l'église de S.- Martin de Parce, dont il avait augmenté la
fondation.
Les enfants de Pierre i.cr de Champagne furent : i.° René,
seigneur de Longchamp, marié, en 1 477^ avec Julienne, fille
aînée de Gui de Beaumanoir, seigneur de Lavardin, au Maine ,
et de Jeanne d'Estouleville, qui mourut de maladie au château
de Lavardin , en 1480, dont René, qui succéda à son aïeul
dans la possession de Pescheseul ; 2.0 Jean , seigneur de
Martigné-Rriand , en Anjou , et de la Molte-Achard ( v.
Part, s.- JEAN DE LA motte ) , qui décéda sans lignée ; 3.°
Reaudouin , qui fut bailly , puis gouverneur de Touraine pour
le roi de Sicile, duc d'Anjou, ensuite son chambellan: il
épousa Jeanne , fille et seule héritière du seigneur baron
de Tucé ( v. cet art. ) , et en eut plusieurs enfants qui prirent
le nom et les armes de cette famille, tombée plus tard en la
très-illustre maison de Reaurnanoir-Lavardin , par le ma-
riage de l'héritière de cette maison de Tucé-Champagne ;
4-.° Pierre, qui ne laissa point d'enfants de Suzanne, son
épouse , fille du seigneur de la Grésille , en Anjou , aussi
seigneur en partie, de Chcmillé et de Mortagne ; 5.° Rran-
delis , qui fut seigneur de Razouges , près la Flèche , épousa
Renée, fille de Guill. de Varie , seigneur de lTsle-Savary, en
Touraine , et de Charlotte de Rar de Raugé , d'où sont issus
les barons et comtes de la Suze, aînés des marquis de Villaine»,
au Maine ( v. ces articles ) ; 6.° Gui , seigneur de Ronnefon-
taine, de la Roche-Simon (v. l'art, villaines sous-malicorne )
et de Ravaux. Celui-ci épousa Jeanne , fille de Jean de la
Grésille , grand écuyer du roi René , et de Jeanne de Rohan ;
et d'eux sortirent les barons de la Roche-Simon et de Neu-
villette , au Maine.
4-° pierre H, petit-fils de Pierre i.er, issu, comme on l'a
vu, de Jean m , son fils aîné , devint sire de Pescheseul et
autres seigneuries, par le trépas de son aïeul, en i486. Il
servit le roi François I.er , qui le fit chevalier de son ordre ,
à Amiens , en 1S27 , devant l'envoyer en ambassade vers
le roi d'Angleterre. Pierre fut marié , en i5o4 , avec Anne ,
fille unique de Gui de Fourmentières , chevalier, seigneur du
Plessis- Fourmenlières , de Claireau , et autres terres en
Vendômois, et de Jeanne de Fourmentières, son épouse
et parente , fille unique de René de Fourmentières, seigneur
de Reaumont-la-Ronce et de Chrislime de Daillon. Pierre
4ao PESCHESUEL.
mourut au château de Pescheseul , le i4 juin i52g , laissant
pour fils :
5.° JEAN , dernier du nom , sire de Pescheseul , baron de
Parce , seigneur de Beaumont-la-Ronce , le Plessis-Four-
menlières , Vaslon , Maigrie , Crénon , Berus , et de loules les
terres qu'avaient possédé ses aïeux , chevalier des ordres
du Roi ; l'un des plus riches et des plus autorisés seigneurs
de son temps. Il épousa, e\n i538, Anne, seconde fille de
Jean de Laval, sire de Bois-Dauphin , vicomte de Bresteau,
et de Renée de S.- Mars , dont il eut Hardouine, qu'il maria,
le 9 octobre i54<), à Philippe de Châteaubriant, seigneur
des Pvoches-Baritaut , comte de Grassay, en Poitou , à la
condition que les enfants qui naîtraient de ce mariage , por-
teraient le nom et les armes de la maison de Champagne,
préférablement aux armes et au nom de Châteaubriant.
Hardouine étant morte peu d'années après son mariage ,
ne laissa de cette union qu'une fille nommée Philippe , qui
hérita de son aïeul, décédé au château de Pescheseul , le 3
juillet 1576. Par sa mort , la ligne masculine de cette maison
ayant cessé , Louis de Champagne , comte de la Suze , son
cousin , porta depuis les armes pleines de Champagne.
6.° PHILIPPE DE CHAMPAGNE ET DE CHATEAUBRIANT, dame
de Pescheseul , comtesse de Grassay , fut mariée par son
père, en l'an i58i , à l'âge de quinze ans, à son cousin
Messire Gilbert du Puy-du-Fou , dauphin de Combronde,
baron du Puy-du-Fou, qui n'était pas majeur non plus,
pourquoi des dispenses furent obtenues en cour de Rome.
Gilbert fut tué au siège d'Amiens, en 1^97, n'ayant que
33 ans.
7.0 rené 1 DU PUY-du-fou, leur fils , prit aussi le nom
de Champagne , en vertu d'une substitution faite au mois
de mai 1^97 , par sesdits père et mère, et a conservé le litre
et les armes des dauphins d'Auvergne et de Combronde ( les-
quelles portaient deux dauphins , au i.er et au 4-.e ). 11 épousa
Diane de la Touche- Limousinière , noble et riche héritière
de la maison des barons du même nom et de Mozé , dans
le duché de Bretagne, et mourut en 164.2, laissant un fils
unique. Ce fut lui qui fonda, en i632, le monastère des
sœurs de la Visitation de la Flèche , qu'il ne put doter
( v. H-390 ).
8.° GABRIEL DU PUY-DU-FOU ET DE CHAMPAGNE, dauphin
de Combronde, seigneur de Pescheseul en 1669, époque
à laquelle s'arrête ce document , et finit la maison du
Puy-du-Fou , lequel n'eut de Magdelaine de Bellevre sa
femme , qu'une fille , mariée au baron de Mirepoix , qui
PESCHESEUL. fat
posséda Pescheseul après lui. De la famille de Mirepoîx,
Pescheseul passa , par acquisition faite vers le milieu du der-
nier siècle, suivant les auteurs du Voyage pittoresque dans le
département de la Sarthe , dans celle Barrin de la Galissonière,
qui vient d'aliéner cette propriété ( v. les articles avoise et
parce, 1-83; iv-338 ). On voit, dans des aveux de 1711
à 17.26, que dame Marie Toussaint de Chareul, veuve du
marquis de la Galissonnière , est portée au nombre des
vassaux du marquisat-pairie de Sablé , pour la terre de Pes-
cheseul, ou pour quelques-uns des fiefs y réunis.
HisTORiQ. 1296- 1298. — L'évêque d'Angers ayant pré-
tendu étendre sa juridiction sur les paroisses de Sablé et de
Malicorne , et sur toutes les terres dépendantes de la sei-
gneurie de Pescheseul, Denis Benoislon, évèque du Mans,
s'opposa à ses prétentions, et les deux prélats étaient près
à vider leur différend par les armes , lorsque l'affaire fut
jugée arbitralement en faveur du dernier , par l'archevêque
de Tours et son archidiacre, l'évêque de Nantes, le sire
d'Antenaise et celui de Pescheseul. Les prétentions de l'évêque
d'Angers, fondées peut-être, pour tout ce qui était situé
sur la rive gauche de la Sarthe , étaient insoutenables pour
les terres de Pescheseul , situées sur la rive droite.
1370. — Alors que Brandelis de Champagne était absent
pour le service du Roi Charles V , les Anglais , sous les
ordres de Robert Knolles ou Canolles , se rendent maîtres
de Parce , qu'ils ruinent , détruisent son château de Ravadun
et celui de Pescheseul.
155g. — Après que Jean de Champagne eût marié Har-
douine , sa fille unique, à Philippe de Châteaubriant, celui-
ci étant en différend avec son beau-père , profite d'une
visite que sa femme va lui faire au château de Pescheseul ,
pour l'y surprendre. Le pont-levis étant abaissé et les portes
ouvertes pour l'y recevoir , le cocher arrête le charriot au
milieu du pont, et cent hommes d'armes, apostés dans le bois,
arrivent, passent par dessous la voiture, Châteaubriant à
leur tête, s'emparent du Château et de Jean son maître,
que son gendre renferme étroitement , jusqu'à ce que le
maréchal de la Vieuville , chargé par le roi de réprimer
cette violence, lui fasse rendre la liberté.
i562. — Lorsque, le 3 avril i562 , les protestants s'em-
parèrent de l'autorité dans la ville du Mans, le même Jean
de Champagne , qui avait embrassé le calvinisme , fut l'un
des principaux chefs de la sédition. Mais , son parti ayant
évacué la ville, le 11 juillet suivant, à l'approche des troupes
royales, commandées par le duc de Montpensier, Jean,
4^2 PESCHESEUL,
non seulement abandonna ses coreligionnaires , mais tournant
ses armes contre eux, en devint l'un nés plus fougueux et des
plus cruels persécuteurs, ainsi que Jean de Boisjourdan , sei-
gneur de Bouère , qui fut capitaine du château de Sablé , était
alors lieutenant de la compagnie de Champagne et avait été
son complice pendant la sédition. Dès que le duc de Monl-
pensier eût occupé le Mans , Champagne fit traquer et ar-
rêter, par les gardes de sa compagnie, tous les protestants,
dont il put découvrir les traces et la retraite, et les livra aux
sentences de la sénéchaussée, qui les fit exécuter, ou bien
les fit noyer dans la Sarthe ou dans les fossés qui entou-
raient son château de Pcscheseul , ce qu'il appelait les faire
boire à son grand godet. Plus de 5o de ces malheureux furent
trouvés plus tard noyés ainsi. Il envoya même attaquer chez
lui le seigneur des Epichelières , à Souligné-sous- Vallon ,
qui n'avait pas, comme lui, trahi son parti. Son lieutenant
IJoisjourdan, imitant sa conduite, donnait pour nourriture aux
brochets de ses étangs, les calvinistes dont il pouvait égale-
ment s'emparer. P. Kenouard ( Ess. hisl. sur le Maine , li-5o )
trace ainsi le portrait de J. de Champagne , qu'il nomme à
tort René , sans doute d'après de Thou. « Ses richesses et sa
« noblesse, ne servaient qu'à faire ressortir d'avantage les
« défauts de son corps et de son ame. Une luxation dans les
« deux hanches , le rendait boiteux des deux côtés. Cette
« infirmité, ou plutôt celte difformité, qu'il avait apportée
« en naissant , l'avait rendu incapable de faire la guerre ;
« mais il l'a faisait chez lui à sa manière. »
On serait tenté de croire que ce portrait est d'imagination ,
ou se rapporte à un autre membre de la famille de Cham-
pagne, tant il s'accorde peu avec les faits, puisqu'il parait
certain que Jean commandait une compagnie d'hommes
d'armes, et qu'il était au Mans de sa personne, lors de la
sédition du 3 avril.
1571. — Quoiqu'il en soit, le roi Charles IX et Cathe-
rine de Médicis sa mère, avec leur suite , étant venus visiter
Jean de Champagne , à son château de Pescheseul , le roi
imitant l'ironie cruelle dont se servait cet homme de sang ,
lui ayant demandé combien il avait fait boire de huguenots
à son grand godet ? « Sire , répondit Champagne sur le
même ton, je n'ai jamais fait assez d'attention à pareille
minutie, pour avoir chargé ma mémoire du nombre de celle
canaille. » Charles ayant passé quinze jours à Pescheseul ,
s'y livrait avec ardeur, avec les seigneurs de sa suite, à la
chasse du cerf. Un jour que le prince s'était aventuré avec
le jeune comte de la Suze, sur un petit bateau, au milieu
PETIT-BOULEAU. 4a3
de la Sarthe , fort large en cet endroit , il courait un assez
grand danger , ce que voyant , le comte du Lude monte un
cheval, le dirige à la nage vers la nacelle et reçoit en croupe
le roi , qui] regagne ainsi la terre. Ayant aperçu le sire de
Pescheseul sur le rivage , Charles lui demanda ce qu'il aurait
dit , s'il eut vu le danger qu'il venait de courir : « Sire, ré-
« pondit Champagne, permettez-moi de me réjouir, puisque,
» grâce à Dieu , il ne vous est arrivé aucun accident : jaurais
« crié le Roi boit ! »
Situé, comme nous l'avons dit , dans une presqu'île formée
par la Sarthe , le château de Pescheseul , qui avait une cha-
pelle et dont de larges fossés avec pont - levis défendaient
l'entrée , a été une seconde fois détruit : il n'en reste plus
aujourd'hui que quelques murailles et une terrasse connue
sous le nom de Salle des Pages. « Le pavillon à gauche , dit
l'auteur du Voyage pittoresque dans le département de la Sarthe 9
ouvrage dans lequel on a donné une lithographie représentant
les ruines de ce château, aurait pu, de nos jours, donner une idée
de l'antique splendeur de ce manoir, si le dernier propriétaire
( M. de la Galissonnière), loin de chercher à le conserver ,
n'eût mis tous ses efforts à le faire entièrement disparaître.
Néanmoins les murs d'une chambre basse , sur lesquels on
remarque des restes de dorures et des peintures à fresque ,
arrêtent les regards de celui qui parcourt ces ruines, et il
apprend avec un certain intérêt , que ces ornemeuts dé-
coraient un appartement réservé à Charles IX, ce prince
étant venu dans celte châtellenie, plusieurs années de suite,
y jouir des plaisirs de la chasse. »
Le château de Pescheseul est accompagné , du côté de
l'ouest, d'un bois considérable , dans lequel le Quercus suôer,
UN. , est acclimaté. Il est percé en tous sens de lignes nom-
breuses , venant aboutir aux avenues , qui se réunissent au
château en forme d'éventail.
PESCOUX , châtellenie du Saosnois , dont le manoir
était situé à l'extrémité orientale de la forêt de Perseigne ,
sur le territoire de la commune de Louzes : elle avait jadis
juridiction , et la seigneurie de paroisse de Contilly y était
annexée ( v. cet art., 11-91 ).
PETIT-BOULEAU, lande située entre les bourgs de
S.-Mars de Locquenai , Montreuil-le- Henri , et Villaines-
sous-Lucé , sur le territoire de ces trois communes , formant
l'extrémité orientale de la grande lande de Vaugautier , dont
elle n'est qu'une sorte de subdivision. Une petite portion
de cette lande sablonneuse , dans laquelle se trouvent plusieurs
monuments druidiques, est livrée à la culture des menus
4^4 pezé.
graîns , une autre partie plus considérable , est plantée en
pins maritimes , le surplus est encore inculte.
PETIT-ÏHANS ; voyez MANS ( PETIT- ).
PETIT-OISSEAU ( le ) ; voir oisseau-le-petit.
PETIT SAINT-GEORGES ; voir saint- Georges du
plain.
PEZE, PEZÊ LE ROBERT ; Pezeium Orrici , P. Uo-
berti ; commune cadastrée, du cant. et à 7 kilom. 1/2 E. ,
un peu vers N. , de Sillé le-Guillaume ; de l'arrond. et à 27 k.
1/2 N. O. du Mans ; autrefois du doyenné de Sillé , de l'ar-
chid. de Passais , du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist.
lég. : 6 et 33 kilom.
descript. Bornée au N., par la forêt de Sillé, Mont-
S.-Jean et Ségrie ; à TE., encore par Ségrie et par Neuvil-
lalais ; au S. et à PO. , par Crissé ; son territoire , en forme
d'ellipse, s'étend du N. O. au S. E. , sur un diam. central
de 5,3 hect. , sur 3 k. 1/2 à 4 k. dans sa plus grande largeur ,
de l'E. N* E. à PO. S O. Le bourg , situé vers le milieu
du diamètre longitudinal, tout près de la limite occidentale
du territoire, consiste dans une quarantaine de maisons, dissé-
minées tout autour de l'église, excepté du côté nord. L'an-
cien château , qui y était attenant , était détruit dès avant
la révolution , les propriétaires ayant transféré depuis long-
temps leur résidence à celui de la Lucasière , en Mont- S.-
Jean ( v. cet art. ) : il n'en reste plus que des ruines. Ce
que l'on appelait la Cour de Pezé , située à l'O. N. O. du
bourg , n'est plus qu'une ferme aujourd'hui. Eglise fort
simple , n'ayant rien de remarquable dans sa construction ,
à clocher en forme de pyramide hexagonale. Cimetière
entourant l'église au nord et à l'ouest , clos de murs à hauteur
d'appui.
POPUL. Portée à n5 feux sur les états de l'élection, on
en compte actuellement 2Ô2 , comprenant 592 indiv. mâles ,
579 femelles, total, 1,171 ; dont 191 dans le bourg ; i35,
yS , 45 et 35 aux hameaux du Val de Pierre , de Boessé , de
Languisière et du Vieux-Presbytère, en 37 , 20, 12 et 9
maisons.
Mouv. décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 76;
naissanc. , 35g; décès, 294. — De i8i3 à 1822 : mar. , 71 ;
naiss., 3ii ; déc. , i85.
hist. ECCLÉs. Eglise sous le patronage de S.-Marlin de
Tours ; assemblées le lundi de la Pentecôte , et le dimanche
le plus prochain du 1 1 novembre, fête de S. -Martin d'hiver.
La cure et le prieuré , tous deux à la présentation de l'abbé
de la Couture du Mans, valaient , la première 3oo 1., et le
PEZÉ. 4*5
second , 4.00 I. de revenu. On ignore l'époque de la fon-
dation de ce prieuré : peut-êlre le fut-il par Henri de Pezé ,
Je plus ancien des seigneurs connus de ce lieu , qui , sous
l'épiscopat de l'évèque Sigefroy , de 960 à 993 , assista comme
témoin et souscrivit à la charte de fondation , par Gui
d'Avoise , du prieuré d'Auvers-le-Hamon. 11 y avait à Pezé ,
la chapelle S.- Jean, valant 100 1. de revenu, et un collège ,
dont la prébande élait affectée au vicaire, chargé de faire
l'école. On ne connaît point non plus les auteurs de ces
deux donations : on sait seulement que, par acte du 26
juin 1509, Messire Ambrois de Courtarvel, mari de Anne
de Pezé, fonda une chapelle dans l'église dudit Pezé. Il est
présumable que c'est celle de S.-Jean.
Par un bref du 16 avril i5ii, le pape Pie III, ac-
corde au même Ambrois de Courtarvel , à Anne de Pezé ,
son épouse et à leurs enfants , le droit d'avoir un prêtre pour
leur dire la messe , en quelque lieu que se soit , avec le
pouvoir d'absoudre, etc. V. aussi à VHi'st. ecclès. de l'art.
MONT S- JEAN.
Les archives de la Coulure rapportent, qu'en l'année i4i£,
la peste fui si violente au Mans , que Jean , seigneur de
Pezé, appela et recueillit à son château les religieux de ce
monastère, qui y résidèrent et y firent le service divin,
depuis les vigiles de S.-Laurent ( 9 août ) , jusqu'à la fête de
la Conception ( 8 déc. ) , époque où la mortalité commença à
cesser. L'épidémie s'étant renouvelée en i5oo, les seigneurs
de Pezé eurent la même charité pour dom Michel Bureau ,
alors abbé , et pour ses moines , en les recevant de nouveau
dans leur château, depuis le mois d'août jusqu'aux fêti s de
Noël , qu'ils retournèrent célébrer dans leur monastère.
C'est le chanoine historien Morand qui apprend qu'ils furent
recueillis au château de Pezé dans ces deux occasions. Les
autres historiens disent qu'ils se retirèrent à leur prieuré de
Pezé. Ces deux opinions sont conciliables. Il est évident que
le prieuré, destiné à loger un ou deux religieux au plus , ne
pouvait contenir une communauté tout entière , alors nom-
breuse , et que la piété et la charité des seigneurs du lieu , les
engagea facilement à suppléer à celle insuffisance.
^ « Le 6.e jour d'août 1780, vénérable et discret M.e Ch.
Gouet , prestre , curé de la paroisse de Pezé , après requête
présentée au sénéchal du Maine ou à son lieutenant-général ,
fait sommer par le notaire royal de Monl-S.-Jean , plusieurs
individus de ladite paroisse de Pezé qui , refusent de lui
donner la dîme de leurs blés à la n,e gerbe, notamment
au lieu du Y al -de- Pierre , dont est fermier Julien Cot-
4*6 PEZÉ.
tereau , lequel refuse de laisser dîmer autrement qu'à la i3.e
gerbe. El s'étant transporté dans la grange el mis en mesure
de vouloir faire détasser les gerbes , ledit Cottereau et son
domestique s'y sont opposés , ce dernier en disant qu'il n'y
avait point de b de sergent, ni autres qui osassent le faire ,
ni même compter les gerbes losqu'il les chargerait, etc., etc.,
en tenant un broc à la main , avec menaces ; dont acte, etc.
Une ordonnance royale du 17 mars 1824 , autorise l'accep-
tation du produit de la vente de deux pièces de terre , montant
à 595 f . , léguées à la fabrique de l'église de Pezé, par le
sieur Guillet.
On remarque , à l'extrémité orientale du territoire , une
croix en pierre, appelée des Bordeaux , dont le fût arrondi et
d'une seule pierre , a 4 mètr. 2/3 ( i£ pieds ) de longueur,
et avait 5 m. avant la révolution , portant sculptées dans
l'auréole, d'anciennes figures bien conservées du Christ, de la
Vierge et de S. -Jean-Baptiste.
hist. féod. La seigneurie de paroisse de Pezé , n'était
d'abord qu'un simple fief, érigé en châtellenie au mois
d'août 1^77, en faveur de Jacq. de Courtarvel et de ses
descendants ; en marquisat , par lettres-patentes du mois
d'avril i658, ainsi qu'il a été dit à l'art. Mont-S.-Jean,
page 206 de ce volume. Sa juridiction , par suite des alliances
des maisons de Pezé , de Courtarvel , de la Lucazière et
autres , s'étendait sur les paroisses et seigneuries de Pezé ,
Mont-S.-Jean , la Lucazière et sur un grand nombre d'autres
fiefs, situés dans les paroisses de Douillet, Crissé, Montreuil-
le-Chétif , etc. Elle ressortissait pour le tout au présidial du
Mans. La terre de Pezé relevait de celles de Sillé-le-Guillaume,
de Tucé-Lavardin , de la baronnie de Touvoie , pour la
temporalité de l'cvêché du Mans , etc.
On ne connaît point de plus anciens seigueurs de Pezé,
que Henri , cité plus haut , qui vivait du temps de l'évêque
Sigefroy. INous ne possédons, non plus , aucune généalogie,
mais seulemonl des noms isolés de ses seigneurs , depuis
Henri jusqu'à Jean, qui maria sa fille Anne à Ambrois l.er de
Courtarvel ( v. l'art, mokt-s.-jeats ), alliance qui fit passer
la terre et seigneurie de Pezé dans cette dernière famille. De
ce mariage , naquit Foulques iv de Courtarvel-Pezé qui , en
i544 » épousa Suzanne de Thoisnon , dont le nom se retrou-
vera plus bas. De celte alliance survint plusieurs garçons,
dont l'aîné, Charles Ier, continua la branche de Pezé ; André,
qui fut la souche de celle de Fourmentières , par son alliance
avec cette famille ; Pierrre , qui , par la même cause , donna
lieu à celle de Baillou , près S,-Calais , d'où provint celle
PEZÉ. 427
de Rocheux ; et celle résultant de Paliiance d'un autre de ses
membres, avec la famille Peschard. Charles i.er épousa, en
i5y5 , Guyonne de T rémignon , dont René l.er , marié ,
en 162 1 , avec Marie de Lusignan de S -Gelais , fille d'Artus ,
seigneur de Lansac. De ce mariage naquit René il , qui
épousa Jacquine Legros , fille du sénéchal de Beaufort, en
Anjou. De Charles 11 leur fils , survint Louis-René , dont la
fille aînée fit passer la terre de Pezé dans la maison de Dreux
de Brézé , ainsi qu'il a été dit à l'art, mont-s.-jean, et Hubert ,
dit le marquis de Pezé, lieutenant -général des armées du
Roi , etc , tué à la bataille de Guastalla en Italie , en 1734.
( v. son art. à la biographie ). Le marquis de Pezé laissa
plusieurs enfants de son mariage avec Lydie Nicole de Bérim-
ghem , fille du premier écuyer , dont l'un , reçu chanoine
du Mans, en i6g4, devint abbé de Saint-Jean-d'Angéli ,
aumôniur du Roi, par lettres du 8 février 1721 , et mourut
chanoine honoraire de l'église du Mans, en 1 771 ; et une fille
qui fut abesse des Filles-Dieu du Mans.
La ferme de la Cour et les autres biens de l'ancienne terre
seigneuriale de Pezé , situées en celte commune , appar-
tiennent actuellement à M. P. Dreux de Brézé, entré dans
l'état ecclésiastique.
L'extrait qui suit, fait mention d'un fief du nom de
Saint-Germain , situé en Pezé , pour lequel P. de Cour-
tarvel , écuyer , est taxé à fournir un mousquetaire , au rôle
du ban et de l'arrière-ban , dressé en i63g.
Extrait du Chartrier du marquisat de Pezé.
i3o4« — Le 4 juin » Jean de Pezé rend aveu au seigneur
d'Assé-le-Riboul et de Lavardin ( v. ces art. ) , pour les fiefs
et seigneuries de la chapelle Saint-Frai, Vignolles ( paroisse
de Neuvillalais), et Courteilles ( paroisse de Pezé), réunis
à la seigneurie de Pezé.
i3g4. — On lit dans l'aveu rendu au Roi , le a3 janvier
de ladite année , par P. de Savoisy, pour la temporalité de
son évêché du Mans : « Item , ce que tient de moi a foy et
homage le sire de Pezé , et pour raison de ladite foy et
homage m'est tenu faire par chacun an, au jour du saime
de la Toussaint, 10 d. mensais, et pour ce qu'il est mineur
d'ans et en bail ( tutelle ), est sursis d'eutrer en ladite foy
et homage , jusqu'à ce qu'il soit venu en son âge. »
i4o3 — i4i4. — Trois aveux rendus au baron de Sillé ,
pour la terre de Pezé , portent que le seigneur de cette terre
a droit de haute , moyenne et basse justice , et droit de chasse
4*8 PEZÉ.
en la forêt de Silîé et en les bois de Pezé , de jour et de nuit ,
jusqu'à la pierre de Monteputain , ainsi que de faire haies
pour Iressurer et tendre pièges. » — Le seigneur de Pezé avait
en outre droit d'usage dans les bois Segréaux de la Lucazière ,
pour le bois nécessaire aux réparations des bâlimens de sa
terre dudit Pezé,
1471. — Du 7 mai , acte de défection contre l'aveu rendu
par iVlessire Ambroise de Courtarvel , seigneur de Pezé , aux
fief et seigneurie de Tucé-Lavardin.
14.97. — ^e 7 février, aveu rendu au fief de Pezé, du
domaine de la Sauvagère , en Parenne.
ï5i2. — Du 6 mai, mandement par les commissaires de
l'arrière-ban , au seigneur de Courtarvel de Pezé , de se trou-
ver à sa réunion.
i558. — Le 12 novembre, le présidial d'Angers autorise
Suzanne de Thoisnon , à jouir des biens de Foulques de
Courtarvel, son mari, fait prisonnier à Gravelines.
1567. — Le 7 septembre , entérinement de lettres d'exem-
tion du ban et de l'arrière-ban , accordées par le Roi à
Jacq. de Courtarvel, pour les terres de Pezé et de la Lucazière.
1Ê70. — Du 18 juillet, lettres de nomination de Messire
Charles de Courtarvel , en qualité de gentilhomme de la
chambre de M. le duc d'Alençon.
1578. — Du 4 mai , autorisation accordée à Jacques de
Courtarvel , seigneur châtelain de Pezé, d'établir un marché
audit lieu , lequel tiendra le lundi de chaque semaine.
i585. — Lettre du 3 avril , par laquelle le roi Henri IV ,
engage Charles de Courtarvel , seigneur de Pezé , à venir le
servir avec équipage.
1589. — Du 3o avril , lettre de Henri IV au même , pour
réclamer également son service. — Du 21 mai , lettre sem-
blable du duc de Mayenne. — Du 2 novembre , lettre de
sauve-garde , par Henri 1 V , au même.
iôgi — Du 6 avril, lettre de sauve-garde du Roi, au même.
— Du 6 juillet , certificat de service délivré par le prince de
Conti, au même.
1 5g4. — Du 1 1 juin , certificat de service , délivré au même,
comme lieutenant de gendarmerie.
1595. — Du 2 5 juin, saisie de la terre de Pezé , à la requête
de Denis Jacques Langlais, sur Messire Charles de Courtarvel.
1897. — Du 1 5 novembre , sentence du présidial du Mans ,
contre le baron de Sillé, qui maintient Messire Ambrois de
Courtarvel , dans ses droits de haute , moyenne et basse jus-
lice, pour la châtellenie de Pezé.
1610. — Le 19 juillet, l'homme d'affaire de Madame de
PEZÉ. 4=9
Pezé, Guyonne de Trémigon, traite du prix du transport
du corps de Charles I.er de Courlarvel, de la paroisse de Bour-
donne près Houdan , en la paroisse de Pezé. — Le 22 août
suivant , René l.cr de Courlarvel, abandonne à ladite Guyonne
de Trémigon, sa mère, les terres de Pezé, de S.-Germain
et de la Lucazière, pour lui servir son douaire.
iG35. — Du i3 juin, induit du général des Minimes, qui
accorde à dame Marie de Lusignan de S. Gelais, marquise de
Pezé , veuve de René l.cr de Courlarvel, et à ses enfans René ,
Jacques et Marie , participation aux bonnes œuvres de
l'ordre.
iG3q. — Messire P. de Courlarvel, écuyer, seigneur de
S.-Germain, paroisse de Pezé, est taxé à fournir un mous-
quetaire , sur le rôle du ban et de l'arrière-ban dressé ladite
année.
i65i. — Par acte du 10 novembre, Jacques de Courlarvel
est loti par René 11, son frère aîné, de l'usufruit de la terre
de Peze , pendant sa vie.
iG58. — Lettres-patentes d'érection en marquisat de la
terre et châlellenie de Pezé, enregistrées le 3 août i663, en
faveur de René il de Courteval.
1673. — Du 25 décembre, lettres de gentilbomme de la
chambre de M. le duc d'Orléans , en faveur de Charles de
Courlarvel.
1693. — Du 12 août, arrêt du parlement, au profit de
Charles H de Courlarvel de Pezé , el de Jacques de Courtarvel ,
contre les officiers de la terre de Sillé , par lequel défense leur
est faite d'user de nouveau de voies de fait envers les gardes
des seigneurs de Pezé.
1694* — Du 26 mars, lettres du Roi , qui nomme Messire,
marquis de Pezé, à la charge de cornette de la compagnie de
Meslre de camp général de la cavalerie légère.
1 702. — Du 6 mai , nouvel arrêt du parlement , sur reprise
d'instance par la dame de Pezé , qui condamne M.me la prin-
cesse de Conli, au sujet des emprisonnements par les officiers
de la baronnie de Sillé , des gens de M.me Marie-Magd. de
Vassan , veuve de Charles il de Courlarvel, dame de Pezé.
1773. — Du 3o octobre, foi el hommage faits au baron de
Sillé , par Messire Joachim de Dreux de Brézé , pour partie
de la terre, fief et seigneurie de Pezé.
1788. — Du i3 septembre , autre aveu, par la marquise de
Dreux de Brézé , pour la même terre , au fief de Tucé-
Lavardin.
Pendant les longues guerres entre les Anglais et les Fran-
çais, qui eurent lieu dans le Maine, Pezé fut le théâtre de
43o PEZÉ.
plusieurs combats : aussi trouve-t-on des ossemens humains ,
sur plusieurs points de son territoire.
hist. civ. Nous ignorons quelle peut être l'étymologie du
nom de Pezé. S'il n'est pas d'origine celtique , nous ne
voyons que l'adverbe latin Pessium , qui signifie un fond ,
un lieu bas, d'où il puisse venir.
]Nous avons vu plus haut qu'une école , sous le nom de
collège , dont le litre de fondation est inconnu , existait an-
ciennement à Pezé , et que sa dotation était au profit du vi-
caire , chargé de faire l'école.
En l'an îx- 1801, la commune de Pezé est ravagée par
la grêle , comme toutes celles de la plaine de Champagne.
V. l'art. f.ONLiE.
En i833, vote par le conseil municipal, en exécution de
la loi du 28 juin , de la somme de 5o f. , pour loyer d'une
maison d'école primaire , et de celle de 200 f. , pour le traite-
ment de l'instituteur.
hydrogr. Le ruisseau de Toussant , prenant naissance à 3 k.
à l'est du bourg , et se dirigeant à l'orient , passe au hameau
de lioessé , fait mouvoir le moulin du Val-de-Pierre , puis
passe au hameau dont il porte le nom , situé en Ségrie ; celui
du Ponceau , venant du nord , et longeant l'extrémité orien-
tale de la forêt de Sillé , limite en partie la commune aussi à l'o-
rient, puis se dirige à l'est, et reçoit le précédent, sur Ségrie éga-
lement; ceux du Gué-d'Hersé et du Pas-au-Chat , ayant leur
source peu loin à l'ouest et au nord du bourg, se réunissent au
sud de celui-ci, entre le lieu appelé le Vieux-Moulin et celui
de Gué-d'Hersé, et reçoivent ensuite celui de Chaufour,
venant de Crissé , au moulin de Vaux , après quoi ils vont se
jeter tous ensemble dans celui de Louguève , près et au nord du
bourg de Neuvillalais. — Etang de Pezé, au nord du bourg,
empoissonné en carpes et anguilles. — Moulin du Val-de-
Pierre , à blé , sur le Toussant.
géolog. Sol passablement uni dans toute la partie centrale ,
plus couvert que celui de la plaine de Champagne , dont il
est limitrophe au nord-est ; montueux et coupé dans presque
toute sa circonférence , le long des cours d'eau particulière-
ment. — La partie nord est située sur la pente sud d'un
chaînon collineux , qui s'étend depuis S.-Christophe-du-
Jambet à l'est , jusqu'à l'extrémité des Coëvrons à l'ouest ,
sur un diamètre d'environ 24 kil. ou 6 1. de poste. — Terrain
de transition , offrant du grès ancien et du marbre gris , au
nord ; du schiste, à l'ouest; du calcaire tufau, en extraction
pour bâtir, et de la marne, au sud-est; du grès ferrifère ,
sur quelques points,
PEZÊ. 43 1
cadastr. Superficie totale de i,635 hectar. 56 ares 70 cen-
tiares , se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , g34 hect,
70 ar. 35 cent. , en 5 class., évaluées à 2 , 6 , 1 1 , 17 et 23 f. —
Eaux, o-25-3o; à 23 f. — Jard., 18-40-69; 2 cl. : 23,
27 f. Pépinièr. , 0-02-60, à 24 f. — Vignes, 3-25-oo;
à 6 f . — Prés et pâtur. , g2-55-6o ; 5 cl. : 6 , 12 , 23 , 3o ,
4.5 f. — Bois-taillis , 482-1 1-20 ; 5 cl. : 3 , 6, 10 , 16 , 20 f.
— Pinièr. , 38-53-8o ; à 9 f . — Land. et frich. , 24~o5-45 ;
2 cf. : 1 , 2 f. — Sol des propriét. bâties, 0-8-61 ; à 23 f.
Obj. non impos. : Chemins, 3i~73 10. — Cours d'eau, 1-57-
10. — Egl. , cimet. , presbyt., 0-27-90. = 297 maisons , en
8 cl : 2 à 4o f. > 4 à 35 f. , 9 à 3o f. , 23 à 18 f. , 49 à 12 i . f
io3 à 6 f. , 79 à 3 f. , 28 à 1 f. 5o c. — 1 moulin , à 90 f.
„ . I Propr. non bâties , 10,682 f. 23 c. 1 ,a e „,
Revenu irnpos. { _J___ bàties> ^ , } 22,161 f. 23 c.
contrib. Foncier, 7*117 f • ; personn. et mobil. , 620 f.;
port, et fen. , i3i f. ; 21 patentés : droit fixe , 92 f. ; dr. pro-
portion., 27 f. ; total , 7*987 f. — Percept. de Neuvillalais.
cultur. Superficie argilo-calcaire , légère, propre à la
culture des céréales , qu'on y ensemence dans la proportion
de 1 7 parties en froment et en orge , contre 1 à 2 seu-
lement en seigle et en avoine. Produit en outre , chanvre et
trèfle , abondamment ; un peu de sainfoin ; vigne , donnant
des vins médiocres ; prés d'assez bonne qualité ; bois taillis
situés au nord , attenant h la foret de Sillé , dont un fossé
seul les sépare , connus sous le nom de Bois de Pézé. Elève
d'un assez bon nombre de poulains et de bêles aumailles ,
de chèvres et surtout de moutons ; moins de porcs propor-
tionnellement. — Assolement quadriennal. 3 fermes prin-
cipales , 6 moyennes , de 75 à 80 bordages. — 63 charrues ,
dont 28 traînées par bœufs et chevaux, 25 par ces derniers
seuls. Un grand nombre de fermiers font valoir des terres
sur les communes voisines. = Commerce agricole consistant
en grains, dont il y a exportation réelle du tiers environ des
produits; en bestiaux, poulains, moutons surtout; en
chanvre et fil ; graine de trèfle , bois , cidre , fruits , etc.
= Fréquentation des marchés de Sillé-le-Guillaume , le
plus ordinairement ; de Beaumont-sur-Sarthe, de Fresnay ,
de Conlie , peu.
industr. Exploitation du calcaire , à la carrière de Boessé ;
du bois, dans la forêt de Sillé, les bois de Pezé, etc. Quelques
métiers, en petit nombre, pour la confection des toiles,
dont un pour les toiles fines, qui se vendent au Mans.
rout. et chem. La roule départementale n.° 5 , de Sillé
432 PIACÉ.
à Fresnay, traverse au nord, et d'ouest à est , une partie des
bois de Pezé ; le chemin de Sillé à Beaumont, coupe le
territoire de l'ouest à l'est, en passant dans le bourg.
lieux remarq Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms : la Cour ; la Juiverie ; le Val-de-Pierre , Pezereux ;
Boessé, le Gros- Buisson.
Étàbl. publ. Mairie, succursale, école primaire votée;
chef-lieu d'un bataillon cantonnai de la garde nationale , d'un
contingent de 690 hommes. Bur. de la poste aux lettres , à
Sillé-le-Guillaume.
PEZË? châtellenie située dans l'ancienne paroisse d'Yvré-
le-Pôlin ( v. cet art. ). Matthieu de la Molle , prieur de
Solesme , devenu abbé de la Couture, en i485, étant forcé
par la persécution de ses ennemis de se démettre de cette
.dignité , en i4()2 > relient la terre de Pezé pour ses revenus.
PÏACE , Piaccium , commune qu'il ne faut pas confondre
avec celle de Placé , du département de la Mayenne , quoique
leurs noms aient probablement la même élyrnologie , place ,
lieu 9 emplacement, celui de la première ayant conservé
l'ancienne prononciation piace , encore usitée dans nos cam-
pagnes : du cant. et à 4 k. N., un peu vers O., de Beaumont-
sur Sarlhe; de l'arrond. et à 22 k. S. O. de JSJ amers ; à 2g k.
N. i/4-O. du Mans ; jadis du doyenné de Beaumont , du
Grand-Archidiaconé , du dioc. et de l'élect. du Mans. —
Distanc. lég. : 5 , 25 et 34 kilom.
descript. Bornée auN., par S. -Germain de la Coudre et
Chérancé; à l'E. , encore par cette dernière commune et par
la partie de celle de Vivoin, de l'ancien territoire de Congé
des Guérets; au S., par Juillé et parla rivière de Sarthe,
dans la partie S. O. ; à l'O. , par le ruisseau de Bosay-INord,
qui la sépare de S.-Ouen de Mimbré ; sa forme est celle
d'une ellipse arrondie à l'O. S. O. , d'où elle s'étend et se
termine en pointe au "N. N. E., sur un diamèt. de 6 k. ,
environ, contre une largeur qui, de 1,2 h. à cette dernière
extrémité , s'augmente jusqu'à 2,6 h. à celle O. S. O. Le
bourg , situé à peu de distance de la limite S. S. O. du ter-
ritoire, s'étend sur la pente d'un coteau qui domine au nord
le vallon de la Bienne, en formant deux lignes de maisons ,
au nombre de 5o à 60 , dont plusieurs auberges , des deux
côtés de la roule royale du Mans à Alençon. L'église, bâtie
dans le vallon , à peu de dislance à la gauche ou à l'ouest du
bourg , n'est remarquable que par son intérieur assez bien
décoré , par ses ouvertures romanes et son clocher en bâlière.
Le cimetière qui l'entoure , est clos en partie de murs d'ap-
pui, de haies et de fossés pour le surplus. On y remarque
PIACÉ. 433
deux tombes en marbre , sur lesquelles sont gravés les noms
de Messire Louis-René-Marie, baron de Chourses, chev. de
S.-Louis, décédé à Piacé Je 6 juin 1818, et de dame Marlhc-
Pcrrine-Renée Gauvain du Rancher, son épouse , décédée au
même lieu, le 7 février 1799. A 1 k. plus a la gauche encore
ou à l'ouest, sur la rive droite de la Biennc , qu'on passe sur
une arche en pierre au bas du bourg, est bâti le château de
Béchcrcau, de construction moderne , lequel complète l'orne-
ment du charmant paysage qui encadre ces divers objets,
POPUL. De n5 feux autrefois, on en compte actuellement
244 > comprenant 557 indiv. mâles, 624. fem. , total, 1181 ;
dont 3 1 5 dans le bourg; 75 environ, au hameau du Carrefour;
de i5 à 35 à chacun de ceux des Aigremonts, de F Arche, du
Cormier, de Courfesson, de Courveillon , de l'Epincrie , de
l'Ermcnaudcrie , du Gast, du Gros-Chêne, des Loges , de la
Mallaulcrie , des Marais, delà Morillonnerie , des Murets,
des Pâlis , de la Pécharrièrc , etc.
Mouq. dëcenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 70;
naissanc. , 34o; décès, 342. — De i8i3 à 1822 : mar. , 91 ;
naiss. , 3oi ; déc. , 179.
HIST. eccles. Eglise sous l'invocation de la mère de J.-C. ;
assemblée patronale , le dimanche qui suit le 8 septembre ,
fête de la Nativité de la Ste-Vierge.
La cure, qui valait 700 1. de revenu, était à la présen-
tation de l'abbé de S. -Vincent du Mans , ainsi que le prieure
de S. -Léger, d'un même revenu, suivant Lepaige, valant
i,5oo 1. suivant d'autres. La chapelle du Perroux, dans l'église
de Piacé, dotée de 5 l.de rente. L'histoire de l'abbaye de S. -Vin-
cent mentionne l'existence , sur celle paroisse, d'une ancienne
léproserie, sur laquelle on n'a point d'autres renseignements.
Par une charte du 19 février iogo , Witernc de Juillé (v. cet
art. ) fonde le prieuré de S. -Léger, à 7 h. à PO. de l'église de
Piacé, et le donne à l'abbaye de S. -Vincent, à la condition
d'y entretenir des religieux.
hist. fÉod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
terre de Rèchevcreau, appartenant à la famille de Chourses ou
Chaourses , dont le nom s'est dénaturé, dans une branche
de celle famille en celui de Sourches , que porte une terre
située à S.-Symphorien. ( V, cet art. et celui malicorne. )
Geoffroi de la Chapelle , 54«e év. du Mans , de i33g à
i35o, acheta de Guillaume de Bray, seigneur du Plessis,
le fief de Courfesson, situé à Piacé, à 3,3 h. au N. E. du
bourg, avec sa justice, ses droits et appartenances, et le
donna au chapitre de sa cathédrale. Celte terre, réunie à celle
des Marais , que possédait encore ce chapitre en 1791 , était
iv 28
4
434 PIACÊ.
affermée 800 1., plus une rente de 80 L, sur ledit lieu de Cour-
fesson. Lepaige parle de cette donation , aux articles de Piacé
et de Placé ; mais on voit , par la situation du fief de Cour-
fesson, que ce n'est qu'à la première de ces paroisses qu'elle
se rapporte. Les 11 janvier i53o et 25 avril i53i , le domaine
de Courfesson est saisi féodalement aux assises du bailliage
de Beaumont-le-Vicomte , dont relevait ce fief, à défaut de
devoirs.
Il y avait encore sur Piacé une autre terre fieffée, appelée
la Barbière , à 1,8 h. au N. O. du bourg. Ce n'est , comme la
précédente, qu'une ferme actuellement, appartenant à M. Bé-
rard jeune , ancien négociant à Ponllieue, puis à Louviers.
hist. civ. Nous avons vu plus haut , qu'une ancienne lépro-
serie avait existé sur le territoire de Piacé, sur laquelle on ne
sait autre chose, que la mention qui en est faite dans l'histoire
de l'abbaye de S.- Vincent du Mans.
En i833, vole par le conseil municipal, en conformité de
la loi du 28 juin , d'une somme de y5 f. , pour le loyer d'une
maison d'école primaire ; et de celle de 200 f. , pour le trai-
tement de l'instituteur.
HISTORIQ. En l'an 1099, Guillaume- le-Roux , roi d'Angle-
terre , venant de faire le siège de Fresnay , et marchant sur le
Mans pour s'en emparer, fit à Piacé , apud Pucelum , sa pre-
mière journée sur l'ennemi.
HYDROG. La Sarthe arrose et limite la commune au sud-
ouest , sur un espace de 2 kil. environ ; la petite rivière de
Bienne la traverse par son centre, à peu-près dans toute sa
longueur, du nord-nord-est au sud-sud-ouesl ; la Semelle, autre
petite rivière, entre sur le territoire par son centre nord, et
se jette dans la Bienne, après un kil. seulement de trajet ;
enfin, le Rosai-Nord, la limite à l'ouest, sur un trajet de
2 k. environ, et la sépare de S.-Quen-de-Mimbré. — Moulins
de Piacé , appelé aussi de Blaré , et de Courlangis , à blé ;
de Vaugoust, à papier; tous trois sur la Bienne.
GÉOLOG. Superficie ondulée , principalement le long des
cours d'eau. Terrain secondaire , offrant l'étage inférieur du
calcaire oolilique, en extraction comme pierre à chaux ; don-
nant , en outre , des argiles bleues et blanches , etc.
divis. des terr. Cette commune n'étant point encore cadas-
trée, cette indication ne peut être qu'aproximalive. — Terr. en
labour, 1,266 hectares ; jard. d'agrém., 2 1/2 ; jard. légum.,
i3 ; prés et pâlur. , 65 ; bois taillis , 17 ; superf. des bâtim. ,
2 1/2 ; chemins , 4- ; cours d'eau , 1 1/2. Total , 1,371 h. i[2.
— 14.9 maisons , 1 château , 2 moul. à blé , 1 inouï, à papier,
1 fourneau à chaux et tuilerie.
PIACÉ. 435
cOlNTRIB. Fonc, 5,£oo f.; personn. et mobil., 65q f.; port,
cl l'en., i3i f . ; '21 patentés ; dr. fixe, 170 f.; dr. proport.,
57 f. iolal, 6,427 f- — Chcf-Hcu de perception.
CUltur. Superficie argilo - calcaire et argilo -sabloncuse ,
productive, dans laquelle les céréales sont ensemencées dans
la proport, de G parties en froment, 3 en orge et autank
en avoine, et 2 en seigle; produit, en outre, chanvre et trèfle,
en abondance ; pommes de terre , ele ; prés d'assez bonne
qualilé ; bois, dont le taillis dit de S. - Léger , dépendant
autrefois du prieuré de ce nom ; arbres à fruits à cidre, etc.
Elève d'un petit nombre de poulains , davantage de botes à
cornes, de moulons, de chèvres; moins de porcs propor-
tionnellement. — Assolement triennal ; 10 fermes princi-
pales, un bien plus grand nombre de bordages, la plupart
réunis par hameaux, dénommés ci -dessus ; 4-Q charrues , dont
un quart traînées par des bœufs et des chevaux, le rcslc par
ceux-ci seulement. = Commerce agricole consistant en grains,
dont il y a exportation réelle de 1/4 à i;5.e des produits ;
en chanvre et en fil, graine de trèfle, bois, fruits, cidre, etc.;
poulains, jeunes bestiaux, moulons, porcs de lait et
gras , etc.
Fréquentât, des marchés de Beaumont et de Fresnay, habi-
tuellement ; des foires de Mainers , d'AIençon ( Orne ) , etc.
INDUSTK. Exploitation du calcaire, pour être converti en
chaux , à la carrière des Flourics ; des argiles blanches et
bleues , sur le lieu de Soinlin, pour l'amendement des terres
et pour la briqueterie ; fourneau à chaux et à brique et tuile,
au lieu de Pérou ; fabrication de quelques pièces de toiles
de chanvre et de calicot. Papeterie de Vaugoust, à 6 piles
et 1 cuve, fabricant de 12 «à t3oo rames de papier, de
qualité commune , à impression , à rouleaux et à emballage ,
quelque peu pour écrire , qui se vendent dans le département,
à Atençon et à Paris.
rout. et chem. La route royale n.° i38, du Mans à
Alençon , traverse le territoire du sud au nord , en passant
dans le bourg.
lieux uemarq. Le château de Béchereau , comme habita-
tion ; sous le rapport des noms : la Chevallerie , le Châtelet ,
Courfesson , Courveillon , Gourtangis , les Murets ; Saint-
Léger ; Mont - Fourché , les Aigremonts ; les Marais , la
Gastine ; les Flouries (Fleuries), le Cormier, le Gros-
Chêne , etc. ; la Forge ; Perroux , etc.
établ. public. Mairie , succursale , école primaire votée ;
chef-lieu d'un bataillon cantonnai de la garde nationale , de
543 hommes ; chef-lieu de perception des contrib. direct. ;
436 PIERRE.
débit de tabac. Bureau de poste aux lettres , à Beaumont-sur-
Sarthe.
PIED - DE - BOEUF , ancien fief, situé sur la lisière
méridionale de la forêt de Bersay , lequel a donné son surnom
à la paroisse et commune de Beaumont-Pied-de-Bœuf , du
canton de Château-du Loir , à l'article de laquelle nous en
avons déjà parlé : ce n'est plus qu'une ferme aujourd'hui.
Nous ignorons si quelque tradition locale tend à expliquer
l'étymologie de ce nom , nous ne le pensons pas. Nous dirons
donc ici que le mot bu en saxon , signifie village ; mais les
mots bu , bo , bos et bosc , signifient aussi bois : la situation
de ce fief semble mieux se rapporter à cette élymologie ,
d'où résulterait que son nom voudrait dire maison , habi-
tation auprès ou dans les bois ou le bois. La situation d'un
autre Beaumont-Pied-de-Bœuf, du département de la
Mayenne , tout près de la forêt de Bellebranche , ne laisse
guère de doute sur la valeur de cette interprétation. — Dans
le nombre des seigneurs de ce fief, indiqués à l'article Beau-
mont-Pied-de-Bœuf ( 1-222 ) , nous avons omis Fouque de
Pauver , écuyer, qui, en i34-2 , rend aveu pour l'haber-
gement de Pie du Beuf , ensemble les fiefs de Grièche et de
Lermenaudière.
PIERRE ( château et verrerie de la ). L'ancien châ-
teau de la Pierre, situé sur une hauteur , à 1,8 hectom. E.
N. E. du bourg de Coudrecieux , devait son nom, dit-on , à
un monument druidique, actuellement détruit, près duquel
il avait été bâti. Le vieux manoir a fait place à une maison
moderne , à laquelle a été annexée une verrerie , en 1723.
Située à l'extrémité sud-ouest des bois du même nom , et
entre ceux des Loges et de la forêt de Vibraye , qui l'ali-
mentent , cette usine ne se compose que d'un seul fourneau
et occupe ordinairement de 80 à 90 ouvriers , soit aux tra-
vaux de la verrerie , soit à la coupe et à l'approche des bois ,
et fait vivre , par ce moyen , presque toute la classe indi-
gente de la commune de Coudrecieux. On y fabrique toute
sorte d'objets en verre et en cristal communs , pour l'usage
ordinaire , et tous les instruments et pièces nécessaires dans
les cabinets de physique , les laboratoires et les officines de
pharmacie : son cristal, forme d'Angleterre, est d'une belle
qualité. Le sable qu'elle emploie est pris à Duneau , près
Connerré ; l'argile blanche , à Prévelles. Les marchandises
qu'elle fabrique, sont vendues au Mans et dans le dépar-
tement de la Sarthe, à Tours, à Saumur, à Angers, à
Rouen et à Paris. La maison de la Pierre et la verrerie ,
appartiennent à M. le marquis Le Gras du Luart.
PILTIÈRE. 437i
Il existe un fief de la pierre ou des pierres , situé dans la
commune de Duneau ( v. cet art. ) , près Connerré, à 1,4 h.
sud du bourg, pour lequel Jacquîne Marays, veuve de Marin
Ozon , est taxée àil. au rôle du ban et de l'arrière-ban ,
dressé en i63g. Ce fief paraît avoir reçu son nom du dolmen
qui en est voisin : c'est actuellement un hameau.
PIERRE ( bois de la ) , situés tout près et au nord du
château et de la verrerie du même nom ( v. l'art, précédent ),
dans la commune de Coudrecieux, d'une contenance d'en-
viron 22 à 23 hectar. ; en taillis, essence de chêne , pour la
majeure partie. Ces bois appartiennent à M. Le Gras du Luart,
et servent à alimenter la verrerie du même nom.
PIERRE (ruisseau de la). On trouve, sur le territoire de
la Sarthe , trois ruisseanx qui portent le nom de la Pierre,
Le i.er, prend naissance à l'extrémité nord-nord-ouest des
bois du même nom , décrits à l'art, précédent, se dirige au
nord, passe à l'ouest du bourg de Semur , près duquel il
jette ses eaux dans la Longuève-Est , après un cours de 2 k.
au plus ; le 2.e , limite au nord l'ancien territoire de Saussay ,
réuni à IVIontfort-le-Rotrou , coule de l'est à l'ouest , et va
confluer dans le ruisseau ou petite rivière de Crocieux , après
3,3 h. de cours; le 3.e , a sa source près et au nord du
château de la Brétonnière , sur la commune de Domfront,
se dirige au nord-est , passe entre le bourg de Ste-Sabine et
l'ancien fief de Sévilly , puis entre les bourgs de S.- Jean-
d'Assé et de 1N.-D. des Champs , et va confluer dans la
Sarthe , à 7 h. au nord de la forge d' Antoigné , après un
cours de plus de 8 k. , pendant lequel il reçoit un assez grand
nombre d'autres petits ruisseaux et fait mouvoir 2 à 3
moulins.
PIERRE (saint-) ; voyez saint-pierre , plusieurs articles.
PILLETIÈRE (la) ; voyez piltière (la).
PILMIL ; voir pirmil.
PILTIÈRE ou PILLETIERE (la), ancien fief situé
dans la commune de Mareil-sur-Loir , près la Flèche , à
1,8 h. à l'ouest du bourg , habité aujourd'hui par M. le che-
valier de Clermont. Ce fief appartenait à Louis de Maume-
chin , en i558.
Il existe une autre terre , ancien fief également , du nom
de piltière ou pilletiÈRE , situé dans la commune de Cré
(y. cet art. 11-167), possédé en 1694, par Gui de la Pil-
tière , seigneur du fief de Cré ; un 3.e, également fieffé , dans
celle de Jupilles, canton de Château- du-Loir , à 3,4 h. sud-
est du bourg, pour lequel René de Thibergeau, qui en était
seigneur, est taxé à xx 1. au rôle du ban et de l' arrière-ban ,
438 PINCÉ.
dressé en i63g. Peut-être s'en trouve-t-il d'autres encore,
dans le département.
PIIV(lk), PINS (les), Pinus , œ, ancien nom de la
paroisse et commune du Luard , dans le canton de Tuffé.
Voyez luard.
PlJV (le), Pinus; ruisseau ayant sa source sur la lisière
occidentale du bois des Fontenailles , à Ecommoy, se dirige
à l'ouest , traverse le chemin de ce bourg à Pontvallain ,
puis l'extrémité de l'avenue de Chardonneux ; arrose S.-
lïiez , Château-THhermitage , passe à l'ancien fief du Pin,
qui lui donne son nom , et va confluer dans l'Aune , à 2 kil.
au N. i/4-E. de Pontvallain , après un cours de 10 k. ,
pendant lequel il reçoit les eaux de plusieurs étangs et fait
tourner 2 moulins.
Un grand nombre de lieux et plusieurs ruisseaux , existent
dans la Sarlhe , sous le nom du pin et des pins , de la PINIÈRE
ou des PINIÈres. Quelques-uns de ces lieux étant des terres
fieffées , il est difficile de croire que leur origine ne remonte
qu'au milieu du i7.esiècle, époque, suivant quelques auteurs,
des premières plantations du pin maritime , Pinus maritima ,
LAMK. dans notre pays ( v. Ann. de la Sarlhe , pour 1829 , p.
î63 ) , puisque la daie de l'érection des fiefs* est de beaucoup
antérieure à cette époque. Voyez l'art. PINS f la cour des).
PINCÉ, PINCË-SUR- SARTHE, PIN SE ; Pinciacus,
um; commune cadastrée, dont nous ignorons l'étymologie
du nom , du cant. et à 6 kiiom S. O. de Sablé ; de l'arrond.
et à 27 k. N. O. de la Flèche; à 5o k. O. S. O. du Mans.
Autrefois de l'archiprêtré et de l'élection de la Flèche , du
Gr.-Archid. et du dioc. d'Angers , de la province d'Anjou.
— Dist légal. : 7 , 3o et 58 kilom.
desgript. Bornée au N. , pour les deux tiers, par S.-
Denis d'Anjou (Maine-et-Loire), et par Sablé, pour le
surplus ; au N. E., pour une très-petite portion , par Cour-
tiers ; à l'E. et au S. , par Précigné ; à l'ouest, par la ri-
vière de Sarthe , qui la sépare de S.-Denis d'Anjou et du
département de P/Iaine-et- Loire ; sa forme est à peu-près
celle d'un croissant , ayant sa partie convexe au nord et
celle concave au sud , son extrémité orientale un peu obtuse,
et celle occidentale comme écornée carrément. Son diamètre
longitudinal est de 6 k. 1/2 d'est à ouest, et sa largeur de
2,8 h. du nord au sud. Presque toute la moitié orientale de
sa surface, est occupée par des bois appelés forêt de Pincé.
Le bourg , situé sur le bord de la Sarthe , à l'extrémité occi-
dentale du territoire , consiste en une trentaine de maisons ,
entourant l'église et le cimetière au nord, et formant une petite
PINCÉ. 439
rue se dirigeant de ce point vers le nord-ouest. On y remar-
que, outre l'église , le presbytère ou l'ancien prieuré , vieille
maison à tourelle ; la maison dite les Communaux , dépen-
dance de l'ancien manoir seigneurial , maison bourgeoise
de construction moderne. Petite église , assez proprement
décorée , à ouvertures étroites et cintrées , dont le chœur est
voûté en pierre , ayant une chapelle à droite , à arceaux
cintrés , coupés par une ligne droite en forme de moulure
saillante ; clocher en flèche. Cimetière attenant à la partie nord
de l'église , clos de haies , et de murs d'appui mal entretenus.
popul. De 54 feux anciennement, on en compte 63
aujourd'hui, qui comprennent 11 1 individus mâles, 122
femelles , total 233; dont i52 dans le bourg.
Mouq. décenn* De 1793 à 1802 , inclusiv. : mariag. , i4 ;
naiss. , 57 ; déc. , 62. — De i8o3 à 2812 : mar. , i5 ; naiss. ;
61 ; déc. , 61. — De i8i3 à 1822 : mar. , 17 ; naiss. , 70 ;
déc. , 4.7»
hist. ecclés. Eglise sous l'invocation de S.-Aubin. Point
d'assemblée ou fêle patronale. La cure, ancien prieuré de
l'abbaye royale des bénédictins de l'ordre de S.-Maur de S.-
Aubin d'Angers, était à la présentation de l'abbé de ce
monastère, et portait le titre de prieuré-cure.
De n65à n83, un différend étant survenu entre Ro-
bert m, seigneur de Sablé, et les religieux de S.-Aubin
d'Angers , Guillaume étant abbé ; Robert saisit les terres de
l'abbaye, attenantes à la forêt de Pincé, qu'elle tenait de Henri
II , roi d'Angleterre et comte d'Anjou , et les tint séquestrées
sans en permettre la culture ; mais ayant bientôt reconnu son
injustice, il les leur restitue, et les moines, par reconnais-
sance , admettent gratuitement parmi eux , un clerc que leur
recommande le seigueur de Sablé.
Une ordonnance royale du 22 septembre 1824 , confirmée
par une autre du 20 juin 1827 , érige en succursale la com-
mune de Pincé, et autorise le desservant de l'église à accepter,
pour lui et ses successeurs à perpétuité , la donation faite
par la clame veuve Dubois, comtesse de lartu, de deux
closeries appelées la Coutardière et les Fosses, affermées
85o f., au moyen de laquelle donation, les desservants suc-
cessifs de cette église ne seront plus payés par le trésor. Ces
actes offrent un exemple , rare encore , de la faculté accordée
au clergé , depuis 1 791, de devenir propriétaire d'immeubles.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était une châtellenie ,
à laquelle on donnait la qualification de baronnie , sans titre
authentique qui le lui conférât. Elle était un membre du
marquisat de Sablé, dont la juridiction s'étendait sur la
44o PINCÉ.
paroisse de Pincé , et fut distraite du ressort de la séné-
chaussée du Mans , lors de l'érection de ces deux baronnies
en marquisat , en i656.
Suivant l'usage , qui était général aux io.e et n.e siècles,
les seigneurs de Pincé portaient le nom de cette paroisse.
Ménage ( Suppl. à FHUt. de Sablé) cite dans un acte de
partage de i3yg , un Macé de Pincé , chevalier , seigneur des
ilssarts, qui prend part au partage de la succession de Guill.
de Pincé, aussi seigneur des Essarls, de Roguin et de la
I\oë. Une dame Etiennelle de Pincé , dame de Courcelles,
de Maule, etc., avait épousé Messire Jean de Brie , che-
valier , seigneur de la Motte-Serrant , aussi en Anjou.
On trouve la famille de Pincé établie à Angers à la fin
du i5.c et dans le i6.e siècles. Matthurin de Pincé des
Essarts , maire de cette ville, en i4-94» baiily de Châleau-
Gontier, en i4-97 > fat ennobli en novembre i5o6. Pierre
de Pincé , son fils , également élu maire d'Angers , en
i5n , fut maître des comptes et maître d'hôtel du P\oi. Il
avait composé plusieurs poèmes latins et français. Jean de
Pincé , fils de Pierre , parvient aux fonctions de maire
d'Angers, le 5 décembre i5n, est réélu en i5i5 et en
i538 : il futlieutenant de VJean Breslay , juge ordinaire d'An-
jou , et sénéchal de la Romanerie, petite terre située dans le
voisinage d'Angers , et de l'hôpital S.-Jean. Hervé de Pincé ,
échevin en i532 , est élu maire d'Angers en i536, réélu
en iS3y. Christophe de Pincé fut nommé à la même charge, le
ii septembre i538 , réélu en i53g, et fut lieutenant cri-
minel d'Angers et sénéchal de S.-Denis-d'Anjou. Enfin ,
les mêmes et beaucoup d'autres personnages du nom de Pincé,
furent échevins et échevins- perpétuels de la même ville.
Nous les indiquons ici , ne pouvant leur donner place dans
la Biographie, parce qu'ils étaient dès lors établis à Angers
ou dans d'autres lieux de l'Anjou , qui ne font pas partie du
département de la Sarlhe. Ce qui démontre que la terre de
Pincé n'appartenait plus à cette famille alors , c'est que Jean
le Pelletier, fils de Guillaume le Pelletier de Sablé , et de
Jeanne de Mellay, prend, en i5o5, le titre de sieur de
Pincé et de la Pilardière, en S.-Denis-d'Anjou.
Le château de Pincé , situé dans le bourg, ne consiste plus
que dans la maison bourgeoise , appelée les Communaux ,
probablement parce que ce n'est plus que la partie de l'ancien
manoir appelée les Communs. Celte maison appartient a
M.me la comtesse de Tarlu. A 8 h. à l'est du bourg , existe
une ferme appelée la Baronnie , qui était sans doute l'ancien
domaine rural de celle seigneurie»
pincé. 44*
te fief de la Thuaudièrc , situé à 8 h. au sud-est du clocher,
est une maison insignifiante , avec une ancienne chapelle
qui ne sert plus au culte.
hist. civ. Vote par le Conseil municipal, en i833, en
exécution de la loi du 28 juin , d'une somme de 4° f- 1 pour
le loyer d'une maison d'école primaire, et de celle de 200 f. ,
pour le traitement de l'instituteur.
hydrogr. La rivière de Sarthe , comme nous l'avons dit ,
délimite la partie occidentale de la commune, d'avec le dé-
partement de Maine-et-Loire. Un bac et un batelet y sont
établis , pour le passage de la rivière , et leur produit abon-
donné aux commmunes qu'ils desservent , lesquelles fournis-
sent le matériel. — Les anciennes statistiques, celles publiées
par le préfet Àuvray, en l'an X; par Peuchet et Chanlairc ;
les Annuaires pour l'an Vin, l'an XII, l'an xm ; indiquent à
Pincé , un moulin à papier , sur la Sarthe , à une cuve , où
l'on fabrique annuellement 1,200 rames de papier et 600 feuilles
de carton. Celte usine n'est point située sur Pincé, mais bien
sur S. -Denis-d'Anjou ( Maine-et-Loire ) , ainsi qu'un autre
moulin plus rapproché au nord du bourg.
géolog. Superficie assez unie ; terrain de transition mo-
derne , offrant des blocs énormes de quartz blanc et de
granité roulés , dans les sables qui recouvrent le terrain
houiller.
CAdastr. Superficie totale de £12 hectar. 81 ar. 70 centiar.,
se subdivisant comme il suit : Terr. labour., 171 hect. 10
ar. , divisées en 5 class. , évaluées à 6 , 8 , 10 , i4 et 18 f. —
Jardins, 8-1/J.-80; en 3 cl.: à 18, 22, 24 f. — Vergers,
0-20-10 ; à 18 f. — Prés , 32-28-40 ; 4 cl. : 12, 4o , 60 , 72 f.
— Pâtis, i-6-iO;à 6 f . — Bois-taillis, 179-98-00; 3 cl.:
10, i5, 25 f. — Broussils, o-44-oo ; à 5 f . — Etangs, o-
3i-oo ; à 6 f . — Sol des propr. bâties, aires et cours, 2-75-
00 ; à 18 f. Obj. non impos. : Egl. , cimet., presbyt. , o-5g-5o.
— Chemins, 8-77-30. — Riv. et ruiss. , 7-16-go. — G3
maisons, en 7 cl. : 4 à 4 f« > 6 à 10 f. , 17 à i5 f. , 29 à 20 f. ,
6 à 28 f. , 3 à 36 f. , ià 100 f.
2 c.
Revenu impos. P^opr. non bâties , &,56a f. 02 c. ) 83 f Q
r \ bâties ? i;27^ » j " '
conthib. Foncier, i,i3i f . ; personn. et mobil. , 108 f . ;
port, et fen. , 61 f. ; 3 patentés : dr. fixe , 29 f. ; dr. proport. ,
9 f. Total, i,338 f. — Perception de Précigné.
CULTUR. Superficie généralement sablonneuse et maigre ,
peu productive , dans laquelle les céréales sont ensemencées
44* pins.
dans la proportion de 10 parties en froment et seigle , 3 en
orge et avoine. Produit , en outre , un peu de chanvre , du
trèfle , des pommes de terre , etc. ; prairies , dont moitié
seulement de bonne qualité ; bois taillis de la forêt de
Pincé ; arbres à fruits. Elève d'un très-petit nombre de pou-
lains , de bêtes à cornes , de porcs et de moutons. — Asso-
lement triennal ; 5 fermes principales , dont 3 seulement à
charrues , traînées par bœufs et chevaux ; 1 1 closeries. =z
Commerce agricole consistant en grains , dont il n'y a pas
d'exportation réelle , la commune ne produisant pas pour la
nourriture de ses habitants; en bestiaux, chanvre et fil,
graine de trèfle ; bois , principalement.
s: Fréquentation des marchés de Sablé , de Précigné , de
Morannes ( Maine-et-Loire ); des foires des mêmes lieux ,
d'Auvers-le-Hamon, de Durtal ( Maine - et - Loire ) , de
Bouère et de Grèz-en-Bouère ( Mayenne ).
industr. Exploitation des bois ; 2 à 3 métiers à toile , pour
particuliers.
rout et chem. Le chemin de Sablé à Château - Neuf ,
par Morannes , traverse la partie orientale du territoire.
lieux remarq. Aucun autre que la maison dite le Château ,
comme habitation. Sous le rapport des noms : la Baronnie ;
les Fosses ; les Brosses, etc.
établ. publ. Mairie succursale , école primaire votée. —
Bur. de poste aux lettres, à Sablé.
PINS ( LA cour des ) , Curia Pinœ ; ancien fief, situé com-
mune de la Flèche, dépendant, dans l'origine, de la seigneurie
de Cré , lequel a été l'objet d'un premier article , au tome H,
page i4.5. J'ai fait voir à la biographie, pages 33 et 35,
que ce lieu n'avait point été , comme l'ont dit les biographes ,
celui de la naissance, au commencement du i6.e siècle , de
Lazare de Baïf, littérateur et diplomate, assez célèbre; ni
d'Antoine son fils, poète, contemporain et ami de Ronsard.
On trouve bien , vers la fin du i5.e siècle , un René le Beif ,
seigneur de la Cour de Cré , aliàs les Pins ; mais celui-ci ne
paraît pas être un des ancêtres de Lazare , puisque Jean son
père , et Antoine son aïeul , étaient seigneurs de la terre
de Mangé , où il naquit, de i46i à i5o8. Ce pouvait donc
être seulement un de ses parents. On peut voir , du reste ,
pour tout ce qui concerne la Cour des Pins , l'article flèche
(la), 11-387, 388, 398, 4oo> 4-o2 ; et l'art, cré, 11-166,
167. Au nombre des seigneurs de la Cour des Pins , men-
tionnés à ce dernier article, nous avons omis Jean de
Montplan, écuyer, seigneur de l'Isle-Perdue , qui , en i4-8o
et 1493 , rend aveu pour les Pins et le Pelit-Bois , relevant
PIRMIL 443
de Beaugé. — Le 8 décembre 1778 , mourut au Mans , mes-
sire Hyacinthe Olivier Joseph de Bouille , chevalier , seigneur
des Pins et autres lieux.
PIJVSE ; voyez PINCÉ.
PIRMIL, PIREM1L, PILMI, L; PtrmiUeium , Pili-
millum ; commune CADASTRÉE, dont le nom, à ce que nous
croyons , indique un terrain pierreux ; du cant. et à 12 kilom.
1/2 S. E. de Brûlon ; de l'arrond. et à 24. k. N. de la Flèche ;
à 2 4 k. G. S. O. du Mans ; autrefois du doyenné de Vallon ,
de l'archid. de Sablé , du dioc. du Mans et de l'élection de
la Flèche. — Dist. légal. : i4» 28 et 29 kilom.
descript. Bornée au N, O. , par Chantcnay ; au N. , par
le même , par Vallon et par Maigné ; à l'E., encore par
celle dernière commune et par celle de Fercé ; au S., par
Noycn ; à l'O. , par Tassé et par Chantenay ; sa forme
polygonique , peut se réduire à un triangle à peu-près équi-
laléral , de 5 k. 1/2 environ de côtés. Assez joli bourg, situé
sur le penchant d'un coteau , vers le point central , tirant un
peu à l'ouest du territoire, formant une assez longue rue , qui
s'étend du nord au sud , en passant à l'ouest de l'église. Celle-
ci, fort belle pour une église de campagne, du genre gothique
primitif, entièrement voûtée en pierres, dont les piliers sont
accompagnés d'un assez grand nombre de colonnes engagées
et de pilastres, à chapiteaux ornés de sculptures élégantes.
Les colonnes de deux des piliers du bas de la nef, supportent
chacune deux statues de saints taillés dans la voûte , à la
naissance des cintres. Porte occidentale, accompagnée de
de deux fortes colonnes du genre roman , soutenant une
archivolte semi-ogive , accompagnée d'un rang de rosaces et
d'un seul modillon à figure, puis d'un second rang de palmes
ou de feuillages à feuilles étroites et allongées ; clocher en
flèche, placé sur une tour carrée. Cimetière assez grand,
situé à l'extrémité nord du bourg, clos de haies seulement,
à l'extrémité septentrionale duquel est une chapelle dédiée
à la Vierge. A peu de distance à l'ouest du bourg , sur le
penchant d'une colline qui domine le ruisseau de l'Arche ,
existe une motte ou tombelle, surmontant de i5 m. environ
la partie la plus élevée du sol , de 25 m. la partie déclive,
sur laquelle était bâti le donjon de la châteïlenie appelé le
château, dont il ne reste plus de traces, et que Jaillot, sur
sa carte , a placé au S. S. E. du clccher , en le confondant
probablement avec le manoir de quelque autre fief. Derrière
ou au sommet de la colline, se trouve une chapelle dédiée
à S.- Etienne , qui a donné son nom à la colline même.
popul. Portée pour 197 feux sur les états de l'élection ,
444 PIRMIL.
elle est actuellement de 235, se composant de 4<)3 indivicl.
mâles , de 5i7 fem., total , i,oio ; dont 192 dans le bourg ;
35 et 32 , aux hameaux de Champrond et des Dorères ;
i3 à celui des Haies; 10 à 12 à chacun de ceux des Blan-
delleries , du Tertre , de Haute-Verdelle , de la Rainière et
de la Mairie.
Mouo. dècenn. De 179,3 a 1802, inclusiv. : mariag. , 4-3;
naiss. , 269; décès , i5o. — De i8o3 à 1812 : mar., 75 ;
naiss., 236; déc. , 224. — De i8i3 à 1822 : mar., 81;
naiss., 298; de'c. , 227.
hist. ecclés. Eglise sous le vocable de S. Jouin ou Jovin ,
et de S Sébastien. Assemblées patronales les dimanches les
plus proches du 20 janvier, fête de S. Sébastien; du 1."
juin, fête de S. Jouin ; des 4 et 2^ décembre, fêles de
S. Sébastien et de S. Etienne. Celte dernière tombant le
lundi de Noël , tient le jour même. Elle a lieu hors du bourg ,
sur la colline et à la chapelle de ce nom. Beaucoup de per-
sonnes s'y rendent dès le matin faire leurs dé volions et s'y faire
dire des évangiles. On y va également , dans tout le cours de
l'année, invoquer le patron pour la guérison des enfants
affligés d'incontinence d'urine. Le 20 janvier , fête de S.
Sébastien , la fabrique met à l'enchère et adjuge un long
bâton , dit de S. Sébastien , orné à son sommet de petits
cerceaux et décoré de fleurs et de rubans, que l'adjudicataire a
le droit de porter toute l'année aux processions. Ce bâton ,
dont l'enchère s'élève quelquefois jusqu'à 20 f. , a le privilège
de préserver d'épidémies le possesseur et sa famille , ses
bestiaux d'épizooties , ses propriétés du feu du ciel , elc. La
fabrique possède les bâtons de plusieurs autres saints , dont
la forme des ornements varie , et qui sont adjugés de même
à leurs fêtes.
La cure , ancien prieuré conventuel de l'abbaye de S.-
Vincent du Mans , était , ainsi que le prieuré , à la présen-
tation de l'abbé de ce monastère. Lepaige ne porte le revenu
de la cure qu'à 600 1. , et celui du prieuré à 4°° !• î tandis
que , suivant le pouillê du diocèse , ces revenus étaient de
900 1. et de 1,200 1. Le prieuré était obligé à une aumône
annuelle en faveur des pauvres , de 3 charges ou 36 boisseaux
de mouture.
Le jour de Noël, 1097, lors de l'intronisation de l'évêque
Hildebert , par Raoul , archevêque de Tours , Hugues de
Malicorne , seigneur de Pirmil , supplie les deux prélats de
faire sa paix avec Sangollus ou Sigollus de Tillo , dont il
avait tué le frère nommé Rodulphus , faisant offre de donner
l'église de Pirmil au monastère de S, -Vincent , en expiation
PIRMIL. 445
de ce meurtre. La réconciliation ayant été opérée , Hugues
réalise son offre , et fonde 7 messes par chaque prêtre , pour
chaque moine défunt. Julienne, épouse de Hugues, étant
morte quelque temps après , l'abbé Ranulfe ou Ranulphe ,
et plusieurs de ses moines, viennent en faire la sépulture à
Pirmil. Hugues, du consentement d'Agnès sa mère, leur
cède, pour la fondation d'un service annuel pour sa femme,
le presbytère , le cimetière et la dîme de l'église, avec ce qui
en dépend, et une portion de terre. Vers la même année, Gui
de Laval ( Wida de Vallibus) , lait don au monastère de S.-
Vincent, du consentement de l'évêque Hildebcrt et de ses
chanoines, de l'église de Pirmil, du presbytère et d'autres
objets , pour le repos de l'amc de ses père et mère ; pourquoi
il est admis à participer aux prières de la communauté et
reçoit 10 1. mansais et un palefroi. Est-ce comme suzerain
que Gui renouvelle le don déjà fait par Hugues de Malicorne ?
Nous ne le pensons pas : les suzerains confirmaient et ne
donnaient pas. Il est plus probable que Hugues aura peu
survécu à sa femme , de qui il tenait probablement la sei-
gneurie de Pirmil , et que Gui en aura hérité et aura renou-
velé la donation faite par Hugues , ce qui avait lieu à chaque
mutation, de même que les aveux ou déclarations à faire au
suzerain.
Les autres établissements et fondations ecclésiastiques de
la paroisse étaient : i.° la Chapelle de la Vierge , aliàs de la
Consolation, dans le cimetière, valant i5 1. de revenu;
2.0 celle de la Melletière, qui valait 70 1. et était à la présen-
tation du curé et du procureur de fabrique ; 3.° la chapelle de
la Jariais , fondée au manoir de Chenerru , aussi dejol.,
à la présentation du seigneur de celte terre ; 4«° aumône aux
pauvres , dont il a été parlé plus haut , assise sur le prieuré ;
5.° renie au profit des mêmes , dont le taux et l'assiette ne
sont pas indiqués et qui n'est probablement que le rempla-
cement de l'aumône en nature ? 6.° maladrerie ou l'éproserie ,
dont un bordage porte le nom , et dont les revenus ont été
réunis à la fabrique de l'église paroissiale ; 7.0 maison de
charité, fondée en 1822 (v. plus bas , HIST. civ.). — Le prieuré
de Roê'zé possédait une rente sur le lieu de la Raverie , de
22 1. 10 s., eu 1791» laquelle avait été, comme tous les
revenus de ce prieuré , comprise dans la dotation de Thos-
pice-séminaire S.-Charles du Mans.
Un arrêté des Consuls , du 4 pluviôse an xil (25 janv. i8o4),
autorise l'acceptation de la donation gratuite faite à la
commune par le citoyen Marsac , du presbytère , avec jardin
ejt dépendances.
446 PIRMIL*
HIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse était une châtellenie ,
qualifiée communément du titre de baronnie , de celui du
marquisat, par Jaillot , sans qu'aucun acte aulhentique puisse
les justifier. Elle était , suivant la plupart de nos historiens
du Maine , Tune de celles dont le seigneur devait assister et
servir l'éveque du Mans , lors de son intronisation. C'est une
erreur évidente , puisque cette terre et son seigneur ne sont
point mentionnés comme vassaux , tenanciers ou censitaires ,
dans l'aveu rendu au roi, le 2,3 janvier i3g4> par l'éveque
P. de Savoisy , pour le temporel de son évêché et de sa
baronnie de Touvoie , seul titre d'après lequel ceux-ci sont
connus.
La terre de Pirmil relevait nuement du comté du Maine
et non de la baronnie de Touvoie. Elle fut possédée, d'abord,
par des seigneurs de son nom , puis , comme nous l'avons
vu , par un membre de celle de Malicorne , qui en avait
probablement épousé l'héritière. Elle l'était, à la fin du i3.e
siècle , par Guill. de Chamaiilard , sire d'Antenaise ; ensuite ,
à une époque plus rapprochée, par J. de Bourbon, comte
de la Marche et de Vendôme qui, en i3yg, la vendit h J.
du Fou , avec les terres de Noyen et de Courcelies. Eile
passa successivement , avec la terre de Noyen , à L. de
Labregement , qu'on voit comparaître, comme possesseur
de ces seigneuries , à l'assemblée des trois ordres de la pro-
vince , pour l'examen de la coutume du Maine, le 8 octobre
i5o8 ; puis à Fr. de Querémer , ou de Kerveno , en i56ô ,
lequel en rend aveu, en 1628, comme l'ayant acquise de
René de Franquetot , chevalier , seigneur de Noyen , avec
plusieurs autres terres. René était probablement fils de Louis
de Franquetot, seign. de Pilmi, et de plusieurs autres lieux,
chevalier de l'ordre du roi et gentilhomme de sa chambre ,
qui avait épousé Diane de Monlmorenci , l'un des 1 1 enfants
de Pierre de Monlmorenci, baron de Fosseux, et de Jacque-
line d'Avaugour. La famille de Launay la posséda ensuite ,
toujours avec la terre de INoyen , à litre d'héritage , puis elle
échut , de la même manière , à Charles de Lorraine , prince
d'Elbeuf, chevalier de Malthe , mort au M ans en 176g et
inhumé dans l'église des Minimes de cette ville où se voyait
son épitaphe. La maison de la Rochefoucault , à qui elle
passa ensuite, la vendit, vers le milieu du i8.e siècle, à
M. L. M. de Chamaiilard , comte de la Suze , qui la réunit
à la terre de ce nom ( v. l'art, noyen , p. 2g2 et 294 de ce
vol. ). Tenaient de la châtelienie de Pirmil , suivant l'aveu
rendu en i455 , par Guill. du Fou , écuyer : René de Rays,
seign. de la Suze , chev. ; Jacquet de Baige , Laurent de
PIRMIL. 347
Besaguère ( Besiguère ) , J. du Boys , P. de Champaîgne ,
écuyers. En relevaient plus récemment : la Ferrière , terre
située en Etival-lès-le-Mans ; la Besiguère, dont il va être
parlé plus bas ; la baronnie de Champagne , près Monlfort ;
la seigneurie de paroisse de Chemiré-le-Gaudin ; la terre
de Vilennes, en Louplande, pour parlie ; celle de Vaulogé , en
Fercé , aussi pour partie ; celle de Mauperluis, paroisse de
Flacé; Vandœuvrc, par. de Fay; etc. — La juridiction de cette
châtellenie était exercée par un bailly , un procureur fiscal
et un greffier. C'est à tort qnc l'auteur des notices sur les
anciens seigneurs du Maine , insérées dans Y Atmanach du
Maine des années 1765 et 1766 , distingue et fait deux sei-
gneuries différentes de la baronnie et de la châtellenie de
Pirmil : nous avons vu que la première était une pure fiction.
Les autres terres nobles et fiefs de cette paroisse étaient :
i.° la Baîuère , dont le manoir, situé à 1,6 h. sud-sud-ouest
du clocher , est une maison peu considérable , à ouverture en
croix en pierre, à triples filets; à lucarnes allongées et
pointues , du style de la renaissance. On y remarque une
tour carrée , formant pavillon pyramidal , à laquelle est
accolée une petite tourelle suspendue , formant cage d'es-
calier , de l'étage aux greniers , dont la partie inférieure se
termine en cul-de-lampe. Cette terre passa , par alliance ,
de la famille de Lamboul dans celle de Morel ; vendue ,
comme bien national , pendant la révolution, elle fut rachetée
depuis , par un M. de Lamboul , dont la fille la porta par
mariage à M. Pineau , de Paris , qui l'habite passagèrement.
Anne de Launay , écuyer, sieur de la Baluère , est taxé à
un tiers de mousquetaire , au rôle du ban et de l'arrière-ban
de la province, dressé en i63g. — 2.0 la Besiguère, terre
dont le château, de construction moderne, situé à 2,2 h.
à l'est , un peu vers sud du bourg , n'a rien de remarquable.
Cette terre était composée , en 1787 , d'un château entouré
de fossés , dont il reste encore quelques portions ; de 4
métairies , de 3 bordages et de fiefs qui s'étendaient , non
seulement sur Pirmil , mais aussi sur Fercé , Maigné , Noyen
et Vallon : le château actuel est accompagné de nombreuses
plantations d'arbres à fruits , formant plusieurs avenues,
Possédée en i455 , par Laurent de la Besaguère , aliàs
Besiguère , avant la révolution par M. de Corro , c'est
actuellement la propriété de M. L, d'Andigné, du Mans.
— 3.° Chenerru , terre qui, dans le siècle dernier , appartenait
à la famille de la Roche-Tulon , dont le manoir est bâti
sur une élévation , à 1,8 b. au nord du bourg , à côté d'un
bois planté en chêne , qui lui a probablement donné son
448 PIRMIL-
nom. C'est une vieille maison à ouvertures en croix , dont
les angles des pignons sont à crochets , accompagne'e d'une
tour ronde et , autrefois , d'une chapelle. Celte terre appar-
tient à M» de Saint-Ouen , qui a fait reparer le château ,
reconstruire à neuf toutes les fermes qui en dépendent , et
donne beaucoup de soins à la culture des terres , pour
laquelle il met en usage les méthodes nouvelles et emploie
les instruments perfectionnés. — 4-° Ie Prieuré, pos-
sédait une partie des droits de fiefs de la terre seigneuriale,
dont ses biens avaient fait partie. — 5.° la Roche, fief situé
à i,6 h. au sud , un peu vers est du bourg. — 6,° la Chevalerie ,
à 4- h* au nord-nord-est du bourg. — y.0 Vilclair, fief situé
en Fercé , qui s'étendait sur Pirmil, ainsi qu'on le voit par
le don fait à l'abbaye de la Coulure , du Mans , de 1 136 à 1 144»
par Bernard de \ ilclair , prêtre, des dîmes qu'il possédait
dans celte dernière paroisse et dans celle d'Oise ( v. cet art.
page 317 ci-dessus) , où se trouve une terre nommée aussi
Pirmil. — - 8.° les Bre'es, dont les bois dépendaient de la
terre de Bellefille , située sur le territoire d'Athenai , actuel-
lement de Chemiré-le-Gaudin.
BlOGR. Il est probable que Vincent de Pirmil , qui fut
archevêque de Tours , était de la famille des seigneurs de
celle châtellenie qui en portaient le nom , à moins qu'il n'eût
pris le sien du lieu de sa naissance. Cette paroisse a aussi vu
naître Claude Nail, auteur de noëls imprimés au Mans , en
i58o. V. la BIOGRAPHIE.
hist. av. Nous avons indiqué plus haut , à Thist. fxclés. ,
la maladrerie établie anciennement sur Pirmil, et parlé de
l'aumône en grains , à laquelle le prieuré était tenu annuel-
lement envers les pauvres. — Une ordonnance royale du 9
avril 1823 , autorise l'acceptation du lieu du Bas-Presbytère ,
estimé i5,ooo f. , donné le 7 mai 1822 , pour l'établissement
de deux sœurs de charité et d'un instituteur primaire , par
dame Perrine-Marie Marsac , veuve Dupas , conformément
aux volontés de feu Guill. Marsac , son frère , prêtre du
diocèse de Nantes et ancien curé de Pirmil. Au moyen de
ce don , l'instituteur recevait i5o f. chaque année , et l'église
paroissiale doit deux messes chantées , pour les deux fonda-
teurs. En 1825 , le remboursement d'une rente perpétuelle'
de 5o f. , due à la commune , servit à éteindre celle de la
même somme, que s'était réservée la dame Dupas. Depuis
la loi du 28 juin i833 , l'instituteur , conformément à cette
loi, reçoit un traitement de 200 f . , et le Conseil municipal
a voté une somme annuelle de 74 f. pour le loyer de la
maison d'école. Les revenus de la maison de charité et du
iMSt.MiL. 44g
bureau de bienfaisance réunis , sont de 80 1 f. 4o c. : la maison
est tonne par 3 sœurs de la congrégation d'Evron , qui font
l'école aux jeunes filles et donnent des soins aux malades, à
domicile.
HYDROGR. Le territoire est arrose par le ruisseau de l' Arcbe,
ayant son article particulier ( 1-19 ) , lequel coule du nord au
sud , en passant près et à l'ouest du bourg , au pied de la
colline S. -Etienne ; le ruisseau du Coudray , celui des Chères ,
et celui de la Baluère , ont leur source sur la commune et
vont confluer dans le précédent , le premier et le dernier sur
la commune même , le second sur celle de Noyen. — -
Point de moulins.
géol. Sol plat , excepté dans la partie sud , où il est lé-
gèrement ondulé. Terrain appartenant à l'étage inférieur du
calcaire jurassique oolilhique.
CADASTR. Superficie totale de 1,739 hectar. 80 ares, se
subdivisant comme il suit : — Terr labour. : 1,260 hect. 5i
ar. 10 cent. , en 5 class., évaluées à 4, 9» 16, 23 et 27 f. —
Jard. potag. , 37~5o-5o; en 3 cl. ; à 27 , 34 et ^o f. —
Vign. , 49"71_3o ; 3 cl. : 6, 12 , 18 f. — Pièc. d'eau et mar. ,
o 53- 5o ; à 27 f. — Prés, i44-6i-5g; 4 cl. : 11, 20 , 36
et 45 f. — Pâlur. , 8-65-io; à q f. — Bois taillis , 160-72-
80 ; 4 cl : 7 , 9 , 18 , 23 f. — Futaies , o-32-oo ; à 27 f. —
Land., i4~6o-20 ; à 9 f . — Friches, 0-09-00 ; à 1 f . — Sol
des proprié t. bât. , i3-oo-oo ; à 27 f. Obj. non impos. : Egl. ,
cimet. , presbyt. , 1-97-30. — Chem. , 47-37-90. — Rivièr.
et ruiss. , o-i5-8o. = 223 maisons , en 8 cl. : 53 à 6 f. , 85
à 12 f. , 44 à 20 f. , 16 à 25 f. , 9 à 3o f , 9 à 36 f., 4 à 5o f.,
3 à 60 f. ; 3 autres hors classe , ensemble 33 , f.
r, . . \ Prop. non bâties', 3 1 . 564 t ;ic.) «. . r ,
Revenu impos.f J_ bâlies * 3'^ <\ j 35,i89 f. 74 c.
CONTRIB. Foncier, 4,7^1 f ; personn. et mobil. , 4^6 f. ;
port, et fen., i83 f. ; 11 patentés : dr. fixe , 45 f. uo c. , dr.
proport. , 8 f. Total , 5,453 f. 5o c. — Percepl. de Chanlenay.
cui.tïjr. Superficie argilo-calcaire et argilo-sablonncuse ,
médiocrement productive , ensemencée en céréales , dans
la proportion de 10 parties en froment et métal] , 4 en seigle ,
4 en avoine , 3 en orge. Produit, en outre , un peu de sarrasin,
chanvre , trèfle , pommes de terre , etc. ; beaucoup de bois ,
comme on l'a vu au cadaslremenl ; peu de foins ; une petite
quantité de vins blancs et rouges , de médiocre qualité , les
meilleurs du canton de Brûlon , cependant , avec ceux de
Fercé : celui de la partie sud et du plan de la Bésiguère , plus
estimé , ce dernier venu de Bourgogne , selon Lepaige ; arbres
IT 29
45o
PIROT.
à fruits à cidre. — Elève d'un pelît nombre de poulains ,
d'une assez grande quantité de bêtes à cornes et de porcs ,
moins de moutons , proportionnellement , peu de chèvres ,
quelques ruches — Assolement triennal ; 6 fermes princi-
pales , 25 autres, près de ioo bordages et closeries ; 4-0
charrues , dont moitié traînées par bœufs et chevaux , le reste
par ces derniers seuls. — Commerce agricole consistant en
grains , chanvre et fil , graine de trèfle , pommes de terre ;
bois , vin , pour la contrée seulement ; cidre , fruits ; quelques
jeunes chevaux , jeunes bestiaux , porcs de lait et porcs
gras ; menues denrées.
— Fréquentation des marchés de Brûlon , de Loué , de
Vallon , la Suze , Malicorne , et Noyen principalement ; des
foires de Sablé , etc.
industr. Fabrication de quelques pièces de toile de chanvre,
la plupart pour particuliers , employant 4- à 5 métiers.
rout. ET chem. Aucune voie de communication importante
ne passe sur le territoire ; celle qui en est la plus rapprochée ,
est le grand chemin du Mans à Sablé , par Fercé et ÎSoyen,
Quelque soit la direction qui sera donnée à la route projetée,
de l'une à l'autre de ces viiles ( v. plus haut , page 344 ) i e^e
sera d'une grande utilité pour les débouchés de cette com-
mune , dont les chemins vicinaux sont d'assez difficile exploi-
tation : celle par Maigné et Ghantenay , en traverserait la
partie septentrionale.
lieux remarq. Comme habitations : la Baluère , la Bési-
guère , Chenerru ; sous le rapport des noms : la Chevalerie ;
la Motte , la Mérie , la Varenne , le Parc ; la Croix ; la Roche ,
Vilclair ( Petit- ) ; Yerdelle , le Genetai , le Fouteau ; les
Landes , etc.
établ. publ. Mairie , succursale , maison de charité et
bureau de bienfaisance réunis, avec commission administra-
tive de 5 membres ; 3 sœurs de charité , tenant école pri-
maire de jeunes filles ; école primaire de garçons. Résid.
d'un notaire ; i débit de tabac. Bur. de poste aux lettres ,
à Sablé ; de distribut., à Chemiré-le-Gaudin.
PIROT , RUAUPIROT de Lepaige; ruisseau sortant d'un
grand étang, situé au sud-est des bois des Loges , lequel, se
dirigeant au sud-est , passe près et au nord-est du bourg de
Montaillé , reçoit le petit ruisseau de Borde-Oisé , à l'est
de ce bourg, se dirige à l'est et reçoit également celui de la
Brosserie , venant du nord, puis, reprenant son cours au
sud-est, va confluer dans l'Anille, à 1,7 h. en à-mont de la
ville de S.-Calais , après 7 h. de cours , pendant lequel il
fait tourner 3 moulins.
PIZIEUX. 45i
PISGUEL, par contraction sans doute de pisse- grêle ;
nom donné à une colline élevée , formée d'énormes rochers
de calcaire-marbre , située près et au nord de la petite ville de
Rrûlon , laquelle , s'étendant à Test , domine le cours de la
rivière de Vègre , qui coule à ses pieds , et des fertiles prairies
qu'elle arrose (v. l'art. RRULON , I-248). — Une fontaine , qui
se Irouve au pied de la partie nord de celte colline, du côté
de la rivière , porle aussi le nom de Pisgrel.
PITOULIÈKE (la), nom d'un faubourg de la ville de
Château-du-Loir , dépendant de la commune de Luceau , et
qui, dès 1771 , fut réuni, pour le spirituel, à la paroisse
de S.-Guingalois de ladite ville. V. les art. CHATEAU- du-LOIR
et LUCEAU.
PIZIEUX, PISIEUX; anciennement puisieux ; Pisoli,
Puscoli , œ; Puieoli ; de Piscaria, œ, lieu où l'on pèche,
pêcherie; ou bien de Puteo , lui, ère , puer, exhaler une
mauvaise odeur ; ou bien encore , ce qui n'est pas impossible ,
de Pisaria,œ, champ de pois; ou, enfin, ce qui serait le
plus probable , de Puteus , /, puits? Commune cadastrée, du
cant. , de l'arrond. , et à 4>2 heclom. de Mamers ; à 38 kil.
N. i/4"E. du Mans; jadis du (irand-Archid. , du doyenné
du Saosnois , du dioc. et de l'élect. du Mans. — Distanc.
légal. : 5 et 43 kilom.
DESCRiPr. Bornée au N. et au N. E. , par S.-Longïs ; à
l'E., par S.-l\émi-des-Monts et Commervcil , cette dernière
la limitant aussi au S. E. ; au S. O. , par S.-Calez-en-Saos-
nois; à l'O. et au N. O. , par Saosne , ancien territoire de
Mont-Renault; sa forme est celle d'une sorte de triangle,
s'allongeant du nord, où est sa base, au sud, ouest son
sommet, sur un diamètre central de 4 kil., contre un dia-
mètre transversal de 1,8 h., dans sa plus grande largeur,
qui est vers l'extrémité septentrionale. Le bourg, situé vers
le centre longitudinal, mais se rapprochant de la limite
occidentale , ne consiste que dans l'église , le presbytère et
deux autres maisons. Eglise du style roman tertiaire ou de
transition, à croisées étroites et semi-ogivales, à porle occi-
dentale, dont la voussure est ornée de moulures et de plusieurs
figures groiesques ; à clocher en flèche. Cimetière entourant
l'église , clos de murs à hauteur d'appui. La porle d'entrée
de la cour du presbytère , à pilastres corinthiens , supportant
une frise ornée d'arabesques.
POPUL. Portée pour 12 feux seulement sur les étals de
l'éleclion , on en compte actuellement 65 , comprenant 142
individ. mal., i33 fem. , total, 276; dont i4 dans le bourgs
26 et 3o , aux ham. de la Saulaie et de la Guillolière ; de 12
452 PIZIEUX.
à i5 à chacun de ceux de la Forge , de la Morellerie, du lias-
Mains et de la Hilousière.
Mouv. decenn. De i8o3 à 1812 , înclusiv. : mariag. , 27;
naissanc. , 91 ; déc. 56. — De i8i3à 1822 : mar. , 22; naiss.,
84» déc. 70.
hist. ecclls. Eglise sous l'invocation de S.-P\émi. As-
semblée patronale, le dimanche le plus rapproché du i.er
octobre. — La cure, qui valait 600 1. de revenu, était à la
présentation de l'éveque diocésain. Celte paroisse a été ad-
ministrée pendant n3 ans , à partir de 1620, par 3 curés
du nom d'Everard ; et pendant 86 ans, par 2 du nom de
Tison. — Une ordonnance royale , du 24 avril i834> autorise
l'acceptation d'un legs de 35o f. , fait à la fabrique de l'église
de Pizieux , par M. Gaineau.
HIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse, annexée au château,
qui en portait le nom , était possédée depuis longtemps ,
à l'époque de la révolution , par la famille Durand de Pizieux.
On remarque, en face le maître-autel de la chapelle de N.-D.
de Toutes-Aides, à S -Rémi du Plain , la tombe de dame
Ursin Durand de Pizieux, de celle famille, décédée au
commencement du i7-e siècle. Dame Laurelte de Monlboisier,
veuve du comte de Pizieux , mort en 1820 , à qui la terre et le
château de Pizieux furent cédés , après la mort de son mari ,
pour ses reprises matrimoniales , les a vendus à M. Chauvin ,
ancien pharmacien du Mans , qui y fait sa résidence. La
paroisse de Pizieux relevait, en partie, de la baronnie
et du bailliage du Saosnois, et, dit-on , de la baronnie de
Lavardin ( v. ii-ôgi, et ci-dessus , 97 ). Le château, situé
près et au N. O. du bourg, se compose d'un principal
bâtiment, dont les extrémités forment deux pavillons carrés
saillants, à toits pyramidaux : il est accompagné d'une belle
fuie. Ce château paraît avoir été fortifié jadis , à en juger par
deux tourelles crénelées , suspendues en forme de lanternes ,
qu'on voyait encore, en 1820 , aux angles de l'une des faces ;
et par des meurtrières, pratiquées dans le mur du principal
bâtiment.
Le fief de la Guyoterie ou Gufllolerie , devenu un hameau ,
situé à 1,1 h. N. É. du bourg , fut possédé , en 1670 , d'après
différents aveux , par Jacq.-Sim. Potier ; en 1678, par Jacq.-
Sim.-Louis Potier, lieuten. au régiment de Navarre, héritier
de feue Anne 13enoist , sa cousine , femme de Jacq. Glaise ;
et, en 1733, par P. de Magnen, lieutenant civil et cri-
minel au bailliage de Mamcrs , et par Louise-Anne le Vaugier,
sa femme.
antiq. On a trouvé sur le territoire de Pizieux , une cérau-
PIZIEUX. 453
nîle , ou hache celtique en pierre; dans le pré de la Cour,
plusieurs cercueils avec des squelettes , à côté de l'un desquels
était une lame de coutelas ciselé ; six glohulcs en pierre , de
37 à 54 millim ( 1 à 2 pouc. ) de diamètre , qu'on croit être
des boulets , recueillis à 3 h. nord du château; et beaucoup
d'ossements humains, sur plusieurs points limitrophes , qui
font croire que ce château a pu être assiégé anciennement.
La céraunite et les projectiles en pierre , sont déposés au
Musée du Mans.
hîst. civ. En i833, en conformité de la loi du 28 juin,
le Conseil municipal vole une somme de 20 f. , pour le loyer
d'une maison d'école primaire , et celle de 200 f. , pour le
traitement de l'instituteur.
hïdrogu. Deux petits ruisseaux, ayant leur source au
nord-ouest et à l'est-nord-est du bourg , auxquels s'en réu-
nissent deux autres , venant de S.-Calezetde Mont-Renault,
donnent naissance à celui des Moires, ainsi appelé, parce
qu'il passe près de deux lieux d'habitation de ce nom ( v. ci-
dessus , p. m ). — Moulin à blé du Petit-Moire, situé sur
les Moires, immédiatement après la jonction des 4 ruisseaux
ci-dessus.
GÉolog. Sol légèrement, mais assez généralement ondulé,
appartenant à l'étage moyen du calcaire oolithique, décrit à
l'art, cantonnai de Mamers ( IH-160 ), reposant communé-
ment sur l'argile de Dives. Le calcaire qui s'y rencontre,
contient un grand nombre de fossiles des genres ammonites ,
échinites, huîtres, peignes, oursins, térébralules , etc. On
y trouve aussi, en assez grand nombre , des blocs de calcaire
bleuâtre, appelés têtes de chat , dont on fait une excellente
chaux hydraulique.
Plant, rar. Campanula glomerata, LIN ; Gentiana cruciata ,
LIN.; Ophrys apifera , HUDS. ; Tbalictrum minus, LIN. Le
territoire de Pizieux étant très-circonscrit , il est possible que
quelques-unes de ces plantes , se trouvent sur celui des com-
munes limitrophes.
cadastr. Superfic. totale de 45o hectar. 65 ar. 60 cenliar. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 367 hectar. 17 ar. o5
cent. ; en 5 class. , évaluées à 4 » 10, 20 , 26 et 32 f. — Jard.
et pépin. , 5-95-94 ; à 3i f. — Prés , 46-o8-65 ; 4 cl. : i5 ,
24 , 3a , 48 if. — Pâtur. , i3-29-3o ; 3 cl. : 12 , 27, 36 f.
— Pâlis , 1 8i-5o ; à 3 f . — Bois taillis, 2-25-3o ; à 20 f.
— Terr. vain., 0-20-70 ; à 1 f . — Sol des propriél. bât., 4"
02-58; à 32 f. Obj. non impos. : Egl. , cimet, , presbyl., o-
92-40. — Chem. , 8-47~3o. — Cours d'eau , o-44~Çjo- = 64
maisons , en 5 cl. : 5 à 5 f. , 3i à 7 f. , 18 à g f. , 8 à 12 f. ,
454 PLAIVCHE-AUX -MOINES.
2 à i5 f. ; i hors classe , le château, à 120 f. — i huilerie,
à i5 f. , — 1 moulin à eau , à 100 f.
««»*..., j«««- Ç Propr. non bâties, 9,160 f. 35 c. ") nMt r or ^
Revenu impos. * _^_ Mties ^ » ^ n J 9)9a5 f. 35 c.
CONTRIB. Foncier, 1,770 f.; personn. et mohil. , 14.6 f. ;
port, et fen. , 43 f. ; 5 patentés : dr. fixe , 24 f. ; dr. proport. ,
3 f. Total , 1,986 f. — Perception de Mamers.
cultur. Superficie argilo-calcaire , passablement produc-
tive, qu'on ensemence en proportions à peu-près égales,
entre les 4 principales céréales. Elle produit , en outre ,
chanvre , trèfle , pommes de terre , fruits à cidre et à couteau ,
prés de moyenne qualité. Elève de quelques poulains , d'un
bon nombre de bêtes à cornes , de porcs , de moutons
surtout ; peu de chèvres. — Assolement quadriennal ; 5
fermes principales , 35 bordages , la plupart réunis par petits
hameaux, au nombre de 7 à 8. — 24 charrues, dont les
deux tiers traînées par bœufs et chevaux, le reste par des
chevaux seuls. = Commerce agricole consistant en grains ,
en chanvre et fil , graine de trèfle , ridre et fruits ; en bestiaux
de toutes sortes.
= Fréquentation des marchés de Mamers, quelque peu
ceux de René.
Industr. Fabrication des toiles , façon de Mamers , pour
le commerce de cette ville, dans i5 et 18 métiers; 1 huilerie.
rout. et chem. La partie nord-ouest du territoire , est tra-
versée par la nouvelle route départementale, n.° 11 , du Mans
à Mamers, par Ballon et Mont-Renault ; celle orientale , est
peu distante de la route n.° 7 , de la Ferté -Bernard à
Mamers. Chemins vicinaux d'assez difficile exploitation.
LIEUX remarq. Comme habitations : le châleau , le presby-
tère ; sous le rapport des noms : la Cour de Pizieux , ferme ;
la Barre ; Villependu , la Mauvaisinière ; la Saulaie ; etc.
Établ. PUBL. Mairie , succursale, école primaire votée.
— Bur. de poste aux lettres, à Mamers.
PLANCHE , nom d'une ancienne terre seigneuriale ,
située dans la commune de Tassé. Voyez cet article.
PLANCHE- AUX-DAMES, nom donné à une planche
servant de pont, placée sur le ruisseau le Fessard , à l'est du
vieux château du Bouchet-aux- Corneilles ( v. cctarticle).
Suivant la tradition , ce nom lui fut donné parce que des
dames se noyèrent en cet endroit, en fuyant, après la prise
du château du Bouchet.
PLANCHE-AUX-MOINES, autre pont, analogue au
précédent , sur le ruisseau le Bruant , près l'ancien château et
PLESSIS. 455
la chapelle de la Feigne , qui doit son nom à ce qu'il servaifc
de passage aux moines du prieuré de Château-l'Hermitage
( v. cet art. ) , pour communiquer sur la rive gauche de ce
ruisseau, avec Mayet, Verneil-le-Chélif, etc.
PLANCHES (prairie des ) , située à L'extrémité sud-sud-
est, et en dehors de la ville du Mans , longeant la rive droite
de la Sarlhe , partie sur l'ancienne paroisse de S.-Gilles des
Guérets de cette ville, et parlie sur celle de S.-Georges du
Plain. C'est le long de cette prairie , qui appartenait au
couvent des Jacobins du Mans ( iii-36o, ) , et où se trouve une
fontaine minérale ferrugineuse dont, suivant Lcpaige, l'eau
passe pour être propre à lever les obstructions , qu'a été creusé
le canal de dérivation de la Sarthe, qui vient aboutir au port
de la ville du Mans. On lit dans Orderic Vital ( HlsL de
Normandie , liv. X ) : « Après Pasques de l'an 1099 , Hélie de
« la Flèche s'étant occupé de renouveller la guerre, avec le
* consentement secret des Manceaux, dévasta les frontières
« et harcela les troupes du Roi ( Guillaume-le-Roux ).
« Au mois de juin suivant , à la tête d'une forte armée ,
« il gagna les Planches-Godefroi , près le Mans , passa à gué
« la rivière d'Huisne , et provoqua au combat la garnison
« royale qui gardait la place. » Le lieu et la prairie des
Planches , portaient-ils le nom de Godefroi ? Et , dans ce
cas , n'est-ce pas la Sarthe plutôt que l'Huisne , que dut passer
à gué Hélie de Flèche , pour venir attaquer la place du Mans ?
PLESSE ou PLESCE , nom d'une ancienne châtellenie ,
située à Cherreau ( v. cet art. ) , près la Ferté-Bernard. Le
nom de Plesse , que portait aussi une ancienne seigneurie de
l'Anjou, appartenant à la famille de Montmorency , est dé-
rivé de Plexitium , qui , dans la basse latinité , signifie une
enceinte formée de haies , d'où vient le nom plesser une haie,
encore usité dans nos campagnes , lequel signifie en plier les
branches, lors de la taille, pour la bien garnir. Le nom de
Plesse , comme celui de Plessls , signifie encore , par extension,
un lieu d'agrément , enclos de haies , de palissades , et même
de murs.
PLESSIS , nom d'habitation , fort commun dans le Maine
et particulièrement dans la Sarthe, donné ordinairement à
des fiefs seigneuriaux, lequel signifie, envieux langage, comme
on l'a dit à l'article précédent , une maison de plaisance ,
d'agrément; un lieu de récréation. Les fiefs principaux et
autres lieux ainsi nommés , qui se trouvent dans la Sarthe ,
sont le château du Plessis-Pûchelieu , bâti par le cardinal de
ce nom , situé à S.-Gervais-en-Belin ; le Plessis- Allouin et
le Plessis-Marçais ou Marchais , en Pringé , faisant partie du
456
POIL.
marquisat de Gallerande ; le Plessis-Nïcol , en Luceau ; le
Grand et le Pelit-Plessîs , en Poillé ; le Plessis-Joubart ,
à Auvers-le-Hamon ; et plusieurs autres terres du même
nom, à Marolles-les-Braulls , à Mareil-en Champagne , à
Tassé , à S.-Gélerin , etc. , etc.
POCHE, Pochcium, élymologîe inconnue; ancienne pa-
roisse et commune comprise dans le canton de Lavardin et le
distritdu Mans, en 1790 ; réunie à celle de Ste-Sabine , lors
de l'organisation de Tan X ; du canton et à 7 kilom. 4 hect.
E. 1/8-N. de Conlie ; à 16 k. N. i/4-O. du Mans. Autrefois
du doyenné de Sillé-le-Guillaume , de l'archid. de Passais et
du dioc. du Mans : elle était réunie en une seule communauté
avec Ste-Sabine , sur les étals de l'élection du Mans. —
Distanc. légal. : 10 et 20 kilom.
descript. Le bourg, situé à i,3 h. de dislance de celui de
Ste-Sabine , ne se compose que d'un très-petit nombre de
maisons , dispersées à l'ouest et au sud de l'église. Celle-ci ,
très-petite , au-dessus de la porte occidentale de laquelle on
remarque une stalue équestre , en pierre , représentant S.
Marlin partageant son manteau avec un pauvre, ne sert
plus au culte : clocher en campanille. Cimetière aliénant à la
partie occidentale de l'église , clos de murs et de haies , dans
lequel il n'est plus fait d'inhumations.
HIST. ECCLÉs. Eglise sous l'invocalion de S. -Marlin de
Tours. L'assemblée paroissiale, qui avait lieu le 1 1 novembre,
n'est plus suivie. — La cure , dont le revenu n'est pas connu ,
celte paroisse étant omise dans le pouillé du diocèse , était
à la présentation de l'évêque diocésain.
hist. FÉOD. La seigneurie de paroisse , membre du mar-
quisat de Lavardin , était annexée au fief de Sévillé, dont
le manoir, avec chapelle autrefois , situé à 9 h. au N. N.
O. du bourg , n'est plus qu'une ferme aujourd'hui , qui
appartient à M. Ovide d'Ornans , d'Alençon , de la famille
des anciens propriétaires.
Voir, pour tout le surplus de ce qui est relatif à cette
petite paroisse, l'art. sainte-sabiNE.
POIBELLE, lande d'environ 25 hectar.de contenance,
située dans la partie S. O. de la commune d'Avessé , du cant.
de Brûlon , grevée de servitudes usagères qui empêchent les
propriétaires actuels de la livrer entièrement à la culture ,
à laquelle elle serait très-propre. Il existe au milieu de celle
lande , un amas considérable de scories , provenant des an-
ciennes forges à bras des gaulois.
POIL , ruisseau qui a sa source au nord de la ferme de
la Roche-de-Poil , commune de Brûlon, coule au sud, en
P01LLÊ. 457
passant à l'ouest de cette petite ville ; se contourne ensuite à
l'est, puis au sud-est, pour aller se jeter dans la Vegre,
à peu de distance à l'est-sud-est du bourg d'Avessé , après un
cours d'environ 6 k. , pendant lequel il ne fait tourner aucun
moulin. Le Poil, comme le Bayet , son voisin, nourrit
beaucoup d'écrévisses.
POILLÉ, POISLÉ, POILLY, PORLE ( G. Ménage ) ;
Poilliacum , Pauliacum , Poilleiurn , Polliurn ; de Puulo , peu ,
petit ; ou plutôt , d'un vieux mot qui signifie maigre , pauvre ,
pouilleux ? Commune cadastrée, du cant. et à 6 kilom. S. un
peu vers E. de Brûion ; de l'arrond. et à 29 kil. N. N. O. de
la Flèche ; à 36 k. 1/2 O. i/4-S. du Mans: jadis du doyenné
de Brûion , de l'archid. de Sablé , du dioc. du Mans et de
l'élect. de la Flèche. — Disl. lég. : 7 , 34 et 43 kilom.
descript. Bornée au N., par Avessé ; au N. E., par Che-
villé; à l'E., par Fontenay; au S., par Asnières et par Juigné ;
à l'O., par Auvers-le-Hamon et par Epineu-le-Séguin ; au
N. O. , encore par Epincu et par Cossé-le-Vivien , ces
deux dernières de la Mayenne ; la surface de cette commune
figure un heptagone irrégulier, formant, à l'est, un angle
rentrant, en manière d'échancrure ; et comme un appendice
en carré long, s'étendant au nord-ouest. Ses diam. centraux ,
du N. au S. et d'E. à O. , sont de 4 k. 1/2 et de 3,7 h.;
ses plus grands diarnèl., qui sont du N. O. au S. O., et du N.
E. à l'O. et au S. O. , de 7 et de 6 k. Le bourg, assez
considérable , situé à 8 h. de la limite orientale du territoire ,
formée par l'échancrure dont il vient d'être parlé , est bâli ,
partie sur Je sommet et partie au bas d'une colline , qui domine
la rive droite de la petite rivière de Vègre. On y remarque :
i.° l'église, dépourvue de clocher, voûtée en bois , à ou-
vertures semi-ogivales, dont le chœur est entouré d'une
espèce de corniche ornée de dentelures : c'était l'ancien manoir
seigneurial. Il est probable que l'ancienne église , qu'avait
consacrée S. Liboire , 4 e évoque du Mans , et pour laquelle
Rainault, y.* abbé régulier de la Couture, avait traité en
1121 , avait été détruite, peut-être par les Anglais , en i38o,
ou par les calvinistes , lorsqu'ils établirent un prêche dans le
bourg. Le tableau du fond d'autel de l'église actuelle , repré-
sentant la résurrection du Lazare , est estimé ; 2.0 l'ancien
prieuré , duquel il ne reste que la tour de l'église , renfermant
la cloche et une horloge, de forme carrée, à ouverture allongée
et cintrée sur chaque face, à porte occidentale cintrée, cons-
truite en roussard : cette tour est surmontée d'un clocher en flè-
cbe. On remarque sur le manteau de la cheminée de la maison
priorale, d'anciennes sculptures assez curieuses, partagées
458 POILLÉ.
en quatre compartiments , avec des inscriptions en gothique ,
que M. le docteur Goupil et moi, n'avons pu lire qu'impar
faitement. — Le i,er compartiment réprésente un homme en
prière, avec celte inscription : J^umbUnunt 3rûn gufecn,
prie Duu qu'il lui fûôôe porbon. — Le 2.c une forge et une
cheminée en feu , au-dessus : ifait l'on mil «nt rin — Le
3.e , un homme qui pile quelque chose avec un bâton. L'ins-
cription paraît signifier, que tel qui se moque de lui , est bien
plus fou encore. — La 4«e enfin, deux hommes , des moines
à ce qu'il semble, dont les corps sont croisés, comme pour
s'embrasser, vis-à-vis le cou et l'estomac ; 3.° Les ruines d'un
temple calviniste , connu sous le nom de Huguenoterie , dont
il ne reste que le pignon sur la rue, du genre gothique pri-
mordial ; 4-° enfin, plusieurs maisons à croisées en croix en
pierre , avec ou sans filets. Le presbytère , peu remarquable ,
appartient à la commune. Cimetière , attenant à la tour du
prieuré , clos de haies seulement.
POPUL. De 162 feux anciennement, la commune en contient
actuellement 235, renfermant 509 indiv. mal., 5i6 fem. ,
total , 1 ,o25 ; dont 562 dans le bourg , en 142 feux ; 53 , 4-4 >
et 38 aux ham. de la Grujardière, de Tarlifume et du Hameau.
Mouq. décemu De 1793 à 1802 , inclusiv. : mariag. , 62 ;
naiss. , 285 ; déc. ,210. — De i8o3 à 181 2 : mar., 77 ; naiss.,
276; déc, 210. — De 1822 à i8i3 : mar., 65; naiss.,
3 18 ; déc, 221.
hist. ecclés. Eglise paroissiale sous le vocable de S.-Denis;
celle du prieuré , sous celui de Ste-Magdeleine. Point d'as-
semblées patronales. Elles sont remplacées par l'affluence de
curieux qu'attire à Poillé , des communes environnantes , à
la cérémonie de la Fête-Dieu, le goût avec lequel les habitants
savent décorer leurs reposoirs , et l'adresse qu'ils mettent ,
dans les dessins en fleurs qu'ils disposent pour leur ornement.
Anciennement les habitans de Brûlon venaient en dévotion ,
processionnellemenl , à l'église de Poillé ( celle du doyenné
probablement ) , le 22 juillet , fête de Ste-Marie-Magdeleine;
de même qu'ils allaient le lundi de la Pentecôte , à celle de
Chantenai : cet usage avait cessé au commencement du siècle
dernier.
La cure et le prieuré, étaient à la présentation de l'abbé de
la Couture du Mans. Le revenu de la première , était d'en-
viron 55o 1. ; celui du prieuré, de i,oool., mais ce dernier était
chargé de 4 deniers de cens envers les lépreux de la pa-
roisse, qui leur avaient été donnés par Liziard, fils de Geoffroi
de Sablé ; et d'une aumône annuelle pour les pauvres, de 36
boisseaux de blé.
POILLÊ. 45g
Les autres établissements ecclésiastiques et fondations
pieuses de la paroisse , étaient : t.° la chapelle du Porleau ,
valant i5 J. de revenu; 2.0 celle des Plaines , 3o 1. ; 3° celle
du château de Verdelle , à la présentation du seigneur , 1 10 1. ;
4..° la prestimonic des Bodinières ; 5.° celle des Cruchets, du
Petit-Vivier, 5o I. ; 6° la prestimonie Nonivc , à laquelle
présentaient 2 de plus proches parents du fondateur, 39 1. ;
7.0 YHopilau, établissement de l'ordre de S.-Jean de Jéru-
salem , réuni à la commanderie de Thévale, des environs
de Laval; 8.° léproserie ou dotation en faveur des lépreux,
citée plus haut ; 9.0 donation en faveur des pauvres et
maison de charité , dont il sera parlé plus bas , à I'bist. civ. ;
io.° Ecole ou collège pour les garçons.
HiST. feod. La seigneurie de paroisse était une châlcllenie ,
dont le manoir, paraît être devenu l'église paroissiale actuelle,
après que cette seigneurie a été annexée à la terre de Va-
renne-l ['Enfant , située dans la commune d'Epineu-le-Séguin
( Mayenne ). Cette châtellenie appartenait, dans l'origine , à
une famille du nom de Poillé , qui possédait de nombreuses
propriétés dans la province du Maine , et s'est éteinte dans
le i6.e siècle. Elle était possédée, dans les 16e et ij.e siècles ,
par la famille de la Chapelle, d'où elle entra dans celle de
Bcaumanoir Elle passa ensuite dans la maison de la Châtre ,
par Je mariage , en 1699 , de Louis H de ce nom , avec
Anne-Charlotte de Beaumanoir , dame de Varenne et de
Poillé , qui hérita plus tard de la terre de Malicorne ( v. cet
art. III- 123 ). Poillé est resté dans cette dernière maison,
jusqu'en 1791*
On trouve un grand nombre de seigneurs du nom de Poillé,
cités dans l'histoire du pays. Toutefois , la terre seigneuriale
de celle paroisse n'étant pas seule de ce nom , il est difficile de
savoir si c'est bien aux seigneurs de ce lieu , que se rapportent
les différents passages que nous allons citer. On trouve une
autre terre de Poillé , située à Marçon , qui paraît avoir
appartenu à la même famille (v. cet art. et celui qui va suivre).
11 y avait aussi deux paroisses appelées Poilley , l'une dans
les environs de Fougères ( Ille - et- Villaine ), l'autre près
d'Avranches ( Manche ) , sans compter plusieurs autres , dans
diverses parties de la France.
1092. — On voit figurer Odon de Poillé ( Odo de Pol/eis),
comme témoin , dans un acte par lequel Robert il Talvas ,
donne l'église S.- Léonard , fondée et bâtie au château de Bé-
lesme par Guillaummc l.er, son bisaïeul, au monastère de S.-
Martin de Marmoutier , à cause de la vie dissolue des cha-
noines de cette église.
46o POILLÉ-
1096. — Herbert, fils de Landuc de Poillé, donateur
du prieuré de Ste Colombe ( v. cet art. ) , au monastère de
S.-Aubin d'Angers.
11.. ? — Geoffroi, dont la fille Basilic, 3.e abbesse
d'Elival-en-Charnie, mourut en 1 189.
123 1-1234. Lisiard de Poillé , qui fut en discussion
avec le chapitre de la cathédrale du Mans , pour la féodalité
d'une métairie dépendante d'Asnières. L'évêque Geoffroi de
Laval parvint à arranger à l'amiable ce différend , qui menaçait
de se terminer par un duel.
1288. — Guillaume, chanoine de la cathédrale du Mans ,
que son mérite reconnu fit députer plusieurs fois à Rome, par
ses confrères , pour y défendre leurs intérêts, contre les pré-
tentions de l'évêque J. de Tardai. V. la BIOGRAPHIE.
1417. Odolant Desnos cite un sieur de Poillé , qui, com-
mandant avec Guill. l'Arsonneur et avec Trousseauville,
dans le château d'Argentan, appartenant au duc d'Alençon ,
fut obligé de rendre la place au roi d'Angleterre Henri V , le
4 octobre , à défaut de troupes suffisantes pour la défendre.
i545. — Enfin , Jean de Poillé , qui, en i545, paya au
baron du Saosnois un droit de rachat pour la terre de la
Juisserie , située à Lignère-la-Carelle , au nom de Jeanne
de Garenne , sa femme , dame de Roullée. (V. les art. lignère
et ROULLÉE. )
Entre autres seigneurs de Poillé de la maison, de la Chapelle,
on trouve François, chevalier des ordres du roi et gentil-
homme de la chambre , et François son fils , chev. , qui ,
en i585 et 1607 , rendent aveu pour la baronnie de Varenne
et la châlellenie de Poillé , relevant de Château-du-Loir ; et ,
en 1689, damoiselle Catherine Lechesne, veuve René de la
Chapelle , vivant S.r de Poillé , taxée au rôle du ban et de
l'arrière-ban, dressé ladite année, à 2 piqueurs et 1 mous-
quetaire.
En 1724, Charles-Louis delà Chastre, chev., stipulant
au nom de Louis , marquis de la Chastre , comte de Nançay ,
lieut.-général, rend aveu pour les baronnies de la Roche-
Simon , relevant de la Flèche , Varenne-l'Enfant , relevant
du Mans , Poillé , relevant de Château-du-Loir , le tout du
chef de leur mère et femme , Anne-Charlotte de Beaumanoir.
Il n'est pas douteux, tout extraordinaire que cela paraisse,
que cette seigneurie de Poillé relevât de Château-du-Loir ,
quoique on eût pu croire que celle dont l'article va suivre,
aurait seule été de ce ressort.
Les autres terres nobles et fiefs situés dans la paroisse de
Poillé, sont : i.° celui de Verdelle, dont les seigneurs étaient
POILLÉ. 46i
les sénéchaux nés de la châtellenie de la Champagne du
Maine ou Champagne - Hommet, sur laquelle nous avons
donne un premier article ( 1-272 ) , que nous allons compléter
ici. Après Tancrède-Hommet , qui reçut cette châtellenie de
Guillaume -le- Conquérant , elle passa dans la maison de
Laval. Kmme de Laval , fille de Gui VI, la porta, en i23i ,
à Jean IV de Toci , son 3.e mari , et tous deux la donnèrent
à Avoisc, fille du second mariage d'Emme avec Matthieu 11
de Montmorcnci , en favenr de son mariage avec Jacques,
seigneur de Château- Gontier , à la charge de la tenir du
comté de Laval , selon les us et coutumes du pays du Maine.
Kmme, leur fille, la porta, également par mariage , à Geof-
froi de la Guierche et de Pouancé , dont Jeanne , qui épousa
Jean l.cr de Brienne, vicomte de Beaumont. Jeanne, leur fille,
épousa N. de Villicrs, qui rendit aveu pour cette châtellenie,
au comté de Laval , le 4 «"ai i4o8. Elle passa à Hardouin de
Maillé , vers 14.60, par son mariage avec Anne de Villicrs,
fille de Guillaume , et fut vendue par R. de Maillé , le 7 mai
de Tan 1600, à 11. le Clerc de Juigné , qui ohtint son érec-
tion en baronnie, avec union de la seigneurie et établissement
de 3 foires par an, par lettres-patentes de i6i5, ainsi qu'il
a été dit à l'article JUIGNÉ ( 11-564). La juridiction de la Cham-
pagne -Hommet , appelée aussi Champagne -Pouilleuse du
Maine , ce qui justifie la dernière étvmologie que nous avons
donnée du nom de Poillé, s'étendait sur les paroisses d'Avessé,
Chantenay , Chevillé , Juigné et Poillé , en tout ou en partie ,
et ressortissait , comme il a été dit, au comlé de Laval.
Elle fut distraite du présidial du Mans et placée dans le ressort
de celui de Château-Gontier, lors de l'érection de celui-ci , en
i543. Les officiers de cette juridiction, dont le siège élait à
Poillé , étaient : un bailly, un lieutenant, un procureur fiscal
et un greffier.
Le château de Verdelle , devenu depuis longtemps le
manoir de celte châtellenie, est bâti sur la rive droite de la
Vègre , qui coule au bas de son jardin , à 2,6 h. S. i/4~E. du
bourg de Poillé. 11 est remarquable par son élégante et solide
construction , du style de la renaissance , par ses hautes che-
minées , ses toits élevés et pointus , ses fenêtres longues et
carrées , sa tourelle suspendue , mais surtout par ses riches et
nombreux ornements en moulures et arabesques , les arceaux
gothiques de l'un de ses appartements, les bas -reliefs du
manteau de cheminée et les portraits en médaillons sculptés
dans la muraille d'un antre. Les auteurs du Voyage pittoresque
dans le département de la Sarthe , qui ont donné deux dessins
de ce château, font observer, avec raison, que c'est une des
46a POILLÉ.
plus jolies et des mieux conservées des constructions gothiques
de ce département. A l'élégance de sa construction et de ses
ornements , disent-ils, on ne prendrait point ce château pour
une anciennne forteresse, si les tours avec mâchicoulis, qu'on
aperçoit de tous côtés , pouvaient laisser du doute à cet égard.
« Ce château assez vaste, ajoutent-ils, ne paraît pas avoir
été terminé , et Ton est surpris de n'y voir aucune trace de
fossés. » Nous pensons, nous, que le jardin, qui offre peu
d'étendue et nulle apparence de luxe, n'a été formé qu'aux
dépends de ces fossés, qui ont été comblés, et que la rivière
de Vègrc emplissait d'eau. Confisqué , pendant la révo-
lution , sur la famille le Clerc de Juigné , après une longue
possession , il est actuellement la propriété de MM. Fautrat
et Blin , gendres de l'acquéreur M. la Guérinière. 2.0 La
Roche - Imbault , à 1,6 hect. à l'E. du bourg, sur la rive
gauche de la Vègre. — 3.° le Prieuré. — 4«° Une espèce de
tomhelle , qui se trouve derrière la ferme de Souligné , est
considérée , par quelques personnes , comme la motte féodale
d'un ancien fief. Sa situation sur le bord de la rivière sem-
blerait indiquer que ça pu être une lombelle druidique , ou
l'emplacement d'un caslellum romain ?— 4-° \z Grand- V hier ,
avec maison de maître, à 1 k. 1/2 S. S. O. du bourg, ap-
partenant , avant 1 809 , à M. J.-B. Beunaiche de la Corbière.
ANT1Q. Outre la tomhelle dont il vient d'être parlé , on
rencontre à Poillé et à peu de distance de celle-ci , quelques
autres monuments d'anquités , savoir : i.° dans l'angle d'un
champ de la même ferme de Souligné, une pierre de bout,
en grès , qui paraît être un peulven , de forme pyramidale ,
de 1 met. 34 c. ( 4 pieds ) de hauteur, sur 2 m. ( 6 p. ) de
largeur à sa base, et 67 c. ( 2 p. ) d'épaisseur ; 2.0 une autre
pierre de bout, placée dans un champ de la ferme de la
Tahinière , à 7 à 8 h. au nord de la première, de 1 m. 17
cent. ( 4 p» ) ^e hauteur, sur 2 m. également de largeur , et
5o c. ( 18 pouc. ) d'épaisseur. La situation de ces deux
peulvens , près du cours de la Vègre et dans le voisinage de la
tomhelle dont il vient d'être parlé , semblerait démontrer que
celle-ci est également un monument celtique ; 3.° d'énormes
amas de scories (!e forges à bras, d'origine gauloise également,
se rencontrent sur divers points du territoire, notamment
dans les bois de Brice, à 3 k. S. O. du bourg; 4«° on a dé-
couvert aussi sur Poillé, en i833, deux plats d'argent de
forme arrondie , avec des ornements en bosse d'un côté et en
creux de l'autre , et un médaillon gravé au centre : quelques
parties de celte vaisselle, qu'on croit être du i2.e siècle,
étaient dorées ; 5.° et 6.° enfin, nous avons décrit plus haut
POILLE. 463
les restes de l'ancien temple des calvinistes et le château de
Verdelle, monuments curieux, d'une époque beaucoup plus
rapprochée.
Usages locaux. Outre l'usage d'aller chanter aux portes des
hymnes funèbres , le jour de la fête des Morts , pratiqué
dans plusieurs autres communes du canton de Brûlon , il en
existe un autre, commun également autrefois à toute la
conlrée , qui ne s'est maintenu jusqu'à nous qu'à Poillé. Il
consiste dans une sorte de confrérie , composée des jeunes
gens de chaque sexe , qui choisissent parmi eux des délégués
ou commissaires , chargés d'aller , ceux de chaque sexe sé-
parément , faire une quête dans la paroisse et dans celles
circonvoisincs , laquelle dure quelquefois plusieurs mois.
Lorsqu'elle est terminée , on emploie une partie de son
produit à l'achat de cierges , que tous les membres de l'as-
sociation vont présenter en corps à l'église, à un jour dé-
terminé , en y faisant célébrer une messe solennelle ; après
quoi ils vont se régaler à l'auberge , avec une partie du produit
de la quête , réservé à celte intention. Cette solennité , que la
plupart des curés ont abolie, comme leur paraissant peu
favorable aux mœurs, s'appelle Y offrande des Cierges. Il est
probable que , dans l'origine , c'était à Noël que cette céré-
monie avait lieu.
HISTORIQ. En i38o, les Anglais , sous les ordres du duc de
Buckingham , étant venus du Yendômois passer la Sarthe à
Noyen, séjournèrent pendant trois jours à Poillé. (Voir
le récit decet événement , aux articles NOYEN et parce, pages
296 et 34i ci-dessus. )
Pendant la révolution, les habitants de la commune de
Poillé , placés au centre de communes qui manifestèrent
constamment, et souvent les armes à la main, leur oppo-
sition au nouvel ordre de choses, montrèrent, au contraire,
des sentimens opposés, et s'opposèrent avec fermeté et
constance à l'invasion de leur bourg, par les royalistes in-
surgés. J'ai cité ailleurs ( PRÉC. iïist. , p. ccclxxvi et cccxcix ,
des fait à l'appui de cette assertion , qui se rapportent à
l'époque républicaine. La même conduite fut tenue par eux,
lors des insurrections légitimistes de 181 5 et de i832.
hist. civ. Nous avons cité plus haut , l'existence d'un an-
cien hospice de l'ordre de S.- Jean de Jérusalem , appelé l'Hô-
pitau ; le don fait aux lépreux de la paroisse , par Lisiard , fils
de Geoffroi de Sablé, et l'aumône annuelle de 36 boiss. de
grain , dont était tenu le prieuré envers les pauvres , par l'acte
de sa fondation. Par ses testaments et codicile , datés des i5 et
20 sept. 1768, Charles Picard de l'Isle, avocat au parlement
464 POILLÉ.
et frère de Picard du Vau , fondateur de l'e'cole de dessin du
Mans, fait des dons aux pauvres de plusieurs paroisses,
savoir : ioo 1. de rente à ceux d'Avessé, ioo»l. à Brûlon ,
i5o 1. à Chevillé, 120 1. à PoiHé , i5o 1. à S.-Ouen-en-
Champagne et autant à ceux de Viré. Son frère, Picard du
Vau , participe , pour g,ooo 1. , à ces dispositions. Le revenu
doit être employé à l'achat de froment qui devra être distribué
aux pauvres les plus nécessiteux de chaque paroisse , à la
désignation du curé et de 6 notables , le 4- novembre , fête de
S.-Charles , patron du fondateur. Une Messe de Requiem doit
être chantée le même jour dans l'église de chacune de ces 6
paroisses , pour le repos de son âme et de celles de ses père
et mère , frère , sœur , parrain et marraine : le coût en sera
prélevé sur ledit legs. Par les mêmes actes , il établissait des
écoles de charité pour filles, à Chevillé , Poillé , S.-Ouen et
Viré : la maîtresse de chacune de ces écoles , qui ne devait ap-
partenir à aucun institut ni communauté religieuse , avait droit
à un traiicmenl annuel de ioo 1. De l'Isle laissait une somme de
26,000 1. pour l'exécution de ces dispositions, qui , placée à
4 1/2 pour °/0 d'intérêt , devait produire une rente annuelle
de 1,170 1. Le remboursement de ce capital, entre les mains
de la régie, vers la fin du siècle dernier, a empêché l'exé-
cution de ces charitables dispositions. La Grande-lsle , dont
l'un des frères Picard avait pris le surnom , est une ferme ou
métairie située à Poillé ; le Vau , qui avait donné le sien à
son frère , se trouve dans la commune de Chevillé. Par son
testament du 20 septemb. 1788, Gabriel Chenon de Beau-
mont , seigneur de Brûlon , Avessé et Viré , mort le 2 déc.
17GI , lègue également une somme de 1,7001. de rente, sans
retenue , laquelle doit être divisée en g contrats, aux frais de
ses héritiers , pour qu'il soit fait chaque année , du i5 au 23
déc. , et au plus tard le lendemain des fêtes de Noël , une
distribution de seigle çéronné , c'est-à-dire , mêlé d'une pointe
de froment , aux pauvres d'Avessé , de Brûlon, Chevillé , le
Creux, S.-Ouen-en-Charnpagne, dans la Sarthe ; de Blan-
douet et de Cossé , dans la Mayenne. Les jour et heure de
la distribution et la quantité de grain à distribuer, doivent
être annoncés au prône de la grande messe , et chaque dis-
tribution précédée d'une messe de Requiem , pour le repos de
i'ame du fondateur, à laquelle tous les pauvres doivent assister.
Dans l'état de répartition qui doit être dressé chaque année,
par le curé et 6 notables de chaque paroisse , on devra
avoir égard aux veuves chargées d'enfants , et aux vieillards.
Il lègue, en outre, diverses sommes pour l'établissement
de soeurs de charité , chargées du soin des malades et de
POILLE. 465
faire l'école aux jeunes filles , dans les paroisses de Brulon ,
Cheville, Poillé , S.-Ouen -en -Champagne et Viré. Les
sœurs , en distribuant des secours aux malades , leur recom-
manderont de prier Dieu pour M. Chenon de Beaumont, leur
bienfaiteur , cl elles-mêmes sent suppliées de ne pas l'oublier
dans leurs prières. Chaque jour, a la fin de l'école , la sœur
qui en sera chargée, dira à haute voix celle prière , qui sera
répétée à voix basse par les enfanls : « Nous vous supplions ,
« Seigneur Dieu tout-puissant, d'avoir pillé de l'âme de
« noire fondateur, et de la rnellre au nombre des bienheu-
« reux , au nom du Père , du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi
» soit-il. v Ces dispositions n'ont reçu leur exécution que
depuis 1802. Les revenus de la maison de charilé , établie au
moyen cette de ces dons et de plusieurs autres , notamment
des dispositions faites en faveur des pauvres , en 1810, par
le sieur Guérin , s'élèvent à i,3i6 f . , ceux du bureau de
charité réunis : cette maison est desservie par deux sœurs
de charité d'Evron , et administrée par une commission
de cinq membres. Le nom de champ de l'Ecole , que porte
une pièce de terre dont jouissait la cure , annonce l'exis-
tence d'un ancien collège ou école de garçons , dont il ne
reste pas d'autre souvenir. La commune entretenait une
école primaire , longtemps avant que la loi du 28 juin i833
lui en imposât l'obligation. Le Conseil municipal , en exé-
cution de cette loi, vota 80 f. pour le loyer d'une maison
d'école , et 200 f. , pour le traitement de l'insliluteur. Les
sœurs de la maison de charilé tiennent une école primaire de
filles.
biogr. Celle commune paraît cire le lieu de naissance de
Guillaume Poillé , archidiacre de Sablé et chanoine du
Mans , dont il a été parlé plus haut. V. la biographie.
Guyonne Vivian , mère du cardinal Coinlerel , y naquit.
hydrogr. Le territoire est arrosé , du nord au sud , dans
sa partie orientale , par la rivière de Vègre. Les petits
ruisseaux de la Fontaine - Imbat , de la Sausseraye et de
la Celle , l'arrosent aussi au nord-est , à l'ouest et au sud ,
et vont confluer dans la Vègre, — Moulins du Grand et du
Pelit Val, situés sur la Vègre, près le bourg, tous deux
à blé.
gÉolog. Sol généralement plat , si ce n'est le long du
cours de la Vègre ; terrain presque entièrement de transition
supérieur , antraxifère ; secondaire inférieur pour le surplus.
C'est dans la partie nord-ouest de celle commune , près le
hameau de la Dorbelière, que fut découverte, en i8i5 ,
presque à affleurement du sol , l'antracite déjà observée dix
IV 3o
466 POÏLLÉ.
ans auparavant sur Auvers-le-Hamon , et qu'on commença
à s'occuper de son exploitation , entreprise depuis sur une
grande échelle. Toutefois , le peu de puissance de ses veines
sur Poillé et leur irrégularité , en ont fait abandonner l'ex-
ploitation sur ce territoire. Elle y est accompagnée de fer
sulfuré cristallisé, ou pyrites martiales, qui se rencontrent dans
des rognons de schiste noir , veiné de quartz blanc amorphe
et recouverts d'une couche de schiste argileux. Les collines,
qui dominent les deux rives de la \ègre , se composent de
roches de marbre , exploitées aux carrières de l'isle et des
Bodinières , pour le chargement de la rouie , et près du bourg ,
pour être converti en chaux. Au nord du bourg , existe le
calcaire jurassique , dans lequel on observe un grand nombre
de fossiles, savoir : plusieurs espèces et variétés d'ammonites ;
des bucardites , des nautilites et des plagiostomes ; un grand
nombre d'espèces de térébratules ; plusieurs espèces de be-
lemnites et d'oursins ; etc.
Moîl. fliw. Clausilia dubia , drap. , var. b. , près de la
Tahinière ; Unio Bâta va , lam. , dans la Vègre.
cadastr. Superficie totale de 1,756 hectar. 65 ar. 20 cent. ,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. . i,i58 hect. 12 ar. 56
cent.; en 5 cl. , évaluées à 4 > 9 > i5, 20 et 3o f. — Jard.
potag. , 2Ô 88-61 ; 3 cl. : 3o , 33, 36 f. — Pépin., o-c>4-6o ;
à 3o f. — Pièc. d'eau, 0-4.9-20 ; à 3o f. — ^ign., 7-38-64;
à 8 f . — Prés , 2o5-53-62 ; 4 cl. : i4 9 25 , 45 , 60 f. —
Bois taillis , 269-09-20; 3 cl. : 4» 8, i5 f. — Pâtur. , 3-g4~
3o ; à 4 f* ■ — Land. , 19-75-00 ; 2 cl. : 2 , 4 f* — Mares, o-
i5-3o , à 2 f.— Sol des propriét. bât. , n-io-52 ; à 3o f.
Obf. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. et jard. , i-oi-65. —
Bout, et chem. , 44~9I~8o. — Kiv. et ruiss. , 9-20-20. = 226
maisons , en 7 cl. , 26 à 5 f., 69 à 10 f., 70 à i5 f. , 3i à 20 f. ,
19 à 32 f. , 7 à 48 f. , 4 à 60 f.
M impos. | Ï^Sg**' "llll ' '» " } 34,-8 f. ,3 c.
CONTRIB. Foncier, 5,i83 f . ; personn. et mobil. , 5io f. ;
port et fen. , 167 f. ; 34 patentés : dr. fixe , 196 f. 5o c. ; dr.
proporl., 64 f- Total , 6,120 f. 5o c — Chef-lieu de percept.
cultur. Superficie argilo-calcaire et argilo-sablonneuse,
se composant de terres douces généralement , cultivée en
céréales dans la proportion de 5 part, en froment , autant en
seigle et méteil , 1 en orge et 1 en avoine; produisant, en
outre, trèfle, en petite quantité; chanvre, lin d'hiver,
pommes de terre; vignes; prairies d'assez bonne qualité;
arbres à fruits; bois, etc. Elève de poulains , de beaucoup
POILLÉ. të%
de bêles à cornes et de moulons , moins de porcs propor-
tionellcmcnt , quelques chèvres; un pelit nombre de ruches.
— Assolement généralement triennal ; quadriennal dans
les principales terres; i5 fermes principales, environ 3o
bordages ; 3o charrues, dont les 2/3 traînées par bœufs et
chevaux , le surplus par ces derniers seuls. =: Commerce
agricole consistant en grains, dont il v n'a guère exportation
réelle ; en besliaux principalement : peu de graine de trèfle ,
de chanvre, de lin, et de fil par conséquent; bois, vin,
fruits, cidre, beurre , etc.
— Poillé , ainsi qu'Avessé , avaient des mesures particu-
lières pour les liquides et pour les grains, dont la contenance
comparative a été donné à l'art, de cette dernière commune
( 1-76 ).
=z Fréquentation des marchés de Brûlon , de Sablé , de
Loué , de Vallon , etc. ; des foires d'Auvers-le-Hamon, etc. ;
de Bouère et de Greèz en Bouère, dans la Mayenne.
industu. Extraction du marbre et du calcaire jurassique ,
pour la roule et pour convertir en chaux dans deux fourneaux,
l'un établi près le bourg, en i832, à M. Genti ; l'autre
près le chemin conduisant de Croix-de-Pierre à Chevillé, à
M. Clément , autorisé en i833. — Fabrication de toiles de
chanvre , en 2/3 et en 3/4 , qui occupent 4° métiers environ ,
et se vendent aux marchés du Mans et de Sablé. On a cessé ,
vers 1814» de fabriquer pour Laval. Un certain nombre d'in-
dividus de la commune , trouvent du travail aux mines
d'anthracite.
bout, et chem. La roule départementale n.° 5, d'Angers
à Alençon et à Mamers , par Sillé et Fresnay , traverse le
territoire du sud-ouest au nord , en passant près le bourg.
Plusieurs chemins vicinaux : d'Auvers-le-Hamon à Loué et
à Vallon ; d'Asnières à Cossé-le-Vivien ( Mayenne ) ; de
Fonlenay à Ballée ( Mayenne); le sillonnent également.
lieux remarq Comme habitat. : Verdelle , si remarquable
sous le rapport de l'art , est abandonné et sert de maison
de ferme aujourd'hui; le Grand- Vivier , avec maison de
maître. Sous le rapport des noms : le Châtelct , le Plessis ,
la Glacière ; S.-Brice : on ne connaît aucun établissement
religieux sur ce poiut qui paraisse motiver ce nom ; THôpitau ;
le Hameau, la Celle ; la Grande et la Petite Lieue; llsle ,
le Val , la Roche ; Souligné , Verdelle , noms à peu près
synonirnes ; la Planche , etc.
établ. publ. Mairie, succursale, maison de charité et
bureau de bienfaisance, avec commission administrative et
sœurs de charité; école primaire de garçons, école primaire
468
POILLE.
de filles ; résidence d'un perccpt des contrib. dir. ; i débit de
tabac. Bureau de poste aux lellrcs , à Sablé.
POILLE, terre noble située dans la paroisse et commune
de Marçon ou Marson , sur laquelle nous nous sommes peu
étendu à cet article, dans l'attente où nous étions de rensei-
gnements demandés à M. le comte de Malherbe , qui nous
sont parvenus trop tard.
Il n'est pas douteux que le nom de cette terre, ne lui soit
venu d'un cadet de la famille de Poillé , dont il est parlé à
l'article précédent, à qui elle aura été donnée par la famille,
ou à qui elle sera venue par alliance.
Suivant une notice , reçue récemment de M. de Malherbe ,
Jacqueline de Poillé , unique héritière de l'illustre maison de
ce nom , épousa , vers l'an i444> Jean de Malherbe , issu de
la branche des Malherbe , seigneurs de Neaufle , en Nor-
mandie , et lui porta en dot , outre le fief de son nom , ceux
de Pineau, de Follet et de la Fosse. Jean de Malherbe ,
qui demeurait au château d'Achigny , près Vendôme, était
capilaine de 5o hommes d'armes , commandait l'avant et
l'arrière-ban , se fixa dès lors dans le Vau-du- Loir ("nom que
porte la contrée dans laquelle se trouve situé Marçon ), y reçut
pour lui et pour sa femme , l'obéissance de ses nombreux
vassaux et censitaires , et fit hommage simple pour la sei-
gneurie de Poillé, le 12 mars i4^9> au seigneur de Marçon.
11 est évident , d'après l'histoire féodale de l'article qui
précède , que Jacqueline de Poillé , qui pouvait être en effet
l'unique héritière de la branche de son nom établie à Marçon,
ne l'était point de toute celle famille, puisque , d'une part ,
le nom de Poillé, comme on peut le voira L'article précédent,
n'était point éteint en 1469 ; de l'autre, que la filiation direc-
te ou par alliance, de la branche ainée , est établie au
même article bien au-delà de l'époque donl il s'agit. Du reste ,
nous avons pu faire erreur à l'art. Marçon ( v. ci-dessus,
page 4 ) * en disant que ce fief-ci avait été possédé par les
familles de la Chapelle , de Beaumanoir et de la Chastre :
c'est, l'indication , dans les aveux rendus par ces familles pour
la terre paroissiale de Poillé , au ressort de Châtcau-du-Loir,
bien plus voisin de Poillé- Marson , qui m'a induit dans celle
erreur.
