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Full text of "Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique;"

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DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL, 


HISTORIQUE,  CRITIQUE 


f  • 


ET  BIBLIOGRAPHIQUE. 


TOME  XIL 


•iy«iaiaa**«-B»-^a>B^— -^i^Wa^iHwsaa^awi 


MIRA.=NZAM. 


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•  •  « 


V      •         ♦  •  • 


V  «  • 


/A 


Cet  OurRAGE  se  trouve: 

L.  PRUDHOMME,  Éditeur,  rue  des  Marais, 
au  bureau  du  Lavater  ; 

Chez  ^  PRUDHOMME  fils,  Imprimeur-Libraire,  même  .  ,  ^    . 
rue ,  n®  1 7  ;                                                             /  ^  ^•ri$. 

GÀRNERY,  Libraire,  rue  de  Seine,  hôtel  de 
Mirabeau^     . 

Madame  BUYNAND  ,  n^e  BRUYSET ,  k  Ljton* 
Mademoiselle  LEROY  et  Cpmpagnie  >  à  Caen. 

Allô. ,     .     .     .     .  Amiens, 

FiuÊRE ,  aîué ' ,     .     .  Rouen, 

Vallièe  ,  aîné.     ••     ^     ,.,..,..,,,     ,  Id, 

Renault ,..,.....  ItJ 

Blocquel  et  Gastiaûx. ^     ,  Lille. 

Stapleaux;  , Bruxelles. 

Gambieb.    ...     ••^•••?     •♦,.-..  idem^ 

Victor  Mangin.  . , Nantes. 

BrssETJiL  jeune , ,    .  Id. 

Lafite.  ....     .     . Bordeaux. 

DuBviLLE.  ..,,.,,.....     w    .••     .  Montpellier, 

Foubier-Mame '..«••.  Angers. 

Catineau.  J   .......  ' Poitiers, 

Gambabt  ,  Imprimeur ,  Éditeur  de  la  Feuille  périodique  de  Courtraj. 

Desoeb.     ,.«....«««,,,,..,  Liège< 

Boyard. Aix-la-Chàpir 

Lebqux.     i Majence. 

Elisée  Aubanei:;.  . Tarascon. 

Gosse «.,,..,•,...,,  Baïonne, 

Pertues. Hamboiu^g. 

Immerzeel  et  Compagnie .     .     .     ,  Amsterdam, 

Umlang. Berlin. 

Abtaria. .^    •...,.,..     .  Vienne.. 

Alici,  Libraire  de  la  Cour.      ......••..  SL-Pétersh. 

RissetSAucET IVfoscou. 

Brummsb •,,....,,.  Copenhague 

BoBEL  et  PicHARD ,.,.,,.••  Rome. 

BoREL  et  PicHARD .**.,.,     .    ,  Kablcs, 

GlEGLER  et  DX7M0X<ABD. "  ,      '.  MildU. 

Grieshammer.      .     . • Leipsick. 

SssLiNGER .,..., Francfort. 

Et  chez  tous  les  principaux  Libraires  et  Directeurs  de  postes. 

Les  articles  nouveaux  sont  marqués  cPune  *,  Les  articles  anciens ,  corrigés 
ou  augmentes  ,  sont  distingués  par  taie  f. 


DICTIONNAmE 

UNIVERSEL, 

HISTORIQUE,;  CRITIQUE 

ET  BIBLIOGRAPHIQUE, 

Ou  Histoire  abrégée  et  impartiale  des  personmges  de  -  toutes  les  nations  qnl  se 
sont  rendus  célèbres ,  illustres  ou  fameux  par  des  vertus ,  des  talens ,  de  grandes 
actions  y  des  opinions  singulières ,  des  inventions ,  des  découvertes ,  det 
monumens ,  ou  par  des  erreurs ,  des  crimes ,  des  forfaits ,  etc. ,  depuis 
f  origine  du  monde  ju$<pi'i  nos  jours^  contenant  aussi  celle  des  dieux  et  des 
hëros  de  toutes  les  tnythologies^  enrichie  des  notes  et  additions  des  abbés 
BaoTiEE  et  Mebcier  de  SÀiNT-LicBa  ,  etc. ,  etc. 

D'après  la  huitième  Édition  publiée  par  MM.  Cjeuttdoii  et  DiLANoiffK* 

NEUVIÈME  ÉDITION, 

HEYUE  y  CORRIGÉE  ET  AUGMENTÉE  DE  1 6,000  ARTICLES  EirVIROV, 

PAR  imE  SOCIÉTÉ  DE  SAVANS  FRANÇAIS  ET  ÉTRANGERS. 


Atnieus  Plato  ,  amitus   ArittoteUs  ,  tnagis  mmiea  Veritas, 

Sniivie  de  Tables  chronologiques,  pour  réduire  en  corps  dliistoire  les  articles 

répandus  dans  ce  Dictionnaire. 

Ornés  de  1200  portraits  en  médaillons. 

TOMï^  iXÏI 


^^  '"i'/'w:;x 


V 


PARIS, 


DE  L'IMPllIMERIE  DE  PRUD HOMME  FILS. 

1 8 1  o. 


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1  o       <   «       / 


PORTRAITS 

QUrSB  TROUVENT 

•*  ' ■     •         •" 

A  LA  FIN  DD  TOME  XII. 


PLANCHE   LXIII. 


JVL  OLINA  (  Louis  )  . 
MoNCK  (George). 
Montagne  (Micl^el}. 
MoNTAGUs  (  ladj  ). 

MONTAUSIER. 

MoNTCALM  (  Lonis-Joseph  de  ). 
MoNTECucuLLi  (  lUimond , 
comte  de  ). 


I  Montesquieu  (  Cb.   Secondât 
de  ). 
MÔNTFAUcoN  (  Bernard  de  ). 

MONTFORT  1*'. 

MoNTLUG  (Biaise  de  ). 
Montmorency  (Anne  de  ). 


PLANCHE  LXIV. 


MoNTMORENCT  (Henri  de). 
Montpensier  (  M"*  de). 
MoRERi  (  Lonis  de  ). 
Mornat  (  Philippe  de  ). 
MoRus  (Thomas). 
MoTHS-X4S<-yAT£R  (Fr*.dela) 


MoTHE  Piquet  (  La  ). 
Moulin  (Charles  du  ). 
Mozart  (  Ame'dée  ) . 
Munich. 
Muratori. 


Nawteuïl  (  Robert  de  ). 
Nassau  (  Maurice ,  prince  d'O- 
range ). 
Nassau  (  Guîll*». ,  prince  de  ) 
Navarre  (  Pierre  de  ). 
Necker  IIL 
Néron  I". 


MjURi^^Lo  (  le  peintre  ), 

PLANCHE  LXV: 
Newton*' •  • 


•   Kl      . 


««       •   •   •      •    • 


NicoLLi-y.;] 

Nivelle  (  de  la'  Chaàss^e  ). 
NivERNois   (Louis-Jules  Man- 

cini  ,  duc  de  ). 
NoLLET  (  Tabbé  ). 
NoRDEN  (  Fréde'ric-Louis  }. 


^    J    ^    .' 


PLAlNCHE   LXVI. 


'       iT        ^       0        ^ 


NosTHE  (  André  Le  ). 

Nuuji. 

OCKAM. 

Odespun  ^  Louis  )•  ' 
Odieuvrz. 
QEco]>AMPiki>t  (  J««n). 


IOfiiLBi  (  Jean  ).i 
OliviuÎs. 

OLnrBTCrabMtf). 
O^if  (d*J. 
OTHaN(le  Grand  >. 


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NOUVEAU 


DICTIONNAIRE 


HISTORIQUE. 


MIRA 


MIRA 


*i\l  IRAN /célèbre  gênerai  musul- 
man. Après  la  xttort  de  Mahmoud, 
fils  de  Dafar,  roi  de  la  Perse» 
MiraTi  rassembla  une  armée  for- 
midable ,  s'empara  d'Arcèche , 
de  Moach  ,  de  Kldat ,  €t<ae  plu- 
fiienrs  autres  vilU .  si  forleresies 
des  environs  du  lac  de  Van  ;  il  se 
déclara  ensuite  chahi-armèn  ,  ou 
roi  d'Arménie  ;  il  fixa  sa  rési- 
dence dans  la  ville  de  Manaz- 
ghert  en  1 1 29.  Vikèn  ,  général 
arménien  et  prince  du  pays  des 
Sassouns ,  lui  déclara  bientôt  la 
guerre  ,  et  par  une  ruse  se  rendit 
maître  de  sa  personne.  Mais,  à 
force  d'argent  et  de  promesses , 
3Iiran  fut  remis  sur  son  trône  ,  et 
conclut  un  traité  d'alliance  avec 
Vikèn.  Eldegouz ,  commandant 
des  troupes  persanes ,  vint  en- 
suite k  Cnab  de  la  part  du  roi  de 
Perse  ;  Miran  et  le  prince  armé- 
nien se  mirent  alors  k  la  tête  de 
leurs  soldats  ,  ils  remportèrent 
une  victoire  complète  sur  Elde- 
gouz, et  obligèrent  le  souverain 
de  la  Perse  de  conclure  avec  eux 
un  traité  de  paix.  En  1161  Mi- 
ran, fit  une  expédition  Contre  la 
ville  d'Any ,  avec  une  armée  de 

T.  XII, 


80  mille  hommes  ,  et  investit 
cette  place  forte.  Korké,  roi  de 
la  Géorgie  ,  à  la  tête  de  7000  sol- 
dats ,  défit  les  forces  de  Miran  et 
s'empara  de  tous  les  bagas^es  ,  d'a- 
près le  rapport  de  Samuel ,  chro^ 
nologiste  c^ui  se  trouvoit  alors 
dans  cette  ville ,  et  dont  l'ouvrage 
manuscrit  est  déposé  k  la  Bi- 
bliothèque impériale  ,  n»  g6.  Mi- 
ran ,  après  avoir  réparé  se9  per- 
tes ,  établit  des  liaisons  d'amitié 
avec  ses  voisins ,  e^  mourut  l'an 
1 1 85  )  en  laissant  son  trdne  k  Bee- 
tamouk ,  qui  étoit  l'intendant  de 
sa  maison. 

MIRANDE0ttMnLÂ]nK)u.  Foj". 
Pic. 

♦  I.  MIRANDOLA  (  Octave  ) , 
chanoine  régulier,  de  Saint- Jean  • 
de-Latran  ,  que  quelques  écri- 
vains appellent  Pioraventi ,  flo- 
rissoit  dans  le  16*  siècle.  Il  em- 
ploya beaucoup  de  temps  k  com- 
piler l'ouvrage  suivant  :  lUustrium 
poëtaium  flores  per  Octtufianum 
Mirandulam  collectif  et  à  stU" 
dioso  quodam  in  lo^os  communes 
digesti ,  locupletali,  ac  summd 


3  MIRA 

dillgentid  castigaii  ,    Veneliis  , 
i5o7  ,  in-4"  y  1^74  >  ^^-^'^  ;  Ar- 

*n.  MlRANDOiA  (Antoine), 
né  a  Bologne  ,  chanoine  régulier 
de  Saint  -  Sauveur  ,  très  -  versé 
dans  la  langue  hébraïque,  occupa 
avec  succès  plusieurs  ûDar||es  dans 
son  ordre.  Amateur  de  pein!ui*e  , 
c'est  peut  -  être  à  ses  encourage- 
mens  qu'on  doit  Le  Guerchin.  Sli- 
randolu  mourut  le  21  janvier  1648, 
âgé  de  75  ans.  On  a  de  lui ,  I. 
uiurore  mariali  ,  Bologne,  1629. 
IL  Discorsi  saeri  ,  Bologne , 
1629.  IlL  Lét  Ragione  di  stato 
del présidente  délia  Giudea  nella 
Passione  di  Cristo  ,  Bologne  , 
i63o.  IV.  L'hosteria  del  mal 
tempo»  Opéra  inoride  dedîcata  al 
&ig.  Gio.  Frajicesca  Banbieri  y 
Bologne  ,  1659. 

•^  MIRASSQN  ,  barnabit»  y  né. 
à  Oltfrcoi  et  mort  en  1767 ,  est 
aalear  des  ouriFra^s  suivans  : 
I.  Examen  du  discours  qui  a 
remporta  le  ^rlx  de  TAcadéiinie 
fi^nçaise  en  1 760  (  Véloge  de  d'A- 
gvtesscau  )  ,  -ou  Lettre  à  M,  2'ho^ 
mas  ,  piXifo&seur  nu,  collège  de 
Bitaïu^ais ,  tjj^,  ia'-ia.  IL  Jbi- 
nette  Levasueur  ,  ^^hamhrière  de 
ikan^Jaûques. ,  à.  la  femme  pfùh- 
sophe ,  ou  Réflexions  suv  tout  le 
monde  à  tort,  1762,  in-12.  IIL 
Le  Phiiosapé^  wèaresêé ,  ou  C/v- 
tique  impartiale  du  lii^re  intitulé 
Sur  la  destruction  des  jésuites  en 
J^'Yaucè,  au  Bois-  Valen  ,  1765  , 
in-»  12.  iV.  Histoire  des  troubles 
du  Beam ,  au  sujetde  la  religion , 
dans  le  i*]*  siècle \  1768.,  in- 12. 

MIRAUMONT  (Pierre de), 
conseiller  en  hc  diambi*e  du 
trésor  à  i  aris ,  e€  lieuteodBt  de 
la  prévdté  de  Fhdtet ,  naquit  » 
Amiens.  Ses  ouvrages  sont ,  J. 
'^piginc  de&  cours  sfom^eraines  ^ 


MIRE 

Paris,  i€i2  ,  in-8<».  IL  Mémoires 
sur  la  prévôté  de  F  hôtel,  i6i5  , 
in-80.  IIL  Traité  des  chi^ncelle^ 
ries  y  i6i2,  in-8*.  Ils  sont  reni- 
pHs  d'éroditioa  et  de  recherches 
curieuses.  L'auteiir  mourut  en 
161 1  ,  a  60  ans., 

L  MIRE  (  Aubert  le) ,  Mi- 
rœus ,  neveu  de  Jean  Le  Mire , 
éveque  d'Anvers,  naquit  à  Bru- 
xelles en  1573.  Albert,  archi- 
duc d'Autrîchç ,  le  fit  son  pre- 
mier aumônier,  et  son  biblio- 
thécaire. Le  Mire  devint  doyen 
de  cette  église  en  1624  >  ®*  mourut 
à  Anvers  le  19  octobre  1640,  k 
67  ans.  «Le  Mire,  dit  Baillel, 
doit  en  partie  sa  réputation  aux 
matières  qu'il  a  traitées  ,  plutdt 
qu'h  la  forme  qu'il  leur  a  donnée.» 
Quelque  prévention  qu'on  ait 
pour  son  mérite,  les  personnes 
éclairées  jugent  qu'à  la  vérité  il 
était  actif,  curieux  et  laborieux  i 
tuais  peu  exact ,  et  quelquefois 
même  peu  judicieux.  On  a  de  lui,> 
L  Elogia  illustrium  Belgii  scrip^ 
torum,  Anvers,  1699,  in-4^.  Cd 
livre  ne  renferme  qu&  quelques 
circonstanciés  et  mielques  dates 

!  ée  la  vie  de  ceux  dont  il  fait  des 
éloges  qRfilquefois  outrés.  II. 
ff^it»Justi'Lipsii,   1609,  in-S»  ^ 

,  et  dans  ses  Eloges,  IIL  Origines 
kenedictincB  ^  Cologne,  10 14  » 
in-8<^.  ïVc  Origines  carthusia- 
nommi  ,  Cologne  ,  1609 ,  in-rd^. 
Le  Mir6  a  fait  sépApément  VHis^ 
toire  de  ¥&rigine  des  différens 
ordres.  Ensuite  ,  il  a  recneîMi  les 
Origines  monastiques  ,  en  quatre 
livres  en  latin  ,  Cologne  ,  1620  ; 
mais  cet  ouvrage  est  trop  abrégé 
et  assez  peu  soigné.  V»  Bihlio^ 
tkeea  eecfesiasifca  ^  2  vol.  in-fol., 
1639 —  »649.  Le  P.   Labbe    di| 

3ue  Le  Mire  n'est  riche  que  des 
époailles  de  Bellarmin  ,  aux  re- 
cherches dtrquel  il  n*a  ajouté  que 
fu^ques  fautes.  VI..  Opéra  kis» 


»• 


MïïlE 

ioHcn  et  diplomaUca ,  etc,  C*e«t 
vu  recueil  de  chartes  et  de  di- 
plômes sur  les  Pars-Bas.  La  oieil- 
leare  édition  esX  de  1724  >  P*  vol. 
ÎD-fol.  ,  parFoppetis,  qui  l'a  en-^ 
richie  de  notes  ,  de  corrections  et 
d'augmentations.  Ce  recueil  a  été 
augmenté  de  deux  volumes  de 
Supplément ,  1734  —  i748«  VII. 
Reruni  Befgicarum  cbronicon  ; 
ouvragé  utile  pour  l'Histoire  des 
Pays-Bas.  VïII.  De  rébus  Bolie- 
micis  ,  in-12. 

n.  MIRS  (Noël  le),  né  à 
Bouen  ,  se  distingua  dans  la  gra- 
vure par  la  délicatesse  de  son 
burin  ,  et  le  moelleux  de  ses 
compositions.  Outre  un  grand 
nomore  ^'estampes  particulières 
qu'on  lui  doit ,  il  a  orné  de  ses 
productions  les  belles  éditions  de 
Rousseau  ,  de  Voltaire  ,  de  Boc- 
cace ,  de  La  Fontaine ,  et  d*Ovide. 
Ses  derniers  ouvrages  font  partie 
de  la  belle  collection  intitulée 
Galerie  de  Florence,  Le  Mire  est 
mort  en  1801^ 

*MTRELLO-MORA  (Antoine), 
•né  a  Messine,  âori^soit  vers  1667  > 
et  acquit  autant  de  réputation 
.dans  la  peinture  qu£  oans  les 
belles  -leitrefi.  On  a  de  lui  La  di- 
vina  senia  principessa;  —  Dis- 
corsi  dette  glorie  délia  nobile  , 
fedele ,  ed  esemplare  città  di 
Me&sina;  Vita  del  P.  Anîonio 
Fegyfio^fondatore  délia  congre^ 
gazione  sotio  il  tUolo  di  Oesà  e 
.  éfaria:  Discorso  chtfa  la  lingua 
volgane,  do^^e  sivede  ilsuonas- 
cimenta  esêer  Siciliano  ;  Dis-* 
corso  ove  si  mostra ,  cke  la  Si- 
cilla  sia  stata  madré  non  solo 
deUo  scn'vere ,  e  poetare  f  ma 
anche  dgila  lingua  volgure  ; 
Due  risposte  a  due  lettere  di 
D.  Diego  di  Mora^  regio  cas» 
telloRO  délia  cittu  di  MiUutito  ; 
FUa  di  Guida  dette  Colonie  AfeS' 
^ineêtiVitadi,  2\>mnwso  C^ahria, 


MlRï 


3 


Messinese  ;  Vita  di  Giûifor^antO' 
nia  Fiperano ,  vesco%fo  di  Gloi^i» 
nazzo  ,  Messinese  j  et  quelques 
JPoëmes, 

MIREPOIX.  rajr,  Levw. 

MIREVELT  (Michel-JansonJ , 
peintre  hollandais,  né  k  Delft 
en  i588,  mort  dans  la  môme 
ville  en  1641,  s'est  adonné 
principalement  ZMportrait ,  genre 
dans  lequel  il  réussissoit  parfai- 
temeut.  11  a  aussi  représenté  des 
Sï^ets  etffistoire ,  des  Btifnhô" 
diodes  y  et  des  Cuisines  pleines  de 
gibier  :  tableaux  rarejs^et  recher- 
eliés ,  pour  le  bon  ton  de  couleur , 
la  finesse  et  la  vérité  de  la  touche, 
H  laissa  un  fils ,   son  élève.  Le 

MuséeNapoléon  possède  plusieurs 
de  ses  tableaux. 

MÏRIS.  Faj.mmi$. 

MIRIWEYSS,, fameux  tt-- 
helUde  Perse,  qui,  en  jyaa  , 
^esoul€;vA  contre  le  sophij/étmt 
fils  de  cet  émir  ,  qui  «voit  «nlevé 
la  proviûce  de  Gandahar  au  sophi , 
légitime  souverain.  Il  preooit  le 
titre  de  prince  de  Gauaaharb  La 
religion  avoit  été  le  poétexte  de 
la  révolte  de  l'émir.  Il  nWoit 
d'autre  dessein  ,  disoit-il ,  que 
d'obliger  le  sophi  k  embrasser  la 
doctrine  de  Mahomet ,  et  «  ab- 
jurer celle  d'Ali.  Son  fib  ,  qui 
commandoit  un  coips  de  douze 
joeuts  hommes ,  remporta  la  nre^- 
mière  victoire  sur  le  sophi ,  le  «S 
niars  1722,  et  s'empara  >àe  la 
ville  d'Ispahan.  Il  s'y  montra  no  ii 
seulement  un  vainqueur  cruel  , 
maifl  un  baii)are  violateur  dn% 
traités  que  les  roi^  de  Perse  ont 
faits  avec  les  marohands  de  l'Eu- 
rope ,  pour  la  sûreté  de  leurs 
marchandises.  Cette  victoire  ac^ 
crédita  le  rdwlle.  Il  se  vitap» 
pujré  ,  en  1724  >  du  Mogol  et  éa 
ïisrfv  Mai^  les  «ffaim  «iuo^ 


4  MIRK 

rent  'de  face  en  iyi5»  La  cour 
ottomane  ouvrit  les  yeux  sur  les 
ilessins  de  l'usurpateur  ,  retira 
ses  troupes  ,  et  commença  même 
d*âgir  contre  lui,  Miriwejss  fît 
face  à  tout  ;  il  se  défendit  contre 
le  Turc  avec  valeur ,  et  remporta 
sur  lui  plusieurs  avantages^  Mais , 
au  milieu  do  ses  succès ,  Eschrcp- 
chan  ,  fils  de  sa  femme,  que  le 
rebelle  avoit  enlevée  à  son  mari 
légitime  (  prince  d'une  partie  de 
la  province  de  Candahar  ),  irrité 
de  cette  insulte ,  le  tua  au  mois 
d*octota'e.i725. 

t  MÏRKHOND  ,  historien  per- 
san ,.  écrivoit  k  la  fin  du   9*  siè- 
cle dé  lliégiie  ,    c'est-à-dire    au 
cominenc(£;ment  du   i5*  siècle  de 
notre  ère.  Son  ouvrage  ,  céîèlire  . 
dans  l'Orient  et  écrit  en  langue 
persannev  a  pour  ûtre.  Le  Jdrdin  \ 
de  la  pureté.  ïl  est  divisé  en  neuf  ; 
parties  ,'  compris   l'introduction  j 
etrappendix.  Un  style  sec,  peti  na-  | 
turefet  suitihargé  île  nié ta'ph ores,  1 
des  reo its  exa gérés  ou  îs&\x  len  x , 
des  détails  oiseux ,  stériles  ou  fri- 
voles,  point  de  dév^loppeniens 
.et  de  suite  dans  la  narration  des 
.faiiâ  , ' |>eu  de  poiftraits  biea  (ra- 
eeset beaucoup  de  maximes  ïri-  \ 
viales  ,  voilà    ce  qui   caractérise 
Mirkhond,  ainsi  que  la  plupart  des 
histori«ni>  orientaux.  SonouV^âge 
.  n^toit  CoriTJu  que  par  des  «xtH^its  • 
inMèlés  et  informes  qu'on  trouve 
à  la  suite  de  son  voyage  de  Texei-. 
ra,,  quand  M.  Silveslre'de  Sacy 
en  a  traduit,  ^t  publié  la  partie  qiii 
regarde  VHistoir-e  des  Perses  de 
la  djrnastie  des  Samanides*  Elle 
est  remplie  près  de  la  moitié  de 
&es  Mémoires  surdwerses  antiqui- 
tés de  la  Perse ,  i  volume  ■io-'4*  5 
à  Paris,  de  l'imprimerie  du- Lou- 
vre. 1793^  Cette  traduction  ,  bien 
écrite  et  fidèle  image  de  IWigi- 
nal ,  fait  désirer  quele  traducteur 
.domi«  de  même  tout  l'ouvrage  de 


MIR<) 

Mirkhônd.  En  178a  ,  avoit  parti 
à  Vieûne  Historiapriorum  regurtt 
Persarum  ,  postjirmatum  in  re^ 
gno  Islàmisnium  du'  même  his- 
torien. Mais  ce  morceau ,  fort 
court,  olFre  peu  de  lumières. 
M.  Wjlken  a  publié  pour  la  pre- 
mière fois  ,  à  Gottingue  \  eu 
1808,  avec  une  traduction  latine 
et  des  notes  ,  ToriginaL  persan 
de  VHistoire  des  Samanides  de 
Mirkhônd. 

MIROFLÈDE,    Voyez  Iwgo- 

9£RGE. 

MIRON  (Charles  )  fils  du  pre- 
mier médeciui  du  roi  Henri  III , 
nommé  par  ce  prince  à  l'évêché 
d'Angers  ,  en  i588  ,  à  l'âge  de 
dix -huit  ans  ,  s'en  démit,  et 
après  qu'il  eut  vécu  long  -  temps 
simple  ecclésiastique ,  le  cardinal 
de  Uichelieu  le  fit  nommer  de 
nouveau  évêque  d'Angers ,  en 
i6ui.  Louis  XIII  le  transféra 
en  i6q6  à  l'archevêché  de  Ljon, 
où  il  mourut,  le  6  août  1628, 
après  avoir  joui  d*une  réputation 
qui  est  -aujourd'hui  presqu'enliè-* 
rement  éteinte.  C'étoit  un  homme 
d'un  génie  remuant  et  inquiet. 
Étant  évêque  d^ Angers  ,  il  s'étoît 
élevé  fortement  contre  les  ap* 
pels  comme  d'abus ,  et  avoit  ex- 
communié l'archidiacre  de  sa  c&* 
•thédrale ,  pour  s'être  servi  de  ce 
mo^en  contre  les  procédures;  mais 
le  parlement  de  Paris  ;  par  arrél 
de  l'an  1623  ,•  l'obligea  de  révo- 
quer cette  excommunication,  et 
lui  défendit  de  procéder  à  l'ave- 
nir par  de  telles  voies. —  lïy  eut 
du  même  nom  deux  prévôts  à93 
marchands  de  Paris.  Le  premier 
{ François  ),  mort  en  1609,  magis* 
trat  intègre  et  zélé  ,  acheva  l'hô- 
tel de  viiïe ,  et  s'opposa,  en  i6o5, 
à  la  suppression  des  rentes  sur 
cet  hdtel.  Le  second  (  î  iubert  ) , 
frère  du  précédent ,-  moural  fa 


i 


MISS 

1641  9  à  soixante  et  douze  ans, 
intendant^  du  Languedoc. 

MIROWiTSCH  (  BasUe  ), 
descêndoit  d'un  père  russe -,  qui 
avoit  suivi  le  parti  du  Cosaque 
Mazeppa  ,  lorsqu'il  prît  les  aruïes 
pour  Charles  aII  ,  roi  de  Suède  , 
contre  le  czar  Pierre  I.  Ses  biens 
avoieiît  été  confisques  ,  et  Basile 
les  réclama  avec  chaleur  auprès 
de  l'impératrice  Catherine  I  T. 
jN'ayant  pu  les  obtenir  ,  il  cher- 
cha à  tirer  le  prince  Iwan  de  sa 
prison  ,  pour  le  mettre  à  la  tête 
d'un  parti.  Sa  tentative  ne  servit 
qu'a  taire  tuer  le  prince  par  sas 
gardiens  ,  et  à  le  faire  arrêter 
Fui-Hiôme.  Mirowitsch  ,  traduit 
devant  une  commission  composée 
de  cinq  prélats,  de  cinq  sénateurs 
et  de  plusieurs  ofilciers  généraux, 

f^arut  devant  elle  avec  tranquîU 
ité  ,  dans  l'espoir ,  dit-on  ,  d'ob- 
tenir sa  grâce  -,  mais  ,  il  fut  con- 
damné a  être  décapité ,  et  fut  exé- 
cuté le  26  septemhre  1764. 

MISÉRICORDE  (  les  Filles  de 
la  ).  Voyez  Marie  Magdei.ein£  de 
^A  ÏRiNix^ ,  n»  XXXI V,  et  Y  VAN. 

t  MISÏTHÉE,  beau -père  de 
'  rcinpereurGordien,qui  se  condui- 
sit par  ses  conseils  ,  et  qui  lut  dut 
toute  la  prospérité  de  son  règne.  Il 
mourut  Van  24^  de  Jésus-Christ, 
et  laissa  par  son  testament  tout 
sou  bien  à  la  ville  do  Rome.  On 
prétend  que  sa  mort  fut  hâtée 
par  Philippe  ,  qui  lui  succéda 
dans  la  charge  de  préfet  du  pré- 
toire ,  et  qui  fut  depuis  empe- 
reur. VojeZ  GOADIEK  ,  u*»  iîl. 

MISRAIM.  Vo;fe%  Mezraïm. 

fMISSON  (Maxîmilieu)  brilla 
d'abord  au  parlement  de  Paris  en 
qualité  de  conseiller  pour  les 
^-éfgrmés.  Après  la  révocation  dç 


MISS  5 

Tédil  de  Nantes,  il  se  retira  en 
Angleterre  ,  où  il  fut  zélé  protes- 
tant. Misson  mourutà  Ijondres  eii 

172 1 ,  dans  un  âge  assez  avancé 
On  a  de  lui ,  I.  tJn  livre  intituU 
Nouveau  f^'oyage  ({'Italie  .  dont 
la  meilleure  édition  est  celle  de 
La  Haye,  170a,  en  3  vol.  in-12. 
Cet  ouvrage  >  ainsi  que  tous  les 
autres  de  Misson,  est  rempli  Me 
préventions  sur  la  croyance  de 
l'Église  romaine,  et  sur  quelques 
pratiques  qui  ne  fontpaii  le  ioud 
de  cette  croyance.  On  y  trouve 
d'ailleurs  des  choses  curieuses  , 
du  savoir,  et  quelquefois  de  bonnes 
plaisanteries.  A ddisou  l'a  augmen- 
té d'un  quatrième  volume ,  l'aris  , 

1722 ,  moins  piquant  que  les  trois 
premiers.  Le  P.  Labat,  qui  l>]ânîe 
si  souvent  Misson  de  chercher 
des  bons  mots  ,  tâche  pourtant 
d'être  aussi  plaisant  que  lui ,  et 
n'y  réussit  pas  toujours.  II.  Le 
Théalrê  sacré  des  Cevennes  ,  ou 
Récit  des  prodieres  arrivés  dan. s 
cette  partie  du  Languedoc,  et  des 
petits  prophètes  ,  Londres,  1707  , 
in-8".  Le  reproche  qu'on  a  lait  k 
l'ouvrage  précédent  doit  être  en- 
core appbqp.é  à  celui-ci.  Misson 
étoit  né  avec  beaucoup  d'esprit  et 
de  raison  ;  mais  les  malher.rs  de 
sa  secte  changèrent  ces  qualités 
en  enthousiasme.  III.  Mémoires 
et  Observations  faites  par  un 
vojragi'ur  en  Angleterre ,  in  -  1 2  , 
La  lia  je,  1698. 

^MISSORIO  (Raimond), 
mineur  conventuel,  né  a  Barbue 
rano,  dans  le  diocèse  de  Viterhe, 
le  7  mai  1691 ,  lut  d'abord^  pro- 
fesseur de  théologie  dogmatique 
k  Assise  pour  les  religieux  de  son 
ordre  ,  leur  enseigna  le  droit  ca- 
non au  collège  d  urbin  ,  et  pro- 
fessa la  théologie  morale  à  l'uni- 
versité de  Viterbe  ,  oh  il  devint 
théologien  du  cardinal  Mich^^l- 
Ange  Comli,  évoque  de  cette  ville, 


6  MISS 

depuî^  ^^pe  sous  le  nom  d'tniio- 
cenl  XIII.  Devenu  professeur  d'é- 
loquence h  Macéra  ta  >  il  .y  publia 
en  1^21  la  dissertation  intitulée 
I>e  necessitate  ehquentiœ  ad 
scientiam  universam.  Il  suivit  le 
cardinal  Quirini  a  Venise  ,  et  fut 
chargé  par  cette  république  de  la 
censure  des  ouvrages  livrés  à  l'im- 
pression. Pendant  le  séjour  qu'il 
y  fit ,  il  s'occupa  de  donner  de 
iiOLivelles  éditians  d'excellensécri- 
'  vains.  On  lui  doit  celle  de  Casa 
en  i^Si ,  dcl'Arioste,  en  1730,  et 
celle ,  très-belle ,  de  Pierre  Bembo 
en  17*29,  in'4**«  Après  avoir  en- 
core occupé  plusieurs  chaires  dans 
les  principales  villes  d'Italie ,  il 
se  retira  au  couveiitde  Barbarano, 
sa  patrie ,  où  il  mourut  le  20  sep- 
tembre 1772.  On  a  de  lui  ,  I.  In- 
genuarum  ariium  ,  solidarumque 
scieniinmm  theorvmata  centum 
siffgufaria ,  discussa  in  comitiis 
Romance  provinciœ  data  cuilibet 
oppugnandi  Jacidtate  ,  Viterbir  , 
1718.  IL  Ppo  inaugurations  Be- 
nedicti  XIIl  P.  O.  M.  oratio  , 

Pisauri  ,  1724*  ^l^®  ^^^  insérée 
dans  le  tome  II  des  Prose  latine 
dalcuni  religiosi  di  min.  conven- 
tu.aHy  etc.  Wl.DeeloqueîitidFene- 
ti  ciVi5,Veneliis,  1 728  .On  la  trouve 
dans  le  second  volume  du  même 
ouvrage  .IV .  Johnn  ni  Antonio  Ruz- 
zeno  ,  patritio  Feneto  MarcifiUo 
f^pistola  poëtica  de  jstudiis  prima 
philosophicBy  Veuetiis  ,  1729.  V. 
Vinegia  carona  poetica  di  Qui- 
reno  Telpuslaco y  Venise,  i73i. 
VI.  In  duas  celeberrima^  episto- 
las  SS,  Firmitiani  et  Cypriani 
adi^ersùs  decrctt^^  S.  Stepkitni 
papas  ly  de  non  iteratulo  hxjqreti- 
corum  baptismo  disputationes 
criticce,  etc.  In  epistolam  adPom-^ 
pejum  inter  Cjpriahicas  74  ad- 
versiis,  etc,  ^  dissertatio  critica, 
çtc,  yVeneûïSy  1733,  3  volumes 
in-4**..  VII,  De  canon  i  bu  s  vulgo 
fipQiCQliw  ad  éditas  jam  viftdi^ 


MlTÈ 

'  cias  SS,  Cypriani  ac  Firmilianiy 
etc.  dissêrtatio  duabus  epistolis 
comprehensa  ,  etc., ,  Venetiis  , 
&734*  Il  a  laissé  plusieurs  ou- 
vrages inédits  entre  autres  celui 
intitulé  Sei  canti  del  Paradiso 
terrestre  in  stilo  Dantescoy  reci- 
tati  in  Fenezia  nelT  accademia 
jélbrizziatusL. 

*  MITCHELL  (  Joseph  ) ,  fil» 
d'un  tailleur  de  pierres,  né  au 
nord  de  la  Grande-Bretagne  ver» 
1684  )  avec  des  dispositions  pour 
la  poésie ,  vint  chercher  fortune 
a  Londres.  11  &\'  concilia  la  fa- 
veur du  comte  dfe  Stair  et  de  sir 
Robert  Walpole ,  et  s'attacha  si 
fortement  aux  intérêts  de  ce  der- 
nier qu'on  le  uommoit  le  poëte 
de  sir  Robert  Walpole.  Malgré 
les  avantages  que  lui  ofTroit  l'ap* 
pui  d'un  tel  protecteur,  son  amour 
pour  le  plaisir ,  ses  débauches  et 
sa  dissipation,  l'entretinrent  toute 
sa  vie  dans  l'état  de  détresse  qui 
résuite  ordinairement  d'une  çqn- 
dùite  extravagante.  Un  héritage 
qui  auroit  pu  améliorer  sa  sitna- 
tion>  etqu'iA  eut  bientôt  dissipé,  ne 
fut  pour  lui  qu'un  moj^eù  de  Tag-^ 
graver.  Un  de  ses  amis  ,  Aaron 
Uill  ,  n'osant  venir  à  son  secours 
d'une  manière  directe,  lui  céda  le 
bénéfice  d'une  pièce  intitulée  La 

fatale  extrai*agance  ,  qu'il  û% 
jouer  sous  le  nom  de  Mitcnell ,  et 
dont  le  titre  sembloit  si  bien 
adapté  à  la  conduite  de  ce  dernier. 
Ce  poëte  ,  que  Cibl)er  cksse  au 
troisième  rang,  a  donné  quelques 
pièces  dramatiaues  et  d'autres 
poésies  ,  recueillies  ,  en  1729,  en 
deux  *voluii>es  ija-80.  Il  mourut 
en  1738. 

*  L  MITELLI  r  Augustin) ,  ex- 
cellent peinti'e  de Vécme  des  Car-, 
radies  y  né  à  Bologne  en  1609  y 
l'un  des  meilleurs  peintres  à  fres- 
que d'Italie  ,  comme  il  paroît  par 
le  graad  nombre  ^'ouvrages  qu'il 


MITH 

à  laisses.  Appelé  en  ËspAgne  par 
Philippe  IV  avec  Angiolo  Michel 
Coionna  son  concitoyen  ,  \\  pei- 
gnit dans  les  jardins  ,  dans  les 
galeries  et  dans  les  appârtcmens 
des  palais  de  ce  monarque  ;  mais 
accublé  par  l'excès  de  ses  travanx, 
il  mourat  a  Madrid  en  1660.  Il 
et  oit  savant  dans  la  perspective , 
l'architecture,  et  bon  graveur.  En 
1645  il  gmiifa  k  l'eau  -  forte  4^ 
pièces  de  bordures  ou  feuillatjes 
tirées  dej  colonnes  qui  étoient  k 
Bologne  dans  le  fameux  portique 
Gozzadini  ^  maintenant  'des  PP. 
tliéatins.  Il  grava  aussi  de  son 
im'ention  ,  en  24  pièces  ,  des  car- 
touches ^  armes ,  boucliers ,  feuil^ 
lages  ,  dédiés  au  comte  François 
Zan>beccari. 

*  II.  MITELLI  (Joseph-Marie) , 
fils  du  précédent ,  peintre  et  gra- 
veur ,  né  à  Bologne  en  16J4  , 
étudia  sous  son  père  et  d'autres 
bons  maîtres ,  et  devint  un  excel- 
lent peintre  ;  mais  il  se  livra  le 
plus  souvent  à  ffraptfr  à  l'eau-Corle 
les  ouvrages  clés  grands  maîtres , 
tels  que  Le  Titien ,  Le  Tintoret ,  1^ 
Coriège ,  Paul  Véronèse ,  les  Car- 
Taches  ,  Le  Guerchin,  et  autres. 
Il  gra\fa  aussi  d'après  ses  dessins 
des  sujets  de  caprice,  au'il  accom- 
pagna de  morceaux  ce  prose  et 
de  vers  écrits  avec  assez  de  grâce 
et  de  sel.  Ces  ouvrages  sont  en 
si  grand  nombre  qu'ils  forment  un 
livre  très-volumineux.  Il  inventa 
des  tableaux  dont  les  personnages, 
par  les  moyens  d'une  mécanique, 
remnoient  les  mains,  les  yeux  , 
les  pieds  ,  etc.  ,  en  s'occupant  de 
travaux  ,  de  jeux  ou  d'opérations 
bizarres.  Il  mourut  à  Bologne  le 
29  janvier  17 18. 

*  MITHOfilUS  (  Bitrcard),  né  k 
Hambourg  ,  mort  à  Munden  en 
i565 ,  enseigna  la  médecine  et  les 
mathématiques  dans  les  écoles  de 
Vnmversité  de  Rîsrp urg  ,  et  <i\t 


MITH  1 

sitccessiv^ment  le  titre  dé  premier 
médecin  dans  les  conrs  de  Cassel 
et  de  Brnnswick-Lunebourg.  On. 
a  de  lui  Sterpometrin  ;  Cofhpo^ 
sitio  anmili  ASir&nomici. — ^Un  au* 
tre  médecin  «le  ce  nom  (Conrad) 
fat  aussi ,  vers  le  conmiencement 
dn  17*  siècle,  premier  méilecin 
du  duc  de  Brunswick-Ltiiiebourg, 
et  écrivit  une  lettre  qui  parut  à 
Ulm  en  16^8,  intitulée  De  atptd 
vitœ  juniperind. 

t  raTHRIDATE ,  dit  Eîjpatoii  , 
roi  de  Pont ,  monta  sur  le  tronc 
dans  sa  12'  année  ,  la  laj*  avant 
Jésus-Christ,  après  la  mort  de 
son  père  Mîthridaîe-Everçeîe  00 
le  Bienfaisant.  Confié  k  des  tu- 
teurs ambitieux  ,  il  se  précau- 
tionna  contre  le  poison  qu'iis  ad- 
roient  pu  hii  donner  ,  en  faisant 
usage  tous  les  jours  des  venins 
les  plus  subtils.  La  chasse  et  les 
autres  exercices  violens  occupè- 
rent sa  jeunesse  ;  il  la  passa  datïs 
les  campagnes  et  dans  les  forêts  , 
et  y  contracta  une  dureté  féroce, 
qni  dégénéra  bienlût  en  cruauté. 
Laodic<^  Sa  sœur,  femme  d'Aria- 
rathe,  roi  de  Cappadoce ,  avoiÇ: 
deux  eufans  qui  dévoient  hériter 
du  trône  (lé  lenr  père  :  Mitlin- 
date  les  fil  périr,  atec  tous  les 
princes  de  la  famille  royale,  et 
mit  sur  le  trône  nn  de  ses  pro- 

Îires  fils  ,  figé  de  linit  ans ,  sous 
a  tutelle  de  Gordius  ,  l'an  de  ses 
favoris.  Nicomède  ^  roi  de  Bithy- 
nie,  Craignant  que  Milhridatê  , 
maître  delà  Canpadoce,  n'eu- 
vâbît  ses  états,  suborna  un  jeune 
lîomme,  afin  qu'il  se  dît  troisième 
lils  d'Ariarathe  ,  et  envoya  à 
Rome  Laodice,  qu'il  avoitépoii- 
sée  après  la  mort  du  roi  de  Cap- 
padoce ,  pour  assurer  le  sénai^ 
'  qu'elle  atort  en  trois  enfans ,  et 
que  celui  qui  se  présentoit  étolt 
le  troisième.  Mitnridaîe  usa  i\\\ 
nïéiiie  stratagème,  et  çnvoy^  li^ 


8 


MITH 


Rome  Gordius  ,  gouverneur  de 
son  fîls ,  pour  assurer  le  sénat 
que  celui  k  qui  il  avoit  fait  tomber 
}a  Cappadoce  étoit  fils  d'Aria- 
rathe.  Le  sénat,  pour  les  accorder, 
ôta  la  Cappadoce  à  Mithridate  , 
et  la  Paphlagonie  k  Nicomède,  et 
décida  libres  les  peuples  de 
ces  deux  provinces.  Mais  les  Cap- 
padociens  ,  ne  voulant  pas  jouir 
de  cette  liberté  ,  choisirent  pour 
roi  Ariobarzane,  qui  dans  la  suite 
9'opposa  aux  grands  desseins  que 
Mithridate  avoit  sur  toute  l'Asie. 
Telle  fut  Torigine  de  la  haine  de  ce 
roi  de  Pont  contre  les  Romains.  11 
porta  ses  armes  dans  l'Asie  mi- 
neure et  dans  les  colonies  ro- 
maines ,  et  y  exerça  par-tout  des 
cruautés  inouïes.  Pour  mériter 
de  plus  en  plus  la  haine  de  Rome, 
il  nt  égorger ,  contre  le  droit  des 
gens ,  tous  les  sujets  de  la  répu- 
blique établis  en  Asie.  Plutarque 
fait  monter  le  nombre  des  vic- 
times a  cent  cinquante  mille;  Ap- 
pien  le  réduit  à  quatre- vingt  mille. 
Plutarque  n'est  pas  crojable  ,  et 
Applen  même  exagère.  Il  n'est 
pas  vraisemblable  que  tant  de  ci- 
toyens romains  demeurassent  dans 
l'Asie  mineure  ,  où  ils  avoient 
alors  très  -  peu  d'établissemens. 
Mais ,  Quand  ce  nombre  seroit 
réduit  à  la  moitié,  Mitliridate  n'en 
seroit  pas  moins  odieux.  Tous  les 
historiens  conviennent  que  le 
massacre  fut  général ,  que  ni  les 
iëmmes  ni  les  enfans  ne  furent 
épargnés.  Aquilius  ,  personnage 
ronsnlaire^  chef  des  commissaires 
roinains ,  fait  prisonnier  par  Mi- 
tliridate,  fjit  conduit  k  Pergame  , 
cru  ce  prince  lui  lit  verser  ge  l'or 
fondu  dans  la  bouche  ,  «  pour 
Tenger ,  disoit-il ,  les  Pergamiens 
de  1  avarice  des  Romains.  »  SyUa, 
envoyé  contré  lui ,  remporta  , 
proche  d'Athènes ,  une  première 
victoire  sur  Archélaûs,  l'un  de  ses 

Iféacraax,  Une  autie  défaite  suivit 


MITH 

de  près  celle-là,  et  fit  perdre  au 
roi  de  Pont  la  Grèce  ,  la  Ma- 
cédoine ,  l'Ionie ,  et  toutes  ses 
conquêtes  en  général.  Plus  de 
deux  cent  mille'  de  ses  soldats 
périrent  dans  ces  difiërentes  ajou- 
tions. Aussi  malheureux  sur  mer 
que  sur  terre ,  il  fut  battu  dans 
un  combat  naval ,  et  perdit  tous 
ses  vaisseaux.  Toute  la  Grèce 
rentra  sous  Pobéissance  des  Ro- 
mains. Plusieurs  peuples  d'Asie  y 
irrités  contre  le  monarque  vain- 
cu ,  secouèrent  sou  joug  tyranni- 
que.  Cette  suite  d'advei:sités  di- 
minua l'orgueil  de  Mithridate  ; 
il  demanda  la  paix,  et  on  la  lui 
accorda  Tau  84  avant  J.  G.  Les 
articles  du  traité  portoient  qu'il 
paieroit  les  frais  de  la  gueire, 
et  qu'il  se  bomeroit  aux  étals 
dont  il  avoit  hérité  de  son  père. 
Le  roi  de  Pont  ne  se  hâta  point 
de  ratifier  ce  traité  ignumiuieux. 
Il  travailla  sourdement  k  se  i'aire 
des  alliés  et  des  soldats.  Ses  for- 
ces ,  jointes  k  celles  de  Tigraue 
roi  d'Arménie  ,  sou  beau-père , 
formèrent  une  armée  de  qua- 
rante mille  'hommes  de  pied  et 
de  seize  mille  chevaux.  11  conquit 
sur  la  république  toute  la  Bitliy- 
nie ,  et  avec  d'autant  plus  de  ia<- 
cilité ,  que  ,  depuis  la  dernière 
paix  faite  avec  lui,  on  avoit  rs^p- 
pclé  en  Europe  la  meilleure  par- 
tie des  légions.  LucuUus  ,  consul 
cette  année ,  vole  au  se,cours  de 
l'Asie.  Mithridate  assiégeoit  Cy- 
zique  dans  la  Propontide  :  le  con- 
sul romain  l'assiégea  dans  i>on 
camp.  La  famine  et  la  maladie 
s'y  mirent  bientôt  ,  et  Mitliri- 
date  fut  obligé  de  prendre  la 
fuite.  Une  flotte  qu'il  envoyoit 
en  Italie  fut  détruite  dans  deux 
combats,  l'an  87.  Désespéré  de 
la  perte  de  ses  forces  maritimes  , 
il  se  retire  dans  le  sein  de  san 
royaume  :  Lucollus  Vy  poursuit, 
*^(^  porte  la  gucnç.  Le  lyi  cl« 


MITB 

Pont  le  battit  d'abord  dans  deux 
combats  ;  mais  il  fiit  entièrement 
iranicu  dans  un  troisième,  {yoy, 
B^RÉNiGE- ,  n«  \l\,ei  Monophile.)  Il 
n'évita  d'être  pris  que  par  l'avi- 
dité des  soldats  romains  ,  qui  s'a- 
musèrent k  dépouiller  -un  mulet 
chargé  d'or  qui  se,  trouva  près 
de  lui  par  hasard ,  ou  plutôt  k 
dessein ,  si  l'on  en  croit  Cicéron, 
qui  compare  cette  fuite  de  Mi- 
tbridajite  a  celle  de  Méd<^e.  Le 
vaincu ,  désespérant  de  sauver 
ses  états  ,  se  retira  chez  Tigrane , 

3  m  ne  voulut  pas  le  voir ,  de  peur 
'irriter  les  rVomains.  Dans  la 
crainte  que  les  vainqueurs  n'at- 
tentassent k  l'honneur  de  ses  ïem- 
nies  et  de  ses  soeurs  ,  il  leur  en- 
voj^a  signifier  de  se  donner  la 
mort.  Monime  ,  une  de  ses  lém- 
mes  ,  essaya  de  s'étrangler  avec 
son  bandeau  royal ,  et  ne  pou- 
vant y  réussir,  elle  présenta  son 
sein  au  fer  des  satellites.  Glabrio 
ayant  été  envoyé  k  la  place  de 
LucuUus  ,  ce  changement  fut 
très  -  avantageux  k  Mithridate , 
qui  recouvra  presque  tout  son 
royaume.  Pompée  s'offrit  pour  le 
combattre  ,  et  le  vainquit  auprès 
de  l'Ëuphrate ,  l'an  65  avant  Jé- 
sus-Christ. 11  étoit  nuit  quand 
les  deux  armées  se  rencontrè- 
rent ;^la  lune  éclairoit  les  com- 
battans  ;  comme  les  Romains  l'a- 
voient  k  dos ,  elle  alongeoit  leurs 
ombres  :  de  façon  que  les  Asiati- 
ques, qui  les  croyoïent  plus  pro- 
ches ,  tirèrent  de  trop  loin  ,  et 
usèrent  vainement  leurs  flèches. 
Mithridate  ,  intrépide  daus  ce  dé- 
couragement général ,  s'ouvrit  un 
passage  k  la  tête  de  huit  cents 
chevaux  ,  dont  trois  cents  seule- 
ment échappèrent  avec  lui.  Ti- 
grane ,  auquel  il  demanda  un 
asUe  ,  le  lui  ayant  refusé ,  il  passa 
chez  les  Scythes ,  qui  le  reçurent 
Avec  plus  d'humanité  que  son 
}>e^u-pére.  Assuré  de  leur«tl«- 


MITH  9 

chement ,  il  forma  des  projets 
plus  dignes  d'un  grand  cœur  que 
d'un  esprit  sage.  Il  se  proposa 
de  pénetier  par  terre  en  Italie , 
avec  les  forces  de  ses  nouveaux 
alliés  ,  et  d'aller  attaquer  les 
Romains  dans  le  centre  de  leur 
empile.  Il  fut  bientôt  détrompé 
des  espérances  qu'il  avoit  con- 
çues SI  légèrement  :  les  soldats , 
épouvantés ,  refusèrent  de  s'ex- 
poser de  nouveau.  Dans  cetfe 
extrémité ,  ^il  envoya  demand<*r 
la  paix  k  Pompée  ,  mais  par  des 
ambcissadeurs.  Le  général  ro- 
main auroit  voulu  qu'il  l'eût,  de- 
mandée lui-même  en  personne , 
et  toutes  ses  prières  furent  inu- 
tiles. Le  désespoir  prit  alors  chez 
lui  la  place  d'un  vain  désir  de 

Ï)aix  :  il  ne  pensa  plus  qu'k  périr 
es  armes  k  la  main.  Mais  ses 
sujets  ,  qui  ai  ni  oient  plus  la  vie 
que  la  gloire  ,  proclamèrent  roi 
Pharnaiîe  sou  fils.  Ce  père  inlbr- 
tiiné  lui  demanda  la  permission 
d'aller  passer  le  reste  ae  ses  jours 
hors  de  ses  états  qu'il  lui  ravit. 
I^e  fils  dénaturé  lui  refusa  cette 
dernière  consolation  ,  et  pro- 
nonça contre  l'auteur  de  sa  vie 
ces  horribles  paroles  :  «  Qu'il 
meure  !  »  Mithridate  ,  pour  com- 
ble d'horreur  ,  les  entend  sortir 
de  la  bouche  de  son  fils  ;  et  trans- 

f»orté  de  douleur  et  de  rage,  il 
ui  répond  par  cette  imprécation  : 
((  Puisse  -  ta  ouïr  un  jour  de  la 
bouche  de  te»  enfans  ce  que  la 
tienne  prononce  maintenant  con- 
tre ton  père  ! . . .  »  11  passe  ensuite 
tout  furieux  dans  l'appartement 
-de  la  reine  ,  lui  fait  avaler  du 
poison  et  en  prend  lui-même; 
mais  le  trop  fréquent  usage  qu'il 
avoit  fait  des  antidotes ,  et  sur- 
tout de  celui  qui  porte  son  nom , 
eu  empêcha  l'effet.  Le  fer  dont 
il  se  irappa  k  l'instant  d'une  main 
caduque  et  mal  assurée  ne  Tayant 
blessé  que  légèrement  ^  un  oiU- 


lo  MITT 

eier  gaulois  lai  rendit ,  a  9A  ptîk* 
te,  le  funeste  service  de  Tache- 
ver  y  Tan  64  avant  Jésus-Christ. 
Maître  d'un  grand  état,  tour- 
menté d'une  ambition  sans  bor- 
nes ,  joignant  à  beaucoup  de  va- 
kîur  du  génie  el  de  Fexpérience , 
actif  et  capable  des  plus"  vastes 
desseins  ,  il  anroit  fait  trembler  ' 
Rome  ,  s'il  n'avoit  eu  à  combat- 
ire  les  Sjrlla  ,  les  LucuUus  et  les 
Pompée,  Il  soutint  vingt  ans  la 
guerre  contre  lès  Romains  à  di- 
verses fois,  et  la  dernière  dura 
onze  années.  Il  cultiva  les  lettres 
au  milieu  de  la  guerre  ,  et  il  les 
anroit  protégées  dans  la  paix  ; 
mais  il  ne  fut  presque  jamais 
tranquille. 

MITOUARD  (  N.  ) ,  de  l'aca- 
démie de  Madrid ,  démonstrateur 
de  chimie,  et  premier  apothicaire 
de  Louis  xVï  ,  mort  en  iyS6  , 
a  publié  peu  d^ouv rages  ;  mais , 
de  concert  avec  Macquer ,  il  a 
fait  en  chimie  plusieurs  expë^ 
rlences  utiles  et  curieuses  ,  dont 
ce  dernier  fait  mention  dans  ses 
écrits. 

*  MITTARELU  (Jean-Benoît), 
'moine  camaldule  ,  né  à  Ve- 
nise le  2  septembre  1708  ,  fut  en 
1752  professeur  de  philosophie 
et  de  théologie  an  monastère  de 
^aint-Michei  à  Venise.  Nommé 
maître  des  novices  ,  il  exerça  cet 
emploi  jusqu'en  1747  »  époqu^  a 
laquelle  il  se  rendit  à  Faenza  ,  en 
qualité  de  chancelier  de  sa  con- 
gi'égation.  C'éèt  k  cette  époque  , 
qu'en  faisant  des  recherches'  dans 
les  titres  des  divers  convens  de 
cette  ville ,  il  forma  le  projet  d'é- 
crire les  Annali  camaldoiesi , 
qu'il  publia  ^  aidé  du  P.  Anselme 
Costadpni,  en  1773.  En  1766^11 
fut  élu  abbé  de  son  crrdre  dans 
Tétat  de  Venise,  et  chargé  par 
luHe  da  goirvèniçiiLeiit  dn  m^ 


MITT 

nastère  de  Saint-MiiiheL'Nbmnié 
abbé -général  de  son  ordre  eii 
1764  9  il  se  rendit  a  Rome  auprès 
de  Clément  XIIÏ  ,  qui  Thonora 
d'une  bienveillance  particulière 
et  de  son  estime;  mais  à  peine  le 
temps  de  sa  dignité  fut-il  écoule  y' 

3 D'il  se  retira»  dans  son  monastère 
e  Saint -Michel ,  où  il  termina 
ses  jours  le  i4  août  1777.  Parmi 
les  ouvrages  qu'il  a  publiés ,  on 
remarque  les  suivans  :  I.  Mémo- 
rie  délia  vita  di  S.  Parisio ,  mo- 
naco  camaldolese  ,  e  del  monas- 
tero  di  SS,    Cristina  e    Parisia 
di  Treifiso,  raccolte  da  un  monaco 
camaldolese,  Venise,    174^'  ^* 
Memorie  del  monistero  délia  san^ 
tissima  Tririità'in  Faenza ,  Faen- 
za ,   1749»  III*  '4nnales  camaldU" 
lenses  ordinis    S,    Benedicti   ab 
anno  907  ad  annum  1764»  (juibus 
plura  intersemntur  tum  cœteras 
italico-monasticas.  res ,  tum  his- 
toriam    ecclesiasticam  ,   rémque 
diplomaticam    illustrantia  ,     Z>. 
Johanne  Benedictù  Mittarellî  ,  et 
D,  Anselmo  Costadoni^  presby- 
te ri  s  et  monachis  e  congregatione 
camaldùlensi  auctoribus  ,  Vetie- 
tiis  ,   1773  ,  9  volumes  in-folio. 
Le  P.  Mittarelli  prit  pour  mo- 
dèle de  ses  annales  celles  de  Ma- 
billon.  IV.  Ad  seriptores  rerum 
Italicarum  CL  Muratorii  accès- 
siones  hisforiœ  Faventinœ  ,  etc , 
Venetiis  ,   1771.  V.   De  Littera- 
turtf  FavefUinorum  ,  sive  de  vins 
doetis  ,  et  scriptoribus  urbis  Fet- 
pentina,  appendix  ad  accessiones 
kistoricas  Faventinas  ,  Venetiis  » 
1775.   Vï.    Bibliotheea    codicum 
manuscriptorum  S,  Michaelis  Ve- 
netiarufh   prope  Murianum  unk 
cum  appendice  librorum  impres- 
sorunt  scecuH  XiT,  opus  postkik- 
mu/fij  etc.,  Venetiis,   1779- 

*MÏTTIÉ  (Jean- Stanislas), 
doctenr -régent  de  l'ancienne  fa^ 
oalté   de    médeeinc  àé   Partir  ^ 


/ 


MITT 

membre  de  l'académie .  rojaîe 
des  sciences  et  belles- lettres  de 
PîaDd  ,  médecm  ordinaire  du  feu 
roi  Stanislas  ,  né  à  Paris  -  en 
1727 ,  y  dëcéda  en  1795  ,  âge  de 
6»  ans  ;  il  rénnissoit  des  con- 
Boissances  très-étendues  en  chi- 
mie ,  en  botanique,  «n  anatomie, 
et  en  général  dans  toutes  les 
parties  qui  constituent  l'habile 
praticien.  Ce  médecin  littérateur 
nous  a  laissé  les  ouvrages  sui- 
vans  :  I.  Traitemens  dès  maladies 
vénériennes  avec  les  végétaïut , 
sur  des  soldats  dans  t hôpital  mi- 
Uf^aire  de  Grenoble  ,  faits  et  pu- 
bliés par  ordi'e  du  roi  en  1789. 
II.  Suite  de  Faitiologie  de  la  sa* 
livation  ,  ou  Explication  des  in- 
con^niens  attachés  au  mer^ 
eure  administré  en  friction  et 
enjumigation ,  etc. ,  etc.  III.  Ré- 
flexions  sur  les  inconvéniens  des 
différentes  méthodes  de  traiter 
les   maladies  vénériennes  ,   ete^ 

IV.  Lettres  à  la  faculté  de  méde- 
cine ,  au  collège  de  chirurgie  ,  à 
r académie   des     sciences  ,    etc. 

V.  Objections  contre  rasage  du 
mercure  ,  avec  des  réflexions  sur 
Terreur ,  Tignoratice  ,  le  faux 
préjugé  et  In  mauvaise  foi  de  ses 
partisans,  VL  Lettre  à  MM,  les 
rédacteurs  delà  Gazette  de  santé ^ 
avec  un  précis  des  traitemens 
fûts  avec  les  végétaua:  etc.  Vfl. 

Réponses  à  une  lettre  de  M.  Cro- 
baré,  et  aux  interprétations  de 
M.  Bâcher  ,  etc.  Vlïl.  Obser- 
vations sommaires  sur  tous  les 
traitemens  des  maladies  véné- 
riennes j  etc:,  etc.  Tel  est  l'a- 
brégé des  divers  ouvrages  de  ce 
célèbre  médecin,  qui  a  combattu 
pendant  4o  ^^^  ^ous  les  empi* 
tiques  et  les  partisans  du  mer- 
cure. Le  traitement  végétal  que 
de  longues  expériences  et  une 
connoissance  approfondie  de  son 
ért  lui  aToient  fait  adopter ,  a  sau- 
té de  1%  douleur  m^  graod  nombre 


MI2A  ti 

de  victime».  Nous  termmerond 
cette  courte  notice  par  citer  Jei 
vers  que  feu  Tabbé  Porqnet ,  ins- 
tituteur de  M.  de  Bouflers ,  mem-^ 
bre  de  l'académie  française  , 
adressa  au  docteur  Mittié': 

MIttié ,  ta  fait  U  guerre  à  ton*  let  aanx  ^ 
Comaie  ton  c^eur  i'a  faite  à  tons  les  «ices. 
M-4i5  poui  chanter  tes  généreux  services. 
Tes  soins  laborieux  ^  tes  utiles  irav;<uz  , 
Et  tes  succès  enfin,  que  ne  suis-fe  un  Orphée! 
L*ttnivefs  connoltroit  tes  nobles  eentimens^ 
Et  tout  mortel  ,  instmit  4e  tes  rares  ta^ns, 

T'^le  veroit  en  son  coeur  un  trophée. 
La  terre  préttf  en  vain  son  mari»re  et  ses 
métaux 
Pour  ëierniéer  un  hérol  ' 

Qui  i«  plus  isonvent  îa  détdlt  : 
Du  genre  humain  le  tendre  ansl 
Seul  devroii  en  être  l'idole 
£t  subsister  autant  que  lui. 

♦MIVERIUS  (Daniel),  doc* 
teur  en  médecine  aîi  i6*  sièclo, 
et  médecin  pensionnaire  de  la 
ville  de  Tergoes  en  Zélande. 
Henri  Smet,  qui  a  recueilli  ses  A?f- 
tres  médicinales  et  les  a  insérées 
dans  ses  Miscellanea  ,  imprimés 
il  FrilMcfort  en  161 1  ,  in -8",  as- 
sure que  Mivérius  éloit  autant 
versé  dans  les  connoissances  ma- 
thématiques que  dans  celles  de 
son  art.  Ce  médecin  a  encore 
publié  Apohgia  pro  Philippo 
LansbergiOy  Mittelburgi ,  1607  , 
in-a». 

MIVION ,  habile  ciseleur  et 
orfèvre  du  pays  de  Lièçe  >  mort 
dans  le  16*  siècle  ,  a  fait  la  belle 
statue  en  argent  de  Saint  Joseph, 

3tte  les  connoissenrs  admirotent 
ans   l'église  de  Saint -Lambert 
k  Liège. 

t  MIZAULD  (Antoine),  en 
latin  Mizatdus  ,  médecin  de  la 
tille  de  Montluçon  dans  le  Bour- 
bonnais ,  au  I(eu  d'exercer  sa 
profession ,  voulut^tre  prophète  , 
a^strologue  ,  et  le  Matthieu  Laens* 
ber^  de  ;oii  temps.  On  «  de  lui 


la  MIZA 

«n  grand  nombre  d'ouvrages  p€il 
dignes jd'être  tirés  de  l!çabli ,  s'ils 
ne  renfe rnioienl  quelque*.^  traits 
Curieux  et  singuliers,  qu'il'i'aut 
démêler  à  travers  les  mensonges 
que  lui  dictaient  une  crédulité 
aveugle  et  luie  démangeaison 
extraordinaire  k  débiter  des 
fadaises.  On  en  peut  juger  par 
celle-ci  :  «  Il  couseiile  ,  pour 
éviter  la  grêle  ,  de  présenter  lyi 
iniroir  à  la  nuée  lorsqu'elle  ap- 
proche ;  en  se  vojanl  si  laide  , 
elle  reculera d'eûroi  ,  ou  ,  trom- 
pée par  sa  propre  image  ,  elle 
croira  voir  une  autre  nuée  à  qui 
elle  cédera  la  place.  »  La  Mon- 
noie  dit  «  qu'il  a  fait  en  latin  des 
fautes  qu'on  ne  pardonneroit  pas 
h.  un  écolier  de  ciuquième.  »  Ses 
principaux  ou\  rages  sont,  I.  Phce-^ 
emmena  ,  seu  temporum  signa , 
iu-^**  ,  traduits  en  français  ,  sous 
le  ùlveàeMirouerclu  temSy  1047, 
,i»^-i)*>  II.  LêC  Mirouer  de  Vair^ 
i548 ,  in-b^.  111.  Secrets  de  la 
lune  ,  1670  ,  in-^.  De  son  ma- 
riage avec  le  soleil  résull^  ,  sui- 
vant l'auteur,  sa  très-grande  in- 
fluence sur  tou«  les  corps,  et 
jusque  sur  les  pierres  détaille, 
ïS.  HoHus  medicus  ^  i566,  in •8*'. 
V.  Nos^a  et  mira  artificia  compa- 
randorum  frucluum.  Ces  deux 
écrits  de  Mizauld  sont  ceux  où 
Ton  trouve  plus  de  choses  rai- 
sonnables et  utiles. VL  Planetolo- 
gia  ,  in-4'*.  VII.  Cometographia, 
VllI.  tlarmonia  cœlesttum  cor- 
porumel  humanorutn,  traduite  en 
français  par  de  Montlyard,  i58o, 
.in-8<>.  IX.  De  c^canis  tuiturœ  , 
iu-S**.  X.  Epîtemerides  aeris  par- 
pctuee  y  ïn-S'*,  XI.  Methodica peS' 
lis  descriptio  ,  ejus  prœcautio  et 
saîutaris  cwna^/o, traduite  en  fran- 
çais, i562  ,  in-So.  WL  OpuscU'- 
luni  de  remedicd^  Côloçiae,  1077, 
in-B".  XIII.  HorlQrwn  sécréta  et 
uuxiUa  ,  i5y5  ,  in-S".  L'auteur 
.Tavoit.  publié  en   ï56q  «ous  ce 


MLEH 

titre  :  Secretorum  agri  enchiridio 
et  hortorum  cuUura  ,  in-8«.  Cet 
écrivain  bizarre  mourut, à  Paris 
en  1578  ,  dans  un  âge  avancé.     ■ 

*  MJEJ ,  prince  du  canton  de 
Ketîouny  dans  la  grande  Armé- 
nie ,  descendoit  d'une  illustre  fa- 
mille de  ce  pays ,  et  avoit  acquis 
de  la  renommée  par  son  courage 
et  par  ses  connoissances  dans 
l'art  de  la  guene.  En -5 16,  les 
Huns ,  après  avoir  ravagé  la  Cap- 
padoce,  les  côtes  «du  Pont-Eu- 
xin  et  autres  provinces  de  l'em- 
pire grec  ,  entrèrent  en  Arménie. 
Pourzân  ,  gouverneur  -  général 
dans  ce  pays  de  la  part  d^  la 
Perse  ,  ne  pouvant  point  s'op- 
poser contre  la  force  et  l'audace 
de  ces  hordes  de  barbares,  prit 
la  fuite  ,  et  se  sauva  dans  des  en- 
droits inaccessibles.  Mjej ,  pour 
défendre  sa  principauté  ,  se  pré- 
senta à  l'ennemi  à  la  tête  .d'une 
armée ,  leur  livra  bataille  au 
pied  du  Sassoen  ,  et  parvint  k 
mettre  la  confusion  parmi  eux  ,"  et 
remporta  une  victoire  complète. 
Le  roi  de  Perse-,  instruit  de 
ces  faits ,  lui  confia  le  gouverne- 
ment général  d'Arménie,  et  le 
chargea  du  commandemeut  de 
ses  armées.  Mjej  administra  ce 
pays,  et  entretint  des  relations 
avec  les  princes  voisins,  parti- 
culièrement avec  l'empereur  Justi- 
nien  de  Thracé ,  et  mouruten  548  , 
après  'avoir  gouverné  pendant 
3o  ans. 

*  MliEH  ,  prince  R^pénien  , 
et  fils  de  Léon  premier  ,  un  des 
plus  grands  guerriers  de  son  siè- 
cle. Opprimés  par  les  vexations 
des  Tai-tares  ,  les  habilans  de 
Kessonn  ,  de  Behesnyr  et  d'au.- 
tres  villes  situées  sur  les  rives 
occidentales  de  l'Euphrate  ,  ia- 
vitèrent  ,  en  ii57,  ^®  prince^ 
Etienne  ,  ûère  de  Mleli ,  pouç  \er 


MLEH 

nir  à  leur  secours ,  et  les  délivrer' 
de  la  main  des  barbares.  Ce 
prince  j- envoya  une  armée  d'Ar- 
méniens ,  et  i!  partit  avec  ses  ai^ 
des  -  de-ca  mp  ;  Antionic  Eupher- 
pène,  commandaDt  des  troupes 
grecques  dans  l'Asie  mineure,  le 
surprit  dans  son  voyage  ,  et  par 
une  lâche  trahison  il  commit  sur 
la  personne  de  ce  prince  une  ac- 
tion barbare  ,  le  fît  rôtir  tout  vi- 
vant sur  une  grille  ardente  ,  vers 
la  fin  de  l'an  iiSy.  Mleh,  qui  a  voit 
alors  le  commandement  des  trou- 
pes de  son  autre  frère  Toros  II , 
roi  arménien  en  Cilicie ,  se  mit 
a  la  tête  de  son  année  ,  fondît 
dans  les  états  de  l'empereur  ,  ra- 
vagea tout  le  pays  ,  et  passa  au 
fil  de  l'épéé  tous  les  principaux 
personnages  de  cette  nation,  for- 
ma une  escadre  nombreuse ,  fit 
une  descente  dans  l'île  de  Chypre, 
pilla  toutes  ses  provinces  ,  et 
coupa  le  nez  où  les  oreilles  à 
tous  les  chefs  de  ces  contrées.  Il 
les  mit  tout  défigurée  dans  un 
grand  vaisseau,  il  les  envoya  à 
Constantinople  ;  et  lui ,  chargé  de 
richesses  immenses  ,  retourna  en 
Cilicie  en  1 158.  Manuel  I" ,  em- 
pereur de  Byzance,  étonné  de 
ces  événemens ,  envoya  une  ar- 
mée puissante  contre  les  Armé- 
niens ,  sons  lès  ordt^es  de  Michel 
Vemaz.  On  donna  bientôt  des 
batailles  sanglantes  sur  les  fron- 
tières dlsaûrîe  ;  le  général  &rec 
se  battit  en  héros  ,  mais  il  ne 
put  résister  long-temps  contre  Tau- 
dacedeMieh.  Son  aniaée  fut  dé- 
faite et  prit  la  fuite.  L'empereur 
irrité  envoya  une  seconde  armée 
plus  nombreuse  que  la  première , 
et  en  donna  le  commandement 
il  Antronic  Eupherpène ,  l'assas- 
sin dupnoce  Etienne.  Mais  Mleh 
se  battit  contre  celui-ci  avec  bien 
plus  d'acharnement  ;  il  tailla  en 
pièces  la  plupart  de  ses  troupes  , 
mt  dix'mille  prisonniers  dans  une 


MOAB  i3 

seule  journée ,  et  le  réduisit^  à 
l'extrémité.  îje  général  erec  de- 
manda alors  une  paix  a  toutes 
conditions.  Mleh  ne  voulat  point 
accepter  ses  offi-es,  et  se  décida  de 
poursuivre  ses  conquêtes.  Mlais 
Antronic  demauda  l'intercession 
de  Baudouin  ,  roi  de  Jérusa- 
lem ;  i)  chercha  à  se  justi6er  du 
crime  d'assassinat;  et  à  force  de 
trésors  il  parvint  k  conclure  Une 
paix.  A  la  suite  de  querelles  sérieu- 
ses avec  son  frère  Torus  II ,  Mleh 
quitta  la  Cilicie  en  i  iSg  ,  et  alla 
à  Alep  auprès  de  l'émir  Nou- 
ridin,  qui  étoit  son  ami.  En  1169 
il  y  revint  k  la  tète  d'une  ar.aée 
nombreuse,  s'empara  de  la  Ci- 
licie ,  et  la  gouverna  pendant 
cinq  ans  ,  jusqu'à  sa  mort ,  Tan 
1174. 

MNEMOSYNE ,  déesse  de  la 
MEMOIRE.  Jupiter  l'aima  tendre- 
ment,  et  eut  d'elle  les  neuf  Mu- 
ses. Elle  en  accoucha  sur  le  mont 
Piérus.  Cette  fable  est  philoso- 
phique. Les  déesses  des  beaux- 
arts  ,  toutes  filles  de  Mémoire 
prouvent  que  sans  mémoire  on 
ne  peut  nourrir  son  esprit  ni  for- 
tifier son  jugement. 

I.  MNESTHÉE.  f^ez  Menés- 

n.  MNESTHÉE ,  affranchi  de 
l'empereur  Aurélien ,  fut  cause 
de  la  H^ort  de  son  maître,  ^o/. 
Aurélien  ,  n°  L 

MOAB»  né  de  l'inceste  de 
Loth  avec  sa  fille  aînée  ,  vers 
Tan  1897  avant  Jésus- Christ  , 
fut  père  des  Moabites  ,  qui  ha- 
bitèrent k  l'orient  du  Jourdain 
et  de  la  mer  Morte ,  sur  le  fleuve 
Amou.  Les  fils  de  Moab  con- 
quirent ce  pays  sur  les  géans  £n;i- 
cim  ;  et  les  Amorrhéens  ,  dans 
la  suite  ,  en  reprirent  una  partie 
sur  lei  Moabites. 


ï4 


MOAV 


M  O  A  V  l  A  s  ou  MoAvu  ,  gé- 
néral   du    calirt;    Othaïaii  ,  vers 
Faa  643  de  Jésus -Christ  ,    fit 
beaucoup  de  ooaquétes  ,  et  ven- 
.g^a  la  mort  de  ce   prince.  Il  ob- 
tint  le   calfat  par  la    ruse   iugé- 
nieuse    d^Mnoo    (   Forez    ce 
mol.  )    Ce   prince  ,    recfoutaà>le 
à  Tcinpire  d'Orient ,   avoit   d'a- 
bord fait    un  traité    avec  l'em- 
pereur Constont  1 1  y   maiij  ii  le 
.rompit  dès  quo    son  fils    Cons- 
tantiii-Po^onat  l'ut  monté  sur  le 
trdne.  Il  envoya  ,    en  ^ji ,  une 
.puissaDte    flotte    pour     assiéger 
.Constontinople  j  le    projet     de 
ce    siège  fut  moins  inspiré  par 
.l'espoir  du  butin,  dont  il    étoit 
cependant  Ibrt  avide ,  que    par 
,Ia  promesse,  du  pardon  général 
des    péchés    accordés   par   Ma- 
homet à  ceux  qui  se  rendroient 
maîtres  delà  capitale  des  Césars. 
Le  siège  ,  tantôt  ralenti ,  tantôt 
•poussé  avec  vigueur  ,   dura  sept 
années.  Les  détails  en  sont  peu 
connus^  mais  on  sait  que  deux 
choses    contribuèrent  beaucoup 
aux   mauvais  succès  des  Arabes. 
11$  abandonnoient  chaque  année 
leurs  travaux   au  mois    de  sep- 
tembre ,    et   hivcmoient  a    Cy- 
rique  ,   dont   ils  s'étoient  empa- 
rés ;   ainsi  les   assiégés  .  avaient 
le  temps  de   réparer  leurs    brè- 
(phes ,  et  de  remplir  ioni:s  nuava- 
«ins.    En  second   beu  ,    le    teu 
Grégepis  ,    inventé    depuis  peu 

Ï)ar  Caixiniqub  {y oyez  ce  mot  ) , 
eur  fournit  un  nouveau  moyen 
de  défense.  Après  sept  ans  cl'ef- 
forts  inutiles ,  les  Arabes  levè- 
rent le  siège  de  Constantinople  , 
et  faute  de  vaisseaux  ,  trente 
mille  d'entre  cuxprireiit  par  terre 
la  route  de  la  Syrie.  Une  tem- 

fête  fracassa  ^  sur  les  côtes  de  la 
amphilie,  une  partie  des  navires 
de  Ceux  qui  s'étoient  embarqués^ 
'  et  trois  généraux  grecs  taillèrent 
en  pièces  l'armée  de  tenre.    Le 


MO.CC 

ealife  Mosrvias  ,  forcé  de  d«na»^ 
der  ia  paix  y  ne  l'obtint  qu'en 
payant  à  Tempereur  d'Orient 
nn  tribut  annuel  de  trois  mille 
livres  d'or.  Un  nouvel  ennemi 
le  rendit  plus  facile  à  souscrire 
ce  traité  honleax.  Des  milliers  de 
chrétiens  en  Syrie  abhorrant  le 
joug  des  Sarrasins  ,  et  ayant 
trouvé  dans  les  rochers  et  ïéa 
caf^eriies  du  mont  Liban  un  asile 
pour  la  liberté ,  mirent  à  leur  léte 
un  riche  citoyen  ,  appelé  Jo« 
seph ,  qui  s'étoit  emparé  peu  de 
temps  avant  de  Biblos.  Ijes  Ma- 
ronites (  c'étoit  le  nom  que  por- 
toient  les  chrétiens  du  Liban  )  , 
remportèrent  sous  cet  homme 
courageux  et  sous  ses  successeurs 
divers  avantages  sur  les  Sarrasins. 
Moavias  ne  put  leur  opposer  que 
des  forces  impuissantes  ;  il  mou- 
rut en  6do  ,  l'année  qui  suivit  sa 
paix  avec  l'empereur  d'Orient. 
Le  califat  jusqu'à  lui  avoit  été 
^électif,  il  le  rendit  héréditaire  eu 
faveur  de  son  fils  Zezid.  C'est 
Moavias,  qui  ,  s'étant  rendu  maî- 
tre de  l'île  de  Rhodes,  l'année 
667  ,  fit  briser  le  célèbre  colosse 
du  soleil  ,  dtt  sculpteur  Charès  , 
et  en  fit  porter  les  morceaux  à 
Alexandrie  sur  neuf  c^its  cha- 
meaux.... Voyez  aussi  l'articie 
Mahomet  ,  n»  I  (  le  Prophète  )  , 
vers  la  fin. 

*  L  MOCCIA  (Jean-Simon  ), 
célèbre  ar-chiteete  napoUtain  » 
considéré  et  estimé  d'Odtave 
Aquaviva ,  archevêque  de  Na- 
ples ,  et  du  pacte  Paul  Y,  donna  , 
en  1600 ,  le  pian  et  dirigea-  la 
construction  de  l'église  du  Saint- 
Ëàprit. 

*U.  MOCCIA  (Pierpc-Nicolas), 

dievalier  napolitain  ,  vivoit  dans 

le    16*  siècle.  On    a  iie  lui    181 

traité  De  feudia  ,  qui  se  trouve 

à  iasttittt  de  Jacobwùo  •  de  fi^an- 


MO  CE 

fidSy  imprimé  ^  Cologne  en  ïSqk» 
in-8«, 

*  m.  MOCCIA  (  Charles- An- 
toine ) ,  INapolitain  ,  et  peut-être 
de  la  même  famille  que  les  pré- 
cédens  ,  vivoit  dans  le  17*  siècle. 
On  a  de  lui  Sîii^a  cc^suwnforen- 
siuih  5  atque  in  prxixi  quotidiè 
occurrenlium ,  Neapoli  ,  i649  > 
in- fol.  ^ 

*  I  V.  MOCCIA  (  Jean  )  ,  de 
Naples ,  secrétaire  du  cardinal 
Jncqnes  des  Ursins  ,  suivit  la 
eour  pontificale  k  Avignon ,  re- 
tourna avec  elle  en  Italie  ,  et  se 
retira  ensuite  dans  sa  patrie.  Il 
vivoit  vers  la  fin  du  i\*  siècle. 
Quelques  Essais  de  ses  poésies 
lettines  ,  tirés  d'un  manuscrit 
d'une  des  bibliothèques  de  Flo- 
rence ,  ont  été  publiés  par  l'abbé 
Mehus  dans  la  Vie  d*Ambrogio 
le  camaldule  ,  et  dans  celle  de 
Xiapo  Castigiionckio  -,  Florence  y 
1755. 

I.  MOCENIGO  (Louis) ,  noble 
Vénitien ,  d'une  famille  illustre 
qui  a  donné  plusieurs  doges  à 
^  patrie ,  obtint  cette  dignité  en 
1570.  Il  se  ligua  avec  le  pape  et 
ies  Espagnols  contre  li(s  Turcs 
aui  avoiefnt  pris  Tile  de  Chjrpre. 
Sébastien  Veneri  cbmmandoit  les 
galères  de  la  républiaue  ;  Marc- 
Antoine  Colonne ,  celles  de  TÉ- 
glise  ;  €%  Don  Juan  d'Autriche  , 
celles  du  roi  d'Espagne.  L'armée 
chrétienne  gagna  la  célèbre  ba- 
taille de  Lépante  le  7  octobre 
^  Tan  1571.  Louis  Mocénigo 
mourut  Tan  iSn^  ,  «près  avoir 
gouverné  avec  beaucoup  de  pru- 
dence et  de  boubenr.  —  Un  de 
«es  descendans,  Sébastien  Mo- 
pBNiGO  ,  qui  avoit  été  provédi- 
leur- général  de  la  mer  ,  gêné* 
rai  de  la  Dalmatie  ,  et  commis- 
saire plénipotentiaire  de  la  ré-  { 
publique  pour  U  règlement  des  i 


MOCH  ,  i5 

limites  avec  les  commissaires 
turcs,  fut  élu  doge  le  28  aoât 
1733 ,  et  soutint  avec  honneur 
la  gloire  de  sonnonu  Q  moui'ul 
en  175^. 

♦  n.  MOCENIGO  (André), 
patricien  de  Venise  ,  florissoit 
vers  l'an  iS'X'X.  Il  joignoit  à  unç 
profonde  érudition  un  jugement 
sain.  La  république  l'employa 
avec  succès  dans  plusieurs  négo- 
ciations importantes.  11  a  écrit  en 
latin  la  Guerre  de  la  ligue  d^ 
Cambrai  ,  dans  laquelle  la  répu- 
blique étoit  entrée  sous  le  titre 
de  Andreœ  Mocenigi  beUum  Car 
meracense ^\eïïçi\\Sy  iSîfeS.  Quoi- 
que le  style  manque  d'élégance  , 
le  ton  de  vérité  qui  règne  dans 
cette  histoire ,  et  Pexactitude  des 
faits ,  la  firent  rechercher.  L'abbé 
Dubos  en  a  beaucoup  profité» 
Mocénigo  avoit  i^ussi  composé  un 
poëtne  en  vers  latins  sur  la  guerre 
que  Venise  avoit  soutenue  contre 
Bajazet  II  en  i5oo.  Ce  poëmt 
est  perdu.  On  a  encore  ae  lui , 
Pantodapon  et  Penfateuchon  , 
Venetiis*,  i5ii, 

♦m.  MOCENIGO  (Jacques  et 
Thomas).  Ces  deux  frères  delà 
même  famille  ,  tous  les  deux  poè- 
tes ,  vivoient  dans  le  i6*-  siècle. 
hejsrs poésies,  répandues  ^ans  les 
recueils  du  temps ,  furent  pour  la 
première  fois  réunies  par  Jean 
Mocénigo ,  patricien  de  Venise , 
qui  les  lit  imprimer  k  Brescia  en 
1750  ,  et  qui  les  enrichit  d'une 
notice  sur  ces  deux  poètes. 

*MOCHI (François),  seulptenr, 
né  en  i58o  au  Mont-Varchi ,  châ- 
teau du  com^é  de  Florence  ,  ap- 
prit le  dessin  sous  Santi  di  Tito , 
peintre  assez  estimé  de  son  temps. 
Camille  Mariani  lui  apprit  à  mo- 
deler et  k  manier  le  ciseau.  Mo^ 
dû  ail»  4  Rom»  BOttd  le  p<»itiflçat 


l 


6 


MiODÉ* 


de  Clément  VIIÎ ,  et  y  demeura 
assez  de  temps  pour  y  laisser  un 
grand  nombre  ae  raonumens  qui 
attestent  son  habileté  et  ses  ta- 
lens  :  parmi  ses  ouvrages  on  cite 
Sainte- P^éronique  ,  dans  le  jubé 
du  Vatican  ;  Saikte-tMarthe  <^  à 
Saint-André  de  la  Vallée  ;  Saint- 
Pierre  et  Saint^Paul,  a  la  porte 
du  Peuple  ,  dont  le  plan  et  les 
dessins  sont  de  Buonaroti ,  Tar- 
chilecture  de  Batnoci ,  et  l'exécu- 
lion  du  cavalier  Bernini  :  ce  mo- 
^  Hument  fut  élevé  par  Alexandre  VI 
à  l'occasion  de  l'entrée  de  la  reine 
de  Suède  a  Rome.  On  voit  aussi 
quelques-uns  de  ses  ouvrafres  à 
Sainte-M  a  rie-Majeure  et  à  Saint- 
Jean  des  Florentins  ;  mais  ceux 
qui  lui  assurent  un  rang  distingué 
parmi  les  artistes  sont  deux  sta- 
tues de  bronze,  dont  l'une  est 
celle  du  duc  Alexandre  ,  et  l'au- 
tre du  duc  Ranuccio  Famesi,  que 
l'on  admire  dans  la  place  de 
Plaisance.  Il  fit  aussi  deux  sta- 
tues pour  Téglise  cathédrale  d'Or- 
vietlo,  savoir  TAnge  Gabriel  ,  et 
la  Vierge  de  l'Annonciation.  Ce 
sculpteur  mourut  en  1646 ,  âgé 
de  06  ans.\ 

MODEL  (N...  ) ,  docteur  en 
médecine,  n^à  Neustodt  en  Fran-* 
conie  ,  passé  en  Russie  Fan 
1^3^ ,  eut  la  direction  desapothi- 
cai  reries  impériales  ,  fut  reçu 
dans  plusieurs  académies  ,  et 
mourut  à  Petersbourg  le  3  avril 
17^5,  à  64iuis.  Il  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages  de  chimie  et  d'é- 
conomie ,  que  M.  Parmentier  a 
traduits  en  français  sous  le  titre 
de  Récréations  physiques,  écono- 
somiques  et  chimiques  .  Paris  , 
U774  j  2  vol.  in-8". 

MODÈNE.  Voyez  Àlfonse 
d'Est  ,  n^-  XV  et  XVI ,  et  les 
Tables  chronologiques. 

t  MODESTUS ,  abbé  du  mo- 


MOEÔ 

nastère  de  Sainte- Théodose,  pni* 
évêque  de  Jérusalem  en  602  , 
connu  par  des  Homélies  dont 
Photius  a  donné  des  extraits.  Il 
mourut  l'an  655. 

t  MODREVIUS  (  André-Fri- 
cius  ) ,  secrétaire  de  Sigismond- 
Anguste  ,  roi  de  Pologne,  au  mi- 
lieu du  i6*  siècle ,  avoît  beau- 
coup d*esprit  ;  mais  il  le  désho- 
nora ,  dicendo  quœ  non  o/fortuit  , 
scribendo  quœ  fion  licuit ,  agemîo 
quœ  non  decuit.  Son  Traité  de 
la  Reforme  de  Vétat  le  fit  chas*^ 
ser  âe  Pologne  et  dépouiller  de 
ses  biens.  Il  flotta  toute,  sa  vie 
entre  les  sociniens  et  les  Intlié- 
riens,  et  finit  par  éta'e  méprisé  des 
uns  et  des  autres.Il  travailla  beau- 
coup à  réunir  toutes  les  sociétés 
chrétiennes  en  une  même  cpni- 
ro union.  Son  principal  ouvrage , 
De  repuhlicd  emenaanda^  Baie  » 
1569  ,  in-folio  ,  est  en  cinq  livres. 
Le  premier  traite  De  moribus  ; 
le  second  ,  De  legibus  ;  le  troi- 
sième. De  bello  ;  le  quatrième , 
De  JScclesid;  et  le  cinquième  , 
De  schold.  L'esprit  républicain 
dicta  cet  ouvrage-  ;  mais  ce  n'est 
pas  toujours  le  goût  qui  l'a  dirigé. 
Son  traité  De  origifialipeccato  , 
i562,  in-4"  ,  renferme  beaucoup. 
de  choses  qui  dans  le  temps  pa- 
rurent^ hardies. 

t  I.  MOEBIUS  (Godefroi)., 
professeur  de  médecine  à  lène , 
premier  médecin  de,  Frédéric - 
Guillaume  ,  électeur  de  Brande- 
bourg, d'Auguste ,  duc  de  Saxe , 
et  de  Guillaume  ,  d^ic  de  Saxe- 
Weimar,  né  à  Laucha  en  Tha- 
ringe  l'an  i6ti  ,  mourut  en  1664 
à  Hall  en  Saxe ,  après  avoir  publié 
plusieurs  ouif rages  de  médecine  j 
qui  prouvent  qu'il  avoit  autant 
étudié  la  nature  que  les  livres. 
Les  principaux  sont  ,1.  Lesjon- 
dttmens  physiologique^  deîamé^ 


MOÉÔ 

iieciné  ,  1678  ,  m-4'.  II«  Be  tu- 
sage  du  foie  et  de  la  bile,  III. 
'Abrégé  des  Elémens  de  médecine  ^ 
lène,  1690  ,  in-foL^  ouvrage  su- 
perficiel. IV.  Anatomie  du  cam- 
phre ,  lène  >  1660 ,  in-4".  Tous  ces 
ouvrages  sont  en  Utiti.  —  Gode- 
froi  MoBBitJS ,  son  fils  y  médecin 
comme  lui  $  a  donné  Synopsis 
medicinœ  practicœ  y  1667  >  ii^-^oL 

IL  MOËBIUS  (George) ,  théo- 
iogien  luthérien,  professeur  de 
théologie  à  Leipsick,  né  aussi 
k  Laucha  en  ïhuringe ,  Tan 
1616 ,  mourut,  le  28  novembre 
1697.  On  a  de  loi  un  grand 
nombre  d'ouvrages  en  latin.  Le 
plus  connu  est  sou  traité  De  Vori- 
gine ,  de  la  propagation  et  de  la 
durée,  des  oracles  des  païens  , 
contre  Vandale.  Le  P.  Baltus  a 
profité  de  cet  ouvrage ,  dans  sa 
jréiutation  des  Oracles  de  Fonte- 
nelie.  On  y  remarque  une  grande 
érudition» 

♦  MOEGLING  (  Louis  )  j  pro- 
fesseur  dans  l'université  de  Tu- 
hingen ,  en  Suabe  ^  a  publié  en 
i68o  un  traité  intitulé  Palingene- 
sis ,  seu  resurf^ctio  plaHiarUm  , 
jusque  ad  resurrectionem  corpo- 
mm  nostromm.  implication  L'au- 
teur montre  un  symbole  frappant 
de  la  résurrection ,  oii  une  plante, 
une  flear  quelconque ,  réduite  eu 
cendre ,  se  représente  aux  yeux 
dans  sa  première  forme ,  et  avec 
toutes  se»  couleurs.  Le  P.  Kir- 
cher  a  traité  le  même  sujet  dans 
son  Mundus  subterraneus  ,  t.  II  ^ 
p«  4^4  9  ^^  termine  les  réflexions 
qu'il  fait  nattre  de  la  manière 
suivante  :  £dtculentissimum  sanè 
argumenium  quo  corporum  nos» 
trorum  ^fiUuram  ,  ressuscitatio" 
nem  humani  imhecilUtas  intellect 
iâs  aUauo  modo  per  ejusmodi 
ambratilem  simiUtudinefn  «^/i- 
cipiat» 
r*  xiu 


MÔER  t7 

♦  MOëHRING  (  Paul  -  Henri- 
Gérard)  ,  conseiller  aulique  du 
prince  d'Auhalt ,  membre  de  l'a- 
cadémie des  sciences  de  Péters- 
bourg  et  autres  sociétés  savantes  » 
moK  le  a8  octobre  1795,  âgé 
de  83  ans  ,  connu  par  plusieurs 
Dissertations  de  médecine  et 
d'histoire  naturelle.  \ 

♦  MOELLENBROCK  (Valteti- 
tin-André  )  ,  né  à  Ërfurt ,  et  mort 
à  Hall  en  1675  ,  professa  la  mé- 
decine d^tis  sa  villç  natale ,  et  fut 
ensuite  exercer  sa  profession  en 
Saxe.  Outre  les  observations  dont 
Moellenbrock  a  enrichi  les  Mé- 
moires de  l'Acadénvie  des  curieux 
de  là  iiature  ,  sous  le  nom  de  Pé<» 
gaze  P'  ,04.  lui  doit ,  I.  Medulla 
totius  praxeos  apkoristicuj  Ërfur^ 
ti ,  i656  ,  in-4°<  IL  De  varisseu 
arthritide  vag/f  scorbutic^^ Ualae, 
1661 ,  in-8»  ;  Lipsiae ,  i663 ,  1672  , 
in-^**,  etc. 

t  MOENIUS  (  Caïus)  ,  célèbre 
consul  romain ,  vainqueur  de) 
anciens  Latins ,  fut  le  premier 
qui  attacha ,  près  de  la  tribune 
aux  harangues ,  les  becs  et  les 
éperons  des  navires  enjevés  k  VeU'^ 
nemi,  ce  qui  fit  donner  à  cette 
tribune  le  ilom  de  Rostrui  11  avoit 
remporté  une  célèbre  victoire  na- 
vale l'an  338  avant  Jésus-ChrbC* 

t  MOERBEGA  (  Guillaume  > , 
né  vers  l'an  it2i5  à  Meerbeeck  > 
près  de  Ninove ,  dans  le  Brabant, 
se  fit  dominicain  ,  et  te  disciple 
d'Albert-le-tiraod.  Il  deviut  en- 
suite chapelain  et  pénitencier  des 
papes  Clément  IV  et  Gréeoire  X. 
Celui-ci  l'envoya  au  seeonu  concile 
général  de  Lyou,  l'an  1274*  II 
obtint  l'archevêché  de  Corinthe 
(  alors  sous  la  domination  des 
Vénitiens),  et  les  honneur^  du 
Pallium*  On  croit  qu'il  mourut 
avant  la  fin  du  i3*  siècle*  On  a 
de  lui  une  Traduction  latine  dut 


l 


f 


iS 


MOET 


k 


Commentaire  de  Simplicius  ,  sûr 
les  livres  d'Aristote  ,  du  Ciel  et 
de  la  Terre  ^  Venise  ,  i563,  inr 
fol.  n  trae&iisit  tous  les  ouvrages 
d'Aristote  k  la  sollicitation  de 
saint  Thomas.  On  conserve  d^ns 
plusieurs  bibliothèques  cette  ver- 
sion  manuscrite  »  ae  même  que 
celle  des  ouvrages  de  Proclus  le 
philosophe. 

MOESTLIN  (Michel) ,  cé- 
lèbre mathématicien ,  mort  en 
i65q  à  Heidelberç,  après  j  avoir 
long -temps  enseigne  les  hautes 
sciences  >  découvrit  le  premier  la 
raison  de  cette  foible  lumière 
qui  paroi t  sur  la  partie  de  la 
lune  qui  n'est  point  éclairée  du 
soleil  avant  et  après  sa  conjonc- 
tion. 


*  MOET  (  Jetti-Pîerre  )  ,  mort 
h  Versailles  en  ido6,  a  l'âge  de 
86  ans  ,  est  auteur  des  ouvrages 
suiyans  :  I.  Code  de  Cythère  »,ou 
lÀt  de  justice  t^ amour  ,  Paris  , 
1746 ,   I  vol.  in-ia.  H.  Cciwer- 
sation   de   Ik    marauise  de  *  '^  * 
avec  sa  nièce  nouvellement  arri-- 
¥ée  de  propince ,  ouvrage  pos» 
thume  de  Madame  L'^'^'^^   re- 
eneilli  par  M*'^*  9  Anuterdam* 
(  Strasbourg  )  ,  1753 ,  in-»«.  III, 
Traité  de  la  culture  des  renùncu^ 
les  y  des  œillets  ,  des  auricules , 
des  tulipes  y  et  des  jacinthes  , 
Paris ,  1754  >  2  vol.  in-ia.  IV*  La 
Félicité  mise  à  la  portée  de  tous 
les  hommes  ,  Paris  9  tj^  9  i  vol. 
in- 12.   V-    Une   Traduction- da 
nouveau  volume  ou  supplément 
du  Spectateur  ,  ou  le    Socrate 
moderne,  Paris  ,  t755.  VI.  La 
France  littéraire ,  Paris ,   1769. 
Vn.  Lucina  sine  concubitu ,  Lu- 
cine  afiranchie  des  lois  du  con- 
cours ,  traduit  de  l'anglais  d'A- 
braham  Johnson,  1760^  in-ia. 
VIIL  II  a  donné  une  nouvelle 
Édition  de  l'ouvrage  de  Ghorier  > 


MOGï 

intitulé  J,  Meursii  èlegantice 
latini  sermonis  ,  Paris,  1757, 
in-S"* ,  et  ,une  édition  des  quatre 
derniers  vohimes  du  Moreri  es- 
pagnol ,  etc.  Entre-  plusieurs 
manuscrits,  Moet  a  laissé  une 
Traduction  française  des  Œu- 
vres latines  de  Swenderborg,  con- 
seiller des  mines  en  Suèue.  11 
a  laissé  en  outre  une  Collection 
précieuse  de  médailles  ,  dans  la 
connoissance  desquelles  il  étoit 
très-versé. 

""  MOtîGl  (  Moggio  de  ) ,  âfo- 
dius  ,  de  Parme ,  poète  latin  , 
contemporain  de  Pétrarque,  qui 
le  prit  en  amitié  ,  et  le  plaça 
auprès  d'Azzoda  Gorreggio  ,   en 
qualité  de  secrétaire,  naquit  vers 
l'an  i35o.Corregeioajrant  éprouvé 
des  malheurs  ,  Moggi  ne  raban- 
donna  point ,  et  suivit  sa  mau- 
vaise  iortune.    Après    la    mort 
même  de  son  patron  ,  arrivée  à 
Milan  en  i364 ,  u  ne  voulut  point 
se  séparer  de  sa  veuve  et  de  ses 
enfans,  avec  lesquels  il  retourna  à 
Parme  ,  et  s'établit  avec  eux  sur 
le  territoire  de  ce  duché  ^  où  il 
vivoit    encore  en    i3do.    Outre 
quelques  iE)7/if/v5  et  des  Poésies 
fatines  ,  on  a    de  Moggi   deux 
Poèmes  ;  l'un  élégiaque ,  de  62 
vers  ,  composé  en    i36o   pour 
un  mariage  ;  l'autre  en  vers  hé- 
roïques sur  la  mort  d'Azzo  da 
Gorreggio  ,    lidressé    à    Pétrar- 
que. 


*  MOGISLAS  (Pierre),  évéoue 
de  Kiovie,  dans  le  i6«  siècle, 
aftteor  de  la  Confession  orth&^ 
doxe  de  FEglise  -  catholique  et' 
apoétoUque  ttorient  ,  rédigée- 
originairement  en  langue  ruase  , 
dans  un  concile  provmoal  tenu 
àKiovîe ,  et  qui  est  un  précis  au- 
thentique de  la  doctrine  de  l'E- 
fflise  grecque^  Gette  confession 
fut  traduite  en  grec»  publiée  » 


i 


MOGU 

Approuvée  et  adoptée  Tan  i6iS 
|>ar  Parthénms  ,  patriarche  de 
Constantinople,  et  tous  les  autres 
patriarches  grecs.. Elle  fut  depuis 
unpfimëe  en  grec  et  en  latin  aux 
dépens  de  Tanagîota  ,  interprète 
du  grand-seigneur  ,  homme  cé- 
lèbre par  son  opulence  et  sa  li- 
Béralité  ,  qui  la  ht  distribuer  gra* 
tuitemeut  aux  chrétiens  grecs  , 
et  l'on  y  joignit  uae  lettre  de  re- 
commandation ,  composée  par 
fitéctaire,  patiiarche  de  Jérusalem. 

^  MO  GUES,  sedisaatpropaga'' 
leur  des' droits  de  Thomme^  fut 
envoyé  ,  en  1793  ,  par  le  comité 
de  salut  public  ,  près  l'armée  de 
f ouest  et  dans  les  départemens 
voisins;  ilparcouroit  les  villes  et  les 
campagnes ,  diçtoit  des  lois  aux 
autorités  civiles  et  militfiires , 
donnoit  l'impulsion ,  imprimoit 
par-tout  la  terreur,  et  faisoit  exé- 
cuter les  mesures  révolutionnaires 
9vec  la  dernière  rigueur.  Il  fut 
chargé  de  beaucoup  d'autres 
missions  ,  notamment  dans  le 
département  des  Ardennes ,  oii  il 
dénonça  son  ancien  ami  Vibert, 
de  Rhétel ,  qui  lui  «voit  envoyé 
çonfidentiéliemént  son  opinion  en 
faveur  de  Louis  XYI ,  qui  venok 
d'être  conduit  au  Temple.  Cette 
ppiniou  »  imprimée  k  Coarleville, 
XI  a  voit  pas  été  publiée  ^  et  l'au- 
teur n'en  avoit  communiqué  que 
l'exemplaire  qui  causa  sa  mort. 
Mogués  fut  lui-même  dénoncé  plu- 
sieurs fois  à  la  convention  \  mais 
^a  faveur  auprès  des  comités  du 
gouvernement  le  mit  k  couvert. 
Cependant,  en  1795,  après  la 
chute  de  la  Montagne  ,  la  eon- 
ventioa  le  fit  traduire  devfitnt  le 
tribunal  criminel  des  Ardennes  , 
qui  lè  condamna  4  mort ,  u  com  • 
me  ajapt  fait  assassiner  juridi- 
quement la  municipalité  de  Sedan 
pendant  la  terreur,  v  II  fut  exé- 
cuté k  Mézières. 


MOHA  19 

♦  MOHAJÉRY  (  A'bd-Al-Ra- 
hym  Al-Bâny  Al  )  ,  poète  arabe , 
florissoitk  Damas  en  Sj^rie  dans 
le  i5'  siècle  de  l'hégire,  ou  le  1 1« 
de  notre  ère,  C'étoit  le  Pope  de- 
sa  patriç ,  enfermant    un    beau 

Sénie  dans  un  petit  corps  tout 
iÔbrme.  Ses  ennemis  ,  c  est-k- 
dire  les  petits  esprits  jaloux  de. 
ses  talens  ,  ne  manquant  jamais 
de  le  railler  sur  cette  disgrâce  de 
la  nature  ,  il  ne  répondit  k  leurs 
sarcasmes  que  par  un  distique  oii 
il  disoit  :.  «  Quoique  l'on  trouve 
les  perles  enveloppées  d'une  vile; 
mous2»e  ,  les  pertes  sont  précieu- 
ses ,  même  aux  yeux  des  rois  ;. 
mais  la  chenille ,  malgré  les  belles 
couleurs  de  sa  robe ,  est  foulée 
aux  pieds  des  esclaves.  »  Il  ex- 
celloit  dans  la  poésie  héroïque , 
et  a  composé  un  grand  nombre 
de  Pièces  de  ce  genre ,  recueillies 
dans  un  Dyouâa ,  que  l'on  con- 
serve k  la  bibliothèque  de  TEscu- 
rial. 

♦  L  MOHAMMED/ Abou^Bekr  j 
El- Azdy  Ehn  Doréya ,  né  k  Bas- 
çorah  ,  Tan  de  rfiégire  îia3-835 
de  J.  C,  mort  k  Bagdad  eu 
32i''933,  auteur  arabe  cél^re  , 
jouissoit  parmi  ses  compatriotes 
de  la  réputation  d'un  desi  nommes 
les  plus  instruits  qu'il  y  ait  eu 
dans  leur  littérature.  Il  écrivoit  eu 
prose  et  en  vers  avec  une  égal^ 
pureté  ,  et  a  laissé  de  nombreux 
om^Ms^s  tous  également  estimés. 
Les  plus  connus  sont,  I.  UAs" 
semblée  royale  ,  poème  k  la 
louange  d'Abou  Mykhayl  El-Sel- 
jôuky.  On  le  trouve  manuscrit 
dans  la  bibliothèque  de  l'Escu- 
rial.  II.  Dictionnaire  arabe ,  3 
vol.  in-folio  »  manuscrit  dans  la 
bibliothèque  de  L^de«  III.  Dic-^ 
tionnaire  historique  des  tribus  pt 
des  Jamilîes  arahes  ,  manuscrit 
dans  la  même  bibliothèque.  IV.- 
Un  poëms  iutitidé  Magçàurah  j 


ào  MOHE 

inanuscnt  dans  les  bibliotlièquçs 
de  Paris  ,  de  iRome  ,  d'Oxford  , 
de  Leyde  et  autres.  Il  a  été  le  su- 
jet d'une  foule  de  commentaires 
plus  ou  moins  estimés.  On  a  im- 
primé plusieurs  fois  le  Magçôu- 
rah  ,  dont  la  meilleure  édition 
est  celle  derHaitsm,  1773  ,  avec 
les  Scolies  de  BLhalôuyeh  et  de 
Lakhamytah  ;  mais  celle  de  lîar- 
dervik,  1786,  lui  est  de  beaucoup 
supérieure  sous  les  rapports  typo- 
graphiques. L'une  et  1  autre  sont, 
accompagnées  de  la  version  la- 
tine. Ce  A/agçourah  se  compose 
de  plusieurs  autres  petits  poèmes 
appelles  QuasçffUih,  dont  tous  les 
■vers*  commencent  et  finissent  par 
une  même  lettre.  Mohammed ,  fils 
de  Doréyd  ,  a  encore  composé 
sur  difiérens  sujets  plusieurs 
Poèmes  ,  dont  deux  se  trouvent 
manuscrits  à  la-bibliotbèque  im- 
périale de  Paris. 

II.  MOHAMMED.  Ployez  Amin- 
ben-Haroun. 

♦  MOHEDANO  (les  frères 
Raphaël  et  Pierre  Rodriguez  )  > 
savans  religieux  de  l'ordre  de 
Sainte-François  ,  membres  de  l'a- 
cadémie d'mstoire  de  Madrid  , 
nés  dans  l'Andalousie  vers  l'an- 
née 1730,  montrèrent  de  bonne 
beure  un  même  goût  pour  la 
science  et  les  belles-lettres  ,  et 
voulurent  partager  ensemble  le 
suffrage  de  la  postérité.  Exempts 
des  préjugés  de  leur  ordre  ,  ils 
s'occupèrent  de  la  réforme  des 
études  monacales  ,  et  c'est  k  leur 
sollicitude  qu^on  y  établit  des 
chaires  d« mathématiques,  de  phy- 
sique expérimentale  et  des  langu  es 
grecque  ,  hébraïque  et  arabe.  Ils 
achetèrent  des  dictionnaires,  des 
grammaires  ,  et  autres  livres  élé- 
iTteataires  de  toutes  ces  langues, 
et  les  distribuèrent  gratuitement 
h\xx   professeurs  et  aux  élèves. 


MOHE 

Vers   1776   ils  obtinrent  la  pet** 
mission  d'envoyer  à  Madrid  en- 
core   deux    religieux  de  l'ordre 
Ï)our  s'y  perfectionner,  sous  le cé- 
èbre    professeur   Cassiri  ,  dans 
les  langues  hébraïque  et  arabe. 
Les  frères    Mohedano,   dévoient 
s'attendre    aux  contradictions  et 
aux  difficultés  que  leur  zèle  pa- 
triotiquepGur  les  progrès  des  lu- 
mières eii  Espagne  leur  attira.  Ce- 
pendant ils    eurent   la    satisfac- 
tion de  voir  leurs  travaux  cou- 
ronnés du   succès,  et  même  de 
mériter    des   témoignages    d'es- 
time de  Charles  III.  Ce  monar- 
que les  gratifia    d'une    pension 
ae   1000   ducats  ,  à  titre   de  ré- 
compense   et    de     dédommage- 
ment de  leur  sacrifices.  Ces  deux 
auteurs    moururent    à    Grenade 
vers  1800.    Ils   nous    ont    laissé 
une  Histoire  littéraire  de  VEspa-^ 
gne  y   origine  ,  progrès  ,  déca- 
dence et  restauration  de  la  litté^ 
rature  espagnole  dans   le  temps 
des  Phéniciens  ,    des  Carthagi- 
nois,  des  Romains  ,  des  Gotlis  , 
€les  Arabes  et  des  rois  catholi" 
ques  ,  ai^ec  les    Vies  des  hom- 
mes illustres  de  cette  nation  ,  et 
la  critique  de  leurs  ouvrages  ,  9 
vol.  10-4** •  Ils  furent  imprimés  k 
Madrid  en  1766,  et  années  sui- 
vantes. En  1789  lès  frères  Mohe- 
dano   avoient  déjà   mis  la   der- 
nière main  a  d'autres  ouvrages  , 
dont  les  principaux  sont ,  I.  -3f/?o- 
logie  de  ta  nation  espagnole  con- 
tre quelques  auteurs  modernes  et 
étrangers.  II.  Réflexions  sur  la, 
littérature    espagnole    des  trois 
derniers  siècles  ,   comparée  avec 
In  française  et  celle  des  autres 
nations,     III.  Dissertation     sur 
Phistoire    de     f Espagne   du    /*, 
Mariahtty  et    les  éditions  qu'on 
en  a  données.   IV.  Dissertation 
historique   et   géographique  sur 
les  Celtes  et  d'autres  peuples  qui 
habitèrent  l'Espagne  ,  contre  les 


MOHT 

opinions  de  quelques  modernes,  / 
(Jn  ignore  si  ces  ouvrages  oat  été  ] 
imprimés. 

*  MOmiAMMED .  HACHEM , 
a  donné  en  persan  une  Histoire 
des  gra^dâ  Moghols  ,  intitulée 
Tarykh-MontekIieb'Lubdb ,  c'est- 
à-dire  Extrait  ,  ou  abrégé  pur 
et  authentique^  Cet  ouvrage  ira- 
portant  passe  rapidement  sur  le 
règne  de  Timur  et  de  ses  des- 
cendans ,  commence  proprement 
à  celui  de  Bâbour ,  qui  fit  en 
Tan  95a  de  Théçire  (  1 5a5  -  6  ) 
la  conquête  de  Tlndostan  ,  et 
finit  à  Fan  ii3o  (  1677) ,  sous  le 
règne  de  Mohhammed  Chah.  Il 
se  trouve  à  la  bibliothèque  impé- 
riale de  France  ,  sous  le  n**  70 
des  manuscrits  persans  ,  et 
forme  un  assez  gros  volovie ,  petit 
in-folio. 

*  MOHT  (  Henri  ) ,  dît  Ericius 
Mohyus  ,  né  au  pays  de  Liège  > 

'  sur  les  frontières  du  Luxembourg» 
s'appliqua  à  Tétude  de  la  méde- 
cine ,  y  fit  de  grands  progrès,  et 
la  pratiqua  avec  réputation  de- 

fuis  environ  i  Ga  o  j  usqu'çn  1 654* 
1  est  auteur  des  ouvrages  sui- 
vans  :  I.  Tertianœ  crisis ,  qud 
D,  D,  Pétri  Barbœ^proîo-mediciy 
praxis  curandfè  tertianœ ,  et  Vo" 
piscUFortunati  Plempii ,  professo^ 
ris  Louaniensis  primarii^  animad" 
versio  discutitur ,  ac  légitima  de^ 
mhm  terliaiue  curatio  exponitur^ 
Lovanii  ,  164^  ,  in-4*'-  IL  Pulvis 
sympateUcus  quo  vuinera  sanan- 
tur  absque  medicamenti  ad  par- 
tem  affèctam  applicatione  et  su- 
perstitions ,  i654  >  in-4'*  »  sans 
nom  de  villç  ni  d'imprimeur.  Cet 
ouvrage ,  qui  n'est  pas  sans  mé- 
rite ,  renferme  des  paradoxes  et 
des  traits  de  charlatanisme  qu'on 
est  fôché  de  rencontrer  dans  une 
leile  production. 

*  MOHT  ou  MoTH  {  Paul  ) ,  né 


MOIB  aj 

il  Slensbourg  en  Danemarck  Fan 
1600  ,  reçut  lé  bonnet  de  ddc— 
teur  a  Bâle  ,  revint  dans  sa  ville 
natale  ,  et  s'y  distingua  par  des 
succès  brillans  dans  la  pratique 
delà  médecine.  Après  avoir  fait 
preuve  de  talent  a  Lubeck  ,  à 
Odensée  >  dans  111e  de  Fionie  ,  il 
arriva  en  i65i  à  Copenhague ^ 
fut  choisi  par  le  roi  Frédéric  lit 
pour  son  premier  médecin  ,  et 
mourut  en  1670.  Le  seul  ouvrage 
qu'on  connoisse  de  Moht  est  uoe 
observation  chirurgicale ,  intitulée 
Casus  chirurgicus  perjbrati  tho' 
racis  ,  Halhia:  ,  i656  ,  i658, 
1661  ,  in-4*. 

♦  MOIBAN  (Jean),  n^  i 
Breslau  ,  capitale  de  la  Silésie , 
en  1607  ,  étudia  d'abord  la  mé- 
deohie  en  Allemagne  ,  et  voyagea 
ensuite  en  Italie.  La  pénétration 
de  s6n  génie  ,  la  justesse  de  son 
discernement  ,  et  son  assiduité 
aux  leçons  des  plus  habiles  pro- 
fesseurs ,  augmentèrent  la  masse 
de  ses  connoissances  au  point 
que,  de  retour  dans  sa  patrie  ,  la 
ville  d'Ansbourg  se  l'attacha  par 
des  appointemens  considérables. 
Instruit  dans  les  langues  savantes, 
et  très-laborieux  ,  MoibaH  ,  après 
avoir  restitué  le  sens  de  quelques 

Îiassages  d'Hippocrate  et  de  Ga- 
ien,   et   traauit    Dioscoride  en 
partie  ,  se  dispose it  à    donner 
diffërens  ouvrages  de  sa  compo- 
sition ,  quand  la  mort  le  frappa 
en  i562.  Nous  n'avons  de  lui  que 
ce  qui  suit  :  Pedacii  Dioscoridis 
ad  Andromachimi  de  curationi- 
bus  morborum  per  medicamenta 
paratu  Jacilia  libri  duo  ,  primitmr 
grcecè  editipartim  à  /.  Moibano, 
partim ,  post  ejus    mortem  ,   d 
Conràdo    Gesnero    in    linguam 
latinam   conversi  ,   a^ectis   ab 
utroque    interprète    symphoniis 
Galeni  et  aliorum  >  Argentorati  ^ 
i565 ,  in-S».  \ 


aa 


MOIN 


V 


I I.  MOINE  (  Jean  le  ) ,  dojétf 
^e  Bàyeux,  et  enfin  cardinal ,  né 
h  Cressi  en  Ponthiea,  fût  aim^ 
et  estimé  da  pape  Boniface  VII , 
^ui  Tenvoja  en  qualité  de  légat 
en  France  ,  Tan  i5o3  ,  pendant 
5on  démêlé  avec  le  roi  Phi- 
lippe-l&'ëel.  Le  Moine  brava  son 
îsouverain  ,  et  se  fit  mépriser  par 
les  bons  Français.  Il  mourut  k 
Avignon  en  i3i3  ,  après  avoir 
fondé  k  Paris  le  collège  qui  porte 
son  nom.  On  a  de  lui  un  Cam- 
pientaire  sur  les  décrétâles  ,  ma- 
tière qu'il  possédoit  à  fond., 

t.II.  MOINE  (Etienne lô)  ^ 
Ininistre  de  la  religion  réformée , 
tié  a  Caen  Tan  1624  >  mort  le  3 
atvrjl  16S9  ,  très-habile  dans  les 
langues  grecque  et  latine,  ainsi 
rue  dans  les  langues  orientales  ^ 
|)rofessa  la  théologie  k  Lejde 
avec  beaucoup  de  réputation. 
.On  a  de  lui  plusieurs  Disser- 
t  liions  y  imprimées  dans  son  re- 
çue ji  intitulé  ^aria  Sacra  y  i685, 
2  vol.  in-4* ,  et  quelques  autres 
ouvrages.  Ce  fut  lui  qui  pubha  , 
Je  premier,  le  livre  de  Nilus 
Doxopatrius ,  touchant  les  cinq 
patriarcats. 

III.  MOINE  (  Fierre  le  )  ,  né 
,k    Chaumont  en    Bassigni    Fan 

}6oa  ,  inort  a  Paris  le  ^4  août 
1672,  k  70  ans,-  enira  chez  les 
j (^suites  ,  et  parvint  aux  emplois 
de  cette  compagnie.  11  est  prin- 
cipalement connu  par  ses  vers 
français'',  recueillis  en  1671  en 
un  volume  in-folio.  Le  P.  Le 
Moine  est  le  premier  Hes  poètes 
trançais  de  la  fameuse  société 
oui  se  soit  fait  un  nom  dans  ce 
.genre  d'écrire.  On  ne  peut  dis- 
convenir que  ce  poète  n'ait  de 
,1a  verve  et  un  génie  élevé  ;  mais 
i>on  imagination  Tentraîne  sou- 
Vent  trop  loin  :  jugement  qu'on 
doit  appliquer  9ur  -  tout  a  son 


Pôênie  de  SaM-Louis,  Ses  ou-» 
vrages  en  vers  sont ,  I.  Le  Triorà-* 
pJie  de  Louis  XIII,  II.  La  France 
guérie  élans  le  rétMissement  der 
ia  sanié  du  roi.  IIL  Les  hymne f 
de  la  sagesse  et  de  t  amour  de 
Dieu;  \es  peintures  morales  y  etc. 

IV.  Un  Recueil  de  vers  théolù- 
gigues  ,  héroïques    et   mcfraux^ 

V.  Les  Entretiens  poétiques.  Oa 
y  trouve  des  choses  qui  auroient^ 
paru  hardies  dans  nos  poète» 
modernes  ,  entré  autres  ce  mor- 
ceau où  la  doctrine  de  la  tolé-*. 
tance  est  mise  en  assez  bùii)» 
vers  : 

Dieu,  connue  le  loIrîlyrempUt  4«  ses  1»cmtéii^  . 
Les  lieux  désert*  ,  non  earoiti^qtte  les  licox 
baifttés* 


Celui  qui  s*est  soumis  au  culte  tfe  la  crôiz^ 
Celui  qui  du  Talmud  suit  les  bizarres  lois. , 
Le  Maure ,  le  païen ,  le  Turc  «r  le  brach^ 

mane  ^ 
Le  pur  et  le  sottillé,  le  saint  et  le  profane  , 
Suiets  à  sa  conduite ,  et  noarris  par  se* 

soin»  j 
Le  trouvent  toujours  prit  à  reiopllr  leui» 

besoins. 
•    *.••••    ••••••• 

Aux  coofses  du  pirate  H  prlte  ses  étoUes  p 
•Il  lut  prête  les^venci  qui  remplissent  se» 

voiles  ; 
Et  la  mer,  comme  IttI,  sert  sans  distinctio» 
,  Le  dévot  de  la  Mecque  et  celui  doSion ,  etc. 

VI.  Saint^LoUis  ou  ta  Couronne 
t*econquise  sur  les  infidèles  ,  poë" 
me  divisé  en  dix->huit  livres ,  etc. 
'Despréaux^  consulté  sur  ce  poète, 
répondit  «  qu'il  étcHt  trop  foçt 
"pour  qu'il  en  dit  du  bien ,  et  trop 
poëtç  pour  qu'il  en  dit  du  mal.  » 
Un  étranger  diioit  de  nos  poèmes 
'épiques  :  «  Lé  Mojse  sauvé  d« 
Saint-Amaud  est  un  poëme  bas  et 
rampant  ;  le  Clovis  de  Oesmarais  ,- 
poëme  sec  et  plat';  la  Pucelle  de 
Chafpelain  ,  poëme  dur  et  glacé; 
TAlâric  de  Seudéri ,  poème  fan- 
faron ;  le  Gharlemagne  de  Lé  La*«^ 
bonreur ,  poème  lâche  et  san» 
poésie  ;  le  Childebrand  de  Carely 
poëfne  aussi  barbare  que  le  non» 


da  héros  ;  le  Saint-Paulin  de  Per- 
rault, poëme  doucereux;  le  Saint» 
Louis  du  P.  Le  Moine,  poëme 
hyperbolique  et  plein  d'un  feu 
déréglé.  »  Pour  aétinir  le  P.  Le; 
Moine  en  deux  mots  :  c'étoit  uni 
homme  de  collège ,  qui  avoit  une 
imagination  ardente  ,  mais  sans 
goût ,  et  qui ,  loin  de  maîtriser 
son  génie  impétueux ,  s'y  Uvroit 
sans  réserve.  De  Ik  ces  figuresi 
.  gigantesques  ,  cél  entassement 
de  métaphores  ,  ces  antithèses 
outrées,  ces  expressions  empha- 
tiques ,  etc.  Ce  jésuite  dit  quel- 
que part  «  que  l'eau  de  la  rivière 
au  bord  de  laquelle  il  avoit  com- 
posé ses  vers  étoit  si  propre  à 
laire  des  poètes  ,  que  ,  si  l'on  en 
avoit  fait  de  Teau  -  bénite ,  elle 
n'auroit  pas  chassé  le  démon  de 
la  poésie.^.  »  La  prose  du  P.  Le 
Moine  a  le  même  caractère  que 
ses  vers  ;  elle  est  brillante  et  am- 
poulée. Le  P.  Senault  de  TOra* 
toire  disoit  de  lui  «  que  c'étoit 
Balzac  en  habit  de  théâtre.  »  Ses 
ouvrages  ,  dans  ce  dernier  genre 
sont ,  I.  La  Dévotion  aisée ,  Pa- 
ris ,  i65a  ,  in-8<*  ;  livre  singu- 
lier ,  qui  produisit  plus  de  plai- 
santeries que  de  conversions.  II. 
Pensées  morales.  On  peut  voi^y 
sur  ces  deux  Hvres  ,  les  neuvième 
et  dixième  Lettres  provinciales. 
II L  Un  petit  Traité  de  t His- 
toire ,  in-i!2  ,  oii  il  j  a  des  traits 
Ïûquans  et  curieux ,  et  quelques 
ieux  communs.  IV.  -  Une  aiaii- 
Taise  satire  ,  mêlée  de  vers  et 
de  prose,  sous  le  titre  A^Etrille 
du  Pégase  janséniste.  V.  Le  Ta» 
bleau  des  passions.  VI.  La  Ga>* 
lerie  des  femmes-fortes  ^  in-fol. 
etîn-112.  Vll.  Uh  Manifeste  apo- 
logétique pour  les  jésuites ,  în-S*. 
ViU.  Quelques  autres  ouvrages 
qui  ne  mènent  pas  une  atten- 
tion particuKère.  Ix.^  On  a  aussi 
de  lui ,  en  manuscrit ,  une  Vie 
du  cardinal  de  Richelieu. 


MOIN 


35 

t  rV.  MOINE  (  François  le  )* , 
peintre ,  né  k  Paris  en  1688 ,  prit 
les   premiers    principes-  de   son 
art  sous  Gallocne ,  professeur  de 
l'acsdémié  de  peinture.'  De   ra- 
pides auccès  justifièrent  le  mérite 
du  niaitre  fct  de  l'élève.  Les  ou- 
vrages du  Guide ,  de  Carle-rMa- 
ratte ,  ,et  de  Pierre  de  Cortonc  f. 
furent  ceux  auxquels  il  s'attacha 
d'une  manière  pVs  perticulière. 
I)  remporta  plusieurs  prix  k  Fa- 
cadéime  ,  et  entra  dans  ce  oerp» 
en   17 1&.  Un  amateur  qui  par- 
toit  pour  l'Italie  Temmena  avec 
lui.  11  n'y  resta  qu'une  année; 
mais  les  études  continueBes  qu'il 
y  fît  d'après  les  plus  grands^  maî- 
tres rélevèrent  au  premier  rang* 
Il  revint  en  France  avec  une  ré- 
putation formée.  Le  Moine  avoit 
un  génie  qui  .le  porCoit  a  entrer 
prendre  les  grandes  madiines.  Il 
s'étoit  dé)k  distingué ,  avant  son 
voyage ,  par  les  peintures  qu'il 
fit  au  piafond  du  choeur  dans  ré- 
glise  des  Jacobins ,  au  faubourg 
Saint-Germain.  On  le  choisit  Dour 
peindre  k  fresque  la  coupoleoe  1« 
charpeHe  de  la  Vierge ,  a  Saint- 
Salpice.  Il  s'acquitta  de  ce  grand 
morceiMi  avec  une  supériorité  qur 
(rappa  tous  les  connoisseurs.  Un 
ne  (Toit  pourtaill  pas  dissimuler 
que  les>ngures  tombent  ,^  parce 
qu'elles  ne  sont  pas  en  perspecv 
tive.  Le  Moine  apportoit  au  tra- 
vail une  activité  et  une  assiduité 
qui  altérèrent  beaucoup  sa  santé  ; 
il  peignoit  fort   avant    dan»   la 
nuit ,  k  la  lumière  d'une  lajnpe. 
La  gène  d'avoir  eu  le  corpus  ren- 
versé   pendant  les  sept   années 
qu'il,  ero^ploya   aux  plafonds  de 
Saint- Sulpice  et  de  Versailles; 
la    perte  qu'il    fit    alors  de   sa 
femme  ;  quelques   jalousies   de 
ses  confrères  ;  beaucoup  d'am> 
bition  ;  enfin  le  èhagrin  de  voir 
qu'on  ne  Inî  avoit  pas  accordé  , 
en  lui  donnant  le  titre  de  pre- 


H 


MOIN 


mier  peintre  de  S.  Majesté  ,  avec 
une  pension  de  qiiatre  mi  lie  livres, 
)es    avantages   dont    Charles  Le 
Srun  avoit  joui  autrefois  dans  cette 
place  :  toutes  ces  circonstances 
irëunies  dérangèrent   son  esprit. 
5a    folie  étpit  mélancolique  ;   il 
ce  faisoi^t' lire  l'Histoire  romaine^ 
'  et  lorsque  quelque  Romain  s'é^ 
toit  tué ,  ils'écrioit  :  «  Ah  •'  la  helle 
TPKotX  !  »  Il  étoit  dans  un  de  ses 
accès  de  frénésie ,    lorsque  M. 
Berge ,  avec  qui  ii  avoit  fait  le 
yo^ge  dltalie  ,'  vint  le  matii^  , 
suivant  leur  convention ,  afin  de 
l'emmener  k  la  campagne ,   oh 
cet  ami  avoit  dessein  de  lui  faire 
prendre  les  remè^des  nécessaires 
pour  recouvrer  sa  santé.  Le  Moine, 
hors  de  lui  ^  même ,  entendant 
frapper ,  croit  que  ce  sont  des 
arcners   qui  viennent   le  saisir  ; 
aussitôt  il  s'enferme ,  et  se  perce 
de  neuf  coups  d'épée*  Dans  cet 
état,  il  eut  assez  de  force  pour 
se  traîner  h  la  porte  et  l'ouvrir  ; 
niais  à  l'instant  u  tombe  sans  vie , 

le  4  jï^iQ  \7^7*  ^  Moine  avoit 
un  amour-propre  excessif,  qui 
]e  rendoit  jalo.ux  et  satirique. 
Ildéchiroitsui^tout  ses  confrères  ; 
ce  qui  donna  occasion  à  l'un  d'eux 
de  lui  dire  :  «  Vous  qui  peignez 
$i  bien  ,  comment  ignorez-vous 
que  ce  sont  les  ombrés  qui  font 
yaloir  les  clairs.  »  Comme  il  se 
plaignoit  sans  cesse  au  ducd'Ajen 
que  son  plafond  dUerçule  n'a- 
voit  pas  été  assez  pajé  ,  «  Vou- 
driez^yous  ,  lui  répondit  le  duc  , 
-  qu'on  payât  vos  ouvrages  comme 
$1  vous  étiez  mort  ?  »  Le  Moine 
avoit  un  pinceau  doux  et  gracieux, 
une  touche  fine.  Il  donnoit  beau- 
coup d'agrément  et  d'expression 
à  ses  têtes ,  de  la  force  et  de  Tac- 
tivité  )i  ses  tefnres*  Son  chef- 
^^œuvre  est  la  composition  du 
grand  salon  qui  est  a  l'entrée  des 
appartemens   de   Versailles.   Ce 


MGIN 

iT Hercule.  Toutes  les  6gares  <!• 
cette   grande. production  ont  un 
mouvement,  un  caractère  et  une 
variété  surprenante  ;  la  fraîcheur 
du  coloris,  la  savante  distriba-  ' 
tion   de   la    lumière ,    Tenthou- 
siasme  de    la  composition  ,   s'y 
font  tour  -  à  -  tour   admirer,   lie 
cardinal  de  Fleury ,  frappé'  de  la 
beauté  de  ce  plafond,  ne  put  s'em- 
pêcher de  di|p  un  )Qur  ,  en  sor- 
tant  de  la  ^esse  avec   le   roi^ 
or  J'ai  toujours  pensé  que  ce  mor- 
ceau gâteroit  tout  Versailles.»  — » 
Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
Jean  -  Louis  Le  Moine  ,  célèbre 
sculpteur  de  Paris,  mort  en  1755, 
à  90  ans  ;  ni  avec  Jeau-Baptîste 
Le  Moine  ,  fils  de  Jean  -  Louis« 
Ce  dernier,  mort  à  Paris  en  1778, 
est  connu  par  la  statue  équestre 
de   Louis  XV   à   Bordeaux  ,   et 
par  sa  statue  équestre  a  Reims. 
ïj  autel  de  Saint-Jean-en-Grève,  le 
tombeaU;  de  Mignard  )  celui  du 
cardinal  deFleury,  spntde beaux 
monumens  de  cet  artiste*  Ils  son^ 
au  Musée  des  monumens  fran- 
çais. L'académie  française,  qui 
avoit  reçu  (le  lui  plusieurs  bustes 
d'académiciens  ,   l'honora  d'une 
médaille    d'or.   Ses  vertus  éga-s 
Iqient  ses  talens.  Son  père  ajrant 
étié  ruiné  par  Te  système  ,  il  le 
soutint  par  ses  travaux.  II  étoit 
de  l'académie  de  peintore.  Il  1^ 
lai.ssé  pluâeurs  en  tans. 

V.  MOINE  (Abraham  le), 
né  en  France  sur  la  fin  du  l'j^ 
siècle  ,  se  réfugia  en  Angleterre , 
ou  il  exerça  le'  ministère  ,  et  oîk 
il  mourut  en  1760.  L'Eglise  ïTran-* 
çaise,  du  soin  de  laquelle  il  fut 
pourvu  a  Londres ,  fut  témoin 
.  de  son  zèle  et  de  son  attache^ 
ment  k  la  religion.  Il  l'a  prouvé 
encore  par  des  traductions  dont 
il  a  enrichi  notre  langue.  Telles 
sont   les  Lettres  pastorales   d^ 


jf\ç>x\,\j^enixeçvé&€in\jd^ Apothéose \  Tévéque    de  Londres  ;  ^es  Té-i 


MOIN 

"mmns  de  la  résurrection  ,  ele. , 

Î^ar  l*évêqae  Sherlock  ,  in-ia  ; 
*Usaee  et  les  fins  de  la  prophé^ 
tie  ,  au  méme^  îd-8<>«  Ces  tra- 
dacû^ns  sont  ornées  de  disser» 
talions  curieuses  et  intéressantes 
snr  les  écrits  et  la  yie .  ^es  in- 
crédales  que  ees  prélats  combat» 
toient. 

.  *  VI.  MOINE  (  Guillaume  )  , 
pçolpteur  et  fondeur  de  métaux , 
né  a  Naples  ,  florissoit  sôus  le 
règne  des  rois  d'Aragon.  Les 
victoires  de  Ferdinand  f*^ ,  q[u'on 
voit  sculptées  sur  la  porte  mté- 
rieure  de  Castel-Nuovo  de  Nâples, 
9ont  4e. lui. 

*  VII.  MOINE  (  Antoine  ) ,  né 
à  Ceva  dans  le  Piémont ,  étudia 
le  droit  a  Turin  et  l'enseigna 
ensuite  publiquement  dans  cette 
ville.  Après  avoir  été  audi- 
teur de  rote  a  Lucques ,  a  Flo- 
rence et  k  Bologne  ,  il  retourna 
dans  sa  patrie ,  où  il  fut  nonimé 
avocat  des  pauvres.  On  a  de  lui 
un  -volume  de  Décisions  de  ju- 
fisprudence  ^    et   un   Traité  des 

fiefs  y  dédié  a  Victor  Amédée.  Ce 
*  dernier  ouvrage  est  estimé. 

♦  VIII.  MOINE  (  Maurice) ,  de 
la  congrégation  du  Mont-Cassin 
et  de  Saint-Séverin  de  Naples,  au 
i6*  siècle,  a  ^it  imprimer  un 
ouvrage  ÎBtkalé  Coïfyrium  men- 
tis j  in  quo  pleraque  Christi  no- 
mina  ex  veteri  novocpie  Testa^ 
mento  excerpta  quibusdam  scho'- 
Uis  notantur.  \^ 

*  IX.  MODNfE  (  Thomas  )  ,  Si- 
cilien ,  de  Tordre  des  frères  prê- 
cheurs y  docteur  en  théologie , 
mort  à  Paierme  en  1713 ,  a  pu- 
blié Logicœ  cursus  philosophie 
eus  9  etc. 

♦  X.  MOINE  tFlaminio)  ,  ju- 
risconsulte, de  dosenza^  au  17* 
liècle  I  a  écrit  '  L'addiswm  aHe 


MOIJÎ 


xB 


deeisioni  del  S.  C.  di  NapoU  di 
Giantommaso  Minado^o. 

'^XI.MOINEo«MoMAcd(Jacq.- 
Aatoine  )  ,  Napolitain  ,  de  TOra- 
toire  de  Saint*Philippe  de  Néri  , 
se  rendit  recommanaable  par  sa 
vaste  érudition.  C'est  lui  om  ache- 
ta la  précieuse  bibliothèque  du 
célèbre  avocat  Joseph  Valetta  , 
son  concitoyen  »  de  laquelle  les 
P.  Mabillott  et  Montfaucon  ont 
parlé  avec  le  plus  erand  éloge ,  il 
la  plaça  dans  un  local  spacieux 
qu  il  nt  élever  à  grand  frais  ,  et 
1  enrichit  d'une  grande  quantité  de 
vases  étrusques  de  différentes  for- 
mes et  grandeurs  ,  dont  il  en- 
voya les  dessins  à  Antoine^Fran- 
çois  Gori  y  savant  antiquaire  flo- 
rentin ,  qui  les  publia  dans  son 
Musée  étrusque  en  1737.  Moine 
mourut  le  ao  liovembre  1736. 

♦  XII.  MOINE  (  Pierre  )  vécut 
presque  toujours  a  Venise  ,  oà  il 
se  distingua  par  la  netteté  de  son 
dessin  et  son  talent  pour  la 
gravure  au  burin.  Il  a  gravé  d'a- 
près Le  Tintorét ,  Paul  Véronèse , 
Bassano ,  Annibal  Carraehe  ,  Luc 
Jordaëns,  Lé  Titien  et  d'autres 
peintres  célèbres.  En  1740  il  pu- 
blia k  Venise  un  recueil  de  ses 
OEmres  ,  au  nombre  de  1 19 ,  qui 
est  assez  estimé.  Il  a  aussi  gravé 
des  vues  de  Campagne  et  de  Flo^ 
rence  4a  recueil  de  Gerini .  Moine 
mourut  en  1770. 

^  MOINIGHEN  (  Henri 
de  ) ,  médecin  danois  vers  le 
milieu  du  17*  siècle ,  ayant  re- 
cueilli en  Italie  diverses  observa- 
tions sur  les  cas  rares  ,  et  joint 
k  ces  recherches  celles  oue  lui 
avoit  permis  de  faire  une  longue 
pratique  ,  les  rassembla  en  un 
corps  d^ouvrage  qu'il  dédia  a  Tho- 
mas Bartholin  ,  son  ami ,  sous  ce 
titre  :  Observationes  mecUco-chi'* 
rurgicat  XXI f^,  Uafniœ  ,  i665  » 


/ 


j6 


MOIS 


ïn-8*  ;  ibidem  y  1678 ,  in-S*  ;  avec 
le  CuUer  anatomicus  de  Michel 
Lyser,  Francofurti ,  1679  ,  m-8'»  ; 
Dresd<£,   1691 ,  in-ii. 

MOINISYN  (Moliamttt«d), 
-ancien  émyism  persan  ,  est  au- 
teur d'un  ouifraeenxkr  les  doi»ze 
principales  religums.  Il  est  inti-> 
■tnlé  Dabisian  ,  ou  ^Ecole  des 
mœurs*  Il  y  atteste  l'existence 
de  phisfeurs  djna&ties  de  souve- 
rains persans  qui  sont  iiiconnues 
à  notre  histoire  moderne. 

MOISAJNT  (Jacques)-  VQjez 
Baixox. 

moïse.   Vtyfet  Motse. 

*  MOISSOTf-DEVAUX  (  Ga- 
l>riel*-Pierrrf-François) ,  ne  à  Caen 
le  6  mai  174^  ,  aune  famille  dis- 
tinguée dans  la  robe ,  fût  easoyé 
àks  Tâee  le  plus  tendre  k  Paris  , 
où  il  fit  de  rapides  progrès  dans  Fé- 
tade  des  langues.  Destiné  à  l'état 
militaire,  il  obtint^  16  ans  une  lieu- 
tenance  dans  le  régiment  de  cava- 
lerie Dauphin  étranger  ,  et  fit  en 
Allemagne  les  campagnes  de  1 758 
à  1 761 .  Ayant  quitté  le  service  a  la 

faix ,  il  se  livra  particulièrement 
la  botanique ,  et  fit  une  étude 
approfondie  du  rè^e  végétal.  Au 
moment  où  Linjaée  succédoit  k 
Tournefort,  la  méthode  de  Jus- 
ftieu  n'étoit  pas  encore  publiée* 
Plus  occupé  des  propriétés  que 
de  la  nomenclature  sèche  et  an)i- 
fraire  des  végétaux^  il  observoit 
avec  soin  oedx  qui  servent  a  la 
subsistance  de  rhomme ,  ceux 
qui  contribuent  à  satgaérisoni 
ceux  enfin  qui  sont  en  usage  dans 
les  arts.  .On  lui'est  redevable  de 
plusieurs  jardins 'botaniques.  Il 
acclimata  le  sassafras  d'Amé- 
rique, dont  la  racine  offre  un  des 
médicameus  les  plus  salutaires  « 
11  essaya  le  premier  en  vprance  , 
a^vee  La  GaRssooaiière  >  d'élever 


MOIS 

le  magnolia  en  piétine  USKfe  ,  et^ 
réussit ,  au  grand  é^nnement  de 
plusieurs  cultivateurs  timides. 
Appelé  k  la  re|>réseiïtation  natio- 
*iude  ,  il. sollicita  vivement  la  re-« 
prise  de»  travaux  du  port  de 
-Caen  y  et  la  continuation  du:can«l 
de  l'Orne.  Après,  avoir  occupé 
successivement  plusieurs .  places 
administratives  ,  il  redevint  stm- 
'pie  citoyen  ;  ce  qui  le  mit  k  même 
de  cultiver  ses  goûts  chéris. 
Membre  de  la  société  d'agricul- 
ture de  Caen  ,  il  y  pronoAca 
un  Discours  sur  la  nécessité  de 
faire  des.  plantations  et  de  former 
des  pépinières  dans  le  déparle- 
ment du  Calvados  ,  discours  qitt 
prouva  ses  vastes  connoissances 
en  botanique.  Parmi  beaucoup 
à^ouvrages  eu  tout  genre  sortis 
de  sa  plume ,  il  existe  un  mé- 
moire fort  intéressant  sur  les^- 
eus  ;  l'abbé  Rozier  désiroit  qu'il 
le  publiât  ;  mais  sa  modestie  s'jr 
refusa  constamnient  ;  jaikiais  il  ne 
voulut  livrer  à  l'impression  auciui 
de  ses  écrits.  Moisson-Devauxest 
mort  en  i8o3. 


♦  MOISSY  (Alexandre-Guil- 
laume MovSLiEE  de  )  4  né  a  Paris 
en.  1 712  y  et  mort  dans  cette  ville 
en  1777,  littérateur  et  auteur  dra<- 
ma tique,  a  publié  les  ouvrages 
suivons  :  L^ItePravincial  à  Paris ^ 
comédie  en  trois  aetesetten  vers, 
1750  y  in- 1>2.  II.  Les  fausses  In- 
constances ,  comédie  en  un  acte» 
i75o,ini^ia.lII.  i^  Falet  maître  y 
comédier  en  trois  %sil^ ,  envers., 
1751 ,  in-S*».  ÏV.  Lettres  aalantes 
et  morales  du  marquis  de***  au 
comte  de  ***  ,  La  Haye  et  Paris  , 
1757,  m-ii.V.La  nouvelle  Ecole 
des  femmes ,  comédie  en  trois 
actes  5  en  prose ,  175B ,  în-8».  VI- 
V Impromptu  de  tamoUrytn  -im 
acte  et  en:prdse  ^  i^Sp  ,  in-i2.r 
VII.  L'éducation ,  poème  en  ciaq^ 
chants,  1760  ^.in-8-.^YUL  Tkéd- 


f 


MOIT 

i^ ,  1768  ,  hi-iQ.  IX.  Lesdeur 
Frères  ,  Gomédié  en  cinq  actes  , 
en  vers  ,  1768  ,  in  -  8*.  X.  Les 
Amis  éprouvés  y  comédie  en  trois 
actes ,  en  vers ,  1768  ,  in-8».  Xl. 
VEnm/rféy  cotnédie  en  trois  aetes, 
enpro^,  ni-^*.  XÏI.  Bélisaire  ^ 
comédie  héroïque  ,  m  prose  »  en 
cioq  actes  ,  1769 ,  m-ia.  XHL 
Les  Jeux  de  la  petite  Thalie  y 
177O  ,  in-8«.  XrV.  Ecole  drama- 
tique ,  suite  des  jeux  y  etc.,  1771, 
fn-8*.  XV.  Ecole  dramatique  de 
f homme  du  dernier  dge  ,  1775, 
ûi-8».  XVI.  Vérités  philosophie» 
quês  tirées  des  Nuits  dToung^ 
et  mises  en  vet^  libres ,  Rouen 
et  Paris ,  1770 ,  in-8».  XVII.  OEw 
vres  dramatiques ,  5  vol.  in-8*. 
XVni.  La  vraie  MèrVy  arame  di* 
dacto-comique ,  en  trois  êtctes  et 
en  prose  ,  177' >  in-8».  XIX. 
Petit  recueil  de  phjsique  et  de 
tnoraîe  à  f  usage  des  dames,  con- 
tenant le  nouveau  présent  de  no- 
ces ;  le  Pour  et  le  Contre  de  la 
vie  humaine  y  Amsterdam  et  Paris, 
1771 ,  in-8«  de  i35  pages.  XX.  La 
nature  philosophe  y  1776,  in-8*. 

MOmiET  (Mfanncre-Antoine) , 
ingénieur-géographe  du  roi ,  au- 
teur d'an  ÎHan  historiauè  de  Pa- 
ris ^  et  de  Recherches  historiques 
sur  Reims ,  Orléans,  et  AnêerSy 
jyyi  >  in-4*  >  naquit  k  Pans  en 
17^3  ,  et  mouruf  en  1777. 

MOITOREL  i»B  Blainvulb 
(  Antoine)  ,  ardiitecte  et  géomè- 
tre ,  de  Pichange  ,  à  quatve  lieues 
de  Dijon ,  fat  arpenteur  et  jau- 
geur  royal  du  bauHage  et  de  la 
vicomte  de  Rouen ,  oii  il  mou- 
rut le  4  îanvier  1710  ,  âgé  d'en- 
viron 60  ans.  On  a  de  lui ,  I. 
Un  Traité  dki /augeage  universel^ 
avec  la  Méthode  de  toiser  les  ou- 
vrages de  maçonnerie,  qui  ont 
été  réimprimés  sous  le  titre  de 
Kouueaux  élémena  deBUinnlb. 


MOlT 


*7 


n.  Traité  du  grand  négoce  de 
Praiux  pour  la  correspondance 
des  marchands  »  et  d'autres  on** 
vrages  estimés. 

*  I.  MOITTE  (Pierre-Etienne} , 
graveur ,  reçu  acadénntîen  en 
1771 ,  et  mort  à  Paris  en  1781  , 
dans  la  5g*  année  de  son  âge , 
joignoit  un  talent  estimable  a 
d'excellentes  qualités  morales.  Il 
a  laissé  quatre  fils  ,  tous  entréa 
dans  la  carrière  des  arts. 


tn.  MOlTTE(Jcan-Guillaume), 
sculpteur-,  fils  de  Pierre-Etienne 
Moitte  ,  né  k  Paris  en  1722  , 
graveur  du  roi ,  membre  de  son 
académie  de  peinture ,  et  mot-t 
en  1781 ,  naquit  également  k  Paris 
en  1746.  Le  jeune  Moitte  montra 
<lès  l'enfance  des  dispositions  sin- 
gulières pour  le  dessin;  et  son 

ère ,  après  lui  en  avoir  donné 
i^s  premiers  élémens ,  le  plaça 
chez  Jean-Baptiste  Pigalle/sculp-' 
teur  du  roi ,  où  il  s'appliqua  par- 
ticulièrement à  la  scu^ture ,  sana 
cependant  abandonner  Tétude  d» 
dessin  ,  qu'il  considéroit  avee 
raison  comme  la  base  principale 
de  l'art  dans  lequel  il  vouloit  se 
distinguer ,  et  onle  vovoit  succes<> 
sivement  modeler  et  dfessiner  d'à-, 
près  le  modèle  vivant.  Moitte 
I  passa  de  l'école  de  Pigalle  dans 
celle  de  Jean-Baptiste  Le  Moyne  » 
autre  sculpteur  du  roi,  sans  perdre 
néanmoins  l'amitié  et  les  conseils 
de  son  premier  maître.  Ainsi 
euidédans  la  carrière  de  l'art  par 
deux  hommes  habiles,  il  ne  tarda 

Eas  à  sortir  de  la  ligne  ordinaire  ; 
ient6t  il  remporta  les  médailles 
des  premiers  concours  ,  et  mémn 
le  second  prix  ,  lorsqu'en  1768 
il  obtint  le  grand  prix  sur  un 
bas-relief  représentant  David 
vainqueur  du  géant  Goliath  ,  et 
passa  h  Rome  à  la  pension  du 
roi.  -Ce  fut  dans  cette  cité ,  ri- 


-  3«  BIOIT 

che  de5  beautés  de  la  nature  et 
des  monumens  de  rantiquité , 
que  Moitte  puisa  le  goût  pur  et 
sévère  qu'il  donna  dans  la  suite 
à  tous  ses  ouvrages.  La  sagesse 
et  la  raison  le  guidoient  dans 
ses  compositions  ,  et  en  eifet 
on  y  admire  la  profondeur  de  la 
pensée  et  la  vérité  des  expres- 
sions. Les  groupes  dont  elles  $ont 
formées  sont  parfaitement  en 
scène  ,  et  rien  n'y  est  de  trop. 
Egalement  instruit  dans  les  usa- 
ges et  dans  les  costumes  des  an- 
•  .eiens  peuples ,  Moitte  ne  se  li- 
vra jamais  à  cet  écart -du  bon  sens 
appelé  pittoresque  par  certains 
artistes  peu  exacts  a  suivre  les 
convenances  exigées  par  l'histoire 
et  forcées  par  les  situations  ;  la 
nature  étoil  son  guide  ,  et  jamais 
il  ne  commit  d'anachronisme. 
Tant  de  soins  et  tant  de  travaux 
lui  firent  en  peu  de  temps  une 
réputation  qui  le  distinguoit  des 
artistes  ordmaires.  De  retour  à 
Paris  ,  Moitte   fit  une  figure  re- 

Ï>résentant  un   sacrificateur ,  sur 
aquelle  il  fut  agrégé  à  l'académie 
royale.  Une   Festale  qu^il  fit  en- 
suite pour  le   trésorier  des  états 
de  Languedoc  ;   une  figuré  à'A- 
riane;  celles  représentant  les  pro- 
vinces de  Bretagne  et  de  Norm^m" 
^>,  placées  à  lax>arrière  de  Passy, 
et  les  Bq^' Reliefs  du  château  de 
'  î'Isle-Adam  ,  furent  les  premiers 
morceaux  par  lesquels  il    se  fît 
counoître  a  Paris.  Les    sociétés 
savantes  se  disputèrent  l'honneur 
de  le  posséder  ,  et  déjà  il  avoit 
recule  titre  honorable  de  membre 
de  l'institut ,  et ,  depuis  ,  la  déco- 
ration de    la  légion   d'honneur  , 
lorsque  l'achèvement  de  sa  Statue 
en  marbre  et  en  pied  de  Câssini  ; 
le  beau  Fronton  dû  portail  du 
Panthéon  ;  le  tombeau  en  marbre 
du  général  Desaix ,  pour  le  Mont- 
Saint-Bernard  -y  le  Èuste  de  Léo- 
^rd  de  Vinci  ;  la  Statue  éques* 


MOIV 

tre  de  l'empereur  Napoléon ,  et  la 
parfaite  exécution  de  l'un  des 
Frontons  intérieurs  du  Louvrç, 
posèrent  les  bornes  de  sa  gloire» 
Ses  mœurs  austères  lui  firent  dea 
ennemis  ;  mais  ,forl  de  sa  vertu  et 
de  son  talent ,  il  sut  les  réduire 
ai^  silence.  On  remarque  gé- 
néralement dans    les   sculptures 

[de  Jean  -  Guillaume  Moitte  une 
grande  vivacité  dans  la  concep- 
tion des  sujets  qu'il  a  traités  ;  Ùgs 
traits  énergiques  et  fins  dans  les 
mouvemens  des  personnages  qu'il 
a  mis  en  action  ,  et  beaucoup  de 

,  précision  ei  de  force  dans  l'exé- 
cution de  ses  ouvrages.  Cet  homme 
savant  et  habile  mourut  à  Paris  , 
k  la  suite  d'une  maladie  de  lan- 
gueur, le' 2  mai  i8io.  Parmi  les 
nombreuses  productions    de    ce 
célèbre   sculpteur  ,   il   est  k   re- 
gretter qu'une  mort  trop  prompte 
ait  ..arrêté  l'achèvement  de  quel- 
ques morceaux  précieux  qu'il  se 
rcservoit  de  soigner  particulière- 
ment.  De  ce  nombre  étoieut   la 
Statue  de  Jean- Jacques  Rousseau, 
méditant  le  plan  de  son  Emile  , 
qu'il  devoit  exécuter  en  bronze 
pour  les  Champs-Elysées;  un  Bas^ 
reliefi pour  le  péristyle  du  sénat , 
et  les  Statues  d'à  Destin  et   de 
la  Force;  plus  un  Su/et  allégo- 
rique relatif  au  libre  exercice  des 
cultes  ,  et  un  autre  sur  le  Traité 
d'Amiens,  Tous  ces  objets  étoiejKit   '^ 
cotninandés  par  le  gouvernement» 
Jean- Gttillauibe  Moitte  a  prodiiit 
un  nombre  considérable  de^a^- 
sins  ,  dont  la  majeure  partie  a  été 
gravée.  —  Jean-Baptiste-Philibert 
Moitte  ,  son  frère  ,   né   k  Paris 
en  1754»  et  mort  k  Dijon  en  1808, 
s'étoit    acquis    de   la  réputation 
dans  V architecture  et  dans  l'art 
de  composer  et  de  dessiner  l'or- 
nement. 
» 

fi.  MOIVRE  (Abraham  ),  né 
\  à  Yitry  en  Champagne  l'an  i^j  > 


MÔIV 

d^un   chirurgien.    La  révocation 
de    Tédit    de  Nantes    le    déter- 
mina à  fuir  en  Angleterre ,  plu- 
tôt   que    d'abandonaer    la    reli- 
gion de  ses  pères.  Il  avoit  com- 
mencé Vétude'des  mathématiques 
«n  France  ;  il  s'j  perfectionna  a 
Londres  ,  où  la  médiocrité  de  sa 
fortune  Tobligea  d'en  donner  des 
leçons.  Les  principes  de  Newton, 
que  le  hasard  lui  offîrit ,  lui  firent 
comprendre  combien  peu  il  étoit 
avancé     dans    la    science    qu'il 
croyoit  posséder.  Il  apprit  dans 
<îe  livre  la   géométrie   de  l'infini 
iavec  autant  de  facilité  qu'il  avoit 
appris  la  géométrie  élémentaire; 
el  bientôt  il  put  figurer  avec  les 
mathématiciens  les  plus  célèbres. 
Ses  succès  lui  ouvrirent  les  portes 
de  la  société  royale  de  Londres 
et  de  l'académie  des  sciences  de 
Paris.   Son    mérite  étoit  si  bien 
connu  dans  la  première,  qu'elle 
le  jugea  capable  de  décider  de  la 
fameuse  contestation  qui  s'éleva 
^ntreLeibuitz  et  Newton,  au  sujet 
de  l'invention  du  calcul  différen- 
tiel. On  a  de  lui   un  Traité  des 
chances^  en  anglais ,  1738  ,  in-8®  ; 
et  un  autre  des  Rentes  viagères  , 
i^Sa  ,    in  -  8*  ,    tous   deux  fort 
exacts.  Les 'Transactions  philo- 
sophiques   renferment  plusieurs 
de  sesi  mémoires  y  très-intéres- 
sans.  Les  uns  roulent  sur  la  mé- 
thode des  fluxions  ou  différences 
sur  la  lunule  d^ippocrate  ,  etc.  ; 
les  autres  sur  l'astronomie  phy- 
sique ,  science  ou  il  résolut  pin- 
ceurs problèmes  importans  ;  en- 
fin ,  sur  l'analyse  des  jeux  de  ha- 
sard ,   dans  laquelle  il  prit  une 
route  différente  de  celle  qui  a  été 
Suivie  par  Montmort.  Sur  lafin 
de  ses  jours  il  perdit  la  vue  et 
Touïe ,  et  le  besoin   de  dormir 
augmenta  au  point  qu'un  som- 
meil de  vingt  heures  étoit  pour 
lui    une  nécessité.  Il  mourut   à 
Londres    en    i654-    Son    génie 


MO  LA 


29 


n^étoit  pas  borné  aux  seules  con«> 
noissances  mathématiques.  Le 
goût  de  la  belle  littérature  ne 
Pabandonna  jamais.  Il  connois- 
soit  tous  les  bons  auteurs  de  Tan- 
tiquité  :  souvent  méai'e  il  étbit 
consulté  sur  des  paissages  diffi- 
ciles de  leurs  ouvrages.  Les  deux 
écrivains  français  qu'il  chéris- 
soit  le  plus  étoieut  Rabelais  et 
Molière.  Il  les  savoit  par  cœur  ; 
il  dit  un  j.our  k  un  de  ses  amis 
«  qu'il  eût  mieux  aimé  être  ce 
célèbre  comique  que  Newton.  » 
Il  récitoit  des  scènes  entières 
du  Misanthrope  ,  avec  toute  la 
finesse  et  toute  la  force  qu'il 
se  rappeloit  de  leur  avoir  en- 
tendu donner  70  ans  auparavant 
à  Paris  par  la  troupe  même  de 
Molière.  Il  est  vrai  que  ce  ca- 
ractère approchoit  un  peu  du 
sien.  Il  jugeoit  les  hommes  avec 
quelque  sévérité.  Son  style  avoit 
plus  de  force  et  de  solidité  que 
d'affrémcnt  et  de  vivacité  ;  mais  il 
étoit  toujours  très-correct,  et  il  y 
apportoit  le  même  soin  et  la 
même  attention  qu'à  ses  calculs. 
En  Angleterre  ,  lorsqu'on  va 
dîner  chez  un  grand  ,  c'est  l'u'^ 
sage  de  donner  quelque  ar- 
gent à  ses  premiers  laquais.  Un 
des  premiers  lords^de  Ijoadres 
fit  des  reproches  à  Moivre  de  ce 
qu'il  ne  le  voyoit  que  rarement 
à  sa  table  :  «Excusez-moi ,  dit-il, 
je  ne  suis  pas  assez  riche  pour 
avoir  souvent  cet  honnéur-lk.  » 

II.  MOIVRE  (Gilles  de)  , 
avocat ,  a  publié ,  en  1743  ,  une 
yie  de  TihuUe ,  tirée  de  ses 
écrits,  en  1  vol.   in-ia,  dans  le 

foût  des  Amours  de  TibuUe ,  par 
^a  Chapelle  ,  et  en  1746  la  F^ie 
de  Properce.  On  y  trouve  plu- 
sieurs imitations  en  vers  français 
des  Elégies  de  ces  deux  poëCes. 

fl.  MOLA  (Pierre-François  ), 


3o 


MOL  A 


peintre,  né.  en  i6ii  a  Coldrë 
àsns  le  Milanais ,  reçut  les  pre- 
miers élémens  de  la  peinture  de 
son  père  ,  qui  étoit  peintre  et  ar- 
chitecte. II  fut  ensuite  disciple  de 
Josepin ,  de  TAlbane  et  du  Guer* 
chin.  Sa  grapde  réputation  le  fit 
rechercher  dçs^apes  et  des  prin- 
ces de  Rome.'  Lia  reine  Christine 
de  Suède  le  mit  au  rang  de  ses 
oÛiciers.  Appelé  en  France  ,  il 
étoit  sur  le  point  de  $y  rendre, 
lorsqu'il  mourut  k  Bofipeen  1666. 
Ce  peintre ,  bon  coloriste ,  grand 
dessinateur  et  excellent  paysa- 
giste ,  a  encore  traité  Thistoire 
«vec  succès.  Le  génie,  l'invention 
et  la  facilité  sont  le  caractère 
distinctif  de  ses  ouvrages.  Forest 
et  Collandon  ,  peintres  français , 
&ont  au  nombre  de  ses  disciples. 
On  a  gravé  quelques  morceaux 
d*après  lui.  Il  a  ^rasfé  lui-même 
plusieurs  morceaux  de  fort  bon 
goôt.  Suivant  Pilkington  ,  sur 
l'autorité  duquel  s'appuient  les 
auteurs  du  Dictionnaire  biogra- 
phique anglais ,  P.  F.  Mola  etoit 
né  à  Lugano  en  1609 ,  et  mou- 
rut en  io65  a  56  ans. 

IL  MOLA  (Jean -Baptiste), 
né  vers  l'an  1620,  étoit,  dit-on, 
originaire  de  France.  Il  portoit 
le  même  nom  que  le  précédent , 
sans  être  son  parent.  Jeaii-Bap- 
tbte  étudia  dans  Técote  de  Vouet 
\  Paris,  et  prit  k  Bologne  des 
leçons  de  TAibane.  Ce  peintre  a 
réussi  dans  le  paysage  ;  ses  sites 
sont  d'un  beau  choix  ;  sa  ma- 
nièie  de  feuiller  les  arbres  est 
admirable.  Il  entendoit  bien  la 
perspective  ;.  mais  il  n'a  point 
assez  consulté ,  pour  le  coloris, 
les  ouvrages  de  l'AUbane  ,  son 
maître.  U  est  même  inférieur  à 
P.  Afola  pour  le  goût  de  ses  com- 
positions ,  et  pour  la  manière 
sèche  dont  il  a  traité  ses  figures. 

t  L  MOLAC  (  Jciwi  »?   Cl*- 


MOLA 

CADO  ou  DE  Rebcado  dc  ) ,  séné- 
chai  de  Bretagne,  d'une  des  meil- 
leures et  des  plus  anciennes  mai- 
sons de  cette  province.  Après 
avoir  rempli  avec  honneur  les 
premières  charges  et  les  plus 
grands  emplois  a  la  cour  des  aucs 
de  Bretagne ,  et  s'être  distingué 
en  plusieurs  combats ,  il  passa  au 
service  du  roi  François  I*»",  et 
fut  le  premier  gentilhomme  de 
sa  chani1)re  ,  et  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes.  A  la  fameuse 
bataille  de  Pavie  en  iSaS,  unar» 
quebusier  allant  tirer  sur  le  roi , 
le  sénéchal  de  Molac  se  précipita 
au-devant  du  coup ,  se  fit  tuer  » 
et  sauva  la  vie  à  François  I". 
Henri  de  Guise  ,-  surnommé  le 
Balafré ^  celui  même  quivouloit 
faire  tonsurer  Henri  II 1 ,  se  pro- 
menant dans  une  galerie  où  Toii 
avoit peint  du  Guesclin détrônant 
Pierre-le-Cruel ,  roi  de  Castille^ 
disoit  ad  fils  dé  celui  qui  est 
l'objet  de  cet  article  :  «  Je  re- 
garde toujours  avec  plaisir  du 
Guesclin  ;  il  eut  la  gloire  de  dé- 
trôner un  tjran.-^^  Mais  ce  tyran  , 
répondit  le  fidèle  Carcado ,  n'étoit 
pas  soii  roi.  »  C'est  de  lui  que 
descendoient  les  seigneurs  de 
Rercado  de  Molac  ,  dans  la  mai- 
son desquels  la  charge  de  grand- 
sénéchal  de  Bretagne  étoit  héré- 
ditaire. 

t  IL  MOLAC  (  Réné-Alexis  de 
Kercaoo  ,  marquis  de  ) ,  -de  la 
même  famille  que  les  précédens , 
colonel  du  régiment  de  Berri  , 
infanterie  ,  s'acquit,  dans  la  cam- 
pagii^e  de  l^ohême  ,  l'estime  ,  l'a- 
mitié et  la  confiance  des  maré- 
chaux de  Saxe  et  de  Bx^glie.  Vif, 
ardent ,  plein  d'une  noble  ambi- 
tion, doué  de  grandes  qualités 
pour  l'art  militaire ,  il  donnoit  des 
espérances ,  lorsqu'il  fut  tué  à  la 
fameuse  sortie  de  Pragu#  ,  le  a!) 
aoftt  174^9  ^29  anj»» 


tl 


MOL  4 

I.  MOLANUS  ou  Vermewlen 
(vJean  )  .  docteur  et  professeur  dé 
théologie  k  !LouTain  ,  et  censeur 
royal  des  lÎTres,  né  k  Lille 
l'an  i535 ,  4aus  le  temps  que  son 
père  el  sa  mère,  qui  ëtoient  do- 
miciliés à  Louvain  y  étoient  allés 
faire-  un  court  séjour  en  cette 
\ille,  réclama  toujours  Louvain 
pour  sa  ville  natale,  et  signa 
constamment  \  Molanus  Lova- 
niensis^  U  mourut  le  i8  septem- 
bre i585 ,  après  avoir  publié  , 
I.  Une  édition  du  Martyrologe 
d'U5uard,accompagiiée^  i  °  de  IS'o* 
tes  ;  2»  d'un  Appendix  ;  3*  d'un 
Traité  des  ùlartjrologes;^''  d'un 
Abrégé  des  Vies  dés  saints  deS' 
Pays-Bas iS""  d'une  Chronique  des 
mêmes  saints  ,  Louvain ,  1 575  , 
in-S».  H.  Natales  sanctorum  Bel" 
giï, Louvain,  i595 ,  in-ia.  Arnold 
Baissius,  chanoine  de  Saint-Pierre 
à  Doua j,  en  a  donné  une  édition 
plus  ample  l'an  1626.  III.  ffis- 
ioHa  SS,  Imaginum,  et  Pictu- 
rarum ,  Louvain ,  1674  >  raS** ,  et 
1771,  in-4*>  *vec  des  anno- 
tations et  dîes  snpplémens  par 
Paqnot.  IV.  De  Cafionieis ,  Lou- 
vain ,  1670  :  ouvrage  savant  et 
curieux.  V-.  De  Fide  hereticis 
servandd ,  Louvain,  i585.  VI. 
De  piis  teslamentis ,  1 584 ,  in- 1 3 . 
VU.  Theologiœ  practifiœ  Corn- 
pendium,  VI  IL  Militia  sacra 
ducum  Brabantice,  ÏX.  Rerum 
Lovéude/nsiitm  lib,  XIJ,  manus- 
crit. Tous  ces  ouvrages  montrent 
que  Molanus  étoit  versé  dans 
rantiquité  ecclésiastique  et  dans 
la  critique ,  aa  moins  pour  son 
temps. 

II.  MOLAWUS  (  Gérard  Wait 
TBa) ,  théologien  luthérien  ,  abbé 
de  Lockum ,  mort  en  1 7M ,  fut 
aueLque  temps  en  correspon- 
oance  avec  fiossuet ,  relative- 
ment k  la  réunion  des  luthériens 
et  des  catholiques.  (  Fojez  les 


MO  LA 


U 


OEuvres  posthumes  de  Bossaet.) 
Il  a  laissé  plusieurs  oui^rages  de 
théologie  et  de  mathématiques. 

<  - 
'*'  MOLARI  (Augustin)»  coi^nii 

sous  le  nom  d! Augustin  de  Si- 
ifizzano ,  en  Toscane ,  lien  de  sa 
naissance,  religieupic  de  l'ordre 
de  Saint- Augustin ,  confesseur 
des  papes  Grégoire  XIII ,  Clé- 
ment Vllï  ,  commandeur  de  Itô- 
pital  du  Saint-  Esprit  k  Borne , 
trois  fois  vicaire-général  de  son 
Ordre,  et  président  des  chapi- 
tres-généraux, mort  en  i595,  A 
publié  De  ritu  SS.  Crucis'^Mo^ 
mano  pontifici  prœferendœ  comr 
mentarium  ;  P^ita  Sancti  Augus-, 
tini ,  etc. 

MOLAY ,  ou  Mohi  (  Jac- 
ques de),  Bourguignon ,  deï'nier 
grand-maltre  de  Tordre  des  tem- 
pliers ,  au  commencement  du 
i4'  siècle.  lies  trop  grandes  ri- 
chesses de  son  ordre ,  et  l'orgueil 
de  ses  chevaliers ,  excitoient 
l'envie  des  grands  '  t  les  mur- 
mures du  peuple.  L'an  i3o7 ,  sur 
la  dénonciation  de  deux  scélé» 
rats ,  l'un  chevalier  apostat  , 
l'autre  bourgeois  de  Béziers, 
Philippe-le-Bel ,  roi  de  France , 
du  consentement  du  pape  Clé- 
ment V ,  fît  arrêter  tous  les  che- 
valiers ,  et  s'empara  du  Temple 
k  Paris  et  de  tous  leurs  titres.  Le 
pape  avoit  mandé  au  grand- 
maître  de  venir  en  France  se  jus- 
tifier des  crimes  dont  son  ordre 
étoit  accusé.  U  étoit  alors  en 
Chypre  ,  oii  il  faisoit  vaillam- 
ment la  guerre  aux  Turcs.  Il 
vint  k  Paris,  suivi  de  soixante 
chevaliers  des  plus  qualifiés  ,  du 
nombre  desquels  étoit  Gui ,  dau- 
phin d'Auvergne  ,  et  Hugues  de 
Féralde.  Ils  furent  tous  arrêtés 
le  même  jour ,  et  cinquante-sept 
périrent  par  le  feu  k  la  un  de  mai 
i3ii.  L'ordie  ayant  été  aboli.. 


/- 


52  MOLA 

l'année  (à'après  par  lé  concile  de 
Vienne ,  Melay ,  Gui  et  Hugues 
furent  retenus  en  prison  jusqu'en 
l'an  1 3  1 3  .  qu'on  leur  fit  leur 
procès.  Ils  confessèrent  les  cri- 
mes qu'on  lei^r  imputoit,  dans 
l'espérance  d'obtenir  leur  liberté 
aux  dépens  de  leur  honneur  ; 
mais ,  voyant  qu^on  les  retenoit 
toujours  prisonniers  ,  Molaj  et 
Gui  se  rélraclèrerjt.  Ils  furent 
brûlés  vifs  dans  l'île  du  Palais 
le  II  mars  i3i4.  Molay  parut  en 
héros  chrétien  sur  l'écnafaud  , 
et  s'avança  jusqu'au  bord  de  ce 
fatal  théâtre  i  puis  ,  élevant  sa 
voix  pour  être  mieux  entendu  : 
«Il  est  bien  juste,   s'écria*t-il , 

3ue  dans  un  si  terrible  jour  et 
ans  les  derniers  raomens  de  ma 
vie  ,  je  découvre  toute  l'iniquité 
du  mensonge  ,  et  que  je  lasse 
triompher  la  vérité.  Je  déclare 
donc  a  là  face  du  ciel  et  de  la 
terre  ,  et  j'avoue  ,  quoiqu  k  ma 
honte  étemelle ,  que  j'ai  commis 
le  plus  grand  de  fous  les  crimes  ; 
mais  ce  n'a  été  qu'en  convenant 
de  ceux  qu'on  impute  avec  tant 
de  noirceur  h  ton  ordre  que  la 
vérité  m'oblige  de  reconnoître 
aujourd'hui  pour  innocent.  Je 
n'ai  même  passé  la  déclaration 
qu'on  exigeoit  de  moi  ,  que  pour 
suspendre  les  douleurs  excessi- 
ves de  la  torture  ,  et  pour  flé- 
chir ceux  qui  me  les  faisoient 
souffrir.  Je  sais  les  supplices 
qu'on  a  fait  subir  à  tous  ceux  qui 
ont  eu  le  courage  de  révoquer 
une  pareille  cotflession  ;  mais 
l'affreux  spectacle  qu'on  me  pré- 
sente n'est  pas  capable  de  me 
faire  confirmer  un  premier  men- 
songe par  un  second.  A  une  con- 
dition si  infâme ,  je  renoDce  de 
bon  cœur  h  la  vie  ,  qui  ne  m'est 
déjà  que  trop  odieuse.  Et  que 
me  sei-viroit  de  prolonger  de 
tristes  jours ,  que  je  ne  devrois 
qu'à  la  Calomnie  ?»  Ce  discourt 


MOLA 

persuada  à  tout  le  monde  qti'it 
étoit  innocent.  Des  historiens 
modernes  rapportent,  mais  sans 
autre  preuve  que  celle  ded'événe- 
ment ,  qu'il  ajourna  lé^ape  Clé-^ 
ment  v  à  compairoître  devant 
Dieu  dans  quarante  jours ,  et  le 
roi  dans  l'année.  En  effet ,  ils  ne 
passèrent  pas  ce  terme.  Il  est 
très -certain  que  ,  dans  la  des- 
truction dés  templiers  ,  un  grand 
nombre  d'innocens  fut  la  victime 
de  Torfueil  et  de  la  richesse  inso- 
lente ae  leurs  principaux  chefs^ 
Ij€s  désordres  qu'on  leur  repro- 
choit  {voyez  Hugues  des  Païeuts  , 
n»  V)i  et  dont  la  plupart  n'é* 
toient  fondée  que  sur  le  men- 
songe ou  sur  l'exagération  ,  ne 
furent  que  le  prétexte  de  leur 
ruine.  Leur  principal  crime  fut 
de  s'être  rendus  odieux  et  redou-^ 
tables,  et  plusieurs,  portant  la 
peine  de  tous ,  furent  punis  aveà 
une  cruauté  inouïe ,  dit  Bossuet 
dans^  son  Abrégé  de  l'Histoire  die 
France.  «  On  ne  sait ,  ajoute^t-il , 
s'il  n'y  eut  pas  plus  d'avarice  et 
de  vengeance  dans  cette  exéeu* 
tion  que  de  justice....»  Mariana^ 
Vertot,  et  une  foule  d'écrivains  ont 
pensé  k  peu  près  de  même.  «  Je 
ne  croirai  jamais  ,  dit  un  histo- 
rien ,  qu'un  grand-maître  et  tant 
de  chevaliers ,  parmi  lesquels  oH 
comptoit  des  princes,,  tous  yé- 
n érables  par  leUr  âge  et  par  lears 
services ,  fussent  coupalbles  des 
bassesses  absurdes  et  inutiles 
dont  on  les  accnsoit«  Je  ne  croi- 
rai jamais  qu'un  ordre  entier  de 
religieux  ait  renoncé  en  Europe 
h  la  religion  chrétienne ,  pour  la-< 
quelle  il  combattoit  en  Asie  ,  en 
Afrique ,  et  pour  laquelle  même 
encore  plusieurs  d'entre  eux  gé- 
mi ssoient  dans  les  fers  des  Turcs 
et  des  Arabes  ,  aimant  mieux- 
mou  ri  r  dans  les  cachots  que  de 
renier  cette  même  religion.  En- 
fin, je  crois  sans  dilficctiié  k  plua 


IVIOLÊ 

%e  qaatre-vingts  chevaliers  ,  ^ui 
en  mourant  preiitïent  Dieu  k  té- 
moin de  leur  hmocence.  Whé- 
sitous  ^oint  à  mettre  leur  pros- 
cription au  rang  des  futiestes 
effets  d'uU'teniips  d'ignorance  et 
de  barbarfe.  » 

I.  MOLE  (Edouard),  seigneur 
de  Champlastreux  ,  Conseiller  , 
puis  procureur -général  du  par- 
lement de  Paris  pendant  la  Li*ue. 
<€e  lut  sur  ses  conclusioas  que  le 
parlement  donna  ce  fameux  ar- 
rêt ,  par  lequel  il  fut  déclaré  que 
«  la  couronne  né  pouvoit  passer 
ni  à  des  fifemmçs,  ni  à  des  étran- 
gers. »  Henri  IV  le  fil  président  à 
mortier  en  iGail  Mole  mourut 
le  in  septembre  t6i6.  Sa  fa- 
içille ,  origionire  de  Troyes  en 
Champagne ,  est  illustré  Jar  le 
nombre  '  de'  grands  magistrats 
qu'elle  a   donnés  à  la  France. 

tn.MOLÉ  (Matthieu),  né  k 
Paris  en  i584,  d'Edduârd  Môle, 

•  seigneur  de  Champlastreux ,  suc- 
cessivement  conseiller  au  parle- 
ment ;  président  auX  requêtes ,  ^t 
procureur  -  général ,  montra  tou- 
jours lé  désir  de  rendre  les  plus 
^ands  services  à  Fêtât.  Guidé 
par  une  sage  philosophie,  il  aimoit 
lûieux  être  homme^  de  bien  que 
'de  le  patoîtré.  Quoiau'il  connût 
,     .peu  les  finesse^  dé  h.  langue,  son 

^^oqi|«i4ce  étbit  forte  et  pressée , 
et  se  réi»entoit  de  la  trempé  de 
&Qfn  ^hié.  Dans  le  temps  des 
l>atncades,  le  peuple  s'ameuta 
devant  rhêrtel'du  président ,  avec 
de  grands  cris  ;  ûeixx  maréchaux 
de  France  qui  travailloienl  avec 
lui  dans^  ce-  txvûOieàu  voulurent 
envoyer  chercher  au  secours  ; 
déjk.ses  .gens  fermoiept  îl>ut  »  et 
'se  prépayoient  k'  la  défense  j  il 
'i6tlai-méme  ouvrir  toutes  les  pi^r- 
tés  :  «La  maison  du  premier  pre- 
sidcfnt,  (fit-il,  dUitétr<^  ouverte  à 

T.   XXI. 


M  OLE  35 

tout  le  nioude.  »  Stm  air  noble  » 
son  maintien  assuré  âa  ùnliea 
de  là  foule  dont  il  apdisoit  iéa 
iiienaces  d'un  èoUp-d*œi!  j  imt>p« 
soient  le  respect  à  ai  plus  harœs  ; 
mais  les  esprits  électrisés  reve- 
tioient  soàvent  k'  leur  p^emiet* 
dessein.  Un  jour  dé  -  sédition, 
sônbôtel  est  àsiié^é  de  nouveau; 
il  veut  se  montrer ,  et  Fàbbé  d» 
Chat^valon  Pàrrêtc  :  «^eanehoià- 
The^  lui  dit  cet  auguste  magistràf, 
q^préhds  qu'ily  à  loin  du  poignard 
d'uU  scélérat  au  ccèui^  de  l'homme 
dé  bien.  »  Uiie  autre  fois ,  un  fac- 
tieux osa  lé  saisir  par  la  barbe  ; 
l'intrépide  Mole  le  menace  de  le 
faire  pendre  ,  et  feAd  là  presse 
sans  ôn'où- songe  k  l'arrêter.  Liu 
vottloit-on  itîprésènter  qu'il  y 
avolt  de  riiT^rudence  k  s^expo- 
ser ,  avec  si  peu  de  précaution  , 
aux  attaques  des  fanatiques  î  a  Six 
pieds  de  terre  >  répondoit-il  ^  lé*» 
ronttoujourd  raison  au  pius  grand 
homme  du  monde.  »  Lorsqu'il 
eut  la  charge  de  garde  des 
sceaux  ,  il  se  rendit  k  la  cour , 
et  sut  y  dire  la  vérité  ;  k  son  ar- 
rivée ,  Fai^inistration  prit  tmù 
forme  nouvelle  ;  il  résista  même 
k  Mazarin ,  qui  voulut  bientôt  le 

E ri  ver  de  sa  place.  Mandé  au 
lOuvre  pour  écouter,  les  répri- 
n^andes  qu'on  voùloit  lui  faire  » 
il  y  parut  avec  calmC  ;  le  minis- 
tre ,  étonné  de  sa  fejmeté ,  lui 
dit^  avec  un  4^pit  mêlé  de,  res- 
pect :  «  Allez  reprendre  des  fonc- 
tions dont  vous  êtes  si  digne,  » 
Le  jirésident  Mole  mourut  le  3 
Janvier  i656 ,  âgé  de  72  ans.  Une 
fermeté  qui  prenoit  sa  source 
dans  l'austérité  dès  mœur«,  u^ 
courage  dégagé  d'ambition  y  '  im 
ardent  amour  de  la  patrie  ,  mi- 
rent Matthieu  Mole  au-dessus  de 
t6us  les  homines  célèbres  de  son 
temps.  Un  esprit  juste  et  péné*- 
tr;4nt',  Une  facilité  noble  af  s'é- 
ûbiicct ,  le  tâicfùt  de  l'a  jpersua- 


î 


5A 


MOLE 


sion,lui  donnèrent  un  grand  poids 
^  la  cour  et  dans  le  parlement. 
<t  Si  ce  n'étoit  pas  un  Inasphème , 
ëcrivpît  le  cardinal  de  Retz,  de 
dire  qu'il  y  a  eu  quelqu'un  dans 
notre  siècle  de  plus  intrépide 
.que  Gustave ,  ^t  que  M.  le  Prince, 
je  dirois  ,  que  c'a  été  Mplé.w  En 
effet ,  c'étoit  un  des  héros  de  la 
Grèce  ou  dç  feome ,  au  milieu  de 
Paris.  —  Edouard  Mol^  son  fils, 
et  Louis  MoL^ ,  son  petit-fîls  ,  se 
distinguèrent  aussi  par  leur  pro- 
.bité  et  par  lies  services  qu'ils 
rendirent.  Matthieu  Mole ,  qui 
quitta,  en  1765,  la  charge  de 
premier  président ,  après  y  avoir 
soutenu  avec  distinction  la  gloire 
de  ses  ancêtres  ,  a  mis  le  co,m- 
ble  à  ,1a  sienne  par  un  désin- 
téressement inotu  p«ut-être'ius- 
qua  lui. 

tlHI.  MOLE  (François-Réné), 
célèbre  comédien  français',  né  a 
Paris  le  24  novembre  i^34  j  des- 
tiné d'abord  au  notariat ,  lors- 
qu'un penchant,  pour  le  théâtre 

I  Cr.traîna.dans  cette  carrière,  dé- 
buta en  novembre  1754»  dans 
Britannicus  et  dans  Zéuéide  ; 
mais  la  foiblesse  de  sa  voix  qui  ne 
pouvoit  être  encore  formée ,  s'op- 
posa à  sa  réception.  li  reparut  en 
1760,  et  fut  reçu  l'année  suivante. 
Cf'eSt^de  lui  que  Dorât  ;  dans  son 
poëme  de  la  déclamation  théâ- 
trale ,  a  dit  : 

Va  acteur  a  paru  jfltla  d'ame  et  de  finesse  ; 

II  sent  aTtc  chaleur',  eiprime  avec  justesse. 
Pour  brfUer,  pour  sëdaire,  U  a  mille  secrets , 
Et  créa  des  moyens  qu'on  ne  connut  jamais. 
Transportant  dans  son  sein  l'ivresse  de  son 

Il  a  su  des  amans  rajeuiûr  le  langage , 
"Dti  tôles  langoureux  animer  la  fadeur  ; 
F«is<»t  sourire  l'esprit  et  parler  au  coeur. 

Wolé  brilla  pendant  20  ans  dans 
Ih  tragédie  ,  k  côté  de  Le  Kain 
snéme,  par  cette  impétuosité  et 
ces  expressions  subites  d'un  ca- 
ractère bouillaxîl.  Touchant,  pas- 


MOLE 

sionné  ,  pleifn  de  sensibilité  di 
le  drame  ,  incomparable  dans  les 
petits-maîtres  de  la  comédie,  il 
joua  ces  trois  emplois  avec  le  suc- 
cès le  plus  distingué.  A  la  m  or  t 
de  Bellecourt ,  en  1778  ,  il  se 
chargea  des  rôles  a  •  caractère  , 
et  long-temps  on  se  rappellera  , 
avec  autant  de  plaisir  que  de  re- 

rets,  la  supériorité  avec  laquelle 
a  rempli  ces  premiers  rôles  , 
jusqu'à  Page  de  67  ans.  Sa  dic- 
tion étoit  d'une  grande  .pureté  , 
son  débit  animé ,  son  énergie 
au-dessus  de  toutes  les,  situation  s 
dramatiques.  Personne  au  théâtre, 
peut-être .  n'a  su  parler  aux  hom- 
mes avec  plus  de  sens^  dé  raison 
et  de  dignité  ;  aux  f'emmçs  ,  avec 
plus  de  grâces,  de  politesse  et 
un  ton  plus  décent  et  plus  ai- 
mable. L'institut  national  le 
compta  au  nombre  de  sg3 
membres ,  et  il  méritoit  cet  hon- 
neur ,  par  ses  Observations  sur 
l'art  dramatique  ,  l'agrément  de 
son  entretien  et  la  douceur  deso^ 
caractère.  On  lui  doit  un  Eloç^e 
de  mademoiselle  Dangeville  ,  ac- 
trice renommée  :  il  fut  imprihié 
en  1795.  Mole  est  mort  en  l'an 
II  (décembre  1802).  Ou  à  pu- 
blié une  vie  de  Mole  en  i8o3  >  uh 
vol.  in- 12. 

MOLE .  (  Joseph-Boni  face  de 
la  ) ,  favori  du  duc  d'Alençon  , 
entra  dans  le  projet  d'enlever  djT  ^ 
la  cour  4e  France  so|»  hiaftre  , 
avec  le  rçi  de  Navarre  ,  pour  les 
mettre  à  la  tête  des  mécontens.  Il 
fut  décapité  en  i574;  sa  mémoire 
fut  rétablie  deux  ans  après. 

UmJkoU.  Voyez  MawÙoh,  et 
Brun  ,  n<».  V, 

*  L  MOLES  (  Annibal  ) ,  Napo- 
litain ,  d'une  famille  originaire 
d'Espagne  ,  régent  de  la  chancel- 
lerie royale  et  du  graad-cotiscil 


• 


■ 


MOLE 


MOLE 


35 


UltaKe  sous  Philippe  II,  a  publie  I  et  Moîesworth ,  parti  sans  couffé. 


JDecisiones  supi^emi  tribunalis 
regiof  camerœ  summi  regni  Nea- 
politani  :  Respoffsa  dé  légitima 
successions  in  Portugaîiœ  regno 
pro  rege  Castlllte  Philippe  II  ,  et 
de  ducatu  Hritanmœ  pro  ierenis- 
Mrrut  infante  Isabelld, 

*  II.  MOLES  (  Barthélemi) ,. 
médecin  du  f6«  siècle  ,  de  la  fa- 
mille da  précédent  ,  a  écrit  et 
t'ait  imprimer  l'ouvrage  suivant  : 
Spéculum  sanittttis  ,  sive  De  sa- 
Hitate  conservapdd  libers   ' 

♦in.  MOLES  (Vincent)  ,  frère 
du  précédent,  célèî>re  médeciw 
de  son  temps ,  a  publié  deux  o!*- 
vruges  sur  son  art.^.  Pathelogià 
de  morbis  in  sacris  htteris  ,  Ma- 
dcki  ,  lô'Jîi ,  ifi-4°.  il.  P/ùhso- 
phia  naturalis'  corporis  Chris ti, 
■  Antwei»piaî  ^\6^i  ,  in-4°. 

•^  IV,  MOLES  (  Frédéric  ),  écri- 
vain  du  1  j«  siècle,  est  auteur  d'une 
Relation  des  désastres  du  Vé- 
suve i  de  VHistoire  des  guerres 
entre  Ferdinatuî^  If  ,  empereur 
des^Ro,mains  ,  et  Gustave  Adol- 
.  pke ,  roi  de  Suède,  Ou  a  encore  de 


se  retira  en  Flandre ,  et  de  là  ea 
Angleterre  ,  où  il  publia  son  Eti^ 
du  Lknneniarck  ,   dans   lequel  il 
accusoit  le  gouvernement  danois 
d*être    arbitraire    et  tyranhiquc. 
L'envoyé  de  Danemarck  se  plai- 
gnit amèrement ,  et  cette  atVaire 
lit  d'autant  plus  de  bruit,  queTou' 
^ -vragef  avoit  été  extrêmement  ac- 
cuedli  du  public ,  et  traduit  en 
plusieurs  langues.  Il  plut  parti- 
culièrement au  comte  (le  Shalles- 
bury ,    qui    prit   Molesworth  en 
très-grande  amitié.   Ses  censures 
amères  contre  le  clergé ,  ses  idées 
hardies,  ses   déclamations  con- 
tré les  universités  ,  l'adresse  avec, 
laquelle  il  insinuoit  que  la  religion 
n'étoit  qu'une  fraude  pieuse,  et  un 
instrument  de  la  politique,'nepou- 
voient  qu'être  agréables  à  l'auteur 
des  Caractérisques.    Moles^Torth 
remplit  plusieurs  fonctions  piï- 
bliques;  il  entra  dans  la  ohambre 
des  communes  ,  député  de  Swor- 
àes  en  Irf&ade  ,  et  de  Retibrd  en 
Angleterre  ,   et    fut  membre  du 
conseil   privé    dé  la  reine  Anue 
jusqu'en  17 13.  L'année  suivante', 
George  l*''  Le  nomma  meinblhe  de 

"en    Irlande, 


WiAudiencia  de  principes  :  Amis-    ^on  conseil    privé 

tudes  de  principes.  I  commissaire  du  commerce  et  d^s 

*  MOLESWORTH  (  Robert) , 
^  tié  en  i656  a  Dublin  ,  d'une  an- 

rçience  fainille  anglaise  établie  en 
'^  li-]aa4e  »  se  rendit  âî  suspect  par 
ses  o^mons  politiques  et  reli- 
'  gieuses.  au  rot  Jacques  ,  que  ses 
Siens  furent  «écfuestrés  en  i689« 
Guillaume  ,  qdi  avoit  pour  Mo- 
lesworth une  estime  particulière, 
Feut  bientôt  rapp^é  ,  à  son  avè- 
nement au  trône  ;  Il  l'admit  en 
'  *on  conseil  privé ,  et  en   1692  le 

nomma'  envoyé  extraoriSnaire  à 
la  cour  de  Daniemarck.  àS»  con- 
duite ajant  déplu  au  monaiique 
'  danf)is ,  au  bout  de  trois  ans  de 
séjour  )  la  cour  lui  fut  interdite  i 


colonies  j  bientôt  après  il  fut 
créé  pair  d'Irlande  ,  baron  de 
Philipstovirn  et  vîcpmte  de  MoJe.>- 
worln  de  Swordes.  Il  mourut  i4 
22  mai  172^  dans  le  comté  de 
Dublin.  Il  a  voit  eu  sept  fils  et 
quatre  filles  ,  dont  l'une  mariée 
au  général  Monck  s'est  fait  rc-? 
marquer  par  ses  connoissances  et 
ses  talens.  (  Voyez  Monck,  lady.) 
Molesworth  étoit  mempre  de  la 
société  royale  de  Londres  :  il  a 
donné  une  traduction  du  FrancQr 
Gallia  d'Hottoman  ,  dont  la  se- 
conde édition  pavot  avec  dey 
augmentations  en  1721 ,  in-8°. 

t  MOLETTl  (  Joseph  ) ,  célè^ 


'56 


MÔLi 


•tre  philosophe  ,  médecin  et  raa- 
*thématicien  du  i6*  siècle  ,  étoit 
de  .Messine.  Il  mourut  à  Pa- 
doûe ,  où  il  étoit  professeur  de 
mathématiques  en  i588  ,  âgé 
de  57  ans.  Ses  piindpaui  ou- 
vrages sont  dés  Èphémérides , 
în-4**,  et  des  Tables  c^me  Ton  ap- 
pelle Grégoriennes  ,  qui  furent 
ti'ès-utiles  pour  la  léiorme  du 
calendrier  de  Orégoire'  XI II. 
i'àhulœ  ^eographicœ  ex  Prute- 
nicis  dedum^œ  pro  motii  octavœ 
sphœrœ  ac  lùminum;  Discorso  al 
signer  Federigo  Morando  irttor- 
"tià  alla  geogrqfia ,  etc. 

*  MOLFESIO  (  André  ) ,   ia^ 

rlâcoBSulte  napolitain ,  et  théoio- 

^gien ,  né  àRipa-Candida,  dans  la 

Basitiedte,  clerc  régulier  au  17* 

stècle ,  a  publia,  I.  Cofnmenta- 

4  rioftiÇH  iri  consuetudmes  NeapoJi- 

-  tanaSy'5  volumes.  II.  Promptua- 

rium  triplicis  juris ,  sive  summœ 

thealogice  ,  2  vol. ,  ete. 

t  MOLIÈRE  (  Jean-Baptiste 
Pi)cQUELiN  de  ) ,  fils  et  petit-ms  de 
valets  -  de  -  chambre  -  tapissiers 
du  roi ,  naquit  k  Paris  en  1620. 
Son  père  s  appeloit  aussi  Jean- 
'  Baptiste  Pocquelin  ;  sa.  mère  , 
nommée  Bontet ,  étoit  aussi  fille 
de  tapissier  ,  et  tes  deux  familles 
demeuroient  sous  lés  piliers  des 
halli'S.  Celle  dii  jeune  Pocquelin , 
le  désignant  à  la  charge  de  son 
père ,  lui  donna  line  éducation 
conforme  à  son  état  ;  mais  il  prit 
goût  pour  la  comédie  en  fré- 
quentant le  théâtre.  Il  comir^ença 
ses  éludes  a  1 4  ans  chez  les  jé- 
suites :  ses  progrès  furent  ra- 
pides. Ijés benes-lettres  ornèrent* 
son  esprit  ;  et  les  préceptes  du 
'phitosophe  Gassendi  ,  maître  de 
chapelle ,  de  Bernier*  et  de  Cj- 
i^ano  V  formèrent  sa  raison.  Son 
père  étant  devenu  infirme ,  il  fut 
oWigé  d'exercer  son  emploi,  au- 
près à»  Louig  2III';  qu'il  saivit 


MdLI 

dans  son  voyage  de  Narbonnè  tm. 
i64i.  I^  théâtre  Irançais  coîu- 
menç'oit  à  fleurir  alors  par  les  ta- 
leus  du  grand  Comt'iUe ,  qiii 
Tavoit  tjré  de  l'avilissement  et  de 
la  bârbane.  Pocquelin  ,  destiné 
à  être  parmi  nous  le  restaurateur 
de  la  comédie  ,  quitta  la  charge 
de  son  père  ,  et  s'associa  quelques 
jeunes  gens  passionnés  comme  lui 
pour  le  théâtre.  Ce  fut  alors  qu'il 
changea  de  nom  pour  prendre 
celui  de  Molière  ,  soit  par  égard 

{)our  sft$  pareus ,  soit  pour  suivre 
'exemple  des  acteurs  de  ce 
temps-là.  Les  mêmes  sentjihens 
et  les  mêmes  goûts  l'uniretit  avec 
h\  Béjart ,  comédienne  de  cam- 
pague^  Ils  formèrent  de  concert 
une  troupe  ,  qui  représenta  à 
Lvon,  en  i653  ,  la  comédie  de 
\  Etourdi,  C'est  la  premièi^  pièce 
composée  en  vers  par  Mohère. 
La  vérité  de  son  dialogue ,  l'a- 
dresse inépuisable  d'un  valet  sans 
cesse  occupé  a  réparer  les  sot- 
tides'  de  son  maître,  Tintéret  êtes 
situations  que  Ce  contraste  pro- 
duit ,  Tout  ifait  rester  an  théâtre 
malgré  ses  nombreo:t  délatitls. 
Mohère  ,  à  la  fois  auteur  et  «té- 
teur,  également  applaudi  sons 
ces  deux  titres  ,  enteva  presque 
tous  les  spectateurs  à  une  autre 
troupe  de  comédiens  établie  dans 
cette  ville.  V Etourdi  plut  beau- 
coup ,  malgré  la  froideur  de»* 
personnages,  le  peu  d^^Haisôns 
des  scènes  et  l'incorrection  4u 
style.  On  ne  connoissoit  gu^e 
alors  que  des  pièces  chargées  d'in- 
trigues peu  vraisemblables.  L'art 
d'exposer  sur  le  tliéâtre  comique 
des  caractères  et  des  mœurs  étoit 
rés<^rvéà  j^îolière.  Cet  art  naissant 
dans  V£!tourdi ,  joint  à  la  variété 
des  incidens,  tint  le  spectateur  en 
ha/eine  ,  et  en  couvrit  presque 
tous  les  défauts.  Cette  pièce  fat 
reçue  avec  le  même  appiaudisse- 
meût  à  B^ers ,  ôix  téxij&iit  se 


IklOLI 

^pnjdjt  peu  de  temps  ;tprès.  Le 
upinc^  ae  Conti,  qui  avoit  connu 
Molière  au  collège ,  tenoit  alors 
^ais  cette  ville  les  états  de  la  pro- 
ymce-  du  Languedoc.  Il  reçut  çç 
poète  capiine  un  ami ,  et  non  con- 
tent de  lui  confier  la  conduite  des 
Q^s qu'il donnoit,  il  lui  offrit  une 
nlacede  secrétaire.  L'Aristop^ne 

'  ^nçais  la  refusa  ,  et  dit  en  badi- 
q^pat:  a  Je  suis  un  auteur  passable, 
j^serois  peut-être  un  fort  mauvais 
i^rétaire....  »  Le  Dépit  amou'. 
tfçux  et  les  Précieuses  ridicules 
parurent  sur  le  théâtre  de  Béziers, 
et  y  turent  admirés.  Les  incidens 
^nt  rangés  avec  plus  d'ordre 
d«fns  le  Dépit  amoureux  que  dans 
rÊtourdî.  On  y  reconnoît  dans 
1a  jeu  des  personnages  un  fond 
de  vrai  comique ,  et  dans  leurs 
reparties  des  traits  également  in- 
génieux etplaisàns;  mais  le  nœud 
ss^  estu^op  compliqué,  et.  le  dé- 
vouement manque  de  vraisem^ 
blance.  Il  y  a  pliïs  de  simplicité 
clans  l'intrigue  des  Précieuses  ri- 
dicules. Une  critique  âne  et  déli- 
cate de  la  maladie  co^gieuse  du 
bel-esprit ,  du  style  ampoulé  et 
guindé  des  rondins  ,  du  pédan- 
fisme  des  femmes  savantes»  de 
TaSectation  répandue  dans  le  lan- 
gage ,  dans  les  pensées  ,  dans  la 
parure  y  sont  Tobjjet  de  cette  çp- 

^lédie.  Elle  produisit  une  réforme 
fl^Mjca|i|  lors^u'oa  K  repréâeata 
a  Pcgris.  X^n  rit ,  un  se  reconnut, 
on  applaudit  eu  ae  corrigeant. 
Ménagé ,  qui.  as^iîitoit  à  la  pre- 
mière réprésentatioi;! ,  dit  à  Cha- 
pelain :  «Nous  a|mrouvions,  vous 
et  moi  ,  toutes  les  sottises  qui 
viennent  d'être  critiquées  si  fine.*- 
i^ent  et  avec  tant  de  bon  sen». 
CÛvc»yes&-moi,  il  nous  faudra  brûler 
cequeuQus  avons  adoré,  et>ad#r€;r 
ce  que  nous  avons  br^lé.».  Cet^v#tt 
xi'Qât  autre  chose  que  le  senûmeat 
céfléchî  d!un  savant  détrompé-; 
içiais  le  qio|  4>^  vieilUrd  > .  qiM  du 


MOU  57 

milieu  du  parterrre  s'écria  par  in»* 
tinc\  :  «  Courage ,  Molière ,  voilà 
la  bonne  comédie .'  »  estlapure^^x- 
pression  de  la  nature.  Louis  XIV 
tut  si  satisfait  des  spectacles  que 
lui  donna  la  trompe  de  Molière, 
qui  avoit  quitté  la  province  pour 
la^  capitale,  qu'il  en  fit  ses  co^ 
médiens  ordinaires  ,  et  accorda 
une  pension  de  mille  fraàcs  à 
leur  chef.-  Le  Cocu  imaginaire  , 
moins  fait  pour  amuser  les  gens 
délicats  que  pour  faire  rire  la 
multitude ,  parut  en  16Q0,  On  y 
retrouve  Molière  en  quelques  en-, 
droits;  mais  ce  n'est  pas  le  Mohère 
des  Précieuses  ridicules.  Il  y  i| 
pourtant  dans  cette  pièce  un  fond|^ 
de  plaisanterie  gaie  qui  amuse  , 
et  une  sorte  d'intérêt  né  du  aujet^ 

3 ui  attache.  Elle  eut  beaucoup 
e  critiques ,  qui  ne  furent  point 
écoutés.  Il» se  déchaînèrent  avec 
beaucoup  plus  de  raison  contre 
Von  Garçie  de  Navarre  ,  drame 
puisé  dans  le  théâtre  espagi)ol. 
UEàole  des  Maris ,  oomédie  imi* 
tée  de»  Adclphes  de  Térence  , 
mais  imitée  de  façon  qa'elle  forma 
une  pièce  nouvelle  sur  Tidée  sim- 
ple de  Tancienne,  offre  un  dé- 
nouement naturel ,  des  incidens 
développés  avec  art  y  et  une  in« 
trigue  claire  ,  simple  et  féconde^ 
Le  théâtre  retenti ssoit  encore 
des  justes  applatidissemens  don- 
nés a  cette  comédie ,  lorsque  les 
Fâcheux  .9  pièce  conçue ,  faite  , 
apprise  et  ri^ésentée  en  i5, jours, 
fut  jouée  en  1661  ,  »  Veux  ,  chez 
le  célèbre  Foucquet,  surintendant 
dés  finances ,  en  préseuce  du  roi 
et  de  la  cour.  Cette  espèce  de 
comédie  est  presque  sans  nœud  ; 
les  scènes  u  ont  point  entre  elles 
d'union  nécessaire  ;  mais  le  point 
principal  étoit  de  soutenir  l'at^ 
tentîon  du  spectateur  par  la  va- 
riété des  caractères  ,par  la  vérité 
des  portraits  ,  et  par  l'élégnnc^ 
conliuue  du  slyle.  On  rapporte 


35 


SlOLI 


qu'en  sortant  de  la  première^re- 
)    prëscntation  de  cette   pièce  ,  le 
roi,  apercevant  le  comte  de  Soye- 
CQurt ,   ennuyeux   chasseur  ,    dit 
^  Molière  :  «  Voilà  un  original  que 
tu  n'as  pas    encore  copié.  »   En 
vingt-quatre  heures  1^  scène  du 
•hasseur    fâcheux  Fut    faite  ,   et 
coiRme  Molière  iguoroit  les   ter- 
trjes  de  chasse,  il  pria  Soyecourt 
l«i-mème  de  lesluiindiquer.  l>ans 
J  Ecole  des  Femmes,  donnée  Tan- 
Tîfè  d'après ,  tout  paroît  récit,  et 
Tout  est  action.  Celte  pièce  sou- 
leva les  censeurs  ,  qui  relevèrent 
quelques  négligences    de    style , 
,     sans  faire  attention  à  l'art  qui  y 
4frèc;ne,  air  jeu   des  personnages 
bubalterues  tous  formés  pour  elle, 
au  passage  prompt  et  naturel  de 
SU! prises    en  -surprises.   Molière 
leur  répondit  «n  faisant  lui-même 
une   critique   ingénieuse     de   sa 
pièce,   qui  lit  disparoître  toutes 
les  censures  impertinentes  qa^elie 
j»v*»jt  produites.  Vers   le  mtme 
'   temps  ,   le  roi,  qui  le  regatdoit 
comme  lolégislaleur  des  bienséan- 
ces du  monde ,  et  le  censeur  le 
plus  utile  de  l'afièctatiou  des  pré- 
rieuses  j  du  langage    scieutihqiie 
•  des  femmes  érudites,  et  des  lidi- 
cuies  de  ses  sujets,   le   mit  sur 
1  état  des  gens  de  lettres  qui  de- 
Toient  avoir  pai't  à  ses  lîbéçalilés. 
iîûlièi'e,  pénétré  des  bontés  de 
ce  monarque  ,  crui    devoir  dé- 
truire ,  dans  V Impromptu  de  Ver- 
sailles ^  les  impressions  qu'avoit 
jm  donner  le  portrait  du  peintre 
de  Boursautt.    Cet   auteur  avoit 
malignement  supposé  une  clef^à 
V.Ecolit  des  femmes  ,    qui  indi- 
quoit  les  originaux   copiés    d'a- 
près nature.   Molière     les  traita 
a  :cc  le  dernier  mépris  ;   mais  ce 
.mépris  ne  tombe  qtie   s^r  i'e^^ 
prit  et  sur  les  talens ,-  et  ne  re- 
jaillit qu'indirectement  sur  laper^ 
sonne.  La  cour  goûta  beaucoup, 
eu  1664,  /«  Princesse  dElide  , 


MOLI 

comédie-ballôt  ,  composée  woitt 
une  fête  ausiU  superî>e  que  galante 
quele  roi  donna  aux  reines.  Ksiris, 
ayant  \u  cette  pièce  dépouillée" 
des   omemens  qui  l'avoient*  em-  ^ 

bellie  à  Versailles,  en  jugea  moins 
favorablement.  Le  M^iria^e  forcé ^ 
autre  comédie-ballet,  essuva  le 
même  sort.  Une  aventure  arrivée 
au  comte  de  Graifîmont  lui  en 
avoit  fonnii  \e  s\\]eX,  Don  Juan ,  oii 
le  Festin  de  Pierre  ,  eut  peu  de 
succès  ;  l'auteur  en  supprima 
quelques  traits  d'impiété  qu'il 
avoiicru  pouvoir  mettre  dans  lar  ' 

bouche  d'un  impie  à  la  deuxième 
représentation.  L'-^woMr  médecin 
parut  encore  un  de  ces  ouvrages 
précipités, qu'on  ne  doit  pas.  ju^er 
a  la   rigueur.   C'est  la  première 
pièce  où  Molière  ait  attaqué  la  fa- 
culté. Ou  dit  qu'ayant  été  ran- 
çonné sur  un  loyer  que  lui  avoit 
pasfïé    un   -médecin    ignorant  et-        ^ 
avare  ,  il  s'attacha  dès-lors  a  jeter 
du  ridicule  sur  cette  profession. 
«J'ai  un  médecin,  disoit-il  au  roi» 
j'écoute  I0US  ses  conseils,  je  ne  les^ 
suis  pas  ;   aussi  ,  je  me  porte  k 
merveille.  »  L'auteur  s*acquit  une^ 
gloire  éclatante  et  solide  par  soi» 
Misanthrope  ,   pièce  peu  applau- 
die d  abord,  mais  regardée  depuis 
comme  l'un  des  plus  beaux, ou- 
vrages de  la  comédie  atieienne 
et  moderne.   Cependant  .il  faut^«b^ 
avouer  qu'elle   est  plus  ifïhnirée        ^ 
dans  le  cabinet    que  •  Suivie   au 
théâtre.  «  Si  on   osoît^  dit  Vol- 
taire ,  chercher  dans  le  cœur  hu- 
jnain  la   raison   de  cotte  tiédeur 
du  public  aux  représentations  du 
Misanthrope  ,  pcrut-être  ta  trou- 
vcroit-ôn,  dans  l'intrigue  de  la 
pièce  doiit  les  beautés  ingénieu-r 
ses  et  fines  ne  sont  pas  également 
vi^s  et  intéressantes;  dans  les 
conversations  'mêmes  ,  qui   sont 
des  morceaux  inimitables,  mais 
qui,  n'étant  pas  toujours  nécessai- 
res à  la^pièce^  peut-être'  relro^idis- 


MOLl 

s^nt  nn  peu  l'action  ,  pendant 
quVlles  font  admirer  Fauteur;  en- 
fin, dans  le  dénouement,  qui,  tout 
bien  amené  et  tout  sage  qu'il  est, 
semble  être  attendu  du  public 
sans  inquiétude  ;  et  qui ,  ^^enant 
après  une  intrigue  peu  attaciiante, 
ne  peut  avoir  rien  de  piquant.  En 
effet,  le  spectateur  ne  souhaite 
point  que  le  Misanthrope  épouse 
la  coquette  Célimène  ,  et  ne  s'in- 
tiuiette  pas  lieaucoup  s'il  se  déta- 
chera d'elle.  Enfin  on  prendroit 
la  liberté  de  dire  que  le  Misan- 
lîirope  est  une  satire  plus  sage  et 
plus  fine  que  celles  d'Horace  et 
de  Boileau  ,  et  pour  le  moinà 
aussi  bien  écrite  ;  mais  qu'il  y  a 
des  comédies  plus  intéressantes  , 
et  que  le  Tartufe  ,  par  exemple  >, 
réunit  les  h^aùtéi  du  style  du  Mi- 
santhrope avec  uh  intérêt  plus 
marqué.  »  (  ^^es  Wicherley.  ) 
Les  applaudissemens  des  genside 
goût  a^'ant  consolé  Molière  cfes 
dédains  de  la  nrultitude  pour  cette 
pièce  ,  il  ne  se  rebuta  point.  Le 
Médecin  matgre'luipaktut  en  1666. 
C'esi  une  iarce  très-gaie  et  très- 
bouffonne.  Le  Sicitien  ou  T  Amour 
peintre  esi  line  petite  pièce  qu'on 
voit  avec  plaisir ,  parce  qu'on  y 
trouve  de  la  grace  et  une  galan- 
terie moins  triviale  que  dansfjuei- 
ques  autres  comédies.  Mais  l'ad-. 
nViration  fut  k  son  comble  lors- 
que léyTiU^lufe  parut.  En  vain  les, 
Orgbns,  lès  imbéçilles  et  les  fatix. 
déyots  se  soulevèrent  contre  l'au- 
teur ,  la  picceTut  jouée  et  admi- 
rée. L'hypocrisie  y  est  parfaite- 
ment dévoilée  ,  les  caractères  en 
sont  aussi  variés  qui^  vrais  ,  le 
dialogue  égalenieut  fin  et  natu- 
rel. Celte  pièce  siibsistt^a  tant 
3\x\\  j  aura  en  France  du  goût  et 
es  hypocrites.  La  première  pîèce 
mie  Piroù  vît  jouer  à  Paris  tut  le 
Tartufe;  son  admiration  alla  ju^ 
qu'î»  l'extase»  Après  l'avoir  enten- 
due, il  5ê  retourna  Vêrli  $eà  voisins^  j 


MOLl 


59 


et  s'écria 


(f  Ah  !  messieurs^  si  cet 
ouvrage  n'étoit  pas  fait  il  ne  ^e 
feroit  jamais.  »  Tartufe  fut  d'abord 
défendu.  Huit  jours  après  celte- 
défense  on  représenta  k  la  cpur 
une  pièce  in  itulée.  Sca ra  mou che 
ermite  ,  farce  très  -  licencieuse. 
Le  roi ,  en  sortant ,  dit  au  grand: 
Condé  :  «  Je  vondrois'bien  savoir 

Ï)Ourquoi  les  gens  qui  se  scanda- 
isent  si  fort  de  la  comédit  de 
Molière*,  ne  disent  rien  de  celle 
de  Scara mouche  ?  —  Les  comé- 
diens italiens,  répondit  le  prince,, 
n'ont  offensé  que  Dieu  ;  mais  les 
français  ont  oifensé  les.  dévots.  » 
(  P^q^\  Majmbouw;  ,  n"  I.  )  Molière 
donna,  en    1668  ,^  A-niphitryon  ^ 
comédie  en  3   actes  ,  imitée  de 
Plauîe,  et'sup'érieure  a  son  mo- 
dèle ,  où  le  poëte  respecte  moina' 
les  bienséances  quct  dans  le  Tar- 
tufe. A  l'exception    d'une  scène-' 
assez  ennuyeuse  entre  Jupiter  et 
Alcmène,  iln^  en  a  pobit  qui  soit 

Î)lus  plaisante.  Voltaire  dit  q^ae^ 
a  première  fois  <j[u'il  1a  lut  il 
tomba  à  la  renverse  à  force  de- 
rire.  \JAsfare  ,  autre  imitation  de 
Plaute  ,  est  un  peu  outré  dans  !• 
caractère  principal  ;  mais  le  vul- 
gaire ne  peut  être  ému  que  par 
aes*traîts  marqués  fortement.  On 
reproche  sur  lequel  il  est  plus  dii- 
ficde  de  le  justifier ,  c'est  que  ^ 
dans  cette  pièce,  l'aatoriié  pater- 
nelle est  avdie.  «  Ces!:  un  grande 
vice,  dit  J.  J.  Koussoau  ,  d'être 
avare  et  de  prêter  k  usure  ;  mai» 
n'en  est-ce  pa s  un  plus  grafl<i  ep- 
core  a  un  nls  de  voler  son  père, 
de  lui  manquer  de  respect,  de  lui 
faire  mille  insultans  reproches  ; 
et  quand  ce  père  irrité  lui  donne 
sa  malédiction,  de  répondre  d'un 
air  gog  icnard  qu'il  n'a  que  faire 
de  ses  dons  ?  Si  la  plaisanterie  esè 
ejtceUente,  fcn  est->elle  moins  pîi- 
nissable  ;  et  la  pièce*  où  Ton  fait 
aimer  le  fils  insoreut  qui  l'a  faitey 
en  «.si  -  ril^    iw.oius.  une    école- 


4o 


MOLl 


de  maavaîses  mœurs  ?  »  George 
ï^andin  ,  ou  le  Mari  confondu  , 
Wonsieur  dis  Pourceau^rutc  ,  les 
Fourberies  de  Scapin ,  sont  d'im 
comique  plus  propre  a  divertir 

3\i'à  iuistrmre,  quoiqu'il  sV  trouve 
es  scènes  dignes  de  Molière.  Le 
bourgeois  gentilhomme,  quoiqu'il 
soit  mêlé  aussi  de  quelques  farces» 
est  d'un  comique  bien  supérieur , 
.et  plein  de  force.  Molière  travailla 
avec  plus  de  soin  sa  comédie  des 
Femmes  savantes  ,  satire  ingé- 
nieuse du.  fsiux  bel-esprit  et  de 
rérudition   pédantesque   qui  rë~ 

f  noient  ^lors  a  ThAtel  de  Rani- 
buiUet,  Les  incidens  n'en  ^ont 
pas  toujours  Ibien  combinés ,  ainsi 
que  dans  '  quelques  autres  de  ses. 
pièces  ;  mais  son  sujet ,  quoique 
aride  en  lui-même  ,  y  est  repré- 
senté sous  une  face  Irfes-cbmique. 
La  scène  entre  Trissolin  et  ya- 
dius    fut  imaginée  d'après    une 
clisputé  élevée  entre  Fabbé  Cotin 
et  Ménage.  Le  dénouement  en  est 
admir^oie  et  a  été  cent  ibis  imité; 
il  en  est  de  même  de  celui  du 
ifàlade  imaginaire.   Cette  pièce 
offre  un  comique  d'un  ortlre  infé- 
rieur a  celui  des  Femmes  savan- 
tes ,  mais  il  peint  parfaitement  la 
cliarlatanerie  et  le  pédantisme  des 
médecins  à  l'époque  où  il  écrivoit. 
(  P^ojr,  Mkhomji  ,  n°  II.  ),  Ce  fut  par 
cette  pièce  que  Fauteur  termina» 
sa  carrière.  Il  étoit  incopimbdé 
lorsqu'on  la  représenta.  S^ftmme 
et  Baron  le  pressèrent  de  prendre 
an  rçnos  et  d^  ne  point  jouei:  : 
«  Èh  Jque  feront ,  leur  répondit-^ 
il,  tant  de  pauvres  ouvriers?  Je 
xne  reprqcberqis  d'avoir  néjgliffé 
un  seul  jour  de  leur  donner  au 
,     paii^i  »  Les  efforts  qu'il  fit  pour 
achever. son  rqle   l^ii    causèrent 
^ne  convulsion ,   suivie  d'eux  vo-r 
inissement  de  sajn^  qui  le  suffo- 
qua quelques  heiirç^  après ,  le  ly 
fevrier  1673.  II  étoit  alo^s  désigne 
pQur  remplir  la  première  placé 


MOLI  ^ 

vacante  à  l'académie  française,^ 
et  il  h'auroit  plus  joué  que  dans 
le  haut  comique.  Celte  compagnie 
lui  a  rendu  cm  nouvel  hommage 
en  1778  ,  en  plaçant  son  buste 
dans  la  salle  ou  sont  les  portraits 
des  académiciens.  Elle  a  voulu  , 
par  cette  espèce  d'adoption  pos- . 
thume',  se  d^ommager  du  désa- 
grément de  ne  l'avoir  pas  possédé 
pendant  sa  vie.  Cette  statue  ,  qui 
est  un  chef-d*œuvre  de  M.  Hoir», 
don ,  a  été  donnée  à  l'acadëmi*» 
par  d'Alembert.  Entre  plusieurs 
inscriptions  proposées  pour  ce. 
buste ,  on  a  choisi  ce  vers  de 
Saurin  : 

Rien  ne  maHque  à  fa  gloire ,  il  mtiiquoit  i 
la  notre. 

L'archevêque  de  Pari?,  refusant  de 
lui    ac<;order    la    sépulture  ,    là 
veuve' de  ce  grand  homme  dit  .- 
a  On  refuse  un  tombeau  à  celui 
h  qp  la  Grèce  auroit  dressé  des. 
autels.  »  Le  roi  engagea  ce  pré- 
lat h  ne  pas  couvrir  de  cet  oppro- 
bre la  mémoire  d'un  homme  aussi 
illustra,  et  il  fut  enterré  à  Saint-  ' 
Joseph  ,  à  la  paroisse  Saint-Eus-» 
tache.  Lors  de  la  destruction  de 
ce  cimetière,  son  corps  fut  relevé 
avec  soin  et  rerais  à  M.  Alexandre 
Lçnoir  q\ii  le  fit  transporter  daus 
le  jardin  Elysée  du  Musée  impé- 
rial des  monumens  français,  ou  il 
le  déposa  dans  une  lu'ne  dûrîprme 
antique,  avec  cette  siinpie  ins- 
cription ,  Molière    est  dans   cà 
tombeau,  ;  et  il  fit  placer  le  o  jan- 
vier 1799  j  le  buste  de  Molière 
4ans  la  rue  des  Piliers  des  Halles  , . 
sûr  la  maison  ou  est  né  ce  grî^nd 
homme  ,  ç€  a  fait  graver  sur  un 
marbre    l'iosçription    suivante   » 
Jean  Baptiste  Pôçquelin,  de  Mo- 
lièrf'  est ^  né  dans  cette  n^aison. 
Tous  les  rimailleurs   de    Paris 
s'exçrcèrept  a  lui  faire  des  épi-. 
:t^phe;j>  lili^  d'eu.st  en  monlr»  une. 
saUric^ie   au  jf|^ri»n4.  Gond^  «  ^\ 


5Ï0H 

lut  répondit  fr<?idemeîit  :  «  Plût  h 
Dieu  que  celui  que  tu  déchires 
m'eût  apporté  la  tienne.  »  L^  seule 
peut-être  de'  ces  pièces  qui  ipérite 
une  place  dans  cette  esquisse ,  est 
celle  dont  Plionora  le  fameux  père 
BouhourS ,  jésuite.  Elle  a  rapport 
aux  injustices  que  rAristophane 
français  essujn  pendant  sa  vie  et 
à  sa  niort. 

Tu  reformas  et  la  ville  et  la  cour  « 
Mais  quelie  en  fut  la  récompense  ? 
Lçs  Français  rougiront  un  jour 
I>e  leur  peu  de  reconnoitsance. 
U  leur  fallut  un  com;5dien  , 
Qui  mtt  k  les  polir  sa  gloire  et  son  étude  : 
Mais  (Molière  ,  à  ta  gloire  il  se  manqueroit 

rien. 
Si  g  parmi  lesdétiauts  qqe  tu  pf  îgnis  si  bifii, 
Tu  Us  «vois  repris  4e  leur  iogratttude. 

Cette  ingratitude  ne  fut  pas  du- 
rable ,  et  Ton  reconûut  bientôt 
t^ut  son  mérite  après  sa  mort, 
comme  le  dit  Boileau  dans  sa 
7*  Epître  ; 

ATaati|u*unpettde  tecre«  obtenu  par  prière, 

Pour  jamais  sous  i«  tombe  eût    enfermé 
Molière  , 

Mille   de  ces  I>eau<  traits ,  anjourd'hai  si 
vantés ,        ' 

Furent  des  sots  ejipritt  à  nos  yeux  rebutés. 

L'ignorance  et,  l'erreur,  à  ses  naissantes 
pièccf , 

Ep  babits  de  ^oarquis^en  robes  de  comtesses, 

Veuoient  pour  diffamer  son  chef-d'œuvre 
nouveau. 

Et  seconoient  la  tétf  à  r.e&droit  le  plus 
>      ^f"-  ..... 

Siais   «^  que   «t'un   trait  de  «et  fatales 
ma^ns 

L«  Parque   l'^t  rayé  i^  noi^br^  des  hu- 
mains p        . 

On  reconnut  le  prix  dç  sa  muse  éclipsée. 

L'Mmable'  comédie  avec  lui  terrassée , 
Eu  vais  d*utk  coup  si tw|v  espéia  revenir , 
^1  stur  H*  bcodequitis  ne  sic  plus  se  tf  nir. 

Sa  veuve  (  qui  véciit  jusqu'en 
1700)  se  i:einaria  au  cûraédien 
Gaérin,  mort  en  1728,  àga  aps... 
Il  existpit  'k  Louauh  deux:  vi^i- 
tândines  ,  «'appelant  Pocquelin  , 
et|]^re9tesde  Molière  dont  c'élpil, 
1^  bom ,  qui  se  trpuvoient  ^^'• 


MOLI  41 

I  miliées  d'avoir  eu  d^ns  leur  fa- 
j  mille  l'auteur  du  Tartufe,  Elles 
j  s'étoient  imposé,  toiis  les  ans  y 
I  un  jeûne  extraordinaire  en  expia- 
I  tion  de  cetle  parenté.  On  peut 
regarder  les  ouvrasses  de  Molière, 
comme  l'hisloire  des  moeurs,  des 
modes  et  du  goût  de  son  siècle  , 
et  comme  le  tableau  le  plus  fidèle 
de  la  vie  humaine.  Né  avec  un 
esprit  de  réflexion  ,  prompt  a 
remarquer  les  expressions  exté- 
rieures des  passions  et  leurs  mou* 
vcmens  dans  les  dilféreus  états  , 
il  saisit  les  hommes  tels  qu'ils 
étoient ,  et  exposa  en  habile  peintre 
les  plus  secrets  replia  de  leur 
cœur  ,  et  le  ton  ,  le  geste  ,  le 
langage  de  leurs  senti.mens  divers. 
«  Ses  comédies  bien  lues  y- dit  de 
La  Harpe  ,  pourroient  suppléer  h 
Texpénei^ce  ,  non  parce  qu'il  a 
peint  des  ridicules  qui  passent^ 
mais  parce  qu'il  à  peint  Fhomme 
qui  ne  change  point.4 .  .  Quel 
chef-d'oçuvre que  l'Avare  !  Chaque 
, scène  est  une  situation  ;  et  l'on  ^ 
entendu  dire  à  un  avare  de  bonne 
foi  qu'il  y  avoit  beaucoup  a  pro- 
fiter dans  cet  ouvrage ,  et  qu'on 
pou\'oit  en  tirer  d'^cellens  prin- 
cipes d'économie.  Molière  est  de 
tous  ceux  qiii  ont  jamais  écrit 
celui  qui  a  lei  mieux  ol^servé 
l'homme  sans  annoncer  qu'il 
l'observoit  ;  et  même  il  a  plus; 
l'air  de  le  savoir  par  cœur  que 
de  l'avoir  étudié*  Les  Crispin^ 
deRegnard,  les  Paysans  de  Uan- 
court  font  rire  au  théâtre,  pufres- 
ni  étincelle  d'esprit  dans  sa  tour- 
nure originale.  Le  Joueur  et.  le 
légataire  sont  de  beaux  ou- 
vrages. Mais  rien  de  tout  cçU' 
n'est  Molière;  il  a  un  trait  dp  pl)^^* 
siouoroie  qu'on  n'attrapa  points  e% 
même  qu'on  ne  défipt  guère.  Ou 
le  retrouve  jusque  dans,  ses 
moindres  farces ,  qui  ont  tou jours 
un  fond  de  gaîçté  et  de  inorale. 
4  {|la|t  Vutaut  à  ia  lecture  qu\ 


^ 


42  MOLl 

la  représentation  ;  ce  qui  n'est 
arrivé  qu'à  ,  Racine  et  a  lui  :  et 
même  ue  toutes,  les  comédies  , 
celles  de  Molière  sont  à  peu  près 
les  seules  qu*on  aime  a  relire. 
ï*lus  on  connoît  Molière  ,  plus 
on  Taime  ;  plus  on  étudie  Mo- 
lière ,  plus  on  l'admire  :  après 
Tavoir  Iblâmé  sur  quelques  ar- 
ticles ,  on  finira  par  être  de  sou 
avis.  Les  jeunes  gens  pensent 
communément  qu'il  charge  trop. 
J'ai  entendu  blâmer  Je  pauvre 
homme  répété  si  souvent  ; .  j*ai  vu 
«îepuis  la  même  scène  et  plus 
(brie  encore,  et  j*ai  compris  cfu'on 
ne  .pouvoit  guère  charger  m' les 
ridicules  ni  Jes  passions.  MioJière 
est  l'auteur  des  hommes  mûrs  et 
des  vieillards.  Leur  expérience  se 
rencontre  avec  ses  obsèrNations  , 
et  leur  mémoire  avec  sort  génî^... 
On  se  plaint  qu'on  ne  travaille 
plus  dan^e  goût  de  Molière.  Je 
pense  qu'on  a  jbien  fait  d'en  essayer 
lî'autres.  Le  champ  où  il  a  mois- 
sonné est  moins  vaste  qu'on  ne 
l'imagine  ;  et  quand  il  resteroit 
qnelque  coin  où  il  n'auroit  pas 
porté  la  main  ,  on  craindroit  en- 
core de  se  trouver  dans  son  voi- 
sinage. »  Boileau  regarda  tou- 
jours Molière  comme  un  homme 
uoique,  et  il  l'avoit  surnommé 
Je  Contemplateur,  Le  roi,  deman- 
rfant  à  Racine  quel  étoit  Je  pre- 
mier des  grands  écrivains  qui 
ayoient  paru  pendant  son  règne  , 
lui  nomma  ,  ait-on ,  Molière,  «  Je 
nelecroyois  pas,  répondit  Louis 
XIV;  mais  vdus  vousjconnoissez 
mieux  que  moi.  »  Cette  anecdote 
étla  suivante  doivent  paroi  tre  fort 
douteuses.  Louis  XI V  avoil 
trop  de  goût ,  et  un  tact  trop  dé- 
licat des  convenances  pour  de- 
mander  quel  étoit  le  pMmiér  écri- 
vain de  sou  siècle  à  Racine  qui 
rtoit  incontestablement  le  pre- 
mier écrivain.  On  rapporte  que 
*.  Molière  lisoit  ses  comi^dics  à  une 


L.^K 


l 


MOU 

vieille  servante ,  nommée  Laforef , 
et  lorsque  les  plai.<anteries  ne  l'a'^ 
voient  point  frappée  ,  il  les  cor- 
rigeoif.  Poqr  éprouver  son  goût , 
il  lui  lut  un  jour  quelques  scènes  ' 
d'une  comédie  de  Brécour ,  ea 
les  donnant  comme  de  lui  ;  la 
servante  s'aperçut  dès  le  commen- 
cement de  la  supereherie  ,  et 
soutint  à  son  maître  que  la  pièce 
ne  pouvoit  être  de  lui.  Il  exigeoit 
aussi  des  comédiens  qu'ils  am€^- 
nassent  leurs  enfans  !<  la  lecture 
u'il  faisoit  de  ses  pièces,  alin 
e  tirer  des  conjectures  de  leurs* 
mouvemeus  naturels.  Molière» 
qui  s'égàyoit  sur  le  théâtre  aux 
dépens  des  foiblesses  humaines, 
ne  put  se  garantir  de  sa  propre 
f'oiblesse.  Séduit  par  un  penchant 
violent  pour  la  lille'dela  comé- 
dienne Béjart ,  iJ  l'épousa  ,  et  se 
trouva  exposé  au  ridicule  qu'il 
gvoit  si  souvent  jeté  sur  les  maris. 
Plus  heureux  dans  le  commerce 
de  ses  amis  ,  il  fut  chéri  de  ses- 
confVères,et  recherché  des  grande. 
Le  maréchal  de  Vivonne ,  le  grand 
Condé  ,  Louis  XIV  même ,  vi- 
voient  avec  lui  dans  cette  fami- 
liarité qui  honore  également  le 
mérite  et  la  naissance.  Des  dis- 
tinctions si  flatteuses  ne  gâtèrent 
ni  son  esprit  ni  son  cœur.  Il  étoit 
doux  ,  complaisant ,  généreux. 
Comme  il  revenoit  d'Auteuil  avec  ^ 
le  musicien  Cha rpeutier, uupauvre 
lui  ayant  rendu  une  pièce  d'or 
qu'il  lui  avoit  donnéepafrmégarde: 
a  Où  la  vertu  yart-efle  se  nicher, 
s'écria  Molière  ?  Tiens  ,  mou 
ami ,  dit^il ,  en  i^ila  une  autre...  » 
Baron  lui  annonça  nu  jour  un  d^ 
ses  anciens  camarades ,  jque  Pex- 
trême  mîsèrè  empéchoit  de  pa- 
roître  :  Molière  voulut  le  voir  y 
l'embrassa  ,  le  consola  ,  et  joi- 
gnit k  un  présent  de  20  pistole» 
^n  magnifiaue  habit  de  théâtre. 
il  avoit  été  le  bienfaiteur  de  Ra- 
cine \  il  lui  avoit  donné  un  sujet 


MOLl 

éi  tragédJe  et  cent  louis;  mais  iîs 
se  brouilièreot  pour  une  affaire 
de  théâtre.  Ils  ne  s'en  rendirent  pas 
moins  justice  réciproquement. 
Racine  ,  à  qui  l'on  tnnoncoit  Je 
niauvais  succès  du  Ikfisant/irope , 
soutint  <jue  Molière  ne  ponvoit 
pas  avoir  fait  une  mauvaise  pièce , 
et  qu'on  avoit  marjuçé  :  Molière , 
eu  sortant  des  Plaideurs  ,  pièce 
qu*on  avoit  mal  accueillie  ,  dit 
qu'elle  et  oit  excellente,  et  que  ceux 
qui  s'en  mociuoient  méritoienl 
qu'on  se  moquât  d'eux.  Ce^céièbre 
poète  ,  sur  la  fin  de  sa  vie  ,  ne 
vivant  que  de  lait,  engajjeoit  or- 
dinairement Chapelle  à  faire  les 
honneurs  de  sa  table  à  Auteuil. 
Il  plaisoit  dans  les  rôles  de  M/as- 
dapUe ,  de  S^anaivlle ,  et  excel- 
loit  dans  les  rôles  de  haut  co- 
in icjue,  tels.qf]^e  ceux  d'Amolphe^ 
dOrfron ,  d'Harpagon  ,  etc.  C'é- 
toit  alors  que ,  par  la  vérité  des 
sentiniens ,  jjar  fintelligence  de& 
expressions ,  et  par  toutes  les  fi' 
ht'sses  de  Fart ,  il  sédnisoit  les 
spectateurs  au  point  qVils  ne  dis- 
tinguoienl  plus   le  comédien  du 

Î personnage  représenté.  Ami  de 
'avocat  Fourcroj,  qui  avoit  la 
voix  ïa  plus  forte  ,  il  eut  avec  lui 
une  dispute  k  table  ;'  l'avocat  se 
mit  à  crier  à  son  ordinaire;  alors 
Molière  s'écria  :  u  Hélas  !  que  peut 
la  raison  ,  qui  n'a  qu'un  Hlet  de 
voix',  contre  une  gueule  comme 
celle-là?))  On  rapporte  de  lui 
plusieurs  bons  mots  :  tel  est  entre 
antres  celui  qui  lui  échappa  , 
lorsque  le  parlement  détbndit 
qu'an  jouât  le  Tartufe.  On  étoit 
assemblé  pour  la  s«#onde  repré- 
sentation ,  lorsque  la  défense  ar- 
riva, «r  Messieurs  ,  dit  àfoUèrc  , 
en  s'adressant  à  l'asseml^lée  , 
nons  comptions  aujourd'hui  hMcnr 
l'honneur  de  vous  donner  le  Tar- 
tufe ;  mais  M.  le  premier  prési- 
dent ne  veot  pas  qu'on  le  joue.  » 
Cette  dernière  anecdote  e»t  apo- 


MOLI  43 

crjphe.  Il  reste  donc  un  seul  fait, 
c'est  que  le  parlement  défendit  la 
représentation  du  Tartufe.  Mais 
le  parlement  n!est  pas  le  premier 

E résident  ;  d'ailleurs  ,  si  Jf.  de 
amoio;non,  induit  en  erreur  par 
les  déclamations  de  quelques  iaux 
dévots ,  ou  par  le?  représentations, 
de  quelicpies  personnes  pieuses 
trompées  elles-mêmes  ,  a  réelle- 
ment prohibé  une  pièce  qu'il  ne 
connoissoifc  sûrement  pas  ,  ce  n'a 
pu  être  de  sa  part  qu^n  mouve- 
ment irréfléchi  de  zèle  religieux  , 
ou  même  une  mesure  provisoire 
de  haute  police ,  et  non  point  une 
censure  formelle  et  motivée  de 
l'ouvrage.  Peut-on  croire  que  le 
Tartufe  eût  été  désapprouvé  en 
connoissancede  cause  par  le  m^me 
magistrat  qui  donna  à  Boileau  le 
sujet  du  Lutrin^  et  prit  sous  sa 
protection  un  poëme  ou  se  trouvent 
ces  deux  vers  : 

Tant  dw  fiel  entre-t-il  dans  Tame  éca  dé" 

vdts! 

Abtme  tout  plutôt ,  c*cm  Tespck  d«  l*4gUsc. 


et  dix  autres  vers  à-peu-nrès  de 
cette  force  ?  Eu  agissant  awisi,  M. 
de  Lamoignon  se  fût  montré  le 
plus  inconséquent  des  hommes  : 
or  il  n'étpit  rien  moins  que  cela  ; 
c'est  donc  k  tort  que ,  sur  la  foi 
d'une  aneccibte  fausse  ,  ou  d'une 
simple  conjecture  ,  ou  enfin  d'une 
démarche  précipitée,  démentie 
par  le  caractère  constant  du  per- 
sonnagfe,  on  invoqueroit  le  té- 
moignage de  monsieur  de  La-- 
moiçnon  contre  l'admirable  co- 
médie du  Tartufe.  Quant  k  Bour- 
daloue  ,  il  n'est  pas  douteux  qu'il 
ne  se  soit  élevé  en  chaire  contre 
le  Tartufe.  Son  sermon  sub- 
siste ;  mais  y  en  conscience ,  im 
prédicateur  ,  parlant  contre  uw 
auteur  comique  ,  n'est-il  pas  un 
témoin  réeuaable  ?  La  chaire  a 
pour  objet  la  réformation  des 
mœu^,  et  U  scène  prétend  y 


44  MOU 

* 

travailler  aussi  :  malheurçasément 
celle-ci  procure  souvent  du  plai- 
sir ,  lan^is  que  celle-là  ,  il  faut 
bien  le  dire  ,  cause  souvent  aussi 
<fc  Pennui  ;  de  plus  ,  toutes  deux 
représfntent  aux  mêmes  heures  : 


Aussi ,  moitié  zèle  pieux ,  moitié 
mouvement  d'amour-prbpre,  tout 
prédicateur  verra  avec  dépit  les 
succès  d'un  faiseur  de  comédies. 
Tbut  jésuite  <ju'il  étoit ,  Bourda- 
loue  professoit  un  rigorisme  ou- 
tré. Doileau  lui  en  fit  la  guerre 
à  Bâville ,  chez  ce  même  président 
dç  Lamoigtion  ,  et  Tanstère  reli- 
gieux pardonna  difficilement  au 
Kitifiquç  ce  petit  couplet  de  chan- 
son : 

$i  J^ourdaloQÇ  ,  un  peu  sivèie  , 
lïotts  dif  :  craignez  la  volupté  ; 
Escobar  ,  lui  dit-on  ,  mon  père  , 
Kous  en  permet  pour  1«  santé. 

!^urdaloue  n'enteudojt  guère  la 
plaisanterie  ,  et  Molière  ,  à  ce 
titre  y  a  voit  de  quoi  lui  déplaire. 
IMUis  ce  qui  ôte  tpi^te  leur  lorçe  à. 
ses  déclamations  contre  le  Tiar- 
tufe ,  c'est  qu'il  n'avoil  pas  lu  cette 
pièce  ;  on  en  a  la  preuve  sans  ré- 
plique. Bourdaloue  dit  :  «  VoiUi 
Ce  que  les  esprits  profanes  ont 
prétendu  en  exposanf  sur  le  théâr 
fre  et  à  la  risée  publique  un  hy- 
pocrite imaginaire en  le 

montraut;  soiis  un  visage  de  pé- 
nitent ,  gui  ne  servoit  qu'à  cou- 
vrir ses  infa.oiies  *  etc..  >>  On  ^ait 
ce  que  c'est  qu^a  «  visage  de 
pénitent.  »  C'est,  uni  visage  pâjiç 
f  t  malgr^.  Or ,  Dorinc;  dit  : 


.  •,•  •  • 


Ttr^uf^  !  Il  f«  pone  à  merveille , 
Glros  et  gras  ,  le  tei^t  fraif  çç  U  Koucl^^ 

vermeille; 

«lailleurA: 

Il  1  l*oreille  ronge  erle  teint  bien  fleuri. 

Bourdaloue  >    cçla,  est  éyideA^  > 
4'avpit  pa$  la  1^  Tjarlijife  ^  iji  ne 


MQH 

le   iwgçoît    que  d'aprèis  Iç  j^fpt^ 
port  infidèle  que  lui  en  avoicnt 
fait  vraisemblablement  quelques 
hypocrites  ;     et     d'ailleurs ,    il 
croyoit  toujours  avoir  suflSsam- 
ment  raison  contre  un  excommu- 
nié d'acteur ,  qui  Qisoit  empiéter 
sur  Içs  droits  4e  la  chaire.  Mai& 
aujourd'hui  il  y  faut  plus  de  fa- 
çons ;  il  faut  sur-tout  d.QS  motifk. 
plus  solides»  roi^u^ établis ,  pour 
condamner  \\n  aussi  beati  géuie 
et  un  s^ussi  honnête  hon^me  que 
Molière.  Il  disoit  souvent  :  «.  Le., 
ipépris  est  une  pilule  qu'on  p^ut 
avaler  y   mais  npn    raâclier  sans 
faire  la  grimace*  »  Molière  avoit 
commencé    à    traduire  Lucrèce 
dans  sa  jeunesse,  et  aurait  acheva 
cçt  ouvrage  sans  un  malheur  qui 
lui  arriva.  Un  de  ses  domestiques 
prit  un  cahier  de  cette  traductiqa 
pour  faire  des  papillotes.  Molière^ 
qui  étoit  facile  à.irHter,  fut  si  pir 
que  de  ce  contre-temps,  que,  danjj 
sa  colère  ,  il  jeta  sur-le-champ  le^ 
re.ste  au  feu.  Pour  mettre  plus 
d'agrémens^ans  cette  traduction^ 
il  avoit  rendu  en.pro$e  les  raisonrt 
nemens  philosophiques  ,  et  avoit 
ii^is  en  vers  toutes'  les  belles  des- 
criptions qui  se  trouvent  dans  le 
poète  latin...  On  alloit  repré^ea- 
ter  une  pièce  de  Corneille ,  de  ses 
derniers  temps ,  c'étoît  SeHorius  j 
Molière,  qui  étoit  fort  malade  ne 
pouvant  jr  assister ,  engag^ea«^el« 
ques-uqs  de  ses  apiis  a^  s'y  trour 
ver.  «  Eh  bien  I  dit-il  k,lcur  retour» 
comment  cela  a-t-il  été  ? — Il  y  a 
de  très  -  belles  choses  ,  mais  tpuj^ 
d'un  coup  il  retombe  et  il  deviei^ 
commun  et^  médiocre.  -^  Cela 
ne  m'étonne  pas  »  dit  Molière  : 
c'est  qu'il  a  un  ^eni^ ,   ui|  lutin 
qui  lui  fait  cçs  oi;lles  choses-1^  , 
et  q||i  dit  ensuite  ,  laissons  faire 
le  bonhomme  ,  et  vovous  conn^ 
naent  il  s'en  tirera  ;  et  c'est  là  pré- 
cisément ce  que  vous  avez  trouvé 
de    mal  (ait.  »   Les  éditions  \e& 


kÔLÏ 

^liis    estimées   de  ses  oiivrageâ  1 
sont ,  ï.  Celle  d'Amsterdam,  1 699, 
5  vol  in-ia  ,  avec  une  Vie  roma- 
nesque de  l'auteur ,  par  Grima- 
rest.  II.  Celle  de  Paris ,  en  1704  > 
en  6  vol.  iïi-4**«  On  la  doit  à  de 
JoUy  ,  qui  en  a  donné  une  uau- 
tclle  efi  1739,  en  Ô  vol.  in- 12. 
Cette  édition  est  ornée  de  Me- 
Gloires  sur  la  vie  et  les  ouvrages 
de  Molière ,  et  du  catalogue  des 
critiques  faites  contre  ses  coin,ér 
dies.  llf.  Celle  que  Breta  donnée 
*à  Paris ,  en  ^775 ,  en  6  vol.  in-8*», 
avec  des.  Commentaires  intëres- 
sans ,  où  il  a  exécuté  sur  Molière 
[ce  que  Voltaire  a  voit  exécuté  sur 
Corneille.  Il  fait  sentir  les  beautés 
et  les  défauts  ,  et  relève  les  ex- 
.pjfessiofis  ticiëuses.  I<es  Anglais 
•4>nt    traduit  Molière ,  Londres  , 
1755  ,  10  viol,  in-12.  Dans  la  pré- 
.Êiee  de  cette  traduction  ,  ils  ont 
.«omparé  ses  OEûvres  à  un  gib«t. 
«  Là  9   ontrils  dit ,  le  vice  et  le 
,  vii^cule  ont  été  exécutés ,  et  restent 
exposés  comme  sur  un  grand  cbe- 
mm    pour  servir    d'exemple.  » 
'Vôliaire  dit  (  Mélanges  de  Litt.  , 
'ebap.  des  Académies  )  «  que  Mo- 
Hèfe  est  plein  de  fautes  de  lan- 
èNi^.  »  Il  j  en  a  beaucoup  plus 
^dans  ses  Vers  que  dans  sa  prose; 
mais  ces  négligences  ne  prouveïit 
toas  que  sa  poésie ,  lorsqu'elle  e^t 
an  peu  soignée  ,  ne  soit  préfé- 
•mble  &  sa  prose.  Bessara  a  pu- 
'ftlié';>a3  1777  ,  en  2  vol.  in-ia  , 
VEspHide0folièré,    avec    un 
jll^ré^ô  de  sa  Vi»  et  un  catalogue 
,deses  pî^::eé» 

t  MQUÈRES  (  Tosepb-Privat 
de)  ,  né  à  TaraSQçn  en  1677  , 
lî^une  famille  noble,  qui  a  donné 
àes  grandWoix  k  Tordre  de  Malte, 
re<^t  de  la  nature  un  tempéra- 
ment extrêmement  délicat  et  un 
esprit  fort  pénétrant.  On  le  Idbsa 
maître  de  s'amuser  ,.  on  de  s'oc- 
éup&e;il  ^boisait  Poccupation.  La 


MOLI 


45 


congrégation  de  rOratoîre  le  ^os> 
séda  pendant  quelque  temps.  II 
Y  enseigna  les   humanités   et  If 
philosophie.  Les  ouvrages  du  P. 
Malebranche  lui  ayant  inspiré  une 
forte  envie  de  connoître  1  auteur , 
il  quitta  l'Oratoire ,  et  se  rendit. à 
Paris  pour  converser   avec    lui. 
Après  Ja  mort  de  ce  célèbre  phi- 
losophe ,  il  se  consacra  aux  ma- 
thématiques  qu'il   avoit  un  peu 
néghgéespour  la  métaphysique* 
L'académie  des  science^  se  Fas* 
socia  en  1721  ,  et  deux  ans  après 
il  obtint  la  cbaire  de  philosophie 
au  collège  royal.  Qn  connoît  son 
système  des    petits   tourbillons, 
lï  le  soutenoit  avec  une  chaleur 
extrême  ,  et  souffroit  impatiem- 
ment les  plaisanteries  qu'on  lui 
en  faisoit  quelquefois.  La  vivacité 
l'entraînant  alors,  elle  lui  ôtoit 
la   liberté  de   s'expliquer  nette- 
ment ,  et  il  tomboit  dans  des  mé- 
prises qui  prétoient  encore  à  la 
plaisanterie.  Un  jour  il  y  fut  si  sen- 
sible ,  qu'il  se  mit  en  colère  ;  il 
se  fâcha  sérieusement ,   et  sortit 
tout  échauffé  de  l'académie.  Le 
froid  le  saisit  de  telle  sorte ,  qu'en 
rentrant  chez  lui ,  il  sentit  sa  poi- 
trine embarrassée  ;  la  fièvre  lui 
survint  ;  son  mal  de  poitrine  aug- 
menta ,'    et    empira    si    rapide- 
I  ment,    qu'il  y  succomba    le    ta 
mai  i74^«  A  ce  delà  ni  près,  Pf>bbé 
de  Moiieres    étoit   un    excellent 
homme  ,  et  même ,  lorsqu'il  s^a- 
bandonnoit    à    ses    méditations 

ϻhilosophiqnes  ,  d'une  insensibi- 
ilé  et  d'un  flegme  singuliers.  Un 
jour  qu'il  étoit  dans  ses  distrac- 
tions ,  un  décrotteur  ota  les  bou-' 
clés  d'argent  qu'il  avoit  à  ses 
souliers,  et  en  sid)stitua  de  fer. 
Une  autre  fois  ,  un  voleur  entra 
daus  son  a^tpartement  ;  et ,  sans 
se  détourner  de  ses  études,  de  Mo- 
iieres lui  indiqua  son  argent  et 
se  laissa  voler ,  demandant  j  pour 
toute  grâce ,  qu'on  ne  dérangeât 


46 


MOLI 


pas  ses  papiers.  On  a  de  Ini  ,  I. 
,Leeons  de  mathématiques  ,  né- 
cessaire's  poUtP  Tintel/Jgence  des 
•  principes  de  phjsique  qui  s'en- 
seignent actuellement  au  col - 
fe'ge  rojral  f  in- 12,  1726.  Ce 
livi*e  ,  qui. a  été  ti^aduit  en  an- 
glais, est  un  Traité  de  la  gram- 
maire en  général.  Les  principes 
d^aljgèbre  et  de  calculs  arithmé- 
tiques y  sont  exposés  avec  ordre , 
et  les  opérations  bien  démon- 
trées. 1 1.  Lr'çons  de  physique  , 
contenant  les  élémens  de  la  phy- 
y  sique  déterminés  par  les  seules 
lois  des  mécaniques ,  expliquées 
au  collège  royal ,  in-  12 ,  Paris, 
4  vol. ,  1739  ;  et  traduites  en  ita- 
lien, à  Venise,  1743,  3 volumes 
in-8'*.'  On 'voit  que  l'auteur  est 
partisan  des  tourbillons  de  Des- 
cartes ;  mais,  ne  pouvant  sedis- 
simuler  ses  écarts  ni  les  décou- 
vertes de  Newton  ,  il  a  tâché  de 
rectifiée  les  idées  du  philosophe 
français  par  les  expériences  du 
philosophe  anglais.  Il  a  pris  ce 
^  qui  ,lui  a  paru  de  plus  vrai  dans 
le  système  de  Descartes  ,  et  l'a 
mis  dans  un  nouveau  jour,  tan- 
tôt en  démontrant  des  proposi- 
tions qu'il  n'avoit  fait  que  sup- 
poser, tantôt  eu  retranchant  les 
propositions  qiii  pouvoient  pas- 
ser pour  inutiles.  Newton  lui  a 
servi  à  poser  des  principes  pro- 
pres à  expliquer  d'une  manière 
mécanique  des  effets  dont  New- 
ton lui-même  a  cru  qu'on  cher- 
cheroit  vainement  la  cause  ,  tels 
que  les  tourbillons  célestes  ,  les 
lois  de  ces  tourbillons,*  et  leur 
mécanique.  Quoiqu'on  lui  tienne 
aujourdhui  peu  de  compte  de 
ses  efforts,  il  faut  ^vouer  qu'ils 
décèlent  beaucoup  de  sagacité. 
L'auteur,  écrivant  avec  méthode, 
précision  et  clarté,  devoit  peut- 
être  se  borner  a  exposer  les  diffé- 
reos  systèmes  ,  sans  chercher  à 
les  concilier.  £q  adoptant  et  en 


/      MOU 

• 

rejetant  une  partie  des  idées  de 
Dcîscartes  et  de  Newton,  il  n'a  fait 
lui-même  qu*un  système  qui  a 
passé  bien  vite,  et  qui  a  fait  tort 
ace  qu'il  y  a  de  bon  dans  sou 
livre.  111.  Élémens  de  géométrie  , 
ic-12 ,  1741  •  Autant  il  s'otoit  éloi- 
gné des  anciens  dans  sa  physique, 
autant  il  s'en  rapproche  dans  sa 
géométrie  ,  du  moins  pour  leur 
synthèse  et  leur  manière  de  dé- 
montrer. 


f» 


*  I .  IMOLIGN ANO  (  César  )  , 
de  Sorrento  ,  vivoit  au  commen- 
cement du  17'  siècle.  On  a  de 
lui  Descrizione  deW  origine  , 
sito  ,  e  JamigUe  antiche  ai  Sor^ 
rentô ,  in-4**. 

*  IL  MOLIGNANO  (  Jean-An- 
toine), d'Aqna-Viva,  dansla'tprre 
de  Bari ,  jurisconsulte  du  17* 
siècle ,  a  publié  Legalium  altcp- 
cationum  centuria  prima  et  S9- 
cutula^  opus  theorico-practicunt: 
Promptuarium  juriSy  et  quelqueis 
autres  ouvrages. 

*  m.  MOLIGNANO  (  Jean- 
Jérôme  ) ,  de  la  même  famille  qu,e 
le  précédent ,  vivoil  dans  le  môme 
siècle  :  il  est  auteur  de  quelques 
Poëpies  ,  et  d'une  Histoi/v  de  la 
Fouille  et  de  la  ville  dAqua-  Viva , 
où  il  traite  de  son  origine,  d<d 
ses  antiquités  ,  et  des  hompnes 
qui  s'y  sont  rendus  célèhreà  ,.\ 
soit  dans  les  armes ,  soit  4mis  1^ 
belles-lettres.         ^ 

t  MOLIN  (  Nj  )  ,  appelé  com- 
munément du  Moulin  ,  célèbre 
médecin^  l'un  des  plus  grands 
praticiens  de  Paris,  mort  dans 
cette  ville  «n  1755,  à  Ô9  ans, 
sans  postérité  ,  et  riche  de  seize 
centmiUe  livres.  On  prétend  qu'il 
répondit  à' quelques  jeunes  doc- 
teur^ qui  le  pressoient  d'indi- 
quer, avant  de  mourir  ,  les  nieni- 
bres  de  la  faculté  les  plu?  dignes 


•  \ 


MOL! 

àsle  remplacer:  «  Je  laisse  après 
moi  trois  grands  médecîris,  l'eaii , 
la  diète ,  etTexercice.  »  Une  pra- 
tique (le  60  aas  lui  a,voit  prouvé 
que  le  régime  vaut  mieux  que  I9 
médrciae  ;  cependant  il  en  sen- 
toit  le  besoin  dans  les  maladies 
graves  y  et  sa  grande  expérience , 
lointe  à  un  coup-d'œil excellent, 
le  iaisoit  iappeler  de  i)référence 
à  ses  autres  confrères.  On  cite 
pliisieai'S  traits  de  son  avarice  ; 
entré  autres,  qu'il  éteignit  sa  lam- 
pe ,  un  soir  qu'un  harpagon  étoit 
venu  lui  demander  quelques  le- 
çons d'économie.  On  ajoute  qu'il 
lui  d.t  :  <i  Nous  n'avons  pas  besoin 
iVy  voir  pour  parler,  nous  en 
serons  moins  distraits.  »  Mais,  ce 
q<i'oa  n'auroit  pas  dâ  oublier, 
c'est  que  cet  homme ,  qui  ne  crai- 
'gnoit  point  de  s'enfumer  dans 
'une  chambre  cîclairoe  d'une  pe- 
tite lampe ,  fît  des  actions  géné- 
reuses. Appelé  chez  des  geiis  ri,- 
ches ,  il  nV  revenoit  point  si  on  né 
lé  pajoit  à  chaque  visite  ;  mais 
non  seulement  il  donnoit  ses 
soins  aux  pauvres,  il  leur  laissoit 
encore  de  l'arg-ent.  Un  jour  on  Je 
^t  demander  dans  un  couvent. 
p«ur  une  jeune  deuioiselle  d'une 
grande  condition  ,  mais  d'une 
plus  grande  pauvreté.  On  crai- 
gnoitqne,  selon  sa  méthode  ,  il 
ne  revint  point ,  parce  qu'on  n'a- 
voit  pas  d'ho!l,oraires  à  lui  offirir. 
11  revint  pourtant,  et  laissa  chez 
la  nflSâue  un  rouleau  de  dix 
louis ,  a  an  qu'on  pût  le  paj^er 
d'une  partj*,^  de  cet  argent ,  et 

3u'oQ  ne  s'aperçût  point  de  l'in- 
igence  de  la  demoiselle.  Ce  qui 
Augmente  le  prix  des  bienfaits  de 
M<>un ,  c'est  qu'en  donnant ,  il 
oublioit  qu'il  eût  donné. 

t  l.  MOLTN A  (  Louis  )  ,  né  à 
Cuençià  dans  la  Castille  neuve  > 
d'une  famille  noble  et  ancienne , 
«ulra  iibmz  les  }ésftiteê  em  i553  , 


MOLl 


47 


à  l'âge  de  iS  ans.  11  fit  ses  études 
à  Coimbre  ,  et  enseigna  pendant 
vingt  ans  la  théologie  dans  l'u- 
niversité d'Evora,  Moliua  avoit 
l'esprit  vif  et  pénétrant;  il  aimoit 
k  se  frayer  des  routes  nouvelles  , 
et  k  chercher  de  nouveaux  sen- 
tiers dans  les  anciennes.  Cet  ha» 
bile  jésuite  mourut  k  Madrid  le 
12  octobre  1600 ,  k  Gj  ans.  Ses 
principaux  ouvragés  sont ,  1.  Des 
Commentaif^s  sur  la  première 
pa/tie  de  la  Somme  de  saiut  Tho- 
mas ,  en  latin.  II.  Un  grand  traité 
De  justitia  et  jure,  111.  Un  livre 
De  concordid  gratiœ  et  Uberi  ar- 
bitrii  ,  *  imprimé  k  Lisbonne  en 
i558  ,  en  latin,  avec  un  Appert-- 
dix  ,  imprimé  l'année  d'après  , 
in-4*  ,  fort  cher,  n  Molina,  en  tra- 
vaillant sur  la  Somme  de  saint 
Thomas,  dit  l'abbé  de  Choisy  , 
avoit  cru  trouver  le  moyen  d  ac- 
corder le  libre  arbitre  avec  la 
prescience  de  Dieu .  la  providence 
et  la  prédestination  ,  jse  flattant 
que  saint  Augustin  lui-même  au- 
roit  approuvé  les  voies  qu'il  avoit 
imaginées.  Les  Pères  anciens  , 
dit- il ,  qui  ont  précéda  l'hérésie  de 
Pelage ,  ont  fondé  la  prédestina- 
tion surla  prescience  du  bou  usage 
du  libre  arbitre  ;  au  lieu  que 
saint  Augustin  et  ses  disciples 
n'ontparlé  si  afïirniativement,que 
parce  qu'ils  avoient  k  combattre 
les  pélagiens  ,  qui  donnoient  tout 
au  libre  arbitre ,  et  qu'il  sem- 
bloit  qu'on  devoijl  lui  oter  beau- 
çoiA^.  Mblina  définit  le  libi^  ar- 
bitre la  faculté  d'agir  ou  de  ne 
pas  agir  ,  ou  de  faire  une  chose  , 
en  sorte  qu'on  puisse  fniro  le 
contrai r<*.  il  avoue  que  l'homme , 

Ï>arses  seules  forces,  ne  peut  rien 
aire  qui  entre  dans  l'ordre  de  1« 
grâce  ,  et  qui  soit  même  une  dis- 

Sosition  éloignée  k  la  recevoir.... 
[ais.  ajoute-t-iL,    quoique   Dieu 
distribue  comme  il  veut  les  dons 
'  4e  grâces  que  Jésus-Cnrist'nous 


4d 


MOLI 


a  méritées, il  a  néanmoins  ajusté 
les  lois  ordinaires  de  cette  distri- 
Jïulion  k  l*usage  que  les  hommes 
font  du  libre  arbitré ,  k  leur  con- 
duite et  à  leurs  efforts.  L'homime, 
donc ,  pour  agir  en  bien ,  a  besoih 
qu'une  grâce  prévenante  excite 
et  pousse  son  libre  arbitre  :  et 
Dieu  ine  manque  jamais  de  la 
donner ,  principalement  à  ceax 
qui  la  demandent  «ivec  ardeur; 
mais  il  dépend  de  leur  volonté  de 
répondre  ou  de  ne  pals  répondre 
à  cette  grâce.  »  Forez  SuARis  , 
n*  IL  .)  C'est  ce  système  qui  fît 
naître  lés  disputes  sur  la  grâce, 
él  qui  partagea  les  dominicains 
et  les  jésuites  en  thomistes  et 
en  molinistes.  Cette  scission  de 
rfeux  écoles  célèbres  alluma  une 
gii  erre  qui  n'est  pa s  encore  éteinte . 
Dès  que  là  production  du  jésuite 
parut ,  Henriquez ,  son  confrère  , 
croyant  y  von*  le  pélagianisme  , 
le  censura  comme  un  ouvrage  qui 
préparôit<<  la  voie  à  l'Antéchrist. 
Les  dominicains  soutinrent  tiièses 
sur  thèses  ,  poui'  foudroyer  le 
nouveau  système.  Le  cardinal 
Quiroga  ,  grand-inquisiteur  d'Es- 
pagne ,  fatigué  de  ces  qurrelles  , 
les  porta  au  tribunal  de  Clément 
VIII.  Ce  pontife  forma  ,  pour  les 
'terminer,  en  1697  ,  ^^  célèbre 
congrégation  qu'on  appelle  deAn- 
xiliis.  Mais  après  plusieurs  as- 
semblées des  consulteurs  et  des 
cardinaux ,  où  les  dominicains  et 
les  jésuites  disputèrent  contra- 
^dictoirement  en  présence  du  {)ape 
et  de  la  cour  dé  jRome  ;  il  ne  tut 
rien  décidé.  Paul  V ,  isous  lequel 
ces  disputes  avqient  été  conti- 
nuées, se  contenta  de  donner  un 
décret  en  1609  ,  par  lequel  il 
défendit  aux  deux  partis  de  se 
censurer  miituellèmeiit ,  et  en- 
joignit aux'  supérieurs  dés  delftt 
ordres  de  punir  sévèrement  ceux 
qui  contrevSeùdroient  k  cette  dé- 
feriset  L'impression  que  fît  cette 


MÔLÎ 

mod<5ratic^  du  pape  siir  l«â  do- 
minicains  et  sur  \e6  jésuites  fut 
bien  différente  ,  suivant  certains 
auteurs.  Les  premiers  fiJrent  au 
désespoir  ,  et  les  autres  au  com- 
ble de  la  joie.  Cet  esprit.de  paix 
Îfu'avoit  recommandé'  le  pape 
ut  la  chose  k  laquelle  on  pensa 
le  moins.  Il  resta  entre  ces  deux 
corps  une  animosité  sourde.  Le 
duc  de  Lermc ,  ministre  dé  Phi- 
lippe ni  ,  roi  d'Espagne ,  qui 
en  cràignoit  lés  Suites ,  t^cha 
de  les  amener  h  l'imité  de  doc- 
trine ;  mais  toujours  en  vain.  Ce 
ministre  abandonna  son  projet , 
persuadé  qu'il  étoit  plus  facile  db 
réconcilier  les  puissances  les  plus 
ennemies ,  que  deux  corps  divisés 
par  des  disputes  d'école.  Néan- 
moins ,  le  temps ,  qui  calme  tout , 
apaisa  les  esprits.  Les  jésuites  , 
pour  n'avoir  pas  l'air  de  pélagiens, 
tempérèrent  leur  molinisme  par 
l'ordre  de  feur  général  Âquaviva  ; 
et  la  plupart  des  dominicains 
adoucirent  également  leur  grâce 
efScace  par  elfe-même.  Les  con- 
troverses du  jansénisme  survin- 
rent ,  et  ce  feu  couvert  sons  ta 
cendre  se  ranima  avec  force.  Peu 
de  temps  après ,  pour  s'opposer 
aux  partisans  de  MoliiTa ,  Jansé- 
niùs ,  évoque  d'Ypres ,  renouvela*, 
dans  son  livre  intitulé  Augustin 
nus  ,  quelques  idées  de  Baïus  sur 
la  grâce.  Elles  furent  adoptées 
par' de  jeunes  docteurs^ et  de 
TieillT:;s  femmes.  Ainsi  ;  à  la  même 
^oque  ,  le  plaisir  sefcret  d'êtç-e 
aun  parti ,  rinquûélhide  d'esprit, 
et  l'ehVie  de  se  distinguer,  for- 
mèrent les  deux  sectjes  des  moli- 
nistes et  des  jtmâénistes,  dont  le's 
disputes  n'ont  servi  qu'a  i^etarder 
les  progï*èS  de  l'esprit  humain. 

^t  li.*MOLTNA{Antdîne)  , 
chartreux  de  Villa-Nu  pva-de-Las- 
Infantes ,  dam  la  Caille  ,  doi&t 


MOLJ 

des  i^rêtres; ,  ouvrage  pieux ,  tra- 
diut  en  français  et  imprimé  en 
1677 ,  iQ-$<>.  Molina  mourut  vers 
1611  y  après  s^^tre  acquis  une 
grande  réputation  de  piéld. 

t  in.  MOLINA  (  Ix)uis  )  ,  ju- 
rif^consul,te  e^agnol ,  employé 
par  Philippe  II ,  roi  d'Espagne  , 
dans  l«s  conseils  dès  Indes'  et  de 
CastiUé ,  a  donné  en  i6o3,  in-foL, 
un  savant  Traité  intitulé  De  His» 
panorum  primogenitorum  oH- 
gine  et  naturd  ^  sur  les  substi- 
tutions de  lerres  anciennes  de  la 
noblesse  d'Espagne*  Ce  livre  étoit 
aussi  d'usage  dans  plusieurs  pro- 
vinces de  France. 

ly.  MOUNA  {  Dominique  )  , 
religieux  dominicain  ,  natif  de 
Sévule  ,  publia  en  1626  un  ife- 
cueil  des  bulles  des  papes  ^  con- 
cernant les  privilèges  des  ordres 
religieux. 

*  I.  M.OLÏNELLI  (Pierre- 
Paul  ) ,  docteur  en  philosophie , 
professeur  de  médecine  et  de 
chirurgie  en  l'université  de  Bo- 
logne ,  membce  de  l'institut  de 
cette  ville ,  associé  étranger  de 
l'académie  de  chirurgie  de  Paris  , 
mort  en  17649  a  laissé  divers 
Mémeires  savans  et  estimés.  Ils 
ont  principalement  pour  objet 
Ae&  expériences  anatomiques  sur 
Pouverture  de  .quelques  cstdavres, 
sur  des  opérations  chirurgicales , 
notamm^t  celle  de  la  fistule  la- 
crymale. Bordenave  assure  que 
MolineHi ,  loin  (Tavoir  cherché  , 
comme  on  l'en  accusoit,  ^  con- 
trarier le  système  du  célèbre 
Jcau-Louis  Petit  sur  cette  opéra- 
tion ,  ne  voidpit ,  au  contraire  > 
que  perfectionner  sa  méthode ,  et 
y  ajouter  plutôt  que  de  la  dé- 
truire. 

*  JI.  ^OLmELU  C J«an-Bap. 

T.  XIU 


MOU 


49 


liste)  .  prêtnp  de  la  conerëgation 
des  Écoles  pies  ,  né  a  Génes 
en  1730.  Ses  talens  précoces,  ses 
qualités  brillaotes  du  cœur  et  de 
l'esprit,  avoient  fait  présager  le 
rang  qu'il  tiendi-oit  un  jour  par- 
mi les  écrivains  ecclésiastiques. 
A  quinze  ans  il  a  voit  acheVé  sa* 
philosophie  avec  une  distinction 
tedle  que  les  jésuites  firent  tou9 
leurs  eÔbrts  pour  le  conquérir  k 
leur  société.  Il  échappa  a  leurs 
sollicitations ,    et  entra  chez  les 

f»iariâtes  00  sColopies  ,  professa 
a  philosophie  k  Oneille ,  la  théo* 
logie  b  Geues  et  a  Rome ,  oii 
Clément  XIV  lui  donna  des  mar- 
ques signalées  de  son  estime.  Ses 
thèses  volumineuses  étoient  de 
véritables  traités  qu'on  recher- 
choit  avidement  dans  lès  pays 
catholiques.  Il  eut  le  courage 
d'imprimer  que  le  probabîlisraa 
(  doctrine  chérie  des  jésuites }  ^ 
mettanttout eh problènie  ,  ayant 
préparé  lés  voies  à  Fincrédulité  , 
en  secondoit  Iqs  eitorts.  A  cette 
époque  Gan^anelli  n'étoit  plus. 
1/esprit  jésuitique,  qui  avoit  repris 
à  Rome  son  ascendant  ,' se  dé- 
chaîna contre  le  P.  Molinelli. 
L'acte  de  vigueur  qu'il  avpit  fait 
devint  pour  lui  une  source  d« 
persécutions  de  la  parf  des  fana- 
tiques ,  mais  il  recueillit  les  suf- 
frages de  tous  les  hommes  distin- 
gues ;  les  écrivains  les  plus  illus- 
tres dltalie  s'honoroient  de  l'a- 
voir pour  ami.  Sa  .plume  fournit 
souvent  aux  prélats  de  sava/ùts 
consultations,  té  projet  de  cano- 
niser Bellarmin  fut  rejeté  par  la 
résistance  de  quatre  car<£naux 
oui  iinpriinèreTit  leurs  motifs 
aopposition  ;  de  ce  nombre  étoit 
l'illustre  Passioi^ei  ,  qui  ,  pour 
la  rédaction  ^e  son  mémoire  , 
emprunta  l'aide  .de  jMohnelli. 
Celui -ci  ,.aj[ant  quitté  Rome  ,  fut 
obhgé  d'y  retourner  plusieurs 
fois  par  ordre  dç   sa  cougréga- 


5b  MGLI 

tion ,  qui  le  fit  assistant  du  gêne- 
rai ;  mais  son  séjour  habituel 
étoit  Gènes  ,  ou  il  partageoit  son 
temps  entre  les  fonctions  du  mi* 
nistere ,  renseignement  des  scien- 
ces ecclésiastiques  ,  et  la  rédac- 
tion d'une  foule  de  mémoires 
Erofonds  demandés  par  la  repu- 
lique  de  Gênes ,  qui  Tavoit  choi- 
si pour  son  théolopen.  Il  défen- 
dit les  célèbres  Ricci ,  évêque  de 
Pistoye,et  Solari  ,évêc[uede  Noli  : 
le  premier  à  l'occasion  de  son 
tjnode  ;  le  second  lorsqu'il  dé- 
nonça au  gouvernement  génois 
la  bulle  Auctoremjidei ,  comme 
également  contraire  aux  notions 
saines  de  la  doctrine  catholique 
et  aux  droits  de  Tautorité  civile. 
Les  réformés  opérées  dans  le 
clergé  de  France  par  l'assemblée 
constituante  retentirent  dans  toute 
l'Europe  ;  Molinelli  voulut  appro- 
fondir cette  matière  ,  et  le  résul- 
tat de  ses  recherches  fut  l'appro* 
bation  de  la  constitution  civile 
du  clergé.  Le  plus  étendu  de  ses 
ouvrages  est  un  Traité  latin  sur 

'  la  primauté  du  pape  et  de  ses  suc- 
cesseurs, in-S^jRome ,  i784,pour 
réfuter  im  novateur  qui  avoit 
attaqué  cet  article  du  dogme  ca- 
tholique. Quelques  idées  ,  en 
très-petit  nombre  ,  prêtèrent  à 
la  critique;  par  exemple,  celle 
d'imaginer  que  les  évéqùes  ne 
puissent  reprendre  des  droits  cé- 
dés par  la  iîoiblesse  et  l'ignorance 
de  leurs  devanciers  ou  d'après 
les  fausses  dëcrétales  ;.,  h  cela 
près ,  l'ouvrage  de  Molinelli  est 
excellent,  ses  preuves  sont  pui- 
sées ôai:ïs  les  sources  pures  de 
raatiquité.   Il  établit    les  droits 

^  légitimes  du  premier  pontite,  , 
sans  admettre  aucune  des  préten- 
tions gigantesques  de  la  cour  ro- 
maine ,  quoique  cet  ouvrage  soit 
imprimé  à  Rome ,  et  composé 
par  l'ordre  de  Pie  VI ,  qui  fit  une 
pension  viagère  à  l'auteur»  Dans 


MOLI 

I 

un  ptûlTraité concerné^  làpti» 

prié  té  des  biens  ecclésiastique^  , 
il  admet  le  droit  de  la  nation  sur 
ces  biens,  en  le  restreignant  aux 
besoins'  urgens  de  la  société. 
Molinelli ,  décédé  à  Gên^s  le  12 
février  1799,  à  soixan^neuf  ans, 
a  légué  son  héritage  littéraire  à 
son  ami  M.  Désola ,  qui  se  pro- 
pose de  publier  divers  ouvrages 
du  savant 'piai*iste. 

f  X.  MQLmET(Jean),  chà- 
noine  .  dc;  Valehciennes ,  histo- 
rien et  poète,  né  à  Poligny  en 
Franche-Comté  (  et  non  pas  à 
Desvres  ,  dans  le  Bldulonais ,  com- 
me l'ont  prétendu  plusieurs  au- 
teurs avant  le  quinzième  siècle)  » 
fît  ses  études  à  Paris ,  et  dans 
la  suite  il  fut  aïimônier  et  biblio- 
thécaire de  .  Marguerite  d'Autri- 
che ,  gouvernante  des  Pays-Bas  9 
et  historiographe  de  Maximilien-I. 
Il  mourut  en  i5o7.  Molinet  avoit 
beaucoup  de  facilité  pour  la  poé- 
sie, étoitl>on  musicien ,  et  sesver^ 
historiques  et  sa  prose  sont  re- 
cherchés. Cependant  Duverdier 
dit  que  ses  vers  n'ont  ni  rime  ni 
raison ,  ainsi  qu'on  dit  en  corn*- 
mun  proverbe  :  mais  La  Croix-du- 
Maine  le  loue  comme  un  excel- 
lent poète  et  orateur ,  bien  estimé 
de  son  temps.  Il  a  traduit  en 
prose  le  Roman  delà  Rose  ,  sa 
traduction  commence  par  ce  qua- 
train : 

■    /  ■ 

■* 

C'est  le  roman  de  la  rose  , 
-    Moralisé ,  dcr  et  net  , 
Traoslat^  de  rime-  en  prose 
Far  vostre  humble  'Molinet. 

Cette  Traduction,  entreprise  à  la 
prière  de  Philippe,  duc  de  Clèves, 
fut. d'abord  imprimée  a  Lyon  eu 
i5o5  ;' ensuite  à  Paris,  en  iS^i  : 
ces.  deux  éditions  ,  in-folio  ,  sont 
en  caractères  gothiques.  On  con- 
serve dans  plusieurs  bibliothè- 
ques une  Chronique  deMeliaet^ 


MOLÏ 

qui  contient  les  faits  les  plus  re- 
marquables arrivés  depuis  l'an 
1474  jnsqu'en  i5o4.  M.  Godefroj 
«voit  entrepris  de  la  publier  avec 
des  notes  ;  mais  il  est  mort  trop 
tôt  pour  achever  ce  travail  ;  la 
chronique  est  restée  maiiuscrite. 
Le  recueil  de  ses  poésies  a  été 
Hnprimé  a  Paris  ,  en  i53i ,  en 
caractères  gothiques  ,  soUs  ce- 
titre  ,  Lesjaits  et  dicts  de  Jeu 
de  bonne  mémoire  maistre  Jehan 
MoUfiet  ,  contenant  plusieurs 
beaux  traictez  ,  oraisons  et 
chants  royauîx  ;  mais  ce  recneil 
ne  conlieut  qu'une  partie  de  ses 
œuvres.  Le  manuscrit  qui  étoit 
conservé  dans  la  bibliothèque  de 
la    cathédrale    de  Toumaj    est 

S  lus  complet.  Ce  recueil  contient 
es  pièces  sur  des  matières  très- 
diverses^  ;  les  unes  âont  pieuses  , 
d'autres  galantes  ou  badines  ;  on 
j  voit  des  satires ,  des  allégo- 
ries et  de  l'histoire  ;  des  Oraisons 
à  la  yier^e  Marie  et  à  plusieurs 
saints  et  saintes ,  et  là  pièce  inti- 
tulée V Avocat  des  âmes  du  pur^ 
gatoire  y  sont  relatives  à  .la  reli- 
gion; les  Anges  du  monde;  le 
Chapelet  des  dames  ;  le  throsne 
d  honneur  y  etc.,  etc.,  sont  des 
allégories  fatigantes  k  lire  ;  le 
Débat  de  la  chair  et  du  pois" 
son  ;  le  Débat  itavril  et  de  mai  ; 
le  Débat  de  T aigle  ^  du  hareng  et 
du  lion  ;  le  Dialogue  du  loup  et 
du  mouton  ;  le  Dialogue  du  gen^ 
darme  et  de  Pamoureux  ;  pièces 
où  l'auteur  s'égaye  saps  égayer 
son  lecteur.  Son  Siège  cPameur  ; 
ia  Bataille  des  deux  nobles 
déesses  y  pièces  galantes  ,  mais 
don(  les  allégories  en  rendent  la 
lecture  pénible.  Son  Testament 
de  la  guerre  est  un  tableau  qui 
a  le  mérite  de  la  vérité.  Sa  Litu" 
nie  ;  ses  neuf  Preux  de  gour^ 
tnandise  ;  son  Epithalame  de  la 
fille  de  Laidin ,  etc. ,  sont  im- 
moralef  par  la  matière ,  et  iiidë- 


.   MOLI  5i 

eentes  par  resmression*  Ces  pro- 
ductions du  chanoine  de  Yaien- 
ciennes  déposent  contre  les 
mœurs  de  ce  qu'on  appelle  le  > 
bon  vieux  temps.  L'ouvrage  le 
plus  curieux  de  Molinet  est  la 
continuation  d'une  chronique  en 
vers  que  George  ChasteUain  , 
dont  il  étoit  le  disciple  ,  a  voit 
commencée  ;  elle  est  intitula 
Rècollection  des  choses  mer- 
veilleuses advenues,  en  nostre 
temps  >  commencée  par  très- 
élége^nt  orateur  messire  George 
Cha^tellain  ,  et  continuée  par 
mkUtre  Jehan  Holinet.  Cette 
chronique  en  vers ,  composée  <\» 
plus  décent  cinquante  strophes. 
Contient  l'exposé  de  plusieurs 
faits  singuliers  >  peu  connus  et 
exprimés  parfois  d'une  manière 
piquante.  Coustelier  ,  dans  sa 
Collection  '  des  anciens  poètes 
français  ,  a  publié  ,  en  i^aS  , 
un  extrait  ae  poésies  diverses 
de  Jean  Molinet.  . 

t  II.  MOLINET  (Claude  du), 
chanoine  régulier ,  et  procnreurw 
général  de  la  congrégation  de 
Sainte -Geneviève,  né  à  Châ- 
lons  en  Champagne  l'an  1620  » 
d'une  famille  ancienne,  Vint  ache- 
ver ses  études  à  Paris ,  et  s'ap- 
pliqua ensuite  k  découvrir  ce 
qu'a  j  a  de  plus  caché  dans  l'an- 
tiquité. Il  amassa  un  cabinet  con- 
siaérablp  de  curiosités ,  et  mit  la 
bibliothèque  de  Sainte- Geneviève, 
à  paris  ,  dans  un.  état  qui  l'a 
rendue  l'objet  de  l'attention  (los 
curieux.  Louis  XIV se  servit  de  lui 
pour  aider  èi  ranger  se^  médailles 
et  à  lui  en  trouver  de  nouvelles* 
Le  P.  du  Molinet  en  fournit  a  ce 
monarque  plus  de  800 ,  qui  lui 
méritèrent  ues  gratifications  con- 
sidérables. 11  mourut  à  Paris  le 
2  septembre  1687.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont ,  I.  Une  eV/;'- 
tion  det  Epitres  d'Etienne^  éri- 


53 


MOLI 


que  d%rToarnaj ,  avec  de  savantes 
ilotes  ,  i682  ,  iu-8®,  H.  Unis- 
toire  des  pàpe^ ,  par  ptédailles , 
depuis  Martiu  V  jusqu'à  Inno- 
ecnt  XI ,  1679*^  in-folio  ,  en  latin  : 
t>ùyrage    peu   estimée   III.   Des 

•  'RejlexiohsisurV origine  et  ^anti- 

'  quité  des  ^dhtfines  séculiers  et 

réguliers.  ïV.  Un  Traité  des  dïf- 

férens  habits  des  chcâioines.y, 

'  Une  DisseHation  sur  ia  mitre 
des  anciens.  VI.  Une  autre  Dis- 
sertation iur  une  tête  d'Isis , 
etc.  VH.IjC  "Cabinet  d«  Sainte- 
Genevièi^e ,  à  Paris ,'  1Ç92  ,in-foi. , 
peu  commun.  Ces  diâërens  écrits 

'  oârent'des  choses  éurièuses. 

t  T- ,  MGLTOTTTI  (  Antoine  )  , 
médecin  de  Vcwîse  ,  wa  des  pins 
habiles  ànatoraistes  de  son  siècle , 
enseigtia  «t  pratiqua  la  médecine 

'  à  Padoue  avec  une  réputation 
extraordinaire.  On  estime  beau- 
coup son  Traité  des  sens  et  de 
leurs  organes /maxime  à  Padoue 
^a  1669,  iii-4^  >  en  la  un.  Il  mou- 

'  rot  à  Venise  vers  i6y5. 

*  IL  MOi^INETTI  (  Guil- 
laume) ,  savant  écrivain  du  i.j* 
fiiëcla ,  généralement  estimé  pour 
sa  probité  et  ses  connoissances  , 
né  il  Dulilin  en  i656  ,  fut  le  foh- 
dtrteur  d'une  société  :  de  sàvabs 
danâ  cette  ville  ,  semblable  a  la 
société  rojàle  de  Londres.  Loèke 
l'honôroit  de  son  amitié.  Moli- 
netti  mourut  dans  sa  patrie  le 
ti  octobre  1698.  On  a  de  fui 
un  Traité  de  dioptrique  ,  la  Dès- 
p«/?<io/i  d'un  télescope  de  s6n 
invention ,  et  quelques  autres  ou- 
vrages assez  éstin^si. 

MOLtNEUX.  ^Tojet    Moly- 

KEUX. 

*  MOMNI  (ChaWes) ,  juris- 
consulte »  orateur,  poèlte  latin 
«t  Hàliea  »  né*  à  Viceuce  en  r635., 


MOLI 

j  mourut  le  2  septembre  1709» 
On  a  de  lui  Lagrime  ai  Par^ 
naso  in  morte  di  Girolamo  Al- 
banese ,  insigne  statuario  ^  Vi- 
ceuce ,  i663  ,  et  un  volume  de 
poésies  lyriques  ,.  qui  est  resté 
manuscrit  entre  les  mains  de  soa 
héritier. 

t  I.  MOLINIER  (  Jean-Bap- 
tiste ) ,  né  à  Arles  en  1675 ,  enti  a 
dans  la  congrégation  de  l'Ora- 
toire en  1700,  et  prêcha  dans  la 
suite  avec  applaudissement  à  Aix, 
à  Toulouse ,  à  Lyon  ,  à  Orléans, 
et  à  Paris.  Massillon ,  l'ayant  en- 
tendu y  fut  frappé  des  traits  vifs 
et  saillans  de  son  éloquence  ;  et 
surpris  de  ce  qu'avec  un  talent  si 
décidé  il  étoit  si  inégal ,  il  lui 
dit  alors  :  «Il  ne  fient  qu'à  vous 
d'être  le  prédicateur  du  peuple 
ou  des  grands.  »  Il  est  certain, 
que,  lorsqu'il  travaiïloit  ses  dis- 
cours ,  il  égaloit  nos  plus  célè- 
bres orateurs;  mais  il  cômptoit 
trop  sur  sa  facilité ,  et  ne  mode- 
roit  pas  assez  l'impétuosité  de 
soi!  ihiagination.  Molinier  quitta 
l'Oratoire  vei-s  1720 ,  pour  se  ne- 
tirer  dans  le  diôcèsè  de  Sens  , 
"d'oti  il  pevitrt  à  "Paris  reprendre 
l'exercice  du  ministère  de  la  pré- 
dication. 'Le  successeur  du  car^ 
dinal  de  JVoàilles  (  Vintimiîle  ) 
le  lui  ajànt  interdit ,  il  ne  s'oc- 
cupa plus  qu'à  revoir  ses  Ser^ 
mons.  Il  mourut  *  le  i5  mars 
1745.  On  a^^  l^î,  L  Sermons 
choisis  ^  en  'i4  vdl.  in-12  ,  1752 
et  1734'  Ces*  âiscour$  sont  la  pro- 
duction d'un  génie 'heureux ,  qui 
s'exprime  avec  beaucoup  de  feu  , 
d'énergie  ,  de  force  ,  de  dignité 
et  de  natiireL  II  ne  lui  manquoi^ 
que  le  goût  ;  son  style  est  incor- 
rect ,  inégal ,  et  déshonoré  par 
des  termes  cohimOns,  qui  font  un 
étrange  contraste  avec  plusieurs 
morceaux  pleins  de  vie  et  de  no- 
blesse, {«e  Sermon  dkCiet  pas^a 


M  OLI 

ponr  son  chef-d'oeuvre.  De  ces 
i4  volâmes  ,  il  j  en  a  5  de  Pané" 
ejriques ,  et  a  de  Discours  sur 
la  Yérité  de  la  religion  chrétienne. 
II.  Exercice  du  pénitent  et  Of- 
fice de  la  pénitence  ,^în-8«.  III. 
Instructions  et  prières  de  péni- 
tence ,  in-iQ  ,  pour  servir  de 
suite  au  Directeur  des  amespé- 
ni tentes  du  P.  Vauge.  IV.  Tra- 
duction nouvelle  de  limitation 
de  Jésus- Christ  ,  Paris ,  lyaS  , 
m- 12.  V.  Prières  et  pensées  chré- 
tiennes ;  des  Cantiques  spiri- 
tuels ,  etc. 

♦  n.  MOUIVIER  (  Guillaume  ), 
chancelier  du  collège  du  Gai-Sça- 
▼oir  à  Toulouse  ,  se  chargea  ,  en 
i324  }  de  rédiger  les  lois  étA- 
mors  ,  c'est-à-aire  les  règles  de 
la  poésie.  Le  6  septembre  i548 
îl  convoqua  les  sept  poètes  qui 
Composoient  le  collège  ap|)elé  le 
Gai  Concistoire  ,  pour  leur  lire 
sa  Poétique  ,  et  leur  soumettre 
avec     son    tr9vail     des   doutes 
qu'il  avoit  sur  divers  points.  Dif- 
férentes   corrections    et   modifi- 
cations   furent  ^arrêtées  :  Moli- 
nier  y   reçut  la   commission  de 
mettre    la  dernière  main   V  son 
ouvrage  ,  et  s^en  acquitta  k  la  sa^ 
tisfaction    du   gai    concistoire   ^ 
qui  l'approuva  ,  le  publi^et  l'en- 
voya dans  tous  les  pays  od  Ton 
cultivoit la  langue  romance.  Jean» 
♦roi    d'Aragon  ,   qui    reçut   cette 
Poétique  y  puisa  l'énaulation  d'a- 
voir dans  ses  états  "une  école  de 
gaie  science.  Des  poëtes  toulou** 
sains  allèrent  Tétahlir    ii  Barce- 
lonne  ,  et  dans  la  suite  un  détà" 
chement  de  cette  école  alla  fon- 
der   une    pareille   institution    à 
Tortosc.  La  Poétique  de  Molinier, 
très-étendue  ^  embrasse  la  gram^ 
an  aire  ,  la  uhilosephie  >  et  les  au- 
tres connoissànces  qu'un  tronba- 
doar  devoit  avoir.  C'est  un  on- 
•Yrage  préciieu^-,  un  iftonument 


MOLI    '         53 

nnîquepour  faire  connoitre  l'état 
de  la  langue  romance  et  de  la 
poésie  provençale  an  i4*  siècle. 
L'académie  des  jeux  floranz  ^ 
après  l'avoir  long-temps  négli- 
ge coVnme  inutile  ani  progrès 
de  l'art ,  a  cru  devoir  la  publier' 
comme  monimient  historique.  La 
traduction  qui  en  a  été  faite  pa- 
roitra  bientôt  imprimée  avec  le 
texte  en  regard.  Molinier  devoit 
être  vieux  ,  lorsque  sa  -  Poëtiqu9 
fut  mise  au  jour  en  iS56  ;  le» 
sept  poètes  l'appellent  notre  an^ 
tique  chancelier*  Il  étoit  grand 

Î'urisconsult^,  et  J'on  voit,  par 
'ensemble  et  par  les  détails  de 
son  ouvrage ,  qu'il  avoit  un  es-^^ 
prit  étendu  ,  sage  et  profond. 

«  m.  MOUNiER  (  Etienne  ) , 
prêtre  ,    docteur  en  théologie  , 
en  droit  civil  et  canonique  ,  et  cé- 
lèbre prédicateur  ,  tkè   à   Tou<* 
loase,  florissoit  dans  le  17*  siècle. 
Il  se  fît  recevoir  avocat  dans  sa 
patrie  ;  mais  il  abandonna  bteo'* 
tôt    le  barreau  pour  embrasser 
}'état  ecclésiastique.  Il  eut  Thon-* 
neur  de  prêcher   devant  Louis 
Xni ,  lorsqiie  ce  monarque  fut 
sacré  ,  en  1010.  L^'abbé  Molinier 
avoit  du  talent  pour  la  c^ire  ,  et 
îl  exerça  le  ministère  de  la  prédl« 
cation  avec  le  plus  grand  succès  > 
dans  les    principales  églises  de 
Paris  et  de  la  Provence  ^  jusqu'à 
sa  mort  arrivée  en  i65o.  Ob  a  de 
lui  un  grand  nombre  àeSetTnons; 
savoir  ,  I.  Ponr  tous  les  dinutn- 
ches    de  Vannée  ,    Toulouse  » 
i63i,  a  vol.  in-8*.  I!.  Pour  lêr 
carême ,  Lyon  ,  i65o  ,  a  vol.  in- 
^«.  lU.  Pour  les  fêtes  des  saints, 
Douay ,  i65a  ,  5  vol.  in-S».  IV. 
PourVoctave  du  SaintSdcrementy 
Toulomse ,  i64'û  ,  in-8».  V.  SHrk 
mystère  de  [a  croix  ^  i635  ,  in^S*. 
VI.  Sur  le  symbole  de  la  croix , 
Roiten  ,    16S0 ,   in»^«.    Quoique 
ces  sermons  ne  soient  pas  gobi- 


54 


MOLI 


po^és  dans  le  goût  du  siècle ,  ils 
ont  leur  mérite  particulier  ;  îl  y 
a  de  réruditiou  et  des  morceaux 
bien  pensés. 

MOUNO  (Dominique),  sé- 
nateur de  Venise ,  encouragea  les 
cens  de  lettrés  en  Italie  et  dans 
les  pays  étrangers  :  il  entretint 
une  correspondance  suivie  avec 
lieinsius,  Gàsaabon ,  Grrotius  et 
Gassendi  ;  Ce  dernier  dit  que 
«c  peu  de  monarques  ont  pu  ré- 
galer dans  la  généreuse  et  infa- 
tigable protection  des  lettres.  » 
Tm  commerce  épistolaire  très- 
étendu  9  et  les  occupations  du 
gouvernement ,  rémpechèrent  de 
mettre  la  dernière  main  à  ses  ou- 
urages  ;  mais  il  a  contribué  k  la 
pumication  de  ceux  des  autres. 
On  prétend  qu'il  eut  beaucoup 
de  part  aux  différens  traités  po* 
litiques.de  JFra-Paolo.Il  mourut 
en  i655  »  k  63  ans ,  après  avoir 
employé  tous  ses  soins  à  conser- 
ver la  majesté  de  la  république 
et  à  augm^ater  la  gloire  de  la 
littérature.  C'est  ce  qu'on  lit 
dans  son  épitaphe. 