Nous lisons dans une notice sur Françoise d'Alençon, aïeule
d'Henri IV, destinée pour la biographie , et que nous devons
à l'obligeance de M. de Musset, de Cogners, beau-frère de
M. de Malherbe , que celle princesse , alors mariée à Ch.
de Bourbon , dota de 1,000 1. Anne de Mousliers , en la
mariant, en 1526, à René de Malherbe, seigneur de Poilly
POILLÉ. 469
ouPouilly, aliàs Poillé, l'un des gentilshommes du duc du
Vendômois , son mari , à qui elle donna , lorsqu'elle fut de-
venue veuve , la charge de maître de son hôtel. Par un acte du
18 janvier i54q ( se rapportant à i55o de notre ère , l'année
ne commençant alors qu'à Pâques), elle constitue le même
« noble homme R. de Malherbe , conseil et maître de son
« hôtel , son procureur-général, pour prendre en son nom
« possession des terres et seigneuries qui lui étaient échues ,
« par le décès de feu très-haut et puissant seigneur Charles
« duc d'Alcnçon , son frère , et depuis jà baillées à la feue reine
« de Navarre , Marguerite de Valois , pour aucunes recom-
« penses. » Elle appela aussi R. de Malherbe en qualité de
témoin , à son testament qu'elle fil à la Flèche, étant tombée
malade de la maladie dont elle mourut , et , après son décès,
qui eut lieu le 14 sept. i55o , Ant. de Bourbon , son fils
aîné , écrivit à ce fidèle seviteur de sa mère , une lettre que
nous citerons en entier à l'article biographique de cette prin-
cesse, pour qu'il allât, avec le trésorier de son duché de Ven-
dôme , chercher le corps de sadite défunte mère à la Flèche,
et l'amener à Vendôme , où il fut inhumé.
Vers l'an i5G4T la reine de Navarre , mère de Henri IV,
ôte le gouvernement de Vendôme et du Vendômois, à R.
de Malherbe, et le remplace par Joachim le Vasseur,
seigneur de Gogners.
En i5g3, après l'abjuration d'Henri IV, un détachement
de l'armée royale, conduit par les mestres-de-camp de Rocq
et Chevalier , dont faisaient partie les capitaines Sablières et
la Pointe, avec les gardes du S.r de S. -Luc, se logea au
château de Corbuon , paroisse de Villaines-sous-Lucé , après
avoir pillé les villages de Ste Cécile et de Marçon , et vint
attaquer le château de Poillé, où s'étaient retirés les habitants
des campagnes environnantes , avec leurs meubles et leurs
bestiaux. Pierre de Malherbe , descendant au 5.e degré de
Jacqueline de Poillé , lieutenant de 5o hommes d'armes
des ordonnances , sous la charge du brave Gruel de la Freite,
son oncle, se trouvant dépourvu de munitions, pour re-
pousser une agression qu'il n'avait pu prévoir, signa le 17
mars une capitulation que violèrent les agresseurs. De Mal-
herbe en ayant porte ses plaintes au roi , au service duquel
il était particulièrement attaché dès sa jeunesse, en qualité
de gentilhomme, le maréchal d'Aumnnt , comte de Château-
roux , qui avait été chargé d'instruire contre cet attentat,
ordonna par jugement que le sieur de Poillé , ses serviteurs,
soldats et paysans, faits prisonniers dans son château,
seraient mis en, liberté , les rançons restituées et le. château
47°
PÔlNT-MJ-JOtJR.
rétabli au même état qu'il était avant la capitulation , ce qui
n'ayant pas été exécuté , de Malherbe prit à partie, sur le fait
du pillage t F. de Ponlavice, fils de Ch. de Pontavicc, seigneur
de Corbuon , J. Hardy et autres , qui étaient au nombre
des assaillants ; mais les poursuites furent arrêtées par un
arrêt du Conseil.
Adam-Fr.-Bonaventure de Malherbe, issu de Pierre et de
Magdelaine de Montausier, était, en 1789, seigneur de
Marçon , et avait comparu en cette qualité à l'assemblée des
trois ordres, à Tours. Ses fiefs de Poillé, Bois-Maron ,
Villeneuve, S.-Lezin , Borde-à-la-Guette , ainsi que celui
de la Jaille et autres , relevaient nuement de celui de Marçon ,
dont la haute justice , comme nous l'avons dit à cet article ,
était sous l'hommage de la baronnie de S -Christophe en
Touraine.
Situé près et à l'E. S. E. du bourg de Marçon , auquel il
est en quelque sorte lié par une avenue , le château de Poillé,
près duquel se trouve un autre manoir, anciennement fortifié,
appelé la Roche de Poillé , appartient à M. Jos.-Ch.-L. de
Malherbe, qui en a hérité de S.r Adam-Pierre-Bonaventure
son père , et l'a fait reconstruire à la moderne , en 1804. — Le
fief des Roches , qui relevait de celui de Marçon , fut réuni à
celui-ci par l'acquisition qu'en fit M. de Malherbe , père du
propriétaire actuel de Poillé, de M. Salmon du Châ tel lier, qui
Je possédait alors. Le château des Roches ( v. plus haut ,
p. 4- ) 1 dont ce fief a été distrait , est actuellement la propriété
de M. Ch.-L.-J. Dubois de Monthulé , qui l'occupe , et à qui
il est venu, par son mariage avec une héritière de la famiile
Salmon du Châtellier. — Celui de la Marseillère , cité aussi à
l'article marçon ( p. 4 ci-dessus ) , a été habité anciennement
par un S.r Berziau, secrétaire des commandements du roi
de Navarre , avant et depuis l'avènement de ce prince à la
couronne.
POILLL, autre fief, situé dans la paroisse de Marolles-
les-Braults ( v. cet art. , p. 4i ) » pour lequel Anne Leballeur ,
veuve , alors propriétaire, est taxée à 10 1., au rôle du
ban et de l'arrière-ban , dressé en i63g. Ce n'est plus qu'une
simple ferme aujourd'hui.
On trouve aussi en Luché deux fermes , appelées le Grand
et le Petit poillé, situées près le lieu appelé le Camp. 11
en existe dans plusieurs autres endroits, et je les crois être
partout indicatifs d'un terrain maigre et peu fertile, du moins
originairement.
POIJVT-DU JOUR ( le ) , hameau composé d'un petit
nombre de maisons , avec auberge, situé commune de S. -Jean
PONCÉ. 47 *
de la Motte, sur la route royale n.° 23 , de Nantes à Paris ,
en face et tout près le bourg de Ligron.
POINTE ( la ) , moulin à papier, autrefois à blé, situé
commune deChahaigne, près duquel se trouve un port ou
point , où sont disposées par trains et mises à flot sur le Loir f
les pièces de bois de marine tirées de la foret de Bcrsay.
(V. i-i58 et 262.)
POISSONNIÈRE ( la ) , château situé dans la commune
de S.-Ouen-cn-Bclin. Voyez cet article.
PONCÉ, PONSÉ, PONSSAY, anciennement pokte-
ZAY et mieux peut-être , pont-CÉ ; Ponciacus, um; Ponceium ;
Poncayum, Cénoman. ; Pons-Cesarîs ( v. plus bas , A1STIQ. )•
Commune cadastrée , du cant. et à 7 kilom. 3 hect. N. E.
de la Chartre ; de l'arrondiss. et à 19 k. E. i/4-O. de S.-
Calais ; à 44 k« E. S. E. du Mans. Anciennement du doyenné
de la Chartre , de l'archid. et de l'élect. de Château-du-Loir ;
du dioc du Mans. — Dist. légal. 8 , 22 et 52 kilom.
descript. Bornée à l'O. et au N. , par Ruillé-sur-Loir; au
N. E. , sur un très-petit espace , par la Chapelle-Gaugain ;
à l'E. , par Lavenay ; au S. , par la rivière du Loir, qui la
sépare, ainsi que le déparlement, du Bas-Vendômois et du
département de Loir-et-Cher ; cette commune , de peu d'éten-
due , a la forme d'un tétragone irrégulier , s'allongeant en
ellipse du N. E, au S. O., sur un diam. central de 4>2 h»?
contre 2,7 h. dans sa plus grande largeur d'E. à O. Le bourg ,
qui s'étend sur la rive droite du Loir , forme une assez longue
rue, s'élendant, d'est à ouest, des deux côtés de la route
départementale n.° 4, de Montoire ( Loir-et-Cher), à Châ-
teau-du-Loir. Une partie des maisons du côté droit de la
route sont construites , ainsi que l'église , sur le penchant
et même jusqu'au sommet de la colline qui domine au nord
le cours de la rivière. On remarque dans ce bourg, l'un des
plus jolis du département, et construit au milieu du vallon
connu sous le nom de Vau-du-Loir, au centre d'une contrée
aussi riche que pittoresque et qui , pendant un cours de 24
à 25 kilom. ( 6 1. de poste), n'est qu'un continuel jardin
anglais, i.° l'église, située au sommet de la colline, d'où
elle surplombe en quelque sorte au-dessus du centre du bourg,
ouvertures semi-ogivales, ayant deux bas-côtés, séparés de
la nef par des arcades du même genre , supportées par des
piliers carrés, décorés à leurs angles de colonnes engagées,
à chapiteaux ornés de palmes , de figures de monstres ou
grotesques , etc. ( i2.e siècle ) ; à clocher en flèche , construit
sur une tour carrée bâtie en pierre de taille. On trouve dans
l'ancien cimetière , qui entoure cette église , du côté nord
47
PONCE.
principalement, plusieurs tombes, sans inscriptions, en pierreâ
ressemblant au calcaire coquiller de Doué , à couvercles aussi
sans inscriptions, dont un, au lieu d'être plat, est convexe ou
anguleux. Au mur extérieur nord de l'église, donnant sur ce
cimetière , sont inscrustées trois plaques en marbre , se
rapportant à autant de tombes placées au-dessous, avec
inscriptions: la i.re, érigée par messire Jacq.- Henri de
Durcet , cbev. , baron de Poncey ( sic ) et par sa fille, à la
mémoire de dame Marie-Charlotte de Fonlenay, leur épouse
et mère, décédée le 12 avril 1787 ; la 2.e , à la mémoire de
messire Cl.-P. Gabriel de Fontenay , ancien offic. de cava-
lerie, mort le 1 1 avril i8o3 , âgé de 82 ans ; et la 3e , à
celle de dame Marie- Louise Robert de Saint-Victor, épouse
de Henri-Jacq.-Anseline de Porct , marquis de Boisandré ,
chev. de S.-Louis , morte au château de Poncé , le 18 juin
1787. Un autre lieu d'inhumation, appelé le Grand-Cime-
tiere , clos de haies seulement, est situé sur la même colline ,
près et à l'E. N. E. de l'église. 2.0 le château de Raray ,
actuellement de Nonant , situé à l'entrée orientale du
bourg , ayant sa grille et sa porte cochère sur le bord de la
grande route, a été bâti en i534, par M. de fJ hiville , alors
propriétaire, en belles pierres de taille, dans le style de
l'époque, et décoré de quelques sculptures. Il est accompagné ,
au sud, de belles prairies qui s'étendent sur les bords du Loir ;
à l'est et au nord-est, de jardins , d'un joli bois d'agrément
et d'une avenue qui conduit à la chapelle S. -Etienne et à l'an-
cienne tour des Roches, dont il sera parlé plus bas, le
tout planté sur une colline percée de grottes ornées de fon-
taines et de bosquets. Dans la partie occidentale du bourg se
trouve , au côté gauche de la route , sur le bord de la rivière,
la maison de Paillard , avec ses jardins , ses moulins et sa
belle papeterie et, en face, du côté opposé, sur le prolon-
gement du coteau , les restes de la tour et de la chapelle de
la Volonnière , plusieurs maisons bourgeoises à la ïendrière ,
et quelques autres constructions modernes, notamment un
joli belvédère bâti par M. Quelin-Pothée , maire et pro-
priétaire de la papeterie. Au centre du bourg , est une fon-
taine , dite de S.-Julien , qui fournit abondamment de l'eau
excellente et près de laquelle est établi un lavoir public. La
jolie situation de ce bourg, la fraîcheur de ses bâtisses, l'air
de mouvement et de vie que lui procurent le passage de la
grande route et les nombreux ouvriers qu'occupent sa pa-
peterie et les autres espèces d'industrie qui s'y trouvent , lui
donnent beaucoup de rapport, surtout le dimanche, avec les
villages des environs de Paris.
PONCÉ. Ifi
POPUL. De 71 feux autrefois , on en complc aujourd'hui
i65 , comprenant 320 indîvid. mal. , 335 fem., tolal , 655 ;
dont 253 dans le bourg ; £i et 3j aux hameaux des Vallées
et de TOrcasière ; 26 et 22 , à ceux de la Croix-Béchie et
delà Butte; de i5 à 12 à ceux de la Crochardicre , des
Saulaies et des Lailries.
Mouo. décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , 4.8;
naiss., i55 ; déc , i33. — De i8i3 à 1822 : mar., 62 ;
naiss., i5q; déc, 120.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.- Julien. As-
semblée le 1." dimanche après le i£ septembre, fête de
l'Exaltation de la Sle- Croix. La cure , qui était à la présen-
tation du chapitre diocésain , valait environ 5oo 1. de revenu.
Le curé de Poncé , était chapelain né de la chapelle du
château de la Flotte ( v. cet art., il - 44 l )» situé dans la
paroisse de Lavenay. 11 existe une chapelle au lieu appelé les
Roches, où était , dit-on, un ancien manoir seigneurial de
ce nom , à 1 k. N. E. de l'église paroissiale ; une autre
se trouvait aussi à la Valonnière, dont il ne reste plus que
quelques vestiges.
Suivant Tillemont et le Cenomania , S. Julien , apôtre et
premier évêque du Mans , faisant la visite de son diocèse ,
chassa des démons du corps d'une fille possédée, dans la
paroisse de Poncé. ( V. l'art, lavenay , n-6o5. )
D. Mabillon et le Cenomania, rapportent que l'éveque
Hildebert, 1097- 11 25 , fit restituer à sa mensc épiscopale et
capitulaire , les églises de plusieurs paroisses envahies par des
séculiers , au nombre desquelles était celle de Poncé.
Etablissement, en 1825, de sœurs de charité de la congré-
gation de Ruillé ( v. plus bas , hist. civ. ).
hist. FÉOD. La seigneurie de paroisse, avait jadis le titre de
première chàtellenie de la baronnie de Lavardin , située dans
le Bas - Vendômois ( v. n-588 ) , réunie, vers 11 80, au
comté , puis duché de Vendôme, par le mariage de Rochifde
de Lavardin , avec Jean 1." , comte de Vendôme. L'ancien
château était bâti , à ce qu'il paraît , aux Roches dites de
S.-Elienne , à peu de dislance à Test-nord-est du château
actuel. Celte châlellenie était assez importante , et les sei-
gneurs de Poncé sont cités dans plusieurs acles solennels,
tels que des entrées et prises de possession , mariages , funé-
railles , etc. , des comtes de Vendôme , qui étaient leurs
suzerains.
Nous manquons de renseignements suivis sur la chrono-
logie des seigneurs de Poncé : M. le comlc de Nonant ,
possesseur actuel , pense qu'ils ont pu disparaître lors de
474 PONCÉ.
l'incendie du chartrier de cette baronnie , en 1793. Nous
trouvons que , lors de l'entrée solennelle que fit Geoffroi 11,
dit de Preuilly , en prenant possession du comte de Vendôme,
en 1090, accompagné de son vicomte, de ses barons et des
principaux gentilshommes du comté , le baron de Poncé ,
qui n'est pas nommé , menait par la bride la haquenée sur
laquelle était monté le comte , qui lui en fit présent.
Ceux des seigneurs de ce nom que nous trouvons cités ,
sont : i.° Gaufridus ou Godfroid de Ponsé , qui , en 1222 ,
assista aux obsèques du sénéchal Guillaume des Roches ,
à l'abbaye de Beaulieu , à laquelle il donna « quinquagcnta
« solidos Turonensis , in bustiâ Andegavis. » ; 2.0 Christophe
de Poncé , lequel , en 1527, épousa Marie, fille de Jean i.erde
Maridort et de Marguerite de Meulan ; 5.° René de Poncé ,
seign. de Cheripeau , de la Beuvrière, d'Epinay, de la Ta-
lonnière et de Fleuré , dont la fille , appelée Renée, épousa
Jacques ni de Maillé, seigneur de Benehart , gouverneur de
Vendôme, que fit pendre Henri IV , lorsqu'il reprit cette
ville sur les Ligueurs , en 1589. Il ne paraît pas que René
possédât la lerre de Poncé.
En i4-ï4> Jean d'Angennes, i.er du nom, chambellan du
roi et du duc de Guyenne , rend aveu au comte de Vendôme ,
pour la châtellenie de Ponçay, qu'il tenait de Jeanne de
Courtremblay , sa femme.
Un sieur de Thiville, comme nous l'avons vu plus haut ,
possédait cette seigneurie, en i534> Elle appartenait, en
1775, à M. le baron de Durcet, dont la fille la porta en
mariage à M. le marquis de Raray. M.lle de Raray la porta,
également par mariage, à M. le comte de Nonant , dont le
fils , M. Amédée comte de Nonant , chevalier de S.-Louis
et ancien chef d'escadron , en est acluellement propriétaire.
C'est à tort qu'on donne assez fréquemment au château de
Poncé le nom de Raray , par l'habitude contractée de désigner
les grottes et rochers de S.-Etienne , sous le nom de Rochers
et Grottes de M.me de Raray, lorsque cette dame possédait
celle terre. Le nom de Raray, est celui d'une ancienne terre
noble , qui n'est point passée à la famille de Nonant.
Antiq. Nous a\ons cité à l'art, lavenat ( H-6o4 ) > l'exis-
tence d'un camp romain , situé au confluent du Loir et de
la Braye , sur le territoire de la commune de Sougé , dans
le Bas-Vendômois , autrefois du diocèse du Mans , aujourdhui
du département de Loir-et-Cher. De ce camp , dont nous
r, .1 m ... ' \ r 1 1 _«. i 11 * 3-
PONCÉ. 475
bourg actuel de Poncé , sur un pont en pierre , dont il reste
encore quelques vestiges d'arches. De là, probablement, la
véritable élymologie du nom de ce lieu Pons Cesaris ; pont de
César, nom que nous avons dit ailleurs ( PnÉC. HIST. , 1-XX ,
art. lavenat, u-6o5 ), ne signifier autre chose que pont des
Romains. Sur le coteau de la rive droite , en face de ce pas-
sage, existait une enceinte fortifiée, qu'on croit avoir été celle
de l'ancien château appelé les Hoches, et nue tour élevée sur
un tumulus , qui paraît être de construction romaine, à en
juger par la dureté de son ciment et par les briques à rebords
qu'on y a rencontrées : elle fut abattue par les ordres du roi
( Louis XIII), en 1616, probablement parce que les cal-
vinistes s'en étaient fait une forteresse, un point d'appui. Un
belvédère a été établi sur l'emplacement de cet ancien donjon ,
d'où la vue s'étend sur un horison magnifique , à l'est et à
l'ouest, le long du cours du Loir. On a trouvé , en 1789 , aux
environs de la tour des Roches , un assez grand nombre de
médailles qu'on croit avoir été frappées dans la Gaule , a
l'instar des médailles romaines antérieures aux empereurs.
Les unes , en bronze , étaient des as , représentant d'un côté ,
une louve allaitant deux enfants , sans empreinte au revers ,
qui était creux; d'autres , en argent , d'un petit module , une
tête casquée avec des ailes , celle de Minerve probablement ,
et au revers, un cheval très-mal formé; d'autres, en or,
représentant une tête également casquée , et une victoire au
revers. Beaucoup d'autres médailles du même genre , avaient
été trouvées dans une pièce de terre appelée le Champ du
Trésor , antérieurement à cette époque , et il en a été décou-
vert quelques autres depuis 11 ne paraît pas douteux qu'un
tastellum romain, dépendant du camp de Sougé , n'ait été
établi , à Poncé , en forme de tête de pont, pour défendre le
passage du Loir sur ce point.
Il existe , dans le bourg, des masures qui sont les restes
d'un temple calviniste , ce qui semble justifier ce qui a
été dit plus haut , sur les causes qui ont pu faire ordonner
la démolition de la tour des Roches.
hist. civ. En 1824, Madame la comtesse de Nonant-
Raray , fait don à la commune de Poncé , d'une maison avec
dépendances, estimée i5,ooo f . , d'une rente de 4-OÏ £ et
d'une autre de 60 f. , toutes deux sur l'état ; d'une autre
rente de 200 bourrées et de 11 stèr. 5a centist. de bois de
chauffage , le tout destiné à l'établissement et à l'entretien
d'une maison de charité ; et M.mcs Vacher, femme Quantin, et
Flavie Vacher, femme Peltereau, font don aux pauvres de
la même commune , d'une rente de 10 boisseaux de blé-
476 PONCÉ
méteil, i.rc qualité. L'acceptation de ces donations, est
autorisée par ordonnances royales des 18 février 1824,
pour la dernière ; du 4 novembre suivant, pour la première.
Une maison de charité , desservie par deux sœurs de la
Providence de Ruillé , et un bureau de bienfaisance y réuni,
ont été établis au moyen de ces donations , et sont adminis-
trés par une commission de cinq membres.
En i833, le Conseil municipal vote, en conformité de la
loi du 28 juin , la somme de 80 f. , pour le loyer d'une maison
d'école, et celle de 200 f. , pour le traitement de l'instituteur.
Ecole primaire de jeunes filles , tenue par les sœurs de
la maison de charité.
hydrogr. Le Loir, comme nous l'avons dit, arrose et
limite la commune au sud. Une chaussée , qui traverse cette
rivière, en même temps qu'elle maintient la hauteur des
eaux, au niveau nécessaire pour faire tourner les roues des
moulins de Paillard , sert à communiquer sur la rive gau-
che. — Moulin à blé à 2 roues cl moulin à papier à 4
roues.
géolog. Sol montueux, à l'exception de la partie du vallon
du Loir qui se trouve resserré entre cette rivière et la colline
sur laquelle est bâtie l'église. Terrain d'alluvion dans la vallée,
crétacé inférieur formant les coteaux. La craie tufau , con-
tenant plusieurs espèces de coquilles fossiles , des univalves
principalement, est extrêmement développée sur Poncé , où
on l'exploite comme pierre à bâtir : elle existe même dans
la vallée au-dessous de l'alluvion , et ce n'est qu'à une
certaine profondeur qu'on y rencontre la partie supérieure
du grès vert. M. ïriger pense qu'à peu de distance de là,
dans la direction de Tours, on pourrait trouver des eaux
jaillissantes , qui appartiendraient au même bassin que celles
de cette ville.
cadastr. Superficie totale de 692 hectar. 17 ar. , se sub-
divisant ainsi : — Terr. labour. , 53o hect. 53 ar. 79 cent. ,
en 5 cl. , évaluées à 4 , 8 , 1 4 , 24 et 32 f. — Jard. et vergers ,
1 0-86-1 1 ; 3 cl. : à 32 , 38 , 42 £ — Avenues et bosq. , o 88-
60 ; 2 cl. : 8 , 1 2 f. — Réservoirs , o-3o- 10 ; à 32 f. — ■
Vign. , 61-76-86; 4 cl. : 6 , 16, 28, 4° ^ — Prés, 21-
9'5-6o ; 4 cl. : 21 , 4-2 , 64, 80 f. — Pâtur. , 8-73-85 ; 2 cl. :
6, 12 f. — Bois taillis, 11-73-go; 3 cl. : 5 , 8, 12 f. —
Aulnaies, o-3i-6o ; à 12 f. — Landes, io-4o-io; 2 cl.:
1 , 3 f . — Mares , 0-28-10 ; à 6 f . — Superf. des» bâtim. ,
5-75-59; à 32 f. Obj. non impos. : Egl., cimet. et presbyt. ,
0-34-40* — Bout, et chem, , 21-02-70. — l\iv, et ruiss. , 7-
24-70? **; i53 maisons, en 9 cl., dç 3 à 80 f, — * Château,
PONCE. 477
200 f. — Moulin à blé, 220 f. — Moulin à papier , 74.0 f#
r> „ ,., • f Propr. non bâties . 1 i/*i5 f. 38 c. \ ,0 r o
Revenu .mpos.j J__ bâlies > ^ m J 14,897 F. q8 c.
Contrib. Foncier, 2,58i f. ; personn. et mobil. , 5 1 1 f . ;
port, et fen. , 190 f. ; 26 patentés : dr. fixe, 328 f. ; dr. pro-
port. , 181 f. 33 c. Total, 3,791 f. 33 c. — Chef-lieu de
perception.
cultur. Superficie argileuse et argilo-calcaire , passable-
ment productive, ensemencée en céréales, dans la propor-
tion de 6 parties en seigle et méteil , 5 en froment , 3 en
orge et autant en avoine ; produit , en outre , du chanvre , un
peu de trèfle , des pommes de terre ; beaucoup de vignes et
de noyers , d'arbres à fruits à cidre , etc. ; bois ; prairies de
bonne qualité. Elève d'un très-petit nombre de poulains;
beaucoup de bêles à cornes et de moutons, proportion-
nellement ; peu de porcs et de chèvres. — Assolement
triennal ; 3 fermes principales , 5 à 6 bordages , le surplus ,
en très-petites tenues, au-dessous de 2 heclar. ; 16 charrues ,
presque toutes traînées par des chevaux seulement. = Com-
merce agricole consistant en grains , dont il n'y a pas expor-
tation réelle , la commune ne se nourrissant pas; en chanvre
et fil , vins blancs estimés , noix , fruits à pepins , cidre , bois ,
menues denrées.
industr. Elie Savaticr , né à Bessé , en 17 17 , simple
teinturier d'abord, après avoir établi dans ce bourg une
fabrique de serge et de colonnades , une filature de coton
et de toiles peintes , des fourneaux à chaux , à briques et à po-
terie, ayant acheté l'emplacement d'une ancienne forge, située
sur les bords du Loir , à Poncé , y établit un moulin qui ,
au moyen de la même roue , exécutait, à la fois , le foulage
des toiles destinées à la teinture , le ratinage de étoffes , et
le teillage ou broyage du chanvre : plus tard , cette mécanique
fut aussi adaptée au pilage des bois de teinture. Vers 1766 ,
cet homme industrieux , l'un de ceux dont la présence suffit
pour vivifier et enrichir le pays où la Providence les a placés ,
créa une papeterie dans le même emplacement , où bientôt
on vit s'élever 6 moulins , 4- pour la fabrication du papier
et les 2 autres pour le mouturage des grains , et la digue ,
dont il a été parlé plus haut , destinée à maintenir les eaux
au niveau convenable pour faire tourner les 6 roues à la
fois. 11 fit construire , en même temps , des bâtiments spacieux
pour son usine et d'autres pour le logement de 20 ménages
d'ouvriers , ayant chacun un petit jardin , le tout formant une
espèce de hameau , dans la même enceinte de murs où se
478
PONCEÀU
trouve aussi la maison de maître, accompagnée de jolis jardins,
que la rivière circonscrit au sud-est. M. Quetin-Pothée , l'un
des descendants de cette homme vénérable , sur lequel nous
donnerons un article à la biogr. , et dont l'image a déjà été
reproduite dans la i i.c livrais, de notre iconographie, a établi,
depuis quelques années, dans cette papeterie, une mécanique
à système continu, au moyen de laquelle on voit le chiffon
être broyé dans les cuves par des cylindres, couler liquide
et collé sur les châssis, et former le papier qui va se sécher
sur d'autres cylindres creux échauffés par la vapeur , et
ensuite se rendre sur des rouleaux , sec et susceptible d'être
employé. Celte usine , dans laquelle M. Quetin a conservé
quelques piles et cuves pour le travail d'après l'ancien mode,
fabrique des papiers à impression , de couleur pour affiches,
pour tentures , à emballage et à sucre particulièrement. Ses
débouchés sont dans le pays , et surtout à Paris et àOrléans.
— Celle manufacture occupe ordinairement 20 ouvriers pa-
petiers, et 5p autres individus pour les travaux accessoires.
Extraction , à découvert , à la carrière de la Yolonnière ,
près le bourg, du calcaire lufau, estimé pour les construc-
tions extérieures, ayant la propriété de résister à la gelée.
— Fabrication de cotonnades et siamoises , qui sont portées
à Bessé ( v. cet art. ).
rout. et chem. Nous avons dit plus haut, que la route
départementale n°(, de Château-du-Loir à Montoire , qui
longe la rive droite du Loir, traversait le bourg de Poncé
dans sa longueur. Celte route s'embranche au hameau du
Pont-de-Braye , en Lavenay , avec celle n.° 6 , de Tours à
la Ferlé-Bernard , par Besse , S.-Calais et Vibrave.
LIE.UX remarq. Comme habitation : le château, Paillard,
les maisons bourgeoises de la lendrière. Sous le rapport des
noms : la Grande-Maison, les Châtelels, les Roches, les
Loges ; la Croix-Béchis ; les Vallées ; les Saulaies, etc.
etabl. PUBL. Mairie , succursale , maison de charité et
bur. de bienfaisance réunis, avec commission administrative ;
école primaire de garçons, école primaire de filles; résidence
d'un perccpleur ; bur. de déclar. des boissons , débit de
poudre de chasse , débit de tabac ; chef-lieu d'un bataillon
cantonn. de la garde nationale , de 539 hommes d'effectif.
Bur. de posie aux lellrcs , à la Chartre.
PONCEAU, PONTCEAU; ruisseau formé de la réunion,
près du hameau de ce nom , de trois petits cours d'eau , ayant
leur source près le bourg de Lavernat , dans le canton de
Mayet, le i.er au nord, le 2.e au nord-nord-est, le 3.e à
l'est-sud-est de ce bourg. Il se dirige d'abord au sud , puis au
P0NT-DE-BR.4YE. 479
sud-est, où il reçoit, au-dessous du hameau de Launay , le
petit ruisseau de Luigné ; se dirige ensuite au sud-ouest, pour
aller confluer dans le Loir , au bourg de Vaas, dont il baignait
jadis les murailles à l'est , lorsque ce lieu ( v. son art. ) était
fortifié. Pendant un cours de 8 à 9 k. , le Ponccau, à qui
Lepai^e donne le nom de Brault, arrose les communes ci-
dessus dénommées, et fait tourner 3 moulins à blé.
— Un autre ruisseau, du nom de FONCEAU, prend naissance
sur le territoire de Monlreuil-le-Chélif ( v. cet art. ), à 1
kilom. , au plus , au sud de ce bourg ; passe , en se dirigeant
au sud , à peu de distance de l'extrémité orientale des bois
de Pezé ; se contourne ensuite vers l'est , peu avant le hameau
de Gué-Perreux , qu'il traverse ; et va se réunir au Toussant ,
au moulin des Touches , près le bourg de Ségrie , après un
cours de 6 k. 1/2 , pendant lequel il ne fait mouvoir que le
seul moulin de Toussant. Les deux ruisseaux de Ponceau et
de Toussant, prennent le nom de Jambron ( v. cemot ) ,
après leur réunion.
PONSÊ , PONSS AY ; voyez poncé.
POi\T-AUX-HERMTES, nom donné à un petit pont
en bois , établi sur le ruisseau du Pin , décrit plus haut , page
4-38 , appelé aussi ruisseau du Pont-aux-Hermitcs , au-dessous
du moulin du Pin et vis-à-vis de deux fermes nommées les
Ponts , sur le territoire de la paroisse de Château-l'Hermitage
( n-38o ) , mentionnée dans des litres anciens, et dans la
liste des paroisses de l'élection de Château-du-Loir , sous le
nom de Château-V Hermitage ou le Pont- aux- Hermiles.
PONTCEAU; voyez ponceau.
PONT-CÉ , PONTEZAY ; voir poncé.
POl\T-DE BRAYE, hameau situé, pour majeure partie,
sur la commune de Lavenay ( v. cet art. ), le surplus sur
celle de Sougé ( Loir-et-Cher ) , près d'un pont en bois
construit sur la Braye , qui lui donne son nom , un peu au-
dessus du confluent de cette rivière avec le Loir , et au point
de jonction des routes départementales n.os 4 et 6, du Châleau-
du-Loir à Montoire (Loir-et-Cher"), et de la Ferté-Bernard
à Tours. La première de ces routes suit , à peu-près , la
direction d'une voie romaine qui, du camp romain de Sougé ,
passait dans l'emplacement du hameau de Pont-de-Braye ,
dont la rivière de Braye le sépare , et devait conduire à Sub-
dunum ou Suindinum , le Mans. « Le pont de Braye , écrivait
M. de Musset de Cogners , il y a 20 ans, est en bois ; il a
été réparé trois fois en moins de 60 ans , et a chaque fois il
a été longtemps impraticable avant la réparation. La levée ,
du côté de Sougé , n'est pas bien entretenue ; elle le sera
48o PONT-DE-GESNES.
mieux , dit-on , si le chemin du Château-du-Loir à Vendôme,
par Montoire , au lieu de suivre la rive gauche du Loir ,
depuis la Chartre, est conduite à partir de ce point, sur la
rive droite , par Ruillé et Poncé , jusqu'au pont de Braye. »
Ce projet a effectivement été réalisé. Le hameau du Pont-de-
Braye, se compose d'une douzaine de maisons , dont 1 ou a
auberges , renfermant une population d'une trentaine d'in-
dividus, dont les deux tiers sur le territoire de Lavenay.
PONT- DE COEUR, ruiss. qui, prenant naissance à l'étang
de Gruau , dans la commune de Lavernat , du cant. de Mayet,
sur la limite-sud- ouest de la forêt de Bersay, se dirige au
sud-ouest, passe au bourg de Verneil-le-Chélif, traverse
l'étang de Cœur , fait tourner le moulin dont il porte le
nom , et, se dirigeant plus directement au sud , va confluer
dans le Loir , à 1,2 hectom. en à-mont du moulin de Cherré ,
sur le territoire d'Aubigné. Pendant un cours d'environ 14.
kiiom. , ce ruisseau arrose les trois communes désignées dans
cet article , reçoit ceux de Mangé , de S.-Hubert ; celui de
la Fontaine , venant de Coulongé ; et plusieurs autres moins
importants : il fait mouvoir 8 ou 9 moulins à blé. — C'est
par méprise que nous l'avons désigné sous le nom de Ponceau,
à l'hydrographie de l'article Coulongé.
POi\T-DE-GESi\E, S ; PONT-DE-GENNE, S ; Ponte
Genœ , Pons logenœ; commune du cant. et aliénant à l'E. de
Monlfort-le-Bolrou ; de l'arrond. et à 17 kilom. E. i/4-N.
du Mans; autrefois du doyen, et de l'archid. de Montait,
du dioc et de l'élect. du Mans. — Dist. légal. : 1 et 20 kilom.
DESCUIPT. Bornée au N. , par Lombron ; à l'E. , encore
par Lombron et par Connerré ; au S. , par Soulitré ; au S.
O., par S.-Mars-Ia-Brière; à l'O. , encore par S -Mars et
par Montfort ; la forme très-irrégulière de cette commune ,
se rapproche de celle d'un carré long , s'étendant du IN. au
S., et dont la moitié nord-ouest de l'extrémité septentrionale,
se prolonge au nord , en forme d'appendice , carré-long éga-
lement. Plus grand diam. du N. au S. , 4- k. 1/2 environ ;
moindre diam., dans le même sens, 3 k. 1/2; plus grand
diam. transversal, ou d'est à ouest, 3 k. Le bourg, bâti sur
la rive droite de l'Huisne , qu'on y passe sur un ancien pont
en pierre, de 8 arches principales et de 4- autres plus petites
aux extrémités , et situé vers le milieu du centre longitudinal ,
mais sur la limite occidentale du territoire , forme une rue
principale, ayant la forme d'un Z, qui, parlant du pont,
va joindre, à très-peu près, l'extrémité orientale de la grande
rue de la petite ville de Montfort, dont il semble n'être
qu'un faubourg. Une autre petite rue s'étend vers le nord ,
PONT-DE-GESi\ES. 48i
pour conduire au cimetière ; et une autre, de celle-ci à l'extré-
mité occidentale de la première. On remarque dans le
bourg , plusieurs maisons bourgeoises assez belles ; une
vieille maison à tourelles , vers l'extrémité de la rue qui
conduit à Montfort , appelée le Chardon ; et l'hospice dont il
sera parlé plus bas. Eglise, située dans la partie de la grande
rue, la plus rapprochée de la rivière, du genre gothique
primitif , à clocher en flèche. Cimetière près et au nord du
bourg, clos de murs, dans lequel se trouve une tombe
en marbre , en forme de colonne , surmontée d'une urne ,
recouvrant les restes d'une femme enlevée bien jeune à
l'amour de son mari et à la tendresse de sa famille , dame
Eugénie Chauvin , épouse de René Pelouas , née au Mans ,
le 7 avril 1799 > décédée le 17 septembre 1827 : ce monument
est entouré d'une balustrade en fer. La chapelle de S.-André ,
bâlie dans le cimetière , a été détruite.
POPUL. De 117 feux en 177$, on en compte actuellement
188 , se composant de 43o indiv. mâles , 4-77 femelles , total,
907 ; dont 683 dans le bourg , 90 au ham. de Gué-d'Arancé ,
et 25 à celui de la Croix-Douce ou de la Belle-Inutile , situé
sur la route de Paris «à Nantes.
Mouo. dcceniL De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 63 ;
naiss. , 23o ; déc. , 23g. — De i8i3 à 1822 : mar. , 76 ;
naiss. , 294 ; déc , 279.
hist. eccles. Eglise anciennement sous le patronage de S.
Victur, actuellement sous celui de S. Gilles. Assemblée, le
dimanche le plus prochain du i.er sept. , fête de l'un et de
l'autre de ces saints.
La cure , produisant 1,200 1. de revenu, était à la présenta-
lion de l'abbesse de S.-Avit , près Montmirail , dans le dioc.
de Chartres. On lit , dans un aveu rendu en 1609 , pour la
châlellenie de S.-Aignan : « Le curé du Poni-de-Gesnes ,
tient de moi châtelain , 9 journ. de terre , dépendant de son
bordage nommé l'eslre Morel , pour raison desquels m'est
tenu faire 16 den. tourn. de cens , au jour de S. -Martin
d'hiver. »
Vers l'an 1097 , selon le Paige ; 1,202 selon d'autres ;
Anne de la Porte , dame de Montfort et du Pont-de Gesnes ,
fonda , dans cette dernière paroisse , un prieuré conventuel de
religieuses qu'elle appela de l'abbaye de St.-Avit , et le plaça
sous l'obédiance de l'abbesse de ce monastère. Une seule
religieuse habitait ce prieuré en dernier lieu, et jouissait de ses
revenus, portés à 2,4co 1., dans V Annuaire pour i832; à
i,5oo 1. par Lepaige , ce qui paraît plus exact.
On trouve ce passage dans le censif de l'abbaye de Saint-
IV 3i
48:
PONT-DE-GESNES.
Calais , dressé en i3qi : »< Ledit abbé ( de S.- Calais ) , a en la
paroisse du Pont-de-Gennes , certains prés appelés de l'Auge ,
sis auprès des Ponls-de-Concray (Connerré ) , tenus à 2 s.
6 d. de cens, du fief de Guerîande, et les tient Juliol Rouillart,
à 23 5. de rente à la Toussaint , et paie les devoirs. »
]Sous ne repéterons pas ici ce que nous avons rapporté
ailleurs , de l'usage où étaient autrefois le clergé et les parois-
siens du Pont de-Gesnes , de se rendre processionnellement
à l'église de Champagne , le jour S.-Didier , fête patronale de
celte dernière paroisse, et de la cérémonie qui y avait lieu.
Voir l'art. Champagne , 1-279.
Une maiadrerie existait au Pont -de* Gesnes t convertie plus
tard en Maison-Dieu , avec école de charité , qui subsistent
encore et dont il va être parlé plus bas , à Thist. CIV.
HIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse , annexée au manoir
appelé le Château , situé à 9 h. à l'est , un peu vers nord , du
bourg , était un membre du marquisat de Monlfort-le-Rolrou
et, comme lui , ressorlissait au présidial du Mans. Les autres
fiefs étaient: i°. Le Prieuré, doté d'une partie des biens de
cette terre ; 20. Germeau , à 8 h. S. E. du bourg , sur la rive
gauche de l'Huisne. Le fief du château d'Ardenay , s'étendait
aussi sur la paroisse de Ponl-de- Gesnes.
En i4% 9 Henri Gaudin , à cause de Jeanne de Blanche-
lande sa femme , rend aveu pour l'office de la sergenterie
faiée ( fieffée) du Pont-de-Gesnes. Cette sergenterie était l'une
de celles dont le titulaire devait assister à la procession et à la
cérémonie de la course des lances, qui avait lieu au JNJans le
dimanche des Rameaux ( voir m -384). Pierre Hugues, ser-
gent au bailliage du Ponl-de Gesnes , assiste en ladite qualité
de sergent fieffé , à celles qui curent lieu le dimanche de
Pasques fleuries , i4 mars 16 14.
HIST. CIV. 11 semblerait , d'après le second des noms latins
donné ci-dessus à la paroisse du Pont-de-Gesnes , que ce
nom signifierait pont sur l Huisne. Cependant, la fréquence des
lieux qui portent le nom de Gesnes ou Gennes , dans la Sarlhe et
dans plusieurs des départements circonvoisins , et qui ne sont
point à proximité de celte rivière , ne permet pas d'adopter
celte étymologie.
Il existait anciennement dans ce lieu* une maiadrerie ou hos-
pice de Lépreux, qui , après avoir élé annexée à la comman-
derie du Mans, de l'ordre de N.-L). du Mont-Carmel et de
S. -Lazare, fut, par arrêt du conseil, du 19 juin 1699, unie à
la maiadrerie de Montfort, pour la fondation d'une Maison-
Dieu commune aux deux paroisses. Tout ce qui est relatif à cet
établissement de chanté , ayant été rapporté à l'article Mont-
PONT-DE-GFSNES. 483
fort ( ci-dessus , p. 160) , nous y renvoyons. Cet hospice est
silué sur le lerriloire du Pont-de-Gesnes , tout près et au
nord du bourg. Les sœurs qui le desservent , y font l'école
aux jeunes filles pauvres des deux communes.
On lit , dans l'aveu de la Châtellenie de S -Aignan , cilé
plus haut : « Le maître de la maladrerie de Monlfort et du
Pont-de-G<snes , me fait 16 d. tourn. de cens, au jour et
fête de S. -Denis. »
En i833 , le Conseil municipal vote , en exe'culion de la
loi du 28 juin de la même année , 80 fr. pour le loyer d'une
maison d'école primaire , et 2oo fr. pour le traitement de
l'instituteur.
historiq. En 1567 » sous l'épiscopat du cardinal Ch.
d'Angennes , on célèbre dans la cathédrale du Mans , une
messe solennelle pour la paix , pour le roi et pour la conser-
valion de M. l'Evéque et de ses compagnons d'armes ( v.
l'REc. HISTOR. , I-exci), qui poursuivaient à outrance les
ennemis de l'église ( les calvinistes ) , à Monlfort , au Pont-
de-Gcsnes , à S.-Mars la-Brière et autres lieux circonvoisins.
Lepaige rapporte aussi que , pendant les troubles de la
Fronde, en i652 ( v. préc. hist. , 1 - ccxxxvm ) , le pont
élabli sur l'Huisne , au Pont-de-Gesnes , fut rompu , proba-
blement dans fappréhension des Iroupes du duc de Beaufort.
iiydrOG. La rivière d'Huisne sépare la commune en deux
parties inégales , dont 3/5. es environ sur sa rive droite , en la
traversant de l'orient à F occident ; le ruiss. d1 Arancé, venant de
Lombron , la limite à l'est, dans toute la partie située sur la
rive droite de l'Huisne. C'est à partir du Pont-de-Gesnes, que
l'Huisne fut rendue flottable , en 17^7 , par le duc de Che-
vreuse , jusqu'à son embouchure dans la Sarthe , ainsi que
nous l'avons dit à son article ( II- 5^9 ). — Moulins du Breil
et du Bourg , sur l'huisne , à 2 roues , à blé. Le moulin du
Bourg , seigneurial autrefois , appartenant à M. de Picolai
(v. l'art. Monlfort) , est l'un des plus importants du départe-
ment, pour la quanlilé de moulurage qu'il exécule.
géolog. Sol collineux sur la rive droite de l'EIuisne , dont
le noyau est le grès vert , appartenant au terrain secondaire
supérieur ou crélacé ; plat sur la rive gauche , dont loule la
superficie est en silex roulés et en sables d'alluvion.
divis. des terr. Cette commune n'étant pas cadastrée ,
nous ne pouvons offrir qu'une donnée approximative à cet
égard. En labour, 65i hectares ; jardins , 19 ; prés et prai-
ries , 118 ; bois , 3i ; landes et pinières, ni ; mares, 8;
superf. des bâlim. et cours, 23 ; égl. , presbyt. , hospices
etc., 5; rout. et chem., i3; riv. et ruiss., 7. Total, i,o56 hect.
484
FONT-D'ÏVERNI.
CONTRIB. Fonc. , 4,5^8 f. ; personn. et mobil. 709 f. ;port.
et fen. , 298 f. ; 55 patentés : dr. fixe , 34g f. ; dr. proport. ,
190 f. 24. c. Total, 126,124 f. H c. — Perception de Montforl.
CULTUR. Superfic. argilo-sablonneuse , et purement sablon-
neuse , ensemencée en céréales , dans la proportion de 8 part,
en seigle , 7 en avoine , 6 en orge , point de froment ; en
outre : sarrasin , maïs , chanvre , pommes de terre , abon-
damment ; citrouilles ; culture maraîchère , comme à Mont-
fort (v. cet art. , p. 162). Prés de bonne qualité, le long du
cour de l'Huisne ; arbres à fruits à cidre , châtaigners ; bois ,
d'essences diverses , sur la rive droite de l'Huisne ; en pin ma-
ritime, presque cxclusiv. , sur la gauche. Elève d'un très-petit
nombre de poulains , de beaucoup de bêles à cornes , de porcs
et surtout de moutons ; quelques chèvres et quelques ruches.
— Assolem. triennal ; 2 fermes principales , 8 à 10 moyennes
et bordages ; la plupart des habitants du bourg , font valoir des
portions de terre dépendantes de leurs habitations , ou qu'ils
afferment ; 12 charrues , traînées par des chevaux seuls.
= Commerce agricole , le même qu'à Montforl ( v. p. i63).
INDUSTR. Blanchiment et commerce du fil ; fabrication ,
par 3o métiers environ , de toiles de chanvre dites brins ,
communs et canevas , de même qu'à Montfort(v. p. i63).
FOIR. et march. Deux foires par an , d'un jour , fixées au
4-.e jeudi de nov. et au jeudi qui précède la fêle de Noël , fortes
en bestiaux , en porcs gras surtout , et en denrées du pays.
— Fréquentation des marchés de Montfortet de Connerré ,
principalement ; du Mans , de Dollon , de Bonnétable ; de la
Ferlé-Bernard , pour les fils et les toiles.
ROUT. et chem. De même qu'à Montforl ( v. ci-dessus ,
p. i63 ).
établ. PUBL. Mairie , succursale ; hospice , tenu par 3
sœurs de la congrégat. d'Evron , avec bur. de bienfais. et école
primaire de filles , communs avec Montfort , et administrés
par une commission mixte d'habitants des deux communes ;
école primaire de garçons ; un expert , un débit de tabac.
Bur.de poste auxletlres, à Connerré.
établ. partic. Un docteur en médecine. Un messager pour
le Mans , le vendredi de chaque semaine.
POMT-D1VEKNI, P. D'YVERNY; hameau de la
commune de Monlmirail, à 3 kilom. au N. de cette petite
ville , sur l'ancien chemin du Mans à Orléans , par le Dunois,
que nous croyons avoir été une ancienne voie romaine { v.
111- 737). On remarque dans ce hameau , qui prend son nom
d'un pont construit sur l'un des nombreux ruisseaux qui don-
nent naissance à la rivière de Braye , une lombelle en partie
PONTIIOUIN. 485
détruite ( v. ci -dessus, p. i84 )• H s'y trouve aussi une
auberge , de temps immémorial ( v, Part, montmirail ).
PÔNTIIOULV , PONTHOIN , et peut -être mieux , pont-
OUEN ; Pontonium ; commune du cant. et à 4>8 hectom., S.,
un peu vers O. , de Marolles-les-Braulls ; de l'arrond. et à 16
kilom. S. i/4~ O. , de Mamers ; à 25 k. N. N. E. du Mans ;
jadis du doyenné de Bcaurnont-le- Vicomte , du Grand-Archid. ,
du dioc. cl de l'elect. du Mans. — Dist. lég. : 5 , 19 et 29 kil.
DESCRIPT. Bornée au N. , par Dissé-sous-Ballon ; à l'E.,
par S.-Aignan ; au S. , par Mézières-sous-Ballon ; à l'O. ,
par Congé-sur-Orne ; au N. O. par Danguel ; celte commune
présente la forme d'une ellipse, se contournant un peu du N.
E. au S. , offrant par conséquent une concavité du côté de
l'ouest. Sa plus grande étendue , du N. E. au S. , est d'environ
2 k. 1/2, sur 2 k. au plus de largeur, de l'E. à l'O. Le
bourg , situé sur la rive droite de l'Orne-Saosnoise , et sur la
limite sud- est du territoire , ne se compose que de 3 à 4 niai-
sons , le presbytère compris , et d'une petite église fort
simple, à ouvertures cintrées, assez proprement décorée ,
dans laquelle on remarque, À la gauche du chœur , un tableau
représentant la Cène ; clocher en flèche octogone. Cimetière
aliénant au côté sud de l'église , clos de haies et de murs.
POPUL. De 55 feux autrefois , on en compte actuellement
85, comprenant 192 indiv. mal., 2o3 fem. , tolal , 3g5 ;
dont 25 dans le bourg , 45 au ham. de la Troche , de i5 à 20
à chacun de ceux de la Fosse , de la Commune et des Murs.
Mouq, décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 36 ;
naiss. , i4o ; déc. , 127. — De i8i3 à 1822 : mar. , 38 ;
naiss., 129 ; déc. , 65.
hist. ecclés. Eglise dédiée à S. Marnert , évêque ; assem-
blée patronale, le dimanche le plus proche du 11 mai, fête
de ce saint.
La cure , valant environ 800 1. de revenu , élait à la pré-
sentation de l'évêque diocésain. Il y avait dans la paroisse
une prestimonie appelée Hoyau , dont le revenu n'est pas
connu.
hist. fÉod. La seigneurie de paroisse , comprise au nombre
de celles du Saonois, ressorlissait à son bailliage, dont le siège
était à Mamers. Acquise par les châtelains de S.-Aignan,
elle élait réunie depuis longtemps à cette châtellenie , puis-
que, dans un aveu de 160g, on voit ces seigneurs déclarer
avoir les droits de fondateurs de l'églse dudit Ponthouin et
celui de litre dans ladite église. Le moulin de S.-Laumer en
dépendait , avec droit exclusif dans la rivière d'Orne , jusque
au-dessous dudit moulin.
486 PONTHOUIN.
Par le même aveu , de 1609 , les divers fiefs et censitaires de
la paroisse de Ponthouin , relevant du châtelain de S.-Aignan,
comme seigneur de la dite paroisse, sont i.° Jacques de
Courloux , écuyer, S.r de la Gidonnière et du lieu de Cour-
telard , à cause de Louise de Butin son épouse, homme de
foi simple pour 2 fois, la i.re pour le fief et domaine de Cour-
telard , sis paroisses dudit Ponthouin et de Congé , et la
métairie de la Motte , alias le Pin , sise dans cette dernière pa-
roisse ; ledit lieu de Courtelard composé de maison mana-
ble , etc. , coulombier, douves , fossés, garennes à conils ,
etc. , où il y a 25 hommages et plusieurs sujets qui en tien-
nent censivement ; la 2.'le pour son fief de la Gaudrière, où il y
a aussi plusieurs hommages et sujets qui en tiennent : « Pour-
quoi est tenu me faire 2 fois et hommages simples, avec 3o s.
de service chacun an , au jour de Pâques fleuries , pour raison
desdits fiefs et domaine de Courtelard et du Pin ; et , pour le fief
de la Gaudrière} 12 d. toum.de service au terme de Toussaint,
aussi un plesseur à plesser dans ma garenne de S.- Aignan et 1 2
d. t. de taille, quand elle advient êlre levée par la coutume; et
mes droits de tailles, rachapt, relief, quand ils adviennent élre
levés par droit, selon la coutume, plegs, gaiges, droits et
obéissances. » 2.0 M.tre Fr. Engoullevent , prestre, doct. en
théologie, curé de S.-Aignan, et M.tre Jehan Mesnaige, hom-
mes de foi et hommage simples , pour le fief de Lussault. 3.°
Ledit Mesnaige, pour deux parts et les héritiers d'Anlhoine
de Sanson , escuyer , pour la 3.e part , hommes de foi simple ,
pour le fief de 1 Onglée. 4-.° M.tre Julien du Maine , avocat au
Mans, h. de foi simple, à cause de son fief et domaine de Mal/e-
mare , autrement la Rivière. 5.° La terre et seigneurie du Léart,
dont le manoir était situé paroisse de Dissé-sous-Ballon ,
s'étendait sur celle de Ponthouin.
HIST. CIV. Suivant M. de Gervile (Rech. sur les anc. noms
de lieu, en Normandie) , le nom propre joint à celui d'un
pont du moyen âge , indique celui qui le fit construire.
Ainsi, le nom de Ponthouin, qui devrait s'écrire Pont-Ouin,
ou Pont- Ouen , indique que celui qui le fit édifier , portait le
nom propre ou le nom patronique de Ouen , ou qu'il l'aurait
été sous l'intercession de S. -Ouen , dont une paroisse toute
voisine , S. -Ouen sous-Ballon , porte le nom.
En i833 , en exécution de la loi du 28 juin , la commune
possédant un local pour l'établissement d'une école primaire ,
dans une maison construite , en 1827 , pour le logement d'un
sacristain-instituteur, le Conseil municipal vole la somme
de 200 f. , seulement, pour le traitement de l'instituteur.
HYDROGR. La petite rivière d'Orne-Saosnoise ou d'Orne-
POiYTHOUlN. 487
Nord-Est , limite la commune au sud-est et au sud ; le ruiss.
le Malherbe , à Test ; et celui de Becon à l'ouest. — Moulin
de S.-Laumer , sur l'Orne.
géol. Sol plat , appartenant à l'étage moyen du calcaire
oolithique, offrant, sur le bord de l'Orne ? le terrain crétacé
inférieur.
Divis. des terr. En labour , 229 hectares ; jardins , 5 ; prai-
ries , 47 ; bâtim. et cours ,3 1/2 ; égl. , cimet. , presbyt. , 1
1/2 ; chemins , 4 i eaux courantes , 3. Total , 253 hect.
CONTRIB. Fonc. , 2,52i f ; personn.et mobil., 172 f.; port,
et fen. , (8f.;2 patentés : dr. fixe , 9 f . ; dr. proport. , 09 f.
07 c. Total, 2,789 f. 07 c. — Percept. de Marolles-les-
Braults.
cultur. Superficie argilo-calcaire , que la culture a rendu
fertile ; ensemencée en céréales dans la proport, de 6 parties
en froment et autant en seigle , 5 part, en orge et autant en
avoine ; produisant en outre , trMle , chanvre , pommes de
terre , etc ; prés d'assez bonne qualité , sur le cours de
l'Orne ; presque point de bois et d'arbres à fruits. Elève d'un
petit nombre de poulains , d'une assez grande quantité de
bêtes à cornes et de moutons , peu de porcs et de chèvres.
— Assolement triennal ; 6 fermes principales ; une dixaine
de moyennes et principaux bordages , et autant de petits bor-
dages et maisonnies. — i5 charrues , dont un tiers traînées
par bœufs et chevaux , le reste par ces derniers seuls, rzs Com-
merce agricole consistant en grains , dont il y a exportation
réelle, du quart au tiers des produits ; en graine de trèfle,
chanvre et fil , bestiaux , menues denrées.
— Fréquentation des marchés de Bonnétable , Ballon ,
Beaumont , René et Mamers.
INDUSTR. Fabrication , dans 5 à 6. métiers , de toiles de
chanvre, de commande , pour les particuliers.
rout, ET CHEM. Chemins vicinaux seulement , généra-
lement bas, humides et de difficile exploitation.
lieux remarq. Aucun comme habitation , tous les anciens
fiefs , indiqués plus haut , n'étant plus que de simples fermes
aujourd'hui ; sous le rapport des noms : Le Grand-Parc , les
Murs ; la Commune ; la Mallemare ou la Puvière ; l'Epinay ,
le Buisson , etc.
étarl. purl. Mairie, succursale, école primaire de gar-
çons, — Bureau de poste aux lettres , à Bonnéiable.
PONTHOUIN (vieux-), moulin, situé sur l'Orne-Nord-
Est ou Saosnoisc , en à-mont de celui de S.-Laumer, à Pont-
houin , mentionné à l'art, précédent. Il paraît que là existait ,
dans l'origine , le pont qui , plus tard , a donné son nom
488
PONTLIEUE.
à la commune de Ponthouin. Le Vieux-Ponthouïn , est si-
tué sur le territoire de Mézières-sous- Ballon ( v. cet art. ).
POXT-LÈVE; voyez Parlicle PONTLIEUE, qui suit.
POIVTLIEUEetarnage, PONT-LÈVE, anciennement;
Pons Lcugœ , Ponii Leuca , Ponti Leuga , Ponll Leuva ; Mo-
nasterium Sti-Martini de Ponii- Leuva; commune CADASTRÉE,
du i.er canton du Mans et de l'arrondissement du même nom ;
jadis des Quintes , du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist.
légal. : 2 kilom.; pour Arnage, 8 k.
DESCRiPr. Bornée au N., par le Mans et par Ste-Croix;
à TE. , par Yvré-1'Evêque , Changé et Ruaudin ; au S. , par
Mulsanne et Moncé-en-Belin ; au S. O. , par Spay et par
la rivière de Sarthe, qui la sépare d'Alonnes; à TO., encore
par la Sarthe, jusqu'au port Bellot, et par une portion du
territoire du Mans ; le sol de cette commune forme une sorte
d'ellipse très-irrégulière , s'étendant du N. E. au S. O. , sur
un diam. d'env. 8 k. , contre 5 k., dans sa plus grande lar-
geur, qui est d'orient à occident.
Le bourg de Pontlieue, proprement dit, est séparé de la
ville du Mans par une double avenue, de 8 h. de longueur ,
bordant les deux côtés de la chaussée que longe la roule royale
de Paris à Nantes, plantée, de chaque côté, d'une double
ligne de platanes, alternant avec des peupliers d'Italie : il ne
paraît être qu'un faubourg de celte ville , à laquelle la réu-
niront bientôt les deux rangées de maisons, qui se cons-
truisent et s'augmentent chaque jour, des deux côtés de cetle
avenue, vers le milieu de laquelle se trouve la ligne sépara-
tive des deux communes. D'après une nouvelle délimitation
projetée, cette ligne de séparation ou limitative des deux
communes, devra suivre, à droite, le chemin qui conduit
à Préaux, et se prolonger jusqu'à la rivière d'Huisne ;
de l'autre côté, ou à gauche , une nouvelle rue, ouvrant en
face de ce chemin, et se dirigeant à l'est, à travers les
terrains de la Bertinière, jusqu'à la rivière d'Huisne éga-
lement, au-delà du lieu de la Grande- Barre. Plusieurs autres
rues , tracées sur ces mêmes terrains de la Bertinière , par
les spéculateurs qui les ont acquis , donneraient lieu , si elles
se garnissaient de maisons, à un nouvel et immense quartier,
dont une bonne partie se trouverait situé sur Pontlieue. On
donne le nom de Bourg-Neuf, aux maisons construites sur
le côté droit de l'avenue qui vient d'être décrite, ainsi que le
long du chemin de Préaux , et dans l'angle formé par ces
deux rangées de maisons. Le même nom doit appartenir ,
par extension, aux maisons construites aussi, depuis deux
ans, sur le côté gauche de l'avenue. A l'extrémité sud de
PONTLIEUE. 489
celle-ci, deux pavillons, ayant une sorte d'apparence monu-
mentale , à côté de l'un desquels un pont à bascule a été
établi en 1806, ouvrent l'entrée nord du bourg proprement
dit, resserré sur ce point, comme si on y eut voulu établir
une barrière. 11 se compose de deux lignes de maisons, dont
un bon nombre de neuves et assez belies , formant une
large rue , qui s'étend jusqu'à un joli pont de trois arches, à
trottoirs, construit sur l'Huisne, en 1772 , en remplacement
de l'ancien , de forme gothique , situé à peu de distance à
l'est ou en à-mont de celui-ci , et près duquel se trouvent les
moulins. Des deux côtés du nouveau pont , le bassin de
l'Huisne, dont les rives sont ornées de belles maisons, de
jardins, de bosquets et de prairies, et au milieu duquel se
trouvent plusieurs îles bocagères, offre un aspect admirable.
On trouve un joli dessin du vieux pont et des plantations
dont il est entouré , par notre habile paysagiste M. Jollivard,
dans le Voyage pittoresque dans le département de la Sarthe ,
publié en 1829. A l'extrémité gauche du bourg, au nord du
vieux pont , dans un terrain dominé par la levée ou chaussée
qui suit la route , se trouvent l'ancienne et la nouvelle église
de Ponllieue , une maison bourgeoise, construite dans l'em-
placement de l'ancien hospice, dont il va être parlé, et la
maison de M. Marcellin Vétillart, sur celui du vieux pres-
bytère ; du côté opposé , deux autres belles maisons , avec
les charmants jardins qui en dépendent, et dont il sera fait
mention aux habit, remarq. Au-delà du pont et sur la rive
gauche de l'Huisne, on voit plusieurs maisons assez jolies,
et, à leur gauche, ce qu'on appelle le Bourg-Bas , se com-
posant d'un certain nombre de petites maisons, bordant l'en-
trée de la route de Lucé , et , un peu plus loin , à droite , un
joli jardin , planté depuis peu, par M. Gouaux-Vallée , maire-
En face le pont , à l'entrée de la roule de Tours , la maison du
Petit-Pavillon et l'auberge des Quatre- Vents. Enfin , à droite,
des deux côtés de la route de Nantes , un amas de chétives
cabanes, que caractérisent suffisamment le nom de Passe*
Vite que porte ce quartier, malgré ce qu'offre de rassurant
cette enseigne d'un cabaret : Au rendez-vous de la bonne so-
ciété. A l'issue de ce nouveau pont , s'ouvre une large étoile,
dont le centre , connu sous le titre de Lune de Pontlieue , est
entouré d'une double ligne de peupliers , et forme le point de
bifurcation de trois roules, celle de Nantes, adroite, celle de
Tours en face , et celle de Lucé , à gauche. Sur la première de
ces routes, à 6 k. 1/2 de distance du bourg de Pontlieue,
à l'extrémité S. S. O. de la commune , se trouve celui d'Ar-
nage , assez considérable aujourd'hui, possédant une église,
49o
PONTLIEUE.
un presbytère , une belle maison bourgeoise , et un grand
nombre d'auberges. La majeure partie de ce bourg , qui
n'était anciennement qu'un simple hameau, d'une dixaine de
maisons , est situé sur le territoire de Pontlieue , le surplus
sur celle de Spay (v. l'art, arnages , 1-27 ).
poi'ul. Portée à 55 feux , compris ceux d'Arnage, sur les
états de l'élect. du Mans, on y compte, d'après le recen-
sement de 1826, suivi pour tout cet ouvrage ,' 1,690 , indiv.
Cette population est portée à 2,358 individus , d'après le
recensement de i83i , dont 1,102 agglomérés dans les di-
verses parties du bourg, 18/J. dans celui d'Arnage, et g3
au ham. du Gué-Gillet. Cette augmentation de 668 individ. ,
dont 3 18 mal. et 35o fem. , a sa cause dans l'inexactitude des
recensements antérieurs.
Mouq. dècenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar., 1^2;
naiss. , 4oa; déc, 43o. — De i8i3 à 1822 : mar., 164 ;
naiss. , 5fîo ; déc. , 487.
H!ST. eccles. Eglise dédiée à S.-Marlin ; point d'assemblée.
( V. plus bas : Usag. anc, ).
La cure, valant 800 I. de revenu, était à la présentation
de l'abbé de la Couture du Mans. La succursale d'Arnage ,
à la même présentation , a le litre de chapelle vicariale
aujourd'hui. — On voit, par des litres de 1637, qu'une frairie
ou confrairie , dite de S.-Martin de Pontlieue, était fondée
dans l'église paroissiale , et qu'il lui était dû, par une maison
du bourg , une rente de 3o s. , payable à la S.-Martin-d'hiver :
Ch. Bouder, en était le prestre ou chapelain , en i655.
S. Bertrand, u.e évêque du Mans , de 587 à 624 , fit bâtir
à Pontlieue, ou plutôt Pont -Lève , un prieuré conventuel
arec hospice , destiné à recevoir les pèlerins , qui venaient au
Mans visiter la basilique de S.-Pierre et S.-Paul , alias la
Couture , et le plaça sous la direction du monastère de ce
dernier nom , qu'il avait également fondé. Cet hospice ,
détruit iors des invasions des Normands, dans le 8.e ou le g.e
siècle , devint ensuite un prieuré simple , annexé à l'office
d'infirmier de la même abbaye, et reçut de la munificence
des seigneurs de Sablé , de 1 i45 à 1 187 , une dîme qu'ils pos-
sédaient dans la paroisse de Theloché.
L'évêque S. Berard ou Beraire qui , pour se soustraire ,
dit-on, au despotisme d'Ebroïn, maire du palais de Thierri
I.er, s'était retiré dans la Guyenne, dont il était originaire,
était en route pour revenir au Mans , lorsque , étant mort
au village de Bannech ( Buneuil ?), dans le Bordelais, le 17
octobre 679 , son corps fut apporté au Mans et inhumé dans
l'église de Pontlieue , qu'il avait fait bâtir , dans l'emplacement
POIVTLIEUE. 4gt
de l'oratoire de l'hospice construit par S. Bertrand et attenant
à cet hospice. Nous rapportons ici ce fait , plutôt qu'au
paragr. hfstoriq. , parce qu'il pourrait servir à fixer l'époque
de la conslruction de cette église : cependant , il ne semble pas
qu'elle soit aussi ancienne. Très-petite , ayant la forme d'une
croix latine , dont les bras sont occupés par deux chapelles en
avant du chœur, avec une tribune intérieure, ou jubé, au-
dessus de la porte occidentale, les murs en sont grossièrement
construits , en petites pierres non échantillonnées ; les ou-
vertures tendent à l'ogive , mais paraissent avoir été refaites
à une époque assez moderne ; son clocher est en flèche. Ce
genre de conslruction paraît être du i2.c siècle , bien plutôt
que du j.e , et, dans ce cas, ce doit être une reconstruction
et non l'église primitive. On voit, dans la chapelle de la
Vierge , quatre tombes paraissant fort anciennes , placées à
côté les unes des autres, en grès blanc, presque brut,
portant chacune une croix grossièrement gravée. En dehors
et en avant de cette église , entre elle et la chaussée du bourg,
était l'ancien cimetière paroissial, supprimé le 9 avril 1821,
On y remarque encore une pierre funèbre , presque frustre ,
sur laquelle on aperçoit deux épées surmontées d'une croix ,
et la date du 16 décembre iyG5 : cette pierre recouvrait la
sépulture de messire Pierre Guillard , sieur de Roquemor ,
originaire de la Poôlé, dans le Bas-Maine. Près et au sud de
cette église , était l'emplacement de l'ancien hospice , trans-
formé en maison bourgeoise, par M. Vélillart père ; et à
l'ouest, l'emplacement du cimetière du même hospice, différent
de celui de la paroisse , sur lequel se trouve la maison de
M. Marcellin Vétillart , et un enclos commun aux deux
maisons. Vendue pendant la révolution, l'ancienne église
de Pont lieue avait été acquise par M. Berard aîné , qui en
a fait don à la commune , autorisée à l'accepter, par décret
du 22 février 1812.
L'ancienne église, dont on vient de parler, étant en
mauvais état, et ne suffisant plus à l'accroissement de la
population , les habilans décidèrent qu'il en serait construit
une nouvelle, dans l'emplacement du cimetière paroissial,
et la première pierre en fut posée par M. le comte du Bourg-
blanc , alors préfet de la Sarthe , le 11 septembre 1827.
M.nie Berard aîné , ayant obtenu , par ses démarches , des
fonds du gouvernement et du conseil municipal , auxquels elle
ajouta les siens propres , la construction en fut commencée,
dans le genre moderne, d'après les dessins et les plans de
de M. Delarue , architecte du département, sous sa direction
et sous l'inspection de M.me Berard. Malgré l'intelligence ,
49*
PONTLIEUE.
l'activité et l'économie de cette dame , le manque de fonds
ayant fait suspendre les travaux , la mort l'a surprise avant
l'achèvement de l'édifice, dont la nef et les bas-côlés
sont construits , mais auquel il manque encore le chœur et les
transseps.
Un nouveau cimetière, en forme de carré-long, entouré
de murs de 2 mètr. d'élévation , dont les proportions sont
déjà reconnues bien insuffisantes , a été ouvert et béni le
8 avril 182 1. Situé à Test du bourg et au nord des deux églises,
près le chemin qui conduit au lieu des Sablons , il contient un
certain nombre de monuments funéraires, qui méritent d'être
indiqués. — Le premier qui se présente , près et à droite
de la porte d'entrée, est un obélisque en pierre, surmonté d'une
urne , élevé sur la sépulture d'une anglaise , portant cette ins-
cription : Sacred of the memory of Mary Ann. Wife of B. Cha-
pronière , of London. Who departed this life oct.hTt 3.nI anno
Domini 1825 , aged 4.0 years. rz: Le 2.e, peu loin du mur, du
même côté , est un autel en pierre, sous lequel repose le corps
de Ch. Coyn , né à Provins , mort à Ponllieue, le 12 juillet
i83a, âgé de i4 ans, avec celte dédicace : A un fils chéri ,
— leur plus chère espérance , — ses parents inconsolables. =
3.e autre autel, à M.n,e de liellegarde, née Marie-Alex. ne Nadot
( de Bonnétable), décédée le 4 septembre i83o. = 4-e vers
l'extrémité centrale du cimetière , tombe en marbre noir ,
élevée verticalement , à chapeau à oreillons, supportant une
urne surmontée d'une croix. On lit sur l'une des faces de ce
monument : « Ici repose — Marie-Thérèse-Hortense —
Pbudmomme de la Touche , — épouse — de Marcellin Vé-
lillart , — née le 22 oct. 1796 , — morte le 22 oct. 1822. Sur
l'autre face : Une épouse chérie — et trois enfants — m'at-
tendent ici. = 5.e à la gauche de ce monument , est placée
la sépulture de M. Vétillart père , négociant et maire de la
commune depuis longues années. = 7.e et 8.e , vis-à-vis cette
dernière et la grille de M.me Marcellin, sont la sépulture de
M.mc Berard aine , et de M.lle Joséphine Berard sa fille.
M. Vétillart et M.mc Berard étaient enfants de Vétillart du
Pubert , médecin des épidémies dans la province du Maine ,
sur lequel nous donnerons un article à la biographie. es g.e
derrière les sépultures de celte famille, se trouve, presque
recouverte par l'herbe, la tombe du jeune et courageux
Naudin , dont l'épitaphe suivante retrace le généreux dévou-
ment : Hic jacet Nico/aus Naudin , philosophiez studens in
hujusce urbis collcgio , anno 1 82 1 , die 1 g. a mensis julii , aquis
abruptus , obiit , seipsum generosè devooens , ad cripiendos letho
duos ex condiscipulis suis jamjam perituros. •— Requiescat in
PONTLIEUE. 493
pare. — ■ Hune condiscipulo tumulum struxêre sodales , offert
yirluti pignora gratius amor. = io.c enfin , près et vers le
milieu du mur d'enceinte à droite , est une tombe élevée sur
quatre pilastres , à la mémoire dune femme instruite et
spirituelle, ma jeune parente , M.",e Etoc-Lalouche , enlevée
à la suite d'une première couche , à l'amour de son jeune
époux et à la tendresse d'un père et d'une mère inconsolables,
d'un frère et d'une sœur dont elle était également chérie. Sur
sa tombe est gravée cette simple inscription : — Ici — re-
posent— CLÉLIE-LUCE ÉTOC-DEMAZY, — épousede A.-F. ÉTOO
LATOUCHE, et — MARGUERITE ETOO LATOUCUE , — leur fille
— 8 cl 9 août i834.
L'église du village d'Arnagc, du genre gothique , à clocher
en ilèche , est entourée d'un petit cimetière.
Le chapitre de la cathédrale du Mans , possédait une dîme à
Arnages , qui, en 1791 * était affermée 126 1. de revenu.
En i8o5 , les dames religieuses de l'ordre des Sacres-Cœurs
de Jésus et de Marie , s'établirent dans une maison de l'avenue
de Ponîlicuc , près le chemin de Préaux , l'ancienne auberge
de S.-Pierre , et y restèrent jusqu'en 1819 , qu'elles furent se
fixer au Mans, sous le titre de Dames de/1 Adoration perpétuelle ,
dans l'ancien enclos des capucins ( \ . ut - 2 1 3 , 36o et 376 ).
Leur maison à Pontlieue , a retenu le nom de la Providence,
sous lequel elle était connue pendant qu'elles l'habitèrent
Maison de charité , fondée en 1829. Voir plus bas hist. CIV.
hist feod. La seigneurie de paroisse , annexée , à ce qu'il
paraît , au fief du prieuré , appartenait à l'abbaye de la Cou-
lure du Mans qui , comme on l'a vu ailleurs (ni - 345 , 44 1 ) »
avait sa prévôté ou juridiction particulière , ressortissant à
celle des comtes du Maine. Autre fiefs : i.° celui de Préaux ,
à 6 h. à l'ouest du bourg , dont la maison est de construction
gothique , appartenant jadis au chapitre de Saint-Pierre
de la Cour, actuellement «à M. lierard-Bonnière ; 2.0 fief
de la seigneurie de Vaux et Belin , s'étendant sur Pont-
lieue ; 3.° l'abbaye de S. - Calais , au nombre des objets
situés autour de la ville du Mans, qu'elle tenait de la libéralité
des comtes du Maine , comptait, suivant le censif dressé en
1391. « Un pré que feue la Paineile , ou ses hoirs , souloient
« tenir à Pont-Lève , pour 6 s. de rente » ; en outre , « le
« M.tre de la Maison-Dieu de Confort ( Co effort ) , fait 20 s.
« pour un pré que ledit abbé a derrière Ponl-Lève sur Hui-
« gne , et les devoirs aux seigneurs , et le souloit tenir de feu
« Jean d'Gulrc-Lève , frère de ladite maison, à certains
temps. »> De ce passage , semble évidemment résulter, l'exis-
tence d'un lieu fieffé, nommé Outre-Lève , situé sur la rive
4g4 PONTLIEUE.
gauche de l'Huisne. On comple encore au nombre des lieux
fieffés de la parois. : 5.° Guè-Bernisson, terre avec une ancienne
maison bourgeoise , à 1,8 h. E. N. E. du bourg , sur le bord
droit de la même rivière d'Huisne. Ce lieu appartenait, vers
le milieu du siècle dernier , à Tun des fils de Pierre I.er ISepveu ,
seign. de Rouillon , lequel fils mourut sans postérité , élant
capitaine d'infanterie. MM. Vétillart père et fils , derniers
possesseurs, y ont fait de nombreuses plantations d'arbres ,
de peupliers surtout. C'est actuellement la propriété de M.
Gasselin-Duverger , du Mans, qui vient de l'acquéiir; 6.° la
Fresrtellerie , au S. et à 1,8 h. également du bourg , près et à
la gauche de la roule de Nantes , maison bourgeoise , actuelle-
ment à M.lles Beauchef; 7,0 la Chevallerie , à 3 k. S. S. O.
du même , tout près la rive gauche de la Sarlhe , à M. Joly ,
contrôleur principal des contrib. direct, au Mans.
« Les anciens comtes du Maine, dit P. Renouard (Ànn. de la
Sarthe pour 1818 , p. 26 ), dont quelques-uns avaient fixé leur
demeure au château du Gué-de-Maulny , détruit depuis long-
temps par les Anglais , jouissaient comme tous les grands
seigneurs de France , de diverses redevances et de nombreux
droits féodaux, plus ou moins singuliers ou bizarres. » De tous
ceux perçus dans la province par les officiers de la prévôté ,
au nom des comtes du Maine , puis par ceux de la Séné-
chaussée, au nom des rois de France , depuis la réunion de ce
comté à la couronne , le plus extraordinaire , peul-êlre , était
celui qui a donné lieu à la promenade du mardi-gras , dite des
Sapins , et dont nous parlerons plus bas.
Les fourches patibulaires de la justice seigneuriale des com-
tes du Maine , devenue justice royale , depuis la réunion dont
nous venons de parler , étaient placées à 7 h. de distance du
nouveau pont, à l'entrée d'une lande située à droite de la
route de Lucé , à gauche du chemin de Ruaudin. Quoique la
privation de la sépulture fut une des peines infligées aux con-
damnes suppliciés par nos anciennes lois , et qu'ils dussent
rester suspendus en plein air, aussi longtemps que leur corps
pouvait offrir quelque pâture aux oiseaux de proie , et leurs os
blanchis rester sur la terre sans pouvoir y être enfouis , cepen-
dant , par une exception dont le motif est inconnu , on
avait construit , au-dessous du gibet de Pontlieue , un caveau
où l'on jeltait les ossements des corps après une longue
suspension.
HIST. civ. Nous avons vu plus haut , que Pontlieue a com-
mencé par un établissement religieux hospitalier , qu'y fonda
l'évêque S. Bertrand , à la fin du 6.e siècle , ou au commen-
cement du 7-e En 1829 , une maison de charité y est égale-
PONTLIEUE. 495
ment fondée , au moyen de donations faîtes , en faveur des
pauvres de la commune , i.° par les S.* et D.e Beranl-Bon-
nière , d'une maison meublée, avec dépendances, et d'une
rente annuelle de Go f. ; 2.0 par la D.llc Tertcreau , d'un capi-
tal de 2,160 f. , dont les intérêts seront servis tous les six
mois aux deux sœurs , chargées de desservir celle maison ,
pour leur entretien. L'acceptalion de ces donations, est auto-
risée par ordonn. royal , des i3 avril 1828 et 28 janv. 182g.
Les revenus réunis de la maison de charilé et du bureau de
bienfaisance, ne s'élèvent qu'à 6'î f. de rentes sur l'état. Le
Conseil municipal, doit suppléer à leur insuffisance.
Le 18 déc. i8^5 , le S.r Lebouchcr , ancien curé de Vol-
nay, fait don à la commune d'une maison, avec dépendances,
pour y placer une école gratuite de garçons. Une ordonn.
royale , du 1 3 nov. 1825 , en autorise l'acceptation. En i833 ,
en exécution de la loi du 28 juin , le Conseil municipal vote
au budget communal , la somme de i5o f. , pour le loyer
d'une maison d'école primaire et celle de 200 f. , pour le trai-
tement de l'instituteur; et, par délibération du 6 mars i836,
a décidé l'acquisition d'un terrain destiné à la construction
d'une maison d'école avec mairie , la maison léguée par
le curé Leboucher , l'ayant été avec réserve d'usufruit, en
faveur de la D.lle Tcrtereau , jeune encore. Une école pri-
maire de jeunes filles , est tenue par les sœurs de la maison de
charilé.
Un notaire était établi à Ponllieue avant la révolution. Il
eût , conjointement avec ses confrères du plat pays , une lon-
gue contestation , vers le milieu du siècle dernier , avec ceux
de la ville du Mans , pour leur droit d'exercice réciproque.
HISTORIQ. J. Bondonnet rapporte {Les Fies des jEV. du Mans
restit. , elc. , 1 «9 ) que , lors de la translation à Paderborn , des
reliques de S. Liboire, vers Tan 836 (V. biogr. ix), lorsqu'elles
arrivèrent à Pontlieue , par où passait alors la route qui con-
duisait à Paris , une sourde et une muelle y furent miraculeu-
sement guéries.
En i5s5 , au mois d'août , le prince de Coudé , comman-
dant l'armée des calvinistes , menaçant de surprendre la ville
du Mans , le capitaine de Belin , nommé gouverneur du châ-
teau du Mans pour la Ligue , ayant été dans les faubourgs
examiner ce qu'il convenait de faire pour leur défense , envoyé
le capitaine Bordigné à Pontlieue , garder et empêcher le
passage de l'Huisne.
En i58g, la foire de la Pentecôte, qui tenait ordinairement
dans les halles du Mans , a lieu sur le terrain silué entre
la Mission et Pontlieue. — Au mois de juillet de la même
496 P0NTL1EUE.
année , les chefs de la Ligue ayant fait brûler une partie des
maisons du bourg de Ponllieue , pour assurer la défense de la
ville du Mans , les habilanls présentent requêle à l'Hôtel-de-
Viile, afin d'être indemnises de leurs pertes. Le corps de
ville arrête que, en attendant qu'une décision soit prise sur leur
demande , les victimes de celle mesure pourront se loger dans
les maisons des faubourgs dont les habitants sont absents.
En 16 1 4 ? Louis Xlllct Marie de JYlédicis sa mère , se ren-
dant de Nantes à Paris , en passant par le Mans , il est décidé
que le corps de ville ira à Ponllieue présenter les clés au roi.
(Voir 1-ccxxxv; 1 II -602). La revue ou montre de la garde
bourgeoise , organisée pour cette circonstance , a lieu le jeudi 4
septembre , enlre le bourg de Pontlieue et la Mission , alors
l'Hôlel-Dieu de Coëfforl. Le lendemain 5, la garde bourgeoise
étant de nouveau réunie et rangée en ligne sur le même ter-
rain , le marquis de Lavardin , gouverneur , suivi de l'élite de
la noblesse de la province , au nombre de Ifio, fut au devant
de leurs Majestés. « Aussitôt le S.r Levayer , lieutenant-géné-
ral , le procureur de ville et les 20 anciens échevins , senieurs
et notables bourgeois, les suivirent et attendirent le roi et Ja
reine mère au village de Ponllieue , pour leur rendre l'hom-
mage et l'obéissance au nom des habitants. Sur les 5 heures
du soir, le roi suivi des princes et des seigneurs de sa cour,
arriva à Ponllieue et là ledit sieur lieutenant-général et autres
qui l'accompagnaient, étant à genoux, présenta à S. M. les
clefs de la ville dans un grand clavier d'argent doré , attaché
à un grand bâton couvert de velours cramoisi parsemé de
fleurs de lys avec une crespine , le tout en or. »
J'ai cité ailleurs ( biogr. , 86), pour faire connaître le
mauvais goût des orateurs sacrés de l'époque, le début d'une
oraison funèbre prononcée dans l'église de la Ferté-Bernard,
lorsque le cœur de Henri IV y passa , apporté de Paris à la
Flèche , en 1610. La harangue adressée à Louis XIII , quatre
ans plus tard , fera voir que le goût de la magistrature n'était
pas beaucoup plus épuré.
« SiRE, vos très-humbles et très-obeyssants serviteurs et
« subjecls , les échevins de vostre ville du Mans , présentent
« ces clefs aux pieds de votre Majesté , sous lesquelles sont
« encloses les vies , l'honneur et les biens de tout le peuple ;
« ils vous font un présent de ce qui est vostre : Aussi ne peult-
« ton servir un grand Roy que du sien mesme. Fils très-
« heureux d'vn Père qui a esté l'ornement des siècles passez ,
« comme vous serez l'admiration de ceux qui viendront après,
« vous ralumez le flambeau de sa gloire par le feu de vostre
« générosité qui esclaire dès la poinclc du iour en J'Oriêt de
PONTLIEUE. 4g7
« vostre aage, faisant voir à loul le monde que vous estes
<» aussi légiîirue héritier de ses vertus , que de son Diadème.
« Tellement qu'appuyé du sage conseil de la Koync vostre
« Mère , qui vous inslille le nectar de sa prudence , comme
«' Minerve faisait anciennement à ce brave Achille. Nous
« espérons voir tous les jours multiplier vos courônes , et
« voslre gloire n'admettre point d'autres bornes , que celles
« que le soleil sait prendre pour recomencer ses labeurs ;
« Pour ce vous avez esté assis sur le char de la Royauté , en
« mesme aage que Josias , en mesme temps que S. Louys , et
« desîa à l'exemple de cet ancien Hercule , avez eslouffé le
« serpent de la divisiô qui altaquoit vostre berceau : Dieu
« bénisse vos labeurs, nous l'en supplions ( Sire ) et qu'il vous
« rende vostre Empire si florissant , qu'il ne puisse marcher
« que sur l'Eternité. » Je regrette de ne pouvoir citer aussi
les neuf ou dix autres harangues adressées au roi et à la reine
parles diverses autorités civiles, religieuses et militaires, de la
ville et de la province ; et les strophes que la Dryade de la
Tour-aux-Fées ne put débiter au roi , qui préfera prendre le
chemin de la lande, pour voir voiler l'Oiseau ; et les nombreu-
ses inscriptions placées sur le passage de LL. MM. On verrait
que Molière n'avait rien outré du style du règne précédent,
dans sa harangue de Petit-Jean.
Le mardi gras de l'année i638 , Scarron , alors pourvu d'un
canonicat dans l'église du Mans, s'étant enduit et couvert le
corps de plumes , pour se déguiser en oiseau, et aller ainsi
déguisé à la mascarade des sapins , est poursuivi et pressé par
les curieux , au point d'être obligé de se cacher dans les joncs
d'un marais situé près le vieux pont de Pontlieue , d'où il se
retire infirme et perclus pour le restant de sa vie. V. plus bas :
ANTly. , Usag. anc.
Le 10 déc. 1790, inhumation de M. Paris , négociant ,
professant la religion protestante , dans l'isle du moulin de
î'isle , sa propriété. C'était un homme recommandable et
estimé.
Le 27 octobre 1792 , le curé D. Bonhommet fait la remise
des registres de l'état civil de la paroisse , au citoyen Bulet ,
maire. .
Deux des quatre fédérations républicaines que la ville du
Mans célébra , de 1790 à 1793 , eurent lieu sur le territoire
de Pontlieue , la 2.c dans la pièce de terre dite de la Bataille ,
en commémoration d'un événement ancien dont la tradition
est perdue , dépendante de la ferme de la Bertinière ; la 3.e
dans celle de Ponceau , de la ferme de la Maison-Dieu, ces
pièces de terre situées, la i.re à gauche et la 2.c à droite de
iv 3^
4g8
PONTLIEUE.
l'avenue qui conduit au bourg. La i/e fédération avait eu lieu
dans la Lande- du- Camp , commune de Ruaudin ; la 4»e dans
la prairie des Planches , en S.-Georges-du-Plain.
Les 9 et 10 décembre 1793, à la nouvelle que l'armée ven-
déenne royaliste se dirige de la Flèche sur le Mans , on coupe
deux arches du vieux pont de Pontlieue et l'on établit une
redoute et des retranchements au-delà et en deçà du nouveau
pont.
Le 10, après-midi , l'armée royaliste attaque et force le peu
de troupes républicaines et de gardes nationales, chargées de la
défense de ce passage, les contraint à la retraite , après un
combat fort court, et s'empare de la ville du Mans. Nous n'a-
vons pas à reproduire ici les détails de cette affaire , qui ,
deux jours après , fut suivie de la défaite totale et de la presque
entière destruction de l'armée vendéenne. Voir le PRECIS
historique , p. cccxvm et suiv. , où nous les avons donnés.
MM. Bérard et Vétîllart , beaux-frères , tous deux négociants à
Pontlieue , transforment leur maison en hôpital, oùu plus de
200 blessés , républicains et royalistes , reçoivent indistincte-
ment les secours d'une active bienfaisance. Nous ajouterons ici
que la porte en bois de chêne d'un cellier dépendant, d'une
maison à M. Bougard , située sur la route de Lucé , vis-à-vis
son auberge des Quatre- Vents, fut, lors de ce combat, percée
par un boulet de l'artillerie vendéenne. Le propriétaire la
conserve dans cet état , comme un monument historique.
Dans la nuit du 16 au 17 septembre 1799 , un événement
bien funeste eut lieu au corps de garde de Pontlieue, entre les
citoyens de celte commune , qui y montaient la garde , et une
patrouille de grenadiers de la 4-o.e demi- brigade, en garnison au
JVÎans. Une fusillade s'engagea entre les militaires et les ci-
toyens , à la suite de laquelle le poste fut forcé , et un habitant
du bourg , nommé Saint-Simon, aubergiste à la Tête-Noire,
fut tué. Des explications données par les officiers du 4-0.e > et
consignées au n.° i.er, 5 vendém. an VIll, des Àj fiches du
Mans , tendent à faire considérer comme une méprise celte
voie de fait, que les habitants de Pontlieue qualifient , encore
aujourd'hui , bien plus sévèrement.
Le i5 octobre suivant , à 8 heures du matin, le lendemain
de la surprise de la ville du Mans par les Chouans , dont nous
avons rendu un compte détaillé , page CCCXCII du PRÉCIS histo-
rique, une colonne de 4-00 royalistes se porte à Pontlieue,
pour y forcer un poste de 4-o soldats de la même 4-0. e demi-
brigade , qui y était alors établi. Celle poignée d'hommes
braves etdélerrninés, oppose un résistance tellement longue et
opiniâtre , que les Chouans furent obligés de faire venir du
PONTLIEUE. 499
canon du Mans , pour les faire consentir à se rendre prison-
niers.
Le 10 août 18 1 4 , le prince Louis Antoine , duc d'Angou-
lême , étant venu au Mans pour la première fois depuis son
retour de l'émigration , est reçu solennellement à la lune de
Ponllicue , où la famille Berard avait disposé un arc de triom-
phe , par les autorités départementales, et par les corps
municipaux de la ville de Mans et de Ponllicue.
Le 6 janvier 1816 , le nommé François Kobichon de Pont-
lieue, est assassiné d'un coup de rasoir dans la lande du Houx,
par un individu portant l'habit militaire , qui l'avait acosté et
voyageait avec lui.
ATSTIQ. Plusieurs dissertations ont été écrites sur l'élymo-
logic du nom de Pontlieue. Danville, dans sa Notice des Gau-
les, jointe à sa carte antique de cette contrée , avance au mot
Pons-Leucœ, Pont-Lieue, près le Mans, qu'en faisant mesu-
rer la distance du Mans à ce village , il a trouvé la lieue gau-
loise , dont nous avons indiqué ailleurs la proportion (voir
1 - CCCCLXX1V ). P. Benouard, page 68 de Y Annuaire de la Sar-
the pour 1810 , a contesté à Danville l'exactitude de son asser-
tion. Il dit avoir mesuré cette distance et l'avoir trouvée de
plus de 1800 pas, en parlant du pied des murs de ville qui
bordent la place des Jacobins , tandis que la lieue gauloise
n'était que de i5oo pas. Si l'on mesure cette distance sur
le plan lithographie de la ville du Mans , dont on n'a pas con-
testé l'exactitude jusqu'ici, l'on trouvera que, en effet, elle
excède de plus d'un tiers celle de la lieue gauloise , en
ligne droite , et bien davantage encore , en tenant compte
de la sinuosité des rues. Celte différence serait bien plus con-
sidérable , si c'était le mille romain, auquel on donna,
pendant quelque temps, le nom vulgaire de lieue, dans nos
contrées , pour se prêter aux usages des peuples conquis ,
puisqu'il y aurait alors près de deux de ces lieues. 11 faut donc ,
en effet , que le nom de ce village ait une autre étymologie ,
et que la véritable soit Ponti-Leuva , Pont-Lève , comme on
le trouve écrit dans plusieurs anciens titres , notamment dans
les passages du censif de l'abbaye de Saint-Calais, cités plus
haut, et qu'il vienne de la levée qui fut construite à travers
les marais et prairies qui séparaient la ville du Mans de ce
lieu, lorsqu'on édifia l'ancien pont sur l'Huisne, pour com-
muniquer sur la rive gauche de cette rivière (v. plus bas
HYDROG. ). P. I\enouard, dans l'article dont je viens de parler,
cite un passage du pontifical du Mans, relatif à S. Bertrand ,
qui ne permet guère de douter que , en effet , Point -Lève ne
soit le véritable nom de ce lieu : « Fecit quoque , y est-il dit ,
5oo PONTLIEUE.
« et restaurant idem Dominus Bertrichramnus , super fliwiam
«< Idoniœ , quoddam monasterium , vel sinadochum in honorent
« Sancti-Martini quod Pointe-Leva vocantur. » Contre ce
texte précis, on ne peut opposer, dit P. Renouard , aucun
titre ni monument où se trouve le nom latin Pons-Leucœ.
Les différents objets d'antiquité recueillis sur le territoire de
Ponllicue sont : i.° Une assez grande urne en marbre blanc ,
trouvée en 1716 , dans le champ du Petit-Four , près l'église
de Pontlieue : elle a été décrite par Monlfaucon , tome V de
V Antiquité expliquée. De forme assez lourde, sa hauteur est de
35 centim. (12 pouc. ), couvercle compris, sur 27 centim.
( 10 pouc.) , dans son plus grand diamètre : elle contenait
des cendres et quelques ossements, Llle est conservée au
Musée du Mans ; 2.0 des débris d'amphores , en terre gros-
sière, déposés au même Musée ; 3.° deux médailles romaines,
de Aur. Valerius Maximianus Iîercul. , an 25o de J.-C. ; et de
M. Piauvinus Aug. ( Victorin père), an 265 de J.-C.
Usag. anc. Nous avons dit plus haut , que la seule assemblée
qui existât à Pontlieue , consistait dans la promenade aux
Sapins qui , le mardis-gras , attire la population presque en-
tière de la ville du Mans , s'y rendant à pied , à cheval ou en
voiture , masquée et non masquée, de même, en petit , que
les derniers jours de la semaine sainte , celle de Longchamps à
Paris. Voici qu'elle est l'origine de cet ancien usage féodal.
« L'emplacement de Vide- Bourse , près l'église de la Cou-
ture (la maison de feu M. d'Hauleville, son enclos et d'autres
terrains adjacents), ne présentait , vers les n.c et i2.e siè-
cles , qu'une stérile pelouse. C'était là , que le mardi-gras de
chaque année, à une heure après midi, les tanneurs et mégis-
siers du Mans , étaient tenus et. obligés féodalement , de se
réunir pour tirer la bille , jeu qui consistait à se renvoyer une
balle, non avec des raquettes, mais avec des bâtons en forme
de massue. Après les premières évolutions , ces joyeux vas-
saux prenaient la route de Pontlieue et poursuivaient coura-
geusement la balle jusqu'au vieux pont. Les juges du comté
du Maine, pour entretenir le bon ordre , assistaient à ces
jeux , en dressaient procès-verbal dans une maison située au
bout de ce pont , dont le possesseur était tenu de servir à ces
magistrats un pâté de crêtes de coq , deux bouteilles de vin de
Bcaugenci et quatre pains mollets. Le cortège des magistrats,
composé du lieutenant-général ou du lieutenant-particulier ,
chacun à leur tour , ou bien d'un conseiller du présidial à leur
place , en robe noire et rabat blanc , précédé d'un trompette ,
chamarré de diverses couleurs , et suivi du greffier et des huis-
siers du présidial , rentrait ensuite au Mans , au milieu d'une
1
PONTLIEUE. 5ot
foule immense de masques et de spectateurs non masqués ,
qu'attirait ce singulier spectacle. Actuellement, on se porte jus-
qu'aux sapinières qui bordent l'entrée de la route de Tours ,
sans autre but que de se promener et de voir des masques, qui
s'y rendent en assez petit nombre. Le lendemain , mercredi
des cendres , les masques , beaucoup plus nombreux que la
veille , attirent les curieux , depuis quelques années , au car-
refour de la Croix-d'Or et à l'entrée des roules de Laval et
d'Alençon , à une autre extrémité de la ville du Mans ; mais ,
si l'affluencc y est également considérable , il ne s'y trouve ni
voitures nombreuses , ni cavalcades , comme aux sapins.
BIOGR. Notre biographie a déjà consacré les noms de
MM. Berard aîné et Berard jeune de Ponllieue , à qui on doit
divers ouvrages et travaux sur les sciences , l'agriculture et
l'industrie : elle mentionnera également ceux de MM. Vétil-
lart père etfds.
hydrogr. La partie nord du territoire de Ponllieue , est tra-
versée , d'est à ouest , par la rivière d'Huisne , qu'on y passe
sur un pont que nous avons décrit plus haut; l'extrémité sud ,
également de l'orient à l'occident , parle ruisseau de l'Arche-
aux-Moines ( v. cet article et celui arnages , I-20 el 27) ;
celui de Mortes-Eves , ensuite Belle-Eve ( v. art. mulsatnne ,
p. 22g) , limite la partie est-sud-est du territoire et se réunit
au précédent , auquel on donne aussi le nom de Roulecrote ;
enfin , la Sarthc limile la partie occidentale de la commune,
sur une élendue de 4 k. 1/2. — 5 moulins à blé , sur l'Huisne ,
près le vieux pont , dont un s'appelle le moulin de l'Jsle. Un
autre existait autrefois sur le ruisseau de l'Arche-aux-Moi-
nes , près le bourg d'Arnages. On lil aux registres de l'Hôtel-
de-Ville du Mans que , en 1707 ,1712,1719, 1780 , iy33 et
1755 , des réparations furent faites au pont de Pontlieue , aux
frais de la ville du Mans. Le nouveau pont est construit en
1772 , en pierre tirée des carrières d'Ecominoy, dite de la
Vacherie , d'après les dessins de M. de la louche. Avant
la construction des canaux et des écluses de Chahoué , de la
prairie des Planches et du port du Mans , qui viennent d'être
terminés , à l'exception du port qui le sera incessamment ,
la navigation sur la Sarlhe des bateaux chargés de marchandi-
ses s'arrêtait au village d'Arnages. sur le port duquel avait
lieu leur déchargement. On estime la valeur des marchandises
qui s'y déchargeaient annuellement, à 5 millions, savoir :
Sel, 4 millions ; résine, 2,000 pains; vins, ardoise, tufaux ,
épiceries , etc. , 1 million : toutes ces marchandises peuvent
arriver aujourd'hui jusqu'au Mans.
géol. Sol généralement plat ; terrain tertiaire moyen et
Soa PONTLIÉUE
terrain crétacé inférieur; le premier le long de la Sarthe , le
second tout le long de la roule, et s'étendant des deux côtés
de la rivière en approchant d'Arnages. Toute la commune est
du reste recouverte d'alluvions anciennes , provenant des
débris de la craie et du grès de Fontainebleau , ou grès mo-
derne , dont on remarque quelques blocs erratiques; tous les
autres galets consistent dans de nombreux silex. Le grès ferri-
fère ou roussard, se rencontre dans la partie sud-est ; le mine-
rai de fer , avec empreintes de coquilles , a été observé dans
le bois de Pourrie , près Funay , dans la vallée de l'Huisne ;
on a aussi rencontré du fer sulfuré.
Plant, rar, Agaricus pseudo aurentiacus , BULL. ; Bromus
Madritensis , lin. ; Helianthemum alyssoïdes, vent ; Helian-
themum guttalum , mil. ; Polycnemum arvense , lin. Aux
Etangs-Chauds : Polygonatum uniflorum , desf. ; Silène nu-
tans, lin. Dans le cimetière d'Arnages : Slalice arenaria, JAf.y.
Vers le commencement de ce siècle , cinq individus d'une
même famille de cultivateurs de Ponllieue, furent empoisonnés
parla première de ces plantes, espèce de champignon appelé
Fausse-Oronge , ressemblant à une autre espèce non véné-
neuse. Le plus jeune des enfants mourut le premier , les au-
tres par ordre d'âge , les père et mère , par conséquent, après
avoir vu expirer leurs trois enfants !
Mollusq. fluv. et terr. Vertigo anti-vertigo , mich. ; Pla-
norbis contortus , mull. ; Physa hypnorum , DRAP. ; Lymnœa
gingivata , GOUP. ; Cyclas fontinalis , DRAP. ; tous dans le
chemin de Gué-Bernisson , ou à ce lieu même.
cadastr. Superficie totale de 2,64.2 hectar. 49 ares , se sub-
divisant par nature de culture, comme il suit : — Terr. labour.,
1,066 hect. 4-6 ar. 5o centiar. , en 5 classes , évaluées à 4 f»
£0 c. , 10, 22 , 36 et 5o f. — Jard,, 4-6-34-go; 3 cl. : à 5o, 54
et 62 f. — Prés , 238-92-40 ; 4 cl. : 18, 48, 81 , 126 f. — Pâ-
tur. , 59-74-00 ; 3 cl. : 2 ? 7 , i4 f. — B. taillis , i3i-i4~6o ;
3 cl : 3 f. 5oc, i4-5o, 22-5o. — Pinières , 659-27-50 ;
4 cl. : 2 f . , 3 f . 5o c. , 6 f., 9 f . — Land. , bruyèr. , frich. , 3o2-
45-6o ; à 2 f . — Douves , o- 16-90 ; à 5o f. — Etangs , 2-99-
00 ; à 12 f. — Superf. des bâtim. et cours , 12-97-15 ; à 5o f.
Obj.non i/npos. : Egl., cimet., presbyt. et autres bâtim. publ. ,
o-33~4o. — Chem. et plac. publ. , g3-o3-25. — Riv. et ruiss ,
28-63-8o. = 407 maisons, en i5 class. , de 5o c. à 382 f.
chacune. — 5 moulins , dont 2 à 200 f. , 3 à 267 f. chaque.
ta in,Po, { P!!£^T^S' %'$ '• f0 " } 50,5,3 f. 98 c.
contrib. Foncier, 6,6i4f. ; personn. et mobil., i,433 f. ;
PONTLIEUE. 5o3
port, et fen. , 52 5 f. ; 76 patentés : dr. fixe , 8^9 f. ; dr. pro-
port. , 5i2 f. 81 c. Total , 9,933 f. 81 c. — Perception de
Sainte-Croix.
cultur. Superficie généralement caillouteuse , sablonneuse
et peu productive , si ce n'est le long des cours d'eau. On y
cultive le seigle , le maïs et le sarrasin , presque exclusive-
ment ; peu de froment , d'orge , d'avoine , de trèfle et de
chanvre ; beaucoup de pommes de terre , citrouilles , etc. ;
prés de bonne qualité , sur les bords de l'Huisne ; nombreuses
plantations de pins maritime et sylvestre , le premier princi-
palement ; bois essence de chêne et autres; arbres à fruits à
cidre, châtaigners. Elève de quelques poulains, d'un bon
nombre de bêtes à cornes, de porcs et surtout de moutons;
quelques chèvres. — Assolement triennal; 6 fermes principa-
les ; un grand nombre de bordages et surtout de maisonnies
ou petits faisant valoir , au-dessous de '2 et même de 1 hectare ,
attachés aux habitations. = Commerce agricole, consistant
en grains , à titre d'échange , la commune ne se nourissant pas ;
bestiaux , porcs gras , foins , bois , cidre et fruits , etc.
=5 Fréquentation des foires et marchés du Mans. La vigile
ou veille de chacun d'eux, il se vend à Ponllieue un grand
nombre de bœufs et de porcs.
INDUSTR. Extraction du grès roussard , pour bâtir ; de la
grave, pour les routes. Exploitation du bois des pinières.
Quatre blanchisseries de toile et de fil : i.° de M. Marcellin
Vétillart et 2.0 de M. Deschamps , à la gauche ou à l'est des
ponts ; 3.° de MM. Fouqueray, Viot et Perdcreau , près et
à la droite du nouveau pont ; de M. Lecompte , à Préaux,
plus à l'ouest. Une vingtaine de métiers employés à tisser des
toiles communes , pour les particuliers ; 2 fabriques de chan-
delle ; une brasserie , autorisée par arrêté préfectoral , du 29
oct. i835. Une tuilerie existait, il y a environ 25 ans , au bas
du Tertre-Rouge, près le Chemin-aux-Bceufs, à proximité d'un
hameau de 7 à 8 feux , auquel elle a laissé son nom. Une hui-
lerie , autorisée en 1822 , ne subsiste plus. — La commune du
Mans possède , dans la lande de Monlgrivot, sur le territoire
de Pontlieue, près le Chemin-aux -Bœufs , une portion de ter-
rain destinée à l'abattage , à l'écarrissage et à l'enfouissement
des chevaux et autres animaux , pour la dite ville du Mans.
BOUT, et ohem. i.° La route royale n.° 23, de Paris à Nan-
tes , des deux côtés de laquelle sont bâtis le bourg de Pont-
lieue , le hameau de Passe- Vite et le bourg d'Arnages ,
traverse la commune du nord au sud sud-ouest. La chaussée
de cette route, à partir de la Mission jusqu'au pont , fut pa-
vée en i8o3 ou 1804, sous la direction de l'ingénieur Bruyère.
5o4
PONTLIEUE.
C'est à tort qu'on détruisit alors un ponceau établi vers le
milieu de cette distance , appelé l'Arche-à-l'Ane, qui , en
facilitant l'écoulement des eaux , offrait un grand moyen d'as-
sainissement pour les terres de la Berlinière et les prés de la
Mission. Viennent se ramifier à cette première route , à la
place circulaire située au-delà du pont , appelée Lune de Pont-
lieue : 2.° la route n.° i58 , de Tours à Caen; 3.° la route dé-
partementale n.° 3 , du Mans au Grand- Lucé , qui doit se
prolonger jusqu'à la Chartre , conduire , à volonté , à Tours ,
à Vendôme ou bien à Saint-Calais ; 4-° l'ancienne route du
Mans à Paris , par Chartres , du Mans à Orléans , et du Mans
à Vendôme et à Blois , par Changé et par Saint-Calais ;
5.° Un chemin du Mans à Piuaudin et à S.-Mars-d'Outillé.
Le chemin communal n,° 3 , du Mans au Lude, par Pontval-
lain , qui ne peut manquer d'être bientôt classé et mis par le
Conseil-général au rang et à l'état de route départementale ,
s'embranche avec la route royale n.° 23 , à la sortie du village
d'Arnages , un peu au-delà , toutefois , du territoire de Pont-
lieue. Enfin , une autre voie d'exploitation , connue sous le
nom de Chemin- aux-B œufs , prend sur la droite , à l'extré-
mité nord du même village d'Arnage, et conduit à travers les
landes de Changé , reprendre la même route n.° 23, à la lune
d'Auvours, en face l'entrée de la route n.° 157 , qui conduit
à Saint-Calais. — Chemins vicinaux nombreux , assez pratica-
bles , grâce à la nature sablonneuse du soi.
lieux REmarq. Maisons bourgeoises du bourg : i.° celle
bâtie sur l'emplacement de l'ancien hospice , habitée par feu
M. Vétillart , actuellement par M. des Arcis ; 2.0 celle de
M. Marcellin Vélillart , sur remplacement de l'ancien pres-
bytère, toutes deux à la gauche de la chaussée ; 3.° celle
de M. Berard aîné , construite sur la fin du dernier siècle ,
dans l'emplacement de l'ancienne auberge de Saint-Mar-
tin ; 4~° ce\\e de MM. Fouqueray , Viot et Pcrdercau ,
édifiée plus récemment , toutes deux à la droite de la
chaussée , la dernière la plus rapprochée du pont ; 5.° le
nouveau presbytère , dans la maison dite du Buron ; 6.° mai-
son occupée par M. Gouaux-Vallée , maire ; 7.0 la Provi-
dence , ou ancienne auberge de S. -Pierre ; o.° l'hôtel des
Quatre-Vents , à l'entrée de la route de Tours. Au bourg
â'Arnages ; g.0 la maison de M, Beauregard. Habitations dans
la campagne : 10. ° Gué-Bernisson ; n.° Funay ; 12.0 les
Sources ; i3.° la Fresnellerie ; i4 ° le Mêlier ; i5.° le
Houx ; 16.0 les Etangs ; 17.° Villeneuve ; 18.0 Préaux. Sous
le rapport des noms , outre ceux ci-dessus : la Chevallerie , la
Fuye , la Jugeric ; les Etangs-Chauds , la Rivière , les Fon-
PONTVA.IXA.Itf. 5o5
tenclles , les Fontaines , Gué-Gillct , Pied-Sec , les Mortes-
Eves , le Moulin-Châtelin ; la Vallée des Cerisiers , le Busson
(Buisson J , la Saulaie , l'Ormeau ; la Fromendière ; la Thui-
lerie ; etc.
Étab. publ. Mairie, succursale et chapelle vicarialc, maison
de charité et bur. de bienfaisance , desservis par trois sœurs
d'Evron , administrés par une commission de 5 membres ;
école primaire de garçons , votée seulement ; école primaire
de filles, à la maison de charité ; i recette buraliste ou bureau
de déclaration des boissons , i dcb. de poudre de chasse , 2
déb. de tabac, 1 pont a bascule. Bureau de poste aux lettres,
au Mans.
étab. particul. Deux sages-femmes.
P01VT-1VELF (s.- pierre de}, ancien prieuré , avec cha-
pelle , fondé par les seigneurs de Beaumoni-Ie-Vicomte , à
1,2 h. au nord de celte petite ville , dépendant du prieuré con-
ventuel de S. -Denis de Nogent-le-Rotrou. Voir l'HIST. ECOLES,
de l'article Beaumont-le-Vicomte ( 1 - i3o).
PONT-THIBAUD, PONTHIBAULT, hameau avec
auberges , situé sur le grand chemin qui , s'embranchant à
l'extrémité du village d'Arnages (v. cet art. et celui pontlieue),
avec la route royale de Paris à Nantes , conduit du Mans au
Lude et en Anjou , par Ponlvallain. Bâti à i3 kilom. S. du
Mans , sur le territoire communal de Moncé-en-Belin , à 7
h. O. du bourg , ce hameau, de 25 maisons , renfermant une
population d'environ 110 individus , prend la première partie
de son nom d'un pont en pierre construit sur la petite rivière
de Rhône , la seconde , sans doute , d'un anachorète célèbre
dans la contrée, qui avait établi son séjour sur un monticule
situé à 9 k. plus au sud , qui en a aussi tiré son nom (Yhermi-
tage S.-Thibaud. Nous renvoyons pour tout ce qui concerne
l'historique de l'ancienne juridiclion du comté de Vaux et
Belin, établie dans ce lieu, aux articles belin (i-i45), et
MONCÉ-EN-BELIN ( ci-dcSSUS , I I 5 ).
PONTVALLAIft ( canton de ) , cadastré , de l'arrond.
de la Flèche; compris entre le 2.e degré 6 min. i/2, et le 2.e
degré 19 min. 1/2 de longitude occidentale , et entre le ij.°
d. 4-2 m., et le 47-e d. 5i m. de latitude septentrionale;
se composant de 9 communes ou anc. paroisses, qui sont :
* Cerans-Foulletourte , Pontvallain , chef-lieu ;
Châleau-l'Hermitage , Requeil,
* Fontaine-S.-Marlin ( Ja ) , * S.-Jean de la Molle ,
Mansigné, * Yvré-le-Pôiin.
* Oise ,
5o6 PONTVALLAIN.
Formée de 5 commun, seulement , comprises dans le
district de la Flèche, lors de l'organisation de 1790, dont
une , celle de Luché , n'en fait plus partie et a été réunie au
canton du Ludc , par l'arrêté organique du i3 brumaire
an x, ce canton a été augmenté alors, des 5 comm. indiquées
par une astérisque , lesquelles faisaient précédemment partie
de celui de S.-Jean-de-la-Motle , supprimé , également du
district de la Flèche.
Circonscrit au N. , par le cant. de la Suze et par celui
d'Ecommoy; à l'E. , encore par ce dernier et par celui de
Mayet ; au S. , par le cant. du Lude et , en moindre partie ,
par celui de la Flèche; à PO., par celui de Malicorne; au
N. O. , par celui de la Suze ; la forme de ce canton est un
ennéagone irrégulier, s'étendant du N. au S., sur un diam.
central de 19 à 20 kilom. , et sur une largeur, également cen-
trale, de 17 à 18 k., d'est à ouest. Sa limite la plus rapprochée
du chef-lieu d'arrondissement, qui est celle sud-ouest, en
est distante de 9 k. seulement, et la plus éloignée, qui est
au nord , de 26 k. ; la limite la plus rapprochée du chef-
lieu de département , qui est également celle nord , en est
distante de i4> k. , et la plus éloignée, qui est au midi,
de 3a à 33 k. Le chef-lieu de canton , est situé à 2 k. 1/2 de la
limite orientale du territoire, en tirant un peu vers le sud.
De 21 1 kil. 1/2 carrés de superficie , environ , le canton de
Pontvallain contient], d'après les évaluations cadastr. , 21, 1 56
hectar. 02 ar. 35 cent, de terrain, se subdivisant comme il suit :
hect. ar. cent.
Terres labourables et plantât, de châtaigners. . 10693 64 3o
.lard. , vergers, pépin. , aven., bois d'agrém.. . 3b2 j5 33
Vignes 38o, 96 20
Prés et pâtures 2624 89 4^
Bois de futaies et taillis, aulnaies, boulaies, etc. 2181 87 85
Pinières 3507 44 5°
Land. , bruyèr. , friches 160& 67 55
Douves, viviers , mares , marais , étangs. . . 55 98 g5
Superf. des bàtim. , cours, aires m j5 68
Egl. , cimet. , presbyt. etjard., hospic. , etc. . 4 9^ 3o
Rout. , chem., plac. publ 587 91 10
Cours d'eau 3ii8i5
= 3,11 5 maisons, dont 10 châteaux ou maisons de maî-
tres , compris l'ancien prieuré de Château-PHermitage ; 1
boulangerie ; 7 fours à chaux ; 4 a tuiles et à briques ; et
3 à poterie ; 3 1 moulins à eau. — Un moulin à vent , à Cour-
celles, entre Requeil et Yvré, non porté au cadastrement.
t» . . ( Prop. non bâties, 353,857 f, 78 c. ) , /c r q
Revenu impos.| _L_ bâties, 58,289 » | ^12,146 f. 78c.
PONTVALLAIN. S07
popul. De 12,713 individus, suivant le recensement de
1826, répartis en 3, 068 feux , comprenant 6,129 individ.
maies, 6,584 femelles. — Augmentation de la population
depuis i8o4» 761 indiv. , ou un peu moins de i/i7e La
superficie de ce canton étant de 211 k. 1/2 carrés, c'est 60
indiv. 6/47«es par kilomètre carré.
JMuiw. dêcenn. De 1793 à 1802 , inclusivement : mariag. ,
g43; naiss. , 3,691 ; décès, 2,5i5. — Produit de chaque
mariage; 3 19/2 i.es environ. — Excédant des mariages sur
les décès 1,176 ou i6/35.es = De i8o3 à 1812 : mar. , 873 ;
naiss. , 3,3g3; déc. , 2,855. — Produit de chaque mariage ,
3 5i/58.cs — Excéd. des naiss. sur les déc, 588 ou 9/4^«Ci
= De i8i3 à 1822 : mar., 1,027; naiss., 3,543; déc.
2,669. — Prod. de chaque mariage , 3 13/29." — Excéd. des
naiss. sur les déc, 874 ou 29/89. es
CONTRIB. Foncier , 52,894 f. ? personn. et mobil. , 8, i58 f. ;
port, et fen. , 2,44o f ; 442 patentés : dr. fixe, 2,992 f ;
dr, proport., 1,4-7? ^ T°lal •> 67,960 f. ; ce qui fait 5 f. 34 c
25;47.es par individu ; à quoi il faut ajouter 2 f. 88 c 3/29.e*
d'accessoires ou de centimes additionnels , ce qui porte à
8 f . 22 c 12/29." les conlribut. directes à payer par chaque
habitant du canton. 3 percepteurs , y ayant leur résidence ,
sont chargés du recouvrement de ces impositions.
Du 3.e arrondissement électoral, celui de la Flèche, avant
la loi du 19 avril i83i ; du 5.e, dont la même ville est éga-
lement le chef-lieu , depuis celte loi , le cant. de Pontvallain
a fourni , avant ladite loi , le nombre d'électeurs et de jurés
portés au tableau suivant :
JURÉS. ÉLECTEUR»
d'iirrond. de départ.
Pour 1828, et élections de novembre 1827, 14 il
182g 17 i3
i83o 21 17 3
i83i 23 20 »
Les collèges de département n'existaient plus pour i83r.
Nous donnerons à l'article SARTHE ( département de la),
l'indication du nombre d'électeurs résultant des dispositions
de la nouvelle loi électorale, de novembre i83i.
hYdrogr. Les principaux cours d'eau qui arrosent le canton
de Pontvallain, sont : i.° la petite rivière d'Aune ou de Lone,
qui en traverse la partie méridionale , de l'est au sud ; 2.0 le
ruiss. de Virfolet ou de la Bruyère qui , ayant sa source dans
la partie septentrionale du territoire , le traverse , par son
centre , du nord au sud ; 3.° le ruiss. ou petite rivière de
5o8 PONTVALLAIiV.
Fessard , qui , prenant naissance peu loin du précédent , et se
contournant en demi-cercle vers l'ouest , va limiter la partie
nord-ouest du cant. , sur un trajet de 2 k. seulement ; /t.° la
petite rivière de Vezane , arrosant une faible porlion de
la partie occidentale du territoire ; 5.° le ruisseau de Car-
penlras , qui coule du nord-nord-est au sud-sud-ouest , dans
la partie sud-ouest ; 6.° enfin , un assez grand nombre d'autres
petits ruisseaux qui, des différents points du canton , vont
affluer dans les précédents. — 3i moulins, suivant le cadastre,
sont établis sur ces cours d'eau. Des étangs . en assez grand
nombre , existent encore dans toutes les communes du cant.,
celle de Château- rHermitage excepté , et y recouvrent une
superficie de 5o hect. 22 ar. 80 cent. : ils sont peuplés en
carpes et tanches principalement. Le brochet s'y trouve en
abondance , sans y être mis à dessein.
GÉOLOG. Sol légèrement ondulé , le long des cours d'eau ;
terrain crélacé inférieur, occupant, en entier, les parties
nord-est et sud du territoire; en partie, et conjointement
avec le terrain tertiaire moyen , la partie nord-ouest ; ter-
tiaire moyen, presque exclusivement, dans la parlie sud-ouest.
Ces différentes natures de terrain , indiquées sur la Carte du
Blinois ( placée en regard de la p. t45 du tom. 1 ), offrent le
calcaire jurassique compact commun, la craie tufau, en
abondance , recouverte par des marnes blanche et jaunâtre ,
et, immédiatement au-dessous, des amas considérables de
coquilles fossiles , gryphiles et oslracites , agglutinées par un
calcaire argileux, à points verts; le grès blanc moderne, ou
grès de Fontainebleau, sur les communes de Cerans , Oizé ,
Requeil et sur la Fontaine-S. -Martin principalement ; le grès
ferrifère ou roussard ; un banc de calcaire lacuslre à lymnées ,
s'étendant sur les communes de Cerans, Oizé et la Fontaine-
S.-Martin , différent de celui du bassin de Paris, en ce que
les lymnées, qui le caractérisent, ont perdu leur test, et
que leurs moules semblent ceux d'espèces dont on ne trouve
point d'analogues vivants ; du silex corné , ou pierre cosse ;
des roches de ludus jaspique ou jaspe grossier concrélionné ,
sur les hauleurs, au nord de Mansigné, sur la limite de Requeil.
des argiles blanche , grise et jaune , propres à la fabrication
de la briqueterie et de la poterie ; des minerais de fer li-
moneux et sulfuré ; du lignite , dans la partie nord , et du
succin , dans celle sud ; de la tourbe sur plusieurs points ;
et des alluvions anciennes, recouvrant assez généralement
ces différentes formations.
Nous avons indiqué aux différents articles de localité,
notamment à ceux de Cerans , Château-l'Hermitage , Man-
PONTVALLAIN. 5o9
signe, Oizé , Pontvallain , les détails minéralogiques relatifs
à chacune de ces localités, et un assez bon nombre de plantes
rares , qui y ont été observées.
cijLTUR. Super, argilo-calcaire , calcaire-siliceuse, et plus
généralement argilo-sablonneusc, ou graveleuse et sablon-
neuse, médiocrement productive; cultivée en céréales dans
la proportion de 9 parties en seigle et méleil , 6 en froment,
5 en orge et 4- en avoine. On cultive , en outre , du maïs, du
sarrasin, peu de trèfle, du chanvre et un peu de lin, du
sainfoin et de la luzerne, en petite quantité également; des
pommes de terre en abondance ; des citrouilles, navets, etc.
Prairies de médiocre qualité , insuffisantes pour les besoins de
l'agriculture et que ne suppléent point le peu de trèfle et
d'autres plantes du même genre, qui pourraient les remplacer,
si elles étaient plus abondantes. Les vignes de treilles, dites
de voliers, sont communes dans la partie nord-est et centrale
du territoire ; celles dites de pied, dont il existe des plantations
dans toutes les communes du canton , hors celle de la Fon-
taine S. -Martin , donnent des vins blancs assez estimés , les
vins rouges du cru de Brouassin , en Mansigné , le sont égale-
ment : les cépages de ces vignes sont le Pineau et le Gouas. Les
cidres de ce canton, surtout ceux d'Oizé et de Mansigné,
sont recherchés, comme étant doux, légers et agréables;
mais conviennent peu , en raison même de ces qualités , aux
véritables amateurs , qui préfèrent les cidres ayant plus de
corps et de feu : ils sont l'objet d'exportations assez consi-
dérables , ainsi que les vins de voliers, pour le Mans, la
Flèche et autres lieux circonvoisins. Les espèces et variétés
de fruits à cidre du canton , sont , en pommiers : les Fréquins ,
amer , doux , blanc , barré ; Normandie , Longues- Branches ,
Nicoldié , qui produisent le meilleur cidre; les Ha/cours,
Tendre, Jaune, Locard , Doux, plusieurs variét. ; les Sau-
vage , Passe - Pomme , Gros - Epice , Roquet , Rouge - Vert ,
Groseille; en poiriers, peu répandus : Ardoise, Picot, Ron-
deau, Rouget ou Rougeole t , Gros- Vert , etc. Le châtaigner
est planté assez abondamment sur ce canton , surtout dans
la partie nord-est , et donne des fruits des trois variétés
connues sous les noms de châtaignes , marrons et ouzillards
ou nouzillards. On y remarque peu de noyers , proportion-
nellement à la quantité de terrain planté en vignes. Le canton ,
quoique couvert encore d'une grande quantité de bois, n'en
renferme aucun massif considérable. Le territoire de S.-
Jean de la Molle , est le plus abondamment boisé , des restes
d'une partie de la foret de Vadré , connus sous le nom de
bois de la Chaussepalière et de Brouassin , situés au sud-
5io PONTVALLAIN.
ouest. Le chêne ordinaire ou Quercus robur et le chêne brosse
ou chêne tauzin, Quercus Cenomanensis , sont les essences
les plus ordinaires. Les forêts de la Faigne et de Douvres ,
qui recouvraient anciennement la majeure partie de ce cant. ,
sont depuis longtemps transformées en landes , dans lesquelles
des plantations de pins maritimes et d'autres arbres résineux,
acclimatés sur ce sol , le premier, du moins, depuis plusieurs
siècles, ont remplacé les anciennes essences forestières, le
hêtre surtout , qui n'y prospèrent plus.
On s'occupe peu dans ie canton d'avoir un assolement
réglé. Les cultivateurs propriétaires mènent leurs terres
presque continuellement , et , pourvu que le fermier paye , les
autres propriétaires s'occupent rarement de faire , dans les
baux , des clauses relatives à l'assolement.
Assolement triennal, usité dans les cultures à la charrue ;
biennal dans les petites tenues, où les labours se font à
la houe à deux branches, appelée croc. Baux de 7 et 9 années ,
à prix d'argent, avec addition de quelques subsides ou fai-
sances , dont l'entrée en jouissance , pour presque tous, sont
du i.er mai et non de la Toussaint. Les plus grandes tenues ,
n'excédant pas 22 à 35 hectares ( 5o à 80 journ. ) , sont af-
fermées de 800 f. à 2,000 f. ; les moyennes, de 12 à 18 h.
(27 a 4o journ. ) , de 5oo à 700 f. ; les principaux bordages
et closeries , de 9 à i3 h. ( 20 à 3o j. ) , de 200 à 4-°° f- ;
les petits bordages , de 4- à 6 h. ( 8 à 18 j. ) , de 80 à 200 f. ;
un très-grand nombre de maisonnies , c'est-à-dire , de cul-
turc au dessous de 2 et 1 hectare. — Labours faits à la
charrue , dans les principales fermes, au nombre de plus de
200 , dont les deux tiers sont traînées par deux bœufs
précédés d'un cheval , l'autre tiers par les seuls chevaux : un
assez grand nombre de ces charrues sont en solicita ge , ou à
l'usage -de 2 , 3 et jusqu'à 4- cultivateurs. Les très-petites
tenues sont cultivées à bras. Emploi comme engrais, suivant
la nature des terres , des fumiers animaux , de coursières et
de compôts, composés de bruyères, sapinettes et feuilles
mortes, pourries dans les boues , ou mêlées à la chaux ; des
cendres lessivées , de la marne , des gazons écobués ou
brûlés, etc. Agriculture peu perfectionnée généralement,
les méthodes nouvelles de culture et les instruments perfec-
tionnés y étant inconnus ou inusités, par les cultivateurs de
profession, à l'exception, toutefois, de quelques propriétaires
faisant valoir eux-mêmes leurs terres , M Vie , maire de
Mansigné , notamment , très- versé en économie agricole , et
qui s'occupe en ce moment des moyens de convertir , par un
plan d'association , sa terre de Panchicn , en Mansigné , en
PONTVALLAIN. Su
une ferme modèle avec une école agronomique , industrielle ,
agricole et vétérinaire.
L'éducation des animaux destinés à l'agriculture et des bes-
tiaux , consiste dans un très-petit nombre de poulains et de
chevaux , de médiocre espèce ; de bœufs et de vaches , de petite
stature également; se sentant, les uns et les autres, de
la nature assez généralement mauvaise du terroir ; d'un
petit nombre de moutons par chaque ferme , avec quel-
ques chèvres ; les porcs étant les seuls animaux dont on
élève et, surtout, dont on engraisse une notable quantité,
spéculation qui fait la principale ressource des cultivateurs
de ce canton. On y engraisse aussi , à l'instar des communes
voisines du canton de Malicorne , un certain nombre de
poulardes, quelques oies, etc. Le nombre des ruches y
est beaucoup moindre qu'autrefois , quoique le miel que
recueillent les abeilles dans les landes élevées , couvertes
de plantes aromatiques , y soit d'excellente qualité.
Le commerce agricole consiste en grains , dont il n'y a
qu'un exportation fictive , le canton fournissant à peine à la
consommation de ses habitants ; commerce considérable en
bœufs et vaches maigres et gras , d'un très-petit nombre de
chevaux , de moutons et de chèvres ; d'une grande quantité de
porcs gras , qui sont l'objet d'un immense commerce ; en
outre : laine, estimée; volailles, gibier, cire et miel; fruits
crus et fruits cuits , cidre , dont il est conduit une quantité fort
importante , ainsi que des petits vins dits de voliers , au
Mans ; vins blancs , provenant des vignes dites de pied ; mar-
rons, une grande quantité également; peu de noix, de graine de
trèfle ; chanvre , lin et leurs fils ; bois à brûler et pour la bâtisse,
ce dernier en pin maritime principalement ; menues denrées.
INDUSÏR. Elle consiste dans l'extraction du calcaire , du
tufau , principalement ; du calcaire commun , du calcaire
lacustre , et du grès ferrifère , pour bâtir , soit comme pierre
de taille ou comme moellon ; le calcaire lacustre est , en
outre , converti en chaux , dans plusieurs fourneaux. Une
ancienne carrière , entre autres , dite de la Cave- Dure , située
entre Ponlvallain et Mansigné et abandonnée depuis long-
temps, par une cause inconnue, fournissait une pierre calcaire
d'un grain fin et serré , propre à être taillée , aussi belle au
moins que celle de Bernay , ainsi qu'on peut le voir par un
échantillon provenant d'un ancien édifice , que je viens de
déposer au Musée du Mans, de la part de M. le comte de
Mailly. Extraction du silex corné ou pierre cosse , pour bâtir et
pour l'encaissement des routes; des silex ou cailloux roulés ,
pour ce dernier usage ; du grès blanc , pour le pavage ; des
5i2 PONTVAJ.jL AIN.
marnes , pour l'amendement des terres ; des argiles , pour la
briqueterie el la polcrie ; etc. Fabrication el cuisson des pavés ,
tuiles et briques , et de la poterie ; cuisson de la ebaux. Con-
fection de toiles communes , pour particuliers , dans presque
toutes les communes du canton ; de quelques-unes , dans sa
partie méridionale, façon de Château du-Loir , portées à la
balle de celle ville , avec des fils ; de quelques pièces d'étoffes
grossières , pour compte de particuliers et pour la consom-
mation locale.
fotk. et march. Huit foires par an , chacune d'un jour,
dans 4 localités , Pontvallain , Foulletourte , la Fontaine-S.-
Marlin et Mansigné ; de 3 marchés en semaine , à Pontval-
lain , Cerans et Mansigné.
±5 Fréquentât, par les habitants , des foires et marches du
Mans , Ecommoy , Château-du-Loir , le Lude , la Suze , la
Flèche, peu ; selon la position de chacune des communes du
canton.
rout. et chem. Une seule route royale , celle n.° 23 , de
Paris à Nantes , longe du nord-est à l'ouest-sud-ouest , la
partie occidentale du canton. Celle départementale n.°8, con-
duisant à Sablé , s'y embranche vis à vis le bourg de la Fon-
taine-S.-Marlin, et parcourt i k. seulement sur le canton, en
se dirigeant à l'ouest. Les autres principales voies d'exploita-
tion du territoire, sont: i.° le grand chemin du Mans au
Lude , par Ponthibaud et Pontvallain qui , entrant sur le can-
ton par sa partie nord-est , en ressort par son extrémité sud-
sud-est ; 2.° Un chemin d'Ecommoy à Pontvallain et au Lude,
qui vient s'embrancher au précédent , à i k. N. du bourg de
Pontvallain ; 3.° Un autre chemin , de la Flèche à Mayet et
de la Flèche à Châleau-du Loir , par Mansigné , croisant , à
Pontvallain, celui n.° i , et passant à Verneil-le-Chétif.
aNTIQ. , moisum. On trouve sur ce canton, un certain nom-
bre de monuments et édifices appartenant aux diverses épo-
ques de l'histoire et des arts , savoir : des peulvans , dans la
lande de Bruon et dans celle des Soucis ( v. ces mots) , ceux
de celte dernière fort remarquables ; des dolmens, sur Cerans
et P\equeil : celui qui existait sur Mansigné a été détruit ; une
ancienne circonvallation , formée de levées en terre et en
pierre , près le bourg de Mansigné , qu'on croit avoir été un
camp romain ; quelques traces d'encaissement , le long de la
partie du chemin du Mans au Lude , qui traverse le territoire ,
que l'on considère comme les vestiges d'une voie romaine.
On a rencontré , en i833, sur le territoire d'Yvré, une hache
celtique en pierre dure; et il existe de nombreux amas de sco-
ries, sur divers points du territoire , surtout dans la partie
PONTVALLAIN. 5i3
centrale occupée par la lande des Verrières , qui semble leur
devoir son nom; des cercueils en grès coquiilcr de Doué,
ont élé découverts aux environs du bourg de Pontval-
lain. Plusieurs tombelles ou mottes féodales se rencontrent
aussi sur ce canton , notamment celle qui a donné son surnom
à la commune de Saint Jcan-de-la- Motte. En monuments du
moyen âge et modernes, nous citerons comme les plus remar-
quables , les églises de JVIansigné et de Château-l'Hcrmilage ,
la jolie chapelle de la Faigne , en Pontvallain , non seulement
à cause de sou élégante construction , niais pour les objets
d'art qu'y a réunis, comme dans un Musée , son propriétaire
M. de Mailly ; les ruines des vieux manoirs de la Faigne , du
Louchet-aux- Corneilles , de Brouassin et de Passau ; les
châteaux de la Cour de Foulletourle , de la Roche-de-Vaux ,
en Bequeil ; de Fay , en Mansigné ; les maisons modernes
du Maurier, en la Fontaine-S.-IVlartin ; du prieuré dit abbaye
de Château-l'Hermilage , le plus considérable de tous , acquis
par M. le comte de Mailly , depuis que nous avons rédigé
l'article de cette commune (i-38o). Voir les articles de
détail.
BlOGR. Le canton de Pontvallain fournit plusieurs noms
justement célèbres à la Biographie de la province : ceux du
naturaliste P. Belon , du mathématicien M. Mersenne ; des
Aubry , sieurs du Maurier ; du maréchal de Mailly , etc. (v. la
biographie).
Établ. publ. Une justice de paix , 9 mairies ; 1 cure canton-
nale et 7 dessertes communales seulement , y ayant une réu-
nion ; i hospice et 1 maison de charité ; 5 bur. de bienfaisance ,
dont 2 réunis à l'hospice et à la maison de charité ; 5 com-
missions administratives de ces établissements ; 9 écoles prim.
de garçons volées , dont 8 en activité ; 2 écoles prim. de filles ,
annexées à l'hospice et à la maison de charité , et g comités
locaux de surveillance des écoles primaires; 1 vaccinaleur can-
tonnai , organisation de i835 ; 5 résidences de notaires , 2
d'huissiers et 1 d'expert ; 1 bur. d'enregistrement et des dom. ,
à Pontvallain , pour ce cant. et celui de Mayet ; 3 résid. de
percept. des conlribut. direct. ; 3 recelt. bural. des conlrib.
indir. , 7 débits de poudre de chasse et 8 déb. de tabac ; 2
bataill. cantonn. et 1 compagn. isolée de la garde[nalion., pré-
sentant un effectif de 1,900 hommes, dont 671 mobilisables,
et 1 jury de révision ; résid. d'une brigade de gendarmerie à
pied, au chef-lieu , et d'une brigade à cheval , à Foulletourle ;
Bur. de poste aux lettres et relais de poste aux chevaux , au
même bourg.
établ. partic. Un docteur en médecine , 4 officiers de
iv 3
5i4
PONTVALLAIiV.
santé , et 3 sages-femmes. Aucune voiture publique n'a son
siège d'établissement sur ce canton , quoiqu'il y en ail un
grand nombre qui parcourent la roule royale n.° 23 , du Mans
à la Flèche. Seulement , des messagers se rendent le jeudi de
chaque semaine au Mans , de Foullelourte , Mansigné , Pont-
vallain , Requeil , et en reviennent le lendemain ; d'autres
parlant du Lude , et passant au chef lieu.
PQNTV ALLAIS , POJ\TVALLIl\ , P. VALAIN, P.
VAL1N; PONT-VOLLANT, PONT - VHXAJN , PONT- VCULAIN ,
PONT-VAlLJ,A!N et LE PAS DU PCNT LE BOILLAIN (Froissard) ;
Pons- Vtillum, Pons- Valais, Ponvalenum, Ponte- Valenti. Com-
mune cadastrée, chef-lieu de cant., de Tarrond. et à 2 1 kilom.
E. i/4-S- de la Flèche ; à 28 k. S. du Mans ; jadis du doyen-
né d'Oizé, de l'archid. de Château-du-Loir , du dioc. du Mans
et de l'élect. de la Flèche. — Distant*, légal. , 10 et 33 kilom.
descript. Bornée, du N. O. au N. E. , par Requeil , Châ-
teau-1'Hermilage , S.-Riez-en-Belin et Ecommoy ; à l'E. , par
Mayel et par Sarcé ; au S. , par Coulongé et par Mansigné ;
à l'Ù. , encore par Mansigné et par Requeil ; la forme de cette
commune est une ellipse se contournant un peu en croissant,
du JN. N. E. au S. S. E. , de manière à former concavité à
l'orient et convexilé à l'occident. Son étendue, du nord au
sud , offre un diamètre central de 12 k. , se réduisant à
i,4 h. seulement dans sa partie la plus étroite , qui est vers
l'extrémité nord ; ii est de 4- k. 1/2 dans sa plus grande largeur.
Le bourg , situé vers le centre du territoire , se rapprochant un
peu plus de sa limite méridionale que de celle nord, dans un
vallon dominé à l'orient et à l'occident par deux collines assez
élevées, forme une longue et jolie rue pavée, un peu tor-
tueuse , qui s'étend du nord au sud sur la rive droile de la
petite rivière de l'Aune, qu'on traverse, à peu de distance
derrière le bourg, sur un pont en pierre, d'où vient son
nom de Pontvaliain , pont dans le vallon , qui serait plus
exactement écrit Pontvallin , Pons Vallis. On y remarque
un assez bon nombre de maisons bourgeoises assez jolies ;
l'église , dont la nef est séparée d'un bas-côté situé au
sud , par des colonnes romanes , à chapiteaux sans or-
nements , un seul excepté , qui est orné de palmes ; à
façade occidentale reconstruite depuis 2 à 3 ans , ainsi que
la tour, surmontée d'un clocher en forme de lanterne, l'un
et l'autre d'une forme élégante, dont la blancheur et l'élé-
vation les font remarquer d'assez loin. Cimetière près et
à l'orient du bourg , assez mal enclos par des piquets ou pallis ,
et qui doit être remplacé par un autre, situé dans une portion
de lande , à 7 h, au nord du bourg. A côté du premier de ces
POIVTVALLAIIV. 5i5
cimetières , se trouve une maison qu'a fait construire M. le
comte de Mailly, pour en faire une hospice, et qui reste sans
destination, par suite de difficultés relatives à l'administration
de cet établissement. Une autre belle maison, bâlie par le
même, sert de caserne pour la gendarmerie et contient un pré-
toire pour la iuslicede paix et une salle de Mairie. Une ancien-
ne maison démolie pour la construction de celle-ci, paraissait
fort ancienne : son ouverture principale en ogive , était fermée
d'une porte en bois avec sculptures représentant des lions
grimpants , en regard d'une petite tour crénelée. On remarque
encore dans le bourg, en face de la porte occidentale de l'é-
glise, une ancienne maison à tourelle, à porte semi-ogivale,
et à fenêtres en croix en pierre, à ornements du style de la
renaissance, surmontés d'un buste en relief, qu'on croit
représenter le seigneur qui en était propriétaire ; une autre ,
dans la partie nord de la Grande-Hue, avec tourelle hexagone :
ce sont deux auberges aujourd'hui. L'église et le presbytère ,
appartiennent à la commune , ainsi que la prison et les halles
seigneuriales , qui lui ont été concédées par M.me la maré-
chale de Mailly.
popul. De 3i4 feux anciennement, elle est actuellement
de 4-65, comprenant 85a indiv. mâles, 979 femelles, total
i83i ; dont 6)i dans le bourg, en 160 feux ; 48 individ. au
ham. de la Hurlière, 28 à celui de la Plcuverie , 18 à celui
des Mézeaux , autant à celui des Herbaudières , et 16 au
ham. de la Herpinière.
Moiw. décenn. De 1793 à 1802, inclusiv. : mariag. , i58 ;
naissances, 579 ; déc. , 290. — De i8o3 à i8i2:mar., n5;
naiss. , 4<)3 ; déc. , 36i. — De i8i3 à 1822 : mar. , 177 ;
naiss. , 421 î déc. % 35 1.
HIST. ecclés. : Eglise sous l'invocation du chef des apôtres ;
assemblée de paroisse, le dimanche le plus rapproché du i.cr
août , fête de S. Pierre-ès-Liens. Une autre a lieu près la cha-
pelle de N.-D. de la Faigne , le lundi de la Pentecôte (v. l'art.
faigne, 11-275; et l'article ri-.qïje!l).
La cure, qui valait 700 1. de revenu, était, ainsi que le
prieuré de S.-Pierre , de la même paroisse, à la présentation
de l'abbé de la Couture du Mans. Ce prieuré devait sa fonda-
tion, au don fait par Hugues de Sernur, au monastère de la
Couture, vers l'an 1160, ou plutôt 1184, puisque ce fut sous
l'administration de l'abbé Richard, des héritages qu'il possé-
dait dans la paroisse de Pontvallain , en considération de ce
que son fils y prenait l'habit religieux, et à la condition d'y être
reçu moine également, si l'envie lui en prenait. Celte fondation
fut ratifiée par le roi d'Angleterre Henri II, comme comte du
5i6 PONT VALL AIN.
Maine , et par l'évêque Guill. de Passavant, sous la réserve,
par ce dernier, des devoir et obéissance dus à son église. Vers
l'an 1210, Hamelin de la Faigne qui, comme seigneur de fief,
avait réclamé les objets de cette donation, cède aux moines de
la Couture , en expiation du meurtre de l'abbé Geoffroi Belle-
vant, qu'il avait tué par suite de la discussion élevée entre eux
à ce sujet, 10 sols mansais de rente , pour célébrer un service
anniversaire pour cet abbé, et le droit de chauffage, calfa-
gium^ de son four de Pontvallain , sur les sujets de la Faigne ,
avec l'hommage qu'ils lui devaient. Ce prieuré avait été annexé
par la suite , à l'office de chàmbrier du monastère de la
Couture.
Les autres fondations et établissements religieux de la pa-
roisse étaient : i.° la chapelle de N.-D. de la Faigne, à l'ancien
manoir de ce nom ; 2.0 celle de Ste-Catherine , valant j5 J. de
revenu ; 3.° celle du Chesne-Vert, estimée à 20 I., à la présen-
tation des héritiers du fondateur ; 4-° la chapelle de Sle-Barbe,
fondée en i555, valant 3o 1., à la présentation du prieur de
Pontvallain; 5.° Celle de Bouessai des Trois-IVlaries, esti-
mée 25o 1., à la présentation du prieur de Château l'Hermi-
tage ; 6.° celle de la Bergevinière , valant 5 I. seulement ; 7.0 la
chapelle de S. -Jacques, réunie à la cure ; 8.° celle de S.-Ju-
lien , estimée 85 1., à la présentation du seigneur de Matouet
ou Malouet ; 9.0 celle des Innocents , valant 70 1., à la présen-
tation des héritiers du fondateur; io.° la chapelle de S.-Martin,
estimée valoir 100 1. , à la présentation du seigneur de la Fai-
gne ; ii.° celle de Piété, estimée 3o 1. ; 12.0 TAumônerie de
S.-Eloi , située dans le bourg , dont la direction avait été con-
fiée aux frères hospitaliers de la Maison-Dieu de Coëffort , du
Mans , qui la faisaient administrer par l'un deux. Par le règle-
ment du 10 septembre i552 , sur l'administration de cet
Hôpital ou Maison-Dieu , les revenus de l'Aurnônerie de
Pontvallain, qui s'élevaient à £oo l..i furent compris dans
la mense particulière du maître de la collégiale desdits frères
de Coëffort ; i3.° enfin , le collège , doté de 106 1. de revenu ,
et d'une maison avec jardin, dont jouissait le vicaire chargé
de faire l'école.
hist. fÉod. La seigneurie de paroisse , qui paraît avoir été
clans l'origine le fief dont avait hérité Hugues de Semur, et qu'il
donna au monastère de la Coulure, fut réunie plus tard, du
moins en partie, à la châtellenie de la Faigne, probablement
par suite de la revendication qu'en fit Hamelin de la Faigne,
seigneur de cette terre , sur laquelle nous avons donné un
article étendu auquel nous renvoyons ( ji-275), pour ne pas
répéter ici les mêmes détails. Celte seigneurie avait haute ,
PONT VALL AIN. 5i7
moyenne et base justice , dont le siège était dans le bourg, et
dont les fourches patibulaires étaient plantées à 8 h. au nord,
a l'embranchement des chemins du Mans et d'Eccmmoy.
Après être passée successivement, avec la terre de la Faigne,
dans les familles de Loudun , des Roches et de Laval , dans la
dernière desquelles elle resta pendant près de trois siècles,
cette seigneurie fut vendue, vers 1721. à Jacq. Malin,
secrétaire du roi, puis, vers le milieu du même siècle, à M.
de Mailly d'Haucourt, qui l'unit à sa terre de la Roche-de-
Vaux en Requeîl. M. le comte de Maiily, fils du maréchal
de France, tombé sous la hache révolutionnaire , a hérité
des débris de celle seigneurie. C'est à titre d'ancien seigneur
de ce lieu et de maire de la commune pendant cinq ans , que,
continuant à s'intéresser à sa prospérité , il a fait bâtir la
maison servant de caserne de gendarmerie , dont nous avons
parlé , fait des avances de fonds pour le pavage du bourg ,
contribué, avec M.n,e sa mère, à la reconstruction de la
tour cl de la façade occidentale de l'église et fait bâtir la
maison qu'ils destinaient à une hospice ; que l'un et l'autre
donnent de nombreux secours en farine, en bois, en vête-
ments, aux indigents de la commune; eu reconnaissance de
quoi la commune leur a concédé , à perpétuité, un banc dans
l'église paroissiale , pour eux et leur famille. Voici le portrait
que, dans ses Souvenirs, trace M. "'c la marquise de Créquy, de
M.lle Narbonnc Pclet , que le maréchal de Maiily, désespéré
d'avoir perdu les garçons de ses deux premiers mariages ,
épousa, étant âgé de 73 ans : « C'est une jeune femme du
« premier mérite, et ce que j'en puis dire est d'autant moins
« entaché de partialité , que je ne l'ai jamais vue. » M.II,e de
Maiily a assez fait connaître, par un séjour de plus de 4°
années dans notre pays, combien cet éloge était mérité. Quant
au maréchal de Mailly d'Haucourt et à M. le comte son
fils, nous leur consacrerons à chacun un article spécial dans
la BIOGRAPHIE.
Les autres fiefs et terres nobles de la paroisse étaient: i«°
la Faigne, à 2 k. 1/2 nord , un peu vers l'ouest <iu bourg, dont
il ne reste plus que quelques vestiges décrits à son article;
2.0 le Prieuré , dont il a été parlé plus haut; 3.° les Touches,
à 2,7 h. sud du bourg, avec chapelle autrefois , appartenant
à M.'"e la comtesse de Venevelles, actuellement à M. Neveu
de Pontvallain; 4 ° Fautrcau, à 1,2 h. sud , sur la rive gauche
de l'Aune, avec monlin : il appartient à M. de Mailly; 5.°
Mnntlouis, dans une situation charmante, à 1 k. 1/2 au Nord-
Ouest , propriété de M. Gervais Galpin ; 6.° le fief et do-
maine de la, Poi\fevimère , pour lequel Jean Chaussenoir est;
5i8 PONTVALLAIN.
taxé à 6 1. , au rôle du ban et de l'arrière-ban , dressé en 1 63g;
7.0 le fief et domaine de Me'zière , porté au même rôle , sans
taxe, et appartenant alors à J. Curreau, de Foulletourte.