MOJJiNOS  (Michel),  prêtre 
espagnol ,  naquit  dans  le  diocèse 
dé  Sara  gosse  en  1627  ,  d'une  fa- 
mille considérable  par  ses  biens 
et  par  sou  rang.  Né  avec  une 
imagination. ardente ,  il  s'établit  à 
Borne  9  et  acquit  la  réputation 
'  d'uu  grand  directeur.  Il  refusa 
tous  les  bénéfices  qu'on  lui  offrit. 
Jje  feu  de  son  génie  l'entraîna 
dans  des  opinionsnouvelles  sur  la 
mysticité.  Il  déploya  ses  idées 
dans  sa .  Conduite  spirituelle  ,  li- 
.vre  qui  le  fit  renfermer  dans  les 
prisons  de  l'inquisition  en  i68â. 
Cet  ouvraee  parut  d'abord  ad- 
mirable. «La  théologie  mystique, 
disoit  l'auteur  dans  sa  préface , 
n'est  pas  nue  science  d'imagina- 
tion y  mais  de  sentiment . .  • .  on 


MOLI 

ne  l'apprend  point  par  l'étude  , 
mais  on  la  reçoit  du  ciel.  Aussi , 
^ans  ce  petit  ouvrage  ,  je  me  suis 
plus  servi  de  ce  que  la  bonté  in- 
lînie  de  Dieu  a  daigné  m'inspi- 
rer  ,  que  des  pensées  que  la  lec- 
ture   auroit    pu    me   suggérer.  » 
Ce  traité  étoit  divisé  en  trois  li- 
vres, et  l'on  trouvoit  dans  le  pre- 
mier <(  que ,  pour  parvenir  a  la 
perfection  du   recueillement  in- 
térieur ,  il  faut  faire  de  son  cœur, 
une  carte  blanche,  où  la  sagesse 
divine  puisse  graver  ce  qu'il  lui 
plaira  ;   que  les  teutadons  sont 
une  médecine  salutaire  ,  qui  ra- 
baisse   notr^'   orgueil  ;    que    le 
recueillement  intérieur   consiste 
dans  ^un  silence  que  l'on  garde 
en  la  présence  de  Dieu',  en  le 
considérant  par  une  foi    amou- 
reuse et  obscure ,   sans    aticune 
distinction  de  ses  perfections  ou 
attributs  ;  qu'il  n'est  pas  besoin 
de  méditer  les  mystères ,  ni  de 
faire  des  réflexions  sur  la  vie  ou 
la  passion  de  J.  C. ,  et  que  la  plus 
sublime    oraison    consiste    dans 
le  silence  mystique  des  pensées  » 
c'est-à-dire ,  à   ne  désirer  rien , 
à  ne  penser  rien.  »  Dans  le  deux:iè« 
me ,  Molinos  exhorte  les  direc- 
teurs auxquels  il  l'adresse  à  se 
revêtir  dans  le  confessionnal  de 
la  douceur  d'un  agneau  t  et  k  ru- 
gir en  chaire  comme  des  lions. 
Il  dit  (C  qu'il  vaut  mieux  obéir  k 
son  directeur  qu'a  Dieu.  »  Il  con- 
seille la   fréquente  communion , 
et    désapprouve    les.  pénitences 
corporelles.  Il  développe  enfin  , 
dans  le  troisième,  les  principes 
de  sa  pri^tendue  mysticité  ^  et ,  se- 
lon lui,  ((il  n'y  a  que  deux  sortes 
de  contemplations,   l'une  active 
et  l'autre  passive.  La   première 
cherche  Dieu  au  dehors  par  le 
raisonnement ,  l'imarâiation  et  la 
réflexion  :  il  la  dit  oonne  pour 
I  les  commençans;  mais  il  ajoute 
I  qu'il  faut  aspirer  k  la  se€oad«:x 


MÔLI 

^QÎ  coudait  à  Funion  divise  et 
au  repos  intérieur.  Alors  Famé 
9st  TU  aï  tresse  des  tentations  :  la 
vertu  s'afieinnit ,  les  attachemens 
se  rompent ,  les  imperfections 
s'anéantissent  et  Tame  demeure 
wnie  à  Dieu ,  sans  qu'elle  y  con- 
Iribne  par  aucun  mouvement.  » 
La  réputation  de  vertu  qu'avoit 
raultur  ne  servit  pas  peu  a  ré- 
pandre son  livre.  Ce  ne  fut  qu'en 
creusant  dans  cette  espèce  d'a- 
bîme ,  où  Molinos  s'enfonce  et 
▼eut  entraîner  son  lecteur ,  qu'on 
aperçut  le  danger  de  son  sysr; 
teme.  «  On  vît ,  dit  le  P.  d*Avri- 
^y  3  que  l'homme  prétendu  par^ 
iait  de  IVJolinos  est  un  bomme  qui 
ne  réfléchit  ni  sur  Dieu,  ni  sur 
lui-même;  qui  ne  désire  rien,  pas 
inême  son  salut  ;  qui  ne  craint 
rien ,  pas  même  l'enfer;  a  qui  les 
pensées  les  plus  impures ,  comme 
les  bonnes  oeuvTCs ,  deviennent 
absolument  étrangères  et  indiÛfé- 
rentes.  La  souveraine  perfection, 
suivant  le  mystique  espagnol, 
consiste  k  s  anéantir  pour  s'unir 
à  Dieu  ;  de  façon  que ,  toutes  les 
facultés  de  l'ame  étant  absorbées 
par  cette  union ,  l'ame  ne  doit 
plus  se  troubler  de  ce  oui  peut 
se  passer  dans  le  corps,  reu  im- 

Sorte  que  la  partie  inférieure  se 
vre  aux  plus  honteux  excè&, 
pourvu  que  la  supérieure  teste 
concentrée  dans  la  divinité  par 
l'oraison  de  quiétude.  »  Cette  hé- 
résie se  répandit  en  France ,  et 
y  prit  mille  formes  difîërentes. 
Malaval,  madame  Guy  on,  et  Fé- 
nélon  ,  en  adoptèrent .  quelques 
idées  y  mais  non  pas  les  plus  ré- 
yoltantes.  Celles  de  MohnoA  fu- 
rent eondamoées  en  1687,  au 
nombre  de  68.  On  voulut  voir  si 
sa  conduite  répondoit  k  sa  pra- 
tique', et  l'on  découvrit  des  dé- 
réglemens  aussi  affreux  que  son 
fanatisme.  Il  fut  obligé  (le  faire 
une  abjuration  publique,  «t  il 


'   MOLI 


55 


fut  enfermé  dans  une  prison ,  oik 
il  mourut  le  29  décembre   1696, 
âgé  de  plus  de  70  ans.  En  quit-' 
tant   le  prêtre  qui  le  conduisit 
dans    son    cachot ,    il    lui   dit  : 
«  Adieu ,  père  !   noms  neus   ren- 
verrons! encore  an  jour  du  juge- 
ment ,  et  on  verra  alors  de  quel 
c^té  est  la  vérité  ,  ou  du  votre 
ou  du  mien.  »  Ces  paroles  mar-* 
quent  que  son  repentir  ne  fut  pas 
aussi  smcère  qu^n  l'a,  prétendu* 

1 1.  MOUTOR  (  Uhic  )  ,  na- 
tif de  la  ville  de  Constance  ,  y 
exerçoit  la  profession  d'avocat.  Il 
étoit  docteur  en  droit  de  l'uni- 
versité de  Pavie.  Le  seul  ouvrage 
ane  nous  ayons  de  lui ,  dédié  à 
8igismondj  duc  d'Autriche ,  et 
imprimé  pour  la  première  foi& 
in-4®  ,  k  Constance.,  en  1489 ,  a 
pour  titre  :  Tractatus  de  la^ 
miis  et  pjrthonicU.  Cette  pre-* 
mière  édition  est  rare  ;  il  eu 
parut  une  seconde  édition  k  Pa- 
ria en  i56i  ,  in  -  8*.  Ce  traité 
fut  ensuite  inséré  ,  en  i584>  dans 
te  second  volume  de  la  collection 
d!QS  pièces  sur  la  magie  ,  intitulée 
Matieus  maleficorum,  La  forme 
de  cet  ouvrage  est  un  dialogue 
entre  tllrio  MoHtor  ,  Sigismond, 
et  Conrad.  Il  fut  composé  k  Toc- 
easion  de  l'arrestation  et  des  in- 
terrogatoires d'un  grand  nombre 
de  sorcières  dans  les  états  du. 
duc  Sigismond.  Si  l'auteur  ne  dé- 
sabusa pas  entièrement  le  prince 
sur  l'existence  des  sorcières  >  et 
aur  les  prestiges  et  fascinations^  de 
l'esprit  malin,  il  lui  apprend  au 
moms  qu  on  peut ,  avec  un  signe 
de  croix  »  mettre  facilement  le 
diable  en  déroute*  Mojdtor  mou-» 
rut  en  x^Q^» 

*  n.  MOUTOR  C  Jean  > ,  n^ 
k  Nupemberg  en  i65t ,  reçut  le 
bonnet  de  acteur   en  Puniver-*. 


56 


MOLL 


N    - 


site  de  Padoue ,  pratiqua  là  mé- 
'decine  a  Nuremberg  ,  retourna  à 
Tëhîse  où  il  avoit  été  commis- 
sionnaire des  marchands  ,  et  y 
mourut  en  1664»  —  Un  autre  Mp- 
LiTOB  (  Jean-Horace  ) ,  aussi  mé- 
decin ,  composa  un  ouvrage  im- 
primé k  lène  en  1676,  in-  la^ 
sous  le  titre  de  Tractatus  de 
thermis  artijicialibus  septem  mi- 
neralium  ptàneta/um.  L'auteur  , 
dans  cet  ouvrage,  prétend  lever 
le  voile  dont  la  nature  se  couvre 
quand  ,  dans  lès  entrailles  de  la 
terre  ,  elle  travaille  à  la  compo- 
sition des  métaux. 

.  t  I-.MOH.ËR  (Henri  ), 
théologien  protestant  )  très -ha- 
bile dans  là  langue  hébraïque , 
professa  long  -  temps  dans  l'u- 
ûivèrsité  de  Wirtemnerg.  Il  mou- 
rut k  Hambourg,  sa  patrie,  en 
i58û  ,  âgé  de  69  ans.  On  a  de 
lui  des  Commentaires  surisaïe  , 
et  sui;  lès  psaumes  -,  et  des  Poé- 
sies latiiiès.  Nous  ne  le  croyons 
pas  le  même  qu*u6  auteur  du 
même  nom  ,  qui  publia  en  i585 
un  traité  d'agriculture,  aLeipsick, 
in-4**  >  et  que  Rè  dii  être  le  pre- 
çiier  qui  ait  donné  d(.>s  préceptes 
afiraires  à.  son  pays  ;  mais  on 
éonnoissoit ,  ayant  récrit  de  Mol- 
1er ,  ceux  de  Voîgt ,  de  Donviris  ^^ 
^e  Zwinçer  et  de  Caraérarius ,  sur 
le  jardinage  et  l'agriculture. 

n.  MOLLER  (  Daniel  -  Guil- 
laume )  ^  natif  de  Presbourg  , 
voyagea  dans  toutes  les  parties  de 
l'Europe  ,  fut  professeur  en  his- 
toire et  en  métaphysique  ,  et  bi- 
bliothécaire dans  l'université  d'Al- 
torf ,  où  il  niourut  le  25  février 
1^1%  ,  à  70  ans.  On  a  de  lui 
plusieurs  ouvrages.  Les  princi- 
paux sont ,  I.  Meditatiô  de  Huit" 
garicis  iqulbusdarn  ihséc'tis  'piho- 
aigiôsis  j  ex  aëre  unà  cum  nivê 
in  agm  relapsis  ,  1675  ,  in- 12. 
II.  Opuscula  ethica  et  problemu' 


MOLL 

tico-cntica  ,  Francfort  »  i6j4  » 
in- 12.  HT.  Opuscula  medico-his- 
foricO'phih/ogica ,  1674  ,  in -12. 
IV.  Me/isa  poëticqy  Altorf,  1678,. 
in-ia.  V.  Indicuîus  medicorum 
philo  togorum  ex  Gerrnanidoriun- 
dorum ,  etc. ,  Altorf ,  1691,  in*4** 
VI.  Et  divers  autres  écrits  qui 
prouvent  son  érudition. 

t  IIL  MOLLER  (  Jacques  \  ,. 
né  à  IHeinsbourg ,  dans  le  duçné 
de  Sleswick  ,  en  i6di  ,  fut  fait 
recteur  du  collège  de  sa  patrie 
en  1701.  Philosophe  et  déjg^agé 
de  t«>ute  ambition  ,  il  refusa 
plusieurs  chaires,  qu'on  lui  of*- 
frit  ;  il  ne  voulut  pas  même 
accepter  l'emploi  de  bibliothé- 
caire .  d'Oxford  ,  quelques  insn 
tances  qu'on  lui  fît.  Toutes  le» 
-heures  que  ses  fonctions  classi- 
ques lui  laissoient  libres,  il  les 
cmployoit  sans  relâche  à  l'étude; 
de  l'histoire  littéraire.  Il  mou^ 
rut  le  20  octobre  1726*  On  a 
de  lui  plusieurs  ouvrages  ,  en- 
tre autres  ,  I.  Introductio  ad 
historiam  ilucatuum  Sleswicen^ 
sis  et  ïlolsatici,  k  Hambourg, 
1699,  i»"8*«  !!•  Cimbria  titte- 
rata  ,  1744  9  trois  vol.,  in-folio.  Il 
contient  l'histoire  littéraire ,  ec- 
clésiastique ,  civile  et  pblitiqué 
de  Danemarck  ,  de  Slesvnck ,  de 
Holstein ,  de  Hambourg  ,  de  Lu- 
beck,  et  des^^ys  voisins*  HI. 
Isagoge  ad  historiam  Ckerso- 
nesi  Cimbriacee  ,  in-8?  ,  Ham- 
bouifg  ,  169 1  ;  et  dans  la  Biblio" 
theca  septentnonis  i^ruditi^  Leip- 
sick,  1699,  in-8*»,  qui  renfei*meuii 
détail  circonstancié  de  ce  qu'il  fa  ut 
lire  pour  l'histoire  de  cçs  provin- 
ees  (  Fojjrçz  KoENiG  ,  n«>  1.  )  IV. 
De  comutis  et  hermaphroditis  , 
Berlin  ,  1708  ,  in-l°.  Sa  f^ie  a  été 
donnée  par  ses  fils,  en  latin,  à 
SleS\\ack  ,  1734  >  ip-4*'  Une  pro- 
fonde érudition  est  le  caractère  de 
tous  ses  écrits. 


MÔLL 

*  IV.  MOLdLER  (  Frédéric  )  , 
né  k  Cnstrin  dans  la  itouvelle 
marche  de  Brandebourg  ,  vou- 
lant se  perfectionner  dans  la  con- 
noîssance  de  la  mëdecine  qu'il 
étadioit ,  voyagea  en  Hollande  , 
en  Danemarck  ,  en  !Çomëranie  y 
reçut  le  bonnet  de  docteur  à  Ko- 
nigsberg  en  1644*  J  professa 
jusqu'en  i658 ,  retourna  dans   sa 

§atrie ,  et  fit  imprimer ,  en  1662 , 
es  observations  sur  un  enfant 
qui  vëcQt  ëtant  né  après  173 
jours  de  conception.  11  parut  à 
Londres  ,  en  167a  ,  in-S"  ,  une 
édition  en  quatre  livres  d'autres 
observations  de  ce  médecin. 

*  V.  MOLLER  (  Pierre  )  ,  né 
•n  Prusse  Tan  1628  ,  étudia  a 
Leipsick ,  à  Strasbourg ,  voya- 
gea en  Angleterre  ,  en  Holliiuae  » 
eh  France  ^  en  Italie  ,  fut  ,  à 
Borne,  médecin  du  cai-diual  Bar- 
berini ,  reçut  le  bonnet  de  doc- 
teur  à  Padouc  ,  professa  avec  dis^ 
tinction  a  Konigsberg  la  chimie 
et  la  chirurgie ,  et  y  mourut  en 
16B0. 

*  VI.  MOLîJ:R  (  Datoiel-Guil- 
iaume)  ,né  àPresbourgen  164^, 
reçu  docteur  en  médecitie  ,  se 
fixa  à  Aitorf ,  oix  il  enseigna  avec 
beaucoup  de  succès  jusqu'en 
171:2  y  époque  de  Sa  mort.  Ses 
ouvrages  sur  la  médecine  le  fi- 
rent recevoir  membre  de  l'acadé- 
mie des  curietixde  la  nature  , 
sous  le  nom  de  Sotinus'  /.  Les 
hibliogra|^es  ne  donnent  point 
)es  titres  dé  ses  ouvruges  ,  ils  di*> 
sent  setdement  crue  Daniel  Mol- 
1er  a  fait  des  recherches  sur  les 
médecins  nés  en  Allemagne;  qu'il 
à  publié  un  prôgràmrtie  Sous  ce 
titre  :  De prœiiaraiiàné àbitunen^ 
iiûrii  in  ftqtiam  ,  etlih  tfaîté  in- 
titulé Mediiaiib  de  In^e'ctis  qui- 
bUsddHt  Hàhgii7*itîs,  Frâncd'urti, 
ièjS  ,  iii-iâ; 


MOLO      ^      5^ 

*  Vn.   SïOLLEfi(  Chrétien), 

Sasteur  de  Landau  ,  a  donne 
Tovurh  Testamentum  Germant" 
cum  îitteris  Behrœô-Teutonicis  , 
Fràncfort-sur-l'Oder,  1 700 ,  in-4*» 
Cette  édition  est  raie  ,  parce  que 
les  juifs  Vont  accaparée  le  plus 
ou'iis  ont  pu  pour  la  Uvrér  a 
flaiâMes. 


poui 


auK 


♦  MOLLOY  (  Charles  ),  issu 
d'une  bonne  famille  d'Irlande  , 
né  à  Dublin  ,  vint  en  Angle- 
terre ,  où  il  se  fit  connoîtrc  par 
une  leuille  périodique  ^  laq'uc^lle 
il  eut  beaucoup  de  part,  intituliie 
fog's  Journal  ^ei  une  autre  inti- 
tulée ïe  Sens  comtnun.  On  lui  doit 
t^ois  pièces  de  théâtre  ,  les  Epoux 
dans  la  perplexité  y  1715  ,  in-ia; 
la  Coquette  y  1718,  in-S**  ;  les 
Cfficiers  de^  denii  -  paye ,  1 7*20 , 
iti-  Il  :  elles  ont  eu  peu  de  succès. 
MoUôj  mourut  en  juillet  1767. 

t  MOLOCH  ,  fameux  dieu 
des  Ammonites  ,  k  l'idole  duquel 
ils  sacfitioient  des  enfans  jet  des 
aniihaux.  La  statbe  de  cette  divi- 
nité barbare  étoit  un  bus^e  ou 
demi -corps  d'homme  ,  qui  avoit 
nn'e  téie  de  veau,  et  lenbit  les 
btas  étcridu^.  Elle  étoit  creuse , 
et  dans  sa  cbucavîté  ôh  avoit 
m'énagé  i?ep't  armoires  ,  dont  la 
première  étôil  destinée  pour  la 
la'rine,  lès  cinq  suivantes  pour  les 
dififérfetis  animaux  qu'on  liii  im- 
moloit ,  et  la  septième  pour  lei 
enfans  ^u'on  vouloit  lui  sacrifier. 
Ce  demi  -corps  étoit  posé  sur  une 
espèce  de  foUr ,  dit  on  allumoit  un 
grand  ffeu  ;  et  de  peur  qu'on  en- 
tendit les  cris  des  enfans  ,  on 
faisoit  un  grand  bruit  avec  des 
tartiboûî'S  et  d'autres  instrùmciisv 
chii  étoiirdissoient  les  Spectateurs. 
Quelques  auteurs prc?endentqu'on 
tîc  brùloit  point  réellement  les 
ëtlikus  ;  hiais  rjtie  ,  pour  les  puri- 
fier y  on  se  (^ohteiitoit  dé  lés  iairè 


58 


MOLO 


Ï>as5cr  cûtre  deux  feux  mi'on  al- 
ucQoit  devant  Tidole.  LTEcriture- 
sainte  reproche  souvent  aux  juifs 
de  faire  ces  sortes  de  sacrifices  à 
Molodb. 

MOLON ,  Moh  ,  célèbre  rhé- 
teur de  nie  de  Rhodes  ,  vint  à 
Rome  l'an  87  avant  J.  C.,  et 
V  enseigna  la  rhétorique  avec 
beaucoup  d'éclat.  Cicéron ,  qui 
^toit  du  nombre  de  scç  auditeurs, 
en  fait  un  grand  éloge  dans  son 
Bnitus*  Étant   retourné  dans  sa 

Patrie ,  le  jeune  orateur  romain 
y  suivit  pour  continuer  à  pren- 
dre des  leçons  d'un  maître  qu'il 
regardoit  comme  celui  qui  avoit 
le  plus  contribué  à  le  periection- 
ner  dans  l'éloquence.  Quelques 
années  après  ,  Molon  fut  en- 
Tojé  à  Home ,  en  ambassade 
vers  le  sénat,  où  on  l'écouta  sans 
interprète  ,  honneur  qui  avant 
lui  n  avoit  été  accordé  à  aucan 
étranger. 

MOLORCHUS  ,  vie^x  pas- 
teur du  paj»  de  Cléonè  ^  dans 
le  rojraui^e  d'Argos ,  reçut  ma- 
gnifiquement Hercule.  Ce  héros, 
pénétré,  de  reconnoissance ,  tua 
en  sa  faveur  le  bon  deNémée, 
qui  ravageoit  tous  les  pays  des 
environs*  C'est  en  mémoire  de 
ce  bienfait  qu'on  institua  ,  en 
l'honneur  de  Molorchus,  les  fêtes 
appelées  de  son  nom  Molar^ 
€néennes. 

*  1.  MOLOSSI  (  TranquiDo  )  , 
de  Crémone  ,  bon  poëte  latin , 
né  en  i466,  se  nommoit  Baltha- 
sar ,  et ,  par  un  caprice  de  poëte, 
irpritle  nom  de  Tranquillo.  En 
1493  il  entra  au  service  d'Ermo- 
}aiL&-Barbaro ,  patriarche  d'Aqui- 
lée,  et ,  après  avoir  rempU  divers 
emplois  honorables  ,  il  se  retira 
dans  sa  patrie  ,  où  il  mourut  au 
mois  d'avril  i5i»7^  On  a  de  lui  oq 


MOLS 

poëme     intitulé    Mvnomaehim  ^ 
imprimé  à  Liy on  en  i539. 

*  IL  MOLOSSI  (  Jean-Bap- 
tîste  )  ,  de  là  famille  du  précé- 
dent, a  publié  Memorie  di  alcuni 
uomini  illustri  délia  città  di  Lodiy 
con  una  dissertazione  prelimitiare- 
delt  antica  Lodi  ,  Lodi ,  1776 ,  'Jt 
vol.  in-fol.  ,  ^^, 

,  t  MOLSA  ou  MoizA  (  Fran- 
çois -  Marie  ) ,  né  à  Modène  en 
i549  ,  d'une  famille  noble ,  s'ac- 
quit une  grande  réputation  par  ses, 
vers  latins  et  italiens.  Ses  taJens 
lui  auroient  procuré  un^  fortune 
considérable  dans  le  monde  ,  si 
sa  conduite  avoit  été  plus  régur 
lière.  On  estime  sur-tout  ses 
Elégies,  et  sa  pièce  sur  le  Divorce 
de  Henri  FUI ,  toi  d'Angleterre, 
et  de  Catherine  d'Aragon^  So» 
Cupitolo  in  Iode  rfe/  Fichi ,  plein 
d'obscénités,  a  été  commenté  par 
Annibal  Caro ,  poëte  italien ,  sous 
ce  titre  :  La  Ficheide  del  Padi^ 
FiceOyCol  c&mm,  de  ser^  Agresto^ 
1549,  iû-4**-  ^GS  Poésies  itaUen-^ 
nés  66  trouvent  avec  celles  du 
Berni  ,  00  séparément^  i5i3  ,^ 
in-8<»  ,  €t  1730  ,  2  vol.  in-8«. 
(  Voyez  l'article  suivant.  )  Ses 
Poésies  latines  se  trouvent  dans 
Deliciœ  poëtanun  Itahnun.,,» 
Molzaécrivoit  aussi  en  prose  avec 
beaucoup  d'élégance  ;  mais  il 
dési]K>noroit  ses  talens  par  le 
commerce  konteux  qu'il  eut  avec 
les  courtisanes  de  Modène.  Il 
s'abandonna  à  ces  misérables 
avec  si  peu  de  ménagement  y 
qu'il  contracta  cette  honteuse  ma- 
ladie ,  suite  de  la  débauche.  Il 
mourut  en  i544* 

t  IL  MOLSA  ou  MoLSÀ  (Tar« 
quinie),pétite-fille  du  précédent» 
née  a  Modène  en  1642  y.  joignit 
à  toutes  les  |;raees  de  son  sexe 
une  yerta  sohde.  Après  la  mort 
de  son  époux  ^  elle  ne  voulul 


MOLY 

pomt  se  remarier ,  et  se  comportu 
comme  Artemiae  ,  qaoique  sa 
jeâaesse  et  ses  attraits  la  tissent 
rechercher  avec  empressement. 
Elle  s'appliqua  avec  ardeur  et 
avec  succès  aux  belles-lettres  , 
aux  langues  grecque,  latine  et 
hébraïque.  Son  goût ,  son  esprit 
et'ses  lumières  la  tirent4:onsulter 
par  Le  Tasse,  Gnarini  et  les  au- 
tres grands  hommes  de  son  temps 
sur  teurs  ouvrages.  Le  sénat  de 
Borne  l'honora  en  1600  «  et  toute 
sa  famille  ,  du  droit  et  des  pri- 
vilèges de  ci  tojrens  romains,  «  en 
récompense  ,  dit  le  diplôme  ,  de 
sa  rare  doctnne ,  de  son  excel- 
lence dans  la  poésie  ,  dans  la 
mosiaue ,  dans  le  grec ,  l'hébreu 
•t  le  latin ,  et  dans  les  sciences 
plus  graves ,- enfin  deâ  belles  ver- 
tus morales  qui  la  distinguent.  » 
Alfonfe  n  ,  duc  de  Ferraie ,  Ta- 
Toit  placée  conune  dame  d'hon- 
neur ,  auprès  des  princesses  Lu* 
erèce  et  Ëléonore  -,  ses  soeurs. 
Après  douze  ans  de  séjour  dans 
cette  cour,  dont  elle  avoit  été 
l'exemple  et  l'ornement ,  elle  se 
retira  a  Modène  sa  patrie ,  et  j 
monrut  en  1617 ,  k  76  ans.  Ses 
poésies  italiennes  et  latines  se 
trouvent  avec  celles  de  son  grand- 
père,  de  l'édition  de  1750  ,  en  a 
vol.  in-8<*.  On  a  encore  d'elle  la 
Traduction  de  deux  Dialogues  de 
Platon  y  et  elle  avoit  fait  d'autres 
Versions  jqui  ont  été  perdues» 

*  MOLIÎŒUX  (  sir  William  ) , 
€e«rit  sous  le  règne  de  Henri  YIll, 
et  se  distinguaMpar  sa  bravoufe  à 
la  bataille  de  Floddenrfield.  Mo- 
Ijneux ,  ennemi  déclaré  de  l'oisi- 
Yeté  vouloît  que  tous  ceux  qui  l'en- 
tonroîent  fussent  occupés  ,  mê- 
me aux  dépens  de  sa  bourse,  plu^ 
tôt  que  de  ne  rien  faire  ,  et 
de  perdre  eux-mêmes  le  temps , 
qa'il  regardoit  comme  le  pms 
précitu  des  biens. 


MOLY 


5g 


t  IL  MOLYNEOX  (Guillau- 
me ) ,  bon  astronome  et  excel- 
lent mathématicien ,  né  à  Du- 
l^lin  le  17.  avril  i656  ^  forma 
en  i()85  le  plan  d'une  société  phi- 
losophique dans  cette  viile,àrms- 
tar  dé  la  société  royale  de  Lon- 
dres :  sir  William  Petty  en  ac- 
cepta la  présideuce ,  et  Moljneux 
eq  lut  le  premier  -secrétaire.  En 
168.4  ^'  ^^^  nommé  surintendant 
général  des  bâtimens  de  sa  ma- 
jesté ,  et  ingénieur  en  chef.  Ce  fut 
en  cette  qualité  ,  et  après  avoir  été 
admis  dans  la  société  royale  de 
Londres ,  qu'il  fit  un  voyage  en 
Allemagne ,  en  Hollande ,  et  en 
France ,  oii  il  se  lia ,  à  la  recom- 
mandation de  Flamsteed ,  avec  le 
célèbre  Gassini.  De  retour  4ians 
sa  patrie,  il  fil  paroitre  en  1686,  à 
Daolin,son  ouvrage,  intitulé  Scio^ 
thfiricum  telescopmm^an  Descrip- 
tion et  usa^e  d'un  télescope ,  au- 
quel il  avojt  adapté  un  cadran  de 
son  invention ,  réimprimé  à  Lon- 
dres en  1700 ,  in-4*'*  En  1688  la 
société  de  Dublin  fut  dissoute  pat 
l'effet  des  troubles  civils ,  et  Mo- 
lyneux  se.  retira  l'année  suivante 
k  Chester ,  où  il  composa  et  mit 
en  ordre  son  Traité  de  dioptri^ue^ 
qui  parut  à  Londres  en  1691 , 
in-4''>  sous  le  titre  de  Dioptrîva 
nova,  Emploj^é  depuis  à  des  fonc- 
tions publiques  ,  il  termina  sa 
carrière  le  11  octobre  1698,  et 
mourut  de  la  pierre  dans  une  vi- 
site qu'il  rendit  au  célèbre  Locke  » 
avec  lequel  il  avoit  été  long-temps 
hé  avec  intimité  sans  le  connoître 
pei'sonnellement. 

*  m.  MOLYNEUX  (Samuel  ), 
fils  du  précédent ,  né  à  Ches- 
ter en  juillet  1689 ,  fut  élevé  avec 
beaucoup  de  soin  par  son  père 
d  après  les  principes  de  Locke  , 
et  tut  confié  après  lai  aux  soins 
de  son  oncle  ,  qui  étoit  aussi  un 
tmi  intime  de  ce  célébré  philo- 


6o  MOMO 

foplie.  MoFjncuz  avoit  ainsi  que 
soft  père   ud  goât  décidé  pour 
l'asti'oiiomie  ,  et  s'tn  occupa  pcn-  [ 
dant  plusieurs  années    jusqit-au  [ 
moment  oii ,  nommé  comniissatre 
de  l'amirauté  ,  il  ne  put  plus  que  ' 
s'occuper  des  devoirs  de  sa  place.  ! 
Il  remit  alors  ses  papiers  et  ses 
iôstrumens   au   docteur    Smith, 

Erofesseur  d'agronomie  k  Cam- 
*idge ,  qui  se  chargea  de  com- 
pléter son  travail  ,  et  qui  Ta  pu- 
blié dans  son  Traité  cotnplet 
d'optique.  Molyneux  survécut  peu 
à  sa  nomination. 

t  MOMBRIÏIUS  (Boninus), 
écrivain  nrilanais  du  i5^  siècle  , 
connu  par  son  Sanctuarium  , 
seu  yUœ  sanctottim  ,  i  volumes 
il)-folio,  sans  nom  de  ville  et  sans 
date.  Ce  livre,  très-rare  €:!  très- 
cher  ,  est  recherché  par  les  bi- 
bliomdnes  ,  soit  pour  les  fables 
qu'il  rèniérme  ,  soit  pour  l'an- 
cienneté de  l'édition.  On  croit 
Su'ilparut  à  Milan  \ers  Tan  1489.- 
manque  dans  la  plupart  des 
ex<»nplaires  de  ce  livre  le  dernier 
folio  de  la  signature  Nnnn  ,  qui 
contient  la  Vie  de  saint  Nicaise. 
On  a  aussi  des  Poésies  latines  de 
cet  auteur  ;  entre  aulpes  un  Poë- 
me  tur  ia  passion  de  J.C. 

*  MOMORO  (  Antoine-Fran- 
çois), ne  k  Besançon  en  in66 , 
itnprimeur  à  Paris  dès  le  eotnmen- 
cement  de  la  révolution ,  dans  la- 
quelle il  tigurii  parmi  les  membres 
marquausdu  clubdif^s  eordeliers. 
En  1791  Momoro  tut  poursuivi 
et  an  été  par  l'influence  de  La 
Fa  jette,  contre  lequel  il  Se  dechaî* 
Boit;  il  entra  après  le  ioaoi\ti792 
dans  la  commission  ndministra- 
tive  remplaçant  le  département 
de  Paris  ,  et  fut  envoyé  deux 
fois,  eu  1793,  comme  coiUuiis- 
saire  du  conseil  exécutil'  dans  ia 
Teudéc.   La  loi  ^igrairc  étoil  sa 


MOMÙ 

chimère  favorite.  Momoro  ne  4^- 
voit  que  lois  agraires ,  qu'égalité 
foncière  ;  il  invitoit  les  hommes 
de  lettres  à  mettre  en  action ,  sur 
le  théâtre ,  le  dogme  du  partage 
des  biens.  A  son  retour  de  la 
Vendée  il  pnblia  un  écrit  sur  sa 
mission  ,  «in  d'y  être  renvojé^ 
une  troisième  fois.  U  avoit  une* 
femme  assez  &aîche  ^  cpi'il  trai- 
toit  durement  ;  il  en  faisoit  alors 
sa  servante,  depuis  ilenfîtane 
déesse  de  la  raison.  Momoro  fut  ma 
des  membres  des  eordeliers  qui  se 
séparèrent  en  1795-  de  Danton  » 

Eotir  i'ormer  la  taction  des  hé-«: 
ertiste»,  qui  contribua  si  ^uis-^ 
samment  à  la  perte  des  gtran- 
dins;  mais,  attaquée  bientôt  par 
RobespieiTC,  elsnr-tout  par  Dan- 
ton, elle  dut  suocomber^k  sou 
teur  ,  et  Momoro  fui  condamaé 
à  mort  le  4  germinal  an  3  (  i4 
mnrs  1794  )par  le  tribunal  révo- 
lutionuaire  de  Paris  ,  comme 
conspirateur:  il  étoit  âgé  de  vingt- 
huit  ans.  Momoro  ,  très  -  instruit 
dans  l'art  typographiqueil  a  don- 
né ,  1 .  un  Tvailé  élémenUUrs  de 
V imprimerie^  un  gros  v6U  in-8**» 
avec  36  planches.  Cet  ouvrage  est 
estimé,  il  a  été  aussi  c^i-  des  ré^ 
dactenrs  du  club  des  çbrdeliers  ^ 
de  la  société  des  amis  dei^  droits 
de  l'homme  et  du  oxtojnen ,  com-« 
mencé  le  38  juin  171^1  ^  et  fini  le 
4  août  suivant  (le  numéros  in-8<>).'  ^ 
II.  Réflexion  itun.  citptjren  sur  lA 
liberté  des  cultes  religieux ,  pour' 
servir  de  réponse  à  f  opinion  de 
M , ^ abbé  Sieyes  ,  in^». 

MOMUS  \  Mjthol.  )»  fils  dii 
Sommeil  et  dke  ialN'uit^  et  ëiea 
de  ia  raillerie,  s'ocftupoit  uni-- 
quein  nt  à  exanliner  les  actions 
ees  dieux  et  des  hommes ,  et  à 
les  reprendre  avec  liberté,  ^é^ 
sarcasmes  perpétueb  le  firent 
chasser  du  cieL  Kepùw».  aj^an» 
l'ait  uu   taureau  y,  V idcaia    aa 


MONA 

koinine  ,  et  Minerve  une   mai- 
ton ,  îi  les  tourna   tous  trois  fia 
ridicule  ;  Neptune  ,  pour  n'avoir 
par  rois  an  taureau  des  cornes 
devant  les  jeux  >  afin  <lc  frapper 
l^us  sûrement,  ou  du  moins  a  use 
épaules,  afin  de  donner  des  coups 
plus  forts  ;  Minerve  ,  pour  n  a- 
Toîr  point  bâti  sa  maison  mobile, 
afin  de    pouvoir   la  transporter 
lorsqu'on  auroit  on  mauvais  voi* 
sin  ;  et  Vulcain ,  de  ce  qu'il  n'ar 
voit  pas  mis  une  fenêtre  an  cœur 
de  rhomme  ,  pour  crue  l'on  pât 
voir  ses  pensées  les  plus  secrètes. 
LemèmeMomos,  vojrsint  le  nom- 
bre des   dieux    s'augmenter  de 
)our  en  jour ,  se  plaint  de  ce  qiie 
certains  d^ntre  eux ,  non  contens 
d'avoir  été  élevés  à  on  si  haut 
rang  ,  d'bommes  qu'ib    étoient 
auparavant ,  vouloient  aussi  déi- 
'  fier  leurs  serviteurs  et  leurs  ser- 
vantes. On  ^représente  Momos  le- 
vant le  masque  de  dessus  un  vi- 
sage ,  et  tenant  wae  marotte  à  sa 
main. 

*  MOWACELLI  (  François  ), 
savant  canoniste,  né  à  Gubbio 
dans  le  territoire  d*Urbin,  pro- 

'  tonotaire  app Colique ,  et  Vicaire- 
général  sons  l'év-êque  de  Venosa. 

'  Une  étude  appiidiondie  du  droit 
canonique  et  des  matrères  edclé- 
siastiques  lé  rnit  à  même  de  copi- 
poser  un  puvrage  égaleifient  utile 
aux  évéques  ,  aux  grands -vicai- 
res ,  aux  confesseurs ,  aux  cu- 
rés ,  etc.  ,  qu*il  publia  en  1715  , 
sous  le  titre  de  Fotrtiulûyium  le^ 
M€Je  pràcticwnybri\eccieKiastici , 
in  quofomàilm  expeditiônum  de 
ki$   quœ  pertinent  ad   ojjficium 

*  /udîcis  nobile  continenUtr ,  ettm 
appendice ,  etc. ,  4  volumes  tn- 
4*.  Cet  ouvrage  'fut  réimprimé 
à  Venise  en  vpô ,'  et  en  1772, 

•  1  volumes  iw-folio.  lj*aut"eur , 
d»iïs  sa'  préfece ,   annonce  qu'il 


MO^k  61 

son  ouvrage  qu'un  style  simple , 
clair  et  prùcis,  et  tel  que  le 
comportoit  le  sujet ,  qui  n'ad- 
met point  de  graiidd  mouvemens 
d'éloquence  ;  et  il  termine  cette 
préface  par  le  distique  suivant  1 

Ris  ,  mou  verta  dsmus  :  fruttus  non  pMgîttS 
fromiei 
Jfnfat  i  ri  tupis  h^s ,  dttaiora  «upls» 

Ce  docte  ecclésiastique  mourat 
en  1715. 

*  MON  AGI  (  Laurent  de  \  Vé- 
nitien ,  florissoit  sur  la  fin  dit 


1 


siècle  et  au  commencement 
i5**  Il  fut  pendant  quelque  temps 
secrétaire  du  sénat  de  la  républi- 
que j   de  cet  emploi  il  pussa  k 
celui    de    grand  -  chancelier  du 
royaume  de  Candie  ,  où  il  mou- 
rut en  i4'^9.  Monaci  étoittout'a 
la  fois  historien ,  orateur  et  poète. 
On  a  de  lui  Chronicon  de  rébus 
yenetorum  ah  V,  C,  ad  annum 
i554  9  sive  ad  conjurationem  dit^ 
cis  Faiedro;  De  bello  Ferrariensi  ^ 
qui  se  trouve  à  la  suite  du  premier 
ouvrage;  Sermo  editus  in  celehri' 
tate  exequiarum  quondàmnobi* 
Hssimi  D.  yitalis  Landi  ;  Histo^ 
Ha  de  Carolo  II  ^   cognomento 
ParvOj  rege  Ilungariœ^  sive  Car» 
menmetricum  de  Caroli  Parvi  hi^ 
guhri  exitiOy  ipsdgestarum  renun 
œtate  ab  hoc   auctore  scriptum  ; 
Pta  descnptio  miserabilis  casûs 
ilhistrissimœ  résinas  Hungariœ , 
poëme  enversiatms.  Lequatrième 
livre  de  sa  Chronique  fut  imprimé 
k  Venise  en  i63t ,  sous  ce  titre  : 
Fîmes  ta  pestis  quœ  annoà  Chris  ta 
nato    i34B  ,  Venetam  urhem  «^ 
Jlixit ,    descriptio   ex  Ubro   ÏV 
manuscripto  historiarum    f^e/ifl- 
tarum  de  Monacis  majoris  curiœ 
ducaiis  notarii,  etc. ,  in-4'.  Fe» 
lix  Osio  publia  en  entier  le  livre 
i5* ,  qui  traite   des    faits  et  âc* 
'  '  a  rru  at  'doroir  ^  employer  dans  |  tions  d'Ëzzeliu  >  tyran  de  Padone  ; 


/ 


6a 


MON  A 


il  fut  iinpi'îuië  avec  la  Cbrom- 
qne  de  Bollaadius ,  et  dans  le  re-, 
cueil  des  écrivains  de  Padoue,  c|ui 
se  trouve  a  la  suite  de  lliistoiise 
d'Albertino  Mussato  ,  Venî«e , 
i636,  in- fol. ,  et  dans  le  tome  VIII 
dé  la  collection  des  écrivains  de 
Muratori.  Vouvrage  fut  imprimé 
en  entier  à  Venise  en  1768  ,  in-4'*» 
et  par  les  soins  de  Flaminio  Cor- 
oaro ,  sénateur  vénitien ,  avec  des 
figures  par  Raimondi. 

t  I.  MONALDESCffl  (Louis 
de}»  gentilhomme  d'Orviette ,  né 
«D  iSaô  ,  passa  à  Rome  pres- 
que toute  sa  vie.  On  a  de  lui  des 
Annales  Romaines ,  en  italien  , 
depuis  1228  jusqu'en  i34o.  On 
croit  qu'il  les  avoit  poussées  beau- 
coup plus  loin  ,  mais  que  le 'reste 
«st  perdu  ou  enterré  dans  quel- 
que bibliothèque* 

II^MONALDESCHI  (Jean,  mar- 
quis de),  favori  ou  écuyer  de  la  rei- 
lie  Christine  de  Suède  ,  composa, 
secrèteraentcontre  cette  princesse 
un  libelle  oijk  il  dévoiloit  ses  in- 
trigues. Christine,  charmée  d'a- 
voir trouvé  cette  occasion  de  se 
défaire  d'un  homme  qu'elle  u'ai- 
moit  plus  ,  le  fit  traîner  k  ses 
pieds ,  l'interrogea ,  le  confondit. 
Après  les  reproches  les  plus  vio- 
lens ,  elle  ordonna  au  capitaine 
de  ses  gardes  et  à  deux  nouveaux 
favoris  d'égorger  lé  coupable. 
Elle  s'éloi^a  à  vingt  pas  pour 
mieux  jouir  de  ce  spectacle.  On 
fond  sur  lui  de  tous  côtésl  Le 
malheureux  Monaldeschi ,  après 
une  vaine  défense  ,  tombe  tout 
sanglant  sous  le  fer  de  ses  bour- 
reaux. La  reine ,  qui'n'entend  plus 
ses  gémissemens  ,  s'approche ,  le 
contemple  etluiinsulte.  Monaldes- 
chi ,  à  cette  voix,  semble  s'éveiller, 
se  débat,  s'agite:  il  élève  vers  Chris^ 
tineune  main  tremblante  pour  lui 
demander  grâce.  «Quoi  !  s'écrie-t- 


MONA 

elle  ,  tu  respires  encoi^e  et  je  suis 
reine  !  »  Les  assassins  écrasent 
aussitôt  la  tôte  de  ce  malheureux, 
et  traînent  aux  pieds  de  Chris- 
tine  sa  victime  expirante.  «  Nqu  9 
ajouta  ».t-  elle,  non,  ma  fureur- 
n'est  point  satisfaite  !  Apprends, 
traître  ,  que  cette  main  qui  versa 
tant  de  bienfaits  sur  toi  te  frappée 
le  dernier  coup.  »  Cet  attentat 
contre  l'humanité  ,  l'opprobre  de 
la  vie  de  Christine  ,  lut  commis 
à  Fontainebleau  le  10  octobre 
1657.  Cependant  quelques  juris- 
consultes écrivirent  des  Disser- 
tations pour  le  justifier.  Ces  IM»^' 
sertations ,  triste  monument  de  la 
flatterie  des  gens  de  lettres  ea<- 
vers  les  rois  ,  furent  la  honte  de 
leurs  auteurs  ,  et  ne  servirent  p9« 
à  disculper  Christine  :  il  est  fâ- 
cheux de  trouver  le  nom  d'un 
Leibnitz  parmi  les  apologistes 
d'un  assassinat.  «  La  postérité-  y 
dit  d'Alembert,  trouvera  bien 
étrange  qu'au  centre  de  l'Europe, 
dans  un  siècle  éclairé  9  on  ait  agité 
sérieusement  si  une  reine  qui  a 
quitté  le  trône  n'a  pas  le  droit 
ae  faire  égorger  ses  domesti- 
ques ssius  autre  forme.  Il  auroit 
fallu  demander  plutôt  si  Christine, 
sur  le  trône  même  de  Suède  ,.  au- 
roit eu  ce  droit  barbare  ;  ques- 
tion qui  eût  été  bientôt  décidée 
au  trinnnal  de  la  loi  naturelle  et 
des  nations»  L'état,  dont  la  consti- 
tution diiit  être  sacrée  pour  les 
monarques  ,  parce  qu'il  subsiste 
toujours ,  tandis  que  les  sujets  et 
les  rois  disparoissent ,  a  intérêt 
que  tout  homme  soit  jugé  sui- 
vant les  lois.  C'est  l'intérêt  des 
I)rinces  mêmes ,  dont  les  lois  font 
a  force  et  la  sûreté.  L'humanittI 
leur  permet  quelquefois  d'en  adou- 
cir la  rigueur ,  en  pardonnant  , 
mais  jamais  de  s'en  dispenser 
pour  être  cruels.  Ce  seroit  faire 
injure  aux  rois  ,  que  d*imagii:^er 
que  ces  principes  puis^al  les  pf- 


MON  A 

lefiser  ,   ou  qu'il  fallût  même  du 
courage  pour  les  réclamer  au  sein 
d'une  monarchie.  Ils  sont  le  cri 
de  la  nature.  »  Il  pareil  que  ce 
n'éfoit  pas  l'opinion  de  la  cruelle 
et  bizarre  Christine  ,  du  moins 
si   on   en    juge  par  une    lettré 
imprimée   parmi   celles  qui    ont 
paru    sous    son    nom.   Elle  est 
adressée  au  cardinal  Mazarin,  qui 
avoit  désapprouvé  le  meurtre  de 
Ifondldeschi.  «  Apprenez  tous,  va- 
lets etmahres  ,  dit-^lle  ,  qu'il  m'a 
plu  d*agir  ainsi  ;  je  veux  que  vous 
sachiez  que  Christine  se  soucie 
peu  de  votre  cour ,  encore  moins 
de  vous.  Ma  volonté  e^t  une  loi 
qu'il  faut  respecter  ;   vous    taire 
est  votre  devoir  :  sachez  que  Chris- 
tine est  reine  par- tout  où  elle  est.» 
«  Si  Christine  écrivit  une  lelle  let- 
tre, dît  l'auteur  de  l'Essai  sur  l'His- 
toire générale  ,  c'étoit  une  homi- 
cide tombée  en  démence.  Si  cette 
lettre  est  supposée  ,  elle  ne  peut 
l'être  que  par  un  de  ces  esclaves 
abrutis ,  qui  ont  imaginé  qu'une 
Suédoise ,  parce  qu'elle  avoit  ré- 
gné a  Stockitolm ,  avoit  le  droit 
de  faire  assassiner  un  Italien  à 
Fontainebleau.  Non  seulement  le 
devoir  du  cardinid  Mazarin  n'étoit 
pas  de  se  taire;  mais,  comme  pre- 
mier ministre ,  ildevoit  faire  sentir 
l'indignation  du  roi  k  Christine.  » 
Le  Bel ,  de  Tordre  de  là  Trinité , 
a  donné  la  relation  de  la  mort  de 
Monaldeschi.  Voyez  Bel  ,  n9  IL 


MONA 


65 


♦  I.  MONALDI,   de  Justino- 

f»olis  en  Oalmatie ,  religieux  de 
'ordre  de  Saint-François  ,  et  ar- 
chevêque de  Bénévent ,  a  écrit 
quelques  ouvrages ,  entre  autres, 
une  Somme  de  cas  de  conscience 
dite  la  Somme  dorée ,  Summa 
Monaldina ,  imprimée  à  Lyon  en 
i5i8. 

n,  MONALDI   (  Benoît  )  , 


François  TJbalde  son  oncle ,  mort 
en  1644  1  5€  distingua  par  sou 
mérite  et  ses  talens  S  la  cour  de 
Rome,  où  il  devint  auditeur  de 
rote ,  et  ensuite  dataire  du  Car- 
dinal Barberini ,  léeat  en  France 
et  en  Espagne.  Urbain  VIII  lui 
donna  le  chapeau  de  cardinal  ^ 
et  le  nomma  ensuite  à  l'évêché  de 
Peronse  sa  patrie.  On  a  de  lui 
un  volume  de  Décisions  de  la 
rote  y  qu'il  publia  dans  cette  même 
ville  en  i654  9  avec  les  notes  do 
Torello. 

^  ni.  MONALM  (  Guîdo  ) ,  Me 
Floi^nce ,  vivoit  dans  le  i6*  siècle. 
On  a  de  lui  un  Journal  qui  s'é- 
tend depuis  i34o  jusqu'en  i38i, 
cité  dans  le  Vocabulaire  de  Faca- 
démie  deUa  Crusca. 


*  rV.  MONALDI  (  Michel  ) ,  de 
Raguse  ,  philosophe  ,  mathéma- 
ticien ,  bon  poëte  ,  né  au  com- 
mencement du  ï6«  siècle,  a  écrit, 
I.  Des  Dialogues  sur  la  beauté ^ 
intitulés  Irène.  II.  Dialogues  sur 
la  métapkjrsique.  III.  Des  Poé^ 
sies  de  différens  genres.  Marin 
Bottitorre,  son  neveu,  les  fit  im- 
primer k  Venise  en  iSgp.  Elles 
nirent  publiées  de  nouveau  a  Ra- 
%ûse  en  i^83.  C*  savant  mourut 
le  24  février  iSga.  Un  poëte  lui. 
fit  Tépitaphe  suivante  : 

Oecidit ,  hsu  !fato  roftus  proptrantt  Monal- 
dus  ; 
Non  tulit  huie  tuU  msgns  Rhagusg  parent. 


*  MONALDIS  (  Monaido  de  )  , 
religieux  de  l'ordre  de  Saint-Fran- 
çois ,  procureur-général  de  son 
ordre  ,  devint  évêque  de  Melsi 
en  i328  ,  et  mourut  en  i33a.  On 
a  de  lui  une  Somme  du  droit  ca^ 
non. 

*  MONAMY  (  Pierre  ) ,  peintre 
de  marines ,  né  k  Jersey  ,  ap- 
prit les  premiers  élcmens  de  son 

*_*  A*. _«:.«♦««    Al _• r^^ 


dit  Ubalde ,  parce  qu'd  hérita  de    art  d'un  peintre  d'enseignes.  Ojt 


64 


MONA 


conseryie  de  lui  un  très-grand 
Tableau  dans  la  salle  des  pein- 
tres ,  fait  en   1726.  Il  mourut  à 

Westminster  en  1749» 

♦  »tON  A.NTHEUÏL  (Henri  de.) , 
né  vers  Tan  i536  h  Reims ,  d*une 
famille  noble  ,  fit  ses  études  a 
Paris  ,  et  s'appliqua  particiilière- 
ment  à  celles  des  mathématiques 
et  de  la  médecine.  Reçu  docteur 
en  cette  science  ,  ^ommé  et  con-  : 
tinué  doyen  de  cette  faculté ,  ses  ' 
connoissances  iid  valurent  ,  en 
1677 ,  la  chaire  de  professeur 
royal.  Qudic^ue  profondiesqueius- 
sent  les  matières  dont  il  traitoit , 
ce  savant  jetoit  dans  ses  leçons 
une  netteté  d'idées  ,  et  des  lu- 
mières telles  ,  q^e  son  auditoire 
étoit  pottr  ainsi  dire  trop  petit. 
C'est  a  son  école  que  se  formè- 
rent Jacques- Auguste  de  Thou , 
le  savant  Pierre  de  Lamoignon , 
et  autres  personnages  célèbres. 
On  doit  à  Monautneuily  I.  Le 
Traité  des  .niécaniques  d'Aris- 
tote  ,  en  grec  ,  avec  une  Tra^ 
jduction  latme  de  sa  façon,  et  de 
savans  Commentaires  dédiés  à 
.  Henri-le-r Grand ,  P^ris,  1099,  in- 
4".  II.  Oratio ,  (fhuile  esse  debe- 
ret  collegium  pro/essôrum  /•egio- 
rum  ,  Parisiis  ,  i5g5,  in-8«».  111. 
Ludus  jatro^ma4>hematicus  ,musts 
Jactus  ,  ibid. ,  1697  ,  in-rS**» 

'i  MONARDÈS  (Nicolas), mé- 
decin de  SéviUe  ,  oui  vécut  dans 
le  i6*  siècle ,  et  aut  sa  réputa- 
tion autant  aux  succès  de  sa  pra- 
tique qu'aux  ouvrages  qu'il  pu- 
blia. On  a  de  lui ,  I.  De  spcandd 
vend  in  pleuritide  inter  Grtecos 
et  Arabes  concordia  ,  Séville  , 
i539,  iu-4"'*îl'  Derosdei  par- 
tibus  ejus  ;  de  succi  rosarum  tem- 
peratunt;  de  rçsis  persieis  ;  de 
malis ,  citris ,  aurantiis  et  lin^o^ 
niis,  Anvers,  i565,  in-8°.  III. 
Pe  las  tirogas  djf  las  tndiaSyOVL" 


MON6 

Vrâ^e  utile  et  qui  lui  fil  bea ucoiiyr 
d'honneur  :  il  est  divisé  en  trois 
parties  ,  qui  parurent  successive- 
ment en  1569 ,  1571  et  1674.  Les 
ouvrages  espagnols  de  Monardès 
ont  été  traduits  en  latin  par  Clu- 
sius  ,  en  italien  par  Anmbal  Bri- 
gantus  ,  et  il  y  a  eu  une  traduc- 
.tiou  anglaise  du  Traité  des  dro- 
gues. Monardès  mourut  vers  1577. 
Ses  ouvrages  sont  rares. 

♦  I.  MONAYIITS  f  Frédéric  ) , 
élève  de  Riolan  ,  et  médecin  de  ' 
Stetin  en  Poméranie ,  s'est  rendu 
célèbre  au  17*  siècle  par  ses  ou- 
vrages intitulés  ,  I.  Lanx  saturyi 
rerum  medicarum  ,  Tubin^  , 
1622  ,  in-4°.  II.  Elenchus  àffec- 
tuum  ocularium  ,  Regiqmonti  , 
1644  >  in-4**.  III.  Bronchotomia  ^ 
quœ  est  gulturalis  aperiendi  r^ 
iio  ,  cum  appendice  deaffectibus 
ocularibus  et  de  jebribus  omni^ 
^uf ,  Gryphiswaldiœ,  i654»  in- 
4°  ,  lenae  ,  171 1  ,  în-80.  IV.  CryS' 
tallina  ,  putà  Luis  venereœ  novœ 
inventœ  specîes  ,  Brunswigae  , 
i665 ,  in-80* 

♦  II.  MpNAVIUS  (  Pierre  )  , 
né  en  i55i  à  Brèslau,  fut  reçu 
docteur  en  médecine  à  Bâle.  Versé 
dans  tous  les  genres  de  conhoissan- 
ces  ,  sur -tout  dans  les  langues  et 
la  littératur^e  ,  l'empereur  Rodojl- 
phe  II  le  prit  pour  son  médecin^ 
emploi  qu'il  occupa  ju^squ'àssa 
mort ,  arrivée  en  i588.  Lanschol- 
zius  a. inséré  t^Lons  l'ouvrage  qu'il 
fit  imprimer  à  -Francfort ,  .1576  , 
in-fol. ,  et  qui  reparut  à  Hanau 
en  1610,  même  format,  sous  le 
titre  de  Medicorum  prœstajUiutn. 
consilia  nuedicinalia ,  des  cofi"^ 
seils  de  médecine  et  des  lettres 
de  Monavius. 

tMONBRON  (N.FouoKRET  d«) , 
né  à  Péronne  ,  /mort  au  mois  de 
septembre  1761^  servit  d!abord 


MONC 

* 

^Unsles  gardes  du  corps.  C'étoît 
un  de  ces  auteurs  qui  ne  peuvent 
vivre  avec  eux-mêmes  ni  avec  les 
autres ,  frondant  tout ,  n'approu- 
•vani  rien  ,  médisant  de  tout  le 
^nre  humain  ,  qui  le  hait  par 
représailles ,  avant  d'ailleurs  de 
Ft-sprit,  et  capable  de  penser  et 
d'écrii-e  ,  si  la  bile  ne  Tavoit 
trop  dominé.  On  a  de  liu  la  Hen- 
riade  travestie,  m- i-i,  qui  ne  vaut 

§as  même  le  Virgile  travesti  de 
carron,  quoiqu'il  s'y  trouve  quel- 
ques bonnes  plaisanteries.  Vol- 
tnire  lui-même  en  rit.  1-ie  mérite 
des  ti^avestisseoien3  bui^lesques 
Ci^Dsisle  principalement  dans  un 
tir  de  i'acilité  qui  ne  laisse  point 
apercevoir  le  tra\a»L  Monbron 
a  en  général  cet  air  d'aisance, 
quoiquil  suive  £6n  auteur  pas  k 
pas  ,  et  presque  vers  pour  vers. 
U.  Pf^senf^iU/ centre  tangloma-- 
nie  ,  1587  ,  i*i-S*  >  «uvrage  écrit 
avea  empwtement.  III.  Ze  Cof- 
mppoUte  ,  ou  le  Citojr«n  du  mon- 
de  ,  1750  ,in'ia;  livre  où  Ton 
trouve  qiîelques  vérités  morales» 
as«»ez  uUles,  si  l'auteur  ne  pa- 
roissoit  outré.  IV.  Des  t-anutris 
cpi'on  ne  doit  pas  citer.  Quoi- 
qu'il eût  de  la .  gaieté  dans  »9S 
ouvrages,  et  mêine  de  l'imagina - 
4ioQ,  il  étoit  d'une  tacitumité 
sombre  dan«  la  société. 

♦MONCADA  (François  de  )  , 
comte  d'Osoïià ,  né  à  Valence 
1«  29  décembre  i586 ,  remplit 
avec  diaiinction  les  premiers 
ensloift ,  tels  quK?  ceux  de  con- 
seiaer  d'état,  d'ambassadeur  à 
la  cour  de  Vienne ,  de  gouver- 
neur des  Pajs-Bas  ,  et  de  géuérar 
Lssime  des  armées  du  roi  d'Es- 
pagne. Tous  les  historiens  sont 
d'accord  sur  le  courage  ,  les  con- 
soissance»,  les  vertus  politiques 
et  mihtaires  qu'il  déploya  dans 
oea  différeos  postes.  La  mort  le 
.«urpjrit  dàf»i  ie  cauts  de  se»  cam^ 

T.  Xil. 


MONC 


65 


pagnes ,  au  milieu  de  sa  car- 
rière et  de  sa  gloire ,  dans  le 
camp  de  Glock,  du<ihé  de  Clè- 
v.es ,  en  i655  ,  au  moment  où  il 
venoit  de  mettre  en  déroute  deux 
armées  ennemies.  Moncada  sut 
manier  la  plume  et  Tépée  ,  et 
se  délasser  ,  comme  César ,  dans 
le  sein  des  lettres  des  fatigues  de 
la  guerre.  A  l'âj^e  de  27  ans  il 
composa  utie  histoire  militaire 
très  -  estimée .;  elle  a  pour  titre 
Expédition  des  Catalans  et  dis 
Aragonais  contre  les  Turcs  et 
les  Crées  ,  ,  i6a3  ,  iu-4".  Cette 
histoire ,  quoiqn')E'lle  manque  sou- 
vent d  élégance  et  de  correction,  na 
laisse  pas  que  d'offrir  des  beautés 
du  premier  ordre ,  par  la  force  et 
la  noblesse  du  style  dont  elle  oi^t 

écrite-  1^*  ^3  ^'^  !^^  ManUtés 
Toi'ipiatus  ^  impdmée  apsos  &a 
mort ,  Francit^rt ,  j.64a.   - 

MON  CAD  E  (tluguesde), 
d'une  très-illustre  et  ancien oe  la- 
miile  originaire  de  Catalogue  ,  (ft 
autrefois  souveraine  du  ]^è<\m.^ 
accompagna  dans  sa  jeunesse 
Charles  Vill ,  roi  de  France ,  datus 
son  expédition  dltulie.  L'alliance 
de  FeidinaAd  ,  roi  d'Espagne  , 
avec  k;  monarque  francats  étant 
rompue  ,  il  s'attacha  à  la  fortune  ' 
de  César  Borgia ,  neveu  du  pape 
Alexandre  Vl.  Mais  lorsqn'après 
la  mort  de  son  oncle  ,  Butgia 
se  déclara  pour  les  Français  , 
Aloncade  p«issa  dan^  l'armée  e»- 
gnole  y  commandée  alors  par  ie 
graud  GausaLve.  La  guerre  étant 
terarinée  en  Italie,  il  se  distincua 
contre  les  piratt»  des  côtes  aA- 
frique,  par  des  actions  éclatan- 
tes qui  lui  méritèrent  le  riehe 
prieuré  de  Messine.  Les  services 
importans  qu!il  continu  a  de  rendre, 
sur  mer  à  Charles  Quint  furent 
récompensés  par  la  vice-royauté 
de  Sicile.  Il  fut  lait  prisonnier  en 
i5ab4  par  André  Dosia  »  sur    la 

5 


66 


MONC 


côte  de  Gênes ,  et  n'obtint  sa  li- 
Lefté  que  par  lé  traita  de  Madrid. 
Le  pape  Clément  VII  étant  entré , 
en  ï5i6 ,  dans  la  ligue  formée 
entre  les  Vénitiens  et  Fraiiçois  I"  ,  ! 
'  pour  le  rétablissement  de  Fran-  j 
çois  Sforce  dans  le^duché  de  Mi- 
îan  ,  Moncade  ,  qui  commandoit 
alors  pour  l'empereur  en  Italie  , 
fit  avancer  vers  Rome  un  corps 
considérable  de  troupes  ,  s'en  em- 

Î'  >ara  sans  résistance  ,  contraignit 
e  pape  k  se  réfugier  dans  le  châ- 
teau Saint-Ange ,  et  abandonna 
au  pillage  le  palais  du  Vatican 
et  Téglise  de  Saint  -  Pierre  et 
Saint-Paul,  qui  se  trouve  dans  son 
enceinte.  Deux  ans  après  (en 
iSaS),  il  périt  au  combat  naval 
•de  Capo-d*Orso  ,  près  du  golfe  de 
Salerne  ,  oîi  Philippin  Doria  rem- 
porta une  victoire  complète 
sur  la  flotte  impériale  qu'il 
commandoit.  —  Son  successeur , 
François  de  Moncade  ,  gouver- 
neur des  Pays-Bas  pour  Phi- 
lippe IV ,  a  été  peint  k  cheval 
par  le  célèbre  Van  Dick.  Ce  ta- 
bleau, d'unis  ei^écution  soignée, 
a  été  gravé  par  Morghen  ,  et  se 
trouve  dans  le  musée  Napoléon. 

MONCE  (Ferdinand  de  la), 
né  a  Munich  en  i6y8 ,  du  pre- 
mier architecte  de  l'électeur  de- 
Bavière,  vint  a  Lyon  , .  et  y  sui- 
vit la  profession  de  sen  père.  L'é- 
tude des  grands  modèles  d'Italie 
l'avoit  f<^rmé.  Dans  son  séjour  a 
'Rome,  le  régent  le  chargea  de 
faire  transporter  en  France  le  cé- 
lèbre cabinet  de  la  reine  Chris- 
tine ,  que  ce  prince  avoit  acquis 
du  duc  de  Bracciano.  De  retour 
il  Lyon  ,  il  y  éleva  plusieurs  édi- 
fices remarquables  ,  et  oîi  règne 
un  goût  simple  et  noble.  Le 
Portaii  de  l'église  Saint  -  Just  ; 
VEntrée  de  THotel  -Dieu  et  son 
yestibule  ,  le  Quai  du  Rhône  ;  la 

■Chûirv  de  régUse  du  coliégt  sont 


MONC 

des  monumens  admirés  et  coït  - 
nus.  La  Monce  s'occupoit  aussi 
de  la  gravure ,  et  y  a  obtenu  des 
succès.  Les  Planches  de  la  belli^ 
édition  de  l'Essai  sur  Thomme  de 
Pope,  faite  a  Lausanne  ,  celles 
de  l'Histoire  des  belles-lettres , 
par  Juvenel  de  Carlenças  ,  en 
4  vol.  in-S^"^  sont  de  lui.  11 
mourut  le  5o  septembre  lySS,  a 
^5  ans. 

MONCEAUX  (  François  de  )  , 
en  latin  Monc'œus ,  seigneur  de 
Fridelval ,  jurisconsulte,  poète  , 
et  fécond  écrivain  d'Arras  ,  en- 
voyé par  Alexandre  Fak-nèse  , 
duc  de  Parme ,  en  ambassade 
vers  Henri  IV ,  roi  de  France.  Oa 
a  de  lui ,  I.  BucoUca  sacra  ,  in- 
8°  ,  Paris,  15Ô9.  II.  Aaronpur^ 
gatus ,  sive  De  viUilo  aureo  libri 
duo  y  Paris,  160^,  in-8».  Ce  li- 
vre ,  qui  a  été  réfuté  par  Robert 
Visorius ,  est  inséré  dans  les 
Critici  sacri  de  Pearson  ,  et  ft 
été  prohibé  à  Home  l'an  1609, 
III.  U Histoire  des  apparitions 
divines  faites  à  Mojse  ^  Arras^ 
1694  ,  in-4**«  IV.  Templum  jus- 
titice ,  poëme,  Dôuay,  1690  ,  in- 
8®.  V.  Lucubratio  in  caput  I  et 
Fil  Cantici  Canticorum  ,  Paria  , 
1687  ,  in-4*.  Tous  ces  ouvrages 
sont  en  latin  ;  on  y  trouve  des 
recherches  et  des  singularités/ 

*  MONCENIGO  (  Philippe)  , 
archevéc^ue  de  Nicosie,  vivoit  dans 
le  i&  siëcle  ,  et  publia  un  ou- 
vrage intitulé  Universales  insti- 
tutiones  ad  hominwn  petfecti^ 
nem  ,  quatenùs  industria  parari 
pcftest ,  Veuetiis  ,  apud  Aldum  , 
x5'8l ,  in-fol. 

*  MONCHAUX  (  Pierre  du  >, 
né  k  Bouchain  en  iy'55  ,  mort 
à  Saint  -  Domingue  vers  1766  , 
n'a  voit  que  23  ans  lorsqu'il  pu- 
bUa  un  Ouvrage  intitulé  BilMo^ 


MONC 

Mtphie  médicinale  raisonnée , 
Paris  ,  1750  ,  in  *  i*î.  Du  Mon- 
chaux ,  protège  par  M.  de  Senâc, 
et  soùteuu  par  son  propre  mé- 
rite ,  avoit  obtena  la  place  de 
médecin  du  roi  aux  hôpitaux  mi- 
litaires de  Douaj^  mais  des  tracas- 
series qu'il  paro|t  avoir  méritées 
de  la  part  des  niédecins  de  cette 
yille  y  oh  il  s^étoit  marié ,  lui  firent 
prendre  la  résolution  de  passer 
fiox  îles.  Son  protecteur  obtint 
pour  loi  la  place  de  médecin  à 
Saint-Domingue  ,  etc.  Les  autres 
ouvrages  de  du  Monchanx  sont , 
I.  Une  Dissertation  latine  sur 
V apoplexie.  II.  Lettre  sur  fan- 
tiqnartium  de  rivière,  on  Remède 
spécifique  pour  toutes  les  fièvres 
d'accès  ,  Lille,  1760  ,  in-iti.  III. 
Btrennes  d*un  médecin  à  sa  pm- 
trie,  IV.  Anecdotes  de  médecine  y 
176a  ,  in-i6  ;  Lille,  1766  ,  in-iQ, 
en  deux  parties. 

t  MONCHESNAY    (  Jacques 
XjÔme  dé) ,  né  a  Paris  le  4  mars 
1666,  d*un  procureur  au  parle- 
ment, se  fit  recevoir  avocat,  ety 
se  livra  à  la  poésie.  Il  travailla 

Sonr  le  jthéâtre  italien,  et  il  j 
onna  la  Cause  des  femmes  \  la 
Critique  de  cette  pièce  ;  Métetin 
grand  sophi  de  Perse  ;  le  Phénix , 
et  les  Souîiaits  ;  pièces  remplies 
de  traits  d'esprit ,  mais  mal  dia- 
loguées  et  mal  conduites .  Dégo  ûté 
du  théâtre  ,  il  fit  une  Satire  con- 
tre cet  art  qui  Tavoit  occupé  pen- 
dant si  long-temps.  Boilean  ,  k 
qui  il  marqua  ces  sentimens  ,  les 
approuva.  Monchesnaj  étoit  de 
la  société  die  ce  fameux  satirique  ; 
mais  ayant  fait  imprimer  quel- 
nues  Satires  y  Paris  ,  1698  ,  in- 
4"  ,  que  ce  poëte  ne  goûta 
pas ,  leur  liaison  se  refroidit.  «  11 
jne  vient  voir  rarement ,  disoit 
Boileau ,  parce  que ,  quand  il  est 
avec  moi ,  il  est  toujours  embar- 
rassé de  son  mérite  et  du  mien.  » 


MONG  67 

Le  théâtre  n'étant  plus  une  res- 
source pour  lui ,  et  la  médiocrité 
de  sa  fortune  ne  lui  permettant 
pas  de  rester  à  Pans ,  il  se  retira 
en  1720  a-  Chartres  ,  où  il  raou" 
rut  le  16  juin  1740.  Plusieurs 
de  ses  Poésies ,  quiconsistent-eli 
Epitres  y  en  Satires  et  en  Epi" 
grammes  imitées  de  Martial, n'ont 
pas  vu  le  jour.  Il  est  encore  au- 
teur du  Bolceana  ,  ou  Entretiens 
de  M,  de  Monchesnay  avec  Boi- 
leau  ,  Amsterdam,  1742  ,  in- 12. 
Si  cet  ouvrage  est  vrai  dans  toutes 
ses  parties  ,  il  donne  une  assez 
mauvaise  idée  du  caractère  de  ce 
fameux  écrivain  ;  et  s'il  est  faux  , 
il  ne  doit  pas  faire  juger  avan- 
tageusement de  la  probité  de 
Monchesnaj. 

MONCHRÉTIEN.  ro^.  Mokt- 

CHRESTIEN.  « 

1 1.  MONCHY  (  Charles  de  )  , 
connu  sous  le  nom  de  maréchal 
d'ffosquincourt ,  d'une  noble  et 
ancienne  famille  de  Picardie , 
féconde  en  personnes  de  mé- 
rite, se  signala  par  sa  valeur 
dans  plusieurs  sièges  et  batailles , 
à  la  Marfée ,  et  à  Villefranché 
enRoussillon.  Il  commanda  l'aile 
gauche  de  l'année  française  k 
celle  de  Rhétel ,  en  i65o.  Cette 
journée  lui  valut  le  bâton  de  ma- 
réchal de  France  ,  qu'il  obtint 
Tannée  suivante.  Il  défît  ensuite 
les  Espagnols  en  Catalogne,  et 
força  leurs  lignes  devant  Arras  ; 
mais  ,  sur  quelques  mécontente- 
mens  qu'il  préteudoit  avoir  reçus 
de  la  cour ,  il  se  jeta  dans  le  parti 
des  ennemis  ,  fut  battu  en  io52  , 
à  Bleneau  ,  par  Id  grand  Condé , 
et   tué  devant  Dunkerque  le  lo 

i'uin  i658 ,  en  voulant  reconnoitre 
es  lignes  de  l'armée  française. 
Foy.  Charleval. 

U.  MONCHY.  f^o/.MevcHY. 


68  MONC 

1 1.  MONCK  oaMoNK  (  George) , 
duc  d'Albeniarle ,  né  en  i^oJB 
h  Polhen4ge  près  Torrington  , 
d'une  farailie  noble  et  ancienne  , 
se  signala  dans  les  troupes  de 
Charles!*'',  roi  d'Angleterre j  mais, 
ayant  été  fait  prisonnier  par  le 
chevalier  Fairlax ,  il  fut  mis  en 
prison  k  la  Tour  de  .Lon4res.  11 
ïi'en  sortit  que  plusieurs  années 
après  ,  pour  ctxnduire  un  régi- 
ment contre  les  Irlandais  catho- 
liques. Après  la  mort  tragique  de 
Charles  I«* ,  Monck  eut  le  com- 
mandement des  troupes  de  Crom- 
Wel  en  Ecosse.  Il  soumit  ce 
pajs  ;  et  là  guerre  de  Hollande 
étant  survenue  ,  il  remporta  ,  en 
î653  ,  une.  victoire  contre  la  flotte 
hollandaise  ,  où  l'amiral  Tromp 
fut  tué.  Après  la  mort  de  Crom- 
Tvel,  en  i656  ,  le  général  Monck 
fit  proclamer  protecteur  Richard , 
fîls  de  cet  usurpateur.  Charles  II ,' 
instruit  de  sa  probité ,  lui  écrivit 
alors  pour  l'exciter  k  le  fairte  ren- 
trer aans  son  royaume.  Le  gé- 
néral Monck  forma  aussitôt  le 
dessein  dd  rétablir  ce  prince  sur 
le  trône.  Après  avoir  dissimulé 
quelque  temps  pour  prendre  des 
mesures  plus  eincaces,  il  se  met , 
en  1660  ,  à  la  tète  d'une  srmiée 
attachée  k  ses  intérêts  ,  entre  en 
Angleterre  ,  détruit  par  ses  lieu- 
tenans  les  restes  dupartideÇrom* 
we\ ,  pénètre  jnsqu^k  Londres  , 
où  il  casse  le  parlement  factieux, 
en  convoque  up  autre  ,  <?l  lui 
communique  son  projet.  On  ?a- 
doptte  avec  enthousiasme;  Lon- 
dres se  déclare  en  faveur  de 
Charles.  Monck  le  fait  pro- 
clamer roi  9  et  va  au  devant  de 
lui  k  Douvres.  Les  fastes  de  l'his- 
toire hri  tan  nique  n'ont  pas  four- 
ni deux  fois  le  spectacle  d\ine 
politique  aussi  profonde  et  ausai 
modérée.  Charles  II ,  pénétré^e 
la  plus  vive  reconnoissance ,  l'em- 
brassa y  le  fît  général  de  ses  ar- 


MONC 

mées  ,  son  grand  -  écnjer  ,  con- 
seiller d'état  ,  trésorier  de  ses 
finances ,  et  duc  d'Albemarle.  Le 
général  Monck  continua  de  ren- 
.dce  4es  services  les  plus  impor- 
tans  arù  roi  Charles  II.  Il  mourut , 
comblé  de  gloire  et  de  biens ,  le 
3  janvier  1679  ,^ut  pleuré  de  son 
pnnce  ,  et  enterré  k  Westminster 
au  milieu  des  rois  et  des  reines 
d'Angleterre.  Ce  grand  hommd 
avoit  l'esprit  peu  brillant ,  mais 
solide  ,  ferme  ,  égal.  Sa  capacité^ 
dit  Hume,  avpit  peu  d'étendue^ 
On  a  de  lui ,  en  latin  ,  Obser- 
vations politiques  et  militaires  , 
Londres  ,  1671  ,  in  -  loi.  Ces  ob- 
servations ,  mal  liées  entre  elles  , 
neldonnent  pas  lieu  k  réfléchir  et 
k' penser;  cependant  elles  firent 
sensation  k  Tépoque  où  elles  pa- 
rurent. Sa  Vie ,  écrite  par  Thomas 
Gumbe,  in-8*,  en  anglais,  a  tété 
traduite  en  français  par  Guy 
Miége  ,  in-ia.  On  aperçoit ,  dnns 
toute  la  conduite  de  ce  général , 
une  politique  sage ,  qui  ifenfante 
que  des  projets  avoués  par  la  pro- 
bile  ou  ordonnés  par  le  devoir» 

*  II.  MONCK  (  lady  ) ,  filk  d^ 
lord  Molesworth ,  et  femme  da 
précédent  ,  distinguée  par  son 
esprit  et  ses  connoissances  ,  Jpos-t 
sédoit  k  fond  le  latin  ,  Pita- 
lien  et  l'espagnol.  Nourrie  de  1* 
lecture  des  meilleurs  auteurs 
dans  ces  langues  ,  son  goût  pour, 
la  poésie  la  porta  elle-même  k 
composer  plusieurs  pièces  de  vers 
qui ,  écrites  dans  le  principe  pour 
son  amusement ,  furent  a  sa  mort, 
en  1715 ,  jugées  dignes  d^ôlre  pu- 
bliées. Elles  furent  imprimées  eu 
1 7 1 6 ,  in-8<» ,  sous  le  litre  un  M  Iran* 
ail, poésies  et  imitations  sur.dis^rM 
sujets.  Les  meilleures  pièces  do 
ce  recueil  sont ,  I.  \J Amour  Jiigù» 
tif,  traduction  du  'Passe.  II.  Une 
Églog;ue,  m.  Les  Fertus  contre 
P Amour  j    d'après  Guarhii.  IV* 


MONC 

Des  Mtuirigaux ,  des  Chansons  , 
et  dëvix  Eptgrant/HffS ,  dont  voici 
le  sens. 

Sur  ce  tombeaa  Tiffr$«3  dès  {MeorS  y 
il  «OttTM  pour  iam«U  la  b«lle  fiosemoade,  • 

Qui.  »avoic  charmer  «009  Us  coears 
Et  disposer  da  sien  au  grédetont  le  monde. 

L«  délicate  È%\é,  patUncà  sa  commère 

Oe  l'insupportable  tourment 
Qui  lui  fit  acheter  le  doux  titre  de  mère^ 
Contre  le  pauvre  bjinens'eAporte  trjuste- 
ment. 
De  S9  mémoire  etle  a  perdxj  l'usage  ; 
Ou  le  mal  passager  qu'elle  soutfr^à  présent 

Ne  peut  lui  sembler  différent 
Du    mal    qu'elle    a    souffert'  avant  son 
idariage. 

Jacob  ,  dans  ses  Vies  des  poètes  , 
parle  avec  éloge  de  Tesprit ,  de 
rliariuonie,  du  choix  heureux  dea 
pensées  et  des ,  expressions  i^u  on£ 
trous'e  dans  cet  ouvrage. 

t  ^K)NCLÀl\  (  Jean-Pierre- 
Françms  de^  Ripe&t  ,  seigneur 
de)  yxprocureur-généràl  du  pai^ 
lement  d'Aix ,-  mort  dans  sa  terre 
dé  Saint-Saturnin  ;j^  près  d'Apt  en 
Provence,  en  février  ijy5  ,  peu-  ^ 
dant  la  révolution  des  parlemens, 
étoit  un  magi&trat  intègre  ,  un' 
,  homme  ^'esprit  et  un  écrivain 
éloquent.  Ses  Mémoires  ,  pour 
prouver  les  préleniionà  de  la- 
France  sur  le  Coiutat  et  sur  Avi- 
gnon ,  sont  écrits  avec  force  et 
clarté.  Le  roi  le  chargea  d'ac- 
compaguer  lé  coiiite  de  La  l\o- 
checnouart ,  pour  en  prendre  pos^ 
session  en  son  noiu  ,  eu  1768, 
et  récompensa  son  mérite  par 
une  pension.  Ses  ré'^iuisitoires 
étoieut  distingués  da'js  ta  Ibule  ; 
et  quoique  ces  ouvrages  n'aient 
qu'un  temps  ,  on  les  recherche- 
encore  aujourd'hui.  Ses  Comfytes 
rendus  des  constitutions  des  jé- 
suites-, et  l'es  mémoires  qu'il-  fit 
pour  opérer  leur  destruction  en 
Provence  ,  lui  firent  beaucoup 
d^eauemÂs.  On  a  de  lui  Mé^ 
maire    théologiruie   et  politique 


MONC  69 

eu  sujet  des  mariêrges  clandes^ 
tins  ties  prateslans  de  France  , 
1755  ,  in-8«.  L'évêque  d*Àpt,  I^ 
Mf  rlière,  ordonna  à  swi  conièssettr 
de  lui  l'aire  rétracier  ,  avant  qitfé 
de  Tadministrer,  ce  qu'il  «voit  dit 
de  peu  favorable  au  saint-sIege  et 
aux  jé&ùitps  ;  le  m;ïgistrat  mt»tt- 
rant  se  soiimit ,  dit<ron  ,  k  ce  que 
vouloient  le  prélat  et.  le  conleà- 
seur.  On  a.encore  de  lui  MémoiM 
pour  le  procureur-général  aupat"^ 
lement  de  Provence  ^  »er\>mkt  à 
établir  la  souveraineté  du  roi 
sur  la  ville  (¥ Avignon ,  et  lecoifttat 
Fenaissin  ,  i  y6g ,  2  parties ,  in- 
8**.  Cet  ouvrage  est  extrêmeniet^t 
rare  ,  le  fonds  de  fécHliofi  ayîWit 
été  mis  ditna  le  dépét  de»  aââii'e^ 
étrangères. 

fMONCONTS  (Balt&asac 
de),  fiH  du  lieutenant  criminet 
do  Ljou.  La  peste  qui  ravageoit 
$a  patrie  engagea  soù  père  a 
Fenvoycr  faire  ses  éludes  à  Tu- 
niversilé  deSalamanque  en  i6'i8. 
Après  avoir  étudié  la  philosophie* 
et  les  mathématiques  ,,àl'  voyagcd 
dan$  l'Orient,  pour  y  cherc%ei' 
les  frâces  -de  la  philosophie  de 
Mercure  Trisméj^rste  et  de  Zo- 
roastre.  Ses  recherches  n'ayant 
pas  satisfait  sa  curiosité  ,  il  fCYiiii 
en  France  ,  et  mourut  at  Lvoii  eu 
i665.  Ses  Voyages  ,  phi  s  utile* 
au»  ssivau^  qu'aux  géographes, 
ont  été  impriihés  ,  0  vol.  in-A^  ^ 
\mS  et  1666;  k  Pïris  (Ifol^ 
lande),  1695,5  voî.  in-12,  par 
les  soins  de  son  (ils  et  du  jésuite 
Bertfeet.  L'auteur  s'est  moins  at- 
taché à' donner  des  descriptions» 
topoeraphiques  qu'a  marquer 
1^  Cûoses  rares  eî  recherchées  ; 
aussi  Sorbière  les  préfère-t-d  k* 
ceux  de  Piétro  la  Vallée.  Le  style 
en  %$t  tramant.  ^ 

t  MONCRIF  (  François  -  Au- 
gustin Paradis  de),  secréfaii/e 
dQS  comuumdemens  du  <Hun.te  de 


^o 


r 


MONC 


CJermont ,  lecteur  de  la  reine  , 
Tun  des  quarante  de  racadémie 
française  ^  et  membre  de  celles 
de  Nanci  et  dé  Berlin ,  ne  à 
Paris ,  d'une  famille  honnête ,  ed 
1687,  y  mourut  te  12  novembre 
1770.  Un  esprit  fin  ,  une  fir 
gure  prévenante  ,  une  humeur 
^ale  et  douce  ;  l'avantage  de  lire 
(Tune  manière  intéressante  ,  de 
chanter  descouplets,  décomposer 
de.s  madrigaux  ,  lui  firent  de 
bonne  heure  un  grand  nombre 
d'amis  illustres.  Un  célèbre  mi- 
nistre ayant  été  exilé  en  1757, 
il  demanda  de  le  suivre  dans 
sa  retraite  ;  et ,  en  admirant 
cet  attachement  noble  et  géné- 
reux ,  on  lui  permit  seulement 
d'aller  tous  les  aus  lui  témoigner 
9a  reconnoissance.  Il  sut  non  seu- 
lement se  faire  aimer  des  grands , 
mais  se  faire  respecter ,  en  évi- 
tant également  et  l'orgueil  qui 
offense  leur  amour-  pi^opre  et  la 
bassesse  qui  engendre  le  mépris. 
I^uis  X  V  lui  accorda  les  en- 
trées :  distinction  refusée  à  Vol- 
taire 5  dout  il  craignoit  le  coup- 
d'œil  perçant,  et  accordée  a  Mon- 
crif  qui  joignoit  la  discrétion 
a  la  bonté.  Ce  prince  le  railloit 
quelA^uef'ois.  «  Savez-vous,  lui  dit- 
il  un  jour ,  qu'on  vous  donne  qua- 
tre-vingts ans  ?..  Oui,  sire ,  répon- 
dit Moncrif ,  qui^^ne  vouloil  pas 
paroître  vieux  ,  mais  je  ne  les 
prftndspas.  »  Peu  de  personnes 
pbligeoient  avec  plus  de  zèle  , 
et  donnoient  avec  plus  de  plaisir. 
Il  éleva  ,  il  soutmt  des  parens 
pauvres  ,  sans  rougir  d'eux .  au 
milieu  de  la  cour,  il  avoit  com- 
mencé par  être  maître  de  salle  , 
et  on  a  dit  qu'il  prévoyoit  qu'il 
fieroit  obligé  de  défendre  ses  ou- 
vrages k  la  pointe  de  l'épée.  La 
plupart  n'avoieift  pas  besoin  de 
cette  précaution.  Lies  principaux 
sont ,  I.  Essai  sur  la  nécessité  et 
fup  les  moyens  de  plaire  ,  plu- 


MONC 

sieurs  fois  réirnprimé  ,  în  -  1^.' 
Cette  production ,  agréablement 
et  finement  écrite  ,  est  pleine  «le 
raison  et  de  sagesse.  On  y  dési- 
reroit  peut-être  aujourd'hui  un 
peu  plus  de  nerf  et  de  philo- 
sophie :  mais  ce  qui  lui  donne 
du^  prix  ,  c'est  que  ,  contre  l'a- 
sage  de  plusieurs  moralistes  ,  il 
avoit  pratiqué  ce  qu'il  enseignoit. 
Il  s'étoit  fait  un  système  de  con- 
tribuer aux  agrémens  des  so- 
ciétés honorables  où  il  étoit  ad^ 
mis.  SoVi  seul  tort  ,  selon  d'A- 
lembert  ,  est  d'avoir  cherché  a 
réduire  en  préceptes  un  art  dont 
il  n'appartient  qu'à  la  nature  de 
nous  donner  des  leçons.  Son  livre 
peut  néanmoins  être  utile  aux 
jeunes  gens  qui  entrent  dans  le 
monde ,  et  leur  servir  d'expérience 
anticipée.  Voltaire  assure  ^lana 
son  conte  de  la  Bégueule  que 
lorsqu'Arsène  eut  été  corrigée 
par  ses  voyages , 

Sans  avoir  lu  les  beaux  moyens  deplatr« 
Du  sieur  Moncrif  et  sans  livre  elle  plut» 

JViais  il  ajoute . 

Qaefalloit-Ll  à  son  corar  ?  Qu*il  Tonlîir. 

Moncrif,  qui  devoit  le  vouloir, 
puisqu'il  eu  démontroit  la  néces- 
sité ,  et  qui  étoit  censé  en  con- 
noître  les  moyens  plus  qu'un  au- 
tre j  ne  pi  ai  soit  pourtant  pas  à 
tout  le  monde.  Le  poète  Pfoi  ne 
pouvoit  le  souffrir,  et  Moncrif 
s'étant  brouillé  avec  le  comte  de 
Clermont,  chez  lequel  il  étoit  en 
qualité  de  secrétaire  des  corn-' 
maudemens ,  Roi  fit  à  ce  sujet 
l'épigramuie  suivante: 

Opprobre  du  corps  littéraire , 
Maussade  auteur  de  r  Art  4e  ptairc  « 
Tu  n'en  -es  pas  à  l'alphabet } 
Clermont  te  Ta  bien  fait  connoltre. 
Le  premier  point  dans  un  valet , 
C'est  de  savoir  plaire  à  son  mattre. 

Moncrif  ne  trouva  pps  la  plai* 
santerié   bonne  :  on  jour    qu'il  . 


MONC 

r^contra  le  poêle  Roi  dans  la 
rue  ,  \L  se  mit  a  lui  donner  de^ 
coups  de  canne ,  et  Roi  se  mit  à 
courir  pou^  les  éviter  :  apparem- 
ment qu'il  ne  couroit  pas   bien, 
ou  que  Moncrif  avoit  bien  envie 
de  l'attraper  ;  mais  la  canne  man- 
quoit  rarement  son  coiip ,  et  Roi , 
qui   se    souvenoit    que   Moncrii' 
avoit  fait  une  histoire  des  chats , 
toujours     courant    et     toujours 
battu  ,    lui  crioit    de    temps   en 
temps  :  Faite  de  velours ,  Sîinet^ 
patte  de  velours  ;    d'après   quoi 
Moncrif  probablement  couroit  et 
frappoit  encore  plus  fort.  II.  Les 
Ames  rivales ,  Londres  et  Paris , 
1753  ,  in-12,  petit  roman  agréa- 
ble ,    assaisonné  d'une    critique 
ingénieuse  de   nos  mœurs.   Cet 
ouvrage  est  fondé  sur  la  chimère 
indienne  de  la  métempsycose.  Un 
brame ,  qui  eut  occasion  de  le  lire , 
regarda  l'auteur  comme  un  gé- 
nie transcendatit,  et  lui  envoya  en 
présent  unmanuscrit  qu'il  crojoit 
précieux.   III.    Les  jàbdérites , 
comédie  mëdiotre.  IV.  Des  Poé- 
sies  diverses ,  parmi  lesquelles 
on  distingue    sur  -  tout  '  ses  jRo- 
nianceS'  et  son  conte  du  Rajeu- 
nissement inutile ,  remarquable 
par  la  douceur  des  vers ,   la  fi" 
nesse  des  réflexions  et  la  erace 
de   la    narration.    V.    Quelques 
Dissertations ,  où  il  y  a  des  idées 
et    de  l'esprit.    On,  trouve   ces 
pièces  dans  les  Œuvres  mêlées 
de  J'auteur ,   Paris ,  i  ^43  »  in- 1 2 . 
VI.  De  petites  Pièces  en  un  acte, 
et  qui  font  partie  de  divers  opéras 
appelés  les  Fragmens  ,  Zélindor^ 
Ismène ,    Almasis  ,  Linus  ,    les 
Génies  tutélaires  ,  la  Sibylle.  Il 
s'étoit  consacré  au  genre  lyrique, 
et  il  y  réussissoit.  On  a  encore 
de  lui^  en  ce  genre,  V Empire  de 
F  amour ,.  ballet  ;  le  Trophée  ;  les 
Ames  réunies ,  ballet  non  repré- 
senté i  Erosine  y   pastorale    hé- 
roïque, musique  de  Berton ,  di- 


MOND 


7» 


recteur  de  Topera  et  du  concert' 
spirituel.  VIL  U Histoire  des 
Chats  ,  Pans,  1727  ,  in-8«  ;  ba- 
gatelle jugée  trop  sévèrement, 
dans  le  temps  ,  et  oubliée  aujour- 
d'hui. Cet  ouvrage  fut  Voccasioa 
d'une  plaisanterie  que  lui  fit  le 
comtç  d'Argenson.  Après  la  re- 
traitée de  Voltaire  en  Prusse ,  il 
sollicita  ce  ministre  pour  obtenir 
la  place  d'historiographe.  «  His- 
toriographe ,  lui  dit  le  comte 
d'Argenson  ,  vous  voulez  sans 
doute  dire  historiogriphe.  »  Ses 
Œuvres  ont  été  recueillies  eu 
1768  ,  4  ^o^«  iu^-i^>  et  depuis  en 
2  vol.  in-S". 

MONDEJEU.  Fojez  Schtjlem- 

BERG. 

*  MONDEVILLE  (Henri 
de  },  aussi  appelé.  Mandeville 
et  Amondeville  ?  en  latin  Henri- 
eus  à  Mondaviàa ,  et  dans  Fa- 
bricius  Henricus  de  Amonda- 
villa  ,  sivé  Amandi  Filla  ) ,  mé- 
decin et  premier  chirurgien  du 
roi  Philippe-le-Bel ,, professa  son. 
art  a  Pans  et  à  Montpellier.  Il 
a  composé  vers  i3o6  un  Cours  de 
chirurgie  divisé  en  cinq  traités., 
sons  le  titre  de  Ckirurgia  et  an-*, 
tidotarium  ;  ouvrage  resté  ma- 
nuscrit ,  mais  dont  la  bibliothè- 
que impériale  a  plusieurs  copies ,' 
ainsivque  de  la  traduction  ?lu^ 
glaise  qu'on  en  fitk  la  fin  du  i4* 
siècle.  Cet  ouvrage  est  précieux 
en  ce  qu'il  fait  connoîtreTétat  de 
la  science  k  l'époque  du  règne 
de  Philippe -le -Bel,  et  au'il  est 
le  second  qui  fut  suivi  aans  les 
écoles. 

♦  I.  M  ONJ)  IN  O .  du  Frioul , 

Srofesseur  de  médecine  k  Pa- 
oue  ;  on  a  de  lui  Synonjma 
medica ,  dont  le  inauuscrit  exis- 
toit  dans  la  bibliothèque  royale 
de  Turin,  et  un  autre  dans  la 
bibliothèque  impériale  de  France. 


^2  IWtOND 

*  nVMOWniNO,  cFime- il- 
lustre et  aiicieime  famille  rie  Vi- 
cieftce ,  après'  avoir  fjiit  ses  élu- 
dtsf^  à  Pf^doue ,  exerça  la  rnêde- 
Cl  ne  à  Venise,  et  devint  profes- 
seur en  cette  faculté  dans  l'n- 
niver^itd  de  cette  ville.  Ce  mé- 
decin mourut  vers  Tan  ï65o.  On 
a  de  lui  ,  l.  Disputatio  in  très 
pffrtes  divisa  ,  in  qud  en  qum 
de  semine  sunt  contfoversia  intet 
peripateticos  et  vetet^s  medi- 
cos  ,  et  doetissimos  quosdam 
Neotericos  aceuratlssimè  discu^ 
tîïtntur  ,  Tarvisii ,  1609,  in^^"' 
)î.  De  genititrd  pr^  Gahnicis 
advcrsiis  peripateticos' et  nostrœ 
œtaiis  philasopbos  ac  medicos 
disputatio  ,  V'eneliis  ,  1622.  Ces 
deux  ouvrages  prouvent  que  i'au- 
tctry  avbit  plus  ^  d'érudition  que 
de  jitgexBent. 


*  m.  MONmNO ,  de  F«rpar€ , 
(71^ Ferbinakd  ScAfiSfiLLA ,  àhMcn- 
dino  y'  se  distinc «mi  ^  cemHM»  pein- 
tre ^  p»r  la  mniisse  île  Finveii^ 
tion;  eoTMive  artiàteè^  ,  par  une 
grande  intelligence  ;  et  comme 
jdesBinaieur ,  par  un  deitôin  'C'or- 
reet.  11  exerça  ses  talens  preâcpae 
toujours  kors  d«  »ar  patrie  .  et 
principalement i»  V^iise  et  îi  Tpé- 
vise.  Mondino  mourut  en  iO»4. 

*  IV.  MONlDtlNC)  (MippolTt^^), 
dit  Scarselkno  ,    fils    ùok    précé» 

,  dent ,  fut  bon  dtessinateur ,  et 
montra  \me  grande  irilidiiir^eBce 
AdiasX architecture  qu^'î^avo^tap. 
prise  a  l'école  de  son  père*  Après 
avoir  sé}ouFB^  cpeikfue  temps  à 
Bologne  et  k  Venise  ,  il  revint 
dans  sa  patrie ,-  où  il  exerça  son 
talent  pour  la  peinture  en  grand 
comme  en. petit.  Ses  compositions 
sont  riches  d'invention  ,  sa  ma-* 
nicre  étoit  aussi  agréable  que  dé- 
licate. Rome  ,  Modèue  ,  Mantôue, 
et  quelques  autres  villes,  le  char- 
nel eufr  de   l'exécution  de  divers 


MOND 

Tableaux  ;  doiit  elles  n'enrèiit 
qu'k  se  louer.  Ce  peintre  niburut 
à  Férrare,  sa  patrie,  en  i6»20. 

MONDIR,  vieilWa  arabe  ^ 
célèbre  Sious  le  règne  du  calife 
Aarpti  RasdiiUl  pt^r  $a  sagesse  ' 
et  sa  reconugi^sance  envers  le 
premier  visiif  liarmécide.  Le 
cajife  }.  jaloux  de  la  grande 
Vépulatipn  de  ce  depiier ,  avoit 
défendu ,  sous  peîue  de  la  vie, 
que  Ton  parlât  de  Lii  en  sa  .pré- 
sence. Malgré  celte  défense  ri- 
goureuse ,  Mondir  veaoit  chaque 
matin  de\«xnt  \^  palais  du  mijais-  - 
tre  c^isgpacié  ,.el  s'élevantsur  une  v 
terrasse  qui  lui  servoit  ^e  tribune, 
il.  eiitrçteuoit  le^s  paysans  i]»s  ver-» 
tus  de  Bî^rmécide  el  des  services; 
de  ses  aïeux.  Le  qaUiie  >  irrité ,  le 
fit  veiiir  devant  ï\\\  po^v  le  coa^ 
damier  s^  la  mort.  Mondû:  ce^ 
merci  a  Aarou  d'avoir  pensé  à  le 
délivrer  de  \à,  vie,  pqis«|H 'elle  lui 
étoit  devenue  j)é«ijale  ,  dçs>  que 
Barmécide  n'ctoit  plus  heuA^ux. 
Aussitôt  il  peignit  avc^  tant  de 
ipFçe  les  oblig;at;iou&  ^'il  avoit 
aa  \islr,  qiébe  lie  ^uUasii,,  ésuAX  ,  lui 
fit  noft  seulement  grâce  de  la 
vie^.  mais  lui  d^til^  u^e  coupe 
d'or,  flloudir ,  se  projite^rpaût  a 
tcire  ,  s'écria  :  «  O  Barmécide  ! 
voilà  eneare  un  présent  que  )e 
te  4<é>j^^  )' 

tX-  MONDONVILLE  (Jeanne' 
de  ),  fîlle  d'un  conseiller  au  par- 
lement 'de  Toulouse ,  se  di^tia- 
guade  bonne  heure  par  son  es- 
prit ,  joutant  qu'elle  étoit  remar- 
quable piar  sa  beauté.  î^echei^Sée* 
p^r  divers  partis  honorables ,  elle 
épousa  ,  en 'i  546  ,  Twrïes,  sei- 
gneur de  Mondonville.  Ayant 
perdu  son  époux  ,  elle  se  çonsa-* 
cra  aux  œuvres  de  piété  •  sous 
la  conduite  de  l'abbé  de  Ciron. 
Après  avoir  tenu  quelque  temp* 
chez  elle  des  écoles  gràt4iités, 
elle  tra>  ailla  à  rin^^trucHeii  des 


MO  WD 

coKvoHîes,  et  au  san- 
lagemeiit   des  pauvres  «iMade5« 
Eue  i'orma  ensuite  le  projet  d'em- 
plojer  ses  lâens  à  ia  fomiation 
d'une    congrégation    qui    pevpér- 
tuât  ses  œuvres  de  enarité.  Son 
diessein  fut*  approuvé  par  Marea  , 
archevêché  de  Toulouse  ;  clFabbé 
<|e  Ciron  fut  nommé,  en  i66i  , 
pour  en  dresser  les  statuts  et  les 
rëglemens.  Ce  nouvel  institut  fut 
eootirnné  par  un  bref  d'Alexan- 
dre VII    en   lêQ'À ,   autorisé  de 
leUres-patentes  en  i665.  Pen  de 
temps    après,    ces  constitutions 
furent    itmriméôs   avec  Fapprb- 
batioD  ùh  dix-hait  évéf^iies  et  de 
plusieurs  docteurs,  C^est  cet  ins- 
titut  si  connu    sims  le  Bom  de 
congrégation  des  Filles  de  FEn- 
fance.  Madame  de  Mondonville 
a  voit  déjà  foriué  des   établisse^ 
mcfns    dans    plusieurs   diocèses, 
lerSfju'on     prétendit    «  que    ses 
constitutkms    renicmtoient     àes 
maximes  dangeretisesl  »   Ces  jé- 
suites écrivirent?  et  agivei^  contre 
elles.   O»  i^omma  des  eomiBis- 
saires  pouv  les.  examiner  5  et  la 
congrégation    de    F£niance    fut 
snp^iiTiée  par  un  arrêt  du  con- 
seil de  t^SQ,.  à* Fimstigation  d'une 
société  qui  depcûs  a  eu  le  même 
sort*    I/Histilutriee  iwt  reléguée 
daus  Weouveat  dies  kesiutaiières 
de  Coutdnces*,   et  pri^ée  de  la 
lifberCé   d-'éenre:  eri  de  parler  à 
au6un«  personne  de  d^ors.  Elle 
T  moorikt  en  lyoSu  Les  fîHes  de 
l'Ënfence  fuveiu   oisperaiées, ,   et 
les  jésuilieir  atdhetèreni  leun  mai- 
son fotBUpy  pteetrr  iiBur  sényinaice» 
Ils   avoJent  eombatjbi»    ces  iUks 
ÎB fortunée»  cémme.  des  enneniia 
redoutables,  et  ik  raeueiiiireftt 
une  partie  de  leurA  dépet^uiriies. 
.  Voie»  ce  que  dkt  ral»bé^  Hacine  , 
ennemi  dê&  jésuites  y  eu  sa  qua^ 
lité  de  jatasénislev  «  Les  écrûvaifis 
jésuite»  senti  moiitt  f«vorai>les  à 


BiorrD 


75 


ce.  »  Voiei  encore  ce  qtte  dit  l'un 
dentre  eux  ,  d après  Hcboulet : 
((  La  cour  eut  des  preuves  incon* 
testaMes    que  .  cette    fondatrice 
(madaïu^s  de  Mondonvilk)  aveit 
donaéN  ^suie   à  des  homnies  de 
mauvaise  4octriae  et  malinten* 
tionnés  pour   Pétat ,   tel  que*  le 
P.  Cerle  et  Tabbé  Dorât  ;  qja'cjje 
aveit  fourni  à  ceujf-ci  les  moyeu» 
de   sortir    du-  royaume  ;   qtii'elle 
a  voit    iatt    impui'imer ,    dans    sa 
maison  ^t   par  ses    filles  ,   plu- 
sieurs libelles  contre  la  coiuiuiîe 
du  roi  et  de  son  conseil.  On  en- 
leva cette  imprimerie  ;  oa  dressa 
des  procè»>verbaux  ;  et  sur  tous 
ces  iaits  on  eut  quantité  de  dé^ 
positions  authentiques  et  jui  idi- 
qjues  y  avec  les  témoignages  àxis 
plus  aAcieuaes  filles  de  cette  nMv- 
sou  ...,»>  Il  parut ,  en  1 734  -,  une 
liiistoire  »ies^llesnde  la  congré- 
gj>tioii  de  i'Ënfanee ,  par  KebiMi- 
Tet ,  ex-iiésuite  ,  et  avocat  à  A.vi- 
gnen.  L^abbé  de  Juliard  -,  parent 
de  madame  de  Mondenvilio ,  at- 
taqua   cette  bistetire  eo«ttme    un 
mieik  caKtmnieux. ,.  et  ^  r^iit^ta 
par  «tn.  Mémoire  eu-  deu.«  piarties ,. 
qui  c9fUieuty  \*  rimaecenee  lusr 
tifiée  V  eiu  THistoire  véritat^e  ilei 
fille»  de   rE»iance;  1'*  le   Men- 
songe coQé'ondM  cm  la  preu^ve  cie 
la   j'auâ^eié  cle  Tbi^teire  cal<um- 
nieuse   des    filles,  de    i*£i9(lai3ee. 
Le  parlement  4e,  Toulouse  cou- 
daivaia  a«t  leu  rilidtfitire  de  Be- 
boulet  ,   comme    contenant   de&. 
faits  faux  ou  altérés.  Cet  auteur, 
i^û  Bravoft  éait  qpie  d'^ftprèe  lies 
ménioû^s*  de  ses  ancienst  eoafré>- 
rcs»  fiépeaiiit  poiur    sivuleutf    la 
vérité  oe  se»  ouvra^.,  Mai»  le 
miMixi^^s    de   Gardoui'lije ,  neveu 
de    madame;  de    Ma«<d^)»uvilJe  , 
Qrlrint    u«i   arrêt  ,dii    27  février 
i.y^^  qii  condamna  au   feu  ce 
nouvel  éftrity  et  ordonna  dese  re- 
cberches  rigoui^euse»  coutre  Tau- 


74 


MOND 


t  IL  MONDQNVILLE  (Jean- 
Joseph  Cassânea  de),  l'un  des 
plus  célèbres  musiciens  du  i8' 
siècle  ,  né  à  Narbonne  le  24 
décembre  171 1  ,  acquit  d'abord 
de  la  réputation  à  Paris  ,  où  il 
se  rendit  célèbre  par  rexécution 
brillante  et  facile  de  son  vio- 
lon ^  Il  fut  rival  et  ami  de  Gui- 
gnon  ,  qui  tenoit  alors  le  pre- 
mier rang  dans  ce  genre.  Se^ 
Sonates  de  clavecin  et  ses  Opéras 
d'Isbé^du  Carnaval  du  Parnasse, 
de  Titon  et  l'Aurore ,  de  Daphnis 
et  Alcimadure ,  dont  il  fit  les  pa- 
rois ,  le  mirent  bientôt  dans  la 
classe  des  Compositeurs  les  plus 
distingués  qui  aient  travaillé  pour 
l'opéra.  Il  excella  aussi  dans  les 
Motets  ,    qui    lui    méritèrent  la 

Ï»lace  de  maître  de  musique  de 
a  chapelle  du  ^oi.  Il  étoit  oc- 
cupé k  de  grands  ouvrages  de 
musique  ,  qui  enflammèrent  son 
sang  et  précipitèrent  ses  jours. 
Il  moiurut  k  Èelleville  ,  près*  de 
Paiis,  le  8  octobre  177a.  On 
n'a  voit  jamais  vu  au  concert  spi- 
rituel une  a(9uence  égale  a  celle 
Qu'attirèrent  les  premiers  essais 
ae  Mondonville.  Trois  morceaux 
de  génie ,  le  Magnus  Dominas  , 
le  Jubilate ,  et  le  D^minui  reena- 
vit,  annoncèrent  une  lyre  enchan- 
teresse et  savante ,  qui  égaloit 
celle  de  La  Lande. 

*  MONDORGE.  yojez  Mont- 

IK>RGE. 

tMONDORY  (N**),  né  à 
Orléans,  devint  le  plus  célèbre 
comédien  de  la  troupe  du  Marais, 
dans  laquelle  il  jouoit  les  premiers 
rôles.  L'ardeur  qu'il  mettoit 
dans  son  jeu  avança  ses  jours. 
Il  fut  frappé  d'apoplexie  comnte 
il  jouoit  le  rôle  cf'Hérode  dans 
la  tragédie  de  Mariamne  par 
Tristan.  Il  se  retira  dans  une 
Biaisçtt  qu'il  avoit  auprès  d«  sa 


MONE 

ville  natale.  On  ignore  le  tèm]ps 
de  sa  mort. 

MONDRAIINVILLE.  ^oy. 
DuvÂL ,  n*  L 

MONESTIER  (Biaise) ,  jésuite, 
professeur  de  philosophie  k  Cler- 
inont ,  et  né  dans  ce  diocèse  en 
1717.  Ses  Principes  de  piété , 
1756,  2  vol.  in- 12,  et  sa  f^rai^ 
Philosophie ,  i  7 7  4  »  in- 8" ,  ren- 
ferment de  bonnes  leçons  pour 
un  chrétien.  Il  mourut  en  1776. 

>  >  - 

1 1.  MONET  ou  Monnet  (Jean), 
né  h  Condrieux,  petite  ville  située 
sur  le  bord  du  Rhône ,  près 
de  Lyon  ,  directeur  du  grand 
théâtre  de  cette  dernière  ville  , 
mit  pour  devise  sur  la  toile  ,  et 
par  allusion  k  son  nom  :  Mulcet  ^ 
movet ,  monet.  On  lui  doit  1'-*^»- 
thologie  française^  ou  Chansons 
choisies ,  depuis  le  i5.*  siècle  jus^ 
qu*à  présent ,  1765 ,  4  vol.  iu-S*»  , 
sans  nom  de  ville  ni  d'imprimeur. 
Ce  recueil ,  dont  la  musique  e^t 
exécutée  avec  les  car-actères  mo- 
biles de  Fonmier  le  jeune  ,  reit- 


partie ,  qui  contient  les  chansons 
joyeuses.  Le  discours  sur  l'origine 
de  la  chanson  française  ,  com- 
posé par  Meusnier  dé  Querlon, 
est  bien  écrit  -,  mais  dans  se:», 
recherches  l'auteur  n'a  pu  se  dé- 
fendre de  quelques  erreurs  dans 


poésie  françj 
diée.  Monet  mourut  vers  177*  , 
après  avoir  été  directeur  de  l'o- 
péra -  comique  a  Paris  ,  et  d'une 
comédie  française  k  Londres.  En 
1773  il  parut  un  ouvrage  en  a 
vol.  in-in ,  intitulé  Supplément  au 
Roman  comique  ,  ou  Mémoires 
pour  servir  a  la  vie  de  Jean  Monet, 


MO  NÉ 

ébrîts  par  ini-^néme.  Le  second 
yolume contient  les  mystifications 
du  petit  P"***  (Poinsiiiet  ). 

t  II.  MOIVET  (  Philibert),  né  h 
la  Bonne,  ville  de  Savoie  ,  l'an 
i566 ,  mort  k  hyotten  i643 ,  à  77 
ans ,  se  distingna  chez  les  jésuites , 
ûù  il  entra  par  goût  pour  l'étude. 
Les  langues  Toccupèrent  d^abord, 
et  elles  lui  durent  quelques  >ou- 
prages ,  éclipsés  par  ceux  qu'on  a 
donnés  après  lui.  Son  Dietion- 
naire  latin  -  français  ,  intitulé  , 
Ins^entaire  des  deux  langues  , 
Paris,  i656,  in-fol.-,  eut  cours 
dans  le  temps.  Monet  se  tourna 
ensuite  du  coté  du  blason  et  de  la 
géographie  de  la  Gaule  :  ce  qu'il 
a  fait  sur  cetter  matière  est  encore 
consulté  par  les  savans.  Son  on- 
Trage  sur  le  blason  est  intitulé 
Origine  et  vraie  pratique  de  fart 
du  blason  ,  aifec  le  Dictionnaire 
armoriai  j  Ljon  ,  1639,  in-4''.  * 

MONÉTA  (  le  père  ) ,  domini- 
cain de  Crémone,  célèbre  par  sa 
science  et  par  son  zèle  contre 
les  hérétiques  de  son  temps  , 
vivoit  du  tefnps  de  saint  Domi« 
nique,  et  mourut  vers  ia4o.  Le 
P.  Ricchini  ,  du  même  ordre  , 
fit  imprimer  k  Rome  ,  en  1743  , 
in-fobo,  un  Traité  làûn  du  P.  Mo- 
neta  contre  les  Vaudois  ,  intitulé 
Summa  Bfonetana, 

»  MONETI  (frère  François  )  , 
astrologue,  poète ,  et  l'un  des  es- 
prits les  plus  agréables  et  les  plus 
bizarres  de  son  temps ,  né  k  Cor- 
tone  vers  l'an  .i635 ,  prit  l'habit 
de  frère-  naineur  dans  le  cou- 
vent de  Saint-François  de  cette 
ville.  Naturellement  satirique ,  il 
éprouvâmes  disgrâces  et  des  chà- 
timens  pour  s'être  égayé  aux  dé- 
pens de  plusieurs  carcfinaux  et  de 
quelques  missionnaires  jésuites. 
Le  poème  qu'il  avoit    composé 


MONF 


75 


contre  ces  derniers  étoit  intitulé 
Cortona  convertita  ;  il  circula  d'a- 
bord eu  manuscrit,  et  fut  publié 
ensuite  k  Florence,  sous  la  date 
de  Paris  ,  en  1759.  Obligé  de  se 
rétracter-,  il  composa  un  écrit  in- 
titulé La  CoHona  nuovamente 
converti  ta  per  la  miss  io  ne  fatta 
in  detta  città  Tanno  1708  da 
pp.  Paolo  segneri  Juniore  ,  e  As^ 
canio  Simi,gesuiti  missionari,os- 
sequioso  tributo  in  ottava  rima^ 
ùfferto  ai  molto  reverendi  padri 
aella  medesima  compagnia  di  Je^ 
su.  Ce  poëme  commence  ainsi  : 

Io  f  che  gia  spiato  déi  furort  iiuano 
Con  sateriei  earmi ,  e  stil  non  buono 
Contre  ât*  vi{i  altruî  armât  la  mano  ' 
Di  màltdita  cetra  al  tristo  suono  ; 
Con  mi^ior  gtnio  ,  €  cou  giudi\io.Mnû 
Da  mt  st€sso  diverse  oggi  ragiono. 
Perehi  d^ogni  odio  già  spogliato  il  eore^ 
Vtnga  obliato  ogni  passato  trrort. 

On  rapporCe  aussi  que  se  trouvant 
un  jour  k  Tune  des  missions  de 
ces  -PP. ,  il  écrivit  sur  l'écorce 
d'un  arbre  les  verssuivans  : 

Fra  Moneti  in  questo  loeo 
ConvertisH,  *  non  fu  poeo. 

Le  nombre  des  ouvrages  de  Moneti 
est  considérable  ;  les  titres  sont 
aussi  bizarres  que  les  pensées  dé 
l'auteur.  Un  almanach  astrologi- 
que qu'il  mit  au  jour  eut  la  plus 
grande  vogue,  etlui  rapporta  beau- 
coup d'argent.  Quoique  écrivai;)t 
sur  l'astrologie,  Moneti  se  n^oquoît 
decette  vaine  science,  et  n'jajou- 
toit  aucune  foi.  Il  avoit  beaucoup 
vojragé,  et  avoit  su  mettre  kpronf 
ses  voyages.  Il  mourut  le  4^^P'' 
tembre  17 12. 

MONFORT.  Foj-ez  Mont- 
fort.  V 

♦  MONFORTE  (Antoine),  issu 
de  l'illustre  famille  des  Lauriers  , 
né  k  Maples  en  i644  »  étudia 
d'abord  les  mathématiques,  et  fit 
un  cours  de  belles-lettre».  Avide 


■jQ  MONG 

d'étendre  ses  connoissanc«s>  il  çn- 
ireprit  plusieurs  voyages,  à  Rome, 
a  Florence  et  à  Constantinople,  et 
revint  mourir  à  Naples.  On  a  de 
lui ,  Epistola  adclarissimumeteru- 
ditissimum  virum  Antonium  Ma- 
gUabecchi  ,  coptinens  sobitiones 
problematum ,  quœ  Leidensis  geor 
metria  post  taoulam  latens  pro- 
posait ,  imprimée  en  1675;  et 
deux  opuscules  publiés  en  1699  > 
Fun, intitulé  De siderunjt  interval- 
lis  et  magnitudînibus ,  et  l'autre 
JDe  problematum  determinatione. 

^  tMONGAULTOVicolas-Hubert 
de), fib naturel  de Colbert-Pouan- 
^es ,  né  à  Paris  en  16^4  >  entra 
dans  la  congrégation  de  l'Ora- 
toire^ L»  délicatesse  de  sa  santé 
Tohligea  d'en  sortir  quelque  temps 
après.  Il  demeura  successivement 
auprès  de  Colbert,  archevêqne/de 
Tofiioiiae^  qui-  le  protégeott,  et 
auprès  de  Foueault  ,  qui  trouva 
ea  iui  ce  cpii^il  avoift  ciierché ,  un 
homme  ^«û.  saivott  allier  l'eâprit 
avec  le  savoir.  ,Ce  protecteur  lui 
procura  une  place  à  l'académie 
des  inscriptions  ,  et  celle  de 
préeepteue^  du  duc  de  Chapfres  , 
Ms  du  iittc  d'Orliéans.  Mongau^t 
Mit  se  ceneilier,  dans  eette^  place 
importance  et  délicate,  f  estime  et 
l'amitié  de  son  élève.  Quoiqu'il 
pensâfi  Vi^emûttUi  sur  1«»  matières 
«iereN^ow,ïl  s^'atticka,  dit  Dq- 
'dlo9,  à  Ifai  iosoirer'les  prineipes 
les  plus  canstùïe»  de  l'efirayer  , 
^rcQ  qu'il  pcmsoit  sans  dente 
qu'ow  ne  peutjreteBsîv  les  p«inees 
p»r#s  lte»S' tro^  ferts.  L^al>bey^e 
de  Chartreuve  et  celle  de  Ville- 
neuve furent  les  cécompenaes  de 
ses  soins.  Le  duc  de  Ch^^rtres 
ajouta  aux  bienfaits  de  soh  père 
les  placer  de  secrétaire  -  général 
de  1  infaDterie  française  ,  de  se- 
crétaire de  la  province  de  Dau- 
phioé,  de  secrétaire  des  coknniaa7 
^WJdns  du  ca]}inet.  L'ihbl>é  i)ion- 


g ault. aurait  voulu  s'éWer  pl"^ 
aut.  Tandis  qne  le  cardinal  Ua- 
bois  se  piaignoit  d'être  malheu- 
reux depuis  qu'il  étoit  grand  , 
l'abbé    Mongault    Tétoit   encore 

Élus  par  Tenvie  qu'il  lui  portoit. 
^e  là  les  vapeurs  dans  lesquelles 
il  a  pa^sé  uue  partie  de  sa  vie. 
Ces  vapeurs  lui  Tai soient  voir  tout 
en  noir:  on  le  lui  dit  un  jour.  . 
«  Les  vapeurs ,  répoudit-il,  l'ont 
donc  voir  les  choses  comme  Hle» 
sont.  »  L'académie  française  sft 
l'associa  en  17 18.  11  mourut  îo 
i5  août  1746.  Quoiqu'il  eût  vécu 
k  la  cour  ,  il  n'apprit  jamais  à 
flatter , .  et  il  exprimoit  ses  senti- 
mens  sans  contrainte.  Dubois  ne 
put  le  faire  entrer  dans  aucune  de 
ses  vues  ^  même  en  lui  faisant  dii 
bien.  Ce  cardinal  détroit  que  la 
duc  de  Chartres,  colonel-genérai 
de  l'infanterie^  vînt  travailler  àvcQ 
lui  ;  pour  t'y  engager ,  il  voulut 
se  servir  de  Mongault,  qui  lui  ré- 
pondit sèchement  :  «  Je  n'abu- 
serai }aniais  de  la  confiance  du 
prince  pour  l'engager  a  s'avilir.  » 
On  a  de  lui  >  I.  Une  Tf^iduction 
française  de  l'Histoire  d'Héro-< 
dien  ,  qui  parut  pour  la  première^ 
lois  en  1700  ,  dont  la  Dàeilleurs^ 
édilinn  est  celle  de  174^  y  Paris  , 
in- 12.  Cet  ouvrage  ,  fait  ateo 
l>eaueoup  de  soin  et  dVxactitude, 
est  écrit  d'ailleurs  ave&  élégance. 
IL  Une  Traduction  des  Lettv-e& 
de  Cicéron  à  Atticus  ,  Paris  171 4 
et  1758.,  sijtfvol.  iii-i2.  Celle  ver- 
sion, aussi  élégante  et  aussi  exacte 
qiieceUe  d'Hérodieu,  est  enrichie 
de  notes  qui  fontbeaucotjp  d'iian- 
neur  à  ^on  goilt  et  a  son  éiiudition.. 
On  appfcod  dans  le  texte  et  dausi 
les  remarques  à  bien  conuoltrer- 
Cicéron ,  et  las  personnages  q.ni 
jouoient  de  son  temps  un  grande 
rôle  dans  la  république  romaine. 
On  s'aecorde  k  regarder  les  lettre» 
des  grands  hommes  comme  1» 
plus  agréable  partie  de  leurs  ou»* 


MONG 

Trages.  Le  cœur  est  toucîi^  dans 
cette  lecture  à  proportion  que  ce- 
lui -^le  récrivain  paroît  s'ouvrir. 
On  estime  ,  chacune  dans  leur 
genre  ,  les  lettres  des  gens  d'es- 
prit y  des  sa  vans  ,  des  grands 
ministres  ;  maïs  nous  n'en  avons 
point,  dans  aucune  soile  de  genre, 
gui,  pour  la  pureté  du  style ,  Tin^- 
por tance  des  matières  ,  et  la  di- 
gnité des  personnes  qui  s'y  trou^ 
vent  mêlées,  soient  comparables 
à  celles  de  Cicéron.  On  v  voit  le 
détail  de  sa  vie  domestique ,  la 
peinture  de  son  esprit  et  des  diffé- 
rentes situations  où  il  se  trouvoit, 
selon  les  \diiFrrentes  conjectures 
des  affaires.  III.  Deux  Disserta* 
tions  dans  les  Mémoires,  de  l'aca- 
démie ,  qui  jÊont  regi-etter  qu'on 
■n'en  ait  pas.  un  plus  grand  nom- 
bre de  la  même  plnme. 

♦  SfONGEOT  (  Gabriel  de  )  , 
médecin  ordiiiaire  des  ducs  de 
■Lorraine  Charîes  IH ,  Henri  II ,  et 
Cliarles  TV,  après  avoir  reçu  le 
bonnet  de  docteur  en  Pcraiversité 
de  Toulouse.  Son  jnérite  et  les 
qualités  de  son  coçurle  rendirent 
•estimable.  Devenu  professeur  de 
.  la  facirlté  à  Ppnt-à-Mousson ,  il 
Vy  distingua  et  se  forma  une  bi- 
è^iothèone  considérable  pour  ce 
temps.  On  voit  ebcore  aujojurd'hui 
enLprrain^  beaucoup  des  livres 
<îe  Monçeot  porta^it  soi?  nom 
avec  luette  devisé  :  Ltmro  nçn  auro. 
Oh  a  de  lui  un  ouvrage  intitulé 
iHsçottr$  sur  les  médicamens  do- 
mesCiques  ,  oh  l\yn  enseigne  la 
\raie  méthode  de  composer  avec 
fbdljté  el  peu  de  f^aisleS  remèdes 
les  plus  en  usage  dans  le  traite* 
ment  des  maladiè^^,  Pont-k-MûU9- 
son,  i6ao,  m*  12. 

MONGEK  ,(  Jrttu  *  Atttoine)  , 
Vé  K  Lroa  en  j^Sx ,  s'attacha  à  la 
conçrétfatipn  de  5*mte  -  Gene- 
viève. 5o&  2èle  po»r  les  progrès 


MONG  m 

de  l'Histoire' naturelle  le  fît  eni- 
barijuer  ^vec  Lapérouse ,  el  il  a 
péri ,  à  la  tleur  de  son  âge,  dans 
cette  expédition.  On  lui  doit ,  I. 
La  Continnatwn  du  Journal  <ie 
Physiqae  ,  oh  il  fournit  plusieurs 
articles.  II.  Description  de  la  ma- 
chine ini»eniée  pour  iesjhactures 
:desj€unbes  par  ttJlkert  Piero-r 
pare  de  Kicenze  ,  1782.  III.  Tra- 
duction de  la  Sciagraphie  du  rè- 
gne minéral  de  Bergmann,  1787, 
deux  vol.  in-3® ,  etc. 

t  MONGIN,  <  Edme  )  ,  né  à 
Barovilie ,  dans  le  diocèse  de  Lan- 
grès,  en  i668,  d'abord  précep- 
teur du  duc  de  Bourbon  et  au 
comte  de  Charolais,  mérita  par 
ses  talens  pour  la  chaire  une 
place  k  l'académie  française  eu 
1^08 ,  et  l'évéehé  de  fiazas  en  1 724. 
Mongin  étoit  homme  d'espnt  et, 
de  godt.  Ces  deux  qualités  se 
font  remarquer  dans  le  Mecoed  de 
ses  CEupres fnnhlié  k  Paris,  in- 
4* ,  «n  1743.  Celte  collection  ren- 
lerme  ses  Sermons  ,  ses  Panégy- 
riques ^  ses  Oraisons  /Unèbres  et 
ses  Pièces  académiques.  Ce  pré- 
lat mourut  en  1746  k  Bi^a#. 

,*I.  MONGIORGI  (Nicolas)  , 
jnriseenso'ke ,  surnommé  aussi 
Nicohis  del  Pozzo ,  né  à  C«ote  , 
florïssoîl  vers  la  fia  du  lÔ^sièele. 
On  a  de  lui  Nicolai  Mongi^r^ 
gii  e  ternit  C^nti  codex  ,  "seu  irmc- 
iattis  Mosmcû ,  etveterijure  en»- 
eleando  y  fioBoniie,  i57S,  io-4*« 
Cet  ouvrage  fut  réimprimé  «n 
1687  sous  le  tifrc  fuivanl  s  Ihto- 
tatus  de  paoHs  fe^endgndi  f,s^ 
Jrancandi ,  ei  super  ineiston»  ar- 
bçtntm  ak  emphilçnteà  Jacienda , 
etc.,  Benoaiw  ,  iS^,  ii»-4*« 

*  IL  MONGITORE  (15.  A»to- 
nino  ) ,  dianoine  de  Palense  sa 
patrie,  -mort  vers  Fan  1750,  est 
atrtetif  4e  plttsi«urs''9tt#')^«i^  é'é- 


78 


MONl 


ruditlon  et  de  pieté.  Les  princi- 
paux sont,  I.  CompencUo  ffella 
vita  di  santa  Rosalia  vergine , 
Romita  Palermitana  ,  PaLerVno , 
i7o3.  II.  Bibliotheca  Sicula ,  sive 
de  scriptoriùus  SicuUs  ,  qui  tum 
veterUf  tum  recentiora  sœcula 
illustranaU  ^  Panormi ,  1707,  2 
vol.  in-foL  , 

MONGOMEîa.  Fojez  Mont- 

GOMBCEBY. 

*  MONI  (  Dominique) ,  peintre 
infatigable ,  et  célèbre  par  les  vi- 
cissitudes qu'il  éprouva  pendant 
tout  le  cours  de  sa  vie  ,  naquit 
d'une  illustre  famille  de  Ferrare 
en  1559.  ^^  sivèc  un  caractère  im- 
patient ,  une  imagination  ardente, 
mais  craintive,  effets  ordinaires 
d'un  grand  talent ,  et  une  espèce 
de  fanatisme  en  fait  de  religion  , 
le  précipitèrent  dans  un  cloître 
de.  .chartreux  ;  mais  réfléchissant 
dans  cette  solitude  sur  la  démar- 
che trop  inconsidérée  qu'il  avoit 
ià;te ,  et  sur  1q  point  de  faire  se» 
Vœux  ,  il  quitta  l'habit  de  char-. 
tr^ux ,  rentra  dans  Je  monde  ,  et 
se  fit  ecclésiastique.  Le  repentir 
suivit  bientôt  cette  nouvelle  réso- 
lution. Devenuéperdnmentaïuou- 
reux  d'une  jolie  tille ,  il  lit  taire  ses 
scrupules  ,  renonça  au  nouvel 
état  qu'il  veaoit  d'embrasser  ,  et 
se  maria.  Il  se  détermina  alors 
à  étudier  la  philosophie ,  espéraat 
s'en  faire  une  ressource  pour  vi- 
vre ;  mais  l'ayant  trouvée  niie  et 
pauvre ,  comme  dit  Pétrarque  , 
al  se  tourna  vers  la  médecine.  Le 
charlatanisme  de  cet  état  ne  pou- 
vant s'allier  avec  la  franchise  de 
ses  idées  ^  il  y  renonça  bientôt , 
et  l'étude  des  loi$>  devint  sou  uni- 
•que  occupation  ;  mais  croyant 
s'être  encore  trompé  sur  l'état 
qu'il  avoit  embrassé  ,  il  se  vit  au 
bout  de  quatre  ans  sans  ressource/ 
aa  u^ilieu  de  ses  «ntreprises.  11 


MONI 

abandonna  J'étude  de^^  Fois  pour 
celle  de  la  peinture  ,  et  devint  en 
très-peu  de  temps  habile  dans 
cet  art  ,  dans  lequel  il  parvint  k 
saisir  la  manière  du  Tintoret. 
On  remarque  dans  les  oui^rages 
de  ce  peintre  un  colons  gracieux  , 
des  teintes  agréables ,  un  dessin 
correct  ,  et  sur-tout  de,  l'inven- 
tion. Ses  tableaux ,  qui  sont  en 
grand  nombre  ,  ornent  les  égli- 
ses et  les  cabinets  des  araateurâ 
dans  une  grande  partie  de  l'I- 
talie. Au  milieu  de  ses  succès  ,  il 
perdit  son  épouse;  cette  mort  le 
plongea  dans  une  espèce  de  stu- 
pidité, qui  se  changea  quelque 
temps  après  en  frénésie  ,  qui  lui 
fît  commettre  un  meurtre.  Oblige 
de  prendre  la  fuite ,  il  se  réfugia 
dans  une  ferme  ,  et  ensuite  k 
Parme ,  où  il  mourut  en  1602. 

MONICOULT  (N*),  consul 
de  France  à  Dantzick  et  a  Saint- 
Pétersbourg  ,  mort  vers  1760  , 
après  avoir  donné,  en  1724,  au 
théâtre  italien  ,  le  Dédain  affecté^ 
comédie  en  trois  actes. 

MONIÈREr  Jean  deU  ),  doyen 
des  méd#*cins  au  collège  de  Lyon, 
publia  en  1626  deux  assez  bons 
Traités  ,  l'un  sur  la  dyssenterie  y 
et  l'autre  surla  peste. 

♦  L  MONIGLÏA  (  Jean- 
André  )  ,  de  Florence  ,  origi- 
naire d'une  ancienne  et  illustre 
famille  de  Sarzano  ,  dans  \eÈ 
états  de  Gênes  ,  fut  académi- 
cien  délia  Grusca ,  et  professeur 
de  médecine  dans  sa  patrie  et 
dans  l'université  de  Pise  en  16S2.  ' 
Outre  un  Traité  de  tusage  d<f 
Veau  ddns  les  fièvres  ,  Florence  , 
1684  9  Moniglia  a  composé  un 
grand  nombre  de  pièces  drama" 
ques  ,  ornées  de  gravures  ,  qu'il 
publia  k  Florence  en  1689  ,  en  3 
volumes  in'4^*  Dans  le  nombre 


MONI 

de  ces  pièces ,  il  j  en  a  plusieurs 
qui  n'appartiennent  point,  k  Mo- 
nifflia  ;  mais  toutes  sont  écrites 
suivant  le  goût  du  siècle  oii  il 
vécut.  La  régularité  et  la  vraisem- 
blance ,  et  une  action  bien  intri- 
guée ,  y.étoient  comptées  pour 
peu  de  cbose. 

*U.  MONIGLIA  (  Thomas-Vin- 
cent) ,  de  l'ordre  de  Saint-Do- 
minique, neveu  du  précédent,  né 
à  Florence  le  i8  août  1686,  passa 
les .  premières  années  de  sa  vie  à 
Pise  ,  où  son  père  étoit  profes- 
seur de  raédecme ,  et  ou*l  s'ap- 
pliqua a  Tétude  des  belles-lettres. 
il  alla  ensuite  à  Florence ,  où  il 
prit  des  leçons  de  philosophie 
péripatéticienne  sous  les  plus  ha- 
biles maîtres.  Ce  fut  dans  cette 
ville  qu'il  se  lia  d'une  étroite  ami- 
tié avec  Henri  Newton  ,  ministre 
du  roi  d'Angleterre. auprès  du 
mnd-duc  ,  qui  lui  persuada  d'ar 
bandonner  sa  patrie  et  de  se 
rendre  a  Ldndres ,  en  lui  faisant 
espérer  et  entrevoir ,  par  ses  pro- 
messes ,  un  sort  beaucoup  plus 
heureux  qu'en  Italie.  Monigiia , 
séduit  par  les  discours  de  New- 
ton ,  prit  la  fuite  ,  et  s'embarqua 
k  livoume.  Son  trajet  fut  heu- 
reux ;  il  arriva  a  Londres ,  où  , 
pendant  trois  ans  ,  il  passa  une 
grande  partie  de  son  temps  k  vi- 
siter les  bibliothèques  ,  et  k  fré- 
quenter les  sociétés  savantes,  pour 
acquérir  d^  nouvelles  connois- 
«ances,  et  se  perfectionner  dans 
celles  qu'il  avoit  déjk  acquises. 
Ses  ressQurçes  pécuniaires  épui- 
sées ,  il  fut  obligé ,  pour  subsis- 
ter y  de  se  faire  précepteur  ,  et 
quelque  temps  après  ,  il  parvint , 
par  la  faveur  de  Corne  III ,  k  re^ 
tourner  en  Italie  ,  et  k  rentrer 
dans  son  ordre.  11  s'adonna  alors 
k  la  prédication  ,  <  devint  ensuite 
professeur  de  théologie. a  Flo- 
istaee  9  et  mourut  k  ri&e  le  i5 


MONI 


79 


février  1767.  Ce  religieux  ,  k  se» 
connoissances  t^ès-étendues  danf 
presque  toutes  les  sciences,  joi- 
gnoit  celles  de  la  littérature  grec- 
que et  latine  ,et  de  la  langue  hébraï- 
que. On  a  ^e  lui ,  î.  I>e  origine 
sacrarum  pricum  Rosarii  B.  M. 
V,  dissertation  Romie  ,  1725, 
in-8°.  Il  composa  cette  disserta* 
tion,  par  ordre.de  ses  supérieurs, 
pour  réfuter  les  bollandistes ,  qui 
prétendoient  que  saint  Dominique 
n'éloit  ppint  Fauteur  de  ces  pnè- 
res.  Question  oiseuse  ,  dont  la 
solution  n'est  d'aucune  utilité. 
IL  De  cumis  Jesu-Christi  ser- 
vatoris ,  et  de  religione  utriuS" 
que  Philippi  Augusti  dissertation 
nés  duœ  ^  Romae  ,  1781  ,  in-4'- 
III.  Dissertazione  contro  i  fw 
talisti  y  partie  i  et  a  ,  Lucca , 
1744*  IV,  Dissertazione  contro 
i  materialisti ,  i  alteri  incre* 
duU  y  tom.  I  et2  ,  Padova  ,  1750. 

V.  Osservazionicritico'Jilosonche 
contro  i  materialisti ,  divise  in 
due  trattati ,  Lucca,  1760.  Mo- 
nigiia ,'  un  des  premiers  ,  parmi 
les  Italiens  ,  réfuta  les  opmions 
de  Locke  ,  de  Spinosa ,  de  Col* 
sius,  fiayle,  Leibnitz,  Hobbes, 
et  d'Helvétius.  Mais  il  ne  le  fit  pàc 
toujours  avec  avantage.  VL  Là 
mente  umana  spirito  immortale  , 
non  materia  pensante  ,  tome  i 
et  3,  Padova,  1766.  Il  a  laissé 
plusieurs  manuscrits  sur  diverses 
matières ,  et  principalement  con- 
tre les  ennemis  de  la  religion 
chrétienne. 

.  t  MONIME ,  de  Milet ,  célèbrt 
par  sa  beauté  et  par  sa  chasteté  y 
plut  tellement  k  Mithridate ,  que 
ce  prince  employa  tous  les  moyens 
imaginables  pour  ébranler  >  sa 
vertu  ;  mais  ce  fut  en  vain.  Il  l'é- 

f»ousa.  Bientôt  vaincu  par  Lucûl- 
us  ,  et  craignant  que  Monime  ne 
tombât  enti^  les  mains  du  vain- 
queur I  il  lui  ordouua  de  mourir,^ 


8o 


MONI 


Racine  a  misMonimestirU  scène. 
/Elîe  y  excite  cet  intérêt  qne  font 
'éprouver  toutes  les  pKoducfièns 
Ce  ce  grand  pQëte.  C'est  nn  des 
plus  beaux  xaraclères  qu'il  ait 
traité,  ^ojr.  Mithridatê. 

tMONnV  (Jean-Edouard  du), 
lié   k    Gj ,    dâus    le    comté    de 
Bourgogne,  en  i557,  ^t  de  très- 
Lonnes  études  ,  et  pOssédoit  les 
langues  italienne  ,  espagnole,  la- 
liiie,  grecque  et  hébraïque.  Il  éloit 
en  outre  versé  dans  lapnildSQphie, 
la  médecine  ,  les  mathématiques , 
et  la  théologie.  11  faisoit  des  vers 
avec  une  telle  facilité  qu'il  traduisit 
la  Semaine  de  du  Bartas  en  vers 
latins  dans  l'espace  de  5o  jours; 
Klle  parut  a  Paris  en  iS^g  ,in-6o. 
Ses  antres  ouvrages  scmt  ,1.  Le 
'Çuarëme  diçisé  en  trois  parties  j 
lo  Le  triple  amour  \  ^"^  La  peste 
de  la  peste  ,  ou  jugement  dii^in  , 
tragéaie  ;  3*  La    consuèvance  du 
rruarême ,    Paris  ,    i584  ,   inT4'*. 
lï    Orbecorortte  ,  tragédie  en  5 
i^icteà  ,  avec  des  chœurs.  On  U 
tfauve    dans    le   Phénix  de    du 
Monin  ,  Paris ,  G.  Bichon  ,  i585, 
în-ia.  IIï.  UUranologie  ,  ou  fe 
Ciel,  Paris     i583 ,    ThM^.    IV. 
Kvuvelles  OËuvreSy  Paris,  i58î  , 
in-r2.  On  a  comparé  du  Monin  à 
Pic  de  La  MirandoJe,  à  Postel  ^  à 
Agrippa  ;  mais  il  s'en  faut  keau- 
eonp  qu'il  approche  de  ces  gé«- 
nies  précoces.  Il  logeoit  au  col^ 
ïége  de  Bourgogne  a  'Paris  lors- 
qu'il fut  assassiné  le  5  iKrrembré 
i586,  à  r^ge  de  29  ans.  Voetius 
a   prétendu  que  le  Cardin»!    du 
Pei'i-on   (  nomme  alors  Jacques 
D^vj  )  avoit  en  part  k  cet  assufssi- 


ÎHONL 

S*eTpliq«e  ainsi  sur  le  compte- tfe 
du  Per n)n  :  «  Nouveilenient  non»- 
mé  par  un  hérétique  à  révêdhé 
d'Evrèux  ,  et  fils  J'uu  niinî&trie  , 
il  a  iuscfu'actuellement  profes^ 
lé  calvinisAie  ;  on  le  nomikiis  le 
phi1iOSH;^phe  et  le  conseil  de  Heturi 
IH.  Déshonoré  p9tt  un  lioin^ 
cide  qu'il  a  commis  ,  il  est  le  mo- 
bile de  l'absolution  donnée  à 
Saint-îDenys.  »  On-  a  peéleadn 
aussi  qite  la  cause  de  l'assassinat 
de  du  Monin  fut  ce  vers  qu'il  at- 
tacha à  la  porte  d'une  dame  :- 

Laïdis  fMc  domus  est  mmJtU  Amkitétta  ptUpis, 

Mais  on  n'a  rien  de  céilain  k  cet 
égard.  • 


\  / 


MONIQUE  (s»iiîte),  née 
S52 ,  de  pareuft  chrétien^  ,  ma- 
riée à  Patrice ,  bourii^ems  de  Tsf- 
gaste  en  r^umidre  »'  dont  elle  ei«t 
deux  fils  et  une  fiHe ,  conv«r*- 
ttt  son  mari  qui  ^toLt  paren  ,  «st 
9on  ^Is  BÎffë ,  depuis  saint  Au- 
gustin,  ^i  étoit  livré  »ux  fA^i- 
sks  ,  et  vmbti  des  opinions  dm 
manichéisnte.  Elle  mourut  e»  3dy 
4à  Ostie,  oèf  elle  s'étoit  r«»dui 
pour  pa-sser  avec  l»i  en  Afrique. 

MONK.  Voyez  Moncx. 


nat,  Cela  n'est  point  prouvé  ;  mais 
ce  qu'il  j  a  de  sair ,  c'est  qu'a- 
près l^bsolution  donnée  à  Henri 
iV  dans  F^glîse  abbatiale*  de 
Saîttl-Denys ,  fci  Sorbontte  ,  écri- 
vant une  lettre  k  Clément  VÏIl 
C9tttre  ceux  qui  i'aToi^ït  donnée  »  ' 


*îiîOWLEON  (N.  de) ,  «otewr 
dramatique  du  17'  siècle  ,  -sur 
lequel  -tes  bio^aphes  n'ont  laissé 
aucun  détail.  On  connoit  de  hii  3 
tragédies  )  qui  sont ,  L  \kAmph^ 
f!ri^  poëmeae  nouvelle  invenlioa 
e<i  cinq  acteft^,  eiv  vers ,  avec  q« 
^VTS  au  lecteur,  dans  lequel  Mon- 
Iwn  se  déchune  contre  les  cri- 
tiques let  les  auteuf-s  du  temps, 
Paris,  i63o,  iu-8*,  II.  Thieste ^ 
tra^die  en  cinq  actes ,  Parifi  , 
i633,  in-4^.  La  cat^strophede c«t 
oxrpe9[^e  est  affrewse  ;  la  pièce 
d'ailleurs  est  bien  écrite  et  \À^m. 
conduiteronpeut  présuit\erq»'eHf 
n'a  pointée  kicoouuek  CrébillAS^ 


MOÎIN 


MONK 


Sx 


Wk  mttor,  tragédie  représentée  j  F^ris ,  1779,  in-ta  ;  et  Sùn  tifyUë 
ta  i65o.  I  *w  létjieurs  q^ii  lui  assurent  un4f 

réputation  partinî  leâ  femmes  qur- 
se  sont  distinguées  dans  les  lettres. 
Ses  nftmbreui  étrits  ,  iud^peu- 
damment  de  sa  corresponamice 
atec  son  ali;û  TkumàS  ,  qu'im  est 
sûr  le  point  d'imprimer,  et  quelJ 

3ues  pièces  de  théâtre,  sont  dignes 
e  voir  le  jour.  On  a  encore  d'elle, 
1.  MazoUr^  on  Suite  des  contes 
orientaux^  \']^^^\ùri%,  IL  Lettt^^ 
de  Jcnny  Bleinmore ,  Paris ,  1 787 , 
a  vol.  in-12.  ni.  Essaià  en  vers  ,* 
ptiésentés  à  M.  ItambeH ,  contré' 
leur^èneral^au  profit  de  ciUtiça-i 
teurs  maltraités  pat  itn  orage  ,» 


s'éloigne  guère  de  la  méthode 
«tdu  s^Tedes  saints  Pères,  dont 
il  plaée  k  propos  les  plus  belles 
sentences.  On  isnote  Fanaéë  de 


^utences 
•a  mort* 


MOîyMOREL,(  Charles  Lfe 
iovm  de  ) ,  né  k  Pont-Auderter  , 
aumèpier  de  madame  la  dfichesse 
de  BoHrgognê  eu  16^  ^  *  '>bé  de 
{janraoi  ^q  récompense  de  sonta^ 
\&at  pour  la  chaire  ,  autant  4fse 
par  la  protection  de  madame  de 
Maiotenon.  Nous  avons  de  lui 
un  reîcueil  A'HéThélies  estimées, 
4  volumes  sur  l'Evaniçile  des  di-» 
manches  \  5  volumes  des  jours  de 
càrêm«  ;  i  volume  de  la  passion  ; 
et  2  des  mystères  de  Jésus-Christ 
et  delà  Vierge.  Cette  coUfeetioa 

forme  10  vol.  in-ia.  L'auteur  écrit  j  Paris  ,  1788  ,   iii-8°  ,  et  plusieuié 
avec  simplicité,  avec  précision, et    morceaux  de  poésie,  etc, 

♦  i.  MONNIER  (Pierre  le), 
né  dans  les  environs  de  Lille  vers 
l'an  i552 ,  niort  vers  Fan  ï6i5  , 
parcourut  diverses  contrées  de 
l'Europe  ,  et  particulièremerit 
ritalie.  A  son  retour  il  publia: 
ane  Description  des  nkonumefis- 
tant  anciens  que  modernes  qu'il 
âvoit  observés'dans  ses  voyages  ^ 
Lille,  x6i4)  in-ia. 

II.  MONNÎER  (  Pierrfe  le  ) ,  né 
auprès  de  Vire,  mérita  par  ses  ta- 
lens  une  chaire'de  philosophie  au 
collège  d'Harcourt  k  Paris.  L'aca- 
démie des  sciences  se  Tassocia ,  et 
le  perdit  le  27  novembre  1757,  k 
Page  de  82  ans.  On  a  de  lai  àur-^ 
Sus  philôsophicus  ,  1750,  6  vol. 
in-i2.  Ce  Cours  a  eu  du  snccès  , 
de  Phîfippe  II ,  IVW/ie'ile  l'Escu-    et  on  le  diciôit  dans  plusieurs  Col  - 
ftal ,  déSée  k  saint  Laurent.  Les    l^ge^  de  provmce.  On  y  trouve  1  s 
statues  des  six  rois  qu'on  voit  sur  I  notions  géométriques  nécessaire» 
la  façade  de  ce  temple  sont  aussi    ^  tout  physicien,  et  ttiiâsi  les  ques- 
Fouvragé  de  son  ciseau. 


MONMORENCI.  Fayez  Moht- 
MONMOfeT.   roye%  Hashw  ^ 

B<>  V  ^  «^  MoNTMAUa. 

MONMOUtH.   royet  Mont- 


MOISNEGRO  ou  ni  ToiioE  , 
(Jean-Baptiste  de),  sculpteur  et 
Ibrchitecliè ,  mort  en  iSgo  a  Ma* 
ârid  sk  patrie  ,  dans  un  âge  très- 
iivàncé ,  se  fit  une  grande  réputa- 
tion en  Espagne  par  son  habileté. 
Mounégro  fit    bâtir ,   par   ordre 


tions  de  physique  traitées  avec  as- 
sez d'étendue ,  *t  fùMr  Tordinairë 


*  MONNET  (madame);  née  avec  méthode  et èlartë.  Son  sys-t 
JfoBEAu  J  morte  en  1798  ,  fcon-  tème  général  Éf«  te  cartésianisme 
•uc  par  ses  CoMes  onéntaux,  ou  corrigé  ^  ét^^f é  de  làusies  sup- 
ies  Récits  du  sa^e  Oaleb,  liofa-^  position*,  ^  communes  k  tous 
06ttt  petsany  Gomtkutinople  iét  |  Ui  faîieurl  â^hypotiiès«9;  Mais  il 


da 


MONW 


a  écaHé  les  questions  absurdes  et 
*Vâines  dont  on  chargeoit  autre- 
fois les  livres  de  ce  genre.  L'aca- 
démie, dont  il  étoit  membre,  lui 
aoitaus>i  divers  Mémoires* 

t  III.  M  O  N  N  T  E  R    (  Pierre- 
Charles  le.)  ,  célèbre  astronome, 
fils  aîné    du  précédent^,  de  l'a- 
cadémie des  sciences  de  Paris  , 
de  celles  de  Londres ;>  de  Berlin., 
de  l'institut  national  de  France  , 
né  à  Paris  le  .20  novembre  17 15  , 
annonça  de  bonne  heure  un  goût 
exclusif  pour  l'astronomie.  Il  n'a- 
Toil  encore  que  seize  ans  ,  lors- 
qu'il fît   ses  premières    Observa-: 
lions  sur  Saturne.  En   i^SS ,  il 
présent^  à  l'académie  des  sciences 
une  Nouvelle  Jîgure  de  la  lune , 
avec  la  description  de  ses  taches  ; 
il  y  fut  reçu  le  ïi    avril   1736.  j 
JTeune ,  ardent ,  et  avide  de  s'ins- 
truire ,  il  suivit  Maupertuis  dans 
ses  voyages  relatifs  à  la  fixation 
d'un  degré  vers  le  cercle  polaire , 
et  toutes  les  opérations. roulèrent 
principalement  sur  lui.  Dans  les 
Mémoires  de  173^^ ,  il  remit  en 
honneui'la  méthode  deFlamsteed, 
méthode  ip^énieuse  k  laquelle  on 
doit  toute  la  précision  qu'il  y  a 
maintenant  dans   les    tables  du 
soleil  et    dans  les  positions  des 
étoiles.  Ses    premières  observa- 
tions, en  174^  7  furent  faites  dans 
la  tour  de  Pascal ,  ancienne  tour 
de  l'enceinte  de  Paris.  Le  i5  no- 
vembre 174 1   il  lut  à  la  rentrée 
Sublique  de  l'académie  le  projet 
'un  nouveau  catalogue  d'étoiles, 
et  il  y  présenta  une  nouvelle  carte 
du  Zodiaque  qu'il  lit  graver  en 
1755.  Il  fut  le  premier  qui  déter- 
nûna  les  changemens  des  réfrac- 
tions en  hiver  et  eh  été  ,  qui  en- 
treprit de  réformer  les  tables  du 
ôolèil,  de  corriger  le  catalogue 
d'o toiles ,   ^c   déterminer  l'obli- 
i^uilé  de  l'écliptique  ,  et  la  hau- 
iBur  du  pôle  de  Pari$.  En  1741  1 


il  introduisit  en  France  l'instru- 
ment des  passages  ,  dont  on  n'a- 
voit  point  encore    fait   usage  à 
l'Observatoire,   et  que  Graham, 
célèbre    horloger    de    Londres  , 
a  voit    exécuté.     En   1742    il  en- 
treprit ««'e  dissiper  le  préjugé  qui 
régnoit  encore  en  France  sur  les 
comètes  ;  il  afnnonça  que  la  co- 
mète qui  paroissoit  avoit  un  mou- 
vement rétrograde.   On  lui  doit 
la  première  Traduction  de  la  Ce-, 
métographie  de  Haltej  ,  avec  une 
méthode  pour  le  calcul  de  l'or- 
bite par  trois  observations.  ^Eki 
1746  il   prouva  ,  par  un   grand 
travail  ,    que   Saturne  avoit  des 
inégalités  considérables.,  causées 

Î)ar  l'attraction  de  Jupiter  ;  et 
'académie  proposa  ces  mégalltés 
pour  sujet  du  prix  de  1748.  Les 
Institutions  astronom.iques  qu'iï 
publia  la  même  année ,    in-8* 


de  cet  ouvrage  étoit  le  Livre  de 
Keill ,  imprimé  plusieurs  fois  en 
Angleterre  ;  mais  Le  Monnier  y 
ajouta  des  Tables  du  soleil  et  de 
la  lune ,  et  tous  les  résultats  de 
Pastronomie  nouvelle.  En  1748 
il  fit  un  voyage  en  Angleterre ,  et 
de  Ik  en  Ecosse,  pour  obsener 
Péclipse  du  ^5  juillet  qui  devoit 
y  être  presque  annulaire  ,  et  jr 
mesura  le  premier  le  diauiètre  de 
la  lune  sur  le  disque  même  du 
soleil.  En  1750  il  fit  une  méri- 
dienne à  Bellevue  ;  le  roi  le  gra- 
tifia d'une  somme  de  i5,ooo  liv. 
qu'il  employa  a  acheter  des  ins- 
trumens.  En  1766  û  publia  l'A- 
brégé de  pilotage ,  i  vol.  in-8»  , 
que  Coubert  ,  hydrographe  k 
Brest,  avoit  donné  en  170^2,  avec 
des  augmentations;  en  1771  sion 
Astronomie  nautioue  lunaire  ,  oà 
Von  traite  de  la  latitude  et  de  la 
longitude  en  mer ,  i  vol.  in-8<*  ; 
àoê^Tables  du  soleil,  des  Méthodes 


MONN 

pour  corricer  celles,  de  la  lune , 
qu'il  avoit  aonnées  eD  174^}  daji5 
ses  Institutions  xist/^îwmiques  ; 
«H  1772,  ^ExposHion  des  mojens 
de  résoudre  plusieurs  questions 
dans  .  Fart  de  la  navigation ,  i 
vol.  in  -  12  ,  avec  la  Table  des 
sinus  verses  ,  qui  manquoit  à 
toutes  les  tables  françaises.  Son 
zcle  pour  la  marine  uc  se  borna 
point  à  4a.  partie  astronomique  ^ 
il  donna  en  1779  une  Traduction 
du  Traité  suédois  de  la  construc- 
tion des  vaisseaux  )  par  Chap- 
lïtann  ,  in-fol.  Son  Essai  sUr  tes 
marées  parut  en  1774  ?  Paris  , 
ki-8*'.  On.j  trouve  diverses  con- 
sidérations sur  les  réfractions  et 
sur  les  prablèmes  de  là  sphère. 
En:  1776  il  publia  ses  Lois  sur 
h  magnétisme  ,  Paris  ,  in  -  S®  , 
.avec  une  carte  des  inclinaisons 
et  des  déclinaisons  ,  fruit  d'une 
luiUe  innombrable  d'observations. 
Il  est  le  premier  qui  ait  fait  des 
boussoles  propres  à  bien  déter- 
miner la  déclinaison  de  l'aiguille 
au  moyen  d'une  lunette.  Les  ob- 
•âervations  météorologiques  l'oc- 
cupèrent aussi  ;  il  reconnut  le 
premier  l'influence  de  la  lune  sur 
l'atmosphère ,  et  dans  la  a'  édi- 
tion des  Tables  de  Halley  ,  pu- 
bliée en  1754  )  il  donna  a«s 
Z^ittres  intéressantes  sur  les  vents 
Âes  équinoxes*  La  question  élevée 
£ur  le  degré  .de  Paris  k  Amiens  , 
sur  la  base  de  Villejuif  à  Juvisy , 
.occupa  long- temps  Le  Monnier: 
il  penchoit  pour  la  mesure  de 
picard;  mais,  après  plusieurs  opé- 
rations ,  il  reconnut  enfin  que  la 
mesure  de  Gassini  et  de  La  Caille 
^étoit  la  bonne.  On  a  encore  de 
ce  célèbre  astronome,  L  Descrip- 
tion  dos  principaux  instrumens 
■iTastronomie  ;  celle  du  grand 
mural  de  Bird  ^  avec  i4  grandes 
planches ,  Paris  ,  1774?  ouvrage 
important  pour  les  astronomes  et 
4|ui  manquoit  k  Tastronoilu'e.  II. 


MONN  85 

Mémoires  concernant  diverses 
questions  (Gastronomie ,  de  na'- 
^gation  et  de  physique  ,  Paris  , 
178Ï  et  17S4J  2  vol.  in-4''.  m. 
TSouveau  Zodiaque  réduit  à  Yan^ 
née  1755,  sous  les  yeux  de  Le 
Monuier,  par  da  Séligny  ,  Paris, 
1755  ,  in  -  8*» ,  nouvelle  édition  ; 
Versailles  ,  177^  ?  in  -  8«.  IV. 
Observations  du  passage  de  Vér^ 
}  nus  surje disque*  du  soleil  ^  Paris, 
j  1761  ,  in-4".  V.  Traduction  du 
calcul  intégral  de  Maclaui'in  ^ 
Paris,  1765  ,  in-8«.  Le  Monnier 
I  joignoit  à  un  travail  opiniâtre  fin- 
j  telligence,  le  génie,  le  zèle,  l'activi- 
té et  le  crédit.  Il  est  un  ém  ceux 
qui  a  le  plus  réussi  à  avancer  les 
progrès  dé  Tastronomie  ,  et  qui 
lui  a  été  le  plus  utile  en  formant 
des  élèves  dignes  de  lui.  On  peut 
reprocjier  k  ses  écrits  de  manquer 
de  clarté  ,  mais  ils  sont  pleins 
d'une  érudition  profonde.  Le 
•Monnier  est  mort  k  Hérils ,  près 
Bajeux,  en  1799. 

t  IV.  MONNIER  (  Louis- 
Guillaume  le  ) ,  frère  du  précé- 
dent ,  devint  aussi  membre  de 
l'académie  des  sciences.  Il  em- 
brs^ssa  la  médecine  ,  et  y  eut  des 
succès.  Dans  un  Mémoire  sur  l'é- 
Içctricité  de  Pair,  il  fut  le  pre- 
mier q^ui  annonça  que  la  matière 
de  la  loudre  et  celle  de  l'électri- 
cité dévoient  être  la  même.  Les 
•dvûc\es  Ai^inant  et  Aiguille  aiman* 
tée  •  dans  l'Encyclopédie  ,  sont 
de  lui.  Il  avoit  professé  pendant 
trente  ans  1a  botanique  au  jardin 
des  plantes.  11  est  mort  en  1799. 
Ou  a  de  lui  Leçons  de  physique 
expérimentale  sur  Féquiliùre  des 
liqueurs  ^  traduites  de  l'anglais 
de  Cotes,  Paris,  1742  ,  in-8».  U 
a  aussi  donné  une  édition  avec 
des  augmentations  de  la  Pliarr 
macopée  royale  ,  galénique  et 
chimique  cle  Moyse  C^aras^ 
Lj'on,  1753 ,  ^  vol,  in-4'. 


f 


84 


MONW 


t  V.  MONNIER  ( N. rabhé le  ) , 
associé  de  l'institut  national ,  Tun 
des  conservateurs  de  la  biblio- 
thècjue  du  Panthéon ,  >Dé  en  1721 
à  Saint-  Sauveur- le -Vicomte  en 
ï^ormandie ,  vint  K  Paris  à  ]'ng« 
de  18  aus.  Attaché  au  coliége 
d'Harcourt ,  il  y  ftt  une  étude  ap- 

Srofohdie  des  meilleurs  auteiws 
e  Tantifluité.  On  a  de  lui,  L 
Une  Traduction  des  comédies  de 
Térence  ,  avec  des  notes  ,  17^0  , 
3  vol.  in-i2.  Cette  tradnction 
joint  k  beaucoup  de  fidélité  Fai- 
sance  du  dialogue  et  Téléganc^ 
du  style.  Le  seul  défaut  qu'on 
peut  fèprocber  au  traducteur, 
c'est  d'avoir  laissé  quelquefois 
échapper  des  expressions  triviales. 
Les  notes  sont  en  grand  nombre  et 
remplies  d'érudition  et  de  sagacité. 
II.  tJne  Traduction  des  Satires  de 
Perse  avec  le  texte  et  des  notes; 
Paris,  1771  ,  I  vol.  m-12  111. 
Fables ,  Contes  etEpkres  ,  Paris , 
1773  ,  in-8'>  et  in-  12.  L'auteur 
montre  un  talent  peu  commun 
pour  la  fable  ;  il  auroit  été  à  dé- 
sirer qu'il  n'eût  pas  pris  quelque- 
fois la  familiarité  basse  pour  la 
naïveté ,  et  în  profusion  des  mots 
pour  de  l'nisance  et  du  naturel. 
Lorsqu'il  évite  ces  deux  écueils  , 
il  jr  a  peu  de  iabulistes  qu'on 
puisse  lui  comparer  ,  en  excep- 
tant toujours  La  Fontaine  ,  qui  est 
^u-déssus  de  toute  comparaison. 
IV.  Une  Lettre  sur  rétablisse- 
ment des  prix  de  vertus  et  des 
rosières.  L'abbé  Le  Mon  nier  fut 
emprisonné  sous  le  règne  de  la 
terreur  où  les  vertus  et  les  talens 
ëtoient  dés  titres  de  proscription  ; 
après  18  mois  de  détention  ,  le 
9  thermidor  lui  rendit  la  liberté. 
Il  est  mort  à  Paris  ,  le  4  avril  1797, 
à  l'âge  de  76  ans. 

*  MONNIOT  ou  MoNN^oTE 
(  Jean-François  D:  5  ,  bénédictin 
de  Saint-Gennain-des-Prés  ,  né 


MONN 

à  Besançon ,  et  mort  k  Tigcry  prè» 

Corbeil  le  29  avril  1797  ,  à  74 
ans,  a  publié  Institutiones  phi- 
losophicœ  ad  usum  scholarum  ac-^ 
commodatœ  ,avec  Franc.  Rivard,^ 
Paris,  1778  et  1780,  4  vol.  in-i!2. 
Il  est  aussi  considéré  comme  au-* 
teiir  de  VArt  du  facteur  tf orgues  j 
puhliésous  le  nom  de  D.Bedos  do 
Celles  ,  dans  la  Description  dès^ 
arts  et  métiers ,  1769 ,  in-fol. 

t  MOWNOYE  (  Bernard  de  la  ), 
né  II  Dijon  le  i5  juin  1641  ?  lit 
p»rolfre  dès  son  enfance  de  gran- 
des dispositions  pour  les  belles* 
lettres.  On  yoodoit  l'engager  à  se 
consacrer  au  barreau  ,  mais  son 
inclination  l'entraînant  vers  la 
-littérature  légère  et  la  poésie  ,  il 
se  coûtent»  de  se  faire  recevoir 
correcteur  en  la  ehambre  des 
comptes  de  Dijon  ,  en  (672% 
L'exercice  de  cette  charge  ne  l'em- 
pêcha point  de  se  rendre  habile 
dans  les  langues  grecque,  latine, 
italieune  et  espagnole  ,  dans 
l'histoire  et  dans  Fa  littérature; 
Il  remporta  le  prix  de  l'académie 
française  ,  en  1671  9  par  som 
poëme  du  Duel  tdioh  ,  qui  fut  le 
premier  de  i;eux  que  l'académie 
a  distribués.  Le  sujet  de  ses  au- 
tres pièces  ,  qui  remporterait 
aussi  le  prix,  est  ,  pour  l'année 
1673 ,  Va  gloire  des  armes  et 
des  belles  -  lettres ,  sous  Louis 
XI  y  ;  pour  1677  >  L'éducation 
de  monseigneur  le  dauphin  f 
pour  i683 ,  Les  grandes  choses 
faites  par  le  roi  en  faveur  de  la 
religion  ,  en  concurrence  avec 
l'abbé  du  Jarri  ;  enliuV  pour  l'an- 
née i685  ,  La  gloire  -acquise  par* 
le  roi  en  se  condanmant  dans  saL 
propre  cause.  Sa  pièce  iutitulée 
U  académie  française  sous  l^pro'^ 
tection  du  roi ,  ayant  été  envoyée 
trop  tard  en  1675  ,  ne  put  être 
admise  à  Texamen.  M»i|^ré  \eé 
laui^ers  qu'il  avoit  recueillis  dans 


MONN 

2a  esipitale ,  il  xie  put  se  décider 
«  s'j  établir.  «  A  Paris  ,  «disoit-îl , 
OQ  ne  Terroit  en  moi  que  le  bel- 
esprit  ,  profession  ,  à  mon  avis , 
aussi  dangereuse  que  celle  de 
danseur  de  corde.  Je  n^ai  d'ail- 
leurs aucune  ambition  ,  même 
littéraire  ;  et  quant  à  ma  fort^ue  , 
toute  bornée  qu'elle  est ,  j'en  suis 
content.  Je  n'ai  jamais  rien  de- 
mandé au  roi ,  et  je  le  prie  seu- 
lement de  né  me  rien  demander.» 
Son  absence  de  Paris  retarda  son 
entrée  à  Tacadémie  française , 
qui  né  se  Fa^socia  qu'en  1715, 
Ses  nouveaux  confrères  le  dispen- 
.sèreut  (  honneur  que  personne 
ii'avoit  partagé  avec  lui  )  des  vi- 
sites de  réception.  Le  fiameux 
système  de  La<w  plongea  La  Mon<^ 
Jioye  dans  la  misère.  Ce  coup  le 
frappa  sans  l'abattre^  Le  duc  de 
Vilieroj^  sensible  à  son  ni^rite 
et  à  son  infortune ,  lui  donna  une 
pension  de  600  livres  ,  et  lui  dé-^ 
ieudit  de  pa^er  k  son  hôtel  pour 
le  remercier.  La  Monnoye  trouva 
son  bienfaiteur  chez  madame  la 
comtesse  de  Gajlus  -,  mais  ,   au 

1>remier  mot  de  remerciement , 
e  duc  l'interrompit ,  et  lui  dit , 
«c-OubUez  tout  cela  ,  monsieur  ; 
c^est  à  moi.de  me  souvenir  que  je 
suis  votre  débiteur.  »  La  poésie 
ne  faisoit  pas  la  principale  occu- 
pation de  La  Monnoje;  il  a  voit 
su  joindre  à  ce  talent ,  dès  sa 

Î>lus  tendre  jeunesse  ,  uue  vaste 
îttérature.  Son  érudition  pres- 
que unique  embrassoit  la  parfaite 

:  connoissance  des  livres  et  des 
auteurs  de  tous  les  pays  ^  et  la 
discussion  pénible  des  anecdoc- 
tes  littéraires  dont  aucune  ne  lui 
écbappoit.  Les  bibliographes  le 
regardoient  comme  leur  oracle,  et 
c'est  ainsi  qu'ils  l'appeloient  , 
malgré  le  silence  que  sa  modes- 
tie avoit  exigé  d'eux.  Son  carac- 

.  tère  étoit  égal ,  polî  et  ofiScieux. 

.  11  mourut  a  Pans  le  i5  octobre 


MONN 


85 


1728.  Ses  principaux  ouvragesr 
sont  ,  I.  Des  poésies  Jrancaises  ^ 
in-8«  ,  imprimées  en  17 16  et  en 
179  r^  lî.  De  nouvelles  poésies  , 
imprimées  à  Dijon  en  1743  , 
in-ô°.  Ces  deux  recueils  méritent 
des  éloges  ;  il  s^j  trouve  plu- 
sieurs vers  heureux  et  quelques 
morceaux  agréables,  ue  stjle 
en  est  quelquefois  prosaïque,  la 
douce  chaleur  de  la  poésie  ne 
s'j  fait  pas  toujours  sentir;  mais, 
dans  ces  sortes  de  collections  , 
tout  ne  peut  pas  être  égal.  La 
Monnoj^e  avoit  tixiduit  en  vers 
français  un  poëme  espagnol  , 
qui  a  pour  titre  Gîo se  de  sainte 
Tliérèse  ,  dont  madame  de  La 
Vallière  ,  alors  carmélite  ^  eut  la 
modestie  de  refuser  la  dédicace. 
Cette  version  fut  quelque  temps 
manuscrite  ;  on  proposa  à  Pil lus- 
tre Racine  de  faire  une  nouvelle 
traduction  de  cette  Glose  :  il 
comioissoit  celle  de  La  Monnoje, 
çt  il  répondit  :  u  Je  ne  saurois 
mieux  faire  que  lui  ».  (  Vojez 
Babbieb  I  n<*  I  ;  Ménage  ;  Nie  aise  , 
n*»  II  ;  Pellsorin.)  IIL  Des  poé^ 
sies  latines  imprimées  dans  le 
recueil  précédent.  Ce  sont  des 
Fables ,  des  Épigrammes  ,  des. 
Contes.  «  Trop  de  licence  dans 
l'expression  réduit  k  un  très-* 
petit  nombre  les  morceaux  qui 
peuvent  se  lire  à  des  oreilles 
chastes.  Une  diction  élégante  et 
simple ,  un  tour  fin  ,  naturel  et 
plaisant ,  de  la  vivacité  dans  le 
récit ,'  voila  ce  qui  caractérise  ce 
conteur  ,  comparable  ,  on  ose  le 
dire  ,  à  tout  ce  que  nous  avons 
de  meilleur  en  ce  genre,  »  (  Bi- 
bliothèque d'un  homme  de  goût.  ) 
Ces  poésies  ont  été  recueillies 
par  l'abbé  d'OUvet ,  avec  celles 
de  Huet  ,  Massieu  et  Fràguier. 
IV.  Des  Noëls  bourgiM^pons  ^ 
1720  et  1757,  in-B»  ,  que  l'on 
regarde ,  avec  raison  ,  comine  un 
chef-d'œuvre  de  naïv$t<5.  Des  /te^ 


S6  MONN 

mnrtfues  sur  1«  Menagiana  ,  de 
%  l'édition  ^e  1715 ,  en  4  ^^^'  in-12 , 
avec  une^  Dissertation  curieuse 
6urleii>re  De  tribus  impostori'-- 
bus.  Il  s'attache  à  prouver  que  cette 
'  produetionr  n'a  jamais  existé  ,  du 
moins  en  latin.  .11  peut  se  faire 
effectivement  que  d'abord  ce  livre 
a  été  imaginaire  ,  et  que  ceux 
qu'on  a  vus  depuis  n'ont  été  faits 
que  d'après  le  titre.  Mais  il  paroit 
que  La  Monnuje  se  trompe  ,  en 
crojani  qu'il  n'^xbtoit  pas  encore 
en  171a  :  M.  Crevenna ,  citojen 
d'Amsterdam  ,  en  possède  un 
exemplaire  latin  daus>  sa  riche 
bibliothèque.  Cet  exemplaire ,  de 
quarante- six  pages  in-8"  ,  porte 

I  année  1 598 .  11  est  vra  i  que  M .  Cre- 
véhna  le  croit  postérieur  à  cette 
date  ;  mais  il  n'est  pas  vraisem- 
blable qu'il  soit  plus  réceut  que 
la  Dissertation  de  La  Monnoye. 

II  jr  a  cependant  des  gens  qui 
attribuent  cette  fraude  à  Strau- 
bius  ,  qui  fit  imprimer  ce  livre  a 
Vienne  en  Aûtrieke ,  •  en  i  ^53  , 
sur  une  prétendue  ancienne  édi- 
tion qui  est  trè&^suspecte ,  et  peut- 
être  imaginaire.  M.  Crevenna  a 
une  traduction  française  qui  n'a 
aucun  rapport  avec  l'exemplaire 
latin.  L'un  et  l'autre  «ont  des  li- 
belles très-plats.  Ceux  à  qui  on  a 

*  «ttribué  le  livre  De  tribus  impos-' 
^rilfus  sont  Simon  deïoumay, 
Averroës,  l'empereur  Frédéric  11 , 
son  chancelier  Pierre  Desvignes  , 
Alfonse  X  ,  roi  de  Castille , 
Campanella ,  Muret ,  Bopcace  , 
Babelais ,  Dolet ,  Postel ,  Erasme, 
Le  Pogge ,  Pierre  Arétin ,  Jordan 
Bruno  ,  Pomponace  ,  Servet> 
Ochin  ,  Machiavel ,  Pucci ,  Ar- 
naud de  Villeneuve.  11  est  diffi- 
cile de  choisir  dans  cette  nomen- 
clature. VI.  De  savantes  iViofe^ 
sur  la  BiblÎQtbèque  choisie  de  Co- 
lomiès.VH.  DesHemarquesêvkrles 
Jugemens  desSavansdeBaillet  et 
sur  l'Anti-Bailletde  Ménagé,^  vâxi* 


MONΠ

4°  Ain. Des  Remarques  strr  les  Bi- 
bliothèques de  du  Verdier  et  d« 
La  Croix-du-Maine,  Paris ,  1772  , 
6  vol.  in-4*.  IX.  Des  JSotes  sur 
l'édition  de  4[\abe]ais  de  1715  : 
elles  sont  plus  grammaticales 
qu'historiques.  X.  C^està  LaMou- 
noye  qu'on  doit  Védition  de  plu- 
sieurs de  nos  poètes  français  , 
imprimés^  chez  Cous  tell  ier ,  et  le 
Recueil  des  Pièces  choisies ,  en 
prose  et  en  vers  ,  publié  en  171 4  > 
a  Paris ,  sous  le  titre  de  Hollande. 
Rigolléy  de  Juvigny-a  donné  la 
colJectiou  de  ses  OÉuvres ,  1769 , 
trois  volumes  in  -  8»  .  et  aussi 
in  -  4®  »  mais  l'édition  n'est  ni 
correcte  ni.^  complète.  Chardoa 
de  LafUochette  en  promet  uoe\  ^ 
nouvelle  d'après  les  manuscrits 
de  l'auteur.  On  en  a  tiré  ,  en 
1^80  ,  un  vol.  in- 12  ,  à'OEuvres 
choisies  ,  où  il  j  a  plus  de  choix 
que  dans  les  trois  volumes  in-B*"  : 
on  y  trouve  ce  que  son  génie 
poétique  a  produit  de  meilleur. 

MOlNpCROJVIATOS.  Fpj. 

Cleophânte. 

.  *  MO]\ODO  (  Pierre) ,  jésuite  , 
de  Chambérj  en  Savoie  ,  mort 
en  1644  >  a  publié  >.  entre  aufr^ 
ouvrages  un  Traité  du-  titre  de 
roi.  dû  légitimement  à  la  séré- 
nissime  maison  de  Savoie,  avec 
un  Abrégé  des  révolutions  du 
royaume  de  Ckjpre^  appartenant 
k  la  couronne ,  dont  Monodo  fut 
l'historiographe  sous  les  règues 
de  Charles  Emmanuel  I*'  et  de 
son  successeui^. . 

*MON0EUS  (Jean  Con- 
rad ) ,  né  a  Kreuznacb  dans  le 
PalRtinat,en  i6o5  ,  professeur  de 
jurisprudence  à  Ttaniversité  de 
Groningué,  oiiilmaurut  en  16... y 
a  écrit  De  legum  interpretatione  ; 
De  jure  publico  ;  E.vpHcatio  /tm* 
hricanin^  jad  digeHai 


r 


MONO 

IIONOPHILE  ,  ennacjac    de 
^thridate,  à  auî  ce  roi  confia  la 

Srîncesse  sa  fille ,  et  le  château  où 
ravoit  renïermée,  pendant  la 
Fuerre  qu'il  eut  à  soutenir  contre 
ompée.  Manlius  Priscus  le  som- 
ma de  rendre  ce  château  de  la 
part  du  général 'romain)  qui  ve- 
noit  de  gagner  une  hataiUe  sur 
Mithridate  :  mais  Monophile  poi- 
gnarda la  princesse ,  et  se  poi- 
gnarda lui-même  ,  pour  ne  point 
survivre  au  malheur  de  son  maî- 
tre. 

♦MOlsiioLÏTANO  (Jérôme), 
de  Tordre  des  prêcheurs ,  au  i6* 
siècle ,  a  écrit  Enchiridion  de  ne- 
éessiUtte  bonorum  operum,  et 
veritate  sacramenti  euckaristias 
udversùs  Zuinglium. 

*  MONOSZIX)!  (André) ,  d'une 
famille  noble  de  Hongrie,  évêque 
de  Vespri ,  publia  un  ouvrage 
intitulé  De  invocatione  et  ve- 
neratione  sanctomm  ,  Tvmau  , 
]589 ,  in-4^  )  dans  lequel  l'auteur 
discute  savamment  cette  matière. 
l<ficolas  Gyarmi  )  ministre  protes- 
tant, attaqua  ce  livre  ;  Pierre  Paz- 
man,  cardinal,  prit  sa  défense,  et 
s'efibrça  de  réfuter  le  ministre. 

MONOTHÉLITES.  Voyez 
SsRGirs. 

t  MONOYBR  (Jean-Baptiste) , 
peintre,  né  en  i635  à  Lille,  ville 
de  la;  Flandre  française ,  mort 
il  Londres  en  1699,  a  64  ans.  On 
ne  pouvoit  avoir  plus  <le  talent 

3ue  cet  artiste  pour  peindre  les 
eurs .  On  tro  uve  dans  sestableaux 
une  fraicheiir ,  un  éclat ,  un  fini , 
enfin  tine  vérité  qui  le  disputent 
à  la  nature  même.  Milord  Mon- 
taign ,  ajant  connu  ce  célèbre  ar- 
tiste pendant  son  séjour  en  France, 
l'emmena  à  Londres ,  oii  il  l'em- 
ploya à  décorer  son  magnifique 


MONR 


9j 


I  hdtel.  Les  musées  iVapoléon  et  de 
Versailles  possèdent  un  grand 
nombre  de  ses  tableaux.  On  a 
gravé  d'après  lui.  Il  a  aussi  gravé 
plusieurs  de  ses  estampes.  —  An- 
toine MoNOTËB  ,  son  lils  et  (on 
élève  ,  a  été  membre  de  l'aca- 
démie. 

MONPENSIER.  Fojrez  Moktw 

PBNSIBR. 

I.  MONPER.  Voyez  Moktpe». 

t  n.MONPER  (Josseott  Joseph), 
de  l'école  flamande,  né  à  Anvers 
en  i56o  ,  se  rendit  célèbre  en 
adoptant  une  manière  différente 
de  celle  de  tous  les  peintres  de 
son  pays.  Son  genre  étoit  le  pay- 
sage. Comme  on  ne  lui  connoit 
pomt  de  maître,  il  est  k  présumer 
que  la  nature  seule  lui  en  servit. 
Monper  ne  finissoit  rien,  et  ne 
s'attachoit  qu'auiç  effets.  Ses  ou- 
vrages, vus  de  près,  n'ofirent  que 
des  esquisses  touchées  ;  mais  ré- 
gardés à  nne  juste  distance ,  c'est 
dans  la  plus  grande  vérité  les  ob- 
jets qu'il  a  voulu  représenter.' 
Heureux  dans  le  choix  des  sites  , 
vaste  dans  ses  compositions ,  in- 
telligQit  dans  la  distribution  des 
lumières  ,  savant  dans  l'art  de 
peindre  des  ruines  ,  il  ornoit  ses 
paysages  de  petites  «fîgui*es  ,  qu'il 
faisoit  souvent  exécuter  par  le 
peintre  Breughel.  Corn.  Vificher  a 
gravé  d'après  lui  le  Printemps; 
Van  Panderen  VEté,  et  Th.  Galle 
les  deux  autnes  Saisons,  On  ignore 
l'époque  de  sa  mort. 

♦  I.  MONRO  (  Alexandre  ) , 
docteur  en  théologie  ,  né  ea 
1648  dans  le  comté  de  Ross  en 
Ecosse  ,  professeur  eu  philo- 
sophie à  Aberdeen,  et  en  i6ë6 
Erincipal  de  l'université  d'Édim- 
ourg.  S'étant  montré  très^oppo- 
s«  k  la  r^olution  9  il  perdit  iâ 


M  ON  il 

Elace.  II  puliUa  contre  les  p.rts^ 
iytérieqs  plusiëiirs  écrits  qui  lai 
jELttirèreqt  de  violçute^  pjerfiécu- 
tions  çi  W  l'orcèreiit  à  s^  t^nir 
caché,  11  revint  à  Ëdimboprg,  où 
il  mourut  en  171^9  «^é  d«;  ôji 
»n$. 

t  II.  MONRO  (  Alexandre  >  , 
célèbre  médecin ,  proi'esf>eur  d  a- 
nataniie  dans  Tuniversité  d'I^dira^ 
bourg,  né  à  Londres  en  1697» 
et  Biorteo  176)7  ,' voyagea  en 
France  et  en  Hollande  pour  se 
perfectionner  dans  Tart  de  gué- 
rir qu'il  vint  exercer  dans  sa 
J patrie  avec  le  plus  grand  succès^ 
1  »e  ii^a  à  Édinibourg  %  où  son 
père  ayoit  été  chirurgien ,  et 
y  fut  nommé  démonstrateur  aux 
écoles  de  diirurgie.  U  passoit 
pour  un  des  plus  grands  anato- 
mistes  de  son  siècle.  Il  publia 

•successivement  divers  écrits  très- 
e»timés  en  anglais.  I.  AnfUomiey 
Edimbourg,  grand in*folio,  17S5. 
€e  aue  l^aateur  dit  des  nerf$  a  été 
publié  en  latin  à  Franeker ,  1754» 
sous  le  titre  ôiAnatoms  netvorum 
contincta*  M^  Sue  a  donné  Toa- 

.téologie.  de  Monro  eu  français,, 
aoMS  ce  titre  :  Tj^ité  de  VChtécf^ 
hgie ,  traduit  de  Sanglais  d^  M' 
JI^QnmparSue  ,  Pans  ,  ^1^9  a 
i<uL  in-foL ,  avec,  un  grand  nom- 
bre de  planches.  C'est,  un  vrai 
chef-d'œuvre  de  typographie.  IX. 

' ,  Essai  sur  hs  injections  anaiomi- 
ques ,  traduit  en  latin  ,  Le>  de  , 
1741,  iu-8»,  III.  Examemd^s  Me- 
ma^'çues  de  MM*  fKinshw ,  FeA*- 
rein  et  Walthers.j suriçs.musçhSy 
Edimbourg  ,  1783 ,  in  -  folio.  IV- 
Mtfdecine  d'ariiiée  ,  traduite  en 
français  par  Le  Bègue  de  Presle.i 
1769,  in- 8».  V.  11  a  enrichiiea  Mé- 
moires de  la  société  d  Edimbourg 

•  d'un  grand  nombre  de  pièces  in- 
téressantes.   VI.   Dm    SHc^is  de 

'  rifioeuiativn  en  Ecosse ^On y  voit 

f  avec  quel^k  il  a.  cuittribuué  À  ia- 


MONR 

•troduire  l'us»ge  decefle  saKittfire 
pratique,  -r-  Deux  de  ses  fils  s# 
disliiigaÂreat  dans  la  médecine  ^ 
Edimbourg.. On  a  de  Twn  d'ewK 
une  4)issertatian  sur  Chydropi-* 
sie,  estimée,  que  Sarari  a  traduite 
en  français,  |*aris,  1760,  in-8o» 
Il  a  publié  une  partie  des  tt^aité» 
de  son  père,  soys  le  titre  diOEU"- 
i»res  a  Alexandre  Monro ,  bon* 
dres  >  1 78.1 ,  in-4''  5  ^  anglais. 

♦  lU.  MONRO  (  Jean  )  ,  petitr- 
fils  du  docteur  Alexandre  Monro^ 
né  à  Greenwich ,  dafl^le  comté 
de  Kent,  en  1716,  é^Ha  la  mé- 
decine ,  d'abord  à  Edimbourg  , 
ensuite  à  Leyde  sous  le  célèbre 
Boerhaave,  et  voyagea  dans  le# 
princip^iux  états  de  l'Europe,  h- 
son  retouren  Angleterre  j  en  1 76 1^ 
il  fut  adjoint  au  dodleur  Jacques 
Motiro  son  père,  en  qualité  de  mé« 
decin  des  hôpitaux  de  Bride weli 
et  de  l^thlem  ,  et  loi  succéda  en 
1752,  A  cette  époque  il  restrei- 
gnit sa  pratique  au  traitement  de 
la  folie  ^  et  fut  dans  cette  branche 
de  l'art  médical  l'un  des  plus  h«- 
biles  médecins  qui  aient  pani.  il 
réfuta  l'ouvrage  du  docteur  Battia, 
intitulé  'traité  de  la  manie, ,  dai^ 
lequel  il  ^voit  attaqué  les  médc^ 
cius  de  l'hôpital  de  Bethletn,ety 
opposa,  un  pamphlet  intitolé  Re^ 
marques  sur  le  Traité  de  Ifl,  numi^ 
C'est  le  seul  ouvrage  qu'on  ait  da 
.  docteur  Jeaa  Monra  ;  mais  il  est 
précieux  par  le&  idées  qu'il  rei^ 
terme  sur  cet^js  effrayante  roalor* 
die.  Monro  muurut  di'une'attaquip 
de  paralysie  en  janvier  17Ô3  ,  âgé  * 
de  68  ans.  Il  fut  uti  excellent  obr* 
servateor,  et  joignit  à  des  connais 
.sauces  étendues  les  qualités  qui 
:  pendent  aimable  dan&  la  société. 
-Onpeutlui  attribuer  ce  qu'il  a  dit 
di?  son  père^  "<  il  honora  la  niéde- 
cine,  il  en  ht  u«e  prolësaion,.  ^t 
dédaigna  d'en^faire  un  commerce^ 
:il  eut  beaucoup  .de^  goât{>Qttrle9 


MOWS 

l)eftav>-9tt«^  «t  rassembla  tune  ma« 
gniiiqua  coUection  de  livres  et 
d'estampes.  11  étoît  partieuUère* 
ment  très-yersé  dans  l'histoire  des 
prernsers  temps  d«  l'art  de  la  gra^ 
¥iure. 

MONS  -  AURËUS.  Voyez 

*  MOÎVSELICE  (  Cognolatè 
di)  ,  aiitiq.uaire  distingué  et  très- 
erand  iatiimte ,  chanoine  de  Pa* 
OQue»  mort  dans  cette  ville  en 
i8o5 ,  ^voit  rassemblé  un  nombre 
considérable  de  mots  latins  et 
de  ipcutions  latines  ,  dont  il  se 
proposoit  ^enrichir  le  grand  Dic- 
tionnaire de  Forcélliui.  Il  se  roi  t 
à  désirer  qu'on  fît  une  nouvelle 
édition  de  ce  bel  ouvrage. 

''  MONSENUS  (lean),  natif 
d'Amsterdam ,  vivoit  k  Cologne , 
o«  il  publia  en  i54o  une  B&plif- 
cation  de  quelques  p€tSS€ig&s  obs" 
curs.  de  ia  Bible  ^  et  en  104^  mie 
JHss^riation  sur  la>commuman 
stms  urne  seule  espèce.  Il  soutient 
que  .  cet  ns^ge  éioit  celui  ées 
apètres. 


MONS 


89 

ginatitf^  de  ses  manières,  iîtt 
quelques  années  médecin  de  Thd- 
pital  de  Ckelsea  ,  et  demanda 
par  son  testament  qne  soncorps  fât 
disséqué  et  que  son  squelette  &l% 
conservé  à  cet  hdpital.  H  motiva  sa 
demande  sur  son  aversion  pour 
les  enterremens  dans  les  églises 
et  dans  les  ciinetières. 

MONSIGNANI  (EUsaeiis) ,  na- 
tif du  Fhoul ,  entra  dans  Ferdre 
du  Mont-Garmel  et  fut  fait  quatre 
fois  procureof  du  P.  général 
de  Tordre.  Il  moumt  b  Borne  en 
1737 ,  apràs  avoir  pnblié  Bidîa-' 
riiim  cH^mefitanemi  nome  ,1715- 
17*18^  deux  volumes  in*folto  ;  ou- 
vrage qui  a  demandé  beaucoup 
de  recherches. 

*  I.  MOl^îSIGNORl  {Pwmçois) , 
bon  paiotre  de  Vérone ,  irère  du 
célèbre  Qiocondo  .  né  «n  1 4^3  9 
apprit  son  art  à  lilantoue  sons 
Mantegna.  Ses  succès  fiurent  si 
rapides  et  si  éclatons  que  François 
GonifiaguelV,  marquis  de  Man- 
toue ,  enehsmté  de  ss»  talens , 
crut  devoir  las  véeompenser  gé- 
néreusement en  donnant  à  oe 
peintre  une  belle  maison ,  et  (te 
grandes  propriétés  en  terres. 
Monsignori  imttoitsi  parfaitement 
Cet  espagnol  abandonna  TÊg^ise  {> la  nature,  qu'ayant,  ai t*on',;iefm£ 
«omaine  pour  entrer  dans  la  oom-    sur  un  mur  un  chien,  un  autre 


^MONSERRAT-^MONTANNES 
.(  Michel  )  vivoit  au    17*  siècle. 


manion  des  rétbrraés.  On  a   de 

.lui  quelques  ouvrages  de  contro- 
verse,, entre,  autres.  Aviso  sohre 
los  abasQS  de  la  iglesia  Romatia^ 

.dans  lequel  les  citatious  de  l'É- 
criture sainte  ne  sont  pas  épar- 

•  Œ[%ées ,  et  oà  il  décrit  les  désor- 
dres que  les  v«aux  du  célibat  catf- 

«sent  en  Espagne.  On  a  encore  de 
l«i,  JUiPape  esLt  Antedimst. 


chien,  trompé  par  Fillusîon,  vint 
se  jeter  dansas  et  86  brisa  la  tête, 
et  qu'un  oiseati  alla  potor  se  per- 
cher sur  u«e  branche  d'arbre  qu'il 
avoit  peinte.'  11  réussissoit-aussi 
>trè»>biea  d^s  le  oe^rlnv/f.  Il  mou- 
rut aux  bains  de  Caldero  près 
■Yerone ,  4gé  de  ^4  ^^^^ 

♦  II.  MONSiGNORî  (Jérôme),, 
dominicain  ,  fitère  du  précédent, 
et  qui  voulut  par  hmmlité  n'être 


*MONSEY  (Messenger)  ,  mé-  ; 
decia anglais,  né  en  lëc^i  ,  mort  j  que'  ïvér^i  lai,*  a  peiné  plusieurs 
-9»  17^,  aussi  célèbre   par  ses  ;  sujets  sacrés,  tant ponrson  ordfe 
laleiiâ  ^csemarquable  pavi'eri- i  que  pouc  dWtree  maisons  reli- 


9©  MONS 

gieuses»  Il  restait  dans  une  ferme 
au  couvent  dé  Mantoue  »  pour 
n'être  point  trouble  dans  son  tra- 
j  vail  ;  et ,  pour  n'avoir  aucun  em- 
.  barras,  chaque  jour  de  sa  nourri- 
ture ,  il  apprêtoit  ie  lundi  une 
chaudière  d'nijricots  qui  lui  ser- 
yoitpour  toute  la  semaine.  A  l'é- 
poque dé  la  peste  qui  ravagea  la 
ville  de  Mantoue,  il  retourna  a 
^on  trouvent  pour  soigner  les  pes- 
tiférés, et  mourut  de  ce'fJéau  à 
l'âge  de  62  ans.  }[  a  copié  un 
n-and  nombre  des  œuvres  de 
Léonard  de  Vinci  j  et  sur-tout 
d'une  manière  admirable  la  Cène 
de  ce  peintre ,  qui  se  trouve  dans 
le  couvent  des.  Grâces  k  Milan. 

t  MONSON  (sir  William) ,  ami- 
1^1  anglais  j  né  en  1669  ,  dans 
le  comté  de  Lincoln ,  entra  de 
très-bonne  heure  dans  le  service , 
au  commencen)(ent  de  la  guerre 
que  la  reine  Ëiizabeth  eut  à  sou- 
tenir contre  l'Espagne.  Parvenu 
en  i589  à  l'emploi  de  vice-ami. 
rai,  sous  le  comte  de  Cumberland, 
dans  son  expédition  contre  les  îles 
Açores,  et  a  la  prise  de  Favalj'il 
eut  à  braver  à  son  retour  les  ex- 
ti^émités  delà  faim  et  de  la  sbii',  et 
la  situation  la  plus  cruelle.  «Pen- 
dant seize  jours  de  suite,  dit-il , 
nous  ne  pâmes  boire  nj  bière ,  ni 
vin  ,  ni  eau  :  pourvus  abondam- 
.  ment  de  salaisons ,  nous  n'osions 
y  toucher  de  peur  d'augmenterla 
soif  qui  nous  dévoroit.  Plusieurs 
d'entre  nous  burent  de  l'eau  de 
mer ,  etmouroient  aussitôt  en  ne 
cessant  de  demander  à  boire.  Je 
puis  dire  hardiment  qu'au  mo- 
ment où  j'écris  (s^t  ans  après)  ', 
sur  5oo hommes  qui  formoient  l'é- 
quipage ,  il  n'y  en  a  qu'un  et  moi 
qui  y  ayons  survécu.  »  Dans  la 
suite  de  cette  guerre ,  il  eut  le 
malheur  d'être  pris  et  d'être .  deux 
ans  prisonnier.  Employé  dans 
l'expédition  de  Cadix  >  sous    le 


MONS 

comte  d'Essex ,  il  fiit'  erééchevii- 
lier.  Ses  nombreux  services  ne 
le  mirent  p:is  a  l'abri  du  ressenti- 
ment de  quelques  ennemis  puis- 
sans  qui  occasionnèrent  sa  dis- 
grâce et  sa  détention  a  la, Tour  eu 
lôiô.  Mais  déchargé  de  toute  ac- 
cusation ,  il  recouvra  l'année  sui- 
vante son .  crédit  à  la  comr,  ou  it 
fut  consulté  dans  plusieurs  occa- 
sions importantes.  Il  termina"  sa^ 
carrière'  dans  la  retraite,  dans  le 
comté  de  Surrey,  oii-  il  composa 
quelques  écrits  sur  la  navigation  , 
sous  le  titre  de  Naval  Tracts ,  et 
mourut  en  févner  i643  ,  âgé  de 
74  Ans  ,  en  laissant  après  lui- une 
nombreuse  postérité. 

^  t  MONSTIER  (Artus  du)  ,  ré- 
collet ,  né  k  Rouen ,  travailla  si&r 
l'histoire  de  sa  province.  Il  en  a 
composé  cinq  vol.  in-lol.  Le  troi- 
sième 9  qui  traite  des  abbayes^  a 
paru  à  Rouen  ,  en  i665 ,  in-foUo, 
sous  le  titre  de  Ne^stria  pia;  li- 
vre rare.  L'auteur  mourut  en  i  dôtt  y 
pendant  qu'on  imprirooit  ce  vo- 
lume ;  ce  qui  sans  doutea  em- 
pêché les  autres  de  parokre.  Les 
deux  premiers  traitent  des  arche- 
vêques et  évêques  ,  saus  le  titre 
de  Neustrid  c/iristiana  ;  le  qua- 
trième ,  des  saints ,  sous  le  titre 
de  Neustria  sancta  ;  et  le  cin*- 
quième  ,  de  diâérens  objets,  souft 
le  titre  de  Neustria  miscellanea. 
On  a  encore  di%P.  du  Monstier, 
I.  J>e  la  sainteté  de  la  monarchie 
française ,  des  rois  très-chré- 
tiens ^  et  des  enfans  de  France  , 
Paris,  i638  ,  xnr%^*  Jl.,  La  piété 
française  envers  la  sainte,  vierge 
Notre-Dame-de-Liesse  f  Paris  , 
1637  ,  in-8*.  C'étoit  i^n  bon  çom- 

Îûlateur  et  un  écrivain  un  pBu 
ourd. 

t  MONSTRELET  (Enguerrand 
de  )  ,  né  a  Cambrai  air^  15* 
siècle  ,  dWe  famille  noble  «t. 


MONT 

•BCÎeaDe  ,  mort  gouverneur'  de  j 
cette  ville  au  mois  de  juillet  t4^5. 
Il  a^  laissé  une  Chronique  ou/T/jr-  . 
toire  curieuse  et  Intéressante  des 
choses  me'mo/xLbles  arrivées  de 
son  temps  ,  de[>mé  ran.i4oo,  jus- 
quen  1467*  L'édition  la  plus  am- 
ple est  celle  de  i6o3  ,  P^s ,  5 
volume^  iu-folio.  On  j  trouve  les 
diverses  additions  qui  ont  été  fai- 
tes à  cette  Chronique*  L'auteur  jr 
raconte  d^une  manière  asseztsiin- 

?le  9  mais  tr裫*difl'use ,  la  prise  de 
aris  et  de  la  JVonuandie  par  les 
Anglais  ^es  guerres  qui  éclatèrent 
entre  lés  maisons  d'Orléans  et  de 
Boareogne.  On  Taccusc  avec  rai- 
son de  pencher  trop  eu  faveur  de 
la  dernière.  Son  ouvrage  est  pré- 
cieux ,  sàr-tout  par  le  grand  nom- 
bre de  pièces  originales  qu'il  ren- 
ferme«^  Les  •  éditions  gothiques 
sont,  dit-on,  plus  fidèles  que  les 
autres.  Les  quinze  dernières  an- 
nées de  son  Histoire  sont  du  P. 
Desrey,  La  bibliothèque  impériale 
possède  plusieurs  beaux  manus- 
crits de  cetteHistoire ,  avec  desini- 
niatiires  d'une  beauté  et  d'un  fini 
admirables.  L'éloge  de  Monstrelet 
a  été  composé  par  Dacier , 
secrétaire  perpétuel  de  l'acadé- 
mie des  inscriptions.  11  y  en  a  un 
second  par  M.  du  Mersan.  Paris  , 
i8o3  ,  m-8<»;  et  dans  le  Magasin 
«DCydopédique.  Dans  levoTume 
43*  des  Mémoires  de  l'académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres, 
page  555 ,  on  trouve  un  mémoire 
très-detaiUé  de  M.  Dacier ,  sur  la 
vie  et  'les  chroniques  d'Ënguer» 
tand  de  Monstrelet* 

♦LMONT  (Dieu-donnëde)  , 
peintre,  né  en  i58i  k  S.  Tron, 
mort  en  r634  9  élève  de  Rubens , 
'  sous  qui  il  travailla  en  Italie.  Il 
avoit  réussi  à  imiter  la  manière 
de  son  maitre. 

II.  MONT.     Foyet   DuMoirr, 


MONT 


9ï 


*  MONTAGlOU  (P.  D.  Cas- 
siodore)  ,  célèbre  moine  da 
Mont-Cassin  ,  né  k  Modène  le  5 
février  169^  ,  et  mort  au  monas- 
tère de  S.  Benoît  de  la  Grotte  au 
mois  de  mai  1785,  auteur  d'un 
|[rand  nombre  d'ouvrages  ascé- 
tiques dont  les  principaux  sont, 
I.  Trattdto  pratico  délia  carilà 
cristianain  quanta  ^è  amor  ver» 
so  JDia  ,  etc. ,  Bologna  ,1751  ,  et 
Venezia ,  1 761 .  II.  Maniera  facile 
di  meditare  conJHUto  in  ciasci^a 
giorno  deU'anno  le  massimn  cns- 
tiane ,  etc.  ,fiologna  ,  1 730 ,  2  vol« 
in-42.  III.  Detti ,  pratiche  ,  et  ri^ 
cordi  di  Padre  S,  Andréa  jàveiii" 
no  ,  Venezia  ,  1771* 

*MONTAGNAC  (Loms-Uu- 
rent-Joseph)  ,  lieuteuaut-colonel 
d'un  batadlon  provinciai,  né  le i  i 
mai  175 1  ,  fut  tjraduit.  en  1795 
au  .  tnt>unal  i^évolutioupaire  de 
Paris ,  comble  accusé  de  roja-. 
lisme ,  et  condamné  k  la  déporta- 
tion le  9  septembre  ;., il  mourut 
daiis  son  exil.  Il  est  auteur  des 
Mémoires  du  chevalier  de  Kilpar^ 
et  de.  plusieurs  autres  romans  , 
écrits  avec  facilité.  On  lui  doit 
aussi  t Esprit  de  madame  dç 
Maintenon.y  et  celui  du  comte  tie^ 
Buisf^Hàbutin, 

MOÎSTAGNAGOÛT  (  Guil. 
laûme  ) ,  troubadour  qui  florissoit 
au  i5"  siècle,  acquit  sai  réputa- 
tionpar  des  Sirvantesel  des  Càan' 
sons.  Il  n'aimoit  pas  le  faste  des 
gens  d'£glise.  k  Qu'ils  renoncent, 
disoit-il ,  au  monde,  et. songent 
uniq.<ement  k  leur  salut  f.  qulls 
dépouillent  la  vanité  et  la  convoi- 
tise ;  qu'ib  n'usivrpeut  pas  le  bien 
d'autrui,  et  on  les  croira.  A  les 
entendre,  ils  ne  veulent  rien; 
mais  k  les  voir  ,  ils  pretmeattouC« 
sans  égard  pour  personi^.  » 

*  i.MONTAGNANA  (Barthéb- 


9> 


MONT 


ini  ) ,  eélèbre  dans  la  pratique  de 
la  médecine ,  professeur  distin- 
gué en  l'université  de  Padon« , 
sa  patrie  ,  mort  vers  i46o  ,  laissa 
ua  recueil  de  ses  ouvrages  im- 
primé sous  ce  titre  :  Seleetiorum 
opemm  ,  in  quibus  ^usctem  can- 
silia  variique  tractatus  aki  ,  -tùm 
proj^ii ,  tùm  ascititii^  continen- 
fur ,  liher  anus  et  aller  ;  Veiie- 

tiis,  i497  '  *^^  '  i*^"^^  »  L"^ 
duni ,  iSio  ,  i5a5^  in-4*  ;  Frawi- 
cofurti,    i6o4,  in-fol. 

*  ÏI.MOINTAGNANA  (Barthéle- 
mi  )  ,  fils  du  précédent ,  comme 
lui  professeur  de  médecine  à 
Padoue»  surpassa  son  père  du 
côté  de  l'esprit ,  de  l'éloquence  et 
de  la  littérature  ,  mais  se  distin- 
gua^jnoins  (ditAstruc)  dans  la 
pratique  de  son  art  qu'il  alla 
exercer  a  Venise ,  où  il  mourut 
en  iSqS.  On  a  de  lui ,  I.  Res^ 
ponsa  reparandœ  conservandœ' 
que  samtatis  scitu  dignissima. 
If.  De  pestilentid  ad  Adrianum 
Pont,  Max,  Ce  pape  est  Adrien 
VI,  mort  en  iSsô,  Il  j  a  eu 
«ncore  d'autres  médecins  de  ce 
nom  qui  se  sent  plus  ou  moins 
disUiïgués. 

I.  MONTAGNE  (Jean  de  la  ). 
Voyez  Ltnd. 

IL  MONTAGNEoMp/a/d^  Mon- 
TikicKE  (Michel  de) ,  né  au  château 
•de  ce  n^om ,  dans  le  Périgord ,  le 
8  lévrier  r538,  de  Pierre  Ëyquem 
écuyer^seigneur  de  Montatgne,élo 
maire  de  la  ville  de  Bordeaux  , 
h\%  le-  troisième  àe&  enl'an»  de 
son  père ,  qui  prit  un  soin  tout 
particulier  de  sali  éducation.  Son 
enfance  annonça  les  plus  heu- 
reuses dispositions  ,  et  son  père 
les  cultiva  soigneusement.  Dès 
qu'il  fut  en  état  dfe  parler,  il  mit 
auprès  de  lui  un  Allemand ,  qui 
ne  s'énoDçoit  qu'en  latin,  de  façon 


MONT 

que  cet  enfant  entendît  parfait 
ment  'cette  langue  dès  i'àge  dm^ 
six  ans.  On  lui  apprit  ensuite  \m 
grec  par  £orme  de  divertissement, 
et  Ton  cacha  toujours  les  épines 
de  Tétu^de  sous  les  charmes  da 
plaisir.  Son  pèie  portoit  ses  at- 
tentioQS  pour  lui  ]usqu'au  scru* 
pule  ;  il  ne  le  i'aisoit  éveiller,  le 
matin  qu'au  son  des  instruinen:»  , 
dans  l^dée  que  c'étoit  gât^r  le  j  u- 
geraent  des  enfans  quje  de  les 
éveiller  en  sursaut^Moutaigne  :é- 
juoigna  par- tout  la  plus  teadre 
vénéiation  pour  la  mémoire  de 
son  père.  Il  conservoit  a\ec  soia 
les  meubles  qui  avoient  servi  à  son 
usage  ,  et  portoit  ,  lorsqu''il 
•montait  a  cheval  ,  un  m  au  t  eau 
qui  lui  avoit  âpparteuu.  x<  Ce  ii*est 
^oint  (  disoil-il  )  par  commodité , 
mais  par  délices.  IL  me  semble 
nC envelopper  de  lui,  *»  Echappée 
du  cœur  de  Montaigne  ,  cette  eit- 
çression  est  le  sublime  de  la  pieté 
hliale.  Dès  l'âge  de  treize  aus  il  eut 
fini  son  cours  d'études  ,  qu'il  a  voit 
commencé  et  achevé  au  collège 
de  Bordeaux  ,  sous  Crouchj»  Biv- 
chanan  et  Muret ,  personnages  il- 
lustres par  leur  goul  et  par  leur 
érudition.  Ses  progrès  sous  de  tels 
maîtres  ne  purent  qu'être  rapides. 
Destiné  à  ui  robe  par  son  père, 
il  épousa  Françoise  de  La  Chas- 
aaigns  ,  fille  d'uu  conseiller  au 
parlement  de  Bordeaux.  11  posr 
sèda  lui-même  pendant  quelque 
temps  une  charge  semblable- , 
qu'il  quitta  ensuite  par  dég;oût 
pour  cette  profession.  L'étude  de 
l'homme ,  voilà  quelle  étoit  laâ 
science  qui  Tattachoit  le  plus. 
Poilr  le  contioître  plus  partaite- 
ràent ,  il  alla  l'observer  dans  diP- 
iéreutes  contrées  de  l'Europe  :  il 
parcourut  la  France,  T  Allemagne, 
la  Suisse  ,  l'ItaUe ,  et  toujours 
en  observateur  curieux  et  en  phi- 
Idsophe profond.  Son  mérite  reçut 
par-tout  des  distinctions.  A  Rome» 


MONT 

•ù  il  setrouYoiteD  i58i  ,00  Yhor 
Dora  dû  titre  de  citoyen  remain. 
On  en  trouve  le»  lettres  dans  ses 
Essais  Al  lut  éltt  la  même  année 
maire  de  Bordeaux  ,  après  le  ma- 
réchal de  Biroa  ,  et  eut  pour  suc- 
cesseur le  maréchal  de  Matignon^ 
Fa d mi nistratioù  de  ces  deux  nom- 
mes illustres  ne  fit  pas  oublier  la 
sienne.  Les  Bordelais  en  furent  si 
satisfaits ,  qu'en  i582  ils  ren- 
voyèrent a  la  cour  pour  y  négo- 
cier leurs  affaires.  Après  deux 
ans  d'exercice  ,  il  fut  encere  con- 
lîiiué  deux  autres  années.  Il  pa- 
rut ayee  éclat  quelque  temps  après 
aux  états  de  Blois,  en  ï588  :  quoi- 
qu'il n'y  fût  pas  député,  il  ne 
laissa  pas  de  s  y  mêler  dans  quel- 
ques intrigues.  Ce  fut  sans  doute 
peudantquelques-uns  de  sesvoya- 

fes  a  la  cour ,  que  le  roi  Charles 
X  le  décora  du  collier  de  Tordre 
de  Saint-Michel ,  sans  qu'il  l'eût, 
dit-il ,   sollicité.  Tranquille  enfin, 
après  différentes    courses^  dans 
son  château  de  Montaigne ,  il  s'y 
livra  tout  entier  à  là  philosophie. 
U  y  essuya  cependant  quelques 
orages    passagers    pendant    les 
guerres  civiles  qai  désolèrent  la 
France  sons  Charles  ÏX.  Un  jour, 
un  inconnu  se  présenta   devant 
les  fossés  de  son  château,  feignant 
d'être  poursuivi  par  des  religion- 
naires  :  introduit  par  Montaigne, 
il    lui  raconta  que  ,    voj^ageant 
avec  plusieurs  de  ses  amis  ,  une 
troupe  de  gens  de  guerre  les  avoit 
attaqués ,  que  leur  bagage  avoit 
été  pillé  ,  que  ceux  qui  avoient 
opposé  de  la  résistance  avoieut 
été  tués  ,  et  qu'on  avoit  dispersé 
les  autres.  Montaigne  ne  soup" 
çonna  pas  un  instant  la  bonne  loi 
de  ce  fourbe.  C'étoit  néanmoins 
un  chef  de  parti,  qui  se  servoit 
de  ce  stratagème  pour  introduire 
sa  troupe  dans  le  château.   Un 
moment  après  ,  on  vient  avertir 
Montaigne  qu'il  paroiftsoit  deux  ou 


MONT  95 

trois  autres  cavaliers.  Celui  qui 
avoit  été  introduihle  premier  dit 
qu'il  les  reconnoissoit  pour  ses 
camarades.  Le  philosophe  ,  tou- 
ché de  compassion  ,  les  accueillit 
avec  bonté.  Ceux-ci  furent  suivie 
de  plusieurs  autres  :  en  sorte  qu« 
la  cour  do  diâteau  fut  bientût 
remplie  d'hommes  et  de  chevaux. 
Montaigne,  s'apercevant  trop  tarc^ 
de  sa  méprise ,  paya  de  bonne 
contenance ,  et  ne  changea  rien 
dans  ses  manières.  Il  s'empressa 
de  procurer  a  ses  hûtes  tout  ce 
qu'As  demandoient,  leur  fit  dis- 
tribuer des  rafraîchi ssemens  ,  et 
en  agit  avec  tant  de  politesse  , 

auê  leur  chef  n'eut  pas  hd  courage 
e  donner  le  signal  du  pillase  de 
sa  maison.  La  vieillesse  de  Mon*- 
taifi^e  fut  affligée  par  les  douleurs 
de  la  pierre  et  de  la  colique  né- 
phrétique ,  et  il  refusa  toujours 
tes  secoues  de  la  médecine  ,  à  la- 
quelle'il  n'a  voit  point  de  &»i.  «  Les 
médecins  ,  disoit-il ,  connoissent 
bien  (malien,  mais  nullement  le 
malade.»  Persuadé  quela  patience 
et  la  nature  guérissent  plus  de 
maux  que  les  remèdes ,  il  ne  pre- 
noit  jamais  de  purgatif,  même  eif. 
maladie,  «c  Je  laisse ,  disoit-il  » 
faire  la  nature  ,  et  je  suppose 
qu'elle  s'est  armée  de  dents  et  de 
griffes  pour  se  défendre  contre  les 

assauts  des  maladies Faites 

ordonner  une  médecine  a  votre 
cervelle,  disoit-il  aux  malades 
imaginaires  de  son  temps  ,  elle  y 
sera  mieux  employée  qu'à  votre 
estomac.  »  Sa  hainepour  la  science 
des  médecins  é  toi  t  hérédi ta  i  re .  Au 
reste,  il  raisonnoit  avec  eux  volon- 
tiers, etilleur  pardonuoitde  vivre 
de  la  sottise  nuraaine  ,  attendu 
qu'ils  n'étoient  pas  les  seuls.  Il 
mourutle  i5septembre  iSq^. Mon- 
taigne »'est  peint  dans  s^s  Essais; 
mais  il  n'avoue  que  quelques  d<;- 
fauts  ittdifférens  ,  et  dont  méi»e 
se  parent  certaines  personnes.  Il 


ô4 


MONT 


MONT 


convient ,  par  exemple ,  qùll  est  !.  que.  Les  Isiuges  ,  les  emmaillot-^ 
indolent  et  paresseux  j  qu'il  a  la  [  teinèns,  luiparoisspîentnuiâibies^ 
toémoire  iort  infidèle  ;  qu'il  hait  j  II  pensoit .  ménié  que  l'habitude 
toute  contrainte  et  toute  cérémo-  i  pourroit  nous.former  a  nous  pa*- 


nie  :  «  À  quoi  serviroit-il  de  fuir 
la  servitude  ôes  cours  ,  si  du  l'eu- 
iraînbit  jusque  dans  sa  tanière  ?  » 
Montaigne  se  flîHloit  de  connoître 
les  hommes  h  leur  silence  même , 
et  de  les  découvrir  mieux  dans 
les  propos  gais  d'un  festin  que 
dans  la  gravité  d'un  conseil.  Pas- 
sionné pour  des  amitiés  exquises , 
il  étôit  peu  propre  aux  amitié5 
communes.  Il  recherchoit  la' fa- 
miliarité des  hommes  instruits  , 
dont  les  entretiens  sont ,  suivant 
son  expression,  «  teints  d*un  juge- 
ment mûr  et  constant ,  et  mêlés 
de  bonté,  de  franchise,  de  gaieté 
et.  d'amitié.  »  C'éloit  aussi  un 
'  commerce  bien  agréable  pour  lui 
que  celui  des  belles  et  honnêtes 
femmes  ;  mais  c'est  un  commerce 
où  il  faut  un  peu  se  tenir  sur  ses 
gardes  ,  «  et  notamment  ceux  en 
qui  ,  disoit  -  il  ,  le  corps  peut 
beaucoup  ,  comme  en  moi.  m  La 
modération  dans  les  plaisirs  per-' 
rois  lui  "paroissoit  seule  pouvuir 
en  assurer  la  durée.  «Les  prince^, 
dit-il ,  ne  prennent  pas  plus  de 
goût  aux  plaisirs  ,  dans  leur  sa- 
tiété ,  que  les  enfans  de  chdeur  à 
la  musique.  L'imagination  étoit , 
h  ses  jeux  ,  une  source  féconde 
de  maux.  «  Le  laboureur  ,  dit- 
il'  ,  n'a  du  mal  que  quand  il  Ta  ; 
l'autre  a  souvent  la  pierre  en 
Tame  avant  qu'il  l'ait  aux  reins. 
Vous  tourmenter  des  maux  fu- 
turs par  la  prévojance  ,  c'est 
prendre  votre  robe  fourrée  dès 
ja  Saint-Jean  ,  parce  que  vous 
en  aurez  besoin  à  Noël.»îl  avoit, 
sur  l'éducation  ,  des.  idées  qu'on 
a  renouvelées  de  nos  jours,  ainsi 
qu'un  grand  nombre  d'autres  dont 
on  ne  lui  a  pas  fait  honpeur.  Il 
vo^iloit  que  la  liberté  des  enfans 
i'é4end|t  au  natoral  et  au  physi-, 


sèr  de  vêtemens-,  puiscjue  nous 
n'en  avons  pas    besoin  pour    le 
visage  et  pour  les  mains.  Il  ré^ 
prouvoit  cerégimç  trop  exact,  qui 
rend  le  corps  incajpablede  fatigue. 
Les  vues  de  ce  philosophe  sur  la 
législation  et  l'administration   de 
1^  justice  éclairèrent  son  siècle  > 
et    ont   été    utiles    au  nôtre.    Il 
eât  voulu  plus  de  simplicité  dans 
les  lois  et  dans  les  formes.   «  Il  y 
a  plus  délivres  sur  les  livres,  dit- 
il  en  parlant  de  la  jurisprudence, 
que   sur  autres   sujets.  Nous  se 
taisons  que  nous  eutre-gloser,.,... 
La  science  ,   dit-il  ailleurs  ,  est 
un  sceptre  dans  certaines  mains  , 
et  dans  d'autres   une   marotte.  ». 
«  Si  pap  l'étude  notre  ame  n'en  va 
pas  un  meilleur  branle  ,  si  nous 
n'en  avons  le  jugement  plus  sain> 
j'aimerois  autant  que  nous  eus* 
sions   passé  le  temps  à  jouer   à 
la  paume  :  au  moins  le  corps  en 
seroit  plus  allègre.  »  Il  trouvoit 
que  les  lois  avoient  souvent  Pin- 
convénient  d'être  inutiles  par  leur 
sévérité  même.  11  étoit  i\ché  qu'il 
n'y  en  eût  point  contre  les  oisifs 
et  l'oisiveté.  «Tel  pourroit,  selon 
lui ,    n'oôeuser    point    les    lois  > 
que  la   philosopnie    feroit   très- 
justCinentfouetteré  »  En  déplorant 
les  excès  de  la^justice  criminelle  , 
il  s'écria  :  «  Combien  ai -je  vu  de 
condamnations  plus  crimineuses 
que  le  crime  !  »  Sa  morale  ,  pres- 
que  toujours    indulgente ,    étoit 
sévère  sur  certains  points.  Il  s'é- 
levQit  fortement  contre  ceux  qui 
se  marient  sans  s'épouser.  «  Ceur 
qui   se  marient   sans   espérance 
d'enfans  commettent  un  homicida 
à  la  mode  de, Platon.  »  Il  vouloit 
qu'on  fût  phii^ôsophe  autrement 
qu'en  spéculation.  «Quelque  phi- 
losophe que  jft  >oU  ^  je  le  veux 


I^ONT 

4lre  ailléiirs  ,    disoit  -  il ,    qu'efû 

Ï»apier;  »  Il  se  proposoit  de  con-^ 
ormer ,  non  sa  Yieitiesse ,  mais 
toute  su  vie  ,  k  ses  préceptes  ;  et 
il  ne  prctendoit  point  «  attacher 
la  queue  d*un  philosophe  à  la  tête 
et  au  corps  d'an  homme  perdu;» 
U  avoit  cependant  la  bonne  foi 
de  dire  y  en  parlant  de  lui-même  : 
«  Je  suis  tantôt  sage ,  tantôt 
libertin  ;  tantôt  vrai ,  tantôt  men- 
teur ;  chaste  ,  impudique  ,  puis 
libéral ,  prodigue  et  avare  ;  et 
tout  cela  selon  que  je  me  vire.  » 
Il  jtoufFroit  sans  peine  d'être  con- 
tredit en  conversation ,  aimoit 
même  à  contester  et  k  discourir. 
Un  de  ses  plaisirs  étoit  d'étudier 
l'homme  dans  des  âmes  neuves , 
€on»me  dans  celles  des  en  fans  et 
des  gens  de  la  campagne.  Il  crai- 
gooit  d'offenser  ,  •  et  il  réparoit 
par  ringénuité  <fe  ses  discours 
et  la  franchise  de  ses  manières 
ce  qu'il  auroit  pu  dire  de  désa- 
gréaole.  Il  se  plaisoit  quelquefois 
a  profiter  des  pensées  aes  anciens 
Bans  les  citer.  «  Je  veux  ^  disoit- 
il,  que  mes  critiques  donnent  une 
Bazarde  à  Plutarque  sur  mon 
nez ,  et  qu'ils  s^échaudent  a  in- 
jurier Sénèque  en  moi.  »  Flottant 
sans  cesse  dan^  un  doute  univer- 
sel ,  également  opposé  a  ceux  qui 
disoîent  que  tout  est  incertain  et 
que  tout  ne  Test  pas  ,  il  est  k  pré- 
sumer que  sa  croyance  fut  sou- 
vent chancelante.  Il  avoit ,  selon 
l'usage  du  temps,  adopté  pour  de- 
vise ces  mots  :  «  Que  sais- je  ?  » 
Cependant  il  paroît ,  par  les  cir- 
constances de  sa  niort,  que ,  dans 
aes  derniers  jfuo mens  ,  la  religion 
prit  le  dessus ,  et  dissipa  toutes 
ses  incertitudes.  On  a  de  lui , 
I.  Des  Essais  que  le  cardinal 
du  Perron  appeioit  le  Bréviaire 
des  honnêtes  gens.  Cet  ouvrage 
a  été-  long-temps  le  seul  livre 
qui  attirât  Fattebtion  du  petit 
nombre  d^étrangers  qui  pouvoieut 


MONT  y5 

savoir  le  français.;  et  on  le  lit 
encore  aujourd'hui  avec  délices. 
Le  stjle  n  en  est ,  k  la  vérité  , 
ni  pur ,  ni  correct  ,  ni  précis , 
ni  noble  ^  mais  il  est  smipie  , 
Vif,  ha|:di,  ént;rgique.  Il  exprime 
naïvement  de  grandes  choses. 
C'est  cette  naïveté  qui  plaît.  On 
aime  ce  caractère  de  Fauteur  ; 
on  aime  k  se  ,  trouver  dans  ce 
qu'il  dit  de  lui*!^  niême  ,  k  con- 
verser j  k  changer  de  discours  et 
d'opinion  avec  lui.  Un  écrivain 
ingénieux ,  en  le  comparant  k 
d'autres  philosophes  ,  a  dit  : 

Plai  ingénu  ,  moins  orgueâUeax  » 
Montaigne  sans  art ,  sans  système  « 
Cherchant  l'homme  dans  l*homm«  néflie. 
Le  connotc  et  te  peint  bien  mieux. 

Jamais  auteur  ne  s'est  moins 
gêné  en  écrivant  que  Montaigne. 
Il  lui  venoit  quelques  pensées  sur 
un  sujet ,  il  les  écrivoit  ;  mais  si 
ces  pensées  lui  en  amenoient  quel- 
qu'autre  qui  eût  avec  elles  le  plus 
'léger  rapport,  il  suivoit  cette  nou- 
velle pensée,  tant  qu'elle  lui  four- 
nissoit  quelque  chose  ,  revenoit 
ensuite  k  sa  matière,  qu'il quittoit 
encore  ;  et.  quelquefois  pour  n'y 
plus  revenir.  Il  effleure  tous  les 
sujets.  Ce  sont  des  digressions  , 
des  écarts  continuels  mais  agréa- 
bles, et  que  l'air  cavalier  qu'il 
prend  avec  son  lecteur  rend  sou- 
vent insensibles.  On  a  dit  de  lui, 
que  c'étoit  l'homme   du  monde 

3 ni  savoit  le  moins  ce  qu'il  alloit 
ire ,  et  qui  cependant  savoit  le 
mieux  ce  qu'il  disoit.  Balzac  ]'a 
bien  jugé  :  «  C'est xm  guide,  dit-il, 

3ui  égare,mais  qui  nous  mène  dans 
es  pays  plus  agréables  qu'il  n'a- 
voitpromis.  Il  lalloit  avoir  autant 
d'esprit,  de  bon  sens,  d'imagina-^ 
tion,  de  naïveté,  el  de  finesse,  pour 
qu'on  lui  passât  un  si  grand  dé- 
sordre dans  sa  manière  d'écrire. 
On  pourroit  lui  appliquer,  quoi- 
que dang  un  autre  sens  ,  ce  que 


/ 


$5  MONT 

QuinHIien  a  dit  de  Sén èque,  cfit'il 
'  est  plein  de  défauts  agréables  : 
Dulcibtis  abundat  vitiiSé  On  ne 
coBâeilleroitpfts  pourtant  aux  au* 
leurs  moilernes  de  laisser  courir 
'  leur  plame  avec  autant  de  Li- 
berté que  Montaigne  ,  et  encore 
moins  avec  la  licence  qu'il  s'est 
don&ée  de  nonuner  en  vrai  cy- 
nique toutes  les  choses  par  leur 
k  nom.  Montaigne  éprouva,  comme 
tant  d'hommes  célèbres ,  qu'on 
vaut  mieux  ailletirs  que  chez  soi. 
«  J'achète ,  dit-il ,  les  imprimeurs 
en  Guienne  ,  ailleurs  ils  m'achè- 
tent, (t  On  a  dit  avec  raison  que 
ceux  qui  décrxi^nt  \t  plus  oe  phi- 
losophe le  louent  malgré  eux 
dans  quelques  endroits,  et  le 
pillent  dans  d'autres.  Si  Mon- 
ta igse  si  eu  àé&  détrâicfeurs  ^  il  ft 
trouvé  d«â  vengeurs  dignes  àt 
lai.  «  Quelle  initistice  criante  , 
dit  Voltaire  ,  de  dire  qu'il  n'A 
fait  que  commenter  les  anciens  ? 
Il  ks  ciio  à  propos ,  <t  c'est  ce 
qoe  les  com-mentatenrs  né  font 
pas  ;  il  pense ,  et  ces  messieurs 
fie  pensent  point  ;  il  appuie  sei 
pensées  de  celles  ées  grands 
nomtties  de  Fantiquité  ;  il  les 
juge  ,  il  les  comBât  ;  il  conversé 
avec  eux ,  avec  son  lecteur  , 
avec  lui-même  ;  toujours  orrgi» 
nal  dans  la  majiière  dont  il  pré- 
sente les  objets,  toTijours  plein 
«^imagination ,  toujours  peintre , 
et  ce  que  j'aime,  toujours  sachant 
douter.  Je  Yûudrois  bien  savoir 
d'ailleurs  s'il  a  pris  chez  les  an^ 
€fkea%  tout  ce  qu'il  dit  sur  nos 
modes  ,  sur  nos  usages ,  sur  le 
nouveau  monde  découvert  pres- 
que de  son  temps,  sur  les  guerres 
civiles  dont  il  étoit  le  témoin  , 
snr  le  fanatisme  des  sectes  qui 
désoloient  la  France.  »  La  Harpe 
pensoit  de  même  ,  et  en  a  fait  un 
portrait  encore  plus  approfiDudi. 
«  Montaigne  ,  dit-il ,  avoit  beau- 
coup lu  ^  mttb  il  fondit  son  érudi^ 


MONT 

tion  daos  sa  philosophie.  Après 
avoir  écouté  tes  anciens  et  h»s 
modernes  ^  il  se  demanda  et 
qu'ii  en  pensoit.  L'entretien  fut 
assez  long.  Il  abus«  quelquefoit 
de  la  liberté  de  converser  ,  et 
f>erd  de  vue  le  point  de  b  ques» 
tion  qu^il  avoit  étalïlie.  11  cite 
de  mémoire ,  et  fait  quelques  ap«- 
plications  fausses  ou  forcées  des 
passages  qu'il  rapporte.  Il  resserre 
un  peu  trop  les  bornes  de  noft 
connoissandes  sur  plusieurs  oh- 

{'ets  qne ,  depuis  ,  rexpérience  et 
a  rarscm  n'ont  pas  trouvés  inac- 
cessibles. Voilk,  je  crois,  tous  les 
reprochés  qti'on  peut  lui  fbire  ; 
mais  combien  ils  sont  compensée 
par  les  éloges  qu'on  Ini  doit! 
Gomme  écrivain  ,  il  a  imprimé 
ir  notre  langue  uûe  énergie  qu'elle 
n'avoit  pas  avant  lui  ,  et  qui  n'ai 

r>int  vieilli ,  pl^ice  qu'elle  tient 
celle  des  sentimens  et  des  idéeâ, 
et  qu'elle  ne  s'éloigne  pas^coitiitié 
dans  Ronsard ,  do  génie  de  not^é 
idiome.  Comme  pmlosophe ,  il  ft 
peint  rhomme  tel  qu^il  est.  Il  loué 
sans  complaisance ,  et  blâme  san^ 
misantropie.  D  a  un  caractère 
de  bonne  foi ,  que  ne  peut  avoi^ 
ancim  autre  livre  dn  monde.  Eu 
eilét ,  ce  n'est  pss  un  livre  qu'on 
lit ,  c'est  une  conversation  qu'on 
écoute  ;  il  persuade  parce  qu'il 
n'enseigne  pas.  11  parle  souvent 
de  lui ,  mais  de  manière  k  voud 
occuper  de  vous.  Il  n'est  ni  vâin, 
ni  hypocrite ,  ni  ennuyeux  :  tr^is 
choses  très-difficiles  à  éviter  lors- 
que l'on  parle  de  soi.  11  n'est 
jamais  sec  ;  son  coeur  on  soil 
caractère  est  par-tont ,  et  quelle 
foule  de  pensées  sur  tous  le4 
sujets  !  qaâ  trésor  de  bon  sens  ! 
que  de  confidence:»  ou  son  his-^ 
toire  est  aussi  la  nôtre  !  heurt'iHK 
oui  trouvera  la  sienne  propre 
dans  le  chapitre  de  l'amitié  ,  qui 
k  immortalisé  le  nom  de  l'ami 
de   Montaigne.  Sur  i^^o  Mon» 


: 


MONT 

M 

tai^c  donna   hii-mônrie  à.Por- 
cieàux  la  !*'«  édition  de  ses  Es- 
sais en  denx  livres  ,  in-S";  et, 
huit  ans  après  ,  une  'i*  édition  in- 
4** ,  augmentée  d'un  3*  livre ,  et 
de  plus  de  600  acklitions  pour  les 
deux  prehriiers.  La  3*  édition  que 
iQadoinoiselie  tic  Goumaj  donna 
après  la  mort  de  Montaigne ,  en 
i;><)5  ,  fut  annoncée  comme  aug- 
mentée d'un  tiers  plus  qu'aux  édi'- 
tioos  précédentes.  On  doit  encore 
à  cette  fille adoptive  de  Montaigne 
deux  autres  éditions.  Dans  le  Jour- 
nal encyclopédique  de  1 775  ,   1  *' 
décemnre,  p.  52*2,  ou  a  proposé  un 
nttyen  ingénieux  de  distinguer  , 
U  une  simple  lecture,  les  i""  ,  les 
Si*  et  les  3*  pensées  de  Montaigne  et 
de  procurer  ainsi  à  ses  Essais  une 
marche  aussi  libre*  qnerespritqui 
lésa  dictés.  Les  autres  éditions 
fie  ses  Essais  sont  celle  de  jBru- 
xelles  ,  1769  j  eu  3  vol.  in- 12  ;  sur 
laquelle  M.  Bastien  a  donné  sa 
l)eile  édition  ,  3  volumes  in-S»  et 
.in-4'  »  Paris   1784  '  elle  est  rare 
«ctuelienient  ;    celle    de    Coste , 
1724  >  3  volumes  in-4/* ,  ou   lo 
volumes    petit  in-ia  ;   avec   des 
notes ,  la  traduction  des  passa- 
ges grecs,  latine  et  itaifens.;  di- 
verses lettres  de  Montfigtie;  la  pré- 
face de  mademoiselle  de  Gournaj, 
iiile  d'alliance  de  ce  philosophe  ; 
et  im  supplément ,   1740  ,  .in -4*. 
Celte  éoition   a   été  réirfïprimée 
deptiis.en  1739  ,  à  Trévoux  sons 
le  litre  de  Londres ,  6  vol.  in- 12. 
C'est  sur  cet  exemplaire  que  Nai- 
geon  a  pnh^  une  nouvelle  édi-< 
tien    stéréotype  ,   Paris  ,  Didot , 
an  X,  1802,   4  vol.  in-8«.    Cette 
éditiun  est  Tcçherchée  en  papier 
vélin.  Il   y  cri  a   deux  ou  trois 
eicmplaires  ou  se*  trouve  une  pre- 
l:ice  de  73  pages,  dans  laquelle 
l'éditeur    discute    les    seotimens 
religieux  de    Montaigne  :    on  a 
jugé  k  propos  de  la  supprimer. 
^11.  .Montaignie    donna    eu    i53i 
T.  xti. 


MOIST 


97 


«ne  tradu,ction  française  ,  in-8«  ,^ 
de  la  Théologie  naturelle  de  Rai- 
mond  de  SêbOnde ,  savant  Es- 
pagnol ;  et  elle  avoit  été  pré- 
cédée, dix  ans  auparavant,  d  une 
édition  in  -  8*  de  quelques  ou- 
vrages d'Etienne  dé  La  Boëtie  , 
conseiller  au  .parlement  de  Bor- 
deaux ,  son  intime  ami.  Dans 
les  préfaces  (Jui  précèdent  ces 
ouvrages  on  reconnoît  toujours 
Montaigne  ,  c'est  -  à  -  dire  uu 
homme  unique  pour  dire  forte- 
ment des  choses  neuves  et  mi- 
ginales ,  cjui  restent  gravées  dans 
la  mémoire.  ïll.  On  a  encore  de 
cet  auteur  des  Fojrages  imprimés 
en  1774?  Rome  (Paris),  par 
les  soms  de  Meusnier  de  Qiier- 
lon ,  en  un  volume  in-, 4*.,  et 
eu  1775  ,  2  volumes  in- 12  et  5 
vol.  petit  in-i2,  avec  des  no^s 
intéressantes.  Le  pid)Iic  a  paru 
en  général  mécontent  de  cet  te 
relation,  que  l'auteur  avoit  itiiic 
au  rebut  comme  un  journal  io- 
ibrmc  et  minutieux',  dicté  **^.P>^* 
dément  à  un  domestique.  A  pj&iue 
y  rencontre-t-on  quelques  phrases 
où  l'on  puis;se  reconnoître  son 
style,  si  1  on  en  excepte  sa  relation 
de  Rome.  Cependatit,  comme  pu 
y  trouve  àes  morceaux  précieux 
qui  tiennent  aux  moeurs  ,  aux 
arts, '^  la  politiqu^e  ,  ou  qui  font 
conuoltre  le  génijB.el  le  caraptiîrc 
ii0  l'auteur  ,  on  ja  trèsThîen  i^it 
de  l'ioxprimer.  Il  jr  a  plusi/eurs 
clipses  qu'on  aime  k  voir  décrites 

Ear  un  témoin. tel  que.Moùtaigne. 
es  petits  détails  de  la  dépense 
dans  §es  vpyages  peuvent  servir  a 
faire  connoitre  I^  proportion  du 
numéraire  actuel  avec  celui  d^soa 
temps.  Dans  le  vol.  des  Elpgcts;de 
quelques  auteiics  IVaa^ais  >  ioi- 
primé  ^  Dijon.,  1782,  vn-S" ,  on 
trouve  à^^  mémoires  ,sur  la  vie 
et  les  ouvrages  de  Michel  de 
MoDtaij^e  par  lep^ésidont  Bon- 
.hicu**  On  les  trpuvjfii  .çucoxe  en  tâte 

7 


gS  •  MONT 

de  r^dilion  de  Londres  (  Ti-é- 
\oux),  i^Sg,  6  vol.  in-i2. 

;  III.  MONTAGNE  (Vieil 
DE   la).   Ployez    Vieux    de    l  à 

MONTAGN^E. 

m 

I.  MONTAGU  (Jean)  ,  vi- 
dame  du  Laonnais  ,  fils  d'un  maî- 
tre des  comptes  du  roi  de  France, 
eut  la  principale  adniiuistradou 
des  affaires  sous  Charles  Vet  sous 
Charles  VI.  Le  dernier  lui  confia 
la  surintendance  des  finances  , 

'  eoiploi  qui  lui  procura  de  grands 
biens  et  encore  plus  d'ennemis. 
Montagu ,  né  avec  un  esprit  em- 
porté,  superbe ,  et  violent ,  se  fit 
revêtir  de  la  charge  de  grand- 
maître  de  France  en  i4o8 ,  obtint 
Tarchevôché  de  Sens  et  l'évêché 
de  ftiris  pour  deux  de  ses  frères, 
méprisa  et  irrita  les  premières 
personnes  du  royaume.  Le  duc  de 
J^ourgogne,  de  concert  avec  le  roi 
de  Nayarre  ,  qui  détestoit  en  lui 
son  attachement  pour  la  reine  et 
pour  la  maison   d'Orléans  ,  lui 

*  imputèrent  divers  crimes ,  et  le 
firent  arrêter  comme  coupable  , 
le  7  octobre  1409  ,  pendant  la 
maladie  de  Charles  VI ,  et  juger 
par  des  commissaires.  Après 
plusieurs  aveux  arrachés  par  les 
tourmens  de  la  question ,  il  eut 
la  tête  tranchée  aux  Halles  de 
Paris  le  17  du  même  mois.  Son 

'  corps  fut  attaché  au  gibet  de 
MoBtfaucon  ,  comme  celui  d'un 
scélérat.  Montagu  ,  en  allant  au 
supplice  ,  protesta  contre  les  im- 
putations de  sortilège  et  de  poi- 
son. II  ne  se  reconnut  coupable 
que  demalversàtion  dans  la  régie 
des  finances.  Parmi  lés  crimes 


MONT 

OU  ses  bijoux.  Montagu  étoit  or- 
dinairement chargé  par  le  prince 
d'emprunter  sur  ces  effets  ;  ils  se 
trouvèrent  toi/s  recelés  dans  a^ 
belle  maison  de  Mai-coussi.  La 
méiuoite  de  ce  ministre  avide  fut 
réhabilitée  trois  ans  après  à  la 
prière  de  Charles  de  Montagu , 
son  fils ,  tué  en  i^iB ,  à  la  La- 
taille  d'Azincourt  ;  et  alors  les 
célesfins  de  Marcoussi ,  dont  Jean 
avoit  fondé  le  monastère ,  obtin- 
rent le  corps  de  leur  bienfaiteur, 
lui  firent  de  magnifiques  funé- 
railles ,  et  lui  érigèrent  un  tom- 
beau, monument  de  ses  malheurs 
et  de  leur  reconnoissance.  Fran- 
çois!*^', visitant,  un  siècle  après. 


que  son  avarice  lui  avoit  fait  com- 
mettre ,*  il  s'en  trouvoit  un  qui  ne 
ittéritoit  point  d'excuse.  Chaque 


jour  le  roi ,  volé 


par  lui ,  étoit 


dans  la  nécessité  de  mettre  çn 


abbaye  de  Marcoussi,  demanda 
aux  religieux  le  nom  de  leur  fon- 
dateur. Ayant  appris  que  c^étoit 
Montagu ,  il  leur  qitqu'd  ne  pou- 
voit  s'empêcher  d'être  surpris  de 
sa  fin  tragique ,  et  ajouta  que  l'ar- 
rêt qui  permettoit  de  lui  rendre 
les  honneurs  de  la  sépulture 
faisoit  présumer  qu'il  avoit  été 
mal  jugé,  u  Sire  ,  répondit  un  cé- 
lestin ,  il  n'a  pas  été  jugé  par  dej 
juges  ,  mais  par  des  commis- 
saires. »  On  dit  que  le  roi,  frappé 
de  cette  réponse ,  fit  serment  sur 
l'autel  de  né  jamais  faire  mourir 
personne  par  commission.  Il  est 
certain  que  les  déprédations  de 
Monta&u  méritoient  la  mort  , 
mais  il  ne  falloit  pas  se  servir , 
en  le  condamnant ,  d'une  voI« 
toujours  suspecte.  Des  Essarts  , 
prévôt  de  Paris  et  président  de 
la  commission  ,  crut  s'assurer 
par  sa  complaisance  la  faveur  du 
duc  de  Bourgogne,  qui  ne  le  mé- 
prisa que  davantage.  «  Prévôt  de 
Paris  ,  lui  dit-il  un  jour,  Jean  de 
Montagu  a  mis  vin^t-deux  ans 
pour  se  faire  couper  la  tête  ;  \x>ns 
irez  plus  vite,  car  vous  n'y  en 
"'  mettrez  pas  trois.  »  Montagu  avoit 
féclamé  le  privilège  de  la  cléri- 


gage   sa  vaisselle ,  ses  nieul^lcs  [  caturè  dout  il  étoit  revêtu  ,  potzr 


MONT 

èfrc  renvoyé  devant  le  parlement. 
Mais  en  vain  protesta -t- il  qu'il 
cSioit  tonsuré ,  n'ayant  été  marié 
qu'une  fois  avec  une  vierge  ,  et 
ajaut  été  arrêté  dans  un  habit 
non  difforme  à  clerc  ,  sa4kperte 
étoit  résolue.  »  Cependant  ce  mi- 
nistre s*ctoit  allié  k  la  maison 
royale ,  par  le  maiiage  de  son 
fils  Charles  avec  la  fille  de  Charles 
li'Albret ,  connétable  de  France , 
qui  descendoit  doublement  dn 
«aog  royal.  Charles  de  Montagu 
n'eut  point  d'enfaus. 

^  IL  MONTAGU  (  Henri  de  )  , 
chevalier  et  seigneur  de  la  Costo, 
eu  Languedoc ,  si  écrit  et  dédié 
au  chancelier  de  France ,  Nicolas 
Brulart  de  Sillery ,  un  traité  cu- 
rieux sur  les  oracles  des  anciens , 
intitulé  Dœmonis  mimica  in  ma- 
giœ  progressa  ,  Paris,  161  a. 

♦IIL  MONTAGU  (  Elizabeth  ) , 
fille  de  Matthieu  Robinson,  du 
comté  d'Yorck ,  seigneur  de  Hpr- 
ton  au  comté  de  Kent,  que  ses 
talens  littéraires  ont  rendue  cé- 
lèbre «  morte  en  1800.  Le  célèbre 
jducteur    Conyers    Middelton  se 
chargea  de   l'éducation   d'Ëliza- 
beth.  En  in^i  elle  épousa  le  lord 
Edouard  Montagu  de  Allerthorpe 
au  comté  d'Yorck ,  fils  de  Char- 
les ,  cinquième  fils   d'Edouard  , 
premier    comte    de    Sandwich. 
Lady  Montagu  eut  de  ce  seigneur 
un  nls  qui  mo^rut  à  deux  ans; 
de  sorte  qu'elle  se  trouva    fort 
jeune,  veuve  sans  enfans,  très- 
riche  ,  et  tenant  k  ce  qu'ily  avoitde 
plus  grand  à  la  cour.  En  1 769  cette 
dame  a  publié  un  Essai  sur  le 
génie  et  les  écrits  de  Shakespear , 
qui  obtint  un  juste   et  brillant 
succès.  Elle    forma  une  -société 
littéraire ,  connue  sous  le  nom 
.de  Blue-5tdcking  club  (Club  des 
bas  bleus)  ,  nom  dont  l'ongine 
«est  à  peine  digne d'étreconservée. 


MONT 


99 


car  elle  n'étoit  autre  que  la  cou- 
leur des  bas  d'un  des  membres 
de  la  société.  Cette  dame  eut  en- 
core une  autre  singularité  ,  de  ' 
donner  tous  les  ans  au  mois  de 
mai  un  dioer  !i  tous-  les  ramo- 
neurs de  Londres.  Le  lord  George 
Littleton  fut  un  des  admirateurs 
les  plus  enthousiastes  du  mérite 
de  madame  Montagu.  On  dit 
qu'elle  a  eu  beaucoup  de  part 
au  Dialogue  des  morts  de  cet 
auteur. 

♦  IV.  MONTAGU  (lord 
Edouard  ) ,  mort  en  1672 ,  comte 
de  Sandwich ,  de  la  même  fa- 
mille que  les  précédens ,  vaillant 
amiral  anglais,  qui  servit  sous 
Cromwel ,  et  concourut  ensuite 
k  la  restauration  de  Charles  II. 
Ce  prince  le  créa  comte  au  combat 
naval  de  Southwold-fiay.  En 
1672,  Montagu,  par  la  sagesse  de 
ses  manœuvres ,  tira  la  flotte  an- 
glaise du  plus  grand  danger  ,  et 
montra  un  courage  sans  exemple. 
Son  vaisseau  ayant  pris  feu ,  il 
sauta  dans  la  mer  cft  fut  noyé. 
Le  lord  Edward  grat^otV  pour  son, 
amusement ,  et  cultivoit  aussi  les 
lettres.  On  a  de  lui  une  Tra- 
duction d'un  ouvrage  espagnol , 
sur  l'art  de  traiter  les  métaux  ,,in- 
%''»  Ses  Lettres^eX  ses  Négociations 
ont  été  imprimées  en  2  .vol. 

L  MONTAGUE  ou  Mon- 
TAiGu  (  Charles  de  ) ,  comte  d# 
Hallifax,  né  Fan  1661  ,  d'une 
ancienne  famille  d'Angleterre , 
montra  de  bonne  heure  une 
grande  facilité  à  s'exprimer  ^lo- 
quemment.  Cet  avantage  lui  ser- 
vit beaucoup  dans  les  chambres 
des  communes  ,  où  il  parla  pour 
Guillaume  III  avec  chaleur.  Cç 
monarque  ,  étant  parvenu  k  la 
couronne  d'Angleterre ,  le  récom- 
pensa de  son  zèl?  par  ttne  pe|i- 
I  sion  ,  et  par  les  çbargM  d«  Quiyt- 


i 


160  MONT 

jnm»ire  an  tvësor,  de  chance- 
lier  4le  l'ëckiquier ,  et  de  sotis- 
tréêorier.  Ce  fut  loi  qui  donna  la 
première  idée  des  billets  de  Fëchi- 
quipp.,  si  commodes  dans  le  com- 
imerce  d'Angleterre.  Montagne  Hiit 
un  des  principaux  mobiles  des  re- 
mèdes qu'on  apporta  au  désordre 
qui  s'était  glissé  dans  les  mon- 
noies  et  dans  le  commerce ,  et 
au  rétabltssemont  du  crédit. 
Après  la  mort  de  Guillanrae ,  il 
travailla  beaucoup  ,  sous  la  reine 
Anne,  k  avancer  et  k  soutenir 
)r  réunion  entre  TAngleterre  et 
TEcosse ,  et  k  faire  fixer  la  suc- 
cession k  la  couronne  dans  la 
maison  dlianovre.  Le  minière 
ayant  changé  ,  il  fut  disgracié  par 
•la  reine,  sans  rien  perdre  de  sa 
fermeté.  Il  dépendit  constamment 
le  parti  des  Wighs  ,  auquel  il  fut 
toujours  attaché ,  et  se  déclara 
pour  leurs  ministres  congédiés 
Après  la  mort  de  la  reine  Anne, 
il  fut  un  des  régen»  du  royaume, 
insqu'a  l'arrivée  de  George  h* , 
XI ni  le  décora  des  titres  de*  comte 
de  FldUifax  j  du  conseiller  privé  , 
JÙe  chevalier  de  la  Jarretière  ,*et 
de  premier  commksaire'du'tré- 
«or.  11  mourut  le  3o  mai  171S. 
On  a  de  loi  un  poëme  intitulé 
V Homme  -i^ honneur  ,  et  d'autres 
xuéi^rages  en  anglais ,  en  vers  et 
en  prose. 

tlL  MOl^TAOUE  (  Marie 
WciiTi;«r),fille«înéed'Eveljn,  duc 
db  Kingston  ,  née  k  Pierre-Pont , 
recnt  une  éducation  classique ,  et 
mpprit  très*jeune  le  grec ,  le  latm 
iti  'le  français.  Eu  i7i'<2  elle 
^ousa  le  lord  Ëdv^ard  Wortlcj , 
qu'elle  aecompagna  k  Constanti- 
Yiople  )  oh  il  éioit  envoyé  en  am- 
i>assade.  Pendant  une  absence  de 
feon  époux,  elle  eut  la  fantaisie 
-d'être  introduite  dans  le  ^fatfrem 
titt  grand-^seigneur  *,  elle  obtint 
cttt#  iattiqr ,  mais  œ  fut  k  eer- 


MONT 

taines  conditions.  Adimet  HT, 
qui  régooit  alors  ,  la  traita  en 
stdtane  &vorite.  Des  signes  re- 
marquâmes firent  connoître  à 
lord  Wortley  '  son  imprudence» 
et  so«  inconduite  ;  k  l'onion  qui 
avoit  régné  entre  les  deux  époux, 
succéda  une  aversion  réciproque; 
quelque  temps  après  son  retonr  / 
en  Angleterre  ,  elle  obtint  du 
mari  outragé  et  mécontent  une 
pmisiou  deSooo  liv.  sterling ,  avec 
ta  permission  de  voyager.  Elle  se 
rendit  d'abord  k  Venise  >  de  jk  k 
Rome  ,  ensuite  k  Nérac  ,  où  elle 
fit  confidence  «k  une  dame  de  cette 
ville  de  ses  av^itures.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  a  son  retour  k  Londres  , 
elle  pubtca  la  relation  de  son 
voyage  a  Constandnople  ,  rela*> 
tion  qui  fut  ponr  elle  la  source 
d'ibie  gloire  ^éc^atante  ;  elle  avoit 
vui  pratiquer  l'inoculation  en 
Turquie  ,  elle  résolut  de  Tintro- 
dirire  en  Angleterre.  Une  jolie 
femme  de  5o  ans  ,  litttant  contre 
les  préjugés  ,  Pignoranee  étfB 
médecins  ,<et  les  superstitions  're- 
ligieuses ,  parvint  k  rendre  à 
rhumanité  ce  service  iramoi^el. 
On  a  d^Ue  ,  'I.  Lettres  'écrites 
pendant  ses  voyages  depui»  17^6, 
jusqrren  171^  ,  la  ^première- ver- 
sion de  ces  lettras  ,  publiée  à 
Amsterdam  en  lyôZ  ,  n'est  ^p»s 
supportable  pour  le  stjle  ;  noais 
elle  est  plus  exacte  que  la 
deuxième  ,  *pi<bliée  k  Pseris  en 
1^64  »  et  réimprimfée  en  1785. 
M.  Anson  en  a  donné  une  traduc- 
tion nouvelle  k  Paris  en  1795. 
'Elle  réunit  la  fidélité  k  la  correc- 
tion et  k  l'élégance  du  style.  Il  y 
a  rendu  en  beaux  vers  français 
les  diffîsrens  morceaux  de  j>oésie 
qui  se  trouvent  dans  ronginal. 
Ces  lettres  sont  pleines  d'intérêt 
et  d'agrément  ;  on  y  h'ouve  âeu 
anecdotes  curieuses^sor  les  mœur^ 
;et  le  gouvernement  des  Turcs. 
JLte  bah>n  *4e  ToU,  qai  <  allait 


MONT 

on  long  séjour  à  Constantîno- 
p)e  ,  les  a  attaquées  vivemeut  ; 
Uuys  de  Marseille ,  qui  nous  a 
donoé  un  ouvrage  mturessant  sur 
CQ  même  pays  ,  a  pris  la  défeose 
de  ces  lettres  avec  beaucoup  de 
chaleur.  Cette  diôereate  manière 
de  voir  dans  des  personnes  qui 
ont  visité  le  même  pays  n'est 
pas  saus  exemple  ;  il  .y  a  bien  peu 
de  voyageurs  qui  s'accordent  sur 
les  mêmes  objets  ,  qu'ils  disent^ 
néanmoins  avoir  vus  et  examin^^s 
avec  attention.  11.  Un  Poème  suf^ 
les  progrès  de  la  poésie  AU.  UEii-^ 
chiridion  dEpictète  ,  revue  par 
levécj^ue  Burnet  ,  et  imprimé 
paroi  1  ses  Oli)uvres ,  dont  lord 
Bute  confia  uue  nouvelle  édition , 
d  après  les  manuscrits  originaux, 
à  J.  Oallaway  ,  eu  1800 ,  eu  5 
volitmes  in-4*>  copiée  à  l'im- 
î)riinerie  anglaise  de  Paris  ,  dans 
la  même  année,  en  5  \olume5 
iu-ia  ;  mais  sous  le  titre  pa-, 
reli  à  l'édition  originale  de  Lon» 
axes  ,  G.  Bichard  Philips.  Celte 
édition  ,  ainsi  que  la  copie  ,  est 
ornée  de  deux  portraits  ,  l'un  de 
lady  Mary  Pierre-Pont  ,  1710  , 
l'autre  de  ladj  Mary  Wortlcy- 
Montague ,  1730  :  en  tête  de  celle 
édittQu  sont  des  mémoires  JMogra- 
phîqu«s  de  Tauteur  ,  par  1  édi- 
teur. Lady  Monta  gue  a  voit  éié 
liée  avec  Pope ,  et  se  brouilla  de- 
puis avec  lui  :  Terri gîue  (1«  cette 
liaison  mérite  d'être  rapportée. 
Vo^^ ,  se  trouvant  un  jour  dans  un 
cercle  assez  brillant ,  demanda  le 
nom  d'une  ieunc  fiimme  que  ele- 
puis  long-temps  il  re^ardoii  avec 
attention  ,  dont  l»  iiguro  cbur- 
mante  et  les  grac^^s  naïies  atti- 
roîent  autour  dV.lle  un  essaim  d'a- 
doratears.  «  C'est,  lui  nipondit- 
on ,  U.  iemmc  de  M.  Wortle;^- 
Montague  ,  la  iilleamée  du  duc 
de  Kingston  :  son  esprit  remporte 
encore  sur  s«  beautc  ;  cUe  n'a 
p»s  34  ^^  9   ^^  ^i.^  ^^^'  ^  COUi> 


MO.JNT        '    lot 

posé  nnc  Ueroïde  de  Julie  à 
Ovide  ,  et  elle  a  traduit  du  grec 
la  Morale  d'Epictète.  »  P'^pe  » 
enchanté  ,  adressa  sur-le-chainp 
à  la  jeune  ladj:  les  s<>u!&  vers  ga- 
lans  qu'il  ait  jamais  composés  ; 
et  depuis  ce  moment  la  jeune 
lady  ,  liée  d'amitié  avec  Pope  » 
connue  çt  chantce  par  les  poélPS> 
les  plus  célèJ>res  ,  partagea  sas 
mon)  en  s  entre  les  plaisirs  de  l^. 
cour  et  les  charmes  de  la  poésie. 
Elle  a  voit  inventé  un  nouveau 
genre  d'oglogues  ;  elle  les  confi* 
à  Pope,. qui  lui  donna  quelque:^ 
conseils  ;  mais  elle  le  pria  de  ue 
point  les  corriger  ;  «  car  ,  lui  dit- 
elle  ,  on  vous  allribitcra  ce  qu'U 
y  aura  de  bon,  et  ce» qu'on  trou- 
vera île  mauvais  restera  sur  mon 
coinpte.  »  A  Uavénement  de 
George  II  ,  lady  Mwitague  se 
lia  avec  le  lord  Uervey.  Pope 
conçut  de  Tombragc  de  cette  nou- 
velle amitié ,  et  de  l;i  naqoit  eii- 
tre  lui  et  son  aDcicure  anjiie 
une  haine  implacable  ,  qui  pro- 
duisit de  part  et  d'autre  des  sati- 
res pleines  de  f^el  ,  indignes  de 
leur  talent  et  de  leur  caractère. 
Après  cette  rupture,  lady  Mqu- 
taguo  voyagea  ,  et  re\inl  nioiirir 
à  Londres  ,  en  1760  ,  ^  Tâge  de 
70  ans. 

t  lU.  IMONTAGUE  (Edouard 
W0RTI.BÏ  ) ,  fils  de  la  précédente  f, 
né  vers  1714  a  Warueclifre-Lodge> 
au  couité  dïorck  ,  juoct  en  Italie 
en  177Ô ,  lut  placii  à  l'école  de 
Westminster,  d'oii  il  s'échappa, 
et  se  mit  avec  un  ramoneur.. 
Quelqu'un,  l'ayant  reconnu  d^ns 
la  rue,  le  ramena  à  son  père  ([ni 
le  croyoit  perdu.  îl  s'échappa 
une  seconde  fois ,  et  s'enga-ea 
avec  le  maître  d'une  barque  de 
pt-cheurs  ;  ensiiite  il  s'embarqua 
comme  mousse  a  bord  d'un  l)àti« 
ni^^yt  qui  faisoit  voile  ponr  TKs- 
pa^uc  .  driucj  ce  ptJi^i.  Il  soivit  ur» 


lôa  MONt 

mttletiér.  lî  y  fui  encore  décou- 
vert et  ramené  chez  ses  parens  , 
qui  le  firent  vojager  avec  un  pré- 
cepteur.   Ses  vojages    ne  furent 

Enâ  sans  fruit:  à  son  retour  a 
londres  ,  ii  fut  appelé  au  parle- 
ment ,  o il  il  se  comporta  de  ma- 
nière a  faire  honneur  à  son  rang. 
Il  passa  ensuite  en  Turquie ,  où  il 

Ï)nt  l'habit  du  pays  ,  et  en  adopta 
es  usagée  ,  les  mœurs  et  les  cou- 
tumes. On  a  de  cç  personnage 
singulier ,  mais  qui  n'étoit  pas 
sans  mérite  ,  I.  Observations  sur 
les  tremhlemens  de  terre,  II.  tJa 
Essai  sur  les  montagnes  de  l'A- 
rabie ,  et  quelques  Mémoires  m- 
sérés  dans  les  Transactions  philo- 
sophiques. On  lui  doit  encore  les 
Découvertes  intéressantes  de  plu- 
sieurs anciens  monuraens  en  Pa- 
lestine ,  où  on  lui  avoit  permis 
de  creuser  et  de  faire  librement 
ses  recherches  ,  parce  qu'il  avoit 
pris  le  turban.  Il  a  envoyé  k  la 
société  royale  de  Londres  un 
grand  nombre  de  médailles  qui 
peuvent  servir  k  Téclairciîisement 
de  divers  points  d'histoire. 

*  IV.  MONTA  GUE  (  Mistriss  ), 
douée  d'un  bon  jugement  et  d'un 
godt  exquis.  Son  Essai  sur  les 
ouvrages  de  Shakespear  ,  ea  ré- 
ponse aux  reproches  de  Voltaire, 
peut  être  regardé  comme  une  des 
preuves  les  plus  éclatantes  du 
mérite  transcendant  du  père  de 
la  tragédie  anglaise.  11  est  cer- 
tain q.u'elle  aida  le  lord  Littletou 
dans  la  composition  de  ses  Dia- 
logues des  morts  :  ce  savant  re- 
connoissoit  que  quelques-uns  de 
ses  meilleurs  morceaux  étoient  de 
MistrissMontague.Oncroitqu'elle 
a  aimé  le  fameux  comte  de  Bath  , 
qu'elle  accompagna  ,  '  ainsi  que 
son  épouse,  dans  leurs  voyagesen 
Allemagne.  On  ^it  qu'elle  mon- , 
tra  des  ses  premières  années  un 
godt  si  décidé  pûur  la  littérature, 


MONT 

qu'avant  huit  ans  elle  avoit/r^/w- 
crit XowtXc  Spectateur.  Sa  belle 
mais(yii  de  Portmann-Square  ,  où 
elle  mourut  dans  un  âge  très- 
avancé  ,  en  août  1800  ,  étoit  le 
rendez-vous  des  plus  beaux  (es- 
prits de  son  temps. 

*  V.  MONTA  GUE  (Edouard  ), 
comte  de  Sandwich  ,  réunit  k 
l'âge  de  19  ans  lès  titres  de  géné- 
ral, d'amiral,  et  d'homme détAtj 
ce  qui  suppose  des  qualités  qui 
font  ressortir  avec  plus  de  force  le 
peu  de  consistance  de  son  carac- 
tère. Il  fut  dans  iq  principe  très- 
opposé  à  Charles  l  ;  admirateur 
de  Cromwel  ,  d  voulut  lui  per- 
suader de  s'emparer  de  la  cou- 
ronne ,  et  fut  ensuite  un  des  pins 
chauds  partisans  du  rétablisse- 
ment de  Charles  II.  On  a  de  lui , 
1.  Une  Lettre  au  secrétaire  Thur^ 
low  ,  dans  le  premier  volume  des 
papiers  d'état  de  Thurlow.  II. 
Plusieurs  Lettres  écrites  pétulant 
son  ambassade  en  Espagne,  piu-  ' 
bliées  avec  les  lettres  d'Arlingtou. 
IIÎ.  Les  Lettres  originales  de  sir 
Richard  Fanska-w  ,  etc.  ,  rela- 
tives aux  affaires  entre  les  trois 
cours  d'Angleterre ,  d'Espagne 
et  de  Portugal ,  depuis  i6o5  jus- 
qu'en 1678  ,  en  2  vol.  in-8».  IV. 
une  Traduction  de  l'espagnal  de 
la  Métallurgie  d'Alonso  Barba  , 
curé  de  Saint-Bernard  ,  dans  la 
ville  de  Potosi  au  Pérou  ,  1674  , 
in-8«. 

f- 

MONTAIGNE,  rojrez  Mon- 
tagne ,  n«»  Il  ,  et  MoNTAN  ,  n°  IV. 

MONTAIGNES  (des).  Fojr. 

SlBMOND  ,  n<>  11. 

f.  MONTAIGU  (  Guérin  de  ), 
i3*  grand -maître  de  l'ordre  de 
Saint-Jeân  de  Jérusalem  ,  qui  ré- 
sidoit  alors  à  Ptolémaïde  ,  étoit 
de   la  province    d'Auvergne;  il 


MONT 

mena  du  secours  au  roi  d'Armé- 
DÎe  contre  les  Sarrasins,  se.  si- 
gnala à  la  prise  de  Damiette  en 
1219,  et  mourut  en.  i23o ,  re- 
grc^tté  de  tous  les  princes  chré- 
tiens. 

.  IL  MONT  AIGU  (Gilles  Ay- 
CELIN  de  ) ,  archevêque  de  Nar- 
bonne  ,  et  ensuite  de  Rouen , 
mort  en  i5i8  ,  avoit  fondé  le  col- 
lège de  Montaigu  à  Paris  en  i3i4* 
—  Il  avoit  un  frère  dont  Gilles 
Ayceliu  de  Montaigu  fut  Tarrière- 
pelit-fils.  Celui-ci,  nommé  chan- 
celier de  Francç  et  proviseur  de 
Sorbonne ,  sous  le  règne  du  roi 
Jean  ,  fut  garde  des  sceaux  de  ce 
prince  pendant  sa  prison  en  An- 
gleterre. Mais  ,  ayant  refusé  géné- 
reusement de  sceller  les  dons  in- 
discrets que  le  monarque  faisoit  à 
des  seigneurs  anglais  ,  il  fut  con- 
gédié. Le  roi  Jean  le  rappela  en- 
suite avec  honneur  ,  et  le  fit  dé- 
corer de  la  pourpre  par  le  pape 
Innocent  Vl,  en  i3oi.  Il  Venait 
des  services  importans  à  la  France 
par  sa  prudence  et  par  sa  sa- 
gesse. Cet  illustre  prélat  mourut 
a  Avififuon  en  iSjS  ,  après  avoir 
travaillé  à  la  réforme  de  l'univer- 
sité de  Paris. 

t  ni.  MONTAIGU  (Pierre  de), 
frère  du  précèdent  ,  appelé  le 
Cardinal  de  Laon  ,  proviseur 
de  Sorbonne  après  lui  ,  réta- 
blît le  collège  de  Monlaîgu  qui 
tomboit  en  ruine.  Pierre  mourut 
à  Paris  le  8  novembre  iSSq.  La 
postérité  masculine  de  sou  frère 
aîné  finit  en  1 4'^^  ,  dans  la  per- 
sonne de  Louis  son  pelit-fils. 

t  IV.  MONTAIGU  (  Richard 
de  ] ,  théologien  anglais  ,  s'acquit 
une  grande  réputation  par  ses 
ouvrages  dans  le  parti  protestant. 
Le  roi  Jacques  1*'^  le  chargea  de 
purger    TUistoire    ecclésiastique 


MONT 


io5 


deis  fables  dont  quelques  écrivains^ 
plus  pieux  qu'éclairés  ,  PaToient 
remplie.  Ce  prince  le  connoissoit 
très-capable  ae  s'acquitter  de  ce 
travail.  Montaigu  publia,  en  1622, 
son  livre  ,  intitulé  Analecta  eccle- 
siasticarum  exercitationum  ,  in- 
folio. Son  mérite  le  fit  nommer 
évéque  de  Chichester  en  1628  , 
puis  deNorwich  en  i638.  Il  mou- 
rut au  mois  d'avril  i64i  j  ^  64 
ans.  Montaigu ,  assez  habile  dans 
la  langue  grecque  ,  traduisit  2 1 
Lettres  de  saint  Basile  ,  e(  toutes 
celles  du  patriarche  Photius.  On 
a  de  lui  d  autres  ombrages  pleins 
d'érudition.  Voj.  Lipse. 

*  L  MONTALBANI  (  Marc  )  , 
aïeul  paternel  de  Jean-Baptiste  et 
d'Ovide  Montalbani ,  dont  il  sera 
parlé  ci-après  y  se  fit  un  nom 
dans  les  lettres  au  16*  siècle.  On 
a  de  lui  un  ouvrage  intitulé  Dis- 
corsi  de*  principi  dalla  nobiltà 
et  del  govemo  ,  che  ha  da  tenere 
il  nobile  ed  il  principe  nel  reg- 
gère  se  medesimo  ,  la  JhmigUa. 
et  la  republica  ,  Florence,  i548, 
in-8*»  ,  et  Venise  ,  i55i  ,  in-8", 

*  IL  MONTALBANI  (Jean- 
Baptiste  ,  le  comte) ,  issu  d'une 
illustre  famille  de  Bologne  en 
1596,  après  avoir  fait  d'excel- 
lentes études  ,  se  détermina  à 
voyager  pour  étendre  ses  connois- 
sances  et  en  acquérir  de  no\ivelles. 
Il  parcouru^  presque  toute  l'Eu- 
rope ,  alla  à  Constantinople  et 
de  là  en  Perse  ;  ce  qui  le  mit  k 
même  d'apprendre  la  langue  tur- 
que ,  et  plusieurs  idiomes  de  ces 
pays  bamares  ;  et  de  composer 
un  volume  dans  cette  langue  , 
contenant  ses. principes  de  gram- 
maire ,  et  un  vocabulaire.  Ayant 
pris  ensuite  du  service  dans  les 
armées  deGratien,  comme  géné- 
ral ,  il  éprouva  plusieurs  échecs  , 
se  réfugia  en  Tartarie,.  et  de  là  eu 


io4  MONT 

Ftflague ,  orîi  a*yant  appris  la  mort 
f\inéb'tti  de  Gtatien  ,  tué  par  son 
propre  vaïcl-de-chambre  ,  il  prit 
la  résolution  de  retourner  clans 
5h  partrie.  Arrivé  en  Italie ,  il  en- 
fra  au  service  du  duc  de  Savuie , 
Tictf)r  Amédée ,  qui  Péleva  aux 
premiers  emplois  militaires.  Ayant 
été  fait  prisoûnier  par  lés  Espa- 
gnols ,  il  souâ'rit  une  dure  cap- 
tivité. Rendu  èr  la  liberté  ,  il  pas- 
5a  a  Venise ,  où  sa  réputation  et 
sa  conduite  lai  procurèreut  de 
l'emploi  pour  passer  dans  l'île  de 
Candie  ,  où  il  mourut  en  1646  , 
dans  la  forteresse  de  Jtida.  On  a 
de  lui  De  moribus  Turcarum 
vommentarius ^  qu'il  coiiiposa,en 
prenant  pour  guide  celui  de  Ta- 
eite  De  moribus  Germanùrum, 
11  a  lafssé  en  manuscrit ,  outre 
plusieurs  ouvrages  >  une  Orant' 
ataif\f  turque. 

t  m.  MONTALBANI 
(Ovide) ,  irère  puhié  dp  précédent,- 
proicîraeur  de  piidosophie  ,  de 
médecine  ,et  d'astronomie  à  Bo- 
logne sa  patrie ,  né  dans  cette 
ville  en  iCJoi.  Ch^^ue  année  il 
composoit  et  pjibiioit  des  Tablei" 
tXîS  ou  un  Aimanach  ,  à  ia  suite 
duquel*  ^toient  des  Discours  et 
des  DisserLitions  sur  diverses 
iiàalières  appropriées  au  goût.dti 
siècle.  La  garde  du  musée  Aldro- 
vandi  lui  lut  aussi  confiée  ,  et  il 
devint  membre  de  plusieurs  aca- 
démies littéraires.  Oii  a  de  lui 
un  grand  nombre  d'ouvrages  dont 
les  principaux  sont,  Incitx plan- 
tarwn ,  jO'i4  >  in «4**.  C'est  ia  des- 
cription des  plantes  qu'il  avoit 
lait  dessécher  ,  et  qu'il  avoit  col- 
lées sur  dus  leuiiies  de  papier  , 
distribuées  en  4  gros  volumes.  II. 
Bibiiotheca  boîanica  ,  sous  le 
nom  de  Bumaldi ,  i6'i7  ,  in-4**. 
Il  publia  cetouvragesous  ce  nom, 
aîm  de  pouvoir  ,  sous  ce  voile  ol- 
iiÇHinx  ,  se  prodigue/  des  éloges  : 


MONT     ■ 

cette  Bibliothèque  fut  réimprimée 
en  1740,  à  la  suite  de  celle  de 
Jéan-Fi-ançois  Ségtiiec  lïL  EpiS'^ 
tolie  de  rébus  in  Bonôniensi  trac^ 
tu  im/igenis ,  i634 ,  in-4^.  IV. 
Cenolaphia  clarorum  doctorum 
Bononiensium  ,  i64o  ,.  iu-4".  V. 
Arhoretum\,  Hbri  ducf,  r668  ,  in- 
folio  ,  et  Francfort  r6ga ,  in-fbï.  ^ 
etc.  ^  etc.  Moutalbani-  mourut  à 
B'oiogne  le  20  septembre  1671. 

♦  IV.  MONTALBANI  (;ïarG- 
Antoine ,  marquis  de  ) ,  ills  de 
Jean-Baptiste  èl  neveu  d'Ovide  , 
fit  une  étude  particulière  de  ÏSk 
minéralogie ,  sur  laquelle  rou- 
lant éteudrc  ses  côunoissances  , 
il  voyagea  en  Afiémagne  ,  dans 
la  H^igrie  et  d'an's  la  Pologne , 
où  Je  roi  Casimir  le  décora  du 
titre  de  marquis,  fl  parcourut 
aussi  le3  états  de  Venise  ,  et  plu- 
sieurs autres  contrées.  Ou  a  de- 
lui  Pratica  minérale  ,  Bologna  ', 
1678.  .On  joint  ordinairement  a 
cet  ouvrage  Catascopia  mine^ 
raie  ,  ov\>ero  esploratione  ,  o 
modo  di  J'ar  saggio  d'og/n  /;i/- 
nirra  metallica.  Montalbani  mou- 
rut à  Bologne  en  iôqd  ,  âgé  de 
(>5  ans. 

*  V.  MONTALBANI  (Castor, 
marquis  de)  ,  hls  du  précédent  ^ 
embrassa  le  parti  dés  armes ,  cuf- 
Irva  les  belles  -  lettres  ,  et  fut 
tout  à  la  fois  philosophe  ,  poëté  , 
astrologue  et  militaire.  Ayant  ob- 
tenu du  wservice  chez  les  Vénitiens,, 
il  devint  gouvcnieut'  de  la  ville 
et  principal! ré  de  Carrare.  De  re- 
tour dans  sa  pairie  en  r7a3  ,  il 
y  fut  nommé  professeur  d'arçhi-^ 
tectuie  uiUitaiPO  ;  emploi  qu'il 
remplit  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  eu 
175*2 ,  a  l'âge  de  6*2  ans,  sans  avoir 
été  marie  ,  et  ne  laissant  aucutie 
postérité.  Kn  Ini  s'éteignit  la  fa- 
mille des  Moijta[)>ani  de  jîèlogne. 
Conime  Ovide  de  Montaibaaiv.  il 


fk.  dlïs  Ahuaruichs  dans  lesquels 
lise  môla  de  tirer  des  homscopes. 
Tous  les  ouvra ff€S  qu'il  a  donnés 
se  ressentent  du  goât  du  siècle 
pdur  Tastrologie  et  la  divination. 
Voici  les  titres  de  quelques-uns  : 
!•  fiaieoiogeùle  ovvero  '  Diana 
flagellata  ,  contro  il  conte  Dia- 
na P^ale&logOy  già  Secretario  del 
daca  di  Massa,  dedicata  alla 
v&rità  ^  Spizberga  ,  i^ao.  II.  La 
eittà  JkUce ,  Massa,  r^iB  ,  sous 
le  nom  anagramma tique  de  Bran> 
eaiéon  Matiottl.  îl  pidilia  depuis 
1707  jusqu'à  1714  plusieurs  Al- 
manaieks  sons  divers  titres. 

*  MO]NÏALBODDO  (  Fracan- 
zaaa  ou  Fracahzo  de  )  ,  aiàsi  ap< 
pelé  d'une  lerre  de  ce  nom ,  si^ 
tuée  dans  la  Marche  d'Âncône  , 
fut  le  premier ,,  dit-on  ,  qui  pu- 
blia à  vicence  ,.  en  i5o7  ,  un  re- 
ci^il  de  Voyages  sous  le  tilra 
suivant  :  Mondo  nuovo  ,  e  paesi 
nuovamente  retrovati  da  Albe^ 
rico  Vesffuzio  Fiai^ntino  ,  ètc. 
Ce  reeueil  lut  traduit  l'année  sui-> 
\aate  en  latin  par  Arcangelo  Ma- 
drignani  .  Milanais  ,  religieux  de 
Tordre  de  Cîleaux  ,  qui  changea 
le  titre  ,  et  fit  entendre  qu'il  avoit 
iui-méine  ti'aduit  ces  Voyages  du 
portugais. 

♦I.MONtALDO  (Louis), de 
Sjracuse  ,  avocat  fiijcul  de  Sicile, 
et  con'seiller  du  roi  eu  1007  ,  a 
publié  Lectura  super  riiu  regni 
jiclliœ  "f  Ad  huliam  apostoîicam 
I^icolai  V  et  refrlam  pragniati- 
caot  Alpiionsi  de  ce7tsibus. 

*  IL  MONTAÎJ)0  (  Horace  ), 
jésuite  ,  répétiteur  de  rbétoiique 
dftBS  les  écoles  de  Brera  k  Miian 
ati  i6*  siècle ,  fît  imprimer  en  161^ 
un  livre  latin  iuUlulé  As^sertiù^ 
nés  ,  au  uonibre  de  vingt-quatre , 
eocitre- liercide  Tassa  ,  qui  avoit 
|Hiblié  ua  livre  sur  la  Vérité  el  la 
p«i'fei5ti(^  àk*s  enibl^iuci^od  d*;- 


yisrs.  Montaldo  est  encore  Tan- 
teur  de  quelques  autres  ouvrage» 
entièrement  oubliés.     < 


.1. 

I 


r 


h  MONTALEMBERT  (Andii* 
ou  Adriaii  de  ) ,  seigneur  d'Esté 
et  de  Parivilliers  ,  né  en  i^85  y 
d'une  Emilie  ancienne  qui  a  tiré 
softnom  de  la  terre  de  lilontaiem- 
bert  en  Poitou  ,  se  signala  do 
bonne  heure  par  sa  vali^ur.  11  fit 
SC9  premières  armes  a  la  bataille 
de  tornoue  ,  en  i495  ,  et  conti- 
nua de  se  distinguer  dans  toute» 
les  guerres  de  Louis  XII.  Sa  bra- 
voure, étoit  si  connue  ,  que 
Fraiieois  I^'  le  choisit  dans  un 
louruoi  pour  ua  de  ceux  qui 
dévoient  soutenir  l'effort  tics, 
quati'e  plus  rudes  laiioes  qui  se 
préie&teroienti  Aussi  ce  prince 
di:»ok-'il  souvent  :  «  JNous  sont» 
mes  quatre  gentilshommes  de  la 
Guienoe  ,  qui  courons  la  bague 
contoe  tous  allaus  et  venans  de  la 
France  -.  Moi  ,  Sansac  ,  d'Essé  » 
et  Chastaigneraye.  ^>  Eu  i536  il 
se  jeta ,  avec  une  compagnie  de 
chevau-lcgers,  dans  la  mU©  deTa-^ 
rin  ,  menacée  d'iui  siège ,  et  n'en- 
sortit  que  pour  a  lier  emporter  Gi- 
na  par  escalade.  L  année  i543hii 
fut  encore  plus  glorieuse.  Il  dé^ 
iéndil  LaudrcGie&  contre  une  ar^ 
mée  qrti  réunissoit  toaies  les  for- 
ces d'H^s  pagne,  d'xAllemagne,  d'£- 
ta  lie ,  d'Angleterre  et  de  Flaadi« , 
coinmaiidé<;  parrempereur  €hai'- 
les-Quiiit«  Quoique  les  fortîfica— 
ttoas  fussent  mauvaises ,  que  la 
ga«f»»on  manqsfit  de  tout,  ildoB" 
na  le  tem^s ,  par  une  vigoureuse^ 
lésistancc ,  à  l^armée  du  roi  de 
venir  le  dégager.  Ce  héros  fut 
blessé  au  bras  pendant  le  sié^^e. 
Franco»  ï»"^  le  récompensa  de  .s» 
valeur  par  une  charge  de  gentil- 
homme de  sa  chambre.  Ou  dit  à, 
ce  sujet  M  qu'il  étoit  plus  propre  a 
donner  nnc  camisaae  k  l'ennemi 
(|<<4.'auc'  i&heiiiise  au  roi.'  »  Après  U 


io6 


MONT 


mort  de  ce  prince  ,,  il  fut  envoyé 
en  Ecosse  par  Henri  II.  Il  mit  le 
saége  devant  Haddington  ,  tailla 
en  pièces  les  Anglais  ,  et  en  moins 
d'un  an  leur  enleva  tout  ce  qu'ils 
possédoient  dans   ce    rojaume. 
Aussi   compati ssant^  que    coura- 
geux, il  venditjusqu'à  sa  vaisselle 
d'argent  pour  taire  subsister  son 
armée.  Henri  11 ,  qui  avoil  besoin 
de  son  bras  dans  son  royaume,  le 
rappela  en  France  ,  l'honora  du 
colher  de  l'ordre  ,   et  s^en  fit  ac- 
compagner à  la   guerre  du  Bour 
lonnais  contre  les  Anglais.  Am- 
bleteuse  ,  place  forto  ,  ayant  été 
prise  d'assaut,  IMontalembert  saur 
va  de  la  fureur  du  soldat  les  fem- 
mes et  les  filles  qui  réclamèrent  sa 
protection.  La  paix  ayant  été  cou"» 
due  en  i5l5o,   ce  général   se  re- 
tira dans  une  de  ses  terres  du 
Poitou.  Il  y  ^voit  trois  ans  qu'il 
languissoit  aune  cruelle  jaunisse, 
fruit  de  ses  pénibles  expéditions 
d'Ecosse  ,  lorsqu'il  reçut  ordre  du 
roi  d'aller  défendre  Térouane  con- 
tre l'armée  de  l'empereur.  Monta- 
lembert  dit  à  ses  amis ,  dans  le 
transport  de  joie  que  lui  causa  cet 
ordre  :  «  Voilà  le  comble  de  mes 
souhaits  ;  'je  ne  craignois  rien  tant 
que  de  mourir  dan»  mon  lit.   Je 
mourrai  en  guerrier......  Si  Té- 

rouatle  est  prise  ,  dit-il  au  roi  en 
prenant  congé  de  lui  ,  Essé  sera 
mort ,  et  par  conséquent  guéri  de 
sa'  jaunisse.  »  Il  tint  parole  :  la 
place  fut  attaquée  avec,  une  ar- 
deur incroyable  ;  et ,  après  avoir 
soutenu  trois   assauts  redoublés 

Î>endant  dix  heures ,  il  fut  tué  sur 
a  brèche  le  ii  juin  i553.  Sa  mort 
entraîna  la  perte  deTérotiane.  On 
a  de  lui  la  Merveilleuse  histoire 
de  t esprit  apparu  au  monastère 
des  noniinins  de  Saint^Pierre  de 
Lyon  ,  Paris  ,   i5i8  ,  in-8». 

*il.  MONTALEMBERT  (Marc- 
Réné^  marquis  de)  ,  parent  du 


MOw:r 

précédent ,  né  a  Angoulérae  le 
i5  juillet    1714»  entra   au.sejc* 
vice  dès  Tâge  de  iS  ans  ,  fit  la 
campagne  de  i^Sô,  et  se  distin- 
gua aux  sièges  de  Kehl  et  de  Phi- 
^jpsbo^rg ,  ce  qui  lui  valut,  quel- 
aue  temps  après,  la  compagnie 
(les  gardes  du  prince  de  Con^. 
A  la  paix ,  il  consacra  ses  loisirs, 
à  la  culture;  des.sciences^,  et  mé-. 
rita  en  1747  une  place  d'associé 
à  l'académie.   Il  a  enrichi  les  Mé- 
moires de  cette  société  d'un  grand 
non\bre  de  Pièces  qui  joignent  au 
mérite  des  idées  celui  d'un  style 
pur  et  élégant.  En  175©  il  se  ren-. 
dit  dans  l'Angoumois'  et  le  Péri- 
rigord ,    où  il  établit  àes  forges 
d'une  grande  utilité  pour  la  fonte 
des  canons  de  la  marine.  Pendant 
la  guerre  de  sept  ans  il  fut  em- 
ployé par  la  France  dans  les  ar- 
mées suédoises  et  russes.  On  l'en- 
voya ensuite  eu  Bretagne  et  à  l'He 
d'Oléron  ,  qu'il  fortîha  suivant  le 
système  perpendiculaire  qu'il  s'é- 
toit  formé.   Ce  fut  sur-tout  anx 
sièges  d'Hanovre    et  de  Bruns- 
wick qu'il  employa   avec  succèss 
ses  innovations.  Il  fut  aussi  chargé 
en  1779  de  faire  construire  à  Vub 
d'Aix  un  fort  en  bois  ;   il  ne  lui 
fallut  pas  deux  ans  pour  achever 
cet  ouvrage ,    d'une   solidité    et 
d'une  pertéction  étonnantes.   Ai- 
mant le  faste  et  la  dépense  ,  Mon- 
ta lembert  avoit  dérangé  sa  fortune, 
et ,  en  1 790 ,  il  fut  obligé  de  ven- 
dre sa  terre  en  Angoumois  ;  elle 
lui  fut  payée  en  assignats ,  ^t  il  se 
trouva  condamné  a  passer  le  reste 
de  ses  jours  dans  une  médiocrité 
voisine  de  la  misère.  Partisan  des 
idées  révolutionnaires,  il  avoit,  à 
l'exem pied' un  vie ux  soldat  deTo u- 
raiiie^  fait,  après  le  i4  juillet  178^ 
a  rassembléenationale,  l'abandon 
de  la  pension  qui  lui  avoit  été  ac- 
cordée pour  Ja  perte  d'un  œil.  Il  of- 
frit plusieurs  fois  ses  ouvrages  anx 
divers  corps  législatifs  i  cepiendaut^ 


» 


MONT 

efirajé  des  progrès  de*  la  révolu- 
tion ,  il  se  rendit  en  Angleterre 
avec  sa  femme,  qu'il  y  abandonna 
aussitôt  après  ,  *  revint  à  Paris 
dans  le  moment  le  plus  ora&eiax 
de  la  révolution ,  et  fut  cpielq«ie 
temps  mis  en  arrestation.  Rendu 
Il  la  liberté ,  il  fit  prononcer  son 
divorce  ,  et  épousa  une  dame  Ca- 
det. Eki  1796  ,  la  convention  na- 
tionale'fît  une  mention  honorable 
de  llioTfimage  de  son  ouvrage  , 
intitulé  l'Art  défensif  supérieur  à 
fart  offensifs  et  charsea  son 
comité  d'instruction  publique  de 
lui  accorder  des  enconragemens. 
En  février  1796  le'  conseil  des 
cinq  cents  arrêta  la  mention  hono- 
rable de  ses  ouvrages ,  dont  il 
avoit  fait  uti  nouvel  hommage. 
En  mai  1798  il  annonça  au  mê- 
me conseil  qi^'il  avoit  trouvé  le 
moyen  de  réduire  des  deux  tiers 
le  nombre  des  canonniers  néces- 
saires au  service  de  chaque  vais- 
seau. Il  mourut  à  Paris  le  22  mars 
i8oa ,  doyen  de»  généraux  ,  et 
doyen  de  l'académie  des  sciences. 
Quelques  mois  avant  sa  mort  il 
lut  h  Finstitut  un  Mémoire  sur  les 
affûts  de  la  marine ,  le  prononça 
d'une  voix  forte ,  et  développa  ses 
idées  avec  une  clarté  qui  excita 
la  plus  vive  admiration.  Il  écrivit 
aussi  des  Réflexions  sur  le  siéffe 
de  Saint-Jean  d'Acre,  Outre  les 
differens  Mémoires  ,  ou  Corres- 
ffondance  avec  les  généraux  et  les 
ministres,  depuis  inb*]  jusqu'en 
1761  ,  etun  ouvrage  it&mGnse.  sur 
la  fortification  perpendiculaire 
et  VArt  défensif  .^  auquel  il  a  tra- 
vaillé vingt  ans  ,  Montalembert  a 
aussi  cultivé  les  talens  agréables  ; 
ses  petites  c<îînédies  de  société  , 
la  Statue ,  la  Bergère  de  qualité  , 
et  la  Bohémienne  ,  ses  Contes  en 
vers  et  ses  Chansons,  annoncent 
une  imagination  rian-tf%^  Son  buste 
a  été  fÎEiit,  après  sa  t\ioi*t,  par  le 
sculpteur  BouVallet. 


MONT  107 

*  MONTALTUS  (Jérôme  )  , 
philosophe  et  médecin  ,  né  en 
Sicile  ,  y  florissoU  vers  l'an  1592. 
On  a  de  lui  uu  ouvrage  intitulé 
De  homine  sano  libri  très  ,  Fran- 
cofurti,  1.591 ,  1698  ,  in-8».  Man- 
get  attribue  à  Philotieus-Elianus 
Montalto  ,  in<.^d<cin  portugais, 
deux  écrits  portant  pour  titre  , 
I.  Optica  ,  iritra  phiiosophiœ  et 
medicinœ  areain  ,  fie  visu ,  de  vi~ 
sus  oigano  et  objecto  theçnam 
accu  rate  complectens,  Florentiae, 
1606,  ia-4**;  Coloniœ  Allobrogum, 
i6i3  ,  in-4*.  II.  Arcliipathologia 
in  qud  intetmarum  capitis  affec- 
tionum  essentia ,  causœ  ,  signa  , 
prœsagia  et  curatio  accuratisst- 
md  indeegine  edisseruntur  ,  Lute- 
tiae,  161 4  >  in-4°>  Sanctt  Gerva- 
sii ,   i6a8  ,  in-4**. 

t  MONTAMY  (Didier-François 
d'Auclais  ,  seigneur  de  )  ,  né  k 
Moutamy  en  ^Basse-Normandie  , 
d'une  famille  noble  et  ancienne  , 
premier  maîtie-d'hôtel  du  duc 
d'Orléans,  chevalier  de  Saint- 
Lazare,  amateur  éclairé,  mounit 
à  Paris  le  8  février  1765  ,  âgé 
de  62  ans.  Il  est  auteur  de  ,  I. 
Lï>  Lithogéognosie ,  ou  Evdamen 
ckim,ique  des  pierres  et  des 
terres ,  etc.  ,  traduit  de  l'alle- 
mand de  J.  Pott ,  Paris ,  1755  , 
deux  volumes  in-iîi.  II.  Traité 
des  couleurs  pour  la  teinture  en 
émail  et  sur  la  porcelaine  ,  pré- 
cédé de  VArt  de  peindre  sur  Fer- 
mai l ,  Paris  ,  1905  ,  in-ia.  Dide- 
rot ,  auquel  il  le  remit  en  mou- 
rant, en  a  été  l'éditeur ,  et  Ta  aug- 
menté, f^oj".  son  éloge  a  la  têt« 
de  cet  ouvrage. 

t  I.  MOWTAN ,  né  k  Arda- 
ban  dans  la  Mysie ,  au  q*  siècle , 
fut  un  insensé  qui  joua  le  pro- 
phète. Il  prétendit  que  Dieu  avoit 
voulu  sauver  le  monde  d'abord 
par  Moyse  et  par  les  prophètes  j 


je3 


MONT    i 


Su'ayanl  éthoné  dans  ce  dessein  > 
s'étoit  iBCai;né ,  et  que  n'ayant 
pas  encore  réussi  ,  il  étoit  des- 
cendu en  lui  par  le  moyen  du 
Saint-Esprit ,  et  dans  deux  pro- 
pliétesses  Priscille  et  Maxim  il  le , 
'  toutes  deux  fort  riches  ,  et  très- 
iittachëes  à  sa  doctrine.  Destiné  à 
réformer  les  abus  ,  et  k  tirer  les 
fidèles  de  Tcnfance  où  ils  avoient 
vécu  jusqu'alors,  il  faisoit  plu- 
sieurs carêmes  ,  regrirdoit  les  se- 
condes noces  comme  illicites  , 
ordounoit  de  ne  point  fuir  la  per- 
sécution ,  et  de  reluser  la  péni- 
tence a  ceux  qui  étoient  tombés. 
Mon  tan  séduisit  un  grand  nom- 
bre de  chrétiens.  II  parut  a^ité 
de  mouiiceniens  extraordinaires, 
qui  le  firent  passer  pour  fou  au- 
près des  gens  sensés  ,  et  pour 
inspiré  auprès  du  peuple.  Né 
avec  une  imagination  vive  et  un 
esprit  foible ,  il  persuada  ceux  qui 
lui  ressembloient.  I^ustérité  de 
ses  ouieurs  servit  encore  beaucoup 
k  accréditer  aes  folies.  Le  pape 
Victor,  trompa  par  les  montanis- 
tes ,  leur  doi^na  <ies  lettres  d'ap- 
piobation  ;  mais  il  les^  révoqpa 
ensuite.  On  tint  plusieurs  conoîes 
conti?e  eux.  On  y  établit.  €«î  prin- 
cipe :  «  que  le  Saint-Esprit  perfec- 
tionne ceux  k  qui  il  se  conimuni- 
qiiC  ,  au  lieu  de  les  dégrader  ;  et 
mi'cu  fdisant  parler  les  prophètes, 
il  ce  leuç  ote  point  le  libre  usag^ 
de  la  raison  et  des  sens.  Lres  mou- 
taoïstes  remplirent  presque  toute 
ta  Fhrygie  ,  se  répandirent  dans 
la  Gatatie  ,  s'établirent  k  Cons- 
tantiuople  ,.  pénétrèi-eiit  jusque 
dans  rAlTiq.ue ,  et  séduisirent Ter- 
tullien ,  qui  se  sépara  d'eux  k  la 
fin ,  mais ,  h  ce  qu  il  paroit ,  sans 
condamner  leurs  erreurs.  Ces  bé- 
f'Ctic|ues  s'accordoient  tous^  k  re- 
connoître  que  l'e  Saint-Esprit 
avoit  inspiré  les  apôtres  ;  maïs 
ils  distinguoi^nt  le  Samtp*£sprit 
du  rumclet.  lis  pi:^iepdoiânt  <^ue 


MONT 

le  Paraclet  tevoit  inspiré  Moaf^mt  , 
et  avoit  dit  par  sa  bouche,  deti!- 
choses  beaucoup  plus  excellente^» 
que  celles  que  J.  C.  avoit  ensei- 
gnées dans  son  Evangile. Cette  dfs' 
tinction  du  Paraclet  et  du  Sairtt- 
Esprit  conduisit  un  disciple  de 
Montan  ,  nommé  Echinés^  a  ré- 
fléchir sur  les  persomies  de  la 
Trinité;  et  en  recherchant  leur 
diUérence  ,  il  tomba  dans  le  &a- 
bellianisme.  CeBdeuxbranciSLes  se 
divisèrent  ensuite  en  deux  petites 
sociétés  ,  qui  ne  diâeroient  que 
par  quelques  pratiques  rMliculê».,» 
que  chaque  prophète  prélendoit 
lui  avoir  été  révélées.  Ces  sectes 
eurent  le  sort  de  toutes  les  socie-^ 
tés  fondées  sur  l'enthousiasme. 
Qn  en  découvrit  Fimpotsture  ;  eil^ 
devinrent  k  la  fois  odieuses  et  ri- 
dicules, et  s'éteignirent  peu  à  peu. 
Telles  furent  les  sectes  des  las- 
cordurgites  ,  des  ascadurpites  , 
des  passalorinchites  ,  des  arto- 
ty rites.  Montan  laissa  un  Jivre  de 
Prophaties.  Priscille  et  Maximille 
^  publièrent  aussi  quelques  Senten- 
ces. Saint  Apollinaire  d'iiiéraple» 
fut  le  plus  zélé  adversaire  des 
m  on  taillâtes. 

IL  MOTNTAN  ,  archevêque  de 
Tolède,  vers  55o.  On  raconte  à  soa 
iîujet  une  iable  ridicule  ;  on  dit 
qu'ayant  été  accusé  d'impudicité  > 
il  prouva  sou  innnocencc  en  te- 
nant ,  pendant  la  célébration  des 
saints  mvstères ,  des  cbariKins 
ardens  dans  son  aube,  san&qu'elle 
en  i'At  brûlée.  Il  nous  î*estc  de 
lui  deux  Epitres  qui  décèicut 
beaucoup  de  savoiv. 

ÏII.  MONJAN  (Philippe  .  , 
ou, plutôt  Philippe  de  La  Mov- 
TAéCKE  ,  savant  docteur  de  Sov- 
bonc£,  natif  d'Armentières  ,  hai\ 
critique,,  enseigna  le  grec  a\ec 
réputation  dans  l'université  de 
Douay ,  qI\  il  fonda  Uois  boui:- 


MOIVT  MONT  109 

«es  ponrde  pamres  écoliers,  ift' «o« ,  nacmieuto  ,  y  mttm^  dei 
où  i]  Tnonrnt  en  ^76.  On  lui  doit  kombne.  Ensemble  ,  Valladolid  > 
*     ' '  "^    '  '      i55o ,  in-fol. 


la  Mévision  de  quelques  Traités 
de  saint  Jean  •  •Chrjsostâme  ,  et 
la  Traduction  du  grec  en  latin 
«les  Commentaires  de  Théopbj- 
lacte ,  archevêque  d'Acride  ,  sur 
les  Evangilf»s ,  les  Epîtres  de  saint 
Paul ,  et  plusieurs  autres  petits 
prophètes ,  Bâle  ,  1 554  et  1570. 

ÏV-  MONTAN  (Jean-BapUste), 
Voyez  MoDTANBS. 

*V.  MONTAN  (JeanJ,  né  à 
Strigan  en  Silésie  Tan  i5^i ,  s'ac- 
cjiiit  une  espèce  de  célébrité  par 
la  découverte  des  propriétés  d'une 
terre  de  la  montagne  de  Saint- 
George  ,  située  près  de  sa  ville 
natale.  Montan  présentoit  cette 
terre  comme  un  remède  efficace 
cofitre  beaucoup  de  maladies  , 
€t  assuroit  devoir  une  inanité  de 
cures  à  sou  usage  ;  mais  il  le  te- 
noit  secret ,  et  ce  ne  fut  que  1^ 
«ns  avant  sa  mort  qu'il  rendit 
pnl)liques  sa  prénaration  et  la 
méthode  de  remployer  ;  encore 
ne  se  rendît-il  qu'aux  instances 
réitérées  du  magistrat  de  Strigau. 
Son  ouvrage  sur  ce  sujet  a  pour 
titre:  Brève  s  ed  exquis  ètum  y  verè- 
ique  philosophicum  judicium  der 
verd  natis^d^  omnisqué  artis  ac 
fiici  experte  terra  sigUlatd  S  tri  • 

Eonii  per  divinam  graticun  à  se 
%{fffntà ,  Tfuremberg ,  i585  ,  in- 
i^.  Ce  médecin  mourut  en  x6o4- 

*  MOOTANA  (Bernard  ) ,  né 
près  liu  Motil^Serpat  en  Catalo* 
gne  ^  médedin  dé  V&oïfaetem 
Cbarl^s  V  ,  av^it ,  selon  Nicolas 
Antonio, »pra  tiqué  son  art  avec  dis- 
tinction  pendant  V4o  ans  »  quand  il 
imhiia  ,1.  .Libw  deia  'anatomia 
tkl  korrtbrre.  H.  'C^n  CoknmiO'del 
mai^queg^de  Mvndeœar^i>.  Lutg 
&trtath  ^Mtn^iosAy  £on  ^elem^ 
ùfr,  ueerca  -de  .un  suenno  que 


♦I.  MONTANARI(P.  D.Apol- 
linaire) ,  de  Faenza  ,  moine  ca-^ 
maldule  ,  gouverna  pendant  plu- 
sieurs années  le  monastère  de 
Saint-Grégoire  à  Rome ,  et  mou- 
rut à  Ua venue.  On  a  de  lui ,  I. 
Discorsi  due  accademici  sul  piv^ 
blema^  si  schiqffb  di  J^Ltlco  Josse 
piii  ingiurioso  a  Chrîsto  del  ba- 
cio  di  Giuda,  Fiorenze  ,  1696. 
II.  Vita  di  S,  Romuaîdo  ,  Ronia , 
1707  ,  Havenna  ,  1727  ,  etFabria- 
no  ,  174*  •  W  publia  celte  vie  sous 
le  nom  de  René  Monti.  Il  est 
encore  auteur  de  quelques  ou-^ 
V rages  de  controverse. 

*Il.  MONTANARï  (Jacques),  de 
Bagna-Cavallo ,  mineur  conven* 
tael ,  -élu  générai  de  son  ordre  en 
1617^  et  mort  k  Venise  Tau  1 65 1 , 
a  iécrit  plusieurs  ouvrages  dont 
les  prinâpaux  sont ,  I.  Exercitia 
spirilualia^  Cracoviee,  .1620.  H. 
Carmina  de  divtinse  sapientiag 
triumpfw  ,  Rom»,  iSpg.  lil.  Jîe-r 
JbmuUio  studiorum ,  Colonie  , 
1619. 

III.  MONTANARI  (Gemi- 
niano],  astronome  de  Modène, 
enseigna  les  mathématiques  à  Bo- 
logne avec  réputatio];^,  et  y  mo,u- 
rut  vers  la  fan  du  17*  siècle.  Tl 
pensoit  a  peu  près  jcomiTie  Gas- 
sendi ;  mais  il  n'avoît  pas  son' 
génie.  Ses  ouvrages  roulent  sur 
la  physique  et  l^stronomie.  On 
a  de  lui ,  I.  Une  Dissertation  sur 
les  comètes  y  en  latin.  ïf.  Df  la 
manière  de  yuire  des  abserxfo^ 
fions  astronomiques.  IFÏ.  2>/î- 
cours  sur  ks  étoiles  fixes  (  vrcnieâ 
ou  prétendues  )  qtn  Ofti  dis» 
paru  ,  et  sur  celles  qui  -ont  com» 
mencé  à  paroitre  ,  etc. 