Passau , indiqué comme ancien château de cette paroisse ,
dans Y Annuaire de la Sarthe pour i83i (pages 170 et 179),
est éloigné de plus de 1200 mètr. de son territoire, et se
trouve sur celui de Mansigné (v. cet art., 111-781 ).
hist. civ. Nous avons parlé plus haut de l'Aumôncrie de
S.-Eloi, établie dans le bourg. On pense que le nom de
Mezeaux , Haut et Bas , que portent deux petits hameaux situés
sur une hauteur a 2 k. au Sud du bourg , indique le lieu où l'on
reléguait les malheureux infestés de la lèpre et des autres
maladies importées dans l'Orient par les croisés , établisse-
ments qui étaient une dépendance des aumônerics et maladre-
ries. — En 1824* le curé Beauchef fait don à la commune de
Pontvallain, d'une maison avec dépendances, estimée 6,000 f.,
destinée à l'établissement d'une maison de charité. Celle
destination n'a pas été remplie jusqu'ici, pas plus que celle
de l'établissement d'un hospice, projeté par M. de Mailly.
En i83i, la dame Lecamus , du Lude , fait également dona-
tion de différents objets évalués à 6,25o f. , pour la fondation
à perpétuité de deux places audit hospice, alors en projet,
pour de pauvres malades de la commune.
Nous avons également mentionné plus haut, à Thist.
ECCLÉs. , un ancien collège fondé dans celte paroisse. — En
i833, le conseil municipal, en exécution de la loi du 28
juin, vote une somme de £oo f-? destinée, moitié au loyer
d'une maison d'école primaire, et moitié pour le traitement
de 1'instiluteur. Celle école est établie près de la maison
destinée à l'hôpital projeté.
Atstiq. Il a été trouvé, vers 1806, dans le ruisseau de
Gandelain , près la ferme de la Couture , un assez grand nom-
bre de monnaies anciennes, qui paraissent être des médailles,
mais qu'on ne s'est point occupé à expliquer ni à conserver.
On rencontre sur celte commune des cercueils antiques en
grès coquiller de Douai, notamment, dans un champ situé
près la croix de Vesigneux, à peu de dislance au nord-nord-
est du bourg, où ils sont assez nombreux eld'où il est éton-
nant qu'on n'en fasse pas extraire un entier, pour êlre déposé
au Musée du Mans.
HISTOR. « Après la rupture du traité de Bréligny , en 1 36g ,
par suite de la confiscation de la Guienne , sur Edouard III roi
d'Angleterre, après que son fds le Prince Noir, qui gouver-
nait celte province , eût refusé de comparaître devant la
cour des Pairs, comme vassal du roi de France, pour
PONTVALLAIN. 5i9
y faire juger ses différents avec le comte <V Armagnac et
d'autres seigneurs, Charles V engagea Bertrand du Guesclin ,
alors en Espagne, au service de Henri Transtamarre, à rentrer
en France et lui confia la charge de connétable , si honorable
et si importante alors, afin qu'il allât combattre les Anglais ,
qui, non-seulement avaient recommencé la guerre dans la
Guienne, mais dont un corps de 2,000 hommes avait débar-
qué à Calais, sous les ordres du duc de Lancaslre , pénétré
jusqu'aux portes de Paris , après avoir traversé la Picardie ,
la Champagne et la Brie, et s'était avancé, parle Gatinois
et l'Orléanais, jusque dans la Touraine et le Maine, où il
s'était établi. Du Guesclin rentré en France, après quel-
ques escarmouches avec les Anglais dans la Guienne , se
rendit à Paris où, dès qu'il eût reçu des mains de Charles V
l'épée de connétable ( v. PRÉc. histor. , I-cxxxi ) , il se mit
en roule pour Caen , suivi d'un grand nombre de gen-
tilshommes de la cour et de Paris , charmés de marcher sous
la bannière d'un aussi vaillant capitaine. Ayant fait un appel
aux gens de guerre des provinces circonvoisines , surtout aux
Bretons ses compatriotes , dont il avait déjà bien éprouvé le
courage, il en réunit près de 3,ooo, parmi lesquels se dis-
tinguait par dessus tous les autres , Olivier de Clisson , alors
son émule , et qui devait être un jour son successeur ; Clisson ,
qui avait quitté le parti des Anglais , et venait offrir sa
vaillante épéeau service de la France.
« S'étant mis ensuite à la tête de celte petite armée, du
Guesclin s'achemina vers le Mans , où sa présence était
devenue nécessaire, les Anglais envoyant des partis jusque
dans les faubourgs de cette ville , qu'ils faisaient mine de
vouloir assiéger. De là, après avoir assuré la défense de la
place et rétabli la sécurité des habitants qui, s'étant mis sous
les armes pour lui faire honneur , le reconduisirent bien avant
dans les faubourgs , au son des cloches , des fanfares et des
acclamations populaires, ayant leur évêque à leur tête, qui ne
se sépara de du Guesclin qu'après avoir béni lui , ses enseignes
et ses guerriers, il se rendit à Viré, près Brûlon f où existe
encore un château fort remarquable , dont il sera parlé à
cet article, lieu, dont aucun des historiens qui ont narré le
fait d'armes dont nous nous occupons, n'a connu le véritable
nom, à l'exception d'un seul, Hay du Chaslelet, encore cet
écrivain ajoute-t-il à ce nom un commentaire qui prouve
qu'il n'en connaissait point la véritable situation. Tous les
autres se sont mépris en indiquant , les uns sous le nom de
Vire , les autres sous celui de Vitre, le lieu où se rendit du
Guesclin en sortant du Mans. Mais Vire, en Normandie , est
5so PONTTALLAW.
éloigné de Pontvallain de i52 k. ( 38 1. de poste) au moins,
en ligne droite; Vitré, en Bretagne, de 128 k. ( 3o, I. de
poste), et nous allons voir que du Guesclin , provoqué au
combat par les Anglais, fut obligé, pour les surprendre, en
répondant à leur appel beaucoup plutôt qu'ils ne pouvaient
s'y attendre , de faire dans une seuie nuit, par une pluie
battente, un temps obscur et des chemins défoncés, 4-6 k.
à vol d'oiseau, 4-8 k. au moins ( 12 1. de poste) par la route
qu'il dût suivre pour se rendre de Viré à Pontvallain , ce qui
est déjà bien considérable ; et qu'il n'eût pu , bien certaine-
ment, faire dans un aussi court espace de temps, le trajet
qui sépare Vitré ou Vire du lieu où se trouvaient campés les
Anglais.
« Ceux-ci cependant , qui avaient appris que le connétable
s'était remis en campagne et qui connaissaient son activité ,
s'occupaient à réunir en un seul corps , les nombreux déta-
chements qu'ils avaient disséminés le long du cours du Loir,
et se tenaient sur leur garde, dans la crainte qu'il ne vint les y
attaquer, cherchant à se mettre en mesure de le prévenir,
au contraire , prévoyant bien que sa grande renommée attire-
rait promplement auprès de lui de nombreux parlisants ,
tandis que, placés comme ils l'étaient au milieu d'une popu-
lation ennemie , leurs rangs pourraient s'éclaircir de jour en
jour. De son côté , du Guesclin désirait avec ardeur leur livrer
bataille , mais , sachant qu'il existait de la mésintelligence
entre les chefs, il temporisait avec sagesse , cherchant à saisir
une occasion favorable pour le faire avec succès.
« Cette occasion lui fut fournie par les Anglais eux-mêmes,
et voici comment. Robert Knoile, commandant en chef le
corps Anglais posté sur les rives du Loir, étant allé faire un
voyage en Guyenne , Thomas de Grantson , qui commandait
après lui et devait, par conséquent, le remplacer pendant
cette absence , conçut le projet d'attaquer le connétable
avant le retour de son général , afin d'avoir seul la gloire du
succès qu'il espérait obtenir. Grantson écrivit à tous les
capitaines sous ses ordres , dispersés à peu de distance autour
de lui, pour les presser de le joindre, en même temps qu'il
envoya un héraut à du Guesclin , lui demander la bataille ,
pour le jour où il espérait que tous les chefs anglais seraient
réunis à Pontvallain , où il s'était établi. Le connétable reçut
avec bienveillance le héraut de Grantson, répondit qu'il
serait prêt pour le combat plutôt peut-être que ne le voulaient
ceux qui l'avaient envoyé , lui fit un présent de quatorze marcs
d'argent, recommanda qu'on lui fit faire bonne chère et , sui-
vant quelques chroniqueurs, donna secrètement l'ordre qu'on
r
P0NTVALLA1N. 5ai
tachât de le retenir quelque temps, car il avait pris la réso-
lution de partir le soir même , de marcher toute la nuit et
de surprendre les Anglais le lendemain matin à leur réveil. 11
partit en effet à la chute du jour , à la tête de l'avant-garde ,
forte seulement de 5oo hommes , chargeant le maréchal
d'Andréghem de la conduite du principal corps, qu'on appelait
alors la Bataille, fort de 800 hommes , et confiant l'arrière-
garde à Olivier de Clisson ( que les Anglais appelaient le
Boucher, parce qu'il les assommait sans pitié) et au maréchal
de Blainville. Le connétable , en avance de plus d'une lieue
sur le principal corps de bataille , qui l'était d'autant sur
l'arrière-garde , arriva vers le point du jour en face des enne-
mis, dont une partie était campée dans une petite plaine
au-dessous des jardins de Pontvallain , dit un historien , donna
une heure à ses soldats pour se refaire un peu du pénible
trajet de la nuit , et , comme on avait perdu beaucoup de che-
vaux dans celte traite précipitée , il consolait ceux qui s'en
affligeaient , en les assurant qu'il leur en ferait regagner
d'autres avant que le jour fut passé.
« Les Anglais, lorsque le jour eût paru (c'était le 10 ou
le 1 1 novembre 1870), s'élant apperçu que des troupes
étrangères se trouvaient à proximité de leur camp , les firent
reconnaître; mais pendant qu'ils se préparaient à combattre,
après s'être assurés que c'étaient les Français, du Guesclin
les attaqua tellement à Timproviste , qu'il eût bientôt jette
l'effroi dans leurs rangs. Cependant , cinq à six cents des leurs ,
braves et aguerris , se reformèrent en bataille et reçurent les
Français avec fermeté , mais ne purent tenir longtemps contre
les assaillants qui les eurent bientôt enfoncés, en tuèrent la
plus grande partie, renversèrent leurs tentes et ruinèrent
leurs logements. Le reste des Anglais , au nombre de 2,000
hommes , s'étant promptement rallié , revint en bon ordre
contre le connétable , sous la conduite de Th. de Grantson
lui-même, qui s'imagina pouvoir envelopper facilement les
Français , au nombre de 5oo au plus. Mais ceux-ci , comptant
sur la prochaine arrivée du corps d'armée , marchèrent
résoluement à l'ennemi et , suppléant au nombre par la
valeur, firent des choses tellement extraordinaires , que la
foule de leurs ennemis ne pût les ébranler. Peut-être eussent-
ils été forcés de céder , cependant , malgré leur courage ,
surtout lorsqu'un officier anglais nommé Orsellc ou Orcelin ,
à la tête du détachement qu'il commandait, ayant , au moyen
d'un petit bois , caché son approche au connétable, fut près
de l'envelopper, si le maréchal d'Andréghem étant arrivé,
jie se fut précipité sur l'ennemi à l'instant même , à la têtç
522 P0NTVALLA1ÏY.
de ses 800 hommes, sans leur permettre de prendre un
instant de repos. Ce secours inopiné ayant jeté la surprise
dans les rangs anglais , rendit pendant deux heures la victoire
incertaine entre les combattants. De son côté Th. de Granlson
ayant fait prévenir les autres chefs anglais plus éloignés de
son camp, du combat dans lequel il était engagé, et ceux-ci
s'étant hâtés de joindre aux siens les 2,000 hommes sous
leurs ordres , les Français ne tardèrent pas à les appercevoir
de loin, mais ne s'en ébranlèrent pas, et les coureurs d'Olivier
de Clisson étant arrivés à toutes brides, informer le connétable
que l'arrière-garde était sur le point de paraître , elle survint
en effet si à propos , que les 2,000 Anglais étant arrivés
sur le champ de bataille , trouvèrent Clisson en face d'eux , et
en furent attaqués avec tant de résolution et de succès,
qu'ils ne purent tenir devant lui. Tout fléchit bientôt sous
la valeur des siens , et les Anglais furent contraints à l'instant
de se rendre prisonniers. Clisson se porta alors vers le lieu
où combattaient le connétable et le maréchal d'Andréghem,
et ses troupes ayant pris et cerné Grantson par derrière , ce
chef fut bientôt obligé de remettre son épée à du Guesclin ,
et de se reconnaître son prisonnier, non sans avoir tenté, par
un acte de valeur désespérée, de frapper le connétable du
tranchant d'une longue hache dont il s'était armé et dont il
lui asséna un coup vigoureux, que celui-ci évita, en se
glissant avec souplesse par dessous la hache de l'assaillant ,
puis , l'ayant saisi au même moment , il lui donna avec
V adresse ordinaire aux Bretons , un croc en jambe , le renversa
sous lui et le menaça de le tuer avec une dague qu'il portait
à son côlé , s'il ne lui demandait la vie. Un combat singulier
du même genre , avait lieu au même instant sur un autre
point. Clisson ayant joint le capitaine anglais Folisset, vaillant
homme de guerre , qui avait tué de sa main Régnier de
Susanville , brave gentilhomme normand, lui avait porté un
grand coup de hache , qui avait rompu son bouclier en pièces.
Follisset riposta par un coup d'épée , dont il chercha à percer
Clisson ; mais son arme s'étant rompue, ce qui ne l'empêcha
pas de continuer à combattre sans demander quartier , Clisson
le saisit au cheveux et le força à se rendre son prisonnier.
Alors tous les Anglais , chefs et soldats , succombèrent
sous les armes françaises , ou furent faits prisonniers.
Leur défaite fut complète et leur perte considérable, tandis
qu'il y eut bien peu d'hommes tués du côlé du connétable.
La bannière de Granlson fut abattue par du Guesclin , le camp
des Anglais pillé et tout leur bagage enlevé.
« Hue de Caurelée et quelques autres chefs anglais, qui
PONTVALLAIN $a3
s'étaient trouvés plus éloignés , n'étant arrivés que le soir
dans les environs de Pontvallain , appr.renl , par quelques -
uns de ceux de leur nation échappés a» carnage la v.cio.«
du connétable , et se retirèrent en lieu de sûreté. L est ce
Hue de Caurelée , devant qui Th. de ( rantson avant h* ,
quelque temps avant cet événement, le récit d un songe
qu'Avait eu , dans lequel un aigle l'avait attaque , qui la
voulait crever les yeux | le battant de ses aï les et le pressant
de ses serres , sans que ses gens pussent le dégage, , de elle
sorte qu'il avait été force de se rendre a cet «««»■»*£
écrié:- Si j'avais fait un songe semblable, , >^»'ou£*
.. Bertrand du Guesclin qui est cet «de, et me \c™r™J.
,< lui sans le combattre. » Sur quoi Charles V devan qu.
cette anecdote était rapportée, répondit : « Ou le» Anglais
« sont trop superstitieux , ou ils craignent étrangement note
.. aigle (.■)• Il les suivra quelque jour et leur expliquera, je
« l'espère , le songe de Granlson. » _
« Une partie des Anglais, échappés à la défaite de Ion
vallain , ./étant retirée au château de Vaas, P«l'leP,fccI>r°'l.e.
située à peu de distance (. ra k. 1/2) au sud-est de Font
vallain , du Guesclin les y suivit , et , après un siçge dont
les circonstances offrent des particularités non moins ^ inté-
ressantes que celles du récit qui précède, sj « empar*,
même jour ou le lendemain. Ayant ainsi été défaits compi *t*
ment /dans deux affaires successives , et cinq a ■*«»*■
capitaines se trouvant prisonniers, les Anglais ne songèrent
plus à tenir la campagne et remirent même « C0UM>«bU
les clefs de plusieurs places, sans songer a les Mendra. 1»
Guesclin les fit suivre par ses coursiers , afin de s assure des
lieux où ils se retiraient. Il sut bientôt qu'ils s étaient rendus ,
les uns à Bressnire et à Montconlour ; les autres a aie-
Maure sur la Loire. Du Guesclin, après avoir veille a 1 lin
humation de ses fidèles Bretons, sur la sépulture desquels
fut plantée une croix en bois , religieusement renouve ee a
siècle en siècle, et remplacée de nos jours par un monamexi
plus digne de perpétuer une si mémorable victoire t. v. •
croix-Irète , H-.80 ) , prit alors le chemin d Angers, pa a
la Loire aux Ponts de- Ce, vint se poster en vue ^
Maure, qu'il les força d'évacuer, et, ne leur donnant m repos
(1) Allusion aux armes de du Guesclin, qui étaient : d'argent , à
l'aigle éployéà 1 tètes de sable , couronnées d'or, à la bande oe gueule,
brochant sur le tout. On voit sur un sceau du connétable, que ses
armes avaient pour supports un aigle et un bon , et pour cimier , une
tête d'aigle entre un vol banneret.
5a4 P0NTV4LLAIN.
ni trêve, les poussa de place en place, jusqu'à ce qu'il les
eut chassés jusqu'au fond de la Guienne.
« Tel fut l'immense résultat d'un combat provoqué par
une imprudente bravade , moins important en lui-même , 5
à 6 mille hommes au plus des deux nations s'y étant trouvés
engagés , que par ses immenses résultats , puisque cet échec
ébranla pour toujours la puissance des Anglais dans cette
belle province de Guienne , placée depuis longtemps sous
leur domination , et qu'ils furent contraints plus tard d'aban-
donner entièrement. Si le connétable défit si facilement ses
ennemis et obtint sur eux une victoire telle qu'elle décida de
tout l'événement de cette campagne, c'est qu'il sut agir avec
prudence et résolution , et sut combattre à temps son ennemi.
Aussi, considère-t-on le fait d'armes de Ponlvallain comme
un des événements les plus glorieux de la vie militaire de ce
grand capitaine , et Voltaire n'hésite pas à comparer cette
campagne de du Guesclin , à celle qui , sous le règne de
Louis XIV, acquit à l'immortel Turenne, la réputation de
premier général de l'Europe (i). Le terrain sur lequel eut lieu
ce mémorable événement, appartenant à M. le comte de
Mailly , cet honorable citoyen , à qui rien n'est indifférent de
ce qui intéresse la gloire de sa patrie, se propose de faire élever
un monument sur le peint qui dût en être le principal théâtre.
Pour se bien rendre compte d'une conception aussi hardie
que celle de se porter de Viré à Pontvallain , dans une seule
nuit , pour y surprendre les Anglais à leur réveil , par un
temps affreux , comme celui qu'il faisait , il faut , une carte de
Cassini à la main , prendre une idée juste de la distance que
nous avons dit être de 4-6 kilom. (ni. 1/2 de poste ) à vol
d'oiseau , et de la topographie du pays. De Viré , du Guesclin
et sa troupe durent venir passer la Vègre à Asnières , la
Sarthe à Parce , où le pont construit sur cette rivière exis-
(1) Nous rapportons ici un fait, relatif à du Guesclin; qui eut dû
trouver sa place à la chronologie historique de l'article 31ANS, s'il nous
eût e'té connu alors. Lors de la mort du connétable, pendant qu'il
faisait le siège de Château-Randon , en Gévaudan , le i3 juillet i38o ,
le maréchal de Sancerre , après la réduction de la place , dont les
Anglais vinrent déposer les clefs sur son cerceuil , fit embaumer son
corps , le fit diriger vers la Bretagne , pour y être mis dans le tombeau
de ses ancêtres; mais le roi Charles V, voulant honorer la mémoire
de ce grand homme , le fit arrêter au Mans , et conduire à l'église de
l'abbaye de S.-Denis , où il le fit inhumer près du tombeau qu'il y
avait fait élever pour lui-même. Ce prince étant mort au mois de
septembre suivant, Charles VII, son fils, fit faire des obsèques
magnifiques au connétable, le 7 mai i58o, ( Anselme, vi-ifcli ).
POATVALLAIIV. 5^5
tait probablement encore alors; puis gagner Malicorne,
Courcelles , la Fontaine-S. -Martin et Ponlvallain , en suivant
des chemins généralement mauvais dans tous les temps , bas
et marécageux entre ces deux derniers endroits , et rompus
par des pluies continues, et qui ne cessèrent pas toute la
nuit , ainsi qu'il résulte du récit des historiens. La tradition
de cette bataille s'est conservée dans le pays , où l'on dit
qu'elle se donna sur la rive gauche de la petile rivière d'Aune ,
dans la lande de Rigolart , Rigolay ou Rigalet , et prit fin
sur la pelouse de Gandelin , la première , située , à gauche ,
Ja seconde à droite , du chemin qui conduit à Mayet et du
ruisseau de Gandelin. Ce terrain plat et sablonneux , devait
être enlièrement nud et stérile alors : il est actuellement
couvert, en grande partie, comme tous ceux de même na-
ture , de planlalions de pins, Piwis maritima , lin. Le petit
bois, qui servit à cacher la marche du capilaine anglais
Orcelin , qui faillit surprendre et cerner le corps à la tête
duquel du Guesclin combattait en personne, était-il celui
situé entre la ferme de Rigalet et celle de la Goutelle, ou
bien celui entre les fermes de Gachet et de Rroussin , ou bien
encore, ne serait-ce pas plutôt le bois de Faulreau , situé au
sud-sud-esl du bourg de Pontvallain , lequel serait davantage
dans la direction par laquelle les Anglais opérèrent leur re-
traite ? Quoiqu'il en soit , les Français durent être obligés ,
pour atteindre l'ennemi qu'ils venaient combattre, de franchir
l'Aune, au gué près duquel était une planche, servant de
pont pour les gens de pied , remplacée depuis par un pont en
pierre , qui se trouve derrière le bourg , et où paraîtrait
avoir existé anciennement un pont en bois, sur lequel les
chevaux pouvaient passer ? Ou bien , doit-on supposer qu'ils
passèrent celte rivière à un pont situé beaucoup plus bas que
le bourg, vers le confluent du ruisseau de Gandelin dans
l'Aune, pont qu'on dit être d'une haute antiquité ? On ignore ,
toutefois , lequel de ces deux ponts a donne son nom à
Pontvallain , quoiqu'il paraisse évidemment, que ça dû être
celui situé derrière le bourg.
J'aurais voulu pouvoir rapporter ici la version de Frois-
sard , sur la bataille de Pontvallain , à cause de l'autorité de
cet historien ; mais l'intérêt de cet événement, pouvant seul
justifier la longueur de cet article , qui n'est cependant qu'un
extrait bien abrégé d'un récit complet de cet intéressant com-
bat, qui va être insérédans un autre ouvrage ( Revue Anglo-
Française , lom. iv, pag. îG et suiv. ; Poitiers , i836 ) , je suis
forcé de supprimer celte citation. Je ne puis pourtant me dis-
penser de consigner, dans un ouvrage destiné au pays où s'est
5a6 PONTVALLAIN.
passé l'événement dont il s'agit, un des monuments histo-
riques les plus curieux de celle grande époque et de ce combat
célèbre , le récit qu'en fait Cuveliers , dans sa chronique en
vers , intitulée Rouman de messire Bertran du Glaiequin ,
attribuée à Trueller, sur l'exemplaire manuscrit conservé à
la bibliothèque publique du Mans. Les notes qui accom-
pagnent cet extrait , sont de M. Richtlet , conservateur de
cette bibliothèque, à qui je suis obligé d'un des i5 exem-
plaires qu'il en a fait tirer en i83i.
Bataille de Pontvallain.
A Ponvalain estoient li Englois de renom
Premièrement y fu Thomas cils de Granson ,
Qui fu du connestable , lieutenant , ce dit-on ,
Huon de Carvellay y fut o son penon ,
Et Trcsonnelle aussi à la elère façon ....
Thomas, qui de Granson tient la grant seignourie ,
Attend son messagier , qu'encor ne vendra mie ,
IN'éust peu penser à nul jour de sa vie ,
Que Bertrant fu venu a si peu de maignie (i) ,
Ne cheminer aussi , ne durer la nuitie,
Conque telle ne fu ne véue , ne choisie.
Et Bertrant s'en venoità banière abaissie,
Tellement qu'il n'y ot (2) banière desplo'ïe ,
INe trompeté sonnée; on n'y brait } ne ne crie.
Dessus leurs bassignet (3) , par semblable inaisti ie (4) ,
Orent mis de leurs draps , qu'il ne reluisent mie;
Affin qu' Englois pensassent que fust de leur maignie.
Quant près furent d'Englois , si qu'à demy archie (5),
A pie sont descendus enmy (6) la praïerie
Et puis se sont rengiés , tout à leur commandie ,
Et si ont descouvert mainte armeure jolie ,
Et mains penons (y) levés , mainte enseigne drécie (8).
Et approuchent Englois, en disant : Dieu aïe (9),
Mon joye : Koslre Dame , au roy de Saint-Denis ,
Glaiequin ! le meilleur Englois perdront la vie.
Lors férirent sus Englois par telle félonnie (10)
Que chascun abati le sien sus la chaucie.
(1) Train de maison, suite.
(2) eut.
(3) Casque de fer. — (4) Industrie, adresse.
(5) Demi portée de l'arc.
(6) Au milieu de.
(7) Petit étendait que les chevaliers attachaient à leur lance.
(8) Dressée.
(9) Aide, assiste
(10) Brutalité, emportement.
P0NTVALLA1IV. 527
Englois sont csbahy ; ly un brait , l'autre crie ,
Qui les ve'ist courir parmi l'ost (i) seignourie
Et fouir ça et là , en menant laide vie ,
Et croient en hault : « voir (2) nostrc ost est trahie ! »
A Thomas de Granson fut la chose géhyc (5)
Que Bertrant est venus , qui les Englois chastie.
Et , quant Thomas le sceut , la chière en ot marrie.
« A i)ieu ! ce dist Thomas, or sçay-jc sans faillie (4)
« Que mon hérault, à qui j'eu ma lettre baillie,
« M'a amenez Bertrant, par trahison hastie.
« Il n'est mie preudom (5) qui en nul lieu se fie, »
Thomas cils de Granson ne s'y va deslayant (6) ,
Maintenant fist sonner sa trompette vaillant
Et li Englois seront entour lui assemblant ,
Là environ viij c. les ala on nombrant ,
Sansceulx qu'ils atendoient, bien en venoit autant;
A l'eslendart Thomas , s'en aloïent courant,
Pour eulx à ordonner si coin est allerant (7).
Et Bertrant et sa gent se boutent si avant,
Que loges et fuillie (8) vont à terre versant,
Tout ce que ont encontre vont à terre abatant ;
A ce commencement se vont si exploitant ,
Qu'ils en ont bien iij c. occis dessus le champ.
« Or avent , mes enfans, dit Bertrand li sachant ,
« Englois sont desconfis , plusieurs s'en vont fuyant ,
« Je vous requier un don , au nom du Sapiant ,
« C'est que vous me livres l'estendart avenant
« De Thomas de Granson , que je voy là devant.
« Se la banière aves abatue en ce champ
« Tost verres descon fit trestout tere menant (9). »
A donc s'en vont François durement approuchant,
Rengiés et ordonnés et Glaiequin criant ,
Et Englois vont encontre , bataille désirant ,
Bien se porta (10) Thomas de Granson le vaillant ,
Et David Olegrève ne si va point faingnant ,
Et GyeflYoy Orscellay à la dure semblant (11) ,
Et li Englois, trestous , si vont si bien portant ,
Qu'à nos François féissent un encombrie pesant (12).
Quant d'Odrehant y vint, li mareschal puissant,
Et Jehan de Vienne, qui puis fut amirant (i3),
(1) Armée , camp.
(2) Vraiment , assurément. — (3) Avouée.
(4) Faute , manque. — (5) Homme sage.
(6) Ne met pas de retard.
(h\ Comme il est convenable.
(oj Chaumières et buissons.
(y) Frappant la terre. — (10) Comporta.
?n) A l'aspect farouche. (12) Une perte considérable.
(i3) Qui depuis fut amiral.
528 PONTVALLAIN.
Olivier de Clisson , ce noble combatant ,
Bien sont v c. ou plus , mon joye vont criant ,
Et, dessus les Englois, se vont habandonnant.
Là fu pris Orscellay , l'espée va rendant ,
Là furent desconfis Englois petis et grant ;
Car François abatirent l'estendart qui fu grant.
Quant Thomas de Granson perceut le convenant (i)
A donc voulsist bien estre à Rain ou à Dignant (2)
Quant Thomas de Granson vit Englois desconfis ,
A donc , moult voulentiers , se fust à garant mis (5) ;
Mais il fu de Bertrant fièrement assaillis ,
Et lui dist rendes-vous , ou tost serés occis.
Lors se rendit Thomas , voulontiers ou cnvis (4) >
Et aussi se rendit dégrève Davis.
Thomelin Félicet y fu cellui jour pris.
Et ainsi comme Englois furent tous desconfis ,
Vint le noble viconte de Rohan , le gentil ,
Cils la Hunauldaye et mains autres marquis
Et cils de Rochefort, là où li murs sont bis (5) ,
Les jour voient finy , si en furent marris ,
Là n'y ot de François un de si petit pris (6)
Qu'il n'éust prisonniers ou conquest a devis (7).
Mais pluseurs des Englois s'en échapèrent vifs
Et s'en vont droit à Vaulx (Vaas) une ville de pris (8)....
( Voir la suite à l'art. VA AS. )
La gloire du combat de Pontvallain est allribue'e , par tous
les historiens , à du Guesclin et à ses fidèles Bretons , presque
exclusivement ; et le seul monument qui en soit resté dans le
pays , la Croix-Brète , dont il a été parlé plus haut , consacre
en effet , le nom seul de celte province. C'est là une de
ces erreurs , de ces injustices historiques , qui traversent
les siècles inapperçues, et contre lesquelles il doit être permis
à un écrivain manceau de réclamer. 11 le peut à bon droit, et
c'est alors pour lui un devoir de patriotisme, dont il ne
doit pas perdre l'occasion. Et comment , en effet , laisser
subsister ici sans contradiction, une assertion si contraire aux
récits mêmes des historiens qui l'ont perpétuée ? Est-il pos-
sible , est-il croyable que du Guesclin arrivé à Caen , prêt à
li
1) Vit leur contenance,
a) A Rennes ou à Dinan.
3) Jl aurait voulu se mettre en sûreté.
4) Malgré soi , à contre-cœur.
(5) Bruns , noirâtres.
(6) D'un si faible courage.
(7) A volonté , à souhait , à plaisir.
(8) De prix.
PONTVALLAIiX. 5a9
entrer en campagne contre les Anglais , faisant un appel à
tous les gentilshommes , à tous les gens de guerre de la Bre-
tagne et de la Normandie, pour venir avec lui les combattre,
n'en eut vu accourir aucun du Maine, de celte province,
alors envahie par cet ennemi qui, des bords du Loir et de la
Loire , poussait des parlis jusqu'aux portes du Mans ; lorsque
c'était dans cette province même que le connétable devait
commencer à les attaquer, pour les refouler au sud- ouest?
Aussi les choses ne se passèrent-elles pas ainsi , comme il est
facile de le prouver, et par le récit des anciens chroniqueurs ,
et par le grand nombre de noms rnanceaux, de noms, du
moins , qui ne sont pas bretons , inscrits sur les montres ou
contrôles des compagnies marchant sous les ordres de du
Guesclin , a l'époque de la bataille de Pontvallain. Je ne
puis citer ici que les noms des principaux personnages; ceux
qu'on y trouve sont : les comtes du Perche et d'Alençon,
seigneurs d'une portion du haut Maine; et J. de Vienne,
amiral de France, qui, s'ils ne sont pas rnanceaux, ne sont
pas bretons non plus ; Alain et J. de Beaumont , de la maison
de Beaumont-le- Vicomte; J. de Bueil , capitaine de i5
chev. et de 67 écuyers , parmi lesquels on compte Monligni,
Beauveau , du Boschet ( du Bouchet ) ; Hugues de la Boche et
Royer de Beaufort , qui levèrent une compagnie de 5 chev. ,
dont était Montbourchier, manceau , et de 86 écuyers, parmi
lesquels étaient un grand nombre de compatriotes de celui-ci ;
Robert de Guité , qui se mit à la tète de 60 hommes d'armes ,
dont Mauni , le Provost , la Chesnaye , etc. ; dans la com-
pagnie d'Alain de Taillecoll, se trouvaient Bréhémont ou
Brémor , de Laval; J. de Montbason, S.-Aignan , qui ne
sont pas des bretons; dans celle d'Olivier de Monlauban,
Sylvestre d'Espeaux, la Forest et Roussel; dans celle de
Guill. Boitel , Matefêlon , Acigné , angevins ; Olivier de
Mauni , qui était certainement un Manceau, comptait parmi
les gentilshommes rangés sous sa bannière , Eustache et
Henri de Mauni, ses parents, avec Augier , Longaunay, etc.
Eustache de Mauni, non content de servir sous Olivier, leva
lui-même une compagnie de 3o lances , et Louis , sire de
Montbourchier une autre. Jean , seigneur de Beaumanoir ,
avait, au nombre des écuyers de sa compagnie, Je Neveu,
Juhel, le Vayer, J. Broessin , la Chapelle, du Parc, et
plusieurs autres Manceaux ; enfin , on trouve encore , parmi
les principaux gentilshommes compris dans ces montres ,
plusieurs noms qu'il est permis de croire manceaux , et bien
davantage encore dans les rangs inférieurs des simples che-
valiers et écuyers; car, presque tous portant pour noms
iv 34
53o PONTVALLAIN.
propres , ceux des lieux dont ils étaient seigneurs ou dont
la seigneurie était ou avait été dans leur famille , tels que
les noms de l'Aunay , la Motte , la Vallée , la Lande , et une
foule d'autres , qui se retrouvent dans toutes les provinces ,
il est difficile , ou pour mieux dire impossible , de déterminer
de quelle province étaient ceux qui sont désignés par ces
sortes de noms. Et , certes , pour ne parler que de ce qui
intéresse notre province , si tant de Manceaux se trouvaient
sous la bannière du connétable , à l'époque dont il s'agit ,
la réputation de courage et de patriotisme dont ont fait preuve
les Manceaux , à toutes les époques de notre histoire , est
trop bien établie ( v. préc. histor. , cxl , ccccviii, etc. ) ,
pour qu'on puisse leur faire l'injure de supposer qu'ils soient
restés les bras croisés au combat de Pontvallain , lorsqu'il
s'agissait de délivrer leur propre territoire du joug étranger,
dont il manifestèrent toujours avoir horreur. Les détails de
ce combat , dans lesquels nous n'avons pu entrer , et le récit
de la prise du château de Vaas ( v. cet article ) , prouvent
qu'il n'en fut pas ainsi.
En i38o, au mois de septembre, les Anglais, sous les
ordres du duc de Buckingham , oncle du jeune roi d'Angleterre
Richard II T voulant aller secourir le duc de Brelagne vivement
attaqué par les troupes du roi Charles V, partent du Ven-
dômois pour aller traverser la Sarthe à Noyen, et passent à
Pontvallain. Voir le récit de cet événement à l'art, isoyeis,
page 296 de ce volume.
Le 28 octobre 1799, au matin, un corps d'environ 3oo
chouans entre dans le bourg de Pontvallain. Huit à dix jeunes
gens et un sieur Mauxion , qu'on appelait Bourbon , parce
qu'il avait servi , avant la révolution , dans le régiment de
ce nom, patriote exalté , alors commissaire du Directoire-
Exécutif près l'administration cantonnale , composent toute
la force qu'on a à leur opposer. Surpris par cette brusque
invasion , les jeunes gens se retirent dans l'église et se bar-
ricadent dans le clocher. Mauxion , qui savait que les chouans
en voulaient plus particulièrement à sa vie , se retranche dans
la chambre haute de la maison qu'il habile , vers le milieu du
bourg ; et là , au moyen de meurtrières pratiquées dans les
murs , se défend contre 200 chouans qui entourent sa maison
et tuent un de ses voisins, que d'abord ils prennent pour lui.
La femme d'un habitant du bourg , nommé Chevalier, alors
militaire , qu'il avait épousée dans le pays de Liège et amenée
ou envoyée à Pontvallain , et qui occupait comme locataire,
la chambre d'où se défendait Mauxion , lui aidait dans cette
défense, en chargeant les 2 ou 3 fusils avec lesquels il tirai? sur
PONT VALL AIN. 53 1
les chouans, dont il blessa plusieurs. Ceux-ci, ennuyés d'une
résistance si opiniâtre, ayant mis le feu à la maison, Mauxion
descend dans la cour , à l'aide de ses bras , la femme
Chevalier et ses deux enfants, saute lui-même , armé de deux
fusils , sur l'un des bas-côtés de la maison , puis dans la cour ,
décharge successivement chacune de ses armes sur les assail-
lants , dont un fut tué , se sauve à travers les prés , pour-
suivi par les balles ennemies, dont aucune ne l'atteint,
et, franchissant l'Aune, dans un endroit large de i4 à 16 pieds,
se dirige vers Mayet , mais est forcé par la lassitude , de se
réfugier dans le grenier d'un hordage situé près le chemin.
Apercevant des hommes armés qui viennent du côté de ce
bourg, et persuadé que c'en est les habitants qui arrivent
au secours de ceux de Pontvallain , Mauxion , malgré le
bordagcr , qui lui assure que ce sont des chouans , s'élance à
leur rencontre , en leur criant : « A moi , mes amis , au
secours de Pontvallain ! » On lui répond de manière à lui
inspirer de la confiance , et , lorsqu'il n'est plus qu'à quelques
pas, vingt balles l'clendent par terre. Il était âgé de 54 à 55
ans, — Les chouans, pour débusquer les jeunes gens réfugiés
dans l'église , y mettent également le feu , qu'ils portent
jusque dans l'escalier de la tour. Ceux-ci en descendent, à l'aide
de la corde de la cloche , qu'ils avaient retirée à eux et passée
par une ouverture pratiquée dans la voûte du chœur ; mais
arrivés au bas , ils sont faits prisonniers. Conduits dans le
bourg , et déjà à genoux pour être fusillés , le cri Aux
armes ! se fait entendre de la part des chouans : pendant le
moment de confusion qu'il occasionne, un des jeunes gens ,
nommé Jamin , dit à ses camarades : « Non pas aux armes ,
mais aux jambes ! » Tous se relèvent , Jamin brise une
palissade qui barricadait le bourg ; la violence de l'effort qu'il
fait , le renverse , plusieurs jeunes gens passent sur lui , la
plupart se sauvent ainsi que Jamin , mais trois d'entre eux
plus éloignés , moins agiles ou mieux gardés , sont fusillés
par les chouans. Ce sont Olivier Mauxion , neveu du commis-
saire , Charles Fournier et François Parlemoine , âgés de
25 , 23 et 22 ans.
hydrogr. Le territoire est traversé, du nord-est à l'ouest-
sud-ouest , par la petite rivière d'Aune , qui longe le bourg
du côté de l'est , où se trouve un pont en pierre , construit
vers i832 , près d'un gué et en remplacement d'une planche
servant au passage des gens de pied ; au nord , par le ruisseau
du Pin ; à l'est , par celui de Bruant : tous deux viennent
confluer avec l'Aune , à 2 k. et 1,7 h., au-dessus du bourg :
celui de Gandelin , venant de l'est - sud - est, y conflue
53a PONTVALLÀIN.
également , à 1,8 h. au sud. M. de Mailly doit faire construire
cette année ( 1836), un pont en pierre sur le ruisseau
du Pin , près de son confluent dans l'Aune, à 16 h. au N.
N. E. du bourg. Ce passage , que traverse le chemin
d'Ecommoy , et où existe un gué fort dangereux , doit être
desséché , au moyen de tranchées faites dans les prés en-
vironnants. Le ruisseau de Touchegâte , ayant une double
source , à l'extrémité occidentale de la commune , en sort
bientôt pour passer sur le territoire de Mansigné. Un pont,
construit au-dessous du confluent du ruisseau de Gandelin
dans l'Aune , paraît remonter à une haute antiquité. —
Moulins : Vieux , de la Lande, de Fautereau , de Celle et du
Tirouer , tous à blé , sur l'Aune ; un 6.e, appelé de Fessard,
a été détruit. — Plusieurs étangs, dont la contenance est
portée au cadaslrement , notamment ceux de la Ferrière ,
situés vers l'extrémité septentrionale du territoire , nour-
rissent de la carpe , de la tanche , etc.
géolog. Sol plat , dans toute la partie septentrionale et
orientale ; collineux , au sud et à l'ouest , tout le long du cours
de l'Aune, dont quelques monticules, la butte dite des
Grandes-Rues et celle du Tertre , de 5o mètres d'élévation.
Terrain crétacé inférieur , offrant le calcaire jurassique , en
extraction, ainsi que du grès, de la marne grise et plusieurs
espèces d'argiles ; des caiiloux ou silex roulés , et des sables
siliceux abondants.
Plant, rar. Alyssum calicinatum , lin. ; Andropogum is-
chcemon, LIN.; Cardamine parviflora , lin. ; Draba muralis ,
LIN ; Lotus siliquosus , LIN. ; Myrica gale , lin. ; Pyrelhrum
inodorum , smith. ; Ranuncuius tripartilus, DEC. ; Sanguisorba
officinalis, lin.; Scirpus tabernee montani, ; Valeria-
nella coronata, dec. ; V. eiiocarpa , desv.
cadastr. Superficie de 3,4-88 hect. 18 ar. , se subdivisant
comme il suit : — Terr. labour. , i,485 hect. 64 ar. 5o cent.,
en 5 class. , évaluées à 6 f. 5o c. , i3 f. 6oc.,20 f. , 3o f. et
3o, f. — Jard. , 46-o2-o5 ; en 4 cl. : à 39 f., 45 f., 54 f. 5o c. ,
68 f. — Avenues, 0-77-00 ; à i3 f. 60. — Vignes, 112-go-
00 ; 4 cl. : 6, 18, 24 f» 4° c et 3o f. 60 c. — Prés, 49i-o5-io;
5 cl. : 9 , 24, 36, 54, 72 f. — Pâtur. , ig5 36-oo; 4 cl,:
6, 9, 12 , 18 f. — Bois taill. et futaie, 260-17-20 ; 4 cl. : 2 f.
25 c, 6f. 5oc, 11 f. 3o c, i5 f. 90 c. — Auln., 3-28-^0; à 3of.
— Pinièr., 553-i3-2o; 3 cl. : l+ï. 5o c, 6 f. 5oc, 11 f. 3o c —
Landes et bruyèr. , 230-73-80 ; 3 cl. : J+-Bo , 6 f. 5o c. , 9 f.
— Douv. et viv., i-i5-2o; à 3g f. — Etangs , 4-97-00; à
1 5 f. — Marais , 0-28-40 ; 2 cl. : 6 , 9 f, — Mares , 0- i4*oo;
à 1 f, — Superf. des propr. bât. et cours , 16- 00- 35 ; à 3g f.
PONTVALLÀIN. 533
Obj. non impos. : Egl. et cimet. , 1-02-85. — Ghem. et
plac. publ. , 7G-90-05. — Riv et miss. , 8-62-5o =: 4°5
maisons , en 10 cl. : 3i à 4 f» » '35 à 12 f. , 120 à 20 f. , 37
à a5 f. , 2 5 à 3o f. , 1 2 à 4o f. , 9 à 5o f. , 1 1 a 60 f. , 9 à 80 f. ,
16 à 100 f. — 5 moulins , dont 3 à 90 f. , el 2 à 120 f. chaque.
— 1 fourneau à chaux , à 25 f. — 1 tuilerie , à 25 f. — 1
poterie , à 25 f. — 1 boulangerie , à 4 t ■
r>„ „ • f Propr. non bâties , 54.5a!J f. q5 c. Ic/ o r e
Revenu impos. < r ,*.. ' ** y >64,732 F. q5 c.
r (. bâties, 10,207 >» j T7/ •*
contrtb. Foncier, 8,438 f. ; personn. et mobil., 1,269 f. ;
port, et fen. , 336 f. ; 82 patentés : dr. fixe, 667 f. 5o c. ; dr.
proporl., 376 f. Total, 10,986 f. 5o c. — Perception de
Mansigné.
CULTUB. Sol sablonneux , maigre et peu fertile , dans la
partie nord seulement , occupant l'angle formé par les deux
chemins de Pontvallain au Mans, et du même bourg à Mayet ,
et non sur toute la superficie du territoire , comme le disent
quelques statistiques ( v. Annuaire de la Sarthe , pour i83i-
169 ); argilo-calcaire et argilo-sablonneux , pour le surplus ,
qui est passablement productif. Culture en principales
céréales , dans la proportion de 24 parties en seigle et méteil ,
18 en froment et autant en orge , 3 en avoine ; produit en
outre : sarrasin , maïs, chanvre , trèfle , pommes de terre ,
citrouilles , etc. Vignes , donnant des vins blancs et rouges
assez bons ; beaucoup d'arbres à fruit , dont le cidre est excel-
lent, d'après la qualité particulière à la contrée ( v. l'art,
précéd. , pag. 509 ) ; noyers , maronniers , etc. ; prés de
moyenne qualité ; bois. Elève d'un petit nombre de chevaux ,
de très-médiocre espèce ; d'une assez grande quantité de
bestiaux , particulièrement de porcs. — Assolement triennal ,
dans les fermes ; irrégulier , dans les petites tenues , où les
terres sont ensemencées presque sans repos. 24 fermes
principales; plus de i5o bordages , closeries ou maisonnies ;
22 charrues , traînées presque toutes par les seuls chevaux.
= Commerce agricole , consistant en grains , dont il y a
très-peu d'exportation réelle ; en graine de trèfle , chanvre
et fil , vins , cidre , noix , marrons , avoine , bois , cônes de
pin , et autres denrées , non seulement du sol , mais de toute
la contrée , dont il est conduit chaque semaine plusieurs voi-
tures à 2 et 3 chevaux au marché du Mans ; considérable en
bestiaux , particulièrement en bœufs maigres , veaux , porcs
surtout, gras et maigres.
FOIR. et mauch. Deux foires , d'un jour chacune , fixées ,
par décret du 11 mai 1807, aux derniers jeudis d'avril et
534 PONT VALL AIN.
d'octobre. Marché , le jeudi de chaque semaine. — Fréquen-
tation par les habitants , de ceux d'Ecommoy , du Lude T
de Mansigné , de la Fontaine- S.-Martin , Foulletourte et le
Mans surtout , pour les principales denrées ; un peu ceux de
Château-du-Loir , pour les toiles et fils
industr. Extraction de la pierre calcaire , pour bâtir , et
pour convertir en chaux ; du grès, des argiles, pour briqueterie
et poterie; de la marne, pour l'amendement des terres. Un
fourn. à chaux avec tuilerie, établis depuis un temps immé-
morial, à la Pépinière; i poterie, en i833, par M.Ine V.e
Ghicouasne ; une autre , établie dans le bourg , sur l'ancienne
pelouse seigneuriale ou champ de foire , exploitée par le
sieur Monlel. La chaux de Pontvallain , comme celle de
Mansigné et de Foulletourte , est extrêmement forte, et, par
conséquent, économique. Confection de quelques pièces de
toile, façon de Château-du-Loir, se portant à la halle de
cette ville ; d'autres de commande , pour particuliers.
rout. et chem. Les principales voies d'exploitation de la
commune sont : i ° le grand et ancien chemin qui conduit du
Mans au Lude et en Anjou , en passant au bourg de Pont-
vallain , et s'embranchant à Arnage , avec la route royale
de Paris à Nantes , le long duquel se remarquent des portions
d'encaissement qui annoncent l'existence d'une ancienne
voie romaine ( v t.i-g et t. m-735 ). Ce chemin est inces-
semment fréquenté, pour la conduite des bestiaux du Poitou,
de l'Anjou et de la contrée , au Mans et à Paris , et pour
toutes les denrées du pays. Il paraît devoir bientôt être classé
par le Conseil-général , au rang des routes départementales
et mis , en conséquence , dans l'état de viabilité convenable ;
2.0 chemins de la Flèche, à Ecommoy, à Mayet et à Château-
du-Loir , par Mansigné, se croisant avec le précédent , le
i.er, à 1 k. au N. du bourg; les deux autres, dans le bourg même.
lieux remarq. Comme habitations : outre un certain
nombre de belles maisons bourgeoises , construites dans le
bourg , celle de M. Neveu notamment , la Boivinière ,
Fautreau , Mont- Louis , \es Touches , déjà indiqués plus
haut ; la Couture , petite maison de maître , avec de belles
eaux , bâtie à côté de la ferme, qui est la plus grande et la plus
belle des environs , propriété de M. Tison , ancien notaire.
Sous le rapport des noms , outre ceux déjà indiqués : la Pitié,
Galilée; les Mézeaux , haut et bas , nom qu'on croit désigner
un emplacement élevé; Beauregard, le Tertre, les Roches ;
J'Arderie , Ruigné ( brûlé , ruiné ?) ; Chanteloup , Loupendu ;
Courbelande , Landevy ; le Gué , la Fosse ; les Chesnaies ,
Jes Cormiers , la Boulaie, etc , etc.
POUVRA.Y. 535
iîtabl. partic. Justice de paix , mairie , cure cantonnale ,
bur. «le bienfaisance ; vaccinateur cantonnai ; résidence d'un
notaire , bur. d'enregistrement , pour les cant. de Pontvallain
et de Mayet ; compagnie de garde nationale , non embatail-
lonnée, très-bien équipée, forte d'environ i5o bommes ;
résid. d'une brigade de gendarmerie à pied ; recette buraliste
des contrib. indirect. , 1 débit de poudre de chasse, i déb.
de tabac. — Bureau de poste aux lettres , au Lude.
établ. partic. Un officier de santé. Un messager pour le
Mans , y allant le jeudi de chaque semaine.
PORLE , nom donné à la paroisse de Poilié , dans un
passage de l'Histoire de Sablé, par G. Ménage. V. l'article
POILLE.
POSSE, PGSSET, POSSAY; nom de deux fiefs
situés, le i.cr dans la commune de Theloclîé , du canton
d'Ecommoy , pour lequel nous renvoyons à l'article de
cette commune ; le 2.c dans celle d'Assé-le-Riboul , du cant.
de Beaumonl-sur-Sarthe , pour lequel , le 11 juillet i526,
Thiery Hoyeau , licencié ès-lois , comparaît à l'assise du
bailliage de Beaumont-le-Vicomte , pour y présenter l'hom-
mage de celte terre et de celle de la Forest qui y est adjointe ,
en tant qu'il en relève de la baronnie dudit Beaumont. Le
i5 oct. i533 , semblable aveu est fait par les chapelains de
S -Michel de la cathédrale du Mans. En 1777 » M. Carré de
Bellemare , chevalier , ancien capitaine d'infanterie , était
seigneur de Possé et de la Forest. Un prieuré , connu sous
le nom de S -Nicolas de Possé , était situé tout auprès de
ce fief, entre son manoir et celui de la Forest. Fondé , sans
doute , par ses premiers seigneurs , il dut être chargé , dans
l'origine , de la desserte de l'église paroissiale d'Assé , ou
plutôt en tenir lieu , puisque , comme la cure de cette pa-
roisse , il était à la présentation de l'abbé du monastère de
S.-Nicolas d'Angers , dont il dépendait. Ce prieure valait
4.00 1. de revenu f v. l'art, assé leriboul ).
POUILLÉ, POULLIERS, POUILLIEZ ; ancien fief,
simple ferme aujourd'hui , situé à 2 k. 1/2 à l'est de la ville de
la Flèche , sur lequel nous avons donné à cet article ( H-386 ,
387 , 398 , 4oo , 4°2 ) 1 tout ce que nous avons pu recueillir
de renseignements qui le concernent.
POUVRAI , Y ; ruisseau qui reçoit son nom de celui d'un
bourg du département de l'Orne , autrefois du diocèse du
Mans , près duquel il a une double source ; se dirige à
l'ouest , puis à l'ouest-sud-ouest ; traverse la route royale
n.° 1 38^/5, du Mans à Paris, par Bonnétable , Bélesme
et Mortagne , à 1,8 hectom. sud-sud- ouest de S.-Côme ;
536 PRÉ.
se dirige plus directement à l'ouest , et va confluer dans
l'Orne - Nord - Est ou Saosnoise , entre Champaissant et
IXauvay , après un cours de ghect., pendant lequel il fait
tourner 5 moulins et arrose , sur le département de la Sarthe,
les communes de Contres , S. -Corne et Champaissant. Ce
ruiss. est désigné sous le nom de MORTÈVE dans X! Annuaire
de la Sarthe pour i834» p. 6, col. 2.
PRAY, commune ; voir perai.
PRAY, fief; voir l'article évaillé.
PRE (LE), NOTRE-DAME, puis S.- JULIEN DU PRÉ OU DES
PRÉS ; Pratum ; Beatœ Mariœ , vel Sanctus-Julianus à Prafis, seu
de Pratu; ancienne abbaye située au-delà des ponls, dans la
ville du Mans, sur la rive droite de la Sarthe , près du lieu
où fut établi, dans le 3.e siècle, le cimetière des premiers
chrétiens et un oratoire, le Sépulcre, dont S.- Julien confia
la desserte à un prêtre nommé Zacharie- Les premiers
évêques , successeurs de S. Julien , ayant commencé à élever
une église près de ce cimetière , dans laquelle étaient honorées
les reliques de S. Gervais et de S. Protais ; S. Victur , et
S.. Principe, s'occupèrent de l'accroître et de l'embellir ;
mais elle ne fut achevée que sous l'épîscopat de S. Innocent,
qui exhaussa l'ancien édifice et l'accrut de nouvelles construc-
tions. Cet évêque y plaça, dans l'endroit le plus éminent ,
les reliques des premiers apôtres et confesseurs de la foi dans
la province, et lui donna le titre d'église de Ste-Marie et des SS.-
Gervais et Protais; il fit dresser un autel dans une des ailes,
sous le nom de S.-Pierre et de S.-Paul, anciens patrons du
diocèse ; fit exhausser une chapelle , dans laquelle S. Victur
avait fait placer le corps de S. Victor , son prédécesseur , et
où lui-même avait été inhumé , et la fit accroître d'une arcade ,
afin qu'elle pût contenir la foule des fidèles qui venaient
de toutes parts faire leurs prières sur les tombeaux de ces
saints évêques. Enfin , il augmenta le nombre des reli-
gieux, qu'y avait placés S. Victur, vers les deux tiers
du 5.e siècle , leur donna des terres pour leur subsistance ,
leur prescrivit des règlements , et les chargea de recevoir et
d'héberger les pèlerins que leur dévotion appelait dans ce
saint lieu. Telle est , suivant le chanoine Morand , l'origine du
monastère du Pré , dont S. Domnole accrut encore les
bâtiments et les revenus , en portant à 5o le nombre de ses
religieux, que l'évêque S. Bertrand, 587-624, n'oublia pas
dans son teslameul. Le relâchement s'étant introduit dans ce
monastère et le service divin y ayant été presque entièrement
abandonné, l'évêque S. Aldric, en retira les corps des
premiers évêques et des autres prédicateurs de la foi dans
PRÉ, 337
la province, qui y étaient inhumés ( v. biograp. , xxii ) et
les fit transporter solennellement , le 25 juillet 834 1 dans la
nouvelle basilique, située dans la cité du Mans , qu'il dédia
peu après à S. Julien. Trente à quarante ans plus tard , 865
à 869 , ou plutôt , en 873 ( voir iv-648 ) , les Normands pil-
lèrent et détruisirent ce monastère, dont les biens furent
envahis par des laïcs. Enfin, sous l'épiscopat de Gervais ,
io36-io55, une dame pieuse et riche , nommée Lézeline,
le releva et y plaça des religieuses bénédictines , qui s'y
perpétuèrent jusqu'à l'époque de la révolution. Cette abbaye ,
dont les revenus s'élevaient à 10,000 1. selon Lepaige (H-35) ,
au double suivant Y Annuaire pour i834 (p. i49 ) > possédait
les seigneuries de paroisse de Crannes et S.-Georges-du-Bois,
partie de celle de la paroisse de Gourdaine de la ville du Mans ,
et plusieurs autres fiefs ; le prieuré de Moncé-en-Saosnois ,
annexé à celui de S.-Julien , de ladite abbaye , ce dernier
valant 60 1. seulement de revenu ; et celui de Kougemont,
dans la paroisse de S.-Pavin des Champs : elle partageait en
tiers , avec le curé et le seignenr , les dîmes de la paroisse de
Ruillé d'Anjou , et présentait aux cures de i3 paroisses du
diocèse. On y comptait 35 religieuses en 1700.
On lit, dans un aveu fait au roi, en i3g4> Par
l'éveque P. de Savoisy, pour la temporalité de son évèché
et de la baronnie de Touvoie : » Item , ce que tient de moi
l'abbesse de Monsieur S.-Julien du Pré , près le Mans ,
c'est à sçavoir la dixme de Chevillé en Touraine ( S.-Pierre
de Chevillé ? ) avec les appartenances et dépendances d'icelle ,
pour raison de laquelle dixme, elle m'est tenue payer chacun
an de ferme , à payer aux octaves de l'Assomption de N.-D. ,
une maille d'or. »
Nous avons rapporté au lom. in , pages 349 et ^63 •> t°ul;
ce qui est relatif à l'histoire munumentale du monastère et
de l'église abbatiale du Pré, devenue église paroissiale du
même nom ; nous v renvoyons , pour ne pas le répéter ici.
Catalogue des abbesses du pré , extiiait du martyrologe manuscrit
de cette abbaye , appartenant , pour la plupart , aux princi-
pales et aux plus anciennes familles de la province du maine.
1. Luce, morte le 16 des calendes de mai. — 2. Obérède, m. le 8 des
calendes de novembre, sans indication d'année, ni pour l'une
ni pour l'autre. — 3. Guiburge i , vivait sous l'épiscopat d'Hil-
debert , 1097-1125 , et mourut le 3 des calendes de mai. —
4. Guiburge ii, m. le 6 des calendes de sept. — -5. Agnès i,
m. le 16 des calendes d'août. — 6. Lanceline , Elisabeth , m. le
jour des cal. d'avril.
Une lettre de condoléance, espèce d'éloge funèbre, écrite par
358 PRÉ.
les religieuses de l'abbaye du Pré, au sujet de la mort, eu
1 101 , de S. Bruno , fondateur de l'ordre des Chartreux , semble
annoncer, suivant P. Renouard ( 1-208) , que ces religieuses
e'crivaient assez bien en latin.
7. Basilie, consent, avec sa communauté , à la présentation faite,
en n43, par l'évêque Hugues de S. -Calais, de la chapelle
de l'hospice du Sépulcre, à Christien Trosser, prêtre; m. le
12 des cal. de mai.
8. Péihonille a une contestation avec Odon, abbé d'Êvron , au
sujet de l'église de Brée , que fait cesser l'év. Guill. de Passavent ;
m. le jour des nones de novembre.
g. Hodéarde a un procès avec Raoul , abbé de la Pelice , que
termine également le même évêque; m. le i5 des cal. de sept.
10. Haduise , sur le sceau de laquelle on voit l'effigie de S. -Julien ,
coeffé d'une mître; transige, en 1200, avec René, prieur de
S.-Victur; m. le 17 des cal. de mai.
11. Cirrot , ïhomasse de, meurt le 6 des cal. de sep. 1202.
12. Julienne , se démet avant l'an 1220.
i3. Martine, transige, en 1220, avec le prieur de S.-Victur;
meurt le 8 des cal. de juin. Sous son administration , en 122g ,
Sibille d'Harville, du consentement de l'évêque Maurice,
fait don à l'abbaye de la dîme de Chevillé. — Le même
évêque Maurice, voulant réformer les abus introduits dans le
monastère , le soumet à un règlement , daté du mois d'avril
1227 , par lequel il prescrit : que les revenus de l'abbaye ne
pouvant suffire à y entretenir plus de 25 religieuses , il n'en
sera point reçu au-dessus de ce nombre; qu'elles ne posséderont
rien en propre , et que celles qui ne se soumettraient pas à
cette disposition , seraient retranchées des autres et leur corps
enterré dans le fumier , hors le monastère , si elles mouraient
dans leur obstination; qu'aucune religieuse n'aurait de cham-
bre particulière; qu'elles ne mangeraient point hors du couvent
et nen sortiraient que par permission de l'abbesse, accordée
pour des causes majeures , telles que pour visites de parents
au premier degré , en danger de mort ; qu'elles les feraient
à cheval ou en charriot , à moins que ce ne soit dans la ville ;
et qu'elles y seraient accompagnées d'une personne grave.
1^. Agnès h, sous laquelle le pape Grégoire IX, en i23i , con-
firme toutes les possession et privilèges de l'abbaye ; m. le
7 des cal. de mars. Au mois de mai 1233, Agnès donne au
chapitre de S. -Pierre de la Cour , sa part héritale dans la
métairie de Launai , près Connerré.
i5. Nicolasse 1, du temps laquelle le pape Alexandre IV, en
J255 , plaça l'abbaye sous sa protection ; m. la surveille des ides
de septembre.
16. Agnès 111. Pendant son administration , l'év. Geoffroi d'Assé
concilia un procès qui durait depuis 5o à 60 ans , entre le mo-
nastère et le chapitre de la cathédrale , pour les causes indiquées
plus haut, page 327 ; m. le 4 des nones de juillet.
17. Malmouche, Luce , refuse de se soumettre à l'ordre donné,
à l'abbaye et au couvent de Notre-Dame du Pré, par le
PRÉ. 539
pape Boniface VIII , d'y recevoir , comme religieuse , Etien-
nette , fille de Gérard, dit la Guine , homme d'armes, sous
{>eine d'excommunication, parce que cette bulle, dans laquelle
e monastère de S.-Julien du Pré n'était point mentionné
nominativement, ne les concernait pas ; m. le jour des calendes
de juin.
18. Malmouère, Luce , m. le dernier jour d'avril i334, fut
inhumée dans le côté méridional de l'église ; portait dans ses
armes : face , de six pièces.
Il est très-probable que le nom propre de cette abbesse est mal
écrit. Il doit être le même que celui de la précédente, dont
elle était, sans doute, la parente et la filleule.
19. Neuvillette , Nicolasse 11 de , m. le i5 des cal. de juin i345.
20. Biards , Aguise de , était prieure du Pré , lorsqu'elle en fut élue
abbesse; in. le 10 des cal. de juillet, après i352. Biards est
une terre en Gourgains.
21. Courceriers , Isabelle de ( de curia Cœsaris ) , portait trois
roses dans ses armes; m. le vendr. après la S. -Martin d'été,
l'an i38g. De son temps, une religieuse du Pré ayant mal-
traité un nommé Colin , membre ou officier du chapitre de
S.-Julien, le doyen et le chapitre lancèrent une excommuni-
cation contre la communauté, qui en porta plainte au pape
Clément VII. Ce procès , à l'occasion duquel le pape chargea
l'abbé de S.-Vincent d'informer, n'eut d'autre résultat que de
divertir le public.
22. Courceriers, Marguerite de, simple religieuse, est élue ab-
besse en 1389; m. le 6 des nones d'octobre 1426. — Adam,
archev. de Tours, étant entré, en i4oo , dans l'église du Pré ,
y célèbre l'office divin à voix basse , et déclare , par des
lettres en forme, n'y être venu que par motif de dévotion.
— L'abbaye ayant perdu beaucoup de ses biens , par suite des
guerres des Anglais dans la province , l'év. Adam Châtelain ,
en i4i4> accorde des indulgences à tous ceux qui feront des
dons à ce monastère.
23. Grillemont , Isabelle de, élue eu 1^26 , m. le i5 des cal. de
juin i455 , inhumée dans la nef de l'église.
24. Hadteville, Isabelle d', donne à Guillemette de la Sauvagère ,
sa nièce , religieuse , l'office perpétuel de la confrérie de Ste-
Catherine de cette abbaye, lui en fait prendre possession réelle,
et la fait jouir des privilèges y annexés; m. en i4y4 > et est *n~
humée dans la nef de l'église. Son sceau, attaché à une charte du
prieuré de S.-Victur , porte : à 5 faces et sautoir sur le tout.
25. Brée, Jeanne de, prieure, nommée abbesse par le pape
Sixte IV, en 1474 > résigne en faveur de la suivante, en 1493 ;
m. le 10 des cal. de juin. Ses armes étaient : d'argent , à 2
faces de sable , au sautoir de gueule brochant sur le tout.
62. Lecornu, Louise, était religieuse du monastère, lorsqu'elle
fut nommée abbesse par le pape Alexandre VI , en 1490 , sur
la résignation de J. de Brée ; portait dans ses armes : d'or ,
au massacre de cerf de gueule, surmonté, entre les bois, d'une
aigle éployée de sable.
54o
PRE.
27. Grées, Jeanne de, fit faire une châsse d'argent dore, dans
laquelle l'év. cardin. Ph. de Luxembourg déposa, le 4 nov.
i5o5, des reliques des saints Julien, Thuribe , Pavace, Li-
boire et Romain , qui étaient auparavant conservées dans un
coffre en bois. Ayant voulu introduire dans son monastère
l'abstinence de la chair, depuis la septuagésime jusqu'au ca-
rême, ses religieuses en portèrent plainte au pape Jules II,
qui chargea les vicaires généraux du diocèse, le siège vacant,
de juger ce différend ; ce qu'ils firent en faveur des plaignantes,
le 7 octobre i5og. J. de Grées mourut le 6 des cal. de mars
i5ii. — Les 8 et i5 octobre i5o8 , J. de Crées, abbesse du
Pré, et ses religieuses, comparaissent, dans la personne de
M.c Guill. Cordon , leur procureur , à l'assemblée des trois
ordres de la province , pour l'examen et la publication de la
coutume du Maine.
28. Chahanai , Louise de, religieuse de l'abbaye, élue en présence
du cardinal de Luxembourg, en i5n; m. le 12 des cal. de
février i5i5.
29. Coesme, Catherine de, également religieuse du Pré, élue le
24 janvier i5i5; fit bâtir le petit manoir du Mirail, en
Crannes (v. cet art. ), et la maison du Tertre, près le bois
de Pennetières, où il y avait une chapelle, fiefs qui ap-
partenaient à la communauté. — En i5i8 , le card. Phil. de
Luxembourg, év. du Mans, prescrit à l'abbesse et aux reli-
gieuses du Pré, sous peine d'excommunication, d'observer la
clôture, de manger à une table commune, etc. , suivant la
régie observée à Charenton , à S. -Laurent de Bourges et à
Chelles. — En i5iy, Catherine obtient du pape Léon X, une
bulle qui défend l'admission, dans cette communauté, en
qualité de religieuses, de filles non nobles, et commet l'ar-
chidiacre de Sablé et le doyen de l'église du Mans, pour
contraindre par les censures ecclésiastiques , ceux qui s'op-
poseraient à Pexécution de cette bulle. — Le 12 des cal. de
décembre i55o, cette abbesse, qui portait dans ses armes :
d'or , au lion d'azur, résigne entre les mains du pape Jules llf,
en faveur de Catherine de Chources. Le pape Paul IV confirme
cette résignation.
30. Chources, Catherine de, m. en 1607, était tante maternelle
de Ch. de Beaumanoir de Lavardin, qui devint évêque du
Mans, en 1601 : elle en avait pris soin de ses premières années,
et lui avait enseigné les premiers principes de la religion.
Marie de Broc , abbesse de Bonlieu ( v. cet art.), depuis i5ig,
ayant disputé l'abbaye du Pré à Catherine , une transaction ,
d après laquelle cette dernière entre en possession , est con-
firmée par lettres-patentes de 1557. Catherine portait dans ses
armes : de sable , à la bande fuselée d'argent ; Marie de Chour-
ces : face d'argent et de gueule , de 10 pièces. Elle fut inhumée
dans la nef de l'église. Sur sa tombe en pierre, placée vis-à-
vis la chaire, et transportée, avec une autre, près du portail ,
lors du pavage de 1778, était gravée cette inscription :
PRÉ. 54 i
« Cp gifit en oertua et Ijonneuro trèo l)aute et trb puissante
« oame , Madame Catherine î>e €l)ourres. 2lu rtcl en est l'ame et
« in> le eorps. 3près aooir gouoerné ce monastère quarante-sept
« ans et plus en c\]av\té en bonté, prions oonc re tëranb-Bieu que
u nous la puissions ooir oeoant lui fore à face. (Elle oéceoa le 6
« oe septembre 1607. 3men. »
En 1601, Cl. d'Angennes, ayant voulu commencer dans l'abbaye
du Pré , la réforme qu'il se proposait d'établir dans les monastères
de religieuses de son diocèse , y trouva des obstacles tels que ,
dans une contestation très-longue qu'il eut avec les religieuses
récalcitrantes , il s'échauffa au point d'être attaqué d'une
pleurésie dont il mourut. ( V. biogr. , LXiu. )
il. Micé de Guespré, Françoise de, fut successivement religieuse
au prieuré de S.-Louis de Poissi , abbesse de S. -Hémi , ensuite
de Gif, du diocèse de Paris , et ne prit possesion de l'abbaye
du Pré qu'en 1609. En i6i5 , elle obtint du pape Paul V,
la nomination de sa sœur Marguerite, comme coadjutrice ;
en 1618 , étant accablée d'infirmités, elle se démit entre ses
mains de l'administration du couvent; elle mourut en 1620. Ses
armes étaient : d'azur, à la face d'or, accompagnée de 3
besans , 2 et 1.
S2. Micé de Guespré , Marguerite de, fut installée dans la chaire
abbatiale, en 1620, par l'official du Mans; fit adopter à ses
religieuses le bréviaire bénédictin; les engagea à apprendre
le plain-chant et suffisamment de latin pour expliquer l'écri-
ture sainte; introduisit, non sans de grandes contradictions,
la réforme dans son abbaye , à l'instigation , probablement , de
J. -Baptiste Gault, prêtre de l'Oratoire, devenu évêq. de Mar-
seille en i63g, qui passa pour avoir beaucoup contribué à
cette réforme, lorsqu'il vint au Mans, vers l'an i635; m. le
4 mars 1644 » âgée de 70 ans, et fut inhumée dans le chœur de
l'église, par l'év. Emeric-Marc de la Ferté. — Sur le rapport
fait au corps de l'Hôtel-de-Ville du Mans , que les religieuses
de S-Georges-du-Bois sont, à raison de la contagion régnante,
dans un dénuement extrême , il est délibéré , le g juillet 1626,
que l'abbesse du Pré leur fournira des vivres , si mieux n'aime
donner pour elles , au prévôt de la santé , 8 /. par semaine , et
cela sous peine d'exécution.
Nous avons dit déjà , page 363 du tom. ni, que Marguerite de
Micé de Guespré fit faire la grande grille de fer de l'église ,
les dortoirs et d'autres bâtiments , la grande arcade qui donnait
la communication par dessus la rue du Pré , du monastère au
grand jardin et au pré , et le mur qui fait l'enclos jusques sur
la rivière ; et parce que , d'après cette indication , nous avons
imprimé que cet enclos s'étendait jusqu'aux moulins aux
Moines et au-delà , au lieu de jusqu'aux moulins à l'Êvêque ,
l'auteur de la statistique de Y Annuaire de la Sarthe pour 1 833 ,
avec cette aménité et cette justesse de raison que nous avons
déjà fait remarquer ailleurs , profite de cette inadvertance
pour nous attaquer de nouveau : « Ces moulins sont situés
54a PRÉ.
« vis-à-vis S.-Pavace, dit-il, ainsi l'enclos d'une lieue de
« long, aurait eu, etc... Sa vaste étendue, cette arcade sur la rue
« du Pré , le grand jardin et le pré situés au-delà du port à
« l'Abbesse , ne sont qu'une fiction. » Et à l'appui de cette
critique , son auteur cite un plan du Mans , gravé en 1777 (1).
Voici notre réponse , elle est aussi courte que péremptoire.
Oui , nous avons fait erreur en imprimant moulins aux Moines,
pour moulins à l'Evêque, mais voilà tout. Le nom de Port à
l'Abbesse, que porte encore un abord sur la rivière, dont vous
reconnaissez l'existence , ne prouve-t-il pas que l'enclos de
l'abbaye s'étendait au moins jusques là ? IN est- il pas situé au-
delà de la rue du Pré et , dans ce cas , ne fallait-il pas , puis-
que les religieuses étaient recluses , qu'elles pussent y com
muniquer au moyen d'un pont passant par dessus la rue du
Pré, et que supportait l'arcade dont il s'agit ? Que prouve
l'absence de cette arcade sur le plan de l'abbé Janvier , que
vous citez ? Belle logique , assurément, que celle qui , de l'ab-
sence , en 1777, d'un objet construit cinq quarts de siècles
auparavant, en conclut qu'il n'a point existé ! Il y a bien
d'autres édifices dans ce quartier, qui existaient en i644 et
avaient disparu en 1777. Au surplus , le fait de la construction
d'une arcade , « pour communiquer par dessus la rue du Pré ,
du monastère au grand jardin et au pré » , est rapporté par
Lepaige (11-211 ) et extrait par lui du martyrologe de l'abbaye
du Pré ; et si c'est une fiction , comme vous le prétendez , ce
n'était pas à nous qu'il fallait la reprocher. Du reste , la
responsabilité de cette assertion nous paraît légère, convaincu
comme nous le sommes , que cette arcade a existé et que les
(1) C'est de ce ton tranchant qu'il avait, page 84 du même Annuaire ,
pour
moulin sur ce cours d'eau , à l'entrée de cette rue , appelée anciennement
rue de la Fresnerie. Nous avons prouvé, pièces en main, page 721 du
tome m, l'exactitude de notre assertion; il est curieux d'ajouter, à ces
premières preuves, toutes complètes qu'elles soient, celles que nous
fournit lui-même notre détracteur, qui avait dit: a Les eaux de ce
ce ruisseau , retenues dans des réservoirs , alimentent depuis le Q.e siècle
ce les fontaines de la ville. » Dans des Extraits des registres de l'Eôtel-
de-Ville du Mans, que cet écrivain à insérés dans Y Annuaire pour
i835, il se voit forcé d'imprimer cette curieuse phrase, qui lui donne
un si formel démenti : ce in54..... Plan du ruisseau de Merdereau, ou
ce canal , depuis la vallée ae Misère , jusqu'à l'abreuvoir. » Ce ruisseau
jusqu a 1 abreuvoir ( lit si ce n est qu alors qu(
ainsi contenues, il est donc évident, qu'il coulait auparavant à découvert,
en forme de ruisseau , qu'il pouvait passer dans la rue St.-Dominique ,
et y faire tourner un moulin , comme nous l'avons dit ( m-25i ) , prouvé
depuis, par titres authentiques (m-727), quant au premier fait, et
comme cela est réel.
PRÉ. 543
annalistes de l'abbaye , qui inscrivaient les événements dans ce
martyrologe, alors et à mesure qu'ils avaient lieu, sont plus
croyables sur un fait de cette nature , qu'un auteur de notre
époque , qui n'a eu d'autre but en niant celui-ci , que de profiter
d une légère erreur de nom pour nous attaquer.
33. Micé de Guespré, Charlotte de, nièce de la précédente, fit
profession dans l'abbaye du Pré, le 19 mars 1624 , fut nommée
coadjutricc de sa tante, la même année, par le pape Urbain VIII ,
et la remplaça le 21 mai 1625. Le 7 juillet i65o, elle ouvrit
la chasse qu'avait fait faire Jeanne de Grées , et en tira une
portion des reliques de S. Julien et de S. Romain , qu'elle
remit à l'évèque de Léon, Robert Cupif, pour être données à
l'égl. de S. -Julien de Landernau. Une autre portion des reliques
de S. -Julien, fut également confiée au général des capucins,
pour être déposée dans l'église de S. -Julien de Catalagirone ,
en Sicile. Charlotte de Micé, fit faire ou achever plusieurs
constructions indiquées à l'article de l'abbaye du Pré, tom. m,
gage 363. Elle mourut le 29 octobre 1601 , âgée de 66 ans.
es armes étaient : de Guespré , parti de gueule, au chevron
mis de côté, à 3 merlettes de sable.
34. Montalais , Anne de , religieuse professe de la Perrigne ( v.
cet art. ), nommée coadjutrice de la précédente, en i644> lui
succède, <n 1661. Décédée le n mai 1672, à l'âge de 72
ans, sa sépulture fut faite par J.-B. de Beaumanoir , alors
doyen de la cathédrale , qui mourut évêque de Rennes. Ses
armes étaient : d'or , à 3 chevrons de gueule, une face d'azur
sur le tout. On peut voir aussi, à l'art, de l'abbaye (n-363),
les constructions qui furent faites sous son administration. Au
nombre de ces constructions , paraît devoir être compris un
caveau destiné à la sépulture des abbesses , creusé en 1660,
au-dessous du chœur des dames , à gauche du chœur de l'église.
Il s'y trouvait 4 tombeaux , deux consistant en une table en
cuivre , pour Charlotte Micé de Guespré et pour Anne de
Montalais ; le 3.e, en marbre blanc , orné de figures représen-
tant des anges, élevé à la mémoire de M.™6 Aumont de Vil-
lequier ; et le 4-% à peu-près semblable, à celle de M.™6 de
Béringhen.
35. Aubcjsson de la. Feuillade , Françoise ou Elisabeth d', nommée
en 1672 , fit remise au roi de cette abbaye, en 1678 , pour
prendre celle de Longchamps , près Paris, qui était de l'ordre
de S. -François. N'ayant pu l'occuper , à cause de la diversité
d'ordre , on lui donna l'abbaye des bénédictines de la Règle ,
dans le diocèse de Limoges.
36. Aumont de "Villequier , Catherine-Marie d', nommée en 1768 ,
morte en 1708 , âgée de 65 ans. Le faible de cette abbesse était
la vanité que lui inspirait la noblesse de sa maison , ce qui
donna lieu un jour au Père de la Ferté , qui prêchait le
carême au Mans , de lui dire qu'il craignait fort que le noble
sang d' Aumont, ne lui fit oublier le précieux sang de J.-C.
Elle portait dans ses ai mes : d'argent, à un chevron de gueule ,
accompagne de 4 merlettes en chef et 4 cn pointe , aussr
544 PKÉ.
de gueule. Comme nous l'avons dit ailleurs (n-363), elle fit
construire la maison abbatiale , le dortoir et le parloir.
37. Béringhen , Anne-Marie-Magdeleine-Générei«se-Fr. -Bénigne-
Thérèse de, nommée le 26 mai 1708, après la démission de
Catherine d'Aumont, sa tante, prit possession le 7 août sui-
vant, et mourut en 1730.
38. Saint-Simon, Madeleine de, succéda à Anne de Béringhen,
en 1730, décora l'église abbatiale et y plaça un buffet d'orgues ,
vit la suppression du monastère, en 1791, et mourut au
Mans, en 1793, d'après les mémoires manuscrits qui sont en
ma possession ; 8 à 10 ans plus tard, selon Y Annuaire pour
i834 •> Pa£e J52,
Le Corvaisier ( Histoire des èvêques du Mans, p. 170 ), prétend
qu'Andovère , femme de Chilpéric , roi de Soissons , lors-
qu'elle eut été répudiée par ce prince , fut reléguée avec sa fille
Basine, dans l'abbaye du Pré, où des stipendiés, aux ordres
de Frédégonde, vinrent les assassiner, dans l'année 58o. Nous
avons aussi 1 apporté le fait du séjour et de l'assassinat d'An-
dovère ou Andoëre, au Mans ( préc. hist. , lui), mais nous
doutons qu'elle y habitât , avec des moines , le monastère du
Pré» Le Corvaisier confond , probablement , le monastère du
Pré , avec celui de N.-D. de Gourdaine.
Anciennement , les abbesses du Pré étaient dans l'obligation de
se présenter, la veille de la lète de S. -Julien , devant Je cha-
pitre de la cathédrale assemblé , pour demander aux chanoines
que l'un d'entre eux vint le lendemain célébrer l'office dans
l'église abbatiale. Cet usage cessa , en 1426 , et les abbesses se
bornèrent depuis à faire faire la même demande par le cha-
pelain de l'abbaye.
Pendant la révolution, la châsse d'argent qu'avait fait faire
l'abbesse Jeanne de Crées , fut brisée et envoyée à la monnaie ,
les orgues disparurent , un four banal fut établi dans l'église,
lorsque les boulangers ne pouvant plus approvisionner leurs
pratiques , chacun fut obligé de boulanger chez soi. La maison
conventuelle , fermée le 2 nov. 1792, fut vendue et détruite
en partie , le reste converti en maisons particulières. L'église
seule, l'une des plus anciennes et des plus curieuses du Mans
( v. iu-349 ) . fut conservée et est devenue église paroissiale,
sous le même nom de S. -Julien du Pré ( v. l'art, suiv. ). Sous
le chœur , entre les deux premiers piliers , existe encore un
caveau rempli de terre , que la tradition assure être le lieu
de la sépulture de S. -Julien.
PRE(s.-jTJLiEN)et, postérieurement, notre -dame du pré,
paroisse du Mans, sur laquelle nous avons donné (m-348)
un premier article , que nous compléterons ici. L'ancienne
église paroissiale du Pré ( l'église actuelle étant celle de
l'abbaye ) , était située à l'angle formé par la rue des Noyers
et la promenade triangulaire qui a remplacé l'ancien cime-
tière , qui se trouvait au-devant de cette église , s'étendait à
sa gauche , et était clos de murs à hauteur d'appui. Ce
PRE. 545
cimetière ayant été supprimé, en 1791 , les inhumations des
habitants «le celte paroisse eurent lieu au Grand-Cimetière,
jusqu'au 1 3 janvier 1 8o5 , qu'il en fut ouvert et béni un autre ,
dans une pièce de terre appelée le Champ du Mûrier ( v. m-
3£o, ) , donnée gratuitement pour cet usage , par M. Pouplin.
Ce cimetière a lui-même été fermé , le 3 novembre i83£ , lors
de l'ouverture de celui du Nord. Voici l'indication des prin-
cipaux monuments funéraires que contenait le nouveau
cimetière du Pré. =2 i.° Monument de forme particulière,
portant cette inscription : « Cy gît M. Louis-Etienne Mohin,
« curé démissionnaire de cette paroisse , décédé chanoine du
« Mans, le 17 octobre 1822. » = 2.° Tombe penchée, sur
laquelle on lit : « Madame A.-J. Desportes de Linière ,
« veuve de M. Legris de la Pommeraye , écuyer , morte le
« 3 juillet 1827. » rz: 3.° Colonne en marbre, supportant une
urne , avec cette inscription , gravée sur la base : «< Aimée
« Chauvel, femme Pinson, décédée le i.er avril 1828. » Six
ans plus tard , un monument plus sompteux était élevé , dans
le nouveau cimetière dit du Nord, à la mémoire du mari ,
bon jeune homme , plein de force et de vie en apparence!
== 4-° Croix placée sur la sépulture de « Jean Blavier, ingé-
« nieur en chef au corps royal des mines, mort le 17
« novembre 1828 , entre les bras de son fils , son plus tendre
« et son meilleur ami. » = 5.° Deux autres croix , l'une : « A
« la mémoire M.nie Magdeleiue Cosson , épouse de M. La-
« roche, président du tribunal de commerce, décédée le
« 25 décembre 1828 : » l'autre, simple comme la première :
« Au meilleur des frères, décédé Amédée Laroche, le 4- mai
« 1829, »> Ces deux pertes, ne sont pas les seules du même
genre ; dont ait été accablé coup sur coup, l'homme vénérable
et vénéré , nommé dans la première de ces inscriptions ! =2
6.° Tombe brisée, sur laquelle on lit cette touchante épitaphe :
« Ici repose le corps de M. Louis Caltois , décédé le 2 5 août
« 1829. Il laisse, sous la protection de Dieu, Jeanne
« Lemaître , son épouse, et trois enfants : Louis , Eugénie
« et Julie. »> = 7.0 Sur une table de marbre, élevée sur 4 pieds,
est gravée cette inscription : « Ci gît le corps de dame
« E.-A.-F. Dugué , épouse de M. Trillon , décédée le 22
« février i83i. Vivante, elle fut aimée et respectée de ses
« enfants, de sa famille et de ses amis; morte, elle est
« l'objet de leurs éternels regrets. » = 8.° Proche la croix du
cimetière , tombe en marbre , sur laquelle est placé un autel
surmonté d'une urne. On v lit : « Cy gît le corps de M. A.-C.
« Morinière, curé du Pré, décédé le 2 3 avril i832 , âgé de
* 38 ans. — 11 fut cher à tous ceux qui le connaissaient, par sa
iv 35
546 PRÉCIGNÉ.
« piété , sa douceur , son zèle et sa charité. » = g.0 Belle
tombe, reposant sur 4 pilastres, ombragée par un saule et
des cyprès , sur laquelle on a gravé : « Ici repose la dépouille
« mortelle de Magdeleine Leroy , veuve de René Girard ,
« décédée le 5 avril i834. — Ses enfants reconnaissants. » =:
io.° Une croix en marbre, sur laquelle on lit : « Cy gît dame
« Suzanne-Rcnée Demazy, veuve de M. Aubert-Dupin ,
* décédée le 3 septembre i834,dans sa 77^ année. » sir
ii.° Assez près du mur à gauche , est plantée une petite croix
en bois, ornée de 4 étoiles en cuivre doré, sur laquelle on a
peint cette naïve inscription, sans date , que nous rendons
exactement : ■» Ici repose le corps de Hêmon Mari Maillard ,
« âgé de i4 mois enfant chéri de Dieu , eureuse de voltiger
« autour de notre Seigneur Jésus-Christ regret de ses pa-
rt rents. » = On trouve encore dans ce cimetière, quelques
autres monuments funéraires : une croix , sur la sépulture de
M. Philoche , négociant ; deux autres , en marbre , l'une
a M. Fr. Bellanger ; l'autre à M. J. Portier ; puis une autre ,
à droite , placée sur la fosse de demoiselle Célestine Lebreton,
unique enfant d'une mère inconsolable , à qui la mort l'a
ravie à l'âge de i5 ans.
On lit dans les registres de l'Hôtel-de- Ville du Mans que ,
sur la demande faite , en 1760 , par les habitants de la paroisse
du Pré, un arrêt du conseil, du 12 avril 1761, autorisa la
démolition de deux maisons , pour l'ouverture de cette rue,
du côté du Pont-Isoir.
Un jeu d'orgues, confectionné par les sieurs Guillouard,
père et fils , du Mans , compris dans l'exposition de l'industrie
départementale de juin i836, est destiné à l'église du Pré.
PRÉCIGNË, PRESS1GNÊ, I , Y ; Precigneium , Prœci-
gneium ; Prœsigniacus , Priscigniacus , Prisciniacus , um ; de
Pratum ignitum, pré brûlé; ou de Pressoigni, près le feu;
suivant l'opinion locale, de Pressa h'gnum, près-ligne, près les
bois , à cause de sa proximité de la forêt de Malpaire , nom
qui se serait transformé, par l'usage, en Pressigné, ce qui serait
d'ailleurs une construction vicieuse. Qui sait si ce nom ne
viendrait pas plutôt de Prato Cygtiis, Pré-cygne\ Pré du Cygne ?
Commune cadastrée, du cant. et à 8 kilom. 3 hect. S. de
Sablé ; de l'arrond. et a 2 1 k. O. N. O. de la Flèche ; à 48 k.
S. O. du Mans; autrefois de la province d'Anjou, du dioc.
et du grand - archidiac. d'Angers, de l'archiprêtré et de
l'élect. de la Flèche. — Distanc. légal. 19, 24 , 56 kilom.
descript. Bornée au N. , par Pincé , Courtillers et Vion ;
au N. E., par Louaille ; à l'E., par la Chapelle-d' Aligné ;
au S. , par N.-D. du Pé ; à l'O. S. O. , par Morannes et à
PRÉCIGNÉ 547
PO, par S.-Denis d'Anjou , ces deux dernières communes, de
Maine-et-Loire ; la forme de celte commune se rapproche
d'un carré long , s'étendant sur un diam. de 9 à 10 k. , de
l'E. S. E. au N. O. , vers lequel il se rétrécit ; sa largeur varie
de 7 k. vers sa partie centrale, à 3 k. 1/2 à son extrémité
occidentale.
Le bourg, situé à peu près au centre du territoire , se com-
pose d'une longue et jolie rue , s'étendant de l'orient à
l'occident, d'où en part une seconde se dirigeant au sud,
et de deux places, l'une au centre du bourg, devant l'église
S.-Pierre , l'autre vers son extrémité occidentale. Les prin-
cipaux édifices qu'on y remarque sont : i.° l'église de S.-
Pierre ( la seule des deux églises paroissiales qui ait été con-
servée ) , de construction romane , à colonnes ornées de cha-
piteaux à feuillages , ayant, au milieu du chœur, deux piliers
placés Tun derrière l'autre , s'élevant en forme d'entonnoir
pour servir de voussoirs ou de points d'appui à des arceaux
se croisant à la voûte; un buffet d'orgues dans l'intérieur;
clocher en flèche; 2.0 l'ancien presbytère de la même
paroisse , attenant à cette église , servant aujourd'hui de ca-
serne à la gendarmerie , accompagné d'une tourelle annonçant
qu'un fief y était annexé ; 3.° le collège , construit dans l'em-
placement du couvent des cordeliers , grand et beau bâtiment
moderne , avec cours et jardins , dont il sera parlé plus bas ;
4..0 la maison dite de la Coinmanderie , située à l'extrémité oc-
cidentale de la grande rue , d'une construction assez remar-
quable , accompagnée de tours , les unes rondes , les autres
carrées , de tourelles suspendues , se terminant en culs-de-
lampe , avec une chapelle , dont le clocher est construit sur
une tour ronde , terminée par des assises carrées , s'élar-
gissant vers le haut ; la maison de la Fleuranterie , ou le pres-
bytère actuel, sur la seconde place ci -dessus. Cimetière
spacieux , clos de murs élevés , situé en dehors et au N. E.
du bourg , dans lequel se trouvent plusieurs monuments funé-
raires en marbre, dont un, entouré d'une grille en fer,
recouvre la sépulture de M.me la comtesse de Saint-Sauveur ,
née de Riants ; un autre , destiné à la famille de la Martinière.
POPUL. Portée pour 4o6 feux sur les états de l'élect. de la
Flèche; on en comptait, d'après le recensement de 1826 ,
670, comprenant 1,24.+ indiv. mâles, 1,357 fem. , total,
2,601 , dont 1,224 dans le bourg. D'après le recensement de
i83i, ce nombre paraît être réduit de i38 indiv., dont 108
mâles et 3o femelles. Les hameaux du Tremblai, des Au-
geries , des Petites et des Grandes Rivauderies , se composent
de 60 , 5o, 4 7 el 33 individus chacun.
548 PBÉCIGNÉ.
Mouq. décenn. De 179^ à 1802 , inclusiv. : mariag. , 172 ;
naïssanc. , 572 ; déc. , 42^. — De i8o3 à 1812 : mar. , 170 ;
naiss., 6o3 ; déc. , 534-. — De i8i3 à à 1822 : mar., i5i ;
naiss., 600; déc. 553.
HIST. ECCLÉs. Précigné , comme on vient de le voir , était
divisé en deux paroisses et possédait deux églises , avant la
révolution , Tune, qui a été supprimée et son église détruite ,
sous le vocable de S.-Martin ; l'autre, conservée , sous celui
de S.-Pierre. Une seule assemblée ou fête communale, y a
lieu, le jour de la Pentecôte, de temps immémorial.
Les différents établissements ecclésiastiques et fondations
religieuses des deux paroisses , étaient , dans celle de St.-
Pierre : i.° la cure, que présentait le chanoine en semaine
du chapitre diocésain ; 2.0 la chapelle de la Bosse-Chêne ,
alias Segoigne , présentée par le seigneur de Sablé ; 3.° celle
de S.- Jean-Baptiste de Bois-Dauphin, alias Joyère, par le
seigneur de ce manoir; 4«° et 5.° celles de Ste-Croix et de la
Claye , par le seigneur de Sablé ; 6.° la chapelle de S.- Joseph
et de Ste-Anne, par le seigneur de Sourches ; 7.0 et 8.° le
legs des Bernards et celui d'Yves Martin, à la présentation
de l'évêque diocésain ; dans la paroisse de S.-Martin :g.° la
cure, dont la présentation appartenait au chapitre de S.-
Martin de Tours, et la collation au prévôt d'Anjou, dignitaire
de ce chapitre; io.°, n.° et 12. ° le même chapitre présentait
aussi à la chapelle S. -Jacques, alias la Bertolière , et le prévôt
à celles de Sle-Catherine , alias la Tricherie et de S.-Jean-
Baptiste , alias Chantepie ; i3.° la chapelle la Chardonnière
présentée, en 1783, par M. de Moulinneuf; i4° celle de
N.-D. de la Bade, par le procureur de fabrique; i5.° et
16.0 celles S.-Urbain du Cimetière et de S.-Ménelé , par
l'évêque diocésain 517.° l'abbaye de Perray-Neuf , ayant une
mense commune, à la nomination du roi ; 18.0 le prieuré de
S.-Barthélemi , avec chapelle , situé à 2 , 2 h. N. un peu vers
E. du bourg , auquel présentait et nommait de plein droit , le
prieur de l'abbaye de Mélinais ( v. cet art. ) , dont dépendait
ce prieuré , actuellement détruit ; ig.° le monastère des
cordeliers , dit de la Petite- Province ; 20.0 la commanderie de
l'ordre de St.-Jean de Jérusalem , omise dans le Pouillé
diocésain, publié en 1783; 21.0 le collège, devenu école
ecclésiastique secondaire ; 22.0 la maison de charité , appelée
quelquefois aussi l'Hôpital.
Nous allons entrer dans quelques détails , sur l'historique
de quelques-uns des principaux de ces établissements.
Eglise S.-Martin. I). Martène ( Ampl. coll. 1-161 ), cite un
acte de l'an 862 , par lequel Charles-le-Chauve confirme , au
PRÉCIGNÉ. 549
chapitre de S.-Martin de Tours , la possession de Précigné ,
avec la chapelle de S.-Marlin et le manoir seigneurial. On peut
en inférer, que la paroisse de S.-Marlin existait seule alors,
et n'avait qu'une chapelle pour lui servir d'église paroissiale.
Chapelle de S.-Ménelé , située â 3 k. 1/2 au S. S. O. du
bourg , sur les confins du territoire communal. La légende de
S. Ménelé étant peu connue dans le Maine, nous croyons
devoir la rapporter ici : « Mauvius , Mauvis ou Ménelé ,
naquit vers l'an 660 , dans la paroisse de Précigné , au lieu de
Parillé , près duquel a été construite la chapelle qui lui est
dédiée. Sa famille , alliée à la famille royale , suivant la
légende, ayant voulu lui faire épouser la fille de Baronte ,
seigneur du pays, nommée Sensa, de qui il fut contraint
d'accepter un anneau , comme gage de leur prochaine union,
Ménelé, qui se sentait une vocation prononcée pour la
retraite, voyant approcher l'époque fixée pour son mariage ,
abandonna la maison paternelle , accompagné de Savinien ,
né comme lui à Précigné. S'étant retirés tous deux dans les
montagnes de l'Auvergne, ils y rencontrèrent Chaffres ,
procureur de l'abbaye de Cormery en Touraine , qui les
emmena avec lui dans ce monastère, où Ménelé vécut pendant
sept années dans la pratique des austérités et de toutes les
vertus de son état. Il en partit au bout de ce temps, accom-
pagné de deux autres moines de l'abbaye, et retourna dans la
solitude où il avait fait la rencontre de Chaffres , y découvrit
les restes d'un ancien monastère sur la rivière de Siaule et prit
le parti de le rétablir et de s'y loger avec ses compagnons.
C'est ainsi que Ménelé devint fondateur et premier abbé de
l'abbaye de INlenot, de l'ordre de Cluni, sous la règle de
S. Benoît, dans le diocèse de Clermont en Auverge. La répu-
tation de sainteté de Ménelé s'étant étendue jusques en Anjou,
sa mère qui , depuis longtemps croyait n'avoir plus de fils ,
partit pour l'aller voir en Auvergne et y conduisit avec elle sa
fiancée Sensa, dans l'espoir que sa vue pourrait déterminer son
fils à revenir dans sa famille. Mais ce fut le contraire qui eût
lieu : la peinture que Ménelé fit à sa mère et aux autres femmes
qui l'accompagnaient , des avantages de la vie monastique, les
ayant déterminées à l'embrasser, comme le moyen de salut le
plus assuré , il leur fit bâtir un petit monastère à peu de dis-
tance du sien, où elles menèrent une vie non moins austère
qu'édifiante. Sensa , toujours au dire de la légende , ayant
quitté l'Anjou à l'insçu de son père, celui-ci, ayant été instruit
du lieu de sa retraite , et considérant Ménelé comme le subor-
neur de sa fille , rassembla plusieurs de ses amis , à la tête
desquels il se rendit en Auvergne cl voulut se porter à des vio-
55o PRÉCIGNÉ.
lences envers Ménelé , lorsqu'il l'aborda , jusqu'à ce que ayant
été détrompé par les personnes présentes , il reconnut son
erreur et pour réparer ses torts, donna à Ménelé , pour son
abbaye , le petit monastère de S.-Saturnin de Tréfons , sur les
confins de l'Auvergne et du Limousin , qui lui appartenait ,
et laissa sa fille vivre paisiblement dans la retraite qu'elle avait
choisie , avec la mère de Ménelé et les autres dames de leur
suite , qui avaient également embrassé la vie monastique.
L'évêque de Clermont visita plusieurs fois Ménelé dans son
monastère et le détermina à entrer dans les ordres ecclésias-
tiques. La sainteté de cet abbé attira près de lui un grand
nombre de pénitents , et son abbaye devint bientôt tellement
florissante , que la mémoire de ses premiers fondateurs s'étant
perdue, on lui en a donné le titre, quoiqu'il n'en ait été que
le restaurateur. » Le culte de S. Ménelé est fort ancien , dans
l'église, et le martyrologe fait mention de lui au 22 juill. , qu'on
croit être le jour de sa mort, vers l'an 720. Les reliques de
ce saint et celles de S. Savinien, son compagnon et son suc-
cesseur , dans les fonctions d'abbé du monastère de Menot ,
ayant été apportées dans la paroisse de Précigné , les quatre
châsses qui les contenaient, furent déposées sur deux autels de
l'église de cette paroisse, le 20 juillet 171 1 : le procès-verbal
de cette translation, dont une copie est conservée à ce rang de
date , dans l'étude du notaire du lieu , en fut dressé par D. Fr.
Pouget , prêtre religieux , vie-général , supérieur majeur de
la province d'Auvergne. Le bréviaire d'Angers, qui place la
fête de S. Ménelé au 22 juillet, rapporte que l'évêque d'An-
gers , Michel Poncet de la Rivière , confirma cette translation ,
dans l'église de Précigné , le 23 août 1712. Le jeudi 12 août
1784.* M. Dalichoux, grand-archidiacre de l'église d'Angers,
vint â Précigné , à la demande de J. Fr. Ménelé Colbert ,
marquis de Torci et de Sablé , seigneur de Précigné , faire la
translation de l'église de ce lieu dans celle de Sablé , de deux
des quatre châsses contenant les reliques de S. Ménelé et de
S. Savinien , dont le culte continue à être en grande vénéra-
tion dans le pays , et la chapelle très-fréquenlée.
La Commanderiez dont nous avons indiqué plus haut la
situation , est , à ce qu'on croit une ancienne maison de Tem-
pliers, qui fut donnée, après la suppression de cet ordre, à
celui de S.-Jean de Jérusalem ou de Malthe, dont il devint une
commanderie t a laquelle fut réunie celle de Montsoreau, dans
la paroisse du Bailleul. Devenue une annexe de la comman-
derie de S.-Laud d'Angers , elle possédait , outre son
domaine propre, plusieurs fiefs, fermes et rentes, notam-
ment le fief de la Ladronière , dans la paroisse de Parce ( v.
PRÉCIGNÉ. 55 1
cet art. ). Achetée comme bien national , par M. Colombel ,
dont le fils a été secrétaire du président Boyer, à Haïti,
elle appartient encore à celte famille et est habitée par un
fermier qui en fait valoir les terres.
Chapelle de S. -Jean-Baptiste. Dans un acte d'amortissement
de rentes , résultant des fondations faites par Amauri IV de
Craon , seigneur de Sablé , de différentes chapelles à Sablé ,
à Ste-Maure , à Craon et en sa terre du Buron en Morannes ,
daté d'Angers le 26.e jour d'avril 1379 , on lit : « Item, 5o sols
« de rente que doit le chapelin de S.- Jehan de Précigné. »
Il est difficile de savoir si cette chapelle de S.-Jean-Baptiste
est celle de Bois-Dauphin, indiquée ci-dessus, n.° 3, ou
celle de Chantepie , n.° 12. Il est probable que c'est la
première.
Abbaye du Perray-Neuf, allas le Gaut et le Bois-Renou ,
de l'ordre des Prémontrés, fondée en 1189, par Robert m,
seigneur de Sablé et sa famille, sur la paroisse de S.-Pierre
de Précigné. Voir , ci-dessus , son article spécial , page 392.
Monastère des Cordeliers. Nous avons vu à l'article de la
Flèche ( H-388 et 38g ) , de quelle manière la marquise de la
Varenne, en i6o4, expulsa les religieux de S.-François, connus
sous le nom de Cordeliers, de la maison que Marguerite de
Lorraine avait fait construire pour eux dans cette ville, en 1^98,
et comment elle les y remplaça par des Récollets , qui étaient
établis à Précigné. Les Cordeliers , ainsi chassés, vinrent pro-
cessionnellement , leur croix de bois levée , occuper dans ce
bourg , les cellules que les Récollets avaient laissées vacantes ;
mais, plus tard, par acte du 9 juin 1610, Urbain de Laval,
seigneur de Précigné et de Bois-Dauphin , leur fit don du fief
des Salles avec son enclos, situés au bourg dudit Précigné.
Cette donation fut acceptée par le chapitre général de l'ordre,
le 20 juillet suivant, insinuée au présidial d'Angers le 29 , et
confirmée par lettres-patentes du roi, du 20 août suivant. Les
religieux prirent possession de cette maison le 5 septembre de
la même année, et y restèrent jusque vers l'an 1770 , qu'elle
fut supprimée. Ils étaient alors 8 religieux. Urbain de Laval
fut inhumé dans l'église de ce monastère, le 27 mars 1629.
Collège. La maison qu'occupaient les Cordeliers , ayant été
vendue devant le juge de Précigné, le 28 août 1776, à
M. l'abbé Colombeau , celui-ci y établit un collège qui acquit
bientôt de la réputation , mais dont la révolution occasionna
la chute. Cet établissement , doté de rentes , jardins , vi-
gnes , etc. , pouvait recevoir 60 pensionnaires , entretenait 4
régents et était chargé de tenir une école de garçons. En 1 790,
l'abbé Colombeau renonça à l'enseignement et continua à
55a PRÉCIGNÉ.
habiter sa maison jusqu'en 1 796 , époque de sa mort. Alors ,
M. l'abbé Horeau, principal du collège de Château-Gontier f
en ayant fait l'acquisition , employa , dit-on , plus de 1 00,000 f.
à la réparation et à l'augmentation des bâtiments. Le 3
novembre 181 7, il y rouvrit un collège qui, en 1826,
entretenait 4- régents, contenait 260 élèves internes , et dans
lequel toutes les classes étaient professées, depuis la 8.e jus-
qu'à la réthorique, inclusivement. Cet ecclésiastique, dont la
mémoire est vénérée à Précigné , ayant fait cession de cette
maison au séminaire du Mans, par acte du 9 avril 1818,
l'évêque de la Myre-Mory , autorisé par une ordonnance
royale du 5 nov. 1818 , y établit une école ecclésiastique
secondaire, ou petit séminaire , dans lequel sont entretenus
200 élèves du département de la Mayenne. Sa chapelle , sous
l'invocation de S. Joseph, est grande et jolie.
Maison de Charité, L'ancienne maison de charité, dont la
fondation est inconnue , jouissait de 1,705 f. de revenu, en
1789, réduits à 36o f. , en i8o5, par suite des pertes faites
pendant la révolution. Il est probable qu'avec un revenu aussi
considérable , cet établissement, dirigé par deux sœurs de la
Miséricorde de Saumur, tenait lieu d'hospice, d'où vient
probablement le nom à'Hopital qu'elle portail, ainsi qu'on
le voit sur la carte de Cassini. La nouvelle maison de charité,
réunie au bureau de bienfaisance , est tenue par 3 sœurs de la
chanté d'Evron. V. plus bas H1ST. civ.
La Chapelle du château de Bois-Dauphin et celle de S.-
Urbain du Cimetière subsistent toujours.
hist. féod. La seigneurie de paroisse, membre du mar-
quisat de Sablé , fut possédée dans l'origine , probablement ,
comme toutes les terres nobles , par des seigneurs de son nom.
Celte famille dût s'éleindre de bonne heure , du côté des
mâles , puisqu'on n'en retrouve des traces , dans le recueil des
Noms féodaux , que dans la personne de Perceval de Précigné
qui, en i3qi , rend aveu pour la métairie de la Thibergerie ,
relevant de Château du Loir. La plus ancienne famille des
seigneurs de Précigné qui soit bien connue , est celle de Sablé r
de la 3.e maison de ce nom. Marguerite de Sablé , fille de
Robert ni et de Clémence de Mayenne, porte Précigné en
mariage à Guillaume des Roches , sénéchal d'Anjou , du
Maine et de Touraine , dont Jeanne des Roches , dame de
Sablé , de Précigné, etc. , qui épousa Amauri i.er de Craon,
lequel , par cette alliance , transmit ces deux terres à sa des-
cendance et succéda à son beau-père dans la charge de
sénéchal des trois provinces. Maurice iv de Craon , et ses des-
cendants , possédèrent Précigné et la terre de Bois-Dauphin ,
PRÉCIGNÉ. 553
située dans ladite paroisse, jusqu'en 1871 que, par acte du 2
janvier 1371 , Amauri iv , mort sans enfants, le 3o mai i3y3 ,
et en qui finit la ligne ainée directe de la maison de Craon,
vendit Précigné et le domaine de Sablé ( v. Thist. FÉod. de cet
art.) , à Louis i.er d'Anjou, roi de Naples et de Sicile, à la
charge de récompenser ses héritiers en terres , de pareil re-
venu , situées dans Tune ou l'autre des trois dites provinces , et
sous réserve d'usufruit. Isabeau de Craon, sa sœur, veuve de
Gui xi de Laval et femme de Louis de Sully, par acte du 16
juin 1376 , fait cession au même prince de tous ses droits sur
les terres de Sablé et de Précigné , pour la somme de 10 mille
francs d'or. Maurice VI, baron de Craon , petit fils de Maurice
IV , par son testament fait à Paris, où il tomba malade le i.cr
février 1292 , à son retour d'ambassade en Angleterre, assigne
à Mahaut de Malines , sa femme , « pour la pourvoyance de
« son ost et de ses enfants, le chasteau de Sablé, la ville de
«« Prescigné , et les appartenances desdits lieux. »
LTne assez grande obscurité règne , à partir de cette époque ,
relativement aux véritables possesseurs de la terre de Précigné.
Il est probable qu'elle provient de ce qu'une partie des fiefs
assez nombreux de cette paroisse , étant tombés , en dernier
lieu, tant par alliance que par acquisition, entre les mains des
principaux seigneurs de la paroisse , ceux de Pressigné et de
Bois-Dauphin , il est devenu impossible de déterminer l'ordre
de possession et de transmission de chacun d'eux. On ignore ,
notamment , quel est le manoir primitif du fief du nom de Pres-
signé : il ne paraît pas que c'ait été d'abord celui de Bois-
Dauphin, quoique celte seigneurie y fut réunie depuis fort
longtemps. Il semblerait résulter de documents , qui parais-
sent authentiques, que Marie de Bretagne , mère de Louis 11
d'Anjou, ayant , tant en son nom que comme tutrice de ses
enfants , par acte du i3 juin i3qo , vendu la terre de Sablé,
celle de Précigné aurait été comprise dans cette aliénation et
serait revenue, on ne sait trop comment, à la famille de
Craon, puisqu'on voit que Marie de Craon, fille de Guill. ,
vicomte de Châteaudun et de Jeanne de Montbazon , qui , le 4
août 1390 , épousa Maurice de Mauvinet et , plus tard , Louis
I.er de Chabot , seigneur de la Grève, portait le titre de dame
de Précigné ; que Bunissande d'Argenton , veuve de Thibaut
IV , seign. de la Grève et de Précigné , fils du précéd., qui fut
tué en 1428, en combattant contre les Anglais à l'affaire de
Palhay , appelé la journée des Harengs , fit hommage au roi,
au nom de Louis 11 leur fils, le 8 juin i453, de la baronnie
de Précigné ; et que Guill. d'Argenton, aïeul de Louis 11, sous
la tutelle duquel celui-ci se trouva depuis , ayant aliéné plu-
554 PRÉCIG1VÉ.
sieurs de ses terres , on pense que Précigné se trouva compris
dans ces aliénations ; tandis que , d'un autre côté , on voit
que, dès la fin du i3.e siècle, la maison de Craon s'était
alliée avec celle de Chabot, par le mariage en secondes
noces de Jeanne , fille de Maurice v , seigneur de Craon , et
d'Isabeau de Lusignan-la-Marche , avec Girard Chabot il,
baron de Retz; d'un autre côté encore , que , par acte du 24.
novembre i4-32, Louis m d'Anjou fait don de la terre de
Précigné en la châtellenie de Sablé , à Bertrand de Beauvau ,
capitaine du château d'Angers et lieutenant-général de ses
terres de France , peut-être en considération de ce qu'il des-
cendait de Jeanne de Craon , fille de P. de Craon , seigneur
delà Suze, morte le 28 décembre 1^21, laquelle avait épousé
en 2.es noces, Pierre de Beauvau aïeul de Bertrand, sénéchal
d'Anjou et de Provence. La terre de Précigné passa ensuite
à Bertrand de Beauvau, fils du précédent, chevalier, conseiller
et chambellan du roi, i.er conseiller laïc de la chambre des
comptes qui, en 14.72, plaidait contre sa mère Louise de
Fontaines-Guérin, laquelle, en i4-58, avait épousé en secondes
noces Jacques de Bueîl , seigneur de la Motte-Souzay. On lit
dans un aveu rendu au duc d'Anjou , en i4-58 , par ce Bertrand
de Beauvau , la mention d'un droit féodal fort curieux.
« Item, avons droit de mener ou faire mener, le jour de la
« Trinité, par mes gens et officiers, à la dance, toutes les
« femmes jollies( publiques ) , qu'ils trouveront à Saumur et
« es faubourg , tout ce dit jour ; et sera tenue chacune femme
« jollie , bailler à mesd. officiers quatre deniers et un chapeau
« de rozes ; et au cas qu'elles ne voudraient venir dancer avec
« mesd. gens et officiers sur ce ordonnez , pourront piquer
« d'un bâton qui sera marqué de mes armes , et sera ferré au
« bout en manière d'aiguillon , lad. femme jollie qui sera
« refusante de venir dancer comme dit est , trois fois ès-fesses*
« Et avec ce , moy et mes officiers avons droit , icelui jour
« par chacun an , de contraindre toutes les femmes qui ne
« seront pas iollies de bordeau, qui seront notoirement
« diffamées de ribaudye , de venir à ladite dance avec lesdites
« femmes jollies, ou de me payer cinq sols. »
On voit par plusieurs autres aveux rendus, en i484 et 14^9»
que Ant. de Beauvau, chevalier, et Louis de Beauvau, écuyer,
baron de Sillé-le-Guillaume , prennent à ces deux époques
le titre de seigneurs de Précigné , aliàs Précigny , ce qui
s'accorde peu avec cet autre fait , qui paraît certain , que
Guyonne , fille de Bertrand de Beauvau dernier nommé ,
veuve de Jean Juvenel ou Juvenal des Ursins, mariée en
secondes noces, en 1^78 , à René de Laval i.er du nom,
PRÉCIGNÉ. 555
seigneur de Bois-Dauphin, porta dans la maison de Laval,
la terre de Précigné.
Autres fiefs et seigneuries de Précigné :
i.° Bois-Dauphin était, de temps immémorial, dans la pos-
session de la maison de Pointeau, l'une des plus considérables
de l'Anjou, éteinte vers la fin du i8.c siècle. Cette terre fut
portée dans la maison de Maimbier , par le mariage de Jeanne
Pointeau avec Jean , seigneur de Maimbier. Anne leur fille
la porta par mariage, vers l'an i44o, à Thibault de Laval ,
seigneur de S.-Aubin et des Coudraies ( nous croyons qu'il
faut lire S,- Aubin des Coudraies , près la Ferté-Bernard ) ,
second fils de Thibault de Laval , seigneur de Loué , et de
Jeanne de Maillé , lequel commmença la branche de Laval
Bois-Dauphin. R. de Laval, le i.er du nom de Bois-Dauphin ,
y réunit la seigneurie de Précigné , comme on vient de le
voir, par son mariage avec Guyonne de Beauvau, en 1^78.
Sa famille a joui de ces deux seigneuries réunies , pendant cinq
générations, savoir : i.° Jean de Laval, qui épousa Renée
de S.-Mars , fondateur avec sa femme, en i526, d'une cha-
pelle dans l'églisse de Précigné ; 2.0 René de Laval il, marié
à Catherine de Baïf, qui fut tué à la bataille de S.-Quentin,
en i55y ; 3.° Urbain de Laval , maréchal de France, célèbre
sous le nom de Maréchal de Bois-Dauphin , marié à Magde-
leine de Montéclerc II ajouta à la terre de Précigné le
marquisat de Sablé , qu'il acquit du duc de Mayenne , par acte
du 29 novembre i5o,3 ; 4«° Philippe-Emmanuel, marquis de
Sablé, qui épousa Magdeleine , fille de Gilles de Souvré ,
marquis de Courtanvaux ; 5 ° et, enfin , Urbain H de Laval ,
qui eût pour première femme , Marie de Riants , pour
seconde , Marguerite Barentin , et sur lequel le marquisat de
Sablé fut saisi, par décret du parlement de Paris, du 29 août
164.8, pour le paiement des dettes de son aïeul et de son
père , et adjugé au président de Maisons qui le vendit , par
contrat du i4 novembre i652 , à Abel Servien, surintendant
des finances. Lepaige (11-477) &V Annuaire de la Sarlhe pour
i83i (page 23i ), disent que ce fut Magdeleine de Souvré,
mère d'Urbain 11, qui, pour ses reprises matrimoniales, se
le fit adjuger, sous le nom de J. de Longueil, conseiller au
parlement et le céda à Abel Servien; mais, le P. Anselme,
dit positivement que ce fut la terre de Bourgon que se fit
adjuger Magdeleine de Souvré , pour ces deniers dotaux et
son douaire ; et nous écrivons sur des notes qui méritent
toute confiance , et qui d'ailleurs , paraissent d'autant plus
exactes , qu'elles sont d'accord avec l'assertion du P. Anselme.
Jean- Baptiste Colbert , marquis de Torci , fils de Charles,
556 PRÉCIGNÉ.
marquis de Croissi , et frère du grand Colbert , par acte du
24 janvier 1711 , acheta le marquisat de Sablé , dont faisaient
partie Pressigné et Bois-Dauphin , des héritiers de Louis
Servien , marquis de Sablé, sénéchal d'Anjou, décédé sans
alliance , le 29 juin 17 10. Jean-Baptiste Colbert , marquis de
Croissi, son fils, né en 170^, et Jean François Ménelé Col-
bert, son petit— fils , né en 1728, lui succédèrent, dans la
possession du marquisat de Sablé et des terres de Précigné et
de Bois-Dauphin, qui passèrent, à la mort de celui-ci, à M. le
vicomte de la Porte de Riants, et à M.Iue la comtesse de S.-
Sauveur , enfants de Gui-François de la Porte de Riants II ,
comte de Brion, marié en 17^6, à Henriette Bibienne, née en
1727, de Jean-Baptiste Colbert, et sœur puînée de Jean-
François Ménelé. Lorsque Jean-Baptiste Colbert fit recons-
truire le châleau de Sablé, sur les dessins de Mansard, tel qu'il
existe aujourd'hui ( v. la mauvaise lithographie qu'on en a
donnée dans le Voyage pitior. du départ, de la Sarthe, publié en
1829 ) , il fit démolir une grande partie de celui de Bois-Dau-
phin, qui lui fournit des matériaux de toute espèce pour cette
construction, de sorte qu'il ne restait plus à cette terre que la
la maison du concierge, celle du portier, la chapelle, les
écuries et les remises. M. le vicomte de la Porte de Riants et
M.me la comtesse de Saint-Sauveur, sa sœur, lorsqu'ils eurent
hérité de Bois-Dauphin , furent obligés pour y habiter , de
faire édifier un bâtiment qui est contigû à la maison destinée
autrefois au concierge. Bois-Dauphin, sur lequel nous avons
déjà donné un court article (1-173), est situé à 1,2 h. N.
du bourg de Précigné. Son parc, de 2 à 3 kil. de circonférence,
clos de murs fort élevés , offre un site agréable et d'un
aspect imposant. Par la mort toute récente de M. le vicomte
de la Porte, qui avait hérité depuis quelques années de la por-
tion de sa sœur, cette terre est devenue la propriété de M. le
comte de Rougé , son gendre, ancien colonel d'infanterie.
2 ° La Grève, l'un des fiefs de Précigné sur lesquels les
renseignements remontent le plus haut, donna son nom à
une branche de la maison de Chabot , l'une des plus anciennes
et de plus illustres du Poitou. Thibaut Chabot III du nom , sire
de la Roche-Cervière et de la Grève, était marié en 11 85 et
vivait encore en 1 208. Son 3.s fils , Sebran Chabot , dît le Pru-
dhomme, fut pourvu de la terre de la Grève , dont il commença
la branche; Louis I, fils unique de Thibaut in, son arrière
petit-fils, en épousant Marie de Craon , fille de Guillaume il,
vicomte de Châteaudun, et veuve de Maurice Mauvinet, réunit
la terre de la Grève à celle de Précigné, que lui porta Marie.
Ces terres passèrent à Thibaut vi, leur fils, celui que nous avons
PRÉCIGNÉ. 557
dit avoir été tué par les Anglais, à la journée des Harengs, à
qui Charles Vil, donna, par acte du 8 août i4a3, les biens
confisqués sur Louise de Craon , sœur puisnée de sa mère ,
veuve de Louis de Hangcsl , parce qu'elle s'était remariée à
Jean de Mailly , qui suivait le parti des ennemis du roi. Celte
branche des Chabot s'éteignit , par les mâles , dans la per-
sonne de René Chabot, fils de Louis il et de Jeanne de
Courcillon , qui était mort en juillet 1469 , époque à laquelle
Jeanne Chabot, sa tante, dame de Montsoreau , se porta son
héritière, quoiqu'il eût deux sœurs. Les Chabot portaient dans
leur armes , d'or, à 3 poissons de leur nom, de gueule , 2 et 1.
Jeanne Chabot, dont il vient d'être parlé, ayant épousé,
en i4-4'5f Jean de Chambes, i.cr maîlre-d'hôtel du roi, lui
porta la terre de la Grève, possédée, en 1488, par Jean de
Châtillon , seigneur d'Argenton , probablement d'après ce
que dit le P. Anselme , que Magdeleine Cha'bot , seconde
sœur de René, mariée en 1469» à JNavarat d'Anglade, étant
morte sans enfants , ses biens passèrent à la maison de Châ-
tillon, par suite du mariage, en i445» de Catherine Chabot,
sœur de Louis il, avec Charles II, de Châtillon, seigneur de
Sourvilliers, etc. La Grève lui serait revenue de sa tante
Jeanne Chabot? Cette terre était possédée, en i5i8, par
Tristan de Châtillon , petit-fils de Charles II et de Catherine
Chabot et ensuite par Philippe de Chambes, seigneur de
Montsoreau , qui, en i53o , épousa Anne de Laval, fille de
Gilles i.er , seigneur de Loué ; enfin , René de Montbourcher,
seigneur de Montbourcher, du Lion d'Angers, etc., marié,
en 1679 , à Elisabeth Goyon , était seigneur de la Grève, soit
de son chef, soit de celui de sa femme.
3.° Parillé , où nous avons vu que naquit S. Ménelé , ferme
aujourd'hui, à 3, a h. S. i/4-O. du bourg, fut porté en
mariage, le 3 mars iSig, à Hervé Errault , maître-d'hôlel
du duc d'Orléans, par Marie de Reauvau , dame de Parillé,
fille de René deBeauvau, seigneur du Rivau, et d'Antoinette
de Montfaucon. On appelle généralement ce lieu , aujour-
d'hui , les Parillés,
4.° La Claie ou la Claye , à 3 k. O. du clocher. Léontine
Errault, fille de Jean, seigneur de la Panne en Morannes ,
porta ce fief en mariage à Jean Gérard. Hervé Errault, qui
épousa Marie de Reauvau, n'était pas leur fils, comme on
le dit page 269 de l' Annuaire de la Sarthe pour i83i , mais
bien leur petit neveu. La Claye fut vendue à Abel Servien ,
acquéreur du marquisat de Sablé et des seigneuries de
Précigné et de Bois-Dauphin.
5.° Les Salles , fief près le bourg , que nous avons vu plus
558 PRÉCIGNÉ.
haut avoir été donné , en 1610, par Urbain de Laval , pour y
établir le monastère des Cordeliers. Urbain de Salles , seigneur
de la Plesse , épousa Judith Clausse , fille de Jacques, sei-
gneur de Nery , gouverneur des Ponts-de-Cé , et de Jeanne de
Brinon, morle le i3 novembre 1571. Jean de Layoul ,
seigneur des Salles , et Guyonne des Salles , marient leur fille
Julienne, en i54-7 » à Charles de Scepeaux. Louis de la
Rochefoucauld, seigneur de Montendre, marié en i534,
était alors seigneur des Salles. Cette terre passa à Gaston , son
troisième fils, puis à Jacques, fils aîné de celui-ci , ensuite à
Charlotte, dame des Salles, mariée à Alexandre Galard de
Béarn , comte de Bressac , mort le 8 février 1 709 , âgé de
plus de 90 ans ; dont François Alexandre, baron de JaRoche-
Beaumont , des Salles et de Genti.
6.° Sourches, à 3,7 h. N. N. E. , belle maison à M. Lemo-
theux , propriétaire à Sablé.
7.0 Champagne , entre le bourg et le cimetière , ancienne
maison, avec un colombier.
8.° La Bellehoirie , à 2,9 h. N. du bourg.
9.0 Le Plessis au Maire , près et au sud du bourg , vieille
maison avec cour close et tourelle. Fr. de Menou , seigneur
de Turbilly, près la Flèche, qui vivait au commencement du
i7.e siècle , et épousa Magdeleine de la Tour-Landry, était
seigneur du Plessis au Maire. Etait-ce celui-ci? C'est ce que
nous ne pouvons affirmer,
10. Le Plessis- Roland, à l'extrémité de la commune , où
l'on remarque encore une fuie , des douves et les restes d'un
pont-levis.
ii.° La Vairie, à 1 k. au S. du bourg , possédée , de 171 1 à
1726, par Cl.-Ch. de Mergot , écuyer , est actuellement une
maison bourgeoise à M. Ch.-Guill. de Mergot , ex-capitaine
dans la garde Royale.
12.0 Le Perray-Neuf, fief dépendant de l'abbaye du même
nom , qui y fut établie en 1209 ( v. plus haut , p. 3g2 ). Dans
une charte de l'an i4-5o , reg. 34-2 , pièce 42 des aveux ,
hommages , etc. déposés autrefois à la chambre des comptes
et depuis aux archives du palais Soubise à Paris , on trouve ce
fait fort curieux, en matière de féodalité , savoir : que l'abbaye
du Perray-Neuf relevait du roi, à 8 degrés de mouvance , pour
l'une de ses propriétés, par les moyens gradués de Rochay, —
de Duplessis, — de Vion , — de Launay , — de la J aille 9 —
de Verf, — de Sablé, — de Bauge, — et d: Anjou , qui reportait
au roi ( v. Noms féod. , 1. 1 , Jvertiss. vj. ).
i3.° Le fief de la prévôté tf Anjou, ancienne châtellenie ,
dont la juridiction , qui s'étendait en tout ou en partie sur six
PRÉCIGNÉ. 559
autres paroisses , était exercée par un sénéchal , un procureur
fiscal et un greffier ( v. Part, flèche ( la ) , 11-4.20 , où nous
avons omis le premier de ces trois officiers). — Outre la juridic-
tion de la châtellenie de la prévôté d'Anjou, il y avait celle de la
châtellenie de Pressigné , qui reportait à Sablé. Par contrat
passé devant Godebert , notaire à Sablé , le 1 1 octobre 161g,
Philippe Fouquet, chanoine de S.-Martin de Tours, titulaire de
la prévôté d'Anjou , cède à Urbain de Laval , marquis de Sablé
et de Pressigné , les fief et seigneurie de cette prévôté dans la
paroisse de Précigné , et reçoit en échange la terre de la Tur-
pinièrc, sise paroisse de Varennes-Boureau, séparée de
Pressigné par la rivière de Sarthe. Depuis la réunion de ces
deux seigneuries, leurs juridictions réunies , reportaient en
appel à celle du marquisat de Sablé , du ressort direct du
parlement de Paris.
hist. civ. Nous avons parlé plus haut , de la maison connue
sous les noms de Templerie et de Commanderie , qu'on
présume avoir été , dans l'origine , un établissement de
l'ordre du Temple. — L'ancienne maison de charité , établie
dans le i8.e siècle, qui possédait une belle maison et des
revenus assez considérables, a été remplacée depuis 1800,
par une nouvelle , dirigée par trois sœurs de la charité
d'Evron , dont les revenus réunis à ceux du bureau de bien-
faisance , réduits à 365 f. en i8o5, s'élèvent actuellement
à 575 f. 16 c. , par suite de différents dons, savoir: i.°legs
d'une maison , estimée 6,5oo f. , pour servir de maison d'ins-
truction publique de jeunes filles, parle sieur Bréhier-l'Har-
dière : c'est l'ancienne maison de charité , connue sous le
nom à' Hôpital , acquise , comme bien national, par un sieur
Launay , qui l'habitait, et la céda au donataire , qui était son
neveu ; 2.0 rente de 3oo f. , par M. le vicomte de la Porte et la
comtesse de Saint-Sauveur sa sœur, pour servir à l'établis-
sement et au soutien de ladite maison , ces legs et dons ,
autorisés par une ordonnance royale du 17 juillet 1820;
3.° legs d'une somme de 1 ,000 f., fait aux pauvres de Précigné,
par M.me de la Porte de Saint-Sauveur, autorisé par ordon-
nance royale du 16 août 1826; 4-«° autre de 2,5oo f. , aux
mêmes, par M. Liberge , ancien notaire; ord. du 3 juin
i833. M. le vicomte de la Porte et M. le marquis du Bourg,
grands propriétaires dans la commune, pourvoyaient au surplus
des besoins de la maison de charité. — Par son testament du
2 5 juillet 1826, dame Justine-Suzanne David, dite sœur
S.-Paul , supérieure du monastère de la Providence à Nantes ,
décédée dans cette ville le 16 septembre i834> fait don de
plusieurs immeubles , consistant en une closerie de i4 journ.
56o PRÉCIGNÉ
1/2 de terre et 4- hommées de pré, appelée le Pont-de -Bossé ,
une portion de pré et une portion de vigne y réunies, le tout
évalué 22,700 f. , pour la fondation et l'entretien de deux lits
à la maison de charité , en faveur des pauvres indigents.
Suivant une instruction du ministre de l'intérieur, accom-
pagnant l'ordonn. royale du 18 août i835, qui autorise l'accep-
tation de ce legs , l'exécution de sa clause , donnant au bureau
de bienfaisance le caractère d'un hospice, une portion des
revenus devra être réservée pour secours à domicile, et dans le
cas où l'un et l'autre seraient gérés par une même commission
administrative, les administrateurs devront maintenir une
séparation bien distincte et constante entre les ressources
propres à chacun d'eux , après que la détermination en aura
été faite, de l'avis du conseil municipal. Un arrêté préfec-
toral, du i.er juin i836, en nommant une commission
administrative de 5 membres, pour le nouvel hospice,
détermine d'une manière prononcée , la séparation des deux
établissements. La commune de Précigné, possédant plusieurs
lits fondés en faveur de ses indigents , par ses anciens sei-
gneurs , dans l'hospice de Sablé , s'occupe en ce moment de
traiter avec cet hospice pour leur extinction , afin d'en ratta-
cher le produit à son nouvel établissement. Une école primaire
de filles est tenue à la nouvelle maison de charité , qui va être
convertie en hospice , de même qu'il en était tenu uue à
l'ancienne.
ISous avons vu aussi , à I'hist. ecclés. qui précède , que
le principal du collège était chargé de tenir une école de
garçons. — En i833, le conseil municipal, en exécution de la
loi du 28 juin , voie une somme de 200 f. , pour location d'une
maison d'école primaire, et 4-oo f . , pour le traitement de
l'instituteur.
histcr. On lit, page 206 des Antiquités aV 'Anjou , par J.
Hiret : « En ce temps ( jÔûo}, il y eût une femme en la
paroisse de Précigné , en Anjou , qui enfanta un horrible
et épouvantable monstre : il était tout velu , n'avait qu'un
œil et avait deux cornes à la tête. »
Vers la fin du i7.e siècle, dame Gabrielle Sigoigne, épouse
de M. Julien Thiélin du Coudray , sieur de lionnes-Eaux ,
demeurant dans leur hôtel de Bonnes- Eaux, en côté delà
grande rue du bourg, fut atteinte, à l'âge de 45 ans, d'une
maladie accompagnée de somnolence, tellement profonde,
qu'on la crut morte, et qu'elle fut mise dans une bière, revêtue
de son habillement de noces et de ses bagues et joyaux , ainsi
qu'elle en avait exprimé le désir. Elle était riche et lut enterrée
aux flambeaux. Ses vêtements et ses bijoux ayant excité la
PBÉ&GWfe. 56i
cupidité de ses domestiques , qui en connaissaient la valeur,
ceux-ci furent la déterrer dans la nuit même, pour l'en dé-
pouiller ; mais , ne pouvant arracher ses bagues de ses doigts,
qui s'étaient gonflés, ils se mirent en devoir d'en couper les
chairs , ce qui donna lieu à la dame de s'écrier : Vous me faites
grand mal: Les domestiques se sauvèrent épouvantés, et la
dame ayant reconnu le lieu où elle était, et recueilli ses forces,
se rendit à sa maison, qu'elle se fit ouvrir, non sans peine, par
son mari , tellement saisi à sa vue qu'il en perdit connaissance.
M."ie Ducoudray survécut 4° ans à cet événement , n'étant
morte que le 26 juin 1734, âgée de 85 ans. Son mari l'avait
précédée au tombeau, le 10 août 1726, à l'âge de yS ans. On
ne trouve aucune mention , sur la tombe de cette dame, d'un
fait si curieux , dont la tradition s'est conservée à Précigné.
On y lit seulement ces mots : Prœtereundo cave ne sileat.
Le 29 septembre 1799» un fort détachement, composé de
troupes de lignes et de colonnes mobiles , parti de Sablé pour
escorter un convoi de poudre , est attaqué par les chouans,
sur le territoire de Précigné. Une vive fusillade s'engage, qui
coûte plusieurs morls et plusieurs blessés à chaque parti,
mais n'empêche pas les républicains de conduire leur convoi
à sa destination. — Une partie de la population de Précigné
ayant été , pendant toules nos guerres civiles de la révolution ,
disposée à favoriser le pnrii royaliste , tout récemment encore,
lors de la levée de boucliers de i832, on établit de nouveau
dans le bourg, en i834, une brigade de gendarmerie à pied.
AlSTlQ. Il existe à la ferme de la Pointelière , située à 1,2 h.
au S. E. du bourg , un grand bâtiment servant de grange ,
qu'on dit avoir été un temple de calvinistes , ce que semblent
confirmer le nombre et la forme de ses ouvertures, un ceintre
placé à l'intérieur entre deux pilliers en pierre de taille , qu'on
suppose être l'emplacement de la chaire, et des restes de
peinture , qui s'y remarquent encore. A côté de ce bâtiment,
se trouve un souterrain voûté , dont la longueur surpasse celle
de la grange : on présume que ce fut un lieu de retraite pour
les reïigionnaires , aux époques de persécution. Sa situation ,
près d'un des ruisseaux décrits plus bas , peut faire croire
que ça été plutôt un canal ou aqueduc.
Hydrogr. La rivière de Sarlhe , limite la partie occiden-
tale de la commune , pendant 3 k. 1/2. Trois autres cours
d'eau principaux arrosent son territoire , savoir : i.° le ruiss.
de Prémont qui, prenant sa source sur Courtillers, entre
dans la commune par le nord-nord-esl, se dirige à l'ouest-
sud- ouest , en passant près le Perrai-Neuf et Bois-Dauphin,
pour aller confluer dans la petite rivière de Voutonne, à
iv 36
56a PRÉCÏGNÉ.
i k. 1/2 à PO. du bourg , après 6 k. 1/2 de cours ; 2.° celui
de la Fontaine-sans-Fond , venant de la lande de Vion ,
passe au bourg de Louaiile , entre sur le territoire , par
Pest-nord-cst , longe l'extrémité cord-nord-ouest de la
forêt de Malpaire , vient passer près du bourg , dont il longe
les jardins au nord, et va confluer aussi dans la Voutonne,
au lieu appelé les Planches du Plessis-au-Maire , à i/2 k.
à l'O. du bourg, après un cours de io kil. ; 3.° la Voutonne,
petite rivière qui prend sa source dans un pré de la ferme
d'Aligné, près et au sud de la forêt de Malpaire, entre par
l'est sur la commune , en venant de la Chapelle-d'Aligné ,
et va se jeter dans la Sarlhe , au sud- ouest, près d'une métairie
appelée Enfernat. Un petit étang, situé entre le lieu de la
Chaussée et celui de la Claye , à 1,7 h. O. du bourg , donne
aussi des eaux qui vont se rendre dans la Voutonne , après
1/2 k. de trajet. — Etangs Neufs et de Monbreneau , peuplés
de carpes. — Moulins à eau du Perray-Ncuf et de Bretignellc ,
sur le ruisseau de Prémont ; celui du Coudray, près le bourg ,
n'existe plus. — 2 moulins à vent, au Perray-Neuf et à
Montergon.
GÉOL. Sol généralement plat , s'incîinant légèrement de
l'est à l'ouest , creusé peu profondément par les cours d'eau.
Etage inférieur du calcaire oolilhique , du nord-est à l'est ,
et au sud du territoire ; de transition moderne , autour du
bourg et dans toute la partie ouest et nord-ouest. Ce terrain
offre en abondance du calcaire moellon , pour bâtir et pour
Hre converti en chaux ; du schiste argileux , près et au nord-
ouest du bourg , sur le chemin de Pincé. — Fontaine
minérale, dont l'eau n'a point été analysée, mais jouit,
ou du moins jouissait autrefois , de quelque réputation , située
près le Perray-Neuf.
Plant, rar. Caucalis grandiflora , ljn. ; Erica vagans ,
LIN. ; E. multiflora , Thuil. ; ces deux bruyères dans les bois.
CADASTR. Superficie de 5,y85 hectares 12 ar. 60 centiar. ,
se subdivisant ainsi: — Terr. labour., 3, 4.01 hect. 23 ar.
4.8 cent., divisées en 5 class. , évaluées à 5, 9, 16, 26 et
32 f. — Avenues , bois d'agrém. , pépin. , io-64-io ; à 32 f.
— Jard. , 65-5z~7 1 ; en 4- cl. : à 32 , 34 , 36 , 40 f. — Ver-
gers , 7-78-60 ; 2 cl.: 18, 26 f. — Vignes, 231-99-77 ;
5 cl. : 6 , 12, 18, 3o, 36 f. — Prés, 48i-64-g5 ; 5 cl.:
12, 21 , 36, 48, 60 f. — Pâlur. , ii2-5o-6o; 2 cl. : 8, i5 f.
— Pâtis , 20-80-42 ; 2 cl. : 4 » 6f. — B. taillis et futaies ,
i,i32- 34-70; 5 cl. : 4? 6, 10, i3, 16 f. — Broussaill. ,
2-26-25; à 4 f • — Landes, 87-17-70; 2 1. : 4, 8 f. — Fri-
ches, 0-22-70; à 1 f . — Viviers, douv. , piéc. d'eau,
PRÉGIGNÉ. 563
i-53-Go; à 3z f. — EtatlgS « 6-1690; à 16 f. — Marcs,
3-78-80; à 16 f. — Marais, 0-67-20; à 2 f . — Sol des
propriété bâties, 36-4-7-57 ; à 32 f. Obj. non impos. : Egl. ,
cimel. , presbyt. i-a3-io. — Collège , 1-96-75. — Mais.
de charité , 0-24-60. — Caserne de la gendarmerie, o-o3-3o.
— Chem. et plac. publ. , 159-98-50. — Cours d'eau ,
1 8-86-3o.
= 278 maisons, en 8 cl. : 49 à 4. f., 4-2 à 7 f., 63 à iof . ,
4.9 a 12 f*. , 29 à i5 f. , 25 à 20 f. , i3 à 25 f . , 8 à 3o f. —
010 hors classe, en masse, 4>9£3 f. — 2 moulins à eau, à
90 et à îoo f. — 2 moul. à vent, à 20 et à 5o f. — 4 fourn, à
chaux , à 10 f. , à i5 f. , et 2 à chacun 3o f.
t, Ç Propr. non bâties, 85,iiA f. 63 c. 1 0 c c r^
Revenu impos. ) _J__ ]Mm ^ ^ „ j 93,6io f. 63 c.
CcrNTRic. Foncier, i5,862 f. ; personn. et mobil. , 1,487 f.;
port, et fen. , 644 f- î 7 l patentés : dr. fixe , 459 f. 5o c. ; dr.
proport., 85 f. 5o c. ; total , 1 8,538 f. — Chef lieu de percept.
cultur. Superficie argileuse, argilo-calcaire et argilo-sili-
ceuse, passablement productive, cultivée en céréales dans la
proportion de 1 part, en orge et 1 en avoine , 8 en froment et
i3 en seigle ; en trèfle, sainfoin, luzerne, chanvre, un peu
de lin , de sarrasin , pommes de terre ; etc. ; vignes, en blanc
principalement; arbres à fruits; prés de moyenne qualité;
bois, constituant la foret de Mal paire (m-i36), qu'on
appelle aussi foret dePrécigné; élève d'un petit nombre de
chevaux, d'une grande quantité de bêtes à cornes , de porcs,
et surtout de moutons. — Assolement triennal ; environ
80 fermes, et autant de closeries ; 78 charrues, toutes
traînées par bœufs et chevaux. Une grande partie de terrain
inculte , existe encore à Précigné , comme on l'a vu au
Cadastrement. Les landes, au nombre de 4» sont connues
sous les noms du Perrai, ou de Pleuvignon ; de Pincé, ou
de Mal-Epiné ; situées au N. et au N. O. du bourg; de
Croloup et de la Denillère, au S. E. zzz Commerce agricole
consistant en grains , graine de trèfle , chanvre , vin , peu
de cidre et de fruits, bois; poulains , bestiaux , moutons ,
porcs gras , etc.
foir. et march. Deux foires d'un jour, fixées par ordonn.
royale du 21 mai 1817, au i.er mardi de juillet et dernier
jeudi d'octobre, n'ont pu s'établir. Petit marché de denrées,
le dimanche matin. — Fréquentation des foires et marchés
de Sablé et de la Flèche, Auvers-le-Hamon , ÎJrûlon
( Sarlhe ) ; de Durlal et de Moranncs (Maine-et-Loire);
de Bouère, Grèes-cn-Bouèrc, St.-Den's d'Anjou, Meslay
564 PRÉLAMBERT.
( Mayenne ). — Précigné possédait anciennement des halles,
et un marché , qui avait lieu le mardi ; mais , lorsque Bois-
Dauphin fut délaissé et détruit , par les seigneurs de Sablé,
ses propriétaires , le marché tomba peu à peu , puis cessa
lout-à-fait , et l'emplacement des halles fut réuni à la cour
de la cure.
ikdustr. Extraclion du calcaire moellon, pour bâtir et
pour convertir en chaux , dans 9 fourneaux à chaux ; de
l'argile pour poterie et briqueterie, dont il a été établi un
fourneau, en i835. — Ancienne fabrique d'élamines, entiè-
rement tombée ; quelques métiers à toiles , pour particuliers.
BOUT, et chem. Aucune grande roule ne traverse le terri-
toire, ce qui, joint à la proximité de la ville de Sablé,
s'oppose à ce que ce bourg , tout important qu'il est, par son
étendue et sa population , le devienne sous le rapport com-
mercial. Le principal chemin vicinal , est celui qui conduit
à Sablé, entretenu viable en tout temps par les habitants;
les autres chemins conduisent à la Flèche, à Durlal , à
Morannes , etc.
LIEUX remarq Comme habitations : ceux dénommés au
paragraphe hist. feod. ; sous le rapport des noms, outre
ceux déjà indiqués dans le cours de cet art. : le Plessis-
Roland, les Molles; Pendu; la Normanderie ; Monlargis,
le Tertre, la Grouas ; Vau- Gaillard, la Fontaine; la Sau-
laie, les Plesses; la Poterie.
ÉTABL. publ. Mairie , succursale , collège ecclésiastique ou
petit séminaire ; hôpital ( ancienne maison de charité ) ,
tenu par 3 sœurs, et bureau de bienfaisance, avec commissions
administratives de 5 membres , pour chacun de ces deux éta-
blissements ; école primaire de garçons , et école primaire
de filles ; résid. d'un notaire ; brigade de gendarmerie à pied ,
portée à 8 hommes, dont 2 de la brigade de Ballon ; chef-
lieu de percept. des contributions direct. ; recelte buraliste
des contrib. indir , 1 débit de poudre de chasse , 1 déb. de
tabac. Poste aux lettres , à Sablé.
établ. partic. Un docteur en médecine , 1 offic. de santé,
1 sage-femme.
PRE LAMBERT, petite rivière, nommée aussi PRû-
FONTEVAUT, ayant sa source à l'extrémité S. G. de la forêt
de Bersay, près et au nord de la ferme de Gerdrun ; se
dirige au S. S. O. , passe tout près à l'O. du bourg de
Luccau , puis à Châleau-du-Loir , où elle reçoit l'Ire
( v. cet art.), prend alors le nom de Qucue-de-Doué ou de
Due , parce qu'elle passe près d'un hameau nommé le
Grand-I)oué; puis, se contourne à l'O. S. O. pour aller
PRE VAL. 565
se jeler clans le Loir, près et au-dessous du bourg de
Montabon , à un encîroil nommé le Port. Pendant son cours,
qui est de 8 k. 1/2. jusqu'à sa jonction avec Tire , et de iak.
en total , la Prélambert arrose les communes de Lavernat ,
Luccau, Château-du-Loir et Montabon, reçoit plusieurs
petits ruisseaux . et fait tourner 7 à 8 moulins.
PRESSIGNÉ , I , Y ; voyez PRÉCIGNÉ.
PRESSOIR, PRESSOT, ruisseau appelé aussi quelque-
fois quette . ayant sa source dans le département de Maine-
et-Loire , traverse la commune de la Chapelle-aux-Choux
( v. cet art. ) , du S. au N., à peu près par son centre, pour
aller confluer dans le Loir, à 1/2 kil. au N. du bourg. Un seul
moulin sur son, cours, qui est de 7 k. environ.
PREUILLE ; voyez pruillé, deux articles.
PRÉVAL, GASTINEAU ou GATINEAU ; la chapell^
gastinelle ou gatinelle ; Capella Gastinelli ; commune
cadastrée, du cant. et à 6 kilom. N. i/4'O- de la Ferté-
Rernard ; de l'arrond. et à 23 k. S. E. de Mamers ; à ^2. k.
E. N. E. du Mans ; anciennement de la petite contrée du
Fertois ( v. ce mol ) , du doyenné et de l'archid. de Montfort-
le-Rolrou ; "du dioc. et de l'élect. du Mans. — Dist. légal. : 7 ,
27, 48 kil. Lepaige , en renvoyant successivement du mot
GASTINEAU à celui PRÉVAL, et de celui-ci à GASTINEAU , a fini
par omettre cet article , dans son Dictionnaire du Maine,
descript. Bornée au N. , par Bellou-le-Trichard , et
S.-Germain-de-!a Couilrc , communes du Perche et du dép.
de l'Orne ; à TE. , par Souvigné , dont la petite rivière de
Même la sépare en partie ; au S. , par S.-Anloine de Roche-
fort; à l'O. par la Chapelle du Bois; celle commune à la
forme d'un carré long, s'étendant du N. N. O. au S. S. E., sur
un diam. de 5 k. environ, contre une largeur qui varie de
1,4- h. à 2 k.
Le bourg , situe près de la limite E. N. E. du territoire,
sur la rive droite de la Même , consiste en un petit nombre
de maisons, bâties sur les deux côtés du chemin de la
Ferlé-Bernard à Bélesme ( Orne ) , sur le côté gauche prin-
cipalement, l'église et le cimetière à droite , ce dernier un
peu hors le bourg au sud , clos de haies seulement. L'église ,
de la seconde époque de l'ogive, tout-à-fait insignifiante, à
clocher en (lèche peu élevée, a un bas-côté à la droite du
chœur, voûté comme lui en bois. On remarque au-dessus du
ciel ou dais de la chaire à prêcher, une espèce de flèche pyra-
midale à jour, qui n'est pas sans quelque mérite, comme
ouvrage de menuiserie.
popul. De 69 feux autrefois, aujourd'hui de io5, se
566 PRÉVAL.
compose de 209 indiv. mal., 222 fem., total /f3i ; dont 85
dans le bourg, 18 à 22 à chacun des ham. appelés la
Pêcherie, la Porcherie , les Bordes et les Etres.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1012, inclusiv. ; mariag. , 36;
naiss., 171 ; déc. , ijS. — De i8i3 à 1822 : mar. , 3g ;
naiss. , 167 ; déc, 1 16.
hist. ecclés. Eglise sous le vocable de S. Pierre. Assem-
blée le dim. le plus rapproché du 29 juin , fêle de S. Pierre
et de S. Paul. La cure élait à la présentation du prieur de
Ste-Goburge, dans le Perche, par suile du don fait de
l'église de Gastineau , ou plutôt de la chapelle Gaslinelle ,
aux moines de ce monastère , par Hugues , seign. de Viileray ,
aussi dans le Perche , confirmé , en 1 183 , par l'év. Guill. de
Passavent. Le château seigneurial , dont il va être parlé plus
bas, avait une chapelle, fondée le 3 mai i685 , par Phil.
Guestre , seigneur de Pré val , augmentée , le 2 mars 1 708 , par
Phil. J. Guestre, son fils, abbé de Perseigne. Le seigneur
présentait à cette chapelle, qui valait 120 1. de revenu. Une
ancienne Aumôncric , dont les biens ont été réunis à la
fabrique, existait à Gastineau : son nom a élé défiguré en
celui de Monnerie, que porte un bordage de cette commune.