M.  îilONTANl(Jean,F>rançoU), 


iio  MONT 

d'ime  noble  famille  de  Pësaro 
vers  Fan  i68d  ,  proiésseiir  de  mo- 
rale au  collège  romain  ,  où  il 
mourut  en  1760  ,  retouctia  et 
corrigea  Touvragè  du  F.  Pelizza- 
rio  ,  son  confrère ,  intitulé  I>e 
m onialibus y elc, et  y  ûi  de  grandes 
augmentations,  qu'il  tira  en  gran- 
de partie  des  décrets  de  la  congré- 
gation sacrée  et  des  bulles  de  Be- 
noît XIV  ,  et  le  publia  sous  ce 
titre  :  Tractatio  de  monialibus  , 
in  qud  referuntur  omnes  Jere 
iquœstiones  de  receptione  novi- 
tiatu  ,  doU,  renuncialione  bono- 
rum^profossione,  vélo  y  consecra- 
tiorie  ,  votis  religiosis  clausura^ 
obligationibus ,  prohibitionibus  , 
pâsnis  ,  prhilegits  ,  ac  guberna- 
tione ,  quoad  earwnprœlatos ,  ab- 
hatissas ,  ^t  confessarios  oïdina- 
rio&  ,  €LC  extraordinarios  ,  auc- 
tore  Francisco  Peillzzario  Pla- 
eentino  S.J,  editio  novissiina  , 
aucta  et  correcta  juxta  animad- 
versiones  sacrœ  indicis  congrega- 
tionis  à  Joanne  Francisco  Mon- 
tani  ejusdem  societatis  theohgo 
cum  appendice  constitutionum  SS. 
D.  N.  Bertedicti  XlP^adeam  ma- 
te/^ampertinentium jKotniii ,  iy55, 
in-4°«  Ce  livre  fut  publié  de  nou- 
veau par  Romondini  ,  à  Venise  , 
en  1761.  Monta  ni  corrigea  pa- 
reillement un  autre  ouvrage  de 
Pelizzario  sur  les  réguliers. 

*IÏ.  MONTANI  (François) ,  de 
Pesaro  ,  mort  en  i  yS^ ,  gentil- 
homme de  la  chambre  de  Cosme 
lïl,  qui  l'employa  dans  plusieurs 
affaires  importantes  ,  savoit  très- 
bien  les  langues  grecque  et  latine  ; 
9Voit  des  connOissances  dans  la 
littérature  ,  et  cultiva  les  sciences 
avec  succès.  L'amour  de  l'étude 
lui  fit  bientôt  abandonner  la  cour, 
et  il  se  retira  dans  sa  patrie  pour 
s'y  livrer  entièrement.  On  a  de 
lui  plusieurs  ouvrages  pleins  d'é- 
rudition ,   mais  qui   manquoient 


MONT 

de  critiqué  ,  ce  qui  lui  attira  ded 
contradictions  ,  et  niéme  des  dé- 
sagrémens ,  sur  -  tout  relative- 
ment à  sa  Lettre  touchant  les 
consi<lémtions  sur  la  manière  de 
bien  penser^  écrite  par  un  afca- 
démicieu  ,  Venise  ,  i  jo5.  Ses  au- 
tres ouvrages  sont,  I.  Glossœ 
marginales  ad  Musœi  Passerii 
lucernas  collectée  ,  etc. ,  lySg. 
II.  Dissertazione  sopra  un  is^ 
crizione  greca  ,  e  sopra  un  bas^ 
sorilievo  délia  galeria  G.  ducaU. 

*  I.  MONTANO  oaMoNTANARo 

(  Nicolas  )  ,  homme  d'un  es- 
prit ardent  ,  mais  turbulent  et 
séditieux  ,  originaire  de  Gaggio  , 
dans  les  montagnes  de  Bolo- 
gne ,  professeur  d'éloquence  a 
Milan.  Lorsque  Galéas  -  Marie 
Sforce ,  fîls  de  François  ,  succéjda 
à  son  père  dans  le  gouvernement 
de  Milan,  en  1466 ,  il  commença 
à  indisposer  et  exciter  quelques- 
uns  de  ses  écoliers  ,  qui  étoient 
nobles,  contre  Jean -'François 
Pusterla ,  un  des  ministres  du 
duc  ;  et  pendant  une  année  en- 
tière on  le  vit  occupé  à  souffler 
par- tout  Tesprit  de  révolte  et  de 
sédition.  Après  avoir  déterminé 
ces  jeunes  gens  k  passer  sous  les 
étendards  du  fameux  général 
Barthélemi  Coîleone  .  de  Ber- 
game  ,  il  se  vit  tout^a7COup  en 
butte  à  la  haine  de  la  noblesse 
milanaise  ,  et  fut  abandonné 
de  ses  écoliers  ,  et  même  dé 
ses  amis.  Il  quitta  alors  Milan 
et  se  rendit  à  Rome  ,  ensuite-  k 
Bologne  ,  d'oii  il  retourna  à  Mi- 
lan. Son  retour  dans  cette  ville 
fut  une  espèce  de  triomphe  ,  pafr 
le-  concours  de  ses  écoliers  et 
des  professeurs  qui  allèrent  lui 
rctodre  visite  et  le  féliciter  sur  son 
retour.  Quelques  épigramm'es  sa- 
tiriques qu'il  lança  contre  quel- 
qties  particuliers- motivèrent  son 
emprisoB&etneni  y  et  ^  selon  .qiicl- 


MONT 

yics  écrivains  ,  Galëas-Marie  le, 
fit  fustiger  publiquement  pour 
avoir  violé  une  fille.  Ce  cîiâti- 
jnent  n'éteignit  pas  l'eiprit  sédi- 
tieux de  Montano  ;  il  recommença 
à  soulever  la  noblesse  contre  le 
duc  ,  qui  le  fit  chasser  de  la  ville  ; 
mais  la  fermentation  qu'il  avoit 
excitée  contre  Galéas^larie  se 
changea  bientôt  en  une  horrible 
copiuration  qui  éclata  contre  ce 
prince,  qui  fut  assassiné  le  26 
décembre  1476.  Montano,  exilé 
de  Milan ,  implora  et  obtint  la 
protection  de  Ferdinand ,  roi  de 
rifaples ,  qui  lui  commanda  de 
prononcer  -u<i  discours  pour  dé- 
tourner les  Lucquois  de  contrac- 
ter aucune  alliance  avec  Laurent 
de  Médicis.  Cette  tenUtive  ne  fut 
pas  heureuse.  Médicis,  irrité  con- 
tre loi ,  le  fit  arrêter  sur  les  mon- 
Ugnes  de  Bologne, 'et,  sans  autre 
forme  de  procès ,  il  fut  pendu  à 
un  arbre  ,  comme  •  un-  assassin. 
Le  discours  viraient  de  ce  profes- 
seur contre  Médicis  ,  oui  étoit  en 
manuscrit  dans  la  bibliothèque 
ambrpsienne ,  fut  imprimé  sur  la 
fin  du  i6»siècle, 

/IL  MONTANO  (  Jean  -  Bap- 
tiste),  sculpteur  milanais  ,  K'oc- 
capa  a  Rome,  sous  le  pape 
Grégoire  XIII ,  à  des  ouvfvges 
d'architecture  et  de  sculpture  en 
bois  ;  il  avoit  une  telle  adresse /à 
travailler  le  bois  ,  qu'il  le  ma- 
■ioit  pour  ainsi  dire  comme  de 
Ja  cire ,  et  enfaisoit  ressortir  des 
figures  aussi  correctes  qu'élégan- 
tes. Il  sculpta  y  par  ordre  de 
Clément  VIII ,  l'excellent  Orgue 
deSaint-Jean*de-Latran ,  et  don- 
na les  dessins  des  églises  ,  des 
tombeaux  et  des  principaux  au- 
tels de  Rome.  Ces  dessins  furent 
gravés  peu  après  par  les  soins 
•de  Bapti&te  Son  a  ,  architecte  ro- 
main ,  qui  avoit  été  son  élève. 
'Montano  moui*at  à  Rome  en  i6ai . 


MONT  III 

On  a  de  lui ,  L  UareMlettura  con 
diversi  ornanietitl  cavati  dalt 
antico,  Rome,  ^i636,  in-folio, 
II.  Scella  di  variî  tcmpletti  anti^ 
cki  ,  con  le  plante  e  alzate  ,  di- 
segnati  in  pœspettii>a  ,  e  publi- 
cati  da  Giftmhatista  Soria  , 
Rome  ,  1624  ,  in-fol.  IIL  Diversi 
omamenii  per  depositi  e  altari  , 
Rome,  1621  ,  in-folio.  IV.  2V- 
bernacoli  diversi ,  Rome ,  i6a8  , 
in-fol. 

I.  MONTANUS.  Foy.  Ne'kqn, 

n.  MONTANUS.  Foy.  Abias  . 
no   IL 

IIL  MONTANUS.  Forex 
Berghï:,   n«   L 

IV.  MONTANUS  ou  Montano 
(Jean- Baptiste),  de  Vérone,  re- 
gardé comme  un  second  Galien, 
né  d'une  famille  noble, pratiqua  et 
enseigna  la  médecine  à  Padoue 
avec  une  réputation  extraordi- 
naire. On  a  de  lui ,  L  Medicina 
universa.  IL  Opuscula  varia  me- 
dica  ,  in  -  folio.  IIJ.  De  gradi* 
bus  etfacultatibus  medicamento- 
mm,  in-8«».  IV.  Lectiones  in 
Galenum  et  Avicennam ,  in-8«, 
et  d'autres  ouvrages  qui  eurent 
un' succès  distingué.  Les  livres 
de  Montanus  sont  clairs  et  soli- 
des. Presque  toutes  les  acadé- 
mies d'Italie  lui  ouvrirent  leurs 
portes.  Il  étoit  k  la  fois  médecin, 
et  poète,  U  mourut  le  6  mai  i55i , 
à  53  ans. 

♦  V.  MONTANUS  (Paul) ,  de  soe 
nom  hollandais  Van  den  Berghe 
né  à  Utrecht,  d'une  famille  di^ 
tinguée ,  en  i53o  ,  fut  reçu  licen- 
cié  en  droit  k  Angers  en  i55i , 
exerça  ensuite  la  jurisprudence 
k  Utrecht ,  et  y  fut  revêtu  de 
la  dignité  sénatoriale  par  Phi- 
lippe 11 ,  roi  d'Espagne,  eu  i56i. 
Son  refus  d'abjurer  le  r^ime 
espagnol  le  fit  destituer  de  cette 
place  en  i58o ,  et  il  mourut  dans 


ita  MONT 

la  vîe  privîée  eu  1587.  Son  fi*ère 
£altb.asar  publia  de  lui ,  âpre:» 
su  mort ,  Tractatus  de  jute  tu- 
trlan^in  et  curationum  ,  lufiyàe  , 
1.595  j  Jn-lbl. ,  réimprimé  plu- 
sieurs fois.    . 

*  VI.  MOIVTAITOS  (  Arnoîfl  ) 
c  écrit  eo  hollandais,  I,  Une  Vie 
de  Frédéric- Henri ,  prince  'd*0- 
xange ,  Amsterdam  ,  1.653 ,  in-ia. 
lï.  Men'eilles  de  V Orient ,  ou 
Description  dès  Indes  orientaît^s, 
des  principaux  voyages  et  des 
guerres  dont  elles  ont  été  Vohjet 
et  le  théâtre  ,  Rolerdam  ,  .i6,o4  » 
ifi-i'î.  îll.  Ambassades  mémo- 
rnhles  de  la  compagnie  des  Indes 
iiolhmlaises  vers  les  empei^urs 
r'u  Japon .,  Amsterdam  ,  1669  , 
ivvit'ol.  IV.  Histoire  des  premiers 
Ikabltons  de  TAmstelland  (  on  du 
pays    d'Amstel  ) ,    Amsterdam  , 

MONTARGON  (  Robert-Fran- 

ff»!^  de  )  ,  dit  le  P.  Hyacinthe  de 
Assomption  ,  augustia  de  la 
place  des  Victoires  ,  né  a  Paris 
le  27  lïKii  1705  r  se  distingua  dans 
la  .ciiairc. -Le  roi  Stanislas  l'ho- 
nora du  titre  de  son  aumônier, 
en  cécempense  d'uu  A  vent  qu'il 
pri^oha  devant  ce  prince.  Il  périt 
malhenreusement  à  Plombièpes, 
à-65  aits ,  ilans  la  crue  d'eau  qu'o- 
proui^a  cette  \iUe ,  la  nuit  -du 
:i4  au  a5  juillet  de  l'année  1770. 
On  compté  parmi  ses  ouvrages, 
I.  Le  Dictionnaire  apostolique , 
Paris,  1752,  1758,  in-8**,  i3vo!,, 
Paris,  chez  Lottin  Taîné.  IL  Le 
Hccueif  {Céloquence  sainte ,  i  vol. 
in-i2.  m.  U Histoire  de  linsti- 
fiftron  de  la  Jeté  du  Sai/it-Sacn?- 
mentr,  i  y.  in-ia.  Son  Dîctioiiiwi- 
re  apostolique  est  un  répertibre 
utile,  et  le  s,eroit  davantage  si  l'au- 
tour àvoit  eu  plus  de  goût  et  un 
strie  moins  incorrect.  Le  grand 
î<K:t>iivérâent  de   tou«  les  livres 


MONt 

j  de  ce,  genre ,  et  en  partlcolier  de 
i'omra^e  du  P.  de  Montargon  , 
c'est  qu'oH  trouve  un  morceau  ex- 
cellent à  ^ôié  de  plusieurs  pas- 
sages qui  n^offrent  que  des  tri- 
vialités, et  quelquefois  même  des 
platitudes. 

MOiNTARROYO  -  MAS- 
GAREiXHAS  (Frejrede),' 
lié  à  Lisbonne  en  1670  ,  d'une* 
l'amille  noble ,  voyagea  dans  pi'es-* 
(  que  toute  l'Europe.  11  servit  en- 
suite en  qualité  de  capitaine  dç 
cavalerie,  depuis  1704  jusqu'en 
17 10.  11  quitta  le  métier  de  la 
guerre  pour  se  livrer  à  l'étude  y 
lut  deux,  lois  présiéent  de  l'aca- 
démie des  anonymes  ,  puis  secré- 
taiits  et  maître  d'orthographe  dans 
celle  des  appliqués.  Ce  tut  lui  qui 
intreduisu  le  premier  en  Portogai 
r4isage  des  galettes.  Ce  savant 
avoit  du  goût  pour  tous  les  gen- 
res de  liiiératUFe  ;  il  avoit  puisé 
dans  ses  diilérens  voyages  taules 
les  connorisfiances  qui  peuveut 
intéresser  •l'iiumanilé.  H  nionrot 
vers  i65o.  «Ses  principaux  ouvra- 
ges sont,  I.  I«e6  ^égoûiatiofis 
de  la  paix  de  Hysw/ck  ,  2  vol. 
in  -  y»*.  IL  Histoire  naturelle  , 
chronologique  et  politique  du 
mo/uie.  ïii.  Là  Conquête  des- 
Onizes ,  peuple  du  Brésil ,  in-4*i 
iV.  Relation  des  batailles  d'Où-- 
denaKde  et  de  Petervi^aradtn  , 
in  -  4**»  V.  Relation  de  la  mort 
de  Louis  Xl^/in-^^.  VL  Eife- 
nemens  terribles  arrivés  en  /Tt/- 
f'vpe  en  1717,  in-4" .  VH .  nétail 
des  ^progrès  faits  par  les  fausses 
contre,  tes  Tmvs  et  les  Tartares , 
10-4"  >  etc. 

t  MONTA UB AN  (Jacques 
PoussET  ,  sieur  de  ) ,  avocat  aM 
parlement  et  échevm  de  Paris, 
mort  en  cette  ville  en  i685  ,  e&t 
auteur  de  quelques,  pièces  dd 
théâtre  :  Zé/tobie  ,  rxfins  d*Arrnér 
nie  ,  représentée   «a    i5v.o,   iiU- 


MONT 

prioiéç,   60   i653,  in-iQ;    tes 
Charmes  de   Félicie,    pastorale 
•£^1  ciipq  actes  et  en  vers ,  Paris , 
.i654  >    in  -  12  ,  sujets  tiré  de  la 
ÏKane  de  Monte-Major  ;  Séleucus, 
tragi-ccun^e-biéroique^   repré- 
^Ektée  en.  i655  ,  et  imprimée  en 
a654  >  in-  la  ;  h  C^mte  (THol' 
lande  y   tr^gi  -  comédie  ,    Paris  , 
i654  ,  in-  li  ;  ladegoade  ,   tra- 
gédie  représentée   m^   i653 ,  et 
imprimée  Tannée   suivante.   On 
lui    attriiotae   agâsi.  PaïUasruely 
^co^i^die  imprimée  en  1704  9  ^t 
Jes  ^enturef  de  Paratrgey  co- 
médie en  cinq  actes,  représeetée 
^«k   i674>'*i«^i  qu'une   tragédie 
44^  Tnjeste.  Ces  àoax,  dernières 
ja'oQt  pa$  été  imprimées.  Cet  aa- 
leuff  étoit.très-lté  avec  Boileau, 
Bacine  et  C^pelle.  S'il  est  vrai 
/|u'il  ait  eu  part  à  la  comédie  des 
f^kù^AurSy    op   ne  peut  dputer 
qi^e-ce  ne  iM  un  homme  d'esprit. 

!  »  MONTAUbOJN  (  Jean- 
GraJi]|riel)«  né  »  Mantes  le  aS  seo^ 
leinbce  i7aa  9  et  mort  sur  la  on 
4n  i^*  siècle  >  %  dcmné  Supplé- 
ment à  Fessai  sur  la  police  des 
grains;  Mémoires  sur  la  poHti- 
tique  >  f  histoire  mUureiie  >  •  le 
commerce  et  téconomie  ;  de»  No- 
tices historiques  sur  de3  g«as 
46  leltjces  ;  des  Poésies,  dftns  les 
Journaux  >  et  des  Mélanges* 


MONT  ii5 

hauteur ,  et  renversa  cinq  escj^'' 
drons  qui  venoient  k  lui.  L  année 
suivante  il   obtînt  le  b^ton    de 
maréchal  de  Fiance.  Il  eut  en^ 
suite   le   cordon  de  fordre  du 
Saint-Esprit  et  la  place  de  gou- 
verneur du  duc  d'Orléans  ,  de- 
puis régent  du  royaume.  Il  mou« 
rut  k    Paris   le  5  février  1684  » 
ne  laissant  que  des  fîlles.  Mon- 
ta ult  honnête  homme ,    et  sujet 
(idèle  ,   très -attaché    au  roi    et 
aux  ministres  ,  fut  plus  distingué 
par  ses  vertus  que  par  ses  succès 
militaires.  Il  avoit  eu  le  comman- 
dement des  troupes  auxiliaires  > 
I  envoyées  k   Candie  en   1669.  {1 
débarqua    heureusement  ;    liiais 
les  Turcs,  qui  s'étoient  retirés  sur 
les  montagnes ,  ayant  fopdu  avec 
impétuosité    sur    les    Français , 
Navailles    fit    sa    retraite    apr^ 
avoir  perdu  huit  cents  hommes^. 
Désespérant  de  sauver  Candie , 
il  se  rembarqua  avec  ce  qui  iie^- 
toit  des  huit  mille  hommes  quis 
Louis  XIV  y  avoit  fait  passer  en 
difTérens  temps.  Ses  Mémoires^ 
imprimés  en   1701,  in- 12,  sont 
superficiels  et  assez  peu  intére^- 
^  sans.   L'auteur  écrit  en  homme 
de  quahté,  avec  une   simplicité 
élégante  et  noble  :  il  n'y  manqup 
que  des  faits  curieux. 


MOKTAULT  (PhiKppe  de), 
4uc  de  Navailles >  pair  et  maré^ 
chai  de  France  »  d'une  famille  de 
^igorre  qui  cemonle  au  i4*  siè- 
cle ,  reçu  pAffe  chez  le  car- 
dinal de  Richelieu  en  1 655,  k 
l'âge  de  j4  ^^s«  Instruit  par  ce 


,  *  MONTAURO  014  MoNToa© 

(Renaud),  de  Tordre  des  prê- 
cheurs ,  évéque  de  Céphalide  » 
employé  nar  le  pape  Alexandre 
VI  dans  plusieurs  amstires  iitipor- 
tantes  ,  mourut  en  Espagne  ,  oh 
il  avoit  été  envoyé  auprès  de  sa 
majesté  catholique  pour  terminer 
quelques  négociations    du    pluiS 


céfèl»re  cardinal ,  il  abjura  la  re-    b^ut  intérêt.  On  a  de  lui  pe  rç- 
4igio«  protestante ,  et  parvint  en-    ductionibus  naturalibus  lib.  de 


^uite  aux  grades  militaires.  Il 
conn manda  la  droite  de  la  cava- 
Jene ,  k  la  bataille  de  Senef ,  le 
j.  1  aoAt  1674  j.  chargea  une  par- 
fit des  enaoemis ,  po»lé^  «ur  une 
T.  xu. 


futurorum  contingentium  cfi^ci^l' 
tate  tractatuSf  super  Ubf%  ^^^ 
tentiarum  4  ^oL 

f 

\    +  MONTAUSIBR  (Charles  m 


/ 


ii4      ,     MONT 

Sainte-Mauke^  duc  de  ) ,  pair  àe 
France ,  chevalieç  des  ordres  du 
roi,  et  gouverneur  de  Louis,  dau- 
phin de  France  ^  d*une  ancienne 
liaison  originaire  de  Touraine  , 
se  distingua  de  bonne  heure  par 
sa  valeur  et  par  sa  prudence. 
Durant  les  guerres  civiles  de  la 
Fronde ,  il  Aiuntint  dans  l'obéis- 
sance la  Saintonge  et  FAngou- 
mois,  dont  U  étoit  gouverneur. f 
Jl  n'avoit  encore  éprouvé  que  des 
contradictions  et  des  dégoûts  dans 
son  gouvernement  de  Norman- 
die, lorsqu'il  apprit  que  la  peste 
s'y  déclaroit.  Il  annonce  qu'il  va 
s'y  transporter  ;  sa  famille  l'en 
détourne ,  et  il  répond  :  «  Pour 
moi,  je  crois  les  gouverneurs  obli- 
gés à  résidence ,  comme  les  évê- 
ques.- Si  l'obligation  n'est  pas  si 
étroite  en  toutes  les  circonstances, 
elle  est  du  moins  égale  dans  les 
calamités  publiques.»  Son  austère 
probité  le  fit  choisir  pour  présider 
a  l'éducation  du  da;uphin.  Il  parla 
toujours  k  ce  prince  en  philoso- 
phe et  en  homme  vertueux  ,  qui 
sacrifioit  tout  k  la  vérité  et  k  la 
raison.  Ije  prince ,  s'imaginanl 
avoir  été  frappé  par .  son  gouver- 
neur ,  «  Comment  ,  monsieur  , 
dit-il ,  vous  me  frappez  !  Qu'on 
m'apporte   mes  pistolets.  —  Ap- 

Î'  )0rtez  k  monseigneur  ses  pisto- 
ets ,  reprend  froidement  le  duc.» 
Il  les  lui  fait  remettre  entre  les 
mains  :  «Voyez ,  monseigneur ,  ce 
que  vous  vouiez  faire?  »  Le  prince 
tombe  k  ses  genoux.  «Voilà,  mon- 
seigneur, dit  Montausier,  où  con- 
duisent Jes  passions  !  »  Il  ne  lui 
laissoil  jamais  lire  les  épîtres  dé- 
dicatoires  qu'on  lui  adressoit. 
L'ayant  surpris  un  jour  lisant  k 
la  tlërobée  une  de  ces  plates  épî- 
tres, il  lui  fit  voir  ^  que  cet  hom- 
mage n'étoit  qu'une  véritable  dé- 
rision ,  et  qu'on  le  louoit  précisé- 
ment de  toutes  les 'qualités  qu'il 
u'-avoit  point.  Il  conâerva  méi&e 


MONT 

son  austère  véracité  avec  Loilis 
XIV.  Ce  prince  lui  ditun  jourqu'ii 
venoit  enfin   d'abandonner  k  la 
justice  un  assassin  auquel  il  avoit 
fait  grâce  ap  rès  son  premier  cri- 
me, et  qui  avoit  tué  vingt  hommes^: 
«  Non  ,  Sire  ,  réponaît  Montau* 
sîer,  il  n'en  a  tué  qu*un,  et  votre 
Imajesté  en   â   tué  dix*- neuf,.... 
Mes  pères,  disoit-il,  ont  été  tou- 
jours fîdèléi^  sei*viteurs   des   rois 
leurs  maîtres,  et  jamais  leurs  flat- 
teurs. Cette  honnête  liberté  dont 
je  fais    profession    est  un  droit 
acquis ,  une  possession  de  ma  fa- 
mille ,  et  la  vérité  est  venue  k 
moi  de  père  en  fils  comme  une 
portion  <ie  mon  Héritage.  »  Lors- 
qu'il eut  cessé  de  faire  les  fonc- 
tions de   gouverneur  ,  il  dit  au 
dauphin  :  «  Monseigneur,  si  vous 
êtes  honnête  homme,  vous  m'aime- 
rez ;  ,si  vous  ne  l'êtes  pas,  vous  m« 
haïrez,  et  je  m'en  consolerai....  » 
Lorsque  ce  prince  eut  pris  Philips- 
bourg,  le   duc   liii   écrivit  cette 
lettre ,  digne  d'un  ancien  Romain  ; 
«  Monseigneur  ,  je  ne  vous  fais 
pas  compliment  sur  la  prise  d« 
JPhilipsbourg  ;    vous   aviez  une 
bonne  armée ,  une  excellente  ar- 
tillerie, et  Vauban.  Je  ne  vous  en 
fais  pas  non  plus  sur  les  preuves 
que  vous  avez   dotinées  de  bra- 
voure et  d'intrépîflité  ;  ce  sont  des 
vertus    héréditaires    dans    votre 
maison.  Mais  je  me  réjouis  avec 
vous  de  ce  que  vous  êtes  libéral , 
généreux  ,'iiumaiii ,  faisant  valoir 
les  services  d'autruî ,  et  oubliant 
les  vôtres.  C'est  sur  quoi  je  vous 
fais  mon  compliment.  »   il  con- 
duisit un  jour  le   dauphin  dans 
ufae  chaumière.  «  Voyez,  monsei- 
gneur !    c'est  sous  ce   chaume  , 
c'est  dans  cette  misérable  retraite 
que  logent  le  père  et  la  mère , 
et, les  enfslns ,  qui  travaillent  sans 
cesse  pour  payer  l'or  dont  vos 
palais  sont  ornés ,  et  qui  meurent 
de  faim  pour  subvenir  aux  frais 


•* 


MONT 

.  de  votre  ta]3le.  »  Ce  seigneur  mou- 
rut le  l'j  mai  1690  9  .à  3o  ^ns. 
On  sait  que  les  enneinis  de  Mo- 
lière voulurent  persuader  au  duc 
de  Montansier  que  c'étoit  lui 
que  cet  auteur  jouoit  dans  le  Mi- 
santhrope. Le  duc  alla  voir  la  pièce 
et  dit  en  sortant  «  qu'il  auroit 
bien  voulu  ressembler  au  Misan- 
thrope de  Molière.  De  son  mariage 
avec  Julie  -  Lucie  d'Angennes  ,< 
dont  nous  parlons  aux  mots  Ram- 
BouiLLET  et  Jaiuit  .  Il  n'eut  qu'une 

fille,  mariée  au  duc  d'Uzès 

Flécbiera  fait  l'oraison  funèbre 
,"de  Montausier.    Voyez  sa   vie , 
Paris  ,  1731  ,  in-i2. 

MOISTAZÊT  (Antoine  de.Mal- 
viN  de  )  ,  né  en   17  ip,  dans  le 
diocèse  d'Agen  ,  nommé  évêque 
d'Autun  en  174^  >  archevêque  de, 
Lyon   en   1758,  mourut  à  Paris 
le  a  mai   1788.  L'académie  fran* 
(aise  le  mit  au  nombre    de  ses 
membres  en  1757  ,  et  il  ne  dut. 
ce  choix    qu'à   ses   talens.  Une 
,  mémoire  heureuse  f  une  imagina- 
tion brillante  ,    un  esprit  égale- 
ment propre  aux  affaires  et  aux 
belles-lettres ,    le    distinguèrent 
de  bonne  heure.   Son  éloquence 
ëtoit  élevée,  noble,  énergique,  et 
bien   nourrie.    Ce    caractère  se 
montre  dans  ses  dlôiérens  ouvra- 
ges. Les  principaux  sont  ,'I.  Let- 
tre à  M,  r archevêque  de  Paris  , 
1760,  in-4*^  et  in- 13.  II.  Instruc- 
tion pastorale  sur  les  sources  de 
Tincrédulité  et  lesjondemens  de 
la  religion,  in-4'»,  1776;  lue  avec 
fruit  et  avec  plaisir  par  les  incré- 
dules mêmes.  Cet  ouvrage  ,  re- 
marquable par  la  force   du  rai- 
sonnement ,  et  par  divers  traits 
d'éloquence ,  l'est  encore  par  la 
sagesse  et  la  modération  de  son 
style,  m.  Des  Mandemens  y  des 
Instructions  pastorales  ,  un  Ca- 
téchisme ,   et   d'autres   Ecrits  k 
Véglisê  de  son  diocèse^ 


MONT 


liS 


MONTBfiLLIAAD  (  Philibert 
Gdsheaii  de } ,  •  né  en  1 720  à  Sé- 
mur   en  Auxois  ,  tnort  dans  la 
même    ville    le    aS     novembre 
1785  y  passa  une  partie  de  sa  jeti«- 
nesse  à  Dijon ,  et  vint  ensuite  k 
Paris  »  011  il  se  fit  connoître  par 
son  goût  pour  les  sciences«  La 
continuation  .de    la    Collection 
académique ,  recueil  qui  contient 
tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  intéres^  ' 
sant  dans  les  Mémoires  des  diiTé- 
rentes  académies  de   l'Europe , 
l'annonça  avantaj^eusement  dans 
.le  monde  httéraire.  Le  discours 
qui  est  à  la  tête  du  premier  vol. 
est  bien  pensé  et  bien  écrit.  Bui- 
fonson  ami,  ayant  besoin  d'dh 
associé  dans  son  grand  travail  de 
l'histoire  naturelle  ,   lui  proposa 
de.se  charger  de  continuer  celle 
des  oiseaux.  Montbelliard  y  con- 
sentit; mais  il  laissa  paroître  les 
{premiers  articles  sous  le  nom  de 
'illustre  naturaliste    qui    l'avoit 
mis  de  moitié  dans  son'  travail. 
Il  eut  le  plaisir  de   n'être   pas 
reconnu,  et  ce  fut  Bufibn  qui  le 
nomma  dans  une  préface ,  oii  il 
dit  de  lui  que  c'est  l'homme  du 
monde   dont  la   façon  de  voir , 
de  juger  et  d'écrire ,  a  le  plus  de 
rapport  avec  la  sienne.  Lorsque 
la  partie  des  oiseaux  fut  achevée, 
en  9  vol.  in-4^  ,  ou  18  in  t  1^2  ^ 
Montbelliard  s'occupa  des  insec- 
tes ,  matière  sur  laquelle  il  avoit 
déjà  fourni  beaucoup  d'articles 
a  la  nouvelle  Encyclopédie  -,  mais 
la  mort  l'arrêta  dans  ses  travaux. 
La  sensibilité  et  la  gaieté  formoie.it 
son  caractère.  11  étoit  ami  tendr  3 
et  zélé.  <f  Je  suis  bien  aise  de  ces- 
ser de  vivre ,  dlsoit-il  aux  parens 
et  aux  amis  qui  entouroient  son 
lit  ;  vous  n'aurez  plus  k  souffrir  de 
mes  douleui's.  »   Il  étoit  marié. 
Sa  femme ,  instruite  dans  les  lan- 
gues, et  de  plusieurs  sciences» 
épargnoit  à  son  époux  une  partie 
des  recherches,  et  elle  n'en  a  ja- 


À 


ii6 


MONT 


i9»«istttfrM*  tt  a  laissé  im  fils  q^iû 
lut  Q&ci^  dexèragQps. 

t  MQNTBRUN  (  Charle  D»  Ptt» , 
j^t  h  lk«(?#)>  UB>  des  plus  vaii- 
lans  cii^pÂtttœes  «aWiiu^es  du  16^ 
Siècle.  Diieos  exploits  ,  par  les- 

SixeU  ilsigaala  .sa  Tai«ur  «n  4éfei^ 
«Mtt  son  parti ,  Fobligèraat  dç  se 
vetirer  à  Genève.  Dçux  ans  après 

.  «BYÎf on  ik  ventra  en  France  j  et  i 
ie  rencbt  ittaite»  de  plnâieurs  pla- 
fii^  en  Qauphiné  et  en  Pi^ovence. 
Il  se  trouva  ait^  batailles  de  lar- 

»  Aae  et  de  Monoon tonr.  L'an  1570^ 
jétani  reiïenii  en^  Dâtfphiné ,  il  a^-* 
•compdfgna  Famiral  de  Ckkastillon 
an  Vivai^ia,  0t  passa  le  llbéne  k 
'la  nage  avee  s«i  cavalerie ,  après 
avoir  nlesâié  lemai^qais  de  Cordes, 
«om  mandant  de  la  pij^ovince  ,  et 
4^lait  Vannée  op'il  eemmandoit. 
iPostériearement  à  la  Saint^Bap- 
Àale«ai)  en  1^74  f  Mootbrun, 
av^MQt  pris  diverses  places,  eut 
yandace  de  ^arelier  contre  Tar- 
Biée  dellenn  Ili  ,  qijii  iaiseit  le 
*mé^e  de  livron  >  el  d'ordonner  à 
âe&  tnMtpet  die  piller  le  bagage  de 
<ee  pe^inoe.  Lerei|u'on  lui  repro- 
cba  cette  action^    il  répondit  : 

'  ««  ]>env  eikosearendent les  nommes 
'égaiu:>  le  jeu  et  les  armes,  x  Di^fin 
le  marquis  de  (>ordes  Fajfant 
pouranivi  viven»ent ,  Montbrun  , 
ae  voyant  en  danger  d'être  tué  ou 
fait' prisonnier,  poussa  son  cheval 
'Àtigué  ponr  sauter  le  canal  d*un 
mouUn  ,  près  de  Die  ;  mais  il 
tomba ,  se  cassa  -la  caisse ,  et  lut 
arrêté.  Il  avoit  dit  un  }our  :  «  Le 
roi  m'éerit  oomme  roi ,  et  comme 
si  j.e  devoii&  le  reconnoître.  Cela 
seront  bon  en  temps  de  paix^  mais 
en  temps  de  iruevre ,  ave«  le  bras 
armé  et  le  cul  sur  la  felle ,  tout  te 
.monde  est  çompagnoin.  Q4A'ilvoie 
>%  présent,  dit  Henri  III  en  appre- 
nant sqn  arrestation,  s'il  est  mon 
compagnon.  »  £»  effet ,  il  {ni  fit 
4f^re  S(OM  proieès  à^Gf ea^Je ,  ok  en 


le  conduisit  le  29  du  mois  ijejun- 
let.  Montbrun  lut  condamné  à  la 
mort  ,  qu^  souffi-it  avec  beaur 
coup  de  constance  ,  le  iti  aoât 
1573.  La  paix  dé  1576  lui  rendit» 
par  un  article  exprès  ,  l'honneur 
quele^enrede  isa  mort  semblott 
lui  avoir  6té  ,  et  le  jugement 
rendu  contre  hii  fut  anéanti  et 
révoqué,  lies  calvinisites  avoient 
la  plus  grande  idée  de  sa  bra- 
voure; et  en  çffet  elle  étoit  com- 
parable à  celle  des  héros  de  Tai;:^- 
tiquité.  P".  MahqmetIV,  n*  V. 

t  MONTCALM  (  Louis-Joseph 
DE  Saint-Véban  ,  marquis  de  ; , 
lieutenant  général  des  aonées.  du 
roi  ,  né  en  171 2  à  Gandiac  , 
d'une  famille  de  Rouergue  ,  qui 
a  produit  le  fanoeux  grand-mâ.itre 
GoKon,  vainqueur  du  dragon  qui 
désoloit  l'île  de  Rhpdes.  Le  jeun^ 
Montcalm  ,  élève  de  du  Mas  , 
inventeur  du  Bureau  typographi- 
que ,  ne  fit  pas  mqins  d'honneur 
aux  leçons  de  cà  maître  habile 
que  son  frère  cadet  Candiac 
(  F^oyez  Candiac.  )  Il  porta  les 
armes  de  bonne,  heure ,  et ,  après 
avoir  servi  dix-sept  ans  dans  lé  ré- 
giment de  Hainaut  ,  il  fut  fait 
eolonet  de  celui  d^Auxerroîs  en 
1 743.  La  connpissance  qu'on  avbit 
de  ses  talens  et  de  son  activité 
hii  fit  éonfier  ùes  comma^demeos 
particuliers,  et  il  ne  perdit  aucune 
(]kïcasion  de  se  signaler.  Il  reçut 
trois  bles.sures  à  }a  bataillç  donn^ 
sous  Plaisance  le  i5  juin  174^  » 
et  deux  coups  de  feu  k  la  malheu- 
reuse affaire  de  TAssiette..  Devenu 
brigadier  des,  armées  du  roi  en 
1747  ,  et  mestré  -  de  -  camp  du 
nouveau  régiment  de  cavalerie  de 
son  nom  en  1749,  il  mérita  d'être 
fait,  en  1756  ,  maréchal-de-camp 
et  commandant  en  chef  des  troijL- 
pes  françaises  dans  PAmérique. 
Il  V  arriva  la  même  année,  et  ar- 
rôta,  par  sts  bonnes  dispositions. 


MONT 

Taraiëe  au  généval  Loi^doo  ,  4iu 
lac  da  Saint-Sacrement.  Leâ  cam- 
pagnes de  1757  et  de  17S8  ne  fti- 
rent  pas  moins  glorîeoses  pour 
lui  ;  avec  un  tres-petii  nombre  de 
troupes  il  repoussa  les  armées 
ennemies ,  et  prit  des  forteresses 
ibunies  de  garnisons  fortes  et 
nombreuses.  Le  froid ,  la  faim 
accablèrent  ses  soldats  ,  depuis 
l'automne  de  1757  jusqu'au  prin- 
temps de  1758.  Il  les  soutint  dans 
cette  extrémité,  et  s'oublia  lui- 
même  pour  les  secourir.  Le  gé- 
néral Aber.cromby  a^Bîxt  succédé 
au  lord  Loudon ,  le  marquis  de 
Montcalm  remporta  sur  lui ,  le 
B  juillet  1758  ,  une  victoire  com- 
plète. Cette  journée  coûta  600 
morts  ou  blessés  a  l'ennemi.  JLe 
vainqueur  eut  la  modestie  de  met- 
tre dans  sa  relation  «  qu'il  n'a- 
yoit  eu  que  le  mérite  d*ôlre  le 
général  de  troupes  Valeureuses.  2> 
C'est  ainsi  qu'il  soutint  pendant 
quatre  ans  la  destinée  de  la  co- 
lonie française  ,  qui  chanœloit 
de  plus  en  plus.  Enfin  ,  après 
avoir  éludé  lotig-temps  les  efforts 
d'une  arasée  tre^-supérietire  a  la 
sienne,  et  ceux  d'une  flotte  for- 
midable, il  fut  engagé,  malgré 
lui ,  dans  un  comoat  près  de 
<^€bec.  Il  reçut  au  premier  rang 
çt  au  premier  choc  une  pro- 
fonde blessure ,  dont  il  mourut  le 
surlendemain,  i^ septembre  1759. 
1^  trou  d'une  bombe,  lui  servit 
de  tombeau  ;  âé.pulture  digue  d'un 
homme  qui  avoit  résolu  de  déJfen- 
dre  le  Canada ,  ou  de  s'ensevelir 
souâ-ses  ruines.  Montcalm  conser- 
va le  goût  de  Pétudeau  milieu  des 
armées.  Il  avoit  été  créé  eomman- 
"deur ,  par  honneur,  de  l'ordre  de 
S. -Louis  9  «n  1757  ,  et  lieutenant 

fénéral  en  17Ô8.  F'.  Mercure  de 
'rance  (juillet  1761  ) ,  l'épita^phe 
que  lui  composa  Tacadémie  des 
inscriptions ,  pour  être  mise  âiir 
ion  tombeau  a  Québec. 


MOîfT  »i7 

I  fMONTÇHAL(  Ghadel 
de),  fil$  d'un  «potkiekire  d'An- 
noiiay ,  dans  le  vivarais,  d(ialM>r4 
bonrsi^f,  ««suite  prineipid  d'fim 
collège  dtePttriâ,  «'éleva  de  de* 
gré  en  d«gf^  4r  l'arehevéché  ém 
Toulouse.  Monichal  est  connu 
fnrébsM0itôites  ciltieAt  $  mais 
impHraés  avec  peu  de  soin  ^  411 
d'uâefl»amère  incorrecte,  «  Rotec^ 
dain^  tyiS'y  1  v.  iki-ia.  Ih  tottle»! 
sur  le  eardin^l  ëe  Richelieuv  Gë 
ministre  lui  «voit  dooné^'areW 
yéehé  de  T^uloase  en  ié»$ ,  «uf 
la  ^lémission  du  cardinal  de  U 
Vallette ,  à&at  A  avoit  ^  |H*éoe»- 
teur.  Quoiqu'il  dût  ude  Bactie  iê 
sa  fortune  «u  cordittal  de  HicbcH 
lieu ,  il  ne  chercha  pas  h  le  flatlof  • 
On  lui  attribue  -^Beope  ulse-  ^Mtf* 
sertéUion.  oà  il  «tttreprend  -à^ 
[prouver  que  «  les  puissanKes  *é» 
culières  ne  peii¥è&t  imposer  9ur 
les  biens  de l'Ëgliae  aucune*  taxa 
sans  le  ^onseatem^t  du«4eisgé  » 
{VoYەi  l'Europe  Savante^  tto* 
veaibre  4^1-8.  i)  ll«tlr£ue  beaiî* 
eoup  de  poi«9<0ir  au  pape ,  «t  di-^ 
mimae  ^elui  des  prince»»  -M^ot*- 
^al  ,  {A*ot6ctefir  €les  a«van»  ^ 
et  très -savant  lui-wêrne»  tra- 
vailla loug'-temps  k  corriger  Su- 
sèbe ,  et  fit  des  étahlissemelits^tilet 
dans  sofi  diocèse.  Les  gens  de 
lettres  ttépandivent  4es'  fleuM^siir 
son  Urnubeatt.  fl  y  deseîBirdîl  eft 
16S1  y  il  CaffcafMkie. 

*  MONTCHAULT  {?mf 
de  )  >  aé  a  Tro^res  eft  Champuignc 
vers  i555  ,  pttid»pal  du^coèlég^e 
de  cette  ville ,  a  publié  diiié- 
rens  J^ifilêiâp  de  vers  'hitkis  et 
français  '^ui  ne  lui  ont  potot  9nri> 
vécu.  S«a  Quvmge  4e  plus  conai»» 
dérable  est  iittkalé  fi^rtgeHe  sut* 
la  mort'  de  -Ckarles  /X,  et  ^hen*' 
reuse  venue  de  Henri  MI  de  eoh 
poy^oâme  d^  P^gtte  en  J^r^mce^, 
Paris  y  i5jS  ,  in-4**»  ^a  tersifîett* 
tion  eu  «il  tfttre  ^t  firoMÏqvè» 


II 


8 


MONT 


.  C'est  une  espèce  de  dialogue  entrée 
plusieurs  bourgeois  qui  mêlent 
des  tableaux  ctSrajpêtres  auiï  re- 
grets de  la  mort  de  Charles  IX , 
et  annoncent  la  t'élieité  du  royau- 
me sous  le  règne  de  Henri  III. 

MONTCHEVREUÏL    (  Jean- 
Baptiste  de  Mornay  ,  comte  de  ) , 
lieutenant  -  général  des  armées  , 
entré  d'abord  dans  le  régiment 
du  roi  ,  infanterie ,  se  trouva  à 
tous  les    sièges  que  liouis*  XIV 
fit  en  personne  en  1667  ,  et  devint 
capitaine  ,  major ,  lieutenant-co- 
lonel, et  colonel-lieutenant  de  son 
fégiment.  Toils  les  généraux  sous 
lesquels    il    servit  rendirent  un 
témoignage  flatteur  de   sa   bra- 
voure. Après  la  bataille  de  Senef , 
monsieur  le  Prince  écrivit  au  roi  : 
n  Montchevreuil  a  fait  des  n^er- 
veilîes  ;    il   aspire    aux    grandes 
choses.  »  Il  mérita  les  éloges  du 
souverain  même  ,  témoin  de  sa 
•     valeur  au  siège  de  Valenciennes. 
.    En  1690  il  passa  sous  les  ordres 
du  maréchal  de  Luxembourg  ,  et 
se  signala  à  la  bataille  de  Fleu- 
ras ;  mais  le  siège  de  Mons  mit 
le  dernier  sceau  a  sa  gloire  ,  par 
]a  manière  hardie  dont  il  emporta 
un  moulin  et  une  redoute  impor- 
tante. Luxembourg  \ê  chargea  de 
la  première ^taque  du  village  de 
pferwinde.  Malgré  le  feu  terrible 
des  ennemis ,  le  comte  força  la 

Salissade  ,  renversa  les  chevaux- 
e-frise  ,  et  s'empara  du  village  : 
mais  il  fut  tué  un  moment  après , 
et  Ncrwinde  repris. 


t  MONTCHRESTIEN  de  Vas- 
TEV11.1.E  (  Antoine ,  sieur  de  ),  poêle 
français  ,  fils  d'un  apothicaire 
de  Falaise  en  Normandie ,  plus, 
connu  par  ses  intrigues  ,  par  son 
humeur  querelleuse  et  ses  aven- 
tures, que  par  son  talent  pour  la 
poésie.  Sa  vie  fut  un  tissu  de  démê- 
JUs  i  $ti  première  dispute  fut  avec 


MONT 

le. baron  de  Gourvillcj  qui  l'at- 
taqua, accompagné  de  son  beau- 
frère  et  d'un  soldat.  Montchres* 
tien  piit  l'épée  a  là  main  contre 
eux  ;  mais  ,  accablé  par  le  nom« 
bre  ,  il  fut  laisse  pour  mort.  Dès 

âu'il  fut  guéri  de  ses  blessure*  ^ 
porta  ses  plaintes  ,  et  tira  de 
ses  assassins  plus  de  i<2  mille  liv. 
Il    se   rendit  ensuite   solliciteur 
d'un  procès  qu'une  dame  avoit 
coi^e  son   mari ,  gentilhomme 
fort  riche ,  mais  infirme  et  im-" 
bécille.  Après  sa  mort,   ])j[ont- 
chrestien  épousa  sa.  veuve  ;  mais 
il  fut  obligé  de  la  quitter  bientôt. 
TJn  meurtre   dont  il  fut  accusé 
le  força  de  se  sauver  en  Angle- 
terre ,  oïl  le  roi  Jacques  I«'  l'ac- 
cueillit très-bien.  Le  poète  aven- 
turier ,  ayant  obtenu  sa  grâce  ,  a 
la  prière  dé  ce  monarque  ,  revint 
à   Paris  ,  et  y  dressa  une  bou- 
tique de  lunettes  ,  de  couteaux  et 
de  canifs.  Il  s'occupa  quelques 
années  de  ce  métier,  soupçonné 

I rendant  ce  temps-la  de  fair€|  de 
a  fausse  monnoie.  Quelque  temps 
après  il  alla  offrir  ses  services 
aux  religionnaires  ,  qui  lui  don- 
nèrent la  commission  de  lever  des 
régimens  en  Normandie.  Il  par- 
couroit  cette  province  ,  lorsqu'il 
fut  reconnu  dans  une  hôtellerie 
au  village  des  Tourailles  ,  k  cinq 
lieues  de  Falaise.  Le  seigneur  du 
lieu ,  instruit  de  son  arrivée,  vint 
l'assiéger  dans  l'hôtellerie  le  7 
octobre  1621.  Montchrestien  se 
défendit  en  homme  déterminé  , 
tua  deux  gentilshommes  et  un 
soldat  ;  mais  il  fut  tué  lui-même. 
On  transporta  son  corps  à  Dom- 
front ,  où  les  juges  le  condamnè- 
rent à  avoir  les  membres  rompus  , 
et  à  être  jeté  au  feu  et  réduit  en' 
cendres.  Cet  arrêt  fut  exécuté  le 
m  octobre  1621.  Cfn  a  de  lui  des 
tragédies  ;  savoir  ,  VEcossaise  f 
MarieStuart  ou  le  Désastre  ,  la 
Carthaginoise  ',    les   La&ènes  j 


V 


MOKT 

Ihvidy  Jbnan ,  Hector,  Il  a  donné 
une  Pastorale  en  cinq  actes  ;  uii 
Poème  divisé  en  quatre  livres  , 
intitulé  Suzanne  ou.  la  Chasteté'  y 
in-ia  et  in-S*»;  des  Sonnets  y  etc. 
Ce  sont  autant  Je  productions 
plus  que  médiocres  ;  mais  il  y 
a  de  lui  un  livre  où  Ton  peut 
prendre  quelques  notions  utiles 
sur  le  commerce  de  son  temps  : 
c'est  son  Traité  de  VEconon^ 
poiitiçue  ,^^o\\en  ,  i6i5  ,  in^f». 
Cet  ouvrage  est  divisé  en  4  livres  ; 
le  premier  roule  sur  les  manufac- 
tures ,  le  2«  sur  le  commerce  ,  le 
3'  sur  la  navigation  ,  il  y  parle 
fort  an  long  des  vovages  Hiits  aux 
Indes,  et  le  4^  sur  tes  soins  prin- 
cipaux des  princes.  Ses  pièces  de 
théâtre  ont  été  recueillies  k  Rouen 
en  i6<ip  et  1627, 

MONTGLAR.  Fojez  Moncla», 

f  MOlVr-DORÊ  (  Pierre  ) ,  en 
latin  MonS'Aureus ,  né  à  Paris  , 
et  conseiller ,  ou ,  selon  d'autres, 
maître  iXes  requêtes,  chassé  d'Or- 
léans k   cause  de  son   attache- 
ment   au  calvinisme  «  se  retira 
à  Sancerre ,    oh    il   mourut  en 
iSyo.     Le    chagrin    du    pillage 
de  sa  bihliothèque  à  Paris  abré- 
gea ses  jours.  Il  «voit  un  talent 
«larqué  j^our  la  poésie  latine.  On 
a   de  li^    un    Commentaire  sur 
le  io«  livre  d'Euclide.  Mont-doré 
avoit  succédé  a  Pierre  du  Ghâtel , 
dans  la  place  de  loaître  dç  la  li- 
brairie du  roi.  G'étoit  la  biblio- 
thèque royale ,   déposée  alors  à 
Fontainebleau  V  et  qui  renfermoit , 
I  ^  les  livres  de  Charles  V ,  au 
nombre  d'environ  910  vol.  ;  2<>  la 
bibliotlièque  de  61oi$ ,  formée  pat 
Charles  VIII  et  Louis  Xll ,  et  oii 
l'on  transporta  celle  que  les  Vi$r 
contis  et  les  Sforces  ^   ducs  de 
Hilan ,  avoient  établie  a  Pavie , 
et  celle  de  Pétrarque  ;  5»  la  biblio^ 
th^que  de  Louisç  de  Savoir  ^  mère 


MONT  irj 

de  François  I"  j  4**  enfin ,  celle  de 
Marguerite  de  Valois ,  sœur  de  ce 


roi. 


,  fMONT^DORGE  ou  Mon- 
DOBGE  OU  Mont-d'Orge  (^utoine 
GAUTiEftde) ,  maître  delà  chambre 
aux  deniers  du  roi ,  membre  de 
l'académie  de  Lyon    sa  patrie , 
né  en  1727  ,  mort  k  Paris  le  24 
octobre  1768  ,  n'avoit  que  vingt 
ans  lorsqu'il  fit  les   paroles  de& 
fêtes  d'Hébé   ou  les   Talens  fy-. 
riques  ,  opéra  représenté  en  1709, 
et  mis  en  umsique  par  Raraeau*^ 
C'est  dans  cet  ouvrage  qu'il  osa , 
le  premier,  s'écarter  des    lieux 
communs  de  morale  voluptueuse 
dont  les  opéras  étoient  remplis. 
Sana.  avoir   la    force   nécessaipe 
pour  porter  ce  genre  aussi  loin 
qu'il  pouvoit  aller  ,   cet  auteur 
rendit  un   servît  important.   Il 
aimoitles  arts  et  encourageoit  ceux, 
qui  en  suivirent  la  carrière.  Il  à^ 
laissé  plusieurs  ouvrages  agréa- 
bles, parmi  lesquels  on  remarque  t, 
t.  Lettres  d'un  j^eune  homme  à^ 
un  chevalier  de  Malte  y  où  l'ont, 
trouve  beaucoup  d'esprit ,  et  sur- 
tout  de  sentiment.  U.   ÎJOpér^L 
de  société  ,  musique  de  Giraud» 
représenté  en  1 762 .  \\\»  Réflexion  $ 
d'un  peintre  sur  V Opéra  ,  Paris  , 
f  741 ,  in-i2 ,  satire  assez  plaisante; 
IV..  Uart  d^ imprimer  les  tableau x^ 
en  trois  couleurs  y  Paris,   1755  >. 
in^8®  ;   brochure  où   l'on  trouve 
des  détails  curieux.  V.  Un  grand 
nombre  d&Poésies  légères ,  etc. 

♦  I.  MONTE(Ersilied«l),dame 
iHusk-e  de  Modène ,   fîlle  natu^  ^ 
relie  de  Jacques  Gortèse,  frère 
dn    çai'dinal   de  ce  nom ,    née^ 
en  1529  9  fut  légitimée  en  i54i*. 
Une  excellente  éducation  ajouta 
beaucoup    k    son    esprit    et    k 
ses  grâces  naturelles.   Son   pèrQ> 
habitQit  Rome  depuis    (j[.uetqu» 
temps ,  etsa  fille  l'avoit  suiifi  dan^ 


I30  MONT> 

cette  TÎHe.Eersilie  fixa  lès  rêfât-dl 
et  le  cœur  de  Jeàu-Baptiste  del 
Monte ,  neveu  du  pape  JuJes  III. 
Il  offrit  sa  main  a  Ërsilîe,  et  le 
pontiie    approuvai    cette    union. 
Leur   bonheur  ne  fnt  que  pas- 
sager. Jean  -  Baptiste  fut  tue  au 
isiége  de  la.  Mirandole  en  i552. 
Ersilie  ,  veuve  a  a3  ans ,  ne  vou- 
liit  pas  passer  a  d'autres  noces , 
par  attacoeilient  k  la  mémoire  de 
son  ëpoux ,  et  pour  ne  pas  trans- 
Vieitre  a  des  étrangers  les  biens 
de  la  maison  del  Monte.  Ses  re- 
fus  lui    attirèrent    une   violente 
Çersécution.  Sous  le  pontificat  de 
aul  Caraffe  IV,  iin  homme  puis- 
sant, allié  des  Caraf}ê,Ia  demanda 
en  marjage.  Gomme  elle  rejeta 
toutes  les  sollicitations  ,  les  Ca- 
raffe ou  leurs  a  gens  se  vengèi^nt^ 
en  faisant,  saisir  ,  sous  difféi^ns 
prétextes,  les  terrés ,  les  châteaux 
et  les  autres  revenus    de    cette 
yenve  généreuse.  Tonibée  dans 
{indigence ,  son  courage  et  ses 
vertus .  désiarmèrent  ses  ennemis. 
JLe  pape  reconnut  Tin  justice  de 
çettà  vexation,  et    fit  rendre  k 
Ërsilie  tous    les   biens    que  ses 
peveux  âvoientnsurpés.Cette  ûou- 
yelle  Artémise ,  qui  vivoit  encore 
f  n  1678 ,  mais. dont  on  ignore  Tan- 
pée  de  la  mort,  passa  le  reste  de 
^a  vie  dans  la  cnlture  àes  lettres 
et  dans  la  société  des  plus  sa- 
yans  littérateurs  de  Rome.    On 
trouve  quelques  Vers  de  ses  poé- 
}fies  dans  uti  Recueil  de  rimes  > 
publié  en  i5y5  par  Mutio  Man- 
iredi, 


*  IL  MONTE  (Horalio  del  )^ 
■P^apolitain ,  né  en  i545  ,  mort 
^rcnevêque  ^l^rles  en  i6o3  ,  fut 
jugé  ;  dans  l'afTairc  du  divorce  de 
Henri  IV  avec  la  reine  Margue- 
lite.  Ce  prince  Vaimoit  beau<;oup , 
€t  auroit  fott  désiré  que  le  Jpapè 
lui  donnât  là  noticiatUfë  tté 
France, 


;   *  iJl.  MOWTfe  (PiWfb  di!) , 
Vénitien ,  vivait  dans  le  i5  siècle. 
Egalement  versé  d^^  la  tonnois- 
sance  de  la  littérature  grecqnir 
et  latine  ,  il  étudia  aussi  la  piii-* 
losophie  et  le  droit  eanôn  ,    ^t 
fut  nommé  protûBOtaîre  aj>osto- 
lique  par  lé  pape  Ettgèûe  ,  qui 
Venvôja  peu  de  temps  après  k'ti 
concile  dé  B&le ,   et  ensuite  eni 
Angleterre.  Ce  pape ,  voulant  ré- 
compenser ses  services  ,  lui  co|i- 
féra  i'évêché  de    Breseia.  Après 
avoir  rempli  les    premiers   em- 
plois de  FËglise  sous  ce  pape» 
et  sous  deux  de  ses  successeàrs  » 
il  mourut  en  i45g.  Les  ouvrages 
qu'on  conuoît  de  lui  sont ,  ï.  n?- 
pertorium  utriustjué juris  ,  !ï  vol. 
in*fol.  II.  Monarchia  y  in  qua  ge^ 
neralium    conçiliorum  maie/Ha  , 
de  potestate   et  prçestentid  £0^ 
màni     pontificis  et  imperatùrïs 
discutitur^  (sx  prùprio  originaii 
Felini  Sanâei  descnpïa  ,    cum 
fjusdem   FeUfà    adnoîatiànibus 
quibusdam» 


*iy.  MONTE  (  ïssidratea  ) 
florissoit  a  Venise  au  i6*  siècle  , 
et  acquit  tine  grande  réputation 
par  ses  talens  et  par  son  élo- 
quence. On  a  de  M  àes  Pis- 
cours  de  félicitation  adressés  & 
|>lusiears  nobles  Vénitiens ,  im- 
primés k  Venise  en  1677  et  iSjS. 

*  V.  MONTÉ  (  le  coitfte  M. 
del)  ,  de  Vicetice  ,  yiVèit  ^u  i{,* 
siècle.  £)n  x56i  il  fît  imprimer 
k  Venise  ttae  tragédie  intitulée 
VAnti^onô:  vôuîaui  la  faire  re- 
présenter dans  cette  ville  ,  le 
célèbre  architecte  Palladio  dressa 
uîsl  vaste  théâtre ,  dont  les  déco- 
tations furent  peintes  par  les  plus 
célèbres  artistes. 

*  Vl.  MONTE  { iGmdui>a!dd  , 
marquis  del);,  issu  d^une  noble  et 
litfcieime  famille  d'Omî)rrê ,  passa 


V 


I  MONT  MONT  lar 

I    tmnqnîllenï^  toute  isa  vie  k^ta-  1  'C«fà  ai  cuoihg  del  ^ètceràote  se* 
!    dier  les   mathétnalrques  ,    <l«tts    coïàte  e  regolare  ,  ovifero  Con- 
lesquelles  il  étoit ,  pour  ain^  dire,     siderazioni     ecclesiastiche     pf*r 


tellement  enfoaeë ,  qtfil  semblûit 
être  oi;j>lîë  de  tout  \e  monde  ,  qu'il 
avoit  lui-mém^  oublié  ;  et  sans  la 
publication  de  ses  oimrages  ,  ou 
aaroit  presque  ignoré  qu'il  eAi 
existé.  On  présume  qu'il  mourut 
Ters  le  comm^cemeut  du  17* 
siècle.  Son  fils  Horace  fit  iknprimet^ 
a|>rès  s.a  knort ,  ses  Problèmes 
astrenomiaues.TovLS  les  oirvrages 
de  Gaidubaldo  del  Moptè  sout 
écrits  en  latin  ;  celui  de  Perspec- 
tive fut  publié  à  Pézaro  en  1606. 

11  fut  le  premier ,  selon  Moutuda , 
qui  fit  voir  qu'on  pouvcrh  étcmdre 
les  principes  de  cette  science,  il 
donna  encore  en  1579  la  Théo- 
rie de  planisphères^  lï  a  aussi 
commenté  quelques  Traités  d'Ar- 
chimède ,  et  écrit  en  langue  ita- 
lienne sur  les  Corrections  k  faire 
dans  le  calendrier.' 

♦  Vïï.  MOIVTE  (  le  docieur 
Bardiélemi  -  Marie  dal  ) ,  Célèbre 
mifistonnaire ,  né  it  Boiçgoe  le 

12  novembre  tyTsd.  Après  avoir 
fait  ses .  études  sous  les  plus  ha- 
biles maîtres,  iieatra  daUs  l'ordre 
ecclésiastique  >  fut  fait  prêtre  le 
ai  décembre  ty^,  et  reçu  doc- 
teur «n  tbéôlogie  en  lySi.  îl  «e 
consacra  alors  aux  travatit:  des 
missions  ,  avec  plusieurs  autres 
ecclésiastîc|«es  aussi  zélés  et  aussi 
ferv«DS  que  lui  ^  qu'il  continua 
pendant  û&  aus\   et  pTrreôunit 

ÏQsieùrs  fois  les  états  du  pape , 
Moééifiois ,  la  république  de 
liocques ,  et  les  états  de  Venise  ; 
pip-tont  fiOB  zèle ,  sea  vertus  , 
^teette  ^onction  apo^oli^ue  ^ui 
étaient  l'ame  de  ses  discours, 
apérèrent  un  jmtid  tiombre  de 
aèsversicms.  Ce  éîgne  irnssion- 
wre  fia&ùtùt  le  124  décembre 
i«7t8.  Il  est  auteur  de  plusieurs 


ogni  gèomo  dei  mese  ;  colï  ag- 
giunta  degli  esanii  previi  alla 
aonfeisione  et  comumone  ;  del 
ragionamerUo  del  rispetto  doi^uto' 
aile  persone  degli  ecclesiastlci  ; 
degli  avvertimenti  agli  ordinandi; 
e  d'un  ristrello  délie  principali 
'cérémonie  délia  santa  messa  pri- 
vàta  ;  opusèàli  y  etc ,  Rome  et  Bo' 
logpae,  1775. 


*  MONTE-BRITNI(Francois), 
de  Gênes  ,  florissoit  dans  le  17* 
siècle  ,  et  oublia  à  Bologue  ,  en 
1640  ,  les  Èphémérides  au  ciel , 
depuis  i64i  jnsqti'en  1660. 

*  t.  MONTEC  ALYÏ  (  Jàtquts), 
d'frne  noble  et  ancienne  famille  , 
qui  remplit  avec  distinction  les 
premières  charges  de  la  ^magis- 
t^atuee ,  naquit  k  Bologne  ,  ïùl 
reçu  docteur  en  philosophie  et 
en  médecine  en  i3di  ,  et  mourut 
e&  i36t.  On  k  de  lui  des  Com- 
mentaires sur  Avicenne  ;  et  on 
conservent  dans  ïa  bibliothèque 
de  l'institut  de  Bologne  un  de 
ses  éiïrits  y  intitulé  Cronoca  di 
cose  succedute  ih  Bohgna ,  è 
suo  "  coMtèdo  ,  èd  altrove  dalT 
imno  d(  Chri'sto  1168  ,  Jitio  air 
anfvo  14^1  9  èopiala  Si  esem- 
piare  itntico  per  rttano  del  cario- 
nico  Antotifràncesco  i^hi^elU. 
Cette  chronique  a  été  continuée 
par  un  autre  auteur  ,  dont,  où 
Ignore  le  nom, 

*  II.  MÔNTECALVI  \V,  », 
Honoré  ) ,  ehânoitie  réguîrét*  de 
Saint- Jean-de-Latran  ,  et  dernier 
rejeton  de  cette  famille  ,  prit 
l'habit  religieux  à  Rimini  le  ৠ
septembre  1622 ,  et  rèAipllt  le^ 
preittiê^s  etnplois  de  sbti  ordrr. 
Sôll  talent  pour  là  chaire  lui   fit 


^imrli^ft  ireciiâltiB  «seiid  ce  titi^  ;  1 1»  |»4us  grande  réputàtiot).  Où 


132  MONT 

i^ore  Tépoque  de  sa  mort  ^  mais 
oti  saîtqu  il  vivoit  encore  en  1676- 
On  a  aie  lui  Trium  barbarorum 
philo sophorum  vitœ  y  scilicet 
jibaris  Hyperborei ,  Anacharsis 
Scytœ  y  Àsclepii  Imutis  ,  Gésèue, 
i65i  ,  in-ia, 

*  MONTteCALVO  (  Vincent) , 
ne  a  Bologne  en  \S'j'5  ,  d'une  fa-^ 
mille  très-distinguée,  mort  dans 
cette  ville  en  1607 ,  ^^  rendit  si 
familiers  les  principes  d'Aristote, 
qu'il  s'acquit  la  réputation  du 
plus  habile  përipatéticien  de  son 
siècle  5  et  que  toutes  les  univer- 
sités d'Italie  firent  ,  pendant 
vingt-quatre  «^ns  qu'il  professa   k 

,  Bologne  ,  tous  leurs  efforts  pour 
se  l'attacher  ;  mais  les  propo- 
sitions les  plus  avantageuses  ne 
,  purent  le  décider  à  quitter  sa  pa- 
trie. On  n'a  de  Montecalvo  qu  un 
Traité  de  médecine ,  et  un  Corn- 

-  mentaire  sur  la  niétaphysique 
d'Aristote. 

*  MONTECATINI  (Hugolin 
de  ) ,  célèbre  .médecin ,  né  dans 
le  territoire  de  Pistoie ,  vivoit  sur 
la  fin  du  i4*  siècle  et  au  com- 
mencement du  suivant.  Il  ftil  d'a- 
bord professeur  à  Pérouse ,  et 
ensuite  à  Pise,  pendant  26  ans. 
On  connoît  de  lui  un  ouvrage  in- 
titulé de  Balneis  ;  il  a  encore  écrit 
un  livre  sur  les  Eaux  thermales 
ée  la  Toscane  ,  ejt  leurs  divers 
usages  dans  la  médecine ,  et  spé- 
eiulement  de  celle  de  Moncatini 
dans  la  vallée  de  Nîévole ,  qui 
a  été  enrichi  d'une  notice  sur 
l'auteur ,  publiée  par  le  chanoine 
Baudini ,  Venise  ,  1789  ,  in-S®. 

*  MONTECATINO  f  Antoine), 
noble  Ferra  rais  ,  grand  péripaté- 
ticien  et  philosophe  platonicien  , 
professeur  de  philosophie  pen- 
dant plusieurs  années  dans  sa  pa- 
trie* Le  duc  Alfonse  II  le  nom- 


MONT 

ma  son  philosophe  le  17  vmH 
i56& ,.  avec  des  appointemens  as- 
sez considérables.  En  1579  il  ob- 
tint le  titre  de  secrétaire  et  de  con- 
seiller ,  et  dians  cette  même  an- 
née il  fut  envoyé  k  Rome  par  le 
duc ,  à  qui  il  rendit  de  mauves 
services.  Muratori  l'a  taxé  d'in- 
gratitude envers  ses  bienfaiteurs, 
et  croit  qu'il  fut  le^  principal  ins- 
trument ide  ia  réunion  du  dnché 
de  Ferrare  au  saint-siége.  Quoi' 

3u'il  en  soit ,  si  le  fait  est  <ivrai  , 
n'eut  pas  le  temps  dexjouir  dn 
fruit  de  sejs  artifices  ,  car  il  mou- 
rut en  1 599.  On  a  de  lui  plusieors 
Commentaires  sur  Anstote  et 
Platon  ,  imprimés  à  Ferrare  em 
1594.  *  , 

*  MONTECCHIO  (Sébastien)  , 
en  Jatin  Monticulus  ,  célèbre  ju- 
risconsulte, savant  dans  les  Let-- 
très  grecque  et  latine  ,  né  k  Vi- 
cence  en  i538  ,  se  rendit  en  i56d 
à  Padoue  pour  y  donner  des  le- 
çons publiques  sur  }es  Institutes 
de  Justinien  ,  »  et  bientdt  après 
sur  le  droit  canonique ,  qu'il  pro- 
fessa jusqu'en  1608 ,  époque  à 
laquelle  il  se  retira  au  sein  de- 
sa  famille ,  dans  sa  patrie ,  oit  il 
mourut  en  1612  ,  âgé  de  77  ans- 
On  a  de  lui,  I.  Commentjariu». 
non  inutilis  in  très  titulos  resti- 
tutionum  ,  de  rerum  divisione  , 
de  rébus  corporalibus  et  de  in- 
corporalibus  ,  et  de  ttctionibus  , 
Patavii  ,  1670.  U.  TractaJhAS  el& 
im^entorio  heredis ,  Venetiis,  1571. 
Cet  ouvrage ,  assez  estimé ,  fut 
réimprimé  à  Venise  ,  Turin  et 
Gènes  ,  avec  de  grandes  augmen- 
tations. III.  Tractatus  ,  seu  Comr' 
mentarius  de  patrid  potestate  , 
etc.,  Patavii,  1576.  Ce -Traité  a 
été  imprimé  dans  la  BibUothèque 
choisie  de  droit.  IV.  Carmenepi^ 
cum  super  annum  lethiferum,  , 
1676,  Patâvii  ,  1557,  dont  iljr 
a  un  exemplaire  dan&  la  hiblio'^ 


I 


MONT 

lfaèqQ«  dé  Saiàt-'BJaise  à  Vicence.  ' 
V.  Encaustum  pontificalis  apicis 
fi  electionis  ,  Patavii ,  i653.  Cet 
ouTrage ,  qui  n*est  autre  chose 
qu'une  histoire* mal  conçue,  mal 
airigée  ,  chargée  d'une  érudition 
rebutante  ,  des  papes  depuis  saint 
Pierre  jusqu'en  looo  ,  est  divisée 
en  24  décades ,  etc. ,  etc. 

t  MONTÉCLAIR  (  Michel  ) , 
musicien  ,  né  a  trois  lîeués  de 
Chauitiont  en  Bàssignj  en  1666. 
Dès  sa  jeunesse  ses  parens  le 
placèrent  enfant  de  chœnr  de  Té- 
glise  làithédrale  de  Langres ,  où. 
il  apprit  la  musique  et  le  goût 
pour  cet  art  ,  sous  Jean-i3aptiste 
Moreaa  ,  assez  bon  maître'  de 
chapelle  pour  le  temps.  (  Voyez 
MoBEAu.  )  Montéclair  vint  ensuite 
k  Paris  en  1700  ,  et  s'y  fit  con- 
noitre  la  même  année  qu'il  en- 
tra a  l'orchestre  de  l'opéra  ,011 
il  fiit  le  premier  qui  joua  de  la 
contrebasse.  Cet  artiste  mourut 
dans  une  maison  de  campagne 
près  Saint-Denys  en  France  ,-au 
mois  de  septembre  i^Sy  ,  suivant 
du  Tillet ,  èl  ,  selon  1  auteur  du 
Mercure  (  mars  i^SS  ,  pag.  566) , 
il  étoit  décédé  le  1^  mars  précé- 
dent. Ou  a  de  lui ,  1.  Méthode 
pour  apprendre  la  musique,  II. 
Principes  pour  le  violon,  III. 
Trio  de  violon  et  basse,  IV.  Des 
Cantates  et  des  Motets,  V.  Une 
Messe  ele'  Requiem  et  plusieurs 
iaitres,  Vf.  La  musique  des  Fêtes 
iiété  y  1716  i  des  iVuits  d'été , 
17 16 ,  et  de  la  tragédie  de-Jephté, 
représentée  en  i  ^3 1 .  Les  paroles 
de  ces  trois  ouvrages  sont  ae  Tab- 
hé  Pellerin. 

*  MONTE-CORVPÎO  (Jean 
de  )  ,  envoyé  par  lé  pape  Ni- 
colas IV,  avec  quelques  autres 
ecclésiastiques  ,  auprès  .  de  Co- 
blaij  empereur  deslartares^pour 


MONT  135 

l'engager  k  favoriser  les  chrétiens 
établis  dans  ses  étajs.  Cette  mis^- 
sion  spirituelle  ne  fut  pas  inutile. 
Un  graiid  '  nombre  de  -  Tartare^ 
embrassèrent  le  christianisme. 
Beaucoup  de'  néstoriens  adop^ 
tèrent  la  doctrine  et 'la  discipline 
de  l'Eglise  romaine.  Jean-de  Mon- 
te-Corvino  traduisit  en  langue  tar- 
tare  le  nouveau  Testament  et  les 
Psaumes.  (  Voyez  Mosheim  ,  Hist. 
eccl. ,  tom.  ifl ,  p.  m.  i36.  )  En 
i3o8  ,  le  pape  Clément  Vie  fit 
sacrer  archevêque  de  Pékin,  et  lui 
nommà^usieurs  évêques  poiu-suf- 
fragans.  V,  Formej  j  Abrég.  de 
THist.  eccl. ,  t.  I. ,  p.  m.  36o. 

*  MONTECROCE  (Ricoldo  di), 
de  Tordre  des  prêcheurs  ,  Floren- 
tin de  nation  ,  voyagea  dans  une 
grande  partie  de  l'Asie  pour  tra- 
vailler a  la  conyersion  des  Sar- 
rasins ,  et  a  écrit  une  Relation 
de  ses  voyages  ,  dans  lesquels  il 
donne  une  Description  des  pays 
qu'il  a  parcourus  ,  des  «mœurs  , 
des  coutumes  et  des  usages  des 
peuples  qu'il  a  vus.  Le  manuscrit 
de  ses  voyages  existoit  dans  la 
bibliothèque  du  chapitre  de  Ma- 
gonza  ;  Gudcno  en  a    publié  la 

Î)réface  et  le  commencement  dans 
e  Sylloge  monumentorum  \  page 
383.  On  a  encore  de  cet  ouvrage 
une  Traduction  française  manus- 
crite, de  Tannée  i35i.  Le  seul  de 
ses  ouvrages  qui  ail  été  imprimé 
est  une  courte  réfutation  de 
TAlcoran  ,  qui  prouve  que  l'au- 
teur étoit  tres-versé  dans  la  con- 
noissance  de  la  langue  arabe;  on 
ignore  pourquoi  cet  ouvrage  n'a 
pas  été  traduit /en  latin  ou  dans 
une  autif-e  langue  moderne.  Mon- 
tecroce  mourut  k  Florence  dans 
le  couvent  de  Sainte-Marie-la* 
Neuve,  en  i3og. 

1 1.  MONTECtJCULL  ou  Isl,  ^^- 


I 


*34  MONT 

TEovcuLo  (le  comte  Sébastien)^ 
gentilhomme  italien ,  né  k  Fer- 
i^are ,  étant  venu  en  France  ,  se 
'produisit  a  la  cour,  et  devint 
*'é'clianson  du  dauphin  François  » 
"fils  de  François  !•'.  Montecuculi 
'accusé  d* avoir  donné  du  poison 
dans  une  tasse  d'eau  fraîche  à  ce 
Jeune  prince,  pendant  qu'il  jouoit 
a  la  paume  à  Lyon  ,  l\it  mis  k 
la  question  ,  et  en  avouant  ce 
'fcrimè ,  il  déclara  qu'Antoine  de 
îiève  et  Ferdinand  Gonzàgue*, 
attachés  a  CharIes-Quint,ravoient 
for  lé  à  le  commettre  :  mais  les 
partisans  de  l'empereur  s'élevè- 
1-ent  contre  cette  imputation  ,  et 
rejetèrent  ce  forfait  sur  Cathe- 
rine de  M édieis  ,  qui ,  en  se  dé- 
faisant de  ce  prince  ,  assuroit , 
disoient-ils,  le  trône  à  Henri  II, 
son  époux ,  frère  cadet  du  dau* 
phin  François.  Toutes  ces  con- 
lectures  étoient  bien  odieuses* 
Les  généraux  de  l'empereur  pou- 
voient-iis  craindre  un  jeune  prince 
qui  n'avoit  jamais  combattu  ?  Que 
|;agnoient  -  ils  à  sa  mort  ?  Quel 
crime  bas  et  honteux  avoient  -  ils 
commis ,  qui  pût  les  faire  soup- 
çonner PL'mtwêt  que  Catherine 
de  Médicis  avoit  d'être  reine  de 
France  étoit-il  une  raison  assez 
îbrte  pour  lui  imputer  un  crime 
^ans  la  moindre  preuve  ?  Ecou- 
tons sur  cet  événement  funeste 
le  véridique  et  impartial  Robert- 
son  ,  qui  réfute  les  soupçons 
formés  contre  Charles  -  Quint. 
«  Dans  un  temps  oii  toute  la 
France  étoit  animée  d'une  haine 
implacable  contre  Charles ,  on 
n'eut  aucun  égard  ni  à  l'assu- 
rance avec  laquelle  ce  prince  et 
ses  officiers  protestoient  de  leur 
innocence  ,  ni  à  l'indignation  et 
9-  ITiorreur  qu'ils  témoignèrent 
de  ce  qu'on  pouvoit  les  supposer 
capables  d'nue  action  si  exécra- 
ble, il  est  évident  cependamt  <|ue 
Vempeveur  n'avait  aucun   motif 


MONT 

qui  pût   le  porter  k  eonnnettre 
un  tel  crime.  Outre  le  ^uphin  , 
François    avoit  deux   Bh ,    tous 
deuic  en  âge  de  lui  succéder,  et 
il  étoit  lui-même  dans  la  vigueur 
de  son  âge.   Sans  parler  même 
du  caractère  de  l'empereur  ,    k 
qui  l'on  n'a  jamais  pu  reprochêl* 
aucune  action  qui  rassemblât  k 
cette  atrocité  ,  cette  seule  consi- 
dération eU  plus  que  suffîsatite 
pour    contreoalancer    le    poid* 
d'un  témoignage  équivoque  ,€irrïiy 
ché  dads  les  lounuens  dé  la  ques*- 
tion.    Les   historiens  lés  nfioiiM 
prévenus  disent  que  la  natorC  du 
dauphin  fut  occasionnée  par  d& 
l'eau  froide  qu'il  but  imprudem- 
ment^ après  s'être  fort  échauffî 
en  jouant  à  la  paume }  et  c^« 
cause  9  ^ui  est  des  pins  simples  , 
est  aussi  la  plus  vraisemblable.  » 
Le  vulgaire ,  toujours  erédole  et 
quelquefois  atroce  dans  ses  con» 
jectures ,  a ,  dans  tous  les  tenips 
et  dans  tous  les  PuyS)  imputé  à 
des  causes  extraordinaires  la  mort 
des   personnages  distii^ués  par 
leur  rang ,  ou  illustres  par  leurs 
actions.  Quoi  qu'il  en  soit ,  M(hi« 
tecuculi  fut  écartelé  à  Lyon  éa 
i556.   Quelques   historiens    ont 
tâché  ée  laver  sa  mémoire  »  et 
ont  prétendu   que   la    véritÂble 
cause  de  la    mort   du  dauphin 
ÎFrançois   fut  une  pleurésie  ,    I» 
non  ife  poison.    Cependant  l'ar^ 
rêt  porte ....  «  que  le  comte  Se*» 
bastien  MontecuGulo ,  c«mv«iin©« 
d'avoir    empoisonné    François  > 
dauphin  et  duc   prc}>riét«ire  de 
Bretagne  ,  fils  aîné  du  roi ,  avec 
de  kl  poudre  d'arsenic  sublimé  , 
et  ie  s'être  mis  en  devoir  d'êniF- 
poisonner  le  roi  lui-même  ,  sera 
traîné  sur  la  claie  jusqu'au  lîea 
de  la  Gren^tte  ,  ou  il  sera  tii^ 
et  démembré  k  quatre  chevaux  $ 
et  que  ,   pour  r^aration  de  la 
fausse  accusation  iqtentéecofitra 
Guinaume  d'Inteville,  'seigneur 


SfÔNT 

écs  Chenets ,  >1  sera  condamné 
à  une  ainenile  de  dix  mille  livres 
au  profit  de  l*«iccusé.  »  Ce  Guîl- 
^ome  d^IntevïHe  ,  premier  mai- 
tre-d'h^tel  du  roî ,  avoit  été  ac- 
«usé  de  oompKcité  par  M,onte- 
cuculi.  Quoiqu'il  paroisse  justi- 
fia par  cet  arret ,  il  reste  douteux 
s'il  étoit  innocent  ou  coupable; 
car  la^  même  accusation  ayant 
été  intenlée  peu  de  temps  après 
contre  Gaac^er  d'Inteville  ,  sei- 
gneur de  Vanlai ,  il  s'y  trouva 
impliqué    de    nouveau  >,    ainsi 

3«c  François  d*Inteville\  évêaiie 
'Â.oxerre.  Les  trois  frères ,  n  o- 
9ant  apparemment 's'exposer  aux 
suites  cfe  cette  action  ,  s'ienfulreut 
en  Italie  ,  eii  ils  avoient  été  em- 
ployés tous   les  trois  en  qualité 
d^mbassadeurs  ;    et  comme  on 
mit  leurs  têtes  a  prix ,  ils  celèrent 
leurs  noms  et  le  lieu  cfe  leur  re- 
traite. Il  faut  ajouter  à  Tarticle 
de  Montecuculi  que  ,  lorsqu'on 
visita  ses  papiers  ,  on  trouva  un 
Traité  dé  l'usage  des  poisons  , 
écrit  de  sa  main ,  de  la  poudre 
d'arsenic  sublimé  ,    du  réalgal  , 
ou  riarg^rt,  et  le  vase  de  terre 
rouge  aans  lequel  il  avoit  pré> 
sente   aii  dauphin  le    breuvage 
qui  lui  avoit  donné  la  mort.  Fqyr, 
•  sur  ce  gentilhomme  italien  l'his- 
toire  de  François  !•»   par  Gail- 
lard ,  et  le  tpme  28  de  rfijstoire 
4e  France  par  Garnier. 


MONT 


1^5 


uns  furent  imprimés  aprç^  *a 
mort ,  parmi  lesquels  on  dîsti^i- 
guje ,  I.  Assertiones  Caroli  Jifon-^ 
tecucoîli  in  comitiis  provt^çijH'' 
Ubus  Jratrutn  eremitarum  Si^u^- 
gustini  Carpicetebratis  publiée 
disputâtes  anno  1606  >  Carpi  , 
1606.  II.  Poîemonis  phy-&ionomi<i 
è  grœco  in  latinum  versa  p^r  cq^ 
mitent  Carolum  MontecucoUum , 
anno  salutis  1607  ,  cum  adnota- 
tionibus  ,  etc. ,  Mutina? ,  16 1  a.  Hl. 
^n  càbalam  introductio  qui^- 
da^m^  etc.,  Mutin  j£ ,  1612 ,  ebc. 


t  TH.  MONTECUCUU  (Raî- 
mond  de) ,  né  dans  le  Mcidenois 
en  1608 ,  d'une  famille  distinguée, 
porta  d'abord  les  armes  coinn:\e 
simple  soldat  sous  Ernest  Moja- 
tecuculi ,  son  opcU,  qui  comman- 
doit  l'artillerie  de  l'empereur ,*cl  ne 
parvint  au  commandement  qu'a- 
près avoir  passé  par  tous  le^  degrés 
de  la  inilice.  \a.  première  action 
qui  fit  thriller  le  courage  du  jeune 
héros  fut  en  i644*  Il  surprit  à 
la  tête  de  2000  chevaux ,  par  une 
marche  précipitée  ,  dix:  mille 
Suédois,  qu'il  contraignit  d'aban- 
donner,leur  bagage  et  leur  artil-, 
leHe.  Le  général 'Sannier,  instruit 
de  cette  ^faite ,  tounda  ses  ânaies 
contre  le  vainqueur  et  le  lit  pri- 
sonnier. Il  sut  mettre  a  pront  le 
temps  de  sa  captivité ,  qui  fut  de 
deux  années.  Une  lecture  conti- 
nuelle agrandit  la  sphère  de  ses 
"^  n.  MONTECUCtJLI  (Char-  idées  ,  et  assura  ses  succès  eu 
les  comte  de  ) ,  de  l'illustre  fa»-  augmentant  ses  connoissanc^s.  4- 
raille  de  ce  nom ,  né  k  Ferrare  peme  eut -il  obtenu  sa  liberté  , 
le  i5  janvier  iS^i,  s^voit  écrire  qu'il  se  vengea  de  sa  prison  par 
en  latin  à  Tâge  de  sept  ans  ;  il  la  défaite  du  général  Wrangel  , 
s'appliqua  ensuite  k  1  étude  desJ|É[ui  périt  dans  une  bataille  ep 
lans;ues  grecque ,  hébraïque  ,  et  "Bohême.  Après  la  paix  de  West- 
chaidéenne  ;  de  ^'étude  de  ces 
langues  ,    il   passc^    à   celle  de 


la  logique ,  de  la  philosophie  , 
de  l'astronomie  ,  et  de  la  théolo- 
gie. D'un  grand  nombre  d'ou- 
Trages  qu'il  a  laissés  ,  qiielquss- 


halie  ,  Montecuculi  passa  en 
Suède ,  et  ensuite  à  Modène  «  où 
il  assista  aux  noces  du  duc.  Cett^ 
fête  fut  marquée  par  un  événe- 
ment bien  triste  pour  lui  ;  il  eut 
le  malheur  de  tuer  dans  un  car^ 


126 


MONT 


MONT 


rousel  le  comte  Manzani,  son  tnà.    Montecucuiî  éfoit  seul  digne  d*<ê- 


|j  empereur  attacha  entièrement 
Montecucuiî  a  son    service,  en 

1657  >  i?^^  ^^  ^^^^^  ^®  maréchal  de 
camp  général.  Envoyé  an  secours 
de  Jean  Casimir,  roi  de  Pologne, 
attaqué  par  Ragotzki  prince  de 
Transilvânie  ,  et  par  la  Suède , 
il  battit  les  -Transilvains  et  prit 
Cracovie  sur  les  Suédois.  (  Voyez 
LiéopoLD  ,  n®  III.  )  Charles  Gus- 
tave ,  )co\  de  Suède ,  ayant  tourné 
ses  arn^es  contre  le  Daneniarck , 
Montecuculi  eut  le    bonheur  de 
prendre  plusieurs  places  sur  l'a- 
gresseur ,  et  délivra  Copenhague 
par  terre ,  avant  que  les  Hollan- 
dais y  eussent  jeté  du  secours 
par  mer.  La  paix ,  fruit  de  ses 
victoires,  ne  lé  laissa  pas  long- 
temps oisif.  Le  vainqueur  de  Ra- 
Î;otzid  devint  sondéfenseuf'contre 
es  Ottomans  :  il  les  força  d'aban- 
donner la  Transylvanie ,  et  rom- 
Ï^it  par  une  sage  lenteur  toutes 
es  entreprises  d'une   armée  for- 
midable,   jusqu'à    l'arrivée  des 
Français ,  qui  1  aidèrent  à  vaincre 
les  Turcs  a  la  célèbre  journée  de 
Saint-Gothard  ,    en  1664*    Cette 
victoire  amena  la  paix ,  et  M on*- 
tecuGuli    fut  récompensé  par  la 
place  de  président  du  conseil  de 
guerre  de  Pempereur.  La  guerre 
s'étant   allumée    quelque  temps 
après  entre  la  France  et  l'em- 
pire ,  Montecuculi  lut  mis  ,  en 
'  1673  5  a  la  tête  des  troupes  des- 
tinées à  s'opposer  aux  progrès  des 
Français.  La  prise  de  Bonn  ,  et 
la  jonction  de  son  armée  à  celle 
du   prince    d'Orange   ,    malgré 
Turenne  et  Condé  ,  lui  acquirent 


-beaucoup  de  gloire  ,  et  arrêtèrent 
la  fortuue  de  Louis  XÏV ,  apr^ 
la  conquête  de  trois  provinces 
de  Hollande.  On  lui  ôta  pourtant 
le  commandement  de  cette  armée 
l'année  suivante  :  mais  on  le  lui 
rendit  en  1675  ,  pour  venir  sur 
1«  Rhin  faire  tête   à   Tureune. 


tre  opposé  k  ce  grand  homme  , 
et  en  cela  même  on  suivoit  son 

Eenchant.  «  Tous  deux ,  dit  un 
istoriên  célèbre  ,  avoient  réduit 
la  gnerre  en  art.  lU  passèreiiC 
quatre  mois  k  se  suivre ,  et  à  s'ob- 
server dans  àts  marches  et  dans 
des  campagnes  plus  estimées  que 
des  vicjtoires  par  les  officiers  au &- 
mandset  français.  L'un  et  l'au- 
tre jugeoîent  de  ce  que  son  adver- 
saire alloit  tenter ,  par  les  mar- 
ches que  lui-même  eût  voulu 
faire  k  sa  place  ;  et  ils  ne  se  troin-« 
pèrent  jamais.  Ils  opposbient  Tun 
a  l'autre  le  patience  ,  la  ruse  et 
l'activité.  »  l*e5  maîtres  de  l'art 
admiroient  les  judicieuses  et  pro- 
fondes manœuvres  des  deux  hé- 
ros ,  sans  prévoir  011  elles  abouti- 
roient,  lorsqu'un  boulet  de  canou, 
qui  tua  le  général  français  ,  fît 
le  dénouement^'  de  cette  brillante 
scène.  Montecuculi  ^  après  avoir 
parlé  dans  sa  lettre  k  rerapereur 
de  l'événement  tragique  qui  a  voit 
enlevé  son  illustre  émule,  ajouta 
«  qu'il  ne  pouvoit  s'empêcher  de 
regretter  Un  homme  qui  faisoît 
tant  d'honneur  k  l'humanité.  » 
C'étoient  les  paroles  qu'il  avoît 
répétées  plusieurs  fois,  avec  une 
douleur  mêlée  d'admiration.,  en 
apprenant  cette  mort  qui  lui  pré- 
sageoit  des  'victoires.  Il  n'y  avoît 
que  le  prince  de  Condé  qui  pût 
disputer  k  Montecuculi'  la  supé- 
riorité que  lui  donna  la  mort 
de  Turenne.  Ce  prince ,  envoya 
sur  le  Rhin,  essuya  d*abord  quel- 
ques pertes ,  mais  il  arrêta  le  gé- 
néral impérial,  qui  ne  laissa  pas 
de  regarder  cette  dernière  campa- 
gne comme  la  plus  s;lorieuse  <Ie 
sa  vie  ,  non  qu'il  eut  été  vain- 
queur ,  mais  pour  i;^'avoir  pas  été 
vaincu,  ayant  k  combattre  Tu- 
renne et  Condé.  «  La  guerre  dé- 
fensive, disoit-il,  demande  plus 
de  savoir  et^^d«  précautions  que 


MONT 

TofensÎTe  ;  la  moindre  faate  '  j. 
est  mortelle ,  et  les  dis^^races  ^ 
sont  exagérées  par  la  erainte ,  qui 
est  lé  microscope  des  roaujc.  » 
MoDtecuculi  passa  le  reste  de  sa 
vie  a  la  cour  impériale ,  occupé 
à  converser  avec  les  savans ,  et  à 
protéger  les  lettres.  C'est  par  ses 
soins  qae  Tacadëmie  des  Curieux 
de  la  nature  fut  établie.  Il  mou- 
rut à  Lintz  le  i6  octobre  1680. 
Victor  Amédée  ,  due  de  Savoie , 
se  plaisoit  à  raconter  le  trait  sui- 
vant, k  Montecuculi.  avoit  daùs 
une  marche  fait  défense  expresse, 
sous  peine  de  mort  ,  de  passer 

§ar  les  blés.  Un  soldat ,  revenant 
W  vdlage  ,  et  ignorant  les  dé- 
fbiises  ,  traversa  ^un  sentier  qui 
étoit  au  milieu  des  blés.  Monte- 
caculi ,   qui     l'aperçut ,    envoj^a 
ordre  au  prévôt  de  l'armée  de  le 
faire  pendre.  Cependantcesoldat, 
qui  s'avançoit ,  isdlégua  au  général 
qu'il  ne   savoit  pa^  les    ordres. 
«Que  le  prévôt  fasse  son  devoir', 
répondit  Montecuculi.  »  Comme 
cela  se  passa    en  un  instant^  le 
soldat  n'avoit  pas  encore  été  dé- 
sarmé.. Alors  plein  de  fureur  ,  fil 
dit  :  «  Je  n'étais  pas  coupable  , 
je  le  suis  maintenant  ;  »   et  tira 
son  fusil     sur  Montecuculi.    Le 
coup  manqua ,  et  Montecuculi  lui 
pardonna  ;  trait  digne  d'éWe  ,  et 
qui  prouve  qi^e  ce  général  avoit 
assez  de  grandeur  d^me  ,  en  ac- 
cusant la  précipitation  de  son  ju- 
gement »    de  ne  pas  rougir    de 
Favouer.  Au  talent  de  bien  faire 
la  guerre ,  Montecuculi  a  joint  le 
mérite ,  alors  beaucoup  plus  rare 
de  très-bien  écrire  sur  la  guerre. 
On  l'a  surnommé  le  f^égèce.mo- 
dem^  ,  et  il  peut  passer  pour  su- 
périeur à  Végèce.  Ses  Mémoires 
en  italien,  traduits  en  irançais*par 
Adam,  sont  pour  les  militaires 
ce  que  les  Apborismes  d'Hippo- 
crate  sont  pour  les  médecins  :  il 
«stp«a  d'ouvrai^es  dont  la  médi* 


MONT 


127 


tation  leur  soit  plus  utile.  Le  des- 
sein d'être  court  aj^ant  forcé  l'aur 
teur  à  supprimer  beaucoup  de 
détails ,  son  livre  ne  peut  étr« 
regardé  que  comme  l'abrégé  d^un 
traité  complet  de  la  guerre  ;  mais 
il  est  à  la  fois  savant  et  profond  , 
concis  et  clair.  Les  meilleures 
éditions  de  cet  oi^vrage  sont 
celles  de  Strasbourg  ,  lySS ,  et 
de  Paris  ,  i;74^,  in- 12.  Le  grand 
Condé  en  fa i soit  cas.  £t  l'appro- 
bation d'un  capitaine  si  expéri- 
menté suiïît  seule  pour  donner 
une  grapde  idé.e  de  ce  même  ou- 
vrage. 

*  MONTE-âRANELU  (Charles 
de) ,  gentilhomme  de  la  famille  des 
comtes  de  son  nom  ,  détrompé 
des  illusions  du  monde  ,  ,se  re- 
tira dans  une  solitude.  Il  s'établit 
ensuite  k  Vérone  avec  quelques 
compagnoiis.de  sa  vie  pieuse,  et 
devint ,  en    i58o  ,  le    fondateur 
d'une  congrégation  d'hiéronymî- 
tes  dite  de  Fiesoli*  Ils  observèrent 
d'abord  les  constitutions  de  saipt 
Jérôme  ,  et  ensuite   la  règle  de 
saint  Augustin.  Le  fondateur  avoit 
été     agrégé    au    tiers-ordre    d« 
Saint -François.    Il  continua    de 
porter  rhabit  du  patriarche  séra- 
phique  ,   mais,  /en   1460,  Pie  II 
permit  aux  hiéroùymi tes  de  pren- 
dre celui  qu'ils  voudroient.   Les 
uns   se  décidèrent  à  quitter  l'ha- 
bit û*anciscain  ,  les  autres  à  le 
garder.     Cette  différence   d'uni- 
forme produisit  une  grave  dispute 
parmi  ces  boi^s  religieux.  Enfin , 
en  1668 ,  Clément  IX  supprima 
entièrement  leur  ordre  ,  qu'il  unit 
à  une  autre  congrégation  d'iiiéro- 
njmites  ,  fondée  par  Pierre  Gam- 
bacorti. 

t  MONTEGUT  (  Jeanne  de  Se- 
GLA  :  tjpouse  de  M.  de  ) ,  trésorier 
de  France  de  la  généralité  de 
Toulouse  ,  née  dans  cette  ville  en 
1 709 ,  y  mo  ur ut  k  4j uin  1 752 .  Ses 


128 


MOKT 


.  OEiwre$.y  publiét-s  à  Periaett  176S, 
.en  2  v.  in-8*>>  wntieimeot  |»e»  de 
poésie»  gal^uit^s  ;  elWs  soat  pres- 
que tpute^.  mgvales  qU  chrétien- 
lies ,  et  souvent  de  sirinples  tri- 
buts dç  société  ou  d'amitié.  On 
y  trouve  du  statujrel ,  de  la  dou- 
ceur X  de  la  faciLité.  Le  preeiier 
volume  oiôVe  des  Odes ,  des  Epi^ 
très  ,  des  l(fyUes ,  àe&  Pièces  Ju- 
gitives.  Le  fecopd  renierme  une 
Traduction  presque  complète ,  en 
vers  frax)bçais>  des  Odes  d'Horace. 
Celte  versiop  e&t  en  général  élé- 
gante et  fidèle.  On  y  désireroit 
plus  de  fprce  et  de  coloris.  Le 
talent  de  nia4^n>e  de  Monlegut 
T^outIa poésie  se  dé\'eloppa  ta^d  ; 
mais  il  fut  bientôt  perfectionné, 
mie  remporta  trois  prix  à  Paca- 
demie  des  Jeux  floraux,  et  fut 
déclarée  maîtresse  des  jeux  :  titre 
qu'on  accorde  aux  atlilètes  hono- 


les'  sciences  et  dans  les  belles- 
lettres  ,  elle  cachoit  sçs  lumières 
avec  autant  de  soin  que  d'autres 
en  prennent  à  les  étaler.  Un  hom- 
me austère  dit  en  parlant  d'elle  : 
a  C'est  la  seule  femme  a  qui  je  * 
pardonne  d'être  savai^te.  » 

1 1.  MONTEIL  (  Aimard  de  ) , 
évêque  du  Puy  ,  et  légat  du  pape 
Urbain  II  dans  l'armée  des  croi- 
sés ,  mourut  à  Antioche  en  1098  , 
fort  regretté  pour  sa  prudence  de 
toute  l'armée  chrétienne ,  dans  là-, 
quelle  il  s'étoit  acquis  une  grande 
autorité.  Monteil  étoit  le  conseil 
des  grands ,  le  soutien  des  petits  , 
et  l'arbitre  des  différens  qui  nais- 
soient  entre  les  princes.  On  croit 
qu'il  composa  en  Thonneuf  de  la 
sainte  Vierge  le  Saline  ,  regina , 
que  les  anciens  auteurs  nomlnent 
qiielquefbis  Pastienne  du  Pâj. 
Cependant  les  historiens  ne  s'ac- 
CQtdeaoktpa^  9Ur  cepoiaU  AJkériOy 


MONT 

dans  gr  Chronique,  le  lui  attri- 
bue, et  ajoute  c[u'il  supplia  le  cha- 
piti'©  de  Oluni  de  Hnsérer  dans 
roffioe  ;  ce  qui  lui'  fut  accordé- 
Guillaume  Durand  le  donne  k 
Pierre ,  évêque  de  Compostelle  j 
d'autres  en  font  honneur  kHer- 
man-Contract. 

IL  MOJNTElï..  Fqye:^  G^ugnak. 

t  MONTEJOÂN  (  René  de  ) , 
prasque  aua;»i  j^ouvent  battu  que 
combattant  ,  toBtba  tffois  fois 
entre  les  mutina  ^^  ennemis ,  et 
ne  lut  e^i^cusable  qu'une  fois,  à 
1^  b^ataille  de  Pavie  ,  en  iSio. 
François  {«>'ne.  l'en  fit  pasmoiqs 
maréchal  de  jprance  ea  iS5d  ,  et 
lui  donistA  le  gouvernement  du 
Piémont.  Il  eut  la  foUe  et  inpu- 
dente  vs^nité  d'envoyer  des  am« 
bassadeurs  dans  difierentes  villes 
d'Italiej  démarche,  qui  lui  attira 
de  sévères  réprimandes  et  des 
railleries  piquantes  de  la  part  du 
roi.  Ajant  été  «ivojé  présider 
aux  états  de  Bretagne  pour  la 
réuuion  de  celte  province  k.la 
couronne ,  il  pensa  faire  échouer , 
par  des  saillies  indécentes,  une 
négociation  qui  exigeoit  les  plus 

Pvsnds  ménagemens.  Il  mourut  en 
iémont  au  commencement  de  sep-    ^ 
tembre  1 55^  ;  et  sa  famille,  qui  da- 
toit  du  1 5*"  siècle  ,s'éteignit  avec  lui. 

*  i.  MONTELATICI  (  Fran- 
çois )  ,  que  son  esprit  turbulent  * 
fit  surnommer  le  Faux  brave  , 
étoit  de  Florence.  Ce  peintre , 
dont  les  compositions  étoîent 
spirituelles  mais  ^  bizarres  ,  avoit 
un  bon  colons  ;  Ses  figures  sont 
expressives ,  nwiis  sa  manière  est 
extravagante  ,  comme  on  peut  le 
voirdans  la  Chute  de  Lucifer  qu'il 
a  peinte  à  fresque  dans  la  maison 
des  théatîas  de  sa  patrie  ,  et  sur- 
tout dans  la  salle  du  palais  royal 
de  Htti.  Ayant  suivi  \  Insprnck 
l'ardtîdue  Ferdinand,  d'Autriche, 
il  mourut  dans cette  villeen  1^661 . 


MONT 

*  n,  MONTSLATICI  (  Do- 
miniqoe  )  ,  qui  ^ivoit  svr  la  fin 
4u  17*  siècle ,  et  au  comxaeûce^ 
ment  du  suiyant ,  a  publié  La 
viUa  Barghese ,  çon  la  Jescrivone. 
âelie  statue  et  pitturjs  che  ivi  si 
tropono  y  Roma ,  1700*  Mais  les 
^àngemens  ^  les  embellisse- 
iôeBS  que  le  pnnce  Marc-Antoine 
BoT^èse  a  laits  k  cette  campa - 
j|Bé  ,  4!fep«is  la  ]feHMicatioii  de 
fùûvnge  ,  rendent  6e  livre  à  peu 
ptèsinaiae. 

*  in.  MOÎîTELATICÏ  (  P- 
D.  Ubalde  )  «  chanoine  de  Saint- 
^ean-de^Lntran  ,  et  fondatear  de 
là  société  él^ÔDomîque  de  Fio- 
jepsce  ,  0à  û  naquit  en  idga  ,  de- 
^t  professenr  putàic  k  Ptstoie, 
k  Fiesôle  ,  à  Bréâda  et  k  Mibn. 
B  ëtudîa  éikssî  l^gricnltore^  et, 

B^ur  éîetàèie^  5#s  eonnoissances  , 
entreprit ,  en  1743 ,  un  vovagp 
ifh  Alitm^^ne ,  dans  lequel  il  jre- 
l*enîllît  évec  soin  l^ut  ce  qtii 
pot^voiti^ontrîbùer  aoa:  progrès  et 
ft  réméHoration  de  eette  science. 
Ce  filt  pèûdant  ce  voyage. qu*il 
proposa  a  un  îniprimêur  étranger 
jréciitii^  d'an  ÙictionnaîrB  rai" 
àonné  éta^ricUltUrt ,'  qu'il  avoit 
j^oinpôsé  àliec  le  doéteur  Saverio 
Manetti.  Wusieûrs  voyages  qu'il 
fit  dan$  là  Stirie  et  la  Garinthie 
à  altérèrent  Sa  santé,  et  l'obligèrent 
de  retourner  dan^  sa  pdtrîe  ,  où  il 
Aiournt  en.  1770,  Moritelatîci  fût 
tm  de  ces  hommes  rares  qui  joi- 

faoit  a  la  plus  grande  atotivité 
ans  ses  re^ercbes  sur  l'agricul- 
ture ,  ce  discernement  et  cette 
^gacité  qui  Savent  apercevoir  et 
drer  des  résultai  utiles  des  fruits 
4ei*expériewce  et  dû  raisoine- 
r'  ^ent.   On  sait  que  Tagridalture 

SràtiquQ,  livrée  k  liné  classé  d'il!- 
ividus,  inaibns  de  préjugés,  et 
dirigés  pàa  la  rgutine  ,  a  lait  peu 
de  f>Éi>gt^8  ^  Vétdit  donc  ees  pré- 
jugés à  tlétrmré  £t  ^^tta  roiiti^e 


T.  XII* 


MONT  lag 

à^âuiager  que  devoieiit  s*appli- 
^er  tous  les  soins  de.Moutâa-* 
tiei  ;  il  essaya  de  le  ftire;  mais  H 
mort  interrompit  ses  travaux;  et 
on  doit  regretter  que  le  temps  né 
lui  ait  ]^s  permis  d'achever  son 
entreprise.  Les  nouveaux  aper» 
fus  -qu'il  donnoit  sur  l'à^iiiul-* 
ture  éloîeut  faits  pour  l'améliorer» 
et  avec  d'autant  plus  dé  raisoii 
qu'il'  né  s'étott  point  enfermé 
dans  une  vaine  théorie,  comm^ 
la  plupart  de  nos  savàns  nioder» 
nés  qui  font  de  ràgricùltui'e  ail 
cottL  de  leut"  feu.  On  à  dé  lui 
Ragionamento  sàpra  i  mezzi  y  - 
piii  necessatf  per  fetr  r&fioriré 
VaericollUra ,  colla  retazione  delT 
erSa  érobanche  ,  dctta  ïfôlgàn* 
mente  succiameTe  ,  fiamnta  L 
è  mai  étoéchio ,  e  dèl  niàde  a^ 
Ip^tirpàrla ,  del  èehshre  Fiérantô-* 
nio  Bfîàkélî  ,  etc.  ;  Pir^uzèr  ; 
175^. 

MONTE -BIAGGIORÊ.  Fay. 

MoNTEMAtOlt* 

♦  MONTEMÀGNO  (  Rupiiac;' 
CPTSO  da  )  ,  gQnfâlQuni^r  dj^ 
pistoie  sa  patrie  .^n  i364 ,  fut  i^^  . 
des  pi qs  heureux  imitateurs  de' 
Pétrarque  ,  auquel  îl  survécut 
quel<][ues  années.  On  le  comp^ 
iaussi  parm^  ceux  qui  s'appjiqii^ 
rent  Ji.  perfectionner  la  langue 
to.scat>e.  liés  Pôesié^  italiçnAes 
de  Montepiagno  ontétdplùsieiif^ 
fois  imprimas  ;  une  dc^s  bçoaiii^s 
édlitions  est  celle  de  Florence  <, 
r7i8  «publiée  par  les  soins  4f* 
Jean-1^9ptisteCasotti ,  qui  l'a  eii- 
richi^rdîone  préface'  pleine,  d'éru- 
dition ,  et  au  peu  de  rènsejjf  n|g^» 
mens  qu'il  a  pu  avoir  sur  cb 
poâte. 

t  MONTE-MAtOR  (  Gédr^ 
ée  )  ,  célèbre  poété  de  €&' 
tiUe  ,  naquit  k  Monte  -  MâyoV  , 
dont  il  prit  le  nçtn.  C<îtte  vîlK» 

9 


■  \ 


i5o 


MOIST 


royaume  de    Portugal.     On    ne,  | 
connoîl    point    Tépoque     de    sa 
naissance  ;  mais  on  la   rapporte 
généralement    en    i5ao.    Monte- 
mdyor  ne  dut  rien  k  Tétude  ;  m  ais 
il  en  fut  en  quelque  sorte  dédom- 
magé par  son  intelligence  et  son 
cénie.  Il  connoissoit  parfait eaieat 
plusieurs  langues  vivantes  de  son 
temps,  et  les  traduisoit  avec  au- 
tant de  facilité  que  de  perfection. . 
Dès  ses  premières  années  il  suivit 
la  carrière  militaire ,  quoique  dé- 
voué tout  entier  par  ses  penchans 
àla  musique  et  à  la  poésie.  Il  passa 
en   Castille,  et  n'ajrant  d'autres' 
moyens  pour  vivre  que  Tétat  de 
musicien  ,  il  parvint  à  se  faire  re- 
cevoir daiis  la  chapelle  royale  k 
la  suite  de  Philippe  II ,  lors  du 
lameux  voyage  de  ce  monarque 
0n  Allemagne  ,  en  Italie  et. dans 
les  Pays-Bas.  De  retour  en  Espa- 
gne ,  il  paroît  qu'il  résida  dans  la 
ville  delLéon ,  où  il  composa  son 
ouvrage  intitulé  Diane,  Depuis  ^ 
appelé  par  la  reine  Catherine , 
«œur  de  Tenipereur  Charles  V  , 
et  régente  de  ce  royaume ,  il  lut 
revêtu  auprès  de  cette  princesse 
d'un   emploi    très-honorable.  Il 
mourut  très-peu  avancé  en  âge  , 
ainsi  que  l'annonce  TÉlégie  com- 
posée par  Francisco  Marcos  Do- 
rantes, laquelle  se  trouve  dans 
toutes  les  éditions  de  la  Diane, 
On  y  voit  que  Montemayor  avoit 
dé)k  terminé  sa  carrière  en  1662. 
Ce  poète ,  quoique  né  Portugais  , 
6st  revendiqué  par  les  littérateurs 
espagnols,  comme  ayant  cultivé 
les   muses' castillanes  ,  k  l'exem- 
ple de  différens  auteurs  étrangers, 
mais  écrivains  nationaux.  D'ail- 
leurs   Montemayor  mérite  bien 
cet-honneur  de  la  part  des  Ëspa- 
cj;nQls ,  comme  Vinventeur  parmi 
eux  du  genre  pastoral ,  dans  sa 
Diane ,  ouvrage  qui  a  rendu  son 
nom  iipmortel ,  a  après  le  témoi- 
gnage respectable  de  Michel  Cer- 


MONT 

vatites  ,  qui  danf  son  Don  Qui- 
chotte ,  après  avoir  fait  l'éloge  de 
ee  même  genre  ,  indique  la  Diane 
comme  le  meilleur  modèle  qu'il 
puisse  proposer.  Cette  produc- 
tion a  été  traduite  en  français  ,  et 
inipriaiée  k  Paris  en  161 1  ;  aile 
parut  aussi  k  Madrid  en  1622.  Ont 
a  de  lui  ,  I.  Fal/le  dé  Pf  rame  et 
Thisbé  ,  traduite  et  imitée  da 
chevalier  Marino.  II.  Histoire 
dAleïde  et  Syhain  ,  qui  toutes 
deux  sontcontenuesdausla  Diane. 
lïL  Le  Chansonnier^  qu'il  pu- 
blia séparément,  et  qui  fut  imprj- 
mé  k  Saragosse  en  i56i  >.  et  à 
Salamanque  en  1571  ,  iSya  e% 
i579  5  recueil  qui  se  compose  de 
dinerens  gearés  de  poésies  assez 
estimées  par  le  style  pur  et  cor- 
rect qui  les  caractérise.  IV.  Les 
OËuvt^s  dAuxias  Mardh;  V .  Les 
Biasons ,  ouv/age  maxmscrit. 

*   MONTEMERtp  (Jean. 

Etienne  ) ,  gentilhomme  de  Tor* 
tone  ',  né  en  i5i5  ,  cultiva, la 
poésie  latine  et  italienne.  Il  a 
écrit  Délie  frasi  Toscane  lib^ 
XII  y  in-folio.  Cet  ouvrage  fut 
imprimé  k  Venise  en  i566,  et  la 
même  édition  reparut  sous  le 
titre  de  Tesoro  délia  lèngua  Tos- 
canuy  avec  la  date  de  i594*  Ce 
poète  a  laissé  en  manuscrit  un 

Î>,oëme  sacré  De  Gestis  aposiO'^ 
orum,  etmouruten  157a. — ^?ïico- 
las  MoNTEMEitLo  ,  SOU  fils  9  est 
auteur  d'une  Histoire  de  Tortonc 
sa  patrie. 

t  MONTENAULT  ou  Monle- 
NAULT  (  Charles-Philippe  d'Egly  ^ 
de  ) ,  Parisien ,  né  le  28  mai  1693, 
de  l'académie  des  belles-lettres , 
long-temps  auteur  du  JournaLdit 
Verdun  \  mort  k  Paris  le  2  mai 
1749.  On  a  de  lui ,  I.  UHistoire 
des  rois  des  Deupc  Siçiles  ,  de  la 
maison. de  Froncé,  ^  pà /^\o\,  iik» 
12  y  1744  '7  ouvrage  qui  fera  tou- 


,* 


MONT 

jours  honneur  à  sa  mémoire , 
par  l'exactitude,  la  vérité  ,  la  sim- 
plicité qui  y  régnent.  Le  goût  a 
présidé  au  choix  des  faits  ,  et  la 
plupart  sont  iutéressans.  II.  La 
CaUipédie ,  ou  la  manière  df avoir 
tltf  beaux  en/ans  ,  traduite  en 
prose  du  pj:)ëine  latin  de  Claude 
Quillet  ,  Paris,  1749,  in-8*.  Cette 
version  est  sans  goût  et  sans 
aménité.  Le  traducteur  n^a  saisi 
ni  la  lettre  ,  ni  Tesprit  de  son 
ori  gin  al .  III .  Traduction  li  bre  avec 
des  notes  des  Amours  de  Clito- 
pJton  et  de  Leucippe  ,  Paris  , 
1734»  in-12. 

M  ONT  EN  A  Y  (  Georgette 
de  ) ,  fille  d'honneur  de  Jeanne 
d'Albret ,  reine  de  Navarire.  Son 
esprit  et  sa  beauté  en  firent  Tor- 
nement  de  la  cour.  En  1 57 1  elle 
fit  iinprimer  VExplication  en  vers 
de  cent  emblèmes  ou  devises 
qu'elle  dédia  a  la  reine. 

♦  MONTENERO  (  Jean  de  ) , 
^théologien  dominicain ,  nék  Mon- 
tcnero  en  Toscane,  vivoit  dans 
Je  i5*  siècle.  Appelé  d'abord  au 
.concile  de  Baie,  et  ensuite  à  celui 
de  Florence ,  il  fut  choisi  pour 
.disputer  contre  les  Grecs  ,  qu'il 
combattit  avec  la  plus  grande 
force  :  on  peut  voir  les  détails  de 
ces  disputes  dans  l'Histoire  de  ce 
concile  écrite  par  Joseph  Grec , 
ëvêq^ue  de  Melone  :  on  les  trouve 
aussi  dans  les  Recueils  des  Con- 
ciles. Montenero  ,est  encore  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages  polé- 
miques ,  qui  ne  sont  aujourd'hui 
d'aucun  intérêt. 

t  MONTEREAU  (  Pierre  )  , 
célèbre  par  plusieurs  ouvrages 
d'archi'tecti^'e ,  étoit  de  Monte- 
reau,  et  mourut  l'an  iaÇ6.  C'est 
ce  célèbre  architecte  qui  a  donné 
les  Dessins  de  la  Sainte-Chapelle 
de  Paris;  de  la  Chapelle  de  Yin- 
€enn€'S  ;' dû  Réfeptôire  9  du  Dor- 


MONT  i5i 

toir  ,  du  Chapitre ,  et  de  la 
Chapelle  de  Notre-Dame  dans 
le  monastère  de  Saint-Germaio- 
des -Prés.  Il  fut  eaterré  dans 
l'église  de  cette  abbaye  ,  et  fut 
représenté  sur  sa  tombe  avec  un 
compas  et  une  règle  k  la  maim 
Son  tombeau  est  au  Musée  des 
monumeus  français, 

*  MONTERENZI  (  Annibal  ), 
célèbre  jurisconsulte  du  i6«  siècle, 
né  d'une  -noble  et  ancienne  fa- 
mille de  Bologne  en  1507  ,  se  fît 
un  auditoire  nombreux  a  G^nes 
et  h  Parme  par  ses  leçons  et  ses 
commentaires  sur  les  iiistitutes 
civiles  et  criminelles  de  sa  patrie, 
où  pendant  4o  ans  il  professa  le 
droit  civil.  Il  mourut  a  Bologne 
en  i5&^.  On  a  de  lui,  I.  SchoUîf. 
ad  nonnullas  pactorum  formulas 
instrumentis  inserendas ,  Bonor 
nia*',  i56i.  II.  Sanctionum  ad 
causas  civiles  spectantium  in- 
clifœ  civitatis  ,  studiorum  ma- 
tris  ,  Sohoniœ  ,  tom  h^ ,  Bono- 
nia; ,  i56i  ,  et  tom.  II ,  Bononiae, 
1569. 

*  MONTESON  (  Jeaîi  de  )  , 
natif  du  rojaome  d'Aragon  ,  de 
l'ordre  des  frères  prêcheurs ,  et 
docteur  «n  théologie  ,  s'éleva  en 
i384  contre  la  doctrine  de  l'im- 
maculée conception-..  Son  ppi- 
TTÎon  fut  condamnée,  „  et  sa  per- 
sonne excommuniée^:  (  /^^ez  les 
détails  de  cette  affaire 'dans  THis^ 
toire  ecclésiastique  de  Mosheim , 
•tom.  III ,  pages  578  et  suiv.  ) 

MONTESPAN  (madame  de). 

f^Ojr,  RoCHEGHOUART  ,  n«  V. 

t  I.  MONTESQUIEU  (  Char^ 
les  DE  Secondât  ,  baron  de  la 
Brède  et  de  )  ,  d'une  famil]^ 
distinguée  de  Guienne  ,  né  au 
château  de  la  Brède  ,  près  de 
Bordeaux,  le  18  janvier  1689  , 
lu^  philosopha  au  sortir  de  Tçn^ 


\ 


f&tieé.    Dès  Vfigt  de   20  ans   it 
lil^ét>afdit  lès  fkiat'ériftùx  de  VEs- 

prit  def$  tbU  ,  pat  un  extrait  rài- 
tôtiné  dëS  lintaénéeà  voltiitiës,  qui 
^dnlposént  lé    Corps    du    droit 
fciyil.  "Cil  onde  fàtchnel ,  prési- 
àènt  h  mokiér  àa  parlement  de 
Bordeaux  ,  ayant  laissé  ses  biens 
et  sa  charge  au  jètinè  philbsbphe, 
ij  en  fut  Dourvu en  iyi6.  Sa  com- 
Ça^ie  lé  chargesi ,  eh  17^^  9,de 
présenter  âès  remontrances  i  Fôc- 
clisiôn  d'iiii  nouvel  îriipôl,   dont 
Son  èjoqdetidé  et  soù  zèle  obtin- 
iréiillâ  Su^brèssioii.  L^âiinéè  d'au- 
^iâraivant  il  àyoit  iîiis  aii'joûr  ses 
iéïtf^s  persanes  ,    commençâmes 
i  là  ciâiiipâigne  ,  et  finies  dans  lès 
jhôihéni  de  relâche  que  îiîi  lais- 
Ibiént^  lèè  devoirs  de  sa  charge. 
Ce  livre  ,  profond  sous  un  air  de 
liîgèrfeté,  àfiùonçoitMà^trânçe  et 
[t  rËùrôpè  ùtt  écrivain  Supénèur. 
Le  Pefsajfl  fait  uiiè  satire  érierm- 
^iie  et  ûgrëâÈlé  cfê  iios  vides ,  de 
Ma  travers,  de  rfoè  rîdidiileà ,  de 
iibi?  jSi-éjugéS;  et  de  là  bizàrrefiè  dé 
tiOégoliité.C'eàt  le  tableau  le  ^liis 
aniiué  et  le  plus  vrai  des  mœurs 
ii:ançaises  :  son  pinceau  est  léger 
ft hardi.;  il  donne  ktout  Ce  Wil 
,tp  uçhe  un  caractère  original .  ToU- 
tjC^  les  lettres  ne  $ot^t  pas  cepen- 
dant d'une  égiie.  f^rce.  -p  il  j  en  |i , 
dit  Vojtaire  ,  (Je  très-jolies ,  d'au- 
tres jrèsThardjes,,    aau|res  .naiér 
ijio^'^  ,  ,  d'à utre?  frivoles  ;^ et  les 
ctéimls  de  tp  qui  se  passé  dans  le 
s^râil  d'Usbeck  k  Ispahan  n^in*- 
léresse  jpie  foiblçinent   lés    lech 
teurS  français.    On  peut  encore 
reprochée  a  râuCéùr  quelques  pa- 
radoxes en  littérature,  en  ihoralô, 
en  politique ,  et  des  satires  trop 
fbrtes  de  Louis  XtV    et   de  son 
régné.  Le  succès  dès  Ijettrés  per- 
lianes  ouvrit  à  Montesquieu    les 
portes  de  ^académie  irànçaise , 

_  «Quoique,  de  tous  lés  livres  ofa  l'on 
a  plaisanté  sur  cette  compagnie  , 
U  ny  en  ait  guère  dû  âlesoUmoîiis 


IlONT 

ni^xiàgée.  Là  mort  de  Sàcj ,  1^ 
trâducteuf  dé  Pline ,  ayant  laissé 
une  (>laCe  v6cahte  ,.  Montesquieu, 
jui  s'étoit  défait  de  sa  charge^ 
et  qui  né  vbùloit  plus  être 
qù'hommé  dé  lettres  ,  se  présenta 

four  là  remplir.  Le  cardinal  Âe 
leury ,  iiistriiitpâr  dés  personne^ 
àsèlées  dés  plaisanteries  du  Per^ 
ssln  sur  lèà  dogihés,  la  disciplinç 
et  leâ  ministres  de  la  religion 
chrétienne  j  lui  férusâ  son  àgréf- 
hiént.  Il  lié  |>àroîtra  pas  étrange 
^e  ce  miâi^tive  ftt  quelques  diin-» 
tiiltés,  si  V6i  èh  rappelle  là 
lettre  {Leti,  76)  ,  dans  laqUelfe 
U^beck  ffiit  une  apologie  ài  élo- 
quente du  suicide  ',  une  autre 
ÇLett,2g)  X  oii  U  dSt  dit  çx:pj:e^sémeùt- 
(^ùe  lès  év^qHiesii'pnt  d'autres  fonc- 
tions oue  de  dispenser  d'accom- 
plir  la  loi  ;xine  autre  (LeU,  a4)  ^P* 
^Bn  ,^  oii  le,  pape,  est  peint  comme 
un  magicien  qui  fait  croire  ^ue 


J^éut  ajouter  que  rS^^ài 
des  Lettres  ^ràane^  ,ést  là  prè^ 
miëre  épôqtié  dé  ce  déluge  d'é- 
crits é^ui  om  |»9iru  depuis  (montré  lé 
christianisme  étfégouvërnemeiit. 
Moptesquiéù ,  séntâht  le  dôtlp  ^ùè 
l'exclâsiotî  et  les  motifS  de  Téx- 
clusioti  pôiiyoiënt  porter  sûr  ûk 
personne  et  sûr  sa  £siniillé  ,  prit , 
s'il  en  fiaat  fcrôlte  Voltaire,  uù 
tour  tarés  adroit  poâr  ob'tejbir  l'a- 
grément dû  Cardinal  :  il  fit  fàij^ 
en  pèa  dé  jours  uiié  tibùvélle  édi- 
tion dé  son  livré,  dilns  laquelle 
oû  retraàéhà  oiï  on  âdouelt  fo'ixt 

ce  qui  pouvoit  être  éOndamné  pàt 
un  cardinal  et  par  un  ministre.  11 
porta  lui-même  roùvràgè  au  car- 
dinal de  Fleùry  ,  qui  ne  lisoît 
guère ,  et  qui  en  lut  une  partie. 
Cet  âir  de  confiance  ,  soutenu 
par  quelques  personnes  d^é  crédit, 
c^t  sur-tout  par  le  maréchal  d*^^^ 
\  trëés  son  ami ,  pour  lors  directeur 
^  dé  racâdémie  irànçaise,  i'âraenà^ 


MONT 

eit-oSj  le  cardinal,  et  JfpQf^^ 
dàiieu  ènini  dansçede  compagnie . 
Cette*  anecdote  n*a  aucune  yrai- 
semblance.  lie  discours  du  rëçi- 

fiendaire  ,  fort  court ,  mais  pleii? 
é  traits  de  forcie  et  de  lumière, 
lîit  prononce  le  24  i***vier  1728..- 
Le  dessein  âuéltfoiite^uîeu  àyoi^ 
îoriné  de  peindre  les  nations  dans 
son  Esprit  des  lois  ^obligea  de 
les  aller  étudiei* cliez  elles.  Après 
avoir  p; 
Hongrie 
BolSih 

ans  en  Angleterre.  Des  dilTéreutes 
observations  qu*îJ  fit  dans  ses 
voyages  ,  "  ij  résultoit ,  suivant 
fiii,  qne  l'Allemagne  éloit  faite 
pour  Y  voyager ,  illalie  pour  J 
«ojoumer  ,  l^ngleterre  pour  y 
penser  ,  et  la  France  pour  j  vi- 
vre. Voyageant  en  Italie  ,  il  fil  la 
rencontre  de  milord  Ctestei^eld  ; 
il  te  connoissoit  aintérireucment , 
et  avoit  avec  lui  lès  liaisons  que 
deux  hommes  de  génie  ne  raan- 
èuènt  guère  de  prendr^  quapd 
lis  se  sont  une  fois  connus.  II4 
s'iaissoc^èrent  et  coinvinrent  de  con- 
tinuer leur  route  ensernble.  La 
conversation  tomba  bientôt  &ùr 
la  différence  desÂnglais  auxFr^n- 
çais«' Le  président  ,  donnant  la 
préférence  k  sa  natiop^se  fondoi't 
sur  la  supériorité  dVspint.  ï^e 
lord ,  en  L'accordant  aux  Fran- 
çais >  se  retrânelioît  sur  le  bon 
seps  qu'il  attribuolt  supérleure- 
jnént  anx  Anglais.  Conime  la  ma- 
tièi^  étoit  ample,  et  les  adver- 
saires bien  propres  à  défendre 
leur  cause ,  elle  étoît  souvent 
agitée  ,  sans  que  ni  Tun  ni 
Plaïutre  se  laissât  coi|vàincre.  Ils 
ar rîy Client  a  Venise  ,  e.t  la  curio- 
sité de  Montesquieii  pour  tout 
Voir  *el  tout  approfondir  Je 
oieitoît  sans  cesse  en  açt^ykéi  II 
fisitoît  ies  9t|onùi|iens ,  les  bi- 
bliothèques ,  les  cabinet^  j  il  eiv 
troit  dans  le^»  icaies  .  il  hoât  çon-- 


yfir^aUofi  >  »'îtfforii|o^  dçs  n^o'Or 
dres  détatb  (|[a  gpuven^cuiênt  j^t 
de  la  société  ;  rentré  phei  lui ,  fl 
met^oft  p^r  éciJl  lé^  p^ùi  p^f^f 


Gircops  tances  ,  ç,t  çhaaqe  19  qi^ 
cpnfioit  çon  Quyrf^ge  a  milora 
Chesterfieîd.  11 7  avoit  qéia  quel^ 


secret.  Après  avoir  protesté  àç 
son  attacl^i^ni  pour  l^s^rançijsy^ 
il  avertît  le  présidenf  qa^i)  i^n% 
^arde  a  lip  ;  que  f  inquisition  9  u^' 

3uiète  des  ntouvemens  q\j^(\  j^ 
onnoit  V  fY^i^  p^s  la  réspli^tio]^ 
d'envoyer  se  saisir  de  ses  pa- 
piers; qne  §î  Pon  y  trqWoit  ïf 
moindre  diose  s'mç  U  gftuyéï:^^ 
ment,  c'était  ùiitàe  sa  personof;.. 
I  Montesquie|i ,  éJfacpuçhe  d^  ç^| 
avis  ,  se  canfondi^en  reioerçi- 
mens  ,  doniia  de  l'argent  h  Fi|i- 
connu ,    et  n'^u\  rien  4e   nju^ 

Ï tressé  qu^  de  jf  ter  soa  tlrava^  aq 
eu.  il  courut  ensuite    dans    1^ 
chainbre  àe  miïord  Cbesterfîel^ 
lui  cqnter  ce  qui  vencnt  de  se  pas-: 
ser.  Milord  ,    sans  -s'émouvoir, 
loua  son  esprit,  et  ajouta  guç  ^ 
néanmoins  f  s'il  avoit  inïs  aan^ 
sa  conduite  un  peu  plus  de  fr^'ff 
sens  f    il  âuroît   pu    juger  qu'ij 
étôit   bien  jextr9(n^duraire  ^u'^^ 
faomuze    qui    ne    le  eonnois^if 
point  prît  autant  d^ii^tërê^  f^  1^  »^ 
et   vînt  îm    ttoQuer  uir  ^w  ,  a^ 
risqué  de  se  perdre ,  si  j^^inai^  ]s^ 
chose  yenoit   à    étrç    «lê  ;  ^i^ 
d*ait|e^rs,    ayant  noté  lui-i|iênçf" 
que  les  <lfélibér»tions  de  Pinquisi-;- 
tion  ètoient  inçpénétra);HeSi ,  m  né,*^ 
toit    pas     vraiseiplirlabie     qn'qn^ 
homme  de  h^s  étage  eM  pu  le*- 
décoiîvrîr  ;  quVnfin  ces  i^esQon^ 
binées  ^uroient  dû  le  Con^uîrfs  ^ 
yagpr  que  l'avis  àe  l'incooinu  n'ç^ 
tçnt  qu  ud  tour  de  milord  Clt^^f 
terfîeld  ,  çt  par  çoi^séquent  k  pç 
pa^  brûler  spn  pîfyi:» j;^  ;c^qu'w| 


i^ 


MONT 


•    Anglais  n'aupoit  certainement  pas 
fait.  On  juge  de  l'étonnement  de 
Montesquieu  et  de   ses    reereïs," 
qui  doivent  nous  en  laisser  beau- 
coup.   Dfe     retour   dans    sa  pa- 
trie ,   il  mit  la  dernière   main  a 
son  ouvrage  :  Sur^  la  cause  de  la 
chindeur  et  de  la  décadence  des 
Momains.  Des  réflexions  très-lines 
6t  des  peintures  très-fortes  don- 
nèrent le  mérite  de  la  nouveauté 
à  cette    matière    traitée  tant  de 
fois  et  par  tant  dVcrivains  supé- 
rieurs. Cette  histoire  politique  de 
la  naissance  et  de  la  chute  de  la 
nation  romaine   parut  en  iy'S'5  , 
in- 12  ,  et  fut  réimprimée  k  Dijon 
en  1794*  L'illustre  écrivain  trouve 
les   causes  de  la    grandeur   des 
Romains     dans     l'amour    de    la 
Kberté ,  du  travail ,  et  de  la  patrie  ; 
dans  la  sévérité  de  la  discipline 
militaire  ;  *  dans  "  le    principe  où 
ils    furent  toujours   de  ne  faire 
jamais  la  paix  qu'après  des  vic- 
toires. Il  trouve  les  causes  de  leur 
décadence  dans  l'açrandissement 
même   d/e  l'état  ;   dans   le    droit 
de  bourgeoisie  accordé  h  tant  de 
nations  ;  dans   la  corruption   in- 
troduite par   le  luxe  de  l'Asie  ; 
dans  les  proscriptions  de  Sj'lia  ; 
dans  l'obligation  où  les  Romains 
furent  de  changer  de  maxime  en 
éhangeantde  gouvernement  ;  dans 
cette  suite   de  monstres   qui   ré- 
gnèrent   presque  sans   interrup- 
tion   depuis  Tibère  jusqu'à  Cons- 
tantin ;    enfin,   dans    la  transla- 
tion  et  le   partage  ,^  de   l'empire. 
Le  génie  mâle  et  rapide  qur  brille 
dans  la    Grandeur  des  Romains 
se   fit   encore    plus  sentir    dans 
V Esprit  des  lois  ,  publié  en  1748 , 
en  2' vol.  in-4*«  Dans  cet  ouvrage, 
qui  est  plutôt  l'Esprit  des  natio^is 
6ùe  l'Esprit  des  lors  ,  l'aurenr  dis- 
tingue  irois  sortes  de  ijouvèrne- 
mens  :  le  républicain  ,  le  monar- 
chique et  Je  despoliqne.    ïje  ré- 
publicaiu  tut  celui  où  le  peuple  , 


MONT 

en  corps  ou  éii  partie  ,  a  la  sou- 
veraine   puissance  ;     le    monar- 
cliiqîie ,    celui    où    gouverne   un 
seul,  mais  se!on  des   lois  fixes  ; 
le  despotique,  celui  où   un  seul 
entraîne  tout  par  sa  volonté  ,  sans 
autre  loi  que  cette  volonté  même. 
Dans  ces   divers   états  ,   les   lois 
doivent  être  relativesMenr  nature, 
c'est-à-dire  à  ce  qui  les  constitue  , 
et  à  leur  principe  ,  c'est-à-dire  a 
ce  qui  les  soutient  et  les  fait  agir  : 
distinction    importante  ,    la    clef 
d'Une  infmité   de   lois ,    et  dont 
rauléur  tire  bien  des  conséquen- 
ces. Les  principales  lois  ,   rela- 
tives à  .la    nature   de  la    démo- 
cratie ,   sont     que     le  peuple   y 
soit  à  certains  égards  le   monar- 
que ,    à   d'autres  le  sujet  ;    qu'il 
élise  et   juge  ses  magistrats  ,  et 
que  les  magistrats   en    certaines 
occasions  décident.  La  nature  de 
la  monarchie  demande  qu'il  y  ait 
entre  le  monarque  et   le  peuple 
bealicoup  de  pouvoirs  et  de  rangs 
intermédiaires    ,  et   un  corps  dé- 
positaire des  lois  ,  média Jeur  en- 
tre les  sujets  et  le  prince.  La  na- 
ture du  clospotlsuie  exige  que  le 
tyran  exene   son    autorité  ,     ou 

Ï)ar  lui  seul ,  ou  par  un  seul  qui 
e  représente.  Quant  aux  prin- 
cipes des  trois  gouvernemciKs  , 
cHui  de  la  démocratie  est  l'a- 
mour de  la  république  ,  c'est-à* 
dire  de  fégalité  ;'ce  que  l'auteur 
exprime  par  le  mol  vague  de 
vertu.  Dans  les  monarchies  ,  où 
un  seul  est  le  dispensateur  des 
distincîtions  et  df:îs  récompenses  , 
et  où  l'on  s'accoutirne  à  confoj»- 
dre  lélat  avec  le  monarque  ,  le 
principe  est  riionnour,  c'est-i»- 
dire  Tambition  et  l'amour  de  l'es- 
time. Sous  le  despotisme  enfin, 
c'est  la  crainte.  Plus  ces  prii»ci- 
pes  sont  en  vigueur ,  plus  le  gO!i- 
vernemeu't  est  stable;  plus  ils- 
s'altèrent  et  se  corrompent,  plus 
il  incline    à  sa  destruction.   Les' 


MONT 

lois  c[ue  les  législateurs  donnent 
^doivent  être  conformes  aux  prin- 
cipes de  ces  dilFérens  gouveme- 
meos  ;  dans  la  réptibhqae,  en^ 
tretenir  Tégalité  et  la  frugalité  ; 
dans  la  monarchie,  soutenir,  la 
noblesse  sans  écraser  le  peuple  ; 
sous  le  gouvernement  despoti- 
que j  tenir  également  tous  les 
états  dans  le  silence.  Ces  gou» 
vememensont  chacun  leurs  avan- 
tages ;  le  républicain  est  plus 
propre  aux  petits  états ,  le  mo- 
narchique aux  grands  ;  le  répu> 
blicain  plus  sujet  aux  excès ,  .le 
monarchique  aux  abus  ;  le  répu- 
blicain apporte  plus  de  maturité 
dans  l'exécution  des  lois,  le  md- 
narchique  plus  de  promptitude. 
La  din'érence  des  principes  des 
trois  gpuvememens  doit  en  pro- 
doire  dans  le  nombre  et  dans 
Tobjet  des  lois.  Mais  la  loi  com- 
mune de  tous  les  gouvernemens 
miodérés  ,  et  par  consé(]uent 
justes,  est  la  liberté  politiqne 
dont  chaque  citoyen  doit  jouir. 
Celte  liberté  n'est  point  la  licence 
absurde  de  faire  tout  ce  qu'on 
veut ,  mais  le  pouvoir  de  faire 
tout  ce  que  les  lois  permettent. 
lia  liberté  extrême  a  ses  incon- 
véniens  comme  la  servitude  ;  et 
en  général  la  nature  humaine 
Raccommode  mieux  d'un  état  mi- 
toyen. Après  ces  observations 
générales  sur  les  différens  gou- 
vernemens, l'auteur  examine  les 
récompenses  qu'on  y  propose-, 
les  peines  qu'on  y  décerne,  les 
vertus  qu'on  y  pratique,  ainsi  que 
les  fautes  qu'on  y  commet ,  l'é- 
ducation qu'on  y  doftne  ,  le  luxe 
qui  y  règne  ,  la  monnoie  qui  y  a 
cours  ,  la  religion  qu'on  y  pro- 
fesse. 11  compare  le  commerce, 
d'un  peuple  avec  celui  d'un  au- 
tre ;  celui  des  anciens  avec  celui 
d'aujourd'hui  ;  celui  de  l'Europe 
avec  celui  des  trois  autres  par- 
ties du  monde.  Il  examine  quellçs; 


MONT 


i35 


religions  conviennent  mieux  à 
certains  climats ,  a  ceitains  gou- 
vernemens. Notre  siècle  n'a  point 
produit  d'ouvrage  od  il  y  ait  plus 
d'idées  profondes  et  de  pensées 
neuves.  La  partie  la  plus  inté- 
ressante de  l'histoire  de  tous  les 
temps  et  de  tous  les  lieux  y  est  ré- 
pandue adroitement  pour  éclair* 
cir  les  principes ,  et  en  être  éclair- 
cie  à  son  tour.  Les  faits  devien- 
nent entre  ses  mains  des.  princi- 
pes lumineux.  Son  style ,  sans 
être  toujours  exact,  est  nerveux. 
Images  frappantes,  saillies  d'es-  . 
prit  et  de  génie ,  faits  ^eu  coii- 
nus  ,  curieux  et  agréables;  tout 
concourt  à  charmer  le  travail 
d'une  longue  lecture.  On  peut 
appeler  cet  ouvrage  le  Code  dm 
droit  des  nations  ,  et  son  auteur  , 
le  Législateur  du  genre  humain. 
On  sent  qu'il  est  sorti  d'un  es- 
prit libre  et  d'un  cœur  plein  d« 
cette  bienveillance  générale  qui 
embrasse  tous  les  hommes.  C'est 
en  faveur  de  ces  sentimens  qu'on 
a  pardonné  à  Montesquieu  d'a- 
voH^  ramené  tout  à  un  système 
dans  une  matière  oh.  il  ne  falloit 
que  raisonner  sans  imaginer  ;  d'aï- 
voir  donné  trop  d'influence  au 
climat ,  aux  causes  physique 
préférable  ment  aux  causes  mo- 
rales [voyez  l'article  Bodin  )  ; 
d'avoir  fait  un  tout  irrégulier ,  une 
chaîne  interrompue  avec  les  plus 
belles  parties  et  les  plus  beaux 
chaînons  ;  d'avoir  trop  souvent 
co^uclu  du  particulier  au  général. 
On  a  été  fâché  de  trouver  dans  ,ce 
chef-d'ceuvre  de  trop  longues  di- 
gressions sur  les  lois  féodales , 
«les  exemples  tirés  des  voyageurs 
les  plus  décrédités ,  des  para- 
doxes a  la  place  des  vérités ,  des 
plaisanteries  où  il  falloit  des  ré- 
Hexiens.  On  a  été  choqué  des  ti- 
tres indéterminés  quM  donne  .à 
la  plupart  de  ses  chapitres  ;  idée 
générale^  Conséquence^  Problème 


iU 


nom 


Méfiemon  i  Cémtimiaîion  du 
même  suj^ty  etc.  On  lui  a  rè- 
procké  des  eb^ttres    trop   p^u 

*  fiés  à  eeus  ipii  l^s  prëeè<i^nt  ou 
c^ai  l«s  suivent ,  des  idées  vagues 
et  conibses ,  des  tours  forcés  9  up 
stjk  teodii  et  quelquefois  recher- 
ehë.  Mais  s'il  fie  satisfait  pas  tou- 
jours les  graminÀirî^n»,  il  ùonne 
toujours  a  penser  aux  philoso^ 
phes  ,  soit  euv  les  iaî$ant  entr^^ 
Sans  9Cfs  réflexions,  soiVen  ]eur 

'  donnant  sujet  de  les  eombfttre. 
Person&e  X  n'a  plus  réfléchi  que 
lui  «ur  la  nature  ,  les  principes , 
les  jskGtéfs  ,  le  climat,  rétenaue , 
la  puissance  eC  le^caractère  parti- 
culier des  états;  sur  les  lois  bon* 
ties  et  liiauvaises  ;  sur  les  effets 
des  chàtimens  et  des  récompen- 
ses ;  sur  la  r^igion ,  Téducation , 

r  le  ooiomeree.  L'article  d'Alexan- 
dre renferme  des  observations 
{>rofonde8  et  très  -  bien  rappro- 
^ées  ;  celui  de  Gbarlemagne  of- 
fre en  deiix  pages  plus  de  prin- 
cipe^  de  politique  que  tous  les 
livres  de&alâwzar  Gracian  ;  celui 
de  l'esclavage  des  nègres ,  des 
réflexions  d'autant  pluli  agréables 
quelles  sont  cachées  sous  une 
ironie  très-piaisaute^  Son  tableau 
do  gÀ>m'emement  anglais  est  de 
main  de  maitre.  Cette  nation  phi- 
lôsoplie  et  commerçante  lui  en  té- 
inoigna  sa  recoanoissance.^  Si 
VEspfHt  des  lois  lui  attira, des 
hommages  de  la  part  des  étran- 

§ers  ,  il  lui  procura  des  critiques 
ans  son  pays.  Le  savant  chan- 
celier d'Agu^sseau  avoit  dit  que 
le  livre  de  V Esprit  des  lois  et  oit 
plutôt  de^esprit  sur  les  lois.  Vol- 
taire s'exprima  avec  plus  d'amer- 
tume que  de  justesse ,  lorsque,,  la' 
première  foi  s  qu'il  lii  t  cet  ouvrage, 
il  dit  à  r«bbé  d^Ohvet  qui^ entrait 
dans  sa  chambre  :  «  Venez , 
l'abbé,  venez  lire  Arlequin-Gro- 
titts.  »  M.  Snârd,  dans  un  article 
de  '  ses  ISouTeQes  politiques  ,  <|it 


MOWf 

t(^<;ette  «mecdote  de  l'abbé  é^Ù^ 
livet  lui-même.  Uà  aU>é  de  B^n.-^ 
naire  publia  une  mauvaise  bro-^ 
cbur0  ,  en  st;^le  moitié  sérieux  ^ 
moitié  bouÔ'on.  Ije  gazetier  ecji^U^ 
>éiastique,  qui  virthnement  cjmt 
V Esprit  des  lois  uoe  de*  ees  pro^' 
duetions  que  la  bulle  Uni^nitu^ 
a  si  fort  multipliées  ,  lança  deu^ 
fieuilles  Contre  l'auteur  ;  Vnmk 
pour  prouver  qu'il  étoit  athée.»  cfr 
qu'il  ne  persuada  à  persornie;- 
l'autre ,  pour  démontrer  qu'il  étoi^ 
déiste ,  ce  qui  étoit  plus  vraisem- 
blable* L'illustre^  i{iagistrat  ren* 
dit  son  adversaire  ridicule  et 
odieux  i  (lan^  stiJbe/bnse  de  VfS'» 
prit  des  lois ,  !Paris  ,  175© ,  in- 13» 
La  Baumelle  a  donne  une  suite 
de  cette  défense ,  Berlin  ,  1762  » 
in- 12.  Cette  brochure  est,  com** 
me  l'a  dit  un  auteur  ingénieux  ^ 
de  la  raison  assaisonnée,  CVst 
ainsi  que  Socrate  plaida  devant  sey 
juges."  Les  grâces  y  sont  unies  à  1^^ 
justesse ,  le  brillant  au  solide ,  Ift 
vivacité  4u  tour  à  la  force  du  rai-^ 
sonnement»  M<|is  quelqu'esprit  et 
quelque  raison  qu'if  j  ait  dans  cette 
défense  ,  l'auteur  ne  se  justi^ 
pas  sur  tous  les  reproches  que  lui 
avoit  faits  son  adversaire.  I^  Sor- 
bonne  ,  excitée  par  les  cris  du 
nouvelliste ,  entreprit  l^examea 
de  VEsprit  des  lois ,  ,et  y  trouvât 
plusieurs  choses  à  reprendre.  Sa 
censure,  si  long-temps  attendue  » 
n'a  pas  vu  le  joui:.  La  meilleure 
de  tontes  les  critiques  »  si  Ton  eci 
jugeoit  par  l'impression  qu'elle 
fit  sur  lauteur ,  auroit  été  celle 
de  Dupin  ,  fermier  -  générai  ,- 
qui  avoit  une  bibliothèque  choi- 
sie et  très  -  nombreuse  dont  il 
savait  faire  usage.  Montesquieu 
alla  s'en^  plaindre  a  madame  la 
marquise uePompadour ,  au  mo- 
ment où  il  n'y  avoit  que  cinq  oa 
six  exemplaires  de  distribués  & 
((uelques  amis.  Madame  de  Pom- 
pado«r   6t  venir  JDupta  y  £t  1^ 


r 


4ii  <|aV0^  pt-enoit  YBêj^riié^è 
içis  son»  9a  proteetÎQn ,  aifi^i  crae 
son  «^tenr.  il  l'aliut  rçt^rf |*  le3 
exemplaires  ,  et  bHUer  Unité  Vé-^ 
diûoil.  he^  dbi^grifis  qu'éntrçîneat 
le$  critiqaes  justes  ou  ipiuste^,  le 
g^re  d^  vie  que  sti  eéiéimié  for* 
ç4Mt  en  quelqiié  sorte  fijoplcssqiiieu 
de  mÇD^r  k  Pff?is,  fi}térèrçnt  sa 
satit!^  naturellenticnt  délicate.  Il 
ait  attaqué  d'une  ftui^ioa  çle  poi- 
trine. La  çqur  et  {a  viilç^  ep  fureiit 
touch<3es.  Le  roi.  lui.  ^a^o^a  le 
duc  de  lyîTernois ,  pour  ^'itifor- 
i9«r'  de  son  ^tat*  Le  pr^sid^l  da 
l^ontesquieu  p^rla  et  iigit  <)ai)S 
ses  derniers  mprnens  eii  bomme 
qui  vouloit  paroître^  \t  la  fois  ehré- 
tie9  et  pHilosoptie.  «  J'ai  touiours 
fçspeçt^  la  religion»  dit-il  (cela 
éloit  vrai  k  certain^  ^g^rds  ;  (îar  ^ 
s'il  avpit  p9ru  favoriser  l'incrédu- 
lité dans  des  livres  anonjrmes ,  il 
ce  s'étoit  jamais  montré  tel  en 
public. }  La  morale  de  l'Ëvan- 
giie  y  a)outa*Hl  j  est  le  plus  be^u 
présent  que  Dieu  pAt  fairef  aux 
uoiQUies.  to  Et  comme  le  P^  Routh, 
jésuite  irlandais ,  qui  le  confessa , 
le  pressQit  de  livrer  les  correc- 
tions qu'il  avoit  fait^  aux  Lettres 
persanes  ,  il  donua  son  m  anus- 
cnt  à  madajQEÎe  la  duchesse  d'Ai- 
guillon ,  en  lui  disait  :  «  Je  sa- 
dr^iierai  tout  k  la  raison  et  a  la 
religion,  mais  rien  aux  jésuites. 
yp^e^  avec-  Tues  amis  si  ceci 
doit  fiaroitre.  »  Cette  illustre 
amie  ae  1^  quitta  qu'an  momctot 
f>Ù'  il  perdit  ioute  coanoissanee  ^ 
et  8st  présence  ne  fut  pas  inutile 
au  r^>os  du  maladjE^  ;  car  on  a 
su  qa'uu  jour ,  pendant  que  ma- 
dame la  duchesse  ^d'Aiguillon 
étoit  allée  dîuer  ,  le  P^  noutli 
étant  venu ,  et  ayant  trouvé  le 
malade  s#ul  avec  son  secrétaire , 
fit  sfHTtir  eelpi^ci  de  la  ebambré  et 
s'y  eofeiinâ  sous  clef*  iKUdanH^ 
d'Aîguilioîi  5  revenue  d'abord 
^fé^  djsp4  f   s'^ppfodiif  d«  ht 


MONT  i%^ 

pprtf  ,  «t  eslënditle  makide  qui 
parlait  av«e  émotion.  £il«  frap- 
pa ,  et  le  jésuite  ouvrit  :  à  Pour-* 
quoi  tourmenter  cet  bomme  mou- 
rant ,  lui  dit  -  elle  ^'  »  Alors  1« 
présideot  de  Monleseruieu ,  vepre* 
uant  Itti-mèinc  la  pmle  ,  lui  dit  : 
«Voilà,  madame,  le  P.  RcMiâc 
qui  voudroil  m'qblifer  de  lui  h^  - 
vrer  la  clef  de  mou  armoire  pour 
enlever  mes  papier».  »  Madamer 
d'Aiguillon  fit  «es  r^rocbés  et 
celte  violence  «u  confesseur  ,  qitî 
s'excusa  en  disant  :  «  HaidaaaiB  ,• 
û  faut  que  j^obâsse  à  mes  si^pé<r 
rieurs  »  >  et  iWut  rcnvoj^  san» 
rien  obtenir.  Ce  fut  ce  jésuite  cfuf 
pid)liai  après  la  mort  me  Montes- 

âuien  une  Lettre  dans  Inquel^ 
fait  dire  k  cet  illustre  écrivain  . 
«  Que  c^étoit  le  goût  du  neuf ,  diA 
singulier,  ledmrde  passer  pouf 
un  génie  supérieur  aux  prréiugéft 
et  aux  maximes  co^imiuies ,  l'eii'* 
vie^  de  plaire  et  de  mériter  les  ap^ 
plaudissemens  de  ces  personnes 
qui  donnent  le  ton  à  l'estime  pu«  ■ 
blique  ,  et  qui  n'accorc^nt  jai^aia 
plus  sûrement  la  leur  que  quand 
On  semble  les  autoriser  k  secouer 
le  joug  de  toute  dépendance  et  de 
toute  contrainte ,  qui  lui  avoienll 
mis  les  armes  k  la  ifuain  contre 
la  religion*  »  Ce  prétendu  aveu 
fut  démenti  par  les  amis  de  Mon- 
tesquieu. Il  mourut  le  to  février 
1 755  ,  k  l'âge  de  66  ans.  il  fut  re- 
gretté autaut  pour  son  génie  (]^e 
pour  st&  qualités  personnelles^, 
Quoique  naturellement  économe  9 
il  savoit  être  généreux.  L'acte  de 
bleniaisance  qu'il  fit  k  Marseille , 
en  donnant  sa  bourse  k  vn  jeune 
bateber  i  et  en  consignant  sec^é-^ 
tement  une  somme  d'arg«»t  k  nit^ 
banquier  pour  racheter  le  père  de 
cet  iniiortuiié ,  pris  ^ar  un  eor^ 
sâire,  et  esclave  en  Afrique,  a  été 
jirublié  dans  les  journaux ,  et  à 
donné  lien  k  un  drame  intéres* 
saoÉ'i  repréMHlé  avec  succèi»  ea% 


i58 


MONT 


i7S4>  som  le  titre  du  Bienfait 
anonyme.  Ne  se  tourmentant, 
pour  personne,  et  n'ajant  pas 
pour  lui  -  même  d'ambition  ,  sa 
douceur ,  sa  gaieté ,  sa  politesse 
étoient  toujours  égales.  Sa  con- 
versation ,  légère ,.  piquante  et 
instructive  ,  semée  de  bons  mots 
et  de  mots  d'un  grand  sens  ^  étoit 
coupée  par  <Jes  distractions  qu'il 
n'aÔectoit  jamais  et  oui  plaisoient 
toujours.  On  conu oit  la 'réponse 
qu'il  fît  à  quelqu'un  qui  lui  rap- 
portoit  un  trait  diilSciie  à  croire  , 
eu, que  ce  grand  h6mm;e  ajÛTectoit 
de  regarder  comme  tel.  Le  nar- 
rateur ,  a  chaque  doutq.  de  la  part 
de  son  auditeur ,  ne  cessoit  de 
protester  de  sa  véracité.  Enfin  , 
pour  dernier  trait  :  «  Je  vous 
donne  ma  tête  ,  dit-il  à  Montes- 
quieu ,  si....  J'accepte  le  présent , 
interrompit  celui-ci  ,  les  pe- 
tits dons  entretiennent  l'amitié.  » 
Gomme  il  ne  cherchoit  pas  à  bril- 
ler ,  et  qu'il  a  voit  conservé  l'ac- 
cent gascon ,  "il  paroissoit  mettre 
plus  d'esprit  dans  ses  livres  que 
dans  sa  conversation  ,  qui  étoit 
cependant  telle  que  nous  l'ayons 
pemte.  Il  ne  vouloit  pas  la  soi- 
gner ,  et  n'y  cherchoit  que  le 
plaisir  et  le  délassement.  Les 
srands    le   recherchoient  ;   mais 


MONT 

On  à  publié  après  sa  mort  un  re-' 
cueil  de  ses  OEuvres  ,  Londres  ,• 
1759,  en  3  vol.  in-4'*.  M.  Bastien  , 
en  1788,60  a  donné  en  5  W.in-8% 
une  très -bonne  édition,    k   !?• 
quelle  il  faut  joindre  le  vol.Vf  OFi/- 
i>res  posthumes ,  qui  a  paru  en 
1798  ,  in-8'0.  Les  éditions  les  plus 
complètes  sont  celles  dé  Baie  , 
1 79g ,  8  v.  in-8»,  ou  de  Paris ,  au  V 
(  1 796  ) ,  5  voL  in-4^ .  11  y  a  dans  les 
OÉuores  de  Montesquieu  quelques 
petits  odvrages  dont  nous  n'avons 
pas  parlé ,  entre  autres  le  Temple 
ne  Gnide ,   espèce    de  poemè  en 
prose  ,  Paris,  1772,  in-8<»  et  in-4'*> 
où  Tàuteur  tait  une  peinture  riante, 
animée ,  quelqiiefois  trop  volup- 
tueuse ,  trop  hné  et  trop  recher- 
chée ,    de  l'amour    tel  qu'il    est 
dans  une  ame  neuve.  Celte  ba- 
gatelle eut  le  plus  grand  succès 
au  moment  oii  elle  parut  :   mais 
on  s'aperçut   bientôt  que  le  fond 
n'en  étoit  pas    asse^    attachant  ; 
que  la    Cable  pn  étoit  petite   et 
noyée  dans  trop  de  descriptions  ; 
que  les  personnages  n'étoient  ni 
assez  caractérisés  ,"ni    assez  va- 
riés ;  qu'enfin  il  y  avoit  de  la  re- 
cherche et  de  l'affectation  dans 
le   style ,  beaucoup  plus  de  ga- 
lanterie et  d'esprit  que  de  sen- 
timent et  d^imagination  ,  et  qu'eii 


leur  société  n'étoil  pas  nécessaire  général  l'ouvrage  n'étoit  guère 
a  son  bonheur,  il.  fujoit,  dès  j  qu'uû  lieu  commun  parsemé  de 
qu'il   pouvoit ,    à  sa   terre.    On  |  traits    heureu^.    On    se    souvint 


voyoit  cet  homme ,  si  grand 
et  si  simple ,  sous  Un  arbre  de 
la  Brède ,  conversant  dans  le  pa- 
tois du  pays  avec  ses  paysans  , 
assoupissant  leurs  querelles  et 
prenant  part  à  leurs  peines.  Mon- 
tesquieu étoit  fort  doux  envers 
ses  domestiques.  Il  lui  arriva  ce- 
pendant un  jour  de  les  gronder 
vivement;  mais  se  tournant  aus- 
sitôt en  riant  vers  une  personne 
témoin  de  cette  scène  :  «  Ce  sont, 
lui  dit  -  il ,  des  horloges  qu'il  est 
quelqueibis  besoin  de  remonter.  » 


alors  que  Montesquieu  ,  dans  les 
Lettres  persanes  ,  avoit  parlé  àe3 

Ï>oëtes  avec  assez  de  mépris  ;  et 
'on  crut  voir  dans  le  Temple  de 
Gnide  la  prétention  d'être  poëte 
sans  écrire  en  vers.  On  sa  voit 
que.  l'auteiu'  avoit  inutilement 
essayé  d'en  faire  ;  et  c'est  une 
foiblesse  dont  plus  d'un  grand 
homme  a  été  susceptible  ,  de  dé- 

§récier  ce  qu'on  ne  peut  attein- 
re.  »  C'est  ainsi  que  La  Harpe 
pense  du  Temple  de  Gnide  ,  et 
sa  critique  est  sévère  sans  être 


'\ 


i.. 


MONT 

iiljaste.  Madame  DudefFant  Tap- 
peloit  «l'Apocalypse  de  la  ga- 
lanterie.» On  peut  cependant 
demander  grâce  pour'  quelques 
tableaux ,  tel  que  celui  des  sy- 
barites et  quelques  autres  d'iin 
coloris  agréable,  Deux  de  nos 
poètes  français  (  Colardt»au  et 
Léopard),  ont  prêté  au  Temple 
de  Gnide  le  charme  des  vers  :  le 

Ï>remier  Ta  mis  en  grands  vers 
rançais  ,  le  second  a  varié  là 
mesure  à  cHaque  chant.  On  trouve 
encore  à  la  tin  de  l'ouvrage  de 
Montesquieu'  un  JP'raemeht  -  sur 
le  goût ,  où  il  y  a  plusieurs  idées 
neuves  et  quelques-unes  qui  pa- 
roissenl  un  peu  obscures.  De  Se- 
condât, fils  de  ce  grand  homme, 
avoit  dans  sa  bibliothèque  6  vol. 
în-4®  ,' manuscrits,'  sous  le  titre 
de  Matériaux  de  F  Esprit  des 
lois ,  et  àes  lambeaux  de  VHis- 
toire  de  Théodoric  ,  roi  des  Os- 
trogoths.  Mais  le  public  ne  jouira 

Sas  de  ces  fragmens,  non  plus  que 
*une  Histoire  de  Louis  XI ,  que 
son  illustre  père  jeta  au  leu  par 
mégarde,  croyanty  jeter  le  brouil- 
lon que  son  secrétaire  avoit  déjà 
Brdlé.  De  Leyre  a  publié  en  i^SS, 
iii-12  ,  le  Génie  de  Montesquieu. 
C'est  an  extrait ,  fait  avec  choix , 
des  plus  belles  pensées  répan- 
dues dans  les  différons  ouvrages 
de  cet  écrivain  ,  qui  avoit  ap- 
prouvé lui-même  Pidée  de  cet 
abrégé.  «  On  n'y  trouve ,  dit  l'a- 
bréviateur,  que  des  anneaux  dé- 
tachés d'une  longue  chahie  ; 
mais  ce  sont  des  anneaux  d'or.  » 
On  a  donné  en  1767  ,  in- 12  ,  les 
Lettres  familières  de  Montes^- 
quieu.  Il  y  en  a  quelques-unes 
qu'on  lit  avec  plaisir  ,  et  dans 
lesquelles  on  reconnoît  l'auteur 
des  Lettres  persanes  ;  les  autres 
nv.  sont  que  de  simples  billets  , 
qui  ri*étoient  pas  faits  pour  l'im- 
pression. On  a  '  publié  aussi 
9on  roman    âtArsace ,    annoncé 


MOÎÎT 


1% 


d'abord  avec  emphase,  et  qui  a 
fait  une  médiocre  sensation  dans 
le     public.     Montesquieu    avoit 
épousé  ,  pn  lyiS  ,  Jeanne  de  Lar- 
tigue  ,  fille  de  Pierre  de  Lartigue, 
lieutenant  -  colonel   du  régiment 
de  Maule^Ticr.  Il  eut  aussi  une 
fille  mariée  h  un  de  ses  parcns. 
Secondât  d\'^geu  ,  la queli*- porta 
en  dot  à  son  époux  la  terre  de 
Montesquieu.  Elle  avoit  été  éle- 
vée au   monastère  du  Paradis  , 
près   du   port  Sainte-Marie.  Les 
religieuses  lui  dictoient  les  lettres 
qu'elle  écrivoit  à  son  père.  Mon- 
tesquieu  s'en  aperçut  et  lui  ré- 
pondit :    «  Ecris  toi  -  même ,   ma 
chère  fille  ;  j'aime  mieux  tes  pe- 
tites niaiseries  que  tous  les  traits 
d'esprit  que  ces  dames  peuvent  te 
fouriiir.  »   (  J^,  Fitz-James  ,  n°  I.  ) 
Voici    plusieurs     anecdotes    qui 
nous  ont    été    adressées  par  un 
savant    biographe.    Montesquieu 
se   trouVoit   k   Montagnac ,    près 
de  Nérac  ,  le  jour  de  la  fêle  du 
patron  de  ce  village^   dont  son 
gendre  étoit  seigneur.  Il  assista 
aux  offices  de  l'église.  A  vêpres 
il  y  eut  sermon  ;  et  l'orateur  ,  qui 
étoit  urt  capucin  ,  fut  long  e\  en- 
nuyeux.  En  sortant  de  1  église  , 
le  curé  demanda    au  président 
son  sentiment  sur  le  prédicateur. 
«  Son  sermon  ,  répondit  Monles- 
quicu  ,  avoit  en  longùeuï-  ccqui 
lui  manquott  en  profondeur.  »  Il 
dit  a  un  homme  qui  lui  attribuoit 
des  principes  qiu  'n*étoient  point 
dans  son  Esprit  des  lois  :  «Vous 
jugez  ,  monsieur^  le  livre  qui  est 
dans  votre  tête ,  et  non  celui  qui 
est    sorti  de  la  mienne.  »  On  a 
imprimé    que     Montesquieu  •  se 
plaîgnoit  que,  dans  sa  province, 
il  ne  trouvoit  personne  qui  l'en- 
tendît ,  et  qn'il  répétoit  Souvent 
ce  vers  d'Ovide  : 

Barbarus  hîe  e^o   tum  ,  quia  non  intelli^r 
illit. 

Cette  supposition  est  un  outrage 


fait  à  Bprdcau]^.  L'auteur  <(k  Vfs 
firit' des  lpTs'éi6h  trop  pcîli  ,  c 


et 


4e  là  $oeiëié  renier  in  oient  des 
Ëommes  capàjblçf  idç  rapprécièr, 
et  avec  iest[ui^ls'i]  se  plaisoit  ^ 
vivre.'  U  vôjott  souvent  le  che- 
valier de  Vivens ,  et  il  en  iaisoit 
grand  ca$.  Uni  )Qur  ce  4ertiier 
Fui  tëmétgnoil  le  riegret  de  je  V9ir 
con(me  (^s  le  fon^  il'uQf  pro- 
tincç.  «t  Quand  on  vît  a^ec  vpus, 
lui  répondit  Mon^sgui«u ,  ot^ 
sent  m'oips  le  besoin  des  gens  de 
lettres  de  Paris.»  Il^ssîstpit  a  un 
sermon  pr<âiph^  par  lin  j^uoe  ora- 
teur ,  <^ui  pàs^oit  pour  avoir  plu^ 
de  mémoire  qù^  de  génie.  Le 
itiscours   éto^t  Bon.  Le  P.  La- 

Sird^iy  ^ugûstin,  |^  côté  duquel 
étoity  lui  <Ët  :  «M*  lei  prési- 
dent, voilà  ùnp  bçlle  pièce;  j^ 
Voudrois  bien  l'âyoïr  faite .  «<•  •  ^ 
£t  le  prédic^tteur  aussi ,  répU* 

2uak]^pntéâquieH>  Un  homme  oui 
yoit  plus  de  zèle  que  dVspnt» 
4yant  îait  tomber  la  conversation 
sur  là  religW,  çujel  que  Mon- 
tesquieu crai|pqioit  de  tr^itçr  ,  lui 
dît  avec  yivaçit^  :  «  Ofi  ne  yoît 
^lus  aujourd'hui  que  dçs  esprits 
torts ....  — •  Eh  î  monsieur ,  m- 
lerrompit  V^  président  d'un  ton 
encore  plus  vif,  il  J  a  pour  le 
ijaoins  autant  d'eçpri'ts  ifoibl^s  çt 
plats.  M  tlnç  d^niç  d.ç  Cordeaux  » 
^rÇS-4^yole»  mais  livrée  à  la 
mollesse ,  cberchoit  les  direc- 
teurs  les  pli^s  ind^^Çn^  4ans  uiy 
Ordre  qiu  n^  paissoit  pas  ppîir 
révère. '«  On  voit  tiejp ,  dit  Mbu- 

eiel ,  H^iais  au  meilleur  mai^ché 
i»Qssy)Ie.«  l^ontf^sqûieu  étoit  s.uiet 
9  be^u<;OUD  d^  4^strt^çliQi:is  ;  mais 
3  les  racbetoic  par  des  s^iltiçs 
qpi  i^tér^jlSQÎent  toujours  les  so- 
&létés.  «  Je  B  ai  pas  été  iSiche  dé 
£a^4çr  p^tif  ^tr^it  y  lit-on  ijbns 


çeç  Pensï^esj  cçl?  p^'f  ffîi  î»»^r- 
d^r  bîei5^  des  péghgçijiçes  quj 
m'aurçi^^^  ^ml^arrassé.  J'aimé 
lés  maisonç  ç>i^  1$  puis  i^etirei: 
d'affairç  av^c  moi?  esprit  ilç 
tous  le§  jpurs.  »  Il  sg^tçouy^  uxk 
J9HÎ-cliçz  le  pré8idenl^arî)o|ayfi^ 
^ti  bçrQ^çdjn  ,  nomfnç  trçs-su: 
perfîciel ,  mais  bçau  parlewpVgu*» 
Tif  Cr^ignaiif  point  (le  liittéi:  av^f^ 
rWVîur  dç  y^sprit  de^  Iqi^  ^ 
étaya  quelques  psira^pies  ^PH*^ 
v^auiç  aé  mauvaises  râiséps  qU  if 
soutcnoit  avec  itn^  cértainç  chat 
leur.  MôptQ^^q^iéu  lui  (\}t'.  «  s^oj^ 

Eçve  9  yous  reçsf mhlez  frop  %\^ 
éros  de  l'Afiost^ ,  (jui  'çoi|[|Bj^tt 
tpiçnt  pQujr  des  ^ipières  ïvjey 
d^s  SLtaxef  bri^l^Qtep.  »  La  Saa- 
ihçllé  ayant  donné  mie  suite  4 
1»  Défense  de  FEspnt  d^s  Ipis  » 
Stpntesquieu  lui  témoignai  hea^^ 
cpup  d  amitié  et  dlntéret ,  d'au- 
t^t  plus  qu'iï  lui  troùvoît'  'iç 
l'espfit  ,  et  un  esprit  penseiùv 
Lorsque  le  Supplément  au  Si^lç 
de  Louis  XIV  parut  y  en  ij^o,  La 
Baumelle  se  montra  fort  sçnsiblé 
a  toutes  le»  ii)jure$  dont  Voltaire 
racc^bloit  dans  cette  broçhui:çv 
«So^yez  trapqixille ,  lui  dit  l)ïoq« 
tesquieu  ,  sa  réputation  vous  dé- 
fendra.» On  a  reproché  à  Vol- 
taire d'avoir  étç  injuste  à  1  égard 
de  Moiitesquieu  ;  él  en  eifet  il  s'est 
permis  quelques  critiques  et  flu^l^ 
ques  plai^i^n {enes  qui  inapqi^ipieçi 
également  de  Justice  et  de  çôii- 
venance*  Il  n'amioit  pas  Sloiites- 

3qieu  ,  mais  il  a  voit  a  s'en  pl^in^ 
re  ;  et  ce  n^est  pas  sur  d^S  traita- 
d'huimeur  ou  de  ressf  ntim^^Jt  ^u'il 
la  ut  juger  les  yérilable?  op*»uon^ 
de  cet  homme  e^trafor^inaire  > 
4ont  l'esprit  éCoît^'^Ms^  •!^^|*^*, 
qac  brillant,  et  dont  |e  gpàt  ëtoi|^ 
aussi  sain  que  4^1içat ,  quand  it 
n'élott  Pg9KP  p??  au,cune  préyeçi- 
liop.  Personne  n'^  Ipu^  Montes- 
quîea  d^une  fnanièf/s  plus  f  ohle" 
[copias  honoïîjibiè  ^e  Volifiipfv 


^  IttONt 

lor»qii'eD  parlait  de'  la  Cranieur 
et  Se  la  décadence  de»  Bpmmns  ^ 
dans  son  discours  à  râcadéinie 
frauçsiise ,  il  dit  de  l'auteur  :  «  Gê 
fl^Rie  mâle  et  rapide ,  qui  appro* 
Hiudit  tout  en  paroissant  tovî 
énieiïrer»  'y  et  lorsqu'il  a  dit  di? 
PE.^rit  dei  lois  :  a  Le  jB;ènre  nu- 
main  a  voit  perd  a  $e%  titres; 
Hônlesquièu.  les  ^  retrouvés  è| 
les  lui  a  rendus,  j^  Voila  dii  il  faut 
cIieFchér  les  véritables  Sentimeqs 
de  Voltaire  sur  ,  Montesquieu. 
tîinc  venevoces..  Il  n'a  pas  tenu 
à  sa  modestie  que  les  traits  mêmes 
de  son  visage  ne  fussent  ineon<» 
ims  il* la  postérité.  Il  s'étoit  long- 
ps^  refusé  aux  sollicitations 
plus  grand^  peintres.  Dassier^ 
ihre  par  les  médailles  qu'il  a 
Irappées  en  l*honnei^r  de  plu- 
fiéurs  lipdimes  illustres ,  vint  de 
màrcB  k  Paris ,  en  tyî^ ,  pour 
ipi>er  la  sienne.  Il  essuja  dV 
>râ  des  refus  f  nifiîs  il.  yenoit 
^guerrs  contre  les  refus  «  Crojez- 
votîs  y  dH-il  à  Montesquieu  y  qu'il 
j  ait  moins  d'orgueil  à  refuser 
ma  proposition  qu^  f accepter?  » 
ilootésquieu  touclié  de  ce  mot* 
bissa  dessiner  son  profil.  La 
âEmiile  de,  $econdat  étpit.origi- 

Î^BÎre  de  Tréfac.  Jean  de  Seçpn- 
at  «  trisaïeul  du  président ,  étoit 
i^ialté^l-d'iiôtel  de  Henri  d'All^ret, 
^r^iér  du  nom ,  roi  de  Navarre^ 
«tepsuitede  la  reine  Jeanne,  mère 

S;  jffenri  IV.  Il  acquit  la  terre  cle 
çiUe^nieii,  à  deux  lieues  de  Né- 
vaç^  moyieonant  dix  mille  livres 

'  4)Mit  cette  p^ncessie  r^ompen^ta 
VM  services.  Henri  ÎV  érigea  cétfe 
terre  en  ^aronie  en  faveur  de 
Jficob  cte  Secondât ,  fils  de  Jean. 
De  Jacob,  gentilhomme  ordinaire 

'de  ce  prince,  et  ensuite  mettre- 
oe-camp  du  ré^in^nt  de  Gh)^til- 
)un  y  naquit  Jean  G^istpn ,  préâl- 
geof  à  mortier  au  pailement  de 

Î^ofdeaux  ,  et  pèr^  de  l'auteur  de 
'Esprit  des  lots.  Louis  XVI  ^èt- 


MONT  iLi 

mit  au  petit -fils  de  ce  .grai}4 
bômîne .  cte  conserver  le  titre  de 
bfirpn  dejtfontesquieu ,  quoique 
té  grandrp^  eût  çéd4  Cette  .terre 
à  son  gendre  y  Secondât  d'Agén. 

*  n,  BÎpj^TÊ^uiw  (  Jean, 
Baptiste  pi  SBcoHDi.T  de  ) ,  âls  4» 
précédent ,  .f  onseiller  au  parle- 
niént  ^  dé  dordeaux  y  ,  àe  l'âça- 
di^rriié  dé  cette  ville .  et  dé  la  èo^ 
ciété  royale  de  Ixmdrés  y  né  k 
]|tf[artnUc  près  de  B^ré^mx  en 
tjiô.  Quoiqu'il  eût  de  l'espritj 
des  lumières  sur  tous  les  ar^ ,  e| 
qu'il  eût  cultivé  avee  queiqttê 
succès  les  icienc^  exactes ,  l'his- 
toire naturelle ,  et  fur-tout  ce  qiij 
conçer|ioitragriçulture,.i)  n'aCquif 
poiiat  la  r^^tâtijcm  qu'il  aufoif 
eue  s'il  eût  possédé  Van  de  iq 
fi|ise  valoir.  Il  ayoH ,  éomm^ 
pumarsais  «  raiic.4'tin  nigaud ,  et 
sfs  continuelles  distractions  ajou- 
tpient  k  cet  air  ;  mais  ceux  qui 
ppuyoient  percer  k  traverf  cette 
écprce  peu  Êivofabte  ne  lui  ap- 
pliquoient  pomt.  le  vprs.  de  Ra* 
cipe  le  pèr^ ,  .qt|e ,  le  ^satirîqMfl 
Cbevrier  avoit  tourné  Contre 
liacine  le  fils  : 

£f  mol ,  àlf  inconnu  d'im  ti  iJioHMm  pé^s. 

On  a  de  lui,  h  O^ienHtiions  éf 
physique  et  ^histoire  nmbtreUe 
sur  ks  eaux  minëptdes  des  fy^ 
rén/es ,  ?ari$  ,  lySo ,  în-i4.  fi. 
Considérations  sur  te  eotàmeHpe 
et  la  naingatipn  de  h  Grèmde^ 
Bretagne ,  17409 -în^is*  WI.  Co/r- 
sidërations  sur  la  marine  miii^ 
tdire  de  France ,  1756,  tn  6%  U 
fit  imprimer  ce  livre,  à  Londres  ^ 
oh  il  étoit  sHén ,  et  oh  cet  ou* 
vra^e  Ait  mal  aoeiiellli ,  parce 
j|u'u  domioit  une  ttop  grande 
idée  de  Ujéniif sance  nivale  dee 
Français.  iV.  Mémoire  sur  féf^ 
lectneité,  17)^6 ,  tn-8»-  I/aûteer 
s'7  iléva  èohlM  la  âiéorie  -^ 
l'abbé  NoUet.  V.  Histoire  natu* 


i42  MONT 

rcUe  du  chêne  ,  1783 ,  in-fol.  L'ou- 
vrage tîe  Unchoul ,  siir  le  même 
sujet ,  a  servi  de  base  a  celui-ci. 
ï/auteur  y  a  joint  l'a  dénomina- 
lion  des  diverses  espèces  de  rai- 
SîTis  qu'on  cultive  dans  le  Bor- 
delais. Ilsavoit  par  cœur  les  pré- 
ceptes d*Olivierde  Serres,  tombés 
dans;  un  injuste  oubli  ^  et  qu'il 
à  contribué  à  faire  connoîlre. 
Montesquieu  fils  est  mort  à  Bor- 
deaux le  17  juin  1796. 

I.ltïONTESQUlOU,  assassin 
du  prince  de  Condé.  Foy,  Conde, 
h»  II. 

fil'.  MONTESQUIOU  d*2U- 
TAGNAN  (  Pierre  de  ) ,  maréchal 
^e.  France  5  d'une  lamille  Irès- 
ancîenne,quî  subsiste,  et  qui  tire 
son  origine  de  Ici  terre  de  Mon- 
tesquioU  ,  l'une  des  quatre  ba- 
ronies  du  comté  d'Armagnac  , 
^  ses  premières  armes  eu  Hol- 
lande contre  Pévêqtie  de  M'unster. 
Il  servit  avec  distinction  dans 
les  guerres  de  Louis  XIV  ,  de- 


envoja  ,  iroi.s  ans  api 
dans  toutesles  places  du  royaume 
pour  y  montrer  à  toute  l'inl'an- 
terie  un  exercice  uniforme.  Mon- 
tcsquiou  se  signala  sur-tout  dans 
les  guerres  de  la  succession.  Il 
commanda  l'infanterie  française 
k  la  bataille  de  Bamîllies  et  k 
œlle  de  Malplaquet.  Dans  cette 
dernière  action  ,:  où  il  fit  des 
prodiges     de    bravoure    et    dfe 

Erudence  ,  il  ftièna  plusieurs  fois 
îs  troupes  k  la  charge  ,  eut  trois 
ohevaux  tués. sous  lui,  et  reçut 
deux  coups  de  fusil  dans  sa  cui- 
rasse. Le  bâton  de  maréchal  de 
France  fut  la  récompense  de  sa 
valeur,  le  20  septenibre  de  .la 
même  année  1709.  Cette  dignité 
ne  Peinpécha  pas  de  servir  en- 
core sous  le  maréchal  de  Villars. 


MONT 

i  II  rompit  ^n  171 1, les  digues 
de  l'Escaut  ,  a  la  vue  des  gar- 
nisons des  places  conquises  ;  et, 
f)ar  cet  exploit,  il  l^ur  rendit 
e  cours  de  cette  rivière  impratica- 
ble peiidant  tout  l'hiver.  Il  eut 
beaucoup  de  part,  l'année  d'après, 
aux  avantages  remportés  en 
Flandre.  Ce  général  mourut  le 
12  août  1725  ,  a  85  ans,  avec  les 
titres  de  chevalier  des  ordres  du 
roi  et  de  gouverneur  d'Arras.  Le' 
maréchal  de  Monduc  (  voyez  ce* 
mot  ) :  et  son  frère  ,  \é\ ôque  de 
Valence ,  étoient  de  la  même  fa- 
mille. 

t  HT.  MONTESQUIOU  -  FE- 
ZENSAC  (  Anne-Piért-e  ,  marquis 
de  )  premier  écuyer  de  Monsieur, 
frère  de  Louis  XVI ,  grand-maître 
en  1774 ,  chancelier-garde-des- 
sceaux  en  1778  ,  des  ordres  mi- 
litaires de  Mont  -  Carmel  et  de 
Saint-Lazare  ,  maréchal  de  camp 
des  armées  du  roi ,  chevalier  de 
ses  ordres  ,  député  en  1789  aux' 
états-généraux  par  la.  noblesse 
de  Paris,  général- commandant 
en  chef  de  l'armée  du  midi^ 
membre  de  l'académie  française  , 
unissoit  a  tant,  de  titres  les  ta- 
,  lens  d'un  homme  d'état  et  le 
savoir  d'un  financier.  W  prononça 
un  grand  nombre  de  rapports 
sur  les  finances  ,  dans  lesquels 
il  proposoit  la  suspension  de- 
Tarriéré  ,  la   réduction  de  la  dé- 

Ï^ense  et  des  pensions ,  la  régu-' 
arité   des  liquidations  ,  et  lai  li- 
berté du  commerce  de  For  et  de 
l'argent.  Il  obtint  que  six  admi- 
nistrateurs ,  nommés  par  le  roi  ,* 
seroient  témoins  des   opérations* 
du  trésor  national  ;  que  les  "as-' 
semblées      coloniales     propoee- 
roient  elles -mômes  les  lois  sur 
les  esclaves  ,   et  que  la  loi  fixe- 
roit  la  liste  civile.  Enfin  \  après* 
avoir  approfondi  le  système*  gé- 
néral ded  finances ,   relativement 


► 


MONT 

fa  passé ,  ati  présent  el  à  l'avenir ,  ! 
il  eris  publia  iiue   Histoire    elé-  \ 
»ie/z<«/np,couoi»eelluniiijeiise,oii  j 
il  iodiquoit  même  les  révolutions  j 
éventuelles  ,  engageant,  en  niônie  j 
lemps  ses  successeurs  à  les  pré- 
venir. Sou  zèle  et  ses  travaux  n'é- 
toient    pas  tout- à -lait   désinté- 
ressés ;  car  il  sut  pix)titer  de  l'o- 
piuion  publique  qu'il  dirigea  s  tir 
cette  partie  ,  pour  ne  pas  perdre 
sa  fortune.  Lors  de  Tévasion  du 
roi    de    la   capitale  ,  Monsieur  , 
offensé  que  son  premier  écujer 
continuât  de  servir  sa  patrie  ,  lui 
demanda    sa    démission    de    sa 
charge  de  premier  écujer.  Mon- 
tesquiou    Jui    répondit    avec  di- 
gnité que,  depuis  le  21  jnin  ,  sa 
conduite  n'éloit  pas. différente  de 
celle  qu'il  avoit  tenue  jusqu'alors, 
et  donna  sa  démission.  L'assem- 
blée nationale ,  froissée  par  tous 
les  partis  vers  la^n  de  ses  tra- 
vaux, entendit  deux  partis  lui  de*- 
nander  des  comptes  des  deniers 
publics.  Montesquieu    leur  dé- 
montra qi^e    le    corps    législatif 
ne  devoit  pas  de  comptes ,  mais 
qu'elle  en  Faisoit  rendre.  Nommé 
général  après  la  session  ,   il  prit 
fe  commandement  de  l'armée  du 
midi,  et  dénonça  les  préparatifs 
de  guerre  faits  par  rAulriche  et 
la  bavoie.  La    France  dut   à   la 
sagesse  de  ses  mesures   la  con- 
quête de  ce  jdernier  pays  ,  et  l'bu- 
manité.,  d'y  avoir  réussi  sans  ré- 
pandre une  goutte  (jie  sang.Cbargé 
a'eflfectucr  de   gré   ou  de   force 
l'expulsion  des  Suisses  du  terri- 
toire de  Genève ,  il  l'obtint  par 
ses  négociations  avec  le  gouver- 
nement..  Décrété  d'accusation  le 
II  novembre  179*2,  parla  con- 
vention, pourcause  de  dilapida- 
tion, pour  avoir  profité,  disoit- 
elle,  des  marchés  qu'il  avoit  pas- 
sés pour  le  besoin  de  ses  troupes, 
avoir  cherché  à  favoriser  le  roi 
.de  SardaignC;  et  ayili  la  dignité 


MONT  145 

nationale  dans    un    traité    avec 
l'étal  de  Genève  ,   les    commis- 
saires dans  cette  dernière  ville  ne 
l'y  tro  H  vèren  t  p  I  u s  4  Le  '  go  Q voue- 
ment genevois  lui  avoit  ouvert' les 
portes  du.  lac.  11  s'étoit  retiré  du 
fond  de  la  Suisse.  Kn  quittant  son 
armée,  il  emporta  la  caisse,  en 
dédommagemeul  des  biens  qu'il 
laissoit  en   France.  On   prétend 
qu'après  avoir  fait  son  compte, 
qu'il  adressa  à  la  couventio'n  ,  il 
le  termina  par  ces  mots  :  «  Je  ne 
suis    point  un   fripon  ;    mais   \e 
ne  serai  pas  votre  Jupe.  »  Un  dé- 
cret du  23  septembre  lyQS ,  laissa 
à  Montesquiou  la  liberté  de  re- 
venir dans  sa  patrie ,  et  il  y  est  mort 
à  la  fin  de  1798.  Ses  Opuscàîes 
en  finance  soqt    écrits  -  avec  fi«- 
nesse  et  beaucoup  d'esprit;  il  les 
débitoit  mal  ,    ayant  un    organe 
sombre  et  peu  flatteur.  L«  plus 
considérable  est  intitulé  De  Lad'- 
ministration  des   finances   ddris 
une  république.  Ses  autres  écrit« 
sont,    une    Lettre   à    Clavière  ^ 
1792  ,  in  -  8^.   Mémoire  sUr  les 
finances  ,  Paris  ,  1795  ,  in-8».  S* 
Correspondance    avec   les    mi* 
nistres  et  les  généraux,  Montes*- 
quiou  avoit  dans   son  style ,  en 
écrivant  sur  les  affaires  de  l'état , 
de  la  clarté ,  de  la  précision.  Dans 
ses    productions    littéraires    oa 
remarquoit  de  la  facilité ,   de  la 
grâce  et  de  la  sensibilité.  Comme 
tous  les  hommes  célèbres  de  son 
temps ,  il  alla  rendre  des  hom- 
mages au  génie   de  Fèrney  ,  et 
bientôt  après  en  reçut  à  Versailles 
des  lettresduphilosophe  solitaire, 
enchanté  du  ton  et  des  grâces  du 
courtisan.  —  Son  fils  ,  M.  Eïiza- 
beth -Pierre  de  Montesquiou-Fb*- 
ZENSAc ,  créé  .comte  de  l'empire 
e\  grand  -  chambellan  de  S.  M. 
Napoléon ,  a  été  élu  président  du 
corps  législatifen  1810. 

MONTED  (Jérôme  de)., 


«44 


MONT 


eçmïVL  so^  Iç'iiom  latin  de  Man^ 
iicus ,  médecin  du  dernier  siècle , 
«  ptiblié  en  latin  un  Traité  sur 
l'art  de  prolonger  la  vie  et  de  con- 
server la  santé,  traduit  ensuite 
en  français  par  VAlcelas. 

*  ï.  MONTEVECCHIO  (  Pom- 

Eée,  comte  dé) ,  né  d'une  illustre 
tniâle  dé  Fano ,  v^rs  Ke  milieu 
du  ly  siècle ,  iUt  tout  k'ia  fois 
poète  tragique  et  poëte  lyrique, 
^es  tragédies  et  ses  poésies  ont 
^é'publiées  a  Fano  en  1706  ,  et 
À  Crânone  etiiyiQ.  On  ïiii  doit 
la  Fie,  du  célèbre  littérateur  Phi- 
lippe Marcheselli  de  Rimini ,  qui 
a  été  inséirée  dans  le  Recueil  des 
vie$  des  illustrés  àcadénlicien  s  des 
«rc&iles ,  Rome,  1714*  ^^  ®^^ 
«idrtvers  17^0. 

*  H.  MONTEVECCHTO  (  Ni- 
éol^ ,  èonfite  de^  ,  fils  du  précé- 
dêi^t ,  étudia  aveé  fi'uit  le  droit , 
la  pMik^opbie  et  les  belles-lettres , 
et  moùrnt  dans  .$a  patrie  le  29 
oétobre  1^67.  On  tfonve  quel- 

3aes*unes.  de  sest  poésies  éparsêS 
ans  lés  recueils  du  temps.  Ses 
autres  productions  se  conservent 
mapoterites  dans  sa  famille  centre 
a^t^ès  la  Scornéide  ,  ou  Sonnets 
sur  les  obsèques  dà  chanoine 
Jean*Bfiptistê  Scomi,  commeo- , 
feés  au  inois  d'aoât  1765^,  avec^ 
^elqu'es  dialogues  ;  Ces  Sonnets 
luretn  composés  Lreffei  de  tour- 
ner en  Hdioule  Scdrni  ,  poëtë 
très-médiôère ,  et  <^  eepencjfmt 
ar^^it  la  {^rétention  d'aspirer  à  tth 
pafàf  éur  le  Parnâise  italien. 

*  MdNTEVÉRbÊ  (  Claude), 
ni  à  Crémone  tei^s  la  fin  du  t6« 
«ièçle,  fut  u^  des  plus  grands 
iliusiiftiesks  dé  son  temps.  Attaché 
fin  sei^Gfe  du  duc  de  Maiitoue, 
il  se  livra  It  Fétùde  de.  la  çom^ 
position  sous  le  professeur  Marc- 
'HÉoioe  lngè|nèi:I  ^  n^û^  jie  l^ 


0 


MOÎfT 

eonr.  Etant  passé  k  Venîse ,  il 
fut  nommé  maître  de  la  chapelle 
ducale  de  Venise  ,  place  qui 
étoit  toujours  occupée  par  de* 
professeurs  d'un  mérite  distingué. 
C'est  dans  cette  ville  quf  M6h«- 
teverde  publia  defs  madrigaur, 
sorte  *de  poésie  fort  k  la  ttiodé 
dans  les  ôoncerts  dltâlie ,  k  trois  i 
quatre  et  cinq  voit.  La  chaleur  dç 
son  génie  et  la  pureté  de  àùn 
goût  lui  firent  enfreindre  quelques 
règles  de  l'art ,  qui  jusqu'alors 
avoient  été  regardées  comme  in-* 
violables.  De  tous  côtés  on  S'éleva  j,^ 
on  cria  au  sacrilège  ;  le  compo* 
sitedr  fut  traité  <rignorant  et  de 
corrupteur  de  l'art ,  pOur  en  avoir 
voulu  reculer  les  limites.^  Ce- 
pendant Monteverde  se  disculpa 
des  reproches  qu'on  lui  avoit 
adressés  ,  et  répondit  par  des 
lettres  imprimées  en  tête  de  ses 
ouvrages.  JLa  beauté  de  la  mu^ 
que  ramenoit  k  son  parti  lè 
public  et  la  plus  grande  pafw 
tié  des  amateurs.  Ses  écarts  ino» 
difiés  furent  adoptes ,  et  commenf^ 
cèrent  k  opérer  la  î^rande  té^é^ 
lulion  musicale  en  Italie.  L'art  » 
débarrassé  d'une  quàûtité  de  rè- 
gles sévères ,  fit  de  nouveaux  prô* 
grès  ,  et  ouvrit  une  carrière  que 
tant  d'hommes  célèbres  qui  Tont 
succédé  n'auroient  peutretre  pas 
Connue.  En  16^0  lacacléniîe  dis 
Bologne  l'admit  dans  son  àein  , 
et ,  p^r  une  graiide  solctmité  , 
célébra  un  événement  si  ^orieui^ 
pour  elle.  Les  Madrigaux  do 
MontévCrde  ont  été  imprimés  k 
Venise,  depuis  i58ai)ùsqu'èn  r65i , 
Il  y  a  encore  un  autre  recueil  d<^ 
ses  pièùès ,  depuis  une  jusqu'à 
huit  partie,  intitulé  Sèlvà  nio^ 
rate  spiHtaale^  Venise,  x54o* 
On  à  d«  lui  leâ  Opéràé  siûvàUs  , 
I.  PrOserpiriM  rapita  ,  16S0.  II. 
Étriànna^  par  Binncéïui,  ^64^. 
C'est  le  prenfiièr  opéra  donàé  siii? 
)[«  li^ati^  4è  3Aiat«M0Jrsé  t  Ti- 


\ 


MONT 

Dise.  m.  Adffne  ,  tragédie  en 
musique  ,  par  Paul  V^ndranouen , 
iQ^i»  IV.  \2lncoronazione  di 
Poppeay  en  lù^i*  Monteverde  est 
mort  à  Venise  dans  un  âge  fort 
avancé. 

,  MONTEZUMA  ou  Monteçuma 
éloit  empereur  ou  roi  du  Mexi- 
que, lorsque  Cortez  fit  une  inya- 
sioa  dans  son  pajs  en  i5iS  ,  ap- 
pelé ,  disoit-il ,  par  les  habitaus 
dont  Montezuma  ,   aveuglé  par 
la  superstition ,  prenoitles  ejafaus 
pour  en  faire  des  sacrifices  .k  ses 
uioles.  Ces  animaux  guerriers , 
sur  qui  les  principaux  Espagnols 
éloient  montés  ,  ce  tonnerre  ar- 
tlGciel  qui  se  formoit  dans  leurs 
mains  y  ces  châteaux  de  bois  qui 
les  avoient  apportés  sur  l'Océan  , 
le  fer  dont  fis  étoieot  couverts  , 
leurs  marches  comptées  par  des 
victoires,  tant  de  sujets  d'admir»- 
tion  ,  joints  à  cette  foiblesse  qui 
porte  le  peuple  à  tout  admirer  , 
turent  tels  ,   que    Cortez    arriva 
dans  la  ville  de  Mexico  ,  y  fut  re- 
çu par   Montezuma  comme   son 
maître ,  et  par  les  h^bitans comme 
leur  dieu  :  on  se  niettoit  a  genoux 
dans  les  rues  ,  quand  un   valet 
espagnol  *  passoit.  Mais  peu  k  peu 
la  cour  de  Montewima ,  s'apprî- 
voisant.avec  ses  hôtes  ,  osa  les 
.traiter  comme  des  hommes.  Le 
prince  mexicain,  ne  pouvant  se 
défaire  d'eux  par  la  force  ,  tâcha 
de  les  rassurer  au  Mexique  par 
des  témoignages  d'amitié  ,  taudis 
qu'il  les  aSbibiiroit  ailleurs.  Une 
partie  des  Espagnols   étoit  k  la 
Vera-Cruz.   Un  général  de  l'em- 
pereur ,  qui  avoit  des  ordres  se- 
crets ,  les    attaqua  ;  et  quoique 
ses  troupes  fussent  vaincues  ,   il 
y  eut  5  ou  4  Espagnols  de  tués. 
La  tête  de  Tun  d'eux  tut  môme 
portée  k  Montezuma.  Cortez   se 
rend  avec  audace  au  palais  ,  suivi 
de  5o  Espagnols  ,  et  mettant  en 


MONT 


45 


T.   XU. 


usiige  la  persuasion  et  la.  menace , 
emmène  l'empereur  prisonnier  au 
quartier  espagnol ,  le  force  k  lui 
livrer  cefx  qui  avoient  attaqué 
les  siens  a  la  Vera-Cruz  ,  et  fait 
mettre  les  fers  aux  pieds  et  aux 
mains  de  l'empereur  même  , 
comme  un  'p^énéral  qui  punit  un 
simple  soldat.  Ensuite  il  l'engagea 
a  se  reconnoitre  publiquement 
vassal  de  Charles-Quint.  Et,  pour 
tribut  de  son  hommage,  il  donna 
600  mille  marcs  d'or  pur.  Monte- 
zuma fut  bientôt  la  victime  de 
son  asservissement  aux  Espagnols. 
Ce  prince  et  Alvara ,  lieutenant 
de  Cortez  ,  furent  assaillis  dans 
le  palais  par  200  mille  Mexicaine. 
Montezuma  proposa  de  se  mon- 
trer k  ses  sujets  ,  pour  les  enga- 
ger k  se  retirer  ;  mais' les  Mexi- 
cains ne  vojoient  plus  en  lui  que 
l'esclave  de  conquéran s  étrangers. 
Au  milieu  de  sa  harangue  ,  il  re-' 
çut  un  coup  de  pierre  qui  le  blessa 
mortellement  ;  il  expira  bientôt 
après,  l'an  iSao.  {V^oyez  Cortçz  , 
n»  I.)  Ce  malheureux  prince  I  vic- 
time de  son  imprudence  ,.  laissk 
deux  fils  et  trois  filles  qui  em- 
brassèrent le  christianisme.  L'aîné 
obtint  de  Charles -Quint  des 
terres  ,'Mes  revenus ,  et  le  titre  de 
comte  de  Montezuma.  Il  mourut 
en  1608.  Sa  famille  est  une  des 
plus  puissantes  d'Espagne. . 

L  MONTFAUGON.  VojezSvL- 

LARS ,  n»  I. 

t  II.  MONTFAUCON  (Ber- 
nard de  )  naquit  le  17  janvier 
i655  au  château  de  Soulage  en 
Ijanguedoc ,  de  l'ancienne  famille 
de  noquetaillade,  dans  le  diocèse 
d'Aletli.  Pavillon ,  qui  en  étoit 
évoque ,  surpris  de  la  vivacité  d'es- 
prit du  jeune  Montfaucon  ,  lui 
dit  un  jour  :  «  Continuez  ,  mou 
fils ,  et  vous  serez  un  grand  hom- 
me de  lettres,  »  Cette  prédictionne 

10 


i46 


ijttôNr 


MONT 


parut  pas  d'abord  s'accomplir.  Lé  .  f\lîl ,  lui   faddtt  d'autres  ^îë^ 
leune  hom Aie  prit  lé  parti  des  1  mais  le  bënédiètlii  fràtiçais  rel 


jeune  nomme  prit  Je  parti 
armes  ,  et  servit  en   qualité  de 
eadel  dans  le  régiment  de  Perpi- 
gnan ;  mais  la  mort   dé  ses  pa- 
tens  l'ajànt  dégoûté  dii  Yiionde  , 
il  stt  fit  bétiédjctm  Ûahs  la  cou- 
jrégàtiôiide  Saint-Mstur  en  1675. 
La  Supériorité  dé  ses   talens  lui 
fit  bientôt  un  noïh  célèbre  dans 
son  Ordre  et  datis  l'Europe.  Il 
embrassa  d'une  ardeur  égalé  là 
pbiloéopîïie  ,  la  théologie  ,  l'his- 
tbiré  Sacrée  Cl  prbftne ,  k  littéi*â- 
ture  ftncienrié  et  moderne,  les  làn- 
|;ù^s  mortes  et  vif  aiitts.  En  16^ 
il  fit  un  vOyâge  en  Italie  pour  y 
cOnsuiter  les  mbliothèquèi ,  et  j 
chercher  ifés  ancielas.  manuscrits 
propres  âft  genre  de  travail  <ju'il 
avoit  choisi.  Son  plus  long  séjour 
ftit  II  Rome.  Le  pape  IbnoCènt  XII 
et  \éÈ  prélats  les    plus  illustres 
lé  reçurent  avec  distiticfion.  Ces 
faveurs  excitèrent  l'envie  ,  él  Za- 
èagnt,  sous-bibliothécaire  d«i  Va- 
tieah ,  chercha  dans   toutes   les 
occasions  à  mettre  son  savoir  en 
défàuf.  Un  jour  que  domdeMopt- 
faucon  étoil  avec   beaucoup  de 
tnonde  h  la  bibHothèdue  ,  Zaca- 
gfii  ,  mettant  devant  lui  uh  ma- 
nuscrit   grec    tout    Ouvert ,   lui 
dit  avec  une  politesse  affectée  : 
«r  Votis  étés  trop  connoissenrpour 
ne  pas  nous  instruire  de  l'âge  de 
ce  manuscrit.  »  Dom  de  Mont- 
faucon  ,  (jn  l'examinant ,  dit  qu'il 
pouvoît  avoir  environ -700  ans. — 
«  Vous  vous  trompez^   répliqua 
alors  sèchement  le  sous-bibliotné- 
fcatre  ;  il  est  d'une  bien  plus  gran- 
de antiquité  ,  et  le  nom  de  l'erti- 
pereur  Basile-le-Macédonien ,  qui 
fest  k  la  tête ,  en  fait  foi.  —  Né 
Sercfit-ce  point  ,  reprît  dom   dé 
Montfaucon  ,  Basile-le-Porphvro- 
genète ,  qui  ^sl  plus  moderne  d'en- 
viron i5o  ans  ?  »  G'étoit  Ixii  en 
fîfFet ,   ainsi  qu'on  le  vérifia  sur 
le  manuscrit  même.  Zâcagni,  con^ 


é^  ;' 


français  relevât 
si  souvent  son  captieux  émule  ; 
que  Celui-ci  se  retira  hottteUx  d'à-* 
VOii^  âi^màl  ilSussi.  P'étidant  sO» 
séjour  a  Rome ,  dom  de  Montfau*» 
con  exerça  la  fonction  de  procu- 
i^Bôr  de  Soiio^dreeh  celte  fcoùr, 
et  y  prit  la  défense  tlé  l'éditiôi^ 
des  ouvragés  dé  Saint  Augustin  4 
donnée  pârplosiéùrt  habiles  reli-* 
gieux  dé  sa  congrégation  ,  et  at- 
taquée par  diâerens  libelles.  DeT 
retour  à  Paris,  en  17OT,  M(mtfaa- 
cOti  travaillé  à  uiré  Relation  Ctt- 
'rièuÀ'e  de  son  v^y^g(è  ,   sous  !« 
tili-è  dé  Diafittfà  Ualicjtrn  ,  in-4*, 
qu'il  |>uMià  en  r70l.  Gét  ouvrac^e 
offre  uiré  déseriptiott  exacte  aé 
plasi^tifs  bfifoniiinéfas  de  l'antiqui- 
té,  el:  une    notice    d'fm    grand 
nombre  de  htahu^crits  gteCs  et  la- 
tine ,    ihcônnus    jusqu'alors.    Il 
mourut  à  l'abbaye  de  Saint-Ger- 
main-des-Près    le   ^1    déCembrfe 
1741*  L'âfcadémie  ^s  inscription^ 
^e    l'ëtoît    associé.    Peu    d'écri- 
vains otit  été  plus  laborieux  et 
ènt  eii  autant  de  fëéondité  que  céf 
Àâvàrit.  Le  nombiic  de  ses  seuls 
ouvrage^  in-fol.  monte  a  44*  ^^ 
a  de  lui  I.  Un  toi.  in-4*  aAna- 
lèttes  srecquès  ,   1688 ,  avec  lai 
traduction  latine  et  dés  ft^tés,  con- 
jointement avec  dom  ÂntoiàePott<fc 
getetdom  Jacques  Lopin.  II.  Une 
nouvelle  Edition  dès  Œuvres  de 
saint  Athanàsé  ,  en  grec  et  en  la- 
tin, avec  des   notes,    1698,   5 
volumes  in-foiro.  lïl.  Un  Hecaeii 
d'ouvragés     d'anciens    écrivains 
grecs,  1706,  en  1  vol.  irf-fpl.  , 
avec  là  traduction  latine ,  des  pré*- 
Jaces  y  dé  Savantes  Mtes  et  des 
disseH'atioyis,  Ce  IVeciieil  contient 
tes    commentaires    d'Eu^be    de 
Césarée  sur  les  Psaumes  et  sut 
Isaïe  ,    quek[ues    opuscules    de 
saint  Àlhanase  ,  et  la  'Topographie 
de  Corne  d'Egypte.  On  joint  ordi»- 
ttàireknent  ce  receuil  k  Tédition  dé 


MONT 

saiot  Àthanase.  IV.  Une  Traduc 
Han  françélae  du  livre  de  Philon, 
de  k  Vie  cofitemplative  ^  in-i*i  > 
Paris,  ijog,hYec  des  observations 
et  ÛBs. lettres.  Le  P.  de  Montfau- 
con  s'eâbrce  de  prouver  oue  les 
thérapeutes    dont   paiie    Plillon 
étoient  chrétiens ,  opln;îon  qui  a 
é^  réfutée  par  le'  président  Bou- 
hier.  Gabnçt  a  embrassé  le  senti- 
ment de  ce  dernier.  «  De  tout  ce 
«{u'on  a  écrit ,  dit-il ,  pour  et  con- 
tre le  christianisine  des  thérapeu- 
tes, on  peut ,  ce  me  semble ,  oon^ 
dure  que  la  chose  est  très^dou- 
téuse  ,  et  (|ae  même  Popimon  qur 
en  fait  des  juifs  est  la  plus  pro- 
bable. »  V.  Un  excellent  livre  in- 
titulé Palœogruphia  grâtca ,   in- 
jfol.  ,  1708  ,  dans  lequel  il  donne 
des  exemples  des  dinérentes  écri^ 
tsres  grecques  dans  tous  les  siè- 
cles ,  et  entreprend  de  f«iire  pour 
le  grec  ce  que  le  savant  P.  Ma* 
billoxi  a  fait  pour  le  latin  dans 
sa  Dœlomatie.  VI.  Deux:  votumés 
in-^fol.   de  ce  qui  nous  reste  dés 
Heraples  d'Orîgène.  Vlî.  Bibliô- 
theca  Coisliniana  j  in-fol. ,  lyxS. 
C'est  une  liste  détaillée  et  raison- 
née  de  4oo  manuscrits  grecs.  Dom 
de  Montfaiicon  marque  Tâ^e  de 
chacon,  donne  des  échantillons 
du  caractère  et  du  stvle  ,  tet  eu 
extrait  les   pièces  ou   fragmens' 
anecdotes.  VIII.  UAntàauité  ex-- 
pÛqUife ,  en  iatin  et  en  français , 
avec  figures,  i^tQ ,  en  10  vol.  in- 
fol. ,  auxquels  il  ajouta  en  1724 
nn  supplément  en  5  vol.  in-fol. 
Cet  ouvra^  important  lui  pro- 
cura plaide  fatigue  q<iede  gloire, 
et de5«ritiques sévères  ne  le  regar- 
dèrent que  comme  une  Compila- 
tion nn  peu  informe  ;  cependant  il 
renferme    beaucoup    de   choses 
qu'on  cherc^eroit  inotilemc^t  ail* 
leurs ,  et  les  satans  le  citent  tous 
les  jours*  il  est  orné  d'ailleurs  de 
ftès  de  1300  plmiiches  ,  quicon^ 
tittmttat  3o  k  4<>  nûfîUe  liguÉ'itt. 


MONT  147 

La  rapidité  avec  laquelle  cet  ou-' 
vrage  fut  exécuté ,  la  nécessité 
de  se  fier  à  des  dessins  pris  sur 
les  copies  ,  introduisirent  bien 
des  fautes  dans  ce  recueil  ;  maif$ 
ces  fautes  tiennent  au  temps  et 
aux  circonstances.  D'ailleurs  de 
Montfàucon  ne  s'étoit  pas  pro- 
posé pour  but  de  tracer  la  route 
qu'il  faut  suivre  pour  distinguer 
un  antique  d'ime  copie  ,  mais  de 
marquer  les  traits  caractéristiques 
de  la  nature  de  chaque  espèce  de 
monument  ;  et  quand  une  copie 
est  fidèle ,  elle  est  aussi  bonne  k 
consulter  pour  la  partie  histon-- 
que  quePoriginal  même.  On  n'en 
a  point  retranché  celles  qui  peu- 
vent alarmer  la  pudeur.  iX.  Les 
Monufnens  de  la  mxmarchiejroti' 
çmse  i  17*91  5  vol.  in*fol,  avec 
figures.  A.  Deux  autres  volumes  = 
in«>fol. ,  ly'Sg ,  sous  le  titre  de  Bi* 
bliûtkeca  bibliolheearum  manus^ 
criptorum  no\>a,  XI.  Une  nouvelle 
éeKtiûnde  St.  Jean-Ghrysostômey 
en  grec  et  en  latin ,  avec  àespréfa- 
ces  )  des  notes  et  des  dissertations^ , 
en  f  3  vol.  in-fol. ,  etc.  Comme  le  P. 
de  Montfancon  fit  cette  édition  k 
contre^çoeur ,  et  uniquement  pour 
obéir  k  ses  supérieurs, ses  versions,  • 
quoique  claires  et  nettes  ,  man* 
^ènt  quelquefois  de  fidélité  ,  et' 
presque  toujours  d'élégance.  Ce-^ 
pendant  il  J  a  des  remarques  uti- 
les, soi  tdans  les  avertissemens  qu'il  - 
a  mis  k  la  tôte^  soit  dans  les  va- 
riantes. Il  a  rempli  les  lacunes  des 
autres  éditions  ;  il  en  a  souvent 
corrige  les  fautes  ,  et  il  a  orné  la 
sienne  de  Tables  utiles  et  de  la 
Vie  du  saint  docteur.  (  Voyez  son 
article.  )  XJL  La  rente  de  VHis- 
toire  de  Judith  ^  1688  ,  in-12  : 
dilssertation  qui  l'annonça  bien  k 
la  république  des  lettres ,  par 
les  aavans  éclaireissemens  que 
l'auteur  y  répandit  st»r  l'empire 
des  Mèdes  et  des  Assyriens,  et 
n*r  un  euitaen  mtique  de  This- 


p9Lt 


i48  MONT 

toire  de  ce  dernier  peuple ,  attri- 
buée a  Hérodote.  XIII.  Quelques 
autres  écrits  moins  importansque 
les  précédens ,  mais  non  moms 
remplis  d'érudition.  Le  P.  de 
Moutt'aucon  a  trop  écrit  pour  que. 
son  style  soit  toujours  élégant  et 
pur  :  c'est  principalement  comme 
érudit  qu'on  doit  le  considérer! 
Les  étrangers  ne  Testimoieut  pas 
moins  à  cet  égard  que  ses  com- 
patriotes ;  ceux  qui  venoient  à 
Paris  trouvoient  en  lui  un  sa- 
vant poli  et  affable^  toujours  prêt 
à  écouter  leurs  questions  et  à  les 
satisfaire.  De  retour  chez  eux ,  ils 
y  portoient  un  cœur  pénétré  de 
reconnoissance  pour  ses  vertus  , 
et  un  esprit  plein  "de  ses  talens  et 
de  sa  gloire.  Le  pape  Benoît  XIII 
l'honora  d'un  bref  très-flatteur  , 
qui  avoit  été  précédé  par  deux 
médailles  y  dont  Clément  XI  et 
l'empereur  Charles  VI  Tavoient 
eratifîé.  Ces  faveurs  ne  l'enorgueil- 
£ssoient  point.  «  II  recevoit,  dit 
de  Boz6 ,  tes  louanges  avec  modes- 
tie, et.une  indifférence  si  parfaite, 
qu*on  Tapercevoit  quelquefois  au 
travers  des  mai*ques  extérieures 
de  sa  reconnoissance.  <<  Dans  les 
commeucemens  de  la  régence  , 
Prior ,  milord  Parker  et  le  comte 
d'Oxford  envoyèrent  à  Paris  un 
fameux  peilitre  nommé  Morus  , 
pour  faire  son  portrait  :  il  s'en 
défendit  obstinément.  Voyez  son. 
éloge  dans  les  Mépaoires  de  TA- 
cadémie  des  inscriptions  \  et  celui 
qu'on  trouve  dans  l'Histoire  litté- 
jaire  de  la  Congrégation  de  Saint- 
Maur. 

tn.MONTFAUCON  ûe 
BoGLES  (,N**')  ^cuyer  ordinaire 
de  la  petite  écurie  du  roi ,  mort 
on  4774  »  a  laissé  un  Traité  <jté^ 
cfidtation  ,  estimé ,  et  publié  en 
1778  »  in-4'*»  ' 

1 1.  MONTFLEURY  (Zacharie 


MONT     , 

Jacob  ,  dit  ) ,  d^une  famille  noble 
d'Anjou,  né  vers»  la  fin  du  16* 
siècle ,  ou  au  commencement  du 
17*.  Après  avoir  fait  ses  études 
et  ses  exercices  militaires ,  il  fat 
page  chez  le  duc  de  Guise.  Ai- 
mant  la  comédie  avec  passion , 
il  suivit  une  troupe  de  comédiens, 
qui  couroit  les  provinces  ,  et  prit 
pour  se  déguiser  le  nom  de  Mont- 
fleury .  Son  talent  le  rendit  bientôt 
célèbre  ,  «t  lui  procura  en  i636 
Tavautage  d'être  admis  dans  la 
troupe  de  Thôtel  de  Bourgogne. 
Il  joua  dans  les  premières  repré- 
sentations du.  Cidy  en  1637.  Il 
est  auteur  d'une  tragédie  intitulée 
la  Ik/ort  d'uisdrubal  ,Faris ,  1^4? > 
in -4*^  9  faussement  attribuée  à  son 
fîls  ,  qui  n'avoit  alors  que  sept 
ans.  Miontfleury  mourût  au.  mois 
de  décembre  1667  ,  pendanr  !• 
cours  des  représentations  d'An- 
dromaque.  Les  uns  attribuent  sa 
mort  aux  efforts  qu'il  fit  en  jouant 
le'  rôle  d'Oreste  ;  d'autres  ajou- 
tent  que  son  ventre  s'ouvrit,  mal- 
gré le  cercle  de  fer  qu'il  étoit  obli- 
gé d'à  voir  pour  en  soutenir  le  poids 
énorme.  Mademoiselle  Duplessis, 
sa  petite-fille ,  a  écrit  que  ces  bruits 
sont  faux,  et  que  Montfleurv-*, 
frappé  par  lé  discours  d'un  in- 
connu qui  lui  avoit  prédit  une 
mort  prochaine  ,  mourut  peu  de 
jours  après  avoir  joué  le  rôle 
d'Oreste.  Dans  Touvrage  intitulé 
Le  Parnasse  réformé ,  on  fait 
parler  ainsi  ce  comédien  :  «  Qui 
voudi-a  savoir  de  quoi  je  suis  mort, 
qu'il  ne  demande  poinf  si  c'est  de 
la  fiè^  re  ^  de  l'hydropisie  ou  de 
la  goutte  ,  mais  qu'il  sache  que 
c'est  d'Andromaque.  Nous  som- 
mes bien  fous  de  nous  mettre  si 
avant  dans  le  cœur  des  passions 
qui  n'ont  été  qu'au  bout   de  la 

Ïdume  de  messieurs  les  poètes  1 
1  vaudroit  mieux  bouffonnertou" 
jours ,  et  crever  de  riie ,  en  diver- 
tissant les.  boai*g«pisa«  qpe.  cr«v«r 


t 


MONT 

d^orgueil  et  <}e  dépit ,  poar  satis- 
faire les  beaux -esprits.  Mais  ce 
qui  me  fait  plus  de  peine  ,  c'est 
qu'Andromaque  va  aevenir  plus 
célèbre  par  la  circonstance  de  ma 
mort ,  et  que  désormais  il  u'j  aura 
plus  de  poëte  qui  ne  veuille  avoir 
l'honneur  de  crever  un  comédien, 
en- sa  vie.  »  Il  étoit  si  gros ,  que 
Cjrano  de  Bergerac  disoit  de  lui , 
«  il  fait  le  fier ,  parce  qji'on  ne 
peut  pas  le  bâtonner  tout  entier 
en  un  jour.  »  Mon^tfleury  fut  le 
premier  maître  de  Baron ,  qui,  le 
surpassa. 

n.  MONTFLEURY  (Antoine 
Jacob  )  ,  fils  du  précédent ,  né 
à  Paris  en  i64o  >  fut  élevé  avec 
soin.  Son  père  le  destinoit  au 
barreau  ,  et  le  fit  même  recevoir 
avocat  ;  mais  Montfleuiy  se  dé- 
goûta bientôt  de  cette  étude,  pour 
se  livrer  au  plaisir  et  au  théâtre. 
Il  mourut  en  i685 ,  à  Aix  en  Pro- 
vence. On  a  de  lui  itn  grand 
nombre  de  Comédies  peu  au- 
dessus  du  médiocre. .  Les  princi- 
pales sont  9  I.  £a  Femme  juge  et 


partie ,  représentée  en  1669  ,  qui 
offre  des  scènes  plaisantes,  lî. 
La  Fille  capitaine,  lll,  La  Sœur  ri- 
dicule. W,  Crispin  gentilhomme , 
pièce  bien  conduite  ,  bien  dialo- 
guée  ,  ef  pleine  de  saillies.  V* 
Le  Mari  sans  Femme ,  en  5  actes. 
VI.  Le  Bon  Soldat,  On  a  recueilli 
son  Thédtre ,  en  4  vol.  in-ia  , 
1775. 

ni.  MONTFLEURY  (  Zn^n  Le 
Petit  de  ) ,  homme  d'une  can-« 
deur  et  d'une  droiture  peu  com- 
mune ,  né  a  Gaen  ,  membre  de 
l'académie  de  celte  ville ,  mort 
en  1777 ,  à  79  ans  ,  occupoit 
ses  loisirs  des  amusemens  de 
la  poésie;  mais  cette  simplicité 
qu'on  remarquoit  dans  ^^^  moeurs 
se  fait  souvent  trop  sentir  dans 
ses  vers.  On  a  de  lui ,  I.  Ode  au. 
cardinal  de   Fleurj  ,    1727.    11. 


MONT  149 

Autre '5iir  le  Papier  ^  1722.  II U' 
Autre  sur  le  Zèle  ,  J729..IV\  Le» 
Grandeurs.de  la.  Sainte  f^ierge  ^ 
Les  Grandeurs  de  JesuS'C h rist  , 
ode  ,  1 75 1 . .  Toutes  ce^  odes  sont 
au-dessous  de  ia  médiociité.  V. 
Poème ,  1752.  VI.  La  Moil  jus- 
Hfif^^  >  poëme  ;  et  l'Existence  dé 
Dieu  et  de  su  Providence  ,  ode  , 
1761 .  —  Son  frère  )  Jean-Baptiste 
Le  Petit  DE  MoNi;f LEUAY  ,  mort 
chanoine  deBayeuxen  iy5S  ,'est 
auteur  de  Lettres,  curieuses  et 
insti%u:tives  ,  écrites  à  un  préue 
de  rOratoire  j  in-i2. 

t  L  MQNTFORT  (Simon  de), 
seigneur  de  Montfort-l'Amauri  ,, 
comte,  de  Leicestre  en  Angle« 
terre ,  fils  de  Simpn  il  du  nom ,  et 
vl'Amicie ,  comtesse  de  Leicestre, 
naquit  vers  l'an  1172  ,  et  ^'en 
rôla  dans  lavCroisade  prêçhée  eu 
i2oa  par  Foulques  ue  Neuillj. 
Une  grande  partie  de  l'année  ue 
ces  croisés  oubliai^  ses  vœux 
et  sa  destination  ,  au  lieu  de  se 
rendre  en  Palestine  pour  y  com- 
battre ceux  que  VEgJise  i^ppeile. 
ijlfidèles  y  s'occupa  eu  chemin  de. 
pillages  ,  de  violence  coutre  les 
chrétiens  ^  et  de  la  prise  de  Zaï-a 
en  Dalmatie.  (  Voyez  DA^DoLo., 
n*  I.)  £lle  campoit  près  d^â  murs 
de  celte  ville  ruinée  i  lorsque 
Monti'ort,  mécontent  y  traita  aveç^ 
le  roi  de  liongrie ,  ennemi  des 
croisées ,  et  déserta  secrètement 
le  camp  avec  son  frère  Guj  de 
Montfort.  Cet  exemple  cou  paille 
C[ue  donna  Simon  de  Moutiort , 
imité  par  plusieurs  grands  sei- 
gneurs du  camp  ,  causa  ,.  dit 
ViUehardouiu,un  grand  dom.maj[e.. 
à  l'armée  des  croisés,  et  couvrit 
de  honte  les  perfidies  déserteurs. 
Tel  fut  le  prepiier  exploit  mîli-/ 
taire  de  Simon  de  Montfort.  Il 
repassa  en  France  ,  et  s!en^agea 
en  1208  dans  la  croisade  prechce, 
par  ordje  du  pape  contre  Jcs  sec- 


f5o  MOî^T 

taîres  du  Languedoc ,  appelés  Ah 
higeois  ,  qui  ,  indignés  de  la  con* 
.^uite  scandaleuse  et  vexatoire  dti 
clergé ,  protéssoient  une  croyance 
Un  peu  diÔ'érente  de  celle  qa'exi- 
geoient  les  prêtres.  Le  but  de  cette 
croisade  étoit  ^  non  de  con^rf ir , 
de  persuader  ,  *de  ramener  au 
giron  de  l'Ëglise  ,  par  de  bonnes 
raisons  ,  ^  par  de  bons  exemples  , 
«es  chrétiens  égarés  ;  mais  ,  s'ils 
ïi'y'rehtroient  promptement ,  de 
les  tuer  et  de  s'emparer  de  leurs 
biens.  Les  ppêtres ,  moteurs  de 
ces  expéditions  ,  oÂi^oient  aux 
nobles  séculiers  qui  v  prendroient 
part  des  absolutions ,  des  in- 
dulgences,  ui^  bonheur  éteifnel 
dans  l'autre  monde  ,  lé  partage 
4es  dépouilles,  et  de  grands 
biens  dans  celui-ci.  Simon  de  MonS 
fort ,  flatté  par  Fespoir  de  satis- 
feire  son  zèi<j  religieux  et  Son  am- 
l^ition  d'acquérir  en  même  temps 
^s  biens  célestes  et  temporels  y  se 
montra  un  des  plus  ardens  parti- 
tans  de  la  croisade.  Il  en  fut  nom- 
mé chef;  mais  il  étoit  subordonné 
à  un  moine,  abbé  de  Cheanx ,  Ar- 
ftauld  Amalrig  (  voyez  son  aiv 
fcicle  ) ,  créé  généralissime  de  cette 
iheurtnère  et  sainte  expédition. 
Varmée  àtà&  croisés  s'avança 
«  d'abord  ,  en  répandant  par-fbut 
l'épouvante  vers  Béziers,  et  prit 
c^tte  ville,  qu'elle  inonda  du  sang 
de  ses  hàbitans  ;  elle  se  porta  en- 
suite à  Careassènne  :  Simon  de 
Montfort  s^ff  distingua  en  montant 
le  premier  à  l'assaut.  La  ville  fut 
prise  malgré  la  résistance  opiniâ- 
tre des  hàbitans  et  le  çonràge  du 
i^eune  vicomte  Raimond  -  Roger, 
jes  possessions  de  ce  vicomte  de- 
vinrent la  proie  des  vainqueurs. 
Les  territoires  de  Béziers  et  de  Car- 
eassonne  ,  ainsi  que'  les  châteaux 
et  forteressesdes  environs,  quis'é- 
toient  déjà  rendus  ,  furentofferts 
au  duc  de  Bourgogne  avec  le  titre 
de  gouverneur  des  pajr»  conquis. 


N         MONT 

Ce  dttc  et'  plusieurs  autres  grai^^ 
seigneurs ,  auxquels  on  fi*  succes- 
sivement la  même  proposition  , 
eur^it  la  générosité  de  refuser* 
Montfprt,  moins  délicat,  accepta 
l'offre  ,  s'établit  dans  Carcassbn- 
ne  ,  ajouta  à  ses  titres  ceux  de  vi^ 
comte  de  Béziers  et  de  Carcas- 
éonne  par  la  grâce  de  Dieu ,  per- 
mit ,  comme  une  faveur,  auxha<« 
bitans  de  cette  ville  ,  d'en  sortir 
en  chemise ,  et  retint,  malgré  lea 
termes  de  la  capitulation  ,  le  vi- 
comte dans  une  étroite  prison  » 
où  il  mourut  deux  mois  après.  Il 
est  très^vraisemblable  ,  et  il  P*f  st 
pas  certain  que  MoJitfort  fut  l'au- 
teur de  ce^  assassinat  ;  ||iais  il  est 
prouvé ,  par  une  lettre  du  pape  » 
que  le  vicomte  mourut  de  niorl 
violeote  dans  la  prison  où  le  te- 
noit  son  cruel  vainqueur.  IVjLoiit-* 
fort  étendit  ses  conquête^ ,  priit 

ÊJusieiurs places  et  la  ville  d'Aibi. 
e  roi  cf Aragon  ,  qui.  voyait 
avec  inquiétude  \ts  progrès.  ra|â<- 
de^  du  conquérant,  fit  soulever 
leç  vassajuic  du  4élunt  vicomte 
de  Carcasspnne. MontforteatenT 
core  \  batailler  et  à  exercer  |oa 
courage  destructeur.  IjO  nape ,  en 
laoQ ,  confirma  Simon  de  Mon^rt 
dans  la  possession  des  pajs  con- 
quis. De  concert  avec  l'abbé  de 
Cîteaux,  qni  avoitdes  vengeaoces 
à  exercer  cpntre  Raimovd  VI , 
comte  de  Toulouse  ,  Simop  de 
Montfort  suscite  une  querelle,  k  ee 
comte ,  et  lui  ordonnas ,  ^ous 
peine  d'excommunication  et  d'in- 
terdit ,  de  lui  Kvrer  ceux  de  ^^2^ 
sujets  ^ue  le  moine  lui  indique- 
roit.  Le  comte ,  pour  détourner 
l'orage,  fait  plusieurs  soumissions, 
demande  k  diverses  reprises  k  se 
justifier  du  crime  d'hérésie  dont 
on  i'accusoit  ;  mais  on  refuse  tou- 
jours d'entendre  sa  justification. 
On  lui  déclare  la  guerre ,  on  ex- 
c6inmunie  ses  su  jets  de  Toulouse  ; 
tSimon assiège  et  ravage  cette  ville. 


mONT 

fje  Foix  qu^il  squin^t  ea  p^rti^  ; 
mai^  le  rai  d'Ara  ^o^ ,  1^  C9.ipte4<$ 
Tpul^vse  et  plu^i^'S  ^utr^s  al- 
^jé$  ^  réu^ai^qnt  et  viennent  ^vec 
niie  ^roiéç  çopsi4*^ra];>le  combat- 
t^e  8imoiMl^  Moiitfoi't  ^1  $e$  çrQi- 
gés.  Upç  l]k^.taiU^  Iriis-^neurti-ièr*? 

fut  ^Qm^^fpd^  \çë  n^urs  d^  Mu^» 
jeX  en  |2i5.  JMQBti'Qjr^  tricMnpha  , 
U  prit  cette  yille.  V^irmé^  à^sk 
princiBS  alliés  fut  mis^  e^  4@route; 
U  roi  d'Aragop  et  lp$  principaux 
lie  s;^  cour  y  perdirent  I9  yie.  0^- 
i)ari:;as$é  4^  ^^^  çni^emi^ ,  secauru 
par  les  foudp^^  dp  l^çp^cp/iii^iupi-r 
tioi;  awe  Ifi^  prêtre*  jiançôieut  au 
gré  de  ses  \Tiji\4i.è\?  çt  des  leurs  , 
Moi^fort  poursuivit  plu^  facile^ 
m^t  le  cour^  de  ^q$  couauêtes. 
Il  sou^t  Ja  vilie  d^  Toujou^p , 
^n  rava^?  les  eu^ûrçnç ,  ^'empara 
4es  villes  (J?  J>fji»g(i  e:t  d|?  WarboûT 
se ,  et  acheva  d'euyahir  1^  vas- 
tes dom^ii^es  du  cpiutç  4^  Tou- 
louse. Ù  portai  fes  arme^  victp- 
j^ieuse^  jusque  dau^  le  Querci  , 
|e  Kouergue  et  TAgé^pis  ;  il  dé- 
yasta  et  u^t  e^i^remeAt  ces  pays 
$ous  sp9  auto^té  ;  il  péqétra  eu^ 
suite  4^ji^  ^(^  jPérigoriIdpnt  îy>rit 
et  r;^;^a  plusieurs  cli4t^au^<>  Taut 
que  l'abbé  â,Q  ÇîteauxetSipipude 
MonlicMrt  eureut  le;s  lu^iueç  iu ti- 
rets \  SQUt^ir ,  les  mêmes  enne- 
lyiis    à  çoml^ttre  »    il$  yéa^rmi 
daps  uoe  parfaite  intelligenpç  ; 
saàis    la   prospérité  divisa   leursi 
intérêts  ,  et  ces  deux  chau^pions 
^e  l'JEgliçe  catbolijque  ptoicul.  tf  op 
^}fidc0  de  richesse^  et  dç  titres 
pour  ^  rieu  céder,   l^e  moJMC  «1^ 
Çii^U^   \enoit  d'^tce    élevé  au 
$iége  aircbiépiscopal  d?  Na.rbou.ue; 
il  prit  Je  lix*-e  et  Içs  prérogatives 
d'arcbevéque  et  de  duc  de  cptt^ 
ville.  Siiyioudc  Montiort,  qui   ^s 
qualiiioit  4e  4uc  <^G  JXapbouu^ ,  et 
l^ui  fivoit  conquis  cette  VJiUe  et  §9 
V|Coniié>  ne  sou^îrit  pa^^traijtquil-' 
Içinjçnt  cette  usurpation .    11  ok- 


donn^  la  destrt^ction  de^  i^urs  df 

^arbQpne  ^  l'arQU^vêque  s  y  oppor 
Si,%  j,  qus^liiia  ^mpu  de  Mp^ttpr^ 
«  d'^Q^vii  de  Dieu  »  ,  et  Tçkr 
coiHiUUiH^*  ]N|ontfqrt  arrive  1|  Narr 

bonue  »  y  entre  malgré  4a  ré^isr 
tance  destroupp^dp  Tfirdi^véque, 
^t  fait  arbftçer  spi^i  drapeau  ^nr  if 
^our  dn  p^i^  VÂPon^t^l.  *  yarr 
çbev<5que  |a^e  çpntre  ^qn  agreSr 
9e\ir  tQu^  les  foudres  de  Ff^gliÂp  i 
^ath^me,  ipterdictioi^ ,  e^nn»r 

niU^i^aùon  réaggjrçivéf .  Smon  d? 
]\îontfort  s'en  inpque.  Cp$t  pi  çeti^ 

ocpa^ij^U  que  IpS  bi^P^ipp^  4y 
jiaugwedpç  font  la  réflp^iou  mir 
v^nt^  :  K  Ce  cpip.te  j  si  'AnheoL 
ii  poursuivre  \e^  e^c/cpuxinmiié^ , 
mêu^e  ,  après  qu'iU  aypie^t  reçu 
Tab^luttou,  lorsqu'il  y.trpuvoit 
spn  iiitfirPJt ,  n'^ut  aucun  é|;ard  k 
cet^p  excpmniunifiatipriL  ».  pimon 
dp  MonUpr;!,  aussi  v^in  qu'aïubi" 
tieux  i  prenoit  s^ïqvs  d^m  le$ 
actes  émanée  dp  |^i  le»  tiUes 
suivans  :  Simçn  ,  pap  U^  grac^  dt 
pieu  ,  cQ^nte  de  Toiilous^  et  de 
Lefçestre ,  vÎQomfe  df  Héziçf^  et 
de  CarccLg^Qimft  j  p^  d{ip  de  if^Pr 
bonne.  Il  ^e  faisoi.t  «lualÙipr  dc 
ti^s-iliiisfr€  et  d'ali^^sje,  Cepenr 
dant  les  légitimes  possesseurs  de;» 
terres  qu'il  avoit  ^  conquises  ou 
u^urpéps  ne  l'en  laissoient  pas. 
jouir  paisiblei^eut,  X^e  copiée  4e 
Toulouse  et  son  iils  ,  les  p«iiité$ 
dp  Pox^a  et  de  Comminge^  ayoient 
sollicité ,  au  conci^  ^e  Latran»  la 
restitution  dp  Ipurs  doni^içes  en* 
yajb^s.  hc  'comtp  4p  Toulouse 
avpit  assemblé,  >en  i^io,  une 
a^mép  à  Avignpn  ;  il  pn  dooiia 
le  coiumaaidenient  à  soji^  fils  ^  qui 
entra  dans  Seaucaire  dVprès  Tm- 
yitatipn  des  babiians,  et  malgp^ 
la  garnison  que  Simon  cte  MoiMr 
fort  avoû  laissée  d^^n^  le  c^i^teau* 
IVlQu^tort  marcjlie  po^r  revendre 
ççtte  pl^PP  f  mais  le  temps  de^ 
succès  étoit  p^s^é  pour  lui.  Aprèi 
plu$ieur^  tentatives ,  il  est  obligé 


/ 


l53 


MONT 


de  lever  le  s\4ge*  Il  craint  un  sou- 
lèvement dans  Toulouse  ,  dont  le 
prince  légitime  levoit  une  armée 
en  Catalogne  ;   il    parvient ,  en 
nsant  d'nne  perfidie  que  lui  con- 
seilla   Tévêque    de   cette  ville  ; 
Foulques  ,  à  en  désarmer  tous  les 
habitons.  11  place  des  soldats  dans 
toutes  les  maisons  ,  et  fait  arrêter 
et  mettre  aux  fers  les  principaux 
habitans  :  il  se  disposoit  a  livrer 
la  ville  au  pillage  et   à  la  raser 
entièrement  ;  mais  son  frère  Gijy 
le  détourna   de  ce  projet  cruel. 
Montfort  se  réduisit  à  retenir  les 
Toulousains  prisonniers  ,    à  leur 
annoncer  qu'il  les  feroit  tous  pé- 
rir si ,  dans  deux  mois ,  ils  ne  lui 
donnoientla  somme  de  3o  -mille 
marcs  d'argent ,  somme  exorbi- 
tante pour  «ne  ville  ruinée.  Il  les 
punissoit  ainsi  d^ine  émeute  dont 
il  ëtoit  lui-même  l'instigateur.  Les 
Toulousains ,  indignés  des  in  jus- 
tices ,  des  perfidies  ,etderextrême 
rigueur  de  Simon  de  Montfort, 
appelèrent  à  leur  secours  leur  lé* 
gihme  souverain.  Le  comte  Rai- 
mond ,  avec  une  forte  armée  qu'il 
•voit  rassemblée  en  Catalogne  , 
entra  dans  Toulouse  aux  applau* 
dissemens  du  peuple ,  et  fit  toutes 
les  dispositions  pour  soutenir  un 
siège.  Simon  rrssemble  des  trbu- 
pes  ,  fait  des  préparatifs  immen- 
ses  ,  %t ,  vers  la  fin  de  septembre 
1217  )   il  commença  le  siège  de 
cette'  ville.   11  y  resta  neuf  mois  ; 
tous  ses   eiTorts   furent  inutiles. 
I/indignation   et  la' crainte  d'un 
châtiment   terrible  prêtoient  un 
nouveau   courage  aux  assiégés , 
lorsque    le    aS    juin    1Q18,  une 
pierre',  lancée    de  la  place  par 
une  machine  de  guerre ,  atteignit 
Simon  de  Montfoct  à  la  tête,  et  le 
tua.  Ainsi  mourut,  trop  tard  ,  cet 
homme ,  qui    pendant  neuf  ans 
remplit  l'Europe  du  bruit  de  ses 
exploits  ,   dévasta  et  couvrit   de 
sang  les  provinces  méridionales 


MONT 

de  la  JP'rance,  et  fut  l'objet  de 
l'admiration  du  clergé  et  l'effroi 
des  peuples.  Son  zèle  pour  la  re* 
ligion  >  ou  plutôt  son  fanatisme , 
quoiqu'excessifs ,  fut  surpassé  par 
son  ambition*  Il  suivit  aveuglé^ 
ment  les  impulsions  que  lui  don-, 
nèrent  les  prêtres  ;  mais  il  y  ré- 
sista lorsqu  elles  contrarioient  ses 
intérêts  personnels  ;  il  déploya 
beaucoup  de  courage,  de  persévé- 
rance et  même  quelques  talens  mi- 
litaires dans  ses  conquête^;  mais 
il  étoit  ,  disent  les  historiens  da 
Languedoc,  «  dur,  fier,  inflexible , 
colère^  vindicatif,  cruel  et  sangui- 
naire. »'  Us  auroient  dû  ajouter , 
autorisés  par  les  faits  qu'ils  rap- 
portent eux-mêmes ,  qu'il  se  mon- 
tra souvent  perfide  et  de  mauvaise 
loi.  11  convient  de  dire  cepen- 
dant ,  k  la  décharge  de  Simon 
de  Montfort ,  que  la  plupart  des 
perfidies' qu'on  pourroitlni  repro* 
cher  ,  lui  furent  suggérées  par  1« 
légat  du  pape ,  par  l'abbé  de  Cî- 
teaux  ,  parTéveque  de  Toulouse 
et  antres  qui  Tentouroient.  Ses 
actes  dé  ciniauté  sont  aussi  notn- 
breux  que  ses  succès  ,  et  indisne- 
roientle  lecteur  le  moins  sensible. 
On  n'en  parlera  pas ,  mais  on  ne 
peut  taire  une  perfidie  qu'un 
écrivain  ecclésiastique  ,  Pierre  .. 
moine  de  Vaux-Oemai  ,  son  parti- 
san et  son  apologiste  ,  rapporte 
dans  son  Histoire  de  la  croisade 
contre  'les  Albigeois.  Simon  de 
Blontfort,  dans  la  guerre  qu'il  fit 
an  comte  de  Toulouse  ,  Raimond 
Vï ,  attendoit  des  renforts  de  di- 
verses provinces  ;  il  craignoîtque 
ces  forces  ne  fussent  arrêtées  par 
le  comte  Raimond.  Dans  cette 
crainte,  le  légat  dn  pape ,  de  con- 
cert avec  Simon ,  imaginèrent  la 
fourberie  suivante  :  «  Us  feigni- 
gnirent  de  vouloir  se  réconcilier 
avec  le  oomte  Raimond  ,  l'attirè- 
rent àNarbonne ,  rédigèrent  deux 
actes  de  réconciliation  auxquels 


MONT 

Baimotid  souscrivît.  Il  fit  toutes 
le»  soumissioDs  qu'on  exigeoit  de 
lui ,  et  se  iretîra  dans  la  jnai- 
ioii  d'an  particnlier  à  Toulou* 
se.  Cette  rëconciliation  simu- 
lëe ,  faite  avec  toutes  les  téré- 
monies  religieuses ,  et  dont  Mont- 
fort  profita  pour  envahir  le  reste 
des  états  du  comte  de  Toulouse  , 
est  regardée  comme  une  action 
louable  ,  un  év^ement  heureux 
par  cet  historien ,  qni ,  dans  la 
joie  qu'elle  lui  cause  ,  s'écrie, 
«  O  frande  pieuse  du  légat!  O 
piété  frauduleuse  !  O  legati  Jraus 
pia!  OpietasfraudultiUal  »  Telle 
étoit  la  profonde  immoralité  de 
ce  siècle  ,  que  les  crimes  .étoient 
loués  comme  des  actes  de  vertu  : 
mais  on  doit  attribuer  plutôt  au 
fanatisme  et  à  la  superstition  ces 
écarts  de  Tesprit  hamain ,  et  se 
reporter-au  siècle  d'ignorance  qui 
les  vit  naître.  La  cour  de  Rome 
tfoovoit  alors  justes  et  légitimes 
tons  les  moj^ensquîpouvoient  ser^ 
VIF  à  sa  puissance  et  à  son  agrandis- 
sement. Simon  de  Montfort  étoit 
d'une  taille  avantageuse ,  beau  de 
visage,  vigoureux, etpropreàtous 
les  exercices  ;  il  portoit  une  lon- 
gue chevelure.  Il  montra  dans  le 
cours  de  sa  vie  beaucoup  de  dé- 
votion, beaucoup  de  vices  et  n'eut 
aacuite  vertu  ,  si  ce  n'est  cette 
vertu  si  commune  aux  Français , 
nommée  courage  militaire.  Dé^ 
voré  par  la  soit'  des  richesses  et 
de  la  puissance,  il  eut  pour  la 
satisfaire  cette  audace ,  cette  per- 
sévérance qui,  sans  le  secours 
du  génie ,  peuvent  assurer  Je  suc- 
cès des  projets  les  moins  exécuta- 
bles. Il  eut  d'Alix  de  Montmo- 
rency, son  épouse,  plusieurs  en-, 
fans.  -Richelieu  plaça  dans  la  ga- 
lerie du  Palais-nojal  Simon  de 
Montfort  au  rang  At^  hommes  il- 
lustres de  France.  La  postérité  , 
plus  juste  ^  mieux  Alairéc  ,  a 
mis  ce  guerrier  au  rang  des  bri-^ 


MONT 


i55 


fands^heureux^  nés  ponr  le  mal- 
eur  de  leur  siècle ,  et  dont 
la  mémoire  doit  être  abhorrtîe. 
Voy,  l'Histoire  générale  du  Lan- 
guedoc ,  tome  3  ,  livres  XXf, 
XXII  et  XXUI. 

tIL  MONTFORT  (  Amawm 
de) ,  ^Isdu  précédent ,  et  d'Alix 
de  Montmorency,  voulut  cdn-^ 
tînuer  la  guerre  contre  les  Albi- 
geois :  mais  n'ayant  pas  assez  de 
forces  pour  résister  a  Raimond- 
le-Jeune ,  comte  de  Toulouse  , 
il  céda  k  Louis  VIII  ,  roi  de 
France  ,  les  droits  qnHl  avoit  sur 
le  comté  de  Toulouse  et  sur  les 
autres  terres  situées  en'  Langue- 
doc. Le  roi  St.  Louis  le  fit  conné- 
table de  France  en  i23i.  Envoya 
en  Orient  au  secours  des  chré^ 
tiens  opprimés  par  les  Turcs ,  it 
y  fut  pris  dans  un  combat  donné 
devant  Gaza.  La  liberté  lui  fut 
rendue  en  xit^i  \  II'  mourut  la 
même  année  à  Otrante.  Sa  fille 
unique  épousa  le  comte  de  Dreux: 
Amauri  avoit  un  frère  qui  fnt 
comte  de  Leicestre. 

in.    MONTFORT  (  Bcrtrade 

de),  f^.  Bextrade. 

t  L  MONTGAILLARD  (  Ber- 
nard DE  PfeRcti?  de) ,  né  en  i563  ,' 
cFune  maison  illustre,  entra  dans 
l'ordre  des  Feuilkns ,  oii  il  se 
distingua  ^ar  ses  austérités  ,  pai' 
ses  sermons  et  par  son  zèle.  Il 
n'avoit  pour  lit  que  deux  plan- 
ches ,  pour  chemise  qu'un  cilice  ; 
il  ne  mangeoit  que  des  légumes  , 
etneprenoitde  nourriture  qu'une 
fois  le  jour  après  le  soleil  .cou- 
ché. L'ardeur  naturelle  de  son 
tempérament  augmenta  eiicore 
par  ^^s  abstinences  extraordinai- 
res. Le  feu  de  la  Liçue  étoit  alors 
dans  toute  sa  vivacité.  Montgail- 
lard^  plus  pieux  qu'éclairé,  ]oaa 
un  rdle  dans  cette  association  , 


r54 


Hom 


il  ne  cçsjÇft  dç  «agiter  pçur  lîf 
prti.  Li^  pfipe  Clewwt  VI,U  k 
teçut  très -bien  cis^m  ma  VQJ^g^ 
qu'il  fit  à  Rome ,  et  le  fit  passer 
chez  If  s  bef||j|F4i|i$.  Qii»  lia  o^lt 
plusieurs  a jî^a^es  et  plu^ieuTîî 
évéc^és  j  m^îs  4  ^ph^s^  to«*  Içs 
bénéfice^.  E»litt.  fpfpé  d'gpcaptçr 

fabbaye  4ç  JVi?ell^,  pui&  ^lle 
d'Of vaj  ^  il  fit  revivre  3^ns  c^Ue- 
ci  toutç  l|i  pur«tf^  de  r^i^ci^wne 
iliscipline  n^Qpai^tiqa^.  }ja  r^Cor^ 
me  qu'il'  y  iptyodui^it  est  as«^ 
$einbl»I^lie  à  <îdlç  4^  U  Tr«ipp^.  Il 
inouTMt  (Jaii^  çjçtia  îfbJ)«\yQ  le  8 
]uia  îgî^S  ,  »prç$  àvpir  brA^^  tpus 
^63  ^ç/v^5  pl^]^^  de  déclajiin^ûoscs 
ççmtc^  ^x}ri  IV.  Ss|  ço^ï,d^Ueiq^•' 

prude^t^d^v^^^  tei^iipf  d^  tr<^^ 
Ijç  If  fii  ^PCUSicp  d'^\oir  t^eoïpé 
daii4  un  iiittenta1,çpnir^  c?  n^onar- 
que  ;  ^^U  ^«ttç  iwputatiop  étpU 
(Sf  OiS  fgnd^jw^nt.  JJl  «st  !CÇ|?t^i^  qu«, 
d^pui^  U  CQOv^siou  de  c^  pii.nuc6, 
dam  fiçro^rd  lui  p^rut  tii^r^tl^- 
ché,  etc  est  lintén^ig^agn^qiijÇ  J^^ 
Boderie ,  ambassadeur  de  France 
%  Brq^llçs>Jui  r^ditf  ?^wni 
les  caiopmies  dont  il  fut  ac^l^l^  , 
celle  qui  lui  fut  le  plus  sensible  , 
fut  le  bruit  qi^'on  f^p^udit  au'il 
étoit  (^ai^pabl^  de  la  fnorf  à'm 
de  t^^^  plu§  cbprs  rf Ugieu^  i%vpi}»é 
danp  \^  fpFgç.  Majks  U^ss^Hp  lç$ 
^Ufleiï^is  q^iÇ  *pij  îèfe  ^3i<i^|itf  lui 
avoit  fi?i^  1^  4W«ïpt  i«ff.<M4i^  »  Us 
re|;ld^*^t  juMifie  ft  U  >#*ité  et*» 
♦e^  ver^v**- 

Jea^i-^muçois    iu|  ^EfPm  4p  )  » 
petit-  ^ey^u  du  priéçédeî\t ,  ésà^ 

\K^  d^  J^^l.-Poa^»,  ^é  om  i653 , 

le  Piçfi"^  de  Pçrçia  ,  })aron 
Je  MqiitgaiJlard  >  gavvei?iiçur  d^ 
Brème  dao^  le  Mi](an^ç ,  fut 
fli^capité  pour  avojr  y^eudu^ettq 
plaç^  jijiill^ç  de  WMJÙfe9M§.  if;  lUér 


Jq  filgfuMhv^  au:i^  bouuflurs  «6* 
cl^^iîStSktiqUfS.  Il  t^«ii»fi  »»  P»Ft 
ri^rele  iSmars  ijxS»  Ou  9  de  lui 

u^  livrç  iiititulé  Iki  ikmt  et  dm 
devoir  des  évéques  de  r4§ler  ii?4 
qffîces  divine  dan^  leur^  dioçèfi^Ji , 
^uiiiijLnt  h  tmditiQn,  d^  tçu^  kJi 

q^êf,  présent  ,  i»^^<>,  ^  d'autrç* 
9¥vr0g<^  qui  pmuyent  qu'il  étoit 
y^n^  di^ç  le^ap^q^iités  çceïésiâftr 
ti<iu^§. 

tïlj.  MONTGAlî^l^RQ  (Pkf nr 

DP  FAV€f^£^Aif  df  )  ?  ppëi^  frai»'» 
çftis  du  iï6'  siàciç  »  iMitif  dir 
f^'iiça:^  d9J94  h  V^lentinpis  ,  ^ 
Paupiiu94>  «iidir993a  I9  profe^ion 
des  ai'Bû^^»  ^tfut  AU^eMà  LAinr^nl 

de  Gt^Xii^ ,  si^ignçur  du  Mfs|trwl  , 

tué  fn  févrieir  jâgo ,  AB¥Vit  Cr^ 
ïpieuif;  puis  àM.  d/ç  l^çi  ^«fi«^» 
§<>»  tijèffe,  fi^igu^yr  de  Voyin^p.  Il 
pawU,  p.ar  se»  poésies,  qu'il  ^cvit 
sur oï^r «pmm^  surteiTÇ,  et qs'^t 
inp«.¥i£u«  et  g^em^r  ?  il  n^  0^ 
heuireH^ç  ni  àw&  Vim  nx  da^c^ 
l'eutre  ^<;af .  Voici  cpu^iwe  il  peiiit 
st  double  infortui;i«« 

Clair*  , 
La  terre  poui'  horreur  «  le  del  pouv  adver- 
saire ,  '^ 
Ceqtbatittt  éa  dextin,  comme  de  l«d*«il9ev^ 
Qi^B  Ag^-i^dj^eiiir?  ..,,,».    ^ 
|ii9i)  mjti^itr^  nie  ^^Wiwe  et  ma  nvai&^^sf 

,  encore. . 
Je  sais  bien  que  j*ai  tort  «  qu'Us  ont  to^ 

deux  raison  j 
Csf  i'itfi  e»  ^n  iraiid  prUite  ce  l'autre  «se 
Hae  ^9Uf  r  ft<:* 

Sa  CliUfe  ov  sa  Flawiâe  fu^  1% 
«m^  qui  Ji^i  inspira  la  pl"par| 
de  ^  vm»  Il  se  çQusalpit  de  §^ 
riçu^ura  p/ir-df?  cbiaqson^.  Pi^i» 
jaloux  de  la  gfWre  pqëtjLqfie  ,  il 
pç  s'p<çfîupf|  ^ùljeweut  d^  consi/çr- 
ycf'.çt  dfi  jecugijlir  ^es  prqduc-r 
tioQ$  ;  il  IjP^ssa  qç  soju  à  ses  apûs, 
tl  mauiie$t^  lu^uiç  |iç  d<^sseJ,u  d^ 


MONT 

Its  brûler  tontessur  $qo  tombera, 
venez  9   dit-il , 

VcsM  ,àol«i|s  ffcrk»  fs'm  wamn  pvM  m 

^w  l*iaa#cept  papiei:  ^i  «^a  «laii^  «TOk 

peint , 
Vencs  venger  ma  fin  pkr  vostre  fin  certaine. 
Vcnex  éooc^cs^  venez  parfumer  mon  cer- 

ccoil  i 
Vont  iimt  Mtré^  If  f  c^nniir»  49  IM 

peioe, 
Van  serez  aujourd'lud  (e*  témoins  4f  mov 

deàîL 

La  muse  de  Montgaillard  s'exerça 
SUT  des  sujets  moina  tristef.  Il  a 
compo3é  Ofis  vers  héroïques  et 
des  gaillardises*  Il  mourvit  ver9 
Ja  un  de  i6a5  ou  au  coj9xnea* 
pemeot  de  1606*  Ce  fat  d^nslf 
cours  de  çotte  dernière  a^ip^e  qu^ 
Vital  d'Audigier,  son  ami,  com» 
posa  son  éDitaphe  ,  recueillit  et 
^  publia  ses  OEuvres  sous  ce  titre  : 
OEus^res  du  feu  sieur  de  Moi^t- 
fAiLLMu^yP^nç  >  i^oQ ,  ia-19.  Ce 
recueil  peut  $tre  divisé  (s^  f].uatre. 
parties  :  U  première  9  ii^Utul^Q 
O^uvre^  méléfis,  contieptu^  graxid 
fiooibre  de  stances  et  -quelquies 
chansons.  La  secowlea  pour  titre 
Us  Gaillardises  ^  ^ieurpfe  d^Qni- 
gaillard  %  elle  remplit  parfai|:e^ 
içieqx  ce  fi^»  et  contient  dAs 
couplets  satiriques,  burlesques, 

etc. ,  écrits  en  «tjle  tr^srgailWd. 
14a  troisi^e  partie  oîùce  des  ça^ 
tels  ou  petiti^s  pièces  composées 
noiu*  des  divertisseineiys.  ^nfin 
U  qn^trièiDi^  e^t  çpmposéfi  4e 
vers  héroïques  ,  ài^  vers  funèbres 
et  de  ver^  spirituels»  Si  1^  ffieur 
de  Montgaillard  eât  lait ,  comme 
il  semble  l'avoir  d43iré  9  brûW 
sur  son  tombeau  tous  sers  écrits 
poétiques  ,  U  postérité,  peuMtre> 
n'j  auroit  pas  beaucoup  perdu, 

MONTGEORGE.  r.  GivtMi  jr 
fîeurde... 

t  MONTGERON  (  Louif-Bwile 
Cumé  de  ) ,  né  à  Paris  en  i6fi6  , 
<|'un  ini4tre  4q$  jfquêlç»,  |i>- 


MONT  i55 

voit  que  %S  ans  lorsqu'il  aebetâ 
unm  ênarge  de  conseiller  au  pai^ 
lement  f  ou  il  s'acquit  u«e  sorte 
réputaJtion  par  son  esprit  et  par 
ses  qualités  ei:térieures<  Il  AlUt 
le  7  sepOinbre  l'^^i  y  Iku  tomr 
beau  4if  disucfc  Pânn.  Son  but 
étoil  d'examiner  i^vec  les  jeiK 
de  la  plus  «érqre  critique  k» 
miracles  qui  s  y  opéroiept  j  nmi^ 

il  se  seniùti  dit-d,  subitemeol 
terrassé  p^r  mille  tr^iM  4a  !««- 
mièrç  qui  l'é^lairèrent,  jyîmQxér 
dule  devenu.  tQut-à-çoupclirétiea 
fervent  y  çt  de  détrs^teUr  du  ùir 
wyij^  diacre ,  son  apôtre»  il  oe 
bvfa  depuis  ce  moo^nt,  «iq  fiina^ 
tisme  dçs  <}pnvuki<ms  »  avue  la 
vsxèfoa  i(]^pétuosité  de  caradèrt 
qu'il  avoit  poftée  ds^a«  Tinefédur 
bté.  Il  n'^voit  été  jusqu'alors  quf 
coniêsseuf  du  ja^^én^ima  ;  il  en 
fut  i^entpt  1^  ntar^r*  Lprsqne  It 
chambre  def  .efVluétes  fut  ei^ilée<« 
^n  1759  »  il  f(4  rf4égué  dans  l«i 
mon^agnç^  d'Auverguie,  dovt  l'air 
pur ,  loin  do  n^froidir  son  cèle  , 
ne  fit  que  L'échauffer^  C'ast  pieisiT 
dantpet  exi^  au'il  fprin^  le  projet 
de  recueillir  Ie#  preuves  des  nù* 
ra^^l^s  de  Paris ,  et  d'en  &ir«  ce 
qu'il  appelojt  la  démonsl^atscB.- 
De  retour  à  Pari^ 9  il  alla»  le  1% 
juillet  ijfîy^  préwntw  au  siA  un 
voli^iyie  in.-4'*  >  intitulé  Zi^  i^^Wi^ 

42e,f  miracles  ,  op4rà9  pvr  ïifUer^ 
cesjfiQn  d^ Paris.  Ce  livre»  regardé 
par  àfi$  imbéeiUe»  comme  nn 
cJbef-^'qeuvre  d'éloquence ,  et  par 
ley»  gens  sensés  cpmiiie  un  prodige 
d'ineptie  ^  le  lit  renfermer  k  la 
Bastille.*  Op  le. relégua  au  bout 
de  qu.e)ques  mois  dapa  pne  ab? 
baje  d^  bénédi^ctins  dn  di^ae 
4'A.V4gppp ,  d'où  il  fut  transféré 
peu  de.  temp$  après  à  Viviers*  U 
lut  repfprm^  epsui4e  dans  la  cita- 
deUe  de  Valence  ,  où.  il  «aaunit 
en  1754'  Pire  »  comme  ceux  qu'on 
appelle  molioistes ,  qpll  n'y  a  eu 
ap  l^ombeau  de  Pari»  apcua^  gui- 


i56 


MONT 


rison  miraculeuse  ,  quoîqae  na- 
turelle ,  c'e^t  témérité  ,  suivant 
l'abbé  de  Saint-Pierre.  (  Annales , 
tom.  II,  pag.  593.)  l^irc»  comme 
les  jansénistes ,  que  dans  ces  gué- 
lisons  il  j  a  eu  une  force  supé- 
rieure k  la  nature,  c'est  fanatisme, 
suivant  le  mêma.  auteur.  A  dire  le 
vrai ,  à)Oute-t-il ,  je  n'ai  entendu 
parler  des  miracles  de  l'abbé 
Paris  que  dans  des  guérisons  éxkt 
le  corps  humain  ,  et  jamais  d'au- 
eu]Q  miracle  sur  aucun  autre  Corps 
de  la  nature ,  parce  que  la  force 
de  l'imagination  de  celui  qui  de- 
mande le  miracle  n'y  peut  rien.  » 
Ainsi ,  quoique  Montgeron  ose 
mettre  ses  prodiges  en  parallèle 
avec  ceux  de  Jésus-Christ  et  des 
apdtres ,  on  n'j  voit  aucun  mort 
ressuscité  ,  aucune  montagne 
transportée ,  aucune  rivière  misé 
à  sec ,  V  ni  méihe  aucun  sourd  ou 
aveugle-né  recouvrer  la  vue  ou 
l'ouïe.  De  tels  miracles,  consignés 
dans  les 'Écritures  ou  dans  la  Vie 
des  SS.  Pères  ,  sont  réservés  à 
l'auteur  de  la  nature ,  et  à  ceux  à 
qui  il  en  a  donné  le  pouvoir. 
Monteeron  ajouta  1  autres  vol. 
à  son  livre.  Il  y  raconte  de  nou- 
veaux prodiges ,  entre  autres  ce- 
lui d'une  jeune-convulsionnaire  de 
18  ans,  qui  ne  but  pendant  vingt- 
un  jours  que  de  l'nnne,  etne  man- 
gea que  de  l'excrément^  d'homme 
ou  de  cheval.  Ces  horribles  ali- 
mens  se  changeoient  en  lait  véri- 
table, que  cette  fille  rendoit  par 
la  bouche.  Le  fanatique  Mont- 
geron ose  comparer  ce  miracle 
au  changement  de  l'eau  en  vin 
fait  aux  noces  de  Cana.  Il  ajoute 
que  ce  changement  est  symboli- 
que ,  et  que  î'excrément  marquoit 
la  doctrine  des  molinistes.  C'est 
cet  homme  que  le  gazetier  ecclé- 
siastique représentoit ,  en  faisant 
son  livre,  ayant  au-dessus  de  sa 
tête  le  Saint-Esprit  en  forme  de 
colombe;  le  démon  du  déliré  au- 


MONT 

roit  été  Ik  mieux  k  sa  place.  Mont-^ 
geron  laissa  aussi  en  mantiscrit 
un  ouvnage  qu'il  avoit  composé 
dans  sa  prison  c«mtre  les  incré- 
dules. Il  faut  avouer  que  la  cause 
de  la  religion  a. été  dans  de  meil^ 
leures  mams.  Heureusement  elle 
a  eu  les  Pascal  et  les  Bossue t 
pour  défenseurs;  et  elle  peut  s6« 
passer  des  Paris  et  des  Montgeroo, 
quelques  vertus  qu'ils;  eussent 
d'ailleurs. 

t.I.  MONTGOLFIER  (  Jac- 
ques-Etienne),  né  k  Annonay, 
célèbre  par  ses  manufactures  de 
^papiers  ,  a  été  le  premier  en 
France  qui  en  ait  fabnqné.sous  lé 
nom  de  papier  vélin.  Ce  papier  y 
remai*quabie  par  son  poli  et  sa 
blancheur,  ne  présente  ni  ver- 
geures  ,  ni  pontuseaux.  Après 
avoir  enrichi  sa  patrie  par  cette 
nouvelle  branche  d'industrie,  il 
s'est  immortalisé  en  1783  par 
l'invention  des  ballons  acrostati- 
ques ,  qui  lui  mérita  l'associatiou 
k  l'académie  des  sciences  ,'le  cor- 
don de  Saint-Michel ,  etune  pen- 
sion de  deux  mille  livres.  Mont- 
golfier  ayant  placé  un  jupon  sur 
un  panier  d'osier,  dont  les  femmes 
se  servent  pour  sécher  leur  linge , 
lair  dé  l'intérieur  fut  tellement 
raréfié  par  la  chaleur ,  que  le  ju* 
pon  fut  élevé  jusqu'au  plancher. 
C'est  de  ce  fait  que  Mongolfîer 
pêfrtitpoûr  faire  son  aérostat,  qui 
ne  fut  d'abord  qu'un  ^rand  ballon 
de  papier  gris.  11  réitère  l 'expé- 
rience;'elle  produit  le  même  ré- 
sultat; il  calcule  ,  réfléchit  ,  et 
conçoitFaerostat  par  l'effet  d'un 
air  raréfié,  devenu  plus  léger  que 
l'air  atmosphériqtie.  Les  ascen-' 
siens  de  MM.  Charles  ,  Robert  e| 
Blanchard  ,  ont  obtenu  une  juste, 
kdmiration.  Des  hommes  auda-^ 
cieux  ,  franchissant  Tatmosphèrc 
dans  une  frêle  machine  ,  s'éfevant 
et  s'abctssant  k  volonté  >  dévoient 


l 


MONT 


MOÎÎT  i57 

sa  valeur  et  ses  belles  actions , 


Biturellemetit  l'exciter  ;  mais    il 

jr  a  loin  tierces  heureux  essais  |  mais  encore  plus  par  le  malheur 

aux  moyens,  qui  resteront  proba-    qu'il  eut  de  crever  Tôsil  du  roi 


bkment  inconnus,  de  naviguer 
)ionzont:«lement  et  de  diriger  les 
ballons  au  gré  des  voyageurs. 

•II.  MONTGOLFIER  (Jo- 
lepb  }  y  frère  du  précédent,  mem* 
bre  de  l'institut  et  de  Tacadémie 
de  Nîmes  ,  administrateur  au 
conservatoire  des  arts  et  métiers , 
membre  de  la  légion  d'honneur^ 
né  a  Annonaj ,  et  mort  à  Balaruc 
le  26  j  uin  1 8 1  o,  est  connu  par  plu- 
sieurs inventions ,  et  entre  autres 
par  celle  des  béliers  hydrauliques, 
qui  élèvent  l'eau  k  60  pieds ,  et  les 
nouveaux  procédés  dont  il  usa 
pour  perfectionner  ,  dan,s  sa  ma- 
nuiacture  de  Vidàlon ,  la  fabrica- 
tion du  papier  ,  dont  la  beauté 
rivalise  aujourd'hui  avec  celle  du 
papier  deHollande.  Joseph  Mont- 
goifier  étoit"  l'un  des  meilleurs 
mécaniciens.  On  a  de  lui,  I.  Dis- 
cours sur  r aérostat ,  I783,  in-8<>. 
II.  Mémoire  sur  la  machine  aéroS' 
lafique  y  1784»  in  -  8'.  III.  Les 
Voyageurs  aériens  ^  1784»  in-8«- 

*  I.  MONTGOMMERY  (Ro- 
bert), colonel  commandant  le  9* 
régiment  d'infanterie  anglaise  , 
tué  en  mars  i8o5  dans  un  com- 
bat singulier  contre  le  capitaine 
M acnamara  ,  de  la  marine  royale. 
C'étoit  un  officier  du  plus  grand 
mérite  ;  il  avoit  fait  la  guerre  de 
la  révolution,  s^  étoit  diiitingué 
par  son  activité  et  «a  bravoure , 
ei  avoit  mérité  bss  plus  grands 
éloges  à  Malte,  a  Alexandrie  et 
en  nollande  ,  oà  son  corps  ayant 
été  mis  en  désordre  par  la  retraite 
des  Russes ,  il^prit  la  caisse  d'un 
tambour  qui  avoit  été  tué  et  rallia 
ses  troupes.  Il  n'avoit  que  a8  ans 
lorsqu'il  fut  tué.     .    . 

II.  MONTGOMMERY  (  Ga- 
briel de  ) ,  comte  de  Montgom- 
mery-  en  Normandia  /célébra  par 


Henri  II,  le  26  juin  lôSg.   Ce 
prince  ayant  déjk  couru  plusieurs 
lances    dans  un  tournoi    fait    k 
foccasion  du  mariage  de  la  prin- 
cesse  Elizabeth ,  sa    fille  ,  avec  * 
Philippe ,  roi  d'Espagne  ,  voulut 
en  rompre  une  dernière  avec  la 
jeune  Montgommery  ,  alors  lieu- 
tenant  de    la    garde    écossaise. 
Montgommery ,  comme  par  une 
espèce  de  pressentiment,  s'en  dé- 
fendit h  plusieurs  reprises ,  et  ne 
se  rendit    qu'eii  voyant   le  roi 
prêt  k  s'indisposer  de  ses  refus. 
«  Dans  la  course  sa  lance  rom- 
pit en  la  visière  dli  roi  si  ru- 
dement, dit  d'Aubigné,  que  la 
morne  décrocha  de  la  naute  pièce, 
et  que ,  la  visière  levée  en  naut , 
le  contre-coup  donna  dans  Vœil.  » 
Le  roi  mourut  onze  jours  après 
cette  blessure ,   et   uéfendit  en 
mourant  que  Montgomniery  fût 
inquiété  m  recherché  pour  ce  fait 
en  aucune  manière.  Après  cette 
sinistre  aventure ,  Montgommery 
se  confina  quelle  temps  dans 
ses  terres  de  Nbrmandie.  Il  voya- 
gea ensuite  en  Italie  et  ailleurs , 
jusqu'au    temps    des    premières 
guerre  civiles  ,    qu'il  revint  en 
France ,  et  s'attacna  au  parti  pro- 
testant dont  il  devint  un  des  prin- 
cipaux chefs.  Il  défendit  Rouen  ^ 
en  i56a ,  contre  Tarmée  royale , 
avec  beaucoup  de  valeur  et  d'opi- 
niâtreté. La  ville  ayant  été  cnBn 
emportée  d'assaut,  il  se  jeta  dans 
une  galère  ;  et  après  avoir,  avec 
autant  de  bonheur  que  de  témé- 
rité ,  passé  il  force  de  rames  par 
dessus  une  chaîne  qui  barroit  la 
Seine  h  Caudebec ,  pour  inter- 
cepter les  secours  d'Angleterre , 
il  se  retira  au  Havre.  En   1569 
il    fut   envoyé    au   secoure    du 
Béam  ,    que    les   catholiques  , 
'  squ»  la  conduite  de  Temdes , 


i5« 


MONT 


BYoient  pr€squ*entièrenient  con- 
duis sur  la  reine  de  Navarre  , 
Jeanne  4'Albret.  Il  ex^cut» cette 
commission  avec  tant  de  célé- 
rité, que  Terridet  fut  surpris 
devant  Navarreins  qu'il  assié- 
geeit ,.  et  forcé  d'en  abandonner 
préci{>ita»iniént  le  siège  pour  se 
retirer  à  Orthez.  L'aVant  suivi 
4ans  cette  vilie ,  sans  lui  donner 
le  temps  de  se  reconnoitre ,  iji 
emporta  la  Tille  d'assaat ,  et  le 
fit  prisonnier  dans  le  château  a^^ 
ses  pnnôipaux  oHiciers.  Après  la 
défaite  de  Terrides  ,  il  n'eut  plus 
qu'k  se  montrer  dans  tout  le 
Teste  du  Béam  ,  qu'il  reprit  pour 
ainsi  dire  en  courant.  Cette  eirpé- 
dltion ,  qui  le  couvrit  de  gloire  i  a 
été  célébrée  par  tous  les  histo- 
riens t  soit  protestans ,  soit  ca- 
tholiffues.  MontgoJftmer/  étoit  à 
J^aris  au  temps  du  massacre  de 
la  âaint-fiarthélemi  9  «n  iS^a  ,  et 
logdoit  daiis  le  faubourg  Saint* 
Germain .  Q  uelques  incidens  a jant 
retardé  l'exécution  dans  ce  quar- 
tier p  il  fut  averti  au  moment 
•ù  elle  alloit  commencer^  et 
n'eut  que  le  temps,  de  monter 
il  cheval  avec  quelques  autres 
gentilshommes  protestans  qui  se 
tronvoient  logés  ,^^s  de  lui ,  et 
de  s'enfuir  au  grand  galop.  Ils 
furent  poursuivis  jusque  par-delà 
Montfort  -  TAmauri  ;  et  Mont* 
gommerjr,  à  la  poursuite  duquel 
on  s'acharna  i)articulièrement  ^ 
ne  dut  son  salut ,  en  cette  ren- 
contre ,  qu'à  la.  vitesse  d'une  ju- 
ment qu'il  nvontoit  »  sur  laquelle 
il  fit  «  trente  lieues  tout  d'une 
erre  »,  dit  uîi  manuscrit  du  teraps« 
Échappé  à  ee  dangtr>  il  se  ré- 
fugia a  abord  dans  llle  de  Jer^^ 
sey,  et  de  la  en  Angleterre  ave<à 
sa  famille.  L'année  suivante)  il 
amena  au  secours  de  La  Rochelle^ 
assiégée  par  les  catheliqiies  ^  une 
flotte  considérable  ^  qu'il  «voit 
armée  et  éqnipée  toa  Angleterre 


MONT 

^nr  son  crédit  et  sur  ^;efui  dos 
RocJielois.  Mais  ^  soit  déRance  d« 
ses  forces  ,  soit  par  d'autres  rai'» 
sons  sur  lesquelles  les  historiette 
varient',  il  quitta  la  rade  >   sans 
combattre  les  vaisseaux   catho-* 
liques,  pour  aller  piller  Belle^ 
Isfe  Sur  la  côte  de  Bretagne. Ajànt 
désarmé  sa  flotté ,  il  se  retira  en 
Angleterre,  chez  Henri ,  seigneur 
de  Chémpemon  ,  son  gendre  ^ 
tité  -  amiral  des  côtes  de   Cor- 
nouailles.  A  la  reprise  des  armes  , 
en  ï573,]!(ïontgommciy ,  qui  «toit 
alors   k  Jersey  ,   passa  en  Nor- 
i^audie ,  et  se  joignit  a  la  no- 
blesse prolestante  de  cette  pro- 
vince, il  étoit  dans  Saint -Lo  , 
lorsque    Matignon  ,    lieutenant- 
général  en  Basse -Normandie,  à 
qui  Catherine  de  Médicis  avoit 
recommandé  de  mettre  tout  eu 
tBuvre  pour  se  saisir  de  la  per- 
sonne du  comte,  vint  inopiné- 
ment assiéger  cette  ville.  Mais  le 
cinquième  jour  du  siège,  Mont- 
tommèry  en  sortit  k  la  faveur  de 
la  nuit  avec  soixante  a  quatre- 
vingts  chevaux^  força  ht  c^ardë  dwL 
faubourg;  ^  et  s'échappa  a  travers 
nne  grèïe  d'arqaebusâdes ,  ^«ans. 

rerdné  un  senl  nomme ,  laissant 
Goulombièrés  (  FVançois  de 
BriqueVille  }  le  cotnmaiidément 
de  la  place  de  Saint-Lo.  Mont- 
gomtnery  vint  à  Domfi'ont ,  où  il 
arriva  K?  7  mai  iByi^,  avec  vingt 
chevaux  seulement ,  cOmptantuy 
séjourner  que  pour  se  rafràiéhir 
un  peu  k  cau«e  des  grandes  traites 
qu'il  avoit  faites.  Le  même  jour 
il  y  fut  j^nt  pat  quelques  gentils- 
hôtntnês ,  mn  lui  ainenèrent  qua- 
rantis  cavaliers.  C«p«fndant  M- 
tîgnon ,  informé  dé  sâ  marche , 
tt  pi^tié  d'avoir  manqué  sa  proie 
à  oaint  -  Lo  j  accourt  k  la  tétc 
d'une  partie  de  sa  cavalerie  et  de 
q|uelques  compagnies  d'arquebu- 
siers à  cheval  >  et  se  trouve  dès  le 
1 9  an  ttièlin  étfwat  Domfront  > 


MONT 


MONT 


i5^ 


|ft*il  kiVësiît  éé  tous  cùiés  ,  en  [  çheté ,  qni  lui  atoît  &ft  pi^iërcr 
Itléndàtit  rinfââtétie  ^t  le  caùon     une  eàtntuktioti  hoatèuj^é  ,  h  ta 


f(d  le  sttivôiéàt.  Âuâ.^tdt  qu'ils 
ib^lit  dH-ivés ,  là  tille  fut  baithle 
en  bl^ëthe  ;  et  ^lUlhe  elle  tt'étoit 
pas  tetfabié,  Montodt&fùér^^  fût 
i)tetit6t  contrariât  de  l'ubàndoUttef 
Mmi*  se  retii^r  dans  le  èbâtèaù 
iTec  $â  garniàoti ,  qui  il'étôit  ett 
toQtqné  d'etitiroU  iSobomiftes, 
eti  jtoMpi>eDàat  nue  compagnie 
de  80  hbhimes  de  pied  qui  gat*-^ 
doit  la  TîUe  à  son  airivéë.  Après 
j  avoir  endufé  un  àssàut  de&  plu$ 
fttrieut ,  oîi  on  le  vit  cbercber  la 
mort  et  condiattfe  en  lion  ^ur  là 
brècbe ,  voyant  sa  petite^  troupe 
presque  rddaitè  a  rien ,  tant  par 
le  feu  des  ennemis   que  par  la 
désertion  ioumalièf e  des  siens , 
il  capitula  le  ij  mai.  Plusieurs 
historïeiis  çrotestaus  prétendent 
Mk  la  capitulation  fut  violée  k 
.  regard  de  montgotnméry  ;  itlaiâ  , 
làiiS  parler  d'autt*es  [énroignages 
lïôutrâireâ  ,  il  |)arOît  cettain  par 
Cdluide  dTAubignë  mèùïe,  ruti 
des  bistoriens  protestans  les  plus 
àcCtédités  ,   que  le  comte  n*èut 
d'aatre  parole  de  la  part  de  Ma- 
Agubn  qilO  celle  de  lui  conserver 
la  vie  et  de  le  bien  trsUter  tant 
^'ii  seroit  entre  ses  mains;  ce 
général  ne  se  rendit  point  garant 
oe  soïi  pardon  de  la  part  du  roi 
€t  dé  la  reine -mèr«.  Domfront 
rendu ,  Matignon  imagina  de  con- 
duire son  prisonnier  a  Saint-Lo  , 
dont  le  siège  n'avoit  point  été  dis- 
continué ,  dans  l'espérance  qu'en 
Tàboucbant  avec  Cibulombières , 
Soti  smcien'ami  et  son  compagnon 
d'armes,  il  pourroit  lui  persua^ 
der  de  se  rendre.  A  cet  eflfet.^ 
Montgommetir  fut  amené  au  bord 
du  fossé ,  et  Goulombières  s'étant 

Srésenté  sur  la  touraiile ,  il  essaya 
e  rengager  k  suivre  son  exemple. 
)f(als  Coulombiètës ,  indigné  ,  ue 
lui  répondit  que  par  les  repro- 
<^os  les  plus  insttUani  sut  s«i  U- 


gloirè  it  ihourif  Stir  nnë  brèche 
Féis  aitUCs  à  la  main.  Cet  intr^*^ 
pidé  gOuVefuettr  pa/loit  comme 
il  pensoit  ;  et  Fàâ&aut  àjàht  été 
donné  quelque»  \oiits  après ,  il 
it  fit  tue^  sur  la  orècbè.  Cepen- 
datit  Matignon   r^çut  ordre  de 
Gatbeiiiie  de  Médicis ,  alors  ré'^ 
getite  du  ro^Ufltie  pai^  la  mùrt 
de  Charles  IX ,  d'ëuvoyéi^  Mont* 
gommerv  &  Paris  ftous  bonne  et 
sûrt  garde.  £û  y  arrivant ,  il  fut 
couduit  k  la  conciergerie,  et  ren- 
£ârmé  dans  la  tour  qui  portoit 
sou     iiom.    Des     commrssaires 
furent  nomthés  pat  la  reioe  pour 
loi  faite  son  procès.  Il  fut  ititer- 
rogé  &Ur  la  conspiration  imputée 
k  ramiral  de    Colîgni  ;  mais  le 
ùrincipal  dbef  d'accusation   sut 
léquèals  le  condamnèrent  ii  mort 
fut  d^avOir  arboré  le  pavillon  d'An- 
gleterre suf  les  vaisseaui  avec 
fesquels  il  étoit  venu  au  recours 
de  La  ÏRocbêlle.  L'arrêt  cmi  le  con- 
dàmua  ,  déclara  ses  entkns  rotu- 
riers. Montgommerjr  en  ajant  en- 
tendu Ik  lecture  :  «  S'ils  n'ont  la 
vertu  des  nobles  ^  dit  il ,  pour 
s'en  i^elever  ,  je  consens  k  leur 
flétrissure.  Le  16  juin  iSyl^,  après 
avoir  subi  une  rigoureuse  ques- 
tion, il  fut  amené  en  Grève ,  vêtu 
de  deuil,  et  y  eut  la  tête  ttanchée. 
D'Aubigné  qui  assista  k  la  mort , 
ce  en  croupe  derrière  Férvaques,  » 
dit  qu'il  parut  sur  l'écbafkud  avec 
une  Contenance  ferme  et  assurée  » 
et   rapporte    un    discours  assez 
long  qu'il  adressa  d'aboftl   aux 
spectateurs  qui  étoient  du.  côté 
de  la  rivière  ,  et  qu'il  répéta  en- 
suite k  Ceux  du  coté  opposé.  Le 
discours  fini ,  il  vint  s'ageuouili^ 
auprès  du  poteau  ,   dit  adieu  k 
Fervaqttes  qu'il  aperçut  d'ans  la 
foule  I  pria  le  bourreau  de  ne 
point  lui  bander  les  yeux,  et  te« 
çul  k  coup  lûottèl  avec  une  con^* 


i6o 


MOlNT 


tance  vraiment  héroïque.  —  On  a 
ton  jours  regardé  Montgommerjr 
,  comme  une  Tichme  immolée  à 
l'injuste  vengeance  ,de  Catherine 
deMédicis.  Il  est  certain  qu'il  ne 
pouvoit  être  recherché  ni  puni 
pour  la  mort  de  Henri  II.  Mais  on 
ne  peut  disconvenir  qu^après  un 
maUieur  de  cette  espèce  ,  qui 
causa  celui  de  tout  l'état  par  les 
troubles  qui  en  furent  la  suite  , 
Montgommery  osant  s'armer  con- 
tre son  souverain,  contre  le  fils 
même  du  roi  dont  il  avoit  privé  1^ 
France  ,  ne  fût  infiniment  plus 
coupable  qu'aucun  autre  chef  pro- 
testant. Cette  considération  doit 
•  diminuer  beaucoup  de  l'intérêt 
qu'on  ne  peut  sempêcher  de 
prendre  il  la  fin  tragique  de  cet 
homme  illustre.  Montgommery 
avoit  épousé ,  en  iS^g,  Elizabeth 
de  La  Touche  ,  d'une  maison  no- 
ble de  Bretagne ,  dont  il  laissa 
plusieurs  enfant  ,  sur  le  nombre 
desquels  les  historiens  ne  sontpas 
d'accord.  — Il  étoit  l'aîné  des  fils 
de  Jacques  de  Movt  gommer  y, 
seigneur  de  Lorges  dans  l'Orléa- 
nais y  l'un  des  plus  vaillans  hom- 
mes de  son  temps ,  fameux  dans 
les  guerres  de  François  h^  ,  sous 
le  nom  de  Lorges  ,  et  qui  avçit 
succédé  ,  en  i54S  i  h  Jean  Stuart, 
comte  d'Aubigny ,  dans  la  charge 
de  capitaine  des  cent  gendarmes  de 
la  garde  écossaise  du  roi,  dont  son 
fils  éloit  lieutenant ,  ou  peut-être 
capitaine  en  survivance ,  lorsqu'il 
tua  Henri  II.  Ce  qu'il  y  a  de  singu- 
lier ,  c'est  que  ce  même  Lorges  , 
Eère  de  Montgommery  ,  avoit 
lessé  François  I«'"  au  menton 
avec  un  tison ,  en  /olâtrant  avec 
ce  prince  ;  accident  qui  fut  la 
cause  des. longues  barbes  qu'on 

Eorta  pendant  5o  ans  en  France, 
orges  mourut  âgé  de  plus  de 
(^o  ans ,  peu  de  temps  après  la 
mort  de  Henri  II.  Il  avoit  acquis , 
GfiL  1543  >  le  comté  de  Montgom- 


MONT 

mery  ,  qu'il  prétendoit  avoir  ap-' 
partenu  à  ses  auteurs  ,  se  disant 
issu  ,  par  les  comtes  d'Egland  ea 
Ecosse  ,  d'un  puîné  de  l'ancienne 
maison  de  Montgommery  établie 
en  Angleterre.  Suivant  un  mé- 
moire fourni  par  la  famille  k  l'au- 
teur du  Dictionnaire  généalogi- 
que ,  Jacques  étoit  fils  de  Robert 
DE  Montgommery,  venu  d'Ecosse 
au  service  de  France  ,  vers  le  com- 
mencement du  règne  de  François 
I''  ;  et  œ  Robert  étoit  petit-âls 
d'Alexandre  de  Montoommert  , 
cousin  par  les  femmes  de  Jac- 
ques I",  roi  d'Ecosse. 

t  MONTGON  (  Charles- 
Alexandre  de)  ,  né  à  Versailles 
en  1690.,  d'une  famille  attachée 
à  la  cour  ,  entra  dans  l'état  ec- 
clésiastique ,  et  montra  de  l'es- 
prit de  très-bonne  heure.  L'abdi- 
cation de  Philippe  V  lui  inspira  , 
en  1726  ,  l'envie  d'aller  en  Lspa- 
gne  s'attacher  au  service  de'  ce 

grince  religieux.  Le  duc  de 
ourbon  ,  alors  premier  ministre, 
le  chargea  d'y  ménager  en  secret 
le  raccommodement  des  cours  de 
France  et  d'Espagne.  Il  revint  k 
Paris  9  disent  les  Mémoires  de 
JVoailles  ,  avec  une  commission 
de  Philippe ,  pour  travailler  se- 
crètement ,  à  lui  assurer  la  suc- 
cession à  la  couronne ,  en  cas  de 
mort  de  Louis  XV.  11  avoit  ordre 
de  ne  point  traiter  avec  le  cardi- 
nal de  F leury ,  qui  avoit  remplacé 
le  duc  de  Bourbon  dans  le  mi- 
nistère ,  et  de  ne  lui  point  laisser 
entuevoir  qu'il  fût  chargé  d'au- 
cune affaire.  Cependant  il  lui 
confia  tout ,  son  instnictionméme, 
dans  les  premiers  entretiens,  quoi- 
qu'il se  défiât  beaucoup  de  lui. 
Le  cardinal  ne  conçut  pas  uue 
idée  avantageuse  de  sa  prudence , 
et  les  négociations  de  l'abbé  de 
Montgon  lurent  inutiles.  Ce  fut 
en  partie  pour  prouver  las  injus- 


f 


IttONT 

ficek  dé  ce  mmistré^  iôa  égard  > 
q^*il  pubiia  8  vol.  iii^°,a«Âes. 
Mémoires ,  iy^tf5>i.  C^  recueil 

commença   en  17^4  ^  ^°^^   ^ 

,  rjoS.  Qiioiqae  le  rédacteur  se 

£rilt  trèsintfiartiat  »  ôa  voit  qu'il 


dotit  il  àroyott  avoir  a  se  piàindre. 
a  Les  ci^tionsmém^  de  rÊcriture 
et    des    Vhre^s  «  dont  il  hérisse 

Sueiguefoh  ^s  pàç^  ,  Iç.  ten- 
eut  ^uàpect  ,  dit:  V^h^  Mil- 
lot  ,  d'avoir  eu  c^  qti'ou  appelle 
d'ordinaire  ie^  fiei  d'un  4ép0t 
atec  rhumeùr  d'uo  iïrjécotiteat*.  » 
Sesr  Ménvoires  n'apprennent  pas 
«i'aillfnrs  diGépliOsèsbten  inférés-^ 
saîiteis  y  pi  l'anteirr  paroit  plus 
occupé  àé  \\\\'tekhffkt  dilè  dès 
éTéàeinenis  ptil!))icâ^  yaobé  dé 
Mon^pon  mp^ruf  en  f 77**^  »  datas 
^n  âge  avancée 

JlONTGOUSERt  ^of.  Mui^ 

I.  MOTÇTtt^LON.  Fo/eitzir 
KÀND  ,  n®  t^rti. 


MOWT  rSi 

coadamiiésies  i-^idldé  di  La  Ho-^ 
dielk),  il  ne  raooafpla  çfoe  pour 
&ire  construire  un  Mpiul  dans 
cette  TiUc. 

UL  MONTHOLON  <  Jeai( 


exn^êre  les  d^tatHs  ilti  inini^ire  ,    de  )  ^  frère  du  préôéd^t ,.  «ha-' 
^      -  ••'  *"        *   -    -    •  -j-^      noine  de  Saint-Victor  de  Paiis , 

docteur  en  drok  il  Tâfé  de  23  abs, 
fut  élev^  ati  eardmala  t  ^par  son  mé^ 
,iite  ;  mais  il  v^tfk  t^ui  poislt  lei 
honneurs  ,  étant  ntoit  dans  l'ab- 
baye é&  Saint-^otcw  le  lot  inaè 
rS^i.  On  a  de  \m  aoe  espèce  Ai 
Dikûftonnéiié  <k  dreit ,  intftaié 
Promp/tuarimn  fuH^  '«kvM  «e 
Uifiusqùé  ^iumâcfû'^  Fam,  f6ftb  / 
3  yo1«  in«-folio. 


n.  MONTIÎOLOM  {  Fraà- 
éoîs  de  ) ,  sdigtteu*  du  Vivier  et 
d'A.iAbérviili^rS ,  disëti^é  parscfr 
probité  «I  pa^*  soà  ^êtv^^kiién  , 
plaida  ,  m-  i5«!2  et  i6ii3 ,  au 
parlement  d«  Favïs  ,-  en'&i^'ar  4é 
Cbarleir  dafiè^b^  ,•  câsmnélA^le 
de  ¥ranee  >  côfit^  I^ise  de  Sit-*' 
voie  ,  mère  de  François  l*^^  Ce 
iàônarï{ué  s'étaot  irouv^  inca^nUo 
a  cette  cajCi«é^'lkin*6d«rfAUi»-é])»i-^ 
itltfasea  <f«n  «Aétit  ^aâftiis  été  îi^-> 
téeftdâHMfircun  j^Éi4^ièTit ,  «iiàjM!^ 
ma  Hônfthdlon  «^èfiA  ^^étiéral  ett 
}S5f  tptfis'^^d^  4&â^««eauir  èA 
154^  «  ft  ifikyttrvA  ^  ^iiiérs^dttiè^ 
rets  y  le  i^4iéd  1S43.  Là?  ârfrfillè 
àe  Metftlmoti  tf' produit  nncrirtiâ 
nomlMTè'  d'Wuty^si^Ei^i^irâis  iAti^ 

)èh*e  par  ses  ^vèHttS.  Frataçefià  !•* 
lài  àyaot-ddnné  ^Otf^èoD  fi^^nes 


IV.  MOSTHOLON  {  FrançMtf 
de  ) ,  ta^éliM  «éié ,  avocat 
fdvt  estimi  éeà  %nnirs  ,  SU  éi 
François ,  premier  éa  wm.  Hemi 
lu ,  nour  hmr  ooaapèairb ,  4ni  re-. 
mit  leè  sceank  en  i6â^  îLorsc^tr  j( 
fk  préâimter  ies  lettres  aa  parl^ 
ment  9  le  prfoareitr-'féauSrai  Se» 
gttier  l'appela  VAristéék  fiym^ 
çais  i  et  ajouta  que  ces  léttret 
étpient  uue  déclaration  publicti^ià^ 
que  ïe  roi  faisoit  k  tous  ses  sujets 
«c  de  vouloir  honorer  lés  ckàt^ 
parlesh^mrm^SyeCiicm  >esh«>hi^ 
mes  pai*  lés  chargea.  »  Aprè^  là 
inort  de  Heari  121 ,  Motntto)oifc 
rendit  léi  ^tektLS  kHm^l^/di 
pètu-qne  çenû  fie^  éotffétfigm 
de  sceller  qnèlqne  Mt  fâVcfraMIé 
àéx  hu^enots.  Il  iwottrtttis:  itti<i 
tÉtè  Âàhêe  i5$o.  Le  pfttiéiàient 
avoft  tààtdé  coùSatioe  ^  4àpr^ 
hitté^qéfe  «  là  eour  ipfaVdit  jàlhi^i 
désiré  antres  aè^nrérûeiés  A^  i^h 
fîlàidoyérs  ^  -que  cfe  qu'/l  ^Vof  X  «rài 
é^'avQi»  par  sirlUoildie,  sàiîs  .i^ 
cô^Wi^a^tt  priées  :  tt  ptffc^esdià 
dé^tï^  de  toiitélo^. 


Vi  moNtholo»  <  W- 

t^ytès  d^  )  y  seigdeiitf  d'ÀutfeiYi»* 


(  )9bfitt(tie  i^  laquelle  aféitfiK  4të  .|  it^à ,   t'vocaC  iMii  piitflÀilé«n  dé 


T.   Xli, 


tl 


/ 


MO?*T 


MONT 


Recueil  dAri^ts  du  parlem^t 
aiii  servolent  de  règlement,  1627, 
iîi-^"  ,^\\GPlaidayer^\^A  fit  pour 
lesiésuiies,  i6ia,iû-8«. 

*  I.  MÔOTI(  Jean-Baplisle), 


pierre  ,  après  «voir  qv-oiive  iles.>, 
dauleiirs  CMieiles*  (  /^j-ezceque, 
dit  de  ce  mdtL^^^io  célèine  le  P»'*^. 
SideDtde  Tho^,  dans  le  9'^  mre< 
fft^  i'4ii4lQi;:e  de  juiu  l<?*»f>s.  .)  Les. 
^orues  de  cette  notice  ne  penncl-i 
lent  pas  de  citer  les  tifres  de  lous. 


*  I.  MUINli  (  jean-D«pii»iç;,  «riu  j>-o  v»^  v,.l^i  *^«  -^--^  —  ^-rr 

issu    de   la    noble    famille    des  les  owi^r^ge*  doutMonti  a  enr^c^: 

Monli,  en  Toscane,  ne  à  Véiv^ne.  la  médecin^  et  les  letires.  Voici, 

en  i/lQ8  ,  fiU  destiné  au  barreau  les  princjp.^x  ;  !..  Intetpr^ta^iO 

par  sa  famille  ,  qui  l'envoya  étu-  lattna  Uhr-orum  quatuor tnefhcykœ 

âierla  iurisprudence  à  Padoue.  exveteribuscontractœAetn  Am>. 

Mais  sonpère  instruit  qu'il  eon-  cleni ,  Basdeœ  ,  .  i d35  ,  m-iblio-, 

û^arioit  ses  volontés  en  se  livrant  ;  ll.Tahulœ  in  très    hbms     artis 


V eneiii^  ,..i«i;j.j  > lu-o-»  * ▼  •  -«^n^^i*- 
peTslstrpM  "moins  d«n8  sa  réso^  lus  de  gradibus  et/acullfttibif* 
(ution,  et  trouva  les  moyeux  «je  med^camentorum.WiUexabçr^^ 
oarvenir  au  doctorat.  ReyÔtu  de  i5w..n-8».V./«feKiam^wmA,^<. 
ce  titre  ,  il  osa  se  présenter  à  son  l  demiorum  Hippocralissection^m 
père  qu'il  ne  put  fléchir  ;  ce  qui  expUmaliones  ,  Venetns  ,  i554  ,• 
le  détermina  \  quitter  br^ue^    m-8».  VI.  /«  bb,y)s    Galem  de 


ment  Vérone ,  en  exprimant  ainai 
ses  plaintes  : 

Est  pater  Euristcus ,  Juncfortuna  supersunt 
^rumntt  }  AUtdes  ,  da  miki  robur  ,  ero. 


arte  curandi  ad  Glauconem  èod- ^ 
planationes  y  ibidein  ,  i554>  iat^ 
8» ,  Lugduni  ,  iDgô.,  in- 16.  VII« 
'  Ùpusciitavarin  ist  prœdar^ ,  m 

^  '  quihus  totaferè  medmna  metha- 

Tout  réussit  kMontit  H  .pratiqua  j  dlcè  explt^uUur  ,  Basilc^^,  i558, 
la  médecine,  et  cultiva  les  beaux-  j  i565,  in-8«..  VIIL  Çufstio  exn^ 
arts  avec  un  succès  égal  ,  à  minans  quomado  medicamentufp. 
$resce  ,   à  Napjes,  a  Rome  ,  k    dicatur  œquaîf^  aut  ina^quale   , 

Venise  ;  eut  dans  toutes  ces  villes    I^atavii ,  iS54*  *"="?**  »^^^^*  >  ^^^     ' 
^es  amis  illustres  ,  et  acquit  par 

ses  talens  et  ses  travaux ,  une  ai- 
sance qui  Je  init  en  état  de  passer 
he»  jours  dans  le  repos  et  rindé- 
pendàncp.  Pour  exécuter  le  pror 
jet  qu'il  en  avoit  formé  ,  il  se  re- 
tirait Padoue  en  1 556;  mais  bien- 
tôt il  Çut, presque  contraint  fi.,^c- 
«epter  ,  dans  cette  ville  ,,  nné 
chaire  de  professeur  qi;^*ilren^plit 
pendant  onze  ans  avec  tant  de  dis- 
tinction ,  queTempereur  Charles 
V  ,  François  I*%  et  Côme,  gr^and- 
duc  dfe  If  oscane ,  voulurent , tons 


*  H  MO]yTI  (  PamnhiIe),'C^ 
lèiire  médecin,  .dnioT  siècle  ,? 
obtitit  en  i5io  une  ^air^.de. 
logi4|ué  dans  les  écoles  pub)ique«ir 
île  Pologne  ^.ss^  patrie ,  et-  paâ$a 
on  i5i.3àceliede  méd(?ciae,au'il 
remplit  avec disUiBCti on  pendant 
i3  aus/ç'est-à-diretjjBf^u'jen  x.55i, 

époque  à  laquelle;  il  foi  «p|ttni4 
protesseur^PadQUç.  De  pqi»#n:.àk 
Bologne  ep  1545,  il  j  ri^riit#$* 
leçons,  et  moucut.le-iQ  novejiir 
duc  cte  JL'oscatne,  voulurent  iqhs  bre  i5:)3.  On  co^iipitae  lui.,  Ik 
&f.  i'jkttacher.VMopti^^dqijkt  OQ  dit  [U^^rjinw^omm  t^ntr^P^u^ 

i  ...     1 


i 


4 


MONT 


MONT 


i65 


iam  V^nrtHm.   Ce  livre  fut  corn-  r     *  IV.  MOOTÏ  (  Fàbbé  Jean-» 
posé  pour  combattre  lesopîiiions  \.  Baptiste)  ,   citoyen  de  Bologne  ». 

orateur  et  poëte ,  né  en  1688  ,  iit 
admirer  son  éloquence.,  et  ses 
vastes  connoiâsanjces  ea  iittéra*» 
tare  ,  d^ns  les  académies  dont  il 


d'un  irère  au^^ustîn  ^  goi  avost 
publié  a  V:enise,  en  147S  ?  "^  ou- 
vrage int  talé  Expos Uîo  in  Aris- 
f4itelem  (h  generatior.e  et  corrup- 
tione ,  et  dé compositione  mundi^ 
etc.  IL  De-  suhjecto  medùeinee, 
de  trihus  doctrinis  ojxfinariis  , 
eic  ,  Bononife,  iSSî  ;  .Venetîis  , 
1545.  lïL  Mf'thoâus  medcndi  , 
Àugnsîae  A'indelicoruBi  ,  i54o  ; 
Venetiis  ,  ï545.  IV.  In  Galeni 
îibros  de  Jebriunt  différentes 
commentnria ,  Bononia;,  i55o. 

*  III.  M  0  JV  T.I  <  Philippe- 
Marie  )  ,  né  d'ime  illustre  famdie 


étoit  membre.  Parmi  les.pui'/w^eA 
^!i*il  a  laissés  ,  on  dis^ing^fie  les. 
suivons  :  T..  Cenià  sonetii  sagri  ,- 
e  cento  BHndisî  di  Minto  del  Pic^ 
ciolReno  ,  Venise,  i^SS.  IL  Tes- 
ta fnento  >  ovvero  preparazione 
alla  morte  del  fii  cardinal  Gio^^ 
s^anni  Boita  t/^etdotto  dalla  Latine, 
nella  Toscanafàvella  ,  Bologne  y\ 
1746  et  1747.  IlL  //  Grivane  ci'', 
uile  ,  owero  prc^cetti  ifi  civiltà, 
prattjçali  in  Francia.j  ricordati, 
de    Bologne     en    1675  ,    après  \dal  Galaleo  ^e  da  aîtri  autori  ^, 


avoir  achevé  ses  études  dans  «a 
patrie  ^  se  rendit  à  Rome  ,  oh  il 
se  fit  connoitre  avantageusement 
par  son  mérite  et  son  savoir  ., 
qui  Télevèréut  a  plusieurs  em- 
plois honorables,,  sous  Clément 
XI  et  XIL  En  1743 ,  Benoit  XIV 
llionôra  de  la  pourpre.  Ce  car-, 
dinal  enrichît  Tinstit ut  de  sa  patine  ' 
de  sa  nombt*euse  bibliothèque  , 
composée  de  I a  mille  volumes, 
et  d'unefonle  de  portraits  de  sa» 
vans  et  littérateurs  italiens,  Iran- 
çais  j  anglais,  etc.,  qn'il  avoit 
ad^is  à  grands  frais.  Ce  docte  et 
bienfaisant  cardinal  mourut  à 
Rome  le  17  Janvier  1754.  On  a 
de  lui  ;  I.  Èoma  tutrice  délie 
belle  arti  j  scuHura  ed  arckitet^ 
turer.  Ce  discours  ,  prononcé  k 
^académie  de  Saint-Luc  à  Rome 
en  1710  ,  fut  imprimé  dans  le 
tome  m  des  ouvrages  en  prose  de 
Tacadémie  des  arcadeis..  IL  Eh- 
^iaS.  R.  E,  Cétrdin^uniy  pietate, 
doctrintt ,  leçrntionibus  ac  rébus 
pp'O  Ecclesid  fçestis  illustrium  ,  à 
pontificatu  Alexandri,  III  ,  ad 
Benedictuhi  XIII ,  Romœ  ,  f  75 1 . 
On  conserve  dans  la  bibliothèque 
d«  Pinstitut  de  Bologne  plusiei^rs 
rnanuscrits  de  ce  prâat^ 


che liannn scritto  su  questo  a'*go^ 
mento  ,  Bologne  ,  1752.  Cet  ou« 
vrage ,  qufest  divisé  en  deux  par*, 
ties  ,  est  écrit  en  vers.  IV.  Ap^, 
plausi  à^rincipi,  componimenti 
poeti  già  dati  aile  stampe  ,  e 
presentati  in  varie  occasioni , 
Bologne  ,  1755.  V.  Tabacco  ,  $uo. 
utile  y  e  giovamento  y  e  pregiu-^ 
dizi  del  medesimo  ,  Bologne  , 
1706.  C'est  un  recueil  de  chan- 
sons; VI.'  La  nuova  Galleria  ,', 
OiH^ero  cento  raccont{  curiosi  t. 
piacevoli  ,  iratti  da^ cento  pitture 
tra'  quadri  et  sotto  quadri  ;  1  "•. 
partie  ,  Venise,  1757  ;  %*  partie, 
Bologne  ,  1757.  Monti  mourut, 
datis  cette  dernière  ville  le  a8  dé-, 
cembre  1766.         .  _        . 

.  ♦  V.  MONTI  (  Jules  ) ,  frère 
du  précédent ,  chanoine  et  secré- 
taire du  cardinal  Pompée  Aldro- 
randi ,  mort  à  Bologne  >  sa  patrie^ 
le  10  décembre  1747  >âg^  de  6a 
ans ,  s'amusa  à  versifier  dans  le 
dialecte  bolonais.  ^»  poésies  se 
trouvent  dans  le  recueil  de  celles 
du  docteur  Joseph  Pozzi  ,  impri- 
mées fr  Bologne  en  1764*  H  A  aussi 
traduit  du  français  en  it)ilien  Gît*^ 
Blas  de  Sautilîa^e  de  h»  Sage  p 


ï64 


MONT 


MONT 


4|tti  Ait  publié  il  Venise  é*  1740  !  connntf  dès  le  i5*  'siècie ,  cl  qui 


•t  !  74^. 


'  *  VI.  MONTÏ  (  JcaB-Jacquc5)> 
4«  BDlOsne ,  odntre  ia^nidat  et 
ion  arGBÎtcotë,  prit  la  manière 
àe  Metelli  son  ami ,  et  le  suivit  k 
Fiorcitçe  et  k  Modène  ,  oii  il  de- 
"vitit  p«istk*e  de  la  cour  avec  Bal*- 
àiasar  Biniebi.  L'église  de  Saint» 
Augustin  àe  cette  dernière  ville 
hi%  consintite  sur  ses  plans  et  sous 
d«r4lrectiDh.  De  retour  k  Bologne, 
iè  fat  ehairg^  de  la  ùonstructivn 
<jle  l'église  de  Cvrpus  Donuhii 
maâs  Touwagé  oui  lui  fait  le  pins 
cf  b^Bnetyr  sont  les  Portiques  qui 
dènduisent  de  la  j^orte  dite  de 
SantgossB  au  Mont  de  la  Garde* 
Cettif^miNle  entreprise  fut  com- 


subsiste,  porta  les  armes  de 
baime  lieure.  Commandant  «iil^ 
qnante  g^endamies  k  la  toamée 
de  Coutras ,  en  1587 ,  il  aua  troî» 
ïiaeis  a  la  charge ,  et  fut  pris  par 
le  roi  de  Navarre  '»  qui  lui  r^i-*^ 
dit  la  Hberté  par  estime  pour 
s»  valeur.  Après  la  mèrt  dte 
Henri  III,  les  ligueurs  firent  de 
vains  efforts  pour  ^giler  Mon-^ 
tjîgni ,  qui  >  loin  d'accepter  leur* 
o$'es ,  leur  fit  vivement  la  guerre; 
En  1591  il  les  chassa  de  devant 
Aubiânjr ,  petite  Ville  de  dcrrt , 

'  laquelle  soutint  un  siëge  avec  vi- 
gueur ,  ^ar'le  cbutage  et  la  vi|;i- 

,  iinicéde  Cfe^tfaerinedbBalzaé,  ^otÉF 
tesse  douairière  d'Âubtènj ,  |euiiê 


'  veuve  d'une  beauté  et  a^ane  vertu 
mevicéié  en  1674*  Mobti  ;7/^<VAr  sxn^lières.  Mohlîiafat  sedîstîngw» 
k  rélévbtiom  da  la  première  arcade  \  ibrtaa  comlKit  d'Anmale  en  169a  ^ 
qui  sert  d'entrée  au^  autres  per<-  et  ati  sié^  d^Aniittns  en  i5^* 
ti):{ues  ;  mais  il  n^eut  pas  ht  satis^  Il  fiit  ârit  gouverneur  de  Parri» 
faction  de  la  voir  achevée,  ear  ]én  tGoi }  Itealenairt  de  rot'  de 
il  Aiourut  em  rëgS  ^  â^jsé  de  77  ;  Metz ,  de  lV)iil  et  de  Ve^dutr  ko. 

|r6o9.  rCeuf  ans  api-ès  il  arivik  li 
Ma  C0ur  fe  ioUrih^é  <|ne  la  nna^ 
mère  fitr  Théikiises  nlaréohai  dd 
France^  li  se  Mit  si  fort  k  répé^ 
ter  qo'il  le  méritbit  miemc  que 
jl-ui,  que,  pour  ne  poilit  ai^r 
Un  si  brave  nomme  daU^  «o  temras 
ùh  Ia  cour  raénageint  les  ^ehs  m 
guekre;,  la  reine  ai  tlonna  anfasi  lé 
bâtotar  vers  i6i6w  II  en  eut  laprin^ 
cipale  obli^atiott  aua;  béns.  oéBceè 
du  «hanécËal  d'Ancve.  Momigiii 
CDÀunond» ,  en  1^17  ,  une  armé* 
contre  hs  méèontens  ,  «I  pritsntf 
eux  ^  en  JNîvieniais ,  .Dosa  et 
q^ndquvfB  autres  plaves.  11  Mo«mt 
le  g  sept^mlire  de  la  même  ^n* 
née  ,  êtgé  detgj^ans^  G'étoitun  iôrf 
;  boû  officier ,  qui  avoit  vieilli  dantf 
k  service,  mails  saàs  rien  faire 
d^clâtant.  Ce  marëefaal  n'«ut 
qu'an  fils  ,  qui  tUoUi'at  saivs  peâ^^ 
térité  masCultae;  Mais  il  aveit  un 
iinère  qui  e«t ,  entlne  atttl*e(s  eni^s  , 
Henri  ,  mirqnis  d^Arquien ,  ^ut 


ans» 

ViL  MONTl  (  Jeaeph^  ,  pro* 
i^sseor  éê  botanique  et  d'bisliûtre 
naturofie  ik'  Bologuc ,  se  fit  oon^ 
Itottre  par  les  nnrrages  suivans  : 
î«  PkbdrV^tHts  càiaiùgi  piantanfm 
âgn  Bènomensiy  ,1719  ^  Vol^. 
Kû^*«  II.  Pianlamm  ^arii  ikdi*' 
é&s  y  ija^y'  iù^^°,  HI.  Bvrotièo»^ 
itMl  indices  ad  UBum  kottt  Beng^ 
niensis  y  17^4^  in-4*»  Les  deux 
d<fmiers  ouvrages  ont  reparu  avec 
des  ëoFii:«tibtis  k  fiobg^é,  17^5 , 
in-4*  ,  pal*'  les  soins  <les  fils  de 
Ifaviteur,  P^tixynius  eitCajeton.  Ce 
den^ïi!t^''a  traduit  de  l'italieti  enr 
ktin  l!}lis%eiire  des  plantés  rares 
de  Jacques  Zamnoni ,  Bologne  , 
174^  9  '  inr  -  lolio  ,  avefi  16S 
ppan^e».    • 

:  tî»MONïIGNI<traecoieiBBL« 
€ÎRA7««%  o- AiQtJniK  ,  dit  le  '  mare" 
«h^  de-)^  'd'ftne  famille  neblé 


i 


MOK^ 


•RIONT 

j*  Wéy  MM0<-Ca9Ûiiîr« ,  époasa 

Sobieafei ,  depiii»  roi  de  PoR>gBe. 

Après  la  inort  de  sa  mère  »  e]le 

•procura   le  chapeau  de  cardinal 

4  senpère,  (|ui  moarateo  lyoy 

«  Rome ,  où  tl  »'étoit  retiré  avec  {  mort  dans  ce\t,e  ville  le  7   mfti^ 

17812 ,  a  laissé  plti^ienrs  Quvr^<- 
ges  de  poésies  assez  ipétliocves , 


it»  lyie.  En   1714  tïls  revint  en 
Kmnce.  Le  rèi  lui  donnp   ponr 


ïG5 

Branches  d'indnstne.  Ce  favatit 
aille  est  mort  le  6  mai  1763.  ' 

♦  JIL  MONTIGNI  (  Je^a^Ciw- 
lc6  EiDikuT  de)  ,  né  il  Paiis  ^  «^ 


demeure  le  château  de  Biois  ,  oà    entre  antres  ,  Éprire  au  roi ,  / 
elle  mourut  en  1716,  âgée  de  77     "*""   *"'■*' ''^ "*"" —      ""' 


un  pkilosoplèe  pariisien  ,  1744 
in-4*.  Épitre  au  public  ,  psit*  ur» 
méchant  poète  ,  17^4  »  in-4^. 
n.  ItfONTIGNI  (Etienne  Miovtot  L'auteur  diaoit  la  vérité.  Bpitre  à 
de),  neveu  de  Voltaire ,  né  à  Paru  j  Louise  ,  1747  ,  in-8%  Parodie  de 
Àe  t^àécembre  ijii^,  McheitL  Bnè  ^.Sémiramîs  ,  1748  ,  in- 19.  X^ 
charge  de  trésorier  de  Francç  ,  méehanceiéf  ou  Uécoh  diî$  in^ 
devint  commissaire  des  ponts  !  dédies  ,  parodie  éPAstarbé  y  en 
et  chaussées  ,  et  g^^aud-voyer  de  !  3  aetes,  en  vers,  1758  ,  iq-i3^ 
la  jj[énéralité  de  Paris,  l^i^  son  j  Uécole  des  officiers  ,  <»n|édie- 
en^ance  il  montra  le  plus  grand  1  en  prose,  en  5  actes,  1764  > 
pût  pour  les  arts  mécaniques.  A  |  ia-S^.  Éloge  /unèbre  ds  Mani^ 
'âjede  dix  ans,  s'étant  cassé  k  j  JLeezinska,  ij6^ ,  in-4^.  ^tpen- 
jambe ,  on   le  trouva  occupé  il  ;  nés  pittoresques  ,    ailégoriq^^ 


l 


remonter  sa  montire ,  dont  il  avoit 
détaché  toutes  les  pièces.  Mon* 
ligoi  suivit  Tabbé  de  Ventadour  ^ 
aon  ami ,  à  Rome ,  k  Naples  ,  eu  • 
Slc'the,  Par-tout  il  observa  en 
homme  instruit  les  mœurs  des 
peuples  et  les  productions  de  leurs 
arts.  De  retour  en  Framceen  1740, 
Pacadémie  des  sciences  le  nomma 
l'un  de  $es  membres.  Ami  de 
Trudaîae ,  celui'-ei  le  consul  toit 
sur  tous  les  objets  de  pi*ospérité 
commerciale;  et  nos  manniàc- 
tnres  kii  doivent  Tititrodaction  de 
^veréeê  étoffes  dottila  ^brication 
n'étoit  connue  qu'en  Angleterre. 


et  critiques  f  177^»  in-i?, 


I^MONTIJO  (  Marie-FriHii^ 
ç<Mse  )  ,  «le  Porto-Carrer^  j  çQmr 
tesae  de  IVloniiio  ,  grande  d'ËSf- 
paffne  de  la  première  classe  „ 
arrière  -  petite  pièce  de  Palarox  » 
évéque  d*Osma ,  est  du  petit  npmr 
bre  des  femmes  qui ,  dans  le  siè?^ 
de  dernier^  ont  le  plus  b^oré 
ll^pa|[iie.  La  première  atiné<^  d# 
son  mariage  elle  avoit  traduit  ià,p 
français  en  espagnol  un  o wr^gf 
dé  liC  Xourueux,  lDstrncUo«f 
ehrétienneâ  sur  le  sacrement  d^ 
mariage,  tlli ment ,  évéque  de  Bar^ 


Montiffni  perfeGtioniia  les  teintu-  j  eelone ,  où  elle  demeuro^t ,  jar- 
res en  blet  encoton^rélablitlesate-  fluadé  que  ce  livre  sereit  tv^ 
liers  de  Beauvais  et  d'Aubusson ,  utrle  a  son  diocèse ,  ptibâij»  cett|^ 
et  créa  dans  cette  dernière  ville  traduction  en  1774»  ^^^^  le  QOUl 
fabrique  de  tapis  de  pieds  ,    de  celle  qui  Pavoit  faite ,  Qiat^;^ 


«ne 


jrcehercbéd  pour    1  agrément  dtt  ^  les  oppositions  que  snggéroit  h 
dessin.  Il  n'a  fait  imprimer  qu'un    cette  dame  sou  extrême  ~'^- 


aeul  Mémoire  sur  lés  malhéma- 
tû^ues  ;  mats  le  Keoaeil  de  paea- 


I 


tic.  Il  fit  précéder  P^uvrageiPiiiK 
lettre  pastorale  »  qui  esjt  ^n  «|4>> 


déiiiie  àe»  sciences  renferme  un  '  dèle  de  âcienee  et  de  sagesse.  U 

rd  nombre  de  ses  ObseruaUons  ;  ie«e  madame  de  Montijo  de  Cf 
Petnéliorfttioa   do  ^  diverse»  !  qu'elle   ei^iploie  à  deir   trava#4^ 


i66 


SIONT 


'de  ce  genre  les  momens  de 
loisir  que  d'autres  feninips  per- 
dent en'  aimisemcns  IWvoles  , 
"«en  sorte,  dit- il ,  que  cela  né 
xniit  aucanement  aux  devoirs  de 
mère  de  famille,  anx  vSoins  des 
pauvres  et  aux  oeuvres  «de  cha- 
rité par  lesquelles  madame  de 
*Montijo  édi^e  son  diocèse.  » 
Toutes  les  associations  de^  bien- 
faisance s'bonoroient  de  ia 
posséder  ;  elle  les  aidoit  par  sa 
pourse  ,  ses  lumières  et  son  «èîe. 
Sa  maison  à  Madrid  ,  oii  ensuite 
elle  fiïa  sou  séjour,  offroit  Ja 
réunion  des  personnages  les  plus 
distingués  dans  les  sciences.  Son 
beaivfrère  Palafox ,  morté?êqne 
de  Caença  ,  et  qiri  a  fait  quel- 
qtïcs  ouvrasses  ;  Tavifa  ,  mort 
'^éque  de  Sala  manque ,  dont  la 
■famdle  imprimera  sans  doute 
les  manuscrits,  et  qui  ,  à  ren- 
trée d§s  Français  eu  celte  ville  , 
publia  une  lettre  pastorale ,  louée 
par  les  généraux  français;  Yere- 
gui ,  auteur  d'un  Catéchisme  oa- 
t'onal,  qui  fut  traduit  à  l'inqui- 
sition. Madame  de  Monti^o  gér 
^nissoit  de  rhOmiliittion  à  laquelle 
étoil  réduite  TEspfigne  par  la  su- 
perstition ,  et  conseiTa  toujours 
sa  fierté  vertueuse  ,  ce  qui  lui 
vaînl  la  gloire  à'ètve  persécu- 
tée r  On  lui  fit  on  crime  de  sa 
hsrine  pour  Tinquisition  ,  et  de 
sa  cotrespondance  avec  un  évé- 
"qfte  françi^is  qui  a  écrit  contre 
ce  tribunal.  -  Effectivement  ses 
liaisons  dVstime  et  d'amitié  avec 
ce  prélat  ont  duré  jasqu'à  la  mort 
de  madame  de  Montijo  ,  arrivée 
en  1808 ,  k  Lt>grogne^  où  elle  étoil 
Ailée. 

t  MONTJOSIEU  (  Louis  de  ) , 
Monsiosius  ,  gentilhomme  de 
Ronergue  ,  qui  accon^pagna  le 
duc  deJojcubeà  Borne  en  i585, 
Il  composa  un  livre  ,  qu'il  déjdia 
tu  pape   S^xte^Quint  ^    soUs  ce 


î  titre  j 


MONT 

Gaïlus     RùmtB    kospt^s , 


Home',  1 585  ,  in*4*  >  ouvrage  qui 
contient  un  traité  en  ialih  de  \\ 
peinture  et  <ie  la  sculpture  des 
anciens.  On  Ta  réimprimé  dans 
le  Vitruve  d'Anisterdam  ,  1649  » 
in-folio.  Ce  livre,  plein  d'értuii- 
tioQ ,  pent  répandre  dti  jour  sur 
l'antiquité  profane. 

t  MONTIS  (Pierre  de) ,  au- 
teur d\m  livre  espagnol  assez 
rare ,  que  Grégoire  Ayora  de  Obr- 
doue  a  traduit  eu  latin  :  i>9  dk* 
gnoscendts  hominiôus  ,  Milan, 
i49^  )  iu-fol. 

MOJNÏLEBERT.  Foy^CAinL. 

MONTLHERY(GuYde), 
comte  de  Rochefort ,;  signa  ,  en 
qualité  de  sénéchal  de  France, 
nne  charte  du  roi  Philippe  1*' 9 
de  l'an  lopS  ,  et  fut  de  la  pre^ 
jnière  croisade  en  i09Ô.Leroiy 
qui  estiuioit  son  mérite  >  et  qui 
craignoit  son  crédit  »  voulant  se 
l'attacher,  obligea  Louis-le-Gros, 
soii  fils  aine  ,  d'épouseï*  la  iille  de 
ce  seigneur.  Mais  le  prince  ayant 
tait  cassi3r  ce  mariage  trois  ans 
après ,  sous  pi^texte  de  parenté  , 
Guy  en    conçut   un  ,  tel.  dépit  , 

3u'il  arma  contre  le  roi,  qui  le 
cht  auprès  du  château  'de  Cour- 
nay ,  qui  fut  pria  et  conijbqué. 
Mootlhery  mourut  aumois  de  juil^ 
let  1108. -r-  Sou  fils  Hugues  de 
MowTLaERT,  comte  de  Rochefort, 
et  seigneur  de  Cre^sy,  lui  succéda 
dans  i'oitice  de  sénéchal.  ,Apt*e& 
avoir  servi  utilement  Tétat  sous 
Philippe  l"* ,  il  pensa  Je  boulevcr* 
scr  ,  sous  Loais-ie-Gros ,  par  ses 
violences  ,  ses  injustices  et  ses 
intrigues.  On  rapport e^  qu'ayant 
enlevé  un  de  ses  cousins  ,  il  le 
jeta  par  la  fenêtre  d'une  tour  , 
après  l'avoir  cStranglé  ,  pour  faire 
croire  qu'il  s'étoit  tué  eu  voulaut^ 
&e'sauvu\    Le   IMÎ  iohliarça  det 


SïONT 

^ftltter  sA'diVir^e,  çt  il  se  fit  ve-  ' 
Agieux  vers   iii8,  à  Cliinî ,   dti 
il  mourut  qïfelques  aosiâes  après. 

t  I.  MONTl^UC  (  Biaise  d» 
I^ASSEKAN-^ASs^icOMME ,  scigoear 
de  )  y  né  •  vers  Tdà  i5o0 ,  dé 
François  làiasâerannMasseiicoinnie 
siear  de  Mooiluc ,  et  de  Fran* 
çoise  d'Estilioc  de  Montdenn^rd 
ma  seconde  femme.  La  famille  de 
Mootiiic  ëftoit  une  branche  de 
celle  de  Jilontesqn ion.  11  futpa^ 
d'Antoine , duc  de  Lorraine  ,  qui 
liti  ixV  avoir  ùiie  place  d'arcaer- 
dans  sa  compagnie.  Monduc  -si- 
gnala son  courage  au  combat  de  la 
Brboqoe  »  en  i522 ,  et  a  la  bataille* 
de  Pavie ,  où  il  fut  fait  prisonnier, 
il  se.  trouva  du  nombre  decMftx 
qui ,  n^ayant  pas  de  quoi  payer 
lenrrançon ,  obtinrent  leur  liberté, 
li  n*étoit  pas  riche  alors.  Il  servit' 
•  ensuite  an  voyage  de  N»ples  , 
sous  La  titrée  ,  en  iSiiS  ;  ^uk 
aéges  de  Perpignan  ,  de  Casai  ^ 
àe  Qniéras^  et  de  Carmagnole.  Il 
fut  envoyé  à  la  cour  f  et  y.  pacia 
fortement  pour  déterminer  le  roi 
à  faire  la  guerre  ea  Piémon^t ,  et 
fst  ensnite  chargé  ,  le  i5  mars 
1645  ,  de  porter  au  comte  d'Ëi> 
guien  l'ordre  de  combattre.  Il 
commanda  le^  enfans  perdus  en 
i544^  ^  ^^  bataille  de  CérisoUes. 
Le  comte  d'Knguien  récompensa 
sa  bravoure  e»  le  faisant  che- 
valier. 11  devint  depuis  gouver- 
nsxiT  de  Btoitc^quier  et  d'ÂIbe , 
et  lieutenanl  pour  le  roi  dan» 
Sienne  ,  qu'il  dépendit  contre  '  les 
Impériaux  avec  un  courage  opi*- 
niâli^^  qu'il  eroyoit  utile  a  sa  re- 
nommée ,  •  mais  qui  ue  le  fut 
rère  anfx  intérêts  de  la  France, 
ne  rendit  ceUe  place  qu'après 
un  long  siège ,.  le  3i  avril  iâ55. 
li obtint  pour  récompense  Tordre 
de  Saint  -  Michei.  En  i558  il 
servit  en  qualité  de  colonel  de 
Fmfanterie  iran^aiâe  an  siège  de 


MONT  167 

TlïîOiiTiile.  Jus<|n'li  ceîté  époque» 
M<}ntluc  se  distmgua  par  une  va» 
leur  peu  Gommnne  ,  montra ,  k 
peu  <(  chose  près ,  le  caractère 
d'un  guerner  estimable ,  et  sa  mé- 
moire eût  passé  avec  honneur  k 
la  postérité,  s'il  ne l'eût-pas  souil- 
lée dans  la  suite  par  des  actes  V 
de  férocité  qni  la  rendront  à  ja- 
mais odieuse.  Il  fut  nommé ,  le 
9  juillet  i564  9  lieutenant-général 
an  gouvernement  de  Guienne. 
Il  u'avoit  point  les  qualités  qu'exî* 
geoit  cette  fonction.  Les  trouldesi 
occasionnés  par  la  diversité  des 
opinions  religieuses  >  et,  par  Tarn - 
bition  de  quelques  coukisans  , 
exaltèrent  ses  dispositions  k  la 
Ct*aauté.  Il  abusa  de  Tautorité 
que  la  cour  lui  a  voit  confiée,  en 
se  livrant  à  deà  actes  san^ui» 
naires  ,  qui  ne  firent  qn'allumer 
au  lieu    d'éteindre  le  leu  de  la 

{juerré  civile.  Il  avoit  70  ans  , 
orsqu'en  iSto  il  fut  blessé  au 
siège'  de  Raoaâtens ,  d'un  coup 
d'arquebusade  qui  l'atteignit  au 
milieu  du  visage ,  «t  lui  emporta 
grande  partie  du  nez.  Il  fut  obligé 
de  porter  depuis  un  masque ,  ou , 
comme  on  clisoit  alors  >  un  tou- 
ret  de  nez.  Il  prit  la  place  ,  en 
fit  massacrer  tous  les  habitàns  ; 
et  ce  fut  là  son  dernier,  exploit. 
Cependant  il  se  trouva  encore  au 
siège  de  La  Rochelle  en  iSy5  ; 
mais  ses  blessures  et  son  grand 
âge  ne  lui  permirent  ]^as  de  sy 
di.sti»guer.  L'année  suivante  le 
rci  l'éleva  k  la  dignité  de  inaré- 
cbal  de  France ,  pour  le  dédom** 
mager  de  la  perie  de  son  gou- 
vernement de  Guieniie,  dont  il 
fut  obligé  de  se  démettre.  Alors 
il  se  retira  dans  sa  terre  d'Ës- 
tiliac  ,  y  rédigea  les  vodnmiixettx 
mémoires*de  sa  vie, 'qu'il intitula 
Commentaires  à  Pexemple  de 
César  y  et  mourut  vers  la  fin  div 
juillet  1077  »  à  77  an»--  Voici  la 
preuvière  phrase  de  ses  Commen- 


s 


/" 


i6»  MOBfT 

fmffé  :  <«  MV^Mdit  rjetiré  ebcii  mal 

«e  )iurtsffs  piir  moi  séuflfeytes  ,- 
penaam  I0  t^mps  dp  55  ans  <](tt^ 
/ai  çboirté  les  armes  povir  le  s^rvio^ 
dêArois  meâ  n)9iire><; ,  avàjit!  pasa<l 
par  deejiés  el  par  tous  le»  ordrtd  ,• 

oiipil^tfitf  eo  iCûiëf,  m^i^tre  de 
«  amp  ^jgouv^rneqrde  pl.acts,  lieu^ 
texi«ot.  de  r(!û  d«s  provinces  de 
Toscane '6t  d«  k  Guienne  ,  et 
]Pfti:!échal  de^  J^rance ,  me  yoyant 
sihepiat  (estropijé)  presque  de  tou» 
mes  membres. ,  tt-ârcluebus^de  , 
cottfis  de  pi<{U0  et  d'espie,  et  à 
demi  iii utile,  sans  force  et  stao« 
espél!ance  dé  recouvrer  gaériseo 
de  ce^  griDide  arcfaebii^ade  quA 
j-'^â  au  visage;  apâsès  avï>ir  remis 
iii  dbâii^e  du  gcuverpement  de 
Giuienae  eiure  lai  mains.de  S.  M  m 
^'ai  Touiu  emplo^rer  le  temps  qni 
me  i»feste  ^  dêscrire  les  eombafts 
aQxi|udis  ^e  me  suis  trouva  pea^ 
dans  5^  ans  que  )*ai  comm/cm- 
d^  ,  ^tG,  »  Mg^tïuc ,  siÛTanJ;  les; 
ëprivair}sdesoa.tem^pS ,  ëtoil  pieiti 
de  Courage  >  capitaine,  habile  et 
expérimenté  $  mais  ston  opiniâ-^ 
tr^é yfMi  plutôt, son  avidité  pour, 
SB  gloire  .pefttoaa«iie ,  lui  iti^enl 
conunettre  des  fautes  préjudkia^ 
hles.ait  aeinriee\4^  lN$tat«  iCeS 
écriymas  parlent  au&si  de  $a  jao^ 
tinee  ^l  m  sesr  iW£eint^rieè.  Sea 
tqéfiMAces  en  oiTrefat  des.  preuves 
nombreuses  ;  ils  ne  cdcb(^nt  point 
5QB  penchant  à  Taisai^îi^e  ,  ni  ses 
lùoleneès  envers  les  j^ntmes  dans 
lea  villes  prises  ctassaiYt.  Mojçtr 
lue  ^Ulit  .empe^rt^  ,  fanfaron  ,  et 
prest|[Ue  to^AJours  en  colère  ^  il 
ert  fy^  lui  -  même  l'aveu  ;  «  Ce 
inesekint  naturel ,  dit-il ,  aspre  , 
fiiscbett:!^  et  cpilère  qiii  swA  un 
p4ta  trop  le  teiftroir  de  Gtsœog»G  , 
m'a  tbusioucÉi  fait  {ûiïe  quelques, 
traits,  dès  miens  dont  }e  ue  9uis 
pvi»    k  mé  ji^peutir  »•  Iji   éUnt 


cmeiii  Fet^é^»  3r»it«$«ie  kfcriii^ 
pare,au  barofi  des  Adrets  Çifoy^iL 
ce  lîom  )  i.  iifut  fortjçruol*»-  f  0  eÉ 
disojt-on  ,  qu'à  Venvi  us  faisoieat 
à  qi«i  ed  serait  plus  >  lui  j4u  Je 
bar9i9  des  A4relisvi.,  ^  Ioas  deuii 
très'braves  c^  vitiHaoss ,  tous  4e  ^u& 
iort^  bigiarres. ,  t9US  deux  £»ri 
cruels.  $i  les  ^livaiu^  de  son 
pavli ,  si  4es  liotts ,  dont  Bran-f. 
tdme  étoit  du  nombre  »  raceu-^. 
sent  de  crutiuté  ,!.  ou  cbit  peoset 
que  les  protestans  ,  qlit  furén^ 
long-temps  ses  vietilmes  $  l'on^ 
traiié  plus  mal  eocore».  UiP 
ont  souv^t.  porté;  contre  lttt> 
dûs  plaintes  à  ia  eour  ;  mais 
Kéeidvain  qui  Ta  peint  :  Avec  leS( 
couLeurs  les  plus  vraies  et  lei> 

£\jm  eidieusfiSf^  ou  aura  peine  h 
i  croire ,  cW  lui^mâme  ;  c'est 
Mofttluc  y  f\tâ ,   entraîné  par  sa 
Qoièee  }    autorisé  par  Topiaioià 
cornbmpiie  de  ^an  siècle  ,  Avear*» 
glé  par  de  fausses  idées  de  gra»-. 
dâur ,  a  fris  soin ,.  on  orojr«&it. 
illustrer  sock  nom ,  d&  le  diffamée' 
jmr  l^s  traits  les  plushideus.  il 
ne  s'at^ciise  pas  y  mais  il  se  va^te 
de  plusteurs  actes  d'iniustice  et 
de  cruauté  qui  ibnt  hmreur  ;  il. 
r&ad  croyable  tout  le  ttud  que 
ses  ennemie  ost  raconté  de  lui. 
Gb  im  rapporta  q«ee    quelques 
pvoises^uas  Svoieul  parlé  avec  ir? 
révérenee  du  roi  ^Ètarlee  IX  ;  il 
les  fit  attacher  dans  uudme^re. 
Voici»  eç  qu'il  raconte  £'  <c  J'avais 
deux  bourreaux  derrière  moi  , 
bien  équipés  de  leurs  anaes  ,  et' 
sur^'tout  a  uu  juiarussatt  bien  traii*«  • 
chant.  Be  rage  ,  je  sautai  a«  cou 
de  V'dn  d'euJL ,  et  lui  dis  :  O  mes^ 
ciàonl  pfâlÈard^  sOS  -in  Men,osé 
scmiHer  ta  mescisanit  langue  con- , 
tne-  la  roÊjetté  dit  gfoi  ?  Il  me  ré* . 
pondit  i.JSia  y  mênsieur^    à  pé^. 
ch&ur  mitwteordel  Alors  la,  rage 
me  prit  plus  que  devant,  et  lui 
dis  :  à^s^kaM  y   veux-  tu   que 


M0N1P 

i€m  pé$  jféJtpeat»  ton  toi  ?  Je  le 
poiiâàii  fii4enie0t  en  terres. « ,  et 
difjmboitfremu  :  Frappe ,  vilain. 
lia  parole  et  son  ooup  ftist  ans- 
iito6i  l'un  qae  l'autre....  Je  lia 
pendre  le^éemà  autres  à  un  orme 
qui  esloît  tOQl  .contre,  n  11  rea^ 
toit,  tta  ^uatrîèrne  ;  Montkic  ne 
voulut  paii  le  l'aire  aiounr ,  parce 
qa'ii  n'avait  que  dix-lmit  ana. 
«rMais ,  dit-il ,  je  lot  tta  bailler 
tant  ^  Gonpa  de  fouet  par  Icd 
Loonrcaiix ,  qti'il  me  liit  oit  qu'il 
en  estoît  mort ,  et  vdilà  la  pre- 
mière e^LécvSovk  ^e  )e  as  au  sor- 
tir de  ma  maison  ,  sans  seoience 
ni  csGtisture  »  Les  proteatans  de 
CalMrs  ,  aatorîséa  par  les  édtts  de 
paciltcati^n ,  s'éloéeot  aasemhié» 
dana  Hiie  inais^a  pour  célébrer 
leur,  Gultè.  Les  cutboliques  mi- 
rent \e  feu  à  cette  maiscm.  Flt^. 
sieurs  proteatansr  périrent  dans 
les  ttammes ,  et  ceoa  qdi  dker- 
ehoient  a  s'ëeiiappar  étoient 
massacrés  au  dehors,  ha  eour 
fiouuntf  des  eommissaâres  ponr 
inibriuer  e(  jugef  les  auteurs  de 
ce  massacre.  Piusieura  cbatioi- 
nes  de  la  cathédrale ,  et  siu^tout 
FareiMdiacrv  Viole  en  furent  dé- 
clarés fioupables.  Moathïc  ,  ins^ 
truit  ifae  la  seistenee  aUoit  être 
prononeée ,  arrrve.  h  Cahoea  , 
entre  dans  la  salle  des  conuni^ 
saires  aa  moment  où  le  présideat 
alloit  lire  la  sentence,  il  le  me- 
nace de  le  tuer  9^il  en  comaaence' 
la  lectiue  ,  w  dès  le  pn^n^ier  mot 
qu'il  mûrira  la  bouche  \  je  le 
tHerat  ;  il  loi  dit  ensuite  :  Je  te 
pendrai  moi  *  même  ,  {îe  mes 
moine  j  ear  /en  ai  pendu  une 
vin^éaine  de  phss  gens  dé  bien 
que  ioi,,...  Je  te  pendrai  toi  et 
tes  eompagnùRS  duxJèAesires  de 
cette  maison  ;  etàk  k  M*  de  Bet- 
rie  ,  laisse  -  mai  tuer  tous  ces 
metehoHts  traistres  «m  Avif *..'... 
Sur  ^»qii  |e  tirai  mon  épée ,  et 
ieati^seé  bien  §a»dés  deiaire|a»< 


MONT  .169 

I  raais  '  sentenoe  ni  -  arrast  >  tm«4s 
M*  deBttûe  me  sauta  au  bras  «4 
me  piîa  de  ne  le  faire  point  «  >^ 
alors  tons  gagnèrenl  la  porte  et 
se  mirent  eu  liike*..é  Je  voplols 
aller  après  les 'tuer*. ».  Je  ci-oijt 
que  j'en  aUroia  étrangle  ^eè» 
qu'un.  «  Qo^qac  temps  après  il 
iit  pendre  aux  fenêtres  de  la 
maison  de  ville  de  Ville  r  BVenclie 
deux  protestans  que  les  raémef 
j  eomonssaires  avoient déclarés  ab^ 
•  aoas.  li  ne  marchoit  qn'accom* 
pagné  de  deux  botivreaux.  «  Je 
\  recouvrai ,  dit-il ,.  denx  bonr^ 
r  roaux ,  lesquels  d^spuis  on  appelle 
mes  laquais  ,  parce  qu41s  étoiett 
souvent  avec  moi.  »  Un  ministre 
protestant  vint  un  jour  implorer 
sa  justice.  «  Jeeommenoé  h  jurer  / 
dit  Montfaie  ,  et  rempoignat  ati 
collet  ,  lui  disant  :  Je  ne  sais 
qui  me  tient  qtie  fé  ne  te  pei^tU 
moi-même  àceste  fenestre^  psil^ 
lard  >  car  peu  ai  étrafiglé  de  mee 
mains  une  vingtaine  de  plus  gen» 
de  bien  que  toi.  »  Awtant  de  pro- 
testana  il  renc«»troit,  antant  il 
en  Êiisoit  pendre  on  poignarder «,' 
U  en  découvrit  qui  s'étoient  ré-» 
fngiés  k  Gironde  .  «  Je  les  dâ  at«« 
trapper,  dittil ,  et  pendre  soixante^*» 
et-cna  anx  piUiers  des  Halles^ 
sans  autre  eérémonie.  »  Sa  route 
étoil  marquée  par  lés  nonfbreot/ 
cadavres    de    ceux    qu'il  fai.*)eit 

{lendre  aux  arbres.  C'est  etic^re 
ni-méme  qni  se  ^it  gloire  de 
cette  c^4iaalé  :  «  On  pOuvoiteon- 
noltre  par-lk  oit  j'étots  passé  ;  cav 
par  les  arbres  Sûr  les  chemîfti 
on  tronvoit  les  enseignes.  »  It 
se  vante  d'avoir  manfué  k  sa  pa- 
rolt;  ;  d'avoir  acquis  beaucoup  de 
bieni;  attx  dépens  des  protestans  i 
con<$(;iile  an  roi  de  brdler  tons» 
les  iirrre»  de  lois,  afin,  dit-tl,. 
«  de  laisser  mémoire  de  Sa  pru- 
dence, et  d*avoir  un  mo^e  dèr 
soldats.  •  Il  seroit  trop  long  d^ 
mpponei^  «O^t  Ict»  iniiti  qtû,  dami- 


N 


■( 


,170  MONT 

ses  ,proj)res  Mémoires ,  ca raclé* 
lisent  deifavdraiDléiseitt  Tarae  de 
ÏHoUtluc  :  termjnciqs  ces.affligean- 
tes  citations  par  celle-ci  :  a  C>n 
4ît  <|U0  nous-iiiesmes,  qUi  portons 
les  armes,  entretenons  la  guerre 
«t  voulons  allonger  la  courroie , 
comme  on  fait  -au  palais  les  pro- 
cès. Le-  diable  emportera  tout , 
si  je  n'ai  iamàis  eu  cette  înlcntioq, 
pouvant  dire  ,  avec  la  vérité  , 
cju'il  n'j  a  lieutenant  de  roi  en 
France  cjni  ail  blus  lait  passer 
d'huguenots  par  le  couteau  et  par 
la  corde  (|uè  moi ....  Je  leur  ai 
fait  trop  dé  mal ,  dit-il  ailleurs  , 
etsi  jen'en  ai  pas  fait  assez ,  ni  tant 
fjue  j'ai  voulu  ,  il  n'a  pas  tenu  à 
^  moi.  )'  Montluc  peusoitdonc  que 
des  principes  et  des  actes  aussi 
révoitanslui  ftroient  bonneor  aux 
yeux  de  ses  contemporains  et  de 
lu  postérité  ?  Tafit. qu'il  existera 
fies  hommes  qui  conserveront 
quelques  sentimens  de  justice  , 
d'humaDÎté^ui  sauront  distinguer 
le  bien  du  mal  social ,  Monrluc 
sera  considéré  connme  un  soldat 
doué  de  cette bravou»  e sicommune 
a|ix  Français  ,  mab  aussi  àomme 
un  homme  brutal^  sanguinaire, 
'dépourvu  de  lumières,  de  raison  , 
s'aoandonnant,  sans  aucune  re- 
tenue ,  aux  impulsions  de  sa  co- 
lère et  de  S'A  férocité.  Faire  le 
mal ,  c'est  l'action  d'un  homme 
méchant  ;  s'en  faire  gloire ,  c'est 
l'action  d'un  sot.  Le  cardinal  de 
Richelieu ,  qui  en  jugeoit  différem- 
ment ,  lit  placer ,  dans  sa  galerie 
du*' Palais- Royal ,  la  figure  de 
Biaise  de  Montluc  au  rang  des 
prétendus  grands  hommes  de 
France.  Les  Commentaires  de 
.Biaise  de  Montluc  ont  eu  huit 
éditions,  la  première  a  été  im- 
primée à  Bordeaux,  in-folio, 
iSç^i  \  à  Paris,  in-8<»,  i594> 
1  Cio9 ,1617,  I  6àQ*  Ils  furent  réim- 
piimés  à  Paris  en  1661  ,  2  vol. 
iftri*a ,  et  i(j46  ,  4  vol.  in-igi.  Les 


MOÎîT 

é3;t^Trs  de'  la-  eoUectIoo  da^ 
maires  particuliers  relatifs  à  rHis- 
toire  de  France  les  onti^imprisaéd 
en  1786  :  ils  sont  compris  daoïi 
les  tomes  XXU,  XXIli,  XXW  , 
XXV  et  XXVI  de  leur  collectiwi  ; 
ils  y  ont  ajouté  de»  observations 
et  cies  notes  qui  éclairciss^r  le 
texte..  Ces  Commentaires  ont  eu 
deux  traductions ,  une  en  ilalten  , 
et  l'autre  en  anglais.  Ces  Mé- 
hioires  sont  curieux ,  et  peuveut 
fournir  des  lumières  à  l'histoire 
du  temps.  L'jiutt*ur  se  livre  sou- 
vent à  des  détails  tropjnit^crteux^.. 
Il  exag^e  ses  actions  et  peut-être 
ses  crimes  militaires.  Sa  mé- 
moire Ta  quelquefois  mal  servi» 
Il  y  estropie   souvent  les  nani»   ^ 

Ï>roprcs  des  personnes.  ,11  faot  le 
ire  avec  m^ance;  il  étoit  pas- 
sionné et  gascon.  Ses  divers  récits 
sont  suivis  de  réflexions  ,  fruits 
de  sa  longue  expérience  >  qui  con-r 
tiennent  des  leçons  utiles  aux  mi- 
litaires  de  son  temps  ;  c'est  ce  qui 
a. fait  donner  à  son  ouvrage  la  .qua- 
lification de  Bible  du  Soldat.  Par- 
mi pluaieiu'S  conseils  insensés  qu'il  • 
se  permet  de  donner  au  iw^de 
France ,  on  en  trouve  quelques- 
uns  de  très-sages  qu'on  n'a  pas 
suivis.  Il  savoit  bien  que  la  reli- 
gion ne  fut  c^ue  le  prétexte  de 
la  guerre  civile.  «  Ce  beau  man- 
teau de  religion ,  dit-il  à  k  fin  de 
ses  Mémoires  ,  a  servi  aux  utis  et 
aux  autres  pour  exécuter  leurs 
Vengeance^  et  nons  fair^cntre- 
manger.  »  La  lecture  en-  seroît 
intéressante  si  l'auteur  n'»vott  pas 
mêlé  les  exploits  du  guerrier-  à 
ceux  an.  bourreau.  La  Vie  de 
Montluc  a  été  composée  par  d'Au- 
^gny  ,  et  imprimée  en  i745  dans 
le  tome  XII  àes  Vies  des  Hommes 
illustres  de  France. 

t^IL  MOJVTLÛC  (Je^n  de), 
frère  du  précédent ,  religieux 
doi^iinicain.    L9  reine   Mar^ue^ 


MOKT 

rîle  de  Navarre  ,  iustniiie  de  son 
penchant  pour  le  cahînisme •,  li 
tira  de  son  cloître ,  le  iiiena  avec 
elle  à  la  cour,  et  le  fît  employer 
clans  divsr^cs  ambassades..  Il  en 
remplit  jusqu'à  seize.  Ija  pre- 
mière négociation  dont  il  fut 
«chargé  en  i55o,  étoit  au^si  déli- 
cate que  périlleuse.  Il  ne  s'agis- 
soitde  rien  niom$  que  tPun  trailé 
aTCc  les  Irlaudais  ,  non  soumis 
encore  ît  l'Angleterre  ,  pour  don- 
ner a  la  France  la  souveraineté 
derirlaiide.  Mon  il uc  réussit  très- . 
hien  dans  l'ambassade  de  Polo- 
gne^ oîi  le  roi  Cbai-lesïX  Pàvoié 
envoyé  pour  l'élection  de  Henri 
de  France  ,  duc  d'Anjou  ,  «on 
frère.  Nommé  ensuite  ambassa- 
deur en  Italie ,  en  Alîemagîie  , 
en  Angleterre ,  en  Ecosse,  et  et 
Constantinopic  ,  il  se;  conduisit 
par- tout  en  nomme,  d'écrit  ,  en 
nabile  politique.  Ses  serv/ces 
fiirent  ri^compen^és  par' les  évô- 
ebés  de  Valeuce  et  de  Dîe.'\lïï*uB 
favorisa  pas moinslescalvluistcs, 
et  se  maria  secrètement  avec  Une 
demoiselle  appelée  Anne  Martin, 
de  laquelle  il  eut  un  fils  naturel. 
Cette  conduite  le  fit  condamner 
par  le  pape ,  comme  bérélique , 
sur  les  accusations  du  doyen  de 
Valence.  Mais  cclùi-ci  n'ayant  pu 
donner  des  preuves  âutbèn tiquer 
de  ce  qu'il  avoit  avancé^  quoique 
les  \'ices  an  prélat  accusé -eussent 
éclaté  par-tout,  il  fut  obligé  de 
lui  faire  amende  honorable ,  par 
arrêt  du  i4  octobre  i56o.  Mont- 
lue,  dans  la  suite ,  professa  la 
religion  catholique  ,  et  mouinit 
à  loulottsc  le  i3  avril  iS^g. 
On  à  de- lui  quelques  OMi^/vjrg-^'j 
qui  furent  lus  avec  avidité,  dans 
le  temps.  Ses  Semions  ,  impri- 
més à  Paris  en  a  volumes  in  -8° , 
l'un  -en  1 559 ,  l'a u tre  en  1 56 1  , 
soûl  assez  recherchés  pour  les  - 
ehosés  hardies  qu'ils  contienneut.  > 
On  ne  trouve   que  diilkiiement  : 


m  ONT  i-i 

tiBs  deux  volumes  rasscmbîéa.  Lt 
Motleux,  comilic-ntatenr  deKa- 
-  bêlais  ,  a  cru  reconnoître  Montl)  ic 
dans  le  portrait  que  ce  médecin 
bouffon  lait  de  Patiurge.  Ur,.l*â-» 
nurge,  adonné  aux  i'emmes  ,,  è  Jt 
bonse  chère  ,  dissipateur  ,•  pol- 
tron ,  quinte  UT  ,  bizan^e ,  fourbe , 
sournois  v  pos&ède  k  peu  près 
tous  ks  \iGtrs  et  toùS'les  détaïUd. 
Du  reste  ;  c'est  un  -  plûlqsophe 
moitié- CjniqiHs.,  moitié épicul'ieni 
ennemi  de  toute  contramte^,  vi- 
vant au  jour  la  joumép  ,  ct.très- 
pèli  soucîeuxdu  lendemainvQuel- 
ques  traits  de  ce  portrait  pcnvont 
sVppliqaer  à  Jean  ^  Aiojitluc 
comme  à  tant  d'autres  de  sctficon- 
temporains  :  et  il  est  plu^  viai- 
semblablc  que  Rabelais  n'^a  Fait 
qu'un  portrait  général. 

lit  MONTLtTC  (Jean  de  )  , 
seigneur  de  Balagni  ,  "  maréchal 
deF  ^  "  ' 

dent 
au  d« 

le  gouvernement  de  Cfambrai  eiv 
i58i.  Après  la  niôrt  de  ce  prince 
il  fut  entraîné  dans  le  parti  de  la 
Ligue ,  ett  j-  joua  un  rôle  assez 
important  à  la  levée  du  siège  çle 
Paris  et  de  celui  dé  Rouen  eu 
1592.  Montluc  avoit  épousé  Re- 
née de  '  Clérmont  -  d'x\mboîse  , 
femme  au-deSsus  de  son  sexe. 
Cette  héroïne',  digue  sœur  du 
brave  Bussi-d'Amboise,  parla  si 
vivement  à  Henri  IV  eu  faveur 
de  son^màri',  que"  ce  généreux 
monarque  lui  laissa  Cambrai  en 
souveraineté,  et  lui  donna  le 
bâton  de  mai^échal  de  Fiuiuce  eu 
1594.  Loin  de  profiter  de  ses  fau- 
tes passées,  Mon4uc  en  fit  de 
nouvelles.  Il  opprima  si-  cruelle- 
ment les  habitans  de  Cambrai  ^ 
qu'i]s  ouvrirent  les  portes  de  la 
ville  et  de  la  citadelle  aux  Espa- 
gnols en  i5c)5.^La  femme  de 
Montluc  déieâdil  la  vill^  touimit 


i7t  HOST 

l^^uj!^  pi  iaire  ]«  isapiisititi^  U 
plus  brave  et  le  plus  expéfimtnté. 
«  Eliv  jissistoit ,  ait  le  P.  LeMoioe , 
h  tècites  les  £aetionïS  des  $oh 
dats  ;  tflle  visîtoit  les  senttaelles 
tt  ie$  corps  de  garde  9  elle  ha« 
rânguoit  sur  lés  bastiptis  ,  et 
doànoit  chaleur  aux  corrées  par 
sa  prés^oc»  et  par  son  exemple.  » 
£Ue  mourut  de  douleur  avaut  la 
fin  fie  la  c^apitulation  q<«'on  étoit 
^uf  le  pxHut  de  signer.  Sou  tun 
éi^e  époux  f  insensible  à  tant 
de  pertes  y  se  re^naria  avec  Diane 
d'Bstrées  ,  sœur  de  Gabriel^  , 
et  terni inn  sa  honteuse  vie  en 
)6o3.  -Sa  postérité  ne  |>asaa  pas 
sa  secondé  généra  ci(»i* 

,  MONTIitrEL  (  N.  Jus^iEu-  ) , 
èoiïséiUer  en  la  cdnr  à<es  mou" 
noîes  de  Lyon  ,  sa  pattié  ,  et 
membre,  de  l'aeii^émie  de  cette 
ville,  réunit  lé  goût  de  ta  litté'- 
ratnre  et  des  arts  ^  la  connois- 
sance  des  lois.  Il  est  aUteur  de 
^eiix  ouy/kiees  d*un  st^l^  rapide 
et  clair,   qui  peuvent  servir  de 

§'uidç  dans  l'étude  du  droit,  et 
^  ont  le  grand  nombre  do  réim- 
pressions fait  assez  TéWe.  L'un 
est  intitulé  Instniction  ficite  sur 
tes  cQTtventiofis  ,  ou  Notions  isîm^ 
f>Ies  sur  les  divers  enga^mens 
at^'on  peut  prendre  dtms  la  9q- 
ciéte  ,  Paris  ,  1766  ,  în-i!i  ;  et 
Tàutre ,  Réflexions  sur  tes  ptin^ 
oipes  delà Jnslipe  »  Paris,  1761 , 
aiissi  iji'i?.  Ce  ma^^strat  vint  s'é- 
ta}>jlir  a  taris  »  où  il  mourut  en 
4797  ,  âgé  d'environ  70  ans. 

*  MONTLYAHD  (Jean 
de  ),  éc«iyer  t  sieur  de  Mélerasy  en 
^eanee ,  et  conseiller  secrétaire  du 
prînçe  de  Condé  ,  vers  la  fix^  du 
l%*  sihûe  et  le  commencement 
du  suivant ,  et  »  selon  plusieurs 
écrivains  ,  ministre  àp  qaekp^s- 
unes  de»  églises  réformées  de. 
France  >  est  connu  par  êk\e£se% 
Traditions  (|a'il  a  publiées  et  J 


fïONt 

par  <|u#!ques  fcW^^  de  sa  içomr 
p.o&ition.  Il  épçouv^  qi^lquei  p«xv 
aéoutions  pour  nvoir  fivaac^  Oan$ 
Tun  4e  tt^  derniers  des  ^ît^ 
ou  peu  ceriAin^  ou  tQvM:  k  fdt| 
faujf.  Parmi  9^$  TrvLduçtiçns  qi| 
rem'aiî<jiie ,  .  L  Celle  da  la  W.vr 
thologie ,  .c'es^^a-dire  {Ivplîcati^^ 
des  iabîes  1,  etc.  ,>xtraitedulati9 
de  Noël  Le  Comt^>  imprimées  i 
Ljoi!!  »  i-ëoo  ,  4604  •  *^07  »  ^fi^fi 
et  i6i!2 ,  in-4^.  Ceue  M^-ijiologiit 
fut  augmentée  ensuit^  p^r  Jeaii 
Beaudouin,  PaHs,  16:17  »iri>iqi, 
n.  C<?fe.desMétamoi!phosçs.,i?i« 
TAne  d'oc  .d'A.pulée ,  Pari$,  i6pa^ 
in-13.  x6i*i,  i(h5et  i63i  ♦in-iJ% 

Ces  trois  demièi^s  éditio^^ç  ^aa| 
ornées  de  fîgure^.  1!L  Les  4rrpQ¥^r9 
de  Théagènes  et  de  CharyGf^e  , 
traduites  du  grec  d'Hélioi^r^  y 
corrigées  par  ïfqnri  d'Âudigier  f 
^  Paris  »  iùxo,  1^0.%  y  1623  >  i6a6 
et  i653i  in- 8*»,,  etCt  t  i^^Qf  h^^ 
autres  ouvrages  de  la  composi-r 
tiqn  de  Montljard,  dont  il  j  en  a 
quelques  r-  uns  de  controver^O  » 
sont  de  peu  d'intérêt  aujourd'hui  > 
la  nomenclature  cn  est  asses  éten-. 
due  pour  prouver  que  cet  écrivais 
étoit  exmmemeiit  ectif  et  l»ba* 
rieu?t. 

t  MOOTJftADÎR  (I%rre  de  » > 
(  qu'il  ne  i'aot  paA  contodi^  «v^ 
Hubert  de  M<»Qtmort)  y. né  daœ 
la  Manche  ,  entra  chez  le$  y&< 
suites ,  enseigna  les  humanités  â^ 
Home  ,  quitta  Fhabit  ^  $ârînt« 
Ignace ,  et  ntena  dès^lors  nni^ 
vie  errante  et  ncalhettreiMe.  Il  fuC 
sticces&ivement  cbwiatan ,  vcu-t 
deur  de  drogues  a  Avignod  ,  avo* 
cat  et  poète  à  Pam  >  ensiûta 
profMséur  en  la^giia  ^cee^ufî  au 
coÛége  rojral.  Il  n'étoit  point  d^ 
science  dans  kqiteHe  il  ne  se  or^ 
versé.  11  disserteit  sur  tous  les  su-»' 
jets:  G^toit  un  mauvais  cosur^et  mn> 
espriticaustique;  il:  a^oit  le  tnéqu»!^ 
r6cha«gé.d'i9Lneo«Mest  ac^dftl^vir? 


ses'coiltre  les  «utevirs  morts  et 
vivans  >  et  la  répatation  d'homni« 
Ik  bons  AioCs.  Son  ayarice  sor- 
dide, 6a  fureur  de  dominer  dans 
UMilefi  lea  compagnies ,  sa  profes* 
lion  de  parasite,  le  rendirent  Tob- 
yet  de  la  haine  et  le  soift  des 
plaisanteries  de  tous  les  éicnvains. 
Ménage  (  voyez  ce  mot  )  donna 
le  signal  de  eette  guerre  en  i^36. 
É  publia  en  ladn  Ta  vie  de  Mont* 
maur,  sous  le  titre  de  GorgiiiMS 
Mamurr^,  Te  us  les  autenrs  pri- 
rent   les    armes  :   épigrammes , 


jouir  ^  et  de  bec  poarn^  iéSca» 
dre  ?  Il  n'est  pas  étonnant  qu'iui 
jp-and  parleur  comme  Ména^  ait 
mit  un  bon  perroquet  ?»  Le  pa« 
rasite  continua  de  obercher  de;!| 
r<pas  et  d'amaser  les  convives.  U 
dispit  à  ceux  auxquels  il  deman* 
doit  II  dîner  ;  «  FourtiLisez  les 
viandes  «t  le  vin  ,  et  moi  je  louz> 
nirai  le  sel.  »  Étant  h  table  a  a 
milieu  d'an  grand  sombre  do, 
convives  <^ui  rioient  et  parloient 
tons  a  la  lois ,  il  s'écria  avec  bu- 
meur  ■  :  «  de   graoe ,  messieurs  ^ 


chansons ,  couplets ,  satires ,   li-  |  un  peu  de  silence  ;  car  on  ne  S4iif 
belles  anonymes  , estampes  ,  poiv    pjus  ce  qu'on  mange.  »  Son  in'» 


tpaîts  ;  on  employa  toat  c<mtre 
loi.  On.  U  flaétamorpbosa  en  per- 
roquet qtti  cause  toujours  sans 
nen  dire  ;  on  le  représenta  logé 
mesquine^aentau  plus  bautétaee 
da  collège  de  Boncoor  ,  afin  de 
pouvoir  mieux  observer  |a  fumée 
Qfes  meilleures  cuisines^  on  n'ou- 
blia pas  l«  «beVal  avec  lequel  il 
aUoit  clans  un  même  jour  dîner 
rapideiB^Dtt  ea  difl'éreptes  mai- 
sons; «n  le  refucésecta  précbant 
ÀiBs  une  marmite»  On  lui  donna 
ffotn'  deyiisie  un  âne  mangeant 
des  cbardo.ns  »  avec  ces  mots  : 
«  Qu'importe   qu'ils  le  piqueut , 

poûtm  ati'il  les  mutii^.  »  (  Fd^ez 
rarfkl0  b^uiftiiY.  )  Boileaa  le  Ji- 
|nala  aussi  dans  une  dases  satires. 

tiocnit  ^pt  P«U»rîirr,  crdttS  jutigu'à  I*tf- 
V»  eluMtlicr  M*  piio  4«  ttMa« 


diâférence  pour  les  libelles  irrita 
ses  adversaires  y  et  ils  dressèrent; 
d'autres  batteries  contre  lui  ;  ils' 
voulurent  le  piquer  par  son  en^ 
droit  sensible  :  ils  résoltwent  d^ 
Pempécber  de  parier.  Ayant  sh 
qu^il  devoit  dîqer  cbez  let  président 


Saraac  ea  ce  métier ,  fl  chtr  wx  bvâux 

«spritf  , 
Doflt  Mbiitteaiir  alikftMs  ftt  rtçofl  Aàtt 

M^ntmaur ,  trop  paresseux  poar 
prendre  Jia  plume  contre  &es  en- 
Bemis  »  s'eu  vengeoit  avec  la 
langue.  5es  mécl^ancetés  et  ses 
repart ieis  circidërent  da^s  Paris* 
«Que  m'imporie  ?  disoit-il,  çe'tte 
métamorphose  en  perroquei? 
54aofMi^^  dp  vin  pour  mfc  H- 


de  Mesmçs  ,  un  jour  qu'ils  étoien^ 
également  inyités  «  ils  prolitè'renl 
de  cette  occasian.  Ils  se  rendirent 
des  premiers  à  la  n^ison  du  pr^ 
sident  y  et   mirent  la  cotiver9tt» 
tion  sur  Montmaur.  On  en  disoit 
des  choses  les  plus  ^iogulièr^s^ 
' lorâUu'airive  un  certain  avocat, 
cher  des  conjuras  ,    qui  s'écrie 
aussitôt  ;  «  Guerre!  glierte  i  »  Ce| 
avocat  étoit  fils    d  uil  buissier. 
Montmaor   lui  r^ond   :    «  que 
vous  ressemblez  peu  à  vo(rej»ère  «^ 
qui  ne  iait  que  ^ier  ,  pmix-là  J 
paix-là  !  »  On  ne  parvint  à  in^r- 
tiiier    véiitablament    Motitmaur 
que  dans  une  occasion  o^  Sf  mér-^ 
moire  lut  en,  défaut.  U  avott  dit 
d'un  ton  d^'  muitre»  au  milieu 
d'une  compagnie  nombretise  ûf 
choisie  y  qxi'on  trouveioit  telWa 
choses  dans  tels  et  tels  avitevu^ 
On  porta  les  livres,  et  tout  cil 
qu'il  avoit  avancé  sje  trouva  fftiix.^ 
Les  ennemis  de  Montmaur ,  las 
demplover  ht  plaisanter^  aveo 
si  peu'  de  fruit ,  eurent  reèours 
k  la  vengeane^  dft  l^bf9  ^  ib  le 


{ 


» 


^1\  iVIONT 

(:h?^rgèrént  dès  plus  alFrx*iises  ^c-  ! 
ciisntîons.lTn  porteer  du  collège 
dî»  Boncoiu-  fyt  '  ta«*  ;   ou  accusa 
Moubnatir   de    l'avoir    nsàommé 
d  îin  coup  de  hûcîie.   11  fut  mi> 
en  pnson.  Cette  histoire  occasion-' 
ôa  mille  c<Tupîels  ;  on  y  conjuroit 
ht  justice  dcTiepas  laisser  échap- 
per sa  proie,  «  ne  fôt-ce  que  pour 
délivrer  la  France  du  fféaa  qui 
Faiiainoit.    A    peine     Mônlmaur 
lut-il  lavé   de   ce  'cVitne    imîtgi-^ 
naire,  qu^'on  inventa  'd*autre5  hor- 
reurs. Oti  ajouta  aux  accusations 
de    bâiardise  ^    d'assassinat ,   de 
taux ,  celle  du  plus    infâme  de 
tous  les  Vices.  La  haine  ëtoit  si 
g.iuo'rale,  qu'on  ne  le  dés!gnoit 
pUis  quepar  les  noms  de  Cuistre, 
de  Cherclieur  de  lipée  ,    dé  Sy- 
cophawte ,  de  Malebêie,  de  Loup, 
de  Porc  ,  déTaurean.  Pour  juger 
s  iineiy»ent  de  cet  homme   singu- 
lier, il  ne  faut  pas  s'en  rajjpor-' 
ter  totalement  à  ce  déluge  d  écrits 
p uhliés  contre  lui. Montmaurffvoit 
dii  l'esprit  et  de  la  vivacité  ,  mais 
point  de  goût;  une  mémoire  pro- 
digieuse ,  mais  aucune  invention  ; 
nue    immense    littérature    grec- 
que  et  latine  ,    qu'il'  n'employa 
pas"  au   profit  de   notre  langtie; 
11  mourut  en   i548  ,   h  y\  ans. 
Sallengre^aredueilii  en  I7i5  ,   en 
2  vol.  in-8»,  soos^e titre  à^Histoire 
de    Monimaàry    les     différentes 
satires  lancées  contre  ce  parasite* 
On  appeloît  inontmaùrismes  les 
allusions    malignes  ,    tirées    du 
grec  ou  du  latin  ,  que  ce  savant 
Kiisoit  aux  noms  propres  dès  au- 
teurs qiiî  Tattaquoieiit.  Henri  de 
Valois    a  donné  réditlon   de  ses 
œuvres     sous     ce    titre    :   Pétri 
JUfoHtmauri,  grtBcarum  titterantm 
prq/ifssorh  tvf;ii,  opéra  ,  iterùm 
erfitUy  et  notis  mtnc  primiiniil'^ 
Instrata    à   c7.  Januario    B/on^ 
tone  y  Ltttetiae ,  i643  ,  in-4''* 


■  t  MONTMlRATTi  '  (  Chailêtff 

FrançoîS-César  Lé  I^ut^ue»  ,  niar* 
âni^  de  )  ,  colonel  dès  Cent* 
Puisses,  sur  \a  déniisâiondu  mar^ 
quis  dte  Courlanvftnx  son  père, 
naqnit  en  1734.  S  étant  signalé 
dans  ta  guerre' de  1700  ,  il  fî^t 
nommé  brigadier  des  armées  dnf 
roi  en  1762.  Li'aCadémie  des  scien- 
ces lui  avoit  -donné  une  place 
d'honoraire' en  1761.  Il  mourut  en 
iro4.  Celait  un  neveu  du  mare- 
cnal  d'EwStrées',  mort  en  1771. 


L  BÏONTMORENCY  (  Mat- 
thieu 1*»  de  ) ,  mort  en  1 160  ,  fift 
connétahle'  sons  Louis-le-Jeune.' 
Sa  famille,  Tune  des  plus  Illus- 
tres el  des  pins  anciennes  de  VE\U 
rope  ,  tire  son  noni  de  la  petitif 
ville  de  Montmorency  dans  l'Ile- 
de-France.  C'est  une  des  ]f>re- 
irjières  terres  qui'  ait  porté  K^ 
titre  de  haronie.  Matthieu  de 
Montmorency  avoit  épousé  Aline  y 
fille  naturelle  de  Henri  !•»,  roi 
d'Angleterre,  dont  i*l  laissa  des 
en  fans  ,  et ,  en  secondes  noces  ,* 
Alix  de  Savoie,  veuve  de  Louis  Vf,* 
et  mère  de  Ijouîs  VII ,  dont  îi 
n*eui  pas  de  postérité. 


MONTMli;NIL,  r.  Sac£,  n-  II, 


TI.  MONTMORENCY  (  Mat-l 
thieo  II  de),  dît  ie  GtanrU  petit - 
iils  du  précédent  ,  mérita  ce 
titre  par  son  courage  et  par  sa 
prudence.  Il  se  signala  au  siégé 
d;e  Château-Gaillard  ,  près  d'An- 
dely ,  où  il  accomp,agna  le  roi 
Philippe-Auguste  en  qualité  de 
chevalier  ,  contribua  neaucoup 
au  gain  de  la  bataille  de  Pont-a- 
Bôuvines,  en  iai4»  et  y  enleva 
plusieurs  enseignes  impériales 
aux  ennemis.  Sa  valeur  éclata 
PAnhée  suivante  contre  les  Albi- 
geois du  Languedoc,  et  lui  mérita 
repe4.de  connétable  en  1118J 
C'est  le  premier  connétable ,  dit- 
on,  qui  ait  été  général  dWméeJ 
11  eut,  sons  Louis  VW,  beaaconp 


mâ/tfla  ,  en.  niàiu^j  aa  isiége  ûe 
r^iort,  de  SaiiU-Jean-U'Angély , 
«fe  f  ja  Hocbt44«  ,-<ît^<i  autres  pli<ces 
eolevjées^atix  Anglais.  Ji  â«ciM>isa 
«ne  seconde  ioii  contre  les  41  bi- 
gçpis  ea  i^^ô^  Loiiis  VI li ,  au 
ut  de  la  juort,  le  pria  d'assisler 
son  Sis.  de  <s»e$^  forcer  oC  de  ^es  con- 
seJâ«  Moutiii<oire»)e^  le  lui  proaiit, 
ettintsa  parole.  Il  dissipa  cette  for- 
midable Jigue  qui  se  ikcofitre  la 
reiae^Blaocae  pendant  la  minoriié 
de  ;»aiBt  J[.«auis.  Api^â  avoir  con- 

Sois  5ur.Ies  mécouttina  la  forleiesse 
e  BeUes0ie  en  1 2ad  ,Â\  les  poussa 
jcsquli  Lan  grès  ej>  12^,  et  les 
réduisit  touâ,  ou  par  adresse,  ou 
par  fpi^e,  à  se  «au  mettre  à  la  ré- 
|{eute.  il  nxouvut  le  24  noveiùbre 
i25o»  Le  oiérite  de  ce  graiid 
hûmme  ,  son  crédit,  son  habileté, 
iiliistrèreiit  beaucoup  sa  iaraille , 
et  commencèrent  a  donner  k  la 
cliaitçe  de  connétablç  tout  l'éclat 
qnfeïle  a  eu  depui^s.  Cette  place  -, 
qQÎ  dans  soi»  origine  a'avoit  iÏA- 
bord  d'autres  fonctions  que  eelle 
du  graud-ecurer ,  devint  la  pie- 
mîère  de  la  maison  du  roi  ^  lors- 
qtie ,  vers  1060  ,  il  n  y  eut  plus  de 
sénéchaux^  Matthieu  y  réunit  leit 
privilège  des  aî^^tf^s  emplois 
dont  Loiûs  Vin  le. chargea;  et 
lecoBnét^ble  e^t  d^s^lors  ,  après 
le  roi  ,  le  comiDandemeut  des 
armées. 

in.  MONTMORENCY 

(Matthieu  IV  de.)^  arrière-pethi 
nis  du  .précédeat ,  mena  du  se- 
cours à  Charles,  roi  de  Naples  , 
et  suivit  Philippe  -  le  -  Hatdi  en 
Aragon ,.  Tan  riSS.  Créé  cham- 
bellan, de  Philippe  -  le  -  Bel ,  et 
amiral  de  Fran.ce  en  i^g^  ,  il 
servit  dans  la  guerre  de  Flandre 
en  i3o5  ,  et  mour-ut  eu  i3o4* 

IV.   MONTMORENCY 

(  Charles  de)^  tuaréçh^l  d^.^ran-; 


MONT  175 

ce  en  ï54>  i  se  ^  di^ini^ua  par* 
ses  exploit;)  jnililaires.  \i  C(»m^ 
manda  IWmée  que  Jerii) ,  duc  de 
Normandie  <  envoya  eu  Br<jtague 
au  secours  de  Cliarles  <le  Blois , 
son  cousin.  I^e  courage  avec  le* 
quel  il  combattit  à  la  bataille  de. 
Crécy  ,  eu  j^4{^  ■>  ^^**  vahit  le  litre 
de  gouvcFut'ur  de  Nf^urmandie» 
Aussi  bail  négociatetsr  qu'excel- 
lent général  ,  il  contribua  beau- 
coup au  traité  de  BiCliguy ,  con- 
clu le  8  mai  i5(>o.  Cet  homme. 
illustre  mourut  le  1 1  septembre 
i38i.  X^e  roi  Charle:^  Y  taisoit 
tant  de  cas  de  son  mérite,  qu'il 
le  choisit  pour  étie  parrain  du, 
dauphin  ,  uepuîs  Chariei  VI* 

t  V-  MONTMORENCY  (  Anne 
de),  second  iils  de  Guillaume 
de  Montmo<'et)cy  ,  élevé  entant 
d'honneur  auprès  de  François  I*' ,' 
se  trouva  eu  i5i5  à  la  bataille 
de  Mariffnan.  11  avoit  hérité 
de  la  valeur  de  ses  ancêtres., 
lldéfeudit,  en  i5ai,  la  ville  de 
Mézières  «ontre.  l'armée  <le  l'em- 
pereur Charle^-Qamt,  et  obligea 
te  comte  de  Nassau  de  levçr  hon- 
teusement le  sié^^e.  Honoré  dift 
bAton  de  maréclial  de  France^ 
il  suivit  en  halte  François  I*', 
et  fut.  pris  en  iSstS ,  avec  ce. 
prinee ,  à  la  bataille  de  Pavie  » 
qui  avoit  été  douuée  .  contre 
son  avis.  Les  services  important 
qu'il  ^rendit  ensuite  à  Tétat  iu-î 
rent  récompensés  par  l'épée  de 
connétable  de  France  en  i53é^. 
Les  habitiins  de  Gand  ,  •  mé-. 
contens  du  gouvernement  de 
Charles -Quint,  avoient  oâert  k 
François  l"  de  le  reconnoître 
pour  roi ,  et  cette  proposition 
alloit  être  acceptée  par  le  conseil, 
lorsque  Montmorency  s'j  opposa , 
eu  prouvant  qu'on  cïevoit  respec- 
ter latrève  jvrée.avec  l'enipereur^ 
çfc  qu'il  seroit  honteux  de  profiter 
d^À%  Kéy<^k^i  4^^  sujets  contre. 


*76  MOÎÏIP 

l*w  stttiVéràin  lëgitime,  Quelque 
tâfBpls  apr^à  ,  le  conitëtfifLle  l'ut 
dT&grdcie ,  pour  «voir  coiisiîillé  k 
François  !«'  de  s'en  rapporter  à 
k  parole  dé  Churles-Quint,  q^iii 
pendant  son  passage  en  France , 
àioii  promis  de   rendre  Milan; 
(  F,  Él^Kore  ,  h'  n.  )  U  rentra  en 
gratee  sons  le  règne  de  Henri  lî, 
qui  eut  pour  lui  une  cottôa«i<ie 
paf^iculièrfe.    Il   la   mérimit  par 
sén  Vives  indieîeases ,  ses  proion- 
àés  eo^noissances  d^ns  toutes  les 
parties  de  l'admiilistration  ;  «  car, 
ék  BrantÔHie  ,  c'étoit  rhomine  le 
f\n$  entendu  de  la  cbrétientë  auic 
âàaifes  d'état,  le  plus  versé  dans 
la  régie  d«8  Sauces  et  la  con^ 
Boissançe  de  la  justice  et  des  lois. 
Sènri  II ,  en   mourant ,  lui   f e- 
éi%nirnanda  le  royaume  et  *es  en- 
ftins.  Le  connétable  prit  le.Bou-- 
krntiais  en    iSSo,  Metz,  Toul  et 
Verdttii  ea  i55a.  Il  fut  disgracié 
^è  nouveau ,  h   la   soliteitatioà 
de  Catherine  de  Médtcis ,  sons 
le  règne  êe  François  II ,  et iors- 
qae  1e«i  princes  ae  Lorraine  fu- 
i^ent  tîeveiHiS  toiit-puissans  au- 
pfès   d'dle.    Cette   princes^  se 
«fài^oit  qu'il  avolt  conisêiné  à 
tiimrî  -Q  de  la  répuilier  com^è 
stérile ,    pendant  lies  premièreis 
itiânéi^  de  soti  marîa^  ;  et  qu^ 
déptftà  il  avoit  osé  dir<ï<jue,'  de 
ifiiàs  l4s  enfens  du  rOi ,  D^rÉfe ,  sa 
ilie  oaiurelle,  étoâtla  seule  qui 
htt  rètseibl»lM.  >(  Fo^e«  Hettri  li> 
A*  M,  veMT  iajèn. )  Cependant 
ses  iàl&BÈ  le  r<nàs»it  néeessftiiv , 
ott  «le   i«p{^la  |i  la  tour    sous 
Çharlef  IJL ,  «ar  £56o.  Il  se  té^ 
ebttt^ik  ^vee  les  priaicto  tie  Gui- 
de, et  se  déckra  contre  k»caM- 
jmtc»  «vee  iotùé.  Il  f  eut  une  èa- 
ifiiVke  k  Brenx  «n  i§^.  Lé  mn^ 
u^nÂsh  lâr  gal^  $  lAaai»  il  1^  faW 
pMa«3»«itidér.  Ayant  >44D«éâ{f  su  K- 
Wtôl'a«aéé  vui^^nKté.,  à  pt^lë 
nf^t&4ê*^GrH(m  ^xé  les  Ati^ti^d. 


nistea  s'étant  remis  en  ciimptfgnÀ 
sous  la  conduite   du  prince  dé 
Condé,  Montmorency  les  battît 
k  la  joisraée  de  SaiTTr-Dcnys,  le 
lo  novinn^e  i56y.  Le  vainquetif* 
vit  néanmoins  metti'e  en  déroàt<^ 
le   corps   qu'il  commandoit  ,  éi 
ûif  abandonné  des  siens  que  lât 
terreur  avoit  saisis.  Lcl  généreux 
vieillard  ramassa,  pour  ainsi  dire, 
toutes  ses  forées  ,  pour  terminer 
sa  longue  vie  par  une  action  ïié^ 
rmque.  U  reçut  huit  blessures  dan- 
gereuses ,  fo*  démonté ,  et  ro'mprt 
son  épée  da^s  le  corps  d'un  ofBf^e^. 
calviniste ,  qu'il  perça  an  d^ut 
de  la  cuirasse;  Un  gentilhonrnne 
écossais,  appelé  Stuarf,  le  som- 
ma de  se  rendre  .  «  Me  rendre , 
dit  le  connétable ,  tu  ne  me  coiî-*^ 
iiois    donc    pas  ?-  ■  C'est  pàrëè 
que  je  te  comtois  ,  répoïKi  Sttiart 
en  lui  tirant  un  coup  de  pistolet , 
que  je  tepoffe  Cefui-cf.»  BrafttAme 
assure  que  ,    quoique  mortelle* 
ment  blessé  >  ir  se  rétourria   éé 
cèté  de  cet  homme  ,  'et  dtr  pom^ 
meau  de^on  épée ,  dont  la  gard^ 
lui  restoïl  à  îa  mai^  ,  il  lui  ài>attît 
deuK  denKs  et  lui  ébranla  les  au- 
tres.Un  éordf^ieV',  -son  cofifésseitr,' 
ayanl  VôUlu  èirborter  à  la  Inori 
ce  héros  eonvert  éie  sanig  et  dé 
biesfiinres  :  «'  Pénset-ivams ,  lui  ré- 
pondit^-il ,  que  f  a^é  f  écèi  ptës  û^ 
quiatrè-t^i^gtiS  u#s  érec  Àonfiebr  ,* 
pour  ne  pas  savoir   mouti'i*  ntf 
quart  d'heure  ?  »  Le  connétable 
elcpira  trois  ^  ours -a|>^,  àkds  àfv\ 
4lPtèl ,  ime  Sainte -^Àvoie,  àj>ré^ 
a^ir  eu  o*è  longue  éntreVué  ^vëd 
latt)t.  Ilétoitligé  dé  74  ans\,  et 
'  avoit  vécu  soa$  éioq  régens;  Oxit 
pfétttfid  que  la  reine ,  loïn  uSe.s^ai^ 
ffiger  de  cette  mort  si  funeste  11 
k  Frsatbe  y  ^if  d*on.  ton   èai    k 
•  qaelque»>unâr  ée  «e<  confidens  : 
I  «  J'ai  :étt  ce  '  jàv^  êevLt  ^rfdêH 
obligations,  à;  rfn<lre  .  au    ciel  ; 
IVmte ,  que  le  comitkalble  ait  vèns« 
hk  France  de^Kèttuèrtii»  ;  éttA^ 


sf 


-MONÏ 

^tgç  9  que  les  ennemis  Paient  dé" 
Karrassée  du  connétable.  »  C'est 
ainsi  que  .mourut  ce  grand  capi-' 
taine .  Jiommé  .intrépidfe  à  la  cour, 
couiqie  dans  les   armées  ;   plein 
de  grandes  vertus  et  de  défauts  ; 
général  malheureux  j  mais  habile  * 
esprit  dus(ère  ,  difficile  ,  opiniâ- 
tre ,  mais  honnête   homme ,   et  : 
pensant  avec  grandeur.  On  avoit  i 
négligé   dans,  son  éducation  de ' 
lui  apprendre  à  lire  et  k  écrire  :  | 
cependant  il  portoit  nu  livre  à  . 
la  messe ,  mais  c'étoit  par  pure  j 
représentation.  Il  signoit  des  pa- 
tentes et  des  pancartes  sur  la  pa- 
role de  son  secrétaire  ,   qui  les 
lui   présentoit ,    et  c'étoit  d'une 
façon  assez  singulière,  il  faisoit 
de  suite  une  vingtaine  de  grands 
"bt  longs  pieds  de  mouche  ;  après 
quoi  son  secrétaire  l'arrêtoit  en 
lui    disant  :    «  Monseigneur  ^  en 
voilà   assez.  »  Il  s'étoit  trouvé  k 
huit  batailles  ,  et  aVoit  eu  le  sou- 
verain coiihnandement  dans  qua- 
tre avec  plus  de  gloire  que  de 
ibrfeune.  Rempli  de  zèle  pour  la 
religion ,    il    en   ^uivoit     minu- 
tieusement les   moindres    prati- 
ques ,  et  en  oublioit  les  précep- 
tes les  plus   sacrés.  On  lui   fit , 
à  Paris ,  des  funérailles  presque 
rojâlés  ,  car  on  porta  son  eiligie 
à    son     enterrement   :    honneur 
qu'on  ne  faisoit    qu'aux  rois  ou 
àuK  enfans  des  rois.   Les  cours 
àupérieyires  assistèrent  1t- son  ser- 
vice. Sa  devise  étoit  un  mot  grec, 
signifiant  S/ins  reproche  j  et  ce 
mot  est  souvent  sculpté  d<ins  les 
brneinens  du  château  d'Ecouien  , 
qu'il  iit  bâtir  près  de  Paris ,  et  oii 
son  corps  fut  inhumé.  Son  cœur, 
porté  SLVL%  Céles^ins  de  Paris,  y 
fut  à -peu-près  réiini  à  celui  de 
benri  II ,  suivant  l'ordre  donné 
par  ce  prince.  Le  cœur  de  tïenri 
àvoit   été  placé  dans   une   urne 
de  bronze ,  ifnise  au  sommet  d'une 
tolonne    de    marbra  ;   celui   de 
Ta  xiu 


•:MONT  t^*) 

Montmorency  fut  renfermé  dans 
le    piédestal    de    cette   colonne 
qui  si  été  portée  xiu  dépôt  des  Aiï- 
gustins  de  Paris.  Suivant  l'abbé 
Longuetue ,  «  Montmorency  étoit 
un  vrai  cacique  et  capitaine  de 
saiiivages,  dur,  barbare,  prehant 
plaisir  k  rabrouer  tout  le  monde, 
ignorant    jusqu'à   avoir  peine   k 
signer  son  nom,  haï  généralement 
de   tout   le  monde ,   se  croyant 
grand  capitaine  et  ne  l'étant  ppint^ 
toujours  battu  et  souvent  prison- 
nier ....  Il  avoit   communiqué  , 
ajoute-t-il ,  son  orgueil  k  ses  fils. 
Sa,  catholicité  ne   Pavoit  pas  em- 
pêché   de    s'unir     aux    CoUgni 
quand    il    y    avoit    trouvé    soil 
compte.  »  Dans  l'histoire  de  Bor- 
deaux ,  par  dom   de  Vienne ,  il 
est  aussi  mention  du  fait  suivant  : 
«  Un  impôt  sur  le  sel  avoit  causé 
une   émeute     dans    cette    ville  ; 
Montmorency  y  marche  avec  une 
forte  armée.  I^s  habilans',  alar- 
més ,  vont  au  '  devant  de  lui ,  le 
complimentent,  tapissent  les  rues 
par  oii  il  passe  ,  et  font  toutes  les 
soumissions  désirables.  Le  con- 
nétable ,  insensible  k    ces  hon- 
neurs ,  veut  traiter  Bordeaux  sou<> 
mis  en  ville  prise  d'assaut.  Il  fait 
pointer  le  canon  dans  les  rues , 
condamner  k  mort  tous  les  ma- 
gistrats, et  décimer  tous  les  ha- 
bilans.    Lestonal ,    un   des   ma- 
gistrats condamhés  a  mort,  avoit 
une  femme  jeune  et  belle;   elle 
vM  se  jeter  aux  pieds  du  Oonné- 
table  et  implorer  la  grâce  de  son 
époux.  Montmorency   la   promit 
k  une  condition  honteuse  ,  k  la- 
quelle  cette    femme    désespérée 
souscrivit.  Elle  consentit  k  Sacri- 
fier son  honneur  pour  sauver  les 
jours  de  son  mari.  Après  avoir, 
pendant  la  nuit,  assouvi  sa  pas- 
sion brutale  avec  cette  malheu- 
reuse épouse,  le  connétable ,  le 
lendemain  ,  la  conduisit  k  sa  fe- 
nêtre et  lui  montra  sur  la  plaee 
*  11 


178 


MONT 


son  mari  pendu  à  une  potence. 
Ce  fait  nous  montre  Montmo- 
rency débauché  ,  perfide  ,  Cruel , 
et  insultant  aux  devoirs  les  plus 
sacrés  de  la  société.  <c  On  dtâoit 
qu'il  se  falioit  garder  des  pate- 
nostres  de  M.  le  connétable  ,  dit 
Brantôme;  car  en  les  disant  en 
marmottant ,  lorsque  les  occa- 
sions se  présentoient ,  il  disoit  : 
AUez-moi  pendre  un  tel  ;  attachez 
.celui-là  a  un  arbre  ;  faites  passer 
celui-là  par  les  piques  ,  tout  à 
cette  heure ,  ou  tes  arquebuses 
tous  devant  moi  ;  taillez-moi  en 
pièces  tous  ces  marauts  qui  ont 
voulu  tenir  ce  clocher  contre  le 
roi  ;  brâlez^-moi  ce  village  ;  bou- 
tez-moi le  feu  par-tout  à  un  quart 
de  lieue  h  la  ronde.  Voilà  Thomme 
que  de  lâches  écrivains  ont  loué, 
que  la  cour  de  France  a  comblé 
d'honneurs ,  et  pour  qui  elle  à 
ordonné  des  funérailles  presque 
royales,  oh  son  efïigie  fut  portée , 
et  où  toutes  les  cours  de  justice 
•  assistèrent. 

VL  MONTMORENCY, 
(  François  de  ) ,  fils  aîné  du  pré- 
cédent, distingué  pdr  sa  bra- 
voure ,  étoit  granci- maître  de 
France ,  dignité  qu'il  céda  au  duc 
de  Guise.  On  lui  donna ,  comme 
en  échange ,  le  bâtOA  de  maréchal 
de  France  et  le.  gouvernement  du 
château  de  Nantes.  Montmorency 
avoit  commencé  à  porter  les  ar- 
mes au  siège  de  Laue  en  Pié- 
mont, en  iSo  [  ;  il  servit  à  la  prise 
de  Daiuvilliers  el  d'Yvoy,  à  la 
défense  de  la  ville  de  Metz ,  et 
à  ceUe  de  Téix>nane  ,  où  il  fut 
ia^t  prisonnier  le  3o  mai  iSS5. 
Euvoyé  ,  en  1672  ,  en  andsas- 
sade  en  Angleterre  auprès  de  la 
reine  Elizabeth ,  elle  lUi'  donna 
le  collier  de  l-ordre  de  la  Jarre- 
tière. Accusé  à  son  retour  d'a- 
voir trempé  dans  la  coniupation 
4e  Saioil-Gferniaiu-en-Layie»  y  par 


MONT 

laquelle  on  avoit  résolu  aVnletêr 
le  duc  d'Alençon ,  il  alla  à  la  cour 
pour  s'y  justifier.  IJl  y  fut  arrêté 
et  enfermé  à  la  Bastille.  Ses  en- 
nemis ,  et  la  reine  Catherine  de 
Médicis ,  qui  n'aîmoit  point  la 
maison  de  Montmorency ,  avoient 
résolu  sa  perte  ;  mais  celte  prin- 
cesse le  fit  sortir  dé  prison  en 
iS^S.  Montmoi-ency  avoit  beau- 
coup de  pouvoir  surTesprit  da 
duc  d'Alençon  ,  et  elle  voulut  se 
servir  de  lui  pour  ramener  ce 
prince  qui  avoit  quitté  la  cour. 
Le  maréchal  eut  le  bonheur  de 
le  porter  à  uh  accommodement. 
Après  s'être,  signalé  par  plusieurs 
antres  actioîls  dignes  d'un  héros 
et  d'un  citoyen ,  il  mourut  au 
château  d'Ecouen,  le  5  mai  iSrrg, 
dans  sa  4^*  année.  Il  n'eut  qu  uu 
fils  de  D^ane ,  légitimée  de  Fran-" 
ce ,  son  épouse  ;  ce  fils  mourut 
avant  lui.  y  oyez  Piemne. 

VII.    MONTMORENCY 

(  Charles  de  ) ,  frère  du  précé- 
dent ,  'pair  et  amiral  de  France , 
lieutenant-général  de  la  ville  de 
Paris  et  de  l'Ile  -  de  -  France , 
colonel  -  général  des  Suisses  , 
troisième  tils  d'Anne  de  Moot- 
morency,  se  signala  sous  le  rè- 
gne de  cinq  rois,  et  sa  bàronnie 
de  Damville  fut  érigée  en  duché- 
pairie  par  Louis  XIII  en  16  lO,  Il 
se  trouva  a  ut  batailles  de  Dreux, 
de  Montcontouret  deSfeint-Denjs, 
et  négocia  la  réduction  de  Saint- 
Jean  d'Angely.  Il  mourut  en 
161 2,  à  soitantë-qïiînze  ans,  après 
avoir  donné  des  exemples  de  va- 
leur et  de  patriotisme.  Il  étoit 
bossu  et  glorieux  :  «ce  qui  est  as- 
sez ordinaire  ,  dit  un  écrivain 
contemporain;  mais  en  même 
temps  c'etoit  le  plus  digne  homme 
du  conseil  du  roi ,  de  la  meilleure 
cervelle  et  du  meilleur  avis.  » 

t  Vllf.  MONTMORENCY  m 


MONf 

d'AMVi^LB   (  He^ri  1"  de  )  ,  ânt , 
pair ,  iiisréclial  et  conaétahle  de 
F^QCe,  gouverneur  de  Langue- 
doo ,  etc. ,  second  fils  d^nne  de 
M'ontmoreacj  ,    se   si^atft  ,   du 
vWant  de  son  père ,  sous  le  nom 
de  seigneur  de  Damvîlle.    A  la 
bataille  de  Dreux,  en  i562,  iJ  fît 
prisonnier  le  prinee  de  Condé  , 
et  servit  la   France  avec  beau- 
coup de  gloire  dans  cette  journée. 
Il  obtint  le  gouvernement  de  Lan- 
guedoc ea   i565,  %t  le  bâton  de 
maréchal   de  France  ,  trois  ans 
après,  fl  fut  pris  k  la  bataille  de 
âaint-Denys,  en  i56i  ;  il  jr  avôit 
d'ab<H*d   dégagé  son  père  qui  j 
fut  blessé,  fiisgracié  par  la  reine 
Catherine  de  Médteis  ,  il  chercha 
«n  asile  auprès  du  duc  de   Sa- 
voie ,  et  se  mit  a  la  tête  des  mé<- 
contens  qui  déchirèrent  le  Lan- 
guedoc sous  Henri  m.    Il  devint 
le  chef  dc3  politiques.  On  appe- 
loit  ainsi  les  catholiques  mécon- 
tens ,   qui ,  sous  prétexte  de  s'op- 
poser aux  progrès  de  lliérésie  et 
aux  abus  dii  gouvernement ,   târ 
choient  d'obtenirde  la  cour  des 
pensions  et  des   chargés.  Motit- 
niorency  vécut  en  souverain  dans 
son  gouvernement  »  levant   des 
troupes  et  de  Targent,  fortifiant 
ou  rasant  des  places  ;  faisant  la 
guerre  ou  la  paix  avec  les    hu- 
guenots.  Henri  IV  étant  monté 
Bar  le  trône ,  il  se  sonmit ,  ob- 
tiatFépée  de  connétable,  etmou- 
rut   à   Agde  le    i"  avril  i6i4» 
Montimoréncj,  homme  ferme  et 
déterminé  ,    n'avoit  ,    dit  -  on  , 
puisé  ses  lumières  que  dans  lui- 
même.  Qupiq[u'il  eût  commandé 
long- temps  ,  il  ne  passa  jamais 
pour  un  grand  général.  M  ne  de- 
vint homme  de  guerre  que  par 
'émulation.    Son  ^oût  auroit  été 
de  ne  point  sortir  de  la  cour; 
m^is   son  nom  ,   et  les  exporta- 
tions de  son  père  ,  l'arrachèrent 
k  SQtk  penchant.  La  r^îM  Marie 


MONT  179 

Stuart ,  touchée  de  la  beauté  et 
des  grâces  de  sa  figure  ,  auroit 
voulu  quil  eut  été  veuf  pour  l'é-» 
pouser.  il  fut  père  de  la  belle  pitn-» 
cesse  de  Condé  (  voj-cm  ci-^ret 
l'article  Montmoheiccy,  n®  X), 
dont  Henri  IV  devint   si  éper- 

dûment  amoureux On  trouve 

dans  la  Vie  de  d^Aubigné ,  écrits 
par  lui-même ,  une  anecdote  au 
sujet  de  Montmor^icy-Damville  , 
laquelle  a  donné  matière  à  un 
problème  historique.  Faisoit-il 
des  vers  latins  très-coulans  ,  ou 
ne  sarvoit-il  pas  même  lire?  D'A  u« 
bigné  rapporte  que,  se  promenant 
avep  ce'maréchai  sur  le  bord  de  la 
Drome,  rivière^lu  Périgord,  «ledit 
maréch^  se  mit  à  faire  de  grandi 
soupirs,  et  ajant  arraché  l'écorce 
d'un  arbre  qui  étoit  en  sève  ,  il 
écrivit  dessus  les  vers  latins  qui 
suivent ,  au  sujet  d'une  dame 
qu'il  aimoit  en  Espagne.  » 

Oceani  fclix   proféras  si  ,  fiumtn  ,  ad  oras^  ' 
Littur  et  fftsperium  tamgertfata  sinunt  ; 

Siste  parkm ,  et  liquidas  qui  jam  dissohor  1m 
undas  , 
Esnintttnn  lacryw^  ad  vada  notafereu 

Sic  poterit  tenerat  urit  qu^  fiamant  medullas  ^ 
Mer  ta  tfimfn  patriis  river*  forsan  aqui^. 

Brantôme  dit  qu^  le  duc  de  Dam- 
ville  a  voit  une  entière  ignorance 
des  lettres ,  qu-ii  composoît  par 
son  bon  sens  ne|urel;  à  peme 
savoit-il  lire,  et  son  seing  n'é* 
toit  qu'une  marque  ;  il  ne  oon» 
noissoit  ni  argent ,  ni  monnoie* 
Henri  IV  le  ra^iUoit  de  son  igno* 
rance ,  mais  il  admiroii  son  bon 
sens.  «  Tout ,  disoit-il ,  peut  me 
réussir  par  le  mojen  dun  caii- 
nétable  qui  ne  sait  pas  écrire  ,  et 
d'un  chevalier  (  Silkrjr  )  qui 
ignore  le  latin.  »  Il  est  questioa 
ici  du  même  homme ,  peint  par 
deux  courtisans  qui  avoient  vécu 
l'un  et  l'autre  avec  lui  :  lequel 
croire  ?....  La  terre  de  Damville 
passa  dans  la  maison  de  Lévis. 


i8o  MONT 

flX.IVIONTMORENCY 

(  Henri  II ,  duc  de  )  ,   fils   du 
précédant,  né  le  3o  avril  iSgS , 
lait  amiral  de  France  dès  l'âge  de 
dix-huit  ans.    Après  avoirj  battu 
les  calvinistes  en  Languedoc  ,  et 
leur  avoir  eplevé  diverses  places  , 
il   les  vainquit  sur  mer  près  de 
l'île    de    Ré ,    dont  ils   s'étoient 
emparés  ,  et  qu'il  reprit.  Loin  de 
profiter  de  sa  conqvêie  ,  il  abau- 
clouua  pour  plus   de  cent  nnlle 
écus  de    m.uuitions    qui   lui  ap- 
'partenoient  légitimement  comme 
amiral.  On  voulut  lui  représenter 
que  c'étoit  un  trop  grand  sacri- 
fice :  «  Je  ne  suis  pas  venu  ici , 
répondit-il ,  pour  gagner  du  bien  , 
mais  pour  acquérir  de  la  gloire.» 
Lorsqu'il   se  livroit  k  son  carac- 
tère libéral  ,    il   ajoutoit  :    «  Je 
voudrois  être  empereur  pour  en 
faire  davantage.   «  11  donna  une 
fois  deux  cents  pistoles  à  un  la- 
boureur qu'il  rencontra  dans  un 
de  ses  voyages ,  «  pour  avoir  le 
plaisir  de  faire  un  heureux  dans 
sa  vie.  «  En  1628  il  remporta  un 
avantage  considérable  sur  le  dtic 
de  Ronan ,  chef  des  huguenots. 
Montmorency  ,   envoyé   quelque 
temps  après  dan^  le  Piémont ,  en 
qualité  de  lieutenant-général ,  at- 
taqua près  de  Veillane  les  Espa- 
gnols  commandés  par  le  prince 
IJoria ,  -et ,  quoique  avec  des  for- 
ces très-inférieures ,  il  les  mit  en 
déroute.  Le  comte  de  Cramàil  lui 
demanda  si ,  parmi  les  hasards  du 
combat,  il  avoit  envisagé  la  mort  ? 
«J'ai   appris  ,   répondit-il,   dans 
l'histoire  de  mes  ancêtres ,   que  la 
vie  la  plus  glo   euse  est  celle  qui 
iiiiil  au  gain  d'une  bataille ,  et  que 
rhomme  ne  l'ayant  que  pour  peu 
<le  temps,  il  faut  la  rendre  la  plus 
éclatante  .<|u'il   est    possible.  » 
Cette  victoire   fut    suivie   de  la 
levée  du  siège  de  Casai,  et  lui 
niùnta  le  bâton  de  maréchal  de 
1  ;^uce.  Ses  prosp.érilés  enflèrent 


MONT 

son  courage  ;  il  se  flatta  de  poit*' 
voir  braver  la  .force  du  cardinal 
de  Richelieu.  Gaston ,  duc  d'Or- 
léans ,  aussi  mécontent  que  lui  de 
ce  cardinal ,  se  rendit  auprès  de 
Montmorency. ,     gouverneur    dji 
Languedoc  ;  .  et  .  cette  province 
devint  dès -lors  le  théâtre  de  la 
guerre.  Le  roi  envoya  contre  les 
rebelles    les    maréchaux   de  La 
Force  et  de  Schon^berg.  Celui-ci 
s'avança  près  de  Casteiaaudary  , 
avec  deux  mille  hommes  de  pied 
et  douze  cents  chevaux.  Lorsque 
les  armées  furent  en  présence  , 
Montmorency  ,     qui    apercevoit 
dans   le  chef  de   son  parti   une 
contenance  mal.  assurée  ,.  lui  dit , 
pour  le  ranimer  :  «  Allons,  motir 
sieur ,  voici  le  jour  oii  vous  serez 
victorieux  de  vos  ennemis  ;  mais  , 
ajouta-t-il  en  moutraiitson  épée, 
il  faut  la  rougir  jusqu'à  la  garde.» 
Ce  discours  ne  faisant  pas  Tim- 
pression    que  Montmorency  dé- 
siroit ,  cet  nomme  généreux  ,  en- 
traîné par  son    chagrin    autant 
3ue  par  sa  valeur  ,  se  précipite 
ans  les  bataillons  royalistes  ,  y 
est  battu  et  fait  prisonnier^  Toute 
la  France ,  pénétrée  de  ses  ser- 
vices ,  de  ses  vertus ,  de  ses  triom- 
phes ,  demande  inutilement  qu'oa 
adoucisse  en  sa  faveur  la  rigueur 
des  lois<   L'implacable  Richelieu 
veut  faire  un  exemple  qui  épou- 
vante les  grands;,  et  il  n'en  pou- 
voit  pas  faire  de    plus   éclatant 
crue  sur  Mpntpiorency ,  l'homme 
de  la   France  le  mieux  fait  ,  le 
plus  aimable ,  le  plus  brave  et  le 
plus  magnifique.  Le  cardinal  fait 
mjitruire  son  procès  par  le  par- 
lement de  Toulouse  ^  et  le  pour- 
suit avec. chaleur.  Les  juges  in- 
terrogent. Gui  ta  ut,  pour    savoir 
s'il  a  reconnu  lé  duc  dans  le  com- 
bat ?  ((  Le  ièu  et  la  fumée  dont  il 
(étoit  couvert ,  répond  cet  oflicier 
Içs  larmes  aux  .jeux ,  m'ont  em- 
pêché d'abord;  de  le  distinguer.  . 


MONT 

Mais  voyant  un  hôoinie  qui,  après 
avoir  rompu  six  de  nos  rangs  , 
tuoit  encore  des  soldats  au  sep- 
tième, j'ai  jugé  que  ce  ne  pou- 
voit  être  que  M.  de  Montmo- 
rency. Je  ne  l'ai  su  certainement 
que  lorsque  je  l'ai  vu  à  terre  sous 
son  cheval  mort.  »  Parmi  les  per- 
sonnes qui  sollicitèrent  la  grâce 
de  cette  victime  illustre  ,  il  y  eut 
uu  grand  seigneur  qui  dit  au  roi 
«qu'il  pouvoit  juger  aux  yeux 
et  aux  visages  du  public  à  quel 
point  on  désiroit  qu'iMui  pardon- 
nât. «  Je  crois  ce  que  véus  dites  , 
répondit  le  prince  ;  mais  consi- 
dérez que  je  ne  serois  pas  roi 
si  j'avois  les  sentimens  des  par- 
ticuliers. —  Il  faut  qu'il  meure  , 
dit-il  au  maréchal  de  Matignon.» 
(  Voy.  aussi  Chatelet  ,  n"iï.  )  Le 
roi  avoijt  adouci  la  rigueur  de  son 
arrêt ,  en  permettant  qu'il  ne  fût 
pas  exécuté  en  public.  Cette  grâce 
n'en  parut  pas  une  à  son  cœur 
pénétré  d'humilité.  «  Mon  Père  , 
dit-il' au  P.  Amoux ,  jésuite ,  son 
confesseur,  je  doute  lequel  des 
deux  je  devrois  souhaiter  :  d'un 
cdté  le  mépris  de  la  mort  sur  un 
grand  théâtre  et  à  la  vue  d'un 
peuple  si  nombreux,  pourroit 
m'inspirer  une  vanité  dangereuse 
à  mon  salut  ;  d'un  autre  côté  , 
je  vondrois  souflrir  une  grande 
confusion  pour  l'expiation  entière 
de  mes  péchés.  »  Le  P.  Amoux 
lui  répondit  :  «Vous  dxerez  votre 
irrésolution  en  vous  conformant 
à  la  volonté  divine.  »  Au  moment 
du  supplice  ,  le  duo  présenta  les 
hras  au  bourreau  >  aon  qu'il  les 
liât  ;  et  comme  il  avoit  un  cru- 
cifix entre  les  mains,  il  le  remit 
au  P.  Arnoux  ,  en  \w\  disant  : 
«Tenez  ,mon  père  ,  il  ne  faut  pas 
que  le  juste  soit  lié  avec  le  cou- 
pable. »  Il  aida  le  bourreau  k  ra- 
battre sa  chemise.  On  avoit  placé 
au-dessus  d'une  porte  la  statue 
de  marbre   de  Hcnri-le-Grand  ;  | 


MONT 


r8i 


elle  arrêta  ^^s  regards  ,  et  voyan  ' 
que  son  confesseur   le  considé- 
roit  ,  il  lui  dit  :  «  Mon  père ,  je 
regarde  la  figure  de  ce   monar- 
que ,  qui  a  été  très-bon  et  très- 
généreux.  »  Il  contin^fa   sa  mar- 
che, et  monta  sur  l'échafaud  avec 
la  même  hardiesse  que  s'il  fôt  allé 
à  une  mort  glorieuse.   Il  eut  la 
tête  tranchée  le  3o  octobre  i632 
dans  Ihôtel  de  ville  de  Toulouse. 
On  a  cité ,  pour  preuve  du  par- 
don généreux  qu'a  accorda  à  ses^ 
ennemis  ,  le  legs  qu'il  fit  en  mou- 
rant au    cardinal  ,  d'un  tableau 
de  Paul  Véronèse  de  très -grand, 
prix.    Il  avoit  au  bras ,  lorsqu'il 
fut  pris  au  combat  de  Casteluau-. 
dary  ,   un  bracelet  avec  le  por- 
trait de  la  reine  Anne  d'Autriche  ; 
ce    bracelet    fut  ,  suivant   toute 
appai^nce  ,  Je  plus  grand  obsta'- 
cie  à  sa  grâce  ,  pour  laquelle  on 
avoit  intercédé  auprès  du  roi.  Le' 
P.  Amoux  fut  tellement  édifié  de 
cette  mort ,  qu'il  dit  :  «  Je  m'es- 
timerois  heureux  ,  si  Dieu  m'ae-' 
cordoit  la  grâce  de  mourir  avec' 
une    aussi    parfaite    i*ésignation' 
que  celle  que  ce  grand  homme  a 
lait  paroître    dans  ^^s   derniers 
momens.  J'ai  plus  appris  à  môu-^ 
rirdans  le  peu  de' temps  que  je 
lai   assisté    que   dans  toutes  les* 
méditations  de  ma  vie.  w  'Le  roi 
fit  appeler  ce  jésuite  ,  pour  savoir- 
quelques   particularités  de  cette 
mort.  Le  jésuite  ,  après  avoir  sa-, 
tisfait  la  curiosité  an  prince,  lui 
dit  : .  «  Sire  ,  votre  majesté  a  fait 
un  grand  exemple  sur  la  terre  par 
la  mort  du  duc  de  Montmorency» 
et  Dieu ,  par  sa  miséricorde  en  a" 
fait  un  graiid  saint  dans  le  ciel.  » 
Le  ,  roi  répondit  en   soupirant  e . 
«  Je  vondrois  ,  mon  père  ,  avoir 
contribué  à  son  salut  par  des  voie6 
plus  douces.»  Comme  il  fut  déca^ 
pité  au  pied  de  la  statue  de  marbre 
de  Henri  IV,  après  de  vaines  inlerr 
cessions  auprès  de  Louis  Xill  > 


i8a 


MONT 


OQ  fit.sur  sa  mort  les  vers  sulvanl^  c 

^ntepatris  statuant,  nati  implacahilis  ira 
Oecubui ,  indignA  morte  manuque  eadens. 

Jllorum  hgemffit  neuter  ,  mea  fata  videnAo  : 
Ora  patris  ,  nati  pecto  ra  ,  marmor  erûnt» 

Son  supplice  fut  juste;   mais  la 
mort  d  un  homme    qui  promet- 
toit  tant ,  la  terreur  des  ennemis  , 
et  les  délices  des  Français  ,  parut 
d'uiie  sévère  justice.  Le  corps  du 
duc  fut  transporté  dans  l'église  de 
ïà  Visitation  de  Moulins ,  où  Ma- 
rie-Félice  des  Ursins,  son  épouse, 
lui  fit  dresser  un  magnifique  tom- 
beau  de  marbre  ,   et  se  fit  reli- 
gieuse.   Cependant  son  époux , 
qu'elle  adoroit ,  ne  lui  avoit  guè- 
re  été  fidèle  >  quoiqu'elle  eât  de 
la  beauté,  des  grâces,  et  de  l'esprit. 
Au   commencement  de  leur  ma- 
riage, la  jalousie  altéra  les  traita 
de  la  duchesse.   «  Etes-vous  ma- 
lade ?  lui  demanda  le  duc  ;  vous 
ôtes  changée.  Il  est  vrai ,  lui  re^ 
partit  la  duchesse,  que  mon  vi- 
'  sage  est  changé  ;  mais  mon  cœur 
ne  Test  pas.  »  Son  époux  ,  touché 
par  ses  larmes  ,  lui  promit  tout 
ce  qu'elle  voulmt;  mais  l'habitude 
l'emporta.  Il  mit  seulement  plus 
de  mystère  dans  ses  intrigues  ,• 
et  témoigna   plus    d'égards  a  sa 
femme.  Du  Gros  donna  la  Vie  du 
duc  de  Montmorency  «n  i64û, 
in-4®;  il  en  parut  une  seconde, 
1699,  in-12;  l'une  et  l'autre  assez 
mal  écrites.  La  relation  desonju- 

fement  et  de  sa  mort  est  dans  le 
onmai  du  cardinal  de  Richelieu, 
ou  dans  saVieparLe  Clerc,  1773, 
5  vol.  in- 12'.  Les  biens  de  cette 
maison  passèrent  dans  celle  de 
Condé  ,  par  la  sœur  du  duc  de 
Montmorency  {  Charlotte  -  Mar- 
guerite )  ,  qui  avoit  épousé  Hen- 
ri II ,  prince  de  Condé.  (  Voyez 
l'article  suivant.  )  Il  subsiste  des 
branches  de  cette  mai  son  «  Désor-- 
meau  (  voyez  ce  mot  )  a  donné ,  en 
1764  une  Histoire  de  la  maison 
de  Monllnoreniy ,  è  Paris,  5  VoJ* 


MONT 

in- 12.  Cotôloèei^fait  celle  de  fil 
duchesse  de  Montmorency,  morte 
en  i666  ,  Pai'is  ,  1684  ,  in-S».  Il  y 
en  a  paru  une  depuis,  2  v.  in-i3. 

t  X.  MONTMORENCY  (  Char- 
lotte-Marguerite de  )  sœur  du 
précédent,  née  en  16949  avoit 
a  peine  quinze  ans  lorsqu'elle  pa- 
rut a  la  cour.  Les  vieux  cour- 
tisans ^  qui,  sous  Catherine  de 
Médicîs,  avaient  vu  tant  de  beau- 
tés autour  de  cette  princesse , 
avouoient  qu'ils  n'avoient  rien  va 
de  plus  beau.  Ses  charmes  frap- 

Ï)èrent  vivement  Henri  iV,  qui 
a  vit  dans  un  bal.  Oubliant  soià 
âge  et  celui  de  Charlotte ,  il  con- 
çut pour  elle  une  passion  bieo 
vive.  Bassompierre  briguoit  la 
raaiti  de  la  jeune  beauté  ;  le  roi 
lui  ht  conlideoce  de  soii  amour^»  ie 

Ï tressa  de  renoncer  à  ce  mariage  , 
ui  promit  dé  le  dédommager  , 
et  Bassompierre  se  désista.  Henri 
en  pleura  de  satisfaction  en  le 
serrant  entre  ses  bras.  Il  n'avoit 
éloigné  Bàssompievre  que  parce 
qu'il  avoit  prévu  qu'il  seroit  un 
mari  trop  clairvoyant.  Il  fît  pro* 
poser  le  prince  de  Condé,  qui  sor- 
toit  de  1  adolescence.  Ce  mariage 
étoit  trop  avantageux  pour  peu«- 
voir  être  refusé.  Condé  devint  « 
en  1609  ,  l'époux  de  la  jeune 
beauté  qui  n  avoit  pas  encore 
soupçonné  lliommage  du  monar- 
que. Les  assiduités  du  roi ,  ses 
libéralités ,  ses  attentions  galantes, 
annoncèrent  bientôt  ses  desseins  , 
et  Condé  fut  d'avis  d'enleyer  son 
épouse  à  cette  puissante  séduc- 
tion :  il  l'emmena  d'abord  a  Chaàr 
tilly.  Le  roi  se  travestit  plusieurs 
fois  ,  escorté  seulement  de  deux 
hommes.  11  partoit  du  Louvre 
pour  la  voir  un  instant ,  s'en  re- 
tournoit  la  nuit  au  galop.  L'é- 
poux, averti, relégua  sa  femme  au 
château  de  Verne uil ,  sur  les  fron-» 
ti^iret  4^  Pioardiie ,  «t  la  fii  sur* 


MOrïT 

veiller  par  sa  belle- mère".  Le  ino* 
narc^ue ,  plus  amoureux  que  ja- 
mais ,    gagna  une  daine  voisine, 


ipatience 
Taaiant  trahirent  leniystère.  Alors 
le  prince  indigné  emmena  sa  iem- 
me  à  Bruxelles  ,  oiila  cour  d'Es- 
pagne lui  prodigua  les  honneurs 
elles  offres  les  pïus  avantageuses. 
Henri  IV ,  i'uneux  ?  fait  courir 
après  les  fugitifs  ;  il  jure  d'em- 
plojer  la  ruse  et  la  force  ;  il  me- 
nace les  Espagnols  de  la  guerre 
^iîs  ne  rendoient  le  prince  et  la 
princesse  de  Cohdc ,  qu'il  réclame 
comme  princes  de  son  sang. 
Condë  ,  craignant  d'être  enlevé  , 
alla  faire  un  voyage  en  Italie  , 
d'où  îl  revint  après  la  mort  du 
roi.  Quoique  le  public  malin  ac- 
cusât la  princesse  ie  Condé  d'in- 
diflTérence  pour  son  époux  ,  elle 
lui  donna  des  preuves  du  plus 
sincère  attachement.  £a  1617  , 
n'ajant  pu  obtenir  Felargissement 
du  prince ,  qui  étoit  enfermé  à 
la  Bastille ,  elle  demanda  la  per- 
mission de  sV  renfermer  avec  lui. 
Elle  fut  ainsi  le  conseil  et  la  con- 
solation de  son  époux  pendant 
plus  de  deux  ans  que  dura  sa  dé- 
tention. De  nouvelles  intrigues 
occasionnèrent  de  nouveaux  mé- 
contentemens.  Condé  quitta  en- 
core la  cour  en  1625.  La  prin- 
cesse y  servît  très  -  utilement  sa 
maison  et  son  mari ,  et  montra 
une  feriQeté  digne  de  son  rang. 
Sa  tendresse  pour  l'infortuné  ma- 
réchal de  Montmorency  son  frère , 
décapité  a  Toulouse  en  1602  , 
put  seule  lui  faire  oublier  sa  gran- 
deur. On  dit  que  pour  obtenir 
sa  gruce  elle  se  inît  aux  genoux 
du  cardinal  de  Richelieu  ,  qui  ^ 
sans  lui  rien  accorder ,  crut  en 
faire  assez  que  de  se  jeter  lui- 
piéme  aux  genoux  de  la  pria- 
cesse..    On  rapporte    aussi  que 


MONT      '      i83 

s'étànt  trouvée  au  service  de  ce 
ministre  fait  a  sa  mort  ,  arrivé.e 
en  164^  ,  elle  répéta  ,  en  se  rap- 
pelant la  triste  hn  de  son  frère  » 
ce  mot  de  Marie  ,  sœur  de  Marthe 
et  de  Lazare  :  Domine ,  si  fuisses 
hic yfratermeus  nonjuis^et  mon- 
tuus.  Demeurée  veuve  eu  1G46  , 
elle  mouiut  le  2  décembre  i65o, 
à  Châtillon-sur-Loing.  EUe  fut  la 
mère  du  grand  Condé. 

*  XL  MONTMORENCY  -LA- 
VAL (  Matthieu  ) ,  vicomte ,  né  à 
Paris, mort  dans  cette  ville  le  27  dé- 
cembre 1809,  âgé  de  61  ans,  fait 
comte  par  l'empereur  Napoléon , 
et  gouverneur  du  château  ue  Corn- 
pièg#e.  Dans  un  voyage  qu'il  fil 
a  Berlin  sous  le  règne  du  grand 
Frédéric,  le  roi  l'invita  à  voir  la 
revue  de  sa  maison  militaire  ;  il 
lui  fit  remarquer  tous  les  déve- 
loppemeiis  des  manœuvres  ,  et  lui 
dit  :  «  Eh  bien  !  monsienr  de  Laval^ 
que  pensez-vous  de  toutes  ces  ma- 
nœuvi'es  et  de  la  promptitude  à 
tirer  ?  —  Sire,  c'est  ti-ès-bien  ;  mais 
k  mon  départ  de  Paris ,  on  dé- 
Itbéroit  au  eonseil  si  l'on  ne  re^ 
noncerpit  pas  à  la  poudre  »  canon 

{»OQr  marcher  droit  à  Tennemi  à 
'arme  blanche.»  Frédëric^presque 
immobile  de  surprise  ,  piqua  son 
chet«i  sans  lui  répondre  ,  et  «'ér 
ioigna  ài  toute  briae.  Trois  heurea 
après  le  vicomte  Lav|d  disposa 
tout  pour  quitter  Berliri» 

XIL  MONTMORENCY,  r^jrs 
BouTEViLLE.  —  Luxembourg,  n«  VI» 
—  Nivelle  ,  n*»  I.  —  Cox.igni  ,  n* 
VI,  et  Ègmok7  ,  n**  L 

XIIL  MONTMORENCY  (ma^ 
dame  de  ) ,  yoyez  Movtpcmsier. 

*I.  MONTMORIN  (François 
de  )  ,  seiffueur  de  Saint  -  Ilérem , 
vicomte  de  Clamecy ,  etc.  ,  gou- 
verneur du  haut  et  pays  bas  iTAix- 
vergne  a  Thorrible  époque  de  1^ 
i  Saint-Barthélemi  ^  préserva  cetlç 


i84  MONT 

{)rovince  d'être  enveloppée  dans 
a  pins  sanglante  de  toutes  les  pros- 
criptions. Voltaire  ,  dans  son  Es- 
sai «sur  les  *  guerres  civiles  de 
France  ,  In i  attribue  la  lettre  sui- 
vante. «  Sire ,  j*ai  reçu  un  ordre 
de  votre  majesté  de  l'aire  mourir 
tous  les  protestans  qui  sont  dans 
ma  province  :  je  respecte  trop 
votre  majesté  pour  ne  pas  croire 
que  ces  l'etlréà  sont  supposées , 
et,  si  (ce  qu*ii  Dieu  ne  plaise) 
l'ordre  ^^st  véritablement  émané 
d'elle ,  je  la  respecte  aussi  trop 
pour  lui  obéir.  » 

.   *ÏL  MONTMORIN  (le  raar- 
quis  L.  V.  H.  Luc  de  ) ,  gouver- 
neur de  Fontainebleau  ,  âgé  de 
87  ans ,  très-allaché  à  Louis  XVI, 
inculpé    d'après   une    lettre    de 
lui  ,  trouvée  au  château  des  Tui- 
Jeries   après    là    jonrné^    du    10 
août ,  et  traduit  devant  un  tribu- 
nal., comme  coupable  de  conspi- 
ration.. D'après  ses  réponses  et 
ses  papiers  ,  le  juri  le    déclaM 
innocent  ;  mtiis  le  peuple ,  présent 
à  la  séance  ,  força  les  juges  à  le 
faire  reconduire  en  prison  ,  et  en- 
voya u^e  députa  tien  à  l'assemblée 
]égi$latiye  pour  recommander  un 
pouveau   jugement ,   ce  qtii  fut 
flécrétë.  d^api-ès  l'avis  de  Danton  ,~ 
alors  minis^e  dé  la  jtistice  ;  et  le 
9  sei>tembre  il  lut  massacré  dans 
les  prisons  de  la  Conciergerie.  Sa 
femme  ,  née  à  Chadrin  en  Au- 
vergne jlht  Condamnée  à  mort  par 
le    tribunal    révolutionnaire    de 
Paris  ,  le  ^  floréal  an  2  (  ^3  mars 
1794),  pour  avoir  entretenu  des 
correspondances  avec  M.  de  La 
Luzerne:  elle  étoit  âgée  de  5o  ans. 
Son  second  fiJs  ,    Calixte  , .  em- 
brassa la  carrière  diplomatique'', 
et  fut  attaché  à  la  légation  1  ran- 
çalse  en.  Toscane.  11  est  mort  à 
rlorenice  ;  le  25  janvier  ,   d'une 
lièvre  catarrhale  ;  il  n'a  voit  que 
20 aîis  ;  et  donnôitles plus gi àudes 


MONT 

espérances.  Les  qualités  quMl  pofrr 
sédoit  laisseront  de  longs  regrets^ 
à  ceux  qui  l'ont  cpnnu ,  et  ces  re-» 
grets  augmentent  en  pensant  qu'il 
étoit  le  deraier  de  s.on  nom* 

*  m.  MONTMOnm- SAINT-: 
HÉREM  (Armand- Marc,  comtç 
de), frère  aîné  de  Calixte  Moutino- 
rin,  ministre  et  secrétaire  d'état  ^ 
des  commandemens  et  des  finan-i 
ceSj  ayant  le" département  dçs  af- 
faires étrangères ,  membre  de  l'as- 
semblée des  notables  tenue  k  Ver-? 
sailles  en    1787  ,    se  trouva  mi-,  . 
nistre  des  affaires  étrangères   au 
moment  de  l'ouverture  dès  état  s - 
généraux.    Les   patriotes  et    les 
royalistes  ont  également  déclamé 
contre    ]\ïontmorin.     En    juillet 
1789,   il  fut  renvoyé  avec  Nec- 
ker ,  et  aussitôt  rappelé  au  minis- 
tère ,  par  ordre,  pour  ainsi  dire  , 
de  l'assemblée  nationale.  En  avril 
1790  il  fit  paroîtrè  des  Observa- 
tions sur  le  livre  rouge  et  les  cal- 
culs qui  raccompagnent.   Il  resta^ 
en  place  en  septembre,  lors  du 
renvoi  de  tout  se  collègues  ;  et  on 
lui  confia  même ,  par  intérim  ,  le 
porle-feuille  de  l'intérieur.  Dénon- 
cé k  plusieurs  reprises  ,  il  répo'hr 
dit  avec  plus  ou  moins  (\e  vigueur 
ou   de  ménagement ,   selon  l'in- 
fluènçç^  que    ses    dénonciateurs 
exerçoienl  sur  resprit  public.  Le 
i3  avril  1791   il  fit  imprimer   et 
envoya    aux   ministres   près   des 
puissances  étrangères  une  lettre 
bix  il  assuroit  toub  les  souverains 
de  la  liberté  du  roi  et  de  son  at- 
tachement  sincère  pour  la  nou- 
velle constitution.  C'est  de  cette 
démarche  sur- tout  que  ses  amis 
on  prétendu  le  justifier ,  en  assu- 
rant qu'il  avoit  voulu  donner  sa 
démission   plutôt  que  de  signer 
cette  missive  ,  et  qu'il  n'avoît  con- 
senti  à  ajouiner  sa  'reiraite  que 
par  obéissance  et  par  dévouement 
pour  Louis  XYI.  Au  coiiunence- 


MONT 

fB«iit  de  juin  il  fut  rayé  du  ta- 
bWâu  des  jacobine  ,  et  se  vit  en- 
suite iiicalpë  et  mandé  a  la  barre , 
pour  avoir  signé  le  passe-port  du 
foi  ,  lors  du  départ  de  c^  prince 
pour  Varennes  :  mais  il  se  lava 
de  cette  'accusation ,  en  prouvant 
qae  le  passe-port  avoit  été  pris 
sons  un  nom  supposé  ,  et  qu  u  ne 
pouvoit  pas  vériner  les  noms  de 
tons  ceux  qui  en  demandoient. 
Apres  avoir  fait  part  aux  puis- 
sances étrangères  de  l'acceptation 
de  la  constitution  par  Lquis  XVI , 
il  communiqua  ,  le  5 1  octobre  , 
dans  un  rapport  k  Passembjée  , 
les  réponses  des  diâcrentes  cours 
à  cette  notification  ;  ce  rapport 
sera  pour  l'histoire  d'un   intérêt 
majeur^,  en  ce  qu'il  indique  de 
quel    œil  chaque   souveram.  en- 
visageoit     alors     la     révolution 
française.    Montmorin    parla    au 
corps  législatif  avec  dignité.,  et 
ne  tarda  pas  à  donner  sa  démis- 
sion.  Après  sa  retraite  ,  il  con- 
tinua  a  rester   près    du   roi ,  et 
forma ,  avec  Bertrand  de  IVIoIeville, 
MaloLiet ,  et  quelques  autres  ,  une 
espèce  de  conseil  secret  qui  pré-, 
paroit  ,  discutait,  au  conseilloit 
divers  plans  ,  dans  l'inteution  de 
raffermir  la  monarchie  :  cette  con- 
duite acheva  de  lui  attirer  toute 
la  haine  des  jacobins  ,  qui  l'atta- 
quèrent ,     ainsi   que    Bertrand , 
comme  membres  du  comité  au- 
trichien» Il  montra. assez  de  fer- 
melédans  cette  occasion ,  et  pour- 
suivit même  par-devant  les  juges- 
de  -  pajx   le   journaliste   Carra  , 
qui   avoit  répandu   et  accrédité 
cette  dénonciation.    Immédiate- 
ment après    la    journée  du    lo 
août,  il  se  cacha  chez  une  blanr 
chisseusé  du  faubourg  i$a in t- An- 
toine ,  y  fut  découvert  et  arrêté 
le  2f  ypuiis  conduit  a  la  barre  de 
rassemJbiée  ,  oîi  il  fut  interrogé. 
Il  conserva  toute  sa  préseneé  d'es- 
prit pendant  ce. long  interroga- 


MOÎVT 


i85 


toîre  ,  répondit  d'ujbe  manièm 
satis&isante  k  toutes  les  ques- 
tions qui  lui  furent  faites  ;  et  ajant 
été  ensuite  conduit  aux  prisona 
de  l'Abbaye  ,  et  décrété  d'accu- 
sation le  Si  août ,  il  devint  l'ane 
des  prémices  victimes  des  mas- 
sacres des  3  et  3  septembre. 

1 1- MONTMORT  (Pierre-Ra*. 
mond  de  )  ,  né  à  Pans  en  i&y^  , 
d'une    famille    noble-  >    destitué 
au  barreau  par  son  père  ,  se  dé- 
goûta de  cette  profession  ,  et  se 
Vêtira  en  Angleterre ,  d'oà  il  passa 
^ans  les  Pays-Bas ,  et  ensuite  en 
Allemagne.  Il  revint  en  France 
l'an  169Q  ,  n'étudia  plus  c^iî^  la 
philosophie  et  les  mathématiques  v 
snivant  en  tout  lesoonseils  du  P. 
Malehranche  ,  '  soo.  ami  'et   son  ' 
guide*  £n  170e  il  fit  im  second 
voyage  en  Angleterre  ,  qui  lui  fut 
plus, utile  que  le  premier.  Â  sott. 
retour    il  prit  l'habit  ecclésias- 
tique^ ^u'ilqQitta  en  1706,  pour 
se  marier  avec  mademoiseue  de 
Remicourt,  petite  nièce  de  ma- 
dame la  duchesse  d'Angoulênie. 
Depuis ,  il  passa^  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie  à  la  campagne^ 
et  suF'-tout  k   la  terre  de  Mont- 
mart.  Il  n'en  sortit  que  pour  faire, 
en  i7i5  ,  un  troisième  voyase  eu 
Angleterre  ,  oii  il  observa  réclipse 
solaire  de  cette  année.  La  vie  de 
Paris  lui  paroitôoit  trop  dissipée 
pour  des  méditations  aussi  suivies 
quelessiennes.  Duresteil  ne  crai- 
gnoit  pas  y   dit  Fonteilelle,  ces 
distractions  en  détail.    Dans   fo 
même  chambre  où  il  travaill^^it 
aux  problèmes  les  plus  embai»- 
rassans  ,  on  jouoit  cia  clavecin  , 
son  fils  couroit  et  le  lutiuoit  ;  et 
les  problèmes  ne   laissoient  pas 
de  se  résoudre.  Le  P.  Male)>ran- 
che  en  a  été  témoin  ^a.v«c  •  éton- 
nement.  Montmart  monmtt  le  '7 
octobre  17 19.   11   avoit  été  rc^u 
de  la  société  ^royale  de  Londi^s 


?â$ 


MONT 


ru  i^iS,  et  de  l'académie  4ea 
sclei2jce&  de  Pam  oa  ir^ijô.  On  a 
de  lui  un  Esw  d'Jnaijsesurles 
jeux  de  jiosard^  doiU  la  Bieii* 
leure  édixion  est  de  I7x3  ,  iu-4** 
Cet  ouvrage  »  fruit  de  la  cagacité 
el  delà  fu^te^âede  $Qiyi  e<>prit,  fut 
reçu  irès-avidemeat  p^ir  le»  géor 
Dièlires» 

IL  IVIONTMORT.  Foyez  Ha- 

« 

t  MOJNTMOUTH  (Jacques,  duc 
de  )  »  iiU  naturel  de  Charles  II  , 
rui  d'Angleterre ,  né  à  Rolerdam 
/eu  ^649»  fut  .conduit  en  Çrauce 
&  î'#ge  de  neuf  ans  ,  et  élevé 
dans  la  reli^ioi^ .  catholique.  Le 
]*oi  fton  père,,  ajtmt  été  rétabli 
idans  ses  état&  en  itiôo  ,  le  lit 
^enir  à  $a  cour  ,  et'  lui  donna 
des  gages  de  sa  tendresse.  11  Je 
créa  comte  d'Ûrkenay  (titre 
iqull  changea  ensuite  eu  celui  de 
MunVinouth  )  ;  le  fit  duc  et  pair 
du  rojaume  d'Angleterre,  che- 
valier de  Tordre  de  la  Jarretière, 
capitaine  de  ses  gardes  ,  et  Tod- 
mit  dans  son  conseil.  Le  duc  de 
Moiftjnouth  servit  son  père  avec 
autant  de  zèle  que  de  succès.  Il 
remporta  une  victoire  'signalée 
sur  les  rebelles  d'Ecosse.  Il  passa 
ensuite  au  service  de  la  France 
avec  un  régiment  auglaîs  ,  se 
signala  contre  les  Hollandais ,  et 
fut  fait  lieutenant  -  général  ^es 
arteées  de  France,  lie  retour  en 

.Angleterre,  il  continua  de  se 
distinguer.  Envoyé  en  1679  ,  en 
qualité  de  général,  contre  les 
rebelles  d'Ecosse  ,  il  les  défit) 
^lais  peu  de  temps  après  il  se 
JK)igfaiit  aux  factieux,  et  trempa 

.  même  dans  une  conspiration  ibr- 
«lée  pour  assassiner  Je  roi  Char* 

.  les  II  son  père ,  et  le  duc  d'ïorck 

-son  oncle.  Charles  pardonna  à 
.ce  fils  rebelle.  Cet  excès  de  clé- 

^MxamiÇi.  ne   changea   [^Aint.  son 


MONT 

cttnr.  II  se  retira  en  Hollavâe  b<nir 
atteindre  le  momeut  favorable  de 
faire  éclore  ses  projets.  À  pein« 
eut<il  appris  que  le  duc  d'Yorck 
avoit  été  proclamé  roi ,  sous  !• 
nom  de  Jacques  11^  qu'il  pass^ 
en  Antieterre  pour  y  faire  ré* 
volter  les  peuples.  Aj^rès  avoir 
rassemblé  ues  troupes,  il  hasarda 
BU  combat  contre  son  souverain. 
Il  fut  vaincu  et  contraint  de  s# 
sauver  k  pied.  Deux  jours  après 
la  bataille  on  le  trouva  dans  un. 
fossé  ,  couché  sur  de  la  fougère* 
Dès  qu'il  fut  arrêté  ,  il  écrivit 
au  roi  dans  les  ternies  les  plua 
soumis  pour  demander  grâce  »  et 
obtint  la  permission  de  -venir 
se  jeter  aux  pieds  de  Jacques  1 1» 
Ilien  ne  put  toucher  ce  monar* 
que.  cr  Jaeques  avoit,  dit  l'abbé 
Miilot ,  une  occasion  précieuse 
de  se  signaler  par  là  clémence; 
mais  il  ne  montra  que  de  la  ri* 
gueur.  Sa  victoire  fut  suivie  dea 

Î\\ix%  barbares  exécutions*  Le  co- 
onei  Kircké  ,  soldat  de  fortune  > 
dont  Tame  féroce  ne  respiroit  que- 
le  sang,  poussa  la  cruauté  jus*- 
qu'à  «se  faire  un  jeu  àei  suppli- 
ces de  ceux  qu'il  imnioloit.  Le 
chef  de  justice ,  Jeârejs  ,  encore 
plus  inhumain  ,  puisque  son  état 
devoit  le  rendre  plus  doux  ,  rem- 
plit de  carnage  les  comtés  qui 
avoient  eu  part  à  la  révolte.  Due 
dame  anabaptiste  fut  brûlée  pour 
avoir  reçu  charitablement  dans 
sa  inaison  un  des  coupables  ,  et 
ce  malheureux  fut  sauvé  pour 
avoir  eu  la  perfidie  de  déposer 
contre  elle»  Miladi  Lile ,  sans 
autre  crime  que  d'avoir  ausst 
donné  retraite^  deux  re]>eiiea 
après  le  combat,  fut  également 
punie  de  mort,  quoi<]'u'elle eût 
envojré  son  iils  combattre  Mont- 
mouth.  L'implacable  Jeffreys  fut 
bientQt  créé  pair  a  son  retour  y. 
et  après  élevé  a  la  dignité  de  ohan* 
c^er  1  Le  jluc  de  M.oatmo4th.fi|t 


MONT 

fondait  k  la  tour,  d'où  il  ne  soi*tît 
^le  pour  porter  sa  tète  sur  un 
échafaud  ,  ie  «5  juillet  i685.  11 
panzt  sur  ce  thëftlre  ignominieux 
avec  la  grandeur  de  courage  qu'il 
avoit  mon^e  dans  les  batailles^ 
Dans  ses  Elssais  historiques  ,  de 
Saint-Foix  a  pcétendu  qu'à  la 
place  da  duc  de  Montmouth 
an  fit  mourir  un  hominfe  qui 
loi  ressemblent  parfaiteoient  , 
et    que    ce  dac  fut  envoyé 


en 


France ,  et  enfermé  dans  une 
prison  des  lies  Sainte-Margue- 
rite avec  un  masque  de  f^r.  Il 
conjecture  qne  le  duc  de  Mon- 
mouth  est  le  même  que  le  Prisoo- 
Bier  masqué  de  1er  ,  dont  nous 
avons  parlé  aux  mots  Masqihe  ,  et 
Beautobt  ,  n*  IV  ;  mais  on  croit 
généralement  aujourd'hui  qu'il 
s'est  trompé. 

MONTCWRSOiiO  (frère  Jeanw 
Ange  de  ),  ainsi  appf^lé  du  village 
de  ce  nom ,  à  trois  milles  de  Flo- 
rence ,  apprit  la  sculpture  sous 
André  de  Fiésole.  Après  avoir 
embrassé  successivement  les  or- 
dres des  camaldules,  des  Si*an- 
ciscains ,  des  jésiiites  ,  il  entra  à 
la  fin  ,  en  iSao  y  dans  eelui  des 
servîtes,  dont  il  qttitta  bientôt 
rhabitk  Quelques  ouvrages  qu'il 
fit  à|  Florence  et  à  Rome  lui  ayant 
acquis  la  réputation  d'un  excel- 
lent sculpteur ,  le  cardinal  Tour- 
non  l'amena  avec  lui  en  France  , 
et  le  présenta  a  la  cour  de  Fran- 
çois k"^  Ce  monarque  lui  assigna 
un  traitement  honorable,  pour 
Je  mettre  à  même  de  travailler  à 
quatre  grandes  statues  qu'il  avoit 
commandées.  Mais  après  son  dé- 
part pour  l'armée,  ne  pouvant 
toucher  les  émolnmens  qu'il  lui 
«voit  accordés  ,.Jl  prit  le  parti  de> 
quitter  la  France  et  de  revenir  en 
Italie»  Parmi  \esou*^rages  qui  exis- 
tent de  lui  dans  plusieurs  villes 


MONT  ««^ 

<fei^«imAsa/*liNaples,  celai  d'^n» 
d9ié  Bonn  k  Géaes ,  et  deuK  Fon^ 
êatnes  k  M«Bsine.  Montorsolo  lut 
INiii  des  ilMidateurt  de  l'iN^adéinie 
de  dessin  de  Florence  ^  et  «n-o ut-ut 
dans  cette  ville  en  i564  i  ^^'é  de 
56  ans. 

I.    MOIVTPENSIER.    Il  y    « 
en  d^ux  branches  de  la  maisoit 
de  Bourbon    qui  ont    porté  té 
nom.  La  première  eut  pour  tige 
Louis  l«'  de  Bourbon,  troisième 
fils  de  Jean  !«',  duc  de  Bourbon; 
ià  mourut  en  i4^*  8on  dis  Gil<« 
bert  se  distingua  sous  Louis  XI 
et  Châties  VHI,  <]û'il  suivit   k 
Naples  ;   Ferdinana  d'Aragon  lé 
força  dans  ie    châleau  neuf  dé 
Naples.  Il  monrat  k  Pouzzol  le 
cinq  octobre  1496.  -^  f^m  fils 
Charles  fut  tué  au  «iége  de  Rome, 
en    15*27  ,  k  38  ans.    (  Fbyet 
BouMoir ,  11*  II»  )   Il  ta'avYiit  pas 
d'enfaAs;   mais  sa  sœur  Louise, 
morte  en  i56t ,  épousa  Louis  dtf 
Bourbon ,  prince   de  la  Roche* 
sur-Yon  ,  nia  de  Jean ,  comte  éê 
Vendôme.   ^-^    Ce   prince  com- 
mença la  seconde  branche   de 
Montpensiér.  Il  eut  Louis  II, 
duc    de    MonU>en6iei>.   (  Fbyem 
le  no  III.  )  Sa  femme  Jacqueline 
de  LoDgwic ,   morte  en    i56i  t 
eut  -beaucoup  de  crédit   auprès 
de  François  I ,   de  Henri  II ,  et 
de  Catherine  de  Médicis.  (  frayez 
LoKov^ic.  )  Sa  seconde  femme  9 
Catherine  -  Marie  de  Lort*^ine  , 
morte  en    1696 ,  k  4^   ^^^  »  t^^ 
figura  pas  moins  dans-  la  Ligue , 
à    laquelle  elle    étoit  fok-t  atta- 
chée )  k   cause  de  Son   frère  le 
duc  de  Guise  ,  qui  fut  assassiné 
a  Blois.  Elle  fut  un  des  auteurs 
du  projet  de  la  Ligue  Brantôme 
dit  qn'u    jour  qu'eue  jouoit  k  la 
mme    (car  elle    étoit    grkilde 
oueuse  ) ,  quelqn  un  lui  dit  -de 
ûen   mêler    les  cartes.  Elle  ré«- 


d'Ilafie,  on  distingue  It  Tombeaii    pondit  defviiif   une  .  i^pmbrettse 


}88 


MONT 


assexnblf^e  :  «  Je  les  ai  si  bien  mê- 
lées,  qu'elles  ne  se  sa  uroient  mieux 
mêler;  i>  en  faisant  aillusron  à  tou- 
tes  les  trames  q  u'ellè  a  voit  ourdies. 
£lle  montra  la  plus  granule  haine 
contre  Henri.  III ,  qui  avoit  ré- 
vélé ,  dit-on  ,  quelques  -  uns  de 
ses  défauts  secrets.  Pendant  que 
ce  pritice.tenoit  Paris  assiégé  , 
^Ue  parcouroit  les  rues ,  .conduis 
sant  d'une  main  les  deux  iils  de 
son  frère ,  et  tenant  de  l'autre 
une  image  de  Henri  $  qu'elle  pré- 
sentoit  à  la  populace  mutinée 
pour  l'exciter  à  la  révolte.  {Voyes^ 
Clément  ,  n»  XIX  ,  et  Henri  , 
n**  XJI.  )  Louis  n'en  eut  pas  d'en- 
ians  ;  mais  de  sa  ^première  femme, 
Jacqueline  de  Longwic  ,  il  avoit 
eu  François.  (  Voyet»  François  , 
n**  XIV.) -~ Le  ms  de  celui-ci, 
nommé  Henri ,  mort  en  1608  , 
avoit  épousé  Henriette-Catherine 
de  Joyeuse  ,  qui  se  remaria  au 
duc  Je  Guise  en  i6n  ,  et  mou- 
rut en  i656 ,  3,71  ans;  mais 
elle  ayoit  eu  du  d,uc  de  Mont- 
pensier  ,  Marie  de  Bourbon  ,  la- 
quelle épousa  Gaston,  duc  d'Or- 
léans ,  et  mourut  en  .1627  >  ^^ 
eut  une  fille  qui  lait  le  sujet  du 
n»  IV.  oi-après. 

II.  MONTPENSTER  (  la  du- 
chesse dé).  Voyez  l'article  pré- 
cédent. 

III.MONTPENSIER  (  Louis  de 
Bourbon  ,  duc  de)  ,  souverain 
de  Dombes  ,  prince  de  la  Boehe- 
sur-Yon,  fils  de  Louis  de  Bour- 
bon, né  k  Moulins  en  i5i5  ,  se 
signala  dans  les  armées  sous  les 
rojs  François  I"  et  Heûri  II.  Il 
rendit  de  grands  services  à  Char- 
les IX  pendant  les  guerres  civiles, 
soumit  les  places  rebelles  du 
Poitou  en  1674 ,  et  mourut  dans 
son  château  de  Champigny  en 
i583  ,  k  70  ans  ,  après  itvoir 
montré  autant  de  génie  pour  les 
^ûaires  quepoui  Tsirt  militaire. 


MOÏÎT 

t  IV.  MONTPENSIÊR  (  Anne-» 
Marie  -  Louise  i»'Obl£Ans  ,  plus 
conne  sous  le  nom  de  Made^ 
moiselle  de  ) ,  fille  de*  Gaston  y 
duc  d'Orléans  ,  née  k  Paris 
le  29  '  mai  1627.  Son  père  , 
prince  bizarre ,  impétueux  et 
mtrigaut ,  transmet  ^%  défauts  à 
sa  tille.  Mademoiselle  prit  le  parti 
de  Condé  daus  les  guerres  de  ia 
Fronde ,  et  eut  la  jhardiesse  de^  <, 
faire  tirer  sur  les  troupes  de 
Louis  Xiy  le  canon  .de  la  Bas- 
tille.  Celte  aietion  violente  la  per- 
dit, pour  jamais  dans  l'esprit  -du.- 
roi  son  cousin.  Le  cardinal  Ma> 
zarin  ,  qui  savoit  conibien  •.  elle 
avoit  envie -;  d'épouser  une  tête 
couronnée,  dit  alors:  «  Ceefanon-- 
Ik  vient  de  tuer  son  mari.  »  La 
cour  s'opposa  toujours  depuis 
aux  alliances  qui  lui  firent  plaisir,- 
et  lui  en  présenta  d'autres  qu'elle 
ne  po avoit  éceepler.  Après  avoir 
langui  jusqu'à  44  ^^^  9  cette  prin-. 
cesse  ,  destinée  ou  proposée  a  de» 
souverains  (entre  autres  k  Char- 
les II  ,  roi  d'Angleterre)  ,  voulut 
faire  ,  k  cet  âge  ,  la  fortune  d'u» 
simple  gentilhomme.. Elle  obtint^ 
en  1669 ,  la  pei^ission  d'épouser 
le  comte  de  Lauzun,  capitaine 
des  gardes  du  corps  et  colonel 
général  des  dragons  ,  a  qui  elle 
donnoit.  tous  ses.  biens  estimés 
ao  millions ,  .quatre  duchés  ,  la 
souveraineté  de  .Dombes  ,  le 
comté  d'Ëut,etlé  palais  d'Orléans^ 
qu'on  nomuie  le  Luxembourg.» 
Elle  ne  se  réservoit  rien ,  aban- 
donnée .toute  entière  k  Tidée  Iflat- 
teuse  de  faire  k  ce  qu'dk  aimoit 
une  plus  ■  grande  fortune  quau-^ 
cun^monarque  en  ait  fait  k  aucun 
sujet.  Le  contrat  étoit  dressé.  Il^ 
reine ,  le  prince  de  Gondé  ,  re^ 
présentèrent  au  roi  l'injure  que 
cette  alliance  faisoit  k  la  famille 
royale;  et  Louis  XIV  la,  dé  tèu  dit. 
après  l'avoir  permise.  En  vaiiv  -< 
ii^uzun.  k  farce  de  complaisance^.,'    . 


h 


MONT 

tt  Medemoiselleà  force  de  plenrs  \ 
se  flattèrent  de  fléchir  le  roi.  Ces 
tmans  infortanés  furent  réduits  à 
le  Iktre  donner  secrètement  la 
^vnédiction  nuptiale.  Lauzun 
tyant  ëc\até  contre  madame  de 
Montespan  ,  k  qui  il  attribuoit  en 
partie  sa  disgrâce,  fut  enfermé 
pendant  dix  ans  kPignerol.  En* 
iin  il  fut  relâché  ;  il .  n'obtint  sa 
liberté  qu'à  condition  que  Ma^e- 
oioiselle  céderoit  au  duc  du 
Maine  la  souveraineté  de  Dombes 
et  le  comté  d'Eu.  L'élargissement 
de  son  époux  ,  la  libÀté  de  vivre 
avec  lui  ,  tranportèrent  de  joie 
Mademoiselle  ;  mais  son  bon- 
heur ne  fut  pas  de  longue  durée. 
Lauzuu  ne  vit  en  elle  qu'une 
l**mme etta portée  ,  jalousé,  brû- 
lant de  tous  les  feux- de  la  jeu- 
nesse dans  un  âge  où  ils  s'éteir 
gnent  ordinairement  ;  et  elle  ne 
vit  en  lui  qu'un  indiscret,  un 
infidèle)  on  ingrat^ et  un  menteur. 
Ses  bienfaits  ne  furent  payés  que 
pars  la  plus  noire  ingratitude. 
Lauzun  exerça  sur  elle  un  tel 
empire ,  qu'on  prétend  qu'un 
jour  ,  revenant  de  la  chasse  ,  il 
loi  dit:  R  Louise  d'Orléans ,  tire- 
moi  mes  bottes.»  Cette  princesse 
«'étant  récriée  sur  cette  inso- 
lence ,  il  fit  du  pied  un  mouve- 
ment qui  étoit  le  dernier  des 
outrages.  Le  lendemain  ,  il  revint 
au  Luxembourg  ;  mais  la  femme 
de  Lauzun  se  rappela  enfin  qu'elle 
avoit  failli  a  être  celle  d'un  em- 
pereur, cl  eu  prit  l'air  et  le  tpn  : 
«Je  vous  défends,  lui  dit-elle,  de 
vous  présenter  jamais  devant 
moi.  ...»  Mademoiselle ,  après 
avoir  passé  le  commencement  de 
sa  vie  dans  les  plaisirs  et  les 
intrigues  ,  le  milieu  dans  les 
amours  et  les -chagrins  ,  en  passa 
la  fin  danj  la  dévotion  et  Tobscu- 
rité.  Elle  mourut  le  5  avril 
itigS  ,  peu  regrettée  ,  et  presque 
eiMièr«nient  oubliée.  Elle  fut  la 


MONT  189 

'  âeule  personne  de  la  cour  d« 
!  Louis  aIV  qui  n'ait  point  porté 
le  deuil  de  Gromwel.  On  a  d'elle 
des  Mémoires ,  dont  l'édition  la 
plus  complète  est  celle  d'Amster- 
dam (Paris),  1755,  en  huit 
vol.  ^n-i!2.  «  Ces  Mémoires  sont 
plus  d'une  femme  occupée  d'elle  , 
dit  l'auteur  dil' siècle  de  Louis 
XIV ,  que  d'une  princesse  témoin 
de  grands  événemens  »  ;  mais  ,  à 
travers  mille  minuties ,  on  y 
.trouve  des  choses  curieuses  ,  et 
le  style  en  est  assez  pur.  Il  y  a 
dans  l'édition  que  nous  avons  in- 
diquée, L  Un  Recueil  des  lêt" 
très  de  mademoiseile  de  Mont' 
pensier  à  madame  de  Motteville^ 
et  de  celle-ci  k  cette  princesse. 
II.  Les  Amoiirs  de  Mademoiselle 
et  du  comte  de  Lauzun,  III.  Un 
Recueil  des  portraits  du  roi ,  ide 
la  reine  et  des  autres  personnes 
de  la  cour  :  quelques-uns  de  ces 
portraits  sont  bien  faits  et  inté- 
ressans  ;  d'autres  sont  trop  va* 
gués  et  sentent  la  flatterie.  IV. 
Deux  Romafis  composés  par  Ma-* 
demoiselle  ;  l'un  intitulé  la  Re^ 
lotion  de  file  imaginaire  ;  et 
l'autre  ,  la  Princesse  de  Paphla- 
gonie.  La  narration  en  est  aisée , 
et  la  critiaue  qu'ils  renferment 
est  assez  oien-  enveloppée.  Le 
Cyrus  du  dernier  roman  est  M.  le 
Prince ,  mort  en  1686  ;  et  la 
reine  des  Amazones  est  made- 
moiselle de  Montpensier. 

MONTPER  (Josse)  ,  peintre 
de  l'école  flamande ,  né  vers  l'aii 
i58o  ,  mort  vers  le  milieu 
du  17*  siècle  ,  a  excellé  dans 
le  paysage.  Ce  maître  n'a  point 
imité  le  précieux  fini  des  peintres 
flamands.  Il  a  affecté  un  goût 
heurté ,  et  une  sorte  de  négli* 
gence.  Cependant  il  n'est  point 
de  tableaux  qui  fassent  plus  d'ef- 
fet k  une  certaine  ^distance  ,  et 
qui  ofirent  une  pins  grande  étea- 


15»  MONT 

dne  k  riinàgtnatioii,,  par  fart 
•vec  lequel  il  a  su  dégraderiez 
tcistes.  On  hn  reproche  de 
prodiguer  le  jaune  dans  les  cou- 
leur» locales ,  et  cme  touche  ma-' 
siérëe. 

*  r.  MONTPETIT  (A.  V. 
4e  ) ,  né  à  Mâcon  ,  fit  ses  pre» 
iiiières  études  à  Dijon  ,  et  les 
ix>ntmiia  k  Lyon  ,  où  il  s'oc- 
cupa de  jurispradence  ,  de  mé*- 
Oanique  et  de  pei&tnie*  Il  devint 
peintre  sans  avoir  en  de  maître  y 
et  copia  des  cabinets  entiers.  En 
lyôà  il  se  rendit  k  Paris  ,  pour 
j  coiwioître  les  arts  et  les  artis^ 
tes  ;  il  y  apporta  des  machines 
d'horlogerie  et  une  pendule  où  la 
Fév<^utrott  annnelle  étoit  repré- 
sentée k  la  seconde.  Âjan^t  perdu 
en  1763  une  grande  partie  de  sa 
fortune ,  il  se  livra  entiei^ement  à 


nque  ,  on  li  employoî 
sur  l'ean  ;  et  il  enste  de  lui ,  sur 
eet  ohiet ,  on  mémoire  curieux. 
Louis  XV  lui  fit  faire  plus  de  4^ 
^rtraits  de  l^ni ,  et  son  procédé 
pour  les  fixe^  sovts  glaces  fut  dé- 

Ï^osé  k  Facadémie  des  seieaees. 
I  mtàgina  un  blanc  de  ziuc 
pour  rempJac^er  le  hlanc  de  plomb 
ipi  est  dangeipeux  poifir  les  pein- 
tres y  et  <)ue  Vacadéime  d'archi- 
teet«re  approuva;  des  machines 
d'horlogene ,  propres  k  faire  les 
dentures  ,  les  fusées  ,  et  toutes 
les  parties  d'uaiemo<ntre.  Ces  ma- 
chines ingénieuses  furent  présent 
tées  k  l 'académie  des  sciences ,  et 
multipliées  ensuite.  En  1770  il 
iit  un  mémoire  sur  les  poêles 
iii^draidicpes  ,  ft  il  introduisit 
Tnsage  de  mettre  des  vases  d-eau 
«ur  les  poêles.  En  1779  il  pré- 
■rsenta  a  Vacadémie  des  reflesncns 
sur  les  ponts  en  fer,  et  en  i7fe3, 
il  soumit  au  roi  sa  description 
4*tta  pont  de  fer  d'n«  seule  aro^ke^ 


MONT 

de  40Ô  pieds  d'ou^'ertorc ,  sanj^ 
poussée  sur  les  culées.  (Le  pros- 
pectus en  a  été  imprimé  ).  Ex»  ^ 
1795  il  donna  au  comité  d'ins** 
truction  pub]î<pie  un  mémoiy^ 
sur  cet  objet.  Il  â  donné  dans  le 
Dictionnaire  des  beaux  -arts  de 
Joubert  divers  mémoires  inté- 
ressan&.  Le  bureau  de  consul ta-> 
troà  lui  donna  en  1795  la  grati- 
fication la  plus  forte  ,  qui  étoit 
de  8000  francs.  H  mourut  à 
Paris  le3o  avril  1800.  On  a  encore 
de  lui  une  note  intéressante  snr 
les  moyens  *de  conserver  leç  por- 
traits peints  k  rh,uile  ,  et  de  *  les 
faire  passer  sans  altération  a  Idk 
postérité. 

1 1.  MONTPEZAT    (  Antoin^ 
DE  MoKTPESAT  -  Lettres  ajouta   à 
son  nom    ceux   de  seigneur    de 
des  Prés  ,  k  cause  de  sa  raère  » 
héritière  de  sa  famille  ).  Il  n'étoit 
que  simple    gendarme  dans    la 
compagnie  du  ma^réchal  de  Foîc 
Prisonnier  k  la  bataille  de  Pavîe  , 
il  se  présenta  si  k  propos  et  d<i 
si  bon  cœur ,  pour  semr  k  Fran- 
çois ï**  de  valet  dechaml!>re  dans 
sa   prison  ,  que   ce  prinee   prit 
conhance    en    lui  ,    et  refvvojr» 
porter  en  France  des  ordres  se- 
crets k  la  régepte.  Cette  aventuré 
fit  la  fortune  de  Montpezot.  Il  fîit 
Tundes  huit  otages  que  fournit 
le^  roi  François*  !•*  k  Henri  VIII , 
roi  d'Angleterre  ,    pour  la  re^ 
dition  de  Toumaja  la  France. 
Il  se  trouva  au  siège  de  Naiptes  ea 
i^'î%.  Il  défendit  Fossan  ,  petite 
ville  de    Piémont ,  contre    une 
armée  impériale  ,[  en  i556.  Les 
assurances  qu'il  donna  d'un  heu- 
reux succès  fîresE  entreprendre 
le  siège  de  Perpignan  en  t54i  ; 
mais  spn  peu  de  prévoi^nce  ^t 
cause  qu'on  le  leva.  Cette  faute 
n'empêcha  peint  ^«'il  ne  fût  ma- 
réchal  de  France  en    f543*   H 
mourut  1^  aS  jnin  de  l'année  snk'* 


MONT 

tâtile.  La  fortune  lui  «voit  inspiré 
née  hauteur  qu'il  accoinpagnoit 
quelquefois  de  plalsartteries  amè- 
res-  citant  aux  bains  de  Béam , 
où  se  trouva  aussi  là  reine  Mar- 
jgtrerife  de  Navarre,  ilîui  adressa 
quelques  railleries  offensantes , 
^ui  nrent  dire  h  cette  princesse  : 
«Sî  je  ne  r4i|q3ectois  le  roi  de 
Fi-ance  à  qui  Vous  appartenez ,  je 
TOUS  f crois  bientôt  sortir  de  mes 
terres. — ^Madame,  répondit  Mont- 
ée^at  ^.  il  ne  faudroit  pas  aller 
DÎeii  loin  pour  cela.  »  Sa  posté- 
ïîté  finit  dans  son  petit-fîls  Em- 
thauTiel  -  Philibert  ,  marquis  de 
Tillars,  tué  au  siège  de  Montauban 
tn  1621. 

IL    MONTPEZAT.     Forez 

f  MOlNTPLAlSm  (  René  de 
BkÙc  ,  marquis  de  ) ,  d'une  famille 
noble  de  Bretagne,  oncle  du  ma- 
t^hal  de  Créqui ,  né  en  i6oo, 
passe  pour  avoir  eu  quoique 
pari  aux  Ouvrages  de  la  com- 
tesse de  La  Suze ,  h.  laquelle  il 
fat  très-attaché.  On  a  de  lui  des 
Poésies  publiées  par  Lelevre  de 
Saint-Marc ,  avec  celles  de  Saint- 
Pavin , «td. ,  Amsterdam  (Paris  ) , 
I759 ,  ita-tî ,  parmi  lesquelles  son 
Temple  de  lagîoire  tient  le  premier 
rang.  Il  est  adressé  au  duc  d'En- 

fuien  (depuis  le  grand  Condé)  , 
l'occasion  de  la  bataille  de 
Nortlingue  qu'il  avoit  gagnée  sur 
le  général  JVfercy.  Montplaisir , 
homme  d'un  esprit  facile  et  d'un 
caractère  aimable  ,  avoit  servi 
avec  distinction  sous  ce  prince. 
H  mourut  vers  1671 ,  lieutenant 
deroikArras. 

MONTRÉAL  (  Jeati  de  ).  Fay. 
MONTRÉSOÏl.  Foj.  Bima  et 


1 


MONT  191 

MONTREVEL  (  de  )*  Foxet( 
Baume  ,  n»  IlL 

I.  MOOTREUIL.  Foj^i  Ew»s, 

n*  m. 

f  n.  MONTREUIL  ou  Moute- 
REUL  (  IVtatthieu  de  ) ,  poète  fra». 
çais  ,  né  à  Paris  ,  eut  une  jeu» 
nesse  fort  dissipée*  Après  avoir 
dépensé  son  bien  en  voyages,  et 
en  plaisirs  ,  il  servit  en  qualité  dd 
secrétaire  auprès  de  Cosnac ,  évu* 
que  de  Valence ,  qu'il  suivit  à  Aix 
lorsqu'il  fut  nommé  a  l'arche vd- 
ché  de  cette  ville.  Mont^euil  y 
mourut  en  1691 ,  a  71  ana.  Ce 
poète  médiocre  avoit  du  naturel 
et  de  la  facilité  ;  mais  il  affecra 
trop  d'insérer  ses  vers  dans  les 
recueils  qui  paroissoient  de  soa 
temps.  Bodeau,  du  moins , lui  re- 
proche cette  aâectation  : 

On  ft«  v«k  point  me*  r^a  ,  à  f'eftvi'  d« 

MonwcMil, 
Grossir  tmpanétncnc  les^fèuiUet»  d'«à  r«- 
cu«U. 

Cependant  La  Monnojre  prétend 
one  Montreuil  ne  donna  jamais 
aans  ce  ridicule.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs Pièces  de  poésies,  qu'il 
recueillit  lui-rtiéme,  in-ii ,  io6(i« 
On  y  tiKHive  de  fort  jolis  madri- 
gaux. Nous  citerons  celui  -  ci , 
adressé  k  M.  le  premier  prési- 
dent de  Bellièvre ,  comme  très* 
court  : 

Si  selon  son  méfite  on  avoit  récompense  , 
Tous  mes  vceux  teroienc  MCcompUs^ 
Vous  ecrkc  chttieeUer  de  France  j 
Je  eevoit  eimé  de  PkiUt. 

Né  avec  un  caractère  gai ,  un 
cœur  tendre  ,  une  physionomie 
heureuse  ,  il  plut  aux  dames  et 
les  chanta  presque  toute  sa  vîq. 
Ses  Lettres  peuvent  passer  pour 
un  journal  aiuoureuK.  L'une  4^s 
meilleures  est  cell&qui  renfar^ie 
la  description  du  vojage  de  la' 
cour  de  ^'rance  vers  la  frontière 


d'Espâgiîç^  pour  le  mariaçe  de 
Louis  XI  V.  Ces  lettres,  imprun^ées 
avee  celles  de  Bahac  et  de  Voi- 
ture, ont  été  publiées  par  M. 
Vincent  Gampenon ,  avec  des  no- 
tices sur  ces  écrivains  ,  Paris , 
i8o6,2Vol.iu-i!2.  Son  frère,  Jean, 
tnétnbre  comme  lui  de  l'académie 
française ,  et  secrétaire  du  prince 
de  Conti ,  mourut  en  i65i  ,  à 
5^ns. 

-  t  m.  MONTREUIL  ou  Monte- 
liEXJiL  (  Bernardin  é^e  ) ,  jésuite  , 
distingué  dans  son  corps  par 
«es  talens  pour  la  chaire  et 
pour  la  direction ,  a  donné  une 
excellente  f^te  de  Jésus- Christ , 
revue  et  retouchée  par  le  P.  Bri-' 
gnon.  Celte  yie  ,  qui  peut  tenir 
lieu  d'une  bonne  concorde  des 
Evangiles  ,  a  été  réimprimée 
à  Pans  en  174^  >  en  5  vol  in-i!2. 

t  MONTREUX  (  Nicolas  de  ) , 
surnommé  Oilenix  dU  Mont" 
sacré  y  (anagramme  de  son  nom), 
se  qualifie  de  gentilhomme  du 
Maine.  Son  père  étoi^t  maître  des 
requêtes  de  Monsieur,  frère  du 
roi  y  et  portoit  le  nom  de  La  Mes- 
nerie. II  naquit  en  i56i ,  et  étudia 
ie  droit  à  Toulouse.  Il  fut  Tami 
de  plusieurs  poètes  de  son  temps  r 
se  livra  à  la  littérature  ,  com- 
posa plusieurs  ouvrages  ,  se  ran- 
gea dans  le  parti  de  la  ligue  ,  et 
perdit  par  les  ravages  des  guerres 
civiles  tous  ses  biens  ,  et  fut  ré- 
duit k  une  extrême  misère.  Quel- 
ques ofBciers  du  château  de 
Nantes  le.  recommandèrent  à  la 
duchesse  de.Mercœur,  Marie  de 
Luxembourg,  qui  lé  pr^t  a  son 
service.  Il  témoigna  sa  reconnois- 
sance  à  ses  bienCaiteurs  par  252 
sonnets,  qui  composent  un  volume 
intitulé,  1.  Les  regrets d'Olienix 
du  Montsacré ,  gentilhomme  du 
Maine ,  dédi#  à  la  duchesse  de 
Mercoeur^  imprimés  à  Nantes  en 


u 


MONf 

.  1571 .  Il  étoit  déjà  «uteur  de  plà- 
sieurs  autfes  ouvrages  Ahs  Page 
de  1 5  ou  16  ans.  IL  II  avoit  com- 
posé un  seizième  livre  à  XAmadis 
des  Gaules  ,  qui  fut  imprimé  eiA 
1577.  L'ouvrage  le  plus  considé- 
rable ,  sorti  de  sa  plume  ,  est 
intitulé  ,  III.  Les  Éergeries  de 
Jidiette.  Cet  ouvrage,  divisé  en 
1"  et  2«  livres  ,  eten  journées  j 
est  un^mélangedeverset  de  prose, 
de  contes  romanesques  et  comi- 
ques. Cette  variété  difforme  n'en 
rend  .pas  la  iectiire  plus  atta- 
chante. Il  est  en  3  vol.  in-8«»  :  la 
première  édition  fut  publiée'  en 
i585,  et  la  seconde  eut  le  premier 
livre  imprimé  eh  i58J  ,  et  le  se-;- 
cond  en  i5gi.  Il  fut  composé 
en  faveur  de  Juliette  de  La  Fer- 
rièré  ,  sœur  de  Jean  ,  baron  de 
Vernie ,  et  dame  de  Tessé.  IV. 
Des  romans  ;  Criniton  et  *Ljrdie , 
in-S*»  j  Cléandre  et  J)omiphiief  io- 
12.  V.  Le  Printemps  etété  j  à  l'imi- 
tation de  Jacques  Yver  ,  qui  a 
Composé  le  Printemps  d'hiver* 
VL  Une  Histoire  des  Turcs, 
VIL  Lés  Amour*s  de  Diane  et  d^ 
Délie,  VIII.  Plusieurs  tragédies  : 
Cyrus ,  tirée  de  Xénophon  ,  re- 
présentée k  Poitiers  en  i58:i  j 
Isabelle  et  Fleur  de  lis  ;  Pdri^ 
et  OEfwne  ,  Cammn  ,  Joseph  iç 
chaste  ,  Cléopdtre  ,  Arimhne  j 
Sophonishe  :,  Annibaly  etc.  IX* 
Des  comédies  :  la  Joyeuse  ^  \m. 
Décevante*  Cet  écrivain  ,  àUssi  fé-« 
cond  que  médiocre  ,  mourut  ea 
160S ,  âgé  de  47  sus. 

t  MCfNTROSS  ou  MoNraosR 
(  Jacques  Graham  ,  domte  et  duc 
de  )  j  généralissime  et  vice  -  roi 
d'Ecosse  poîir-  Charles  I**" ,  roi 
d'Angleterre,  défendit  généreu- 
sement ce  prince  contre  les  re- 
belles de  son  royaume.  II. se  dis- 
tingua k  la  bataille  d'Yorck,  vaiu- 
quit  plusieurs  fois  Cfopiw^el  , 
et  le  blèssst  de  sa  propre  main*- 


MONT 

La    fortune    l'ayant    abandonna 
en  Angleterre ,  il  passa  en  Ecosse , 
employa  sou  bien  et  son  crédit 
à   lever   une  armée  ,   prit  Perth 
et  Âberdeen  en   i644,  battit  le 
comte    d'Argjle^    et    se  rendit 
malti-e  d'£dtmbourff.  Charles  1" 
s'étaut  remis  entre  les  mains  des 
Ecossais ,  ils  firent  donner  ordre 
«a  comte  de  Montross  de  désar- 
mer.  Ce  grand  homme  obéit  à 
regret ,  et  abandonna  l'Ecosse  à 
la  fureur  des  factieux.  Inutile  en 
Angleterre ,  il  se  retira  en  France, 
et  de  là  en    Allemagne  ,    oh  il 
signala  son  courage  à  la  tête  de 
12,000  hommes,  en  qualité  de 
maréchal  de  l'empire....  Le  roi 
Charles  II  ,  voulant  faire  une 
tentative  en  Ecosse ,  le  rappela  , 
et  l'envoya  dans  ce  pays  avec  un 
corps  de   i4  à  i5,poo  hommes. 
Le  comte  de  Montross  s'y  rendit 
maître  des  îles  Orcades  ,  et  des> 
cendit  à  terre  avec  4000  hommes. 
Hais ,  ayant  été  défait ,  il  fut  obligé 
de  se  cadier  dans  des  roseaux, 
déguisé  en  paysan.  La  faim  le 
contraignit  de  se  découvrir  k  un 
Ecossais  ,   nommé   Brimm  ,  qui 
avoit  autrefois  servi  sous  lui.  Ce 
malheureux  lé  vendit  au  général 
heslejy  qui  le  fît  conduire  a  Edim- 
bourg ,  où  il  fut  pendu  ,  portant 
au  cou  la  liste  ae  ses  *  exploits , 
^  un  gibet  haut  de  trente  pieds, 
etécartelé  le  21  mai  i65o.  Il  sup- 

rrta  ce  revers  de  fortune  avec 
même  grandeur  d'ame  qu'il 
avoit  montrée  dans  la  prospérité.. 
Le  règne  de  Charles  1**^  présente 
l>eaucoup  de  traits  de  bravoure, 
et  ne  fournit  qu'un  exemple  d'un 
aussi  rare  héroïsme.  La  sentence 
de  mortportoit  que  ses  membres 
seroient  attachés  aux  portes  des 
quatre  principales  villes.  Ce  brave 
homme  dit  a  seg  pages  :  «  Je  ne 
sais  fâché  que  de  n  avoir  pas  assez 
de  membres  pour  être  attachés  à 


MONT 


195 


l'Europe  ,  comme  des  monumens 
de  mon  dévouement  à  mon  roi.  » 
Il  mit  même  cette  pensée  en  as> 
sez  beaux  vers  ;  car  on  le  comptoit 
parmi  ceux  qui  cultivoient  alors' 
les  lettres  en  Angleterre.  Charles 
Il ,  parvenu  à  la  couronne  ,  ré- 
tablit la  mémoire  de  ce    fidèle 
snjet.  Montross  éloit  un  de  ces 
hommes   extraordinaires  ,    dont 
les  succès  et  les  aventures  tien- 
nent plus  du  roman  que  de  This- 
toire.  Son   activité  ,   sa   valeur , 
son  zèle  pour  son  roi ,  le  mettent 
au  premier  rang  des  héros  et  d^s 
citoyens.  Son  courage  tenoit  de 
cette  audace  qui  déconcerte  les 
mesures  des  guerriers  méthodi* 
ques.    Cromwel   l'éprouva  plu- 
sieurs fois  ;  et ,    si   la  coufonne 
eût  pu  être  soutenue  sur  la  tête 
de  Charles  I",   c'étoit  par  Mou- 
tross. 

MONTSACRÉ.   Foyez  Mow- 

TSCUZ. 


t  MGNTUCLA  (  J.  Etienne  ) , 
né  k  Lyon  le  5  septembre  1725  , 
membre  de  Tinstitut  de  France  et 
de  l'académie  de  Berlin ,  fît  ses 
premières  études  chez  les  jésuites. 
Au  sortir  du  collège  il  alla  faire 
son  droit  à  l'université  de  Tou- 
louse ,  et  quand  il  eut  obtenu  ses 
degrés  ,  il  se  rendit  à  Paris  ^.  oh 
bientôt  il  se  lia  avec  une  société 
de  savans ,  parmi  lesquels  ou  dis- 
tinguoit  d'Alembert  et  Diderot , 
Coustou  et  Cofikin.  Ce  fut  à  celte 
époque ,   à  l'âge  de  3o  ans  qu'il' 
conçut  le  projet  d'ouvrir  une  céu*- 
rière  toute  neuve ,  en  traitant  les 
sciences -par  la  méthode   histo** 
rique  ;  idée  que  Bacon  avoit  indi- 
quée, mais  qui  n'avoit  encore  é|é  , 
exécutée     par    personne.    Celte 
grande  entreprise  fut    suivie    et 
cunsoinmée    dans  le  silence  ;  et 
l'histoire  des  ndatbématiques  s'of- 


■^ 


toutes  les    portes  d«s  villes   de  1  frit  tout-  à-coup  k  l'étonnement  et 
"    XII.  i3 


194  MO  OR 

Il   i'r.dmlrajîop    de  l'Europe   sa- 
vante* Trois  ans  après  la  publica- 
tion de  cetouyrage,  il  fut  nommé 
fiçcrétaire  <}e  Kntendance  de  Gre- 
noble, fonction  qu'il  remplit  jus- 
tjii'en   1764  ;   k    cette  ëpocrue  il 
accompagna  k  Cajenne  le  cneva- 
liçr  Turgot  y  nommé  gouverneur 
de    cette  île  ,    avec  le  titre  de 
secrétaire    du    gouvernement  et 
d'astronome  du  roi.  De  retour  de 
Cajçnne  en  1766  ,  il  fut  nommé 
premier  commis  de  la  direction 
générale  des  hàtimens  du  roi  , 
emploi  qu'ij  e^çerça  jusqu'au  3i 
décembre   1792.  La  suppression 
de  cette    administration  lui   ôta 
presque    toutes   ses  ressources  ; 
niais  le  gouveruement  français  lui 
accorda  uiie  pension  de  deux  mille 
quatre  cent^  livres  ,  dont  il  ne 
jouit  pas  long-temps  ,  étant  mort 
a  Versailles  lo  18  décembre  1799. 
On  lui  doit  ,  I.  Histoire  des  re- 
cherches  de    la   quadrature  du 
cercle  /  Paris  ,   1754  »  in- 12.  ÏI. 
Histoire    des    mathématiques   , 
Pi^ris,  1758  ,  ^.y.oL  m-/!^°.   L'a^u- 
teur  en  ptéparoit  une  seconde  édi- 
tion Tort  aug\nçntée.  Elle  a  été 
Ïmbliée  et  âcnevée  par  J.  de  Ijîa- 
ande   à  Q^i  les    manuscrits  de 
Montncla  avoient  été  remis.  Elle 
lormê  4  ^^^'  J'^*4°  j  Paris ,  an  Vlï- 
an  X.  (1799-1802.)  III.  Une  nou- 
vçlle  édition  augmenté^  et  cor- 
rigée des  Récréations  niathéuisitî- 
quÇjS  et'physiques  d^Ozanam ,  Pa- 
ns^ 1778,  \  vol.  iiji-S*.  \S,Becùéil 
d\  pièces  ç6nçern£tnt  l'inoculation 
c^e  Xa  Petite,  vérole  ,  Paris ,  1756  , 
in- 1 'i- V.  hsi-Tradf^ctioh  du  Vojf  âge 
dé  r^nglaî^  Çarver  dans  les  pa lo- 
ties, intérieures  derÀmérique  Sep- 
tentrionale,  Pan§,  17841  m-8*'.  . 

fl.  MOOR  (Antoine)  ,  peintre , 
natif  d'Uti^ecljt  l  mort  k  An- 
vers en  1^07'  ,  âgé  de  5iS  ans.  On 
Pappelle  aiissi  le  cbëvaliér  de 
I;^agry  parc«  quf  son  mérite  Iç  fit. 


MOOR 

décorer  de  ce  titre  par  un  prînc« 
sonvcra^in.  Le  séjour  qu'il  fit  en 
Italie,  et  sur-tout  k  Venise,  fprnta 
son  goûl',  et  lui  donna  une 
manière  qui  fit  rechertîher  ses  ou- 
vrages. Ufut  désiré  dans  les  cours 
d'Espagne,  de  Portugal,  et  d'An- 
gleterre. Ses  Tableaux  sont  rares 
et  fort  chers.  Il  a  excellé  a  pein* 
dre  le  portrait  ;  il  a  aussi  très- 
bien  traité  quelques  sujets  d'his- 
toire. Ce  pemtre  a  rendu  la  na^ 
ture  avec  oeaucoup  de  force  et  de 
vérité  ;  son  pinceau  est  gras  et 
moelleux  ;  et  ^  touche  ferme  et 
vigoureuse.  On  voit  plusieurs 
Portraits  de  sa  main  dans  la  col- 
lectioi^  du  Palais  -  Hojf'al.  —  Il 
eut  un  fils^  Philippe  de  Moor  ou 
MoBus ,  chanoine  de  Saint- Sau- 
veur ,  qui  cultiva  avec  succès  les 
sciences  exactes  et  les  muses  la- 
tines. Il  nous  reste  de  lui  quel- 
ques pièces  dans  le  dernier  genre , 
entre  autres  une  tragi-comédie 
sainte  ,  intitulée  Naooth  ,  aans 
les  poésies  d.e  JanusDouzd.  îi  j 
eu  a  plusieurs  gùriui  sont  adres^ 
sées.  11  s'attacha  au  service  de 
Sébastien ,  roi  de  Portueal,  et  pé-. 
rit  en  Afrique    au    mois   d'âôût 

1578.  "•^-    ■■" 

♦  lî.  MOOR  (Bartbélemi  de  ) , 
professeur  de  tpédecine,  k  Rar- 
dervvick ,  s'éleva  vers  la  fin  du 
17*  siècle  contre  la  secte  chi- 
mique dont  les  principes  se  prd- 
pageoient  çn  Horl^nde.  Pour' dé- 
motitrer  le  vice  de  leur  iiifitience, 
et  ramener  ses  cojQtei^porains  X 
l'étude  àes  aijiciens,  il,  écrivit ,  î. 
Co^itntfonum  de,  instaùratione 
medrctrue ,  ad  sanitatis  tutelam  . 
morbos  profli^andos  ,  necncn  vi^ 
tarn  prorogandam  ,  lihri  tre»  , 
Amstçlodami,  169$,  in-8'.  Moîar 
se  propose  dans  éet  ouvrage  an 
pufyénser  les  systèmes  mis  au 
joiirp?r  ï'rançois  Sjlvius.et  tôr- 
ne/llor  Èonîekçe.  II.   Verif  œço- 


\ 


MOOR 

namîm  animahs  ^  sûi{  potiùs  hu^- 
nuinœ\  principiU  innixœ  p>atftO" 
lofria  c^rebti  delineatio  prac- 
tica^  in  qud  moriorum  soparo^ 
sorum  per  fjtotas  characteristicas 
distîHctio  ,  neenon  spasmomm 
aiioumtior  distributia  traditur  , 
Ainsteloclami  ,  1704  j  in-4''*  HI. 
Ormtio  de  hypothesibus  medicis  , 
ihiden,  K7od,  nk-4*-  IV.  Oratio 
de  methodo  diseemU  medicinam , 
ibtdam,  1707,  iA-4** 

*  m.  MOOR  (  Charles  de  )  , 
de  l'école  hollandaise,  né  a  Lejde 
en  i656,  mort  en  lySS^fîtd'ahord 
des  portraits ,  et  mérita  ensuite 
une  réputation  à  laquelle  il  mit  le 
sceau,  par  un  Tableau  représentant 
le  jugement  porté  par  Brutus  con- 
tre ses  deux  fils  ,  demandé  par 
les  états  pour  orner  la  salle  du 
cansejl.  il  avoit  précédemment 
fait  celui  dé  Pvfame  et  Thisbé. 
Moor  se  plaisoit  k  peindre  des 
petits 'sujets  de  la  vie  privée ,  et  a 
'  I)cmicoup  travaillé  dans  ce  genre. 
Son  dessm  étoil  correct ,  sa  cou- 
leur brillant^  ,  et  son  exécution 
finie.  Dans  le  portrait,  il  a  sou- 
vent la  manière  de  Rembrant^  et 
<|ueL|uerois  celle  de  Van-pyck. 

''I.  MQO^E  (Sir  Jonas),  habik 
mathémaiticieB  ,  né    en   i6ao   à 


MOOR  Ï95 

indépendamment  de  cet  ouvrage 
un^  Traité  d arithmétique  et  dal- 
gèbre^  avec  un  Traité  des  seo 
tions  comiques  ;  \\n  Abrégé  des 
mathématiques ,  et  un  Traite  gé^ 
néral  et  artillerie ,  traduit  de  l'ita- 
lien  de  Tomero  Moretii  de  Bres^ 
cia. 

*Il.  MOORE  (Jean),  prélat 
anglais  >  né  au  comté  de  Leices^ 
ter,  mort  en  ^714,  élève  de  Clare* 
Hall ,  k  Cambridge  ,  011  il  fiU 
reçu  docteur  en  16^1  ,  ensuite 
sacré  évé(]^ue  de  IVorwichen  i%i. 
Eu  1^07  il  passa  de  ce  siège  à 
celui  d  Efy,  Les  sermons  du  C9 
prélat  ont  été  publiés  pAr  son 
chapelain  y  le  docteur  Samuel 
Clarke  ,  un  vol.  iu-8'»  ;  et  sa»  bi- 
bliothèque a  été  achetée  par  Gfior- 
ge  II  d'Angle(erj:e ,  qui  en  a  fait 

E résent  k  Tuniversité    <jk  Ç^fTh- 
ridge. 

♦  HT.  MOORE  (  Edouard  ), 
poëte  anglais ,  in«ort  en  1757 ,  a: 
composé,  I.  Des  Fabien  à  fusag^ 
des  jeunes  demoiselles.  Ellçs  sont 
peu  estimées.  IJ.  lie  Joueur^  tra- 
gédie. Beaucoup  d'irnéglilari  tel?  et 
de  bizarrerie,  courme  dans  pres- 
que toutes  les  tragédies  anghiises. 
111.  Gil-Btas  ,  comédie  ,  er  quel- 
ques antrei»  ouvrage». 

t  IV.  MOORE  (  Jacques  ) ,  aiir 
te«r  anglais  ,  inort'  ^n  1 734  1  * 
composa  quelques  yp^^oof  de  tliéa<r- 


WhHby  dans;  le  oenité  d^Yoï^ck. 

I4^  roLCharlefl  1^  1&  chargea  àê^n- 

s^gperles  mathématiques  k  sou* 

S^e^iiuifiU  ,  Jacflues.  CJuislesII  I  ,^^  -  .  ,    -    ..-„  ^-,„     ,         . 
1  •         1  r_,    I    i_    tre,  et  a  ce  titre  a  «a  pi«câ  dlNM> 

1q  BoauB»  SBspectour  géoéxal  de:    1    A^^ciade  de  Pm^  ^^ 

l'artillerie.  iTusa  d©  la.  laveur    *^  ^^"^î***^  **«  ^op^r- 


dont  il  iouit  aupvès  du  uoi  et  du 
dim  d']&orok  poi|p  feicaécigev  en 
on  observa^air-e  pubLc  la>  mai^oQ 
qu!habitoift  Tafitivonoine^  I^lams>- 
tMj  y  ainsi.  qii«<  paur  la  focKiation' 
d'iUttB  école  de  mathématique*- 
daAs  Eh&pitai  deChrist.D0  conce^: 
avee  Mé  deux  gendvQS,  Perkins^et 
FUm#leati,  il  publia  ,911  t68i  un 
QoMTS^  cQmpJetdec  mathématiques 
à  i'ii4aga4etQ0^»éiçoltt.  Ua  doané,^ 


*  V.  lAOORË {Robert),  habile 
maître  écrivain  anglais  dé  la  Ûn.'^ 
du  17* siècle,  publraen  légO'ât^fV 
de  du  maure  éeriuatn  ,  réimpri*- 
méen  t7o4;  eiv  1725,  l^Calliorà" 
pho  général,  eTen  tjx6\  Éssaf 
sur  lu premièref  inventionde  té- 
critiire,  avec  dés  modèle?  graves 
qui  ont  éetvx  k  cemt  qui  se  $ont 
oeenpé»  depuis  de  calligraphie. 
1  Moor»'  mettrai  ters  1727 . 


/ 


196  MO  OR 

*  VI.  MOOPiE  (Philippe)  ,| 
curé  de  Rirkbridge,  et  chape- 
lain de  Doufflas  dans  Tiie  de 
Man  >  d'abord  attaché  en  cette 
dernière  quahté  au  docteur  Wil- 
son,  évêque  de  FUe  ,  fut  chargé  , 
à  la  prière  de  la  société  pour  la 
propagation  du  christianisme,  i,\e 
revoir  la  traductiofi  faite  dans  ja 
langue  de  ces  insulaires  des  Bi- 
bles ,  des  livres  de  prières  et  des 
onavrages  de  piété  adaptés  au  dio- 
cèse &  111e  :  il  fut  aidé  dans  la 
révision  de  la  Bible  par  l'évêque 
Lowth  et  le  docteur  Kennicolt , 
l(^s  deux  plus  savans  hébra'isans 
de  leur  siècle.  Moore  lui-même 
très  -  instruit  ,  entretènoit  une 
correspondance  fort  active  avec 
nombre  de  gens  de  mérite  ,  et 
se  rendit  recommaudable  par 
son  zèle  et  par  les  vertus  de  son 
état.  Il  mourut  le  22  janvier  1783, 
âgé  de  78  ans  ,  universellement 
regretté  dans  l'île  paisible  où 
il  avoit  passé  la  plus  grande  par* 
tie  de  sa  vie. 

♦  VII.  MOORE  (  François  )  , 
mécanicien  anglais  de  beaucoup 
de  mérite,  mort  en  1787.  On  lui 
doit  plfisieurs  maclùnes  admira- 
bles ,  toutes  de  son  invention ,  et 
des  plus  utiles  aux  manufactures 
d'Angleterre^ 

t  VIÏI  MOORE  (  John  ) ,  mé- 
decin et  littérateur  anglais ,  né  a 
Sterling  en  1730,  d'un  ecclésias- 
tique ,  étudia  la  médecine  à  Glas^ 
cpw.  En  inf\j  y  nommé  chirur- 
gien de  larmé^  en'  Flandre  , 
il  garda  cette  place  jusqu'à 
la  paix  générale  :  après  avoir 
Voyagé  pendant  quelques  années, 
tant  en- France  qu'en  Italie  et  en 
Allemagne,  il  alla  s'établir  a  Lon- 
ùr»&  en  1779  ,  et  publia  ses 
Vo^rages  sous  ce  titre  ji  view  of 
Society  manners  in  France^  Swit- 
Hfériundand  Germanjr ,  lijondoa  , 


MOOR 

1781 ,  2  vol.  in-8<».  Avicw  qfso^i 
ciety  and  mannérs  inltidy^  Lon-  • 
don,  1781,  2  vol.  in^o.  M.  Heiiri 
Rieu  a  fait  pâroître  à  Genève ,  la 
même  année  »  une  traduction,  de 
ces  voyages  ,  sous  le  titre  de  Let" 
très  d'un  voyageur  anglais  en 
France ,  en  Suisse^  en  Allemagne 
et  en  Italie  ,  4  vol  in-8*».  Made- 
moiselle de  Fontehay  a  publié  à 
Paris  ,  en  1806,  une  nouvelle  fra- 
duction  du  premier  de  ces  voya- 
ges ,  et  elle  a  été  favorablement 
accueillie.  Le  style  de  l'auteur  an- 
glais est  un  modèle  de  facilité  et 
de  clarté.  Son  roman  intitulé  Zé-, 
luco  ,  traduit  en  1796  par  feu  , 
Cantwei ,  4  vol.  in-i8  ,  est  éciit 
avec  une  vérité  de  caractère ,  une 
force  et  une  originalité  de  stvl« 
qui  en  feront  un  monument  du- 
rable du  génie  anglais.  Le  roman 
à^Edouard  ,  traduit  en  1797  ,  3 
vol.  in-i2 ,  parle  même  Canlwel, 
a  aussi  de  la  célébrité  ;  mais  oa 
ne  paroît  pa§  faire  autant  de  cas 
d'un  troi^ème  ouvrage  de  c« 
genre  ,  intitulé  Mordaunt  ,  ou 
Esquisse  de  mœurs  et  de  carac- 
tères  dans  divers  pays ,  contenant , 
r histoire  d'une  Française  de  gua-^ 
lité.  On  a  accusé  l'auteur  de  s'être 
mis  lui-même  à  contribution.  Les 
meilleures  qualités  du  style  de- 
viennent  des  défauts  ,  lorsque 
dans  un  roman  par  lettres  on le^ 
prête  indistinctement  a  divers 
personnages.  C'est  le  reproche 
qu'on  peut  faire  k  celui-ci.  MM. 
Prévost  et  Blagdon  ont  pubUé  ^ 
en  1 8o3 ,  des  extraits  des  uEuvres 
moi:ales ,  pliilosophiques  et  mê- 
lées de  John  Moore  ,  1  vol.  in-8*, 
en  anglais.  On  v  trouve  les  por- 
traits caractéristiques  des  princi- 
paux personnages  qui  ont  Joué 
un  rôle  dans  la  révolution  fran-  ' 
çaise ,  et  un  aperçu  géographique 
des  villes  les  plus  remarquables 
de  l'Europe.  Les  éditeurs  j  ont 
ajouté  une  biographie  de  John 


;• 


MOPS 

Moore  et  des  notes.  On  «  encore 
de  John  Moore  des  Essais  de 
médecine^  i  toK  in-8<*,  qui  lui  at- 
tirèrent beaucoup  d'ennemis  par- 
mi ses  confrères,  parce  qu'il  r^vé*- 
loit  plusieurs  secrets  du  charla- 
tanisme de  sa  profession.  Il  est 
mort  dans  sa  maison  de  Riche- 
mont  près  de  Londres  le  28  fé- 
vrier 1802. — Son  fils  John  Moore 
Jientcnant-gënéral  anglais^  a  été 
tué  en  Espagne  d'un  boulet  de 
eanon. 

MOORTON.  rojy.  Mortoh. 

t  MOPINOT  (  Simon  ) ,  bé-' 
Dcîdictin  de  Saint-Maur  ^  né  h 
Reims  en  1686  ,  professa  les  hu- 
manités dans  son  ordre  avec  beau- 
coup de  succès,  et  ne  fut  pas  moins 
attentif  à  inspirer  à  ses  élèves  l'a- 
mour de  la  vertu  que  le  goût  de 
la  belle  littérature.  On  a  de  lui 
des  Hymnes ,  qu'on  chautoit  en- 
core ({ans  plusieurs  maisons  de  sa 
congrégation.  Elles  sont  pleines 
de  sentmiens  affectueux,  et  préfé- 
rables k  cet  égard  a  celles  de  San- 
teuil ,  auxquelles  elles  sont  infé- 
rieures pour  l'énergie  et  la  viva- 
cité des  images.  Ce  savant  béné- 
dictin a  travaillé  avec  dom  Cons- 
tant a  la  collection  des  Lettres 
des  papes ,  doût  il  a  fait  VEpitre 
dëdicatoire  et  la  Préface,  Celte 
préface  ayant  déplu  a  la  cour  de 
Rome,  dom  Mopinot  la  défendit 
par  plusieurs  Lettres,  Il  a  fait  en- 
core VEpitre  dëdicatoire  qui  est 
à"  la  tête  du  77tesaurus  anecdoto- 
rttm.  Il  avoit  achevé  le  2*  vol.  de 
la  collection  des  Lettres  des 
papes  ,  lorsqu'il  mourut.  Tour- 
monté  ,  jusqu'à  sa  mort,  de  scru- 
pules que  sa  vertu  auroit  dû  cal- 
mer ,  les  peines  d'espnt  et  de 
corps  Tépuisèrent  de  bonne  heu- 
re, et  il  mourut  jeune  en  1724* 

MOPSUESTE.    rayez   ïrfo- 
AoR^  a»  IV- 


MORA  197 

MOPSUS  ,  fils  d'Apollon  et 
de  Manto  ,  fameux  devin  de  l'an- 
tiquité, vivoit  du  temps  de  Cal- 
chas  (  voyez  ce  mot  )  ,  qu'il  sur- 
passa en  pénétration.  Il  y  eut 
aussi  un  roi  d'Athènes  qui  portoit 
ce  nom. 

*  I  MORA  (  Dominioue  ) ,  de 
Bologne  ,  écrivain  du  10*  siècle  , 
réputé  dans  les  armes  k  la  cour  de 
Florence ,  et  à  celle  de  Parme ,  ser- 
vit aussi  dans  les  troupes  du  pape^ 
et  passa  ensuite  à  l'armée  du  roi  de 
Pologne,  où  il  obtint  le  grade  de 
colonel.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  ,  I.  Tre  quesiti  in  dialago 
soprafar  el  batterie  ^  foHiJicare 
una  città^  e  o/xiinari  batterie  qua*- 
drate,  con  una  disputa  dipreceden» 
za  tra  Parme  e  le  lettere,  Venise  , 
1567  f  ia-4'*.  II.  Dominici  Morœ^ 
CofumneUi  ,  prœjecti  Poloniœ  , 

Judicium ,  sit  necne  Turcœ  bel- 
lum  inferendum ,  deque  ejus  belfi^ 
gerendi ratione,etJC,y\'i\n'diy  iSqS- 
Mora  fut  un  des  meilleurs  tacti** 
cieus  de  soit  temps. 

♦  II.  MORA  Y  Jaraba  (  don 
Paru)  de  ) ,  savant  juriscOnstdCe 
espagnol ,  conseiller  d'état  de 
Charles  III.  On  a  de  lui  /  L  Les 
Erreurs  du  droit  civil  et  abus  de 
la  jurisprudence ,  Madrid,  574^  > 
iu-4*.  Cet  ouvrage  passe  en  Espa- 
gne pour  un  des  meilleurs  qui  ont 
été  écrits  sur  cette  matière.  On 
le  croit  métne  préférable  k  celui 
de  Muratori ,  intitulé  Dei  dijetti 
délia  glurisprudencia.  II.  Recueil 
des  mémoires  et  des  consultations. 
En  1789  ,  Mora  avoit  déjk  mis  la 
dernière  main  à  plusieurs  écrits» 
entre  autres  ,  I.  Traité  sur  les 
droits  de  la  guerre»  II.  La  Science 
vengée,  III.  Réflexions  sur  un 
cours  de  plûlosopkie,  IV.  De  la 
''Lib**rté  du  commerce.  On  ignore 

si  ces  ouvrages  ont  été  publiés. 
Mora  mourut  à  Madrid  vers  l'an* 
née  x8uo. 


I 


198  MORA 

t  MORABIN  (  Jaéqucs  )  ,  se- 
crétaire du  lieutenant- général  de 
piriice  de  Paris  ,  né  à  La  Flèche , 
mourut  le  9  septembre  1762  , 
avec  la  réputation  d'un  homme 
savant.  On  a  de  lui ,  !•  La  Tra- 
{faction  du  Traité  des  lois  de  Cr- 
réron  ,  in- 12  ;  et  du  Dialogue  des 
Orate'o ri,  attribué  à  Tacilc,  1722, 
in-i2.  lï  Histoire  de  l exil  de  Ci- 
eérùn^  in-i2;  morceau  assez  es- 
timé. III.  Histoire  de  Cicëron  , 
1745  ,  en  2  vol.  in-4**.  L*ouvrage 
précédent  a  voit  été  traduit  en  an- 
glais ;  celui-ci  n'a  pas  eu  le  mê- 
me avantage  ,  quoiqu'écrit  avec 
asset  de  savoir ,  de  clarté  et  de 
méthode.  IV.  Nomenclator  Cice- 


1753  ,  in- 12  ,  faite  avec  exaeti- 


raLin ,  en  général ,  sont  plus  éru- 
dits  que  bien  écrits  ;  et  dans  ses 
traductions  ,  il  est  loin  d'avoir 
conservé  à  sop  modèle  la  physio- 
nomie qui  lui  est  propre. 

*  MOR AIN  (  Nicolas  )  professa 
les  belles-lettres  et  la  rhétorique  , 
d'abord  au  collège  de  Lizieux 
(  depuis  1682-1688  ,  )  et  ensuite 
au  collège  Mazarin.  ILestmort  en 
1724'  T-«e  recueil  mûivAé  Selectee 
orationes  et  caréna  clarissi- 
mOrum  in  universitate  Parisiensi 
proftssorum  ,  offre  cinqpièces  de 
vers  latins  de  cet  institutcnr  esti- 
mable :  on  y  trouve  du  jugement 
et  de  la  force. 

»  MORAINE  (Antoine), 
particulièrement  connu  par  son 
jiiiii'Jaasenius  ,  hoc  est  selectœ 
dispiUationes  de  hœresi  pela- 
giand,  et  semipeiagiand  ,  der^tw 
variis  statibus  naturœ  humam»  , 
et  de  gratid  Christf,  sahatoris  , 


MORA 

proponitur,  et  Cx^mêHi  Jànsenii 
Iprensis  faisa  dogmata  i^efutan^ 
tur  ,  Paris  i652  ,  i  vol»  in-folio- 
Cet  ouvrage  est  cité  dans  le  pro«* 
cèsduP.  QuemeL 

MORAINVILUERS  i>'Ob(^«- 
viiiLz  (  Louis  de  )  ,  natif  du  dioo* 
cèse  d'EvTCux  ,  entra  dans  la 
maison  de  Sorbonne  en  1607  ,  et 
dix  ans  après  dans  la  congréga**- 
tion  de  l'Oratoire.  Son  neveu  , 
Harlay  de  Sancy  ,  ayant  été  nom* 
mé  évéque  de  la  ville  de  Saiut- 
Malo ,  il  le  suivit  en  qualité  de 
grand- vicaire,  et  mourut  en  cette 
ville  Tannée  i654*  ^^^  principal 
ouvrage  a  pour  titre  :  Examen 


ronianus  ,  1767  ,  in-12.  Personne    phUosophiœ plaionicœ ,  2  vol.  in- 
r.'avoit.  plus  médité  Cicéron  que     **  '  ^7^"  et  1753. 


taine  des  chasses*   Il  publia  en 


tude.  Tous  les  ouvrages  de  Mo-     jggj  ^  Traité  écrit  avec  préci- 


sion i  netteté  ei  esprit ,  intitulé  Le 
grafid  Fauconnier,  On  Im  doit 
eacore  uue  comédie  en  cinq  aoles 
et  eo  vers  ,  sous  ce  tître  '.  Doi% 
Cartàgne  ,  chasseur  errant  :  elle 
n'a  pas  été  imprii»ée.  Morais  est 
mort  vers  1708. 

t  ï.  MORALES  (  Ambroise  )  , 
prêtre  de  Gorduue ,  nioFt  en  i5g/o^ 
a  77  ans  ,  enseigna  les  belles-let- 
tres ,  forma  d  excellens  élever»  f 
et  contribua  beaucoup  a  rétabLii* 
en  Espagne  le  goût  de  la  littéra^ 
ture  ,  que  les  chicanes  scolas- 
tiques  avoicniaffoibli.  l^hilippell 
le  nomma  son  historiographe,  et 
l'université  d'Alcai»luicoôlia  uuâ 
de  ses  chaires  •  Sa  Chronique  gé-^ 
nérale  d'Espagne ,  imprimée  dâtus 
cette  ville,  en  1  j'74 1  avoit  été  com- 
mencée par  Florian  de  Zamora  j. 
en  espagiLol,  i533  et  i588  ,  a  vei- 
lumes  in-fol.  :  elle  ne  va  que  jus- 
qu'à Vereiaond  lli.  Sanuovai  li 


in  quibus  vcra  de  zV/tJ  tfc7c^*//?a  |  continua,  par  ordre  ^'xpièsdcl^iû^ 


F 


} 


MôhA 

Iippé  ni,  fâà4ii*k  Alfohàc  tîî. 
Ses  Aniiquitéi  dés  s^ifles  d^Êspa- 
^/i£?  parurent  k  Cordone  en  i575. 
Il  est  encore  àuleur  de  plusienrs 
autres  ouvra^ci  en  espagnol  et 
en  latin;  le  plus  curieux  de  tous 
est  ia  Relation  du  voyage  litté- 
raire qu'il  fît  par  ordre  de  Piiî- 
lîppe  II  datis  lès  royaumes  de 
Léon  ,  de  la  Galice  el  des  Astu- 
riès,  pour  v  reconnoître  les  an- 
ciennes reliques  ,  ïes  tombeaut 
e\  les  manuscrits  des  différentes 
é|;ljses.  Cette  relation  a  été  pu- 
bliée ,  avec  des  notes  et  la  Vie 
de  l'auteur  ,  par  le  savant  àu- 
gustîb  Henri  Florez  ,  a  Madrid  , 
èri  1765  ,  in-folio.  On  a  aussi  de 
Morales  des  Scolies  en  latin  sur 
les  ouvrages  de  saint  £ulogë  de 
.  Cordoiie. 

*  II.  MORAli:S  (  Jean  de), 
poëte  espagnol ,  qui  florissoit 
vers  la  tin  du  16'  siccle.  Ouest 
privé  de  détails  sur  sa  vie  ;  mais 
il  paroît  par  ses  ouvrages  qu'il 
étoit  ué  à  Cordoue  ou  à  Séville. 
-^  Il  ne  faut  pas  le  confondre 
avec  Jean  Morales  ,  natif  de  Mon- 
tilla  ,  dont  Nicolas  Antonio  fait 
mentiom.  Il  nous  a  laissé  quel- 
ques Poésies  qui  ont  été  recucil- 
Les  par  Pierre  Ëspino^a  dans 
son  ouvrage  intitulé  Première  par- 
tie des  fleurs  des  meilleurs  poètes 
eSpagnok.  Morales  fut  très-heu- 
reux dans  quelques  Traductions 
d'Uorace. 

*  III.  MORALES,  générale- 
ment appelé  le  Divin  ivJ orales  , 
Hé  à  Ba(iajos ,  capitale  de  Tliis- 
framaduree»  Espagne',  en  iSoq  , 
fut  uh  des  meilleurs  peintres  de 
son  temps.  Il  àvoit  fait  une  étude 
particulière  des  ouvrages  de  Mi- 
chel-Ange et  du  Titien  ;  tous  ses 
tableaux  ne  i*eprésèn!ent  que  des 
Christs  peints  avec  tant  d'art  et 
de  finesse  qu'ils  semblent  respirer. 
Il  a  b^antoiip  travaillé  poi\i*  la 


Al  OR  A  199 

€ôur  d'Kspagne.  Philippe  li  fai- 
sOit  grand  cas  de  lui.  Morales  . 
sur  la  fin  de  ses  jours ,  se  retira 
dans  sa  patrie.  Le  roi ,  passant 
un  jour_  k  Badajos  ,  se  souvint 
de  lui ,  le  fit  venir  ,  et  lui  de- 
manda comment  iL  >ivoit  ^ 
«  Très-mai ,  répondit  le  peintre  , 
car  je  n'ai  pas  de  quoi  manger.  ». 
Le  roi  lui  accorda  tant  par  ]oi)i: 
pour  son  dîner  ,  jusqu'à  la  fin  dé 
sa  vie.  Morales,  profitant  des  bon- 
nés  dispositions  du  monarque  . 
lui  représenta  qu'il  ne  siillisoit 
pas  de  dîner  ,  qu'il  falloit  encore 
souper.  Philippe  sourit,  et  lui  ac- 
corda un  traitement  honnête ,  qui 
le  mit  à  méiiiq  de  dîner  et  dé 
souper  chaque  jour  ;  mais  il  né 
jouit  pas  long-temps  de  ce  bien^ 
lait,  car  il  roonrut  quelques  moii 
après ,  en  i58é  ,  âgé  de  jj-  *"^' 

♦  IV.  MORALES  (  Jean-Bap- 
tîste),  dominicain  espagnol,   uè^ 
a  Ëcîja    vers  l'an   \  697 ,   fut  en- 
voyé ,  n'étant  encore  que  simple 
diacre,  aux  Philippines,  et  ensuite 
klaChine,pour  soutenir  ia  mission 
que  le  P.  Ange  Coqui ,  religieux  dé 
son  ordre  ,  avoit  établie  en  i65i« 
Ces  deux  missignnairescoma>eii.^ 
cèrent  alors  à  prêcher  TEvangilô 
dans  toute  sa  pureté.  Le  P.  Mo- 
-  talés  ,  aj^ant  appris  k  foiid  la  lan*^ 
gue  des  mandarins^  ne  tarda  pas. 
a   découvrir  parmi  les  chrétie^à 
faits  par  les  jésuites  quelques  pra- 
tiques d'idolâtiie    autorisées  par 
CCS  pères.  Comme  personne  n*é- 
toit  plus    en    état    d'en    rendre 
compte  k  la  cour  de  Rome  que 
le  P.  Morales ,  la    province   de« 
philippines  le  députa  au  pape  Ur-^ 
bainVlII,  auquel  il  présenta  uâ 
mémoire  qui  contenoit   l'énumé- 
rationdeaix  sept  pratiques  d'ido^- 
latrie  permises  pak*  les  jésuites  de 
la  Chine  ,  et  sur  lesquelles  il  de^ 
mandoit  une  décision  du  saint-^ 
5ié«je.  Vci^  Une  partie  dès  griefji 


200  MORA 

articules  contre  ces  pères  ,  qu'on 
»ccusa  ,  i"  de  dispenser  les  chré- 
tiens de  suivre  les  coin  inaudetnens 
de  PÉglise  ;  2<»  de  souflnr  l'omis- 
sion de  plusieurs  cérémonies  sa- 
crées   dans    l'administration   du 
sacrement   de  baptême  ;    5<*  de 
permettre  l'usure  ;    4°    *^®   ^^^^ 
permettre  également  de   contri- 
buer a  leurs  frais  aux   sacrifices 
et  aux  fêtes  des   idoles  ;   5*    de 
consentira  ce  que  les  gouverneurs 
des   villes  qui   avoient  embrassé 
le  chrisiianisme  oifrissent  des  sa- 
crifices à   Fidole  Chinchoam  ^  et 
se  prosternassent  en  sa  présence  , 
pourvu  qu'ils  eussent  l'attention 
de  cacher  une  croix  ,  k  laquelle 
ils   rapporteroient    leurs    adora- 
tions ;  6*  de  souôVir  qu'ils  ren- 
dissent de  semblables  honneurs 
et    un  pareil  culte  à  'CoufHcius,, 
pour  lui   demander   l'esprit:,   la 
science ,  la  sagesse ,  et  ae  lui  en 
rendre  grâces  après  les  avoir  re- 
çus ;  7°  de  per»neltre  qu'ils  fissent 
de  pareils  sacrifices  aux  mânes 
de  leurs  ancêtres  pour  en  obtenir 
Je  succès  de  leurs  entreprises  et 
une  nombreuse  famille  ;   8"  d'au- 
toriser tout  autre  sacrifice,  pourvu 
qu'on  eût  le  soin  de  rapporter  ce 
culte  à  une  croix  qu'on  auroit  at- 
tention  de   cacher  dans  le   lieu 
même  du  sacrifice ;9o  donc  point 
instruire   les    catéchumènes   sur 
l'impiété  de   quelques   pratiques 
superstitieuses  ,  afin  de  pouvoir  , 
en  excusant  leur  ignorance  ,  leur 
administrer  le  sacrement  du  bap- 
tême,   lo*»  De  permettre  ()  leurs 
chrétiens  de  faire  dire  des  messes 
pour  leurs  parens  qui  sont  morts 
idolâtres;   ii»  d'éviter  déparier 
de  Jésus-Christ  crucifié  ;  de  ne 
point  montrer  le  crucifix  aux  ca^ 
téchumènes ,   et  de  ne  pas  l'ex- 
poser dans  leurs  églises ,  afin  de 
se    soustraire    à  la    persécution 
d'une  partie  >dti  peuple  qui  ab- 
horre la    croix  y   et  regarde  les 


i: 


MORA 

mjstères  comme  des  extravagan- 
ces. Ces  pratiques,  et  plusieurs 
autres  que  nous  ne   rapportons 

Ï>ointioi ,  furent  condamnées  par 
e  saint-office  en  i644  î  celte  con- 
damnation fut  approuvée  et  con- 
firmée en  1645  par  le  pape  Inno- 
cent X  ,  qui  ordonna  cfii'on  ex- 
pédiât ce  décret  au  P.  Morales  , 

ui  se  trouvoit  alors  a  Madrid. 

^e  dominicain ,  porteur  des  dé^ 
cisions  du  saint-siége,  quitta  l'Es- 
pagne ,    accompagné    ue  trente 
religieux    de   son  ordre ,    parmi 
lesquels  se  trouvoient  le  P.  Do- 
minique Navarette  ,  qui  fut  de- 
puis archevêque  de  Saint-Domin- 
gue ,    et  le  P.  Philippe  Prado  , 
archevêque  de  Manille.  Dans  S09  . 
voyage,  le  P.  Morales  passa  par 
le  Mexique  ,  où  il  fut  retenu  pen- 
dant plus  d'un  an  par  les  artifi- 
ces des  jésuites.  Du  Mexique  il 
alla  à  Goa  ,  où  il  laissa  une  co- 
pie authentique  du    décret    de 
Rome  ,    qui  fut   publié   avec  la 
soleunité  ordinaire.   Enfiu  ,   par- 
venu à  la  Chine  en  1649  )  il  donna 
connoissance  du  décret  au  P.  Em- 
manuel Dias ,  vice-provincial  des 
jésuites.  Quelques  années  après  , 
Morales  eut  la  douleur  de  voir 
qu'on  lui  opposoit  uu  autre  dé- 
cret d'Alexandre  VII ,  qui  rendoit 
h  peu  près  nul  celui  dontilétoit 
porteur.  Eu  1661   il  envoja  à  la 
congrégation  de  la    propagande 
une  relation  de  ce  qui  se  passoit 
à  la  Chine ,   écrite  en   forme  de 
supplique  ,  et  qui  fut  publiée  par 
la  voie   de  l'impression.   Ce  dor 
minicain,  se  conformant  toujours 
à  la  saine  doctrine ,  /"éfusa  cons- 
tamment le  baptême  k  ceux  qui 
ne  voulurent  point  renoucsr  au 
rit  chinois.   Morales  mourut  en 
1664  }à  rage  de  67  ans  ,  k  Fouin- 
chen ,  capitale  de  la  province  de 
Fokien. 

V.    MORALES    (  Jean -Go- 


MORA 

.mez  )  >  premier  fondeur  de  ca- 
ractères  conna  eu  Espagne.  Il 
fit  \enir  des  matrices  de  Bruxel- 
les à  Madrid ,  où  il  s'établit 
sous  Charles  II ,  en  1669. 

VI.  MORALES  (  Jean  ).ror. 
Maciiam. 

MÔRAN.  ro^eaMAURÀN. 

t  I.  MORAND  (Pierre  de  )  , 
ne  k  Arles  en  1701  ,  d'une  famille 
noble  ,  fit  paroître  de  bonne 
heure  beaucoup  de  goÂt  pour  la 
poésie.  Il  se  maria, ,  mais  ^a 
belle-mère  étant  très-méchante , 
il  abandonna  sa  femme  et  ses 
biens ,  et  vint  à  Paris ,  où  il 
se  livra  aux  plaisirs  de  l'esprit 
et  a  ceux  de  l'amour.  Il  6t  re« 
présenter,  en  1735,  Teglis  ^ 
tragédie  qui  eut  quelques  succè^s. 
Cette  pièce  ofire  des  situations 
nobles  et  touchantes ,  et  beau- 
coup d'intelligence  de  Tiirt  dra- 
matique ;  il  ne  lui  manque  ,  ainsi 
qu'aux  autres  productions  du 
même  auteur^  qu'un  coloris  plus 
brillant.  En  1706  Morand  donna 
ensnite  Cfdlderic,  Il  arriva  une 
chose  assez  singulière  k  la  pre- 
ioiière  représentation  de  cette 
pièce,  A  ce  vers  , 

Tenter  «st  des  morccU,   réussir  est  des 
Dieux. 

on  battit  des  mains.  Un  specta- 
teur ,  qui  ne  l'avoit  pas  entendu  , 
demanaa  quel  étoit  donc  ce  vers 
qu^on  applaudissoit  tant  ?  «  Je 
n'ai  pas  trop  bien  ouï ,  dit  son 
voism  :  mais ,  à  vue  de  pays  , 
ie  crois  que  c'est  : 

Enterrer    des    mortels  ,    ressusciter    des 
Dieux. 

Cette  pièce  ,   extrêmement  com- 

Sliquée  ,  et  faite  sur  le  modèle 
'Héraclius  ,  est  pleine  de  traits 
4e  force  et  de  çénie.  On  n'en 
put  pas  bien  saisir  Tialrigue  g  et 


MÔRA  ^01 

ce^eiiibarrasj  joint  à  ane  plai- 
santerie du  parterre  ,  la  fit  tom- 
ber. Oans  une  des  plus  belles 
scènes  de  la  pièce ,  un  moine  dé- 
guisé, apercevant  un  acteur  qui 
venoit  avec  une  lettre  à  la  main , 
et  qui  s'efïbrçoit  de  se  faire  jour 
à  travers  la  fouie,  s'écria  :  «Place 
au  facteur!  »  Cette  mauvaise  plai* 
santerie  excita  de  tels  éclats  de 
rire,  que  les  comédiens  ne  pu- 
rent plus  se  faire  entendre. . .  • 
La  tragédie  de  Mégare  réussit 
encore  moins  que  les  précéden- 
tes. Tous  les  personnages  prin- 
cipaux mouroient  a  la  nn  de  la 
pièce ,  et  le  parterre  demanda  au 
seul  qui  restoit  sur  la  scène  la 
liste,  des  morts  et  des  blessés. 
Morand  eut  d'autres  chagrins  : 
sa  belle-mère  lui  intenta  un  pro- 
cès ,  et  publia  contre  lui  vknjac^ 
tum  rempli  d'horreurs.  Le  poète 
s'en  vengea  par  sa  comédie  in- 
titulée VEsprit  de  divorce.  Il 
j  tourna  sa  belle-mère  en  ridi-* 
cule ,  sous  le  nom  de  madame 
Orgon.  C'est  une  de  ses  meil- 
leures pièces.  Le  dialogue  en  est 
vif,  et  les  caractères  sont  bien 
soutenus.  Celui  de  madame  Or- 
gon parut  outré.  On  le  dit  k  l'au- 
teur ,  qiu  s'avança  sur  le  théâtre 
pour  prouver  au  public  que  ce 
caractère  n'étoit  que  trop  réel. 
On  rit  beaucoup  de  cette  folie  ; 
et  lorsqu'Arlequm  ,  à  la  fin  du 
spectacle.,  annonça  VEsprit  de 
divoixe ,  on  cria  :  «Avec  le  Com- 
pliment de  l'auteur.  »  Le  poète 
provençal ,  piqué ,  jeta  son  cha- 
peau dans  le  parterre  ,  en  disant 
tout  haut  :  «  Que  le  plus  hardi 
me  le  rapporte.  »  dur  quoi 
quelqu'un  dit  assez  plaisamment 
((  que  l'auteur  aj^ant  perdu  la 
tâte ,  il  n'avoit  plus  besoin  de 
chapeau...  »  L'exempt  de  garde 
fit  arrêter  Morand.  Celui-ci  donna 
encore  au  théâtre  quelquesoièce^ 
qui  furent  mal  reçues.  On  les 


z' 


2oa  MORA 

trouve    dans  le  Recueil  de    èH 
Œuvres  yimpnmé  en  3  vol.ia-ia. 
Ce  recueil  mérite  d'être  lu ,  quoi- 
que Morand  n'ait  ni  grâce ,  ni 
chaleur  ;  mais  il  a  de  Tesprit , 
des  idées  et  du  sens.  En    1749 
il  fut  nommé  correspondant  lit- 
téraire du  roi  de  Prusse  ;  mais  , 
toujours  en  butte  aux  traits  du 
sort ,  il  ne  conserva  cette  place 
qu'environ  huit  mois.  Il  ne  fut 
heurenx ,  ni  en  littérature ,  ni  en 
mariage  ^  ni  au  jeu ,  ni  en  bonnes 
fortunes.    Un  trait   du   malheur 
qui  le  poursuivoit ,  c'est  que  tou- 
tes ses  dettes  ^e  trouvorent  ac- 
quittées h  la  fin  de  Tannée  qu'il 
courut ,  et  qu'au  premier  janvier 
suivant  it    touchoit    le    premier  i 
quartier  de  cinq  mille  bvres  de 
rente  qui  lui  restoient.  Il  expira  le 
5  août  1757 ,  épuisé  par  ses  cx- 
C0s.  1)  avoit  l'esprit  assez  juste  , 
et  des  idées  saines  et  profondes 
Èxw  le  théâtre.   0x1  peut  le  comp- 
ter    parmi  les  écrivains  de   la 
seconde  ou  troisième  classe. 


fil.  MORAND  (  Sauveur-Fran- 
çois ) ,  fils  de  chirurgien  ,  et  chi- 
rurgien lui  -  même  très  -  habile  , 
né  a  Paris  le  '2  avril  1697  ' 
passa  en  Angleterre  en  1739  , 
pour  s'instruire  de  la  pratique  du 
fameux  Cheselden  ,. sur-tout  dans 
l'opération  de  la  taille.  L'hom- 
jnage  qu'il  rendit  à  ce  grand 
homme  lui  fut  rendu  avec  usure 
par  l'aMuenCe  des  élèves  qui  le 
prièrent  de  lerdiriger  dans  leurs 
études.  Il  fut  successiveAient  pfe- 
*iier  chirurgien  de  In  Chanté , 
^t  chirurgien^major  des  gardes- 
françaises  ,  directeur  et  secré- 
ttrire  de  sa  compagnie  ,  enfin 
^cofé  du  cordon  de  Saint  -  Mi- 
chel en  1751.  Membre  de  Ta- 
eadémie  des  sciences  en  1722  ,  il 
le  devint  de  celle  de  Londres  et 
de  beaucoup  d'autres.  On  a  de 
lui ,   I.   Ti-aité  dk  la    Taille  au 


MOUA 

haht  apfHtrell ,  Piriâ ,   ï'j^î  •  M»» 
12  )    en  anglais  ,  par  ITbugiàs  » 
Londres  ,  172^.  II.  Eloffe  histô* 
H^uê  de  Jhf.  MarSckàt  ^  chirur- 
gien da  toi  de  tràitcè  j  Pafris  $ 
1707  ,  ,in-4'*.  III.  Discours  dansi 
lé(fuel  on  prouve  qu'il  est  néces- 
saire au  chirurgien  d'être  lélt/*é  9 
1743.  IV.  Recueil  d expériences 
et  d^ observations  sur  la  pierre  ^ 
1743  ,  a  vol.  in-i2.  V.  UArt  de 
faire  des  rapports  en  chirurgie  | 
Paris ,  1743 ,  m-ia.  Il  a  fait  quel-' 
qties  aaditions  à  cette  nouvelle 
édition  de  l'ouvrage  de  Devaux» 
VI.  Catalogue  des  pièces  d*ana- 
lomiey  instrumens,  machines  iCtc*, 
qui  composent  l'arsenal  de  ckt' 
rursie  formé àPaHs  pour  la  chaH'* 
celïsrie  de.  médecine  de  Péttrs^ 
bourg  ;  Paris ,  1 769 ,  in-i^.  A  cette 
collection  «   qui  avoit  été  deman- 
dée par  l'impératrice  Elizabeth, 
étoit  jointe  uue  anatomie  artit»* 
cielle ,  qui  avoit  été  exécutée  aveo 
beaucoup  d'art  et  de  justesse  par 
mademoiselle  Bitheron.  VU.  ÏJ^ 
second  et  le  troisième  volume  de 
l'Histoire  de  f  académie  dç  chitur^ 
gie^  Ylll,  Opuscules  de  chirurgie  ^ 
1768-177Q ,  a  vol.  in-4***  On  htav^a 
plaisir  et  avec  fruit  plusieurs  de 
ses  Mémoires  dans  la  collectioii 
de  l'académie  des  sciences  et  dans 
cfeUe  de  l'académie  de  chirurgie. 


Il  mourut  le  21  juillet  1775. 

*  ni.  MORAND  (Jéaw.FrançoÎ!r)^ 
fus  du  précédent,né  àParis  en  1 726  » 
mort  en  1784  9  professeur  d'ana-» 
tomie,  médecin  de  Statkislas^  roi 
de  Pologne  et  duc  de  Lorraine. 
Reçu  membre  de  l'aeadémiedes 
seiem^çs  ,  il  y  remplit  les  fonc- 
tions de  difeèteur.  H  a  donné  » 
l.  L'article  du  Charbon  de  terre- 
et  de  ses  mines  ,  qui  formé  Id 
40*  cahier  des  arts  dé,  l'acadé- 
mie des^  sciences.  II.  Mémôif^ 
sur  la  nature  ,  les  effets  ,  pro^ 
pnéiés  et  avantages  du  charb4^m 


MORA 

de  kfrpé  ,  eiû, ,  Pârfs  ,  tjyà  ,  ift- 
la  ,  a^«iec  figures.  Pôui*  acquérir 
éés  eo^noissâiices  d'autant  pltlB 
sûres  ^r  ce  fossile  ,  il  s  etoit 
\reiid'n  k  Liège  ,  oà  il  se  tréâve  en 
quantité.  HT, .  Histoire  dé  ht  ma,'- 
ladie  de  la  femme  Supiot ,  dont 
les  os  »*4u>i€nt  amotlii ,  ij5'x  , 
iii-iQ*  IV,  JEclaircisiemètU  sur 
U  nUiUêdie  étune  fille  de  Snint- 
Ceosiûie  y  près  de  Langrês  ,  1 754 1 

IV.  MOBAND  (Aiitoiiie), 
babile  méeaopfeien  ,  fit  en  1706 
Vkai'kffçe  de  ràpp;irtenient  dn  roi 
à  Versfl files  ,  sur  laquiëlle  deui 
c(H|»  chniiietit  et  battent  des  ailes 
k  cha(|iie  iieiire. 

+  V.  MORAND ,  ar^iitecte  dé 
Lvoq'  *  fit  eonsirmre  sur  le  Rhône 
lui  pont  en .  bois  ,  qfin  porte  ^oti 
nom  ,  et  qui  est  retnarqttâblë  par 
rélégaiBCcf  de  sa  Ébrme  et  la  pré- 
cision de  ses  partiêfr.  Chacune 
d'elles  peut  se  démonier  pour  êf  ré? 
refaite,  %axxs  i»)freù  la  sotidité  du 
reste  de  l'oa^rîige.  Cet  architecte 
s'est  distingué  accote  par  son 
goèt  pour  les  décorations  ^  et 
par  plxksiewc&^e'difices  très-élégam-^ 
loenc  or&ës.  Il  a  éèë  assassiné  à 
hyooBÊy  a!pi^  le  sié&;e  de  cerie  Tille , 
par.  ordre  du  tribun^il  de  sang 
qui  y  ÙA  étabh  en  17^3. 

.  ♦  VI.  MORAND  (  Jftan  ) ,  né 
a  Chabonoiâ  en  Limousin  Tan 
i658 ,  s'iasimtsit  de  Part  de  la 
chirurgie ,  d'abord  k  l'Hôtel- Dieu 
de  Paru»,  ensuite  aux  Invalides , 
et  devint  enfhi  chirurgien  -  ma- 
jor de  cette  maison  ;  place  qu'il 
occupa  pendant  28  ans  avec  une 
distinction  qui  le*  lit  rechercher 
dans  la  capitale.  Morand  est  le 
pren»ierqiii  ait^eir/e/ramputution 
cht  hcus  asais son  articulation  avec 
Temophif*.  Cette  pratique  lui 
téii96it  «t.kii  valut  la  ^r^dâ  ré-* 


KtORÀ 


20? 


I  pntafiôù  dont  il  jbuît  jusqu'à  sU 
m<ïrt ,  amvée  en  1 526. 

t  MORANDÈ  (N.  Tflivwib¥ 
de) ,  ftls  d*un  procureur  d'Arnày- 
le-Duc  eft  Bônrgoghe  ,  s'ebrolâ 
très-jeune  dans  un  régiinent  dé 
dragons.  Son  père ,  qui  îe  désfi- 
noit  à  sa  profcssidn  ,  acheta  s6à 
côn^é<  Mffis  9ott  géilié  inqniet  lui 
lit  liientôt    désertef  la  maison, 

Î^our  aHcr  Se  pîongerk  Pâtis  dàtii 
a  dissolution  et  dans  les  ikitrlgties. 
Des  friponneries  et  des  a^«!ntureâ 
honteuses  obligèrent  sa  famille 
de  Solliciter  un  ordre  pour  le  faire 
enfcrmet'  aux  jSotïs-Eùfan  d*Ar- 
meiitièfes.  Sorti  de  céîfte  maison, 
il  |>assa  en  Angleterre,  oh  il  dis- 
tilla ses  poisons  dans  di/t^reo^ 
libelles.  Celui  qui  fit  le  phis  dé 
bri.il  Infe-le  Gazetîffr  tairas .^é  ou 
Anecdotes  scandaleuses  sur  la 
cour  de  France  ,  Londres  ,  1770 , 
iii-rS*.  Princes  ,  miûii^tres  ,  maî- 
tresses ,  magistrats  ,  gens  de  let* 
très,  tous  les  hommes  qui  atoienfi 
an  nom  alors  >  j  sorit  déchirés' 
avec  le  plus  cruel  acharnement. 
11  préparoit  cônli*e  madame  Du- 
barrv  itue  autre  satire ,  soiis  Je 
titre  de  f^ie  d*ufie  courtisane  trèsf 
célèùre  du  dix-hailième  siècle  ^ 
mais  il  Supprima  cet  écrit ,  sOus 
la  Condition  d'une  rente  viagère 
de  4»ooo  liv. ,  dont  la  moitié  ré- 
versible à  sa  femme.  Celle  cri- 
tique parut  cependant  en  i77<)  ^ 
Londres  ,  iiï-i2^  sous  le  titre  iïA- 
necTiotes  sur  n^adar^e  la  comtesse  ' 
Duburiy^  avec  le  portrait  de  Vïié^. 
roïne.  Il  entreprit  ensuite  le  Cour^ 
rierde'FEurope ,  eaieiHe  qu'il  ren- 
dit sa  ixrique  pour  la  mieuxvendre* 
Enfin ,  k  Tepoque  de  la  révolu- 
tion ,  il  vint  k  Paris  ,  où  il  intri-» 
gua  beaucoup  ,  et  où  il  fut  mas-^ 
sacré,  en  .septembre  179:2.  Avan^ 
de  publier  le  Gaietier  cuirasse'  ^ 
il  avoit  l^it  imprimer  le  P/U/o-s 
^ioprite  cjriii^uff  ci  des.  J^éUtfigss^ 


•ao4  MORA 

confus  sur  desi  nèatières  fort 
claires ,  Tun  et  l'autre  a  Londres, 
1771  ,  in-S».  Quand  cet  Arétln 
préparoit  qiàelqae  lî  belle ,  il  avoit 
soin  d'écrire  aux  intéressés ,  pour 
proposer  de  lui  payer  leur  rançon  : 

âuelques  -  uns  eurent  cette  pru- 
ence  ou  cette  foiblesse.  Il  s'a- 
dressa aussi  à  Voltaire ,  qui  ne 
le  paya  qu'ep  le  dénonçant  au 
public.  On  a  encore  de  lui  une 
ibule  de  Brochures  aussi  plateff 
«t  insipides  aue  méchantes  ;  elles 
sont  aujourd'hui  justement  ou- 
bliées. 

*  I.  MORANDI  (  Mo- 
ran<lo  ) ,  médecin ,  né  dans  le 
Modénois,  le  9  novembre  1693  , 
.  étudia  dbiez  les  jésuites  de  Mo- 
dène  ,  d'oii  il  passa  à  Padoue  , 
oà ,  après  s'être  appliqué  k  l'ana- 
toniie  et  k  la  médecine,  il  ob- 
tint le  bonnet  de  docteur  dans 
cette  dernière    faculté  ;  il  prati- 

3ua  son  art  avec  succès  h  Mo- 
ène ,  k  Imola  et  a  JXovi  dans 
l'état  de  Gênes.  Sur  la  fin  de  ses 
jours ,  il  se  retira  dans  sa  patrie , 
où  il  mourut  le  19  janvier  i^Sô. 
Ce  médecin  savoit  les  langues 
grecque,  latine ,  française ,  et  an- 
glaise ;  il  cultivoit  même  la  poé- 
sie, et  étoit  agrégé  k  plusieurs 
sociétés  savantes.  Ses  principaux 
ouvrages  sont ,  I.  Décade  di  let- 
tere  jamiffUari  contînenti  gti 
crrori  nella  pratica  Jaiti  ,  ed  al 
ffttklico  schieltamente  commu- 
Hicati,  Modena ,  1748.  II.  De 
fehrihus  quihusdam  tertiariis 
pemiciosisy  Ferra riae,  i-j/^S/m^'', 
III.  Délia  cttra  del  vajuolo  colla 
cJiinachina ,  e  col  bagiio  tiepido , 
Ancona  ,  lySS.  IV.  Délia  cUra 
preservativa  délia  rabia  canina , 
Ancona ,  i755. 

*il.MORANDI  (Jean-Marie) , 
peintre  italien ,  né  a  Florence  en 
i6'ji5;moi'ten  1715.  Cet  artiste 


MO  RA 

I 

a  beaucoup  travaillé  k  Vienne  , 
où  il  obtint  la  protection  de  toute 
la  famille  impériale.  Il  a  ^fait  les 
portraits  de  presque  tous  \iK 
princes  d'Allemagne.  Morand» 
peignait  aussi  Thistoire. 

*m.  MORANDI-MANZOLINI 

(Anne) ,  n^e  k  Bologne  en  17 16, 
se  maria  en  1740  k  Je^n  Man« 
zoliui,  célèbre  anatoinisfe  ,  a 
Técole  duquel  elle  apprit  le  des- 
sin ,  l'anatomie  et  l'art  de  ira* 
vailler  en  cire ,  k  laquelle  elle  mé- 
loit  d'autres  matières  pour  lui 
donner  plus  de.  consistance ,  et 
parvînt  k  imiter  au  naturel  la 
matrice ,  avec  son  foetus  dedans , 
et  les  différentes  positions  de  c« 
fœtus  dans  la  matrice  ;  invention 
qui  facilita. l'étude  des  accouche- 
mens .  et  la  manière  d'opérer  ^ 
daus  les  cas  diflGiciles  :  et  quoi- 
que Tart  de  modeler  et  d'imiter 
en  cire  avec  une  vérité  frappante 
toutes  les  parties  du  corps  hu- 
main ait  été  perfectionné  de* 
puis ,  on  ne  peut  cependant  re- 
fuser la  gloire  de  l'invention  aux 
Manzolini.  Après  la  mort  de  son 
mari ,  arrivée  en  1^55  ,  Morandi 
fnt  agrégée  k  l'académie  des 
sciences  de  Bologne ,  et  k  plu- 
sieurs autres  sociétés  littéraires 
de  différentes  villes.  En  ijSS 
elle  obtint. Une  chaire  d'anatomie. 
Sa  réputation  s'accrut  de  jour  en 

J'our,  et  se  répandit  dans  toute 
'Europe.  On  lui  fit  des  offres 
brillantes  pour  l'engager  a  v<enîr 
professer  daus  plusieurs  vilieâ 
capitales  ^  mais  elle  refusa  de  se 
rendre  k  leurs  vœux  ,  satisfaite 
d'entretenir  une  correspondance 
suifîe  avec  elles  ,  et  de  leur  en- 
voyer ses  préparations  anatomi- 
qnes  en  cire.  Le  concours  des 
voyageurs  qui  venoient  admirer 
ses  travaux  anatomiques  se  muU 
tiplioit  chaque  jour.  Elle  reçut 
i^'me    la  visite  de  Joseph  Ii« 


MORA 

lorsque'  cet  empereur  passa  k 
Bologne.  '  Elle  mourut  claus  sa 
patrie  en  l'jj^» 

*  £.  MORANDO-SIRENA(Ffaîi- 
çois) ,  de  Vérone  )  mort  en  i'3y3y 
élève  d'Alciati  et  grand  ami  de 
Sîgonius  ,  donna  des  leçons  pu- 
bliques à  Padoue  ,  sur  les  fiefs  , 
avant  de  recevoir  le  bonnet  de 
docteur  en  droit.  Il  étoit  babife 
anssi  en  arcbitecture.  On  a  de 
lui  des  Poésies  latines  de  diâfé- 
lens  genres ,  et  il  commença  en 
vers  bexam êtres  un  Hvre  intitulé 
Deinvenlione  veteris^  recentions- 
que  chartœ.  Il  avoit  aussi  écrit  un 
ouvrage  sur  les  Cautions ,  auquel 
îL  ne  put  mettre  la  dernière 
ni»ui.  Aide  le  jeune  lui  dédia 
son  Traité  de  l'orthograpbe ,  et 
pnblia  deux  de  ses  Epitres  en 
vers  ,  dont  l'une  étoit  adressée  a 
l^éque  de  Padoue  Ormaneti,  • 

*II.MOBA]NDO-ROSA  (Phi- 
lippe) 9  né  à  Vérone  en  1755  > 
manifesta    dès   son    enfance  les 

Ï)]us  heureuses  dispositions  pour 
*ét;ude ,  et  fit  de^  progrès  rapides 
dans  les  langues  grecque  et  latine. 
La  lecture  des  meilleurs  auteurs 
aîiciens  et  modernes,  ei^  épurant 
sou  goût  y  le  mit  bientôt  à  jnéme 
de  publier  des  ouvrages  où  il 
développa  tout  k  la  fois  du  génie 
et  des  talens.  On  a  de  lui  ,  L 
Âfedo  ,  tragédie  ,  Vérone ,  ijSS. 
Le  marquis  de  Maffei,  k  qui  il 
dédia  cette  tragédie,  en  parle  avec 
éloges  dans  le  chapitre  premier 
de  son  traité  des  théâtres  anciens 
et  ntodernes.  U-  La  Teonce;  ti«i- 
gédie  ,  Térone,  iy55*  III.  Osser- 
vazioni  sopra  il  commento  délia 
divina  conrniedia  di  Dante  stam* 
pato  in  Ferona  l\inno  1^49  »  Vé-^ 
rone,  i^Si.  Ces  observations  ne 
sont  pas  toujours  fondées  en 
raison.  L'auteur  fait  des  suppo^ 
filions  qui  sont  très-éloignées 
d'approcher  de  la  vraisemblance. 


MORA 


ao5 


^  rV.  Sonetti  e  Canzoni,  Vérone, 
1756.  Ces  sonnets  et  ces  chan<* 
sons  renferment  beaucoup  do 
concerts ,  il  y  en  a  quelques  uns 
d'agréables.  V.  Plusieurs  autres 
ouvrages.  Morando  mourut  dans 
sa  patrie  le  10  aodt  ^760. 

♦  MORANT  (  Philippe  ) ,  labor 
rieux  antiquaire  ,  né  a  Saint-Sau- 
veur, dans  rîie  de  JerSej,  en 
1700,  mort  le  iS  novembre  1770. 
On  a  de  lui  une  Histoire  de  Col- 
chester  y  imjprimée  en  1748,  in- 
fol. ,  au  nombre  de  200  exemp. , 
et  réimprimée  en  1 768.  —  Abrégé 
sommaire  de  rhistoire  d*jingce- 
terre ,  in-fol.  —  Tous  les  articles 
marqués  C  dans  la  Biographie, 
britannique ,  depuis  1 739  à  1 760 , 
in-fol. ,  7  vol.  U  Histoire  du  comté 
d'E^seXy  1760  à  1768  ,  in-folio  ^ 
2  vol.  La  vie  d Edouard-le-Con^ 
Jesseur» —  Environ  i5o  Sermons* 
Il  a  travaillé  long-temps  à  pré- 
parer Sédition  des  registres  du 
parlement  ;  et  soit  comme  éditeur 
ou  annotateur ,  il  a  contribué  k 
\si  publication  d'un  grand  nom- 
bre d'ouvrages. 

t  MOKATA  (  Olympia  -  Fui* 
via) ,  née  à  Ferrare  en  1626 ,  d'un 
père  qui  s'étoit  acquis  une  répu- 
tation dans  l'enseignement  des 
belles-lettres ,  et  parvint  a  être 
précepteur  des  prince^  de  Ferrare, 
fils  d  Alfonse  I''.  La  jeune  '  Mo- 
rata  reçut  de  lui  une  éducation 
adaptée  aux  dispositions  éton- 
nantes qu'elle  avoit  reçues  de  la 
nature  ,  et  ses  progrès  furent  tels 
que  la  princesse  de  Ferrare  vou- 
lut l'avoir  pour  «ompagne  de  ses 
études.  On  l'entendit  avec  ad- 
miration déclamer  en  latin,  parler 
grec ,  expliquer  les  paradoxes  de 
Cicéron,  et  répandre  avec  au- 
tant de  justesse  que  d'esprit  k 
toutes  les  questions  qu'on  lui 
adressoit.  La  mort  de  son  père 
et  les  infirmités  de  sa  mère  l'ajant 


3b6 


MO  Pi  A 


obligtée  de  reponc^r  à  la  eour  I 
pour  se  iivrçr  à  i'édacsitioQ  de 
trois  soçurç  et  d'un  IVère  ei»  bas 
âge ,  elle  s'ep  acquitta  av^  3uccès, 
et/  épousa  un  jeune  médçciq  ?^l- 
lemand  ,  pq|niné  Gruntbkr , 
qu'elle  suivit  à  Schweinftirt  en, 
l'ranconie,  accompa^ée  de  son 
jeune  frère.  Cette  viue  ayant  été 
assîéffée  et  livrée  aux  flammes, 
les  ueiix  époux  se  réfugièrent, 
^lans  la  plus  grande  détresse  ,  k 
Haram:  Iberg ,  d'où  ilsfurentbien- 
tdt  obligés  de  fuir  encore.  He/a- 
rens^ment  l'électeur  Palatin  oflrit 
h  Grunthler  une  place  de  pro- 
fesseur en.  médecine  à  H«ildel- 
berg  ;  mais  Morata  ne  tarda  pas 
à  succoinber  aux  fatigues  et  aux 
nkallieups  qu'elle  venoit  d'éprou- 
ver; elle  mourut  en  i555  ,  âgée 
de  29  ans.  Elle  avoit  composé 
plusieurs  ouvrages  y  «lont  la  plus 

grande  partie  pérît  dans  l'incen- 
ie  di?  Scbweinfiirt.  Cœly  Gurion 
a  rassemblé  ceux  qu'on  a  pu  re- 
cueillir ,  et  )^s  a  fait  imprimer  k 
Bâle ,  i55i^,  in-8<«,  sous  le  titre 
^Ofympiof^  ^uhiœ  Moratœ  Jm- 
minœ  doctissimœ  ac  plané  clivinœ 

v^ri  potiçemnt,  UU  qon^iste^t 
ei^  diçs  4isçours ,  des  4^ai!}^u^  , 
€||>$.  Je^t^rç^  ejt  c!e>  tLadiJ^tig^s, 

ftj  Q.9  \T  I N  (  Nicolas  Few^- 
<Bs)>  s^^vant  juçisconsulf^  et  pij^ëte. 
ej^.^igs^ol  4u  rçgne  4^  Çharl^III) 
lut  ui»  4^  Çfi"x.  quji  ont  la  plm 
tçi^vaUl^iiU  r^fonpjç  dAU  sçèuiÇi 
c^RPgnqlç.  P^ns.  ce  but  il  çpnftr 
l^mi^Kfl  Pçiipi^ircky  comédie,  imr 
jyàînéfi  ^K-jQ^.  f 'es^çcMlréireU 
toijç^çii^rç,  cofpédie  qui  a  parii,  en* 
foûaigpe.  selon  toute.  la  rigueur  des 
régies,  dedjéâlre  ;  elje.est  prépéd^e. 
d'ui^e  excellente  dis^etrlaCion,  sur 

la  çQméd(ie.  Mocatiji  a  coipppsé 

qpjputrçj  h  trois tr^gédicÉi, savoir, 

liH(;rè<^9  Tiormrsui^^,  et.  Gus- 

n^afi'lf'^Ofl ,  ijïjpri  mécis.  k.  Mm4|Û4.. 


MORE 

en  1770  et  1777.  II.  L<t  Diane , 
ou /a  Chasse  ,  pqQme  didacfiau« 
en  six  chants  ,  Madrid  ,  1705  , 
in-8<».  m.  Lçs  vaissi^ux  de  Cor-- 
tez  détruits ,  poëme  épique  impri- 
mé k  Madrid  en  io8a  par  les 
soins  de  son  fils  don  Léandro  > 
qui  y  ^  joint  des  réflexions  cri- 
tiques très-curieuses.  IV.  Disser- 
tation sur  r origine  ef  les  procurés 
des  combats  de  taureaux  en  Espa- 
gne, V.  Dori&aj  ^marilUs  ,  églo- 
gue.  Tous  ces  ouvrages  très-«s- 
timés  en  Espagne  ,  n'ont  pas 
la  même  faveur  dans  les  autres 
pays.  Moratin  mour^t  k  Madrid, 
en   1780. 

MORAVIE    (les  Frères  de). 
Vojex   UuTTEN  ,  n<»  il.' 

MQRDÀUNT,  Voyez  PETwao- 

ROUÇH. 


»  MORE    (Antoine).    fToy 
Mppas- ,  90  I. 


*  II.  MORE  (  sir  F^îançoi3  ),  sa- 
vant jurisconsulte  anglais ^  mort 
en  4621,  élevé  du  collège  de  jus- 
tice de  Middie-Tera^le.  On  a  de 
lui  un  ouvrage  intitulé  Causes 
rassemblées  m,  rapportées ,  Loa- 
di-es  ,  1.693  ,  in-fol. 

*m.  MORE  (Henri),  miifi»- 
tre  anglais  dissident  et  po^te-,  net 
au  comté  de  Devon  ,  mort  en  1 80*2 , 

EaslQur  d^une  congrégation  k  Li«^ 
eapd  en  C0raouailles>  Ses  po^ 
sies  ,  qui  pétillent  d'esprit ,  &n% 
été  publiées  eni  un  velume  ii»-4*  ? 
par  M  docteur  Aikin  ,  qui  a  joinf 
aU'  volume  une  noblce  abrégée  ûà 
la  vie  de  l'auteur. 

,15^.  MOBE.  Faye^.  Mpnu». 

*L  MOREAU  (Antoine).,  d:iX- 
treçhi  ^a  QpllfiiidiQ ,  bon  peîutrer 
d'histpi/e,.  et)  l^^cell/snl  dans-  le 
portrait ,  p^^sba  1(»?  première;}^  axv- 
né^  4^  s%  jftiw^f^i  Rwie,,  <^ 


MORE 

t\  étudia  ^y^  fruit  les  ouyram 
de   Michel-Ange  et  de  Raphaël. 
La  réputation  qu'il  ^'acquit  dan^ 
son  art  le  fit  rappeler  en  Espa- 
gne par  Philippe  II  ^   qui  lui   fît 
«tire   son  portrait  :  il  en  fut  si 
content ,  qu'il  récompensa  géné- 
reusement le  peintre.  Moreau  alla 
ensuite  en  Portugal ,  où  il  fit  le 
portrait  du  monarque  de  ce  rojaur 
nie  ,  qui  en  fut  5i  satisfait ,  qu'il 
lui  donna  l'ordre  de  peindre  ioate 
la  famille  irojale.  D'après  cela  ,  il 
n'y  eut  pas  en  Portugal  de  cava- 
lier et  de  dame  qui  ne  voulussent 
être  peintçs  par  Moreau ,  et  qui 
ne  payassent  volontiers  pour  un 
portrait  cent  écus,  avec  un  anneau 
de  la  valeur    de   cette  somme  ; 
prix  fixé   par   le  roi  lui-même. 
Philippe  11   lui  ordonna   de  se 
rendre  en  Angleterre  pour  j  fairç 
]è  portrait  de  la  reine  Marie ,  son 
épouse.  Celle-ci  gratifia  lé  pein- 
te d'un  anneau  de  grand  pi|;ix,  et 
lui  assigrji.à  en  xqêmé  temps  cent 
écu&  de  renf&,  sa  vie  durant.  Ce 
seul  portrait  suffit  pour  l'enrichir, 
par  le  grand  nonibrç  de  copies 
qu'il  en  fU*  De  retour  à  Madrid , 
Pl^^ippe  El  lui  perni^it  àfi  s^  rç- 
tii^r  dknd  sa  patrie,  où  il  mourut 
«n  i568 ,  Âgé  de  56  ans. 

•H.  l^IOREAU  (le  cheva- 
lier), commandeur  de  l^alte,  plus 
^onnu  sous  le  nom  de  comman- 
deur Morée  ,  petit -fils  d'Àn- 
tbii^d  J^ean  ,  et  cousin  de  Psiul 
(cï-dess^s) ,  i^^  à  M%dr)[d  en  ï55o, 
vahri  en  i'0i6.  Il  s'attacha  com- 
me son.  pèj^e  au  service  de  l'Espa- 
gn,e.' Sully  ,  <^ans  ses  IV^émqirçs  , 
ait  n  que  ]e  comnia^ndeur  Mo- 
rieau ,  qui  avoit  des  p^rèns  fran- 
çais au  service  du  roi  de  Navarre, 
nit  ^vo^é  àce  pr^ice  ,  en  i583 , 
par  Phihppe  II ,  pour  négocier 
aVec  Iqi  un  tra^â  secret,  et  lui 
porter  uqê  lettre  de  sa  main ,  par 
liâoelle  ïX  eng^geoit  Henri  k  re^^ 


MORE  307 

nonveller  en  France  la  guerre  deâ 
calvinistes. 

*  Uî.   MOREAU  (René) ,  né 
en  Anjou  Van  i587 ,  mort  a  Paris 
en  i656,  y  ^t  re^u  uocteur  de  la  fa- 
culté- de  médecine  en  1 6 1 8,  Plein 
de  mérite  et  d'érudition  ,  Moreau 
ne  tarda  pas  k  se  faire  avantageu- 
semeat  connoître..  La  cour  et  lai 
ville  te  rçclherchèrent,  rendireni 
justice  à  sestalens  ,  et  bientôt  on  ^ 
le  vit  occuper  avec  distinction , 
^lk  toUége  rq^yal ,  la  chaire  de  mé- 
decine et  de  chirurgie.  On  estime 
beaucoup  ses  ombrages ,  dont  les 
principaux  sùnt  :  L  J>e  missione 
sangiMnU  in  pleuritide  ,  cum  vité^ 
Pétri  Brissotid ,  Parisiis ,  1622  , 
i65o  ,  in-8?  ;  Halae ,  ly^^ ,  in-B». 
09  y  trouve  un  catalogue  chro- 
nolo^que  de  presque  tous   les 
médeciil^  qui  ont  vécu  avapt  luï. 
lï.  Scola  salemita ,  hoc  est  de 
vaietudine  tuendd  :  adjectœ  suint 
ammtudversiones  novas  et  coptO' 
sœ  ,  Parisiis  ,  1625  ,  1673  ,  inrS'. 
Il  y  a  beaucoup  d'autres  éditions 
4e  cet  ouvrage.  lïl.   Vita  çt  icon 
Jacobi  Syloii ,   Gençva?  ,   i635  , 
ii^'iblip  ,  k  la  tête  de  l'édifiioQ  des 
œuvres  de  ce  médecin.  IV.  Tabufq^ 
methodi  u/^is^ersalis  cura/uforujn 
morborum  ,  ibi4èm ,  1647 ,  iu-fol. 
et  in-4*.  V.  Epis to la  de  Iç^rycngo- 
tomid ,  Pai^siis  ,   1646,  avqç  If» 
Êxercitationes  ang^inçe  de  T^îq- 
raasBartholin.  VI.  Du  çlioçqlsi^t  f 
traduit  dç  Tespagno]  d'Àntoîuq 
Golmeaero ,  avec  quelques  anno- 
.taûona  et  discours  euiieux;  k  la 
suijte  ejst  un  dialo^e  composé 
par  Barthélémy  Marandon,'des 
environs  de  la  ville  de  Morchena, 
traduit  aussi  de  l'espagnol.  Paris , 
1^3  >  in*4*'* 

t,  IV.  >I0^K A U,  (  P^prre  ) , 
parisien  ,  mort  en  1648  ,  ipve/tt^ 
etjTondit  un^caracjt^rê  cf'iraprÎTV^- 
rie  i^tant  l'écriture  bâ(^rûe. 


2o8  MORE 

f  V.  MORTEAU  (  Etienne  ) , 
poète  dijonnais ,  mort  en  1696  , 
a  60  ans  ,  est  conna  par  des  Poé- 
sies d'une  ëléeante  simplicité. 
Elles  ont  été  puoliées  a  Lyon  en 
1667 ,  sous  ce  titre  :  Nouvelles 
Jleurs  du  Parnasse. 

t  VI.  MO  RE  AU  DE  Braset 
(  Jacc^ues)  ,  né  k  Dijon  en  i665  , 
capitame  de  cavalerie ,  mort  à 
Bnançon  vers  l'an  172a,  âgé  de 
60  ans,  est  auteur,  I.  Du  Journal 
de  la  campagne  de  Piémont^  en 
1690  et  1691.  II.  Des  Mémoires 
politiques,  satiriques  et  amusansj 
1716,  trois  volumes  in-12.  Ilf. 
De  la  suite  du  Firgile  travesti , 
1706  ,  in- 12  :  mauvaise  conti- 
nuation d'un  mauvais  ouvrage. 

VII.  MOREAU  (  Jacaues  )  , 
(  habile  médecin ,  né  à  Châlons- 
sur  Saône  .en  1647  »  disciple  et 
ami  du  fameux  Guj-Patin  ,  s'at- 
tira la  jalousie  et  la  haine  des 
anciens  médecins  par  des  thèses 
prubliques  qu'il  soutint  contre  de 
vieux  préjugés.  On  l'accusa  d'a- 
voir avancé  des  erreurs  ;  mais  il 
se  défendit  d'une  manière  victo- 
rieuse. Il  mourut  en  1729.  On  lui 
doit,  I.  Des  Consultations  sur  les 
rhumatismes.  II.  Un  Traité  chi- 
mique de  la  véritable  connoissance 
des  fièvres  continues  ,  pourprées 
et  pestilentielles ,  avec  les  movens 
dé  les  guérir.  III.  Une  'Disserta- 
tion physique  sur  Vhydropisie  ; 
et  d'autres  ouvrages  estimés. 

♦  VIII.  MOREAU  (Etienne),  jé- 
suite hongrois ,  savant  mathéma- 
ticien ,  assassiné  en  1704,  est  au- 
teur d'une  Géographie  de  la  Pan- 
nonie ,  insérée  dans  le  Tableau  de 
l'ancienne  Hongrie  de  Timon,  qui 
en  fait  le  plus  grand  éloge. 

tlX.  MOREAU(Jean-Baptiste), 
né  k  Angers  en  i656  ,  devint 
niaître  de  musique  a  Langres  et 
a  Dijon.  Etant  venu  chercher  for-  J 


MORE 

tune  k  Paris  ,   il  vint  k  bout  de 
se  glisser  k  la  toilette  de  madame 
la  dauphinc  Victoire  de  Bavière. 
Celte  princesse  aimoit  la  musi- 
que :  Moreau  s^offrit  de  chanter 
un  petit  air  de  sa  composition  : 
il  chanta  et  il  plut.  Son  nom  par- 
vint par  ce  mojen   aux  oreilles 
du  roi ,  qui  voulut  voir  Moreau. 
Il  chanta  plusieurs  airs ,  dont  sa 
majesté  fut  si  contente ,  qu'elle  le 
chargea  aussitôt  de  faire  un  dl?- 
vertissement  pour  Marly ,  qui  deux 
mois  après  fut  exécute  et  applau- 
di de  toute  la  cour.  Moreau  fut 
aussi  chargé  aie  faire  la  musique 
pour  Içs  intermèdes  des  tragédies 
d'Esther^  d^Athalie ,  de  Jonathas, 
et  de  plusieurs  autres  morceaux- 
pour  la  maison  de  Saint-  Cyr.  Ce 
musicien  excelloit  sur-tout  k  ren- 
dre toute  l'expression  des  sujets 
et  des  paroles  qu'on  luixlonnoit. 
Le  poète  Lainez ,  k  qui  il  s'atta- 
cha ,  hii  fournit  des  chansons  et 
de  petites  canta tilles  qu'il  mit  ea 
musique ,  mais  qui  ne  sont  pas 
gravées.    Il    mourut  k  Paris  ea, 
1754  >  a  78  ans. 

*  X.  MOREAU  (  Jacob  -  Ni- 
colas ) ,  né  k  Saint-Florentin  le 
20  décembre  1717  ,  reçu  avo- 
cat et  ensuite  conseiller  k  la  cour 
des  aides  de  Provence  ,  historio- 
graphe de  France  ,  bibliothécaire 
de  la  reine  ,  quitta  jeune  la  ma- 
gistrature pour  suivre  avec  plus 
de  liberté  son  goût  pour  les  let- 
tres. Venu  k  Paris ,  il  s'y  fit  bien- 
tôt connoitre  par  ses  écrits ,  fut 
nommé  historiographe  de  France, 
e£  chargé  de  rassembler  près  du 
contrôle  général  les  Chartres  ,  les 
m  on  u  mens  historiques  ,  les  édits 
et  déclarations  qui  avoient  formé 
succcssivemenjt  la  législation  fran- 
çaise ,  depuis  Charïemagne.  jus- 
qu'à nos  jours.  Cettq  collection, 
immense  et  bien  faite  fut  con- 
liée  à  s^  gard«  ,  sous  le  titre  d« 


> 

1 


.  Itf  ORÉ 

pé^t  des    chartes  et  de  légis- 
lation. Il  est  mort ,  non  pas  dé- 
capité   peùidant  là    révolution  , 
comme  Ta  annoncé  un  biogra- 
phe ,  mais  naturellement k  Cham- 
bouci  9   près  de  Saint-Germain- 
cn-Laje ,  le  lo  messidor  de  Tan 
1 1  (  1799.  )  Parmi  ses  écrits  nom- 
breux ,  on  remarque,  IJ  U Observa- 
teur hollandais  ,  espèce  de  jour- 
nal politique  contre  l'Angleterre , 
'divisé  en  quarante-cinq  lettres  écri- 
tes avec  sagesse  et  beaucoup  de 
conuoissance   dans  la   politique 
de  l'Europe.  II.  Mémoire  pour 
,  servir  à  thistaire  des  Càcouacs , 
1^57  ,  in-  12  :    écrit  piquant  et 
rempli  d'une  ironie  fine  et  agréa- 
ble ,   qui    attira    à    son   auteur 
quelques  ennemis  parmi  les  phi- 
losophes anti-religieux.  Ilf.  Mé^ 
moires  pour  servir  à  V histoire  de 
notre  temps  y  1767  ,  2  vol.  in- 12. 
iV.  Examen  des  effets  que  doit 
produire  dans  le  commerce  l'u- 
sage et  la  fabrication  des  toiles 
peintes  ,  1769  ,  in-8°.  V.  Le  Mo- 
mieur français ,  1760  ,  in- 12.  VI. 
Les  Devoirs  ctun  prince  réduits 
a  nn  seul  principe ,  1775  ,  in-8». 
Cet  ouvrage  ,  réimprime  en  1782, 
èi  qui  mérîtoit  de  l'être ,  fit  hon- 
neur k  l'éloquence   et  au   cou- 
rage de  l'auteur.    «  On  vit ,  dit 
nn  éerivain  ,  un  simple  particu- 


•i 


« .  • 


MORE  209 

1789  ,  et  i^réseotent  des  tableaux, 
de  notre  histoii'e  depuis    Ciovis 
jusqu'à    Louis   IX.    «  L'auteur  , 
ajoute  Técrivain  déjà  cité  ,  com- 
parant  les    siècles    les   uns   aux 
autres  >  démontre  par  les  faits  que 
la  morale  doit  être  laiolfonda^ 
mentale   des  états  ;  qu^avec  elle 
ils  s'élèvent  e:t  prospèrent,  comme 
sans  elle  ils  périssent  et  s'affais- 
sent sans  retour  \  que  l'iniquifi^ 
est  le  fléau  de  celui  qui  .la  com- 
met ,  ainsi  que  la  ruine  de  celui 
qui    la   sert  \    politique   sublime 
qui.  .garantit  tout   à    la  fois    et- 
1  autorité  de  ceux  qui  gouverneilt 
et  la  sûreté  de  ceux  qui  sont  g^ti-* 
vernés.  Moreau  ne  sépare  jamais 
dans  cet  ouvrage  la   cause    des. 
peuples  de  celle  des  princes.  Eu 
défendant  d'une  main  le  pouvoir 
unique,  il  repoussoit  de  l'autre 
toute  idée  d'oppression.  Sonprin-c 
cipe  étoit  que  tout  devoit  être 
fait  pour  le  peuple ,  et  rien  par 
le  peuple  ,  parce  que  son  premier, 
besoin  est  (fêtre  gouverne,  et  que 
le    plus    heureux   emploi    qu*il, 
puisse  faire    de   sa   force  ,  c'est 
de    s'en  dessaisir.  »   Malgi^  cet 
éloge ,  Moreau  fut  vivement  ac- 
cusé dans  le   temps  de  %  n'avoir 
écrit  que  sous  l'influence  ministé- 
rielle ,  et  poiu"  favoriser  "  par,  ses 

,  ^      ^  recherchesi'accroissementaupou- 

lier  opposer  noblement  la  liberté  1  ^oir  arbitraire  ;    de    n'avoir  vu 


de  ses  leçons  aux  flatteries  des 
courtisans  ,  et  la  sévérité  de  ses 
principes  à  ce  torrent  de  corrup- 
tion qui  commençoit  dès  lors  à 
déborder  de  toutes  parts  ,  et  dé- 
çoit bientôt  engloutir  et  les  flat- 
feurs  et  les  flattés.  Vlï.  Exposé 
historique  des  administrations 
provinciales  y  1^89  j-in-S».  VIII. 
Exposition  de  la  monarchie  fran- 
çaise i  1789  ,  2  vol.  in-80.  IX. 
Principes  de  morale  politique  et 
du  droit  public  ,  ou  Discours  sur 
tHistoire  de  France  ,  21  vol.  in- 


comme  état   heureux  pour     les 
Français  que  celui  d'être  esclaves, 
en  soumettant  leurs  propriétés  et 
leurs  lois  à  la  volonté  absolue  du 
chef.  Il  faut  l'avouer  ;    ce  repro- 
che ,  qui  empêcha  l'auteur  d'être 
reçu  à  l'académie  française  ,'  fut 
sans  doute  trop  sévère ,  mais  il 
n  est  pas  dépourvu  de  fondement  t 
et  la  lecture  de    ses  •  Discours  , 
quoique  écrits  avec  pureté  et  élé- 
gance ,  fait  naître  cette  opinion , 
et  laisse  dans  l'ame  un  seutîmcnt 
de  tristesse  et  de  découragement. 


I  < 


1 


i«.  Ils  ont  été  publiés  de  1777  k  j  Moreau  eut  des  vdrtus  sociales  ; 


T.  xti. 


4 


9Î0, 


MOAE 


MORS 


père 
bon  époux ,  ami  de  la  paix,  de  la 
religioti  et  de  son  pays. 

*  XI.  MOiWEAq  HE  Comma- 
GKT  eu   Cavmagnt  (^Antoine- 
Jeati  y,  baron  ,   puis  vicomte  de 
Soulaneis  près  Bourges  ,  né  en 
i/^gt  y  d'une  ancienne  Êimille  no- 
ble du  Berri,  mort  en  t56i  ,  se 
distingua    comme     homme    de 
guerre  et  com^e  faomme  delet-* 
tfes.    Ce  seigneur  étoit  veuf  et 
kvoit  un  fils  «n  bas  âge  ,  lorsqu'à 
la  bataille  de  Pavie  en  iBa5\  il 
fût  blessé  et  fait  piîsonnier  aved 
François  I«  et  plusieurs  de  ses 
officiers,  lis  furent  échangés  dans 
la  niême  année  :   mais  l'amour 
retint  Moreau  quelque  temps  en 
Espagne ,  oh  il  se  remaria ,  et 
eût  un  second  fils.  £n    iS^S  il 
revint  en  Fï«ince  avec  son  épouse, 
de  qui  il  eut  encore  d'autres  en- 
fans  y  et  ses  blessures  l'autorisant 
à  quitter  le  service ,  il    se  retira 
c|ans  son  château  de  Soulangis. 
t)eux  ans  après ,   le  roi  érigea 
iïette  barbnnie  en  vicomte ,  et  de- 
pub  ,  Moreaû  se  livra  entièrement 
a  son  goût  pbur  les  lettres.   lia 
laissé  ,  I.  IJn  Recueil  de  poésies^ 
254B  ,   in  -  4**  )   dans    lequel    on 
trouve  quelques  pièces  qui  n'é- 
toient  pas  tout-k-fait  sans  mérite 
a  l'époque  où  elles  parurent ,  mais 
qui    ne   présentent    aujourd'hui 
nen  de  neuf.   II.  Une  Relation 
détaillée  de  la  bataille  de  Pavie , 
restée  manuscrite  à  la  bibliothèque 
de  Tarchevêché  de  Bourges.    Il 
seroit   a  désirer  qu'elle  fut  im- 
|>riinée. 

*^  XIL  MÔRËAU  DE  CoM- 
MAGMT  (Paul),  vicomte  de 
Soulangis ,  petit -fîls  du  précé- 
dent ,  né  en  i56o ,  au  château 
d«  SoulaB|[is  près  Bourges ,  laort 


tempi 
de  cette  princesse  avec  le  roi  ae 
Navarre ,  fut  du  petit  nombre 
des  seigneurs  catholiques  qui 
suivirent  le  parti  d^  Henri  IV  y 
sous  les  règnes  de  Charles  IK.  e% 
de  Henri  ttl.  Paul  n'avait  quet 
16  ans  ,  et  étoit  déjà  an  service , 

3uand  il  fut  vainqueur  dans  un 
ùel  où  il  souteuoit  les  intérêts 
du  roi  de  Navarre,  qui  venoit  de 
se  retirer  à  Alep^on*  Cette  cir- 
constance lui  concilia  la  faveur, 
de  Eienri.  ïl  le  Ht  dans  W  sâite 
capitaine  au  réginyent  de  ses 
gardes  françaises.  Ce  seigneur 
porta  les  annjes/ 55  ans,  et  fut 
tué  sous  les  yeux  dp  Louis  XUI , 
au  siège  die  La  Rochelle. 

♦  XIIL  lM[OREAU  (Michel  ), 
de  la  même  famill^  (jue  les  deux 
précêdens ,  s'est  distingué  au 
17"  siècle  dans  la  place  de  lieute- 
nant civil  au  ehâtelet  de  Paris , 
où  il  fît  beaucoup  de  bien.  I^- 
reconnoissance  a  conservé  le  noni 
de  ce  magistrat,  qui  a  provoqué 

Ïdusieurs  lois  et  régleniens  utiles* 
1  étoît  mort  en  1607  ;  cîir.  k  cette 
épocjue ,  sa  veuve  Ëlizâbpth  Luil- 
lier  épousa  en  secondes  noces 
le  chancelier  Etiepne  d'À-ligre* 

*  XIV.  MOREAU  »a  U  Ro- 
CHETT£  (  François  -  Thon^s  ) ,  né 
le  4  novembre  ijap,,  a  Aigny*- 
ie-Feron  ,  près  Villeneuve-PAi^ 
chevêque ,  etpit  directeur  des  fer- 
mes du  roi  à  Melui^*  Ily  ^voi^  >  près 
de  cette  ville ,  upe  petite  tei;re  ap* 
pelée  La  Rocbetlîe ,  dont)e  sol  étoit 
si  pauvre ,  que ,  suivant  un  dicton, 
vulgaire  ,  une  poulç  n^^  trpuvoît 
point  B  vivre  en  90Ûtr  Mpreau  de 
La  Rbchette  conçut  le  hardi  pro- 
jet de  changer  cette  lande  en  uoi 
domaine  fertile.  Il  l'acheta  ea 
i7âx-  Le  jour  il  vaqixpit  à  la  ville 


MOUE 

ftOT  deroîrs  de  sa  place  ;  le  soir 
et  une  partie  de  la  nuit  étoient 
consacrés  à  ses  occupations  ctiam- 
pétres.  D^abord  il  fit»  valoir  les 
terres  déjà  en  culture.  En  l'yôo  il 
coihniença  â  défricher.  Il  proposa 
au  gouTèrnement ,  en  1767  ,  d'é- 
tabfir  a  Là  Rochette  une  écote 
de  pépinièrie  cultivée  par  des  en- 
fan  s- trouvés  ,  dont  lé  nombre  fut 
dans  Tcriginè  de  5o ,  et  ensuite 
porté  à  100.  En  même  tenips  qu'il 
ibrmoit  des  hommeà  aux  travaux 
agricoles ,  il  les  emplo^oit  à  con- 
tinuer ses  défrioheméns  ,  à  nive- 
ler le  terrain  ,  à  l'améliorer  et  à 
le  planter.  Bientôt  de  belles  fo- 
rêts ,  des  champs  féconde  j  une 
niaison  élégante  et  spacieuse  ^ 
construite  eh  1271  sur  les  plans 
du  célèbre  architecte  Louis  ,  et 
entourée  des  bâtiméns  nécessaires 
k  une  gro.^e  exploitation  /  de 
Vastes  jardins ,  de  riches  pépi- 
nières ,  prirent  la  place  des  ro- 
chers ,  des  bruyères  et  des  sableà 
stériles^  donnèrent  la  vie  à  un 
'sol  disgracié  de  la  nature ,  et  le 
parèrent  de  tout  le  luke  de  la  vé- 
gétation. Lé  gouvernement  ré- 
poinpensa  les  talens  de  Moreau 
de  La  Rochette  et  eu  tira  parti: 
Il  avoît  été  nommé,  en  1760,  à  là 
place  d'inspecteur  des  familles 
acadiieûnes  rëstée:s  ^ur  les  ports 
de  mer.  On  lui  donna  l'année 
suivante  celle  d'inspecteur-'géné- 
ral'des  pépiilières  royales.  Ho- 
noré de  lettres  dé  noblesse ,  il 
fut,  en  1^69 ,  décoré  de  l'ordre  de 
Saint-Michei.  On  le  chargea ,  en 
1785 ,  eâ  qualité  de  commissaire 
du  roi  f  d'améQager  les  bois  ser- 
vant à  l'approvisioifuemeiit  de  Pa- 
ris ,  et  tle  rendre  flottables  diÔ'é- 
rens  ruisseaux  qui  pouvoient  le 
favoriser.  Moreau  vécut  dans  là  so- 
ciété'des  personnages  du  1 8*  sièele 
les  plus  distingués  par  leur  rang 
et  leurs  lumières  ',  et  j  a  fait  rer 
niarquer  ou  esprit  ausçl  ajg;réab)je 


MORE      .      air 

que  solide ,  joint  a  un  coeur  vrai- 
ment philantropiquje.'U  existe  untf 
correspondance  mtéressante  en- 
fre  Voltaire  et  cet  iBdustrieux.ei« 
tpjen^  a  qui  l'on  doit  en  outre  une 
belle  nmnufacture  de  sulfate  dé 
fer  (  coùpeit)se  verte) ,  établie 
k  UrceLpres  Baon ,  l'une  des  pre- 
mières usines  de  ce  genre  que  H 
Franée  sût  possédées  ;  des  projets 
etpiattsuouT  le  défrichement  de$ 
landes- de  Bordeaux  ,  etc. ,  etc» 
Il  mourut^  dans  sa  terre  de  La 
Koehette,  ealouré  de  sa  création  » 
et  de  l'admiration  pid>lique ,  le  ao 
juillet  1791  ,  âgé  de  71  ans. 

♦  XV.  MOREAU  DB  La  Ro* 
CBBtTt  ( Jiêan-Etknne),  fiis  du  pré« 
icédent)  membre  de  la  société  d'a- 
griculture de  ^éine*et*Mame,  né  k 
Melun'kr  K7  novembre  17Ô0 ,  et 
mort  a  La  Rochette  le  S  mai  i8o4  v 
s'est  rendu  recoramandâble  par  sea 
travaux  en  agriculture  ,  en  cook 
tinuant  de  cultiver  les  belles  pés* 
pinières  et  le  ddm«ne  de  La  Ro- 
chette. Quoique  fort  jeune  alors  ^ 
ç'étoii^  lui  qui  étoit  chargé  de 
l'exécution  des  plans,  des  dé- 
tails de  culture,  de  la  sur^etl'-» 
lance  des  ouvriers  ,  de  l'établis* 
sèment  des  pépinières*  Il  travailla 
avec  son  père  jusqu'à  la  mort 
de  celui-ci ,  arrivée  en  1 79  r .  De*- 
puis ,  il  continaa  avet  le  même 
zèle  k  améliorer  ses  établisse^ 
mens  de cuttinreet  ses  pépinières. 
Aux  époques  désastreuses  de  la 
révolution ,  quand  des'tjrai^s,  nod 
mûins  imbécilles  que  cruels , 
esoient  dire  qu'il  ne  faUoit  à  la 
France  que  du  fer  et  des  pomi- 
mes  de  terre;  quatid ,  pour  vou- 
loir le  bien ,  on  avoit  besoin  de 
courage  ,  il  fut  assez  hardi  poui* 
faire  enôore  dés  semis  d'arbres 

Srécienx.  11  prépara  ainsi  ,  pouir 
eis  temps  nlus  calmes  et  pku^ 
heureux ,  '  ae$  richesses  et  des 
jouissances  dâtutil  n^apas  tei^^ù 


àî2  MORE 

vandalisme  que  nouui  ne  fussions 
à  jamais  privés. 

XVI.  MOREAU.  Voy.  Béait* 
MONT  ,  n®  XIU  ,  Màupérws  ,  et 
Mavtour. 

*  I.  MOREÉLSE  (Paul),  fa- 
meux peintre  hollandais  ,  distin- 
gué par  ses^  taiens  ,  né  k  Utrecht 
en  1675  ,  mort  en  i638  ,  élève  de 
Michel  Mirevelt ,  a  graifé  en  bois 
quelques  planches  qu'on  estime 
beaucoup.  Il  entendoit  bien  le 
claii'-obscur. 

*  II.  MOREELSE \ Henri) ,  fils 
du  précédent ,  né  à  Utrecht  en 
161 5.  Cet  homme  »  d'un  mé- 
rite rare,  professa- pendant  dix 
ans  le  droit  civil  à  l'université 
d'Utrecht ,  et  fut  ensuite  emplojé 
-dans  diverses  magistratures  et 
jCom missions  honorables.  Il  est 
•mort  en.  1666.  On  n'a  de  lui  que 
fia  harangue  inaugurale  de  Juris- 
pmdentiœ^omanœ  usu  hodierno , 
.quelques  Dissertations  académi- 
<]ues ,  et  un  Mémoire  hollan- 
dais sur  l'aggrandissemeut  de  sa 
■ville  natale. 

'  *  L  MORËL  (  Hugues  )  ,  né  a 
Auxonnedaus  le  1^*  siècle  ,  d'une 
£a mille  recommandable  de  cette 
ville  ,  se  voua  à  l'état  ecclésias- 
jtique.  Dès  la  fin'  du  i4'  siècle 
il  iiguroit  parmi  les  secrétaires 
du  duc  Phiupperle-Hardi  ,  s'étoit 
distingué  dans  cette  placé,  et  mé- 
rita la  confiance  du  prince ,  qui 
le  chargea,  eu  décembre  iSgo  ,de 
^e  renure  près  du  pape  a  Avi- 
gnon ,  pour  obtenir  main-levée 
de  l'interdit  mis  sur  la  ville 
d'Auxonne  par  l'archevâque  de 
Besançon  ,  par  rapport  aux  mbn- 
uoies  que  le  duc  faisoit  fabriquer 
en  ladite  ville.  Hugues  Morel  , 
assez  heureux  poui:  obtenir  un 
plein  succès  de  la  négociation 
Uçnt  il  étoit  chargé /rapporta  des 


MORE 

bulles  de  main-levée  ,  et  mit  nn 
à  une  contestation  qui  duroi't^  de- 
puis un  demi-siècle  ^  et  dont  la 
ville  d'Auxonne  étoit  sur-tout  la 
victime.  Hugues  M6rel  étoit  dojen 
de  Beaune  ,  trésorier  et  chanoine 
de  la  chapelle  du  duc  à  Dijon  , 
nommé  par  le  duc  j^eàn  auditeur 
des  causes  d'Appeaux,  membre 
du  grand  -conseil  dès  ducs  ,  et 
garde  des  chartes  de  leur  tré- 
sor. Envoyé  en  i4o8  par  lie  chan- 
celier de  boui'gogne ,  pour  con-< 
noître  des  differeus  èxistans  ep- 
tie  les  habitans  de  Besançon  et  le 
chapitre  métropolitain  ae  cette 
ville ,  il  les  termina  en  se  conci- 
liant l'estime  des  deux  partis , 
s'en  revint  avec  le  titre  ae  cha- 
noine de  Besançon  ,  et  reçut  en 
récompense  du  duc  le  doyenné 
de  la  bainle-Chapçlle  qui  devint 
vacant  sur  la  fin  de  ladite  année , 
place  d'autant  plus  recherchée 
qu'elle  donnoit  entrée  dans  le 
conseil  privé  du  prince  :  ainsi 
Hugues  Morel  se  trouva  revêtu 
des  dignités  ecclésiastiques  et  ci- 
viles. En  1417  il  fut  nommé  élu 
du  clergé  en  l'assemblée. des  troi» 
ordres  du  bailliage  de  Dijon ,  et 
dans  cette  mission  il  fut  double- 
ment investi  de  la  contlaace  du 
peuple  ^ui  l'avoit  choisi ,  et  du 
souverain  qui  l'avoit  distingué. 
Les  dotations  que  fit  Hugues  Mo- 
rel à  l'église  (FAuxonne  en  14*9 
doivent  le  faire  considérer  comme 
fondateur  delsijamiliaritéée  cette 
ville  j  il  y  avoit  choisi  sa  sépul- 
ture ,  et  fait  d'avance  placer  sa 
tombe.  Il  décéda  l'an  i4^i  •  Ainsi , 
après  avoir  été  honoré  des  trois 
premiers  ducs  de  Bourgogne  ,  de 
race  royale  ,  et  avoir  rempli  sous 
ces  trois  règnes  des  fonctions  im- 
portantes ,  Hugues  Morel  existe 
encore  plus  dans  le  souvenir  des 
Auxonnois ,  par  la  mémoire  de  ses 
bienfaits  ,  que'par  la  tradition  de 
ses  dignités. 


J 


MORE 

n.  MOBEL  (  Frédéric  )  ,  célè- 
bre.  imprimeur  du  roi , .  et  son 
interprète  dan§  les  langues  grec- 
que et  latine  ,  héritier  de  Vas- 
cosan  ,  dont  il  a  voit  épousé  la 
fille  y  étoit  né  en  Champagne  , 
et  mourut  à  Paris  ,  le  7  juillet 
i583  9  dans  un  âge'  assez  avancé. 
Sa  devisé  étoit  un  mûrier ,  avec 
ces  mots  :  Tout  arbre  porte' de 
bons  fruits. 

m.  MOREL  {  Frédéric  ) ,  fils 
du  précédent^  professeur  et  in- 
terprète du  roi ,  et  son  impri- 
meur ordinaire  pour  Fhébreu  , 
le  grec  ,  le  latin  ,  et  le  français, 
et  plus  célèbre  que  son  *  père , 
avoit  une  si  violente  passion 
pour  l'étude  ,  que,  lorsqu'on  lui 
vint  annoncer  que  sa  femme  étoit 
sur  le  point  de  /mourir,  il  ne 
voulut  pas  quitter  sa  plume  qu'il 
n'edt  fini  la  phrase  qu  u  avoit  com- 
meiicée.  Il  ne  Tavoit  pas  ache- 
vée ,  qu'on  vint  lui  dire  que  sa 
femm^  étoit  morte  :  «  J'en  suis 
fâché ,  répond  -il  froidement  ;  c'é- 
toit  une  bonne  femme.  »  Cet  im- 
primeur acquit  beaucoup  de 
gloire  par  ses  éditions ,  qui  sont 
aussi  belles  que  nombreuses.  Il 
publia  i  sur  les  manuscrits  de  la 
bibliothèque  royale ,  plusieurs 
Traités  de  saint  Basile,  de  saint 
Chrysostôme,  de  saint  Grégoire, 
de  saint  Jérôme  ,  de  Théodoret , 
de, saint  Cyrille,  de  Galieo',  de 
Xéuophon  ,  de  Théophraste  , 
d'Homère;  d'Héliodore ,  d*Or- 
phée  ,  d'Hippocrale,  de  Philon  le 
Juif,  de  Synesius ,  de  Théophile, 
etc. ,  etc.  Dès  l'âge  de  vingt  ans 
il  avoit  déjà  publié  l'Hérodien 
de  la  traduction  de  Jacques  de 
VintimilW,  i58o,  qu'il  accompa- 
gna d^une  yersîon.VOn  estime  Vé» 
aition  qu'il  donna  des  OEuvtcs 
d'OKcumenius  et  d'Aretas ,  Paris , 
i63i  2  en  2  vol.  in-folio.  Enfin  , 
après  s'être  signalé  par  ses  con* 


MORE 


2l5 


noissances  dans  les  langues,  il 
mourut  le  27  juin  i63o ,  à  >]% 
ans.  Ses  fils  et  ses  petits-fils  mar« 
chèrent    sur  ses    traces.    Voyez 

ËZECHIEL  ,  n»  II. 

t  IV.  MOREL  (  Claude  ) ,  fils 
du  prét^dent ,  bon  imprimeur , 
et  savant  dans  les  langues  grecque 
et  latine ,  a  donné  une  édition  de 
saint  Grégoire  de  Nysse  ,  i638  i 
5  vol.  in-folio  ,  qui  est  estimée 
des  savans.  On  distingue,  dans  ses 
éditions^  Quintiliën  ,  saint  Igna- 
ce ,  saint  Dénys  TAréopagite  ^ 
dont  quelques  exemplaires  sont 
en  vélin.  On  a  observé'  que  le$ 
livres  sortis  les  premiers  de  ses 
pressés  sont  pins  beaux  que  les 
autres. 

V.  MOREL  (Charles),  impri- 
meur ordinaire  du  roi ,  succes* 
seur  des  précédens ,  a  donné  des 
éditions  correctes  de  plusieurs 
Pères  grecs.  La  plus  considéra- 
ble est  celle  dés  conciles  gé- 
néraux et  provibciaux  ,  en  grec 
et  en  latin ,  par  Binius  ,  10  vol: 
in-folio. 

VI.  MOREL  (Gilles),  impri* 
meur  ordinaire  du  roi  9  habile 
dans  son  art,  a  donné  les  OEuvres 
de  saint  Grégoire  de  Nysse ,  i638  :  ' 
de  saint  Isidore ,  d'Âristote ,  en 
4  vol.  in- fol.  On  lui  doit  encore  , 
la  grande  Bibliothèque  des  Pères, 
en  17  vol.  in-fol.  Sur  la  -fin  de 
ses  |ours  il  se  fit  recevoir  con- 
seiller au  grand-oonst^il. 

+  VIL  MOREL  (Guillaume), 
professeur  royal  en  grec,  direc- 
teur de  l'imprimerie  royale  à 
Paris  ,  mort  en  i564  1  a  domié 
un  Dictionnaire  grec-latin-J'rafi" 
,  çais  ,  1622  ,  in  -  4** ,  et  d'autres 
ouvrages  pleins  d'un  savoir  éten- 
du. Il  di  publié  encore  les  ouvrages 
d'Arttiémider ,  en  grec  et  en  latin. 


/ 


9i4  MORE 

#t  ceux  de.  saiiit  Jean-Chrjsos** 
lôine  9  sur  le  Nouveau  Testament, 
tn  6  YolumeA  ia*iblio. 

t  VIII.  MOREL  (Jean),  frère 
4u  précèdent ,  né  en  la  paroisse 
du  Xilleuf ,  4^ns  le  c^té  de 
Mortein ,  a  publié  ,  sous  le  voile 
de  Tanonyme , ,  L'Ame  toujours 
impassiblp  dans  toutes  les  po- 
êitions  de  la  vie^Jçrs  en  une 
teille  qui  est  la  grande  y  Paris  , 
j558,  in-ia«  Cet  ouvrage  est 
plein  d'intérêt  :  le  caractère  de 
l^hilippin ,  le  jpersonnage  princi- 
pal ,  y  est  pariaitement  bien  sou- 
tenu, et  contraste  ^  merveille 
fivjec  le  caractère  ardent  de  Flo- 
rine ,  sa  maîtresse ,  pour  laquelle 
il  finit  par  être  sensible.  On  a 
donné  Tejctrait  de  ce  roman  dans 
la  Bibliothèque  universelle  des 
romans ,  septembre  ,  1779^  pag, 
(I07  et  suivanles^  Xies,  <u>nnois- 
sances  littéraires  dq  Tauteur  Ta- 
voieni  lié«avec  le.  cbancelier  Oli- 
vier et  Michel  de  THospital.  Coa* 
yiiinca  d'avoir  adopte  les-'  nou- 
velles opinions,  Morel  fut  mis,  en 
prison  pour  crime  d'hérésie.  Il  y 
mourut.  On  le  déterra  ,  et  il  fut 
iNTÛlé  1&  37  février  iSSq. 

*  IX.  MORëL  (Jean),  né  à 
Châlons-sur-Saône  en  iSg^,  mort 
§u  1668  )  excella  dans  ja  con- 

Ïioissance  des  langues  grecque  et 
atine ,  fut  docteur  en  méoeçine 
de  la  faculté  de  Montpellier ,  et 
auteur  de  l'ouvrage  smvant  ;  De 
Jebre  purpunUifj  epidenUcd  et 
pestiienti  qum .  td>  àUquot  amùs 
in  Burffundiam  et  omnes  ferè 
Callim  pi^vincias  dehaechatur  ^ 
mediem  disseHatio  ,  Lugduni , 
1641  9  in-d».  — Un  autre  médecin 
de  ce  nom  (Grégoire)  a  écrit: 
De  aquis  medivatis  agri  Pata- 
vini ,  el  de  causiê  qualUatum,qt4^ 
0is  insurU  compendiolum  ^  Puta- 
vii  p  1567 ,  in-8*.— Pierre  et  Jean- 


MORE 

Charles  Moael  ,  aussi  mddeons  « 
ont  publié  Quelques  ouvrages 
cités  par  les  )>ibhographes. 

X.  MOREL  (André},  en  la- 
tin  Moreflius f  antiquaire,  natif 
de  Berné  ,  connu  k  Paris  par 
sa  profonj^e  érudition.  On  lui 
offrit  la  place  de  garde  du  cabi- 
net des  tnédailles  du  roi,  h  con- 
dition qu'il  embrasseroit  la  reli- 
ffion  catholique  :  mais  il  ne  vISu- 
lut  point  l'accepter  à  ce  prix.  U 
étoit  alors  ^  la  Bastille ,  où  Lou- 
vois  l'avoit  fait  mettre ,  parce 
qu'il  s'étoit  plaint ,  avec  la  fran* 
chise  de  son  pàjs ,  qu'on  ne  le 
récompensoit  pas  du  travail  dont 
il  avoil  été  chargé  par  Louis  XIV. 
La  libe.rlé  ^ui  ayant  été  rendue^ 
pour  la  dixième  fois ,  1^  ,  16 
novembre  1691  ,  k  la  sollicita- 
tioil  du  jg[rand-consei1  de  Berne  p 
il  se  retira  en  AUeiiiaig^rie  ,  et 
mourut  k  Airnstadt  le  11  avril 
^7o3.  Il  l^ssa  un  fds  ,  ministre 
de  l'église  de  Berne.  Quoique 
Morel  edt  cultivé  toute  sa  vie  Ja 
science  numismatique  ,  il  ne  la 
méttqit  point  au-dessus  de  toutes 
les  autres  connoissauces ,  comme 
font  certaiïis  antiquaires.  Il  ne  i*e- 

âardoit  les  médailles  que  comme 
es  monumens  de  la  vanité  des 
anciens  ,  >qui  servent  k  connoître 
rhistoii*e ,  mais  qui  ne  renferment 
pqs  toute  l'histoire.  U  étoit  natu- 
rellement modeste  ^  et  j  quoique 
Vaillant  ne  lui  fût  pas  favorable  , 
il  se  reconnoissoit  inférieur  k  cet 
antiquaire ,  et  avouoit  que  per« 
sonne  ne  lesurpassoit  dans  la  con« 
noissance  des  médaille^^  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont ,  t.  T/tesaU'" 
rus  MofnlUaims^  sive  Janiiliarum 
Romanarum  numismata  omnia., 
et  disposita  ah  Andreàt  âforelUo, 
cum  conunentariis  Havercattipi  p 
Amsterdam  f  1754  >  cinq  tom.  en 
u  vol.  in  fol.  Ce  recueil ,  le  plus 
complet  oes    familles   romaine» 


UOKt 


MORE 


ai5 


^n  ait  jamais  para  ,  e«t  eitîflië , 
rare  et  idcfaerelié  ;  on  j  tron%« 
SSggmédaaies^  groupées  aree  iears 
fwcant*  li6  ÊtttttËT  tMé^KfBCOt 
frappé  de  la  beauté  des  mé- 
^aoUef  crâYées  par  Morel  lui* 
n««e  iSr  k»  of]^<,  et  de 
la  jofleffedes  inscriplioos.  II.  Spe- 
citmfH  ^ff  iuuwnaH€B ,  Leipsidk  ^ 
i$g&  ,  eo  ^  Tol.  în-S^  :  ouvrage 
dî|pMe  dtt  préeédent* 

'  f  XI.  IIOBEL  (ilam  Robert)  , 
liéDédictm  de  Saint-Manr,  né 
à  la  Chaife-Diea  en  Amrergne 
ran  fOô3  ^  biMiotnecatre  de 
Saint  "  Germain  -  des  -  PrÀ  en 
i68o«  On  Inî  donna  ensuite  la  su- 
périorité de  différentes  maisons. 
£m  1699  il  Toolnt  éftre  dédiargé 
de  font  fàrâesm ,  >our  se  retirer 
a  Saint'Denjs ,  on  il  ^oceupa  ii 
composer  des  aiwnyes  aseéti- 
ooes.  n  nuramten  liSt^^jg ans. 
CNi  a  de  lui ,  I.  tffiaion  de  ctmr 
tur  chaque  iferset  despêomme»  et 
tk*  etimUqueM  de  fEpise ,  Paris 
1^16,  en  4  Tol.  în-n.  (Fo;tpz 
fusCoive  Utténitt  de  la  congre* 
eafkm  de  Saint^Maur  9  p.  5o4.) 
II.  MétUfittion  sur  ht  règle  de 
Saint^Bemdt ,  Paris ,  17179  in-8«. 
m.  EmireUens  spirituels  sur  les 
Evanâies  des  dhnanehes  et  les 
mystères  de  toute  Tannée^  dis- 
irîimés  pour  tous  les  jours  defA- 
vent  ^  tjio^i^  voL  in-i^*  IV.  Etu- 
tretiens  spirituels  ^  pour  servir  de 
préparation  à  la  mort , .  in-is  , 
Piaris  9  \yi\ .  V.  Entretiens  spiri- 
tuels pourlafHe  et  Foetiu^e  du. 
SiànûSacrement ^  en  lyn ,  in-i  1. 
TL  imitation  de  N,  S»  /.  C  , 
tradnctioa  sonTelle  ,  aree  nue 
pffiére  ai&cfive  9  on  eftusion  de 
c><«ror  a  ta  fin  ^  chaque  chapitre  ^ 
ia-iî  ,  Piiuis ,  1723.  Vil.  Médita'' 
tions  chréUennes  sur  les  Evan' 
files  de  toute  tannée,  3  inA, 
m-f  5  ,  Paris ,  1716.  VIII.  Du  bon-- 
heur  étum  simple    religieux   et 


d'une  simple  reUgicuse  ^  4pti  ai' 
inent  leur  état  et  leurs  devoirs , 
tn-r^,  \jr].  tH.  Betraite  de  dlsr 
jours  sur  les  devoirs  de  la  vie  re- 
ligieuse 9  in-11 9  lySo.  X.  Do 
fespénmee  chrétienne  ^  et  de  Us 
confiance  en  là  miséricorde  de 
' Dieu  ^rsk-i^  y  y-P*  ^  pinpari 
des  ouvrages  de  dom  M««el  ne 
sont  que  des  prières  continudies; 
Tantear  a  tiré  ses  réflexions  do 
l'Écriture  et  des  écfiti  ascétiques 
àe%  ^.  Pères.  Cest  ce  qui  dotma 
une  grande  vogue  a  wes  ouvrages. 
Le  Dîctionnaife  àes  livres  jansé-^ 
nistes  le  range  dans  la  classe  im 
ces  aecUîres, 

*  Xn.  MOREL  (Glande), né 
à  Paris,  mort  en  1703,  fut,  selon. 
Desvaux  dans  son  mdexfunereus^ 
premier  ciiirnr|p«n  de  Marguenie 
de  Lorraine ,  seconde  femme  de 
Gasioo  de  France ,  dtfcd'Orléans , 
et  ,è  sa  mort  «rcfllpIitlesfimcttoRs 
de  chirnrgienien  chef  dans  Fbo- 
pital  de  la  Charité.  Il  s'y  dislin- 
goa ,  ainsi  que  Asu»  la  capttall^ , 
par  les  opérations  les  pb»  dâi- 
cates  de  son  art  et  ton|oiiffS  finlts 
aivec  snceès.  Très-habila  dansfa 
litiiof  oniîe ,  il  Ibrflia  quantité  Re- 
lèves à  FHAtd-Dieu  dans  bi  pra- 
tique de  la  taîUe ,  et  se  faisoit  ad- 
nurer  é^nn  antre  cdté,  dans  les 
écoles  publiques,  par  la  clarté  de 
ses  démoni^tions  anatomiquès 
et  diirurgicalea.  11  avoitélé  long- 
temps wevdt  de  la  communauté  aa- 
Saint-OWne. 

^MORELL  (Thoiiias) ,  sava»t 
théologien  anglais ,  et  lexico- 
graphe, né  en  1701 ,  mort  en  1784, 
a  domié  des  éMtions  précieuses 
duDietfonnaise  latin  dTÂinswortf» 
et  du  Lexieon  me  deUedeaicna. 
Il  est  auteur  des  esodlentes  no- 
ies  de  TEssai  sur  Pentendemcnt 
humain  par  Locke.  Enfin  MoreU 
Bcuparth  PAaaljsedelnbcadlé 


2i6 


MORE 


de  Hagarth,  et  il  a  donné  un  choix 
de  morceaux  àe  l'Ecriture  sainte 
pour  les  Oratorios  d'Handel. 

I.  MORELLE  (Julienne) ,  pro- 
dige de  savoir  ,  née  à  Barce- 
lonne ,  posséda  quatorze  langues  , 
la  théologie  ,  la  philosophie  , 
la  jurisp  ndence  et  la  musique. 
Dès  l'âge  de  12  ans  elle  sou- 
tint publiquement  ^  Lyon  di- 
verses thèses  qu'elle  dédia  à  Mar- 
guerite d'Autriche,  reine  d'Es- 
çagpe.  Dégoûtée  du  monde  et  des 
nommages  qu'on  lui  rendoit ,  elle 
embrassa  la  profession  religieuse 
dans  le  monastère  de  Sainte- 
Praxède  d'Avignon ,  et  j  mourut 
en  i653. 

*'  II.  MORELLE  (  N.  de  la  )  , 
né  à  Paris  vers  la  finduiiS*  siè- 
cle, connu  par  quelques  piè- 
ces de  p<)é&ies  qui  ne  sont  pas 
sans  mérite.  On  a  de  lui,  I.  Endj- 
mion  ou  le  Raidissement,  tragi- 
camédie  pastorale  en  cinq  actes^ , 
en  vers,  dédiée  à  la  duchesse  d'Or- 
léans ,  Paris  1627  ,  in-8«.  IL  Phi- 
hne,<i\i  l'Amour  contraire,  pasto- 
, rsde  en  cinq  actes, envers,  dédiée 
a  la  princesse  deGuémenée,  Paris, 
i65o ,  in-8<».  Si  Ton  en  croit  l'aTis 
du  libraire  au  lecteur ,  cette  pièce 
a  souvent  paru  sur  le  théâtre  de 
rhôtel  de  Bourgogne  avec  succès, 
et  dans  les  meilleures  maisons  de 
France  ;  c'est  par  le  conseil  de 
«es  amis  ,  et  sur-tout  de  Malherbe , 
qu^il  la  fît  imprimer.  Le  même 
Malherbe,  dans  un  sonnet  qui 
suit  Tépître  dédicatoire ,  fait  un' 
i;rand  éloge  de  Tauteur  et  de  la 
pastorale. 