En 1777, la paroisse de Gastineau avait pour vicaire
Anthime de Bert , arrière petit-neveu d'Anthime D. Cohon ,
chan. du Mans , archid. de Montfort , qui devint successive-
ment év. de Nîmes et de Dol.
J'ai souvent entendu dire à ma mère , l'une des femmes les
plus pieuses et les plus vertueuses qui aient existé ( et je puis
écrire ceci , à une époque où mon assertion pourrait être
démentie si elle n'était vraie, par le grand nombre de per-
sonnes encore existâmes qui l'ont connue), qu'un curé de
Préval, nommé Durand, qui, je crois, élait frère de sa
belle-mère, jouait fréquemment du violon à ses paroissiens
pour les faire danser , dans la cour , ou dans le jardin du
presbytère. « J'aime mieux les voir danser devant moi , disait-
« il, que d'avoir à craindre qu'ils ne fassent plus mal en
« arrière. »
hist. FÉOD. 11 est probable que Hugues de Viileray, fonda-
teur de la chapelle Gaslinelle, était seigneur de Préval, à la
fin du 12° siècle, ou du moins, possesseur du terrain sur
lequel elle fut bâtie. De là , probablement , la partie de cette
paroisse qui ressortait de la châtellenie de Bélesme , dans
l'élect. de Mortagne, au Perche. Le surplus, c'est à-dire ,
la grande majeure partie de la paroisse, dépendait de la
seigneurie de Préval, annexée à la terre de la Grande-
Matrassière , que Cassini a écrit Maltrassière , peut être avec
raison. Avanl son érection en châtellenie , sous le nom de
PRÉVAL. 067
Préval, en 1679» celle paroisse du Fcrtois , à l'exception de
la portion ressortissant au Perche , faisait partie du bailliage
des Chapelles, delà châtellcnic de la Ferlé-Bernard (jl-337) ;
et plus lard, de la baronnie-pairie de cette ville.
On voit, par le procès-verbal de l'assemblée des trois
ordres de la province du Maine, tenue le 9 octobre i5o8,
pour l'examen delà coutume de celte province, que Hélène
de Villeblanche avait, à cette époque, le bail ( la tutelle ) des
enfants issus d'elle et de Jean 11 de Beaumanoir son mari,
seigneur de Lavardin , Aunay et la Chapel/e-Gastineau. Si ce
document n'était authentique , on douterait que Gastineau ait
appartenu à la maison de Beaumanoir, car on ne le voit point
mentionné dans la généalogie de cette maison. — Ainsi qu'on
l'a vu plus haut , celle terre appartenait , en i685 , à Philippe
Gueslre de Préval, en faveur de qui elle avait été érigée en
châtcllenie , sous le nom de Préval, par lettres-patenles de
février 1679, enregistrées le 2 mars suivant; elle était
passée en 1708, à Philippe- Jean Gucstre , son fds , chan. du
Mans, 9.° abbé commendataire de Perseigne ( v ci-dessus
p. 4o3 ). En 1761, M. de la Courbonnet , habitant son
châleau , à Préval , est nommé associé , pour le canton de la
Ferté , au bureau du Mans , de la Société royale d'Agriculture
de la généralité de Tours (iu-484)- Le 1 4 octobre 1787 ,
M. Monduison , ancien mousquetaire, seigneur de Préval, est
nommé par l'assemblée provinciale du Maine , créée par
l'édit de juin et le règlement du 18 juillet précédent , l'un des
4 membres du bureau du district de la Ferté, composé de 37
paroisses, en vertu du même édit; et y représente l'ordre de
la noblesse : émigré en 1790, il meurt expatrié. Son fils
unique , Ch. de Monduison et le mari de sa fille , périrent
sur l'échafaud en l'an ix, et voici pourquoi. L'un des derniers
jours de l'an vin (sepiembre 1800), sous le Consulat, le
sénateur Clément de Ris est arrêté aux environs de sa terre
de Beauvais, située à Azai-sur-Cher , par plusieurs hommes
appartenant au parti royaliste, et aux restes de la chouan-
nerie de celte époque. Tenu en charte privée dans un
souterrain, pendant 19 jours, il est délivré , le 19 vendém.
an ix ( 1 1 octobre ) , à 3 heures du malin , au milieu de la
forêt de Loches , après plusieurs coups de pistolet échangés
entre les deux hommes chargés de le transférer dans une autre
retraite, et ceux que Fouché, alors ministre de la police, avait
chargé de sa recherche. On n'a jamais su bien positivement,
si celte arrestation du sénateur , avait eu un but politique,
ou seulement celui de lui arracher de l'argent. Cette dernière
cause semblerait la plus probable 7 puisqu'on lui fit souscrire
568 PRÉVÀL.
Tordre de délivrer 5o,ooo f . , à un homme qu'on envoya les
toucher à sa terre de Beauvais , et que ce ne fut que , lorsque
cet agent tardant à revenir , les auteurs de ce singulier
guet-à-pens, craignant d'être découverts, se décidèrent
à changer le lieu de sa retraite. Plusieurs personnes furent
arrêtées par suite de cet événement, dont étaient Charles de
Monduison , et le sieur de Canchy , qui venait d'épouser sa
sœur. Tous deux , fort jeunes encore , furent condamnés à
mort et exécutés à Angers , où l'affaire fut portée après une
longue instruction à Tours , dont la marche lente déplut au
premier consul.
Mme la duchesse d'Abranlès , qui prétend tout savoir et
veut parler de tout, dit positivement dans ses Mémoires sur la
Restauration (t. l.er , chap. V.), que cette affaire ne fut
qu'une espièglerie de Fouché , qui, de concert avec Tal-
leyrand et un autre personnage qu'elle ne nomme pas , ayant
complotlé d'enlever le premier consul, à son retour de
Marengo, où ils espéraient qu'il serait battu , et se repentant
d'avoir confié leur projet à Clément de Ris, qui ne paraissait
pas v être entré franchement , le fit séquestrer ainsi, pour
pouvoir visiter ses papiers à Beauvais et soustraire ceux qui
les compromettraient. « Quand, dit-elle, les quatre hommes
« (ils n'étaient que deux ) , ayant l'arme aux bras , qui escor-
« taient le sénateur, virent les gendarmes , ils gagnèrent au
« large, et jamais on n'en entendit parler. Remarquez bien
« ceci. » C'est la duchesse qui souligne ces trois mots , et elle
ajoute dans une note : « Il y eût bien quelques hommes
« d'arrêtés ; mais tout cela fut une vaine parade.... » Peut-on
affirmer avec une telle légèreté ! Ah ! madame la duchesse ,
allez donc dire à M.1116 de Monduison mère, que ce fut une
vaine parade, l'événement qui coûta la vie à son fils unique
et rendit sa fille veuve à 20 ans ! Et voilà justement comme
on écrit l'histoire quand on est la duchesse d'Abranlès!
Lors des Cent-jours de i8i5, le château de la Malrassière ,
appartenant encore alors à Mlue de Monduison , servit de
lieu de station au petit noyau de i5 à 20 chouans qui avait établi
son quartier-général à INogenl-Je-Bernard , et circulait conti-
nuellement de ce bourg à la ville de Nogenl-le-Kolrou, où
résidait Mme de Monduison mère. On prétend que nous
nous sommes trompé , en disant ( v. ci-dessus , p. 269), que
le comte de Beauvollier commandait cette compagnie royale,
ainsi qu'elle s'appelait; qu'elle l'était par un nommé Dumas,
se disant comte de L'gne. Ceci est possible ; mais nous avons
répété ce qui était le bruit commun alors, même à Préval ,
où passaient journellement ces messieurs.
PRÉ VAL. 56g
Situé à 6 hecl. ouest, un peu vers nord du bourg, actuel-
lement la propriété , par acquêt, de M. Courlin de Torsay,
qui l'habile, la Grande-Matrassière est une maison assez
moderne ( règne de Louis xv? ) , terminée à ses extrémités ,
orientale et occidentale , par deux pavillons irréguliers. Deux
petites tourelles, qui se font remarquer aux extrémités d'une
portion de muraille, à l'est de la cour , semblent indiquer que
celle-ci était entièrement enceinte, ainsi que le château, de
murs ainsi flanqués à leurs angles. La maison est accompa-
gnée d'un grand jardin , dans lequel se trouve une belle pièce
d'eau , de bosquets , d'un assez grand bois en futaie , et d'une
ancienne avenue conduisant au bourg.
HIST. Civ. Nous avons vu à l'art. Chapelle-du-Bois (l-Sio) ,
qu'il existait anciennement , dans une portion de la foret de
Hallais ou de Goyetle , actuellement défrichée, trois cha-
pelles construites sur une ligne parallèle , s'élendant du S.
O. au N. E. , qui ont donné naissance aux paroisses de
Déliant, la Chapelle du Bois et Gaslîneau. Ce dernier nom
indique que la partie de la foret où était établie la Chapelle
Gaslinelle, était l'une des plus mauvaises de celte foret ; cl le
nom de Préval , qu'on a donné depuis à celle paroisse , fait
suffisamment connaître sa situation.
Une singularité assez extraordinaire , c'est que, de temps
immémorial, une partie de la paroisse, s'élendant le long d'un
coteau qui longe à gauche le chemin de la Ferlé à Bélesme ,
sur une longueur de 2 k. , du S. au N. , à partir du ruisseau de
Courbry , et sur 1 k. de largeur environ , était sous la juridic
tion du curé de Souvigné , qui célébrait les baptêmes , les
mariages et les sépultures des habitants de ce territoire, qui
se compose de 6 iermes, de 10 à 12 bordages , et de 90 à 100
individus. La révolution n'ayant pas fait cesser cel usage,
les mêmes cérémonies religieuses ont toujours lieu à Sou-
vigné , quoique les actes civils soient rédigés à Préval.
Le i3 mars 1789, Michel Pesche , mon père, signe,
comme l'un des 12 députés du district de la Ferlé, créé en
1787 , le cahier des doléances des 37 paroisses de ce dis-
trict, destiné à être porté à l'assemblée provinciale du
Maine, pour la rédaction de celui de celte province. 11 est
nommé , la même année , l'un des électeurs du Tiers-
Etat de la sénéchaussée du Maine, pour l'élection des députés
aux Etals -Généraux ; puis, après le i4 juillet 17^9, le
premier maire delà commune de Préval, et, en 1791, juge
de paix du canton rural de la Ferté-Bernard ( la ville en avait
un distinct ) , fonctions qu'il a conservées jusqu'à sa mort ,
survenue en 1799* malgré les fréquentes réélections pério-
570 PRÉVAL.
cliques et accidentelles qui avaient lieu alors : il fut constam-
ment nommé électeur, par les habitants du canton, pour
le choix des députés aux diverses assemblées nationales ,
dans l'élection qui était alors à deux degrés.
Vote par le Conseil municipal, en 1 833, d'une somme
de 34 f. » pour location d'une maison d'école primaire , et de
celle de 200 f. , pour le logement de l'instituteur.
Nosol. De i3 paroisses du Fertois , dans lesquelles régna
en 1788 et 1789, une maladie épidémique , qui enleva près
de 800 personnes, Préval est celle où elle fil le moins de
victimes , quoiqu'elle n'en soit pas la moins populeuse.
hydrogr. La petite rivière de Même, limite la commune,
en partie, du côté de l'est. Nous avons vu à l'article de
cette rivière (p. 62 de ce vol.), que celte paroisse fut taxée,
en 1773 , pour les frais de son curage. Le ruiss. de Courbry ,
la limite également au sud ; et celui de Moire ou des Bouil-
lons , la traverse du nord-nord-ouest à l'est-sud-est , paral-
lèlement à sa limite nord , et à 1 k. de celle-ci , pour aller se
jeter dans la Même. — Moulin de Préval, à blé, sur la
Même.
GÉOL. Sol plat , le long du cours de la Même , dominé , à
l'est, par une colline assez élevée , qui limite sa vallée de ce
côté. Terrain crétacé inférieur, appartenant à la formation
d'écrite par M. J. Desnoyers, sous le nom d'oolilhe de
Mortagne , laquelle s'étend depuis cette ville jusqu'au de-là
de la Ferté-Bernard. On y trouve de la marne grise argileuse,
des argiles et des silex.
Plant, rar. Adoxa moschatellina, LIN. ; Aquilegia vulgarïs,
lin. ; Campanula trachelium , lin. ; Malva moschata , lin. ;
Sanicula Europœa , lin. ; dans le bois de la Matrassière-
Boulai , lieu de ma naissance. Je regrette de n'avoir pas
exploré plus complètement ce petit taillis , qui produit, à ce
que je crois , plusieurs autres plantes intéressantes.
CADASTR. Superficie de 762 hectar. 91 ar. 10 cenliar. , se
subdivisant ainsi : — Terr. labour., 529 hect. 85 ar. 80 cent. ,
en 5 class. , évaluées à 7, i/»., 24 •, 36 et 45 f. — Jard. ,
9-69-85; 3 cl. : 45 , 68, 90 f. — Allées, vergers, pépin.,
4-82-o5 ; à 45 f. — Prés, i45- 10-10 ; 4 cl. 127, 48, 69,
81 f. — Pâtur., to-25-6o; 3 cl.: 10, 27, 48 f. — Pâlis,
o-5o-3o ; à 2 f . — B. futaies , o-85-4o ; à i5 f. — B. taillis,
33-95-4o; 4 cl. : 4» 7? 9 ? l& f* — Pinièr., o-o8-4o , à
7 f. — Bruyèr. , 077 80; à 4 f. 5o c. — Terr. vain, et vag. ,
0-25-90; à 1 f. — Viviers, o-i2-3o; à 45 f. — Mares,
0-21-70 ; à 1 f . — Superf. des bâtim. , 8-98-60 ; en masse,
4o4 f. 34 c. Obj, non impos. ; chemins , 14-02-60. — Cours
PRÉVELLE. 57i
(Veau, 3-3)-3o.= 126 maisons, en 7 cl. : 8 à ( f. , 25 à
8 f. , 5 1 à 12 f. , 26 à 16 f. , 5 à 20 f., 10 à 27 f. , 1 à 36 f.
— 1 châf. , à i5o f. — 1 moul. à eau , à 35o f. — 1 forge de
maréchal , à 6 f .
r>^ ., • f Propr. non bâties , 27,786 f. 07 cl CQ c
Revenu impos. < _L fc't* » ( 29?958 *• °7 c»
contrib. Foncier, 4-?437 fȔ pcrsonn. et mobil. , 284 f. ;
port et fcn., à 78 f. ; 11 patentés : dr. fixe, 4-0 f . ; dr. pro-
port. , 3o f. 66 c. ; total, 4-, 85g f. 66 c. — Pcrcept. d'Avézé.
cultur. Superficie argileuse, argilo- sablonneuse et cail-
louteuse, généralement fertile ; ensemencée en céréales, dans
la proportion de 12 part, en froment et autant en orge , 6 en
avoine , 5 en seigle et en mélail ; produit en outre , trèfle ,
chanvre, luzerne, pommes de terre, citrouilles, etc.; prés
de bonne qualité , le long du cours de la Même ; haies fournies
en bois; beaucoup d'arbres à fruits, etc. Elève d'un petit
nombre de chevaux , d'une grande quantité de bêtes aumailles ,
de moutons, de porcs, quelques chèvres. — Assolement
triennal et quatriennal, le premier plus général; un couple
de fermes un peu importantes, 12 à i5 de moyennes, 20
gros bordages à charrues, celles-ci au nombre de /ho, dont
35 traînées par des chevaux seuls. = Commerce agricole
consistant principalement en grains, dont il y a exportation
réelle , du tiers à la moitié des produits ; en bestiaux , graine
de trèfle , chanvre et fil , foin , bois , fruits et cidre , etc. 11
est à remarquer que tout le terrain en prairies , indiqué au
cadastre , n'est pas annexé aux fermes de la commune :
beaucoup de portions, au contraire, appartiennent à celles
des communes de la Chapelle-du-Bois, et de S.-Antoine.
rz: Fréquentation des marchés et foires de la Ferlé-
Bernard , de Bélcsme (Orne); des foires de Bonnétable
et de Mamers.
chem. Le principal est celui déjà indiqué, de la Ferté-
Bernard à Bélesme, par St.-Germain de la Coudre (Orne) ;
très-fréquenlé , mais souvent défoncé , inondé et imprati-
cable en hiver. Les autres communiquent avec la Chapelle
du Bois, Beslou le-Trichard , Avézé , Souvigné.
lieux remarq. Le château de la ftiatrassière seul , comme
habitation. Sous le rapport des noms : la Monnerie ( l'Aumô-
nerie ) ; la Pêcherie ; la Porcherie.
Établ. publ. Mairie, succursale, école prim. votée ; résid.
de 2 experts. Bur. de poste aux lettres, à la Ferté- Bernard.
PRÉVELLE, S; PREVELLES, PRENVELLES ;
Prevella , Proçeïla ; commune CADASTRÉE, devant son nom,
572 PRÉ V ELLE.
comme la précédente , quoique l'usage le fasse écrire diffé-
remment , à la situation du bourg dans un vallon , celui-ci
fort resserré ; du canton et à 5 kilom. N. N. O. de Tuffé ;
de l'arrond. et à 24 k. S. i/4~E. de Mamcrs ; à 27 k. N. E.
du Mans. Jadis , du doyenné et de l'archid. de Montforl-le-
Rotrou ; du dioc. et de l'élect. du Mans. — Distanc. légal. :
6, 28et3i kil.
descript. Bornée au N. O. et au N. , par Aulaines ; au N.
E. , par Bonnétable ; à TE. , par S.-Denis-des-Coudrais ; au
S., par Tuffé ; au S. S. O., par la Chapelle S.-Bémi ; à l'O. ,
par S.-Célerin ; cette commune a la forme d'un pentagone ,
à côtés irréguliers, s'élendant du nord au sud , sur un diam.
de 3 k. , contre 2,3 h. d'est à ouest. Le bourg, situé à moins
d'un k. de l'extrémité S. E. du territoire , dans le vallon in-
diqué plus haut , se compose d'une petite rue , qui s'étend
de l'est à l'ouest, en passant au nord de l'église. Celle-ci,
n'ayant rien de remarquable, à croisées cinlrées, à cîoeher
pyramidal, proprement tenue, mais très-simplement décorée ;
entourée par le cimetière, clos de murs, à hauteur d'appui.
POPUL. De 109 feux anciennement, on en compte actuel-
lement 2o4, comprenant 385 individ. mâles, 4-3° femel. ,
total, 8i5 ; dont 77 dans le bourg, 68 au hameau de
l'Altière, 65 et 60 à ceux de la Marazière et de la Croix-
Bigot ; 4-5 et 4° aux ham. de Beauvais et de la Bédivière ;
3a à chacun de ceux de la Bigolière et de la Coudre , 25 au
ham. de Goiret.
Mouç. dècenn. De i8o3 à 18 12 , inclusiv. : mariag. , Go ;
naissanc. , 275; déc. , 23g. — De i8i3 à 1822 : inariag.,
53; naiss. 282 ; déc, 214.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Hilaire. Deux
assemblées , l'une assez forte , à l'Ascension , jour choisi
par les potiers ( v. plus bas iisdustr. ) , pour leur fête pa-
tronale ; l'autre , à la S.--Jcan-Bapiisle.
L'évêque diocésain présentait à la cure, et le curé , à la
preslimonie Echinard , qui valait 3o 1. de revenu. Le curé
avait aussi un droit de présentation à l'école de filles, fondée
dans la paroisse de S.- Denis des Coudraies ( v. cet art. ). Le
nom de Maladrerie , que porte un borrîage de Prévelies , an-
nonce l'ancienne existence d'une léproserie dans celte paroisse.
HIST. féod. La seigneurie de paroisse , annexée au château
de Chéronne , en Tuffé , était possédée par la famille de
Montécler , qui a donné son nom à la terre de Launay ,
située paroisse de Châtre, actuellement du déparlement de la
Mayenne , lorsque , en 1716, elle fut érigée en marquisat ,
en faveur d'Urbain de Montécler , baron de Charnai , paroisse
PREVELLE. 573
réunie à celle d'Ernéc, aussi de la Mayenne. (V. l'art. tu*fé.)
HIST. c;iv. ISous avons vu plus haut , qu'un hospice de
lépreux avait dû exister anciennement à Prévelles.
En i833 , le Conseil municipal , en exécution de la loi du
28 juin , vote une somme de 3o f. , pour le loyer d'une maison
d'école primaire ; et celle de 200 f. , pour le traitement de
l'instituteur.
hydrogr. La petite rivière de Chéronne f n-26) , prenant
sa source à la fontaine de la Péloueric , sur la lisière méri-
dionale de la foret de lionnélablc , arrose la partie orientale
de la commune , où elle s'est creusé un étroit vallon , qui
s'étend du N. N. E. au S. S. E. , sur un espace de 3 k.
environ. — Point de moulins.
GiOL. Sol ondulé , couvert ; terrain tertiaire moyen ,
offrant le calcaire jurassique, dont un banc, assez épais,
à 4- mètr. au-dessous de la terre végétale , exploité aux landes
des Friches , pour bâtir et pour la chaux ; le grès blanc
rubanné ; de la marne blanche ; des argiles blanche et jaune ,
recherchées pour la faïence de ïuffé, tandis qu'on va prendre
aux Terres-Blanches, en S.-Denis des Coudrais, et cela dès
les i5.c et 16. e siècles , la plus grande partie de celle qu'on
emploie pour la poterie.
CADASTR. Superficie de ^81 hectar. 36 ar. 10 cenliar. , se
subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 4°5 hccl. 20 ar. go cent. ,
en 5 ciass. , évaluées à 3, 7 , 18, 27 et 36 f. — Jard. , i3-3t«
g5 ; 2 cl. : à 36 et 4-5 f. — Pépin. , o-o6~4o ; à 36 f. — Prés ,
17-49-80 ; 3 cl. : 18 , 36, 4-8 f. — Pâlis, 0-57-80; à 7 f.
— B. futaies et taillis, 17-61-40; 2 cl. : 12 , 18 f. — Landes
et friches, 7-18-40 ; à 5o c. — Sol des propriét. bâties , 5-
64~i 5 ; à 36 f. Obj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. , o-
66-3o. — Chem., i3-24-io. — Cours d'eau, 0-28-90.
= 199 maisons, en 7 cl. : 35 à 1 f., 74 à 3 f-, 44 à 6 f., 23 à
9 f., 14 a 12 f., 6 à 16 f., 3 à 20 f. — îo fourn., à 3 f . chacun.
t> • f Prou, non bâties , 8 066 f. îq c I ,0 p
Revenu imPos.| _^__ bâtieS) ^ \ j 1 0,048 f. 19 c.
COTSTRIR. Foncier, 2,492 f . ; personn et mobil. , 3^6 f. ;
port, et fen. , 1 1 2 f. ; 1 5 patentés : dr. fixe , 62 f. 5o c. ; dr.
proport., 10 f . ; total, 3,o53 f, 5o c. — Perception de
Bonnétable.
cultur. Sol argilo -calcaire , argilo-sablonneux et caillou-
teux, médiocr. productif, si ce n'est sur le coteau situé vers
l'ouest ; cultivé en céréales , dans la proportion de 1 partie
en froment, 5 en avoine, 7 en orge, autant en seigle,
méteil et maïs. Produit en outre, trèfle, chanvre, pommes
574
PRINCE-
de terre , citrouilles , etc. ; prés de peu de qualité ; beaucoup de
bois, dans les haies et en plusieurs taillis; un grand nombre
d'arbres à fruits. Elève d'un petit nombre de chevaux,
beaucoup plus de bêtes aumailles , de moutons, de chèvres ;
moins de porcs, en proportion. — Assolement triennal;
4- fermes principales , 10 moyennes, 8 bordages à charrues,
25 autres moins importants; 22 charrues, traînées par des
chevaux , à 2 près , qui le sont par bœufs et chevaux, rz Com-
merce agricole, consistant en grains, dont il n'y a pas expor-
tation réelle , mais plutôt insuffisance ; graine de trèfle ,
chanvre et fil , poulains , bestiaux , laine ; bois , fruits et
cidre , menues denrées.
= Fréquentation ordinaire des foires et marchés de
Bonnélable; du Pont-dc-Gesnes et de la Ferté-Bernard , peu,
INDUSTR. Deux fourneaux à chaux ; une tuilerie. Fabrique de
poterie grossière , à couverte jaune , brune, verte ; de pots
à ileurs , qui résistent bien à la gelée ; dont 24. fournaux ou
usines , n'occupant , le plus ordinairement , que le propriétaire
et sa famille ; plusieurs ne confectionnant que de petits
ménages et des jouets d'enfants. Feu M. Menjot-d'Elbenne ,
dans une statistique manuscrite du canton de Tuffé , rédigée
en i^o4> a évalué à 27,000 f. le produit des 36o fournées de
poteries cuites par ces 2^ fourneaux , chacune de 24 douzaines
de pièces, ce qui en donne 216,000. Ce nombre paraît
exagéré, la plupart des fourneaux étant tellement petits, qu'ils
sont renfermés dans les cours des maisons des fabricants , et
n'ont pas élé , par ce motif, compris au cadastrement. Esti-
mant ensuite à 4>8oo f. le produit de 4° fournées, de 10 pipes
chacune, la chaux et la brique cuites par les 3 fourneaux , et
les frais du tout à 18,000 f., il reste un bénéfice de i3,8oo f ,
main-d'œuvre payée. — Fabrication de toiles et de cordes ,
pour l'usage des particuliers. — Quelques habitants, vont en
Beauce, travailler à la récolte.
rout. ET chem. Aucune route ni grand chemin d'exploi-
tation, ne traverse ce territoire; mais seulement des chemins
vicinaux , d'assez difficile exploitation , conduisant à Bon-
nélable, à Tuffé , et aux bourgs environnants.
lieux REMARg. Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms : Courlavel ; Beauvais , Monlaigu -, la Vallée-à-
l'Eau , la Vallée-Gauvain ; les Grandes et Petites Tuileries ;
Culdevache ; le Cormier, la Coudre , la Brosse.
ÉTABL. PUBL. Mairie, succursale, école primaire; débit
de tabac. Bur. de poste aux lettres , à Bonnétable.
PiUATGE, Pringeium ; étyrnologie inconnue. Petite pa-
roisse érigée en commune, du cant. de S.-Jean de la Motte,
PRINGÉ. 575
cl du district de la Flèche , en 1 790 ; réunie à celle de Luché ,
lors de l'organisation de Tan X; du cant. et à 1 1 k. N. O. du
Lude , de Tarrond. et à 9 k. E. de la Flèche ; à 35 k. S. , un
peu vers O. du Mans ; jadis du doyenné de Clermont-
Gallerandc , de l'archid. de Sablé , du dioc. du Mans et de
i'élect. de la Flèche. — Dist. lég. : i3 , 11 et 4-3 kil.
descript. Le territoire de Pringé , occupant l'extrémité
occidentale de la commune de Luché, a la forme d'une ellipse,
s'élendant du N. N. E. au S. S. O. , sur un diam. de 4^4 h. ,
contre 1,7 h. au plus de largeur. Il est limité au N. , par
S.-Jean de la Motte ; à l'E. , par le territoire propre de
Luché , dont le sépare le ruisseau de Malvaut; au S. , par le
Loir, qui le sépare de Thorée ; à l'O. , par Mareil- sur-Loir,
le ruiss. de Carpenlras entre deux. — Le bourg, à 2,4 h.
N. O. de celui de Luché, ne se compose que d'un petit
nombre de maisons , formant une courte rue , qui s'étend de
l'E. à l'O. Petite église, n'ayant rien de remarquable, à clo-
cher pyramidal , au nord de laquelle est attenant le cimetière.
popul. Comptée pour 67 feux sur les états de l'élection
de la Flèche, elle est actuellement de 83 , comprenant 3i3
individus , dont 267 dans le bourg. V. l'art, luché.
hist. ecclés. La cure , estimée valoir mille livres de
revenu , à la présentation de l'évêque du Mans , jusqu'en
1597, que l'évêque Cl. d'Angennes en fit échange avec J.
de Gondi , abbé commendataire de S.-Aubin d'Angers ,
contre la cure de S.-Ouen des Fossés, au Mans, qui était
à la présentation de l'abbé de ce monastère , mais dont il se
réserva l'institution. Cet échange fut approuvé par une bulle
du pape Clément VIII. ( V. ni-354; 574. ) ■— La chapelle
Douet , dans celte paroisse , valait 10 1. de revenu.
En 1670 , le curé de Pringé rend aveu au fief de la Motte-
Achapt, en S.-Jean de la Motte, de la baronnie de Brouassin ,
en ?Tiansigné , appartenant alors à Gaspard de Champagne ,
comte de la Suze.
La cure de Pringé n'est plus aujourd'hui qu'une succursale,
dont le desservant a le litre de vicaire à vie de celui de Luché.
Une ordonnance du 8 mars 1829 , autorise l'acceptation
d'une maison, avec jardin et dépendances, évaluées à 3, 000 f.,
offerte en donation à la fabrique de l'église de Pringé. Une
autre ordonnance, du 12 mai i833, autorise un échange
d'immeubles , entre cette fabrique et le S.r Mallard.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
terre de Gallerande, dont le château est silué à 8 h. O. N. O.
du clocher. V. son article , 11-49$ 7 et l'HtëT. jtcqd. de celui de
Luché.
576 PRUILLÉ-LE-CHÉTIF.
Le fief du Plessis- Marchais , ferme aujourd'hui, à 1,8 h.
O. S. O. du bourg , était aussi de la paroisse de Pringé. C'est
par erreur qu'à l'art. Luché ( Jl-678 ) , nous avons nommé
à sa place, le Plessis-Allouin , qui est de Mareil-sur-Loir,
comme on peut le voir à cet art. ( IV- 14 )• En i535, Louis
du Fresneau , chevalier, qui épousa Radegonde de Karadeuc,
était seigneur de Crânes et de Pringé.
antiq. C'est bien sur le territoire de Pringé , dans le champ
du Prêche , ainsi que nous l'avons dit aux articles Luché et
Mansigné ( Jl-680), et non pas sur celte dernière commune,
comme on le lit page 75 de {Annuaire de fa Sarthe pour 1 834 ?
que fut trouvée , il y a une douzaine d'années , une médaille
en or de Vespasien , et plusieurs autres , à différentes époques.
Voir , pour le surplus de ce qui concerne cette ancienne
commune , l'art, luché.
PROFONTEVAIJT, rivière ; la môme que celle décrite
plus haut sous le nom de prélambert. V. ce mot.
PROTAIS ( SAINT GERVA1S ET £AINT~ ) ; voyez S.-GE&VAÏS
ET S.-PROTAIS.
PROUTERIE , PROUSTERIE ( la ) , fief de la com-
mune d'Avezé, près la Ferté-Bernard , sur les confins du
Perche, dont il a élé déjà parlé à l'art. AVÉZÉ ( 1-78 ). Nous
n'y revenons ici , que pour la citation d'un fait historique ,
se rapportant à l'un de ses anciens seigneurs , dont le nom
propre est ignoré. Le 28 juillet i58g, J. de Thévalle ,
comte de Créance , surprend sur les ligueurs la ville de
Mortagnc au Perche. Louis de Vallée , seigneur de Pescherai
( v. cet art., p. l^w ) , fait gouverneur du Perche par le duc
de Mayenne , rassemble ses forces et pénètre dans Morlagne ,
le i.cr août suivant , le jour même de l'assassinat d'Henri 111,
sur les 2 ou 3 heures du matin. La Fretle, qui faisait uns
ronde , entendant les ligueurs s'avancer au cri de Vive Pes~
cherai ! fait sonner l'alarme ; chacun court aux armes, Hei^
tré , lieutenant de Créance , guerrier aussi actif que vaillant,
s'avance au-devant de l'ennemi , commence la charge , suivi
des seigneurs du Plessis de Dancé , de Bourg , de la Brélon-
nière et de la Prousterie , combat Pescherai qui , blessé au
bras , qu'on fut obligé de lui amputer par la suite , est
repoussé de toutes parts et forcé de prendre la fuite vers;
Bélesme , en laissant une cinquantaine des siens sur la place*
dont le capitaine Vancé-Brestel.
PRUILLÉ-LE-CHÉTIF, P. LE GAUD1N , p. 1,*
CAPTIF; PREtjillÉ, PROUILLÉ ( Cassini) ; Prulleium Gaudini \
vel Captwi ; Prulliucum , Proiliaciim ; étymologie inconnue..
Commune cadastrée , du 2.e cant, , de l'arrond. et à 6 kilom*
PRUILLÉ-LE-CUÉTIF. 577
i/2 O. , un peu vers S. , du Mans ; autrefois dans les Quintes,
du dioc. et de Félcct. de la même ville. — Dist. lég. : 8 kilom.
dlsckipt. Bornée au N. O. , par T rangé ; au N. , par la
Chapelle S.-Aubin ; au S. , par S.-Georges du Bois ; à TE.,
par S. -Pavin des Champs ; au S. S. E. , par Allonnes ; au S. ,
par S.-Georges du Bois ; au S. S. O. , par Elival-Iès-îe-
Mans ; à l'O., par Fay ; elle forme un heptagone irrégulier,
dont les côtés varient de i k. à 4 k. i/a ; pouvant se
réduire à un triangle , à peu-près équilatcral , ayant sa base
au sud et son sommet au nord. Le bourg, situé dans la partie
centrale du territoire, ne se compose que de l'église et d'un
très-petits nombre de maisons dominées à Test par une
colline, au nombre desquelles sont le Presbytère, et la
Grande -Maison, celle-ci à ouvertures à croix en pierre,
à filets. Petite église a fenêtres semi-ogivales , à clocher
en bâlière. Cimetière attenant au côté sud de l'église , divisé
en deux pariies par un chemin , Tune et l'autre closes de
haies seulement.
popul. De 87 feux autrefois , on en compte actuellement
i33, comprenant 32i indiv. mâles, 291 femelles, total,
612 ; dont 45 dans le bourg ; 35 , 3o et 25 , aux ham. des
Caudraics , de Basse-Epine et des Coheries ; 22 et 20 à ceux
de la Motte et des Gatelles ; de 12 à i5 à ceux des Maisons-
Rouges, des Pauvardières et des dallées.
Mouv. dècenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mar. , 23;
naiss. , 109; déc , i4o. — De i8i3 à 1822 : mar., 53;
naiss. , i44 ; déc , i4*.
hist. ecclés. Eglise sous l'invocation de S. -Pierre. Prin-
cipale assemblée ou fêle patronale , le dimanche le plus
proche du 29 juin ; une autre , le 4 déc. , fête de Ste-Barbe,
de dévotion seulement , attirant un grand concours de fidèles ,
qui viennent offrir des cierges à la sainte.
La cure, qui valait environ Goo 1. de revenu, était à la
présentation du chapitre de la cathédrale. Il y avait dans
l'église paroissiale une fondation , appelée la prestimonie
Jarossay, et une chamelle au manoir du Trmchet.
Hélie , comte du Maine, ioo5-iiio, fit remise à l'évêque
du Mans et à son chapitre, de tous les droits connus sous
le nom de coutumes , et des rentes qu'il avait droit de
percevoir sur leurs terres , dans toute l'étendue des Quintes
du Mans ( v. cet art. ) , notamment à Pruillé-le-Chélif.
L'évêque Guill. d*î Passavent , 1142-1186, donna à ses
chanoines l'église de Pruillé et plusieurs autres, qu'il relira des
mains des laïques , par qui elles avaient été usurpées dans
des temps de troubles.
iv 37
578
PRUILLÉ-LE-CHÉT1F.
Une ordonn. royale du 26 déc. i83/f, aulorise la fabrique
de l'église de Pruillé-le-Chélif , à placer une somme de i£3 f.
qui lui appartient , en rentes sur l'état.
hist. féod. La seigneurie de paroisse appartenait au cha-
pitre diocésain, à qui elle fut donnée, probablement, par
Jes anciens seigneurs de cette paroisse. On ne sait si elle élait
annexée à la Grande- INJaison , située au bourg, ou à quel-
qu'un des fiefs ci-après. Le chapitre en faisait valoir !a dîme
et possédait, dans la paroisse, les métairies et bordages de
Long- Mortier , des Salles, de la Touche, du Petit-Tronchet,
affermées, en 1790 , i,o5o 1. de revenu.
Les autres fiefs de la paroisse étaient :
i.° Le Tronchet, à 1, 1 h. S. E. du clocher, dont le manoir
avec chapelle, a été détruit, appartenant jadis à famille
Levayer de Vandœuvre et relevant censivement du chapitre
de S.-Julien du Mans. — 2.0 B eau vais , à 1,2 h. S. O , simple
ferme aujourd'hui. — 3. °Le Grand- V essieux , à 2 k. E. , un
peu vers S., du bourg ; à la collégiale de S. -Pierre de la
Cour du Mans. — 4-° La Manouillère , à 1 k. S. du même ,
maison de construction moderne, avec avenues. Elle ap-
partenait, vers 1770, à M. Nepveu , provôt provincial
du Maine, et passa ensuite à M. l'abbé Nepveu de Bellefiile.
Celte propriété , dont la ferme vient d'être incendiée ( juin
i836), par l'imprudence d'un ouvrier, est actuellement la
propriété de M. L. Deslandes , ancien négociant au Mans.
— 5.° La Salle , tout près et au N. du bourg, maison bour-
geoise , à M. Marteau. — 6.° Le Tertre , à 1 k. 1/2 E. S. E. ,
belle maison moderne , avec de fort beaux dehors , apparte-
nant à M.nie V.e Barbeu-Durocher. V. plus bas histork,).
On lit au Rôle du ban et de Tarrière-ban de la province ,
dressé en 1639: «La veufve et héritiers du S/ Damilly,
par. de Pruillé-le-Chélif , taxés à un mousquetaire. » On
n'indique pas pour quel fief.
hist. Civ. Pruillé possède un bureau de charité , doté de
a4 f. de revenu. Une ordonnance royale du 26 mars 1829 , au-
torise l'acceptation du legs , fait par le S r F. J. H. Bicher de
Montauban , d'une somme de 5oo f. , aux pauvre de INeuville-
sur-Sarthe , Courcebceufs , Teille et Pruillé-le-Chélif.
Vote en i833, par le conseil municipal, d'une somme de
80 f,, pour le loyer d'une maison d'école, et de celle de 200 f.,
pour le traitement de l'inslileur.
historiq. Le 12 fructidor an 111 (29 août 1795), MM.
Barbeu du Bourg, père et fils, anciens négociants, sont
assassinés par les chouans à leur maison de campagne du
Tertre. Trois hommes armés les saisissent au milieu de 8 à
PRUILLÉ-LE-CIÏÉTIF. 579
io journaliers occupés à battre du grain, qui n'opposent au-
cune résistencc ; les conduisent dans un petit bois voisin de la
maison, et les y massacrent à coups de fusils, de sabres et
de bayonnetles. Lors de la prise du Mans par les chouans,
le 16 oclobre 1 799 <, la première colonne qui pénètre dans
la ville, sous les ordres du comle de Bourmont , avait com-
mencé dès le i4> à se réunir sur Pruillé , Allonncs et
Bouillon.
antiq. Il exisle, surplusieurs champs de la IYTanouillère, d'é-
normes tas de scories de forges à bras, qu'on en extrait pour
la réparation du chemin du Grand-S.-Georges. On y a ren-
contré une médaille fruste, en bronze.
GÉOL. Sol très-ondulé, coupé et boisé; terrain tertiaire
moyen , dont le grès vert (orme la base , dans toute la partie
occidentale ; tandis que le calcaire jurassique se rencontre dans
la partie orientale. L'un et l'autre sont recouverts par des
grès ferrifères tertiaires et des sables provenant du grès de
Fontainebleau. Celte commune possède un petit dépôt ter-
tiaire d'eau douce, remarquable par la grande quantité
de marne qu'il renferme. Il offre surtout une grande
variété de silex résinite, en masses considérables, jaspé, de
couleurs variées , plus ou moins agréables à l'œil. La marne
d'eau douce de ce dépôt, est employée pour l'amendement
des terres. Feu Menard de la Groie, le naturaliste, avait
rencontré dans une de ces marnières, un échantillon de
quarts agate calcifère tfHaiïy. — Fontaine minérale ferru-
gineuse , au lieu de la Louvrinière , à 1 k. O. du bourg.
rtdrogr. Le seul cours d'eau de cette commune , est le
ruisseau ou petite rivière d'Orne-Nord ou Champenoise
( v. son art. ), qui traverse, du N. au S., la partie occi-
dentale du territoire, en passant à 1,8 h. à l'ouest du bourg.
— Point de moulins.
cadastr. Superfic. de i,oa3 hect. 3i ar. 96 cenliar. , se
subdivisant ainsi : — Terr. labour. , 687 h. 26 ar. 09 cent. ,
en 5 class. , évaluées à 6 f. 09 c. , 17-45, 26-71 , 4-1-54 et
5 2 f. 90 c. — Jard., 23-37*83 ; à 52 f. 99 c. — Vign. , 16-07-
74; 2 cl. .-39 f. 73 c, 5a f. 99 c. — Prés, io3-48-o8; 4
cl. : 23 f. 27 c. , 38^3 , 69-72 , 0*9 f. 08 c. — Pâlur., 21-77-
74; 2 cl.: 9 f. 64 c. , 19 f. 36 c. — B. taillis, 127-57-80;
4 cl. : 5 f. 5o c. , 1 i-5o, i7~3o, 2 3 f. — Pinièr. , 2-61-37 ;
à 9 f. 91 c. — Land. , 5-o5-Ô7 ; à 5o c. — Superf. des bâtim.
et cours 7-79-38; à 5a f, 90 c. Obj. non impos. : Egl. , pres-
byl. , jard. , cimet. , 0-59-87. — Chcm. et cours d'eau , 27-70»
-3g. = i2i maisons, en 6 cl. , 52a 9 f. , 29 a i5 f., 2 1 à 3i f.
05 c. , i5 à 34 f. 5o c. , 2 à 5i f. 75 c. , 2 à 86 f. 20 c.
58o PRU1LLÉ-LE-CHÉTIF.
•r, • S Propr. non bâties, n8,i54 f. Q2 c. ! -, \- i c /
Beveku impos. \ „L bâties, a,348 . } ^>o>3 f. 47 c
COTSTRIB. Foncier, 3,64g f«î personn. et mobil., 270 f ;
port, et (en., yltî» ; 3 patentés : dr. fixe , 12 f. ; dr. proport. ,
» f. Total , 4-,oo5 f. — Percept. de S.-Pavin des Champs.
CULTUR. Superficie argilo-calcaire, argiio-sablonneuse sur-
tout; ensemencée en céréales, dans la proportion de 20
parties en froment, autant en seigle et métcil, 10 en orge
et 3 seulement en avoine ; produit en outre : sarrasin , maïs ,
chanvre , trèfle , citrouilles , etc. ; vigne , donnant du vin de
petite qualité, en blanc et en rouge , consommé sur place ;
bois, arbres à fruits, châlaigners. Elève de quelques poulains,
d'un assez grand nombre de bestiaux de toutes sortes. —
Assolement triennal; 9 à 10 fermes principales, un grand
nombre de moyennes et de bordages ; 5o charrues , dont
moitié traînées par bœufs et chevaux , l'autre moitié par
chevaux seuls. =3 Commerce agricole , consistant en grains ,
dont il n'y a point d'exportation réelle ; en chanvre et fil ,
graine de trèfle , fruits et cidre , bois ; jeunes chevaux j bes-
tiaux , porcs gras ; menues denrées.
= Fréquentation des marchés du Mans et de Vallon.
industr. Un fourneau à chaux et tuilerie , au lieu de Vide-
bourse , de temps immémorial. En 1767 , M. Beaussan-Dubi-
gnon , notaire à la Suze , établit à Pruillé un fourneau à
chaux et à briques , offrant l'avantage d'une grande économie
de conbuslible, pour lequel l'académie royale de Berlin lui
décerna une médaille en or l'année suivante. Quoique cons-
truit sur un plan judicieux , ce fourneau a élé abandonné.
rout. lt CHEM. Située entre les deux chemins du Mans à
Vallon , à Loué , à Brûlon et à Sablé , par S.-Georges du
Bois et par Fay , celle commune recevra un grand avantage
pour ses débouchés, de la construction de la route départe-
mentale du Mans à Sablé , quelque direction qu'on lui donne ,
mais surtout si elle est dirigée par Vallon.
lieux remarq. Comme habitations : le Tertre , la Ma-
nouillère , la Salle. Sous le rapport des noms: la Salle, la
Motte, la Nouvelle-Chasse , Videbourse , V illaines , Befeu ,
Saint-Loup ; le Tertre, Beauvais, les Vallées, Long-Mortier ;
les Landes, les Ouches, la Brière, la Brosse, la Troisse ,
les Aulnaies , les Coudraies , le Cormier, le Petit-Chêne,
le Laurier; Chante-Mêle (Merle ) ; la Chaussumerie.
établ. publ. Mairie, succursale, bur. de bienfaisance,
école primaire de garçons ; bureau de poste aux lettres ,
au Mans.
PRLILLE-L'ÉGUILLÉ. 58i
PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉjP.L'EGUILLIER ; Proiliacus;
Pruillieum ocularii ; commune cadastrée, du cant. et à 3
kiiom. 8 hect. S. O. de Lucé-le-Grand ; de l'arrond. et à 25
k. O. i/4-S. de Saint-Calais ; à 26 k. S. E. du Mans; jadis
du doyenné, de Parchid. et de Pélect. de Château-du-Loir ,
du dioc. du Mans. — Distanc. légal. : 4 » 29 , 3o kilom.
descript. Bornée au N. et au N. E., par le Grand-Lucé ;
à TE., par S.- Vincent de Lorouer ; au S., par Jupilles ; à
PO. , par Marigné ; au N. O. , par S. -Mars d'Outillé ; cette
commune à la forme d'un pentagone irrégulier, différent peu
d'un carré , s'allongeant , du N. au S. , sur un diam. de 5,7 h. ,
contre 4 à 5 k. de largeur, d'E. à O. Le bourg, situé à i,3 h.
seulement de la limite E. N. E. du territoire, forme une
petite place, entourant les côtés sud et ouest de l'église, au
moyen de la suppression de l'ancien cimetière ; et deux
petites rues qui , parlant de ce dernier côté de la place, se diri-
gent , l'une directement à PO. , l'autre au S. O. Sur les murs
de la plus belle des maisons de ce bourg , étaient peintes
en grosses lettres , en i83a , de nombreuses inscriptions
patriotiques , dont une fort remarquable par son bon goût ! ! !
Eglise romane, jolie et bien décorée à l'intérieur , dont la
porte occidentale , accompagnée de colonnes du même style ,
supporte une archivolte ornée d'un rang de frêles crénelées
rectangulaires , et de deux rangs de zig-zags. La tour, suppor-
tant un clocher pyramidal , construite depuis un demi siècle
seulement, est placée à quelque distance en avant de cette
porte. Très-beau presbytère. Nouveau cimetière , en dehors
du bourg, du côté sud, sur le chemin de Jupilles, entouré
de murs et de haies.
popul. De 2 14 feux anciennement , on en compte actuelle-
ment 5i5, comprenant 9 1 4 indiv. mâles, g4t femelles,
tolal , i855 ; dont 583 dans le bourg ; 5o , 36 , 34 , 3o , 28 ,
24» 22 et 20, aux hameaux de Renaudières , de Salmaise ,
de Beauregard , des Braudières , des Hamelières , des Graf-
fanlières , de la Perroiière , de l'Etre-Moisy, et du Parc.
Moiw. décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. i33;
naiss. , 402 ; déc. , 4°o. — De i8i3 à 1822 : mar., i4o ;
naiss. , 489; déc, 265.
hist. ecclés. Église sous le vocable de S. Christophe ,
dans laquelle existait anciennement une statue colossale de ce
saint, dont le culte, comme on sait, a remplacé celui de
l'Hercule gaulois. Deux fêtes patronales , la i.re, le dimanche
qui précède le 24 juin, fête de S.-Jean-Baptiste, pour la
louée des doinesliques ; l'autre, le 1." dimanche de sep-
tembre, en remplacement de celle qui tenait le 27 janvier,
58a PRMLLÉ-L'ÉGUILLÉ.
fête de S.- Julien, patron de la collégiale. La cure , qui valait
5oo 1. de revenu , était à la présentation du chapitre de l'église
du Mans.
Il existait à Pruillé , avant la révolution , une église collé-
giale, dont on rapporte ainsi l'origine : S. Julien, visitant son
diocèse , arriva chez le seigneur de Pruillé , dont il trouva le
fils , suivant Corvaisier ; la fille , selon D. Denis Briant ; qui
venait d'expirer. Le saint évêque ayant passé la nuit en prière
auprès du mort , obtint sa résurrection. En reconnaissance de
ce bienfait, le père destina son fils et ses biens à l'église, et
fonda un oratoire au même lieu. En i32cj, l'évêque Gui de
Laval, confirme les statuts et privilèges de la confrérie de
Notre-Dame, et de S.- Julien de Pruillé, dont P. d'Eschelies ou
des Eschelles ( et non pas de Chelles , comme l'ont écrit une
foule d'auteurs ), seigneur de Lucé , de Pruillé, de Montreuil-
le-Henri, de Madrelle (en Lucé), augmenta beaucoup les
revenus. On lit , dans la charte de confirmation desdils statuts ,
que lorsqu'un confrère ou sœur sera décédé , on criera les
patenôtres, avec les campanes sonnantes par la ville. Dix ans
plus tard, le même évêque , à la sollicitation de Brisgaut de
Coè'srnes, chevalier, et de Marie d'Eschelies , fille et unique
héritière de P. d'Eschelies, érige cette confrérie en collé-
giale, composée de quatre chapelles avec prébendes ecclé-
siastiques, fondées par lesdits seigneurs, pour la célé-
bration d'un service journalier, à laquelle une cinquième est
ajoutée en i4-4o» pour l'entretien de l'église. Deux des
premières étaient à la présentation de l'évêque , les deux
autres à celle de ses chanoines. Par un acte de l'année i36i ,
J. d'Eschelies fait don d'une métairie, aux chanoines de
Pruillé. En i5ig , le cardinal Phil. de Luxembourg, pendant
son second épiscopat , fait un accord avec le seigneur de
Lucé et de Pruillé , d'après lequel il se reserve le droit de
pleine collation à 3 des 5 prébendes , et laisse les deux autres
à la présentation du seigneur, et, afin de les distinguer , elles
reçurent les noms des chapelles auxquelles elles furent
annexées : les 3 premières furent titrées des noms de
de S.- Jean, de S.- Julien, de S.-Laurent ; les deux autres, de
S.-Marlin et de S.-Georges.
D'après un nouvel accord , entre l'évêque Ch. d'Angennes ,
i556-i588, et le baron de Lucé, homologué en cour de
Rome, l'évêque céda à ce dernier, pour lui et ses successeurs ,
le droit de présentation aux cinq prébendes collégiales , en
se réservant la présentation et collation de deux chapelles
fondées dans ladite église. 11 paraît que depuis , les évêques
avaient abandonné ce dernier droit , puisque le seigneur de
PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉ. 583
Lucé présentait aux cinq prébendes et aux deux chapelles , à
l'époque de la révolution.
Nous ignorons si les chapelles suivantes, fondées dans la
paroisse de Pruillé , étaient celles dont il vient d'être parlé :
i.° de Notre-Dame de la Davière, valant 3co 1. de revenu,
présentée parle seigneur de Lucé ; 2.° de Ste- Croix , valant
2 5 1. Nous n'avons pas la certitude que celte dernière, fut
de Pruillé-l'Eguillé.
On prétend que le surnom de YEguillé , donné à cette
paroisse, vient de ce que les nouveaux mariés qui voulaient
échapper aux maléfices des noueurs d'aiguillette, venaient
se ceindre les reins d'une chaîne scellée dans un des murs de
l'église , tandis qu'un prêtre les exorcisait , en lisant sur eux
une des leçons de l'évangile , et récitant ensuite une prière.
La ceinture ou chaîne qui servait à cet usage, n'existe plus.
hist. féod. La seigneurie de paroisse de Pruillé-l'Eguillé,
était une châtellenie que Marie , fille et seule héritière de P.
d'Eschelles, porta en mariage, avec celles du Grand-Lucé ,
de Monlreuil- le- Henri et de Madrelle, à Brisegaut de
Coê'smes. Morts l'un et l'autre en i4o6, les cercueils
de plomb, dans lesquels on plaça leurs corps, furent
déposés dans un caveau, construit au-dessous du chœur : un
tombeau leur fut élevé dans celui-ci , sur lequel était leur
effigie en bronze. On voyait encore dans le bourg , en
1777, une vieille muraille de 10 à 12 m. d'élévation et de 2
m. d'épaisseur, qui était un reste de l'ancien manoir seigneu-
rial. La châtellenie de Pruillé , étant restée constamment
unie à la baronnerie de Lucé , depuis Pierre d'Eschelles ,
nous ne répéterons pas ici la nomenclature des seigneurs de
l'un et de l'autre, que nous avons donnée à cet article
(H-667).
Les autres fiefs de la paroisse étaient: i.° la Bavière,
ferme aujourd'hui, à 1,3 h. O. un peu vers S. du bourg ,
dont la chapelle est citée plus haut; 2.0 Sahert, ancien châ-
teau , à la même distance au S. ; 3.° les Etangs , à 4- k. S. O. ,
simple bordage actuellement, possédé, de 1606 à 1657,
avec la seigneurie de Jupilles, et une terre nommée la Mos-
nerie (l'Aumônerie ou la Moinerie? ), par Jacq. de Fro-
menlières , chevalier , conseiller au Grand-Conseil ; en 1 777 ,
par M. Deshayes ; 4-.° la Roche-Thomas, à 2,2 h. O., apparte-
nant, en 1777, à M. Cailleau : actuellement c'est un hameau ;
5.° le fief de la Collégiale , qui avait moyenne et basse justice ;
6.° Un autre, possédé par l'abbaye de 13onlieu ( v. cet art. ).
Pruillé rélevait de la baronnie Lucé , en partie ; et de celle
de Châleau-du-Loir, pour le surplus.
584 PRUILLÉ-L'ÉGUILLÉ.
Par une charte de Tan i33i , Jean comte de Dreux, sire
de Montpensier et de Château-du-Loir , donne aux orateurs
et chapelains de Pruillé , différents droits féodaux utiles ,
dans ses forets de Bersay et de Bois-Corbon, spécifiés à cet
article ( i-i5g ). Les mêmes avaient droit de percevoir une
rente de 3 1., sur le marché qui se tenait anciennement à
Pruillé , laquelle rente, après la suppression de ce marché ,
fut servie par le seigneur.
nrsT. cîv. On sait qu'il existait anciennement à Pruillé ,
un collège ou école de garçons, à la présentation du sei-
gneur ; mais on ignore la valeur de cette fondation.
Pruillé possède un bureau de bienfaisance, doté de 226 f.
de revenu. M. Pineau de Lucé, le dernier seigneur de Pruillé
( v. l'art. IUCÉ-I.E- grand ) , mort en 1806 , fit participer les
pauvres de cette commune, à un legs de 8,000 f. , avec ceux
de Lucé et de Villaines-sous-Lucé. — Une ordonnance royale
du io octobre i8i5, autorise l'acceptation du legs fait aux
pauvres de Pruillé par Je S.r Cohin , de la moitié de son
mobilier, laquelle s'est élevée à ï,252 f. 99c.
En i833, le conseil municipal vote, conformément à la
loi du 28 juin , no f. pour le loyer d'une maison d'école
primaire , et 200 f. pour le traitement de l'instituteur.
HISTOR. Le 29 germin. an vu ( 10 avril 1799 ), le bourg
de Pruillé est entouré par un parti de plus de 35o chouans.
La plupart des habitants, frappés de terreur, se tiennent
cachés chez eux. Un seul, le nommé Joseph Hervé maré-
chal, voyant venir à lui un chouan bien monté et bien
armé , l'attend de pied ferme , quoiqu'il fut suivi de plusieurs
autres , tire un coup de fusil sur lui, et tue son cheval.
atstiq. On rencontre sur Pruillé-l'Eguillé , comme sur le
précédent , des amas de scories , provenant de forges à bras.
On verra plus bas , aux noms des habitations , qu'on a dû
en effet y extraire du minerai de fer.
hydr. La commune est arrosée, principalement, par le
ruïss. le Chabosson ( v. son art., 1-295 ), qui, la traversant
de l'ouest à Test, la divise en deux parties presque égales ,
et passe près et au nord du bourg; et par les ruiss. de la Barre
et de la Fontaine-Naveau , prenant naissance, le i.er dans
un étang , sur la limite occidentale du territoire ; le 2.e à 2 k.
S. S. O. du bourg, et se réunissant au Chabosson à i,4'h. à
l'O. du même. Le ruiss. le Rifroger, dans lequel va confluer
celui de la Mousserie , qui a sa source à i,3 h. N. du bourg ,
limite la commune au N. , vers l'E. , sur un trajet de 1,6 h. ;
«enfin, celui des Rochers, qui prend aussi naissance sur le
territoire de Pruillé, se perd en terre, dans la partie sud du
PRUILLE-L'EGUILLE. 585
territoire , et renaît ensuite , et cela à 2 reprises différentes ,
tant sur Pruillé que sur S.- Vincent du Lorouer. — Moulins
à blé de S.- Jean, de la Fresnâye , sur le Chabosson ; de la
Coite, surleRifroger.
geol. Sol très-ondulé ; terrain tertiaire moyen , offrant la
craie-tufau et la marne, en extraction, la première pour
bâtir.
cadastr. Superficie totale de 2,1 54 hectar. 69 ar. 70 cent.,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour. , t,.;55 h. g4 ar. g5 c. ,
en 5 class. , éval. à 3 , 5 , 10, 18 et 3o f. — Aires , chem. ,
allées, pépin, vergers, i-o5-q5 ; 2 cl. :i8,3o f. — Jard. ,
62-20-59; en 4 cl. :3o, 4°» tio, 75 f. — Chénevièrcs , 12-
77-20 ; 2 cl. : 45 > 60 f. — Vign. , 3-g3-3o ; 2 cl. : 20 , 3o f.
— Prés, .33-f;3-5o;5 cl. : 6, 12, 25, 45, 65 f. — Pâlur.
et pâlis , 7 89-40 ; 3 cl. : 3 , 6 , i5 f. — B. futaies , 5-44_3o ;
3 cl : 8, 12, 18 f. — B. taillis, 92- 54^5; 5 cl.: 4, 5, 8,
12 , 18 f. — Auin. , châtaigner, , 1-62-20 ; 2 cl. : 8, 1 5 f. —
Pinièr. , i2o-52-4o; 2 cl. : 5 , 8 f. — Land., bruyèr. , 4*-
22-25 ; 2 cl. : 2 , 3 f. — Pièc. d'eau , biés de moul , étangs ,
2-24-80 ; à 3o f. — Mares , 37-20-00 ; en 4 cl. : 5, 10 , 18,
3o f. — Sol des propr. bât. , i3 47 91 ; à 3o f. Obj. non imposr.
Foret de Bersay , 304-98-80. — Egl. et cimet., 0-78-00. —
Cours d'eau, 2-88-10. = 4°/- maisons, en 10 cl.: 10 à 1 f. ,
47 à 3f., ao4à 6 f. , 77 à 10 f. , 86 à i5 f. , 32 à 20 f., i5à
a5 f. , 7 à 35 f. , 7 à 5o f. , 4 à 60 f. — 3 moulins , 1 à 4o f. ,
2 à 80 f. chacun.
r> „ ., • (Propr. non bâties, 25,q£6 f. qq C") «> /*. f „„ „
REVENUjmP0S'{ —-bâties, 5,{85 » } 3.,43t f. 99 c.
CONTRIB. Foncier, 4>544 f-î personn. etmobil., 84o f . ;
port, et fen., 247 f. ; 3o patentes : dr. fixe , 1 19 f. 5o c ; dr.
proport., 3o f. 66 c. Total , 5,781 f, 16 c. — Perception du
Grand Lucé.
cultur. Superficie argilo-calcaire et argilo-sablonneuse ,
médiocrement, productive; entièrement sablonneuse et mau-
vaise à l'ouest, et surtout au nord-ouest, où sont des landes
faisant partie de celles dites de Grammont ( v. ce mot ) ;
cultivée en céréales dans la proportion de froment, 1 partie ;
meleil et seigle , 7 ; orge, 3 ; avoine ; 2 ; produit, en outre,
un peu de chanvre et de trèfle; arbres fruitiers, un peu de
vigne ; prés de très-médiocre qualité ; beaucoup de bois, dont
une notable portion, dont la contenance est indiquée au
cadastrement, de la foret de Bersay, occupant l'extrémité
méridionale du territoire ; et plusieurs bouquets particuliers ,
dont quelques-uns appartenaient à l'ancienne collégiale, un
586 QUENTIN.
autre, au fief de la Roche-Thomas. Elève d'un petit nombre de
chevaux , de bêles à cornes de porcs ; davantage, proportion-
nellement , de moutons et de chèvres ; quelques ruches, -r
Assolement, triennal; 1 4 fermes principales, 34 bordages
principaux ; une très-grande quantité de petits et de rnaison-
nies, réunis pour la plupart par hameaux, au nombre de
47. = Commerce agricole consistant en grains , donl-il n'y a
pas exportation réelle, mais, au contraire, insuffisance du
5." au i/4î chanvre et fil, fruits et cidre, vin rouge, de
petite qualité , consommé sur place ; bestiaux , laine , cire ,
miel ; menues denrées.
rz Fréquentation des marchés de Lucé , d'Ecommoi , de
Château-du-Loir. Nous avons vu à I'hist. féod. , que Pruillé
avait anciennement son marché particulier.
industr. Fabrication d'un certain nombre de pièces de
toiles, façon de Château du-Loir, où elles se vendent;
extraction du tufau , pour bâtir ; exploitation des bois de la
forêt de Bersai, et confection des ouvrages qui s'y fabriquent ,
indiqués à son article.
Rour. ET chem. Aucun chemin de grande exploitation ;
chemins vicinaux, généralement sablonneux, conduisant à
Lucé et aux bourgs circonvoisins.
lieux rem a rq. Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms : la Barre , la Brelêche ; Salverl ; la Roche-Thomas ,
la Petite-Roche , Montaroux , Montauvan (Mont-au-Vent ?},
Beau- Soleil ; le Minerai; Gué-Baron , le Mortier-Rouge;
ri vraie, etc.
établ. publ. Mairie, succursale, bureau de bienfaisance ,
école primaire de garçons, école primaire de filles ; résidence
d'un notaire ; un débit de tabac. Bur. de poste aux lettres , au
Mans; de distribution , à Lucé.
PUISIEUX ; voyez PisiEUx.
0
QUARRELIÈRE, nom d'un ancien fief, qualifié du titre
d'herbergement , situé dans les environs de la forêt de Bersay
et de la paroisse de Jupilles , pour lequel rendent hommage,
Huet Quarrel appelé aussi Ouarreau, en 1^2 ; PierreQuar-
reau, écuyer, et Blanche du Pont, sa femme, en 1 3q4 et
i4i3 ( V. l'art, jupille , 11-577. )
QUENTIN (saijst- ) ; voyez saint-quentin.
QUIiVCAMPOIX. 587
QUEflTIiVIÈRE, nom d'un fief de la paroisse du Luart,
compris, en 1789, dans la composition du marquisat de ce
dernier nom. ( V. H-Ç57. )
QUEUE DE DUE ou de doué, nom que prend la pelite
rivière de Prélambert, après avoir reçu celle d'Ire, dans la
ville de Château-du-Loir. Son cours sous ce nom , jusqu'à
son confluent dans le Loir, au port de Montabon, est de 2
kilom. seulement. ( V. les art. Château-du-Loir , IRE ,
PRÉLAMHERT )
QUEUNE, petite rivière ou ruisseau, qui a sa source
près le hameau de la Fontaine , dans la commune de Saint-
Quentin , coule d'abord au sud-sud-ouest, passe entre le
bourg et la chapelle de ce nom , puis près le bourg St.-
Maixent, après lequel il reçoit, successivement, par sa rive
gauche, trois petits ruisseaux venant du sud est et du sud;
se dirige ensuite à l'ouest-nord-ouest ; conflue avec la petite
rivière de Barbe -d'Orge , en traversant la grande route de
Paris à Nantes ; et se jette peu après dans l'Huisne , près et à
l'ouest de la ferme de Queune , qui lui a donné son nom ,
après un cours de g kilom. , pendant lequel il fait tourner
deux moulins.
QUI BUS SELIDAS, nom d'un village ou ferme, compris
dans la donation faite, dans le 6.e siècle, à l'évêque
S.-Hadoing et à son chapitre , par un riche seigneur nommé
Alain. On n'en connaît ni le nom actuel, ni la situation.
V. la biographie , page XV.
QUfiiXCAMPOIX ; Quùiquempora , Quiru/ue - pagus ; an-
cienne paroisse dont le nom signifie cinq pays, cinq terri-
toires; comprise comme commune, lors de l'organisalion
de 1790, dans le cant. et le district de Château- du- Loir ;
réunie, par décret du 16 mars 1807 , à celle de Fiée, du
même cant. et à 6 kilom. 1/2 N. de Château-du-Loir ; de
l'arrond. et à 3 1 k. S. O. de S.- Calais ; à 33 k. S. i/4~E.
du Mans; autrefois du doyenné, de l'archid, et de i'élect.
de Château-du-Loir. — Dist. lég. : 8, 36 et 3g kilom.
descript. Son territoire popre , situé à l'extrémité N. O;
de celui de la commune de Fiée , Quincampoix et Ste.-Cécile
réunis , forme une ellipse , s'élendant du N. un peu vers E. ,
au S. un peu vers O. , sur un diam. central de 4 k. , contre
un diam. transversal de 1 k. 1/2 environ , de TE à l'O. ; horné
au N. E. , par Thoiré sur Binan ; à TE. , par le territoire
particulier de Fiée ; au S. et au S. O , par Château-du-Loir
et par Luccau; à l'O. et au N. O., par Beaumont- Pied-
de-Bœuf. — Le bourg, situé à 2,7 h. O. N. O. de ceiui de
Fiée , est réduit à l'ancien prieuré , devenu maison bourgeoise.
588 QUINCAMPOIX.
L'église a été détruite , et le cimetière livré à l'agriculture.
POPUL. La population , portée pour £5 feux sur les étals
de l'élection , n'est comptée actuellement que pour 42 , se
composant de 83 indiv. mal., ioi fem. , total, io4; dont une
centaine au ham. de Grenouillet , situé à l'extrémité méri-
dionale du territoire.
hist. ECCLÉs. Eglise sous le vocable de S. Julien ; point
d'assemblée. La cure , ancien prieuré conventuel de l'abbaye
de Vaas ( v. cet art.) , à la présentation de son abbé , valait
8oo 1. de revenu.
hist. FÉOD. La seigneurie de paroisse , qui relevait de la
baronnie de Château-du-Loir , était annexée au prieuré,
lequel possédait, en oulre , le fief de la Marmoulière , autre-
ment la Gigoulière , hameau actuellement , situé à 2 k. 1/2
au S. du bourg, reportant à la terre de Courliron.
Les autres fiefs de la paroisse étaient: i.° Courtiron , qui,
en 1 777 , appartenait à lord Clare; 2.0 Couame ou Coesme ,
Coesmesà 1 k. O. S. O. du bourg, qui pourrait bien, plutôt que
la terre du même nom, située à Ancinnes, sur laquelle nous
avons donné un arlicle ( n-io4-), avoir donné son nom à la
famille dont il y est question ; ce qu'indiquerait assez sa proxi-
mité de Lucé-le-Grand (v. cet art. 11-668), dont celle famille a
possédé longtemps la seigneurie, par suite d'alliance il est vrai;
3.° la Picherie , à 9 h. S. S. E. du bourg, pour lequel Elienne
Richier {sic), licencié ès-lois, rend hommage simple, en
14.89 ; /,.° la Guichardière , à 1,8 h. S. du même , apparte-
nant, en 1639 , à Fr. Leboucher, taxé à 10 1. pour ce fief,
au rôle du ban et de l'arrière-ban, dressé ladite année ; 5.°
Aigresoulde ou Egresoulde , à 9 h. S. E. , aefuellem. hameau ,
pour lequel Jacq. d'Illiers , cheval. , H. d'illiers, aussi chev. ,
et N, de Grimonville, veuve de ce dernier . rendent aveu en
i6o5 , i65g et 1670. Tous ces fiefs relevaient de la baronnie
de Châleau-du-Loir.
HYDR. La petite rivière d'Ire, qui traverse le territoire, de
l'ouest au sud , y fait mouvoir le moulin à blé de Courliron.
CULTUR. Superficie argilo - calcaire , propre à la culture
des principales céréales, le froment et l'avoine principale-
ment ; à celle de la vigne, dont le vin blanc, surtout, a de
la qualité; possédant deux tallis, dont un appartenait au
prieuré. — On y compte 4 fermes , une douzaine de bordages
principaux , un bien plus grand nomhre de petites et de
maisonnies, la plupart réunis par hameaux , au nombre de
6, dont ceux de la Malmouchère et de Grenouillet sont les
plus considérables. — i4 charrues , presque toutes traînées
par des chevaux seulement.
QUINTE. 589
Voir l'art, flée , pour tout le surplus de ce qui concerne
cette ancienne commune.
Différents lieux , notamment une ferme , en Mont-S.~Jean ;
un moulin , à Cherré , etc. , portent le nom de quincampoix.
Pour ce dernier , qui était jadis à foulon , il est probable ,
d'après l'étymologie de ce nom, qu'il était à l'usage de
cinq paroisses ou de cinq terres seigneuriales , cinq fiefs.
QUIXEAU , ruisseau formé par l'affluent de quatre autres
petits, venant de S.Symphorien et de Chemiré-en-Charnie,
lesquels se réunissent près la ferme de la Croie, sur Ruillé-en-
Champagne ; coule au S. S E.el va se jeter dans la Vègre, tout
près et à l'est du bourg d'Epineu-Ie-Chevrcuil. Ce ruisseau ,
dont le cours est de 6 k. , à partir de l'affluent dont la source
est la plus éloignée , et de 2 kil. seulement depuis la réunion
des quatre ruisseaux , arrose les quatre communes dénom-
mées ri-dessus , et fait tourner 4 moulins.
QUIIVQUENGRAND , ruisseau ayant sa source sur la
lisière méridionale de la foret de Sillé-le-Cuillaume , à 1
kil. O. i/4-N. du bourg du Crèz , coule au sud , se contourne
bientôt au S. E. , puis à l'O. , pour aller confluer dans le
Ruban , entre le barn. de Pierre et la ferme du Bois-du-Cous,
après 5 k. au plus de cours , pendant lequel il arrose le
Grèz et Sillé , et fait mouvoir le moulin de son nom.
QUINTE ( la ) du mains et aussi les quintes ; de
Quinque , ou Quina milita, Quina leuca ; divisé en 5 parties,
en 5 milles, en 5 lieues? nom exprimant, dit-on , le 5.' mille
de distance, à partir d'un point donné. Dans son acception
locale , le nom de Quinte , exprime l'ancien territoire ecclé-
siastique compris entre la ville du Mans, à partir de son
église cathédrale , dans l'ancienne cité , jusqu'à 5 lieues de
rayon autour, et non pas 5 milles, distance beaucoup trop
rapprochée , puisque, en réalité, plus d'un tiers des paroisses
comprises dans celle circonscription , s'étendaient bien au-
delà de 5 milles romains , môme de 5 lieues gauloises , sou-
vent qualifiées du nom de milles dans les itinéraires romains
de la Caule ; tandis que le territoire de toutes , se trouve à
peu près renfermé Hans le rayon de 5 lieues ordinaires, dites
de |,ays , de 25 au degré. On a prétendu , et ce fait nous paraît
fabuleux, qu'autrefois, une chaîne fixée au sommet du
peulven adossé à l'angle sud-ouest de la cathédrale de S.-
Julien , servait à mesurer la circonférence de celte banlieue.
Il est bien plus probable , comme nous l'avons dit ailleurs
(111-28), que le tenon en fer, encore scellé au sommet de
ce bloc de grès , est le reste d'une croix qui y fut fixée ,
lors de l'établissement du christianisme, comme emblème
c
5go QUINTE*
du culte qui succédait alors à celui auquel ce peulven était
consacré !
La division ecclésiastique d'après laquelle la Quinte, ou
les paroisses de la banlieue du Mans, fut distraite des archi-
prêtrés , puis des arehidiaconés et doyennés qui leur succé-
dèrent, est très ancienne. L'évêque Maurice, qui siégea de
1216a i23i , dans la nouvelle divison qu'il lit de son diocèse,
en 6 arehidiaconés, n'y comprit point les paroisses de la ville,
faubourg et Quinte , qui restèrent sujettes, comme précédem-
ment , à la visite du doyen de la cathédrale. Suivant la Carte
Cénomanique, ouvrage peu exact d'ailleurs, dont la 2.c édilion
est de 1715, on comptait dans la ville et la Quinte du Mans ,
54 paroisses , 6 prieurés et 89 chapelles , non compris les 92
chapelles de la cathédrale , et , d'après le pouillé du diocèse et
VAlmanach Manteau, la Quinte se composait, oulre les 16
paroisses de la ville et faubourgs du Mans , de 87 paroisses
entourant celte ville, et d'une succursale. Nous en avons
donné la nomenclature à l'article mans (diocèse du), tome
lu, page 186.
Lors de la translation des reliques de S.-Julien, des pre-
miers évèques ses successeurs , et de quelques autres apôtres
du Maine, du cimetière du Pré dans la nouvelle cathédrale,
faite par l'évêque Floël, le 16 des cal. de novembre de l'an
1093, le comte Hélie de la Flèche, qui assista à celle
cérémonie , accompagné de Foulques, comie du Maine , de
Raoul , vicomte de iieaumonl , de Rotrou de Montfort, de
plusieurs autres seigneurs et des barons ses vassaux, plaça,
sur la châsse de S.Julien, une déclaration par laquelle il
exemptait toutes les terres possédées par l'évêque et ses
chanoines , dans la circonscriplion de la Quinte du Mans, de
toutes exactions et coutumes que les comtes du Maine avaient
droit d'y lever.
QUINTE (la), votre -dame de la quitte ; Quhita%
Beata-Maria de Quintâ ; commune CADASTRÉE , du cant. et à
Bkilom. 1/2 S. i/4"K« de Conlie ;de l'arrond. et à i3 k. O.
N. O. du Mans; jadis dans la Quinte, le dioc. et l'éiect. du
Mans. — Distanc. légal. : 9, 16 kilom.
descript. Bornée au IN. , par Cures ; à l'E. , par Degré ;
au S-, par Chauffour ; a l'O. , par Coulans; au N. O., sur
un très-petit espace, par l'ancien territoire de S.-Julien en
Champagne , réuni à Neuvy ; cette commune à la forme d'un
carré long assez régulier, mais un peu contourné, c'est-à-
dire concave à l'est et convexe à l'ouest , de 4- k. environ de
diamètre, du N. au S.; contre 2 k. seulement, de l'est à
l'ouest. Assez joli bourg, situé dans la partie centrale du
QUINTE. 5gi
territoire , se rapprochant de l'extrémité septentrionale ,
formant une rangée de maisons entourant l'église et le cime-
tière au sud ouest, à l'ouest et au nord-ouest, où il forme
une petite place, d'où parlent deux rues qui s'étendent
dans cetlc dernière direction. Eglise n'ayant rien de remar-
quable dans sa construction , à clocher en flèche , construit sur
une tour carrée. Cimetière attenant au côté nord de l'église ,
clos de murs à hauteur d'appui , et enceint intérieurement
d'une double haie en buis. Les seules maisons qui s'y fassent
remarquer, sont le presbytère, l'ancienne maison de charité,
et la maison de M. Lepeltier, officier, frère du maire,
pour son jardin , où existe une belle douve.
A peu de distance au sud-est du bourg, sur le chemin du
Mans , se trouve la petite chapelle de l'Eclèche, près de
laquelle sont construites plusieurs maisons , formant un
hameau.
POPUL. De 81 feux autrefois, on en compte 176 actuel-
lement, comprenant 3y3 indiv. mal., 387 fem., total
760 ; dont i58 dans le bourg, 41 au ham. des Hautes et
liasses - Chauvières , 3i à celui du Grand - Montouchet ,
3o à celui de la Brosse , 27 au ham. de l'Eclèche, 25, 22 et
17 à chacun de ceux des Chevalleries, de Teillau et des
Boissées.
Moiwem. déccnn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , 41 ,
naiss. , 179; déc. i/J.5. — De 181 3 à 1822 : mar., 56 ; naiss. ,
244; dcc. , 224.
hjst. ecclés. Eglise dédiée à la Ste- Vierge, ainsi que
l'indique le nom de Noire-Dame de la Quinte donné à cette
paroisse. Nous ignorons , du reste , pourquoi ce nom de
Quinte ou banlieue , que nous voyons , à l'article précédent ,
être celui d'une circonscription diocésaine, a été donné
plus particulièrement à celte paroisse , comprise dans ladite
circonscription. On conserve dans l'église de la Quinte, les
reliques des marlyrs S. Innocent, S. Victor, S. Magne et Ste
Clémentine, qui y sont honorées. — Deux assemblées ou
fêtes patronales, la 1 re, le dimanche où l'on célèbre la fête
du S -Sacrement ou Fête-Dieu : elle a remplacé , on ne sait
pourquoi, celle qui avait lieu le 2 juillet , fête de la Visitation
de la Vierge, la véritable fête patronale; la 2.e, le i.er
dimanche d'octobre, en l'honneur de la confrairie du Rosaire.
La cure, estimée valoir 1,000 1. de revenu, à la présen-
tation de l'évêque diocésain , était chargée d'une rente de 3o
boiss de seigle et de 3o boiss. d'avoine, au profit du sémi-
naire S.-Charles, fondé en 174^ (Jii-200).
On trouve dans l'histoire de l'abbaye de S.- Vincent , la
592 QUINTE-
mention du don fait à ce monastère , au commencement du
i3.e siècle, par Geoffroi Mauchien, du consentement de
sa femme , des vignes et d'un pressoir y annexé , qu'ils possé-
daient à la Quinte, avec 2 s. de cens, à la condition par
l'abbé, d'entretenir un moine chargé de faire le service divin»
dans celte paroisse , faute de quoi ce don retournerait aux
héritiers du donateur. On ignore à qu'elle fondation cette
donation à servi.
Les autres établissements ecclésiastiques, étaient : ■ i.° la
prestimonie du Rosaire, fondée en nov. 1647 y par P.
Racineau, curé de la paroisse; augmentée, en févr. 17&4* par
Guill. Racineau, son neveu et son successeur; dotée de
quatre bordages, valant ensemble 4^o 1. de revenu. Ce béné-
fice était présenté par l'aîné de la famille , à un prêtre ou
aspirant à la prêtrise, qui en fut aussi. 11 élait chargé de la dis-
tribution anuuelle d'une demi-livre de pain, à chaque pauvre
de la paroisse, ayant assisté à l'office du vendredi- saint ; 2.0 la
prestimonie Renaud , dotée de 60 1. de rente ,* 3.° la maison
de charité , établie vers la moitié du i8.e siècle , par le curé
André Lejoyant (1), qui la dota d'un logement pour les
sœurs , et d'une rente de 200 1. sur le clergé. Les sœurs , au
nombre de deux , de la congrégation de la Chapelle-au-
Riboul, faisaient l'école aux jeunes filles. 11 ne reste de cette
fondation, que la maison servant actuellement d'école pri-
maire pour les garçons; 4»° la Chapelle de l'Eclèche , dite du
Calvaire, n'étant d'autel recouvert d'un toit, effet, pour
bâtie par le curé Lejovant, sur un emplacement acheté
à cet servir aux stations des processions de la confrérie
du Rosaire , qu'il avait instituées , et pour celles du S,-Sacre~
ment , des fêles de Vierge, etc. ; 5.° la chapelle du château
d'Eporcé , construite en 1700, par dame Anne Pavée, Y.e
Ch. Cailleau, conseiller au presidial du Mans, dédiée à\
Sle-Anne, et placée aussi sous l'invocation de S. Charles e<ï
de S. François. Un nommé Brière , possesseur d'un bordage.
enclavé dans la terre d'Eporcé, en fit don à la darne V.e
Cailleau, à la condition d'y bâtir celte chapelle, où fut placée
l'effigie du donnateur , et dans laquelle ou célébrerait , chaque
semaine , une messe à son intention. Le bordage donné > sert
actuellement de logement au garde d'Eporcé.
(1) C'est ce curé de îa Quinte qui , par un louable sentiment d'hu«*.
manité , mit en vogue, dans cette contrée , un remède contre la rage ^
connu sous son nom dans le pays et dans les environs de la Ferlé-
Bernard, où il a été importé par l'ahbé Janvier, ancien curé de
Changé et de Boissé-le-Sec.
c
QUINTE. 593
htst. féod. La seigneurie de paroisse, était un membre du
marquisat de Lavardin (v. 11-50,1 ; iv-g7), qui y exerçait sa
juridiction : on ne sait à quelle terre elle était annexée ;
peut-être était-ce à celle qui suit immédiatement.
Les autres fiefs de la Quinte étaient : i.° Eporcé , ayant
haute, moyenne et basse justice, dont le château, de cons-
truction moderne, entouré de douves, avec fuie, la chapelle
dont il vient d'être parlé, de beaux bois, etc., est situé à
i,6 h. S. S. 0. du bourg, et appartient à M. Victor-Aug.
Piobert de Beauregard , à qui D."c Charlotte Amélie Cailleau ,
fille de M, Gh. H. Cailleau , du Mans , Ta apportée en dot.
En i3go et 1399, Isabelle de Coysme (Coê'smc), V.e de J,
Turpin, chev. , rend hommage au comte du Maine, pour la
mote et habergement d'Esporcé ( sic). Semblable hommage est
fait, en i665, par Marie Trottier, V.e P. Ribaut, pour la
terre seigneuriale d'Eporcé. Nous avons parlé , à l'article des
Bordeaux , terre seigneuriale située à Amné (i- 190) , d'un
titre, qu'on a dit être du n.e siècle, d'après lequel celle
d'Eporcé aurait appartenu alors , avec celles de la Renaudière ,
en S. -Julien en Champagne; de Souvré, en Neuvy ; et des
Bordeaux, à un même propriétaire, qu'on ne nomme pas,
lequel habitait le manoir de la dernière de ces terres. Le S.r
Trahan, feodisle d'Eporcé, de qui feu M. Rivault père
tenait cette anecdote, se sera trompé sur la date de ce titre,
qu'il disait avoir vu. Nous pensons qu'il s'agit tout simple-
ment du fait ainsi rapporté parLepaige, à son article S. -Julien
en Champagne (n-44^): " E*1 i4-oo, J. Turpin possédait
la terre de la Renaudière, qui passa à Jeanne de Mouchi,
laquelle la vendit, en i46i , avec la terre d? Eporcé , à R, de
Hallai et Anne du Bois de Maquillé sa femme , aïeuls mater-
nels de R. d'Orvaux. En i638 , J. Samson de Milon , acquit
cette terre de P. d'Orvaux. » Ainsi , ce serait le propriétaire
de la terre de Milon , sise aussi paroisse d'Amné , et non
celui des Bordeaux , qui aura possédé tout à la fois , celles de
la Renaudière , d'Eporcé et , peut-être aussi , celle de Souvré ;
2.0 la Rosette, simple ferme aujourd'hui, à 8 h. au N. N. E.
du bourg, laquelle , en 1777 et bien avant , appartenait à M.
Thébaudin , lieutenant particulier civil du sénéchal du Maine ,
qui ajoutait le nom de ce fief au sien propre ; 3.° la Croix ,
qui, après être devenue aussi simple métairie, a été aliénée
par portions depuis quelques années , et n'existe plus comme
telle.
hist. civ. Un notaire royal était établi à la Quinte , en
1783. — Maison de charité , fondée vers 1775 , actuellement
détruite. — Vole par le conseil municipal, en i833, d'une
iv 38
s94
QUINTE.
somme de 200 f. , pour le IrailemeiH d'un instituteur primaire
communal, dont l'école est placée dans l'ancienne maison de
charité , que la commune vient de faire reparer et distribuer
pour cette destination. Lors de la destruction des monastères ,
en 1791, un religieux de S.-Vincent du Mans, qui avait
prêté le serment prescrit par la constitution civile du clergé ,
se retira avec sa sœur dans la commune de la Quinte, où il
était né , et établit une école de garçons dans celte maison ,
et sa sœur, une école de filles. 11 y réunissait quelques pension-
naires, en tout une quarantaine d'écoliers. C'est de là que
vient le nom de collège qu'on lui donne aussi,
ATSTIQ. M. Tendron, chirurgien à Coulans, a recueilli à
plusieurs reprises , des fragements de poteries romaines ,
couleur cire à cacheter, dans le talus de la haie qui borde à
gauche le grand chemin du Mans , un peu au-delà de la
chapelle de l'Eclèche. Il y a trouvé aussi des scories antiques ;
mais celles-ci sont communes dans celte contrée.
hydrogr. Le ruiss. de la Gentière , venant de Cures , arrose
la partie nord-est da la commune , sur un assez petil trajet ;
celui des Clerets, passant près et à l'ouest du bourg, où il
est grossi par les eaux d'une source qui y est située , reçoit
celui d'Eporcé , venant des douves de ce château , coule avec
lui à l'est, pour aller confluer, avec le précédent, dans la
petite rivière de Vray. — Point de moulins.
géol. Sol ondulé , peu profondément coupé ; terrain
secondaire , offrant généralement le calcaire jurassique et de
la marne grise, au sud du bourg ; des sables et du grès ferri-
fère , dans la partie nord et surtout au nord-est.
cadastr. Superficie de 880 hectar. 76 ar. o5 centiar. , se
subdivisant de celte sorte. — Terres labour., 649 hect. 28
ar. 4-c» cent. ; en 5 class. , éval. à 4 > 8 , 12, 16 et 20 f. —
Jard. , 2 i-38-i5 ; 2 cl. : 20 , 3o f. — Allées , aires , pépin. ,
o-43-8o ; à 20 f. — Vergers , i-3i-yo ; 2 cl. : 12 , 20 f. —
Prés, 102-16-40 î 4 cl. : 10, 20, 3o, 36 f. — Pâtur. et
pâtis, 6-74-7°; 2 cl. : 3 , 6 f ■ — 13. futaies, 0-13-90; à
16 f. — B. taillis 54-4o-6o ; 3 cl. : 8, i4, 20 f. — Aulnaies,
1-14-90 ; à 6 f . — Broussaill. , 0-01-20 ; à 2 f. — Pinièr. ,
i2-5o-8o; 2 cl. : 3, 6 f, — Bruyèr. , 2-65-5o; 2 cl. : 1 f.
5o c. , 3 f . — Douv. , pièc d'eau, o-3i-23 ; à 20 f. — Mar. ,
o-2o-3o ; à 2 f. — Sol des propr. bât., 2-33-82 ; à 20 f.
Obj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. , école , 0-78-40. —
Chem., ig-6o-65. — Cours d'eau, o-3o-6o. = 16g maisons ,
en 10 class. : 27 à 1 f. , 69 à 2 f. 5o c. , 43 à 5 f., 3o à 8 f. ,
4 à 12 f., 1 à 18 f., 1 à 22 f., 1 à 27 f. , 2 à 36 f., 1 à 80 f.
QUINTE. 595
^ . • f Propr. non bâties , i3,36o f. Ao c. \ , vc f
Revenu impos. j __£_ tâUes ^ »8g6 5o } 1 4,^56 f. 9o c.
contrib. Foncier , 3,365 f. ; personn. et mobil. , 344 f- ;
port, et fen., gi f. ; i3 patentés : droit fixe ,56 f , ; dr. pro-
port. , io ; total , 3,866 f. — Perccpt. de Lavardin.
cultur. Superficie argilo-calcaire , généralement produc-
tive, grâce à l'emploi des amendements , notamment de la
marne indiquée plus haut ; cultivée en céréales dans la pro-
portion de i5 port, en froment et autant en orge, i en
avoine et i en seigle; un peu de sarrasin , seulement pour la
nourriture des volailles , lequel manque 3 à 4 années sur 5.
Produit , en outre , chanvre, trèfle , pommes de terre , etc. ;
prés abondants , mais de moyenne qualité ; beaucoup de
bois et d'arbres fruitiers. Elève d'un certain nombre de che-
vaux , de beaucoup de bêtes à cornes et de porcs , très-peu
démontons, quelques chèvres. — Assolement quadriennal;
9 grandes fermes, 12 moyennes , 26 grand bordages et 3o
petits; 5o charrues, dont i5 traînées par bœufs et chevaux,
le surplus par ces derniers seuls, rn Commerce agricole con-
sistant en grains, dont il y a exportation réelle du quart au
tiers des produits ; en chanvre et ï\\ , graine de trèfle, bois ,
fruits et cidre , etc.; poulains et jeunes chevaux, taureaux ,
génisses et bœufs maigres ; porcs gras , menues denrées.
= Fréquentation des marchés du Mans et de Conlic,
habituellement; plus rarement , de Loué et de Vallon.
INDLSTR. Fabrication de quelques pièces de toiles de
chanvre , de commande , pour les particuliers.
rout.et chem. L'ancien grand chemin venant du Mans,
s'embranchant actuellement avec la grande route de Blois à
Laval, au ham. des Maisons-Rouges, en Trangé, traverse
le territoire, du S.-E. au N. N. O., en passant au bourg, et
conduit à Ste-Suzanne et à Evron (Mayenne), par Bernay
et par Torcé-en-Charnie : c'était et c'est encore la principale
voie d'exploitation. D'autres chemins conduisent aux bourgs
circonvoisins , notamment à Conlie , le chef lieu du canton.
lieux remàrq. Comme habitations , outre les maisons du
bourg indiquées et le manoir d'Eporcé : le Grand-Chemin ,
à i,t h. S. E. du bourg, près le chemin du Mans , jolie mai^
sonnette avec un taillis percé , à M. Chevalier de Launay,
avocat au Mans ; la Bouchardière , à 1,8 h. S. E. également
du bourg, à M. Auguste Leroy du Mans. Sous le rapport des
noms : les Chevaleries, la Barre; la Chevrolerie ; les Chau-
vières (terrain nud, aride ) ; les Boissées , les Aulnaies, la
Fresnaye , les Brosses , le ïeillau , etc.
596
RAHAï.
établ. purl. Mairie, succursale, école primaire communale
de garçons , école primaire de filles ; i débit de tabac. Bur.
de poste aux lettres , au Mans ; de distribution , à Coulans.
Ré
RABLAIS, élang et ruisseau. Situé dans la partie nord-
ouest de la commune de Gesne-le-Gandelin ( v. cet art. ) , à la
suite de deux autres plus petits , appelés de la Gantellerie ,
entre les bois de Hellon , au nord , et ceux de Vaux , au sud-
est , l'étang des Rablais , d'une consistance d'environ 3o ares ,
dans et autour duquel croissent un grand nombre de plantes
intéressantes, indiquées à l'article Gesne le Gandelin (h-
507), donne naissance au ruisseau de son nom, qui, se
dirigeant d'abord à l'est nord est , passe près et au nord du
bourg de Berus, traverse l'étang de MaletTre, moins consi-
dérable . puis, remontant directement au nord , traverse le
territoire de Cherisay, et va se jeter dans la Sarthe, tout près
et au sud-ouest de la ville d'Alençon , à l'ouest du faubourg
Monlsort, après 9 kil. \\i de cours, pendant lequel il lait
mouvoir le seul moulin de Maleffre, en Berus ( v. cet art.).
RABOUUG , petit ruisseau, qui prend ce nom d'un moulin
qu'il fait mouvoir dans la commune de Cherisay , que nous
avons indiqué , à cet article , sous son vrai nom de ruisseau
de la Fontaine de Clierisay.
BAHAI, Y; RHAY; s.-GLRMaîn de rahaY; Rahiaum,
Sancti Germani de Rhaio ; de la forme du territoire , ressem-
blant au poisson de mer appelé Raie, Raia? Commune
Cadastrée, du cant. , de l'arrond., et à 8 k. 1/2 N. E. de
Saint-Calais ; à 4-9 t E. du Mans ; jadis du doyenné de S.-
Calais , de l'archid. de Monlfort-le-Rotrou , du dioc. du
Mans et de l'élect. de Château- du-Loir. — Dist. légal. :
9 et 58 kilom.
descript. Bornée au N. O. et au N. , par Conflans et par
Valennes ; du N. E. au S. E. , par Baillou et Sargé ( Loir-
et-Cher), dont la petite rivière de Braye la sépare ; au S ,
encore par Sargé et par Marolles; à l'O. , par S.-Calais; sa
forme est un pentagone irrégulier, ayant véritablement
l'apparence d'une raie , dont la tête serait au S. E. et la
queue au N. N. O. Diam. dans ce sens ,7k.; contre l^k. 1/2
de largeur centrale , du N. au S. — - Le bourg , situé près de
la limite orientale du territoire , sur le sommet d'un coteau
RAIIVÏ. 597
dominant le vallon de la Braye , ne se compose que d'une
assez grande place , située au N. de l'église. Celle-ci à ouver-
tures semi-ogivales , du slile gothique rayonnant et flam-
boyant, à colonnes rondes, dont les chapiteaux sont à volutes
et à palmes, supportant des arcades , cintrées d'un côté , se-
mi-ogivales de l'autre; séparant la nef et le cœur des transeps
ou bras de la croix. Clocher en flèche tronquée , arrondie à
son extrémité , placé sur un énorme tour carrée. Cimetière
hors et au N. du bourg , clos de murs.
POPUL. De 102 feux sur les étals de l'élection ; actuelle-
ment de i3i , comprenant 3^2 indiv. mal. , 332 fem, , total ,
654 ; dont 218 dans le bourg.
Mouv. décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , 4$ >
naiss., 206; déc. , i38. — De i8i3 à 1822 : mar. , 49 ï
naiss. , 257 ; déc. 110.
hist. ecclés. Eglise dédiée à S.-Germain , construite , dit-
on , en i5io et consacrée par un év. d'Amasis. Assemblée le
dim. le plus proche du 3i juillet. La cure , qui valait 5oo 1,
de revenu, était à la présentation de l'abbé de S. -Calais ,
qui avait, tout à la fois , les litres de fondateur, archidiacre,
doyen et seigneur de la paroisse, de même qu'à St. -Calais ,
à Marolles , à Montaillé. Pendant la vacance de la cure , il
en percevait les revenus. Voir à I'hist. ecclés. de ces art. ,
ce que nous avons dit à ce sujet, et relativement à l'accord
fait enlre cet abbé et J d'Hierrai év. du Mans, au sujet des
droits de juridiction ecclésiastique sur ces paroisses et sur
celle de Rahai.
On lit, dans le censif de l'abbaye de Saint -Calais ,
dressé en 1391 : « Le dit abbé prend en ladite église de
Rahay , les deux parties des oblations des fêles annuelles ,
c'est à savoir à la Toussaint, Noël, Pasques , Pentecôte et
à la S.-Germain ; et doit avoir i4 den. sur le commun, à
chacune desd. fêtes , le moine ou autre qui chante la
grand'messe. — Ledit abbé prend en toute lad. paroisse ,
les deux parts de loules prémisses , sauf des agneaux , que le
ebambrier de ladite abbaye prend les deux parts. — //. prend
et trait toutes les dîmes de blé et de vin et tout le trait , et
toutes les pailles , sauf de la dîme des vignes de S.-Germain ,
qui sont au prêtre. — It. fait aud. prêtre, chacun an, pour
son gros , pour toutes grosses dîmes , etc. , 8 septiers
d'avoine à la mesure dudit abbé ; et les vient quérir ledit
preslre à la grange de Montjoie , au temps que l'on bat les
blés. «
On lit aussi, dans l'aveu fait le 21 oct. i465 , au comte de
Vendôme, baron de Montdoubleau, pour la châtellenie de
598
RAHAI.
S.-Calais : « Le curé de Rahai , tient de moî en garde et au
divin service, le presbitère de sadite cure, ainsi qu'il se
poursuit , avec ses appartenances. »
Une ordonn. royale, du 22 oct. 1821, autorise l'accepta-
tion de la donation faite à la cure de Rahai , par le S.r Mony ,
d'une pièce de terre appelée le Champ-Délaissé , évaluée à
i5o f. — Autres, des 23 nov. i83o et 21 oct. i835, autori-
sant la fabrique à aliéner des immeubles lui appartenant ,
sur une mise à prix de 5o3 f. 10 c. ; à placer en rentes sur
l'état, une somme de 322 f. 10 c.
Il existait , anciennement , une chapelle au château de
Montjoie, ainsi que nous allons le voir plus loin.
hist. féod. La seigneurie de paroisse , était possédée par
l'abbaye de S.-Calais et annexée à la terre de Montjoie
Mons-Gaudiï , par suite , probablement, du don fait de cette
terre audit monastère , par Guillaume de S.-Calais, ioi5-
io36 ; d'où il faut inférer, que cette seigneurie dépendait
anciennement de celle de S.-Calais. Voici les droits qui y
étaient annexés, aussi d'après le censif de i3gi. « Item,
le dit abbé a en ladite paroisse , son manoir et sa chapelle de
Montjoie, à chanter ( faire l'office) , sans licence de l'évêque.
— II. , la seigneurie de la ville de Rhay ( cille signifie ici ,
le bourg, le principal centre d'agglomération) de la plus
grande partie ; haute , moyenne et basse justice , sauf es-
chemins ; un four-à-ban , et sont tous les sujets tenus à
cuire et à moudre (.au moulin de Montjoie), à corvées à
estagers ès-dit lieu , quand jadis un abbé les donna leurs
coutumes ; et sont francs de coutume de paige (péage ) et des
dépends , dans toute la châtellenie de S.-Karlès. » L'abbé
possédait à Rahay , outre ce qui précède , les métairies de
la Beluterie , de la Fosse et la borde de Tihale {sic) ; deux clos
de vignes , différentes pièces de terre , garennes , aux lieux
de Montjoie, de Guibcrt et tout auprès; divers censitaires,
pour différentes portions de terres concédées , et , notamment ,
pour concessions du droit d'établir des fours particuliers.
Plusieurs autres fiefs de la paroisse , sont mentionnés dans
le rôle du ban et de l'arrière ban , dressé en i63g : i.° Mont-
faucon , pour lequel Dem.lle Catherine de Conflans , V.e Cl. de
Maslon , S.r de Monstreul, est taxée à xii /. , est mentionné
dans l'aveu de i4-65 , sous le titre de métairie, avec celle de
Chartres , « en ruine et gaste , sises près et joignant les pâtu-
rages de la forêt de S.-Kalès, ainsi qu'elle se poursuit et
comporte, en estraiges, foussés , terres, bois, bruyères,
toute en ruyne et gaste ; » 2.0 Coulonges , dont-il va être parié
plus loin, pour lequel le seigneur, qui n'est pas nommé,
RAHAI. f>99
est taxé a XXX /. ; 3.° le Vivier, appartenant alors à L. de
Chasbot ( sic ) , cscuyer , taxé aussi à XXX /. ; 4-.° la Tabarièrc ,
à Jacq. de Mehabert , taxée à xx /. Autres fiefs : 5.° la Roche ;
6.° Villiers ; 7.0 les Rigaudières ; 8.° le Cormier, Relevaient
de la châtellenie de S. -Calais , suivant l'hommage de i465 ,
cité plus haut : « g.0 Jehan Serrant, à foi et hommage simple et
un jour de service , chacun an, à l'Angevine , et loyaulx aides
et tailles , quand elles adviennent , pour sa métairie et appar-
tenances de Courcelles ; io.° Le curé de S.-Germain de Rahai ,
pour 3 sexlerées de terre , sises près l'ostel Colin Lubi-
neau , 12 den* »
Coulonge , à 18 h. , au S. S. O. du bourg, chat, reconstruit
depuis 3o ans , dans le goût moderne, accompagné de beaux
jardins et d'avenues : terre à laquelle est attaché un revenu
d'environ 3o mille fr. , appartenant à M. Akcrmann , anc.
recev. gén. du dép. des Ardennes. Le Vicux-Coulonge , à
1,7 h. , à l'est, un peu vers sud, du précédent, sur le coteau
qui domine la Braye, vieux manoir en ruine, avec enclos,
au même propriétaire.
Les Chevrons, à 3,7 h. O. , un peu vers S. du clocher.
Jolie maison bourgeoise , de construction moderne , à deux
pavillons, accompagnée aussi d'avenues et de jolis jardins,
avec une avant-cour close par une claire-voie , flanquée de
deux tours rondes crénelées , de pure fantaisie, et de mauvais
goût, par conséquent. Celle terre, qu'on appelait aussi
Tillières , du nom de son précédent propriétaire, appartient
actuellemement à M. Philippe Vosgien. Elle est mentionnée
dans l'aveu de i£65, comme appartenant alors au châtelain
de S. -Calais , sous le nom des Bruyères, autrement les Che-
vrons, « sise près la forest de S.-Kalès, toute en ruine et
gaste. »
hist. civ. Une ordonn. royale, du 3 mars i835 , autorise
l'acceptation de la donation faite à la commune , par M.
Akermann , d'une somme annuelle de 100 f. , pendant
six ans.
En i833 , en exécution de la loi du 28 juin , le conseil
municipal vote une somme de 100 f . , pour le loyer d'une
maison d'école primaire ; et celle de 200 f., pour le traitement
de l'instituteur.
Nosol. En août 1788, une fièvre bilieuse putride, dégénérant
en dyssenterie, devient endémique sur la paroisse de Rahay
et sur celles de S.-Cyr et de S.-IVÏartin de Sargé , ces der-
nières formant une seule commune de Loir-et-Cher : ces trois
paroisses , occupent un même coteau, qui domine à l'ouest le
vallon de la Braye , sur une étendue de 8 k. environ , du nord
6oo RAHAI.
au sud. Th. D. Verdier, médecin à la Ferté-Bernard , appelé ,
par l'intendant de la généralité de Tours , à combattre cette
affection morbide , fait observer que Rahay , préservé jus-
qu'alors de maladies épidémiques, est placé dans les conditions
hygiéniques les plus favorables , à une élévation de ^o m.
au-dessus de la rivière, possédant des eaux potables, un
bourg bien aéré , bien sec , sans eaux stagnantes , recevant ,
par la prairie, le vent du nord qui y souffle vivement, des
maisons espacées et assez bien aérées dans le bourg. Celte
maladie, qui régna environ 6 semaines , atteignit 81 individus
à Rahay, 71 à S.-Cyr et 22 à S.-Martin de Sargé ? total
174.; dont 10 moururent à Rahay, 1 à S -Cyr et 2 à S.-
Martin. La paroisse de Baillou , située sur l'autre rive de la
Braye , sur un terrain plus bas et dans des conditions bien
moins favorables , en fut cependant totalement préservée.
antiq. Il existe à Montjoie , à 1 k. au N. du bourg, sur
le penchant oriental du coteau, à peu de distance de la Braye ,
une tombelle entourée de fossés , qui est , après celle de
Beaumont-sur-Sarthe , l'une des plus belles du déparlement.
11 est probable que , si elle a évidemment servi de merc féodal
dans le moye-âge , elle fut, dans l'origine, une tombelle
gauloise, un lieu de sépulture celtique , ainsi qu'elles l'étaient
généralement (de caumont, Cours d* Antiq. monum., i.re part.,
p. 122 et suiv.). Le nom de Montjoie donné à celle-ci , comme
spécialité , est en même temps un nom générique , qui paraît
emblématique, soit du culte, si on le fait dériver de Mons-
Joois; soit des usages populaires, Mons-Gaudii , lieu de
réjouissance. Cette tombelle est siluée à l'angle de l'enceinte
du vieux château, formant un carré long. En défrichant cette
enceinte, il y a une vingtaine d'années, on y rencontra
plusieurs squelettes, couchés parallèlement à côlé les uns des
autres, dans une direction qu'on n'a pas indiquée; quelques
ouvrages en cuivre, non décrits ; et des fragments d'un bois
de cerf.
HYJ)R. La rivière de Braye, limite tout le côlé oriental de la
commune et la sépare de celle de Baillou (Loir-et-Cher) :
le vallon qu'elle parcourt entre ces communes, est passable-
ment large et fort gracieux. Le ruiss. de la Roche , prenant
naissance vers le centre du territoire, se contourne en demi-
cercle du S. à l'E. , pour aller confluer dans la Braye , après
un cours de 34- k., entièrement sur la commune, et avoir reçu
plusieurs autres ruisseaux moins importants. — Moulin de
Bas-Monjoie , à blé, sur la Braye. Celui de Villejus, Villa
Joçis(y. Ann. 1827-127), n'est point de Rahai, mais de Baillou.
géol, Sol formant un plateau élevé , tranché , à l'est , par
R/UIAI. 60 î
le vallon de la Braye et sillonné , de l'ouest au sud-est, par
celui que forme le ruiss. de la Roche. Passage du terrain
secondaire inférieur, offrant le calcaire jurassique, au supé-
rieur ou crétacé. Calcaire jurassique à ammonites, astérées?
et autres fossiles ; marne , à une assez grande profondeur ;
minerai de fer limoneux, sur quelques points.
cadastr. Supcrf. totale de 1,89/». h. i3 ar. 3i cent. , subdi-
visée ainsi : — Tcrr. labour., i,52o h. 27 ar. 5g c; en 5 class.,
à 7, 10, 16 , 23, 27, f. — Aven., vergers, pépin., 7~io-35 ;
à 27 f. — Jard. , i8-o4~7^ ; 3 cl. : 27 , 3o , 35, f. — Vign.,
0-73-70 ; à 16 f. — Prés, iaG-fcj-éo ; 4 cl. :i8, 32, 54,
82 f. — Pâtur. et pâtis, i6-5o-io; 2 cl. : 5 , 10 f. — B.
taillis, aulnaies, broussaill., 146-34-70; 4 cl. :4?9* J4»
20 f. — Terr. vaines, i-23-3o ; à 3 f . — Pièc. d'eau, 0-77-
10 ; à 27 f. — Mar. , 0-24-80 ; à 3 f . — Superf. des pro prier,
bât., 1 1-72-7 1 ; à 27 f. Obj. non impos. : Egl. , cimel. , pres-
byt. , 0-62-20. — Cliem,, 37-11-40. — Cours d'eau, 6-60-
80. = i4o maisons , en 7 class. , 28 à 6 f. , 57 à 12 f. , 36 à
16 f . , i5 à 24 f-, 2 à 48 f. , là 72 f. , 1 à 216 f. — 1 moulin ,
à 180 f — 1 fourn. à chaux , à 3o f.
u . C Propr. non bâties, 36,66o f. 07 c. 1 Oo / r
Revenu impos. | _^ baties ^ > ^ 7 j 38,9^2 f. o7 c.
contrib. Fonc. , 5,4^2 f. ; personn. et mobil. , 427 f. ;
port, et fen. , 1 15 f ; 12 patentés : dr. fixe, 48 f. ; dr. proport.,
4? f. 66 c. Tôt , 6,084 1. 66 c. — Percept. de S.- Calais.
cultur. Superficie argilo- calcaire , en général; argilo-
sablonneuse , sur quelques points ; non pas médiocrement
production, comme on le dit dans Y Annuaire pour 1827, p.
127, mais généralement fertile, au contraire, en toutes sortes
de productions. Ensemencée en céréales, dans la propoit. de
4 part, en froment, 3 en seigle méteil et mélarde (orge et
avoine). Prod. , en outre, chanvre, trèfle, beaucoup d'ar-
bres à fruits, prairies abondantes, bois également, un peu
de vigne. On y élève un certain nombre de chevaux , de bétes
à cornes, de porcs, de chèvres et beaucoup plus de moutons
proportionnellement. — Assoient, triennal; 1 1 fermes prin-
cipales , 27 autres, 20 gros bordages ; 25 charrues, dont 20
traînées par chevaux seuls. = Commerce agricole consistant
en grains, dont il n'y a pas ou que très-peu d'exportation
réelle ; en chanvre et fil , peu de graine de trèfle , fruits et
cidre de bonne qualité; foin, bois; bestiaux, moutons sur-
tout, laine, menues denrées.
= Fréquentation des marchés de S.-Calais , de Yibraye ,
de Monldoubleau (Loir-et-Cher).
6o2 RAMÉE.
industr. Fourneau à chaux et à tuile, établi aux Che-
vrons , en 1828 , par M. de Tilières. Fabrication de quelques
pièces de toiles et d'étoffes de laine grossières, pour parti-
culiers , et pour le débit local. On verra plus bas , aux noms
de lieu ♦ qu'il a existé jadis une tannerie et un fourneau à
chaux à Rahai.
rout. et chem. La principale voie d'exploitation , est le
chemin, très-fréquenlé par le commerce local, de S.-Calais
à Montdoubleau.
lieux remarq. Comme habitalions : Coulonge , les Che-
vrons ; la Roche , à M. Demiau , procureur du roi à S.-
Calais. Sous le rapport des noms , outre ceux déjà cités : la
Grande -Maison , Courcelles , la Capitainerie , les Cohues;
la Borde au Curé, la Maladrerie, la Grâce, la Belle Hôtellerie ;
les Crannes, la Perrière, le Pot de Ruets , les Vaux de
Ruets ; la Forêt, la Bruyère, les Aulnaies, etc.; la Gaudi-
nière de la Pile ; la Borde des Loups ; la Chaussumerie , la
Tannerie , etc.
Établ. PUBL. Mairie, succursale, école prim. de garçons.
Bur. de poste aux lettres , à S. Calais.
RAIIARD, prieuré et maladrerie , situés anciennement
dans la paroisse de Luceau, au sud-sud-est du bourg, sur la
grande roule du Mans à Tours , à mi-chemin de Châleau-du-
Loir. Le prieuré , qui dépendait de l'abbaye de Vaas , et où
les moines de ce monastère se retirèrent, en i5ig, pour se
soustraire aux ravages d'une épidémie, valait 3oo 1. de
revenu , et était à la présentation de l'abbé. La maladrerie
fut unie, en 1696, à l'Hôtel-Dieu de Château-du-Loir. Ces
établissements religieux n'existent plus comme tels. ( V. les
art. CHAT EAU -DU- LOIR , LUCEAU et VAAS.)
RAMEE, hameau de la commune de Tu fie , dans l'em-
placement d'un ancien fief du même nom, dont il sera parlé
à l'article Tuffé.
Un prieuré du dioc. du Mans, appelé aussi la Ramée,
était situé paroisse de la Chapelle-Rainsoin , actuellement du
département de la Mayenne.
RAMEE , ruiss. qui a sa source dans la commune de
Tuffé , près la ferme de la Morinière , coule au S. S. E. ,
reçoit à la ferme des Clouzeaux les ruiss, des Guyonnières et
de Fleuré réunis, passe au ham. de la Ramée , dont il prend
le nom, puis tout près et à l'est du bourg de Beillé , et va se
jeter dans l'Huisne , un peu au-dessus du moulin de Bresleau ,
après 5 k. 1/2 de cours , sans moulins , pend, lequel il sépare
Tuffé de la Chapelle S.-Rémi , arrose et délimite aussi , en
partie , Beillé d'avec Tuffé,
RANCHER. 6o3
RAMEFORT, ROMEEORT; Ramaforti, Romaforti;
ancien fief et château-fort détruit, situés sur le territoire de
Bousse, là où se trouve encore un moulin de leur nom, le
long de la petite rivière de Loyer. Nous en avons parlé au
paragraphe antiquités de l'article Bousse (i-2i3), ainsi que
de la probabilité que ça été un fort romain originairement ,
et cité la prise de cette forteresse , en i/{.25 ou bien en 1 429 »
les hisloriens n'étant d'accord , ni sur la date de cette prise ,
ni sur le nom du guerrier qui s'empara de ce château.
Nous ajouterons ici, qu'on trouve un Gaufridus Rama-
forti, au nombre des signataires de l'acte de fondation , par
Foulques comte d'Anjou, 1097- ii25, du prieuré de la
Fontaine-S.-Marlin ( U-4-4^ )• Ménage, dans son Histoire
de Sablé, cite aussi un Philippe Bamefort , fils d'Etienne
de Marchai ou de Mortas , sénéchal d'Anjou sous Henri II ,
roi d'Angleterre , comte d'Anjou et du Maine , vivant en
io83. Il pense que Philippe avait épousé une héritière de
Ramefort, ce qui lui fit prendre le nom de ce fief; et cite
aussi un Gaufredus de Ramaforti , qui vivait en Iia3, et un
Gui de Ramefort, mentionné dans le serment de fidélité prêté
en 1202 , à Jean Sans-Terre , par Gui de Châtillon. Ménage
pense que la terre de Ramefort , dont Philippe et sa postérité
portaient le nom , était peut-être celle qui , de son temps ,
était possédée par l'évêque d'Angers et située dans le voisi-
nage de Saumur. Nous ferons remarquer que Bousse était une
paroisse dudioc. d'Angers et de la province d'Anjou, et qu'il
est possible, qu'après la prise de Ramefort, en i4-î5 ou i429>
ce château , n'ayant pas été relevé , les seigneurs de ce fief en
ayent transféré le titre sur un autre bien leur appartenant ,
dans les environs de Saumur.
RANGE, RENCE; ruiss. appelé aussi de I'Étant-neuf ,
ayant sa source près le lieu d'Aubigné , à 3 k. au N. du bourg
d'Assé-le-Boisne , se dirige au S. S. E., traverse l'étang dont
il vient d'être parlé , puis coule au S. et sépare la commune
d'Assé de celle de S.-Victeur ; reçoit ensuite les petits ruiss. de
la Gharmerie et de Noronde ; passe près le ham. de Rance ,
dont il porte le nom, et va confluer dans la Sarlhe, au
Gué des Bois , à 2,2 h. au N. de Fresnay , après 5 k. 1/2 de
cours , et avoir fait tourner le moulin de Rance.
RANGIIER ( coua du ) , ancienne maison de la ville du
Mans, qu'on croit avoir appartenu à l'ordre du Temple , et,
après son abolition, avoir été réunie à la commanderie de
Guéliant , de l'ordre de S.-Jean de Jérusalem. Voir l'art.
cour du rancher, îi-il+b ; les art. guéliant, moitron et
THELOCHÉ.
6o$ RENÉ.
RAIVD01V1YAI , Y ; ancienne terre seigneuriale , d'une
assez grande étendue , appartenant actuellement à l'Hôpital-
Général du Mans : son manoir , avec chapelle et village
(hameau), étaient situés dans la paroisse de Voivres. Voir
cet article.
RARAI , Y ; nom improprement donné au château de
Poncé. Voyez cet article.
RAVADUJY , ancien fief, situé dans la paroisse de Parce.
Voir cet article.
RAVI1YE , nom d'un ruisseau qui sépare le Maine et le
département de la Sarthe , dans leur partie nord-est , sur
un trajet de 5 k. au plus , du Perche et du département de
l'Orne. Voir l'article avezé.
RECUEIL ; voyez requeil.
REDOIVIVE , ruisseau , le même que nous avons décrit
(H-542 ),sous son véritable nom , qui est hÉdonne.
RENE, RENNE; Reneium ; peut-être tfEraines, par
contraction ; venant ftArena , /trenis , arène ou champ de
sable; ou bien tfErnel, mot qui, dans le moyen-âge, indi-
quait un lieu en friche , une terre abandonnée? Commune
comprise dans la petite contrée du Saosnois , du cant. et à 7
kilom. 1/2 O. N4 O. de Marol!es-les-Braults ; de l'arrond. et
à i3 k. S. O. de Mamers ; à 3i k. IN. du Mans ; autrefois du
doyenné de Beaumont , du Grand-Archid. , du diocèse et
de l'élect. du Mans. — Dist. légal. : 8, i5 et 36 kil.
ijE>CRiPT. Bornée au N., par Thoiré-sous-Conlensor ; au
N. E. et à l'E , par Thoigné ; encore à l'E. et au S. E , par
Dangeul ; au S. , par Nouans; au S. O., par Doucelles ; à
TO. , par Chérancé ; au N. O. , par Grandchamp; la forme
de celte commune est celle d'un ovoïde, s'allongeant , du
N. N. O. , où est sa partie arrondie, au S. S. E. , où est sa
poinle , sur un diam. de 5 k. , contre 3 k, de l'argeur cenlrale ,
de l'E. N. E. à i'O. S. O. bourg assez important, situé à
peu près au centre du territoire, un peu vers l'est, formant
une place passablement grande , dont la halle occupe la
superficie t ne laissant entre elle et les maisons , qu'un espace
assez étroit : deux petites rues aboutissent à celle place. Assez
grande et belle église, avec aulel à la romaine, à ouvertures,
les unes cintrées , les autres semi-ogivales ; quelques-unes
des croisées à 2 et 3 lancettes, de différentes époques du
gothique. Clocher formant une pyramide à 4 pans, placée sur
une grosse tour carrée , percée de fenêtres de la première
époque de l'ogive , soutenue à ses angles par des contreforts
dans toute sa hauteur. Cimet. attenant à l'église , clos de
murs d'appui. Il ne reste rien du vieux château, situé à
RENÉ. 6o5
l'extrémité sud du bourg , qu'on dît avoîr été construit dans le
i5.e siècle, époque qui doit être plutôt celle de sa destruction.
Celui du Bourg-Chemin , à très-peu de distance au sud-est
du clocher, sur le chemin de Marolles, est une simple
maison bourgeoise aujourd'hui , fort peu importante.
popul. Portée a ig4 feux, sur les rôles de l'élection,
comme une seule communauté avec Espières {sic) , ham.
situé à 1,9 h. N. E. du bourg, elle est actuellem. de 34o
feux, se composant de 743 indiv. mal., 726 fem., total,
1,469; dont 4o2 au bourg, a54 au ham. d'Ombrée , a38 à
celui d'Epières.
Mouo. décenn. De i8o3 à 181 2 , inclusiv. : mar. m;
naiss. , 420 » déc. , 3o6. — De i8i3 à 1822 : mar. , 106;
naiss. 4^5 ; déc. , 242.
hist. ecclés. Eglise sous le vocable du chef des apôtres.
Assemblée, le dim. le plus proche du i.er août, fête de
S.-Pierre-ès-Liens.
La cure , de 1 ,000 1. envir. de revenu , était à la présenta-
tion des religieux de l'abbaye de S.-Vincent du Mans , et non
à celle de l'abbé, comme ledil Lepaige. Elle leur fui cédée
par l'év. Guillaume, vers l'an 1200, du consentement
d'Eustache , archidiacre du Saosnois,et de Maurice archi-
prêtre de Beaumont , après que Guill. des Prés , Geoffroi et
Robert ses fils, qui revendiquaient le droit de présenta-
tion, s'en turent désistés. Plus tard, en 1206, l'év. Hamelin ,
avec l'agrément de l'archiprêtre et du chantre de Beaumont
et du Saosnois, donne, aux mêmes religieux de S.-Vincent,
l'église de René , dont ils avaient déjà la présentation , pour
en employer le revenu à l'entretien et au soulagement des
malades. L'évêq. Nicolas, successeur d'Hamelin, confirma
cette donation, moyennant la promesse faite parles moines,
de célébrer chaque année son anniversaire , leur permettant
de prendre 20 s. mansais sur ce revenu, pour traiter la
communauté , le jour de cet anniversaire.
En 1224, le prieur de Vivoin a un procès avec le curé de
René , au sujet des offrandes faites à la chapelle de S.-Denis
d'Epières, le jour de la fête du patron. Le prieur en obtient
les deux tiers. V. plus bas , à J'hist. féod. , l'art, épières.
Un prieuré , ou plutôt une chapelle , du nom de René ,
aliàs S.-Maurice , n'appartenait point à cette paroisse , mais
au château du même nom, situé dans celle de Lignères-la-
Doucelle ( Mayenne).
hist. féod. La seigneurie de paroisse, était annexée à
l'ancien château , dont il ne reste que des douves assez pro-
fondes. Elle relevait de la baronnie et du bailliage du Saosnois.
606 RENÉ.
En i486 , J. Levasseur, seign. de Courgaîns , l'était aussi
de René. Fr. Levasseur, écuyer, est taxé à xv /. au rôle du
ban et de l'arrière-ban , de 1639 , comme seigneur de la terre
de René. Il paraît qu'après la destruction du château, cette
seigneurie fut annexée à la terre du Bourgchemïn, dont nous
avons indiqué plus haut le manoir.
En i533, Jacq. Hamelin , év. de Tulles, confesseur et
premier aumônier de François I.er, obtient de Françoise
d'Alençon , baronne du Saosnois, Je droit de halles, foires et
marchés au bourg de René , et probablement celui d'y donner
mesure à grains; et fit construire la halle actuelle, sur un
emplacement qui dépendait de sa terre de Bourgchemin. En
dernier lieu, la terre de Bourgchemin, à laquelle était réunie
la seigneurie de paroisse , était possédée par la famille du
Lau, dont un membre, L.- Laurent du Lau, chev. , mestre
de camp de cavalerie , et Bonne Françoise Dangesgin , son
épouse, rendent hommage à la baronnie de Saosnois, en
173g, pour la terre seigneuriale de Bourgchemin , l'Hermi-
tière , Poignant et autres. Par acte du i4 juin i8o3, le baron
Armand L.- Jos. du Lau , fait abandon à la commune , des
halles qui lui appartiennent.
Les autres fiefs étaient : i.° Epières, avec chapelle , dépen-
dant du prieuré de Vivoin , membre du monastère de
Marmoutier, à qui Raoul de Doucelles avait fait don, en
1264.? de la maison d'Epières , avec ses dépendances; d'où
les droits que le prieur prétendit, en 1224, comme on l'a vu
ci-dessus, sur les offrandes faites à la chapelle de ce lieu, le
jour de la fête de S. -Denis son patron ; 2.0 le Taillis , à 1 k.
S. E. du bourg , avec droit de haute justice ; 3.° J uit 'tiers , lieu
et métairie pour lesquels Dam.l,e Anlhoinette de Perons est
taxée à xx /. , au rôle du ban et de l'arrière-ban déjà cité.
iiïst. civ. Un arrêté des Consuls, du 26 germin. an xii,
autorise l'acceptation des halles données à la commune , par
le cit. du Lau.
Une ordonn. royale du 12 janv. 1820, autorise également
l'acceptation du legs de 5oo f. , fait aux pauvres de René,
par la Dem.lle Hermon.
En i833, le conseil municipal vote une somme de 44 f» »
pour le loyer d'une maison d'école primaire , et celle de
200 f., pour le traitement d'un instituteur.
Toute la plaine du Saosnois, dans laquelle se trouve René,
est exposée fréquemment aux ravages des orages d'été. Ses
récoltes , comme celles de plusieurs communes environ-
nantes , furent entièrement hachée par la grêle , dans l'une
des premières années de ce siècle.
RENE. 607
HYDR. Le ruisseau l'Orlhon , décrit plus haut (p. 324) ,
traverse le territoire communal , de TE. N. E. à PO. , à peu
près par son centre , en passant près et au N. du bourg , sans
y faire tourner de moulin. Ce ruisseau paraît être le même,
que celui indiqué par Orderic \ ital , sous le nom de Riolt ou
Riollet , sur les rives duquel un combat eût lieu, de iog5 à
1099, entre le comte du Maine Hélic de la Flèche, et le
comte du Perche Robert II de Bélesme , surnommé te Diable.
Voir Tari, riolt.
géol. Sol généralement plat et découvert , à l'exception
d'un monticule semi-conique, qui se trouve à l'extrémité sud
du territoire , commun avec INouans. Un autre , de même
forme, situé à l'est, est presque entièrement sur Thoigné.
Terrain secondaire inférieur, offrant le calcaire jurass. ooli-
thique indiqué à l'art, cantonnai de Mamers ( m-i5g ) , avec
de nombreux fossiles, des espèces propres à cette formation.
Divis. DES terr. Par approximation , cette commune
n'élant pas encore cadastrée : Terr. en labour, g23 hect. ;
jardins, 20; prairies, 3i6 ; bois, 12; superf. des bâtim. ,
10; égl. , cimet. , presbyt. , halles, 2 1/2 ; chemins, 9 1/2 ;
eaux cour. , 2 ; total , 1295 hectares.
contrib. Fonc. , 7,262 f . ; personn. et mobil. , 709 f . ;
portes et fen. , i83 f. ; 3o patentés : dr. fixe, 169 f. 5o c. ; dr.
proport., 65 f. 5o c. Total , 8,389 f. — Chef-lieu de percept.
CULTUR. Superficie argileuse et argilo-calcaire , générale-
ment productive , ensemencée en céréales , dans la proport,
de i3 part, en froment, autant en orge , 2 en seigle, 1 eti
avoine ; en outre : chanvre, trèfle , pommes de terre, un peu
de luzerne, bois, peu d'arbres à fruits. Elève de quelques
poulains, d'un assez grand nombre de bêles aumailles, de
moutons ; peu de porcs , proportionnellement ; quelques
chèvres. — Assolem. triennal; 18 fermes principales, à
peu près autant de moyennes , une soixantaine de bordages ;
62 charrues, dont i2seulem. traînées par bœufs et chevaux.
= Commerce agricole consistant principalement en grains ,
dont il y a exportation réelle, du tiers à la moitié; en chanvre
et fil, graine de trèfle , bois, etc. ; quelques poulains., beau-
coup de jeunes vaches , porcs , moulons, laine, etc.
marchés Un marché le jeudi de chaque semaine, établi,
comme on l'a vu plus haut, en i533, approvisionné princi-
palement en grains. Fréquentation de ceux de Beaumont et de
Mamers.
Le boisseau particulier de René , dont nous avons parlé
ci dessus, équivaut, ras, à 44 nlr* 2I centil,; comble , à
55 1. 26 centil.
6o8 REQUIELs
industr. Nulle autre que la culture des terres.
rout. et chem. Un grand chemin , de Beaumont à Mamers,
traverse le territoire du S. O. à TE. , en passant au bourg ,
et s'embranche , a Courgains , avec la roule départementale
n.° , II, du Mans à Mamers , par Ballon.
lieux REMARQ. Bourgchemin seul, comme habitation. Sous
le rapport des noms : le Plessis , la Folie ; la Croix et les
Trois-Croix ; Nauvays , le Breil, la Serrurie ; Epière, la
Grouas , la Touche ; Chanfepie; la Tuilerie ; etc.
etabl. PUBL. Mairie, succursale, école primaire votée ;
résidence d'un notaire, d'un percept. des conlrib. direct.;
i recette buraliste et 2 débits de tabac, des conlrib. indir. ;
cbef-lieu d'un bat. cantonn.de la garde nationale, de 65o
hommes. — Bur. de poste aux lettres , à Beaumont-sur-
Sarthe.
etabl. partic. Un docteur en médecine.
l\EJ\Oi\ , rEisom (Cassini); de renommé, probablement ?
Petite rivière, formée par la réunion de deux ruiss. ayant leur
source, l'un près le ham. des INouis , l'autre à la ferme du
Châtelier, en Souligné-sous-Vallon , le premier desquels
traverse le parc des Epichelières , avant leur réunion, qui a
lieu près et au S. S. E.de l'anc bourg de Flacé. Elle se dirige
au sud-ouest, passe près le château de Bellefille, puis au
bourg de Chemiré-ie-Gaudin , où on la traverse sur un pont
en pierre, et va confluer dans la Sarlhe , à 7 h. en à-mont
du bourg de Fercé , après un cours assez sinueux, de 12 k.
environ, à partir de la source de INouis, et de 8 k. depuis
la réunion des deux ruisseaux cités. Des 4 moulins à blé , que
faisait mouvoir anciennement cette petite rivière, deux
avaient été supprimés dès avant 1777.
REQUEIL, RECUEIL; Rochatio, um; de recueillir,
sol productif, Comm. cadastrée, du cant. et à4-kilom. 1/3
N. i/4-O. de Pontvallain ; de l'arrond. et à 21 k. E. N. E.
de la Flèche; à 25 k. S. du Mans; anciennem. du doyenné
d'Oizé , de l'archid. de Château-du-Loir , du dioc. du IVIans,
de l'élect. de la Flèche, — Distanc lég. : 5, 2.6 , 29 kilom.
descript. Bornée au N. , par Yvré-le-Pôiin ; au N. E.,
par Château-l'Hermitage ; au N. O., par Oizé ; cette com-
mune a la forme d'un heptagone irrégulier , se rapprochant
de celle d'un cercle un tant soit peu allongé , du N. N. E. au
S. S.O., si ce n'était un renfoncement ou échancrure du côté
N. O. , et un appendice en pointe triangulaire, qui s'étend à
l'est, au-delà du grand chemin du Mans à Pontvallain. Son
plus grand diam. central, dans le sens indiqué, est de 5 k.
1/2 , contre un autre qui varie de 2,8 h. à 5 k. , d'E. à O. —
RËQUÈIL. 609
Assez jolî bourg , silué sur le penchant d'un coteau , vers le
centre du territoire , se rapprochant un peu de la limite orien-
tale. Il consiste en une petite place , entourant l'église au
nord et à l'ouest, sur l'emplacement de l'ancien cime-
tière, d'où partent deux rues se dirigeant , l'une au nord,
l'autre à l'ouest, celle-ci se bifurquant avec une troisième, qui
se dirige au sud-ouest. Ses principaux édifices sont : i.°
l'église , à clocher en flèche . à ouvertures cintrées , compo-
sée , outre son chœur et sa nef, d'un bas-côté, comme eux
voûté en bois; d'une chapelle à la gauche du chœur, dite
du Rosaire , voûtée en pierre , à arceaux à ogive , construite ,
ainsi que le bas-côté de l'église et le presbytère , par MM.
d'Averton , curés de Requeil et chanoines de Tours ,
de la famille des seigneurs de Belin. Une autre chapelle,
appelée N.-D. de Piété , convertie en sacristie, est due à un
curé du lieu , dont le nom est mentionné sur un ancien vitrail
de l'église, dont il va être parlé. Une autre petite chapelle , à
la droite du chœur , a été bâtie récemment par M. le comte
de Mailly , pour lui et sa famille, dans l'emplacement du
banc seigneurial , par concession de la fabrique et d'après une
ordonnance du roi, de 182g : on y remarque plusieurs bons et
curieux tableaux qui appartiennent à M. de Mailly. La porte
occidentale de l'église , du genre roman , est ornée d'une co-
lonne de chaque côté , supportant une archivolte garnie d'un
double rang de zig-zags et d'un cordon. Cette porte est placée
entre quatre autres colonnes romanes engagées , plus élevées ,
supportant une espèce de frise avec corbeaux ou modillons , à
figures grotesques ; un peu au-dessous , et en alignement des
chapiteaux des deux colonnes de la porte , s'étendent, à droite
et à gauche, deux espèces de bande ou de plinthes , ornées ,
celle à droite, de têtes de clous ; celle à gauche , de pommes
de pin. A l'intérieur de l'église , était autrefois une statue de
N.-D. des lignes , en bois , qu'on croit être du i3.e siècle ,
placée actuellement à l'extérieur, derrière le chœur, ayant
les vignobles en regard , pour quelle puisse mieux les protéger
probablement ? îSur une portion de vitrail colorié de celle
église , que possède M. de Mailly , est représenté un cœur de
couleur rouge, percé de 3 flèches, 1 bleue et 2 vertes, à
droite et à gauche duquel on lit: A* Belin , p. c. de Recveil^
162g ; ce qui semble justifier l'étymologie recueillir dont nous
avons parlé. Du reste , le nom de cette paroisse est aussi écrit
Requeil, comme on le fait aujourd'hui, dans des titres
anciens, notamment dans une enquête faite dans l'intérêt des
religieux de Château l'Hermitage , en i4-9x*
Plusieurs tombes sépulcrales , avec inscriptions en carac-
IV 39
6io REQUEIL.
tères gothiques, qui se trouvaient dans l'église, ont été détrui-
tes ou retournées ; une autre , en marbre , était placée près le
banc seigneurial , en mémoire de M. Fr. de la Rivière ,
seign. de la Roche-de-Vaux et de Requeil, mort en 17 19
(v. l'art, roche-dé- vaux) : elle a été recueillie par son petit—
fils M. de Mailly. Outre le banc seigneurial , affecté aux
seigneurs de la Roche-du-Vaux , placé à la droite du chœur ,
du côté de l'évangile, et remplacé actuellement par une cha-
pelle , il y avait aussi le Grand banc , destiné aux officiers de
la seigneurie de paroisse ; un autre , adossé au pilier où sont
les armes des seigneurs d'Averlon , anciens curés de la paroisse
(il paraît que plusieurs membres de cette famille, se sont
succédés dans celte cure), où se plaçaient les gardes et bas
officiers de la seigneurie. On lit dans les archives de l'église
de Requeil , que le i.er banc , près la chaire , du côté gauche
de la nef, a été concédé par Henri second, seigneur et
fondateur de l'église, à noble Adam d'Alexandre, seign. de
Chanleloup, capit. au régim. de Piémont ; etc. — 2.0 le pres-
bytère , qui semblerait être un ancien prieuré , d'après
l'inscription P. c. du vitrail , rapportée plus haut. , qui
parait signifier prieur- curé , construit , comme on l'a vu , par
les anciens curés du nom d'Averton, est une belle maison avec
jardin , enclos et une fuie , attenant au côté sud de l'église
et de l'ancien cimetière, au pignon septentrional de laquelle
on regrette de ne plus voir d'assez bonnes sculptures
anciennes, détruites pendant la révolution et depuis, les-
quelles représentaient les armoiries de MM. de Belin curés ,
avec des lions pour supports ; — 3.° dans la rue qui se dirige
au sud-ouest, l'ancienne maison du collège, avec fenêtres à
croix en pierre, ornées de filets ; — 4-° dans ce\\e Ç11* s'étend
au nord, une petite maison bourgeoise assez jolie , avec jar-
din et accessoires , que le curé actuel de Requeil , M. Breton ,
à qui elle appartient, destine , avec une petite closerie sise à
Yvré le-Pôlin, d'un revenu annuel d'au moins 4-5o f., à réta-
blissement d'une maison de charité , qui sera tenue par des
sœurs d'Evron ; — 5.° la Grande-Maison , à l'extrémité de
la rue qui se dirige à l'ouest , assez belle habitation , apparte-
nant au maire actuel , M. Lenoble , bâtie par M. le marquis
de Mailly (v. l'art, kcche-de-vaux) , dans l'emplacement de
petites maisons achetées par lui , à cet effet , des héritiers
Maudoux ; — 6.° le cimetière , un peu en dehors et à l'est
du bourg , clos de haies et de murs, planté d'une allée de til-
leuls qui , de la porte d'entrée, s'étend à l'extrémité opposée ,
où M. le curé Breton a fait construire une fort jolie chapelle ,
sous l'invocation de N.-D. de Pitié, au-dessus de la porte de
REQUEIL. 6n
laquelle est une statue emblématique de la résurrection , avec
celte inscription : qui crucifixus est resurrexit, alléluia.
On voit dans l'intérieur : i ,° une satue de S. Léon pape , qu'on
y vient invoquer sous le nom de S. Léonfort , contre le mal de
l'an (le carreau ) des enfants et pour leur faire prendre de la
force ; et une autre, de N.-D. de Pitié, placée dans une niche ,
en face de celle de S. Léon ; 2.0 trois tables en marbre , au
niveau du pavé, la i.re, au devant du marche-pied du grand
autel, destiné à recouvrir le tombeau, que le fondateur, qui
a légué celte chapelle à la paroisse, pour en jouir six mois
après son décès, s'est fait préparer de son vivant, en vertu
d'une autorisation par ordonnance royale; la 2.c, vers le
milieu de la nef à droite , placée sur la sépulture de M. L.
Micault, ancien gentilhomme servant du roi, décédé le
3 juill. i83o , propriétaire de l'ancienne abbaye de Châ-
teau-rHermitage; et la 3.e, du côté opposé , celle de dame
Rose-Catherine Lefeuvre de la Croix, sa femme, née à
Crannes-sous- Vallon, décédée le 22 mars 1826; personnages
dont nous avons signalé les vertus bienfaisantes ( 1-383), et
qui , en mourant , ont emporté les regrets de toute la popu-
lation. On remarque, du côté méridional du cimetière,
en face de la croix buisée, emblème de la mort du Christ,
un socle en pierre , destiné à recevoir une colonne en marbre
qui doit être surmontée d'une statue de l'Homme- Dieu, avec
cette inscription : ECCE hOmo , — ecce salvatcr MUi\m , —
quanto oiFFORMïOR, TA3STO mihi carior. — Entre la chapelle
et la croix buisée, se trouve une large pierre tombale en
marbre, sur laquelle est gravée une longue inscription , à la
mémoire du marquis de Mailly.
popul. Portée à io,3 feux sur les états de l'élection, elle
est actuellement de 'àà'j , comprenant 5gi indiv, mal., 636
fem-, total, 1,227; dont 347 dans le bourg, 35, 34, 33 et 32
aux ham. de la Bretonnière, de la Poterie, de la Boissifière et de
la Servinière ; 3o, 25, 22 et 20 à chacun de ceux de la Ligon-
nière , de la Janvrie, et de la Blosserie.
Mouq. décenn. De 179^ à 1802, inclusiv. : mariag. , 73;
naiss. , 32 1 ; déc. , 198. — De i8o3 à 1812 : mar. , io4;
naiss., 3o6 ; déc. , 261. — De i8i3 à 1822 : mar., 85 ; naiss.,
333; déc, 190.
hist. ecclés. Eglise sous l'invocation du chef des apôtres ;
assemblée patronale, le dim. le plus rapproché du 29 juin,
fêle de S. Pierre et de S. Paul. Outre les objels de consom-
mation , de menue mercerie et de bimbeloterie , il s'y vend une
certaine quantité de porcs maigres. De temps immémorial ,
les danses qui ont lieu ordinairement à ces réunions, tenaient
6i2 RECUEIL.
dans une allée couverte, aboutissant à la cour du château de
la Roche-de-Vaux , dont le propriétaire faisait assez souvent
les frais d'un mât de cocagne et de quelques pièces d'artifice.
Cet antique usage, ayant paru trop aristocratique à certaines
personnes, depuis i83o, à raison, probablement, de la
liberté acquise par la révolution de juillet , le propriétaire a
cru devoir s'abstenir de le continuer; mais les promeneurs
renoncent moins volontiers à se diriger de ce côté , au grand
déplaisir de ceux qui voudraient pouvoir les en empêcher!
La cure,eslimée valoir 1,200 1. de revenu, était à la
présentation de l'évêque diocésain. Suivant un aveu fait au
roi, comme baron du Château-du-Loir , le 4 mars 1673,
pour la terre et seigneurie de la Faigne (v. cet art., 11-274)»
]e procureur fabricier de l'église de Requeil , devait foi et
hommage simple au seign. de celte terre , pour bois et pâtures
dépendantes de ladite fabrique. La publication de cet aveu ,
faite à l'église de cette paroisse, le 26 avril 1679 , est signée
R. Philoche , curé.
En 1^97 1 par acte du 24 juin , Jacq. de la Chevrière , seign.
de la Roche-de-Vaux et du Jiouchet, donne à la fabrique de l'é-
glise de Requeil, une mine de seigle, mesure d'Oizé, valant 6
boisseaux, à prendre sur 2 journaux de terre dépendant du lieu
des Poulinières, pour 7 messes basses par an, qui seront rétri-
buées à 4 '• 4 s°l? suivant l'ordonnance de Monseigneur. Ces
messes se disent encore, et la rente en est servie par les héri-
tiers Blisson.
i533. On trouve aux archives de la fabrique, une autre
fondation, pour messes également, faite ladite année, par
le même, et par dame Jacqueline de Sasse son épouse.
1673. Par transaction du 16 juin , le seigneur de la Roche-
de-Vaux s'oblige, pour lui et ses successeurs, à payer à la cure
de Requeil , une rente annuelle et [:erpéluelle de 93 1. 16 s.
3 d., tant pour le fief de la cure (dont il paraîtrait lui avoir
été fait cession ) , que pour la fondation d'une messe , que
les curés devront dire ou faire dire chaque semaine , au jour
qui leur conviendra, dans la chapelle de la Roche-de-Vaux,
laquelle ne pourra être célébrée avant 8 h. du matin; et lorsque
le seigneur et sa famille seront absents , ladite messe sera célé-
brée à l'église paroissiale. Une rente de 3o 1. est affectée
pour cette messe , sur celle ci- dessus.
1682. Par son testament olographe , du 1." mai, Messire
Fr. de la Rivière, seign. de la Roche-de Vaux , etc., fonde
trois grandes messes avec vigiles , laudes et un libéra , pour
l'un des jours de la semaine qui suivra le 4- mai de chaque
année, avec recommandation le dimanche précédent ; duquel
REOtfEïL. 6i3
jour dame L.-Magd. de CombJon des Essarts, son épouse ,
et leurs enfants, seront avertis par le procureur de la fabrique ;
dont sera payé au célébrant 60 s., au sacriste 5 s., et 35 s. à la
fabrique, pour fournir le luminaire et les ornements. Ces
messes se disent encore , et la rente est assise sur le lieu de la
Fuye. — V. Fart, roche-de-vaux.
Le pouillé diocésain, de 1677 , mentionne l'existence à
Requeil , d'un collège ou école de garçons , fondé le 10 avril
1670, par Jean de Launay et N.... de la Maldemeure, doté
de la maison indiquée plus liaut , avec jardin , et de 120 1. de
rentes en biens fonds , le tout aliéné pendant la révolution.
La commune de Château -THermitage ( v. cet art.),
est actuellement réunie à celle de Requeil , pour le spirituel.
HIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse , était annexée au
château de la Roche-de-Vaux , situé à 9 k-. à TE. N. E. du
bourg, appartenant, lors de la révolution, au comte de
Mailly, maréchal de France , et possédée actuellement par
son fils. Nous ne pensons pas que celte seigneurie fut ori-
ginairement unie à cette terre qui , dans certains aveux ,
est qualifiée du simple litre tiherbergement. Quoiqu'il en
soit, on voit par un acte judiciaire, qui sera cité ailleurs,
qu'en 1G69 , le S.r R. de la Rivière, possesseur de cette
terre , jouissait de tous les droits et privilèges de fondateur
de l'église de Requeil, annexés au titre de seigneur de
paroisse. V. l'art, roche-de-vaux.
Les divers autres fiefs de la paroisse étaient : i.° celui de la
cure , sur lequel nous ne savons autre chose que ce qui en est
dit dans cet article ; 2.0 celui des Vignes , pour partie duquel
Malhurin Ronnet rend aveu , en 1^89 , pour sa femme , fille
de feu Louis Huet. On voit, par un autre aveu, de l'année
1670 , que le fief des Vignes était alors possédé par Fr. de la
Rivière , seigneur de la Roche-de-Vaux ; 3.° la Boyssonnière ,
appartenant , en i48g , à J. Rranlart , qui en rend hommage ;
4«° la métairie de Ruissay , pour laquelle il est fait aveu ,
en , par Eliennette la Cherelle , V.e de Guill. Le Ralleur;
5.° le Bouchet- aux- Corneille 's , dont le manoir est situé paroisse
d'Oise , mais dont le fief s'étendait sur Requeil ( v. son art.
et celui roche-de-vaux ) ; 6.° les Ruisseaux, mentionnés
comme fief et seigneurie, dans l'acte judiciaire cité précé-
demment, de l'année 1669; 7.0 Chanieloup , appartenant jadis
aux religieux du prieuré de Châlcau-rHermitage, relevait de
la châlellenie de la Faigne. On trouve un Adam de Chante-
loup, qui, en i53i, épousa Thibaude, fille de Jean II Moreau,
seign. de S.-Ouen-en-Relin : nous avons déjà parlé de ce fief.
Hiyr. civ. Nous avons mentionné à I'hist. ecclés. , l'exis--
6i4 REQUIEL.
tence à Requeil d'un ancien collège de garçons , de fondation
religieuse ; nous avons dit aussi que M. le curé actuel ,
projetait rétablissement d'une maison de charité , dans une
maison dont il a l'intention de faire don à la commune pour
cette destination : il y a lieu d'espérer que cet acte debienfai-
sance se réalisera bientôt, M. le curé Breton n'en ayant re-
tardé l'exécution , que par de louables motifs de prudence.
En i833 , le conseil municipal vote une somme de ioo f. ,
pour le loyer d'une maison d'école primaire ; et celle de
200 f. , pour le traitement d'un institeur.
histor. Le 3 janvier 1796, la compagnie franche delà
Flèche , a un engagement avec les chouans , à Requeil , et
leur tue deux hommes.
ATSïiq. Il existe dans un champ de la ferme de la Minar-
dière , adjaçant à la cour de celle de Bresle , à 2,4 h. S. S. O.
du bourg , une assez beau dolmen . composé d'une table de 4
m. 1/2 ( i3 p. 6 pouc. ) de longueur , de l'est à l'ouest ; et de
2 m. 1/2 ( 7 p. 6 p. ) de largeur, supportée par deux pierres
seulement, l'une de 2 m. et l'autre de 1 m. i/3 de hauteur
hors terre ; les autres pierres de support ayant élé arrachées ,
ou s'étant affaissées, la table s'est penchée du côté de l'est,
de manière à reposer actuellement sur le sol, de la même
manière que le dolmen de la Persillère, à Aubigné, mais avec
celte différence, qu'il est évident ici, par les pierres res-
tées sur le sol , que cette table était posée horizontalement
jadis. Voir, pour d'autres antiquités, l'article rociie-de-
vaux, page 620 et suivantes.
hydrogr. Le ruisseau de Virfolet ou de la Brière , venant
d'Yvré-le-Pôlin , traverse , du N. au S. , l'extrémité occi-
dentale du territoire , qu'il limite à l'O. , sur une espace de
6 h. , en le séparant de celui d'Oizé, Un petit ruiss. venant
de cette dernière commune ; un autre , de l'étang de l'Aunay ,
en Requeil : un 3.e , de la Fontaine du Bouchet et des douves
du vieux château du Bouchet-aux-Corneilles , en Oizé ; con-
fluent dans le Virfolet. Autre étang , à l'extrémité orientale
du territoire , au-delà du grand chemin du Mans à Pontval-
lain. — Moulins de Courcelles, de Suchet, de Requeil, tous
à blé. — Un moulin à vent , à Courcelles.
GÉOL. Sol ondulé, assez généralement couvert; terrain
tertiaire ou supercrétacé, offrant la craie tufau en extraction,
sur plusieurs points , laquelle contient un assez grand nombre
de coquilles fossiles , des dents de requin et d'autres animaux ,
accompagnant ordinairement celte formation. Elle offre aussi
le grès blanc moderne , dit de Fontainebleau ; le grès ferri-
fère ; etc.