^  m.  MORELLE  (  Cômc}  , 
lié  en  Catalogne  vers  Tan  i553 , 
.«nti:»  dans  Tordre  de  Saint^Dô- 
jaiBique ,  et  professa  la  théologie 
à  COotogi^e  au  commencement  d_u 
ig*  siècle*  Les  Xhkse^^^'A  soutint 
à  Paris,  en  1612,  sur  l'autorité 


MORE 

du  pape  et  des  conciles ,  ûteol 
beaucoup  de  bruit.  Cette  même 
année  il  publia  à  Anvers  une  nou- 
velle édition  des  QEuvres  de  saint 
Thomas  d'Aquin  en  18  vol.  in-foi. 
Il  fut  fait  inquisiteur  général  de 
la  foi  dans  les  trois  électorals  le 
25  mai  i6i8.  L'estime-  et  l'amitié 

Îii'avoit  pour  lui  l'électeur  de 
reses  lui  devinrent  funestes. 
Les  Espagnols  s'étant  imaginés 
<^ue  Morelle  étoit  son  espion , 
1  arrêtèrent ,  et  le  firent  condnire 
dans  la  (citadelle  de  Gand,  où  il 
finit  misérablement  dts  jours  le 
i8  février  i636. 

L  MORELLi(Marie-Magd€- 

leioe  ) ,  née  à  Pistoie ,  se  distingua 
dans  sa  jeunesse  par  ses  tal eus 
pour  la  poésie,  qui  la  firent  re- 
cevoir dans  l'académie  de»  arca- 
des de  Rome ,  sous  le  nom  de  Co- 
rilla  Oljmpica.  8e^  succès  lui 
procurèrent  l'honneur  de  recevoir 
au  Capitole,  le  3i  août  1771  ,  la 
couroime  de  grand  poë(e,  que 
Pétrarque  obtint,  et  qui  aitoit 
ceindre  le  front  du  Tasse ,  si  la 
mort  ne  l'eût  frappé  la  veille  de 
la  cérémonie.  Le  célèbre  impri- 
meur Bodoni  a  recueilli,  à  Parme, 
les  actes  de  ce  couronnement  so- 
lennel ,  et  des  honneurs  rendus  a 
Corilla  ,  qui  est.  morte  h  Florence 
le  8  novembre  1800.  Kojez  Pizzi. 

*  TI.  MORELLI  (François-Jo- 
seph )  ,  de  Florence  ,  prit  d'abor^i 
l'habit  de  frère  mineur  de  l'obser- 
vance de  St.  François  ,  mais  il  le 
quitta  bientôt  pour  reprendre 
l'habit  séculier,    et   se  retira    a 

,  Londres ,  où  il  étudia  à  fond  la 
langue  anglaise ,  et  les  ouvrages 

.  de  cette  nation  les  plus  érudils 
et  les  plus  accrédités.  S'éfant  re- 
penti de  sa  démarche  ,  il  retour- 
na à  Florence  ,  où ,  par  la  protec- 
tion de  Cosme  in,  il  fut  dispensé 
de  rentrer  dans  son  couvent.  En 


MORE 


MORE 


219 


ijSo  il  fit  un  Yùy sige  en  Allema-  j  Tempercur  Frédéric  Barberonsse 
gue  ,  et  se  rendit  a  Vienne  ,  oii  il    fît   en   Lombardie    depuis   11 54 

^  jusqu'en    1168  ,    principalement 

par  rapport  a  la  ville  de  Lodi^ 
Aurens.  —  Acerbus  Mobena  ,  son 
fils ,  acheva  ce  que  le  pè^re  n'avoit 
pu  finir.  Ces  auteurs  étoient  partir 
sans  de  l'empereur  contre  les  pa- 

ϻes.  On  trouve  cette  histoire  dans 
a  collection  de  Burmann  et  dans 


termina  ses  jours  en  lyot)*  On  a 
de  lui  les  ouvrages  suivans ,  tra- 
duits de  l'anglais  :  I.  Guida  degii 
uomini  alla  loro  etema  salute  y 
del  P.  Roberto    Personio    delta 
compagnia  di  Jesu,  II.  Gentiluo- 
mo  istrutto  nelîa  condotta  duna 
virtuosa  e  Jelice  vita  del  P.  Gu- 
gUemo  Dorell  délia  compagnia  di 
Jesu.  Ces  deux  ouvrages  furent 
réimprimés  plusieurs  fois.  UI.  Le 
tre  conversioni  deW  Inghilterra 
dal   paganismo     alla    religions 
cristiana  ,  etc. ,  cofi  diverst  altne 
materie    appartenenti  aile  dette 
vonversioni ,  scritle  dal  P,  Rober- 
to Personio  sacerdoteinglese  dél- 
ia compagnia  di  Jesu,  etc. ,  Roma, 
lySo  ,  3  vol.  in-4°«  Ôans  cet  ou- 
vrage cil  examine  le  Martyrologe 
Protestant  de  Fox ,  et  on  y  donne 
i  relatioH  de  la  fameuse  confé- 
rence qui  eut  lieu  k  Fontainebleau 
^Dtre  le  cardinal  Duperron  et  Dn- 
piessis  -  Momay  ,    ainsi  que  de 
plusieurs  disputes  et  controverses 
qui  éclatèrent  à  Oxford  ,  entre  les 
catholiques     et  les  protestans  , 
soas  le  règne  d'Edouard  VI. 

♦  MORELY  (  lord  ) ,  fils  de  sir 
Thomas  Parker^  fut  en  grande  fa- 
veur sous  Henri  VllI ,  et  Pun  des 
pairs  qui  signèrent  la  lettre  au 
pape  sur  la  légitimité  du  divorce 
de  Henri  et  de  Catherine  d'Ara- 
gon. Il  concourut  dans  toutes  les 
mesures  qui  furent  prises  pour 
faire  réussir  le  mariage  de  ce  mo- 
narcpie  avec  Anne  de  Boulen. 
Il  vécut  dans  un  âge  très  avancé ,  | 
et  se  retira  de  bonne  heure  de  la 
eoar,  ou  il  ne  se  plaisoit  pas.  Il 

mourut  en  i547*  ^^  ^  ^^  ^^^  ^^^ 
Poésies  latines. 

♦MORÉNA(Othon),  natif  de 
Lauden  en  Allemagne ,  dans  la 
Frauconie,  dans  le  12*  siècle, 
commença   Thistoire  dé  ce  que 


celle  de  Muratori ,  avec  les  notes 
de  Saxius  :  elle  a  été  aussi  impri- 
mée a  Venise  ,  i639 ,  in-4*'  »  avec 
les  notes  et  les  corrections  de 
Félix  Osias. 


t  MORENAS  (François) ,  his- 
toriographe d'Avignon ,  né  danâ 
cette  yille  en  1 702  ,  y  mourut  en 

177 Morenas  fut  soldat ,  puis 

cordelier  ;  et  ayant  obtenu  la  dis- 
pense de  ses  vœux  ,  il  entreprit 
en  1733,  le  Courrier  d'Avignon  ^ 
qu'il  écrivit  d'un,  style  foible  et 
incorreèt,  mais  facile  et  nïiturel. 
On  lui  donna  ensuite  pour  colla-' 
borateur  l'abbé  La  Baume ,  puis 
l'abbé    Outhier  i    l'un   poëte  en 
prose  ,  l'autre  ex-prédicateur.  Le 
ton    de    la  Gazette    avigoonaise 
changea  entièrement  sous  ce  der- 
nier rédacteur.  Il  broda  les  nou- 
velles en  déclamateur  ;  il  annon* 
ça  des  bagatelles  aVec  emphase. 
Ce  style  oeitai-oViental ,  qui  aur 
roit  du  décrier  la  feuille  ,  servit  à 
la  répandre ,  parce  que  l'auteur 
avoit  de  l'imagination  et  quelque-  ' 
fois  des  saillies.  Morénas  n'avcfit 
ni  l'un  ni  l'autre.  C'étoit  en  lit^ 
térature  un   écrivain    très  -  mé- 
diocre ;  et  dans  la  société  un  bon 
homme  qui  ne   moutroit    père 
d'esprit ,  et  encore  moins  d  agré- 
mens.  Comme  les  profits  de  la 
Gazette   ne   lui  sulnsoient  pas , 
il  coipposoif  des.  sermons  pour 
tous  les  jeunes  aspirans  a  la  chai- 
re,  et  leur  vendoit  son  éloquence 
à  très-bon  marché  ,  mais  toujours 
pli^s  qu'elle  ne  valoit..  Louis  XV 


^tft 


MORE 


«yant  pris  possession  du  Comtait 
Venaiiâiti  en  ij6è ,  et  le  Courrier 
d'Avignon  sr^ânt'ëfé  Supprimé  , 
Bf  orënas  se  reiidit  I  Monaco  ,  où 
il  continusl  sa  UAtèiVe,  C'est  dans 
cette  ville  qU'irmoui-ut  en  i')y^ 
On  a  de  lui  dijOTér^hâ  ouvrages 
aujourd'hui  Oiiblié^.  On  ;^e  sou- 
tient  pourtant  encore  de  son 
Jbrége  A\x  Di'ctioUfiaire  des  cas 
de  consciedce  de  Pontas,  eb  a 
Vol.  in-8« ,  qui  fil t  contrefait  à 
Lyon ,  et  que  Coll'et  s'appropria 
éhstiite  ,  en  dëcHânX  lé  premier 
auteur,  suivant  l'usage  ordinaire'. 
Ce  théologien  y  ajouta  pourtant 
bien  des  cas  ,  et  modifia  ou  rec* 
iifia  les  décisions;  inais  le  fonds 
appartenoit  à  Morëoas  ,  et  c'étoit 
lui  qui  avoit  pris  la  plus  erànde 
peiue.  Son  Abrège  de  ritistoire 
ecclésiatique  de  Fleury,  en  x5 
\ol.  in-i2,  est  très-infërieur  à  son 
travail  sur  Pontas  ;  les  deux  der- 
fiiefs  Volumes  ,  pris  dans  leS  Mé- 
moires du  P.  d'Avriguy,  el  dirigés 
jpat*  les  jésuites  d'Avignon  ,  ne 
Tout  honneur  ni  à  son  exactitude , 
ni  à  son  impartialité.  Les  diffé- 
rentes  Relations  des  évfi^nemens 
conrans  ,  ainsi  que  son  His- 
'toir*e  de  rentrée  des  Allemands 
en  Prosfence^  n'ont  eu  audun  suc- 
cès. Il  a  donné  aussiv  nhe  mau- 
vaise Suite  aux  Lettres  historiques 
de  madame  du  Noyer.  Sa  Disser- 
tation sUr  le  dommétxe  ,  traduite 
de  l'italien  de  Bell  oui ,  1^56  , 
iu-i3 ,  eut  quelque  > accès.  More* 
tfAs  auroit  été  plus  recommanda- 
ble ,  si ,  au  lieu  de  composer,  il 
s^étoîf  l>orné  k  traduire.  Il  travail- 
lait en  même  temps  à  di&erensoii- 
vrages  polémiquéîs  peu  impor- 
taus. 

*  t  MÔRÊM  (Louis  ),dôctetir 
en  théologie ,  né  le  ^5  mars  164S, 
d'une  famille  honnie  ,  a  Bâge- 
xnoût,  petite  ville  de  Provence , 
dans  le  diocèse  de  Fréjus ,  fit  ses  , 


MORE 

ëtudes  à  Di-aguignan  ,  à  Aix  et  m 
Lyon.  Dans  celte  dernière  vdle 
il  prêcha  la  controverse  pendant 
ciiiq  ans.  Moréri  s'y  étoit  annoncé 
par  une  mauvaise  allégorie ,  inti- 
tulé le  Pays  tt Amour ,  Lyon  , 
i665 ,  în- 1 2  i  (m'il  publia  des  l'âgé 
de  18  ans.Il  se  fit  connoitre  bientôt 
par  des  ouvragés  plus  utiles.  Il 

Ï>ublia ,  en  1673,  en  i  vol.  in-fol. 
e  Dictionnaire  qui  porte  son 
nom  ,  et  dont  Châppuaeaii  (  vpy, 
ce  nom  ) ,  dit-on  »  lui  donna  lu 
première  idée.  Ce  fut  vers  le  ixA- 
me  temps  qull  s'ahacha  à  l'évéquè 
d'Apt  ,  Cradlàrd  de  Lonjumeau  , 
à  qui  il  avoit  dédié  cet  ouvrage  , 
eu  reconnoissance  dés  soins  qu^ 
ce  prélat  s'étoit  donnés  pour  lui 
faire  trouver  àes  matériaux.  Ma- 
dame de  Gaillard  de  Venèl ,  sœur 
de  l'évéque  d'Apt ,  le  fît  placer 
auprès  de  Pompone ,  secrétaire 
d'état.  Il  pouvoit  espérer  de 
grands  avantages  de  sa  place  } 
mais  son  application  au  travail 
épuisa  ses  forcbs,  et  le  jeta  dans 
une  langueur  presque  continuelle. 
L'ardeur  avec  laquelle  il  s'occupa 
d'une  nouvelle  édition  de  soit 
Dictîonilaire  augmenta  ison  épui- . 
sèment.  Il  mourut  k  Paris  le  ko 
juillet  1680 ,  k  38  ans.  Le  1*'  vo- 
lume de  sagaouVelle  éditioR  avoit 
déjk  paru ,  et  le  3*  vit  le  jour  qael- 
ques  mots  après  la  mort  ae  son  au- 
teur. Morén  avoit  delà  littérature, 
il  connoissoit  les  livres  modernes 

2u'il  iaUoit  consulter  ,  et  enle»-- 
oit  assez  bien  l'italien  et  Tespa- 
gnol  ;  mais  iln'avoitni  beaucoup 
de  goût ,  ni  beaucoup  d'imaginà* 
tion.  Son  ouvrage,  réformé,  et  eoty- 
sidérablem^em  augmenté  ,  porle 
encore  son  nom-,  et  n'est. plus  de 
lui.  «  C'est  une  ville  nouvelle ,  dit 
Voltaire,  bâtie  sur  l'ancien  plan.» 
Trop  de  généalogies  suspectes  , 
d  articles  consacres  a  des  npmmes 
obscurs ,  d'inexactitudes ,  de  mi- 
nuties f  Vie  fautes  de  langage  ^  !# 


MORE 

diéfaat  de  critique,  de  prëcisîoQ 
Jet  de  goût ,  ont  tait  tort  a  eet  ou- 
vrage utile  y  qui  seroit  infinimenf 
plus  agréable ,  si  les  auteurs  qui 
y  ont  sais  la  main  s'ëtoietit  bornés 
an  nëcessaire  et  à  Fiyié ressaut. 
Plusieurs  grààds  hommes^  comme 
Alexandre  ,  César  ,  Pompée  > 
Boileau,  Molière,  Corneille,  eto. , 
n*j  sont  crue  crayonnés ,  tandis 
qu'une  fouie  d'écrivains  inconnus 
et  de  gentilhommes  de  deux  jourâ 
y  o<xupent  un  terrain  immense. 
Ce  Dictionnaire  est  sur-tout  dé- 
fectueux pour  la  partie  géogra» 
pîuque  )  malgré  les  diverses  et 
fréquentes  révisions  qui  en  ont 
été  laites.  Aussi  étoit-ce  une  vraie 
éiuble  iTuëugias  ^  dit  Prosper 
Marchand,  «  pouV*  le  nettoiement 
de  laquelle  il  n'auroit  fallu  rien 
moins  ^u'uii  Hercule  littéraire,  i 
Ce  qui  a  contribué  à  faire  lih 
nom  a  Moréri ,  c'est  qu'on  slma- 
giiie  <|ué  son  Dictionnaire  est  le 
premier  en  ce  genre  qui  ait  paru  ) 
tnals  on  avoit  celui  de  juigné, 
qui ,  tout  inexacf  qu'il  est,  ne  lui 
lut  pas  inutile.  Les  éditions  les 
plus  estimées  du  Dictionnaire  de 
Moréri  sont ,  celle  de  171 8  ,  en  5 
Vol.  in-fol;  celle  de  ijaS  ,  6  vol. 
in-fol.  ,  et  celle  de  ijSa ,  aussi  en 
6  vol.  in-fol.  L'abbé  Gouget  a 
ckonné  4  vol.  in-fol.  de  Supplé- 
îneat  que  Drouet  a  réfondus  dans 
ùue  nouvelle  édition  ,  publiée  en 
.*759  ,  en  10  vol.  in-fol.  ,  avec  des 
corrections  et  des  augmentations. 
Cette  édition  est  la  19*  de  ce 
grand  ouvrage,  La  première,  ainsi 

Ei'onradit]^us  haut ,  est  de  1673. 
a  seconde,  revue  par  Fauteur, 
^arut  à  Pai^is  en  1681  ,  en  a  vol. 
lit-fol.  Les  troisième  ,  4*  ^t  5*  pnlt 
successivement  paru  sans  beau- 
coup de  changemens  ;  mais  en 
1689  on  donna  un  5«  volume  en 
jTonnede  supplément.  La  sixième, 
par  les  soins  ,  et  avec  des  correc- 
tions de  Le  Clerc.  Les  7, 8,  9,  io^  n 


MORE  ài9 

et  ra*  ^  ^ont  a  peu  près  une  seule 
et  même  édition  ,  si  ce  n'est' que 
la  II*  a  été  augmentée  et  retou- 
chée par  '^ajle.  Là  i3«  parut  fc 
pHiis  en  1712  ,  en 5  vol.  in-fbl. , 
et  Dupin  v  a  eu  beaucoup  de  part 
àiusi  que  dans  lés  suivantes.  Céllér 
de  175^ ,  en  6  vol.  in-fdl. ,  est  là 
18'.  Cet  ouvrage  a  été  traduit  en 
anglais ,  en  espagnol  et  en  italien* 
On  a  encore  de  Moi^ri  une 
Tradtiction  de  l'espagnol  de  là 
Pratique  de  la  perièction  chré^ 
tienne  et  religieuse  ,  d'Alfonsè 
Rodriguez,  Lyon,  1677,  in-8"  i 
trois  volumes  ,  dépuis  souveni 
réimprimée;  uite  édition  des  VieÉ 
des  Saints ,  dans  laquelle  il  a  re- 
touché le  st^'le  et  ^onté  des  tables 
chronologiques.  Relations  nou- 
velles du  Levant ,  ou  Traité  de  U 
religion  du  gouvernement ,  txdeà 
coutumes  des.  Perses  ,  des  Armé* 
mens  et  des  Gaures  ,  cotnposées 
par  le  P.  G.  D.  G.  C.  (  S.  Ga* 
briel  du  Ghiuon,  cabUCib)  ,  et 
publiées  par  le  sieur  L.  M.  P.  D. 
E. T.  (Louis  Moréri^ prêtre,  doc- 
leur  en  théologie.  ) 

« 

*  MORES  (  Edward  Rdw  )  , 
né  a  Tunstall^  dans  le  comté 
de  Kent,  le  i3  )ànvier  1 730 ,  d'une 
très-ancienne  famille ,  ft2t  élevé 
k  Oxford ,  où  jeutie  encore  i)  con' 
rigea  les  épreuves  de  la  concor- 
dance hébraïque  de  Calasio  , 
ifiy  ,  in-folio  ,  4  vol.  A  peine 
âgé  de  âo  ans,  il  publia  k  Ou'ord, 
en  174^  t  îfomina  et  inéignia 
gentilitia  nohiliwn  èifuituniquâ 
sub  Ed'wàrdo  primo  t*ege  militant 
tium  ,  in-4**>  ^t  suivit  son  goût 
pour  l'étiide  de  l'antiquité  ,  en  re- 
cueillant dci  pièces  et  des  mé- 
moires sur  l'histoire  d'Oxford ,  el 
Ï Particulièrement  sur  le  collège  dé 
a  Pieine ,  auquel  II  étoit  attaché. 
On  doit  a  cet  homme  singulier , 
laborieux  dans  les  premières  an- 
nées de  sa  vie ,  et  qui  eu  consacra 


32P  MORE 

le  reste  a  la  dissipation  ,  l'ét^bli^- 
ftement  de  la  société  pour  Tassu- 
rance  des  yies  et  la  survivance  par 
annuités  de  looliv.  sterling,  crois- 
sant pour  les  survivafaciers  ,  divi- 
sés en  six  classes  d'âges  de  i  à  lo, 
de  lo  a  20 ,  de  20  à  5o  ,  de  5o  a 
4o  )  de  4o  à  5o  jusqu'à  la  fin  de  la 
vie.  La  première  idée  eu  fut  don- 
née par  Jacques  Dodson  ,  mathé- 
maticien attaché  k  l'hôpital  de 
Christ  ;  mais,  celui-ci  étant  mort , 
Mores  elTectua  et  suivit  la  forma- 
tion de  cette,  société  ,  dont  il  fut 
nommé  président  k  perpétuité.  Il 
en  rédigea  le  plan  et  les  statuts , 
et  a  publié  divers  écrits  sur  cet 
établissement ,  qui  n'est  connu 
qu'en  Angleterre.  Mores  mourut 
le  28  novembre  1778  ,  dans  la 
49*.  année  de  son  âge;.  Peu  de 
temps  avant  sa  mort  il  avoit 
publié  une  Dissertation  sur  les 
fondeurs  et  lesjonderies  typogra- 
phiques ,  et  a  acquis  ce  qu'il  pou- 
voit  y  avoir  de  plus  curieux  dans 
une  immense  collection  de  poin- 
çons, de  matrices  et  de  types ,  fol^ 
înée  depuis  le  temps  de  Wjnkyn , 
de  Wocde  jusqu'à  celui  de  M. 
James. 

I.  M  O  R  ET  (  Jean  ) ,  impri- 
meur d'Anvers  ,  '  successeur  de 
Plantin  ,  dont  il  avoit  épousé  la 
fille  y  se  rendit  célèbre  par  ses  con- 
noissances  et  ses  éditions.  Son 
amitié  pour  Juste-Iipse  ne  se  dé- 
mentit jamais.  Il  mourut  en  161 0». 
—  Son  fils  Ballhasar  Mobet  con- 
serva a  son  imprimerie  la  réputa- 
tion qu'elle  avoit  acquise. 

t  II.  MORET  (Antoine  de 
BomiBON  ,  comte  de  )  fils  naturel 
de, Henri  IV  et  de  Jacqueline  de 
Beuil ,  comtesse  de  Moret  ,  et 
prince  légitimé  de  France,  na- 
quit en  1007.  Après  avoir  goûte 
les  sages  leçons  de  Lingecdes 
(dep.m;i>  éyêque  de  Sarlat  ) ,  son 


MORE 

précepteur  y  il  eut  ks  abbayes  de 
iSavignj,  de  Saint-Etienne  de  Gaen^ 
de  Saint- Victor  de  Marseille  ,  eé 
ses  bénéfices  ne  l'empêchèrent  pas- 
de  porter  les  armes.  Il  reçut  un 
coup  de  mousquet  au  combat  de 
Castelnaudarj ,  en  i632  ,  dont  iL 
mourut ,  k  ce  qu'assurent  les  his- 
toriens les  plus  insti^iiits.  D'autres 
prétendent  qu'il  se  retira  en  Por- 
tugal ,  soiis  un  habit  d'ermite  ; 
qirensuiteil  revint  en  France,  et 

Îu'il  se  cacha  ,  sous  le  nom  de 
^rère  Jean-Baptiste  ,  dans  ua 
ermitage  en  Anjou.  Mais  enfin 
ils  n'apportent  aucune  preuve 
qu'un  nls  de  Henri  IV,  qu'^s 
ne  font  mourir  qu'en  lôgS,  fût 
un  solitaire  angevin.  Cependant 
ils  ajoutent  v  que  Louis  XIV  \ 
frappé  des  bruits  qui  couroient 
au  sujet  du  comte  ue  Moret ,  fît 
demander  par  l'intendant  de  Toii- 
raine  k  l'ermite  qui  passoît  pour 
être  ce  comte  ,  s  il  1  étoit  réelle- 
ment ?  Le  solitaire  répondit  :  «  Je 
ne  le  nie  ,  ni  ne  veux  l'assurer  ; 
tout  ce  que  je  demande  ,  c'est 
qu'on  me  laisse  comme  je  suis,  v 
Cette  réponse  et  d'autres  circons- 
tances répandent  sur  ce  point 
d'histoire  une  obscurité  que  IcS 
critiques  n'ont  pu  encore  dissiper 
entièrement.  Cependa<ht  '  nous 
croyons  devoir,  rapporter  les 
raisons  de  ceux  qui  admettent 
l'opinion  la  plus  probable  ,  c'est- 
à-dire  ,  que  le  frère  Jeaii-Baptiste 
n'étoit  pas  le  comte  dé  Moret.  Si 
ce  jeune  seigneur  se  sauva  avec 
une  douzaine  de  personnes  de  la 
première  qualité  ,  ainsi  que  l'as- 
surent ceux  qui  ne  veulent  pas 
qu'il  ait  été  tué  dans  le  combat  , 
comment  le  bruit  de  sa  mort  se 
répan4it-il  si  généralement ,  sans 
être  réfuté  par  aucun  des  témoins 
et  des  compagnons  de  sa  fuite  ? 
Comment  Bassompierre  ,  qui  de-  . 
voit  être  très-instruit ,  publia-t-il 
qu'a^  aut  voulu  aller  voir  détrousr 


MORE 

ser  les  ennemis  ,  le  comte  fut 
fappoilé  mort?  Comment  cette 
fnort  fût-elle  confirmée  par  les 
historiens  contemporains  ,  Du- 
pleit  et  le  continuateur  de  de 
Serres?  11  y  a  plus  :  quelques- 
uns  de  ses  historiens  nomment  le 
capitaine  Bideran  qui  lui  porta  le 
coup  mortel  ,  et  désignent  le  mo- 
nastère de  Prouille  comme  le 
lieu  où  le  corps  du  comte  fut 
porté.  Si  doncu  mourut  pendant 
ou  après  le  combat ,  la  dispute 
est  hnie. 

'  *MORETO(  Augustin),  poète 
comique  espagnol  ,  fort  esti- 
mé parmi  ses  contpatriotes.  Plu- 
sieurs écrivains  français  et  italiens 
ont  imité  âe  ses  pièces.  Les  su« 

Î'ets  de  la  Princesse  dEIide  de 
iolière  ,  du  Charme  de  la  voix 
de  Th.  Corneille^  de  />•  Japhet 
dL  Arménie  de  Scarron ,  lui  ap- 
partiennent. 

*  MORETTI  (ÊaëUn),  de 
Bologne  ,  trère-lai  des  théatins , 
pii  il  fit  profession  le  ist  février 
1648  j  s'appliqua  à  Tétude  de  Tas- 
trouomie ,  dans  laquelle  il  fit  des 
progrès  si  rapides ,  qu'il  publia 
)Bur  cette  science ,  I.  Tavole  deW 
ore  planetarie  perpétue ,  nelle 
quali  si  vede  quai piane ta  domina 
injquahivoglia  ora  del  giorno  , 
e  délia ^nQtte  per  tutto  il  tempo 
delT  anno  ^  etc.  ,  Bolugna  ,  168 1 . 
II.  Firmamentum  HO\fissimè  de- 
nudatum^  in^  quo  supputantur 
,omnia  sidéra  Jixa  usque  adtuic 
fyhservatà y  etc.,  Bononiae  ,  i6q5, 
.dédié  k  Cosme  III ,  grand  -  auc 
de  Toscane.  La  seconde  partie  de 
.cet ouvrage  fut  réimprimée,  en 
1705  9  k  Bologne ,  ok  Moretti 
mourut  le  23  février  .1697. 

;  *  MORE  Y  (Michel  -  Josçph  ) , 

de  Florence  ,  né  vers  Tan  1695 , 

passa  la  plus  grande  partie  de  sa 

'visa  Rome,oii,iDalgré  de  sérieuses 


MORG  ait 

occupations ,  il  trouva  le  moveii 
de  cultiver  la  littérature.  Membre 
de  plusieurs  académies  ,  il  s'y 
distingua  par  ses /7/V£/ifc/io/z^  la- 
tines ,  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en 
1767.  On  a  de  lui  ,  I.  MlchaeUs 
Josephi  Morei  carmina ,  Romae , 
1740.  II.  Eloee  de  Jean~Mari9 
Crescimbeni,  III.  Vie  du  même  , 
insérée  dans  le  Recueil  des  vies 
des  illustres  académiciens  des 
arcades,  Rome  ^  1761,  in-4** 
ÏV.  Pi^ose  di  Morei  ,  dette  in  di- 
verse académie  ,  Rome  »  175a. 
Une  grande  partie  de  cet  ouvrage, 
plein  d'érudition  ,  traite  de  l'ori- 
gine de  la  fable  ;  des  jeux  établis 
Êar  les  Romains  en  l'honneur  de 
^urs  dieux  ,  des  statues  éques- 
tres, etc.  V.  Vies  des  plus  illus- 
tres académiciens  des  Arcades , 
Rome,  1751.  VI.  Et  plusieurs 
autres  ouvrages  qui  attestent  à  la 
fois  les  talens  et  la  fécondité  de 
cet  auteur. 

MORFONTAINE  (  N**  de  ) , 
né  dans  la  Brie ,  auteur  des  can- 
tates que  du  Bousset  a  mises 
en  musique ,  et  insérées  dans 
ses  recueils ,  avoit  fait  aussi  utt 
opéra  de  Pirame  et  Thisbé  ^  dont 
lé  célèbre  organiste  Marchand 
avoit  commencé  la  musique  lors- 
qu'il mourut.  Morfontaine  est 
*  mort  vers  l'an  1732.  • 


MQRGMiNÏ  (Jean-Baptiste); 
savant  anatomiste  ,  né  a  Forli 
dans  la  Romagne  en  i68a ,  mem- 
bre de  l'académie  des  inquiets  de 
Bologne ,  ôh  il  avoit  fait  ses  étu- 
des ;  académie  connue-  depuis 
avantageusement  sous  le  titre 
dlnstitut  de  Bologne.  La  répu- 
blique de  Venise  le  tira  de  Forli , 
où  il  exerçoit  la  médecine  sur 
un  trop  petit  théâtre  ,  pour  M 
.donner  la  chaire  d'anatomie  de 
Padoue  ,  avec  six  mille  francs 
d'appointement.  Il  honora -cette 


«2         MORG  MORG 

>rillepars€J  découviertcs ,  et  par?  f6o4,  élève  du  colléffe  de  Saiptr- 
ses  ouvrages  qui  roulent  tous  sur  Jean  a  (Cambridge,  obtiut  d'aborçi 
son  ^fU  lis  principaux  sont ,  .1.    '  •  .    ^    -*,  ^  ^ 

jidversaruf,    anatonùca  omma  , 


J^adoue,  1719,  în-4°>  hey<^  '74*> 
in-4'**  ÇfBtte  dernière  /édition  a  , 
de  plus  que  les  précédentes,  IVot^^, 
ifistitutionum  medicarum  ifiea^ 
flf  J^pistplçe  anatomicce  ,  Leyde , 
1 728,  in-4®  >  réimpriii^ées  â  Venise, 
1740^  2  vol.  in-4*'»  III»  Desedibus 
ft  cûusis  mofbont^  pcr  anato- 
men  ifuiagatis  Ubii  F  y  Pajt^vii , 
1765^  ^  tom*  en  un  vol.  in-folio  \ 
(^vanii,  1766,  4  ^<^"^*  ^°  ^  ^'<'^* 
^^-4**  ;  flnibrQduni  in  Helvetiâ  , 
1779, 3  nfA»  in-4>**,  avec  Ms  notes 
de  ïisspt;  cette  éditiop  est  plus 
estimée  que  les  précédentes.  IV. 
Plusieurs  Lettres  insérées  dans  la 
nouvelle  édition  de  Valsa  va.  Il  a 
donnée  son  nom  k  un  trou  de  la 
languie  et  à  un  muscle  de  la  luette, 
parce  qu'il  les  découvrit  le  pre- 
mier. Ce  savant,  correspondant 
de  Tacadémie  des  sciences  de 
parip ,  moproJ  en  177Ï  >  Agé  de 
90  an^.  XjQ^  p^f  s  Clément  XJ  et 
ClémenjtXII,  et  plusieurs  sou- 
irer^ins ,  lui  4oQ9^rent  dos  mar- 
m^^  partiQulièffues  <]e  leur  estime. 
Jnenoit  XIV  fait  de  lui  une  men- 
|ion  Jionorable  d^ps  .son  tr.aité 
De  /fèatificaiione  ^ervomm  Deh 
Peu  de  savans  ont  joui  d'une  es- 
time plus  géi}érale.  Ili  avoit  re- 
cueilli lui-même  ses  ouvrages , 
^î  parui^ent  à  Venis«  en  1 765  , 
liq.  5  W*  in-Xollp. 

*  I.  MiQRGAN-MWYlvy^yVR 

4MI  Mo^GAÇt^  -  ÇotTRTOis  ,  prince 
falloir,  né  e;n  873,  mort  en 
^ooi  y  vécut  par  conséquent  129 
j^ns.  Ce  prince  ,  grand  ^guerrier, 
^d  le  plus  intinije  ami  du  roi 
fldg^r,  d'^ng1^teri;|e,aimoitbe9]ji- 
4(9up  U  paix. 

^ II.  MORGAN.  (  Guillaume), 
Ê9!9WX  prélat  gallois  ,  mort  en 


le  vicariat  de  Welshpopl ,  et,  eii 
1595  fut  nommé  évéque.  de  Lan- 
daiFf  En  1601  il  passa  de  ce  siège 
à  celui  de  Saint-Asaph.  Morgan  a 
eu  la  plus  grande  part  à  la  tra-f 
duction  de  la  Bible  en  gallois , 
dont  la  première  édition  est  de 

i588.         .    : 

*  m.  MORGAN,  fameux  aven- 
turier anglais  ,  né  dans  la  pro- 
vince dé  Galles  Ou  W^ales,  passa 
à  111e  de  la  Barbade  ,  et  de-là  a 
la  Jamaïque  ;  il  devint  vice-amiral 
de  la  flotte  de  Mauwelt ,  fameux 
corsaire  ,  et  prit  avec  lui  Tile  d« 
Sainte-^Catherine.  Ce  flibustier* 
d'une  rare  intrépidité,  à  la  tétc 
de  quatre  vaisseaux  et  de  700 
hommes  aussi  braves  que  lui, 
courut  les  mers  ,  prit  llle  de  Cu- 
ba ,  pilla  la  ville  de  Porto-fiello 
en  1070 ,  pilla  et  brâla  la  viil^ 
de  Panama ,  fit. un  riche  butin  \ 
et  fit  route  pour  la  Jamaïque ,  oà 
il  se  retira  et  épousa  la  fille  d'un 
des  principaux  officiers  de  File. 
On  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

*  IV.  MORGAN  (George  Ca^. 
noGAK  ),  né  en  1754  à  Bridge-End 
en  Glamorganshire;,  un  des  com-i- 
tés  du  Sud-Wales,  mort  le  17  no* 
vembre  1798,  iiit  nommé  en  5776 
prédicateur  d'une  église  de  ais^ 
siden?  k  Norwich.  En  1785  il 
alla  a  Yarmouth  dans  la  même 
qualité  ;  mais  l'année  suivante  ^ 
se  retira  à  Hackney ,  oii  il  fit  dans 
un  établissement  littéraire  deil 
cours  de  philologie  ,  dé  maihéf 
matiques,  et  d'histoire  naturelle *> 
sous  la  direction  de  son  oncle  1^ 
docteur  Pricé.  Ces  dei*niers  liH 
donnèrent  occasion  de  publier 
dans  la  suite  ses  Lectures  on 
Electricity  (  Leçons  ^ur  l'éleclri- 
qité),  Londres ,  2  vol.  in-S»  ;  en 
1785   il  composa  .s^.&    Okseiyi^ 


MORH 

fions  et  expériences  sur  Ia  lu- 
jiûcre  des, corps  en  état,  de  corn-, 
bastion,  insérées  (J^Oâ  ^s  Tran- 
sactions phiIosopl^q^e$ ,  yol  75*> 
part,  i"^,  pag.  190-2 1 Q».  Il  s^fpur- 
ni  le  journal  météorologique  aux 
i*x  premiers  numéros  du  Monlkljr 
Magazine  ^  et  i|  a  laissé  plu- 
sieurs Mémoires  sur  la  chimie  * 
n  prétendoit  être  en  état  d^  dé- 
montrer le  phlogistique  de  la 
manière  I4  plus  évidente, 

MQRGÇfJSS.  JTo^ez  MopRouKS, 

+  MORHÔF  (Danièl-Géôi^e)  , 
né  a  Wismar  ,  aans  le  duché  ac 
Meckelbour^  en  iôSq  ,  pro- 
fesseur de  poésie  à  Hostock ,  en- 
suite d.'éloquence  9  de  poésie,  et 
dlûstoire  k  Riel  »  et  uihlîotl^é-: 
caire  de  l'université  de  cette  ville» 
fit  deux  fois  ,  en  1^0  et  ei9 
1670  y  le  vpjage  i^  Hollande  et 
d'Angleterre  \  ii  vit  Grieviu^s  \ 
tJtre<3it^  JT.  Fr.  Gronovius  à  Lej- 
de ,  Nicojas  Ileinsips  à  La  Ha^  e  j 
en  Angleterre  il  se  {ja  avec  Isa,ac 
Vossins  et  avec  Bobert  Bojle ,  il 
odmifa  particulièrement  ce  der- 
nier, et  traduisit  en  latin  uu  de 
ses  ouvrages  qu'il  publia  ^  Ham- 
booirg  ep  1671,  Il  échappa ,  avant 
de  retpurnerdAi^  sa  pairie,  a  deux 
dangiefrsqui  ^uroiempu  le  faire  pé- 
rir; en  s^amitsant  à  parcourir  le 
magann  d'Ëlzévir  &  Amsterdam , 
des  piles  de  ballots  qui  s'écrou- 
lèrent faillirent  Péoraser,  Dans  sa 
trs^ersée  peu  s'en  fallut  qu'il  ne 
fit  naufra|^e.  Le.  bruit  de  sa  mort 
se  répandit  avant  son  arrivée  dans 
sapatrie  àtel  point  qa'oQ  y  travail- 
loit  d^à  à  son  éloge  funèbre.  Cet 
écnvam  se  signala  par  un  grai^d 
nombre  d'qitvrages^  fruits  de  soin 
fSruditiop  et  d'iin  travail  infati* 
gable.  Les  principaux  jj|ont  , .  L 
J)isserCationes ,  ,1099  9  îtt-4*?  V\ 
Cherapoètiça  ,  1604 1  in-4°«  W* 
Onuionef,  1698.  ÏV-  P^lràistor^  j 


MOM 


^sS 


sivê  De  noiitia  aiictorum  ^  1?r 
rum.  La  meilleure  édition  de  cef 
ouvrage  est  cpUe  de  Lubeck,  i^Sa^ 
ayol.  m-4%  Il  y  I»  .eu  une  qua?^ 
jtrièfne  édltioQ  continuée  uisqu'eni 
1747*  et  aç^g'inentée  p%r  Jean  AI7 
I)ert  F^àbricitfS ,  qui  ^  é^^  p^Jjée 
cette  mâipe  ai^n^e.  Il  jf  «^  peu 
de  libres  plus  sayaps  i  flxai?  il  ' 
manquç  de  mQthode*  Y.  Princeps 
medicu^y  l665 ,  în-4î*«  jC'«sf*uiie 
disç^rt^tjon  s^ir  la  gu^ison  de^ 
écrouellespar  les  rois  de. France 
et  d'Angleterre.  Le  crédule  fiuUeur, 
l'admet  également  dans  ces  (Jeux 
princes  ,  ft  soutient  qu'elle  e^jc 
miraculeuse.  Yl, Ppistoladesç}'- 
pjio  yitrffo  per  sonwn  faiff^anaf 
VOcis  rvpto ,  Kîlooi  >  1703 ,  in-4'» 
Un  marchand  de  vin  d'Amster- 
dam ^fv^i  rompoit ,  dit-  on  »  los 
verres  a  boire  par  un  ton  de  voix 
élevé ,  donna  lieii  a  cet  onvrage 
plein  de  choses  curieuses.  Moi"- 
nof ,  mprt  a  Lubeck  le  3o  juillf^ 
y  691  «  étoijt  M  labocienx  »  qu'4 
iravailloit  même  ea  maiâgiçanlU 

*  I.  MOBICE  (  sir  WiUiam)  ^ 
homiQC  de  beaucoup  4e  talent  ^  . 
et  d'une  vaste  érudition ,  fut  élevé 
&  la  place  de  secrétaire  d'état  k 
la  recommapdation  du  général 
^onck.  peu  versé  dansles.&ngaes 
étrangères ,  et  encore  moins  dan^ 
la  connoissance  des  aâaires  étran- 
gères., il  n'étoit  guère  prf^pre  k 
cet  emploi,  dans  lequel  cependant 
il  ne  mérita  aucun  reproche  PI^Q' 
dant  sept  ans  qu'il  Texerçâ.  Il  le 
quitta  en  i66d,  et  mourut  en  \Qj6^ 
Il  a  donné  un  ouvrage  sur  le  droit 
commun  à  la  sainte  cène ,  impri^ 
mé  en  i65i  ,  in-4'*  »  et  réii^prim^ 
en  i66ô^  in-folio. 

t  IL  MORIGË  01  iB^AKnM>is 
(dom  Pierre-Hyacinthe Jj  ne  à. 
QuimperUj  dans  la  B^ssé-Çr'^-^ 
tagne   le  a5  octobre  179^,1  ^, 
parens  noble^ ,  ^j?^^^  ayoir  Tai  . 


324  MORI 

ses  études  au  Collëee  des  jésuites 
^  à  Bennes  /entra  dans  la  coiigré- 
gatien  de  Saint-Maur.   Le  cardi- 
liai  de  Rohan ,  ayant  demandé  à 
ses  supérieurs  deux  religieux  pour 
travaitl<er  k  l'histoire  de  sa  mai- 
BOD ,  dom  Morice  fut  choisi  pour 
y  coopérer  avec  dom  DuvaU  La 
santé  de  ce  dernier  s'étant  altérée 
par  nn  travail  trop  assidu ,  dom 
Morice  se  chargée^  seul  de  l'ou- 
vrage,  qui  est  demeuré  manus- 
crit dans  la  maison  de  Rohan  , 
dont  il  avoit  Testime  et  la'  con- 
fiance. Il  peut  former  4  vol.  in-4**» 
Le  cardinal  de  Rohan  lui  marqua 
.    sa   reconnoissance    en    le  grati- 
'fiant  d'une  pension  de  huit  cents 
livres.  Ce  savant  travailla  ensuite 
a  donner  une  nouvelle  édition  de 
l'Histoire  de  '  Bretagne   de  dom 
Lobinau.  L'attente  et  les  vœux  du 
^^  public  et  de    ses    compatriotes 
furent  bientôt  remplis.    Depuis 
Tannée  1742  jusqu'en  1760,  il  pu- 
blia 3  vol.  in-fol.  de  preuves  ou 
mémoires  pour  cet  ouvrag;ç ,  et  le 

Êremier  vol.  in-fol.  de  l'histoire  ; 
lissant  tous  les  m/itériaux  du  se- 
cond et  du  dernier  vol.  lorsqu'il 
mourut  le  i4  octobre  175e.  Dom 
Taillandier ,  son  confrère ,  a  con- 
tinué cet'  ouvrage  ,  qui  forme  5 
volâmes  dans  lesquels  on  trouve 
des  pièces  curieuses  et  intéres- 
âantes  ,  et  des  disseii:a1:ionâ  pro- 
pres k  éclairer  tout  ce  qui  re- 
garde l'origine  ,  les  mœurs ,  les 
coutumes  des  Bretons,  l'ancienne 
noblesse  et  les  droits  de  la  pro- 
vince,  etc. 

*  MORIENUS ,  né  h  Rome ,  se 

,'  retira  à  Jérusalem  pour  j  vivre 

en  ermite.  Profond  en  alchimie  , 

ses  écrits^passent  pour  ce  qu'on  a 

Îmblié  de  meilleur  sur  la  métal- 
urgîe  ,  et  l'on  estime  beaucoup 
ceux  qui  traitent  de  la  transmu- 
tation des  métaux.  Selon  Boër- 
haave;  les  ouvrages  de  Morienus 


MORI 

otit  été  traduits ,  en  1 182',  de  l'a- 
rabe en  latin ,  6t  le  docteur  Shaw 
fait  mention  des  suivans  :  I.  jEi- 
ber  de  distinctione  mercurii  aqua^ 
rum,  Bo vie,  qui  lé  tenoit  manus- 
crit d'Élie  Ashmoie  ,  Ta  voit  con- 
servé dans  sa  bibliothèque.  II. 
Liber  de  compositione  alchemiœ. 
Ce  livre  se  trouve  page  Sog ,  tom, 
I,  de  la  Bibliothèque  chimique 
de  Manget.  Celui  -  ci  et  Lipenius 
parlent  d'un  autre  livre  de  Mo- 
rienus imprimé  à  Paris  en  i55q  » 
i574î  in-8'» ,  et  k  Hanau,  iSgj  , 
i663  ,  in-8« ,  intitulé  ,  III.  Ve  re 
melallicd^  metallorum  transmu- 
tatione ,  et  occultd  summdque 
antiquorum,  medicind  libellus,  " 

*  MORIGI  (  Jules  )  ,\Tié  k  Ra- 
venne  le  5  janvier  i538,  de  l'il- 
lustre famille  de  Morigia  de  Milan , 
montra  les  plus  heureuses  dispo- 
sitions pour  la  poésie  italienne , 
dans  laquelle  il  obtint  de  tels  suc- 
cès qU*il  fut  agrégé  aux  princi- 
pales académies  de  l'Italie.  Il  est 
mort  dans  sa  patrie  le  3  février 
1610.  On  à  de  lui,  I.  llDamone 
innamorato  \  Bologne,  i566;  ce 
sont  des  odes ,  des  chat^sons  ,  des 
sonnets  ,  des  madrigaux ,  et  des 
ballades  k  la  louange  d'Àurelia 
Pozzo  de  Ra venue.  II.  Rime , 
Ravenne  ,  1579.  ^ï•  Dette  di^ 
savventure  cTOvidio  lihri  V  ^  ri- 
dotti  nella^  volgar  lingua  ,  Ra- 
venne ,  i58i.  IV.  Luçano  deile 
guerre  civili  con  aggiunta  fino 
alla  morte  di  Cesare ,  Raveuue  , 
1687. 

>I.  MORIGIA  (  Boniticontro  ), 
né  a  Monza  ,  bourg  considérable 
dans  le  territoire  de  Milan  ,  vivôit 
dans  le  i4*  siècle.  Il  a  écrit  assez 
grossièrement,  mais  avec  exacti- 
tude ,  les  principaux  événémens 
qui  eurent  lieu  dans  sa  patrie  , 
depuis  son  origine  jusqu'à  la  fin 
.d«  rannée  i549*  Qn  peut  ajou- 


Xar  Coi  k  ce  qu'il  rtcpot^  de  ce  <|vi 
fst  écrive  Je  sv)ti  temps  >  puis- 
qo'îî  en  fut  témoio^  jÇette  ffis- 
toire  de  teorigia  a  éié  publiée 
■panr  la.  première  fois  '^ns  }e-Re> 
caeil  de&  écrivains  4e  l'^i^^K^ 
^ritalie  de  Muratôri.  Qn  ignore 
l'époque  de  sa  jfiQ^U 

♦  Il  MÔRlGlA.  (  Jacque^hin- 
toine  ) ,  ce  à  Milaa  v0rs  l'an  149^7 
^ut  une  jeunesse  prageuse  ;  mais 
dix  religii^uses  y  ses.  parentes^,  le 
rameuèrent  a  la  yertu  par  leurs 
f^x^ortatîoBS.  À^'dot  einbras^é 
]'ë(at  ecciésiiiâtTque  ,  il  rj^mj^iit 
avec  xèle  tous  ^9,  devoirs  dç  i$pn 
état ,  et  refusa  un^  qche  abb^jè. 
Ses  liaisofi^  a\  ec  Z^oljeirie  9  prê- 
tre zélé  y  qui  yo^uloit  îoqdef  use 
coogré^atiou  de  clercs  réguliers  9 
lui  procurèraot  rbooneur  d'eu 
ttre  le  preçiier  prévôt  en  i553« 
Ceoe  «ûciété  ,  connue  ,squs  le 
nom  de  bama))!!^^^  ,  piTO^péra  en 
Italie  9  et  s'étendit  çn  Allemagne 
et  eu  France,  Marigia  ,  après 
J^avoir  Gon9oiidée  par  ses  Tertus 
et  se& .  e:3i:eoiples  I  mourut  le  |3 
ayril  i545.  Il  ne  faut  pas  le  con- 
fondre avfc  Antoipe  Mork^ia  , 
cardinal  et  arçhevéqi|e  de  Pavie  , 
qui  avoijt  été  barnabite  »  et  qui 
eloit  ,de  lajqftéme  famille.  Ce  pr4- 
]at  pieux  et  sa\aut  mourut  is  ^ 
octobre  i^oft  ,  à   76  Êxm* 

*  âî.  iiORÏGU  (  Paul  ) ,  Mi- 
lanais ,  de  Tordre  de^  jésuites  , 
vÀvoil  dans  je  t^*  siècle..  Il  « 
c\onué  un  o^yrage  intitulé  O/v* 
^ne  di  tuUe  fe  religioni  •  ainsi 
qu'une  Histoire  particulière  4è 
^on  ordre.  On  a  encore  de  lui» 

^Pelta  nçhiltà  di  Àdilofio  »  etcv  1 
ian  ,  .1619 ,  1  vol.  Ou  trouve 
dans  ce  recueil  Jbeatiepiip  de  fe*- 
|)Ies  mêlées  à  d't^xeellentes  noti*- 
pe^  sur  les  événe];aen^  t^i  eurent 
lieu  k  l'époqHe,  où  il  vivpit.  IK 
Santuano  dçlla  città  ,  çAocen 
T.  iCu» 


MOni         ;aa5 

^i  3îilanQ  y  e  il  dfpQf>i^  descritto/ 
Wiian  ,    164» •    ni. .  jÇiSce^©  n?4F 
gioso,  e  via  spirituale  ,  etc. ,  Ve- 
nine/ïS^Q. 

lèbre.  po^te.  satùjqae  »  né  h  Gir€-* 
pade  voi-s  le  niili^u  du  tS*.  sii* 
4^le*  O^  a  de  lui  1»]  M^m^ii  4e 
HQesies  ,  imprimée»  à  YalM^* 
Ud  en  i6a5  ^tar  les  sidnt  4^ 
Pif rre  Egpi*><M«  ,  et  ^ii  Tàfi 
trouvo  d^^a^  Th^stoire  as  te  dwM^i 
it^ti^uWti  .  Pt^mière  ptfHi^  die$ 
fleurs  des  meilleurs  ffoë.te^  If^ftk" 
gnols.  Miguel  Cervantes,  en  fai* 
saiit  h  ^tad  grslnkl  éloffe  ^  Mô^ 
riUo  dans  4on  ^uvni^-  iitûtnèé 
CMfkt  de  CmUio^e ,  nous  Itittpvt-- 
&umer  qtiiece poète  pa«sft  1^  aea^ 
niers  jours  de  s«  vie  dans  uamô^ 
na9tère  »  où  il  «omposa  qudiqiM» 

1 1.  MOim.l.O^(d<}mJ»tK»- 
(Catien  de  )  i  bénédictin  de  Saint* 
Maur  ,  jié  k  Tours  en  .  i^3  > 
^Qrt  k  Vêkb^ye  de  Saint^-Melain^ 

deB^vneaen  i%4>^u^'<^^pci<^ 
procorf  ur*gé»iéral  éMmvJi^têréB 
de  Bretagne...  Son  haifttleté  datm 
l'admiliisIratHHi  des  a£iff«$  âe 
rempéfibapas  de. cultiver  la. poé- 
sie* .  On  a  de  lui  ât^pàrtipéttmstss'' 
d^  Job ,  /ttk  ver»  iran^aîs  ^  Baina-» 
1^9  i  de  l'Eiiaié&iaste ,  itirà^-,  d* 

Tobii»>,  Orléanl,  .16749  intSf. 
Mais  il.  est  prineipakinént  oflamu 
par  son  Joseph  ,  ou  ÏÈsùlaveJÎ^ 
dèle  ,  Xumi  (  Xours .) ,  i^g  ^ 
in- 1 9 .  Ge  peëhie  ,  dont  la  versi** 
iioation  est  ioibla ,  mais  facile  1^ 
pilre  d^s  morreaux  tetoehana ,  «t 
a  été  réimprimé  k  Bre<ia,en  lyoS) 
in- 12.  Le  bçn  père  avoit  peini 
d'une  manièratrop  vive  les  amours 
de  la  iémme  de  ^utipkar'^  et  i\ 
ardit  pouaséla  tîdéltté-du  castùm^ 
j  ua^i'll  rendre  Putinbar  iui-mémtt 
amoureux  de  Josepn^  Son  qmTaae 
i'nt  xié&ndu  ^  jBt>  aac^vit  ainài.  la 

i5 


320 


l«ORI 


''\«eule  espèce  d^  mérite  dont  il  fut 
•usceptilile.   ■ 

*II.  MOWLlbON,   littérateur 
/  bordelais  du  i6«  siècle  ,  vil  flal- 
Wur  du  ducd'Epevnon.  On  a  de 
lui  deux  gros  volumes  conteii au t 
-Ja  Âelatidn  des  Jetés  données  à 
'  Bordeaux  ,  à  toccasion  du  pas- 
sage des  primes.  On  connoh  en- 
'  core  de  lui,  I,  Le  Perséejhançais^ 
Bordeaux,  1617,  in-8«.  II.  LePan- 
>tastre  dt-Alcandre  ,   où   Carra- 
^zel  du  duc  de  La  Valîstte  ,  Bor- 
*d«aux,  16^7. 

*in.  MORILLON    (Lali- 
-^ant),  né  à  Dijon  ,  servit  dans  la 
grande  gendarmerie  :   il  en  liit 
-chassé,  devint  successivement  mn- 
•sicien  ,  espion ,  faux  monno jeu r  , 
<énngra  en  1 790 ,  trahit  k  Cobleiitz 
U>«  intërôts  des  princes,  et  rentra 
rn  France  pour  se  vendre  aux  ja- 
'oohins.  En   1791  ,    ^on  compa- 
'triote    Bazire    le     fit   employer 
.diirps  les  agraires  secrètes  de  po- 
lice. Morillon  «e  rendit  d'abord 
en  Oauphiné  et  en  Provence  ,  oh 
^1  fit  de  nombreuses  arrestations. 
•Vers  -la  fin  de  179a  il  passa  en 
'Bretagne  avec  La  touche- Chevetel 
pour  déjouer  la  conjuration  de  La 
ilonarie.  11  avoit  des  pouvoirs  il- 
^■nités  ;  il  fit  exhumer  le  cadavre 
«le  La  Rouarie  ,  ordonna  l'arres- 
tation d*qn  grand  nombre  de  con- 
jurés^ et  découvrit  dans  le  jardin 
<ie  la  l'osse  -  lugant  le  bocal  de 
:verre  dans  lequel  étqient  renfermés 
-tous  les  "papiers  delà  conspiration. 
De  là   toute  la    conjuration  fut 
matérfeliement  dévoilée»  (  f^ojez 
l'Histuire  de  la  Vendée  par  Al- 
fon&e  Beauchamp.  )  Morillon  se 
cUai^gea    de    la    translation    des 
prii/onniers  et  Paris ,  où  ils  forent 
jugés  par  le  tribunal  révolution^ 
naite.  I^coiitpenisé  par  d^  nou- 
veaux, pouvoirs  ,   il  voulut. jouir 
ida  Irutt  d»  s«»  napiuas  çt  de  ses 


-MORI 

vexations ,  se  brouilla  avec  Che- 
vetel, fut  arrêté  en  1794  ,  et  guil- 
lotiné peu  île  temps  après. 

1 1.  MORIN  (  Jean  ) ,  né  à  Blois 
en  1691  ,  de  parens  calvinistes  , 
étudia  les  humanités  h  La  Ro- 
chelle. Il  alla  ensuite  à  Lejde  , 
où  il  apprit  la  philosophie  ,  les 
mathématiques  , le  droit ,  la  théo- 
-logie  ,  et  les  langues  orientales. 
Apres  avoir  orné  son  esprit  de 
tontes  ces  connoissauces  ,  il  se 
consacra  entièrement  à  la  lec- 
ture de  TEciiture  sainte  ,  des 
Conciles  et -des  Pères.  Un  voyage 
qu^il  fit  k  Paris  l'ayant  fait  con- 
noître  au  cardinal  du  Perron  , 
il  abjura  le  calvinisme  entre  les 
mains  de  ce  prélat.  Le  nouveau 
converti  demeura  quelque  temps 
auprès  de  lui ,  et  entra  ensuite 
dans  rOratoire  ,  congrégation 
nouvelle  fondée  par  1^  cardinal 
de  BéruUc.  Son  érudition  et  ses 
ouvrages  lui  firent  1  ienlôt  un 
nom.  Les  prélats  de  France  se  fai- 
soient  un  plaisir  de  le  consulter 
sur  les  matières  les  plus  épineu- 
ses et  les  plus  importantes.  Le 
pape  Urbain  VIII  l'appela  à 
Rome ,  et  se  servit  de  lui  pour  la 
réunit>n  de  TEglise  grecque  avec 
la  latine.  Le  cardinal  de  Richelieu 
obligea   ses  supérieurs  a  le  rap- 

Îjeler  en  France ,  et  lui  fit  perdre 
e  chapeau  de  cardinal ,  dfont  on 
prétend  qu'il  àurôit  été  honoré 
s^il  se  fût  établi  h  Rome.  De  re- 
tour a  Paris,  il  se  livra  à  l'étude 
avec  une  ardeur  infatigable ,  et 
y  mourut  d'une  apoplexie  le  u8 
liêvrier  1669.  Parfaitement  versé 
dans  les  langues  orientales,  Morin 
fit  revivre  en  quelque  sorte  le 
Pentateuque  samaritain,  en  le/711- 
bUant  dans  la  Bible  polyglotte  de 
Ije  Jaj.  Ses  principaux  ouvrages 
sont ,  I.  Exercitaliones  ecclesiaS" 
tic(e:et  biblicœ ,  Paris ,  1669  ,  in- 
folio ,  ouvrage  iians  lequel  Tau- 


MORI 

tecii*  ne.Tnénagc  poJutriutégrité  dtt 
tîexte  hébreu ,  et  qui  fut  combattu 
par  Sîmëon  de  Muys.  Le  P.  Moriu 
s^  divisé  son  liVre  en  deux  parties, 
dont  la  seconde  fut  iinie  par  le 
P.  Fronlo ,  génovéfain.  Comme 
\p  rabbinisine  domine  dans  ce 
livre ,  et  qu'il  se  seroit  vendu 
^itHcilement,  le  libraire  v  joignit 
les  Ëxercitations  sur  Torîgine 
des  patriarches  et  des  primats  y. 
iel  sur  l'ancien  usage  des  censures 
à  régdrd  du  clergé.  Ces  Exerci- 
tations  ;  imprimée.sr  en  1626  , 
in-4** ,  ëtoient  alors  demandées  , 
quoiqu'elles  soient  écrites  d'un 
style  diÔus  et  emphatique.  U.  De 
Macris_  orclinationibus  ,  in-folio  , 
i635-  m.  De Pœ/Utentid ,  in-fol. , 
i65i.  L'auteur  a  réuni  ,  dans 
cet  ouvrage  et  dans  le  précédent, 
tout  ce  qui  pouvoit  avoir  rapport 
à  son  sujet..  L'un  et  l'autre  SQnî 
très-savans ,  mais  ils  manquent 
xai  peu  de  méthode.  Lorsqu'il  fut 
admis  à  l'examen,  dit JNiceron  , 
les  examinateurs  j  trouv.èreut 
quelques  endraits  qi^i  leur  paru- 
rent trop  durs  ,  ou  contraires  au 
sentiment  commun  des  théolo- 
giens^ et  qu'ils  l'obligèrent  d'ex- 
pliquer ou  de  rétracter  dans  un 
avertissement  qui  est  à  la  tête.  Ils 
lui  firent  même  retrancher  un 
Traité  entier  ,  De  expiatione  ca- 
tachumenorum y  prétendailt  que, 
de  la  manière  dont  il  s'jr  expri- 
moit  ,  il  ruinoit  la  confession, 
lia  été/ cependant  imprimé  plu- 
sieurs années  après.  IV.  Une 
iiouvejle  Edition  de  la  Bible  des 
Septante  ,  avec  la  version  latine 
de  Nobilius  ,  3  vol.  in-rfol. ,  Pa- 
ris ,  1628  ou  1642 ,  estimçe;  çlle 
Vimprend  le  nouveau  Testaient. 
,V.  Des  Lettres  et  des  Disserta- 
tions ,  sous  le  titre  ô^ Anti<fuUar 
tf'if  Ecclesiœ  orientalis  i  Londres, 
158-1,  in-j!2.  VL*  Œuvres  post- 
humes ,  en  latin  ,  ijoS  ,  in -4*. 
.Ylt.  HistQire  an  U,  oAivrançe  de 


MORI  3^7 

V Eglise  par  V empereur  Constaih- 
tin  ,  et  du  progrès  de  la  souve- 
rainete  des  papes  par  la  piété  et 
la  libéralité  de  nos  'rois  ,  tn*fol. 
i63o.  Cet  ouvrage  ,  écrit  en  fran- 
çais d'une  manière  incorrecte  et 
diffuse  ,  déplut  à  la  cour  de  Ro- 
me ,  et  l'auteur  ne  put  l'apaiser 
qu'en  promettant  quelques  cor- 
rections. VIII.  Déclaration  qutfle 
P.  Jean  Morin  , prêtre  delà  con-^ 
grégation  de  J,  C,  N.  S, /ait  aux 
AU»  pp.  dé  là  même  congrégation^ 
tenant  leur  assemblée  généfnle  à 
Orléans  ,  ce  mois  de  septembre 
1654 }  Paris  (  sans  date  ) ,  in-8<»  de 
243 pages ,  sans  unelettre  qui  com- 
mence par  Mes  révérends  pères  , 
etc. ,  datée  de  Paris ,  ce  5  décem- 
bre i654>  Cet  ouvrage  est  û  ex^ 
ti^aordiuaii^ement  rare  qu'on  n'eo. 
connoît  qu'un  seul  exempfaîre  ,'et 

3u'il  ne  s'en  trouvoit  pas  même 
ans  la  bibliothèque  de  l'Oratoire 
Saint-Honoré.  '  Ce  u'e^t  point , 
comme  lassurent  quelques  ni  bio- 
graphes ,  une  satire  contre  quel- 
ques usages  de  l'Oratoire  ;  et  il 
n'est  pas  vrai  non  plus  qu'il  ait  été 
obligé  d'en  demander  pardon  au 
F.  Eourgoin ,  et  de  lui  en  faire 
réparation  publique.  Dans  cette 
ciiûque  ,  le  P.  Morin  attaque  le 
despotisme  de  ce  général.  Les 
députés  d'Orléans  convaincus  par 
les  raisoi)S  de  l'auteur  de  l'é- 
crit ,  et  le  général  lui-même  crai-, 
gnant  qu'on  ne  Vj  forçât ,  mit  des 
bornes  à,  son  autorité  en  4058. 
L'assemblée  suivante  se  tint  a  Pa- 
ris dans  la  maison  de  l'institu- 
tion. On  présenta  au^  députes  un 
Abrégé ,  en  fort  petits  caractères, 
de  l'ouvrage  du  P.  Morin ,  sous 
le  titre  de  Divers  doutes ,  etc.., 
par  Le  sieur  de  La  Tourelle ,  ecclé- 
siastique (c'est-à-dire ,  le  P.  pes- 
tnares).  QnpropQsa  différens  ar- 
ticles pour  diminuer  encore  l'au- 
torité du  général ,  etpresqji^e  tous 
foxent  adoptés.  CeuK  qui  otttcitA 


A 


228'  IVSÔHf 

Vouitt'rtgè  Ou  P.  Mdfin  sona  lé  titrt 
dés  Détaab  du  gouveroén.ent  Je 
rOraloîfe  ,  rfùni  fait  gn^  èopter 
en  partie  lé  tif^e  du  ifimeùx  ou- 
vrage du  P:  Mafiana ,  Des  grandi 
détauts  qiii  sont  eo  la  fonne  du 

fouvememeut  dés  jésuites,  te 
:  Morin  avoh  tîiué  opioiârrfeté  si 
démesurée  ,  ^Jiie ,  trois  ans  après 
iâ  prise  dé  La  Rochelle,  il  dotjte- 
noit  encore  qu'elle  li'avoît  p^as  été 
prise ,  et  ^nt  tous  les  bruits  qui 
en  âvoiént  été  publiés  u'ctoient 
(jiVun  romtfn.  Malgré  ces  traveis, 
le  F.  Morin  étôlt  certâinenrtent 
ùt  àea  plus  $&VàttÀ  bomme»  de 
Bffn  temps. 

+11.  MORW  (  Jeatj-§âptJâf«  ) , 
né  Vân  r583  ,  k  ViUel'ranéhe  en 
]SeàajdUis|re^a  docteur  en  mMt- 
Âneh  ÂTÎ^non  en  16  i  5,  voyagea 
él  Hongrie  pour  faire  des  recht  r* 
dies  sur  les  métaut,  revint  àParis, 
où  il  s'apfsUqaa  entfèremetst  i 
Tâstrologie  judiciaire.  Enreeher- 
Çhanl  lés  événemens  de  Fannés 
t6i7  ,  il  trouva  qne  Fèvécjue  de 
Bou)o|g[rïe,  Claude  Donny,  qui  Je 
h>géoit  (héz  lui ,  étoit  menacé  dt 
hk  mort  ou  dt  là  prison  ,  et  il 
eut  Soiti  de  Pen. avertir.  Ce  pré- 
'  lat^  quoique  infatué  de  Pastro- 
keie,  neht  qu*en  rire.  Maiâ  s*é- 
Ôint  mêlé  des  àSTaires  de  la  cour , 
alors  fort  embrouillées  ,  il*  fut 
fraité  de  rebëfleet  mis  en pHsoii. 
Moriîi  seroit  deniéuré  sans  pro* 
tecteûr.  si  le  duc  de  Lu^embonrg, 
fréré  du  connétable  tteLuynes^ 
ne  Tavoit  pris  pour  son  médecin. 
U  entra  chesb  ce  seigneor  en  1,621 , 
et  y  demeura  huit  ou  neuf  an$. 
L^n|[ratitnde  du  duc  ^  son  ég[ar4 
Fqbli|^ea  de  quitter  son  servîtes 
et  en  sortant  de  chez  lui  il  le  me- 
naça d'une  maladie  dàngei«use , 
qax  remporta  ara  bout  de  dçut 
ans.  Ijès  hotàsàùpes  de  Morih 
lui  ouvrirent  f  entrée  de  là  mai - 

non  diRigf«iid^;4av««ttea^ûètt0é 


'  :tlîîtrféinqTrc  auroîtdû  lui  Um^. 
Le  càrdmal  de  Richelieu  ,  snpcr^' 
triiéux  m«}gTé  sou  génie  ,  le  con* 
srHta  ;  et  le  cardinal  Ma^arin  lui 
fiCune^eJision  de  dctix  mille  lîv. , 
après  lui  avoir  procuré  ta  chaira 
at  maihématiques  au  collège 
rojal.  Le  comte  de  Cbavigny  , 
secrétaire  d'état ,  régloit^outea  seJ^ 
démai-ehes  par  les  avis  de  Mer  in , 
et ,  ee  qu'if  reeardoit  comme  le 
pins  iniportant ,  les  heures  di'S 
visrtes  qu'il  rendoit  am  eardiuai 
de  Kichcheu.  Moiinne  se  tromptf ,. 
dit  on  ,  ^ue  de  peu  de  jours  dans 
le  pronostic  de  la  mort  de  Gus-' 
tai'^- Adolphe.  Il  rencontra  ,  \k 
dit  heures  pi*ès ,  le  moment  de- 
là mort  du  cardinal  de  Rfchelieii« 
Ayailt  vu  là  figure  de  Cinq-Mars^ 
aâns  savoir  de  qui  èHe  étoit ,~  il 
répoodit  que  cet  homme-là  àti^ 
rott  la  tête  tremchée.  Morhi  se 
méprit  de  seize  jours  seulemeal 
U  la  mort  du  Connétable  dt  Lél-« 
di^uières ,  et  db  six  à  éelle  «le 
Louis  Xllt.  Alais  son  esprit  pro- 
phétique fit  des  bévues  b«arncov|^ 
plus  lourdes  ,  i|U'ea  ne  ittauqu^l 
pas  de  remarquer*  (  P^ofeé  GA5- 
ÀÈKm.  )  Cet  oj:^cte  kfies  astroli»- 
^ues  voulut  l'être  aussi  de»  pb»- 
fosophes.  Il  attaqua  le  sjstém4 
de  Copernic  et  celui  d^plcune  t 
et  eut  II  ce  sujet  éts  dém&ks  «rès- 
vtfs  afvec  Gasstndi  et  âvee  leé 
érscîpieide  ce  philosophe.  O3I 

aÎQrS  qu'il  fit  pftroître  un  écrit, 
intHulé  P^incentii  Pamrgii  epis^ 
ioht  ad  çiatissitnum  i;imm  J.  B", 
§f^fpnim ,  ètc,  ,  de  trihus  imy 
poimribas ,  Paris  ,  i654 1  tn-i*. 
Ijed  trois  imposteurs  signalés 
dans  cet  étni  sont  Gassendi , 
Reurê  et  Bernien*,  ^i,  ft'avoient 
P^s  approuvé  les  visions  »strb- 
nordiques  et  maâiématîques  d^ 
l'iauteur.  On  lui  fît  voir  qu'il  se 
trompèit  lonVdemeiftt  dana  ses 
lidrbscapès  et  dans  ses  ptiédie<> 


i 


MORl 

proUètne  des  longîludcs»  La 
Bfoîlknde  a  TOI  t  promis  cent  mille 
livrer  M  et  l*£^pagne  troi#  cent 
n^'lle  a  celjji  qjiii  îeroît  cettç^clé- 
«amerte.  jVtom  x;rojoit  déjà  te- 
nir le«  quatre  cent  mille  franco , 
jbr$aue  <Ie$  commissaires  nominés 
par  le  carain^l  de  Richelieu  lui 
démpntrèrent  l'extravagance  qe 
$e$  prétentiotis.  U  mpunit  eu 
|636.  Comme  il  attrihuoit  tou^ 
les  événemens  à  l'influence  â^s 
asti'es  ,  il  ne  craignit  point  de 
leur  imputer  ses déoauches,  doit 
il  fait  le  détail ,  et  tout  ce  ajii 
lui  ëtoit  arriyé  pendant  sa  vie.  (}n 
lui  doit  une  ^éjvtaticn  latipe» 
curieuse  et  singulière ,  du  livre 
des  prëad^mite^  ,  in-12  ,  ^âris  , 
jLfiu7.  Qjï  a  epcore  de  lui  un  livire 
itititaté  4^troiosia  GalUch  «  La 
Haye ,  1661  ,  lii-îol. ,  et  ud  grand 
nomhrfi  dVw^res^  ouvrages  ^  daos 
Iesc[^cls  OQ  remarquai  un  ^éuj^e 
.fiipguUqr  et  bLjarrè. 

t  ÎIL  MORW  (Pierre} ,  pi  i 
P^ris  en  f  ^i ,  pa^sa  en  Italie:  ^ 
oii  le  savant'  Paul  Ajanuce  l'em- 
ploya a  Venise  d^nsson  imprime- 
jie.  Morin  enseigna  ensuite  le  grqc 
et  la  cosmographie  a  Vîcepcc , 
d'où  il  fut  appelé  k  Ferrare  p$r 
le  diicde  cette  ville.  Saint  Char- 
.les  Borrom^c ,  iastruit  de  ses' 
profondes  connQissaaces  dans 
rantiguitë  ecclés'asti^ae  »  de  spn 
dësintér^ssement ,  de  soii  zèle  et 
de  SM  piété ,  lui  accorda  son  es- 


MQIVI  a?9 

Kënéraiix,  Rome,  lOç^j,  fjnatre 
Vol.  Ce  savant  critique  nidûrçit 
k  Home  en  iQoB,  Oh  à  de  loi  un 
Traité  du  bon  usage'etés  scieHcesff 
et  qùelbues  autres  écrits  punliés 
par  le  P.  Quétif ,  dominicaiti, 
en  1675.  On  y  trouve  des  recher- 
jéhes  jet  <îe  l>on$  principes  ;  l'au- 
teur];^'paraît  ver^  dans  tes  belles- 
lettres  et  iàns  leâ  langùçi.  J^ojr. 
Carafs. 

t  nr,  MORl^  (Ëtiemië  ) ,  fié 
le  premier  jauviei'  1623 ,  minî)i- 
Ire' protestait  a  Caên  Sa  patrie, 
futàçlmispar  sûn  savoir  dans  l*â- 
çadémie  qes  beiJes-j[ettres  decede 
ville,  malgré  la  ïdî  qui  eifi  etcfudit 
<ieux  de  s9  religion.  Àprës  la  féVor 
cation  déi'édiî  de  Ifante^',  il  se  l'fc- 
tira  k  Levde  en' ij6â5^  et  de  là 
Si  Amsterdam  ,  oii  iTfut  nomnië 
professeor  des  largués  orientale;;» 
Morin  mo lif  iit  iéri  1 700  ^  a  ^yS  a  ns , 
On  a  de  lui  hàît  Dissertatiùns 
cnde^ses  en  lati;i ,  stir  des  ma- 
tières d'antiquité.  Védi^oU  de 
ttordrècKl  ,  1700^  in.-$*i  est 
prëii^rabtè  à- ce&e  dé  Genèv^^ , 
i6S3,  in-4*^.  tl  a  donné  aussi  la 
P^ie  dis  Sanmet  PÔchard ,  djaî  eit 
â  la  tête.de  Té^ition  de  logti. 

y.  MÔRBf  (  ftexiri }  ,  m  àa 

grëiiëdent.,  i^ë^  Î>aint-Pierre-^UPT 
^\e  en  Tformahdîe  en  i655  ,  de- 
venu catÀoliqi>e  après  avoif'éië 
minijifre  protestant ,  est  auteur 
de  plusieurs  Ùissertàtidns  ,  qui 


y  celle  .de  la  V'ulgate,  ï5po  ^  in- 
folio.  Il'  ttafvailta  beaucoujp  h 
XËHitiaif,  de  la  ÏÏible  en  latin  ,j 
traduite  sur  celle  diça  Sept'^nte  , 
Rome ,'  i5B8  ,  ih-fel.  ;.  k  V'^diliofi 


jS  ap^ , 
père# 


aussi    estimé  que  son 


f  rt  MORIJC  (Simon >, 
né  à  Rixsbémond  pr^  d*Â.umaf6 


d<i5  Û4ci^lâlei8   îiisau'a  Grégoi»»    dans  Je  pays  de  Cat\x ,  vers  l'an: 
et  il  une 


VÏI,  Rome,  iSgi  ,d  vol.in-îol.  ;. ,  i6a5',  d^ne  famille  obscure.  La 
ÇoJJfiiclioJ^  ^  CQ;|^;iJ[ë»i  mij^èieràjanlcba^^é^esonj^ajSy 


'25o  MORI 

il  vint  II  Paris,  où  il  se  fit  copiste. 
Son  cerveau  y  qui  avoit  toujours 
ëté  foible  ,  se  dérangea  tota  - 
lement  lorsqu'il  jouit  d'un  peu 
d'aisance..  Il  se  jeta  dans  les  rê- 
veries des  illuminés  ,  alors  fort 
communes  à  Paris.  On  le  mit  en 
prison  ,  et  on  le  relâcha  bientôt 
comme  un  esprit  foible ,  qui  dans 
uii  état  plus  commode  pourroit 
se  rétablir.  Il  se  logea  chez  une 
fruitière  y  abusa  de  sa  fille  ,  et 
fut  contraint*  de  Téponser.  Sa 
belle-mère  lenoitune  espèce  d'hô- 
tellerie ,  son  gendre  se  mit  à  prê- 
cher ceux  qu'elle  recevoit.  Les 
ignorans. s'attroupèrent  autour  de' 
cet  ignorant  en  i644  9  ^^  '^  lieu- 
tenai^t  criminel  ne  put  mettre  fin 
•  2). ces  conventicules  qu'en  faisant 
.  enfermer  k  la  Bastille  celui  qui 
les  tenoit.  Cet  insensé  ,  remis  en 
liberté  au  bout  de  deux  ans  ,  ré- 
^  pandit  un  petit  ouvrage  qui  attes- 
toit  l'ég[areroent  de  son  esprit.  En 
voici  le  titre  ;  j4u  nom  du  Père ,  ^t 
du  Fils  ,  et  du  Saint-Esprit.  Pen- 
sées '  de  Morin,  dédiées  au  roi. 
Naïve  et  simple  déposition  que 
,  Mçrin  fait  de  ses  '  pensées  aux 
'  pieds  de  Dieu ,  les  soumettant  eut 
jùgemefitdè  son  Eglise  très-sainte, 
^à  laquelle  il  proteste  tout  res- 
pect et  obéissance  :  avouant  que 
s^il  y  a  du  mal  il  est  de  lui  ; 
niais  s'il  jr  a  du  bien  ,  il  est  de 
Dieu*,  et  lui  en  donne  toute  la 
gloire  ,  vol.  in-8" ,  1647  >  de  i46 
pages.  Cette  production  ,  aujour- 
d'hui fort  rare,  est  précédée  d'un 
avant-propos  ;  de  trois  oraisons , 
9  Dieu  ,  a  Jésus-Christ  et  à  la 
Viçrge  ;  de  quatre  épîtres ,  la  pre- 
mière au  roi  ,  la  seconde  k  la 
reine  et  k  nosseigneurs  de  son 
copseil  >  la  troisième  aux  lecteurs, 
la  quatrième  aux  faux  firères  four- 
rés dans  rSglise  romaine.  Uau- 
.  teur  étoit  si  enchanté  de  ce  tissu 
de  délires  et  d'inepties ,  qu'il  en 
«nvoya  un  exemplaire  au  curé 


MORI 

de  Saînt-Gerinain-rAuxert*oÎ5,  q^iî 
lui  demanda  d'où  venoit  sa  mis- 
sion ?  «  De  Jésus-Christ  même  , 
répondit  le  fanatique  ,  qui  s'est 
incorporé  en  moi  pour  le  saldt 
de  tous  les  hommes.  »  Le  curé  ne 
lui  répliqua  qu'en  le  faisant  de 
nouveau  enfermer  a  la  Bastille. 
Avant  d'y  être ,  il  avoit  répété  plu- 
sieurs fols  qu'il  ne  serojt  jamais 
assez  lâche  pour  dire  :  Transeat 
à  me  calix  iste  !  liJais  dès  qu'il 
y  fut ,  sa  fermeté  l'abandonna.  11 
nt  sa  rétractation ,  et  obtint  son 
élargissement.  A  peine  fut-il  sorti 
qu'ir dogmatisa  encore.  Le  par- 
lement le  fît  mettre  à  la  conc^r- 
gerie ,  et  le  condamna  aux  Pe- 
tites-Maisons. Nouvelle  abjura- 
tion ,  et  nouvel  élargissement. 
Mais  ,  le  cœur  n'ayant  point  en  de 
part  k  ses  rétractations ,  il  cher- 
cha de  nouveau  k  faire  des  pro- 
sélytes. Des  Ma  rets  de  Saint»-Sor-  ' 
lin,  autre  visionnaire  qui.,  parr 
jalousie  de  métier ,'  avoit  juré  la 
perte  de  Morin ,  feignit  de  se  met- 
tre sur  les  rangs  ,  et  parvint  k 
lui  inspirer  la  plus  grande  con- 
fiance. Des  Maréts  ne  cherchoit 
qu'k  lui  arracher  ses  secrets ,  pour 
pouvoir  le  dénoncer  comme  hé- 
rétique. La  femme  de  Morin  s'a- 
perçut de  son  dessein ,  et  redouta 
ses  artifices.  «  Des  Mai?êts,  appré- 
hendant qu'elle  ne  communiquât 
ses  craintes  k  son  inaW ,  et  que 
cela  ne  fît  cesser  leur  commerce 
avant  qu'il  eût  tiré  de  lui  tout 
ce  qii'il  désiroit  savoir,  résolut 
de  donner  à  Morin ,  par  la  pre- 
ière    lettre  qu'il- lai    écrirok , 


mi 


une  déclaration  ,  par  laquelle 
il  le  reconnoîtroit  poui*  ms  de 
l'homme  et  pour  le  fils  de  Dieu 
en  lui  comme  un  tout.  Cette  lettre, 
du  premier  février  i66a  ,  iut 
si  agréable  k  Morin ,  que  ,  pour 
lui  témoigner  sa  rl^connois$ance.y 
il  lui  fit  le  lendeniain  une  ré- 
ponse, par  laquelle  il  Ini  doii- 


MO  RI 

Ba  ^  comme  par  grâce  particu- 
lière ,  la  qualité  de  son  précur- 
seur,  le  Dommaut  an  veriiable, 
Jean  -  Baptiste  ressuscité».  (  Nice- 
roti ,  tome  XXV H.  )  »  Alors  s'ëta- 
Llit  entre  ces  deux  hommes  le 
commerce  le  plus  intime.  Cepen- 
dant,  en  i6Ôa  ,  Des  Ma  rets  le 
dénonça  comme  un  hérétique  qui 
pouvoit  être  très-dangereux,  Mo- 
rin  meltoit  au  net  un  discours 
qu'il  vouloit  présenter  au  roi , 
lorsqu'il  fut  conduit  à  la  Bastille, 
et  ensuite  au  châtèlet.  Cet  écrit 
commençoit  par  ces  mots  :  Le  Fils 
de  VHomnie  au  roi  de  F'fafice.é», 
Des  Marêts  se  rendit  son  accu- 
sateur ;  et  sur  la  déposition  de 
ce  lana tique  conii^  un  autre  fa- 
natique dont  il  étoit  jaloux,  le 
Fils  de  F  homme  fut  condamné 
à  être  brûlé  \if ,  avec  son  ïiwe 
et  tous  ses  autres  écrits.  Après 
la  lecture  de  son  jugement  ,  le 
remier  président  de  Lamoignon 
li  demanda  s'il  étoit  écrit  quel- 
ue  part  que  le  nouveau  Messie 
lit  subir  le  supph'ce  du  feu  ?  Ce 
misérable  eut  Timpudence  de  ré- 
poudre  par  ce  verset  du  psaume 
àVI  :  igné  me  examinasti  ,  et 
non  est  inventa  in  me  iniquitas*. 
Toutes  ces  réponses  prouvoient 
sa  démence,  et  cette  iolie  auroit 
du ^  ce  semble,  lui  obtenir  grâce. 
Son  arrêt  fut  cependant  exécuté 
le  i4-  mars  i66;>.  Ses  complices 
furent  punis  de  diverses  peines  ; 
mais  aucun  ne  fut  condamné  a 
la  mort.  Morin  périt  au  milieu 
des  flammes,  après  avoir  abjuré. 
11  s'é toit  vanté  il  ses  sectateurs  que 
si  ou  le  faisoit  mourir  ,  il  res^ 
suscîteroit  trois  jours  après  sa 
mort ,  et  il  s'en  trouva  d'assez 
fous  pour  se  traztsporter  au  lieu 
de  son  exécution ,  a  (in  d'être  té- 
moins de  cutte  résurrection  mi- 
raculeuse. Toutes  les  pièces  du 
procès  de  cet  insensé  sont  rares. 
Ijiouji  «n  ctpnnerouj  la  liste  ^  pour 


MORI 


25  I 


l 


j  contenter  les  curieux  oui  les  joi- 

I  guent  à  ses  Pensées  ,  uont  la  ra* 

j  reté  est  connue.  I.  Factum  contre 

;  Simon    Morin  ,  dans   lequel  se 

trouve  l'analyse  de  ses  ouvrages  > 

i663.  II.  Déclaration  de  Morin  ^ 

sur  la  révocation  de  ses  Pensées  ^ 

t649*  IÏI>  Déclaration^  de  Morin,, 

de  sa  femme  et  de  I^a  Malherbe  ,., 

etc.  ,   1649.  ï^*    Pf^cès  -  verbal 

d exécution  de  mort  dudit ,,  i663., 

V.  Arrêt  qui  condamne  ledit  à 

faire  amende'  Iwnorable  et  à  être- 

bnilé  en  place  de  Grève  ,  i663  , 

le  tout  in-8®.   I^a  dernière  pièce. 

se    trouve    ordinairement   jointe 

aux  Pensées n^^,  Ployez  Dosc^es  et 

Davesnes^ 

•t  Vn.  M0III\  (  Louis  ) ,  né  ai» 
Mans  en  i635  ,  vint  (aire  sa  nhi•^, 
losophie  à  Paris,  à  pied,  et  en  ner* 
borisaut.  Il  étudia  ensuite  en  mé- 
decine ,  et  vécut  en  anachorète. 
Morin  ne  mangeoit  que  du  pain  y^ 
ne  bùvoit  que  de  l'eau ,  et  tout  au 
1^1  us  se  permettait  -  il  quelquesL 
fruits.  Il  reçut  le  bonnet  de  doc- 
teur en  médecine  l'an  1662 ,  et 
après  quelques  années  de  prati- 
que ,  Il  fut  expectant  à  Tliôtel- 
DJeu.  Sa  réputation  le  fit  choisir 
par  mademoiselle  de  Guise  pour, 
son  premier  médecin  ,  e(  par.  Vuk-* 
cademie  iles  sciences  pour  im  de- 
ses  membres.  Il  mourut  en  i7i5. 
11  laissa,  une  bibliothèque  de  près 
de  20,000  écus  ,  un  herbier ,  ua 
niédailler  ,  et  nulle  autre  acqui- 
sition. On  trouva  dans  ses  papiers^ 
un  Index  d'Uippocrate ,  grec  et 
latin,  beauccuip  plus  ample;  et 
plus  fini  que  ce\ui  de  Pinus^ 

♦Vin.  MORIN  (Jean),  peintre 
,  et  gravciu* ,  né  à  Paris  en  1659  ,, 
élève  cle  Pliilippe  de  Champagne , 
a' gravé  à  l'eau-forte  beaucoup  de> 
sujets  et  de  portraits  d'une  touche 
si  fine  et  si  expressive  ,  que  Van- 
Dvck  s'en  seroitfaÂthouu(îùr'.  Les^ 


aSa 


MORI 


MORt 


principaux  m èrceaax  sont,  mie Viu-iJ^;  et  dans  lés  Ânatectes' hîs- 


P'^erée  ayttnt  suf*  ses  gerioujc 
tËn/ant  xe'ifus  ifiii  •  tieht  Urt  Bott- 
éjûet' de  Jtettrs  dççaht  ie^ein  de 
sn  mère  ,  d'après  Baphaâ*  0ûè 
Wierige  qui  adove  VEnfaiit  Jàsus 
coucha  sur  de  fa  pnil}ç  ,  ttapi'è$ 
te  Titien,  Vhjçt-cîiicr  Pùrttwts 
<|es  pertonnc^  les  plus  nln$tt*e5  de 
son  temps  ,  4*ï»J"*èi  PMippe  à^ 
ClùtDip'a^e ,  etc. 


tof  i0aeis  d'Adrien  Vi  ,  par  Gas- 
p'àraBunnann, Hirecht,  i^aj.  1V« 
Commentaire  sur  fJS^ctlèsiaste  , 
Anvers,  i533,  in-8*.  V.  Oratio 
de paùpertate  ectlç^iasticd^  etc. 
Tons  Ws  ^érit$  de  eèt  auteur  sont 
en  latin.  On  cotiserve  en  mànus* 
cWts  dans  le  monastère  dé  Saint- 
Tron  ,  I;  Fitœ  sanctOfmn  Jfn-^ 
touii  et  Guîbérti  'GembliicerKsis. 
li.  Pf^eceptz  vitcB  honestcp*  UI. 


t  IX.  MOIltîf  (  Jeïktt)  j  tié  kj  Çhrùfiican  Ttudànerise  ^  depai» 
Meuftg,  près  dl'Orléans,eii.  1705,    T^n  i4po. 


obtint- en  i^Sa  la  chaire 'dé  p'hi- 
lpso;c^ie  de  Chartres.  Une  longue 
âssidnrt^  a'u^  exercit^â  classiques 
fat  récompensée  en  iy5o  par 
ré^'é<]ue  de  CharUpe^ ,  qui  Iç  no<n- 
iha  à'  lin  canonicat  de  la  cathé- 
d^alê.  Morm  donna  k  38  an$  son 
Jf^écahisTHe'unii^eftset^  vol.  in-.i2, 
qui'conirent  beaucoup  de  sciétice, 
et  qui  et^  sa[>pose  t>ien  plu  en- 
core. Son  sTeoond  ouvrage  est  un 
Traita  de  feîecîn'cilé  ,  imprinié 
iïi-i?2  en  174^5.  li^abbé  rfolîet 
ariint  rèfUtë  ropinionTle  rauteur,* 
Mt>rin  acjre^sa  une  Rèpotise  a  cet 
académicien':  c'est  son  troisième  et 
dernier*  ouvra  ce' imprimé.  Moriu 
é^oîlcOrreïpôndaûl  des  académies 
à^^  screncei»  dePàrib  etdeRotiéD. 
Il  mottràt  k  dtiavties  le  2Ô  mars 

JMDRmGB  (Gérard  ) ,  théolor 
|ién'de'Bortiftiel  daris  la  (^iiai- 

ûfe',  fût  prbfeseur  de  rhfôtogie 

éanà  le  morias^lëre  de  Sainte-G^r- 
friide  à^  Lonvàin  ,  pois  cHanoiùe 
et  cttȎ  (4f  ^idl-Tron  dans  la 
principauté  de  iiièg^e,  où  U* mou- 
rut le  9  Qctobi.'e  li'^  I  a  49101^  y 


]f |.  Celle  dé  5rtVw/  Tt^n ,  c^* 
j!^/»/;^  Idhere  et  1^tchèré\  Lou- 
Vàin,  i54o,  in-4«.  lll.  èeHe  dU 
;»ï3^;/r^né^n7^,Lou\iain,  tSStJ, 


.  t  MORINlîlRE  (Adrien-Çhinde 
Lç,FoRT  de  iâ)  ,  né  à  Paris  en 
1696  ,  d'uae'litmille  noble  ,  se 
retira  chez  îes.PP  génoyéfains  de 
Senlis  ,  oii  il  vécut  pendant  i-j 
ans  ,  occupé  h  préparer  les  maté- 
riaux de  ditfërenties  collections  qui 
sont  faites  avec  plus  cie  patience 
(|ne  de  gcàt.  Les  principales  ^csjaX^ 
1,  Choix  des  poésie^  rhotides  y  5 
vol.  in-8*,  17^0.  IL  Bibiïothèq^ 
poétique ,  A  vol.  în-4*  a  et  6  vpl* 
in-iQ  ,  I74i>-  llL  Passe  '  temps 
poétiques  ,  histotiques  et  çrûi^ 
qàes  ,  1  vol.  în-ii ,  1755.  IV'.  Les 
Couvres  choisies  de  Jam-Bap' 
tiste  Rousseau  ,  m- 12.  "Ce  petit 
recueil  est  le  mieuic  fait  de  tout 
ceu)c  que  La  Mor^nièrê  a  publiés. 
.  On  a  ençoi'c  de  lui  deux  petites. 
;  Comédies  impriuiëes  ^  Pane  ea 
■  175a,  in-i2  ,  et  Taiitre  en  iJ755. 
métme  format ,  sous  le  ^^'e  àes 
Fapeursei  du  Temple  de  IctPa-, 
resse.  Il  «loùrtit  èfn  1771. 

M  O  RI  S  Q  N  (  Robert  )  , 
né  à  Aberdeen  ea  l;;èosse ,  l'an 
1620  ,  étudia  dans  raniversrté 
de  cette  ville ,  et  r  lenselgna  quel- 
que temps  la  pbifo3ppbie.  Û  ^ap- 
giqua  etîsuîte  à  Fétode  des  ma» 
ématiqnes  )  de  là  tfoéolo^ele,  de 
la  langue  hébriiïqae,  de  là  mé-^ 
decine,  et  sur-tout  dlie  là  boia« 
i!dqae ,  pout'iliquélie  ii'ttvoif  uxdt 


r 


M^OUI 


a55 


|Minde  passîiKL.  Les  gùérnes  'ct<-. 
vîle8.int€ZTOiiiptrecM  ses  éttuiei»; 
il  signala  son.  zèie  ¥!t.M»ii<coiurag« 
poar.kft  tatéréts  du  ToiGkarèes  (, 
et  se  battit  Taillammept^  dam  le 
combat  donné  sur  le  pont  d'Aber- 
déea ,  entre  les  iMthiixns  de  tèXie 

Bcs»  Il  T  fnt  btessé  dan^re^i^- 
ttest  k  la  tét«.  i)ès-ga'iL  fat  f^oéri 
de  eelteblésstire^ilvkiil  en  ftrafnoe, 
C^aslon  de  Ff«aoe  ,  duc  d'Or» 
léaa»,  l'attira  il  Bisôs,  et  lui  con- 
fia la  direcliou  du  jardin  royal  de 
cette  vilie.^  Morcson  dnessa  une 
nouvelle  méthode  d^evpliqoer  la 
botanique ,  qtu  pl^it  au  duc.  Après 
kl  mort  de  ce  piioce,  il  itetouma 
em  Actigflelerir^e  en  ^é6a.  Le  roi 
£haiiè»  li ,  h  qui  le  duc  d'Oi^ 
Iéa«i»i'*a)^t  pr^ntéà  ^ois ,  le 
fit-venir  à  %j0ûûve^,  et  lui  donna 
le  ùtre  de  sea  mëëéfcin  et  celui 
de  pvoftfsaçur  rofàl  de  ooUnt^e. 
Qn  a  de^  lui,  1.  PfvgàtJium-  ùo* 
taniemn,  Londi-es^  i4»^\ia»i2. 
Qeilowrageac^t^tiiiit  àp  rqp«i« 
totionÀ  sott  aiitetir^  que  l'uiMver^ 
sité  dXf>&fpDd  lui  oâ'nt  unci  ehasi#e 
de  profesfienr  ea  bol^ nique.  Il 
Faceepta  dU'tiouse»t«ment  duroi, 
et  enseigna  dans  cette  univ^mté 
avec  tto-  succès  >dis^3giié.  IL  ffo/^^ 
imSrBieseasis,d^siTi^  iéS5,  in^'fîjl. , 
réimpriitié  dnns^  se»  Prmiudtum 
hotatiicuffi^  rDes  mjmtS' sonhen* 
nent  que  cet  ouTirage  est  d'Abel 
Brnnger^  médecin  dû  duc  d^Oi> 
Mans.  UI.  La  deuidèine  et  la  .tro\^ 
sièaae  parde  de  son  Histoire  dms 
phnites^  tn^tbiio,  1 680  et  1699, 
dans  laquelle  il  donne  une  nou^ 
velle  méthode ,  estimée  des  jooa*' 
noissenrs.  La  première  partie  de 
Cil  eBDêlIenl  eutpâge  Va  pbînt 
été  imprimée  :  onnesaitoe^qu'eUt 
•st  devenue  I  ^  qui  en  tient  Ueu 
est  âilvtiilé  Pim^tdmtm  umMU* 
j^rmum  duidbutio  ntiifn  ^  iGfji^^ 
Nuibfio»  Maïs  «omnve'jce  Tvait^ 
fl|ir()imp«i|{)é  a^^  1k  troiftvèfiiç 


pttrlîe,  en  ne  prèad  rédltwdada 
16^^  ^'àcame  de  la  beauté  ded 
épreuves  La  premiore. partie  de-^ 
voit  eonteair  la  description  d^ 
arbres  et  arbrisseaux.  On  a  mis 
à  cet  ouvrage  l^indteatioi»  d^Oi- 
ft»d  >  i6ôo  ,  j6^  on  t7i5 ,  a  voU 
in-folio^  La  niéflhdde  iié  lifOnson 
eouskte  à  élablir  les  genres  des 

rlastespar  rapport  à  kuvs  fleurs; 
leurs  semences  et  à  leurs  fruits^ 
On  ne  sauroit  assez  louer  cet  au-r 
teur  ;  mais  il  semble  qu'il  se  loue 
lui-^nème  un  peu  trop. 'Bien  loift 
de  se  contenter  de  la  g4onré  d'avoir 
exécuté  une  partie  au  plus  bf  au 
projet  ^fte  l*oa  ait  ♦foit  en  bota- 
nique )  ii  osB'  comparer  ses  décott*^ 
vertes  à  oeiies>de  Christophe  Co^ 
Ibm^;  t)t)  salis  parler  de  (iesstter, 
de  Césalptn  et  de  Fabio  Cotomna^ 
il  assura  en  plesieurs  etidroifes  dé 
^a  ouvrages  qum  n't  rien  appris 
que  delà  nature tnéAie»  On  IVu-^ 
riovt  p6ut*e'|pe  cru  «ur  sa  paro^  9 
s^l  n'avoit  pris  4u  peine  de  tKms-^ 
erive  des  pages  entières  de  ces 
deus  derniers  auteurs.  Il  moa^ 
rut  à  LoB€lMs  le   10  novembre 

fL  M0AI60T  (GlaudeBarth^^ 
iemi).,  né  à  Dijon  en  1^1 ,  mort 
daa^  la  nvéme  ville  en  ië§t  ,  a  eu 
beaucoupde  réputatien^iutrefois. 
On  a  de  lui  un  Roman  kistoriqUB 
assez  curieux ,  dans  lequel ,  sous  le 
titre  de  J^nn^iana ,  Dijon  ,  ïô^i» 
itt->4°  ,  il  trace  l'htstoire  des  déniÀi 
lés  du  cardinal  de  Richelieu  avec 
la  ntihe  Marie  de  Médiejs  et*Ges^ 
ton  de  France,  duc  d'Orléanl". 
Peur  snr<9»r  cet  ouvrage  ^oin^fet^ 
il  lautj  joindre  une  e<}Bclasioii 
de  trente-cinq  pAges ,  impi4iné« 
ira  ^1640*  IL  OP'bNf  mttrHitnuif  > 
in*folio,  Dijon,  i643.  IIL  Féri*- 
tcfUs  laerymcB y  Genève,  1625, 
isMQ.  C'est  4ines.ttii>e^soiitre  leii 
jésuites,  a^ee  oettedédioaise,  f^n 
tribut jeuUti4S4tMUMern\  Ge  iivrt 


?54 


MORL 


est  p6u' eûintmuii,  IV.  PoHitms 
m^aicœ  ad  ^ardinahm  Bichœ- 
kar/ij  Paris,  i6a8,  iri-4'*  V.  Ei 
grand  nombre  de  Lettres  latines 
$ur  diâTérens  sujels ,  imprimées  à 
Dijon  après  sa  mort ,  sans  appro* 
bation  et  sans  privilège.  Dans 
l'une  de  ces  lettres  ,.il  raconte  la 
violence  faite  au  docteur  Richer, 
cl  la  supercherie  dont  il  prétend 
que  le  fameux  P.  Joseph  so  servit 
pour  obtenir  de  lui  une  rétracta- 
tion. Le  P.  d'Avrigny  a  prouvé 
que  cette  impatation  est  une  véri- 
lable  calomnie  f^ojaz  Richer. 

*  n.  MORISOT  (  de  Dôle) , 
médecin  y  florissoit  vers  le  milieu 
du  i6*  siècle.  11  a  traité  toutes 
sortes  de  sujets:  grammaire,  rhé- 
torique, poétique,,  morale,  élo- 
quence, philosophie,  médecine, 
^g^Pgues ,  épigrammes ,  tout  lui 
étoit  égal.  JLîa  liste  de  ses  ou- 
vrages est  très-longue;  mais  voici 
ceux  qu'il  a  fait  imprifȣr.  I. 
Une  Interprétation  des  Apho- 
rismes  d'Hippocrate,  des  ^otes 
sur  Cornélius  Celsus^  un  £pi~ 
tome  des  trois  livres  de  Galien , 
Bàle  ,  i547»  1^'  ^^  Paradoxes 
de  Cice'fvn ,  U'aduits  en  gfec,aVec 
des  notes,  Bâle,  i547-  ^1*  Quatre 
livres  de  Colloques  latins  pour 
les  opposer  à  ceux  d^Ërasme  , 
Baie,  i55q. 

.  *  1.  MORLAND  (  Samuel  ) ,  né 
ilans  le  comté  de  Berks ,  fut  quel- 
i}ue  temps  sous-secrétaire  deXnur- 
low ,  eiqpiojé  par  Crorawel  dans 
jùiiiiérentes  ambassades.  Morland 
éioit  son  résident  à  Genève  en 
1657. 11  publia ,  l'année  suivante , 
Pittoire  des  églises  évanséli' 
ffues  du  Piémont ,  in-ibl. ,  et  il  fut 
i^nvové  en  Savoie  pour  les  afiaires 
des  Vaudois.  £n  1660  il  sntvit 
.Charles  II  k  fireda,  et  les  ser- 
,vices  qu'il  rendit  lui  procurèrent 
Je  iitre  de  b.aromi<?t.  Eu  iÇgS  il 


MORt 

publia  Urini  of  conscience  ,  ^ 
un  petitin-i(o.  On  ignore  l'époque 
de  sa  moirt.  Son  iils  s'est  tait 
cunaoiireivftr  plusieurs  £Jipen^io/if 
de  Hiécamque. 

*  IL  MORLAND  (  Cieorge  ) , 
peintre  «nglais.  célèbre ,  iils  d'un 
artiste  de  Londres ,  4qui  ne  s'cm- 
plovoit   qu'à  faire  des  tableaux 
pour  des  ventes  à  l'enchère ,  na- 
quit en  1764»  et  mourut  en  1804. 
Le  jeune  Morland  acquit  ain»  une 
grande  facilité  de  pîneeafu  et  une 
exécution  rapide.  Mais  les  basses. 
liabitudes.qu'il  contracta  chez  son 
père  et  chez  ses  conûuissances 
prirent  racine  en  lui ,  et  influen- 
cèrent sur  le  genre  de  son  talèat. 
Cependant  ses  tableaux  n'en  fn-» 
rent  pas  moins  estimés  et  recher- 
chés ;    mais  beaucoup  de  gens 
profitèrent-  de  ses  fréqueus  mo- 
mens  d'intempérance  pour  avoir 
de  lui ,  h  très-vil  prix  ,  des  mor- 
ceaux d'une  valeur  inappréciable» 
La  plupart  de  &^s  meilleurs  to- 
bleaux  ont  été  faits  dans  des  ca- 
barets pour  payer  sa  dépense ,  oa 
dans  des  prisons  pour  obtenir  sa 
liberté  :  c'est  aussi  dans  une)f>ii- 
sou  qu'il  est  mort.  Sa  femuie  ne 
lui  a  survécu  que  deux  jours.  Jjeft 
tableaux  de  cet  artiste  incompa- 
rable sont  toujours  de  fidèles  le- 
présentations  de  la  nature  gros- 
sière ,  ou  des  scènes  de  la  vie  hu- 
maine :  nul  autre  n'a  su  mieux 
que  lui  représenter  une  cour  de 
terme ,  des  paysages  champêtres, 
des -bestiaux  ,  des  pêelieurs  ,  des 
coiitiebandiers  sur  le  rivage  de  la 
mer,  etc. 

*ni.MORIAND  (N,),nék]Nam 
ci ,. embrassa  très-jeune  la  carrière 
militaire ,  se  signala  par  plusieurs 
bravoure»,  et  parvmt  au  com- 
mandement dea  chasseurs  de  la 
garde  impériale  à  Fépoqueoiile 
pxkice  Ciigène  fut  app^^  enlf#i 


F 


MÔRL 

lie  comme  ▼ice-roi.  Morlant!  sui- 
vit IVrapereur  eu  Âllemagoe  en 
<ej)tembre  i8b5  .  y  donna  de  tiou- 
celles  preuves  tîe  courage ,  et  fut 
tné ,  le  1  décembre  ,  à  la  bataille 
d'Auslerlilz.  L'empereur  ordonna 
que  son  corps  fiU  embaumé ,  pour 
être  rend  a  h  sa  Ta  mi  lie.  Lescauons 
riisses  ,  dont  les  coups  Pavoienl 
atteint ,  firent,  partie  de  son  con- 
voi funèbre.  L'empereur  ordonna 
aassi  en  février  1806  qtie  Je  quai 
du  Mail  à  Paris  porteroit  désor- 
mais le  nom  de  Morland.   ' 

t  MORJ.EY  (George) ,  ëvéque 
anglican  ,  né  à  Londri^s  y  d,e  pa* 
rens  nobles  ,  chanoine  d'Oxiord 
tn  1641  7  demia  les  re\eijus  de 
son  canonical  au  roi  Charles  I"', 
alors  engagé  dans  la  guerre  con- 
tre tes 'troupes  du  long  parlemc^ut. 
Quelque  temps  ap.ièà,  ceprmce  i 
étant  prisonnier  à  liamptoncourt, 
employa  le  docteur  Morley ,  pour 
engager  l'université  d'Oxford  à 
De  point  se  soumettre  à  une  visite 
illégale.  Ayante  ménagé  cette  af- 
faire ,  il  irrita  les  an ti- royalistes  , 
et  fat  privé  ,  l'un  des  premiers  , 
(lèses  emplois  à  Ondbra.  Il  quitta 
l'Angleterre  et  se  rendit  à  lia 
Haye  astprès  de  Charles  II ,  qui 
avant  été  rétabli  sur  le  troue  de 
ses  ancêtres  ,  pa3'a  le  zèle  de  ce 
Ddèle  sujet  par  jta.nomiuution  a 
l'évéché  de  Worcester,  el  ensuite 
il  celui  de.  Winchester.  Ce  prélat 
mourut  le  29  octobre  1684  >  à  87 
atis^api^  avoirfait.de  grands 
biens  dans  soa  diocèse.  On  a  de 
lui  des  Sermons  et  des  .Lettres 
écrîfes  en  lapn  ,  i683  ,  in-4"« 

t  MORLIÈRE  (Jacques- 
Louis-Auguste  de  la) ,  sieur  de 
La  Rocbette ,  ehevalier  du  Christ , 
et  ancien  mousquetaire  ,  habletir-, 
nouvelliste  ,  grand  conteur  , 'par- 
lant haut  et  beaucoup  ,  né  k 
Gi'enoble,  et  mcH-t  a  Paris  en 
Vfi^t  étoit  un  de  ers  homme»  qui 


MORL 


!55 


I  jonent  un  rôle  dans  les  cafés.  Sa 
fortune  n'avoit  jamais  été  con^ 
sidérable,et  ilJ 'a  voit  dissipée  pres- 
que enlièrement.  On  a  de  lui  quef- 
qiies  rohians  ,  dont  le  plus  con- 
riu  est  jén^ola  ^  Paris  ,  174^*» 
1  voL  in-f  a  ;  et  Ife  plus  mauvais^ 
les  Lauriers  ecclésiastiques  cet 
Campagnes  de  l'abbé  de  T^ ,  fa- 
ris,  1748  ,  in-ia.  Comme  ce  livre 
otoil  Irès-olier  et  trcs-défendu  l 
il  fut  ref'heichd  par  les  libc^rtinsl 

•Angola  es!  un  peu  plus  gazé  ,  et 
a  été  lu  plits  fong-temps,  quoi- 
qu'il ne  le  méritai  guère.  I/CS 
comédies  du  chevalier  de  La  Mor- 
Hère  ,  le  Gouverneur ,  joué  en. 
ïjSi  ,  lu'  Créole  ,  V Amant  dJ- 
cuise  y  eurent  encore  moins  de 
lecteurs  que  ses  Romans.  Cepen- 
dant Tauteur  n*en  faisoît  pais 
moins  impudemment  la  critique 
de  toutes  les  pièces  nouveiîes  e^ 
de  tous  les  poètes  dramatiques 
qui  valoient  mieux  que  lui.  ^fous 
ne  citerons  aucune  des  brochurcis' 
éphémères  que  son  esprit  de  cen- 
sure produisit.  On  lira  avec  plu^ 
de  liis^^vsQirÂfirz a-Nadir ,  r ^^î)  » 
4  vol.  in-iQ,  relation  df s  der- 
nières expéditions  de  'Xharnas- 
KouH-Kun  ,  quoiqu'on'  ne  piîisie 
guère  compter  sur  sa  ^X'racilc.      * 

*  MORLTIV  (  Jnachim  )  ,  mf- 
nistre  lutliérien  ,  né  en  'i5i4  >  «*" 
mort  évoque  de  la  province  de 
Samhie  en  1671  ,  éprouva  quel- 
ques persécutions,  pojir  ses  opi- 
nions religieuses.  J^es  disputer 
théologiques  dans  le^inuellesi  il 
«engagea  lui  attirèrent  beauconjv 
d'euneinis  ^  aigrirent  son  carac- 
tère ,  et  lui  firent  éprouver  .des* 
disgrâces  qu'il  auroit  pu  éviter 
en  mettant  dans  la  discussion  plus 
de  calme  et  de  modération.  On  a 
de  lui  un  srand  nombre  d^oètvra* 
g^s  polémmues  et  de  controverse  » 
qui  eurent  de  la  vogue  à  l'éjjof^ue 
ojk  ils  pururent» , 


>5$ 


MORBî 


t  MQRUNÏ  éJérdme ) ,  ne  k 
Jîaplof,  auteur  u'uq  Recueil  cou- 
tenaAt  qy^tre-vinglii  nouvelles, 
«t  yipgi  ^oméijlies,.  imprimé^  à 
Haplès  saiisi  date  ,  trois  parties 
èa  un  vol.  In^'^j  réimprimé  (ianii 
19  mômè  ville  ea>i5'^o)  in-^*»  Cet 

»  MOBMf  NDO  C.J^ean  -  Franr 
019  ) ,  architecte  florentin ,  né  en 
^55 ,  étudia  sop  art  sous  le  ce* 
^èbre  jçan-Baptîste  Ajberti,  et,, 
ttprè?  aroir  fait  quelque  séjour  k 
Itome,  il  alla. à  ]\aples.,  ou  il  de* 
vint  féiaule  ^t  l'^»nii  de  deux  fa- 
Wixit  architectes  de  çejt^  villp , 
j^oveilo  d%  san  ]LiicaQO .,.  ^  Ga- 
briel d'A^uolo.  Appelé  en  Es- 
ÊagP:^  P^r  Eerdlnand-le-Catho- 
que ,  xt  présida  h  la  constifuctioa 


l 


l 


tu  p^lai?  du  voi  et  de^j^uel^ues 
IgHi^es^  ;.  mais  il  s'occiu)a  princir  ' 


u)a  pnncis- 
latemeut  àiçlianî^r  et  a  jouer  du 
uilii  ee  qui  déterminale  monjarr 
que  à  le  nom rajer  spn  premier  ar- 
«Iniec^e,  et  son  premier  musicie», 
tmplois  qui  liu  procurèrent  une 
fortune  conaidcraWe-  De  i^Btoiu; 
à  Pfaples ,  V érection  de  plnsieurig 
palais  «t  d'aj]tre«  ^édifices  lut  con- 
tée h.  ses  soin>  , jet  il  fit  rebâtir  el 
embellir  à  ses  dépens  Tcjjjtise 
délia  Stella  (  ou  de  l'Etoile  }  ,  et 
la  dota^  magXlifiquenMnt*  XI  ixi%u- 
«ttteu.^554^ 

*MORiVlï!LE  (Joseph),  ccclé- 
sias(iqu^.du  .17*  siè^,  oublia 
JLa  desiuiziûftB  dislla  città  ai  Sa* 
poli,^  0  (Ul  sua  ametùs&imo  siio^ 
et  delï  antichità  di  f^asaiwla  ; 
OUinçem^  del  mante  ^és,uviO'^ 
^  délie  ^tragi  ,  e  rovinç  iChe  h» 
JiiÉtone'  tempiantichi^  mûderm^ 
Cet  ouvrage  es^t  curiau»  pa,r  W« 
r/^cberciies  do  l'auleiu:  «t  pi^ 
le^  reu£H^igpeut^s  q^'A>Q-  peut  j 


MOR» 

Uhtk  «vocat  au  ^tle^^g^t  df^ 
F^ris ,  né  ^  Tours  ,  fréq,ueni:a  Iç 
barreau  près  de  40  ans.  Sa  pro-  - 
bité  ^t  30Q  érudition  lui  drentui^ 
jo^fXL*  U  cultiva  les  mus^  au  m,ij- 
Iw  des  épines  deia  çhipai^e.  S^ 
PUi'mge^  dp  droit  ont  été  imprir 
lués?  P^ris,  i']^iTi']%^,en  ijou 
in  -  foi-  0;?  ^  encore  de  lui  un 
rççueil  de  ses  ye.ra,  inlituié  ffi- 
rice  Jorer^es  et  Blpgia  HIust 
trium  tQgaCorum  QatUœ  a^  annç 
i5oo  ,  epr  veierihus  fçherli^  aue- 
taris,  Paris  1619,  j,n-8° ,  parc^ 
qu'ils  étoient  le  fruit  de  ses  amu- 
iè«»e<i5  neiïdcmt  Ie«  vacariions  du 

Cais*.  Ils  ebntMmaetyf  Im  «logCA 
I  géi) s  de  mbo  qui  avetenr brtllé 
avec  édfirt  en  Ftsmeè  ^épui»  i5o€r« 
n  fn^urm  vet9  1*  lin  de  jam  4  Sue^ 

^n.  MORNJlk¥  iMette  de)  , 
évèefeee  d^rlëanA  etf  1&86  ,  pftià 
éJTAttxerre,  et  chaneiïlier  <fe  France 
smiS'Plii4ipp«4€4e4.  lj0»di&èrenà 
q^i  éokcèvent  «BtiK»  <Mii  p«pe  et  le 
pape  BonifflceWirdoBoèfeRf  liétt 
ft'Mtiniaj*  de' n^ititmtaeiftt*  dans  It 
9€3€rét  de  'C&Sf  d^ate  ;  il  asftistft  k 
oefte  fametise'  asftvniblëe  qpie  le 
rM  ttïrt  am  Loiiv«e  le  3>i  jwivin* 
YâgS^ ,  etR  «oasDfivil termine évè- 
qued^AuKen^  ik  itt 'C4H|«altatM)Q 
qui  T  Ait  faite;  il  fut  etisviite  eo- 
v&^  à  'Boitte  pour  i«i«^  difeter 
lé'tem*» fl«tqa«l  te  |M«p«  a>iN)it  m- 
dKqué- le*  concile  ^nértfl.  De  t«^ 
tiéMt  de  I\om« ,  il  Jt  d*în«tile$i 
tentatives  pour  edneiHey  le  çap« 
et  le  foi'î  n'e»  oyani  p«  ^«wmt  k 
bout 9  iiripstyi  Bdéle  k  son, prince, 
et^cn  donna  de  grandes  preuTc;^ 
da9^  plus  d'anfi  occasioa»  Mor»- 
nsiy  Dio«irut  en  i3o6  »  ^ipiè&avoic 
ikit plusieurs  fondatiop&  k  Pé^is^ 
d^Aiixerr».  Oa  vovoit  d^ns  le 
çkoBfkie  de  la  caib^ab.  (fe  ceUo^ 


*e}^Tietïr  dû  Pleâsis-afeirly  ,  lié  à 
ttokt  DU  Bfehirf  ,  duns  la  Haruie* 
Noriit^iitKc,  1^5  ftoTcmbfë  r54<)> 
élevé   «  ^sti»  >  y  fit  tl^s   pro- 
cès mpvAes  dW  les  btîfeà  -  let- 
Ses  ,  îe»   fengues    èavàiitfrs  ,  et 
d«6$  fti  théobçie  ï  <:e  qui  étoîl 
àiars  \m  prodige  <feh*  un  gèntiU 
àôfiutie.  On  lé  destmd  tl'abord  k 
FEgltâé  imats  sa  mèire,  qi^i  profes-» 
ffoh  seer^mont  la  réligiôti  prfir* 
léâitiiiDte,  larfen  ayant  imnrittté  le» 
pHftUÎpës  ,    hii  ferirta  Ta  porte 
lie»-  d^pttités  ecelé$(ft6tif|ttes ,  ^ue 
êbn  éiwif ,  ses  tklexts  et  sa  n^'ts- 
firnee   4u*  proiHettoîifut.   Ap*è5 
le  'tttl»$ftcre  de'  is*  Sàint-'Bartlié-» 
levfti,  J^hiHppe  de  Mômay  pàt- 
CéiïtvLt  i'hàlté  ,  VAlleiUftgue  ,  las 
Pàrs-Bàs  et  rÀngletefre ,  et  ces 
toyagès  eurent  pmtf  lui  autant 
i^ùtiHté  qitë  à-SL^ément  Le  roi 
ileNavWre  ,  sî  chéri  deônis  sotti 
le  ntmi  life  l^iirî  IV  ^  ttoU  alors 
felref  do  parti  pfotestétrt  :  Moroât 
riftft^a  à  lui ,  et  le    Sortit  tfe 
8^  pliifli^  ëtéèstm  épée.  Ce  fut 
lai  ^e  eé  ititmàrque  emt^^a  1 
ÎElizRBeth',  reine  d^ângfetefre.  Il 
ii^illi  jaliiaîs  d'àmtres  înstriiettofls 
de  son  nraltre  <|u'im  blanc-seing* 
11  Téii9sit  dans  presque    toutes 
91^  négdetatiei».  Momay  ehérish- 
|Dit  tendrement  Hcurî  IV ,  et  lui 
|>arfdït  Comme  k  vtn  *rtii.  Aprëfi 
§u'd  èïrt  été  bledsé  k  Anmale  ,  îA 
Itti  écfWit  ee&ntots  :  «  Sire ,  totw 
«re^  aSM«  lëit  rAletUndre,  il  est 
tem^  l|Qé  toi!»  iîisiHeir  le  Gésar. 
€^8t!lhtni»k  ntodrtr  pwir  tcrttfe 
Majesté,  ete.  Voti»  est  gtoii-e  k 
^àos ,  Sîrfe  ,  de  wre  potn-  n^a^  , 
<ft)*oate  tè«s  dire  que  Ce  tiôfus  est 
4ev0ir.  *  Ce  fidèle  snjet  n'bublh 
tien  p'oUr  aplanir  lé  «bemin  du 
%tètaè'  h  te  prince.  Mais  lorqu*il 
^n^  dç  reii^Dti ,  il  lui  eu  6t 
é^  iM's  reproche»  ,  et  se  retira 
4ti±cour.  Cependant  Henri  !▼, 


MÔR?^ 


i^f 


mement  sensible  h  Titi&ultei^uî  lui 
ftrt  faite  en  i5ç)7  par  iingeniHbom'*' 
me  nommé  Saiut-PhaF ,   qui  luf 
donna  desf  conps  de  bâton  et  le 
laissa  pour  mort.  Momay  demân» 
da  justice  an  roi ,  qtii  lut  Ût  eett« 
réponse  (  monument  aussi  pré- 
cieujt  du  eourageque  de  la  bonti 
de  Henri  Vf):  «  Monsreor^n  Pies- 
i\s  ,  j*ai  un  exti*ômé  déplafisir  dé 
f  Outrage  t\n&  vous  aveï  reçu  ,  aitw 
quel  je  participe  Comme  rôi  éî 
comme  votre  ami.  Pour  le  pre* 
mier ,  je  vous  en  fc:rai  justice ,  et 
k  moi  aussi.  Si  je^néportois  q;jfe 
îe  second  titre ,  vous  n'en  avet 
nnl  dé  qui  l^epée  fAt  pins  prêté  k 
dégaltner ,  ni  qiiî  y  portât  sa  vie 
plus  gaiement   que  moi.  Teti&t 
cehi  pour  constant ,  ou'en  effet 
je  votis  rendrai  office  ae  roï  ,  de 
maître  ,  ètd^ami ,  elc;.  etc.  a  Lé 
science  de  Morttây  ,  sa  vàltetir  et 
sa  probité  le  rendirent  le  chef  et 
Pâme  du  parti  protestant ,  et  la 
firent  appeler  le  pape  des  hu- 
guenots. 11  défendit  fes  dôgmeâ 
de  sa  stct^  de  vite  v6Î)t  et  pat 
écrit.  Vn  de  ses  livres  sur  les 
abus  de  la  messe  ayant  âonleyé 
ton»  les  théologiens  calboiiqiVës  , 
il  ne  voulut  répondre  k  ^enrs  6efi- 
Sures  que   dans  une  conférenéô 
publique.  EUe  fut  indiqaée  en 
i6»b  k  Pontaineblea^i ,  où  la  cour 
dèvoh  être.  Henri  ÏV ,  qm,  avoît 
reiiOnCé  an  protestantisme  et  qui 
youloit  plârre  au  pape,  ne  s*Opposia 
t)oirtt  k  cette  conférence  comm« 
il  î'aoroît  âà  faire  ^  Car  de  pa- 
reilles conférences  n'ont  jamails 
produit  de  résultats  utiles  ;  il  mori- 
tra^  soii  désir  d'y  voir  le  parti  ca^ 
tholique  triompher.  Tout  fut  atC 
rangé  en  conséqnent<^ .  13 a  Pferrdn, 
ëtéque  d'EvrëUx  ,  étoitf  le  cham- 
ipion  qu*on  oppnsa  k  Mornay  ;  i| 
préien<fit  démontrer  disins "l'oit- 
vrage  de  ce  dernier  la  fansseié 
de  cinq  Citations.  On  se  borna 

tnsiaàLt-  i  efl^  ottmînèi:  soitaittté  ; 


ai56 


MORN 


enfin  il  n'y  eu  eut  que  iienf  d'exa- 
miuées.Ou  sediputa  suruesinots, 
jrnr  leurs  diverses  interprétations. 
On  oill'it  des  éditions  d'ouvrages 
^.ui  n'étoient  pas  celles  d'où  Mor- 
vay  avoit  tiré  ses  cilations.   On 
allecta  de  ne^oint  lé  prévenir 
iur  les  passages  qui  seroient  Tob- 
.  jet  de  la  discussion  ;  de  sorte  que 
celui-ci  n'éloit  point  préparé  à  la 
déiièuse.  £mu  par  la  pensée  de 
»e  i^oir  en  butte  à  une  intrigue 
de  cour  ^  après  avoir  rendu,  pen- 
dant vingt  ans,  des  ser^'ices  érai- 
i»«ns   au  roi  ,    il  se  troubla  et 
détendit  assez  mal  sa  cause ,  si 
i\m  en  croit  Sully  ,  qui ,  dans  ses 
OFconomies  royales ,  ne  dit  point 
que  sa  cause  lut  mauvaise ,  mais 
i^u  elle  fut  mal  déiéndue.  11  ajoute 
que  Henri  JV  lui  dit  :  «  Eh  bien  ! 
q^ne  vous  en  semble  de  votre  pape  ? 
—  Il  me  semble,  sire  ,  répondit 
Sully ,  qu'il  estpluspape  que  vous 
r<e  pensez  ;  ne  voyez-vouspas  qu'il 
donne  an  chtipeau  rouge  à  M, 
ù'Evreux.  »  La  nuit  mit  fin  à  cette 
conférence  qui  ne  dura  que  quel- 
c^ues  heures.   La  cour ,    j»^uivaut 
ti;>nplan,  décida  que  IVlornay  (';loit 
vaincu»  Les  |>rotestans  soutinrent 
le  contraire  i  il  y  eut  plusieurs 
.ottvrages  publiés  pour  et  contre 
Tuu  et  l'autre  champions  de  cette 
dispute.  (  P^oy.  la  Vie  de  Philippe 
de  Mornay ,  livre  11,  sous  l'an 
»6oo ,  et  les  OlCcouomies  royales 
de  Sully;  in«- 12  ,  tom.  Il ,  cha- 
pitre  XCVL  )   11   s'étoit  vanté 
de  faire  voir  clairement  près  de 
'   cinq  cents   fautes  dans   le  livre 
'de  son  adversaire ,  et  il  tint  sa 
parole*  «Vérifier  une  multitude  de 
passages  amassés  par  des  compi- 
Kiteurs  y  gens  ordinairement  peu 
exacts,  comme  Tobserve  Meze- 
ray ,  et  ne  se  souciant  pas  de 
fournir  de  bons  matériaux  pourvu 
qu^ls  en  fournissent  quantité  ,  » 
^toit  une  entreprise  trop  hâsar- 
flause  pour  Mornay ,  qui  n,e  ^'4' 


MORN 

toîtpoint  donné  la  peine  d'exauaî-^ 
ner  les  originaux.  Les  calvinistes 


pour  conistater  leur  défaite  y  il  ue 
laut  que  lire  ce  qu'en  dit  le  duc  de 
Sully  ,  zélé  protestant  y  dans  se» 
Mémoires.  (  /^oj-ez  Perron  ,no  I.  ) 
Cette  conférence  ,  loin  d'éteindre 
les  différens  ,  ne  produisit  que  de 
nouvelles  querelles  parmi  les  c ou^ 
troversistes  ,  et  des  plaisanteries 
parmi  les  incrédules.  Un  ministre 
huguenot ,  présent  à  la  confé- 
rence ,  disoit  avec  douleur  à  un 
capitaine  de  son  parti  :  «  1^'é* 
vêque  d'Ëvreux  a  déjà  empprté 
plusieurs  passages  sur  Mornav. 
—  Qu'importe  ,  repartit  le  mili'^ 
taire  ,  pourvu  que  celui  de  Sau- 
mur  lui  demeure  ?  »    C'étoit  uu 

Sassage  important  sur  la.  rivière 
e  Loire,  dont  du  Plessis  étoit 
gouverneur.  Ce  fut  là  qu'il  se  re- 
tira ,  toujours  occupé  a  défendre 
les  huguenots  ,  et  à  se  rendre 
redoutable  a ux  catholiques.  Lors- 
que Louis  Xlll  entreprit  la  guerre 
contre  son  parti,  du  Plessîs  lut 
écrivit  ponr  Ven  dissuader.  Après 
avoir  épuisé  les  raisons  les  phn^ 
spécieuses  ,  il  lui  dit  :  <f  Faire  la 
guerre  à  ses  sujets ,  c'est  témoi- 
gner de  /la  foiblesse.  L'autorité 
consiste  dans  l'obéissance  paisible 
du  peuple  ;  elle  s'étabUt  par  la 
prudence  et  par  la  justice  de  celui 
qui  gouverne.  La  tbitredes  arme^ 
ne  se  doit  employer  que  contrf 
un  ennemi  étranger.  Le  feu  roi 
auroit  bien  renvoyé  à  l'école  des^ 

ÏSremiers  élémens  de  la  poL tique 
es  nouveaux  ministre^  d'état , 
qui ,  semblables  aux  chirurgiens 
ignorans ,  n'auroient  point  eu 
d'autres  remèdes  à  proposer  que 
le  fer  et  le  feu  ,  et  nui  scroieut 
venus  lui  conseiller  de  se  couper 
un  bras  malade  ;*vec  celui  qui  est 
esi  bon  état.  »  Ces  remoatrancti^ 


MOIN 

àe  Mor»ay  ne  produisirent  rien 
ouè  la  perte  de  sonlgouvernenient 
Oe  Saamur  ,  aue  Louis  XITl  lui 
ôta  en  1621.  il  mourut  deux  ans 
après,  le  1 1  novembre  lôaS  ,  dans 
^a  baronnie  de  la  Forêt-sur-Seure 
en  Poitou  ,  laissaot  de  la  mar- 
quise de  Feuquières  un  fils ,  mort 
en  f  6o5  ,  et  trois  filles  ,  dont  la 
dernière ,  épousa  le  duc  de  La 
Force.  L'erreur  n'eut  jamais  de 
soutien  plus  capable  de  Faccré- 
diler  que  Momaj. 

Censeur  des  coartisans  ,  mais  à  la  cour 

aimé  , 
FUr'vniicniideRomef  et  de  Rome  estimé  « 

Momajr  passa  ,   selon  Voltaire , 

Eour  le  pins  vertueux  et  le  plus 
abile  nomme     que    le     calvi-  I 
nisme  eût  produit.  C'est  ainsi  qu'il 
le  peint  dans  sa  Henriade  : 

17<m  moins  prudent  ami  que  'pliilosophe 

austère, 
Moroay  >ut  l'art  discret  de  reprendre  et 

de  plaire 
Son  exemple  inittuisoit  bien  mieux  que  ses 

discours  ; 
Les  solides  vertus  furent  ses  seules  amours, 
▲vide  dv  travaux ,  insensible  aux  dcUces  , 
Il  match  ait  d'ua  pas-  fcune  au  bord  ^cs 

précipices, 
lama:»  l'air  de  la  cour  et  son  souffle  infecté 
M'altéra  de  son  cœur  l'austère  pureté  : 
Belle  Aréthuse  ,  ainsi  ton  onde  fortunée  , 
ilottlean  sein  furieux  d'Amph^trice  étonnée, 
17c  cristal  toujours  pur  et  de»  dots  toujours 

clairs  , 
Que  jamais  ne  corrQmpt  i'aaertuiiie  des 

mers. 

Hnét  ne  juge  pas  Momay  aussi 
£tvorablemeut  que  Voltaire  ,  qui 
Yraisemblablemeqtdans  ses  éloges 
s'est  un  peu  laissé  entraîner  par 
l'euthovtsiasme  poétique.  Comme 
l'impartialité  exige  que  nous  ex- 
posions^ le  pour  et  le  contre ,  nous 
rapporterons  ce  que  dit  le  savant 
évéque  dans  le  n**  57  de  son  Hue» 
tiana*  !«  lecteur  sage  n'adoptera 
ni  ne  rejettera  entièrement  des  cen- 
sures auxquelles  le  zèle  épiscopai 


peut  avoir  eu  queiqne  peirt.  «  Dit 
Plessis-Mornay  ,  dont  les. hugue- 
nots ont  tant  vanté  le  savoir  et  la 
capacité,  étoit  bien  éloigné  du  mé- 
rite qu'ils  lui  ont  attribué.  Il  leur 
étoit  utile  par  Testime  que  Henri 
IV  faisoit  ae  lui ,  par  son  gouver- 
nement de  Saumur ,  et  par  le  cré- 
dit qu'il  avoit  dans  le  parti*  Pour 
mieux  établir  son  autorité  et  la 
rendre  plus  respectable  ,  et  per- 
suader au  public  qu'il  n'étoitpas 
huguenot  par  intérêt  ni  par  enga- 
gement y  mais  en  connoissance  de 
cause,    ils  voulurent  aussi    lui 
iaire  une  grande  réputation  dans 
les  lettres  ,  et  l'ériger  en  savant 
du  premier  ordre.  Pour  parvenir 
à  Ce  but ,  ils  faisoientdes  extraits, 
etluifouroissoientdes  matériaux. 
Il  les  mettoit  en, œuvre,  et  ré- 
pandoit  dans  le  public  des  ou- 
vrages qui  étoient  suivis  des  ap- 
plaudissemens   et   des  acclama- 
tions de  toute  la  cabale  ;  ^ais  les 
bons    connoisseurs  ne   sj  lais- 
soient    pas    surprendre.    On  y 
trouve  des  passaffes  entassés  sans 
discernement,  des  raisonnemens 
ibibles  ou  faux  ;  nulle  exactitude 
dans  le  choix  des  matières  ;  et 
par-tout  des  marques  d'un  homme 
Superficiel,  se  commettant  légère- 
ment ,  et  donnant  prise  sur  lui. 
C'est  ce  que  le  cardinal  du  Per- 
ron sut  bien  remarquer  ,  et  sut 
bien  relever ,  à  |a  honte  étemelle 
de  ce    savant  masqué.    Scaliger 
même  ,  quoique  zélé  pour  le  par- 
ti ,  ne  put  se  taire  de  cette  su«r 
perchene  qu'on  vouloit  faire  au 
public  ,  et  il  lui  échappa  de  dire 
que  du  Plessis  ne  sa  voit  ni  grec  , 
ni  '  hébreu  ;  mais  ce  mot  ayant 
été  releivé^et  pris  en   mauvaise 
part,  il  le  retracta  ,  de  peur  de 
se  faire  des  affaires  ;  mais  on  sut 
bien  à  quoi    s'en  tenir.   Le  roi 
Henri  IV,  quoique  afiècttonnépoiu' 
du  plessis,  son  ancien  serviteur, 
ne  lui  di»si4au2a  pas,  avant  cette 


^ 


a;|o 


MORSC 


oonCérenoè  tcanibleiise  et  rttî- 
neuse  ii  taule  la  sci'.te  »  qu'il  s*é« 
foit  eoffo^  ôttns  uo  mauvais  pâa  ; 
maïs  U  se  UÎMa  eatralnef  Dar  m 
¥«ililé.  Il  ^toit  plus  4«pAble  de 
donaer  uo  bon  eOnsetl  ^(tte  de  ït 
preodre  ou  dç  le  suîtré.  Ou  a  <fe 
loi  ,  l.  Un  r/wV  «h?  tSmahm- 
risUe ,  i6o4»  iv^rol.  ILUnTmiA^ 
1^  4a  vérilé  de  la  fvUgè^n  chré* 
tienne ,  iii-8<'.  IIL  Un  livre  m-* 
litulë  Le  mystère  d iniquité  ^ 
10-4" •  L'objet  de  ce  livre  eat  dâ 

Froarer  que  le  pape  Paul  V  est 
autechri«t.  On  voit  après  le 
titre  une  figure  ée  la  tour  de 
Babel,  bâtie  sur  pilotis,  it  la- 
quelle^ on  met  le  feu  :  •  eété  pa- 
roituB  jésaite  dont  Viiv  mélan- 
'  colique  annonce  la  cbute  pro- 
chaine de  Tédifiee.  Ilepiiia  Lu- 
tber  r  1^^  protestahs  d'AilemagDe 
et  les  calvinistes  de  France  ne 
cessèrent  de  prédire ,  d'aouëe  en 
année  la  ruinO  de  Babyloite  (  car 
C*est  aiitsi  qu'ils  eppeloient  l'Ë- 
glise  tto'naine  ).  l^es  ministres  des 
deux  religions ,  aujourd'hui  plus 
•âges  et  plusmodél^ét> ,  rougissent 
des  ^%ces  db-  leurs  prédéees- 
fcurs  y  et  il  est.  bien  étonnant 
qu'un  homme  tel  que  Moniaj 
les  partage.  Maïs  l'enthousiasme 
et  le  fanatisme  égarent  les  meil- 
leurs esprits.  IV.  Un  IHscoHts 
sur  le  droit  prétemlu  par  ceux 
de  Ul  maison  de  Guise ,  in-S". 
V.  Des  Mémoires  instructifs  et  eu* 
lieux,  depuis  157a  jusqu'en  16^9, 

Suatre  volumes  in-4''>  estimés.  Vl« 
^es  Lettres  écrites  avec  beaucoup 
de  forcfi  et  de  sagéâse,  publiées 
par  Valentin  Conrard  et  David  Li- 
gues ,  sur  les  matériaux  que  four» 
lût  Charlotte  Arbâleatre ,  épouse 
de  Momay,  publiés  par  Jean  Dail- 
té ,  ministre  protestant  y  et  imprt- 
ifk^  pqr  .les  £lïévirs  en  lôa^  A 
ces  quatre  volumes  in .-  4*  >  ^ 
joint  on  cinquièmci  mdme  format , 
intitulé  Histoire  de  M  f1ic.de 


MORO 

j  Philippe  de  Momay  ,   oraiiKisA 

I  par  les  aiiémes  »  et  imprimée  paiP 

leâ  Elaéviiis  en  1647.  ^'^'^  estpli># 

recommandabie    par  la    matière 

(|«e  par  le  st^le. 

'^  I.  MORO  (  Antélne-I^mare)  ^ 
né  en  16817  f  à  Saint  -  VîttMm  ^ 
terre  noble  du  Frioul ,  entra  dan» 
l'état  eeclési astique  ,  et ,  après  y 
avoir  l'cntpK  pl«sieurs  emplois  s 
ilobtitttlacure  deCorboloa^datts 
le  diocèse  dUdine,  qa'îl  goo^* 
veroft  avec  sagesse  pendant  plu- 
sieurs années.  11  mourut  en  1764* 
Moro  avoit  du  goût  pour  1  his- 
toire naturelle  qu'il  étudia  dans  les 
momens  de  loisir  t^e  lui  lais- 
saient ses  fonctions  ,  el  il  a  pu-* 
blié  sur  les  crustacées  et  lem 
mitres  cerp$  marins  un  onvraga 
en  deuic  livres  ,  qui  a  été  traduit 
en  français ,  et  une  lettre  apolo- 
gétique dn  même  ouvrage.  Oit  a 
encore  de  lui  une  Dissertation 
sur  ta  descente  de  la  foudre  des 
nuages  contre  l'opinion  du  mar* 
quis  de  MaCfei  .Les  manuscrits  qn'il 
a  laissés  sont  en  grand  nombre. 

*  IT.  MORO  (François) ,  Japo- 
nais, et  directeur  du  commerce  def 
Portugais  au  Japon  ,  fut  accusé 
faussement  d'une  conshiratioii 
contre  l'cmpefeur,  et  brûlé  vif  en 
1657,  en  protestant  jusqu'au  der- 
nier soupir  de  sa  parfaite  inoo^ 
cence.  Le  P.  Charlcvoix  a  démon- 
tré la  fausseté  de  cette  prétendue 
conspiration  et  du  roman  'qoé 
KoBm plier  a  ou  febriqué  ou  adoptd 
pour  l'aeeréditer. 

'^m.  MOIIO  (Jean-Baptistd 
d'Aicobi.o  tlei  )  ',  peintre  de  Vé-> 
rone ,  vers  le  milieu  dn  16^ 
siècle,  Jut  disciple  de  Françoii 
Torbido  , .  aumoimrié  Le  Moro  f 
et  grava  h-l'ean^forte  une  Smiie'* 
Famille  ,  Où  Saint  Joseph  sevoil 
à  une  ii^Uae,  d'après  Kaplia4^  te 


«• 


MORO 

Miartyre  desainte  Catherine  ^  d'a- 
près Bernard  Campi  deCréroooe, 
et  qiielques  Pajrsages. ,  d'après 
Le  Titien ,  etc. 

♦IV.  MORO  (Etienne),  jë- 
fuite  hongrois  ,  savant  mathé- 
maticien ,  assassiné  en  i^o4, 
par  les  Rasciens ,  à  Ginq-Egiises^ 
On  a  de  lui  Geographia  Panno- 
niœ ,  insérée  dans  Imago  Hunga- 
riœ  anttquœ ,  par  Tiraon^  qui  en 
fait  nn  grand  éloge. 

*  I.  MOROGJVES  (Sébastien! 
François    Bigot  ,   vicomte  de  ) , 
fils  de  J  acques  Bigot  de  La  Motte , 
conseiller  d'état  ordinaire ,  et  in- 
tendant de  la  marine  en  Bretagne, 
naquit  a    Brest  en   1706,  entra 
xlans  Tartillerie  de  terre  en  i')i^, 
présenta  en  1735,  à  l'académie 
des    sciences  ,   un  mémoire  sur 
l'application    de   la  théorie  des 
forces  centrales  aux  effets  de  la 
poudre  à  cauon ,   et  fut  nommé 
en  1735  correspondant  de  cette 
société  célèbre.  Entré  en    1736 
dans  le  corps  de  la  marine  ,  par 
le  conseil  du  comte  de  Mau  repas  , 
ministre  et   secrétaire  d'état ,  Jl 
lui  dédia  et  fit  imprimer  en  1757 
le  Mémoire  précédemment  cité , 
sous  le  titre  iïEssai  sur  VappU- 
cation  des  forces  centrales  aux 
effets    de  la  poudre   à   canon  , 
l^aris  j     un    volume    in-S»,     En 
1741     il    servoit    comme    lieu- 
tenant de  vaisseau  sur  le  vais- 
seau le  Bourbon  ,  qui  périt  avec 
Boulainviliiers  ,     son   comman- 
dant ,     et  fut     chargé    par    ce 
brave  officier  de  reconduire  un 
àes  canots  à  terre  :  peu  après  il 
reçut  la  croix  de  Saint -Louis. 
Ajant  épousé  en  1745  Marie  de 
Bodineau  ,    fille    au    baron  '  de 
Meslai ,    lieutenant  -  général    et 
inspecteur-général  de  l^artiilerie 
française ,  ilcontinua  à  servir  dans 
lamarine.  En  i759ilcommandoit 
k  vaisseau  le  Jk[agnifiqu€ ,  for- 


MO  RO  241 

mant  Tarrière-garde  de  Parmée 
sous  les  ordre»  du  maréchal  de 
Confia DS  ;  et  après  avoir  soutenu 
tout  le  choc  du  combat  dans  la 
fatale  journée  du  20  novembre  , 
et  avoir  à  lui  seul  combattu  trois 
vaisseaux  de  ligne  anglais  à  la 
portée  du  fusil ,  pendant  plus 
d'une  heure ,  il  parvint  à  se  dé- 

§ager  et  a  reconduire ,  a  la  faveur 
e  la   nuit ,  son   vaisseau  .  dans 
la  rade  de  Tîie  d'Aix.  A  la  pra- 
tique de  l'art  militaire,  le  vicomte 
de  Morognes  joignoit  la  plus  sa* 
vante  théorie  ;  ce  qui  le  fît  nom-* 
mer. en  1752  directeur  de  l'aca- 
démie de  marine  lors  de  la  fon- 
dation de  cette  société.  En  176^ 
il  publia  un  Traité  de  tactique 
navale  ,  ou  Traité  des  évolutions 
et  des  signaux  ,    1  vol.  in  -  4'* 
Cet  excellent  ouvrage ,  qui  mit 
sur  la  voie  des  découvertes  qui 
furent   faites  .depuis  dans  cette 
importante  brauche  de  l'art  mi- 
litaire ,  fut  accueilli  très-favora- 
blement de  tous  les   marins ,  et 
en   1767  fut  traduit  et  imprimé 
de  format  in-4°  dans  les  langues 
anglaise  et  hollandaise.  Son  au- 
teur eut  encore  la  gloire ,  en  1 76g , 
d'être    le  principsil .  restaurateur 
de  Tacadémie  rojrale  de  marine  ^ 
et  d'en  être  nommé  membre  ho- 
noraire.'  Les    grandes   connois- 
sances    que  de    Morognes    réu- 
nissoit ,  tant  dans  l'artillerie  qu9 
dans  la  marine,  le  firent  nonïmer  » 
en  1764,  chef  d'escadre ,  et  com- 
missaire-général (le  Tartillerie  de 
la  marine.  Bientôt  il  perfectionna 
ce  corps  nouvellement  formé ,  et 
en    1771    il  fut  élevé    au  grade 
de  lieutenant-général  des  armées 


espoir 

nistre  de  la  marine ,  et  la  pro- 
messe de  la  grande  croix  de  l'or- 
dre de  Saint-Louis  ;  mais  >  plus 
mihtaice  que  courtisan  ;  il  ne  put 

16 


-.  I 


n^i 


MORO 


résister  aux  intrigues  qui  se  suc- 
cédoientGontinuellemeiEitsarki  fin 
tîu  règne  de  Louis  XV  ;  il  fût 
disgraci/é  ,  et  se  retira  h.  sa  terre 
de  Villà'alKer  près  Orléans,  où 
il  mourut  en  1781  ,  emportant 
avec  l'estime  et  la  reconnoissance 
des  marins  les  regrets  de  ses  amis 
et  de  ses  parens ,  dont  il  avoit 
lait  le  bonheur.  Outre  les  deux  , 
ouvrages  qne  nous  avons  cités  , 
de  Morognes  a  laissé  plusieurs 
MémoU^s  insérés  dans  re  Recueil 
de  ceux  de  l'académie  des  scien- 
ces. TAin  a  pour  objet  de  rendre 
salubre  l'air  dans  lia  cale  des  vais- 
seaux ,  et  un  autre  est  relatif  k 
rhistoire  naturelle.  Il  a  aussi 
laissé  plusieurs  ouvràgei  manus- 
crits,  qui  sont  restés  entre  les 
mains  de  sa  f Emilie ,  et  une  Col- 
lection de  modjèles  rc^âtift  k  Par- 
tillerie  et*  k  la  marine  ,  qui  fait 
mjiintenant  partie  du  cabinet  des 
modèles  de  Brest. 

*  If.  MOROGNES  (  Jacques 
Adrien-Isaôc  Bxoot,  seigneur  dé 
Villandjr,el  de),  fils  de  Pierre 
Bigot ,  cousin  germain  du  précé- 
dent ,  et  de  Fréaéi-iqué- Antoinette 
"lAlberline  ,  baronne  de  Gèndt , 
petite- fille  d'Emmanuel  H ,  prince 
titulaire  de  '  Poi^îtugal  ,  né  à 
Utreclît  en  1  yog ,  gentilhomme  de 
la  cour  âxL  stathpUder  ,  -  major 
des  gardes  du  corps  cjfe  te  grince, 
général-major  de  là  cavalerie  des 
troupes  de  ht  république  dfe  Hbl-, 
lande ,  et  gra^d'  échanson  de  là 
cour  de  so*i  altesse  royale  ma- 
dame la  priticesse  gouvernante  , 
est  auteur  ijte  \*E'sstii  sur  la  tac- 
tique de  t infanterie ,  Amsterdam , 
1761 ,  3t  vol.  iti-4"» ,  attribué  faus- 
sement au  précéfient  dans  la  nou- 
velle édition  de  la  Biblit)thèque 
historit[ue  dé  là  France ,  tome 
lïl,  p.  1&9. 

t  MORON  (  Jwn  dfc  )  >  m*  Al 


MORO 

comte  Jérôme  de  Moïioîs'  ,  chan-» 
celier  de  Milan  ^  et  l'un  des  plus 
grainds  politiques  de  son  temps  ^ 
mort  au  camp  devant  Florence  j 
en  1S2Q  ,  eut  une  des  parties  des 
talens  de  sou  père.  Moron  mérita 
l'évêché  deNovarre ,  puis  celui  de 
Modène  ,  par  son  zèle  et  ses  ta-* 
lens.  Envoyé  en  qualité  de  nonc^ 
en  Allemagne  l'an  154^)  ilengagéi^ 
les  princes  de  l'empire  à  souserirç 
a  la  convocation  d'un  concile  gér- 
néral.  Le  pape  Paul  III,  charma 
d'un  tel  Succès  ,  récompensa  Mo- 


presiaent  au  concile  indiqué 
k  Trente.  Jules  III  l'envoya 
comme  légat  k  la  diète  d'Aus- 
bourg  ,  où  il  soutint  avec  chaleur 
tes  intérêts  de  la  coui*"  de  Rome. 
Moron  sy  fit  également  aimer 
des  catholiques  et  des  prot^s- 
tans.'  La  modération  ,  l'équité, 
qui  formoierit  ^on  caractère  ^ 
étoient  dignes  d'un  philosophé 
chrétien.  Il  tonnoit  contre  Tné- 
résie  ,  et  traitoit  avec  douceur 
les  hérétiques.  Ses  ennemis  lui 
firent  un  crime  de  celte  modé- 
ration. Paul  I V  le  fit  arrêter  ; 
mais  Pie  IV'  son  successeur  prit 
hautement  sa  défense ,,  et  con- 
fondit là  calomnie,  en  le  nom- 
mant président  d«  contîite  de 
Trente.  Apres  la  m'or?  de  ce  pon- 
tife ,  saint  Charles-  Bfôrromée 
Ifr  ci^ut  digne  de  la  tiare ,  et  lui 
dnnna  sa'voût.  Flen  ayoit  déjk  eu 
vingt-hnh  dans  Un  autre  con- 
clave, Grégoire  XWl  l'envoya 
en  qualité  de  légat  k  Gênes  ,  et 
ensuite  en  Altemâ^iie.  A«  re- 
tour de  Cette  dernière  fégation  , 
il  mourut  k.  Horh.e ,  lé  i**'  dé*- 
cémbre  i58a,  k  ji  ans*  avec 
là  réput?ition  d'tinhtïmme  adroit, 
habile ,  intrépide  ,  aélé  pour  le» 
intérêts  de  son  dSot^èsè  et  pour 
ceux  de  l'Eglise.  On  a  de  lui , 
h  'Des  'Constitutions  ,  qu'il  pu- 


MO  no 

fetîa  éiarit  éV#qiie  de  Notaire.  IT. 
"L^s  Actes  des  trois  synodes  qu'il 
tint  à  Mode  lié.  ITÏ.  tn  Discours 
^ull  fft  au  concile  de  Trente  en 
^ualit^î  de  iiégât ,  iiilprirtlié  k  Bres- 
cià  ,  i563 ,  ih-4«.  ÏV.  Plusieurs 
Epures  ant  cardinaux  Polus  et 
Cortei  ,  à  jove  ,  à  Frëder  ,  Nàii- 
sea ,  ^c,  V.  IJ  Soif^na  rédîtibn 
des  OËuttès  de  s&ihf  Jérôme  , 
corrîg'ée  bâV  Erasme.  La  Vie  du 
cardinal  Mo rt>n  a  éié  écrite  exac- 
tement par  JâcbbelliïB  ,  évêqùe 
de  Foîi^riy. 

*ï,  MQROlN^  (  Sbnkvétituré) , 
>dè  Tareihe ,  de  l  ordre  des  frères 
"niHieltrs  réformés  de  TObservan- 
t^e  ,  au  i6^  siècle ,  savant  dans 
les  langues  grecque,  latine  ei 
iiébraïque  ,    bon   théologien    et 

Î\oèXe^  a  aonhë ,  "fen  vers  ita- 
iens  ,  le  Martyre  ^e  sainte  Jus- 
tine ;  Celui  de  saint  Cher  ;  ^es 
Triothphes  des  guerriers  et  des 
amans  ;  une  ChansoH  adressée, 
i  Gesualdo ,  archevêque  de  Na- 
pies  ,  etc. 

*II.  MORONE  (iVunifeiô^  ,  Na- 
|>olitain  ,  pOëte  renommé  Jans  le 
i6»  siècle  et  au  commencement  du 
suivant  )  a  donné  des  Sonnets  et 
d'autres  Poésies  qui  ont  été  réu- 
~ilis  à  ceat  de  Dominique  Agres- 
ta  ,  et  impritfië^  k  Véhiseeti  i(53S> 

*  nr.  MOROTÏÉ  (  Jfeart-Bap- 
tiste^  ,  célèbre  peintre  de  por- 
traits, au  i6*  Siècle,  né  k  Albi- 
no ,  dans  lé  territoire  de  Ber-» 
^9ime  ,  ^eics  Fkn  jSîS  ,  se  fit  Con- 
noître  dafts  teXié  ville  pi&r  sai 
grande  iûleirigeilce  et  ses  (alcns. 
Il  saisissoit  îh  ressfemblfeiûee  âyeô 
beaucoup  d'habileté  ;  sort  dessiii 
étoit  pur 'et  son  coloris  admira- 
ble, plusieurs  dé  kés  portraits  sd 
trouvent  dans  les  cabinets  des 
curi^uK  àè  Bèi-gânire  el  dfe  Têû^sej 


MORO  245. 

pftt*mi  lesquels  on  disiîngue  celui 
d'/IercUte  Tas  su  ,  ajànt  un  livre 
à  la  main  ,  et  àù  bas  duquel  est 
écrit  :  ffercUtes  Tassus ,  philosO" 
p/ius  i  annum  agens  29.  Ce  pein^ 
tfe  mourut  à  fiergame  eh  1^8. 

*IV.  MÔHONE  (Pierre), 

1>eiutre  ,  de  la  même  famille  que 
e  précédent ,  apprit  soo  art  sous 
le  célèbre  Paul  Verouèse.  Ses 
ouvrages  embellissent  plusieurs 
églises  deBrescia,  et  les  cabinets 
des  amateurs  dans  quelques  au-* 
très  villes  de  l'Italie.  Son  colo- 
ris e:$t  agréable  et  soa  dessin  cor- 
rect. Ce  peinti^  mourut ,  empct* 
sonné  par  sa  iemm«  ,  vers  Tau 
1625. 

*  V.  MORONE  (  Charles-Tho- 
mas)  ,  jésuite  italien,  vivoit  dass 
le  17»  siècle  et  au  commencement 
du  suivant.  On  a  de  lui  ,  I.  Qua- 
resimate  primo'è  seconda  ^  Par- 
raa  ,  1701.  II.  Là  Oera  politica 
ècônomica  é  christiana  ;  îezioni 
ihorali  e  saCr^  soprà  il  primO 
capo  del  îibro  di  Tobià  ,  Pàriha  ^ 
170p.  IIÏ.  Panegirici  e>  discorsi 
le  lia  passione  del  S  ignore ,  Par» 


ma 


1707, 


*  MORONUS  (  Mathiàs)  ,  mé- 
decin y  exerça  d^abord  sa  profes- 
sion à  Casai  ,  fut  ensuite  proto- 
médeciii  de  tout  le  ductié  de 
Vlontferrat ,  (  vraJseniblàblcmcut 
lors  de  la  prise  de  ce  pHjs  paf 
le  comte  d'Harcoiirt  ,  eii  1640) 
et  revêtu  du  titre  de  médecin  de 
Loui^s  XI It ,  rui  de  France.  Mo-* 
ranus  ,  mort  en  i6jO  ,  fl  laissé 
un  ouvrhgè  av^int  pour  titre  :,/)/- 
rècttfriUm  medico  -  practicUrh  , 
sive  duo  indices  proeternàtura- 
lluin  àffèctuum  ,  cum  dlslinctà" 
rurh  .  !tûfn  implicatorum  ,  dé  çui" 
bUs  pecùiinres  jxtant  gravis  s  i^ 
ttto'rUm  i>ihorum  consuUatîcnes , 
epistolas ,  questiones y'res'pànsioT 


/ 


244 


MORO 


nés,  observationes ,  historiée 9  etc ,  | 
Lugdum  ,    1647  »    ^^^P  >  in -8». 
,  Francofurti   ,    i665  ,   in-4''  j  p^r 
les  soins  et  avec  les  additions  de 
Sébastien  Schœffer, 

.  .  I.  MOROSINI ,  Irès-ancîenne 
maison  de  Venise  (  en  latin  Mau-- 

,  rocenus  )  ,  a  donné  plusieurs 
doges  a  la  république.  Dominic^^ae 
MoKosiNi  ,.  élu  doge  de  Venise 
en  ii4^  ^  Marin  Mobosini  ,  élu 
en  1249  9  qui  soumit  Padoue  a 
la  république  ;  et  Michel  Mobo- 
siTii ,  qui  mourut  en  laSi ,  quatre 

•  mois  après  son  élection  ,  et  après 
avoir  soumis  l'île  de  Ténédos. 
Ces  illustres  républicains  se  ren- 
dirent   également   recommanda- 

'  blés  par  Tesprit  patriotique  et 
par  Tart  de  gouverner. 

;      ♦II.  MOROSINI  (Paul),   de 
;  Venise,  né  vers  Tan  i4o6  i  ap- 
prit les  langues  grecque,  latine  , 

*  et  hébraïque ,  et  cultiva  ies  scien- 
ces et  les  arts.   En  1471  il  fut  en- 

.  voyé.  pour  la  première  ibis ,  en 
qualité    de   commlâ^saire  ,     dans 
1* [strie ,  pour  terminer  quelques 
.;  différens  élevés  entre  sa  répuoli- 
que  et  l'empereur  des  Romains  , 
"  relativement  aux  confins  de  cette 
province  ;  quelque  temps  après  , 
•n  fut  un  de  ceux  qui  furent  choi- 
si 5  pour  aller  complimenter  l'em- 
pereur Fredénc  ,    à  son  entrée  à 
'  Veaise.  Depuis ,  le  sénat  de  cette 
\  république  l'employa  dans  plu- 
"  sieurs  légations    importantes   et 
n'eut  qu'à  se  louer  de  son  habileté 

*  dans  ses  négociations.  Il  a  publié 
un  ouy^rasfe  dédié  au  pape  Paul 

~  II  ,  sous  le  titre  De  œternltate  , 
"  temporàlique  Christi  generalione 
'  ih  judàicœ  improbationem  perfi' 
'  diœ ,  chrisiianœ  religionis  glo^ 
riant  ,  cUvinis  enunciationibus 
"  coniprobàta  ,  in-4'.  On\a  encore 
'  de  lui  plusieurs  autres  ouvrages 

*  et  une  Apologie  de  la  république 
die  Venise. 


MORO 

t  ra.  MOROSINI  (Pierre  V, 
patricien  de  Venise ,  cardinal  , 
et  Tuu  des  plus  célèbres  juris- 
consultes de  son  temps,  cha- 
noine de  la  cathédrale  de  Tré- 
vise  ,  et  professeur  en  droit  ca- 
non de  1  université  de  Padoue  , 
emploi  qu'il  remplit  pendant 
plusieurs  années  ,  et  qu  u  quitta 
en  1708  ,  lorsqu'il  fut  fait  car- 
dinal ,  et  envojé  au  concile  de 
Constance.  On  place  sa  mort  à 
l'année  i4i4*  ^^  ^  écrit  quelques 
ouvrages  sur  lé  droit  canon  ,  et 
on  fait  sur-tout  un  cas  singulier 
de  ses  Commentaires  sur  la 
sixième  des  Décrétales  ,  qui  n'a 
cependant  pas  encore  été  impri- 
mée. 

flV.MOROSINI  (  Jean-Fran- 
çois ) ,  cardinal ,  ambassadeur 
de  la  république  de  Venise  en 
Savoie  ,  en  Pologne ,  et  à  la  cour 
de  Cônstantinople  auprès  du  sul- 
tantAmuratlII.  Sixte  Vlenomma 
légat  du  saint-siége  en  France , 
auprès  de  Henri  IH ,  et  à  la  de- 
mande de  ce  prince,  pendant  son 
séjour  en  France ,  il  lia  une 
étroite  amitié  avec  deThou,  qui. 
lui  a  dédié  sa  Paraphrase  en  vers 
latins  des  Lamentations  de  Je- 
rémie.  Ce  prélat  mourut  dans 
son  évéché  ue  Brescia  ,  le  i4  jan* 
vier  1696  9  k  Sq  ans. 

*  y.  MOROSINI  (Jean), 
patricien  de  Venise ,  néen  1719  » 
enlbrassa  l'état  religieux  dans  la 
congrégation  du  Mont  -  Cassin  , 
et  s'y  distingua  par  ses  talens  et 
Ses  vertus.  En  1770  il  fut  fait 
évêque  de  Chiozza  ;  de  ce  siège 
il  passa ,  en  1 772  ,  k  celui  de 
Vérone  ,  qu'il  gouverna  pendant 
dix-sept  ans  avec  autant  de  prn  : 
dence  que  de  sagesse,  et  j  mou^ 
rut  le  00  août  1789.  On  a  de  lui  , 
I.  Synodus  diœcesana  ,  Veronte  , 
1783.  II.  La  gloriaf  la  félicita  , 


MORO 

famicizia  ,  reducazione  ,  homé- 
lies, Vérone  ,  1781.  Dans  ces 
homélies  ,y  il  a  eu  Tart  de  faire 
aervir  la  théologie  de  point 
d'appui  aux  dievoirs  de  la  so- 
ciété. 

VT.  MOROSmi  (  André  )  ob- 
tint les  principales  dignités  de 
sa  rëpiiblique  ,  et  mourut  en 
1618 ,  à  60  ans»  Chargé  de  con- 
tinuer l'histoiçe  de  Venise  de 
Paruta  ,  il  la  poussa  jusqu'en 
161 5.  Elle  fut  imprimée  en  i6i3/ 
in-folio  ,  et^  réimprimée'  dans  la 
Collection  des  historiens  de  Ve- 
nise ,1718  et -années  survantes  , 
dix  vol.  in-4".  Ses  Opuscula  et 
Epistolœ  ,  1625 ,  in  -  8"» ,  sont 
moins  recherchés  que  son  his- 
toire. 

fVn.  MOROSINI  (Fratîçois), 
né  à  Venise  en  1618  ,  se  signala 
sur  une  des  galères  vénitiennes 
dès  rage  de  !2o  ans ,  et  i^emporta 
sur  les  Turcs  des  avantages^  con- 
tmuels.  Nommé  commandant  de 
la  flotte  en  i65i,  il  prit  sur  eux 
ua  ^and nombre  déplaces  et  fut 
déclaré  généralissime.  Il  défendit, 
en  cette  qualité ,  111e  de  Candie 
contre  les  Turcs  ;  il  y  soutint  plus 
de  5o  assauts ,  plus  de  4o  com- 
bats souterrains  ;  il  éventa  les 
mines  des  assiégeans  près  de  5oo 
fois.  Les  Turcs  perdirent  à  ce 
siège  plus  de  120^000  hommes, 
et  les  Vénitiens  plus  de  5o,ooo. 
£n  vain  le  grand -visir  tâcha  de 
corrompre  ce  brave  homme  ,  en 
lui  offrant  de  le  faire  prince  de 
Valachie  et  de  Moldavie  ,  il  mé- 
prisa ses  oiOTres.  EnOn ,  obligé  de 
se  rendre ,  il  capitula  au  bout  de 
28  mois,  en  1669.  Le  grand-vi- 
sir,  plein  d'estime  pour  son  cou- 
rage ,  lui  accorda  tout  ce  qu'il 
voulut.  De  retour'  à  Venise  ,  il 
fut  d'abord  très-bien  reçu ,  et  en- 
B\Ax%  arrêté  par  ordrg  du  sénsft; 


MOROx         245 

mais  s'étant  pleinement  justifié  , 
on  lui  conféra  la  charge  de  pro- 
curateur de  Saint-Marc.  Quelque 
temps  après ,  la  guerre  s'étaut  re- 
nouvelée contre  les  Turcs  ,  Mo- 
rosini  fut  élu  généralissime  àsis 
Vénitiens  pour  la  troisième  fois  , 
en  1684.  Il  s'empara  de  pl'usieurs 
îles  sur  les  Turcs  ,  remporta  sur 
eux   une  victoire   complète   l'an 
1687  ,  près  des  Dardanelles  ;  il 
s'empara  de  Corinthe  ,  Misistra  ,  • 
Athènes  ,  et  de  |)resque  toute  la 
Grèce.  Tant  de  succès  le  firent . 
élire  doge  en  1688  ,  et  généralis- 
sime pour  la  quatrième  fois  en  • 
1694  ,  quoique  âgé  de  ^5  ans.  Il  , 
mit  plusieurs  fois  en  fuite  la  flotte 
des  Turcs  ;  mais  il   tomba   ma-^  . 
lade   de    fatigue  ,    et   mourut  à 
Napoli  de  Roman ie  le  6  janvier 
1694*  Le  sénat  lui  fit  élever  un 
superbe    monument    avec    cette* 
inscription  :  Francisco  Mauro- 
ceno  5   PelQpomiesiaco •  Le  titre 
de  Péloponnésiaque  lui  fut  donné 
après  ses-  victoires ,  en  1687.  Ses 
concitoyens  lui  avoient  fait  dres-  ^ 
ser  alors  une  statue  avec   celte , 
inscription   :   Francisco  Mauro^  ^ 
ceno  ,    Pelopomiesiaco  ,    adJiuc  ^ 
viventi.  Le  pape  Alexandre  III 
l'honora   dans  le    même    temps 
d'une  épée  et  d'un  casque  qu'il 
reçut  en  cérémonie  dans  l'égiise 
de   Saint-Marc  ,    des   mains    du 
nonce.  Morosini  méritoit  toutes 
ces  distinctions  ,  par  son  activité 
dans  la  guerre ,  et  par  ses  qua- 
lités patriotiques  dans  la  paix. 

fMOROTI  ou  MoROTiu» 
(  Charles-Joseph  ) ,  abbé  de  l'or- 
dre de  Cîteaux  dans  Turin,  ,et 
depuis  évêque  de  Saluces  ,  a 
donné  en  latin  le  Thédtre  chrv^ 
nolo^ique  de  Tordre  des  cliar-^ 
treux  iseiQ^ ,  Turin,  1681  ,  in- fol.; 
une  Histoire  du  môme  ordre  en 
Italie  et  en  Fraiice,^Turin ,  1690,^ 
ih-fol.  \  et  en  Italien  la  Fie  dÂ- 


y 


M^. 


MORO 


méfiée  III ^  duc  de  Savoie ,  Turin, 
1686 ,  in-fol. 

♦I.  MOROZZI  rPierre-'ATitoine) , 
né  à  Colle,  ville  de  Toscane, 
le  29  jnin  rê6o  ,  fil  ses  premières 
études  k  Sienne  ,  on  il  fut  reçu  ; 
bachelier  en  droit.  Mais  s'étant 
dégoûté  du  barreau  ,  il  s'appli- 
qua tout  entier  aux  mathémati- 
qiies ,  dans  lesquelles  il  fit  dès  pro- 
grès si  rapides ,  qu'il  en  donna 
pientàt  des  leçons  publiaues. 
G6me  lll  ,  granct-duc  de  f  os-^ 
cane ,  le  nomm^  inspecteur  des 
forieresses  de  Sienne,  et  de  Tétat. 
Morozzi  mourut  en  ijo8.  On  a 
de  lui  quelques  Tait.és^  assez  esti- 
més ,  sur"  les  fortifications  ,  et  en 
particulier  un  sur  là  bombe ,  dont 
on  fait  grâncl  cas. 

•  n.  MOROZZÏ  (  Ferdinand), 
de  la  nii^me  famillç  que  le  précè- 
dent,  vivoît  dans  le  17»  siècle. 
Qn  a  ùt  \\x\  y  L  DeUo  stato  an-- 
Uco  e  i^Qderno  detjiume  Arno , 
e  délie  cause  e  rimedf  délie  sue 
inondazioni ,  Florence*,  1762  ,  2 
vol.  in -4*  3ivec  flja^ures.  II.  Délie 
case  de*'^  contadim  ,  tratfato  ar^ 
chitfiiio/iico ,  yiorence,   1770. 


*I.  MOROZZO(P.D.  Charlesr 
Joseph  ),  de  l'ordre  de  Cîjeaux , 
de  la  congrégation  réformée  de 
Saint" Bernard,  né  à  Mondovi , 
d'une  illustre  j'amille ,  le  5  février 
1645,  ftit  élevé  à  Févêché  de 
Bobbio  en  Lombardie  en  1693 , 
d'où  il  passa,  en  1Ô98 ,  a  celui 
4e  Saluées ,  et  moariit  en  4729. 
On  a  de  lui,  »  I.  Cursus  vittp  spi- 
rituuhs  ,  etc.^  Romae,  1674,  ^^ 
Taufini  ,  i683. ,  ouvrage  ascé- 
tique ,  qui  prQ.nve,q[jifi  IJautenr  ne, 
$*entenciôitpas  tou^pucs.  II.  Thea- 
irùm  cheonqlpgicum  s.acri  ckHhu-. 
stensis  ordinis ,  etc. ,  Taiirinî  , 
l68i  ,  in- folio.  III.  ^itn  e  virtu. 
del  B.  Amedeo ,  duca  dï  Savçja , 


MORP 

I 

Turin  ,  1686  ,  in -fol.  ,  mona* 
ment  élevé  a  la  gloire  d'Âmédée^ 
et  dans  leaiiel  l'auteur  auroit  dd 
moiilrer  plus  d'impartialité.  IV» 
Cistercii  reflorescentis ,  seu  cent* 
gregationum  Cistercio-monasli-' 
carumB.  Biariœ  Fuliensis  in  Gai-' 
liet,  et  jyfjbrmatorum  S,  Bemardi 
in  Italid  chrofiologica  historia  ^ 
Augnstœ  Taurinorum ,  1691.  V, 
Applausi  nç^lla  promo^one  alld 
vgrpora  del  cardinal  D*  Gio^. 
vànni  Bona  délia  çon^regaziàrm 
di  S,  Berna rdç  delC  ordine  cis-* 
terciens^ ,  Forli  ,    ^^7^0. . 

*  II.  WOROZZO  (  Louis  ) ,  de^ 
Mondovi  en  Hëimont ,  de  riilustre 
famille  du  précédent ,  se  fit  con« 
noitre  par  ses  lumières  el  ses  con- 
noissances  dans  le  droit ,  et  sur- 
tout par  ses  ouvrages ,  qui  le  por- 
tèrent à  I4  présidence  du  conseil 
royal.  Ch^rfes-Emmanuell*' rem- 
ploya avec  sueeès  daus  p(asieur& 
négocia tion»imp«rtan(eii  y  et  sur- 
tout dans  celles  reUttÎTes  au  mar-» 
qjiûsat  de  Saluccs.  Morbzzo  mou- 
rut en  i6ii ,  ai^  mameni  où  il 
bIIq'iX  bhe  imprimer  le  second 
TQl»in«  de.  ses  QQnst^^fhns* 

♦•  ra.  MOROZaO  (îe  comte 
C harles-Pki lippe. ) ,.  ti^s  du  pré-, 
cèdent,  succéda  a  son  père  aans 
la  charge  honorable  d.ç  président 
du  conseil  royal ,  et  paryint  en- 
suite à  celle  de  grand-chancelier. 
En  1641  il  prit  la  défense  des 
magistrats  du  Piémont ,  contre 
les  attaques  et  les  observations 
de  Fabro  dtins  ses  Décades ,  et 
écriifit  y  en  i655 ,  eti.  faveur  de 
la  sénénissimç  l'iniànte  Marie  de 
Savoie ,  contre  les  prétentions 
du  duc  de  Modéne. 

MORPHÉK ,.  pfçroîer  ministre 
dij  dieu  du  spfnmcll ,  selon  la 
l'il^e  >;  tçKcitijit  k  doçii^ir»  et  prén. 


MORR 

senloit  les  soDges  sous  diverses 
figures.  Ovide  uëcrit  ses  fonctions 
dans  le  ii«  livre  des  Métamor- 
phoses. C'étoit,  selon  le  poëte 
latin ,  le  plus  habile  de  tous  les 
dieux  ponr  prendre  U  démarche , 
le  visage ,  Tair  et  la  voix  de  ceux 
qu'il  vouloit  représenter.  Il  y  en 
a  plusieurs  exemples  dans  les 
poètes  anciens.  Cétoit  lui  qui 
louchoit  d'une  branche  de  pavot 
ceux  qu'il  vouloit  endormir.  Les 
poètes  <  grecs  et  latins  le  prennent 
•ouvent  pour  le  dieu  du  sommeil. 

*  MORPUL.IGHÈS  ou  Mihiiob  ab- 
ZÀjnE  ,  roi  de  la  Petite-Arménie , 

fouvemoit  vers  l'an  i5o  avant 
.  G.  Lorsque  Valarsace,  Arsa- 
cide ,  s'empara  de  la  Grande-Ar^ 
nicnie  ,    Morpilighès    ne    tarda 

.  point  à  lui  déclarer  la  guerre  ; 
mais  après  plusieurs  batailles 
sanglantes ,  ce  prince  perdit  ses 
«tats  >  et  se  sauva  chez  les  Ca- 
lybes  pour  fprnier  une  nouvelle 
armée  :  il  rassembla  en  peu  de 
lemps  des  taupes  nombreuses 
de  la  Phrvgie  ^  de  la  Cappadoce , 
du.  Pont-Ëuxin ,  et  du  Mont-Cau- 
Case.  Morpilighès  ,  dès  qu'il  se 
vit  en  état  de  se  mesurer  contre 
Valarsace,  se  mit  à  la  tôte  de 
ces  forces  et  vint  retrouver  son 
ennemi.  IjCS  deux  armées  en  pré- 
sence l'une  de  l'autre  ,  près  de  la 
colonie  de  Sinis ,  passèrent  quel- 
ques jours  k  prendre  des  posi- 
tions avantageuses ,  et  former 
leurs  camps.  Valarsace  commen- 
ça l'attaque  avec  impétuosité. 
Morpilighès ,  couvert  d'un  casque 
et  d'une  armure  d.e  fer  ,  soutint 
le  choc  avec  courage ,  et  chercha 
à  pénétrer  vers  le  centre  de  Ten- 
nemk  II  blessa  plusieurs  soldats 

,  qui  étoient  autour  du  roi ,  et  lui 
lança  un  dard  à  trois  pointes  ; 
mais  les  commandans  qui  étoient 
4UX  côtés  de  Valarsace  tombè- 
rent   sur  Qftorpilighèa  X  ^    ^^^' 


MORT 


247 


versèrent  de  sou  cheval  ,  et  la 
tuèrent ,  l'an  i^y  avaut  J.  C, 

*  MORRA  (  Isabelle  de  ) ,  Na- 
politaine ,  distinguée  dans  le 
i6*  siècle  par  l'agrément  de  se* 
poésies  yiieitives  »qm  se  trouvent 
ëparses  uans  dinerons  recueils  ^ 
,et  qui  fiu'ent  ensuite  réunies  1^ 
celles  de  Véronique  Gambara  et 
de  Lucrèce  Mariuella  ,  publiées 
en  1695. 

*I.  MORRIS  < Louis),  anti- 
qitaire  et  poëte  gallois ,  né  en 
170a  dans  lîle  d'Ànglescjr,  mort 
en  176a  à  Penrjn  ,  au  cojnté 
de  Cardigan,  cfaiargé,  en  1737, 
par  l'amirauté  d'Angleterre,  d'ins- 

Secter  les  côtes  du  pays  de  Galles, 
on  rapport  ,a  été  public  en  1748. 
On  a  imprimé  de  lui  plusieurs 
pièce;:  de  poe'sies.galloi$es ,  et  il  a 
laissé ,  sur  l'antiquité  ,  plus  de  80 
volumes  manuscrits ,  actuellement 
déposés  a  Técole  de  charité  gaU 
loise  à  Londres. 

♦IL  MORRIS  (Richard)  ,frèi« 
du  précédent ,  poëte  et,  critique , 
mort  en  1799»  commis  au  bu- 
reau de  la  marine  d'Angleterre» 
5tfrvei7^  deux  éditions  précieuses 
de  la  Bible  galloise.  Il  a  aussi 
composéjdans  sa  languc,quelques 
morceaux  dt poésie  et  de  critique. 

*  m.  MORRIS  (  Guilhume  ), 
frère  des  deux  précédons ,  mort 
en  1764)  a  fait  une  très-grande 
collection  de  manuscrits  gallois. 
Il  est  mort  contrôleur  de  la 
douane  à  Holjrhead. 

MORT  (  Jacaues  le  ) ,  chimiste 
et  médecin  a  Harlem  en  i65o, 
donna  des  leçons  particulières, 
sur  la  chimie  ,  la  pharmacie  et  la 
médecine  a  Lejde.  En  170a  il 
obtint  une  chaire  de  chimie  ,.qu'i  1 
remplit  jusqu'en  1718  ,  année  de 
sa  mpj:t.  Le  célèbre  Boërhaave 


a48  MORT 

le  remplaça.  On  a  de  Le  Mort, 
I.  Chymia  medicO'-phjrsica ,  Lej- 
de ,  it)88  ,  iik-8».  II.  Pharmacia 
medico 'phjrsica  y  Lejde,  1688, 
in-iiî.  III.  Fundamentà  novo-aru- 
tiqua  theoriœ  medicas-  ad  naturœ 
opéras  revocata  ^  1700,  Lejde, 
in-8®,  etc. 

*MORTELLARI  (Michel), 
compositeur  de  musique ,  né  a 
tapies  vers  le  milieu  du  18*  siè- 
cle ,  se  fît  connoitre  à  Rome , 
à  MUau ,  k  Modène ,  et  a  Venise^ 
par  des  opéras ,  où  ton  trouve  des 
morceaux  d'une  facture  agréable 
et  facile.  On  a  de  lui  plusieurs 
chansons ,  remarquables  par  leur 
simplicité  et  par  leurs  chants 
naïfs.  Ses  principaux  opéras  sont , 

I.  Le  Astuzie  amorose  y    1775. 

II.  Ezio ,  paroles  de  Métastase , 
1775.  III.  D.  Salteno  Civetta; 
VÂntigona  ;  Il  Barone  di  Lago 
nero  ,  1776  et  1777.  IV.  Aies- 
sandro  neW  Inaie ,  paroles  de 
Métastase,  1778.  Ce  composi- 
positeur  est  mort  vers  1790. 

MORTEMART.  Foj^ez  Roche- 

CHOUAfiT. 

MORTIER.  Forez  Mautin  , 
n»  XIV. 

MORTIÈRE.    Fc^ez  Meschx- 

WOT. 

I.  MORTIMER  (  Roger  de  ) , 
seigneur  anglais  ,  aune  belle  fi- 
gure etd'unenaissance  distinguée, 
Çlut  infiniment  a  Isabelle  de 
rance  ,  femme  d'Edouard  IL 
Après  la  mort  tragique'  de  ce 
prince  ,  k  laquelle  Mortimer  con- 
tribua beaucoup  ,  il  gouverna 
entièrement  la  reine  ,  dont  il 
ëtoit  k  la  fois  Pâmant  et  le  minis- 
tre. Edouard  III  ,  quoique  élevé 
sur  le  trône  par  les  crimes  de  sa 
mère,  voyoit  avec  beaucoup  de 
daine  Tempire  que  cetindigne  fa- 
vori avûit  âur  lui  et  siir  elle,  La 


MORT 

guerre  d'Ecosse  ,  qtii  ne  fut  pas 
eurense,  fut  Técueil  de  sa  faveur* 
Voulant  maintenir  sa  fortune , 
et  ne  le  pouvant  que  par  la  paix  , 
Mcu*timer  fit  en  i3!28  un  traité 
humiliant    avec  Robert    Bruce , 

Sii  s'étoit  fait  élire  roi  d'Ecosse, 
reconnut  les  droits  de  ce  prince, 
et  renonça  aux  prétentions  que  le 
roi  d'Angleterre  avoit  sur  ce 
royaume  ,  se  contentant  d'une 
somme  de  trente  mille  marcs ,  que 
les  Ecossais  dévoient  payer  aux 
Anglais.  Quoique  le  parlement 
e*ût  ratifié  le  traité  ,  toute  la  na- 
tion en  murmura.  Les  comtes  de 
Kent,  de  Norfblck  ,  deLancastre^ 
princes  du  sang ,  s'unirent  contre 
Mortimer.  La  foiblesse  d'esprit 
du  comte  de  Kent  fouriiit  k  ce 
ministre  un  moyen  de  se  venger. 
11  lui  persuada  qu'Edouard  son 
frère  vivoit  encore  :  le  prince  cré- 
dule forma  le  dessein  de  le  réta- 
blir. Ce  fut  un  prétexte  d'acca- 
sation.  On  vit  l'oncle  du  roi  con- 
damné par  les  barons  k  perdre  la 
tête  ,  et  ses  grands  biens  confis- 
(^ués  stu  profit  d'un  fils  de  Mor^ 
timer.  Tant  de  crimes  ne  pou- 
voient  être  long-temps  impunis. 
Edouard  III  résolut  ae  se  défaire 
de  ce  monstre.  Il  vint  k  bout  de  le 
surprendre  dans  le  château  de 
Nottingham  ,  oii  il  étoit  enfermé 
avec  la  reine  Isabelle.  Le  parle- 
ment lui  fit  son  procès  ,  et  le  con- 
damna k  être  pendu.  La  notoriété 
des  faits  suffit  pour  sa  condamna* 
tion ,  sans  examen  de  témoins  y 
sans  même  entendre  le  coupable, 
qui  fut  exécuté  en  i33o.  Vingt 
ans  après  ,  en  faveur  du  fils  (ie 
Mortimer ,  on  annulla  cette  sen- 
tence ,  comme  illégale  ;  mais  la 
postérité  Ta  conhrmée.  Foye% 
Edouard  III ,  n«  VI  ;  et  Isaseujb  , 
n»  I. 

*  II.  MORTIMER  (  Jean  Ha- 
MiLTOv } ,  né  k  East-Bourae ,  dans 


r 


MORT? 

le  comté  de  Sussex,  en  novembre 
1^5^  y  se  voua  k  la  peinture  sou& 
la  direction  de  M.  Hudson  ,  alors 
le  peintre  le  plus  renommé ,  et  de 
fiir  Joshna  Bejnolds  ,  et  se  forma 

Sarticulièrement  par  l'étude  assi- 
ue  de  la  galerie  au  duc  deRiche- 
mond.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  y  le  roi  Jean  accordant  aux 
barons  la  grande  charte  d^^fn- 
gleterre  ;  les  batailles  d'Agent 
couriy  de  F'ortigem;  de  Rowena, 
la  Scène  des  sorciers  ;  la  suite 
des  progrès  du  vice ,  en  quatre 
tableaux ,  et  le  sir  ArtheguU  de 
Spencer,  Cet  artiste  estimable  est 
mort  en  1779. 

t  MORTO  (  Louis  )' ,  peintre 
du  16*  siècle  ,  né.  à  Feitro^  dans 
la  Marche  de  Trévise  ,  alla  de 
bonne  heure  k  Rome  ,  où  il  s^ap- 
pliqua  a  la  peinture  des  grottes  , 
goût  qui  loi  avoil  été  inspiré  par 
la  vue  des  souterrains  et  des  cata- 
combes de  cette  ville ,  ainsi  que 
par  la  visite  de  ceux  de  Tivoli  et 
de  Pouzzoles  ,  qui  n'ont  point 
leurs  semblables.  On  prétend 
qu'il  est  le  premier  qui  ait  peint 
en  ce  genre  ^  c'est-k-dire  ;  en  la 
manière  qu^on  appelle  égratignée. 
Il  fit  quelques  autres  ouvrages  k 
Venise  ,  de  concert  avec  Le  Gor- 
gion ,  ainsi  qu'k  Florence  et  dans 
le  Frioul.  Né  avec  une  ame  belli- 
queuse, il  prit  du  service  dans,  la 
troupe ,  et  fut  l'ait  capitaine  d'un 
corps  de  200  hommes,  qui  fut  en- 
voyé k  Zara  dans  l'Ésclavonie , 
oii  il  mourut  dans  un  combat 
contre  les  Turcs ,  k  l'âge  de  qua- 
rante-cinq ans. 

L  MORT  ON  ou  Moortôn 
(  Jean  ) ,  né  dans  le  comté  de 
de  Dorchester  en  Angleterre  ,  se 
rendit  si  habile  dans  la  jurispru- 
dence ,  qu'il  mérita  d'être  aamis 
dans  le  conseil  privé  des  rois 
Henri  YI  et  Edouapd  IV*  Cette 


MORT  349 

f  place  lui  frava  la  route  a  l'évéché 
d'Ely  ,  et  enfin  a  l'archevêché  de 
Cantorberj.  Il  le  méritoit  par 
sou  zèle  et  sa  fidélité  envers  ses 
souverains.  Henri  YII  le  fît  son 
dhancelier  ,  et  lui  obtint  un  cha* 
peau  de  cardinal.  Il  mourut  l'an 
i5oo. 


*  n.  MORTON  (Jacouef, 
comte  de  ) ,  né  a  Dallieith  en 
i55o  ,  étudia  k  Paris  soUs  le  fa- 
meux GeofgC  Buchanan,  qui  y 
professoit  alors  la  philosophit 
dans  l'université.  De  retour  en 
Ecosse  en  i554>  ^^  ^'j  niontra  très- 
ardent  a  propager  la  réforme. 
Accusé  du  meurtre  de  lord  Dam- 
ley ,  il  se  réfugia  en  Angleterre , 
où  il  resta  jusqu'k  la  bataille  de 
Carberry  :  k  cette  époque  il  re- 
passa^en  Ecosse  ,  et  y  obtint  la 
place  de  chancelier.  En  1674  il 
succéda  au  comte  de  Mar  en  qua- 
lité de  régent ,  et  résigna  sa  place 
en  iSjg.  Deux  ans  après  il  fut 
condamné  pour  crime  de  haute 
trahison  k  être  décapité ,  et  fut 
exécuté  k  Edimbourg  ,  k  l'aide 
d'une  machine  appelée  la  Pucelle  y 

3u'il  avoit  fait  venir  d'HalUfax  y 
ans  le  comté  d'Yorck  ,  pour  in- 
timider ceux  qui  s'opposeroient  k 
son  administration. 

♦  III.  MORTON  (William  ) , 
l'un  des  hommes  de  robe  qui  pri- 
rent les  armes  au  commence- 
ment des  guerres  civiles  ;  il  se  dis- 
tingua en  qualité  de  lieutenant- 
colonel  de  cavalerie.  Le  1*'  juillet 
]663  il  fut  nommé  sergent  du 
roi ,  etjuge  de  la  cour  du  nanc  du 
roi  le  o  novembre  i665. 

IV.  MORTON  (  Thomas  ) , 
né  k  Yorck  en  i564  »  fut  profes- 
seur au  collège  de  Saint-Jean  k 
Cambridge.  Son  mérite  lui  pro- 
cura l'évéché  de  Gheàter  en  iOi5  , 
puis  celai  de  Xitchfield  et  de  Co* 


i5o  MORV 

ventrf  en  1618  ,  «t  enfin  le'sîëge 
de  Durhapi  en  i63'i.  Il  s'y  fit  es- 
timer et  cUérir  jusqu'à  rouver- 
verture  du  parlement,  le  3  no  vern- 
ie 1640.  Alors  la  populace  se 
souleva  contre  lui  ^  et  on  lui 
donna  des  gardes  pour  le  mettre 
à  l'abri  des  violences  et  des  insul- 
t/e^.  Il  mourut  le  22 /septembre 
|65q.  On  a  de  lui  Apoiogisi  ca* 
ibolica  ,  Londres  ,  i6o5  et  1606  , 
a  vol..io'4**  »  De auctoritnte prin- 
eipum ,  in-4°  ;  et  divers  autres 
puifmges  estimés  des  théologiens 
anglais. 

.  MORVILLE.  roj0^  Akminon- 
V11.LE. 

J.  MORVILLIERS  (Pierrede) , 
fîls  de  Philippe  ,  premier  prési- 
dent du  parlemeiit  de  Paris  ,  isSM 
d'une  famille  noble  de  Picardie  , 
fait  chancelier  en  i46i  ,  étoit 
un  homme  hardi  et  véhément. 
Louis  XI  l'envoya,  en  i464)  ^'C*** 
Philippe,  duc  de  Bourgogne. 
Le  chancelier  parla  à  ce  prince 
et  au  comte  de  Charolais  son  fi^s 
en  termes  si  désobligeaqs ,  que 
le  comte ,  indighé  ,  ne  put  s'em- 
pêcher de  dire  à  Tarchevéc^ue  de 
Narbonne  que  le  roi  s'en  repen- 
tiroit.  En  effet ,  ce  fut  la  première 
étincelle  de  la  guerre  dite  du  Bien 
public.  La  paix  faite  ,  Louis  XI , 
causant  avec  le  comte ,  lui  dit  dé- 
liant tout  le  momie  :  «  Qu'il  n'a- 
voit  point  eu  de  part  à  ce  que  ce 
fbu  4e  Morvilliers  lui  s^voit  dit 
mal  a  propos.  »  Le  roi ,  désavoua 
le  chancelier,  et  le  destitua ,  pour 
donner  au  comte  une. satisfaction 
entière.  Mçrviliiers,  retiré  auprès 
du  <X\ic  de  Guienne,  survécut 
lon^ten^s  à  sa  déposition ,  et  ne 
çiourutque,  vers  la  fin  de  i4y6, 
^e  laissant  çn  une,  fili^ 

II. MORVILLIERS  (Jean  de) , 
d'abord    lieutenant -générai    de 


MORU 

BouFgçs  ,  doyen  de  la  c^tthé^ 
drale  de  cette  ville,  puis  con- 
seiller au  grand-conseil  ,  et  e» 
cette  qualité  l'un  des  juges  du. 
chancelier  Poyet  ,  en  ï547» 
né  à  Blois  en  .  iStoy  ,  du  procu- 
reur du  roi  ,  n'éloit  pas  de  la. 
même  faijnille  que  le  précède»  t. 
Ses  talens  l'ayant  fait  connoitre  ,  il 
fut  envoyé  en  amba^ade  à  V^e- 
nise  ,  et  s'v  condui&it  en  homme 
plein  d'aidrçsse  ,  de  bon  sens  ek 
de  probité.  De  retour  en  France  ^ 
il  obtint  l'évôché  d'Orléans  en, 
i55a ,  et  la  place  de  garde  des 
sceaux  en  1^68.  Ses  talens  éclan 
tèrent  au  concile  de  Trente ,  où 
l'on  admira  également  son  esprit 
et  son  zèle.  Cet  illustre  prélat  se 
dénriil  de  son  évôché  eî>.  1374  % 
et  monrut  à  Tours  le  a3  octobre 
L577.Le6  gens  dele^ti'es  de  toutes 
les  .  nations  célébi^èrent  sa  nrië- 
moire  comme  celle  de  leur  bien- 
faiteur. C'étoit  un  grand  homme 
d'état ,  quoique,  un  peu  inqtiict» 
11  quitta  les  sceaux  ,  et  les  reprit 
ensuite.  I^es  Guise  contribuèrent 
beaucoup  k  son  élévation.  I« 
fut  le  dernier  mâle  de  sa  fa^ 
mille. 

1 1.  MORUS  ou  More  (sir  Tho- 
mas), chancelief*  d'Angleterre 
sous  Henri  VIII,  fils  du  chevalier 
sir  John  More,  Tun  des  ju.ge& 
de  la  cour  du^bancdu  roi,  dis- 
tingué par  ses  talens  et  soik 
intégrité  ,  naquit  a  Londres  eu 
i4So.  La  science  et  la  vertu  fui- 
rent l'unique  ob^et  ie  l'a^nhitloa 
de  sir  Thomas  ,  et  il  poââëd» 
éminemment  Tune,  et  l'autre-  \ 
l'étude  des  langues  mortes  iL 
joignit  celle  des  langues  vivantes  , 
et  les  difféceates  coni^oissancea 
qui  peuvent  oiiier  l'esprit.  Henri 
>riIl,,roi  d'Angleterre,,  se  servit 
de  lui  dans  plusieurs  âmlKtssades* 
La  sagacité  et  les  talens  de  Mo  rus. 
brillèrent  sur-lqut  dans  ^  çonli^:^. 


MO  RU- 

ifstes-pQnr  la  paix  de.  Cî^mbrai 
tn  i5a^    Jji  cnargQ  de   grand- 
chancelier  ^'Angleterre  fut  la  ré- 
compense d^    son  zèle  pour  Iç 
service  de  sonmaitre.  (  ^oj,  Hol- 
WLv  }.  Morus  remplit  cette  place 
de  manière  à  n§  pas  faire  regi*et* 
ter  son  prédécesseur.  Wolsey  n'a- 
\oit  montré  que  de  la  hauteur , 
1$  nouveau  chancelier  ,  au  con- 
traire, accueillit  tout  le  monde 
avec  bonté.   Exact  daps  l'adn^j- 
iiistration  de  la  justice ,  il  tei^i- 
noit    les    afiùires    sur-lç-champ^ 
Son  intégrité  ne  rais9it  aççeptiqn 
de  f>ersonBe ,  et  son  désintéi^est 
^i^ment  lui  iaisoit  rejeter  tous  leç. 
dons.   Ses  enfans  se  plaignoient 
quelquefois  de  ce  qu'il  ne  profi- 
lait pas  de   son  ^évatiou  pour 
leur  avancement,  ce  Mes  en^^s , 
leur    répondit'^il ,     laiss^:^:  -  mpi 
rendre  la  justice  à  tout  1^  nçiond^  ; 
votre  gloire  et  mon  salut  ^n.  ^^ 
pendent.  Mais  ne  craignez  rien  ^ 
yous  aurez  toujours  le  meilleur 
partage  :  la  bénédiction  ie  Dieu 
et  celle  des  ho^imes.  »  En  e^et , 
lorsqu'il  quitta  la  charge  d^  chan- 
celier,  il  ne  lui  re^ta  que  soil  pa- 
trimoine j  quelques  teiTOS^  4^  p^eu 
de  revenu  que  le  roi  lui  avoitckin- 
nées ,  et  environ  cent  livres  ster- 
ling en  espèces.  Ce    dénueaiikeut 
fôt  d'autant  plu^  digue  vL'adaiir 
ration  ,    que  le  chancelier  jo(\it 
(}ans  le  principe  de  la  faveur  du 
roi  à  un  tel  degré,  qu'il  le  faisait 
appeler    dan^   ses    momens    de 
loi^r  pour  le  seul  plaisir  de  cfui- 
verser  avec  lui,  et  qu'il  Ta  voit 
admis  dans  l'intérieur  de  so^  pa- 
lais avec  la  plus  grande    fami- 
liarité. Les  sceaux  furenl  ptiur 
sir  Tho^ias  i^e  preuve  de.  oett^ 
faveur  ;  cai^  il  fnt  le  premier  laïc 
aaque^  ils  furent  confiés.  Us  ne 
demeurèvenl     ei^e   9^^     maii^ 
que  deux  ans  et  demi.  Henri  VIU , 
amoureux  d'Anne    de   Boulen  , 
rçmpit  les  liens  qui  l'alflachoieat 


MORU  ^5i 

a  •  l'Église  romai^if  ;  Merus.  fdt 
obligé  de  se  démettre  en   iSai. 
On    employa    tpute^    ^o|tes    de 
moyens  pour  lui  /S^i^^çr  le  ser- 
ment de  suprannatie  que  le  roi  • 
eixigfiioit  de  tous  se^  su^ts  ;  ^ais 
i}  n'étoit   pas  l^mmu  à  i^ser  de 
amours  pour  mettse  ses  jours  en 
sÀreté  X  hû  qui  disoij^  d^s  qasuis- 
tes    «  qHfi  leur  art  ip^'étoil  point 
de  préserver,  l^s  tM>m^i¥e^  du  pé- 
db^é,  iaai<  de  leur  ap-preudre  corn- 
t^çni  il&  pouvoient  ajpprocher  du 
péçh^  sans  pécher*  «  La  douceur 
n'ay^i^n^  pu  d'abord  le  toucher  , 
oq  eut  recours  à  ia  violence  ;   on 
le  pii^  en  prison.   On  lui  enleva 
s^es  livras ,  sa  seule  coMsolation.^ 
Ses  au(iis  tâchèrent  de  le  gagner , 
ei^lui  représentant  qu'il  ne  devoit 
point  être  d'une  autre  opinion  que 
Iç   grand-» conseil    d'Angleterre. 
«  J'ai  pour  moi  Wute  1  Église" , 
répondit  -  il ,  qui  est    le  grand 
çonseU  des  chrétieus.  »  Sa  fem- 
me le  conjura  dl'obéir  au  roi ,  et 
de  coi^isei^er  sa  vie  pour  la  con- 
s^laMpÀ  et  t^  SQutioQ  de  ses  en- 
fan^s.    n  QoNmtMen    dVmiées,  lui 
d^frril,  peBS(9Zrvott.8  que  ye  puisse 
€|9içpre  vivre  ?  —  Plus  de  20  ans  , 
B^pondit-eJl^.  -r-  Ah  î  ma  femme, 
Im  ditrii ,  veux-tu  donc  que  j'é- 
change    réteraitéi     avec      vingt 
an^.  P  »  Jl  employât  en  prières  le 
temps  qui  se  passa  entre  sa  con- 
damnation et  sa  mort.  La  veille 
de    l'exécution ,    il  écrivit   à  s^ 
fille  Marguerite  avec  du  charbon, 
et  siur  du  papier  qu'il  ^voit  sur- 
pris ,    pour     lui    mander     que 
«cbientât  il  œ  seroit  plus  à  eharge 
È|  personne  ;  qn'il  bri^^koÂt  di^nviO; 
de  voir  son  Dieu ,  et  de  mourir 
le'  lendemain ,   qui  étoit  Foctavô, 
dti   pirince    des   apdtres  ,    et  la 
fêle  de  la  tran:$latîon.  d«    saint 
ThonMâ  de  Ganliorbejry  ,  jsourde 
grande   oonâolation    pour  lui.  » 
Il  parloit  ainsi ,  parce  qu'il  mou- 
rgib  pouc  la  déiense  de  la  pri- 


aSî 


MO  RU 


fnauté  de  saint  Pierre  ,  et  que' tonte 
sa  vie  il  avoit  eu  une  dévotion 
particulière  k   saint  Thema^  son 

Eatron.  Henri  VIU ,  le  voyant  iné- 
ranlable  ,  lui  fit  trancher  la  tête 
le  6  juillet  i535.  Sa  mort  fut 
celle  d'un  martyr.  Il  avoit  vécu 
sans  orgueil  :  il  mourut  sans  foi- 
blesse  ...L'histoire  a  conservé  quel- 
ques traits  qui  peignent  bien  son 
caractère  vertueux  et  austère , 
mais  manquant  quelquefois  de  di- 
gnité. Un  grand  seigneur  lui 
ayant  envoyé  deux  flacons  d'ar- 
gent d'un  grand  prix,  pour  se  le 
rendre  favorable  dans  un  pfocès 
fort  important  ;  le  magistrat  les 
fit  remplir  du  meilleur  vin  de  sa 
cave  et  les  renvoya  à  celui  de  qui 
ils  venoient.  «  Vous  assurerez  vo- 
tre maître,  dit-il  au  domestique 
qui  les  avoit'  apportés  ,  que 
tout  le  vin  de  ma  cave  est  à  son 
service.  »  La  veille  du  jour  qui 
devoit  décider  de  son  sort  ,  on 
vint  pour  le  raser.  «  J'ai ,  dit-il , 
à  son  barbier ,  un  grand  différent 
avec  le  roi.  Il  s'agit  de  savoir  s'il 
aura  ma  tête  ,  ou  si  elle  me  res- 
tera. Je  n'y  veux  rien  faire,  qu'elle 
ne  soit  bien  à  moi.  »  Il  répondit 
k  celuifqui  vint  lui  dire  que  «  le  ' 
roi  avoit  modéré  l'arrêt  de  mort 
rendu  contre  lui  à  la  peine  d'être 
seulement  décapité  :  »  Je  prie 
Dieu  de  préserver  tous  mes  amis 
d'une  semblable  clémence  !  »  Au 
pied  de  l'échafaud  où  il  de- 
voit être  exécuté  ,  il  dit  h  un  des 
assistans  ?  «  Aidez-moi  à  rUonter, 
car  il  n'y  a  pas  d'apparence  que 
vous  m'aidiez  à  descendre.  »  Lors- 
qu'il eut  mis  la  tête  sur  lé  billot 
pour  recevoir  le  coup  mortel ,  il 
s'aperçut  que  sa  barbe  étoit  en- 
gagée sous  son  menton',  il  la  dé- 
gagea ,  et  dit  à  l'exécuteur  :  «  Ma 
barben'apas  commis  de  trahison, 
il  n'est  pas  juste  qu'elle  soit  cou- 
pée. »  Rien  ne  manqua  a  la  gloire 
d^  «a  fin,  ditUume,  si  c€  n'est  une 


MO  RU 

cause  oii  il  entrât  moins  dé  su-' 
perstitions  et  de  puérilités.  Tho-  ' 
mas  Morus  étoit  d'un  tempéra- 
ment flegmatique  ;  il  avoit.  l'air' 
riant  et  l'abord  facile.  Il  vécut- 
toujours  avec  beaucoup  de  fra-  * 
galité.  Son  zèle  pour  la  religion  ' 
catholique  étoit  excessif ,  et  lètf 
luthériens  1  ui  reprochèrent  d'avoir 
fait  punir  de  mort  ceux  qui  favo- 
risoient  leurs  opinions.  On-  a  de 
lui  ,  I.  Un  livre  plein' de  bonnes 
vues  ,  dont  quelques  -  unes  sont 
iaexécutables  ,  intitufé  Utopia  , 
Glascow,  1750,  in-S*»,  et  Oxford, 
i663,  in-80.  Il  a  été  traduit  en 
français  par  Jehan  Le  Blond ,  Pa- 
ris, i55o,in-8»,  ensuite  par  Gruen-' 
devilie,  in-12  ,  Leyde  ,  1715  ,  et 
Amsterdam,  1730.  Cet  ouvrage 
contient  le  plan  d'une  république, 
à  l'imitation  de  celle  de  Platon  ; 
mais   il  n'est  pas  écrit  du   style* 
éloquent  du  philosophe  grec.  Il* 
voudroit  établir  un  partage  abso- 
lument égal  de  biens  entre  tous' 
les  citoyens  ;  idée   chimérique  ! 
Il  prêche  un  amour  de  la  paix  et 
un  mépris  de  l'or ,  qui  exposeroit 
à  des  injustices  continuelles  delà* 

Eart  d'un  voisin  {>uiàsant  et  am- 
itieux.  Il  voudroit  que  les  fîan-- 
cés  se  vissent  tout  nus  avant  de 
se  marier  ;  et  enfin  que,  lorsqu'un 
maladeest  désespéré,  il  se  donnât 
ou  se  fît  donner  la  mort.  \i  Son 
système  politique,  quoique  bon' 
en  certaines  choses  (dit  Nicéron  ,• 
qui  ne  regarde  V Utopie  que  comme  ' 
une  débauche  d'esprit  ) ,  est  ce- 
pendant répréhensible  dans  d'an- 
tres, et  impossible  dans  la  pra-. 
tique.  »  Le  vertueux  Morus,  ju- 
geant les  hommes    d'après    lui- 
même  ,  n'a  voit  pas  assez  calculé 
les  efforts  irrésistibles  des  passions 
humaines ,  qui  ne  permettent  pas  ' 
de  gouverner  'les  peuples  comme  ' 
une  colonie  de  sages  uniquement 
occupés  de  foire  le  bien  et  d'éloi- 
gner le  mal,  XI.   U Histoire  </•• 


MORU 

Richard  lU  ^  roi  et  Angleterre. 
ïn.  Celle  d'Edouard  K  IV.  Une 
Version  latine  de  trois  dialogues 
de  Lucien.  V.  Une  réponse  très- 
vive  k  Luther ,  sous  le  nom  de 
Thomas  Mosseux,  VI.  Un  dialo^ 
gue  intitulé   Qubdmors  projide 
fiisienda  non  sit,  VII.  De$  Lettres, 
VIII.  Des  Epigrammes.  Ces  dit- 
férens  ouvrages ,   en  latin ,  ont 
.été   recueillis  en  i565,   in-folio  , 
k  Louvain.  Mélanchtiion  a  donné 
une  nouvelle  édition  de  ses  Let- 
tres ,  Londres ,  1642 ,  in-fol.  Fcjr, 
sa   Vie  en  anglais,  par  Thomas 
MoRus ,  prêtre ,  son  arrière-petit- 
iils,  mort  à  Rome  en  nôaS ,  pu- 
bliée à  Londres,  1627 ,  in-4*  ?  ou 
16*26,   iu-8<*  ,  et  un  Portrait   de 
son  corps ,  de  son  ame  et  de  son 
esprit ,  dans  une  lettre  d'Erasme 
à  Hatten  ,   du    21   juillet   1619. 
Erasme  avoit  été  lié   de  bonne 
heure  de  la  manière  la  plus  in- 
time avec  Thomas  Morus ,  mais 
ils  ne  se  connoissoient  encore  que 
par  correspondance  ,    lorsquÉ- 
rasme  vint   en   Angleterre   dans 
l'intention  de  connoîti'e  person- 
nellement sir  Thomas.  Le  hasard 
voulut  qu'ils _  se    rencontrassent 
avant  de  s'être  vus  chez  le  lord 
maire  ,  où  ils  étoient  invités  à  dî- 
ner ;  la  conversation  ensagea  en- 
tre les  deux  amis  une  discussion 
Vive,  dans  laquelle Ërasme,  frappé 
jde  la  pénétration  de  son  adver- 
saire ,  ne  put  s'empêcher  de  s'é- 
crier ,  Aut  tu  Morus  es  ,  aut  nul- 
lus;  sir  Thomas  repartit  avec  vi- 
vacité ,  uiut  tu  es  Erasmus  ,  aut 
diaboîus. 

t  n.  MORUS  (  Alexandre  ) , 
né  à  Castrés  )  en  1616 ,  d'un  père 
écossais  ,  et  priiticipal  du  coOége 
f  que  les  calvinistes  avoient  en  cette 
ville ,.  fut  envoyé  à  Genève  ,  où  il 
remplit  les  chaires  de  grec ,  de 
théologie,  et  la  fonction  de  mi- 
nistre. SapassionpourlesfQinmes, 


MORU 


a53 


et  sa  conduite  peii  régulière  ,  lui 
suscitèrent  un  grand  nombre 
d'ennemis.  Saumaise ,  instruit  de 

.  leur  soulèvement  ,  Tappela  en 
Hollande,  où  il  fut  nommé profes*- 
seur  de  théologie  à  Middelbourg , 
puis  d'histoire  à  Amsterdam.  II 
remplit  ces  places  en  habile  hom- 
me, et  fit,  Tan  i655  ,  un  voyage 
assez  long  en  Italie.  Ce  fut  durant 

'ce  voyage  qu'il  publia  un  beau 
Poème  sur  la  défaite  de  la  flott» 
turque  par  les  Vénitiens  ,  impri- 
mé k  Amsterdam  ,  i658  ,  in-fol. 
Cet  ouvrage  lui  valut  une  chaîne 
d'or ,  dont  la  république  de  Ve- 
nise lui  fit  présent.  Dégoûté  de  la 
Hollande,  il  vint  exercer  le  mi- 
nistère k  Charenton.  Ses  sermons 
attirèrent  la  foule  ,  moins  par 
leur  éloquence  que  par  les  allu- 
sions satiriques  et  les  bons  mots 
dont  il  les  semoit^  Ce  genre  de 
stjle  réussit  dans  sa  Bouche  , 
parce  qu'il  lui  étoit  naturel;  et 
rendit  ridicules  ceux  qui  voulu- 
rent l'imiter.  L'impétuosité  de  son 
imagination  lui  prociira  de  nou- 
velles auerelles,  sur-tout  avec  Dail- 
lé ,  qui  le  confondit.  Cet  homme 
singulier  mourut  k  Paris ,  dans  la 
maison  delà  duchesse  de  Rohan, 
le  20  septembre  1670  ,  k  54  ans, 
sans  avoir  été  marie.  On  a  de  lui» 

I.  Divers  Traités  de  controverse.    . 

II.  De  belles  Harangues  et  des 
Poèmes  en  latin.  III.  Une  ré- 
ponse k  Milton,  intitulée  Alexan-' 
dri  Morijîdes  publica ,  La  Haye, 
1654  >  in-S*».  Milton  l'a  cruelle-» 
ment  déchiré  dans  ses  écrits.   Ce 

3ue  l'on  a  imprimé  de^  sermon$ 
e  Morus  ne  répond  point  ^  la 
réputation  qu'il  s'étoit  acquise  en 
ce  genre.  Le  panégyrique  de  cet 
écrivain  a  été  imprimé  k  Amster* 
dam,  1695,  in-Ô"*. 

fin.  MORUS  ou  MoEE  (Henri), 
né  en  i6i4  k  Grantham  dans  le 
comté  de  Lincoln ,  passa  sa  vie 


354  MORtî 

studieiise  a  Cambii^çe,  étàns  le 
collège  de  Christ,  où  il  av6i%  été 
Agrégé.  Après  âtoir  in  ftrfetoff?  i 
Cardan ,  Jales  Sealigéf ,  ^éu  sa-. 
tisfait  de  leurs  en^^rages  et  ffUttè 

fhilosophie  qui  ,nerépoiit)aiit  p'ks 
son  attente,  nes'accoréoît  pofùi 
avec  la  tournure  de  son  esprit ,  il 
(Crut  avoir  trouvé  le  trésor  qu'il 
cberchoit  dans  les  sèbtaténrs  d% 
Piieiton  et  les  théolbgiéhs  mysti- 
*j[ues  tfels  que  Ficin ,  Plotiti ,  Trfe- 
mégiste,  ete.  11  s'attacha  à  Ifeurri 
principes  dont  il  ^arut  îmBu  toute 
sa  vie.  Il  fit  parbîtrfe  en  i64o  son 
ouvrage  ,  intitulé  Psyehb-^dia  , 
ou  la  vie  de  Famé ,  réimprimé  en 
1 647 î  sous  le  titre  de  Poèmes  phi- 
losophiques. Ses  écrits  sbu^  \t 
titre  de  Mystères  de  fà  î)imhité , 
Mystères  de  T iniquité ^  Cûffeciiàhi 
philosophiques  ,  eurent  une  telle 
vogue  qu'il  fut  légué  par  Jean 
Cockshuit  une  sommé  de  trois 
mille  livrés  sterling  pour  en  faire 
iaire  Une  traduction  latine.  La 
collectioti  ée  tous  ses  ouvrages  a 
étédotméte  en  1679  ,  en  3  gros 
vol.  in-fbl.  Henri  Morus  remsâ 
)>lusieur5  bénéfices  et  même  des 
évêchés,  et  mourut  en  1687,  à 
^5  ans.  il  y  a  eu  plusieurs  autres 
sa  vans  dU  nam  de  Morus.  f^oyez 

t  ÎV.  MORtrS  ou  Mont  (  Mar- 
guerite )  ,  l'aînée  des  frlles  du 
chancelier ,  Iftit  jpour  Son  père  ce 
que  Tiillîe  âvoil  été  pour  Crcéroh. 
Elle  fut  mariée  Si  William  Roper, 
ëcuyer,  qui  écrivit  l'histoire  de  son 
beau^père,  publiée  pai' Hearne  k 
Oxford,  en  1716,  in-8°,  et  se  dis- 
tingua autatit  par  Ses  connoissan- 
tîes  cfue  par  ses  vertus  et  sa  piété. 
Marguerite  prdfessia  hautement  la. 
foi  orthodoxe  en  AnçleteV-fe,  et 
\  n'oublia  rien  pour  avoir  la  liberté 
de  consoler  son  père  dans  sa  pri- 
î{on.Onditque,pourl'dbleDir,elle 
fit  tomber  ewtreTes  mains  du  coa- 


wrge  une  lettre  qu'èHë  fëignft 
ta'écrire  k  î*illustrc  captif  pour  lui 
bfersukder  de  coâs^entir  aux  vd- 
ibnbés  du  roi  j  mais  dès  qu'elle 
fut  ddns  l'a  prison ,  elle  lui  con- 
seilla de  soutenir  avec  constan<^ 
les  intérêts  de  TÉelise.  Ce  grandi 
homme  ayant  eu  Ta  têre  tranchëe^ 
elle  la  racheta  de  l'exécuteur  de 
là  justice,  et  la  tonserva  précieu* 
sémhnt.  Klîe  la  fit  trànsportet 
â^s  une  boîte  dé  plomb  à  Can* 
Ibrbery,  dans  le  tombeau  de  la  fa- 
mille Roper  ,  et  voulut  qu'a  sa 
tnort  elle  ml  placée  entre  ses  bras. 
Cette  femme  exemplaire  chercha 
dans  les  lettres  un  soulagement  à 
sa  douleur.  Elle  possédoit  Ie& 
langues  et  la  littérature,  et  a  laissa 
divers  ouvrages.  Marguerite  mou- 
rut en  1 544*  "^  E^Ï6  avoit  eu  cinA 
en  fans ,  parmi  lesquels  une  de  seS 
filles ,  du  nom  de  Marie ,  s'est  dis- 
tinguée par  les  mêmes  tatens  qui 
illustrèrent  sa  mère,  et  a  traduit 
l'Histoire  ecclésiastique  d'Ëusëbé 
du  grec  bn  latin. 

*  MORir  D^ËLVAiîGè,  déca- 
pité le  14  ittâi  1794  1  âgé  de  5Ô 
ans  ,   est   auteur   àe&   ouVrageâ     > 
isuivans ,:   I.  Notice  d'an  ouvragé- 
intitulé    J^^cueii  pour  "servir  à 

f histoire  rhétàlHqtCe  des  duck^ 
dé  Lorraine  et  de  Bar,  Nanci  . 
1782  ,  in-8^.  lî.  Essai  historique 
sur  tes  progrès  de  ta  gravure 
eti  médaittes  chez  les  artiste^ 
lorrains  ,  17^3  ,  in-8«.  lïl.  No- 
tice d'une  collection  yfiétàlliquej 
dbh/téè  à  là  bibliothèque  de 
Nanci  par  le  roi  Stanislas  /«*^ 
1787.,  gr.  iu-S". 

MORZILJLO.  f^ôyézfhx-^oii' 

*  I.  SIÔSCA  (  Sinion  )  ,  Sculp- 
teur et  architecte, né  k  Seltîgueno, 
village  de  Toscane  ,  en  i49^  » 
fut  élève  d'Antoine  dé^  Sangallo*. 


MOSC 

Doué  d'un  taletit  flexible  »  aucan 
arlbit;  moderne  n'imita  comme 
Jai  les  sculpteurs  grecs  et  romains, 
il  iii  des  morceaux  dilHciles  ,  et 
de  la  plus  grande  beauté  en  cha* 
piteaax  ,  en  bordures  ,  en.  corni- 
ehes,  en  trophées ,  et  girandoles  , 
d'Ans  lesquels  il  introduisit  de» 
fleurs,  des  feuilles  et  des  eiseaiix, 
et  qu'il  releva  par  des  spirales , 
des  points  k  jour  ,  des  entailles 
et  aes  rainures ,  exécutés  avec 
autant  de  godtque  de  grâce  et' 
d'élégance.  Florence  ,-  Péro^^e , 
Loretto  ,  Rome  ,  Arezzo  ,  Or- 
TÎeto,  rnreût  les  filles  où  il  exerça 
ses  tatens.  11  s'établit  daûs  cette 
dernière ,  et  il  monrut  en  i554* 

*  11.  MOSC  A  (Gaspard)  dç 
Sâleme  ,  embrassa  les  ordres  su-' 
crés  au  i6*  siècle  ,  et  fit  impri- 
mer im  ouvrage  intitulé  De  Sa- 
lemitanœ  Ecclesiœ  episcopis  et 
archiepiscopis  catafogus  y  Nea- 
poli  ,    ]594  '  iû-4** 

♦  MOSCARDO  (le  comte 
Louis  )  ,  patricien  de  Vérone , 
célèbre  littérateur ,  âorissoit  dans 
le  i7«  siècle  ,  et  remplit  avec  dis- 
tinction les  charges  les  plus  ho- 
norables de  sa  patrie.  Il  a  écrijt 


MOSC 


a  55 


du  i6*  siècle  ,  publia  la  iVâûfoiie 
des  tribunaux j  imprimée  avec  les 
additions  de  François  -  Marie 
Prato  en    i6^^ 

*  MOSCHENI  (Charles)  ,  ju- 
risconsulte et  célèbre  littérateur 
d'Aucône  ,  florissoit  dans  le  ij* 
siècle.  On  a  de  lui ,  I.  Prv  trans^ 
latione  Hierosoljrniis  Anconam 
S*  Ciriaci  y  martjrtis  y  uànconaf 
prœcipui  patroni  ,  confutatio  col- 
iectionis  novarutn  opiiùonum , 
quant  J'uiUes  nonnulli  compila- 
runt  et  levés  ,  Anconaî ,  1673  , 
in-4*  II*  -^a  severità  indulgente 
praticata  délia  diiûna  giustizia 
colle  p/wincie  del  Piceno  e  JRor 
magnat  Ancona  ,  1662.  111.  Bi- 
lancia  doro  al  signor  cardinal 
Pietro  Basadonna,  Veoezia,  1687, 
IVl  Tacito  istoriato.  Ce  dernier 
ouvrage  fut  traduit  en  latin  paî* 
Le  Bleu. 

t  MOSCHiON  ;  c'est  le  nom 
de  quatre  auteurs  ,  cités  par  Gâr 
lien  ,  Soranus ,  Pline  ,  et  Piular» 
que.  On  ne  sait  duquel  sont  les 
vers  qui  se  trouvent  dans  les 
poôies  grecs  ile  Plantin ,  i568  , 
m-S".  On  n'est  pas  moins  in»» 
THistoire  de  réfone  eni^^vve^,  i  certain  sur  le  livre  i>ef  Mulie^ 
qu'il  enrichit  d'excellentes  notes  \^rij?us   mcrbts.  C.   Gessner  y  a 

jomt  des  scolies  ;  et  Gaspai^d 
Wolphius  ,  son  disciple ,  le  fit 
paroi  tre  en  grec,  à  Bâle  i566  , 
in-4*'*  Israël  Spachius  Ta  donné 
en  grec  et  en  latin  ,  dans  Cinatr 
diontm  /16/Y,  Strasbourg,  1597, 
in<fol.  Mais  la  meilleure  édition 
qui  existe  est  celle  donnée  par  M, 
F.  O.  Dewez ,  grec.lat. ,  Vienna*  j 
1793  ,  in-8».  Elle  a  été  l'aile  sur 
un  excellent  manuscrit  ,  trouvé 
dans  la  bibliothèque  de  Vienne  « 
La  traduction  latine  est  nouvelle. 
Il  faut  cependant  avouer  qu« 
Moschion  est  un  auteur  médiocre; 
aussi  le  célèbre  Winkelmann  mr 
voulut,  jamais  se    ebarger   d'en 


qu 

et  de  renseignemens  précieux  que 
lui  seul  étoit  eu  état  de  se  procu- 
rer. Il  se  rendit  aussi  recomman- 
dable  par  rétablissement  d'an 
Musée  dont  il  publia  le  cata- 
logue sous  le  titre  suivant  :  Me- 
tnorie  del  Museo  del  conte  La- 
dovico  Moscardo  ,  descritlts  in 
tre  libri  ,  che  t/xUiaJw  délie 
cose  antiche  ,  piètre  ,  mi'nerali  , 
e  terre  de'  coralU  ,  conchiglie  , 
animali ,  Jiutti ,  etc, ,  in  esso 
esisfenti ,  Verona  ,  1762  ,  in-f'ol. 
figures. 


♦  MOSCATELLO  (Jean-B«r. 
«ard  )  j  Napolitain,  juriâCOOttultc 


256 


MOSG 


faire   une  traduction,  qaoiqp'on 
l'en  priât. 

t  MOSCHOPULUS  {  Emma- 
nuel) ,  nom  de  deux  écrivains 
ârecs.  Le  premier,  natif  de  Can- 
ie  9  dans  le  i4"  siècle  ,  a  laissé 
un  livre  intitulé  Question  de 
,  Grammaire,  i545  ,  in-4''.  Le  se- 
cond ,  neveu  du  premier  ,  passa 
en  Italie  vers  i455  ,  au  temps  de 
la  prise  de  Constantinople  ;  et 
composa  un  Lexicon  grec  ,  ou 
Jlecueilde  mots  attiques  ,  i545  , 
in-4'*  •  une  syntaxe  ,  imprimée  à 
Venise  15^5  ,  in-S»  :  des  Egîo- 
,  gués ,  Venise  ,.  1 524>  in-fol. .  des 
Scolies  grecques  sur  Hésiode , 
Venise  ,  lÔSy  ,  et  Leyde  i6o3, 
în-4'^  ,  et  plusieurs  autres  ou- 
vrages. 

fl-MOSCHUS,  poëte  buco- 
lique grec,  vivoil  du  temps  de 
Ptolémée-Philadeiphe ,  aussi  bien 
que  Théocrite  et  Bion.  Il  nous 
reste  de  lui  quelques  poésies 
pleines  de  goût  et  de  délica- 
tesse ,  qui  ont  été  imprimées 
avec  celles  de  Bion,  i68o ,  in- 
iti  ,  a  cause  du  rapport  de  leur 
matière  et  de  leur  caractère.  Per- 
rault, qui  n'étoit  pas  admira- 
teur des  anciens ,  dit  cependant 
?ue  ridylle  de  Moschus,  intitulée 
Amour  fugitif,  «  est  une  des  plus 
agréables  poésies  qui  se  soient  ja- 
mais iaites  ,  et  qu'elle  ne  se  res- 
sent point  de  son  antiquité.  »  On 
estime  l'édition  de  ce  poëte  de 
Bruges ,  par  Adolphe  Mercker- 
chus  ,  i5o5  5  in-4®  ;  celle  donnée 
par  Henri  Etienne ,  Venise ,  i555, 
in-4"  y  et  celle  faite  par  Daniel 
fieinsius  ,  accoinpagnée  des  Poé- 
sies de  Théocrite  ,  de  Bion  et  de 
Simmius ,  augmentée  des  notes 
de  divers  commentateurs ,  in-4*'  > 
^6o4  ;  et  celle  faite  avec  Rion , 
à  Oxford,  1748  ,  in-8«.  M.  Tho. 
Chr.  Haiies  a  dwxaé  aussi  une 


MOSG 

bonne  .édition  de  Moschus  e€ 
BiOn  ,  grec  latin  ,  avec  les  notes 
d'Heskin,  Erlang,  1780  ,  iu-8». 
Mais  la  plus  jolie  est  celle  ,  toute 
grecque,  <le  Gilb.  Vakefield,  Lon> 
ares,  1796 ,  in-8*  ,  dont  ona  tiré 
quelques  exemplaires  in  -  4*- 
Longe  pierre  a  traduit  en  vers 
français  les  Idylles  de  Moschus 
avec  celles  de  Bion  ,  Paris,  1686 , 
in-12  ,  et  Amsterdam  1688  ,  pet. 
in-80  ;  et  JVI»  J'iB.  Gail  les  a  tra- 
duites en  prose.  Paris  ,  ^795  , 
fig, ,  in-80. 

IL  MOSCHUS  (  Jean  )  ,  soli- 
taire et  prêtre  du  monastère  de 
Saint-Théodosé  à  Jérusalem  ,  vi- 
sita les  monastères  d'Orient  et 
d'Egypte  ,  et  alla  k  Rome  avec 
Sopixrone  ,  son  disciple.  Il  dédia 
au  compagnon  de  ses  voyages 
un  ouvrage  intitulé  Le  Pré  spi^ 
rituel.  On  y  trouve  la  vie,  les 
actions  ,  les  sentences,  et  les  mi- 
racles des  moines  de  différens 
pays.  Le  style  en  est  simple  et 
négligé  ,  en  grec.  Il  a  été  inséré 
dans  les  F^ies  des  Pères  de  Ros- 
weyde  ,  seulement  en  latin.  Le 
P.  Fronton-du-Duc  Ta  donné  en 

Îfrec  l'an  1624,  mais  avec  des 
acunes  qui  ont  été  remplies 
pa^r  Cotelier  dans  ses  Monuntens 
de  r Eglise  grecque,  tome  IL  Ar- 
nauld  d'Andilly  en  a  donné  une 
traduction  française.  lia  omisdans 
^a  traduction  beaucoup  de  pas- 
sages de  l'original.  Moschus  mou- 
rut en  619  ,  selon  la  plus  com- 
mune opinion  -,  d'autres  disent  en 
63o. 

♦III.  MOSCHUS  (Démétrius), 
Grec  de  nation  ,  poëte,  orateur  , 
qui  vivoit  sur  la  fin  du  i5* 
siècle,  et  vers  le  milieu"  du  sui- 
vant ,  habita  long-temps  Fèr- 
rare ,  et  ensuite  demeura  suc- 
cessivement k  Mirandole  ,  k 
MantQue,  et  k  Venise. On  a  de  lui 


MOSE 

des  Poésies^  des  Discours  ,  et  un 
poëme  sur  Hélène  ,  dont  Giraldi 
fait  beaucoup  d*éloges  dans  son 
Recueil  inUtolé  Les  Poètes  de 
mon  temps» 

MOSELLAN  (Pierre),  savant 
grammairien  ,  fils  d'un  vigne- 
ron de  Protog  ,  près  de  Co- 
bleutz,  et  Fun  des  principaux 
ornement  de  l'université  de  Leip- 
sick  ,  ovL  il  mourut  le  19  avril 
i5a4  )  a  donné  divers  Ouvra- 
ges de  Grammaire  ,  et  à^s  Notes 
sur  des  auteurs  latins. 

MOSEOSO  d'Alvabado  (Louis), 
officier  espagnol ,  accompagna 
François  Pizarro  dans  la  con- 
quête du  Pérou  ,  puis  Ferdinand 
Doto  dsms  son  voyage  de  Flo- 
jride  ,  et  succéda  a  ce  dernier, 
l'an  1542  ,  dans  la  charge  d^ 
général  de  la  Floride.  Moseoso  , 
Tojant  les  troupes  rebutées  de 
toutes  les  fatigues  et  de  tous  les 
périls  qu'elles  avoient  essuyés 
soos  Soto  ,  n'osa  pousser  plus 
loin  ses  conquêtes.  Il  prit  le 
parti  de  revenir  à  Passico  ,  ville 
de  la  Nouvelle  -  Espagne  ,  avec 
trois  cent  onze  soldats  ,  du  nom- 
bre de  six  cents  que  son  prédé- 
cesseur avoit  amenés  d'Espagne , 
et  passa  ensuite  au  Mexique ,  o£i 
il  servit  le  vice-roi  de  ses  conseils 
et  de  son  épée.    ' 

t  MOSER  (Frédéric-Charles 
baron  do  )  ,  ^s  aîné  de  Jean- 
Jacques  Moser,  célèbre  publi- 
ciste  allénrand ,  né  à  Stuttgard  le 
18  décembre  1723  ,  et  mort  le 
18  novembre  1798^  étudia  àléna^ 
devint  en  1 747  secrétaire  de  chan- 
cellerie de  liesse  -  Hombourg  , 
ensuite  conseiller  intime  de  léga- 
^on  de  llesse-Darmstadt  et  son 
ministre  au  cercle  du  Haut-Rhin  -, 
conseiller  intime  de  Hesse-Cassel, 
et  envoyé  de  cette  cour  et  de  toute 
la  maison  au  même  cercle^  et 

'     T.    XII. 


MOSE  ii5f 

succ^siveinent  près  des  Etnts-Gé- 
néraux ,  à  la  cour,  impériale  ,  et 
aux  cours  de  Mayence  ,  de  Co-^ 
blentz  et  de  Manheim.  En  1767 
il  l'ut  conseiller  aulique  de  Veta^ 
pire, et  passa  de  Vienne, en  1770^ 
aVinweiler,  comme  administra-^ 
teur  impérial  du  comté  de  Fal-» 
kensteÎD.  De  là  il  fut  placé  à 
Ûarmstadt ,  comme  ministre  d'é- 
tat et  président  du  conseil  privé* 
Celui  de  ses  ouvrages  qui  lui  a 
fait  le  plus  de  réputation ,  et  qui  a 
été  réijiiprimé  et  traduit  plusieurs 
fois ,  est  intitulé  Idée  du  prince  et 
de  son  ministre .  La  Traduction 
française  qui  paroit  avoir  été  la 
plus  estimée  est  intitulée  le  Maître 
et  le  serviteur  j  ou  les  Devoirs  réci* 
proc^ues  d^in  souverain  et  d«  son 
ministre ,  crayonnés  avec  une  li* 
berté  patrioUque  par  le  colonel 
chevalier  de  Cnampignjr ,  3*édit.  » 
revue  et  corrigée  ,  Hambourg  , 
176 1 ,  grand  in-80  de  216  pages« 
On  a  encore  de  lui  un  petit  recueil 
de  Fables  en  prose  ,  et  un  poëme 
aussi  en  prose  ,  intitulé  Daniel^ 
qui  a  été  traduit  en  français  eu 
1787,  sur  la  3*  édition,  par  Grif- 
fet-la-Baume.  Enfin  ,  il  rassembla , 
sous  le  titre  d*Archi\fes  patriott" 
aues  pour  V Allemagne  ,  une  in- 
nnité  de  pièces  intéressantes  pour 
la  statistique ,  parmi  lesquelles  se 
trouvent  plusieurs  vies  écHtes  par 
Fauteur  avec  autant  de  soin  que 
de  jugement  y  celle  entre  autre  du 
fameux  duc  Emest^le-Pieux  ,  de 
Saxe- Gotha.  Ce  recueil  forme  i4 
vol.  in-S*». 

t  MOSÈS^  -  MENDELSOHN  , 
c'est-à-dire,  Moyse ,  fils  deMendel , 
juif  de  Berlin ,  mort  dans  cette 
ville  en  1785  ,  étoit  né  à  Dessau 
en  17S19.  Mosès  mêla  Tétude  au 
commerce,  et  devint  tin  des  plna 
célèbres  écrivains  d'Allemagne. 
En  1755  il  débuta  par  un  écrit 
intitulé    Jérusalem,     plein     de 

»7 


a5â 


MÔSÈ 


propcsitioBS  hai'diés.  Il  prétend 
que  les  juifs  ont  one  loi  et  non 
titîc    reugioB   révélée  ;   que  des 
dogmes  ne  peuvent  pas  être  ré- 
vélés ,  et  que  la  seule  doctrine 
de  $a  nation  est  la  religion  na- 
turelle. Il  se  fit  beaucoup  dlion- 
neur  par  son  Phédon^    ou  En- 
tretien sur  la  spiritualité  et  lim- 
mcftnKté  de  tame  ,    traduit  en 
français,   Paris,     1773,    in-8«>^ 
dans  lequel   ce  grand  principe, 
fondement  de  toute  morale  ,  est 
développé  avec  la  sagacité  d'un 
Philosophe  éc)airë  etles  charmes 
d'un  écrivain  élégant.  Cet  ouvrage 
}é  fit  appeler  par  quelques  Jour- 
nalistes   le    Socrate  ms  Juijs  ; 
mais  il  n'avoit  pas  le  courage  du 
philosophe  grec.  Timide  et  même 
pusillanime  ,  il  servit  foiblement 
sa  nation ,  dont  il  auroit  pu  deve- 
nir le  bienfaiteur,  en  la  *éfor- 
mact.   La  souplesse  de  son  ca- 
ractère   doux,     modeste,    offi- 
cieux,  lui  concilioit  é^lemcnt 
le  sucrage   des  superstitieux  et 
des  incrédules.  Il  he  put  jamais 
parvenir  cependant  à  être  admis 
ni  aux entreuens  du  roi  de  Prusse, 
ni  k  l'académie  de  B^îriin  ,   quoi- 
*     qu'il   eût  en    1764  remporté  le 
prix  qu'il  avoit  proposé  sur  cette 
question  :  «  Les  vérités  métaphy- 
siques et  morales  sont-elles  sus- 
ceptibles du  méfhe  degré  de  cer- 
titude etd'évideiitequèles  vérités 
mathémAticpies  j  et ,  dans  le  cas 
4}u'e]tes  ne  le  soiekit  pas  ,  quelle 
espace  et^quel  degré  d'éviuçnce 
et  de  certitude  peut-on  leur  as- 
signer ?  M   La  nation  juive  lui  ac- 
corda ,  après  sa  mort  ,   les  hon- 
neurs qu'elle  rend  ordinairement 
k  son  premier  rabbin.  On  ne  le 
porta   au    tombeau    que    vingt- 
quatre  heures  après  qu'il  eut  ex- 
j^iré  ,  contre  Fumage  imprudent 
«es  jwife  ,    qui    (enterrent  leurs 
inorts  «vatit  le  couchel*  du  solal. 
Mcndi&lsohxi  étort   d'une  Aimiiie 


MOSH 

honnête  ,  mais  pauvre.  II  enti% 
très-jeune  dans  un  comptoir  de 
sa  nation  ,  et  s'j  fit  également 
estimer  par  sa  capacité  et  par 
son  intégrité.  Mais  la  philosopnie 
et  la  littérature  furent  bientôt  ses 
principales  occupations.  Le  fa- 
meux Lessina  lui  donn^  des  con- 
seils qui  le  nrent  marcher  d'un 
pas  plus  rapide  dans  la  carrière 
des  lettres ,  sans  le  détourner  des 
occupations  nécessaires  à  sa  sub- 
sistance. On  a  encore  de  lui  ,  L 
ÙEuvres  philosophiques ,  a  v<il.  » 
Berlin  ,  1771*  II.  Lettre  à  Laya- 
ter^  à  Zurich  ^îiÂà,  1770.  lll. 
Commentaire  .  sur  TËecIésiaste. 
ly.  Traduction  du  premier  livre 
de  l'ancien  Testament.  V.  Let- 
tres sur  les  sensAtions,  Vf.  Traité 
du  sublime  et  du  naïf  dan»  tes 
belleS'lettres ,  éetit  en  allemand, 
dont  la  fraductioo  française  ,  pmr 
M.  firuyset ,  se  trouve  dttrts  le 
Jaiirmil  étrange!^  de  Fabbé  Ar- 
naud. Cet  ouvtnge  et  qfuelqnes 
autres  écrits  de  M  osés  €mt  été 
recueilhs  à  Berlin  ,  in-8^.  sous 
le  tilrc  de  M0ses  âiendelshons 
wercke. 

MOSÈS^  MIG08TI  ,  célèbre 
rabbin  espagnol  d^  i^'  siècle,  an 
de  ceux  qui  ont  écrit  le  plus  ju-^ 
(i^eieusement  sur  les  GomniaQ-> 
démens  de  la  loi  judaïque  ,  a 
publié  un  savant  ouvrage  ,  in- 
titulé S^pher  MUsévoth  gadàl^ 
'  c'est-à-dire  ,.  te  grand  Livre  des 
préceptes ,  Venise ,  1747  9  vol.  in- 
folio. 

t  MOSHEIM  (Jean-Laurent), 
célèbre  littérateur ,  théologien  et 
prédicateur  allemand ,  de  l'an- 
cienne famille  des  barons  de 
Mosheiiil  ,  né  a  Lubèck ,  le  6 
octobre  1694  ,  s'appliqua  d'a- 
bord à  la  poésie.  Dans  un  âge 
plus  avance  il  ne  fit  plus  de  vers  , 
ra^ii;  il  !sut  ctnbellit*  des  fhiUrS  de 


MOSH 

Iji  littérature  les  sciences  qu'il 
eultîva.  11  étoit  également  propre 
s  remplir  les  ehaires  des  langues 
ffrecqne  et  latine ,  et  celles  d'é- 
loquence ,  de  philosophie  et  de 
théologie.  Il  reçut  invitations  sur 
invitations  de  dHTérentes  univer- 
sités; mais  celle  de  Helmstadt  eut, 
la  première,  le  bonheur  de  J'avoir 
pour  professeur  de  théologie.  Il 
^i^ttpe  une  place  distinguée  pat^- 
mi  les  meilieurs  interprètes  pra- 
testaos ,  de  même  que  parmi  ceux 
qui  ont  traité  le  dogme  et  la  mo- 
rale. Mosheim  mourut  en  iy55 ,  a 
Gottingne  \  chancelier  de  l'uni- 
▼ersité.  A  un  amOur  extrême  pour 
la  vérité ,  k  nne  douceur  vrai- 
ment dirétienne ,  k  un  grand  fonds 
d'huAmhité  et  de  modestie,  il 
^ignoit  une  mémoire  heureuse  , 
Ab  jagemetit  exact ,  une  diction 
•isée ,  nn  esprit  méthodique.  On 
a  de  lui  ,  I.  De  savantes  Notes 
tnr  Cudworth  ,  et  deh  F^ersions 
ktine^  de  deux  de  ses  ouvrages. 
ISes  remBtT|yies  prouvent  que  sa 
philoM^phie  étoit  j  udicieuse  et  pro- 
fonde.   {f^OfeZ    CVDWOKTH.  ) 

II.  Une  Hisiùite  eccléisi^stiéfUé; , 
Helmstadt ,  in-4' ,  1764  ,  sous  le 
titre  d^In9titutkm6s  tfistonee  #c- 
elesiasti✠,  frès-eàIMMée  parle» 
luthérierus  ,  et  tf«d«iite  ha  fran- 
çais ,  en  sik  tnl.  m*%* ,  Mas- 
tricht,  1776.  Cet  Or&v^age,  dont 
iu  crili^^  fl-«$t  pas  toujours 
exacte  ,  prouve  cependant  jane 
grande  connoissance  de^  langues 
origmales  ,  et  tfés  lurnières  peu 
communes  en  histoire  et-en  po- 
lîticKte.  De  tous  l^s  historiens 
iedcïésia«tiqcie»  proké9tàn^,  c'eïrt 
peW-étre  re  plus  modéré  ,  quoi- 
qu'on sente  jrès-bten  qu'il  pen- 
rhe  pour  sa  e<M^y*nihion.  Arèhi- 
bald  Malclaine  en  a  donué  uhe 
traduction  anglaise  enrichie  de 
i^tes  et  de  fables  cbtt>n6logfques. 
lia  traduction  française  a  été  &îte 
««r  celle  de  MaslanièeQ  anglais  ^ 


MOST  259 

on  y  a  joint  des  notes  curieuses, 
m.  Des  5^/7710/15  en  allemand^ 
qui  l'ont  fait  nommer  par  les  pro- 
testans  le  Bourdaloue  d'Allema- 
gne. Il  donna  au  style  de  la  chaire 
un  tour  original,  inconnu  jus-- 
qu'à  lui  dans  cette  contrée  :  mais 
on  prétend  qu'il  a  été  surpassé 
depuis.  IV.  Dissertationes  sAcrxè^ 
Lipsiae  «  in-4*  j  1735  ,  qui  lui  ont 
mérité  un  rang  parmi  les  bons  in- 
terprètes protestons.  V.  Histortà 
Mick.  Serveti  y  Helmstadt,  lyi^y 
in-4";  curieuse.  VI.  Traité pkih^ 
sophicO'théologiq'uê  des  maladies 
de  l'orne  humaine  {efi  Bliemaud)  ^ 
Leipsick  ,  1771  ,  iû-8*. 

♦  MOSS  (  D.  Robert)  ,. théolo- 
gien anglais  ,  ^é  à  Gillingham  ^ 
dans  le  comté  de  Norfolck,  eit 
1666,  dojen  d'Elyen  1 7 1 2,  a  laissé 
8  volumes  de  Sermons  ,  dont  le  D» 
Snape  a  été  réditeur»  ^^  plusieurs 
Oiivragas  de  circonsta'nce  >  qu| 
n'ont  pas  été  recueillis.  Le  D. 
Mossmouru^en  1729}  Agé  de  63 
aos.  • -    ' 

♦  MOSSI  (  Antoine  ) ,  de  Flo- 
rence, auteur  des  ouvrages  s ui- 
vaus  :  I.  Discorsî  poliaci  àp- 
partenetiti  alla  milizià  ,  Firenze* 
161 7.  II.  Le  itéra  alla  santità  ai 
N,  S,  Papa  Clémente  Vllt ,  per- 
suàdèndolo  ad  esorlàré  ,  li  re^i  è 
potenti  cristiani  alla,  guerra  con- 
tra tOttomàno  ,  Firenze^  i6ô3.  . 

MOSTANDGED,  càH^  d» 
la  racé  des  Abassides  ,  suoefédà  à 
son  père  Moqtaii,  l*ati  1160  de 
^ésifs-Ghrist.  Son   frère  sut  g4- 

rer  ses  femméli  ,  qffti  devoieAl 
poignarder;  mais  MostàUdgêd,  1 
nj'aht^é  averti ,  fit  emprist>nnel' ^ 
son  frère  et  sa  mère  qui  étoiènt 
de  la  conspiration  ,  et  jeta  ses 
-fefAmes  dans  le  Ti^î***  Sévère 
ccibservateur  de  là  justice  ,  il  re- 
fusa deux  ittiHe  éous  d'oîr  po#r 
U.4^1ifvr«Bee  d'au  eaioimijAt^ur  , 


26o 


MOT  H 


en  offratnt  dix  mille  écus  à  celui  qui 
lui  remet troît  cet  homme  pervers. 
Il  mourut  en  1170,  âgé  de  cin- 
quante-six ans.  ^ 

MOTAMED-BILLAH  ,  calife, 
commença  de  régner  en  892  , 
et  mourut  en  902.  Ce  lut  sous 
son  califat  que  naquit  la  secte 
des  karmates  ,  dont  le  chef 
aôectoit  une  grande  sainteté  , 
et  menoit  une  vie  fort  austère. 
Ce  chef  se  fit  un  puissant  parti , 
nomma  douze  ap6tres  pour  le 
gouverner ,  prit  le  titre  ue  prin- 
ce ,  et  imposa  a  ses  disciples 
un  dinar  par  tête.  Le  gouveri^eur 
de  la  province  le  fit  mettre  en 
prison  ,  d'où  une  jeune  fille  qui 
ëtoit  au  service  du  gouverneur  , 
le  fit  sauver  secrètement.  Le  bi*uit 
de  sa  disparition  s'étant  répandu, 
ses  sectateurs  firent  accroire  au 
peuple  que  Dieu  Tavoit  enlevé 
au  ciel. 

MOTASSEM  ,  frère  de  Ma- 
moun  ,  lui  succéda  au  califat  , 
Tan  842  de  Jésus  -  Christ.  On 
surnomma  ce  prince  le  Huitai- 
nier ,  parce  que  le  nombre  huit 
se  rencontre  aans  presque  toutes 
les  circonstances  de  sa  vie.  Il  na- 
quit le  8"  mois  de  l'année ,  il  fut 
le  huitièm'e  de  sa  race  ,  et  le  hui- 
tième calife  Abasside*  Il  monta 
sur  le  trône  Fan  de  l'hégire  4^^  » 
il  alla  huit  fois  commander  en 
personne  ses  armées  ;  il  régna 
huit  ans  ,  huit  mois  et  huit  jours', 
il  mourut  âgé  de  4^  ^°$  »  ^  ^ut 
huit  enfîans  mâles  et  autant  de 
filles  ;  il  laissa  enfin  dans  répar- 
te huit  millions  d'or  et  d'argent. 
(  Voyez  THistoire  des  Arabes  , 
par  Marigny.  ) 

*  MOTH  (Paul),  né  k  Flens- 

'  }>ourg,  dans  le  duché  de  Sleswick, 

docteur  en  médecine ,  mort  k  Co- 

|^ân]biagii«ea  1770;  exar^a  d'abprd 


MOTH    / 

sa  pi^ofession  dans  sa  ville  natal»^ 
alla  ensuite  à  Lubeck ,  et ,  sur  le 
vœu  de  Ja  noblesse  de  Fionie  ,  ac- 
cepta la  place  de  médecin  decett« 
île.  En  ihSx,  Frédéric  III  le  nom- 
ma son  premier  médecin  ,  place 
qu'il  occupa  jusqu'à  la  mort  de 
ce  prince  auquel  il  ne  survécat 
que  quatre  mois.  Moth  a  laissé , 
I.  De  Pleuritieie  légitima  disputa-^ 
tio,  Basilete,  1637.  IL  Casus 
chiftirgicus  perforati  thoracis  , 
liafniae,  i656,  i658,  1661,  in-4**- 

MOTHADET  -  BÏLLAH ,  ca- 
Ufe  ,  monta  sur  le  trône  en  902  ^ 
et  mourut  en  908.  Ce  fut  un 
pria  ce  sévère  et  juste.  Un  soldat 
ayant  volé  quelques  grappes  de 
raisins ,  il  punit  le  soldat  et  son 
capitaine.  Voulant  emprunter  une 
somme  d'argent  d'un  nomme  fort 
riche ,  Mothadet  lui  dit .  «  Quelle 
sûreté  demandez-vous  ?, —  Dieu  , 
lui  répondit  cet  homme ,  vous  a 
confié  le  gouvernement  de  ses 
terres  et  de  ses  serviteurs  ;  vous 
vous  en  êtes  montré  digne  par 
votre  sage  administration.  .Poun- 
quoi  aurois-je  besoin  de  sâretë 
pour  vous  confier  mon  argent  ?  » 
Ces  paroles  attendrirent  le  calife  , 
qui  répliqua  :  a  Je  ne  toucherai 
pas  une  drachme  de  votre  ar-* 
gent^  mais  si ,  dans  la  suite  vous 
étiez  dans  le  besoin  ,  tous  les 
revenus  de  l'empire  sont  a  votre 
disposition.  » 

L  MOTHE-HOUDAN- 
COURT  (Philippe  de  la) ,  duc 
de  Cardone ,  porta  les  armes  de 
bonne  heure.  Après  s'être  signalé 

'par  son  courage  et  par  sa  pru' 
deoce  en  divers  sièges  et  com- 
bats ,  i]  conunanda  l'armée  fran- 
çaise en  Catalogne ,  l'an  1641  9 
défît  les  Espagnols  devant  Taiw 
ra^obe ,  leur  prit  difierentes  pla- 
ces ,  et  remporta  sûr   eux  trois 

i  yictpirei,  Ia  bâton  de  maréchal 


MOTH 


MOTH 


2161 


êe  France  et  la  dignité  de  vice*  |  filles  :  Tune  fut  duchesse  d'Au* 
roi   de   Catalogne    furent  la   ré"    mont;  la  se 


compense  de  ses  succès.  La  gloire 
de  ses  armes  se  soutint  en  i64^ 
et  1643  ;  mais  elle  baissa  en  i6t44* 
^'ayant  pas  eu  le  courage  de 
profiter  de  l'occasion  crue  la  for- 
tune lui  offrit  en  Catalogne  ,  de 
prendre  le  roi  d'Espagne  à  la 
chasse,  et  de  l'envojer  prison- 
nier en  France ,  il  frustra  sa  pa- 
trie du  service  le  plus  signalé. 
La  crainte  d'ofïènser  la  régente 
lui  fit  manquer  un  si  beau  coup. 
Avec  plus  de  fermeté  et  de  juge- 
ment, il  auroit  senti  que  toute 
la  France  lui  auroit  servi  de  bou- 
clier contre  le  ressentiment  de 
la  reine  -  mère  .  cette  princesse 
auroit  été  obligée  d'ailleurs  de  ca- 
cher son  mécontentement ,  pour 
ne  pas  laisser  soupçonner  qu'elle 
avoit  plus  de  tencu'esse  pour  son 
frèr«  que  pour  son  fils.  Cette 
faute  fut  suivie  de  la  perte  d'ime 
bataille  devant  Lérida  ,  6t  de  la 
levée  du  siège  deTarragone.  L'en- 
vie profita  de  ses  malheurs  pour 
le  perdre  auprès  du  roi.  Il  fut  ren- 
fermé à  Lyon ,  dans  le  château  de 
Pierre-Size,  et  n'en  sortit  qu'en 
j64B.  La  cour  lui  rendit  enfin 
îustice  y  et  le  nomma  une  seconde 
fois  vice  -  roi  de  Catalogue  en 


seconde ,  duchesse  de 
Ventadour,  gouvernante  de  Louis 
XV  et  de  ses  en  fans  ,  mourut  en 

1744  '  ^  9^  °^^  '  i^  troisième 
fut  auchesse  de  la  Ferté  -  Sénec- 
terre.  Mais  il  avoit  un  frère  qui 
a  continué  sa  postérité.  De  ces 
trois  filles  ,  la  plus  célèbre  par 
son  esprit,  par  ses  vertus  ,  et  par 
les  qualités  nécessaires  k  sa  place, 
fut  la  duchesse  de  Ventadour. 

t  II.  MOTHE  -  LE  -  VAYER 
(  François  de  la  ) ,  né  à  Paris  en 
i588  ,  se  consacra  à  la  robe  ,  et 
fut  pendant  long-temps  substitut 
du  procureur-général  du  parle- 
ment ;  charge  qu'il  avoit  héritée 
de  son  père.  Il  s'en  défit  ensuite , 
pour  ne  vivre  plus  qu'avec  ses 
livres.  Lorsque  Louis  XIV  fut 
en  âge  d'avoir  un  précepteur,  on 
jeta  les  ^eux  sur  lui  ;  mais  la 
reine  ne  voulant  pas  d'un  homme 
marié ,  il  exerça  Cf t  emploi  au- 
près du  duc  d'Orléans ,  frère 
unique  du  roi.  L'académie  fran- 
çaise lui  ouvrit  ses  portes  en  i65g , 
et  le  perdit  en  1672.  Après  la 
mort  de  son  fils,  il  s'étoit  re- 
'marié  k  78  ans ,  et  avoit  épousé 
mademoiselle  de  La  Haye ,  fille 
de  l'ambassadeur  de  France    k 


i65i.  lise  signala  l'année  d'après  Constautinople  ,  âgée  de  4o  ans» 
dans  Barcelonoe ,  qu'il  défendit  i  Les  relations  des  pajs  éloignés , 
pendant    cinq    mois    contre   les  '  dit  Chevreau ,    étoieut  Tun  des 


meilleures  troupes  des  ennemis. 
La  France  perdit  ce  général  le 
24  mars  i6a3  ,  dans  la  5o»  an- 
née de  son  âge.  «  Le  maréchal 
de  La  Mothe  j  dit  le  cardinal  de 
^etz  ,  avoit  beaucoup  de  cœur. 
Il  étoit  capitaine  de  la  seconde  ;  dernières    paroles.    Cet    acadé- 

classe  ;  il  n'étoit  pas  homme  de     —•— —  ^*-'»    — «wi«ui« 

bon  sens.  11  avoit  assez  de  dou- 
ceur et  de  facilité  dans  la  vie 
civile.  Il  étoit  très-utile  dans  un 
parti ,  parce  au'il  y  étoit  très- 
commode.  »  Il  ne  laissa  de  sa 
feinme  Louise  de  Prie  que  des 


amusemens  de  LaMothe-le-Vajer. 
Comme  il  avoit  la  mort  sur  les 
lèvres ,  Bernier ,  son  ami ,  vint  le 
voir.  «  Eh  bien  !  lui  dit-il ,  quelles 
nouvelles  avez -vous  du  grand- 
mogol  ?»  Ce  fuvent  prei^que  ses 
dernières  paroles.  Cet  acadé- 
micien étoit  semblable  aux  an- 
ciens sages  par  ses  opinions  et 
P^r.  ses  mœurs.  ^Sa  physionomie 
et  sa  façon  de  s'habiller  l'annon- 
çoieni  pour  un  esprit  qui  ne  pen^ 
soit  ni  n'agissoit  comme  le  vul- 
gaire. L'étude  étoit  sa  seule  paa-t 


\         _ 


âÔa 


MOTH 


sion.  Plaisirs,  affaires ,  il  reaon*  { 
çoit    k  tout  pour   se  livrer   aux 
sciences»  A  la  cour  il  fat  modeste. 
«  Je  ressemble  ici ,  difioit-il ,  a  là 
Ghristophoriane ,   qui    se    tient 
d'autant  plus  pelite  ,   qu'elle  est 
dans  «m  lieu  plus  élevé.  »  Il  em^ 
l)rasâa   foutes  les  connoissaoees 
humaiues,  l'ancien ,  le  moderne  ^ 
le  sacré  ,  le  profane ,  mais  près* 
que  s^ns  confusion.  Il  avoit  beau- 
coup^ lu  et  beaucoup  retenu,  et 
il  a  fait  usage  de  tout  ce,  qu'il 
$aVQit.  Balzac  disoit  de  lui  :  «  Il 
vit,  en  faisant  le  dégât  dans  les 
bons  livres.  »  Il  s'attacha  sur- 
tout k  la  morale ,  et  à   la  con-^ 
noissance  du  génie,    du  carac- 
tère, jd^s  moeurs  et  des  coutumes 
des  différenles  nations.  La  con- 
trariété des  opinions  des  peuples 
divers   qu'il  étudia  le  jeta  aans 
le pjrrhonisme ,  excepté,  dit-on, 
^n  ce  qui  concerne  les  opinions 
religieuses.  Je  ne  puis  diâsitnuler, 
dit  rahbé  d'Qlivel ,  que  la  doc- 
trine répandue  dans  les  écrits  de 
ce    savant  homme    paroît   ten- 
dre au  pyrrhônisme  ;  mais  aussi 
ri^ndons-  lui  cette  justice  ,   qu'il 
prend  toutes  sortes    de,  précau- 
tions,  dans    une    infinité    d'en- 
droits ,    pour   bien  faire   sentir 
qu'il  ne  confond  nullement  ,  et 

3u.'on  ne  doit  nullement  confon- 
re  la  nature  des  connoissaoees 
humaines  dont  il  nie  l'évidence  , 
avec  la  nature  des  vérités  révé^ 
Jéés  dont  il  reconnoit  la  certi- 
tude. Peut*on  f  comme  il  le  pré- 
tend ,  tenir  en  même  temps  pour 
douteuse  les  objets  de  la  raison, 
ou  des  sens  ;  et  pour  certains  , 
les  objets  de  la  foi  ?  Si  ee  n'e«l 
ià  une  contradiction  fornielie , 
c'est  du  moins  un  étrange  para- 
doxe. Mais  je  ne  laisse  pas  de 
dire,  qu'en  parlant  d'an pj'rrho- 
nien'de  ce  caractère,  il  est  juste 
d'ohscrver  ,  et  pour  son  hoft^ 
neur  ^et  pour  réuificatioBi  piibli- 


MOTH 

lfB0 ,  qn'il  n'a  donné  oii^^ra  â&tt^ 
ner  nulle  atteinte  a  la  religion  : 
justice  due  stir^toat  k  La  Mothe* 
le-Vajrer ,  dont  les  glorieux  en»^ 
plois  nous  parlent  en  sa  faveur, 
et  qui,  comme  Bayle  lui-méma 
l'a  dit,  étoit  un  homme  d'une 
conduite  réglée  ,  et  semblable 
a  celle  des  anciens  sages  ;  un 
vrai  philosophe  dans  ses  meeurs. 
Au  milieu  de  sa  nombreuse  hi* 
bliothèque ,  oii  il  pouvoit  bien 
dire  avec  le  bon  Chrysale  de  Mor 
lière  , 

Raisonner  esc  remploi  de  toute  ma  mflson^ 
Et  le  raisonnement  en  bannit  la  raison  , 

il  se  Voyoit  entouré  de  livres 
écrits  eti  divers  siècles  ,  en  di- 
verset  langues  ,  dont  INin  disoit 
blanc  ,  l'autre  noir.  Frappé  d'y 
trouver  cette  multiplicité  ,  cette 
contrariété  d'opinions  sur  tous 
les  points  que  Dieu  a  Hvrés  k  la 
dispute  des  hommes  ,  il  en  vint 
k  conclure  que  la  sceptique  étoit 
de  toutes  les  philosophies  la  plus 
sensée.  Heureux  ceux  qui ,  çoînme 
lui ,  T\e  chaTicellent  que  dans  les 
routes  de  l'histoire  ei  de  la  phy- 
sique! »  Car  «'est  Ik  vraisembla- 
blement qu'il  bonxa  son  pyri^io- 
nisme  ,  ainsi  que  l'ihsinne  l'abb^ 
d*01ivet.  «  Comme,  humainement 
parlant,  dit-il ,  tout  est  problé- 
matique dans  l'es  sciences  ,  et 
dans  la  pbysiefoe  principalement , 
tout  doity  être  exposé  aux  doutes 
de  la  philosophie  sceptique  ,  n'y 
ayant  f[né  la  véritable  science  du 
ciel  ,  qnx  nous  est  vernie  par  la 
ré\'élatton  divine  ,  qui  puisse 
donner  k  nos  esprits  un  solide 
q«nteiileme<it  avec  une  satisfac- 
tion entière  ?  »  Ce  passage  prouve 
que  la  religicm  étoit  k  ses  yeux 
la  fin  des  dont  es  et  là  source  des 
véritables  plaisirs  de  l'esprit.  La 
Mothe,  passant  dans  la  galerie  du 
Louvre;  entendit  quelqu'un  dire, 
en  le  montrant  :  «  V<>iik  un  homme 


MOT» 

sns  i«lî|^i0n}  »  il  lui  rëj^ondil 
avec  douceur  :  «  Mon  ami ,  j'ai 
tant  de  retigion  q\ie  je  vous  par- 
donne ,  en  pouvant  vousi'aire  pu- 
uâf,  »  On  a  recueilli  ses  ouvrages 
en  -16549  3  vol.  in  -  Iblio  ;  en 
16B4  9  t5  vol.  in-13  ;  et  a  Oresde, 
176601  177^9  .14  vol,  in-8°.  Ils 
prouvent  que  raôleur  avoit  plus 
île  savoir  que  d'imagination ,   et 

S  lu  s  de  jugement  que  de  goût, 
on  Traité  dç  la  vertu  des  païens  y 
1647  9  in-4*  9  a  été  réi'uté  par  le 
docteur  Amauld   dans  son  ou- 
vrage de  la  Nécessité  de  la  foi  en 
f.  C.  Celui  de  La  Molhe  ne  se 
vendoit  pas  ,  et  son  libraire  lui 
en  faiseit  des  reproches  :  »  Ne 
soyez  point  en  peinç  9.  lui  dit  La 
Mothe ,  je  sais  un  secret  pour  le 
faire  vendre.  »  En  efiet ,  il  alla 
solliciter  rautortié  de  défendre 
la  lecture  de  son  écrit  :  à  peine 
la  défense  fut-elle  connue  ,  que 
chacun  eut  envie  de  le  lise ,  et 
V^dition  fut  épuisée.  Parmi  les 
Œuvres  à^  ce  philosophe ,  on  ne 
trouve  ni  les  Dialogues  faits  à 
Vioiiiation  des  anciens  ,  sons  le 
nom  i'Oratius  Tubero  ,  impri- 
més à  Francfort  sous  la    fausse 
date  de  1698  ,  deux  tomes  ordi- 
nairement en   I  ^1.  iu-4'*>  ^^ 
1716,  2^  vol.  in-ia;    ni  VExa- 
meron  rustique  \6^y  in-i3.  Ces 
deuxouvragessontde  lui,  et  on  les 
recherche  i  sur-tout  le  premier , 
quoique  les  sujets  qu'il  y  a  vraités 
ne  soient    pas   approfondis,  et 
me  le  titre  de  quelques-uns  soit 
irivole ,  comme  celui  -  ci  :  Des 
^ares  et  éminentes  ■  qualités  des 
dnes  de  ce  temps  ^  J^a  Traduction 
de  Florus  ,  1606 ,  iu-B"  ,  qu'on  a 
sous  le  nom   de  La  Moine  -  le- 
Vayer,  est  d'un  de  ses  iils,  ami 
de  Boileau,  mort  en  16649  à  55 
ans.  On  pour  roi  t  extraire ,  de  la 
nombreuse  collection  de  La  Mo- 
the-le-Vayer ,  deux  ou  trois, vo- 
lumes 9  dont  la  kctare  seroit  aussi 


MOTH  a6i 

instructive  qu'amusante  :.  entre 
autres,  les  Iraités  sur  la  lecture 
et  l'éloquence  de  Platon,  sur 
l'utilité  des  voyais  ,  sur  la  no<* 
Messe  ,  si|r  la  vie  et  la  mort  f 
sur  les  vertus  des  païens ,  sur  la 
lecture  des  livres  et  leur  com«* 
position.  On  adonné,in-ii ,  l'Es* 

Ï>rit  de  La  Motbe-le-Vayer  ,  oii 
'oh  a  fait  entrer  tout  ce  que  cet 
auteur  a  dit  de  mieux  dans  ses 
diffërens  ouvtages.  Ce  recueil  se- 
roit  plus  intéressant  si  La  Mothe- 
le-Vajrer avoit  su  aussi  bien  écrire 
que  penser.  Il  avoit  (fherché  « 
imiter  la  manière  de  Plutarque  ^ 
mais  le  philosophe  grec  avoit  un 
style hien  plus  agréable..*.  F'oy^ 
IMUaETS  ,  n^  II. 

t  m.  MOTHE-LE-VAYER  nv 
BooTiGNi  L  Fi^ançois  de  la),  de 
la  même  la  mille  ,  maitre  des  re* 
ouates  ,    mourut   intendant    de 
Soissons  en  i685.  On  a  dé  lui , 
I.  Une  Dissertation  sur  f  autorité 
des  rots  en   matière  de  régale^ 
imprimée    en    1700  ,     sous    le 
nom  de  TaJ(m  ,  avec  ce  titre  : 
Traité  de   l'autorité  des    rois  , 
toucluint  fadminislration  de   la 
justice  ,  et  réimprimé  sotw   son 
nom,    1753,  in- 12.  II.    Traité 
de  tautorilé  des  rois  ,  touc/nini 
rdffe  nécessaire  à  la  projession 
religieuse,     1669  »  in-i3.   UI. 
Tragédie  du  Grand  Sélim  \  in-4''* 
IV.   Le    Roman  de  Tharsis  et 
Zélie ,  estimé  ,  réimprimé  à  1^*> 
ris  en   1774  ,  et  en  5  volume»  ^ 
in-8*>.  On  y  trouve  de  la  mo» 
raie  sans  péaantisme ,  et  une  phi- 
losophie  douce.    Les  cfaràcterea 
y  sont  variés  ,  et  l'intérêt  y  mar- 
che   k  cêté  du    sentiment.  Le» 
amours  de  Tharsis  et  Zélie  ne 
sont ,   pour  ainsi  dire ,    que  le 
cadre  de  la  peinture  et  différentes- 
passions. 

.    t  IV.  MOTHE-LE-Vi^ïER  , 


a64  MOTH 

S  Jean-François  de  la  ) ,  de  la  même 
amille  ,  maître  des  requêtes  , 
mort  en  1764  »  est  auteur  d'un 
Easaisur  ta  possibilité  d* un  droit 
unique,  1764?  in -12.  Chimère 
que  Ton  peut  ranger  à  côté  de 
celle  de  la  paix  universelle  de 
l'abbé  de  Saint^Pierre. 

*  V.  MOTHE  (  comtesse  de 
la),  femme  intrigante,  se  disant 
issue  des  Valois  ,  célèbre  par 
Tafia  ire  du  fameux  Collier ,  pour 
laquelle  on  voulut  compromettre 
la  reine  ,  épouse  de  I^ouis  XVI  ; 
affaire  dans  laquelle  le  cardinal 
de  Rohan  a  joué  uq  rôle  hon- 
teux. La  fennne  La  Molhe  fut 
condamnée  a  être  fouettée  et  mar- 
quée ,  et  ensuite  renfermée  à  l'hô- 
pital de  la  SalpétrièrC)  d'où  elle 
n'est  sortie  que  par  l'efTet  de  la 
révolution  en  1789.  Elle  se  ré- 
fugia en  Angleterre  ,  et  fit  im- 
primer un  mémoire  très-violent 
contre  la  reine ,  dont  l'édition 
toute  entière  futenvo yée ,  en  1 790, 
k  un  libraire  de  Paris.  La  cour 
en  ayant  été  instruite ,  cette  édi- 
tion fut  achetée  par  son  ordre  : 
tous  les  exemplaires  furent  trou- 
vés après  le  siège  du  château  des 
Tuileries,  le  10  août  1792.  fToj^ez 
Lapoate  ,  n*»  IT. 

t  VI.  MOÏHE-PÎQUET  (  N .  la  ) , 
né  en  1710  ,  etitra  fort  jeune 
au  service  de  ia  marine  ;  et,  pen- 
dant5ftan2r,  ily  fut  le  digneémule 
des  braves  commandans  à  qui  la 
France  avoit  confié  l'honneur  de 
son  pavillon.  Il  fit  la  guerre  d'A-* 
inériqae  avec  d'Estaing ,  Sulfrein, 
Bouiiié ,  Tomaj  ,  Guichen  et 
quelques  autres  dont  l'histoire 
a  consacré  les  noms.  Comme 
eux ,  il  s'y  distingua  par  les 
actions  les  plus  éclatantes,  et  on 
n'oubliera  jamais  la  conduite  qu'il 
9  tenue  au  Fort-Royal.  Il  y  mouil- 
loit  après  un  combat  qui  avoit 
désemparé  tou3  ses   vaisseaux^ 


MOTH 

Î[uand  il  apprit  qu'an  convoî 
rançais  ,  très-essentiel  an  succès 
de  la  guerre,  et  qui  voguoityers 
ce  ^êine  fort  ,  venoit  d'être  at- 
taqué par  une  escadre  anglaise 
composée  de  i4  bâtimens.  Aus* 
sitôt  il  monte r^nm^/// qui  apeine 
étoit  réparé ,  vole  k  l'ennemi ,  le 
disperse ,  et  ne  reijtre  en  rade 
qu'avec  le  convoi.  Forcé ,  -dans  la 
mêmB  campagne ,  de  se  rendre  de 
la  Martinique  à  la  Guadeloupe  > 
seulement  avec  cinq  vaisseaux 
de  ligne  et  cinq  frégates  ,  il  sut 
éviter  l'a  pproche  d'une  flotte  qui 
lui  étoit  tellement  supérieure  en 
forces ,  que  sans  doute  il  n'au- 
roitpu  lui  résister  :  elle  marchoit 
sous  les  ordres  de  l'amiral-Hyde 
Parker  ,  qui  dit ,  avec  autant  de 
regret  que  d'admiration  :  h  Une 
seule  manœuvre  ponvoit  sauver 
La  Mo the -Piquet,  et  La  Mothe- 
Piquet  étoit  le  seul  qui  pât  la 
trouver.  »  Monté  sur  V Invincible , 
en  1781  ,  il  prit  a6  navires  des  3!2 
avec  lesquels  TaTiiiral  sir  George 
Rodney  repassoiten  Angleterre  , 
chargé  des  richesses  qu'il  avoit 
enlevées  aux  babitans  de  Saint- 
Ëustache.  La  perte  de  ee  oonvoi 
fut  d'autant  .plus  sensible  à  sir 
George,  que,  d'avance ,  il  en 
avoit  garanti  l'arrivée  à  Londres. 
Fox  en  accusa  l'imprévoyance  du 
premier  lord  de  Ta  mira até  ;  mais 
son  accusation  demeura  sans  effet. 
Ferme  dans  le  commandement  y 
mais  bien  moins  jaloux  de  sa 
gloire  que  du  bien  de  «on  pays, 
La  Molhe  -  Piquet  s'empressoit 
toujours  de  céder  à  celui  qui  lui 
faisoit  voir  que  l'on  pouvoit  faire 
mieux  que  ce  qu'il  avoit  ordonné; 
et  sa  vie  est  pleine  de  ti^aits  qui 
ne  font  pas  moins  d'honneur-  à 
son  caractère  qu'à  sa  bravoure. 
Parvenu  au  grad^  de  lieutenaat<- 
général  des  armées  navales,  il 
est  mort  à  Brest ,  le  10  juin  1791  , 
âgé  de  71  ans.  Oq  a  mis  au  b»a 


MOTT 

de  son  portrait  lès  vers  suivans  : 

•    Maria  dés  ta  première  aurore  , 

Gacrrier ,  cher  méoie  à  kcs  rivanx, 
*  La  Fraace  »aix  ce  que  ta  Taux , 
Et  l'Aa^eterre  mieu  encore. 

yn.  MOTHE-GUYON.  rayez 
GuToif ,  n*  II. 

Vin.  MOTHE.  royez  Gbos- 
ïisri ,  n«  II. 

♦  MOnUO  (  Grégoire  ) ,  ju- 
rîscoDsalte  de  Capone  dans  le  i^» 
siècle ,  a  publié  Notizia  di  Ponzio 
Pilato  ,  Naples  ,  1674.  Décréta- 
mm  praxis  cwilis  ordinarii  ju- 
dicis ,  etc. ,  Napoli ,  1671 ,  in-fol. 

t  M  O  T  I N  (  Pierre  ) ,  poète 
français ,  né  k  Bonites ,  a  laissé 
oudqaes  pièces  que  Ton  trouve 
dans  les  Recueils  du  temps,  et 
qui  n'ont  pas  fait  fortune.  Ce  poète 

{jlacial  mourut  vers  i6i5.  —  Boi- 
(rau  a  dit  de  lui  : 

Taime  mieux  Bergerac  et  sa  borlesqne  an- 
^Tce 

Ou  ces  vers  eh  Motia  se  norfoad  et  se 
Siace. 

Malgré  ce  trait  de  satire,  ilVen 
est  pas  moins  vrai  qn>  cet  auteur 
ent  de  la  réputation  dans  son 
temps  ,  et  qu'il  la  méritoit  à  cer- 
tains-égards. 

MOTTA.  Voyez  Recupexo. 

I.  MOTTE  (  Goîllanoie 
Mauqukst  de  la  )  étudia  la  chi- 
rurgie à  Paris  ,  suivit  la  pratique 
de  THétel  -  Diea  pendant  cinq 
ans  ,  et  j  acquit  de  grandes  con- 
Doissances  dans  Tart  des  accou> 
chemens.  De  retour  à  Valogne, 
Sapataie,  il  s'j  distingua,  ainsi 
que  dans  les  Villes  et  les  cam- 
nagnes  voisines  ,  par  les  succès 
ws  plus  brillans  et  par  des  ou- 
vrages |>ius  ou  moins  critiques , 
mais  qui  tous  prouvent  le  mérite 
de  k'ur  auteur.  Ces  ouvrages  sont , 
I.  Traité  des  àccouchemens  wt- 
^irels ,  nonnaturels ,  et  contre  nw 


MOTT 


:265 


ture ,  Paris  ,  1722 ,  in-4» ,  par  les 
soins  de  Devaux ,  qui  a  fourni  la 
plupart  des  reflexions  et  des  ob« 
servations    qu'on  j   trouve  ,  La 
Haye ,  1726  ,  in-4*  ;  Ley de ,  1729» 
in-4«  ;  Paris  ,  1765  ,  in-8»,  2  vol.;, 
Strasbourg  ,    en  allemand  ,  par 
J.-G.  Scheid,   1732  ,  in-4**«   Cet 
ouvrage ,  qui.  passe  pour  un  des 
meilleurs  en  ce  genre  ,  a  été  en- 
richi par  l'auteur  de  quatre  cents 
observations  d'autant  plus  inté- 
ressantes  qu'elles    sont  le  fruit' 
d'nne  pratique  de  trente  ans.  II. 
Dissertation  sur  la  génération  ^ 
sur  la  superfétation  ,  et  reporte 
au  livre  intitulé  De   f indécence 
aux     hommes    ^accoucher   les 
femmes  ,  et  sur  Vobligation  aux 
mères  de  nourrir  leurs  enfans  , 
Paris  ,    1718  ,  ia-i2.  Puzos  ré- 
pondit victorieusement  kLa  Motte 
sur  son  système  opposé  à  celui  des 
ovaristes,  etc.;  mais  Hecquet  n'eut 
pas  le  marne  avantage  en  défen- 
dant les    sages  -  femmes.    1 1 1. 
Traité  complet    de     chirurgie  , 
contenant  des  observations   sur 
toutes  les  maladies  c/iintrgicales 
et  sur  la  manière  de  les  traiter , 
Paiis  ,  1722  ,  in  12  ,  3  vol.  ,  par. 
les  soins  de  Devaux  ;  ibidem  , 
1732,  in-  12,  4  ▼oï«  f  ibidem  , 
1763  ,  in-i2  ,  4  vol. .  et  en  1765 , 
2  vol.  in-8»  ,  avec  A^s  augmen- 
tations.   M.  Sabathicr  ,    profes- 
seur d'anatomie ,    a   publié   une 
nouvelle  édition  de  cet  ouvrage 
avec  des  notes  critiques  ,  Paris  , 
1771  ,    2  vol.  in-S".  L'accueil  fait 
aux  écrits  de   La  Motte  ,   par  le 
nombre   des  éditions  qu'ils    ont 
eues ,  est  le  plus  si\r  de  tous  les  élo- 
ges ;  mais  on  lui  reproche  de  se 
trop  louer,  et  de  maltraiter  ses 
confrères;  ce  uni  a  >'ajt  dire  de  lui 
au  célèbre  Haller  ;  Laudes  suas 
j  non  negUgit  ,  non  peri/ulè  Jhmœ 
*  colfegarum  sfudwi't.i.  !>%da[e<ies 
!  imnressioiis  'Ic'S    o»i^  ra^rs  de  L»! 
Multe  ,  dont  iVpoquc  de  ia  nais^ 


1 


11^  MOTt 

sant«  et  4c  la  naert  eM  igïiorée , 
prouve  qu'jii  vivoit  au  d^^or 
siècle. 

n.  MOTTE  (  la  )<  royei^  H<hj- 
»Aji»e^  Fe'nelon,  n"  II  «/  IV» 

III.  MOTTE  D'Om^ÉAXs.  F^f. 

ObI^VS   de  Là  MOTTB. 

W.  MOTTE-MESSEMÊ  (delà). 

Woy,  PoULCHllE. 

*MOTTEUX  (Pierre-Antoine), 
n^  à  Rouen  en  i66a  »  lors  de 
la  révocation  de  VéèÀX  de  ^an-* 
te» ,  choisit  TÀugle^rre  pour  sa 
nouvelle  patrie.  Motteq^^  ,  du 
petit  nombre  de  çea  Français  qui 
sont  parvenus  à  acquérir  une  con- 
naissance profonde  de  b  langue 
anglaise  ,  se.  iamâiarifia  telle^ 
Hient  ayec  Tidiome  et  JL'expression 
propre,  que  ses  traductions  de 
respa^ol  et  du  Irauçais  sém- 
illant des  eompositions  origina- 
les. Suivant  le  jugement  qu'en 
porte  monsieur  Tjtler ,  sa  tra^ 
duction  du  Don  Quichotte  est  en- 
core la  meilleure  qu'on  ait  en 
Angleterre.  Une.  entreprise  plus 
tfilficile  pour  Motteux  lut  de  tra- 
tl^ine  en  anglais  Rabelais^ ,  dont 
le  style  déjà  vieux  et  suranné 
étoit  à  peine  entendu  par  ses  com- 
patriotes. Les  trois  premiers  li- 
vres de  cette  singulière  satire 
avoient  été  si  bien  traduits  par 
Urqubart ,  qu'il  se  borna  k  con- 
tinuer son  travail.  L'ouvrage  en- 
tier fut  revu  eusuite  par  OzeU. 
M.  Tjtler  estime  que  cette  traduc- 
tion ainsi  corrigée  est  un  des 
plus  parlait&  modèles  de  Tart  de 
traduire.  Le  sens  j  est  fidèlement 
conservé  ,  le  style  heureusement 
imité.  Les  lecteurs  éelairés  re- 
connoîtront  aisément  dans  aette 
traduction  tout  le  mérite  de  l'ori- 
ginal. Motteux  traduisit  encore 
plusieurs  comédies  ,  qui  furent 
]!Ouéesavec  succès.  II  composa  des 
PtuiQ^ues.x  des  Epilogues  ^  et  un 


MOTT 

Pàçmr  sur  le  thé>  qu'il  inséra  éknÊk 
le  Spectateur.  Tant  de  travaux  lit- 
téraires auroient  dû  lui  assurer 
une  existence  honorable  ;  cepen- 
dant Motteux  sévit  forcé  de i|uit- 
terla  plume  pour  des  ocoupations 
plus  lucratives.  Il  ouvrit  dans 
Leaden-Hall-Street  un  magasin 
de  marchandises  des  Indes,  et 
obtint  un  bon  emploi 'dans  les  bu-' 
reaux  de  la  postç  générale.  Mot- 
teux ,  enrichi  par  le  commerce , 
se  maria  et  devint  père  de 
vingt-six  enfans.  Tout  ce  qu'ua 

Eent  désirer  dans  la  vie  pour  être 
etireux  ,  Motteux  le  possédait  ; 
mais  une  malheureuse  passion  dé- 
générée en  habitude  dégradoit 
son  caractère  et  avança  ses  ioars.^ 
On  le  trouva  mort  le  matin  du 
ig  février  1717  dans  un  mauvais 
fieu  près  Temple-Bar.  On  soup- 
çonne qu'il  y  fut  assassiné.  Mot- 
teux|termina  sa  carrière  a  59  âins. 

t  MOTTEVILLE  (  Françoise 
BERTAim  dame  dé)  ,  fille  d'un  gen- 
tilhomme ordinaire  de  la  chambre 
du  roi,  née  en  Normandie  vers 
16 15.    Ses  nianières  aimables  et 
son  esprit  plurent  à  Anne  d'Aùtri- 
clie ,  qui  la  garda  auprès  d'elle.  Le 
tardinal    de    Richelieu  ,    jalousf 
des  favorites  de  cette  princesse. 
Payant  disgraciée  ,   elle  se  retira 
avec  sa  mère  en  Normandie  ,  oit 
elle  épousa    Nicolas  Langlois  » 
seigneur  de  Motteville  ,  premier 
président  de   la    chambre     des 
comptes  de  Rouen  ,    màgisirat 
distingué  ,    mais  fort  vieax,  er 
sa  femme  fut  veuve  au  bottt  d& 
deux  ans.  Après  la  mort  du  car- 
dinal de  Ricnelieu,  Anne  d'An- 
triche  ,  ayant    été   déclarée    ré- 
ffente  ,  la  rappela  à  la  coor.  Ce^ 
iiit  alors  que  la  reeonnoissance 
lui  inspira  le  dessein  d'écrire  ïe^ 
Mémoires  de  cette  prinoesse.  On 
les  a  publiés  sous  le  titre  de  Jtf  «'-> 
moiriSf  pour  servir  à  fMi$t»' 


r 


r 


MOTT 

tdime  JtJuêriduf ,  1750  ,  Ams- 
terdam (  P«rû  ) ,  ^709»  en  six 
Tol.  iiiri2.   Cet  oovmge  curieuc 

Srouva  une  grande  connaissance 
eTiniénear  de  la  cour  et  de  la 
minorité  de  Louis  XIV.  Il  est, 
pour  la  plus  grande  partie  ,  de 
■ladame  de  Motteville  ;  mais  on 
prétend  qu'une  autre  main  a  re- 
touché le  stjlçy  qui  cepeudaut 
n'est  pas  encore  trop  bon.  L'édi- 
teur ,  auquel  on  attribue  ce  chan- 
SemenC  y  a  sui*cfaargé  cet  ouvrage 
e  m(»ceaux  d'Histoii'e  générale 
^uW  trouve  par-^tout  II  y  a  des 
Bli^uties  dans  ces  Mémoires ,  mais 
elles  sont  rachetées  par  des  anec* 
dotes  curieuses.  On  trouve  aussi 
plusieurs  Letti^eê  de  cette  femme 
Spirituelle  dans  le  Recueil  de  ma- 
demoiselle  de  Mentpensier.  Mad. 
de  Motteville  mourut  à  Paris  le 
29  décembre  16B9.  Les  agrémens 
de  son  esprit  et  de  son  caractère 
lui  avoient  concilié  l'amitié  etPes- 
time  de  la  reine  d'Angleterre  , 
veuve  de  Charles  I"' ,  qui  avoit 
en  elle  la  eoniiauce  la  plus  in- 
time. 

MOTTIN  (  Pierre  ),  docteur 
dt  3orbonne ,  mort  à  Paris  en 
1.775  )  a  laissé  on  petit  écHt  inti- 
tulé Essai  sur  la  nécessité  du 
travail  y  in-i2 ,  qui  iie  manque 
pas  d'intérêts 

«MOTTLEY  (Jean),  fils  du 
Oi^oneMSIottley ,  qui  ,  à  la  re- 
commandation du  roi  Jacques  II , 
dont  ii  avoit  suivi  la  fortune , 
obtint  un  régiment  en  France , 
naquit  en  1693 ,  et,  après  diverses 
tentatives  qu'il  fit  sans  succès  pour 
son  avancement,  se  trouva  réduit 
à  vivre  de  sa  plume.  On  lui  doit 
^nq  Pièces  dramatiques  qui  eu- 
rent du  succès ,  et  une  Histoire 
du  czar  Pierre  /«',  qu'il  publia 
par  soiiseription ,  et  qui  l'intro- 
((uisit  lÊiiprèa  de  la  reine  Caroline. 


MOUC 


167 


Il  eut  part  à  quelques  autres  eu* 
treprises  littéraires^  et  mpuraf 
en  1750. 

*  MOUAFFEKEDDIN  Ahmje» 

Ben  Cassem  Al-Khezergi  ,  mort 
Tan  668  (  1369  de  Jésus-Christ  )  , 
publia  dans  sa  langue  un  litre 
intitulé  (yioun  aVmtabatJi  tha- 
hacal  alatikeha  j  5  volumes ,  et 
en  cinq  parties ,  concernant  les 
médecins  anciens  et  modernes. 
La  première  traite  de  l'orieine  de 
la  médecine  ;  la  seconde  ,  des  mé- 
decins qui  ont  écrit  sur  cjel^rt  ; 
la  troisième  des  médecins  gi'ees 
qui  ont  vécu  avant  Galien^  la 
quatrième ,  de  ceux  quioute^té 
après  lui  ;  la  cinquièine  enfin, 
des  médecins  qui  ont  vécu  de*' 
puis  le  musulmanisme. 

*  I,  MOUCHEGH,  issu  de 
l'illustre  famille  arménienne  dus 
Maoïigooian  ,  s'appliqua  dès  sa 
plus  tendre  jeunesse  à  ia  profes- 
sion des  armes,  et  sueeéda  dans  la 
principauté  de  Dai'on  après  la  mort 
de  son  père  vers  l'an  553  de  J.  C. 
U  fut  honoré  par  les  empereurs 
Justinien  U  et  Tibère  IL  Mau-» 
rice  le  nomma  due  d^  la  petite 
Arménie  ,  soumise  alors  k  Tem'^ 
pire  grec.  En  584  «*  586,  à  la  tétc 
(l'une  armée  grecque  et  armé- 
nienne ,  il  battit  les  troupes  d'Or- 
mizt ,  roi  de  Perse  j  et  mit  en  iuile 
précipitée  Varham  ,  son  général 
en  chef.  Après  la  mort  malheu- 
reuse de  ce  souverain ,  son  fila 
Khosrou  II ,  k  qui  appartenoit  1« 
couronne ,  se  sauva  ,  en  590  f 
auprès  de  l'empereur  Maurice  > 
et  demanda  sa  protection  pour 
être  placé  sur  le  trône  de  son 
père.  Mouche^h  fut  chargé  alors 
du  commandement  d*une  armée- 
dans  cette  guerre  fameuse ,  qui 
dura  pendiint  deux  ans  et  çout% 
)a  yi^  k  beaucoup  de  monde. 
Après  plusieurs  natailles  san« 
glanteaeld^avictoii^es  partiellesot^^ 


a63  MOUG 

décisives^  qui  furent  toujours  diri- 
gées, de  l'aveu  même  de  l'ennemi, 
par  la  prudence  et  le  courage  de 
Mouchegb ,  Khosrou  fut  placé  sur 
le  trône  de  Perse  l'an  dqî^  ,  et  il 
commença  à  congédier,  avec  de 
riches  présens ,  les  troupes  qui 
ëtoient  venues  à  son  secours.  Ce 
prince  ,  avant  d'entrer  en  campa- 
.  gne  ,  avoit  promis  au  comman- 
dant Mouchegh  de  lui  donner  le 
gouvernemenl  général  d'Arménie, 
s'il  parvenoit  à  conquérirleroj^au- 
me  de  son  père.  Khosrou  II, 
après  ces  victoires  éclatantes , 
voulut  exécuter  sa  promesse  et  lui 
accorder  des  honneurs  plus  su- 
périeurs ;  mais  les  commandans 
grecs,  informés  de  l'iatenlion  du 
roi,  et  jaloux  de  la  renommée  du 
général  arménien ,  l'accusèrent 
faussement  d'une  trahison  délèse- 
majeslé  ,  et  Khosrou  se  décida  à 
le  punir  ;  mais  quelques  uns  de 
ses  ministres  ,  indignés  de  la 
noirceur  des  Grecs ,  et  de  Tinjus^ 
tice  de  leur  roi  contre  un  hommtf 
à  qui  on  devoit  toute  la  victoire  , 
informèrent  secrètement  le  géné- 
ral Mouchegh  de  tout  ce  aui  se 
passoit  sur  son  compte  ;  celui-ci 
se  retira  bientôt  dans  la  princi- 
pauté de  Daron ,  et  écrivit  de 
suite  des  reproches  au  roi  de 
Perse  et  aux  généraux  de  l'empe- 
reur. Au  bout  de  quelques  mois, 
Khosrou ,  parvint  à  connoître  la 
trame  et  la  jalousie  des  Grecs;  il 
envoya  de  riches  présens  à  Mou- 
chegh ,  le  nomma  prince  libre  et 
ministre  de  son  royaume  en 
ïerse;  mais  l'aine  grandeet  géné- 
reuse de  Mouchegh  refusa  toutes 
ces  otl'res  ,  et  voulut  rester  dans 
sa  principauté.  En  6o5 ,  lors  de 
son  expéartiou  .contre  le  succes- 
seur de  Mauricîe,  Khosrou  II  l'in- 
vita à  venir  couMuaiider  une  ar- 
mée ,  coiinoissant  ia  haine  qu'il 
a\  oii.  pour  les  Grecs  v  majis  IVlou- 
ehegh  se  refusa  de  ûduveau  à  la 


MOPC 

•  demande  du  roi.  Au  retour  dé 
cette  guerre  >  Khosrou  envoyai 
contre  lui  une  armée  persane  y 
sous  les  ordres  de  son  général  » 
nommé  Mihran.  Mouchegh  ,  qui 
étoit  dans  un  âge  fort  avancé  , 
donna  le  commandement  de  ses 
troupes  à  Caïl-Vahan,  qui  rem*- 
porta  une  victoire  complète  }  et 
il  mourut  l'an  6o4« 


*  II-  MOUCHEGH ,  de  la  fa- 
mille Mamigonian  ,  avoit  le  com- 
mandement en  chef  de^  troupes 
du  roi  arménien  Arsau  U,  Lors- 
que ce  prince  fut  trahi  et  livré  à 
Chapouh  II  ,  roi  de  Perse  » 
Mouchegh  se  rendit  à  Constantî- 
nople ,  en  38o  de  J.  G. ,  et  par 
la  protection  de  l'empereur  ,  il 
fit  couronner  le  jeune  prince  Bab , 
fils  d'Arsau ,  et  l'emmena  en  Ar- 
ménie ,  avec  une  puissante  armée 
d'Arméniens  et  de  Grecs.  Après 
avoir  placé  le  nouveau  roi  sur  le 
trône  de  son  père ,  Mouchegh  , 
k  la  tête  d'une  armée  de  4o,ooo 
hommes  d'élites  ,  -  fondit  dans 
la  Médie  ,  tailla  en  pièces  les 
troupeside  Chapouh  II  ,  fit  pri- 
sonnière la'  femme  de  ce  roi ,  et 
plusieurs  personnages  distingués 
cle  son  royaume.  Le  souverain  de 
Perse,  qui  ne  s'attendoit  poîut 
à  une  perte  aussi  grande  ,  entra 
dans  l'intérieur  de  ses  états  ,  icjr^ 
ma  de  nouvelles  troupes  ,  et'se 
mit  de  nouveau  en  campagne. Des 
batailles  sanglantes  eurent  lieu 
dé  suite  entre  les  deux  armées. 
Chapouh  prit  la  fuite  en  maudis- 
sant la  division  de  Mouchegh  ;  il 
l'appel  oit  la  furieuse.  Le  géné- 
rai arménien  ,  vainqueur  et  ven- 
gé ,  retourna  alors  auprès  du 
roi  ,  et  fut  comblé  d'honneurs. 
Ijes  principaux  ministres  ,  jaloux 
de  la  grande  considération  de 
Mouchegh,  l'accusèrent  fausse-* 
lûent  de  haute  trahison  auprès  du 
roi  Varagtade  ^successeuracBob  ^ 


MQUC 

f t  lui  ôtèrent  la  vie  vers  Tan  385« 
f"  l^s  bornes  de  cet  ouvrage  ne 
"  BOUS  permettent  point  d'entrer  en 
brands  détails  sur  les  actions  ini- 
•  ntaires  et  politiques  de  ce  guer- 
nér  ,  qui  fut  un  des  plus  grands 
bèmnies  de  son  siècle.  Mesrob- 
Erez  (  voyez  cet  article  )  ,  dont 
BOUS  avons  l'ouvrage  dans  Ja  bi- 
bliothèque impëriale ,  n*»  g5  et  99 , 
écrivit  la  vie  de  Mouchegh  et 
rhJstoire  des  principaux  person- 
nages de  sa  famille.  Dans  le  ma- 
nuscrit i5o  ,  on  lit  aussi  un- éloge 
en  l'bonneur  de  ce  général ,  écrit 
en  vers  arméniens. 

♦  L  MOUCHERON  (Frédé- 
ric ) ,  de  l'école  hollandaise ,  né 
à  Ëinbden  en  i635  ,  s'instruisit 
dans  sa  patrie  àes  premiers  élé- 
mens  de  son  art ,  et  vint  se  per- 
fectionner à  Paris  ,  où  l'on  re- 
chei'cha  ses  cuivrages  :  mais  il 
quitta  cette  ville  pour  aller  se 
fixer  à  Amsterdam.  11  y  mourut 
en  1686.  Frédéric  Moucheron, 
sans  être  mis  au  premier  rang 
àes  peintres  paysagistes  des  Pajs- 
Bas^  j  tient  une  place  distinguée. 
On  lait  sur^tout  grand  cas  du 
feuille  de  ses  arbres ,  dont  la  tou- 
che est  légère  et  facile ,  de  ses 
lointains  variés  avec  intelligence , 
et  Ton  admire  la  vigueur  du  de- 
vant de  ses  tableaux. 

*  IL  MOUCHERON  (Isaac)  , 
fils  du  précédent  et  son  élève  g 
né  en  1070 ,  mort  en  1744  >  a  de 
beaucoup  surpassé  son  père  en 
réputation.  Comme  il  avoit  vu 
ritahe  ,  et  étudié  les  chefs-d'œu- 
vre du  genre  qu'il  avoit  adopté , 
il  ne  faut  pas  s'étonner  de  cette 
supériorité.  Isaac  est  cité  pour 
la  variété  et  la  vérité  de  ses  pay- 
sages •  Sa  couleur  est  celle  de  la 
nature  ,  et  la  fraîcheur  y  est 
jointe  à  rbarmoaic  la  pluf   par- 

l'ilit«. 


MOU  G  269 

♦  aioUCHET  (  George-Jean  ), 
premier  employé  an  département  ^ 
des  manuscrits  de  la  bibliothè- 

2ue  impériale ,  né  en  1^3 7  k 
larnetal ,  près  d«  Rouen ,  fut 
élevé  de  Fonceniagne  ,  ami  de 
MM.  de  Sainte:Palaje  et  de  Bré-» 
quigny ,  et  jugé  le  seul  en  état , 
p^r  sa  position  et  ses  falens  ,  d« 
mettre  \k  exéculidn  le  plan  conçu 

Ï)ar  ces  deux  derniers  ,  et  déve* 
oppé  par  M.  de  Bréquigny  pour 
procurer  k  la  France  le  Glossaire 
de  l'ancienne  langue  française , 
depuis  son  origine  jusqu'au  siècle 
(le  Louis  XIV.  Ce  plan  avoit  pour 
objet  de  présenter  l'histoire  phy- 
sique et  métaphysique  des  mots  : 
l'histoire  physique ,  en  réunis- 
sant sous  le  même  article  les  va- 
riations d'orthographe  d'un  même 
mot  y  l'histoire  métaphysique  , 
en  indiquant  la  génération  et  la 
filiation  possible  des  idées  que 
ce  mot  a  représentées  par  exten- 
sion ,  par  allusion ,  par  méta- 
phore et  autres  espèces  de  méto- 
nymies. On  crut  pouvoir  ajouter 
à  l'intérêt  du  Glossaire  ,  en  y 
joignant  des  recherches  sur  noj 
antiquités ,  lorsqu^on  rencontre- 
roit  des  mots  gui  y  donneroient 
lieu ,  en  se  livrant  néanmoins 
sobrement  k  ces  objets  ,  qu'on 
envisageroit  toujours  relative- 
nient  a  la  langue  française  plu- 
tôt que  relativement  k  l'histoire. 
La  révolution  vint  suspendre  ce 
travail  ;  il  Wy  a  d'imprimé  que 
sept  cent  quarante  pages  du  pre- 
mier volume  ,  depuis  la  lettre  A 
jusqp'aux  lettres  AST.  La  Cume 
de  oainte-Palaye  avoit  publié  en 
1756  le  premier  projet  de  cet 
ouvrage  ;  c'est  une  brochure  in- 
4"  de  trente  pages.  La  même 
révolution  enleva  k  Moucbet  deux 
mille  francs  de  pension  que  le 
roi  lui  fa i soit  ;  c'étoit  son  uni- 
[  que  ressource  ,  et  il  sçroit  tomlté 
l  dans  l'indigence  ,  sans  l'amitié 


r 


370  Moue 

géftérense  de  M.  de  Br^nigny  , 
qaî ,  appauvri  luî*tném6  par  la 
même  cause ,  n^en  fit  pas  moins  ' 
à  son  ami  le  sacrifice  du  bieU  le 
plus  thter  à  un  homme  de  lettres , 
ien  liii  donnant  ,  en  le  forçant 
d'accepter,  sa  riche  et  nombre  usiô 
biblio&ècitte.  Ce  savant  estima-^ 
We  et  laDorieux ,  occupé  toute 
sa  vie  de  travauic  obscurs 
mais  importans ,  vécut  et  mourut 
sans  bruif  au  milieu  de  $es 
livres  et  de  quelques  aniis  ,  le  6 
février  1 807  ,  âgé  de  soixante-dix 
ans  ,  sans  avoir  pu  mettre  au  jour 
le  fruit  de  ses  veilles.  Mouchet  a 
encore  beaucoup  aidé  M.  de  Bré- 
mii^j  daUs  la  confection  de  la 
Table  chroiiolopquc  dés  diplô- 
mes ,  chartes  ,  titrés  et  actes  im- 
J>rirt^és  .  eôncerhant  l'histoire  dé 
Fl'a^e  ,  dont  il  a  paru  5  vol. 
hi-fol.  depuis  1769  jusqu'en  1783; 

*  MGUCHI  (  N.  )  ,  sciilpfettr 
fVatrçais  ;  gendre  du  célèbre  Pi- 
.gàlé,  mourut  é^  1801.  Sa  statué 
'du  Silefide  est  une  dé  ces  pro- 
ductions qUi^  sur  la  fin  du  ï8« 
jiièelë ,  ont  le  plus  honoré  la  sculp- 
ture. 

♦MOÙÇHON  (Pierre)  ,  né  k 
Genlf>  e  lé  3o  juitiet  1753 ,  où  il 
mourut  le  ao  août  179^,  éxek^â 
le  ttliiiiSïèi^  évangélimié,  d'abo*-d 
k  B&le ,  o<ù  il  fut  appelé  v^rs  la  fin 
dé  17^/  et  daiUs  sa  Vrllé  uafolé  , 
depuis  1778  jusqu'à  la  fin  de  «à 
carrière.  On  lui  doit  la  Tabft 
âes  matières  de  tEtttycUpë^ié 
dé  Paris ,  2  vol.  in-fol.  ,  travail 
ilAmensé  pour  te<^fuel  les  libraires 
Oamet-  et  <le  Tôtifues  lui  pro- 
posèrent 800  Ibàis ,  et  qu'au  Ixjut 
dé  cit^q  atas*  il  finit  de  là  méi^iè're 
la  plus  distinguée  :  dette  tablé  sup- 
jyose  Fesprit  d'analyser  riSunî  aux 
i!fotanoissaiiCéS  lès  plus  éteAdkies  , 
et  Mouéhon  joi^noit  k  ce  mérite 
Êdui  d'uû  «ar-tctère  élevé ,  et  tle 


M0U<5 

toutes  les  vertus  sociales  et  dtf- 
ihestiques.  Son  talent  pour  là 
chaire  est  attesté  par  un  Hect^t 
de  ses  serffions  ,  publié  ^pr^s  sa 
mort ,  vol.  in-80 ,  Genève ,  1 798 . 

MOUCHY  ou  Mo^TcHT  (An* 
tôine  de  )  docteur  de  la  maison  et 
société  de  Sorbonne ,  plus  èonnik 
soùs  le  nom  de  Demockar^s ,  s^ 
distingua  par  son  zèle  contre  les 
calvinistes.  Nommé  inquisiteur  éik 
France  ,  il  rechercha  les  protes- 
tans  avec  une  vivacité  qui  tenoit 
tth  peu  de  la  haine'  et  de  la  pas^ 
sion.  C'est  de  son  nom  qu'od 
appela  Mouches  ou  Moucharts 
ceux  qu'il  emplojoit  pour  décou- 
vrir les  sectaires  ;  et  ce  nom  est 
resté*  aux  espions  de  la  police. 
Son  zèle,  ou  plutôt  son  ertriporté- 
ment ,  ne  produisit  qu'un  très-pe- 
tit nombre  de  convet-sions.  Mou- 
chj  auroit  dû  savoir  que  la  cha- 
rité indulgente  et  la  douceui^ 
compatissante  soUt  plus  Confort 
mes  att±  préceptes  de  l'Ëvangile  ^ 
et  touchent  plus  c[tie  les  viofeh- 
ces  et  les  rigueurs.  Ce  docteuf 
devint  pénitencier  de  Noyon  ,  ftit 
l'un  des  juges  de  l'infortuné  Anne 
du  Bourg  ,  et  parut  avec  édat  ati 
colloque  dePoissy,  au  concile  dé 
Trente ,  et  k  celui  de  Reims  en 
i564.  Il  mourut  à  Paris  ,  sénicàf 
de  Sorbonne",  l:é  8  mai  i574  »  ^ 
80  ans.  On  a  de  lui  ,  I.  La  Ha- 
Tangue  qu'il  pronotiçâ  au  con- 
cile deTi^ente.  ÏI.  tJn  Traite' âa 
éUcHfiùê  dé  la  Messe ,  en  latin  \ 
în-8* ,  rtempli  de  digressions 
inutiles;  on  ne  trouve  aucune 
critique  ,  ni  dans  les  citations 
d'auteurs,  ni  dans  le  choix  des 
passages  qu'il  allègue.  III.  IM 
l^and  Uoml3re  d'autres  ouvrages  y 
plein 5 ^e  ht  bife  et  de"  Pempwrte- 
Uient  qui  fornïoiônt  son  caractè)re. 

'r 

\ 

t  MOtJFÊlT  ^Thomas)  ,  ce* 
lèbre  médecin  anglais ,  ué  à  hatt*^ 


Wn 


■»' 


MOUG 

irèà^  eterça  son  art  avec  beau- 
.{oiip  dé  succès ,  et  se  retira  a  la 
campagne  sur  la  fin  de  ses  jours, 
oU  il  mourut  vers  1600.  Ce  raéde- 
cltt  est  connu  par  un  ombrage  re- 
clierclié ,  ceminencé  d'abord  par 
Edouard  Wotton  ,  et  qu'il  acné- 
va  :  il  fut  imprimé  a  Londres  y 
6n  1654  9  in-folio  >  sous  ce  titre  : 
Insectontm  sive  minimorum  ani- 
matium  theaJtrum  icordhuM  supra 
{ftdngentis  illustratum.  On  en 
donna  une  traduction  anglaise ,  k 
Londres  i65S  ,  in  -  folio.  Martin 
Lister  n'a  pas  jugé  trop  favorable- 
ment de  ce  livre.  «  Puisque  Mou- 
fett ,  dit-il ,  s'est  servi  de  Wotton , 
dé  Gessner  ,  etc. ,  on  auroit  pu 
attendre  de  lui  un  excellent  ou- 
trage :  cependant  son  Tkédlre 
est  rempli  de  confusion,  et  il  a 
fait  un  très-mauvais  usage  des 
matériaux  que  les  auteurs  lui  ont 
fournis.  Il  ignore  le  sujet  sur  le- 
duel  il  travaille ,  et  il  s'exprime 
Q^unè  manière  barbare.  D'auleurs 
c'est  un  orgueilleux  y  pour  ne  rien 
dire  de  pi.s;  quoiqu'il  ait  copié 
^Idrovandus  en  une  infinité  d'en- 
droits ,  il  ne  le  nomnie  jamais*  » 
Mais  Kaj  croit  que  Lister  n'a  pas 
rendu  justice  à  Moufett  en  s'exprir 
ihant  ainsi  :  .il  prétend  que  ce 
deiruier  auteur  a  rendu ,  par  son 
ouvrage  ,  un  grand  service  h  la 
république  des  lettres.  On  a  en- 
core de  lui  De  jure  et  prcestan^ 
tîd  chy-rmcorum  medicamtntorwn 
dialôgus  apoîogeticus  ;  accesse- 
nàU  epistotœ  quœdam.  mediciiia- 
tes  admedlcos  aliçuot  consens  • 
Ue  y  Francofurti ,  i5S4}  ii>-8®. 

*  MOUFLE  (Pierre), conseil- 
ler du  roi  ,  lieutenant  particulier 
deMagnj,  et  bailli  de  Saint-Clair, 
a  donné  une  tragi-comédie  cbré- 
tiàme  en  cinq  actes  ,  en  vers  , 
intitulée  le  Fils  exilé  y  on  le  Mar* 
^re  de  Saint-Clair ,  imprimée  à 
ràris-,  en  164?  >  itt-4S  L'^^^teur 


MOUH  :>7i 

avoit  aussi  composé  det^t:  aut^ 
pièces  restées  ma^aascntes^   .     ^ 

♦  MOUGHSEfey  ou  BâGHT- 
ctUTZY  (  Ara^el  )  ,  savant  poëtè 
arménien  ^  florissOit  au  comment 
eement  du  i5^  siècle.  On  a  de  lui 
plusieurs  ouvrages  fort  esûmés  ^ 
qui  sont ,  I.  Un  recueil  de  Poésies 
sitr  iUfférens  sujets  sacrés  etpro- 
fahès.  IL  VntBiistoire  et  Armé- 
nie  y  depuis  Porigine  jùsqu^a  soti 
temps ,  écrite  en  vers  arméniens. 
m.Jjn  Fie  de  saint  Nersès  IP^ , 
patriarche  itAnnénie ,  écrite  ea 
vers. 

MOUGNE  (  RobeHe  ),  m^ 
vante  du  17*  siècle ,  suivoit  la  re-* 
ligion  calviniste  ,  et  se  oonsol;» 
d'un  long  veuvage  en  composant 
des  ^a^mges  pieûx,  parmi  les- 
quels on  distingue  oeiui  qui  «01 
intitulé  Cmiinet  de  ia  vernie  ehrà' 
tienne ,  contenant  des  prières  et 
des  méiiitations  sur  disnsrs  sujets 
de  t Ecriture  sainte  y  1616. 

t  MODE  Y  (  Charles  de  Fhïjx  , 
chevalier  de  ) ,  de  Tacadémie  dt 
Dijon  ,  né  à  Metz  en  1701 ,  mort 
k  Paris  le  39  février  17^4»  vini 
de  bonne  heure  dans  cette  capi-  " 
taie.  Ayant  le  godt  de  la  dépense, 
sans  en  avoir  toujours  les  moyens, 
il  sHntrigna  et  il  écrivit.  Le  genre 
romanesque  fut  celui  qui  exerça 
le  plus  sa  plume.  Mais  son  style 
lâche ,  difius ,  incorrect ,  ne  lui 
promettant  pa^  de  grands  succès, 
il  tâcha  d'exciter  la  curiosité  du 
public  par  les  titres  de  ses  livrés  , 
qu'il  empl*untoit  ordinairement 
ae  celui  de  quelqu^autre  ouvrage 
célèbre.  Ainsi  l'on  vit  paroître  sa 
Paysanne  parvenue  ,  1735  ,  4  vol, 
in- 1 a,  quand  Marivaux  eut  donné 
le  Paysan  parv:enu.'...  Ses  M  émoi»* 
resdtunejille  de  (Qualité  ,  174^?.,^ 
4  vol,  in- 12  ,  après  les  ^é^k%lfêê 
d'un  h oin me  de  ^qualité  deTabbé 
Prévôt. .  Ses  MilléS  et  une  Faveurs^ 


272  MOUL 

174^  ,  è  vol.  in- 12  ,  qu'on  auroît 
pu  intituler  les  Mille  et  une  {at- 
tises ,•  rappelèrent  les  Mille  et 
une  Nuits,..  Son  Masque  de  for, 
1747  >  six  parties  m-xi ,  fut  com- 
posé lorsquft  les  av'entures  du  pri- 
sonnier de  la  Bastille ,  connu  sous 
ce  nom  ,  faisoient  le^plus  de  bruit. 
Par- ces  petites  ruses  ,  les  romans 
du  chevalier  de^Mouhjr  circulè- 
rent dans  les  maisons  ,  ou  du 
moins  dans  les  antichambres  de 
la  capitale.  Les  gens  de  goût  les 
lurent  fort  peu  ,  et  se  contentè- 
rent d*êlre  étonnés  de  l'intarissa- 
ble fécondité  de  Pauteur;  car  no^s 
n'avons  pas  nommé  le  quart  de 
ses  productions  romanesques. 
Comme  les  événemens  y  sont 
multipliés  et  variés  ,  quelques- 
unes  ont  été  traduites  en  anglais. 
Le  chevalier  de  Mouhj  connois- 
soit  bien  le  théâtre.  Nous  avons 
de  lui  un  ouvrage  intitulé  Tablet- 
tes dramatiques  ,  contenant  un 
Dictionnaire  des  pièces,  etfa- 
brégé  de  V Histoire  des  auteurs  et 
des  acteurs  ,  l'jSi  ,  in-8*.  Il  y 
avoit  beaucoup  d'omissions  et 
d'erreurs  de  titres  et  de  dates  dans 
ce  livre  ,  que  l'aulenr  reproduisit 
quelque  temps  avant  sa  mort, 
sous  le  titre  de  Dictionnaire  dra- 
matique ,  1783 ,  3  vol.  in-8*. 

•f  L  MOULIN  ou  MoLiNiEus 
(Charles  du)  ,  naquit  à  Paris,  en 
i5oo  ,  d'une  famille  noble  et  an- 
cienne, originaire  de  Brie,  et,  selon 
Papjre  Masson ,  ayant  l'honneur 
d'appartenir  h  Elizabeth  reine 
d'Angleterre ,  du  côté  de  Thomas 
de  Boulen,  vicomte  de  Rochefort, 
aïeul  maternel  dé  cette  princesse. 
C'est  ce  qu'Elizabeth  avoua  un  jour 
au  seigneur  de  Montmorenc  j,pen- 
dant  un  voyage  qu'il  fit  à  Lon- 
dres en  i57^.  Le  jeune  du 
Moulin  fit  paroftre ,  dès  son  en- 
iaacé ,  des  dispositions  extraor- 
dinaires pour  \%^  belles-lettres , 


MOUL 

pour  les  sciences  ,  et  une  înclisa* 
tion  pour  l'étude  qui  tenoit  de  R 
passion.  Reçu  avocat  au  parle- 
ment de  Paris  en  1622  ,  il  plaida 
pendant  quelques  années  au  châ- 
telet  et  au  parlement.  Mais  une 
difïiculté  de  prononciation  Payant 
dégoûté  du  narreau  ,  il  s'appïiqua 
à  la  composition  des  ouvrages  qui 
l'ont  rendu  si  célèbre.  Il  publia  , 
'  en  i539  ,  son  Commentaire  sur 
les  matières  féodales  de  la  cou- 
tume, de  Paris  ;  et  en  i55i  ,  ses 
Observations  siir  l'Edit  du  roi 
Henri  II,  contre  les  petites  dates. 
L'éditcontenoit  divers  réglemeus  , 
concernant  la  conduite  (Tes  notai- 
res ,  des  banquiers  et  des  juges 
en  matière  béuéficiale.  Il  tendoit 
à  réprimer  les  abus  commis  en 
ce  genre  ,  abus  qui  venoient  plu- 
tôt, de  l'avidité  des  aspirans  aux 
bénéfices  que  de  là  connivence 
des  officiers  de  k  cour  romaine. 
Cependant  du  Moulin  s'en  prit 
uniquement  aux  papes  et  à  ceux 
qui  les  approchoient.  La  dis  In- 
bution  de  sou  livre  fut  défendue 

i)ar  le  parlement ,  et  la  Sorbonne 
e  censura..  Il  n'en  fut  pas  moins 
a&réable  à  la  cour  de  France  ,  qui 
vit  dans  du  Moulin  le  défenseur 
des  libertés  gallicanes  ;  mais  il 
déplut  beaucoup  à  celle  de  Rome, 
qui  dès-lors  ménagea  plus  les 
Français.  Son  ouvrage  fut  "pré-* 
sente  au  roi  par  Anne  de  Mont- 
mnrency,  alors  maréchal -,  depuis 
connétable  de  France.  Sire,  lui* 
dit-il ,  c(  ce  que  votre  majesté  h'a 

Su  faire  exécuter  avec  3û,ooo 
ommes  ,  de  contraindre  le  pape 
à  lui  demander  la  paix ,  ce  petit 
homme  l'a  achevé  avec  un  petit 
livre.  »  'Cependant ,  les  catlioli- 
ques  zélés  étoient  fâchés  de  la 
protection  que  trouvoit  k  la  cour 
un  homme  soupçonné  d'être  favo- 
rable aux  nouvelles  opinions.  On' 
lui  donna  des  marques  de  la 
hdine  qu'il  avoit  mspii;ée.  Le  peu- 


MO  PL 

pie  de  Paris  pilla  sa  maison  en  | 
i5a2.  I^^i  Moulin  se  voyant  en 
danger  d'être  malti^aité  ,  se  retira 
k  Bàle  ,  s'arrêta  quelque  temps  a 
Tabinge,  et  alla  k  Strasbourg  ,  k 
ï)ole  et  k  Besançon  ;  travaillant 
toujours  a  ses  ouvrages ,  et  en- 
seignant le  droit  avec  une  réputa- 
tion extraordinaire  par-tout  oh  il 
faisoit  quelque  séjour.  En  i556', 
George,  comte  de  Montbéliard,  le 
retint  prisonnier  pour  n'avoir  pas 
voulu  se  charger  d'une  mauvaise 
cause  ;  mais  Louise  de  Beldon 
vint  k  son  secours ,  et  obtint 
son  élargissement  ,  par  le  cou- 
rage et  la  fermeté  qu'elle  montra. 
De  retour  a  Paris  en  iSSj  ,  du 
Moulin  en  sortit  encore  en  i56'j  , 
pendant  les  guerres  de  religion. 
Il  se  retira  pour  lors  k  Orléans  , 
et  revint  k  Paris  en  i564*  Trois  de 
ses  Consultations^  dont  la  der- 
nière regardoit  le  concile  de 
Trente  ,  lui  suscitèrent  de  nou- 
velles aôaires.  Il  fut  mis  en  prison 
k  la  conciergerie^  d^où  il  sortit 
peu  de  temps  après  k  la  sollicita- 
tion de  Jeanne  d'Albret.  Cepen- 
dant la  cour  lui  défendit  d'écrire 
désormais  sur  les  «  matières  oui 
appartenoieut  a  l'état ,  ou  qui  aé- 
pendoient  de  la  théologie.  »  Du 
^oulin  avoit  perdu  sa  femme  en 
. j556  ,  et  ce  ne  fut  pas  k  ses  jeux 
le  moindre  de  ses  malheurs  j  il  la 
regretta  d'autant  plus  vivement , 
;que  la  compagnie  assidue  qu'elle 
lui  tenoit ,  et  les  agrémens  de  sa 
conversation,  allégeaient  son  tra- 
vail continu.  Il  se  remaria  néan- 
moins. Le  parlement,  pénétré  de 
son  mérite  ,  lui  oâiit  une  place  de 
conseiller  ,  qu'il  refusa.  Le  mo- 
tif de  ce  refus  étoit  qu'il  ne 
pouvoit  en  même  temps  remplir 
cette  charge  et  composer  des  li- 
vres. Il  étoit  si  avare  de  ses  mo- 
taens  ,  que  ,  quoique  ce  fût  alors 
l'usage  cle  porter  la  barbe  ,  il  se 
la  fît  couper  ,  pour  ne  pas  perdre 
T.  xu« 


MOUL 


375 


de  temps  k  la  peigner.  On  le  re- 
ardoit  comme  la  lumière  de  la 


jurisprudence,  et  comme  Toraclc 
des  I^rançais.  On  citoit  son  nom 
avec  ceux  des  Papinien,  desUl- 
pien  ,  et  des  autres  grands  juris- 
consultes de  Rome,  il  étoit  con- 
sulté de  toutes  les  provinces  du 
rojaiime ,  et  Ton  s'écartoit  rare- 
ment  de  ses  réponses  .  dans  les 
ti'ibunaux  tant  civils  qu'ecclé* 
siastiques.  Sur  la  fip^de  sa  vie  ,  il 
abandonna  entièrement  la  doc- 
trine des  protestans.  Il  mourut  k 
Paris  en  i566.  C 'étoit  certaine- 
ment un  homme  d'un  très-grand 
mérite  ;  mais  il  étoit  trop  plein  de 
lui-même ,  et  ne  faisoit  pas  assez 
de  cas  des  autres.  <c  Ses  décisions, 
dit  Teissier ,  avoient  plus  d'auto- 
rité dans  le  palais  que  les  arrêts 
du  parlement.'  »  C'est  apparem- 
ment ce  qui  Tavoit  enorgueilli  ; 
mais  cet  orgueil ,  quoique  juste 
k  cer^ins  égards  ,  étoit  trop  peu 
circonspect.  Que  peut-on  penser 
d'un  homme  qui  s'appetoit  le 
Docteur  de  la  France  et  de  V Alle- 
magne ,  et  qui  mettoit  en  tête  de 
ses  Consultations  :  a  Moi  qui  n# 
cède  k  personne  ,  et  k  qui  per- 
sonne ne  peut  rien  apprendre  ?)> 
Il  porta  cet  esprit  de  suffisance 
dans  l'examen  des  matières  de 
religion ,  et  prononça  sur  les  dog- 
mes comme  sur  les  lois.  Sa  pro- 
fession l'ayantaccoutumé  «traiter 
tout  d'une  manière  problémati- 

3ue,  sa  foi  contracta  un  caractère 
'inconstance ,  dont  il  donna  des 
preuves  toute  sa  vie.  Ses  Œuvres 
recueillies  en  168 1 ,  5  volumes 
in-folio  ,  sont  une  des  meilleures 
collections  que  la  France  ait  pro- 
duites en  matière  de  jurispru- 
dence. L'auteur  a  émis  des  opi- 
nions peu  bonformes  k  la  théolo- 
gie. Sa  Coitsultation  sur  le  con- 
cile de  Trente  est  jointe  ordi- 
nairement k  la  Réponse  qu'y  fit 
Pisrfe  Gringoire  :  cette  Réponsf 

1% 


i74  MOUL 

est  fort  recherchée.  (  Fqyei  Tair- 
ticle  de  DiNDS.  )  Du  Moiilia  est 
encore  au  premier  rang  parmi  \es 

i*urisconsultes  i'i;-ançai6.  Il  excel- 
.oii  dans  la  science  du  droit  cou- 
tumier  et  du  droit  canonique  , 
comme  Cuias  dans  celle  du  droit 
romain  :  il  est  souvent  cité  comme 
le  plus  illustre  défenseur  de  l'E- 

Slise  gallicane.  «  Bon  nom  ,  dit 
e  iThpu  ,  étoit  par-tout  en  véné- 
ration, pour  son  jugement  solide 
çt  sa  profonde  érudition,  et  aussi 
pour  sa  probité  et  la  sainteté  de  ses 
.moeurs.  »  tllaissa  deuxenfans  de 
sa  première  femme  :  Charles  du 
MouLiiT  ,  ^ui  mourut  à  Paris  d'hj- 
dropisie  en  i.Sjo  ,  et  Anne  ne 
(louLiif ,  femme  de. Simon  Rohé. 
L'accident  ftmeste  arrivé  à  cette 
dame  mérite  <3l'ôtre  rapporté. 
La  nuit  du  lO  février  iSya  ,  des 
toleurs ,  introduits  dans  sa  maison 

Ï rendant  Tabsence  de  son  mari  , 
'assommèrent  (  elle  étoit  alors 
enceinte  ) ,  tirèrent  deux  jeunes 
fnfaos  ^u^elle  avoit,  la  nourrice 
du  plus  petit ,  etla  servante.  Ils 
nrirent  ensuite  la  fuite  ,  conduits 
hors  de  la  ville  par  le  cocher  d'un 
conseiller,  qu'ils  poignardèrent 
de  peur  qu'il  ne  les  fit  counpître. 
£n  çfFet ,  ils  se  cachèrent  sil>ien, 
qu'on  ne  put  jamais  découvririez 
auteurs  de  ces  diÛ'érens  meurtres. 
{  f^ox*)*  r^^l^tion  qu'en  donna  son 
cendre  ,  à  la  tête  de  rédition  qu'il 
oublia  du  traité  De  Usuris.) 
Ilondeau  a  donné  la  Vie  de  du 
Loulin. 

t  W-.  îitOtJLIN  (Pierre  du  ), 
.tiiéolpgien  de  la  religion  protesr 
tante ,  né  l'an  1678  au  château  de 
JBuliuj,  dansle  Vexjn,  de  Joachiixi 
^u  Moulin  ,  seigneur.de  Lorme- 
jzrenier'9  is&u.  d'une  ancienne  no- 
blesse, qm  donna  ,  l'an  1 179 ,  ujii 
frand-roaiire  a  «l'ordre  de  Saint- 
ean  de  Jérusaleni ,  dans  la  per- 
aousiè  dç  fVoger  duMOulin.  Pierre, 


MOUL  , 

après  avoir  enseigné  la  philos** 
pliie  k  Leyde  ,  fut  ministre  à  Cha- 
renton.  il  entra  ,  en  cette  qualité^ 
auprès  de  Catherine  de  Bourbon, 
pnncesse  de  Na^arre  ,  et  seeur 
du  roi  Henri  IV,  mariée  eh  1 599 
avec  Tïenri  de  Lorraine ,  duc  de 
Bar.  U  passa  ,  Tan  i6i5  ,  en  An- 
gleterre ,  à  la  sollicitation  du  roï 
de  la  Grande-Bretagne  ,  et  il  y 
dressa  un  Plan  de  réunion  des 
Eglises  protestantes.  L^uuiversitè 
de  Leyde  lui  o£Prit  unie  chaire  de 
théologie  en  1619  ;  mais  il  la  re^ 
fusa.  Son  esprit  remuant  lui  ayant 
fait  craindre  avec  raison  que  lé 
roi  ne  le  fît  arrêter ,  il  se  retira 
à  Sedan,  oii  le  duc  de  Bouillon  1« 
fît  professeur  en  théolot^ie  ,  mi- 
nistre ordinaire,  et  î'emplova  danli 
les  aïTairçs  les  plus  importa htëà 
de  son  parti,  llv  mourut  en  i658i 
à  près  de  90  ans  ,  avec  la. repu-' 
tation  d'un  pfiauvais  plaisant ,  d'ua 
satirique  sans  goût .  et  d'un  théor 
logien  emporte.  Son  caractère  se 
faisoit  sentir  dans  ses  ouvrages. 
Les  principaux  sont,  I.  JÊnatomiè- 
de  f  Arminianisme  ,  en  latin  \ 
Lejde,  1619,  in-fol.  IT.  Traité  de 
lapénitenc&etdes  clefs  de  7'EgIise, 
ïll. Le  Capucin oxiVÈistoiredeces 
moines^  pcd^n,  164^1  in- 12  :  saj- 
tire  peu  commune.  IV.  Nouveauté 
du  papisme  y  ouvrage  plein  dé 
railleries  indécentes,  et  de  dé*- 
clamatious  outrées  et  satiriques, 
dont  la  meilleure  édition  est  celffe 
de  i633,in-4**.  V.  he Combat  chré" 
tien<i  on  les  afflictions ,  à  messieurs 
de  l'église  réformée  de  Paris  ,  Se- 
dan, id22,in-8<».VI.  De  monarchie 
pontificis  Romani,  Londres,  161^ 
in- 8".  Vn.  Le  Bouclier  de  la  J&i ^ 
ou  Défense  des  Eglises  réformées^ 
in-S*» ,  contre  le  P.  Âmoux  ,  j en- 
suite ;  et  un  autre  livre  contre  lé 
même  jésuite  ,  intitulé  Fuites  et 
évasions  du  sieur  Arnoux.  VIIC* 
Du  Juge  des  controvisrses  et  dés 
traditions  ,  iàS*,'  I^.  Afiatùnub 


r 


MQVh 


de  Ift  messe ,  Sedan  ,  \S^6 ,  in- 
12.  IJ-jr^n  a  une  deuxième  par- 
tie y  ioiipi'tmée  à  Geuève  eu  ;64o. 
et  dont  I41  lineilleure  édition  est 
celle  deLie^cJe  »  ^.65.8 ,  in- 1 :2  *  Cette 
anatomie  e^  moins  rare  qu'une 
autre  Anati^mi^  de  U  messe;  dojit 
l'original  en  italien  ,  i^Si  y  in-x3  , 
fut  traduit  en  français ,  et  im- 
primé avec  une  ëpître  dcdica* 
toire  au  marquis  del  Vico ,  dat<5e 
de  Genève  9  i555.  Dans  la  prëi'ace 
4u  traducteur ,  l'anlcur  italien 
est  appelé  Antoine  d'Adam»  Daqs 
Vt  traduction  latine  de  i56i  ,  172 
pag.  in-S",  .et  19  pag.  d'errata  et 
Jle  table  ,  l'auteur  y  est  .^pelé 
Arilomus  ah  Aedam.  Suivant  Gcs- 
oer  ,  c'«^t  un  Augustin  Maijuard; 
^ais  Jean  Le.  Fèvre  de  Moulins  ^ 
docteur  on  théologie  de  Paris  , 
qui  en  a' publié  une  Iléfutation  en 
^565  ,  Tattrikbue  à  Théodore  de 
Bèze.  Jj'édition  française  a  été 
réimprimée  en  .i562  ,  in- 16,  ^ar 
J[ean  Martin  ,  .sans  nom  de  lieu. 
On  a  encore  de  Ixd^  I.  Catalogue 
des  traditions  romaines ,  i632. 
n.  Eclaircissement  des  contro- 
verses .saîrnuriennes ,  ou  Déjejise 
de  la  doctrine  des  Eglises  jréfor- 
^^es^  in-Ç*,  Genève ,  1649-  ^^ 
j^i  attribue  upi  petit/ipème  latin , 
^ui  coAtiejjrt  l'éloge  de  la  Hol- 
Jande ,  et  qui  a  pour  titre  :  Pétri 
MoUnai  pcuvesyricus  Bata\dœ» 
Ç'esi  un  écrit  de  d4>uze  pages  in* 
i» ,  «ans  l'Epître  dédica toire  à 
Jean  Oouzja  ,  ^ean  Qank  et  Jean 
Grotias ,  dajis  laquelle  le  poète 
dit  qm'Û  étoit  attaché  depuis 
(»fiquante  ans  k  l'uni versi te  de 
Leyde  ;  U  fit  ce  poëme  pour  so|i 
adiëiA. 


t  in.  MOULIN  r  Pierre  du  ) , 
lUs  aîné  dit  précédent,  héritier 
des  talens  et  de  d'impétuosité  de 
ffénie  de  son  père ,  fut  chapelain 
Je  Charles  II ,  roi  d'Angleterre  , 
jBt  chjm(Â¥ir  4«  Ç^aSçrUéry,  oi^ 


il  mourut  en  ï63^  ,  à  34*J9f-  Ont 
a  de  lui,  I.  ïTu  Lvre  intitulé  ï^d 
paix  de  Varae  ,  qui  est  /brt  esti- 
mé de§  proteatans ,  et  dont  la 
meilleure  édition  est  celle  de 
Genève,  1729,  in- 12.  U.  C/a-' 
mor  régit  sanguin  is  ,  La  Ha  je  , 
i65a  ,  in>ia  ,  que  Milton  attribuoit 
mal  à  propos  a  Alexandre  Morus,' 
qui  n'en  fut  que  l'éditeur.  III. 
Une  Défense  ae  la  religioù  pro^ 
testante  ,  en  anglais.  —  Louis  et 
Cjrus  DU  Moulin  ,  frères  de  ce 
dernier  (  le  premier ,  médecin  ,  et 
l'autre  ,  ministre  des  calvinistes  ),; 
sont  aussi  auteurs  de  plusieiirâ 
ouvrages  qui  «e  respirent  que  Peti- 
thousiasme  et  le  fanatisme.  Louis 
fut  un  des  plus  violens  ennemis 
du  gouvernement  ecelési astiqué 
aqghcaii ,  qu*il  attaqua  et  outi*a-* 
gea  dans  sa  Parœnesis  ad  œififi.^ 
catores  imperii ,  in-i"  ,  dédiée  -k 
Olivier  Grpmwel ,  dans  son  Pa-^ 
pa  ultrajectinus  ,  et  dans  smi  livre 
intitulé  Patropjus  bonoe  fidei,  14 
mourut  en  1680,  à  77  ans. 

IV.  M OOUN  (  Gabriel  du  )  ^ 
curé  de  Maneval  ^  au  diocèsç  dq 
Lisieux ,  connu  dans  le  17*  siècle  , 
I.  par  une  flistijïre  générale  dp 
^ornfiaiuUe^  $o3XiisesaucsJ\ou&j%^ 
i63i ,  in-fol. ,  rare  et  reçherjçhee. 
H.  Par  V Histoire  des  conqudites 
des  Normands  dans  les  royaumes 
de  Naples  et  de  Sicile ,  Bouen  , 
i()59 ,  in-fol. ,  mçins  estimée  qu^ 
la  précédente 

*  V.  MOULIN ,  général  fran- 
çais ,  emploj^é  en  1795  et  r-794 
contre  les  Vendéens.  Forcé  dans 
Chollet  ,  en  février  1794  >  *1  y 
futblesâé  de  deux  coups  de  feu  , 
et  se  .brûla  la  cervelle  d'un  coup 
de  pistolet  ,  au  moment  où  il 
alloit  <itre  fait  prisonnier.  La  con- 
vention décréta  qu'on  lui  élève'^ 
ro,it.à  Tiûauges  un  tombeau  sim- 
ple sur  lequel  seroit  placée  l'ins- 
cription suivante  :  «  Républicain , 


37,6   (       MOUL 

il  se  donna  la  mort  pour  ne  pas 
tomber  vivant  au  pouvoir  des 
brigands  royalistes.  ^ 

*  VI.  MOULIN  ,  frère  du  pré- 
cédent ,  servit  avant  la .  révolu- 
tion ,  et  fut  employé  dans  Tétat- 
major  de  la  garde  nationale  pa- 
risienne i  il  étoit  l'un  des  mem- 
bres 2él  es  de  la  société  dei  Jaco- 
bins. €e  qui  contribua  à  son  avaif- 
cernent  fut  le  trait  béroïque  de 
son  frère  qui  se  donna  la  mort. 
Il  parvint  à  la  dignité  de  membre 
du  directoire  delà  république  ,  k 
la  suite  d'une  insurrection  dirigée 
par  les  Jacobins.  Il  avoit  çora- 
mandé  quelque  temps  l'armée  des 
Côtes  du  Nord ,  et  ensuite ,  en  oc- 
tobre 1794»  celle  des  Alpes,  où  il 
montra  de  l'intelligence  et  beau- 
coup de  bravoure.  Se  trouvant 
en  1796  a  la  tête  d'une  division 
en  Alsace ,  il  se  porta  sur  Kelb 
avec  une  promptitude  incroya- 
ble le  18  septembre  ',  au  moment 
où  le  général  autrichien  Pétrarscb 
venoil  d'enleVer  une  partie  de  ce 
fort  au  général  Icherb,  et  aida 
ce  derniei"  a  reprendre  les  postes 
qu'il  venoit  de  perdre.  Il  com- 
manda ensuite  la  division  de  Pa- 
ris dans  les  années  1798  et  1799. 
La  révolution  d«  18  brtimaire 
an  8  (91  novembre  1799)  le  fit 
exclaré  du  dir.ecloire.  Il  prit  sa 
retraitè"de  général  ,  et  vécut  m^o- 
dcstement ,  sans  autre  fortune 
qu'une  petite  propriété  champê- 
tre près  Paris.  Il  reprit  ensuite 
du  service  et  obtint  le  comman- 
dement de  la  place  d'Anvers.  Il 
mourut  en  1808. 

Vil.  MOULIN  (du) ,  médecin. 

Voj,  MOLIN. 

*  MOULINES  (  Guillaume  de  ) , 
né  à  Berlin  eu  1728,  d'une  fa- 
mille de  Français  réfugiés  ,y  fut 
pendant  long-temps  pasteur  de 
la  colonie  française.  îlcrivant 
éians  une  terre  étracgère  ,  il  ji'a  ] 


MOUL 

pu  tout-à-fàit  éviter  les  TÎces  de 
ce  qu'on  appelle  le  stjrle  des  réfu- 
giés y  style  lourd,  traînant,  chargé 
ae  parenthèses  et  de  phrases  in- 
cidentes. Mais  pendant  le  long 
séjour  de  Voltaire  en  Prusse  il 
avoit  beaucoup  vu  ce  grand  écri- 
vain ,  et  on  sent  qu'il  a  profité 
de  cette  école.  On  a  de  lai ,  I. 
Lettre  d^un  habitant  de  Berlin 
à  son  ami  à  La  Haye  ^  Berlin  , 
1773  ,  in-80.  Cette  lettre  est  re- 
lative au  fameux  passage  sur 
Frédéric  II ,  roi  de  Prusse  ,  in- 
séré par  l'abbé  Raynal  dans  la 
deuxième  édition  de  son  Histoire 
philosophique.  U.  Réflexions 
dtun  jurisconsulte  sur  Fordre  de 
la  procédure  y  et  sur  les  déci^ 
sions  arbitraires  et  immédiate 
du  souverain  ,  Berlin,  1764; 
La  Haye  ,  1777 ,  in-S*.  lïl.  une 
Traduction  dfes  dix-huit  livres 
de  l'Histoire  d'Ammieu-Mareellin 
qui  nous  sont  restés  ,  Berlin , 
1775  ,  et  Lyon,  1778,  3  vol.  in- 
12".  IV.  Les  écrivains  de  thiS' 
toire  ^Auguste ,  traduits  en  fran* 
çais  ,  Berlin,  1783  ,  3  vol.  in-12^ 
nouvelle  édition  ,  revue  et  cor^ 
rigée,  avec  xxnaNotice sur  la  vie  de 
l'auteur ,  Paris,  1806  , 3  v.  in-12. 
Cette  traduction  ,  très-exacte,  cl 
en  général  bien  écrite,  est  d'un 
style  simple  et  facile ,  et  se  fait 
lire  avec  intérêt.  La  période  de 
tekips  qu'embrasse  cette  histoire 
est  une  des  pluâ  remarquables  de 
Tantiquité.  «  Dans  l'espace  de 
cent  soixante  aimées  ,  dit  le  tra«- 
ducteur  ,  on  voit  une  succession 
d'au-delà  de  soixante-dix  princes, 
un  tableau  animé  de  la  corrup- 
tion des  mœurs  du  peupjle  ro- 
main ,  et  de  la  licence  effrénée 
des  troupes ',  qui  se  jduoîent  de 
la  vie  de.  leurs  empereurs,  et 
pour  un  vil  intérêt  les  précipi- 
toientdu  trône.  »  Ainsi,  pendant 
ces  deux  siècles  la  durée  moyenne 
du  règne  des  erapereui-fi  ne  fut 


MOUL 

fphre  que  de  deux  ans  et  quel- 
ques mois  ;  mais  il  n^  faut 
Î)as  tant  l'imputer ,  comme  Mou- 
lues ,  k  Pavidité  des  soldats  qu'à 
la  nature  des  choses.  Àugusre  , 
en  retenant  entra  ses  mains  tou- 
tes les  parties  de  l'autorité,  en 
ne  soufirautdansTempire  aucune 
autre  volonté  que  la  sienne^ 
«voit  fait  du  gouvernement  de 
tîmt  de  vastes  cpntrées  un  far- 
deau que  quelques  hommes  su- 
périeurs pouvoifent  seuls  porter , 
mais  qui  devoit  écraser  le  très- 
grand  nombre  d'hommes  ordi- 
naires qui ,  dans  la  série  des  siè- 
cles ,  seroient  appelés  à  lui  suc- 
céder. Les  soldats ,  qui  ont  en 
mènerai  un  sentiment  très-pfrompt 
de  l'incapacité  de  leurs  chefs, 
découvroienl  bientôt  Tcxtrava- 
gance  ou  l'ineptie  d'un  Commode 
ou  d'un  Héliogal>a!e ,  et  préci- 
pitoient  violemment  du  trône  l'in- 
digne successeur  des  Césars. 
Mais  quand  par  hasard  un  hom- 
me assez  fort ,  un  Trajan  ,  un 
Adrien  ,  un  Marc  -  AurèJe  ,  te- 
noient  les  rênes  de  Tempiie  d'une 
main  assurée,  les  soldats  se  plai- 
soient  à  lui  obéir,  et  la  durée  de 
son  règne  n'avoit  d'autre  terme 
que  celui  de  sa  vie.  Mais  si  Ton 
considère  combien  la  nature  est 
avare  d'hommes  d'une  forte  trem- 
pe ,  combien  un  pouvoir  immense 
et  absolu  peut  aisément  troubler 
une  raison  commune,  on  sera 
encore  étonné  de  la  durée  du 
gouvernement  établi  par  Auguste. 
L'empire  auroit  di\  périr  beau- 
coup plus  tôt ,  si  le  génie  de 
Rome,  qui  sembloit veiller  encore 
sur  le  nom  romain  ,  alors  même 
que  ce  nom  n'étoit  plus  qu'une 
ombre  ,  mngni  nominis  umbra  \ 
si  ,  dis  -  je ,  le  génie  de  Rome 
n'eût  fait  naître  à  des  intervalles  as- 
sez rapprochés  quelques  hommes 
extraordinaires  qui  reudirent  tout^ 
son 'éclat  au.   trône  d'Auguste, 


MOUL  477 

et  raffermirent  une  autorité' ébran- 
lée de  totites  parts.  On  doit  de  la 
reconnoissance  à  de  Moulines,  qui 
a  surmonté  toutes  les  dillicultés 
et  les  dégoûts  de  ce  travail ,  pour 
nous  faire  jouir  d'un  ouvrage  in- 
dispensable à  qui  veut  étudier  à 
fond  l'histoire  des  empereurs. 
Ce  savant  historieu  est  mort  k' 
Berlin  le  i4  mars  i8o'i. 

*  I.  MOULINET  (Claude  du  ), 
chanoine  régulier  de  Sainte-Ge- 
neviqve  à  Taris ,  bibliothécaire 
et  directeur  du  cabinet  des  mé- 
dailles de  celte  maison ,  s'appli-? 
qua  particulièrement  aux  étu- 
des relatives  a  son  état,  comme 
on  le  voit  par  les  ouvrages 
suivans  :  I.  Figures  des  dif- 
Jerens  habits  des  chanoines  /v- 
guliers  j  Psivis  ,  1666,  in-4**-  H, 
Réflexions  historiques* et  curieu-^ 
ses  sur  les  antiquités  des  cha- 
noines ,  tant  réguliers  que  sécu- 
liers^ Paris,  167/1,  in -4**.  III.  Ste- 
pJiani  ,  Tornacensis  episcopi  , 
epistolœ^  1678  ,  in-S*^.  Cet  évo- 
que de  Tournaj  ,  mort  en  iao3  , 
étoit  en  môme  temps  abbé  de 
Ste-Geneviève  de  Pans.  IV.  Hi^- 
ioria  swivnorum  pontificum  per 
numismata  ab  anno  i4i7  ^tdan- 
num  1678  ,  Paris  ,  1679  ,  in-fol.  ; 
ouvrage  efFacé  par  celui  du  P. 
Bonami  sur  le  même  sujet.  V.  Le 
cabinet  *  de  la  bibliothèque  '  de 
Saitite-Geneviève  ,  Paris,  lÔQ'î  , 
iu-fol. ,  plein  de  choses  curieuses. 
Moulinet  vivoit  encore ,  fort  âgé , 
eu  169Q. 

II,  MOUUNET.  Foyez  Thuil- 

LE  RIES. 

1 1.  MOULINS  (  Gujard  des  )  , . 
prêtre  et  chanoine  d'Aire  ea 
Artois  ,  doyen  de  son  chapitre 
en  1997  ,  <  est  fort  connu  par 
sa  Traduction  de  l'abrégé  de  la 
Bible  de  Pierre  Comestor,  qu'il 
oommença  en  1291 3  à  Tâge  de 


^. 


3']9  BIOUL 

Suarainte  fln^,  et  l'eut  finie  auboiit 
e  qaatre.  il  y  a  inséré  les  livres 
moraux  et  proptkétiques  ;  mais  un 
b'j^  trauve  ni  les  Ëpîtres  canoni- 
crues  ni  l'Apocalypse.  La  biblio- 
Kièque  impériale  possède  plu- 
sieurs manusorits  de  cette  traduc^ 
tion.  11  y  a  des  choses  singulières 
*dans  cette  version  ,  qui  fut  im- 
piiraée  à  Paris ,  1490  ,  in-folio  , 
deux  volumes  ,  et  revue  par  Je- 
han de  Rely  ,  par  ordre  du  roi 
Charles  Vlïî. 

* 

IL  MOULINS  (  Laurent  des) , 
prêtre  et  poète  français  du  dio- 
ècse  deChartreSjflorissoit  aucom- 
iheiïccment  du  i6«  siècle.  Il  est 
èonnu  par  un  Poëme  moral  in- 
titulé le  CathoUcon  des  mal-avi- 
sés ,  autrement  appelé  le  Cime- 
tière des^  malheureux  ,  Paris , 
î5i5,  in-8«> ,  et  Lyon,  id34  , 
même  fonhat.  C'est  une  fiction 
sombre  et  mélàncoliqiie  ,  où  l'on 
irouve  des  images  lortes.  P^oy, 
Dàlechamps.  Matthiole  ,  et  Mou- 
lin ,  n'  il ,  vers  là  fm. 

*  ni,  MOULINS  (  Claude  de  ) , 
âocteur  en  là  faculté  de  méde- 
cine de  Montpellier  f  Philippe  de 
Comihes  Tappelle  Maître  Claude), 
jarvemi  a  la  charge  de  premier 
Aiédecid  de  Louis  XI ,  étoit  au- 
près de  ce  prince,  en  ï4^^>  ^^^^  <^^ 
raccident  qu'il  éprouva  aux  eaux 
de  Forges ,  et  c  est  h  ses  soins , 
iéunis  a  ceux  d'Angelo  Cutto  , 
Napolitain ,  fameux  astrologue  , 
et  d'Adam  Fumée  ,  médecm  et 
maître  des  requêtes  ,  que  ce  roi 
dut  son  rétablissement. 

>  ♦SlODLTCHAND,  gétiéral 
des  armées  de  Mahraje  ,  roi  des 
Indes  ,  dut  a  '  ses  talens  les  fa- 
veurs constantes  de  la  victoire, 
él  l'estinie  du  monarque  k  ses 
Verlîis.  Il  savoit  liëgocier  comme 
H  savoit  v&ÏDCre.  AprèÀ  avoir  ti" 


MODN 

front(*  la  mort  dans  les  bartaHlcs , 
il  la  bravoit  dans  le  conseil ,  en 
s'opposant  aux  volontés  du  roi , 
lorsqu'il  les  jugeoit  contraires  a  a 
bien  de  Té  ta  t.  Exemple  unique 
dans  l'Orient ,  où ,  qui  dit  souve- 
rain dit  despote^  et  sujet  vil 
esclave.  Kisraje  s'étoit  révolté 
contre  Mahraje  son  pèi^e  :  Moult- 
chand  ,  ineorniptible  ,  repousse 
Por ,  méprise  les  menaces  ,  court 
au  rebelle  ,  le  défait ,  négocie  ,  et 
obtient  son  pardon.  Il  marche 
ensuite  contre  le  royaume  de 
Dékân ,  qu'il  conquit ,  et  d'où  il 
ramena  les  premiers  musiciens 
qu'on  ait  vus  aans  l'Inde.  Sst  mort 
arriva  peu  de  temps  après  cette 
expédition  ,  qui  mit  le  sceau  à 
sa  renonvmée ,  par  sa  conduite 
huiiiaine  envers  les  vaincus. 

♦  MOU  NIER,  secrétaire  des 
états  provinciaux  du  Daupbiné  , 
député 'du  tiers-état  de  cette  pro- 
vince aux  états- généraux ,  homme 
chez  qui  la  vertu,  et  l'amour  du 
bien  public  l'emportèrent  de 
beaucoup  sur  Famnition.  Meu- 
nier fut  un  de  ceux  qui  eontri- 
buèrent  k  accélérer  la  révolution 
française  ,  mais  ,  en  même  temps 
peut-être,  celui  de  tous  qui  se  re- 
tira le  pi^emier  de  la  lice,  de» 
qu'il  vit  cette  révolution  prendre 
une  marche  qui  répit£|[nott  à  son 
cœur.  Au  moment  où  il  fut  nom- 
mé aux  états*généraux ,  il  jouis- 
soit  en  Daupniné  d'une  consi-^ 
dération  que  lui  a  voit  acquise 
sa  conduite  populaire  s  ainsi  que 
les  talens  qu'd  venoit  de  déployer 
aux  état^  provinciaux.  Pînécédé 
en  conséquence ,  k  cette  assem-* 
blée  ,  d'une  espèce  de  fftveur,  il 
exerça  .«ssez  d'empire  au  milieu 
des  premières  délibérations,  parce 
qu'on  ne  pouvoit  pas  songer  à 
opiner  autrement  que  par  tête«' 
Le  i5  juin ,  lorsque  cettiô  cham* 
bre  agita  ki  i{uejtida  de  savoi» 


f 


\ 


^      MOUN 

80US  quelle  forme  elle  se  constîr 
tueroît  j,  il   proposa    lé   nom  de 
majorité    des    représentant.    Le 
ao,  il  fut  un  des  provocateurs  de 
la  fameuse  séance  et  du  serment 
du  jeu  de  paume  ,  qui  deviurent 
véritablement  comme  Touyerture 
.de  la  révolution.   Il  y  vola  une 
adresse  au  roi  ,  et  nt  une  mo- 
'      tien    pour   réloignerhent   de    la 
garde  qui  enfouroit  l'assemblée. 
On  le  vit,  le  i*'  juillet ,  s'oppo- 
ser avec  éloquence  à  ce  que  1  as- 
semblée s'immisçât  dans,  la  dis- 
cipline   militaire  ,    qui  apparte- 
noît    exclusivement    au    roi ,   et 
,  développer  de  nouveau ,  le  6 ,  les 
mêmes  principes.  Le  9 ,  il  fît  un 
long  rapport  sur  la  manière  de 
procéder   à  la  confection   de  la 
constitution  ,  et  fut  d'avis  de  la 
faire  précéder  d'une  Déclaration 
iles  Droits  de  Thomme.  JjC  i5  , 
tout    en     reconnoissant    que   le 
.roi  avoit  le  droit  de  changer  ses 
ministres ,    il    proposa   de  prier 
S.   M.   de  rappeler  ceux  qu'elle 
venoit  de  renvover,    imputa  les 
désordres  publics  aux  ennemis  de 
la  liberté ,  qui  assiégeoient  le  roi , 
les 'accusa  d'avoir  formé  une  li- 
,gne  pour    la    défense  des  abus 
auxquels  ils  étoient  intéressés  ,  et 
.  demanda  que  l'assemblée  déclarât 
BU  roi  qu'elle  ne  pouvoit  prendre 
, aucune'  confiance    dans  le  nou- 
veau ministère.  Cependant,  le  i5, 
il  combattit  ceux  qui  voulurent 
exiger  impérativement  le  rappel 
.de  Necker,et   soutint  qu'on  ne 
pouvoit  que  le  conseiller  à  Louis 
XVI.  Dans  le  même  temps  il  insista 
sur  le  renvoi  des  troupes  que  le 
roi  avoit  appelées  vers  Fa  capitale. 
Le  27  ,  il  lut ,  au  nom  du  co- 
mité de  constitution  ,011  il  étoit 
,«ntré  le  i4  ,  un  projet  de  Décla- 
ration des  Droits  de  Thomme  ,  et 
UU  aperçu  des  principes  sur  les- 
,^uels  ce  comité  comptoit  établir 
fofi  constitution  monarchique  mi- 


j  tîgëe.Le  3i  juillet ,  il  s'élçv?  çon- 
;  tre  les  proscriptions  arbitraires 
du  peuple  de  la  capitale,  efproi^v^ 
que  1%  pooi^suite  des  crimes  pu- 
blics nappartenoit  pas  à  Paris 
seul  ,  mais  à  toute  la  nation  «  Le 
10  août,  il  proposa  et  fit  adopter> 
malgré  l'avis  de  Mirabeau ,  line 
formule  de  serment  pour  les  tron- 

Î)es  ,  et  un  décret  qui  autorisoît 
es  municipalités,  à  les  requérir 
Eour  le  maintien  du  bon  prdrç. 
€  20  ^  il  présenta  une  nouvelle 
rédaction  des    premiers   articles 
des  Droits  de  l'horamç ,  qui  furent 
décrétés.  ]Le  28 ,  il  reproduisit , 
avec  quelques  changemens ,  son 
projet  de  travail  pour  la  consti- 
tution ;  et  le  29  ,   il  parla  en  fa- 
veur du  veto  royal.    Le  5i  ,   il 
lut ,  au  nom  du  comité  de  cons- 
titution ,  un  projet  d'organisation 
pour  le  corps  législatif;  et  le  4 
septembre ,    dans    un  long  dis- 
cours ,  souvent  éloquent ,  il  dé- 
veloppa deux  des  articles  de  ce 
projet  :  l'un  avoit  rapport  SLiivetp 
absolu  ,  qu'il  vouloit  accorder  gji 
roi  ;  le  second^  à  la  formation  d'un 
corps    législatif    permanent,    et 
divisé  en  deux  chambres,*  lune 
des  représentans ,   et  l'autre   du 
sénat.  Ceitç  opinion  fut  la  pomme 
de  discorde  pour  le  parti  patrio- 
tique ;  car  l'on  vit  aussitôt  se  for- 
mer dans  sou  sein  trois  factions 
difïërenles  :  celle   des    partisans 
d'une   seule  chambre ,  celle  de 
deux  chambres  également  com- 
posées ,  et  celle  d'une  chambre 
haute  et  d'une  chambre  basse,  l^ 
23 ,  lorsque  Mirabeau  "proposa  de 
s'occuper  d'une  loi  sur  la  régen- 
ce ,  Mounier  réfuta  cette  motion , 
comme   couvrant  quelque  piège 
tendu  par  la  faction  d'Orléans. 
Le  28  ,  il  fut  élu   président ,  et 
cette  place ,  qu'il  occupoit  le  5  oc* 
tobre  ,  le  mit  à  même  de  voir  de 
plus  près  les  événemcns  de  la 
nuit  d!u  5  au  6 ,  inais  uou  de  poii^ 


>  • 


a8o  MOUN 

•  »  ' 

Toir  les  empêcher.  Aus^tôt  après 
cet  événement,  qui  lui  avéit  des- 
sillé les  jeux  sur  les  projets  des 
dîôerentes  factions ,  il  retourna 
en  Dauphiné ,  envoja  sa  démis- 
sion le  21  novembre  ,  et  publia  un 
exposé  de  sa  conduite.  S'étant  re- 
tiré ensuite  a  Genève ,  il  y  écrivit, 
sous  le  nom  ^Appel  à  ropinion 
publique ,    un   nouvel   ouvrage  , 
plus  libre  et  pîlis  hardi  que  le  pre- 
mier ,  et  qui  contenoit  des  déve-. 
loppemens  sur  les  journées  des  5  et 
6  octobre ,  ainsi  qu'une  réfutation 
du  rapport  de  Chabroud  en  fa- 
veur du  duc  d'Orléans  et  de  ses 
complices.  Mounier  se  retira  par 
la  suite  en  Allemagne ,  où  ilétatlit 
une  maison  d'éducation  à  Wey- 
mar  en  Saxe.  Rappelé  en  France, 
après  le  1 8  brumaire  an  â  (  g  no- 
vembre  1799),  il  fut  nommé, 
en  1802,  préfet  du  département 
d'Ille- et -Vilaine,   puis  élii ,  en 
i8o4,  candidat  au  sénat  conser- 
vateur par   le   collège    électoral 
,de  ce  département  ;  et  enfin ,  ap- 
pelé au  conseil  d'état  le   i*'  fé- 
vrier i8o5.  11  mourut  a  Paris  le 
^5  janvier  1806,  à  l'âge  de  45  ans. 
On  a   de  lui ,  I.   ProceS'Verbal 
dç  rassemblée  générale  des  trois 
états  du  Dauphiné ,  tenue  à  Ro^ 
mans  ,  Paris  1788,  iu-S».  II.  Pou- 
voirs des  députés  du  Dauphiné , 
1788,  in-80.  III.  Nouvelles  ob- 
servations sur  les  étatS'généraux 
de  France  y   1789  j  grand  in-8°. 
IV.  Considérations  sur  les  gou- 
vernemens ,  et  principalement  sur 
celui  qui  convient  à  la  France , 
1789  ,  in-8<'.  V.  Rapport  sur  le 
même  sujet,  17&9 ,  in-8°.  VI.  Ex- 
posé  de  sa  conduite  et  des  mo- 
tifs de  son  retour  en  Dauphitpé , 
1789  ,  in-S".  VII.  Appel  au  tri- 
bunal de  ropinion  publique*  VllI. 
Examen    du    Mémoire  du    duc 
et  Orléans ,    et  nouveaux  éclair- 
cissemens  sur  les  crimes  des  5  et 
6   octobre  1789,   1791*  ia-8«. 


MOUN 

IX.   Recherches  sur  les  causes' 

qui  ont  empêché  les  Français 
df»  devenir  libres ,  et  sur  les 
moyens  qui  leur  restent  pour 
acquérir  la  liberté,  Paris,  1792, 
a  vol.  in -80.  X.  Adolphe,  oa 
Principes  élémentaires  de  poli- 
tique ,  et  résultats  de  la  plus 
cruelle  des  expériences,  Lon- 
dres, 1795,  in-8<'.  XI.  De  tin-. 
Jluence  attribuée  aux  philoso- 
phes ,  aux  Jranà-maçons  ,  et  aux 
illuminés  ,  sur  la  révolution  de 
France  ,  Tubingen  ,  1801,  un 
volume  in-80  ,  rare  et  cher.  Cet 
écrit  est  une  réfutation  (les  Mé- 
moires pour  servir  à  l'histoire  " 
du  jacobinisme ,  par  l'abbé  Bar- 
ruel,   5  vol.  in-80. 

♦MOUlNfTFORT  (William) ,  né 
en  1659,  ^î'Tis  le  comté  de  Staf- 
ford,  travaillapourletliéâtre  avec 
quelques  succès  ,  mais  s'acquit 
une  p tus  grande  ré  p  u  tation  comme 
acteur.  D'une  taille  avantageuse  , 
bien  fait,  et  d'une  belle  tigure , 
MountforUavoitla  voix  claire  ,  so- 
nore et  mélodieuse.  Il  joua  supé- 
rieurement les  rôles  de  petit- 
maître,  et  se  distingua  dans  la  tra- 
gédie et  dans  la  comédie.  La  reine 
Maiie  II,  connue  par  sa  délica- 
tesse ,  fut  friippée,  ae  la  déçeuce 
qu'il  metloit  dans  des  rôles  qui 
par  leur  nature  en  semhl oient 
peu  susceptibles.  IN  toit  excellent 
mime ,  et  dans  une  fête  ou  il  fut 
appelé  en  i685,  par  le  lord  chan- 
celier Jeffreys,  on  le  vit  chargé  de 
plaider  une  cause  supposée  ,  imi- 
ter successivement  to lis  les  grands 
avocats  de  ce  temps,  copier  leurs 
gestes ,  leur  ton  de  voix^ ,  leurs 
attitudes  avec  tant  de  vérité,  qu'il 
éioit  impossible  ae  ne  pas  les  rc- 
connoître.  Mountfort  termina  de 
bonne  heure  une  carrière  qu'il  au- 
roit  sûrement  rendue  très-bril- 
lante. Il  fut  assassiné  danS  te 
Strand,  «n  1692,  à  l'âgie  de^  aii#. 


MOUR 

La   biographie    dramatique   fait 
mention  de  six.  pièces  de  lui. 

♦  MOUQUÉ  (Jean  ) ,  né  a  Bou- 
logne-sur-mer  dans  le  16*  siècle 
suivit  le  barreau  et  devint  avocat. 
Âyaut  du  goût  pour  les  vers  ,  il 
sacrifia  aux  muses,  et  ses  produc- 
tions se  trouvent  dans  qttelf{ues 
recueils  du  temps.  11  se  cfëgui^oit 
sotis  ces  mots  ou  manqué-^je,  qui 
smit  l'anagramme  de  son  nom,  et 
sous  la  devise  suivante ,  Ni  h  il  est 
ab  omni  parte  beatum.  On  a  de 
lui  VAmàur  desplumé ^  ou  la  Vic- 
toire de  Vamour  divin ,  pastorale 
chrétienne,  en  cinq  actes,  envers, 
avec  des  chœurs ,  imprimée  a  Pa- 
ris en  16112,  in-S®. 

♦MOURAD-BEY,  Vundeschefs 
des  Mameloucks  qui  gouvémoient 
l'Egypte  lorsque  le  général  Bona- 
painc  en  fit  la  conquête.  Depuis 
1776  ,  époque  où  PEgypte  a  voit 
secoué  le  joug  des  Turcs  ,  Mou- 
rad  et  un  loraïra  s'étoient  emparés 
de  l'autorité  ;  souvent  prêts  a  se 
la  disputer  les  armes  à  la  main  , 
ils  avoient  fini  par  se  la  partager  , 
et  en  jouir  assez  paisiolement  , 
d'accord  avec  les  autres  beys  , 
et  secondés  par  cette  milice  des 
Mameloucks  ,  qiii  ne  laissoit  plus 
qu'une  vaine  ombra  de  puissance  k 
la  Porte,  et  un  vain  titre  au  pacha 
que  cette  dernière  y  entretenoit. 
Cefiirentces  deux  ennemis  que  les 
Français  eurent  à  combattre.  Mais 
ils  furent  loin  de  leur  opposer  la 
même  résistance.  Ibraïm  se  con- 
tenta de  livrer  quelques  escarmou- 
ches, de  ibmenter  quelques  mou- 
vemens  ;  et  toujours  errant  sur  la 
rive  droite  du!ViLil  se  relira,tantôt 
en  Syrie ,  tantôt  chez  les  Arabes. 
Motirad,  au  contraire ,  parut  par- 
tout contre  les  Français  et  ne  cessa 
de  les  combattre  pendant  leur  sé- 
jour en  Egypte.  Ce  fut  lui  sur-tout 
^ui^rasïsemLlant  les  Mameloucks 


MOUR 


281. 


et  tontes  les  troupes  des  beys,  se 
porta  contre  Je  gâiéral  Bonaparte 
dès  qu'il  le  sut  débarqué.  Sou 
avant-garde  fut  battue  le  6  juillet 
1798,.  à  Ramanieh,  sur  le  Nil  ;  le 
lô, lie  pouvant  arrêter  les  Français 
k  Chebreiine ,  il  se  retira  après  un 
combat  vers^le  Caire  ,  et  perdit 
ie  ai  la  bataille  d'Einbabé  ou  des 
Pyramides ,  qui  lui  coûta  presque 
toute  son  artmerie,  ses  chameaux 
et  ses  bagages.  Après  cet  échec  , 
il  s'enfuit  vers  la  haute  Egypte  , 
et  Ibraïm,  qui  avoit  suivi  et  se- 
condé ses  mouvemens  avec  un 
corps  sur  la  rive  droite  du  Nil , 
se  retira  vers  le  désert  de  Syrie  , 
poursuivi  par  le  général  Bonaparte 
lui-même ^.qui  tailla  en  pièces  une 
partie  de  son  arrière-garde  a  Sa- 
lahieh.  Harcelé  par  rinlatigable 
Desaix  ,  Monrad  lui  opposa  aussi 
la  plus  grande  activité  ;  toujours 
battu  ,  toujours  repoussé  ,  il  ne 
cessoit  de  rassembler  de  nouvelles 
forces  ,  de  réattaquer  k  chaque 
instant  son  vainqueur  ;  et  ce  ne 
fut,  que  vers  le  mois  d'octobre  que 
le  général  français  parvint ,  après 
la  bataille  de  Seditnan  dans  le 
Fayum,  k  l'éloigner  des  bords  du 
Nii  et  k  s'ouvrir  rentrée  de  la  hauteJ 
JEgypte.  Mourad  continua  k  y  in- 
quiéter les  vainqueurs  par  de  con- 
tinuelles escarmouches;  et  lorsque 
le  général  Bonaparte  eut  été  rè« 

Ï>oussé  de  Syrie  ,  Mourad  ,  dans 
'espoir  de  seconder  la  descente 
que  hasarda  alors  la  flotte  turque, 
tenta ,  en  juillet  1799 ,  une  expé- 
dition par  le  Fayum  vers  les  lacs 
Nalron,  tandis  qu'il  erivoyoit  un 
renfort  à  Ibraïm  qui  reparoissoit 
vers  Gaza.  Celte  entreprise  ne  fut 
pasplushenreuseque  les  auïrës,et 
il  regagna  la  ùaute  l^gypte.  C'étoit 
son  asile  leplus  sûrrily  réparoit  ses 
pertes,  rassembloit,  véorganisoit 
ses  forces;  et  sitôt  qu'il  se  sentoit 
en  état  de  reprendre  l'offensive  ,  il 
chèrchoilk  se  rapprocher  duCaiié, 


38;»  MOUR 

OÙ  les  Français  venoient  alors  le 
combattre.  Cette  longiie  vallée  , 
dans  laquelle  descend  le  Nil  étoit 
le  champ  de  bataille  des  deux 
partis.  Mourad^  qui  connoissoit 
toutes  les  routes  ciu  désert ,  tou- 
jours battu ,  parvenoit  toujours 
a  s'échapper,  suivi  d'un  petit  nom- 
bre de  cavaliers  excelleus  ,  et  re- 
paroissoit  ensuite  dans  les  lieux 
où  les  troupes  françaises  ne  Tat- 
tendoient  pas ,  prenoit  des  vivres 
'  dans  les  villages,  et  r^commençoit 
la  guerre  de  coicane.  Cette  guerre 
qui  emplojoit  beaucoup  de  trou- 
pes, qu'il  auroit  été  utile  de  réu- 
nir à  1  armée  française,  empêchoit 
de  tirer  de  la  haute  Ë^pte  des 
ressources  pour  la  nourrir  et  pajer 
ses  dépenses.  Kleber ,  après  le  dé- 
part ou  général  Bonaparte ,  con- 
clut la  paix  avec  Mourad-Bej,  qui, 
s'étant  fait  rejoindre  par  presque 
tous  les  beys ,  inquiétoit  le  général 
français ,  et  consentit  néanmoins 
a  devenir  son  tributaire  pour  les 
provinces  qu'il  se  réserva.  Mourad 
naïssoit  les  Osmanlis  et  redoutoit 
leurs  vengeances  ;  mais  sa  polili- 
C|ue  étoit  de  ménager  tous  les  par- 
tis. Son  traité  avec  Kleber  le  lioit 
au  sort  de  l'armée  ft'ançaise.  Après 
^  la  mort  de  ce  général ,  il  envoya 
un  de  ses  oiïiciers  à  Menou ,  pour 
lui  faire  connoître  le  plan  de  la 
campagne  des  Anglo-turcs  ,  ainsi 
que  les  propositions  du  grand- 
visîr,  et  lui  ofinr  ses  secours. 
Henou  reçut  fort  mal  et  refusa  ses 
offres^  Lorsque  l'armée  anglaise 
eut  débarquée  ,  le  général  Bel- 
liard,  forcé  .de  rappeler  les  trou- 
pes qui  occnpoient  une  partie  de 
|a  h^ute  Egypte,  invita  Mourad- 
Bej  à  descendre  avec  ses  Mame- 
toucks  ;  ce  bef  eâectua  ce  mou- 
vement avec  lenteur  :  une  pesle 
horrible  dévastoit  alors  ses  pro- 
vinces ;  les  Mameloucks  en  éioient 
attaqués,  et  chaque  hey,  ^'isoloit 
dans  le  désejctaveç  les  sien^.  Avant 


MOUR 

de  se  prononcer  osten.sîblemept» 
Monrad  vouloit  connoître  le  résul- 
tat de  la  campagne  qui  sou\roir, 
et  garder  une  espèce  de  nei.'^i*a* 
Lié  pour  s'arranger  avec  le  \aiq-  . 
queur.  Déjà  il  avoit  appris  les  pre- 
miers succès  des  Anglais,  qui  par 
leurs  agens  le  pres^soicnt  d'unir 
ses  intérêts  aux  leurs.  Ënneivi 
juré  des  Turcs,  il  espéroit  trouver 
qnelqu'avantage  de  la  protection 
de  leurs  alliés.  Ses  projets  éven- 
tuels n'influèrent  cependant  pas 
sur  sa  conduite  ,  il  témoigna  aux 
Français  ,  jusqu'à  sa  mort,  un  at- 
tachement toujours  égal  :  leurs 
revers  et  l'inquiétude  au'il  conce- 
voit  de  son  sort  futur  ralFectèrent 
vivement.  Les  chagrins  altérèrent 
sa  santé  ;  il  fut  attaqué  de  la  peste 
et  y  succomba  le  22  avril  1801  , 
après  trois  jours  de  maladie.  On 
ne  man<^ua  pas  d'attribuer  sa  mort 
à  des  causes  violentes  ,  et  Ton 
prétendit  qu'il  avoit  été  empoi- 
sonné dans  une  tasse  de  café  par 
sa  maîtresse.  Les  beys  çt  les  Ma- 
meloucks  sentirent  vivement  cette 
perte*  Les  circonstances  ne  per- 
mettant pas  de  transporter  son 
corps  au  tombeau  des  JVlame- 
loucks  ,  où  ils  a  voient  désigné  sa 
place  près  d'Ali-Bey  ,  ils  Tinhu- 
mèrent  solennellement  à  Soana- 
guy  près  Talsta  ,  et  ses  compa- 
gnons brisèrent,  ses  armes  sur  sa 
tombe ,  déclarant  qu'aucun  d'eux 
n'étoit  digne  de  les  porter.  Les 
beys  reconnurent  ensuite  pour 
leur  chef  Osm'anbey-Tambourgi , 
que  Mourad  leur  avoit  désigné. 
Mourj.d-Beyn'étoit  pasunhomme 
ordinaire  ;  il  possédolt  éminem- 
ment les  vertus  et  les  défauts  ^ui 
tiennent  au  degré  de  civilisation 
où  les  Mameloucks  sont  parve-. 
nus.  Livré  à  toute  Timpétuosilé 
de  ses  passions  ,  son  premier 
moment  étoit  terrible  ;  maifS  le 
second  l'entraînoit  souvent  dans 
uu  excès  contjcaire*  Il  avoit  l'isgi-v 


MOUR 

tlnct  da  ffouvernement  sans  en 
connoître  les  ressorts.  Egalement 
prodigne  et  avide  de  richesses  , 
il  donnoit  tont  à  ses  amis ,  et  près- 
suroît  ensuite  le  peuple.  Qu'on 
jpigne  à  ces  traits  généraux  une 
force  de  corps  extraordinaire,  une 
bravoure  a  toute  épreuve ,  une 
constance  ^trême  dans  le  mal* 
heur,  on  appréciera  les  obstacles 
^ûll  dut  opposer  aux  Français. 

*  MOtJRAD  JA  d'Ohsson  , 
né  à  Constantinople  ,  attaché  de 
bonne  heure  k  la   légation   de 
Suède  près  la  Porte  ottomane  > 
mérita  par  ses  talens  et  ses  ser- 
vices de  parvenir  aux  prenrières 
fonctions  diplomatiques  ;  d'abord 
chargé  d'affaires  et  nommé  che- 
vab'er  de  l'ordre  de  Wasa  ,  en- 
suite ministre  plénipotentiaire  et 
envoyé  extraordinaire.  A  21  ans 
il  possédoit  déjà  les  divers  dia- 
lectes orientaux  ,    et  lisoit  dans 
leur,  langue  originale  les  Annales 
ottomanes.  Il  se  proposoit  d'écrire 
le  règne  de  Sélim  11  ;  mais  bien- 
tôt il  conçut  le  plan  d'un  Tableau 
général     de   l'empire    ottoman  ; 
dès-lors  il  se  livra  sans  réserve  à 
rexçcution  de  cette  entreprise  » 
et  parvint ,  non  sans  de  grandes 
difficultés  ,    a  acquérir   sur    les 
usages ,  les  mœurs ,  les  pratiques 
1  întériearea  du  «éraîl ,  de  la  mas- 
quée et  des  familleî,  ces  grands 
secrets  des  peuples  superstitieux» 
asservis  et  jaloux  ,  des  connois- 
iances  certaines  qui  avoieut  tou- 
jours manqué  au  reste  de  l'Eu- 
rope sur  une  nation  qui  n'a  jamais 
pu    parveiûr  k   s'y  amalgamer  , 
même  en  y  transportant  le  chef- 
lieu  de  sa  domination.  En  1784 , 
d'Ohsson ,  n'ayant  plus  rien  a  de- 
mander aux  ho  mrpes  et  aux  lieux, 
se  rendit  a  Paris  pour  mettre  en 
œuvre  ses  riches  matériaiix.   En 
1788  il    fit  paroi tre   le    !•'  vol. 
ûi«foI.    du   Tableau  général  de 


MOUR 


:iSS 


TBmpire  ottoman;   il  publia  le 
second  l'année  suivante.  Cet  ou- 
vrage remplit  l'attente  qu'il  avoit 
excitée.  Le  luxe  typographique, 
la  beauté  et  le  nombre  des  gra- 
vures ,  en  élevèrent  considérable- 
ment le  prix  ,  sans  couvrir  par  le 
débit  les  dépenses  de  l'entreprise. 
Mais  d'Ohsson ,  dont  la  fortune 
étoit   considérable ,    ne  calcula 
point  les  sacrifices  pour  satisfaire 
son  amour  scrupuleux  pour  la 
vérité  dans  les  recherches  histo- 
riques ;  il  se  plut  k  en  enrichir  et 
en  multiplier  les  utiles  omemens» 
La  résolution  qui  survint  en  Fran- 
ce suspendit  son  entreprise  lit- 
téraire; on  fuyoit  Paris ,  et  d'Ohs- 
son se  rendît  k  Constantinople. 
L'empereur  Sélim  III ,  qui ,  pour 
son  malheur  peut-être ,  ne  dedai- 
gnoit  pas  assez  l'ijgnorance,  ac- 
cueillit l'auteur  qui  traçoit  le  ta- 
bleau général  de  l'empire  sur  le- 
quel il  régnoit  encore.  Il  voulut , 
comme  on  eût  pu  l'attendre  d'un 
monarque  européen ,  que  les  deux 
volumes  qui  en  avoient  paru  lut 
fussent  présentés  ;  et  loin  de  s'ef- 
frayer qu'on  en  eût  dévoilé  quel- 
ques mystères  ,  il  ordonna  qu'on 
ouvrit  tous  les  dépôts  k  l'invesdga- 


va  k  peine  quelques  vestiges.  L'in- 
cendie  de  la  révolution  avoit  tout 
consumé.  Les  dépôts  mêmes  de  sa^ 
riche  édition  ,  qui  seroit  devçaua 
alors    une  ressource  précieuse  ^ 
volumes  ,    gi^vuras. ,    planches  , 
dessins  ,  avoient  été  volés  ou  dé> 
tournés,  ^uoi  qu'il  en  soit,  soiv 
sujet  s'étoit  agrandi  encore  k  1^ 
faveur  de  Sjes  dernières  acquisi^. 
tionS.  Sop  plan  embrassoit  alorc^ 
tout  le  tableau  historique  de  1*0-. 
I  rient.  H  possédoit  dans  les  volu-t 
I  mineux  portefeuilles  qu'il  venoit* 
de  recomposer  *  tout  ce   qui  liti 
j  étoH  nécessaire  pour  le  rempluv 


284 


MOÛR 


Cette  îdé«  absorboit ,  tout.  La 
meule  du  travail,  qui  brise  les  plus 
dures  peines  ,  le  rendoit  comme 
inaccessible  aux  vains  regrets  de 
tant  de  pertes.  Déjà  il  avoit  fait 
paroître  ,  en  i8o4,  deux  volumes 

"Vs  du  Tableau  historique  de  t  Orient  y 

quand  la   rupture  des  rapports 
avec  la  Suède  vint  lui  donner 
Tappréhension  d'un  nouveau  dé- 
placement qui  auroit  interrompu 
encore  la  suite  de  ses  travaux.  Il 
«oUi'cita  de  son  gouvernement  la 
permission  de  s'ensevelir. dans  une 
solitude  champêtre,  prenant  l'en- 
gagement de  n'en  point  sortir.  Il 
obtint  cette  faveur  et  n'eut  pas  de 
peine  à  en  remplir  la  condition. 
C'est  dans  ces  occupations  que 
s'écoulèrent  trois  années  de  sé- 
jour à  la  campagne.  Elles  furent 
remplies  et  fécondes.  Les  fruits 
de  quarante-cinq  années  de  tra- 
vaux y  parvinrent  a  leur  terme  , 
formant ,  en  trois  divisions ,  qui 
composent  aûtaut  d'ouvrages  dis- 
tincts ,  un  corps  d'ouvrage  com- 
Î)let  et  entièrement  terminé  sur 
'empire  ottoman.  Ces  trois  par- 
ties sont  rangées  sous  les  titres 
Suivans  :  Tableau  historique  de 
rOrient ,  qui  compV-end  l'histoire 
abrégée  de  tous  les  peuples  sur 
'lesquels  s'est  élevée  la  puissance 
ottomane  :  Tableau    général  de 
l'empire  ottoman ,  législation ,  re- 
^  ligion ,  mœurs  ,  lois  civiles  ,  cri- 
minelles et  militaires  :  enfin,  V His- 
toire de  la  maison    ottomane  , 
depuis  Osman  I«'  jusqu'au  sultan 
mort  en  1^58.  Cet  ouvrage  étoit 
$ur  le  point  d'être  terminé  ,  lors- 
que la  mort   surprit  d'OhsSon , 
en    1807  ,    et  iaissa  incomplète 
cette  grande  opération.  Il  a  paru 

'  depuis  plusieurs  ouvrages  sur  cet 

empire,  qui  font  moins  regretter 
l'ouvrage  de  d'Ohsson. 

t  MOURAT,  Génois  ,  qui 
succéda  à  Justuf ,  -roi  de  Tu- 


Aiouii 

nis,  renia  la  foi  chrétienne  dès 
son  enfance  ,  et,  au  moment  de' 
son  élection  ,  étoit  général  des 
galères  de  Tunis.  Il  passoit  pour 
le  plus  hardi  corsaire  de  son 
temps.  Mourat,  intègre  et  clément 
autant  que  peut  Tâtre  un  pirate, 
avoit  été  caïd,  c'est-k-dîre,  re- 
ceveur, a  la  montagne  de  la  Chi- 
zera  qui  est  voisine  de  Tunis. 
Après  avoir  exercé  celte  charge' 
pendant  trois  ans^  Soliman  son 
maître  le  rappela  et  le  fît  son 
lieutenant.  Il  devint  amoureux  de 
Turquia  ,  fille  de  ce  sultan  ,  qui , 
l'ayant  surpris  lorsqu'il  baisoit  la 
main  de  la  princesse  ,  les  fit  en- 
trer tous  deux  dans  sa  chambre  , 
où  il  vouloit  les  sacrifier  à  sa  fu- 
reiu*.  Mais  sa  tendresse  pour' 
Mo  urat  ayant  retenu  le  cimeterre* 
qu'il  avoit  déjà  levé  pour  lui 
couper  la  tête  ,  il  lui  permit  de  se 
justifier.  Il  lui  donna  dans  la  suite 
sa  fille  en  mariage  ,  la  moitié  de 
la  puissance  dont  il  étoit  revêtu, 
et  tous  ses  biens  après  sa  mort. 
Mourat,  devenu  roi ,  dompta  tous 
les  rebelles  qui  osèrent  refuser  le 
joug.  Après  avoir  perdu  .sa  fem- 
me Turauia  ,  il  tomba  dans  une 
mélancolie  qui  avança  sa  mort  , 
arrivée  en  1646 ,  dans  sa  ^o* 
année. 

♦MOURATZY(Jean) ,  célèbre 
docteur  arménien  ,  mort  en  i^'^j^' 
laissa  un  erand  nombre  d'ouvra- 
g*?*,  dont  les  principaux  sont,  î. 
Histoire  des  jnartyrs  Jaits  en  0-* 
rient  sous  r administration  des  s^u^ 
vemeurs  de  Gengkiz-Khan  et  de  ses 
successeurs.  11,  Histoire  en  vers 
arméniens  sur  la  ruine  de  la  ville 
éCAny.  XÎL  Un  livre  de  rhétori- 
que ,  intitulé  l'Eloquence  des  ser- 
mons^  IV.  Commentaire  de  FEpi- 
tre  de  S,  Paul  aux  Romains. 

t  MOURET  (  Jean;Joseph  )  , 
musicien  français ,  ué  à  Avignon 


MOUR 

«Q  1681  vinort  à  Cbarenton  près 
de  Pans  en  1758  ,  se  fît  connoitre 
dès  rage  ^e  ao  ans  par  des  mor- 
-ceaux  excellens.  Son  esprit ,  ses 
cailHes  et  son  goAt  pour  la  musi- 
que ,  le  firent  rechercher  des 
grands.  La  duchesse  du  Maine 
le  chargea  de  composer  de  la  mu- 
sique pour  ces  fêtes  si  connues 
^ous  le  nom  de  Nuits  de  Seaux  : 
Ragonde  ou  la  Soirée  de  village  , 
dont  les  représentations  ont  iatt 
beaucoup  de  plaisir  sur  le  théâtre 
de  Topera  ,  est  un  de  ses  di- 
Terdssemens.  Mouret  plaît  sur- 
tout par  la  légèreté  de  sa  musique 
«et  par  la  gaieté  de  ces  airs.  Mou- 
ret eut  à  essuyer ,  sur  la  fin  de  sa 
vie  ,  diverses  infortunes  qui  lui 
<lérangèrent  l'esprit  et  avancèrent 
la  fin  de  ses  jours.  Il  perdit  en 
moins  d'un  an  environ  5ooo  li- 
vres de  pension  ,  que  lui  rappor- 
-toient  la  direction  du  concert 
spirituel  ,  l'intendance  de  la  mu- 
sique de  la  comtesse  â^a  Maine  , 
■et  la  place  de  compositeiv  de  la 
musique  italienne.  Nous  avons  de 
lui  un  grand  nombre  d'ouvrages  : 
I.  Les  Fêtes  de  Thalle ,  en  inii^* 
•II.  "LesAmours  des  dieux,  III.  Le 
Triomphe  des  sens*  IV.  Les  Grâ- 
ces ,  opéra-ballet.  Y.  Ariane  , 
PirithoUs  ,  tragédies.  VI.  Trois 
livres  dairs  sérieux  et  à  boire, 
VII.  Des  Divertissemens  pour  les 
tkédtres  français  et  italien,  VIII. 
Des  Sonates  à  deux  flûtes  -ou 
violons*  I  X.  Un  Livre  dejan" 
fares.  X.  Des  Cantates  et  des 
CantdtiUes  françaiÊçs,  XI.  Pe 
-petits  Motets  et  des  Divertisse- 
,mens  donnés  à  Seaux. 

t  I.  MOURCiUËS  (  Matthieu 
ide  ) ,  sieur  DE  Saant-Germain  ,  ex- 
jésuite,  natif  duVelay,  prédicateur 
,  ordinaii^  de  Louis  J^III ,  et  aumô- 
nier de  Ma  rie  de  Médîcis.  Le  cardi- 
'  nal  de  Richelieu  se  servit  d'abord 
4a  sa  plume  pour  terrasserlies  en- 


MOUR 


â85 


nemis  et  ceux  de  la  reine;  mais 
s'étant  brouillé  avec  cette  prin- 
cesse, il  priva  Saint-Germain  , 
qui  lui  étoit  resté  fidèle  ,  de 
l'évéché  de  Toulon,  et  l'obligea 
d'aller  joindre  la  reine-mère  k 
Bruxelles.  Après  la  mort  de  ca 
ministre  implacable  ,  il  revint  à 
Paris ,  et  fiuit  ses  jours  dans  la 
maison  des  Incurables ,  en  1670 , 
à  88  ans.  11  avoit  écrit  La  parfaite 
histoire  du  feu  roy  Louis  XIIl  ; 
et  voulut  qu  elle  ne  fût  imprimée 
qu'après  sa  mort;  et  afin  que  cette 
histoire  ne  se  perdît  pas ,  il  en  fit 
faire  sif,  copies  qu'il  mit  en  dé- 
pôt chez  SIX  de  ses  meilleurs 
amis.  On  a  de  lui ,  I.  La  défense 
de-  la  reine-mère^  Bruxelles  , 
1637  ,  en  deux  volumes  in-folio  : 
ouvrage  emporté  ,  mais  curieux 
et  nécessaire  pour  l'histoire  de 
son  temps..  IL  Des  Ecrits  de  con- 
troverse ,  qui  ne  respirent  que  la 
passion^  quoique  l'auteur  s'affi- 
che pour  un  nomme  très -apa- 
thique ;  tels  que  Bnmi  spongia 
contre  Antoine  Le  Brun  ;  les  Avis 
dun  tltéologien  sans  passion  , 
1616  ,  in-8».  III.  Des  Sermons  , 
i665 ,  in-8^,  aussi  mal  écrits  que 
ses  antres  livres. 

t  IL  MOUHGDES  (  Michel  ) , 
jésuite  d'Auvergne  ,  professeur 
de  rhétorique  et  de  mathémati- 
ques dans  son  ordre ,  mourut  en 
1713  ,  à  rage  de  70  ans.  Ses 
principaux  ouvrages  sont ,  I.  Plan 
tliéohgiquè  du  pythagorisme  , 
i7ia,  *2  volumes  in-é®  ,  pleiû 
d  érudition.  IL  Patxillèle  de  Id 
morale  chrétienne  avec  celle  des 
anciens  philosophes  ,  Bouillon  , 
i769,in-ïi.  L'auteur  y  fait  voir 
la  supériorité  des  leçons  de  la  sa- 
gesse évangélique  sur  celles  de 
la  sagesse  païenne.  On  voit ,  a  la 
suite  de  cet  ouvrage ,  Paraphrase 
chrétienne  du  Manuel  d'Ëpictète. 
C^te  paraphrase;  trè8-ancienn<î, 


r 


a^ 


MOUS 


composée  par  un  solitaire  d«  VOt* 
rient,  eu  langue  grecque,  ét»iipefr<- 
itée  incoonue  jusqu'au  commeDCe*- 
xnent  du  i^*  siècte,  que  le  hasard 
l'ajraot  fait  tomber  entre  les  mains 
du  P.  Mourgues  ,  il  prit  le  parti 
de  la  traduire.  III.  Traité  de 
la  poésie  française^  Paris  ,  1724.  > 
in-12:  le  plus  eomplet  qu'il  y  eût 
«ujuscp^aiors.  Le  P.  Brumoy  e& 
donna,  en  1^54  9  >n-i2  ,  une  nou- 
velle édition  ,  laevue  et  eorrigée  , 
qui  a  été  •éclipsée  d^uis  parcelle 
de  rai>bé  Joanoet.  IV.  J^ou^ 
veaux  élemens  de  f^ométrie  par 
méthodes  particulières  ,  m  moins 
de  5o  propositions ,  in- 1 2 .  V.  Tra- 
duction de  ia  Thérapeutique  de 
Itiéodoret.  VI.  Metueif  d'Apoph" 
thegmes  ,  ou  bons  mots  emciens 
et  mùdemes ,  mis  en  vers  fran^ 
f<vi5^  Toulouse,  1694,  iii<-it2  % 
iait  avec  assée  de  choix. 

MOURBi^Sl  {  N.  du  ).  Voyez 
Fojm6vKftRa ,  u<*  If. 

MOUBRODî  <  Pierre  de  )•  Voy. 

*  MOUSIM  (Jean  )  ,  médecin , 
né  à  Nanci  en  iSjS ,  étudia  kâ 
belles-lettres  et  la  philosophie  k 
Funiversilé  de  Cologne ,  et  se 
peadit  ensuite  à  Paris  ,  oiii  il 
s'appliqua  à  la  médecine.  Oe  là 
lîousin  passa  en  Espagne  ,  en 
Allemagne  ,  ea  Italie  ,  séjourna 
long-temps  à  Padoue  ,  et  j  prit 
le  bonnet  de  docteur.  Le  duc 
<^arles  IH  y  pour  fiécompenser 
flon  mérite  ,  le  nomma  médecin 
ordibaire  de  sa  personne  ,  et  le 
duc  Henri,  qui  succéda  à  ce  prin- 
<ee  ,  maintint  Mousin  dans  cet 
emploi  ,'en  y  joignant  des  letti-es 
^  noblesse.  Ouvertement  déclaré 
«onlre  ces  médecins  à  bonne  for- 
tune, qui,  se  pei^ùadant  que  les 
grands  airs  suppléent  jui  talent , 
nubstitueiit  ï^^  Jaosks  mqts  k  la 


MOUS 

seîenee ,  la  fatuité  aixx  consotst* 
sances  utiles  ,  les  bassesses  à  la 
gravité  de  leur  proéèssion ,  le  nié*- 
pris  de  leurs  coni'rères  à  la  pror 
bité ,  Mousin  écrivit  contre  eux^ 
et  les  auroit  sans  doute  corrigés  , 
si  l'ignorance  et  la  vanité  étoieiU 
susceptibles  de  correction.  Sa 
franchisse  el  la  siipéliorité  de  ses 
taiens  lui  suscitèrent  desennemiSt 
qui,  par  des  tracasseries  conti- 
aiueiles ,  le  forcèrent  en  quelque 
sorte  k  abandonoer  la  société; 
Il  se  retira  aux  environs  de  Nanci, 
dans  «ne  charmante  ha bi talion 
qu'il  £t  bâtif ,  et  y  moorut  en 
1645 ,  après  un  séjour  de  3o  ans 
consacré  à  l'étude  de  la  nature* 
On  a  de  lui ,  I.  Discours  de  /*&- 
vresse  et  ivrognerie  y  auqiàel  hes 
causes  y  nature  et  effets  de  VivreS'- 
se  sont  arnpiement  déduits,  avec  lu 
^uérison  et  préservation  dUceUe-^ 
ensemble  ,  la  manière  de  carrous- 
ser ,  et  les  combats  beuJiLques 
des  anciens  ivrognes  ,  Toid  , 
161 2  ,  ixi-i'Â.  Le  même  en  latin 
par  lé  médecin  «Cachet ,  sous  ce 
titre  '  Pandora,  bachica  Jkretts 
medicis  armis ,oppugMata\,  Ttdli^ 
i6i4  )  in^i^.  IL  Hortus  jalror-' 
physicus-,  in  quo  ùnmensam  èxo- 
ticorumflorum  syivaat  cvii>is  der^ 
xierpere  liœt ,  j^famceit ,  iiS3a  ^ 
.in-8«. 

*  MOUSKES  (Philippe)^ 
'né  k  Gand  y  chancelier  ,  puis 
évêque  de'Touttiay  en  1^74  > 
mort  le  a4  décenxbre  i283,  l'ut 
ânhunoé  dans  le  choaur  de  son 
église  cathédrale. Mouskes  est  au- 
teur d'une  Histoire  de  franœ 
fort  curieuse ,  en  vers ,  dont  la 
btbilïofhëque  impériale  possède 
un  très-beau  manuscrit  ,  sous 
le  n«  9654.  Dans  son  Histoiie 
de  Geoâroy  de  Ville-Hardoain  » 
le  célèbre  du  «Cange  a  ^it  im-  ^ 
primée  un  long  fragment  de  -cette 
ittfitoire  >    q^ii  luéritaroit   -^^'^-'-^ 


^ 


r 


MOUS 

pH^lMc  en  entier.  On  y  trouYe 
dei  ds^taib  intéressans  sur  la  vie', 
ctjesh;rnitiuies  des  Français  des 
«•et  i5*  siècles. 

*MOUSLÏERoK  MoissY(Alexan- 
dfe-GuiHaume),  mort  le  8  novem- 
bre 1777  ,  â^é  (ie  55  ans  ,  a  dunné. 
des  ouvrages  de  lilléralui'e  ,  des 
romans  cl  ées  pièces  de  tliéâïre  ; 
I.  Le  Pr'ovuicial  à  Paris  ,  coiaé- 
die  en  5  actes  et  en  vers ,  17^0  , 
in-i2.  îl.  Les  hausses  înco.is tan- 
ces ,  coï»édi«  en  «nacte,  1750  , 
in~i2.  III.  Le  ^afet  maure  ^  cor 
médie  en  3  actes  et  en  vers , 
1751  ,  in-8'».  IV.  Lettres  galantes 
el  morales  da  marqttis  de**  au 
comte  fh**,  ijBi  t  in-ia.  V.  La 
Nous^elie.  école  des  Jhfftmes  ,  -co- 
médie  eu  3  actes  ,  ea  f^rose , 
1758  ,  in-^.  VI.  VlntpvomfHu  de 
f amour  j  en  nn  acte  ,  en  prose , 


MOUS 


i8f 


ï7^9 


)m-i2.  VII*  \J Education  y 


poëineen  5  ciiants,    (760  ,  in-8*. 
VriJ,.  thédtre ,  17^8  ,  in-iQ.  IX. 
Les  Deux  frères  ,  cosnëdte  en  5 
actes ,  en  vers ,  1768,  m-8*.  X.  Lès 
Amis .  éprouvés  ,  •  comédie  en   3 
actes  ,  en  vers,  1768  ,  in-8*.  XI. 
UEwmyé  ,  comédie  ^en  trois  ac- 
tes et  en  prose,*   176,.  ,    in-8». 
Xïî.  i?£///>rt/re,  comédie  héroïque, 
enArose,  «a  5  actes,  1769,  in-13. 
Xi  H.  Les   Jeux   de   ta  petite 
Thalie,   1770,  in»».  XIV.  f^é- 
rites  phUosopiiUfMes  ,   tirées  des 
Nuits  d'^oung ,  et  mises  >en  vers 
Ubres ,  Rouen  «t  Paris,    iyjo  y 
in-8'^.   XV.  Petit  recueil  de  phr' 
sique  et  de  morale  ,  à  Vusagé  aes 
dames  ,    contenant    le  .nouveau 
présent  de  noces  ,  le  pour  et  le 
contre  de  la  vie  humaine  ,  Ams- 
terdam et  Paris  ,  1771  ,  in  -  8*. 
XVI.     DEusrres    dramatiques  , 
177.. ,   3  voL   in-ft».  La  Nature 
philosophe  y  1776  ,  in-8». 

♦  MOUSSA  ,  coijcjuérant  de 
FEspagnc  pour  le  calife  Validî", 
ea  tut  le  premier  gouverneur  ou 


vice-roi  maure.  Au  bout  de  troit* 
ans  ,  Abdélazis  ,  son  fils,  qui' 
avoit  épousé  Egilone,  veuve  du 
dernier  roi  Rodrigue  ,  lui  suc-' 
céda,  i  y^oyez  quelques  autres 
particuiarités  sur  Moussa,  k  i'ar-  < 
ticle  Tarik.  ) 

MOUSS  ARO  (  Jacques  )  ,  ar- 
diitecte    du  roi ,    né  à   Bajeux 
avec  de  grandes  dispositions  pour* 
les  arts.  Ses  pro^i^s  dans  la  pein- 
ture, la  géométrie  >  les  mathéma- 
tiques   et  l'archlCecture' ,    furent- 
moins  le   fruit    du   travail    que 
celui  de  ses  amusemens.    C'est 
d'après  ses  dessins  que  la  tour  4it 
rhorloge    de  la    catliédrale    de 
Bayeux  fut  rehâtie  en  171 4*  ^® 
morceau ,  d'une  exécution  har- 
die ,  fut  applaudi  du  neveu  du 
célèbre  maréchal  de  Vauban.  Plu-» 
sieurs    autres   bâttiçens  qu'il  fit 
exécuter  dans  olette  ville  et  dans 
les  environs  lui    de>Rnèrent  une 
grande  réputation.  Il  a -laissé aussi' 
quelques  tableaux  ,  qui  sont  es- 
timés. Il  mourut  en  1760  ,  Âgé  de 
80  ans.  Guillaume  son  frère  puî- 
né ,  chanoine  et  vicaire-général  de 
BajreuK ,  ne    manauoit  pas  nen 
plus  de  talens  et  aéradition.  La 
Relation  qui  parut  sur  la  mort 
de  François  ae  Nesmond  ,  évé- 
que  de  Ôajeux ,  en  ijiS  ,  est  de 
lut.  Il  mourut  en  f7!>ô. 

f  MOUSSET  (  Jean  )  ^  auteur 
français  du  iQ*  siècle,  peu  connu, 
est  un  des  premiers,  selon  d'Au^ 
bigné  ,  qui  ait  fait  <;Ies  ver^ 
français  mesurés  kla  manière  de9 
Grecs  et  des  Latins.  Il  traduisit  ^ 
vers  i53o  ,  l'Iliade  et  l'Odyssée. 
d'Homère  en  vers  de  cette  espèce, 
dont  on  ne  sera  peut-être  pas  fâ- 
ché de  voir  ici  un  échantillon  : 


C*»»M». 


i^eneu,..rpf    Fhotphort.... 
Ai.., 


rtdà4 


raènf 


Césac...  Ta  reve...iiir;  Aube  »  ra 

Vers  ptntatn» 


/ 


a88 


MOUT 


jCe  seroit  donc  sajus  fondement 
qu'on  en  auroit  attribué  Finven- 
tien  a  Jodelle  et  k  Baïf.  Au  reste , 
cette  invention  est  de  si  peu  d'im- 
portance pour  les  lettres ,  qu'elle 
ne  mérite  pas  de  fixer  l'attention 
du  véritable  littérateur. 

1 1-  MOUSTIER  (  N.  ) ,  échevin 
de  Marseille  ,  distingué  par  son 
courage  et  par  son  humanité  , 
pendant  la  peste  qui  ravagea  sa 
patrie  en  i^ao.  Depuis  le  com- 
juencement  de  la  contagion  il  se 
mit  k  la  tête  de  toutes  les  expédi- 
tions dont  ses  collègues  n'osoient 
pas  se  charger.  L'un  des  soins  les 
plus  pressans  étoit  d'enlever  les 
cadavres  ,  dans  un  moment  où 
il  périisoit  mille  personnes  par 
jour.  Des  forçats ,  auxquels  on 
promit  la  liberté  ,  consentirent 
a  se  charger  de  ce  travail,  au 
moyen  de  crochets  qui  leur  fu- 
rent distribués  ',  mats  il  falloit 
commander  ces  forçats  ;  il  failoit 
nn  homme  qui  ne  craignît  point 
de  les  suivre,  de  les  mener  dans 
des  lieux  presque  impraticables. 
Cet  homme  fut  l'intrépide  Mous- 
lier.  Il  Courut  se  placer  au  milieu 
d'eux.  Tantôt  k  cheval ,  tantôt  k 
pied ,  l'épée  dans  une  map  et  la 
bourse  dans  l'autre.,  il  ne  cessoit 
de  récompenser  e^  de  1>unir  que 
pour  mettre  la  main  k  rouvrage. 
Il  mooi'ut  victime  de  son  dévoue- 
ment généreux. 

tn.  MOUSTIER.   rojesDE- 

VOUSTIER. 

t  MOUTON  (Gabriel  ) ,  prêtre 
de  Lyon,  dans  le  17 «siècle,  pu- 
blia divers  traités  de  mathémati- 
2ues  sur  la  hauteur  du  pâle  de 
ijon,  sur  Yusage  du  télescope 
et  de  la  pemiule  y  sur  la  manière 
d'observer  les  diamètres  apparens 
du  soleil  et  de  la  lune  ,  sur  Viné- 
galité  des  jour$  et  la  vraie  et 


BiOUV 

fausse^  éauation  des  temps^ ,  sar 
une  niétlwde  de  conserver  et  de 
transmettre  à  la  postérité  toutes 
sortes  de  mesures  !l\  avoitadressé^ 
en  1694  >  nn  Traité  des  loga- 
rithmes H  l'académie  des  sciences  , 
qui  en  fait  l'éloge  dans  ses  Mé- 
moires ,  et  il  mourut  la  même  ao"^ 
née  k  76.  ans.  —  Un  abbé  Mou- 
ton a  continué  k  Utrecht  sous  le 
même  format  jusqu'à  sa  mort,  ar- 
rivée vers  l'année  i8o3 ,  les  Nou- 
velles  ecclésiastiques ,  qui  avoient 
cessé  d'être  imprimées  k  Paris  k  la 
fin  de  1793. 

t  MOUVANS  (  Paul  feicHiEun  ), 
dit  le  Brave  ,  offîcier  protestant , 
né  k  Gastellane  en  l^rovence,  d'une 
famille  noble.,  se  signala  dans 
les  guerres  civiles  du  16*  siècle. 
Son  frère ,  protestant  comme  lui , 
ajant  été  tué  k  Draguignan  par  la 
populace  ,  dans  une  émeute  sus- 
citée par  des  prêtres ,  il  prit  les 
armes  pour  venger  sa  moi*t  >  et , 
avec  2000  hommes  qu'il  rassem- 
bla ,  il  fit  beaucoup  de  ravages  ea 
Provence.  Poursuivi  par  le  comte 
de  Tende  ,  k  ]a  tête  de  6oqo  .' 
hommes  ,  et  se  vojant  trop  foible 

f»our  tenir  la  campagne  devant 
ui  ,  il  se  posta  dans  un  couvent 
fort  par  sa  situation,  et  résolut 
de  sy  défendre  jusqu'à  Fextré- 
mité.  Le  comte  de  Tende  lui  pro- 
posa nne  entrevue  pour  termmier 
cette  guerre  k  l'amiable.  Mouvans 
y  consentit ,  sous  condition  que 
la  mort  de  son  frère  seroit  vengée, 
et  qu'il  ne  seroit  fait  aucun  tort  a 
ceux  qui  avoient  pris  les  armes 
avec  lui.  Ces  conventions  faites. , 
il  licencia  ses  soldats ,  et  se  r^ 
serva  seulement  une  garde  de  5o 
hommes  pour  la  sûreté  de  sa  pei> 
sonne  :  précaution  qui  ne  liu  fut 
pas  inutde,  car  le  parlement  d'Aix 
avoit  reçu  des  ordres  de  la  cour 
de  le  condamner*  au  demier-sop- 
'  plice  9  comme  ayant  eu  part  k  la 


MOXO 

cràîaVfttîond'Atnboise.  Le  baron 
de  La  Garde  "essaya  de  le  prendre; 
nlaîâ  il  s'en  troara  mai ,  et  fut  re- 
poussé avec  perte.  Mourans  se 
retira  enfin  ^  Genève  pour  mettre 
sa  vie  en  stireié  ,  vécut  qùelqàe 
temps  tranquille ,  sans  vouloir  ao* 
cepter  les  offres  brillantes  que 
Ini  fît  le  duc  de  Guise  pour  l'at- 
lÂ-er  dans  le  parti  catholique.  Les 
nouveaux  troubles  qui  recom- 
mencèrent k  roccasion  du  M/is^ 
sacre  de  Fassr  >  en  i56a  ,  le  ra- 
menèrent en  France ,  où  il  conti- 
naii  de  se  distinguer  dans  les 
troupes  protestantes.  On  ne  peut 
fi'^empécner  sur-tout  d^admirer  la 
çoQOuite  qu'il  tint  k  Sisteron  ,  oii 
il  commandoit  avec  le  capitaine 
9eii«s,  lorsque  cette  ville  fut  assié- 
gée par  le  comte  de  Sommerive. 
Apres  avoir  soutenu  an  assaut  de 
sept  Heures  ,  dû  les  catholiques 
furent  repoussés'  avec  perte  , 
Monvans  se  seàtant  trop  foible 
pour  en  attendre  un  Second ,  ré- 
solut d'abandoiuier  la  ville ,  et  en 
sortit  pendant  la  nuit.  Il  partit 
avec  4<^oo  personnes  des  deux 
sexes.  Ce  né  fut  qu'après  une 
marche  de  ai  ou  11  jours  à  tra- 
vet*s  des  montâmes  et  déS  rockers, 
que  ct%  malnenveÀt  4^life, 
aussi  Afikmés  Auê  iktignés  ,  arrî- 
Vèrent  k  OrtenOblè.  De  dette  Ville 
le  hKrùXï  dts  Ailréts  les  envoya 
à^ffiù  utie  escorte  à  Ljon  ,  oà  ils 
i^stètent  jàsqu^a  traité  de  paei« 
fixation.  Mouvans  perdit  le  vie  en 
i568  ,  d*nS  ûù  cembat  où  il  fut 
défjdt  \  Mésigtiire  len  Pérîgoi^.  Il 
ce^ïnandoit  eh  eéltè  oceasiôù, 
avec  Pierre  G6urdfe  ,  l*aVa»|t- 
p(tà^  defFa)rmée  protestanie.  On 
ni^t^d  qere  de  dé^espàir  il  iS6 
ftoissa  f *  fête  contré  nn  «rbrê» 

nirifae  de  Chaînes  il ,  txé  en  1627 
Vakefiei4  V  fvèâ   4I9,  cottté 

T,   XI*. 


MOYA 


^ 


dTorck  ,  mort  en  17O0 ,  profes- 
seur de  mathématiques  à  Londres. 
On  u  de  lui  ,  I.  Un  Lh're  sur  la 
navigation  et  Gastronomie ,  etc. 
Il  mérite  peu  d'être  consulté , 
d'après  les    nouveaux    ouvrages 

Î[ui  ont  paru  sur  ces  deux  sciences» 
I.  Un  Exercice  de  mécanique , 
ou  TraitédesconrioisSanùesutilesi 
daàs  lès  arts  mécaniques ,  ou- 
vrage excellent,  et  devenu  très- 
rare.  Euifîn  il  a  construit  deï  ' 
4(lobes  et  drisssé  des  cartes  de 
géographie. 

t  MOYA  (  Mat  Aîett  de  )  ,  jé- 
suite espagnol ,  confesseur  de  là 
reine     Marie- Ahne    (f  Autriche ,  ^ 
douairière  d'Espagne,  publia  sous 
le  nom  û^Afkadeus  Guimepius  ui).  - 
Opuscule  de  morale  sous  ce  titre  : 
OpuscuhiM  %ingularia  uniuèrsé  ' 
Jhrè  iheolopie  moràlts  càmpHec^  • 
tèns  y  adsfersùs  qUàrùmdath  ejr- 
poHklaHones    contra    nônnUlltis 
jestdîArum    hpihiones  morales  ; 
Ljoh  ,  i665 ,  in- 14  ,  qui  fut  cen-  - 
sure  rafnnée  suivlmte  par  La  Sor- 
biràne.  On  ne  fil ,  dans  cette  cen« 
sure ,  que  rapporter  les  premiers 
niots  de  la  plupart  des  propbsi* 
tions  imbrôùvées.  Là  faculté  toi  ■ 
de  ce  ihenagement;  pour  né  pas 
exposer  au  grand  ]6ur  les  mjTS- 
tèi^es  impurs  db  la  'nuh.  Le  ^ape 
Alexandre    Vif    ayant     anmitlé' 
par  une  btille 'bette  densure  dé  1* 
âàtbonhe  ',  le  pâiiemeùt  de  Pàrb' 
en  appela  comme  d^abus ,  main-  ' 
tint  la  faculté  de  théologie  danji 
le  droit  dé  censurer  ies  livres  ,  et 
manda  les  faites ,  auxquels  H 
fît  défend  de  laisser  eûiyéifjttét 
aucune  des  propositions  c[eniti>-' 
ïéés.  AîexanVlréVli,  instruit  de 
cette  fermeté ,  changea  aldrs  dié 
eoi^dirîïe  ,  et  cotlda'mnfa  plusieurs 
dés  ei%*ettrs  ànàthématiis^s  par  là 
faculté.  Le  P.^  Moy?!  s'excusa  ,' 
en  disant  qà^il  à'ikvott  ^oint  voutàr 
iôUUsiAr  lûk  j^roj^oi^ibiKs  isensii^ 

*9 


ago 


MOYL 


récs  ,  mais  prouver  seulement 
qu'elles  étoient  antérieures  aux  : 
iésuites.  Cependant  il  écrivit  k 
Innocent  XI  une  lettre  dans  la- 
quelle il  applaudit  à  la  censure 
de  son  livre. 

^  t.  MOYLE  (  Gautier  ) ,  savant 
€t  ingénieux  écrivain  anglais  , 
né  en  1672  ,  dans  le  pajs .  de 
Gornouailles,  se  livra  k  l'étude 
des  lois.  Dédaignant  de  s'attacher 
k.la  partie  lucrative  de  sa  profes- 

^  sion  ,  il  se  voua  particulièrement 
àt  la  connoissance  de  la  constitu- 
tion et  du  gouvernement  de  sa 
patrie.  En  1697  ^^  publia ,  de  con- 
cert avec  Trenchtird,  un  Pam- 
phlet dont  le  but  étoit  de  mon- 
trer .qu'une  armée  permanente 
étoit  incompatible  avec  un  gou- 
vernement libre,  et  une  atteinte 
à  la  constitution  de  la  monarchie 
anglaise.  Lia  même  année,  à  la 
prière  du  docteur  Charles  Dave- 
aant ,  il   traduisit  le   Traité  de 

*  Xénophôn  siur  ^'amélioration  des 
revenus  d'Athènes ,  que  Da venant 
{oignit  à  son  ouvrage  sur  les  reve- 
nus et  le  commerce. d'Angleterre. 
Moyle  fut  pendant  quelque  temps 
membre  du.  parlement  ;  mais  em- 

Ïiprté  par  sa  passion  favorite  pour 
'étude  et  la  retraite ,  il  tarda  peu 
Il  s'y  livrer  entièrement  dans  son 
domaine  ,  au  comté  de  Cor- 
nouailles.  Il  s'occupa  de  la  lecture 
de.tou^'les  anciens  auteurs  grecs 
et  latins  ;  ne  regardant  comme, 
.originaux  que  ceux  qui  ont  écrit 
avant  la  venue  du  Christ  et  en- 
viron 44^  ^^^  après.  Depuis  cette 
époque  jus({U^k  nos  jours  l'inter- 
valle est  long,  et  il  cherclioit  a 
trouver  un  fu  qui  lui  servît  de 
guide  dax)8  l'histoire  de  ces  temps, 
obscurs.  U.  s'attacha  peu  aux 
fiColastiques  et  s^ux  écrivains 
ecclésiastioueis  qui  vécurent  dans 
eet  intervalle  ;  mais  dans  les  der- 
niers temps  de  sa  vie  il  s'adonna. 


MOTS 

a  rhistoire  ecclésiastiaue^  Mojrl* 
mourut  en   172 1  ,  à  1  âge  de  49  • 
ans.  En  1720  Thomas   Serjeant  " 
publia  ses  OEuvi^s  posthumes  en 
2  vol.  in-8*.    Elles  contieniîent, 
I;  Un  Essai  sur  la  constitution 
du  gouvernement  de  Rome,  Ou- 
vrage qui  renferme  quelques  vues 
nouvelles.  II.  Des  Lettres  au  doc- 
teur M  usgrave  sur  differens  sujets 
de  critique  et  d antiquités,  III.  Des 
Lettres  de  M,  Moyle  avec  les  ré- 
ponses. IV.  Des  Remarques  sur 
l'ouvrage  du  docteur  Prideaux,^«r 
la  continuation  de  l* ancien  et  du 
nouveau  Testament,  V.  L'examen 
du  miracle  de  la  légion Jubnirtante, 
En  1727  Antoine  Hàmmond  pu- 
blia un  troisième  volume  ,  conte- 
nant les  ouvrages  de  Moyle  qui 
avoient  paru  de   son  vivant.  In- 
dépendamment de  ceux  dont  noua 
avons  parlé,  il  renferme  un  Essai 
sur  le  gouvernement  de  Lacédé- 
mone  ,    et  des    Traductions  de 
Lucien ,  etc. 

MOYREAU  (  Jean  ) ,  graveur 
français  ,  mort  en  1762  ,371  ans, 
a  gravé  87  pièces  d'après  VVou- 
vérmans. 

t  I.   MOYSE  OM  MoïsB,.m» 
d'Amram    et    de   Jocabed ,    né 
l'an  1571  avant  J.  C.  Le  roi  d'E- 
gypte ,  dit  l'Écriture ,  voyant  que 
les  Hébreux  devenoient  un  peu- 
ple redoutable ,   rendit  on  édit 
Sar  lequel  il  ordonnoit  de  jeter 
ans  le  Nil  tous  leurs  enfans  ma  " 
les.    Jocabed  ,    ayant  conservé 
Moyse  durant  trois  mois ,  fit  etifin. 
un  petit  panier  de  joncs  ,  l'endui-. 
sit  de  bitume  ,  et  réxposa  sur  le 
Nil.  Thermuthis  ,  fille  du  roi ,  se 
promenant  au  bord  du  fleuve , 
vit  flotter  le  berceau  ,  se  le  fit  ap- 
porter ,  et ,  frappée  de  la  beauté 
de  Tenfant ,  voulut   le    garder. 
Trois  ans  après , .  cette  princesse 
l'adopta  pour  son  fils ,  l'appeU 
Moyse  ^  et  le  fit  instruire  avec  soiii 


r 


\ 


MOYS 

de  tontes  les  sciences  des  Egyp- 
tiens. Mais  son  père  et  sa  luère  , 
auxquels  il  fut  remis  par  un  hed* 
reux  hasard ,  s'appliquèrent  en- 
coi'e  plus  à  lui  enseigner  la  rèli* 
gion -et  l'histoire  de  seS  ancêtres. 
Quelques  historiens  '  rapportent 
bien  dos  particularités  Sa  la  jeu*- 
uessede  Moyse ,  qui  ne  se  trouvent 

Êoint  dans  rËcritnrek  Josèphie  et 
usèbe  lui  font  faire  une  çuerre 
contre  les  Ethiopiens,  qu'il  défit 
entièrement.  Ils  ajoutent  que  ,  les 
ayant  poussés  jusqu'à  la  ville  de 
Saba ,  il  la  pnt  par  la  trahison 
de  la  fille  du  roi ,  qui ,  l'ayant  vu 
de  dessus  les  murs  combattre 
vaillamment  à  la  tête  des  Egyp- 
tiens ,  devint  éperdument  amou- 
reuse de  lui.  Mais  celte  expédi- 
tion est  plus  qu'incertaine  :  nous 
nous  en  lienuroiis  donc  au  récit 
de  l'Ecriture ,  qui  ne  prend  Moyse 

3u'à  l'âge  de  4*o  ans.  il  sortit  alors 
e  la  cour  de  Pharaon ,  pour 
aller  visiter  ceux  de  sa  ndtion  , 
^<t  leurs  maîtres  accabloient  de 
mauvais  traitemens.  Ayant  ren- 
contré un  Egyptien  qui  frappoit 
un  Israélite  y  il  le  tua.  Ce  meur- 
tre l'obligea  de  fuir  dans  le  pays 
de  Madian  ,oii  il  épousa  Sépbo- 
ra  ,  fille  du  prêtre  Jéthro ,  dont 
il  eut  deHX'fiis  ,  Gersam  et  Elle- 
zer.  Il  s'occupa  pendant  4o  ans 
dans  ce  pays  a  faire  paître  les  bre- 
bis de  son  beaa-pere.  Un  jour, 
menant  son  troupeau  vers  la  mon- 
tagne d'Horeb  ,  Dieu  lui  apparut 
*au  milieu  d'un  buisson  qui  brii- 
'loit  sans  se  consumer  ,  et  lui 
ordonna  d'aller  briser  le  joug  de 
ses  frères.  Moyse  résista  d'abord  ; 
mais  Dieu  vainquit  son  opiniâ- 
treté par  deux  prodiges.  Uni 
avec  Aaron  son  frère ,  ils  allè- 
rent à  la  cour  de  Pharaon.  Ils 
lui  dirent  que  Dieu  lui  ordonnoit 
de  laisser  aller. les  Hébreux  dans 
le  désert  d'Arabie  pour  lui  offrir 
des   sacrifices  \  mais  ce  pnnc« 


MOYS 


^9ï 


impie  se  moqua  de  ces  ordres  ^ 
et  lit  redoubler  les  travaux  dont 
il  surchargeoit  déjà  les  Israélites^ 
Les  envoyés  de  Dieu  ,  étant  reve- 
nus une  seconde  fois  ,  firent  un 
miracle  pour  toucher  le  cœur  de 
Pharaon.  Aaron  jeta  devant  lui 
la  verge  miraculeuse ,  qui  fut 
aussitôt  changée  en  serpent;  mais 
le  roi ,  endurci  de  plus  en  plus 
par  les  enchantemens  de  ses  ma- 
giciens ,  qui  imitèrent  ce  prodige, 
attira  sur  son  royaume  les  dix 
plaies  dont  il  fut  affligé.  La  pre*- 
mière  fut  le  changement  du  Nil 
et  de  tous  les  fleuves  en  sang , 
pour  faire  mourir  de  soif  les 
Egyptiens.  Par  la  seconde  plaie» 
la  terre  fut  couverte  de  troupes 
innombrables  de  grenouilles  ,  qui  . 
entrèrent  jusque  dans  le  palais 
de  Pharaon.  Par  la  troisième  » 
là  poussière  se  changea  en  mour 
cherons ,  qui  touiTnentèrent  cruel- 
lement ]es  nommes  etles  animaux. 
Pair  la  quatrième  plaie  y  une  mul- 
titude^ de  mouches  très  -  dange- 
reuses se  répandit  dans  l'Egypte , 
et  infesta  tout  k'  pays.  La  cin- 

Suième  fut  une  pesté  subite  qui. 
évàsta  tous  \e%  troupeaux  deï 
Egyptiens  ,  sans  ofienser  ceux 
des  Israélites.  La  sixième  en- 
fanta des  ulcères  infinis  et  des 
pustules  brûlantes  ,  dont  les  hom- 
mes et  les  bêtes  furent  la  proie* 
La  septième  fut  une  grêle  épou^ 
vantanle  ,  mêlée  de  tonnerres  et 
d'éclairs ,  qui  frappa  de  mort  tout 
ce  qui  se  trouva  dans  les  champs^» 
hommes  et  animaux,  n'épargnant 
que  le  seul  pays  de  Gessen  oii 
etôient  (es  enfans  d'Isra^^L  Par  la 
huitième, des  sauterelles  sans  nomr 
bre  inondèrent  et  ravagèrent  tou- 
tes les  herbes  ,  tous  les  fruits ,  et 
toute  la  moisson.  Par  la  neuviè- 
me ,  des  ténèbres  épaisses  cou- 
vrirent toute  rÊeypte  pendant 
trois  jours  ,  à  la  réserve  au  quar- 
tier (les  Israélites.  La  dixième  et 


a^a  MO  Y  S 

ta  deniî^e  fut  la  mort  «les  pre- 
iniecs^ikés  d'Egypte ,  qui  dans  la 
même  auit  iurent  tous  frappés 
par  Tan^e  exterminateur ,  depuis 
le.  premier  -  né  de  Pharaon  ^s- 
^'au  premier-né  du  dernier  des 
esclaves  et  des  animaux.    Cette 

Ï^laie  épouvantable  toucha  entin 
e  cœur  enduiH^i  de  Pharaon  ,  il 
laissa  f>artir  les  Hébreux,  avec 
tout  ce  qui  leur  i^ppartenoit ,  .le  <i5^ 

i'oup  du  mois  INisan ,  qui  devint 
e  ,1*''  de  Tannée  ,  en  mémoire 
ik  .cette  délivrance.  Les  Hébreux 
partirent  de  Ramassé  au  nombre 
de  six  cent  miUe  hommes  de  pied, 
^ahs  compter  les  femmes  et  les 
petits  enfaus,  A  ;peine  arrivoient^ 
ils  AU*  b^rd  <ie  la  mer  Aoi^ge , 
qui^  Fhapaon  vint  foudre  suf  eux 
^ec  «une  puissante  armée.  Alors 
Mojrse  ,  -étendant  sa  verge  sur  ia 
jner ,  en  divisa  les  eaux  wû  <de- 
meucèrent.&usp^endues,  eties  Hé- 
breux ^Sfîèrefit  k  «pied  sec.  Les 
ï)g^ptiens  vouluvent  jpreptU'e  l^ 
jnSne.roul^  ;  mais  Uie»^  fîti&oiiii- 
âer  un  "vent  impétueux  qui  sa'- 
mena  Jes  «gi|x  ,  sous  lesquelles 
toute  Pacinée  de  Phava»n  fut  ea^ 
^^utie.  La  P&que  fut  établie  en 
^m^moire^u  passage  de  la  mer 
.lElouçe,  et  <de  celui  de  Tangeex- 
JteBrmHi^teur ,  oui  luttons  les  pi?e- 
miers-^é^  4^  Èg3^pti0ns ,  e%  épar- 
sna  ^^es  tl^  maisons  des  Israé- 
Stes  raamuées  du  sang  /àe  l'a- 
^ffne^u.  Voici  les  aérémonie^  ^ue 
^ieu  .psesc^ivit  9i;fex  juifs  ptmr  la 
çâébçftùon  4e  cetl£  fôte  :  iPès  I^ 
f(lixième  jvur  dix  premier  mois, 
qui  s'^^^loit  INisan  >  ils  choisi- 
j^nt  nu  4^jpeau  mÂle  et  iSims  4é- 
.^ut ,  qn^s  gai-dèrent  )^u&qu'au 
Quatorze.,  et  pfe  ^our ,  sur  le  solx, 
ûs  rimmol^rout  ;  et«^rès  le  cou- 
jcl^r  diU  soleil  ils  le  tirent  rôtir 
^ur  je  mai^er  la  nuit,  arvep  des 
tpdins  ^^s  levain  ,  et  des  laitues 
.sauvages.  Us  se  servirent  de  pain 
49^  IfV^s  parce  qu'ijl  ^'j  a^oit 


MOY3 

pas  de  temps  pour  faife  leVer  lit 
p^te ,  ^t  sur-tout  afin  que  ce  pain 
insipide  les  fît  ressouvenir  de  rafr 
ûiûtLon  qu'ils  av^oient  soufierte  en 
Egf  pte  y  ils  y  méloient  les  laitues 
amères ,  pour  se  rappeler  l'amen' 
tume  et  les  angoisses  de  leur  ser- 
vitude pfissée.  Dieu  >lëur  ocdonna 
de  manger  un  agneau  tout  en- 
tier   dans   une    méiiie  maison»  . 
ayant  les  reins  ceints ,  des  éwiy 
lîers  aux  pieds ,  et  un  bâton  a  !« 
main ,  c'est-à-dire  en  posture  d« 
voyageurs  prêts    k  partir  ;  mais 
cette  dernièpe  cérémonie  ne  iiit 
d'obligation  que  la   nuit   dç  la 
sortie  d'Ëg^'pte.    On  teî«ut  ^u 
s»ttg  de  l'agneau  immolé  le  haolt 
et  les  jambages  ile  chaque  nmi'^ 
son.,  aifin  que  l'ange  extérmiaar 
:teur ,  vojyant^  sang ,  >pafisat  ott^ 
<tpe  ,  et  qu'4l<éiparâBÂt  les  >efi£ins 
des  iHébrenx.  Sd£a  ,  î\s  >eareiit 
ordre  d'immoler  chaque    année 
un  agneau  mystéiieiix ,  et  d'en 
manger  la  chair-,  aèn  4e  ns^pr 
serufw  U  snémoive  4tt  bi^nâii4«d« 
JUi^u.y  ret  d,tt  «àlui  .qii'ils  mece- 
^voi^nt  .^r  r^iApersion  -du  sang 
de  cette  v>ûUrae.  X)iett  leur  dé^ 
Rendit  d'user  -de  pnin  levé  pen^ 
.d«nt  ^itte  l'^octa^  de  cette  ièbe» 
'et  i'obiigfttioh  ide  la  célébrer  étok 
telle ,  .que  ^idconque  «uircÂt  <né> 
•glÂgéde  ieiaire  ^toit  condamnas 
à  ^ort.  A^rès  le  passage  mira- 
culeux de  la  mer  s  Mojse  <^anla 
an  $eigneW'Un  admifAble  canb- 
que  d'actions  de  ^aces.  L'sgrmée 
S^avança  i^ers  le  naont  Sinajt^  aiv 
riwA  ^  Mar^o  où  elle  i^  trouvn 
que  d€(s  «aux  nmèi^es ,  que  Mojse 
rendit  potables.  A  Haphidim ,  qfai 
J^t  le  10"  ci^mpemeut,  il  tira  de 
l'eau  du  rocher   d'iloreb,  en  le 
&appaiut  avec  sa  vergej  c'est  1^ 

?u  jjVnialec  vint  aUaqu^  Israël* 
endant  que  Josud  rési&toit .  an^ 
Amialécites  ,  JVJoyse  sur  une  bau- 
te{ir  tenoit  les  mains  éjbevées.  Les 
Israélitef ,  ajriiat  taillé  #n  ^ièci^s 


MOYS 

leiTTS  eimemis ,  arrivèrent  ehfin 
ttu  pied  da  mont  Sinaï ,  le  troi- 
sième jour  dti  neuvième  mois  de- 
puis leur  sortie  d'Egypte»  Mojse , 
Y  étant  monté  plusieurs  fois,  reçut 
la  loi  de  la  mam  de  Dieu  même  , 
au  milieu  des  éclairs,  et  conclut 
la  fameuse  alliance  entre  le  Sei- 
gheur etles  enfans  d'Israël.  Â.  son 
retour ,  il  trouva  que  le  peuple 
étoit  tombé  dans  l'idolâtrie  du 
veau  d'or.  Ce  saint  homme  ,  pé- 
nétre d'horreur  k  la  vue  d'une 
tel  le.  ingratitude,  brisa  les  tables 
de  la  foi ,  qn'il  portoit  ,  et  fit 
passer  au  fil  de  Tépée  vingt«-irois 
mille  desprevaricatears.il  remon* 
ts^ensnite  sur  la  montagne  pour, 
obtenir  la  grâce  des  autres  ,  et 
rapporta  de  nouvelles  tables  ds 
pierre  où  la  loi  étoit  écrite.  Quand 
)1  descendit  ,  son  visage  jeU)it 
des  rayons  de  lumière  si  cCla  ta  us, 

Sue  les  Israélites  n'osant  l'abor- 
er ,  il  fut  contraint  4^  se  voiler. 
On  travailla  au.  tabernacle ,  sui- 
vant le  plan  ane  Dieu  en  avoit 
lui-même  tracé.  C'était  un  tem- 
ple portatif^  conforme  à  Tétai  de 
voyageurs  des  Juifs ,  qui  pouvoit 
se  monter ,  se  démonter ,  et  se 
porter  oh  c^  vouloit.  Il  étoit  com- 
posé d'ais ,  de  peaux  et.de  voiles  : 
il  avoit  trente  coudées,  de  long 
sur  dix  de  haut ,  et  autant  de. 
large ,  et  étoit  partagé  en  deux 
parties.  Celle  dans  laquelle  on 
entroît  d'abord  s'appeloit.  le 
Saint,  La  étoit  le  chandelier ,  la 
fable  avec  les  pains  Ue  proposi*- 
tion  ,  et  l'autel  d'or  sur  lequel  on 


MOYS  agi 

OU  les  dix  principaux  cominan«> 
démens  de  la  loi.  Elle  avoit 
cinq  palmes  de  longueur ,  trois 
de  hauteur,  autant  de  largeur, 
et  étoit  enûèrement  revêtue  et) 
dedans  et  en  dehors  de  lames- 
d'or.  Elle  avoit  tout  autour ,  par 
le  haut,  une  petite  espèce  de  tout 
ronne  d'or;  aenx  chérubins,  atta^ 
chés  an  couvercle  du  coffre  ,  éten- 
doient  leurs  ailes  ,  et  faisoient 
Comme  un  trêne  pour  servir  de 
siège  à  la  majesté  de  Dieu  :  c'est 
ce  qu'on  appeloit  propitiafoircyr 
A,  cnaque  coté  de  ce.  coffre  il  j 
avoit  oeux  anneaux  d'or,  danf- 
lesqïtels  qti  passoit  des  bâtqnf 
pour  aider  k  le.  porter  dans  li^. 
marche.  Les  lévites  seuls ,  coi;!*^ 
sacrés  au  service  du  Seigneup  » 
pouv.oient  prétendre  à  Thqnneuir 
de  s'en  approcher  et  de  le  porter* 
L'espace  qui  étoit  autour  du  ta^ 
bernacle  s  appeloit.  le  Parvis  p 
dans  lequel^  et  vis-à-vis  L'entrée 
du.  tabernacle  ,  étoit  l'autel  des- 
holocaustes.,  et  un. grand  bassil» 
d'airain  plein  d'eau ,  oii  les  prê- 
tres se  lavoient  avant  que  dcj^ 
faire  les  fonctions  de  leur  n^inis- 
tèce.  Cet  espace 4  qui  avoit  cent 
coudées  de  long  sur  cinq\iantc^ 
de  large ,  étoit  fermé  d'une. en« 
ceinte  de  rideaux  soutenus  par 
des  colonnes  d'airain.  I^  tkberT 
nade  étoit  con.vert  lui-même  de 
plusieurs  voiles  précieux,  uavx^ 
dessus  lesquels  il  y  en,  avoit  ifiauf 
très  de  poil  de  chtevre ,  pour  1^ 
garantir  de  la  pluie  et  des^in}Hres^ 
de  l'air.  Ce  taliernacle  étoit  re-^ 


faisoit  brûler  le  parfum.  Cette  pre->    g^ardé  comme  le  palais  duTrès.- 


Bautflademeure  duDieo  dl^rael,. 
parce,  qu'il  y  donnoit  des,  mfurque* 
sensibles  d^  sa  présence ,  et  qu'il 
sembloit  veiller,  de  là  ^  la  garcle 
de  son  peunlé.  C'est  pour  cette 
raison  que  Dieu  voulue  qu'il  fû^ 
placé  au  milJ€;u.  du  camp,  en- 


mière  partie  étoit  séparée  par  un 
voile  m^cieux  de  la  seconde  qu'on 
Sppeioit  le  Sanctuaire, ,  ou  le 
Saint  des  Saints  ,  dans  laquelle 
étoit  l'arche  d'alliance.  Cette  ar- 
che étoit  une  espèce  de  coffre  fait 
d'un  bois  incorruptible ,  destiné  a 
renfermer  les   tables  oh  étoienti  touré  de  toutes  les    tentes  det^ 


écrites  les  paroles •  de, l'^^U^ince  > 


IsraélitffS  >    qui  éloient  rangée» 


294         MOYS 

feu  tour  de  lui  selon  leur  rang. 
Juda  ,  Zabulon  ,  et  Jssachar  , 
ëtoient  à  l'orient  ;  Ephraïm  , 
Benjamin,  et  Manassès  ,  a  l'occi- 
dent ;  Dan  ,  Âaron  et  Nepthali  , 
au  septentrion  ;  Riiben  ,  Siniéon, 
et  Gad ,  au  midi.  Le  tabernacle 
fut.*ëriçé  et  consacre  au  pied  du 
ïnontSinaï,  le  premier  jour  da 
.J>remier  mois  de  la  seconde  an- 
née après  la  ^sortie  d'Egypte.  U 
tint  lieu  de  temple  aux  Israéli- 
tes, jusqu'à  ce  que  Salomon  en 
eût  bâti,  un  sur  le  modèle  que 
David  lui  avoittracé.  Mojse,  ayant 
dédié  le  tabernacle  ,  consacra 
Aaron  et  ses  fils  pour  en  être  les 
ministres,  et  destina  les  lévites 
pour  le  service.  Il  fît  aussi  plu- 
sieurs ordonnances  sur  le  culte 
du  Seigneur  et  le  gouvernement 

J>olitique.  Ce  gouvernement  étoit 
a  théocratie  dans  toute  la  force 
du  terme.  Dieu  gouvernoit  im- 
niédiatement  par'  lui  -  même  au 
temps  de  Moyse  qu'il  avoit  choisi 
pour  être  l'interprète  de  ses  or- 
dres auprès  du  peuple  :  il  se  fai- 
soit  rendre  tous  les  honneurs  dus 
au  souverain.  U  habitoit  dans  son 
tabernacle  ,  placé  au  milieu  du 
.  camp  ,  comme  un  roi  dans   son 

{>ala]S.  Il  répondoit  à  ceux  qui 
e  consultoieot,  et  ordonnpit  lui- 
même  les  peintss  contre  les  pré- 
varicateurs de  ses  lois.  C'est  là 
proprement  le  temps  de  la  théo- 
cratie prise,  dans  toute  son  éten- 
due ,  parce  que  Dieu  n'étoit  pas 
seulement  la  divinité  à  qui  l'on 
rendait  un  culte  religieux  ,  mais 
le  souverain  à  qui  tous  les  hon- 
neurs '  dus  à  la  majesté  suprême 
éloient  déférés.   Elle   fut  a  peu 

Srès  la  même  sous  le  comman- 
ement  de  Josué  ,  qui ,  rempli 
de\  l'esprit  de  Moysc? ,  ne  faisoit 
rien  sans  consulter  Dieu.  Toutes 
les  démarches  4d  chef  et  du  peu* 
pie  étoient  réglées  par  l'ordre  du 
.oeigneur,  qui  récompensa  leur  fi- 

V 


MOYS 

'  délité  par  des  victoires  ,  et  punit 
leur  désobéissance  par  de*  aéfai- 
tés.  Mojse ,  ayant  réglé  tout  ce  qui 
regardoit  Tadministration  civile 
et  la  marche  des  troupes,  mena 
les  Israélites  jusque  sur  les  con- 
fins du  pays  bas  de  Chanaan  , 
au  pied  du  mont  IVébo.  C'est  là 
que  le  Seigneur  lui  ordonna  d'al- 
ler sur  cette  même  montaj^'ne  , 
où  il  lui  fit  voir  la  terre  promise , 
dans  laquelle  il  ne  devoit  pas  en- 
trer. U  rendit  l'esprit  un.  mo- 
ment après.,  sans  douleur  ni 
maladie ,  âgé  de  cent  vingt  ans  , 
l'an  145 1  avant  J.  C.  Mojse  est 
incontestablement  l'auteur  des 
cinq  premiers  livres  de  l'ancien 
Testament ,  que  l'on  nomme  le 
Pentateufjfue»  Ils  sont  reconnus 
pour  inspirés  par  les  Juifs  et 
par  tontes  les  Églises  chrétien- 
nes ,  et  regardés  comme  un  des 
monumens  précieux  des  mœurs 
antiques  par  les  savans  qui  nient 
l'inspiration.     Ces    livres     n'ont 

Eas  d'autre  titre  parmi  les  Hé- 
reux  que  le  mot  par  lequel  le 
livre  commence;  mais  les  Grecs 
et  les  Latins  leur  ont  donné  des 
noms  qui  ont  rapport  à  leur  sujet. 
Le  premier  s'appelle  la  Genève  , 
parce  qu'il  commence  par  l'his- 
toire de  la  création  du  monde.  Il 
contient ,  outré  cela ,  la  généa- 
logie des  patriarches  ';  la  narra- 
tion du  acluge  ;  le  catalogue 
des  descendans  de  Noé ,  jusque 
Abraham  ;  la  vie  d'Abraham  , 
de  Jacob  et  de  Joseph  ,  et  l'his- 
toire des  descendans  de  Jacob , 
jusqu'à  la  mort  de  Joseph.  Ce 
livre  comprend  donc  une  his- 
toire de  riSog  années ,  ou  environ, 
suivant  le  calcul  de 'la  Vie  des 
patriarches  ,  ainsi  qu'il  se  trouve 
dans  le  texte  hébreu.  Ije  second 
livre  de  Moyse  s'appelle  Exode , 
parce  que  son  principal  sujet  est 
la  sortie  du  peuple  dlsraël  de 
l'Egypte.  On  y  trouve  aussi  l'his- 


MOYS 

lôire  de  ce  cpii  se  passa  dans  le  • 
désert  sous  la  conduite  deMoyse,'  | 
depuis  la  mort  de  Joseph  jusqu'à 
la  construction  du  tabernacle  , 
pendant  quarante  ans  ;  la  des- 
cription des  plaies  dont  l'Egypte 
fut  affligée;  rabrégé  de  la  reli- 
gion et  des  lois  des  Israélite^ 
aveo"  les  préceptes  admirables  du 
Décalogue.  Le  troisième  livre  est 
le  Liévitique ,  ainsi  appelé  parce 
qu'il  contient  les  lois  ,  les  céré- 
monies et  les  sacrifices  de  la  re- 
ligion des  Juifs ,  ce  qui  regardoit 
particulièrement  les  lévites,  à 
qui  Dieu  avoit  confié  le  soin  des 
choses'  concernant  lés  cérémonies 
extérieures  de  la  religion.  Le  qua- 
trième ,  appelé  les  Nombi^es , 
connmence  par  le  dénombrement 
des  enfan s d  Israël  sortis  d'Egypte. 
Il  est  suivi  dés  lois  doniiées  au 
peuple  d'Israël  pendant  trente- 
neuf  ans  qu'il  fut  errant  dans  le 
désert.  Le  Deutérvnome,  c'est-a- 
dire  la  seconde  loi ,  est  ainsi  nom- 
mé ,  parce  qu'il  est  comme  la 
répétition  de"  la  jiremière  loi. 
Après  que  Moyse  y  a  décrit  enpeu 
de  mots  les  principales  actions 
du  peuple  dlsraël  dans  le  désert , 
il  répète  quantité  de  préceptes 
de  la  loi  qu'il  vouloit  inculquer  k 
son  peuple.  On  ne  sait  pas  bien 
certuinement  en  quel  temps  ces 
livres  ont  été  composés  par  le  lé- 
gislateur des  Hébreux  ,  mais  il 
y  a  apparence  que  \n  Genèse  fut 
son  premier  ouvrage ,  et  le*  Veu- 
té ro nome  le  dernier.  Quelques 
savant,  qui  ont  contesté  le  Pcn- 
tateuque  a  Moyse,  s'appuient  sur 
ce  que  ce  chef  des  Israélites  parle 
toujonrs  de  lui-même  en  troisième 
personne.  Mais  cette  façon  d'é- 
crire lui  est  commune  avec  plu- 
sieurs^ historiens  de  l'antiquité , 
tels  que  Xénophon ,  César  ,  Jo- 
sephe  ,  etc.  Au  reste,  les  auteurs 
profanes  ont  débité  bien  des  fat- 
Vies  sur  Moyse  «sur  l'origine-  et 


MOYS  agS 

sur  Ta  religion  des  Juifs.  Plu- 
tarque  ,  ^dans  son  livre  d'Isis  et 
Osiris,  raconte  que  Judseus  et 
Hiérosolymus  étoîent  frères  et 
enfans  de  Typhon  j  que  le  pre- 
mier donna  son  nom  au  pays^  et 
à  la  nation ,  et  le  second  à  la 
ville  capitale.  D'autres  les  font 
venir  du  niont  Ida  en  Phrygie. 
Strabon  est  le  seul  qui  en  parle 
un  peu  sensément  :  quoiqu'il  les 
dise  descendus  des  Egyptiens, 
et  qu'il  regarde  Moyse  ,  leur  lé- 
gislateur ,  comme  un  prôtré  d'i^ 
gypte  ,  dii  reste  ,  il  les  reconnoit 
pour  un  peuple  ami  de  la  justice 
et  vraiment  religieux.  Souvent  ils 
les  confondent  avec  les  chrétiens, 
comme  ont  fait  Juvénal,  Tacite,, 
et  Quintilien.  On  remarque  que 
les  Juifs  étoient  méprisés  des 
Homains  ,  qui  eu  général  n'esti- 
moient  que  leur  nation. 

t  II.  MOYSE  (saint),  soH- 
taii-e  et  supérieur  d'un  des  mo- 
nastères de  Scéthé  en  Eg;ypte  , 
mort  k  75  ans  vers  la  fin  tfu  4* 
siècle  ,  avoit  d'abord  été  chef  de 
voleurs.  Mais  s'étant  sauvé  dans 
un  monastère  pour  échapper  aux 
poursuites  de  la  justice  ,  il  se 
convertit  ,  fit  pénitence  de  ses 
crimes  ,  et  fut  ordonné  prêtre 
par  Pierre  ,  patriarche  d'Alexan- 
drie ,  en  375.  ¥ 

m.  MOYSE ,  prêtre  de  Roinc , 
et  marlvr  vers  261  ,  durant  la 
persécution  de  Dèce.  f^oyAes  Mé- 
moires de  Tilleinont ,  tome  III , 
et  la  Vie  des  Saints  de  BaiUet,  ak 
25  novembre. 

IV.  MOVSE,  imposteur  cé- 
lèbre ,  abusa  les  Juifs  de  Crète 
dans  le  5*  siècle ,  vers  l'an  432. 
Il  prit  le  nom  de  Moyse  pour  se 
rendre  plus  imposant  aux  yeux 
de  ces  imbécilles,  qu'il  obligea 
de  le  suivre  ,  et  dont  il  fit  pdrir 


^ 


9^ 


MOYS 


une  pjirtîe  dans  la  mer  ,  aiat  les 
assurances  qu*il  leur  avoit  doii- 
nées  qu'elle  s'oa^riroit  pour  le^ 
laisser  passer. 

t  V.  MOYSE-BACEPHA ,  ëi^êqiie 

4es  Syriens  au  ko* 'siècle^  dont 
nous  avons  dans  la  Bibliothèque 
des  Pères  un  grand  Traité  sur  Iç 
paradis  terrestre ,  traduit  du  sy- 
riaque en  latin  par  André  M,a^ 
sius. 

VI-  VOYSE  -  MAmONIDE, 

Vojet    MÀtMQNiDE. 

Vn.  MOYSE.  Voyiez^  Mosisu 

ym.  MOYSE  ou  Musa  ,  sur^ 
nommé  Chéléhi^fMls  de  BajazetP'^ 
^è  fit  reconnoitre  sultan  par  Far^ 
mée  d'Europe  ,  tandis  que  celle 
d'Asie  déféfoit  le  mênie  honneur 
k  Mahomet  I*'  Son  l'rère.  Il  rem- 
|>orta  en  i4i3  une  victoire  si 
complète  sur  remp.ere.ur  Sigis- 
mond ,  qu'à  peine  <:chappa-t-irun 
seul  homine  pour  porter  la  nou- 
\elle  4e  ce  désastre  ;  mais  Tannée 
d'après  ,  trahi  par  ses  gens,  il  fut 
vaincu  par  ]V)ahomet,  son  corat- 
pétiteur ,  et  niiis  à  miort  par  so4 
ordre  ,  après  un  i^ègne  de  tjcois 
a^s  qt  demi. 

IX.  MOYSE ,  imprimeur  alle- 
mand, renommé  dans  le  qûià- 
%j^me  ^iècjie,  i^é,  à  Spire,  s'établit 
dai^is  la  petite  ville  de  Soncino,. 
On  lui  doit  qn  çracd  nombre 
^^ouyrages  hébreux  9  et  les  édi- 
t(pF%s  des  cpmmentaires  oje  plu- 
•ieiirs  rabbins  sur  l'Écriture, 
Moyse  eut  plusieurs  iîls  qui  con- 
iji^uèrent  k  sc|  distingœp  comme 
lisii  dans  la  mépfie  profession. 
Ir'un  d'eux^t^bntuine4mpriniefie 
k  Constautinople,  en  ioSo  i  un 
^uti:e  s'ét  ajbljt  a  S^lo.niq,ue. 


mors 

im  i5^5  à  Laoerck  eu  l^ottse  « 
fut  page  du  roi  Jacques  et  en-*' 
suite  gentilhomme  privé  de  1%, 
chambre,  ce  qui  le  mita  portée 
de  connoitre  beaucoup  de  parti- 
cularités secrètes  de  cette  cour* 
Il  accompagna  le  roi  Jacques  en 
i^gleterre ,  ou  il  séjourna  plu^^ 
sieurs  années  ,  et  se  retira  en<* 
suite  dans  sa  patrie.  11  a  lais^u^i 
journal  de  ce  qui  se  passa  de  so^ 
temps  ,  dont  le  manuscrit  aç 
trouve  dans  la  Bibliothèque  d<^ 
avocats  a  JE^dioibpjure,  et  qu'on 
a  imprîndé  en  lySS.  On.  y 
lit  plusieurs  aneç(}otes  enrieuseï^ 
dont  les  histoires  générales  n'on^ 
fait  aucune  mention^  Movse  moar 
rut.  k  Edimbourg  en  io3q  9  âgé 
4e  57  ans. 

XI.  MOYSB.  (  Foj:e$  MoYLE,  ) 

*Xa.  MOYSE,  évéque  armé- 
nien djB  la  province  d<&SuBik,  siuvs 
nonimé  le  ^fanxmaineB  kca^oaç 
die  ses  vastesi  con.BQis^aPcea  dau» 
la.  langue  ^t  la  liguera tuie  é^ 
spn  pajs ,  n^Qurut  sex^  l'a^  673-» 
et  l^i^sa  plusieurs  classiques  qiii 
sant  f  I.  Un.e  Grûmp^ai^e  armé* 
nienne  divisée  en  ^livres-,  ayèe 
un  Trçkité  SUIT  la  versi^catijon^^ 
IJ.  Çn  Traite'  de^  rhétoriqfiifi» 
IIJ.  Éficuçilde  discours  sur  Vèlon 
qiiejwe.  lY.  Tjjn.  peut  Tn^Ué,  in- 
titulé Les.  Déjifiiiiqn^  phUosot 
phiqufis»  Il  j  a  qa  eitemplaire  de 
ce  dernier  Ouvrage  dims  la  l^blio* 
thèque  impériale  dt*s  m^anuscrit^ 
s^r^n^éniens ,  n"  io5» 

» 

*  *XIII.  M0Y5E  ,  général  noir  k 
Saint-Domingue,  né  sur  ilialHy 
tation  de  madame  d'Héricourt> 
avoit  à  peine  vingt  ans  lorsque 
l'insurrectioa  commença  dans 
cette  cploi^ie  ;  sa  bonne  mine, 
soncour^^e  le  firent  bientôt  diâ?< 
tinguei;  parn^i  ses  caniaç«^de,s  ,  et 


X.  MOYSE  (Henri)»  »?  [  le  générai  jeaa-FVançpi*  lui  cÎ9nn|i 


te  «o9imwi4ffmwi  on  <lif  f  en 

^gj^ia^  %  %QuÂ4aii|t-LQaverti|re  » 
qui  if  fit  U9  cte  S4S  licut^uana  » 
eti/ai  doo^»  1^  grade  de  géméral 

d^  ]?iipig9di»  en  1797  '  î"^"^  ^^^ 
du  gWra(  de  diMMÛon  en  iStOO. 
WoysQ  septit  de  honae  beure  la 
ipuécejîsité  da.  s'instruire  pour  mi- 
xiler  la  Con«id^atioiii  ues  £uro^ 
péc^  i  il  a¥pii  appnA  à  lir»  et  à 
écrire  au  milieu  descanipâ..,  et  te- 
noittUii/atfrffa/  de  tout  CQ  qui  lui 
iMTÎYoit.  Cependant  la  d^apor 
ti^ipe  elle»  u&ui:|iaiip»$  de  ïou^^ 
sapytliii  dépluieuik ,  ei  il  s^eii  ex- 
pliqua. a^e«  pw  de  iuiéQ»geiue&ti 
sesrivajUilurfiiit  $e&dél|^eursau* 
près  du  général  eu  cbet'i  les  es- 
prits s'aigrireut ,  et  tout  rappro-* 
dvem^toeviat  ii|»posisible.  Tousr 
^iaiy  «oNpç^aneux  et  jaloux, 
instruit  d'ailleurs  ({ue  Moyse  avoit 
^i  dfi9  c9Dféj;ences.aeorètes  avec 
des  l^rançais,  qui  pasapient.  en 
Suropi^ ,  et  auxquels  on  croit  qu'il 
ftvoit  co^fi^  sa  P^olution  de  se- 
conder les  forces  qu'on,  voudruil 
eniroyer  a  Saint  -  Uooûngae ,  le 
l^crifia  à  «on. ambition,  et  le  fit 
périr  ^  h  bouche  d'un  cauon , 
aspr^.  t'avoif  hit  condavinef  au 
Pfi^t*%u-*  Prisée  par  une  com" 
miasioii^  coin«»«  1  un*  des  instigu-" 
teuQB  de  lu  révolte  qui  éclata  le 
91  décembre.  iSo»  ;q0  quisenrit 
de  préti^te.k  'touss^ot  et  à  ses 
mSàoM  pour  ieier  la  tqrreuv  purmi 
le  p«i;it  q»l  m^r^  étoit  opposé. 

*  %IW.  MOl^fi ,  de  Bergame , 
Woï%  ws.  lenûlieu  du  la'  siècle, 
et.se  distingua,  par.  une  prolundet 
eonaoi^j^nce  d^s  k^nghes  grecque 
et  latine.  On  a  dli^  un  imtfwme, 
efiHQposé  à  la  louRure  de  la  viU^ 
de.àerg$une,  intHulé  J^o  rebiAS. 
pèrgQ/ifeftsih^s,.  Ce  poème  pu- 
blié* d^a  cette  ville  eu  i5gë  , 
pfiir  les  soiifk»  de  Harius  M04Ù  9 

pA  rétntpstm^  deu^^u^^aM^  pac 


IMhujpilllrî  avec  def  eorreotions» 
Le  s^e^  en  est,  barbare  et  grosr 
^er. 

♦  Xy.  MOYSE  ,  de  Palerme, 
qui  yivoii  dans  lé  i3«  sièck ,  a 
traduit,  d^  l'arabe  en  latin  uu 
ouvrage  attribué  k  Hippoorate  sur 
les  maladies  des  cnevaux-  Ou 
présume  qpe  Mpyse  fut  un  de 
ceu](  qui  furent  emplqyé^  par 
Frédéi::ic  >ou  Manfrédi  k  Êiire  de 
sembl^blf»  version^.  Un  exem» 
plaire  de  cette  traductiàn  se 
conseriroit  dans,  la  bibliothèque 
d;E4t  de  Mpdène.  On  lit  à  la 
fin  de  l'exemplaire  :  Hippocratiti 
liber  de  curaiionibus  infirmH0n 
tum,€quontn%j  guem trmislan^ilda 
llnffiUÉarvbicd.in  latinam  magiSf* 
ter  Mogpses,  de  Palermo. 


*  jy^OZART  (Jean-CbrjTsos^ 
tàme-WolfgBn^T.béppliile  ). ,  né 
en  1756  à  Salzbouirg ,  où  son  père 
étoit  music^ietK  A  peine  MoMi^ 
Qommençpit-  U  a  parler  qu'il  ec-r 
saj!oit  déjà  de  tin^r  d'unclavecisk 
des  sons  qui  selpnson  oreille  s'ac- 
çordoient  eiv»einble ,  et  sun  onaillei 
était  jnst«.  U  reçut  les  première» 
leçons  de  son  pève  k  l'Ikge  cla 
trois  aps.  Il.apprit  avec  la  plud 
grande  facilité  des  menuets,  et 
d'autres  morceaux  k  sa  portée* 
Agé  de  quatre  ans.,  il  jouoit  déià 
à  sou  père  de  petits  mocceaux  uer 
sa.  compo^tion.  Dès  sa;  sixiè^nè 
anuée  d.  se.  fit  entendre  dan» 
des  concerts  publics.  Ea  1.7601 
sonpèi^e  le  conduisit  ài  Vieune ,  et» 
Mosartt,  k  peine,  entré  dans  sai 
septiilinia  année  ,  joua  devant 
Fri^h.c.ois  I*'.  L'empereuF  >  4uc^ 
pris  de  la  facilité  d<;  son  jeu ,  lui 
dit,  pour  répiouNcr,  qiv'il  n'ji* 
avoilpafi  gr«nnde  adresse  k  joue» 
sur  uu  clavecin  découvert  et  doul 
un  voit  le&  touches  disvant  soi  i 
qu^il  faudroit  savoir  faire  W 
oràne  ^^f^iSL  si^  uu.  instiHiment 


,r 


298 


MOZA 


couvert  paf  un  drap.  Mozart  vou- 
lut être  mis  à  répreuvè  sur-le- 
champ  ,  et  joua  avec  la  même 
vitesse  et  tout  aussi  nettement  à 
travers  'le  drap.  C'est  en  ijG^ 
qvffil  vint  pour  la  première  fois  à 
Paris  ,  dvec  son  père  et  une  sœur 
également  virtuose.  On  se  sou- 
vient encore  de  la  sensation  qu'ils 
y  iirent.  Mozart ,  âgé  de  sept  ans, 
'fit  imprimer  denk  ouvrages  qu'il 
venoit  de  composer.  11  fut  de  là  en 
Angleterre  ,.  en  Hollande  et  dans 
les  Pajs-Bas.  Dans  ces  vojages 
il    ne  joua    pas    seulement    du 

Siano  ,  mais  eifcôre  dé  Torgue  et 
u  violon.  Il  retourna  à  Vienne 
en  iy6Sf,  et  joua  devant  l'empe- 
reur Joseph  )I,  qui  lui  voua  oes- 
lorsune  afièction  particulière. 
Dans  un.  vojage  en  Italie  il 
étonna  les  plus  grands  maîtres 
par  la  perfection  de  son  jeii.  A 
Konie  il  nota  ,  en  rentrant  de 
Téglise  Saint  Pierre  ,  une  grande 
musiqne  qu'il  y  avoit'  entendue^ 
La'mcine  irnusi<{ue  étant  exécutée 
une  seconde  fois ,  il  y  fut  avec 
son  cahier  dans  son  chapeau  et 
fi'eut  que  très-peu  de  chose  à 
eornger.  Il  joua  devant  le  pape  et 
en  reçut  en  présent  une' croix  bé- 
nie par  sa  sainteté.  A  Naples  , 
quelques  amateurs  prétendirent 
que  son  talent  étoit  Tefiet  d'un 
sortilège  attaché  à  une  bague  qu'il 
portoit  au  doigt.  11  ôta  la  bague 
^t  continua  d'enchanter  son  au- 
ditoire. En  lyyj  il  revint  k  Pa- 
ris ,'oii  l'on  chercha  à  le  refienir  ; 
mais  la  mort  de  sa  mère  le  rap- 
pela dans  sa  patrie,  et  bientôt 
après  il  fut  nommé  maître  de  la 
chapelle  impériale  à  Vienne.  Les 
opéras  de  ce  compositeur  les  plus 
cnnnus  sont ,  tEnlèifement  ■  du 
sérail ,  le  Mariage  de  Figaro , 
port  Juan,  Cosi  fan  lutte  ,  la 
ifhHe  enchantée  ,  le  Directeur  de 
spectacle  ,  la  Clémence  de  Titus  , 
idonundey  et  plusieurs  morceaux 


MOZA 

de  la  belle  Jardinière  et  tfe  ta, 
Pierre  philosôphale.  Idoménée  e4 
Don  J  uan  étoient  ceux  de  ses 
opéras  qu'il  estimoit  le  pins,  il 
n  aimoit  pas  à  parler  de  ses  ou- 
vrages, et  s'il,  en  parloit,  ce 
n'étoit  jamais  qu'en  ^quelques 
mots:  au  sujet  de  Don  Juan  >  il 
dît  un  jour  :'  Cet  opéra  n'a  pas 
été  composé  pour  le  pubUc  de 
f^ienhe  ,  il  convenait  mieux  à 
celui  de  Pixigue  y  mais  au  fond 
je  ne  l'ai  fait  que  pour  moi  et 
mes  amis,  Mozarta  composé  aussi 
des  sonates  ,  des  symphonies  et 
d'autres  morceaux  de  musique  ; 
son  Requiem  est  regardé  par  les 
Allemands  comme  lechelkl'œuyre 
de  ce  compositeur.  L'histoire'de 
ce  Requiem  est  trop  ■.  singulière 
pour  ne  pas  trouver  place  ici  ; 
Un  jour  que  Mozart  étoit  plongé 
dans  ses  rêveries  mélancoliqaes , 
il  entendit  un  carrosse  s'arrêter 
à  sa  porte.  On  lui  annonce  ua 
inconnu ,  qui  demande  à  lui  par- 
ler. On  le  fait  entrer  ;  c'étoit  un 
homme  d'un  certain'  âge,  qui 
avoit  toutes*  les  apparences  d'une 
personne  de  distitiction.  «  Jesut«« 
chargé ,  dit  l'inconnu ,  par  un 
homme  très-ccmsidérable^  de  ve- 
nir vous  trouver.  Quel —  est  cet 
homme,  interrompit  Mozart  P  —  Il 
ne  veut  pas  être  connu.  —  A  la 
bonne  heure  ,  et  que  désire^t-il? 
Il  vient  de  perdre  une  personne 
qui  lui  étoit  bien  chère  ,  et  dont 
la  mémoire  lui  sera  éternellement 
])récieuse  :  il  veut  célébrer  tous 
les  ans  sa  mort  par  unâer\ice  so- 
lennel y  et  il  vous  prie  de  com- 
poser un  Requiem  pour  ce  ser- 
vice. Mozart  se  sentit  vivement 
frappé  de  ce  discours  ,  du  ton 
gra>e  dont  il  étoit  prononcé,  de 
l'air  mj^stérieux  qui  sembioit  ré- 
pandu sur  toute  cette  aventure.  * 
Ua  disposition  de  son  ame  forti- 
fmit  encore  ces  impressions.  Il 
prqniit  de  faire  le  Requiem^  L'ia-* 


mozA 

connà  <5oiïtîiiuji  :  «  Mettez  à  'cet 
enTrage  tout  votre  génie.  Voas  tra- 
Taillez  pour  un  connoisséur  en 
musique.  —  Tant  mieux.  — Com- 
bien de  temps  demandez-vous  ? 
— Quatre  semaines. — Bh  bieh  !  je 
retiendrai  dàus  quatre  semaines. 
Quelprîîcitieltez-vous  à  votre  tra- 
vail ?  »  Cent  duçats.Uinconnu  les 
coitipta  sur  ba  table  et  disparut. 
Mozart  reste  plongé  quelques 
momens  dans  de  profondes  ré- 
flexions ;  puis  tout-h-coup  de^ 
mande  une  plume,  de  rencre  et 
dn  papier,  et,  malgré  les  remon- 
trances de  sa  femme ,  il  se  met  a 
écrire.  Cette  fougue  de  travail 
continua  plusieurs  jours  ;  ii  tra- 
vailla jour  et  nuit,  et  avec  une 
ardeur  qui  scmbloit  augmenter 
en  avançant.  Mais  son  corps  ne 
put  résister  à  cet  effort.  Il  tomba 
un  jour  sans  connoissance ,  et  fut 
obHgé  de  suspondi^  sa  composi- 
tion. Peâ  de  temps  api^s,  sa 
iemme  cherchant  ««  le  distraire 
des  sombres  pensées  qui  Toccii- 
poient ,  Mozart  lui  dit  brusque- 
ment :  «  Cela  est  certain  ;  ce  sera 
pour  moi  que  je  ferai  ceHequieni. 
Il  servirai  à  mon  service  mor- 
tuaire. »  Rien  ne  put  le  détourner 
de  cette  idée  ;  il  continua  de  tra- 
vailler h  son  Requiem  comme  Ra- 
Î)haël  travailloit  à  son  tableau  de 
a  Transfiguration  ,  frappé  aussi 
de  Vidée  de  sa  mort.  Moi^art  sen- 
toït  ses  forces  diminuer  chaque 
jour ,  et  son  travail  avançoit  len- 
tement ;  les  quatre  semaines  qu*il 
ai  oit  demanciées  s'étant  écoulées, 
il  vit  un  jour  entrer  chez  lui  l'in- 
connu*: «Il  m'a  été  impossible ,  dit 
Mozart  ,  de  tenir  ma  parole.  — 
—  Ne  vous  gênez  pas ,  ail  l'étran- 
ger ;  quel  temps  vous  faut-il  en- 
core ?  -^  Quatre  semaines.  L'ou- 
vrage m*a  inspiré  plus  d'intérêt 
que  je  ne  le  crojois  ,  et  je  l'ai 
étendu  beaucoup  plus  que  je  ne 
H" voulais.  —  En  ce  cas  il  est  jiiste 


MOZZ  299 

d'augmenter  les  honoraires.  Voici 
cinquante  ducats  de  pbis.  —  Mon- 
sieur ,  dit  Mozart  ,  toujours  plus 
étonné  ,  qui  <5tes  -  vous*  donc  ?  — 
Cela  ne  fait  rien ,  je  reviendrai 
dans  quatre  semaines.  »  Mozart 
envoj^a  sur-le-champ  un  de  ses 
domestiques  pour  suivre  cet 
homme  singulier ,  et  savoir  ou 
il  s'arrêteroit  i  mais  le  domesti- 
que vint  rapporter  qu'il  n'avoit 
pu  retrouver  la  trace  de  l'inconou. 
LM  pauvre  Mozart  se  mit  dans  la 
.  tête  que  cet  inconnu  n'étoit  pa^ 
un  être  ordinaire^  qu'il  a  voit  sû- 
rement des  relations  avec  l'autre 
monde  ,  et  qu'il  lui  étoit  envoyé 
dci  Jà-haut  pour  lui  annoncer  sa 
fin  prochaine.  Il  n'en  travailla 
qu'avec  plus  d'ardeur  à  son  Re- 
quiem ,  qu'il  regarda  comme  le 
monument  le  plus  durable  de 
son  talent  Pendant  ce  travail  il 
tomba  plusieurs  fois  dans  des 
évanouissemens  fâcheux.  Enfin. 
Touvrage  (fut  achevé  avant  les 
quatre  semaines.  L'inconnu  re- 
vint au  terme  convenu  :  Mozart 
n'étoit  plus.  Ce  Requiem  a  été 
exécitté  dans  Toglise  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  k  Paris,  et 
a  enlevé  les  suffrages  de  tous  les 
auditeurs.  La  carrière  de  ce  com- 

Eositeur  a  été  aussi  courte  que 
rillante  ;  il  est  mort  a  Vienne 
en  Autriche  le  5  décembre  1792  , 
âgé  de  56' ans'. 

♦  MGZZAGBUGNO  (  P.  D. 
Joseph),  de  la  congrégation  des 
chanoines  réguliers  ae  Saint-Sau- 
veur ,  vivoit  dans  le  i^'  siècle. 
Il  a  écrit  V Histoire  de  son  ordre  y 
et  publié^  un  grand  nombre  de 
petits  Discours  sur  les  Evangiles 
de  toute  Tannée  ,  Venise,  1619  , 
in-4». 

*  MOZZAVELLO  (  Jean  ) ,  né 
h.  Mantoue  ,  nommé  par  Léon 
X,  son  protecteur  afiectionné| 


3oo 


MOZZ 


eoiiverDeiir  de  la  forteresse  de 
Mocdaino  ,  cultivoit  les  miises 
I^tineSé  Sa  mort  prématurée  et 
ti-agique  l'empêcha  vraisembla- 
blement d'achever  son  poeine 
épiaue  ^e  Porsenna.  Il  a  publié 
quelques  écrits  sous  le  nom  de. 
Mutio  Arelio^- Voyez  Ro&coe,  Yk 
de  Léon  X. ,  t.  5 ,  p.  558  et  s.  L'A- 
rioste  Fa  aussi  immortalisé  sous 
ce  dernier  non> ,  Orlandafurioso 
Caut.  12  ,  st.  87. 


*  MOZZI  (  Marc  r  Antoine  ) , 
chanoioe ,  né  d'une  illustre  ia- 
mille  de  Florence  le  17  janvier 
16^8  ,  îiX  ses  études  sou^  les  jé- 
suites. Doué  d'upe  grande  faci^ 
lité,  il  embrassa  un  cercle  de 
connoissançes  très-étendu,  au^-, 

guelles  il  joignit  les  arts  agréa- 
!es.  Bon  musicieq  ,  jouant  su* 
périeurement  de  la  mandoline  , 
Mozzi  fut  souvent  ..appelé  k  la 
cour  à!^%  Médicis  ,  pour  faire 
çà  partie  dans  les  concerts  qui 
s'y  donnoient.  On  a  de  lui  ,  I. 
Viscorsi  sacri ,  Florence,  171 7. 
II.  Soneiti  soppa  i  nomi  diki 
ad  alciuw  dame  Fiorentinfi  dalla 
serenissima  principe fsa  Violante , 
etc. ,  Florence,  1705%  IIJ.  IstoHa 
di  S,  Cresçi  ,  e  de  Santi  njLartiri 
suoi  compagni ,  corne  pure  délia 
chiesa  del  medesimo  santo  posta 
in  Valcay^delMugello,  elc,  Flo- 
rence ,  17 10  ,  in-fol. ,  fig.  IVv  Et 
beaucoup  d'autres  ouvrages  sur 
difiepentes  matières.  Mozzi  noou- 
rut  subitement  le  4  avril  1736. 


MUCf     . 

prestigiis  ,  Romas^,  iSai ,  iii^4*- 
II.  La^  Somme  des  cas  de  cons-^ 
cience atpnelée  Silvestriney  in-fol. 
m.  La  Kose  dor^  où  Exposition: 
des  Evangiles  de  toute  Vannée  , 
H^guenaul^  i5o8  ,  in-4'«  Stes  ver- 
tus le  distinguèrent  autani  que  sem 
ouvrages.  Il  mourut  de  la  peste  , 
ea  i525 ,  à  Rome  ,  après  avoir 
été  élev^  à^  la  place  de  maîtra 
du  sacré  palais  ,  et  à  celle  de  gé- 
néral de  son  ordre.  U  étoit  tïé 
vers  Pan  1460.  Son  écrît  contré^ 
Luther  est  dans  la  Bibliotheca 
Bocaberti. 


*  »«JCANTE  (Jean-Paul) ,  de 
Rome,  grand -maître  des  céré- 
Uioniçs  de  la  eour  pontiOeale , 
hpmine  qui  réuiûsSoit  k  de 
grands  taîens  et  de  vastes  con- 
BoisSances  les  qualités  qui  cat- 
ractériseut  Vhonnete  homme,  fio* 
rissoit  dans  le  seizième  siècle*  Il 
a,  publié  Relazione  deUa  ricon" 
ciuazione  ,  assoluzione  ,  e  bene^ 
dizione  del  serenissimo  Henrico 
quarto  y  cristianissimo  re  diFrtm- 
cia  e  di  Navarra  ,  Jatia  dalla 
santità  di  N.  S,  Clémente  VIII* 
net  portico  di  S,  Pieiro  li  17 
di  settembre  iSgS ,  elc* ,  Viterbe> 
1595 ,  iu'-4**« 


*  MUCCI  (  JeanrBaptiste) ,  é» 
Cliiéti,  jurisconsulte  et  philoso- 
phe du  17'  siècle,  a  publié  f^a- 
riarum,  qucestionum  forensium 
dilucidationes  attento  jure  corn- 
muni  et  regni;  AriadntP  feUr- 
dales  ,   sive   in  perplexos ,  fea- 


M02iZ0LlN0  (Silvestre  ) ,     dorum  libros  qi^œstiomm  expe^ 
uminicain  ,  ]^U5^coanu/  sous  le  j  ditatarumpat^»  i*  et  a»;  piktci' 

datiojies  regeuti$   Saitfeliçii  de* 


dommicain ,  pi 

Dom  de  Silyestre  de  Prierio  , 
parce  qu'il  étoit  natif  de  Prierio, 
village  près  de  Savonne  ,  dans 
Pétat'de  Gènes  ,  est  le  premier 
qui  écrivit  avec  quelque  étendue 
eoptFe  l'ex-augnstin  Luther.  Ses 
principaux  ouvrages  sont ,  I.  De 
strigii   magorufà    dœmonumque 


cistomun ,  e.tCr  | 

MUCI,B(  Mutiç),  troisiénief 
femme  de  Pompée,  fille  de  Quin- 
tus-Mucius-Scdevola ,  et  sœur  d^ 
Quintus-Metellus-Geler  «  s'dMU- 
doDiçta  san»  iD/stère  k  la  galasi^-r 


MUDG 

terie  pendant  la  guerre  de  Pompée 
contre  Mithridate.  S<m  mari  fut 
contraint  de  la  répudier  ii  son  re- 
tour ,  quoiqu'il  en  eût  trois  enfaos. 
Pompée  se  pWgnoit  sur-tout  de 
Jules-César ,  le  corrupteur  de  Mu- 
cie,  ainsi  aue  de  beaacoopd'autres 
lemines.  iirappeloitsonËffiathe, 
par  allusion  à  ramant  de  Gif  tem- 
neutre  femme  d'AgamemnoD.  Il  ne 
laissa  pas  de  s'allier  avec  lui  quel- 
que (emps  après.  Muoie  se  re* 
j»arta  à  Marcus-Scanros ,  et  lui 
donna  des  enfans.  Auguste  )  après 
la  bataille  d'Actium ,  eut  beau* 
COtt|^  d'égsurdspour  elJe.  Il  s'étoit 
^rvi  du  pouvoir  qu'elle  avoit  sur 
l'esprit  de  Sextu  s  -  Pompée  soSi 
&1» ,  pour  empêcher  qu'il  pe 
^'unit  contre  lui  avec  Marc-An- 
loipe* 

MUGIUS.  Foyez  }Avi^v». 

MUDÉE  (  Gabriel  )  ^  juriscon- 
sulte c^èbre  au  i^«  siècle  y  né 
a  Brecht ,  village  situé  auprèt» 
d'Anvers,  mourut  k  Louvain  en 
i56o.  On  a  de  lui  plusieurs  ou- 
forages ,  qu'il  est  inutile  de  citer.  * 

*  MCrO(>(Hemandez  ),  peintre 
«spaenol^  sourd  et  muet,  élève 
du  Titien,  fut  employé  par  Phi* 
'lippe  11 ,  roi  d'Espagne ,  aux  de- 
^corations  du  palais  de  rEscurial. 

*  MiaOGE  (Jean  ) ,  médecin 
aixglftis ,  et  excellent  mécanicien  , 
•mort  en  1 7<)3 .  Son  père  ^  Zachsrie 
ÎMudge  ,  vicaire  4e  âaiut-André 
il  Ply«(ko«tk ,  est  co4iau  par  un 
volume  d'exceUeBStSff/vKPAj ,  et  un 
£ssmi  sur  la  nùm^eUe  version 
des  Psaumes  ,  qui  est  assez  gé- 
néralement estimée.  Le  docteur 
Jean  Mudge  s'étahUt  médecin  À 
Plymouth ,  oii  il  -exerça  son  art 
avec  distinction.  11  a  donné  un 
Traite  de  (a  toupc  cHarrheuse  , 
«t  perfedi^nné  ia  TMe,^ope  à 
r4fl^xiQH0 


MUGG  5ci 

"  II.  MUDGE  (Thomas) ,  frère 
du  précédent,  très-bon  horloger, 
a  donné  un  excellent  Traité  dèê^ 
horloges  marines  ,  et  il  a  coasi- 
dérabiemtint  amélioré  leA  instru^ 
mens» 

MU  £  T  (  Pierre  le  )  ,  archi- 
tecte ,  né  à  Dijon  en  iSgt ,  mort 
à  Paris  le  28  septembre  1669, 
k  78  ans,  étoit  très-instruit  de 
tontes  les  parties  des  mathéma- 
tiques. Le  cardinal  de  Richelieu 
l'employa  particulièrementà  cons- 
tmire  des  indications  dans  plu- 
sieurs villes  de  Picardie.  La  reine^ 
mère,  Anne  d'Autriche ,  le  choi- 
sit ensuite  pour  achever  l'églist 
du  Val^de-Grace  à  Paris,  il  a 
donné  k  plan  du  grand  hdtet 
de  Lnjaes  ,  «t  €eux  des  hftte^ 
de  l'Aigle  et  de  Beauviiliers.  Le 
Muet  a  composé  quelques  ou- 
vrages sur  Tarchitecture  :  I.  Le& 
dntf  ordres  darchiiecture  dorH 
se  sont  servis  les  amciens  ,  i64i  » 
in-8«;  ouvrira  savant ,  qui  »  de- 
mandé beaucoup  de  reclierches 
II.  Les  Règles  des  cina  ordrtfS 
^architecture  de  Fioles  i65a  ', 
ia-8<>.  III.  La  manière  de  bien  bS- 
tir  y  1 6a3  et  î  636 ,  in-CoHo .  Les  gen^ 
de  Tart  estiment  ces  ouvra  ge». 

MUETTE  (  Muta  ou  Taeita  >  , 
déesse  du  Silence ,  et  iiile  du 
âeuve  Aloaon,  Jupiter  lui  lit  eocH 
per  la  langue  et  la  ÛL  conduite 
a«x  enfers ,  parce  qu'eUeavoit  dé^ 
couvert  à  Junon  son  coramereè 
avec  la  nymphe  Jutume.  Mer- 
cure,  louché  de  ;sa  beautié,  Té- 
pottsa  ,  et  en  eut  deux  eofaâii 
nommés  Lares  y  auxquels  on  sa- 
crifioit  comme  à  des  gémes  fami- 
liers... F'ojrem  Ajiaaiojîx. 

♦  MUGGLETON(Lodewick>, 
ta.illeur ,  connu  vers  i65o  pour  na 
jschi«matique  qui  piétendoit  avoir 
I  UINB  luiiiièi:6  ii4t«s)eure,  Ini  r4paii- 


liant  à  touX  propos,  tant  sur  les  ob- 
jets temporels  que  spirituels.  Ce 
fanatique  ,  copine  les  enthou* 
^  siastei»  du  même  genre  ,  >damiioft 
saus  scrupule  tous  ceux  qui  n'é- 
toient  pas  de  sou  avis.  Il  lut  con- 
damné au  pilori  et  à  la  réclusion 
pour  ses  écrits ,  qui  lurent  brîUés 
paria  main  du  bourreau.  Il  moun 
rut  eu  1697 ,  âgé  de  90  ans. 

t  L  MUGNOS  (G:iles) ,  savant 
docteur' en  droit  canpn,  et  cha- 
noine fde  Barcelonne  ,  succéda  à 
Tantipape  Benoît  XUI ,  en  i4^4  » 
et  se  fit  nommer  Clément  VIII  ; 
mais  il  se  soumit  volontairement , 
en  ^4^9,  an  pape  Martin  V«  Ce 
pontife,  entre  les  mains  duquel 
}1  abdiqua  sa  dignité ,  lui  donna 
«n  dédommagement  l'évéché  de 
Majorque.  Cette  abdication  de 
Mtjgnos.mil  fin  au  grand  schisme 
d'Occident ,  qui ,  depuis  que  Clé- 
ment VU  lut  élu  k  Fondi,  en  iSyd, 
s» voit  divisé  TËglise  pendant  4^ 
î  us. 

tu.  MUGNOS  (  PbiJadelphe), 
qui  vivoit  dans  1«  17*  siècle  ,  est 
auteur  d'un  Théâtre  ^énéfdo" 
gÎQue  ,àes  familles  nobles  de  Sir- 
çile.  Cet  ouvrage  parut  en  italien 

à  Palerme ,  1647  '  *^^^  ^^  *^7*^  ' 
a  vol.  in -fol*  avec  figures.  On  a 
encoi'e.  de  lui ,  I.  Eaguagli  his- 
torici  del  vespro  Siciîiano  ,  Pa- 
lerme 1645  »  ou.  1669  ,  in'r4'^ ,  et 
d'autres  productions  moins  coor 
nues. 

*  MUIR  (  Thomas  )  ,  l'un  des 
chefs  de  la  conspiration  qui  eut 
lieu  en  Ecosse  en  1792  ,  et  mem- 
bre de  la  convention  nationale  qui 
s'assembla  ensuite  à  Edimbourg  , 
fut  condamne  par  le  tribunal  d'E- 
cosse à  un  bannissement  de  qua- 
torze années  à  Botany-baj.  Lord 
Stanhope  s'efibrca  de  prouver,  le 
3i  janvier  17949  ^  ^^  chambre 


M.UIS 

des  pairs ,  que  le  jugement  étoît 

injuste ,  cruel  et  illégal.  Shori-» 
dan ,  Fox  et  autres  ,  parièFettt 
dans  le  même  sfms',  cependant 
M uir  n'en  l'ut  pas  moins  déporté* 
Le  comité  de  salut  public  cherch» 
à  le  sousti-aire  à  cette  peine  ,  en 
faisant  croiser  pour  intercepter 
la  frégate  qui  le  portoit  ;  mais 
elle  échappa  aux  Français  ,  et 
Muir  arriva  au  lieu  de  son  exil  ; 
cependant  il  vint  à  bout  de  s'é* 
chapper  sur  un  bâtiment  amé- 
ricain. Re\enant  en  Ënrope  ; 
sur  une  i'régate  espagnole  ,  'il 
fut  pris  par  les  Anglais  ,  qui  l 
ne  j'ayaut  pas  reconnu ,  parce 
oue  les  blessures  qu'il  avoit  reçues 
dans  lecombatavantdese  rendra 
lavoieot  rendu  méconnoi<ssable , 
l'échangèrent  sur  -le  -  champ.  11 
débarqua  en  France ,  et  s'y  re- 
mit de, ses  blessures.  Aussitôt  que 
la  France  eut  signé  la  paix  avec 
l'empereur ,  elle  songea  k  faire 
une  expédition  en  Angleterre  ,  et 
le  directoire  appela  Muir  à  Paria 
comme  un  homme  propre  a  lè 
seconder  dans  ses  projets  contre 
le  gouvernement  anglais  ;  maià 
il  j  mourut  en  janvier  1799  ,  des 
suites  de  ses  blessures. 

MUIS  (  Simécm  MabotTe  de  ) , 
d'Orléans  ,  professeur  eu  hébrç^ 
au  collège  royal  k   Paris  ,  con-» 
-noissant  parlâitement  les  langues 
orientales,  mourut  ^ en    1644?  ^ 
5^  ans ,  chanoine  et  archidiacre 
de  Soissous ,  avec  la  réputation 
d'un  des  plus  célèbres  interprète 
de   l'Ecriture.  On' a  de  lui    un 
Commentaire  en   la^tin    sur    les 
Psaumes^  Paris  ,  i65o  ,  in-folio  ; 
Louvain  ,    1770  ,  1   vol.  in  -  4*- 
C'est  un  des  ineilleurs  que  nous 
ayons  sur  ce  livre  de  la  Bible.  Ou 
trouve  daâs  ce  même  volume  ses 
Varia  sacra  :  l'auteur  y  explique 
les  passages  les  plus  dilHcites  à% 
l'ancien   Xeslameut ,   -depuis  .  I« 


MULE^ 

Geoèse  jusqu'au  livpe  (ie$  Juges. 
Sa  disputje.avec  le  P*  M^rio  ,  ora- 
tiirieu  ,  coDlre  lequel  îl  a  éubir 
Tauthenticité  du  texte  hébreu  , 
Tempéch^  de  continuer  ce  ti^a- 
vaii  utile  surtout  les  Uvres  de 
r£critiu'e  sainte.^  Son  style  est 
pur ,  ii^t ,  facile*  Il  avoit  un  juge" 
ment  solide ,  et  une  grande  con- 
noissauçe  de  tbutce  qui  conoerne 
la  religion  <^  rhistoire  sainte. 

,  > 

*  M.niA  (Marc -Antoine  de  ) , 
surnommé  AmuUo  ^  patricien  de 
Venise.,  se  distingua  comme  sa^ 
Tant  et  comme  littérateur  au  i6* 
siècle.  PieJV  le  fitévéque  et  car- 
din^J  y  lorsqu'il  étoit  amba  fa- 
deur à  Rome  pour  sa  république. 
Il  devint  ensuite  bibliothécaire 
du  Vatican  ,  et  un  des  membres 
du  concile  de  Trente.  Ce  savaht 
cardinal  -fonda  à  Padoue  le  col- 
lège d'Amulio^  et  mourut  en  1 570.^ 
On  a  de  lui  des  Lettres  écrites  aux 
légats  du  Concile  ,  Trente,  i562  ,• 
in-4'.  Ces  lettres  ont  été  d'une 
grande  htilité. aux  continuateurs 
Se  rUistoire  ecclésiastique. 

*  MULERIUS  ott  DES  Mdliehs 
(  Nicolas  )  ,  natif  d'un  endroit  du 
même  nom,  près  Lille  eu  Flandre , 
étoit  fils  de  Pierre  des  Muliers , 
ministre  du  saint  Evangile  ,  aue 
Ib.  fanatisme  persécuteur  du  auc 
d'Alb^  expulsa  de  ses  foyers ,  et 
de  Claudine  Levettre,  qui, n'ayant 
pu, se  soustraire  à  temps  aux  pour- 
suites, de  l'inquisition  espagnole , 
périt  martyre  de  ses  opinions  re- 
fiffieuses  k  Ypres  en.  1S68.  lue 
père  du  jeune  des  Muliers  s'étant 
établi  à  Leyde  ,  celui-ci  étudia  à 
Tstcadémie  naissante  de  cette  ville, 
outre  les  langues  savantes  de  l'o- 
rient et  de  1  occident ,  la  théo- 
logie ,  la  médecine  et  les  sciences 
exactes ,  particulièrement  les  ma- 
thématiques et  Tastronomie.  Créé 
docteur  Mt  médecluc  «a  xSSy ,,  il 


MULE 


So5 


l'exerça  d'abord  à  Lefdè ,  a  Han- 
Ikisenen  Prise,*  k  Amsterdam',  et    , 
à  Groningne  ;  il  la  professa  ensuite . 
dans  cette  même  ville  ^  après  avoîlp 
été  pendai^t  quelques  années  rec- 
teur du  gymnase  de  Leuwarden , 
et  il  joignit  à  la  profession  <le 
la  médecine  celle  de  la   géomé- 
trie.   Ses  principaux   ouvrages , 
écrits  partie  en  latin  et  partie  en 
hollandais ,  roulent  j»ur  cette  der- 
nière science  et  sur  l'astronomie. 
Ce  sont  une  Introduction  à  tis- 
sage   de    Vastrolube  ,    eu   hol- 
landais ,  Harlingen  ,    iSqS.  Des 
Ephéméridés  depuis  1609- 1626, 
continuées  a  cette  époque  par  soti 
fils  Pierre  des  Muliers  ,  uoeteurr 
en    médecine.     Tabula    Frisicm 
lunœ  solares  y.  i6iir,  Josèphe-- 
Juste  Scalîger  et  Ubbo^menius. 
l'a  voient  engagé  à  cette    entre- 
prise.  Institutionum  astronomie, 
carum  librLII^    1616.  Nic^  Co^^ 
permet  a^tronomia    ittstaurata  j^ 
cum    notis  ,      1617.    Judçsorum 
annus  îunos  solaris  et  TuroAra^. 
bum  mère  lunaris.y    1^0.    .Des 
Tables  des  Sinus  ,  en  hi>Uandais  ^. 
et  un  T/'oité  d^uê  lamêmélaogue 
sur  la  comète  de.   1618.    Il  est 
mort  k  Groningue  en  iô5o,  âgé 
de  65  ans.  Son  fils  Pierre  y  fut 
appelé  à  professer  la  botaniques 
en  1628 ,  et  y  mourut  eu  i047* 
(^«r^«B,surlepère,  yitœ professa 
Groning. ,  page  61-60.  Sur  lelils^ 
ibid,  page  1 13  et  1 1^.  ) . 

*  MULEY  -  MOLOCH ,  empe- 
reur  de  Maroc  ,    inérite   d'avoir 
son  nom  transmis  k  la  postérité  , 
par  un  trait  d0  caractère  qui  ho-  • 
nora  son  agonie.   Il   touchoit  à. 
sçn  dernier  moment ,  quand  les 
Portugais  ,  Sous  la  conduite  de 
leur  roi  Sébastien ,. débarquèrent 
en  Afrique.  Muley  se  ranime  k 
la  vue  de  l'ennemi  ;   porté  euJi- ; 
tière  ,   il  parcourt  les  rangs  de 
rarmée  africaine,  et  vainqueur 


-  N 


5*»4:  MULL 

de  i«  mort  même  ayant  de  Fétre 
des  PcMtugais  ,  il  expii^e  ,  en  ap- 
ptiquant  ses  mains  sur  ses  lèvres, 

rur  recommander  à  ses  officias 
secret  d'un  trépas  dont  Ten- 
nernl  «auroit  pu  tirer  parti* 

1.  IVIULGRAVE  (Richard  ) , 
écrivain  anglais,  à  publié  nneJ^is- 
iùire  de  la  dernière  rébellion  d'Ir- 
lande. Ayant  traité  dans  cet  écrit 
sans  ménagement  la  conduite  d'un 
ifiembre  du  parlement ,  il  fût  ap- 
pelé en  duel  par  celui-ci ,  et  tué 
dan&  le  combat ,  au  comihencè- 
ment  de  l'année  i8o3. 

*  îi.  MULGRAVE  (  lord  Cons- 
fmntiâ'Philippe  ) ,  fils  aîné  dû  lord 
Mulgrave  et  de  la  fille  du  comté 
de  iSrbtol ,  né  en  1746  ,  mort 
en  179^,  hérita,  en  177Ô,  de 
son  titre  en  Malade»  et  fut  ciiéé  pair 
d'Angleterre  en  iygo.  Ce  seigneur 
entra  jeune  au  service  ,  et  devint 
capitaine  de  vaisseaa  en  1765. 
A  fél«etîon  générale  de  1768  , 
oA  le  nomma  mehibre  du  parle- 
ment pour  le  0omfé  de  Lincoln  , 
et  il  défendit  avec  beaucoup  de 
leèie  la  cause  du  peuple  dans  plu- 
sieurs questionsimportanfes,  par- 
Cf  oulièrâment  cette  dés  libelles  et 
c^llede  l'élection  de  WestJi^^înster. 
A  I*oceasion  de  cette  d^Aiè^e , 
il  pnblàa  un  pamphlet  intitulé 
Lettre  itim  membre  duphriémerU 
à  ses  cômméttans  ,  sfar  les  der- 
niers procédés  dé  la  ehdmbre 
des  'communes  ,  relativement  à 
téhciionàe  SfiddJtèsex ,  in-é* .  En 
1 775 ,  MulgràVè  et  lé  capitaine  Lul- 
widge  partirent  ensemble  ,  com- 
mimdant  chacun  un  vaisseau, pour 
àts  découvertes  qu'ils  projeioienf 
au  p61e  septentrional.  Lé  lord  a 
pumié  la  Àelutiùn  de  son  v^ynge^ 
in-4''.  Mulgrave  u'étoit  pas  htoms 
bon  mathématicieu  que  naviga- 
teur. 

t  L  MVLLi»  (/«an  ) ,  w  ùm 


MULL 

McnrTRkAt  »  ou  RKcioMoirrAïf ,  09 
plutôt  de  MoiTTE  Reggio  ,  célèbre 
mathématicien ,  né  k  Koningsho- 
ven  dans  la  Franconie  en  lifiS  , 
enseigna  k  Vienne  avec  réputation. 
Ap^pelé  k  Rome  par  le  cardinal 
Bessarion  et  par  le  désir  d'ap- 
prendre la  langue  .grecque  ,  il  sy 
lit  des  partisans  et  quelques  enne^- 
rais.  De  retour  en  Âliemaene  ,  U 
fut  élevé  à  l'archev^ehé  de  Ra- 
tisbonne  par  Sixte  IV,  qui  l'ap- 
pcia  de  nouveau  k  Roâne  :  il  j 
mourut  en  1476*  Muller  airoit  re- 
levé plusieurs' fautes  dans  les  tru'» 
ductiona  latines  de  George  de 
Trébisonde  :  les  fils  de  ce  travfuc- 
teur  l'assassinèrent ,  dit-on,  da&s* 
ce  second  voyage ,  pour  venj^er 
l'honneur  de  leur  père.  D'autre* 
assurent  qu'il  mourut  de  la  peste* 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  se  lit  uii 
nOm  ,  en  publiant  l'Abrégé  de 
Vudlmageste  de  Ptolomée  »  que 
Purbacn  ,  son  maître  en  astrono- 
mie ,  avoit  commencé  ,  BAle  »• 
1543^  in'4^.  Il  n'est  point  Tauteur 
de  la  Chiromancie  et  Physiotio^ 
mie ,  publiée  sous  son  nom  ââ  !««> 
tin  ,  et  traduite  en  français,  Lyon, 
i549  '  ^^'^*  '  mais  on  a  de  lui  prit- 
sieurs  autres  ouvrages  j  Veniâê  , 
147S  et  1498  ,  in*8o>  dont  Gas- 
sendi faisoit  beaucoup  de  cas.  Ce 
eiilosophe  a  écrit  sa  Vie.  •  • .  ^ 
uUer  est  un  des  premiers  qui 
obsenrèreut  les  eomètes  d'une  ma-^ 
nière  astronomique.  Il  fît  darai  sott 
temps  des  Èpké^HdeSy  et  néiM 
des  Prédictions.  On  impnmeadiHtt^ 
un  Mereiure  de  t78ocelk-ci,  qu'en, 
lui  attribua ,  el  que  k»s  ^énemeeâ 
postérieurs  ont  rendu  irappaiite; 

I^ùst  nulle  txpUtoi.  k  partu  t^irfvtis  aamos  ^ 
Êi  sitptlngenàs  rut-'sàs  âh  indt  dktos  , 

Otiuagttimut  MSfMf  f  HihiUniù  anmts  , 
Ingriat  t  tt  stekm  »UtUt/àta  fer*». 

Si .«««  ho4  amnç^  tftuà  màiMâ  o$€idit^êr^  y 
Si  mon  in  nihilum  terr*fretumpu  ririrçc  f 

CitBiti»    tamen     sursii/n    rolventiir    H    ùitft 


/ 


* 

^  Après  «jtt'il  se  sera  éboulé  depuis 

lâ  naissance  du  Fils  de  là  Vierge 

iyBS  Atm'éiiS  ,  il  en  paroîtra  une 

remarquable ,  entraînant  avec  ielTe 

-«omme  un  torrent  les  destinées 

les  plus  funestes.  Si  dans  cette 

année  Funivers  entier  ne  péril  pas, 

si  la  terré  et  rocéan  ne  retombent 

pas  dans  Te  néant,   du  moins  les 

empires  les  plus  puissans  seront 

^ule versés  dé  fond  en  comble.  » 

mxjM^T  perfectionna  le  mécanime 

de    là   presse    de  l'imprimerie, 

en   i47i« 

t  TI.  MULLER  (  André  )  , 
de  Greiffenbage  dans  la  Pomé- 
Tàniè,  tres-habîle  dans  les  lan- 
gnes  orientales  et  dans  là  litté- 
rature c^hiiioise.  Waltou  l'appela 
en  Angletbrre  pour  travailler  k 
si  Pdljgiotte.  Muiler  avoit  pro- 
itiîs  une  Clef  de  la  langue  chi- 
"nôise ,  pair  laquelle  une  femme 
sèroît  en  état  de  la  lire  en  un 
an  ;  mais  il  brûla  ;  dans  an  atccès 
de  folie,  Touvrage  ùh  il  dbnnoit 
ce  secret  chimérique.  Il  moiirut 
le  36  octobre  1694,  après  avoir 
'publié  plusieurs  otwragès  très- 
savaiis. 

m.  MULLER  (Jacques) ,  raé- 
deoih ,  ûé  en  i5^  k  Torgaw  en 
Misnie,  et  mort  en  1657,  ^  4^  ^'^^  > 
■laissa  plasteurs  Ecrits  jsur  son 
art. 

IV.  IfULLER  (  Jean  )  ,  paîi- 
teor  de  Hambourg»  et  docteur 
i»  théolo^e,  auteur  de  dvvers  ou- 
vrages de  littérature  et  de  diéolo- 
gie,  mourut  en  lôyiï.  - 

V.  MtJLLER  (  Henri  ) ,  savant 
l^dfesseur  (te  théologie  a  Ham- 
bourg 9  puis  surintendant  dqs 
églises  de  Lubeck  sa  patrie.  On 
lui  doit  plu^éurs^Oiiif rages  esti- 
més ,  entré  adtres  une  Riétoir^ 
de  Bérefigèr  eà'  Satin.  Il  niourut 
èïi  1675. 

T.   JUU 


MUliL 


5d5 


VI.  MtJLLER(  Jean-Sébastien], 
secréUirè  du  duc  de  Saxe-Wei- 
mar ,  a  écrit  les  Annales  de  la 
maison  de  Saxe  ,  depuis  i3ôô 
jus^u^eh  1700 ,  Weimar ,  1700 , 
in-tolîo  ,  en  allemand.  Cet  ou- 
vrage contient  bien  des  cboses 
singulières,  puisées  dans  les  ar- 
chivés dés  ducs  de  Weimar.  L'au- 
teur mourut  eu  1708. 

VH.  MtJLLER  (  Jean  et  RM^. 
mand) ,  excellents  graveurs ItoUan- 
dïiis,  dont  le  burin  é^t  d'une  net- 
teté et  d'une  fermeté  admirable^. 
Ils  ilorissoient  au  cdmmencemeift 
du  17»  siècle. 

Vm.  MULLER  (  GerWd-Fré- 
déric) ,  conseiller  d^état  ejck  Rus- 
sie ,  et  garde  dos  archives  k 
Moscow ,  né  à  Horford  en  West- 
phalie  en  lyoS  ,  mourut  en 
1785.  Le  recueil  des  mi^tériaulE 
amasfés  dans  le  c^urs  de  âes  voya- 
ges pour  la  ^graphie  et.  Vhi»: 
(oire  de  Russie,  a  paru  en  all^ 
mand ,  en  plusieuns  paîrties  »  d^ 
puis  173a  jusqu'en  1764*  L^mné- 
ratrice  Catherine  acheta  la  oolfee* 
tiôn  entière  5o,ooo  livres  stejr-^ 
ling ,  anoblit  son  fi\$  ,  et  peiH 
sionna  sa  veuve* 

♦  IX.  MUl^LER  (  Philippe  ) , 
né  k  Fribourg ,  Jpfôfesseur  en  mé- 
decine à  l'université  de  Leipsick  » 
homme  k  secrets  ,  s'occupa  de  la 
pierre  philosophale  et  de  la  ré- 
cherche de  nouveaux  remèdes 
chimiques.  Ses  biivragiçs  soot ,  !• 
Miracula  chimica  et  mysteria 
medica,  Ubris<QuintfiMt  enneleata, 
ÏJpsîa?^l  Regiomonti,  i"6i4»  iu- 
laj  Wittembergae,  1623^  in-ia, 
et  i65()  ,  in-8«  ;  Parisiîs  ,  .i644  > 
in- 1  a  ;  Rolhomagi ,  *  65 1 ,  in-  f  >  5 
Amstelodanâi,  16;^,  i^Sg,  iQwj 
in-ia;  Géneva? ,  1660,  ip-8».  11. 
Ûe  usu  musculbruTn^  i\iàù$  les  obfv 
sérvations  de  Grégoire  Horstiùs , 
Ulni>  i6ii8 ,  iii-4'*- 

20 


5o6  MULL 

*X.  MULLER  (Philippe- Jac- 
ques ) ,  professeur  de  philosophie 
et  de  théologie  dans  l'université 
de  Strasbourg ,  né  dans  Cette  ville 
en  ijSa  ,  suivit  avec  ardeur  ses 
•cours  de  littérature  latine  et  d*an- 
tîquités  ;  le  grec  et  Thébreu  lui 
devinrent  familiers;   il  étudia  les 
sciences  physique  et  mathémati- 
que ;'mais  la  métaphysique  et  la 
morale  fixèrent  plus  particulière- 
ment son  attention.  A  Tâge  de  iS 
ans,  en  1 750,  il  publia  une  Disser^ 
tation  historique  et  philosophique 
sur  la  plurulité  des  mondes  :  cette 
thèse  très-bien  écrite  eut  beaucoup 
de  succès.  Les  voyages  qu'il  eut 
occasion  de  faire  dans  la  Suisse , 
la  France  et  dans  d'autres  pays 
étendirent  ses  cohnoissances ,  et 
le  lièrent  avec  les  principaux  sa- 
vans  et  les  hommes  d'un  mérite 
distingué  de  ces  pays.  Il  mourut 
k  Strasbourg  en  1793.  Ce  savant 
n'a   point  laissé   de  grands   ou- 
vrages; il   a  seulement  écrit  un 
certain  nombre  de  thèses*  Voici 
le  titre  des  plus   intéressantes  : 
Obsersfationes  miscellaneœ  circa 
uniones  aninti  et  corporis  ,  in -4"  > 
1 75 1  ;  De   origine  et  pennissione 
'inali  ,in-4*  ,  t']^\  \  De  extanti- 
bus  recentiorum  philosophorum 
conatibus  cet^tudinem  principio- 
rum  moralium  vindicàndis,  in-4'*j 
1 773  ;  Prolusio  de  miraculis  ;  Ob- 
Af/vationes  inphychologiam  scho- 
le  Pythagot  icœ  ,  in  -  4* ,    1 787  ; 
Animadversiones  historiés  philo- 
sophicœ    de    origine  sermonis , 
in-4%1777. 

'  t  XL  MULLER  ,  lieutenant- 
général  au  service  de  Russie  , 
servit  avec  succès  dans  la  guerre 
contre  les  Turcs  ,  et  se  couvrit 
de  gloire  à  la  prise  d'Oczakov»^  , 
tti  1786.  En  1790  il  commanda 
un  corps  détaché,  et  emporta  en 
"octobre  lé  camp  retranché  des 
«ï'urcs  à  KUIanova  ;  maïs  il  j  lut 


MULL 

tué  k  la  fin  de  Faction.  Le»  rrgreU 
de  toute  la  Russie  et  les  larmes 
des  soldats  honorèrent  également 
sa  mémoire. 

*  XII.  MULLER  (  Cliarles  )  , 
de  Friedberg ,  mort  en  i8o3  ,  est 
auteur  de  Fouvrage  intitulé  De 
^intérêt  politique  de  la  Suisse  re^ 
lativement  à  la  principauté  de 
Neuchdtel  et  Vahingin  ,  et  qui  a 
été  traduit  de  l'allemand  par  Jean- 
Jacques  de  Sandoz  de  Travers  > 
conseiller  d'état  du  foi  de  Prusse 
a  Neuchâtel ,  Neuchâtel  ,  1790  , 
in-8». 

*  Xin.  MULLER  (Guillaume), 
de  Prusse  ,  major  du  corps  des 
ingénieurs  ,  professeur  des  scien- 
ces militaires ,  mort  a  Berlin 
en  i8o4,  â^é  de  70  ans  ,  conna 
par  son  Tableau  des  guçrres  de 
Frédéric  -le  -  Grand  contre  les 
puissances  reunies  de  VEmpire  p 
de  r Autriche  ,  etc. ,  traduit  de 
Tallemaud  en  français  par  M.  La- 
veaux,  Potsdam,  1785,  iii-8<>. 

*  XIV.  MULLER  (  Otto-Fré- 
déric  ),  savant  naturaliste  danois, 
mort  en  i8o4  9  est  auteur  des  ou-  * 
vrages  suivans  :  I.  Zoologiœ  Va- 
nicœ  y  seu  animalium  Daniœ  et 
Korwesice  rariorum  ac  minus  no- 
torum  icônes  ,  descripliones  et 
historiay  Hauniae  ,  1788-1806^ 
4  part,  in-fol. ,  Ggiires  coloriées. 
Ces  quatre  parties  sont  ornées  de 
quarante  planches  chacune.  IL 
Èntomostraca  ,  seu  insecta  tes- 
tacea ,  quœ  in  aquis  Daniœ  et 
No/'v^fegiee'reperit ,  descripsit^  et 
îconibus  iUustravit  Muller ,  Lip- 
siœ,  1785  ,  in-4*,  ?vec  21  plao» 
ches  coloriées,  llî.  Verm.ium,ter>- 
rpstrium  etjluviatilium  sùccincta 
historia ,   Hauniae  ,    1773-74  9  S 

•part,  en  i  vol.  in-4''.lV.  Hydrach- 
nœ  quas  in  aquis  Dariiàs  pa^ 
lustrib'us  detexit ,  descripsit  Mut- 


/' 


MULL 

1er,  Lîpsiae ,  1781  ,  in-4'*,,  figures 
Coloriées.  V.  An'unàîcuta  in^sio- 
ta.  Jlu\^iatilia  et  marina ,  quœ  de- 
texit  et  destcripsit  Muller ,  çurd 
Othonis  Fahriêii^  Hautiiae  ,  1786, 
îii-4*>  avec  5,0  figures  coloriées. 
Mulier  a  travaillé  ,  conjointement 
avec  George  -  Christ  ,  Ol^tîer  et 
Martin  Vahl  à  la  Flore  danoise  , 
qui  parut  sous  le  titre  de  Icônes 
plarUarum  spontè  nasventivm  in 
regnis  Daniœ  et  Nor'ivegiœ ,  etc, 
ad  illustrandum .  opus  de  iisdem 
plant is  ,  regio  /ussu  exarandum  , 
Florae  Danicie  numine  inscriptum  , 
Hafniae ,  1761-1806  ,  11  fascicu- 
les in-fol.  Cet  ouvrage  est  pré- 
cieux  par  la  beauté  de  son  exé^ 
cution.  Chaque  fascicule  contient 
60  planches,  et  l'on  réunit  ordi- 
nairement trois  fascicule^  en  i 
Tol.  Il  y  a  des  exemplaires  avec 
les  planches  en  noir  ,•  et  d'autres 
avec  les  planches  coloriées.  L'ou- 
Trage  se  continue. 

♦  XV.  TITILLER  (  Jean  de  )  , 
ancien  ministre  secrétaire  d'état 
de  S.  M.  le  roi  de  Westphalie, 
son  conseiller  d'état ,  directeur 
général  de  l'instruction  publique, 
grand-cordon  royal  de  Hollande 
et  menabre  de  plusieurs  sociétés 
savantes  ,  mort  a  Cassel  le  5i 
mai  1809,  est  auteur  de  plusieurs' 
ouvrages  ,  parmi  lesquels  on  re- 
ifiarque  ,  Jt.  Uffistoire  de  la 
Suisse  ,  écrite  avec  la  complai- 
sance d'un  citoyen  qui  aime  sa 
patrie ,  et  cependant  avec  l'impar- 
tialité d'un  sage  ,  l'élégance  d'un 
littérateur,  et  la  profondeur  d'un 
bomme  d'état.  Cet  o^uvrage,  quoi- 
qu'il n'ait  pas  été  terminé,  a  placé 
l'auteur  dans  le  premier  rang 
ûes  historiens  les  plus  distin- 
gués des  temps-modernes.  II.  Des 
Lettres  farnùières  ,  monument  k 
la  fois  de  science ,  de  goût  et  de 
sentiment.  III,  Les  Voyages  des 
pap9S  ,  ouvrage  composé  en  Iran- 


MULO 


507 


I  çais,  remarquable  par  son  inté- 
rêt ,  et  par  l'absence  de  tout 
préjugé  de  politique  et  de  reli- 
gion, il  a  laissé  beaucoup  dVr- 
traits  et  de  notes ,  destinés ,  les 
uns  à  compléter  son  Histoire  de 
la  Suisse  ,  et  les  autres  à  une  His- 
toire universelle  dont  jl  avoit  l'ait 
connoîlre  le  plan.  — -  M.  Mulleb 
sp!i  lirère  ,  professeur  et  membre 
du  petit  conseil  à  Schailhoui»e ,. 
s'occupe  d'une  révision  de  ses 
manuscrits  ,  parmi  lesquels  se 
trou\e  son  Histoire  universelle  , 
dnisée  en  vingt -quatre  livres  , 
d'après  autant  d'époques  et  dfe 
grands  hommes  ,  et  qui  paroîtra 
incessamment ,  en  3  vol. ,  sous  le 
titre  de  :  Vingt^f/uatre  livres  d'his" 
toire  universelle  ,  particulière-^ 
ment  des  nations  de  lËurope  , 
depuis  l'origine  des  états  Jusqu'à 
nos  jours  (c'est-k-dii-e  jusqu'à 
l'an  1783.  ) 


L  MUIJMANTV  (Jean),  né  à 
Pégau  en  Misnie,  professeur  de 
théologiekLeipsick,morteu  i6i3, 
à  4^  ans.  Ou  a  de  lui ,  en  la- 
tin ,  I.  Un  Traité  de  la  Cène» 
\ï.  Uu  De  la  divinité  de  Jésus* 
Christ,  contre  les  ariens,  lll.  DiS" 
putationes  de  Verho  Dei  seripto, 

IV.  Flagellum     melctncholicum* 

V.  Un  Commentaire  sur  Josu&\ 

IL  MTJLMANN  (Jean),  je- 
suite  allemand  ,  auteur  de  quel* 
ques  livres  polémiques ,  mourut 
en  i65i. — Jérôme  MtJLMAKN ,  son 
frère  ,  mort  en  1666  ,  a.  aussi 
publié  plusieurs  ouvrages  du 
même  genre. 


*  MULOT  (François-Valentin) , 
docteur  en  théologie  ,  bibliothé- 
caire de  Saint- Victor  ,  membre 
de  l'assemblée  législative  en 
lyga  ,  du  lycée  des  arts,  et  delà 
société  des  sciences,  lètties  et  arts 
d«  Paris ,  professeur  d«  belles* 


5o8 


MULT 


lettres  k  Ma yence ,  né  a  Paris  lé  ap 
octobre  17^  »  et  mort  dans  cette 
ville  le  9  )iim  i8o4  >  a  publié  Iqs 
ouvrages  suîvans  :  I.  Essais  dé 
sermons  prêches  à  FHôtel-  Dieu 
de  Paris  ,  Paris  ,    1781  ,  in-12. 
]I.  Traduction  des  Amours    de 
J)aphms  et  Ckloé  y  MjtJlhne  et 
Paris ,  1783  ,  in-80  et  m- 16.  III. 
Requête  des  vieux  auteurs  de  la 
hibliothèque  de  Saint- Victor  ^  à 
M.  de  Marbosufy  évêque  étAutun^ 
^n  vers  ,  un  volume  in-8«,  Paris. 
IV.  Premier  volume  de  la  Collée-^, 
tion  des  fabulistes  ,  avec  un  diS" 
cours  sur  les  Fables ,  et  la  tra- 
duction des  Fables  de  Lockman  y 
nnvol.  in-8'» ,  Paris  ,  1785.  Cette 
collection  n'a  pas  été  suivie.  V. 
Jje  Muséum  de  Florence ,  gravé 
par  David ,  avec  des  explications 
Jhançaises  y  Varls  y  1788  et  années 
postérieures ,  6  vol  in-4*.  VI.  Al- 
manach  des  Sans-culottes,  Paris, 
1794-  C^t  Almamich ,  dit  l'auteur , 
ëtoit  fait  pour  rappeler  ceux  cfui 
prenoicbt  le  nom  deSat^s-culott^s 
aux  principes  de  la  société.  Vil. 
'Vues  dun  citoyen  sur  les  sépul- 
tures ,  Paris ,  an  V  (  1797  ) ,  in-8*'. 
L'auteur  a  refondu  ces  vues  dans 
le  Mémoire  sur  la  question  Quel- 
les sont  les  cérémonies  àjaire 
pourlesjunérailles.  ?  mémoire  qui 
a  partagé  le  prix  proposé  par 
'l'institut  natioual.  VIII.  Des  irb* 
tices   bibliographiques    sur  plu- 
sieurs écrivains.    IX.   Essai  de 
poésies  légères ,    Mayence  »    an 
Vn  (  1799  ) ,  iii-80.  Uabbë  Mulot 
9)SI  encore  auteur  de  plusieurs 
Discours   et  Mémoires  pronon- 
cés ou  lus  dans  diverses  sociétés 
littéraires  de  Paris. 


MUMM 

dus.  Celui  qui  nous  reste  est  une 
espèce  de  Chronique  de  sa  patrie^' 

?ui  embrasse  aoi  ans,  depuis 
an  870  à  ii54  ;  elle  a  été  impri- 
mée pour  la  première  fois  en 
Skalholt,  in-S»  ,  i688  ,  par  Théo- 
dore Thorlacius ,  réimprimée  en 
1716  ,  in-8»,  a  Oxford  et  à  Co- 
penliague,in-4*,  1733.  Contem- 
porain de  Nestor ,  premier  his- 
torien de  Russie ,  Arius  passe 
chez  qi^elques  érudits  pour  le 
père  de  rhistoire  islandaise  » 
quoique  d'autres  donnent  ce  titre 
a  Isleif,  premier  évêque  de  cette 
île.  M.  Werlanfi'a  puhUé  en  1808  » 
à  Copenhague,  une  notice  cu- 
rieuse et  savante  sur  Arius ,  dont 
il  loue  la^candeur  et  là  véracité. 

*  MIJMELTER  (  François  )  , 
professeur  4'bistoire  dans  l'uni- 
versité de  Vienne  en  Autriche,, 
mort  en  cette  ville  en  1799,  est 
connu  par  un  bon  ouvrage  sur  les 
mérites  des  réffgns  autrichiens 
relativement  à  i empire  romain, 
et  d'un  Abrégé ,  en  allemand  9  i/e 
thistoire  de  cet  epipire. 


*  MULTISCIUS  (Arius).,  né 
en  Islande  Tan  1067 ,  mort  en 
1148,  entra  dans  le  sacerdoce  , 
cultiva  les  lettres ,  et  composa  en 


t  MUMMIUS  (  Lucios  )  ,  con^ 
sul  romain ,  sounut  toute  l'A« 
chaie,  prit  et  brûla  la  ville  de 
Corinthe ,  l'an  i^6  avaht  Jésus- 
Christ  ,  et  obtint ,  avec  l^onneur 
du  triomphe ,  le  surnom  â^Achaï- 
que.  Ses  succès  ne  l'empêchèrent 
pas  d'encourir  la  disgrâce  de  se« 
concitoyens.  Il  mourut  h,  Délos. 
Mummius  ne  s'enrichit  point  par 
se&  victoires ,  et  se  distingua  tout 
à  la  fois  par  son  désintéressement 
et  par  son  ignorance.  On  dit 
qu'ayant  envoyé  'a  Rome  des  ta- 
bleaux et  d'a^itres  ouvrages  des 
plus  anciens  et  des  plus  cOfèbres 
artistes  de  la  Grèce ,  il  menaça 
ceux  qui  les  conduisoient  d'être 
condanmés  a  les  remplacer^  s'ils 


langue   norvégienne  divers  01/- j  éprouvoient   quelque    dommage 
ftrages  dont  plusieurs  sont  per-  j  dans  le  transport.      * 


f 


[ 


MUNA 

MUMMOL  (  Ennius  ) ,  fils  dç 
Péonius ,  comte  d'Auxerre ,  ob- 
tînt ,  i'an  56 1 ,  de  Gontran  ,  roi 
dX>rléaiis  et  de  Bo^irgogne ,  l'of^ 
fîce  de  ce  comté  à  la  place  de  son 
père.  Mumraol  mérita  parla  supé- 
riorité de  ses  talens  d'élrc  créé 
patrice  dans  la  Bourgogne,  c'est- 
à-dire,  gén^alissîme  des  troupes 
de   ce  royaume  ,  et  prouva  qu'il 
étbit  digne  de  cette  place  émi- 
nente  ,  ^ar  la  défaite  des  Ldm-' 
bards  et  des  Saxons ,  qu'il  chassa 
de  la  Bourgogne  ,  après  les  avoir 
bft^tns   k    plusieurs  reprises.    Il 
Recouvra  la  Touraine  et  le  Poi- 
tou sur  CHilpéric ,  roi  deSoissons, 
qui  les  avoit  enlevés  ,  l'an  576 , 
à    Sigebcrt  II  de  ce  nom.    Ces 
deux   princes    étoient   frères   de 
Gontran.  Mummol  effaça  depuis 

Ï>ar  la  plus  noire  ingratitude, 
e  souvenir  de  ses  services.  L'an 
585  il  entréprit  de  mettre  sur 
îe  trône  ,  à  la  place  de  sonbieti- 
feiteor,  un  aîventurier  nommé 
Oombaud  ,  qui  se  disoit  le  frère 
de  Gontran  ,  et  le  fit  reconnof tre 
roi  a  B rives  en  Limousin.  Le  roi 
de  Bourgogne ,  indigné  contre  cet 
ingrat ,  assembla  proraptement 
iinè  armée,  et  vînt  1  assiéger  dans 
Comminges ,  qh  il  s'étoit  enfermé. 
Bfummol  se  défendit  avec  assez 
de  courage  pendant  quinze  jours  ; 
mais  se  voyant  a  là  veille  d'être 

£ris  y  il  livra  Gombaud ,  et  Ite 
rndeniain  !fe  fit  tuer  les  armes 
à  la  main ,  de  peur  de  tomber 
en  la  puissance  de  son  souverain , 
dont  il  redouloit  les  reproches , 
autant  qu'il  apprihendoit  le  sup- 
plice du  k  sa  perfidie. 


MUNC  509 

n^ent.  Il  peignit  avec  Raphaël  la 
galerie  mi  f^x^fcon.  OnvoitqueU 
([ues-uns  de  ses  ouvrages  âàna 
plusieurs  églises  de  Rome.  Après 
la  mort  de  son  maître ,  il  retourna 
à  Modène  ,  où  il  continua  de  tra- 
vailler jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  \9 
21  décembre  i525. 


*  MUNARï  (  Pellegrino ,  nom- 
mé aussi  AftBTtisi),  peintre  delVfo- 
dène ,  et  disciple  de  Raphaël ,  fiit 
un  de  ceux  (|iii  approcna  le  pins 
de  son  maître  dans  les -airs  de 
lête  qu'il  donna  à  ses  figures , 
dlan&  leur  pose  et  leur  arrange-^ 


MUNCER  (Thomas),    de 
Zwickau ,  dans  la  Misoie ,  Fan 
des  plus  fameux  disciples  de  Ltt-> 
ther.  Après  avoir  répanda  dans 
la  Saxe  les  erreurs  de  son  maî- 
tre ,  il   se  fit   chef  des  anabap4 
tistes  et  des  enthousiastes.    Uni 
avec  un  certain  Storck ,  il  courut 
d'église   en   église  ,  abattit    les 
images,  et  détruisit  tous  les  restes 
du  culte  catholique  que  Luther 
avoit  laissé  subsister.   Il  joignoit 
Fartifice  k  la  vio^lence.  Quand  ii 
entroit  dans   une  ville   oa  une 
]|>ourgade,  il  prenoit  l'air  d'un 
prophète ,  feignoit  des  visions  > 
et  racontoit  avec    enthousiasme 
les  secrets  que  le  Saint-Esprit  lui 
avoit  révélés.  Il  préchoit  éjg;ale- 
ment  contre  le   pape  et  contre 
Luther ,  son  premier  maître.  Ce- 
kii-ci  aVoit  introduit ,    disoit-il, 
un  relâchement  contraire  à  FË- 
vangile  ;  l'autre  avoit  accablé  les 
consciences   sous  ^uné   foule  de 

Êratiqnes ,  au  moins  inutiles» 
>ieu  Favoit  envoyé  ,  si  on  l'eu' 
croyoit,  pour  abolir  la  religion 
trop  sévère  du  pontife  romain , 
et  la  société  licencieuse  du  pa- 
triarche des  luthériens.  Muncer 
troava  une  riiultitude  de  gens 
qui  saisirent  avidement  ses  prin- 
cipes ;  il  se  retira  k  Mulhùusen  , 
où  i|  fit  créer  un  nouveau  sénat 
et  abolir  l'ancien ,  parce  qu'il 
s'élevoit  contre  ses  opinions.  Il 
ne  songea  plus  a  opposer  k  Lu- 
ther une  secte  de  contrôversistes  ; 
il  aspira  k  fonder  dans  le  sein  dé 
l'Allemagne  une  nouvelle  mo« 
narchie.    «  IMous    sommes   toud 


5i6  MUNC 

frères  ,  disott*i]  en  parlait  à  la 
populace  assemblée ,  et  nous 
n'avons  qu'un  commun  père  dans 
Adam.  D'oîi  vient  donc  cette  di/"- 
férence  de  rangs  et  de  biens  , 
que  la  tyrannie  a  introduite  en- 
tre nous  et  les  grands  du  monde? 
Pourquoi  gémirions  -  nous  dans 
la  pauvreté  ,  tandis  qu'Us  nagent 
daus  les  délices  ?  IN'avous-nous 
pas  droit  à  l'égalité  des  biens  , 
qui  ,  d^  leur  nature  ,  sont  faits 
pour  être  partagés  sans  distinc- 
tion entre  tous  les  hommes  ? 
Rendez-nous  ,  riches  du  siocle> 
avares  usurpateurs ,  rendez-nous 
les  biens  que  vous  retenez  avec 
injustice  :  ce  n'est  pas  seulement 
comme  houjines  que  nous  avons 
droit  à  une  égale  dii>tributîon  des 
avantages  de  Ja  i'ortune ,  c'est 
aussi  comme  chrétieiis.  A  la  nais- 
sance de  la  r«;ligion ,  n'a-t-on 
pas  vu  les  apôtres  n'avoir  égard 

3u'aux  besoins  de  chaque  fidèle 
ans  la  répartition  do  l'argent 
qu'on  apportoit  à  leurs  pieds  ? 
Ne  verrons-nous  jamais  renaître 
ces  temps  heureux  ?  Et  toi ,  in- 
fortuné troupeau  de  Jésus-Christ, 
gémiras-tu  toujours  dans  l'op- 
pressioQ  sous  les  puissances  ec- 
clésiastiques ?  Le  Tout -Puissant 
attend  de  tous  les  (>euples  qu'ils 
détruisent  la  tyrannie  des  magis- 
trats ,  qu'ils  redemandeul  leur 
liberté  les  armes  à  la -main,  qu'ils 
refusent  les  tributs,  et  qu'ils  met- 
tent leurs  biens  en  commun.  C'est 
à  mes  pieds  qu'on  doit  les  ap- 
porter ,  comme  on  les  entassoit 
autrefois  aux  pieds  des  apôtres. 
Oui ,  mes  frères ,  n'avoir  rien 
en  propre  ,  c'est  l'esprit  du  chris- 
tianisme à  sa  naissance  ;  et  re- 
fuser de  paver  aux  princes  les 
impôts  dont  ils  nous  accablent, 
c'est  se  tirfrde  la  servitude  dont 
Jésus-Chiist  nous  a  alîranchis.w 
(Catrou,  Histoire  des  anabap- 
tistes ;  Piuquêt ,  Dictionnaire  des 


MUNC 

hérésies.  )  Il  écrivit  aux  vîllec 
et  aux  souverains  que  la  fin  de 
l'oppression  des  peuples  et  de 
la  tyrannie  des  forts  étoit  ar- 
rivée;  aue  Dieu  lui  avort  or- 
donné u'exterminer  tous  les  tj- 
rans ,  et  d'établir  sur  les  peuple» 
des  gens  de  bien.  Par  ses  lettres^ 
et  par  ses  apôtres ,  il  se  vit  biea- 
tôt  a  la  tête  de  quarante  mille 
hoipmes.  Les  cruautés  exercées 
en  France  et  en  Angleterre  par  les 
communes  se  renouvelèrent  en 
Allemagne ,  et  furent  plus  vio- 
lentes encore.  Ces  hordes  de  bê- 
tes féroces,  en  préchant  l'égalité, 
la  réforme  ,  ravagèrent  tout 
sur  leur  passage.  Le  landgrave 
de.  Hesse  et  plusieurs  seigneurs 
levèrent  des  troupes  et  attaquè- 
rent Muncer.  Cet  imposteur  ha- 
riingua  ses  enthousiastes  ,  et  leur 
promit  une  entière  victoire.  «Tout 
doit  céder,  dit-il,  au  camman* 
dément  de  TËternel ,  qui  m'a  mis 
à  votre  tête.  En  vain  l'artillerie 
de  l'ennemi  tonnera  contre  nous , 
je  recevrai  tous  les  boulets  dans 
la  manche  de  ma  robe  ^  et  seule: 
elle  sera  un  rempart  impénétra- 
ble à  l'ennemi.  »  xilalgré  ces  pro-« 
messes  ,  son  'armée  fut  défaite  » 
et  plus  de  sept  mille  anabaptistes 
périrent  dans  cetttî  déroute.  Mnn- 
cer  fut  obligé  de  prendre  la  fnite^ 
11  se  retira  à  Franchusen,  où  1q 
valet  d'un  oflicier ,  ayant  saisi  sa 
bourse  ,  y  trouva  une  lettre  qui 
découvroit  cet  imposteur.  On  le 
traduisit  à  Mulhausen  y  oh  il  pé- 
rit sur  l'échafaud  en  i5'2Ô.  Lsk 
mort  de  ce  misérable  n'anéantit 
pas  ranabaptisme  en  Allemagne.  - 
Il  s'y  entretint  et  même  s*y  ac-^ 
crut  ;  mais  il  ne  formoit  plus  ait 
parti  redoutable.  Ijes  anabaptis- 
tes étoient  également  odieux  aux 
catholiques  et  aux  protestant, 
et ,  dès  qu'on  en  prenoit  quel- 
qu'un. ,  il  éiuit  puni  comme  an 
vofeur   de  g^rang  chemin*  Mai« 


■  MUNG 

ifuelques  supplices  qu'on  învenfftt 
pour  inspirer  de  la  terreur  aux 
esprits ,  le  nombre  des  fanatiques 
croissoit.  De  temps  en  temps  il 
5'élevoit  parmi  les  anabaptistes 
des  chefs  qui  leur  promettoient 
des  temps  plus  heureux  :  tels  fu- 
rent Uoiînann  ,  Tripnaker  ,  etc. 
Après  eux  parut  Mathison ,  ou 
Jean-Matthieu ,  boulanger  d'Har- 
lem ,  qui  envoya  dix  apôtres  en 
Frise ,  à  Munster ,  etc.  La  reli- 

fion  réformée  s'étoit  établie  à 
lunster,  et  les  anabaptistes  y 
avoient  fait  des  prosélytes ,  qui 
reçurent  les  nouveaux  apôttes. 
Tout  le  corps  des  anabaptistes  s'as- 
semb}a,lanuît,  el  reçut  de  TeUvojé 
de  Mathison  Tesprit  apostolique 
qu'il  attendoit.  Les  anabaptistes 
se  tinrent  cachés  jusqu'à  ce  que 
leur  nombre  fût  considérablement 
augmenté  ;  alors  ils  coururent 
par  le  pays  ,  criant  :  «  Bepentez- 
vous  ,  faites  pénitence ,  et  soyez 
baptisés,  afin  que  la  colère  de 
Dieu  ne  tombe  pas  sur  vous,  u  Ils 
envoyèrent  secrètement  des  let- 
tres adressées  à  leurs  adliérens. 
Ces  lettres  portoient  «  qu'un 
prophète  envoyé  de  Dieu  étoit 
arrivé  k  Munster  ;  qu'il  prédisoit 
des  événemens  merveilleux ,  et 
qu'il  instruisoit  les  hommes  des 
moyens  d'obtenir  le  salut.  »  Un 
nombre  prodigieux  d'anabaptis- 
tes se  rendit  a  Munster  ;  alors 
les  anabaptistes  de  cette  ville 
coururent  dans  les  rues ,  criant  : 
•t  Retirez- vous ,  méchans,  si  vous 
voulez  éviter  une  entière  destruc- 
tion ;  car  on  cassera  1^  tête  à  tous 
ceux  qui  refuseront  de  se  faire 
rebaptiser.  »  Le  clergé  et  les 
bourgeois  abandonnèrent  la  ville  ; 
les  anabap liantes  pillèrent  les  égli- 
■es  et  les  maisons  abandonnées , 
et  brûlèrent  tous  les  livres  ,  ex- 
cepté la  Bible.  Peu  de  temps 
Après  la  ville  fut  assiégée  par 
févêqoe  de  Munster  9  et  Mathison 


MUND  5it 

fut  tué  dans  une  sortie.  (  Voyez 
la  suite  dans  l'article  de  Jeait 
de  Leyde.  ) 

fMUNCKER  (Thomas), savant» 
littérateur  allemand  du  17*  siè- 
cle ,  occupa  différentes  chaires  i 
et  donna  plusieurs  ouvraees  de. 
belles-lettres.  Le  principal  et  le 
plus  estimé  -est  son  édition  des 
Mjrtho^raphi  laUni  ,  scilicel  , 
C  JuUus  Ffyginus  et  alii ,  avec 
de  bons  commentaires  ,  Ams- 
terdam, i68r ,  «2  vol.  in-8r»,  réim- 
primés à  Leyde  en  174^  ,  a  tom. 
in-4®  >  par  les  soins  dWugustin 
Van  Staveren,  qui  ajouta  beau-* 
coup  de  notes  au  travail  de 
Muncker.  Ses  Notes  sur  Hygin , 
cum  notis  variorum  ,  Ham-- 
bourg  ,  1674  >  in-8» ,  sont  plei^i 
nés  a  érudition. 

♦  MUNDANELLA  (  Louis  ;, 
médecin ,  né  k  Bresse ,  fions*- 
soit  en  Italie  vers  l'an  i54o.  Di- 
recteur du  jardin  des  plantes  à 
Padoue  ,  il  s'y  distingua  par  ses 
lumières  en  botanique  ,  et  em- 
ploya tout  ce  qu'il  avoit  d'élo-* 
quencc  et  d'érudition  powr  con- 
vaincre ses  contemporains  de  la. 
supériorité  des  médecins  grecs* 
sur  les  arabes ,  dans  lés  écrit* 
qu'ils  ont  réciproquement  pu- 
bliés. On  ti'ouve  niinportantes, 
observations  à  l'appui  des  Trai- 
tés mis  au  jour  par  ce  modecia  , 
I.  Epistoîce.  médicinales  \mri€i'^ 
mm  quœstionum  et  locorum  Ga^ 
leni  di/Jicllinrum  exposUionetrt 
continentes,  jinnotationes  inj4n^ 
tonii  Musœ  Brassavolœ  simpU^ 
cium  medicamentorum  examen  , 
Basîléa»,  i538,in-8»,  i543>  i5i>6y 
în-4'  ;  Tiguri ,  i54o  ,  in-B*  i.  V^o- 
netiis  ,  i545  ;  Lngduni ,  1.Ô57, 
in-folio .  11.  Dialogi  mfdicinahs 
dècem  ,  Tiguri  ,  i55i  ,  ia-4**« 
IlL  Theatrum  GaletU  ,  hoc  est , 
universœ  medlcinœ  à.  Quletio  dij*^ 


5.12  MÇND        *  MUN-]J 

*  t^rium  f  B^sflese ,   i538 ,  in-S"  ,|   et  vous  n'avez  ^ue  ce  mojejpi  : 
154S,  i556,  in-4®  ;  Tiguri,  .i54o,i 
in-S"  ;  Venetiis  ,  i545  ;  Lùgd uni , 


^57  ,  in-iblio  ;  -Calomae,  i^y  , 
in-lolio.  ly.  Eplslolfi  €ui  Ja$e-: 
phwn  Faldamum ,  aua  tractatur 
œtœstio ,  utrùm  in  Uenis  qffèçti' 
ous  seconda  sit  vena  quœ  ad 
a^nularem  digitum.  sinisUw  ma- 
mis  y  P^tavii ,  1567  ,  in-S».' 

..MUNDINUS,   célèbre  anato- 
miste ,  un  des   premiers  qui  ait, 
tenté   de    perfectionner  Tanatp-, 
Vfiie  ;  mais  dont  les  efforts  furent' 
feibleSy  na(|uit  à   Florence  ,  et 
BU)urut  à  Bologne  en  Italie,  Tan, 
i3i8.  Mundiaus  donna  un  Corps 
aVànatomie ,  iinprimé  à  Bologne  en 
x483,  -et  à  Paris  en  1476  5  in-fol.j 
Lyoril,  iSag ,  in-S»  ;  et  a  Maipnr^;^ 
en  i54i  ,  in-4<».  (  Voyez  Cabpi  , 
n*"  L  }  Comiyie  il  disséquoit  lui- 
même  ,  on  y  rencontre  quelques, 
observations  .nouvelles  et ,  quel- 
ques découvertes  qui  lui  appar-. 
lienoient ,  particulièrement  sur  la; 
matrice.  Cet  oqvrage  ressuscita  , 
pour  ainsi  dire j  Tétude  de  l'a-! 
natomie.  On  s'y  livra  tellement, 
jusqu'au  rétablissement  des  let- 
tres, que  les  statuts  de  Tuniver-. 
«ité  de  I^doue  ne  permettoieut. 
pas  de  faire  d'autres  leçons  dans, 
i^  écoles  de  méjccine.  | 


mais  vous  ne  pouvez  pas  ^irç 
taire  la  reconnoissance  4^  tout 
l'empire  pour  ces  yertue^x  mi- 
nistres ;  elles  débri.5  mêmes  de^s. 
mpnumens  qu'ils  ont  élevés  ,  et 
que  vous  détruisez  ,  parleront  » 
malgré  vous  ,'  de  leur  gloire-  » 
Haroun  ,  touché  de  ces  parple^.., 
lui  fît  donner  une  .  assiette  d'pr. 
Mundir ,  ep  la  recevant ,  s'écria  : 
ff  Voici  encore  un  bienfait  de& 
Barmécides  !  » 


fMTJWCH  (Burcbard-Chris-. 
tophe,  comte  de)  ,  céjèbrç  gé- 
néral des  armées  riisjKs ,  secpiifX 
fils  d'un  simple  gentilhomme , 
retiré  du  service  de  Panemarck  ^ 
et  qui  oocupoit  en  IJoUande  Ifi 
plape  d'inspecteur  des  digi;es  , 
naquit  le  .9  mai  i683,  dans  une. 
pe^te  terre  voisine  d'Qldeai- 
bourff.  La  vue  continuelle  de  ces 
grands  ouvrages  de  l'art  ^  sx  né- 
cessaires dans  un  pays,  qu'il  pro« 
t^ent  eontre  les  inondations  du 
Weser  et  de  la  mer  du  NowJ , 
rendit  au  jeune  Mu;uich  les  prin-. 
qipes  de  rârciiitecttii:e  hydrauïi- 

'  que  t^ès-familiers.  II  suivoit  son 

;père  4afl>s  ses  opérations ,  et  il 
étudia  sous  lui   les    mathémati-^ 

I  ques ,  le  dessin  et  la  levée  des 

:  plains-   A  seize  ans    il  >int    en  ' 
France.,  x)u  l'idçe  qu^on   ayoit. 
déjà   conçue   î^e    ses  talen^  lui 

-fit  offrir  .une.  nlaçe  d'ipjjéniepr 
d^ins.  Farmi^e  d  Alsace  ,  comman- 

*  dée  par  le  maréchal  de  Villçroj. 

Û.se  rendit  a  Strasbourg  pç>ur  ep. 


*  MXJ3VDIR.   Ce  nom  mérite 
d  être .  transmis  honorablement  à, 
la  postérité  pour  les  deux  traits 
aqîvans  de  courage  et  de  rccon^ 
Boissance.  Hiaroun  al  Rascbid , 
l'implacable  ennemi  et  ie  des-^ 
tracteur  de|p  BarnȎci^}es  ,  pousjia. 
la  démence  jusqu'^  défenclre  q^e,    moier  aaps  jia^  qu^rt 
Ton  parlât  deux.  Le  musulman    lut  point  servir, c.ontre  son  seuve- 
lyiunair  osa. braver  cette  loi  \  etîit    rain  ,  et  il  retourna  ds^ns  >5a  pa- 
pnhliquemeTit  leur  éloge.  Le  ça^J  trie.  Blc^^pt  après,  il.  suivit  -eu, 
lifç  l'envoya  chercher,  et  te  me^^    Italie  Je.  prince  léu|fène  ,  et  ap- 
paça  «lu  supplice*  «  Vous^  pou-*  prit  spus  ce  ^}^çi^i^v  célèbre   k  ' 
t^^  lui  répandit  Muodir  »  4x^0/  ren^^M^  df^s.viGtpircus^  fil^saé  çl 


MUNI 


MUNI 


Si5 


fait  prî^ozmîer  k  la  bataille  de  I  l'art.    Quelques  jouni   ayant  3» 


t)enàra  ,  on  le  conduisît  k  Paris  , 


tra,  au  service  d'Auguste  ,  roi  de 
Pologne ,  qui  di^utoit  la  Pologne 
k  Stanislas ,  et  dont  il  obtint  la 
place  de  major-général  des  trou- 
pes saxonnes,  et  le  commande- 
ment des  gardes  de  la  Oouronue. 
Tracassé  par  l"^envie  ,  par  Tévê- 
i|ue  de  ï^lo^k ,  parle  comte  de 
flémin|; ,  favori  du  roi  ,  il  quitta 
la  Pologne  a  Page  de  trente-sept 
ans  ,  et  vint  en  jRussie  au  com- 
mencement de  1721.  Accueilli 
par  Pierre  I*'  ,  qui  recherchpit 
avec  empressement  tous  les  étran- 

fers  dont  les  talens  pouvoient  lui 
evenir  utiles^  il  en  fut  consulté 
sur  les  travaux  du  port  de  Crons- 
tad  et  de  la  forteresse  de  Biga. 
Le  CQ^rs  de  la  Neva  ,  sortant  du 
lac  Ladoga  pour  se  jeter  dans  la 
Baltique  ,  étoit  ptçiTonipii  par 
Une  qataraCjte*  ;  Munich  fit  lever 
eet  ph$tR(Ae  par  une  écluse,,  pour 
faire  de   Pétersî>purg    le  princi- 

rl  csatrepôtdu  con^mercerussei 
fallpit  en  faciliter  les  trans-* 
Î>prts  pîir  la  Neva  ,  et  trouver 
es  mojens  d'y  amener,  les  mar*, 
çhan^ises  des  bords  de  la  mer 
Caspienne ,  telles  que  les  grains , 
le  sel  ,  les  bois  de  çonstruc*- 
îion  ,  les  étôjŒes  et  l^s  produc- 
tions de  la  Per^e  :  l'ouverture 
du  canal  de  Ladoga  ,  joignant 
le  fleuve  Wolochow  a  la  Néva^ 
èârpit  ces  moyens  ;  Ijb  çza^r 
Pierre  fayoit  tentée  en  17 19  ,  et 
voitura  Im'  -  même  la  première 
brouette  de  terre  k  f  endroit  où 
fci  di|;ue  devoit  s'élever,  Grégoire 
Plsarew  ayoit  été  cîiargé  des  tra- 
vaux ,  mais  entre  $es  mains  ils 
^toient  restés  infructueux.  ]VIu- 
nich  reçut  ordre  de  les  suivre  j 
dès-lors  ils  avancèrent  et  prirent 
une  direction  utile  et  justement 
'\ç   d'après   les   règles  iie 


mort ,  on  demandoit  k  Pierre  I*' 


oh   il  '  éprouva    le  traitement  le  j  des  nouvelles  de  sa  3anté ,  il  fér 
plus  doux.  En  17 16,  Munich  en-    pondit  :   «c  II  me  semble  que  lei 


travaux  de  Munich  me    guéris- 
sent. »  Sous  Catherine  ils  furent 
continués  ;    enfii>  ,   le    12    juin 
1728  ,    la  navigation   du    cani^l 
fiit    pour  la  première  fpis  ou- 
verte sous  le  règne  de  Pierre  ÏI. 
Ce  prince  récompensa  Mui^ch  y 
en  lui  donnant  le  titre  de  comte 
et  le   gouvernement  de  Péters- 
bourg  ,  de  Pingrie  et  de  la  Ern- 
lande.  L'impératrice  Anne  Iwa- 
nowa  lui   succéda  ,  et  en   ijS^ 
Munich  eut  le  plaisir  de  la  con- 
duire avec   toute  sa   cour   d'u^i 
bout  du  canal  k  l'autre ,  et  de  lui 
faire  parcourir  les  trente  -  deux 
écluses.   Quatre-vingts  barque* 
entouroiènt  Je  magnifique  yacht 
de  la  souveraine,  et  ce  voyage 
eut  l'air  d'un  triomphe  pour  l'au- 
teur de  l'enfreprisej  et  assura  sa  fa- 
veur. Elle  diminua  buelque  teinps 
après  parle  crédit  du  comte  ^d'Os- 
termann  ,  qui  lui  devoit  son  ^é- 
vation  ,  et  Munich  se  vit  forcé  de 
quitter  Ja  cour  avec  la  mis^on 
spécieuse  d'aller  prendre  la  ville 
de   DantzicK,  où    s'ëtoit  refujg;ié 
Stanislas,  rpi  de  Pologne.   lK>a 
succès  fut  prompt  et  cpmplet.: 
malgré  .un    renfort  de   troupe^ 
françaises  nouvellenient  arrivé  y 
la  place  fut  obligée  de  capituler, 
Munich  se  rendit  ensuite  k  Var- 
sovie ,  où  tout  plia  devant  lùi« 
Daps  cette  ville  ,  il  reçut  l'ordre 
de  se  rendre  dans  l'tJkraine ,  pour 
y  arrêter  la  révojte  dç^  Tartarés 
qui  s!étoient  enipai'és  du.Cub<an'y 
et  l'invasion  des  "Turiçs   sur  lés 
terres  de  la  Kijf^s^ié.   Des  quatre 
camppgnes  faites  par  ce  général 
contre  les  Ottomans  ,  il  n*en  est 
aucune  oî^  il  ne  se  signalât  par  une 
gr;ande  prudence  unie  à    beau- 
coup d*intrépi4ilé ,   et  par   des 
exploits  eitjcaoïrdiuaire^*   Après 


5i4  MUNI 

avoir  établi  l'égalltë  de  solde  par- 
mi les  soldats  ,  et  les  avoir  assu> 
jettis  à  la  plus  exacte  discipline  , 
il  entra  en  marche  en  ijSô  ;  il 
força  les  lignes  de  Pi  écope ,  re- 
gardées comme  imprenables  ,  et 
Bordées  de  tours  et  de  cent  mille 
Tartares.  Apres  ce  triomphe ,  le 
général  turc  ,  devenu  son  prison- 
nier ,  lui  dit  o  qu'il  étoit  surpris 
que  les  troupes  russes  eussent  pu 
escalader  ces  lignes ,  jjuisqu'il 
s'apercevoit  qu'elles  n*avoient  pas 
des  ailes.  »  La  Crimée  fut  bientôt 
soumise,  et  cette  conquête  répan- 
dit parmi  les  Turcs  la  terreur  des 
armes  russes.  En  ij^y  la  ville 
d'OczalcofF  fut  prise  d'assaut  le 
troisième  jour  du  siège  ,  malgré 
une  artillerie  l'oudrojante,  la  plus 
forte  garnison  ,  et  l'explosion  du 
magasin  à  poudre.  Ce  succès  ou- 
Trit  à  la  nussie  l'embouchure  et 
la  navigation  du  Niéper.  L'année 
suivante ,  l'armée  ne  pouvant  exis- 
ter dans  un  pays  dévasté  ,  se  re- 
tira dans  rutraine  :  elle  auroil 
été  complètement  détruite  dans 
cette  retraite  sans  les  soins  et  la 
vigilance  de  son  général.  La  cam- 

Ï)agne  de  inZg  fut  la  dernière  et 
a  plus  glorieuse  :  Mupich  passa 
le  Daiester  ,  et  par  la  victoire  de 
Stav\rutshane  ,  suivie  de  la  perte 
de  Choczim  ,  il  conquit  la  paix  , 
qui  fut  signée  immédiatement 
après  k  Jassv»  On  peut  lire 
tous  les  détails  des  laits  mili; 
taires  de  cette  guerre  ,  dans  l'his- 
toire publiée  par  M.  de  Kéralio, 
tn  1^86  ,2  vol.  in-4'*.  Après  sa 
victoire  ,  Munich  ,  surnommé  par 
le  roi  de  Prusse  l'Eugène  du  No  ni  y 
ne  recueîTlit  pas  la  récompense 
qu'il  mcritoit.  L'Ukraine  ,  dont  il 
désiroit  le  gouvernement  ,  fut 
donné  au  favori  Biren  son  ien- 
nemi.  Bientôt  après,  celui-ci ,  de- 
venu régent  sous  la  minorité  d'I- 
wan  m,  fut  arrêté  dan^  le  mou- 
vement d*uue  révolution  qui  le 


lilUNI  . 

rçjégua  en  Sibérie,  et  plaça  sut 
le  trône  la  princesse  Anne ,  nièce 
de  l'empereur.  Cette  dernière 
céda  bientôt  sa  place  a  Elizabeth, 
à  qui  Munich  devint  odieux.  Av- 
rêtg^ comme  contraire  au  nouveau 
gouvernement  ,  traduit  devant 
une  commission  militaire^  on 
l'accusa  d'avoir  fait  périr  trop  de 
soldats  ,  en  remportant  des  vic- 
toires. Munich  ,  impatienté  des 
questions  absurdes  de  ses  juges  , 
leur  dit  :  «  Dressez  vous-même» 
mes  réponses  et  je  les  signerai.  » 
Il  fut  condamné  et  conduit^e  17 
janvier  iy/^2  ,  sur  la  place  du 
Sénat  avec  Ostermann  pour  y 
perdre  la  vie.  Vêtu  de  gris ,  en- 
veloppé d'un  manteau  rouge ,  il 
montra  l'intrépidité  qui  Tavoit 
dih'^'gué  dans  les  combats.  Il  sa- 
lua ïes  officiers  et  les  soldats  qu'il 
avoit  menés  a  la  victoire ,  et  donna 
une  bourse  pleine  d'or  k  ceux  qui 
l'avoient  gardé.  Ostermann  monta 
le  premier  sur  l'échafaud  ,  et 
avoit  déjà  posé  sa  tête  sur  le  bil- 
lot ,  lorsqu'on  lui  annonça  sa 
^race.  Munich  entendit  son  arrêt 
qui  lecondamnoitk  être  écartelé; 
mais  on  lui  déclara  que  sa  peine 
venoit  d'être  commuée  dans  un 
bannissement  perpétuel  en  Sibé- 
rie. Ses  biens  furent  confisques  , 
son  fils  exilé  delà  cour.  L'épouse 
de  Municli  voulut  être  sa  com- 
pagne fidèle  dans  son  exil.  Il 
alla  remplacer  Biren  dans  la  pro- 
precabanequ'occupoitce  dernier, 
et  dont  Munich  avoit  tracé  lui- 
même  le  plan  pour  son  ennemi. 
Celui-ci  ,au  contraire,  éprouvoit 
une  amélioration  dans  son  sort  ; 
on  lui  avoit  permis  de  quitter  la 
Sibérie  pour  venir  résider  à  Ja- 
roslaw  ;  les  deux  bannis  se  ren- 
contrèrent dans  le  fauboug  de 
Cazan  ;  ils  se  reconnurent ,  se  sa- 
luèrent ;  mais  ne  se  dirent  pas 
im  seul  mot.  Une  cabane  ,  un 
petit  jardin  très-aride  ^  devinrtut 


,MUNl 

toute  la  fortune  du  vainqueur  des 
Turcs  €t  du  sauveur  de  la  Russie. 
La  religion  vint  le  consoler  ;  il 
eoaiposa  des  Cantiques  spirituels 
et  des  Pensées  morales  et  pieuses. 
Lia  il  gagna  long-temps  de  quoi 
subsister,  en  donnant  des  leçons  de 
mathématiques,  et  en  vendant  le 
lait  de  quelques  vaches  qu'il  s'é- 
toit procurées.  Au  bout  de  Qoans, 
la  mort  d'j'llizabeth  et  lavéne- 
ment  de  Pierre  111  au  trône  lui 
rendirent  la  liberté.  11  faisoit  sa 
prière  du  matin  lorsqu'un  courrier 
lui  en  apporta  la  nouvelle  ,  il  la 
recommença  avec  sa  femme  pour 
rendre  grâce  à  Dieu  de  leur  déli- 
vrance. Son  retour  à  Pelersbourg 
fut  un  triomphe  :  les  généraux , 
les  oFliciers  qui  avoieut  servi  sous 
%es  ordres  accoururent  sur  son 
passage  pour  féliciter  leur  ancien 
général ,  âgé'  de  Sa  ans  ,  et  ver* 
soiept  des  larmes  de  joie.  On  vit 
l'un  de  ses  fils  ,  et  trente-deux 
petits-fils  ou  arrière- petits-fils  y 
aller  à  sa  rencontre  hors  de  la  ca- 

Ï vitale.  Le  vieillard  parut  devant 
'empereur  au  milieu  de  sa  nom- 
breuse famille  ,  et  couvert  de  la 
même  peau  de  mouton  qui  lui 
servoit  de  vêtement  dans  les  dé- 
jserts  de  la  Sibérie  :  rien  n'avoit 
ébranlé  sa  vigueur  ni  son  cou- 
rage. Catherine  II  ,  lui  donna  le 
gouvernement  de  TEsthonieet  de 
la  Livouie  ,  en  gisant  :  «  Munich 
est  l'un  des  pères  de  Tempire 
russe  ,  s'il  n'est  pas  un  de  ses 
enfaus.  »  Elle  le  nomma  juge  du 
camp  du  magnifique  carrousel 
ëu'elle  donna  V  Pétersbourg  en 
1766*  Le  vieux  féld*niaréchal 
l'entretenoit  sans  cesse  du  projet 
de  chasser  les  Turcs  de  l'Europe , 
et  de  rétablir  l'empire  d'orient, 
lorsqu'il  mOurut  le  16  octobre 
l'jQ'j  ,  avec  la  réputation  de  l'un 
^s  nlns  grands  généraux  de  son 
siècle.  On  lui  doit  quelques  écrits ^ 
tels  qu'un  Système  de  fortifica- 


MUNI 


5i5 


tîons  ,  un  Plan  pour  pcrfec- 
tionuer  les  digues  du  comté  d'Ol- 
dembôurg,  qu'il  adressa  au  roi  de 
Danemarck ,  et  une  Ebauche  sur 
la  forme  du  gouvernement  de 
l'empire  russe.  Ce  dernier  ou- 
vrage ,  en  français ,  fut  imprimé  à 

Copenhague  en  1774»  «Munich, dit 
M,  d'Halem,  l'un  de  ses  historiens , 
étoit  grancj  et  de  belle  taille  ;  ses 
jeux  et  toute  sa  ph\  sionoiaie  an-^ 
nonçoierit  l'intrépidité  ,  la  fer- 
meté, la  pénétration,  le  discer- 
nement le  plus  prompt  et  le  plus 
sûr.  Il  étoit  presque  toujours  sé- 
rieux ;  sa  présence  et  le  son  de  sa 
voix  imprimoient  une  sorte  de 
crainte  respectueuse  que  son  affa- 
bililéne  pouvoit  dissiper  entière- 
ment. L'armée  l'adoroit,  il  en  exi- 
geoit  la  plus  grande  exactitude 
uans  le  service,  et  il  en  uvoit  le 
droit,  puisque  personne  ne  Téga- 
loit  en  activitjé.  11  ne  pretioit  que 
quelques  heures  de  repos ,  et  dans 
tout  le  cours  de  ses  campagnes 
on  ne  l'a  réseillé  qu'une  seule 
fois.  Il  dictoit  ses  ordres  avec  la 
plus  grande  facilité  et  fatiguoit 
plusieurs  secrétaires.  L'ambition 
fut  sa  passion  doiuinaiite;  elle  lut 
donna  cette  rare  persévérance 
qu'il  porta  dans  ses  entreprises 
sitôt  qu'il  aperçut  la  possibilité 

de   Texécution A.ussi     long-* 

temps  que  le  croissant  fuira  de- 
vant l'aigle  russe ,  aussi  long- 
temps qu'une  barque  flottera  sur 
le  canal  de  Ladoga  ,  la  gloire 
de  Munich  sera  florissante.  » 
Cette  vie  ,  écrite  en  allemand,  et 
publiée  à  Oldembourg  en  i8o3  , 
a  été  traduite  en  frauçais  ,  et  pu- 
bliée à  Paris  en  un  volume.  Ou 
en  connoît  d'autres  par  Kempel 
et  Manstein  ,  aides  de  camp  de  ce 
général. 

I.  MUNIER  (  Jean  ) ,  historien 
bourguignon  ,  a  publié  des  Re-^ 
cherches  et  àts  Mémoires  pour 


hf 


MÙNR 


servir  a  l^istoire  de  y^ncicppe 
ville  d'Antun ,  16.60,  ip-4"«  Cet 
pixvrkge  est  rare  et  érudît.  Mai3  9 
malgré  sa  rareté, et  ^on  érudition , 
il  ne  peut  ^ère  servir  que  de 
ire.nseignemen3. 

*II.  MUNIER  (  Jean-Aîcîde) , 
appelé  par  M.  Portai  médecin- 
|)liilosopo,ede  Lorraine,  etcitoyen 
de.  Gênes  ,  flqrissoit  ver^  le  mi- 
lieu du  i$*  siècle  :  il  a  laissé 
sur  les  vaisseaux  lactés  et  lyni- 
phatii^uçs  un^  ouvrage  intitulé 
I?e  venis  t^m  lacteis  quàm  fyni- 
pkaticis  novîssimè  repertis  syl- 
toge  anutomica ,  Genuae  ,'  1648 , 
1054  9  in-S».  On  prétend  que  cet 
ouvrage  né  peut  ^tre  qu'une  com- 
pilation ,  puisique  l'autei^r  con- 
vient qu*il  n'a  jamais  vu  ces  vais- 
siça^ax  ,  faute  d'avoir  un.'^nato- 
iniste  qui  pût  lui  en  faire  la  dé-  . 
inonstration. 

tîWram^Ç'KS  (Jean),  né  & 
lltreclit,  d'un  apotbicaire  le  i6 
Octobre  1 652 ,  prpfessenr  dïs^ngué 
â^anatoipie  ,  oe  médecine  et  «de 
botanique,  en  1680,  dans  sa  pa- 
trie ,  inourut,  le  10  juia  171^1  , 
après  avoir  publié  plusieurs  ou- 
vrages ,  ^ntre  autres  ,î.  j)isseria- 
tip  de  urinis  earumdemque  ins- 
fectiQne ,  Utrec&t ,  1 674  »  i^i'  1 2.  > 
î.683;^  in-^°.  Si  on  en  croit  Gaspar 
^urn^ann ,  dans  son  Trajectum 
entdîturn. ,  ce  médecin  a  tiré  la 
ïnatïere  de  cette  dissertation  d'un 
livre  écnt  en  français.,  que  peu|b- 
{tre.il  n'a  fait  que  traduire  ;  ç!est 
au  moins  ce  qu^on  lui  reproche 
dans  un  libelle  intitulé  Vroman" 
tiçus  çastratus.  lî.  Qratio  <(tf 
pr€estai}tia  rei  h^rbaricç ,  Utr^cnt 
167^  ,  în- j*.  Il  prononça  ce  dis- 
cours ,  lorsqu^il  prit  possession  de 
la  chaire  extraordinaire  de  méde- 
qipis..,  J$U  Oi^ctfip  hMtuguralis  de 
ufiiUafe  aJfotprniilP  et  jînç  ,  ijÇÇSo, 
fc"4**Ç>jitp|y:  ce  discours  qWii 


MUflfO 

Otvvrît  ses  premières  Ijaçpus  d'ana- 
tomie ,  le  î^o  novembre  1Ç77.  ïV« 
Chirtir^ia  ttd  praxim  hoaiemam 
adomata  ,  Genève  ,  1715  ,  in-4*i 
traduite  en  flamand  et  en  aîle- 
maud ,  quoique  ce  ne  soit  à\;i'uii6 
compilation.  V.  O ratio  de  discor- 
de.kominum  concoràïd  y  tftrecbt, 
1693  ,  in-4**  ,fl  la  pfononça  en 
sortant  de  son  second  rectqpat 
en  i6q4.  VT.  De  re  anatomicif  y 
Utrecht ,  1697  '  ^^^"4°*  C'est  un 
extrait,  bien  écrit,  de  ce  qu'on 
avpït  publié  de  mieux  sur  ï'ana- 
ton(iie.^  VII.  Oràûo  de  morte  , 
Ûtrecht,  1710 ,  in-4**.  Ce  discours 
fut  prononcé  lorsque  recteur  pour* 
la  troisième  fois  ,  il  se  dépouilla 
de  cette  dignité  pour  la  dernière 
fois»  Munniçks  a  travaillé  k  la 
quatrième  et  à  la  cînquièipie  par- 
tie de  Yffqrtfis  Maldbaricus  , 
1 683-1 685  ,  în-folio» 

■  I 
*  MUNOi  \  Antoine  ) ,  ,né  en 
iniSk  Mu^eros ,  villalge  grès. de 
yalei|ice ,  étudia  dans  runiversité 
delà  capitale,  toujours  supérieur 
aux  jeune^  geps  de  son  âge ,  il 
étoit  le  modèle  et  très-souvent  le 
directeur  dans  les  belles-leUres  ^ 
la  philosophie  et  la  théologie.  Ce 
fui  lui  qui  renversa  Tidole  péripa- 
téticienne ,  en  lui  substituant  le 
bon.  goût  ,  les  découvertes  àes 
modernes  ,  une  Ipgi^jue  saine  ^ 
ime  physique  vraie  ,  enfin  i^ne 
méthode  sûre  pour  faire  dés..pr6- 

f*cs  r^ides  dans  les  sciences, 
gé  de  *x%  ans ,  il  coinpôsa  les 
Préfaces  de  la  rhétorique  du  P. 
Luis  de  Granada  ,  et  dé  la  Logi- 
que de  Vemei ,  dans  lesquelles  il 
4epïoja  une  vaste  érudition.  Ap-» 
pelé  ensuite  par  le  gouyemenxent, 
à  ia  place  de  cosmographe  majeur 
àes  Içides,  il  étendit  ses  connois- 
san4;es  aux  branches  de  son  ein« 
ploi  ,  qu'il  remplit  avec  distinor» 
lion  ,  jusqu>u  montent  oui  le  jmi-' 
ni^trie  Galvez  lui  doDna  U  conji-^. 


MtNS 

mission  défaire  V histoire  d^ Amé- 
rique. Pour  rexécuiér,  y  visita 
pendant  cinq  années  les  sources 
des  archives  de  Siraancas ,  de  Së- 
viUe~ ,  Cadix  ,  Lisbonne  ,  etc.  ; 
s^ urées  inconnues  et  même  dé- 
fèirdùes  aux  autres' qui  Favoieni 
précédé  dans  la  même  carrière. 
Le  fruit  de  son  infatigable  zélé  lu- 
rent i3o  vol.  àé  pièces  incoimues, 
de  Lettres  originales  de  Colomb , 
Fisarro,  Ximéoès  ,  des  ouvragés 
précieux  sur  l'Amérique ,  et  son 
Histoire  naturelle  et  politique , 
çtc.  etc.  Sur  des  fondemens  si 
solides  ,  il  commença  son  édifice 
Orécieux  dont  le  premier  vo- 
lume a  paru.  Il  a  laissé  com- 
plets les  deux  premiers  livrés  du 
deuxième  volume ,  et  le  troisième 
Bvre  presque  fini,  auquel  il  tra- 
vailla encore  lé  jour  qui  précéda 
sa  mort,  arrivée  le igibillét  1799. 
t.  De  rectù  philosopiiiœ  reçehtis 
in  iheoîo^îdusu  dissertation  Va- 
lence ,  1767-  IL  -0^  "scrîptorum 
serUilium  lectiohe  ,  eï  projana- 
rum  discipUnarùm  studiis  ad 
ckristianœ pietntis^  horniam  èxi- 
gendi§ ,  Vafencè ,  17^8.  III.  /«*- 
tiiutiones  pkUdsophicagy  Valence ^ 
1768.  IV.  Traite  sur  la  philoso- 
phie étAristote^  et  jugement  sur 
^es  sectateurs.  Valence,  176Ô.  . 

t  î.  MtJNSÏER  (  Sébastieh  ) , 
,.  né  à  lageOieim  en  1489 »  se  fit 
cordèlier  ;  mais  avant  adopté  les 
opinions  de  Luther  ,  il  quitta 
Fnabit  religieux  ponr  prendre 
iJÉiîéijsmme.Il  se  retira  k  Heîdel- 
berg ,  puis  k  Ëâlè ,  où  il  professa. 
Il  ^e  rendit  si  habile  dans  k  géo- 
|;rapbie,4ians  les  mathématiques^, 
et  dans  l'hébreu ,  qu^on  lè  sur- 
is^mma  VÉsdras  et  le  Strabon  de 
>,  TAltemagne.  Il  mourut  de  la 
peste  kBâle,  le  a5  mai  iHi. ,  k63 
ans.  Ou  a  dé  lui ,  L  Des  Tradue- 
<io/t5 latines,  estimées  ,  dés  livres 
delàBil^Ié.  JIL  Un  Dictionnaire 


MUNI"  -Si  7 

et  une  Giximmaire  hébrûques , 
in-8».  IIL  Une  CùstnÔgMphie  , 
in-folio  ,  et  plusieurs  auCrès  ou^ 
yrages. 

*  II,  MUNSTER  (Jean)  ,  n^  à 
Heilbron  dahs  le  duché  de  Wir- 
tériiberg,  en  i3*^i  ,  éludiàkTu- 
binge  et  k  LintÀ  ,  piiiâ  voya- 
gea eu  Italie  ,  visita  lès  plurs  cé- 
lèbres universités ,  ^int  k  Bâle  et 
y'  prit  leboAhet  de  docteur  en 
médecine.  Sa  répafatioii ,  tatit  si 
Heiibronqu'k  WiiwpÔen,  oh  il  se^ 
livra  k  la  praHqlie  de  son  art , 
devint   telle   qu'on  Fappek    en 

^  1606  k  Giessen  dains  la  hanïé 
Hesse  ,  pour  y  remplir  une  chaire 
dé  médecine  ;  mais?  il  j  mourut 
la  même  année ,  âgé  de  55  «tUs. 
Nous  ayons  de'  Munster  ,  L  Dis» 
cussio  eomm  qticè  Ahrithaheà 
SchopJJio  in  genèralis  sucè  ôrh- 
niurh  prtesidi^ntrn  medicor*HM 
universàliitm  et  tàpicorùm  dlii" 
qUisittônis  UhH  III,  sectione  I^, 
iùm  de  alîis  quitusdàiH  ad  pUt^ 
gandi  negotiumspectantibus  theà» 
rematis  ,  tiitA  verb  fhaximê  dé 
purgutione  principio    tkorhohini 

'  instittteridd  y  contra  ntagtOJùit  il- 
tud  magni  Hippocratts  î  aphor» 
22  Oraciihan  scnpta  sunt ,  Frau- 
cofurti,  t6o3 ,  în-8®.  Vt.  Disputa:"' 
tionum  dé  pœdo-phlebotorhtd  U- 
hriVy  qidbus  saluheMfrUtM  ùa- 
teni  decreturn  ,  de  non  mitten- 
do  pueris  ii^fra  deûiffiiim  quàr-^ 
tum  annum  sanguine ,  definditur^ 
pro  Alexandro  Bîaàsarici  oAifer- 
sàs  HôfatiuM  Augertiufn  ,  Tubiili* 
g» ,  i5o4. ,  in-4**,  Francoftirti , 
161 7 ,  in-40.  Ces  deux  écrits  prou- 
vent rattachement  de  Tâilteur 
aux  sehtimehs  dei  ancien^. 

m.  MtJNSTER.  Fôvez  Ntcdti» 

DE   MtTNS^R  ,  U*    XVu, 

1 

♦MCNTINO  (Henri  )  né  k  Gro- 
uinguà  Vtfrï  Id  ëcfiuiftet&tftfieàt 


J 


5i8 


MU  NT 


du  \n*  siècle. .  Apres  s  V  être  fait 
rcce^yqir  docteur  en  jnedcciue  ,  il 

Farcouiut  l'ATiglelei  re ,  la  Fraoce, 
Italie  ,  r Allemagne  ,  et  revint 
dans  sa  patrie  ,  tres-riche  en  cpn- 
noissances  botaniques  s  science 
>ers  laquelle  un  goût  invincible 
,  IV'ntrainoit.  Munting  >  pour  le  sa* 
list'aire',  acheta  un  terrain  ,  le 
i'ornia  à  grands  frais  en  jardin  , 
et  y  cultiva  les  plantes  étrangères 
t't  indigènes"  les  plus  rares  et  les 
plus,  curieuses.  Son  patrimoine 
étoit  anéanti  \  ar  des  dépenses 
aussi  excessives  j  quand  les  Etats 
de  la  province  crurent .,  en  fa- 
veur de  cet  établissement  utile  , 
devoir  venir  au  secours  de  son  fon- 
dateur. Ils  nommèrent  Munting 
leur  botaniste  en  joignant  à  ce 
titre  une  pension  ;  mais  s'élant 
aperçus  que  ces  secours  ne  sufïi- 
soient  pas ,  ils  augmentèrent  con- 
8idérablêm<^nt  cette  pension  ,  et 
lui  donnèrent  la  chaire  de  bota- 
nique et  de  chimie  »  qu'il  ne  rem- 
plit qu'environ  quatre  ans  ,  étant 
mort  vers  l'an  i658.  Ce  savaujt 
botaniste  a  laissé  Hortus  et  uni- 
versas  materlœ  medicœ  gazopfry' 
hcium,  in,quo  plantas  tum  usi- 
tatas  ac  VMioçitiores  ,  et  in  agro 
Omlandîco  ac  Drientico ,  Cieteris- 
que  conterminis  passim  per  cam- 
pos  ,  pascua  etc, ,  provenientes  ; 
tiim  etiam  minus  usitatas  tic  ra- 
riores  ex  divers is  mundi  piagis 
hitc  transîatiis .,  ordine  ulphctoe^ 
tico  descriluntur*  Accessit  cata- 
logus  poliparum  et  cariophilh- 
rum  Iiortensium,  Groningae,  i64c>} 
in-8*». 


MURA 

aii9  en  France  pour  se  perfeetiôn*» 
ner  dans  la  médecine ,  et  sur-» 
tout  dans  la  botanique.  Après 
s'être  fait  recevoir  docteur  à  An- 
gers, il  revint  dans  sa  patrie ,  où  ,' 
par  ses  talens  en  l'un  et  l'autre 
genre,  ses  concitoyens  le*  jugé* 
rent  capable  de  succéder  à  son 
père  comme  professeur  de  bota- 
nique et  de  chiinîe  ;  et  l'univer- 
sité le  choisit  pour  recteur.  Les 
principaux  ouvrages  de  Munting 
sont ,  1 .  La  véritable  culture  des 
plantes  ,  en  flamand  ,  Leiiwarde  , 
1671  ,  in-4"  ;-  Amsterdam  ,  in-4*. 
Il  en  a  paru  un  extrait  sous  le 
titre  àiAlmanach  du  jardinage  , 
Groningue  ,  1687.  IL  Aloëda^ 
rium  ,  sive ,  aloës  mucronato  Jb^ 
lio  Americanœ  majoris ,  aliarum^ 
que  ejusdem  speciei ,  historia» 
Amsteiodami ,  :68o  ,  in-4°,  avec 
figures.  IIL  De  verd  antiquorunt 
herbd  britannicd  etejusdem  e/- 
jicacid  contra  stomacacen  Seu 
sceletyrben  ,  Frisiis  et  Batavis 
de  Scheurb'ujck ,  Dissertatio  his" 
torico  -  medica,  Amsteiodami  , 
168 1  ,  1698  ,  in-4*.  IV.  Descrip^ 
tion  curieuse  des  plantes ,  Lcj  de' 
et  Utrechf ,  i6g6 ,  in-folio  ,  (en 
flamand.  François  Kiggélaer  a 
donné  de  cet  ouvrage  une  édition 
latine  ,  augmentée  des  noms  sj^ 
noùymes  àes  plantes ,  sous  le  titre 
de  Phjtqgraphia  curiosa  ,  exhi- 
bens  arborum  ,Jructuum ,  luerha^ 
rum  et  Jlorum  icônes;  Amsteio- 
dami ,1702  ,1711,1713,  in-folio, 
avec  \es  noms  latins,  français, 
italiens  ,  allemands  ,  flamands  , 
etc. ,  de  chaque  espèce. 


tn, MUNTING  (Abraham),  fds 
du  précédent ,  né  à  Groningue 
en  1026  ,  mort  dans  cette  ville  en 
j  685 ,  étudia  la  philosophie ,  s'ins- 
truisit b  l'école  de  son  père,  sui- 
vit les  plus  célèbres  professeurs 
des  universités  de  Franeker,  d'U-  - 
tFççht  «t  de  Leyde ,  «t  passa  deux 


*  MURA  (Francischello  dellé), 
de  l'école  uapolitaïue.  Le  lieu  , 
l'époque  de  sa  naissance ,  et  celle 
de  sa  mort  sont  ignorés  ;  mais  il 
est  certain  qu'il  vivoit  encore  ea 
1750.  Ltève  de  Solimène,  Murai 
fut  regardé  comme  un  des  nieiU 
leur»  maîtres  de  sou  temps.  C'est 


K 


Mt'RA 


3:0 


MDRA 

lui  qui  a  orné  de  ses  ouvrais  les 

faieries  du  roi   de  Sardaigtie  à 
uiria  ,    et  plusieurs   églises  de 
cette  ville.  Il  travailla  aussi  pour 
les  principales   villes  dltalie  et 
poiitles  souverains  étrangers.  Cet 
artiste      entendoit    partaiternent 
l'enchaînement    des    groupes    ,' 
ajustoit  bien  ses  figures ,  et  Içur 
uoiinoit  de  bonnes  attitudes.  Ce- 
pendant son  dessin  est  mauiëré  , 
et  sa  couleur ,  quoiqu''agréable , 
est  fausse.  Ses'  conceptions  ne  le 
sont  paâ  moins  ,  puisque ,  dans  un 
tableau  de  V Annonciation ,  pour 
une  église  de  Mantoue  ,  on  voit 
le  choèolàtde  la  Vierge  qui  chauffe 
daus  une  cafetière  cTargent  :  elle 
a  un  chat,  un  perroquet,  et  pour 
siège  une  belle  chaise  de  velours 
à  crépines  d'or. 

t  T-  MURALT  (Beat-Louis  de  ), 
né  h  Berne  ,  parcourut  en  philo- 
sophe une  partie  de  FEurope.  Il  |  anatomicis  mixtœ,  II.  Coliegium 


tomie  sous  IVlawiceiiii  et'GavanÉ^ 
il  revint  k  Zurich  fel  s'y  présenta 
comme  médecin  ,  comme  acoou^ 
cheur ,  et  comme  chirurgien.  La 
réputation  qu'il  ne  tarda  pas  à 
s'y  établir    le  ,fit    nommer  pro- 
fesseur de  physique  ,  d'anatomie 
et  de  chirurgie.  Mura}t,  pour  ap* 
pujer  ses   leçons  ,   composa   en 
allemand  plusieurs  ouvntiges  sui* 
l'anatomie  ,  pies    accouchcmens  ^ 
les  opérations  chirurgicales  et  la 
médecine.  On  distingue  stir  cette 
dernière    science    celui     intitulé 
Hippocraie    hehétique ,    recueil 
d'observations  relatives  au  climat 
de   la  Suisse,   au   temjvérament 
et  ^ux  .usages  de  ses  peuples.  On 
aencore.de  lui,  I.  Kade-mecum^ 
anatomicum ,  sive   clavis  medi* 
cinœ  j  Tiguri ,  167^,  in-ra  ;  Ams- 
telodami,   1688  ,  m-ia,  sous  le 
titre  ôiExercitationes  anatomicce 
obsenfationibyis  et  experimentis 


a  laissé  un  Recueil    de  Lettres 
fiur  les  Français  et  sur  les  An- 
glais^  1726,  2  vol.  in- 12.  Elles 
réussirent  beaucoup,  quoiqu'elles 
soient   vagues   et   assez   superfi- 
cielles. On  a  encore  dé  lui  des 
Fables  y  ^r\m  ^  l'j^Z^,  in-8*»,' et 
quelques    autres    ouvrages  au- 
dessous  du   médiocre.   11   passe 
pour  "être  auteur  de«  Lettres  sur 
la  religion  essentielle  à  Vhomme , 
distin^iée  de  ce  qui  n'en  est  que 
Paccessoire  ,   6  vol.   in-S"  j  ou- 
vrage singulier ,   dont  plusieurs 
écrivains  ont  publié  des  réfuta- 
tions. Murait  mourut   vers  l'an 
1750. 


*  IL  MURALT  ou  db  Mtoalto 
(  Jean  ) ,  né  a  Zurich  ,  oii  il 
mourut  en  iy53  ,  étudia  la  mé- 
decine k  Montpellier ,  puis  k 
Lyon  y  et  y  suivit  les  meilleurs 
praticiens  ,  sur  -  tout  dans  les 
Iiopitaux.  Après  avoir  fait  à  Paris 
ses^ours  d'ac«oqch«ineQf  «t  d'ana- 


jnnatomicunty  Norimbergae ,  1687 , 
in-8«».  III.  Phjrsices  specialis  qua^ 
tuor  partes  ,  5«Ve  Hehetiœ  para- 
disus ,  Tig uri  5  1 7 1  o  ,  in-S"? .  IV. 
Quantité  d'observations  dans  les 
Mémoires  de  l'académie  impé- 
riale des  curieux  de  la  nature , 
dont  il  fut  membre  sous  le  nom 
à'Aretœus, 


*  I.  MURAT  (Regnaud,  vicomte 
de)  ,  tilsd<3  Regnaud  ,  né  vers 
le  milieu  du  quatorzième  sièclej 
fut  le  dernier  de  sa  race  qui  nos*- 
séda  la  vicomte  de  Murât,  aang 
la  haute  Auvergne,  et  se  dis- 
tingua^ sous  les  règnes  désastreux 
de  Charles  VI  et  de  Charles  VII  , 
par  ses  malheurs  et  par  sa  perfidie. 
Bernard  VII,  comte  d'Armagnac, 
avoit  repris  ,  en  1379  ,  sur  les 
Anglais  ,  le  fort  château  de  Car^ 
lat.  II.  exigea  du  vicomte  d9 
Murât  foi  et  hommage  ;  celui-ci 
refusa.  L'affaire  fut  portée  aa 
ps^lement  de  Paris  1  qui  jug^a  «a 


530 


MtRA 


fiitenv  du  Treomte  R^;n8tid.  Lé 
eotnte  à'Èirïùkfastc  ^  très-puissant 
Il  k  conr  ^  qm  fat  chef  cta  jmrti 
conna  sous  soO  nom ,  et  qui  àé- 
"voit  èiaïr  le  vieomte  de  Murait , 
pdTlisâA  éot  due  dé  Bdttrgogne  , 
«liép^isiBi  ràrrét'  an  parlement ,  fit 
rendre  tn  jugement  par  ses  ofiî- 
ciers  dit  echntë  de  Carl-at ,  qui 
lui  adjugedtt  la  vicomte  de  Murât, 
€t  vint,  vérà  la  un  de  Pan  i4i4  ? 
inrendre  d'assaut  Ift  Tiltejeckâteân 
«tk»  vicomte  de  Mutât.  l\  laissa 
la  vie  tfu  vjèomteBegnaud,  à  con- 
dition que  tons  ses  gens  abandon^ 
Jieroient  lësjykees  et  châteaux  dé- 
pendans  dek  vicomte  de  Murat^et 
peu.  de  temps  après  cette  expédi- 
tion violente  et  mjuste,  il  fut  élevé  à 
la  df^ité  de  cotmétaMe  de  France. 
Begnaùd  ,  dépouillé  de  toutes 
fes  propriétés  ,  et  retenu  dans 
«ne  étroite  prison,  parvint  à  s'en 
échaflp'èr  en  i4iô  »  et  se  retira  à 
hk  coul^  <^  duc  de  Bo«rgx)ffne  , 
où  sa»  l^nie ,  Blanche  d*Apcnier, 
et  son  ù'èféy  aboient  trouva  un 
«^te  et  âe^  bienfaits.,  Le  duc 
accorda  d'abbrd  à  Regnaud  qua- 
lité cttnfs  livres  de  rente,  pour 
les  services  qnll  lui  avôit  ren- 
dus. En  i4i^  il  l'attacha  à  Sa 
cour ,  en  le  nommant  son  édujer, 
conseiller  et  chambellan  ,  et  lui 
accordant  les  émolumens  de  ces 
places.  li  lui  donna  Tannée  sui- 
vante' nne  iharque  de  confiance  , 
f»  Pentt>yant  ,  avefc  plusieurs 
antres  dans  le  Langtiedofc.potir  y 
maintenir  plusieurs  villes  sous 
so*  oèéissaneé.  Lé  16  septembre 
f4t8  Ib  p» ht  fut  conclue  entre  le 
rcR  de  France  et  le  duc  de  Bôur- 
eogne  ;  mais  plusieurs  seigneurs 
iMFffeais  qni  avoient  des  v^ngekti- 
ees  a  exeiicer  contre  ce  duc,  en 
arrêtèrent  bientôt  lies  heureux 
^effets.  Sens  pfétea^te  de  consoîi* 
der  la  paix  ,  ils  projetèrent  d'à- 
fnenernne  entrevue  entre  le  dtic 
éf  Ikfiaat^pie  ^  le  datfphitt  de  i 


ItfURA 

France ,  qui  fut  depuis  Charles 
VII.  PourydétermihcTée  duc,  il 
falioitcorrorhpiie  ses  plus  intimes 
serviteurs.  Sa  maîtresse ,  la  da- 
me de  Giac ,  et  Regnaud  de  Murât 
f&rent  facilement  corrotïipus.  Ce 
dernier  exigea  pour  prix  de  sa 
trahison  trente-sept  mille  mon- 
"HOBS  d*or ,  et  cinq  cents  livres  dé 
rente  en  terre-  L'entrevue  de's 
deux  princes  lut  fixée  k  Monte- 
reaa  te  lo  septembre  li^g,  et 
le  duc  de  Bourgogne,  Jeâtn-sans- 
Peur ,  qui  s*j  rencfit  avec  une  con- 
fiance entière  ,  y  fut  assassiné  par 
les  seigneurs  qui  accompagnoici^t 
le  dauphin.  Cette  peirOdie  injt 
Regnaud  de  Murat  en  faveur  k 
la  cour  deJFrance.  Son  ennemi 
capital,  le  comte  d'Armagnac, 
a\oit  été  assassiné  à  Paris  en 
i4i6.  Il  revendiqua  sa  vicomte, 
mais  les  successeurs  du  comte 
d*Armagnac  s'y  réfusèrelit  cons- 
tamment ,  et  s'accommodèrent 
avec  Regnaud  ,  pour  une  sommé 
dequatre  mille  six  cents  écus  d'or. 
La  vicomte  de  Murât  passa  de 
la  famille  d'Armagnac  dans  celle 
de  Bourbon  ;  et  enfin  elle  vint 
à  la  couronne  de  France  par  là 
défection  de  Charles  fie  Bourbon, 
connétable  de  France.  Regnaud 
eut  de  Blanche  d'Apcbler  plu- 
sieurs eni'ans.  Cette  femme ,  hé^ 
ritière  de  ses  frères  et  S()eur5  ,  ré- 
clama leur  succession,  qUi  lui  int 
disputée.  Un  arrêt  du  parlement 
de  Toulouse  attribua  par  provi- 
sion les  terres  de  Cauvisson  et 
de 'Massiliargues  au±  enfans  dé 
Regnaud  de  Murât.  Malgré  cettfe 
décision ,  le  roi  ,  le  12  juillet 
14^5  ,  donna  ces  terres  à  sa  nelle-* 
•mère  lar  reine  de  Sicile.  Regnaud 
de  Murât  Ht  son  testament  le  16 
décembre  14^9  ,  et  moUrut  pea 
dé  temps  après*  Les  malheurs 
que  cette  iaraillé  éprouva  l'appau- 
vrirent i^s  qtfé  la  trahison  de 
Rejoua  dt?  iSfnratne  fetfridûti 


MURA 

•ussî  vît-on  nn  de  ses  fîls  ,  Pierre 
i>E  MtTB^T ,  figurer  en  li^S  ,  avec 
plusieurs  autres  gentilshommes 
français ,  au  rang  des  chefs  des 
brigands  appelés  Routier^  ,  qui 
pillèrent;  et  ravagèrent  à  cette 
époque  une  partie  4u  Languedoc. 

n.  MURAT  (la  comtesse  de). 
Voyez  CASTEiNAr ,  n»  V. 

•»  ï.  MURATORI  (Dominique) , 
ne  à  Bologne  en  1661  ,  après 
avoir  travaillé  dans  l'orfèvrerie  , 
apprît  le  dessin  a  l'école  de  Lau- 
rent Pasinelli.  11  alla  ensuite  a 
Rome  ,  oh  il  entreprit  plusieurs 
ouvrages  assez  estimés.  Il  est 
l'auteur  du  ToBteau  des  Apô- 
tres y  le  plus  grand  tableau 
d'autel  qui  doit  k  Rome.  L'idée 
d'un  pareil  ouvrage  conçu  et  exé- 
cuté dans  les  plus  justes  propor- 
tions ,  et  l'intelligence  qu'on  y 
remarque  dans  la  distribution  de 
la  lumière ,  firent  une  grande  ré- 
putation au  peintre,  et  lui  pro- 
curèrent des  Qiivrages  de  moindre 
grandeur ,  qui  sont  précieux  par 
Ta  pureté  du  dessin  et  l'entente  du 
coiôri«. 

tlLMLTlATORI  (Louis- An- 
toine),  formé  a  la  piété  et  aux 
lettres  par  des  maîtres  habiles, 
naquît  a  Vignola  dans  le  Modé- 
nois  le  ai  octobre  167a.  La  na- 
ture avoit  mis  en  lui  les  dispo- 
sitions les  plus  heureuses  ;  l'édu- 
cation les  développa  avant  le 
temps.  Il  fut  appelé ,  dès  l'âge 
de  Ti  ans  à  Milan  ,  par  le  comte 
Charles  Borromée ,  qui  lui  con- 
fia le  soin  du  collé&e  Ambrosien 
et  de  la  riche  bibliothèque  qui 
y  est  attachée,  l^îuratori  se  nour- 
rissoit  des  sucs  les  plus  purs  des 
fruits  de  fantiquité  et  ae  notre 
temps ,  lorsque  le  duc  de  Modène , 
en  1 700,  le  revendiqua  comme  son 
sujet,  le  fit  son  bibliothécaire^  et- 

T.  XII.  ^ 


MURA  5ai 

lui  donna  la  garde  dés  archives  de 
son  duché.  C'est  dans  ce  double 
emploi  que  l'illitstre  savant  passa 
le  reste  de  sa  vie  ,  sans  autre 
bénéfice  que  la  prévôté  de  Sainte- 
Marie  dé  la  Rompo^a.  Les  amis 
qu<9  son  mérite  loi  avoit  acquit 
à  Milan  se  multiplièrent  k  Mo- 
dèle. Le  célèbre  cardinal  Noris  y 
les  Ciampini  et  les  Magliabecchi, 
les/Pères  Mabillon  et  Montfaucon, 
bénédictins  j  le  Père  Papebrock  , 
jésuite  ,  le  marquis  Mafiei  ,  le 
cardinal  Quirini  ,  tout  ce  que  la 
France  etî'Italie  avoient  de  plui 
illustre  et  de  plus  savant ,  s'em- 
pressa de  le  consulter.  Les  aca 
démies  se  disputèrent  l'honneur 
da  luT  ouvrir  leurs  portes.  Il  fut 
admis  ,  presque  en  même  temps, 
dans  celle  des  Arcades  de  Rome, 
dans  celle  delîà  Crusca,  dans  l'a- 
cadémie étrusque  de  Cortone  j 
dans  la  société  royale  de  Lon- 
dres ,  dans  l'académie  impériale 
d'Olinutz.  Le  plaisir  que  lui  pro- 
carèvent  ces  cfîstinctions  fut  em- 
poisonné par  la  calomnie.  Ses 
ennemis  l'accusèrent  d'hérésie  et 
même  d'athéisme.  Ilsi  répandirent 
que  le  pape  Benoît  AÏV  trou- 
voit  dans  ses  écrits  divers  endroits 
qui  pouvoient  être  censurés  ,  et 
qu'il  s'en  expliquoit  ainsi  dans 
un  bref  adresse  k  l'inquisiteur 
d'Espagne.  L'abbé  Muratori  , 
aussi  bon  chrétien  que  savant 
profond  ,  n'eut  rien  de  plus  pressé 
que  de  s'en  ouvrir  au  pape  même. 
Il  lui  exposa  ses  sentimens  de  res- 
pect et  de  soumission.  Ce  grand 
Î>ontife,  l'ami  de  la  paix  et  de 
a  raison  ,  et  Tennemi  le  plus  ar^ 
dent  du'  fanatisme  ,  voulut  bien 
le  tranquilliser  par  une  lettre  qui 
honorera  éternellement  la  mé- 
moire de  l'un  et  de  l'autre.  Il  s*é- 
lève  fortement  contre  ces  esprits 
inquiets  qui  tourmentent  un 
homme  d'honneur  ,  soiis  prétexte 
qtt'ir  hé  pente  pas  ^ommé  rnxH 


f 


52a  MU  H  A 

^ur  des  matières  qui  n'appaitîen- 
jieni  ni  au  dogme  ,  ni  à  la  discîr 
plioe.  Muratoii  mourut  le  ai  jan- 
vier    i^So.    Ses   connôissances 
iioient  immenses.  Jurisprudence» 
philosophie ,  théologie  ,  poésie , 
recherches  de  Tantiquité  *  histoire 
moderne ,  etc,  ^  il  avoit  tout  em- 
brassé. Quarante-six  vol.  in-foL^ 
34  in-4*  >   i3  in-8«  9  contiennent 
êes  nombreuxouTrages.  Les  prin- 
cipaux sont^  I.  Anecdota   quœ 
ex  Jmbrosianœ  bibliotheàœcodi» 
cibiis  nuncpriihitm  eruU  ^  notis 
et  disfuisUioniluis  auxit  Ludom» 
€MS  Antonius  Jlf^retorius  ^    Mi- 
lan, a  ToL  in-4'*  ;  le  premier  en 
1^7  ;  le  second  en  1690  :  ouvrage 
estunë  9  qu'on  ne  trouve  j^as  faci- 
lement.   Ce  recueil  contient  les 
quatre  Poëmes  de  S.  Paulin ,  avec 
o^  notes  sur  la  vie  de  ce  saint , 
sur  cdle  de  ses  amis  ,  et  sur  plu- 
sieurs points  de  discipline  ecclé- 
siastique 'f  la  Profession  de  foi  de 
Bacchiarios ,   auteur   de  la  Fin 
du  4*  siècle;    une   Histoire  de 
Milan  ',  et  ouelques  autres  pièces  > 
avec  deux  Dissertations,  l'une  sur 
le  jeûne  des  quatre  -  temps ,  et 
l'autre  sur  la  couronne  de  1^  qui 
servoit  a  couronner  les  empereurs 
d'Occident.  II.  Anecdota  Gneca , 
çuaf  ex   manuscriptis  codicibus 
riunc  pHmùm  eruit ,  Latio  donat , 
nôtis  et    disquisHionibus   ituget 
Ludovicus  ArUorUus  Muratorius ,, 
Padoue,  3  vol.  in-4**y  le  premier 
en  1J09  ,  le  second  en  ijio ,  le 
troisième  eu  17 13.  III.  Juamindi 
Pritami  de  ineeniorum  modéra^ 
tione  in   religiords  negotio  ^   ubi 
quœjura ,  quœ  frœna  sint  komini 
christiano  in   inquirendd  et  ttn- 
dendd  veritafe    ostenditur ,    et 
Sanctus  Augustinus  vindicatur  à 
multiplici  censura  Joannis  Phe- 
j^poni.)  Ce  Phereponus  est  le  fa- 
meux JeanLe  Clerc).  Cet  ouvrage 
suivit  de  près  le  précédent,  qui  fut 


MURA 

et  réimprimé  en  1715  ;  k  Cologne^ 
en  1741  ,  k  Venise  ,  k  Vérone  ^ 
à  Francfort.  IV.-  Rerum  Italica- 
mm  scriptcres  ,   ab  ahno  cerm 
christianœ  ,  quingentesimo     o/d 
millesimum  mUngentesimum ,  en. 
37  ou  39  vol.  in-folio ,  dont  le 
premier  parut  en  i^aS  , -et  le  der- 
nier en  1751.  Plusieurs  seigneurs 
contribuèrent    généreusement   k 
rimpression  de  cet  ouvrage  inpfc- 
mense  ;   seise"  d'entre  eux  dm»- 
nèrent  chacun  quatre  mille  écno* 
V.    Antiquitates    Italicœ   medu 
tesfi ,  sisfe  Dissertationes  de  mq^ 
ribus  Italici  populi  j  ab  inclina^ 
tione  Bonumi  imperii  usque  ad 
annum  i5oo  ;  6  voL  in-fol. ,  qui 
parurent  depuis    1738    jusquen 
1743.  Les  savans  ont  trouvé  beao- 
cpup  de  fautes  et  de  méprises  dans 
ce  reeueil  ;  on  en  a  relevé  plur 
sieurs   dans  les  Journaux.    Cet 
ouvragée  été  réimprimé  k  Are»- 
zo  en  1780  ,  17  vol.  in-4*.  VI..jD# 
ParadUo  regnique  cœiestis  gUf^ 
ridf    non   expectatd  corporum 
resurrectione ,  ju^is  à  Deo  col* 
latd  y   Vérone  ,    iri-4*  ,    1738    , 
avec  le  Traité  de  saint  Cyprien^ 
de  Mortalitate.  C'est  une  réfuta- 
tion de  l'ouvrage  de  Thomas  Bur* 
net,  intitulé  De  statu    moriao* 
rum.  VII.  Nouus  thésaurus  v^ 
tenun  inscriptionum  ,   in  prasci*. 
puis  earumdemcollectionibus  hac^ 
tenus  prœtermissanan ,  6  volumes 
in-fol. ,  Milan ,  depuis  1739  jus- 
qu'en 174^-  Il  y  a  eu  différentet 
critiques  de  de  recueil,  auxquelles 
Muratori  n'a  point  répondu.  Sébas* 
tien  Donatia  a  donné  on  suppl^ 
ment  k  ce  recueil.  Il  a  été  imprimé 
k  Lucques  en  1 760  ,  et  forme  2 
vol.'in-fol.  VIII.    Annali  d'ita^ 
Ua  ,  del  principio  deiF  era  voi^ 
gare  fino   alT   anno    iSoor,    13 
vol.  in -4*  ,  imprimés  pour  la  pre* 
mière  fois  k  Venise ,  sous  le  nom 
de  Milan ,  1744-1 749»  réimprynés 


ûnprimé  in-4*  k  Paris  en  17(4?    k  Lucques ^  170^-1770,  eai4  Tok 


/ 


MURA 

Ér.  iii*4^  ayec  un  supplément,  et  | 
Ses  tables.  IX.  Liturgm  Montana 
vêtus  ,  Veaise,  174B  ,  en   deux 
<vol.  X.  Généalogie  hiétorique  de 
ia  maison   de   Hfodène  -,   a  vol. 
in-folio  y  Modène  ;  le  premier  en 
1717  ,    le  second  en  ini^o  :  ou- 
"vrage  estimé.  XI.  I>ella  peffetta 
poésie  itaUantf.  y  Venise  ,   1734  ' 
3  vol.  in-4**  i  réimprimée  en  174^) 
4n^ec  les  nx^tes  «ritiques  de  l'abbé 
^bxloine  Afarie  Samni.  XU.  Le 
Bime   del  Petràrca  y  Modène  , 
en  1711 ,  in-4*  »  avec  des  obser- 
vations très-judicieuseà  et  vaine- 
ment attaquées  par  ïes  zélés  par^ 
tisans  de  Pétrarque.   XIII.   Del 
govemo  délia  peste ,  e  délie  ma" 
■niere  di  guanlarsene  y  Modène  y 
17x4,    in-8*.    Ce  Traité  sur  la 
îieste  â  été  réimprimé  au  même 
uen  en  1731  ,  avec  la  Relation  de 
la  peste  de  Marseille  ,  des  oibser- 
vations  et  des  additions.  XIV.  La 
F'ie  de  Sigonius  ,    à  la  tête  des 
ouvrages  de  cet  auteur  ,  de  l'édi- 
tion de  Milan.  XV.  Celle  de  Fran- 
Sois  Torti ,  k  la  tête  des  œuvres 
le  ce  savant  médecin  italien  ;  e; 
plusieurs    autres'  yies   particu- 
lières. XVI.  Un  Patuégytique  de 
Louis  XIV.    XVII.  Des  Lettres. 
XVIII.  Des  Dissertations,  XIX. 
Des  Poésies  italiennes,  XX.  Un 
Traité  du  bonheur  public  y  tra* 
duit  en  français  par  le  P.  de  Livoy, 
Paris,  177a,  %  vol.  in-î2.  XXI. 
Christianismo  Jelice  nelle  mis^ 
éioni  del  PaiytgUaiy  in-4^f    ta- 
Ideau   aussi   intéressant   qu'édi- 
fiant  des  missions  du,  Paraguai. 
Il  a   été  ti*aduit  en  fran(^ais  par 
le  p.  D/&lourmal  y  ex-jésutte ,  Pa- 
ns ,   1754»    vol.    in-xa.    XXII. 
f^ita  dôl  P.  Paulo  Segneri, ,  Mo- 
dène ,  in  -  6*>  I  avec  une  édition 
des  ouvrages  de  ce   jésuite  en 
italieQ,   XXIII.  DeUa  regolata 
dwozione  de*  -  ckristiani  y   tra- 
duit en  allemand  et  en  français^ 
XXIV*  Jif»nii  Campamm  de  su- 


MURC 


5a5 


perstitione  vitandd  fldtfersùs  vo^ 
tum  sanguinarium  ffro  immacU' 
latd  Deiparœ  conceptiùne  ,  in- 
4''.  Il  j  combat  le  vœu  de  défen- 
dre jusqu'à  la  mort  l'immaculée 
conception  de  la  Vierge  ^  vœu 
qui  est  effectivement  blâmable  y 
puisqu'il  égale  une  pieuse  opi- 
nion aux  dogmes  de  la  foi.  XXV. 
Prose  Fiorentine;  ce  sont  des  ha- 
rangues ,  des  oraisons  funèbres  y 
des  panégyriques  ,  et  autres  piè- 
ces d'éloquence  des  plus  célèbres 
Florentins.  XXVI.  Muratori  laissa 
plusieurs  ouvrages  manuscrits  , 
entre  autres  ,  un  Abrégé  de  ses 
Antiffuités  italiennes ,  en  italien , 
dont  son  neveii  a  donné  tmelques 
volumes.  Jean-François  Soli  afu* 
ratori ,  son  neveu ,  a  écrit  sa  f7e; 
in-4*  9  Venise ,  i756.  Maratori  fut 
le  Dom  de  Montfaucon  de  l'Italie  ; 
tous  deux  infatigables  compila- 
teurs ,  tous  deux  doués  aune 
mémoire  prodigieuse  ,  mais  pré- 
cipitant trop  leurs  travaux,  et 
cherchant  plus  à  donner  beaucoup 
de  livres,  et  de  gros  livres ,  que 
des  ouvrages  laits  avec  choix. 

♦  MURATORIUS  (François  )  , 
docteur  en  philosophie  et  en  mé- 
decine ,  flonssoit  k  Bologne ,  oii  il 
enseignoit  Tanatomie  vers  l'an. 
1602  ,  à  en  juger  par  une  apolo- 
gie  qu'il  publia  k  propos  du  trai- 
tement qu'il  avoit  employé  pour 
la  cure  d'uneplaie au  bras  ,  cau- 
sée par  un  coup  d'arme  k  feu  :  H 
est  a  croire  qu'il  exerçoit  aussi  la 
chirurgie.  Cet  écrit  est  intitulé 
Apçlogia  ads^ersùs  cakunniatores 
tnerapeiœ  guam  ipse  in  vulnere 
bracnii  ex  schopeto  adhibuit , 
Bononiae,  1600.  On  doit  epcore  k 
Muratorius  un  Recueil  des  meil- 
leurs remèdes  contre  la  maUdîe 
qui  désola  Bologne  en  i63o  et  en 
i63i. 