REQUEIL. 6i5
Plant, rar. Anethum fœnïculum , lin. ; Myrîca gale , lin. ;
Quercus tauza , roth. Voir plus bas, à la culture, l'indica-
tion d'arbres et arbrisseaux méridionaux acclimatés.
cadast. Superficie de i,3g8 hectar. 58 ares , se subdivisant
comme il suit : — Terr. labour. , 88 1 hcct. 28 ar. 4o centiar. ,
en 5 classes , évaluées à 4 f . 5o c. , i3 , 23 , 33 et 41 f- —
Jard. , 37-56-90; 3 cl. : 41 ? 54,68 f. — Pépin. , o-32-o ;
à68f.— Vign., 36-8o-3o; 4 cl. : 9 , 18, 28, 37 f. — Prés,
126-73-80 ; 4 cl. : 12 , 3o , 5i , 66 f. — Pâtur. , 57~38-6o ;
4 cl. : 1 , 6 , i5 , 2 1 f. — B. futaies , 1-37-0 ; à 16 f. — B.
taillis , 122-37-90; 4 cl. : 2 , 7 , 11 , 16 f. — Pinièr. , 59-62-
3o ; 3 cl. : 5 , 9 , i3 f. — Land. , 27-13-40 ; 3 cl. : 1 , /^-So ,
9 f. — Pièc. d'eau, 0-19-40 ; à 41 f* — Etangs, i-i3-8o;
à 18 f. — Mares , 0-31-90 ; à 1 f. — Sol des propr» bâties et
cours, 9-73-70; à 41 f» Obj, non impos.'.Egl. et cimet.,
o-85-6o. — Cliem. et plac. publ. , 33-84-20. — Cours d'eau ,
1-88-80. rz 204 maisons , en 6 cl. : 39 à 4 f» » 1 7 à 9 f. , 80 à
18 f., 45 à 27 f., i3 à 36 f., 10 à 45 f. — 1 château, à i5o, f.
— 3 moulins, à 60, 72 et 90 f.
,„ . f Prop. non bâties, 8.q66 f. îqc.) /0 f
EVENUimPos') —-bâties, 1,08, ï j 10,048 f. 19 c.
contrib. Foncier , 4»ï6i f. ; personn. et mobil. , 664 f • î
port, et fen. , 271 f. ; 42 patentées: dr. fixe, 211 f. bo ; dr.
proportion. , 86 f . ; total , 5,393 f. 5o. — Perception de
Mansigné.
CULTUR, Les faiseurs de statistique de cabinet, qui n'ont
vu cette commune que sur le papier, s'accordent à qualifier
ainsi, la nature de son terrain : « Sol sablonneux , maigre et
« peu fertile (v. Annuaire de la Sarthe pour 1831-197). »,
tandis que, s'ils eussent voulu réfléchir sur l'étymologie ,
au moins probable , du nom de cette commune, ils auraient
pu s'assurer que sa véritable nature la justifie pleinement.
En effet, le sol de Requeil , si étrangement calomnié,
est généralement bon. Il varie depuis la terre à froment ,
jusqu'à celle à sarrasin qui, d'ailleurs, ne s'y rencontre quVn
très- petite proportion. Son sol est tellement favorisé, qu'il
peut fournir toutes les espèces de produits agricoles, qui sont
propres à sa latitude. Le froment et l'orge y sont cultivés , en
proportion double au moins du seigle, de l'avoine , du maïs ,
du sarrasin et des autres menus grains ; on y recueille , en ou-
tre , chanvre , trèfle , pommes de terre , citrouilles , haricots ,
etc. ; il y existe des vignes de pied, vignes de voliers, beaucoup
d'arbres à fruits, donnant du cidre estimé, dans la qualité
propre à la contrée j marronniers , noyers , etc. ; beaucoup de
616 REQUEIL.
prés, de bois; enfin, l'ensemble de la commune, dont les
portions restées en landes , ou plantées en pin maritime , n'é-
quivalent qu'à i/i6.e de la superficie totale , offre l'aspect d'un
parc gracieux ; différents arbres et arbrisseaux des contrées
méridionales, y croissent en pleine terre , tels que l'olivier,
le figuier , le laurier rose , les myrtes, les grenadiers, l'arbou-
sier , etc. — Elève d'un petit nombre de chevaux , d'un grand
nombre de bêtes à cornes et de porcs , moins de moutons
proportionnellement, très-peu de chèvres, quelques ruches.
— Assolement triennal , pour petites tenues ; quadriennal
pour les grandes ; 7 fermes principales , i5 moyennes et gros
bordages; un plus grand nombre de petils bordages, closeries
et maisonnies , généralement réunis par hameaux , au
nombre de i5à 16, dont les principaux sont indiqués plus
haut; 22 charrues, dont moitié traînées par chevaux seuls,
le reste par bœufs et chevaux, zzz Commerce agricole consis-
tant en grains , dont il n'y a pas d'exportation réelle , la
production se balançant avec la consommation ; en graine de
trèfle , chanvre et fil , fruits et cidre surtout ; vins de voliers
en ro«ge> de pied en blanc , ces derniers fort agréables ;
marrons , noix , bois, etc. ; jeunes bestiaux, porcs maigres et
gras , peu de laine, menues denrées.
= Fréquentation des marchés de Pontvallain, d'Ecommoy,
de Mayet, de Foulletourte; du Mans, pour les grosses
denrées, telles que cidre, vin , marrons , noix , etc.
industr. Extraction du calcaire- tufau , pour bâtir, sur
presque tous les points du territoire , notamment sur le
chemin de Mansigné et près le château de la Roche-de-Vaux ,
où une carrière a été ouverte récemment , avec succès , par
M. le comte de Mailly , pour la reconstruction de son château.
On en extrait sous le bourg même , et il existe , dit-on , des
caves ou carrières fort vastes , sous l'église ; extraction du grès
blanc et du grès ferrifère. — Fabrication de quelques pièces
de toiles communes , pour particuliers.
rout. ET CHEM. La principale voie d'exploitation , est le
grand chemin du Mans à Pontvallain , que nous avons dit
passer vers l'extrémité orientale du territoire , au bas du parc
de la Roche-de-Vaux ; en outre , les chemins vicinaux con-
duisant à Ecommoy ; à la Flèche , par Mansigné ; à Foulle-
tourte , par Oizé ; etc.
lieux remarq. Comme habitation , la Roche-de-Vaux ,
placée au sommet d'un monticule , d'où la vue s'étend à l'est
sur un magnifique horizon , et dont le parc , les jardins et les
vignes, se déploient en amphithéâtre , sur une grande partie
de la colline que domine Je château j Chanteloup , jolie maison
RICOU. 617
bourgeoise actuellement , dans une belle exposition , appar-
tenant à M. Ch. Rivière ; Courcelles , le Clos ; sous le rapport
des noms : la Fuie; Belle Croix ; Tue-Lièvre; la Minar-
dière, la Poterie ; l'Aubepin, le Meslier , etc.
etabl. PUBL. Mairie , succursale , école primaire ; débit de
poudre de chasse, débit de tabac. Bur. de poste aux lettres , à
Foulletourle.
etabl. partic. Deux messagers, allant au Mans une fois
par semaine ,, le jeudi.
REUILLE; voyez ruillé , deux articles.
RHAY ; voir rahai.
RHOIVE , UONE ; petite rivière qui a sa source à l'extré-
mité nord de la commune de Marigné , se dirige d'abord au
N. , un peu vers E. , jusqu'au ham. et au moul. de la Ches-
naye , en S.-Mars-d'OulilIé ; se contourne ensuite , à angle
presque droit , vers l'O. , puis se dirige au N. O. ; passe près
le bourg de Theloché , ensuite au bas du coteau où est bâti le
bourg de Mulsanne , près lequel elle reçoit le ruiss. de
Charbonneau ; se détourne de nouveau à angle droit vers l'O. ,
traverse la grande route du Mans à Tours , passe à Moncé-
en-Belin , puis sous le pont de Pont-Thibaut ; remonte un
peu vers N. , puis se contourne , à angle obtus , autour de la
ferme des Touchis , pour redescendre au S. O. , traverser la
route de Paris à Nantes , recevoir le ruiss. d'Erip ( v. ce
mot), et confluer avec lui dans la Sarthe, au moulin d'Isles,
entre les ham. du vieux et du nouveau Guécélard, après 25
k. de cours, pendant lequel il fait tourner i5 à 16 moulins.
— Nous ignorons à quoi peut se rapporter , pour celte petite
rivière , de même que pour le fleuve qui passe à Lyon ,
l'étymologie de leur nom , qu'on dit être Rhodanus , de
Rhoda , œ , rose (fleur),
RIBOU , ruiss. sortant de l'étang des Essards , situé dans
la commune d'Arthézé. Il se dirige d'abord au N., reçoit
deux autres petits ruiss. , de la même commune , celui de la
Gondonnière et celui de la Thibaudière; longe avec eux
le côté occidental du bois des Deffais , puis se jette dans le
Loyer (v. cet art. H-656), à l'extrémité S. O. du parc du
chat, de Malicorne, après un cours de 3 k. , sans moulins.
RICHEDOUÉ, anc. moulin de la ville du Mans, situé
peu au-dessous du pont Napoléon , sur la rive gauche de la
Sarthe, cité déjà à l'art, mans (m-252), et que nous ne
rappelons ici , que pour constater sa complète destruction, en
i835 , pour l'établissement du port de celte ville.
RICOU, ruisseau. Voir VHydrogr, de l'art, neuvïlle-sur-
sarthe.
618 RIOLT,
RIFROGER y autre ruîss. , ayant sa source près les
Jouanneries , ham. de la commune du Grand-Lucé , dont il
limite une partie du territoire, au S. S. O. ; coule à l'O.
S. O. , passe près le château de la Chevalerie , au S. E.
duquel il reçoit le petit ruiss. de la Mousserie ; traverse le
territoire communal d'O. à E., et va verser ses eaux dans
la petite riv. de Veuve , un peu au-dessus du lieu du Marais ,
après 5 k. 1/2 de cours et avoir fait tourner 2 moulins.
RIGALET, nom d'une lande située en Pontvallain, célèbre
pour avoir été le principal théâtre du combat livré aux
Anglais par du Guesclin , e*n 1370. Voir l'historique de l'art.
POiNTVALLAïN.
RIGOMER DES ROIS (saint-); voyez sai:nt-rigomer
DES BOIS.
RIOLAI, Y; ruiss. dont la source se trouve près la ferme
des Barres, à peu de distance à l'E. du bourg de S.-Christophe
en Champagne, se dirige à l'O., en passant à 4 ft« au S.
de ce bourg , et va contiuer dans la Vègre , à ï k. au S. de
celui de Mareil-en-Champagne, après 4 k- de cours, et
avoir fait tourner 2 moulins , dont celui de qui il emprunte
son nom.
RIOLAS , ruisseau , le même que le Monet ou Monnet.
Voir cet article.
RIOLT ou RIOLLET ; Rwleus ; ruiss. , le même que
I'orthon, décrit plus haut, p. 3 14. Ce cours d'eau, ainsi que
nous l'avons dit à l'art. René , est célèbre dans l'histoire du
moyen âge , parce que ce fut sur Tune de ses rives qu'eût lieu,
de 1095 à 1099, un combat entre le comte du Maine Hélie
de la Flèche, et le comte de Bélesme , baron du Saosnois ,
Robert il , surnommé le Diable , dans lequel celui-ci fut
battu. Voici le passage , trad. par M. Guizot (t. iv , liv. x ) ,
dans lequel Orderic Vital rapporte ce fait d'armes : « Plus
« Robert s'enorgueillissait de l'augmentation de ses richesses
k et du nombre de ses serviteurs , plus il était dévoré du
« désir d'enlever leurs terres à ses voisins , de quelque état
« qu'ils fussent, et d'usurper les biens que ses prédécesseurs
« avaient donnés à des saints. Déjà il avait avec violence
« bâti dans le comté du Maine , une forteresse sur le terrain
« d'aulrui , c'est-à-dire dans les propriétés de S. -Pierre de
« la Couture et de S.-Vincent (à S.-Rémi-du-Plain et à
« Saosne):il s'en servit pour opprimer cruellement les
« paysans. Quand le vaillant comte Hélie eut connaissance
« de cette entreprise , il ne l'endura point , comme l'eût fait
v un poltron : il marcha en armes avec ses troupes contre
« Robert de Bélesme , dans le Saosnois , sur le ruisseau de
ROCHE. 619
« Roullée ( Rioleus ) ; et , ayant invoqué , au nom du
« Seigneur, le pontife S. Julien, il livra bataille à Robert,
<r et, malgré la supériorité de ses forces, le vainquit et le
« chassa honleusement de son camp. Dans cette affaire,
« Robert de Courci fut blessé et perdit l'oeil droit ; Goulfier
« de Villerct , Guillaume de Moulins, Godefroi de Gacé et
« plusieurs autres furent faits prisonniers. Les Manceaux en
« tirèrent de fortes rançons, et vengèrent ainsi les outrages
« faits aux saints, ainsi que leurs propres pertes.» On voit
que M. Guizot, sur l'autorité d'Odolant Desnos, qu'il cite
en note , traduit Rioleus par Roullée ; Odolant Desnos
(1-220 ) dit : « peut-être dans les prairies de Roullée. » Ceci
déplacerait beaucoup le lieu du combat, en le transportant à
18 k. (4 1. 1/2 ) plus au N. N. E. , sur la rive gauche de
l'Aulrèche, petite rivière qui sépare le Saosnois du Perche ,
et le déparlement de la Sarlhe de celui de l'Orne. Mais la
suite des récils d'Orderic Vital et d'Odol. Desnos , prouvent
évidemment qu'ils font erreur , en traduisant Rioleus par
Roullée, puisque ce fut à la suite de cet avanvage remporté
sur le comte de Bélesme , qu'Hélie de la Flèche fit construire
le château de Dangeul, pour ainsi dire sur le champ de
bataille où il avait été vainqueur, afin de contenir son ennemi
et de l'empêcher de s'avancer plus au sud, au-delà du Saos-
nois ; et que , par contre , ce fut alors que Robert fit creuser
ou réparer la grande tranchée appelée de son nom fossés
Robert- le- Diable , et élever les nombreuses forteresses dont il
la hérissa. Il est évident que si Hélie eût vaincu Robert sur
le territoire de Roullée , il l'eût rejeté au-delà de l'Aulrèche
et de la Sarlhe , s'il l'eût pu, et se fut fortifié sur ce point,
pour lui arracher entièrement le Saosnois. Il est donc pro-
bable , que les écrivains modernes sont fondés à placer le fait
d'armes, dont nous parlons, sur le bord du ruisseau connu
dans le pays sous le nom de Riolt ou Riollet, et d'écrit plus
haut sous celui d'Orthon , dans l'espace compris entre
Thoigné, René et Dangeul.
ROCHE (la), les roches, le rocher, la. rcchère,
LA rochette, noms qui tous viennent de Rupes, is, lieu
pierreux, élevé , escarpé ; et aussi de Rocca , œ , qui, dans la
basse latinité , signifiait un petit fort , placé dans un lieu élevé.
Ainsi qu'on peut le voir aux indications des noms de lieux ,
ceux-ci sont fréquents sur le territoire de la Sarlhe : pas de
commune, pour ainsi dire, qui n'en possède un ainsi
nommé. Le grand nombre d'anciens fiefs ou terres seigneu-
riales , qui portent ce nom , indique aussi l'étymologie du
moyen-âge , puisque c'étaient à cette époque , autant de petits
620 ROCHE-DE-VÀUX.
donjons , de lieux fortifiés. Nous ne citerons ici aucun de ces
noms de terres seigneuriales , à une exception près : leur
description se trouvant aux articles des communes dans
lesquelles ils sont situés.
ROCHE (la), nom d'un moulina papier construit sur
la Vègre , dans la commune de Loué. Cette usine emploie
i cuve, 6 piles et i cvlindre , et fabrique , par jour, g à 10
rames de papiers à emballage, à tenture, à impression et pour
l'écriture : ses produits se vendent dans la Sarlhe et un peu à
Paris ; le département lui fournit le cbiffon. Les papiers
exposés par M. Lépine , fermier actuel de ce moulin , à
l'exposition départementale qui vient d'avoir lieu ( juillet
i836), méritent une mention toute particulière. Jamais
aussi beau papier pot , fabriqué à bras et par les anciens pro-
cédés , n'avait été produit. Les autres espèces exposées , sont
des papiers couronne de 12, 16 et 18 1. la rame; écu de
20 et 24 1. ; carré , de 20 , 24 et 28 1. ; grand raisin , de 35 et
4o 1. ; vélins rognés et non rognés sur leurs bords , qui sont
des chefs-d'œuvre d'habileté et imitent avec avantage ceux
fabriqués à la mécanique ; du papier à impression , de 17 et
20 1. la rame , qui se fait également remarquer. Aussi
recommandables par leur collage parfait, que par leur force
et la finesse de leur grain , les papiers de ce fabricant sont
tellement recherchés , que chaque fois que cet habile manu-
facturier est attendu au Mans , les débitants de cette ville
courent au-devant de lui, les lui retenir. Le jury de l'exposi-
tion a décerné une médaille d'argent de 2.de classe , à
M. Lépine. C'est une justice imparfaite : un tel perfectionne-
ment , dans une industrie aussi importante , eut dû le faire
placer au premier rang.
ROCHEFORT, nom d'un fort bâti sur la hauteur qui
domine à l'O. le faubourg de S.-Antoine, à la Ferté-Bernard ,
ayant pour étymologie le Rocca, œ, du moyen-âge, de l'art,
anté-précédent. Voir l'art, s.-atstoine de rochefort.
ROCHE-DE POIL, ruiss. qui, ayant sa source près d'une
ferme du même nom, dans la commune de Brûlon, se dirige
au S. d'abord, puis à l'O. S. O. , d'où, après une espèce de
demi-cercle , il se contourne au S. E., passe près et au N.
du bourg d'Avessé , et va jeter ses eaux dans la Vègre , à 7 h.
à l'E. de ce bourg , après 7 k. de cours , sans moulins.
ROCHE-DE VAUX (la), R.-DIl-VAULX , roche-
de-la-vallée ou des VALLEES ; terre seigneuriale , à laquelle
était unie la seigneurie de paroisse de Requeil, dont le manoir
est situé dans cette commune , à 9 kilom. E. N. E. du bourg.
Son plus ancien possesseur connu est Henri de la Chevrière,
ROCHE-DE-VAUX. 621
Cheverière et Chcurièrc , qui, en i34-2, en rend aveu au
baron de Château-du-Loir, sous le titre àlierbergemcnt. Autre
aveu est rendu , en i£o5 , par Gcofroi Folenffant, pour dom.
et rentes en la seigneurie de la Roche-de-Vaux. En i4i6,
Guérin du Bouchai ou du Bouchet, écuyer, fait hommage
pour ledit fief. Semblables hommages sont rendus , pour le
même lieu, en i£8g , Par Jacq. de Chevrières, écuyer,
ainsi que pour la seigneurie du Bouschet ( le Bouchel-aux-
Corneilles ) en Oizé ; en i6o3, par J. de la Chevrière,
écuyer , pour ces deux mêmes terres. Margucr. de la Che-
vrière , fille de Jean et d'Anne de Jussan, V.e, en i658, de
J.-B.-L. de Beaumanoir , chev. , bar. de Lavardin et d' An-
toigné, sénéch. du Maine, et lieutenant-génér. pour le roi
dans celte province, rend aveu, en i65g et 1661, pour
la Roche - de - Vaux et , comme tutrice de ses enfants ,
pour la terre de la Bataillère. Relevaient de cetle dame :
Michel du Boucbet et Sébastien de Broc , écuyers , seigneurs
de la Forterie et des Perrays, en Parigné-le-Pôlin. Il résulte,
d'un autre aveu, rendu en 1G09, Par Ant.-R. Gillier, chev.
S.r de Puigareau , pour l'hôtel et maison forle de Passavent ,
que Jacq. de la Chevrière , seign. de la Roche-de-Vaux, rele-
vait de lui; et, par d'autres aveux, de i634-et i658, que
cette même terre de la Roche-de-Vaux , relevait aussi de celle
de Passau, en Mansigné.
Suivant acte du i3 sept. i£86 , passé à Lunel , en Lan-
guedoc , Guionne du Bouchet Saintot , V.e de Bremont des
Bovets, vend à Jacq. de la Chevrière, écuyer, seign. de la
Roche de-Vaux , les féages du Bouchet (aux Corneilles) et
de jVJonlaupin ( v. l'art. OIZÉ ) , dont elle avait hérité de ses
frères et sœurs germains.
Le 27 fév. 1669 , saisie réelle est faite et confirmée par
jugement du lieutenant-général de la sénéchaussée du Maine ,
au siège de Château-du-Loir , de la terre du Bouchel-aux-
Corneilles et ses accessoires, sur le S.r Fr. de la Rivière,
conseiller au parlement de Metz , demeurant à Paris , qui
l'avait acquise de dame Marguer. de la Chevrière , V.e de
M. J.-B. L. de Beaumanoir, par acte du i5 décembre 1668,
pour une modique créance de 1,200 1., due par lui au S.r
Alex. Laisné, bourgeois de Paris. Ladite terre fut adjugée audit
S.r Fr. de la Rivière saisi , pour la somme de 60,000 livres.
D'après l'acte même de saisie , la terre de la Roche-de-
Vaux consistait alors, « en plusieurs bâtiments manables ,
fuie , cours , jardins , vergers , avenues , vignes , bois , prés ,
landes , garennes , étangs , etc. , etc. ; droit de fondation de
l'église paroissiale de Recueil {sic.} et autres droits honori-
622 ROCHE-DE-VAUX.
fiques en îcelîe, en laquelle il y a littre en dedans et en dehors,
pour y tenir les armes des seigneurs de ladite terre, posleaux
dans les carrefours et lieux les plus éminenls de la paroisse ,
droit de banc et de sépulchre dans le chœur , proche le
chanceau, et autres prérogatives en ladite église et bourg
desdits fief et seigneurie ( tels que le droit de recommandation
en l'église , qui se fait encore , des S.r et D.e de la Chevrières ,
du S.r de la Rivière et de sa femme, née Comblon des Es-
sarts , par suite des donations et fondations indiquées à ÏHist.
ecclés. de l'ai t. requeil ) , et encore les métairies de la Basse-
Cour de la Roche-de-Vaux, de la Suardière, de l'Arcif;
bordage de la Pinellicre , autrement les Chaussées; et en la
métairie, fief et seigneurie des Ruisseaux; le tout dite
paroisse de Recueil. — Et en ce qui concerne ladite métairie
du Bouchet { aux Corneilles ) , consistant en un vieil bâtiment
à pont-Jevis , entouré d'eau , en ladite métairie du Bouchet
(ce qui démontre que , dès cette époque , ce château ( v. son
art.J était en ruines et inhabité) ; en une grande prée située
par. de Recueil et d'Oizé ; en la métairie de la Fontaine-du-
Bouchet , celle de la Gilberdière et la closerie de la Verrerie ,
situées dites paroisses. >/ — Etaient compris encore dans
ladite saisie, les métairies de l'Aumosne et delà Moratière,
en Mansigné. « Toutes iesdites choses faisant la composition
de ladite terre , chaslellenie, fief et seigneurie de la Roche-
de-Vaux et Bouchet-aux Corneilles, et généralement toutes
les terres en dépendant, droits seigneur, et féod., cens,
rentes , charges et devoirs , hommes , vassaux et corvées ,
le tout situé paroisses de Recueil , Oizé , Mansigné et Yvré-
le-Pôlin , circonstances et dépendances , tant en fiefs que
roture , etc. »
En 1704, L.-Magd.- Joseph- Marie de la Rivière , dame de
la Roche-de-Vaux-Corbuon (sic) , du Bois de Macquillé , de
Requeil, de Flacé et d'Estival, châtelaine du Bouchet, porta
toutes Iesdites terres, par mariage, à Joseph de Mailly, seign.
d'Haucourt , bar.de S.-Amand, seign. d'Anguy , etc. etc.,
né en 1677, et reçu page de la petite écurie du roi en 1694,
lequel, vers 1754, devint, par acquisition, châtelain de la
Faigne , de Pontvallain, de Douvres, etc., ainsi que nous
l'avons dit à l'article delà première de ces terres (11-279).
Lors de l'hommage rendu au roi, par le comte de Mailly , le
3o août 1755, tant pour lesdits objets nouvellement acquis ,
que pour ceux qu'il tenait de sa femme, la chambre âes comptes
lit retrancher le titre de châlelienie , qui y était donné aux
seigneuries du Bouchet-aux-Corneilles et de Pontvallain.
ISous ferons observer ici que la dame Louise- WL-J.-M. de
ROÇHE-DE-VAUX. 6a3
la Rivière , est la première des propriétaires de la Roche-de-
Vaux, à qui nous voyons prendre Je litre de dame de Requeil.
Il est possible que la seigneurie de celte paroisse n'ait été
réunie à la terre de la Roche -de- Vaux , que lorsque la dame
de Brémont, hérita de ses frères et sœurs, des biens par elle
vendus à Jacq. de la Chevrière , ou plutôt , comme cela avait
lieu souvent, qu'elle fut annexée au fief de la cure, concédé
par acte du 16 juin 1673, par le curé de cette paroisse, au
seigneur de la Roche-de-Vaux , comme il a été dit à VHist.
ecclés. de l'art, requlil.
La maison de Mailly, dont la branche d'Haucourt est
établie à la Roche-de-Vaux depuis i32 ans, est originaire de
la Picardie, et tire son nom du village de Mailly, situé à
quelques lieues d'Amiens, et l'un des plus anciens de cette
province. On compte jusqu'à i3 villes et villages de ce nom ,
non compris les fiefs, châteaux et maisons , surtout en Bour-
gogne , en Champagne et ailleurs. Celte maison a produit
i3 à i4 branches légitimes , et une branche naturelle ou
bâtarde. Celle d'Haucourt reste seule aujourd'hui. C'est à ce
titre que Louis XVIII , qui dit , ou à qui on fait dire dans
ses mémoires: «Les Maillé sont bons, les Maillys valent
encore mieux » , comprit M. le comte de Mailly, propriétaire
actuel de la Roche-de-Vaux, malgré sa grande jeunesse alors ,
au nombre des pairs de France de la seconde nomination ,
du 17 août i8i5.
La Morlière, dans son ouvrage intitulé : les Maisons illustres
de Picardie , fait remontrer celle de Mailly à Marthe , épouse
du vicomte de Sausay , vers l'an 800, issue des premiers ducs
de Bourgogne, dont vint , quelques degrés après, Agnès de
Sausay , femme de Guillaume vl, duc d' Aquitaine , surnommé
Tête d'étoupe. Cette famille paraît cependant être originaire
de Bourgogne , et l'abbé Fayot , dans son HisU de la Collégiale
de Dijon , pense , d'après les cartulaires et les titres du temps,
qu'il cite en preuve , qu'elle est une branche de la maison de
Vergy, laquelle prit son nom de la seigneurie qui lui échut en
partage dans le 10. e siècle. Depuis celte époque, quoiqu'elle
paraisse souvent , dans l'histoire , attachée aux ducs de
Bourgogne , elle semble être devenue picarde et c'est même la
seule encore existante de ces anliqucs maisons, dont les noms
se trouvent conservés dans les dictons et chansons populaires
de celle province, tels que ceux-ci : « Ailly, Mailly, Cré-
« quy ; tel nom, telles armes, tel cri. » — « Ailly, Mailly
« et Rove ; ceint de même courroye , feraient la guerre au
roy. » Et, en effet, les armes des trois premières, sont ce qu'on
appelle parlantes : celles des Mailly , des Maillets ; celles des
624 ROCHE-DË-VAUX.
Créquy , un créquicr ou chandelier à 7 branches, etc. La
dévise de la maison de Mailly : HOGTSE qui VONRA, est remar-
quable , parce qu'elle est en langue romance pure. Ses armes
étaient : d'or , à 3 maillets de sinople , 2 et i , l'écu surmonté
de la couronne de fleurs-de-lis , depuis Charles VI ; pour
supports , deux lions.
Nous ne citerons ici que quelques-uns des personnages
les plus célèbres de cette nombreuse et illustre famille.
Le P. Anselme commence la généalogie qu'il donne de
cette maison, à Wederic de Mailly qui, en io58, souscrivit,
avec plusieurs aulres seigneurs , la charte de donation faite
par le roi Henri I.er à l'abbaye d'Hasnou. Il omet Humbert
de Mailly et Anne de Sombernon , sa femme, provinciœ
Burgundiœ nobiliores , cités dans le cartulaire de la collégiale
de Dijon, lesquels disputèrent le domaine de ce duché au roi
Robert , et rendirent impuissants les efforts de ce monarque ,
pour s'en emparer. — Anselme de Mailly , fils ou frère de
Wederic , fut lieutenant de l'armée de Richilde , comtesse
d'Artois , gouverna sous elle ses états avec Dreux , sire de
Coucy , et fut tué, en 1070, au siège de Lille. On croit que
c'est le tombeau d'ARNOUL son 3.e fils, mort en 1100, qui
fut élevé dans l'église de S.-Géry, près Cambray, et sur
lequel on lisait cette épitaphe :
« Chi gesist ong moite braf kevaliers ,
a Ki at glené meintes loriers ;
a Ens en Affrik , tojors couviers d'aciers ;
« Mailly ot nom , de moite grands ligners ,
« 0 Diex , doenex guerdims as chils prous guerriers.
« M. C. »
— Nicolas de Mailly, petit-fils d'Anselme, conjointement
avec Thierry de Flandre et Jehan de Nesle, conduisit la flotte
chargée de secours pour les Croisés qui firent la conquête de
Constantinople , et fut député par eux pour aller demander de
nouveaux secours au pape , au roi de France , etc. — Ma-
thieu , qui fit prisonnier le comte de Leyceslre , et fut pris
lui-même en défendant le roi dans une embuscade , en
1 198. — Gilles ou Gillon I.er , qui fut en Palestine avec 9
chevaliers ses vassaux , en ayant un nombre plus considé-
rable à sa suite. — Gilles II alla aussi à la croisade , avec i£
chevaliers. — Jean , célèbre par une ligue qu'il entreprit
contre le comte d'Artois. Louis-le-Hulin écrivit au comte :
qu'il le trouvait bien hardi de s'être joué à un homme tel que
le sire de Mailly. — Jacques, appelé par les Sarrasins le S.-
Georges des chrétiens.
ROCHE-DE-VAUX. 625
— Thibault, célèbre par ses vers, rapportés par Fau-
chet , ainsi que plusieurs autres de la maison de Mailly , qui
figurent parmi les premiers trouvères. — Jean, qui se trouva
à l'ost de Bouvines , à la tête de 5 chev. et de 21 écuyers.
— N.... de Mailly, grand- prieur et maréchal de Tordre de
Malle, tué au siège de Damiette,en 1218. — Colart , le
second des seigneurs chargés de l'administration du royaume,
pendant la démence de Charles VI, fut tué à Azincourt , l'an
i4i5, avec Colart son fils aîné, fait chevalier le jour même
de la bataille. Sur leurs tombeaux, dans l'église de S.-Nicolas
d'Arras, se voit la couronne de fleurs-de-lis au dessus de leurs
armes. Il existe , dans la même église , un tableau curieux,
représentant Colart de Mailly, sa femme et ses 11 enfants,
en costume du temps. Je dois à M. de Mailly, un exemplaire
de la lithographie qu'il en a fait faire , d'après une copie qui
se trouve à la bibliothèque du roi. — Jean, surnommé YEten-
darl , à cause de son intrépidé, signa le traité de paix entre
Charles VII et le duc de Bourgogne , dont il était parent ;
et aussi le contrat de mariage de Catherine de France avec
Henri V, roi d'Angleterre ; fut un des premiers seigneurs
qui se déclarèrent contre Henri VI d'Angleterre , et prit,
en 1468 , séance aux Etats de Tours , d'abord après les
princes du sang.
— Ferri de Mailly, baron de Conti , tué au siège de
Milan. Bayard , dont il était l'ami , vengea sa mort en passant
5oo ennemis au fil de l'épée. Sa fille épousa le sire de Roye
et fut mère de la première princesse de Conti. C'est de là
que le nom de Conti est passé dans la maison de Condé. —
Jean, qui entreprit, avec son fils, un combat à outrance contre
ie gouverneur d'Hesdin et son fils , pour la fixation des limites
de la France de ce côté. — Jean III, baron de Mailly, qui fit
l'office de pair de France au sacre de Charles VIII. — An-
toine son fils , qualifié illustrissimus et potentissimus oir. Il
épousa Jacqueline, fille de Jean III d'Astarac, que la reine
Anne de Bretagne et le roi François I.er, dont elle était
proche parente, qualifient du titre de leur chère et bien aimée
cousine. Antoine continua la branche aînée de la maison de
Mailly. — Adrien, son frère, a formé la branche d'Harcourt.
— Louis-Charles , fils de René 11, qui commença la branche
de Néelle, se trouva à un grand nombre de sièges et de batailles,
accompagna Louis XIV dans ses conquêtes de Flandres,
de Hollande , etc. , et posséda la principauté d'Orange , dont
il porta le nom , ainsi que Louis ni son petit-fils. — Jacques
de Mailly, fut créé généralissime du roi de Pologne Casimir,
en i664« — Victor de Mailly qui fut cardinal et archevêque
iv 4o
fa6 ROCHE-DE-VAUX.
duc de Rheims. - — Louis , qui disputa la principauté de
Neufchâtel, en Suisse , à d'autres grandes maisons.
La branche des seigneurs d'Haucourt, commence à Adrien
de Mailly, second fils de Jean iv, seigneur de Mailly, el d'Isa-
beau d'Âilly. Il épousa, en i5o3, Françoise du Bailleul ,
dame de Grigneuseville et du Quesnoy. D'Edme , seigneur
d'Haucourt , son 3.e fds , et de Marie du Boulain , i.re femme
de celui ci, naquit François de Mailly, qui épousa Marie
d'HalJencourt, et fut tué au siège de la Fère, en i58o, laissant
François ij , marié, en 1607, à Marie Turpin de Crissé.
Antoine de Mailly leur fds aîné , s'allia , en troisièmes noces ,
à Françoise de Camusson, dame de Cany, etc., dont J( seph,
leur premier fds , qui devint seigneur de la Roche-de-Vaux ,
comme il a été dit plus haut , par son mariage avec Louise
M. J.-M. de la Rivière. De ce mariage, naquirent quatre
garçons, l'aîné desquels fut Augustin- Joseph de Mailly,
possesseur de la terre de Mailly-Raineval, près Mondidier, qui
fut créé maréchal de France , en 1783, commanda en chef la
gendarmerie de France, comme capitaine des Ecossais, fut
longtemps commandant militaire ou gouverneur du Rous-
sillon , eût le funeste emploi de commander la noblesse et les
troupes qui défendaient les Tuileries , le 10 août 1 790 , et fut
conduit à l'échafaud , à Arras , en 1794» par les ordres du
conventionnel Joseph Lebon, dans un âge fort avancé. Nous
avons donné le portrait du maréchal , dans la 3.c livraison de
l' Iconographie , pour être placé au-devant de l'article que nous
lui deslinons à la biographie.
Le maréchal de Mailly n'avait eu qu'une fdle de son premier
mariage , en 1732 , avec Constance , fdle de J.-B. Colbert ,
marquis de Torci et de Sablé , celui qui fit bâtir le château ac-
tuel de cette ville. Du 2.% avec INI .lle d'Esclainvilliers, il eût
Louis-Marie, duc de Mailly, qui fut président de la noblesse
du bailliage de Péronne et député par elle aux Etats-Généraux,
en 1 789. \ oyant ce fds déjà âgé et d'une sanlé débile (il mourut
à Amiens , en 1792 ) , il se remaria , en 3.es noces , à l'âge de
73 ans , dans l'espoir d'avoir un héritier de son nom, à M.lle
de INarbonne-Pelet , qui lui donna en effet un fds, et partagea
son emprisonnement à Dourlens , en 1793, et, quoique
bien jeune , ne voulut jamais l'abandonner, qu'au moment
où la hache révolutionnaire força leur séparation. C'est la
maréchale de Mailly, dont nous avons parlé à l'art, ponival-
LAlN ( ci dessus , p. 5 17 ) , qui, avec son fds, le comte
Adrien- Augustin de Mailly, possède la Roche de-Vaux,
lieu de leur résidence habituelle , et les débris des anciennes
seigneuries de la Faigne , Pontvallain , Douvres , Requeil , le
ROCHE-DÏÏ-VAUX. 627
Boucîiet-aux-Corneilles , et Fautreau , en Pontvallain , qu'ils y
ont réuni. M. de Mailly y a ajouté, encore tout récemment,
la belle maison prieurale de Château THermitage , à laquelle
on donne communément le litre d'abbaye.
Nous avons parlé, à YHist. ecclés. de l'art, requeil, de
fondalions ecclésiastiques de l'ancienne chapelle du château des
Roche- de- Vaux. Ce vieux manoir ayant besoin de très-grandes
réparations, M. de Mailly a préféré le faire abattre, pour les
remplacer par un autre, d'un genre gothique élégant, de
moyenne dimension, formant une façade à l'est , avec perron
et fronton , flanquée de tours rondes. Ce château, au-devant
duquel régnera une belle terrasse , d'où l'on descendra dans
les jardins , qui s'étendent en emphythéâtre , sur le penchant
de la colline qu'il couronne, jusqu'au chemin de grande
communication du Mans au Lude , par Pontvallain , est
accompagné de très beaux communs, et d'un parc assez
vaste , enclos de murs, renfermant, outre les jardins des allées
et avenues, un bois taillis, des champs, et de nombreuses
plantations d'arbres à fruits de toute espèce. Les vignes et les
pièces de terre, dépendantes de la métairie qui est attenante au
château , sont adjacentes à ce parc , ainsi qu'une carrière de
tufau récemment ouverte. De la terrasse et du château, la vue
embrasse un horizon magnifique , s'étendant, au nord, jus-
qu'au de là du Mans ; et , du nord est à l'est et au sud-est, à 3
et 4 lieues de distance , depuis Ecommoy jusqu'à la forêt de
Bersay ou de Jupilies, et à Château-du-Loir.
AN1IQ. Outre les anciennes armures et autres objets d'art
et les tableaux curieux ou provenant de bons maîtres, placés ,
par M. le comte de Mailly , dans sa chapelle de N.-D. de la
Faigne (v. 11-275), et dans la chapelle de famille qui lui a
a été concédée dans l'église de Requeil { 1), il en possède
un certain nombre d'autres, non moins remarquables, à la
Roche-de-Vaux , plusieurs manuscrits richement enluminés ,
des ;5e et i6.e siècles, des armures de différentes époques,
casques, éperons, épées , pistolets, arquebuses et mous-
quets , etc., notamment une épée , dont la garde est d'un tra-
vail fort curieux , du style de la renaissance , qu'on croit avoir
appartenu à l'amiral de Coligny. Mais la pièce la plus intéres-
(1) Le plus curieux des tableaux qui se trouvent dans cette dernière
chapelle, est mentionné dans plusieurs écrits. C'est une représentation
des sept péchés capitaux, dans laquelle l'orgueil est dépeint sous la
figure d'un pape. Ce tableau (nous ignorons si celui-ci est l'original ou
seulement une copie ), est dû à l'un des plus anciens peintres français
du temps de Charles VII , ou de Louis XI.
628 ROEZÈ.
saule de celle collection, parce qu'elle a été recueillie sur
notre territoire, dans les environs du Mans, est une épée
qu'on croit être celle d'Edouard III roi d'Angleterre. Sa lame,
de forme droite , à deux tranchants, a environ 3 pieds de lon-
gueur, et 4 pouces de l'argeur près la garde. La poignée est
ornée , d'un côté , de 9 fleurs de Jys d'or sur un champ d'azur ,
3 , 3 et 2 ; de l'autre , partie de fleurs de lys d'or , sur un champ
d'azur , et partie de lions grimpants d'or , sur un champ d'azur
également, et, à côté, de 3 léopards d'or passants, sur un fond
de gueules ; armes qui sont celles d'Angleterre et de Philippe
de Haynaut , femme d'Edouard Des Anglais , occupés de
recherches historiques , à la bibliothèque royale à Paris , par
ordre des conservateurs de la bibliothèque de la Tour de-
Londres , à qui M. de Mailly a fait voir cette épée , lui ont
envoyé une note que nous avons lue, qui confirme l'opi-
nion que cette épée a dû appartenir à Edouard III, qui,
comme on sait, prit le titre de roi de France, en 1 334- » e*
dont le sceau privé portait des armes semblables à celles
gravées sur le boulon plat de la poignée de celte épée.
Lors de l'assise des fondations du nouveau château de la
Roche-de-Vaux , on a rencontré des excavations qui ont
arrêté quelque temps les travaux. On ne sait s'il faut les
attribuer à d'anciennes carrières de tufau, ou a des souter-
rains , destinés à communiquer dans la plaine , qui se trouve
au pied du coteau sur lequel il est assis.
ROCSAIVT , clos de vigne , fréquemment nommé dans
l'histoire ecclésiastique du moyen âge , comme appartenant
aux évêques du Mans, situé en Sainte Croix. Voir l'art, de
cette commune.
ROEZE, ROIZÊ, ROUÉZÉ; Rosiacum , Roziacum,
Rouescium ; de rosidus, a, um , adj. arrosé? Commune cadas-
trée, du cant. et à 3,i hectom. E. de la Suze; de l'arrond. et à
16 k. S. O. du Mans ; jadis succursale de la paroisse de la
Suze , dans le doyenné de Vallon , l'archid de Sablé , le dioc.
et l'élect. du Mans. — Dist. légal. : 3 et 19 kilom.
desciupt. Rornée au N. , par Loupelande , sur un très-
petit espace , et par Voivres ; au N. E. et à l'E. , par Fillé-
Guécélard; au S. E. , par Parigné le-Pôlin ; au S., encore
par Parigné et par Cérans ; au S. O. , par la Suze ; au N. O. ,
par Chemiré-Ie -Gaudin et par Louplande ; la forme de celle
commune est un heptagone très-irrégulier , s'allongeant du
N. O. au S. E. , sur un diam. central de 7 k. 1/2, contre
4 k. 1/2 de largeur, du N. N. E au S. S. O. Assez gros bourg,
situé sur le bord droit de la Sarthe, à 1 k. 1/2 seulement de
la limite occidentale du terriloire, consistant en deux rues,
ROEZÉ. 629
assez longues, dont l'une, s'étendant de TE. à PO., forme la
téHc d'un T, et l'autre , du N. au S. , en forme la tige et vient
se terminer devant la porte occidentale de l'église. Celle-ci, à
murs latéraux construits en pierres de petit appareil , dans le
style roman, à ouvertures semi-ogivales; à clocher pyramidal,
construit sur une énorme tour carrée, également du genre
roman. Le prieuré , situé du côté sud de l'église, à ouvertures
gothiques, à l'exception de celles supérieures, qui sont en
lucarnes allongées , du style de la renaissance. Cimet. attenant
à la partie nord de l'église , clos de murs d'appui et de haies ,
dans lequel se trouve une table funéraire en marbre, recouvrant
la sépulture de dame Renée-M.-J. Barbeu du Bourg, épouse
de M. R.-F Cordelet, décédée à Coulons, le 27 oct. 1816 ,
âgée de 61 ans sur laquelle. On lit ces vers, gravés sur cette
table :
« Objet d'une douleur profonde ,
« Objet de souvenirs chers à l'humanité ,
ce Ses vertus ont édifié le monde :
« Elle en goûte le prix dans l'immortalité.»
popul. De ig5 feux autrefois, actuellement de 3og , com-
prenant 686 indiv. mâles , 7o3 fem. , total, i38g ; dont 588
dans le bourg, 80 au ham. des Huaudières, 43 à celui des
Chenaux ; 23, 21 et 18 à ceux des Gratais, des Vergers et de
la Moulière.
Mouq. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , i56 ;
naiss. , 260; déc. , 4QI- — De i8i3 à 1822 : mar., 100;
naiss., 376; déc. 364-
hist. lcclés. Eglise sous le patronage de S. Pierre et de
S. Paul. Deux assemblées : la i.re, le dim. le plus rapproché
du 29 juin ; la 2.e , le dim. le plus proche, également , du 4
déc, fête de Ste. -Barbe, Cette église était celle paroissiale de
la Suze, à une époque où l'église actuelle de celte petite ville ,
n'était encore que la chapelle de son château.
Sous le pontificat de l'évêque Gervais , io36-io55, Lo-
don ou Lonon , seigneur de Roëzé , du consentement de son
fils Hubert , fait don au monastère de la Couture du Mans, de
l'église qu'il a fait construire en l'honneur de S. Pierre, sur
le bord de la Sarthe , à la charge , par l'abbaye , d'y placer des
religieux pour la célébration du service divin. Il donne , pour
la fondation de ce prieuré, la terre seigneuriale de Roëzé,
avec le bourg, les champs, prés , vignes, bois, et toutes les
terres lui appartenant, depuis les rivières de Sarthe et d'Orne ;
les dîmes , moulin et coutume qui en dépendent ; l'église
(chapelle) de Marsilly, celles de S.-Martin de Coulons et
63o ROEZÉ.
deSte-Marie, aliàs la Marielte et Notre-Dame des Boïs (v.
l'art, de la suze) , sises forêt de Longaulnai. Renaud , fils de
Drogon, seign. de la Suze, ajoute à ces dons, l'église dédiée
à S.- Julien, située au château de la Suze, aujourd'hui l'église
paroissiale de celte commune. Ces dons sont approuvés par
l'évêque Gervais et confirmés par le comte Hugues II. Un
grand nombre de seigneurs et d'ecclésiastiques , signent l'acte
de celte donation, rapporté en entier par G. Ménage, page
35 1 de Y Histoire de Sablé. C'est par suite du don de Ren.md
de Sablé, que la paroisse de la Suze, fit d'abord partie de celle
de Roëzé, et que, lorsque la chapelle du château devint l'église
paroissiale de la Suze, le prieuré de Roëzé continua a perce-
voir la moitié des grosses dîmes de cette nouvelle paroisse ,
en faisant un gros au curé pour celles de Roëzé. Le prieuré,
estimé dans le pouillé du diocèse à 2,000 i. , de revenu,
était à la présentation de l'abbé de la Couture. 11 était char-
gé d'une aumône annuelle aux pauvres de la paroisse, de 6
charges ou 72 boiss. de seigle. Lors de la fondai ion de l'hospice
sémin. S. -Charles, en 1 73 1 , les biens de ce prieuré y furent réu-
nis. Ils consistaient alors dans son domaine propre , la maison
comprise ; les fermes et bordages de la Coudre, llmbardière ,
les Creulaies , les Rois , la Herusière, les petites Gruslières;
différentes propriétés dans le bourg, le moulin de Roëzé, i3
quartiers de vigne à la Razoge , la moitié des dîmes de la Suze
et de Cérans, et un sixième de celles de Flacé ; une rente en
blé sur le marquisat de Villaines-Loupiande ; rentes sur les
lieux de la Ravcrie , en Pirmil , et de Ramangé , en Parigné le-
Pôiin ; le tout produisant 2,838 1. de revenu, en «789. Ses
charges, qui n'en diminuaient point les revenus, puisque
les fermiers en étaient tenus, à titres de subsides, consistaient :
i.° en 6 charges de seigle et 3 d'orge , dues au chapelain de
N.-D. de la Marielte des Bois (en la Suze ) ; 2.0 une pipe de
vin , au curé de Roëzé ; 3.° les 6 charges de seigle aux pauvres
de la même paroisse ; 4-° 3 herrées de paille , au comte de
la Suze; 5.° pour la première messe des dimanches à Roëzé ,
4 !•; 6.° pour i3 repas aux prêtres de la Suze et de Flacé,
60 1. ; 7.0 à l'abbé de la Couture , 26 1. 5 s. ; le tout formant
un total de 324 1. 5 s.
En ii33, sous l'administration de Guillaume , abbé de
la Couture, une transaction a lieu devant l'évêque Gui et
l'archev. de Tours , Hugues , entre cet abbé et les chanoines
de S.-Pierre de la Cour , sur des contestations élevées
entre eux , au sujet des paroisses de Longne et de Roëzé
Un arrêté des Consuls , du 11 ventôse au xii ( 2 mars
i8o4), autorise la commune à accepter, à titre de donation
ROEZÉ. 63 1
gratuite , l'église de Boëzé , dont le cit. Resnardeau était pro-
priétaire pour moitié , et les cit. Bélin de la Roche, Cheva-
lier , et la dame Hubert , co-propriétaires indivis , pour
l'autre moitié.
Les autres établissements religieux et ecclésiastiques de la
paroisse , étaient : i.° le prieuré de S.-Frimbault , à 3 k. N.
ï/4-S. du clocher, dépendant de l'abbaye de Beaulieu du
Mans, à la présentation de son abbé , et réuni en dernier lieu
à sa mense conventuelle. Vendu depuis la révolution, ce
prieuré est actuellement une espèce de château assez considé-
rable, bâti à mi-côte, accompagné d'un beau taillis et d'une
avenue de peupliers, qui va aboutir au grand chemin du Mans
à la Suze. Il appartient à M. Goussault-la-Ronce, du Mans ;
2.° Marsil/éy où était l'église citée dans la donation faite au mo-
nastère de la Couture, maison bourgeoise, à 2 k. 1/2 N., un
peu vers E. du bourg ; 3.° la chapelle de S, -Martin de Coulons,
au confluant de la petite rivière de Fessard avec la Sarthe,
un peu au sud du manoir du même nom , dont il va être parlé
plus loin ; 4«° la chapelle Sie-Anne, valant 4.0 1. de revenu ; 5.°
celle de la Petite-Courbe , valant 190 l.
hist.féod. La seigneur, de paroisse, était annexée, originai-
rement, aux terres comprises dans iadonat. du prieuré, et dont
renonciation est ci-dessus. Peut-être le manoir de la Beunèche,
dont il va être parlé, que se serait réservé le donateur, ou qu'au-
raient aliéné les moines de la Couture , en était-il le siège ,
puisqu'on voit que, en dernier lieu, cette seigneurie était réunie
avec lui, à la terre du Gros-Chenay, en Fille ( v, cet art. ). Les
armes du seigneur de la Suze , comme possesseur du fief de
Coulons, probablement, étaient peintes sur l'un des murs laté-
raux , en dedans de l'église de Roëzé ; et celles des seigneurs
du Gros-Chenay, sur le mur opposé.
Les autres fiefs de la paroisse étaient: i.° la terre et sei-
gneurie de Coulons , à 2 , 1 h. S., un peu vers E., du bourg , sur
la rive gauche de la Sanhe , avec une chapelle dédiée à S.
Martin , dont il est parlé plus haut ; fief pour lequel P, Leroux ,
seign. de Coulions (sic), est porté au rôle du ban et de l'ar-
rière-ban delà province, dressé en 1639, pour un tiers de
mousquetaire , conjointement avec le S.r de Boisgency de
Courtalvert , et Frédéric de Maillé , S.r de Chedons , par. de
Ligron , pour le lieu de la Poterie, chacun pour un autre tiers.
Cette terre possédait un moulin de son nom. Elle était com-
prise dans la composition de l'ancien comté de la Suze,
érigé par Charles IX, en i566, en faveur de Nicolas de
Champagne, seigneur de la Suze (V. cet art.). C'est aujour-
d'hui une jolie maison de campagne , nouvellement cons-
63a ROEZÉ.
truite , aeréable par ses dehors et par sa situation sur la
rivière. Elle appartient à M. Menard de la Groie, du Mans.
2.0 L1 ] Aunai-Morin , à 2,4 h. E , sur la rive droite de la
Sarthe , pour lequel le seigneur, qui n'est pas nommé, est
taxé à XX /., au même rôle du ban et de l'arrière ban, de 163g.
3.° La Grande- Foulière ,à g h. S. O. , sur le bord gauche
de la même rivière , ancien château , à pavillon carré , avec
une cheminé très-élevée, à M. Varennes , du Mans.
4.° Marsillé, à 2 k. 1/2 N. , un peu vers E. Il y existait ,
très - anciennement , une église ou chapelle, comprise,
comme on la vu , dans les dons destinés à la fondation du
prieuré.
5.° La Beunèche, Beunachc, Bunesche, elc. ; le plus intéres-
sant de ces anciens fiefs, sous le rapport historique, située sur
la rive droite de la Sarthe , ainsi que le moulin qui en dépend ,
à 3,i h. S. E. du bourg; ancienne maison , fort remarquable
par sa construction , flanquée à l'est d'une tour ronde , à
fenêtres à croix en pierre , sans filets , surmontées d'autres
fenêtres en mansardes , allongées et cintrées , accolées deux à
deux sous un même fronton. Au dessus de la porte d'entrée,
sont sculptés divers ornements et les armoiries de plusieurs
de ses anciens seigneurs. En i3j2, Pierre Saunier rend
aveu pour cette terre , au nom de sa femme , sous le titre
tfherbergement; et, de 1600 à 1622, Michel de Jalesnes,
chev. , et Charles son fils , aussi chev. , seign de la Beunèche
etdeSpay, font quatre fois l'hommage pour ledit lieu. En
1666, J. le Bourdre (le Boindre), cons. au parlem. de
Paris, seign. du Gros-Chenay, rend aussi aveu pour la
Bunesche («V), acquise du S.r de la «Taille et de la D.e de
Maillé de Jalesnes son épouse. Il est possible que ce soient
ces derniers qui aient fait construire la maison actuelle, et dont
les armes y sont sculptées. C'est depuis J. le Boindre , que la
terre de la Beunèche est restée annexée à celle du Gros-
Chenay , ainsi que la seigneurie de paroisse de Spay.
M. Daniel de Beauvais , ayant acquis le Gros-Chenay et ses
annexes , d'un descendant de «1. le Boindre, et ses héritiers
s'étant partagés sa succession , la Beunèche est devenue la
propriété de M. L. Fél. Daniel de Vauguyon , député, son
possesseur actuel ( V. l'art, fille, n-345). Ce n'est plus
qu'une simple ferme aujourd'hui.
La Beunèche est souvent citée et joue un rôle remarquable,
dans le cérémonial de la procession et du tir de la lance , qui
avaient lieu au Mans le dimanche de Pâques fleuries ( V.
d'abord l'extrait de ce cérémonial , que nous avons donné
au tome w, page 382). « — La procession arrivée aux
ROEZÉ. 633
halles , le seigneur de la Beunèche est tenu de comparaître
aux dites halles , armé de toutes pièces , de l'harnois hlanc ,
monté sur un cheval ayant les quatre pieds blancs. — A la
porte ferrée (de la Cigogne), ledit S.r de la Beunèche doit
aussi comparaître pour la garde de ladite porte. — Et s'il ne
comparaît, le juge le condamne à une amende , au profit du
seigneur comte du Maine, à sa prévôté. — Après les lances
rompues aux halles , à un poteau planté à cet effet , les lan-
ciers ou francs bouchers, en s'en revenant au palais , avec les
officiers du présidial et leur suite , où il est dressé procès-
verbal de la course et cérémonie , passent par la porte ferrée ,
à présent la Cigogne, où les officiers de la juridiction de la
Couture, avec un religieux du monastère, qu'on nommait
autrefois Prévôt, sont obligés dp se trouver avec i3 lances ,
à l'entrée du côté de la Grande-Rue , à main droite, et , à ce
passade , il est d'usage de crier à haute voix , par trois fois : la
Beunèche à la Cour! et on répond : A la manière accoutumée !..
Après quoi , le seigneur de la Beunèche s'en retournait
à travers la ville, escorté par ses i3 lanciers. » On présume
que cet usage venait de ce que le seigneur de la Beunèche ,
devait se tenir à ladite porte , soit pour l'ouvrir et en assurer
le passage , soit pour servir d'homme d'armes , avec ses
lanciers, à la juridiction prévôtale de la Couture, en qualité
de vassal , sujétion qui lui aurait été imposée par les moines ,
lors de la concession de ce fief; de même que l'abbaye aurait
été tenue à envoyer les officiers de sa juridiction à la même
porte, pour y faire honneur à ceux du comte du Maine , leur
suzerain. On a fait beaucoup de conjectures, pour chercher à
expliquer la cause de la coopération du seigneur de la Beu-
nèche à cette cérémonie- On a dit, entre autres, que c'était
une punition de ce qu'il tenait le parti des ennemis du comte
du Maine, lors de l'enlèvement du Christ, à l'une des proces-
sions de Pâques fleuries ; c'est tout simplement un droit
féodal , imposé par le suzerain au vassal , de même qu'aux
autres comparants à cette cérémonie. Voici , par addition à
notre récit ( Itl-382 ) , un Extrait des Archives du château de
la Beunèche , publié dans le n.° i4 des Affiches du Maine , etc. ,
du 5 avril 1784» dont nous sommes loin de garantir les asser-
tions. « En i4o5, sentence : le procureur de la cour du
Mans, ayant dit que le seigneur de la Beuncsche (Guill. de
Ramillay) , est tenu de venir rompre chacun an, au jour de
Pâques fleuries , une lance es halles du Mans , devant le
prévôt du Mans, en la compagnie des francs bouchers, à
cause de certain droit de Visitation que l'on dit qu'il a sur les
maignans du comté du Maine , et sur les poissonniers por-
634 ROEZÉ.
tant poisssons à coul, pour y celui vendre, et au défaut
de ce faire , payer l'amende telle qu'au cas appartient : et
parce que possession ne fut onques faite audit seigneur : par-
lies ouies , fut appointé que ledit procureur prouverait, et que
ledit seigneur ne viendrait , jusqu'à ce que ladite enquête dudit
procureur fut faite. Sur quoi on lui a baillé jour, pour faire
droit sur ladite enquête. — En i45i , pareille sentence, en
faveur de Philippon de la Jolinais, seign. de la Busnèche —
En i453, autre sentence conforme. — Autre encore, en
i463, extraite des registres des assises du Mans, l'enquête
du procureur de la cour n'étant encore faite. — Il faut bien
distinguer (ajoute-t-on , à la suite de cet extrait) les francs
bouchers d'avec les bouchers actuels , qui portent le crucifix à
la procesion et qui ont quelques franchises pour cela. Les
premiers délivrèrent, dit-on, Henri II, roi d'Angleterre et
comte du Maine (toutes les autres versions, s'accordent à nom-
mer Hélie de la Flèche ) , des mains d'un parti qui l'avait
enlevé, en sortant de la ville du Mans ( les autres versions
disent, que ce fut le crucifix de la procession de Pâques fleu-
ries , qui fut enlevé), et pour cela ils furent gratifiés de grandes
franchises , dans les foires de toute l'étendue du Comté ;
à raison de quoi ils sont tenus de rompre une lance. »
Les fourches patibulaires ou le gibet de la justice seigneu-
riale du comté de la Suze , étaient plantées sur le territoire de
Roëzé , à 1,8 h. O. 1/2-N. du bourg, près et à la gauche du
grand chemin de la Suze au Mans.
HIST. CIV. Nous avons vu plus haut, que le prieuré de Roëzé,
était tenu à une aumône , de 6 charges de seigle , envers les
pauvres de la paroisse.
Roëzé était la résidence d'un notaire avant la révolution.
En i833, le conseil municipal , en exécution de la loi du
28 juin , vote une somme de 60 f. , pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et celle de 200 f. , pour le traitement de
l'instituteur.
histor. Le 4 nivôse an IV (25 déc. 1795), un détache-
ment de 4° militaires républicains , allant de la Suze à
Guécélard , rencontre les chouans dans une ferme de Roëzé.
Un feu très-vif s'engage entre eux ; 4 à 5 chouans sont tués
et leurs fusils pris, le reste est forcé de traverser la Sarthe à
la nage , dans laquelle plusieurs furent noyés ; aucun des
républicains ne fut atteint.
Le 10 fructidor an vu (28 juill. i799), une colonne de
troupes de ligne et de garde territoriale du Mans , a un enga-
gement avec les chouans , sur la même commune , dans lequel
le chef de chouans , aprè s avoir manqué le capitaine Lecornué
ROEZÉ. 635
du Mans , est tué par lui ; 6 autres des siens ont le même sort .
le reste prend la fuite.
hydrogr. La rivière de Sarthe , traverse le territoire , du
sud-est à l'ouest, et le divise en deux parties inégales, dont
les a/3 environ sur sa rive droite. Un bac, bateau et passe-
cheval , affermés i io f. , sont établis vis à- vis le bourg , pour
le passage de cette rivière. La petite rivière d'Orne-Nord ( v.
son art.), traverse la partie occidentale, du nord au sud, et vient
confluer dans la Sarthe, par sa rive droite, à 4 k. à l'O. du
bourg. Enfin, la petite rivière de Fessard , traverse la partie
sud-est de la rive gauche , et va également se jeter dans la
Sarthe, au moulin de Coulons. — Moulins de la Beunèche ,
de Roè'zé , sur la Sarthe , le i .*r à i roues , à blé , le 2 ,d à 3
roues, à blé, à tan et à foulon ; de Coulons, sur le Fessard.
GÉOL. Sol généralement plat, coupé par un chaînon de
colline, s'étendant du nord au sud sud-ouest, jusqu'à la Sarthe.
Terrain de transport, dans les sables duquel on a rencontré ,
sur la rive gauche de la Sarthe , le long du ruiss. de Fessard ,
du minerai de fer, sous forme de petits galets applatis, des
pyrites martiales, du succin résinoïde et des morceaux de
lignite. Deux fontaines, dont les eaux sont salines, sont
situées auprès de Coulons.
cadastr. Superficie de 2,638 hectar. 71 ares, se subdivisant
comme il suit: — Terr. labour., 1^799 hect. 63 ar. , 19
cent.; divisées en 5 class., évaluées à 5 f. 10 c. , n-4o,
19-80 , 28-70 et 36 f. 5o c. — Jard. , 44~36-3o ; en 3 cl. : à
36-5o, 4-5-20 et 48 f- 60 c. — Vignes, 10-59-70; 3 cl. :
24 f. 60 c. , 37, 49 f« — Prés, 320-49-90 ; 5 cl. : 19, 34,
53, 76, 101 f. — Pâturages, 97-25-50 ; 3 cl. : 7-80, i5-6o ,
23 f. 4° c. — 13. futaies, 2-61-00 ; i4 f« 20 c. — B. taillis,
117-73-30 ; 5 cl. : 4-4° t 9-6° , i4"2°> *9 f* 20 c, 24 f. —
Pinièr. , 52-5o-oo ; 3 cl. : 4_2o , 6-90 , 8 f. 90 c. — Marais ,
2-50-90 ; à 7 f . 80 c. — Land , friches, terr. vain. , 63-77-
00; 4 cl. ï 7° c« ? i-3o, 1-80, 2 f. 60 c. — Superf. des
bâtim. , 12-96-20; à Obj. non impos. : Kgl., cimet ,
presbyt ., jar.l., o-56-5o. — Chem. et plac. publ., 69-25-
90. — P»iv. et ruiss. , 43-96-21. zs 2^9 maisons, en 10
class. : 8 à 9 f . , 3o à 1 1 f. , 79 à i4 f. . 56 à 1 7 f. , 26 à 19 f. ,
24 à 22 f. , i5 à 26 f. , i3 à 3o f. , 4 à 42 f. , 4 à 56 f. —
7 loges , à 70 c. — 3 mou!ins à eau , dont 1 à 70 f. , et 2 à
000 f. chacun.
Revenu impos. JProPr' °on bâties, 5o,279 f. Li c.| 5e g f 3i ^
r l bâties, 5>7aî* 9° J
contrtb. Fonc. , 6,421 f . ; personn. et mobil. , 781 f.
636 ROEZÉ.
port, et fen., 209 f . ; 54- patentés: droit fixe,3n f. ; dr«
prop. , 121 f. ; total , 7,843 f. — Perception de la Suze.
CULTUR. Superficie généralement sablonneuse et médiocre-
ment productive, davantage pourtant que celle de la Suze,
qui est limitrophe ; ensemencée en céréales , dans la proport,
de 2 part, en froment , 2 en orge , 3 en avoine , 12 en seigle
et méteil, maïs, sarrasin. Produit, en outre, un peu de
chanvre , très-peu de trèfle , beaucoup de pommes terre ,
citrouilles, elc Prés abondants et d'assez bonne qualité, sur
la Sarthe ; un peu de vigne ; arbres à fruits , beaucoup de
bois. Des pinières et quelques portions de landes non culti-
vées, dépendantes de l'ancienne forêt de Longaunay (Voir
cet art. et celui mezerai ). Elève d'un certain nombre de
poulains, de beaucoup de bêtes à cornes, de moutons, de
porcs , peu de chèvres , quelques ruches , etc. — Assolement
triennal; 10 fermes principales, un grand nombre de
moyennes et de bordages ; 62 charrues , dont les 2/3 traînées
par bœufs et chevaux , le reste par ces derniers seuls. =
Commerce agricole consistant en grains, dont il y a expor-
tation réelle , de i/4 à i/3 des produits ; chanvre et fil , peu de
graine de trèfle, beaucoup de foin, pour l'approvisionnement
des auberges situées sur la route de Nantes ; bois à brûler ,
fruits et cidre , etc. ; chevaux , bestiaux de toute sorte , porcs
gras surtout ; laine, cire et miel , menues denrées. Le vin, de
petite qualité , est consommé sur place.
= Fréquentation des marchés de la Suze , Vallon , Noyen
et le Mans.
industr. La fabrication des élamines, par 7 fabricants,
occupait encore , il ya 3o ans, une centaine de personnes,
qui y confectionnaient i5o à 160 pièces par an , de 4-2 aunes
de long, sur 1/2 aune de large. Il ne s'y fabrique plus aujour-
d'hui , qu'un très-petit nombre de pièces d'étamines et de
serge. Extraction de pierre à bâtir, à la carrière de la Croix.
ROUT. et chem. La principale voie d'exploitation , consiste
dans l'ancien chemin du Mans en Bretagne , par la Suze ,
lequel traverse , du nord à l'ouest , la partie occidentale du
territoire, sur la rive droile de la Sarthe.
lieux REMARy. Comme habitations : Saint-Fraimbault et
Coulons déjà indiqués ; la Richardière et Soreau, maisons
bourgeoises, la première à M. Oger l'aîné, du Mans. Sous
le rapport des noms: la Fuie, la Garenne, la Pêcherie, la
Messagerie ; la Bataillère ; Château- Vert, Rome ; Beaufeu ;
la Croix-Buisée ; le Grenouillet ; les Courbes ; la Forêt , la
Coudre , etc.
établ. publ. Mairie, succursale, école primaire votée;
ROUESSÉ-FONTAINE. 637
bac affermé , sur la Sarthe ; i débit de tabac. — Bur. de poste
aux lettres , à Foulletourte.
établ. parttc. Une sage femme.
ROISSÉ- FONTAINE, ROISSÉ- VASSÉ ; voyez
ROUESSÉ-
HOME , ROMEE ; nom de fermes des communes de
Roëzé et de Vancé. Voir ces articles.
ROMEFORT; voyez ramefort.
ROIVl^ , pelite rivière; voyez rhotne.
ROSAI, Y ; nom d'un ancien fief, situé dans la commune
de Rouessé-Fontaine , à l'article de laquelle nous renvoyons,
pour ce qui le concerne.
ROSAI -NORD, Y. Le fief dont il vient d'être parlé,
donne son nom à une petite rivière du Saosnois , qui passe
tout auprès, que nous distinguons de la suivante par l'indi-
cation de sa position relative, elle-ci porte aussi le nom
de Moire y sous lequel nous l'avons d'écrite, page no de ce
volume.
ROS AI-NORD EST, Y; autre petite rivière, qui prend
sa source à égale distance , à-peu-près, des bourgs de S.-
Goerges-du-Rosay, qui en reçoit son surnom, et de Dehaut,
au sud-est du département ; coule, d'abord, du N. au S. S. O. ;
se contourne ensuite au S., pour redescendre au S. E. ,
passe près et au S. O. du bourg de S.-Aubin-des-Coudrais et
se jette , à 3 kilom. au-dessous de ce bourg , dans le ruisseau
de Dehaut , avec lequel ses eaux vont confluer dans THuisne.
Cours d'euviron 9 k. , pendant lequel cette petite rivière qui ,
comme la précédente , n'est qu'un fort ruisseau , arrose le
territoire de la Bosse , outre ceux des communes précédem-
ment nommées , et fait mouvoir 3 moulins.
ROSSAI, Y (SAINTE-MAGDLLEINE DE ; ; voyez SAINTE-
MAGDELLINE DE UOSSAI
ROUESSE FONTAINE , S ; ROESSÉ ; Rouesseium ,
Ruesseium , Ruceium ; de Rus , ris cam, agne , champ ,
champ de la Fontaine, ou plutôt des Fontaines, car ce
surnom devrait s'écrire au pluriel. Commune cadastrée du
Saosnois, du cant. et à 10 kilom. 7 hect. S., un peu vers E. ,
de Saint- Patern ; de l'arrond. et à 17 k. O., un peu au S.,
de Mamers ; à 37 k. N. du Mans ; jadis , du doyenné de
Fresnay , du Gr.- Archid. , du dioc. et de l'élect. du Mans. —
Dislanc. légal. : i3} 19 et 4.2 kilom.
DESCRIPT. Bornée au N. , par Ancinnes ; au N. E. , par
Louvigny ; à TE., par Grandchamp ; au S., par Chérancé et
Coulombiers ; à l'O., par Fyé ; au N. O. , par Cherisay ;
cette commune forme une espèce de carré long, s'étendant de
638 ROUESSE-FOÏYTAIJVE.
FO. N. O. à l'E. S. E. , où elle s'élargit un peu , et se termine
par une échancrure, formant un angle rentrant, et par un petit
appendice, attenant à l'angle sud-est. Son diam. longitudinal,
est de 4 k* V2 » contre une largeur qui varie de 2,8 à 3,3»
et même jusqu'à 4>4 h., y compris l'appendice. Le bourg,
silué vers le centre du diam. longitudinal du territoire , mais
se rapprochant de la limite septentrionale, se compose de
plusieurs rangées de maisons entourant l'église et le cimetière,
des trois côlés nord , ouest et sud. Assez grande et belle
église, à porte occidentale romane, sans colonnes, accom-
pagnée seulement d'une moulure partant du sol, remplacée,
autour de l'archivolte , par un rang de denticules et par quel-
ques étoiles, caractère particulier de quelques constructions
du n.eau i2.e siècles. Clocher en bâtière, placé sur une
tour assez élevée , à ouvertures romanes , ornées de colonnes ,
de moulures, etc. Cimetière attenant aux côtés nord et sud
de l'église , clos de murs d'appui en bon état.
poptl De n3 feux anciennement, actuellement de 217,
se composant de 428 indiv. mal. , 44-2 fem. , tôt. , 870 ; dont
352 dans le bourg; 106 au ham. des Fontaines ; 5o et 39 à
ceux des Vaux et des Marais, qui se joignent; 64 •> $7 et 55,
aux ham. du Plessis , de la Digonnière et de la Galetière ; 73,
le long de la route de Mamers à Fresnay.
Mouo. décenn. De i8o3 à 181 2 , inclusiv. : mar. 60 ; naiss.,
219 ; déc, 194. — De i8i3 à 1822 : mar., 49 > naiss., 232 ;
déc, 162.
HIST. ECCLÉS. Eglise sous le patronage de S. Erme , Herme
ou Hermer, chevalier romain. Assemblée, fixée au i.er dim.
d'août , par arrêté du 22 juill. 1808.
La cure, ancien prieuré conventuel des chan. régul. de
S.- Augustin , était à la présentât, de l'abbé du monastère
de Beaulieu , du JVlans, et valait de 1,200 à i,5oo 1. de
revenu.
Les autres établiss. ecclésiast. et bénéf. relig.de la paroisse ,
étaient : 1 ,° la chapelle de Ste-Barbe , valant 1 55 1. de revenu ;
2.0 la prestim. S.-Jean- Baptiste , estimée à 60 1.; 3.° la
chapelle de la Ménagerie, 39 1.; 4«° 'a chapelle S.- Jacques
de Brestel , au manoir de ce nom , valant 60 1. ; 5.° celle du
chat, de Bosay , à la présent, du seigneur de ce lieu ; 6° celle
de Ste-Calherine, de la commanderie de ce nom, de l'ordre de
S.-Jean de Jérusalem.
En i582,N.... de Tucé , prieur- curé de cette paroisse ,
seign. de Coulouenné, frère de la dame de Brestel, dont il
sera parlé plus bas , donne à la cure de Rouessé , le presbytère
dudit lieu , qui lui appartient. C'est une espèce de fief ou
ROUESSE-FONTAINE. 639
château, aux angles duquel se voient encore des lions , et dont
la commune a fait abattre une aile.
Une ordonnance royale , du 1 1 juin 1826, érige l'église de
Rouessé , en succursale de 2.e classe.
hist féod. La seigneurie de paroisse était annexée , en
dernier lieu , au fief de Brestel. Elle le fut dans l'origine ,
très-probablement, à celui des Fontaines, d'où sera venu le
surnom de la paroisse ; ou à celui du prieuré ?
i.° Brestel ou Braistel , à 1 k. au S S. O. du bourg, fut
possédé anciennement , dit-on , par les seigneurs de Beau-
monl-le- Vicomte. Ce fief appartenait, vers la fin du i/J..6
siècle, à la famille Papeillon, dont Fouquet Papeillon , qui
en rendit aveu au comte du Maine, en i^o^. Il passa ensuite
dans celle de Tucé et fut porté , par mariage , à J. de
Vanssay, vers la fin du i6.e siècle, par Marguerite de Tucé,
fille de Pierre, probablement. On lit, au-dessus de la
porte de la sacristie , dans l'église paroissiale , l'épitaphe
de cette dame , ainsi conçue :
« D. O. M.
« Cy-devant gist le corps de très-pieuse, très-noble et
« très-vertueuse Marguerite de Tucé , en son vivant daine
« de Breslel , Rouessé et Coulouenné (fief situé en Ché-
« rancé ) , femme et épouse de Jehan de Vanssay, seigneur
« de Rocheux et de Boveis, laquelle décéda le 22 avril 1617 ,
« ayant vécu en tout honneur £7 ans » 3 mois, 22 jours. »
Au-dessous , sont les vers suivants , qui annoncent dans
leur auteur, son mari, qui lui survécut, un véritable
Céladon :
« Celle qui première ma franchise dompta ,
« Mes pudiques amours en mourant emporta j
a Celle-là pour jamais au tombeau qui l'enserre,
a Les ait et conserve avec elle soubz la terre ,
« Dove viva Vamay, morta sospirola.
« Priez Dieu pour son ame. »
En i63g , Dam.lle Génev. de Flotté , V.e Ch- de Vanssay ,
seign. de Brestel, est taxée à un mousquetaire et un piquier,
au rôle du ban, et de l'arrière-ban dressé ladite année. —
Suzanne Flotté, sa sœur probablement, qualifiée aussi, du
titre de dame de Breslel, est taxée à un piquier, au même
rôle , pour son lieu du Bjys , dont la paroisse n'est pas
indiquée. Peut-être est-ce Bois-Moquet , en Grandchamp ?
M. de Villevaut , que Lepaige désigne comme possesseur de
la seigneurie de paroisse, en 1777» devait être alors pro-
6/fo ROUESSÊ-FONTAINE.
priétaîre de Brestel. Feu le baron des Touches , préfet de
Seine-et-Oise , à qui cette terre appartenait depuis la révo-
lution , en avait tait réparer la chapelle. C'est actuellement
la propriété de M. le comte d'Houtelot , son gendre , ancien
colonel du n.e de ligne. Le château de Brestel, offre aujour-
d'hui un mélange d'anciennes et de nouvelles constructions:
on y remarque encore une tour ronde , une autre tour hexa-
gonale, des douves, une fuie, etc. Il est accompagné
d'allées en tilleuls et d'une belle avenue , plantée en pom-
miers , qui conduit au bourg.
2.0 Le fief du Prieuré, ayant pour manoir la maison pres-
bytérale actuelle, dont il a été parlé plus haut, près de laquelle
est situé le Champ du Jeu , sorte de place, plantée en
ormeaux, servant à l'ébat des vassaux et de la domesticité du
seigneur.
3.° Celui des Fontaines , devenu un hameau , à 1,7 h. S. S.
E. du bourg, qu'on croit avoir donné son nom à l'un des
compagnons d'armes d'Ambroise de Loré , lorsque celui-ci
surprit, au village des Haies, sur la paroisse d'Arçonnay,
un parti de six à sept milles anglais qui, chargé des dé-
pouilles du pays , se rendait en Normandie sous les ordres
d'Edmond comte de la Marche , à qui il tua 2 à 3 cents
hommes et fit un grand nombre de prisonniers. — L'évêque
Geoffroi de la Chapelle, i338- 1 347 , acquit pour sa cathé-
drale , une rente à prendre sur ce fief.
4..° Rosay , à 1,7 h. à l'O. un peu vers N. du bourg , pour
lequel P. de Tucé , chevalier , sieur de Brestel et de Rosay ,
rend foi et hommage , aux assises du bailliage de Beaumont,
le 1 4- juîll- i5o£. Ce fief était possédé, dans le i8.e siècle, par
la famille de Villiers. Le château de Rosay , reconstruit à la
moderne , appartient à M. Pasdeloup , maire de la com-
mune. Sa chapelle a conservé une partie de ses vitraux peints.
Ceux de la fenêtre de l'abside , représentent un Christ et ,
de chaque côté , les armoiries des seigneurs de ce lieu ; ceux
de la fenêtre du sud , l'image de Sle-Barbe , avec ses divers
attributs. On remarque encore dans cette chapelle , les tom-
beaux de Gilles-René de Villiers, de Gilles-François, son fils,
et de Magdeleine-Jeanne de S.-Denis, épouse de ce dernier,
décédés , celle-ci en 1746 , les deux autres en 1732 et 1773.
La Cour de Rosay , située peu loin au sud de l'ancien château,
est une ferme aujourd'hui. Un peu plus au sud encore, et tout
près du manoir de Brestel , est un bois taillis , auquel Cassini
a donné improprement le nom de Rosay , qui appartient à
deux autres bois , moins considérables , situés près du château
de ce nom.
KOUESSÉ-FONTAINE. 64*
5.° La Commanderle de Ste- Catherine , à 1,1 h» S. S. E.
sur le bord de la route de Mamers à Fresnay , dont une partie
du bourg relevait. Sa chapelle , la seule partie qui reste de cet
ancien établissement , a été convertie en une métairie qui
appartenait à la commanderie de Guéliant , en Moitron
( v. ces art. ), à laquelle ce bénéfice avait été réuni.
La juridiction de la baronnie de Lavardin s'étendait, dit-
on , sur la paroisse de Rouessé-Fontaine , par suite de la
possession , probablement, des fiefs de Brestel et de Rosay ,
par la famille de Tucé , et de l'alliance de celle-ci, avec celle
des Beaumanoir-Lavardin. Quoique située dans la contrée
connue sous le nom de Saosnois , il ne paraît pas que cette pa-
roisse ait fait partie de la baronnie de ce nom , même en
partie, ni relevé de son bailliage; mais nous avons vu, que
îa terre de Rosay relevait de celui de Beaumont-le-Vicomle.
hist. crv. Vole par le conseil municipal, en i833, de la
somme de £o f. , pour le loyer d'une maison d'école pri-
maire ; et de celle de 200 f. , pour le traitement de
l'instituteur.
histor. En 1099, le comte Hélie de la Flèche ayant été
surpris près de Dangeul , fait prisonnier et livré à Guillaume-
le-Roux , duc de Normandie et roi d'Angleterre, par Robert
Talvas il , comte du Perche , le roi profite de cet événement
pour entrer dans le Maine , afin de s'emparer du Mans. Parti
d'Alençon, où il était alors , il envoie un corps de cavalerie
surveiller Fresnay , et vient camper le premier jour à
Rouessé-Fontaine, à la tête de son armée , forte de 5o,ooo
hommes.
Au mois d'octobre 1^17, Henri V , roi d'Angleterre ,
s'empare de différentes places, dont celle de Rouessé-Fon-
taine , dans le Saosnois. C'est à peu de temps de là qu'Am-
broise de Loré , accompagné du seigneur des Fontaines ,
battit les troupes de ce prince, sur la paroisse d'Arçonnay.
hydrogr. Le territoire est limité à l'est , en partie seule-
ment, par le ruiss. des Vallées, dans lequel vient confluer,
près le hameau des Vaux, celui des Marais, l'un et l'autre
venant de Louvigny; la petite rivière de Semelle ( v, son
art. ), traverse la partie centrale de la commune , du nord au
sud , en passant près et à l'ouest du bourg ; celle de Rosai-
Nord , d'écrite ci-dessus, page 637, la limite entièrement à
l'ouest. — IVI oui in à blé de Rouessé , sur la Semelle.
G, ol. Sol assez généralement plat et découvert , offrant
néanmoins une chaîne de collines venant du nord , passant
près et à l'est du bourg , où elle se subdivise en deux chaînons ,
dont un abandonne le territoire à l'est , pour s'étendre sur
iv 4i
642 ROUESSÉ-FONTAINE.
Thoiré. On remarque , en outre , dans la partie occidentale,
un monticule isolé , de forme oblongue. Tout le sol de cette
commune repose sur le calcaire jurassique , dont on ne ren-
contre que deux étages, la grande oolithe, qui occupe toute
la partie nord, jusqu'au bourg; et l'argile de Dives, le sur-
plus. La butte de Ste-Calherine , à Test, offre un point
intéressant , pour l'élude des différentes subdivisions de cette
argile, qui y atteint une épaisseur ou profondeur de ioo
mètr. , et se compose, à sa partie supérieure, d'un calcaire
marneux où abondent les térébralules ; et la partie inférieure,
d'une argile bleue très-tenace , qu'on emploie à la fabri-
cation de la briqueterie ( M. Triger ). On trouve sur
ce terrain des blocs erratiques de quarts laiteux , assez
considérables.
Plant, rar. Alyssum calycinum , lin. ; Apbanes arvensis ,
LIN.; Euphorbia Cyparissias , LIN.; Reseda luiea, lin.;
Asplenium ruta-muraria , lin. ; celle-ci , sur la muraille exté-
rieure de Bourg-le-Roi.
CADASTR. Superfic totale de 1,24.8 hectar. 36 ares, se sub-
divisant ainsi : — Terr. labour , o,o3 h. i5 ar. 74 centiar. ,
en 5 class, , évaluées à 4 f» 5o c. , 9 , 18 , 82 et 4 l f- — Jard. ,
8-84-33; en 3 cl. : à 41 > 4$, 5o f. — Prés, o,4-o5-oo; 4
cl. :i3f. 5o c. , 27 , 45, 61 f. — Pâtur. , 72-44-44 ; 4 cl.:
2 , i4> 23» 34 f. — B. futaies, o-n-4o ; à 32 f. — B. taillis ,
126-9330 ; 4 d» : l ! •> 18 , 23 , 32 f . — Douv. , écluses en
eau , o-49'3o; à l±i î. — Mares , 0-1 2-0 ; à 2 f . — Sol des
propr. bât., 6-92-70; à 41 f« Obj. non impos. : Egl. et
cimet. , 0-76-50. — Chem. et plac. publ. , 32 06 47* ~*~ ^^v»
et ruiss. , 2-44~82- rz: 206 maisons , en 7 class. : 12 à 3 f . >
1 18 à 9 f. , 4 1 à 12 f. ,29a 18 f. , 4à 24 f- •> 1 à 4°f«> l à
i5o f . — 1 moulin, à 100 f. — fourn. à chaux et tuile,
à5of.
tî«-,^.t,t *^,«^r f Propr. non bâties, 20, 1 18 f. 53 c. ( -, o c a
R*TONU impor. { _ L bâties, ÏMS » ) 3i,n8 f. 53 c.
Contrib. Foncier, 4>772 f • ; personn. et mobil. , 474 f. ;
port, et fen. , 147 f. ; i5 patentés , dr. fixe , 72 f. , dr. pro-
port. , 73 f. 66 c. ; total , 5,538 f. 66 c. — Percepl. de
Bourg-le-Roi.
CULTUR. Superf. argiSo-calcaire, dans la partie nord ; très-
profondément argileuse, pour le surplus, sauf quelques points
sablonneux ; cultivée en céréales , dans la proport, de 18 part,
en froment , 16 en orge , q en avoine et 1 seulement en seigle ;
produit, en outre, trèfle, luzerne, sainfoin, chanvre, etc.;
arbres à fruits, beaucoup de bois, dont les bouquets de
ROUE9SÉ-VASSÉ. 643
Brestel, de Rosay, partie du Boîs-Moquet, elc. ; prés de
moyenne qualité. Elève d'un petit nombre de chevaux , d'une
grande quantité de bêtes à cornes et de moutons, beaucoup
moins de porcs, peu de chèvres. — Assolem. triennal; 6
fermes principales, 20 moyennes, environ, et autant de bor-
dages, réunis généralement par hameaux, indiqués à la
population; £8 charrues, dont une moitié traînées |>ar che-
vaux seuls, l'autre par bœufs et chevaux. = Commerce
agricole consistant principalement en gros grains , dont il y a
exportation réelle , du tiers à la moitié des produits ; en chan-
vre et fil, graine de trèfle, bois, cidre; quelques poulains,
veaux et génisses ; moutons ; quelques porcs, etc.
= Fréquentât, des marchés de René , principalement; de
Fresnay, de Beaumont, de ?rlamers , d'Alençon ( Orne) ;
villes au centre desquelles est situé Rouessé.
indu.str. Fabrication, par une quinzaine de métiers , de
calicots et de toiles , qui se vendent à Alençon. Extraction du
calcaire en moellon, pour bâtir et pour la chaux. Fourn.
à chaux et à brique , établi en i83o, à la bulle Ste.-Cathe-
rine , par le S.r L. Coutrel.
rout. et chem. L'ancien chemin d'Alençon au Mans , par
Bourg-le-Roi , Vivoin et la Guierche , celui que suivit
Guillaume- le-Roux , en 1099, pour venir s'emparer du
Mans, traverse la partie centrale du territoire, du nord au
sud , en passant au bourg ; la partie de la route départemen-
tale n.° 5, de Fresnay à Mamers, passe à l'extrémité sud-est
de la commune ; la roule royale du Mans à Alençon , est
peu distante de sa limite occidentale.
lieux remarq. Comme habitations : Brestel et Rosay ;
sous le rapport des noms: Le Plessis , Villeneuve; Ste-
Catherine ; les Fontaines, l'Etang, les Marais, \cs Vaux;
le Boulay ; etc.
établ. publ. Mairie , succursale , école primaire de
garçons ; résidence d'un notaire , d'un expert ; débit de tabac.
Bur de poste aux lettres , à Fresnay.
ROUESSÉ VASSÉ, R. EN CHAMPAGNE; Roessé;
Rouesseium inCampanlâ , Rucceium Russego ? même étymo-
logie que pour l'article précédent, le i.er surnom de cette
commune-ci, lui venant de son manoir seigneurial ; le 2.e,
de la petite contrée, à l'extrémité nord de laquelle elle est
située. Commune CADASTRÉE, du cant et à 6 kilorn. O. i/4~S.
de Sillé-le-Guillaume; de l'arrond. et à 33 k. 1/2 N. O. du
Mans ; anciennement du doyenné de Sillé , de l'archid. de
Passais , du dioc. et de l'élect, du Mans. — Dist. lég. : 7 et 4<>
kilom.
644 ROUESSÉ-VASSÉ-
descript. Bornée au N. , par Vimarcé ( Mayenne ) ; au
N. E. , par le Gréez; à l'E. , par Sillé-le-Guillaume ; au
S. E. , par Rouez ; au S. , par Parennes ; au S. O. , par
Torcé-en-Charnie ; à l'O. , par Voutré ; ces deux derniers
du dép. de la Mayenne. La forme très-irrégulière de celte
commune , peut se réduire à un carré long , s'élendant de
TE. N. E. à l'O. S. O. , sur un diam. de 8 k. environ , contre
une largeur qui varie de 2,5 à 4,5 h. Le bourg, situé dans
un vallon, vers le centre du territoire , consiste en une assez
belle place , formée par l'emplacement de l'ancien cimetière,
entourant les côtés nord et ouest de l'église , d'où partent
trois petites rues, se dirigeant à l'orient, au midi et à l'occi-
dent. Grande et belle église , voûtée en bois , à fenêtres
larges , cintrées , dans lesquelles sont inscrites des lancettes
trilobées, ou du style du i2.e siècle ; beau chœur , avec un
grand autel à la romaine et deux autres latéraux, tous trois en
marbre. On voyait autrefois dans le chœur, les tombeaux de
trois personnages de la famille de Vassé , dont nous rappor-
terons plus bas les inscriptions. Clocher de forme obtuse
arrondie , construit , ainsi que la voûte et les autels , en iy55,
par un habile architecte , nommé Jaur , dit Languedoc, né
et décédé audit Rouessé. Cimetière à l'extrémité orientale du
bourg , clos de murs, coupé, en deux parties, par le tracé
de la route stratégique dont il va être parlé , dont la partie
sud , reste destinée aux inhumations ; la moitié environ de
celle nord , doit être aliénée au profit de la commune ; et, le
surplus, employé à la construction d'une belle maison à 8
croisées de face , destinée au placement de la mairie et de
l'école primaire communale , et au logement de l'instituteur.
Les autres maisons remarquables du bourg , sont celles de
MM. Touchard , ancien maire > et Roistard, second adjoint ;
celle du notaire, petite, mais bien distribuée , à l'extérieur
de laquelle on voit briller les panonceaux prescrits par
lettres-patentes de Charles VI , du mois d'avril i4-i *•
popul. De 34-7 feux anciennement , il en existe actuelh m.
535, comprenant i,i25 indiv. mâles, i,o52 fem. , total,
2,177; dont i65 dans le bourg; 5i et 42 aux hameaux de
Rouloire et de la Motte; 3o à celui de Rarboinet ; 25 à
chacun de ceux des Chauvières , de la Pierre, de la Frouche ,
des Hamonls; de 16 a 18 aux ham. de Martigné, des Héli-
nières , des Grands-Ailres.
Mouvem décenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , i74>
naiss. , 6g3 ; déc. , 666. — De i8i3 à 1822 : mar. , io,5 j
naiss. , 726 ; déc. , lfi§.
hist. ecciJÉs. Eglise sous l'invocation de S. Rié ou Réat
ÎIOUESSE-VASSÉ. 645
assemblée patronale le dim. le plus proche du 8 mai , fête de
de ce saint.
La cure , dont on porte le revenu à 2,600 I. , était à la
présentation de l'évêque diocésain. Les autres" établissements
et fondations ecclésiastiques, étaient : i.° la Chapelle du
Grand-Cimetière , qui valait 10 1. de revenu ; 2.° celle de
Lasnerie , estimée valoir i5o 1., et 3.° la prestimonie la
Forlinière , dotée de io 1. de rente, toutes deux à la même
présentation que la cure ; 4«° la chapelle de la Perrinière,
valant. 20 I. de revenu, à la présentation du seigneur; 5.°
celle de la Ménagerie , qui valait 3o, 1. , à la présent, du curé ,
du procureur de fabrique et , en cas de désacor I, à celle du sei-
gneur ; 6.° la chapelle du châteaude Vassé , estimée 200 I. ; 7.0
la confrérie du Saint - Nom de Jésus, érigée dans l'église
paroissiale, le 4- mai 1672. Lcpaige indique, à tort à cet
article , la chapelle du château de Courmenant , qui est situé
dans la paroisse de Rouez ( v. ce nom).
L'auteur des Remarques Chronographiques sur le chapitre de
l'église royale et collégiale de S. -Pierre -de- la- Cour , etc. , in-
sérées à la fin de I'almanach manceau pour 1765, rapporte
ce passage d'une Charte latine , adressée à Guillaume de
Sillé : « Henri, roi des Anglais, duc de Normandie et
« d'Aquitaine , comte d'Anjou et du IVlaine ( c'est Henri II ),
« à Guillaume de Sillé , salut. Faites rendre a mes chanoines ,
« qui desservent ma chapelle de S.-Pierre-de-la-Cour , leur
« terres de Rossego, qu'ils tiennent de mes bienfaits. » Le
nom du lieu, et celui du seigneur à qui est adressée cette lettre,
qui était le suzerain de la paroisse de Rouessé , ne permettent
guère de douter qu'il ne s'agisse de celte paroisse.
L'éveque Guillaume Rolland, qui siégea de 1255 à 1261 ,
donna au couvent des chartreux du parc de S.-Denis d'Orques,
les dîmes qu';l avait droit de percevoir dans la paroisse de
Rouessé.
Une ordonnance royale du 11 juill. 1821, autorise l'accep-
tation du legs fait par le S.r Lefebvre , de divers immeubles ,
évalués à 200 f. de revenu annuel, au desservant de l'église
de cette commune. — Autre , du 20 nov. i833, qui autorise
l'acceptât, de moitié seulement du legs de 600 f. , fait à la
fabrique de la même église , par le S.r Langlais.
hist. féod. La seigneurie de paroisse , était annexée an-
ciennement au château de Rouessé , dont les ruines , qui se
voyaient près le bourg, ont été employées, en ï835, à
l'encaissement de la route stratégique. Elle appartenait à la
maison de Vexel, qui prenait son nom d'un fief appelé le
Tertre de Vexcl , situé en Vimarcé , paroisse limitrophe. Elle
646 R0UESSÉ- VASSÉ.
passa dans celle de Vassé . qui la réunit à la châtellenie de ce
nom.
La famille de Vassé , était Tune des plus anciennes et des
plus illustres de la province, ainsi que le témoigne cette
ancienne devise, ou ce dicton du pays:
oc Richesse de Bouille ,
« Noblesse de Vassé. » (1)
On trouve mentionné, dans f histoire des guerres de la pro-
vince , un Geoffroi de Vassé , fait prisonnier lors du combat
qui eût lieu, de 1095 à 1099, près le ruiss. de Riollet ,
dans le Saosnois , entre Robert 11 Talvas, comte du Perche ,
dont il tenait le parti, et le comte Hélie de la Flèche. Geof.roî
paya une forte rançon , pour recouvrer sa liberté. Voir l'art.
RIOLT OU RIOLLET, p. 6l8 ci-deSSUS.
Après celui-ci , le plus ancien seigneur de Vassé que nous
connaissions, est Jean de Vassé dit Grognet, écuyer , qui,
en i3i4i épousa Philippine, fille de Guillaume , baron de
Sillé , lequel lui donna en dot tous les acquêts faits par lui de
Guill. Cordet ou Cordel, enterres labourables, sises dans la
paroisse de Domfront-en-Champagne. — Un aulre J. de
Vassé , dit aussi Grognet , comme tous ceux de celte famille ,
avait épousé, dès avant i442» Jeanne, fille de Foulques
de Courtarvel , à qui il cède , par acte du 3 janv. i4$4 » ^e ''eu
de la Drouardière , en Rouessé , pour remploi de deux rentes ,
l'une de 5 /. et l'autre de 4 ^> aliénées au cours de la commu-
nauté. — Enfin , un autre Jean , seigneur de Vassé , que
Lepaige appelle Jean v, épouse, en 14.91 , Jacqueline
Halri, dame d'Aligni , qui lui apporte en dot la baronnie de
la Roche-Mabile , paroisse du Maine ( actuellement de la
Mayenne ) , terre qui était passée dans cette maison , par le
mariage, avant i474 » de Marguerite d'Avaugour , avec J.
d'Aligni, seigneur de Chaufour.
Du mariage de Jean v, avec Jacqueline d'Aligni , sortirent
Antoine de Vassé, chevalier de l'ordre du roi, renommé
dans les mémoires de Langey du Bellay ( v. la biographie ) ,
et Lancelot, le i.er abbé commendataire de l'abbaye de
Champagne (V. l'art, rouez , qui suit). 11 paraît que c'est ce
Jean v de Vassé , qui comparut à l'assemblée des trois
ordres de la province , pour l'examen et la publication de la
coutume du Maine , les 9 et 1 5 ocl. i5o8. — Jean , seigneur de
(1) Bouille était une terre noble , située près et au nord de la Grande-
Charnie (v. la Carte placée, p. 329 du tom. I.er), dans la commune de
Torcé ( Mayenne ) , à 7 k. 17a S. 0. de Rouessé- Vassé.
ROUESSÉ-VASSÉ. 647
Vassé et de Classé , (en S.-Germain de Coulamer (Mayenne),
baron de la Koche-Mabîlle , épousa , le 26 septembre i556 ,
Jeanne, fille unique de P. le Vavasseur, seigneur d'Egs-
villy , gouverneur de Chartres. II est célèbre par le rang et
les emplois qu'il occupa et les faits d'armes auxquels il prit
part, sous le règne de Henri 111 (v. aussi son art. à la
biographie ), et pour la part qu'il prit à la soumission de
Montgommery , assiégé dans le chat, de Domfront. Sa tombe
était l'une de celles dont nous avons parlé , qu'on voyait
autrefois dans le chœur de l'église de Rouessé , et sur laquelle
on ne déchiffrait plus que ces mots : « haut et puissant
seigneur gouverneur du château les Tours d'Egaillé »,
avec la date i58g. — Lancelot, l'aîné des fils du précé-
dent , et de Jeanne le Vavasseur , conseiller d'état , capit. de
5o hommes d'armes, fait chev. du S.- Esprit, le 3i déc. ,
1619, épousa Françoise, fille d'Albert de Gondi, duc de
Retz , pair et maréchal de France. Leurs tombeaux se trou-
vaient aussi dans le chœur de l'église de Rouessé. On lisait
sur celui du mari : « Ci-gît le corps de haut et puissant sei-
« gneur Messire Lancelot, dit Grognet de Vassé, vivant,
« chevalier des deux ordres du roi , conseiller en ses conseils
« d'état et privé, seigneur, baron dudit Vassé , la Roche-
« Mabille, Rouessé, Eguillé , Cormenant (en Rouez),
« Courtalieru (en Vimarcé (Mayenne ) et Basset, décédé en
« la ville de Paris, le 19 avril 1628. Requiescat inpace. » Sur
celui de la femme : « Ci-gît le corps de haute et puissante
« dame Françoise de Gondi , épouse de haut et puissant sei-
« gneur Lancelot , dit Grognet de Vassé , vivant , cheva-
« lier, etc. (comme à la précédente épitaphe), décédée à
« l'abbaye de Poici {sic), le quatre mars 1627. Requiescat
« inpace.» Sur ces trois tombes, étaient les armes de la
maison de Vassé : d'or, à 3 faces d'azur.
Henri, fils aîné de Lancelot, épousa Renée, fille unique
de Nicolas le Cornu, seign. de la Courbe, de Brée, etc., et
nièce de Nicolas, évêque de Saintes, dont Henri-François y
qui suit , et Catherine , qui épousa Henri de Beaumanoir t
marquis de Lavardin. On voit, par le rôle du ban et de
l'arrière ban, dressé en i63g, que Henri eût pour curateur
Jacq. Hurault, marq. de Vibraye , mari de sa tante Anne,
fille de Lancelot, lequel fut taxé, pour son pupille , à 10
mousquetaires et 5 piquiers , ce qui fait voir de quelle impor-
tance était alors la terre de Vassé , puisque cette taxe est
beaucoup plus considérable qu'aucune autre de celles de ce
rôle , qui contient 608 articles.
Henri-François , à qui les généalogistes donnent le titre de
64$ ROUESSÉ-VASSÉ.
marquis de Vassé , baron de la Roche-Mabille , est le pre-
mier de cette famille qu'on voit aussi porter celui de vidante
du Mans , qui est resté dans cette maison jusqu'à la
révolution.
« Le titre de vidame , qîcus dominicus , vice-seigneur, était
affecté à des officiers choisis parmi les nobles , pour repré-
senter les prélats dans l'administration de leur temporel ,
rendre la justice dans leurs fiefs, que les évêques, les abbés et
les abbesses, tenaient de la générosité des rois; conduire et
commander leurs vassaux à l'armée T sous des bannières aux
armes des évêques ou des chapitres , dont ils étaient les pro-
tecteurs ; lever même des troupes en leur nom; pourquoi ils
étaient qualifiés , Avoués et défenseurs des églises : ils étaient r
en même temps , magistrats et officiers militaires. A l'instar
des vicomtes, vice comitis, les vidâmes , qui avaient rang
après les comtes et devaient précéder les vicomtes , selon
Pasquier, firent ériger leur office en fief héréditaire , rele-
vant des évêques ou des églises auxquels ils étaient attachés r
et dont ils portaient le titre distinclif. Il leur était permis de
s'emparer des terres incultes , situées dans les fiefs de l'évêché
ou de l'abbaye , pour les cultiver et s'en approprier les fruits.
Quelques évêques leur cédèrent même des portions de leur
domaine , sous la seule obligation de la foi et hommage. Au
nombre des 12 vidâmes les plus considérables de France,
était cité celui du Mans. » Nous avons indiqué ailleurs
(111-398) , la situation du fief portant le titre de cette vidamie.
« La couronne indicative de la dignité des vicomtes , était
un cercle d'or , orné de perles et surmonté de 4- croix pâtées ,
celles-ci en mémoire de leur institution , comme défenseurs
des droits des églises. » De Saint- Allais, Annuaire histor.,
Ann. i836. — De V Ane. France, chap. Xiv, I-i5i.
Henri-François de Vassé , obtint de Louis XIV des lettres
d'union de la terre et baronnie de Gui, à celle de la Roche
( de Vassé ) , pour ne former qu'une seule et même baronnie ,
tenue à une foi et hommage. Lepaige dit que cette terre fut
érigée en marquisat, sans pouvoir citer la date de cette
érection; et le P. Anselme, n'en dit pas un mot, ni même
de l'érection en baronnie , tout en donnant à ce personnage
le titre de marquis de Vassé. Nous allons voir que ce titre
lui appartenait réellement, mais ne lui venait point de la
terre de Vassé. Mort en mai 1684, Henri François de Vassé
avait épousé Marie -Magdeleine de Saint - Gelais , dite de
Lusignen , fille de Gilles (et non Louis, comme l'appelle
Lepaige), seigneur de Lansac, marquis de Ballon. Gilles de
S,-Gelais n'ayant eu que des filles de ses deux mariages,
ROUESSÉ-VASSÉ. 649
Marie-Magdelaine , issue du premier , avec Françoise Fou-
quet de Croissy , porta le marquisat de Ballon à Henri-
François , qui y avait droit aussi , en partie , par succession de
Françoise de Souvré son aïeule. Il est probable que c'est
de là qu'il prit le titre de marquis , que plusieurs de ses des-
cendants portèrent après lui. Il résulte aussi de divers aveux
rendus par lui, de 1662 à 1G70, qu'il avait acquis la terre
et seigneurie de Beaumont-le-Vicomte , d'Angéliq. Claire
d'Angenncs de Rambouillet, et qu'il possédait la prévôté et
Quinte d'Azay le-Rideau, du ressort de Chinon. Relevaient
de lui , pour ces différentes terres : Ch.-Fr. d'Angennes ;
J. de Beaumanoir , S.r de Lavardin ; G. de Clermont, marq.
de S.-Aignan ; Faudoas , comte de Sérillac et de Cour-
moyenne ; H. Hurault , marq. de Vibraye et de la Guierche ;
Jacq. d'Inverse , S.r de Ballon ; Gill Sanglier, S.r de Joué ;
P. de la Valette, Sr de la Touche ; G. le Vasseur, S.r de
Thouars; Ant. Le Vasseur; et deux autres chevaliers; Ant.
de Baigneux , S.r de Glatigné ; Paul Belossier, S.r de
Maulny ; L. le Divin ; Jacq. de Maridor, S.r de S.-Ouen ; et
neuf autres écuyers.
Nous trouvons , au recueil des Noms féodaux , un J. de
Vassé , écuyer , Gr. -Prévôt de France, fils et seul héritier
de Jacques de Vassé , bailli de la prévôté du Mans , et Jean
de Vassé , son fils probablement , écuyer , gentilhomme
servant à la Grande-Fauconnerie, lieuten. des gardes de la
Grande-Prévôté de France, qui rendent aveu, en 1664 et
1666, pour un fief situé en Savigné TEvêque (V. cet art.).
Ceux-ci, que nous ne citons ici, qu'à cause du titre de bailly
de la prévôté du Mans, porté par le premier, descendaient
sans doute , ainsi que plusieurs autres que nous omettons ,
d'une branche puisnée.
Louis- Alexandre (nommé à tort Lonis - Claude , par
Lepaige), fils aîné de Henri- François , d'après le P. Anselme ,
lui succéda dans les titres de marquis de Vassé et de vidame du
Mans. Il entra dans l'ordre de Mallhe , en 1678, puis épousa
Anne-Louise de Crevant , fille du maréchal d'Humières , et
mourut de la peste à Toulon, en i684- — Arlus-Joseph ,
son frère puisné , seign. d'Esgvilly , porta le titre de comte
de Ballon et se maria , en 1692 , à Louise de Faix , dont il eût
Ch.- Armand qui rendit aveu , en 1739, pour la seigneurie de
Ballon.
Emmanuel-Armand, fils unique de L.-Alexandre , porta
aussi les litres de marquis de Vassé , baron de la Roche-
Mabile , vidame du Mans ( v. son art. à la biographie ) , et
mourut en 17 10, laissant d'Anne Bégnigne Fare ihérèse,
65o ROUESSÉ-VASSÉ.
fille de Jacq.-L. , de Beringhem , comte de Châteauneuf , etc. ,
qu'il avait épousée en 1701 , trois garçons : Jacq.-Armand ,
marquis de Vassé et vidamc du Mans, mort en 1741 •> à
l'âge de 35 ans ; Ch.-Emman. , qui mourut l'année suivante ;
et Mathurin-Armand. Celui-ci, qui était entré dans l'ordre
de Mallhe, voyant ses frères aînés décédés sans postérité,
quitta l'ordre et se maria, en 1743 , à L.-Magdel., fille unique
d'Hubert de Courtarvel, marq. de Pezé , mort en 1734, à la
suite de blessures reçues à la bataille de Guastalla (V. l'art.
PEZÉ -LE-ROBERT ).
Par acte passé devant les notaires du Châtelet de Paris , les
16 et 18 oct. 1765, Mathurin-Armand se démit d'une partie
de ses biens en faveur de ses trois enfants , un fils et deux
filles. Le premier resta partagé de la terre de Vassé , l'aînée
des fiJles obtint la baronnic de la Roche-Mabile, le fief de
Ravigni , situé dans la ville d'Alençon , etc., et les porta,
par mariage , en 1767 , à J.- Baptiste Alexis le Maire , marq.
de Courtemanche , terre située à Parennes (v. cet art.).
Il n'existe plus de cette ancienne famille , que l'émigration a
dépouillé des biens qu'elle possédait à Rouessé , qu'un majeur
interdit , pour maladie mentale, et M.me de Croix.
La juridiction de la terre de Vassé , qui s'étendait sur
4 paroisses , était exercée par un bailly , un procureur- fiscal ,
son substitut et un greffier. Elle ressortait à la baronnic de
Sillé-le- Guillaume et, delà, au présidial du Mans. Nous
avons vu, par ce qui précède , et, notamment, par la taxe
exhorbitante , comparativement a toutes les autres ? à laquelle
fut portée la terre de Vassé, au rôle du ban et de l'arrière-ban
de i63g, de quelle importance elle était alors. Mais il en fut
détaché , il y a un siècle et demi , un morceau fort important,
la terre de Folletorte , et la seigneurie de paroisse de
S.-Georges-sur-Erve , qui y étaient annexées , lesquels furent
vendues par décret , à un S.r abbé Hardi. Le château de
Folletorte ou Foulletourte , d'une belle et ancienne architec-
ture , n'est distant que de 5 k. 1/2 à TO. N. O. de celui de
Vassé. La terre seigneuriale de Courmenant , en Rouez,
faisait également partie de la baronnic de Vassé , ainsi qu'on
le voit par un arrêt de la chambre des requêtes du parlement
de Paris, du 26 mars i63o5 au sujet du droit de déport
exigé par le baron de Sillé , pour la tutelle des enlànts
d'Henri de Vassé.
Le château de Vassé est un grand bâtiment terminé , à ses
deux extrémités , par de doubles pavillons carrés , surmontés
de toits pointus , formant une façade de 1 1 croisées de front ,
à deux étages , dont un en mansarde , à frontons pointus ; la
ROUESSÉ-VASSÉ. 65i
porte d'entrée , fermant la cour «lu roté nord-est, est accom-
pagnée de trois piliers carrés, à chacun de ses côtés, genre de
construcfion qui nous paraît être du règne de Henri IV ou de
celui de Louis XIII. Il est accompagné de plusieurs fuies, de
douves , étang , moulins , de jardins et d'un parc considérable,
«'étendant sur le coteau qui le domine au sud ; d'environ 3oo
hectares de bois ( Y Annuaire pour i834, p. 4^ , le's porte à
661 hecl. ; la commune n'en contient que 3^2 h. au plus,
d'après le cadastre! ) , dits de Vassé et de la Saulaie , adjacents
à la forêt de Sillé, qu'ils prolongent à l'ouest; enfin, ce
manoir a, dans tout son ensemble , l'aspect d'une maison
princière : un revenu de 12 à i3,ooo f. , en un seul tenant , y
est annexé, Vendu pendant la révolution comme bien
d'émigré , c'est actuellement la propriété de IM. J. L. Laur.
Casim. Fournier, ancien député , membre du Conseil-général
de la Sarthe , qui y fait sa résidence ordinaire.
Les autres fiefs de la paroisse de Vassé, étaient : i.°
BuzalUe , qui appartenait à la famille de Tessé ; 2.0 Courboyery
à 3,4 h. O. , un peu vers N. , du bourg ; 3.° Courlhardy , d'où
P. de Courlhardy , premier président au parlement de Paris
(v. la BitiGR ) tirait son nom; 4«° La Beunèche à THôpital-
Général du Mans; 5° un autre fief, appartenant à la collé-
giale de Sillé-le-Guillaume. Le 7 juill. 1715, le moulin qui en
dépendait, ayant manqué d'eau, le meunier porta les grains des
sujets de ce fief, à moudre au moulin de Vassé, dont il était
également fermier, sur quoi le juge de la baronnie de Sillé,
conformément à l'art, xvi de la coutume du Maine, ordonna
aux sujets du chapitre , de faire moudre au moulin de la
princesse de Conti , comme suzeraine et baronne de Sillé ;
prétention que le jurisconsulte Bondonnet de Parence
déclare mal fondée , en ce que la disposition de la coutume ne
devait s'appliquer qu'au cas où le chômage du moulin du
vassal provenait de* son fait , tel que le défaut de réparations.
antiq Le dernier seigneur de Vassé , avait réuni dans ce
château, une collection de toutes les armures en usage du io.e
au 16. e siècles , rangées par ordre chronologique , et remises à
neuf par ses soins. Elles furent vendues en 1791 , par suite de
son émigration , à raison de 2 s. 6 d. la livre , en assignats !
On a également à déplorer , la perte du manuscrit autographe
du sire de Joinville , qui avait coûté 100 louis à M. de Vassé ,
et qui, à la même époque, fut déposé, par le régisseur de
cette terre , à l'administration du district de Sillé.
hist. civ. Rouessé possède un bureau de charité , doté de
i4 f. 79 c. de revenu. Le nom de Monnerie , porté par une
ferme, située à 3 k. au sud du bourg, semble annoncer l'exis-
652 ROUESSÉ-VASSÉ
tence ancienne d'une aumônerie dans ce lieu. Un décret du 8
nov. i8i3, autorise l'acceptation de l'institution uuiverselle
de ses biens, faite par le S.r Livet, aux pauvres de cinq
communes , dont celle de Rouessé-Vassé. L'ordonnance du
ii juillet 1821, citée plus haut à I'hist. ecclÉs. , autorise
aussi l'acceptation du legs fait par le S.r Lefebvre , d'une
somme de 4-oo f. , à partager entre les pauvres de cette com-
mune et de celle du Grèz. Par acte passé le 4 mars i832 ,
devant M.e Després- Anjubault , notaire à Rouessé-Vassé ,
Elie-Fr. Jaur , connu sous le nom de frère Domnoîe , frère de
l'architecte cité plus haut, et, comme lui, né à Rouessé ,
donne à cette commune, deux maisons et deux petits jardins ,
situés près le bourg , estimés à 60 fr. de revenu , pour y
établir, à perpétuité, deux sœurs de charité. Malheureu-
sement , cette donstion est restée sans effet, à défaut d'accep-
tation avant le décès du donateur, arrivé 3i jours après la
date de cet acte.
En i833, conformément à la loi du 28 juin, le conseil
municipal vote une somme de i5o f . , pour le loyer d'une
maison d'école primaire , déjà établie alors ; et celle de 200 f. ,
pour le traitement de l'instituteur, qui était alors un frère de
la congrégation de S.-Joseph , de Ruillé-sur-Loir, lequel
était logé , nourri , et tenait son école au presbytère.
La paroisse de Rouessé , possédait un notaire avant la
révolution. Depuis, et lors de la fixation par canton du
nombre de ces officiers publics, sa résidence avait été établie
à IVJont-S.-Jcan ( v. cet art ) : elle a été transférée à
Rouessé , sur la demande du titulaire actuel, par ordonnance
du 8 janvier i83i.
HISTOK. Le 3 novembre 1 835, le nommé Guimond, habile
et laborieux perréieur ( ouvrier carrier) , de Rouessé , fut
englouti dans le cimetière de cette commune , où il travaillait
à l'extraction de la pierre nécessaire pour la construction des
nouveaux murs d'enceinte. Au moyen de prompts secours on
parvint à le dégager, dans l'espace d'une demi-heure , de la
terre qui le recouvrait, et on le trouva l'estomac appuyé sur
sa pioche. Mais pendant qu'on courut Sillé chercher un
chirurgien , pour lui faire une saignée , qu'on crut lui être
nécessaire, ce malheureux père de famille avait cessé de vivre.
HYDR. La petite rivière de Vègre, a sa source près la
limite septentrionale de la commune , qu'elle coupe d'est à
ouest, à peu-près par son centre, en passant près le bourg
et traversant l'étang du château : elle reçoit les eaux d'une
fontaine qui se trouve dans le bourg , et de plusieurs autres
appelées de l'Eguise, de Fourmont et de l'Essart. Peu
ROUESSE- VASSE. 653
loin de la limite orientale du territoire, les ruisseaux réunis
de Quinquengrand , venant de la forêt de Sillé , et de Ruban,
qui passe dans la ville même de Sillé-le-Guillaume , viennent
y confluer. — Etang du château de Vassé. — Moulins du
Rourg, de Vassé ou du Château, des Jumeaux, de Vassieu,
sur la Vègre ; de Quinquengrand, sur le ruiss. de ce nom;
tous a blé.
geol. Sol coupé dans sa longueur, ou de Test à l'ouest,
par le vallon de la Vègre , dominé au sud et au nord , par une
double chaîne de collines , dont les dernières , plus élevées ,
présentent plusieurs mamelons connus sous les noms de la
Vallière, de la Frette ( ou des Rochettes ), de Forlapart et des
Couëvrons. Terrain de soulèvement , offrant des strates
presque verticaux de brèches pélro-siliceuses, fournissant du
pétro-silex rubané , vert et rouge, de la plus grande beauté
et susceptible de poli , lequel constitue le sommet des monti-
cules dont il v ient d'être parlé , surtout des Couëvrons ( V. cet
art, ). A ces roches, d'origine ignée, viennent s'appuyer, au
nord et au nord-est , des granits , la siénite, à gros cristaux de
feld-spath rose , le grès ancien ; au sud , le schiste légulaire ,
la grauwacke , le marbre, etç
cadastr. Supercie totale de 3,i48 hectar. 77 ar. go cent.,
se subdivisant de celte manière : — Terr. labour., 2, 1 1 1 h. 16
ar. 70 cent., en 5 class., évaluées à 3 , 7 , i4> 21 et 28 f. —
Avenues , 4"3r>-oo ; à 28 f. — Verg. et pépin. , 2-02-5o ; à
28 f. — Aires, chem., 0-58-70 ; à 28 f. — Jard. , 69 60-82 ;
2 cl. : à 28 et 37 f. — Douv. , étangs, mares, 2-82-05 ; à
28 f. — Prés, 408-39-60 ; 5 cl. : 6 , 12 , 21 , 36 , 54 f. —
Pâtur. et pâtis , 1 3- 4s_24 ; à 3 f . — Rois , 36 1 - 63-2o ; 4 cl. :
3, 7, t5, 21 f. — Land, pacag. , terr. incuit., 93-22-20;
2 cl. : 1 f. 5o c, 3 f. — Perrière, 0-1 1-20 ; à 28 f. — Sol
des propr. bât., 19-86-69; à 28 f. Obj. non impos. : Egl.,
cimet. , presbyt. , 229-70. — Chemins, 57-16-60. — Riv.
et ruiss. , 2- 10-70. zzz 5 16 maisons , en 9 cl. : 17 à 1 f. , 3i à
3 f. , i52 à 6 f . , i33 à 8 f. , 71 à 10 f. , 5a à i4 f.» 3j à 20 f. ,
6 à a3f. , 17 à 28 f. — 1 maison hors classe (le château), à
1 5o f. — 5 moulins , dont 2 à 80 f. chaque ,1 à 1 5o f. , 1 à
200 f. et i à 236 f. — 4 fourneaux , 1 à 5 f. , 2 à 10 f. chaque
et 1 à i5 f. — 1 usine ( four à chaux ) , à 10 f.
Revenu impos.l ProP' n™ fHties > 5I'j*3? f* ^ c' 1 57,663 f. ^ c.
r ( bâties, o7oiu » J
contrib. Fonc. , 9,854 f. ; personn. et mobil. , 998 f. ;
port, et fen., 267 f . ; 4<> patentés : droit fixe, i63 f . ; dr.
proport., 58 f. ; total; n,34of. — Chef-lieu de perception.
654 ROUESSÉ-VÂSSÉ.
CULTUR. Superficie argîlo-calcaîre , argilo-sablonneuse et
caillouteuse, dans laquelle le froment et l'orge, le premier
surtout , étaient cultivés , il y a 3o ans , en proportion extrê-
mement minime , que l'amélioration de la culture à fait
augmenter depuis , mais dans lesquelles la culture de l'avoine,
du sarrasin et surtout du seigle , dominent encore de beau-
coup. Produit, en outre, trèfle, pommes de terre, chanvre
et lin. La culture de cette dernière plante textile à Rouessé ,
paraît dater des premiers temps de son introduction dans le
Maine, dans le commencement du i3.e siècle, par Béatrix
de Gaure , comtesse de Faukembourg, femme de Gui vm de
Laval. Depuis i8i4-> la culture du lin de Riga , a remplacé
avec avantage celle du lin du pays : il y est apprêté par les
cultivateurs qui, tisserands en même temps, fabriquent avec
son fil de très-belles toiles, dont il va être parlé plus bas.
Dans sa séance du 17 février i83o, la société royale et cen-
trale d'Agriculture , séant à Paris , décerna une grande
médaille d'argent au S.r Mathurin Piard , cultivateur et tisse-
rand à Rouessé-Vassé , pour avoir pratiqué avec zèle et
contribué à propager dans sa commune , la culture du lin et
l'emploi des engrais liquides : elle accorda une mention
honorable, à MM. René Piard et Grippon-Lamothe , aussi
cultivateurs et tisserands , pour av* ir fait preuve d'un zèle
semblable ( v. plus bas INDUSTR. ). Prés abondants et d'assez
bonne qualité ; beaucoup de bois , comme on le voit au CADAS-
TRfcM. ; arbres à fruits à cidre, etc. Elève d'un assez grand
nombre de poulains , d'une grande quantité de bêtes à cornes
et de moulons, moins de porcs, peu de chèvres. — Aboie-
ment quadriennal ; 7 fermes principales , 80 à 85 moyennes
et gros bordages , la plupart réunis par hameaux; g5 char-
rues , toutes, à i/io.e près , traînées par bœufs et chevaux.
as Commerce agricole consistant en grains , dont il y a
exportation réelle du quart au tiers ; en graine de trèfle,
filasse, fil et graine de chanvre et de lin; bois, fruits,
cidre , etc. ; poulains et jeunes chevaux ; taureaux et génisses
en grand nombre; moutons, porcs gras , laine, assez peu
fine , généralement ; gibier abondant ( v. l'art. COUÉvrons ),
menues denrées.
= Fréquentation des marchés de Sillé-le-Guillaume; de
Ste-Suzanne, d'Evron, et de Torcé , dans la Mayenne.
INDUSTR. Rouessé est renommé , depuis longtemps, par sa
fabrique de toiles fines , en chanvre et en lin , comprise dans
celle dite de Sillé. Cette commune , est celle du département
qui résout le plus complètement, par son exemple, le pro-
blème proposé en 182g, parla société royale et centrale
ROUESSÉ-VÀSSÉ. 655
d'Agriculture, sur les moyens d'employer le plus grand
nombre de bras , dans les campagnes , lorsque les travaux agri-
coles ont cessé , de la fin de l'automne au commencement du
printemps, beaucoup de cultivateurs et de journaliers, y étant
en même temps tisserands. A l'exposition départementale de
juillet dernier ( i836 I, MM. Hubert Bedouet , Piard aîné,
Piard, Pierre, et Piard fils, ont produit de très-belles toiles
de leur fabrique ; le dernier, des échantillons de lin brut et
peigné. Ces toiles, ordinairement en 2/3, de 60 aunes de
long, se vendent au Mans et à Alençon. Il se fabrique , en
outre, quelques pièces d'étoffes grossières, pour l'usage des
particuliers, qui fournissent la laine. — Extraction du marbre,
pour être converti en chaux. Un fourneau à chaux , pour la
cuisson du marbre , existait à Rouessé , dès i 777. M. Joseph
Hiron , de Sillé, a été autorisé , par arrêté préfectoral du 3o
juin 1827 , à y en établir un autre, au lieu de la Roicrie ,
lequel, précédemment chauffé parle bois que produit cette
ferme, l'est actuellement par lanthracile, depuis que M. Aug.-
Touss. ( *zou , l'un des concessionnaires des mines de Viré, a
fait l'acquisition de ce fourneau, qu'il a fait reconstruire pour
une exploitation en grand. C'est en acquérant ou faisant
construire, dans la contrée, plusieurs fourneaux à chaux,
à Neuvilelte , à Tennie , à Fresnay , et sur plusieurs points
de la Mayenne , que MiVI. Ozou et leurs associés, se sont
procuré un moyen d'écoulement pour les anthracites de leur
exploitation , et renient un service immense à l'agriculture ,
en mettant la chaux à la proximité des cultivateurs du nord
et du nord-est du département.
La réputation d'habileté dont jouissent les ouvriers me-
nuisiers de Rouessé , pour les travaux des bâtiments , les a
fait employer dans presque tous ceux des maisons de cam-
pagne modernes des environs , notamment dans la belle
maison de l'Hôpitau , en Crissé , qu'a fait construire , depuis
peu d'années, M. Auguste Guillouard. Plusieurs maisons du
Mans, ont aussi été parquetées par eux.
ROUT. lt chem. La partie de la route départementale n.° 5 ,
de Sablé à Sillé-le-Guillaume, passe à l'extrémité sud-est de la
commune ; une route stratégique, portant le n.° 34-, de Sillé
à Evron , construite en 1 834 et i835 , et due aux sollicitations
de M. Fournier, alors député, la traverse dans toute sa lon-
gueur, de l'ett à l'ouest nord ouest, en passant au bourg.
Litux remarq. Comme habilalions: le château de Vassé ;
la Vovc, propriété de M. Dorizon ; la Binelière , à l'hospice
civil du Mans. Sous le rapport des noms : la Cassine , la
Grande-Maison ; Villeneuve ; la Monnerie ( l'Aumcmerie? } ;
656 ROUEZ.
Pierre , les Rochers , les Chauvières , Martigné ; la Minerie ;
les Grands - Aîtres , la Fretle, Fortaport ; la Touche, la
Bussonnière ; Fay ; Verrière ; etc., etc.
établ. publ. Mairie , succursale , bur. de charité , école
primaire de garçons; résidence d'un notaire, d'un percept.
des conlrib. directes ; un débit de tabac. Bur. de poste aux
lettres, à Siilé-le- Guillaume.
établ. PAiiTic. Une sage-femme.
ROUEZ, ROUEZ-EN CHAMPAGNE, roues ; com-
mune cadastrée, du cant. et à 4 kilom. 8 hect. S. de
Sillé-le-Guillaume ; de l'arrond. et à 28 k. N. O. du Mans ;
chef-lieu , en 1790, d'un cant. de 5 comm. , du district de
Sillé ; jadis du doyenné de Sillé , de l'archid. de Passais, du
dioc. et de l'élect du Mans. — Dist. légal. : 6 et 33 kilom.
dlsckipt. Bornée au IN. O. , par Rouessé- Vassé ; au N. ,
par Sillé et Crissé ; du N. E. à TE. S. E. , par Neuvillalais et
Tennie ; au S. S. E. et au S., encore par Tennie ; à l'O. ,
par Parennes ; cette commune , de forme très-irrégulière ,
peut être comparée à un triangle pyramidal, de 11 kil. de
côtés , contre 5 k. à la base , celle-ci au S. O. , et le sommet au
N. N. E. Le bourg, situé vers le centre du territoire, se
compose d'une rue principale, s'élendant du N. au S. et
passant à l'O de l'église , et d'une auire ligne de maisons qui ,
de l'extrémité N. de cette rue, s'étend à angle droit vers le
sud. Grande église, à ouvertures ogivales, ayant deux bas-
côtés, dont celui du côté gauche est séparé de la nef par de
lourds piliers arrondis, supportant des arcades cintrées dont
le carré, qui vient poser sur ces piliers, dépasse leur dia-
mètre en largeur. Dans une niche placée au-dessus et à
l'extérieur de la porte occidentale , se trouve une statue
équestre en pierre , représentant S. Martin partageant son
manteau avec un pauvre. Clocher en flèche. Cimetière entou-
rant l'église , des trois côtés nord , est et sud , clos de murs
élevés , du côté du levant , à hauteur d'appui , des deux autres.
On remarque , en outre , dans le bourg , le presbytère , vieille
maison à pavillons carrés ; une autre maison , fort ancienne ,
près l'église ; celle dite le Collège, où est établie l'école primaire
communale ; et une jolie maison moderne , à M. Désiré-
Jacq.-René Fournier, ancien notaire et ancien maire.
POPUL. Portée à 3oo feux, sur les états de l'élection du
Mans; elle est actuellement de 465, se composant de 1,074
indiv. mal., 1,070 fem. , total, 2, 1 44- î dont 204 dans le
bourg ; 42 1 4^ et 38 , aux ham. de la Gauguènière , de la
Lande , de Bonne-Fontaine ; 01 , 3o , 29 , à ceux de la Ri-
vière , des Trochonnières et de la Lioudière ; 27 , 26, 25, 24 >
110UEZ. 65y
23 et 21 , à ceux de Couionge , de Verdel , de la Bergendière ,
des Tillais, delà Lotinière , de la Touche ; 18, 17, 14. et
12 aux ham. de l'Epinardière , des Bussons , de Bussoré et
des Huileries.
Mouv. dêcenn. De i8o3 à 181 2 inclusîv. : mariag. , i83 ;
naiss. , 382; déc- , 565. — De i8i3 à 1822 : mar., 188;
naiss. , 664 ; déc » 4-^5.
htst. eccles. Eglise sous le vocable de S. Martin de Tours.
Assemblée patronale , établie par arrêté préfectoral du 9 juin
i835, n'y en ayant point autrefois, et fixée au £.e dim. de
juillet , sous la dénomination de Ste-Anne. La cure, estimée
valoir i,8oo 1. de revenu, était à la présentation du seign. de
paroisse. Le prieuré de Montaillé , en Milesse, percevait sur
celte cure une rente de 6 boiss. de seigle et de 6 b. d'avoine,
affectée, comme tout le domaine et les revenus de ce prieuré,
à la dotation du séminaire hospice S. -Charles du Mans. Les
autres établissements religieux de la paroisse étaient : i.° la
chapelle de Ste-Avoie , fondée au château de Courgousl, à la
présentation du seigneur de ce fief, laquelle valait 80 1. de
revenu ; 2.0 une autre , sous le vocable de S. Nicolas , au
manoir de Courmenant; 6.° une autre à Be3umanoir, maison
dont il sera parlé plus loin ; 4-°une quatrième à la Goupillère ;
5.° l'abbaye de Champagne, dont il va être parlé ci-après;
6.° une école de garçons, sous le titre de collège, dotée
d'une maison et ses accessoires , dont le vicaire était chargé ;
7.0 une maison de charité, desservie par deux sœurs de la
Chapelle au Riboul , laquelle possédait 3oo 1. de revenu ,
perdus entièrement pendant la révolution : elle a été rétablie
depuis, ainsi qu'on va le voir à I'hist. CIV.
Abbaye de Champagne. Par acte du 28 nov. 1 188, Foulques
Riboul , seign. d'Assé et de Tucé et Emme de Vancé sa
femme, fondent, dans la paroisse de Rouez , sur un fief qui
leur appartenait , une abbaye de l'ordre de Cîleaux , sous le
titre de Notre-Dame de Champagne , Abbatia de Beatâ-Mariâ
de Campaniâ , in Cenumaniâ. Le nom de Champagne lui vient
de la petite contrée ainsi appelée, à l'extrémité nord de
laquelle elle fut établie. Nous ajouterons ici , à l'article spécial
que nous avons donné sur celte abbaye { I-277 ) , les rensei-
gnements ci-après , de la nomenclature de ses abbés.
En !2i8, Eudes de Courlalaru , donne à l'abbaye de
Champagne, toute sa terre sise près la forêt de Gesbures et
du chemin qui va de S.-Médard, avec tous ses prés sis èz-
environs de S.-Médard, et leur fait remise de la rente de
3o 1., que les religieux lui doivent pour cette terre, et leur con-
firme le don , à eux , fait" de la terre de Couionge , par Eudes
1 ^ 4<*
658 ROïJEZ.
son père. Titre latin. — En i238 , Jean el Robert les Che-
nais , confirmenl aux mêmes religieux , les biens à eux donnés
par Guillaume Chenais ou Chaînais, sis en Gruzé , èz-
fiefs de la chapelle de Courtalaru — En '24.2, les mêmes
religieux font don à Guill. de la Rouesserie et à Adeline sa
femme , de tous leurs biens en Grazé , et fiefs de Guill. de la
Chapelle, et de Geoffroi de Courtarvel , à eux donnés par
Guill. Chesnel. Tit. lat. — L'an i3oy, Jourdan de la Lucazière
donne à la même abbaye, reconnaissance de 10 1. de renie ,
sur ladite terre. Voir , plus bas, ce qui concerne le fief de
Cohardy ou Coq Hardi.
L'abbé de Champagne présentait aux cures de Hambers,
dans le doyenné d'Evron ; et de S.-Pierre de la Cour , dans
celui de Sillé.
CATALOGUE DES ABBÉS DE CHAMPAGNE.
Réguliers. — 1 . Mathieu , en 1 188. — 2. Nicolas. — 3. Lâchai ,
Guill. de. — 4* R ••»■•■*# 1228. — 5. Lucas, 1247. — 6. JVIar-
•ville , Guill. de, sous lequel fut faite la dédicace de l'église,
1270. — 7. Joscelin , Radulphe. — 8. Robert. — 9. Denis,
1317. — 10. Jean , i349* — ' l • Rïchard. — 12. Ladrent. — i5.
Philippe, i5g5. — 1^. la Chaise, Durand de, i4o6. — i5.
Bouvet, Jacq., mort en 1420. — 16. Viel , Michel, m. en
j 44 ! • — lf* Mayenne , Jean de , 146*0. — 18. Monnier , Jean le ,
1496» — 19* Beaumanoir , Lancelot de, i53i. — 20. Lavocat,
François, dernier abbé régulier, m en 1047.
Commendataires. — 1. Vassé, Lancelot de , mort en 1574. —
2. Vassé, Jean de, 1579. — 3. Quentin, Nicolas, i58i. — 4*
Parisot, Claude, 1596. — 5. Escars , Anne d' , cardin. de
Givri , i6o5. — 6. Gondi , P. de, év. de Paris. — 7. Gondi , H.
de, card. de Retz. — 8. Gondi, J. Fr. de, cardinal. — 9.
Estampes de Valançay , Léonor d' , archev. de Rheims , i65i. —
10. Estampes de Valançay , H. d', sons lequel la réforme fut établie
dans ce monastère , i665. — 11. Mornai de Montchevreuil , Fr.
DE , l680. 12. FlENNE , JûS. AlH. DE , 1692. l3
i4 — i5 — 16. Ravel de Mcntmiral, conseiller-
clerc au parlem. de Grenoble, 1767-1790.
Nous avons <iit , a l'article spécial précilé (1-277 )» (Iue 'es
fondateurs, Foulques Riboul et Emine de Vancé , leurs
iiîs el petil-fiis Hubert el Foulques, ainsi que Téveque Guil-
laume Roland, dont nous avons rapporté Pépilaphe à sa
notice (fclOGll. , XLlv , avaient été inhumés dans l'église de ce
monaslère. On voyait, en outre , dans celle église, les pierres
tombales, avec les épilaphes,de Guide Reaumanoir, seign.de
Lavardin, el de Jeanne d EsloutevilJe, sa première femme ; de
Lancelot, son 3.e fils , qui fut abbe de Champagne; de Jac-
ques, son pelit-fits, mort en i5oi ; de François, (rère puisne
ROUEZ. 65g
de celui-ci, et de Jeanne, femme de ce dernier, fille de
Beaulouin de Tucé, baron de Milesse, veuve en premières
noces de Cl. d'Aumont ; inhumés aussi dans celte église , sur
les vitraux de laquelle avaient été peintes les armes de la
maison de Beaumanoir , alliée à celle de 1 ucé et, par elle, à
la famille Riboul ou Ribolé, pour marquer que celle maison
était entrée aux droits des fondateurs.
Bâtie sur la rive droite du ruiss. de Berdin, au confluant
d'un autre petit cours d'eau, a 3,4b. à TE. , un peu vers S. du
bourg de Rouez, l'abbaye de Champagne fut vendue comme
bien national, pendant la révolution, au père des propriétaires
actuels , MM. Vallée du Mans, qui ont divisé ses terres en
autant de belles fermes, qu'ils sont de frères et de sœurs,
livrées généralement à une culture bien entendue, sous la
direction et la surveillance de l'un d'eux , M. Fr. Vallée ,
membre de la chambre des dépulés. La maison abbatiale ,
qu'habile ce propriétaire , est de construction simple, n'offrant
rien de bien remarquable , tandis que la maison des religieux
a été convertie en bâtiments d'exploitation de la ferme. Nous
avons vu que l'église avait été détruite. Il paraît que ce mo-
nastère avait été établi , dans l'origine , à 8 h. plus au sud-est ,
où exislenl les bâtiments d'une ferme portant le nom de
Vieille- Ahhaye.
hist. féod. La seigneurie de paroisse, était annexée «à la
terre de la Goupillère , appartenant, lors delà révolution , à
messire Duprat , conseiller au parlement de Paris et , encore
aujourd'hui , à ses héritiers. On prétend que le presbytère
actuel était anciennement la maison seigneuriale , entourée
alors , en majeure partie , de fossés secs. Le château de la
Goupillère ayant été démoli , depuis la révolution , il n'en
reste plus que les douves qui l'entouraient , et une petite
maison de maître, de construction moderne, placée en face
dune avenue, dont l'une des extrémités aboutit à un joli
bois, bien arrondi et régulièrement percé de six lignes, se
réunissant en étoile à un rond-point central , où existait, un joli
pavillon , également détruit : ce bois est silué sur Tennie.
On trouve encore, vers ie milieu du iy.e siècle, une Sainte
de Rouez, femme de Jean Gaudon , dont Catherine, mariée,
en i6G5 , a iy. de Sce peaux , seign. du Chemin et (!u Houssay,
lesquelles paraissent descendre des premiers seigneurs de celle
paroisse , qui en portaient le nom
La terre de la Goupillère , nous semble être la même que
celle de la MUlière , pour laquelle J. le Maislre, écuyer, est
taxé à fournir un picquier, au roie du ban et de Tanière-ban
de i6:><>. Ceci paraît résulter, de ce qu'il n'existe plus à
660 ROUEZ.
Rouez, de terre portant le nom de la Millière, et de ce que
Jeanne Duprat , qui, en 1707, épousa Jacq.-Ant.-P. de
Faudoas, comte de Sérillac , était fille de P. du Prat, sei-
gneur de Rouez , et de Dorothée de la Millière.
La paroissse de Rouez , possédait un assez grand nombre
d'autres terres fieffées , savoir :
i.° Courmenant , Courmenon , à 2,4 h. O. N. O. du bourg ,
château à moitié en ruines , bâti sur la rive droite de la Vègre,
qui baigne et défend ses murailles du côté de l'ouest. On y
remarque encore la porte d'entrée semi-ogivale , avec la
coulisse de sa herse , ses grandes cheminées , ses esca-
liers , etc. ; une chapelle , dédiée à S. INicolas , et une moulin ,
à deux roues , situé tout auprès , qui en dépendaient. Ce vieux
manoir, fort remarquable, qu'on dit avoir soutenu un siège
du temps de la ligue, appartenait , comme on le voit à l'article
précédent, à la famille deVassé, et a été acquis, comme
bien d'émigré, par M. Legendre, cultivateur, qui l'habite.
2 ° Bois-Yvon, à 9 h. IN. E. du clocher, taxé à xx /. au rôle
du ban et de i'arrière-ban de 1639, sans désignation de pro-
priétaire. Celte terre avait été reunie à celle de la Goupillère,
et a été acquise comme bien d'émigré , par M. Maslin ,
expert à Sillé. On prétend que les Anglais en occupèrent le
manoir, lors des guerres du i5.e siècle. Il existait près de la
maison manable , un local que le vulgaire appelait , les uns
une synagogue, les autres, une mosquée, et qui avait pu
servir aux calvinistes , de temple ou lieu de prêche , avant la
révocation de l'édit de Nantes.
3.° Végron ou Vœgron , à 22 h. O. S. O. du même clo-
cher, terre , fief et seigneurie , taxés à un piquier , au même
rôle du ban et de l'arrière-ban , sans indication de proprié-
taire. Végron , où existait une chapelle, avait été réuni à la
terre de la Goupillère, et a été vendu , comme bien d'émigré ,
à M. Serveau , qui en a fait cession à M Durand , son
gendre.
4.0 La Boisseîière , taxée à XII L au même rô!e , avec sem-
blable omission. Cette terre appartient aux héritiers de
JNi. Chauvin-d'Oigny.
5.1 Coulètre , à 1,8 h. à TE., un peu vers N. du bourg ,
bâtiment de forme élevée, le paraissant d'autant plus, qu'il est
construit sur un mamelon. C'est depuis long temps une f< rme ,
qui appartenait à M. Duprat.
6.° Courgou ou Courgoust, à 8 h. au S. , un peu vers E. , du
bourg , simple ferme aujourd'hui , dépendait aussi de la
Goupillère. Vendu comme bien d'émigré , il appartient
actuellement au S.r Robin , qui l'exploite.
ROUEZ. 66 1
7.0 Bois-Aubert, appartenant à la famille de Sallaine ,
en 1780.
8.° L abbaye de Champagne % possédait le fief sur lequel ses
fondateurs Pavaient établie.
n.° Beaumanoir , maison construite entre la Vègre et le
Végronncau, tout près du fief de Végron , par les seigneurs
de son nom.
io.° Loiron» Par acte du iG déc. i5io, noble homme
André Tragin, S.r du Plessis, de Marolles, vend à noble
homme Gui de la Fontaine, S.r de Senille, et à Dam lle
Guionne d'Andigni , sa femme , pour 1 o I. de rente annuelle ,
payable au jour de Noël , les biens , fief, domaine et étang de
Loysron , situés paroisse de Rouez et tenu en paraige du S.r de
Courmenan, à un denier tournois de devoir, requérable
audit, jour de Noël. Cet acte est fait en présence de
M.e Jehan d'Andigné, curé de Rouez, chan. de N.-D. de
Sillé ; de Macé du Bois , S.r de Sallaine ; etc.
il.0 Cohardy (ou Coq- Hardi ? ) , ferme avec moulin, à
i,3 h. S. i/4-O. du clocher. L'an 1253 , Geoffroi de Cour-
tarvel , fait don aux religieux de Champagne , de 1 s. de rente ,
sur le moulin de Cohardy. La ferme et le moulin dépendent
encore de la terre de la Goupillère.
i2.° La Joisière , à 1 kilom. O. S. O. du bourg, ferme
aujourd'hui.
Il est probable, que le Plessis Malhonte , était aussi un
ancien fief.
Rouez était compris dans la composition du marquisat de
Lavardin , dont la juridiction s'étendait sur cette paroisse.
HIST. Civ. Nous avons vu plus haut , que celle paroisse pos-
sédait anciennement une maison de charité, dont les biens
furent aliénés pendant la révolution. Rétablie depuis , elle
est desservie par 3 sœurs du même institut que ie> anciennes,
actuellement établi à Evron , qui y tiennent une école pri-
maire de filles. Ses revenus , communs avec ceux du bureau
de charité , montant à 207 f. 19 c. , se composant des dons
suivants : i.° legs, par le S.r Poirier, aux pauvres de la com-
mune , d'une somme de 3oo f . , dont l'acceptât, est autorisée
par décret du 7 oct. 1809; 2,° Autre décret , du 8 riov.
18 1 3 , qui autorise l'acceptation de l'institution universelle
faile de ses biens, par le S.r Livet , aux pauvres de Rouez,
de Conlie , de Roucssé - Vassé , de S. -Rémi de Sillé
(Sarthe ), de Voulré ( Mayenne ) ; 3.° legs , par le S.r Russon ,
aux pauvres de Rouez et de Parennes , d'une somme de
4,000 f . , dont l'accept. est autorisée par ordonn. du 10
nov. 18 19; 4-° Enfin, une autre ordonn., du 2 5 sept. i834,
662 ROUFZ.
autorise l'acceptai, de la donation faite à la commune de
Rouez , par la dame V.c Cossé , d'une somme de 6,000 f. ,
payable moitié comptant, et le reste après son décès, sans
intérêts , pour servir à l'entretien des sœurs de charité. La
dame V.e Cossé est vivante.
Il existait aussi à Rouez , sous le nom de collège , une école
de garçons. — En i833, le conseil municipal vote, en exé-
cution de la loi du 28 juin , une somme de 200 F. pour le
traitement d'un instituteur primaire , la commune , possédant
une maison d'école, dans celle dite du Collège-
HISTOR. En i434 , après la prise de Reaumont-le- Vicomte
par les Anglais, et pendant le siège qu'ils faisaient , pour la
seconde fois, du chat, de Sillé-Ie-Guillaume , Aimeri d'An-
tenaise , qui défendait cette place, convient d'en faire la
remise au comte d'Arondel et à Scales , si les Français ne se
rendent pas , à un jour déterminé , dans une lande située , à
1 lieue 1/2 au sud de laville de Sillé , près de YOrmeau à l'Es-
camnit et de la Chapelle où la Chèvre prit le Loup , pour y com-
battre les Anglais , ou si ceux-ci étaient vainqueurs dans ce
combat. Des otages furent donnés, qu'Arondel devait rendre ,
s'il ne se présentait pas au combat , au lieu et au jour désignés.
D'Antenaise ayant fait part de cet arrangement au conné-
table de Richemont, celui-ci le blâma d'avoir fait un semblable
accord, mais, pour faire voir aux Anglais que les Français
ne les redoutaient pas , il donna ordre aux troupes de se
réunir à Sablé, l'avant - veille du jour fixé, et chargea
le duc d'Alençon et le comte du Maine , de les conduire au
lieu du rendez-vous , où les Anglais ne se présentèrent point,
ayant préféré rendre les otages et se fortifier dans un village
voisin (V. Yhistor. de l'art. SILLÉ-LE GULLAUME ). L'Ormeau
à Y Escament se trouvait sur le bord de l'ancien chemin du
Mans à Sillé, tout près et à la droite de la grande route
actuelle, vers l'extrémité orientale de la commune de Rouez ;
et la Chapelle où la Chèore prit le loup, à peu de distance de
cet ormeau, sur le territoire de Crissé.
Lors des guerres de la chouannerie , de la fin du siècle der-
nier, quelques rencontres curent lieu , entre les républicains
et les royalistes , sur le territoire de Kouez Elics sont com-
munes avec celles décrites aux articles des lieux environnants,
notamment à ceux (;e Neuvillalais , Siilé , Tennie , etc.
iiydrogr. La petite rivière de Vègre , traverse le terri-
toire de Rouez, du N. N. O. au S. , en passant à 1 k. 1/2 au
S. O. du bourg ; le ruiss. le Végronueau , venant de Parennes ,
limite la partie S. O. de la commune , pendant 1 k. environ
et vient, avec ses nombreux affluents, jeter ses eaux dans la
ROUEZ. 663
Vègre , à 1,7 h. au S. du même bourg ; celui des Aunais, et
celui de la Bergendière , y confluent aussi, le premier par sa
rive droite, le second par la gauche ; ce dernier passe tout
près et à PO. du bourg , et reçoit deux autres petits cours
d'eau. Enfin, le ruiss. de Berlin , avec ceux de Champagne
et du Petit-Courville, ses affluents, vient aussi se rendre dans
la Vègre, à l'extrémité orientale du territoire. —Petits étangs
de Courmenanl , de Bois-Aubert , de Courgou , partie en ma-
rais aujourd'hui. — Moulins de Courmenant , de Cohardy , à
à foulon , sur ta Vègre ; de Hulin, sur le Végronneau ; tous
à blé , à l'exception du second.
GÉol. Sol collineux , coupé elboise, excepté sur la lisière
sud-est du territoire , où il est plat et découvert. La commune
repose généralement sur le terrain de transition inférieur,
s'appuyant au nord , et au nord-ouest surtout, sur les soulève-
ments du terrain d'origine ignée, qui forme la chaîne de collines
de la foret de Sillé et des Coëvrons, décrits à l'article Bouessé-
Vassé qui précède. Le territoire est traversé , du nord-est à
l'ouest, par une veine de schiste tégulaire , formant une
colline rocheuse sur laquelle le bourg est construit , en exploi-
tation à peu de distance au nord-est de celui-ci ; la partie
nord-est , est remarquable par les amas de roches porphiri-
teuses qui s'y rencontrent , analogues à celles de Sillé ,
lesquelles ont percé au milieu d'un schiste rouge. Ces roches
sont tellement ferrugineuses, qu'on les a prises et exploitées
pour du minerai de fer, et que Buffon les a indiquées comme
telles : on a renoncé avec raison à cette exploitation ( M. Tri-
ger ). Sur la lisière sud-est du territoire , le calcaire jurassique,
appartenant au terrain secondaire inférieur , succède à celui
de transition.
cadastr. Superfic. de 3,365 heclar. 20 ar. 20 centiar. , se
divisant par nature de culture, ainsi qu'il suit : — Terr. labour.,
2,554 hect. 19 ar. 20 cent. , en 5 class. , évaluées à 3 f. 5o c. ,
10 , 17, 25 et 34 f- — Jard. , 7 3 99-04 ; 3 cl. : 34 , 43, 5o f.
— Pépin., 0-02-90 ; à 25 f. — Vergers, 2-33-8o; 2 cl.:
1 7 , 25 f. — Prés , 509-56-20 ; 5 cl. : 9 , 20, 34, 49 » 67 f.
— Pâtur. , 22-7200; 2 ci. : 7 , i4 f — Pâlis, 1860-47;
à 5 f. — Bois laill., 4^-55-3o ; 2 cl. : 10, 17 f. — Auln. ,
o-23-'2o ; à 2 f. — Ajoncs , 9 8i-io ; 2 cl. : 2 f. 5o c. , 5 f . —
Land., 1-87-90; à 2 f. — Carrières, 0-74-80; à 3 f. 5o c.
— Mares, étangs, 5- 11-20; à 10 f. — Douv. , o-4i-8o; à
34 f. — Aires, i-55-3o; 3 cl. -.17, 25, 34 f. — Sol des
propr. bât , 26 42-85 ; à 34 f. Obj. non impos. Egl., cimet. ,
presbyt. , et autres bâlim. publics, i-36-o4. — Chem. ,
85-o6-6o. — Cours d'eau, 5-6o-5o. = 5oi maisons, en 10
664 ROUEZ.
class. : 2 1 à i f. , 73 à 5 f. , 2 16 à 7 f. , 91 à 1 1 f. , 24 à 1 2 f. ,
4-o à 16 f. , 22 à 3o f. , 9 à 35 f. ,4 à 55f.,i à uo f,
4 moulins, iàiiof., 2 à 175 f. chaque, 1 à 4oo f.
iî„„„„IT • j Propr. non bâties, 72,077 f. 60 C. ( r c
Revenu impos. j _J_ y^ » ' ^ , J 79,,o9 f. 60 c.
CONTRIB. Fonc. , 1 1,286 f . ; personn. et mobil., 9^9 f . ;
port, et fen. , 33i f. ; 37 patentés : droit fixe, 187 f. 00 c. ;
droit proport. 80 f. 5o c. ; total, 12,844 f* — Chef-lieu de
perception.
cultur. Superfic.-argileuse , argilosiliceuse , caillouteuse ,
argilo-calcaire , selon les différents points; cullivée en
céréales , dans la proport, de 1 part, en froment , 2 en orge ,
3 en avoine et mêlarde , autant en sarrasin, 8 en seigle et
méteil ; produit en outre : chanvre , un peu de lin , trèfle ,
pommes de terre, etc. ; beaucoup d'arbres à fruits, bois;
prés abondants, mais la plus grande partie froids et mouillants,
ou arides. Elève d'un certain nombre de poulains et jeunes
chevaux, d'une quantité considérable de bêtes aumailles et
de moulons , moins de porcs , peu de chèvres. — Assolement
triennal et quadriennal, dans lequel les terres sont laissées
en jachères de 6 à 8 ans , d'où celles portées au cadastre-
ront sous le titre (^ajoncs; 10 fermes principales, 25 moins
importantes , 60 bordages . la plupart réunis par hameaux ,
indiqués à la population ; 90 charrues , traînées par bœufs et
chevaux , à i/4 près , qui ne le sont que par ces derniers. — ■
La commune de Rouez était jadis l"une des moins fertiles et,
par conséquent, des plus pauvres delà contrée, lorsque le
hasard amena l'amélioration de son sol agricole. Ce fut à la
ferme de Bois-Yvon, que le fermier faisant creuser une mare ou
fosse à recevoir les eaux , fil déposer en monceau , les terres
extraites, à l'entrée d'un champ voisin. Une partie de ces ter-
res, ayant été répandue à travers le champ, pour diminuer le
volume du monceau, on s'aperçut que la récolte qui suivit,
était d'une vigueur et d'une abondance inaccoutumées. S'élant
douté de la cause qui avait produit cet effet, le fermier fit
répandre le restant de cette terre , qui était une marne grise ,
sur les ensemencés des années suivantes et en éprouva un ré-
sultat semblable , de telle sorte que bientôt, cette circonstance
ayant été connue , on vint de toutes parts acheter la terre
grise de cette cour, tant qu'elle en put fournir, ce qui, avec
l'abondance de ses récoltes, enrichit ce fermier, qui sut tirer
doublement parti de son trésor. La méthode du marnage , n'a
cessé de se propager depuis lors dans la commune ; le défri-
chement de sqs terres , la plupart en landes à cette époque, à
BOUÈZÉ. 665
aussi suivi ce progrès ; de sorte que son sol , d'infertile qu'il
était , est devenu le type des bonnes terres et des meilleures
fermes de la contrée. L'emploi de la chaux , qui convient
parfaitement à une superficie un peu froide , y est devenu
aussi d'un usage général, à tel point que plusieurs fermiers
en font cuire eux-mêmes pour leur usage. z= Commerce
agricole , consistant en grains , dont il y a exportation
réelle du quart au tiers ; en graine de trèfle, chanvre , lin et
fils ; fruits , cidre, bois , etc. ; jeunes chevaux , jeunes bestiaux
appelés taurailles , moulons , porcs gras , laine , etc.
= Fréquentation des marchés de Sillé , de Conlic , de
Loué , de Fresnay , de Sle-Suzanne , d'Evron.
INOUSTR. Extraction du schiste pour bâtir , la plupart des
constructions du bourg et de la commune étant faites avec
cette pierre; fabrication, à la carrière indiquée plus haut,
d'ardoises , pour la couverture des bâtiments , d'un gris moins
foncé, plus épaisses et moins légères, par conséquent , que
celle d'Angers : elles s'emploient dans le pays , surtout dans
partie du déparlement de la Mayenne qui est limitrophe.
Cuisson de la chaux dans quelques fourneaux, assez peu con-
sidérables pour avoir été omis au cadastrement , dont la pierre
s'extrait sur Tennie. Fabrication , par un petit nombre de
tisserands, de quelques pièces de toile, pour les particuliers ,
qui fournissent le fil.
Rour. et chcm. La route départementale n.° 2 , du Mans
à Mayenne , traverse l'extrémité orientale du territoire ; la
partie de celle n.° 5 , de Sablé à Sillé, passe à son extrémité
occidentale. Chemins vicinaux, de S -Symphorien à Sillé,
de Tennie à Rouessé , etc., d'assez difficile exploitation.
LIEUX REMARQ. Comme habitations : la Goupillère , Cham-
pagne , déjà indiqués ; S. -Louis , petite maison bourgeoise , à
peu de distance au nord-est du bourg, vendue par M.lle Le-
maire , sœur de charité de la congrégation d'Evron , au sieur
Ragot. Sous le rapport des noms, outre ceux déjà indiqués :
la Chevalerie, Château-Gaillard, le Plessis , Végreville ,
Courville ; Touche- Joli , la Touche, la Lande ; le Tertre, le
Rocher, la Perrière, la Croisillère ; le Chesne ; l'Huilerie ; etc.
Établ. publ. Mairie, succursale , bur. de bienfaisance et
maison de charité , administrés par une commiss. de 5
membres , desservis par 3 sœurs de charité ; école primaire
de garçons, école primaire de filles , à la maison de charité;
résid. d'un notaire, d'un percept. des contrib. direct., 1 débit
de tabac. Bureau de poste aux lettres , à Sillé-le-Guillaume.
établ. partic. Deux sages-femmes.
RO(J£ZE ; voyez roèzé.
666 H0UILL0N.
ROUGERIE, ancien fief de la paroisse d'Avessé ,
annexé à la terre de Marligné , possédé longtemps , avec
cette terre , par la famille Samson de Marligné , d'où il passa
à M. Chenon du Boulay , de qui Tacheta , en 177^, M. Joly :
il est échu en partage à l'un des enfants de ce dernier. (V.
l'art, avfssé.),
ROUILLE, petit ruisseau venant confluer dans la
Sarlhe , au Mans. Voir l'art de cette ville , hi-25i.
ROUILLOIV , Ruillio , RiviHo , Roullonio ; commune
cadastrée , du 2.e cant. , de l'arrond. et à 4 kilom. 1/2 à l'O.
du Mans ; autrefois, dans la Quinte , le dioc. et l'élect. de la
même ville. Distanc. légal. : 5 kilom.
descript. Bornée au N. , par Trangé et par S.-Pavin-des-
Champs; à l'E., encore par S.-Pavin , par Je Mans et par
S. Georgcs-du-Plain ; au S., par Allonnes et par Pruillé-
le-Chétif; à l'O., encore par Pruillé ; la forme de celle com-
mune est une espèce d'ovoïde , s'allongeant de l'E. S. E. à l'O.
N. O , sur 4 k. 1/2 d'étendue , contre 4 k. , dans sa plus grande
largeur, du N. au S. Bourg presque nul, ne se composant
que del'église, du presbytère , qui y est attenant , situés à 8 h.
seulement de la limite occidentale du territoire, et d'un pelit
nombre de fermes éparses , à peu de distance , à l'O. et au
S. O. de l'église. Celle-ci fort jolie , à clocher en pyramide
hexagonale, reconstruite de 1768 à 1770c v. plus bas hist.
eccles. ). Le prieuré ou presbytère acluel, est une ancienne
maison à ouvertures ornées de moulures et filets , avec une
avant-cour entourée de fossés. Cimetière attenant au côté
oriental de l'église, closde murs et de haies.
popul. De 83 feux jadis , on en compte actuellement 157 ,
comprenant 338 indiv. mal., 3^4 fem., total , 672 ; dont 48
dans le bourg, 25 , 23 , 21 , 20 , i5 , i3 et 12 aux hameaux
du Colombier, du Boulay, des Briercs , des Gâlelles, de la
Fuye , des Massuteries , et de la Ranaudière.
Mouo. décenn. De i8o3 à 181 2, inclusiv. : mariag. , 54;
naiss. , i58; déc, 1 56. — De i8i3 à 182a : mar. , 38;
naiss. , i56 ; déc , 108.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de la Ste-Vierge.
La cure, dont le revenu était évalué à 5oo 1., était un
prieuré de l'ordre des chanoines réguliers de S.-Auguslin,
dépendant, de l'abbaye de Beaulieu du Mans, à la présenta-
lion de son abbé, par suite du don fait de l'église de cette
paroisse à ce monastère, par l'évêque Hildebert, de 1097
à 1 125.
Vers l'an i47^, une confrérie fut établie dans l'église de
Rouillon , par les habitants de cette paroisse , sous le litre
ROUILLOLY. 667
de S. Victur, 6e év. du Mans (V. biogr. , x). La réunion
de colle confrérie, qui avait lieu le mardi de la Pentecôte,
puis le mardi de Pâques , paraît avoir donné naissance à
la fêle patronale ou assemblée qui, depuis lors, a lieu le
dernier de ces jours. En 1.+98, on commença à di tribuer
une chopine de vin aux confrères entrants , et un septier
seulement (moitié de la chopine) aux anciens confrères : cet
usage cessa d'être suivi, le mardi de Pâques 1 y55 , tant à
cause des abus qu'occasionnait celte distribution de vin, que
pour se conformer à l'arrêt du parlement, du 18 avril 1760,
qui abolit les confréries, non érigées en forme et autorisées
par lellrcs-palcnl.es L'assemblée n'en a pas moins continué
à tenir le mardi de Pâques. C'est la seconde des environs du
Mans, celle de Coulaines, qui lient la veille, étant la première.
En 1768, l'ancienne église de Bouillon, menaçant d'une
ruine prochaine, le prieur-curé, le seigneur, et les pro-
priétaires el habitants , obtinrent un arrêt du conseil, suivi
d'une ordonnance de l'intendant de la généralité de Tours,
qui les autorisèrent à la démolir et à en édifier une nouvelle ,
dont le chœur fut bâti aux frais des gros décimateurs de la
paroisse, le surplus, c'est-à-dire , la nef, la chapelle de
S. -Sébastien et le clocher, a ceux du seigneur , des proprié-
taires el habitants. La première pierre, bénie par le prieur de
l'abbaye de Beaulicu, en fut posée, avec les cérémonies
d'usage, par le S.r Nepveu , seigneur de Rouillon , le 21
juillet 17 8. Une ardoise de i5 pouc. carrés de diamètre,
incrustée sur une des faces de la pierre bénite, porte celte
inscription en caractère romain :
D. O. M. HUJDS PAROCHŒ ECCLESIA S. VICTURIO CEN. EP. DICATA.
VETUSTATE CADUC A. NOV^E ET AUXIORIS FRIMAR1UM HUNC LAPIDEM BENE-
DIX1T C J. B. SOHIER CAN. REG. B. M. DE BELLO-LOCO PRIOR ET P. D. F.
NEPVEU DE ROUILLON", EQUES., HUJUS PAROCHI.E DOMINUS POSU1T , ANNO
REP. SAL. Iy68, DIE 21 MENSIS JULII CLEMENTIS XIII, S. PONTIFICATOS
X, LUDOVICI XV , REGNI 55. L. A. DE GRIMALDI EP. CENOMANENS. I. C.
R. ANDRIOT CONG. GAL. CAN. REG. PRIORE RECTORE.
Pendant la construction de celle église, qui dura deux
années, les offices religieux furent célébrés dans la grange
dîmeresse , située dans une des cours du presbytère, laquelle
avait été bénie et décorée à cet effet. Le 2g juillet 1770, eût
lieu la bénédiction de la nouvelle é-lise , par le prieur-curé
Andriot , en vertu d'une ordonnance de i'évêque diocésain
qui , par une autre ordonnance, du 19 juillet 177 1 , permit la
célébration anniversaire de sa dédicace, et la fixa au dimanche
le plus proche du 20 juillet de chaque année. Le prieur, pour
conserver la mémoire de la consécration de cette église , fit
668 ROUILLON*
graver l'inscription suivante, sur une ardoise placée au
pignon intérieur de la nef, en face et au-dessus des fonts-
baptismaux :
D. O. M. SUB TDTELA ET FAVORE B. MARI* VIRG. ET PATROCINIO S.
VICTURII EP. CENOMAN. HANC ECCLESIAM BENED1XIT CLAUOIUS RENAT. ANDRIOT,
CONG. GAL. CAN. REG. HDJUS PAROCHI* PRIOR RECTOR. ANNO REP. SAL.
I77O, DIE 29. MENAIS JUL1I ANNUANTE ILLUS. ET REVER. D. DOMINO
LUD. AND. DE GRtMALDI EP. CENOMANENSI.
Les différents établissements et fondations ecclésiastiques de
la paroisse, étaient : la chapelle deSte-Anne, dans 1 église
paroissiale , dont le chapelain était l'un des décimateurs de
la paroisse ; celle de la Bialisière , valant 4° U de revenu ; et
celle des Manoirs.
Etaient décimateurs dans la paroisse , pour deux tiers des
gros blés : l'abbaye de Beauîieu, pour la principale parlie ;
celle de la Couture, du Mans , sur les terres dépendantes du
bordage de Trufflanlin ; l'Hôpital-Général de la même ville ;
le chapelain de la chapelle de Ste Anne; pour l'autre tiers,
en entier : le prieur-curé, qui percevait en outre , les menues
et vertes dîmes. — Deux pièces de terre du fief de la Cour de
Rouillon , nommées les Chérinaies , étaient exemptes de
dîmes, à la charge, par le propriétaire, de fournir le pain
béni aux deux messes du jour de Pâques — Le chapitre
diocésain possédait dans la paroisse, le fief de la Guillolière
qui , en 1 789 , produisait 160 I. de revenu.
hist. féod. La seigneurie de paroisse appartenait ancienne-
ment à l'abbaye de Beaulieu , par le fief des Bourdonnières ,
lequel faisait parlie, à ce qu'il paraît, de la concession faite à ce
monastère par les seigneurs du lieu, pour la fondation
du prieuré , ou avait été l'objet d'une donation posté-
rieure. Elle fut cédée , par les religieux de cette abbaye , avec
les droits seigneuriaux de paroisse y annexés , à Pierre l.cr
Nepveu, seigneur du lieu de la Cour de Rouillon, dont il va être
parlé plus loin , sous la réserve des droits de fuie , de chasse ,
de mole à connils (lapins), qui restèrent annexés au prieuré,
le tout ne relevant qu'à simple obéissance.
On voit qu'il existait encore, au commencement du i5.e
siècle , des seigneurs de celte paroisse , qui en portaient
le nom, par un aveu que rend, en i4o3, Guill. de
Rouillon, pour les dom. et seigneurie «le ce nom. Relevait
de lui: Guill de Broussin (terre située en Fay ) , chevalier. Il
est probable que ce G. de Rouillon possédait encore alors la
seigneurie de paroisse , et probablement le fief des Bourdon-
nières. — En i44^> François, sire de Coesmes (sic), fils
de Charles, fait hommage pour la même seigneurie. Sem-
ROÏIILLOIV. 669
blable aveu est rendu , en 160G, par Jacq. de la Hautonnière
cl Jeanne de la Ferrière sa femme.
Pierre Nep/eu, Nepvou ou Nevou , comme on écrivait
ce nom très-anciennement , le premier de celle famille dont
fasse mention l'histoire du Maine, était, en i36o, sénéchal
de la ville et baronnie de Sable. Sa descendance se partagea
en plusieurs branches, dont les membres, ainsi que ceux de
la souche principale, s'allièrent à un grand nombre de
familles nobles de la province, celles de Vassé , de Monlé-
clair, de Froulay, du Guesclin , de Maridor, de Bas-
tard , etc. , etc.
Daniel i.eT Nepveu, écuyer , seign. d'Eslrichy (Eslrichc),
qui achela la charge de prévost provincial du Maine , acquit la
terre seigneuriale de Bouillon , avec le manoir de la Cour et le
fief de Lancelinière , dont il sera parlé plus bas, et en rendit
aveu en 1642. Il transmit le tout, à Pierre l.er Nepveu, i>su
de son second mariage , avec Anne le Bourdais ; Daniel il,
qu'il avait eu de son premier mariage , avec Marie Portail, et
qui lui succéda dans la charge de prévôt provincial du
Maine , ayant hérité des terres des Etrichés et des Isles , et un
des pelils-filsdc celui-ci, Henri Daniel, étant devenu seigneur
de Neuviielte , ainsi que nous l'avons dit à cet article , page
^56 de ce volume. Pierre l.er seigneur de Bouillon , devint ,
en 1688, lieutenant criminel en la sénéchaussée du Maine
et siège présidial du Mans. II eût , de son mariage avec
Suzanne Aubert , |dame de Courteille , Pierre Jl Jacques-
René, seign. de Bouillon, lequel, en 1720, lui succéda dans
la charge de lieutenant- criminel, et, en 1765, entra en
exercice «les fonctions de maire de la ville du Mans, confor-
mément aux édils de 1 764 et 1 765 (V. jii-5 11). Une ordon-
nance de l'intendant Chauvelin , de l'année 1 7 15 , confirme
la noblesse de ce magistrat, transmissible à sa descendance.
Les autres enfants de Pierre l.er, furent Jérôme , qui porta le
titre de seign. de Lancelinière, fief dont il va êire parlé plus
bas, devint capitaine des vaisseaux du Boi , chevalier de
S. Louis, et mourut en 1755; Daniel, chan. de l'église de
Mans , conseiil. au présidial de la même ville , mort en 1 769 ;
un aulre fds , mort capitaine d'in anterie , qui fut seign. du
Gué-Bernisson ( v. l'art. POiNTLlLUE.) ; un cinquième, titré
seign de Doucelle , qui fut lieutenant de carabiniers , se
maria à Libourne , et eût huit filles , dont six devinrent reli-
gieuses. — Pierre 11, déjà cité, épousa une demoiselle Valetot,
dont il eûl Pierre ni , seign. de Bouillon ; un autre fils, qui
fut lieutenant au régiment de Penthièvre infanlerie; Jérôme,
mort en 1765, lieutenant dans le même régiment ; et une
670 ROUILLON.
fille nommée Catherine. La lerre de la Cour de Rouillon,
restée dans Ja famille Nepveu , a passé par alliance à M. de
Châlaigner , colonel, propriétaire actuel. Le manoir sei-
gneurial de ce nom , situé à 5 h. S. E. du clocher , d'ancienne
construction, se rapproche beaucoup, par son style, de celui
de la Masserie , décrit à l'art. Fay Jl-a83) : sa cour est
close par une belle grille en fer. Il est accompagné de beaux
jardins, d'avenues, de bois futaies et d'un taillis bien percé.
La paroisse du Crucifix, dans la cathédrale du Mans,
relevait , en partie , des seigneurs de Rouillon , qui , toutefois ,
n'y exerçaient point de juridiction.
Les armes de la famille Nepveu étaient : d'azur , à 3 besans
d'or, chargés d'une croix, 2 et 1.
Les autres fiefs de la paroisse étaient :
i.° Lan/ elinicre , à 1,8 h. S. E. du clocher, fief qu'on a vu
plus haut, elre annexé à la lerre de la Cour, puis appartenir ou
du moins donner son nom, à un cadet de la branche Nepveu
de Rouillon. De i44o à i44&, plusieurs aveux furent rendus,
pour ce fief, par Tristan Rabinart, écuyer, à cause de Marie
Gamnon sa femme.
2.0 Le Boulai, à 2 k. S. du même, terre, avec maison de
maître, à laquelle était annexé le fief de la Fuie, situé un
peu plus au S., appartenant, en ijyj , à dame Martine
de la Fuie , veuve du S.r Desfourneaux , chev. de S -Louis.
En i4-o et 1 4-63 , J. de S. -Martin, à cause de Jeanne de
Bellangière {sic) sa femme, rend aveu pour le fief des
Rouilaiz ( sic ) , autrement dit Pourrie, et pour la Crochière ,
dom., cens et rentes, relevant du Mans.
3.° Le Minerai , avec maison de maître et ferme.
4-.° Le fief du Prieure, dont , ainsi qu'on Ta vu, les cha-
noines de Reaulieu se réservèrent plusieurs droits utiles et
honorifiques, lorsqu'ils en firent cession au seign. de la Cour
de Rouillon.
5,° Celui de S.-Martin, dépendant du prieuré de Vivoin,
dont, probablement, le S.r de S.-Marlin , cité au n° 2,
portait le nom.
6.° La collégiale de S. Pierre de la Cour, du Mans, possé-
dait un fief, s'étendant sur plusieurs paroisses, notamment
sur celle de Rouillon.
Outre les terres fieffées ci-dessus , il existe à Rouillon ,
plusieurs autres belles terres, avec maisons de maîtres,
appartenant autrefois à des familles bourgeoises du Mans ,
qui pouvaient être aiors pourvues , de droits et privilèges
féoilaux. Ce sont :
i.° La Futaie , à 2 k. à l'E. du bourg, sur le penchant de la
ROUILLON. 671
colline qui domine la ville du Mans a l'ouest , maison de cons-
truction moderne, dans une agréable position, avec chapelle ,
jardins, charmilles, réservoir d'eau et accessoires de tout
genre , ferme, etc. Elle appartenait , en 1777 , à dame veuve
Chicoineau ; en dernier lieu , à M. le marquis de Dollon.
Vendue depuis peu à différents particuliers , la maison ap-
partient a \l.n,e Ferra nd , née Pelil-Gars
2.° Les Grandes Rurs dites de Lïaugé , terre de nature cen-
sive, avec maison de maître, bâlie sur le bord du chemin
du Mans et de S -Pavin à Fay, avec une ferme, dont les
terres sont enclavées dans celles de la Futaie.
3.° La Ge/ minière y avec chapelle, à 1,2 h. O. N. O. du
clocher. On trouve au rôle du ban et de l'arrière-ban de
i63g,un S/ Isaac de la Germinière escuyer, lequel, sans
doute, tenait son nom de cette terre , taxé à deux mousque-
taires,pour celle de Buffes en Fille. La Germinière était , en
1777, la propriété de M. Trotté de la Roche, avocat au
présidial du Mans , et appartient aujourd'hui a son fils.
4 ° La Vove , à 9 h. au N. un peu vers E. du clocher,
près et à la gauche du chemin de Rouillon , maison bour-
geoise avec chapelle, possédée, à la même époque, parle S.r
Pousset , conseiller de ville au Mans ; il y a peu d'années ,
par M. l'abbé Bureau, curé de S.Julien; aujourd'hui,
par M mc V.e Chauvin-d'Oigny.
5.° Barillé, maison bourgeoise, à M.lle Tamboy, du Mans.
iilST. civ. Une ordonu. royale, du 7 juill. 1800, autorise
l'acceptation de la donation faite aux pauvres de Rouillon ,
par la D.1Il' Gasse , de la nue propriété du bordage et dépen-
dances de Valloux , estimé 5, 060 f.
En i(S33, le conseil municipal vole une somme de 60 f. ,
pour le loyer d'une maison d'école primaire, et celle de
200 f. , pour le traitement de l'instituteur.
HisiORiQ. Lors de la déroute de l'armée vendéenne au
Mans, le 11 déc. 1 7y3 ( v. Pille, hi.st. , I-cccxxvn), un
grand nombre de royalistes sont atteints dans leur fuite et
exterminés par les paysans, sur le territoire de Rouillon.
Vers le 18 avril «799 , un détachement de 25 chasseurs de
la 24./ demi -brigade d'infanterie légère, s'étant rendu à
Rouillon , y trouva , caché au-dessus de la nef de l'église , un
magasin de 25 fusds de calibre , en bon état , deux paniers
remplis de cartouches, plusieurs sabres, dont un magnifique-
ment garni , avec une ceinture brodée en argent , des écharpes
de général et quatre habits neufs de volontaires. Il est pro-
bable que c'était le résultat de captures faites par les chouans,
sur les républicains.
672
ROUILLON.
Lors de l'invasion de la ville du Mans par les chouans, le
i5 oct. suivant , les royalistes, formant la première colonne
qui pénétra dans cette ville , ayant à sa tête le comte de
Bourmont, s'étaient réunis la veille à Rouillon, à Allonnes
et à Pruillé-le-Chétif.
AîsTiQ. M. Richelet , ex-bibliothécaire de la ville du Mans ,
dans son ouvrage intitulé : le Mans ancien et moderne , décrit
les restes d'un aqueduc , qu'il croit être de construction
romaine, inconnu avant lui, dont il a reconnu les premières
traces , sans pouvoir remonter jusqu'à sa naissance, dans le
clos de la Divine, dépendant du lieu des Combles, en
Rouillon, d'où il traverse le clos de Criloup , ensuite le
Rutet , le Thuret , le chemin de Pessieux , la ferme de TArcv,
le clos de Pessieux, celui du Boulay, et, enfin , le chemin
d'Allonnes, où l'on perd sa trace. M. Richelet pense qu'il
conduisait à ce dernier lieu , où , comme nous l'avons vu à cet
art., à celui du Mans et à plusieurs autres , existait un établisse-
ment , que nous croyons être une villa romaine , les eaux que
lui fournissaient le ruisseau de l'Arche- au- M ail , qu'il prenait
peu après sa source ( v. le paragraphe qui suit), ceux
du Gué-des-Pierres et de S. -Martin. Ses dimenlions sont à-
peu-près les mêmes , que celles de l'aqueduc des Fontenclles
( 111-738 ) : dans les parties qu'on en a détruites, en 1 833, des
blocs de grès, recouverts de mortier, en formaient la base ou
le sol , le grès roussard, les côtés. Les portions observées par
M.Puchelet, se composaient de petites pierres, liées entre elles
par une chaux presque pure, se décomposant à l'air, ce qui
donne moins de solidité à ce travail, que n'en ont ordinaire-
ment les constructions faites avec le ciment romain. Le recou-
vrement des parties découvertes , n'a pas présenté de voûtes ,
et consiste seulement en larges moellons plats , non cimentés.
Plusieurs médailles romaines, ont aussi été rencontrées
sur le territoire de Rouillon : l'une, à l'effigie de Marcus
Julius Philippus ; l'autre, à celle d1 AureL Claudius Aug.,
qu'on appelle aussi Claude H , ou le Gothique.
HYJ)R. Le territoire est arrosé par le ruiss. de l'Arche- au-
Mail , qui , venant de l'extrémité méridionale des bois de
Pennelières , traverse le territoire du nord- ouest au sud-est ,
en passant près et à l'ouest du bourg , pour aller jeter ses
eaux dans la Sarlhe, près l'ancienne maladrcrie de S.Lazare,
à l'extrémité sud- ouest de la ville du Mans. — Point de
moulins.
GÉOL. Sol ondulé et couvert ; terrain secondaire, supérieur
ou crétacé , offrant généralement le grès vert , dans lequel
on rencontre , sur une foule de points , des lambeaux de
BOUILLON. 673
terrain tertiaire, qui consistent dans les sables et le grès de
Fontainebleau. On y rencontre aussi, sur quelques points,
des indices de terrain d'eau douce, caractérisé par la présence
de fossiles du genre polamide. II paraît former, du nord à
Test , le commencement du bassin de Pruillé-le-Chétif ( V.
cet art.). {M. Triger.) On rencontre aussi , sur le territoire de
Rouillon, du minerai de fer, qu'on y exploite pour la forge
d'Anloigné.
cadastk. Superficie totale de 924 hectar. 06 ar. (7o cent. ,
se subdivisant ainsi: — Terr. labour. , 098 bect. 3i ar. 01
cent. , divisées en 5 class. , éval. à 8 f. 90 c. , i6-3o,42_
70, 56 4° 1 64 f- 10 c. — Jard. d'agrém. f o 5i-25 ; à 80 f.
20 c. — Jard. potag. , 27-08-07 ; en 2 cl : à (>4 f. 10 c. ,
80 f. 20 c. — Vignes, 74.-! 5-55; 2 cl. : 29 f. 70 c, 5g f.
4.0 c. — Prés, 58-79-27; 3 cl. : 26-4.0, 65- 10 c , 94 f.
80 c. — Pâtur. , 4-67-67 ; à i3 f 20 c. — B. futaies, et
taillis, 121-73-35; 3 cl. : 6-60, 1490, 27 f. — Land. ,
terr. vaines, 2-68-94; à 90. — Superf. des propriét. bât. ,
8-68 -23 ; à 64 f- 10 c. Obj. non impos. : Egl., cimet., dépend,
dupresbyl., 1- 11-80. — Chem. et place publ. , :>6-34-4« —
Cours d'eau , «-«-«. =: io5 maisons, en 8 class. : 20 à 5 f.
4.7. c. , 3o à 10 f. 92 c. , 37 à 16 f. 44 c. , 5 à 21 f. 85 c. , 3
à 27 f. 37, 5 à 38 f. 4» c. , 3 à 78 f. 82 c. , 2 à i3i f.
„ . ( Propr. non bâties, 33,5i5 f. 80 c. 1 3t , 9 r te
Revenu impos. ) __L baties ^ ^ ?5 J 35,3i3 f. 55 c.
contrib. Fonc. , 4>^92 f • ; personn. et mobil. , 296 f . ;
port, et fen., 118 f. ; 1 patenté : droit fixe, 4 f* Total,
5,iio f. — Percept. de S.- Pavin des-Champs.
CULTUB. Superficie argilo-calcaiie et argilo- sablonneuse,
généralement productive , cultivée en céréales , dans la pro-
portion de 1 part, en froment, 1 part, en orge, 3 part, en
seigle et métail et autant en avoine. Produit, en outre, un
peu de sarrasin , pommes de terre , chanvre , trèfle ,
citrouilles, etc.; vignes, en rouge principalement; prés
abondants, mais de moyenne qualité ; bois , en assez grande
quantité dans les baies, outre ceux indiqué au cadaslrement ,
dont un bouquet, de 1/2 hect. environ, en futaie. Presque pas
d'élèves de chevaux, un assez bon nombre de bêtes à cornes
et de porcs, moins de moutons proportionnellement, peu de
chèvres. — Assolement triennal ; afferrnement à moitié
fruits , presque exclusivement ; 6 fermes principales , 25
moyennes et gros bordages , un plus grand nombre de petits
bordages et de maisonnies , dont la culture se fait à bras. 3o
charrues , dont i/5.e seulement traînées par bœufs et chevaux,
IV 43
674
R0IJLLEE.
le reste par ces derniers seuls. =z Commerce agricole consis-
tant en grains, dont il y a peu d'exportation réelle, si ce
n'est de l'avoine ; en chanvre et fil ; un peu de graine de
trèfle , de blé noir ou sarrasin , celui-ci pour la nourriture des
volailles; fruits et cidre; vin, de petite qualité; bois à
brûbr ; jeunes bestiaux , en vaches surtout ; porcs gras ,
moutons , etc.
= Fréquent. , presque exclusive , des marchés du Mans ;
un peu ceux de Vallon.
iNDi'STR. Extraction du grès vert et du grès de Fontaine-
bleau, pour bâtir; le dernier employé, en partie, à la
construction du pont Napoléon, établi sur la Sarlhe, au
Mans ; du minerai de fer, etc.
rout et chem. Une roule départementale, du Mans à
Sablé, dont la confection a été votée parle conseil-général
de la Sarthe , dans ses sessions de i835 et i836, et classée
sous le n.° i dans la dernière, doit limiter le territoire, sur
un point de son extrémité sud- est ; le chemin du Mans à
Fay , en borne également toute la partie nord-nord-ouest.
lieix rlmarq. Comme habilalions : la cour de Rouihon ,
la Futaie, la Vove, Barillé, le Minerai, le Boulai; sous le
rapport des noms, oulre ceux cités dans le cours de cet art :
Jublans, nom qui semble annoncer quelque rapport avec
Jublains dans la Mayenne, l'antique cité des Duiblintes; la
Canlinière ; Valaubrun ; les Fontaines; les Bruyères, le
Chesne , etc.
Établ. publ. Mairie , succursale , école prim. de garçons.
Poste aux lettres, au Mans.
ROULE- CHOTTE , nom donné à plusieurs cours d'eau
du département , probablement à raison du peu d'abondance
de leurs eaux , proportionnellement à la quantité d'immon-
dices qu'elles ont à charrier On nomme ainsi un ruisseau de
la commune de Parigné- l'Eveque, qui verse ses eaux dans
celui de l'Arche aux-Moine f v. cet art. ), au lieu des Courbes,
sur la commune de Ruaudin ; un second, venant d'Yvré-le-
Pôlin et limitant en partie la commune de Parignc-i'Evêque ,
qu'on nomme improprement Runerotle et Runecrotte; un
troisième , ayant sa source près le lieu de la Grande Béalerie ,
en Conflans , se dirige au sud , et va se rendre dans l'Anille ,
au-dessous du lieu de la Rousselière , après 4. k. 1/2 de cours ,
sans moulins.
ROULET (royaume), qualification donnée à un ancien
fief de l'Anjou, mentionné à l'article Pescheseul. Voir page
4.10 de ce volume.
ROULLÉE, ROU1LLIERS, ROULLERS; Rotularia,
ROULLÉE. 675
Roelaria, orum ; étymologie inconnue, no paraissant y avoir
aucun raport entre la forme de ccltf* commune et une petite
roue ou une rouelle, à moins qu'il ne vienne de la roue du
moulin dont il sera parlé à l'hydrograp. Le nom de Rouillers
ne serait-il point le véritable , et ne viendrait- il point de la
fontaine minérale de Launay, qui sera citée à la géologie?
Commune cadastrée, située entre la rivière de Sarthe et la
lisière N. E. de la foret de Perseigne ; du cant. et à 4 kilom.
N. E. de la Fresnaye ; de l'arrond. et à i4 k. N. de Ma mers ;
à 54 k. N. , un peu vers E. , du Mans; anciennement, du
doyenné de Saosnois , du Grand- Archid., du dioc. et de
l'élect. du Mans. — Dist. légal. : 4, 16 et 61 kilom.
dESCRïpt. Bornée au N. et à TE , par la Sarthe, qui , du
côté N. E. du territoire, se subdivise en deux branches, au
moyen d'un canal de près de 4 k. de longueur, fait par
M. de Bouvoust , qui établit un nouveau cours, plus au sud
que l'ancien , sur lequel est établi le moulin seigneurial
de Garennes , lequel canal sert à délimiter l'Alençon-
uais et la Normandie d'avec le Maine, de même que les
deux départements de l'Orne et de la Sarthe ; à l'E. , par
la petite rivière d'Aulrèche , qui, aussi , sépare le Perche et
le département de l'Orne, du Maine et de la Sarthe; au S.
E. , par Blèves; au S., par les Aulneaux et par Louzes; à
fO., par la Fresnaye et S.-Paul-sur-Sarthe ou le Vicomte ;
la forme de cette commune est un triangle fort irrégulicr,
ayant sa base , de 4 k. 1/2 de côté , à l'ouest ; son sommet , à
TE. S. E ; ses deux autres côtés ayant de 6 à 6 k. 1/2
d'étendue. Le bourg , situé à 8 h. seulement de distance du
nouveau cours de la Sarthe, se compose d'une double ligne
de maisons, bâties le long du chemin de Blèves à S. -Paul,
s'éteudanl du N. au S. et pompeusement appelée Grande-
Rue , et d'une autre petite, parlant de celle-ci et s'étendant
à l'est. On assure que ce bourg, incendié quatre fois, était
beaucoup plus important autrefois, et s'étendait jusqu'aux
deux châteaux de Garenne et de l>onnebos, c'esl-à dire, à
environ 1 k. plus au nord. — Eglise de divers styles et, par
conséquent, de plusieurs époques, n'ayant rien de remar-
quable dans sa construction , proprement décorée dans son
intérieur, où l'on remarque un tableau de fond d'autel estimé ,
représentant une descente de croix , par un peintre d'Alençon ,
nommé Constantin; à clocher en flèche très-allongée, in-
clinant un peu vers l'est. Cimetière entourant l'église , clos de
haies seulement. Une assez jolie maison , nouvellement cons-
truite dans le bourg, appartient à M. Laurent père, ancien
notaire.
676 ROULLÉE.
POPUL. De i85 feux autrefois, elle csl actuellement de
267,5e composant de 5o5 indiv. maies, de 567 femelles,
total, 1,072; dont cj4 au bourg, 57 au ham. de la Gonar-
dièrc, 4-7» ^7 et 35, à ceux de la Patrie, de la Hyrolière , de
Sle-Prière ; 33 et 26 aux ham. de la Pyroire et de la
Rousselièrc.
Mouo. dêcenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mar. , g4 î
naiss., 277; décès, 272. — De i8i3 à 1822 : mar. , 97 ;
naiss., 3io; déc. , 220.
HIST. ECCLÉs. Eglise dédiée à la Ste-Trinilé ; fête patronale
ou assemblée , le dimanche où l'église célèbre cette fête. La
cure, qui valait de 900 1. à 1,000 I. de revenu, était à la
présentation du prieur du Vieux. -Rélesme , dans le Perche ,
ainsi que le prieuré, d'un revenu à-peu- près semblable,
fondé par les comtes d'Alençon et deBélesme, seign. du
Saosnois, de la maison de Talvas, lequel dépendait du même
monastère. Robert ni Talvas , comte d'Alençon et baron du
Saosnois , eût un différend avec le prieur du Vieux-Bélesme ,
pour le patronage de l'église et de la cure de Roullée, qui fut
terminé en 1211, en faveur du prieur, par les abbés de
S. -André , de Perse igné et de la Trappe. Il est probable que
Sle-Prière, actuellement hameau, à 2,4 h. S. E. du bourg,
était autrefois un établissement religieux. Une maladrerie
existait à 1,1 h. à l'O. N» O. du bourg, près la Sarthe , où se
trouve une ferme de ce nom.
HIST. feod. La seigneurie de paroisse était annexée , en
dernier lieu, à la terre de Garenne, que nous avons dit être
située à 1 k. au N. du bourg.
Celle terre faisait partie, dans le i2.e siècle, des possessions
de la maison de Talvas, dans le Saosnois , et fut donnée par
Guillaume m , comte d'Alençon, du Perche et baron du
Saosnois , à Robert , son fils naturel , du consentement de
Jean , frère de Robert. Cette donation fut confirmée par
Henri II , roi d'Angleterre, duc de Normandie et comte du
Maine. Hugues, seign.de Garenne , de Roullée, de Ron-
nebos , qui en hérita de Robert son père, les laissa à
Robert 11, son fils, entre les mains de qui la possession en
iut confirméee , en 1260, par J. Mérigot de Surgères ,
vicomte de Chatellerault , lequel hérita de la baronnie du
Saosnois, de son oncle Amauri ni, aussi vie. de Chalellerault.
En 1277, Robert reçut en présent, de Jean, baron du
Saosnois, la seigneurie de Bois-Girard, située dans la
paroisse de Lignères-la-Carelle (V, cet art.). Gérard de
Garenne, seign de Roullée, en 1^55, descendait de Robert )l
au 5.c degré, ainsi que Joachim son frère, seign. de la
ROULLÉE. 677
Lacclle au Bas-Maine, de 14.74. à 1484. Jeanncquin de
Garenne, fis de Géraad, devint seign. de Roullée et de la
Lacclle, comme héritier de son père et de son oncle. Pierre,
son fils, vendit la seigneurie de Bois-Girard , en franc alleu,
à J. Thorel. De N... de Garenne, fils de Pierre, seign, de
Roullée , Bonnebos, et de la Juissellerie , en Lignères , naquit
Jeanne, darne de Roullée, en 1 533 , au nom de qui J. de
Poillé son mari , paya , en i545 , un droit de rachat au baron
de Saosnois , pour la dite terre de la Juissellerie.
Ici s'interrompt la connaissance des seigneurs de Roullée,
jusqu'à l'année 1668, que Jacq. de Caumonl , chev. , marq.
de Boisse , fait hommage au baron de Saosnois , au nom de
Marie de S. Simon sa femme , fille unique de feu Cyrus de S.-
Simon, pour la terre seigneuriale de Garenne et de Bonnebos.
Les enfanls de Jacq. de Caumont et de Marie de S. Simon ,
vendent la terre seigneur, de Roullée , ensemble les fiefs de
Garenne et de Bonnebos, à Mathur. Jariel , écuyer, secret,
du roi , qui en rend aveu en 168.4. Semblable aveu est rendu,
de 1690 a 1697, par J.-B. Jariel, son fils , seign. de Forges,
conseill. en la cour des Aides de Paris, et Marie Anne Lefebvre
sa femme , lesquels , dans le dernier de ces aveux , ajoutent
la terre et châtellenie de la Tournerie , en Louzes ( v. cet
art. ) , acquise d'Alex. Sevin, chev., et de Marie-Charlotte le
Moulnier ou Mousnier. Relevaient d'eux , pour ces différents
objets : Jacq. de Caumont , duc de la Force , marq. de
Boisse; Jacq. Kasinier, comle de Klasten , seign. de la
Gerondière , chevalliers ; Anl. de Barville ; Fr.- Jos. de Bar-
ville, S.r de la Gâtine ; Fr. Brunet, S.r de Rouillé; Fr.
Chabot, S.r de Bois-Girard; Jacq. de Frébourg, S.r de
Chauvigny ; R. de Rieux, S.r du Gué-du-Bois ; R. de Rieux ,
S.r de la Roche et Anne Jousset , son épouse; Alex.-J.
Sevin, S.r de la Haze ; Ant. de Surmont, S.r de Chassé;
Jacob de Vallée ; écuyers. Ces familles ont, pour la plupart
encore, des descendants dans le Saosnois. En 1722, Ch.- Paul
Payen , maître ordin. en la chambre des comptes de Paris ,
fait hommage pour la terre seigneur, de Rouiiée , à cause de
M. Anne Elisab. le Jariel, son épouse. Autre aveu, en
1734» par Ci. Mich. le Roy, chev., seign.de Sanguin, aussi
maître ordin. en la même chambre , comme mari de Char-
lotte i\l. Jeanne Payen. Enfin, en ij38 et 1742 1 semblable
aveu est rendu par J Bersin , écuyer, secret, du roi , pour lui
et les enfants de feu P. Bersin et de Marie le Blanc , V.e du
Fresne, et pour Marie Bersin, fille majeure, tous légataires
universels, pour deux tiers, avec J.-B. Bersin, écuyer,
secret, du roi, Grand Audiencier de France , aussi légataire
678 ROULLÉE.
universel , pour l'autre tiers , de Vincent le Blanc, Grand-
Audiencier de France , pour les fiefs de la Haie Roullée et
de la Daverie , ensemble la châtellenie de la Tournerie , en
Louzes, acquise d'Edme-iYJathur. le Jariel des Forges. — Le
château de Garenne , dont nous avons indiqué plus haut la
situation , semblerait de construction moderne, si ce n'était
les fenêtres en croix, avec échancrures en écusson , de sa
façade nord , et sa tour octagone , au sommet de laquelle était
la prison. Ce manoir, qui paraît avoir remplacé celui qui
existait dans les n.c et i2.e siècles, était entouré de fosses
autrefois , et se trouve beaucoup plus rapproché du nouveau
cours de la Sarthe , qu'il ne l'était de l'ancien. Il appartenait ,
lors de la révolution, à M. Cureau , qui fut massacré à
Ballon, en 178g, ainsi que nous l'avons rapporté à cet
article ( I-100) : c'est , actuellement , la propriété de JM. le
vicomte de Chabot. 11 ne reste plus de traces du château de
Bonnehos , bâti entre le précédent et le bourg. — Le fief de
la Haie-Roullée , cité plus haut , était situé à 2,2 h. à PO. , un
peu vers N du bourg : c'est actuellement un petit hameau.
— Celui de la Daverie, ferme aujourd'hui, est un peu au sud
du précédent , sur la limite occidentale du territoire. -- Le
manoir du Gué- du- Buis , que nous avons vu être possédé ,
en 1697, par René de Ricux , subsiste encore, sur la
rive gauche de PAulrèche, à 2 k. à l'est du bourg.
La paroisse de Roullée , faisait anciennement , ainsi qu'on
l'a vu, partie intégrante de la baronnie du Saosnois. Le
seigneur avait une haute justice , qui relevait du bailliage de
cette baronnie , établi à Mamers.
Une discussion s'élant élevée entre les habitants et le S r
Cureau, seign. des fiefs de Roullée, Garenne et Bonnehos ,
d'une part ; Je prieur et les religieux de Pabbayc de Mai mou-
tiers-lès-J ours cl le S.r Allain de la Marre , curé , co-déci-
maleurs de la paroisse , d'autre part ; un arrêt de sept. 1777 ,
confirmatif d'une sentence du bailliage de Marne rs , du 27
juill. 1771 , décida que la dîme ecclésiastique devait se
payer à l'onzième , avant le champarl , ou terrage dû au
seigneur.
HîST. civ. On a vu ciié plus haut, l'existence d'une mala-
drerie , au lieu où subsiste une ferme de ce nom, à 1 k. 1/2
N. O. du bourg.
Vole parle conseil municipal , en 1 833 , en exécution de
la loi du 1*8 juin , de la somme de 66 f. , pour le loyer d'une
maison d'école primaire, et de celle de 200 f. , pour le trai-
tement de l'instituteur.
Hts-TOn. iNous avons rapporté à l'article Rioll , les détails
ROULLÉE. 679
d'un combat qui eut lieu dans le Saosnois , à la fin du n.e
siècle , enlre le comte Hélie de la Flèche et Robert il Talvas,
comte du Perche, dont quelques historiens, placent le
théâlrc sur le lerriloire de Roullée. On peut voir à la page
618 de ce volume , les motifs qui nous empêchent de partager
celte opinion.
Odolant Desnos rapporte (ll-^o^), qu'Odel de Saint-
Denis, fds de René, si célèbre dans l'histoire d'Alençon et
du Saosnois, par sa vaillance et les services qu'il rendit à la
cause de Henri IV, fut assassiné , dans les premières années
du 17/ siècle, dans le presbytère de la Fresnaye, à l'instiga-
tion d'un curé de Roullée , son parent, qui avait la même
maîlressc que lui.
hydr. Ainsi qu'on l'a dit plus haut, la rivière de Sarthe
limite la commune , dans toute sa partie nord , sur une
étendue de 7 k. au moins ; la petite rivière d'Autrèche , la
borne également, à l'est, sur un trajet de 2 k. 1/2; elle
miss, de Chedouet, à l'ouest, pendant 3 k. 1/2. Le ruiss. le
Frileux, prend sa source au bois du même nom, traverse,
du S. au N. , la partie centrale du lerriloire, et va jeler ses
eaux dans la Sarlhe , près le château de Garenne , après 4 k.
de cours; celui de la Tournerie, ayant sa source sur la
lisière N. N. E. de la forêt de Perseigne, coule du N.
au S., par des canaux soulerrains, jusqu'à un herbage silué
au-dessous du lieu du Boulay, et, de là , verse également ses
eaux dans la Sarlhe , vis-à vis le château de Bouvenches,
situé sur l'autre rive. — Fonlaine minérale ferrugineuse de
Launai,sur la limite sud-sud-ouest du territoire. La nature
des eaux de cette fonlaine et le nom de Rougemare , que
porte une ferme peu éloignée, semblent indiquer, que ce pour-
rail bien êlre de là que viendrait Télymologie du nom de la
commune, qui serait alors Roui/lers, de rouille, oxide ou
carbonate de fer? —Le moulin de Roullée, l'un des plus
beaux du département , établi sur la rive gauche de la Sarlhe ,
près le château de Garenne, dont il dépend, est à deux roues,
perpendiculairemenl placées, el à deux meules : il moulure à
la grosse et à la Lyonnaise, 62 quinlaux, par 24 heures, en
blé, seigle el inéleil, pour la nourriture des hommes, et 4o
quintaux en mêlarde , pour les besliaux. Les communes de
Roullée, Rlèves, les Aulueaux, Aillères, la Fresnaye et
parlie de celle Louzes , y apportent leurs grains.
Géol. Sol plat, sinclinant légèrement vers le nord-est,
accidenté par un monticule allongé, de 2 k. d'étendue , et de
4.0 mètr. d'elcvat., appelé la bulle de Rougemare, situé dans
la partie O. S. O. Suivant M. Trigcr, toute la commune de
680 ROULLÉE.
Roullée repose sur le grès vert inférieur, recouvert ça el là
par les alluvions anciennes de la Sarlhe , qui consistent dans
de nombreux galets de silex. On y rencontre la marne
blanche, à peu de profondeur ; et nous y avons remarqué le
grès ancien et des blocs assez volumineux de quartz blanc,
ou laiteux.
CADASTR. Superficie totale de i,gg3 heclar. 07 ar. 60 cent. ,
divisée, par nature de culture, comme il suit : — Terr. labour.,
7 1 1 h. 56 ar. 4-o cent. , en 5 class. , éval. à 3 , 6 , 1 2 , 1 8 et
24 f. — Vergers , 1 r-i4-4° ; 2 cl. : 32 , 48 f. — Pépin. , o-
12-F0 ; à 25 f. — Jard. , i4o4~63; 2 cl. : ^4» 32 f. —
Prés et pâlur. , 1,082-85-17; 5 cl. : 5, 10, 32, 48 , ( o f.
— Pâtis, 2-og-Js5 ; à 5 f . — Bois futaies , o-ô8-5o ; à 12 f.
— B. taillis, 78-08-40; 3 cl. : 4 7 8 , 12 f. — Landes,
bruvèr., frich., terr. vain, et vag. , 22-2i-3o; à 2 f. —
Douv., pièc. d'eau , chaussée, o-5o-3o; à 24 f. — Sol des
propr. bât., 17-51-00; à 24 f* Obj non impos. : Egl. ,
cimet., presbyl, , o-5i-75. — Riv. et ruiss. , no6-i5. —
Chem , 4°97_ '5. = 25q maisons , en 9 class. : 43 à 1 f . ,
55 à 3 f. , 57 à 6 f. , 42 à 9 f. , 29 à 1 2 f. , 17 à 1 6 f. , 6 à
20 f., 7 à 3o f. , 3 à (o f. ; 1 hors classe, à 5o f. — 1
moulin , à 200 f.
REVE»" imP- { ^•Sesf'"' ^4% (- 'r- } 49,6,9 f- 3, c.
contrib. Fonc. , io,i34 f. ; personn. et mobil. , 573 f. ;
port, et fen. , 176 f.; 5 patentés : droit fixe, 33 f. ; dr. pro-
port , 38 f. — Percept. d'Aillères.
CULTUR. Superficie généralement argileuse et argilo-sablon-
neuse , passablement productive, ensemencée en céréales,
à-peu-près par égales portions en froment, seigle, orge et
avoine; en outre sarrasin , trèfle, chanvre, etc.: pâturages
abondants, de nature variée; bois; arbres à fruits, en
moyenne quantité. Education des chevaux, de race nor-
mande, Tune des principales branches agricoles, avec l'en-
graissement des bœufs, à laquelle se livrent 4 à 5 herbagers ;
élève d'une moyenne quantité de bêles à cornes , peu de
porcs et de chèvres , beaucoup plus de moulons , proportion-
nellement.— Assolement triennal, dans lequel on n'églige
l'emploi de la marne , quoiqu'on en possède des gisements
sur la commune; 12 fermes principales, 5o moyennes cl
gros bordages , autant de petits bordages et de maisonnies ,
la plupart réunis par hameaux , au nombre d'une quinzaine ;
64 charrues , toutes traînées par des bœufs. =z Commerce
agricole consistant en grains , dont il n'y a pas d'exportation
ROlJFEîltROUX. 68r
réelle; en jeunes chevaux , d'assez grand prix; jeunes bes-
tiaux, bœufs gras , moulons, peu de porcs; laine ; fil et
chanvre, graine de trèfle , bois, cidre et fru ils, elc , etc.
r= Fréquentât, des marches de M a mers , d'Alençon, du
Mêle-sur-Sarlhe ; des foires de Bélesme et de Morlagne ; ces
4 derniers lieux dans l'Orne.
INDUSTR. Fabrication d'un petit nombre de pièces de
toiles , dans 4. a 5 métiers.
roui, ltchem. Le chemin de Mamers au Mele-sur-Sarlhe,
que le conseil général vient de classer au rang des routes
départementales, passe à l'extrémité est- sud-est du territoire ;
le grand chemin n.° 5 de l'arrond. de Mamers , de Blèves à
Alençon , traverse la commune de l'est-sud-est au nord-nord-
ouest , en passant dans le bourg, d'où il se dirige vers
S.-Paul sur-Sarlhe , Chassé , Montigny , le Chevain , traverse
la Sarthe, au pont de Courteille , pour entrer dans le départ,
de TOrne, à î k. 1/2 d'Alençon. On peut dire qu'il n'est
aucune contrée du département qui, à raison de son isole-
ment, de la nature du terrain , et de l'étal déplorable de ce
chemin , ail un plus grand besoin que cette voie d'exploita-
tion soit portée à l'état de chemin de grande communication ,
conformément à la loi du 21 mai i83G.
lieux remarq. Comme habitations : Garenne, le Gué-
du-tëois, la Loge ; sous le rapport des noms : la Loge, le
Châtelet, le Ressort; Sle-Prière, la Maladrerie ; Parc-Sar-
rasin, Villiers; Bel-Air, le Haut-Chemin; Rougemare , la
Mare, les Planches; la Chesnaie, Launay , etc.
etarl. PURL. Mairie, succursale, école primaire volée,
résidence de notaire ; 1 recelte bural. des conlrib. indir. ,
1 débit de poudre de chasse , 1 débit de tabac. — Bur. de poste
aux leltres , à Mamers.
KOUPEHilOUX , mot corrompu de Rouperreux , du
celtique ru , ruisseau, et de petrosus , pierreux, Rwus petrosus ;
nom donné à deux cours d'eau situés , l'un dans la commune
de Louzes ( v. cet article) , l'autre dans celle de Rouperroux,
qui en a pris son nom ( V. l'art, ci-après).
ROCPEIUIOUX, ROUPEROUX, roupeyroux, rou-
PERRlux ; Vico pelroso ; commune cadastrle , faisant partie de
la petite contrée appelée le Voirais ( v. cet art.), devant son
nom à l'un de cours d'eau qui l'arrose, ainsi qu'on le voit par
l'article qui précède; du cant. et à o kilom. 2 hect. N. de
Bonnélable; de l'arrond. et à 1 4- k. 1/2 S. i/4_E. de Mamers;
à 29 k. N. N. E. du SMans ; autrefois, du doyenné de Bonné-
table , de l'archid, de Montfort-le-Rolrou ; du dioc. et de
l'clect. du Mans. — Distanc. légal. : 6, 16 et 35 kilom.
682 ROUPERROUX.
descuipt. Bornée au N. , par Champaissant et par 5. -Co-
rne ; à TE., par Nogent-le- Bernard ; au S. , par Bonnétable et
par Terrehault ; à l'O., par Courcival ; sa forme est £ peu-près
celle d'un écusson, dont la parlie supérieure est auN. N. E ,
de 4- k. i/2 de diam. central, du N. au S., sur une largeur presque
égale , d'E. à O. — Le bourg, situé à î k. seulement de la
limite E. S. E. du territoire, ne se compose que d'une qua-
rantaine de maisons , paraissant fort anciennes , bâties des
deux côtés de la route royale n.° i38 bis , du Mans à Paris , par
Bonnétable et Bélesme, et d'une petite église, à ouverture
du genre gothique tréflé , à clocher pyramidal peu élevé.
Cimetière entourant l'église , au nord et à l'ouest , mal clos ,
partie en murs à hauteur d'appui, et parlie de haies, dans
lequel on remarque une table funéraire en marbre , posant sur
quatre pieds, sur laquelle est gravée l'épitaphe suivante, en
lignes rimées , que l'auteur a sans doute cru être des vers :
« Ici repose le corps de M. René Carré , propriétaire et marchand
ae bœufs, âgé de 72 ans , décédé le 5 août 1826. »
« René n'est plus, dans un froid mausolée,
« Les restes ( pour ses ) précieux reposent pour toujours !
« Mais au fond de nos cœurs, son image gravée,
« Charmera les ennuis de nos plus sombres jours.
« Quelque soit votre sort, enfant, épouse et mère,
« Hélas , vous qui passez sous ces tristes cyprès ,
« Plaignez notre amitié , partagez nos regrets ,
« Pleurez le bon époux et le plus tendre des pères.
« Pater et Ave. »
Non-seulement les restes du défunt ne sont point dans
un mausolée , comme on le voit par la description du mo-
nument , mais il n'y a point de cyprès dans ce cimetière ,
tout-à-fait déclos, du côté de la roule surtout, et indé-
cemment abandonné, par conséquent, au piétinement des
enfants, aux ordures, aux dévastations des chiens et des
autres animaux ; ressemblant beaucoup plus à un carrefour
isolé, à une voirie, qu'à un lieu destiné aux sépultures hu-
maines. O Musulmans, pour la religion desquels nous avons
tant de mépris, nous chrétiens, que nous sommes loin de
vous imiter dans le respect que vous portez aux restes de
vos pères !
Popul. Portée à 1^.2 feux , sur les états de l'ancienne élec-
tion du Mans , comme une seule communauté d'habitants avec
Terraull , commune limitrophe, dont la population rela-
tive n'est que du tiers de ce total, celle de Bouperroux seule est,
actuellement, de 187 feux, comprenant 344 - indiv. mal., 349
ROUPERROUX. 683
fem. , total , 6g3 ; dont 164 dans le bourg, 5o au ham. de Gué-
mansais ; 35 à celui formé par la tuilerie des Epinaux; 3i
au ham. des Coulancières , et i5 à celui de la Pourdillère.
Moiwem. décenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv : mariag. , 5i ;
naiss. , 245; déc , 266. — De 1 8 1 3 à 1822 : mar. , S9 ;
naiss. ,218; déc, 1 35.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S. Mamert et de
la Vierge ; assemblées les dimanches les plus proches du
1 1 mai et du i5 août , la première la plus suivie.
La cure , d'un revenu d'environ 700 1. , était à la présen-
tation du seigneur de la paroisse. Le prieuré de Guémansais ,
qui valait 200 1., selon Lepaige , 600 l. , suivant d'autres,
était à celle de l'abbé de la Pelice. C'était, dans l'origine,
une aumônerie , dont la chapelle, à ouvertures ogivales,
était sous le vocable de Ste-Marie-lMagdelaine , que Bernard
IV de la Ferté (ii-3i3), dans le domaine duquel elle était
située, réunit à l'abbaye de la Pelice, fondée par son aïeul
et par son père, lorsqu'il acheva de doter ce monastère.
(V. les art gui mansais, n-534 ; et Pllice , p. 372 ci-dessus.)
hist. FtOD. La seigneurie de paroisse , qui parait avoir
fait partie, très-anciennement, du domaine des seigneurs de
la Ferté- Bernard , de la maison de Bélesme , et dont le ma-
noir est inconnu, si ce n'était celui de la Grande-Maison ,
était annexée , en dernier lieu , à la terre de la Davière, en
Courcemonl (V. ces art.). Renée, fille de Malhurin de
S.- Mars, chev. , vicomte de S.- Mars, de la Mousse, de
Rouperroux , etc. , morte en 1 533 , l'avait portée en mariage
à Jean de Laval, seign. de Bois-Dauphin, etc., d'où elle
passa n René l.er de Laval , seign. de Bois-Dauphin , leur
fils. Plusieurs métairies de celte paroisse , faisaient partie de
la terre seigneuriale de Bonnétable.
La paroisse de Rouperroux , était comprise dans la cir-
conscription de la baronnie du Saosnois , et relevait, pour
partie , de son bailliage ; le surplus devait relever , omme le
reste du Vêrais, de celui de la Bosse, de la baronnie de la
Ferlé- Bernard.
hist. civ. Vole par le conseil municipal , en i833, d'une
somme de 4-0 I., pour le loyer d'une maison d'école primaire,
et du celle de 200 f. , pour le traitement de l'instituteur
Un ancien cuisinier, établi aubergiste à Rouperroux,
avait donné une certaine célébrité à ce bourg, par les
biscuits qu'il y fabriquait. M. Vaysse de Villiers l'ayant cité,
dans son Itinéraire discr'PHf ije la frange, Région du
Sud-Ouest , nous ne pouvions omettre d'eu parler. Celte
célébrité s'est éteinte , avec celui qui en était l'auteur.
684 RtlUPERROUX.
iiydrogr. Le territoire est iimilé , au N. E. et an N. , par
la petite rivière de Guémansais, qui passe au hameau de ce
nom, où elle traverse la grande roule, pour aller jeter ses
eaux dans l'Orne- Saosnoise ; le ruisseau de Guerpeigné
( v. cet art., U-535), que nous croyons être le cours d'eau
appelé aussi Rouperreux et Rouperroux , d'où la commune
à pris son nom , en traverse la partie méridionale , d'est à
ouest, en passant tout près et au sud du bourg. — Point de
moulins.
géol. Sol plat, ou très-légèrement accidenté , passable-
ment découvert ; terrain secondaire, dans lequel le calcaire
jurassique s'exploite comme pierre de taille et comme moel-
lon , pour bâtir, et comme pierre à chaux; offrant, en
outre, de la marne grise , des argiles pour la briqueterie , etc.
cadast. Superficie totale de i , i g3 heclar. 4-8 ar. 4o centiar.,
se subdivisant ainsi : — Terr. labour., 792 h. 98 ar. 69
cent. , en 5 class. , éval. à 3, 8 , 12 , 19 , 24 f. — Jard. ,
1 7-93-89 : 2 cl. : 24 ) 28 f. — Pépin, , 0-28-86 ; à 24 f. —
Prés, 179389055 cl. :6, i3, 22, 33, 44 f« — Pâtur. et
pâtis , 68 -08 -35 ; 5 cl. : 4» 9 1 »4-i 21 , 33 f. — Bois futaies ,
0-96-50 ; à 16 f. — B. taillis , 90-92-80 ; 5 cl. : 3 , 5 , 8 ,
i3, iB f. — Rroussaill. , 3 00-10; à 3 f . — Plants de peu-
pliers , i-i3-2o ; à 10 f. — Land. et frich. , 8-18-00 ; 2 cl. :
2,4 f. — Mares , 2-19-73 ; 5 cl. : 8, 12 , 19,21,241. —
Cours et aires, o-i4"8o ; à 24 f. — Sol des propr. bât.,
10-37-87 ; à 24 f. Obj, non impos. : Egl. et cimet. , 0-07 90.
— Rout. et chern., 16-70-70. — Cours d'eau, 1-08-10.=:
173 maisons , en 9 class. : 10 à 3 f. , 43 à 8 f. ; 5o à i4 f. 9
39 à 19 f. , 2 1 à 28 f. , 4 à 44 f • » 3 à 70 f. , 2 à 100 f., 1
a 1 4o f.
T*,-,,™,r '~ Ç Propr. non bâties. 17,007 f. q8 c. \ „ v r „q „
Mevenu impos, < r » *,. » 4 ' / 20,10b t. oo c.
FI bâties, 0,129 » J J
COntrib. Fonc. , 3,894 f»; personn. et mobil , 369 f. ;
port, et fen., i55 f. ; 10 patentés : droit fixe, 61 f . ; dr.
proport. , 28 f.; total , 4^07 f. — Percept. de Bonnétable.
CUltUR Superficie argileuse et argilo-calcaire , en général ;
argilo-sablonneuse , sur quelques points ; passablement pro-
ductive ; cultivée en céréales, dans la proportion de 1 part,
en froment, autant en orge, 2 part, en seigle, et autant en
avoine; produisant, en outre, chanvre, trèfle, pommes de
terre; près, de moyenne qualité ; bois, arbres à fruits, etc.
Education d'un petit nombre de poulains, d'une assez grande
quantité de bêtes aumailies, de moutons , de chèvres ; moins
de porcs, proportionnellement; quelques ruches. — Assole-
RUÀUDÏN 685
ment quadriennal; 1 3 fermes principales , G4- bordages ; 3o
charrues, dont 2/3 trainées par bœufs et chevaux, l'autre
tiers par chevaux seuls. = Commerce agricole consislant en
grains, dont il y a exportation réelle d'un quart, au plus,
des produits; en graine de trèfle, chanvre et fil, bois, fruits
et cidre , etc. ; quelques poulains , jeunes bes! iaux , moulons ,
porcs de lait et porcs gras , laine , cire et miel , menues
denrées,
sa Fréquentation des marchés de Bonnétable, presque
exclusivement ; des foires de Mamers et de Bélesmc ( Orne ).
indus'IR. Ancienne exploitation de la pierre de taille, aux
Kcouheaux ; extraction de la pierre en moellon , pour bâtir
également; de l'argile, pour briqueterie; de la marne.
Le nom de Haute Poterie , que porle une ferme, indique
un établissement industriel qui n'existe plus. Fabrication
d'un petit nombre de pièce de toiles, par 5 à 6 métiers
ROUT. lt chem. La roule royale n.° i38 bis, déjà cilée,
conduisant du Mans à Paris, et s'embranchant à Morlagne
( Orne ) , avec la route de Paris à Rennes et à Brest , traverse
le territoire du sud au nord, à-peu-près par son centre, en
passant au milieu du bourg.
lieux remarq Aucun comme habitalion ; sous le rapport
des noms : la Grande-Maison; le Mortier-JNoir (trou à
eau, mare), les Fileries ou Filleries ( filières, fossés?); les
Monts-Douzeries ; les Bois, la Grande et la Petite-Souche;
la Haute-Poterie.
établ. purl. Mairie succursale , école primaire de
garçons ; i débit de tabac. — tëur. de poste aux lettres, à
RUAUDLX, RUAUDIN-EN-BELIN ; Viens decani.
Commune cadastrée, dont le nom latin indique un posses-
seur , mais non l'élymologie , qui doit être , comme aux deux
articles précédents , la racine ru , ruau , ruisseau ; du 3.e cant. ,
de l'arrond. et à 9 kilom. S, S. E. du Mans ; autrefois dans la
Quinte , le dioc. et l'élect. de la même ville. — Disl. légal. :
îo kilom.
D. sciupt. Bornée au N. , par Changé ; à l'E. , par Parigné-
l'Evêque ; au S. E. , par Brettes ; au S. , par i heloehé ; au
S. O. , par Mulsannc ; à l'O. et au N. O. , par Pontlieue ;
cette commune forme une ellipse irrégulière, qui s'élend, en
longueur, sur un diam. de 6 k. , de l'E. S. E. au ÎS. ÏN. O. ;
contre 3 k. 1/2, dans sa plus grande largeur centrale, du N.
N. E. au S. S. O — Le bourg , situé à peu près au centre du
territoire, un peu vers sud, ne se compose que dune petite
rue, s'élendant le long du chemin du Mans à S.-Mars-
686 1UJAUDIÏV.
d'Outillé. Eglise n'ayant rien de remarquable , à clocher
pyramidal ; cimetière l'entourant de toutes parts , ceint de
murs à hauteur d'appui.
populat. De 96 feux anciennement, elle est aujourd'hui
de 178, se composant de 'ôyS indiv. mâles, 4°7 fem. ,
total, 812 ; dont 189 dans le bourg; 5i au ham. des Guyon-
nières; 26 à celui des Touchelles ; 22 au ham. de l'Aunay,
autant à celui des Pressoirs, et 10 à celui des Emondières.
Moui>. dècenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 49 î
naiss , 218; déc, 220. — De i8i3 à 1822 : mar. , 70;
naiss. , 265 ; déc , 178.
Hist. ecclé*. Eglise sous le patronnage du chef des apôtres ;
assemblée le dimanche le plus proche du 29 juin, fête de
S. Pierre et de S. Paul.
La cure, d'un revenu de ^oo I. environ , était à la présen-
tation de la collégiale de S.-Pierre-de-la-Cour , du Mans.
hist. FÉ(.D. La seigneurie de paroisse, appartenait au même
chapitre de S.-Pierre-de-!a-Cour. Elle était annexée au lieu
du Grand-Picssis , où il y avait fuie, ele, et où il ne reste
plus qu'un pavillon. C'est une ferme aujourd'hui , acquise,
dans le cours de la révolution, par M. Chevereau , qui Ta
revendue au sieur Fromentin, du Mans, dont les héritiers la
possèdent. On peut croire, que de même que la cure, elle
aurait été spécialement dépendante de la dignité de Doyen ,
d'après le nom latin Ficus decani , donné à la paroisse.
Elle relevait des châlellenies de Vaux et Belin , réunies , et,
par suite , du comté de Belin. (V. cet art. , I- 1 4^. )
HIST. CIV. Le nom d'Aumonerie, et, par corruption, de
Monerie , porté par une ferme de celte commune , semble
y indiquer l'existence d'une ancienne maison de charité. Une
ordonnance royale, du 26 janvier 1825, autorise l'accepta-
tion , par le maire de Ruaudin, du legs fait à cette commune,
par la dame Marie-Anne Grigné , veuve Lehault, du quart du
fermage d'une année des biens qu'elle y possède, s'élevant à
62 f. 5o c.
En i833 , conformément à la loi du 28 juin , le conseil
municipal vote une somme de 60 f , pour le loyer d'une
maison d'école primaire; et celle de 200 f . , pour le traiie
ment de l'instituteur.
HYDROGR. Le ruisseau de la Minerie ou des Vernelles , et
celui des Emondières , venant de Parigné-l'Evêque { V. I'hy-
DROGR. de cet art. 1 , traversent la commune d'est à ouest,
sous le nom de Roule-Crolle , en passant peu loin , au nord
du bourg , près et à l'est duquel ils reçoivent celui de Four-
gas , venant de Bretles , après quoi ces cours d'eau, réunis,
RUAUD11Y. 687
prennent le nom de ruisseau de l'Arche-aux-Moines (V. cet
art. ); celui de Coudreau ou de la Vallée, qu'on appelle aussi
ruisseau des Bondes, limite le terriloire du sud à l'ouest,
jusqu'à son confluent dans l'Arche-aux-Moines. — Point
de moulins.
geol. Sol généralement plat et découvert , légèrement
sillonné par les cours d'eau du paragraphe précédent ; repo-
sant entièrement sur le grès vert moyen , recouvert par le
sable et le grès ferrifère qui y est en extraction, et qui, à la
superficie du sol, prend la forme de tubes plus ou moins
parfaits, de la longueur d'un demi mèlre à un mètre et plus ;
offrant, en outre, une espèce de poudingue, appelé pétuny
formé par des fragments de quarts arrondis ou amyadoloïdes ,
empalés dans un ciment de grès ferrugineux.
Plant, rar. Reseda sesamoïdes, LIN. ; Osmonda regalis, LIN. ;
Scutellaria arvensis , LIN.
cadasir. Superfic. totale, de t,366 hectar. 01 are, se
subdivisant ainsi : — Terr. labour., 544 hect, 24 ar. 80 centiar.,
en 4 class. , éval. à 3 f . 10 c, 7 f . , 16 f. , 26 f. 90 c. — Cuit,
mêlée , 7-22 60 ; à 37 f. 10 c. — Jard. , 3 1 -58 16 ; 2 cl. : à
26 f. 90 c. et 37 f. 10 c. — Prés, i56-6g-io ; 4 cl. : 16 f. 80 c,
37 f. 33 c , 56 f. , 75 f. 34 c. — Pâlur. , 52-2o 47; 2 cl. : 6 f.,
i4 f. 60 c — Bois futaies , o-34 90 c. ; à 24 f. 90 c. —
B. taillis , 4°/-4-9-io ; 4 cl. : 7 f. 4o c. , 10 f. 5o c , i8f. ,
24 f. 4o c — Châtaigner. , o-33-8o ; 2 cl. ' 7 f. 4° c , 10 f.
5o c. — Pinièr. , 253-78-10 ; 4 cl. : 2 f. 80 c. , 4"5o, 7-60 ,
10-20 , 12 f. 4<> c. — Landes , 227-3 1-80 ; 2 cl. : i f . 4o c. ,
4 f. 20 c. — Superf. des bâtiments, 6-20-02 ; à 26 f. 90 c.
01} non impoa. Egl. , cimet. , presbyt. , et autres édif. publ.,
0-56-72. — Chem. et cours d'eau, 3o-oï-4S. ^2 i63 mai-
sons, en 9 class. : 4 à 8 f. , 27 à i5 f. , 62 à 20 f, , 34 à 27 f. ,
23 à 3o f. , 7 à 35 f. , 2 à 45 f. , 2 à 60 f.*, 2 à 75 f.
„ , „ „ . j Prop. non bâties, 18 887 f. 62 c. f Q , r r
UevENU impos.< r ,*,. 1' ' > 32,804 f- 62 c.
r ( bâties, *>>9l7 P J
CdîsTRiB. Foncier, 2,860 f. ; personn. et mobil. , 371 f. ;
port, et fen. , 126 f. ; i5 patentés : droit fixe, 98 f. ; dr. pro-
port. , 3g f. ; total , 3,494 f- — Percept. de Changé.
cultur. Supercie généralement sablonneuse et peu pro-
duclive en céréales, les pinières et les landes en occupant
plus du tiers, les prés et les bois plus d'un sixième; le
surplus ensemencé, en grains, dans la proportion de 8 parties
en seigle, contre 1 partie en froment, orge et avoine, et
1 aulre en .sarrasin, et en maïs suri oui ; produisant , en outre,
un peu de chanvre, point de trèfle, si ce n'est quelques planches
688 RUAUbllV.
dans les jardins , vergers , etc. , pour servir en vert à la nour-
riture des bestiaux ; beaucoup de pommes de terre ; prés de
médiocre qualité, fauchés pour vendre le foin, plutôt que
laissés en pâture ; bois de chêne et autres essences ; pinières,
recouvrant plus de la moitié de la grande quantité de terrain
en landes , improductives autrefois ; arbres à fruits à cidre,
châtaigniers, etc. Elève d'un très-petit nombre de chevaux,
de fort médiocre espèce ; d'une assez grande quantité de
bêles à cornes ; de porcs ; peu de moutons , un petit nombre
de chèvres , et quelques ruches. Assolement triennal ; 10
fermes principales, autant de moyennes, et gros bordages ;
un grand nombre de petites cultures à bras ou maisonnies , la
plupart réunies par hameaux , indiqués à la population ;
21 charrues, dont moitié environ traînées par les seuls che-
vaux; l'autre moitié, par ceux ci , associés aux bœufs, sz
Commerce agricole, à-peu- près nul en grains, consistant
en chanvre et fil, foins, bois, surtout celui de pin; cidre et
fruits ; marrons , etc. ; jeunes bestiaux , moulons , porcs
gras surtout , ; laine , cire el miel, menues denrées.
zz= Fréquentation des marchés du Mans , principalement ;
un peu ceux d'Ecommoy et de Parigné-l'Evêque.
INDCSTR. Fabrication de quelques pièces de toiles com-
munes, partie pour la halle du Mans , partie pour le compte
et l'usage des particuliers. Extraction du grès ferrifère , pour
bâtir.
rout. ET chem. La partie de la roule royale n.° i38, du
Mans à Ecommoy , limite la commune à l'ouest; la route
départementale du Mans à Lucé-le Grand , passe à peu de
distance de sa limite orientale ; le chemin du Mans à S.-Mars-
d'Oulillé , en traverse la partie centrale, du nord au sud,
en passant au bourg.
lilux klmakq. Comme habitations : i.° Le Petit Plessis 7
à 1,7 h. O. du bourg, maison bourgeoise, appartenant à
M. Fromentin, du Mans, autrefois à M. Lorcet, peintre et
professeur de dessin; a.0 les Courbes, qui appartenaient au
même M. Lorcet, sont aujourd'hui la propriété de M. Leret-
d'Aubigny, ancien receveur de l'enregistrement, au Mans,
qui y a fait bâtir une maison bourgeoise ; 3.° Villeneuve , à
i,4 h- E., avec maison de maître fort simple , ferme, vivier,
alimenté par le ruisseau de Fourgas ; propriété de M. Dupuy»
herbager , maire de la commune; la Monnerie (l'Aumo-
nerie?), au confluent de l'Arc he-aux- Moines el du Cou-
dreau, maison de campagne à M. Chaplain-Duparc, ancien
notaire au Mans qui, de. uis peu d'années, y a fait bâtir
une jolie maison bourgeoise. Sous le rapport des noms ^
RUILLÉ-EIV-CHÀMPAGNE. 689
outre les précédents : la Marqueterie ; l'Aunay , Je Chêne,
les Ormes ; les Sablons , les Pierres ; etc.
ÉTABL. PUBL. Mairie, succursale, école primaire volée;
1 débit de tabac. — Bureau de poste aux lettres, au Mans.
RUAUPIROT, ruisseau; voyez PIROT.
RUBAiV, petit cours d'eau, qui, prenant sa source au
hameau de la Rigaudière , au N. N. O. de Sillé-le Guillaume f
traverse celte ville du N. O. au S. E. , la partageait autrefois
en deux paroisses , et va se jeter dans la Vègre, à 5 hect. au
S. O. de celle ville, en face le hameau de Pierre, après
4 k. i/2 de cours, environ, et avoir fait tourner un moulin.
RUE (la), ancienne terre seigneuriale, située en Avessé
( v. cet art. ) , avec une jolie maison bourgeoise, qu'y fil bâtir
M. Joly, aïeul de M.,nc Clém. Goupil, après l'avoir acquise,
en 177a, de M- Chenon du Boulay , contrôleur au grenier à
sel de Loué. Elle était possédée, en 1717» par M. L. de
Samson, seign. de Martigny, Avessé, S.-Pierre-des-Bois, etc.
RUELLES (les), autre terre seigneuriale, belle maison
bourgeoise aujourd'hui , avec chapelle, située sur le territoire
rural , et «à 3 k. N. N. O. du Mans , sur une éminence d'où
l'on découvre toute la parlie nord- ouest de cette ville, entre
la grande route d'Alençon et l'ancien chemin du Mans à
Conlie et à Sillé , par la Chapelle-S -Aubin. Appartient à
M.mc Garnicr-Laboi^sière.
RUILLÉ-EN CHAMPAGNE , REUILLÉ; Ruliacum,
Rulliacum , seu Ruilleium , vel Ruilliacum in Campaniâ; étymo-
logie inconnue, ou, plutôt , qui doit être la même que celle
soupçonnée pour Roulléc , et venir de rouille, rouillé, ferru-
gineux? Commune cadastrée, dont le surnom vient de sa
situation dans la petite contrée appelée la Champagne du
Maine ( v. cet art. , I-268), du cant. et à 8 kilom. 1/2 S. S. O.
de Conlie ; de l'arrond. et à 22 k. O. I/4--N. du Mans ; jadis
du doyenné de Vallon, de l'archid. de Sablé, du dioc. et de
l'éïect. du Mans. — Dist. lég. : 10 et 26 kilom.
descript. Bornée au N. O. et au N. , par S.-Symphorien ;
au N. E. et à TE. , par Bernai; au S. , par Amné et par
Epineu-le-Chevrcuil ; à l'O. , encore par Epineu et par Che-
miré ; la forme très-irrégulière de cette commune , peut se
comparer à une crosse , dont le pieds erait à l'ouest et la tête
au N. N. E. , la volute se contournant du côté nord. Son
étendue, en longueur, est de g k. 1/2, contre une largeur
qui vari<- de 7 h. à 2,2 h. Le bourg, bâti sur la pente d'un
coteau peu élevé , à 4 h. seulement de la limite nord , et
à 2 k. de l'extrémité orientale, se compose d'une petite rue
qui s'étend du N. au S. , en passant à l'O. de l'église, et,
IV 44-
690 MJILLÉ-EN-CHAMPÀGNE.
d'une aulre rue , entourant ladite église , en forme de fer à
cheval ; ne contient que deux maisons un peu remarquables ,
dont une très moderne et l'autre antique, l'ancien prieuré, ou
le presbytère actuel. Eglise proprement décorée , à ouver-
tures semi-ogivales , n'ayant qu'un seul bas-côté formant
branche de croix, où sont les autels de la Yierge et de
S. Sébastien , voûté en pierre , tandis que le chœur et la
nef ne le sont qu'en bois. Ciocher en forme de flèche pyra-
midale, à pans coupés. Ancien cimetière entourant l'église,
clos de murs d'appui , ne servant plus aux inhumations ; le
nouveau , hors et au sud du bourg , clos de murs et de haies.
POPUL. Portée à 1 54- feux sur les états de l'élection du
Mans , elle est actuellement de a5y , comprenant 53^ indiv.
mal. , 5^2 fem. , total, 1,0.59; dont 2 54 dans le bourg, 72 et
65 aux ham. des Brunelières et du Tertre ; 35 , 29 , 27 et 26
à ceux des Huberdièrcs , du Rocher , de Connée et des Bas-
Bertaux ; 17 à celui des Raies.
IHoiw. decenn. De i8o3 à 1812, inclusiv. : mariag. , 66;
naiss. , 297; déc. , 224. — De i8i3 à 1822 : mar. , 53;
naiss. , 329 ; déc, 201.
itiST. lccles. Eglise sous l'invocation de S.-Nazairc et de
S.-Celse , soldats romains, qui étaient les patrons du prieuré ;
assemblée le dimanche le plus prochain du 28 juillet , jour où
l'église célèbre la fêle de ces deux martyrs.
La cure , qui valait 55o 1. de revenu, était à la présentation
de l'abbé de la Coulure , du Mans , ainsi que le prieuré ,
fondé dans le 9.^ siècle , et dépendant de la même abbaye ,
dont le revenu était évalué à 900 1. Les biens de ce prieuré ,
unis au séminaire hospice S.-Charles , du Mans , lors de son
érection, en 1743, consistaient dans le domaine, la moitié
des dîmes de la paroisse, une renie de 6 charges de seigle et
autant d'avoine , le lieu de la Métairie , ceux de Mont-Louvre ,
de la Possonnière, de la Petite-Grange; les dîmes de Riomer,
ferme dépendante du prieuré de Chassiilé ; le tout évalué
à 1,2681. de revenu, en 1790. Le prieuré de Ruillé, était
tenu à une aumône de 3o boisseaux de mouture , envers les
pauvres de la paroisse.
Autres fondations ecclésiastiques de la paroisse : i.° la
chapelle du manoir de la Roche - Couasnon , de 90 1. de
revenu , à la présentation des héritiers du fondateur. A la
requête de messire L. du Bouchée, seign. de Sourches, et
d'après enquête faite en 1749? une ordonnance de l'évêque
Ch. L. de Froulai , du 18 sept. 1760, unit cette chapelle à
celle de S.-lNicolas de Sourches , paroisse de S.-Symphoricn.
Suivant une note qui nous a été fournie par un ecclésiastique
RUILLÉ-EN-CHAMPAGNE. 691
du pays , le revenu de la chapelle de la Roche-Couasnon
s'élevait à 4°° '• environ ; 2.0 la chapelle établie au fief du
Val-Péan , évaluée à 35 1. , à la présentai ion du seigneur du
lieu ; 3.° Le collège , ou école de garçons , fondé avant le j8.c
siècle, tenu par un ecclésiastique.
BIST. FÉOD. La seigneurie de paroisse était annexée à la
terre de la Roche-Couasnon , réunie au marquisat de Sour-
ches, en S.-Symphorien , et comprise dans son érection,
en 1 05 2
Sous l'cpiscopat du S. Hadoing , 624-656, Alain, riche
seigneur du Maine , el sa femme , donnent , à l'église du
Mans , douze grands villages qui leur appartenaient , au
nombre desquels était Ruillé , Ruliacum. ( V. les art. loilon ,
douilllt et surtout celui sable).
On trouve, sous l'épiscopat de l'év. Maurice, 12 16- 1 23 1,
un Mathieu de Ruillé , lequel fait don à l'église du Mans ,
de tout ce qu'il possédait dans la châlellenie de Maigrie et
dans le fief de Ragnolais.
En i63o,, L. de Couasnon , escuicr, S.r de la Roche,
paroisse de Ruillé , est taxé à un picquier , au rôle du ban et
de l'arrière-ban, dressé la dite année. On voit, par deux
aveux, de 1669 et 1681 , que la famille Couasnon avait
donné son nom à la terre de la Roche, à laquelle était
annexée la seigneurie de paroisse de Ruillé , et que Claude de
Cha;;uiset , alors seign de Ruillé et de Monlreuil-en-Cham-
pagne ( v. cet art. ) , relevait de la baronnie de Sillé-le- Guil-
laume , à cause de Félice de Couasnon , sa femme.
La Roche-Couasnon, à 1,3 h. N. E. du bourg, sur la rive
droite de la Vègre , avec chapelle , fuie et moulin , est une
vieille maison, en mauvais état, simple ferme aujourd'hui.
Ruillé possédait un assez grand nombre d'autres terres
fieffées, savoir : i.° La Roche- Vabary, dans la même silualion
que la précédente, un peu plus éloignée du bourg, et plus rap-
prochée un peu de ceiui de Bernay ; vieille maison à croix en
pierre, avec chapelle, cour close autrefois, sur la rive gauche
de la Vègre , qu'on y passe sur une arche en pierre. On
remarque , dans le mur de l'un des bouts de la cave de cette
maison, une ouverture cintrée en forme de bouche de four,
servant d'entrée à un couloir, au moyen duquel on pénètre,
en rampant sur les genoux, à une chambre ou cache sou-
terraine. L'humidité des murailles d'une chambre basse de
ce vieux manoir, est telle , du côté du jardin , que les plantes
cryptogames , du genre Bryum , en revêtissent toute la sur-
face. Celte terre , simple ferme aujourd'hui , est une dépen-
dance de celle de Bordigné , en Bernai ( v. cet art. ). —
%
RUILLÉ-EN-CHAMPAGNE.
2.0 Mancruchct ou 1\1 'ont- Cruel et ', pour lequel messîre Fr. de
Sigogne , seign. dudit lieu , est (axé à un mousquetaire , au
rôle du ban et de Tanière-ban de i63g , à cause de Magde-
Jainc de Monlreuil ( en Champagne ) , sa femme. Celte terre,
avec moulin, située à 3 k. 1/2 à TO. du bourg, est connue
aujourd'hui sous le nom de Cruchet seulement. — 3.° Le Val-
Péan, sur la rive droite de la Vègre , à 1/2 k. O. S. O.
du bourg. — 4:° Le Val- Aubin, sur le même côté de la rivière,
à 1 k. 1/2 S. du clocher. En 1604 , J. Hommede ou Hommet ,
rend aveu pour Thabergement de Valamheron , dom. , bois ,
garennes et droits féod. en dépendants, relevant du Mans.
Il est probable que ce lieu est le même que celui appelé
Val-Aubin, aujourd'hui, dont le nom aura été légèrement
altéré par le temps? — 5.° Vaux-Huon , situé un peu plus bas
et plus à l'ouest , sur la même rive de la Vègre. — 6.° Les
Bertaux , à 1,9 h. S. O., sur le sommet du coteau qui domine
le côté droit de la même rivière. — 7.0 Le Coudray , à 3 k.
1/2 à l'ouest — 8.° Maupertuis , à 1,1 h. au N. O. — g.0 La
Cocainfère.
La juridiction de la paroisse de Ruilîé , ressortait au siège
royal de Sainte-Suzanne.
hist. civ. Suivant des notes fournies par une personne de
la contrée , un dicton du pays donne aux habitants de Ruillé
la qualification de nez creux et No/famés , ce qui vient, dit on ,
du grand nombre de fiefs et de petits seigneurs , par consé-
quent, qui prétendaient exercer des droits féodaux dans la
paroisse, ce qui occasionnait de fréquentes querelles et voies
de fait , d'où les affamés , les nobles , et les creux , les vassaux ,
dont les enfants étaient nés creux , nati inanes vacui. Nous
donnons celte tradition sans réflexions et , en vérité , pour
le peu qu'elle vaut !
On a vu plus haut , à I'htst. ecc lés. , que le prieuré était
tenu anciennement à une aumône en grains , en faveur des
pauvres de la paroisse Depuis la révolution, un bureau de
bienfaisance, administré par une commission de cinq mem-
bres , ayant 63 f. de revenu , y a été établi. Un décret , du 26
avril 181 1, autorise l'acceptation d'un legs de i,o5of. , fait
par le sieur Bourel , aux pauvres de Huillé.
Nous avons aussi parlé , au même paragraphe , d'un ancien
collège ou école de garçons, sur lequel on ne sait autre chose,
que l'indication qu'on en trouve sur la carte de Jaiilot.
Dans sa session de i833, en exécution de la loi du 28
juin , le conseil municipal vole une somme de 60 f. , pour le
loyer d'une maison d'école primaire, et celle de 200 f. , pour
le traitement de l'institut. Dès avant cette époque , la commune
RUILLÉ-EN-CHÀMPAGNE. 693
possédait une école prim. de garçons , et deux écoles de filles.
HYDROGR. La petite rivière de Vègre , parcourt le lerritoirc
du nord-est au sud-sud-est ; le ruiss. de Vaujoux, venant de
S.-Symphorien , traverse le petit étang de son nom, et va
confluer dans la Vègre , enlre le bourg de Ruillé et le fief de
de Val-Péan ; le ruiss. de Ouineau ( v. ci-dessus, pag. 58g ) ,
appelé aussi Couvet , formé de la réunion de 4 autres , dont
un seul ayant sa source à l'ouest de la commune, les 3 autres ,
au nord ouest, en S.-Symphorien , arrose le territoire du N.
N. O. au S. — 7 moulins à blé , dont 4 sur la Vègre : de la
Roche-Couasnon , de la Ronce , du Val-Péan, de Liavren ;
3 sur le Quineau : de Brissaut, Couvet et Cruchet.
GÉol. Sol assez uni et découvert , si ce n'est dans la partie
O. S. O. , qui est boisée ; terrain secondaire inférieur, offrant
le calcaire jurassique , sur toute l'étendue de la commune.
cadastk. Superficie totale de i,4;)3 hectar. 55 ar. 70 cent. ,
se subdivisant comme il suit : — Terr. labour., i,i63 h.,
76 ar. 65 cent. ; en 5 class., évaluées à 4, g, 1 5, 22 et 27 f. —
Allées et aires , 1-56-90 ; à 27 f. — Jard. t 3o-38-88 ; 3 cl. :
27, 34 , 4° f* — Vergers , o- go-20 ; 2 cl. : 36 , 65 f. — Prés ,
157-03-90 ; 5 cl. : 9, 18 , 3o , 42 ? 54 f. — Palis , g-26-5o ;
2 cl. : 3 , 9 f. — Bois taillis , 24-3o~4° ; 3 cl. : 6 , 12 , 22 f. —
Aulnaies et broussaill. , 1-46-60 ; 2 cl. : 4 » 6 f. — Landes et
terr. incuit. , 3g -57~3o ; à 1 f . — Sol des propr. bât. , 11-17-
87 ; à 27 f. — Obj. non impos. : Egl. , cim. , presbyt. , o-go-10.
— Ghem. , 43-23-2o. — Cours d'eau , g-37-20- = 241 mai-
sons, en 8 class. : 8 à 2 f. , 57 à 3 f. , 77 à 5 f. , 58 à 7 f. , 20 à
12 f. , 1 1 à i8f., 86 à 28 f. , 4 à 36 f. — -7 moulins, à 36, no,
i3o, i44» 160, ig4 et 23o f.
r, . I Propr. non bâties, 27,260 f. 5o c. I o r e
Revenu rnipos. j _JLbâties, 79\$ , } 3o,ooi f. 5o c.
COTSTRIB. Foncier, 6,323 f. ; personn. et mobil., 5i'2f. ;
port, et fen., i4g f- ; i4 patentés : droit fixe, 64 f. ; dr. pro-
port. , 71 f. ; total , 71 ig f. — Perception de Bernai.
cultur. Superficie argilo -calcaire , généralement propre à
la culture des céréales, lesquelles y sont cultivées dans les
proportions de 3 parties en froment , 4 cn orgeî 6 en avoine
et 8 en seigle ; produit , en outre , chanvre , trèfle et sainfoin ;
beaucoup de prés, de moyenne qualité; peu d'arbres à fruits
à cidre, dans les parties découvertes, dont les pièces de terre
ne sont entourées que de haies à peine boisées , comme dans
toute la Champagne de Conîie ; la partie sud-ouest, moins
découverte ; beaucoup de Noyers , dans la partie où man-
quent les autres espèces d'arbres ; plusieurs taillis , dont une
6g4 RÏJILLÉ-SUR-LOIR.
petite portion de la forêt de la pelite-Charnie et des bois dits
d'Epineu. Elève d'un assez bon nombre de chevaux, de beau-
coup de bêtes aumailles, de moulons, de chèvres ; beaucoup
moins de porcs. — Assolement quadriennal; 7 à 8 fermes
principales, dont quelques-unes affermées de i,5ooà *^,ooof. ;
un grand nombre de moyennes , de bordages et aussi de mai-
sonnies et de loges contruiles par de pauvres gens , dans des
portions de landes défrichées par eux; 35 charrues, dont a5
traînées par bœufs et chevaux , les autres par ces derniers
seuls, as Commerce agricole consistant en grains , dont il y
a exportation réelle de i/5 à i/4 des produits ; en chanvre et
fil , graine de trèfle , pommes de terre; bois , peu de fruits et
de cidre ; noix , etc. Poulains et jeunes chevaux ; beaucoup de
veaux et génisses, de moutons ; quelques porcs gras ; etc.
su Fréquentation des marchés de Conlie , de Loué, de
Vallon et du Mans.
jndust. Extraction du calcaire pour bâtir, à la carrière de
Monné. Deux fourneaux à chaux établis, l'un, en 1816, par
M. Dezalay ; l'autre, en i833, par le sieur Julien Vidie. —
Quelques tisserands fabriquent des toiles de commande, pour
particuliers.
ROUT. ET chem. Le grand chemin de Sablé à Beaumont ,
par Loué et Conlie , limite la commune au sud-est et à l'est ;
un autre chemin , de Ruillé à Chemiré-en-Charnie , par
S.-Symphorien, abandonne le territoire peu après sa sortie
du bourg , pour se diriger au nord-ouest.
lieux REMARy. Aucun comme habitation. Sous le rapport
des noms, outre ceux déjà cités : Courcelle , la Folie, la
Garenne ; le Tertre , la Roche , la Groie ; Valaubin , la
Touche-Robiche ; les Maisons-Rouges; la Forge; etc.
ÉTABL. pibl. Mairie , succursale , bureau de bienfaisance ,
école primaire de garçons , école primaire de filles. Bureau de
poste aux lettres, au Mans ; de distribution, à Coulans.
établ. partic. Un messager pour le Mans , les jeudis ;
retour le vendredi.
RUILLÉ SUR LOIR , REUILLÉ; Huliacum , Kullia-
cum , Ruilliacum , seu Ruilleium suprà Lidum ; même élymolo-
gie présumée, que pour l'art, précédent et pour l'art. R< Ui lée,
le surnom venant de la situation du lieu, près la rivière du
Loir. Commune cadastrée, du canton et à 4 kil. 4 h. N. E. de
la Charlre; de l'arrond. et à 21 k. S. S. O. de Saint Clais ;
à 44 k. S. E. du Mans; anciennement, du dovenné de la
Charlre, de l'archid. et de l'élect. de Châleau-du Loir, du
dioc. du INlans. — Dist. légal. , 5 , 24 et 5o kilom.
descript. Bornée au N. et au N. E. , par S.-Georges-de-
RUILLÉ-SUR-LOlR. 695
la-Couée , et par Vancé ; à TE. , par la Chapelle-Gaugain et
Poncé ; au S., par la riv. de Loir, qui la sépare du départe-
ment de Loir-et-Cher ; à l'O. , par la Chartre , l'Homme et
Courdemanche; cette commune forme un hexagone, qui peut
se réduire en un triangle fort irrégulier, ayant sa base au sud
et son sommet au nord, de 10 k. 1/2 à n k. de diam.
central dans ce sens , contre une largeur qui varie de 3 k. à
3,7 h. — Fort joli bourg, silué h la limite sud du territoire ,
sur la rive droite du Loir, se composant de deux rangées de
maisons formant rue , le long de la roule départementale de
Château du Loir à la Chartre ; et d'une autre rue principale ,
partant de celle-ci et s'étendant au nord, formant à elles
deux un x renversé- On remarque , à la droite de cette seconde
rue , en allant vers le nord , l'église , surmontée d'un clocher
en forme de flèche très-allongée , dont le chœur et le bas-côté
gauche , sont seuls voûtés en pierre ; à ouvertures cintrées ,
ainsi que les arcardes qui séparent la nef de ce bas-côté ; bien
décorée à l'intérieur, où elle est ornée de bas- reliefs en
plâtre, représentant différentes scènes de la vie de J. C.
Cimetière attenant au côté sud de l'églse et à plusieurs mai-
sons voisines, enceint par elles en partie, et, pour le sur-
plus, par des murs à hauteur d'appui. A l'est de l'église , se
trouve une belle maison, dans laquelle M. le curé Dujarié,
à qui elle appartient, a fondé et établi une sorte d'institut de
frères, à l'instar de ceux de la doctrine chrétienne, sous le
titre de Saint-Joseph ; plus au nord , se trouve une autre belle
maison , bâtie par le même ecclésiastique , dans laquelle il a
également fondé et établi une congrégation de sœurs de la
charité, sous le titre de la Providence (V. plus bas, pour l'un et
pour l'autre institut , I'hist. eccles.V Fout près du bourg, sur
la route, se trouve une ancienne maison à tourelle, qui était
le manoir d'un fief appelé le Gast ; un peu au-delà de l'extré-
mité nord du bourg, une jolie maison bourgeoise à M. Fau-
quier, propriétaire, qui l'habile; près et un peu à l'est de
cette maison , la fontaine minérale de Tortaigne , à côté
d'une ferme du même nom , dont il va être parlé plus bas, à
la GÉOL.
POPUL. De 67 feux autrefois , on en compte actuellement
357, compren. 733 indiv. mâles, 83o, femelles, total, 1,572 ;
dont 3o8 dans le bourg, 112 au ham. d'Auvert , 72 à celui de
la Bonalière, 57 à ceux du Carroy et des Hautes et Basses
Touches réunis; 26 au ham. de la Chicholière.
Mouv. décenn. De i8o3 à 181 2 , inclusiv. : mariag. , 88;
naiss., 3G6 ; déc. , 372. — De i8i3 à 1822 ; mar. , 92;
naiss. , 35 1 ; déc. , 266.
696 RUILLÉ-SLR-LOIR.
HIST. ECCLÉS. Eglise placée sous le patronage de S.-Pîerre.
Assemblée le dim. le plus voisin du 29 juin , fête de S. Pierre
et de S. Paul. — La cure , d'un revenu d'environ 1,000 1. ,
était à la présentât, du chapitre de la cathédrale du Mans,
par suite du don qui lui fut fait de l'église de Ruillé , et d'une
dixaine d'autres , sous le pontificat de S. Hadouing , 624.-654. ,
par un seigneur de la province , nommé Allain ( V, les art.
DOLLON, douillet et sablé) , et de la cession que lui fil de ses
droits sur ladite église , l'év. Hildebert , qui siégea au Mans
de 1097 à na5 — Vers l'an 1266, Guill. Tipier (peut-être
Tripier? j, et sa femme, vendirent au même chapitre , pour
28I. tournois, un droit de dîme en blé et en vin, qu'ils
avaient droit de percevoir sur la paroisse de Ruillé.
Les divers établissements et fondations religieux et ecclé-
siastiques de la paroisse, sont : i.° la chapelle de S. -Antoine
et de S.-Jean d'Auvert , qui valait 3o I. environ de revenu, et
était à la présentation du seigneur du lieu ; 2.0 celle du Buvan ,
estimée 10 1. ; 3.° la preslimonie des Hamons , qui valait 5 1. ;
4-° celle de la Huberdière , de 5 1. aussi ; 5.° celle de Tortaigne ,
valant i5 I. ; 6.° celle du collège, 5 1.; 7.0 une maison de
charité, dirigée par des sœurs de la ChapelIe-au-Riboul ,
avant qu'elle fut confiée à celles du nouvel institut de la Pro-
vidence ; 8.° la congrégation des sœurs de la charité de la
Providence, établie audit Ruillé ; 9.0 l'institut des frères de S.-
Joseph, destinés à tenir des écoles pour la jeunesse (V. plus
bas, pour ces 4 derniers n.os, I'hist. Civ. ) ; io.° une chapelle,
appelée V Hermitage , indiquée par Cassini , à 5 k. 1/2 N. i/4~*
E. du bourg.
hist. FÉtD. La seigneurie de paroisse , ayant titre de châ-
tellenie , était annexée au manoir de la Cour de Ruillé ', situé
dans le bourg. Elle avait droit de haute justice, et était régie
parla coutume d'Anjou. Possédée anciennement parla maison
de Mar, Jeanne de Mar, dame de Ruillé et de Béneharl ,
terre située en Chahaigne { v. cet art.), la porta en mariage à
Guill. de Villiers , seign. de Champagne ( v. cet art.). Anne
de Villiers , leur fille , ayant épousé Harrîouin de Maillé , lui
porta en mariage , les terres et seign. de Ruillé et de Bé-
nehart. Jean 111, fils d'Hardouin de Maillé et d'Anne de
Villiers , eut en partage une partie de la terre et seigneurie
de Ruillé, et celle du petit Rénehart. Une stipulation du
contrat de mariage d'Hardouin et de Jeanne de Villiers ,
portait que les deniers de la dot de la future , pourraient être
employés au rachat de la terre de Bénehart , engagée par
Jeanne de Mar, sa mère. Jean m eut quatre enfants de
Louise de Frornentières , sa femme , dont Louis , l'aîné , fut
laUILLÈ-SUR-LOlR. 697
seigneur de Ruille', et épousa Renée Baîgneux de Courcival.
Antoine, leur fils aîné, qui, en i6i5, épousa Judith du
Bosquet , laissa la terre de Ruillé à Renée , sa fille aînée, qui ,
le 12 déc. 1642 , épousa Joachim de Cervon , seign. de la
Rochère. — Les dépendances de la terre de Ruillé consis-
taient, en 177 1, dans le manoir seigneurial, dénommé plus
haut, et son domaine ; une métairie, un moulin banal, trois
heaux étangs, etc., avec tous droits seigneuriaux utiles et
honorifiques y annexés. Elle appartenait alors à M. le comle
de Montboissier , lieut.-génc'ral , commandant les mousque-
taires de France. M. le comte Jules de la Bonninière , de
Beaumonl-la-Charlre , la possédait en 1808.
Les autres fiefs de la paroisse de Ruillé-sur-Loir, étaient '
i.° la Chênehuère , terre qui prend son nom de sa situation» sur
la lisière occidentale de bois assez étendus, et paraît avoir
appartenu aux anciens seigneurs de Ruillé , de la maison de
Maillé, d'après des aveux rendus en 1^89 et 1607, le i.er,
par Jacq. de Maillé , écuyer ; le 2.e, par René , son fils , pour
cette terre et celle de Bénehart. La Chênehuère , située à
7 k. 1/2 au N. du bourg, est un vieux manoir, se composant
de plusieurs tours rondes, unies les unes aux autres par un
corps de bâtiment de peu d'étendue. — 2.0 Le Gast , dont il
a été parlé à la description du bourg, maison appartenant
actuellement à M. Charbonnier, de S.-Calais. — 3.° Àuvert,
ou Auoers , sur la rive gauche du ruisseau de son nom , à 2 k.
au N. O. du bourg. — 4--° La Chevalerie, à 5 k. 1/2 N. du
même , sur le bord des étangs de Douvres. — 5.° La Ville ,
à 1,7 h. N., un peu vers O. du même. — 6.° La Touche, à
g h. à TO. , sur le bord de la grande roule. — 7.0 Lorière ,
à 1,6 h. au S. S. O. Le grand nombre de lieux de cette
paroisse , portant des noms d'origine féodale, semble indiquer
que la plupart d'entre eux étaient d'anciens fiefs. On ne
possède aucuns renseignements à leur égard, pas plus que
pour les six fiefs précédents.
hist. civ. Le collège , ou maison d1école de garçons , établi
à une époque non indiquée, qui précéda le i8.e siècle , doté
d'une maison avec jardin et de deux journaux de terre , et était
à la présentation du seigneur.
La maison de charité, établie dans le i8.e siècle, était
tenue par deux sœurs de la Chapelle-au-Riboul, actuellement
d'Evron, remplacées, en 1823, parcelles de la Providence.
Son revenu, qui était de 24.0 1. , lors de la révolution, se
trouvait réduit à 190 f., en i8o5. Réuni à celui du bureau de
bienfaisance, l'un et l'autre s'élèvent à 1 4-9 ^- 88 c. — Un
décret du 19 mars 1810, autorise l'acceptât, de l'offre faite de
698 RUILLÉ-SUR-LOIR.
découvrir , au profit des pauvres de Ruillé , deux rentes d'en-
viron 160 décal. de blé , provenant de corporations religieuses
supprimées. — Une ordonnance royale, du 9 août i834,
autorise le bureau de bienfaisance à accepter, jusqu'à concur-
rence de 9,120 f. 80 c, le legs fait aux pauvres de cette
commune, par M.n,e Renée Julie Péan , V.e Fouquet.
Institut ou congrégation des sœurs de la Providence. M. l'abbé
Dujarié , desservant de la commune de Ruillé-sur Loir ,
frappé de la difficulté qu'éprouvaient la plupart des habi-
tants , à envoyer leurs enfanls aux écoles établies dans le
bourg, à raison de sa situation à l'extrémité méridionale du
territoire, distante de 10 kil. ( 2 1. 1/2 de poste) de l'extrémité
opposée, fit bâtir, à ses frais, dans la partie nord, une
maison dans laquelle il plaça des sœurs de charité , chargées
de l'instruction des enfanls de ce quartier, et d'en visiter les
malades gratuitement. Il ajouta une chapelle à cette maison ,
dans laquelle il allait de temps à autre célébrer le service
divin , et faire des instructions. Quelques femmes pieuses
s'étanl jointes à celles-ci , et leur nombre s'étant accru d'une
manière sensible , M. Dujarié leur donna des règles et un
habillement distinct. Le 7 août 1820 , il nomma M.u,e de Ros-
couet ou Roscoët , leur première supérieure , et , l'année
suivante , leur fit bâtir dans le bourg, une grande et belle
maison , d'une architecture simple et convenable à sa desti-
nation , tenue avec un ordre et une propreté extrêmes ,
accompagnée d'un grand enclos , laquelle est devenue la mai-
son chef-d'ordre et le noviciat de cette congrégation. Comme
toutes celles des instituts du même genre , les sœurs de Ruillé
tiennent des écoles gratuites, avec ou sans pensionnat , soi-
gnent les malades pauvres dans les hospices , portent des
secours à domicile , distribuent les aumônes des bureaux de
bienfaisance, et dirigent des ateliers pour apprendre à tra-
vailler aux enfanls de la classe indigente. Elles suivent ; pour
l'enseignement, la méthode des frères des écoles chrétiennes,
entrent au noviciat de 16 à 25 ans, après un postulat d'un
an ; le noviciat , qui est aussi d'un an , terminé , elles sont
admises, s'il y a lieu , aux vœux annuels de pauvreté , d'obéis-
sance et de charité ; puis , au bout de dix ans , depuis leur
entrée au noviciat, elles prononcent un 4-*e vœu, celui de
se consacrer à l'éducation de la jeunesse et au soulagement
des pauvres malades. Tous les ans une retraite a lieu à la
maison-mère , où les sœurs se rendent de toutes parts. Cette
congrégation comptait , à la fin de i835 , 190 sœurs pro-
fesses , 4-0 novices et 18 postulantes. Elle desservait alors
62 établissements , dont 5 dans la Sarthe , non compris celui
RtTILLÉ-SUR-LOïR. 699
chef-d'ordre , ou résident i5 sœurs, le surplus réparti dans
les diocèses d'Angers , de Beauvais , de Mois , de Chartres ,
d'Orléans , de Poitiers , de Quimper , de Rennes , de S.-
Brieuc, de l'ours et de Versailles. Différents actes de l'au-
torité publique, ont légalisé l'existence de cet institut, savoir :
— Ordonnance royale du i.er nov. 1826, portant approba-
tion des statuts de la congrégation des sœurs de la charité
de la Providence, établie à Ruillé-sur Loir. — Autre, du 19
nov. , même année , portant autorisation définitive de la
même congrégation. — Autre, du 2/,. oct. 1827, qui autorise
l'acceptation des donations faites à ladite congrégation , i.° par
Je sieur Dujarié , de deux enclos consistant en bâtiments ,
jardins, verger et dépendances, terres, prés et vignes, situés
même commune, évalués à 5i,86of. ; et 2.0 par la dame
Jolie, de bâtiments, cour, jardin , chénevière, terres, prés ,
vignes et taillis , situés dite commune , évalués à 8,060 f. ,
sous la réserve d'usufruit stipulé. — Autre , du 3i août 1828,
qui modifie l'art. 4- des susdits statuts. — Autre , du 28 fév.
1828, autorisant l'accept. des donations faites à celte congrég.
i.° par le duc de Luynes et de Chevreuse , d'une maison
avec dépendances, située dans la commune de Dampierre
( Seine-et-Oise ) , et 2.0 par M.nie la duchesse Mathieu de
Montmorency, d'une somme de 800 f. , et d'une inscription
de 600 f de rente sur l'étal. — Autre , du 16 novembre 1828 ,
qui autorise l'acceptation du don fait au même établissement ,
1." par le sieur Coè'dro , d'une maison avec dépendances,
située au clos Thébaull, près Monlauban ( llle-et-\illaine ),
estimée 20,000 f. ; 2.0 par le sieur Courtcille , d'une petite
ferme sise à Cancal , près le même Montauban , estimée
5,i3o f. — Autre, du 5 avril 18:9 , autorisant l'acceptation
de la donation faite à la même congrégation , i.° par le sieur
Bruno - Ridet , d'une maison avec dépendances, située à
S.-Symphorien ( Eure-et-Loir) , estimée 3,5oo f. , et d'une
somme de 1,000 f . ; 2.0 par la D.me Montmorency-Laval,
v.c du duc Albert de Luynes, d'une rente annuelle et perpé-
tuelle de 600 f. — Autre , enfin , du 25 sept. i833 , autorisant
l'acceptation du don fait parla dame v.e Grollier, i.° d'une
maison, jardin et dépendances, estimés 2,800 f. ; et d'une
inscription de rente, de 600 f. , en 5 p. 0/0 consolidés.
Institut ou congrégation des frères de S. -Joseph. En 1821 ,
M. Dujarié conçut le projet d'une nouvelle institution de
frères, à l'instar de ceux des écoles chrétiennes, pour les
former à l'enseignement , et leur confier les écoles dans les
campagnes. A cet effet, il réunit, dans son presbytère, une
vingtaine de jeunes gens qui lui furent adressés de différents
?oo RUILLE-SUR-LOIR.
côtés, et, en même temps qu'il dirigeait leur noviciat, il
pourvoyait à tous leurs besoins. Parmi ces jeunes gens , il en
discerna un qu'il crut propre à le seconder , l'envoya étudier
au Mans, chez les frères des écoles chrétiennes, puis à
Paris , au noviciat de cette congrégation , et le plaça ensuite
à la tête de celui de Ruillé. Il disposa le local de manière à en
faire une maison vaste et commode, à laquelle il joignit un
enclos enceint de murs , et dépensa plus de 3o,ooo f. pour
ces augmentations. Le conseil-général du déparlement, dans
sa session de 1824., accorda une allocation de 4->ooo f. pour
cet établissement. Ce qui différencie les frères de S.- Joseph
de ceux des écoles chrétiennes, c^est que ceux-ci ne s'éta-
blissent pas moins de trois ensemble dans chaque lieu, tandis
que ceux de S.- Joseph peuvent être placés un et un , à la
condition d'être logés et nourris par les curés , ce qui est bien
moins dispendieux pour les communes, et n'empêche pas les
frères d'habiter ensemble, quand celles ci désirent en obtenir
deux , ou un plus grand nombre. Les frères de S.- Joseph ,
dont l'institut a été autorisé par une ordonnance royale du
25 juin 1823, jouissent des mêmes privilèges que ceux des
écoles chrétiennes, tant pour la dispense du service mili-
taire , que pour les rapports avec l'Université , et , comme
eux , enseignent d'après la méthode simultanée. Ils sont
admis au noviciat, de 16 à 25 ans , après quoi , s'ils font des
vœux annuels , on leur enseigne le plain-chant , afin qu'ils
puissent se remire utile, sous ce rapport , pour la célébration
du service divin. Leur costume consiste dans une robe
d'étoffe, en forme de soutane, d'un noir un peu brunâtre,
sans manteau, avec un chapeau rond, à forme basse, peu
différent de celui des séculiers, et un rabat blanc.
L'âge avancé de M. l'abbé Dujarié, ne lui permettant plus
de diriger, avec le même succès, l'institut dont il est fonda-
teur, le noviciat et chef-d'ordre a été établi, le i.er novem-
bre i835, dans la maison d'un ancien bénéfice ecclésiastique,
appelé Notre-Dame, situé sur le territoire de Sle-Croix ,
près le Mans , à 1 25 m. au nord de la roule de Paris, donné ,
à cet effet , par M. Jobé-Delisle , chanoine du Mans. Une
salle de celte maison est destinée à servir de chapelle.
La direction de l'institut a été confiée , par M. l'évêque du
Mans , à M. l'abbé Moreau , chan. honoraire et sous-supé-
rieur du séminaire diocésain. La congrégation comptait, au
i.er janvier i836, 56 sujets, dont 9 frères et 10 aspirants, à
la maison chef-d'ordre ; le surplus dirigeant 26 écoles dans
les diocèses ci-après : le Mans , 3o ; Blois , 1 j Chartres , 1 ;
Châlons , 1 ; Goutances , 1 ; Versailles , 2.
RUILLÉ-SUR-LOIR, 701
Voici comment , dans une feuille périodique de ce dépar-
tement , ont été appréciés , en i83i, le zèle et le prosélilisme
de JYJ. l'abl)é Dujarié. Nous copions, en l'abrégeant,
mais sans réflexions ni commentaires , la lettre qui contient
celte appréciation, attribuée à l'un des principaux habitants
de Ruillé :
« Je vous dirai ce que je pense , ce que Ton pense du
curé de Ruillé , des associations qu'il a formées dans cette
commune , et de l'influence qu'il y exerce.
» Le voyageur, qui parcourt la rive gauche du Loir ( c'est
la rive droite), admire un pays délicieux , de riches prairies,
agréablement boisées, des champs bien cultivés , des coteaux
surmontés de taillis épais , ou de vignes fertiles. 11 y a environ
i5 ans, un modeste clocher, de simples habitations, parmi
lesquelles on distinguait à peine le presbytère ; un seul pa-
villon élégant, appartenant au notaire de Ruillé ; annonçaient
alors ce bourg. Aujourd'hui , le pavillon est transformé
en infirmerie , derrière laquelle se trouve une vaste habi-
tation , dont les croisées nombreuses et rapprochées laissent
entrevoir les cellules des frères. Aucun bruit ne révèle leur
présence , la cloche seule annonce l'heure du repas ou de la
prière. On sait pourtant que celle colonie se divise en 3
classes: i .° les industriels , boulangers, chapeliers, cordon-
niers de la société : de ce nombre , sont ceux qui fabriquent
la toile et les bas de laine , et ceux qui taillent , pour les
frères , la robe longue et noire ; 2,° les savants : ils montrent
à lire et à écrire aux novices ; l'un d'eux , est chargé de
l'éducation des enfants du village , moyennant , sans doute ,
une légère rétribution (1) ; 3.° les habiles : ces derniers sont
naturellement chargés des prières et des quêtes.
» Le curé de Ruillé, est fondateur de cctle société, où
il a réuni , parfois , une centaine de frères. Le bubget de
dépense doit être énorme : s'il n'est pas ostensible , il est
du moins appréciable. Son budget de recette voilà le pro-
blème , voilà l'inconnu ! Derrière celle communauté , se
trouvent deux ou trois habitations particulières, puis l'église,
le presbylère , et , à peu de distance , au fond du tableau , une
façade magnifique, de vastes jardins, un cours d'eau, une
charmille, un bois d'agrément, c'est un palais..,, c'est la
communauté des sœurs de la Providence. Deux cents reli-
gieuses s'y réunissent en temps de retraite. L'habitant des
(1) La maison de Ruillé tenait un pensionnat où l'on enseignait, outre
la lecture, récriture et la grammaire, l'arithmétique, la géographie, la
tenue des livres , etc.
702 RU1LLÉ-SUR-L0IR.
villes , supris de voir un brillant hôlel au milieu d'un riant
paysage , s'imagine que le capricieux architecte est du moins
un millionnaire. . Non, c'est un curé de village, si pauvre, que
le conseil municipal lui vole des subsides... — « \oulez-vous
parcourir la communauté? faites visite au curé, il est âgé,
mais il vous servira de guide , si la goutte ne le relient pas.
Tout ce qu'il a est au service des voyageurs ; il les accueille
avec bonhomie ; son œil pénérant scrute leur pensée secrète ;
ses manières annoncent la douceur, la politesse; mais quand
il parle à ses subordonnés qui l'entourent, àcs éclairs de
vivacité trahissent parfois la violence d'un caractère impé-
ratif. Aujourd'hui, il est malade, perclus dans son lit ;
demain, il sera chez le préfet, chez l'évêque , chez le Roi!
Sans fortune , il a créé un monde qui gravite autour de lui.
Lui-même est- il entraîné par la puissance supérieure du
jésuitisme ? Je le crois, mais je n'affirme que ce dont je suis
certain. Or, cetle maxime est la sienne , je l'affirme : « La
« Religion doit être tout dans un Etat ; si elle n'est pas
» tout , elle n'est rien. F. » Courrier de M amers , n.° n, 6
février i83i.
En ï833, le conseil municipal, en exécution de la loi du 28
juin, vole une somme de 100 f. , pour location d'une maison
d'école primaire; et celle de 200 f., pour le traitement de
1'instituleur.
HLsTOti. « Les anciennes légendes et les actes des évêques
du Mans, rapportent que S. «Julien , visitant cette partie du
diocèse qu'il institua et dont il fut l'apôtre, guérit, à Ruillé-
sur-Loir, une fille possédée du démon. »
Le 24 mars 1816, à 6 heures du soir, un aréostat tombe sur
le territoire de Ruillé, portant un billet qui fait connaître, que
le même jour, M.lle Eiiza Garnerin a fait une ascension au
Champ-de-Mars , à Paris, à 3 h. de l'après-midi, et qu'elle
s'en est séparée pour descendre en parachute. Ainsi , ce ballon
avait parcouru , en 3 heures , 60 1. de posle , en ligne droite.
hydcicGh. La rivière du Loir, ainsi que nous 1 avons dit
déjà , borne le territoire au sud ; le ruisseau de la Chênehuère,
en limite une légère portion au nord -ouest ; les étangs de
Douvres , donnent naissance à un ruisseau de peu d'étendue ,
situé au nord-ouest, ayant son cours au nord-nord-ouest,
pour aller confluer dans le précédent, sur le territoire de
Courdcmanche ; les étangs de Haute-Yille et de la Pâquerie ,
l'omissent les eaux du ruisseau de Dauvert, qui, parlant <!e la
partie centrale nord, coule d'abord au sud- sud-ouest , puis
forme un coude, pour se diriger au sud ; passe à un k. à l'O.
du bourg, traverse ensuite la grande route, et va confluer
RU1LLE-SUR-LOISI. 7o3
dans le Loir, vis-à-vis le bourg de Trechet ( Loir-et-Cher) ,
après 7 k. de cours ; enfin , le petit ruiss. des Aulnais , ayant
sa source entre deux lieux de ce nom, suit un cours à-peu-
près semblable au précédent , passe tout près et à Test du
bourg, traverse également la grande route et jette aussi ses
eaux dans le Loir, un peu en à-mont du Grand-Moulin. —
8 étangs. — 2 moulins, le Grand, sur le Loir; le Petit, sur
le ruiss. des Aulnais. — Fontaine miner. ; voir l'alinéa suiv.
GÉOL. Terrain secondaire supérieur ou crétacé, semblable
à celui de Poncé (Y. cet art.), et offrant, comme lui, le
calcaire tufau et la marne. — Fontaine minérale ferrugineuse
de Torlaigne, située, comme nous l'avons dit, à l'extrémité
nord- est du bourg. MM. Gendron père et Dessaigne, ayant
analysé ses eaux, en i8o5, les ont trouvé composées, par
pinte, de muriale de chaux 3 grains 23o ; muriat de soude,
2,810 ; sulfate de soude, 1,700 , carbonate de chaux , 1,710 ;
carbonate de fer, «,170; alumine, o,234 ; silice ferrugi-
neuse, 0,750 ; acide carbonique libre, 1,910 ; total, i3 gr.Si^.
Les commissaires de l'école de médecine de Paris, dans un
rapport fait à cette compagnie , le 26 juin 1806 , tout en con-
cluant à ce que la société adresse des remerciements aux
auteurs de ce travail, font remarquer que la présence si-
multanée du sulfate de soude et du muriate de chaux , ne
peut avoir lieu dans ces eaux , ces deux( sels se décomposant
mutuellement. Il y a donc lieu à recommencer cette analyse.
Les eaux de Ruillé étant fréquentées, on regrelie, avec
raison, qu'un local spécial ne soit pas disposé dans ce lieu
pour y recevoir les buveurs, que l'efficacité des eaux et sur-
tout les charmes du site , le plus agréable , sans contredit , du
départ. , et l'un des plus charmants de la France , à part les
pays de montagnes et ceux qui offrent les autres grands acci-
dents de la nature , ne pourraient manquer d'y offrir. Peut-
être , le transfèrernent de l'institut des frères de S. -Joseph,
en rendant disponible le vaste local qui leur avait été destiné ,
pourra-t-il être appliqué quelque jour à celte destination , à
laquelle il conviendrait parfaitement. Nous voudrions que
notre savantami , M. le docteur Gendron, de Château-du-Loir,
voulût songer à un semblable élablissement , que son savoir
médical et son instruction variée , le rendent si propre à
diriger, sous le rapport hygiénique , comme sous le rapport
social. M. Houdbert père, ancien juge, membre et. ancien
secrétaire de la Société des Arts du Mans ( Société royale
d'agriculture , sciences et arts) , a célébré LES EAUX minérales
de ruillé-sur-loir, dans une pièce de vers, lue à cette
société > et imprimée en 1804.
7<>4 RI ILLÉ-SUR-LOIR.
CADASTR. Superficie de 3,947 heclar. 66 ares, subdivisée
comme il suil : — Terr. labour. , 2,666 hect. 49 ar. 32 cent. ,
en 5 class. , évaluées à 4>8, 1 2,28 el 36 f. — .lard. , 36- 7444- î
3 class. , à 36, 4o,45 f. — Vignes , 121-23-82 ; 4 cl. : 9>20,
36, 5o f. — Prés et parcs berbagés , 284-89-35 ; 4 cl. : 25,5os
75,100 f. — Pâtures, 123-1589; 2 cl. : 6,12 f. — lioi;
futaies, 9-69-30 ; 2 cl. : i3,20 f. — B. taillis , 425-02-io ,
3 cl. : 7, i3,2o f. — Aulnaies , o-3i-6o ; à 20 f. — Landes ,
122-65 20 ; 2 cl. : 2j3 f. — Etangs, 23-48-5o ; 2 cl. : 6,20 f.
— Douv. et mar. , 4o-oo 3o ; à 12 f. — Superf. des bâtiments,
i6-33-!2 ; à 36 f. Obj. non impos. : Egl. , cimet. , presbyt. ,
i'ardin , etc. , 0-79-52. — Cbem. et plac. publ. , 101-01-69. —
\iv. et ruiss. , i3-8i-85. z= 338 maisons, en g class. : 27 à
3 f. , 5 1 à 6 f. , 99 à 8 f. , 62 à 1 2 f. , 42 à 18 f. , 4o à 24 f. ,
i4 à 36 f. , 2 à 54. f. , 1 à 90 f. — 2 moulins , à 100 et à i5o f.
t».,„,™,t • f Prou, non bâties , 64 t5o f. o3 c. ) /. ,, r ,
REVEKUimP°s-i -—bâties, \%x » | 69,34. f.o3c.
CONTRIB. Foncier, 9,522 fr. ; personn. et mobil., 860 f. ;
port, et fen. , 278 f. ; 25 patentés : droit fixe, 120 f.; dr.
proport. , 5i f. 33 c. ; total , io,83i f. 33 c. — Perception de
Poncé.
CULTUR. Superficie argilo-calcaire et argilo-sablonncuse,
médiocrement productive en céréales , qui y sont cultivées sur
le plateau, dans la proportion de 4 parties en froment et autant
en orge , 7 parties en seigle el meteil , et autant en avoine ;
produit , en outre , ebanvre estimé, peu de trèfle , beaucoup
de pommes de terre , etc. ; vignes , occupant le coteau qui
domine la rive droite du Loir , donnant des vins blancs esti-
més , dont ceux du clos de Sous-le-Bois-de-Ruillé , pré-
férés pour leur douceur à ceux du clos des Janières , dont il
n'est guère séparé que par le ruisseau de Dauvert ; arbres-
fruitiers , noyers ; bois abondants, comme on le voit parle
cadaslrement , occupant , ainsi que les terres labourables et
les landes, le sommet du coteau, et le plateau qui s'étend
au nord , divisés en 19 bouquets , dont les principaux sont,
dans Tordre de leur importance, ceux de Douvres, d'Auvcrt,
de la Cour-de-Ruillé , de la Chêncbuère ; prairies de bonne
qualité, dans la vallée du Loir, le long de cette rivière;
médiocre , sur les autres cours d'eau. Education d'un assez:
grand nombre de poulains et jeunes cbevaux ; beaucoup de
bêles à cornes également , ainsi que de moulons, de chèvres;
moins de porcs, proportionnellement; engraissement des,
bœufs , des porcs ; un certain nombre de ruches. — Assole-
ment triennal et quadriennal,» i3 fermes principales, ou
RUNAN. 7o5
métairies , 2 1 moyennes , 4.0 gros bordages , davantage de
petits et de maisonnies , la plupart réunis par hameaux , au
nombre de 1 2 ; 100 charrues , dont un quart seulement traînées
par bœufs et chevaux, le reste par ces derniers animaux
seuls. = Commerce agricole consistant en grains, dont il y
a exportation réelle <!u quart au tiers des produits, seule-
ment ; en vins , qui font la principale ressource de l'industrie
agricole ; en fruits et cidre , noix , bois , foins ; chanvre et fil ,
graine de trèfle; poulains, jeunes bestiaux, bœufs et porcs
gras; laine, miel, cire, menues denrées.
= Fréquentation des marchés de la Chartre, de Lucé ; de
Château-du-Loir , pour les toiles; des foires de S.-Calais.
INdustr. Fabrication d'un petit nombre de pièces de toile
de commande , pour les particuliers , quelques-unes pour le
commerce. Le chanvre , recueilli sur le territoire de Ruillé ,
étant de bonne qualité, on ne conçoit pas que la fabrica-
tion des toiles n'y soit pas plus active.
rout. et chem. La route départementale n.° 4> de Château-
du-Loir à Montoirc (Loir-et-Cher), longe , de l'ouest à l'est ,
l'extrémité méridionale de la commune , parallèlement au
cours du Loir , sur le bord de sa rive droite.
lieux REMARy. Comme habitations : Dauvert , la Chêne-
huère, le Gast , déjà indiqués; la Ville, à 1,8 h. N. un
peu vers O du bourg, petit château, avec cour close de
murs, jardin , etc. ; les Billots, Beauregard , autres maisons
bourgeoises ; sous le rapport des noms : la Cour , la Cour-
Valière , la Chevallerie, Douvres, la Ville, Haute-Ville,
le Plessis ; l'Hermitage; l'Aitre-aux-Fées ; l'Oisonnerie ; le
Carroy, la Butte , le Mortier , Fonlenay, les Fontenelles ;
Hupeloup, Huchepie , etc.
Établ. publ. Mairie , succursale , maison de charité et
bureau de bienfaisance , avec commission administrative ;
chef-lieu de la congrégation des sœurs de charité de la Provi-
dence ; résidence de notaire ; 1 débit de tabac. Bureau de
poste aux lettres , à la Ch^rlre.
IUJISSEMJ DE MALHEUR, prenant naissance à 9 h.
N. du bourg de S.-Ouen-en-Champagne, dans le cant. de
Brûlon , se perd en terre , à 8 h. S. O. de sa source.
RUJVAIV, ruisseau qui, ayant sa source près et à l'ouest
du bourg de Dangeul , dans le cant. de Ballon , se dirige
au sud , un peu vers l'ouest, arrose les communes de Nouans ,
Meurcé , Lucé-sous -Ballon , Teille, et va confluer dans
l'Orne Saosnoise , en face les fermes des Hôpitaux , à i,y h.
à l'O. de la petite ville de Ballon, après 8 k. 1/2 de cours,
avoir traversé deux petits étangs , reçu les deux petits
VI 45
^o& . SABLÉ.
ruiss. des Barres , en Meurcé , et des Brosses , en Lucé , et
fait tourner un seul moulin.
RUNECROTTE et RUNEROTTE , ruisseaux ; voyez
ROULLE CROTTE.
RUPPIACUM, nom latin d'un village, dont l'équivalent
français est inconnu , faisant partie de la donation faite à
l'évêque et au chapitre du Mans , par Alain, riche seigneur
du Maine, et par sa femme , à la condilion d'être nourris par
eux le reste de leurs jours. Voir l'art, sablé , commune.
RUTIIV , ruisseau ; le même que celui décrit plus haut ,
page m, sous le nom des marais.
!^«
SABINE ( sainte- ) ; voyez sainte-sabïne.
SABLE ( canton de ) , cadastré , de l'arrondissement de
la Flèche , compris entre le 2.e degré 27 minutes 1/2 et le 2.e
deg. 43 minut. 1/2 de longitude occident. ; et entre le 4-7 c deg.
4-4 nrin. 1/2 et le 47*e deg. 57 minut. de latitude septent. , se
composant de i5 communes ou anciennes paroisses, qui sont :
Asnières , * N.-D. du Pé ou le Pé ,
Auvers-le-Hamon , * Pincé ,
* Avoise, * Précigné,
* Courtillers , Sablé , chef-lieu ;
Gastines , Solesmes ,
Juigné-sur-Sarthe , * Souvigné-sur-Sarthe ,
* Louaille , * Vion.
* Parce ,
Formé de 6 communes seulement , lors de la division de
la France , en 1790 , et compris dans le district dont Sablé
était également le chef-lieu , ce canton s'est augmenté ,
d'après l'organisation de l'an x , des communes indiquées
plus haut par une astérisque , dont 3 , celles d'Avoise , de
Parce et de Vion , étaient du canton de Parce ; les 6 autres ,
de celui de Précigné , également du district de Sablé ;
tous deux supprimés. Sept de ces communes , Courtillers ,
Louaille , Parce , le Pé , Pincé , Précigné et Vion , situées sur
la rive gauche de la Sarthe , étaient, avant 1789, de la
province d'Anjou et du diocèse d'Angers. Toute la partie
nord-ouest de ce canton , située entre les rives droites de la
Vègre et de la Sarthe , paraît avoir appartenu au territoire
des Arviens , dont l'antique cité n'est distante que de 20 k. au
SABLÉ. 707
nord, un peu vers l'ouest de Sablé. (V. l'art, charme et la
Carte de cette contrée , 1-329 ).
liorné au N. , par le cant. de Brûlon ; à TE. , par celui
de INJalicorne; au S. E., par celui de la Flèche ; au S., par
le cant. de Durtal , du départ, de Maine-et-Loire; à l'O. ,
par ceux de S.-Denis d'Anjou et de Grèz-en-l5ouère , de
celui de la Mayenne ; la forme du canton de Sablé, est celle
d'un télragone à côtés irréguliers, dont celui vers l'est forme
une ligne assez droite , ceux au nord et au sud , sont un peu
concaves, et celui à l'ouest , ayant presque le double d'étendue
des trois autres , est convexe : l'étendue des trois premiers
varie de 11 à i4 kilom., contre 24 k. qu'a le côté occidental.
— La limite de ce cant. , la plus rapprochée du chef-lieu
d'arrond. , qui est à son angle sud-est , n'en est distante que
de 11 k. , et la plus éloignée, qui est à l'angle nord-ouest,
en est distante de 34 k. ; la partie la plus rapprochée du chef-
lieu de département, qui est son angle nord-est, n'en est
distante que de 3o k. 1/2 , et la plus éloignée , qui est la partie
sud-ouest , de 52 k. — Le chef-lieu est situé à ( k 1/2
seulement de la limite occidentale, et à 5 k. de celle ouest-
sud-ouest, tandis qu'il est distant de i3 à i5 k. de celles nord ,
nord-est , sud-est et sud-sud-ouest.
De près de 324 kil. carrés de superficie , le canton de Sablé ,
contient, d'après les évaluations cadastrales, 32,38g hec-
tares 18 ares 55 centiares, se subdivisant par nature de
terrain , ainsi qu'il suit :
hectar. ar. cent.
Terres labourables 2o54i
Jardins , vergers , pépin. , avenues , bois d'agrément. . 571
Vignes 619
Prés , pâtures , pâtis 3682
Bois de futaies et taillis, broussils, châtaigneraies. . 4^9
Pinières _ *5o
Landes, friches , terres incultes 1254
Roches , carrier, à marbre et à anthracite , sablonnièr. 7
Douves , viviers , mares , étangs , marécages. ... 5g
Superficie des bâtim., cours, aires 218
Eglises, cimet., presbyt., hosp. et autres bât. commun. 16
Routes , chemins , places publiques 772
Rivières et ruisseaux 3o4
= 8,760 maisons , dont 16 à 18 anciens châteaux, collège,
prieuré , etc. ; 44 moulins à eau , dont 34 à blé , 3 à papier,
4 à tan , ià tan et à foulon , 1 à tan et filature , 1 à scier le
marbre, 2 moulins à vent; i5 fours à chaux et à tuiles, 1
boutique.
popul. De 16,879 indiv., suivant le recensement de 1826,
répartis en 4>°4o feux, comprenant 8,198 individ. mâles,
85
04
70
46
14
96
£
46
02
86
5o
87
90
23
75
48
28
02
38
82
73
91
37
41
70
708 SABLÉ.
8,699 femelles. — Augmentation de la population , depuis
1804, 2,45 1 individ. , ou un peu moins de 177e. — La
superficie eu canton étant de 3:4 kilom. carrés , c'est 52 ind.
4/27cs par kil. carré.
Mouq. décenn. De 1793 à 1802, inclusivement : mariag.,
i,265; naiss., 4>45i ; déc, 3,3o8. — Produit de chaque
mariage, 3 1/2, un peu moins. — Excédant des naissances sur
les décès , i,i43 , ou un peu plus de i/4- = De i8o3 à 1812 :
mariag., 1,171; naiss., 4?°74- ; déc, 3,898. — Prod. de
chaque mariag. ,3 1/2 , presque juste. — Excéd. des naiss. sur
les déc, 176 ou i/23e environ. ±z De i8i3 à 1822 : mariag.,
1,159; naiss., 4?4^3; déc, 3,566. — Prod. de chaque
mar. , 3 n/i3es environ — Excéd. des naiss. sur les déc,
897 ou un peu moins de i/5e.
contrib. Fonc, 97,756 f. ; personn. et mobil. , n,5iof. ;
portes et fen. , 4>244 f* ; ^62 patentés : droit fixe, 4>710 f»
5o c ; dr. proport., 2,101 f. 46 c. ; total , 120,321 f. 96 c ,
ce qui fait 7 f . 1 1 c 1/2 environ par individu , à quoi il faut
ajouter 3 f. 99 c. 9/io5es environ d'accessoires ou de centimes
additionnels, c'est, en total, 11 f. 12 c 5/ i36es à- peu-près
de contributions directes , payées par chaque habitant de
ce canton , ce qui est l'un des taux le plus élevés du dépar-
tement. 5 percepteurs , ayant leur résidence dans le canton ,
sont chargés du recouvrement de ces contributions.
Du 3.e arrondiss. électoral , celui de la Flèche, avant la loi
du «9 avril i83i ; du 5.e, dont la Flèche est également le
chef- lieu , depuis celte loi ; le canton de Sablé a donné ,
avanl ladite loi , le nombre d'électeurs et de jurés portés au
tableau suivant :
Jurés. Electeurs
d'arrond. de départ.
Pour 1828, et élections de novembre 1827. . 47 4^ 10
• 1829 41 44 9
i83o 47 4° Jî
i83i 56 52 »
Les collèges de département étaient supprimés pour i83i.
On trouve à l'article sarthe ( département de la ) , l'indi-
cation du nombre d'électeurs produits par les dispositions de
la loi électorale de i83i.
HYDR. La rivière de Sai the , qui traverse le canton , de l'est
à l'ouest-sud-ouest, le divise en deux portions à-peu-près
égales. Trois ponts sont établis sur cette rivière, à Souvigné
et à Sablé ; des bacs et bateaux servent à son passage , à
Pincé , à Solesme , à Avoise et à Parce ; ce dernier doit être
incessamment remplacé par un pont suspendu en fil de fer ,
SA.BLÉ. 7°9
établi , partie aux frais des habitants et partie à ceux du gou-
vernement , sans péage. La partie de la rive droite , est
arrosée par 5 autres cours d'eau principaux , beaucoup moins
importants que la Sarthe ( v. son art.), ayant tous leur
direction du nord au sud ou au sud-sud- est, pour venir
confluer dans celle-ci : ce sont les petites rivières de Deux-
Fonts , de Vègre , d'Erve , de Vaige et de ïaude , ces trois
dernières venant du département de la Mayenne. La petite
rivière de Treulon, qui limite la partie nord-ouest du canton,
sur une étendue de 5,8 hect. , conflue dans l'Ervc , au point
où celle-ci entre dans le département. La partie de la rive
gauche , bien moins favorisée sous ce rapport , n'est arrosée
que par la très-petite rivière de Voutonne , qui , prenant
naissance dans le canton de le Flèche , entre dans celui de
Sablé par sa partie sud-sud-ouest, et en ressort par l'extrémité
centrale ouest , après s'être grossie des eaux des ruisseaux de
Prémont et de la Fonlaine-sans-Fond , venant de Courtillers
et de Vion. — Nous avons vu , au cadastrement , que 4-4
moulins étaient établis sur les cours d'eau de ce canton , qui
compte , en outre , 2 moulins à vent. — Etangs , de peu
d'étendue chacun , assez nombreux pour occuper une super-
ficie totale de 35 hect. 1/2 environ , dont plus de 9 h. sur
Auvers, 637 sur Parce, autant sur Sablé et autant sur
Juigné , 4- 1/2 sur Courtillers , 3 i/4 sur Solesme et 1 seu-
lement sur Avoise : les autres communes en sont dépourvues.
geol. Le sol de ce cant. se trouve divisé par la Sarthe, en
deux portions, tout-à-fait distinctes et variées, autant par leur
aspect que par leur nature géologique. Celui de la rive droite
de cette rivière, occupant la partie nord et nord-ouest, coupé
par de nombreuses vallées , plus ou moins profondes ,
formées par les cours d'eau décrits plus haut , est couvert ,
boisé , parsemé de collines très-rapprochées , à escarpements
incultes, coupés à pic, laissant voir des rochers nuds et sté-
riles, appelés Chaiwières : son sol agreste et sauvage, est froid,
humide et compact. Celui de la rive gauche, au contraire,
est plat, peu varié, découvert, et sablonneux. La nature géo-
gnosique de ce canton, est trop importante pour n'en pas
donner une description suffisamment détaillée.
La partie nord et nord-ouest, ou de la rive droite de la
Sarthe , appartient aux terrains de transition supérieurs ou
carbonifères et, par conséquent, fait partie d'une formation
intermédiaire, qui paraît s'étendre, sans discontinuité, depuis
Sablé jusqu'à la roule du Mans à Laval , vers le nord , et au-
delà de Laval , au nord-ouest , jusqu'aux terrains primitifs
de la Bretagne ; tandis qu'elle touche , du nord-est à l'est
7*o SABLÉ.
et au sud , aux terrains secondaires du Haut-Maine ( Sarthe )
et de la Touraine. Les principales formations de ce terrain ,
sont : — i.° une roche amphibolique , d'un vert noirâtre , en
bancs épais, mal déterminés, renfermant des boules de la
même substance , dont le diamètre varie de o m. 17 c. à o m.
66 c. ( 6 pouc. à 2 pieds ), formées, presque en totalité, de
couches concentriques , contenant un noyau très-solide au
milieu. Cette roche, qui se montre à nud dans le faubourg
S.-Nicolas de Sablé , sur la rive gauche de la Sarthe , s'étend
à l'ouest , sur l'autre rive de cette rivière , jusqu'à Souvigné ,
à 5 kiJom. de distance. Elle repose sur une roche schisteuse ,
qu'elle semble avoir soulevée, laquelle paraît intermédiaire
avec les phyllades de l'Anjou. — 2.0 le terrain houiller,
ou plutôt anthraxifère , découvert en i8i3 ( v. le paragraphe
industrie ) , se composant , au nord de Sablé , de couches
de grès d'un gris blanchâtre, à grains de quartz très-fins,
alternant avec des bancs de schiste argileux , entre lesquels on
rencontre très- fréquemment des veines d'anthracite, et avec
des bancs de chaux carbonatée marbre. L'ordre des super-
positions des couches de l'anthracite , se trouvent comprises,
entre celles d'argile schisteuse , comme à la Ragotière ,
au Pont-Guéret , à Gomer, etc., tandis qu*aux mines de la
Roche et de Fercé , le grès en contitue le mur ou le lit ,
et l'argile schisteuse , le toit. On en extrait de trois variétés
aux environs de Sablé : i.° l'anthracite friable, à la mine de
Gomer j 2.e celle à feuillets, a la mine de Fercé; et 3.°
l'anthracite écailleux , à celle de Bazouge : on y observe des
débris de végétaux fossiles. L'inclinaison de ses couches , suit
celle des roches qui l'accompagnent : il y en a de plus ou
moins horizontales , de verticales , de contournées , s'inclinant
tantôt au nord et quelquefois au sud , leur direction étant
à-peu- près de l'est à l'ouest. Leur épaisseur est irrégulière,
et la puissance des veines en exploitation est , le plus souvent ,
au-dessous d'un mètre et va rarement à deux. La seule subs-
tance hétérogène qui s'y rencontre est le fer sulfuré , qui y est
assez abondant. — 3.° le schiste argileux , connu dans le pays
sous les noms tfArgelêtre et tf Arjolaîlre , que nous avons dit
former assez ordinairement le toit des veines d'anthracite , est
le plus ordinairement de couleur gris-bleuâtre , noire lorsqu'il
est imprégné de carbone. Cette roche, ordinairement feuilletée
et se décomposant facilement à l'air , a cependant assez de
cohésion dans l'intérieur des puits , pour qu'il soit nécessaire
d'y faire emploi de la poudre pour l'y détacher. Elle porte
ahbituellement , surtout dans le voisinage des couches d'an-
thracite , des impressions de roseaux. Elle est accompagnée
SABLÉ. 71 1
d'une grande quantité de pyrites ( fer sulfuré ) , et on y
rencontre quelques filons de quartz. — £.° Ie véritable grès
des houillères (Psammiie de Brongnart, Métaxite d'Haiiy) , ne
se rencontre point à Sablé : celui qu'on y trouve, et qui
forme le lit ou le mur de l'anthracite , est généralement
blanchâtre, à grains de quartz très-fins, agglutinés par un
ciment argileux presque invisible. Tenace et résistant com-
munément à la décomposition , il a cependant fort peu de
consistance, et se réduit facilement en sable assez fin , dans
quelques localités. Ses masses, distinctement stratifiées, en
strates souvent épaisses , traversées fréquemment par des
fissures verticales , qui se coupent à angles droits , divisent
la roche comme en pierres de taille , ce qui leur fait donner
le nom de grès carré par les mineurs. On voit , sur les bords
de la Sarthe , des roches de ce grès , qui y ont jusqu'à 5o m.
d'élévation. — 5.° enfin , les marbres , situés généralement
sur la rive droite de la Sarthe , s'y présentent en bancs épais ,
plus ou moins inclinés, souvent contournés et comme tordus,
sans cependant perdre leur parallélisme et leur direction de
l'est à l'onest. Les couleurs en sont très-variées ; mais le
plus répandu , surtout auprès de Sablé , est le noir veiné de
blanc ; Asnières en fournit de gris , veiné de blanc et de
rouge, dans lequel cette dernière couleur est dominante et
une autre variété à fond gris-cendré , à petits grains , on
granitin ( coquiller ) : leurs teintes paraissent dépendre de
celles des schistes qui les avoisinent , selon que ceux-ci sont
plus ou moins chargés de carbone ou de matière ferrugineuse.
Ces marbres répandent , par le frottement , une odeur fétide ;
ils ont une grande analogie avec ceux de Dinan , près de
Liège , de Namur et de Mons. Il est probable que des
recherches exactes et suivies , feraient découvrir des variétés
de marbre précieuses, dans les environs de Sablé. Ces roches
calcaires , contiennent une assez grande quantité de débris
de corps marins. Celui de Sablé, particulièrement, offre
plusieurs espèces de zoophytes ou polypiers , dont une
surtout d'une grande dimension ( o m. 5o à o,65 quelquefois),
que les ouvriers carriers appèlent dauphins , et qui paraît
devoir se rapporter à l1 Amplexus coralloides de Sovverby. Ces
fossiles , qui se détachent assez difficilement de la roche qui
Les empâte , se présentent alors sous la forme de cylindres , a
bords longitudinaux , sensiblement aigus , et paraissent avoir
été courbés en arc , offrant , à l'extérieur , la trace d'animaux
irréguliers , dont ces corps marins paraissent composés.
M. Allou , lorsqu'il était ingénieur des mines dans le dépar-
tement , a remarqué un échantillon dans lequel le corps du
712 SABLÉ.
zoophyte paraissait déchiré et même en quelque sorte tordu
sur lui-même , comme si l'animal avait expiré dans de vio-
lentes convulsions. Le cabinet de l'Ecole des Mines , et le
Muséum d'Histoire naturelle de Paris , possèdent de très-
beaux échantillons de ces fossiles , qu'y a envoyés M. Allou ;
on en voit un aussi , d'une très-grande dimension , au Musée
du Mans. M. le professeur Brongnart a fait la remarque que
ces zoophytcs , si multipliés dans les marbres de Sablé ,
sont extrêmement rares partout ailleurs, et n'ont encore été
observés que dans quatre autres localités : à Montchaton ,
près Coulances ; à peu de distance de Namur ; aux environs
de Bristol ; en Irlande , près de Dublin ; et que ceux de
la Sarthe, l'emportent de beaucoup par leurs dimensions.