♦  MURCHK)  (Vincent-Marie  ), 
cafme-dé<;haas«é  9  né  k  Bormit 


5a4  MURE 

dans  le  dioqèse  de  Côm€)  théo* 
logieii  et  confesseur  du  pape 
Iciiocent  XI,  voyagea  dans  les 
Iodes,  prientales  :  son  Fo^ag&  , 
iCiirieu^c  et  intéressant ,  divisé-  en 
cinqîivres,  parut  à  Rome  en  1 672  ; 
le  quatrième  livre  est  consacre  a  la 
description  de».plantes  et  des  ani« 
maux.  Mnrchio  mourut  vers  la  fin 
du  17*  siècle. 

MURCIE(Mytliol.),  déesse  de 
la  paresse  ,  chez  les  païens.  Ses 
statues  étoient  toujours  couvertes 
de  poussière  et  de  mousse ,  pour 
expnmer  sa  négligence.  Sun  nom 
est  dérivé,  du  mot  Murcus  ou 
Murcidus ,  qui ,  chez  les  Rom  a  in  s  » 
signiiioit  stupide ,  lâche  >  pares» 
seux. . 

MURE  (-Jean  -  Marie  de  la  ) , 
docteur  en  théologie ,  et  chanoine 
jde  Montbrison  ,  publia ,  en  1671, 
V Histoire  ecclésiastique  de  Ljron^ 
et  du  Forez  »  in-4*'.  tes  deux  ou- 
vrages ^  pleins.de  recherches  sa- 
vantes ,  sont  estimés.  L'auteur, 
mourut  à  la  iîn  du  17*  siècle. 


I.  MURÈNA  (Lucius-Licinius% 
'  consul  rûmain  ,  battu  par  Mithri- 
date ,  Tàn  82  avant  J.  C. ,  est  cé- 
lèbre par  rO  raison  que  Cicéron 
prononça  pour  sa  défense. 

*  n.  MTJRENA  (  Charles  ) ,  ar- 
chitecte romain ,  né  en  1713,  étu- 
dia les  belles  lettres ,  la  philoso- 
phie et  les  lois,  avec  l'intention  de 
suivre  le  barreau  ;  mais  une  vo- 
cation décidée  pour  l'architecture 
le  fit  renoncer  à  ce  projet ,  et  il  s'y 
livra  tout  entier.  Le  cardinal  Bar^^ 
berini ,  son  protecteur,  l'envoya  a  u- 
près  du  célèbre  Louis  Yantivelli, 
qui  faisoit  alors  construire  le  La- 
2aret  d'Anc6ne ,  afin  qu'il  apprît 
en  même  temps  l'architecture  hy- 
draulique. Il  montra  tant  d'intêl- 
ligençf  et  d'habileté,  qut  Yaau- 


MURE 

velli  lui  laissa  la  direction  de  cet 
ouvrage  qu'il  ne  pouvoit  plus  sur- 
veiller; en  1751  ,  sa  majesté  lui 
confia  celle  de  la  maison  royale 
de  Caserta.  Le  monastère  et  l'é- 
glise du  mont  Olivet  furent  bdtis 
sur  ses  plans  et  sur  ses  dessins. 
On  voit  encore,  dans  plusieurs 
villes  d'Italie  un  grand  nombre 
de  monumens ,  qui  attestent  la 
fécondité  et  la  variété  dé  son  ta- 
lent. Cet  architecte  mourut  à 
Rome  en  1764* 

I.  MURET.  roY.  Etienne  de... 
no  XII. 

f  II.  MURET  (Marc- Antoine- 
François)  ,  naquit  au  bourg  de  ce 
nom^  près  de  Limoges,  le  11  avril 
1.526.  Dès  sa  plus  tendre  jeunesse 
il  acquit  des  connoissanoes  qui  ne 
sont  dans  les  autres  que  le  fruit 
de  l'âge  et  d'une  longue  applica-. 
tion.  Il  apprit  de  lui  -  même  le 
grec  et  le  latin  ,  et  fut  chargé  ,  à, 
18  ans ,  dé  faire  des  leçons  sur  Ci- 
céron et  sur  Térence  dans  le  col- 
lège d'Auch.  Muret  vint  k  Paris  , 
et  enseigna  au  collège  de  Sainte- 
Barbe  avec  un  si  grand  succès , 
crue  le  roi  et  la  reine  lui  firent 
I  honneur  de  l'aller  entendre.  Un 
vice  abominable ,  dont  il  fut  in- 
justement accusé  ,  l'obligea  de 
quitter  Paris.  Jl  se  retira  a  Tou- 
louse ,  et  y  essuya  les  mêmes  ac- 
cusations. JV)sepn  Scaliser,  piqué 
de  ce  qu'il,  lui  avoit  fait  accroire 
qu'une  épigrammequll  avoit  com- 
posée étoit  l'ouvrage  d'un  poète 
de  l'antiquité ,  s'en  vengea  en  Pao* 
cusant  du  crime  qu'on  a  reproché 
à  Socrate,  et  en  lui  décochant  des 
épierammes  ,  dont  l'une  lui  rap- 

Çelle  le  danger  qu'il  avoit  couru  à 
oulouse  d'être  bràlé  : 

Qtti  rigida  fUanmas  tposerat  anti  Tolos'm  p 
Mureuu  >  /um0s  vttuUdu  illt  miki. 

C«tt6  ^igramme  «it  ua  m^DXL^ 


J 


MURE 

ment  des  honteux  soupçons  dont  i 
la  conduite  de  Muret  tut  noircie  ; 
soupçons  propagés  par  d'aut)*e$ 
écrivains  jaloux   peut  -  être    de 
son  mérite.  Cet  autedr  ,   obligé 
de  sortir  de  France ,  prit  le  che- 
min de  l'Italie  ,  et  tomba  malade 
sur  la  routé.    Comme    ses    ha- 
bits et   sa   figure    n'annonçoient 
point  ce  qu'il  étoit,  les  médecins 
appelés  dans  son  hôtellerie  pro- 
posèrent entre  eux ,  en  latiâ  ,  de 
îairc  l'essai  sur  son  corps  vil  d'un 
remède  qu'ils  n'avoient  pas  en- 
core éprouvé  :  Faciamus  expeH- 
mentum  in  coipore  viU»*,.  Muret, 
épouvanté^  se  troirva  guéri  le  len- 
demain par  la  seule  crainte  de 
la  médecine.  Il  fit  quelque  séjour 
à  Venise ,  oh  il  fut  accusé  ,  dit<- 
oii,  des  mêmes  abominations  qui 
l'aboient  obligé  de  chercher  une 
retraite  en  Italie.  Mais  si  ces  ac- 
cusations a  voient  eu  quelque  fon*> 
dément  »  comment  auroit  -  il  été 
reçu  avec  transport  à  Rome  ,   où 
\\  se  retira  ?  comment  auroit-il 
été  si  bien  fêté  par  les  cardinaux  et 
par  les  papes  ?  Ce  qu'il  y  a  de  sûr, 
c'est  qu'il  reçut  dans  cette  capi- 
tale du  monde  chrétien  les  or^ 
dres  «acres ,  fut  pourvu  de  riches 
bénéfices  ,  y  mena  une  condtiite 
réglée,  et  y  professa  ,  avec  un 
applaudissement  singulier,  la  phi- 
losophie et   la  théologie.    Pour 
donner  une  idëe  de  la  perspica- 
cité de  sou  esprit ,  on  rapporte 
ane  Muret ,  voyant  une  personne 
lire  une  lettre  ,  devinoit  au  mou- 
vement des  yeux  et  au  change- 
ment Ae  la  physionomie  du  lec- 
teur  les  faits  contenus    dans  la 
lettre.  Il  mourut  le  4  j*^^^  i5S5. 
Il  avoit  un  neveu  qui  se  relidoit 
digne  de  son  nom,  mais  qui  mou- 
rut jeune.  Marc-Antoine  Muret , 
excellent  littérateur,  étoit  peu  phi- 
losophe ,  et  réloge  qu'il  fit  du 
massacre  de  la  Saint-oarthélemi , 
dans  son  panégyrique  de  Char- 


Mure 


Sa5 


les  IX ,  ô  flétri  son  nom.  Ses  om- 
vragés  ont  été  recueillis  en  partie 
à  Vérone,  en  cinq  vol.  in-o»  :  le 
preiùieç  en  1727  j  le  dernier  en 
1750.  Cette  édition  faite  avec  de 
mauvais  caractère  ,  et  sur  du  vi- 
lain papier  fifenfai soit  désirer  une 
meilleure  qrui  a  été  donnée  à  Leyde , 
1746,  4  volum.  hi-8*.  Les  princi- 
paux ouvrages  de  Muret  sont  , 
I.  D'excellentes  Notes  àur  Té- 
rence ,  Horace ,  Catulle ,  Tacite  , 
Cicéron ,  Salluste ,  Aristote ,  Xé- 
nophon  ,  etc.  II.  Orationes,  III . 
Varias  lectiones.  IV.  Poèmata* 
y,  Hymni  sacri ,  16a  i ,  in-4**.  VI. 
Odœ.SM,  DispUtationes  in  lib,  l. 
Pandectanim  ;  de  origine  juris  f 
de  legibus  et  Senatûsconsultp  /  dé 
constitutionibus  principum  J  et  de 

fcio  ejus  eut  mandata  eStjuriS' 
tio,  VUI.  Juvenilia  carmina , 
etc.  Paris ,  i552 ,  in-8» ,  peu  com- 
muns ,  Leyde  ,  1767,  in- 12 ,  avec 
Bèze.  Les  poésies  de  Muret  ont  étéf 
traduites  en  vers  français  par  Mo- 
ret.  Tous  ces  ouvrage^  ont  de  la 
douceur  ,  de  l'élégance,  un  style 

Ï)ur,  un  tour  facile,  et  ils  respirent 
e  goût  et  rérndition.  Ses  poésies , 
plus  estimables  pour  le  choix  des 
expressions,  que  pour  celui  des 
pensées  ,  n'ofirent  presque  ^ue 
des  mots.  Ses  Odes  ne  sont  point 
marquées  au  coin  du'  génie  ;  point 
d'entnousiasme ,  oii ,  s'il  y  en  a 
de  temps  en  temps  quelques 
étincelles ,  on  voit  qu'il  ne  lui  est 
pas  naturel.  Ses  Satires  et  ses 
Epierammes  manquent  de  sel 
et  de  finesse  ;  ses  Elégies  sont 
insipides.  Sa  Tragédie  de  Jules 
César  n'est  qu'une  déclamatiim 
écrite  d'un  style  languissant  et  pro- 
saïque. £n  général ,  on  peut  dire 
qu'on  y  sent  paMout  l'humaniste , 
mais  nulle  partie  grand  poëte.  O^ 
dit  qu'il  ne  relisoit  jamais  ce  qu'il 
avoit  écrit ,  et  qu'il  atteignoit  tout 
d'un  coup  à  cette  élégance  qui  le 
distingue. 


5a6  MÛRI 

t  ra .  MURter  (  Pierre  ) ,  prêtre 
^e  l'Oratoire  de  Caune.en  Pro- 
vence ,  aatear  de  deux  traites 
curieux  :  Tua  ,    Des  festins  des 


de  toutes  les  natioruf^  i^79  >  ii^'i^i 
Il  prêcha  à  Paris  avec  distinction. 

t  MURILLOS  (  Barthélemî  )  , 
célèbre  peintre  espagnol,  ne  au- 

5rès  de  oévilie  en  i(3i3.  A  30  ans 
Quitta  FAndalousie  pour  étudier 
k  Madrid    sous    Vëfasquez.    Ce 
Yojage  est  le  seul  que  Murillos 
ait   entrepris.   Les  tableaux   du 
Titien  ,  de  Rubens,  de  Van  Djck, 
que     contenoient    les     maisons 
rpjales,  furent  les  modèles  sur  les- 
quels il  se  forma  un  coloris  ad* 
mirable.  Une  négligea  pas  le  des- 
sin ;  mais  ses  études  d'après  l'an- 
tique  ne  furent  pas  aussi  fruc- 
tueuses. Ses  ouvrages  attirèrent 
bientôt  Ta ttention  générale.  Ant. 
del  Castillo ,  peintre  cordonan  , 
surpris  de  leur  beauté  ,  s'écria  en 
les  voyant  :   «  Il  me  faut  mourir  ; 
je  n'ai  que  trop  vécu  l  »  £n  eâet , 
désespéré  de  ne  pouvoir  égaler 
.  Muriflos ,  il  mourut  de  chagrin. 
La  célébrité  de  Murillos  Tavoit 
introduit  à  la  cour ,  dont  le  séjour 
ne  convenpit  point  a  son  caractère 
doux  et  modeste  ;  il  s'en  éloigna , 
et  se  retira  àSéyille,  oùles  faveurs 
des  grands  le  vinrent  chercher. 
Sa  générosité  l'empêcha  d'amas- 
ser des  richesses^  et  il  ne  dut  qu'à 
la  considération  dontil  jouissoit 
rhonneur  que  lui  fit  un  ministre 
espagnol  qui  lui  demanda  la  main  ^ 
de  l'une  de  ses  sœurs.  Murillos 
s'étoit  marié  jeune ,  et  son  union 
eût  été  constamment  heureuse , 
sans  la  perte  d'un  fils  uni(]^ue  qui 
promettoit  de  l'égaler,  et  qui  mou- 
rut dans  llnde ,  où  la  curiosité 
l'a  volt  conduit.  A  l'âge  de  yo  ans, 
Murillos  fit  uue  chute,  qui  n'eût  eu 


MURI 

rien  de  dangereux  ,  sans  son 
trémepudeur  qui  Tempêcha  de  dé- 
couvrir  aux  médecins  le  mal  que 
lui  causa  cet  accident*  Après  des 
douleurs  aiguës  qu'il  cacha  tour 
jours,  il  périt  en  l685*  Cette 
retenue  peut  paroître  ridicule  ; 
mais  elle  fait  connoître  1^  pureté 
des  mœurs  de  Murillos.  On  a 
quelquefois  appelé  ce  peintre  le 
Van  Uy ck  espagnol  ;  plus  cuvent 
on  Ta  comparé  a  Paul  Vcronèse 
dont  il  étudia  beaucoup  la  ma- 
nière. Un  pinceau  fier  et  hardi  , 
un  dessin  plus  vrai  que  correct  , 
caractérisent  ses  premières  pro« 
ductions  :  sa  touche  acquit  ilans  la 
suite  plus  de  moelleux  ,  ses  car- 
nations devinrent  plus  fVaiches  , 
e.t  il  mit  plus  de  correction,  dans 
son  style.  Ses  principaux  ouvrai 
ges  sont  restés  en  Espagne.  Le 
Èon  Pasteur  et  le  Saint-Jean  de 
ce  pcrintre  ont  é^  vendus  ensem- 
ble 4o65o  1.  F^  GastiiiLo  »  n*»  III. 

*  MÛRI» AIS-DAUBEBZON , 

général ,  député  du  département 
e  la  Seine  au  conseil  des  anciens^ 
en  mars  170^  ,  s'étant  rangé  dans 
le  parti  clichien  ^,  le  directoire 
.  victorieux  le  fit  condamner  à  la 
déportation  le  4  septembre  ,  et  il 
fut  arrêté  dans  la  matinée  di| 
même  jour  ,  au  nu>ment  où  il. se 
rendoit  au  conseil ,  i^orant  cç 

3ui  s'étoit  passé.  La  prQScrk>tio« 
e  Murinais  fut  celle  SoxxX  l'opir 
nion  pubHque  accusa  le  direc- 
toire avec  le  plus  d'amertume.  Ce 
respectable  vieillard  ne  put  résis- 
ter long- temps  au  climat  homi- 
cide de  Cajenne,  et  mourut  à 
SInnamary ,  le  3  décembre  1 798 , 
au  milieu  de  ses  compagnons 
d'infortune  ,  auxquels  il  adressa 
ces  dernières  paroles  ^  ^  Plutôt 
mourir  à  Sinnamarj  sans  repro- 
ches que  de  vivre  coupable  à 
Paris.  »  Tronçon  DueouflU*ay  fil 
son  oraison  funèbre  ^  ,  .  / 


MURP 

*ltURIS  (Jean  de),  tcyèt 

MtTBS. 

MURMELUUS  (Jean), 
de  Ruremunde ,  professeur  de 
beUës-lettres ,  mourut  a  Deventer 
en  i5i7.  Il  laissa,  I.  Desoif- 
vragei  Sur  là  grammaire.  H.  Des 
notes  SUT  d'anciens  auteurs.  III. 
Eclogœ  ,  Munsteir,  i5o4«  IV.  Ele» 
giarum  moralium  libri  çuiiupte. 
V.  De  hjrmnis  ecchsiasticis, 

*MUÏWER  (Thomas),  moine  de 
l'ordre  des  frères  prêdienrs,  pro- 
fesseur de  belles-lettres  à  Fribour^ 
en  Brisgaw  ,  composa  en  i499>  a 
la  prière  de  Jead  MomherdeMers- 
perg,  son  élève,  un  traité  en 
forme  de  dialogue  sous  le  titre 
De  pythonieo  <:ontractu,  H  se 
trouve  dans  le  recueil  intitulé 
Malleus  maieficorUm ,  imprimé 
en  i582  k  Francfoit-sur-le-Mçin , 
et  à  Lyon  en  i584. 

♦  I.  MURPHY  (  Arthur) ,  dojren 
des  auteurs  dramatiques  anglais . 
mé  à  Cork  en  1727,  entra  d'a- 
bord chez  un  négociant,  ensuite 
chez  un  homme  de  loi  ;  ne 
trottTant  pas  dans  ces  deux  em- 
plois la  route  assez  rapide  pour 
se  faire  une  fortune  et  une  repu- 
tation  ,  il  entreprit  un  Journal , 
sous  le  titre  de  The  Grays-Inn^ 
/oumal,  dans  le  temps  que  John- 
soin  publioit  le  Rambler.  Cet  ou- 
vrage ,  quoique  superficiel ,  eut 
du  snceès ,  et  procura  même  k 
l^utenr  la  connoissance  de  John- 
son ,  pat  une  singulière  circons- 
tance. Murphv  étoit  nn  jour  k  k 
campagne  ,  fort  inquiet  de  ce 
qu'il  anroif  k  faite  le  lendemain 

Îonr  rempHr  le  numéro  de  son 
onmal.  a  Parbleu ,  lui  dit  un  de 
uéê  amis  ,  que  ne  prends-tu  un 
fort  joli  conte  oriental  (]m  se 
trouve  au  Magasin  français  que 
)'ai  dans  ma  poohc  ?  »  Jiarphj 


MUkP 


527 


saisît  la  proposition,  ttraduit  le' 
conte  ,  et  l'envoie  k  l'imprimeur. 
Mais  quel  est  son  chagnn>  tors* 
que,  de  retour  k  Londres,  il  ap- 
prend que  le  conte  qu'il  a  traduit- 
dvL    français    n'étoit    lui-même 
qu'une  traduction  du  Rambler! 
Mnrphj  en  fit  ses  excuses  k  John*^ 
son  ,  qui  le  reçut  avec  beaucoup 
d'indulgence  et  d'intérêt.    Leur 
amitié    date   de    cette   époque» 
Peu   d'années  après  ,  il  se  mit 
a    faire  des  pièces  de   diéâtre  ^ 
dont  plusieurs  eurent  un  n-and 
succès  :  il  voulut  même  débn* 
ter  dans  le  rêle  d'Othdlo ,  mais 
il  j   fut  sifflé.  Sa    FiUe  grec^ 
que  est  une  des  tragédies  lès  plus, 
mtéressantes  du  théâtre  anglais  ^ 
et  une  de  celles  qu'on  représente 
le  plus  souvent.  Saû  Orphelin  de- 
là Chine  est  fait  sur  un  autre  plaît 
que  celui   de  Voltaire,   dont  il 
emprunte  cependant  beaucoup  de 
traits ,  et  dont  il  fait  une  critique 
presque    toujours     iniuste.     Le 
stjle  tragique  de  Murpny  n'a  pas 
de  force  ;  mais  il  est  noble,  sua^ 
pie  et  élégant.  Les  meilleures  co-' 
médiès  &  cet  auteur  sont ,  Toui 
le  mande  a  tort  /  V Ecole  des  tu- 
teurs  :  VEnnenU  de    tui-méme  ,- 
le  Choix ,  etc.  Ces  pièces ,  bien 
intriguées  et  bien  conduites ,  of- 
frent une  peinture  assez  fidèle  dés- 
mœurs  de  la  société.  L'auteur  a 
montiré  plus  de  talent  comique 
dans  ses  farces  qne  dans  ses  co* 
médies.  Le  dialogue  en  est  plus 
gai  et  les  situations  plus  plaisan» 
tes.  Sa  meilleure    pifïce  en    ce 
genre  est  intitulée  Trois  semaines 
après  le  mariage»  Murpbj  a  beau* 
coup  imité  et  souvent  copié  les 
auteurs  français  ;  mais,  eomme 
la  plupart  de  ses  confrères,  il  ne  les 
cite  que  pour  les  dénigrer.  Il  a  tra^ 
«fto/ toutes  les  Ol&ivres  deTaeite  ;: 
mais  sa   traduction  manque  de 
précision  et  de  fidélité;  Le  ce- 
ore  Gra^  »  poëte  et  Uttévateor^ 


5a8  MURR 

avoit  réntincé  k  eette  entreprise  , 
Aj^ès  l'avoir  essayée.  Murfîlij  est 
mort  en  i8o5  kBromploQ. 

♦  n.  MTJRJPHY  r  James  ) ,  voya- 
geur en  Portugal;  dans  le  pre- 
mier voyage  il  décrit. les  princi- 
pales villes  ,  les  mœurs  des  habi- 
tâns .,  ainsi  que  celles  des  cam- 
pagnes, et  indique  tous  les  ob- 
jets qui  méritent  de  fixer  Tatten- 
tron  du  philosophe  ,  de  l'anti- 
quaire et  de  l'artiste  ;  d?ins  le 
Second  il  est  plus  étudié ,  mais 
>  moins  agréable  :  on  trouvf  des 
détails  sur  la  topographie ,  Iliis- 
toire  naturelle  des  productions, 
de  la  population  ,  1  industrie ,  le 
commerce  ,  les  sciences ,  etc. 

.  I.  MURRAY  (  Jacques ,  comte 
de  ),  fils  naturel  de  Jacques  V  , 
roi  d'Ecosse ,  prit  les  armes  en 
iSoS  contre  Marie  Stuart,  reioe 
d^£co$&e\,  s^  propre  sœur  ,  lors- 
qu'elle eut  épousé  en  troisièmes 
noces  Jacques  Hesburn  ,  comte 
dç  fioth'well.  Après  avoir  fait 
chasser  d'Ecosse   ce  comte  y   la 


du  royaume.  On  couronna  ensuite 
Jacques  VI ,  fib  de  Henri  Stoart 
et  de  cette  princesse  ,  qui  n'étoit 
âgé  que  ue  treiae  mois.  .Le 
c<vnle  de  Murray  élu  régent  du 
royaume  pendant  la  minorité  de 
son  neveu ,  et  ayant  toute  Tauto- 
rité  en  main ,  fit  mourir  quel- 

Sies  complices  de  la  mort  de 
enii  Stuart  ,  deuxième  époux 
delà  reine.  Il  aceusa  cette  prin- 
cesse d'y  avoir  eu  part ,  la  con- 
haa  dan3  le  château  de  Lochlé- 
viQ ,  et  la  traita  £ort  cruellement. 
11  '  voulut  même  irriter  contre 
elle  Elizahelh,  reine  d'Angle- 
tecre  ,  qui  alors  rei'asa  de  se  pré- 
fer  à  ^es  vues.  Muferay,  homme 
dur  et  méchdut,  s'étpit  lait  beau- 


MURR 

roes  de  Lintithgow  ,  Yslio,  iS^o  , 
il  fut  tné  d'un  coup  de  pistolet 
par  Jacques  Hamilton  ,  dont  il 
a  voit  injustement  confisqué  les 
biens.  Ce  fut  lui  qui  hennit  la 
religion  catholique  du  royaume 
d'Ecosse.  , 

*  II.  MURRAY  (Thomas), 
peintre  écossais ,  né  en  i66G , 
mort  en  17^4»  i"®  peignoit  que 
le  portrait  ;  mais  il  a  réussi  en  ce 
genre.  lia  peint  le  roi,d'Angl«>- 
terre ,  et  presque  toute  la  couç. 

*  m.  MURRAY  (  Jacques  )  , 
théologien  écossais ,  né  à  Dun- 
keld  en-  lyoS  ,  mort  en  lySS  , 
élève  d'Aberdeen  ,  où  il  fut  reçu 
maître<ès-arts ,  refusa  un  béné- 
fice dans  son  pays  ,  et  vint  ht 
Londres  ,.  ok  il  aesservit  une  con- 
grégation. On  a  de  lui  un  livre 
intitulé  Aletheia,  ou  Système  des 
vérités  morales  ,  4vor.  in-12. 

♦IV.  MURRAY  (  Guillau- 
me  ) ,  comte  de  Mansfiêld  ,  né  k 
Penh  en  Ecosse  le  1  mars  1705  , 


reine  fut-arrétée  par  ses  ordi^es  ,  J  fpt  envoyé  en  Angleterre  à  l'âge 
et   dépouillée  du  gouvernement 


de  trois  ans  ,  pour  son  éduca- 
tion. Au  retour  d'un  voyage  dans 
le  continent ,  il  entra  à  LincoFs-» 
Inn  ,  et  s'y  fit  bientôt  une  grande 
réputation  ;  son  habileté  à  parler 
en  public  lui  donna  de  la  supé- 
riorité même  sur  ceux  dont  il 
i)'avoit  encore  pu  atteindre  ni 
les  connoissances  ,  ni  l'expé- 
rience. Sqs  succès  prématurés 
donnèrent  à  penser  qu'il  étoit 
plutôt  orateur  que  jurisconsulte  ; 
et  comme  en  4ébutant  dans  sa 
carrière  il  surpassa  eu  éloquence 
ses  contemporains  ,  et.  ceixx  ^i 
l'avoient  précédé  ,  on  ne  lui  ren- 
dit comme  jurisconsulte  qu'une 
justice  plus  tardive.Son.goûtpour 
les  belies^lettres ,  et  ses.  liaisons 


^avec  lesjittérateurs  les  plus  distio- 
coup    d'^ennemis.   Un  jaur  qu'il]  ^ués,  fortifièrent  cette  idée;  mais 
'  5e  ,projiieûûit  à   cheval   par  les  1  e  temps  et  l'expérience  ne  tarde  . 


r 


MCRR 

nnit  pas  h  l^effacer.  '  E»  1 74^  îl  fut 
nommé  membre  du  parlement , 
député  de  Boroughoridge  ;  en 
1754J,  procureur  -  général  de  la 
cour  du  banc  du'^roi  ;  peu  de 
temps  après  ,  lord  chef  de  justice 
et  créé  baron  de  Mansfield.  A  son 
installation  à  la  présidence  de 
cette  conr  ,  il  s'appliqua  à  intro- 
duire la  plus  glande  exactitude 


certitude  où  se  trouva  le  minis* 
tère  en  1757  ,  loçd  Manslield 
accepta  le  9  avril  les  fonctions  de 
chancelier  de  Téchiquier  ;  les 
grands  sceaux  lui  furent  offerts 
k  la  retraite  de  lord  Hardwick  ; 
mais  il  les  refusa.  Au  commen- 
cement du  règrue  actuel  ,  lord 
Mans6eld  fut  Tobjet  de  la  haine 
des  partis  ,  et  pendant  plusieurs 
années  exposé  au:^  invectives  et 
aox^calomnies des  factions.  Leurs 
attaques  ne  mirent  aucune  inter- 
ruption dans  l'attention  quSl  ne 
cessa  point  d'apporter  dans  les 
devoirs  de  sa  place.  Elles  se  ré- 
YctUèrent  lorsque  la  proscription 
dcM.  Wilkes  fut  portée  à  la  cour 
du  banc  du  roi.  Cette  affaire ,  de- 
venae  célèbre  ,  lixoit  d'une 'ma- 
nière particulière  l'attente  du  pu- 
Mic  ;  le  jour  du  jugement ,  non  seu- 
lement la  salle  d'audience ,  mais 
celle  de  Westminster  et  la  cour  du 
pakii»>étoient  remp^es  de  specta- 
teurs inquiets  et  impatiens.  A 
cette  occasion  lord  Mansfiéld  re- 
leva avec  beaucoup  de  fermeté  les 
maux  qui  pouvoient  résulter  de 
cette  chaleur  que  le  peuple  mon- 
tpoit  eontre  les  juges  de  la  cour, 
et  partîcnlvèrement  contre  lui. 
n  exprima  avec  force  son  mé- 
pris pour  toutes  les  menaces  qui 
tendroiént  à  intimider  la  cotir, 
et  à  lui  faire  oublier  ses  de- 
veirS'.  «J'honore  le  roi,  dit-il, 
et  respecte 4e  peuple  ;  maiaài  mon 


MtIRR 


329 


avis ,  rien  de  ce  que  pent- donner 
la  faveur  de  l'un  ou  de  l'autre 
ne  doit  exciter  l'ambition.  J'ap- 

Ï^récie  tout  ce  que  vaut  la  popu- 
arité,  et  j'estime  celle  qui  suit 
les  services  rendus  ,  autant  que 
je  dédaigne  celle  qui  est  basse- 
ment mendiée.  »  En  1776  il  fut 
nommé  comte  delà  Grande-Bre- 
tagne ,  sous  le  titre  de  comte  de 
Mansfiéld  ,  et  faillit",  en  1780,  à 
être  la  victime  d'un  mouvement 
populaire  qui ,  à  la  suite  de  quel- 
ques troubles  excités  dans  la  ca- 
pitale ,  se  tourna  contre  lui  ;  sa 
maison,  attaquée  à  Timproviste, 
fut  détruite  et  brûlée  la  nuit  du 
7  juin  j  il  ne  put  sauver  que  sa 
vie  ;  et  lorsque  la  chambre  des 
communes  eut  voté  un  dédomma- 
gement en  faveur  de  ceux  qui 
a  voient  souffert  de  cet  accident  ^ 
lord  Mansfiéld  ,  invité  k  établir  la 
quotité  de  ses  pertes  ,  répondit  que 
(f  quelque  considérables  qu'elles 
pussent  être  ,  il  ne  lui  convenoit 
ni  d'attendre  ni  de  réclamer  au- 
cune indemnité  du  gouverne- 
ment. »  A  la  suite  des  infirmités  de 
Page  ,  il  demanda  sa  retraite  en 
1788  ,  et  n'y  survécut  que  jus- 
qu'au 20  mars  ivqS.  Il  conserva 
presque  sans  altération  l'usage 
de  toutes  ses  facultés.  On  rap- 
porle  qu'en  parlant  de  la  révoln- 
ûpn  de  France ,  il  disoit  que 
c'étoit  un  événement  extraordi- 
naire ;  que  comme  il  étoit  sans 
exemple ,  il  avoit  été  aussi  sans 
pronostic ,  et  qu'on  ne  pouvoit 
encore  former  de  conjectures  sur 
ses  conséquences»  Lord  Mans- 
Geld  ,  marié ,  en  '1.758  ,  k  ladj 
^izabeth  Finch  ,  fille  du  comte 
de  Winchelsea  ,  mourut  sans  en- 
fans. 

♦  V.  MURR AY  (  Jacques  ) ,  mi- 
nistre anglican,  qui  publia  ,  sans 
y  mettre  son  riom  ,  ime  -Histoire  . 
des  élises  d^  Angleterre  et  ^JS-* 


35<^ 


MURS 


easse ,  Newcaistle,  177a  ,  3o  vol. 
m*8*  9  mourut  en  178a* 

*  VI.  MURBAY(  Guillaume) , 
pasteur  à  Birmingham ,  d'une  con- 
grégation de  protestansdissidens, 
âpunlië  plusieurs  écrits^onv  leur 
défende.  Celui  de  tous  ses  ou- 
vrages qui  est  le  plus  estimé  est 
intitulé  Closet  dévotion  :  la  Dé- 
votion du  cabinet.  11  mourut  en 
1755 ,  à  rage  de  62  ans. 

f  MURS  ou  DE  JVIvBis  (  Jéban 
des) ,  né  en  Normandie  suivant 
les  uns ,  et  en  Angleterre  suivant 
d'antres ,  fut  chanoine  de  l'église 
de  Paris ,  e^  docteur  en  Sorbonne, 
s'appliqua  k  la  musique ,  dont 
il  a  laissé  un  fort  bon  traité.  Il 
fionssoit  au  commencement  du 
i4*  siècle ,  et  vivoit  encore  en 
i325.  On  présume  ,  avec  raison  , 
que  c'est  vers  ce  temps  qu'il  fit 
paroître  sou  ouvrage  mthul^ 
jTractatus  de  musica.    Dans  la 

5 remière partie^  Summa  musioB ^ 
'  traite  oe  la  musique  ,  de  ses 
inventeurs ,  de  ses  espèces ,  des 

Sroportions ,  des  intervalles  ;  et 
ans  la  deuxième  partie ,  Musica 
Speculaîiva  /  il  enseigne  l'art  de 
conduire  les  voix ,  et  des  moyens 
4e  •  les  aecordef  ensemble  ,  du 
«lonochorde  ,  de  sa  division  , 
des  instrumens ,  ete.  ;  les  autres 
|Mtrties  traitent  de  la  mnsimïe  pra« 
tique»  des  notes,  de  leurs  figures* 
Quelques  éerivains  ont  attribué 
k  Jehan  des  Murs  Vimfeniion  de 
la  figure  etde  la  valeur  des  notes  y 
l^arce  ou'il  en  p|arle  très-exacte- 
ment aaïas  la  troisième  partie  de 
•on  traité  ;  néanmoins  il  est  plus 
vraisemblable  qu'il  n'en  a  pas 
tant  été  l'auteur  qne  le  collecteur 
et  le  compilateur  ,  qui ,  le  pr#» 
iftier,  a  ptif»  amplement  et  mé- 
tlifodiquement  laissé  par  écrit  ce 
mm  se  prati^oit  de  son  temps 
oana  la  musique.  Dan^  son  Art^ 
en  plfti]i-0lNmt,  Paris , ,  i6y5 ,  in* 


.      MURT 

4*,  le  P.  Jumilhac  a  donné  tnr 
extrait  de  la  doctrine  du  docteur' 
Jehan  des  Murs.  J.  J;  Rousseair 
(  Dictionnaire  de  musique  )   éi»' 
a  parlé  fort  inexactement ,  et  de 
manière  k  faire  penser  qu'il  ne 
l'avoit  jamais  lu.  Le  savant  Map- 
tin    Gerbeirt    a  publié  la    ploa 
grande  partie  du   Tractatus  def- 
musicdy  dont  la  ^bibliothèque  im- 
périale pdssède  plusieurs  manu»*^ 
crits  bien  conservés  ,    dans  son 
excellent  recueil   des  Scriptores^ 
ecclesiastici ,  tjpis  San  -  Blasia-- 
nis,  1784,  in-^»,  tom.  3,  pag.i8^ 

MURTOLA  (Gaspard) ,  poète 
italien,  né  k  Gènes,  se  retira  k 
Rome,  où  il  mourut  en  i6i^*  Il 
avoit  fait  un  poëme  soUs  ce  titre,  - 
Délia  creazione  del  mondoy  in* 
12,  qui  fut  critiqué  par  Marini. 
Ces  deux  poètes  écrivirent  quel* 
ques  sonnets  satiriques ,   intita-> 
lés  ,  les  uns  ,   la  Afurtoléide  , 
in-i2;  les  autres,  la  Marineide ,  ■ 
aussi  in- 12.  Mais  Martola,  se- 
sentant  le  plus  foible,  chercha 
d'autres  instrumens  que  sa  plume 
pour  se  venger  ;  il  tira  un  coup 
de  pistolet  sur  Marini ,  qui  fut 
blessé.  Cette  affaire  auroit  eu  de» 
suites  lâcheuses,  si  Marini n^eât 
travaillé  k  obtenir  la  grâce  de  son 
assassin.  Quelque  nonle  que  fui 
le  procédé  de  son  ennemi ,  Mur*  * 
tola  conserva  dans  son  cœur  un 
vif  ressentiment  de  la  Murtoleïde* 
Le  pape  Paul  V  lui  parlant  un 
jour  de  cette   affaire  :  E  vero, 
dit-il,  hojallito,  témoignant  par»  • 
là  qu'il  se  repentoit  moms  d'a<- 
voir  tenté  le  coup  que  de  Pavoir 
manqué.  Outre  son  pôëme  de  la  • 
Création  du  Monde ,  Murtola  a 
fait  encore  d'autres  verf  italiens, 
in-i^  i  un  poème  latin ,  qui  a 
pour  titre  :  Nutriciaruni  siveNof^  - 
mantm  Uhri  ires ,  imprimé  pia- 
sieurs  fdis  y  et  dont  Macéra  a  pu* 


MUSA 

blié  unie  ^ditilon  en  i6oa,  in^i3y 
à  la  suite  de  laquelle  on  trouve , 
pat  le  même  auteur^  Problema- 
tum  iiàri  duo  ,  et  Epigrananatum 
Uher  lùius.  On  doit  encore  à  Mur? 
tûla  jxn  poème  sur  Jana3  >  impri- 
mé en  iSgS. 

,  MUS  (De^us}^  yoy*  Dec  tus/ 
n»  I. 

f  I.  MITSA  ou  MoTTSA ,  couver* 
ifiieur  d'Afrique  pour  le  caLfe  Wa- 
lid ,  vivoit  à  la  fin  du  7*  siècle  et 
an  commencement  du  8*.  Il  cour 
tribua  beaucoup  a   la  conquête 
de  l'Afrique  ,  et  à  inculquer  a  ses 
babitans  \es  lumières  et  les  pra- 
tiques du  Koran.  La  Mauritanie 
n'étoit  pas  encore  réduite  a  l'em- 
pire Ae&  Musulmans  ;  Musa   en- 
treprit de  la  conquérir.  Ce  pays , 
dont  Geuta  éioit  la  place  forte, 
appartenoit  aux  Visigoths  d'Es- 
pagne ;  le  comte  Julien  y  com- 
man.doit.  Musa  vint  attaquer  cette 
place    et  fut  vivement  repoussé 
par  la  vigilance  et  le  courage  de 
ce  comte.  Musa  étoit  bonteux  de 
sa  défaite  \  mais  bientôt  un  cban- 
gement  inattendu  dans  les  prin- 
cipes d^  comte  Julien  favorisa  ses 
projets.  Ce  chef  cbrétien  lui  en- 
VQjra  un  message ,  par  lequel  il  oir 
froit  aux  successeurs  de  Mabomet 
sa  personne. ,  son  épée  et  la  place 
qull  commandoit) ,  et  sollicita  l'in- 
digne gloire  d'introduire  les  Ara- 
bes dans  le  centre  de  l'Espagne. 
(  Vojr*  JuuEN ,  n®  VII»  )  Musa ,  qui 
résidoit  a  T'anger,  entretint  sa  cor- 
^spondanee  avec  Julien ,  et  bâta 
ses  préparatifs.  Il  occupa  la  place 
de   Genta  et  la  Mauritanie,   et 
chargea  son  lieutenant  Tarik  4^ 
l'expédition  de  l'Espagne.  (  Voyez 
TàbixO  Celui-ci  débarqua  k  Gibral- 
tar au  commencement  de  l'an  711^ 
et  parvint ,  après  une  bataille  dé- 
cisive y  a  conquérir  presque  toute 
^  r£s{ydgne«  Musa ,.  mstruit  da  ee^ 


MUSA 


3St 


rapides  succès  ,  donna  des  éloges 
k  Tarik  ^  mais  bientôt  il  en  tuA 
jaloux*  II  craignit  que  ce  guerrier 
ne  lid  enlevât  toutes  les  occasions 
d'acquérir  de  la  gloire  en  Europe. 
Il  partit  de  la  Mauritanie ,  à  la 
tète  de  dix  mfille  Arabes  et  de 
huit  mille  Africains  ,  et  vint  dé- 
barquer a  Algézire.  Il  assiégea  et 
prit  Séville  et  Mérida.,  Cette  der- 
nière ville  opposa  une  résistance, 
qui  fît  honneur  k  ses  habitaos. 
On  raconte  qu'ibne  se  délèndoient 
ainsi  que  dans  l'espoir  de  voir 
bientôt  périr  Musa,  qui  étoit  très- 
vieux.  Celui-ci,  pour  leur  ôter  cet 
espoir  ^  teignit  en  nair  sa  barbe 
blanchie  par  l'âge  ,  et  lorsque  les 
députés  de  Mérida^e  présentaient^ 
dans  sa  tente  pour  traiter  de  la 
paix  ,  ils  virent ,  au  lieil  de  la 
ligure  d'un  vieillard ,  celle  d'un 
homme  qui  avoit  les  caractères 
de  la  vigueur  et  de  la  jeunesse , 
ce  qui  les  détermina  à  capituler  ; 
mais  cette  anecdote  est  suspectée 
Il  estcertain seulement  que  Musa, 
pour  cacher  sa  vieillesse ,  teignoikt 
en  rouge  sa  barbe  blanche.  Musa 
rencontra  Tarik  entre  Mérida^ 
Tolède.  La  première  entrevue  fat 
cérémonieuse  et  réservée.  Musa 
exigea  de  son  lieutenant  un  compte 
ri  go  ureux  des  trésors  de  l'Espagoe* 
Tarik ,  exposé  au  soupçoû  et  a  la 
calomnie  ,   fuit  emprisonné ,  m*- 
suite)  et  môme  fustigé  par  la  maia 
de  Musa.  Celui-ci ,  secondé  par 
son  fîls  Abdélaziz  conquit  tout  le 
reste  de  l'Espaone  ,  porta  ensuite 
ses  armes au-oelà  des  Pyrénées,, 
et  se  rendit  nutf  tre  de  la  Septima« 
nie  ,  appelée  'depuis  Languedoc^ 
Il  trouva  à  Careassonne  «  dans 
l'église  de  Sainte-Marie  «  sept  sta- 
tues équestres  d'argent  massif  1 
dont  sans  doute  il  s'empara»  Ar* 
rivé  à  Narbonne ,  il  retouraa  suc. 
les  GÔtesvde  la  Galice  et  de  la  Lu •" 
sitanie*  Les  villes  €|ui  serendoiecri 
sans  r^yi^ace  éti^ieninaÂateikiseïi 


55a 


MUSA 


dans  leurs  privilèges  et  leurs  lois  r 
celles  que  Musa  prit  d'assaut 
Aireu^  réduites  en  cendres.  To- 
lède capitula  ,  et  reçut  une  gar- 
nison arabe  ,  ce  qui  fit  donner , 
aux  chrétiens  du  pays ,  le  nom 
de  èlusarabes.  Il  traita  Théodé- 
niir  ,  prince  des  Goths ,  et  %es  su- 
jets avec  beaucoup  de  douceur  ; 
mais  ses  intentions  ne  furent  pas 
toujours  suivies  par  ses  soldats. 
Les  fanatiques  musulmans  se  li- 
vrèrent à  des  excès.  Plusieurs 
églises  furentprofanées  et  pillées. 
IMlttsa  se  proposoit  de  franchir 
de  nouveau  les  Pyrénées ,  de  con- 

Î[uénr  le  reste  de  la  Gaule  et  Tl ta- 
ie ,  et  de  prêcher  Tunité  de  Dieu 
et  leKoran  au  centre  de  la  chré- 
tienté. Il  ne  bomt>it  pas  ses  pro- 
jets ambitieux  à  détruire  la  puis- 
sance du  roi  àes  Francs ,  de  celui 
des  Lombards  et  du  pape  ;  il  vou- 
loit  soumettre  la  Germanie^  suivre 
le  Danube  depuis  sa  source  jus- 
qu'au Pont-Ëui^iu,  renverser  l'em- 
pire de  CoDstantinople  ,  et ,  re- 
Î>assant  d'Europe  en  Asie,  réunir 
es  contrées  qu'il  auroit  vaincues 
au  gouyemeuieut  d'Autioche  et 
aux  provinces  de  la  Syrie.  Mais  ce 
vaste  projet  lut  contrarié  par  les 
circonstances.  Les  amis  de  Tarik 
avoient  exposé  à  la  cour  de  Da- 
mas ,  avec  succès ,  ses  services  , 
et  l'indigne  traitement  qu'il  en 
avoit  rèça.  Le  calife  blâma  la 
conduite  de  Musa  et  le  manda 
à  sa  cour.  Les  lenteurs  qu'il  mit  à 
obéir  accrurent  le  mécontente- 
jnent  ;  enfin  ,  un  messager  du 
calife  arriva  en  714  à  Lugo'  en 
Gallicie ,  et  dans  le  camp  de  Mu- 
sa ,  saisit  la  bride  de  son  cheval , 
et  lui  ordonna  de  le  suivre.  Il 
6hé\x  sans  murmurer .,  et  laissa 
le'  gouvernen^ent  de  l'Ëspag^ne  à 
.  «es  deux  tiis  Abdallah  et  Àlidé- 
laziz.  Lorsque  Musa  fut  arrivé  à 
la  cour  de  Damas,  il  y  trouva  le 
c-ftlife  Walid  ihort  ,^  et  son  irère 


MUSA 

Soliman  sur  le  trdne.  Le  nouveau 
calife  étoit  lehuemi  de  Musà.  On 
le  déclara  coupable  de  vanité  et 
de  mauviii'Se  toi ,  et  ce  qui  dut 
le  ruiner ,  ou  attester  ses  rapines, 
on  le  condamna  à  une  amende  de 
aoo  mille  pièces  d'or.  Pour  Je 
punir  de  la  manière  indigne  dont 
il  avoit  traité  Tarik,  ou  lui  in- 
fligea le  même  châtiment.  Le 
vieux  général ,  après  avoir  été  fus- 
tigé en  public  ,  fut  un  jour  entier 
exposé  au  soleil  devant  la  porte 
du  palais ,  et  finit  par  obtenir  nn 
honnête  exil  sous  te  nom  de  pé- 
leriuage  de  la  Mecque.  Le  «aide, 
craignant  une  famille  puissante 
et  outragée  ,  fit ,  en  71 5  >  assas- 
sinera Cordoue  le  fils  de  Musa , 
Abdélaziz  :  on  lui  reprochoit  des 
prétentions  a  la  royauté  et  son 
manage  avec  upe  chrétienne , 
avec  Egilona  ,  veuve  du  roi  Ro- 
drigue. Sa  tête  fut  apportée  en 
Asie ,  et  par  un  raflmement  de 
barbarie  ,  on  la  présenta  k  son 
père  ,  en  lui  demandant  s'il  con- 
noissoit  les  traitsdu  rebelle.  «  Oui, 
s'écria  Musa  avec  indignation. 
Je  reconnois  ses  traits  ;  je  soutiens 
qu'il  fut  innocent ,  et  j'appelle  la 
justice  du  ciel  sur  la  tête  de  ses 
meurtriers.  »  Le  désespoir  et  la 
vieillesse  de  Musa  le  mirent  bien- 
tôt hors  de  l'atteinte  des  rois  ;  il 
mourut  de  douleur  peu  de  temps 
après  son  arrivée  a  la  Mecque.  La 
vie  de  Musa  a  été  écrite  en  arabe 
par  un  de  ses  petits-£U[s  échappé 
au  massacre  de  sa  famille. 

IL  MUSA.  F.  MoTSE,  n*»  VHL 

♦  MUS  ANZIO  (  Jean  -  Domi- 
nique )  ,  savant  jésuite  du  17* 
siècle ,  remplit  divers  emplois 
dans  son  oi^re.  Ses  Tables  chro- 
■nolçgiques^  qui  s'étendent  jusqu'à 
l'année  1691  ,sont  estimées.  Elles 
furent  continuées  jusqu'en  1750 
par  les  PP.  Dommiqufe  Ceati  , 


i. 


s 


MUSC 

jàntolne  Casinî,  et  Faure  >  au- 
tres jésuites ,  et  publiées  cette 
même  année  sous  le  titre  de 
Tabula  chronologicœ  Dominici 
Musaulti  è  societate  Jesu ,  quœ 
sacra ,  polHica  ,  belUca  ,  fortui- 
te ,•  litteras  et  artes  ad  omnige- 
nam  historiam  çomplectuntur  ; 
ab  orbe  ccndito  ad  anruim  post 
Cfiristum  natnm  1700;  editio  ter- 
tia  auctior ,  emendatior  y  et  in 
Jbrmam  commodiorem  redacta. 
Accessit  dissertatio  historico-cri- 
tica  ,  çud  chronoîogiœ  bis  tubu- 
lis  traditœ  spécimen  apologeti- 
cum  exhibetur^  Romae  ,  1750  ; 
Bononiae,  175'^.  Le  P.  Faure ,  in- 
dépendamment d'une  dissertation 
apologétique  de  ces  Tables  ,  j 
â  ajouté  quelques  savantes  notes. 
On  a  encore  de  Musanzio  VOrai- 
son  funèbre  en  latin  du  cardinal 
Barf>erini  ,  1680  ,  in-fol.  Ce  jé- 
suite mourut  au  commencement 
du  i8«  siècle. 

*  MUSARRA  (  Charles  )  ,  ec- 
clésiastique de  Messine ,  et  cheva- 
lier de  Jérusalem ,  mort  en  168^  9 
a  publié  plusieurs  Poèmes ,  entre 
autres  VÉnéide  de  Firgile ,  «t  des 
Poésies  qui  se  trouvent  dans  la 

Fremière   partie   du  Recueil   de 
iu^adémie  Ùella  JF'ucina. 

♦MBSCARA  (André),Sicilien, 
jurisconsulte  assesseur  de  la 
rrande  cour  archiépiscopale  de 
ralerme  ,  et  ensuite  avocat  fiscal, 
mort  en  1666 ,  a  publié  Defensio 
immunUatis  iscclesiasticœ  ,  etc* 

*  I.  MUSCETTOLA  (  Tîhère  ) , 
Napolitain  y  de  la  congrégation  de 
rOràtoire  ,  vivoit  dans  le  i6*  siè- 
cle. On  a, de  lui  des  discours 
moraux  ,  imprimés  k  Venise  ea 
167/)  9  in- 13.  - 

*II.  MtJSGETTOLA  (  Tibère), 
de  la  Inéme  famille  que  le  pré- 
tk^mA  ;  «ooMikr  du  roi  ^  Qùtàah 


MUSC  535 

soit  dans  le  i6«  siècle.  Il  a  écrit 
De  translatione  regalis  depositl 
cadaveris  serenissimi  régis  AU 
phonsi  de  Aragonid  /.  hujus 
regni  historica  juridica  probatio 
pro  excellentlssimo  D,  Petro 
Antonio  de  Aragonid^ 

MïJSCHEiVBROECK.    Fojez 

McSSCHSNBROFXC. 

*  MUSCO  (Michel),  de  Ta» 
rente  ,  clerc  régulier ,  vivoit  dans 
le  17*  siècle,  il  est  auteur  d\in 
ouvrage  intitulé  //  Regolare , 
ovvero  délia  regolare  perjezione 
diviso  in  due  parti ,  Venise ,  1-628, 
in-4®. 

I.  MUSCULUS  (  Wolfangus  ) , 
Tun  des  plus  célèbres  théologiens 
du  16*  siècle  ,  né  à  Dieuse  ca 
Lorraine,  Pan  i497  >  d'un  ton- 
nelier ,  se  fit  bénédictin  dans  le 
Palatinat  k  Vage  de  i5  ans  \  mais 
il  quitta^  en  1527,  le  cloître, 
pour  suivre  les  opinions  indul- 
gentes du  luthéranisme,  qui  lui 
donnoit  une  femme.  Réduit  à 
la  mendicité ,  il  se  fit  tisserand  ^ 
et  ensuite  manoeuvre  k  Stras- 
bourg ,  oi\  il  s'étoit  réfugié. 
Bucer,  instruit  de  son  savoir,' 
lui  donna  une  retraite  dans  sa* 
maison  et  la  place  de  catéchiste. 
Un  moine  prêchant  un  jour  con- 
tre les  nouvelles  />pimons  reli-' 
gieuses ,  Musculus  le  chasse  de' 
sa  chaire  ,  y  monte  a  sa  place , 
et  fait  une  apologie  très  «  forte 
des  innovations  introduites  par 
Luther.  Cette  saillie  de  zèle  lui 
mérita  la  place  de  ministre  dtî 
Strasbourg,  etteiisuite  une  chaire 
de  théologie  k  Berne ,  oh  il  mou- 
rut le  29  aoAt  i563 ,  k  66  ans , 
après  avoir  publié  des  Comment* 
taires  sur  FEcriture  sainte,  in-» 
foilio  :  une  compilation  intitulée 
Loci  communes ,  in-folio  ;  et  des 
Traductions  de  plusieurs  Traitée 


v. 


\ 


/ 


554 


MUSE 


de  saint  Athunase  et  de  saint  Ba- 
sile, etc» 

tn.  MUSCULUS  (Ajndrë),cle 
Scheneberff  en  Misnie,  profiss- 
seor  de  tnéologie  à  Francfort- 
Bur -l'Oder  ,  un  dès  plus  zélés 
défenseurs  de  l'ubiquité ,  mourut 
tn  i58q.  On  a  de  lui  un  grand 
nombre  à^ouvrages ,  qui  n'ont  ob- 
tenu aucune  estime.  Musculus 
l^rétendit  que  Jésus-Christ  n'avoit 
pas  seulement  été  médrateur  en 
qualité  d'homme,  mais  que  la 
nature  divine  étoit  morte  comme 
la  nature  humaine,  il  enseignoit 
aue  le  Sauveur  n'étoit  point  ef- 
iectivement  monté  au  ciel ,  mais 
qu'il  avoit  laissé  son  corps  dans 
la  nuée  qui  l'environnoit.  On  né 
Toît  pas  qu'il  ait  formé  de  secte. 
Il  avoit  vqulu  combattre  Stau- 
)er  ,  qui  prétendoit  que  Jésus- 
Christ  n'avoit  été  médiateur  qu^en 
qualité  d'homme  et  non  pas  en 
qualité  d'Homme-Dieu.  Muscu- 
lus ,  pour  le  contredire ,  soutint 
que  la  Divinité  avoit  soufiert ,  et 
qu'elle  étoit  morte. 

t  MUSÉE  ,  Musûsus ,  très-cé- 
lèbre poète  grec  ,  que  l'on  croit 
avoir  vécu  du  temps  d'Orphée  et 
avant  Homère,  vers  l'an  1180 
avant  Jésus-Christ.  Il  est  auteur 
dn  Poème  de  Léandre  eUHéro.  On 
le  trouve  dans  le  Corpus  poëta- 
mm  Grœconim ,  Genève,  1606 
et  161 4  9  3  vol.  in-folio  ;  sépa- 
rément ,  grec  et  latin ,  Pans  , 
1^8,  în-8» ,  et  Lejde ,  1737 ,  in-8*. 
(P^ojr^XksiouAChm.)  La  meilleure 
édition  de  Musée  est  celle  de 
ۥ  F.  Heinrich ,  Hanovre ,  ygS  > 
i]i-8«  ^  celle  de  Teucher ,  Halae, 
1801 ,  in-8*,  est  inférieure  à  la 
précédente.  .M.  Moutonnet  de 
Clairfonds  a  traduit  Héro  et 
Léandre  en  français,  Paris ,  f^4> 
in-8^ ,  et  M.  Gail  en  a  donné  une 
traduction  jointe  k  celle  des  Idj^l- 
les  de  Théocrih»,  avec  le  texte 


MtSE 

grec,  la  version  latine  et  des. notes» 
Faris,  1796,  3  vol.  in-4'*.JW.  de 
La  Porte  Dutheil  en  a  donné  vaa» 
édition  en  grec  et  en  friJnçais , 
Paris,  1784,  in- 12.  La  traduc- 
tion en  vers  italiens  donnée  par 
Girol  Pompie  est  estimée.  M.  Ile* 
nouard  en  a  donné  une  Jolie 
édition  en  1801 ,  in-ia.  —  Il  y  a 
eu  un  autre  poète  de  ce  nom 
dans  le  4*  siècle. 

'^.  MUSËLLI  (Le  marquis  Jean- 
Jacques),  savant  antiquaire  et 
célèore  littérateur ,  né  d'une  no« 
ble  et  ancienne  famille  de  Vé- 
rone le  9  septembre.  1697  ^  ^^ 
mort  dans  cette  ville  le  f  août 
1768,  a  publié  les  ouvrages  soi- 
vans  :  I.  Numismata  antiqua  col" 
lecta  et  édita,  Verona;  ,  1750, 
3  vol.  in-fo]io.  Il  dédia  cet  ou* 
vrage  au  roi  de  Pologne  ,  qui  le 
récompensa  généreusement.  IL 
Antiquitatis  retiquiae  collectœ  , 
tabulis  incisœ ,  'et  explicettioni" 
bus  illustràtœ  y  Verouae ,  1766, 
3  vol.  in-fol.  Cet  ouvrage  est  écrit 
en  latin  et  en  italien.  Ces  deux 
ouvrages  ,  réunis  en  un  seul ,  fuv 
rent  publiés  sous  le  titre  suivant: 
Musœum  Musellianum  in  quinquB 
tomos  distributum ,  quorum  pri* 
mi  très  numismata ,  quartus  int* 
criptiones  ,  etc. ,  quintus  anti* 
quitatum  reliquias  complectun^^ 
tupy  Veronae,  1760,  5  vol.  in- 
folio. Muselli  a  laissé  un  p;ran(i^ 
nombre  de  manuscrits  précieux. 

MUSES  (  Mvthol.  ) ,  déesses 
des  sciences  et  des  arts ,  filles  dt 
Jupiter  et  de  Mnémosjne.  Elles 
étoient  neuf  :  Clio  ,  Melpomène  > 
Thalie ,  Ëuterpe  ,  Teipsiçhore , 
Erato ,  Calliope  ,  Uranie ,  et  Pot 
lymnie.  Chacune  d'elles  présidoit 
k  quelque  art  particuher.  Clio  a 
l'histoire  i  Melpomène  k  la  tra- 
gédie ,  Thalie  à  la  comédie ,  l^r 
t«rpe  à  la  flûtt  et  aux  autre» 


1 


V 


h 

■ 
I 


MUSG 

instramens  k  vent  ;  Terpsichore 
«?Oit  inrenté  la  harpe  ,  £rato  la 
lyre ,  Galliope  les  vers  héroïques, 
rolymme  la  rhétorique,  et  Uranie 
fastronooiie.  Il  y  a  voit  des  peu- 
ples qui  n^admettoient  que  trois 
Muses  :  Mélété ,  Mnémé  ,  Aaedé, 
D*autres  en  comptoient  sept  ^ 
quelques -uns  seulement  deux. 
lues  Muses,  quel  que  fût  leur  nom- 
bre ,  avoient  Apollon  it  leur  tête. 
Le  palmier-,  le  laurier ,  et  plu- 
sieurs fontaines,  comme  THip- 
pocrène ,  Castalie  ,  et  le  fleuve 
Permesse  ,  leur  étoient  consacrés. 
EUes  habitoient  les  monts  Par- 
nasse, Ué]icon,Piérius,et  lePinde, 
Le  cheval  Pégase  paissoit  ordinai- 
rement sur  c^  montagnes  et  aux 
environs.  On  représentoit  les 
Muses  jeunes  ,  b/sUes,  chastes  , 
aimant  la  retraite,  ajant  à  la 
main  et  autour  d'elles  les  attri- 
buts qui  convenoient  k  chacune. 
Quelquefois  même  on  les  pei- 
gooient  formant  des  danses  en 
chœur,  pour  désigner  la  iiaisoii 
prochaine  ou  éloignée  qu'il  y  a 
entre  toutes  les  sciences  et  les 
arts.  Voje%  Aon. 

I.  MtrSGBAVE  (  Guillaume  \ , 
docteur  en  médecine  d'Oxford  « 
antiquaire  anglais,  et  secrétaire 
de  la  société  royale  de  Lon- 
dres y  né  en  1657,  mourut  en 
1721  ,  ^  Exeter ,  où  il  exercoit 
son  art.  On  a  de  lui  ,  I.  Les 
Transactions  philosophiques ,  nu- 
méros 167  à  178.  II.  GetaBritan^ 
meus  y  1715,  in-8<>.  III.  Beigium 
Britannàciim  ,  1719  ,  in  -  8®.  ly. 
JDe  aquilis  Romanis ,  1723  in-8^. 
T.  De  legionibus ,  etc. 

♦II.  MUSGBAVE  (Guillaume)/ 
{fis  du  précédent,  médecin  fort 
lliabile  ,  né  a  Ëxeter,  mort  en 
1777 ,  a  publié  quelques  Omp/vz- 
Iges  de  critique  très-estimés.  tJne 
accusation   de    corruption    que 


MUSI 


535 


Mnsgrave  porta  contre  les  mînl»- 
tres  qui  avoient  fait  la  paix  d^ 
1763    fit     grand    bruit    :    mats 

I  affaire  ajant  été  discutée  de- 
vant un  comité  de  la  chambre 
des  communes  ,  Mnsgrave  ne  put 
fournir  des  preuves  suffisantes. 

t  MUSITAN  (Charles) ,  piètre , 
médecin  k  Gastrovillari^  petitf 
ville  de  Calabre ,  mort  èi  mples 
en  1714  >  à  80  ans>  est  auteur  d« 
plusieurs  ouvrages  imprinués  k 
Genève,  17 16,  in-folio,  3  vol. 
Musitan  avoit  exercé  la  méde- 
cine avec  succès ,  et  ses  écrits 
sont  une  preuve  qu'il  en  con- 
noissoit  profondément  la  théorie. 

II  n'acceptoit  ni  honoraires,  ni 

f»résens.  Ses  ennemis  voulurent 
ai  interdire  la  médecine;  mais 
le  pape  Clément  IX ,  qui  connois^ 
soit  son  savoir,  lui  permit  de 
l'exercer.  Il  se  signala  sur-tout 
dans  le  traitement  de  la  maladie 
vénérienne  ,[sur  laquelle  il  a  donné 
un  Traité  ,  traduit  en  français 
par  Devaux  >  17 1 1  v  deux  volumes 


m-i2. 


ou 


tMUSIUS  r  Corneille) 
MtJTS,  ne  k  Délit  en  i5o3,  se 
distingua  dans  les  belles-lettres 
et  les  iangnes  k  Louvain  ,  et  les 
enseigna  lui-même  k.  Gand.  Il 
accompagna  ensuite  de  jeunes 
seignc^s  a  Paris  et  k  Poitiei^. 
De  retour  dans  sa  patrie,  il  futdi<« 
recteur  des  religieuses  de  Sainte*- 
Agathe ,  emploi  qu'il  remplit  avec 
beaucoup  de  zèle  pendant  36  ans. 
Dans  ses  momens  de  loisir,  il 
cultiva  l^s  muses  ,  et  se  fit  esti- 
mei^  par    sa    science  et  par  sa 

Erobité^  Le  fanatique  Guillaume 
lùmei ,  le  fit  arrêter  k  Lejde ,  et 
épuisa  sur  ce  respectable  vieillard 
tout  ce  que  la  rage  peut  inventer 
de  plus  atroce.  Il  lui  fit  couper 
les  oreilles,  le  nez,  les  doigts 
des  mains  ^tàeê  pieds ,  et  ce  que 


356 


MUSO 


la  pndenr  défend  de  nommer, 
€t  nnit  prar  le  faire  attacher  à  la 
potence,  où  il  mourut  le  i5  dé- 
cembre i^yi,  Guillaume  Estius , 
dans  son  Histoire  des  martyrs 
de  Gorcum ,  les  auteurs  des 
jàcta  Sanctorum  au  lo  juillet, 
et  Pierre  Opmeer ,  dans  son  His- 
toire des  martyrs  de  Hollande, 
se  sont  étendus  sur  la  vie  et  la 
mort  de  ce  martjr.  On  a  de 
loi  divers  Poèmes  :  I.  Institutio 

Jcminœ  christianœ ,  lirée  du  der- 
nier chapitre  des  JP^roverbes.  Ckîes 
et  quelques  Psaumes  en  vers  , 
Poitiers,  i556,  in-4«.  III.  De 
temporum  Jugacitate  ,  deque  sa- 
crorum  poëmatum  immortalitate, 
ibid  ,  i536  ,  in-4'*.  H  y  donne  un 
abrégé  de  sa  vie.  IV.  Imago  pa- 
tientiœ.  V.  Libellas  tumulorum 
JOesiderii  Erasmi,  Louvaîn,  i536, 
in-4''  VI.  Encomîum  solUudinis, 
Anvers,  i566,  iu-4'''  Vil.  De* 
Hymnes,  VUÏ.  Un  Lht'e  de  priè- 
res ,  publié  par  Loc  Opmeer , 
Leyde,  ï582,  m-i6.  Ses  vers  sont 
d*un  style  pur  et  clair.  On  voit 
dans  le  Theatrum  crudelitatis 
hœreticoinm     la    représentation 

'  de  son  cruel  martyre. 

t  IVfUSONlDS-RUFUS(Gaïus), 
,  philosophe  stoïcien  ,  envoyé  en 
exil  dans  V\\e  de  Gvare,  sous 
le  règne  de  Néron,  parce  qu'il 
critiquoit  les  mœurs  du  prince  , 
fiit  rappelé  par  l'empereur  Ves- 
pasien  ,  qui  avoit  moins  à  crain- 
dre les  censeurs.  Pierre  Nieus- 
vland  a  publié  h  Amsterdam  une 
savante  Dissertation  de  Musonius 
Rufus.  — Il  ne  fa  ut  pas  le  confon- 
dre avec  un  autre  philosophe  cyni- 
qucT,  du  même  nom  et  du  même 
temps  ,  qui  étoit  lié  avec  Apollo- 
nius de  Tyanes.  Nous  avons  plu- 
sieurs Lettres  de  ces  deux  philo- 
sophes. Voyez  les  Mémoires  de 
(académie  ^es  inscriptions ,  in- 
éf  y  tome  XXXI ,  page  i3x. 


MUSS 

<I.  MUSOTTI  (Alexandre)., 

'noble  Bolonais  ,    né    en   i535  ; 

après  avoir  été  reçu  docteur  en 

droit  civil  et  canon ,  alla  a  Rome  , 

où  il  fut  employé  honorablement 

fiar  le  pape  Pie  IV.  Grégoire  XITÏ 
ui  donna  un  canonicat  dans  l'é- 
glise du  Vatican  ,  et  le  choisit 
pour  son  camérier.  Peu  après  , 
c'est  -  a  -  dire  en  1579  ,  il  obtint 
l'évêché  d'Imola ,  avec  le  titre  de 
comte  deBagnarca,  et  en  1691 
il  fut  envoyé ,  en  qualité  de  nonce", 
a  Venise.  Après  avoir  rempli  sa 
mission  ,  il  reviiit  dans  son  évê- 
ché ,  qu'il  gouverna  avec  autant 
de  prudence  que  de  sagesse  ,  jus- 
qu'à sa  mort  arrivée  le  i3  jan\ner 
1607.  Ce  fut  par  ses  ordres  que 
fut  imprimé  ,  en  iSgS  ,  à  Bolo- 
gne ,  le  Rituel  des  sacrem^ns  , 
à  rusage  de  l' église  d'Imola. 

*  II.  MUSOTTI  (  Etienne  ) ,  d<t 
Bologne  ,  religieux  de  l'ordre  dé 
Saint -Augustin  ,  est  connu  par 
les  ouvrages  suivans  :  I.  De  Jilii 
Dei  ,  Deiparœque  sèmper  rir- 
ginis  Mariœ  ortu ,  oratio ,  Ve- 
ronœ  ,  160^.  IL  De  prœlati  sa- 
pientid  ortu  ,  Bononiae  y  lô^i. 

*  MUSSAPHIA  (  Benjamin  )  , 
médecin  juif,  exerça  son  art  k 
Hambourg ,  et  y  florissoit  ver» 
l'an  i638.  Il  passa  ensuite  à 
Gluckstadt ,  an  duché  dé  Hols- 
tein,  et  de  là  à  Amsterdam,  oit  il* 
niourut  en  1674*  On  a  de  lui , 
I.  SacrO'medicte'sententiœ,}isinï" 
burgi  ,  1640  ,'  in-8*»  ,  avec  sa  Ict- 
tre  De  auro  potabili,  II.  EpiS" 
ta  la  de  maris  reciprocatione  , 
Amstelodami  ,  164^  »  in-4'**  II 
établit  dans  cet  ouvrage  un  sj&^ 
tème  sur  le  flux  et  reflux  de  la. 
mer. 

*  MUS  SA  RD  (Pierre), 
à    Genève    vers    Tan     i6'i5 
i&iô  ,    montra   du   gollt 


v^ 


MUSS 

l^ëtode  dès  son  enianoe  ,  ses  pa- 
reus  le  destinèrent  aux  fonctions 
deminislFe  ,  qu'il  exerça  par  la 
suite  avec  distinction.  Mussajdse 
montra  grand  prédicateur  à  Lyon; 
mais  obligé  de  quitter  cette  ville , 
d'après  un  édit  qui  défeudoit  aux 
Genevois  de  prêcher  en  France  , 
el  ne  pouvant  retourner  dans  sa 
patrie ,    parce  qu'il    ne    vouloit 
point     souscrire    le    formulaire 
Consensus ,  il  se  retira  à  Londres. 
A  peine  y  étoit-il  qu'il  fut  appelé 
al  église  de  la  Savoie,   au  ser- 
vice de   laquelle  il  consacra  les 
&ix  dernière^  années  de  sa  vie. 
11  mourut  en  1681.  On  a  de  lui  , 
I.  Jugement  renJupapMAf,  de  la 
propagation  de  la  Jbi^  ,    sur  Je 
traité  du  purgatoire ,  prouvé  con- 
tre la  doctrine  4^  MM,  de  la  re- 
ligêon  prêt,    rêf,  ^  par  messire 
Bobye ,  conseiller ,  aumônier  et 
prédicateur  du  roi  ,  in-8»  ,  Lyon  , 
iê6i.  II.  Conformités  des  céré- 
monies modernes  ai^ec  les  ancien- 
nes y  oii  l'on  prouve  ,  par  des  au- 
torités  incontestables  ,  que   les 
cérémonies  ele  lEglise  romaine 
sont    empmntées   des  paiens    , 
Genève,  1667,  in-S'.  Ce  livre  a 
été  traduit  en  allemand ,  et  im- 
primé deux  fois  à  Leipsick ,  en 
1695  et  i^o3.  il  en  a  été  fait  une 
autre  édition  en  français  avec  des 
additions,   suivies  de  la  Lettre 
écrite  de  Rome  sur  le  même  su- 
jet,    par    Gonjers    Middleton  , 
Amsterdam  >  1744»  in-ia.  (  Foy. 
lïiD&LETON  .n'^IIL)  III.  Un  volume 
de  Sermons ,  imprimé  h  Genève 
en  1674*  ^V«  Un  traité  latin  des 
dieux   qui  prédisoient    l'avenir , 
Sous  le  titre  de  Historia  deorùm 
Jatidicorum  ,  publié   d'abord   à 
Genève  ,  et  ensuite  ^  Francfort- 
sur-le-Mein  en  1680. 

M  U  S  S  A  S  A ,  femme  eonrar 
g«use  du  royaume  de  C<^go  en 
Alîique  ,  succéda  à  san   père 


MUSS  5S7 

^P**Sy  *^®ôs  le  commandement 
d'une  tribu  guerrière.  Après  avoir 
adopté  b  vêtement  d^un  homme , 
elle  se  mit  à  ki  tête  de  ses  trou- 
pes ,  et  les  conduisit  plusieurs 
fois  à  la  victoire.  Elle  étendit  les 
limites  de  son  empire ,  et  mou- 
rut au  milieu  du  17*  siècle ,  après 
avoir  fait  passer  son  nom  jusqu'en 
Europe. 

MUSS  ATI  (  Albertîn)  ,  histo- 
rien et  poète  padouan  ,  mort  en 
iSag  ,  ministre  de  Teropereur 
Henp  VII.  Ses  succès  en  poésie 
lui  méritèrent  l'honneur  du  lau- 
réat,  qu'il  reçut  dans  sa  patrie. 
Envisagé  comme  historien ,  on 
lui  doit  ,  I.  De  gestis  Henrici 
VII ,  in^ratoris,  IL  De  gesti^ 
Italorum  post  Henricum,  Los 
Œuvres  de  Mussati  ont  été  râ- 
ctieillies  in-lblio  à  Venise  ,  eu 
i636,  avec  des  notes  par  Lau- 
rent Pignorius.  U  a  mérité  que 
Pignorius  ,  Félix  Osius  et  Villani 
l'aient  commenté.  Leurs  notes  se 
trouvent  dans  ce  Recueil. 

*  MUSSATO  (Jean-François  ), 

Î^entdhommedePadoue,  célèbre 
ittérateur ,  et  l'un  des  principaux 
coryphées  des  académies  de  cette 
ville  ,  né  le  "3  seotembre  i533  , 
étoit  savant  dans  les  langues  grec- 

2ue  ,  latine  et  hébraiVjue.  Il  étu- 
ia  aussi  la  philosophie  et  l'Ecri- 
ture sainte ,  et  remplit  plusieurs 
emplois  honorables  dans  sa  pa- 
trie ,  oh  il  mourut  en  i6i3.  On 
ne  connoît  de  lui  que  quelques 
Vers  grecs ,  épars  dans  les  Re- 
cueils du  temps ,  et  un  petit  nom- 
bre d'Inscriptions  et  iépitaphes 
dans  les  églises  de  Padoue  el  dans 
plusieurs  autres  lieux. 

t  MUSSOHENBROECK  (Pier- 
re de },  né  à  Leyde  en  lôg-i  ^mort 
dans  cette  ville  en  1 761  ,  à  69, 
an$|  fut  reçu  docteur  de  méde-* 


%% 


N 


558 


MUSS 


/ 


clne^en  1715  ;  mais  les  sciences 
exactes  Toccupèrent  pnncipale- 
ment.  Après  avoir  fait  un  voyage 
k  Londres,  où  il  vit  Newton,  et 
où  il  consulta  DesaguHers  ,  il  re- 
vînt en  Hollande  ,  et  y  obtint 
bientôt  de»  places.  L'université 
dTJtrecht  étoit  depuis  long-temps 
célèbre  pour  Tétude  du  droit  ; 
Musschenbroeck  y  ayant  été  nom- 
mé professeur  de  physique  et  de 
mathématiques  -,  la  rendit  fameuse 
encore  pour  ces  sciences  qu'il  y 
enseigna.  Leyde  le  rappela  bien- 
tôt pour  y  exercer  les  mêmes 
fonctions.  Plusieurs  académies  , 
et  en  particulier  celles  des  scien- 
ces de  Paris  et  de  Londres  se  Tas- 
socièrent.  Les  rois  d'Angleterre , 
-de  Prusse  et  de  Danemarck  tâ- 
chèrent en  vain  de  l'attirer  dans 
leurs  états.  On  lui  doit  plusieurs 
ouvrages.  On  voit  dans  les  expé- 
riences qu'il  y  rapporte  une  sa- 
gacité peu  commune  ,  et  dans 
ses  calculs  beaucoup  d'exacti- 
tude. Ses  essais  de  physique ,  en 
latin  y  parurent  à  Leyde,  1729, 
in-4*'  ;  ils  ont  été  traduits  en 
français  par  Massuet  ,  Leyde  , 
1751 ,  Q  volumes  in-4'*,  ils  sent 
estimés.  On  a  une  nouvelle  édi- 
tion de  cette  version  par  M,  Si- 
gaud  de  La  Fond  ,  Paris  ,  1769 , 
D  vol.  in-4° ,  sous  le  titre  de  Cours 
de  physi(]ue  expérimentale  et  ma- 
thématique. On  a  encore  de  lui , 
I.  Tentamina  experimenturum  , 
Lugd.  Batav.  i73i ,  in-4*.  II,  Ins" 
titutiones  physicœ ,  ibid.  1748  , 
in-4*"  III*  Compendmm  physicœ 
experimentalis  y  1762,  in-8«. 
IV.  Introductio  ad,  philùfophiam 
naturalem  ,  Leyde  ,  176Î  ,  2  vol. 
i.{i-4o. 

t  MUSSO  (Comelio),  né  à 
Plaisance ,  en  i5xi  jl'un  des  plus 
grands  prédicateurs  de  son  siè- 
cle ,  entra  chez  l«s  cordeliers  dhs 
l'Âge  de  B«uf  aQ«:  Paul  III  l'appela 


MUST 

\  Rome ,  et  lui  donna  l'évéché  d» 
Bertinoro  ,  puis  celui  de  Bitonto. 
Il  assista  au  concile  de  Trente  y 
et  mourut  kr  Rome  le  9  janvier 
1674  9  à  65  ans.  On  a  de  lui  des 
Sermons  ,  imprimés  k  Venise  en 
quatre- vol.  in-4'  ,  1682  et  1590 ,' 
chez  les  Juntes.  Ils  furent  extra  or- 
dinairement applaudis  ,  quoi- 
3u'ils  ne  soient  guère  au  -  dessus 
es  discours  de  Maillard  et  de 
Alenot.  La  fable  ,  l'histoire  , 
Homère  et  Virgile  y  sont  cités 
tour  à  tour ,  avec  l'Écriture  et  les 
Pères.  On  peut  juger  du  genre 
d'éloquence  de  ce  prélat ,  par  le 
discours  qu'il  prononça  k  l'ou- 
verture du  concile  de  Trente.  Il 
dit  que  les  assemblées  sont  néce5« 
saires  ,  parce  que,  dans  l'Euéide, 
Jupiter  assemble  le  conseil  des 
dieux ,  et  qu'à  la  création  de 
l'homme  et  à  la  t6ur  de  Babel  y 
Dieu  s^y  prit  en  forme  de  con- 
cile ;  que  tons  les  prélats  doivent 
se  rendre  à  Trente ,  comme  les 
Grecs  dans  le  cheval  de  Troie  ; 
qu'ouvrir  les  portes  du  concile. , 
c'est  ouvrir  les  portes  du  ciel, 
d'où  doit  descendre  une  fontaine 
d'eau  vive  i  que  tous  les  cœurs 
doivent  la  recevoir  ;  que  s'ils  ne 
le  font  pas  ,  l'esprit  saint  ouvrira 
la  bouche  aux  refusans  comme 
il  ouvrit  celle  de  Caïphe  et  de 
Balaam.  Il  apostrophe  les  boi^ 
et  les  forêts  ,  invite  les  chevreuils 
et  les  ^daims  à  témoigner  leur 
joie.  A  <îes  figures  aussi  dépla- 
cées que  ridicules  , .  il  joint  les 
avantages  qu'on  a  retirés  des  con-  1 
ci  les  ,  tels  que  les  croisades  ,  les 
guerres  contre  les  infidèles ,  les 
r6is  déposés  et  autres  choses 
qu'un  homme  instruit  n'auroit 
pas  dû  alléguer. 

I.  MUSTAPHA  !•' ,  empereur 
des  Turcs  ,  succéda  à  son  frère 
-Achmet  en  1 6 1 7  ;  mais  il  fut  chassé 
quatre  mois  après  ^  et  mis  en  pri- 


MUST 

son  par  les  janissaires  ,  qui  pla- 
cèrent sur  le  trône  Osman  I*',  son 
neveu.  «Mustapha  ,  djt  Voltaire, 
du  fond  de  sa  prison  ,  avoit  en- 
core un  parti.  Sa  faction  persuada 
aux  janissaires  que  le  jenne  Os-j 
man  avoit  dessein  de  diminuer 
leur  nombre  pour  affbiblir  leur 
pouvoir.  On  dféposa  Osman  sous 
ce  prétexte,  ou  l'enferma  aux 
Sept-Tours,  et  le  grand-visir  alla 
lui-mêine  égorger  son  empereur. 
Mustapha  fut  tiré  de  la  prison  , 
pour  la  seconde  fois  reconnu 
sultan  ,  et  au  bout  d'un  an  ,  dé- 
posé encore  par  les  mêmes  ja- 
nissaires qui  Tavoient  deux  fois 
élu.  Jamais  prince,  depuis  Vitel- 
lius  ,  ne  fut  traité  avec  plus  d'i- 
gnominie. Il  fut  promené  clans  les 
mes  de  Constantinople ,  monté 
sur  un  âne  ,  exposé  aux  outrages 
de  la  populace  ,  puis  conduit  aux 
Sept-Tours,  et  étranglé  dans  sa 
prison.»  Cette  cruelle  aventure 
est  de  l'an  i6q3. 

tll.  MUSTAPHA  II ,  empereur 
des  Turcs ,  fils  de  Mahomet  IV, 
succéda  à  Achmet  II ,  son  oncle , 
en  1695.  Les  commencemens  de 
sou  règne  furent  heureux.  11  dé- 
fit les  Impériaux  devant  Témés- 
war  en  1096 ,  fit  la  guerre  avec 
succès  contre  les  Vénitiens  ,  les 
Polonais  ^  les  Moscovites  ;  mais 
dans  la  suite  ,  ses  armées  ayant 
été  battues ,  il  fut  contraint  de 
faire  la  paix  avec  ces  différentes 
puissances  ,  et  se  retira  k  Andri- 
nople  ,  où  il  se  livra  à  )a  volupté 
et  aux  plaisirs.  Cette  conduite 
excita  une  des  plus  grandes  ré-  ' 
Voltes  qui  eussent  éclaté  depuis  la 
fondation  de  l'empire  ottoman. 
Cent  cinquante  mille  rebelles  for- 
cèrent le  sérail,  et  marchèrent 
vers  Andrinople  pour  détrôner 
l'empereur.  Cet  prince  promit  tou- 
tes les  satisfactions  qu'ils  pour- 
Toient  exiger  j    mn  ne  put  le» 


MUST 


»!f»^ 


^^9 

adoucir.  Le  grand-visir  voulut 
leur  opposer  20,000  hommes  ; 
mais  ceux-ci  se  joignirent  aux  au- 
tres. Les  rebelles  écrivirent  à 
l'instant  a  Achmet,  frère  de  Mus- 
tapha ,  pour  le  prier  d'accepter 
le  sceptre.  L'empereur  intercepta 
la  lettre  ,  et  voyant  que  sa  perte 
étoit  résolue  ,  il  fut  contraint  de 
céder  le  trôné  a  son  frère  en  i7o3. 
Mustapha  ,  réduit  k  une  condition 
privée  ,  mourut  de  mélaucolie  six 
mois  après  sa  déposition.  Le  trop 
grand  crédit  de  la  sultane  Validé  , 
et  du  mufti ,  qui  retenoit  le  sul- 
tan hors  de  sa  capitale  pour  le 
mieux  gouverner,  fut  la  cause  de 
cette  révolution.  Le  mufti  et  soti 
fils  périrent  par  le  dernier  sup- 
plice ,  après  avoir  essuyé  une 
cruelle  Question  pour  déclarer  où 
étoient  leurs  trésors. 

m.  MUSTAPHA  m,  fils 
d'AchmetlII,  né.  en  iji6,  parve- 
nu au  trône  le  29  novembre  lySjy 
étoit  renfermé  depuis  la  dépo- 
sition de  son  père  en  1730.  Livré 
k  la  mollesse  et  aux  plaisirs  de 
son  sérail ,  incapable  de  tenir  les 
rênes  de  son  empire ,  il  les  con- 
fia a  des  ministres  qui  firent  des 
fautes  ou  des  injustices  sous  son 
nom.  Toute  son  occupation  se 
bornoit  k  entasser  des  piastres  ; 
il  en  laissa  60  millions  dans  son 
trésor.  Il  mourut  en  1774  >  avant 
d'avoir  .vu  la  fin  de  la  guerre  fu- 
neste qui  s'éleva  sous  son  règne 
entre  la  Russie  et  la  Porte  ,  rela- 
tivement aux  troubles  de  la  Po- 
logne. L'impératrice  de  Russie  , 
Catherine  II ,  en  a  tracé  ce  por- 
trait k  Voltaire.  «  Aucun  ministre 
étranger  ne  voit  le  sultan  que  dans 
des  audiences  publiques.  Musta- 
pha ne  sait  que  le  turc,  et  il  est 
douteux  qu'il  sache  lire  et  écrire. 
Ce  prince  est  d'un  naturel  ia- 
rouclie  et  sanguinaire.  On  prér 
tend  qu'il  est  né  avee  de  l'esprit^ 


54o  MUST 

cela  se  peut  ;  mais  je  lui  dispute» 
la  prudence  ;  il  n'en  a  point  mar- 
qué dans  cette  guerre Musta- 
pha avoit  une  sœur  qui  étoit  la 
jterrcur  de  lous  les  bâchas.  Elle 
avoit  Rivant  la  guerre  au-delà  de 
go  aus.  Elle  avoit  été  mariée 
quinze  fois  ;  et  lorsqu'elle  man- 
qnoit  de  mari ,  le  sultan,  qui  l'ai- 
moit  beaucoup  ,  lui  donnoit  le 
choix  de  tous  les  bâchas  de  son 
empire.  Or,  quand  une  princesse 
de  fa  maison  ottomane  épouse  un 
bâcha  ,  celui-ci  est  forcé  de  ren- 
voyer toutes  ses  autres  femmes. 
Cette  sultane ,  outre  son  âge  , 
étoit  méchante  ,  jalouse  ,  capri- 
cieuse et  intrigante.  Son  crédit 
ches  son  frère  étoit  sans  bornes.  » 
Àbdul  -  Ahmid  ,  frère  de  Musta- 
pha ,  lui  succéda  ,  et  donna  la 
paix  à  ses  états  au  commence- 
ment de  son  règne  ,  le  i4  juil- 
let 1774  »  à  53  sms,  après  être 
sorti  d'upe  prison  où  il  étoit  re- 
tenu depuis  1730  ,  et  où  il  fit  ren- 
fermer son  neveu ,  fils  de  Mus- 
tapha III. 

ly.  MUSTAPHA,  fils  aîné  de 
Soliman  II ,  empereur  des  Turcs  , 
fut  gouverneur  des  provinces  de 
Magnésie  ,  d'Amasée  ,  d'une  par- 
tie de  la  Mésopotamie  ,  où  il  se 
fit  aimer  et  respecter  des  peuples. 
Cependant  Roxelane  ,  l'une  des 
femmes  de  l'empereur  ,  craignant 
"^ue  ce  prince  ne  montât  sur  le 
trône  au  préjudice  de  ses  enfans, 
et  voulant  faire  régner  ceux  -  ci , 
l*accusa  de  tramer  une  rébellion 
contre  l'empereur.  Soliman  le  fit 
venir  devant  lui,  et ,  sans  l'écou- 
ter ,  le  fit  étrangler  inhumaine- 
ment en  i553.  ba  bravoure  ex- 
cita les  regrets. 

V.  MUSTAPHA-ZELEB13.  r. 

DusACfS  (Mustapha.) 

VI.  MUSTAPHA  (Cara).  For- 
Caiul-Mdstàpba  >  u?  III. 


MÛSZ 

VII.  MUSTAPHA,    général 
musulman,  f^oj"'  Bragadin  ,  n^»  j. 

t  MUSUEUS  (Marc  )  ,  né  dans 
111e  de  Candie ,  distingua   vers 
Je  commencement  du  16*  siècle 
par  ses  vastes  conniossai^ces,  en- 
seigna le  grec  a  Venise  avec  unfi 
réputation  extraordinaire  ,  et  alla 
ensuite  à  Home ,  où  il  fit  sa  cour  k 
Léon  X.  Ce  pape  lui  donna  l'ar- 
chevêché de  Mfilvasie  daps  la  Mo- 
rée  ;  mais  il  mourut  peu  de' temps 
après,  en  i5i7,  dans  s^  36*  an- 
née. On  a  de  lui  des  Pp^grammes 
et  d'autres  pièces  en  grec.  Ce  fut 
lui  qui  donna  le  prjen^icr  d«5  éfù- 
tionç  d'Ari5toph?tnje  ei  4'At)iénée> 
et     ces  éditions    lui     acquirent 
un  grand  p.om.  Son  Etymologi- 
con  magnum  Grœcorum  ,  Venise, 
'499  >  in-fol. ,  est  très-rare  de  l'é- 
dition que  nous  citons.  Il  fut  réim- 
primé à  Venise,! 549 ,  même  for- 
mat, en  1694  j  in-fpKo  ,  a  Hei- 
delberg  etk  Venise,    1710.  Cette 
dernière  édition ,  qui  est  assez  rare 
en  France  ,  passe  pour  plus  com- 
plète que  les  précédentes. 

*  MUSZKA  (  Nicolas  )  ,  né  k 
Schellitz  dans  le  comté  de  Met- 
tra en  Hongrie  le  28  octobre 
1713  ,  entra  dans  la  sçciété  des 
jésuites  en  1730,  et  enseigna 
pendant  plusieurs  ai^nées  là  rhé- 
torique ,  la  philosophie  et  la  théo- 
logie à  Vienne  qn  Autriche.  H 
étoit  provincial  de  la  province 
d'Autriche  et  de  Hongrie  lors  de 
la  dernière  suppression  de  la  so- 
ciété. La  ville  de  Neusoi  étant 
devenue  épiscopal^  en  ii']^ ,  il 
fut  nommé  grand-prévAt  de  la  ca- 
thédrale ,  et  mourut  4^ns  cette 
ville  quelques  années  après.  On 
a  de  lui ,  I.  Vitœ palatinprum  sub 
regibus  Hunearicp  ,  réimpriméeg 
avec  des  additions  et  corrections 
à  Tjrnavy^,  176a,  in-fol.  L'au- 
teur p'a  pas  jfai^  pjreuve  4'ûnpair- 


MtTI 

tîalîtié  dans  cet  ouvrage.  ÏI.  De 
legibus  y  ^eàrum  '  Cransgressione  , 
svu  peccatis  et  peccatorwn  pœndy 
Ubri  Illy  Vièiine  ,  1769,  in-4"  , 
suivis  de  plusieurs  autres  Tred- 
tés  de  théologie;  et  de  morale , 
iûij^yimés  daos  la  même  ville. 

*J.  MUTA  (Mario),  de  Palerme, 
jurisconsulte  ,  mort  en  i636  ,  a 
laissé  plusieurs  volumes  de  Corn- 
menlaires  sxvr  les  lois  et  la  prag- 
matique du  rojaume  de  Sicile  et 
sur  la  coutume  de  Païenne  ,  ainsi 
qu'un  recueil  de  Décisiotis  des 
tribupaux  tant  civils  que  criminels 
de  la  Sicile. 

IL  MTJTA.  Foj,  MùETTB.     . 

*  I.  MÙTK  François),  deCon- 
senza ,  phdosophe  du  16*  siècle, 
a  publié  Disceptationum  Ubri  V^ 
conjira  calumnias  Tkeodori  ^n- 
gpluvcii  in  maximum  philoso^ 
phorum  F  rancis  cum  Patritium  , 
Ferrariae  ,  i58q  ,in-4^.  Ce  Théo- 
dore Atigelucci  ,  natif  de  Belforte 
dans  la  Marche  d'Ancône  ,  mé- 
decin et  philosophe  de  son  temps , 
fut  un  aes  plus  violen*  adver- 
saires de  Patrice. 

*  II.  MUT!  (  Jean-Marie  ) ,  Vé- 
nitien ,  de  Tok-dre  des  prêcheurs  , 
vivoit  vers  le  milieu  du  1 7*  siècle;  il 
est  connu  ^ar  les  ouvrages  sui- 
vans  :  I.  Problemi  del  Muti  Ve- 
neziano  ,  Venezia  ,  i674»  I  !• 
h'Ozio  in  trattenimento ,  Veneïia, 
lyoS.  III.  Quaresimale  seconda  , 
Padova  ,  1 711,  IV.  La  Pcnna  cri- 
têca ,  Venezia ,   iyio.,\.  Le  Isole 

jortunate  deîlit  religione  ,  Vene- 
zia y  1678.  VI.  Le  Gemme  del 
Vaticano  yuanegirici  sac  ri  ,  Ve- 
nezia, 1700.  Vil.  Li  ricordi  poli- 
iici  apnncipi  christiani,  17*6. 

^iUTIA.  Voy.  MùciE. 

MUTIAN.  Foyis^  Mijziatso, 


MUTI 


341 


*  MUTIIS  (  Donat) ,  médecin , 
né  a  Kagu^e  ,  s'acquit  de  la  ré- 
putation vers  le  milieu  du  16* 
siècle.  On  connoît  de  lui ,  I,  Lettre 

'sur  les  vertus  de  lathérébenthirie^ 
imprimée  à  Ljon  en  i554  >  m- 
8«  ,  avec  le  PentapharfUtacûm  de 
Symphorien  Champîer.  II.  In 
ihterpretationem  Galeni  super 
quatuordecim  aphdrismdsHippO'  • 
cratis  dialogus,  Zuric|i,  i547  , 
iri*4**« 

MUTmUS.  Fofez  Mutunus. 
MtJTIO.  Fojez  Muzio. 

*  MUTIS  .  célèbre  botaniste , 
ânii  de  Linnaeus  ,  hïori  à  Sianta^ 
Fé( Nouvelle-Grenade),  s'occupa' 
pendant  plus  de  5o;  ans  a'  e^a^ 
miner  les  richesses  végétales  de 
P Amérique.  Attaché  d'anord  com- 
me médecin  au  vice -roi  pomté 
de  Casa-Flores  ,  il  commença  ,  k 
ses  propres  frais ,  k  faire  dessi- 
ner par  des  peintres  du*  pays  ,■ 
formés  par  lui-même ,  la  Flore 
de  Borgota.  Il  continua  ce  grand 
travail ,  et  Tétendit  de  beaucoup 
depuis  qu'il  fut  nommé  chef  de 
l'expédition  botanique  de  la  Nou- 
velle-Grenade. Mutis  avoit  réuni 
dans  sa  maison  des  herbiers  con* 
sidéi^bles,  plus  de  quinze  centa 
dessins  coloriés  de  planches  nou- 
velles ,  des  instrumens  de  physi-^ 
que  et  d'astronomie  ,  et  une  col- 
lection- de  livres  de  botanique 
qiii  rie  le  cêdoit  en  richesse  qu'à 
celle  de  l'illustre  président  de  U 
société  royale  de  Londres.  Son 
neveu ,  don  Sioforosa  MtTis ,  a  été 
chargé  par  le  gouvememeut  de 
termhier  la  Flore    de   Bdrgôta  , 

ÎjrtUr  laquelle  on  n'a  tr^ouvé  de 
a  ifeâin  du  déftint  qde  566  des^ 
criptions-  d'espèces  nouvelles, 
Deuît  artistiGs  tfe  Santa-Fé,  MM. 
Mùtiset'Rizia  ,  achvèrent  k  g^and 
nombre*  de  dessins  comnie^ibés^ 
Mutîs ,  qui  avoit  embrassé  dan* 


343  MUTI 

SR  vieillesse  Tétat  ecclésiastique , 
^toit  aussi  distingué  par  la  va- 
riété et  la  profonUeur  4^  ses 
cotinoissances  aue  par  la  no- 
•  blesse  et  l'élévation  de  ses  septi- 
méns.  Il  ordonna  en  inourant 
que  s^  bibliothèque  ,  ses  collec- 
tions et  ses  instrumens  restassent 
consacrés  h  TuvSage  public  de  ses 
,  Concitoyens .  L'Europe  lui  doit 
la  découverte  importante  du  quin- 

Îuina  de  la  Nouvelle  -  Grenade, 
le  quinquina  orangé  (  Cinchona 
lanceifoUa  )  deSanta-Fé,  qui 
n'est  pas  inférieur  k  l'écorce  lé- 
brifuge  de  loxa  (  Cinchona  Con- 
daminea  ) ,  est  devenu  ijne  bran- 
che intéressante  de  commerce 
dans  les  ports  de  Carthagène  et 
de  Santa-Martha, 

1 1.  MUTIUS  (  G.  )  »  surnommé 
Cort/us  et  ensuite  SciBifola  ,  s'im- 
moi-talisa  dans  la  guerre  de  Por- 
senna  ,   roi  des  Toscans  ,  contre 
le»  Romains.  Ce  prince ,  défen- 
seur  de  Tarquin  -  le  -  Superbe  , 
chassé  de   Rome  ,  alla  assiéger 
celte  ville  Pan  607  avant  J.  G. , 
pour  y  faire  rentrer  le  tyran.  La 
vie  de  Porsenna  parut  à  Mutins 
incompatible  avec  le  salut  de  la 
république.  Il  se  détermina  à  la 
lui  oter  ,  et  déguisé  en  Toscan  , 
il  passa  dans  le  camp  ennemi.  La 
tente  du  roi  étoit  aisée  a  recou'» 
noître  ;  il  y  entra ,  et  le  trouva 
seul  avec  un  secrétaire  qu'il  prit 
pour  le  prince,  et  qu'il  tua  k  sa 
place.  Les    gardes    accourureni 
au   bruit,  et  arrêtèrent  Mutins. 
,    On   l'interrogea  ;  il  ne  répondit 
autre  chose ,  si  ce  n'est  :  Je  suis 
,    .  Momain  ;  et  comme  s'il  eût  voulu 
punir  sa  main   de    Tavoir    mal 
servi ,  il  la  porta  sur  un  brasier 
çrdent,   et  la  laissa  brAler  ,   en 
regardant  fièrement  Porsenna.  Le 
roi ,  étonné ,  admira  le  courage  de 
Mutins  ,  et  lui  rendit  son  épéé , 
qu'il  ne  put  recevoir  que  de  la 


MUTI 

main  gauche^  comme  le  désigne 
le  suruQjn  de  Scisvola  qu'il  porta 
depuis*  Ce  Romain,  feignaut  alors 
d'être  touché  de  reconnoissaDce 
pour  la  générosité  de  Porsenna  , 
qui  lui  avoit  sauvé  la  vie ,  loi 
parla  ainsi  :  «  Seigneur  ,  votre 
générosité  va  me  faire  avouer 
un  secret  que  tous  les  tourmens 
ne  m'auroient  jamais  arraché* 
Apprenez  donc  que  nous  sommea 
trois  cents  qui  avons  résolu  de 
vous  tuer  dans  votre  camp*  Le 
sort  a  voulu  que  je  fusse  le  pre^ 
mier  k  le  tenter  ;  et  autant  j'ai 
souhaité  d'être  l'auteur  de  votre 
mort ,  autant  je  crains  qu'un  autre 
ne  le  devienne  ,  sur-tout  aujour- 
d'hui que  je  vous  connois  plus 
digne  ae  l'amitié  des  Romains  que 
de  leur  haine*  »  Le  roitoscaniit  la 
paix  avec  Rome  ,  et  cette  paix 
fut  le  fruit  de  la  bravoure  in- 
trépide d'un  seul  homme.  L'ac- 
tion de  Scaevola  fait  le  sujet  de  la 
meilleure  épigmn^me  de  Martial. 

Ciùn  ptteitt  rtgem  deccpta  sattllite  dej^trsp 

Injecit  sacrh  st  peritura  focîf. 
Seà  tkm  sava  plus  miraeula  non  tulit  hùstis  u 

Et  raptum  fianmis  jussit  obirt  virum, 
Urerg  quant  potuit  eontcmptQ  Mutius  igné  , 

Hane  spectare  manum  Porsenna  nonp^tuiê. 
Major  dectptttfama  est  et  gloria  dextrct , 

Si  non  errastet  ^  fteerat  illa  minus*, 

Au  reste  ,  Denvs  d'Halicamasse 
ne  dit  pas  un  mot  de  cette  main 
brûlée  ,  ce  qui  rend  ce  ialx,  ua 
peu  douteux. 

t  II.  MUTIUS  -  SC^VOLA 
(  Quintus) ,  surnommé  V Augure  , 
élevé  au  consulat  l'an  117  avant 
Jésus-Christ,  triompha  des  Dal- 
. mates  avec  Cascihus  Metellus , 
son  collègue ,  et  rendit  de  grands 
services  k  la  république  dans  la 
guerre  contre  les  Marses.  Il  n'ë- 
toit  pas  moins  |bon  juriseonsulte 
que  grand  homme  de  guerre: 
Cicéron ,  k  qui  il  avoit  enseigné 
le  droit ,  en  parle  avec  éloge. 


MUTO 

t  m.  MDTIUS  -  SCMVOLA 
{Q.)  ,de  la  même  famille  que  les 

}>récéclens,  parvenu  au  consulat 
'an  q5  avant  J.  C. ,  étoit  aussi  un 
exceUenfjurJsconsulte.  Étant  pré- 
teur en  Asie,  il  gouverna  cette 
Srovince  avec  tant  de  prudence  et 
*é<pité ,  qu'on  le  proposoit  pour 
exemple  aux  gouverneurs  qu'on 
envojoit  dans  les  provinces.  Ci- 
céron  dit  de  lui  n  qu'il  étoit  l'o- 
rateur le  plus  éloquent  de  tons 
les  jurisconsultes ,  et  le  plus  ha- 
bile jurisconsulte  de  tous  les  ora- 
teurs. »  Il  fut  assassiné  dans  le 
temple  de  Yesta  ,  durant  les 
guerres  de  Marias  et  de  Sylla  , 
fan  Si  avant  J.  G. 

tiV.  MUTIUS  (Huldrlc), 
Suisse  de  nation,  professeur  k 
Bâle  dans  le  i6*  siècle,  com- 
posa divers  Ouvrages  dan^  Tinter- 
valle  de  ses  occupations  scolasti- 
ques. .  Le  principal  est  une  his- 
toire' d'Allemagne  ,  qui  parut  à 
Bâle  en  iS5g ,  in  -  fol. ,  sous  le 
titre  De  Germanorum  prima  on- 
gine ,  moribus ,  institutis ,  legibus 
et  memombitibus  pace  et  bello 
gestis  omnibus  omnium  sœculo- 
rum  usque  ad  mensem  augusti 
anni  trigesimi  noni  supra  mille- 
simum  quingentesimum  ,  libri 
çhronici  XXXI  j  èx  probatio- 
ribus  Germanicis  scriptoribus  in 
latinam  linguam  translali» 

*  MDTONE  r  Nicolas) ,  Vénî- 
tien  ,  florissoit  dans  le  i6*  siècle. 
On  a  de  lui ,  I.  Poëtica  del  divi" 
nissimo  poëta  M*  Antonio  Vida 
cteroici  latinl  in  versi  toschi 
scioUi  trasportata  ,  etc. ,  Ve- 
nise, sans  date  d'année.  II.  iVi- 
cotai  Mutoni  luminare  majus  ex 
Grœcorum^  Arabum^  Latinomm- 
que  medicorum  monumentis  res- 
titutumy  et  antidotorum  appen- 
dicibus  adauctum.  Accessit  hi- 
m^n  apathiçariorum  ,  et  ihesaU' 


MUTU 


545 


rus  aromatanorum  ;  omnia  ab 
Jo*  Jacobo  Manilio  de  Bosco  , 
commentariis  ilbistrata  ,  Vene- 
tiis  ,    i55i  ,   in^fol.    III.  Strata- 

femmi  delt  arte  délia  gu^rra  di 
*oliefU)  Macedonico  ,  dalla  gre- 
ca  neUa  volgar  iingua  italiana 
trado^i  da  Nicolo  Mutoni ,  We- 
nise,  i55i  ,  iSSti- 

*  t  MUTUNTTS  ou  Mctinus.  C'é- 
toit  chez  les  anciens  Romains  , 
non  une  divinité  ^  comme  l'ont 
dit  la  plupart  des  mjthographes  ' 
et  les  précédeus  éditeurs  du  Dic- 
tionnaire ,  mais  une  espèce  de 
talisman  ,  un  objet  sacré  ;  l'attri- 
but le  plus  caractéristique  du 
dieu  Pnape  ;  enfin  le  phallus 
des  Phéniciens ,  des  Syriens  et 
des  Gnecs ,  et  le  linguam' des  In- 
diens. Ce  simulacre  du  sexe  de 
l'homme  étoijt  ordinairement  isolé 
et  colossal.  Il  présidoit,  comme 
Priape ,  k  la  fécondité  des  pro- 
di^ctions  de  la  terre  ,  k  celle  des 
femmes ,  k  la  vigueur  des  hommes; 
il  dé  tournoi  t  aussi  les  charmes 
nuisibles  k  l'acte  du  mariage  et 
k  la  grossesse  des  épouses.  Quel- 
ques écrivains ,  Lucilius  etFestus, 
nous  parlent  de  cet  objet  s«icré 
pour   les  anciens,    et    indécent 

fiour  les  modernes  ;  mais  ce  sont 
es  Pères  de  l'Eglise  ,  tels  qu'Ar- 
nobe,  Lactance  ,Tertullien  ,  saint 
Augustin  ,  qui  nous  ont  transmis 
des  détails  curieux  sur  le  culte 
qu'on  lui  rendoit,  sur  la  forme  , 
sur  les  cérémonies  ridicules  dont 
il  étoit  l'objet ,  et  sur  les  vertus 
qu'on  lui  attribuoit.  Ils  nous  apw 
prennent  qu'kLavinium,  pendant 
les  fêtes  appelées  Libérales  ,  ce 
simulacre  etoit  religieusement 
porté  sur  un  char  magnifique  qui 
arrivoit  au<  milieu  de  la  place  pu- 
blique ;  on  vojroit  la  mère  de 
famille  la  plus  vénérable  venii' 
placer  une  couronne  de  fleurs  sur, 
cette  figure  obscène;  que  les  dames 


344 


MUY 


romaines  l'alloieiit  chercher  en 
procession  dans  sa  chapelle ,  et  Isi 
transportoient  an  temple  de  Vénus 
Erycine^  et  qn'e]  les  placoient  elles- 
mêmes  ce  simulacre  de  Itf  virilité 
dans  le  sein  de  Vénus  ^  cfa»ees 
mêmes' dames  ^  et  sur -tout  les 
nouvelles  épousées  ,  venoient , 
pour  détourner  les  maléfices  , 
enjamber  et  s'asseoir  à  nud  sur 
cette  ^gure  colossale.  Ces  écri- 
vains joignent  toujours  au  root 
Mutunus  ou  M utinus ,  celui  de 
Tutunus  ou  Tutinus.  Ces  deux 
noms  signitioieut-ils  deux  choses, 
ou  bien  la  même  chose  avolt- 
elle  ces  deux  noms  ?  Cette  ques- 
tion n'est  pas  bien  décidée. 

t  MUY(  Louis-Nicolas-Victor 
DE  Félix  ,  comte  du  ) ,  d'abord 
chevalier  de  Malte ,  de  la  langue 
de  Provence  ,  né  à  Marseille  en 
1711  ,  servit  avec  distinction  en 
f^andre  .pendant  la  guerre  de 
1741  }  se  trouva  à  la  bataille  de 
Fontenoy  en  1745 ,  et  obtint  la 
même  année  une  place  de  menin 
du  dauphin  ,  père  de  Louis  XVL 
Ce  prince  Taima  comme  un  ami 
tendre  et  vertueux,  et  eut  pour 
lui  toute  la  confiance  qu'inspirent 
une  sagesse  et  une  prudence  con- 
sommées. On  sait  qu'ayant  trouvé 
par  hasard  le  livre  de  prières  du 
comte,  il  y  écrivit  celle-ci  :  «  Mon 
Dieu ,  protégez  votre  fidèle  ser- 
viteur du  May,  afin  que  si  vous 
m'obligez  à  porter  le  pesant  ftir- 
deau  de  la  couronne ,  il  puisse  me 
soutenir  par  ses  vertus ,  ses  con- 
sçils  et  ses  exemples.  »  Nommé 
lieutenant- général  des  armées  du 
roi  en  1748  ,  le  comte  du  Muy  se 
signala, pendant  la  guerrede  1767, 
à  la  bataille  d'Hastembeck,  donnée 
cette  année  ;  à  celle  de  Creveelt , 
en  1758,  et  de  Minden ,  en  1759. 
Il  fut  employé  ,  en  1760',  dtins 
l'armée  du  maréchal  de  Contades, 
et  commanda  pendant  toute  1» 


MUY 

campag^ne  un  corps  consîdérabie 
de  troupes.  Attaqué  le  3i  juillet  y 
près  de  Warbourg  ,  par  un  corps 
<ie  40  mille  hommes  qui  étoient 
commandés  par  le  prince  héré- 
ditaire^ et  soutenns  par^'année 
du  prince  Ferdinand,  il  com- 
battit pendant  quatre  heures  »yee 
la  plus  grande  valeur ,  et  n'or- 
donna la  retraite  ,  qu'il  fit  en 
bon  ordre  ,  que  lorsqu'il  fut  forcé 
de  céder  au  grand  nombre*  Seâ 
services  militaires  lui  méritèrent 
le  ministère  de  la  guerre  en  1774  > 
et  le  bâton  de  maréchal  de  France. 
Il  ne  jouit  pas  loog-ten^  de  ces 
honneurs  ,  étant  mort  le  10  octo- 
bre 1775.  Il  demanda  d'être  en- 
terré à  Sens  ,  près  du  dauphin. 
M.  de  Sacy  l'a  peint  au  naturel 
dans  les  vers  suivans  : 

SÎDcète  dans  les  cours  ,  aostère  dans  les 

camps, 
Stoifq«e  sans  humeur ,  gén^freux  sans  foi- 

ble.tse , 
Ltf  mérite  à  s«s  jeu;K'ftitlrsexHeiioMefli6. 
Sot»  1-e  long  du  devoif  il  fit  ^liet  les  çtzné%i 
Et  Irravant  leur  crédit  »  »»is  payant  leurs 

blessures , 
Juste  dans  ses  refus  ,  juste  dans  ses  présent^ 
Il  obtint  leur   estime  >  en  bravant  leurs 

inurfDirref. 
Placé  prés  d*un  grand  firince  ,  ofa|et  de  ftos 

regrets , 
Il  fut  et  le  censeur  etl*amide  son  mattre..«< 
Il  n'eut  point  de  flatteurs  et  ne  voulut  point 

l'être. 

Louis  XV  ayant  voulu  le  faire  en* 
trer  dans  le  ministère  ,  il  re- 
fusa ,  parce  qu'il  aiuroit  fallu  se 
prêter  aux  vues  de  certaines  per- 
sonnes dont  il  ne  vouloit  pas  être 
le  complaisant.  «  Sire ,  écrivoit-il 
à  ce  prince  »  je  n'ai  jamais  en 
l'honneur  de  vivre  dans  la  société 
particulière  de  votre  majesté  ;  par 
conséquent,  je  n'ai  }amais  été 
dans  fe  c«s  de  me  plier  à  beau- 
coup d'usages  que  je  regmtlc 
comme  des  devoirs  pour  ceux  qui 
lar  ibrment.  A  mon  £ge  on  ne 
chfrnge  point  9ft  nianièrede xi^re* 


MtTYA 

Mon  caractère  inflexible  tranâfOf^ 
meroit  bientôt  en  blâme  et  en 
baine  ce  cri  £avorabhe  du  {»ublic , 
dont  V4  M.  a  la  bonté  de  s'aperce- 
voir. On  me  feroit  perdre  ses  bon- 
nes grâces ,  et  j'en  serois  inconso- 
lable. Je  la  prie  de  choisir  un 
snjet  plus  capable  que  moi.  » 
Cette  lettre,  dont  lé  ton  est  si 
différent  de  celui  des  courtisans, 
loin  de  déplaire  au  monarque , 
lui  inspira  une  plus  forte  estime 
pîour  celui  qui  ra^oit  écrite.  Il  a 
laissé  des  Mémoires  pleins  d*ex- 
celientes  vues  sur  diHérens  ob- 
jets de  l'administration. 

*  MU  Y  A  II  T  DE  V0D6IAHS 
(Pierre-François  )  ,  conseiller  au 
grand-conseil,  né  à  Morance  en 
Franche  Comté,  en  1713,  a  publié 
plusieurs  ouvrages  ue  jurispru- 
dence estiinés  ,  et  qui  font  auto- 
rité auprès  des  tribunaux.  Ils 
ont  pour   titre  ,  I.  Institutes  au 

droit  criminel^  iû-4**  >  ^7^7*  I^* 
Instruetwh  criminelle ,  in-4'* ,  1 762 . 
III.  Réfutation  des  principes  ha- 
sardés dans  le  Traité  des  délits  et 
des  peines  (de  Beccaria),  i  vol. 
in'-ï2  ,  1767.  IV.  Lois  criminelles 
de  là  France  dans  leur  ordre  na- 
turel ^  in-folio,  1780.  Nous  ne 
pouvons  que  souscrire  au  juge- 
ment de  Kauteot  des  Trois  Siècles 
littéraires ,  qui  a  parfaitement  ap- 
précié le  mérite  de  ce  célèbre  cri- 
minaliste.  L'abbé  Sabatier  ,  en 
parlant  de  la  réfntation  du  Traité 
de  Beccaria ,  dit  :  «  Cet  ouvrage 
donne  àfon  auteur  autant  de  droits 
de  Hgurerpaf  mi  les  littérateursque 
parmi  les  jurisconsultes.  Un  stjle- 
BÎmple,  mais  énergique  et  correct, 
une  érudition  bien  ménagée  ,  de 
l'exactitude  dans  k»  citations ,  de 
l'honnêteté  dans  les  critiques  ,  dé 
la  sagacité  dans  ia  discussion- ,  d'^ 
la  sondité  dans  les  principes,  de 
\a  préci,sion  ei  de  la  justesse  dans 
l4S  raisonDt^nens ,  veilk  ce  qui 


MU  Y  s  545 

catâctérise  cette  production  qui 
mérite  d'être  placée  à  la  suite  ilu 
Traité  ,  poui»  sei-Vir  de  correctif  k 
ce  qu'il  ofi>e  de  défectufeux.»  On 
doit  cfcco^  a  cet  autenr  àebck  pe- 
tits otivrages  en  faveur  de  la  reli- 
gion, qui  se  font  Kre  avec  intérêt , 
savoir  ,  Preuves  de  Vàutkénticit^ 
de  nos  évangiles ,  1775,  et  Moti^ 
de  ma  foi ,  1776.  Ce  dernier  a  été 
traduit  par  les  Italiens  et  Tes  AUe* 
mands.  Ce  magisfrat ,  estimable 
par  ses  talens,  sa  Candeur,  iSL 
modestie ,  et  la  simplicité  4e  son 
anie,  est  mort  à  Paris  le  i5  maw 
1791. 

t  MUYS  (Goillàume),  méde- 
cin ,  né  à  Steenvick  dans  l'Over- 
Yssel  le  5  janvier  1682.  Successive- 
ment professeur  de  Médecine ,  de 
chimie ,  et  enfin  de  botanique  à 
Franeker  ,  il  mourut  le  igr  avril 
I744*  On  a  de  lui ,  I.  Elémens  de 
physique  y  Amsterdam,  171^1  ,  ii»- 
4®.  II.  Des  Harangués,  imprimées 
séparément.  III.  De$  Opuscules 
posthumes  ,  1749?  in-4*.  On  jr 
trouve  une  dissertation  intitulée 
De  virkite  seminali,  qudplantœet 
animalia  generi  Suo  propa^ando 
s^JficiuM,  IV.  Investigatiofahri' 
cœ  quœ  inparùbus  musculoscom- 
ponentibus  extat ,  Leyde  ,  174*  > 
in-4°  ;  ouvrage  profond  et  élégant, 
et  précédé  d'une  longue  préiÎMîe , 
dont  on  a  donné  une  traduction 
française ,  intitulée  Dissertation 
sur  la  perfection  du  ntonde  cor- 
porel et  intelligent ,  Leyde ,  1 760. 
Il  y  démontre  le  merveilleux  mé- 
canisme par  lequel  les  espèces 
des  animaux  et  tfes  plantes  se  per- 
pétuent. Muys  dotme  dians  quel- 
ques singularités  ;  il  prétend,  trou- 
ver dans  le  ïrionde  uA  mal  qui 
est  coTitraire  a  sa  perfection,  et 
qui  n'est  proprement  ni  physique 
ni  moraL  —  Jean   Mu*i?s',   son 

Eère  ,  médecin  à  Leyde,  a  pu- 
lîé  les  deux  outrages  suiyans  ; 


546 


MUZA 


I,  Praxis  medico^chlrurgica  ra- 
iionaUs,  Les  quatre  premières  dé- 
cades parurent  à  Leyde  eu  i684  ' 
in-ia  ;  la  ciaquième  en  i685  ;  la 
sixième  et  la  j^eptièuie  en  1690 , 
/ia-12  ;  en  tout  douze  décades,  qui 
lurent  publiées  à  Amsterdam  en 
i6g5 ,  m-S*",  et  en  allemand  ,  à 
Berlin,  1699,  iii-4'**  I^*  Podali-- 
rius reilivivus,  heidxj  i6B6,ia-8^* 
C'est  une  addition  aux  observa* 
tions  précédentes.  L'un  et  Vautre 
recueil  lut  imprimé  a  Naples  en 
1727  ,  in-4*,  avec  d*autres  ouvra- 
ges. Ce  médecin  donna  dans  les 
inéories  de  son  temps.  L'acide 
passe  chez  lui  pour  une  cause 
prédominante  dans  les' maladies. 

*  I.  MUZARELLI  (  Jean) ,  de 
Mantoue  ,  alla  k  Rome,  où,  selon 
Fusage  des  académiciens  de  cette 
\ille ,  il  latinisa  son  nom,  et  se  fit 
appeler  Jean  Mutins  Arellius, 
Ses  talens  le  firent  rechercher  des 
savans,  et  Léon  X  ,  qui  savoit 
les  récompenser,  lui    donna  le 

fouvernement  de  la  Rocca  di 
[ondamo  ,  appelée  par  Valeria- 
nus ,  dans  son  Traité  de  l'infor- 
tune des  gens  de  lettres  ,  Arx 
Mondulphia.  Cet  honneur  lui  de- 
vint funeste  ;  car  on  le  trouva  dans 
un  puits  très  -  profond  avec  sa 
mule.  Géraldi ,  dans  ses  Dialo- 
gues des  poètes  ,  lui  attribue  un 
.ï(Xiwiïe  en  l'honneur  de  saint  Jean- 
Baptiste  ,  des  Epigrammes ,  et  un 
Poëme  k  la  louange  de  Mutins 
Sc£evola. 

*  ir.  MUZARELLI  (  l'abbé  Al- 

fonse  )  ,  savanti  du  18*  siècle,  est 

auteur  des  ouvrages  suiyans  :  I. 

JJEmilio  disîngannato  y  dialoghi 

filosofiçiy  Sienne,  1783  ,  4  vol. 

in-8<>.  II.  Erasme  suite  richezae 
del  Clero  y  Ferrare ,  1776.  III. 
Bime y  Venise,  1780.  iV.  Due 
€fpiniçnidel  signor  Carlo  BonHet, 


MUZI 

tuna  sul  nUracoli ,  FaUra  suÏÏa 
risurrezione  y  esaminate  e  confu-^ 
tate  ,  Ferrare  ,  1781. 

♦  l.  MUZI  (  Jean-Baptiste  )  , 
de  Poggio  Bouizi ,  vivoit  dans  le 
16*  siècle ,  et  donna  à  Pise  TArt 
médical  de  Galien.  Il  a  publié 
aussi  des  Questions  sur  la  méde- 
cine; un  Traité  des  urines;  et  des 
Dialogues  sur  la  connaissance 
de  soi-même ,  Florence  iS9S. 

t  IL  MUZI  (  Muzîo  de'  )  ,  né 
dans  l'Abruzze  ultérieure ,  vivoit 
dans  le  16*  siècle,  et  publia, 
I.  Le  Père  de  famille,  II.  Dialo' 
gués  curieux  sur  diverses  matiè^ 
res.  Il  a  laissé  en  manuscrit  un 
ouvrage  sur  Tantiquité  de  sa  pa* 
trie. 

t  MUZIANO(  Jérôme  ),  célèbre 
peintre  ,  né  d'une  noble  famille 
d'Acqua-Fredda ,  dans  le  terri- 
.toire  de  Brescia  en  Lombardie  y 
en  1628  ,  apprit  les  premiers 
principes  de  son  art  à  Brescia  , 
sous  Jérôme  Romanini.  Il  alla 
ensuite  à  Venise  ,  où  la  vue  d«s 
chefs-d'œuvre  des  grands  maî- 
tres ,  et  du  Titien  en  particulier^- 
lui  fit  la  plus  vive  impression.  La 
manière  de  ce  peintre  étoit  excel- 
lente ,  et  ses  tableaux  étoient 
très-i^cherchés.  Le  pape  Gr^ 
goire  XIU  le  chargea  de  faire  left 
cartons  de  sa  chapelle  ,  et  lui 
commanda  plusieurs  autres^  ou- 
vrages. Ce  grand  artiste,  voulant 
signaler  son  zèle  pour  la  pein- 
ture par  un  établissement  consi-. 
dérable ,  employa  le  crédit  dont 
il  jouissoit  auprès  du  pape  pour 
fonder  à  Rome  l'académie  de 
Saint-Luc  ,  dont  il  fut  le  prenûer 
président,  et  qui  fut  eonfiormée  par 
un  bref  du  pape  Sixte  V-  Muzia-^ 
no  ,  quoique  bon  peintre  d'Ai^-t 
toire  y  réussissoit  mieux  encore 
ûaxk&lt  paysage  et  le  portrait.  Sonl 
dessin  est  agréable  Qt  pleiu  d% 


MUZI 

goât;  ses  têtes  sont  remplies  d*ex» 
pression  ;  tous  ses  ouvrages  se 
font  remarquer  par  un  iini  pré- 
cieux et  par  le  coloris  ,  qu'il 
avoit  puisé  à  l'école  du  Titien. 
Ce  peintre  touchoit  ses  paysages 
dans  la  manière  de  Técole  fla- 
mande ,  supérieure  en  ce  genre  h. 
récolé  italienne  ,  et  choisissoit  de 
préférence  le  châtaignier  à  tout 
autre  arbre ,  parce  que ,  suivant 
lui  ,  ses  branches  avoient  quel- 
que chose  de  pittoresque.  Ses 
aessinfi  a  l'encre  de  la  Chine  se 
font  admirer  par  la  correction  du 
trait ,  l'expression  des  figures  et  le 
feuille  des  arbres.  Muziano  mou- 
rut à  Rome  en  i5go.  On  lui  doit 
la  gravure  de  la  colonne  trajane  , 
On  a  aussi  beaucoup  gravé  d'a- 
près ce  peintre. 

t  ï.  MUZIO  (Jérôme  )  Mutius , 
littérateur  et  controversiste  ita- 
lien ,  né  à  Padoue  en  1 466, 
aiouta  k  son  nom  le  surnom 
de  GiustinopoUtano  ,  c'est-a-dire 
de  Capo-d'Istria ,  non  quUi  fût 
né  dans  cette  ville ,  comme  quel- 
ques-uns l'ont  cru ,  mais  parce 
que  sa  famille  j  étoit  établie.  Son 
vrai  nom  n'étoit  pas  Muzio  ,  mais 
Nuzio  ,  dont  il  lui  plut  de  chan- 
ger la  première  lettre.  Cet  écri- 
vain ,  dont  la  plume  étoit  féconde , 
a  laissé  beaucoup  d'ouvrages 
en  divers  genres.  Les  principaux 
sont  ,  I.  JOelle  Fereeriane  H- 
bri  IF,  Venise,  i3oo,  in-8<»  , 
en  réponse  à  P.  Paul  Verçerio, 
qui  avoit  abandonné  révéché  de 
Capo-d'Istria  ,  pour  embrasser 
la  doctrine  de  Luther.  II.  Let- 
tere  catoliche  'libri  IF ,  Venise 
1571  t  in-4°.  Ces  Lettres  sont 
comme  une  continuation  de  l'ou- 
vrage précédent  III.  Vifesa  délia 
Messa,  deT  Sanli,,  e  del  Papato; 
Pezaro,  i568 ,  in-8».  IV.  Le 
mentite  Ochirdane ,  Venise,  x 55 1 , 
iorg* ,    contre    Ochin ,   capucin 


MUZI 


347 


apostat.  V.  //  Duello  et  la  Faus- 
tina ,  deux  Traités  contre  le  duel  ; 
le  premier  imprimé  a  Venise , 
i558 ,  in-8"  ;  le  seconda  Venise  , 
i56o  y  in-8<^  ;  peu  communs.  Le 
premier  de  ces  ouvrages  a  été  tra- 
duit en  français  par  Antoine  Chap- 
Suis  ^  sous  ce  titre  :  Le  combat  de 
futioj  Lyon,  i582,  in-8°.  VI. 
//  Geniiluomo  ,  Venise  ,  i564  > 
in-4*i  c'est  un  Traité  de  la  no- 
blesse. VIL  Le  Battaglie  del  Mu-' 
zio  per  d{fesa  deW  Ilalica  lin-' 
gua  ,  etc.  y  Venise  ,  i582  ,  in-8*, 
VIIL  Istoria  de  Fatti  di  Fede- 
rigo  di  Monte  -  Feltro  ,  duca 
durhin ,  Venise ,  i6o5  ,  in-4**- 
I3É.  Des  Lettres  ,  quelques  Poé^ 
sies ,  2  volumes  in-8<> ,  imprimés 
à  Venise  en  i55o  et  i55i  ,  in-8»  , 
et  des  Notes  sur  Pétrarque  ,  in- 
sérées dans  l'édition  de  ce  poëte, 
donnée  par  Muratori.  Tous  ces 
ouvrages  assez  estimés  n'enri- 
chirent point  l'auteur  ,  qui  vécut 
presque  toujours  dans  l'indigence, 
et  qui  se  plaint  amèrement  de  la 
fortune  dans  quelques-unes  de 
ses  Lettres.  Le  pape  Pie  V  lui 
avoit  acccordé  une  pension  ;  mais 
elle  fut  supprimée  après  la  mort  de 
ce  pontife.  Muzio  mourut  en  1 576. 


*  IL  MUZIO  ou  MuTius ,  Mi- 


Mont-Cassin.Sôn  mérite  et  ses  ta- 
lens  relevèrent  aux  premiers  em- 
plois de  son  ordre.  On  connoît  de 
lui  les  ouvrages  suivans  :  Li  dis- 
corsi  politici  sopra  gli  accident^ 
moderni  ;  Considerazioni  sopra 
Tacito  ,  Brescia  ,  lôiS ,  in  4**  ; 
Venise  ,  1642.  Il  traite  dans  ce 
dernier  ouvrage  des  matières  les 
plus  curieuses  de  la  politique. 
On  lui  doit  aussi  plusieurs  dis-, 
cours  académiques* 

*  III.  MUZIO  (Macaire) ,  poète 
latin  ^  né  d'une  noble  famille  à^ 


548 


MUZZ 


Camerinor,  ftorlssoit  dans  le  i6* 
siècle.  II  est  aiifeur  d'^im  poème 
k  la  louange  de  la  sainte  croix, 
intitulé  De  iriumpho  Christ r, 
imprimé  k  Rorté  éii  1659.  Il  avort 
déjà  paru  k  Vèùrse  eu  ibaS  et 
1567.     ' 

t  ÏV.  MUZîO -GALLO,  car- 
dinal ,  év6qiié  de  Viterbe ,  après 
avoir  parCourtt  une  longue  car- 
rière', ûiotirut  d'apopïexîie ,  à 
r^gejfé  84  stns  ,  en  t8o!2.  Lorsque 
le  général  Kellermann  assié^oit 
Vîterbe  ,  le  peuple  en  fureur  me- 
naça de  ma^acrer  trente  Fran- 
çais qnï  se  trouvoienl  renfermés 
dans  cette  ville.  Le  cardinal  Mu- 
zio  exposa  plusieurs  fois  ses  jours^ 
poiir  safuvcr  l'es  leurs  :  il  leur 
donnar  asile  dans  soû  palais  ;  il 
parla  atlr  peupïe  attroupé  ,  et  le 
dissipa*  par  la  considération  due 
a  son  âge",  k  sa-  dignité,  au  long^ 
exercice  de  sa  bienfaisance. 
Apre»  avoir  été  le  libérateur  de 
Ces  victimes  dévouées  à  la*  mort , 
il  leur  dit  en  les  «quittant  :  «  Sou- 
tene:^-vous  du*  vifeiilard  de  Vi- 
terbe ;  iî  priera  toujours  Dieu 
pour  vous  :  mais  je  vous  défends 
de  p^arler  de  ce  que  j*ai  eu  le 
hoûneuiv  de  faire  poul*  vous  ser- 
vir. »  Ce  n'est  eu  effet  qu'après 
la  mort  de  cet  homme  généreux 
que  cette  anecdote  a  été  publiée. 

*  MUZZARELLO  (Jérôme)  , 
religieux  dé  Tordre  de  Saint- 
Dominique,  professeur  de  théo- 
logie dans  cette  ville  ,,  assista  aux 
Crémières  sessions  du  concile  de 
rente.  En  i553  le  pape  Jules  III 
lui  conféra  l'archevêché  de  Consa 
dans  le  royaume  de  Naples ,  et 
^ut  nommé  quelque  temps  après 
notice  apQstoiiq:ue  aiiprès  de  l^m- 
pereur  Charles  V.  On  lui  attribue 
un  Traité  contre  les  Erreurs  de 
t>uthery  et  liti-  petit  ouvrage  sur 
VAutorHé  du  pape,    Muzzareilo 


k  Y  E 

lAourut  dans  son  archevêché  em 
i56t. 

MYAGRÊ  ,  Myode  ou  Mtacobv 
(M^'lhol.  ),  dieu  des  mouches* 
On  l'invoquqit  et  on  lui  faisoit  des 
sacrifices  DOtir  être  délivré  des 
insectes  aués.  Il  avoit  k  Rome 
une  chamelle,  où  une  puissance  di- 
vine empêchoit,  dit-on,  ies  chiens 
et  \es  mouches  d'entrer.  En  Afri- 
que on  adoroit  cette  divinité^ 
païenne  sous  le  nom  d'ÀrcKor. 
C'est  le  même  que  Béelzébut. 

MYCALE ,  Thessalienne  dont 
parle  Plutarque ,  avoit  fait  des 
progrès  dans  l'étude  dé  l'astro- 
nomie et  se  pl'aisoit  k  prédire  les 
éclipses ,  et  k  faire  accroire  aux 
ignorans  qui  l'enfouroient  que^ 
la  lune  paroissoit  ou-  ^spàrois* 
soit  k  sou  gré. 

t  MYDORGE  (Claude),  sa- 
vant mathémadcieii ,  né  k  Paris^ 
en  i585 ,  de  Jean  IVijdorge  » 
conseiller  au  parlement  ,.  et  de 
Magdeleine  de.  Lamoignos ,  a 
donné  quatre  livres  de  Sections 
eoniques  y  et  d'autres  oui^raees 
qui  l'ont  rendu  moins  célèbre 
que  son  zèle  pour  la  gloire  de 
Descartes  son  ami.  Il  le  défendk 
contre  Fermât  et  contre  les  jé- 
suites ,  qiLii  se  proposoient  de 
faire  condamner  les  écrits  de  ce- 
philosophe.  Il  moui*ut  en  1647- 
Il  dépensa  près  de  cent  mille  écus 
k  fabriquer  des  verres  à»  lu- 
nettes et  des  miroirs  ardens,  aux 
expériences  de  pliysique  ,  et  à 
diverses  matières  de  mécanique. 

♦  MYE  (FrédeHc  Y  an  âet)  , 
ûé  k  Delft ,  distingué  au  17»  siè-* 
cle  dans  la  poésie  et  la  mrde- 
"cinfe-,  exéi'ça  cette  dernière  pro- 
fession a  Bréda,  ôîi  il  lUt  très* 
considéré  ,  [Bourses  succès  dana 
Ta"  pratique  et  pour  le  mérite  de 
ses  Ouvragés.  M'y  sont  intitulés*, 
K  Vè  aH/mdeei^  cakulo^gemnà 


MYLl 

tmciatfis  duo  ,  wjà  cum  dU' 
putaft'one  pbilûtsopfiiad  de  lapi- 
dmn  ^sneralioae  Hagae.  Comiti^, 
1634  7  \i\'Jj^^ »  W*  Histçria  medica 
(ie  yertigine ,  ^çatarrko  ,  tus^é 
y^Iiemeati ,  AiUverpiae  ,  1Ô24  > 
in'^9,  JJLL  J)e  morbis  fit  sjrmpto^ 
i^atiifus  popularités  BrêdçtnJf , 
iemppf*e  ob&idionis ,  deque  medi^ 
camçntis  in  sun^md  rerum  inopifi 
adhibitiSy  ibidem,  1627,  iD-4**. 
ly.  pe  officia  medici  pnesuiii 
€t  mQrhis  qh  whe  recuperçitd 
grassd'^tibus  BnedaniSy  erforibiL^- 
gue  V€^i^  pmctica^v^:^  et  ntç- 
dicqmentis  tenipoce  o^sidiQni^  » 
in  pt^sidio  pr^  n^ilitibus  prqss- 
criptjjsy  ^reo^ ,  ijtiSp  ,  ;in-4*.. 

mVeR  (Paul),  écrivain  du 
ly*  siècle,  dont  nous  avons  des 
Mémoires  curieux  et  rares  tou- 
chant  rétablîsàement  d'une  Mis- 
sion chrétienne  dans  le  troisième 
monde  ,  appelé  Termes  australes, 
Paris ,  i6ra  ,  vol.  in-8«.  On 
sait  aujourdliui  que  le  continent 
austral^  dont  on  ne  dûutoit  point, 
n'existe  pas  ,  et  que  les  terrps 
australes  sq  bornent  à  quelques 

*  MYUUS  ou  Vàn  dm  Myl 
(Abrahfiin))  publia  à  Leyde  , 
ea  i6i2  ,  ua  petit  volunie  in-4<»  , 
curieux  et  recherché  ,  sous  le 
titre  de  lÀn^Ufl.  Belgica,  ok  il 
traite  4e  l'ancienneté  de  la  langue 
hollandaise  ,  de  son  origixie ,  de 
se$  rapports  avec  Ig  plupart 
des  autres ,  spécialeit^eut  avec  le 
latin  ,  le  grec  ,  le  persan  ,  et  des 
causes  de  ces  rapports  ,  etc.  Beau- 
coup d'érudition  et  de  sagacité 
distmguôut  cette  production  de 
celles  très-iàférieuies  de  jSchriec-, 
liius  et  de  J.  G*  Becanns  sur  le 
priêjnç  sujet.  (J^ojèz  leurs  «irticl.) 
Cojnf.  sai-s.  Na^mrol ,  "pag.  34q,. 
MorhoflF ,  Poljt.  .1,4  ,  3  , 4-  Ce 
dernier  fait  mention  de  quelques 
autres  opuscules;  et  non  achevés^ 


M  Y  RE  549 

du  même  «fit^ur,  sur  les  trans" 
migrationi  des  peupjfis,  sur  F  ori- 
gine des  oAimaux ,  qyii  oiit .  été 
recueillis  ,  .^  i  vpl.  ia-ja« 

*  MYN  (Herbert  Van  der  ) , 
peintre  holhndais,  né  à  Amster- 
dam en  1684,  mort  en  174 1  ,  ^^ 


qaes  portraits» 

t  MYNSICflrr  (Adrien) ,  mé- 
decin  du  dot  de  Meckelbourg  et  de 
plusieurs  mtres  princes  d'Alle- 
magne ,  se  distingua  par  ses  con- 
noissances chimiques  au  comnieiâ- 
cemeiitklu  17^  siècle.  On  a  de  lui 
ArmentariuH^edico-chrnucum , 
hoc  est ,  seltctissimorum ,  contra 
quoivis  motbos  ,  pharmacorum 
conficiendotum,  seeretissima  ra^ 
tio  ,  cui  injne  adjunctum  est  tes- 
tamentif/n  fadrianeum  de  au/*eo 
philosophonm  lapide  ,  Ham- 
Durgi  ,  i6?i',  in -4"  ;  Lubecae  , 
i658,  1646, 1662,  in-4'*îLugduai, 
1645,  1664  1670,  in-8»;  notho- 
magi,  i65i^  iu-S";  Francofurti , 
i655 ,  in-8*.  Il  ne  faut  pas  tou- 
jours avoir  confiance  dans  ce 
qu'il  dit  d«  \ertus  des  médica- 
meus  dont  il  donne  la  descrip-  ^ 
tion.  C'est  a  .ui  que  l'o^  doit  le 
sel  de DuolusoxkVArcaïuwi,  au- 
jourdhui  enccre  eu  us^ge. 

MYON  (N**),  auteur  de  la 
musique  de  roj^éro  de  Nitélis  ,  et 
du  ballet  de  l'Année  galante ,  re- 
présenté en  1747. 

MYREPSUS  (  Nicolas  ) ,  méde- 
cin d'Alcjçsndriç.  On  doit  lui  sa- 
voir gré  des  ;>eiues  qu'il  s'est 
donnée^»  paur  ncueillir  tous  les 
médicameas  conposés  ,  qui  sont 
dispersés  dans  hs  écrits  des  Grecs 
et  des  Arabes  ,  «t  en  former  une 
espèce  de  pharnacopée.  Elle  a 
été  faite  avant  h  i4*  siècle j  et, 
qupique  écrite  engrec  d'au  dt^l^ 


552 


^ 


,       .      »       i       II       I    1    M    I 


■*MHhÉ*MiriH 


NAAS 


itkiétÊÊmmmttÊmtmmtm-^mmimm^mtmtimt'm» 


zsss 


NABA 


J%  AAMA,  Apimonile,  femme  de 
Salomon  ,  et  mère  de  Roboam. 
Cette  piinceiîse ,  idolâtre  comme 
les  Ammonites ,  elle  éleva  son  fils 
jdaps  sa  religion. 

NAAMAN  ,  général  de  l'armée 
de  Benadad ,  roi  de  Syrie,  tut 
attaqué  de  la  lèpre.  Son  mal , 
dit  l'Écriture ,  ajant  résisté  à 
tous  les  remèdes  ,  il  \'int  à 
Saiparie  présenter ,  /de  la  part 
de  son  mai  ire ,  des  lettres  de 
recommandation  pour  sa'  g"é- 
rison  à  Joram  ,  qui ,  prenant  cette 
ambassade  pour  une  embûche  , 
lui  lit  mauvais  accueil ,  en  deman- 
dant avec  hauteur  a  S'il  éJoit 
un  dieu  ,  pour  pouvoir  guérir  les 
lépreux?  »  Naaman  ,  ainsi  ren- 
voyé ,  se  rappela  Pavis  que  lui 
avoit  donné  une  jeune  fille  juive 
qui  étoit  au  service  de  sa  fem- 
me, et  alla  trouver  Elisée,  vers 
Fan  884  avant  J.  C.  Quand  il  fut 
a  la  porte  ,  le  prophète  voulut 
éprouver  sa  foi.  Il  lui  envoya 
dire  par  Giezi ,  son  serviteur , 
d'aller  se  laver  cent  fbis  dans  le 
Jourdain,  et  qu'il  seroit  guéri. 
Naaman,  regardant  cette  réponse 
comme  une  marque  de  mépris  , 
se  retiroit  en  colère  ;  toutefois  ,  à 
la  prière  de  ses  serviteurs  ,  il 
obéit ,  et  la  lèpre  disparut.  Alors 
il  revint  v>ers  Elisée  pour  lui  té- 
îfioigner  sa  recomioissance ,  et 
rendit  hommage  au  Dieu  qui 
avoit  opéré  sa  guéri«on.   f^ojez 

ËUSl^E. 

NAAS  ,  roi  des  Ammotntes  , 
alla  ,  un  mois  après  l'élection  de 
Saul ,  mettre  k  siège  devant  Ja- 


bes  ,  capitale  de  la  province  de 
Galaad.  La  ville  étant  réduite  à 
l'extrémité,  il  offrit  aux  habitaus 
de  leur  sauver  là  vie,  à  condi- 
tion de  se  laisser  arracher  l'œil 
droit.  Cette  réponse  consterna  les 
Jabéens  à  un  tel  point ,  qu'ayant 
obtenu  un  délai  ae  sept  jours  , 
ils  envoyèrent  des  courriers  par 
toute  la  Judée  pour  demander  du 
secours. Saûl  marcha  avec  promp- 
titude contre  leurs  ennemis  , 
tailla  en  pièces  toute  Parmée  de 
Naas ,  et  lui-même  fut  enveloppé 
parmi  les  morts  ,  vers  l'an  ioqS 
avant  Jésus-Chrit. 

NABAL ,  Israélite  de  la  tribu 
de  Juda  ,  fort  riche ,  mais  avare 
et  brutal ,  demeuroit  à  Maon ,  et 
ses  troupeaux  nombreux  pais- 
soient  sur  le  mont  Carrael.  Un 
jour  David  ayant  appns  qu'il  fai- 
soit  une  grande  fête  ,  envoya  dix 
de  ses  gens  lui  demander  quel- 
ques vivres  pour  sa  troupe.  Cet 
nomme  reçut  avec  une  fierté  bru- 
tale les  députés  de  David ,  parla 
de  leur  maître  avec  outrage ,  et 
les  renvoya  d*une  manière  mé- 
prisante. Le  héros  ,  instruit  de 
ses  dédains  insolens^  entra  en 
colère  ,  et  faisant  prendre  les  ar- 
ides à  quatre  cents  noipmes  de  sa 
suite,  if  marcha  vers  la  maison  de 
Nabj^l ,  dans  le  dessein  de  l'ex- 
terminer )ui  et  toute  sa  famille. 
Abigaïl ,  femme  de  Nabal ,  crai- 
snant  le  ressentiment  de  David  , 
nt  secrètement  charger  sur  des 
ânes  des  provisions  de  toute  es- 
pèce ,  et  courut  au-devant  de  lui. 
Elle  le  rencontra  dans  une  vallée  > 
ne  tespirattt  qae  la  irengeance  i 


NABI 

m^ÎB,  sa  bçanté ,  sa  sagesse; ,  et 
ses  discours  soumis  désarmèrent 
IJfi  colère  de  ce  prince.  Nàbal-., 
qui  éloit  i\rc,  n'apprit  que  le 
lendemain  ce  qui  venoit  de  se 
passer.  Il  fut  tellement  frappé  dii 
danger  qu'il  avoit  couru,  que 
cfitte  firayeur  violente  Tentraîna 
au  tombeau  dix  jours  après  , 
vers  Tan  xo57  ayant  J.  Ct  David 
^pousia  sa  veùve« 

WABI  -  EFFEN5I ,  poêïe  turc 
dto  I  J«  siècle  ,  et  dont  dTlerbeldt 
Défait  pas  mention  dans  sa  Bi- 
bliothèque orientale,  s'est  dis- 
tingué dans  sa  nation  par  l'a  pe- 
inent et  la  douceur  de  ses  vers\ 
If  '  cbnnoissoit  la  littérature  an- 
cienne et  celle  des  Latins.  «La 
Aâture,  disoit-U,  qui  ne  nous  à 
donné  qu'un  oreane  pour  la  pa- 
role ,  noiis  en  a  cfonné  deux  ponr 
rbuïe ,  afin  de  nous  apprendre 
,quM  faut  plus  écouter  que  par- 
ler- »  C'est  une  traduction  de  cette 
|>ensée  de  Gaton-le-Cènseur  : 

Oâ  ukmm  tutwra ,  duMs/krmMvh  et  murti  , 
Ut  fiuf  Mudirtt  f  quÀm  l^^utretur  Aoina. 

NABIS  ,  tjran  de  Lacédëmone, 
Il  qui  Philippe ,  roi  de  Macédoine, 
i«mit  la  viUe  d'Argos  comme  en 
dépôt,  n  y  exerça  les  plus  gran- 
des cruautés ,  et  inventa  une  mà^ 
chine  en  forme  dé  statue,  qiii 
ressembloit  à  sa  femme  ;  il  la  fit 
revêtir  d'habits  magnifiques ,  qui 
cachoient  des  pointés  de  fer  dont 
elle  a\  oit  les  bras  ,  les  mains  et 
le  sein  hérissés.  Quand  quelqu'un 
liii  refusoit  de  l'argent',  il  lui 
disoit  :  «  Peut-élre  n'ai-je  pas  le 
talent  de  vous  persuader  ;  mais 
inespéré  qu'Apega ,  ma  femme, 
TOUS  persuadera.  »  Aussitôt  la 
statue  paroissoit ,  et  le  tyran  ,  la 
prenai^t  par  la  main ,  la  condui- 
rait a  son  homme ,  qu'elle  ein- 
bi^assoît ,  et  à  qui  elle  faisoit  jeter 
1^  hauts  cris*  Nabi«  ayant  pris; 


NA6Q 


553 


le  pftirti   de  Phihppe  Contre  les 
Romains  ,  Plamînitks.  vint  Tassié- 

§er  dans  Spai*t$ ,  Pobligea  âk 
emander  là  paix ,.  et  la  lui  ac^ 
corda.  A  peine  le  général  romain 
fut-il  parti  dé  la  Grèce ,  que  Na- 
bis aOa  assiégeî*  Gythium  >  vilfe 
dés  Acbéens  ,  qui  avoieut  pour 
général  le  célèbre  Fhilopœmen. 
Ce  héros  ,  très-propre  aux  com- 
bats dé  terre  *  mais  n'ayant  au- 
cun usage  dé  la  mamè ,  fut  to- 
talement défait  dans  une  bataille 
navale.  Cet  éçUèd  ranima  sott 
courage  ,  loin  de  l'étemdlre  ;  il 
poursuit  le  perBdé  Nàbis ,  le  sur- 

Êrend ,  et  le  bat  près  de  Sparte. 
e  tyran  fut  tué  en  trahison  dans 
le  temps  qu'il  prenoit  la  fuite', 
vers  l'an  ig4  avant  Jésus-Christ^, 
laissai^t  titi  nom  odieux  aU'geni» 
humaiti. 

NABONASSAB,  roi  def  ChaU 
déens  où  Babyloniens,  célèbi^ 
par  la  fameuse  ère  qui  porté  son 
nom ,  et  qiii  commença  l'tfn  ^47' 
avant  Jésus-Christ.  On  croit  qu  il 
est  le  même  que  Bélesis  où  Bâ- 
ladan  ,  dont  il  est  parié  dans  PE* 
criture  si^inte ,  et  qui  fut  père  da 
Méx^dab  ,  lequel  envoya  des  anà- 
bassadeurs  au  roi  Eiséchias  ; 
mais  cette  opitûon,  et  toutes  Tes 
autres  qu'on  tbrhie  sur  ce  prince , 
ne  3ont  que  conjectîii^aïes  et  sàài 
certitude. 

NABQNIDE,  le  même  que  U 
Balt&azal*  de  Daniel.  7^o/es  BÀt- 
fBAZAB,  h»'ï. 

NABOPOLASSAB,  prince  d« 
Babylone ,  déclara  la  guerre  à  3À- 
racusyv  roi  d'Assyrie,  et  se  joij- 
gnit  ^  Asiyages  pour  renverser 
cet  empire.  Ils  assiégèrent  Sàrà- 
cns  dans Àa  capitale  f  et  ayiint  pria 
cette  ville,  ils  établirent ,  sur  lé» 
débris  de  iVrapire  d'Assyrie  > 
deu^rovaumes;  oelui  des  Mèdfk, 


S54 


KABU 


3 


ui  appartint  à  Astjages ,  et  celai 
es  Chaldéeni ,  sur  lequel  fut 
établi  Nabopolassar ,  Tan  626 
avant  J.  C.  Nechao ,  roi  d'Egypte, 
jaloux  de  sa  prospérité ,  marcha 
contre  lui ,  le  défit ,  et  lui  en- 
leva Carchemis,  place  importante 
4e  son  empire.  Nabopolassar, 
cassé  par  la  vieillesse  ,  ne  put 
venger  cet  afifront ,  et  mourut 
après  vingt-un  ans  de  règne. 

JVABOTH ,  de  la  ville  de  Jez- 
raël ,  avoit  une  vigne  auprès  du 

{>alais  d'Achab.  Ce  pnnce ,  vou- 
ant faire  un  jardin  potager ,  le 
pressa  plusieurs  fois  dé  lui  vjsn- 
dre  sa  vigne  ,  ou  de  l'échanger 
contre  une  meilleure  ;  mais  Na- 
bothf  très-fidèle  observateur  de 
la  loi ,  refusa  de  vendre  Théritage 
de  ses  pères.  Jézabel  ,  femme 
d'Achab,  irritée  de  sa  résistance , 
écrivit  aux  magistrats  de  la  ville 
où  demeurpit  Nsâ)Qth  de  sus- 
citer de  faux  témoins ,  qui  dépo- 
sassent qu'il  avoit  blasphémé 
contre  Dieu  et  maudit  le  roi ,  et 
def  le  condamner  k  mort.  Cet 
ordre  fut  exécuté.  Deux  témoins 
déposèrent  contre  Naboth ,  qui 
fut  lapidé  le  m^^me  jour.  Jézabel, 
en  ayant  appris  la  nouvelle  ,  cou- 
rut la  porter  au  roi,  qui  partit 
aussitôt  pour  prendre  possession 
de  sa  \igne  ;  mais  le  prophète. 
Elie  vint,  suivant  rÉcrilure,;trou- 
bler  sa  joie ,  lui  reprocha  son 
crime  ,  et  prédit  «  que  les  chiens 
lècheroient  son  sang  au  même 
lieu  bh  il  avoit  répandu  celui 
d'un  innocent.  »  Ce  fut  Tan  889 
avant  J.  C. 

■-  •  r 

«  I 

I.  NABUGHODQNOSjOR  ï«, 

.roi  d^  Ninive  et  de  B^bylotie, 
dont  il  est  parlé  dans  le  livre  de 
Judith,   défit  et  tua  Phraortes  , 

'  roi .  de   Médie  ,  appelé  aussi  Ar- 

Shaxad.  Vainqueur  des  Mèdes  , 
envoya  contre  les  Israélites  Ho- 


NAB¥ 

loferne,  général  de  ses  années ., 
qui  fut  tué  par  Judith.  On  croit 
que  ce  Nabuchodonosor  est  le 
même  que  Nabopolassar;  mais 
il  est  diflicile  de  rien  dire  de  po- 
sitif sur  ces  temps  reculés. 

II.  NABUCHODONOSOR  II , 
roi  des  Assyriens  et  des  Babylo" 
niens,  surnommé  le  Grand  ^  suc- 
céda k  son  pèi^  Nabopolassar  »«t 
se  rendit  maître  de  presque  toute 
l'Asie.  Il  prit  Jérusalem  sur  Joar 
chim  ,  roi  de  Juda  ,  qui  s^étoit 
révolté  contre  lui  ,  et  l'aineiia 
captif  k  Babylone ,  l'an  600  avant 
Jésus-Christ,  n  lui  rendit  ensuite 
la  liberté  et  ses  états  ,  moyen- 
nant un  tribut  ;  mais  ce  roi  s'étant 
révolté  de  nouveau  trois  ansf  après, 
il  fut  pris  et  mis  a  mort.  Jécho- 
nias,  son  fils ,  lui  succéda  ;  s'étant 
aussi  soustrait  au  joUg  du  roi  de 
Babylone ,  ce  prince  vint  l'assié- 
ger, le  mena  captif  a  Babylone, 
avec  sa  mère  j  sa  femme ,  et  dix 
mille  hommes  de  Jérusalem.  Na- 
buchodonosor enleva  tous  les 
trésors  du  temple  ,  et  mît  a  la 
place  de  Jéchonias  l'onole  pa- 
ternel de  ce  prince,  auquel  il  don^ 
na  le  nom  de  Sédécias^  Ce  nou- 
veau roi  marcha  sur  lè^  traces  dé 
ses  prédécesseurs,  il  fit  une  ligue 
avec  les  princes  voisins ,  contre 
'ce^ui  a  qui  il  étoit  redevable  de  là 
couronne.  Le  jnonarque  babylo- 
nien vint  encore  en  Judée  avec 
unie  armée  formidable.  Après 
avoir  réduit  les  principales  places 
du  pays,  il  fit  le  siège  de  Jérusa- 
lem. Sédécias  ,  désespérant  de 
défendre  cette  ville  ,  s'enfuit,  fat 
pris  en  chemin,  et  mené  k  Nabu- 
chodonosor, qui  étoit  alors  k  Re- 
blatha  en  Syrie.  Ce  prince  fit  égor- 
ger ses  en  fans  en  sa  présence, 
lui  fit  crever  les  yeux ,  fe  chargea 
de  chaînes ,  et  le  fit  conduire  à 
Babylone.  L'armée  desChaldéens 
entra  dans  Jérusalem^  ^ty  exerça 


NABU 

êes  cramités  inouïes  ;  on  égorgea 
tonC  Sans  distioction  d'âge  ni  de 
sexe.  Nabuzardau ,  chargé  d'exé- 
cuter les  ordres  de  son  maître  » 
iit  mettre  le  feu  au  temple ,  au 
palais  du  roi ,  aux  malsons  de  la 
ville,  et  à  tontes  celles  des  grands. 
Les  m  tiraillés  de  la  ville  furent 
démolies  :  on  chargea  de  chitines 
tout  ce  qui  rcstoit  d'habitans  , 
après  avoir  égorgé  soixante  des 
premiers  du  peuple  aux  yeux  de 
Nabnchodonosor.  Le  vainqueur, 
de  retour  dans  sa  capitale,  nt  dres- 
ser dans  la  plaine  du  Dura  une 
statue  d'or ,  haute  de  soixante 
coudées.  Tous  ses  sujets  eurent 
ordre ,  sous  peine  de  mort ,  de  se 
prosterner  devant  Tidole ,  et  4e 
l'adorer.  Les  seuls  compagnons  de 
Daniel  ajant  refusé  de  le  faire  ^ 
le  roi,  irrité,  les  ût  jeter  dans  une 
jbumaise  ardente,  où  ils  furent,  dit 
l'Écriture ,  miraculeusement  pré- 
.serves  dés  flammes  par  Tange  du 
Seigneur.  Nàbuchodonosor,  frapr 
pé  de  ce  prodige  ,  les  fît  retirer  ^ 
et  donna  un  édit  dans  lequel  il  pu- 
blia la  grandeur  du  roi  des  juifs. 
Deux    ans  après  la  défaite  deis 

i'uH^  ,  Nàbuchodonosor  vainquit 
es  Tyriens,  les  Philistins^  les 
Moabites  ,  et  plusieurs  autres 
peuples  voisins  et  ennemis  des 
l^ifs.  Il  alla  d'abord  mettre  le 
^iége  devant  Tyr ,  ville  maritime, 
illustre  par  son  commerce.  Ce 
siège  dura  i3  ans ,  et  dans  cet  in^ 
tervalle,  l'armée  du  roi  désola 
la  Syrie ,  la  Palestine.,  l'Idumée, 
et  l'Arabie.  Tyr  se  rendit  enfin , 
et  cette  conquête  fut  suivie  de 
celle  de  rjÊevnte  et  d'une  partie 
de  la  Perse,  l^anuchodonosor  s'ap- 
pliqua ensuite  k  embellir  sa  ca- 
pitale ,  et  k  ^  faire  construire  de 
superbes  bâUmens.Il  fit  élever  ces 
ifameux  jardins  suspendus  sur  des 
.voûtes^ que  l'on  a  mis  au  rang 
ôes  merveilles  du  monde.  Il  eut 
4«i|  li  v^émt  temps  un  songe 


NABU  555 

qui  lui  donna  de  grandes  inqui^ 
tudes.  Il  lui  annonça  que,  «  pour 
le  punir  de  son  orgueil ,  il  seroit 
réduit  au  sort  dq|  botes  durant 
sept  ans.  »  Celte  prédiction  s'ac- 
complit à  l'instant  :  il  tomba 
dangereusement  malade ,  et  crut 
être  un  bœuf.  On  le  laissa  aller 
parmi  les  bêtes  dans  les  bois.  II 
y  demeura  sept  ans ,  k  la  (in  des- 
quels il  fit  pénitence  de  ses  pé- 
chés ,  et  remonta  sur  le  trône.  Il 
mourut  un  an  après  ,  Tan  563 
avant  Jésus-Christ ,  le  quarante- 
troisième  de  son  règne.  Ce  prince 
vit  en  songe ,  la  deuxième  année 
de  son  rè&;ne ,  une  grande  statue 
qui  avoi^Ia  tête  d'or,  la  poitrine 
et  les  bras  d'argent,  le  ventre  et 
les  cuisses  d'airain  ^  et  les  jambes 
de  fer.  Le  prophète  Daniel  expli- 

3ua  ce  songe  mystérieux,  et  lut 
éclara  que  les  quatre  métaux 
dont  la  statue  étoit  composée  lui 
annonçoient    la    succession  des 

2 uatre  empires,  des  Babyloniens, 
es  Perses,  d'Alexandre-Ie-Grand, 
et  de  ses  successeurs.  11  y  a  plu- 
sieurs sentimens  sur  la  métamor- 
phose de  Nàbuchodonosor.  Le 
plus  suivi  est  que  ce  prince ,  s'i- 
maginant  fortement  être  devenu 
bête  ,  broutoit  l'herbe ,  sembloit 
frapper  des  cornes  ,  laissoit  croî- 
tre ses  cheveux,  ses  ongles,  et 
imitoit  k  l'extérieur  toutes  le^  ac- 
tions d'une  bête.  Ce  changement, 
âui  probablement  n'avoit  lieu  que 
ans  son  cerveau  altéré ,  pu  dans 
son  imagination  échauffée ,  étoit 
un  efiet  de .  la  lycantropié  ,  ma- 
ladiç  dans  laquelle  l'homme  se 
persuadoit  qu'il  étoit  changé  en 
loup ,  en  chien  ,  ou  en  un  autrs 
animal. 


NABTJNAL  (  Elie  ) ,  théologi 
de  l'ordre  de  Saint  -  François  , 
nommé  Nabunal  du  lieu  de  sa 
naissance,  dans  le  Périgord,  de- 
vint archevêque  de  Nicosie  et  pa- 


336 


NAGC 


tî'iarojte  de  Jérusalem  ,  et  fut 
nommé  cardinal ,  eniS^i ,  par  le. 
pape  Clément  VI.  Il  mourut  a 
Avignon  Tan  l'&êf.  Op  a  de  lui  , 
en.  là  tin  9  I.  Des  Commentaires 
ftîir  les  quatre  livres  des  Sentences, 
et  sur  l'Apocalypse.  IT.  Un  lyaité. 
è^  la  Vie  contemplative»  III.  Des 
Sermons  s{ir  lès  Evangiles, 

*=NACCAWA  (Antoine  ) ,  ca- 
^ucdn ,  né  ^  ]^enna  dans  PÀoruzze 
ultérieure,  florisJsoit  dans  lé  17* 
sjièclè,  et  poblia  lès  ouvrages  sui- 

Îans  :  I.  lii  Panegirici  sacrf,  IT. 
l  sogno  di  NabuccoinXlIparar 
dàssi,  m.  La  strage  délia  peste  , 
et  plusieurs  autres  ouvrasfS  qui' 
ne  sont  connus  aUjoordnui  que 
des  bibliograj^hes. 

*  N A  C  C A R IN O  ( Mîchel- 
Agnolo  )  ,  sculpteur  napolitain  , 
dé  l'école  de  Caccaveuo.  Pàr- 
tni  ses  ^  ouvrages  on  distingue 
\dL  Statue  de  là  Vierge  ^  quei'on 
voit  dans  réglise  de  Saint^Jean  ; 
deux  autres  Statues  ,  qui  dcco-^ 
rent  la  chapelle  de.  la  Esmille 
M'uscettola  dans  l'église  du  N6u* 
.veàu-Jiésus  ;  et  le  Tombeau  dé 
Charles  Spinelli  dfins  IMglise  du 
Saint-Esprit. 

t  NACCHIANTI  (  Jucob  ) ,  de 
Ftoreuce ,  savant  théologien  do« 
tàxnicain,    évêqoe    de   cfnoggiâ 

en  x5^4>  ds^^'^  ^°  cette  qua- 
lité au  concile  de  Trente ,  ou  il 
se  distingua  autant  par  son  sa>^ 
voir  que  par  sa  soumission  k  rér 
tracter  quelques  opinions  assefe 
libres  qu'il  àvoit  avancées.  Il 
mourut  le  ^4  avril  1669 ,  et  laissa 
les  ouvrages  suivans  :  I;  i^Rio- 
chianti  cTusiensis  episçopi  scrip^ 
tuitB  meduUay  arcanorum  Ckristi 
auibus  singulœ  mundi  œtates  sunt 
loçupletatœ  ,  delectio  et  exalta 
disçussioj  Venetiis,  i56x  ,  in-4^. 
IJ.^narraÊionës  pim ,  dèctàr  et 


KADA 

cathollcœ  in  Epistolam  Pcâdi  atè 
Mphesios ,  etc,  Acce€lit^ùnarrat^ 
maximi jàontifieatus  ,  maximiqu^' 
sncerdôtii ,  nec  non  regni  JesU' 
Christi  Serùe^toris  nastri  ,  Veoe- 
tiis  ,  1670 ,  2  vol,  in-8».  Cet  ou*, 
vrage  lut  publié  après  sa  mort. 
Hï.  Digressiones  et-  traclationaê- 
in  Epistolas  Bauli  ad  Ephesios  et 
ad'Éùmanos,  nec  non  twBorematm 
theolùgica  et  methapkysica  va- 
riuy  Lugduni,  i057,  2  tom.  m.^ 
folio,  et  qiielques  autres  ouvrogem 
qn^on  ne  lit  pins  a  u j  onrd^htiî . 

NACHOR ,  fil»  dé  Sarag ,  e» 
père  de  Tbaré ,  ihotintt  l'an  300^ 
avant  Jésus -Chrîït,  k  f48'an!)il; 
—  H  ne  faut  pas  1^^  confondre  a  ve^ 
Nacbor  ,  fils  de  Tharé ,  et;  trérm 
d'Abraham. 

NADAB  ,  roi  dlïf^ël,  succéda 
Tan  954  avant  Ji  G.  k  soni  père 
Jéroboam,  et  né ^t  pas  plas  re* 
bgieuxque  Iiii;  L'un  dé  ses.gé^ 
nérânx  le  tua  en  trahisen  ràn 
955 ,  fit  périr  toute  sa  r»ee ,  et 
s'empara  da  trâne:  — ^^  Il  ne  fâtit 

E Sis  te  confondre  àyeeNA3>AB, 
Is  d'Aaron,  qui  ^  comme  son  irère 
Abin;  fatdéroré^par  le-lëuoeiesiey 

t  NADAL  CAttgnstin),  né  à 
Poitiers  en  1659,  ^^^  de  bonno 
heure^ï^afis.  Le  due  d'Aïunont-, 
premier  gentilhomme  deja^dtam'- 
bre,  et^onvernetirdielaproviBo^ 
du  Boulonnais  9  lui  fit  ol>€eiHi*  lé 
secrétariat  de-eetteprovîneè»  Soa 
esprit  et  ses  liaisons  aveeles  gens 
de  lettres,  soutenus  par  larpiPO(ei($k 
tion  de  ce  seigneur ,  hii  vaHiroiit^ 
ett  1706  ,  une  plaoe  dans  l'aeadéw 
mie  des  inscriptionis  et  des  beUdSjr 
lettres.  U  aecompagila>  en  1719/» 
en  qualité-  de  secrétttire^  le-  dtic 
d%cimont ,  plénipoteitttâire'  as* 
près  de  -là  reine  Aiiae:,  pomr  là 
paix  d'Utreeht.  êes  services  furtut 
iiéeoinpèki0é»'par  l%y»ajw  é^Q>9t*' 


NADA 

■ 

deauvîlle  en  1716.  U  mouîrat  le  7 
-noilt  17^1 ,  a  03  ans  y  dans  sa  pa- 
trie ,  où  d  passa  ses  derpières  an- 
nées ,  occupé  -  de  la  littérature 
et  de  la  morale.  Ses  ouvrages  ont 
été  recueillie  en  1738,  k  Paris, 
en  3  vol.  .ln-i!i.  Le  premier  vol. 
offre  des  dissertations ,  des  traités 
jde  morale,  des  remarques  criti- 
ques. La  plupart  donnent  Une 
Jdce  avantageuse  du  savoir  et  de 
l'esprit  de  1  auteur,  mais  non  pas 
de  son  goût.  Son  style  est  guindé, 
singulier  ,  et  plus  digne  des  Pré- 
cieuses ridicules  que  d'un  acadé- 
micien. On  trouve  dans  Ir  deùxiè- 
jne  volume  des  Poésies  diverses , 
sacrées  et  profanes  ,  là  plupart 
1res  -  foibles  ;  des  Observations 
sur  la  tragédie  "ancienne  et  mo- 
derne ;  et  des  Dissertations  sur 
les  progrès  du  giéoie  poétique 
dans  Racine.  Enfui ,  le  troisième 

'Volume  contient  des  pièces  de 
théâtre  : St^m^lSérode^  jàntiochus^A 
pu  UsMachabées ,  Mariamjie  y  et 
Moyse,  Les  quatre  premières  fu- 
rent jouées  ,  mais  elles  n'eurent 
qu'on  succès  éphémère  ;  la  der- 
nière fut  arrêtée  comme  on  alloit 
la  représenter.  La  versification  en 
est  quelquefois  passable,  quelque* 
fois  embarrassée  et  loucha,  tl  s'y 
trouve  cpielques   morceaux  aqi- 

.poules.   C'est   le   jugement  que 
porte    l'abbé   des  Fontaines  de 

<  cette  pièce ,  et  on  :peut  l'appliquer 
à  toutes  celles  de  l'auteur  ,  poëte 


NADA  55,7 

oaniol  de  La  Force ,  auteur  (lu 
ifoùveau  HHercure,  imprimé  de 
170^  a  Ï711  ,  et  qu'on  appelant 
Mercure  de  Trévoux^  du  lieu  cJù 
il  s'iraprimoit,  pour  le  distinguer 
du  Mercure  de  France.  Voy^z^ 
PiGÀif lOL ,  et  fif  £iué. 

♦  Nf  DANVI  (  Jean  )  ;  noble 
honerois ,  voyagt^  dans  la  Hol- 
lande pour  étendre  ^^f^s  connois- 
sancfjs ,  et  publia  V  Utrecht  un 
traité  de  Jure  helUy  etxin  Florus 
Hungaricus ,  Amstci^dam.,  i663. 
Ce  .dernier  ouvrage  est  un  abrégé' 
de  l'histoire  de  Hongrie.  De  ce- 
tour  dans  sa  patrie  ,  il  fut  uoranàé 
«n  1666  professeur  de  philoso-» 
phie  et  de  langue  hébraïque  en 
Transylvanie;  maïs  les  troubles 
qui  se  manifestèrent  dans  cette 
province  robligèrent  de  se  retirer 
,^ol  Hongrie  ,  où  il  (ermiaa  ses 
jours. 


poëte 
médiocre  et  prosateur  alambiqué. 
£n  17407  l^ibbé  Nadal  donna  k 
Poitiers  quelques ^oe$2<?^  sacrées; 
entre  autres  un  petit  poème  sur 
la  Confiance  en  la  miséticorde 
de  Dieu  ,  et  une  Epitre  sur 
la  pureté  des  mœurs  ecçidsias^ 
tiques  en  vers  alexandrins.  U  a 
publié  les  OEuvres  posthumes 
du  chevalier  de  Méré  y  avec 
un  éloge  de  cet  auteur ,  Paris , 
170a, •«•^•;  La  Haye»  et.Nytwerf, 
1701 ,  ia-13.  Nadal  fut ,  avec  Pi- 


*  NADASI  (  Jfean),  né  k  Tir- 
■nau  en  t6i4  >  entra  chez  l^s  j^« 
suites  de  Gratz en  i6;i8,d'Oti,après 
avoir  enseigné  la  théologie  et  la 
controverse,  il  fut  appelé  à  Rome 
au  collé|;e  germanique.  Oe  jé- 
suite écnvoit  très-bien  en  lutin  9 
et  cotnposa  les  vies  de. plusieurs 
membres  illustres  de  son  ordre  , 
qui  furent  imprimées  k  Anvers 
eu  i655.  S'étant  retiré  k  Vietme  , 
il  fut  nommé   ponfesseur  de  la 

frincesse  Eléonore^,  veuve  de 
érdinand  III.  C'est  dans  cet^ 
ville  qu^il  termina  Ses  jouts  ,  le  3 
mars  1679.  Nadasi  est  aulecir 
d'un  grana  nombre  d^om^rages  ; 
mais  la  plupart  ascétiques.  Les 
principaux  sont,  I.  Ànnus  hebdà" 
madarum  ecelestium  ,  'Pragae  , 
i665  ,  iu-4'.  n.  Meges  Hungarlœ 
à  S,  Stephano  usque  ad  Perdit' 
nandun\y  Presbourg,  iSS'jy  In-fôL 
lïl.  Fi  ta  S,  'Emerici ,  PreSbourg, 
1644,  iu-4*'  ÏV.  Mort(S  illustrée 
aliguorum  de  societatç  »  ah  ann& 


358 


NADA 


1647  ;  Romae  ,  1657,  in-fol.  V. 
Heroes  etvictimœ  caritatis  socie^ 

^  tatis  Jesu ,  abanno  1647  >  ï^omae  , 

1648  i  in-4*'  VI.  Annuœ  litterœ 
societatis  annorum  i65o,  etgua- 
tux3r sequentiumyXyWin^Vidè.,  i658, 

I.  NADASTI  (Thomas ,  comte 
de  ) ,  d'une  des  plus  anciennes 
familles  de  Hongrie,  défendit  avec 
valeur,  en  i53x,  la  ville  de  Ba- 
de ,  contre  Soliman  !!>  empe- 
reur des  Turcs  ;  mais  la  garni- 
son  le  trahit,  et  le  livra,  pieds 
et  mains  liés  ,  au  grand-seigneur, 
s^vec  la  ville  et  le  château.  Ce 
prince ,  indigné  d'une  si  lâche 
trahison  ,  punit  sévèrement  les 
traîtres  en  présence  de  Nadasti , 
et  après  l'avoir  comblé. d'éloges  , 
le  renvoya ,  sous  ,  bonne  escorte , 
à  Ferdinand' ,  roi  de  Hongrie. 
Nadasti  servit  ensuite  dans  les 
.  armées  de  l'empereur  Charl;^s-g 
Quint  ^  avec  un.  carps  de  Hon- 
grois. 11  enseigna  l'art  militaire 
au  fameux  Ferdinand  <le  Tolède  , 
rîuc  d'Albe,  quin'avoit  alors  que 
35  ans.  Jl  vit  dans  ce  jeune  hom- 
me le  germe  de  tous  les  taleris  mi- 
litaires ,  et  prédit  ce  qu'il  seroit 
un  jour. 

t  II.  N  A  D  A  S  T I  (  François 
comte  de  ) ,  président  du  con- 
seil souverain  de  Hongrie ,  de 
la  même  famille  que  le  précé- 
Vlent ,  n'ayant  pu  obtenir  de  l'em- 
jjereur  Léopold  la  dignité  de  pa- 
iiUin  ,  il  conspira  contre  lui,  en 
*f^o ,  av^c  le  comte  de  Serin, 
Frangipani  et  Tattembach,  Il  fit 

_  d'abera  mettre  le  feu  au  palais 
iinpérial ,  afin  de  profiter  de  la 

'  fuite  de  Tempereur  pour  lui  don- 
ner la  mort  ;  mais  1  expédient  de 
cet  incendie  ne  lui  réussit  pas. 
Croyant  mieux  exécuter  son  des- 
sein par  le  poison  que  par  le  fer 
et  le  feii^  il  fit  empoisonner  les 
^     puits  dont  il  nrésumoit  «u'on  se 


ÎS'ADA 

scrvoit  pour  les  cuisines  de  l'em- 
pereur.     L'historien    de    Tékéli 
parle  d'un  projet  non  moins  cri- 
minel ,    qui    échoua  comme  les 
précédens.   INadasti  invita  l'em- 
pereur et  la  famille  impériale  ^^ 
prendre  le  divertissement  de  là 
pèche,  près  de  son  château  de 
Puttendoof.     Toute   la  cour   s*j 
rendit.    On  servit  à  la  collation 
une  tourte  de  pigeonneaux,  dont 
Léopold  mangea  beaucoup.  Na- 
dasti ne  douta  point  que   le  poi- 
son qu'il  y  avoit  fait  mettre  ne  fît 
promptement  son  effet.  Mais   sa 
femme ,  qui  était  du  secret ,  et  qui 
avoit  eu  horreur  du  noir  dessein 
de  son  époux,  substitua  une  autre 
tourte   à  celle  qui  étoit  empoi- 
sonnée. Nadasti,  s'apercevant  que 
son  épouse  l'avoit  trompé,  lui  dt 
prendre  le  lendemain  uu  bouillon 
qui  la  tua  presque  sur-le-champ. 
Les  détcstanles  manœuvres  'de  ce 
scélérat  contre  son  souverain  fu- 
rent enfin  découvertes.  Il  fut  con- 
damné à  avoir  le  poing  droit  coupé 
et  la  tête  tranchée.  Tous  ses  bien& 
furent  confisqués ,  et  ses  ènfans 
condamués  à  quitter   le  nom  et 
les  armes  de  leur  famille.  La  sen- 
tence fut  exécutée  le  3p  avril  1671 
dans  l'hôtel  de  ville  de  Vienne,  H 
a  laissé  un  livre  in-folio ,  en  latin  , 
intitulé  Mausolée    du   rojautne 
apostolique  des  rois  et  de$  diics 
de  Hongrie.  Ses  enfans  prirent 
le  npm  de  Cruzemberg.  Ses  com- 
plices   fuirent    aussi    exécutés  , 
Frangipani  et  Serin  k  Neustadt , 
et  T-Gttembach  à  Gratz  en  Stirie. 
La  mort  des  conspiratseurs  décon- 
certa tellement  les  Hongrois, que 
l'armée  impériale ,  envoyée  pour 
les  soumettre  ,  ne  trouva  aucune 
résistance.  Elle  s'empara  de  tou- 
tes  les  places  fortes  ,   et  y  rér 
tablit  avec  la  paix  l'autorité   de 
l'empereur.  Peu  de  conspirations 
ont  été  aussi  niai  conduites  que 
celle   de   Nadasti.    Ses   auteurs 


étoient  sans  prudence  et  sans 
génie.  Nadasti ,  méchant  par  foi- 
ble&se  y  entraîné  au  mal^par  ceux 
oui  pouvoient  le  subjuguer ,  lent 
dans  ses  démarches  ,  inconsidéré 
dans  ses  projets  ,  n'a  voit  aucune 
des  qualités  nécessaires  à  un 
conspirateur  ,  et  ne  se  distin- 
guoit  que  par  une  haine  force- 
née contre  la  maison  d'Autriche. 
Sfiriu  joignoit  à  un  orgueil  insou- 
tenable une  indisci'étion  fblle'v 
qui  ne  savoit  pas  colorer  ses  vues 
ambitieuses  ,  et  qui  ne  lui  per- 
mettoit  pas  de  profiter  des  cir- 
constances. Le  défaut  de  réflexion 
le  rendoit  hardi^'et  son  caractère 
bouillant  augmentoit  cette  auda- 
ce; mais  il  étoit  d'ailleurs  inca- 
pable de  former  un  projet  suivi , 
encore  moins  de  rexéculer.  Nous 
avons  caractérisé  ailleurs  Fran- 
gipani.  F'ojrez  son  article,  n*»  III. 

*  III.  N  A  D  A  S  T I  (  BVançois , 
comte  de  ) ,  chevalier  de  Tordre 
militaire  de  Marie- Thérèse ,  con- 
seiller intime ,  et  feld-maréchal , 
néle3o  avril  1708,  se  distingua 
par  ses  talens  militaires  et  sa  bra-^ 
voure;  mais  ce  fut  principalement 
sous  Marie-Thérèse  et  Joseph  II, 
après  la  mort  de  Charles  Vl,  ar- 
rivée le  10  ocTOïre  1740  >  qn'il  se 
couvrit  de  gloire  par  une  tactique 
savante  dans  la  guerre  contre  le 
roi  de  Prusse.  Toutes  les  qualités 
qui  caractérisent  un  grand  géné- 
ral se  trouvèrent  réunies  en  lui. 
Après  une  carrière  parcourue  avec 
autant  de  mérite  que  d'honneur, 
îi  mourut  en  1787. 


*  N3ELDWYCK  (  Pierre  NTan), 
docteur  en  médecine  ,  Hollandais 
d'origine ,  florissoitau  ly*  siècle. 
A  l'exemple  de  beaucoup  de  mé- 
decins qui  se  sont  occupés  dé 
l'art  vétérinaire,  et  qui  ont  même 
transmis  des  détails  importans 
.fur  ics  épizooties  qui  ont  régné 


>N^VI  359 

cn^  différens  temps  ,  celui-ci  ht 
imprimer  un  ouvragé  intitulé 
Liori  duo  philippicorum  ,  sîs^e  de- 
equorum  naturd ,  élections  ,  edu- 
catione ,  disciplina  et  curatione  ,, 
Lejdé ,  i63i  ,  iu-4*.    ■> 

I.  NiE^ITS  (  Cne&is  )  ,  poëte 
latin  ,  porta  lès  armes  dans  1& 
première  guerre  punique.  Il  s'at- 
tacha ensuite  au  théâtre  ,  et  sa 
première  comédie  fut  représentée 
a  Rome  l'an  sag  avant  J.  C.  Sor^ 
humeur  satirique  déplut  k  Mé- 
tellus ,  qui  le  fit  chasser  de  Rome  * 
Il  se  retira  à  Utique,^  où  il  mou- 
rut l'an'iSo  avant  Jésus-Christ.  II 
ne  nous  reste  que  des  fragmens- 
de  ses  ouvrages ,  d'ans  le  Corpus 
Poëtarum  de  Maittaire.  Le  prin- 
cipal éioiinneHistoipede  laguerre- 
punique^ 

*  II.  NiEVIUS  (Jean)  ,  né  & 
Chemnîtz  en  Misnie  Tan  i499* 
étc^dia  la  médecine  en  Italie  ,  et 
y  reçut  le  bonnet  de  docteur. 
Après  avoir  exercé  son  art  à  An- 
naberg  en  Saxe ,  et  à  Joachim- 
sthàl  en  Bohême  ,  les  électeur^ 
Maurice  et  Auguste  se  rattachè- 
rent en  qualité  de  médecin  ,  et 
la  grande  réputation  dont  il  jouis- 
soit  dans  toute  l^llemagne  le 
fit  appeler  deux  fois  par  1  empe- 
reur Ferdinand  I«' ,  k  Vienne  , 
Sour  le  consulter  sur  sa  santé., 
aevius  mourut  enr  1674  >  lais- 
sant àei  consultations  très  -  esti- 
mées ,  sur  -  tout  celle  intitulée 
Medicamenta  contra  pestent  pra 
republicd  J>resdenài. 


*  ni.  NiEVIlJS  (  Gaspard  ), 
frère  du  précédent ,  né  k  Chera- 
nitz  en  idi4  9  mort  en  1579 ,  étu- 
dia en  Italie  sous  les  plus  cé- 
lèbres professeurs  ,  et  mérita  par 
ses  talens  une  chaire  de  méde- 

Icine  dansTiiniversitéde  Leipsiek. 
Gaspard  a  laissé    quelque»   ou-- 


S6o 


KA«D 


vrages  estimés  ,  parmi  'lesquels 
0(|i  remarcfue  des  consultations 
àf  méi^eciue,  inséi^es  dans  le 
recueil  dé  Brendélius.DeHxlettres 
adressées  h  Matfhiole ,  l'une  sur 
quelques  plantes  ,  et  l'autre  »ur 
une  terre  bleue;  enfiKi  un. écrit 
intitulé  Pe  fatione  aUf*i^ndi  hu^ 
mores  per  medicamenta  ad  put^ 
gandum  ,  alque  eorumdem  eva^ 
cuatîonis  tempore^  Lipsia;  •  i55i , 

*  NAGEL  (Paul),  recteur  de 
)*écoIe  de  Torgan ,  espèce  d'en- 
ibo^isiasté  09  de  fanatique,  qui 
publia  plusieurs  Ouvrages  rem- 
plis de  visions  et  d'extravagan- 
ces ,  parmi  lesquels  on  remar- 
que,  1.  Prodromus  astronamiœ 
àpocitlypticœ  ,  Danlzig  ,  1620  , 
in  •  4**  ^«  P^  quatuor  mundi 
temporihus  ,  ibid. ,  in-4^  ,  1691. 
ni.  Pr0ç9osticon  astrohgicwn^ 
ffalhe,  i63o,  in-4*',  et  quelques 
autres  écrits  en  allemand.  Lors- 
qu'il mourut,  en  1621  ,  on  dé- 
fendit de  l'enterrer  d^ùs  le  cime- 
tière ordinaire  ^  et  il  lut  inhumé 
par  des  femmes.  Mais  on  déterra 
son  corps ,  et  les  femmes  qui  lui 
avoiént  reudu  le  dernier^  service 
furent,  punies^par  la  prison. 

Nj^G£REL,(  Jean  )  »  chanoine 
et  Archidiacre  ae  Houen  ,  publia^ 
Fap  1579  9  une  Description .  du 
P^JS  et  du  duché  de  Normandie  , 
pu  il  traite  ausiâ  de  son  origine. 
jÇet  ouvrage  se  trouve  à  la  suite 
de  la  chronique  de  cette  pro- 
vince, Rouen,  i58o  ei  1610,  in-^"*- 

^  NAHifM ,  Tun  des  douze  pe- 
tits prophètes. ,  vivoit  dépuis  la 
ruine  des  dix  tribus  par  Salina- 
^azs^r,  et  avant  rexpéditiou  de 
Seiinâclïérib  contre  la  tribu  de 
Juda.  Qu  ne  sait  aucime.parti- 
çulatité  delà  vie  de  ce  propncte  ; 
oane  s^ài  méDi€  si  son  nom  est 


JyAÎ<5 

eélni  de  sa  famille ,  où  du  lien 
de  sa  naissance,  ou  même  une 
qualiBcat/on ,  car  Nâhum  eu  hé- 
breux signUie  Cônsolateujr.  On 
dispute  encore  sûr  le  temps  6à  il 
vivoit  ;  Popinion  la  plus  vraisem- 
blable est  celle  que  nous  avons 
suivie.  Sa  prophétie  est  composée 
de  trois  chapitres,  qui  ne  for- 
*ment  qu'un  seul  discours.  Il  y 
prédit  d'une  manière  vive  et  pa- 
tliétique ,  la  seconde  ruine  de 
!Ninive  par  Nabopolassar  et  As- 
tyages.  11  renouvelle  contre  cette 
ville  criminelle  les 'rosaces  qne 
Jonas  lui  avoit  faites  90  ans  au- 
paravant. Le  stjle  de  ce  prophète 
est  par-tout  le  même  :  rien  n^Sgale 
la  vivacité  de  ses  ligures  ,  la  force 
de  ses  expressions,  et  l'énergie' 
de  son  pinceau. 

naïades.  Foy  Nymphes. 

♦  NA1B0I>A  C  Vi^lentin  ) ,  de 
Cologne ,  vivoit  sur  la  fin  du  16^ 
siècle,  et  s'attacha  particulière- 
nient  aux  mathéipatiques  et  a 
Tasti^ologie  :  il  voyagea  en  Italie , 
et  s^arréta  à  Padoue,  od  il  com- 
posa des  commentaires  sur  Pto- 
lomée,  après  avoir  déjà  publié 
Astronomicarum  institutionum 
libé  III  f  commet^  in  alchabium  t 
in  sphœf^am  Joannis  à  iSoc/t?- 
bosco ,  etc. 

*  NA1GE0N(  Jacques-André), 
membre  de  Pinstitut  4s  France  > 
fils  d'un  fameux  moutardier  de 
Dijon,  fréquenta,  fort  jeune,  la  5<y» 
ciété  du  célèbre  baron  d'Holbach* 
Il  y  puisa  des  onuCipes  d'incré- 
dulité et  même  a'athéisi^e,  qui  ne 
rabandonnèrent  jamais*  Naigeon 
se  lia  ensuite  avec  Dideirot ,  qui  né 
fitque  renforcerfi^es  principes.  Fer- 
mement persuadé  que  rhomme 
me^rt  tout  entier  et  que  rien  ne 
lui  survit,  il  a  rédigé  d9ns  FEn- 
cyclopédie  méthodiqueies  articles 
de   la  Philif saphir  ancienne  et 


KAïa 

« 

'mdarfie.  II  a  donné  une  SâÊtion 
iàes  «èiiVres  de  Diderot  y  i5  vol. 
iii-8«  ;  édition  qu'il  a  surdiargée 
de  ses  ffùtes ,  qa^i  aïkroit  pu  se 
dispenser  d^tduter  k  ses  tBuvres 
'déjà  trop  vdlultiineuses  ,  et  les 
Suppléer  par  une  notice  histo- 
Tcqtte  «t  raisonnëe  de  la  vie  et 
dès  ouirrages  de  Dkierot,  qui 
manque  à  cette  édition.  Ce  pni- 
losoplie ,  très  -  sobre  >  ne'  vif  oit 
que  de  lait  ;  mais  cette  sobriété 
SI  vaiifee  peut  être  attribuée 
4  'ta  délicatesse  de  son  tempe- 
rament.  lAboi'ieuic  et  actif,  il  a 
publié  un  grand  nombre  d'ou- 
'vràges ,  idsns  lesquels  on  remar- 
que des  idées  profondes ,  -des 
ir  lies  étendues ,  mêlées  quelqtkefois 
d^ôxie  métapii^sique  obscure.  On 
iui  reprôcbe  aussi  dé  la  hardiesse 
dans  rémission  d^epinions  con- 
traires k  ia  religion  et  au  gou- 
vernement. Ses  ouvrages  sont,  I. 
'Collecttondes  moralistes  anciens  y 
dédiée  au  roi ,  avec  on  Discaurs 
préliminaire,  —  Manuel  iTEpiC" 
tête  ,  traduit  du  grec.  —  Mo- 
rale de  Sénè^ue ,  traduite  du 
latin  avec  tin  Discours  préiimi^ 
naitv  y  Paris  ,  4  volumes  petit 
^format.  La  collection  entière  est 
composée  de  16  vol.  11. .  Eloge 
de  La  Fontaine  ,  oui  concourut 
-pour  le  prix  de  r académie  de 
'Marseille,  en  1774»  imprimé  à 
BontUon  ,  1775 ,  in^-S»  de  75  pag. 
Cet  oUvi^gè  a  été  refondu  par 
raateltr ,  dans  la  notice  placée  en 
tôte  des  éditions  des  l<ables  de 
La  Fontaine ^  imprimée  pour 
Téducation  du  dauphin.  III. 
Notice* sur  la  vie  de  Jean  Ra- 
cine ,  1785  .'  in-4*«  Cette  notice 
fut  mise  à  la  tète  des  tieuvres 
de  Racine ,  imprimées  par  ordre 
du  roi  pour  féducation  du 
danpbin,  Paris,  1783,  5  vo- 
lumes iii-4*;  ï7*4>  3  toiumefï 
hi*4«» ,  et  5  vol.  în-t8.  IV.  TVvi- 
^duviiOn  nie  la  Tolérance  dans  la 


KAIG 


661 


feKgiôn  -par  Crellius  ;  'Forfginal 
latin  de  cet  ouvrage  parut  ea 
1637  ,  sous  ce  titre  :  Jimii  iBruti  , 
Potoni ,  vindiciœ  pro  reHgionis 
UbeHate,  Le  Cène ,  ministre  pro» 
lestant ,  en  donna  en  168^  une 
mauvaise  traduction  qu^iltit  im- 
primer k  la  suite  de  ses  Conver- 
sations ,  où  l^on  fait  voir  la  tx)« 
iérance  que  les  chrétiens  de  dif- 
fërens  sentimens  doivent  avoir 
les  nns  pour  les  auties.  NaigeOn 
l'a  retouchée  et  rectifiée  en  une 
infinité  d'endroits  ,  et  la  publia 
avec  Touvrage  du  baron  d'Hol- 
bach, intitulé  l'Intolérance  con- 
vaincue de  crime  et  de  folie , 
ouvrage  traduit  de  l'anstais  , 
Londres (  Amsterdam) ,  1769 ,  in- 
la.  V.  OEuvres  de  Sénèque-le- 
Philosophc ,  traduites  en  français 
par  La  Grange ,  avec  Aes  Notes 
decritiifue  ^a histoire  et  de  titté" 
rature  par  Naigeon.  —  Essai  sur 
la  vie  de  Sénèque-le*Philoitoph^ 

Sar  Diderot ,  avec  âes  Notes  par 
[aigeon,  Paris,  1778  et  1779, 
7  vol.  in-  la.  Naigeon  tennina 
cette  traduction  laissée  impar- 
faite par  La  Grange ,  et  revit  tout  le 
travail  de  ce  dernier.  MM.  Darcet 
et  Desmarèts  lui'  ont  fourni  plu- 
sieurs notes  sur  les  questions  na- 
turelles. Elles  sont  désignées  par 
les  lettres  initiales  de  leurs  noms, 
VI.  Elémens  de  la  morale  uni- 
verselle, ou  Catéchisme  de  la 
nature  ,  par  le  baron  d*Uolbach. 
Cet  ouvrage  fut  refondu  et  mis 
au  jour  par  Naigeon,  Paris,  1790, 
in- 18.  Vil.  il  a  donné  avec  MM. 
Fa  jolie  et  Boucarel  uUe  Edition 
des  œuvres  de  J.  J.  Rousseau  , 
Paris  j  1801  ,  20  vol.  in-8o.  Vlll. 
Le  Militaire  philosophe  ,  ou  dif^ 
ficultés  sur  la  religion  proposées 
au  P.  Malebranche ,  publié  par 
Na^on,  Londres  (  Anister<la;n) , 
ij68.  Cet  ouvrage  à  été  refait  en 
B^rande  partie  par  IVaigeori ,  sur 
te  manuftorit  intitulé  Dij^cul^s^ 


/ 


563 


NAIL 


#iir  la  .religion  ,  etc.  ;  le  dernier 
^chapitre  est  du  baron  d'Holbach. 
IX.   Il  a  encore  pul^Iié^j  Recueil 
philosophique  ,  ou  Mélanges  de 
pièces  sur  la  religion  etla  morale, 
par  difTérêns  ^auteurs  ,    Londres 
(Amsterdam) ,  1770,  1  vol.  in- 
i'2.  L'époque  de  la  révolution  fut 
pour  ]Naigeon  une  occasion  favo^ 
^rable  pour  propager  les  principes 
-du    pnilosophisme  ;  aussi  fit  -  il 
paroitre   une  brochure  intitulée 
Adi-^sse  à  rassemblée  nationale , 
.  5wr  la  liberté  des  opinions  ,  sur 
.celle  de  la  presse,  etc. ,  ou  Exa- 
men philosophique  de  ces  ques- 
tions ^  1°  doit-onparler  deDieu, 
et  en  général  de  religion,  dans 
*ine  déclaration    des    Droits   de 
l'homme  ?  1^  La  liberté  des  opi- 
.  nions,  quej  qu'en  soit  l'objet ,  celle 
du  culte  et  la  lil)crté  de  la  presse 
peuvent  -elles- être  légitimement 
circonscrites  et  .gênées  par  le  lé- 
gislateur? Paris,  i79o,in-8'».  Cette 
matière  étoit  un  champ  vaste  pour 
m\   esprit  qui    couroit  après   la 
nouveauté  ;    aussi  Najgeon    en- 
.  tns6a-t-il    paradoxes    sur   para- 
doxes, pour  appuyer   ses  idées 
prétendues  libérales  ,  et  qui  n'é- 
.  toient  que  les  rêves  d'un  homme 
.  €Q    délire  -,    les    événemens  lui 
•  prouvèrent  que    la   plupart  des 
.  systèmes ,  beaux  dans  leur  expo- 
sition^ deviennent  nuisibles  lors- 
qu'on veut  les  mettre  à  exécution. 
.  On  lui  doit  encore  une  nouvelle 
Edition  des  Essais  de  Montaigne, 
laite  sur  un  exemplaire  tiré  de 
la    bibliothèque  .  de   Bordeaux  , 
ccm tenant  des  changemens  et  des 
corrections  écrits  en  marge  j)ar 
\  Montaigne  ,  P^ris,  1802.  Ce  sa- 
.  vaut  philosophe  mourut  k  Pairii 
en  1810. 

t  NAÏLLAC  (Philibert  de) , 

élu  ,    en    i383  ,    grand -vaaitre 

.  de  l'ordre  de  Saint-Jean-de-Jë- 

^  rasalem,|qui  r^»idoit  poui;  lops 


WAIL 

à  Rhodes  y  étoit  grand -{>tieur 
d'Aquitaine,  et  révéré  pour  sem 
services  et  sa  sagesse.  Il  mena  da 
secours  à  Sigismond,  roi  dé  Hon- 
grie ^  contre  le  sultan  Bajazet  , 
dit  Y  Eclair,  En  iSgô  il  com- 
battit à  la  funeste  journée  de 
Nicopolis  ,  à  la  tête  de  ses  che- 
valiers ,  dont  la  plupart  furent 
4aillés  en  pièces.  En  1409  il  as»- 
sista  au  concile  de  Pi  se  ,  et  mou- 
rut en  1421  ,  a  Rhodes  ,  avec  la 
réputation ,.  d'un  guerrier  aussi 
courageux  que  prudent.  Il  avoit 
fait  convoquer ,  la  même  année , 
.un  chapitre  général  de  l'ordre,  ou 
l'on  fit  plusieurs  décrets  pour  1« 
réfâblissement  de  la  discipline  et 
pour  le  règlement  des  hpances. 
Les  Rhodiens  ,  dont  il  étoit  plu- 
tôt le  père  que  le  prince ,  le  re- 
grettèrent vivement.  Il  ne  faut 
.pas  le  confondre  avec  Guillaume 
DE  Nailiac  ,  qui  se  trouvoit  suir  le 
,pont  de  Montereau ,  lors  de  l'as- 
sassinat du  duc  de  Bourgogne» 

NAILOR  (  Jacques  ) ,  impos- 
teur du  diocèse  d'Yorck,  qui,  après 
avoir  servi  quelque  temps  en  qua- 
lité de  maréchal  des  logis  dan» 
le  régiment  du  colonel  Lam- 
bert ,  embrassa  la  secte  des  qua- 
kers ou  Irembleurs.  Il  entra  ,  en 
ri 656^  dans  la  ville  de  Bristol  , 
monta  sur  un  cheval  dont  on 
homme  et  une  femme  tenoient 
les  rênes,  et  qui  erioient ,  suivis 
d'une  foule  de  sectateurs  :  v  Saint, 
saint  ,  saint  ,  le  Seigneur  Dieu 
de  Sabaolh  !  »  Les  magistrats  se 
saisirent  de  lui ,  et  renvoyèrent 
au  parlement  ,  ou  il  fut  con- 
damné, le  a5  janvier  i^^y  , 
comme  un  séducteur  ,  à  avoir  la 
langue  percée  avec  un  fer  chaud  , 
et  le  front  marqué  de.  la  lettre  B  , 
pour  signifier  blasphémateur.  11 
l'ut  ensuite  reconouit  à  Bristol , 
oii  on  le  fit  entrer, a  cheval,  le 
visage  tourné  vers  laq3^eue.  unie 


-1 


NAIN 

éonlma  ensuite  dans .  une  ^o^te 

Îïrisôn  ;  mais  il  n'en  fut  que  plus 
anatique.  On  Pélàrgit  Comme 
ïm  fou  qu'on  ne  pouvoit  corriger, 
et  il  ne  cessa  dé  prêcher  parmi 
ceux  de  sa  secte  jusqu'à  sa  mort 
ârrivëe  en  1660. 

fl.      NAIN      DE     TiLLEMONT 

(  Louis-Sébastien  le  ) ,  ni^  le  3o 
novembre  i65j  a  Paris ,  d'un 
maître  des  requêtes.   A  l'âge  de 

10  ans  ,  admis  aux  petites  écoles 
de  Porl-Royal ,  41  fit  des  progrès 
l-apides  dans  les  lettres  ,  et  se 
consacra  à  l'étude  de  Tantiquilé 
'ecclésiastique.  La scolastique n'a- 
'voît  aucun  attrait  pour  lui.  Tout 
ctitior  à  l'histoire  de  l'Eglise , 
il  commença  à  recueillir  des  ma- 
tériaux dès  l'âge  de  18  ans.  Mais 
comme  la  matière  étoit  trop  vaste 
pour  un  homme  seul  ;  et  sur-tout 
pour  un  homme  d'une  exactitude 
aussi  scrupuleuse  que  lui,  il  se 
renferma  dans  les  six  premiers 
siècles  de  l'Eglise.  C'est  la  por- 
tion la  plus  épineuse  de  ce  vaste 
champ  ;  maïs  c'est  aussi  la  plus 
riche.  Sacy  ,  son  ami  et  son  con- 
seil ,  Rengagea  ,  en  1676  ,  à  re- 
cevoir le  sacerdoce  ,  que  son  hu- 
milité lui  avoit  fait  refuser  pen- 
dant long- temps.  Bnzanval ,  évé- 
-qiie  de  Beauvais  ,  espéroit  de  Fa- 
voir  pour  successeur.  Mais  Tille- 
mont  qnittd  ce  prélat  pour  n'être 
pas  obligé  d'entrei'  dans  ses  vues. 

11  se  retira  à  Port-Boyal-des- 
Champs  ,  et  ensuite  h  TiHemont 
près  deVincennes,oii  il  faisoitpart 
de  ses  lumières. à  tous  ceux  qm  en 
a  voient  besoin.  Une  foule  deper/- 
sonoesy  recoitrurent.  C'est surses 
Mémoires  ({Me  La  Chaise  coraprisa 
la  Vie  de  saint  Louis.  Deux  ans 
furent  employés  a  ce  travail ,  et 
Tillemont  ne  les  regretta  pas.  Son 
humilité  étoit  si  grande-,  que  Bos- 
quet ,  ayant  vu  unie  de  ses  Let- 
tres: contre  le  P.  JLami  de  l'Ora- 


NAIN 


565 


tpire  ,  lui  dit  en  badinant  i  «  N« 
9oyéz  pas  toujours  aux  genoux  d« 
votre  adversjaire ,  et  relevez-vous 
quelquefois.  »  Cet  homme  si  sa- 
vant et  si  modeste  né  sortit  de  sa 
retraite  (jue  pour  aller  voir  en 
Flaftdre  le  grand  Amauld  ,  et  en 
Hollande  1  évêque  de  Castorie. 
De  retour  dans  sa  solitude  ,  il 
réunit ,  jusqu'à  la  fin  ,  la  morti- 
fication- d'une  vie  pénitente  aux 
travaux  d'une  étude  infuligable, 
Tl  mourut  le  10  janvier  1698.  On. 
Iiri  doit  ,  I*  Mémoires  pour  servir 
à  rHistoire  ecclésiastique  dés  six 
premiers  siècles  ,  Parid  ,  i6g3 , 
1712,  t6  vol.  in-4*'*  II*  1j  Histoire 
des  empereurs  et  des  autres,  prin-- 
ces  qui  ont  régné  durant  les  six^ 
premiers  siècles  de  ^Eglise  , 
des  persécutions  qu'ils  ont  faites 
aux  chrétiens,  de  leurs  gHerres 
contre  les  Juifs  ,  des  écrivains 
profanes  ,  et  des  personnes  iHus^ 
très  de  leur  temps...  avec  des  no^ 
teépour  éclaircir  les  principalef 
difficultés  de  V histoire ,  en  6  vol. 
in-4**  >  Paris  ,  1700 —  175S.  Ces  < 
deux  ouvrages  ,  tirés  du  sein  des 
auteurs  originaux,  souvent  tissu» 
de  leurs  propres  termes  ,  expri- 
ment leur  sens  avec  fidélité..  Ils 
sont  écrits  avec  une  clarté,  «ne  jus- 
tesse et  une  précision  ,  doQt  l<> 
mérite  ne  se  fait  bien  sentir  qa'à 
ceux  qui  ont  éprouvé  par  eux- 
mêmes  combien  coûtent  ces  sortes 
de  travaux.  Le  dernier  volume  de 
son  Histoire  àsi%  empereurs  fink 
avec  te  règne  d'Anasta^.  Ses 
Itfëmoires  ecclésiastiques  ne' con- 
tiennent qu'une  partie  du  sixième 
siècle ,  et  les  douze  derniers  vo- 
lumes ne  furent  imprimés  qu'a* 
près  sa  mort.  L'auteur,  égale- 
ment attentif  aux  événémens  de 
l'Histoire  profane  et  à  ceux  des 
Histoires  des  Eglises ,  n'appro- 
fondit les  uns  qu'après  avoir  dé- 
brouillé les  autres.  De  tous  les 
hi&toriens  latins  ^  Tite-Iive  étoic 


S64 


NAm 


^\m  4pii  loi  plakqît  detaolage. 
IIÛA  on  peut  se  plaindre  ou'il 
n'ait  pas  unité  Tordre  de  cet  lus- 
toriea  dans  Pafrangéiftent  des 
tiits.  «il  aurpît  été  à  souhaiter  ^ 
ditDupin  ,  «qu'il  eût  suivi  une  au* 
Ire  mediode  dans  sou  Histoire  , 
et  qu'an  lîeu  de  coAi  poser  déS 
vies  dëtaehée» ,  et  de  traiter  This- 
Kitre  deTEglise  soos  des  titres  dif-^ 
férens ,  il  eût  fait  des  aiinàles  ,  h 
ritnitatiot}  de  Bat^onitis.  Son  ou- 
vrageeûc  été  plus  utile,  plus  agréftf 
ble  k  lire ,  et  moins  aujèt  k  de  fré- 
quentes répétitions.  »  Ce  fui  le 
conseil  que  ses  amis  lui  donnè- 
iwpt  après  la  publication  ^n  pre- 
mier volume  de  ses  Mémoires. 
Maïs  il -ne  put  se  résoudre  à  tra- 
yaillér  de  nouveau  sur  une  ma- 
tière qu'il  avoit  tant  de  foi?  rema- 
niées Touché  jC^ependant  de  leurs 
raisons,  il  offrit  d'abandonner 
tous  ses  manuscrits  a  qui  vou- 
droit  entreprendre  ce  grand  ou- 
trage. La  méthode  que  Tille- 
mont  a  suivie  «  n'empêche  pas  , 
contimie  Dupin  ,  qu'on  ne  puisse 
tirer  de  grandes  lumières  de  son 
ouvrage,  et  qu'il  ne  soit  égale- 
ment propre  k  instruire  et  à  édi* 
fier.  lies  savans  y  trouveront 
quantité,  d^'observaâons  chrono- 
ibgiattes  et  critiques  pour  exer- 
éer  lear  émditioii  ;  et  les  simples 
^m  nombre  infini  de  faits  édi- 
fians ,  et  de  temps  en  temps  de 
courtes  réflexions  pour  nourrir 
leur  piété.  »  JNifouterai  ,  dit  Ni- 
céron  ,  «que  Tillemont  s'est fbrt 
éloigné  an  stjrle  doux  et  coulant 
de  l^fstoîre  ;  que  le  sien  a  toute 
)a  sécheresse  de  celui  des  disser- 
tations; ce  qui,  joint  aux  sen- 
tences et  aux  réflexions  qui  cou- 
pent trap  ^ souvent  sa  narration  , 
vend  la  l«.cture  de  ses  Mémoires 
un  peu  fatigante.')»  Hî.  La  leitf^ 
•dont  nous  ^vons  pniié  ,  contre 
l'opinion  du  P.  I«mi  «  que 
'JéswH;Uirttt  n'ftvoit  ipoiat  Cttt  h 


p^que  la  i^ille  de  sa  .mort.  9 
Nicole  la  vegardoit  comme  nu 
modèle  de  la  manière  dont  les 
chrétiens  devroient  disputer  en- 
semble. Elle  se  trouve  a  la  fin 
du  second  volume  des  Mémoires 
pour  servir  à  l'Histoire  ecclésias- 
tique,. IV.  Quelques  ouvrages 
manuscrits  ,  dont  ie  plus  con- 
sidérable est  VHisâoire  ths  rois 
de  Sicile  de  Ifi  maison  étAnjou^ 
L'abbé  Tronchai  ,  chanoine  de 
Iwtdval ,  a  écrit  sa  Vie,  in- 13;, 
1711.  Ou  trouve ,  à  la  suite  de  cet 
ouvrage ,  des  Réflexions  pieuses 
et  dés  Lettres  édifiantes^ 

tn.  NAIN(dom  Pierre  Ic)^ 
frère  du. précédent,  né  k  Paris  ea 
1640  ,  entra  d'abord  a  Saint- Vic- 
tor k  Paris ,  et  alla  ensuite  à  la 
Trappe ,  oii  il  fut  nommé  sous- 
prieur.  Il  j  '  mourut  en  1713. 
Quoique  l'abbé  de  Raàcé  fût  en* 
nemi  des  études  monastiques ,  il 
permit  sans  doute  a  dom  Le  Nain 
^  d'étudier  et  de  faire  part  de  ses 
travaux  au  public.  On  a  de  lui , 
!•  Essai  de  t Histoire  de  F  ordre  de 
Cûeaux  ,  en  9 volumes  in- 1 a.  I^e 
style  en  est  simple  et  négligé  j 
mais  touchant.  Les  &its  y  sont 
mal  choisis  ,  et  le  flambeau  de  la 
critique  n'a  pas  éclairé  cette  his- 
toire ,  qu'on  doit  plutôt  regar- 
der comme  un  livre  édifiant  que 
comme  un  ouvrage  profond.  lî. 
Homélies  sur  Jerémie,  i  Tôl.  in  8*., 
1 755 .  in.  Traduction fi^ançaise  tfe 
'Saint  Dorothée  ,  père  de  PEf^îtse 
grecque ,  'itt-8*,  IV-  Vie  de  M.  de 
Mancé  ,  abbé  et  réformateur  de 
ht  Trappe  ,  a  vol.  in«i2.  Cette 
Vie  ,  revue  par  le  célèbre  Bossuet , 
n*apoint  été  publiée  telle  que  dom 
Le  Nain  Tavoit  faite.  Oti  y  a  in- 
séré des  traits  satinques,  fort 
éloignés  du  caractère  de  l'auteur. 
V.  Relation  de  la  vie*  et  de  âx 
fnort  de  plusieurs  religieux  de  la 
TiHippep  6  vol.  «DKid  f  ottvrafe 


nald 

fà^eiti  d^onçtièn.  VI.  Deux  petit» 
Traités  ;  ViaiXx,De  tétat  du  monde 
iiiprès  le  jugement  dernier  ;  et 
fiHitre)  Sur  le  scandale  qui  peut 
arriver  même  dans  les  monastères 
les  mie^x  régies ,  etc.  Vïï .  Elé-' 
wiHons  à' Dieu  pour  se  préparer 
àla-meri, 

-N  A, I R  O  N  (Faasle  )  ,  savant 
maronite  ,  et  professeur  en  lanr 
gue^jriaoue  au  collège  de  la  Sa- 
mence  k.  npme ,  né  au  mont  Là- 
^n,  n^vea  d'Abraham  Ecchel- 
len^s.  par  sa  mère,  mort  à  Ro- 
me, y  presque  octogénaire  ,  FaÀ 
1.71 1 ,  ei^t  auteur  d^  deux  ouvra- 
g^^  intitoléis,  l'un.,  Euopliajidei 
tfaîhoUcœ.  exi  Sjronim  mopumen^ 
tis..adversùs  œvi  nos  tri  novatores^ 
11694  îTautre ,  Dissertatio  de  orir 
gine  y  nomine  ac  religione  ma> 
ronit€intm^  Roiue^  '^79«  U  s'efr 
fercê,  ibkns  ces  deux,  ouvrages  , 
de  pronver.queies  maronites  ont 
conseriré  la  toi  depuis  le.  temps 
-(iie^  apôtres  ,  et  que  leur  nom  ne 
Tient  pas  de  Jean  Ataron  ,  monor 
tl^^U^ç  «  mort  en  707 ,  mais  de 
^nt  M^ron. ,  célèbre,  anachorète^ 
qui  vivoità  la  fin  du  4?  siècle.  On 
i^.encpi!6  de  lai  Discursus  de  sof 
lukerrim<fpotione  cohue  s^u  cqféy 
^paen.»  107 1  »  in-i8« 

*K  KAJJil  {  Naldo  ) ,  Ploren- 
Ur,  qui  TÎWt  au  i5*  §iècle,  a 
içritlfi  KiedeOiannozzù  Mvmetti^ 
Mhiiiée  par  Muralpri  ,  dans  le, 
110*  Tolilniè  de9  historiens.  de.l'I- 
fidî^  On  a  encore  de  lui  quel- 
mes  postes  latines  ,  insérées. 
afti|s  le  6*  volume  des  OEuvres 
des  poètes  italiens  ,  et  dans  d'au- 
trc0  ouvrages  de  ce  genres 

IL  NAÙOL  rof.'^j^va^, 

^    IIL  NALDI  (  Aitteiiie  )  , 
théatÎB^  recommaMable   autant 

Sr.'son  savoir  que  par  sa  piété , 
I . dlfime  illustre  fanplk-de  Fin- 
,  màiifvl.d*»»  ceit»  vîltç 


NALD 


365 


en  i6/f5.  Les  écrits  qu'il  a  lals^ 
Bé&  sont',  Ih  Qfoestiopie^  pimo*- 
ticas^  inJbro<  interiori  i4sujhequ0n*' 
tes  y  Bologne',  i6od«  II«  Besokii' 
tiones  practicm-  oasuuM'  oons^ 
cientiœy  in  quitus  prœeipuè'  de 
Jastitid  conèradus ,  litfeiii  vulgà 
nuncupati  ,  et  de  camàiis  agituT'y 
Brixiae,  i6ai.  liL  Adnotatiôneë 
practic€8  9  ad  variajuris  pontifieii 
hca  ,  Romœ  ,  iSùQ^  lY.Summa 
tkeohgiae  moralis ,  seu  résolu^ 
tiones  practicm  notnhiUor0s  eor 
suum  jfèrè^  omnium  conscientiœ , 
etc.  ,  Briidse,  i^5 ,  Bononi»  , 
1625*  « 

*  I  NALDmi  (  Jean-Baptiste  ), 
peintre  florentin ,  né  en  i537  ^ 
brilla  dans  le  dessin  et  le  coloris* 
On  remarque  dans  ses  tableaux 
une  manière  facile  y  des  teinte;^ 
de  couleurs  bien  entendues ,  de^ 
figures  bien  disposées  et  pleines 
d^xpression»  On  connpîf  de.  lui 
44  tableaux  dispersés  dans  le^ 
églises  de  Rome ,  de  Florence  , 
de  Pistoie  et  de  Palerme  ,  et 
beaucoup  d'autres  dans  des  cabi* 
nets  particuliers.  Ce  peintre,  dont 
on  i^ore  l'époque  de  la  mort.i 
vivoit  encore  en  1 590. 

*  IL  NALDINI  (  Fra  Paolo  >, 
de  Padoue ,  entra  dans  l'ordre 
des  augustins  ,  et  fût  évêque  de 
Capo  d'Istria  sur  la  fin  du  r8* 
siècle.  On  a  de  lui  Corografia 
ecclesiastica  ,  ossia  descrizions 
délia  cittày  e  diocesi  di  Giustino* 
poli  detta  ttolgarmente  Capo 
d'Istria. 

*  NALDIUS  ou  Nau)i  (  Rfa- 
ihias),  nxédecin  célèbre ,  tant  par 
les.-  vastes  çonnois'^ances  qu'if 
s'étoit  acquises  dans  soaart,  que 
par  celles  qu'il  avoit  des  langues 
latine  ,  grecque  ,  hébraïque-, 
ohald^ïcHieet  arabe,  né  à  Sienne , 
mort.à  lioiRe  en.,i6ft2  ,  étoitppi^^ 
f^ssfiixn  k  £if  e-.et  s'y  diitioguoîc  , 


566         NALl 

«faaiid  le  pape  AleTtandrç  VU  1« 
BOinma  son  preiuier  médecin^ 
Ce  poste  émioent  ne  Pempêcha 
pas  d'enseigner  la  médecine  ,  et 
de  contribuer  beaucoup  à  faire 
fleurir  les  écoles  de  Funiversité 
de  Rome.  Nous  avons  de  Naldius, 
J.  Sapientis  vitale  Jilwn ,  quod 
philosophicœ  ac  medicœfalculta- 
Us  ambages  publiée  ingressums , 
heroïcis  numeris  sibi  conglome^ 
rayit ,   Senis.,    lôaS  ,  in-4"»  ï^e 

Êoût qu'il  eut ,  étant  jeune ,  pour 
I    poésie  lui  dt  écrire  cet  ou- 
vrage  en  vers.  IL   Pamphilla  , 
seu  mundi  universi  amicitia ,  oui 
dissidentes  philosophorum    opi- 
niones  conciliantur  et  parantur 
-ex  re  medicd  amicitiœ ,  ibidem  , 
1647  »  iD-4'.  III.  Jtegole  per  la 
cura  del  contagio  ,  Romas ,  i656, 
•in-4".  IV.  Adnotationes'  in  apho- 
'  rismos  Hippocratis  y'^omve,  1667, 
•in-4*-  y»  ^ci  medicœ  prodremi  , 
prœcipuorumphjsiologiœ  proble- 
matum  tractatus  ,  ibidem  ,  i632, 
in-folio. 

"  *  NALI  (  Marc- Antoine  ) ,  ec- 
clésiastique ,  de  Montagnano  , 
dans  le  territoire  de  Padoue  , 
vivoit  dans  le  1 7»  siècle.  On  a  de 
lui  Confronta  critico  tra  la  pri- 
'nw.  osservazione  del  P.  P^eglia , 
e  la  rejlessione  del  Porta  ^  medici 
di  Verona  ,  sopra  il  Goffredo  del 
Tàsso ,  et  quelques  autres  otfr- 
prages, 

*  NAUAN  (  Jacques  ) ,  savant 
patriarche,  arménien  à  Constanti- 
nople  j  né  à  Ziinara»  village  dans 
la  petite  Arménie ,  près  de  l'Eu- 

•  pbrate  ,  mort  le  18  juillet  de 
'  1764  *  étudia  avec  un  succès 
■  extraordinaire    auprçs   de    Jean 

IX  ,  sumomn)é  Golod.  11  devint 
,  au  bout  de  quelques  années  un 
^  prodige    de  mémoire  :   presque 

•  toutes  les,sciences  lui  étoiçnt  fa- 
KÙlièrcis.  Il  étoit  doué  d'un  juge- 


NALI 

ment  profond,  et  d'une  pénétra* 
tion  extraordinaire.   Il  lut  tou- 
jours au  milieu  des  troubles  q«i 
agitoient  sa  nation  depuis  long- 
temps ,  et  àe%  querelles  religiea- 
ses  qui  divisoient  ses  concitoyens.  . 
Nàlian  gouverna  son  église  avec^ 
une  sagesse  admirable^  il  con- 
cilia les  esprits  par  son  amabilité 
et   son  éloquence  persuasive;  il 
remplit   exactement  les  devoirt 
difficiles  attachés  à  la  dignité  de 
chef  d'église ,   cultiva  les  lettre* 
avec  ardeur,  et  lé^ua  eli  rente 
perpétuelle  les  fonds  et  les  pro- 
duits de  SCS  ouif/viges  en  faveur 
des  pauvres  ,  des  malades  et  des 
indigens  honteux.   Il  fut   long- 
temps en  correspondance  avec  le 
pape  Clément  XIII ,  et  plusieurf 
personnages  européens  et  asiati- 
ques. Ses  connoissances  et  sa  mo- 
destie lui  assurèrent  l'estime  du 
sultan  Osman  III ,  et  du    sultuo 
Mustapha  IIL  Le  fameux  Rag- 
hib  Mehemmed  pacha ,  qui  tint 
long -temps  le  vizirat  en  nomme 
habile  et  prudent ,  sous  l'empirt 
de  ces  deux  souverains ,  consultt 
le  patriarche  arménien  coinme  u6 
oracle.  Le  Cheykh-lslam   et  le 
corps  des  Ucamas  a  voient  pris 
une  grande  aÛection  pour  ce  ver* 
tueux  prélat  ;  ils  admiroient  les 
vastes  connoissances  que  possé- 
doit  ce  chef  chrétien  dans    les 
langues  mahom.etane  ,   turque  , 
arabe,     et   persane.    Yaghoub- 
Agha.,  qui ,  par  les  faveurs  des 
sultans ,  de  simple  banquier  ar-> 
ménien  devint  •  ^ou^  le  gouverne- 
ment d'Osman  III  ,.  un  des  per- 
sonnages les  plus  redoutables  aav^ 
la  capitale  ottçoiane ,  prit  JValiafi 
sous  sa  protection,  spéciale^,  et 
lui  fit  accorder  des  prérogatives 
eictraordinaires  ;  mais  le  vénéra- 
ble patriarche  se.  conduisit  dans 
cette  cirectnstance  avec    une  sa- 
gesse aussi  rare  et  aussi  gcande 
que  iors  de  la  itécapiUtiQ|i  4e  ««C 


II. 
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1/ 

je 

Je 
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jàï 
en 


ÎÎALI' 

homme  pnfssffnt  en  r^S^.  N»l 
soupçon  ne  put  attéiudre  la 
personne  de  ce  respectable  prélat. 
En  ijô^  y  Jacqnes  Nalian ,  voyant 
approcher  le  terme  de  sa  carrière 

{[toriease  ,  abdiqua  de  pleiti  gré 
a  dignité  parriaix^ale  ,    et  «n- 
▼oja  sa  démission  au  grand-sei* 

fneur  par  le  canal  dagrand>vizir, 
ultan  Mustapha  ,  qui  considé- 
roit  beaucoup  ce  patriarche ,  et 
sàvoit  combien  les  intrigues  se 
■léloient  dans  de  pareils  change- 
mens  ,  ne  voulut  point  accepter 
sa  démission  qu'après  a^oir  en- 
voyé des  gens  afhdés  auprès  de 
Nalian ,  et  aux  administrateurs 
des  Eglises  arméniennes  ,  a6n^  dt 
Connoltre  Tîntention  de  l'un  et  les 
fenseîgnemens  de  la  part  des  au* 
trc*s.  Convaincu  de  la  vérité  du 
fait ,  ce  souverain  nomma  ensuite 
tm  nouveau  patriarche  d'après  le 
«boix  proposé  par  Natian.  Deux 
mois  après  sa  démission ,  Jacques 
Nahan  mourut  à  Constantinople  , 
regretté  par  toute  sa  nation.  Il 
laissa  un  nom  cher  à  sa  patrie 
et  aux  lettres.  Il  avoit  une  grande 
éradîtion  dans  les  mœurs  et  dans 
les  usages  des  peuples  anciens  et 
àiodernesr^on  ouvrage ,  intitulé 
le  Trésor  des  notices  et  celui  de 
VArme  spirituelle  ,  sont  très- 
è^imés.  Tous  leâ  philosophes 
trecs  et  latins  lui  étoient  connu  j. 
il  fut  un  des  auteurs  qui  sutmieut 
«ccorder  les  maximes  de  la  Bible 
tv«c  la  philosophie  païenne ,  et 
en  tirer  toujours  des  principes 
de  morale  universelle.  Il  disoit 
éouventàsesamis  que  «  l'habitude 
est  un  vétetoent  commode  ;  on 
peut  s'en  servir  quand  on  veut , 
mais  on  ne  s'en  dépouille  pas  tou- 
jours à  sa  volonté  ;  »  que  «  la 
fortune  ne  èède  qu'à  celui  quf 
,  sait  faire  m  archer  la  prudenceavec 
'  la  hardiesse;  »  que  «  les  pros- 
])érités  ne  peuvent  exister  sans 
ttrttt  ;  'ntoit-lw  verias  peuvent  se. 


NANA  Z&j 

conserver  sans  bonheur.  »  I)  laissa 
en  monrant  vingt-htiit  ouvrasses 
diffiéren^  ,  les  uns  furent  publiés 
de  son  vivant  par  l'imprimerie 
arménienne  de  Constiantinople , 
et  les  autres  restèrent  manuscrits 
dans  la  bibliothèque  patriarcale 
de  cette    ville.   Les   principales 

rroductions  de  Nahan  sont  , 
.  Le  Trésor  des  notices  ,  vo- 
lume in -4®  ,  Constantinople  , 
1758.  Cet  ouvrage  est  divisé  en 
quatre  livres  ;  le  premier  est  une 
iùstruction  sur  la  morale  ;  le  se- 
cond contient  un  recueil  des 
choses  curieuses  et  amusantes 
sur  la  physique  ,  l'histoire ,  les 
mœurs  et  les  usages  mémorables; 
le  troisième  est  un  abrégé  géogra- 
phique des  quatre  parties  du 
monde  ,  et  le  quatrième  un  pa- 
reil traité  sur  la  géographie  d'Ar- 
ménie. II.  luArme  spirituelle. 
L'auteur  y  combat  les  vices  ,  ïei 
erreurs  des  infidèles  et  des  impies. 
L'ouvrage  est  écrit  en  vers  et  en 
prose  turque  et  arménienne.  lïl. 
he  fondement  de Jbi,  vol.  in-4" ,  à 
Constantinople.  IV.  Commentaire 
sur  Nareg  ,  livre  très-renommé 
chez  les  Arméniens  (  f^oy.  l'article 
Naregatzy  Grégoire.  ;  V.  Des 
Sept Sacremens  de  t Eglise  ,  ma- 
nuscrit. VI.  La  Doctrine  chré^ 
tienne  à  l'usage  des  Arméniens  , 
in- 12  ,  à  Constantinople,  1737, 
VU .  Recueil  d^un  grand  nomhre  de 
lettres  familières  et  instructives. 
VIII.  Un  Recueil  de  chansons  et 
d'anecdotes  écrites  en  «turc  et  eu' 
arménien.  IX.  Diâerens  Liserés  de 
prières ,  etc. 

*  NANA  ,  archidiacre  syrien  , 
vivoit  dans  le  9*  siècle.  En  855 
il  vint  en  Arménie  ,  s'attacha  k 
l'église  de  ce  pays,  et  parvint  k  oc- 
cuper la  place  de  conseiller  au- 
f>rè8  du  patriarche  :  il  acquit  d». 
a  renommée  par  la  publication  dt\ 
divers  ou\^rag0s  fort  estimés.  Ëa' 


r 


368  NANG 

855  il  fut  fait  prisonnier  par  les 
âarrasin^  et  conduit  à  Babylone« 
Les  Maboniétans  exercèrent  dans 
eette  ville  toutes  les  cruautés  sur 
là  personne  de  cet  homme  ver- 
tueux ;  mais  ne  pouvant  point, 
llébranlerdans  sa  croyance.  Us  lui. 
donnèrent  la  liberté  en  86a. ,  et 
IVana  retourna  en  Arménie  et 
inouriit  peu  de  temps  après.  SejS: 
ouvrages  sont ,  I.  V Histoire  de^ 
riu^rtjrrs  faits  par  Us  Sarrasins, 
[qts  de  sa  captivité,  IL  La  Vie. 
ft* Alexandre  -  1er  Grande  traduite; 
du  syriaque  en  arménien.  liL  Le 
Commentaire  de.  FÉvaugile  da 
saint  Jean. 

NANÇAI  (le  comte.de>.  Fqy. 
Cbastib  ,  n*"  m. 

L  NANCEL  rNicoIas  de),  ainsi 
nommé  du  village  de  Nancel, 
lieu  de  sa.  naisance ,  entre  Noyon 
et  Soissons ,  en  i55g ,  professa 
les  humanités  dans  l'université  de 
Douay«  Appelé  k  Paris  par  ses^ 
funis  y  il  fat  professeur  au  collège 
de  Presle,  où  il  avoit  déjà  en- 
i^eigné  ,  et  se  fit  recevoir  docteur 
en  médecine^  Cette  science  avoit 
des  charmes  infinis  pour  lui.  Il 
•Uà  la  pratiquer  ài  Soissons,  puis 
a  Tours ,  où  il  trouva  un  établis- 
sentent  avantageux.  Enfin  il  de- 
vint médecin  de  Tabbaye  de  Fon- 
tevrault  en  iSSj  ,  et  y  mourut  en 
i6io,  à  71  ans.  On  a^  de  lui, 
I.  Stichoiogia  grœca  latinaque. 
ir{fonnanda  et  re/brmanda^  in-8<>: 
ouvrage  où  il  veut  assujettir  la 
poésie  française  aux  règles  de  la 
poésie  grecque  et  latine.  Ce  pro- 
jet singulier  dont  il  n'étoit  pas 
lauteur  (  voyez  Mousset  )  le. 
couvrit  de  ridicule.  IL  Pétri  Rami 
vita^  in-8o.  Cette  Histoire  d'un 
philosophe  célèbre  est  remplie 
de  faits  curieux  et  d'anecdotes 
i:)echerchée&  On  auroit  eu  plus 
d'QbligatLaaiiINamçël»  si,  e^pei* 


WANG 

gnant.  spil  maiti^  ^  il.  afétQ»t-p}n|| 
attaché  à.  nous  faire  connoîtr9 
l'homme  que  l'auteur.  III.  De, 
Deo\  De  imniqrtalifate  anim/9 
contra  Gaienuniy  De.  sed^  ani^ 
mçB  in  corppre  y  in-d^".  Il  a  aas^i 
donné  ces  trois  traités  en  français^ 
IV.  Ifiscours  de  la  pestç ,  iu-8?« 
y.  Ifeçlamatioj}eiS ,  in-8<>.  Ce  sont 
des  HarangMes  qu'il  avoit  pror. 
n^ncéeil  durapt  sa  riégjençcs^ 

♦IL  NANCKL  (Pierre  de), 
aujeur  dramatique;  du  id*  sièqlfî 
et  da  commencement;  du  sui- 
vant ,  »  publié ,  L  Dina  ,  on- 
le  Ravissements  IJ^  Josué,  ou  le. 
Sac  de  Jéricho  *  IIL  Débqnoiy  ou, 
la  Délivrance.  Ces  trois  ti^sér 
dies  en  cinq  actes ,  avec  ae& 
chœurs.,  sans  distinction  de  scè* 
nés,  ont  été.  imprimas  dans  1^ 
volume  qui  a  pour  titre  «  Thédg* 
tre  sacré  de  Pierre  de  Nancel^ 
dédié  au  roi ,  Paris ,  1607  »  in-S**. 


*  NANJSSÇURïEZ.,  epc.jésuît^ 
polonais ,  historien  ,  et.  poète  , 
mort  en  Pologne  en  1797»  ^^% 
auteur  d'une  Histoire  de  la  nar^ 
tion  polonaise ,  écrite  en  polo^ 
nais ,  ep  9  vol.  Il  a  laissé  jusque 
5^  volumes  manuscrits  ,  qu'il 
avoit  composés  ou  fait  composeij 
sur  divers  sujets ,  par  ordre  d^ 
feu  roi ,  son  protecteur*  Ce  m*o« 
na|*que  l'a  voit  chargé ,  entre  ai^ 
'très  choses,  de  recueillir  et  dl^ 
publier  tout  ce  qui  regs^rde  Iç 
premier  partage  de  la  Pologne. 

NANGIS.  Voyez  Guillaume  9^ 
Nàngis.,  n»  XXV. — Il  y  a  unq 
famille  do  ce  nom  ,  qui  remonte 
jusqu'au  i4*  siècle,  et  dont  étpii 
Antoine  de  Brichanteau,  marquiâ^ 
de  Nangi^ ,  niprt  en  i6i7 ,  coloniç|  ^ 
des  gardes  sous  Henri  UX,  et  trèsr 
attaché  à  Henri  IV ,  qu'il  accon|{ 
pagna  dans  fous  ses  voyages,  d^f 


•  \ 


NANI 

èofMpâ^ied^gûridarmes  qu'il  en- 
ttxitenoit  k  ses  dépens. 


v^ 


I.  NAIVI  (Jean-Baptiste)  na- 
quit feu  1616 ,  d'un  père  procura- 
teur de  Saint-Marc  ,  et  ambassa* 
deur  de  Venise  à  Rome,  qui  le 
/prinadebonne heure  aux  aâTaires. 
Urbaifi  VIII ,  juste  appn'îciateur 
du  mérite,  annonça  celui  du  jeune 
Nani.  il  fut  admis  dans  le  col- 
lège de$  sénatenrs  eti  i64i  9  et 
nommé  peu  de  temps  après  am- 
bassadeur en  France  4  où  il  se 
signala  par  sa  dextérité.  Il  obtint 
des  'secours  considérables  pour 
la  guerre  de  Candie  contré  le 
Turc  ;  devint ,  a  son  retour  à 
Venise  ,  surintendant  des  affaires 
de  la  guerre  «t  des  finances  ;  lut 
ambassadeur  à  la  cour  de  l'em- 
pire en  1654  )  et  rendit  à  sa  ré- 
publique tous  les  services  qu'elle 
pouvoit  attendre  d'un  citoyen 
aussi  zélé  qu'intelligent.  Nani  re- 
paéisa  en  France  en  1660 ,  de- 
manda de  nouveaux  secours  pour 
Candie,  et  obtint,  à  son  retour 
dans  sa  patrie,  la  cbarge  de  pro- 
curateur de  Saint-Marc.  Il  mou- 
rut le  5  novembre  1678.  Le  sénat 
t  Tavoit  charge  d'écrire  VHistoire 
çlè  la  teptihhqwe  \  il  s'en  acquitta 
èr  la  salistactioTi  des  Vénitiens  ; 
mais  il  tut  moins  applaudi  par 
les  étrangers.  Us  n'y  virent  pas 
assez  de  fidélité  dans  les  faits,  de 
pureté  dans  la  diction,  et  de  siin- 
piicité  dans  le  style  :  son  récit 
est  embarrassé  par  de  trop  fré- 
quentes pareuthèses.  En  écrivant 
l'Histoire  de  Venise,  il  a  lait  l'Ilis- 
tjire  universelle  de  son  temps,  et 
sur-tout  celle  A^'i  Français  en 
Italie.  U  y  a  peu  d'auteurs,  dit 
Lenglel  du  Fresnoy  >,  qui  appro- 
chent de  son  fft^Jinen^ent  en  po- 
litique. Cette  Histoire  ,  qui  ,^é- 
XtxiiS.  depuis  l'an  i6^5  jusqu'en 
1671  ,  tut  imprimée  a  Venise  en 
1676,  1679 ,  ett  a  volâmes  in-4®* 


T*    lUI. 


NàNN  569 

Noué  atons  une  asscK  foible  tra-< 
ductibn  française  dû  premier  vo- 
lume,  par  l'abbé  Tallemant ,  Co-* 
logne  ,  16Ô2  ,  quatre  volumes 
in^iQ  :  la  seconde  partie  fut  tr»» 
dnite  par  Masclari ,  Amsterdam^ 
.1702  ,  2  vol.  in-i'ï.  Dans  l'une  «t 
dans  l'autre  on  aperçoit  les  dé** 
fauts  de  l'auteur;  une  diction  en- 
flée et  des  phrases  interrompue! 
par  de  fréquentes  parenthèses. 

*II.Î^ANL  (Bernard),  d'une 
illustre  famille  de  Sfim^e  ,  auteur 
du  bel  ouvrage  intitulé  De  duobus 
impercàorum  Russiœ  tmmmis  , 
monetis  ac  documcntis  ad/iuc  inc'* 
ditis  aucta  ,  Venetiis,  1752,  mou- 
rut en  i75ié 

*  lïï,  NAN I  -  MIR  ABELLÏ 

(Dominique)  enieignoit  les  bel- 
les-lettres k  Alba-Pompéia  vers 
la  fin  du  i5'  siècle,  et  a  laissé 
un  de  ces  oui^rages  dont  ies 
éditions  multipliées  et  le  perfec- 
tionnement progressif,  sons  des 
mains  différentes  ,  constatent  le 
mérite  et  l'utuité  ;  savoir  ,/^a  Po^ 
lyanth^a.  La  première  édition , 
qui  paKit  à  Savone.en  ijo3,  in- 
folio ,  est  de  la  plus  grande  ra- 
reté. 

.  t  ï-  NANNI  (Jean),  né  k 
Udine  dans  le  Frioul  en  i494i 
mort  k  Rome  en  i564,  dessiiwU 
si  parfaitpnent  ,  sans  principes , 
tous  les  animaux  qti'd  voyoit, 
que,  pour  seconder  ses  dispo- 
sitions^ son  père  le  remit ,  a  Ve- 
nise ,  entre  les  mains  de  Gioi*- 
gion.  Pi^sentè  k  Raphaël  par  le 
comte  dè"'Castiglione:j  ce  grand 
maître  le  reçut  au  ntrmhre  de 
ses  élèves.  INanni  s'uttucha  par- 
ticulièrement k  peindre  les  arU" 
maux  ,  les  oiseaux  ,  les  fmits  , 
les  fi('urs  ,  les  otnamens  et  le 
paysage^  et  en  fit  un  livre  d'é" 
tades  y  estimé  de  sdb»  mitîtce  ,  qui 

24 


370  NAN,N 

.  le  Gt  iravaiUer  a  ses  tableaux. 
Ce  fut  Nanni  qui  peignit  Vorgue 
et  les    inslftimens    de    mUsique 

.  <|ui  orneBt   le  fameux    Tableau 

•  ae   sainte  Cécile  à  Bologne..  La 
,  composition    du    stuc    dès    an- 
ciens étoît  depuis   long  -  temps 
perdue  ;  Nanni  la  retrouva  dans 
Texamen    des  ruines   du  palais 

.  de  Titus ,  et  parvint  a  en  faire 
d^aussi  beau.  Plus  foible  dans 
la  peinture  de  Fhistoire  que  les 
autres  élèves  de  Raphaël ,  il  ex- 
cella dans  le  genre  qu'il  s'ëtoit 
choisi,  et  mérita  la   réputation 

,  d'un  grand  peintre. 

-  II.  ]V ANNI  (  Pierre  ) ,  Nannius , 
né  à  Alcmaër  en  i5oo  ,  enseigna* 
h?s  humanités  à  Louvain  avec  ré- 
putation pendant  dix  ans ,  et  ob- 
tint ensuite  un  canonicat  d'Arras. 

•  Il  mourut  le  ^i  juillet  1657.  ^^^ 
ouvrages  sont,  I.  eles  haran- 
gues, II.  Des  Notes  sur  ha  plu- 
pari  des  auteurs'  classiques ,  et 
sur  des  Traités  de  quelques  Pères» 
III.  Miscellaneorum  Decas^  cum 

■auctuario .  et    retractationibus  , 

in-8°.  IV.  Sept  Dialogues  des 
héroïnes  ,  iS/fi  ,  in-4'  :  ouvrage 
qui  passe  pour  son  chef-d'œuvre. 
U  fut  traduit  en  français,  i55o, 
in-8°.  V-  Des  Traductions  lati- 
nes d'une  partie  de  Démosthènes, 
d'Eschine  ,  de  Synésius ,  d'Apol- 
lonius ,  de  Plutarquo  ,  de  saint 
Basile  ,  de  saint  Chrjsostôme  , 
d'Alhénagore  ,  et  de  presque  tous 
les  ouvrages  de  saint  Athanase. 
Cette  dernière  version  est  infi- 
dèle. VI.  Une  Traduction  dés 
Psaunies  en  beaux  \Grs  latins. 
Dans  les  Psalmi  XL  versibus  ex- 
pressi  de  Jacques  Latomus ,  Lou- 
vain, i558,  Fauteur  a  su  allier 
les  grâces  de  la  poésie  à  la  sim- 
plicité majestueuse  du  texte  sa- 
cré. VIL  In  Cantica  Çanticorum 
paraphrases  et  Se  ho  lia  ,  Lou- 
vaiu  ,  i554  j  iu-^*.  La  réuni  dans 


NANN 

sa  paraphrase  lé  sens  littéral  et 
allégorique  j  son  ouvrage  vaut 
mieux  que  beaucoup  de  long^ 
commentaires  qu'on  nous  a  don- 
nés sur  les  Cantiques.  Nanni , 
critique  habile,  bon  grammai- 
rien ,  poète  estimable ,  n'étoit 
qu'un  orateur  médiocre.  Ses  ou- 
vrages ,  qui  décèlent  un  homme 
versé  dans  toutes  les  sciences , 
lui  firent  une  réputation  très-éten- 
due. L'Italie  voulut  l'enlever  aux 
Pays-Bas  ;  mais  il  sacrifia  toutes 
les  espérances  .de  fortune  à  l'a- 
mour de  la  patrie. 

*  III.  NANNI  (Jérôme) ,  de 
Bologne  ,  chanoine  régulier  de 
Saint  -  Jçan  -  de  -  Latran ,  recom- 
mandable  par  son  savoir  et  par 
son  talent  pour  la  prédication,  fut 
élevé  à  Tévêché  oe  Scala ,  dans 
le  royaume  de  Naples  ,  le  7  no- 
vembre 1594  >  et  occupa  ce  siège 
jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  iSqS. 
On  a  de  lui  Cntena  argentea  in 
caput  primum  OenesiSy  Bologne , 
1587.41  a  aussi  laissé ,  manuscrit, 
des  Comme fitaires  sur  l'Exode  ., 
le  Lévitique  ,  les  Nombres  et  le 
Deutéronome. 


♦IV.NANNI-FANTUZZT 

(  Hippolyte  ),  poète  et  orateur  du. 
175  siècle  ,  de  la  même  famiUe 
que  le  précédent  ,  étudia  d'a- 
bord à  Bologne  ,  et  fit  sa  rhéto- 
rique chez  les  jésuites  de  Rome, 
De  retour  à  Bologne  ,  après  avoir 
fait  son  cours  de  philosophie ,  il 
obtint  en  i655  une  chaire  ae  droit, 
et  fut  agrégé  à  plusieurs  acadé- 
mies de  sa  patrie.  Comme  ora- 
teur ,  il  se  rendit  célèbre  par  ses 
Oraisons  funèbres;  comme  poète, 
on  lui  doit  des  pièces  de  vers 
qui  décèlent  un  vrai  talent.  Il  a 
publié,!.  In i?.  P,  Andrœam  L'ao, 
latind  versione.  lacum  ,  carmc^ 
litarum  lumen  et  decus  JSono- 
I  Jiiœ  cohcionatorem  ,    etc.    cai^ 


■NANN  . 

,  men  keroïeum  ,'BonomaB,  1661. 
II.  Urania  de  comète  ,  ad  Luccun 
Torregiarumarchicpiscopum  Rà- 
^nnce ,  BonoDÎse,  i66^.lll»  Car- 
nùna  in  Franciscum  Rattam  pri- 
mo vexilliferumy  Bononiae ,  1678. 
IV.  Trionji  délia  povertà  ;  délia 
castità ,    e    deif  ubbedienza   in 

,  occasions  delUiprqfessione ,  etc, , 
Bologne  ,  1679.  Nanni  mourut  le 

.  18  septembre  1679. 


*  y.  NANNI  d'Antonio  di 
Banco,  un  des  élevés  les  plus 
habiles  de  Donatello ,  né  a  Flo- 
rence en  i583  ,  s'appliqua  à  la 
sculptuj'e  ,  plutôt  par  amour  de 
Fart  que  pour  en  tirer  un  a  van-, 
tage.  lucratif.  On  voit  plusieurs 
de  ses  ouvrages  dans  différentes 
églises  de  Florence  :  mais  son 
«bef-d'ceuyre  est  une  Assomption 
de  la  Vierge.  Soi^  dessin  est  assez 

,  correct  ;  et  on  remarque  dans  ses 
/compositions  un  certain  fini,  fruit 
de  la  réâexion  et  du  travail. 

VI.  NANNI  (  Rémi  ).  Foyez 
XIemigio. 

YII.  NANNI.  Voyez  Annius  de 

NANNINI.  Foyez  Firknzuola. 

*  NANNONI  (  Angelo  ) ,  né  en 
Toscane  en  i^i5,  étudia  Tana- 
tomiè  et  la  chnrurgîe  dès  l'âge  de 
^eize  ans  dans  l'hôpital  général 
,de  Sainte-Marie-la -Neuve  à  Flo- 
rence. En  1 747  t  Nannoni  visita 
les  hôpitaux  de  Paris  et  de 
Bouen  ,  et  fut  à  même  d'observer 
l'abus  des  médicameus,  qui  s'y 
étoil  introduit ,  et  la  pratique  mal 
entendue  des  opérations  ;  ce  qui 
lui  fît  naître  l'idée  de  refondre  le 
eode  chirurgical.  De  retour  dans 
sa  patrie ,  u  continua  ses  obser- 
vations. 11  disoit  que  Von  devoit 
seconder  là  nature  et  quelquefois 
l'aider ,  et  réduire  la  médecine  à 


ses  principe  sles  plu  S  simples.  On 
a  de  lui  un  grand  nombre  d'ou- 
vrages dont  les  principaux  sont , 
I.  Trattato  sopra  i  mali  délie 
mammelle,  Florence,  1746.  II. 
Délia  simplicità  del  medicare  , 
Venise  ,  1761  ,  17J4-1776  ,  3  vol. 
Cet  ouvrage,  publié  avec  de  nou- 
velles augmentations ,  est  enrichi 
d'excellens  aphorismes  qui  doivent 
,  éterniser  la  mémoire  de  Pautéur. 
III.  Ricerche  critiche  sopra  lo 
slato  présente  délia  chirurgia . 
di  Samuele  Sharp  ,  tradotte  , 
ed  illustraiè  dàl  Nannoni  ,  Si^- 
^^  9  ^774*  IV.  Memoria  sulV 
aneurisma  délia  piegatura  del 
cubito  ,  Firenze  ,  i784.*Ce  mé- 
decin mourut  le.3o  avril  1790, 
âgé  de  75  ans. 

t  NANQUIER.,  Nançueras^y 
(  Simon  )  dit  di^  Coq  ,  avoit  dit 
talent  pour  U  poésie  latine ,  et 
un  génie  qui  le  distingue  de  la 
plupart  des  écrivains  de  Àon  siècle^ 
C'est  le  jugement  qu'on  en  porte 
à  la  lecture  des  deux  poèmes  qire 
nous  avons  de  cet  auteur.  Lé  pre- 
mier ,  qui  est  en  vers  élégiaques, 
a  pour  titre  :  De  lubf*iço  temporis 
curriculo  ,  carmen  elegum  ,  de^ 
que  hominis  miserid  et  funer& 
Caroli  Flll ,  régis  Franciœ,  Lr 
second  Poëme^  en  vers  héroï- 
ques, eten  forme  d'églogue,  Paris-, 
i5o5,  in-8®  ,  réimprimé  k  Lyon, 
i557  ,  et  k  Paris  ,  i563  ,  in-S*»  , 
roule  sur  la  mort  de  Charles  VUI, 
roi  de  France.  On  a  encore  de 
Nanquier  quelques  épigrammes 
imprimées  avec  ses  autres  Poésies  y 
Paris  ,  Jehan  Petit ,  m^/^'' ,  sans 
date  ,  au  commencement  du  16* 
siècle  :  ce  poète  florissoit  k  la  fia 
du  i5*. 

NANTERRE  (  Matthieu  de  ) , 
d'une  ancienne  famille  qui  tiroit 
son  nom  du  village  de  Nanterre  , 
fut  prenagier  président  aa  parl«* 


^•»A 


S73  NANT 

ment  de  Paris.  En  146^9  Louis 
XI  fit  im  échange  de  places 
entre  deux  hommes  dignes  de  les 
occuper  toutes  :  il  donna  celle  de 
Nanterre  k  Dauvet,  premier  pré- 
sident de  Toulouse ,  et  celte  de 
Dauvet  a  Nanterre.  Celui-ci-  fut 
depuis  rappelé  a  Paris ,  et  ne  fit 
aucune  difficulté  de  devenir  se- 
cond président ,  perisuadé  que  la 
digujlé  des  places  ne  dépend  que 
de  la  vertu  de  ceux  qui  les  oc- 
cupent. 

I.  jNANTfeUIL  (  le  cpmie  de  ). 

Voyez  ScaOMBERG. 

t  H.  NANTEUIL  (Robert ) , 
peintre  et.  graveur  ,  né  à  Reims 
en  i65o  ,  de  pauvrçs  parens ,  qui. 
lui  donnèrent  de  Téducation.  Le 
goût  qu'il  a  voit  pour  le  dessin 
se  manifesta  de  bonne  heure.  Il 
en  faisoit  son  amusement,  et  se 
trouva  en  état  de  dessiner  et  de 
graver  lui  -  même  la  thèse  qu'il 
soutint  en  philosophie.  11  quitta 
la  province  pour  la  capitale,  et 
se  servit  d'un  moyen  singulier 
pour  se  f^ire  connoilre.  Il  atten- 
dit un  )Our  l'heure  où  les  jeunes 
étudiansdeSorbonnese  rendoient 
chez  un  traiteur  établi  près  du 
collège.  U  feignit  de  chercher  ce- 
lui cTenti'e  eux  qui  devoit  res- 
sembler à  un  portrait  qu'il  leur 
montra.  Le  prétendu  original  ne 
$e  trouva  point  ;  mais  lé  portrait 
fut  admiré»  ^t  son  talent,  employé 
par  quelques-uns  de  ces  jeunes 
ecclésiastiques,  fut  bient<^t  connu 
de  tout  Paris.  Nanteuil  s'appliqua 
aussi  au  pastel ,  mais  sans  aban- 
donner la  gravure  ,  qui  étoit  son 
talent  principal.  U  eut  l'avantage 
de  faire  le  portrait  de  Louis  XIV , 
et  ce  monarque  lui  témoigna  sa 
\  satisfaction  par  la  place  de  des- 
sinateur et.de  graveur  de  son  ca- 
,)bi»jet,  a%ee  une  pension*  Ce 
HUÎtre  Tildi^9SiùqfX^êiQ»^rfraiU^ 


NANT^ 

mais  avec  une  précision  dt  une 
pureté  de  burin  qu'on  ne  peut 
trop  admirer.  Celui  de  Coibert 

Cjvé  en  grand  fdrmat ,  ceux  d*. 
uis  Xlv  gravés  trois  fois  p^r 
lui  ,  ceux  des  cardinaux  de  Ri- 
chelieu et  Mazarin^  sont  delà  plu$ 
•  rare  beauté.  Son  Recueil  y  qui  est 
!  très    considérable,  prouve   sea 
:  extrême  facilité.  Il  joignoit  à  sesf 
autres  talens  celui  de  composer 
des  vers  el  de  les  réciter  avec 
agrément.  Il  motirut  ^    Paris   le 
r8  décembre  1678.  Nanteuil  esl 
sans  contredit  le  premier  graveur 
de  portraits  :  ses  têtes ,  grandes 
comme  nature,  font  illusion  ;  elles 
respirent  ;   il  a  en  l'art  de  rendre  ' 
avec  du  noir  et  du  blanc  les  tontf 
,  de  hi  chair ,  le  velouté  de  la  peau. 
Son  travail,  fort  simple,  est  faeile 
et  pittoresque  ;  Tarrangement  d» 
ses    points  ,    leur  heureux  mé- 
lange avec  les  tailles  ,  expriment 
la  couleur  et  produisent  un  effitt 
suave  et  moelleux.  UC^uvre  de 
ce  maître  est  de  près  de  25o  por- 
traits dont  beaucoup  sont  d  une 
grande    dimension.  On  ne  eon*« 
çoit  pas  qu'étant  mort  k  48  ans  , 
il  ait  pu'prdduiré  un  aussi  grand 
nçmbre  de  chefs  -  d'œuvre.  Do- 
minique Tempest© ,  natif  de  Fié- 
sola  ,  élève  dé  Nanteuil  ,  à  re- 
cueilli Ifes  RéâexioBs  et  les  Mé- 
moires de  son  maître  sur  la  pein- 
ture et  la  gravure  ,  dans  un  ma- 
nuscrit conservé  &  la  bibliotlièque 
de  Nuni  à  Venise,  et  dont  iljs 
a  un  extrait  curieux  dans  le  Cata- 
logue  des  manuscrits  italiens  de 
cette  bibliothèque  ,  par  Morelle, 
page  212  et  23. 

*  III.  NANTEUIL  {  Pierre  )  , 
né  dans  la  Brie ,  comédien  de 
la  reine  en  1664  >  donna  a  a 
théâtre  plusieurs  pièces  qui  ob- 
tinrent alors  des  applaudisse» 
mens  ;  son  jeu  étoit  à  la  fois  noble 
et  imposant;  il  débitoit  avec  feur» 


/ 


ÏÏANT 

ptsàs  son  cirgane  ëtpit  rauqae.  On 
â  de  lui ,  1.  ÎI Amour  sentinelle  ^ 
ou  le  Cadenas  forcé ,  comédie  en 
trois  actes  ,  en  vers ,  La  Ha^e  , 
167a  ,  in  -12.  II.  Le  Comte  de 
Moquejeuille ,  ou  le  Docteur  ex- 
tras^a^ant ,  comédie  en  un  acte  et 
envers  de  quatre  pieds ^  La  haye, 
1672,  in-i2.  III.  VAmunte  invisi- 
£/^,comédie  eu  cinqactes,  envers, 
Hanovre ,  1670 ,  in-8».  On  lui  at- 
tribue les  Brouilleries  noctut*nes , 
et  le  Campagnard  dupéy  repré- 
sentées ,  la  première  en  1669  ,  et 
la  seconde  efi  i&ji,  Pierre  Nan- 
teuil  est  mort  eh  1681  ,  dan3  un 
fige  assez  avancé. 

+  NANTJGNY  (  Louis  Chazot 
de  ) ,  né  l'an  1690  k  Saulx-le-Duc 
en  Bourgogne^  vint  de  bonne 
^ure  à  Pari3  »  où  il  fut  chargé 
snccessivement  de  l'éducation  de 
quelques  jeunes  seigneurs.  Les 
soins  qu'il  étoit  obligé  de  donner 
ik  une  fonction  si  importante  ne 
''Tempêchèrent  point  de  se  livrer  à 
fétudede  l'histoire ,  pour  laquelle 
il  avoit  un  goût  particulier.  Les 
progrès  quil  faisoit  dans  cette 
science  lui  firent  connaître  que 
celle  des  généalogies  étoit  néces- 
saire pour  l'étudier  avec  plus  de 
fruit ,  et  pour  mieux  entendre  les 
différens  intérêts  des  principaux 
acteurs  qui  paroissent  sur  ce  vaste 
théâtre.  Il  cultiva  ce  genre  de 
connoissances ,  et  c'est,  par  les 
lumières  qu'il  acquit  dans  cette 
partie  qu'il  s'est  fait  connoître 
^davantage.  Il  mit  au  jour,  depuijs 


pfnat^eSy  iti-iî  ,  Paris ^  iJuS.  IL 
Tablettes  historiques  ',  génêato*. 
piques  et  chronologiques ,  9  vol. 
m-24  >  Paris  ,  174^  >  et  années 
siiivantes.  III.  Tablettes  de  l^é- 
mis  >  in-i4  >  deux  parties  ,  Paris , 
1755.11  a  ^MT/M  beaucotij)  d*aN 
ticles  giénéalogiquespour  le  Siip- 
plément  du  Moréri  de  174^9»  Pen- 
dant les  cinq  ou  six  dernières 
années  de  sa  yie ,  il  fiit  chargé 
de  la  partie  gi^néalogique  de  ce 
dictionnaire.  Il  mourut  en  1755. 

t  NANTILDE,  ou  plutôt 
Nanchilde,  reine  de  France, 
épousa  Dagobert  1"  ,  après  qnè 
Ce  monarque  eut  rompu  les 
noeuds  qui  l'unissoient  a  Gomatru- 
de ,  sa  première  femme.  Nanlrlde 
n'a  pas  été  religieuse ,  comme 
l'ont  avancé  plusieurs  historiens. 
Elle  fut  mère  de  Clovis  II ,  né  ett 
634.  Par  son  esprit,  ou  jiflutôt 
par  l'ascendant  qu'elle  prit  sur 
son  époux ,  elle  dirigea  entière- 
ment les  affaires  importantes  qrfi 
se  firent  sur  la  fin  du  règne  dé 
Dagobert.  Ce  fut  elle  qui  lui  con- 
'iseilia  de  partager  seis  états  entrje 
ses  deux  bis  ,  Clovis  II  et  Sige- 
tert  II ,  fils  de  Raenetrude ,  con- 
cubine de  Dagooert.  JDeven^ie 
veuve  en  63B  ,  Nantilde  fat  nrf- 
gente,  conjointement  avec  Ega  , 
maire  du  palais  ou  premier  mi- 
nistre en  Neustrie.  Tant  que  ce 
seigneur  vécut  et  qu'il  tint  en  ses 
mauis  les  rênes  de  l'état  ,  Nan 


tilde    gouverna    avec   beaucoup 

d'habileté  ;   mais  sitôt  q[u'il  eut 

1736  ,  4  ^'^^*  in-4»  f  sous  le  titre    fermé  les  yeux ,  par  les  fautes  ou 

des    elle  tomba  ,    Nantilde' 


de  Généalogies  historiques 
rois ,  des  empereurs ,  et  de  toutes 
les  maisons  souveraines.  Cet  ou- 
vrage ,  le  meilleur  de  ceux  qui 
sont  sortis  de  sa  plume ,  devoit 
avoir  une  suite  assez  considé- 
rable ,  ^  il  en  a  laissé  une  partie 
en  manuscrit.  Nous  avons  encore 


de  lui,  1.  Le»  TubietteS  géogra-    Meixjk  ,  n<>  Uï. 


prouva 
qu'elle  avoit  un  génie  borné  et 
peu  proportionnée  la  place  qu'elle 
occupa  depuis  son  veuvage  jus- 
qu'en 642  qu'elle  mourut.  Elle 
fut  inhumée  à  Saint-Denys. 


NANTOUILLE'T.   Fùje 


^ 


S74  NAPI 

NAOGÉORGE,   Naoseorgus 

i  Thomas  )  ,  théologien^  oe  la  re- 
igion  protestante ,  né  k  Straa- 
biogy  aans  la<Bavière  ,  en  i5ii  y 
s'appeloit  Rirchmayer  ;  mais  il 
hai>illa  son  nom  à  la  grecque  , 
selon  la  coutume  pédantesque  de 
ce  temps-là.  Naogeorge  se  rendit 
célèbre  dans  sonparti,pardesverf 
satiriques  contre  plusieurs  coutu- 
mes ue  TËglise  catholique.  Le 
plus  fameux  de  ces  poèmes  est 
celui  qui  a  pour  titre  :  Jtegnum 
papisticum  y  imprimé  en  i553  et 
i55q  ,  in-8<>  ,  sans  nom  de  ville 
ni  (Timprimeur  ;  il  n'est  pas  com- 
mun. On  a  encore  de  lui,  1.  Pa- 
machius  ,  tragœcfia ,  Vittebergae , 
i538  ,  in-8«.  IL  Incendia  ,  siue 
Pyrgopolynices  j  tragedia ,  Vitte- 
berga; ,  i538  ,  in-8?.  III.  -Agri- 
cultura  sacra  ,^  Bâle ,  .i55o  ,  in- 
8*.  IV.  Hieremias  ,  tragœdia  , 
Bâle,  i55i  ,  îu-8».  V.  Mercatory, 
tragœdia  ,  i56o  ,  in-i8.  Il  y  a 
deux  éditions  françaises  du  Mar- 
chand converti ,  Genève ,  i558  , 
in-8*,  et  i56i ,  in-i6.  Il  y  en  a  une 
troisième  de  i5az  ,  in- 16,  où  se 
trouve  la  comédie  du  Pape  ma- 
lade de  Bèze.  VI.  Un  Commen- 
taire suF  les  Epîtres  de  saint 
Jean,  et  quelques  autres  ouvrages 
dans  lesquels  il  y  a  plus  de  fana- 
tisme que  de  goût  et  de  raison. 
Cet  auteur  mourut  en  1578. 

NAPÉES.   ro^e»  Nymphes. 

*  NAPIER  ou  Naper  { Jean  )  , 
baron  de  Merchisten ,  élevé  dans 
l'université  de  Saint-André  en 
Ecosse  )  fut  l'inventeur  des  lo- 
garithmes. Quoiqu'il  possédât 
tout  ce  qu'il  falloit  pour  réussir 
dans  là  société ,  il  s'en  éloigna 
pour  se  livrer  entièrement  à  l'é- 
tude. Ce  fut  essentiellement  dans 
la  théologie  et  dans  les  mathc- 
Tnatiques  qu'il  excella.  Son  Es- 
*<?«  fitir  l'Apocalypse  fit  honnc;ur 


NAPP 

à  sa  sagacité  ;  mais  la  grande  dér 
couverte  des  logarithmes  assura 
l'immortalité  de  son  nom.  Il  la 
publia  en  161.4»  sous  le  titre 
de  Logarithmorum  canonis  des- 
cHptio  y  invention  précieuse ,  que 
Briggo ,  professeur  de  géométrie 
au  collège  de  (iresham,  s  empressa 
de  perfectionner  en  1617.  Napier 
a  enrichi  de  plusieurs  aécouver- 
tes  intéressantes  la  trigonométrie 
sphérique ,  et  on  lui  doit  la  Ràb- 
aologie  ,  ou  méthode  de  calculer 
avec  des  baguettes.  Il  avoit  in- 
venté pour  cet  effet  un  instru- 
ment qu'on  appelle  les  Osselets  , 
ou  les  petits  bdtons  de  Napier , 
qui  sert  à  faire  avec  plus  Je  fa- 
cilité les  -opérations  d'arithméti- 
que. Napier  mourut  à  Manches- 
ter en  iDij. 

*  NAPPER-TANDY  (James) 
professa  de  bonne  heure  dans  sa 
patrie  des  principes  de  libcirté. 
Grand  partisan  de  la  révolu- 
tion française ,  dès  1791  il  j^tl^ 
blia  une  déclaration  au  nom  des 
Irlandais-unis ,  sur  les  réformes 
nécessaires  dans  le  gouvernement. 
Quqique  protestant  non-confor* 
miste ,,  il  devint  secrétaire  d'une 
association  de  catholiques  ro- 
mains à  Dublin  ;  mais  étant  de- 
venu suspect  au  gouvernement 
anglais  ,  il  se  réfugia  en  France 
pour  se  soustraire  à  ses  poursui- 
tes ,  vint  à  Paris  ,  réunit  chez  lui 
les  réfugiés  qui  partageoient  ses 
opinions  et  ses  vues  ,  et  ayant  été 
accueilli  par  le  directoire  ,  dé- 
barqua en  août  1798  en  Irlande,, 
sur  la  c6te  occidentale  de  Done- 
gal  avec  des  troupes  françaises.  Il 
répandit  aussitôt  une  proclama- 
tion pour  rallier  leslrlandais-unis; 
mais  le  résultat  de  l'expédition 
ne  répondit  point  à  ses  e^péran^* 
ces.  Forcé  de  s'échapper,  sur  un 
brick    français  ,    ir  débarqua   à 

Hambourg  pour  repassçr  en  FraQ« 


WAQU 

ce  ;  et  tl  fat  arrêté  avec  le  frère 
d^O'Comir ,  sur  la  réquisition  de 
M.  Crafort ,  ministre  d'Angie- 
terne»  Il  avoit  été  excepté  ,  par 
U»  deuK  chambres  d'Irlande ,  du 
bill  d'amnistie  ;  l'Angleterre  de- 
manda son  extradition  ;  et,  mal- 
gré les  vives  réclamations  ,  et 
même  les  menaces  du"  directoire 
français  ,  il  fut  livré  par  le  sénat 
de  nambonrg.  Transporté  de  là 
dans  les  prisons  dlrlande  ,  et  mis 
en  jugement  en  mai  1 800 ,  il  corn* 
parut  par  devant  la  cour  du  banc 
dtt  roi  9  fut  condamné  à  mort , 
-maïs  Doint  exécuté.  Toujours  en- 
fermé  â  Dublin  ^  il  j  éprouva  en- 
lin  Tefiet  de  l'intercession  du  gou- 
vernement français  ,  et ,  §ur  la 
demande  aAre§sée  par  M.  Otto  a 
IL  HMwkethary  9  d  fut  aussitôt 
renvoyé  en  France.  Un  détache- 
ment de  cavalerie  escorta  la  voi- 
ture dans  la<pielle  il  monta  an 
sortir  de  la  prison  ;  il  n'eut  per- 

*^ion  de  communiquer  avec 
que  ce  fût,  et  on  le  conduisit, 
en  évitant  les  grandes  villes ,  jus- 
que Wickcow  9  oit  il  s'embarqua 
pour  Bordeaux  en  mars  1802  ;  il 
arriva  <|ans  ce  port  le  34  du  même 
moiê  f  après  huit  jours  de  traver- 
sée. Son  arrivée  jr  fut  célébrée  par 
on  banquet  civique ,  et  il  y  porta 
un  toast  aux  amis  de  la  liberté 
de  tous  les  pays.  Il  mourut  dans 

cette  ville  le  a4  ^^^^  '^^  f  ^g^ 
de  66  ans. 

*  KAQUET  (Pierre),  né  à 
Paria  en  1730 ,  mort  en  cette  ville 
vers  1790 ,  nt  jouer  sur  les  théâ- 
tres de  province  ,  I.  Les  Eaux  dfs 
Passy  fOtx  les  Coquettes  à  la  mode  y 
«omédie  en  un  acte  ,  Paris ,  1761, 
in-8*.  II.  l/C  Peintre  ,  comédie  , 
Paris  ,  1760  ,  in-8*.  III.  VlIeU" 
reuse  Méprise  ouïes  Eaux  de 
Passy ,  Paris ,  1760 ,  in-8«.  Il  fit 
encore  \ Amour  constant  ;  mais 
cette  pièce  n'a  pas  été  imprimée*  ' 


NARC         375 

Le  même  auteur  a  composé  un 
grand  nombre  de  petits  ouvrages 
éphémères. 

NARBOÎVNE  (  Aymerr  ,  vi- 
comte  de)  ,  amiral  de  France  , 
mort  en  1583  ,  conduisit  Blanche 
de  Bourbon  a  Pierre^le-Crael ,  et 
fut  fait  prisonnier  a  la  bataille  de 
Poitiers.  Il  étoit ,  par  les  femmes, 
de  l'ancienne  maison  des  vicoiptes 
de  Narbonne,  qui  remonte  au  io« 
siècle  ,  «t  qui  subsiste. 

NARCÉE  (MvthoL),  fils  de  Bac 
chus ,  décerna  le  premier  les  hon- 
neurs-divins k  son  père.  Il  fît  aussi 
bâtir  nu  temple  a  &linerve. 

I.  NARCISSE  (Mythol.  ), fils  de 
Céphise  et  de  Liriope,étoit  si  beau 
que  toutes  les  nymphes  l'aimoient; 
mais  il  n'en  écouta  aucune.  Echo, 
ne  pouvant  le  toucher ,  en  sécha 
de  douleur.  Tirésias  prédit  aux 
parens  de  ce  jeune  homme  qu'il 
vivroit  tant  qu'il  ne  se  verroit  pas. 
Revenant  de  la  chasse  ,  il  se  re* 
garda  dans  «ne  fontaine ,  et  devînt 
si  épris  de  lui-même  qu'il  sécha 
de  langueur ,  et  fut  métamorphosé 
en  une  âeur  qu'on  appelle  Nar- 
cisse. Ovîde ,  chez  les  Latins ,  et 
Malfilâtre  parmi  nous ,  ont  oroé 
cette  fable  ues  charmes  de  la  poé- 
sie. Le  fonds  peut  en  être  histo- 
rique. Voici  de  quelle  manière 
Pausanias  rapporte  rhîsU>îre  de 
Narcisse.  «  Narcisse  avoît  nue 
sœur  qui  lui  ressembloit  entière^ 
ment  ;  mêmes  traits  de  visage  , 
même  taille ,  même  chevelure  , 
presque  même  habit  :  car  en  ce 
temps-la  les  jeunes  filles  et  U*s 

fl^arçons  de  finmille  portoîent  de 
ongnes  robes.  Le  frère  et  la  sœur 
avoient  coutume  d'aller  à  la  chasse 
toujours  ensemble.  Ce  fut  alors 
que  Narcisse  commença  à  sentir 
une  amitîé  tendre  pour  sa  jeune 
compagne*  La  s^urt'tant  venge  à 


576  îrARC 

li^oprir,  lî^arcis^e',  pour  s^  Ofîn- 
çqler  ep  quQlquf^  ftçop  d'pue  perte 
3i  sensible  ,  se  rendoit  ^  upe  fon- 
taine où  il  étoit  souvent  allé 
ave^;  sa  scgur  pour  se  délasser 
d^ns  l'ardeur  de  la  chasse.  Eu  re- 
p[ardant ,  comme  popr  amuser  sa 
douleur ,  il  vit  une  ombre  ds^ns 
Fejiù  ;  (quoiqu'il  reconnût  que  c*é- 
tQJt  la  sienne  même ,  cependant  y 
k  cause  de  U  parfaite  ressem- 
blance qni  qyoit  été  entre  ces 
deux  amans, il  s'imagina,  ^ar  une 
flatteuse  rêverie  ,  que  c'étoit  Ti- 
ntage  de  sa  seçpr ,  et  non  la  sien- 
ne. Depuis  ce  moment,  Narcisse, 
réveillant  sans  cesse  son  ardeur 

Î>our  son  premier  amour  ,  ne  se 
assoit  pomt  d'aller  très-souvent 
à  cette  source  ,  d'où  ïui  est  resfé 
le  nom  de  fontaine  de  Narcisse* 
Elle  est  sur  les  frontières  desTbes- 
pien§  ,  proche  un  village  appelé 
Nedonacum.  » 

+  II,  NARCISSE  (saint), 
prêtre  du  çlerg[é  de  Jérusalem, 
lior^que  Iç  patriarche  vint  h, 
mpurir,  il  fut  choisi  pour  lui 
succéder  :  il  avoit  alors  80  ans. 
Tfois  scélérats  accusèrent  Iq  saint 
prélat  d'un  crime  énorme  ,  con- 
nrmant  leur  calomnie  par  une 
horrible^  imprécation.  Narcisse- 
leur  pardonna  généreusement,  et 
alla  se  cacher  dsms  un  désert. 
Narcisse  a  4e  nouveau  gouverné 
çon  église  jusqu'^  l'âge  de  1 16  ans. 
Ilprit  alors  pour  coadjuteur  saint 
Alexandre,  éyêque  de  Flaviade,  et 
vécut  encore  quatre  ans.  Il  mou- 
|-ut  vers  l'an  î^ifi, 

ni.  NAnCISSE,  affranchi, 
puis  s^ecrétaire  de  Claude  ,  par- 
vint au  plus  haut  degré  de  puis^ 
^ance  sous  cet  empereur.  Ce  vil 
courtisan  ,  profitant  de  sa  f^yeur, 
et  de  la  foible^se  de  son  inibé> 
cille  maître,  ne  s'en  ser>it  que 
pour  perdre  cenx  qui  pouyoîent 


JÎARD 

nuir^  à  sa  fo^ime  ,  et  pour  s'en- 
richir de  iQurs  dépouilles.  On 
dit  qu'il  eut  jusqu^à  5o  raillions 
de  rentes.  11  n'étoit  pas  moins 
prodigue  qu'avide  d'aocunkulèr  , 
jBt  sas  dépenses  ne  le  cédoient  paa 
a  celles  dé  Tempereur  même, 
It'impératnce  Me^saline  ,  jalouse 
de  cet.  excès  d-autorité ,  voolat 
renverser  cet  orgueilleux  favori. 
Elle  ne  réussit  pas  ,  et  ^t  immo- 
lée à  sa  vengeance.  Agrippine  la 
vengea.  Cette  nouvelle  épouse  de 
l'empereur  ,  résolue  de  placer 
N^'ron  son  fiU  sur  le  trône  ,  re- 
garda Narcisse  comme  an  «obs- 
tacle a  ses  desseins  ambitieux. 
Elle  le  fît  exiler  et  le  contraignit 
à  se  donner  la  mort ,  Fan  5^  de 
Jésus-Christ.  Cet  inso^lent  et  fa»* 
tueux  alfranchi  fut  regretté  pap 
Néron ,  qui  tronvoit  en  Ini  an 
confident  très-bien  assorti  à  se» 
vices  encore  cachés  :  Cujus  ab^H- 
tis  ndlmc  vitiis  miré  eQnsruehat^ 
dit  Tacite.  Il  avoit  d^ailJ&urs  u^ 
capacité  et  une  fermeté  aa*dessas 
de  s^  condition. 


'^  I.  NARDI  (lacones).  né  en 
1^76 ,  d'une  famille  distinguée  de 
Florence ,  porta  les  armes  avee^ 
distinction  dans  sa  jeunesse , 
et  a  f£\it  preuve  d<  ses  connois- 
sances  militaires  ,  en  écrivant  la 
Kie  du  célèbre  capitaine  Tebal- 
ducci  Malespini ,  publiée  k  Flo- 
rence en  1697  5  i"-4**'  ^o"  Histoir» 
de  Fïonence  ,  écrite  en  italien , 
et  publiée  en  i5fo  ,  iii-4'*»  «"espire 
l'amour  de  la-  liberté  ;  et  il  s'y 
montre  autant  ennemi  des  Médl- 
cis  que  NesH  s^en  est  montré  par- 
tisan. Nardi  étoit  homme  d'un 
frand  savoir ,  et  sa  Traduction  de 
'ite-Live ,  réimprimée  plusieurs 
fois ,  est  toujours  très-estimée. 
Il  a  occupé  plusieurs  postes  ho- 
norables dans  l'état  ;  et  en  ,1537 
la  république  Tt^nvova  ambassa- 
^  deur  à  Venise*  Il  i^'avoitque  18 


NARD 


WARE 


5t7 


ftas  lorsqu'il  donna  la  oomëdte  t  prpktsh  ,  ibidem  ,  i<5ii ,  V^-^"^^ 
îstitalée  VAmiciwia  ,  que  TôH  IV.  />«•  fbre  disquîsifio  pf^^siça  ^ 
croit  avoir  été  représentée  devatit  ibidem ,  |64^  ,  m'^"*,  V.  Noctlui^ 
les  laaipstrats  de  Florence  en  g&iialium  physicamm  annm 
Van  '494'  ^^  dans  ie  prologue  de    primus  ,  Bononiae  ^  i650  ,  jn-4''* 

yli  De  prodigiosis  vulnerum  cu'» 
raiionibus ,  ^orimbergaç  ,  i6ô:j  , . 
in-4*  ,  dans  Ip  Thet^trûm  sjanpa" 
theticum  auctum.  Vil.  Ce  inéd^e-* 
cin  donna  à  Florenç.e  ,  e^  16I7  , 
ayec  desexplir^ations  et  deséçlair- 
cissëmens ,  nn^  édition  de  l'ou- 
vrage de  Lucrèce ,  poète  latii> ,  De 
rerûm  naturtf. 


laquelle  se  trouve  peut-être  le 
premier  modèle  des  versi  sciofti 
des  Italiens.  Il  est  mort  plus 
qu^octogénaire* 


*  II.  VA&DI  (  Balthksar) ,  né  k 
Â^ezso  en  Toscane ,  viyoit  sur 
la  fin  du  16*  sièele  et  au  commen- 
cement du  suivant.  Parmi  les 
théologiens  italiens  qa^  ont  éciit 
contrit  l'ouvrage  de  Marc-Antoine 
de  Oominis  ,  sur  la  république 
eeclésiastique ,  ouvrdee  prinoipa- 
l^nent  dirigé  contre  la  primauté 
du  pontife  nomain  ,  on  remarque 
BaluMsar  Nardi',  qui  combattit 
les  prérogatives  de  l'Église  ro- 
maine dans  son  ouvragâ  intitulé 
Expuncliones  loçorum  Jhhoruni 
de  papaiu  Momano»  On  a  eucore 
de  Imî  ,  !•  jépologia  contre  le 
vme  ragioni  ,  con  h  quaU  akune 
êcHtiure  ,'  che  sono  da  f^ene:^ia 
uscite  ,  impugnano  le  censure 
délpttpa^  con  due  discorsi  poUtici 
ifdopuo  aih  sttUo  présente  délie 
case  de*  signôri  F'eneziani  ,  Na- 
ples  et  Bologne,  16^7,  în-4'. 
II.  ^ime  di  BaldasSar  Nardi 
per  ip  Jelicissimo  camhio  'délie 
sjjose  reali  fatto  à  Bnjonâ,  li  1 1 
novembre  101 5  ,  Amiens ,  1616  , 
invâ». 


^  NARDIIJS  (  Jean  >,  né  k 
Moiitepulcianp  ,  |>etite  ville  d^ta- 
lie  en  Toscane ,  exerça  la  ipé- 
ddcipe  k  Florence  au  commen* 
cernent  du  ly"  siècle,  et  se  dis- 
tingua dans  la  littérature.  Nar- 
di us  a  laissé  ,  I*  Lactis  phrsica 
annlysis  ,  Florentiae,  i634i  m-4°» 
IL  jàpologeticon  in  Fortunii  Liceti 
mulctramy  vel  de  dupliciccdorey 
ibidem,  i656,  in-foHo  et  in -4*. 
UI.  De  igné  sabterraneo  phjrsica 


*I.  NA^REGATZY  (Assané), 
célèbre  docteur  arn^énjen  ,  n^ 
vers  l'an  gSo  ,  étudia  aveip  art 
deur  la  littérature  sacrée  gt  prp^ 
fane.  £n  gSS  ,  il  alla  à  Cons- 
tantinople  pour  acquérir  de  nou- 
velles connoissances.  4-  ^^^  Vçr 
tour  dans  sa  patrie  il  eut  P^^* 
baye  de  Nareg ,  et  lut  l'institu- 
teur de  Grégoire  Naregatzy  et 
de  plusieurs  autres  savans  doc- 
teurs de  spn  siècle^  Il  la^s^a  e«i 
piourant  un  ouvrage  fort  esti'ipé  | 
intitulé  Traité  contre  les  tontra-. 
ctçns,  Naregatzy  y  réfute  Jâ  doçr 
trine  de  ces  gens  qui  étoi^nï  Içs 
desceudans  aes  anciens  adora- 
teurs du  soleil;  et  ce  nom  lenr 
fut  donné  à  cause  de  la  résidence; 
que  faisoit  leur  pontife  pu  grand- 
prétre  dans  un  village  arménien 
appelé  Tontrau.  U ouvrage  de  cet 
^uteur  est  manuscrit  et  très-rare. 
Les  religieux  arméniens  h  Venise 
en  ont  un  exemplaire  dans  1^ 
l>ibliothèquG  de  leiir  i^onastore. 


^  ÏI.NAREGATZy  (Grégolrel, 
hé  Tan  gSi ,  ipqnrut  en  ioo3  de 
J.  C.  Son  père ,  Çhosrou  ,  évér 
que  d'Antzevatziatz,  province  de. 
Ifi  grande  Arménie  .  lui  doiina 
réducation  la  plus  soignée.  Après, 
avoir  étudié  avec  succès  les  scien- 
ces sacréeis  et  profonds,  Nare- 
gatzy devint  un  des  plus  grands 


s?»- 


NARE 


savans  de  son  siècle ,  et  le  plus' 
célèbre  orateur  chez  Jes  Armé- 
niens. On  a  de  lui  ,  I,  Un  Recueil 
de  prières  intitulé  le  Lwre  de 
Nareg^  regardé  comme  un  chef- 
d'œuvre  aéloquence.  Il  est  écrit 
dans  un  stjle  brillant  et  poé- 
tique ,  plein  d'énergie  et  :de  grâ- 
ces. II.  Un  Recueil  d'Homélies 
enhonneur  de  la  Vierge,  de  la  S  te' 
Croix ,  des  Apôtres,  et  d^autres 
saints  ,  toutes  écrites  d'un  style 
fleuri  et  poétique.  III .  Le  Commen- 
taire des  Cantiques  de  Salomon, 
fait  dans  un  stjfe  commun.  L'au- 
teur écrivit  cet  ouvrage  à  l'âge  de 
26  ans ,  sur  la  demande  de  Kour- 
ken  ,  roi  de  Vapouragan.  IV.  Un 
Catéctùsme  et  plusieurs  Chan- 
sons. Tous  les  ouvrages  de  cet 
auteur  ont  été  imprimés  plusieurs 
fois  à  ConstaïUinople  ,  à  Amster- 
dam ,  à  Venise  et  en  Russie. 
Il  y  en  a  des  exemplaires  en  ma- 
nuscrit et  imprimés  dans  la  biblio- 
thèque impériale. 

*  NAREL  (  Ursmer  ) ,  né  a 
Binch  en  Uainaut  l'an  1678  ,  se 
destina  d'abord  à  l'état  ecclésias- 
tique, et  obtint  un  canonicat  à 
Liège  ;  mais  s'étant  décidé  pour 
la  médecine ,  il  le  .  résida ,  et 
vint  prendre  le  bonnet  de  doc- 
teur à  Louvain  ,  où  il  fut  suc- 
cessivement professeur  de  bota- 
nique ,  d'anatomie  et  de  chirur- 
gie. En  174^  ,  Narel  fut  choisi 
pour  remplacer  Favelet  dans  la 
chaire  de  professeur  primaire  , 
à  laquelle  on  ajouta  la  direction 
de  rnôpital  de  Louvain  ;  mais  il 
mourut  deux  ans  après.  Ce  mé- 
decin ,  bon  observateur  dans  la 
{pratique,  saisissoit  heureusement 
es  indications  les  plus  justes  dans 
le  traitement  des  maladies  ;  lent 
quand  il  avoit  a  développer  le 
caractère  du  mal,  actif  k  en  at- 
taquer les  causes  quand  il  étoit 
parvenu  à  lesconnoître,  il  opéra 


NARS 

ainsi  des  guérisons  qui  ëtablfreUt  " 
sa  réputation.  Nous  n'avons  de  lui' 
qu'un  ouvrage,  qu'on  doit  à  son  » 
aversion  pour  la  charlatannen'e. 
C'est  une  Lettre  d'un  médecin  de 
Louvain  à  un  de  ses  amis  ,  sur' 
un  livret  intitulé  :  Preuve  de  la 
nécessité   de    regarder  les   uri- 
nes ,  etc. ,  par  J.  F,  D.  B. ,  Lou- 
vain ,  1753,  in-ia.  Il  s'apprêtoit 
à  donner  un  Traité  de  pratique 
fondé  sur  sa.loasue  expérience  ,'. 
lorsque  la  mort  l'arrêta  dans  son 
travail..  » 

*  NARES   (James),  habile  et 
savant   organiste   ,     né  k   Stair^  . 
well ,  dans  le  comté  de  Middle-  - 
sex ,    en   I7i5,  obtint  en   1734 
l'orgue   d'Yorçk.    Ses,    eonnoW 
sances     égalèrent  ,  son    habileté 
dans  l'exécution,  et  il  forma  d'ex- 
cellens    élèves.  Il    vint  s'établir 
a  Londres  en    1756 ,  et  dans  le 
tnéme  temps  il  fut  reçu  docteur 
en  musique  à  Cambridge  ,  et  ap- 
pelé à  la  place   de .  maitre   des  • 
enfans-de-cnœur.  Nares  a  enrichi  . 
la.  chapelle  du  roi  d'une  foule  de  . 
pièces  de  sa  composition ,  dont 
plusieurs  ont  été  gravées  ;  d'a.a*  < 
très ,  qui  ne  sont  que  manuscrites, 
continuent  encore  k  être  exéca- 
tées  avec  succès.  Il  s'attacha  par- 
ticulièrement k  donner  k  ses  piè- 
ces un  caractère   et  une  expres- 
sion adaptés  k  leur  objet.  Il  fut 
le  premier  qui  composa  dans  ce 
sens  la  musique  et    le  chant  du 
Te  Deum.  Il   mourut  en  1783  , 
dans  sa  soixante- huitième 'année. 
Il  a  laissé ,  indépendamment  des 
nombreux  morceaux  de  musique 
de.  sa  composition  ,  des  Leçons   ^ 
de     clayecin  ,     un     Traité    du 
chant  y  etc* 

I  NARSÈS   ou  Narsi  ,  roi  de 
Perse ,  après  Varannès  son  père  ,   -^ 
monta  sur   le   trône  «n   294*  H 
s'empara  de  la  Mésopotamie  et 


NARS 

de  rÂrméDie.  Maximien-Galère , 
envoyé  contre  lui  par  Dioclétien , 
fat  d'abord  battu  ;  mais  ensuite 
il  défît  les  Perses  y  obligea  leur 
roi  à  prendre  la  fuite  ,  et  lui  en- 
leva ses  femmes-  et  ses  fiUes. 
Narsès  prit  enfin  le  parti  de  faire 
la  paix  avec  les  Romains.  Il  en- 
voya des  ambassadeurs  au  gé- 
néral pour  le  prier  de  ne  vouloir 
pas  ,  en  détruisant  Tempire  des 
Perses  ,  arracher  un  des  veux  de 
l'univers ,  et  priver  ainsi  Tempire 
romain  même  d'un  éclat  suosi- 
•diaire  et  presque  fraternel.  La 
paix  fut  faite  ,  à  condition  qu'on 
céderoit  aux  vainqueurs  cinqpro- 
vinces  sur  la  rive  droite  du  Tigre 
vers  sa  source.  Cette  paix,  si  avan-> 
tageuse  aux  Romains  ,  dura  4^ 
ans.  Quelques  politiques  auroient 
voulu  que  Dioclélieu  eût  fait  de 
toute  la  Perse  une  province  de 
l'empire;  maïs  ce  sage  prince  ne 
vouloit  pas  prendre  ce  qu'il  n'é- 
toit  pas  en  état  de  conserver ,  et 
leseôbrts  inutiles  de  Trajau  pour 
exécuter  ce  dessein  lui  servirent 
de  leçon.  Narsès  mourut  en  5o5, 
après  un  règne  de  sept  ans. 

t  IL  NARSÈS  ,  eunuque  per- 
san ,  et  l'un  des  plus  grands  gé- 
néraux de  son  siècle ,  commanda 
l'armée  romaine  contre  les  Gotlis, 
les  défît  l'an  552  en  deux  ba- 
tailles y  et  donna  la  mort  à  leur 
roi  Totila.  Narsès  continua  de 
remporter  des  victoires  ;  mais  on 
dit  que  l'impératrice  Sophie , 
irritée  contre  lui ,  lui  fît  dire 
«  qu'un  demi-homme  comme  lui 
étoit  plus  propre  à  fîler  avec  les 
femmes  qu'k  porter  les  armes  :  » 
lui  reprochant  ainsi  qu'il  étoit 
eunuque.  On  ajoute  que  ce 
grand  homme  répondit  «  qu'il 
fui  fîleroit  un  fil  qu'elle  ne  dé- 
méleroit  pas  aisément*  »  Il  y  eut , 
dans  le  même  siècle  ,  trois  géné- 

ramç  4^  fiom  de  K9r3«$  >  qu'on  a  ] 


NASH  579 

souvent  confondus,  i*  Un  Per- 
sarménien ,  frère  d'fsaac  et  d'Ar- 
matius ,  qui  ,  après  -une  bataille 
heureuse  contre  Bélisaire  y  aban* 
donna  les  drapeaux  du  roi  de 
Perse  et  servit  ensuite  dans  Hta- 
lie.  Procope  en  parle  avec  éloge. 
2°  Le  célèbre  eunuque  qui  con- 
quit l'Italie  suri  les  Goths.  3"*  Ce- 
lui qui  fut  mis  par  l'empereur 
Maurice  à  la  tête  d'une  armée  en 
Syrie  ,  et  qui  fut  chargé  de  réta- 
blir Cosroës  sur  le^trône  de  Perse» 
C'est  ce  dernier  qui  fut  brûlé  vif 
par  ordre  de  l'empereur Phocas. 

♦NARUSCEWICZ,  ex-jésuitei 
mort  en  .  1 796.  Tout  -  à  -la  -  fois 
historien  et  poète ,  Naruscewîez 
fut  ehargé  par  le  roi  de  Pologne 
d'écrire  tout  ce  qui  regardoit  le 
premier  partage  de  la  Pologne; 
mais  cet  ouvrage  n'a  point  paru. 
Il  srpublié  en  polonais  YHistoîrc 
de  la  nation  polonaise. ,  en  6  voL' 

a[ii ,  en  partie  y  ont  été  traduits, 
a  laissé  jusqu'à  36o  vol.  en  ma- 
nuscrit ,  que  par  ordre  ,  et  aux 
frais  du  roi ,  il  avoit  composés 
ou  fait  composer. 

*  NASELLI  (  François  ) ,  d'une 
noble  famille  de  Ferrare,  mani« 
festa  dès  l'enfance  son  goût  pour 
la  peinture ,  dont  il  n'étudia  les 
principes  k  aucune  école ,  et 
n'eut  de  guide  que  son  génie. 
Etant  à  Bologne  ,  il  fît  une 
copie  SI  fîdèle  des  peintures  da 
Guide  et  du  Carrache,  qui  ornent 
les  murs  du  cloître  de  Saint- 
Michel  y  que  souvent  on  a  con- 
fondu l'onginal  avec  la  copie.  On 
voit  aussi  plusieurs  tableaux  très- 
estimés  de  ce  peintre  dans  quel- 
ques églises  de  Bologne  et  dans 
des  cabinets  particuliers.  NaselII 
mourut  en  i63o.  Le  pinceau  de 
cet  artiste  étoit  moelleux ,  son  co- 
loris gracieux. 

'^NASH  (Richard) ,né  li  Swau- 


58o    .        NASH 

sej,  dans  le  comté  de  Glamor- 
jgan  j  en  i6y4  >  ^"*  "°  personnage 

(  extraordinaire  ;  sa  vie  présente 
le  tableau  d'un  homme  du  moti- 
U€ ,  qui,  jeté  dans  la  société, 
cJierche  k  se  faire  de  ses  aniuse- 
ïAens  une  ressource  de  fortune 
et  une  occupation  utile  ;  qui  »  paré 
de  quelques  vertus  ,  sacrifie  tout 
V  la  vanité  ,  et  couvre  sa  nullité 
ou  ses  défauts  du  vernis  de 
quelques  qualités  extérieures. 
|?ash  s'aar  onça  dans  le  cours  de 
ses  études  comme  un  intrigant 
de  collège  ,  et  sa  -vie  entière  fut 
consacrée  k  i'intri&ue.  11  se  livra 
^'abord  k  la  profession  des  ar- 
gues ,  et  la  quitta  bientôt  après 
pour  étudier  en  droit»  ou  plutôt, 
Spus  ce  prétexte  ,  pour  s'inlro- 
dijiice  dans  les  cercles  ,.  sy  faire 

^  connoStre,  et  se  lier  avec  ceux  que 
ï^ujr  naissance  ou  leur  fortune 
'Wppejoit  à  y  donner  le  ton.  Il 
n  aspira  qu'a  devenir,  un  homme 
ie  bonne  compagnie  ;  il  se  fit 
beaucoup  d'amis  ,  ou  ,  ce  qui  est 
|)ien  plu<s  aisé  ,  i)  se  procura  un 
grand  nombre  de  ces  çonnoissan- 
ces  qui  y  suppléent  :  avec  beau- 
coup d^assurance>  il  ne  fut  ni 
sans  mérite  ,  ni  même  sans  ver- 
tus. 11  étoit  généreux ,  sensible 
diux  peines  a  autrui  ;  sans  être 
brillant ,  il  savoit  être  agréable  ; 
se  familiarisoit  aisén>ent ,  mais 
avec  réserve  et  avec  décence  ; 
menloit  souvent ,  mais  sans  ma- 
ïgnité  et  sans  .envie  de  nuire. 
Dans  le  cours  de  ses  études  en 
droit ,  rendant  compte  à  ses  maî- 
tres de  ses  dépenses  ,  on  y  Ut  cet 
in«t!cle:  «Pour  faire  un  l^eureux... 
loliy.  »  Questionné  sur  Fobjet 
de  cette  dépense',  il  déclara  avec 
franchise  qu'ayant  entendu  un 
l^auvre  homme  dire  à  -sa  femme 
et  à  ses  nombreux  enfaus  que 
cette  fbible  somme  le  rendroit 
heureux, il  n'avoitpuse  refuserau 
désir  d'en  faire  l'essak  Entraîné 


KAStt 

f  par  la  dissipation  et  le  goât  an 

plaisir  ,  ne  cherchant  jamais  que 

de  nouvelles  distractions^  Na:>li 

parvint  à  trente  ans  sans  fortune 

j  et  sans  ressources  pour  s'en  pro- 

,  curer  line.  Il  n'avoit  vécu    qud 

'>  d'expédiens  et  d'une  manière  «b- 

:  solument  précaire  ;    ii  jouoit ,  et 

;  vivoit  du  jour  à  la  journée  ,  lors- 

'  que  la  ville  de  Bath  devint  à-peii- 

;  près  ,  en    1 703  ,  le   rendez-vous 

'  des  gens  de  distinction.  Leur  réu- 

'  niou  étoit  assez  nombreuse  pour 

se  livrer  à  la  danse  sur  les  bou- 

litigriris  dans   les  allées  de  sjco- 

:  mores  qui    avoisinent    la  Tiile. 

,  Plusieurs savans  médecins  avoient 

vanté  la  salubrité  de  ses  eaux  mi- 

:  nérales ,  et  un  maître  de  cérémo- 

:  nonies  avoit  la  direction  de  l'amu* 

I  sèment    des   visiteurs  étrangers. 

;  Nash  eut  le  bonheur  de  succéder 

;  k  celui  qui    en   remplissoit    le^ 

;  fonctions'  :   dès-lors  aes  bals  ré- 

fuliers  succédèrent  k  des  assem- 
lées  fortuites  ;    des  fêtes  bien 
;  ordonnées  devinrent  une  distrac- 
I  tion  agréable  pour  les  malades  ; 
;  la  mélancolie,  combattue  par  des 
i  concerts  harmonieux ,  ne  put  leur 
refuser  un  sourire  ;  la  foule  des 
étrangers    s'accrut.   Nash  parut 
avoir  usurpé  la  souveraineté  d'une 
ville  dont  ii  étoit  l'idole  ,   dont 
les  magistrats  eux-mêmes  5'em- 
;  pressoient  k  lui  faire  leur  cour  j 
i  il  avoit  une  suite ,  ne  voyajjeoit 
plus   qu'avec  six    chevaux ,    en- 
touré de  laquais  ,    rassemblant 
dans    une    mise  recherchée   les 
modes  présentes   jet    celles    qui 
'  n'existoientdéjk  plus  depui3  long- 
temps. Il  dut  cet  éclat  au  jeu  et  k 
l'avantage  de  le  tenir  seul.  Bath 
fouriuillok  d'aventuriers  afïàmés  , 
et  il  dut  être  mis  a  leur  tête;  mais 
il  dut  aussi  en  éitre  distingué  par 
sa  générosité  3^    son  affabilité  et 
son  nonnêteté,  quoique  joueur  de 
profession.  Son  intimité  avec  les 
grands:  ne  lui  fit  jamais  oubJUer 


NASl 


NASS 


53 


son 


rang  y     et    il    se    vojoît 
portée  de  jouir  d'une  fortune 
brillante  »  lorsque  le  danger  des 
jçux  ,  dont  on  n  avoit  point  ^ongé 
il  prononcer  la   prohiDÎtion ,  vint 
ûxer  Tattcntion  du  gouvernement, 
^t  renverser   les   espérances    de 
IS^ash,  J^  Êo,  sorte  fie  jeu  de  ha- 
sard   nouvellement   introduit    à 
Tunbridge ,  et  extrêmement  avan- 
tageux au  banquier,  provoqua  la 
proscription  absolue  de  tous  les 
jeux  de  cetle  espèce.  Nash  ,  trop 
porté  k  la  dissipation   pour  être 
économe  et  prévoyant,    menacé 
fie  la  dernière  pauvreté  ,   n'eut 
plus  que  la  "ressource  de  se  lier 
avec    des    escrocs   pour    éluder 
la.  loi ,   et  chercher  à  transporter 
à  Bath  le  Éo  exilé  de  Tunbridge. 
Une  nouvelle  défense  vint  lui  en- 
lever   cette    précaire   ressource. 
Le  pauvre  Nash  ne  fut  plus  cet 
aimable   abandonné  qui  ne  son- 
geoit  qu'à  plaire  ,  cet  oisif  indus- 
trieux que  tout  le  monde  recher- 
choit;  vieilli,    cassé,   aigri   par 
l'indigence  ,  il  se  vit  réduit  à  sol- 
liciter les  bienfaits  d'autrui ,  après 
s^oir  doané  lui-même  avec  tant 
de  largesse;  Il  mourut  k  Bath  en 
iy6ï  ,    âgé  de  quatre-vingt-sept^ 
ans.  La  vill^  de  Bath  ,  dont  il  mt 
i^ncèrement  regretté ,  lui  doit  Vé- 
tabllssemerit  d'un  hôpital  spécia- 
lement destiné  aux  malades  atta- 
qués de   lèpre  ou  de  paralysie, 
el  qui ,  en  1798  ,  pouvoit  en  ad- 
mettre jusqu'k  cent  dix. 