M. Allou a reconnu dans les divers gisements de marbre des
environs de Sablé , plusieurs autres espèces de fossiles , dont
une , particulière à cette localité , paraît appartenir au genre
des térébralules ; une autre , être une variété de l' Amplexus ;
d'autres , des débris <Pencrines ; etc. Dans plusieurs de ces
carrières, on rencontre des couches, plus ou moins puissantes,
de fer hydraté , mêlé quelquefois à l'oxide de manganèse.
Dans quelques-unes de ces carrières , celles des Guyonnières
et de Port-Guéret , le minerai de fer , par sa disposition
particulière , semble avoir été formé postérieurement à la
masse calcaire , dont il aurait rempli tous les intervalles.
Les roches de marbre et de schiste ou , pour mieux dire ,
le terrain intermédiaire , s'étend peu sur les rives gauches de
la Sarthe et de la Vègre. Il est remplacé , au sud et au sud^
est de Sablé , par des sables quarlzeux d'alluvion , ou par des
bancs d'argile compacte , colorée , renfermant des roches de
granité et de quartz blanc, et recouvrant un poudingue formé,
de cailloux unis par un ciment ferrugineux , et des amas
considérables de silex piromaque blond. Le cale, jurassique ,
forme le noyau des collines qui dominent la Sarthe , dans les
parties nord-est et est du canton , où se montre un banc
coquiller, de o met. 5o cent, d'épaisseur, dans lequel
les Belemnites , les Nautilites, les Ammonites , et une foule
d'autres fossiles, se trouvent abondamment et confusément
réunis. Cette formation calcaire , apparaît sur quelques points
de la partie occidentale , sur le territoire de Solesmes et de
Sablé , de Louaille et de Précigné. Les divers autres produits
géognostiques du cant. , sont indiqués aux articles de localité :
Souvigné , entre autres , offre i'ampélite graphique ou pierre
noire ; Juigné , le grès ferrifère , etc. — Fontaine minérale du
Perray-Neuf, à Précigné. ( MM. Allou, Salmon , Triger. )
Voir, du reste, pour les détails, les articles communaux.
SABLÉ. 7î3
Plant, rar. La nature variée des terrains de ce canton , de
ceux de la rive droite de la Sarthe , surtout , est de nature à
produire une assez grande quantité de plantes , qui ne se
rencontrent pas aussi communément ailleurs. A celles in-
diquées aux articles communaux , nous ajouterons ici les
suivantes, savoir, sur les rochers : Asplenium ruta-muraria ,
LIN.; Ruxus sempervirins , LIN.; Syringa vulgaris , LIN. Sur
les pelouses : Ophrys myodes , jacq. ; O. arachniles , willd. ;
Silène mutabilis , . . • . Dans les vignes et les haies : Ane-
thum fœniculum , lin, ; Aristolochia clematitis , lin ; Iris
fœtidissima , lin. ; Rosa gallica , lin. ; Sinapis nigra , lin.
Dans les étangs et marécages : Eriophorum angustifoîium ,
willd. ; Menyanlhes trifoliata, lin.; ïypha latifolia, LIN.
Sur différents points : Anémone nemorosa , lin. ; Convallaria
majalîs , lin, ; C. multiflora ; lin. ; Epipactis ovata , dfcd. ;
Lactuca perennis, lin. ; Rubia triclorum, lin. ; Veronica ma-
jor et V. minor, lin. Voir également , les art. communaux.
Mollusq. M. le docteur Goupil , dans sa description des
Mollusques du département, publiée en i836 , indique les
espèces suivantes, dans le cant. de Sablé. A Sablé même:
Clausilia parvula, Mich. ; Hélix rupestris, drap.; Paludina
Ferussicca, cam. desm., prcsle four à chaux de l'Arc-en-Pied ;
Pupa muscorum , lamk. ; Vitrina pellucida GOUP. , seu Helico-
limax pellucidum, feruss. A Auvers-le- Hamon : Ancillus
lacustris , mull. Dans la Vègre : Unio Ratava , lamk.
cultur. De même que pour sa géologie, le canton de
Sablé présentant , sous le rapport de son agriculture , un in-
térêt tout particulier et fort important, nous nous croyons
obligé d'entrer à cet égard dans des détails beaucoup plus cir-
cons tanciés , que ceux des autres articles cantonnaux. Nous les
empruntons à une excellente notice , que nous devons à
M. Salmon , de Sablé , membre du conseil général , l'un des
propriétaires cultivateurs à qui sont dues les améliorations
agricoles de ce canton et , par suite , de tout le département.
« Le canton de Sablé , dit M. Salmon , situé sur la limite
occidentale du département, doit moins à la nature de son
sol , qu'à l'industrie de ses habitants , la réputation qu'il s'est
acquise sous le rapport agricole. Ses productions ne sont que
factices et dues à l'art , et ce n'est que par un travail opiniâtre,
par l'emploi d'engrais coûteux, et surtout par l'effet chimique
que produit la chaux sur des terres inertes , qu'on est parvenu
à y obtenir des récoltes abondantes, en céréales et en fourrages
artificiels. » Nous avons indiqué plus haut , la nature dif-
férente des sols qui caractérisent et différencient la partie
nord et nord-ouest du canton , ou le terrain de la rive droite
7*4 SABLÉ.
de la Sarthe, de la partie sud et sud-est, ou de la rive gauche de
cette rivière. 11 est facile de concevoir qu'une différence aussi
tranchée , dans leur aspect physique et dans leur nature géo-
gnosique , doit en apporter une également différente , dans
leur nature végétative. Aussi , la partie de la rive droite , d'une
formation plus ancienne que l'autre , beaucoup plus élevée
et plus froide , offre- t-elle une terre argileuse , compacte et
humide , d'une végétation beaucoup plus tardive, ne donnant
que de médiocres récoltes , en seigle pour la majeure partie ,
avant l'emploi de la chaux. Sur la rive gauche , au contraire ,
le terrain est plat et peu varié , presque entièrement sa-
blonneux , à l'exception de la couche calcaire dont nous
avons parlé , qui la traverse du nord-est au sud-ouest. En
général , la couche de terre végétale n'y a pas plus de o m.
5o d'épaisseur, et est assise généralement sur le poudingue
ferrugineux indiqué plus haut, lequel forme la base d'un
immense plateau. Cette partie du canton n'est pas aussi pro-
ductive que l'autre l'est devenue, parce que, presque tota-
lement négligée, l'agriculture y a fait moins de progrès,
quoique susceptible de beaucoup d'améliorations. On y trouve
des couches de marne , que l'on a commencé à y exploiter
depuis quelques années ; des bouquets de bois assez consi-
dérables ( la forêt de Malepaire , les bois de Vion , du Perray-
Neuf, de Monbrenon , de la Baronnie , en Pincé , de Sou-
vigné , etc. ), recouvrent une partie de sa surface , ainsi que
la lande dite de Vion , d'environ 900 hectares , sans valeur ,
pour ainsi dire , abandonnée comme elle l'est à la vaine
pâture communale , et qui n'attend que la charrue et l'in-
dustrie de cultivateurs éclairés, pour devenir l'un des sols les
productifs et, par conséquent, les plus riches du département.
Agriculture ancienne. Si l'on examine quel était l'état ancien
de l'agriculture du canton de Sablé , on reconnaît , avec
M. Salmon , que , dès le 1 i.e siècle , elle avait reçu des déve-
loppements sensibles dans les environs du chef-lieu , puisque,
dans l'acte de fondation du prieuré de Solesme , qui est de
l'année 10 10, il est fait mention de vignes, de prés et de
terres cultivées , données par Geoffroi , seigneur de Sablé ,
pour cet établissement ; mais qu'il n'en était pas de même
dans l'intérieur des terres , recouvertes de landes et de vastes
forêts , dont les cénobites de l'abbaye de Perray-Neuf et de
plusieurs monastères voisins, furent les premiers cultivateurs ;
que les guerres et les invasions barbares du moyen-âge,
arrêtèrent les progrès de la culture, jusqu'au i6.e siècle, que
le goût s'en répandit parmi toutes les classes de la société ,
particulièrement parmi les gentilshommes des environs de
SABLÉ.
7i5
Sablé , ainsi que l'atteste la foule de manoirs et d'habitations
rurales qui s'y font remarquer, dont la construction paraît
remontera cette époque, et qui démontrent, par leur étendue,
qu'ils furent habités par des familles opulentes.
L'état prospère où parvint l'agriculture sous Henri IV, du
principalement à son ordonnance du 12 janvier i5o,g , qui
consacrait la liberté du commerce des grains, se fit ressentir
dans le canton de Sablé , de même que sa décadence , occa-
sionnée par la prohibition de ce commerce , sous la minorité
de son pétit-fils. Elle ne se releva qu'en 1 754 7 époque où
cette liberté fut rétablie par un édit solennel. C'est de cette
dernière époque, que date l'introduction de la culture du trèfle
dans le canton , dont les premiers essais furent faits par
M. de la Panne , agriculteur distingué , dans la terre dont il
portait le nom , située à Auvers-le-Hamon. Elle se répandit
delà dans tout le département , où elle devint bientôt , comme
pâture, et par le commerce si important de sa graine , une
plante fourragère précieuse , et l'une des principales sources
de la richesse agricole et commerciale du pays.
Sous le règne de Louis XVI , quelques années avant la
révolution , l'agriculture du canton de Sablé avait fait des pro-
grès sensibles, et déjà les foires de Sablé étaient renommées
par la belle espèce et le nombre des bestiaux qui s'y vendaient ,
et par la quantité de grains qu'elle livrait à l'exportation. A
celle époque, le syslème des jachères et des terrains en vaine
pâture , existait dans toute sa rigueur. Chaque ferme avait un
quart au moins de ses terres envahies par les bruyères et les
genêts , abandonnées à la pâture des bestiaux , comme cela a
encore lieu dans le département de la Mayenne.
L'assolement était triennal , comme il l'est encore au-
jourd'hui ; mais il avait cela d'avantageux , qu'il était calculé
de manière à ce que les récoltes en céréales n'y fussent pas
consécutives , comme elles le sont encore dans plusieurs
parties du Maine et de l'Anjou, En voici la disposition :
l.1
SOLE.
l.r* ANNÉE.
2.e
3.e
4.e
5.e
6.e —
7-e
8.e
bleds ,
guérets ,
bleds ,
jachères ,
jachères ,
jachères,
guérets ,
)leds ,
2.e SOLE.
guérets ,
Bleds ,
guérets ,
bleds ,
fuérets ,
leds,
jachères ,
jachères ,
jachères.
3.e SOLE,
jachères -,
jachères j
jachères ;
guérets j
bleds j
guérets j
bleds j
guérets ;
bleds.
9«e et dern. année, guérets.
Pendant les quatre années de friche , la terre se couvrait de
7l6 SABLÉ.
genêts : l'opinion des gens de !a campagne était , qu'ils là
régénéraient et la disposaient à donner de nouveaux produits.
Ils se servaient , en outre , de ces terrains en friche , comme
de pâturages , pour les bestiaux et les chevaux , qui y étaient
abandonnés , presque toute l'année , et dont les engrais
étaient en quelque sorte perdus. Ayant peu d'engrais à mettre
dans la terre , les récolles n'étaient |jas abondantes : on
mettait 12 décalitres de semence au journal (4-4ares), ^a
mesure du pays ; et l'on estimait avoir une bonne récolte ,
lorsqu'on recueillait 4- à 5 fois la semence. Les seules plantes
que l'on cultivât, indépendamment des céréales, étaient le
lin et le sarrasin , mais en petite quantité ; on fumait la terre
qui recevait cette dernière plante , avec de la charrée ( cendres
lessivées), que les cultivateurs allaient acheter jusqu'à la Flèche
( 6 à 1 o lieues ). Le prix élevé de cet excellent engrais , fort re-
cherché , n*en permettait pas l'emploi en grand à tous les
fermiers. Les prairies artificielles étaient à-peu-près inconnues,
ainsi que la culture de la pomme de terre , si utile pour la
nourriture des hommes, dans les temps de disette , et devenue
d'un usage si général et si avantageux depuis , pour la nour-
riture et l'engraissement des porcs. La culture du trèfle
commençait à se répandre , mais elle était encore circonscrite
à quelques localités , et n'entrait pas dans le système général
des assolements , dont les agriculteurs instruits en font au-
jourd'hui la base.
Une seule branche de l'industrie agricole , celle qui convient
le mieux à la contrée et y fut la plus florissante et la plus
avantageuse, à toutes les époques , même du temps des
Celtes, l'éducation des bestiaux, s'y était développée et y
avait reçu un notable perfectionnement , dans l'amélioration
de la belle race de bêtes à cornes , connue sous le nom de
bœufs manceaux , provenant du croisement de l'espèce du
pays , avec celle de la Suisse. Cette belle espèce , bien
conservée , est l'une des principales sources de la richesse
agricole de la contrée.
Tel était, quelques années avant, et à l'époque de la révo-
lution , l'état agricole du canton de Sablé , que les guerres
civiles de la fin du siècle dernier rendirent stationnaire,
jusqu'en 1800 , que le rétablissement de la tranquillité dans
ce pays , permit de lui faire prendre un nouvel et plus
grand essorl.
Agriculture moderne. Le système actuel d'agriculture du
cant. de Sablé, peut être considéré comme étant de 2.e classe,
ou de moyenne culture , dans laquelle se louvent les petites
fermes et celles connues sous le nom de métairies. La culture
SABLE» 717
des céréales y est bien considérée comme but essentiel , mais
n'en est pas Tunique produit : les nombreux élèves qu'on y
fait, en bestiaux de toute espèce; les plantations de bois ,
d'arbres à fruits ; les pâturages en prairies naturelles , etc. ;
contribuent pour beaucoup à l'aisance des fermiers.
L'habitant des campagnes de ce canton , est actif, sobre ,
laborieux et économe ; il a toutes les qualités que nous avons
attribuées ailleurs au paysan manceau , mais aussi , il en a
tous les défauts. Généralement dépourvu d'instruction, il est
livré à tous les préjugés qui sont l'apanage ordinaire de
l'ignorance , à toutes les funestes préventions , qu'entretient
l'habitude routinière dans les esprits paresseux. C'est surtout
à la révolution agricole opérée dans la contrée et, par suite,
dans tout le département , par les bons exemples pratiques
des propriétaires agronomes de ce canton , que nous avions
en vue , lorsque dans la peinture du caractère du paysan
manceau, nous avons dit (art. maiise, tom. ni, p. 44 ) :
« vainement le raisonneriez- vous pendant des siècles, avec
l'éloquence d'un Démosthène ou d'un Cicéron , pour lui faire
changer ses assolements , lui faire adopter des engrais mieux
appropriés à la nature de son sol, lui faire employer dans
ses travaux des instruments aratoires perfectionnés ; mais
prêchez d'exemple, mettez vous-même la main à la charrue
nouvelle, répandez la chaux et l'urate sur vos champs, faites
des retours que ses baux interdisent , et supprimez vos
jachères : il rira à gorge déployée à vos dépends, toute la
paroisse se réunira sous le balai de l'église ou au cabaret
pour vous goguenarder , surtout si vous vous imposez des
sacrifices d'argent , pour opérer ces changements : que ce-
pendant vos récoltes soient prospères , que vos succès soient
bien apparents ; on sourira encore ironiquement , pour ne
pas paraître se rendre ; mais on vous imitera dans un coin
du champ le plus retiré, et si le succès couronne cet essai,
bientôt toute la commune fera comme vous, dont on se
rapprochera insidieusement, pour vous tirer adroitement le
secret de vos procédés. » C'est exactement ainsi que les
choses se sont passées dans le canton de Sablé , avec celte
différence, que le système de colonie paritaire, regardé avec
raison comme si funeste à la prospérité du cultivateur, a été
la source de son bien-être dans cette occasion , puisque c'est
le propriétaire qui a fait exécuter par le colon, en le dirigeant
et faisant les avances nécessaires , les améliorations qui y ont
été exécutées. Voyons en quoi ont consisté les changements
opérés : c'est encore et toujours M. Salrnon que nous suivrons
dans ce récit.
7i« SABLÉ.
« L'abolition de la dîme et des droits féodaux , en 1789,
dont on ressentit bientôt les heureux effets ; la division des
grandes propriétés ; l'abolition des biens de main-morte ;
furent les premiers éléments de la prospérité agricole , dont
la guerre civile , qui suivit bientôt , arrêta l'essor , jusqu'à ce
que la paix , due à l'établissement du gouvern. consulaire , per-
mit à l'habitant des campagnes de celte contrée , de reprendre
ses travaux. L'introduction de la chaux comme engrais , le
prix élevé de la graine de trèfle , qui en fit mulliplier la
culture , furent , avec les précédentes , les principales causes
qui portèrent l'agriculture au degré de pefection et de pros-
périté qu'elle a atteint depuis.
« Ce fut en 1810, que l'on commença à faire entrer en
grand la chaux dans le système des engrais : les effets qu'elle
produisit sur les terres schisteuses , humides , froides et
compactes de la rive droite de la Sarthe , tinrent du prodige :
elle en changea totalement la nature végétative, allégea,
améliora et fertilisa la texture du sol à tel point , qu'au lieu
du seigle et du méteil qu'on y récoltait auparavant , il produit
maintenant 10 et 12 pour 1 en pur froment. Bientôt les
fourneaux à chaux , chauffés par le bois , ne purent suffire à
la consommation ; on en construisit d'une dimension beaucoup
plus grande , qui furent alimentés par le charbon de terre ,
qu'on tirait à grands frais des mines de l'Anjou. On ne
se doutait pas alors de l'existence dans le pays , ou du moins
on en avait perdu la trace ( v. plus bas , hndustr. ) , de ce
combustible minéral , si précieux sous ce rapport , l'anthra-
cite , qui y est répandu en abondance et alimente aujourd'hui
de nombreux fourneaux. La manière dont on se sert de la
chaux dans ce pays , consiste à l'employer d'abord vive, dans
des terriers préparés d'avance et provenant des gazons qu'on
enlève dans les cheintres (les bords des champs ), des vases,
des curures de fossés , des débris végétaux , etc. , auxquels ,
en s'éteignant , elle communique la solubilité. Lorsqu'on
transporte ensuite ces terriers dans les guérets, la chaux , étant
éteinte, a perdu toute sa causticité et se transforme en calcaire.
Dans cet état , elle améliore la texture du sol , mais elle n'a
plus la même tendance à le rendre soluble : elle remplit alors
les mêmes fonctions que la marne et la craie. L'usage qu'on
fait de la chaux , doit être éclairé par de sages expériences
sur la nature du sol , et subordonné aux proportions de
matières végétales inertes ou de calcaire qu'il contient : ses
proportions ( 3 à 4 pipes par journal ou 4-4 ares ) •> ainsi que
l'emploient quelques agriculteurs , ne doivent pas être inva-
riables ; et les proportions ordinaires de ces compôts , sont
SABLÉ. 719
1 hectolitre 1/2 de chaux par mètre cube de terreau ; leur
emploi , de 20 m. c. par hectare.
« Ainsi que nous l'avons dit , la majeure partie des pro-
priétaires du canton de Sablé , qui y ont leur résidence , font
valoir leurs fermes à titre de colonie partiaire , ce qu'on
appelle à moitié dans le pays. Les baux y suivent les asso-
lements , sont généralement de 9 années , et ne consistent
souvent qu'en simples promesses ou conventions verbales ,
usage qui provient de l'ignorance des paysans , qui ne leur
permet pas de faire des sousseings , et de leur extrême parci-
monie , qui les porte à économiser les frais d'actes notariés
et d'enregistrement. Cet usage pourrait être très-funeste à
ces colons , si les propriétaires n'agissaient envers eux comme
de bons pères de famille , en leur faisant toutes les avances
dont ils ont besoin , soit en bestiaux , soit en engrais ( les
propriétaires paient les deux tiers de la chaux ) , en secours
de tout genre ; enfin , faisant ainsi avec eux un échange
mutuel de secours et d'industrie , dont les uns et les autres
partagent également les produits. Quelques propriétaires ,
par un abus qui devrait cesser, continuent à percevoir la
dîme sur les grains , mais , alors, paient , en totalité , l'impôt
de 1790. Indépendamment de la classe des fermiers, un grand
nombre de propriétaires , résidant toute l'année à la cam-
pagne , font valoir eux-mêmes leur domaine , et rivalisent
de zèle , dans des essais de tout genre , qui tournent au profit
de l'agriculture. L'étendue des fermes varie de 16 à 4o hect.
( 35 à 90 journ. ) , dont le prix de fermage est de 20 à 25 f.
l'hecl. de terre labourable , et de 70 à 80 f. l'hect. de pré.
Un grand nombre de bordages et de petites tenues appelées
closeries , sont dans des proportions qui varient de 5 à i5
hectares et même au-dessous.
» L'ancien assolement, décrit plus haut (p. 715 ), subsiste
encore aujourd'hui , mais a subi beaucoup d'améliorations
sous le rapport des jachères. En voici la marche , en sup-
posant les terres divisées en 3 soles , de manière à ce qu'il
y en ait toujours, chaque année, un tiers ensemencé en bleds.
i.re année , guérets, pois et pommes de terre fumées; — 2.e,
bleds; — 3.e, guérets , pois et pommes de terre; — 4*% bleds;
— 5.e, guérets , pois et pommes de terre; — 6.e, bleds et trèfle; —
7.% trèfle , i.re coupe pour fourrage, 2.epour graine; — 8.°, trèfle
pour pâture; — 9." , jachère.
Cet assolement a encore l'inconvénient de priver souvent
le cultivateur de prairie artificielle , le trèfle ne réussissant que
médiocrement dans les bleds d'automne , et ne donnant la
a.e année que de faibles produits.
720 SABLÉ.
« Les portions de lerre cultivées en orge , lin , sarrasin et
chanvre , sont généralement si minimes , qu'elles ne peuvent
être comptées dans les assolements. Cependant , les produits
considérables que les fermiers ont retiré de la graine de trèfle,
en ont engagé quelques-uns à augmenter la culture de l'orge ,
dans laquelle ils sèment ce fourrage , qui y réussit beaucoup
mieux que dans les bleds d'automne. Cette culture a renversé
la base de l'assolement triennal , et les fermiers qui i'ont
adoptée , se sont trouvés fort embarrassés pour le faire coïn-
cider avec les conditions de leurs baux. Pour remédier à cet
inconvénient, dit M. Salmon , voici l'assolement dont j'ai
fait l'essai , et qui m'a parfaitement réussi.
l.re SOLE. 2.e SOLE. 3.c SOLE. t\.e SOLE. 5.e SOLE.
ANNÉES. " — - ' i
1. "-.... blés, vesce à couper, orge et trèfle , trèfle, guér.etsolan.;
2.e vesce a couper, orge et trèfle , trèfle, guér. etsolan. , blés;
3.e orge et trèfle , trèfle, guér.etsolan., blés, vesce àcouper;
4.e trèfle, guér.etsolan., blés, vesce àcouper, orge et trèfle ;
5.* guér.etsolan., blés, vesce a couper, orge et trèfle , trèfle.
« Dans cet assolement, si le nombre des terres ensemencées
en blé d'automne, est moindre que dans l'assolement triennal,
leur produit en grains est aussi beaucoup plus considérable,
en raison des engrais toujours rares , et qui sont alors dissé-
minés sur une moindre surface : on en est bien dédommagé
d'ailleurs, par les récoltes d'orge, de fourrages artificiels et
de graine de trèfle. Indépendamment des pommes de terre
fumées , qu'on ensemence dans les guérets , on y obtient
encore des récoltes abondantes , en pois et en sarrasin. Si on
trouvait le 5.e en blé insuffisant , on y pourrait remédier ,
en prenant une portion de la cotaison en orge, pour l'en-
semencer en blé d'automne, dans lequel on sèmerait éga-
lement du trèfle.
La méthode suivie pour les labours, est subordonnée à la
nature du sol couvert , compact , froid et humide , de la
localité. Les guérets sont généralement labourés en sillons
étroits, formés de 4 raies. Ce genre de labour, qui convient
à la plus grande partie des terrains côtueux du pays , pourrait
être remplacé avantageusement par celui en planches , pré-
férable dans les terres légères du plateau de la rive gauche de
la Sarthe , qui ne conservent pas d'humidité. L'espèce de
charrue employée dans le canton , et dans toute la contrée ,
est celle à versoir, pesante et d'une construction grossière :
on y attelé , assez généralement , de 4- à 6 bœufs , avec 2 ou 4
chevaux , et elle est conduite par 2 hommes. Cet attelage ,
qui est celui ordinaire en Anjou , est dérisoire et fatigue
extraordinairement les chevaux , dont l'allure ne peut se
S4BLÉ. 721
modeler sur la marche tranquille et lente des bœufs. On
compte environ 65o de ces charrues dans le canton , dont
i/i3e au plus sont traînées par des chevaux seuls. C'est à la
fin de mars, que Ton commence les labours, par sillons de
4 raies : on en ensemence une portion en pommes de terre,
pois, sarrasin. Lorsque ces produits sont enlevés , on rabat
les sillons avec la herse ; les engrais sont transportés sur les
guérets et placés par chaînes, composées de tas alternatifs de
fumiers et de terriers ou compôls de chaux. Lorsqu'ils sont
étendus, en septembre, on sème le seigle ou le froment,
qu'on enterre par un nouveau labour de quatre raies : on
émolte ensuite avec une petite herse, traînée par un cheval,
ou , à la main , avec une houe. Lorsqu'on veut ensemencer
le trèfle dans les blés d'automne , cette opération s'exécute
en février, par un temps favorable , ou lorsque la terre est
légèrement couverte de neige : le dégel qui survient contribue
à l'enterrer. Quelques cultivateurs sont dans l'usage de semer
celte graine en même temps que le blé : elle lève beaucoup
mieux, étant suffisamment enterrée; mais est plus exposée
à geler si l'hiver est rude. La méthode de la semer avec
l'orge est en général bien préférable ( c'est la plus répandue
dans tout le département ); malheureusement la plus grande
partie des terres du canton n'est pas propre à cette culture.
Les proportions de semence à employer, sont 5 kilogr. de
graine de trèfle et 1 hectol. de froment ou de seigle par journ.
Leurs produits peuvent être évalués ainsi : — Le froment et
le méteil , dans les terres de i.rj classe , rapportent , en bonne
année, 10, 12 et i4 pour 1 ; dans celles de 2.e cl., et dans les
moyennes années, 6 et 7 pour 1. Dans les terr. médiocres , le
seigle peut donner 5 et 6 pour 1. Ces produits étaient beau-
coup moindres , avant l'emploi de la chaux. — Le trèfle
rapporte en raison de la qualité des terres auxquelles il est
confié , et sa réussite dépend entièrement des saisons. Ses
produits peuvent néanmoins être évalués, la i.re année, à
1,000 kilogr., pour la première coupe, et 5o kilogr. de
graine , au journal. La 2.e année , est rarement productive :
on ne le conserve qu'autant qu'il promet une moyenne récolte,
sans quoi il est abandonné aux bestiaux.
« La récolte des céréales est assez tardive, et ce motif
devrait faire abandonner l'usage où l'on est , dans le canton ,
et dans toute la partie centrale , ouest et sud du déparlement ,
de battre les grains aussitôt que la moisson est terminée , à
défaut de granges , comme il en existe dans la partie nord et
est , destinées à recueillir les grains qu'on y bat pendant
l'hiver. Les récoltes ne seraient point alors exposées à être
iv 46
722 SABLÉ.
avariées par les pluies , comme elles le furent , à un degré
extrême , en 1817, et comme elles le sont, plus ou moins ,
presque tous les ans; et on éviterait ce surcroît de travail,
dans la saison des ensemencements , où les journaliers sont
rares et leur travail d'un prix élevé.
» Les prairies naturelles, quoique recherchées, ne sont
l'objet d'aucune amélioration. Les fermiers se contentent
d'y pratiquer quelques canaux, ou plutôt, de légères saignées
d'irrigation , sans leur donner d'engrais. Cette branche si
précieuse de l'industrie agricole , dans ce pays surtout , où
l'on élève beaucoup de bestiaux , n'a fait aucun progrès.
Aussi les prairies , à l'exception de celles qui bordent les
rivières , la Sarthe et la Vègre surtout , sont-elles peu pro-
ductives. — Les prairies artificielles, ne consistent guère que
dans la culture du trèfle. La luzerne réussit cependant très-
bien , dans quelques parties des terres de la rive droite de la
Sarthe; mais, probablement, parce que cette plante exige
un trop grand entretien , les fermiers ne la cultivent qu'en
très-petite quantité , une ou deux planches par ferme , et
seulement pour la nourriture de leurs veaux. Les portions de
terre calcaire de la rive gauche de la même rivière , sont
susceptibles de produire le sainfoin , qu'on cultive avec
succès dans les communes de Vion et de Parce, mais point
aussi abondamment qu'on le pourrait. La vesce cultivée ,
connue sous le nom de vescereau et de vesceron , s'est introduite
aussi depuis quelques années , dans le système des prairies
artificielles. Cette légumincuse est d'un grand secours au com-
mencement du printemps , alors que les fourrages sont ordi-
nairement épuisés. — Une plante fort précieuse, qu'on regrette
de ne pas voir cultiver pour fourrage dans le département , où
l'on en récolte beaucoup en grand, est le maïs qui, coupé en
vert, fournirait aux bestiaux une nourriture saine et abon-
dante. L'essai fait de cette culture , dans ce but , a eu les succès
les plus avantageux. : 16 décal. de maïs, semés au mois d'avril,
dans un journal de terre préparée comme pour l'orge , don-
nèrent des tiges qui furent arrachées en vert, au mois de
juin suivant , et procurèrent un quantité considérable de
fourrages. La même portion de terrain , ensemencée de nou-
veau de la même manière , procura une récolte non moins
abondante C'est ici l'occasion de faire remarquer, que la li-
mite que le professeur Decandole a tracée à cette plante ,
sur sa carte botanique de la France, n'est pas parfaitement
exacte , puisque le département de la Sarthe , où sa culture
est très-répandue, est bien au nord de cette ligne.
« La culture de la vigne , à en juger par le grand nombre
SABLÉ. 723
île pièces de terre qui , dans presque toutes les fermes , portent
le nom de champ , de clos de la Vigne, paraît avoir été bien
plus répandue, cl plus soignée autrefois dans le canton qu'elle
de l'est aujourdhui , quoique une seule commune, sur i5, en
soit entièrement dépourvue. Celles de Parce, à l'est, et de
Précigné , au sud-ouest, en possèdent seules des plantations
assez considérables : en somme , toutes celles du canton
n'équivalent qu'au 5o.e de sa superficie cultivée. M. Salmon
attribue la destruction des plants de vigne , au système vicieux
de l'impôt sur ses produits et au renchérissement survenu
dans la main-d'œuvre, depuis la révolution. Les procédés de
culture et de vinification , sont les mêmes. -que dans les autres
vignobles de la Sarthe : seulement , on^ déchausse la vigne
plutôt, la taille n'a lieu qu'après cette opération , et l'usage
des échalats y est inconnu. L'espèce de cépage est le pineau
et le gouais , en blanc; en rouge, le pineau aV Aunis. Les
vins qu'ils produisent, sont de médiocre qualité ; les blancs
bien supérieurs cependant, aux rouges. La situation de ces
vignobles, sur la limite de celte culture au nord-ouest ( v. la
Carte de La Charnie , I-32g ) , facilite l'écoulement assez avan^
tageux de ses produits, dans les principaux lieux environnants,
du département de la Mayenne.
« La culture des arbres à fruits, s'est multipliée à tel point,
que faute de moyens de communication , les cidres se sont
donnés à vil prix, ce qui est devenu un avantage' pour la classe
ouvrière , qui n'avait autrefois pour son usage que de mau-
vaise boisson. Toutefois , le peu de profondeur du sol , nuit
au succès des plantations, surtout pour le pommier, dont les
variétés principales sont : les Fréquin, Normandie , Jaune,
Doux,- Amer , etc.
« Les bois, dont nous avons indiqué les bouquets prin-
cipaux , occupent uu peu plus de 1/7. e de la superficie cultivée :
les essences principales dont ils sont plantés, sont le chêne
à grappes, et le chêne tauzin ou brosse.
« Les landes peuvent être considérées comme entièrement
conquises par la culture , puisqu'il n'en reste guère plus de
35o hectares, n'équivalant qu'à 1/88* de la superficie agri-
cole , non compris , il est vrai la lande de Vion , qui n'attend ,
comme nous l'avons dit , que la charrue qui doit la mettre en
valeur. Celle lande offrirait un excellent emplacement , pour
l'établissement d'une ferme expérimentale.
« Les nombreux élèves de bêles à corne, qui se font an-
nuellement dans ce canton , en sont Tune des principales
richesses agricoles et , peut-être , la plus importante , la plus
réelle. L'espèce bovine , connue sous le nom de bœufs mon-
7^4 SABLÉ.
ceaux , est très-belle , quoique de taille moyenne : les formes
en sont robustes et bien prises ; elle est assortie aux pâturages
du pays, qui produisent peu abondamment, et en nourriraient
difficilement d'espèces plus fortes- Ces bœufs sont employés
de bonne heure à la culture , sont ensuite vendus à l'âge de
6 à 7 ans , et exportés pour la consommation de la capitale ?
après avoir été engraissés On ne saurait trop encourager
l'éducation de celte belle race, qui attire annuellement aux
foires de Sablé et des environs , un grand nombre d'herbagers
de la Normandie.
« L'espèce chevaline , est généralement faible et aurait
besoin d'amélioration. Les fermiers commencent cependant à
être plus curieux que par le passé , dans le choix des étalons.
« La race des bêtes à laine, a pris un développement plus
satisfaisant , par le croisement de béliers mérinos , avec les
brebis du pays , amélioration due au bel établissem. lormé par
M. le comte Dauvé, à sa terre des Chenets, près Sablé, où il
a réuni un troupeau de l^oo mérinos , de pure race d'Espagne ,
bien conservée. Cette amélioration a servi au développement,
à Sablé, d'une branche d'industrie assez importante , la pré-
paration des laines mérinos , dont il se fait une assez grande
exportation. Du reste , le grand nombre d'élèves en bêtes
à cornes, ne permet de considérer l'éducation des moulons
que comme accessoire , de sorte que chaque ferme ne compte
pas au-delà de 3o à 4-o têtes de ces animaux. On remarque
anssi une ou deux chèvres dans chacune d'elles.
« Le nombre des cochons , élevés et engraissés dans le
canton , a reçu depuis i5 ans une augmentation considérable ,
au-delà même des justes proportions que ses avantages sem-
blent permettre. C'est le genre d'industrie agricole , dont les
résultats favorables sont devenus le plus sensible, pour les
cultivateurs Ces animaux se vendent aux marchés des i.er et
3.e lundi de chaque mois , à Sablé.
« Chaque ferme entrelient aussi de 3 à 5 et 6 ruches
d'abeilles au plus , dont les produits sont vendus à des mar-
chands étrangers au canton , qui parcourent le pays pour ce
commerce. Les volailles sont communes dans cette contrée ,
dans les mêmes proportions que dans le reste du déparlement,
à l'exception des oies , plus abondantes dans la partie nord,
que dans certains autres cantons.
« Enfin , le nombre et la grande variété d'espèces de
bestiaux élevés sur ce territoire , aurait dû y développer la
culture du chou cavalier, des navets , turneps , carottes, be-
teraves , etc. , qui procureraient une nourriture saine et abon-
dante à ces animaux , ressource qui manque encore aux
SABLÉ. 725
agriculteurs de ce pays , qui n'ont a leur donner que la pomme
de terre , les citrouilles , les feuilles d'arbres , du grain et du
son. »
Depuis ces notes fournies, en 1828 , l'état de l'agriculture
est à peu près resté le même dans le canton de Sablé. « Seu-
lement , nous écrit M. Salmon ( janvier 1837 ) , l'usage de la
chaux s'est plus généralement répandu, et l'on en met des
quantités plus considérables (de 8 à 10 pipes à l'hectare ).
Les bons effets de cet amendement, se font sentir de plus en
plus, dans les terres dépourvues de calcaire; et les quantités
de blé qu'on récolle (de i5 à 20 hectolitres à l'hectare ) , en
fournissent la preuve : mais c'est aussi à ce seul produit , et à
celui des élèves en bestiaux , que se bornent toutes les amé-
liorations.
« L'extrême sécheresse de Pété de i835, a cependant eu ce
résultat avantageux , que les fermiers ont fait plus d'efforts
pour se procurer des fourrages artificiels.
» La culture du trèfle incarnat , et surtout celle de la vesce ,
vicia satba , pour faire manger en vert , ont pris un dévelop-
pement considérable : le chou de Poitou est aussi généralement
cultivé.
« L'ancien assolement, a subi des changements notables ,
par suite de l'introduction de l'orge et du trèfle commun dans
la culture. En voici la composition : — blé ; — vesce , trèfle
incarnat et pommes de terre ; — blé et orge , avec trèfle
commun; — trèfle commun ; — guérets.
« Du reste , aucune autre amélioration notable n'a été in-
troduite dans le système de culture , ni dans la confection des
instruments aratoires , qui en auraient le plus grand besoin.
Il faudrait , pour opérer des changements avantageux sous ce
rapport , qne nos fermiers eussent plus de capitaux à leur
disposition, et qu'ils fussent à même de pouvoir puiser, dans
des écoles spéciales d'agriculture, de bons exemples à suivre.
Alors notre agriculture pourrait , avec le temps , parvenir à
cet état d'industrie manufacturière où elle est arrivée en
Angleterre , en Belgique, en Hollande et dans le nord de la
France , où l'on considère une ferme comme une manufacture,
qui prend la terre comme une machine , dont le travail et les
capitaux sont les moteurs.
« Malheureusement, nos fermiers manquent de lumières et
de fortune , pour mettre cette machine en mouvement : le sol
est à peu près abandonné par eux à son action naturelle , et
leur travail ajoute péniblement à la force de production.
« La quantité de blé qu'on récolte dans les environs de
Sablé , principalement sur la rive droite de la Sarthe , a dé-
726 SABLÉ.
veloppé dans celte ville, une branche de commerce consi-
dérable, dont les résultats pourront donner une plus grande
impulsion à l'industrie agricole. C'est le commerce en grand
des farines et des grains, qui s'exportent pour Angers, Nantes,
Bordeaux et Marseille. On évalue à 60,000 hectolitres, la
quantité de froment qui a été embarquée à Sablé , depuis la
récolte de i836 , jusqu'au i.er décembre de la même année,
et ces exportations continuent. Ces blés arrivent à Sablé, des
cantons de Gréez et de Meslai , département de la Mayenne ;
de Châteauneuf, départ, de Maine- et Loire; de Brûlon ,
Loué et Silié , dans la Sarthe. Plusieurs moulins à farine,
d'après le système américain , sont en construction sur la
Sarthe , le i.er , à Noyen , le 2.e , à Juigné ( v. ces articles ),
à peu de dislance en à-mont de Sablé ; et plusieurs autres en
aval de celte ville, sur la même rivière , dans le département
de Maine-et-Loire. Ces diverses usines doivent nécessai-
rement concourir, avec l'exportation des grains, à rendre
Sablé l'un des principaux entrepôts du commerce agricole des
départements de l'Ouest. »
Le commerce agricole, dont les détails qui précèdent font
assez connaître les éléments, consiste en grains , dont il y a
exportation réelle , et dont le canton fournit à Paris , dans
certaines années, en 1827 notamment, au-delà de 2,000
hectol. en froment; en bestiaux, bœufs et porcs principa-
lement ; chanvre , lin et leurs fds ; graine de trèfle , vins ,
cidre et fruits ; bois , écorce et tan ; laine , volailles, gibier ,
cire et miel , beurre et autres menues denrées.
INDUST. L'exploitation de l'anthracite doit , aujourd'hui ,
être placée , non-seulement à cause de son importance spé-
ciale , mais aussi , par celle qu'elle a procurée à plusieurs
autres et au progrès de l'agriculture, à la têtes des indu' tries
du canton. Ce fut en 181 3 , dit-on , que M. Dugué , marchand
de charbon de terre , à Sablé , se trouvant dans une de ses
fermes , vit une voilure arrêtée dans un bourbier, en arracher
un morceau de houille. La veine , d'où provenait ce morceau ,
fut mise alors à nud , et plusieurs autres veines superficielles,
découvertes dans les environs , donnèrent lieu à une exploi-
tation considérable , dont une société , composée de proprié-
taires de Sablé, à l'exception de M. Thoré-Cohendet père,
célèbre négociant du Mans , alors vivant , obtint la conces-
sion, en 1825. L'élendue du terrain compris dans cette
concession, connue sous le nom de mines de Sablé , s'étend
au nord, par une suite de lignes tirées du clocher d'Arquenay
(Mayenne), sur ceux de Bazouges, Chemeré et S.-Jean-
d'Erve ; ensuite , par la route du Mans à Laval , jusqu'au car-
SABLÉ. 727
refour de la Lune ; à l'est , en suivant la roule de Sablé à Sillé ,
passant par le bourg de Brulon et s'étendant , par le châ-
teau de Martigné , jusqu'aux clochers d'Asnières et de Juigné ;
au sud, par des lignes droites menées, de ce dernier , au
quart de rond des bois de Brice , dans la direction de l'allée de
ces bois, jusqu'à la rencontre de la ligne d'Auvers , à la ferme
du Châtelet ; contournant ensuite la concession de la Dorbe-
lière , par une suite de lignes menées sur la métairie d'Epaul-
fort, les clochers d'Epineu-le-Séguin , Ballée et Préaux,
puis à S. -Brice , jusqu'à la rencontre de la route de Sablé à
Laval; puis, ensuivant cette route, jusqu'aux clochers de
Meslay et du Bignon ; enfin , à l'ouest , par une dernière ligne
droite, dirigée, de ce dernier clocher, jusqu'à celui d' Arquenay,
point de départ; d'où résulte une superficie de 260 à 275 kil.
carrés, s'étendant beaucoup plus sur la Mayenne que sur la
Sarthe. — Une nouvelle compagnie , à la tête de laquelle sont
MM. Ozou frères , l'un élève de l'école des Mines , l'autre
ancien officier de cavalerie, est devenue concessionnaire, en
i833 , d'une seconde exploitation , dite des mines de Viré , s'é-
tendant sur les communes de Brûlon, Viré, Avessé ( Sarthe ) ;
Bannes et Cossé-en-Champagne ( ?tlayenne ), sur une super-
ficie de 45 kilom. carrés.
Suivant M. Salmon , l'un des concessionnaires et adminis-
trateurs des mines de Sablé , la découverte de l'anthracite dans
le Maine , date d'une époque beaucoup plus reculée, que celle
qu'on lui assigne ordinairement. Elle remonte à l'année 1760,
où ce combustible fut rencontré dans les environs de Laval,
mais abandonné , parce que , ne convenant pas pour forger le
fer , on ne connut pas alors l'usage si précieux auquel on l'a
employé , lors de sa nouvelle découverte. Ses avantages ont
été tels, pour la calcination de la chaux destinée à l'amendem.
des terres , que les 5 hectolitres de celle-ci , dont le prix
moyen était de i5 à 20 f. , ont pu être donnés à 8 f. M. TrigeF
estime , dans un mémoire adressé par lui à l'Académie des
Sciences , en avril i833 , qu'il est extrait , par an , au moins
14.0,000 hectol. d'anthracite, pour la cuisson de 77,000 b. de
chaux , ce qui occasionne un mouvement de fonds de plus
de 3oo,ooo f. , pour l'extraction et le charroi du combustible ,
croissante de l'emploi de la chaux dans l'industrie agricole ,
et par l'ouverture de nouvelles carrières d'extraction de
l'anthracite. Il est vrai que ce résultat s'étend sur un espace
moins circonscrit , et qui n'est plus limité au seul canton de
7^8 SABLÉ.
Sable. Deux machines à vapeur sont établies aux mines de
Fercé et de Pont-Guéret , à Câlines, pour l'extraction de
l'anthracite.
La plus importante des industries du canton de Sablé T
après celle qui précède , est l'exploitation des marbres , parti-
culièrement sur la rive droite de la Sarthe , entre Sablé et
Juigné , et sur la commune de Gâtines : celle des marbres
d'Asnières, est à peu près abandonnée. M. Landeau , l'un des
principaux marbriers de Sablé , a établi sur la Sarthe , à
Juigné , une scierie mue par l'eau , pour le débit des blocs de
marbre en planches , et un fourneau dans lequel les débris
d'exploitation du marbre , sont convertis en chaux. Sablé
possède 4 ateliers où le marbre est travaillé et poli. Deux autres
scieries de marbre sont en construction sur la Sarthe , l'une
à Solesmes , par MM. Landeau frères ; l'autre , au moulin de
Rougeret, commune de Sablé, par M. Lefebvre-Fautrardière.
On compte actuellement dans le canton, 17 fourneaux à
chaux , dont les 3/5. es chauffés par l'anthracite ; 2 fourneaux
à chaux et à briqueterie, 2 à briqueterie, nouvellement établis
sur Sablé , 1 à briqueterie et à poterie. Extraction de la pierre
à chaux et de la pierre de taille , pour bâtir ; du grès , pour
ce dernier usage ; de l'amphibole , pour la construction des
chemises desf ourneaux à chaux ; de la pierre noire, dite des
charpentiers ; etc. ( Y. les art. communaux ). Les autres
branches d'industrie du canton, sont, 3 papeteries , à Avoise.
Celle de l'Isle ayant été incendiée, en i835 , le propriétaire
y a établi une machine à mouvement continu , comme il en
existe à Poncé et à Bessé- Fabrique de gants , à Sablé ;
mégisserie, pour la préparation des peaux destinés à la
ganterie, établie récemment dans la même ville ; plusieurs tan-
neries, à Sablé et à Parce ; plusieurs ateliers dechapelerie , à
Sablé ; fdalure de laine, par mécanique et à la main , pour la
bonneterie ; mauufacture d'étoffes en laine , ou mélangées de
fil et de coton, telles que serges, flanelles, siamoises, etc.;
fabrique de toiles en lin et en chanvre , partie pour la com-
mune , partie pour la consommation du pays ; moulins à
eau et à vent , indiqués au cadastrement. — Les objets qui ont
figuré à l'exposition de l'industrie départementale , au Mans ,
en juin i836, et ies récompenses décernées, sont : i.° anthra-
cites des mines de Montfrou , de Monpertuis et de Fercé ,
par MM. Salmon et compagnie , médaille d'argent , grand
module; 2.0 gants assortis; peaux de chevreau, blanches et
de couleur; par M. Landeau, gantier à Sablé; méd. de
bronze ; 3.° gants d'agneau , par M. Fautrat-Chedon , gantier
à Sablé ; 4«° cuirs , par M. Delépine , tanneur à Parce ; 5.°
SABLÉ. 729
échantillon de laine filée à la main , par M. Persigan , fabri-
cant , à Précigné.
Commerce considérable d'entrepôt, au moyen de la navi-
gation de la Sarlhe , à Sablé et à Avoise.
foir. et marc. Huit foires par an , chacune d'un jour ,
dans 3 localités, à Sablé , à Auvers-le-Hamon , à Précigné.
Deux marchés par semaine , à Sablé, dont deux par mois ,
plus particulièrement destinés à la vente des bestiaux. Petit
marché du dimanche malin , a Parce et à Précigné.
=: Fréquentât. , par les habitants , suivant la situation res-
pective des communes , des foires et marchés de Brûlon ,
de Loué, Vallon, Noyen, Malicorne, la Flèche, dans la
Sarthe ; de Durtal et de Morannes, en Maine-et-Loire ; de
S.-Denis-d'Anjou, Bouère , Grèez-en-Bouère , et Meslay ,
dans la Mayenne.
rout. et ghem. Le canton de Sablé est traversé , en ce
moment , du S. S. E. à l'O. , par la route royale n.° i5g , de
Tours à Rennes , par la Flèche et Laval ; de l'O. au N. , par
celle départementale n.° 5 , d'Angers à Alençon et à Mamers,
par Brûlon , Sillé et Fresnay; de TE. à l'O., par celle départ.
n.° 8, de la Fontaine-S. -Martin , où elle s'embranche avec la
route royale n.° 23 , à Sablé , en passant par Malicorne.
On lui promet encore une route départementale , qui portera
le n.° 1, et conduira du Mans à Sablé, directement, en passant
par Chemiré - le -Gaudin, Fercé , Noyen et traversant la
Sarthe , sur un pont suspendu en fil de fer , qui va y être
établi ; enfin , un chemin de grande vicinalité , ayant la même
destination , et passant par Vallon et Chantenay , entrera sur
le canton par Asnières , et viendra s'embrancher avec la roule
n.° i5g ci-dessus, au nord-est de Sablé. Différents chemins :
de Parce à la route n.° i5g, par le Bailleul ; de Sablé à
Conlie, par Loué ; de Sablé à Châteauneuf , par Morannes et
Durtal ; offrent de nombreux débouchés à ce canton , favorisé
en outre , par la navigation de la Sarthe , qui lui procure les
avantages du commerce d'entrepôt dont nous avons parlé ,
lequel consiste en blés, vins, graine de trèfle, sels, fers;
résine, épicerie, ardoises, pierres de la Rairie, et tufau, à bâtir,
venant de l'Anjou ; charbon de terre , bois pour construct. ,
minerais, poudre de tan, briqueterie, fers , etc. , etc. « C'est
à ces nombreuses voies vicinales , notamment à l'ouverture et
à l'achèvement de la roule départementale n.° 5 , entre Sablé
et Sillé-le-Guillaume , dit M. Salmon , que nous citerons
toujours , parce qu'il n'est point de plus juste appréciateur de
la situation et des intérêts statistiques du canton que nous
décrivons , qu'est du le développement de l'industrie dans
73
o SABLÉ.
cette contrée, qui en était presque totalement privée autrefois.
Ce pays , qui forme la limite du département de la Sarthe ,
avec celui du déparlement de la Mayenne , connu autrefois
sous la dénomination de Charnie , était , à une époque re-
culée, entièrement couvert de bois. Son sol humide et argileux,
en rendait les chemins impratiquables et les communications
tout-à-fait nulles. Grâce à l'ouverture de cette route , et à
l'emploi de la chaux, on peut prédire que cette contrée pourra,
par ses récoltes en céréales , rivaliser, avant peu, sous ce
rapport , avec les parties les plus produclives du départem. »
AiSTiQ. motsum. On ne connaît , sur ce canton , aucun mo-
nument qu'on puisse rapporter à l'époque celtique , ni à celle
gallo-romaine, si ce n'est de nombreux amas de scories,
qui se rencontrent sur la partie de la rive gauche de la Sarthe ,
et parmi lesquelles ont été recueillis des fragments de poteries
romaines et des médailles. Il y existe , sur plusieurs points des
communes de Sablé , Gastines , Juigné , Vion , etc. , etc. ,
d'anciens ouvrages de terrasserie , qui annoncent l'existence
de vieux campements, de points fortifiés, de mottes féodales,
dont on ne peut déterminer précisément l'époque , et qui
sont décrits aux articles de ces localités. Les monuments
religieux les plus remarquables , sont : l'église du prieuré de
Solesmes , dans laquelle se font admirer les magnifiques
groupes de sculpture, connus sous le nom de Saints de Solesmes^
et qui seront décrits à l'article de celte commune ; les églises
de S.- Martin de Parce , de S.-Pierre de Précigné ; celles de
Souvigné-sur-Sarthe et de Vion , du genre roman ; celles
d'Asnières et d'Auvers , en roman-gothique. — Les monu-
ments et édifices civils et militaires remarquables de ce ter-
ritoire, y sont beaucoup plus multipliés. ÎSous n'en citerons
que les principaux , renvoyant aux articles communaux pour
les détails. Ce sont, pour leur ancienneté et leur architecture ,
les restes de l'ancien château de Sablé ; la Cour d'Asnières ;
Monfrou, à Auvers ; Pescheseul, la Perrine de Cry, à
Avoise ; Vrigné , à Juigné ; la Saunerie , Roussan , la maison
de Champagne , à Parce ; la Cour du Joncherai , au Pé ; le
Perray-Neuf, et la Commanderie, surtout, à Précigné; dif-
férentes maisons anciennes , à Sablé , à Auvers , à Juigné ,
à Louaille , etc. , etc. ; en monuments modernes , ou restaurés
à la moderne : le château de Sablé , construit dans le genre
d'architecture introduit par Mansard; celui de Juigné; Moulin-
Vieux, à Asnières ; la Panne et le Plessis , à Auvers ; Bois-
Dauphin, à Précigné ; et le collège ou petit-séminaire de cette
commune ; la Cocuerie et la Kougeolière , à Avoise ( et non
pas la Rougelière , comme on l'a imprimé par erreur à cet
SABLÉ. 73
article ) ; enfin , le château ou plutôt la jolie villa de Dobert,
à Avoise.
biograp. Le canton de Sablé fournira , comme les autres,
son tribut à noire Biographie. On y trouvera , parmi les
hommes remarquables qu'il a produits, les noms du Maréchal
de Bois-Dauphin, et de H. M. de Laval Bois-Dauphin, év.
de Léon et de la Rochelle; de Mathieu Cointerel, cardinal ;
du savant historien ecclésiastique et généalogiste Cl. Chan-
telou ; de Math. Ménage, député par l'ég'ise d'Angers aux
conciles de Bourges el de Baie ; de P. de Sablé , de Nie.
Molreux , de J. Richard , écrivains recommandables.
Établ. l'UBL. Une justice de paix; i5 mairies ; 1 cure de
chef-lieu et i£ dessertes communales ; 2 hospices et 3 maisons
de charité, desservis par i5 sœurs de charité ; 8 bureaux de
bienfaisance ; 10 commissions administratives de ces 3 sortes
d'établissements de charité; i5 écoles primaires de garçons
votées, dont 8 en activité, celle du chef lieu , tenue d'après
la méthode mutuelle , par 3 frères de la congrégation de S.-
Joseph de Ruillé ; 5 écol. prim. déjeunes filles, établies aux
hospices et maisons de charité. Collège ou école secondaire
ecclésiast. ( petil-sémin. ) , pour les élèves du département
de la Mayenne , à Précigné. — 1 vaccinaleur cantonnai , or-
ganisation de 1 835 ; 5 notaires , en 4 résidences ; 2 huissiers,
1 expert-géomètre, 1 bureau de l'enregistrement; 5 résid.
de percepl. des contrib. directes ; 1 recelte à cheval des con-
trib. indir. , 3 recett. buralistes ou bur. de déclarât, des bois-
sons, 6 débits de poudre de chasse, i5 déb. de tabac; 1
octroi municipal , au chef-lieu. — Bataillon commun, de la
garde nationale , à Sablé , d'environ 5oo hommes ; 1 bataill.
canlonn. projeté, ayant pour point rentrai Asnières, composé
de cette commune et de celles d'Avoise , Louaille et Parce ; 1
comp. isolée , dans chacune des autres communes du canton ,
excepté à Auvers , le Pé et Souvigné , où l'organisation a été
suspendue ; 1 jury de révision cantonnai; 697 mobilisables.
— Résidence d'une brigade de gendarmerie à cheval, et d'une
brigade à pied, au chef-lieu ; de 2 autres brigades à pied, à
Auvers et à Précigné. — Bur. de poste aux lettres et relais de
poste aux chevaux , à Sablé.
établ. partic. 6 doct. en médecine , i doct. en chirurgie ,
3 offic de santé, 7 sages-femmes, 2 pharmaciens. Une voilure
publique suspendue , faisant un service journalier d'aller et
revenir , de Sablé au Mans , par Parce , Noyen , Fercé et
Chemiré-le-Gaudin , chargée du transport des dépêches ;
2 messagers, de Sablé et de Parce au Mans, le jeudi et le vendr.
de chaque semaine , retour le lendemain.
732 SABLÉ.
SABLÉ, SABEUIL (GUI. Ménage); notre-dame et
S.-MARTIN-DE-SABLÉ ; Sabolium, Saboloium , Sabronium , Sa-
bleium , Sabonariœ , um ; Bœatœ-Mariœ et Sti-Martini de
Sabotio ; ville et commune cadastrée, chef-lieu, en 1790,
d'un district de 5 cant. et de 36 communes ; actuellement et
depuis l'an x, d'un canton de i5 communes, dont l'article
précède , de l'arrondissement et à 25 kilom. N. O. de la
Flèche ; à 44 k. O. i/4 S. du Mans ; comprise anciennement
dans le territoire de la peuplade gauloise des Arviens ; chef-
lieu d'un doyenné , subdivisé postérieurement en deux ; et
d'un archi-prêtré , devenu archid. du diocèse du Mans ; de la
province du Maine et de l'élect. de la Flèche. — Dist. lég ,
3o, 52 kilom.
Descript. Bornée an N. O. , par Boissay (Mayenne) ;
au N. , par Gastines et par Juigné ; au N. E. et à l'E. , par
Solesmes ; au S. E., par Vion ; au S., par Courtillers , Pincé ,
Souvigné-sur-Sarlhe ; à l'O. , en partie par la riv. de Sarthe,
qui la sépare de Souvigné , et par S.-Brice (Mayenne); cette
commune forme un hexagone très-irrégulier, s'allongeant, de
l'E. à l'O., sur un diam de 8 k. 1/2 , contre une largeur, du
N. au S. , qui varie de 6 k., dans la partie E. , à 2,8 h. seule-
ment, dans la partie O. La ville, distante seulement de 1,2 h.
de la partie septentrionale du territoire , est éloignée de hfi h.
de celle méridionale et de 6,5 h. de la limite occidentale , qui
touche au département de la Mayenne. Quoique peu consi-
dérable, elle se subdivise, néanmoins, en quatre par-
ties , liées entre elles par deux ponts contruils sur la Sarthe,
ce qui n'en forme en quelque sorte qu'une longue rue , de plus
d'un kilom. d'étendue, de l'est à l'ouest. Ses subdivisions sont :
i.° le quartier du Château, qui paraît être le plus ancien,
bâti comme lui sur la rive droite de la Sarthe , composé d'une
petite place, où sont construites des halles en bois et l'Hôtel-
de-Ville , et de plusieurs petites rues étroites , formées d'un
amas de maisons groupées , pour ainsi dire , autour de l'an-
cienne forteresse, dont la garnison, ainsi qu'il était nécessaire
dans les temps de troubles et de guerre civile , protégeait les
habitants. Un pont en pierre , nouvellement construit sur
l'Erve, sert d'issue à celte partie de la ville vers le IN. E., pour
communiquer avec le territoire compris entre la rive gauche
de cette rivière et la rive droite de la Sarthe ; 2 ° le faubourg
de Bouère , composé d'une plus large rue et d'une assez
vaste place , prolonge la ville à l'ouest , et se trouve bâti ,
comme elle et le château, dans un angle obtus, formé par le
confluent des rivières d'Erve et de Yaige , dans la Sarthe ;
3.° l'autre partie ancienne , celle du centre , où se trouve
SABLÉ. y33
l'église paroissiale actuelle , se compose d'une portion de
la rue principale qui longe loule la ville, et d'un joli quai ,
planlé de tilleuls, construit parallèlement à cette rue, l'un
et l'autre dans une île de la Sarthe , réuni , du côté de
l'ouest , avec les parties précédentes , et avec la rive droite de
la Sarlhe, par un pont en marbre brut; d'autre côté . vers
l'est, avec la rive gauche de celte rivière , par un autre pont
de môme matière, au-delà duquel est, 4'° une place assez
grande , le champ de foire , et la longue rue du faubourg S-
Nicolas. 11 est peu de villes situées plus favorablement et dans
un site plus agréable , que l'est celui de la Sarthe sur ce point.
» Du haut de ses ponts , dit M. Vaysse des Villiers ( Itin.
descuipt. DE LA FRANCE, etc. ; Rr'g. du sud-ouest), on voit, d'un
côté, en perspective, dans son plus bel aspect, la façade du
château, noble et imposant comme le beau règne auquel il
appartient ; de l'autre, en remontant le cours de la Sarlhe,
fort large en cet endroit , et jusqu'à une lieue de distance , les
villages de Solesmes et de Juigné ; de l'un et de l'autre côté ,
des tableaux de paysage , aussi riants que pittoresques , pro-
duits par la réunion des belles prairies qu'arrose la Sarthe et
des jo'is coteaux qu'elle baigne ». — Les principaux monu-
ments de cette ville , dont toute la partie comprise entre les
deux faubourgs, à l'exception du quai, ne forme, avec les
ponts, qu'une longue rue étroite, sinueuse et montueuse ,
prolongée par celle du faub.-S.-Mcolas , sont : i.° le Châ-
teau , l'un des plus considérables et des plus majestueux du
département, bâti sur la plate-forme d'un rocher escarpé,
dominant la rive gauche de la Sarlhe , près du confluent de la
Vaige dans cette rivière, sur l'emplacement d'une ancienne
forteresse , dont il ne reste plus que le donjon , une porte du
côté de la ville, et quelques tours. Construit par un neveu du
grand Colbert, dans le style d'architecture imaginé et mis en
vogue par Mansard , il a été tellement négligé , depuis que ses
propriétaires ont cessé d'en faire le lieu de leur principale rési-
dence, qu'il aurait besoin de réparations considérables , pour
être rendu habitable. On remarque , dans son intérieur, plu-
sieurs portraits de famille , et différents tableaux de Mignard et
d'Oudry ; à l'intérieur , le vaste enclos et les belles planta-
tions qui l'accompagnent , à l'ouest et au sud, et s'étendent
sur les deux rives de la Vaige et sur la rive droite de la
Sarthe i.° l'Hôtel- de -Ville , édifice peu remarquable, situé
sur la place dite des Halles, et les halles en bois bâties sur
cette place, beaucoup trop petites, pour l'importance des
marchés de cette ville ; 3.° V Eglise de Notre-Dame , située
dans la partie de la ville que nous avons dit occuper une île
734 SABLÉ.
de la Sarthe, la seule des deux églises paroissiales qui ait été
conservée, celle de S.-Martin ayant été aliénée pendant la
révolution , et convertie en magasin. Trop petite pour la
population actuelle de Sablé , et peu susceptible d'accroisse-
ment , à raison de sa situation , l'église de iNotre Dame , qui
paraît être du i i.e siècle , comme on le verra plus bas , n'a de
remarquable que des vitraux coloriés bien conservés , au
bas de l'un desquels on lit une inscription se rapportant à
une invasion des calvinistes , en 1567, <lue nous rapporterons
ailleurs ; 4-'° Y Hôpital , bien bâti et bien aéré , situé sur la rive
gauche de la Sarthe , entre le faubourg S.-Nicolas et la ville ,
du côté du chemin de Solesmes, ayant son cimetière par-
ticulier, qui y est attenant, clos de murs; 5.° le Collège,
bâtiment situé près l'église de N.-D. , assez considérable pour
contenir 3o élèves internes, avec les classes; 6°. le nouveau
Cimetière , situé entre le champ de foire et le chemin de
Solesmes , ayant remplacé l'ancien , qui se trouvait dans
l'intérieur de la ville , au centre d'un quartier très-populeux ;
7.0 le Champ de foire y établi également sur la rive gauche
de la Sarthe, entre l'Hôpital et te nouveau cimetière , servant
au commerce des différentes espèces de bestiaux, à l'excep-
tion des porcs, dont la vente a lieu tout-à-fait en dehors de la
ville, sur un terrain plus rapproché du chemin de Solesmes.
POPULAT. Portée à 24-0 feux pour la ville et à 25o pour ses
dehors , sur les états de l'élection de la Flèche ; elle a été
évaluée , à diverses époques , depuis la révolution , ainsi
qu'il suit :
En 1824 : feux , 665 ; indiv. mal. , 1,400
— 1826 : 801 ; 1,673
— 1831 : 873 ; 1,85S
— 1836:mén. 1,111; 1,921
fem. , 1,744 ; tôt., 3,144; agglom. , 2,641.
1,993; 3,666; 3,029.
2,141; 3.999; 3,304.
2,267; 4,188; 3,468.
Mouv. dèc. De 1793 à 1812, inclus. : mar., 268} naiss., i,o64; déc, g56.
— i8o3 à 1812, : 245; 816; 957.
— i8i3 à 1822, : 2625 829; 827.
— 1823 à i832, : 2895 933; 929.
HIST. ecclés. Eglise dédiée à la Vierge , ainsi que l'indique
son nom de Notre-Dame. Celle de l'ancienne paroisse sup-
primée , était sous le vocable de S.-Martin, év. de Tours ; le
prieuré , sous celui de S.-lNicolas. — La cure de Notre Dame ,
qui était anciennement celle de la principale paroisse , est
estimée à 1,200 1. seulement de revenu, par Lepaige ; à
3,ooo 1. , par le pouillé du dioc. du Mans ; celle de S.-Martin ,
que le même auteur ne porte qu'à 5oo 1. , valait 1,200 1. ,
suivant le même pouillé ; toutes deux relevaient, dans l'ori-
gine , du prieuré de S.-ÎSicolas et étaient, comme lui, à
la présentation de l'abbé de Marmoutier, avant la réunion
SASLÉ. 735
de cette abbaye à l'archevêché de Tours , époque à laquelle
la présentation de ces cures , fut déférée à l'évêque du Mans.
Les diverses chapelles et chapellenies , établies et fondées
à Sablé, étaient : I. dans l'église de Notre-Dame : i.° la
chapelle Sle-Catherine, fondée en i366, dans l'église de
Nostre-Damc de l'isle de Sablé , par Amauri m de Craon ,
que nous pensons être la même que celle indiquée par Lepaige,
au Cimetière-Dieu dudit Sablé , laquelle , d'après lui , valait
2o5 1. de revenu , 2 25 1. selon d'autres. (V. , ci-après, l'extrait
de l'acte de cette fondation , et celui de son amortissement ) ;
2.° la chapelle de S.-Etienne et de S -Jacques , par Et. Che-
vrier et J. le Roy, valant 6o 1. de revenu , que présentait
le plus proche héritier des fondateurs ; 3.° celle de la Trinité,
par C. de la Court et sa femme , à présenter par les héritiers ,
dans le mois de la vacance, à défaut de quoi l'év. diocésain y
pourvoyait ; 4«° celle fondée à l'autel de S.-Jean Baptiste , par
J. Bodart , présentée par le plus proche héritier ; 5.° celle de
S.-Sauveur , valant 75 1. ; 6.° celle de S.-Symphorien , 60 1.,
par le seigneur de Juigné. (Nous ignorons si c'est celle fondée
par J. Lessillé , seign. dudit lieu , par son testament , dont un
extrait est ci-après) ; 7.0 celle des Séguinières, sans évaluât. ;
8.° legs de 10 s. de rente, aux frères et sœurs de la confrérie
établie dans ladite église de N.-D. , au jour de la mi-août ,
par J. Lessillé , seign de Juigné ; g.° autre , de 4° s. de rente ,
par le même, aux frères de la confrérie des prestres, desservie
à ladite église ; 10. ° autre , par le même , de 35 s. de rente ,
pour l'entretien d'une lampe devant l'image de Notre-Dame ,
d'une autre en la chapelle de S.te-Catherine de ladite église ,
et d'une troisième*, en l'église de S. -Martin , devant le taber-
nacle. ( V., plus bas, l'extrait du testament dudit J. Lessillé ).
— II. Dans l'église paroissiale de S.- Martin : 11.0 la chapelle
de S.-Antoine , valant 10 1. , à la présentation du seigneur
de Cufeu ; 12.0 celle fondée par J. Richer et sa femme,
présentée par leur plus proche héritier; i3.° fondation d'une
chapellenie, par J. Lessillé (V., ci-après, l'extrait de son tes-
tament) ; i4.° legs par le même , pour l'entretien d'une lampe
devant le tabernacle de ladite église de S.-Martin (V. l'ext. de
son testament.) — m. Dans le Cimetière-Dieu : i5.° la cha-
pelle S.-Jean, fondée le i3 nov. i486, et édifiée audit
cimetière , par Jeanne , v.e de Michel le Doisne , procureur
fiscal , valant 5oo 1. de revenu , à la présentation de son
principal héritier ; 16.0 celle de S.-Jean Limbergère, de 45 1.,
par les héritiers du fondateur. — iv. Autres fondations : 17.0 la
chapelle de Ste-Barbe , de 4°° I* > présentée par le prin-
héritier du fondateur; 18.0 celle de Ste-Marthe le Pelletier,
736 SABLÉ.
5o J., par le principal du collège; ig.° celle fondée au manoir
de Coins , sur la paroisse de N.-D.; 20. ° celle de Si. -Sébas-
tien des Arcis , et celle de Pavé ; la dernière présentée par
les héritiers du iondaleur, les deux précédentes, par les
seigneurs desdils lieux; 21.0 la chapelle S. -Laurent, située
à 2,4 h. S. S. E. de la ville , à la présentation des bourgeois
et habitants de Sablé.
Suivant le pontifical des éveques du Mans, S. Liboire ,
le 4-e de ces éveques, établit Sablé en paroisse, vers la fin
du 4.e siècle.
Sous le pontificat de S.-Hadoing , un riche seigneur du
Maine, nommé Alain, et sa femme, donnent eux et leurs
biens au chapitre de la cathédrale du Mans , à la condition
d'en être nourris le restant de leur vie. Au nombre des douze
terres ou villages compris dans cette donation , est Sabo/ium ;
mais on ignore s'il s'agit des paroisses de Sablé ou de Sables,
ou de quelque autre lieu portant le premier de ces noms ?
Voici le texte de cette donation, datée de Tannée 6£o , telle
qu'elle se trouve rapportée au Gesta pontificum Cenoman. ,
p. 4-6 : K Tradidit memoratus vir Dro dévolus Alanus jam dicto
« episcopo prœfatœ mairi Ecclesiœ duodecim villas optimas ,
« cum earum appenditiis , id est Juliacum ( Juillé ) ; Lucdunum
« ( probablement Loudun , en Parigné - l'Evêque , dont le
« chapitre était effectivement seigneur); Ruliacum (Ruillé-
« sur-Loir, dont la cure appartenait également au chapitre ) ;
« Ruppiacum (les Roches-fEvêque , sur le Loir, ou quelque
« autre terre appelée les Roches , nom très-commun dans
«* le pays. Le surnom de l'Evêque peut seul faire induire que
« ce soit les Roches-l'Evèque , cette paroisse ne paraissant
« pas avoir jamais appartenu à l'église du Mans ) ; Sabololium
« ( les paroisses de Sables , de Sablé , ou quelque autre terre
« de ce dernier nom); Guils , Clidas (noms inconnus);
« Veutum ( Vernie ou plutôt Verneil ?) ; Vericum ( Viré ?) ;
« Tanidum { Tennie ) ; et prœdictum Doliacum ( Dollon ou
« Douillet ? ) ; in quâ prœjïxus suus jilius mortuus fuerat , et
« Comariacum ( Chaînes , Chemeré ? ) ; et posteà per translates
« manus Asinarius ( Asnières) ; et cœlera viUulas. »
Peut être s'est on trop attaché à trouver des villages, des
paroisses dans la donation d'Alain , tandis qu'il n'eût fallu y
chercher que des métairies, des fermes, comme le prouve
si bien la terminaison et cœtera villuïas , et autres petites
fermes? Ne pourrait- on trouver Guils , par exemple , dans la
ferme de la Guillotière , en Rouillon , ou dans celle de Gué-
don , en Allonnes ; Sabololium , dans celle de Sablé , paroisse
de la Couture du Mans ; et ainsi de plusieurs autres , qui
SABLÉ. 737
étaient du domaine du chapitre ? C'est, du reste, l'opinion
de G. Ménage , et cela ne paraît pas douteux , du moins en
ce qui concerne la dernière , puisqu'on ne trouve pas de
traces , d'ailleurs , que le riche Alain ait jamais été seigneur
de la ville de Sablé.
Vers !e commencement du 1 i.e siècle , Geoffroi de Sablé >
dit le Vieux, et Adelaïs , sa femme , font rebâtir en pierre
les deux églises paroissiales de Sablé , qui l'étaient alors en
bois, et les font dédier, l'une à la Vierge, sous le titre de
Notre-Dame , l'autre à S.-Martin , en qui Geoffroi avait une
grande dévotion, ce qui, dans une ancienne charte de l'abbaye
de Marmoutier, paraît attesté par ces mots : « Ecclesiam caslri
« de Sabloiio , Goffridus vêtus et uxor illius , A délais , reapdifi-
« cantes a Domino , Avesgaudo Cenomanensi episcopo ( 994~
« io35 ) , sub honore Siœ-Mariœ et Sti-Marlini consecrati fue-
« runt. » Ménage assure que , suivant une autre charte de la
même abbaye , relative aux différents survenus entre ses
moines et ceux de l'abbaye de la Couture du Mans , à l'occa-
sion de la fondation du prieuré de S.-Nicolas de Sablé , dont
il va être parlé , l'église de S.-Martin avait été aussi consa-
crée primitivement sous le nom de la Ste-Vierge. Si ce n'est
pas une erreur, les deux églises auraient été originairement
sous un patronage commun, à moins que l'on adopte l'opi-
nion, avancée aussi par Ménage et par quelques autres , que
celle de Notre-Dame fut d'abord sous le vocable de S. Mar-
culf, Marcou ou Malo. Mais il est probable que l'on confond
celle-ci , avec l'église ou chapelle du château , remplacée par
le prieuré de S.-Nicolas.
Sous l'épiscopat de l'évêque D. Benoiston , 1296-1298,
l'évêque d'Angers, Guill. le Maire, ayant entrepris d'étendre
sa juridiction sur les paroisses de Sablé ( la portion située sur
la rive gauche de la Sarthe , probablement?) et sur celle de
Malicorne , une vive discussion s'éleva entre les deux pré-
lats , qui furent sur le point de la vider par les armes , mais
qu'un arbitrage vint terminer ( v. l'art, malicorne, 111-116).
Plusieurs autres établissements religieux existaient à Sablé,
savoir : i.° le Prieuré. Du temps de Raoul de Beaumont, qui
avait épousé la fille de l'un des premiers seigneurs de Sablé ,
héritière de cette seigneurie, une église ou chapelle fut éta-
blie dans l'enceinte du château , consacrée sous le vocable
de S. Marculf , Marcou ou Malo : un chapitre de chanoines
était chargé de la desservir. En 1067, le 6 des ides d'août,
Robert-le-Bourguignon et Avoise de Sablé , sa femme, ayant
chassé ces chanoines , à cause de leur vie licencieuse, trans-
férèrent leur établissement hors la ville, et en firent don
IV 47
?38 SABLÉ.
à l'abbaye de Marmoutîer, avec les deux églises paroissiales ,
qui en dépendaient , à la charge d'y entretenir un prieur
et quatre religieux. Ce prieuré , fondé d'abord sous le titre de
S.-Marculf, prit dès lors le nom de S.- Nicolas , ainsi que
le faubourg où il était situé , lequel relevait dudit prieuré , et
où le prieur avait un four banal. Outre les choses comprises
dans la donation de Robert et d'Avoise , ils donnèrent de plus
à ce prieuré, un moulin situé près le château, que le maréchal
de Bois-Dauphin , seigneur de Sablé , racheta plus tard du
prieur de S.-Nicolas, pour le réunir à sa terre.
G. Ménage rapporte ( Hisf. de Sablé , liv. m , p. 80 ) ,
d'après un titre de l'abbaye de Marmoulier, que l'évêque
Arnaud, qui siégea au Mans de 1066 à 1081, après avoir
sollicité vainement Robert le-Bourguignon de renvoyer les
moines de Marmoulier du prieuré de S.-Nicolas , et d'y réta-
blir les chanoines, voulut lui-même les forcer de l'aban-
donner, prétendant qu'ils y avaient été établis sans son
consentement ; qu'il mit même leur église en interdit , mais
que cet interdit fut levé par Rodolphe , archevêque de Tours.
C'est sans doute a la suite de cet événement, qu'un accord
eût lieu a S.-3Jartin-de-Sablé , entre les moines de la Cou-
ture du Mans qui , probablemeut , auraient voulu posséder
le prieuré et s'y établir, et ceux de Marmoutier, parla média-
tion de l'arche v. de Tours, en présence de Robert- Ie-Bour-
guignon et de l'év. Arnaud.
Baluse (t. VI , p. 565 de ses Mélanges} , cite une leltre
écrite par le même évêque Arnaud , à Foulques , doyen de
sa cathédrale , par laquelle il lui mande que l'abbé et les
religieux de Marmoulier se sont plaints aux PP. du concile
de Poitiers , de ce qu'il s'opposait à ce qu'ils construisissent
un oratoire à Sablé j que, sollicité vivement par Je pri-
mat de Lyon et un grand nombre d'évêques , et mu par
un motif de piété , il avait donné son consentement a cet
établissement ; « pourquoi , ajoute- t-il, nous vous man-
• dons et commandons , par notre autorité épiscopale,
« de vous rendre à Sablé avec D. Hilbert, moine de S.-Mar-
« tin , par qui nous vous envoyons l'eau épiscopale , un
« autel et une croix de fer. Vous répandrez l'eau et poserez
« la croix dans les endroits qu'il vous indiquera. Adieu. » Par
un autre acte du même évêque , de l'an 1068, ce prélat ratifie
et confirme les possessions de l'abbaye de Marmoulier dans
son diocèse, et, à l'occasion de cetle ratification, l'abbé et les
religieux de ce monastère, lui font don de 20 1. de deniers.
Ménage rapporte un autre accord qui aurait eu lieu à Sablé ,
en 1094 ? entre les mêmes moines de la Couture et ceux de
S1BLÉ. 739
Marmoutier, en présence de Robert il , surnommé Vestrol et
de Foulques de Soudé (terre de la paroisse de Vion), lequel
fut ratifié le lendemain , en présence de Robert-le-Bourgui-
gnon , père de VestroL Ménage ne fait point connaître le
différent qui donna lieu à ce nouvel arrangement.
En 1202, selon le cartulaire de l'abbaye de Marmoutier,
Guill. des Roches, sénéchal d'Anjou, du Maine et de Tou-
raine et seigneur de Sablé , restitue aux moines du prieuré de
S.-Nicolas , du consentement de Marguerite , sa femme , de
Robert son fils et de Jeanne sa fille, les décimes des terres
défrichées par eux dans la forêt de Brion. D'après un autre
titre de la même abbaye, Marguerite de Sablé, femme de
G. des Roches, donne aux mêmes, en 1235, quatre livres
de rentes , sur son moulin de Rogeret.
Lepaige n'évalue qu'à i,4oo 1. le revenu du prieuré de
S.-Nicolas de Sablé , que le Pouillé du diocèse porte à
4-,5oo I. Lors de la réunion de l'abbaye de Marmoutier à l'ar-
chevêché de Tours , sa présentation , qui appartenait à
l'abbé, fut déférée au Roi.
2.0 Une Maladrerie (quelques-uns veulent en compter
deux ), paraît avoir existé sur le territoire de Sablé , sur la
rive droite de la Vaige, à 2 k. O., un peu vers N. de la ville ;
ils placent l'autre , qu'ils appellent de la Herse-Grise , sur
la rive gauche de la Sarthe , à 2,4 h. S. S. E. Nous pensons
que cette dernière n'était qu'une chapelle de dévotion , indi-
quée plus haut sous le n.° 21.
3.° L1 Hôpital ou Hôtel-Dieu , dont la première fondation
est due à un des legs du testament de J. de Lessillé , seigneur
de Juigné , de l'année i382 , ainsi conçu : « Item , ge donne
et laisse une maison sise au bourg de S.-Nicolas de Sablé, que
tient de moy Marie Charbonneau à 60 s. de rente , pour faire
une aumosnerie à haberger les pauvres. Et au cas que le dit
Macé ne vouldrait délaisser la ditte maison, je donne et laisse
les 60 s. de rente dessusdits pour aider à en faire une autre.
Item , ge donne et laisse un lit fourni à la dite Aumosnerie ,
pour coucher les pouvres. >* Cet hôpital fut augmenté succes-
sivement, du don d'une somme de 2,000 1. , fait par Olivier
l'Evêque, vers 1602 , et de la réunion des biens de la Mala-
drerie, en 1696. ( V. plus bas hist. civ. )
4-.° Le Collège, fondé en 1602, par Olivier l'Evêque,
habitant de Sablé , dont il sera parlé également plus en
détail , à l'art, hist. civ.
5.° Le monastère des Religieuses cordelières de Ste- Elisabeth,
fut établi en i63i, à l'entrée du faubourg S.-Nicolas, par
suite d'une fondation de Phil.-Emm. de Laval Bois-Dauphin ,
74o SABLÉ.
marquis de Sablé, et de Magdeleine de Souvré , sa femme r
sous I'épiscopat et avec l'autorisation de l'évêque Ch. de
Beaumanoir. Les religieuses qui y furent appelées , et que ,
dans Y Annuaire pour i834, p. 184 » on dit être venues de la
Flèche , où nous ne sachons pas qu'il ait jamais existé une
communauté de femmes du même ordre, fournirent des sujets
pour l'établissement, en 1637, du monastère de Noyen (IV-
292). Elles étaient au nombre de 25 à Sablé, en 1700.
L'acte de fondation , par Amauri III de Craon , seigneur
de Sablé , de la chapelle de Sle-Catherine , dans l'église de
N.-D. de ladite ville, offre des particularités locales qui nous
paraissent curieuses à rapporter ici par extrait. Cet acte est
daté de Montargis , le 28.° jour de janvier de l'an i336.
« . . . . Nous Amauri sire de Craon , elc. ; en l'honneur de
Dieu, avons ordonné et établi, ordonnons, établissons et
fondons une chapelle , de trois messes chacune semaine , de
3o I. de rente , a estre desservie en l'église de Notre-Dame de
l'Isle de Sablé ; c'est assavoir, nous vivant , du S.- Esprit, de
N.-D. et des morts ; et après nostre décès des morts.... sous
le patronage de nous, nos hoirs et de nos successeurs sei-
gneurs de Sablé ». En ce qui concerne l'indication des diffé-
rents objets dont les revenus sont affectés au paiement de
la dite rente de 3o 1. , nous allons nous borner à citer les
noms d'individus ou de lieux remarquables : la métairie des
Prez , dans la châtellenie de Brûlon ; Macé le Templier y
sur la terre du Freu ; la dame de Rayniefort , sur la vigne
de la Rue-Chièvre ; le seign. de Miré ; Denis de Vion et
Guill. de Segrée ; Thomas Guyart et Robert de la Miliaurie,
sur les vignes de Lieue-Laie ( nom qui signifie pierre-levée , un
peulven ) ; Philippon de Charnacé , sur la vigne de la Jar-
riaie ; Jehan Daudet , sur toutes les choses de la Dauder/e;
Jean Prousteau, sire de la terre du Tertre; Estienvre Brous-
sais, sur la terre du Ruau ; etc. , etc. — Par un autre acte ,
daté d'Angers, le 26 avril 1379, relatif à l'amortissement
de huit vingt-dix livres de rente que le même Amauri de
Craon avait affecté à la fondation de six chapellenies , à
Ste-Maure et à Craon en Anjou , au fief du Buron , en
Brûlon , et à Sablé , on trouve que ces fondations consis-
taient , en ce qui concerne Sablé , dans la chapelle desservie
au château , à laquelle fondation étaient affectées une métairie
appelée la Berunchière , plusieurs pièces de terre , de prés ,
de vignes , et plusieurs rentes , dont une de 5o s. , due par le
chapelain de S.-Jean de Précigné ; pour la chapelle desservie
en l'église de N.-D. de Sablé , la métairie des Prés , sus-
indiquée , et 26 quartiers de vigne en gast.
SABLÉ. 74ï
Le testament de J. Lessîllé , seigneur de Juigné , rap-
porté à l'article de cette commune ( n-566 ) , offre , relati-
vement à Sablé , des renseignements bien plus curieux encore
que ceux qui précèdent : nous croyons devoir les rappor-
ter ici.
« Ge vuil que mon corps soit ensepulturé en l'église deS.-Mar-
tin de Sablé, devant le grand autel d'icelle église (voir à la
copie du testament, dans l'art. Juigné, tout ce qui est relatif à
sa sépulture et à celle de sa femme , dans la dite église de S.-
Martin). — Item : je donne et laisse au prieur et couvent du
prieuré de S. -Nicolas de Sablé , 4o s. a une fois paiez pour dire et
célébrer en leur moustier un anniversaire solempnel.
« Item : ge donne à tousiourmes à tous les Rectours et curez
de Sablé à chacun i s. 6 d., à paier une fois aux Rectours
des églises de S.-Martin et de Nostre-Dame 4° Sm de reQte à
chacun. — Item : ge fonde et institue a tousiourmes au Rectour
de la dite église S.-Martin de Sablé, pour l'aumentation de la
dite cure, une chapellenie de trois messes la semaine, c'est assavoir
l'une au lundy et deux en deux des autres jours de la semaine :
et pour avoir par chacun dimanche au commencement de la grant
messe dudit Rectour et de ses successeurs une antoine ( antienne ) ,
vereet et oraison oïdinaire des mors sur la sépulture de moy , de
ma ditte compaigne , mon père , ma mère , et mes autres amis en-
sepulturez et enterrez dans la ditte église. Pour laquelle chapellenie
et pour les dittes chouses je donne et laisse ma métairie du
Pont de Veige , si comme elle se poursuit , o les appartenances
d'icelle : laquelle est tenue de Louis de Boisyvon and. de cens
au jour de 1 Angevine , et avecques ce six journaulx de terre sis
devant le parc de Sablé , dont il y en a deux qui sont tenus du
Sire de Gauterel a 16 d. de devoir au jour de l'Angevine , et les
autres quatre journaulx sont tenus du Sire de Saint-Lou a 12 i.
de devoir au jour de l'Angevine. Item : une clouserie de la Loge-
Jamet , si come elle se poursuit, o les appartenances laquelle
est joignant la rivière d'Arve ( l'Erve ). — Item : ge donne et
laisse au secretain ( sacristain ) de la dite église de S.-Martin et a
ses successeurs a tousiourmes 5 s. de rente assis sur 5o s. de
rente que me doit par chacun an Oudin le Gantier (i) , sur sa
maison ou il demeure , pour et afin que ledit secretain et ses suc-
cesseurs soient tenus a sonner les sains ( signa , cloches ) , quand
l'on fera l'anniversaire pour nous en la dite église. — Item : ge
fonde et institue a tousiourmes au curé de N.-D. de Sablé et à ses
successeurs , pour l'aumentation de la dite cure , une chapellenie
de trois messes la semaine, etc. ( même disposition que pour celle
de S.-Martin ) pour laquelle chapellenie, etc je donne et
laisse ma métairie de la Roche , laquelle est tenue du seigneur
de Baif a 9 s. de rente et 6 d. de cens a l'Angevine. — Item :
(1) Voir sur ce surnom de le Gantier , la note p. 567 du tome m.
742 SABLÉ.
six journeux de terre qui sont en devant de l'église de N.-D., etc....
et le droit que j'ai en la ditte rivière de Vreil ( sic. Est ce la "Vegre ,
l'Erve ou la Vaige ? 11 semblerait que ce doit être l'Erve ? ), tenue de
moy , et avec six quartiers de vigne , dont 3 tenus de l'abbé de
Bellebranche a 12 «f. de devoir au jour de la Toussaint et
avecques ce , cinq autres quartiers de vigne que tient a présent
M. J. Guerineau, prestre : sauf et réservé que M .-G. le Pescheur et
ledit M. J. Guerineau tendront leur vie durant les vignes qu'il»
tiennent pour dire et célébrer de chacun d'eux , par chacune
semaine une messe. — Item : ge donne et laisse au secretain de la
dite église de N.-D., 5i s, de rente cpie me doit Macé Cherbonneau,
sur un journal de terre qui est joignant un foussé du cimetière de
Sablé , pour sonner les sains quant l'en fera le dit anniversaire
Sour nous — Item : ge donne et laisse aux frères et sœurs
e la frarie desservie en l'église de N.-D. de Sablé , au jour de la
Nostre-Dame la mi-aoust , pour estre accompagnez en icelle ,
comme frères et sœurs , moy et la ditte Katheiine ma femme , et
mon père et ma mère, 10 s. de rente sur 45 s. de rente que me
doit Oudin le Gantier chacun an sur la maison d'avant ditte. —
Item : ge donne et laisse aux frères de la frarie des Prêtres desservie
en l'église de N.-D. , pour l'aumentation d'icelle frarie , 4° *« de
rente que nous y donnons moy et la ditte Katherine, assis et assi-
gnés sur toutes nos choses , ou 20 l. tournois a paier une fois ,
lequel que la ditte Katherine voudra et mieulx ameura a son chois..
— Item : ge donne et laisse a l'église de N.-D. de Sablé, pour
servir une lampe devant limage de Notre-Dame , et une autre
en la chapelle de Ste-Katherine dans la ditte église , et une autre
dans l'église de S. -Martin, devant le tabernacle, 55 s. de rente, que
le dit Oudin le Gantier me doit sur la maison devant ditte —
Item : aux curez de N.-D. , de S.-Martin, a chacun cent sols
une fois paiée pour prier Dieu pour le remède et salut de l'ame de
moy »
L'évêque S. Innocent , qui siégea au Mans , de 5i3 à 55g ,
ayant connu la sainteté de S. Cérène ou Céneré , solitaire ,
qui s'était établi à Sauges , sur les bords de l'Erve , l'institua
son archi-prêtre à Sablé. Plus tard , cet archi-prêtré fut
remplacé par un archi-diaconé , divisé d'abord en 4 doyen-
nés, comprenant 118 paroisses, dont 10 prieurés conven-
tuels et 2 succursales. Dans le i8.e siècle, le doyenné de Sablé
fut subdivisé en 2 , partagés par l'Ouetle , dont celui au-
delà de cette rivière, de 16 paroisses, et celui en-deçà , de
35. La Carte Cènomanique comptait , dans F Archi-diaconé de
Sablé, 1 abbaye, 54 prieurés , dont ig dans le doyenné
de Sablé, avant sa subdivision, et 68 chapelles, dont 3a dans
le même doyenné. ( V. art. mans (diocèse du ), 111-189, 201 ).
Danville ( Mém. de VAcad. des Inscrip,, xxvi-108 ) , croit
pouvoir assigner pour circonscription au territoire de la peu-
plade gauloise des Arviens , celui des anciens doyennés de
SABLÉ. 743
Brulon , de Sablé et de Laval, qui se composaient de m
paroisses ; et , d'après la carte des Gaules , dressée par Brué ,
ce territoire se trouverait compris dans une espèce de trian-
gle , formé par une ligne menée de Malicorne , à l'est , à
Brûlon et à Ste-Suzanne , au N. O. , puis à Cossé-le- Vivien
et à Craon , au S. O. , et , de là , irait regagner Malicorne ,
en passant par Château-Gontier , S. -Denis-d'Anjou et Pré-
cigné , ce qui comprendrait g5 paroisses environ. — L'une
et l'autre hypothèse, se rapproche et s'écarte plus ou moins
de la vérité , que rien ne peut plus faire reconnaître aujour-
d'hui. Dans tous les cas, il semble évident qu'Evron, situé
un peu plus au nord que Ste-Suzanne , dont le nom a tant de
rapport avec celui des Arviens et de la rivière d'Arve ou
d'Erve , doit être compris dans cette circonscription , qui of-
frirait alors une superficie de i,65o à 1,700 kilom. carrés.
On lit, dans l'aveu rendu au roi , le 23 janvier i3g4, par
l'évêque P. de Savoisy, pour le temporel de son évêché :
« Item , ce que tient de moi à foy et hommage simple ,
l'Archidiacre de Sablé, à cause et pour raison de la tempo-
ralité de son archidiaconé. >»
hist. féod. La seigneurie des paroisses et ville de Sablé ,
élait annexée au château , ancienne forteresse située ,
comme on l'a vu plus haut , sur le sommet d'une coline es-
carpée , qui domine le cours de la Sarthe , à l'ouest, position
qui en faisait l'une des principales places fortes du Maine ,
avant qu'un fit usage du canon , et la seule de cette province
que les Français aient pu conserver intacte , lors de l'in-
vasion de cette contrée, dans le i5.e siècle. Démolie par
J.-B. Colbert, marquis de Torci, de 1722 à 1746, pour faire
construire à sa place le château actuel , il ne reste de l'ancienne
forteresse , ainsi que de l'enceinte de la ville , qui était entiè-
rement murée , que le donjon , la porte d'entrée, du côté de
la ville , et les tours qui l'avoisinent.
La seigneurie de Sablé , simple châtellenie dans l'origine ,
avait titre de baronnie dès le milieu du i5.e siècle. Elle fut
unie , avec la Ferté-Bernard , à la seigneurie de Mayenne ,
pour le tout être érigé en marquisat , sous ce dernier nom ,
par le roi François I.er, en i544» en faveur de Claude de
Lorraine , i.er duc de Guise , mari d'Antoinette de Bourbon ;
et en duché- pairie, en 1573, en faveur de Charles de Lor-
raine , plus connu sous le nom de duc de Mayenne. Distraite
du duché-pairie de Mayenne , par la vendition qu'en fît
Charles de Lorraine , la terre de Sablé fut érigée en mar-
quisat, par lettres-patentes du 7 janvier 1602, enregistrées
au parlement de Paris, le i5 mars suivant, en faveur d'Ur-
744
SABLE.
bain de Laval , seigneur de Bois-Dauphin et de Précigné ,
maréchal de France, lequel, par autres lettres-patentes du
mois d'août i5g5 , registrées au parlement , à la chambre des
comptes et à la cour des aides, les 12 , 16 et 18 septembre de
la même année , avait obtenu que les appellations des juge-
ments de la baronnie de Sablé , continueraient de ressortir au
parlement de Paris , comme faisant partie du duché de
Mayenne, quoiqu'elle eût cessé d'appartenir aux seigneurs de
cette maison , par suite de la vendit ion que lui en avait faite
le duc de Mayenne , moyennant la somme de 90,000 1. , par
contrat du 23 novembre ioo,3. L'érection de la terre de Sablé
en marquisat, fut renouvelée ou plutôt confirmée, par lettres-
patentes de juin i656 , enregistrées le 2 août suivant , en
faveur d'Abel Servien , surintendant des finances ; de nou-
veau , par lettres-patentes de mars 1711 , enregistrées les 10
juin et 23 novembre de la même année, en faveur de J.-B.
Colbert , ministre et secrétaire d'état , c'est à dire , à chaque
mutation par voie d'acquêt. Précigné et Bois-Dauphin ( v. ci-
dessus , p. 555 ) , compris de fait dans le marquisat de Sablé ,
entre les mains de la famille de Laval Bois-Dauphin , le
furent de droit , par les lettres d'érection ou de confirmation ,
de juin i656.
Nous renvoyons à parler de la composition et de la juridic-
tion de la terre et seigneurie de Sablé , ainsi que des différents
fiefs et terres nobles du territoire de cette ville , après avoir
donné la nomenclature de ses seigneurs.
I. Maison du nom de Sablé. La plus grande obscurité
règne, sur l'existence et la filiation des premiers seigneurs, ou
de la i.re maison du nom de Sablé. G. Ménage , tout en citant
Alain , de la donation duquel nous avons parlé plus haut ,
à I'hist. ecclés. , et qui vivait en 649 , démontre , comme
nous l'avons dit nous-même , qu'on ne peut le considérer
comme ayant été seigneur de ce lieu. Ménage établit égale-
ment bien l'existence d'une famille nombreuse, du nom de
Sablé, qui existait du io.e au n.e siècle , qu'il croit tenir ce
nom des premiers seigneurs de ce lieu , mais dont , selon lui ,
aucun des membres qu'il cite , n'a possédé cette seigneurie.
Tels sont : Salomon de Sablé, i.er du nom, qui vivait à la
fin du 10. e siècle et au commencement du n.e , et eut un fils
nommé Benard , d'Adélaïs , 4-e fille de Giroie , seigneur de
Montreuil en Normandie , ou plutôt de notre Montreuil- en-
Champagne ( v. cet art- , p. 198 ) , lequel fut père de Lisiard ;
Hervé de Sablé , dit Rasorius , et Geoffroi , son frère , qui
vivaient du temps de Salomon , le premier desquels épousa
Eremburge de Montmorency , dame de Vihers en Anjou ,
SABLÉ. 745
dont Raoul et Bernier quî , tous deux , périrent à la bataille
de Pontlevoy , donnée le 6 juillet 1016 , ainsi que leur frère
utérin Hubert , dit aussi Rasorius , fils de Hubert d'Arné. Un
Geoffroi et un Hervé de Sablé , cités dans un titre de l'abbaye
de S'-Aubin d'Angers , de la même époque , n'ont point été
non plus seigneurs de Sablé , pas plus que Salomon 11 , ni
Hugues son fils , que Ménage croit être celui qui est qualifié du
titre de Prévôt ( d'Anjou , sans doute ) , dans une charte de
na3 , de Foulques le jeune , comte d'Anjou , et qui fut père
de Salomon III ; pas plus aussi que Gui et un autre Lisiard
de Sablé , un autre Gui et un Aimeri , cités tous quatre dans
le catalogue des hommes renommés en Normandie, depuis
Guilîanme-le-Conquérant, jusqu'en 1200. Il en est de même
à ce qu'il paraît , d'Albert ou d'Albéric de Sablé et de ses trois
fils , Guillaume i.er, Guillaume il et Pierre , cités dans un car-
tulaire de l'abbaye de la Coulure du Mans (v l'art, theloche),
qui vivaient sous l'épiscopat de Févêque Guill. de Passavent ,
1 142-1 186; du poète Renaud de Sablé, qui florissait en 1260 ;
de Gui ou Guidon de Sablé , cité au nombre des vassaux de
Guillaume des Roches , seigneur de Sablé ; de Renou et de
Guillaume de Sablé, fondateurs, vers io5o , du prieuré de
Brion ; d'un autre personnage , portant aussi le nom de Sablé ,
qui , dans des procédures faites en Anjou , vers l'an 1200 ,
prend le titre ftalloé du comte d'Anjou , allocatus comité Aude-
gavis ; enfin , d'un Geoffroi de Sablé , cité dans le registre des
Anniversaires de l'église de S.-Maurille d'Angers , de l'année
i356. Ménage considère tous ces personnages comme étant
issus de la i.re famille des seigneurs de Sablé qui aient porté
ce nom , mais il croit qu'aucun d'eux n'a possédé cette sei-
gneurie. « Il est constant, dit-il , que , dès io5o , il n'y avait
déjà plus de seigneurs de Sablé de la 2.e maison ( celle de
Beaumont), et que de la 3.e il n'y en avait pas encore,
Robert, 2.e fils de Robert-le-Bourguignon , étant le i.er de
cette maison qui ait porté le nom de Sablé. Ménage pense,
en définitive , que c'est un frère de Salomon i.er, dont nous
allons voir l'héritier s'allier avec la maison de Beaumont ,
qui était seigneur de Sablé dans la 2.e moitié du io.e siècle , et
qu'il avait épousé une nièce de Giroie de Monlreuil, beaupèr
de Salomon i.er, l'une des onze filles de sa sœur Hildiarde ,
qui toutes furent mariées à des personnages de qualité. » Cette
conjecture nous semble détruite par une charte de l'an 957 ,
citée dans Y Art de vérifier les dates, et dans les Recherches sur
Angers , etc. , par J. F. Bodin , par laquelle Foulques 11 ,
comte d'Anjou , donne la terre de Sablé dans le Maine , à
Humbert-le- Veneur , son 5,e fils, ce qui semble démontrer
746 SABLÉ.
que, vers la moitié du io.° siècle, cette seigneurie était
possédée par les comtes d'Anjou.
II. Maison de Beaumont. se i.° raoul de beaumont. De
ce qui précède , il résulte qu'une héritière de la terre de Sablé ,
dont le nom n'est point indiqué par les historiens , mais qui
paraîtrait , d'après ce qu'on vient de lire , avoir été une fille
de Humbert-le-Veneur , en épousant Raoul , vicomte du
Mans , qui vivait en g5o , lui porta la terre de Sablé. Il est
à remarquer que G. Ménage donne au mari de cette héritière
de la terre de Sablé , tantôt le nom de Hubert ( Hist de Sablé ,
liv. il, p. 14 , 18 ) , tantôt celui de Raoul ( Généalogies placées
à la fin du même ouvrage ). Ce dernier nom paraît êlre le
véritable. = 2.0 gécffroi de Sablé , dit le Vieux , leur fils ,
acheta Solesmes de Raoul , son frère de père , et , en 1010 ,
y fonda un prieuré ( v, cet art. ). Suivant le P. Anselme ,
Raoul i.er du nom, vicomte du Mans , seigneur de Beaumont
et de Solesmes , était fils d'un autre Raoul , vicomte du Mans ,
et d'une fille des premiers seigneurs de Beaumont ; d'où il
suit , qu'étant frère de père de Geoffroi , seigneur de Sablé ,
qui était son aîné , issu du premier mariage de Raoul avec
l'héritière de la maison de Sablé , Raoul , issu du second
mariage , avec l'héritière de la seigneurie de Beaumont ,
ayant hérité de cette seigneurie du chef de sa mère , se trouve
être le premier de sa famille qui ait accolé le titre de vicomte
de Beaumont à celui de vicomte du Mans, d'où le nom de
Raoul i.er. Ce titre de vicomte de Beaumont , est évidemment
usurpé, puisque celte terre n'étant point alors titrée comté, ni
vicomte , ne pouvait conférer le titre de vicomte à ses sei-
gneurs ; mais il était purement conventionnel : c'était un abus
passé en usage , ce qui justifie ce que nous avons dit plus haut
( p. 64.8 ) , à l'article Rouessé-Vassé, en parlant de Henri-
François de Vassé , qui n'avait pu prendre également de titre
de marquis de Vassé , cette terre n'ayant point été érigée en
marquisat , que parce qu'il tenait le titre de marquis d'une
autre terre seigneuriale , celle de Ballon. C'est ce Geoffroi de
Sablé , qui fit reconstruire en pierre les deux églises parois-
siales de Sablé , qui , dit-on , l'étaient précédemment en bois.
Marié à Adélaïs , dont le nom de famille est ignoré , Raoul en
eût Avoise , son unique héritière , qui fit passer la terre et
seigneurie de Sablé dans la maison de Nevers.
III. Maison de Nevers. sa 3.° robert-le-bourguignon.
Avoise de Sablé , surnommée Blanche , fut mariée à Robert-
le- Bourguignon , fils de Renault i.er, comte de Nevers, et
d'Adèle de France , fille du roi Robert et de Constance , aussi
surnommée Blanche , fille de Guillaume v , comte d'Arles et
SABLÉ. 747
de Provence , et d'Adèle d'Anjou , portant également le sur-
nom de Blanche. Le comte d'Anjou, qui avait fait ce mariage ,
donna à Avoise la baronnie de Craon en Anjou, confisquée
sur Guérin et sur Suhard le jeune , qui en étaient seigneurs.
Après la mort d'Avoise , dont il eut cinq enfants , qui tous
portèrent le nom de Craon, à l'exception du 3.e , Robert,
seigneur de Sablé , dont il sera parlé plus bas , Robert-le-
Bourguignon épousa, vers l'an 1078 , Berthe , fille unique de
Guérin , sire de Craon , dont il n'eut point d'enfants , en
même temps que Renaud , dit aussi le Bourguignon , le second
de ses fils , et qui en devint le premier , Geoffroi , son aîné ,
étant mort jeune et sans enfants , épousa Ennoguen , fille de
Robert , seigneur de Vitré , et de Berthe , dame de Craon ,
double alliance qui fit cesser les dissentions entre la maison
de Craon et celle d'Anjou , qui avaient amené la confiscation
de la baronnie de Craon , qu'elles rendirent nulles. Robert-le-
Bourguignon et Avoise sa femme, ainsi qu'on l'a vu plus haut,
donnèrent à l'abbaye de Marmoutier, par un acte du 6 des ides
d'août 1067, la chapellenie du château de Sablé, qui servit à la
fondation du prieuré de S,-Nicolas , et les deux églises parois-
siales de Sablé. Robert fit, en 1097, le voyage de la Terre-
Sainte, auquel, malgré son grand âge, le pape Urbain II le dé-
termina par ses instances, et où il mourut, vers l'an 1098. 4-0=:
Robert II , son 3e fils , surnommé le Bourguignon , comme
son père , et aussi Vestrol, dans l'accord qui eut lieu à Sablé ,
entre les religieux de Marmoutier et ceux de la Couture du
Mans , épousa Hersande , fille d'Herbert , seigueur de la Suze ,
dont il eût quatre enfants , mariage qui fit passer la terre de la
Suze ( v, cet art. ) , dans la maison de Sablé. Robert fit ,
comme son père , le voyage de la Terre-Sainte , et y mourut
vers l'an 1 110. = 5.° listard , seigneur de Sablé, de la Suze,
de Briolé , de Châteauneuf-sur-Sarthe, suivit le comte d'An-
jou et du Maine , Geoffroi Plantagenet , dont il commanda
l'avant-garde à la bataille de Séez , dite d' Alençon , donnée
en 11 18 , puis lui fit la guerre, avec son fils aîné Robert. Il
mourut vers l'an 1 145. Il avait épousé Thiphaine, surnommée
Chevrière , dame de Briolé , fille aîné de Geoffroi , seigneur
de Briolé et de Châteauneuf, et eut trois fils, dont les deux
plus jeunes moururent sans avoir été mariés. = 6.° robert m,
sire de Sablé , de la Suze et de Briolé , avait été élevé avec
Geoffroi Plantagenet , qui lui rendit les châteaux qu'il avait
pris lors de la guère que lui avait faite son père et lui-même ,
ce qui n'empêcha pas Robert de prendre de nouveau les armes
contre ce généreux prince, en n35. Fondateur de l'abbaye
de Bellebranche , dans la paroisse de S.-Brice prèsSablé , le
748
SABLE.
27 juillet n5a, Robert avait épousé Hersande , qui était,
à ce qu'on croit, de la maison d'Antenaise , et en eut trois
enfants , Robert iv qui suit , Geoffroi , enterré dans l'église
du prieuré de Solesmes ( v. cet art. ) , où existe encore
sa statue en pierre , et Hersande , religieuse , en 1 183 , à l'ab-
baye du Ronceray d'Angers Les auteurs n'indiquent point
l'époque de la mort de Robert III. = 7.° Robert iv , son fils ,
sire de Sablé, de la Suze, de Briolé, etc., fonda, en 1189, ^e
concert avec P. de Brion, son parent, l'abbaye du Gaut , dite
aussi du Bois-Renou et du Perrai-Neuf , dans la paroisse de
Précigné ( v. cet art.). Vers l'an 1 190, Robert suivit Richard-
Cœur-de-Lion en Palestine , et fut chargé du commandement
de sa flotte forte, de 74 grands vaisseaux ; se fit chevalier de
l'ordre du Temple , dont il devint grand-maître, charge qu'il
occupa, depuis 1190, jusqu'à la fin de l'année 1195. 11 avait
épousé Clémence , fille de Gautier de Mayenne et sœur de
Juhel il , et en eut trois enfants, Gui , seigneur de Cornillé ,
qui vivait en 1190 et mourut sans postérité ; Marguerite, dame
de Sablé , dont l'art, suit ; et Philippe , qui fut mariée à
Geoffroi de Mastas ou de Marsac, dit Marceau.
IV. Maison des Roches. = 8.° Guillaume des roches.
Marguerite , fille de Robert m , devenue dame de Sablé par
l'entrée de son père dans l'ordre du Temple, et par la mort de
son frère aîné, épousa Guillaume des Roches, sénéchal héré-
ditaire d'Anjou , de Touraine et du Maine , l'un des hommes
les plus renommés et les plus considérables de l'époque ,
lequel mourut en 1222 , et fut enterré avec grande solennité ,
dans l'abbaye de Bonlieu , ainsi que nous l'avons dit à cet art.
(1-174. ). Elle-même mourut , en 1209 , et fut inhumée dans
l'abbaye du Perray-lNeuf , à la fondation de laquelle elle avait
contribué avec son mari ( v. cet art., p. 392).
V. Maison de Craon ou de Nevers, pour la 2.e fois. =
9.0 amauri i.er de craon. Jeanne , fille aînée de Marguerite
de Sablé et de Guill. des Roches , épousa Amauri i.er de
Craon , fils de Maurice de Craon et d'Isabelle de Meulan , et
arrière petit-fils de Renaut , fils aîné de Robert-le-Bour-
guignon. Non-seulement Jeanne porta à son mari la terre
de Sablé , mais encore la charge de sénéchal héréditaire d'An-
jou , de Touraine et du Maine. Cette alliance rendit Amauri
le plus puissant seigneur de ces provinces , à tel point qu'il
osa faire la guerre au duc de Bretagne, P. de Dreux, surnommé
Mauclerc. Amauri , qui était un homme accompli de corps et
d'esprit, disent les chroniqueurs , mourut le 12 mai 1226 , et
fut inhumé dans l'église de la Roc , en Anjou , fondée par
Renaut de Craon son bisaïeul. = io.° Maurice iv, fils de
SABLE. 74g
Jeanne et d' Amauri i.er de Craon , fut , après son père , seign.
de Craon et de Sablé , et sénéchal héréditaire des trois pro-
vinces. On croit qu'il épousa une femme appelée Jeanne , dont
le nom de famille est ignoré, laquelle donna naissance à Amauri
et à Maurice qui suivent. = n.° amauri il , leur fils aîné ,
héritier des terres de Craon et de Sablé , de la charge de
sénéchal héréditaire d'Anjou , etc. , fut marié à Iolande , fille
de Jean , comte de Dreux , et de Marie de Bourbon. Il mourut
sans enfants , avant le mois d'août 1269. := 12.0 Maurice v ,
son frère puisné, héritier de ses biens et de sa charge , mourut
en 1282, laissant d'Isabelle, fille de Hugues de Lusignan ,
comte de la Marche , et d'Isabelle d'Angoulême , V.e de Jean-
sans- Terre, = i3.° Maurice vi, héritier des terres de Craon,
de Sablé , de la charge de sénéchal héréditaire d'Anjou , etc. j
seigneur de la Suze, de Briolé, de Chantocé et d'Ingrande ,
qui épousa Mahaut de Malines , fut envoyé en ambassade en
Angleterre par le roi Philippe-le-Bel, mourut au retour , en
1292, et fut enterré le premier dans la chapelle de S.-Jean-
Baptisle , dite de Craon, de l'église des cordeliers d'Angers,
qu'il avait fait bâtir , ainsi qu'un enfeu , infodium , pour la sé-
pulture de ceux de sa maison. Par son testament, du i.er février
1292 , il assigna « pour la pourvoyance de Yost de sa femme
et de ses enfants , le chasteau de Sablé , la ville de Prescigné
et les appartenances desdits lieux , et 3oo /. de rente à prendre
sur Chasteauneuf ; » lesquelles choses il lui donne pour la valeur
de 1,000 /. de rente durant le bail ( la tutelle ) de ses enfants ,
sans qu'il puisse porter préjudice à son douaire , assigné sur
le chat, de Sablé, par lettres-patent, de 1277. =: i4-.° amauri
III, son fils aîné , est celui qui, n'étant âgé que de onze ans ,
voulut remplir la charge dont il était tenu, en sa qualité de ba-
ron de Craon , lors de l'intronisation de l'év. d'Angers. Guill.
le Maire , comme l'un des quatre barons chargés de porter le
prélat ( v. Biogr. , xxv ). C'est lui aussi qui, par lettres du
26 juin i36o , rapportées plus loin . accorde ou plutôt vend
aux bourgeois de Sablé , la permission de chasser les lapins
des garennes de son château , dont ils étaient incommodés.
En i323 , Amauri, qu'on peut croire avoir été fort hesoi-
gneux d'argent , cède au roi Charles-le-Bel, la charge de sé-
néchal héréditaire de Touraine et, en i33o, celle de sénéchal
d'Anjou et du Maine , pour i,5oo 1. de rente , assignées sur
Marenne en Saintonge. 11 mourut le 26 janvier i332, laissant
des enfants de ses deux mariages, avec Isabelle, dame de Ste-
Maure , et avec Beatrix , fille de Jean , comte de Roucy et de
Jeanne de Dreux. = i5.° Maurice viii, l'aîné des enfants du
premier mariage d'Amauri m , seigneur de Craon et de
75o SABLÉ.
Sablé , épousa Marguerite de Mello et mourut , suivant A.
Duchesne , le 8 août i33o , c'est-à-dire 18 mois avant son
père. S'il a été seigneur de Sablé , il faut que celui-ci lui en
ait abandonné la jouissance de son vivant. Nous le portons
comme tel, dans le doute, à l'imitation de tous les historiens
de Sablé. = 16.0 amauri IV, baron de Craon et de Sablé,
capitaine souverain en Touraine , en Anjou, au Maine et en
Basse-Normandie , pour le roi Jean , avec lequel il fut fait
prisonnier a la journée de Poitiers, le 19 septembre i356.
Il se maria avec Perrenelle , vicomtesse de Thouars, mourut
sans enfants, le 3o mai 1373 , et fut enterré dans la chapelle
de Craon de l'église des cordeliers d'Angers , où on lisait son
épitaphe , effacée par le temps , et dont on n'a pu conserver
que ces deux vers :
c Large , piteux , miséricords ,
a A toutes gens, et vifs, et morts. »
Il donna la terre de Brûlon ( v. cet art. ) , à Guillaume de
Malefêlon ; la ville et le château de Sablé, par acte du 2 janv.
i3yi , à Louis l.er, duc d'Anjou, de Touraine et comte du
Maine , roi de Naples et de Sicile , avec la Chesnaie-Vert et
les Garennes , et lui vendit Précigné et tout le domaine de
Sablé , à l'exception de Daumerai , sous la réserve de la
jouissance sa vie durant , et à la condition de récompense
envers ses héritiers , en terres de pareille valeur , situées en
Anjou, en Touraine ou au Maine (v. l'art, précigné ). On
trouve, dans le testament de J. de Lessillé, seign. de Juigné,
rapporté à l'art, de ce lieu (n-568), et dont un extrait est plus
haut , un passage relatif à Amauri ni , ainsi conçu : « Item :
ge veuil et commande que deux messes soient dites et célébrées
pour l'ame de feu Bfl- Almauri , jadis sire de Craon , darrain
trépassé , dont Dieu ait Tarne. » Amauri , dans son testament ,
avait désigné J. de Lessillé , pour l'un de ses quatre exécuteurs
testamentaires. Isabeau de Craon , sa sœur et son héritière ,
veuve de Gui xi de Laval et femme de L. de Sully , décédée le
2 février i3g4, ayant fait cession au même prince , le i5
juin 1376 , de tous ses droits sur les terres de Sablé et de
Précigné , pour 10,000 f. d'or, la ligne directe de la seconde
maison de Craon , descendant de Robert- le-Bourguignon , se
trouva éteinte , et la terre de Sablé passa en entier dans la
maison d'Anjou.
VI. Maison d'Anjou. a= 17.0 louis i.er d'Anjou, second
fils du roi Jean , et frère de Charles v, régent de France pen-
dant la minorité de Charles VI , épousa, le 9 juillet i36o,
Marie de Bretagne, fille de Charles de Châtillon, comte
SABLÉ. 75i
de Blois, et de l'héritière de Bretagne, Jeanne , surnommée
la Boiteuse , et mourut a Buri , dans le royaume de Naples ,
le 20 déc. i384 (v. biogr. , cxn). sa 18.0 louis ii, son fils
et son successeur dans ses diverses souverainetés, réelles ou
prétendues , posséda après lui la terre de Sablé ; mais ayant
besoin d'argent pour la conquête des royaumes de Naples et
de Sicile , sa mère , tant en son nom que comme tutrice de
ses autres enfants, la vend à P. de Craon , par acte passé à
Aix en 1390, pour 5o,ooo f. d'or. Quoique le contrat de
cette vendition fut pur et simple , il paraît qu'une condition
de réméré fut stipulée par d'autres actes.
VII. Maison de Craon, pour la 3.e/o/s. = ig.° pierre de
craon, seign. de la Ferté-Bernard , de Brunetel et de Maisy,
fils de Guill.de Craon, surnommé le Grand, fit, par cette
acquisition , passer pour la 4»e fois la terre de Sablé dans la
maison de Nevers, et, pour la 3.e fois, dans celle de Craon.
Ayant projeté de se venger du connétable Olivier de Clisson ,
dont il croyait avoir à se plaindre, en attentant à sa vie, et
craignant avec raison les conséquences fâcheuses du crime
qu'il méditait , il cède la terre de Sablé , pour cinquante-
huit cent francs d'or à Jean IV, duc de Bretagne, son cousin ,
par acte passé à Bourg-Nouvel , tant en son nom qu'en celui
de Jeanne de Châtillon sa femme et d'Antoine son fils,
le 1 1 mai i3o,2 , par devant J. Tamiot et J. le Béralier , no-
taires. ( V. l'art. FERTÉ-BERNARD. )
VIII. Maison de Bretagne =20.° je an iv, dit le Vaillant^
comte de Montfort , et de Richemont , fils de P. de Dreux ,
surnommé Mauclerc, devint, par cette cession réelle ou si-
mulée, seigneur de Sablé, mais pour bien peu de temps ,
Marie de Bretagne, mère et tutrice de Louis il, en ayant
opéré le retrait dans le délai fixé par l'acte de réméré ,
stipulé lors de la vendition faite à P. de Craon. Sa procura-
tion pour ce retrait, est datée d'Avignon , le 2 5 mai i3g4.
IX. Maison d'Anjou, pour la 2.e fois.zr: 21.0 louis h
d'Anjou , devenu possesseur une seconde fois de la terre
de Sablé , ne la conserva pas long-temps. Ses tentatives de
conquête du royaume de Naples et de Sicile ( v. biogr. cxiv) ,
lui occasionnant un nouveau besoin d'argent , Marie de Bre-
tagne , par contrat du 2 5 mai i3g4 , vendit de nouveau
cette terre , sous la condition d'un réméré de quatre ans ,
à Louis de France, duc d'Orléans, fils de Charles V, et frère
de Charles VI , pour la somme de 25,ooo f. d'or.
X. Maison d'Orléans. = 22.0 louis de france , duc
d'Orléans, comte de Valois et de Beaumont , devenu sei-
gneur de Sablé par cette acquisition, est le même qui fut
75:
SABLE.
assassiné à Paris, le 23 nov. 14.07 , par ordre du duc de
Bourgogne , événement qui donna lieu à la longue guerre
suscitée par les dissentions des Bourguignons et des Arma-
gnacs , dont la province du Maine et la ville de Sablé ,
en particulier, eurent tant à souffrir. Le roi, son frère, lui
avait fait don de la terre de la Ferté-Bernard , confisquée sur
P. de Craon , après sa tentative d'assassinat sur Olivier de
Clisson , en i3o,3.
XI. Maison d'Anjou, pour la 3. e fois, rz 23.° Louis 11
d'Anjou. Marie de Bretagne ayant opéré , pour la seconde
fois , le reirait de la terre de Sablé , dans le délai stipulé par
le contrat de cession au duc d'Orléans , Louis 11 son fils , en
redevint de nouveau possesseur. Mort l'avant dernier jour
d'avril 14.17 , ce prince fut enterré le i.ermai suivant, dans
l'église de S.-Maurice d'Angers, Il avait épousé Yolande
d'Arragon , dont il eut trois fils , Louis, Bené et Charles , et
autant de filles ( v. biogr. , cxiv ). = 2^.° Louis m, son fils
aîné , posséda après lui la terre de Sablé. Il mourut , en
i434 , sans laisser d'enfants de son mariage avec Marguerite
fille d'Ame de Savoie. = 25.° René d'Anjou , duc de Bar ,
hérita de son frère aîné , entre autre biens , de la terre de
Sablé. En i44-i » du consentement du roi Charles VII, qui
avait épousé sa sœur Marie , il fait don à Charles , comte de
Mortain , son frère puîné , du comté du Maine , et , en
outre, des terres de Château-du-Loir , de la Ferté-Bernard
et de Mayenne-la-Juhée , pour la part qui lui pouvait appar-
tenir dans la succession de Louis 11 leur père , et dans celle de
Louis ni , leur frère aîné , mais seulement à vie et à charge
de réversion , à la mort de Charles , en cas qu'il n'eût que
des filles, aux héritiers de René, moyennant que les héri-
tiers de ceux-ci donneraient à ceux de Charles , la terre de
la Roche- sur- Yon, et 4*000 écus d'or, et à condition encore,
que Sablé serait ensuite entièrement de la province d'Anjou.
René d'Anjou , connu dans l'histoire sous le nom du bon roi
René (biogr. , cxx ) , avait épousé d'abord Isabelle , fille de
Charles , duc de Lorraine et de Marguerite de Bavière , et ,
en secondes noces , Jeanne , fille de Gui xiv de Laval ,
sire de Vitré, et d'Isabelle de Bretagne. Il mourut le 10
juill. i4-8o, laissant de son premier mariage Yolande, mariée
à Ferri de Lorraine, comte de Vaudemont. = 26.0 Charles IV
d'Anjou, que l'on appelle aussi Charles l.er, comme comte
du Maine , parce qu'il ne le fut point d'Anjou , comme ses
frères et son père , devint , par la donation de René , sei-
gneur de Sablé. Comme ce dernier, il fut marié deux fois,
d'abord , à Cambelle Ruffo , duchesse de Sesse , dont il n'eût
SABLÉ. 753
point d'enfants ; ensuite , à Isabeau de Luxembourg , dont
Charles v d'Anjou ou Charles H, comte du Maine, et Louise,
mariée à Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, décapité
à Paris le 4 août i477- H eu* en outre trois enfants na-
turels, dont un, Louis d'Anjou, connu sous le nom de marquis
de Mézières , devint gouverneur du Maine et du château de
Sablé Mort à Aix , le 10 avril i^jï, Charles fut enterré
dans la cathédrale du Mans, où se trouve encore son tom-
beau ( biogr , cxvi). Dans les Mémoires de Miroménil ,
intendant de Tours , dressés en 1697, pour l'instruction du
duc de Bourgogne, il est dit, en parlant de la province
d'Anjou : « Après la mort de René , dernier duc d'Anjou
« de celte famille, Charles, duc de Calabre, son neveu,
« renonça au duché d'Anjou en faveur du roi Louis XI ,
»> qui lui donna le comté de Beaufort- en- Vallée , Mirebeau ,
« Sablé et la Rocheguyon. »
XII. Maison de France. =: 27.0 louis xi. Après la mort
de Charles, le roi Louis XI s'empare de la baronnie de
Sablé , prétendant qu'elle n'avait été possédée qu'à titre d'apa-
nage , par René d'Anjou et par Charles son frère , et qu'elle
devait faire retour à la couronne de France : mais peu de
temps après, il la rendit au fils du dernier possesseur.
XIII. Maison d'Anjou , pour la ^ fois. s= 28.0 Charles v
d'Anjou ou Charles il, fils de Charles IV ou Charles i.er,
entre en possession de la terre de Sablé , par la renoncia-
tion qu'en fit Louis XI. N'ayant point eu d'enfants de son
mariage avec Jeanne de Lorraine , fille aînée du comte de
Vaudernont , sa parente , il institue par son testament, du 10
déc. i4Bi , le roi Louis XI pour son héritier universel,
et meurt à Aix le lendemain.
XIV. Maison de France, pour la 1 S fois : = 29. louis xi.
En vertu de cette institution, le roi Louis XI entre de nou-
veau en possession de Sablé. = 3o,° Charles viif. Celte terre
passe après la mort de ce prince, arrivée le 29 août i483,
à Charles V1I1 , son fils ; mais , celui ci ayant , l'année sui-
vante , rappelé les enfants de Jacq. d'Armagnac , et leur
ayant restitué les biens de leur aïeul , Charles i.er d'Anjou ,
Sablé entra dans la possession de ceux-ci.
XV. XVI. Maisons d'Armagnac et de Lorraine =:
3i.°, 32.°, 33.°, 34.0 35.° En conséquence de la restitution
des biens de leur aïeul, par Charles VIII, les enfants de Jacq.
d'Armagnac, au nombre de cinq, prirent possession de la
terre de Sablé, d'abord indivisément. C'étaient jean, louis ,
marguerite, femme de P. de Rohan , seigneur de Gié ;
Catherine, mariée à Jean de Bourbon; et charlotte,
IV 48
754 SABLÉ.
femme de Charles de Rohan. Il paraît que Jean , l'aîné
d'entre eux, en devint ensuite seul possesseur, de i488 à
14.91 : elle passa après sa mort à son frère Louis , et , après
celui-ci, à Charles de Rohan , mari de Charlotte, qu'on
voit, dans un titre de l'an i5i4, prendre le titre de seign. de
Sablé. s= 36.° D'un autre côté, retœ n , duc de Lorraine,
fils de Ferri , comte de Yaudemont et d'Yolande d'Anjou,
avait revendiqué la terre de Sablé , dès après la mort de
Charles iv d'Anjou , oncle de sa mère, en vertu de la clause
de réversion stipulée dans l'acte de la donation faite par le
roi René à celui-ci , et , par un arrêt du parlement de Paris ,
rendu vers i^86, Sablé lui fut adjugé en vertu de celte clause.
René éleva aussi des prétentions sur les duchés d'Anjou , de
Bar et le comté de Provence ; mais celles-ci ne sont point de
notre objet. Marié d'abord à Jeanne d'Harcourt , dont il se
sépara , il épousa ensuite , en i£88 , par dispenses du pape ,
Philippe de Gueldres, dont il eut deux fils, et mourut en i5o8.
s= 87.° A3STOINE , duc de Lorraine, étant né avant la disso-
lution du premier mariage de son père , Claude , son frère
puisné , après la mort de celui-ci, prétendit lui disputer le
duché de Lorraine, prétention dans laquelle il échoua. =38. °
Claude de Lorraine. Antoine, resté possesseur du duché de
Lorraine , céda à Claude son frère , toutes les terres possé-
dées en France par leur père , ce qui rendit celui-ci seigneur
de Sablé, dont il était en possession en i54-7» Claude étant
venu habiter la France, se mit au service du roi François Ier.
Sa femme, Antoinette de Bourbon , fille aînée de François,
comte de Vendôme, donna à l'église de 1S.-D. de Sablé un
soleil ou ostensoir en or, en commémoration de quoi une
prière était faite pour le repos de son ame , par le curé
de cette paroisse , à la station du Cimetière-Dieu , le jour
de la fête du S.-Sacrement. Claude avait fait unir la terre
de Sablé, avec celle de la Ferté-Bernard, à celle de Mayenne,
pour leur érection en marquisat sous ce dernier nom , ainsi
qu'on l'a vu plus haut. = 3g. ° frarçois de Lorraine, leur
fils, duc de Guise et prince de Joinville, était seigneur de
Sablé, en i55o. Assassiné par Poltrot , à Orléans, le 18
févr. i563, il mourut des suiles de sa blessure, le 24 du
même mois. Il avait épousé Anne, fille d'Hercule 11 d'Est,
duc de Ferrare, et de Renée, fille du roi Louis XII, et il
en eut sept enfants. = 4-o.° henri de Lorraine, duc de Guise,
surnommé le Balafré , l'aîné des enfants de François, fui tué
lors de la tenue des Etals de Biois , le 23 déc. i588, par
ordre du roi Henri III. Le cardinal Louis de Lorraine , son
frère, 3.e fils de François, eut Je même sort le lendemain.
SABLÉ. 755
Henri ne laissa point d'enfants de son mariage avec Cathe-
rine , fille de Franc, de Clèves et de Marguerite de Bour-
bon-Vendôme. = 4.1 ° Charles de Lorraine, 2.e fils de Fran-
çois , qui a fait la branche des ducs de Mayenne, et est
connu sous ce nom comme chef de la ligue, après la mort
de ses frères , hérita de la terre de Sablé après la mort de
l'aîné, et la vendit, en i5g4, à Urbain de Laval, moyennant
la somme de 90 mille livres. Il était marié à Henriette ,
fille d'Honorat il de Savoie , marquis de Villars. Charles
avait fait ériger le marquisat de Mayenne en duché pairie y
en 1573.
XVII. Maison de Montmorency-Laval. 4-2.° Urbain de
Laval , comte de Bresteau, de Bois-Dauphin et de Précigné ,
maréchal de France , fils de René 11 et de Jeanne de Lenon-
courl, devenu seigneur de Sablé, ainsi qu'on vient de le
dire, fit ériger cette terre en marquisat, en 1602, comme on
l'a vu ci-dessus , en y annexant celles de Bois-Dauphin et
de Précigné , dont il était déjà possesseur : cette dernière ,
avait déjà fait partie autrefois de la baronnie de Sablé,
Urbain de Laval Bois Dauphin , qui avait épousé Magdeleine
de Montéclair , mourut en i63g , et fut enterré dans le
couvent des Cordeliers de Précigné , qu'il avait fondé, zz
43.° Philippe Emmanuel, son fils unique , lui succéda dans la
possession du marquisat de Sablé. II épousa Magdeleine de
Souvré , fille de Gilles , marq. de Courtenvaux ( V. l'art.
bessé ) , maréchal de France , etc. Ce fut à leur demande ,
que furent établies à Sablé , les religieuses cordelières de
Sle- Elisabeth. Philippe- Emmanuel mourut d'apoplexie à
Bois- Dauphin, en i63g , laissant neuf enfants, dont î =:
4.4.0 urbain 11 , l'aîné , marq. de Bois-Dauphin et de Sablé ,
qui épousa en premières noces Marie , fille de François de
Riants, maître des requêtes, seign. de Villerai , etc.; en
secondes noces , Marguerite , fille de Ch. Barentin et V.e de
Ch. de Souvré, marq. de Courtenvaux. Né à Paris, le 16
oct. 1618, et baptisé à Sablé le i^oct. 1619, Urbain n mou-
rut au mois de déc. de l'année 1661, laissant deux garçons
de son premier mariage : Urbain , capitaine au régiment de
Picardie , tué à Woerden, en 1672 , et Jacques , tué à Candie ,
le 25 juin 1669, à l'âge de 18 ans, non mariés. On ne
sait comment le frère puisné d'Urbain il , Gilles de Laval ,
que quelques auteurs appellent Gui, porta le titre de mar-
quis de Sablé, puisque, étant mort avant son frère, le 17
oct. 1646 , au siège de Dunkerque , il n'a pu lui succéder
dans la possession de ce marquisat.
XVIII. Maison de Maisons, sa £5.° Le président de
756 SABLÉ.
maisons. G. Ménage , Lepaige , et tmc foule d'autres auteurs
après et d'après eux, on dit que le marquisat de Sablé ayant été
saisi sur Urbain il , par décret du parlement , pour le paiement
des dettes de son père et de son aïeul , Magdeleine de Souvré ,
sa mère, se le fil adjuger sous le nom de J. de Longueil,
conseiller au parlement , pour ses reprises matrimoniales.
Nous avons fait voir, à l'art, précigné ci-dessus ( p. 555),
que ce ne fut point sur celte terre que la V.e de Philippe
Emmanuel exerça ses reprises , et que ce ne fut point non
plus à J. de Longueil que celte lerre fut adjugée , mais bien
au président de Maisons, qui la vendit, par contrat du i4
nov. iG52 , à Abel Servien , pour le prix de son adjudication.
XIX. Maison de Servien. = 46.° abel servien, baron
de Meudon , et de Château-Neuf, sénéchal d'Anjou , surin-
tendant des finances , ministre d'état , etc. , devient marquis
de Sablé , par celte acquisition. Il avait épousé Augustine
Leroux , dame de la Roche des Aubiers, v.e de Jacq. Huraut ,
mourut à Meudon , le 19 fév. i65g , et fut enterré , avec sa
femme, dans l'église des Ardillers à Saumur. Abel Servien
obtint des lettres de confirmation d'érection en marquisat
de la terre de Sablé , et des lettres-patentes pour l'établis-
sement de foires et de marchés dans celle ville. = 47*° i<uuis
François servien, son fils aîné, lui succéda dans la pos-
session de Sablé. Il commanda l'arrière-ban de l'Anjou,
en 1674 » en qualité de sénéchal de cette province , et se
laissa enlever lui et ses troupes par celles du duc de Lorraine ,
en arrivant dans le duché de ce nom. Il mourut à Paris ,
sans avoir été marié, le 29 juin 17 10, âgé d'environ 66
ans , laissant une fille naturelle nommée Marthe-Antoinette ,
mariée, en 1703, à Fr. Bellinzani. Il est beaucoup question
de Louis-François Servien , dans le liv. II de YHistoire amou-
reuse des Gaules, de Bussi-Rabutin : c'était, dit-il, l'un
des petits - maîtres ou plutôt des débauchés de la cour de
Louis XIV, où il était connu sous le nom de marquis de
Sablé. Au mois d'août i6g3, Dancourt faisant jouer sa
comédie de YOpèra de Village , le marquis de Sablé , après
un ample dîner où le vin n'avait pas manqué , vint assister
à la première représentation et se plaça sur le théâtre , comme
le faisaient les élégants de qualité. Entendant un couplet de
cette pièce où se trouvaient ces mots : « Les vignes et les
prés seront sablés » , et se croyant insulté , il se lève furieux ,
s'avance au milieu du théâtre , et donne un soufflet à l'ac-
teur Dancourt. = 48.° Augustin servien, abbé de St.-Jouin ,
de Marne et du Perrai-Neuf, frère puisné du précédent,
hérita par sa mort de la terre de Sablé , et la vendit , par
SABLÉ. 757
contrat du 24 février 1711,8 Jean-Baptiste Colbert , qui
suit.
XX. Maison de Colbert. = 4.9.0 jean-baptiste colbert,
marquis de Torci , ministre secrétaire d'étal , surintendant
général des postes , fils de Charles , marquis de Torci et
de Croissi, ministre d'état, et neveu de Jean-Baptiste, contrô-
leur-général des finances, si connu sous le titre honorable
du Grand Colbert , devint marquis de Sablé par l'acquisition
qu'il en fit de l'abbé de S.-Jouin. Ce fut lui qui fit construire
le château actuel, sur les plans de Mansard ou, du moins,
dans le genre d'architecture dont il est l'inventeur : il obtint
aussi, en 1711 , de nouvelles lettres de confirmation d'é-
rection de la terre de Sablé en marquisat. Nous citerons
plus bas des aveux rendus par lui pour cette terre, de 1711
à 1728, qui en feront connaître les vassaux. Il mourut le
2 sept. 1746, laissant plusieurs enfants de Catherine-Féli-
cité Arnaud , fille de Simon , marquis de Pompone. =
5o.* j.-b. joachjm Colbert, marquis de Croissi, de Sablé, etc.,
lieut.-général des armées du roi , marié, en 1726, à Henriette
Bibiane Franquetot de Coigni , fille du maréchal de France
de ce nom , dont cinq enfants : J. Fr. Ménelai , qui suit ;
trois autres garçons et une fille , Henriette Bibiane , née le
10 janv. 1727 , mariée le 21 févr. 1746 a Gui François 11 de
la Porte de Riants, comte de Brion. = 5i.° j. fr. ménelai
colbert, marquis de Torci , de Sablé , etc. , capitaine des
gardes de la porte du roi , etc. , né en 1728. Etant mort
sans enfants , ceux de sa sœur héritèrent de la terre de
Sablé.
XXI. Maison de la Porte de Riants. = 52.° Les biens
qui constituaient le marquisat de Sablé , ayant été divisés à
la mort du dernier marquis de Torci , M. le comte Gui
Fr. H. de la Porte de Riants , l'aîné des fils de la comtesse
de Brion , sa tante , fut partagé du château de Sablé et d'une
partie des biens y annexés , tandis que le vicomte Charles
de la Porte , et leur sœur madame la comtesse de Saint-
Sauveur, le furent des terres de Précigné, Bois-Dauphin, etc.,
ainsi qu'il a été dit plus haut (p. 556), à l'art, précigné.
=3 53.° Le château de Sablé et les terres y annexées , sont
aujourd'hui la propriété des héritiers du comte de la Porte de
Riants, qui précède. Sa veuve , M,me Cather.-Fr. Beauvarlet
de Bomicour, en jouit comme usufruitière. Les derniers
possesseurs de ce château , n'en faisant point , depuis fort
longtemps, leur demeure habituelle, et n'y ayant conservé
qu'un pied à terre , l'ont laissé tomber dans un état de dé-
gradation qui doit en amener la ruine incessante , si de nou-
7$8 SABLÉ.
veaux propriétaires riches , ne prennent à tâche d'y faire les
réparations nécessaires pour assurer sa conservation.
La juridiction du marquisat de Sablé , exercée par un
bailly, un procureur fiscal et un greffier, s'étendait, outre le
territoire des deux paroisses de cette ville , sur celles de Brû-
lon , Gourtillers , Epineu-le-Chevreuil, Gastines , Joué-en-
Charnie , Louailles , Pincé , Précigné , Solesmes et Viré ,
qui sont actuellement des communes de la Sarthe ; Boè'ssay,
S.-Brice, S.-Loup , Sauges, dans la Mayenne; la Posson-
nière ou Poissonnière , dans Maine-et-Loire ; soit en tout
ou en partie. La juridiction de Malicorne , et celle des deux
paroisses de S.-Germain et de S.-Pierre-de-Noyen , en rele-
vaient ; le marquisat de Gallerande ( v. n-4g5 ) , aussi en
partie. Le présidial du Mans , dont ressortait anciennement
Sablé , par appel, suivant l'édit de sa création, par Henri II,
en i55i, avant l'érection de celte terre en marquisat , y avait
conservé les cas royaux et la délivrance des provisions des
notaires. Les baronnies de Sablé et de Pincé , étaient an-
ciennement du ressort de la sénéchaussée royale de Baugé
en Anjou. Elles en furent distraites également , lors de l'érec-
tion du marquisat-pairie. La châtellenie de Précigné , qui
faisait partie de cette terre , dépendait de la justice tem-
porelle de la prévôté d'Anjou , établie dans l'église de
S.-Marlin de Tours (v. l'art, parce ) : elle en fut aussi distraite,
comme toutes celles de cette prévôté , par lettres-patentes du
4 mars i5g9 , pour être attribuées à la sénéchaussée et siège
présidial de la Flèche : ces lettres furent enregistrées au parle-
ment , nonobstant l'opposition des officiers de la sénéchaussée
de Baugé. Ménage dit avoir vu une ordonnance de Fr. le
Bigot, lieut.-général de Baugé, du i5 nov. i5gi , portant
que tous ceux du ressort de Baugé comparaîtront par devers
lui, conformément à l'édit du mois de juillet de la même
année , pour déclarer s'ils entendent abjurer ou s'ils ont ab-
juré la religion prétendue réformée , et que ladite ordonnance
sera publiée par tous les lieux du ressort de Baugé , au nombre
desquels est compris Sablé , « et à ce qu'aucun ne prétende
« cause d'ignorance de ce que dessus, seront les présentes lues
« et publiées en jugement , et par les carrefours de cette
« ville ( Baugé ), et à son de trompe et cri public , ez villes
« de Vendôme , Monloire , la Flèche , Sablé , Durtal , châ-
« teaux en Anjou , Rillé , Longue , etc. »
La juridiction de Sablé , dit Ménage , était considérable ,
et ses baillis et châtelains étaient toujours des personnes de
condition et de mérite. Les seigneurs châtelains, ajoute-t-il,
avaient droit anciennement, à deux degrés de juridiction.
SABLÉ. 75g
Le juge devant qui l'on plaidait en première instance , s'ap-
pelait le châtelain; et celui devant qui on appelait, séné-
chal ou bailly. En i36o , P. Nepveu ou Nepvou ( v. l'article
rouillon), était sénéchal de la ville et baronnie de Sablé. Le
premier de ces deux dégrés de juridiction, fut supprimé par
l'ordonnance de Roussillon , de i564 ( v. l'article ferté-
bernard, n-332 ), tant à l'égard des justices royales que des
justices particulières ; mais celle ordonnance ne fut reçue
qu'à l'égard des dernières. Ménage fait remarquer que , dans
le i5.e siècle, comme il y avait peu d'affaires de judicature
dans la ville d'Angers, la plupart de ceux qui y occupaient des
offices, étaient en même temps sénéchaux de village et de
petites terres seigneuriales , où ils allaient de temps en temps
tenir leurs assises. Ainsi, par exemple, en i436, le célèbre
J. Brcslay était en même temps juge ordinaire d'Anjou et
bailly de Sablé ; Mathurin de Pincé était maire d'Angers et
bailly de Château-Gontier, en 1^97 ; etc. , etc.
En 1587, une élection est établie à Sablé. Une assemblée
générale des habitants du Mans, décide de s'y opposer,
par le remboursement des charges ou offices , s'il en est
besoin. Le procureur de la ville fut chargé de communiquer
ses moyens d'opposition au clergé, en l'exhortant à se joindre
aux habitants ; mais celui-ci n'ayant aucun intérêt à le faire ,
s'y refusa, et la ville elle même se désista de son opposition.
Les terres comprises, en 1788, dans le marquisat de
Sablé , étaient , outre Sablé et Bois-Dauphin , la baronnie de
Pincé ; les châtellenies de Précigné , Louailles, la Philippière,
Vion , Soudé , Gourtillers , etc. ; environ 5o fiefs en ressor-
taient. Relevaient du marquisat-pairie de Sablé, à titre de
vassaux, suivant des aveux rendus pour ce marquisat, de
1711 à 1726, par J. B. Colbert , marq. de Torcy : 1 .• René-
Ch. de la Barberie , écuyer ; 2.0 Urbain- Cl. Bastard , chev. ,
seign. de Fontenay ; 3.° Marie-Thérèse de Bautru , v.e du
marq. de Vaubrun ; 4-° Anne-Louise de Bouille , v.e de Jacq.-
Phil. de Girard , marq. de Charnacé ; 5.° L. du Bouchet,
chev. , comte de Monsoreau , marq. de Sourches ; 6.° P. de
Brisay, comte d'Escouville ; 7.°Gh. Bernard de Canouville ,
chev. , comte de Raffetot ; 8.° Marie-Toussaint de Chareul ,
v.e du marq. de la Galissonnière ; 9.0 L. de la Châtre , chev. ,
marq. dudit lieu, à cause d'Anne- Charlotte de Beaumanoir,
sa femme; io.° Jacq. le Clerc, chev., marq. de Juigné ;
n.° P. Gaspard de Clermont , chev., marq. dudit lieu;
12. ° Christophe H. de Cumont , chev. , seign. de Jouy
(peut-être Joué ?) , i3.° L. de Genecian , chev. , mari de
Gabrielle Trochon ; 14.® Marie Jeanne Jacquel. Goblen, v.c
76° SABLÉ.
de Fr. Samson , chev. , seign. de Milon ; i5.° Marîe-Anne de
Grout de Beaufort , v.e de Franc, du Gard , chev. , seign.
de Longprc ; 16.0 Anne Argél. du Guesclin , v.e de P. de
Scepeaux, chev., seign. de Chcmiré ; 17.0 Ch.-Hyac. de
Longueil, chev.; i8.c CI.Ch.de Margol( sic ), écuyer, S.r de
la Vairie ; ig.° H. du Mesnil , écuyer, S.r d'Auxigné ; 20.0 L.
Constantin de Pontoise ; 21.0 L. Rollin Rouillé, chev.,
comte de Jouy; 22.0 Ch. Fr. L.Alphonse de Sassenage ,
comte de Brion , marq. de Pons, et Marie Fr. Camille de
Sassenage, son épouse et cousine issue de germains; 23.°
Renée-Anselme de S.-Rémy , femme de R. Hardouin , chev. ,
seign. de la Girouardière. — D'un autre côté , on trouve
mentionnés au nombre des vassaux du marquisat de Mayenne,
dans des aveux rendus au Louvre, en 1669, par le duc Ar-
mand-Ch. de Mazarin , pour le duché-pairie de Mayenne ,
Magdelaine de Souvré , v.e de Philip.-Emman. de Laval ,
marq. de Sablé : on la trouve également portée au nombre
des vasseaux de Henri , duc de la Trimouille et de Thouars ,
comte de Laval, dans un aveu rendu par lui, en 1671, « pour
« terres et seigneuries mouvantes d'Angers et du château du
« Mans. » — Dans le rôle du ban et de l'arrière ban de la
noblesse du Maine , dressé en i63g, sont compris : art. 32 1,
le seign. marq. de Sablé, mais sans taxe ; 322, M. D<iglesquin
(.sic), demeurant en la ville de Sablé , sans taxe également.
Les différents fiefs et seigneuries qui existaient sur le terri-
toire de Sablé, étaient: i.° celui du Prieuré ; 2.0 la Eorie ,
sur la paroisse de Notre-Dame ; 3.° la Cornillère , à 3 k. O. S.
O. de la ville; £.° Montfort, à 1,7 h. S.-E., au-dessus du
faubourg S.-Nicolas , près et à gauche de la grande route
actuelle de la Flèche; 5.° le Pont-d'Erve ; 6.° Coins, Coings
ou Couins , à 2 k. 1/2 S. S. O. , avec chapelle et un moulin du
même nom , sur la Sarthe ; 7.0 Cufen ou Cufeu , dont les sei-
gneurs présentaient la chapelle S.-Antoine , dans l'église de
S.-Martin. Les seigneurs de Coins et de Cufeu sont cités au
nombre des gentilshommes de la contrée, qui furent attaquer
et battirent les Anglais à S.-Denis-d' Anjou, en i4-4* • ( v* plus
bas histortq.) ; 8.° les Arcis , avec chapelle, mentionnés plus
haut, à I'hist. eccles. ; g.0 le Pavé, avec chapelle , à 27 h.
S.-E. , près et à la droite de la route de la Flèche ; 10. ° les
Moulins. En i552 , Et. Clergeault rend aveu pour la terre et
fief noble des Moulins , près Sablé ; 1 1.° les Scguinières ? dont
les seigneurs avaient fondé une chapelle dans l'église de Notre-
Dame ; i2.° enfin , divers féages en la ville de Sablé , tenus à
foi et hommage lige , du duc d'Anjou , par Girart de Sascé
(peut-être plutôt de Charnacé?) , qui en rend aveu en i4-o5
SABLÉ. 761
Il n'est guère possible de douter , d'après la partie du tes-
tament de J. de Lessillé, rapportée plus haut, que ce sei-
gneur de Juigné, ne possédât plusieurs fiefs et maisons fieffées
sur le territoire et jusque dans la ville de Sablé. Le choix
qu'il fait de l'église de S, -Martin de celte ville, pour sa sépul-
ture et celle de sa femme ; ses nombreuses fondations dans
celte église et dans les autres , et celle relative à une aumô-
nerie devenue l'hospice de Sablé ; enfin , l'indication des
diverses propriétés qu'il y possède; ne peuvent laisser douter
qu'il ne fût seigneur d'une partie de celle ville , sous la suze-
raineté du baron. Ainsi, on trouve mentionnés , comme lui
appartenant : la métairie du pont de Vaige , située à 2 k. à
PO. de la ville , près d'une maladrerie du même nom ; six
journaux de terre, « sis devant le parc du château » ; la clôserie
de la Loge- Jamet , près la rivière d'Erve ; la maison occupée
par Oudin le Ganlier ; la métairie de la Roche, tout près et
au N. N. E. de la ville ; six journaux de terre « qui sont au-
devant de l'église de Notre-Dame » ; un grand nombre d'au-
tres pièces de terre , dont un journal « joignant au fossé du
cimelière » ; beaucoup de vignes, et droits sur la rivière de
Vègre (peut-êlre plutôt sur celle d'Erve); une maison sise
au bourg de S. -Nicolas , celle qu'il destine à faire une aumô-
nerie ; et divers autres objets, indiqués dans cet autre passage
du même testament : « Item , je vuil et ordonne que mes
places de la Grant-Ville de Sablé ou souloit avoir maison :
c'est assavoir, celle qui est joignant à la maison Marquet de
Moulinvielx et à la maison Macé Grelin et abutant au chemin
comme l'on vait (par où l'on va) aux moulins de Sablé , par
le bout du grand- pont ; et une autre place qui est à la maison
Oudin le Gantier , d'un bout , et de l'autre au palis de Sarle ,
au long du grant-ponl ; et une autre place qui est sise devant ,
laquelle fut feu Macé de S. -Martin ; soient vendus , et que
tout ce qui en sera receu , soit mis et converti en l'exequcion
de cest mien présent testament. » Ces divers passages et ceux
analogues , qu'on va lire dans Pacte de concession , par
Amauri III , du droit de chasse, aux bourgeois de Sablé,
sont extrêmement curieux sous le rapport de l'ancienne topo-
graphie de ladite ville.
« A tous ceulx qui oiront et verront cestes présentes lettres :
Nous , Amaulri , seigneur de Craon et de Sablé , salut en
N. S. Sachent tous, que comme nos Bourgeis de nostre ville
de Sablé fussent par plusours fois complaignans de noz Ga-
rennes de environs nostre dite ville de Sablé , que ils esloient
si forment efforciées , et de connis (lapins) moutepliées ,
que ils disoient tous lour heritaiges estre en adventure de estre
762 wSABLÉ.
perdus et détruis : c'est assavoir, vignes, terres, prez , et
outre chouse : et ce qu'ils méloient en lour dis héritaiges,
ils perdoient , sans en avoir guéres de retour : et le temps
passé ont esté moult grièvement endommaigez pour cause
desdites Garennes : a nous requerans , que icelles dou tout
vousissions houster, ou sinon , en partie ; et nous desdom-
maigier sur eulx , et du lour : Nous , eue sur ce longue et ple-
nère délibération , considérons que nos dits bourgeis de nostre
dite Ville, et de environ, debvions garder, et lour dom-
maigcs ce nostre poéir escheveir , avons octroie , et enquores
octroions, pour nous et pour nos hérs , a mesdits Bourgeis
et habitans de nostre ville de Sablé, et a lour hérs , et à ceux
qui auront cause de eulx , que des ores et en avant et a tous
jourmès, conjointement ou diviseement, ils puissent chacier,
et prendre lièvres , connis ( lapins ), goupils ( renards ) , es-
dites nos Garennes, dedans lesleuxet les bournes cy-desous
déclarez , en la fourme et en la manière cy-desous contenue.
Cest assavoir, toute la Garenne qui est de nostre parc de
Sablé, joingnant a nostre chasteau , et des nostre dite ville de
Sablé , si comme les murs l'enlievent entre les dous éves
( eaux ) d'Arve et de Veige : si comme elle se poursiet entre
les dits dous éves , et de l'autre partie devers la prévousté de
S.-Nicolas, en s'en venant a nostre dite Ville aux moulins de
Rougel , qui sont à l'abbé dou Perray ; si comme Sarte l'en-
lievre : et des iceux Moulins , si comme le fillet d'où ruisseau
qui vient de nos bois de la Veillignere, en s'en allant à la
métairie Thomassin Geélin, appelée la Pcrte-Tessière : si
comme les bournes qui y sont mis et assis , le montrent : et
des icelle Métairie en s'en allant aux haies des vignes du doux
du Bois par desous le dit doux , qui est devers nostre parc de
Courtilliers : et en s'en allant tout au lonc d'icelles haies ,
jouques au chemin qui vient de Lœille (Louaille), a nostre
dite ville de Sablé : et en s'en retournant , et tenant le chemin
par devant la Maladrerie, jouques a nostre dite Ville , et en la
Ville avec. Et est accordé entre nous et nosdiz Bourgeis ,
que dedans les segons bournes qui sont assis o nostre port, et
par le lonc au desus dudit Cloux , et auprès et dedans les
fossez dou Cloux , qui est appelé Je Cloux du Bois , par dans
la Maladerie , commenzans audit chemin qui vient de Loeille
à Sablé, en s'en allant droit au chemin qui vient de Cour-
tilliers a Sablé , et d'illecques seront es foussez des vignes
devers la Pellaudière , appelées les Potinnes ; et d'illecques
s'en allant et dessendant droit au chemin qui vient de Morenne
a Sablé ; et d'illecques s'en retournant par celuy chemin droit
aux vignes de la Buxure jouques a la ruissellée qui est entre
SABLÉ. 763
nos vignes de Rousées et Tarve Thomassin Geélin ; si comme
elle sasiert en Sarte , que Iesdiz Bourgeais , et leurs hérs ,
et ceux qui auront cause de eux , nepuissent tesurer (tendre )
ni mettre fille ( filet ) : mais ils pourront chacier , porter
arc , trère, et chienz mener. El est enquores accordé , que les
davans dis Bourgeis ne pourront chasser ne battre les haies
dou costé devers les bournes de Horanz : et que si en chatzant
dedans les diz bournes, que ils feront lous pouvoir des chiens
relrère et ramener : et se ils ne les povains relrère , et ils
en fussent accusez , eulx , ou ceulx qui auront cause de eulx ,
en seront quiles par leur serment , sans ce que autre chouse
lour en peust estre demandé. Et ou cas que ils ne voudront
faire le serment , ou que nous ne le voudrions pas recevoir
par présomptions d'auqunes malices , après apparoissans, ou
évidentes , ou cas qu'elles soient trouvées vrayes , ils l'amen-
deront , si comme coustume et reison le pourret donner.
Et pour les chouses desus dites, de nous a nos diz Bourgeis
oclroiées, ils nous doivent poier dedens certain temps 5oo 1.
de monnoye courante : desquelles ils nous ont suffisamment
assigné. Si est enquores accordé expressément en ccstes
chouses , parlant et accordant , que nul de quelque condition
qu'il soit, ne pourra chacier, et prendre lièvres, connis, ne
goupils , dedens lesdils bournes , desus nommez , fors seule-
ment ceulx qui ont ou auront les héritages dedans Iesdiz
bournes, ou qui ont ou auront, ou autre pour eux, contri-
bué et payé sa partie desdits 5oo 1. : si comme nosdiz Bour-
geis qui nous ont assigné , l'ordreneront bien et léaument. Et
se il avenoit que auquns le feist, ou se essoyast de le faire,
nosdiz Bourgeis et chacun de eux , et ceux qui auront cause
de eulx, les pourront prendre et amener, et a nous rendre a
punir, et enfere nostre volenté. Et se amende en est jugée et
tauxée , nous en aurons les dous pars , et nosdiz Bourgeis ou
ceux qui auront cause de eulx , le tiers. Et est enquores ac-
cordé : cest assavoir , que avons retenu que lesdits Bourgeis
ne pourront prendre par nulle manière en nosdites Garennes
perdriz, ne fésans. Promettons sous l'obligation de nous et
de nos hairs , et de tous nos biens, meubles et immeubles,
présens et advenir, d'avoir, tenir ferme et stable, toutes les
chouses dessus dites , et en la manière comme dessus est dit ,
sans jamais rienz en rapeler par nous , ne par autre , par
quelqunnques manière que ce soit, ou temps a venir. En
tesmoing de vérité nous en avons donné auxdiz Bourgeis
cestes présentes lettres , scellées de nostre présent sceau. Ce
fut donné en nostre dite ville de Sablé au moys de juignet
(juillet), le lundi prochain emprès la S. Martin d'été, l'an
7^4 SABLÉ.
de grâce 1826. Et scellé en queue double de cire verte. » La
copie de cet acte, rapportée dans 1' Histoire de Sablé, par G.
Ménage , avait été délivrée sur l'original , le 6 d'avril avant
Pasques de l'an i494î Par 'e bailly, son lieutenant, le chas-
telain et enquesteur ordinaire , le procureur et le greffier de
Sablé.
La surveillance de ces garennes était confiée à une espèce
de capitaine des chasses, dont la charge constituait l'office
de garennier , laquelle était toujours occupée par des per-
sonnes de considération.
Il y avait aussi un office de chambellan de Sablé , dont les
fonctions consistaient à tenir en ordre la grande salle et les
chambres du château , de tenir en état le haubert et la cui-
rasse du seigneur. Le testament de Marie de Craon , femme de
J. de Beaumont , seign. de Pouancé , daté de i3iy , contient
un passage qui constate l'existence de cet office : « Item ,
nous laissons à la femme Hulcioc, le chambellan de Sablé ,
60 s. pour le linge que elle nous fist en nostre gesine de
Piobert et en nos autres maladies, »
A l'époque où Sablé était une place forte et importante,
par sa situation entre le Maine, l'Anjou et la Bretagne, ses
gouverneurs durent être et furent des personnes considéra-
bles dans les armes : depuis , ils ne cessèrent pas d'être des
gens de mérite. Ainsi , en 1892 , cette place était occupée par
Guillaume de Bueil, e'cuyer de corps de Charles VI. Elle le
fut aussi par Louis, bâtard d'Anjou, marq. de Mézières,
gouverneur et sénéchal du Maine. Jacq. de Dunois , seign.
de Beaumanoir et de Montafilant , en était pourvu en il^iS :
quelques historiens ont confondu avec lui , Jean il de Beau-
manoir , baron de Lavardin , chambellan de Charles Mil,
qu'ils ont dit posséder ce gouvernement en 1426, époque à
laquelle il n'était pas né , son père ne s'étant marié qu'en
i45i. Le fameux de Bois-Jourdan, si célèbre par ses cruautés
envers les protestants , en fut également pourvu. Robert
Vaschereau, seign. des Chesnais, chevalier de l'Ordre du Roi,
capitaine de cent hommes d'armes, maréchal de camp pour la
Ligue, fut aussi nommé par elle , gouverneur de Sablé, de
Château-Gontier et de Fougères. Henri IV confia la garde du
château de Sablé à Fr. Pelé , S.r de Landebry , huguenot ,
après qu'il s'en fut emparé , en i5go, avant son abjuration.
Le capitaine du Plan , en fut fait ensuite gouverneur, après
l'avoir enlevé à Landebry, en i5g3 , et fut confirmé dans
cette charge par Henri IV, le i3 mars 1606. Il avait été page
de Henri 111 , et fut aussi gouverneur de Château-Gontier et
du Hâvre-de-Grâce.
SABLÉ. 765
Les documents rapportés par Ménage et autres , sur la
sergenteric fieffée de Sablé , sont également d'un grand inté-
rêt pour l'histoire de cette ville. Ces sergenteries , étant des
fiefs , n'étaient possédées que par des personnes nobles et
même, par lachartre générale de Louis XI, de l'an 1470,
elles annoblissaient comme les fiefs et arrières-fiefs ; ce qui ne
doit s'entendre, pourtant, que des grandes sergenteries, car
il y en avait de grandes et de petites.
On trouve , dans le journal de J. Lefevre , évêque de
Chartres , chancel. de Louis l.er, duc d'Anjou et roi de Sicile,
fol.0 212 : « Item , pour Jean Olivier, échanson du Roi , une
lettre par laquelle Madame ( Marie de Blois , veuve de ce
prince ) , lui donna la sergenterie du baillage de Sablé , que
tient Jean le Vayer , en cas que declairé sera quelle vaque » ;
et, au f.° 99, il est fait mention de la sergenterie de Malicorne,
comme relevant de celle de Sablé.
On a un aveu rendu au Roi , par Florent Chaillou , pour
la sergenterie fieffée de Sablé : « A cause , y est-il dit , de
votre château et tour de Ribandel de votre ville du Mans ,
dépendant de votre comté du Maine, Jean Florent Chaillou ,
sergent royal fiefé et héréditaire des baillages de Sablé , Brus-
Ion et Viré, en ce pays du Maine, tiens et avoue tenir à foi
et homage lige : C'est a savoir, Je dit office de sergent fiefé
héréditaire et général du pays et comté du Maine , et tout
ainsi que j'en jouis par titre d'avènement de droit successif,
que m'en a fait René Chaillou mon père tout ainsi qu'en a
joui le dit Chaillou mon père et autres.
« A raison de quoi , j'ai droit d'exercer seul , et deux de
mes commis , le dit office , en et au-dedans desdits baillages ;
ou icelui faire exercer par des commis , sans qu'aucun autre
que moi ait pouvoir d'j' faire la résidence ni exercer le dit
office de sergent , ni faire en et au-dedans le dit ressort d'ice-
lui aucuns exploits , ou exécutions en vertu de lettres royaux ,
contrats passez , sous scel royal , sentences , jugemens des
juges royaux , commissions ou arrêts de la dite cour qu'autre ,
d'autant que je suis propriétaire et seul sergent ès-dits bailla-
ges , sans qu'aucun y ait aucun droit de créer , ou ériger
aucuns sergens , fors que chacun sergent des dits baillages ont
droit , savoir celui baillage de Sablé , trois ; et le S.r de Brus-
Ion , un ; celui de Viré , un autre ; d'y établir pour faire tous
exploits , contre les dilayans ou refusans de payer ses droits ou
devoirs, d'exécuter par prévention avec moi et mes commis
les sentences et jugemens donnez par les juges des dits bail-
lages établis pour l'exercice de leur justice ordinaire seu-
lement.
766 SABLÉ.
« Et en outre , j'ai à cause de mondit office , plusieurs
autres droits , prérogatives pécuniaires , franchises , libertez
qui en dépendent , comme d'estre exeent de toutes charges ,
privilèges ou non privilèges , de pouvoir visiter toutes les
marchandises exposez en vente aux foires et marchez tenus
esdits baillages; ensemble de visiter les poids et aunes, avec
les mesures de blé , vin et huile ; et sur toutes manufac-
tures ; et de prendre mon salaire raisonnablement de la dite
Visitation : et en outre où il y a confiscation , j'ai droit d'avoir
nne tierce partie des choses confisquées, ensemble des amen-
des qui en proviennent.
« Comme aussi droit de faire reparer les chemins et sans
mandement procéder à l'encontre des tenants et détenteurs
des héritages tenans et aboulissans sur iceux chemins , par
saisie et établissement de commissaires à la requête de M. le
procureur de Sa Majesté , en les contraignant de le faire.
«Et encore je puis, dans l'étendue dudit baillage, chasser
à toutes chasses permises aux nobles par les ordonnances ,
à la charge de prendre garde qu'il ne soit contrevenu à icelles
ordonnances.
« Et en outre j'ai , a cause dudit office , plusieurs autres
prééminences , franchises et libertez qui en dépendent : à
l'exercice duquel office M. le sénéchal du Maine , ou M. son
lieutenant, son tenus, sans lettres de S. M., que de ma dé-
claration , recevoir mes alouez, commis et députez.
« Pour raison duquel état et office , droits , prérogatives ,
préémininences et dépendances , je confesse être tenu de
faire à mon dit seigneur le comte du Maine , ladite foi et
hommage lige , avec le rachat quant il y échet être tenu
selon la coutume du pays : Et suis tenu ajourner et appeler
les sujets de S. M. par la menée des dits baillages.
« El en outre , je suis tenu me trouver par chacun an en
votre ville du Mans, le jour et fête de Pasques fleuries et là
assister MM. les officiers de votre prévoslé et mez autres
confrères les sergens royaux, fiefés et héréditaires et autres ,
qui sommes tenus assister la procession d'icelui jour, qui part
de l'église de M. Saint Julien pour aller et revenir de l'église
de l'abaye de S -Vincent à la dite église de S.-Julien étant à
cheval , un bâton royal en ma main , botté et éperoné , mon
épée et courte dague ceintes à mes cotez, pour aller de la
dite église de S.-Julien avec les dessus dilz vos officiers, voir
rompre les lances qui sont courues icelui jour aux halles de la
dite ville du Mans , et après icelles lances rompues , assister
vos dits officiers de votre prévôté en votre palais du Mans ,
pour y voir ordonner ce que de raison , après la visite qu'ils
SABLÉ. 767
ont pouvoir de faire tant sur nous que sur les dits lanciers ,
après laquelle assistance et visite faites au dit palais , le fer-
mier de votre prévoté est tenu de me donner à dîner à ses
dépens. Voir l'art, roeze, ci-dessus, page 632 , et la descrip-
tion de la procession des Rameaux au Mans , m-382.
« O (avec) protestation, que s'il est trouvé que je vous
doive ou fusse tenu faire et payer autres devances et obéis-
sances que je ne m'en désavoue en rien ; ains (au contraire)
vous offre faire et payer incontinent que la connaissance en
aurai. En témoin de vérité j'ai signé le présent mon aveu et
déclaration et fait signer à ma requête à chacun de M.e Lau-
rent Bodard et François Sdilleau, notaires royaux résidens
au Mans et y demeurans , le 8 février i638. Signé : Sdilleau ,
Bodard et Chaillou. »
Le successeur de Florent Chaillou, Nicolas Guinoiseau ,
dans deux aveux semblables, l'un de l'an i665 , l'autre du 12
nov. 1669 > prend le titre de « Seigneur propriétaire de
« l'office de sergent royal fieffé au baillage de Sablé. » —
Dans différents actes , le S.r Abraham Fouquet , S.r du
Mortier- Clair, frère de Guîll. Fouquet, marquis de la Va-
renne, prend la qualité de Sergent-Maire ou de sergent-maior
de Sablé. « Je crois , dit Ménage , que ce majorât n'était
autre chose que la sergenlerie fieffée de Sablé. »
En i6i4, René Chaillou, sergent fieffé au bailliage de
Sablé, Brûlon et Viré, et les sergents du Pont-de-Gesnes et
de Ballon , ayant manqué à assister aux cérémonies du tir de
la lance et de la procession de Pasques Fleuries au Mans,
sont condamnés en deux livres mansais d'amende , suivant le
procès-verbal qui en fut dressé le même jour, 14. mars de la
dite année. — Par acte fait au Mans, le 23 mars i6o3, Marin
Damoiseau, sergent, résident à Charchigné, promet aux au-
tres sergents, au nombre de huit, qui doivent l'assistance à
la rupture des lances du jour de Pasques Fleuries , de faire
faire une enseigne en forme de guidon , d'une aulne de taffetas
bleu céleste, semé de fleurs de lys d'or, aussi de broderie et
de chacun côté une figure à l'image de S. Louis , aussi de
broderie , que la dite enseigne demeurera à la commu-
nauté des dits sergenls, à perpétuité , à la charge toutefois
que, pendant qu'il exercera son état , il portera le dit guidon.
Cet acte est signé par lui et les autres sergents , au nombre de
dix en tout. On n'en trouve que neuf mentionnés au procès-
verbal de la procession du 23 mars i6o3.
Les 9 et i5 octobre i5o8, le duc de Lorraine, baron de
Sablé et de la Ferté-Bernard , comparaît par M.es J, Bougler
et Estienne Peschard , ses procureurs , aux assemblées des
768 SABLÉ-
trois ordres de la provïoce du Maine, pour l'examen et la
publication de la coutume de celte province. Dans la première
de ces séances, à l'occasion de la discussion des articles 5i et
56 , relatifs aux droits des châtellenies et des seigneurs barons ,
ainsi conçus :
« Après la lecture des dits articles a esté dit et remontré,
quau Roy seul apparient donner pardon et rémissions de
crimes et délits faits parles sujets du Roy, rapeau de ban,
muer le criminel en civil. Et pour le comte , vicomte de
Beaumont et Barons , estant sous le ressort et suzeraineté du
dit comte du Maine, a esté dit et respondu, que du dit droict
de donner pardon et remission des delicts faits par leurs
subjects en leur terre , et de muer le cas criminel en cas de
civil , ils en avoient iouy d'ancienneté , et esloit tout le
contenu es dits articles escrit ez coustumes anciennes du dit
pays du Maine. Apres lesquelles remonstrances et autres
causes et raisons alléguées , d'un coslé et d'autre , par l'advis
et opinion des assistans , lesdits articles ont esté escrits et
arrestez ainsi qu'il suit :
« LI. Le seignenr chastelain est fondé d'avoir toute justice
« baulte , moyenne et basse , avec la cognoissance des grands cas
« ci-après déclarez, c'est à sçavoir de ravissemens de personnes,
« d'homicide fait de guet à pensée , de en cis , qui est de meurtrir
« femme enceinte, d'embraseurs de maisons, guetteurs de che-
« mins, sacrilèges, desrobeurs ou decerpilleurs de passants les dits
« cbemins , depopulateurs de champs, brigands, empoisonneurs,
« et autres cas semblables qui en dépendent. Mais autres jus-
te ciers au-dessous ne sont fondez de cognoistre desdits grands
« cas , s'ils n'en ont titre , ou qu'ils l'ayent acquis par pres-
« cription.
« LVI. Les comte , vicomte de Beaumont , et Baron , soubs le
« ressort et suzeraineté du dit comté du Maine, ont toute jun-
te diction , haulte, moyenne, et basse, en leur territoire, comté,
« vicomte , ou baronnie , et sur leurs subjects la punition et cor-
« rection d'eux. Et peuvent avoir le comte, et vicomte de Beau-
té mont, au Merc de leur justice, gibet à six pilliers , et le baron
a à quatre pilliers. Toutefois le comte du Maine , peut bien avoir
« gibet à feste et à tel que bon lui semblera, en signe de souve-
« raineté. »
« El depuis la correction dessusdite : M.es J. Bougler et
Etienne Peschard , procureurs de M.gr le duc de Lorraine ,
baron de Sablé et de la Ferté-Bernard , ont dit et remonstré ,
que le duc de Lorraine avoit droict de bailler rémission et
pardon esdites baronnies , et aussi de convertir le criminel en
civil , protestant que la correction dudit article ne peut au-
cunement préjudicier à ses droicts , et de ce ont requis avoir
acte , qui leur a été octroyé. »
SABLÉ. 769
« Et quant au 76.c article , contenant ce qui suit :
« lxxvi. Et combien que lesdits juges suzerains dudit comté du
« Maine et autres seigneurs ayant la prévention telle que dessus :
« Neantmoins pource que souventes fois aucuns en petites matières
« personnelles, s'entre vexent et travaillent, en s'entre faisant ad-
« journer au loin, combien qu'ils peussent recouvrer justice es cours
« des seigneurs subalternes , les dits juges suzerains pourront en
« faire incontinent renvoy par avant contestation, et autrement
« ainsi qu'ils verront estre à faire. Et si l'on cognoiest que mali-
« cieusement le demandeur ait fait adiouner au loin le défendeur
« pour petites matières, le dit juge suzerain pourra reprimer telle
« vexation et travail des subiets , condamner tel demandeur en
« amende et des pens, et faire le renvoy comme dessus, par devant
« celuy juge subalterne qu'il verra estre à faire.
« Après la lecture dudit article , par M.e Nicolas le Camus,
procureur de Madame la duchesse d'Alençon , ayant le bail
( la tutelle ) de son fils , duc d'Alençon , vicomte de Beau-
mont, etc ; et aussi par !Yl.es J. Bouglier et Eslienne Peschard,
procureurs de M.sr le duc de Lorraine, baron de Sablé et de
la Ferté-Bernard; et par M.es J. Perot et Loumer Vaumour,
procureurs de M.&r le duc de Vendosme , seign. de Mont-
doubleau et de S.-Kalais ; et par plusieurs autres nobles, fut
dict et remonstré , quels subiets des baronnies, chastellenies
et seigneuries dessusdites estoient fort mollestez et travaillez
d'estre adiournez et convenuz hors les fins et limites de leurs
juridictions , plusieurs desquels sont convenuz par préven-
tion devant les officiers du Roy, pour 20 s., 3o s. , 4-o s. et
au-dessous ; les aucuns distans du lieu où ils sont adiournez
de plus de 10, 20, 25 ou 3o lieues. El souvent advient qu'ils
ayment mieux payer ce qu'on leur demande, que d'estre tra-
vaillez d'aller plaider si loing pour si petites sommes. Ont
aussi les barons, seigneurs chaslelains et hauts justiciers du
pays grands intérêts esdites préventions : car parce ils per-
dent leur juridiction et la cognoissance de leurs sujets et est
( ce qui est ) venir directement contre l'intention du Roy, qui
veut et entend en toutes choses relever les peuples , ses
subiets et vassaux d'oppression et de violence. Aquoy par le
procureur et officiers du Roy, fut respondu qu'onques ne fut
que le comte du Maine n'eust droit de prévention sur ses
vassaux en toutes actions , et est le dit droict de grand profit
et revenu au Roy, car les greffes de la seneschaussée , pré-
vosté et autres juridictions, en sont baillez à ferme à plus
grande somme et diminueroit le domaine du Roy de plus
de 2,000 liv Et aussi tel droict de prévention que le Roy a,
corne comte du Maine , sur ses vassaux , chastelains et autres
justiciers : et n'a le Roy , comte du Maine , droict ne prero-
iv 49
770 SABLÉ.
gative de prévention , que les barons , seigneurs chastelains ,
n'eyent gradatim , sur leurs subiets et inférieurs. Et dudit
droict en avoyent le Roy, les comtes et barons lousiours
ioûi, et usé sur leurs subiecls. Et pour la grande plainte, et
doleance que les gens d'église , nobles, et autres faisoient du
contenu audit article, et la contradiction des gens du Roy au
contraire : Ordonnasmes que les parties escriroient par vne
cedule leurs causes et raisons plus amplement qui seroient
monstrées au procureur du Roy, pour y respondre, et pro-
duiroient par devant nous , pour de ce en faire nostre rapport
à la cour, afin d'y estre pourvu comme de raison. »
Vers 1690 , un placard , sans date , est imprimé sous ce
titre : « pancarte de sablé , contenant les droits que les
seigneurs de Sablé perçoivent sur la rivière de Sarthe , dans
l'étendue de leur juridiction. »
Hist. civ. I. Etablïss. civils. — i.° Hôtel- de-Ville. L'é-
poque de l'établissement d'un Hôtel-de-Ville à Sablé , est
entièrement ignorée. On sait seulement que cette adminis-
tration était composée d'un maire , un procureur fiscal et un
greffier. Les armes de la ville étaient : d'argent , aune tour de
sable. On trouve dans le Supplément a l'Histoire de Sablé , par
G. Ménage, une liste, avec des notes biographiques et gé-
néalogiques des officiers de l'Hôtel-de-Ville, depuis le dernier
quart du i4-.e siècle, jusque vers la fin du i6.e. Tout inté-
ressant que soit ce document pour les habitants de Sablé , le
manuscrit où il se trouve étant soigneusement conservé à la
mairie de celte ville, nous devons le négliger ici. L'adminis-
tration actuelle se compose d'un maire , de deux adjoints et
d'un conseil municipal de 23 membres. Ses revenus s'élèvent
à i5,365 f. 72 c, dans lesquels les produits de son octroi
comptent pour 8,370 f. C'est la seule des villes du département,
non chef-lieu d'arrondissement , qui ait un octroi. Un nouvel
Hôtel-de-Ville doit être construit incessamment à Sablé , à
l'extrémité orientale de la place des Halles , qui a été aggran-
die et dégagée de ce côté, jusqu'au bord de l'Erve. — 2.0 Sa
Maréchaussée , composée d'un brigadier et de quatre cavaliers,
faisait partie de la sous lieutenance de la Flèche. La gendar-
ma ie , qui ne se composait avant i834 que d'une brigade à
cheval, a été augmentée à cette époque d'une brigade à pied.
— 3.D Un Grenier à sel , dépendant de la direction de Laval ,
y existait autrefois. Ses officiers étaient : un président , un
grenetier, un contrôleur, un procureur du Roi et un greffier.
11 avait pour armoiries : de gueules , à un minot d'or cou-
ronné de même. — 4«° En 1 790 , Sablé devient le siège de
l'administration d'un district composé de 5 cantons et de 36
SABLÉ. 771
communes, dont une partie était de l'ancienne province d'An-
jou. Voir le tableau de ce district I-CCCCLXiv. — 5.° Un
Octroi municipal y est établi depuis plusieurs années. Une
ordonnance royale du 3i octobre i833 en approuve le tarif.
— 6.° Par autre ordonn. royale, du 16 juillet i834> un
commissariat de poiice est établi dans la ville de Sablé.
Plusieurs corporations étaient établies anciennementdans la
même ville, savoir : 1 ,°des Avocats, dont les armoiries étaient:
d'argent , à un bonnet carré de sable , boupé d'or; 2.0 des
Notaires , ayant pour armes : de gueules , à une écritoire d'or,
accompagnée de 3 besans d'argent, 2 en chef et 1 en pointe;
3.° des Cordonniers , Selliers et .Bourreliers, armes : d'ar-
gent, à une selle de cheval de gueules , accompagnée en chef
de 2 souliers de sable ; des Tessiers et Sergiers , armes : d'a-
zur , à une navette de tisserand d'or; 5.° des Tanneurs et
Corroyeurs , armes : de gueules , à 2 cornes de bœuf d'argent.
IL établiss. de bienfaisance. — \ yMaladreries. Il existait
sur le territoire de Sablé une maladrerie fort ancienne , puis-
que , comme nous l'avons vu , sa position est mentionnée
dans la concession du droit de chasse, faite en i325, aux
habitants de Sablé. Elle était située sur la rive gauche de
la Sarthe , au-delà du faubourg S. -Nicolas , à 2 k. 1/2 S. S. E.
de la ville. Elle est indiquée sur la carte de Jaillot , sur
celle de Cassini , et dans le Pouillé du diocèse , sous le nom
de maladrerie et de chapelle S. -Laurent de la Herse-Grise.
Annexée d'abord à la commanderie d'Angers de l'ordre de
S. Lazare, elle fut unie à l'hospice de Sablé, par arrêt du
conseil , du 6 juill. 169G. Quelques documents en confèrent
la présentation au seigneur : nous avons vu, plus haut, à
I'hist. lcclés. , qu'elle appartenait aux habitants. Cassini indi-
que un second élablissement du même genre, à 2,2 h. à l'O.,
un peu vers N. de la ville , sur la rive droite de la Vaîge ,
à côté de la ferme du Pont de Vaige. On ne sait rien autre
chose à son égard, que l'indication qu'en donnent la tradi-
tion et Cassini. — 2.0 Hôpital. Ainsi que nous l'avons vu
plus haut, J. de Lessillé, seign- de Juigné, dans son testament,
daté du 11 nov. i382 , lègue une maison qu'il possède au
bourg de S. -Nicolas , afin d'y établir une Aumônerie des-
tinée à héberger les pauvres, et laisse un lit fourni , pour
les y coucher. On pense que cette donation a été l'origine
de l'hôpital actuel , augmenté successivement de différents
dons et legs, i.° par les seigneurs de Sablé, qui y fon-
dèrent deux lits , entre autres , pour les habitants de Cour-
tillers, lesquels en jouissent encore d'un aujourd'hui ; 2,0 d'une
somme de 2,000 1. , donnée vers 1602 , par Olivier l'Evêque,
772 SABLÉ.
dont il va être parle plus amplement à l'occasion du collège ;
3.° par la réunion, en 1696, des biens de l'Aumônerie de
S.-Laurent. Les revenus de cet hospice , desservi en 178g par
six sœurs de S.-Lazare, étaient alors de 8,390 1. , et se trou-
vaient réduits, en i8o5 , à 3,791 f. Ils se trouvent portés
actuellement à 7,o5o f. 5i c. (et non à 11,902 f. 5i c. ,
comme on le dit page 203 de V Annuaire pour i834), par
suite de différents dons et legs faits depuis cette époque ,
savoir : i,° d'une rente de 100 f. , cédée par le S.r Péchard,
prêtre, acceptée par arrêté du 21 fructid. an xi (7 sept. i8o3) ;
2.0 de deux portions de pré, par la D.e Davy , v.e Chantelou,
et par le Cit. Chantelou, fils et son épouse, dont l'accep-
tation a été autorisée par arrêté des Consuls, du 22 ventôse
an xii ( i3 mars 1804 ) ; 3.° de 5oo f. et 3 pièces de terre ,
par le S.r Davy des Courbes , sous la condition que les héri-
tiers du testateur seront déchargés de la rente de 3o f. qu'il
sert à cet hospice ; décret daté d'Osterode , 16 mars 1807 ;
4..° par lesS.ret D.e Cherouvrier, d'une pièce de terre appelée
le Champ de la Grange et de 20 sillons à prendre dans un
autre champ du même nom, le tout estimé 1,000 f. , sous
condition de rembourser aux donateurs une somme de 4oo f. ,
pour le prix desdits 20 sillons : ordonnance royale du ionov.
1819 ; 5.° parles S.r et D.e Bouvet , d'un pré estimé 5oo f. :
ord. du i3 juin 1827 ; 6° par le S.r Gougeon de Lucé , d'une
pièce de terre donnant un revenu de 5oo f. : ord. du 2 juillet
1828 ; 7.0 par la D.e Vérité, de la nue propriété d'une rente
annuelle et perpétuelle de 5oo f . : ord. du 20 mars i833 ;
8.° enfin , d'une somme de 1,000 f. , par la D.e v.e Bouvet :
ord. du 8 sept. i835.
L'hospice de Sablé , administré par une commission de
cinq membres et dirigé par six sœurs de S. - Vincent de
Paule, qui reçoivent un traitement de 3oo f. chacune, dont 4
sur les revenus de la maison et les 2 autres sur le budget
communal (V. plus bas petites Ecoles de filles.), entretient 24
lits, dont f4 pour les hommes et 10 pour les femmes, La
commune de Précigné y possède deux lits , qu'elle va sans
doute essayer d'en retirer, par suite de la conversion de sa
maison de charité en hospice ( v. plus haut, p. 56o) ; celles
de Gastines , de Pincé , de Louaille , de CourtiUers , de
Solesmes, de Vion, y en ont aussi chacune un ; le tout compris
dans les 24 ci-dessus. — 3.° Bureau de bienfaisance. Les dona-
tions faites aux pauvres , à quelque époque que ce soit , indé-
pendamment de celles aux hospices et autres établissements
analogues , ont été partout l'origine des fondations de bienfai-
sance , régulièrement organisées aujourd'hui sous le nom de
SABLÉ. 773
Bureaux de de bienfaisance. Lepaige rapporte , diaprés le Sup-
plément à l'Histoire de Sablé , par G. Ménage , dit-il , et cela a
été répété page 197 de X Annuaire de la Sarthe pour i834, que
Olivier l'Evêque , fondateur du collège et l'un des bienfaiteurs
de l'hospice « donna encore d'autres sommes considérables ,
« pour marier de pauvres filles , et pour mettre en métier de
« pauvres garçons de la ville de Sablé. » Nous qui avons
consulté ce Supplément , nous n'y avons point trouvé la
mention de cette donation, mais bien celle-ci : « Barthélémy
« du Puy, prieur de S.-Nicolas , laissa à la ville de Sablé , par
« son testament, de Tannée 1626, deux mille livres et deux
« cents écus d'or, pour être employés en œuvres pies , et
•< pour faire apprendre métier, de deux en deux ans , à trois
»' pauvres garçons de la ville , et pour marier une fille du
« faubourg S.-Nicolas. » Le bureau de bienfaisance actuel ,
administré , comme , hospice , par une commission de cinq
membres, est doté de i,i5i f. de revenu, dont 65 1 f. en
rentes sur l'état , 5oo f. en renies sur particuliers , servies par
M. le marquis de Juigné , à quoi il est ajouté annuellement
200 f. , produit d'aumônes , dons , collectes , etc. Il est fait
emploi de ce revenu, en paiement d'apprentissage de métiers
à 8 individus ; en secours aux femmes en couche , aux mères
nourrices , aux vieillards et indigents ; en frais de layettes
et vêlements ; et en acquit de ^83 f. 33 c. de rentes à la
charge de l'établissement. Les diverses dotations dont cet
établissement a été l'objet , depuis 1800 , dont nous ayons
connaissance , sont : i.° Un legs de 3oo 1. et 44 setiers de blé
méleil , par M.lle Lemonnier-Laboullaye , dont l'acceptation
a été autorisée par décret daté de Varsovie, le 25 janv. 1807 ;
2.0 legs de 200 boiss. de blé méteil , par le S.r Macé de
Gastines: déc. daté d'Osterode, 10 mars 1807; 3.° révélation
par le S.r Durand , au profit de ce bureau , de deux terrains
en landes , sis sur le territoire de Sablé , celés à l'administrât,
des domaines : ordonn. royale du 8 mars i832 ; 4-° legs par
le S.r Angoulvent , de la somme de 4oo f. : ord. du 12 mars
i832 ; 5.° donation par M.nie V.e Bouvet, d'une somme de
4,000 f : ord. du 26 avril i835 ; 6.° legs consistant en 200
boiss. de blé méteil , évalués à 600 f. , en effets mobiliers ,
estimés à i33 f. , et en diverses sommes, s'élevant ensemble
à 1 ,000 f. , par M.me Toutain-Marinerie : ord. du 3 nov. i835 ;
7.0 legs de 1,000 fr., par M. de la Porte de Riants : ord. du 3
nov. i835.
III. étaBLISSem. D'iiSbTRUCT. PUBLIQUE. — i.° Collège. Oli-
vier l'Evêque , né à Sablé , en i545 , dans le faub. S. Nicolas ,
quilta cette ville à l'âge de 22 ans , pour se soustraire aux
774 SABLÉ.
imporlunités d'une jeune fille qu'il avait rendu mère et qui
voulait qu'il l'épousât. A l'exemple de Mathurin Cointerel,
son compatriote , il va tenter fortune à Rome , y amasse
plus de cent mille écus , et devient protonotaire du S.-Siége ,
et l'un des aumôniers ordinaires du roi Henri IV. De retour
à Sablé , en 1602 , Olivier l'Evêque présente aux habitants y
des statuts qu'ils agréent , pour l'établissement d'un Collège
qu'il offre de fonder dans celte ville , et auquel il consacre
plus de 10 mille écus. Par le premier article de ces statuts ,
datés du 16 janvier 1602 , le fondateur se réserve la no-
mination aux bourses et aux fonctions de principal. Après
sa mort , cette nomination appartiendra à Marthe Peschard ,
sa nièce , femme de Guill. Lepelletier , et fille de Marthe
l'Evêque, sa sœur, et de Julien Peschard ; ensuite, au second
fils de ladite Marthe Peschard, si elle laisse plusieurs garçons ,
lequel prendra le nom et les armes du fondateur ; et, dans le cas
où il ne naîtrait que des filles desdils Guill. Lepelletier et Marthe
Peschard , ou de leur puisné , le droit de présentation passera
au mari de l'aisnée ou de la puisnée desdites filles , et ainsi suc-
cessivement ; et, à défaut de descendants desdits Guill. Lepel-
letier et Marthe Peschard, ce droit de présentation appartien-
dra au plus proche parent du fondateur portant son nom, ou, à
défaut, au procureur de fabrique de l'église de N.-D. de Sablé,
dans laquelle il fut inhumé , lors de sa mort , arrivée en i6o5.
La dotation du collège, dont les revenus s'élevaient à 3, 294 1»
consistaient , outre la maison où il était établi , en quatre mé-
tairies, un bordage , des vignes et des rentes , qui furent alié-
nés pendant la révolution , à l'exception de la maison qui ,
au moyen d'augmentations considérables, peut recevoir trente
pensionnaires , et des classes pour 60 externes. (Quatre
régents , dont l'un remplit les fonctions de principal , y pro-
fessent l'enseignement du latin , jusqu'à la 4-e inclusivement ,
de la langue française, de l'écriture et du calcul. La ville
accorde une subvention annuelle de 700 f. — 2.0 Petites écoles
de garçons. Dans le i6.e siècle, Nicolas Gaultier, de Sablé,
docteur en théologie , qui vivait sous Charles IX , fonda
dans cette ville, une classe de petites écoles pour les enfants.
« Jusqu'à ce qu'ils sachent quelque peu écrire et soient capa-
« blés de commencer la principale partie du Despaulères ,
« cieux petits enfants seront instruits en la maison donnée
• pour cet effet par ISicolas Gautier, située près la porte
« d'Erve, etc.» Cette fondation est ainsi rapportée, à l'art. 25
des statuts du collège de Sablé; et, par l'acte d'acceptation
de ces statuts , par les habitants de ladite ville , la maison
dont il s'agit est donnée à Olivier l'Evêque , aux conditions
SABLÉ. 775
dudit art. 25. Aujourd'hui , une école d'enseignement mutuel
est tenue par 3 frères de l'institut de S.- Joseph , dit de RuiiJé.
La ville accorde, pour cet objet, une subvention de 1,200 f. ,
portée annuellement à son budjet. Celte école a été l'objet de
différentes libéralités :i.° par le S. r P.Gougeonde Lucé, alors
curé, d'une maison avec dépendances, estimée 4»000 f • »
destinée à l'établissement de l'école et pour le logement des
instituteurs; plus, d'une somme de 1,000 f., pour réparer
ladite maison ; et d'une autre somme de 5, 000, f. dans le cas
où l'acquisition faite de cette maison par le donateur, ne serait
pas ratifiée à sa majorité par le mineur Hanuche , à qui elle
appartenait ; 2.0 par le S.r Gui Fr. H. de la Porte de Riants ,
d'une somme de 4, 000 f. et de 3oof. de rente sur l'état, pour
le même objet : l'acceptât, de ces donations a été autorisée par
ord. royale du 12 oct. 1828. — 3.° Petites écoles de filles. Avant
la révolution , une école primaire de filles était tenue à
l'hospice , par les sœurs qui le desservaient alors. Deux de
celles qui y sont actuellement établies, continuent ces écoles,
et reçoivent chacune , sur le budjet de la ville , un traitement
annuel de 3oo f.
nosologie. La situation de la ville de Sablé sur les deux
rives et au travers de la rivière de Sarthe , doit donner lieu à
des cas tout spéciaux de maladies , qui ne paraissent pas avoir
fourni jusqu'ici aux médecins de cette ville , le sujet d'obser-
vations mises au jour. Les habitations y sont tellement accu-
mulées et serrées les unes contre les autres, qu'il est plusieurs
de ses rues où les rayons solaires ne pénètrent jamais. A ces
causes d'insalubrité , il en faut joindre une autre , provenant
de la nature géognostique du sol. Une grande partie de la
ville a pour assises le schiste argileux et , principalement , une
roche d'amphibolite tellement compacte , qu'elle ne laisse pas
pénétrer l'eau. Aussi voit on surgir des sources abondantes
dans les quartiers les plus élevés , notamment au faubourg
S.-Nicolas , où l'eau des puits est à fleur de terre, et où il est
impossible d'avoir des caves, même sur le sommet de son
coteau. Cette grande humidité du sol, doit nécessairement
influer sur la santé des habitants , les maladies lymphatiques ,
entre autres , y être prédominantes , et , ce qui est certain ,
c'est que les maux de jambes y sont fréquents , peu ou diffi-
cilement curables , et qu'on ne voit qu'un très-petit nombre
de vieillards du sexe masculin à Sablé , les hommes y dépas-
sant peu l'âge de 60 ans , tandis que les femmes , dont la
fibre plus molle , la prédominance lymphatique plus pro-
noncée, s'arrange mieux d'une atmosphère aqueuse, y par-
viennent à un âge plus avancé. Aussi y compte-t-on un bien
776
SABLÉ.
plus grand nombre de femmes que d'hommes , comme on l'a
vu à Ta population , el le nombre des veuves y est-il de beau-
coup supérieur à celui des veufs , ainsi que le prouvent les
résultats suivants des trois derniers recensements :
1826 ; veufs , 70 ; veuves ,218.
i83i ; » 77 ; •> 2 5o.
i836 ; , 83 ; , 260.
Choiera morbus. L'impossibilité où l'on a été jusqu'ici, de
tirer des inductions quelque peu rationelles de la situation
topographique et de la constitution géognostique des lieux
où s'est manifesté le choléra, ne permet pas d'attribuer aux
causes d'insalubrité que nous venons d'indiquer, le dévelop-
pement de celte maladie à Sablé , la seule localité du départe-
ment de la Sarthe où elle se soil manifestée d'une manière
bien apparente.
Le 8 août 1802 , deux cas de choléra y sont observés , chez
deux militaires du 3i.e régiment d'infanterie de ligne, arrivés
le soir même dans cette ville : Tun des deux succombe , et
l'autre est guéri. Le a3 sept. i834i l'épidémie fait son invasion
au sein même de la ville, et ne cesse ses ravages que le 27
octobre suivant. Pendant cette période de 35 jours, m
cas sont observés, sur 36 individus du sexe masculin et 75
du sexe féminin : ils occasionnent 3g morts, dont 17 hommes
et 22 femmes. Dans ce nombre , 1 homme succombe après
6 heures de maladie , 1 femme après 8 heures ; de 6 indi-
vidus qui , sur 9 invasions , succombent dans la journée du i5
octobre , 24 heure: s'écoulent à peine entre la première et
la dernière période de la maladie. Le 12 octobre, sur 4
personnes atteintes, il en meurt 3. Dans la courte période du
i3 au i5 du même mois, 26 individus, 8 hommes et 18
femmes , sont atteints. Sur le nombre de 4^ individus tombés
malades, du 2 3 septembre au 12 octobre, dont 10 du sexe
masculin et 38 du sexe féminin , on compte un seul garçon
contre 10 filles, de l'âge de 8 jours à 12 ans.
Nous ne devons pas omettre ici que fonctionnaires publics,
médecins , administrateurs et sœurs de l'hospice , tout le
monde , dans celte pénible circonstance , remplit avec zèle
les devoirs imposés par l'humanité ; et que la charité publi-
que se manifesta comme elle le devait dans cette occasion.
anïiq. Outre les restes de l'ancienne forteresse que nous
avons indiqués plus haut , en parlant du château , on remar-
que encore sur le territoire de Sablé , i.° près d'une ferme
appelée la Tour, située à 2,3 h. S. O. de la ville , une motle
ou plate- forme circulaire assez élevée, d'environ 5o m. de
diamètre , couronnée autrefois par un fort ou donjon qui a
SABLÉ. 777
donné son nom à cette ferme : on voit encore les fondations
de cette tour , dont les matériaux , pierres et briques , cou-
vrent le sol environnant ; 2.0 dans le bois de la ferme de Mo-
lancé , situé à l'extrémité O. N. O. du territoire , en face le
moulin de la Haute-Porte , une autre butte ou vaste redoute,
de i4-à i5 m. d'élévation, occupant le sommet d'un coteau,
qui domine à pic la rive gauche de la petite rivière de Taude.
biogr. Un dicton provincial, répandu dans l'Anjou et le
Maine, fait naître à Sablé le perfide disciple de Jésus, qui
vendit son maître pour treize deniers. Ce dicton a donné lieu
à ce mauvais vers latin :
« Perfidus Me Judas , Sabolinensis erat. »
lies Bretons disent de même que Judas est né en Nor-
mandie , d'où ce couplet plus mauvais encore :
« Judas étoit Normand ,
Tout le monde le dit ;
• Entre Caen et' Rouen,
Ce malheureux naquit.
Il vendit son Seigneur, pour trente marcs comptants.
Au diable soient tous les Normands ! »
Dois-je ajouter que c'est avec autant de raison , qu'on a
fait naître ce disciple du Christ à Corfou , où , au dire de
certaines gens , l'on voyait naguère encore une maison qui
lui avait appartenu. Pietro Délia Valle rapporte ( suivant le
Menagiana , IV- 12 ), avoir vu dans cette ville un homme qu'on
disait être de la race de Judas. Il est plus raisonnable de
croire qne c'était un Juif, qui se croyait descendant de la
tribu de Juda.
Les hommes remarquables nés à Sablé sont, outre plu-
sieurs de ses seigneurs , Renaud de Sablé , poète , qui vivait
dans le milieu du i3.e siècle ; J. de Craon , évêque du ?rîans ,
qu'on croit y être né ; Mathieu Ménage , chanoine théologal
d'Angers, député du clergé à plusieurs conciles , né en i388 ,
de la famille de G. Ménage , historien de Sablé , qui a écrit
sa vie en latin ; J. Richard, curé de la paroisse de S.-Martin,
auteur d'un manuscrit sur parchemin , de l'an i5c5, intitulé
Des choses dues à la cure de S.-Martin de Sablé , ouvrage très-
curieux pour la connaissance des anciennes familles de la
ville de Sablé. La cure de S.-Martin ayant été contestée à
J. Richard , par Hardouin Imbert , il y fut confirmé par sen-
tence du prévôt de Paris. Le 12 oct. i5ii , on collationne
à sa réquisition le testament de J. de Lessillé , pour s'assurer,
probablement , des dons faits à sa cure , par ce seigneur de
Juigné. Baptiste, Georges et Louis du Tronchay, magistrats :
778
SABLÉ.
Le premier , auleur d'un ouvrage de grammaire , de poésies ,
etc. , vécut de i5o8 à iHS-j ; P. de Sablé , appelé aussi P. de
Bouhère, éditeur, en i5i3 , d'un ouvrage latin de Conrad ; le
cardinal Mathieu Cointerel , né en i5i9 ; Olivier l'Evêque ,
cité plus haut, né en i545; Nicolas Gauthier , dit Galtherus ,
fondateur des petites écoles de Sablé , auleur de sermons et de
divers autres ouvrages , tant en latin qu'en français , qui vécut
de i56o à iSjl^. ; Nicolas Montreux , auteur de poésies et de
romans; le P. Joseph Leballeur, théologien, dans le i7.e
siècle ; Beinier ou Besnier , serrurier, omis à son rang dans la
biographie , et qui sera porté au Supplément , dont le talent
en mécanique fit de lui un nouvel Icare ; Nicolas Guyot-
Duvigneul , professeur et littérateur , né en 174.1 ; et, enfin,
R. L. Poirier, simple batelier , recommandable par de nom-
breux actes d'humanité. Voir tous ces noms à la BIOGRAPHIE.
MœuRS et caract. Les habitants de Sablé , doués d'une
imagination vive , sont actifs , industrieux , et possèdent , avec
un caractère qui est indépendant, l'esprit d'ordre et de calcul,
essentiellement propres aux entreprises agricoles, industrielles
et commerciales, pour lesquelles ils ont un penchant prononcé,
et auxquelles ils doivent l'aisance dont ils jouissent générale-
ment. Les femmes se font remarquer par la fraîcheur et
l'éclat de leur teint : nous avons vu plus haut, la cause pour
laquelle elles parviennent généralement à un âge plus avancé
que les hommes.
historique. Nous rapportons ici , dans leur ordre chrono-
logique , le récit des faits historiques relatifs à la ville de Sablé
et à son château, et ceux qui , se rapportant à ses seigneurs ,
n'auraient pu trouver place à leur nomenclature sans y faire
longueur.
85 1. — Du temps de l'empereur Charles-le Chauve ,
Néomené , duc de Bretagne, conduisant son armée pour aller
assiéger la ville de Chartres, tombe malade en Bcauce, ce qui
l'oblige à retourner sur ses pas pour se rendre dans ses états;
mais n'y peut parvenir et meurt à Sablé , suivant Lecorvaisier
{Histoire des Eoêques du Mans , 3o3 ) et d'autres historiens.
867. — Au mois de juillet 869 , les Danois, sous la con-
duite d'Haslings , leur chef, font une descente dans le pays
Nantais , traversent l'Anjou et s'avancent jusqu'au Mans ,
qu'ils pillent. Ils opérèrent leur retour par Sablé , qu'ils ne
ménagèrent pas , sans doute , pour aller passer la Sarthe à
Brissarlhe (Brioa Sartha), où les attendaient les Angevins, les
Gascons , les Poitevins, réunis pour leur couper la retraite >
sous les ordres de Banulphe , duc d'Aquitaine , et de Robert-
le-Fort , qu'ils délirent. V. préc. hist. , I-lxxi.
SABLÉ. 779
1016. — Le 10 juillet, l'armée de Foulques-Nerra , comte
d'Anjou, se rencontre à Pontlevoi avec celle d'Eudes, comte
de lilois. Foulques est renversé de son cheval et grièvement
blessé ; Sigebrain de Chemillé , qui portait la bannière de la
province , Bernier de Sablé son frère , avec Hubert Rasorius ,
furent tués, et Raoul , l'aîné de cette maison , blessé à mort.
1067. — Le partage inégal que Geoffroi-Martel , comte
d'Anjou , avait fait de sa succession , entre ses neveux Geof-
froi-le-Barbu et Foulques-le-Rechin , n'ayant par tardé à les
rendre ennemis, Foulques, comte de Blois , s'étant emparé,
par trahison, du château de Saumur, altire son frère Geoffroi
à Angers , sous prétexte que les barons qui leur étaient atta-
chés pourraient les concilier. Mais , presque tous s'étant
laissés corrompre , ceux qui accompagnaient Geoffroi le
livrèrent à son frère à son entrée dans la ville , d'où il fut
conduit et renfermé au château de Sablé , sous la garde de
Robert-l'AIIobroge, qui en était seigneur. Il en sortit, cepen-
dant , la même année , par l'intercession du pape ; mais la
guerre ne tarda pas à recommencer entre les deux frères.
1069. — Sous le consulat de Hugues III , comle du Maine ,
l'évêque Arnauld ayant eu avis que ce prince avait le projet de
s'emparer du trésor de l'église cathédrale de S.-Julien du
Mans , pour fournir aux dépenses de la guerre qu'il soutenait
contre Robert, duc de Normandie, pour la possession du
Maine , fait secrètement transporter à Sablé , qu'il avait mis
en état de défense, ce que ce Irésor contient de plus riche
et de plus précieux.
1088. — Après la mort de Guiilaume-le Conquérant , son
fils aîné Robert, à qui, en le privant du royaume d'Angleterre,
il avait laissé le duché de INormandie et le comté du Maine,
étant entré dans cette dernière province pour en prendre
possession, et étant arrivé au Mans, Robert le-Bourguignon,
seigneur de Sablé , fut l'un des premiers et des principaux
vassaux du comté, avec Geoffroy, seigneur de Mayenne, et
Hélie , fils de Jean , seigneur de la Flèche , qui vinrent lui
faire hommage et lui offrir leurs services.
1090. — Pendant les guerres sanglantes qui éclatèrent dans
le Maine, entre les divers prétendants à l'héritage d'Herbert 11,
comte de cette province, mort sans enfants en 1260 , l'évêque
du Mans, Hoè'l , attaché aux intérêts des princes normands,
qui prétendaient à cet héritage, pour se soustraire aux persé-
cutions du comte Hugues m et aux outrages de ses parlisants,
se retire auprès du duc de Normandie Robert , qui ne peut
lui donner de secours. Il revient au Mans et est obligé ensuite
de se retirer à Sablé , d'où il lance un interdit sur le diocèse ,
780 SABLÉ.
puis au monastère de Solesme , où il se réconcilie avec Hu-
gues. En s'enfuyant au château de Sablé , Hoè'l y fait trans-
porter le trésor de l'église du Mans, dans la crainte que le
comte Hugues ne s'en empare. V. bicgr., xxxh , xch.
1096. — Le 1 + février, le pape Urbain 11, Eudes de Châ-
tillon , se rend d'Angers à Sablé , où l'on pense qu'il fut pour
exhorter Robert-le-Bourguignon à se croiser pour la Terre-
Sainte , ce que fit celui-ci la même année , probablement avec
Robert , duc de Normandie. On pense que ce fut en ce temps-
là que le Bourguignon prit pour armes un aigle éployé d'azur,
dans un champ d'or, armes que le généalogiste de Quatre-
Barbes donne à la maison de Sablé , et qui se voyaient dans
l'église de N.-D. de cette ville. De Sablé , Urbain se rendit
au Mans , pour y voir l'évêque Hoè'l. Ménage conteste l'opi-
nion de le Corvaisier , qui veut qu'Urbain soit venu au Mans
après avoir été à Tours , tandis que , suivant lui , c'est du
Mans qu'il se rendit dans cette ville, par Vendôme.
1099. — ^a guerre entre les prétendants à la successiou du
comte Herbert , continuant avec plus de fureur que jamais ,
et Guillaumele-Roux, roi d'Angleterre , ayant pris la ville du
Mans, Robert II, surnommé Vestrol, fils du Bourgnignon ,
fait un traité avec ce prince et lui livre son château de Sablé.
Ce qui veut dire sans doute qu'il y reçut une garnison nor-
mande ? V. préc. hist. , I-xciv.
ï 1 18. — Lisiard de Sablé assiste au combat célèbre qui eut
lieu au mois de décembre, sous les murs d'Alençon , entre
Foulques v, comte d'Anjou et Henri I.er , roi d'Angleterre.
Hiret , historien de l'Anjou , place à tort cette affaire à l'an-
née 11 12. Lisiard de Sablé, avec sa cavalerie , les archers et
le reste de son infanterie , forma l'avant-garde de l'armée
angevine, qui vainquit l'armée anglo-normande et la pour-
suivit jusqu'à Séez, d'où est resté le nom de bataille de Séez
à ce combat, qui eut lieu sous les portes d'Alençon , sur la
rive gauche de la Sarlhe.
1 1 2 2-1 1 46. — Lisiard étant, avec son fils Robert, en guerre
contre Gui iv de Laval , construisit , pour la sûreté de Sablé ,
dans le village de S.-Loup , à 8 kil. 1/2 N. O. de la ville , un
château , en un lieu qui dépendait du prieuré du même nom ,
et ce du gré des moines de Marmoulier , et fit ensuite fortifier
la maison d'un de ses barons , nommé Hugues le Normand,
Cette guerre terminée , ils se mirent en hostilité avec Geoffroi
Plantagenet , comte d'Anjou et du Maine , qui s'empara de
Briolé qu'il pilla , et de la Suze , ville de leurs domaines ,
et ravagea les environs de Sablé. Ce prince généreux , à la
mort de Liziard , rendit ces villes à Robert son fils , en consi-
SABLÉ. 781
dération de l'affection qu'il lui portait , ayant été élevé avec
lui , à condition qu'il lui ferait hommage des seigneuries de
Sablé et de la Suze. Mais Robert , retiré dans son château
de Sablé , comme dans un lieu inaccessible , ayant bravé de
nouveau les forces de son suzerain et fait de nouvelles courses
jusqu'aux portes d'Angers , vers 1 135 , Geoffroi , pour arrêter
ses entreprises de ce côté , fit construire un château fort
sur les bords de la Sarlhe, à 22 k. S. S. O. de Sablé, dans
la petite ville de Séronne , qui en a pris le nom de Châ-
teauneuf. De ce lieu, lui-même porta le ravage jusqu'à Sablé,
prit de nouveau Briolé et la Suze , et contraignit Robert
a lui demander la paix , qui fut conclue en 1 14-6 , par l'entre-
mise des évêques d'Angers et du Mans, Ulger et Guill. de
Passavent , et non pas Hugues de S.-Calais , comme le dit
Lepaige, puisque ce prélat mourut en 1 1£4 V. biogr. xxxvir,
XXXVIII.
ii3o,. — Dans l'automne de cette année , Mathilde , com-
tesse d'Anjou et du Maine , femme de Geoffroi-le-Bel , passe
en Angleterre , avec Robert de Caen , son frère , Gui de
Sablé et plusieurs autres. Ce Gui , n'était pas possesseur de
Sablé , mais de la famille de ses anciens seigneurs.
11 73. — Pendant que les Français font à Graveline
les préparatifs d'une descente en Angleterre , les troupes de
Henri II , roi d'Angleterre, duc de Normandie et d'Aquitaine,
comte d'Anjou et du Maine , mettent tout à feu et à sang
dans ces deux dernières provinces , dont les habitants conti-
nuent à se montrer rebelles au sceptre anglo- normand.
Maurice II, baron de Craon , qui commandait l'armée de ce
monarque , alors en Angleterre , prend le château de Sablé ,
et ceux de S.-Loup et de S.-Brice, situés vis-à-vis de ce dernier.
i3i5. — Philippe de Valois, comte du Maine (V. biogr.,
cxi), qui monta sur le trône de France en i328, était à
Sablé au mois d'août i3i5.
i345. — Il paraît que ce prince revint une seconde fois
à Sablé , en ià/^S , peut-être à l'occasion d'un traité secret fait
entre quelques seigneurs bretons et le roi d'Angleterre, puis-
que c'est de cette ville qu'il data les lettres d'érection en ba-
ronnie de la terre de Château-du-Loir.
i356. — Amauri iv de Craon , seigneur de Sablé , est fait
prisonnier à la bataille de Poitiers , et partage la captivité du
roi Jean. Pendant cette malheureuse campagne , Guillaume
du Plessis , gentilhomme angevin, commandant du château
de Sablé , ayant eu avis que le duc de Lancastre , général
anglais , passait dans les environs de cette place , en sort avec
des troupes pour le combattre , est fait prisonnier avec son
782 SABLÉ.
frère , et obligé de payer 1 100 florins d'or et 20 pîpes de vin
pour leur rançon. On ignore de quelle famille d'Anjou étaient
ces Duplessis, mais on peut juger, à l'énormité de cette taxe,
que c'étaient des personnages importants. Peut-être étaient-
ils seigneurs du Plessis , en Auvers-le-Hamon ( v. cet art.,
1-66 ) , terre qui depuis est passée dans la famille de Charnacé ?
1392. — Charles VI, arrivé au Mans pour venger sur
P. de Craon et sur son allié le duc de Bretagne, l'oulrage fait
par le premier au connétable Obvier de Clisson , qu'il avait
tenté d'assassiner, envoie sommer de se rendre le château de
Sablé, qu'avait acquis P. de Craon ( v. ci-dessus, p. y5i).
Le gouverneur ayant répondu que cette place n'appartenait
plus à P. de Craon, mais au duc de Bretagne, à qui ce sei-
gneur l'avait vendue, et qu'il ne la rendrait point, le roi Charles
était en marche pour aller la soumettre, lorsque eût lieu l'évé-
nement qui détermina l'accès de démence furieuse qu'il éprou-
va dans la forêt du Mans , et dont nous avons rendu compte à
cet article ( 11-455 ), ainsi qu'au précis htstoriq. (^ 1-cxxxni ).
i4 1 2. — Le i.er mars , est signé à Sablé , entre Jean I er,
comte d'Alençon, et Louis II d'Anjou, roi de Sicile, le contrat
de mariage de Jean , comte du Perche , fils du premier, avec
Iolande , seconde fille du duc d'Anjou. En faveur de ce ma-
riage , qui n'eût point lieu , Jean I.er donne à son fils la
vicomte de Beaumont et la seigneurie de la Flèche ; et le roi
de Sicile, à sa fille, la terre de S.-Laurent-des-Monts , et
60,000 1. tournois.
i4-i3. — Les ducs d'Orléans et de Bretagne, le duc d'An-
jou , le comle d'Alençon et les autres princes du parti dit des
Armagnacs , ayant reçu des dépêches du roi Charles VI et du
Dauphin , son fils, qui les appelaient à leur secours contre le
parli Bourguignon , ont une conférence à Sablé , dans la-
quelle ils conviennent de se rassembler à Verneuil , pour
aviser aux intérêts de leur parti.
14.17* — Descendus en Normandie, en i4-»7» les Anglais
pénètrent dans le Maine : toutes les villes de cette province
tombent successivement en leur pouvoir, à l'exception du
château de Sablé.
1421. — Le 8 mai, Charles, dauphin de Viennois , devenu
depuis Charles VII , qui avait excité les Penthièvres à un
attentat sur la personne de Jean v, duc de Bretagne, bien
loin de leur fournir les secours qu'il leur avait promis , se
rend à Sablé lorsqu'il voit l'entreprise manquée , et con-
tracte avec le duc une alliance offensive et défensive contre
les Anglais. Le dauphin promet alors d'éloigner de sa cour
ceux de ses conseillers qui avaient trempé dans la conjuration
SABLÉ. 783
des Penthièvres (i). Charles , dans l'intention de s'attacher
plus étroitement le duc, donne au jeune Richard , son frère ,
le comté d'Etampes et la plupart des terres confisquées en
Poitou, sur Marguerite de Clisson et ses enfants. Richard,
de son côté, témoigne sa reconnaissance au Dauphin, en
conduisant à son service un corps assez considérable de
noblesse.
En i4Q4i Louis d'Avaugour, capitaine de la Ferlé-Bernard
( v. cet art.), et Ambroise de Loré , gouverneur de Sle-Su-
zanne, l'un des plus intrépides défenseurs de la province, se
réfugient au château de Sablé, après la prise de ces places par
les Anglais. De Loré y conduit ce qui lui reste de la garnison
de Sic -Suzanne, qu'il joint aux troupes commandées par les
sires de Rais et de Beaumanoir, auxquels le connétable de
Richemont avait confié la garde du château de Sablé. Ces trois
braves capitaines, quoique avec des forces bien inférieures ,
font aux Anglais une guerre de partisans tellement active, que
ceux-ci n'osent plus tenir la campagne qu'en corps d'armée,
où se renferment dans leurs garnisons. La lettre suivante ,
adressée par le comte de Richemont, connétable de France, à
P. Bessonneau, maître de l'artillerie, fait voir l'importance que
Charles Vil et son gouvernement attachaient avec raison à la
conservation de la ville et du château de Sablé , l'unique point
que les Français conservassent dans le Maine, et qui, par sa
proximité de l'Anjou, servait, de ce côté, de boulevard à celte
province :
« Chier et bien aimez, pour ce que l'on doubte que les
« Angloîs , après ce qu'ils auront la ville du Mans , ne
« viegnent mettre le siège devant Sablé, laquelle est mal
« garnie d'artillerie, comme entendu avons, pourquoi se
« pourroit ensuir la perdition d'icelle , nous vous mandons et
« expressément enjoignons que l'artillerie qui sera nécessaire
« pour la garde de la ville de Sablé et que promptement
« pourrez recouvrer, vous baillez et délivriez à noire ami féal
» conseiller chambellan le sire de Beaumanoir, lequel nous
« avons ordonné à la garde de la dite ville ou à ses gens pour
« lui, et gardez bien que ce n'ait faute. Chier et bien ami ,
« notre Seigneur soit garde de vous. Ecrit à Poitiers , le 6.me
« jourd'aoust i424« n
En conséquence de ces ordres , cette place fut mise dans un
état respectable de défense.
(1) Voir, entre autres, le résumé de l'histoire de Bretagne, page x45
et suivantes.
784 SABLÉ.
i4-25. -— Après la réunion a Sablé des troupes amenées
par les capitaines des différentes places du Maine tombées au
pouvoir des Anglais, et de celles commandées par les sires de
Rais et de Beaumanoir, Ainbroise de Loré forme le projet de
chasser l'ennemi des châteaux de Ramefort et de Malicorne
( v. ces art. ), ce qu'il exécute. Il fait pendre tous les Français
qu'il y rencontre, les armes à la main contre le service de leur
prince. Cet acte de justice exemplaire , affaiblit l'armée enne-
mie de ses meilleurs soldats.
Jacques de Dinan , seigneur de Beaumanoir et de Mon-
tafilant , gouverneur de la ville et du château de Sablé , est
reçu dans la ville d'Angers au mois d'août , pour de là aller
sur les frontières du Maine, s'opposer au progrès que faisaient
les Anglais après la prise du Mans. Au mois de septembre
suivant , il se trouve à Sablé , avec son étendart et trompette ,
4. chevaliers et 29 écuyers de sa chambre, en la compagnie
du connétable de Richemont , pour servir où il lui serait
ordonné. ( V. plus bas , à l'année i/f52. )
La même année i425 , un capitaine français , nommé
Guyon de Coings , dont le fief, comme on l'a vu plus haut
(page 760) était situé sur le territoire de Sablé , étant parti
de cette ville avec 120 chevaux, rencontre, entre Alençon et
le Mans , un chevalier anglais nommé Guill. Hodhescolle,
suivi seulement de i5 à 20 soldats , et l'attaque avec ses gens ,
tous avantageusement montés. Hodhescolle met pied à terre
avec son petit nombre d'Anglais et se défend avec tant de
courage et de bonheur, qu'il met en déroute les gens d'armes
français , en tue une partie et amène les autres prisonniers au
Mans , au nombre desquels était un gentilhomme breton ,
nommé J. Soret, qui passait pour vaillant.
1426. — Le comte de Salisbury ayant fait fortifier
Sle-Suzane, les forces de Loré sont insuffisantes pour s'en
emparer"; mais il ne cesse de harceler les Anglais dans les
environs. Il surprend 1,000 à 1,200 hommes de leurs troupes
retranchées dans le bourg d'Ambrières, et commandées par un
écuyer nommé Henri Blanche , les charge avec 80 cavaliers
seulement, et autant de fantassins montés en croupe, les met en
déroute, après avoir laissé 160 des leurs sur la place, et
ramène leur chef prisonnier dans le château de Sablé.
i4-3ï. — Dans une affaire qui eut lieu à Yivoin ( v. cet
art.), dans les environs de Beaumont-le- Vicomte , entre les
Français commandés , par Ambroise de Loré , et les Anglais
qui faisaient le siège de S.-Céneric , les Anglais ayant été
battus , les seigneurs de Beuil , Leporc , de Broussac et de
Beranville, sortis de Sablé pour assister à cette affaire, y
SABLÉ. 785
rentrent avec leurs prisonniers , au nombre desquels était
Matago , capitaine de Ste-Suzanne.
1 4-33. — Les Anglais , sans cesse harcelés par les capitaines
français retirés à Sablé, et n'osant plus tenir la campagne ,
avaient une garnison de 1,200 hommes au Lude , dont ils
venaient de s'emparer. De Loré , ne pouvant souffrir les
entreprises du colonel anglais Blanquebourn, devenu formi-
dable à toute la contrée , se résout , de concert avec ses collè-
gues, d'aller l'y insulter, ne pouvant perdre le temps à un
long siège. Il se porte ensuite , avec Guillaume de Boussard ,
par l'ordre du connétable de Richemont , qui tenait l'ennemi
en respect à S-Céneric, aux environs de Sillé , dont les
Anglais faisaient le siège , pour les combattre à \ Ormeau de
VEcameni, où ils avaient promis de se mesurer avec les
Français , à un jour déterminé ( v. ci-dessus , à l'art, rouez ,
p. 662). De Loré, n'ayant pu les attirer au combat, rentra à
Sablé avec les autres chefs , et leur armée fut distribuée en
diverses garnisons. Celte même année i4-33 , Jean 11, duc
d'Alençon , Charles d'Anjou , comte du Maine , beau-frère de
Charles VII, le comte de Richemont, connétable de France ,
les maréchaux de Rieux et de Rais, les seigneurs de Lohéac ,
de Graville et de Bueil, se rendirent à Sablé.
1 4-4-1- ■*■ Dans le cours de cette année, Soo hommes de la
garnison anglaise du Mans , viennent faire des courses en
Anjou. Suivant l'usage ^ ils pillent, violent , rançonnent par-
tout sur leur passage et s'avancent jusque dans les environs de
S.- Denis-d'Anjou , dont le bourg n'est distant que de 10 kil.
( 2 I. 1/2 de poste ) S. O, de la ville de Sablé. A leur ap-
proche , les habitants se retirent, avec leurs effets les plus
précieux, dans leur église, où ils se retranchent du mieux
qu'ils peuvent , croyant d'ailleurs que ce lieu serait respecté
par l'ennemi , qui les y bloqua et fit plusieurs tentatives pour
les en déloger : les habitants s'y maintinrent néanmoins jus-
qu'à la nuit , qui mit tin au combat. Quelques gentilshommes
du canton (P. Renouard, Ess. Hist. sur le Maine , I-370, dit
les Français des garnisons de Laval, Sablé, Ste-Suzanne, les
seules places qui restassent à ceux-ci dans la province) ,
informés de cette invasion des Anglais et de la détresse des
habitants de S.-Denis , se réunissent à la hâte , au nombre de
60 lances et de quelques hommes de pied. Dès le point du
jour, ils arrivent au bourg, attaquent brusquement les An-
glais, en tuent plus de 200 et mettent le reste en fuite. Les
paysans sortent alors de leur église , se joignent à leurs libéra-
teurs , poursuivent et tuent un grand nombre de fuyards à
travers les champs et les vignes. Cet heureux coup de main ,
iv 5o
786 SABLÉ.
digne de la valeur et de la vivacité nationale , ne coûta que
cinq hommes aux Français. Les noms de plusieurs des gentils-
hommes manceaux et angevins qui y prirent part , méritent
d'être conservés, pour être livrés à la reconnaissance publique.
Ce sont : Guillaume de Sillé , Guichard de Ballée , Gui de
Coing, J. de Champchevrier, L. de Dureil ; les seigneurs de
Bois-Dauphin , de Varennes , de Rouault , de Juigné , de '
Champagne, de la Roche-Talbot , de Rousson , de la Thuau-
dière , de Cufeu , de Beaucé , de Villenglose , d'Ardenne , de
la Carrelière , de Beauvais , de la Tanivière , de Corne , de
Champiré ; Macé des Ecotais , Guill. de Saint-Amador ,
Georges du Chesne , P. d'Avaugour, Guill. d'Auxongne ,
P. de Maisielles et de J. de la Brunetière. Nous citons ce
trait à l'article Sablé, parce que plusieurs de ces gentils-
hommes étaient de ce lieu , entre autres Gui de Coing , et le
seign. de Cufeu , et qu'il paraît très-probable , la plupart
d'entre eux étant des paroisses environnantes, qu'ils se réu-
nirent à Sablé pour ce coup de main.
i4.45. — Le 25 mars de cette année, les lettres de proroga-
tion de trêve entre les rois de France et d'Angleterre, sont
lues et publiées aux carrefours et devant les halles de la ville
de Sablé , par Touraine , hérault du roi Charles VII. On lit
au dos desdites lettres , l'attestation de cette publication , tant
dans ladite ville de Sablé qu'en celles d'Orléans , d'Angers ,
de Tours , Durtal , Ste-Suzanne , la Flèche , Laval , Craon ,
Grandville et le Mont-St.-Michel.
Les Anglais se maintinrent encore dans une partie du Maine,
jusqu'en i449» ,na>s ils n'osèrent plus paraître dans les environs
de Sablé , ville sur les murs de laquelle le drapeau français ne
cessa point de flotter, pendant tout le cours de cette guerre ,
qui durait depuis plus de trente ans , ou plutôt depuis près d'un
Siècle (V. PRÉC. HISTOR. , I-cxxx , cxxxi , cxxxvi , cxli).
i45i. — L'évêque du Mans, J. d'Hierrai, se rend à Sablé ,
et y reçoit l'hommage de l'abbé de Bellebranche , J. Rochet.
i452. — Deux combats singuliers à outrance, ont lieu
dans la ville de Sablé , le premier, entre Hervé de Kercadieu ,
Breton , et Thomas Mathieu , Anglais , devant Jacq. de
Dinan , seign. de Beaumanoir ( v. plus haut , à l'année i425 ) ;
le second , entre un Français , dont le nom n'est plus connu ,
et André Trolop , Anglais, devant le sire de Bueil. Les
deux Français furent vaincus.
i473. — Le roi Louis XI, vient et séjourne à Sablé.
i488. — Le duc d'Orléans, qui depuis fut roi de France,
sous le nom de Louis XII , s'étant brouillé avec la régente ,
la dame de Beaujeu , sœur de Charles VI11 , s'allie à Fran-
SABLÉ. 787
çois 11, duc de Bretagne, pour faire la guerre au roi, est
fait prisonnier à la bataille de S.- Aubin du Cormier, le 18
juillet, avec le prince d'Orange et leurs partisants, et conduit
à Sablé , où Louis II , sire de la Trémouille , qui com-
mandait l'armée du roi , voulait le retenir , afin de l'empê-
cher de voir et de fléchir son souverain. Il fut transféré de
prison en prison et définitivement à Bourges , mais n'ob-
tint sa liberté qu'en i4°,o. Suivant Garnier et Anquetil,
le duc de Bretagne ayant demandé la paix , des commissaires
nommés de part et d'autre se réunirent à Sablé où ils conclu-
rent, le 21 août, un traité tout à l'avantage de la France.
L'auteur du Résumé de l'Histoire de Bretagne, dit que ce traité
fut signé à Coiron , où le duc de Bretagne mourut , le 9 sep-
tembre suivant.
i^cji. — On voit , par des lettres d'ennoblissement de
Pierre , fils de Robert Jarry , seign. de Vrigny près Sablé ,
que le roi Charles VIII était à la Roche-Talbot au mois
d'août 1 4-91- Ce château, situé en Souvigné-sur-Sarthe , est
trop voisin de Sablé (4 t. O. S. O.), pour qu'il n'y ait pas
lieu de croire que ce prince vint alors visiter celte ville.
i562-i5g5. — C'est à la première de ces deux époques, que
commencèrent dans le Maine les guerres de religion , qui ne
se terminèrent qu'en i5o,5. Pendant celte période de 33 ans,
les environs de Sablé devinrent le théâtre d'atrocités que
nous avons rapportées ailleurs ( préc. histor. , I.-clxv à
clxxix; art. parce et pescheseul , ci-dessus, p. 34 1 , £21 et
4.22 ). Celte ville faisait alors partie du marquisat de Mayenne,
que possédait François , duc de Guise : les protestants de la
contrée , ne pouvaient avoir un plus cruel ennemi. Par un
premier ordre , le duc enjoint au gouverneur du château de
Sablé, de massacrer tous les huguenots, sans distinction d'âge
et de sexe : ses ordres ne furent que trop bien exécutés ; mais
ils attirèrent de cruelles représailles de la part des calvinistes.
Jean de Champagne , seign. de Pescheseul , devenu zélé
catholique, après avoir trahi les protestants, dont il avait
d'abord suivi le parti, et René de la Rouvraie , seigneur de
Bressaut, l'un des chefs calvinistes, rivalisèrent de cruautés.
Brantôme, Mézerai, Théodore de Bèse, de Thou, le Labou-
reur, et une foule d'autres historiens, nous ont transmis les
noms et les actions de ces hommes de sang , dont les traces
étaient marquées par le carnage , qui faisaient des prisons de
leurs châteaux, des bourreaux de leurs valets, et qui, non
contents de se jouer de la vie des hommes , ajoutaient les
tourments aux supplices , l'amertume de la raillerie aux tour-
ments, « Le seigneur de Pescheseul, dit le Laboureur ( AddiL
788 SABLÉ.
aux Mém. de Casielnau), parcourait les environs de Sablé à
la têle de sa compagnie , massacrait tous les huguenots qu'il
rencontrait et, non content de ces exécutions, faisait venir
dans son château de Pescheseul, soit par force, soil par sur-
prise, ceux qui lui étaient suspects ou qui lui déplaisait ni, et
les faisait jeter dans la rivière de Sarthe, qu'il appelait son
grand godet , pour nourrir ses brochets, disait- il, tellement
que les rives de cette rivière élaient jonchées de cadavres.
Peu s'en fallut qu'il n'y fit boire aussi sa femme , Anne de
Laval, fille de Jean, seigneur de Bois-Dauphin, pour le soup-
çon qu'il avait de sa religion. Des pêcheurs trouvèrent un
jour, au port de Solesme, neuf corps morts , entre lesquels
ils reconnurent celui d'un sergent de Sablé , qui était passé
parla deux jours auparavant.» «Ce Jean de Champagne,
tenant un avocat d'Angers prisonnier, le menaçait de le faire
boire à son grand godet , où il y avait déjà , disait-il ( ce sont
les termes de Th. de Bèze ( Hist. ecclés. , liv. vu) , toutes
sortes de gens, fors d'avocats, et qu'il l'y eût encore jeté ,
n'eût été qu'il lui semblait trop maigre pour paître ses bro-
chets. » Les cruautés de ce méchant homme furent telles
qu'un gentilhomme, nommé de Chantepie, l'ayant poursuivi,
fit tant que le S.r de Babodanges , bailly d'Alençon , à ce
député par le conseil privé . le fit décapiter en effigie ; mais
il ne pût être appréhendé au corps. Son lieutenant de Bois-
Jourdan , capitaine du château de Sablé , le surpassait en-
core en méchanceté , de sorte que le bruit commun était qu'on
avait trouvé dans l'étang de son château, situé à Bouère ,
à 12 kil. (31.) O. de Sablé , 5o à 6o corps morts. Il y fit
jeter les deux enfants de la receveuse de Lassai , qui avait été
pendue au Mans , à qui l'on avait conseillé de venir im-
plorer son secours, dont l'un était un garçon âgé de i4 ans
et l'autre une fille de i5 ou 16 ans. Les particularités que
rapporte de Bèze , sur la mort de cette dernière , font frémir.
Le parlement de Paris informa contre lui, mais les troubles
de l'époque empêchèrent que le procès qui lui fut intenté
eût des suites. Nous avons dit que le seigneur de Bressaut ,
capitaine huguenot, ne resta pas en reste de cruautés avec ces
deux monstres. Ce gentilhomme angevin s'étant emparé de
l'abbaye de Bellebranche, située aussi dans le voisinage, à
g k. 1/2 N. O. de Sablé , fit pendre plusieurs de ses religieux
et incendier le monastère , déjà brûlé par les Anglais , en 1 4-4°«
C'est de lui dont entend parler Brantôme , lorsqu'il dit qu'un
gentilhomme de l'Anjou portait un baudrier couvert d'oreilles
de prêtres. Ses cruautés furent terminées par son supplice :
il fut décapité au pilori d'Angers, le io nov. i5y2.
SABLÉ. 789
En vain , par son édit de pacification du 19 mars i563, la
reine mère, Catherine de Médicis , paraissait- elle vouloir
calmer les esprits et arrêter le fléau de la guerre civile. Ses
ordres furent méconnus dans le Maine, et les calvinistes ne
cessèrent d'y être en but à la vengeance des catholiques.
Le 28 septembre 1567 » ^a gU(-rre civile recommença en
France avec plus de fureur que jamais. Une inscription, qui
se lit au bas des vitraux du chœur de l'église de Notre-Dame,
indique que la ville de Sablé étant au pouvoir des huguenots
à l'époque qui y est indiqué. Elle est ainsi conçue :
« Ce i3.me jour octobre 1567
« je peut si grano opprobre
« o'ètre rompu tout à net
« par l'l)U0uenot infect,
« mais oe reeur bon parfait. »
Les Calvinistes ne durent pas en rester maîtres long-temps,
et la période qui s'écoula depuis lors, jusqu'à l'année i58g ?
fut remplie par des alternatives de paix et de guerre , par les
massacres de la S.-Barthélemi , par la mort de Charles IX ,
l'assassinat de Henri III ; mais on n'y trouve, du reste , au-
cun autre fait qui soit particulier à la ville de Sablé.
1589. — Après l'assassinat de Henri 111 à S.-Cloud, le
i.er août 1589, les troupes de ce prince et celles de l'armée
calviniste ayant reconnu Henri de Bourbon , roi de Navarre ,
en qualité de roi de France, sous le nom de Henri IV,
ce prince porta ses premières armes en Normandie , revint
ensuite devant Paris, dont il prit les faubourgs, et, après
avoir inutilement présenté la bataille au duc de Mayenne ,
il prit le chemin de Tours , soumettant toutes les villes sur
son passage, et y arrive le 21 novembre. Il marcha en-
suite à ia tête de son armée vers le Maine, qui s'était déclaré
pour la Ligue , s'empara de Château-du-Loir , et fit canonner
la ville du Mans qui lui ouvrit ses portes le 2 décembre.
( V. PRÉC. HIST. , I.-CCVI ; art. CHATEAU-DU LOIR, 1-3? i , OÙ
il faut lire, ligne 3, novembre, au lieu de décembre; art.
mans , III-681 ). Bois-Dauphin , qui y commandait , se retire
en hâte au château de Sablé , croyant pouvoir s'y maintenir.
Le roi envoyé le sieur de Monlmarlin devant cette ville , la
sommer, ainsi que le château , de se rendre. Les habitants
s'empressent de souscrire leur reddition et d'envoyer une dé-
putation au Boi, pour l'assurer de leur fidélité ; Bois-Dauphin
se soumet également : le roi confie le gouvernement de la
ville et du château à Nicolas d'Angennes , sieur de Bambouil^
let , qui avait déjà celui du Mans , et lui adjoint pour lieute-
79° SABLÉ.
nant François Pelé , sieur de Landebri. Henri IV vient lai-
même à Sablé recevoir la soumission des habitants : il est
harangué à la porte de Bouère , par Nicolas Chaloigne , curé
de Notre-Dame. De là , le roi se rend à Laval et à Mayenne ,
qui lui ouvrent également leurs portes , tandis que ses lieute-
nants reçoivent la soumission des villes de Beaumont-le-
Vicomle et de Châteaugontier.
iScjo. — On trouve dans l'Histoire de France du P. Daniel
(t. m, p. 1^67 ), le récit suivant de la tentative faite parles
ligueurs , pour s'emparer du château de Sablé, dix mois après
que cette place se fut soumise au Roi, au mois de mai i5go.
« Pendant que Henri IV était occupé au siège de Paris , dit
cet historien , plusieurs gentilshommes d'Anjou et du Maine ,
du parti de la Ligue , dont les principaux étaient les sieurs
Deschenaies , du Pin , de la Roche-Bousseau, de Birague , de
Corces, s'étant joints ensemble, mirent sur pied un corps
considérable de cavalerie et d'infanterie , composé de leurs
vassaux et de leurs amis, et choisirent pour les commander
le sieur de la Saulaie. Ils tombèrent tout-à-coup sur la petite
ville de Sablé, qu'ils surprirent, et y firent prisonnière M.me
de Rambouillet, Julienne d'Arquenai, femme du gouverneur.
« Landebri, lieutenant de celui-ci, qui avait la garde du
château , s'y défendit vaillamment , et nonobstant la prise de
la basse-cour, donna le temps à Nicolas d'Angennes , sei-
gneur de Rambouillet, qui commandait au Mans , de venir à
son secours. D'Angennes, à la nouvelle de la prise de Sablé,
fit promptement montera cheval la noblesse du parti du Roi.
Louis, seigneur de Maintenon , et Philippe , sieur de Fargis ,
ses frères ( V. biogr. , 12 et i3), les sieurs de Poigni, de
Bouille , gouverneur de Clairac ; de Lestelle , gouverneur de
Mayenne; et plusieurs autres gentilshommes , le suivirent dans
cette expédition. Le marquis de Villaine et le sieur d'Acheu ,
leur amènent des troupes à Brûlon , petite place que de Fargis
voulut reprendre chemin faisant , et où il reçut une bles-
sure qui l'obligea à se retirer au Mans. La place fut forcée et
le capitaine qui y commandait pendu. Ils formèrent leur petite
armée en cet endroit : les sieurs de la Patrière et de la Roche-
Patras , furent chargés d'y faire la charge de maréchaux de
camp ; Beauregard , commanda l'infanterie de l'avant-garde ;
Malherbe , celle de la bataille. « Dès qu'ils parurent à la vue
de Sablé , les ligueurs sortirent au-devant d'eux. 11 se donna
un sanglant combat , où de Corces , sergent de bataille des
ligueurs, fut tué , la Saulaie, leur général, pris , et Beaure-
gard, du côté des royalistes , blessé. Une pluie qui survint
avec des éclairs et des tonnerres épouvantables , fit cesser le
SABLÉ. 791
feu des arquebuses ; on ne se servît plus que de l'épée. Les
ligueurs furent poussés jusque sous les murailles ; mais il fut
impossible aux royalistes de jeter du secours dans le château,
et ils se retirèrent à S.-Denis-d'Anjou. Celte action fut très-
bien conduite de part et d'autre ; et Ton en parla comme
d'une des plus vigoureuses qui se fussent faites depuis long-
temps. La perte fut à peu près égale de chaque côté ; chacun
prétendit y avoir eu l'avantage ; les royalistes étaient devenus
maîtres du champ de bataille , et les ligueurs étaient venus
à bout d'empêcher qu'aucun secours n'entrât dans le château.
Le gouverneur ne laissa pas que de tenir dans cette bicoque ,
qui ne méritait pas qu'on répandit tant de sang pour la dé-
fendre ; mais il en coula encore plus dans la suite, par l'opi-
niâtreté des assiégeants et des assiégés.
« Le sieur de la Rochepot , gouverneur pour le roi en
Anjou, ayant été forcé de lever le siège de Brissac, le i.er
septembre , les habitants d'Angers lui ayant refusé les se-
cours dont il avait besoin pour emporter cette place , se porta
sur Beaufort , et de là sur Sablé , pour reprendre cette ville et
délivrer le château. Dès qu'il y fut arrivé , et qu'il eut ruiné
les retranchements des ligueurs , avec deux canons qu'il avait
pour toute artillerie , on monta à l'assaut. La ville fut em-
portée après une résistance opiniâtre ; tout ce qu'il s'y ren-
contra de soldats fut taillé en pièces ; la basse-cour du château
fut aussi forcée ; sept à huit cents hommes furent tués du côté
des ligueurs. La Roche-Bousseau sauva la plupart de sa cava-
lerie , avec laquelle il fit sa retraite en bon ordre. Des Ches-
naies et quelques autres gentilshommes qui se trouvèrent
enfermés dans la ville , eurent recours à M.rae de Rambouillet ,
leur prisonnière , pour demander quartier, et elle en usa avec
beaucoup plus de générosité qu'ils n'avaient eu d'honnêteté
à son égard , lorsqu'ils prirent la ville. » — C'est ce trait
qu'a rendu M.me Legué-Larivière , née Thorel , de Sablé,
dans un tableau placé au salon , lors de l'exposition de l'in-
dustrie départementale au Mans , en mai et juin i836 , et
pour lequel une médaille d'argent lui a été décernée , par le
jury de cette exposition.
Mézerai , en rendant compte de cette affaire , diffère du
récit de Daniel , en ce qui concerne la composition du corps
d'armée qui attaqua Sablé la seconde fois, et s'en empara.
Ce dernier ne fait mention que de la Rochepot et de ses
troupes , tandis que, suivant Mézerai, ce fut le marquis de
Rambouillet qui emporta la ville d'assaut , lorsqu'il eut reçu
des canons et mille nommes de renfort, que lui envoya ou
plutôt que lui amena la Rochepot.
792 SABLE.
i5g2« — Le 5 juillet de cette année , des soldats du parti de
la Ligue , sous la conduite du capitaine d'Andigné , s'étant
déguisés en paysans , se rendirent maîtres de l'abbaye de
Bellebrancbe , dont nous avons indiqué plus baut la situation ,
et n'abandonnèrent ce monastère , qu'après l'avoir pillé et
saccagé. A peine en furent-ils sortis, que la garnison de Sablé
s'approcha, espérant les y joindre ; mais les ayant manques,
y resta jusqu'au moment où Beaumanoir de Lavardin y en-
voya un nombre de troupes présumé suffisant pour garder ce
poste. Quelques jours après, cependant, d'Andigné revint
à la charge , s'empara une seconde fois de Bellebranche ,
en fit Ja garnison prisonnière , et l'envoya à Châteaugon-
tier, qui tenait pour la Ligue.
Le gouverneur de Sablé , instruit de cet événement , mit en
campagne un corps de troupes sous les ordres du capitaine
du Fresne , qui , après une attaque vigoureuse , se rendit
maître de l'église et de la maison conventuelle , de sorte
qu'il força l'ennemi à se loger dans la maison abbatiale , où
il se maintint en combattant sans relâche pendant deux jours ,
et se sauva pendant la nuit du troisième. Les royalistes ,
maîtres de l'abbaye , prirent eux-mêmes le parti de l'aban-
donner, après toutefois avoir chargé plus de cent voitures
d'effets précieux. La seule grâce qu'on accorda aux moines
qui, probablement, étaient eux-mêmes ligueurs, fut de com-
poser avec eux pour le rachat de l'argenterie de leur église,
dont la valeur fut fixée à 160 écus, prix dont ils ne purent
s'acquitter, qu'au moyen d'un prêt de pareille somme, que
leur fit une dame de l'Hermale.
1593. — La défaite de l'armée royaliste devant la ville
de Craon , en i5g2 , ranima la Ligue dans le Maine , où elle
s'était affaiblie. En vain le maréchal d'Aumont prévient-il le
gouverneur du château de Sablé, Landebri, des trames diri-
gées contre lui , celui-ci n'en tient compte et s'endort dans
une funeste sécurité.
Dans la nuit du 16 au 17 juillet i5g3, le capitaine du Plan ,
ligueur forcené , qui s'était ménagé des intelligences dans
la ville , secondé de plusieurs de ses habitants , s'empare
du château , par la trahison d'une sentinelle , qui était un des
domestiques du gouverneur. Landebri , surpris inopinément ,
et ne voyant aucun espoir de salut , se précipita d'une tour du
château , qui en retint son nom , dans les fossés où , en
tombant , il se cassa une cuisse et fut tué de la main du
capitaine du Plan. Son corps fut exposé pendant deux jours
sous les halles, aux regards de la populace , et jeté ensuite
à la voirie. De Thou, qui rapporte cette action , dit qu'elle
SABLÉ. 793
fut faite par les habitants , plutôt en haine du gouverneur ,
à cause de ses vexations et concussions, que par aversion
pour le parti du Roi. Le maréchal de Bois- Dauphin, pour
les intérêts duquel le capitaine du Plan avait exécuté ce coup
de main , lui confia la garde du château , en récompense
de ce service. Cette place resta au pouvoir de la Ligue jus-
qu'en i5o,5, que Bois-Dauphin en fit hommage à Henri IV.
Hardouin de Pé ré fixe fait observer, que Sablé fut la der-
nière place du Maine qui se soumit au Roi. Celle reddition
valut à Urbain de Laval la conservation de son grade de
maréchal de France , qu'il avait obtenu de la Ligue. Ainsi se
vérifia en partie la prédiction faite au duc de Mayenne, par
M. de Chauvalon, au sujet de la création de quatre maréchaux
de France , dont était Bois-Dauphin , qu'il faisait des bâtards
qui se feraient légitimer à ses dépends. Le capitaine du Plan ,
contre lequel des poursuites avaient été dirigées , à raison du
meurtre du sieur de Landebri , fut amnistié et conservé dans
le commandement du château, par Henri IV, le i3 mars 1606.
Il fut aussi gouverneur de Châtcangonlier et du Hâvre-de-
Grâce , et avait été page de Henri 111.
16 19. — Marie de Médicis , veuve de Henri IV et mère
de Louis XIII , vient au château de Sablé , où elle traite
avec le maréchal Urbain de Laval de Boisdauphin , du gou-
vernement de l'Anjou. Le 20 mars de la même année ,
elle tient sur les fonds de baptême de l'église de Notre-
Dame rie Sablé, avec le maréchal de Bois-Dauphin, le second
fils de ce seigneur, auquel elle donne les prénoms de Henri
Marie. La cérémonie de ce baptême fut faite par Guill.
Fouquet de la Varenne , évêque d'Angers.
1620.— L'année suivante , dans les premiers jours d'août,
lors du différent qui éclata entre la reine mère et son fils,
Louis XIII, passant à la Flèche pour se rendre à Angers,
met garnison dans le château de Sablé.
i65a. — Pendant la guerre dite de la Fronde, le maréchal
de la Meilleraie part d'Angers, à la tête de deux régiments ,
l'un de cavalerie et l'autre d'infanterie , pour se saisir du châ-
teau de Sablé , au nom du Roi ; mais les habitants de la ville
étant venus au-devant de lui jusqu'à Morannes , et l'ayant
assuré de leur obéissance au Roi, il ne passa pas outre. Le
marquis de Servien, alors seigneur de Sablé, envoyé le sieur
du Ponceau prendre le commandement du château, à l'effet de
maintenir la place, pendant les troubles, dans le service du Roi.
A partir de celte époque, jusqu'à la révolution de 1789, ou
plutôt jusqu'en 1793, l'histoire de la ville de Sablé est muelle,
par suite de l'état de paix dont jouit cette petite cité , comme
794 SABLÉ.
le reste de la contrée , et ce n'est que lors du développe-
ment delà guerre civile de la révolution, qu'elle redevient de
nouveau le théâtre d'événements qui méritent d'être notés.
1793. — L'insurrection vendéenne éclate dans les premiers
jours de mars ( v. préc. histor., I-ccxcix). Un appel est
fait aux gardes nationaux patriotes de la Sarlhe , pour aller
défendre la liberté et les principes de la révolution, menacés
par les rebelles : Sablé , comme toutes les autres villes du
département, fournit un détachement de volontaires , pour
aller étouffer la rébellion , qu'un grand déploiement de forces
semblait devoir anéantir dans quelques jours.
Cette espérance ne s'étant point réalisée , et l'insurrection
faisant au contraire des progrès allarmanls, le tocsin sonne, le
12 septembre , à Sablé , et dans tout le district de ce nom , en
exécution d'un arrêté des représentants du peuple en mission
dans les départements de l'Ouest (préc. hist. , I-cccvm ) ,
pour appeler à la défense de la patrie, contre les insurgés
vendéens , tous les citoyens en état de porter les armes.
Le 27 novembre suivant , la grande armée vendéenne qui,
sous les ordres de H. de Larochejaquelain ( PRÉC hist. ,
I-cccxir ) avait passé la Loire et s'était portée sur Granville,
dont elle avait fait Je siège , pour s'assurer des communica-
tions avec l'Angleterre, arrive à Sablé , de retour de cette ex-
pédition, qui n'avait point réussi. Elle en repart le lendemain
pour se rendre à la Flèche , et se porte de là sur Angers , afin
de repasser sur la rive gauche de la Loire par les Ponts-de-Cé.
1794- — La bannière royaliste que les frères Cottereau ,
surnommés Chouans (préc. HIST. , I.-cccliv ), avaient levée
dans le département de la Mayenne , pénètre dans la partie
occidentale du déparlement de la Sarthe , par le district de
Sablé. Le général Moulin , dans une lettre écrite de Rennes ,
le 24 juillet , au Comité du Salut Public, s'exprime ainsi:
« Du côté de Sablé et de Châteaugontier , les chouans com-
mettent des atlrocités sans nombre. » Une lettre du repré-
sentant Génissieu , écrite du Mans , le i4 décembre suivant ,
à la députation de la Sarthe, contient ce qui suit : « Je m'em-
presse de vous prévenir des dangers qui menacent votre dé-
partement. Il n'y a pas un moment à perdre pour sauver
votre pays. Je laisse à d'autres le soin de vous donner le
détail des brigandages qui se commettent dans les districts du
Mans , de Sablé , Sillé , Domfront ( Orne ) , Segré ( Maine-
et-Loire ) et Châteaugontier ( Mayenne ). » Et dans une autre
lettre écrite de l'Aigle, le 26 du même mois, au comité du
Salut-Public : « Le district de Sablé est désolé par le pillage et
les assassinats des chouans. »
SABLÉ. 795
I7g5. — Au mois de janvier de cette année , les environs de
Sablé sont livrés à toutes les horreurs du brigandage de la
part des chouans. Nous n'ajouterons rien aux détails déjà
donnés sur cette époque ( PRtc. hist. , Ï.-C( clvii ).
Dans la dernière quinzaine du mois de février de la même
année, le général Hoche négocie avec les chefs de chouans,
pour les faire adhérer au traité de pacification, signé le 17,
avec les généraux vendéens. Le général Lebley lui écrit de
Châteaugonlier, le 24 : « Turpin court les différents canton-
nements des chouans, pour les disposera la paix Mon
aide-de-camp est chargé d'aller trouver Coquereau , par Châ-
teauneuf , Sablé , Châteaugonlier, etc. »
Le 3 mars suivant, les représentants du peuple , Delaunay,
Dornier , Morisson , Menuau , adressent , d'Ancenis , au
comité de Salut-Public, une lettre où se trouve ce passage :
« Les chefs de chouans ont écrit à Stofflet , qu'il ne de-
vait pas compter sur eux En recevant la déclaration de
ces chefs, nous avons donné hier à la république les districts
d'Angers, Châteauneuf, Châteaugontier, Sablé, Craon T
Segré et Ancenis. »
Ainsi , le district de Sablé et toute la partie de l'Anjou
qui, de ce point , s'étend jusqu'à Angers et Ancenis , allaient
jouir dos bienfaits de la pacification.
Mais , le 7 du même mois , le représentant Boursault
élève au sein de la Convention nationale une discussion , dans
laquelle il parle des chouans avec peu de ménagements, et
témoigne peu de confiance dans leur apparente disposition à
mettre bas les armes. Le i5, Coquereau, chef des insurgés
du district de Châteaugontier, réclame, auprès du comité de
Salul-Public , dans une lettre que nous avons rapportée
ailleurs, (préc. hist., I-ccclxi).
Malgré ces protestations de bonne foi, Stofflet qui, le 1 7 fé-
vrier, avait signé la convention ou la transaction connue sous
le nom de pacification de la J aimais, puis avait protesté contre,
dès le 2 mars suivant , ayant recommencé les hostilités le 18
mars , les chefs de chouans du district de Sablé et de tous les
districts circonvoisins , qui avaient adhéré à la convention
des chefs vendéens, retournent à leurs bandes et les hostilités
recommencent bientôt ( préc. hist. , I-ccclviii-ccclxiii ).
« Tout a bien changé depuis quelques jours , écrivait le
général Watrin , de la Flèche, le 29 mars, au comité de
Salut-Public : les chouans , au lieu de se tenir tranquilles
pour consommer la conciliation entamée, ont employé de
grands moyens pour augmenter leur nombre L'étendard
de la révolte est levé dans les environs de Châteaugontier. Je
796 SABLÉ.
me suis assuré hier par moi-même, à Sablé , qu'à une Jieue
de là i! existait un rassemblement de 4 mille personnes , gui-
dées par des prêtres »
Le 9 avril, l'administration du district de Sablé écrivait au
comité de Salut-Public : « Malgré la suspension d'armes
arrêtée par l'assemblée réunie à Rennes , nos maux augmen-
tent. Le comité jugera des dispositions des chouans, par les
deux pièces suivantes :
La i.re est une lettre par laquelle Bourbon , capitaine
chouan, cherche à entraîner dans sa cause les habitants de
Poillé qui , quoiqu'il en dise , n'y étaient point disposés.
Celte pièce, qui nous a échappé à cet article (v. ci-dessus,
p. 463), est trop curieuse pour que nous ne la rapportions
pas ici. La seconde est une menace grossière aux habitants
de Sablé , peu faite pour les intimider.
« Bourbon, capitaine chouan , aux habitants de Poillé,
« Cossé , le 5 avril 1795.
« Citoyens, nous le sommes tous en J.-C, sur les bons
récits qu'on nous a faits des dispositions où vous étiez de
prendre les armes pour le rétablissement de la religion et
de la royauté , nous irons vous voir ( ils ne l'osèrent pas ),
pour vous en témoigner notre reconnaissance, pour frater-
niser avec vous , vous offrir nos secours et vous demander
les vôtres , en cas de besoin , pour faire rendre les rebelles
( les républicains ). Il s'en trouve encore d'assez aveugles
pour ne pas ouvrir les yeux ; voilà le moment favorable , il ne
faut pas balancer. 11 est temps de se battre pour le soutien de la
religion; nous n'avons pas d'affaire plus intéressante , puis-
qu'il s'agit du bonheur éternel ; mais vous savez que cette
religion ne peut être florissante qu'il n'y ait un Souverain.
Vous n'ignorez pas les calamités qui nous accablent depuis
la République ; c'est pourquoi nous devons sacrifier jusqu'à
la dernière goutte de notre sang pour rétablir la royauté ,
et nous le jurons tous , au nom de toutes les armées catholi-
ques réunies. Nous demandons réponse tout de suite. En-
voyez nous un exprès , avec une lettre au capitaine Bourbon. »
« PlCOT , commandant les chouans , au commandant de
« la force armée à Sablé.
« Au camp , 8 avril 1795.
« — La Religion. — Le Roi ou la Mort. — Paix et Réunion.
« Si vous faites aucune sortie pour enlever nos magasins,
enfin , si vous quittez vos murs , nous verrons qui criera vive
la République ou le Roi ! Nous sommes royalistes : la Religion
SABLE. 797
et le Roï , c'est ce que veut celui qui s'appelle Coquereau ,
chef. Vive le roi Louis XVII ! Mort aux Pataux ! etc. »
« Cependant, avons nous dit ailleurs (prlc. hist., I-ccclxv),
un nouveau traite de pacification est signé à la Mabilais, près
Rennes, le 20 avril. La majeure partie des officiers de Stofflet
y adhère , et presque tous les chefs de chouans. Le représen-
tant Banrelin , dans une lettre écrite de Segré , le 29 avril ,
au comité de Salut-Public , fait connaître un fait curieux,
sur la différence d'opinion qui, à celte époque, animait les
chefs et les soldats : « Les chefs de chouans députés à Rennes ,
dit-il , ont été mal accueillis à leur retour. Heureusement
les prêtres se sont réunis à eux. Le 27, il s'est tenu une
assemblée générale à Pontron , où se sont rendus les chefs
des districts de Laval , Craon , Châleaugontier , Château-
neuf, la Flèche, Sablé , le Mans , Ancenis et Chateaubriand,
qui ont adhéré à la déclaration signée à Rennes (à la Mabilais),
le i.er floréal ( 17 avril). »
Celte pacification fut de peu de durée Sur la fin de la même
année 1795, les hostilités recommencent; tout le pays est
en arme de nouveau ( v. préc. hist. , l-CCCLXXv ) ; les chouans
déploient alors de plus grandes forces et des moyens d'action
plus puissants qu'avant le traité de la Mabilais , où ils avaient
paru fatigués.
1796. — Le 21 janvier le général Genay , qui commandait
à Sablé , fait sortir de cette ville un détachement de troupes
et le dirige sur Avoise, où les chouans avaient engagé une
affaire avec les républicains, afin d'empêcher ceux-ci de faire
arriver à Sablé des bateaux, sur lesquels ils étaient allé charger
du bois à Parce. Nous avons donné les détails de ce fait
d'armes , au préc. hist. , T -ccclxxvi.
Le i3 mars de la même année , 3oo hommes de la garnison
de la même ville, commandés par le général Genay, parlent
de Sablé pour aller fouiller les communes voisines de Souvi-
gné-sur-Sarthe , de S. -Denis-d'Anjou, Chemiré et Miré. Les
chouans sont battus parlout où ils se montrent ; 20 d'entre
eux sont tués , et un bon nombre sont blessés. Le lendemain ,
cetle colonne rentrant à Sablé par Morannes, rencontre de
nouveau les chouans, qui s'enfuient à son aspect : on se borne
à la capture d'un chenal, dont le cavalier parvii ni à se sauver.
C'est à celte époque, que les communications étant inter-
rompues sur toutes les routes, entre Alençon et Laval, Laval
et Rennes, le Mans, la Flèche et Angers, l'infatigable Aubert-
Dubayet met en mouvement une colonne de 1+000 hommes
sous les ordres du général Leblaye , qui balaye les deux rives
de la Sarlhe et de la Mayenne. V. PRÉC. hist. , I.-ccclxxv.
798 SABLÊi
1797. — Une nouvelle pacification, résultat du zèle tout
à la fois énergique et tolérant du général Hoche , avait
commencé en juin, et ne dura que deux années, encore fut-
elle interrompue sans cesse par des infractions et un bri-
gandage continuel, de la part des chouans. V. préc. hist. ,
I.-CCCLXXXV.
179g. — Le 3o janvier 1799» un commissaire du pouvoir
exécutif nommé Chollière et un officier de la 4o e dem*-
brigade, du cantonnement de Sablé, soupant ensemble dans le
bourg de Ballée , j sont surpris et massacrés par les chouans.
Le 28 août de la même année, une rencontre a lieu à
5 kilom. de Sablé , entre un nombreux parti de chouans ,
et un faible détachement composé d'hommes de la colonne
mobile de Sablé et de soldats des G.e et 28.e demi-brigades,
dans laquelle les chouans ont 5o tués et £o blessés.
A la nouvelle de l'invasion de la ville du Mans par les
royalistes, commandés par le comte de Bourmont, laquelle
eut lieu le 16 octobre de la même année, une foule de
chouans de la ville et du canton de Sablé , du canton de
Brûlon, et des cantons limitrophes de la Mayenne et de
Maine-et-Loire , vont grossir les rangs des insurgés.
1800. — Enfin, la défaite éprouvée dans les premiers jours
de janvier 1800, par une brigade du corps de Bourmont , à
Meslay, entre Sablé et Laval , est le dernier fait d'armes qui ,
dans cette contrée, ait précédé l'adhésion de ce chef royaliste
à la convention de Montfaucon, laquelle termine , enfin , cette
guerre de sept années, que le gouvernement consulaire eût
seul le pouvoir de mettre à fin.
En 1814 et en i832 , les insurrections éphémères de ces
deux époques , trouvèrent encore de l'aliment dans la même
contrée , mais n'y donnèrent lieu à aucun fait bien remar-
quable. L'esprit des masses ne leur était plus aussi favorable ,
et , encore, n'était-ce que parmi les habitants des campagnes
et dans les rangs des prolétaires les plus mal famés des villes,
que les chouans pouvaient se recruter.
La dernière de ces levées de bouclier donna lieu , en i834 ,
à renforcer la brigade de gendarmerie à cheval de Sablé ,
d'une brigade à pied , et à en établir deux autres autour de
cette ville, à Précigné et à Auvers-le-Hamon.
i83o. — Le fils d'Eugène Beauharnais , vice-roi d'Italie
sous l'empire, le prince Auguste Napoléon, qui depuis épousa
Dona Maria II , reine de Portugal , revenant de conduire au
Brésil la princesse Amélic-Auguste-Eugénie , sa sœur, qui
venait d'épouser l'empereur Pierre l.er , connu sous le nom
de don Pedro , débarque en France et passe à Sablé pour
SABLÉ. 799
retourner en Bavière. Arrivé dans cette petite ville, dans
l'après-midi du 21 juin, avec une suite de i5 personnes, un
accident survenu à l'une de ses voitures , le force d'y coucher.
htdrcgr. La rivière de Sarthe , entre par le nord-est sur le
territoire de Sablé et en ressort par le sud-ouest , après l'avoir
délimitée à l'O. S. O., d'avec Souvigné-sur-Sarlhe : nous
avons vu qu'une partie de la ville , construite dans une île de
cette rivière , est liée avec celles de ses deux rives , par deux
ponts en marbre , construits en 1 721. Le cours tortueux et en
forme de 7 de cette rivière , est de 8 kil. environ sur le terri-
toire communal, sur lequel existe 3 chaussées, avec portes
marinières. La petite rivière d'Ervc , venant directement du
nord , conflue dans la Sarthe , par sa rive droite , à l'ex-
trémité septentrionale de la ville : un pont en pierre , cons-
truit depuis peu d'années , sert de communication avec
celle rive. La Vaige , autre petite rivière , venant de N. N.
O. , y conflue également , aussi par sa rive droite , audes-
sous ou au sud du château , et à l'ouest de la ville , à un
kilom. de laquelle se trouve le pont de Vaige , qui a donné
son nom à une ferme voisine. Enfin, la Taude , autre petite
rivière, moins importante que les précédentes, venant de l'O.
N. O. , jette aussi ses eaux dans la Sarthe, à 2 k. au-dessous
et au S. O. de la ville. Moulins , tous sur la Sarthe :
Grands-Moulins, dans la ville, 3 roues à blé, 1 à tan,
1 autre à tan et à foulon , faisant aussi marcher une filature
de laine; de Rougeret, à 17 h. au sud de la ville, à 3 roues :
1 à blé , 1 pour scierie de marbre et la 3.e pour scierie de bois
de placage; de Coings, à 1 k. au dessous du précédent , 2
roues à blé et 1 à tan. — Port , pour le déchargement des
marchandises , déposées par les bateaux navigant sur la
Sarthe , et destinées au commerce d'entrepôt.
géol. Terrain secondaire , schisteux et anthraxifère , sur
la rive droite de la Sarthe , décrit à l'article cantonnai qui
précède , offrant le calcaire tufau et le marbre en exploita-
tion; roche amphibolitique, indiquée au même article, visible à
nud, sur la rive gauche de la Sarthe, au faubourg S. Nicolas, te
traversant la rivière, de l'E. S. E. à TO. N. O. ; d'alluvion sur
la rive gauche ; offrant , sur l'une et l'autre rive , des couches
distinctes d'un grès quarzeux à texture très fine , facile à rayer,
d'un aspect terreux , dont la couleur varie du grisâtre au
jaune roussâtre ; des blocs de quartz blanc , dans des bancs
d'argile compacte , recouvrant un poudingue siliceo-ferrugi-
neux, et des amas de silex pyromaque blonds. ( V. l'art,
précédent , p. 709 ).
Plant, rar. Adoxa moschastellina , lin.; Ammi major,
8oo SABLÉ.
lin., bord de la Sarlhe , entre Sablé et Solesme ; Aquilegîa
vulgaris , lin.; Arum Italicum, mill. ; Caucalis grandiflora,
lin.; Ceterach officinarum , DEC; Corydalis bulbosa , DFX.,
bords de l'Erve ; Draba muralis , LIN. , ibid. ; Physalis al-
kekengi, lin.; vignes de 1' Arc-en-pied ; Quercus ilex , LIN.;
Silène nulans , LIN.; Tilia microphylla, vent.; Umbilicus
pendulinus, LIN.
Mollusfj. terr. et fluv. V. ci-dessus, l'art, cantonnai, p. 713.
cadastr. Superficie de 2,955 heclar. 99 ar. 90 cenliar. , se
subdivisant comme il suit : — Terr. labour., 1 ,755 h. 09 ar.
76 cent. , en 5 class. , évaluées à 6 , 11 , 18,27 et 36 f. —
Avenues, 2-15-70 ; à 36 f. — Jardins , 47- 1 1-33 ; 5 cl. : 36,
4.3 , 52 , i5o , 200 f. — Pépin. , vergers , terr, plantés , aires ,
54-37-90; 3 cl.: 18, 27, 36 f. — Vignes, 12-31-70 ; 2 cl. : 23,
38 f. — Prés , 44l_29~3o ; 5 cl. : 12 , 22 , 36 , 48 , 72 f. —
Pâlur., pâlis , terr. incuit. , 47~62-5o; 4 cl. : 6 , 8, 12 , 22 f.
— Bois taillis, 291-44-60 ; 4 cl : 5, 1 1, 20, 3o f. — Broussils
et broussaill. , 1-89-60 ; à 4 f • — Pinièr. , 47-68 70 ; 2 cl. :
9 , i4 f« — Landes , 84*18-70 ; 2 cl. : 4, 12 f. — Douv. et
pièc. d'eau, 2-i3-oo; à 36 f. — Etangs, mar., 7-34~4o ; à
i4 f. — Sol des propriét. bât., 34~o3-n ;à 36 f. Ohj. non
impos, : Egl., cimet., presbyt. , école prim. , collège , hos-
pice , bâlim communal, caserne de gendarmerie, 2-87-70.
— Bout., chern. et plac. publ. , 62-66-5o. — Riv. et ruiss.,
61-75 4o«
=:i45 maisons, en 8 cl. : i4à 7 f. , 9 à 9 f . , 23 à 12 f. , 35
à 16 f. , 3i à 20 f , 17 à 24 f. , 8 à 32 f. , 8 à 5o f. — 658 au-
tres maisons hors classes, en masse , 69,228 f . — 4 nioulins
à blé, à 3 S f . , 240 f. , 280 f. et 56o f. ; 1 moulin à tan et à
foulon , à 4°° f- ? 1 autre moulin à tan et filature , à 4°o f. ,
1 autre moulin à tan , à 120 f.
t> . i^^^o f Propr. non bâties, 73,q3o f. 3q c. ") . c 0 c ,„ „
Revenu impos. { _L bâties, 73,963 » \\W&i.*è*.
contrib. Foncier, 16, 3^4 f •> personn. et mobil. , 4?14I f* î
port, et fen. , 1,326 f . ; 268 patentés : droit fixe, 2,528 f. ;
dr. proport. , 1 ,339 f. 83 c; total, 25,668 f. 83 c. — Chef-lieu
de perception.
CULTtiR. Nous ne pourrions rapporter ici , sur l'agriculture
de Sablé , que ce que nous avons déjà exposé à l'article can-
tonnai qui précède, et auquel nous renvoyons ( v. p. 713 ) ,
puisque le territoire même de cette commune, peut être consi-
déré comme le vrai théâtre des expériences et des améliora-
tions introduites dans la culture de ce canton. Sol argileux et
compacte, sur la rive droite de la Sarlhe ; sablonneux et
argilo-sablonneux , sur la rive gauche ; devenu généralement
SABLÉ. Soi
fertile. L'ancien assolement, que n'a pas encore abandonné le
vulgaire des cultivateurs, est triennal et ainsi combiné : — i.re
année : blé , jachère , blé ; — 2.e : jachère, blé, orge et trèfle ;
— 3.e : trèfle , jachère , jachère. Avant l'introduction du trèfle ,
c'étaient les genêts qui le remplaçaient. Outre la culture des
céréales , du trèfle , du chanvre , des pommes de terre , les
essais qu'on y a faits pour propager celle du chou du Poitou,
du chou navet , du chou rutabaga et de la betterave champê-
tre , ont parfaitement réussi ; la culture du ray-grass d'Italie
et de la luzerne lupuline , y seconde , comme fourrages ,
celle du trèfle commun et de la vesce cultivée. En outre , prés
et pâtures , bois , vignes , arbres à fruits ; élève de bestiaux de
toute sorte, engrais des porcs, etc., etc. — 90 charrues,
toutes traînées par bœufs et chevaux ; 4-8 fermes principales ,
appelées métairies ; 43 bordages ou closeries principales ; i4
petits bordages et petites closeries ; une partie des habitations
hors la ville , sont réunies en 5 hameaux principaux : de la
Grande- Maison, comprenant 5g individus ; des Gros-Colliers,
à 3 k. O. S. O. , 37 indiv. ; des Châtaigners , à 3 k. S. S. E. ,
26 ; des Séguinières , à 2 k. 1/2 E. S. E. , i4 ; des landes , à
l'extrémité O. du territoire, 1 3. =: Commerce agricole consis-
tant principalement en grains et bestiaux , chanvre et fil ,
graine de trèfle , bois , cidre , vin , volailles , gibier, etc., etc.
L'importance de ce commerce, a été indiqué à l'article can-
tonnai ci dessus, p. 72g. — Les petites poules naines , autre-
ment appelées petites poules blanches de Barbarie , dont il
y avait un grand nombre à Sablé , du temps de G. Ménage,
y furent apportées en i664? par un sieur de Grandmont,
guide des gendarmes du Roi, qui, à cette époque, se re-
tira dans cette ville, pour se soustraire aux poursuites dirigées
contre lui à l'occasion d'un duel Ces poules sont venues en
France , du royaume de Siam , par la Hollande.
Nous avons sous les yeux la réponse à une série de ques-
tions faites sur Sablé, par l'intendance de Tours, le 18
juin 174.7- Ce document est trop curieux, pour que nous négli-
gions d'en rapporter ici ce qui est relatif à l'industrie agricole.
— « Le terrain de la ville et paroisse est propre au méteil
et au seigle ; on y voit peu de froment et de chanvre. 11 y
a peu de vignes et de prairies ; mais plusieurs bois taillis ,
et beaucoup de landes. Les rivières, parleurs débordements,
désolent ( sic ) souvent les blés et les foins. — Lorsque les
récoltes manquent, la ressource des habitants est de tirer des
blés de la Flèche et de Nantes , du vin de l'Anjou ; le pays
leur fournit la viande et le bois. Le superflu , quand il y en ay
reste dans le pays et s'y consomme les années suivantes.
iv 5i
802 SABLÉ.
-*-* Le prix du froment est depuis 6 mois de 45 , de 5o et
de 55 s. ( v. ci-après la contenance du boisseau ) ; le seigle
vaut 4° •> 45 et 48 s.; l'orge 3o et 35 s.; l'avoine, i4, 16
et 18 s. Ces grains coûtent ordinairement moitié moins. Il
serait du bien général que le froment vallût 3o s. , le méteil
et le seigle à proportion. »
industr Depuis longues années , l'exploitation et le travail
du marbre , avec la ganterie , sont les principales occupa-
tions, et offrent les principales ressources industrielles des
habitants de Sablé. Nous avons fait remarquer (p. 741 ci-
dessus et 567 du tome 11), un passage du testament de J. de
Lessillé , seigneur de Juigné , qui semblerait faire croire que,
dès le i4»e siècle , on travaillait la ganterie à Sablé. Voici ce
que nous trouvons sur ce sujet dans le document officiel
rédigé en 1747» pour l'intendance de Tours : — « Les gants
et le marbre , occupent une partie des habitants de Sablé ;
les soins de la campagne occupent l'autre. Les femmes et
les filles cousent des gants , ce qui leur produit par jour
us. et 2 5. 6 d. » Sur la question , si cela fait un objet intéres-
sant , tant en particulier qu'en général , la réponse est né-
gative. — « Il n'y a aucune autre manufacture. 11 y a seulement
3 maîtres marbriers , et 4 ou 5 maîtres gantiers. Cela procure
du pain à une partie des habitants. » A une époque plus
rapprochée, celle de 1789, cette manufacture occupait des
couseuses dans toutes les campagnes des environs. Suivant
un autre document officiel , de l'année 1 746 , on fabriquait
aussi , à cette époque , des toiles d'emballage à Sablé , et
dans les paroisses environnantes.
Aujourd'hui , l'industrie manufacturielle de cette ville con-
siste : i.° et 2.0 dans l'extraction de l'anthracite et du marbre ,
qui , il est vrai , n'a pas lieu sur le territoire communal , mais
sur des points si rapprochés de la ville ( Gastines et Juigné ) ,
que les bras qu'elles occupent y ont leur domicile , et qu'elle y
attire même un grand nombre de malheureux , qui y viennent
chercher du travail. Aux mines d'anthracite de Fercë , en
Gastines s 2 machines à vapeur, à la pression de 4 atmos-
phères chacune , ou de la force de 20 chevaux , établies pour
l'épuisement des eaux, aux puits de S. -Jean et de la Rivière ,
autorisées par arrêté préfectoral du 16 août i836 , y pompent
de 700 à 720 pipes ( 36o hectol. ) d'eau, en 24 heures. L'ex-
ploitation d'anthracite des environs de Sable , occupe de
175 à 200 ouvriers, dont le travail alterne par relais de
8 heures , c'est-à-dire , qu'à 8 heures de travail succèdent
8 heures de repos. Le salaire est , par tâche de 8 heures ,
de 1 f. 2 5 c. pour les mineurs , et de 1 f, pour les manœuvres.
SABLÉ. 8o3
L'exploitation de la compagnie ou concession dite de Sablé
ou de Sarthe et Mayenne , extrait par an , aux mines de
Fercé , de Mauperluis et de Montfrou (sur Gastines, Juigné
et Auvers-le-Hamon), 120,000 hectol. environ d'anthracite,
du prix moyen de 1 f. 65c. l'hect., pris sur place; 3.° dans 3
scieries de marbre établies, la i.re en 1821, par M. Landeau,
marbrier, sur la Sarthe , au port de Solesmes , sur le terri-
toire de Juigné : une seule roue y fait mouvoir 80 scies à la
fois ; la seconde , construite depuis peu par l'un des fils
Landeau , sur la même rivière , également en Juigné ; la 3.e
enfin , tout nouvellement aussi , par M. Emman. Lefebvre-
Frautrardière , au moulin de Rougeret , où il a été établi en
même temps une mécanique à scier le bois pour placage ;
4-.° en 5 ateliers , occupant environ 5o ouvriers , dans lesquels
le marbre noir de Sablé est taillé et poli pour ameublement,
monuments funéraires , vases et ornements d'église , etc. ;
5.° en 1 fourneau, construit en 1807 , par MM. Cherouvrier
et Landeau, près la carrière de marbre dite de Port-Etroit ,
sur Juigné , dans lequel les débris de cette exploitation sont
convertis en chaux; 6.° en 2 briqueteries, genre d'industrie
qui manquait au pays , nouvellement établies sur Sablé , l'une
par M. Salmon , dans les bois de la Dénisière , près la route
du Mans par Parce ; l'autre à S,-Laurent, près la route de la
Flèche; 7.0 en la manufacture de gants, occupant 120 à i3o
individus : la majeure partie des gants de chevreau qu'elle
confectionne, sont envoyés à Paris, les autres s'écoulent dans
le pays. La fabrique de gants de Sablé ayant reçu une grande
extension, il y a une quinzaine d'années, l'a un peu perdue
depuis, à cause de la mauvaise confection de la couture, pour
laquelle on était obligé d'employerbeaucoup de mains inexpéri-
mentées, et aussi parce que quelques ouvriers de cette fabrique
sont allés établir des ateliers dans les villes environnantes , no-
tamment à la Flèche , à Châteaugontier et au Mans ; enfin ,
par l'usage des gants en tricot , dits àejîl d'Ecosse , et autres.
On a obvié à la défectuosité de la couture , par l'adoption
de métiers à coudre, employés généralement aujourd'hui;
8.° deux mégisseries et teintureries de gants , dont une , celle
de M. Landeau, autorisée par arrêté du 20 sept. i836, pré-
parent environ 5 à 6 mille peaux de mouton , 25 mille peaux
de chevreau, dont la majeure partie est employée à la gante-
rie ; g.0 lavage, préparation et filature de laine par une méca-
nique , établie depuis peu d'années près le moulin à tan de la
ville, se composant de 3 assortiments ou 6 cardes; io.° fa-
brique de serges et de grosses étoffes de laine , occupant une
trentaine de métiers; n.° trois ateliers de chapellerie, emr
8o4 SABLÉ.
ployant de 6 à 8 personnes; 12.0 deux tanneries, occupant
un pareil nombre de bras, préparant annuellement de 1,000
à 1,100 peaux de bœuf et de vache, 1,100 à 1,200 peaux de
veau et 3oo peaux de cheval ; i3.° fabrication de toiles de lin
et de chanvre , presque toutes pour les particuliers , em-
ployant une quarantaine d'individus ; i4.° une blanchisserie
de toiles; i5.° pilage de l'écorce de chêne ou du tan , dans
deux moulins. — Nous avons mentionné plus haut, p. 728,
les récompenses accordées à diverses industries de Sablé , par
le jury de l'exposition départementale, en i836. — Une
ferme nommée les Forges, située sur la rive droite de l'Erve ,
à i,2 h. auN. i/4 O. de la ville, indique l'existence ancienne
sur ce point, d'une usine détruite depuis très long- temps. La
carte de Jaillot , place sur la Vaige , au N. O. de la même
ville , une papeterie également supprimée.
Le commerce d'entrepôt, que procure à la ville de Sablé
son heureuse situation sur une rivière navigable , et au point
d'intersection de plusieurs routes , de celles surtout qui con-
duisent dans le Bas-Maine et la Normandie , a été indiqué
également à l'article cantonnal ci- dessus, p. 729).
Poids et mesures. D'après le document déjà cité , fourni à
l'intendant de la généralité de Tours, en 1 747» ■ ^a mesure
des boissons à Sablé est la pinte , et la pipe du pays contient
4.60 pintes, non compris la lie, revenant à 4-0 pintes. La me-
sure des grains , remplie de froment , bon , loyal et mar-
chand , pèse 3o 1. , sur le pied de 16 onces à la livre. »
Voici la comparaison des anciennes mesures de Sablé, avec
les mesures métriques :
L'ai/we, équivaut à 1 mètre 206 millimètres;
Le boisseau , ras , 19 litr. 74 centil. ; comble , 22 1. 38 c. ;
La pinte , o 1. 96 centil.
Ltes mesures comparatives du boisseau , données dans la
statistique placée en tête de V Annuaire du département de
la Sarthe pour i834, sont inexactes.
Foires et marchés. Deux marchés par semaine , le lundi et
le vendredi : le i.er est le plus considérable. En 1746. les
marchés du i.er lundi de carême , et celui du i.er lundi d'après
Pâques , étaient particulièrement consacrés à la vente des fils
de lin et de chanvre, recueillis sur le territoire et dans les
paroisses environnantes. Les plus fins de ces fils , étaient
transportés à Laval et à Châteaugonlier ; les autres, convertis
en toiles communes , pour l'usage des habitants du pays.
Quatre foires par an, chacune d'un jour, fixées, la i.re par
ordonn. royale , du 17 février 18 19 , au jeudi qui suit la fête
de Pâques; les 3 autres, par décret du 19 fructid. an x
SABLÉ. 8o5
(6 sept. 1801 ) , aux lundis 3.e de juin , i.er de septembre et
3.e de décembre. Les indications différentes, qui se trouvent
dans la statistique placée en tête de Y Annuaire de la Sarlhe
pour i83/[., sont toul-à-fait fautives. La i.re de ces foires,
celle dite de Pâques , est Tune des plus importantes des dépar-
tements de rOuest. On estime à 3, 000 le nombre des bœufs
maigres qui s'y vendent, pour les pâturages de la Normandie
et du Maine; à 2,5oo celui des vaches. Suivant les notes
statistiques de 17^7 , déjà citées , les foires de Sablé tenaient
alors : le mercredi après Pâques , 3 jours avant la S.- Jean-
Baptiste, 3 jours après VJngeoine (8 sept., fête de la Nati-
vité de la Vierge ) , et le 2 1 décembre. Le commerce de la
i.re de ces foires qui , comme aujourd'hui, consistait en bes-
tiaux, n'était évalué alors que de 25 à 3o mille francs : il
s'élève aujourd'hui à plus de 65o,oooo fr. , et se fait entière-
ment au comptant.
ROUT. et chem. Indiquer ici les routes et chemins qui
passent à Sablé, ne serait qu'une inutile répétition de ce que
nous avons dit a ce sujet , à l'article cantonnai , puisque tous
ceux de ce canton aboutissent ou se croisent dans cette ville.
Nous ajouterons seulement à cet article , que la route qui doit
être construite du Mans à Sablé , par Chemiré-le-Gaudin ,
Noyen et Parce , a été classée comme roule départementale,
par une ordonnance royale du 27 février 1837.
lieux remarq. Comme habitations , outre plusieurs assez
belles maisons de la ville, ou plutôt de ses faubourgs, celle
de M. Salomon surtout; l'Oulinière, bâtiment d'ancienne
construction, dans une jolie situation, sur la rive gauche de la
Sarthe , appartenant à M. Lamandé, de la Flèche , inspecteur
divisionnaire des ponts et chaussées ; les Séguinières , maison
moderne , située près la route de la Flèche , à M. L. Rouault ,
de Sablé. Sous le rapport des noms : outre ceux déjà cités :
la Motte, la Tour, le Parc , Villeneuve ; les Montforts , la
Pierre, la Proche , le Tertre ; Gratte-à l'Eau , Pont-au-Soleil ;
Bcaubois , le Coudray , le Chênevert , les Châtaigners ; le
Gast ; Chantepie ; l'Asnerie ; les Forges , etc.
établ. publ. Mairie , justice de paix , cure cantonnale ;
hospice , desservi par 4 sœurs d'Evron , bureau de bienfai-
sance , l'un et l'autre avec commission administrative de 5
membres; collège communal, avec pensionnat ; école primaire
communale de garçons, tenue par 3 frères de S.-Joseph;
école primaire communale de filles , à l'hospice ; résidence
de 2 notaires , de 2 huissiers , d'un expert ; — bureau d'en-
registrement ; 1 percept. des contrib. direct. ; 1 recette à cheval
et contrôle des contrib. indir. , bur. de déclaration des bois-»
8o6 SABLES.
sons , i débit de poudre de chasse , 5 débits de tabac , i débit
de cartes à jouer ; octroi municipal ; i commissariat de
police , i brigade de gendarmerie à cheval et i à pied ; i
bataillon communal de la garde nationale , avec conseil de
discipline, et jury de révision; relais de poste aux chevaux
et bureau de poste aux lettres.
établ. î'ARTic. 4- doct. en médecine , i offic. de santé , 2
sages-femmes, 2 pharmaciens, une maison de bains. Une voi-
ture publique de Sablé au Mans , chargée du service journa-
lier des dépêches ; 2 messagers se rendant de Sablé au Mans
le jeudi , retour l'un le vendredi , l'autre le samedi. D'autres
voitures semblables, faisant un service journalier , de Sablé à
la Flèche , à Angers , à Château-Gontier et à Laval ; et bien-
tôt à Sillé-le-Guillaume, Fresnay , Alençon et Mamers.
SABLE, nom d'une ferme située à 2 k. de la ville du
Mans , entre les deux rivières de Sarlhe et d'Huisne , un peu
au sud de leur confluent : il n'en est parlé ici, qu'à cause de
la mention qui en est faite à l'article Sabié , qui précède
(p. 736 ) , et à l'art. Sables , qui suit.
SABLE, S.; SAINT-DENIS DE SABLES; Sabla,
Sablolium , Sabolium , Sabololium ; SU - Dionysius de Sabolio
( v. plus bas, à I'hist. civ. , pour l'élymologie de ce nom).
Commune cadastrée, du cant. et à 4 kilom. O. N. O. de Bon-
nétable ; de l'arrond. et à 18 k. S. de Mamers ; à 20 k. N. du
Mans ; jadis du doyenné de Ballon et du Grand-Archid. , du
dioc. et de l'élection du Mans. — Dist. légale : 4» 2 1 , et 29 kil.
descript. Bornée au N., parS.-Aignan et Jauzé; au N. E. et
à l'E., par Terrehault ; au S. E. et au S., par Briosne ; à l'O.,
par Courcemont ; la forme de celte commune est à-peu-près
celle d'une oreille humaine, dont la partie convexe est à l'est et
la partie concave à l'ouest. Ses diam. sont d'environ 2,6 h. du
N. au S., contre 2,2 h. de l'E. à l'O. Lebourg, construit sur la
pente N. E. d'une colline peu élevée , vers la partie centrale
du territoire, en tirant un peu à l'ouest, se compose d'un petit
nombre de maisons , formant une courte rue , qui s'étend du
N. O. au S. E. , en passant au sud-ouest de l'église. Il y existe
un puits public. Eglise peu remarquable , à ouvertures cin-
trées, subdivisées par deux menaux à lancettes du genre gothi-
que primitif; clocher en lanterne, terminé par une très-
courte flèche. Cimetière attenant à l'église , clos de haies et de
murs d'appui, dans lequel est une tombe en marbre , portant
cette inscription : « Ici repose le corps de vénérable et discret
« M.e Jean-Louis Lesassier, prêtre , décédé à Sable , le 20
« décembre 181 7. Requiescat in pace. »
popul. L'affouage de cette paroisse, formant une seule
SABLES. 807
communauté avec celle de Courcemont , sur les états de l'élec-
tion du Mans, était de 3o6 feux. Actuellement, Sables en
compte 4-5 et Courcemont 3g8 , total , 443. Les 45 feux de
Sables se composent de 85 indiv. mal., 92 fem. , total , 177 ;
dont 87 dans le bourg, 21, 18, i3 et 7, aux ham. de la Har-
douinaie , de la Rebourcerie , de la Vallée et de la Goude.
Mouvem. dëcenn. De i8o3 à 1812 , inclusiv. : mariag. , 19;
naissanc. , 55 ; décès, 52. — De i8i3 à 1822 : mar. , i5 ;
naiss. , jy ; déc. 4o.
hist. ecclés. Eglise sous le patronage de S.-Denis , ainsi
que l'indique son second nom, et sous celui de Ste Marie-
Magdeleine ; assemblée le dimanche le plus proche du 22
juillet
La cure, à la présentation de l'abbé de S.- Vincent du
Mans , était estimée valoir 5oo 1. de revenu.
Aujourd'hui la commune est réunie à celle de Jauzé , pour
le spirituel.
hist. féod. La seigneurie de paroisse était annexée à la
terre de la Davière, dont le manoir est situé commune de
Courcemont, mais une partie des terres sur Sables, par
suite de l'acquisition qu'en fit, par échange, M. ie Vayer de la
Davière, en 176..., avec le chapitre de l'église du Mans , qui
en était possesseur. Il paraît que cette seigneurie était alors
annexée au fief de Vissay. Lepaige (art. s.-detsis-de-sables ),
dit que le château de la Davière est de la paroisse de Sables.
Cela n'est exact qu'autant que l'on considère cette paroisse et
celle de Courcemont, comme ne faisant qu'une seule commu-
nauté d'habitants , ainsi que cela avait lieu autrefois.
La possession de la seigneurie de paroisse de Sables ,
par le chapitre diocésain , provenait-elle du don que lui en
aurait fait un seigneur nommé Alain , donation rapportée
dans tous ses détails, à l'article Sablé qui précède ( p. 736 ) ?
C'est ce que nous ne discuterons pas de nouveau. G. Ménage
{Hist. de Sablé , page 1) pense qu'il serait possible que la
donation faite par Alain , vers l'an 64o , se rapportât à Sables ,
puisqu'elle ne peut se rapporter à Sablé. Il appuie cette conjec-
ture sur ce que Je chapitre du Mans possédait encore de son
temps le fief de Vissay, situé , dit-il , à cent pas de l'église de
Sables ( il en est distant de 1,4 h. au S. O. , d'après Cassini) ,
et dont relève une des principales métairies du seigneur de
cette paroisse. Cependant , Ménage avoue que cette donation
pourrait encore s'entendre , et peut-être même de préférence
( comme nous l'avons dit à la page 736 ) , de la métairie de
Sablé , petite terre du domaine du même chapitre , appelée
dans les anciens titres latins Medietaria de Sablolio , qui est
808 SABLES.
située sur la rivière d'Huisne , à i/4 de lieue de la ville du
Mans , près le gué de Mauni ; et que le nom de Sablolium
veut dire le Petit Sablé.
Quoiqu'il en soit de ces conjectures , voici l'indication
de plusieurs des seigneurs de Sables , à diverses époques , et
d'après divers renseignements : — En i4°4-> J- Espervier
et en i535, J. Goueurot ou Goeurot , ainsi que nous l'avons
dit à l'article courcemont ( Il-i3a ) , ou peut-être avons-nous
eu tort de les porter comme seigneurs de ce lieu , puisque ce
ne serait, d'après ce que nous venons de dire plus haut , que
postérieurement et par la famille le Vayer, dont il va être
parlé , que la seigneurie de paroisse de Sables aurait été réunie
à la terre de la Davière.
On trouve , dans un aveu rendu le i.er oct. i6£3 , au baron
de Montdoubleau, à cause du fief Doubleau situé en Peray,
par Henri de Clermont, seign. de S.-Aignan, au nombre des
hommagers de la terre et châtellenie dudit S.-Aignan : « Mes-
sire J.-B. de Beaumanoir, pour ses fiefs de la Noullerie,
Sables et Briosne et le Parc-d'Orne, dans lesquels il y a un
hommage. »
En i683, Jacq. le Vayer, fils de Fr. le Vayer, écuyer,
lieut.-génér. au Mans , et de Renée le Boindre , rend aveu
pour la châtellenie et terre seigneuriale de Sablé (sic) et
Mareil. La famille le Vayer n'ayant jamais possédé la sei-
gneurie de la ville de Sablé , on ne peut douter que ce ne
soit de Sables dont il s'agisse , puisque , au contraire , elle
a toujours été en possession , et jusqu'à nos jours , de la
terre de la Davière en Courcemont, dont une partie des biens ,
même des accessoires du château , le parc , le bois situé sur la
butte des Montéans, etc., se trouvent faire partie du territoire
actuel de Sables. — En 1724, autre aveu par Jacq. le Vayer,
président au Grand-Conseil , pour Jacq. le Vayer, son père,
seign. de Josay ( Jauzé ) et de Marcilly, ci-devant intendant
de Moulins, pour la terre et seigneurie de Sablé (sic). —
Autre aveu, en 1739, par J. Jacq. le Vayer, maître des
requêtes , son fils.
Dans un hommage rendu en 1609 , pour la châtellenie de
S.-Aignan, on trouve au nombre des censitaires de cette
terre, Michel Vasse, lieut.-crimin. au Mans , et autres, pour
le lieu des Loges, situé dite paroisse de S.-Aignan , tenu à 10
den. de cens ; et , au rôle du ban et de l'arrière-ban , dressé
en 1639 , le seign. du fief et domaine des Landes , paroisse de
Sables , lequel n'est pas nommé , taxé à viij livres.
hist. civ. Le nom de Sables, a évidemment la même étymo-
logie et la même origine que celui de Sablé , et on le trouve
SABLES. 809
constamment imprimé de cette dernière manière , dans la
compilation publiée en 1826, sous le titre des Noms féo-
daux , etc. , soit qu'écrit sans S sur les manuscrits originaux ,
l'auteur ait cru devoir ajouter un accent aigu à I'e , confondant
peut-être ce nom avec celui de la ville de Sablé ; soit, ce qui
est possible, qu'on appelât ainsi cette paroisse anciennement.
Toujours paraît-il , dit G. Ménage , que les noms de Sables et
de Sablé sont identiques , tant en latin qu'en français.
En i833 , conformément à la loi du 28 juin, le conseil
municipal vote une somme de 20 f., pour le loyer d'une maison
d'école primaire , et celle de 200 f. , pour le traitement de
l'instituteur.
hydrogr. Quoique située entre trois cours d'eau assez
rapprochés , la petite rivière de Tripoulin , celle de Coëslon,
et le ruiss. de Frilouze , qui coulent , la première à l'est , la
seconde au sud-ouest et le troisième à l'ouest ; le territoire de
Sables en est néanmoins totalement dépourvu.
gÉol. Sol plat, dans la partie septentrionale, légèrement
côtueux, de l'est à l'ouest , par le sud, où se fait remarquer la
butte dite des Montéans ; terrain d'alluvion , profondément
sablonneux, dans la partie sud et sud-ouest, d'où vient le nom
de cette commune; argilo-sablonneux, pour le surplus.
cadàstr. Superficie totale de 160 hectar. 80 ar. 20 centiar. ,
se subdivisant ainsi : — Terre labour., 85 h. 27 ar. 5o cent. ,
en 5 classes , évaluées à 4 > 7 » i3 , 20 et 28 f. — Jardins , 4~
79-59 ; en 2 cl. : à 28 et 3o f. — Prés , 36-96-80 ; 4 cl. : 9 ,
18, 3o , 39 f. — Pâtur. herbagées , 23-3 1- 10 ; à 3g f. ; —
Pâtur. , 1-93-20 ; 3 cl. : g, i5, 3o f. — B. taillis , 2-5o-3o ;
à 12 f.-— Superf. des propriét. bât. , 1- 92-71 ; à 28 f. Obj. non
impos. : Egl., cimet. , 0-10-00. — Routes et chem. , 3-99-80.
— Cours d'eau, 0-00-00. =3 4g maisons, en 7 class. : 1 à 4 f«
19 à 6 f. , i4 à 8 f. , 5 à 10 f. , 4 à 20 f. , 2 à 3o f. , 4 à 4o f .
***, impos. I P!!!!-SifieS' 3>!'0 '• # C- } 3,8„ f. 98 c.
CCVNtrib. Fonc, 923 f. ; personn. et mobil., 1 12 f.; port, et
fen. , 49 f* ; * patenté : droit fixe , 4 f • î total, 1,088 f. — .
Percept. de Saint-Aignan.
cultur. « Le sol de cette paroisse, disait Lepaige , en 1777,
produit du froment , du seigle et de l'avoine. » La culture y a
éprouvé peu de changements depuis lors. Voici dans quelle
proportion, les céréales y sont ensemencées aujourd'hui : fro-
ment , 4 parties ; seigle et méteil , 5 ; orge , 8 ; avoine , 3.
On voit que le sol de cette commune offre un fonds beaucoup
plus favorable à celte culture, que ne semble l'indiquer son
nom. Il produit, en outre, du chanvre, un peu de trèfle,
810 SABLONNÉ.
maïs, haricots , pommes de terre , citrouilles, etc. ; beaucoup
de prés , proportionnellement à la superficie totale ; bois ,
dans la partie sud particulièrement ; arbres à fruits. Elève
d'un très-petit nombre de poulains ; beaucoup plus de bêtes à
cornes, de porcs, de moutons; un certain nombre de chèvres;
quelques ruches. — Assolement triennal ; 2 fermes princi-
pales, 5 à 6 moyennes et gros bordages ; environ 20 petits
bordages et maisonnies , la plupart réunis par petits ha-
meaux ; 7 charrues , toutes traînées par chevaux , hors deux
pour lesquelles on y associe des bœufs. = Commerce agri-
cole consistant en grains , dont il n'y a pas d'exportation
réelle , mais plutôt insuffisance ; en chanvre et fil ; peu de
graine de trèfle ; fruits et cidre , bois ; jeunes bestiaux , porcs
gras surtout ; laine , beurre , miel , cire , menues denrées.
Fréquentation , presque exclusive , du marché de Bonnéta-
ble ; peu celui de Ballon.
rout. et chem. Aucune voie de communication importante
ne traverse ce territoire , peu distant, toutefois, de la grande
route du Mans à Paris , par Bonnétable.
LIEUX remarq. Aucun comme habitation ; sous le rapport
des noms , outre ceux cités dans le cours de l'article : la
Moinerie , la Croix ; la Butte , la Vallée , etc.
établ. publ. Mairie ; école primaire votée , non encore
établie. Bur. de poste aux lettres , à Bonnétable.
SABLES , nom d'un hameau peu important de la com-
mune de Mayet , situé à 2 k. au N. O. du bourg , lequel
donne son nom à un ruisseau ayant sa source près le ha-
meau du Grand -Estre, sur la lisière O. S. O. de la foret
de Berfay, se dirige à l'ouest , passe au hameau de Sables ,
ensuite , à peu de dislance au nord du bourg de Mayet ,
puis au pied de la colonne de Vesins , et va jeter ses eaux
dans la petite rivière de Bruant , entre les fermes de la
Ductière et de la Moctière , après 6 kil. 1/2 de cours et
avoir fait tourner 4 moulins.
SABLONNE (le ) , ferme située sur le bord de la roule
royale n.° i5y , à a5 kil. à l'O. du Mans , 1 kil. au-delà
du bourg de Chassillé , où se trouvent plusieurs sources d'eaux
minérales, qu'on dit être purgatives , mais qui n'ont point
été analisées.
FIN DU TOME QUATRIEME.
ERRATA DU TOME QUATRE.
( Nous n'avons remarqué qu'un petit nombre d'erreurs à noter dans ce
volume. Les lecteurs, qui en appercevraient d'autres, sont priés de nous
les indiquer pour Y errata général , qui terminera l'ouvrage. )
Article Oigny ( butte d' ) , page 307 : fermer la parenthèse de la fin de
l'alinéa.
— Orne du nord est, — 323, ligne 36, au lieu de : nous l'avons
lisez : nous avons.
— id. page 323 , ligne 37 , au lieu de : distinguée , lisez : distin-
gué celle-ci.
— Parce , 332 , 38 , : tourelles lisez : à tourelles.
La dernière page de la feuille 21 , au lieu d'être cotée 536, doit l'être 336.
Art. Parce , page 342 , ligne 27 , au lieu de : tourbeu, lisez : tourbeux.
Pincé , 44° > 4 3 > : Tartu , : Tertu.
Pontvallain, page 5o6, ligne 1, : formée, : formé.
id. 507, 9, : excédant des mariages,
lisez : excédant des naissances.
id. 524, ligne avant dernière , au lieu de : Charles Vil,
lisez : Charles VI.
id. 525, 2, : la Fontaine -S.-Martin,
lisez : S.-Jean-de-la-Motte.
Précigné, — 555, 26, : 29 novembre, lisez : 23
novembre.
Riolt, 619, 19, .-avanvage, : avantage.
Sablé, 741 > dernière ligne, note : du tome m , lisez : du
tome 11,
AVIS AU RELIEUR.
Placer la Carte destinée à l'intelligence du combat de Pontyallain et
du siège de Vaas (1370), en regard de la page 5i8.
La BsLbJLiotkè.qu.2.
Université d'Ottawa
Echéance
The Llbua/iy
Uni vers ity of Ottawa
Date Due
39003 00290<4729b
DC 611 • S 3 5 1 P 4 1839 V4
PESCHEi JULIEN R E H Y .
DICTIONNAIRE TOPOGRPPH