*  NASiNï  (  Joseph  -  Nicolas  ) , 
né  k  Sienne  en  Toscane  Tan 
16S0  9  mort  dans  sa  patrie  en 
^  1736  ,  étiidia  la  peinture  sous 
Ciroferri.',  et  se  fit  une  réputation- 
telle  ,  que  la  cour  de  Toscane 
l'employa  k  copier  les  ouvrages 
les  plus  .renommés  de  Rome  ,  de 
Venise, et  de  quelques  villes  de  la 
Lombacdie.  msini  parvint  k  imi- 
ter-l«i^  maiûôre  de«  meillcMrs  pein- 


tres ,  et  sur -tout  celle  de  Paul 
Véronèse  et  de  Pierre  de  Cortone. 
Il  fit  k  Rome  des  oifurages  très- 
estimés  ,  et  son  Enfer,  k  l'imi- 
tation de  celiti  de  la  comédie  dix 
Dante  ,  lui  fît  h  Florence  le  plus 
grand  honneur.  Quoique  ses  ou- 
vrages manquassent  souvent  dé 
correction ,  l'empereur  Léopold 
lui  accorda  ponr  lui  et  pour 
les  siens  un  diplôme  de  quatre 
cents  ans  de  noblesse,  avec  lé 
privilège  de  posséder  en  Alle- 
magne toutes  soi-tes  de  dignité^ 
ecclésiastiques.  Nasini  grava  aussi 
k  l'eau-forte  ,  et  Ton  a  de  lui ,  Lie 
Vierge  ,  VEnfaitt-Jcsus  et  Saini' 
Jean, 

NASSARO.   Foyez  Matthieu, 
no  VI. 

I.    NASSAU    (Maurice  de), 
prince  d'Orange  ,  fils   de   Guil* 
la  unie  {vojr,  Imbyse)  fut  gouver- 
neur des  Pays-Bas  après  la  mort 
de  son  père  ,  tué  en  i58^4  >  P®**  ^* 
fanatique    Gérard   (  Voyez    Gif- 
HARD  ,  ti»  V  )  :  Guillaume  ,  né  en 
i555,  après,  avoir  commandé  les 
armées    de  l'empereur    dans  lès 
Pays-Bas ,  se  mit    k  la  tète  det 
confédérés ,  et  devint  par  sa  pru- 
dence  et  sa  valeur  le  véritable 
fondateur  de  la   république  des 
Provinces-Unies;  Maurice  lui  sue-' 
céda  dans  le  commandement  des 
troupes  confédérées.   Le    jeune 
prince n'avoit  alors  que  18  ans; 
mais  son  courage   et  ses  talerïs 
étoiènt  au-dessus   de    son   âge. 
Nommé   capitaine    général    des 
Provinces-Lnies ,  ilaSermit  l'édi- 
fice de  la  libérée ,  fondé  par  sojk 
père.  Il  se  rendit  maître  de  Breda 
en  iSgo  \  de  Zutphen ,  de  Deven- 
ter  ,  de  Hulst ,   de  Nimègue  en 
iSgi  ;  fit  diverses  conquêtes  en 
159a ,  et  s'empara  de  Gertruiden- 
berg  l'année  saiviatute.  Maurice  « 
couvert  de  gloire  ,    passa  dans 
le^  Pajs-Ba5  parla  rotite  de  laZé* 


/ 


,382  NASS 

'lande.  Uiié  furieuse  tempête  brisa 
plus  de  quarante  vaisseaux  de  sa 
Sotte ,  en  les  heurtant  les  uns 
contre  les  autres  ,  et  il  ne  se 
sauva  qu'avec  une  peine  incroja- 
ble.  Sa  mort  auroit  été  regardée 
par  les  Hollandais  comme  une 
.  perte  beaucoup  plus  irréparable 
que  celle  de  leurs  vaisseaux.  Ils 
vcllloient  sur  ses  jours  avec  le 
plus  grand  soin.  Un  des  gardes 
du  prm'ce  d'Orange ,  corrompu , 
dit-on  ,  par  les  ennemis  de  la 
république  ,  fut  accusé ,  en  iSg^, 
d'avoir  voulu  attenter  sur  sa  per- 
sonne. Il  périt  à  Berçhe  par  le 
dernier  supplice ,  victime  de  son 
fanatisme  ou  des  soupçons  om- 
brageux des  amis  de  Maurice. 
Celui-ci,  toujours  plus  vaillant, 
battit  les  troupes  de  l'archiduc 
Albert  en  1597  '  ®*  chassa  en- 
tièrement les  Espagnols  de  la 
Hollande.  En  1600  il  fut  obligé 
de  lever  le  siège  de  Dunkerque  : 
mais  il  s'en  vengpa  sur  Albert, 
qu'il  défit  dans  une  bataille  ran- 
gée prèsdeNieupol.  Avant  Fac- 
tion  ,  ce  grand  capitaine  renvoya 
tous  les  lîâtimens  qui  avoient 
transporté  son  armée  en  Flan- 
dre, a  Mes  amis  ,  dit- il  a  ses 
Hollandais,  il  la  ut  passer  sur  le 
ventre  à  l'ennemi ,  ou  boire  toute 
ïeau  de  la  mer.  Prenez  votre 
parti  ;  1^  mien  est  pris.  Ou  je 
vaincrai  par  votre  valeur  ,  ou  je 
ne  survivrai  pas  à  la  honte  d'être 
battu  par  des  gens  qui  ne  nous 
valent  pas.  Ce  discours  embrase 
le  cœur  des  soldats ,  et  la  vic- 
toire est  à  lui:  Rhinberg  ,  Gravp , 
l'Ecluse  en  Flandre  ,  se  rendi- 
rent les  années  suivantes.  Mau- 
rice travailloit  autant  pour  lui 
que  pour  ses  concitoyens  :  il  am- 
bitionnoit  la  souveraineté  de  la 
Hollande  ;  mais  le  pensionnaire 
Barneveldt  s'opposoit  k  ses  des- 
seins. Le  zèle  de  ce  républicain 
lui  coûta  la  vie,    jiiauiicej  dé- 


WASS 

fenseur  de  Gomar  contre  Arniî- 
nius  ,  profit^   de  la  haine   qu'il 
sut  inspirer  contre  les  arminiens , 
pour  perdre  son  ennemi ,  parti- 
san  de    cet^,te    secte.  Barneveldt 
eut  la  tête  tranchée  en  1619  ,.  et 
cette  mort ,    effet  de  rambition 
cruelle    du     prince     d'Orange, 
laissa  une    profonde  plaie   dans 
le  cœur  des  riollaodais.  La  trêve 
conclue  avec  les  Espagnols  étant 
expirée,  Spinola  vint  mettre    le. 
siège     devant   Breda->^en    1624  > 
et  réussit  k  le  prendre  au  bout 
de  six  mois ,  a  force  de  génie , 
de  dépenses  et  de  sang.  Le  prince 
Maurice ,  n'ayant  pu  le  chasser 
de* devant  cette  place,     mourçit 
de  douleur  en  i025  ,   âgé  d'en- 
viron 55  ans,   avec  la  réputation 
du  plus  granid  homme  de  guerre 
de   son  temps.   «  La.  vie  de   ce 
stàtoudher  ,    dit  l'abbé   Rajnal , 
fut    une  chaîne,  rarement  inter- 
rompue ,  de  combats ,  dé  sièges  , 
de  victoires.  Médiocre  dans  tout 
le  reste  ,  il  posséda  la  guerre  eh 
grand  maître  ,  et  la  fît  toujours 
en  héros.  Son  camp  devint  l'école 
universelle  de  l'Europe.  Stes  élèv^ 
oiit    soutenu    et  peut-être  aug- 
menté   sa     réputation.     Comme 
Montécuculi,   il    possédoit    l'art 
si    peu   connu   des    marches   et 
des  campemens  ;    comme  Vau- 
ban ,    le   talent    de   fortifier  les 
places  j  et  de  les  rendre  impre- 
nables ;     coiÀme    Eugène  ,'    l'a- 
dresse de  faire  subsister  de  nom- 
breuses armées  dans  les  pays   les 
plus  stériles  ou  les  plus  ruinés  ; 
comme  Vendôme  ,  le  bonheur  de\ 
tirer   dans    l'occasion ,    du    sol- 
dat, plus  qu'on   a  droit  d'en  at- 
tendre ;  comme  Condé ,  ce  coup- 
d'œil  infaillible,  qui  décide  au 
succès  desbatailles;  comme  Char! 
les  XII ,  le  moyen  de  rendre  les 
troupes  presque  insensibles  a  la 
faim,  au    froid,'  à   la  fatigue  ; 
comme  Tûrenne  ,    le  secret  de 


NASS- 

ménager,  la  vie  des  hommes.  »  Au 
'jvigeinent  du  chevalier  Folard  , 
Maurice  fut  le  plus  grand  officier 
d'infanterie  qui  ait  paru  depuis 
les  Romains.  Il  avolt  étudié 
1  art  militaire  dans  les  ajaciens , 
et*  il  appliquoit  à  propos  les 
leçons,  qu'il  avoit  puisées  chez 
eux.  Il  sut  proiSter  des  inven- 
tions des  autres  ;  il  inventa  lui- 
inême.  Ce  fut  dans  son  armée 
qii'on  se  servit  pour  la  première 
lois  des  lunettes  à  longue  vue, 
des  galeries  dans  les  sièges  ,  de 
Fart  d'enfermer  les  places  fortes  , 
de  pousser  un  siège  avec  plus- de 
vigueur  ,  de  défendre  mieux  et 
plus  kmg-tenips  une  place  assié- 
gée. Enfin  ,  il  mit  en  usage  plu- 
sieurs pratiques  utiles  ,  qui  lui 
donnèrent  le  premier  rang  dans 
l'art  militaire.  IJne  femme  de 
grande  quailité  lui  demandoit  un 
jour  assez  indiscrètement,  trquel 
'étoit  le  premier  cà]3itaine  du  siè- 
cle ?  —  Spinola^  répondit-il,  est 
le  second  :  ^  c'étoit  tfire  qu'il  étoit 
le  premier.  De  peur  d'être  surpris 
durant  le  sommeil ,  il  avoit  tou- 
jours pendant  la  nuit  deux  hom- 
mes qui  veilloient  k  côté  de  son 
lit  ,  et  qui  avoient  soin  de  le  ré- 
veiller au  moindre  besoin.  La 
guerre  entre  la  Hollande  et  l'Espa- 
gne ne  fut  jamais  si  vive  que  sous 
son  administration.  Un  empereur 
turc  ,  entendant  parler  des  tor- 
rens  de  sang  que  répandoient  les 
deux  peuples  ,  crut  qu'ils  sejdis- 
putoient  la  possession  des  plus 
grands  empires.  Quelle  fut  sa  sur- 

Ï>rise,  lorsqu^on  lui  montra  sur 
a  carte  quel  étoit  l'objet  de  tant 
de  batailles  meurtrières  I  «  Si  c'é- 
toit-mon  affaire,  dit-il  froidement, 
j'enverrois  mes  pionniers  ,  et  je 
ferois  jeter  ce  petit  coin  de  terre 
dans  la  mer....  »  Maurice  aima 
beaucoup  les  femmes.  II.  eut  pour 
successeur  Frédéric-Henri  ,  son 
frère.,»  le  seul  des  trois  fUs  de 


NAT 


583 


Guillaume,    qui  laissa  des  en- 
fans. 

*II.  NASSAU  (Engelbertde), 
gouverneur  du  Brabant,  chevalier 
delà  toison  d'or  ,  se  signala  k  la 
bataille  de  Guinegate ,  rendit  de 
grands  services  a  l'empereur  Maxi- 
milieu  ,  et  mourut  à  Breda  en 
i494«  On  voit  son  mausolée  dans 
la  grande  église  de  cette  ville  ; 
monument  magnifique  que  les  cal- 
vinistes ,  lors  de  la  révolution ,  on| 
respecté.  Les  statues  d'Engelbert 
et  de  son  épouse  ,  Limburge  de 
Badeu,  expressions  pittoresques 
de  la  mort  et  vrais  ehefs-d'œu- 
vre  en  ce  genre,  sont  de'  Michel- 
Ange.  Des  quatre  figures  latéra- 
les, celles  de  Regulus  et  de  Jules 
César  sont  aussi  de  ce  grand  maî- 
tre :  le  toHt  est  en  albâtre  gypseux 
et  transparent  :  les  tables' sont  de 
pierres  de  touche.     , 

♦  IIL  NASSAU-SIGEN  (  Jean- 
Maurice  comte  de  )  conquit  en 
1637  et  i638  la  plus  riche  moitié 
du  Brésil ,  en  fut  gouverneur  jus- 
qu'en 1644  ,  qu'il  revint  en  Eu- 
rope, oii  il  mourut  gouverneur 
de  Vesel  et  grand-maîtle  de  Tor- 


^ua  d  j  ciuue  ue  1  nistone  natu- 
relle, et  il  y  a  de  lui  sur  cette 
{)artie  un  wa/w/^cr/Y précieux  dans 
a  préface  de  la  sixième  partie  de 
l'Ichtyologie  de  Bloch  ,  imprimée 
à  Berlin  de  1785  à  i^JSS,  in-folio, 
^y  Y^^-.ClraspardBarlœaus  a  fait 
l'Histoire  des  principaux  événe- 
mens  arrivés  au  Brésil  sous  le 
gouvernement  de  Nassau  pendant 
mut  ans  ,  imprimée  à  Amster- 
dam en  1647  »  in-folio ,  avec  fi- 
gures ,  ouvrage  rare ,  parce  que 
la  plupart  des  exemplaires  péri- 
rent dans  Tincendie  des  magasins 
du  libraire.  * 

IV.  N  A  S  S  A  U.  royez  Guii,^ 

LADME  ,  Dl«  IV,  et  AdoLPHK  ,  U*  |. 


584  N  ATA 

*  NAT  Bk  Mous ,  troabbâodr 
né  à  Toulouse  ,  vivoit  vers  le 
milieu  du  i5*  siècle  sous  le^  rè- 
gués  d'ÂlfoDse  X,  toi  de  Castille, 
et  de  Jacques  î",  r9i  d^Aragon. 
Il  paroit  que  be  poète  fut  élevé 
dansqué](|ues  universités,  ou  qu'à 
l'exemple  des  sa  van  s  de  son 
temps  il  avoit  fait  une  grande 
étude  dé  la  scolastique  ;  car  ,  dit 
l'abbé  Millot,  toutes  ses  pièces 
étoient  comme  des  traités  de  phi- 
losophie ,  hérissées  de  divisions  , 
de     subdivisions    pédanlesqùes , 

Îdus  |)ropres  à  fatiguer  l'espritqu'à 
'éclairer  ,  et  k  dessécher  le  cœur 
qu'à  le  nourrir.  On  y  trouve  ce- 
pendant de  bous  principes  de 
morale  ;  on  y  trouve  sur-tout  dé 
quoi  s^instruire  sur  la  manière  de 

£enser  d'un  temps  peu  connu, 
es  six  pièces  de  ce  troubadour 
Sont  beaucoup  plus  consiiiéra- 
Mes  que  celies  de  ses  confrères  et 
9é  trouvent  danslebeau  manuscrit 
de  la  bibliotlièque  impéria Ie,f ouds 
dé  La  Vallièrè  ,  n*^  ^joi  ,  in- 
folio^ 

"^  NATALE  (Sein  )  ,  médecin 
et  poëte  né  k  Mesàine  en  164», 
éttfdist  dans  \d  èô'IIége  des  jé- 
suites de?  cette  ville ,  et  s'appliqua 
ensuite  à  la  médecine  qu'a  prati- 
qua depuis  aved  autant  de  talens 
«Jue  de  succès.  On  croit  qu'il  mou- 
r«t  vers  1730.  On  a  dhe  lui ,  I, 
Cànsuttatiônes  tnediccé.  II.  Res- 
pensum  de  nebus  medicis  àd  Èer^ 
nardinurh  Mahchinum .  Ill .  Prose, 
IV.  DiscOtèô  \  o  elo^io  funèbre 
êVpra  la  morte  di  Gioi^an^i  di 
Fentemighd,  V.  Des  poésies  ita- 
liennes ,  qui  se  trouvent  dans  les 
Bizàrrericâ  h  rirjues  des  académi- 
éfieïisdellà  Fucina. 

I.  KATAÏJLS  (BéuvI)*  royez 
llÈRvé  ,  no  III. , 

t  U.  2>yLTA^LIS(Jéi>6iâe)  r  jf- 


RATH 

^it6  fiftmaiid^  mort  étt  t?dr  , 
connu  par  un  ouvrage  médiocre  , 
intitulé  Adulàtiànes  et  médita* 
tiones  in  Suarigélid  totius  ànhi  , 
in-folio,-  Antuerpia^,  i594>  «tais 
recherché  à  Causé  dès  figure^ 
dont  il  est  ofné ,  et  qoi  Éiont  gra- 
dées par  Wièri. 

m.  W AT  A  L  ï  S  (  Michel  )  ^ 
graveur,  n€  k  Jjîègé  en  1609, 
ht  dès  sa  plus  tendre  jefliiCssè  soû 
afftiasëmenf  dià  dessin,  ets^f  f'en- 
dit  très-hàbiie.  A  l'âg^  di  olizé 
an«  il  màmoit  déJS  le  Burin.  Soft 
pèfé  ,  graveur  dés  rhohnoies  ,  fut 
Èfoû  premier  tnàîtrê ;  poor  se  pér- 
fêctionrier.  Nataliste  rendit  â  Pa- 
ris ,  et  de  là  â  Rômè,  où  tl^ràvà, 
Sous  la  direction  de  Joachinri  Saû- 
draft ,  une  pariie  des  statues  dé 
la  gislerie  Justinienhe.  On  beau- 
coup d'estampes  de  lui ,  dPaprët 
Le  Titien  ,  Rubens ,  Le  Poussin , 
Berthôlet  Flemal ,  et  sur  ses  prtf' 
près  dessins.  On  estime  particu- 
lièrement un  Saint  BiUno  et  Id 
btiste  dé  saint  Lambert. .  Ob  as- 
sure qu'au  moment  de  sa  mort,  en 
167*,  un  Coi^rrier  arrivoitàLiègé 
j^tTurPinforhièr  que  Louis  XI VHul 
p'roposoit  un  logemCiTt  an  Louvre 
et  une  pétiâioii. 

IV.  WATALiS  rdyett  CÔMis , 
<^  li 

ï.  NAtHAî^r  ,  pronhète  ,  qui 
parut  dansisraêf  dans  le  temps  de 
David.  Il  déclara  à  ée  priùce  qu'il 
ne  b-âtiroit  point  dé  temple  au 
Seigneur,  et  que  cet  honneur  étoit 
réservé  à  son  fils  Saîomoiï.  <f  Ce 
même  prophète  ,  dit  l'Ecriture , 
reçut  ordre  de  Dieu ,  .vers  Tan 
io3i5  avant  J.  C  ,  d*alfeï-  trouver 
David  aj[)rès  le  meurti^e  dUrie, 

Four  lui  reprocher  ce  crime  et 
adultère  qtu  y  avoit  donné  lieu. 
Nathan  lui  rappela  soti]^échiéson$ 
ttrte  imagé  etnpf tintée ,  éh  i^àtotf- 


NATH 

tant  h  ce  pritîce  Fhîstoire  feinte 
^d'un  homme' riche ,  qni',  a),;ftnt 
plusieurs  brebis  ,  avoit  enlevé  de 
î'crce  celle  d'i^  homme  pi»uvi*é 
qui  n'en  avpit  qu'une.  i>' David , 
ayant  entendu  le  récit  de  Nathan , 
lui  répondit»?  «L^homme  qui  a 
fait  cette  action  est  digne  de  ftiofl  ; 
il  rciM^a  la  bre]^s  au  <|«adïîu^le. 
i —  .C'^st  vous-même:  qui  êtes  oet 
IkOHime  ,  répliqua' ïNathaa  ,  Vous 
ayez,  ravi  4a  mmme  id-Urio-Hé-» 
}héeo  ;  'Vous  Tayez ,  prise.  \po.tor 
.vou$4  i.et  f/{»i»,'^^vez  £ftii  périr 
lpi;:flaéme  pa^  i'épée  des  «ofaps 

^  n.  KATHkN,  rabbin  dàtS- 
siècle  ^  appelé,  '  '  tantôt  Isaac  , 
et  tantôt  Mardqcbée%  selon  la 
coatame  des  Juifs  dë^  changer 
,<Je  Bom  4*ns;teâimakdiiESvex- 
iremes,  et  ^ui,;  s'ils  vietnieint  à  gué- 
ri r',  reiienn/ent  le.  dernier  eofome, 
.nn ..  signe  de*  pénitence  et  du 
ckangement  de  leurs,  nfiœars  )•, 
est  célèbre  par  su  Ccnçordanœ^ 
Béèraifue.y  a  laquelle*  il.,  tra.% 
VAiila  pefiditnt  dix  .ans.  Cette 
çoncordemcei  . a  .  été  traduite  jeu! 
l^ûn  «et  •  depuis.  periecliouiiéQ* 
|iar  Suxtorf,  et  imprimée  à  Baie  ,, 
i63;s». in-folio., 

NATHAN AEL  ,  discîplê  cie 
•Jésus-Christ  ,"  de  la  petite  «ville 
de  Gana  en  Ôàllîée,  'Philippe  ,i 
l*afyant  rencontré ,  lui  ap)>rit ,  dit' 
^Ecriture ,  qu*il  ayoU'  trouvé  le 
TWessie,  et  l'aniena  a  J-C.  qui  en 
le  voyant  dit  de  lui  que  c'étoit 
un  vrai  Israélite  1  sans  déguise- 
ment et  sans  fraude....  Nathanaël 
hii  ayant  demandé  d'oiiil  le  cou- 
noissoit  ,  Jésus-Christ  lui  répon- 
dit q.ii'il  l*iivoît  vu  sous  le  figuier, 
ayant  qti£  Pbili'ppe  l'appelât.  A 
cps  paroles  Nathanaël  le  reconnut 
jpfodr  maître  ,  pbur  le  fils  de  Dieu 
et  le  vrai  roi  dlsrael.  Quelques 
interpri'ète»  ont  ei*u  qu'e'Na thana ël  '  '^  ' 
xi'étoit  point  différent    de    saint  1  j^î 


NÀTO 


585 


Banhélényi  j  niais  '  c'è^k.  peùjt-èlre 
saiis  foddeinent ,  puisque  NatHa-^ 
tiàël  étoit  docteur  delà  loi  /^x 
qu'avant  sa"j\dcation  .Bartbélemi^ 
•étôîtuny  homme   sans    science» 


thanàfèl  Éaf^koïôthcéus  >  JÛouày  ^ 
i6itj^  Alfonsè.  tostar,:  Côrlîe- 
liusk  Lapide  ,. Henri  Wminona  , 
Gàvàntus  ,  Fabricio  Pî^atélUfé* 
Suùe  nàpoîita^in  ,  dans  peJoQS'- 
t€ilàtu"È:.Nat7éafiaëU$  Barthoh* 
'nuéi\  Paris,  i66o',  et  léP.  S^l- 
tmg  dans  les  Aeta  Sàncïorum^ 
août  y.:4^me  W' y^  ôm;  adbpfé  le 
^enUmttiH  ^«e  Nadiaaaql.éto&4e 
Riéme^que  «saint  Barthdiemi  ;;  mç^is 
U  .ijE^ut .  ayou^r;-.  iju'iljs  : n*oi»i  . j6iit 
qu'qppos^r  £Qnject«irtts  à  conjec- 
tures^ \         .    V 


*  NATl-B0Rfr.5«;  Dame.  b« 
'  TiBÈKGE  ;  lemme  poète  du  ij» 
Siècle  ,  née  en  Provience ,  au 
château  de'Seranbn  ."dansla  vi- 
gucrie  de  Gr'assfe,  fut ,  suivant 
les  historiens  kles  troubadours, 
ft  Cb u  rloise  ,  bien  app'ri se  \'  ave-  ' 
riaule ,  fort  habile  i  et  faisant:. bien 
'les  vers.  .«Elle  eut.,  dit-'on^dés 
aman^  qui  furent  héiïrèux-  avec 
elle:  Les  tarons  et  les  seigneur» 
du  pays  restimoient  infiniment, 
et  leurs  femmes  avpient  pour-êne 
beaucoup  d'égar4i ,'  et  peut-être 
ces  dames  ciargnoiént-elles  qi/e 
Tibérge  ne  fit^  èontre  oJles  ufiaés 
de  son  esprit.  Les  manuscrits  ^ 
la  bibliothèaùe  impériale  Jàe  fen- 
iSermHantjaiicW.  des./^ièd9^  côn^ 
posées  par,  cette  femme  poaté^ 

NATIVÏLLE  (Pierre  ),.  cé- 
lèbre arcbilectç. français^,  auteur 
d'un  ^  Traité  d'àfvhit^ciurè ,  fort 
estimé,  avec  figure^ ,' iii^primé  lu 
Paris,  en  2  vol.  in-fol.,  17219. 

"'t  NATOIftE  (Charles),  né  à 
lines  en  1700  ,  mort  à  Borne  en 


7.  jicu. 


«aS 


586 


INATÏ 


i  7;5 ,  «xcclleot  dessinateur,  passe  j 
pour  avoir  beaucoup  contiibué 
ï  raiâcneren  France  le  goût  de 
ta  pureté  des  formes ,  que  des 
niaitres  maniérés  avoient  fait  né- 
gliger. Ses  talens  le  firent  nom- 
mer directeur  de  l'académie  dé 
France  à  Rome.  On  estime  ses 
tableaux ,  sur-tout  pour  la  cor- 
rection du  dessin.  Ceux  dont 
•  il  a  décoré  |a  chapelle  des  En- 
fkns- Trouves  a  Paris  ont  été 
gravés  par  Et.  Fcssard  ;  Fenus 
tonnant  à  Enée  les  armes  fa- 
briquées par  Vttlcain^  par  J.-J. 
Flipàrt  ;  et  Diane  et  Actéon ,  par 
0esplaces. 

L  NATTA  (  Marc  •  Antoine  ) , 
célébré  jurisconsulte  du  i6«  siè- 
cle! natit  d'Asti  en  Italie-,  étoît 
magistrtt  il  Gènes,  oîi  il  se  dts- 
«ncuâ  pap  «es  vertus  et  par  son 
•mour  %i^  l'étude.  Le  sénat  de 
Pa^é;  ^i   oflfrit  une   diaire   de 
^^  droit  canon;  mais  iî  ije  voulut 
'  t>as  pnver  Gènes  de  ses  lumières.. 
On  a  de  loi  ^ivers  ouvrages  de 
Théolo-gie  et    de  junsprudence. 
'  Son  traité  Vé  D^û  ,  en  qmnze  Ii- 
^H^ ,  imprimé  à  Venise  em559 , 
est  au  nombre  des  raretés  typo- 
«raphiques.  Ses  autres  ouvrages 
sont ,  I.  Conciliomm  tomi  ires  ,. 
Venise,  1687,  in-<oHo-  IL    De 
itiùnortalitate  animœ  hbn  qinn- 
éuè  lïl. Dtf  Passione  Domim  , 
1570,  in-fol.  IV.  Vedoctrin^prin- 
cipum  lihri  /y,  i564,    in-folip. 
V.  De  Pidchro  ,  Veiiise,  i55:>, 
in-folio.  ' 

♦  II.  NATTA  ( Jacaues ,  mar- 
«uia  de  )  ,  d'une  ulustre  fa- 
ille de  Casai  dans  le  Mont- 
Ferrat ,  a  publié  Riflessiàni  Sf^ra 
il  tibro  deUa  scienza  caçalle- 
resca ,  Casai ,  ijxS ,  in^f.  Cet 
ouvrage  fut  mis  ii  Tindex  à  Kome 
par  up  décret  du  7  février  J718. 


NATT 

voit  dans  le  17*  siècle  :  il  a  pu- 
blié jRagionamento  délia  venuta 
del  Messia  contro  la  durezza  , 
ed  ostinazione  Ebraica  fatto 
alla  présenta  loro  da  me  Gia- 
como  Natta  Ehreo  fatto  crif^ 
tiano ,  e  Rabbino  di  sacra  Sçrit- 
turay  Milan,  i644,  et  Venise, 
1629. 

*  L  N  ATTIER  (  Laurence  ) ,  n^ 
a  Bilberach  en  Soudbe  ,  célèbre 

Î;ravenr  en  médailles.  On  a  de 
ui  celles  de  sir  Robert  TValpole , 
Axk  prince  et  Orange,  etndmbpc 
d'autres  qui  attestent  son  talent. 
Il  ivA  appelé  en  Diineniarck  et 
ensuis  en  Russie  ,  où  il  mourut 
en  1763  ♦  avec  le  titre  de  premier 

graveur  de  l'impératrice.   On'ii 
e  lui  un  Traite  sur  les  anciçnntts 
pierres  gravées»  -  . 

t  IL  NATîteR  { Jean-M^rc  )  , 
pein'tre  ordinaire  du  roi  ,  et  pro- 
fesseur de  son  académie,  né  a 
parts  en  i6B5,  mort  en  1766.  La 
célébrité  de  cet  artiste  lui  avoit 
été  -prédite  par  Louis  XIV  ,  qui , 
voyant  ses  dessijbs  de  la  galerie 
du  Luxembourg ,  après  lui  avoir 
accordé  la  permission  de  les  faire 
graver  par  les  plus  babiles  maî- 
tres, lui  dit  :  «  Continuel  ,  Nat- 
}  tier ,  et  vous  deviendrez  un  grand 
homme.  »  ,Le  czar  Pierre  lui  fit 
proposer  de  le  suivre  en  Russie. 
Ce  princïï  ,  piqué'  du  refus  de 
Naitier,  fit  enlever  lé  portrait 
que  cet  arjiste  avoit  fait  de  riinr 
pératrice  Catherine,  et  que  le 
czar  avoit  fait   portier    chez  un 

f peintre  en  émail,  et  partit  sans 
ui  donner  le  temps  aachevcr  le 
portrait.  Naltîer  possédoît  une 
touche  légère ,  un  Çolorîs  suave , 
et  Part  d'embellir  les  objets  que 
faisoit  éclore  son  pinceau.' Il  eut 
l'honneur  de  peindre  la  famillç 
royale ,  et  tous  les  grands  de  la 


cour   sollicitèrent  si  assidûment 
*  JIL    NAtTA   (Jacob)  vi- 1  le  même  avantage  ,  que  cet  ar- 


iîstc  f»!  obïigé  de  '  sacrifier  k  ce  ] 
genre  de  trav^l  le  goût  qu'il  avoit 
^oar  les  sujets  d'histoire.  Parmi 
ses  meilleurs  ouvrages  en  ce 
genre ,  on  distingue  le  portrait 
de  mademoiselievde  Clermont , 
celui' du  maréchal  <ie  Saxe  ea 
pied,  et  ceux  des  princes  de  la 
maison  de  Lorraine^  ce  qui  fit 
dire  à  Oresset ,  dans  une  Epître 
adressée  a  Orry  ,  contrôleur- 
général  d«s  $nances  : 

EtNattier,  rélève  des  Grâces  , 
Et  le  pliure  4e  U  beauté 

On  a  de  lui  plusieurs  esquisses , 
entre  autres  ,  celles  d'une  très- 
grande  composition  sur  un  sujet 
tiri  du  Paradis  Perdu.  Cet  ou- 
vrage lui  fit  infiniment  d'honneur. 
En  1769  il  fut  reçu  à  l'académie 
de'^Danemarck.  Ses  Dessins  de 
la  galerie  du  Luxemhourg  paru- 
rent gravés  en  un  srand  vol.  in^ 
4'ol*  ,  Paris ,  1710.  I^es  originaux 
étoient  conservés  chez  M.  Gai- 
gnat ,  en  un  vol.  in-fol. 

NATURE  (  Mythol.  ) ,  fille  de 
Jupiter.  Quelc^ues-uns  la  finit  sa. 
mère ,  d'autres  sa  femme»  Les  an- 
ciens philosophes  croyoient  que 
la  N^nre  n'étoit  autre  chose  que 
Dieu  même ,  et  que  Dieu  n'étoit 
autre  chose  que  le  monde ,  c'est- 
à-dire  tout  l'univers  :  opinion 
^ni  a  encore  des  partisans. 

L  NAV^VS    (MatUas). 
yoy.  Naveo. 

IL  NÂ.VJETJS  (  Josepjh  ) ,  ihéo- 
fdgien  du  diocèse  de  Liège ,  docf 
teur  de-  Louvain  ,  ami  d'Ops- 
traët  9  du  grand  Amauld  et  de 
Qoesnel  i  a  donné  plusieurs  on- 
¥rages.  Le  plus  connu  a  pour 
titre  zLêJandement  de  la  Fie 
€hre'tienr^,  Navaîuseutbeaueoup 
de  part  aux  régkmens  de  rhôpital 
dei  rncurables  de  Lièj^,  et  k  l'éta- 
i4i9|^Mnènt  de  la  mauion  das  Re- 


NAVA 


387 


penties.   Il  mourut  k  Liège^  ei| 
i6o5,    à  54  ans. 

t  L  NAVAGERO  (André), 
Naugerius,  noble  Vénitien  ,  se 
fit  estimer  par  son  éloquence  et 
par  son  érudition ,  et  plus  en- 
core par  les  services  importans 
qu'il  rendit  à  sa  patrie.  Il  fut  en- 
voyé an  ambassade ,  par  les  Vé- 
nitiens ,  vers  l'empereur  Charles- 
Quint  et  demeura  auprès  de  ce 
prince  depuis  la  briUante  jour- 
née  de  Pavie  jusqu'en  i5'^8.  De 
retour  dans  sa  patrie ,  il  fut  nom- 
mé ambassadeur  auprès  de  Fran- 
çois l"  ;  mais  il  rïM>urut  en  che« 
min ,  te  8  mai  iStig ,  dans  sa  44* 
année ,  suivant  l'avis  au  lecteur, 

E]acé*en  tète  de  ses  Œui^res  de  la 
elle  et  rare  édition  de  Venise , 
par  Tacuini ,  i5ao  ,  in-foL  Nava^ 
gero    avoit   été   chargé  d'écrire 
l'histoire  de  sa  patrie  depuis  t^S6  ; 
m&is  il  fit  brûlercet  ouvrage  dans 
sa  dernière. maladie.  Ses  antres 
écrits  ont  été  recueillis  à  Padoue. 
en  1718  ,  in-4*'  >  aux  dépens  dàs 
Volpî ,  par  Joseph  Comino  ,  sou» 
ce  titre  ;  Andréas  Navagerii  ;pa^ 
I  tricii  f^eneti  ,  oratoris  et  poëtti 
clanssiriti.  Opéra  omnia.  Onf 
trouve  des  Poésies ,  des  Haran^ 
gués ,   des   Lettres.   La  plupart 
de  ses  vers  latins   respirent  la 
goût  de  l'antiquité ,  et  quoique  lès 
vers  italiens  leur  soient  inférieîirs , 
ils  ne  sont  pas  k  dédaigner.  Ses 
poésies  latines  consistent  eu  uu 
livre  d'fyigrammes  et  quelque;^ 
Eglogties,  On  ne  voit  point  dt^ns 
ses  épigrammes  ces  pointes  dont 
l'usage  ne  s'eSt  introquit  que  de- 
puis que  le  goût  du  siècle  d'Au- 
guste s'est  perdu  ,  ni  ces  autres^ 
affectations  de    subtilités  et   de^ 
jeux  de  mots;  devenus  k  la  mqd^ 
depuis  le  temps  de  Sénèque ,  de 
Pline,  de  Tacite,  de  Martial,  e'c» 
Mais  les  connoiSseurs^  y  trouveiit 
qaelqaechose  de  la  tandresse,  da^ 


5a8 


JVAVA 


la  doKceiir  et  de  la  iiélicatesse  de  ' 
Catulle.  C'est  aux  idées  qu'il  avoit 
sur  ce  sujet  qu'on  doit  attribuer 
la  coutume  qu'il  avoit  de  jeteçau 
'feu '  tous  les  aus ,  à  un  certain 
jour'  consacré  aux  Muses  ,  plu- 
'cieurs  exeuiplaires  de  Martial.  Ou 
'â  inséré  un'grand  nombre  iltpoê-, 
sics  de  Navagero  dans  îe  recueil 
Intitulé  Caimuia  illustrium  poë- 
'titrum  Itàlorum  ,  imprimé  à  Ve- 
ïiise  en  i543 ,  et  Ji  Florence  en 
i55q.,  in-S''.  . 

IL  NAVAGERO  (  Bernard  ) , 
év^ue  de  Vérone,  homme  de 
mérrte.  ^  qui  assista  au  concile 
de  Trente,  et  qui  mourut  en  . 
i563,  à  5B  ans,  étoit  de  la  mériie 
Camille.  IXavagero  l'ut  honoré  de 
ià  pourpre ,  et  chargé  de  plu- 
sieurs ambassades ,  davs  les- 
4}i]elles  il  fit  briller  son  esprit  et 
ton  éloquence.'  On  a  dé  lui  ûés 
Harangues ,  et  la  f^ie  du  pape 
Paulir. 

NAV AILLES.  Foy.  Moktaûlt. 

,  *  NAVARETTA  (Fernande^- 
'  Ximenez ,  dit  El  Mudo  ,  bu  ^ 
Muet ,  peintre  de  l'école  espa- 
gnole.,  né  à  Logrogno  ,  d'uue 
f&miile  noble  ^  en  'i  553,  étoit 
sourd  et  nîuet  de  naissance  ;  mais 
Il  fit-  cbnnoître  des  dispositions 
que  âe  plut  à  développer  un  d.o- 
minicain ,  alors  estimé  comniç 
peintre.  Navaretta',  dont  lés  suc- 
<!ès  prouvent  ^ùe  la.  nalure  ne 
laisse 'pas  sans  ressouices  ceujf 
thèmes  de  ses  ^nfans  qu'elle  sem- 
We  le  plus  traiter  en  marâtre  , 
TOjagca  en  Italie  ,  étudia  les 
chelis-d'oeuvre  de  Rome ,  et  l'ut 
n'dmis  à  Venise  a  Técole  du  Titien. 
De  retour  dans  sa  pairie ,  on  lue- 
€upa  au  palais  de  rEscurial»  et 
sa'  réputation  s'accrut  de  jour  en  { 
*6ur  i  principalement  comme  co-  I 
^<^risU*.  Les  poètes  de  sou  pajs  : 
s^mpressèreut  de    célébrer  ses  \ 


1 


NAVA 

(alpns    dautant   plus   exlraonli- 
naires ,  qu'ils  senvbloient  contras- 
ter avec  les  pi'ivations  auxquell^ 
la    nature  1  avoit    condamné.  U  . 
.mourut  à  rEscutial  Tau  i572.    - 

*  NAVA  RI  NI  (André),  né 
\k  Bassano  en  i686,  étudia  au 
séminaire  de  Padoue ,  dont  îl 
devint  premier  directeur.  Après 
avoir  rempli  d'autres  fonctions 
ecclésiastiques  ,  il  moui-ut  en 
ijJSi  On  a  de  lui  des  vers  latins 
que  Ton  trouve  dans  le  recueil 
des' poésies  de  Lazare  Biionaniici^ 
de  la  dernière  édition  de  Venise  \ 
ées  Poésies  italiennes  ,  çjpi^^  ^^ 
unes  sont  médîtes  ,  et  les  autre.s 
insérées  dans  divers  recueils  ;  d^ 
Pànêgyritfues  ,  des  Exercices  lit- 
téraires sur  les  oraisons  de  Ci- 
céron  ,  à  Tusage  des  écoles  ;  dc^  ' 
Mélanges  littéraires ,  (Btc. ,  etc, 

*  1. 1VAVA»RA  (  Pierre  )  ,  ar- 
cbitecte  napolitain ,  montra  beau- 
coup d'intelligence  dans  son  art,  et 
lut  considéré  de  Léon  X  ,  qui  4ai 
confia,  avec  Antonio  Marcbèse,  la 
direction  àes  fortifications  de  Çi- 
vita-Vecchia. 

*  IL  NAVARRA  (Pîerre-Paol) , 
de  Laino  en  Calabre,  vivoit  dans 
le  lé'  siècle  ;  il  eçtra  dans  la 
compagnie  de  Jésus ,  ou  il  s'ac^ 
quit  de  la  consi4é]ration  par  s€m 
savoir  et  ses  talen^.  Il  a  publié 
une  apologie  de  lajbichrétieiiney 
et  titutuisit,  en  langue  japonnai^ 
Pouvrage  du  P.  Antonio  Spinelli^ 
intitulé  Thronus  -Del  Maria- 
Deiparà, 

L  NAVARRE  (4Herrede), 
Biscaien  ,  grand  capitaine-  du  itl^ 
siiècle ,  célèbre  sur- tout  liaoi. 
l'art  de  creuser  £t  (je  dirigei*  des 
Dijines ,  commença  par  être  mate* 
lot-  Dégoûté  de  ce  métier  «  il 
vint  chercher  ibrtune  en  Italie  , 
ok  la.  pauvreté  le  contraignit  à  se 
iairç  Ytifit  é^  pied  du  eajtttuaf 


^        '  t. 


NAVA 


NÀVA 


389' 

d'Aragon,  Ifs'enrôja  ensuite  dims  i  rOËuf.  Le  prince  d'Orange  ajaiH, 
les'troupies   de$  ^iorentjiis  ,  et ,     par  ordre  de  Pempereur  ,  fait  de-. 

^«  ;•*■  ; ••'1'*'»  •  "  *  .*.'« 


après  V  avoir  servi  quelque  temps,  i 
UN'pnt  le  service  de  nit;c,  et  se  ht 
cdnnoîtr'é  bar  s'otî  Courage  1  La  ré- 
putation d5e  sa  valieur  étant  par- 
venue k  (iouzalve  de  Çordoùe,  ce 
géhêrâV  l'employa  dans  là  guerre 
ae''NapliBs  avec  le  titre  "de  capi- 
talbe.  11  contribua  l>éaucoup  à  la 
prise  de  Naples ,  par  une   mine 
qu'il  lit  jottera  propos.  L'empe- 
reur le  récompensa  de  C6  service 
en  lui  donnant   l'investiture  au 
comté  d'Alveto  ,  situé    dans  ce 
royaume  ,   d'où  il  fut  appelé   le 
comte  Pedro 'de  Navarre»  Ajâiit 
commandé  une  expédition  navale 
contre  les  Matures  éii  Afrique ,  il 
eut  d'abord  des  succès.  Il  enleva 
Oran,  Ti-ipolî,  et  d'autres  places, 
mais  il  échoua  à  111e  de  Gerbes,pii 
Ïesj[i^n'de5  c'ialeûrs  el  la  cavalerie, 
maure  détruisirent  une  partie  de 
sod  année.  Ce  h^ros  ne  fut  guère^ 
plus  heureux  en  ItaliCii  11  fut  fait 
prikonniér  a  la  célèbre  bataille  de 
Kavenne  en  i5i!2,  et  Isrnguit  en 
France'  pendant  deux  ans.  Les 
courtisans  l'ajànt  perdu  dans  l'es- 
pnl  du    roi  d'Ëspagiie  ,    qui  ne 
voiiloîf  contribuer  en  i-ien  à  sa 
rançoîi  \  il   passa  au  service  de 
François  I".  il  leva  ppur  lui  vingt 
enseignes  <ie  gens  de  pied  ,  Gas-  ^ 
con§V  Biscaïens  et  montagnards 
dçs  Pjrénées  ,  et  en  eut  le  com- 
mandement. Use  signala  parplu- 
siew^s  'expéditions  heurtîu ses  jus- 
qu'en i522  ,   qu'ayant  été  envoy'é 
au  secpur^  de  Gêues  ,  il  fut  pris 
par  les'lmpériaux.  Ou  le  condui- 
sit k  Naples  ,  où  il  resta  prÎ3on- 
nier  '  pendant'  trois  ans.  da,ns   le 
châfeau  'de  TOEuf.  Il .  en    skorlit 
parle  traité  de  Maarij,  et  ^(Ser- 
vit ensuite  au  siège, (le*  iV,^ pies, 
soué  Lâutréc  ,  en  1 52 8., Mais  ,  re- 
priséncôre  a  la  malJieMjreuse  re- 
traite d'Avérs'a  ,  il  fut  conduit  nue 


capiter  dans  celte. citadelle  plu- 
sieurs personne^!  de  la  .faction  an-  . 
geviue,  il  ajiroit  subi  le  même 
sof  t ,  si  Je  gouveimçuc  ,  le  vojrant  ^ 
di^ngereuseinent  malade  ,  et  par 
une  espèce  de  •  compassion  pour 
un.graudhom;nQ  malheureux  ,  ne 
lui  eût  épargné  la  honte  du  der- 
nier supplice  en  Je  laissant  mou*' 
rir  de  sa  maLadle.  ,D'.autrep  pré- 
tendent, qu'il  fut  ^tr^nglé  dans  son 
lit .,  étant  déjà  dans  un  âge  avancé.^ 
Paul  Joye  et  Philippe  Inomasini 
oUjt  écrit  sa^vie*  Ce  dernier  d;^t  - 
qu'il  étoit  de  haute   tarile,   qu'il 
avoit  \e,  visage  bnun  ,  les  yeux  , 
la  barbe  et  les  cheveux  noirs,.  Un 
duc  de  Ses.sa ,  dans  le  1 7^  siècle , 
voulant   honorer  sa  ménioire  -et 
celle  du  maréchal^ de  Laut^ec  , 
leur  fit  élever  a  chnciin  un  toni*  . 
beau  dans  l'église  de  Sainte-Ma- 
ri e^l  a -Neuve  a  Naples',    où  ils 
avoient'  été  enterrés  sans  aucun; 
mohumeat  qdi  décorât    l^ur  ^é^* 
pulture. 

t  ÏI.  NAVARRE  <  Marfîn ,  sorr 
,  nommé  Azpilciteta  ,  parce  qn'il» 
étoit  ué  dans  le.  royaume  qvii  porte 
ce  noni ,  successivement  .profes* 
scitr.de.  jurisprudence  ti  Toulouse^ 
à  Sala  manqué  et  Jà  Coimhre  , 
étoit  consulté  de  toutes  >  parts 
comme  rpr^cl/ç  du  droit*  Ildevoit 
une  partie  de.scxi  aavoir  aux^lco* 
les  ae  Cahors  et  da  Toulouse*  \ 
dans  lesquelles  il  avoit  étudié. 
Son  ami  B^rthélemi  CarransA  , 
doininicain  ,  archev^eque  de  To- 
lède ,  a^  ant  été  mis  à  Piiiquisitidn 
k  Hqmo,,,  sur  des  accusations 
dhérésiiô  ,■  Navarre  partit  >  a  80 
ansi  pttur, .  le  d«fendre.  ;  Pie  V  le 
nomma,  ^sâ^sseur  dn  c^rdiiial 
François  Alciat ,  vice-péniteqcii?i«. 


V, 


^Grqgoir^  ^llne  passoit  jamais 
ii-tiiie  u  ^vcraa ,  ii  lu^  <;yuuyi«j  fine  dev^p^.>^  fK)i*te  ,  ,qit'il  ne  Jo  i'it 
seconde^  fois  dans  le  château  de  1  appeler,  et  il  éloit   quelquefois 


»»« 


5^0 .  -    NAVA 

uûe  heurt  entièVç  a  s^enix^ttnit 
avec  loi  dans  la  rue.  Il  ne  dédai- 
gnoit  pas  même  de  lui  rendre 
visite ,  acc<)mpagné  de  plusieurs 
cardinaux.  Ces  honneurs  ne  le 
rendirent-pas  plus  âer.  Son  nom 
devint  si  célèbre  ,  que,  de  son 
temps  même ,  le  plus  grand  élo- 
ge qu'on  pouvoit  donner  k  un 
savant  étoil  de  4ire  q«e  Ce- 
toit  un  Navarre  ce  nom  renfer- 
moit  l'idée-  de  l'érudition.  Ses 
épargnes  le  mirent  en  état  d'as- 
sister libéralement  les  pauvres. 
Ses  charités  étoient  si  aoondan- 
tes  ,  que  sa  mule  s'arrêtoit ,  dit« 
on ,  dès  qu'elle  apereevoit  un 
mendiant.  Il  mourut  à  Rome  en 
1086  ,  à  9a  ans.  Le  recueil  de  ses 
ouvrages  a  été  imprimé  en  6  vol. 
in-fol. ,  à  Lvon ,  en  1697 ,  et  à 
Venise  en  1-602.  s 

I.  NAVARRETTE  (Balthazar), 
^^ologien  et  dominicain  espa- 
gnol sur  la  fin  du  x6*  siècle  ^ 
laissa  un  ouvrage  ei>  3  vol.  in- 
fol.  ,  intitulé  Contro^erslœ  in 
divi  Thomœ  ejusque  Sckoicè  de-* 
^ensionem  ,  ib34- 

'  tU.NAVARRETTE  (Françoise 
Ferdinand  de) ,  autre  dominicain 
espagnol  ^  se  signala  dans  son' 
ordre  par  ses  talenspour  la  chaire 
et 'son  zèle  pour  la  propagation  de 
la  foi.  Navarette  Talla  porter  à  la 
Chine ,  et  fut  choisi  par  les  mis- 
sioRjiaires  decepaysponfseplain' 
dre  de%  jésuites ,  d<mt  les  con- 
versions tenoient  plus  <  selon  eux, 
de  la  finesse  attribuée  aux  eiifWns 
de  Loyola  que  de  la  force  victo-» 
rieuse  de  la  grâce*.  '  Le  pti{>e  le 
t-eçiit  avec  beaucoup  de  bonté ,  et 
le  roi  d'Espagne  ,  Charles  II  , 
Releva  à  l'arcnevêché  de-  Saint- 


jésuites 

favorisa,  en  Amérique  ,  et  fonda 
pour  eux  on  c(»]l^e  et  c«^  ehaii^ 


NAtJC 

âe  théologie.  On  a  de  lui  un  Trai* 
tékistonque ,  politique  et  moral âe 
la  monarchie  de  la  Chine,  Le  pre** 
miei\  volume  de  cet  ouvrage  peu 
commun,  intéressant  et  nécessaire 
pour  connôîlre  c6  pays  ,  parut 
m-foK ,  a  Madfid  ,  ran  1676 ,  en 
espagnol.  II  y  avoit  deux  autres 
voluiHes ,  dont  l'un  fut  supprimé 
par  l'inquisition ,  et  l'autre  n'a 
jamais  paru. 

♦  in.  NAVARHETtE  (^ntoine)^ 
chevalier  de  l'ordre  de  Saint-JaC" 
oues  ^  et  diacre  de  Sainte-«Croix 
ae  Nazies,  fit  imprimer  en  langue 
espagnole  la  Défense  de  la  juri'^ 
diction  militaire  ,  et  d'autres  ou^ 
vrages  rapportés  par  Nicolas  An- 
tonio dans  sa  Bibliothèque  espan 
gnole. 

*  NAVARRO  (Michel),  3Va- 
varrais  de  naissance  ,  apotnicajré 
du  i6*  siècle,  mérita  par  ses  ta- 
lens  la  confiance  de  Philippe  II , 
roi  d'Espagne,  Nicolas  Antonia 
lui  attribue  tin  ouvrage  intitulé 
In  Johannis  Mesue  Roro^s  cont' 
mentaHa»  —^11  ne  faut  pas  le  con^ 
fondre  avec  Jean  -  Baptiste  Na- 
VAMo,  né  en  Catalogne,  et  doc- 
teur de  médecine  à  Valence,  oîi  il 
fit  imprimer  et)  1628,  in-8",  de» 
commentaires  in  libres  Gàleni  de 
differentiis  Jebrium  y  depulsihus 
cMtjrronés  et  spurium  de  urinxs, 

NAVAS.  Voyez  Aboukava*^ 

LNAUCLERUS^roj.GA* 

BATO. 

II.  NAUCLKaUS  (Jean  ) ,  pré- 
vôt de  l'église  de  Tubinge  ,  ef 
professeur  en  droit  dans  l'univer- 
sité de  cette  ville  ,  issu  d*tme 
noble  famille  de  Sonabe  ,  s# 
nommoit  Vergéau.  II  changea  ce 
nom ,  qui ,.  en  allemand  ,  signifie 
Nantonnier,  en  celui  de  Nauclerc, 
qui  a  la  même  signification-  es 
grec.  1)  vivoit  encorie  Cn  i^Q\' 


NAtîD 

Ofl  «  de  Inî  une  Chronique  X^i- 
tîjie,  depuis  Adam  jusqu'en  i5oo, 
eontinuee  par  BaseHus  îusqu'en 


par 


jusquen 


i5i4  I  et 'par  Sarius  jusqu'en 
i564-  ^^^  ^t  P^us  exacte  que 
toutes  les  compilations  histori- 
ques qui  avoient  paru  jusquV 
lors  ;  mais  ce  n'est  aussi  qu*une 
compilation.  On  Tèstime  sur-tout 
pour  ies  faits  qui  se  sont  passés 
ditnsle  1.5*  siècle.  Elle  fui  im- 
primée a  Cologne ,  in-folio  ,  en 
i564"^570.  4 

,]VAUCRATE,  poëte  grec, 
un  de  ceux  qu'Artémise  employa 
pour  l'éloge  de  Mausole ,  l'an  55 1 
avant  J.  C. 

/NAUCYPES,  dArgo»,  flo- 
rissoit,  suivant  Pline,  dans  la  p5* 
oljrmpiade.  On  distinguoit  de  îu« 
un  Mercure ,  un  Discobole  ,  un 
Homme  sacrifiant  un  bélier  ;  une 
Statue  tTIlébéy  en  or  et  en  ivoire, 

S  lacée  à  Corintfae ,  auprès  de  la 
unôn  de  Polyclète.  Deux  statues 
de  Chimon  vainqueur  à  la  lutte , 
et  celle  de  la  Jeûneuse  Erinne  de 
Lesbos  ,  dont  il  ne  nous  reste 
qu'une  ode  sur  le  courage. 

I.  NAUDÉ  (  Gabriel  ) ,  né  k 
Paris  en  i6oo  ,  fit  des  progrès 
rapides  dans  les  sciences,  dans  la 
critique  ,  la  connoissance  des 
auteurs,  et  l'intelligence  des  lan- 
gues. Son  inclination  pour  la  mé- 
decine TobL'gea  de  se  rendre  à  Pa- 
doue  9  od  il  se  consacra  à  l'étude 
de  cet  art.  Quelque  temps  après  , 
le  cardinal  Bqgni  le  prit  pour  son 
Bibliodiécaire  ;  et  Pemmena  avec 
lui  à  Rome*  Lhuis  Xlll  lui  donna 
ensuite  la  qualité  de  son  méde- 
cin ,  avec  des  appointemens. 
Après  la  mort  deBagni^  le  cardi- 
nal Barberin  fut  charmé  de  l'avair 
auprès  de  loi..  Nandé  étoitii  Rome, 
orsqu«  le  général  des  bénédic» 
ins.  de  ^aint  -  Maur  voulut  faire 
mprimer  ^  P^tyVImitéUion  de 


JésKS'Christ^  sous  le  nom  de  Jea» 
Gersen  ,  religieux  de  Tordre  de 
Saint-Benoft.  Dom  Unisse  f  c-é^ 
toit  le  nom  de  ce  général  )  le 
donnoit  pour  le  véritable  auteuf 
de  cet  ouvrage.  Il  sj  fondoit  sur 
l'autorité  de  quatre  anciens  ma- 
nuscrits qui  étoient  k  Rome.,  Le 
cardinal  de  Richelieu  écrivit  à 
Rome  k  Naudé  pour  les  ezami* 
ner  j  il  parut  k  TexamiiKHear  que^ 
le  nom  de  Gersen ,  placé  k  la  tétr  . 
de  quelques  -  tins  de  ces  manus- 
crits ,  etoit  d'une  écritirre  plu» 
récente  que  les  manuscrits  mé^ 
tues.  Il  envoya  ses  observations 
aux  savans  du  Puj ,  qui  les  com- 
muniquèrent ai:^  père  FVonteau , 
chanoine  régulier  de  Sarnte-G^ 
neviève.  Ce  chanoine  faisoit  hon^ 
neur  de  Plmitation  a  9tÊb  con- 
frère Thomas  •  k  -  Kempi^.  1  If  fit 
prompteinent  imprimer  ce  livre 
sous  ce  titre  :  Les  quatre  livres 
de  V Imitation  de  Jéstà- Christ  p 
par  Thomas-k-Kempis ,  ài^èc  bà 
cqmnctioh  de  la  fraude  qui  Afai 
attribuer  cet  ouvrage  A.  Jean 
Gersen ,  bénédictin.  L'éditeur  gé- 
no'féfain  ,  ^  pour  justifier  cette 
nouveauté,  ne  manqua  pas  à» 
rapporter  la  Relation  de  Nau^ 
dé  ,  envoyée  k  MM/  du  Puy  , 
de  quatre  manuscrits  qui  sonteit 
Itahc^ouçhant  le  livre  de  l'Imi- 
tation de  Jésusf-Chriàt ,  àous  hr 
nom  dç  Jeaîi  Gersen  ,  abbé  de 
Verceil.  Cet  air  de  triomphe  du 
P.  Frouteau  irrita  les  bénédictins, 
mais  beaucoup  moins  encore  que 
la  relation  même.  Toute  la  con- 
grégation de  Saint  -  Maur  anna 
contre  l'auteur  de  cette  pièce.  Le 
P."  Jean-Kobert  dé  Qtiatre-Maire, 
leur  principal  défenseur,  accusa 
Naudé  d'avoir  falsifié  les  manms- 
crits,  et  de  les  aroir  vendus  aux 
chanoines  réguliers  pournoprieu^ 
ré  simple  de  leur  ordre.  Le  P.. 
François  Valgrave  ,  autre  béné^; 
dictin ,  vint  k  l'appui  de  son  coià*^ 


• 


Sga  NAUD 

frère  i  et  reprbcKa  pâPeiHemcnt  a 
Nau4é  de  la,  yi>»u\aise  toi  dan« 
re^cmien  des  uianuscriis  çt  dans 
sa  relation.  |||te simpk  q^i^erelieUt- 
té^'airç  de.vïnT jilors.»îi  nrccèspri- 
miwèl.  Naiidé  litprésenter  une  re- 
qui^tç  au  châtelet,  pour  faire  saisir 
et  supprimer  les  exemplaires  des 
livres  de  Otiatrcr Blaire  ctdç.  Yal- 
grgve.  Les  béttëdictitîs  éludèrent 
cette  juridictiou  ,  et  firent  ren- 
voyer, Ha  .  çiaxuie  aux  rcqiiôtes  du 
pajaia^  Aussitôt  parureiit  de  part 
et  d'autre  des  Fuctums  ,  qui  reu-. 
dirent,  les. deu^  Partis  ridicules. 
Tous  lés  gens  delcttres  s'intéres- 
sèi^nt  pour  Na^dé.  Les  cha- 
Boii^s  réguliers -intervinrent  ^u 

λrQç.ès  ;  il  traîna  quelque  temps  en 
onj;u€ur.  Enfin  ^  après  avoir  été 
pouf.  les  avocats  matière  k  vIaï- 
santerie  f.^iî'iire  fut  terminée  le 
lîi  février  ï,65a.  0,n  ordonna  que 
les .  pMfoi^ .  injiuiexuses ,  rèspec- 
tivepient ,  empio^ées  , .  seroicnt 
supprimées  ^  qUifLy  auroit  main- 
levée dei.^xeniplaires  du  livre  de- 
^algr^ve  qui  «voient  été  saisis  ; 
qu'ûp.ne  lai ss croit  |#] us  impriaier 
le  nyi:e.  de  Vin?iiatiQn  de  Jésus-» 
Chfist  ,.  SQiis  le  noin  de  JeaA. 
Ger«en  »  ab^ié  j^e  Verccil  ;  niais 
sous  celui  dev7Uoinas  ^.'à->  Kein- 
pis«<«.{iHHudé ,  Appelé  en  France , 
l'ut^JlpibliQthécaire  du  cardinal 
Mazaxin .;,  qui  4u i  'il oima . deux  pe^  ^ 
titsjjepéfices.*lja  bibliothèque  de 
cetié.émifteDce  s'accrut  sous  ses 
jna^  4*^,pU|s 4c  4<*,ooo  voluiues. 
Lar^ji^  |(Jliràs,ûne  de  Suède,  ins- 
truîtp ,  ,de. ,  50 ju  inéri  ; e  >  l'appela  à 
sa  (vp.tur^^aufljé  s'y  rendit,-  i^iaris 
les  .témoi^u^^s  d'estime^  et  d'à- 
miué  do9X  <;ei^.piri9cesse  le  corn- 
liUjQje .purent, liii  ^ii^e  aimer  un, 
pay^  contrai i;e.ii^.sa'<santé  ;  il  mou* 


frêmement  vif ,  et  sa  vivacité  le 
jetoit  quelquefois  danàs  id<^  siu**' 
gularités  dangereuses.  11  parloit 
avec  liberté  sur  lés  matières-  de 
la  religion.  Ses  principaux  otu-  " 
vrages  sontf  1.  Apohgle  pour  les 
grande  personnages  fitussement 
soupoannésde  w2rtgfV?,Paris,i6i>5, 
in^iXj  réimprimée  en  >  Hollande 
en- 1 7 13.  Cet  ouvrage  montre  bom- 
^)ien  l'auteur  étoit  ennemî  des 
préjugés.'  II.  A\,*i&  pour  dressen 
une  bibliothèque ,  1644?  iu-^*- 
III.  Addition  c^  la  vie  de  Louis  XI ^ 
in-8«;  curieuse.  IV.  Bibliographia 
politica,  traduil^e  en  français  par* 
Challine.  V.  Sjntagma  de  stu- 
dio liberali  ,  163^2  ,  in  -  4**'  YI- 
Syntagma    de    studio    militari, 

Rome»  lÔJ^,  in-4'*'  VU.  D& 
antiquitate  scholce  medicœ  Pari^ 
sien^  y  ïGaB  ,  Paris  ,  in-8?.  VIII. 
Epi  s  1.0  lœ,  carmina  ,  in-ia,  1667  ," 
IX.  L-ea  Considérations politinues 
sur  les  coups  d!état  ,  imprime.^s  à 
Paris  sous  lé  nom  de  Rome,  en 
1659,  in-4*«  •I-'UUïS  du  iVlay  en 
donna  une  édition  eu  1607,  sous 
le  titre  de  Science  des  Ptin- 
ces  ,  et  V  ajouta  ses  réOexions. 
iVaudé  ,  dans  cet  ouvrage  •,  loue 
la  Saint- Barlhélemi,  «Elle  fut, 
dit-il,  une  actîôii  très -juste. 
C'est  une  grande  lâcheté  à  tant 
d'écrivains  français  d'aVoir  aban- 
donné la  eause  de  Charles  IX  , 
et  de  n'avoir  po-int  môntiré  le 
juste  su  jet.  qu'il  avoiteu  de-  se 
défaire  de  l'amiral  et  de  ses  com- 
plices ;  il  convenoit  d'imiter  les 
chirurgiens  expipcisy  qui  ,  pen- 
dant que-la  veine  est  buver'N* , 
tirent  au  sang  jusqu'aux  déiail- 
Lmces  .  pour  nettoyer*  les  corps 
•eacochy«ne&  de  leurs  mauvaises 
humeurs.   »  On  «j^eut-  juger'  par  ' 


rut  A,  ça  rfîveuant ,  à  Abbeville,  le  *  celte  citation  ,  contbién  le*  autres 

39  jju^jikt  1.655'  :?U«dé  joigooit  à    -  ---' ^"'  "— * —  ^^*^*  * ' 

des;j(n<j^urf  .pUF^Q^  et, Il  une  vie!ré- 
gIée<îi)içauçiUf»pVd'^^prit ,  de  -sa- 
\aûc;.et  ae.j[jig<jnj^egt.  U  'étoit  «x«^ 


Ut't. 


princîpesf  àd  l'auteur  sont  tvraîi- 
niques  et-  peu4tumRins.  Xi  ijtrol- 
ques  cuàiettK  recherchent  soti  In,u 
îruction  à-  la  'Ff*aàce  *sut^ta'  vé-^ 


\ 

t 


t 

rite  de  TTIistoire  des  Fi^ireS'de  lu 

à  laquelle  il  faul  ajQute^  le 
volume  saîvant  :  'Averlissement 
au  sujet  des  Frères  de  la  fiosé- 
Croît  ,  savoir,  s'il  y  en  a  ,  quels 
jstoiit,  Paris/i  i6d^,  in-S''.  XJ. 
Jugement  de  tout  ce  qui  a  été 
imprimé  contré  le  cardinal  Ma- 
laHn  ,  ih-4*  >  i65o  ,  connu  aussi 
soùs  le  titré  de  Mascùrat  de 
Naudé.  (  fV/é» l'art.  IVfizrAULD..) 
Comme  ce  livrtf  fat  supprinjié  dftns 
sa  nàissanèe ,  il  est  encore  plus 
rare  que  le  précédent.  L'abbc 
Mercier  de  Sâirlt-Lëger  a  l'ait  à 
cet  ouvrage  une  table  qui  n'a  été 
tirée  qù^  douze  exenipî aires. 
Ceux  où  elle  se  trouve  sont  très- 
recherCÏiés.  Xlf.  Avis  à  Nossèi- 
gnèurrs  du  parlement  sur  ta  venté 
de  là  bibliothèque  du  Cardinal 
Mazarin  )  i6^a  ,  W-^**.  Xllf ,  Re- 
mise 'd&  la  bib Uo  thhquë  entré  les 
mains  dé  Et.  Tubœuf^  '""4°  » 
1 63 1.  XIV.  Le  Marfbre^  ou  Dis- 
cours eontre  les  libellés^ y  Paris, 
1620 ,  în-S*.  Le  Pi  Jacôt ,  carin€, 


d^  tb^olggie ,  qv\\  sqi^t  pli|tôi  d'ua 
homme  emporté,  par  sou  .zèle  que 
d'un  théologien  éclairé.  On  tlii- 
tingue  parmi.ces  derniers,.  ï.  His- 
toire <lu  Kpuakérj^mfS  ai^ec  celle  . 
de  ses  dogmes  ,  Cologne,  169*4^. 
in- 12.   II.    Jïclfutatiqn  du,  Çom"  , 
mentaire  philosophique  de  Bayle^ 
Berlin  ,  '778,  2  vol.  m-8"».  jCesaV 
vaut  mourut  à    Berlin  en  .172g. 
So^  fiis  aiaé,   hiibil^   malhi^ina- 
ticjen,  et  membre  des  sociétés  de 
Berlin  et  de  Londœ^,  rempUtsa  , 
place  avec  distinclioci,  et  moui^ut 
^en    1745  ,    à  61  :an5.    On -a   de,., 
lui  diyer&,A/6fOTow,jda>isle8  i/i^- 
cellçutea  BçroUnen^ia, 

NAVEAU  (  Jean  -  Baptiste  )  , 
fermier  des  devoirs  de  Éretagnc 
(  ancien  impôt -sur  les  vins  )  ,  ne 
h  Puf seaux  en  17 16  ,  et  mort  en 
1762,  a  publié  eh  1707  ,  en  ^2 
■vol. 'in- 12,  le  Financier  citoyen. 
Cet  ouvrage  rétii'ertne  quelquej 
observations  utiiesf. 


a  donné  un  recueil  des  éloges  qiie 
les  sàv^Tis  '  Ont  '  fait  Ûë  Naudé  ', 


avec  le  catalogue  de  ses  ouvragés, 
Pari»  ,  i65$,  in-i*.  Bayle  et  Lan-- 
celot  ont  recueilli  difFérens  traits 
de  la  vie  et  des  pensées  dv.  Naudé, 
50 os  le  titré  de  Naiulœana  ,  Pa- 
ris, 1701  ,  et  Amsterdam,  i7o3, 
in-12  ,  avec  des  additions. 

t  II.  NAUDÉ  (Philippe  )  ,  né 
k  Metz  en  i654  »  de  parens  pau- 
vres ,  se  retira,  à  Berlrq  ,  après 
la  révocation  de  Tédit  de  Nantes. 
Il  fatreçtt  de  la  société  des  scien* 
ces  en  1701,  et  attachée,  en  17049 
à  l'académie  des  princes ,  comme 
prof(^sseur  de  mathématiques. On 
a  4*î  lui  nno  Géométrie  y  in-4*> 
en  allemand  ,  et  quelauès^  autres 

Î)etites  pièces  ,  dans  tes  Miscel- 
aneade  la  société  de  Berlin*  Il 
laissa  au^i^beaucoup  d!ouyra^e$ 


t  JVAV EO . .(  Mathias  )  ,  -  né .  k 
He^baj^^e ,,  dap^  la  .principauté  de 
Liège,  docteur  en  théologie,  curé 
de  Sain^-Pierro  fie   Douaj ,  cha- 
noine de  Véclise  de  Tournajr  »  et 
censeur  des  livres  ,  mourut  vera 
i'an  i65o.  Ses  principaux  ouvra- . 
ges  sont ,  I.  Les  discours  sur  les  . 
têtes  de  quelques  saints  »  ^ops  le 
titre  de  Prfeliftafiif.tlieologica  in 
^Jesta  saiwtorum  ,   in-4**.  IL  *rf/ir. 
notatianes  in  summd  theologiœ, 
et   sacrœ    Scriptutxe   prçbcipUas 
dijflcultates ,  in-4**«  IH»  OratiO's 
nés  de  signi  cruçis  et  atxUioms 
ejfjîcacia  ,  et  cfiçi  Thor^œ  Aqui- . 
natis  laurlibuSf  i63o  ,.in-4"«  il  » 
encore  ^publié  Clironiçon  app(^ 
ritionu,m  e^gestorum  sancti  Min 
châe.lis  arçht^ngeli» . 

NAUGEmtlS.    ro/e*   Nava;. 

GEHO  ,  n»  I. 

t  NaViÈR  (Pierre:Tou»sfiinA)  ^'. 


\ 


.1 


5^4 


N^AVI 


eièièhrff  par  U  découverte  de 
Téther  nitretxx ,  et  des  eombinài- 
soDf  du  mèreure  avec  le  1er, 
regardées  avaut  lui  comme  im- 
possibles ,  naquit  k  Saint-Dizier, 
et  mourut  en  lyjg.Navier  ,  unis- 
sant a  use  humanité  a  la  fois 
éclairée  et  active  lé  désintéres- 
sement le  plus  noble,  fut  utilib  à  sa 
province  paiî*  îe  zèle  avec  le- 
quel il  soulagea  les  malades  d«ns 
les  eampagnes ,  sur-tout  dans  les 
maladies  épidémiques.  Oti  a  de 
lui  »  ï.  Une  Dissertation  sur  plu- 
si<*nrs  maladies  populaires  .II .  ÛeS 
Observations  sur  l'amollissement 
des  os,  III.  De's  Observations  sur 
lajusquiame,  IV-  Des  Réflexions 
sur  le  danger  des  exhumations 
pi^cipitées ,  et  les  abus  des  in- 
humations  dans  les  églises  ^  etc* 
V.  Contrepoisons  de  tarsenic  , 
177a,  av.in^ift.  VI.  Question  sur 
le  vin  de  Champagne  mousseux^ 
contre  les  fièvres  putrides  ^  ^77^» 
in-S*».  VII.  Précis  des  moyens 
de  secourir  les  .  personnes  em* 
poisonnées  par  les  poisons  cor- 
rosifs ,  1778,  in-8».  VIIL  Dé 
THermis  Èorboniensibus ,  1 774  > 
iTï-4*-  On  lui  attribue  Observa- 
tions sur  lé  cacao  et  sur  le 
chocolat ,  où  Ton  examine  les 
avantages  et  iilconvéniens  qui 
peuvent  résulter  de  Tusage  de 
ccjS  substances  nourricières  ,  Pa- 
ris, Ï7725  in-i2. 

-  f  NAVIÈRE  (Charles  de), 
gentilhomme  du  duc  de  Bouillon, 
et  poète  français  ^  né  a  Sedan 
en  i544*  C'est  sans  fondement 
que  la  Croix-du-^Maine  dit  qu'il 
périt  en  157a  pendant  les  mas- 
sacres de  la  Saint  -  Bartfaélemi. 
Colletet  àsssure  qu'il  a  vécu  ^o 
ans  après  cette  époque;  la  date 
et  le  sujet  de  plusieurs  de  ses  ou- 
vrages en  sont  la  preuve*  11  est 
aut^émr  de  quelques  ^tèce^  depoé-' 
sies'^tfr  nvfoi  paij  été 'ptibhées  ^ 


NAUL 

telle  que  P/iiland/^,  tragédie.  Se»^ 
ouvrages  imprimés  sout,,l.  Can» 
tiques  de  In  paix  y  dont  il  a  c6m<* 
posé  la  musiq^ue,'   1770*  11»^/^ 
Renommée  de  Ch*  de  Navjrére  , 
G.  Sédanois  ,  sur  les  réceptions 
à  Sedan ,   mariage  à  Meziere , 
couronnement  à  Saint-Dejyrs  et 
entrées  à  Paris  du  roi  et  de  la 
reine , ,  poëme  historial  divisé  en 
5  chants^  dédié  à  l^urs  majestés , 
in-8-, -Paris,  1571.  On  y  voit  le 
portrait  de  Fauteur  et  une  inscrip-» 
tion  qui  annonce  qu'il  avoit  27 
ans  lorsqu^il  publia  cet  ouvrage, 
m.  Cantiques  Saints  ,   Anvers, 
1679.  IV,  là  Heureuse  entrée  au 
ciel  du  Jeu  roi  Hénri-le-Or^and ; 
noble  harfingWs  de  ses  bonnas 
louanges  ,    et  sacrée  prière  des . 
Français  .pour  le  sacre  du  roi 
nouveau ,  par  Ch.  de  Navi^re ,  G. 
S.  P.  R.,  in-i2  ,   Paris  ,1610. 
Sous  le  règne  de  HenrjylV  il  exis- 
toit  un  conseiller  au  parlement 
•de  Paris ,  appelé   Nàvierb  ^  fils , 
dit    l'Etoile  ,    d'un  homme   de 
bien ,  et  docte  avocat  au  grand 
conseil  :  il  mourut  en  novembre 
160S. 

tNAVIUS-ACtIUS,  fa- 
mcux  augure  chez  les  Romain». 
Tarquin  l'Ancien',  voulant  s'as- 
surer de  son  habileté  dans  l'art 
de  prédire,  le  fit  venir ,  et  lui 
demanda  si  ce  qu'il  avoit  p^isé 
pouvoit  se  faire.  Navius  ,  après 
avoir  pris  les  auspices  ,  répondit 
que  la  cHose  étoit  possible.  «Je 
veux ,  reprit  le  roi ,  couper  eft 
deux  cette  pierre  avec  un  ra- 
soir. »  L'augure  l'assura  que  cela 
étfi^L  facile  -,  et,  prenant  en  même 
temps  un  rasoir ,  il  la  coupa  par 
le  milieu  ,  comme  Tarquin  le 
désiroit.  Cette  anecdote  de  l'his- 
toire romaine  est  une  des  mille 
fables  que  la  <fa:édule  antiquité 
nous  a  transmises. 

TIAULO   (N.),   de  Lyon, 


N  AU  P 

âritlnnétiéien ,  que  ses  Calculs , 
rendus  faciles  pour  les  nego^ 
Clans  ,  doWeat  tirer  de  .rooDli. 
Il  est  mort  au  milieu  du  i8* 
«ècle. 


^  ;*NAtJtT  (  Nicolas-Denyâ) ,  ne 
à  Autun  Ters  1648  ,  fut  nonimé 
jnge  d'abord  à  Toulon  ,  ensuite 
a  jjocy  eu  Nivernois ,  oii  il  est 
mort  en  1707.  Ou  a  de  lui ,  L 
Histoire  de  Fancienne  Bibracle  , 
appelée  jiutun  ,  Aniuu  ,  1688  , 
in*  1  a.  II.  La  moti  dt Amhiorixèiie  ^ 
vengée  par  celle  de  Jules  César^ 
assassiné  par  J^rutus,  Lyou,i(>88, 
iu-ii. 

♦NAUMANN  (  Jean-ATn^d<?e) , 
l'un  des  premiers  eompositeurs 
de  l'Allemagne ,  né  dans  un  pe- 
tit village  près  de  Dresde ,  d'une 
fumille  pauvre,  fut  amené  erf 
Italie  ;par  un  virtuose  suédois 
C[iii  avoit  deviné  son  t^ent.  H 
eut  à  lutter  pendaiit  long-temps 
contre  f  Infortune  5  sans  que  son 
ardeurpour  se  perfectionner  dans 
son  art  fût  ralentie.  Au  bout  de 
sept  années,  pendant  lesquelles  il 
se  forma  à  Padoue  sous  le  grand 
Tartini  à  l'école  de  Naples  ,  et 
sous  Martini  à  Bologne ,  il  fut 
appelé  dans  sa  patrie.  L'électeur 
de  Saxe  lui  donna  une  place 
de  maître  de  chapelle.  II  fit  en- 
suite deux  nouveaux  voyages 
en  Italie  y  dans  lesquels  il  corn- 
posa  plusieurs  opéras  qui  eurent 
le  succès  le  plu«  distingué  sur 
tou^'les  théâtres  de  ce  pajs.  Par* 
mi  ceux  qu'il  fit  pour  l'Alle- 
magne, on  remarqua  Achille  à 
Scyros  ,  la  Clémence  de  Titus , 
Amphion  ,,Cora  ,  etc.  Ce  com- 
positeur mouriit  en  t8oz  dans  le 
rtit  village  où  il  avoit  reçu 
jour. 

I.  NAUPLinS  (  Mjihol.  )  ,  roi 
de  nie  d^Eubée  ou  ^égrepont  ^ 

cl  père  dt  P^liuaède-  60a  fii» 


KAUS  595  ; 

étant  allé  au  siéee  de  Tftvie , 
T  fat  lapidé  par  l'injustice  dtT^ 
Ivsse.  liaaplins  en  fut  indigné* 
Après  la  prise  de  Troie,  voyant 
la  flotte  des  vainqueurs  battue 
par  une  violente  tempête,  it  Ht. 
allumer  des  feux  p'enusmt  la  mût 
sur  les  côtes  de  la  mer ,  vis-à-vis 
des  endroits  où  étoient  les  plus 
dangereux  écueib  ,  contre  les* 
quels  la  plupart  de  leurs  vais~ 
seaux  vinrent  échouer.  Nauplitis  , 
'  aj'ant  appris  qu'Ulysse  et  DiO- 
mède  en  étoient  échappés ,  con- 
çut tant  de  dépit  qu^it  se  préci- 
pita dans  la  mer^r 

n,  NAtJPLIUS.  Firy.  I.  Ger- 
mai jf^  n«  L 

t  N AUSEA  (  Frédéric  ) ,  sur- 
nommé Blanciciunpianyr ,  fut  d'à- 
bord  doetear  et  lois  et  ecclésiaste 
de  May  once.  En  i54i  -l'emperemr 
Charles  -  Quint  l'élevifi  au  siège 
épiscopale  de  Vienne  en  A  n  triche. 
Il  moiirut  k  Trente ,  pendant  la 
session  du  concile  de  ce  nom ,  en 
iS53.  Ses  talenspour  la  chaire  et 
pour  la  controverse  Brent  sa  for-' 
tune.  Il  a  laissé  beaucoup  d'ouvra- 
ges. I.  Plusieurs  Traités  contre 
les  hérésies  du  temps.  II.  Quel*  * 

Î[ues  li%>res  de  morale  ,  parmi 
esquels  on  distingue  son  traité 
de  la  résurrection  ;  ouvrage  sin- 
gulier, curieux  et  peu  commun^ 
qui  a  pour  titre  :  Ue  J*  C,  et- ont" 
nium  mortuorum  resurrectione  f 
Vienae,  i55i,in-4*.  lïl.  Frede^ 
nci  NausetB  Blaneicampiantfr, 
eximii  legum  doctoris  inefytm 
ecclesiœ  Moguntiiueà  sacris  con^ 
cionibus  eminentissi  ,  libri  mira* 
hilium  septem ,  Cologne-,  i533« 
Les  cinq  premiers  livres  de  cet 
•uvrage  sont  dédiés  au  cardinal 
Laurent  Gampège.  Le  6^  ,  qui 
traite  des  comètes,  est  dédié  b 
l'emperear  Ferdinand  ;  et  le  7*, 
où  rauteur  cherche  à  appliquer- 
U  €«ast  de  treiabknvnis  diT  tttM^ 


500:  KAYL, 

l'e^t  k  .  Jean,  Fabre  ,  évêque^de- 
Vîwine.  Cet  ouvrage  ,  rare  et  cu- 
rieux ,  oroë  de  gravures  sur  bois, 
iudiqae.  Tétat  de  lumière  ,  et 
rèxuêz^c  '.crédulité  de-  Frédéfic 
K^usea  et  do  sou  siècle  ;  il  ra- 
conte ,  airec  pçrsua:>ion ,  que ,  de 
)a  mamelle  droite  d'une  jeune 
fille  de  $ept  ans  ,  jaiUissoit ,  jour 
et  nuit^  ua  jet  at^aii  fraîche  et 
limpide  camme  celle  d'une  fon- 
taine; au!il  a  plu  dusan^;,  de  la 
chair,  de  la  lame;  et  que,  dans 
la  Fouille ,  il  tomba  un-  )our  -un 
grand  nopdbre  de.  petits  paîns 
noirs  dont  les  cochonSf  s'engcaisr 
soient.  IV.  Abj^gé.  de  la  Vie  du 
Pttpe  Pi>^//;Jet  de  celle  de  t Em- 
pereur Frédéric  III.  V.  Des  Poé- 
sies SLSsez  £Mble&.  )On/'a  imprimé- 
k  Baie»  en  i55o<$  in -folio  ,.  .m» 
recueil  de  leUres  adressées  à  Fré- 
déric Nau^^a  sur  diverses  nm- 
tièçes.  Ce  recueil  iteqferme-  aussi 
un  calalogue  de  ses'OUvnig&s. 

NAUSICA^ ,  fille  d'Àlçinoùs  , 
roi  "des  Phéaciens  dans  J'île  de 
Corcj^^re ,  accueillit  avec  beau- 
coup de  boulet  ^tTlysse  ,  qu'un 
V  naufrage  avoit  jeté  sur  la  côte  de 
cette  île.  Cette  princesse  tient  un 
rang  distingué  dans  l'Odyssée 
d'Fiomère. 

NàXEBA  (Emmanuel  de)  , 
jésiiifte  «de Tolède,  mort  vers  i68o, 
âgé  de  75  ans ,  se  distingua  dans 
sa  société  pai*  ses  connoissances 
théoiogiques.Il  a  laissé  des  Com- 
mentaires sur  Josué ,  les  Juges  et 
les  Kois;  des  Sermons  pour  le  Ca- 
rême, în-4''>  etc. 

♦ . NAYLiER  (  Ja<sques  ) ,  né.  à 
Ardsley  ,  dans  le  comté  d*Yorok^ 
'  en  ]i6i%  d'un  agriculteur  aisé,  fut 
un  persopnogo  remarqwtbLe  dans- 
la  s^ciétrde» 'Quakers ,  àlac[tielle 
il  s'attacha  f«  lôjivàl'îfistiffstton 
dé  George  FoxiNavler,'iqax'.ftv<nt 
une  ,|;r«6idâ  iàmlM  àt  pairkr^  ja 


"  N^AZÂ. 

cfatinspiiiéet  fut  regardé  commé^  ^ 
tel  par  ses  adhérens ,  do'Ut  i'en-^- 
thousiasme  excessif  lui  suscita  des* 
traça ssçi*ies  et  des  pepsécudons. 
Il  fut  emprisonné  à  Ejfeleri  et 
relâphé  ensuite.  Les  honneurs  exf-* 
travàgans  qu'on  lui  rendit  k  Bris- 
tol ayant  exicité  l'altèntièn  dugoii- 
vemementi  on  le  conduisit  à  Lon- 
dres', oii  il  fiit*tradrfit  devant  une 
commiission- du  parlement,  dont 
la  sévérité  parut  plutôt  dictée  par 
rintentiou'  de  dîsci*éditer  la  Sedte, 
que  justifiée  par  la  conduite  de 
Neyler  ;  il  fut  condamné  au  pilo- 
ri ,r  au  fouet,  à  être  tnat^ue  au 
front ,  et  k  avoir  la  langue  percée 
jd'un.  fer  ardent:  il  nM>ttrut  vera 
i66o.  Ses  6cW^^ ,  recueillis  en  un 
volume  in-8*>,  ontété  imprimés 
en  1716. 

*  I.  NAZARl  (  Jean-Pâul) ,  de 
Tordre  de  St.  Dominique  î  né  a  ' 
Crémone  en  r 556,' étudia  k  Po- 
logne v  ^t  se  di^ihgua  dans  les 
plus  célèbres  facultés  de  son  tmi- 
versitéi  11  devint  successivement 
inquisiteur  de  MaUtoue,  d'An- 
cône ,  et'fui  trois  fois  élu  définîteu r 
général  de  Vondt-e.  Clément  VlU 
fenvoja  dans  les  Cévewnes  et  les 

Î)ays  voisins,  pour  disp^uter  contre 
es  protestans ,  et  défendre  contre 
eux  le  samt*Sacrificé  de  la  messe. 
La  dispute  fut  ensuite  écrite  par' 
deux  notaires  ,run  catholique,  et 
l'autre  proteslant.  On  a  de  cedo- 
miilicaiu  OfiusCUta  tiaria  ,  thèo^ 
logica  comnientana  ^  Summam 
divt  ThômùSf ,  çtc* 

.  "^n.NAZAia  (Jean-Baptiste), 
savant  du  i6«  siècle.,  né  k  Bres- 
da  ,  a  donné  sur  les  antiquités 
de  sa  patrie  un  ouvrage  intitula 
Brcscia  antica  ,  qu'il  publia  eu 
i562.'^h  a  encore  de  lui  Délia 
Unmutazione  metatlica  Sognillly 
con  unà'canioria,  'di  Ri^no  Da'»*^ 
nielltintorno  il  lapis  de'jihsoji  , 
fii'eseia  >'  1599  ).ij»-4**'  ' 


KÉAL 

>1!I. 'NAZA.RÏ  (Jean-Paul)., 
c^tilhomn^.e  de  Crémone  ,  et  de 
'fa  même  f'amiile  que  'le  précè- 
dent,  est  auteiu*  d'un  discours 
prononcé  dans  Pacadéuiie  de  cette 
ville  en  i564.  ' 

*  W-  NA/LÀm  (1;abbé  Fran- 
,çois  }  ,.de  Bersdin  ,  littérateur  du 
tjT*  siècle,  fat  Te  piîeniier  qui  corn»- 
jntenca  à  publiera  Rome,  en  1668, 
ittn  Sournal  litténâre  ,  qu'il  con- 
Xiutta   j.]i5qu'en  1679.  Les  autres 
-^raxsàes  villes   d'Italie  «suivirent 
^t  exemple ,  et  chacune  d'elles 
eat  son  Jouraal  particulier.  îNa- 
%»n  mourut  à  Rome  en  1714*  ^^  ^ 
encore  4raduit  du  irançais  en  ita-» 
lioQ  (^Exposition  de  la  doctrine 
^  lEgUse  chrétienne  sur  (es  ma- 
tières de  controsferse ,  par   Ëes- 
^vusX  ,  iiome ,  1678  ,  in-8*.  On  kii 
doit  aussi  une  nonvelle  édHion 
des  Lettres Jkmilières  4e  Bcomô 
de  Borghese ,  qui  avoi^nt  paru  k 
Padope  pour  la  première  fois  en 
ié78  ,  in-4*. 

.  *  t  NÉAL  (Daniel),  théolo- 

fîen  non-çonformLste ,  né  à  Lon- 
res  «a  «679,  mort  en  1743» 
acheva  ses  études  à  Utrecht  et  à 
J^j'de.  £n  1706  il  Ait  nommé 
pasteur  d'une  congréj>ation  dis- 
ciflçente.  On  a  de  lui ,  1.  Uistçire 
d^  la  nouvelle  Angleterre  ,  2  vol, 
in-go,  11^  Histoire  des  puritains  y 
i^  vol.  in-B".  ÏII.  De#  Sermons* 

*  p.  NÉAL  (Edqiond') ,  plus 
«onni^  sous  le  nom  do  Smith ,  né 
k  Handle^  eçi  Worççstershire , 
mourut  à  Gartham  en  Wiltahire 
en  1710.  La  négli^^encie  de  son 
côstnme  lui  a  volt  fait  donnejr 
dans  la  .  société  le  sobriquet  du' 
Capitaine  Ras*  Smith  est  compté 
an  nombr^  oes  poètes  arrgliyis , 
«t  Johaaoïi  a  tracé  sa  vîeet  ap- 
précié son  mérite  comtne  tel. 
y^tigres^  Stkm,  Johnson's  Works, 
1.  & ,.  fK  449'47$*  ^  moixea^L 


■TïTSA-K 


'5g7 


fîflreun  contraste  curieux  entre 
les  louanges  outrées  d*une  ami* 
tié  enthousiaste  et  la  justice 
d'un e' cri  tique' se  vèi*e  et  non  pré- 
venue. Smith  manioit  avec  un 
égal  succès  les  poesi'es  latine  et 
anglaise.  Sa  tragédie  de  Plièdre' 
eût  peu  de  succès  ,  malgré  le 
mérite  du  sf^^le  et  de  la  conduite. 
11  n'acheva  pas  celle  qu'il  avoit 
commencée  sur- le  sujet  de  Jeanne 
Gray.  Il  a  Voit  beaucoup  travaillé 
sur-Longin  et  siir  Pix^dÂre. 

*  N-É  A  L C -ES  ,  comtempd-, 
rain  d'Ara  tu  s ,  chef  de  la  ligue 
nchéenne  ,  florissoit  îi-pen-prèS 
deux  siècles  et  demi  avant  l'ère 
vulgaire.  C'étoit  un  peintre  ingé- 
nieux ,  dont  on  admiroit  prm- 
cipajement  un  tahleau  de  Vénus, 
Néalcès  ayant  a  peindrie  nu  com- 
bat naval  tles  Egyptiens  cônti-e  les 
Perses ,  pour  éviter  qu'on  ne  prît 
le  Nil  pour  la  nltei*,  représenta 
sur  le  rivage  «a  àhè  qui  se  dé- 
saltéroit ,  et  •'nn  crocoailè  qui  se 
disposoit  à  l'attaquer.  Il  djnnoit 
ainsi  à  comioître  que  ce  combat 
avôit  lieu  sur  l'eali  douce  ,  puis- 
qu'un' quadrupède  en  biivoit ,  et 
que  la  scène  se  passoit  sur  les 
bords  du  Nil ,  qu'on  sait  être 
infestés  de  crocodiles. 

t  Iv .  I^EANDER    (Michel-),» 
théologien     protestant  , .  recteuv 
d'Iilél'ît  en  Alleiuagiie*;  né  1»  So-' 
raw  en  Sitésie  en  to^S,  èf  mort 
en  1Ô93  ,  fut  auteur  de*  divers- ort- 
\ rages  ,    1.   Erothcmatd   Grœcte 
linguœ  ,'  cum  prcefutione  Phil^i' 
xUelanchtftvnis  de  utihtateJinguce- 
Grrecce  ,  Ç^sileas  ,   t553,   ii)-8*>  ,- 
et  j5(>j,  même  tonnât,  il.  Gram- 
I  maire  hébraïque ,  in-b*.  111,  Aris^ 
*  tologia  Pînda/Hca  grœço-latina  , 
^t  '  sententicç    no\>erTi   Ijriconwi  ^ 
ex  i'ariis  tum-patrum  ,  tum  ethnie' 
corum  libri^coÏÏectcEiy  Baie,  i5ââi|(4 
iri-b".  iV.  Aristolosia  gneco-la- 
tin»  jÉur^idis  ,  *Balè ,  i559,  in- 


■^ 


59» 


KEAR 


8».  V-  Gnomologia  gneco-Iatina , 
«Ve  insigniores  sententim  philo^ 
sophorum  ,po€tarum  ,  çratorum 
€t  historicorum  ,  ex  magnd 
Anthologid  Johannis  Stobati 
excerptœ  ,  €t  in  locos  supra 
,  bis  centum  eUgestœ,  Bàle,  lôSy, 
in-8<».  VI-  des  Editions  de  plu- 
sieurs auteurs  grecs,  etc.  (  P'af» 
le  5o*  volume  de  ïïicéron.  )  Ce 
savant  possédoit  parfaitement  les 
langues. 

t  II-  NEANDER  (Jean), 
médecin ,  né  à  Brème  sur  la  fin 
du  i6*  siècle  ,  es^  auteur  d'un  li- 
vre curieux  et  peu  commun  «  inti- 
tulé Tabacohgia ,  id  est ,  tttbtici 
stu  nicotianœ  descriptio  medico* 
chirurgicO'pIiarmacelUica ,  Lug- 
dini  Batavorum  ,  162a  ,  i6'i5  » 
în-4'  ;  Bremse ,  1627 ,  in-4*  i  Pl- 
trajecti ,  i644>  i"-»^-  C'est  une 
description  de  la  plante  du  ta- 
bac ,  avec  des  réflexions  sur  Fu- 
vskgp  qu'on  en  peut  faire  dans 
la  méuecine.  La  traduction  fran- 
cise de  cet  ouvrage  a  été  impri- 
mée à  Lyon  en  lÔaS,  in-8«.  Ou 
Il  enco/e  de  lui ,  L  Sjrntagmq, , 
in  quo  medicinœ  laudes ,  nà- 
taUtiœ  ,  etc.  ,  depinguniur ,  Bre- 
ina,  idaS  ,  in-4'.  On  fait  peu 
de  cas  de  cet  ouvrage  ,  parce 
qu'ifèst  plein  de  fautes  et  crana- 
cfaronismes.  II.  Sassafrasphgia , 
ibid,   1627,  in-4*^ 

t  ni.  NÉANDER  (Michel) , 
médecin  et  physicien  d'Iéna , 
mort  en  i58i  ,  a  pid)lié  un  ou- 
vrage savant  ,  intitulé  Synop^ 
sis  mensurarum  et  ponderum  , 
Bâle,  i555,  in-4<>. 

•fl^ÉARQUE  {Nearcîms)\ 
un  des^  capitaines  d'Aléxan- 
dre-le-Grand  ,  qui  l'envoya  na* 
viguer  sur  Tlndus  pour  entrer 
dans  rOeéan  indien ,  et  parve- 
ttSe  par  le  golfe  persique  à  Tem- 
bonchure  de  r£uphrate.  Pftos  ce 


KEBC 

voyage  les  Maccdoniens  et  les. 
Indiens  devinrent ,  les  uns  pour 
les  antres  ,  des  sujets  mutuels 
d'étonnement.  Ijes  premiers  bra- 
vèrent divers  périls  ,  et  surmon- 
tèrent avec  succès  plusieurs  obs- 
tacles ,  tels  que  les  moussons  ou 
vents  alises  ,  que  les  Européens 
ne  cottnoissoient  point  encore , 
des  armées  de  baleines  et  de 
marsouins  ;  des  peuples  nonveanK 
et  sauvages  ;  les  tourméns  de  la 
faim  et  de  la  soif.  Pour  satis- 
faire à  ce  dernier  besoin  ,  Néar- 
que  imagina  défaire  creuser  dans 
le  sable ,  sur  les  bords  de  TO- 
céan ,  et  fut  assez  heureux  ooae 
procurer  par  ce  procédé  de  Vean 
douce  à  ses  coknpagnons.  Après 
plus  de  trois  mois  dé  navigation  , 
A  dése&péroit  de  trouver  ses  com- 

Ï»a trio  tes  ,  lorsqu'il  aperçut  sur 
e  rivage  un  soldat  égaré  de  l'a»^ 
mée  grecque  ,  lequel  lui  donna 
des  renseignemens  utiles  qui  le 
firent  rejoindre  Alexandre.  Celui* 
ci  s'écria  en  apprenant  que  sa 
flotte étoit  sauvée  :  «  Par  Jupiter» 
je  jure  que  cette  nouvelle  me 
rend  plus  heureux  que  toute  la 
conquête  de  l'Asie.  »  Ce  héros 
récompensa  Néarque  d'une  ma- 
nière digne  de  ses  travaux ,  et 
lui  fit  épouser  une  princesse  per^ 
sa  ne.  On  a  de  lui  \d^  RelcUit>n^ 
très-curieuse,  de  sa  navigation 
deTembouchure  de  l'Indus  kBa-> 
bylone.  Cette  relation ,  inise  ei^ 
anglais  par  William  Vincent, 
a  été  traduite  en  français  ,  i'8o6> 
par  M.  Biilecocq,  avocat.  Néar- 
que  et  P^rthéas  sont  les  seuls 
parmi  les  anciens  qui  aient  fait 
sur  l'Océan  des  voyages  de  quel- 
que étendue. 

*L  NEBEL  (Daniel),  né  en 
1664  2  ^  Heidelberff  ,  après  avoir 
pris  le  bonnet  oe  docteur  en 
médecine  dans  T  université  de 
cçtts  ville ,  et  s'être  lait  recevoir 


"N 


KEBE 

mtvphr9  dé  l'acadëinie  impëritfle 
'  ûes  citrieux  de.  la  natare ,  soas 
le  nom  à^Achilte  II ,  voyagea  en 
Suisse  et  en  France.  H  parcou* 
rot  ces  pays  en  observateur,  iet 
dans  l'intention  d'étendre  le  cer- 
cle de  ses  connoissances  en  mé- 
decine. Pour  arrivera  ce  but,  il 
suivit  Técoledes  plusgrands  maî- 
tres ,  et  fit  sous  eux  de  si  grands 
progrès  ,  qu'k  peine  de  retour  ii 
fleidelberg ,  il  y  fut  nommé  à  la 
chaire  de  professeur  extraordi- 
naire. Frappé  de  terreur  k  la 
vue  des  maux  qui  désolèrent  sa 
ville  natale  quand  le  maréchal 
de  liorges  s  en  empara  ^  il  se 
réfngiii  k  Marpnrg ,  ou  il  fut  nom- 
mé ,  presque  en  arrivant ,  pre- 
mier* professeur  de  la  faculté  , 
médecin  de  la  cour ,  et  ensuite 
médecin  particulier  de  Télecteur* 
Charles-Philippe.  Nebel  mourut 
en  1755  ,  laissante  Tanpui  de  sa 
réputation  quantité  aOhsetvit' 
tions  dans  les  Mémoires  de  l^a- 
oadémie  impériale  d'Allemagne  , 
et  plusieurs  Disisertations  qu'il 
publia  en  différens  temps,  sous 
ces  titres  :  I.  De  novts  insfen- 
tià     botanieis    hijus     sœcuU    , 

Marpurgi ,  1694  ,  in-4**«  ï^*  ^^- 
ractef*  plantantm  fuUuraiis  , 
-Francoftirti ,  1 700 ,  in- 1  a .  IIl .  De 
planth  vemo  tempore  effjores 
<^eniihus  ,  Heidelbergae  ,  1706  , 
^«-4"-  IV.  De  plantis  s^ersente 
asiate  efflorescentibus ,  ibidem  , 
170J  ,  in-4'»  V ,  Dé  rore  marino  , 
ibiaem  ^  1710  ,  in-4'.  VI.  De  U- 
thotomit^  f^ihidem ,  171a,  in-4'*. 
VII.  De  fœtus  extractione  ex 
utepH?  y  ibidem,  1715,  in-4*' 

♦  II.  NEBEL  (  GuîUaume-Bcr- , 
nard  ) ,  fils  du  précédent  ,  pro-  ] 
fesseur  de  médecine  a  Heidelberg  ^  ' 
membre  de  l'académie  impériale^ 
des  curieux  de  la  nature  ,  ué  k 
Marpurg  ,  publia  lés  ouvrages 
sut  vans:  I.  Dissertatio  phj^icu  de 


NÉCH  599 

Mercurio  hieerUe.  in  'oacuo ,  &a- 
silâee  ,  1.71g  ,  in-4''.  II*  De  paria 
tredecimestn  legUimo  ,  Heidel- 
bergse ,  1 73i ,  in-4".  III.  De  Letha- 
Htate  vuineris  pericardii  ,  ibid , 
1739  ,  inr4*»- 

NEèWSgENSIS.  roj^ez  An. 

TOJKE ,  n»  XIII. 

NEBRUS.  Voyez  HinocKAn. 

NÉCESSITÉ  (Mythologie), 
divinité  allégorique,  fille  de  la 
Fortune,  adorée  par  toute  la 
terre.  Sa  puissance  étoit  telle  , 
one  Jupiter  lui-même  étoit  lôrcé 
oe  lui  obéir.  Personne  n'avoit 
droit  d'entrer  dans  son  temple  à 
Corinthe.  On  la  représentoit  ton- 
jours  avec  la  Fortune  sa  mère  , 
ayant  des  mains  de  bronze ,  dans 
lesquelles  elle  tenoît  fie  lougues 
chevilles  et  de  grands  coins  d'ai* 
rain.  Horace  la  peint  énergiqu^- 
ment  dans  ces  vers  ; 

Te  amfmr  antiltu^a  IftetitUàt  , 
CUt0S  V  tràbaUi  et  euntos  mmnm. 
Ocsion*  ahenâ  ,  atc  *€»*rus 
Une  us  abest  U^uldiunfu*  pîumbum. 

La  déesse  Némésis  étoit  sa  filte. 

ï.  IJJÉCHAO  P"^ ,  roi  d'Egypte, 
commença  de  régner  Tan  619 
avant  J.  C.>,  et  fut  tué  huit  ans 
après  par  Sabacon,  coi  éthio- 
pien. Psammitique  son  fils  lui 
succéda ,  et  fut  père  de  Méchao 
II  qui  suit. 

II.  NÉCHAO II,  roi  d%ypte, 
appelé  Phàraou-Néchao  dans  TE- 
criture,  étoit  fils    de  Psammitl» 

3ue  ,  auqtiel  il  succéda  au  trôti^ 
'EgyçteVan  616  avant  J.  C.  Ce 
prince,  dès  le  commencement  de 
son  règne  ,  entreprit  de  creuser 
un  canal  depuis  le  Nil  jusqu'am 

§olfe  d'Arabie  ;  mais  il  fut  ooligé 
'abandonner  cet  ouvrage  ,  k 
cause  du  prodigieux  nombra 
d'hommes  qui  j  avoîent  p«ri.  il 


4<>o 


"NëCH 


NECK 


«qui pa  plu smu rs*H6llès  qu'i l  en 


A. 


-     4 


propos  despropriétés  du  jaspe  v<5ft 


vava  reconpoîlrp  la  mèr  Roiîge    tqntie  la  |bi blesse  de  l'estomac^ ça 
_.i  Tkt- i-._i  js'^ /_  m  3        •       'gravant§i4r  celte  pierre  un  dragftn 

rayoniiaijt  ,  avant  de  t'appliqu^r 
siir'Ja  partie  malade.. Galien ajouta 
cej)eùdaiilquM  en  a, vu  faire  usage 
"sans  dragon.  ..Ce.  fut  la  philo^o- 

Î' )hie,  qui^ éclaira  ce  luédecii^  ij- 
u.svre  sur  la  futilité, et  la  sottise 
des  talîsinans  ;  car  lies  lAoroaiMS 
de  son  t^n;ips-,  a)  put  oient  Gocoçe 
foi, à^. ces  remèdes  super^titiçux 
et  inutile^,  Aétjus  dprin^  la,  de*- 
criplibn,  u  uu .  emp^aU^^y  »el  4}e 
!  quelques  .aufr.es  m^dicnmens  .a^- 
tril^ués  au  roi  niédeiç^io»  .Qt  sm*- 
tou^  d'pn  rçpiède  ;}^rf:^i'e  ^^  bri^^r 
la  pierri^  aans  la  ve$^ie* 


et  la  mer  IVledilerrà'née.  Ses  vaii»- 

'sèaWx  parèournrëht  l'a  mer  Aus- 
trtllte  ,  et  réussirent ^à  faire  le  tour 
de  l'Afrique  ,  en  doublàtit  ïe  cap 
de  Bonne-Espérançe^  puis ,  ayant 

'  po^'ussé  j usqu^au  ;  détroit  appelé 
Gibraltar^  ils  entrèrent  dans  la 
Médilerrariée  ,    et  Avilirent   en 

V  Kgypte  trois  ans  après  leur  départ. 
Necnsio  j  jaloiixuélà  gloire  des 
Assyriens,  qui    avoiént    envahi 

.  renipii*e  d'Assyriè  ,  s'avàhç'a  vers 
i'Euphrate  pôifr  lés,  comjbattre. 
Comme  ilpassoitsur.lés  terres  de 

■  Jnda,  Josias,  qîii  étoît  tribiilâlre 
du  roi  de  Babylone ,  Vint  avec 

-SMi  armée  pour  Mi  dîspcrtér  ïe 
passifge.  NéChao ,  c(m  n'aVoit  iien 

•  ài  démêler  avec  iè  roi  dé  Jùda  , 
4iîi  enVoya  dire  que  soti  ije^sein 
ëtoit  d'aller  du  t«Vté  die  l'Eii- 
phrate,  et  qu'il  te  prioif  dé  ne 
j>asle  forcer  à  lé  co'ihfbàttrè.  Mâis< 
Josias  n'eut   aup.uu    égai:d    aux 

Î)rières  de  Ncchao.  Il  lui  livra 
>ataiUe  à  Mageddo  ,  sur  la  iV-on- 
tière  de  la  tribu  ^e  Bîanas'sès  , 
et  la -perdit  avec  la,vi^,  ï^  ï-<ii 
d'Egv'ptc  continua  sa  route  ,^  et 
.<»cl^eva  heureu sentent  son  entre- 
.inrise  contre  les  iA*ssyriêris  ;  'ihUîs 
al  4tft  vaincu  k  sèti  toàr  paV  Na- 
boehodonosor ,  qui  le  i-eSsërra 
dans  ses  anci^siied  Imiiteâ.  H 
^jndurtft  Tan  6oa  âvaiit  J.  C. 

*  NECHEPSUS ,  roi  d'Egypte 
<de  la  20'  dynastie ,  vers  Tan  du 
tîidndé  aSSb  ^  passe  pour  avoir 
<*OTlipo'sé  des  livres,  dé  magie, 
'dVstrorogié  judiciaire ,  et  dé  mé- 
decine. Au'soiîé  le  ci'te"  Comme 
lé  tnaît'rë  dés  magiciens  ;  Pline  , 
chnihié  éclairé  dans  ràs^ironor 
i^Vie  ,  et  Juliùs  Firjnîciîs  dit  que 
«é  tîî^^-jUste  empereur  d'Egypte 
hvoit  écrit  sur  toutes  lesmaladjfis , 
et tronVédes  remédesdivins.  Gar 
\\eû  pairie' âUis'si  de  Necliepsùs',  à 


«■«» 


*  JN'  FX:R  (  ,^ean .  Van  ) .,  peinti^c 
hollandais;,  ne  k  ^aaruen  ^i 
1 655  , .  nxo.rt.  en !i 7 1 i  ^  des^inoit 
pârlaitqiuent  le  Jiu.  Le:plt|S«§- 
tjmé^  i^é  ^es  ouvrages ,.  -q^ii  eft 
mpintenant  ^ans  IVglis^  d'Amç- 
terdâm  ,  représ<jjQle  ><(««i  Siméofi 
tennfit  difijiu  ^^s  bras  .1  Enfant,* 
Jésus,         ... 

■  t  V  N,^  G  K.  A  M.  çu  >:.  B  K  4^ 
(  Àlexandœ  ), ,  .  théplogien.  •  atit- 
glais,  étudia  k  Paris  ^  et  vo,ulal 
^ntr^r;  4ai:^s;  lîabbaj^e  de  Sai^iV 
Alj^^»^y..jmÊ|is  ayant  rççu  f^ïiel- 
ques  mécontentemens  de  i'aï^b^  , 
il  se , lit,  clianolue  i-égulier ,  et  ùà$, 
nomlné  à.  i abbaye  d'Exater. .  U 
y  mourut  en  1^127.  On  a. fie  luit, 
en  jfitin  ,  ï.  Des  Çon^mertiaires 
sur  .les^  Psaumes  ,  Içs  Proverbes  j 
l'Ecd^siaste,  ,1e  Cantique  de* 
Cantiquçs  étales  Ev^pgîles.  H*  Wa 
traité  De  hominibus  uslensilium; 
j;^i?  aîjire,  dej%;  ferto  ;  un  troi- 
sième Ve  naluns  r'erum* 


*,:L,  ]SECKER  (  Charles nFrër 
dériç  nç    CijiprrRiN  )  ,.  professeur 

de  ,  4roi.^  B^)^^^^  '  d'Allemagne  '  & 
l'a  Çfiflém ie  <J«  Genève  jsn.i  ji^-i 
créé  bourofeois   de    Genève    en 


/ 


KECK 

1736  )  et  mort  dans  cette  ville  en 
1760  ,  a  publié  Quatre  lettres 
sur  la  discipline  ecclésiastique  , 
Utrecht,  i74«>  iQ-i2.  Bescrip^ 
tion  du  gouvernement  présent 
du  corps  germanique  ,  Genève  , 
1742  >  in  -  8°,  dans  la  Tempe 
iiehfeticm. ,  tom.  VI.  On  a  encore 
de  lui  JResponsio  ad  questionem , 
Cuis  sit  verus  semus  commatis  : 
Salus  populi  suprema  lex  esto. 

*  II;  NECKER( Louis),  fils 
aîné  du  précédent ,  élève  de 
d'Âlembert,  professeur  de  ma- 
théâiatique^  à  Genève  en  1767  , 
quitta  cette  villepour  entrer  dons 
le  commerce  à  Paris  sous  le  nom 
de  Germani ,  de  sc^piété  âvec  les 
banquiers  Girardot  et  Haller; 
ea  1762  il  s*établit  à  Marseille 
pour  faire  des  spéculations  ;  il 
est  retourné  à  Genève  en  1791. 
Il  a  publié  Theâts  de  electri- 
citaie  ,  1747  5in-4*'  ^>est  auteur 
-des  articles  Forces  et  Frottemens 
dans  TEncyclopédie  :  le  tome  4' 
des  Mémoires  des  savans  étran- 
gers ,  dans  le  recueilîde  l'académie 
des  sciences  ,  offre  encore  de  lui 
une  savante  solution  d'un  pro- 
blème d'algèbre«  Louis  Necker 
mourut  vers  la  fiu  du  dernier 
siècle. 

♦  IIL  NECKER  (Jacques), 
né  à  Genève  en  1734»  frère  du 
précédent ,  passa  le  printemps  de 
sa  vie  dans  l'emploi  de  simple 
commis  chezTbélusson,  banquier 
h  Paris;  mais  bientôt  uoe  certaine 
sagacité  dans  les  affaires  dont  on 
l'avoit  cru  pendant  un  certain 
temps  incapable ,  et  le  basard ,  le 
firent  connoître  avantageusement. 
Le  premier  commis  de  cette  mai- 
son ,  chargé  de  négociations  à  la 
bourse  ,  étant  absent ,  Necker  le 
remplaça  un  jour  oà  il  s'agissoit 
d'une  opération  majeure  ,  la  ter- 
'^ina  heureusement  ,  en  s'éloi- 
.gnant  mêm,e  4^1»  iùiiJtrucMQns  (ju'il 

*  T.  xu. 


NECK 


4oi 


Bvoit  reçues  du  banquier ,  et  pro- 
cura à  cette  maison  un  l)énéi>ce 
de  5oo,uoo  livres ,  reçut  en  cadeau 
112,000  ,  liv.  et  acquit  la  confiance 
de  Thélusson ,  dont  il  devint  l'as- 
sooié.  Sa  fortune ,  dans  l'espace  de 
12  à  i5  ans,  surpassa  celle  des 
plus  fortes  maisons  de  banque. 
Des  traités  ,  adroits  selon  les  uns» 
frauduleux  selon  les  autres  ,  avec 
la  compagnie  des  Indes  ,  et  àeg 
spéculations  sur  les  fonds  anglais^ 
au  moment  de  la  paix  de  i763> 
dont  il  fut  instruit  d'avance  par 
Favier,  employé  aux  affaires  étran- 
gères ,  furent ,  dit-on  ,  les  prin- 
cipes de  cette  fortune  étonnante , 
évaluée  à  plus  de ,  six  millions.  Il 
songea  alors  à  s'élever  à  quelque 

Elace  de  l'administration ,  et  sem- 
la  prouver  qu'il  n'en  seroit  pas 
indigne,  en  publiant,  eu  1769» 
un  ombrage  sur  la  compagnie  des 
Indes.  Il  défendoit  cette  compa- 
gnie ,  en  rappelant  les  services 
qu'elle  avoit  rendus  à  l'état  aux 
époques  les  plus  désastreuses.  Il 
avoit  pour  adversaires  M.  l'abbé 
Moreliet  et  M.  Lacretelle  ;  ceux-, 
ci  sembloient  devoir  obtenir  plus 
de  faveur  :  iU  attaquoient  des  pri- 
vilèges.  exclusifs  ,  us  invoquoient 
la  liberté  du  commerce  ,  ils  ^at- 
toient  l'opinion  publique  ,  qui  se 
montroit  favorable  à  tout  ce  qui 
se  déclaroit  en  opposition  avec  lé 
gouvernement.  Cependant  le  sjs- 
tème  de  Necker  lui  fit  de  nom- 
breux partisans  ,  et  ceux  même 
qui  ne  l'approu voient  pas  rendi- 
rent justisce  aux  talens  de  l'au- 
teur* Mais  comme  une  certaine 
réputation  littéraire  pouvoit  fixer 
l'attention  sur  lui ,  U  s'empressa 
de  Tacquérir  en  publiant  son  Eh' 
ge  de  Colbert ,  qui  fut  couronné 
par  l'académie  française  en  1773. 
Cet  éloge  pouvoit  être  écrit  d  une 
manière  ]^lus  philosophique  :  tout 
n'étpit  point  à  loue^*  aans  cet  ha- 
bile  lidmihistrateui'  ;    mais  les 

a6      . 


4oi  NËCK  - 

formes  académiques  ne  permet- 
toient  poiùt  de  mêler  la  censure  k 
la  louange.  Son  ouvrage  siir  ia 
Législation  des  blés  fit  sensation. 
Malgré  Tincorrection  et  Tenflure 
deson  style  ,  malgré  le  vague  et 
m^me  le  vide  de  ses  idées  ,  le  ton 
philosophique  et  sentimental  qu'il 
sut  jeter  dans  ses  productions  ,  les 
rendit  chères  au  \ulgaire  des  lec- 
teurs ,  cnchaiités  de  voir  popula- 
riser les  finances.  Necker  çom- 
n(\ença  alors  k  jouir  d'une  cer- 
taine réputation  ,  qu'il  sut  encore 
accroître  ,  eu  mettant  dans  ses 
intéi'éts  le  marquis  de  Pezay ,  qui 
a  voit  une  correspondance  secrète 
a\ec  Louis  XVI  ,  et  par  le  canal 
duquel  il  faisoît  parvenir  au  mo- 
narque des  mémoires  dans  les- 
quels il  exagéroit  les  ressources 
de  l'état.  Ce  dernier  moyen 
avança  l'exécution  de  ses  projets. 
A  la  Ifm  de  1776 ,  il  fut  adjoint  a 
Taboure^u  ,  conttôleur  géné- 
ral ,  qui  ;  après  huit  moia  de  ges- 
tion ,  se  vit  forcé  de  lui  céder  sa 
place  le  10  juillet  IT77.  Mau- 
repas ,  malgré  son  grand  âge ,  son 
apparente  msouciance  et  répicu- 

.  risme  de  sa  conduite ,  ne  pou- 
vant renoncer  a  un  pouvoir  dont 

,  il  s'étoit  fait  utie  longue  habitude , 
favorisa  son  élévation  ,  pensant 
qu'il  ne  troirvèroit  qu'une  créa- 
ture soumise'dans  un  homme  qui, 
par  sa-  naissance ,  devoit  avoir  les 
grands  pour  adversaires  ,  et  par 
sa    religion  ,  ainH)it  nécessaire- 

.  ment  le  clergé  pour  ennemi.  G'é- 
toit  mal  coimoftre  Tame  de  son 
protégé.  Quoi  qu'il  en  soit ,  on 
peut  dire  avec  raison  qu'il  fut 
nommé  dlrecleur  des  finances  a 
l'époque  la  plus  critique.  «  Les 
déprédations  du  dernier  règne  , 
a  dit  un  écrivain  ,  avolent  causé 
dans  les  finances  de  l'état  un 
vide  qu'il  falloit  combler  ;  la 
pierre  de  l'Amérirjre  entraînoit 
éu^i  dépenses  nouvelles  ',  ^  pro- 


NECK 

posant  des  impôts ,  il  s'exposoît 
a   perdre  sa  popularité  :  il  s'ef- 
força d'y  suppléer  par  les  em- 
prunts ,  les  réformes.  Il  eut  pour 
adversaires  les  partisans  de  Tur- 
got  ,  qu'il   s'étoit  aliénés  par  ses» 
principes    sur  le  commerce  dex 
grains.  Toutes  les  innovations  du 
nouveau  ministre  furent  censu- 
tées,  Turgot  ne  dédaigna  point 
d'entrer  en  lice.  On  reprochoit  ht 
Necker  une  extrême  prédilection 
pour  la  caisse  d'escompte  ;  on  re- 
présentoit  la  suppression  des  re- 
ceveurs -  généraux    comme    up 
moyen  pemde  de  mettre  le.  mo- 
narque sous  la  tutelle  des  finan- 
ciers ;  celle  des  trésoriers ,  comme 
le  renouvellement  d^une  concep- 
tion de  l'Ecossais  Law  ,  dont  le 
souveoir  se  lioit  aux  plus  afireux 
désastres  ;  la  réforme  de  la  mai- 
son du  roi  9  coipme  l'attentat  d'un 
esprit  républicain  contre  la  ma- 
jesté du  trône  -,  les  emprunts  ^ 
comme  un    expédient  propre  à 
miner  l'état,   en  lui  créant  des 
ressources  illusoires  et  passagè- 
res ,  qui  iraposeroient  des  char- 
ges perpétuelles  aux  générations 
futures  ,  ou  réduiroient  le  monar^ 
que  à  l'affreuse  nécessité  d'une 
banqueroute.  Le  projet  d*assem- 
blées  provinciales  ,  que  Necker 
renouveloit  d'après  Turgot ,  alar- 
ma les  partisans  de  la  monarchie, 
et  les  parlemens .  qu'il  menacoit 
de  réduire  ftux  fondions  judiciai- 
res. S'il  a  voit  beaucoup  d'enne- 
mis ,  il  avoit  de  nombreux  défen- 
seurs ,  et  particulièrement  parmi 
les  hommes  de  letti*es  ,  qai  regar- 
doient  son  élévation  comme  une 
des  conquêtes  de  la  philosophie. 
En  1781^  pressé  par  le  besoin  des 
louanges  qui  le  tourmenta  toute 
sa  vie  ,  il  publia  le  Compte  tenda 
de  son  adminîstratiou ,  brochure 
in-4<*,  dont  on  débita  plus  de  deux 
cent  mille  exemplaires ,  et  que  lâ 
satire  fit  httpûset  Compte  bleuy  pan* 


• 

«c  qn*  iM'n>1ameft  étoieM  couverts 
-«n  ï>«pitr  bien.  Bieûlôt  après  il 
tot»  ,  dâîis  l'irre^se  da  succèà  , 
««  se  prëvteiôirda  suffrage  publie, 
il  yôukiieiitrér  dans  le  conseil.  On 
lui  objecta  sa  religion  ;  mais  pef- 
Ynadé  <}ue  la  crainte  de  le  perdis 
f emporfèroit  sur  le  scrupule ,  il 
itisistà  et  menaça  de  quitter  sa 
^Jacte  ;   il  fut  dupe  de  sa  pré- 
somption et  on  le  laissa  se  retirer. 
"Sa  démission  fut  acceptée  le  !ï5  mai 
1781.  11  se  retira  en  Sdisse,  où  il 
"acheta  la  baronnie  de  Copet ,  et  y 
publia  son  ouvrage  sur  VAdMinis- 
f ration  des  finances^  3  vol.  îii-8'» , 
'TBomiment  curieux  de  charlata- 
nisme et  d'orgueil,   oui  acheva 
d'irriter  les  esprits  ,  déjà  mécon- 
lens  de  son  Compte  rendu.  Ils  le 
peignirent  comme  un  ambitieux 
qitî  Vonloit  fixer  sur  lui  l'attention 
générale  ,  qiu  achetoit  la  popula- 
rité au  prix  de  1a  rieconuoissance, 
qui  sapoit  les  fondemens  de  la 
tiiotiarchieen  dévoilant  les  secrets 
de  l'administration,  ètqui^  subs- 
^tnant  le  rôle  d'un  tribun  à  celui 
de  conseil  d'un  prince  ,  sembloit 
en  appeler  au  peuple'  contre  le 
monarque.  Les  fautes  ,  la  prodi- 
'gaJité  de  Calonne  ,  accrurent  la 
réputation  de  Necker.  Étant  ren- 
tré en  France  eti  1767  ,  il  écrivit 
cotitre  ce  même  Galonné  qui  l'a- 
Irôit  accusé  d'être  l^àuteiir  du  dé- 
Jlcit ,  et  fut  exilé  k   la  suite  dé 
cette  querelle.  En  1788  ,  lorsque 
la  fermentation  qui  se  manifesta 
contre  Brienne  eut  effrayé  la  cour, 
Necker  fut  rappelé  à  la  place  de 
Contrôleur-général,  et ,  se  sentant 
Soutenu  par  la  voix  duneupîe  ,  il 
îûe  consentit  à  re^renare  le  ml- 
nistèk^  qu'à  condition  de  ne  point 
travailler  avec  le  ministre  princi- 
pal. «  Nous  allons  voir  ,  écrivoit 
alors  Mirabeau  ,  te  charlatan  de 
Wecker ,  ce  roi  de  la  canaille  : 
yil  étoit  le  maîtçe ,  elle  finiroit 
(»a/ tout  étrangler  50US' «a  diree- 


lion.  »  Mirabeau  l'àvôit bien  jugé. 
Aflàmé  de  Succès  populaires  ^  }! 
fespéra   tout  gouverner  ,  en  faî- 
sant  entrevoir  au  roi  une  aug;- 
mentaiîon   de    puissance   et   aii 
peuple  uneproch^ine  démocratie, 
dans  rabaissement  dès  premierii 
ordres  et  des  parlemens.  Le  rap- 
port qu'il  fit  au  conseil ,  le  27  dé- 
cembre   1788  ,    sur    la    forma- 
tion  des  états-généraux ,  fut  com- 
me la  prenrière  étincelle  qui  al- 
luma lea  matières  combustible* 
préparées  depui»  long- temps.  11 
ne  faut  pas  croire  cependant  que 
rvccker  eût  un  plan  lixe  j  il  erra 
sans  cesse  de  projets  en  projets  ; 
et ,  ce  qui  paroîtia  peut-être  sin- 
gulier ,  c'est  que,   si   une  sorti* 
d  instmct  et  ses  préjugés  le  rame- 
nèrent toujours  vers  l'abaissement 
des  premiers  ordres  ,  une  idée  \ 
laquelle  il  ne  tint  pas  moins ,  c'est 
qu  il  eut  l'espoir  de  gouverner  le 
monaraue.  Tous  ses  écrits  sont 
pleins  Je  passages  qui  décèlent  ci 
goût   pour    le    despotisme.    £41 
I J89  on  lui  reprocha  dXvoir  con- 
tribué à  la  disette  des  grains  ,  ôix 
manifestant  surcetobjet  des  crain- 
tes mal  fondées;  On  prétendit  que 
sur  39  millions  ,  pour  lesquels  U 
avoit  acheté  des  hlès  ,  28  étoient 
J-enl^és  par  la  vente  même  de  c^s 
blés  ,  et  qu'il  n*èn  avoit  pas  rendii 
compte  ;  des  critiques  assurèrent 
quMs  avoient  été  employés  à  vain- 
cre les  obstacles  qui  s'opposoient  a 
son  ambition  ,.  ce  oui  semble  au 
moins  exagéré.  Le  5  mai  il  pro-    • 
nonça  à  l'ouverture  des  êtats-gé- 
néraux  un  long  discours  ,  et ,  au 
milieu  des  louanges  les  plus  f%- 
des  pour  la  nation  et  pour  le  sou- 
verain ,  il  y  plaça  un  plan  de  tra* 
vail  pour  c^te  assemblée,  qule 
soA   amour-propre   lui     donnôit 
l'espoir  de  diriger  à  son  gré.  Le 
M  juillet ,  lorsque  I9  cour  crut 
devoir  prendre  derî  mesures  côn- 
T:re  Ua   facUbns',  ^ù»  wAvojJa 


4o4  NECK 

Necker  ,  qui  étoit  devenu  eomme 
leur  seutinelle  dans  le    conseil 
Wmeduroi.  Le  i6  ,  rassemblée 
*lui  écrivit  pour  lui  témoigner  ses 
regrets  sur  sa  retraite ,  et  lui  an- 
noncer qu'elle  avoit  obtenu  son 
rappel.  £n  effist  ,  dès  le  12  le 
peuple  de  la  capitale  avoit  porté 
son  buste  en  triomphe  k  côté  de 
celui  du  duc  d'Orléans.  Le  27 
'on  lut  à  rassemblée  la  lettre  de 
"remercîihent  qu'il  lui  écrivoit  ; 
'et  Son  retour  depuis  Bâlé  jusqu'à 
Taris  fut  un  triomphe  continuel. 
Lé  jour  de   son  arrivée  il  alla 
témoigner  sa    reconnoissance  à 
'Phôtef  de  ville ,  et  le  lendemain , 
«19  ,  à  l^ssemblée  nationale.  Pen- 
dant le  reste  de  Tannée  il  pré- 
'senta  a  chaque  instant  de  nou- 
veany  mémoires  sur  les  ressour- 
ces des  finances.  Mais  ces  petits 
reviremens  qu'il  avoit  portés  de 
la  banque  au  ministère  ne  pou* 
voient  convenir  ni  au  parti  qu'il 
vouloit  réparer  ,  ni  ii  celui  qu'il 
-  vouîoit  détruire.  Ce  dernier,  qui, 
sansl'aimer  jamais,  s'étoit  servi  de 


NECK 

du  comité  des  pensions  iles  hom^ 
mes  notices  en  affaires  >  et  en-*- 
core  à  ^apprentissage  des  i^rtmif 
publiques.  Ne  pouvant  plus  en-* 
suite  se  dissimuler  le  discrédit 
dans  lequel  il  étoit  tombé,  l'ai- 
greur  s'empara  de  lui ,  et  on  lii 
y it  s'opposer  en  juillet  /contre  ses 

Erincipes  bien  connus }  à  ce  que 
louis  XVI  sanctionnât  le  décrel 
portant  abolition  de  la  noblesse  f 
et   publier  même   des  observa- 
tions sur  cet  objet.  Le  17  août  il 
adressa  nnmémoire  k  rassemblée 
par  lequel  il  demanda  que  les  dé- 
crets sur  les  pensions  fussent  mo- 
difiés ,  en  observant  que  le  corpi 
législatif  ne  devoit  pas  avoir  la 
disposition  des  grâces ,  et  affoi- 
blir  ainsi  le  gouvernement.  Bien- 
tôt il   se  vit  haï  ,  méprisé    par 
l'assemblée  nationale  qu'il  avoit 
cru  diriger  ,  par  le  peuple  dont 
il  avoit  été  l'idole  ,  par  la  cour 
qu'il  avoit  conduite  dan^  l'abîme» 
et  il  se  décida  ,  dans  le  mois  de 
décembre  ,  k  fuir  ,  après  avoir 
vu  le  peuple  arracher  de  dessus 
•on. nom  "par  oaosedù  trouble ,.  la  porte  de  son  hôtel  cette  ins- 
l'abandonna  dès  quHl  lui  devint    cription   :  uiu   ministre    adoré^ 


inutile  ;  et  bientôt  il  lui  fut  aisé 
de  s'apercevoir  que   son  crédit 
^s'évanouissoit  de  jour  en  jour.  En 
eeplembre  ilecnVif  sur  la  sanction 
rovaie  ,  et  se    déclara    pour  le 
veto  suspensif.  Dans   le   même 
temps  il  déclara  plus  positive- 
ment encore  la  chute  du  crédit 
'public ,  demanda  un  emprunt  de 
•80  millions  ,*quc  Mirabeau  con- 
^tribua  a  lui  faire  accorder  de  con- 
fiance afin  de  lui  laisser  une  res- 
^ponsabiHté  qu'il  saVoit  bien  de- 
voir le  tuer  pplitiquemient.  Enfin 
\t  fameux  livre  rouge  parut  en 
^avi  il ,  et  acheva  de  le  dépopulari- 
'  ser^  €ihoqué  des  observations  dont 
l'av6b^4iamus  avoit  dccompagné 
la  public^ion  de  ce  registre ,  son 
'orgueil  raveûgla,  il  osa  ^  dans 
s^  réponse  ,  appeler  les  wembres 


qu'elle  y  avoit  mise  dans  un  mo- 
ment de  délire.  Il  retouiiia  dans 
sa» patrie  ,  abandonnant,  pour 
gage  de  son  administration  , 
2,4oo,poo  liv. ,  qu'il  avoit  placées 
sur  le  trésor  royal ,  une  maison 
de  campagne  et  son  hôtel  k  Paris. 
Poursuivi  par  les  injures  et  l'ani^ 
madye<rsion  de  tous  les  partis,  il 
fut  arrêté  a  Arcis-sur? Aube,  et  ne 
put  continuer  sa  route  qu'à  la  fa- 
veur d'un  décret  de  rassemblée 
nationale.  Le  même  peuple  de 
Vèsoul ,  qui  avoit  naguère  traîné 
sa  voiture  , .  le  chargea  de  malé- 
dictions et  faillit  massacrer  sea 
valets.  Bientôt  le  génie  des  révo- 
lutions ,  qu'il  avoit  contribué  avec 
tant  d'ardeur  k  attirer  sur  l'Eu- 
rope ,  le  ppursuint ,  .et  lé  titre  de 
baron  «  oont  il  avoit  cru  devoicv 


NECK 

son  nom  »  devint  contré 
lui  un  motif  de  plus  de  perses 
cution.  U  avoit  publié ,  dans  le 
eonrant  de  1792 ,  un  ouTirage 
intitulé  Du  pouvoir  eâtéctit if  iians 
les  grands  états  ;  et  a  la  fin  de 
cette  même  année  il  osa  inviter 
les  amis  de  Louis  XVI  k  le  dé- 
fendre à  la  barre  de  la  conven- 
tion nationale.  Necker  continua 
à  vivre  paisiblement  dans  sa  ba- 
.  ronnie  de  Gopet,  i&on  sans  soneer 
à  sa  g;loire  ,  mais  n'ayant  plus 

{»our  cela  d'autres  ressources  que 
es  écrits.  Il  en  prépara  de  nom- 
breux ^    dont  une  partie  a  déjà 
Eam  par  les  soins  de  madame  ae 
taël  sa  fille.  Cependant,  en  1802, 
il  publia  un  ouvraee  contre  le  ^ou- 
vernemetit  consulaire  ,    oui    fit 
assez  de  sensation  dans  le  mo- 
ment ,  et  dans  lequel  on  trouve 
Aes  idées  républicaines  entremê- 
lées d'fnsTîtutions  monarchiques. 
Il  avoit  été  invité  mielque  temps 
auparavant  de  se  mêler  des  affaires 
de  la  Suisse  ,  ce  qu'il  avoit  re- 
fusé pour  des  raisons  de  santé. 
Il  mourut  à  Genève  le  9  avril 
ido4  9  après  une  maladie  courte , 
mais    pénible.    On    a    de   lui, 
outre  les    ouvrages   indiqués  , 
Réponse  au  méfÀoire  de  M.  l'abbé 
Morellet ,  sur  la  compagnie  des 
Indes, •17^;  Mémoires  sur  les 
administrations     provinciales    , 
178 1  ;    Réponses    de  Necker  au 
discours  prononcé  par  Galonné 
kTass^nblée  des  notables ,  1787; 
I^ow^eaux  éeUàrcissemens  sur  h 
Confie  rendu  ,  1788  ;  De  tim^ 
portancedes  opinions  religieuses^ 
1788, 1  vol.  in-8«  et  in- ta  ;  Obser^ 
votions  surf  avant-propos  du  livre 
rouge  y   1790;  Sur- l'administra'' 
tion  de  Necker ,  par  hd-mêmey 
1791  f  De  la  Bévcdution française^' 
1797;  ouvrage  reknpli  de  pathos 
et  d^une  fausse  sensibîK^^  ;  Cours 
de  morale  religieuse^  1^800/  des 
'Mémoires,  etc«  j  •te*. 


NECR  JS^oS' 

t  ÏV.  NKCKÉR  (Snsahpe),! 
femnnte  du  précédent ,. née  à ,  Ge-! 
nève  ,  de  M.  de  Naaz ,  minisjlrev 

Protestant ,  sans  fortune ,  qui  luÇ 
onna  une   éducation  brillante.^ 
Madame  de  Vermenoux  prit  ma.-, 
demoiselle  de  Naaz  chez  elle  à  Pa-^ 
ris ,  pour  enseigner    le  latin  2t 
son  fus.  C'est  dans  cette  maison, 
qae  Necker  en  fit  connoissance« 
Elle    suivit    la    fortune   de    son 
époux  dans  toutes  ses  chances^ 
lÂJrsque  ce  dernier  fut  parven^ 
k  la   di^ction  des   finances    de 
France  ,  madame  Necker ,  loin 
d'en  prendre  plus  d'orgueil ,  ne 
se  servit  de  son  pouvoir  que  pour 
augmenter  le  bien  qu'elle  se  pUi- 
soit  k  faire.  Son  occupation  tavcH, 
rite  fut  de  contribuer  a  l'amér 
lioration  du  régime  intérieur  de^ 
hôpitaux ,    et    de    diriger  die-- 
mêime    un    hospice'  de    charité 
qu'elle  établit  a  ses  frais  près  de 
Paris.  Son  caractère  obligeant  et 
son    esprit  facile  lui   donnèrent 
beaucoup  d'amis  parmi  les  gens 
de    lettres.   Thomas    et    Buffon 
étoient  du  nombre.  Elle  appeloil 
lé  premier  FHonune  de  ce  siècle  ^ 
et  le  sefond  VHomme  des.  siècles. 
Après  la  retraite  de  Necker ,  ell^ 
le  suivit  k  Copet  en  Suisse  :.  ell^ 
y  est  morte  en  1^94-  On  lui  doit 
les  ouvrages  surrans  :    I.    fiés 
Inhumations  précipitées  ^   ij^', 
in-8*.  II.  Mémoire  sur  tétahlis-- 
semèni  des  hospices  y  in-S".  III. 
R^exiàns  sur  le  divorça ,  1795  ^ 
in-8«.  L'auteur ,  né  diins  une  ve- 
Kjg[ienqui  autorise  lé  divorce  ,^n'en 
soùtiexit   pas   moins ,    dans   cet 
écrit ,  l'mdissolubilité  de  Tunion 
conjugale.  On  y  trouve  plus  de 
sentiment  que  de  raisonnement; 
Lte  stjlis  ea  est  souvent  précieuXi, 
Des   comparaisons    le   surchar- 
gent ,  et  n'ont  pas  toujours  unr 
juste  application.  Madame  Necker 
y  oublie  son  sujet  pour  s'oocur 
per  d'«Ue  i  de^sa  famille  ^  de  son. 


Ap^ 


NBCK 


NECKi 

met»  çon  pour  une .^i»<)  réf»'^ 
t^ûoii  i  çe.llp  enfin  y  qui,  parmi. 
Unt  de  légèreté  i  a  un  curaotète  » 
qui  dans  la  foule  a  couâervé  un* 
ame^  qui  dsm^  le  monde  oso 
avouer  »  ^on  afoi  après  favoir 
entendu  caldinnier  %  qni  o^e   Ic^ 


éppiiz.  C'est  une  terrible  ^nS^- 
tson  que  ceHe  de  trouver*  rocca- 
f^on  de  se  louer ,  et  de  ne  pa$  le 
faire  :  aussi  n'j  rèsi$te-t-elle  pas. 
Cet  écrit ,  très-censuré ,  offre  ce- 
pendant beaucoup  d'idées  fortes 
et  touchantes.  IV.  Mélanges  *eX' 

traits  des  manuscrits  de  madan^e  1  défiçndr^  ^u^nd.  il  doit  n^en  rien 
Necker ,   1798  ,  huit  veiumes  in-    savoir  9,  QiM  hors  de  sa  maison  et 


I  V 


Ô»,    publiés   îlprès   la   mort.de 
Fautelir.    En  général  on  trouve 
âans  tous  ses  ouvrages  un  grand, 
fiombre  de  pensées  vraiqs  çt  fîn^sSA 
des  tableaux  d'un  beau  coloris  ^ 
des  conseils  sages  et  bien  e9:pri-< 
tnés  ;  mais  on  peut  lui  appliquer. 
£é  due  Voltaire  a,  dit  de^  réiogê 
Se  Ûplbert  par  son  époux; ,«  qu*on 
y  trouve  autant  de  mauvais  que 
oebon,  autant  4e  phrases  ot>s^ 
cures  que  4e  claires ,  autant  de 
inots    impropres^  qqé    d'exprès» 
Sons  j[ustes  ,,  joutant    d'exagérar. 
tiens  que  de  vérités.  »  I^oins  de 
désir  de  jouer  un   rôle    auroit 
J)eut-élre  di^}n.u4  sa  célébi'it^  et 
augmenté  son  bonlieu^.  Thamas , 
qui  lui  a  consacré  des  yers  adres^ 
$és  k  Susanne,  a  fait  indirecte- 
ment son  éloge  dans  l'Essai  sur 
les  femmes  ;  «  Ç^jJe  qui  e^t.  véri- 
tablement estimanle  estla  femme 
qui ,' prenant  dans  le  monde  les 
charmes  de  la   société  1  c'est-à? 
dire  le  goût ,  la  grâce  et  Tesp^it, 
^ai<  en  mâne  temps  sauver  sa 
Kaison  et  ^on  cœur  aê  cette  vanité 
Troide,  de  cette  iâuss^^usibilité 
qui  naissent  de  l'esprit  de  société  ; 
celle  qui ,  asservieinatgré  file  aux 
çenventions  et  aux  ns^e$  »  ne 
perd  point  de  vue  la  nature  y,  et  ^e 
Retourne  encore  quelquefois  vers 
f  Ue  pour  l'honorer  du  n^oins  par 
ses  regrets  ;  cçUe  quji ,  par  son  état, 
forcée  à  ^  dépense  et  au  luxe, 
choisit  du    n^Qjns  des  dépenses 
utiles  a  associe  l'indigence  indus- 
trieuse à  sa  richesse  j  celle  qui , 
en  cultivant  I^  philosophie  et; les 


cbe;c  eU%  sait  garder. son  estime 
k  la  yert^  «  {ion  mépris  au  vice  >  et 
sa  sensibilité  à  Vamiti4>  ^ 

*  V.NEGRER  (Noa,-Josepb), 
né  en  Flandre  en  17990  docteur 
en  miàéçxue  de  l'iiuiversité  de 
piQUa^  »  bQtanistei  de  l'électeur 
palatin  )  historiographe  du  P»^ 
latinat ,  4qs  duchés  ue  Berg  e^do 
Juliçrs  ,  .  agrégé  honorait^  ai» 
collège  4e  m<^<]u?cine  de  IVanci  » 
membf  e  des  académies  âm  sci^n-* 
ce^,  aifta  et  belles-lettres  de  Hol-« 
lande  1  4u  Braibaiit ,.  de  Boueo , 
de  Bavière ,  de  Manheim  el  dk 
Châtooas ,'  se  consacra  dès  $a  plus 
tc;tidre  jeunesse  k  )'étude  et  a  1% 
çonnoiss^œ  des  plantes*  Plu^ 

rieurs,  vojag^s  entrepriis.en  Fian-v 
ce,  en  .A.Uenivag9è  et  ailleurs» 
iu^  fournirent  l'occasion  d'éten? 
dre  se$  savantes  recherches  ^  il  en 
a  déposé  l^H  résuit^t&dans  lesiout 
vrages  suivant  ;  JU  Hehciap  Oattd'* 
fie^lgiç^  sjdsfssire^  ,  ^eu  JTnactar 
tus,  gen^raUs  plcmtarum  GnUo^ 
^^fgicarfÂm  ad  gênera  relatarum^ 
CMm.  4ifforeHHi4  ^  naminiius  tri-' 
iHOtUbHS ,  pharmaçeuticU  »  leciê 
ttfUfi^lilHts  ,.  preipHéiiiLtibiAS  »  vir*: 
t{K4ikuSf  eçr  oàsieryathnct-ciùmicf 
l^ibm  y  dUQioribus  prasclari^ 
£i4m  ^v^mad^rHanibusi  aect/mr 
dùrm  pFincima  Idnrupamt ,  Strasr 
bourg,  17081,  %  vol.  inti^.  C'est 
Ja  Flore  aes  Paya^Bas ,  conktenax^ 
les  caractères  àistinetifs  qui  cona- 
.tituent  chaque  gendre  et  chaque^ 
jespèoe  dé  plas^tea»  Uvirs  noms* 
tnviftuj^et  pharmaceutique»»  lef 


lettres,  les  «unfpour  ^l^-mÀ-j  endroiu  qù.  dO|fM  Juû^iâBt  «fMWr 


JVE€K 

.tan^ment,  leurs   propriétés  mé- 
dicinales ,  avec  (les  observations 
éclairées  par  les  lois  de  la  plus 
saine  chimie.  Cet  ouvrage  est  dis- 
posé suivant  le  système  de  lin- 
née.   II.    Methoaus    muscorurn.\ 
per  cictsses ,  ordines  ,  gencrq.  ac 
species  >  cum  sjw>nYmis ,  aomini' 
hus  tnvialibus^  ob^ervationîbus 
Âigesforum ,  mneisque  jfiguHs  il- 
lustratorum,  IVJanheim  ,  de  Vina- 
primerie   de    Paçadémie  ,   1775, 
10-8°.  Neôter  avoit  l'ait  des  mous- 
ses son  étude  de  prédilection  ;  il 
n'admet   c^u'une  seqle  classe  ou 
dynastie  de  mousser  j  il  la  divise 
en  trois  ordres  ,  dont  les  caractè^ 
jes  dj^tinçtii's  sont  pris  des  effets 
de  la    germination  \    toutes   les 
moosses  doivent   être  regardées 
«omme  pérennellos  ,    mais  leur 
germination  n'est- pas  toujours  là 
même  ;    dans  les  unes  elle    est 
feuiUée ,  dans  d'autres  elle   est 
plomeuse  ^    et    4ans    quelques- 
unes  enfin  .elle  est  à  simples  bôur- 
.||eoiis.  TeL^  sont  Içs  tjrois  ordres 
ccéés  par  Kecker.  Cette  méthode 
a  été  adoptée  par  l'AUemagae. 
L'ouvrage  a  été  réioçiprimé  à  jRa- 
.tisbonne  et  en    Angleterre.   III. 
Physiologia  muscocum  per  exor 
men   anafyticum    de  coiporibus 
variis  naturàlibus  inter  se  col- 
îafis  continuitatem  proximamve 
anintalis  cum  vegetabili  concate- 
nationem  indicantibus ,  Manheim, 
in-8*».  Cet  ouvrage  curieux  a  été 
traduit  en  français  sous  ce  titre  : 
Pl^siologie  des  corps  organisés  , 
ou  Examen  analytique  des  ani- 
maux et  des  végétaux  comparés 
ensemble  j^  à  dessein  de  démon- 
trer kl  ckaine  de  continuité  qui 
unit  les   différent   règnes  de  la 
nature  ,  Bouillon  ,   1775 ,  in-8°. 
IV.  Eclaircissemens  sur  la  pro- 
pagation desjilicées  en  général , 
(Manheim,  1775,  in-4'*.  V.  His- 
toire   naturelle  du   tussilage  et 
du  pétasitt  ^  jacur   servir   à   la 


m 


NECT  407 

phjrtologie  du  PalaXinatdu  Rhin^ 
des  duchés  de  Juliers  et  de  Berg^ 
Manheim^  *779>  in-S**.  Cette  dis- 
sertation est  imprimée  dans  le 
tome  IV*  des  Mémoires  de  l'a- 
cadémie de  cette  ville.  VI;  Traité 
sur  la  mycétologie  y  ou  Discours 
sur  les  champignons  en  général , 
etc.  Manheim  ,  1783,  in-8«.  VIL 
Elementa  botanica ,  gênera  ge* 
mina ,  species  naturales  omnium 
vegetabilium  delectorum  ,  ^rum- 
que  characteres  diçLgnosticos  ac 
pècuUares  exhibentia ,  secundiim 
sjstema  omologium  seu  natu/nle , 
evulgata  cum  tabulis  separatiA  , 
Neuvsriçd-sur-ie-Rhîn  ^  1790  ,  5  v. 
grand  in-8«.  Ce  traité  élémentaire 
est  le  fruit  de  douze  années  de 
réflexions  ,  de  recherches  et  de 
rofondes  méditations.  Ce  célè- 
re  botaniste  est,  mort  à  Manheim 
le  10  décembre  1795. 

t  NECTAIRE,  en  latin  Nec- 
tarius  ,  natif  de  Tarse  en  Cilicle, 
d'une  maison  illustre  ,  fut  mis  ,  à 
la  placé  de  saint  Grégoire  de  Na- 
zi anze  ,  sur  le  siège  de  Constan- 
tinople  ,  parles  Pères  assemblés 
dans  celte  ville  en  38 1.  Nectaire 
n'étoît  alors  que  catéchumène  ; 
ainsi  il  fut  évêque  avant  d'être 
chrétien.  L'empereur  Théodose 
avoit  demandé  pour  lui  le  trêne 
épiscopal,  et  on  ne  put  le  lui  re- 
fuser. Ce  fut  sous  son  épiscopat  que 
la  digiiité  de  pénitencier  fut  sup-- 
primée  dans  Féglise  de  Conslau- 
tinople.  Une  femme  de  qualité 
s'étant  j  par  ordre  du  pénitencier, 
accusée  d'avoir  été  corrompue 
par  un  diacre  ,  la  révélation  da 
ce  crime  secret  fut  un  sujet  de 
scandale  pour  le  peuple.  Nec- 
taire alors  laissa  la  liberté  à  cha- 
cun de  participer  aux  saints  mys- 
tères ,  selon  le  mouveiq^t  de  sa 
con<icience  ,  sa  us  a;^fiir  recours 
au  prêtre  pénitencier.  La  plupart 
des    églises    d'Orient    suivirent 


4o8-         NEED 

l'exemple  de  l'église  de  ConsUn-  ' 
tinople  ,  et  chacun  fut  libre  de 
se  cnoisir  un  confesseur.  Nectaire 
mourut  en  397.  Il  avoit  beaucoup 
de  talent  pour  les  afiaircs  ;  mais 
©on  savoir  étoil  fort  boroë.  On 
a  de  lui  ConJUtatio  imperii  papœ 
in  Ecclesiam  îatinam  ,  publiée 
par  Pierre  Allix ,  Londres ,  1 702 , 
in-8».  Cet  ouvrage  déplut  a  la^ 
cour  de  Rome. 

•f  ?ÎÉE  DE  La  Rochelle  (  Jean- 
Baptiste)  ,  avocat ,  subdélégué  de 
l'intendant  d'Orléans  ii  Clamecî 
sa  patrie,  mort  en  177^1,  à  80  ans> 
a  donné ,  L  Quelques  mauvais  Ro< 
luans ,  tels  que  le  Maréchal  de 
Boucicault ,  nouvelle  historique  , 
Paris ,  171 4»  in- 12  ;  la  Duchesse  de 
CapOHC  ,  Paris  ,  1702  ,  in-iQ.  II. 
Tin  Commentait^  sur  la  Coutume 
^Auxerre^  Paris  ,  1748  ,  in-4**. 

tl.  NÉEDHAM^arcbamont) , 
écrivain  anglais,  natif  de  Burford, 
dans  le  comte  d'Oxford ,  né  en 
16^20,  étort  clerc  de  procureur  lors- 
que les  guerres  civiles  vinrent  à 
éclater.  Il  entreprit  à  cette  époque 
un  journal  parlementaire ,  mù- 
XxiXé  Mercurius  Bntannicus  ;  mais 
.ayant  éprouvé  quelque  désagré- 
ment dans  le  parti  qu'il  avoit  em,- 
brassé,  il>e  tourna  du  côté  de  la 
cour  et  continua  son  journal  dans 
an  sens  tout  différent  sous  le  titre 
de  Mercure  pragmatique  ;  ce  ne 
tai  pas  le  dernier  cnangement 
qu'il  éprouva .  Le  parti  populaire 
vint  a  Dont  de  reconqiHJrir  Néed- 
bam  y  qui  ne  nianquoit  ni  d'esprit 
ni  de  talens ,  et  lé  Mercure  prag^ 
matique  àeyml  politique,  La  ver- 
fatilité  de  Fauteur  devoit  nuire  k* 
9a  réputation  ;  il  ne  fut  regardé 
que  comme  un  écrivain  merce- 
liaire  aussi  peu  dign/e  de  Testime 
du  parti  qu'il  avoit  embrassé  c(ue 
de  celui  qu'il  avoit  abandonné.  Il 
inourut  subitement  eu  1678.  (>n  ] 


NEED 

a  de  lui  une  foule  de  pampbletiF 
politiques ,  iau|ourd^hui  dépour* 
vus  de  tout  intéréti  S0U3  le  pro- 
tectorat de  Gromwel  il  publia  un 
Traité  de  la  souveraineté  du  peuplé 
et  de  rexcellence  et  un  état  libre , 
traduit  en  '  français  ,  par  Théo- 
phile Mandard,  Paris,  1791, in^S*, 
a  vol.  En  posant  les  principes 
de  la  souveraineté  du  peuple  y 
il  flattôit  alors  la  passion  qui  do* 
mînoit  dans  sa  patrie.  'Son  ou- 
vrage est  savant  »  méthodique  et 
hardi.  On  y  trouve  plusieurs  pa- 
radoxes qui  décèlent  plus  d'ima- 
gination que  de  jugement. 

t  II.  NÉEJDHAM  (  Jean  T»- 
beav(lle),  né  k  Londres  le  ift 
septembre  1715  ,  descendoit  de  W 
branche  pumée  de  la  famille  dont 
milord  Kilmotej  est  le  chef.  Elevé 
dans  la  religion  catholique  ,  il 
s'établit  «dans  le  séminaire  des 
Anglais  à  Paris ,  et  devint  cor- 
respondant de  l'académie  des 
sciences  ,  et  ensuite  membre  de 
la  société  royale  de  Londres  en 
1749*  Néedham  est  le  premier  ec- 
clésiastique catholique  que  cette 
compagnie  ait  adopté.  Le  gou- 
vernement des  Pays-Bas  l'appel», 
en  1J69,  pour  concourir  a  réta- 
blissement d'une  soeiété  litté- 
raire. Il  mourut  le  3o  décembre 
1781  à  Bruxelles  ,  où  il  étoit  ree- 
teur  de  l'académie  des  sciences  et 
belles-lettreSjlaissaut  un  nom  dis-» 
tinguépardes  connoissances  éten- 
dues et  variées  ,  sur-tout  dans  la 
physique  et  l'histoire  naturelle. 
Des  observations  pénibles  sur 
des  objets^  non  moins  inacces- 
sibles aux  jeux  qu'à  rintelligènce. 
de  l'homme  ,  l'ont  fait  regarder 
comme  un  àes  plus  laborieux 
coopéra teurs  ^e  BufTon  ,  et  ont 
préparé  le  système  sur  la  géné- 
ration" des  êtres  ,  pubHé  par  le 
Pline  français.  Quoique  ses  ex- 
périences sur  les  animaux  micros- 


{ 


NÉEF 


NEEL 


409 


eopîqaes  nViîent  pas  ea  le'stiecè^  |  de  PMs  y  et  le  Triomphe  de  Ga* 
ou  il  leur  a  supposé ,  elles  ne  më-    lathée ,  autrement  dit ,  V Aiguière 


ntent  pas  le  mépris  que  Voltaife 
leui*  a  prodigué.  On  a  de  lui ,  I. 
Diverses  Observations  insérées 
dans  l'histoire  naturelle  de  Bul- 
fon.  II.  Nouifelles  recherches  sur 
les  découvertes  microscopiques 
et  la  génération  des  corps  orga- 
nisés ,  traduites  de  l'italien  de 
Nicolas    Spalanzani    par  l'abbé 

Bësley  9  ^y^^  ^^^  notes  ,  des 
recnercbes  physiques  et  meta- 
phjsi^fues  sur  la  nature  et  la  re- 
ligion 9  et  une  nouvelle  théorie 
de  la  teire,  Paris,  1769  ,  deux 
parties  in-8".  ill.  Nouvelles  Ob- 
servations microscopiques ,  tra- 
duites en  partie  de  l'anglais  par 
Louis  -  Anne  '  Lavîrotté  ,  Pans  , 
1760  ,'  in- ta.  IV.  Lettre  de  Pékin 
sur  le  génie  de  la  langue  des 
Chinois  ,  Bruxelles  »  1775 ,  in-4**. 
V,  Principes  d électricité  y  conte- 
nant plusieurs  théorèmes  appuyés 
par  des  expériences  nouvelles  ^^ 
traduits  de  l'anglais  de  milord 
Ifahon  ,  Bruxelles,  1781 ,  in-S<*. 

♦  NÉEDLER  (  Thomas  ) ,  em- 
ployé dans  le^  bureaux  de  la 
marine  en  Angleterre ,  distingué 
par  son  esprit ,  ses  connoissanees 
et  sa  piété  >  mourut  en  1718, 
Agé  de  28  ans.  Duncombe  a 
recueilli  et  publié  en  1724  ûu 
volume  de  ses  ombrages  en  vers  et 
en  prose  dont  il  j  a  eu  trois 
éditions. 

*  NÉEF.  (  Jacques) ,  graveur  , 
né  a  Anvers  en  i639  ,  s'est  acquis 
de  la  réputation  par  la  plupart 
ded  ouvrages  stfivans  :  I.  ha  chute 
des  anges  rebelles ,  d'après  Ru- 
bena.  II.  Melchisédech  et  Abra- 
ham ,  d'après  le  même.  III.  Jésus- 
Christ  sur  la  croix  ,  ayant  à  ses 
pieds  saint  Jean  et  la  Vierge  , 
idem.  IV4  Le .  Martyre  de  saint 
Thcmmi  ,  idem.  V.  Le  Jugement 


de  Charles  /,  roi  d'Angleterre  , 
idem.  Vï.  Le  portrait  du  cardi- 
nal infant  eTEspagne  ,  qui  5e 
trouve  k  la  tête  de  la  description 
de  l'entrée  de  ce  piince  dans 
la  ville  d'Anvers ,  idem,  VII.  Jé- 
sus-Christ et  les  six  pénilens , 
demi-figures,  d'après  Gérard  Seg-^ 
hers.  VlII.  Le  Martyre  de  saint 
Liévin ,  d'après  le  même.  IX; 
Jésus-Christ  devant  Pilate ,  d'a- 
près J.  Jordaëns ,  dont  les  pre- 
mières épreuves  portent  le  nom 
de  Van  den  Ënden.  X.  Oes  Sujets 
d'après  Annibal  Garrache  ,  Eras- 
me ,  Quellinus  ,  etc.       ^;ÂÀLfM 

•*NÉEFS  (Péter),  peintre, 
élève^le  Stéenwick  i  né  a  Anvers 
vers  l'an  i58o,  fit  une  étude  par* 
ticulière  de  l'architecture  et  de 
la  perspective.  Son  talent  étoit  de 
représenter  Tintérieur  des  églises* 
On  ne  peut  se  lasser  d'admirer 
dans  ses  ouvrages  un  détail  et 
une  précision  qu'il  seroit  diffîcile 
d'imiter.  Il  distribue  la  lumière 
avec  beaucoup  d'intelligence,  et 
sa  manière ,  quoique  d'un  fini 
très- précieux  ,  n'est  ni  dure  ni 
sèche.  Il  peignoit  mal  les  figurer  : 
celles  de  ses  tableaux  sont  ordi- 
nairement ,de  Van-Tulden,  Té- 
niers ,  ou  d'autres.  Péter  Néefs  a 
eu  un  fils  qui  a  travaillé  dans 
son  genre*,  mais  qui  lui  étoit  in- 
férieur pour  le  talent.  Il  y  a  un 
choix  à  faire  dans  les  tableaux  dn 
père.  On  ignore  l'année  de  «a 
mort. 

t  NÉEL  (  Louis  -  Balthasar  >, 
mort  a  Rouen  sa  patrie  en  1754  » 
est  auteur  de ,  I.  Voyage  de  Paris 
à  Saint  -  Cloud  par  mer  et  par 
terre  9 1 75] ,  in-ia ,  bagatelle  plai- 
saute  ,  qui  a  eu  grand  nombre 
d'éditions.  IL  Histoire  du  mare* 
chai  de  Saxe  f  iy52  ,  3  vol,  in*ii; 


4iO  lïEER 

Dresdfi  9  iprfrÔ ,  9  vol.  in-i^ ,  r^im- 
pwimée  k  Mittau.  III.  Histoire  de. 
Ijçm9  y  duc  d'Orléans ,  ^fils  du. 
régent  y  17S5,  in-is.  IVi  Et  d^ 
plusieurs  pièces  de  vers  sur  diiTé- 
rens  sujeta»  Soa  «tjle  est  quelque-» 
inhs  peu  naturel  et  94  p^âiefoible* 
Ou  trouve  eepenUaut  quelques 
bons  vers  j  parmi  la  multitude 
des  mauvais  ou  des  m«Mliocres 
qu'il  a  laissés.  Le  père  de  cet  écri- 
vain y.  qui  étoit  avocat  au. conseil 
d'ëlat  et  privé  du  roi  »  est  autew 
d'une  céiôédiejên  S  actes ,  en  vers, 
intitulée  UJihàsion  grotesque ,  ou 
le  Feint  Néoromanden  ,  Rouen , 
1Ç78  ,  in-12. 

NÉELS  (Nicolas)  ,  Neelsius  , 
doininieaii](  do  Bralniur,  docteur 
I  ^  eok  théologie  ,  enseigna  cette 
science  avec  réputation  dans  Tu- 
niversité  de  ûouay ,  et  fut  pro- 
"vincial  de  son  ordre.  On  a  de 
lui  ,  en  latin  ,  de  savans  Corn- 
mentmres  sur  la  Genèse ,  le  Can- 
tique des  Cantiques  y  les  Épîtres 
de  saint  Paul>  et  T Apocalypse. 
KéeU  mourui  en  1604 • 

*NÉER  (E|lon  Vandcr), 
ipeifitre,  né  à  Amsterd^on  en  i643 , 
mort  à  Duaseldor^*  en  1706; 
après  avoir  pris  des  leçons  de 
«on   père  »    paysagiste    estimé  , 

Ï>aMa  k  Técole  de  Jacques  Van- 
00  )  peintre  distingué  par  sa 
aiawère  de  rendre  le  nu.  Les 
ditUcultés  du  genre  qu'il  adop- 
tent ne  l'eârayèreat  point.  Ses 
beurenaes  dispositions ,  cecondées 
par  un  maître  habile,  le  firent 
avancer  à  grands  pas  dans  la  car- 
j^èrc.  A  l'âge  de  vin^t  ans ,  Néer 
vint  k  Paria  ,  et  travailla  pendairt 
trois  on  cpiatre  ans  pour  le  comte 
de  Doua  ,  go^uverneur  d'Orange, 
De  Eetour  à  Amsterdam  ,  il  s'y 
•maria  et  demeura  veuf,  chargé 
de  aeixe  enfans.  Il  contracta  à 
Jii^iubeUee,  où  scf  ouvrages  fusient 


TfÉËR 

Irès-recherchés  ,  nn  Second  nàt» 
riage,  et  devint  encore  veuf  avee 
neiu enfans  déplus.  Une  famille 
si  nombreuse  le  réduisit  à  tra^ 
vailler  uniquement  pour  la  sou* 
tenir.  Il  peignit  des  paysages  qui 
eurent  un  grand  succès,,  et'ue 
lui  coûtèrent  ni  autant  de  soins 
m  autant  de  temps  que  sei  ta^» 
bleoMX  d^histoire.  »  Ces  derniers , 
dit  Deseamps  ,  sont  bien  compo- 
sés ; .  ses  portraits  e«  grand  et  en 
petit ,  bien  coloriés.,  touchés 
avec  esprit  et  finesse  ;  et  Von  voit 
dans  ses  paysages  qu'il  les  traitoit 
d'après  nature ,  ainsi  que  les 
plantes  dont  il  en  oanoit  ley 
devans.  » 

t  NÉEBCASSEL  (  Jean  }  ,  né 
a  Gercum  en  i523 ,  entra  d^ns 
la  congrégation  de  l'Oratoire  à 
Paris.  Après  avoir  proCessé  avec 
succès  la  philosophie  et  la  (hécv- 
logie  dans  cette  congrégation  ,  il 
djevint  arcliidiai^re  d'Utiaeclit  et 
provicaire  apostolique.  Le  cka« 
pitre  de  cette  ville,  ayant  perdu 
son  archevêque  ,  donna  celte 
place  k  Néercassel.  Le  pape 
Alexandre  Vil  a  voit  voulu  faire 
éHre  Pabbé  Catz  ,  doyen  da  cha» 
pitre  de  Harlem  :  les  deux  com- 
pélitcurs,  amis  l'un  et  l'autre  de 
ta  paix  ,  convinrent  qne  Catx 
ffouvemeroit  le  diocèse  de  Har- 
lem soos  le  titre  d'archevêque 
de  Philippes  y  et  NéeHassél  celui 
dIJtrecht ,  sous  le  titre  d'évôque 
de  Castorie.  Le  nonce  du  pape 
approuva  cet  accord  ;  et  après 
la  mort  de  Catz ,  Néercassel  fut 
le  seul  évèque  de  tous  les.  ca* 
tholiqnes^  de  Hollande  ,  dont  le 
nombre  étoit jDrt  grand.  Il  mou* 
Nit  le  8  }iûn  16B6.  On  a  de 
h})  trois  Trcùiés  latins ,  ie  JMre* 
miev  sur  la.  Lectmre  de  PÈeri" 
iure  sainie  y  traduit  en  frsmçaia 
par  Le  Roy ,  abbé  de  HatutCrFon^ 
taine  y  Cologne  ,  16^  »  ia«^  ;  ie 


KEGR 

second  snr  Iç  Cultç  des  saints,  fi 
aè  la  sainte  Vierge  >  traduit  eo 
français  par  Iç.  même  ,  Parjs , 
lÔrrg  ,  în-8"  ;  et  fe  troisième  >  inti- 
tulé' VAnioi^r  pénitent ,  traduit 
CTi  français  p?ir  Tabbé^  Guiïbert ,. 
Utrecht ,  17/J1, ,  5  vol.  ïn- 12.  C'est 
un  Traité  de  Farnour  de  Dieu 
dans  le  saiÇren%en,t  de  pénitence*. 
La  meilleure  édition  de  YAmor 
pcenitens  est  ceUe  de  iû84>  deux 
roi.  ip-ia.  Il  parut  en  i'rauçais 
en  ly^Q ,  en  0  vol.  ia-12.  Les 
ieMx  autre$  Traités  ont  été  tra-» 
dui'ts  en  français  par  Le  Roy , 
abbé  de  Haute-Fontaine.  Us  sont 
estimés  ,  à  quelques  endroits 
près ,  où  Néerçassel  parojt  favç- 
rable  ^ux  rêveries  de  Jausénius. 
IJjdmor  pœnitens  fut  censuré  par 
Alexandre  VIU,  et  défeçidu  par 
un  décret  de  là  sacrée  congréga- 
tion. Innocent  Xl,  a  qui  ilavoit 
été  déféré,  ne  voulut  j^mai$  le 
condamner. 

.  KÉESSEN  (Laurent),  natif 
4e  Brabant  ,  cbanoine.  de  la 
çatbédrale  de  Malines  ,  prési- 
dent 4"  séminaire  dev  cette  ville, 
augmenta  çonçidérableroept  les 
revenus  de  ce  séminaire,  à  con- 
dition quVn  n'j  nomnieroit  pour 
professeurs  que  des  clercs  sécu; 
liers.  Il  mourut  en  1679.  Ou  a  de 
lui  une  Théologie  en  latin ,  Lille , 
1693 ,  2  vol.  ui-fol.  Le  dogme 
Q*y  est  pas  traité  avec  beaucoup. 
4^étendue  )  la  morale  y  occupe 
Çlus  de  piaçç  y  et  Fauteur  n'est 
pas  relicné* 

•  *ï.  NÉGRI  (François).,  de 
Venise,  célèbre  grammairien  ,  né 
vers  le  milieu  du  i5*  siècle  ,  em- 
Jbrassa  l'ordre  ecclésiastique  ,>  et 
s'appliaua  avec  ardeur  à  l'étudç 
de  k  pnilôsophie  et  des  belles- 
Jeltres  grecques  et  latines,  Aprè^ 
avoir  professé  la  grammaire  pen- 
44«t  piusieiurs  amiées  s»  Y^xûs^ , 


qii  il  fît  de  bons  élèves ,  il  alla  « 
vers  l'an  i4^8l,  enseigner  le* 
belle*  -  lettre^i.  à  ,  Padoive , ,  ou  il 
écrivit  5on  Traité  Z>e  con^çriben-^ 
disçpistQlif,  En  i497'.Négriétoit* 
Ferrare ,  auprès  du  cardmal  Hip-» 
poljte  d'Est ,  qui  lui  donna  m' 
place  de protono taire  ap4^stolique^ 
et  qui  le  fit  $01^  majordoinç.  Oo. 
préâ^ume  qu'il  mourut  vers  l'ao^ 
i52Q.  On  a  encore  de  lui  uo^^ 
Abréséd^grofnmaire  ;  un  Abrégé 
de  PÎutarque  ;  des  JpUscQurs  ,  «t 
des  Poésies  \9L{,me9.  H  a  laissé 
plusieujjfs  ouvrages  manuscrit» 
que  Ton  conserve  dan^  la  bibUo-  • 
.  tbèque  du  Vatican. 

.  t  II.  NÊGRï  (François), 
bénédictin  ,  né  a  3as;^ano  en^ 
i5oQ,  dans  les  états  de  Veuise, 
d'une  faipille  ,nx>bl^  et  ancienne  4 
iivoit  reçu  de  la  na^uf e  un  esprU 
vif  et  pénétrant  ;;  f  es  études  fu« 
rent  brillantes  ;  il  fit  de  rapides 
progrès  dan^i  la  pbilosopbie  9 
mais  principalement  dans  la  poé* 
sie. .  En  i525 ,  après  avoir  apos- 
tasie et.  quitté  sou  ordre  ,  il  prit 
le  cbemin  de  Trente,  s^  rfudil 
dans  TAUemagne  ,  qui  avoit 
alor^  adopté  les  opinions  de  Lu<r 
tber  ,  et  se  lia  d'amilié^avec^&uin-i 
gle  ;  en  x529  il  l'accompagna 
au3(  conférences ,  de  Marpurg  ;  il 
alla  ensuite  à  la  fomeu^^  dièto 
d'Ausbourg,  convoquée  «n  iS3o 
par  Cbarles  V,  et  à  laquelle  ïe% 
luthériens  présentèrent  leur  pro^ 
fession  de  religion  \  connue  sous 
^  le  uoJ»  de  Cpnfessiof^  dJus- 
koM^g*  ^égri  s'y  distingua  par. son 
éloquence  et  ^Q&  talens.  La  guerre 
s'étai^ ,  railuiyiée  en  AlWmagne  » 
il  retourna  en  Italie.  Ap^ès  un  aa 
de  scjoqr  dans  sa  p^^rie  ,  son  bu* 
ineur  inquiet^  xl^rigea  ses  p^9 
vers  Strasbourg  ,  *t  dç  là  vers 
éienève  et  VAuemagne  ,  répan» 
dant  ses  écrits,  avec  ses  opimona. 
Ces  cpuir;»es  le  conilui&uresit;   à 


4ti 


NEGR 


NEGR 


-Chiaveni^a ,   oh  il  se  fit  maître 


maître  i  fourmille  de  fautes  d'impressîoa 
d'école ,  se  maria. ,  et  eut  des  eu-    et  d'erreurs    commises  par  Tau-' 

fens.  Devenu  pasteur  de  cet  en-    * —    — "  *"' — '  —  '"  ' ^^ 

droit ,  il  continua  de  prêcher  la 
Bonvelie  réforme.  Quelque  temps 
après  il  abjura  la  doctrine  de 
Zuicgle  et  embrassa  le  $ocinia- 
fiisme.  On  présume  qu'il  termina  * 
tes  jours  à  Chiavenna  vers  l'an 
i55g.  Ses  principaux  ouvrages 
tont,  I.  ï)e  F'annii  Faventini  et 
Dominici  Bassanensis  morte  y  qui 


tenr,  qui  n'eut  pas  le  temps  de 
les  cornger,  ayant  été  surpris 
par  la  mort  au  moment  ou  il 
avoit  dessein  de  le  faire. 

*1V.  NÉGRI  (Jean-François) , 
né  k  Bologne  lé  3  janvier  x5<^« 
Après  avoir  appris  le  latin,  il  étu- 
dia la  peinture  et  l'architecture  ci- 
vile et  militaire  ;  mais  il.  réussit 


muper  ob  Ckristum  in  Italid  Ko-'  principalement  dans  le  portrait , 

manipontijicisj^ssu  impie  occisi  dans  lequel  il  étoit'renommé  pour 

sunt  ,  brevis  historia ,  Tiguri ,  bien  saisir  la  ressemblance.     Il 

i55o  ,  in-8».  II.  Turcicafj^m  re-  '^      '     ^ 


rum  commentarius  Pauli  Jovii 
jgpiscopi  Nucerini  ad  Carokim  V^ 
imperatorem  augustum ,  ex  ita- 
hco  latinusjactus  Francisco  Ni- 


gro ,  interprète  ,   Wittembergae ,     DegU  indomiti.   Il  s'adonna  eri- 
1537.  En  tête  de  cet   ouvrage  ,     —  •--    -^--■-    *-  *         l.  _i__  j_ 

réimprimé  en  i538^   à  Anvers, 


Strasoourg  et  Paris ,  et  à  Baie  en 
1543,  est  une  préface  de  Philippe 
Melantone  ,  ^ans  laquelle  il  ne 
fait  aucune  mention  de  ^égri. 
m.  Rhetia ,  sis^e  de  situ  et  mo' 
ribus  Rketorum ,  Basilea; ,  i5^y. 
Ce  poëme  en  vers  hexamètres  est 
assez  rare.  ÏV.  Del  liberoarbitrio, 
tragedia  ,  Genève,  i546,  in-4**> 
et  i55o^  avec  des  augmentations. 
Cette  tragédie  est  recherchée  par 
les  cnrîeux.  V.  Ovidii  Metamor- 
pkofeon  à  Francisco  Nigro  Bas- 
siano  in  epitomenphalenuisver- 
sibus  redacta,  Tiguri,  i54^  » 
Basileae^  i544« 

*  III.  NÉGRI  (Jules  )  ,  jésuite, 
né  k  Ferrare  en  1648  ,  et- mort 
en  1720 ,  se  distingua  dans  son 
ordre  par  son  application  k  l'é- 
tude et  par  une  profonde  érudi- 
tion. On  a  de  lui  une  Histoire 
des  écrivains  de  Florence  ,  Fer- 
rare,  17122  ,  in-fol.  Elle  comprend 
environ  deux  mille  auteurs  ;  avec 
la  note  de  leurs  ouvrages ,  tant 
«npriméâ  que  manuscrit^.  Gt  livré 


fonda  dans  sa  maison  une  acadé- 
mie de  dessin^  sous  le  nom  Dègli 
indistinti  ;  et  comme  il  avoit 
beaucoup  de  goût  pour  la  poésie, 
il  en  établit  une  autre  sous  le  nom 


suite  tout  entier  à  ta  recherche  de 
tout  ce  qui  pouvoit  concerner 
rjhistoire  ae  sa  patrie ,  en  recueil- 
lant de  tous  côtés  des  documens 
et  des  notices  propres  a  compo- 
ser des  annales  :  toutes  ces  pièces 
existoient  en  entier  dans  sa  biblio- 
thèque. Il  fit  aussi  une  collection 
de  médailles  anciennes.  Ce  pein- 
tre ,  poète ,  architecte  et  anti- 
quaire ,  mourut  dans  sa  patHe  ]» 
g  octobre  1659.  Il  a  fait  impri- 
mer en  idiome  bolonais  sa  fm- 
duction  de  la  Jérusalem  délivrée 
du  Tasse  ,  Bologne,  i^9«  ^^ 
poëme  traduit  en  entier  se  con- 
servoit  en  manuscrit  dans  là  b^  d 
bliothèque  du  marquis  d'Ërcolani  1 
a  Bologne.  On  a  etacore  de  lui  iin# 
Epitre  dédicatoire  qui  contient 
F  Histoire  généalogique^  de  lafa^ 
mille  de  Sassatelli  d'Imola^  et 
plusi^rs  autres  ouvrages^ 

♦V.  NÉGRI  (Alexandre),  savant 
ecclésiastique ,  fils  du  précédent , 
fut  nommé  protonotàire  aposto^ 
lique  à  Rome ,  ensuite  chanoin* 
de  Saint^Pétrone  dans  sa  patrie , 
et  enfin  curé  de  l'église  de  Saint- 


Laorent ,  oii  il  fit*  bâtir  une  cha- 
pelle qu'il  dédi^  k  Notre-Dame 
de  Lorette ,  et  dans  laquelle  son 
coipà  fut  déposé  après  sa  mort , 
àrinvée  en  loOi.  On  grava  sur  sa 
tombe  rinsctiption  suivante,  qu'il 
àvoit  lui-même  afmposée  : 

ffip'os  uraa  c^it  mânes  ^  si  9ota  vlsfr 
C^juifis  ,  sibus  erii  qui  uigtr  antefuit. 

Comme  son  père ,  il  s'appliqua 
Il  Ta  connoissauce  des  antiques  , 
mais  principalement. à  la  science 
des  inscriptions.  On  a  de  lui , 
I.  Maniliani  Bononiensis  monu' 
^enti  historico-mjrstica  lectio,  II . 
Epistola  de  vetusUssimd  lapiàeœ 
cujusdam  inscriplionis  erasione, 
«te.  ni.  Ad  prœsidiarium  aquce^ 
ducmmLucii  PubUcii  Asclepii  f7- 
Uci  ihpestigatio.  IV.  jElia  Lœlia 
Cnspis,  Le  comte  César  Malvisia 
mséra  ces  quatre  Dissertations 
dans  son  ouvrage  intitulé  Mar- 
inora  Felsinea  ,  Bologne  ,  1690  , 
in-4*. 

*  VI.NÊGW  (Bîanco)  ,  frère 
du  précédent ,  excelloit  dans  le 
pçHrait,  Il  a  écrit  Basilica  Pe- 
troniana  ^cs^s^eroFïta  di  S.  Petro- 
Hrio  ,  con  la  descri^ione  délia 
ckiesa  a  lui  dedicata ,  ejumioni 
cospicue  fatte  in  essa  ,  con  il 
eaUâogo ,  ed  armi  di  tutti  li  cor 
nonici,  Venise,  1680. 

•  *  VH.  NEGRI  (François  ) ,  sa- 
vant ecclésiastique  de  navenne , 
dans  le  17*  siècle ,  étudia  la  phi- 
losophie ,  la  géographie  et  ras- 
tronomie.  Etant  k  Rome  ,  il  par^ 
vint,  par  ses  vives  sollicitations 
auprès  du  pape  et  du  cardinal 
César  Rasponi ,  à  fonder  l'hos- 
pice dH  catéchumènes  ;  mais  ce 
Îrai  lui  acquit  de  la  réputation, 
ut  le  vojage  qu'il  entrant  cou- 
rageusement dalis  la  Scandinavie , 
pour  être  à  même  d'avoir  dés  iio« 
tioas  ««rtaineg  f  Of  €•  pays  ^  dont 


IVEHE  4i3 

on  n*avoit  eu  jusqu'alors  que  det 
relations  infidèles  ;  son  voyage 
parut  à  Padoue  en  1701  ,  in-^, 
sous  le  titre  de  f^iaggio  setten» 
trionalediifiso  in  otto  lettere.  Ces 
Lettre^  étoient  accompagnées  de 
Remarques  sur  Thistoire  du  grand 
Olaûs  ,  dans  lesquelles  il  nota  les 
en*eurs  qui  s'y  étoient  glissées. 
On  a  encore  de  lui  Discorso pra^ 
tico  délia  riverema  dovuta  a' 
sacri  templi ,  e  del  modo  piiifa^ 
cile  ed  efficace  per  conseguirluy 
Venise,   v6ô8. 

^  »  NEGRISOLI  (  Antoine-Ma. 
rie),  gentilhomme  lerraràis,  vi- 
voit  dans  le  16*  siècle ,  et  entra 
au  service  de  Bona  Sforce  ,  reine 
de  Pologne.  On  a  de  lui  une  7>a- 
duction  en  vers  libres  des  Géor- 
giques  de  Virgile.,  imprimée  à 
Venise  en  i543  >  in-8*»,  et  réim- 
primée dans  la  même  ville  en 
i552.  La  dernière  édition  est  plus 
correcte  que  la  première;  mais 
cette  traduction  est  au  -  dessous 
de  celle  de  Bernard  Daoielio  de 
Lucques. 

♦  NEHEMIA.  (  Abraham  ) ,  juif 
portugais  ,  méuecin  ,  flonssoit 
vers  la  fin  du  16*  siècle ,  et  s'est 
fait  connoitre  par  un  ouvrage 
plusieurs  fois  imprimé  sous  ce 
titre  :  Methodi  uniuersaUs  meden- 
di  per  sanguinis  missionem  et 
purgationem  libri  duo  ,  quorum 
altero  agitur  de  tempore  purgan- 
di  et  ordine  medendi,  Accessit 
de  tempore  aqwasfrigidm  injebri^ 
bus  ardentibus  ad  satietatem  ex^ 
hibendœ  liber  unusy  Venetiis  , 
1591 ,  i6o4  >  in-4*- 

t  NÉHEMIE ,  pieux  et  sataut 
juif,  s'acquit  la  faveur  d'Ar- 
taxercès  Longue-  main  ,  roi  d% 
Perse ,  dont  il  étoit  échanson  ^ 
et  obtint  de  ce  prince  la  permis- 
sion de  r#bàtir  Jérusalem.  Le4 


<. 


4i4'         INEHÉ 

«^memis  des  juift  mirent  tôûl  en 
«livre  pour  s'y  opposer.  (  P^vyet 
StMEiAB.  )  Us  vinrent  en'  armet 
à  desseiù  de  les  sutbt^ndre  dans 
ie  travail  ;  rtiài*  Nénémie  ,  ayant 
fait  ftmenei'  ube  ^aitie  de  sèà 
gens ,  leà  rangea  J)âr  ti'ôujjéô 
derrière  la  muraille.  Ils  bàtis- 
foient  d'une  mftin ,  et  se"  défen- 
doieni  de  l'antre.  Tous  les  etlbrts 
des  ennemis  de  Néhémie  ne  p«- 
i-ent  ralenlir  l*ardenr  de  ce  géné- 
renl  chef.  Enfin ,  après  un  travail 
assîdudecinquaDte-dèaxjonrSjles 
Kiurs  de  Jérusalem  furent  ache- 
vés ,  Fétt  454  avant  J.  -  C.  On 
se  prépara  h  en  fiiire  là  dédicaee 
Avec  solennité.'  r^ébémie  sépara 
les  prêtres  ,  les  lévites  et  les  prin- 
ees  dn  peuple  en  dent  bandes. 
i»*one  tnarcnoit  du  côté  du  midi, 
et  l'antre  du  côté  du  septentrion , 
sur  les  murs.  Elles  se  rencontre- 
l^ônt  dans  le  temple ,  où  l'on  im- 
mola de  grande^  victimes  avec 
des  Iransports'de  joie.  Il  établit 
ensuite  un  otdré  pour  la  garde 
et  la  sûreté  dé  la  ville."  Il  voulut 
que  les  principaux  de  la  nation  , 
et  la  dixième  partie  du  peuple 
de  Juda ,  y  fixassent  lenr  demeure. 
Il  fit  rompre  les  mariages»  con- 
tractés avec  des  femmes  idolâ- 
tres, et  engagea  les  principaux  de 
ia\iation  à  renouveler  solennel* 
îeittent  l'alliance  avec  le  Scfignèttr. 
La  cérémonie  s'en  fit  dans  le  tem- 
ple :  on  en  dressa  un  acte  t|Ui  fut 
signé  dès  premier^  du  peuple  et 
des  prêtres  ;  et  tout  le  reste  don- 
na parole  avec  serment  qu'il  se- 
foit  fidèle  k  TobseiTer.  ï/état 
des  juifs  fut  alorà  une  espèce  d'a- 
ristocratie dépendante  de  ia<  ino-^ 
narchie  des  Perses,  pu  des  Grecs. 
hés  souverains  prêtres  joigne ient 
au  sacerdoce  l'administration  ci- 
ti]e,maiB  ilsneTexerçoient  que  du 
consentement  du  peuple ,  tît  au- 
tant que  les  rois  dominais  Voa- 
JoiîMJt  bien  le  sonifrir.  Geiteformé 


WEl? 

de  gOttTememenl  dura  jusqu'ail 
temps  des  Machabées  ',  qui  ,^ 
ayant  secoué  le  joug  des  rois 
étrangers  ,  prirent  le  titre  de'prin- 
Ces  des  jiiits  ,  et  réunirent  là  sou-* 
Verainè  sacrifièafure  avec  l'auto- 
rité suprême.  Néhémie  retourna 
enfin  à  la  cour  d'Artaxercès  »  o4 
ayant  demeuré  quelques  «nnéei  , 
il  obtint,  par  ses  instantes  prié- 
i*éS  Ja  permission  de  revenir  k 
JéfùSalém.  A  son  arrivée  il  trouva 
que  pendant  son  absence  il  s'é- 
toit  glissé  plusieurs  abus  qn'il 
travailla  a  Corriger.  Après  avoir 
gouverné  le  peuple  juif  pendani 
environ  trente  ans  ,  il  mourut 
vers  l'an  45o  avant  Jésus-Cbrist, 
Néhémie  passe  pour  être  auteur 
du  second  livre  d'Esdras  ,  avi 
Commence  ainsi  :  Ce  Èont  ici  le^ 
paru f es  de  Néhémie»  L'auteur  y 
parle  presque  toujours  en  pre^ 
mièie  personpe.  Cependant ,  en 
le  lisant  avec  réflexion  ,  on  y  re- 
marque diverses  choses  qui  'n^nt 
pu  avoir  été  écri  tes  par  Nénémie . . . 
C'est  du  temps  dé  Néhémie  que 
fut  trouvé  le  feu  sacre  que  les 
prêtres  ,  âvatït  l'a  "captivité  de 
Babylone  ,  àvoièiit  çactié  dans  1^ 
fond  d^un  puits  qui^étoil  à  sec. 
Ceux  que  ce  saint  nomme  envoya 
podr  en  faire  la  recherche  ne 
rapportèrent  qu'une  eau  épaisse  , 
qu'il  fit  répandre  §ur  l'autel.  Lé 
bois  qui  en  avoit  été  arrosé  s'al-  .  4 
liimà  ,  dit  l'Écriture ,  aussitôt  que.  1 
le  soleil  vint  à  paruître^  ce  qui 
remplit  d'admiration  tous  ceux 
qui  étoient  présens.  Ce'  miracle 
étant  venu  a  la  connoissauce  dii 
roi  de  Perse  ,  ce  priiicé  ut  fermer 
de  murailles  lé  lieu  où  le  feu  avoit 
été  caché  ,  et  accorda  aux  prêtres 
de  grands  privilèges. 

♦NEIPPÉRC  (Guinauine-Ke-* 
né ,    comte  de  )  ,   d^ule   famille 
noble  deSuabe,   né  en  1684,  s4        I 
distingua   -<l«iÏ2^  Ta   caririèré   3es 


«irmeS( ,  tX  servit  la  maison  d'Au- 
triche avec  beaucoup  de  zèle  et 
ëe  fidélité.  Ce  f^itlui  qui  conclut 
rapidement  et  secrètement  le  tm«- 
xà  qui ,  en  i^Sg ,  remit  Belgrade 
entre  les  mams  des  Turôs ,  pour 
d«^livrer  le  grand-duc  François  ^ 
depuis  empereur  ,  pris  durant 
«ue  partie  de  chasse.  (  Keyet 
Chàrlss  ,  n*  XV.  )  Ou  fit  semblant 
de  Ten  punir  par  la  prison  ,  mais 
ie'  traite  n'en  fut  pas  moins  rati-^ 
fié  ;  et  le  général ,  comblé  de  fa-^ 
veur ,  fut  mis  ensuite  k  la  tête  de 
l'année  que  Marie  Thérèse  op- 
posa au  roi  de  Prusse.  Il  fut  de- 
là it  k  Molwitz ,  et  se  retira  quel- 
<iue  temps  auprès  k  Luxembourg , 
dont  il  avoit  été  nommé  gipuver- 
neur  dès  Tan  i^So  ,  il  y  resta 
pisqu'en  lyS? ,  aimé  et  respecté 
des  habitans  de  celte  province. 
Par  des  vues  d'humanité ,  con- 
certées avec  le  maréchal  de  Belle-» 
Isie  ,  gouverneur  de  Metz,  il  sut, 
au  milieu  de  la  guerre ,  préser* 
ver  le  pays  confié  k  ses  soins  de 
ces  dévastations  desiruclivès  , 
aussi  ennemies  de  la  gloire  des 
souveraine  qui  ordonnent  la  guer- 
re, que  des  intérêts  du  pauvre 
peuple  qui  en  supporte  les  dan- 
gers et  les  frais,  C'étoit  un  homme 
de  mœurs  austères  et  d'une  grande 
probité.  Il  avoit  été  élevé  dans  la 
religion  luthérienne ,  ^qu'il  aban- 
donna pouf  embrasser  la  Reli- 
gion catholique. 

NÉKAM,  Voyez  "S^ztuùÊ. 

> 

NELDELIUS  (Jean)^  philo^ 
Sophe  péripatéticien  ,  de  Giogav^ 
en  Silésie  ,  professa  la  logique 
et  la  morale  a  Leipsick ,  où  il 
mourut  en  16^^,  â^é  de  58  ans. 
Il  a  laissé  ^ur  Anstote  un  ou- 
vrage intitulé  Insiitutéo  de  ttsk 
orguni  Aristoteliçi  in  disciplinis 
omnibus j  ih-8»  :  livre  aujouird'hui 
inutile.  . 


NELL  4t5 

NEI^E  (  Mvthol.  ) ,  fi\%  de  Nep 
tane  et  de  la  nymphe  Tyro,  ayant 
été  chassé  de  la  Thessaiie  par 
son  frère  PéHas  ,  Alla  se  réfugier 
k  Lacédémotte  ;  .où  il  épousa 
Chloris^  dont  il  eut  douze  enfans. 
Hercule  le  massacre  avec  euit ,  k 
Fekception  de  Nestor ,  pour  lui 
avoir, refusé  le  passage  en  allant 
en  Espagne,  foy,  M  fe  l  ampv  s  et 
Msfioir. 

N  £  L  L  E  R  (  Georçe-Ghristo- 
phe  ) ,  chanoine  de  Saittt-SiméoEi 
a  Trêves ,  conseiller  intime  du 
prince-électeur,  docteur  eu  droit» 
et  oit  né  a  Auba-Ganerbial ,  dans 
la  Franconie  ,  le  23  novembre 
1709,  et  mourut  a  Trêves  le  3i 
octobre  1785.  Il  excelloit  dans 
la  connoissance  des  monuraens 
aptiques  et  àes  médailles ,  dont  il 
avoit  une  belle  collection ,  et  s'est 
fait  un  nom  distingué  par  une 
multitude  de  dissertations  sa- 
vantes qu'il  a  données  au  public. 
I.  Dissertmtio  de  decretis  Ba$i*- 
leensibus,  IL  De  primàtu  sanctcê 
Ecclesiee  Trevirensis,  III.  Her^ 
menia  inauguralis  in  magni  Bal" 
duini  Trevitensis  documentHm. 
anecdotum.  Il  soutient  dans  ces 
deux  dissertations  que  la  pri-* 
matie  d'Allemagne  appartient  k 
l'église  de  Trêves.  Iv.  De  *ge- 
)iuind  ided  et  signis  parôchiàii" 
tatis  primitives  ejus(fUe  principio , 
incorpofûtione  ^  ex  ckaHis  Tre* 
virenSibu^  con/bctd,  1752.  V.  De 
juribusparùchi  printitivi ,  i^Sq» 
VI.  De  sacra  eiectionis  proûessu, 
1756.  Vit.  Disseriatio  de  variç" 
taie  residentiarum  canonicalium, 
1769.  VIII.  Dé  statu  tesignan" 
tium  adfàsforem  apud  Ger*manos  ^ 
1765.  IX.*  Eôùereitiutn  juHdivum 
historiée -ckohologicum  de  sanc- 
to  flenriço  itnperatore  ,  Bambejh- 
gensis  episcapatûs  Jurdatore  > 
1771  ,  qui  fut  suivi  de  deux  Apo- 
, ,  logies  en  177^^  et  1773.  X.  Col- 


4iQ  NELL      ' 

leciio  metkodica  sanctorum  ea^ 
nonum»  XI.  Plusieurs  Disserta- 
tions surlesmonpoies  ;  DesoUdù 
ficto  ,  1759  ;  De  solido  speciei  ar- 
geriieœ  ,  .1769  ;  De  monetd  ro* 
tatd^  1 760  ;  De  grosso  Turonen- 
si  et  Trevirensi  ,  1760,  etc.  On 
troDYe  une  de  ses  Dissertations 
sur  Jean  XII,  pape ,  à  V Index  de 
Rome ,  35  mai  i767>.On  ne  peut 
pas  se  dissimuler  que  cet  homme^ 
savant  n'ait  eu  trop  d'affection 
pour  quel(](ues  idées  systémati- 
ques et  paradoxales. 

*  î.  NELLI  (  sœurPlautille)  , 
religieuse  de  Sainte-Catherine  de 
Florence,  morte  en  i558,  âgée 
de  65  ans  ,  se  fit  un  nom  dans  la 
peinture.  Presque  tous  les  sujets 
qu'elle  a  traités  sont  tirés  de  TE- 
criture  sainte.  Sa  famille  possé-' 
doit  d'elle. un  crucifiement^  ta- 
bleau travaillé  avec  beaucoup 
de  soin. 

♦II.  NELLI  (Jean-Baptiste  de), 
sénateur  florentin  ,  célèore  archi- 
tecte et.  mathématicien ,  né  en 
.1661 ,  étudia  d'ahord  les  belles- 
lettres  dans  sa  patrie ,  ensuite  la 
philosophie  a  Pise  :  il  s'appliqua 
aux  fha thématiques  et  à  l'architec- 
ture civile  ,  daps  lesquelles  il  s'ac- 
quit 8e  la  répataûon.  Après  une 
carrière  consacrée  a  l'étude  et  aux 
devoirs  de  sa  charge ,  il  mourut 
le  7  septembre ,  1735.  I)  a  laissé 
manuscrits  plusieurs  ouvrages 
sur  les  mathématique;5  et  sur 
l'architecture  ;  f:eux  qui  ont  été 
imprimés  après  sa  mort  sont,  I. 
Discorsidtarchitetturadelsenator 
Giqmbatista  Nelli  col  la  vita  del 
medesimo ,  e  due  ragionamehti  e 
soprale cupole^Alessandro  Çac* 
cJnniy  Florence ,  1753,  in-4''.  II. 
Piante  edahati  interiori  edesterrU 
^deW  insigne  chiesa  di  Santa  Ma- 
fia del  Fiore  metropolitana  Fio- 
rentina  ,  etc . ,  Florence  9  1 706  , 
en  pluasGurs  tomes. 


NELS 

♦  m  NELLI  (  Pierre  ) ,  poët« 
de  Sienne»  livré  au  genre  sa- 
tirique ,  donna  à  ses  ouvrages  le 
titre  de  Satires  à  la  Cartona , 
c'est-à-dire,  simples  et  familières  ; 
mais  sous  cet  aur  de  simplicité  il 
répandit  un  sel  piquant  et  acre  ; 
et  dans  la  peinture  des  mœurs  il 
se  permit  la  licence  de  celles 
qu'il  dépeignoit..  Il  ne  respecta 
pas  même  ni  la  religion,  ni  ses 
ministres  ,  et  ces  défauts  dépa- 
rent ses  satires  ,  que  la  naïveté^ 
des  portraits  et  la  malignité  du 
public  firent  accueillir  avec  em- 
pressement. Elles  furent  publiées 
a  Venise  par  François  Sansovin  , 
avec  celles  d'Alcamani ,  en  iSôS, 
Nous  ignorons  l'année  de  la  mort  . 
deNelU. 

tl-  NELSON  (  Robert),  gen- 
tilhomme anglais ,  recommanda- 
ble  par  ses  connoissances  et  par  sa 
piété  ,  naquit  k  Londres  en  i656 , 
et  perdit  son  père  à  l'âge  de  deux 
ans.  Nelsonfut  très-lié  av^c  le  doc- 
teur Tillotson  ,  dont  les  conseils 
aidèrent  k  diriger  son  éducation  9 
et  le  docteur  Halley  avec  lequel 
il  fit  ses  premiers  voyages.  Pen- 
dant son  séjour  k  Rome  ,  il  conçut 
pour  Théophila  Lucj ,  veuve  de 
sir  Eiugsmill  Lucj ,  une  vive 
passion ,  k  laquelle  elle  répon- 
dit. 11  l'épousa  a  son  retour  :  elle 
lui  apprit  quelque  temps  après  j 
qu'elle  avoit  emorassé  le  catholi-  ■ 
cisine  k  la  suite  de  ses  liaisons  1 
avec  le  grand  Bossuet  et  de  ses  *  1 
conversations  kRome  avec  le  car- 
dinal Philippe  Howard.  Nelson, 
vivement  affecté  ile  cette  nouvelle, 
ne  perdit  rien  de  son  affection  pour 
son  épouse  ;  mais  il  employa  sa 
plume,  celle  de  Tillotson  et  de 
plusieurs  de  ses  amis  pour  la 
raniener  k  la  religion  de  ses  pères. 
Rien  ne  put  rébranlér,  et  elle 
persista  jusqu'à  sa  mort ,  sans 
cesser  dé  jouiV  de  l'cstixne  et  de 


NELS 

l'attachement  de  Nelson,  qnî  la 
conduisit  aux  eauxd  Aïx,  et  Rac- 
compagna da^s  un  second  voyage 
en  Italie.  A  sèn  retour  en  1691  , 
ie  roi  Jacques  étoit  descendu  du 
trône  ,  et  Nelson,  épousant  le 
parti  des  non-jureurs,  se  sëpara 
delà  communion derÉglise  d'An- 
gleterre. Ce  fot/j  cette  époque 
3u'il  se  lia  intimemeot  avec  le 
octeur  Kettlewell,  qui  pen&oit 
comme  lui.  (  Fojr.  Kettlewell.) 
Maisaprès  la  mort  de  son  ami ,  en 
1695  ,  Nelson  se  réunit  en  1709 
&  la  communion  anglicane.  Il  mou- 
rut,  en  janvier  17 14)  ^  Kensing- 
ton.  On  a  de  lui  plusieurs  ouvra* 
ges  de  piété ,  et  une  p^ie  du  doc- 
teur George  Bull  ,  évéque  de 
Saint-David,  iji'S ,  in-S®.  Il  a 
contribué  k  plusieurs  '  établisse- 
mens  publics  de  charité, 

*  II.  NELSON  { Valentin),  né 
en  167 1  dans  le  comté  d'YorCk, 
se  voua  k  l'état  ecclésiastique  , 
et  obtint  une  petite  cure  dans 
le  même  comté.  Ses  talent 
Tayaut  fait  connoitre  du  docteur 
5liarp  ,  archevêque  d'Yorck  ,  ce 
prélat  rappela  auprès  de  lui ,  le 
plaça  plus  avantageusement ,  et 
lui  donna  une  prébende.  Nelson 
est  avteur  d'un  volume  de. Ser- 
mons ,  généralement  ei>timés. 
H  mourut  en  1724»  kgé  de  53 
ans. 

♦  m.  NELSON  (Samuel ),  pa- 
triote et  journaliste  irlandais  , 
né  en  175Q  dans  le  comté  de 
Down  en  Irlande  ;  après  des  étu- 
des faites  avec  soia  ,  il  fut  placé 
par  ses  parens  chez  soit  frère  né- 
gociant a  Belfast  pour  y  appren- 
dre le  commerce.  Cette  ville,  dis  - 
tinguée  par  son  amour  pour  Tin- 
dépendance  ,  étoit  un  séjour  bien 
propre  k  enflammer  l'imagination 
ardente  du  jeune  Nebon  ;  témoin 
de  l'asservissement  de  sa  patrie  , 
fi  a'èntendit  pas  avec  indiiVérence 

T.  Xit. 


NELS  417 

retentir  a  ses  oreilles  les  clameurs 
qui  s'élevoient  de  toutes  parts  et 
uepuis  si  long-temps  colitre  le 
gouvernement  anglais  :  il  renonça 
k  toutes  vues  d'ambition  person- 
nelle pour  se  livrer  k  la  rédaction 
d'une  feuille  périodique  eonsa<* 
crée  k  réveiller  dans  le  cœur  de 
ses  compatriotes  Tamour  de  la  li- 
berté et  le  désir  de  s'affranchir  dii 
joug  de  ses  oppresseurs.  Le  mo- 
ment où  l'indépendance  de  l'Amé- 
rique venoit  d'être  proclamée,  où 
les  premiers  instant  de  la  révolu- 
tion française  sembioient  assurer 
toutes  les  espérances  brillantes  - 
qu'on  en  «avoit  conçues  ,  étoit 
bien  propre  k  favoriser  le  sliccès 
de  sa  feuille  ,  intitulée  V Astre  du 
nord ,  qui  se  répandit  dans  toute 
l'Irlande.  La  nation  s'émut  ua 
instant  et  s'ébranla  pour  retomber 
bientôt  dans  l'abîme  dont  elle 
cberchoitk  sortir.  L'Angleterre  lui 
déclara  la  guerire  et  lui  en  fit 
éprouver  toutes  les  horreurs.  Nel- 
son ,  enlevé  k  sa  lamille ,  fut  jeté 
en  1796  dans  un  cachot,  d'oà  il 
ne  sortit  que  pour  être  transféré  , 
en  1799  ,  au.  fort  George  dans  le 
sein  des  montagnes  de  TEcosse  , 
d'où  il  ne  sortit  qu'en  1802  ,  k  Té- 
pdaue  de  la  paix  entre  la  France 
et  l'Angleterre.  Il  se  réfuqia  k 
New-Yorck  :  en  ajant  été  ctiassé 
par  la  peste  ,  il  vint  terminer  s^ 
carrière  sur  les  bords  de4a  baie  de 
Uudsoil ,  oh  il  mourut  en  i8...  * 

♦  IV.  NELSON  (Horace), 
amiral  anglais ,  né  le  ^9  sept^^n- 
bre  1758  ,  étoit  le  plus  jeune  des 
fils  au  ministre  de  Bumham- 
Thorpe ,  dans  le  comté  de  Nor- 
folck  ,  et  dès  l'âge  de  douze  an^ 
servit  comme  volontaire  k  bord 
du  Raisonnable ,  sous  le  capir 
taine  Suckling  ,  son  oncl^  ma- 
ternel. En  1773  il  s'embar  ua 
sous  le  Commodore  Phipps,  char 
gé.d'ttn  voyage  de  découverte* 

^7 


X 


4i8 


fîELS 


•  •  • 

y^rs  le  pôle  da  nord  ,  çt  se  diS-  t 

sourate  et  spo  ha- 

^77  ,  Nelson  ,  envoyé 

^1)    qualité    ue    lieutenant    à    là 


iH:gua  pai'  spu  courage  et  spo  ha- 
bfitlé.  ç)a  «777  ,  Nelson  ,  envojré 


Jamaïque  ,  olïjtint  ,  deux  ans 
9prcs  ,,  le  grade  de  capitaine. 
Dans  son  vojage  aux  Iles-sous- 
le-Ven^  ,  pu  il  commandoit  la 
frégate  le  Borée  ,  il  eut  Ihonneur 
d'avoir  scus  lui  S.  A.  K.  le  duc 
de  Clarc|ice. .Lorsaue  la  guerre 
avec  là  France  éclata  ,  Nelson 
iut  le  cpmin^iidenient  de  tÀga- 
memnoH ,  de  64  canons  ,  et  fiit  en- 
voyé en  croisière  dans  la  Médi- 
terranée ;  il  contribua  à  la  prise 
fie  Toulon,  de  Ëastia  et  de  Calvi, 
qii  il  perdit  un  œil.  En  1796  il 
obtint  le  grade  de  commodore,  et 
passa  à  bord  de  lli  Mineiye,  L'an- 
aiée  suivante  ,  il  tenta  ,  en  août , 
iine  attaque  contre  les  lies  Cana- 
ries ,  mais  il  fut  repoussé  vigou- 
reusement j^ét  y  perdit  beaucoup 
jde  monde.  Il  eut  une  très-granife 
|)art  à  la  victoire  remportée  à  la 


pagnolc  :.il  attaqua  ,  corps  a 
'corps,  la  San-Trinicfâd y  de  laô 
.^nons ,  enleva  a  l'abordage  le 
]Saint'NicoIas  ,  de  80  canons  ,  et 
força  A  amener  le  Saint-Joseph  , 
de  112  canons,  dans  lequel  il 
.entra  le^premier  Tépée  à  la  main: 

1e  commandant  espagnol  ne  vou- 
lit  se  rendre  qu'a  lui.  A  cette 
époque  il  fut  créé  tont-a^a-fois 

[  contre  -  amiral  et  chevalier  .  du 

.  ^ain  ;  et  la  cité  de  Londres  lui 
envova  des  lettres  de  bourgeoi- 
sie dans  une  boîte  d'or  du  poids 

^de  cent  guinées.  Il  commanda 
l^eseadre  qui  blpquoit  Cfidix ,  et 
gt  inutilement    bombarder     la 

.place  :  il  fut  plus  malheureux 
encore    dans    la   tentative    qu'il 


1 


NELS 

meilleurs  oHiciers  ,  et  eut  le  bras 
droit  emporté  d'un  coup  de  caj 
non.  Le  capitaine  Nesoit  l'em- 
porta noyé  dans  son  sang ,  et  le 
ramena  en  Angleterre,  oii  la  cour 
lui  accorda  une  pension  de  mille 
livres  sterlinff.  A  peine  étoit  -  iï 
^uéri  de  sa  blessure  qu'il  deman- 
da à  rejoindre  ,  devant  Cadix  , 
l'amiral  comte  de  Saint  -  Vincent^ 
Cet  oflicier  le  choisit  pour  obser- 
ver et  combattre  la  flotte  qui  por- 
toit  en  Egypte  l'armée  du  gjéné- 
ral  Èouaparte.  Nelson  partit  le  9 
mai  ;^vec  trois  vaisseaux  et  qucfl- 
ques  frégates  pour  recon'noître  Iç 
port  de  Toulon  :  mais  il  en  fut 
éloigné  le  17  par  un  coup  de  vent, 
et  l'escadre  française  en  sortit  le 
19  pendant  que  le  contre-amiral 
relâchoit  en  darda jgne.  Le  36  il 
remit  à  là  mer ,  continua  sa  croî- 
isièré^  igtioraiit  le  départ  de  la 
flotte  française,  forma  le  10  juift 
6a  réunion  aVe<c  le$  11  vâisàeaut 

aui,  dévoient  compbseï*  son  escà-^ 
re ,  et  vint  rétablir  sa  croisière 
dévaut  Toulon.  S'opercevsint  ^- 
fin  de  son  erreur ,  il  )citiglà  vers 
Messine ,  ob  il  apprit  le  19  qwe 
Malte  étoit  déj^  du  pouvoir  '  da 
général  Bonaparte,  qui  en  repnr- 
toit  ce  jour-là  mênie  :  les  uûvûi. 
flottes  se  trouvoient  alors ,  Vtktut 
au  nord,  l'aiilte  au  sud  de  Iti 
Sicile ,  à-peu-près  dans  la  mènt^ 
position  oii  elles  s'^toient  dé)k 
trouvées  quinze  jours  aujpar<|- 
yant ,  séparées  par  I9  Sardiaigne  , 
et  longeant  ses  côtes  sans  se  ren- 
contrer. Après  trois  jours  de  re- 
pos ,  Nelson  fit  voile  de  Messine 
vers  l'£gypte ,  oii  il  arriva  le  d8  « 
devançant  l'arrivée  de  la  flotte 
ifrançaise  qui  n'avoit  point  encore 
paru  deVant  Alexandrie.  Il  l'enut 
aussitôt  à  la  voile  pour  aller  a  sa 
rencontre  ,  mais  il  la  n^anquca 
encore ,  les  deux  escadres  ayant 
pris  une  route  difil^rente.  Nelson» 
après  une  croisière  'in&uc  tueuse , 


NÉLS 

•#wîtta  le  (5  j,«tllet  le^i  camif  de  Can- 
•aie ,  cbfrrulse  ravîtailïer  enSicile , 
y  arriva  le  19,  et  eu  repartit  le  a4* 
Iha  nfe  peut  que  dtOiciiement  ex- 
ptîqner  comment  uu  otTicier  aussi 
<*xpiîr!nit'iité  que  Nelson  ait  pu 
si  long- temps  i^^norer  la  marche 
d'une  flotte  aussi  nombreuse.  On 
cionçoit  encore  moins  comment 
ayant  devancé  l'arrivée  des  Fran- 
çais ht  Âlexaniirie  ,.  il  ne  les  y 
avottpas  attendus.  Qnoi  qu'il  en 
soil ,  Nelson  ,  revenu  le  premier 
août  sur  les  côtes  d'Egypte, cher- 
cha ^  se  dédommager  ue  Tinuti- 
lité  de  ses  poursuites  ,  et  y 
réussit  complètement.  L'amiral 
Jîruejs  ,  mouillé  avec  i3  vais- 
seaux ,  3  frégates  et  un  aA'iso  dans 

•  la  baie  d'Ahoukir  ,  avoit  laissé 
entre  lui  et  la  terre  un  trop  grarjfd 

^  espace  ;  Nelson  fait  passer,  à  ircas 
'  licures  après  midi ,  6  de  ses  vais- 

•  seaux  entre  le  rivage  et  les  6  pre- 
'  niiçrs bâti  mens  françai;9,tandis  que 

j  autres  vaisseaux  jes  attaquent 
^e  front  ;  en  même  temps  il  les  sé- 

•  pare  de  leur  ligne  au  moyen  d'un 
nâtiment  destiné  k  cette  manœu- 
vre ,,te  qui  empêcha  une  portion 
de  fa  rrj  ère-garde  depmivpircom- 

'  battre.  Dans  cette  terrible  posi- 
tion ,  les'  Français  firent  tout  ce 
qu'on  peut  attendre  de  la  bravoure 
qui  les  caracténse  ;  un    combat 
opiniâtre  et  sanglant  se  prolon- 
gea pendant  toute  la  ntiit ,  et  du- 
rait encore  le  lendemain  matin. 
Les  vaisseaux  n'étoient'plus  ic|u'k 
la   portée  du  pistolet  ;    r«miral 
Brùeys,  déjà  blessé  ,  est  emjporté 
^  par. un  boulet  de  canon ,  et  le^  feu 
prenant  aux  poudreà  du  vaisseau 
qu'il   inontoit ,   il  couvre   de  se» 
oébris  les  combattans   des  deux 
partis  ;  le   feu  cesse  un   iiistant 
■pour    i:ecommencer    avec    plus 
'^d'acharnement:  les  commanqans 
des  vaisseaux  français  préfèrent 
'  Ta  mort  a  Tignôminie  de  se  ren- 
'  dre ,  pi:es<i[ae  tous  'sont  tués  ou 


j  blessés  ;  le  combat  se  prolbngie 
jusqu'au  4*  Les  bâtimens  placés 
entre  deux  feux  ne  ^  se  rendent 
qu'après  avoir  été  rasés  etenti^ 
rement  désemparés.  Le  Timo^ 
léan  ,  après  avoir  lois  son  ^ui- 
page  k  ten'«5,  se  fair  sauter  lui- 
même  ;  deux  seuls  vaisseaux  et 
deux  frégates  échappeiû  à  cette 
désastreuse  défaite  ,  tout  le  reste 
est  pris  ou  brûlé ,  et  les   Atf- 

-  glais  ne  parviennent  k  emme- 
ner dans  leurs  ports  que  six  des 
neuf  vaisseaux  dont  ils  se  sont 
emparés.  On  peindroit  diilBcilé- 

-  ment  les  tra:nsports  de  joie  et 
l'enthousiasme  avec  lequel  cétie 
nouvelle   fut  reçue  k  Londres  ; 

-  les  honneurs  s'accumulèrent  sûr 
la  tête  de  Nelson.  Cré^  à  Lgndrf  s 
baron  du  Nil ,  l'amirauté  acheta 
lès  vaisseaux  qu'il  avoit  pris  aux 
Français  ;  la  eour  de  Naples  te 
créa  duc  de  Broute  en  Sicile  ;  |e 
grand-seigneur  lui  envoya  une  ai- 
grette enrichie  de  diamans  ;  |e 
sénat  de  Messine  Thonora  du  titre 
de  citoyen.  Après  cette  glorieuse 
expédition  tond  Nelson  resta  quel- 
qt>e  temps  en  croisière  entre  les 
eaux  do  Sicile  et  d'Egypte.'  S'étant 
arrêté  quelque  temps  à  Naples  y 
il  revint  en  Angleterre  jouir 
des  nouveaux  traUsports  que  &a 
prjésènce  excita  ;  il  y  reçut  une 
mission  auprès  de  plusieurs  puls- 
-sances  du'iiord  ,  et  k  son  i<etoùr , 
entré  k  la  chambre  des  pairs ,  il 
's'jr  éleva  en  1B02  avec  force  contre 
la  paix  avec  <la  France.  Rappelé 
bi^nt^k  ses  fonctions  Ordinaires , 
il  fut  charg^é  ,  dans  les  premiers 
jo^r^  d'août  1 8o3,  d'aller bombar^ 
der  Alger  ;  .on  'Sait  ccnnbien  fii'* 
refit  imitiles  les  diverses  tenta- 
tives qu'il  fit  pour'  incendier  la 
dottiUe  de  Boulogne.  En  1804  ' 
envoyé  èncote  en  croisière  dans 
la  Méditerranée  ,  il  àe  pitf  empê- 
cher la  sortie  et  la  ionctioii  des 
escadres  française  -  et'  eâpagnoW. 


42»  KELS 

^£n  juin  kSo5  il  suivit  avec  une 
^-apiâité  <€lonHante  ,  mab  sans 
d'atteindre  ,  l'amiral  Villeneuve 
«l  Pescadre  espagnole  qui  se  ren- 
^doient  aux  Antilles  ;  au  mois 
d'août  suivant,  Nelson  retourna  à 
Londres  pour  conférer  avec  l'a- 
mirauté ,  et  reçut  avec  des  pou- 
voirs illimités  le  commandement 
de  l'escadre  devant  Cadix ,  où  se 
trouvoient  réunies  les  deux  es- 
cadres de  France  et  d'Espagne  , 
a* leur  retour  des  colonies  fran- 
çaises ,  et  aprè$  avoir  essujé  de 
la  part  de  l'amiral  Calder  un  com- 
bat peu  décisif  et  sans  résultat. 
Lés  deux  escadres  s'étant  mises 
en  mer  le  19  octobre  i8o5,  Nelson 
les  attaqua  le  21  après-midi, 
près  du  cap  Trafalgar  ,  et  malgré 
la  plus  'opiniâtre  défense  ,  soit 
par  l'effet  de  la  tempête  qu'elles 
éprouvèrent  dans  le  combat ,  soit 

{>ar  l'habileté  des  manœuvres  de 
'amiral  anglais,  elles  furent  com* 
plètement  défaites.  Lord  Nelson, 
qui  montoit  le  Victory  ,  ^'attacha 
a  combattre  la  Santa-Trinidad  ^ 
son  ancien  antagoniste.  Exposé  k 
un  feu  de  moùsqueterie  très-vif, 
€t  dédaignaiit  11  son  ordinaire  de 
soustraire  aux  regards  les  décora- 
tions qui  pouvoient  aider  à  le  dis- 
tiueuer^  il  fut  atteint,  au-dessous 
de  l'épaule  ,  au  milieu  de  là  plus 
brillante  victoire ,  d'une  balle  de 
fusil  partie  des  hunes  du  JBucen- 
taure^  et  mourut  deux  heures 
après  ,  de  sa  blessure  ,  laissant  le 
commandement  à  l'amiral  Gol- 
lingwood,' qu'il  combla  d'éloges. 
L'amiral  Villeneuve  fut  fait  pri- 
sonnier ,  l'amiral  Gravina  ^griè- 
vement blessé ,  et  dix-sept  des 
Taisseaux  des  escadres  combi 
nées  furent  pris  ou  détruits  ; 
quatre bâtimeus  français,  sous  les 
ordres  de  l'amiral  Dumatioir  , 
qui  avoient  échappé ,  tombèrent 
peu  de  temps  après  au  pouvoir 
ée  sir  RidHbrd  StraduMn^  \ilaL  vue 


de  Rechefort ,  six  autres  rentrè- 
rent à  Cadix  dans  l'état  le  pluA 
déplorable.  La  mort  de  lord  Nel- 
son fut  pour  l'Angleterre  an« 
perte  sensible  ;  elle  y  fut  vivement 
sentie.  Son  corps  y  fut  transporté 
k  bord  de  son  vaisseau  ,  exposé 
quelques  jours  aux  regards  da 

Ïmblic  ,  sur  un  lit  de  parade ,  k 
'hôpital  de  Greenwich  ,  et  inhu- 
mé en  grande  pompe  dans  la 
cathédrale  de  S.  Paul ,  où  on  loi 
a  érigé  un  monmnent.  Son  cer- 
cueil ,  qui  le  suivoit  dans  tous  ses 
vojrages  ,  étoit  construit  ;  d'un 
tronçon  de  mât  de  l'un  des  vais- 
seaux qu'il  avoit  commandés  oa 
dont  il  s'étoit  emparé.  Son  frère  , 
en  partie  héritier  de  sa  fortune  et 
de  ses  titres  ,.a  été  admis  le  a  i  jan- 
vier 1806  à  la  chambl*e  des  pairs. 
Nelson  avoit  épousé  ,  en  1779  ,  là 
veuve  du  docteur  Nesbit ,  méde- 
cin de  risle  de  Nevis ,  et  fille  de 
Guillaume  Woodward ,  écujer  > 
dont  il  n'a  pas  eu  d'enfant. 

*^  NELVI  (  Joseph  -  Marie  )  , 
célèbre  musicien  ,  né  k  Bologne 
vers  la  fin  du  ly*  siècle  ,  et  dis- 
tingué parmi  les  bons  maitres 
de  '  l'école  bolonaise  ,  composa 
en  i7'i3  l^  musique  du  drame 
Amornato  trà  Vomhre ,  paroles  du 
comte  Zaniboni.  Ce  musicien  trji- 
vailla  k  cet  ouvrage  avec  son  aipi 
Càroli.  L'année  suivante  il  donna 
encore  a  Bolosne  Topera  intî- 
tulé  ÏOdio  redivivo.  Nelvi  se  fît 
connoître  avantageusement  dans, 
les  autres  grandes  villes  de  l'Ita- 
lie ,  et  mourut  dans  sa  patrie 
vers  l'année  1750. 

NEMBRQD.  Foy.  Nïmaod; 

NÉMÉE    (  Mjthol.  )  ,  fille  de. 
Jupiter  et  de  ULune ,  donna  son 
nom  k  une  contrée  del'ElidejOÎiil 
j  aVoit  une  vaste  forêt,  fameuse 
par  Le  terjribie  lioa  qu'Hergc^e 


RÉMÉ 


]*EME 


4tîtr 


I.  NÉlVikSIEN  (  saint  >  et  ses 
collègues  ,  évéques  ,  confesseurs 
et  martyrs  en  Afrique  ,  durant 
hi  persécution  de  Valérien  ,  Tan 
257  de  Jésus-Christ.  S.  Cyprien 
§kit  un  grand  éloee  des  vertus 
et  de  la  constance  de  ces  illustres 
martyrs. 

-  tn.  NÉMÉSEEN  (M.  Aurelius 
Olympius  Nemesiamts)  ,  poète 
latin,  natif  de  Garthage ,  vivoit 
Mers  l'an  231  ,  sous  Tempire  de 
^'uménen  ,  qui  voulut  bien  entrer 
en  concurrence  avec  lai-  pour  le 
prix  de  la  poésie.  On  ne  sait  rien 
de  particuber  sur  sa  vie..  On  croit 
qu'il  périt  dans  les  proscriptions 
qui  ensanglantèrent  le  commen- 
cement du  règne  de  Dioclétien. 
Il  nous  reste  de  lui  des  fragmens 
d'un  poërae  intitulé  Cjitegetica  , 
siye  de  Venatione  ,  ;  adressé  à 
Carin  et  k  INumérien,  après  la 
mort  de  leur  père  Garus.  Ce 
poëme,  dont'  il  ne  reste  que  le' 
commencement  et  environ  35a 
vers  ,  étoit  resté  inconnu  pendant 
douze  siècles. Saunazar,  dans  son 
voyage  en  France ,  le  découvrit 
manuscrite  Tours,  etTemporta  en 
Italie.  Il  parut  bientôt  imprimé  à 
Venise  par  Pierre  Manuce,  fils 
dn  célèbre  Aide  Manuce.  Némé- 
sien. est  plus  connu  par  quatre 
£giogues  ,  qui  ne  sont  pas  sans 
mérite.  Elles  ont  été  publiées 
avec  sept  autres  églogues  de  G. 
Galpumius  ,  Mittaw  ,  17^4  »  ^^' 
8».  Cette  édition  fait  suite  aux 
yuriorum.  Le  dessein  en  est  as- 
tez régulier,  les  idées  fines  >  et 
les  vers  ne  manquent  ni  de  tour 
ni  d'élégance.  Du  temps  de  Char- 
letnagnc ,  dles  étoient  au  nom- 
bi^des  ouvrages  classiques.  Nous 


étouffa  en  faveur  de  Molorcfauf.  j  dnction  estimable  en  français  ,  qui 
Qn  y  célébroit  des  jeux  en  Thon- 
neur  de  ce  demi-dieu. 


en  avoa&y.par  MairSiilt  >  une  tra-  [  tien  »  évétjue  d'£lmè&e  »   vi^le  d 


paruten  1744»  Bruxelles,  m-8",  en- 
richie de  notes  qui  ofirent  de  la* 
mythologie  ,  des  traits^  d'histoire^ 
une  éruaition  variée,  et  beau- 
coup de  ontique.  Dff>ui»  la  tra- 
duction de  JVIairault,  U  en  a  paru* 
une  autre  k  Paris  ,  en  1799  >  p^^ 
Latour ,  traducteur  de  Craiidien.. 
Celle-ci  ,  qui  est  suivie  d'une 
idylle  de  Fracasto  ,  sur  les  chieu»  ' 
de  chasse ,  ne  fera  pas  oublier  1» 
première.  Les  écrits  de  Némésieir 
ont  été  imprimés  avec  ceux  d^ 
Galpnrnius  et  de  Gratîus,  dan» 
les  Poëlœ  rei  venaticœ ,  avec  les 
notes  et  observations  de  Gérard 
Kempher  ,  Leyde  ,  i73i  ,  % 
volumes  in-4**  Les  autres  édi« 
tions  de  ^émésien  et  de  Gra-^ 
tius  so^t  d'Ausbourg  en  i534  r 
in-80  ;  de  Venise ,  la  mêm^  an* 
née  ;  de  Lyon,  chez  les  Gryphe  , 
en  i5i7  et  1573  f  de  Hanan  ei# 
i6i3  ;  de  Leipsick  ,  en  1639  ;  de 
Londres,  16:29,  chez  Johnson  , 
etc.  Ces  deux  poètes  se  trouvent 
encore  dans  les  collections  de 
Seyer  jbondius  en  i58q  ,  de  Pi- 
thov  en  1690  ,  de  Vlitius  en  i645^ 
de  Maittaire  en  1713 ,  et  de  But- 
manu   en  1751.. 

NÉHÉSIS  ou  A»ra'st^b 
(Mytfaol.  ),  déesse  de  la  Ven- 
geance ,  fille  de  Jupiter  et  de  1» 
Nécessité,  châtioit  les  méch«n» 
et  ceux  qui  abusoient  des  pré- 
séns  de  la  Fortune*  On  la  repr4- 
sentoit  toujours  avec  des  ailes  9. 
armée  de  tlambeaux  et  de  ser- 
pens  ,  et  ayant  sur  la  tête  une 
couronne  rehaussée  d'ui^e  corne 
de  cerf.  Némésis  avoit  k  Roiiie  niv 
temple  sur  le  Capîtole ,  et  un 
autre  fort  célèbre  k  Rhamuu»,^ 
d'où  lui  vint  le  nom  de  Bham-^ 
nusie. 

« 

t  NÉMÊSIUS ,  philosoptie  chré 


43*        itÈaiè 

IftPhénicîe,  vivoit  sur  la  fm  dd 
quatrième  siècle ,  on  au  canomeot- 
eement  dii  cinquième.  Oh  a  de 
\sû  un  livne  intitulé  De  nature, 
kominis,  La  première  éditToa 
^ecqiie  est  celle  d'Ani^ers,  i565i 
m-S*^  :  ^'icasius  £llebodiits  Cas-, 
aelliânus ,  qui  la  procura,  y  joignit 
la  v^drsion  latine  qu'il  en  a  voit 
laite;  son  épitre  déd icalotre  à 
Antoine  Perrcnat ,  cai  dmal,  est 
en  grec  et  datée  de  Padoue  ;  il 
▼  traite  avec  le  dernier  mépris 
la  version  latine  que  George 
Valla  en  avoit  donnée  ,  imprimée 
•  Ljott  en  i538;  Cet  ouvrage 
bX  iofiiéré  dans  Vjéuctuariam  de  la. 
Bibliothèque  des  Pères. l'au  162^; 
€t  il  i'a  été  depuis  dans  les  au« 
très  éditions  de  la  même  Biblio- 
thèque $  il  fut  imprimé  à  part  à 
Oidoi;d>  en  grec  et  en  latin,  en 
jjSji,  ifi-8»,  avec  des  notes.  Ch. 
Gé  Mathaéi  en  a  donné  une  nou- 
velle édition  bien  soignée  et  en* 
richie  de  noteâ  ,  à  Halle,  i8ot ,. 
I  vol.  in-8<^.  Qn  lui  attribue  dan^ 
l'édition  de  1671  de  grandes  dé-, 
couverte^  sur  la  qualité  et  Vn^- 
<à^é  de  la  bile.  On  -y  dit  même 
qu  il  coînnoissoit  la  circulation  du 
sang.  Dans  ce  noéme  ouvrage.^ 
Némésius  combat  avec  force  la 
fetalitëdeë  stoïciens  et  les  erreurs 


des  ihanichéens  y  inais  il  y  sou- 
tient ropiniou  de  la  préexistence 
des  âmes. 


NEMcr 

Fraôekér,  i§95  ,  i«-S«.  JIÎ,  5tn^ 
Zscharie  ,  ibid ,  1694.  IV.  Une 
Metetphjsique  ,  etc. 

♦  NÉMIUS  (  Jean  ) ,  de  Bois^ie- 
Duc,  prêtre  ,  principal  du  collège, 
des  Apôtres  a  Nimcgue,  exerça 
les  mêmes  fonctionsà  celui  d'Ams- 
terdam y  d'où  il  revint  dans  sa  pa- 
trie. On  a  de  lui ,  I,  De  imperio 
et   sc/vitMte  ïudi  magistri^    Ni- 

mègue ,  i55t ,  ia-4'*»  ^^^  écrit 
est  en  vers  avec  des  observations. 
II.  Orthogràphiœ  ralio  et pronwL' 
tiandi  modus,^  Anvers  ,  1673, 
in-8®.  III.  Annotationes  in  sjrn-^ 
iaxln  Etasfni ,  Anvers ,  in  -S". 
IV.  lyii  saxonis  historia^  sw^ 
humancp  stuHitice  triumphus ,  en 
vers  ïambes.  V.  Patins  et  Nover^ 
ca,  poëme,  Anvers,  i553.  VI. 
Epitome  de  eonscribendis  epistO" 
lis  y  Anvers ,  i552.,  in-B**.  Il  a  cor* 
mge' ,  orné  de  vers  et  publie' les 
opuscules  de  Jean  Murmellius  de 
Qompositis  verborum ,  etc.  ,  hf 
'.  Bois-le-DuG ,  i555  >  in-4®'  Némiu». 
mourut  yei^s  la  fin  du  i5*  siècle. 


*  NÉ^ÉTI  (  Samnel  )  ,  pfo-- 
lestant ,  tié  à  ZatiiK^-  ett  ï658 ,  ût 
«•g»É>remièrrcs  études  k  Colosvrar, 
«  les  acheva  en  HoWandc.  Db 
retour  dans^a  patrie, -il  fui«pi»o^ 
feffiseUr  k  ColoswÀr  pendant  54 
iltlS,et  m^KÙTtit  en  1717.  On  il 
de  Itri ,  ï.  À/oses  expiivàtusy 
Coldiswatr',  '16^,  in<.8».  C'est 
une  explication  des  lois  et  des 
cérémouie's  établies  p^r  Movse. 
lî.  tie^Cùmtne^eaif^s  SurTÈpître 
de    eiamt  Paul    ^Ux  }Iébie4iiC'> 


NEMORARIUS  (  Jourdan.  )  , 
maChématicien  du  t3?  siècfe.  Oi% 
a  de  lui'i  I.  Une  jénfhntéti^uc 
en  dix  livres ,  commentée  paÉ* 
Jacaues  Le  Febvre  d'Ëtiiple.s  ,  et 
publiée  à  Paris  en  1496.  II.  De. 
ponderlbus  propositiones  Xlll^ 
Nuremberg,  i5a3. 

i  h  NÇMOURS  (Jacques 
s'Absiagi^ac  ,   duc  de)  ,  petit-titi. 
de  Bernard  d'Arm  a gltôc. ,  conné- 
table de  France  ,  commença  de 
servir  dans  un  teittpftoù  leroyapîné- 
étoit  déchiré  parlas  factions.  iSon. 
caractère  inquiet  et  remuant  né 
lui  permit  pas  de  rester  trlinquil te. 
anjûilieu  de  cesvoraees.  Malgré 
se»  sermens  réitéras  â!étre  fidelè 
au  roi ,  il  selaîssa  eni^inêr  da«is 
les  conjurations  que  le  ^fsic  dç. 
Goteaiie  çt  leHcooite.  d'Armignao. 


NPMO 

formèrent  contre  Louis  XI,  Le 
premier aj^at  péri  parle  poison, 
et  Tautrç  9^y9ni  été  massacré , 
il  n'en  devint  pas  plus  sage.  Les 
d'»c5  de  Bretagtie  et  de  Bour- 
gogne ,  qui  cberchoient  à  perpé- 
tuer les  ti*oub)es  de  l'état ,  en  ap- 
pelant les  Anglais  en  Fr^pce ,  ren- 
gagèrent dans  leur  parti,  (ipuis^ 
instruit  de  la  traipe  de  -Nemours , 
donna  ordre  de  le  saisir.  Il  fut 
arrêté  ji  Cariât,  apieué  à. Paris, 
et  renfermé  à  \fk  Bastille,  ^i  s^ 
haute  naissance ,  ni  son  alliance 
avec  le  roi ,  dont  il  étoit  proche 

Î>arent  par  $.a  femme  ,  ne  purent 
e  soustraire  9u  c)i^timei^t  qu'il 
méritoit.  Condamné  comme  cri- 
minel de  lèse-majesté  p?ir  Je  par- 
lexnent ,  il  eut  là  têt^  tranchée 
le  ^  août  i477*  t^  roi  ,  par  uii 
rfidineinent  ue  cruauté ,  fit  placer 
les  malheureux  enfans  de  cet  in- 
fortuné sous  Téchafaud  ,  afin  que 
le  89 ng  de  leur  père  ruisçel^t  $ur 
leiir  tête.  Aucun  ^  ses  enfans  ne 
laissa  dé  postérité. 

H.  NEMOURS  (  Jacque^  ^>e 
Savoie  ,  duc  de) ,  fils  de  Philippe 
4e  Savoie ,  duc  4e  ^emours  ,  et 
4c  Ch^i'lotte  d'QrJéans-JLÔn^ue- 
vilje,  hé  àTahbajedey^uluis^nt 
enClhampagne  Tan  i53i ,  signala 
SOD  cojurace  sous-Heari  II.  Après 
pvoîr  çervi  avec  éclat  en  Pié^iont 
et  en  Italie  ,  il  f(it  fj^it  colonel 
céoéral  de  là  cavalerie.  11  ré(jlu.i.$^^ 
le  bauphiné ,  défit;  par  deu^  fqis 
Je  bi^rÔQ  des  AdreXs  ,  le  ramena 
dans  le  parti  du  roi ,  contribua 
il  S9)ivér  Goarlies  IX  k  fléaux  y 
f)ii  les  rebelles  étpient  près  Âe 
rinvestir»  ^ela'pjjva.a  la  Jja taille  . 
.ae  Saii^t-penj^  ,  s'opposa  au  àuc 
4e  0|Bq^ -"Ppnts  en  i.5p9,  et 
mourut  à  Apncci  ep  ip85.  .Ce 
prince,  i^ussi  recomi^MÇ^ablepar 
les  qualités  du  cœur  et  par  sfi 
^ffAr.o«ité  ,qî>e  par  sfm  esprit 


KEM0 


4aS 


langues,  écrivoit  49!;i»I||i  sienne 
avec  befiuçoup  de  facilité,  envers 
et  eu  prose  ,  et  joîgnoit  h  ton» 
ces  avantages  les  agrémeps  de  la 
ligure.  Il  a  voit  eu  dp  Françoise 
de  Rohan  de  LaGarnache  (voyç% 
Garnagap)  ,  un  lils  qui  fut  4éclar<$ 
illégitime  par  airêt  du  parlement 
en  i5(66.  iVefnours  sp  mfiri?i  dç- 
puisà  A  pue  d'Est  veuve  detran-» 
cois  duc  de  Guise  tuié  devant  Of« 
lilans  ;  il  pn  eut  plusieurs  en- 
faqs,  pt  sa  postérité  masculine  §'f -^^ 
éteinte  clans  Henri ,  duc  delVè* 
mours  ,  mort  en  lôS^.  La  yeuve 
de  Jacques  (Je  Nemours  égujia 
d^t^s  la  iiigup  sous  Je  nom  ()& 
duchesse  de  Nemours  ;  comme 
elle  étoit  bossue  ,  sa  figure  et 
son  enthon$ip8i|ie  fournirent  des 
Sujets  de  plaisjan.tecie  aux  foyf^ 
listes. Klle  mourut  a  Pans  en  1607, 

JII.  NEMOURS,  rpye^  G*^!^' 
jov ,  4uc  de.*.>  n*  II. 

ly.  jvemo.fr?  ,(H5?pn.î>« 

Siyoïjs  ,  duc  die)  pr^t  ce  titre 
après  la  niort  de  CJbafles^Am  éde« 
sou  frère  aîné  ,  tué  en  duel  l'an 
id^'i  pa;*  le  d^c  4e  Reau^forf  , 
jtjont  il  ,avpit  épousé  la  sqeur  ]ËIi- 
zabetji  de  V^èn4*^e.  Il  fut  ^ttaché 
au'  parti  4^^  princes  pendant  )» 

guerre  de  la  Ftonde ,  et  la  jalousi^ 
u  cop(iman4ement  .le  ,!prouiIlft 
.9vçtc  Je  4uc  jde  Bcaufort.  Il  lai&sa 
deux  Glles  :  J^uiie  mariée  au  duc 
de  Savoie  ,  /et  l'|iutre  qui  épousa 
sucpess^îvenfiênt  les  rois  dé  Por- 
tugal Aifonseet  t'iene...  Le  duc 
^lenri  n^ut  ppi  nt  d^enfans  ,  et 
mourut  Tan  loSg.  Sa  veuve  p 
Marie  flIQrlé.ans  -  Longueville  , 
lui  gurvéc^it  long- temps.  P^o^m 
iV^icl^  suivant.* 

V.  I^EMOJJ;BS  (Sfaiie  p'Or.- 
L^ANS  ) ,  jOlle  du  duc  4e  Lpngue- 
vilie*  duchesbcde  Nemours  par 


4^4  NEMR 

son  mariage  avec  Henn  de  Sa- 
voie ,  et  souveraine  de  Neuchâtel 
en  Suisse  ,  liée  en  1625  ,  et  morte 
en  170^  ,  k  Sq^  ans  ,  a  laissé  des 
Mémoires  écrits  avec  fidélité  et 
d'un  style  très-léger.  Elle  y  fait 
des  portraits ,  pleins  de  vérité  et 
de  nnesse  d'esprit ,  des  princi- 
paux ^uteurs  des  troubles  de  ï* 
"Fronde,  dont  elle  décrit  l'histoire. 
Il  s'y  trouve  plusieurs  particttla- 
(  rites  intéressaintes  sur  ces  temps 
orageux.  Ces  mémoires  ,  impri- 
mé s  séparément  à  Cologne,  1709, 
n- 12  ^  ensuite  k  Paris,  in- 12, 
ont  été  joints  aussi  a  ceux  dû  car- 
dinal de  Retz  etde  Joïj,  dans 
une  édition  d'Amsterdam. 

VI.  NEMOURS  (la  duchesiede). 
Vojez  la  fin  de  Nemours  ,  n^  II. 

t  NEMROD  ,  fils  de  Cbus, 
petit -fils   de  Cham  ,  et  le  pre- 

*  mîer  prince  puissant  sur  la  terre , 
(  ipse  cœpit  essepdtens  in  terrd) , 
s^  donna  d'abord  k  la  chassé 
des  bétes  farouches  ,  avec  une 
troupe  de  jeunes  gens  fortliardis , 
qu'il  endurcit  au  travail ,  et  qu^il 
accoutuma  k  manier  les  armes 
avec  adresse.  Il  fonda  l'empire 
de  Babjlone  ,  et  bâtit  la  ville  de 

.  ce  nom  ,  k  eoté  de  la  fameuse 
tour  de  Babel.  A  mesure  qu'il 
étendoit  ses  conquêtes  ,  il  '  bâtit 
d'autrçs  villes,  ou  plutôt  dès 
L«  lirgades.  Son  règne  fut  de  65 
ans.  11   fut  plus  doux  que  son 

ambition  ne  sembloit  le  pro- 
mettre. Ses  sujets  lui  élevèrent 
des  autels  après  sa  mort.  Gérard 
Mercator  et  Langius  confondeiit 
ÎVemrod  avec  Assiir  ,  que  l'Kcri- 
ture  distingue  bien  daifcment, 
D'autres  le  prennent  pour  le  Relus 
ou  le  Ninus  des  Assyriens.  Il  est 
difficile  de  rien  assurer  sur  la 
~  -rbronolôgie  de  ces  JlempS  loin- 
lai  r  s.  Llîistoire  profane  ne  pré- 
sente kcettc  époque  rien  qui  puisse 


f 


ippfécif 


JSENT- 

diriger  les  recherches,  ni  su] 

au  silence  de  l'Ecriture  ,  ou  eu 

expliquéfr  les  passages  obscurs. 

NÉNÎÇ  <5tt  NtrïïiiE,  déesse  de^ 
funérailles.  On  donnoit  aussi  ce 
nom  aux  chants  funèbres  ,  donC 
on  attribue  l'invention  k  Linùs* 
Comme  ces  chants  étoient  ordi" 
nairement  vides  de  sens ,  on  eïË 
prit  occasion  d'appeler  IS^eniœX^é 
mauvais  vers  et  les  chanson» 
vaines  et  puériles. 

♦  NÊNNïCHE]?r  (  Mathias) , 

i'ésuite  flamand,  auteur  d'un  asses 
)on  ouvrage  contre  les  héréti-_ 
ques  et  les  déistes  modernes  , 
imprimé  au  commencement  dit 
t8«  siècle  sans  nom  d'auteur ,  et 
réimprimé  plusieurs  fois  depuis  ^ 
en  Italie  ,  sous  ce  titre  :  Manuale 
théologies  dogmaticœ ,  sii^e  ad 
tritissimani  injîdei  conttxiversiis 
interrogationem  ,  ubi'  scriptum 
est  ?  cathoUcorum  vera  ,  catho^ 
licorum  falsâ  responsio  à  quû 
dam  societatis  Jesu  tkeàlogo* 
L'otivrage  est  précédé  d'un  dis- 
cours préliminaire ,  sur  l'indiffé- 
rence en  matièi'e  de  religion  j 
Composé  par  un  jésuite  napo- 
litain, et  publié  k  Naples  etf  1754. 

♦  NENNItJS  ,  arifeien  écrîvaiti 
breton  ,  qui  vécut  dans  le  com- 
mencement du  g»  siècle.  Il  est 
auteur  d'une  Histoire  de  Bre" 
tatrne ,  écrite  dans  le  "goi\t  de 
celle  de  Gildas  ,  k  tel  point  que 
les  deux  auteurs  ont  souvent  été 
confondus  ensemble  ,  quoique 
l'histoire  de  Nennius  embrasse 
jusqu^u  8*  siècle.  II  existe  un 
manuscrit  îalin  de  cet  ouvrage , 
Vlans  la  bibliothèque  de  Cottony 
au'musée  britannique  ,  dont  on  a^ 
imprimé  quelques  parties. 

♦  NENTE  (Ignace) ,  î'iorentift , 
entra' dans  Tordre  de  Saint-Do- 


'  NEPE 

HiiAÎr^é ,  oii  ïl  itiourut  eo  i648« 
C'étoit  on  moine  adonné  k  la  vie 
contemplative ,  sur  laqaeUe  il  ft 
laissé  plusieurs  ouvrages  peu  con* 
i>us  en  France.  Ce  sont  de  pieuses 
afiections  sur  la  croiic ,  là  mort , 
la  résurrection  de  Jésus-Christ, 
sur  le  pqrgatoire,  sur  le  para- 
dis ,  etc«  ;  ils  sont  écrits  en  ita- 
lien ;  tine  partie  a  été  imprimée , 
le  reste  est  manuscrit,  entre  au- 
treâ  un  poëme  intitulé  La  Carità 
divinUé 

KÉOBtJLE ,  fille  de  Ljcandre, 
ciloy  e^deThèbes;  son  pc?re  l'a  voit 
promise  au  poëte  Archiloque  , 
auquel  il  manqua  de  parole.  Le 
poëte  ,  indigné  de  cette  perfidie  , 
nt  contre  lui  des  vers  ïambes  si 
piqUans^  qu'il  se  pendit  de  déses- 
poir. 

*  NÉOCASTRO  (  Barthélemi 
de  )  a  donné  une  Histoire  de 
Sicile  ,  où ,  comme  témoin  ocu- 
laire ,  il  rend  un  compte  détaillé 
des  fameuses  Vêpres ,  arrivées 
en  1*282.  Muratori  Ta  recueillie 
dans  ses  Script,  rer,  Ital. 

NÊOPyOLÈME.    Foy.  Ptn- 

+  NÉPER  ou  Napïéa  (  Jean) , 
gentilhomme  écossais  et  baron 
qe  Merchiston ,  né  en  i55o^  se 
rendit  très-habile  dans  les  ma- 
thématiques ,  et  inventa  les  lo- 
garithmes, dont  il  publia  ,  en 
161 4  >  1*1-4*  »  la  première  édition , 
BOUS  le  titre  de  Logarithmorunt 
descriptio.  Henri  firiggs  et  Adrien 
tJlacq  revirent  l'ouvrage ,  Taug- 
menterent,  etle  dernier  en  donna 
la  deuxième  édition  a  Goude  en 
1628 ,  sous  le  titre  de  Ariihfnetica 
logarithmica*  Neper  est  encore 
auteur  d'un  Commentaire  sur 
l'Apocaljpse,  Edimbourg,  ï593, 
6K  La  Rocnellc,  tà^'^  f  iii-'4*  i  9ous 


NEPO 


425 


j  ce  titre  :  Ou>>erturef  de  tous'hs 
secrets  de  tjipocaly-pse  *  Babdo- 
lôgiœ  seu  numerationis  per  oir^^ 
gti/as 'libri  duo  ,  un  vol.  in-ia  , 
assez  rare  et  curieux ,  imprimé  k 
Edimbourg  en  i6iy ,  in-ia  ,  et 
réimprimé  k  Lejrde  en  i6a8  ,  in^ 
ivi.  Ce  savant  mourut  à  Edtni- 
bourç  en  161 7.  On  lui  doit  en- 
core les  Baguettes  ou  Bdtons  de 
Neper,  C'est  un  instrument  par 
le  moyen  duquel  on  peut  faire 
promptement  et  facilement  la 
multiplication  et  la  divisitMi  des 
grancis  membres  de  l'arithmé^ 
tique. 

t  NEPHTHALI,  sixième  fils  de 
Jacob  ,  qu'il  eut  de  Bala ,  ser- 
vante de  Rachel.  Nous  ne  savonk 
aucune  particularité  sur  la  vie  de 
Nephthali  :  il  eut  quatre  fils  , 
Jaziel ,  Guni ,  Jezer  ,  etSalleni , 
et  mourut  en  Egypte  âgé  de  iSa 
ans.  Aucune  tribu  ne  multiplia 
aussi  prodigieusement  que  celle 
de  Nephthali,  qui  n'avoit  que 
quatre  fils  lorsqu'il  entra  en  Éçyp* 
te ,  lesquels  ,  en  moins  de  aevft 
cent  vingt  ans  ,  produisirent,  sol- 
vant l'Ecriture  ,  environ  53ooe 
hommes  p(ft*tant  les  armes. 

NEPOMUCÈNE  ount^É- 
l»oMucK  (  saint  Jean-) ,  chanoiner 
de  Prague  ,  confesseur  et  martyr, 
né  k  Nepomuck  en  Bohême  vert 
iStio  ,  entra  dans  l'état  ecclésias<« 
tique  :  la  grande  idée  qu'il  avoit 
de  l'épiscopat  lui  fit  refuser  jus- 
qu'à trois  évêchés:  il  accepta  seu*** 
lement  la  place  de  confesseur  dt 
la  reine  Jeanne ,  femme  de  Wen- 
ceslas.  Des  cottrtisans  accusèrent 
cette  princesse  d'avoir  un  GOm« 
merce  illégitime  avec  un  seigneui' 
de  la  cour.  Wenceslas ,  trop  cré- 
dule ,  fit  venir  Népomucène ,  et 
voulut  l'obliger  de  révéler  la  con- 
fession de  la  reine-  Le  refus  l'ir^ 
nta  ',  il  fit  jeter  le  variât  daû»  ttii# 


4^6 


ZIEPO 


prison^  avec  des  entraves  aut 
^ieàs.  Wençeslas ,  revenu  a  lui- 
même  y  rendit  le  saint  à  ses  fojQC- 
tions  ;  mais  sa  fureur  s'étant  rani^ 
inée ,  et  n'ayant  pu  arracher  leâ 
secrets  iuviola()les  de  Népotnu- 
Dène ,  il  le  fit  jeter  dans  la  Mol- 
daw  l'an  i5d5.  Ce  saint  avoît  été 
iionoré  comme  martyr  en  Bohê- 
jpae  9  depuis  sa  mort  :  mais  pour 
Tendre  sou  culte  plus  authep tique 
«t  plus  universel  ,  l'empereur 
.Charles  VI  sollicita  sa  canonisa- 
^6n  ,  et  l'obtint  Tan  1729.  On  a 
ilistitué  une  confrérie  sous  son 
nom  ,  a  pour  demander  le  bon 
usage  dé  la  langue.  «  On  le  regarde 
4k>mme  le  ^patron  de  la  lëputation 
«tde  l'honneur,  et  çn  réclame 
tfon  intercession  contre  les  calom- 
^iliateurs  et  les  détracteurs.  Sa  vie 
^a  été  écrite  en  latin  par  le  Père 
.  Balbin  ,  jëàaite ,  et  publiée  avec 
des  remarques  par  le  Père  Pape- 
«)>roch.  Le  Père  de  Marne ,  jésuite . 
•l'a  publiée  en  français. 

t  I.  NÉPOS  (€oméUus) ,  his- 
,7torien  latin ,  natif  dllostilie  près 
.de  Vérone ,  florissoit  du  temps 
fde  l'empereur  Auguste.'  11  étoit 

ami  de  Cicéron  et  d'A  Iticus  ,  nui 

chérissoient  en  lui  un  esprit  dé- 
JBcat  et  un  caractère  "enjoi^é.  De 
4ous  les  ouvrages  dont  il  avxût 
.  ctnricbi  k  littérature  ,  il  ne  nous 
<<reste  que  le  preinier  .livre  de  ses 
^f^ies  des  plus  illustres  capitaines 
igrecs  et  romains ,  et  quelque 
.chose  du  .saoond.  On  les^i  loiig- 
-temps  attnbués  ii  ^miUus  Prx)- 
«Jbus,  qui  les;publia ,  dit-on ,  soas 

son  nom.,  .pour  s'insinuer  dans 
t  les  bot^àes  grâces  de  Tbéodose. 
f  Cet  ouvn^ge  est  écrit  avec  la  pfé- 
^cisiou  et  l'ëlé:gance  qui  faisoiient 
.lecapaotèredesécrivamsdu  siècle 
'd'Auguste  «  L'auteursèine  de  ilen^s 
..•ses  récits,  mais -rSaiks  .profusion. 
.  11.  sait  donner  aux  ;plus  simples 

1^  ^^oioris  agréal^W,  Xoqit  j  est 


KEP0 

iM^gé  dans  un  ordre  dair  et  net;. 
Les  réflexions  ny  sont  pas  pro- 
diguées ;,  mai^  celles  qu'on  j 
trouve  sont  vives  ,  brillantes  , 
neuves ,  et  respirent  la  vertu. 
Sa  Vie    (VAUicus  est  l'une  des 

Ïdus  intéressantes  :  mais  iî  altèrie 
.  a  vérité  en  faveur  de  l'amitié , 
lorsqu'il  avancée  qu'il  ne  mettoit 
point  d'argent  à  intérêt  ;  qu'il 
n'étoit  jamais  entré  dans  aucune 
intrigue  ;  qu'il  ayoit  toujours  eu 
pour  Cicéron  une  amitié  cons- 
tante et  fidèle  ,  etc.  etc.  Nous 
avons  une  tr^^duction  nrolixe  et 
froide  de  Cornélius  iCépos  par 
le  P.  Le  Gras ,  de  l'Oratoire  ,  qui 
l'a  enrichie  de  notes  utiles,  et 
une  autre  ,  plus  estimée,  par 
M.  l'abbé  Paul,  publiée  en 
i^8r,  jn-t3.  Les  meilleures  édi- 
tions de  cet  Ixistorien  sont  ,  I. 
Celle  ad  usum  delphini^  Paris, 
I^onard,  1674,  in-4*  >  donnée 
par  Courtin.  II.  Celle  de  Cuick, 
in-8* ,  i54a  ,  à  Utrecht.  III- 
Celle  dite  Fariotiwi  ,  in.-S», 
Leyde,  1734.  .Coustelier  en  a 
publié,  en  1745  »  une  édition  in- 
12.  Elle  est  décorée  des  têtes  des 
capitaines ,  gravées  d'après  lés 
médailles  et  les  anciens  nionu- 
mens.  î^hilippe  la  dirigea*  Barr 
bou  en  a  donné  unie  nouvelle 
édition  eu  1 767. X'é^itioû de  Cor- 
3iélius  Népos ,  ja  plus  con^plète 
aux  jeux  .^es  ^avans ,  ,est  celle  de . 
Viin  Staverçn  ,  .publiée  par  M. 
JtlarJtes,  lipsia;,  ^boo,  in-8*.  Celle 
de  M.  Renouaird,  Paris.,  J796, 
est  fort  jolie;  celle  de  JFiscJier, 
Lipsiie ,  1800 ,  ini8<* ,  est  tnès  belle 
et  estimée ,  mais  elle  n'est  pas 
waussi  complète  que  celle  de  Vau 
Staveren  ;  c'e;st  une  réiropressipn 
de  celle  de  1769 ,  donnée  k  ^^çiJ>- 
sick.  M.Mussijen  a  ddpoé  une  su* 
'perbe  édition ,  a  Milan  >  eu  1807  » 
m-fol ,  et  M.  Bodoui  à  Parme  U|ie 
An  jnème  format,  également  très- 
belle.   IéA  #^dlk,«y:e   t^ad^cti^» 


TfEÏ>Q 

îtalîeiMie  est  ceU«  de  Rimigio  àa 
rtoréuce,  Vérone,  1704*  iTi-4**> 
préférable  à  celle  de  Baadtera, 
Venise,  1 77 1 ,  iii-8«. 

ïï.  NÈPOS  (Fkvias  JuHns  ) , 
né  daos  la  Dalmatie  ,  du  général 
Népoûen  et  d'une  6oeur  du  {Pa- 
trice Marcellin  r  étoit  digue  de 
pé|;aer.  L'empereur  Léon  I ,  qui 
lui  a  Voit  fait  épouser  une  nièce 
de  sa  femme  ,  le  nomma  empe^ 
reur  d'occident  en  474  >  ^  ^^ 
place  de  Gljcèi*e.  (  f^oy,  ce  mdt , 
n»  II.  )  H  martha  sur  nome  avec 
une  armée ,  et  s'assura  le  sceptre 
par  sa  valeur.  Euric ,  roi  des  Visi- 

Soths,  lui  avant  déclaré  la  guerre, 
.  lui  cédik  TAuver gne  en  47^  » 
Ï^our  conclure  la  paix,  et. pour 
aisser  respirer  ses  peuples  ac- 
cablés par  une  lon^e  suite  de 
guerres  et  de  malheurs,  La  ré-^ 
Tolte  du  général  Oi^este  troubla 
cette  paix.  Ce  tyran'  obligea  Né- 
pos  de  qi>it^er  Kavenne ,  où  il 
av^it  établi  le  siège  de  son  em- 
pire! Il  se  retina  dans  une  de  ses 
maisons* près  de  Salone  en  Dal- 
matie ;  et ,  après  y  avoir  langui 
j^rès  de  quatre  ftns ,  il  y  fut  assas- 
siné en  480  par  deux  courtisans  , 
goe  Gljcère  avoit ,  dit-oti ,  su- 
6nïés.  Julius  Népos  étoit  humain 
et  vertueux. 

NÉPOTIEN  (Flavius  Popilius 
Nepotiunus) ,  fils  d'Entropie,  stseur 
de  l'empereur  Constantin ,  pré- 
tendit k  l'empire  après  la  mort, 
de  l'empereur  Constant  son  cou- 
^n.  Il  se  fit  coilfojtiner  h  ftonib 
le  3  juin  35o ,  datis  le  temps  que 
Bfagn^nce  nsuipoit  W  puissance 
im/pe'fîale  dans  les  Gaules.  IVépo- 
tien  ne  porta  le  sceptre  qu'euvi- 
von  un  mois.  Anicet ,  préfet  du 
prétoire  de  Magnence ,  lui  âta  le 
l^ne  et  la  vie.  Sa  mbfe ,  et  tous. 
ceux  ^i  avoient.  bvorisé  son 
]ptt^  y  furent  mil  à  vuovU  ^^épo-  i 


REPT  ^i-^ 

tien  s'âVoit  pas  reçu  de  là  natuine 
un  génie  propro  à  seconder  son- 
ambition  ;  il  étoit  cruel  d'ailleurs,^ 
et,  au  lieu  de  gagner  le  cœur 
des  Romains  par  des  bienfaits  « 
il  les  irrita  par  des  proscription»  ' 
et  des  meurtres. 

NEPTUNE  (  Mytbol.  ) ,  fils  Bq 
Saturne  et  de  Ëhée.  Lorsqu'il 
partagea  avec  ses  frères ,  Jupiter 
et  Pluton ,  la  succession  de  Sa« 
turne  qui  avoit  été  chassé  du  ciel , 
l'empire  des  eaux  lui  éc^ut ,  et  il 
fut  nommé  le  dieu  de  la  mer. 
Rhée  l'a  voit  sauvé  de  la  fureur 
de  son  père  >  oomroe  elle  en  avoit 
garanti  Jupiter ,  et  l'avoit  é^tvmé 
a  desN  bergers  pour  l'élever.  Nep^ 
tune  épousa  Amphitrite ,  eut  plu- 
sieurs concubines ,  et  fut  chassé- 
du  ciel  avec  Apollon  ,  pour  avoir 
voulu  conspirer  contre  Jupiter* 
Us  allèrent  ensemble  aider.  La o« 
médoa  k  relever  les  miaratlles  do 
Troie  ;  et  il  punit  ce  roi  poue 
lui  avoir  refusé,  son  claire ,  «n 
suscitant,  un  monstre  ntaria  qui 
désoloit  tout  le  rivage.  Il  fit  sortir 
des  entrailles  de  la  terre^  le  pre* 
mier  cheval,  à  Toccasion  de  sa  que? 
relie  avec  Pallas ,  pour  savoir  h^ 
qui  il  appartiendroit  de  dom>er 
un  nom  à  la  ville  d'Athènes  :. 
c'fistp«er  «ela  qu'on  lui  donnoii 
le  som.des  chevaux  et  des  chars ^ 
et  que  ses  listes  se  eélèbroient  par 
des  jecix  équestlies.  Il  exerçoit  un 
empire ,  souverain  sur  toutes  les 
mers ,  et  présidoit.  ii  tous  .  les 
combats  :qui  a^  livroieot  dans  l'é* 
temiue  de  se$  domaijaes..  On  le 
repi^ésente  ordinainement  sur  .ud 
ohar  en  Ibrme  de  coquille ,  traîné 
par  des  çheVftux  matrins  »  teira»! 
a  sa  main  nu  trident.  NepAune. 
a  eu  •plusieurs  sun^oinS..  11  étoit 
l^onoré  à  Athène$  sous  le  nom 
4'AMphalée  ,  pavce  qu'il  procuroil- 
la-  sûreté  à  ceux  qui  étaient  sur 
mer.  on   ï^^fçàioîii  Cofisiis,  k 


4aa 


KEPV 


e»use  dès  bons  avis  qu'il  dèn- 
nott  ;  Eqttester  ou  Hippf  us ,  parce 
qu'il  fut  le  premier  qui  trouva 
Fart  de  dompter  les  chevaux  ; 
Natalitius ,  parce  qu'il  présidoit , 
dit-oQ ,  a  la  naissance  des  hom- 
mes ;^ second  Jupiter ,  k  cause  du 
rang  qu'il  tenoit  parmi  les  dieux  ; 
etifin  les  Philistins  l'honoroxent 
sous  le  nom  de  Dagon. 

NEftVEU  (François),  né  k  | 
Saint-Mato  en  i65g ,  jésuite  en 
i65^ ,  professa  les  humanités  et 
la  rhétorique  durant  six  ans,  et 
la  philosophie  l'espace  de  huit. 
Il  étoît  à  la  tête  du  collège  de 
Rennes  ,  lorsqu'il  mourut ,  mais 
on  ne  dit  ppint  en  quelle  année, 
i  Tous  les  ouvrages  au  P.  Nepveu 
ont  la  piété  pour  objet  ;  et  l'au- 
teur y  joint  ta  pureté  du  stjle  k 
la  solidité  de  la  morale.  Tels 
sont ,  I.  De  la  connaissance  et 
de  t amour  de  Notre  Seigneur 
Jésus 'Christ  y  Nantes,  1681  , 
în-fQ  ,  réimprimé  plusieurs  fois, 
II.  Méthode  d'oraison ,  in-12  , 
Paris  ,  1691  et  1698.  Le  P.  Sé- 
j^ieri  a  traduit  cet  ouvrage  eu 
Italien.  III.  Exercices  intérieurs 
pour  honorer  les  mystères  de 
l^otre  Seigneur  Jésus -Christ  y 
Paris,  1691  ,  in-ia.  IV.  Retraite 
selon  YespHt  et  la  méthode  de 
saint  Ignace,  Paris ,  1687  ,  in-is  ; 
et  encore  en  17 16.  Cet  ouvrage 
a  été  traduit  en  latin  ,  et  impri- 
mé a  Ingolstadt  en  1707  ,  iii-8<*. 
V.  La  manière  de  se  préparer  à 
la^  mort ,  Paris ,  lôgS  ,  in-ia  ;  en 
italien  ,  Venise  ,  «7*5  ,  in  -  ïq. 
VL  Pensées  et  réjtexions  chré" 
tiennes  pour  tous  les  jours  dé 
Vannée  i  Paris  \  1699  9  in  -  12  ; 
4  vol.  Cet  ouvrage  a  été  traduit 
en  latin  ,  a  Munich  ,  1709,  in- 13, 
4  tomes  ;  et  en  italien  ,  à  Venise , 
I7r5 ,  in- 11,  aussi  4  tomes. 
Vm.  L* Esprit  du  christianisme , 
un,  ia  .  €onJo¥fnUé  du  chrétien 


NÉRE 

avec  JésuS'Chnst  ^'PmÉ ^  ^J^^t 
in-ia. 

I.  NÉRÉE  (MythoL},  Nereas^ 
dieu  marin,  fils  de  rOcéan  et 
de  Téthjrs ,  épousa  sa  sœur  Dons, 
dont  il  eut  cinquante  filles  ap« 
pelées  Néréides  ou  Nymphes  aie 
ta  mer.  —  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre ce  dieu  avec  la  nymphe 
Nei^r^  {Neœra),  que  le  Soleil 
aima  et  dont  il  eut  deux  filles. 

♦  n.  NÉRÉÉ  (R.  J.  ).  Cet  au- 
teur, de  la  fin  du  16*  siècle  et  du 
commencement  du  suivant,  est 
connu  par  une  tragédie  en  cioq  ac- 
tes ,  en  vers ,  intitulée  le  Triomphe 
de  la  Ligue ,  imprimée  a  Leyde  en 
1707 ,  in- in  ,  qui  est  fortement 
écrite ,  pleine  ae  pensées  mâles , 
et  coupée  quelquefois  par  des 
chœurs.  Il  s'y  trouve/[nelques  pen- 
sées dont  Kacine  pourroit  bien 
s'être  servi  dans  son  Athalie ,  en 
les  embellissant  par  le  charme 
de  sa  versification.  Parmi  quel- 
ques-unes de  ces  imitations ,  nous 
citerons  , 

7«  ne  crains  que  mon  Dieu  :  lui  tout  senl  }• 
redoute...* 

Celui  n'esé  délaisse  «  «fui  a  Dieu  pour  père. 

Il  ourre  à  tous  la  main  :  il  nourrit  les  cor- 
beaux I     .  » 

Il  donne  la  viande  aux  petite passerceax  , 

Aux  bestes  des  forêts  des  prés  et  de»  mon- 
tagnes. 

Tout  vtt  de  sa  bonté. 

qui  peuvent  avoir  inspiré  Racine 
aans , 

Je  crala»  Dieu ,  ch«r  Abncr,  et  n*ai  pc^at 
d*anrre  crainte. 

Dieui«iSi8>t-il  jamaitses  enfans  «n besoin  f 
Aux  petits  des  oiseaux  U  donne  ieur  yâture} 
£t  sa  bonté  t'étcnd  sur  toute  la  nature. 

On  pourroit  considérablement 
alonger  ces  citations.  Au  surplus^ 
pour  rintelligence  de  cet  ouvrage, 
il  est  nécessaire  de  savoir  que  le» 
noms  de«  »atears  sont  sous  iie% 


NÉIll 

anagitimine^.  Gvesu  ,  Jeiisoje , 
INuiiùade,  Valardin  ,  Visleje,  dé- 
signent les  noms  de  Guy  se  , 
Joyeuse  ,  Dumaine  ,  Lavardin  , 
Jésuite ,  etc.  Dans  ses  recherches 
fur  les  théâtres ,  Beauchamps 
s'est  trompé  lorsqu'il  a  attribué 
cette  pièce  a  Pierre  Matthieu. 
V^ez  ce  nom. 

t  ï.  NÊRI  fsaint  Philippe  de  ^ , 
fondateur  de  la  congrëgation  d!^i 
prêtres   de  l'Oratoire  en  Italie, 
né  à  Florence  ^e  23  juillet  i5i5 , 
d'une    famille    noble  ,     alla    à 
Borne  à  l'âge  de  19  ans.  Elevé 
au  sacerdoce  a  Tâge  de  56  ans,  il 
fonda  en  i55o  une  célèbre  con^ 
frérîe  dans  l'église  de  Saint-Sau- 
veur del,  Camp  o,  pour  le  soula- 
fement  des  pauvres  étrangers , 
es  .pèlerins ,   des  convaleiicens 
«juî  si'avoient    point  de  retraite. 
Cette  confrérie  tut  comme  le  ber- 
ceau de  la  congrégation  de  l'Ora- 
toire. L'instituteur  s'étant  associé 
Salvîati  y   frère    du   cardinal   du 
même  nom^  Tarngio ,  depuis  car- 
dinal ,    le  célèbre  Baronius ,    et 
^plusieurs  autres ,  ils  commencè- 
rent k  former  un  corps  en.i564* 
Les  exercices  spirituels  avoient  été 
transférés ,  en  i558  ,  dans  l'église 
de  Saînt-Jérôme  de  la  Charité , 
q6e  Philippe  ne  quitta  qu'en  1574» 
pour  aller  demeurer  à  Saint- Jean 
des  Florentins.  Le  pape  Grégoire 
XIII    approuva   sa  congrégation 
Tannée  d'après.  Le  père  de  cette 
nouvelle  nidice  détachia  quelques- 
uns  de  sesenfans,  qui  répandi- 
rent son  ordre  dans  toute  1  Italie. 
On  ne  doit  pas  être  surpris  qu'il 
eut  beaucoup  de  succès  :  on  ne 
faisoit  point  de  vœux  dans  cettQ 
congrégation.  Le  général  n'y  gou- 
vernoit  que  trois  ans.   Le  saint 
fondateur  mourut  k'Rome  la  nuit 
dw^ïS  au  Q6  mai  iSqS,  à  80  ans. 
n  s'étoit  démis  du  généralat  trois 
ans  auparavant  en  laveur  de  Ba« 


NERI  429 

ronius ,  qui  travailloît  par  soa 
conseil  aux  Annales  ecclésiastî*- 
ques.  Les  Constitutions  qu'il  avoit 
laissées  k  sa  congrégation  ne  fu- 
rent imprimées  qu'en  1612.  L'em- 
ploi principal  qu'il  donne  k  ses 
prêtres  est  de  faire  tous  les  jours, 
dans  leur  oratoire  ou  église  ,  des 
instructions  k  la  portée  dé  leurs 
auditeurs.  Philippe  fut  canonisé 
en  162^  par  Grégoire  XV. 

II.  NÉRI  (  Pompée  ),  né  a  Flo- 
rence en  1707,  d'un  père  juris- 
consulte éclairé  ,  étuaia  la  phi- 
losophie et  les  lois  dans  l'univer- 
^^té  de  Pise.  Il  obtint  bientôt  une 
chaire  de  droit  public  dans  cette 
université.  A  1  t;xtinction  de  la 
maison  de  Médicis  ,  la  Toscane 
ayant  passé  k  François  ',  duc  de 
Lorraine  ^  il  fut  choisi  pour  un 
des  secrétaires  du  conseil ,  et  il 
occupa  cet  emploi  jusqu'en  1749» 
qu'il  fut  nommé  par  l'impératrice 
Marie  -  Thérèse  président  de  la 
junte  des  impôts  de  la  Lombar- 
die  autrichienne  k  'Milan.  L'im- 
pératrice, ayant  formé  avec  le  roi 
de  Sardaigne  le  projet  d'un  rè- 
glement sur  le>  monnoiés  ,  Nérî 
f^t  mis  k  la  tête  de  la  commission 

Su'on  établit  pour  cet  objet 
lappelé  dans  sa  patrie  en  1758 
par  Je  grand-duc  Léopold ,  il  y 
yb/://a  1  académie  de  ootanique  , 
dont  il  forma  le  plan  et  dicta  les 
statuts.  Il  est  mort  k  Florence  le 
i4  septembre  1776,  laissant  un« 
bibliothèque^u  on  regar^oitcom- 
me  une  cfes  plus  riches  de  ,  l'Eu- 
rope pour  la  partie  de  la  juris- 
prudence. Ses  ouvrages  sont  , 
I.  Discours  sur  la  compilation 
d'un  nouveau  code  dé  lois  mu- 
nicipal pour  la  Toscane.  II.  O^- 
setvations  sur  r^tat  ancien  et  ac-^ 
tuel  de  la  noblesse  de  Toscane. 
III.  Description  de  t^tat  oà  st 
trouve  le  système  universel  t^im" 
positions  dans  le  duché  de  Milan. 


*         /  ' 


450 


TîÊRf 


41  opéra  dans  cett^  partie  des 
tïhangemens  avanti^enx ,  et.pré- 
|rint  tes  désordres  qui  accompa- 
gnent d'Ordinaire  les  réformes 
subites.  IV.  Observations  sur  le 
■pnx  légal  des  monnaies  et  la  dif- 
ficultéde  le  fixer  et  de  le  soutenir, 

fin.  NÉRÏ  (Antoine),  Flo- 
-rentin ,  qui  vivoit  dans  le  r6' 
siècje  ,  est  auteur  d'un  ouvragis 
assez  cnrieuic  ,  imprimé  k  Flo- 
-rencè  en  1612,  in-4.«  sous  le  titre 
Deir  arte   vetraria    Hbri    Fil. 

*  Jean  Runckel ,  chimiste  de  l'élec- 
teur de  Saxe,  de  celui  de  Brande- 

' bourg,  et  de  Charles  XI,  roi 'le 
'Suède,  a  tiré  grand  parti  de  ce 
'livre  pour  ses  découvertes  dans 
la  vitrification.  L'ouvrage  de  Néri 
*int  réimprimé  à  Venise  en  178a. 

*  ÎV.  NÉRi  (  Antoine-Marie  ) , 
célèbre  jurisconsulte,  et  avocat  à 

'î\ome,  vivoit  sous  le  pontificat 
'de  Benoît  XIV  ;  il  s'acquit  une 

•  grande  réputation  par  son  savoir 
et  ses  connoissances  dans  le  droit 

'canonique  :  il  mourut  en  1770. 
Les  ouvrages  qu'il  a  laissés  sont, 
I.  Tractatus  ae  nominatione  ad 

'  fuereditates  ^fideicommissa  ,  /<?- 
gâta ,  subsidia  dotalia  ,  matrimo- 
nium  yfiliationèm  ,  lîbertatem,  et 

judicia^  Romae,  i75o,  2  vol.  in- 
ibl.  IL  Tractatus  de  vacatione 
beneficiorum  etpensioraim  eccle- 

'  siaslicorum  ,  etc. ,  Roma* ,  174^  » 
in-folio,  lll.  Thésaurus  resotutio- 
niun  sacras  congregationis  conci- 
m  THdentinîy  etc.  ,  duplici  locu" 

'  pletissimo  indice  cwn  adnotatio- 

^nibus  exomntus  y  a  D\  Antonio 
Maria  de  JSjgris  jurisconsulto  , 

~Romae,  1753. 

♦  V.  NÉRI  (  Jean-Baçti^te  ), 
né  à  Bologne  vers  le  niilieu  du 

■  17*  siècle  ,  obtint  le  doctorat 
'  en  philosophie  et  en  médecine  , 
-et   s'adonna  k  la  poésie,  il  e&t 


WERÎ 

auteur  de  plnsicurs  drames ,'  gnjf 
ont  été  mis  en  musique  par  diflfë- 
Tcns  compositeurs  ses  contempo- 
rains. On  'distingue  parmi  ces 
drames,  ï.  Qi^em  Lidia,  Bologne, 
i6S3.  IL  //  Cieobolo  ,  i685.  ïlf. 
<:alone  il  Giovine  ,  1688.  IV. 
Amor  non  inteso ,  1689.  V.  Tinsi^ 
lio  rè  n'Oriente ,  Venise  ,  1690. 
VI.  Clotiide..  Venise,  1694,  VU. 
U:rifile  \  1696.  VIIL  VEnigmit 
àisciofto  ,  1705,  Cet  auteur  mou- 
rut vers    1708. 

NÉR'tCAULT  Destodches. 
Voyez  ce  dernier  mot ,  n®  II. 

*  NERINI  (  Le  P.  abbé  D.  Fé- 
lix-Marie) ,  né  à  Milan  en  1705  , 
entra  dans  l'ordre  de  Saint-Jé- 
rôme ,  dont  il  fut  successivement 
abbé  et  procurer  .général ,  et  dé- 
vint ensuite  consulteur  de  la  çon- 
'  grégati.on  du  saint- odice  sous  le 
•jpontificat  de  Benoît  JSIV.  Ce 
moine  avoit  des  connoissances 
très-étendues  dans  la  littérature 
tant  sacrée  que  proftfne  ;  il  étudia 
aussi  la  physique  et  les  mathéma- 
tiques; et  le  désir  qu'il  avoit  d'înij* 
•pirer  h  ses  religieux  le  goût  dçs 
sciences  lui  avoit  fait  rassembler 
dans  Uî monastère  de  Saint-Alexis, 
k  Rome ,  une  nombreuse  biblio- 
thèque t  une  riche  collection 
d'instrumens  de  physique  et  de  ^ 
mathématique^,  et  de  productions  J 
d'histoire  naturelle .  Il  se  reti^ 
sur  la  iin  de  ses  jours  dans  ce  mp- 
Vfastère,  et  y  mourut  le  iTJanvicr 
1787.  On  a  de  lui  ,  I.  merony^ 
mianœ  Jamiliœ  vetera  monumçn- 
ta ,  Placentiae ,  1764 ,  in-^**»  L'au- 
tpur  a  pour  but  principal  ,  daç» 
cet  ouvrage,  de  démontrer,  à  l'aide 
d'une    érudition  choisie   et    dès 


progrci 

Jérôme ,  contre  l'opinion'  de  ceux 
qui  lui  assignoient  une  époque 


NERL 

Î*^lus  récente  :  il  se  détermina  a 
'écrire  d'après  une  chronique 
trouvée  au  mont  Cassin  parmi 
îes  anciennes  chartes  de  Tab- 
(aye  de  cet  ordre.  II.  Dç  siis- 
cepto  itinere  Subalpine  epistola? 
très  ,  Mediolaui,  i753,  in-4**.  Ces 
lettres  sont  enrichies  dé  savantes 
notes.  TH.  De  tempîo  et  ccenablo 
sanctorum  Bonifacii  et  Aîexii 
historicp,  monumenta  ,  XVomœ  , 
1752,  în-4®-  Cet  ouvrage  est  ac- 
compagné de  i^inarques  pleines 
d'éruditioiv 

;    *l;   NEÏlLI{ï>hilippe),  séna- 

leur  de  Florence ,  sa  patrie,  na- 

iquitvers  Van  i4^5  d'une  famille 

noble.  Son  mente  et  sa  naissance 

relevèrent ,  sous  Cosme  1" ,  à  la 

magistrature^    Son  souverain  le 

distingnoitetrestimoit.  Il  mourut 

en  i556.  On  a  de  lui,I.  Pes  Com- 

mentaires ,  en  italien  »  des  événe- 

m^ns  civils  arrivés  k  Florence  de^ 

puis  it2i5  jusqu'en  i55y.  On  ac- 

'cusa  Tauteur  ae  cette  histoire  de 

n'avoir  pas  toujours  dit  la  vérité: 

mais  conime  son  ouvrage  resta 

manuscrit,  on  ne  peut  .pas  juger 

-'si  cette  accusation  étoit  méritée. 

On  doit  regretter  qu'il   n'ait  pas 

'été  iraprihié ,  parce  que  ce  fut  en 

^iâiS  qute  commencèrent  k  Flo- 

leéùce  lès  factions  des  Guelphes 

•et  dei  Gibelins.  II.    V Histoire 

tdMne  autre  Ifoctioli  appelée  des 

^laàe»  et  des  noirs,  dont  Torique 

'^âàte  dé  iSÔQ  à  Pistoie,  et  qui  *se 

Répandit  de  Va  dans  toute  la  Tos- 

^ûe.  Il  rintituk  Stùne  Pistoiesi. 

•  /^ÏÎ.NERLI  (François)  ,Flo- 
'réntin ,  célèbre  jurisconsulte  , 
'remplit  pendant  11  ans  l'emploi 
''de  secrétaire  sous  ïnnocetit  \  , 
qui  le  nomma  k  Tévéchè  de  Pjs- 
toîe  et  ensuite  k  rarcbevéché  de 
Tlorencé.  Clément  IX  le  fit  car- 
ïiînal  ,  mais  il  jouit  trè^-peii  de 
«Mni^s  dibs  tionaears  iituchés  k 


cette  dignité,  car  il  mourut  le  0 
novembre  1670  ,  âgé  de  76  ans  , 
en  laissant  la  réputation  d'na 
homme  au^i  versé  dans  la  con- 
noissance  du  droit  que  dans  celle 
de  la  langue  latine. 

*  NÈRO  (  Andalone  de  ) ,  de 
Gênés  ,  uti  des  plus  célèbres  as- 
tronomes du  14*  siècle.  Boccaee 
le  cite  souvent  dans  sa  Généalogie 
des  dieux  ^  et  l'appelle  son  res» 
pectable  maître.  Nero,  pour  éten- 
dre ses  connoissahces  en  astrono- 
mie ,  parcourut,  pour  ainsi  dire, 
presque  tous  les  pajs.  On  a  de 
lui  quelques  ouvrages  ;  l'un  d'eux, 
intitulé  be  compositione  astrolà- 
biiy  fut  publié  a  Ferra re  en  i^yS. 
La  bibao^èque  impériale  pos- 
sède les  manuscrits  suivahs  de 
cet  astronome  :  Tr*actatus de  sphœ- 
ra  ;  Tkeoricaplanetarum  ;  Exposi^ 
tio  in  canones  ProJaciiJudœi  de 
œquationibus  planetarum;  Intro^ 
ductio  adjudicia  astrologica, 

1 1.  NÉRON  (  Domitien) ,  em- 

Êereur  romain  ,  fils  de  Caïus 
tomitius  ^nobarbus,  et  d'Â- 
grippine  ,  'fille  de  Germanicus  , 
adopté  prfr  l'empereur  Claude 
l'an  5o  de  Jésus  -  Christ  ,  lui 
Succéda  l'an  54<  I^s  co<timence- 
niens  du  règne  du  jeune  empe- 
reur furent  comme  la  fin  de  celui 
d'Anguste.  Burrhus  et  Séuèque 
lui  avoient  donné  une  excellente 
éducation;  le  premier,  en  im- 

Îirimant  dans  son  ame  ces  qua- 
ités  fortes  etnobles  qui  produisent 
les  grandes  actions  ;  1  a^itre  ,  en 
polissant  et  en  ornant  son  esprit. 
Les  Romains  le  regardèrent  com« 
me  un  présent  du  ciel.  Il  étoit 
juste,  lioéral ,  affable ,  poli ,  com* 
plaisant,  et  son  cœUr  paroissoit 
sen^ble  k  la  pitié.  Ua  jour  qu'on 
lui  présentoit  )i  signer  la  sentence 
d'une  personnecoudainaéeà  mort; 
«  Je  voadroi»-biea«  diti>il,  ne  pa«  . 


45a  WERO 

CAvoîr  écrire,  o  Une  nuxiestîe  ai- 
mable relevoit    ses  qualités.  Le 
sénat  l'ajant  loué  sur  la  sagesse 
de  son  gouyernement ,  il  répon- 
dit r  a  Attendez  hk  me  louer  que  je 
l'aie  mérité....  y>  Néron  ne  conti- 
nua pas  comme  il    a  voit    com- 
mencé ;  il  secoua  d'abord  le  joug 
d'Agrippine  sa  mère  ,  et  oublia 
ensuite  qu'il  lui  devoit  la  nais- 
sance et  l'empire.   Le  caractère 
perfide  et  violent  de  cette  prin- 
cesse fit  craindre  k  Néron  qu'elle 
ne  lui  ôtât  le  trône  pour  le  don- 
ner'à  Britannicus,  fils  de  Claude, 
auquel  il  apparte'noit.   Pour  dis- 
siper ses  craintes ,  il  le  fit  périr 
Êar  le  poison.  (  Voyez  Corbulon, 
ifuus,  et  LocusTA.  )  Un  crime  en 
amène  un  autre.  Néron  ^  livré  à 
la  corruption  de  son  cœur,  oublia 
bientôt    justju'aux    bienséances. 
Il  pafssoit  les  nuits  dans  les  rues  , 
dans  les  cabarets  et  dans  les  lieux 
de  débauche,  suivi  d'une  jeunesse 
effrénée  avec  laquelle  il  battoit, 
voloit  et  tiioit.    Une  nuit  entre 
autres  ,  il  rencontra  ,  au  sortir 
de  la  taverne ,  le  sénateur  Mon- 
tanus  avec  sa  femme ,  à  qui  il 
voulut  faire  violence.  Lé  mari , 
ne  le  connoissant  point ,  pensa  le 
tuer.  Quelques  jours  après ,  Mon- 
tanus    ayant    appris  que  c'étoit 
l'empereur  qu'il  a  voit  battu ,  et 
s'étant  avisé  de  lui  écrire  pour 
lui  en  faire  des  excuses ,  Néron 
dit  :  «  Quoi  !  il  m'a  frappé  ,  et 
il  vit  encore!  »  et  sur-le-champ 
il  lui  envoya  l'ordre  de  se  don- 
ne^ la  mort.  Son  cœur  s'ficcou- 
tumoit  peu  k  peu  au  meurtre  ; 
enfin  il  fit   massacrer  sa    mère 
Agrîppinc.    Pour   la   faire  périr 
d'une   manière  qui  parût  natu- 
relle, il  la  fit  embarquer  dans 
une  galère  construite  de  façon 
que  le  haut  tomboit  de  4ui-meme 
et  le  fond    s'ouvroit   en  même 
temps.  Ce  stratagème  ne  loi  ayant 
pa^  réussi ,  il  envoya  son  af&an* 


NERO 

chi  Anicet  la  poignarder  a  Baye» > 
où  elle  s'étoit  sanvée.  (  Voyez 
Agrippine,  no  II.  )  a  peine  sa  mère 
eut-eUe  rendu  le  dernier  soupir , 

Zue  la  nature  fit  entendre  sa  voix. 
iC  barbare  croy oit  toujours  voir 
Agrippine  teinte  de  sang ,  et  ex- 
pirante sous  les  coups  des  minis- 
tres de  sa  barbarie.  Cependant 
il  tâcha  de  se  justifier  auprès  du 
sénat,  en  imputant  toutes  sor- 
tes de  crimes  k  sa  mère.  «  Il  ne  lui 
a  voit  été  la  vie ,  écri  voit-il ,  que 
pour  sauver  la  sienne.  »  Le  sénat, 
aussi  lâche  que  lui  ,'  approuva 
cette  atrocité.  Le  peuple  ,  non 
moins  corrompu  que  les  magis- 
trats ,  alla  avec  eux  au  devant 
de  lui  ,  lorsqu'il  fit  son  entrée 
k  Rome  :  on  le  reçut  avec  au- 
tant de  solennité  que  s'il  eût  été 
de  retour  d'une  victoire.  Néron  , 
se  voyant  autant  d'esclaves  que 
de  sujets  ,  poussa  le  déréglement 
jusqu'à  la  (plie.  On  vit  cet  empe- 
'  reur,  comédien,  jouer  publique- 
ment sur  les  théâtres  comme  un 
acteur  ordinaire.  Il  croyoit  même 
exceller  en  cet  art.  Le  chant  <;toit 
sur-tout  sa  grande  passion  ;  il 
étoitsi  jaloux  de  la  beauté  de  sa 
voix  qui  n'étoit  pourtant  ni 
belle  ,  ni  forte  ,  que  ,  de  peur 
de  la  diminuer  ,  il  se  privoit  de  , 
manger  ,  et  se  purgcoit  fréquem- 
ment. Il  paroissoit  souvent  sur 
la  scène,  la  lyre  k  la  main ,  suivi 
de  Burrhus  et  de  Sénèque ,  qui 
applaudissoient  par  complaisan- 
ce. Lorsqu'il  devoit  chanter  en 
public ,  des  gardes  étoient  disper- 
sés d'espace  en  espace  pour  punir 
ceux  qui  n'auroient  pas  été  assez 
sensibles  aux  charmes  de  sa  voix. 
Cet  empereur  histrion  disputoit 
avec  ardeur  contre  les  musiciens 
et  les  acteurs.  Il  fit  le  voyage  de 
la  Grèce  pour  entrer  en  lice  aux 
jeux  olympiques,  oà  il  n'obtint  le 
prix  que  par  faveur  ,  ayant  été 
renversé  au  milieu  de  la  cours^^ 


1 


!>rERO 

il  ne  laissa  pas,  an  retoar  de  Ces 
éiploks  ,  de  Featrer  ett  triomphe 
à  nohie  ,  sur  le  char  d'Auguste  , 
entouré  de  imisicieiis  et  de  comé- 
diens de  tous  les  pajs  du  monde. 
Ou  ne  s'àtfenltoit  pas>  qu'il  pât 
rîcn  imagitier  an-dela  de  ce  quon 
nvoit  vu  de  lui  ;  mais  I^éron 
létoit  fait  pour  commettre  des  cri- 
mes xgtiof*és  jusqu'alors.  Il  s'avisa 
de  s'habiller  en  femme ,  et  de  se 
marier  en  cérénàonie  avec  l'in- 
i&me  Pythagoré  ;  et  depuis  ,  en 
secondes  noces  de  la  itiétùe  es« 
pèce  ,  avec  Dariphore  ,  un  de  ses 
afiranchis.  Par  un  retour  à  son 
]^remier  sexe ,  il  devint  l'ëpoux 
^'uQ  jeune  homme  nommé  Spo^ 
rus  ,  qu'il  ût  mutiler  pour  lui 
é(mpeT  un  air  de  femme.  Il  re- 
vêtit sa  '  singulière  épouse  des 
ornemens  â^pératricei  et  pa- 
rut ainsi  en  public  avec  son  eu- 
nuque. Q  est  alors  que  lesplaisans 
de  Kotttè  dirent  «  que  le  monde 
auroit  été  heureux  si  le  père 
"de  ce  monstre  n'«ût  jaihais  eti 
que  de  pareilles  femmes,  a  Les 
•histoHens' remarquent  que  ses  in- 
ctina tiens  étoient  peintes  sur  sa 
^giire.  Il  avo^t  les  jeux  petits 
et  couverts  de  graisse,  le  cou 
^ras  ,  le  ventre  eros  et  les  jam- 
be^ ntinces.  Ses  cneveux  blonds , 
et  soti  visage  plut^  délicat  que 
niaijestneiix ,  le  feisoient  d'abord 
reconno^tre  pour  on  efféminé.  Sa 
férocité  l'emportolt  encore  sur 
ses  infamies.  Octavie ,  sa  femme , 
Burrhus ,  Sénèque ,  Lucaîn  ,  Pé- 
trone ,  PcTppée  ,  sa  maîtresse , 
furent  sacriliés  k  sa  fureur.  Ces 
meurtres  firent  suivis  d'un  si 
mind  nombre  d'autres ,  qu'on  ne 
le  regarda  plus  que  comhie  une 
hète  féroce  altérée  de  sang.  Il 
se  ^oHliûit  d'avoir  enchéri  sur 
tonè  les  vieeBk  «  Mes  prédéces- 
seurs ,  disbit-â  ,  n-ont  pas  connu 
comme  moi  les  droits  de  la  puis- 
sance absolu^;...  i^m#  miiwt, 

J.   XII. 


NERO  435 

j  a|ontoit-il  ,  être  haï  qu'aimé, 
'  parce  qu'il  ne  dépend  pas  de  mm 
seul  dPétra  aimé,  au  lieu  cpi'il 
ne  dépend  que  de  moi  seul  d'être 
haï.  »  Ëntenaantun  jour  quelqu'un 
se  servir  de  cette  ^çon  ae  parler 

Eroverbiale  :  «  Que  le  monde 
rûle  quaad  je  serai  màvi  »  ; 
il  répliqua  :  n  Et  moi  je  dis ,  qu'il 
brûle ,  et  que  je  le  voie  !»  Ge  fort 
alors  ,  qu'après  un  fe$tin  aussi 
extravagant  qu'abominable ,  il  Irt 
mettre  le  feu  aux  quatre  coins 
de  Rome,  pour  se  faire  une  image 
de  l'incenaiede  Troie.  L'en&r  a  sè- 
ment dura  neuf  jours.  Les  plus 
beauic  monumens  de  l'antiquité 
fiirent  consumés  par  les  nam- 
mes.  Il  j  eut  dix  quartiers  de  la 
ville  réduits  en  cendres.  Ce  spec- 
tacle lamentable  &t  une  fête  pour 
lui  ;  il  monta  sur  use  tour  fovt 
élevée  pour  en  jouir  à  son  aise. 
Il  accusa  les  chrétiens  de  ce 
crime  ,  et  ils  furent  dès4ors  l'ob- 
jet de  sa  cruauté.  Il  faisoit  en- 
duire de  cire  et  d'autres  matiè- 
res combustibles  ceux  qu'on  dé* 
couvroit ,  et  les  faisoit  brûler.  la 
nuit ,  disant  que  cela  serviroit  de 
flambeaux.  Ce  ne  fut  pas  seule- 
ment par  cette  persécution  que 
Néron  s^efiorça  ae  se  disculper 
de  Fincendie  de  Rome ,  mais 
encore  par  le  ac^  qu'il  prit  de 
l'embelhr.  U  fit  rdsâtir  ce  qui 
avoit  été  brûlé,  rendit  les  rues 
plus  larges  et'plus  droites,agrandit 
les  places  ,  et  environna  les  quar- 
, tiers  de  portiques  sup^bes.  Un 
palais  magnifique  tout  brillant 
d'or  et  d'argent  y  de  marbre , 
d'albâtre,  de  jaspe  et  de  pierres 
précieuses ,  s'éleva  pour  lui  avec 
une  magnificence  vraiment  royale. 
(  Voyez  Celer  et  Epichàris.  )  S'il 
nit  prodigue  pour  le  dedans  et  le 
d^ors  de  cet  édifice,  il  ne  le 
fat  pas  moins  dans  tout  le  reste. 
Alloit-ii  à  la  pèche,  les  filets 
(toi#nt  d'or  trait ,  àt  les  cordas  de 

ai 


434  NERO 

soie.  Entreprenoit-il  un  YOjHige , 
il  falloit  nulle  fourgons  pour  sa 
.ffarde-robe  seule.  On  ne  lui  vit 

{amais  deux  fois  le  même  habil- 
ement. Suétone  assure  qu'au  seul 
enterrement  de  son  singe  il  em- 
ploya toutes  les  richesses  du  plus 
riche  usurier  de  son  temps.  Ses 
libéralités  envers  le  peuple  ro- 
main surpassèrent  toutes  celles 
de  ses  prédécesseurs.  l)  répan- 
doit  sur  lui  l'or  et  l'argent ,  et 
jusqu'à  de's  pierres  précieuses  ; 
•et  lorsque  ses  présens  n'étoient 

λas  de  nature  a  être  délivrés  à 
'instant ,  il  faisoit  jeter  des  bil- 
lets qui  en  expnmoient  la  valeur. 
Cette  prodigalité,  si  avantageuse 
à  la  ville   de  Rome ,   fut .  fatale 
-aux  provinces.  Il  se  forma  plu- 
sieurs  conspirations    contre   ses 
i'onrs.  La  plus  connue  est  celle  de 
^ison  ,/^uL  fut  découverte  par  un 
■afiranchi.  Parmi  les  conjurés  qui 
-furent  exécutés  étoit  un  Subrius 
Flavius,    tribun.   Comme  Néron 
lui  demandoit  ce  qu»  avoit  pu  le 

Ï)orter  à   oublier  le  serment  mi- 
itaire  par  lequel  il   s'étoit.lié  à 

-  son  empereur ,   il  lui  répondit  : 

-  «  Tu  m'as  ,forcé  de  te  trahir. 
'  Aucun  officier  ,  aucun  soldat  ne 
.t'a  été  plus  attaché  tant  que  tu 
.  as  mérité  d'être  aimé  ;  mon  af- 
'.  fection  s'est  chdn^ée  en  haine  de- 
puis que  tu  es  devenu  le  bour- 
reau aie  ta  mère  et  de  ta  femme , 

*  cocher  ,  comédien  ,  incendiaire.  » 
Un   Sulpicius  Asper ,  centurion  , 
interrogé  de  même  par   Néron , 
.  lui  répondit  avec  une   égale  fer- 
..  meté  :    «  J'ai  .conspiré  contre  toi 
.  par  amour  pour  toi-même  ;  il  ne 
.  restoit  plus  d'autre  moyen  d'ar- 
rêter le  cours  de  tes  crimes.  » 
(  P^ojrez  Lateranls.  )  La  dernière 
conspiration  fut  celle  de  Galba  , 
gouverneur  de  la  Gaule  Tarrago- 
naise.  Cet  homme  ,  illustre  par 
.  8a  naissance  et  par  son  mérite  , 
désapprouvoit     nautement     les 


NERO 

vexations  du  prince»  Nérop ,  ins* 

truit  de  cette  hardiesse,  envoie 
ordre  de  le  faire  mourir.  Galba 
évite  le  supplice  en  se  faisant 
proclamer  empt'reur.  Il  fut  poussé 
a  cette  démarche  par  Ymdex , 
qui  lui  écrivoit  «  d'avoir  pitié  tfii 
genre  humain ,  dont  leur  détes- 
table maître  étoit  le  Aéau.  «  Bien- 
tôt tout  l'empire  le  recounoît. 
Le  sénat  déclare  Néron  ennemi 
public ,  et  le  condamne  à  être 
précipité  de  la  roche  du  Capi- 
tule, après  avoir  été  traîné  tout  nu 
Ï>ubliquement ,  et  fouetté  jusqu'à 
a  mort.  Le  tyran  prévint  son 
supplice ,  et  se  poignarda ,  l'an 
68  de  J.  C.  ,  dans  sa  32'  année. 
En  vain  implora-t-il ,  dans  ses 
derniers  instans ,  quelqu'un  qui 
daignât  lui  donner  la^  mort ,  per- 
sonne ne  voulut  lui  rendre  ce 
triste  seiTice  :  «  Quoi  !  s'écria- 
t-il  dans  son  désespoir  ,  est-41 
possible  que  je  n'aie  ni  amis 
pour  défendre  ma  vie  ,  ni.  enne- 
mis pour  me  Foter?  »  Useroit  dif- 
ficile d'exprimer  la  joie  des  Ro- 
mains lorsqu'ils appiirent  sa  mort. 
On  arbora  publiquementle  signal 
de  la  liberté,  et  Iç  peuple  se  cou- 
vrit la  tête  d'un  chapeau  sem- 
blable à  celui  que  prenoient  les 
esclaves  après  leur  afifranchisse- . 
ment.  Le  sénat  n'y  fut  pas  moins 
sensible  ;  Néron  avoit  aessein  de 
l'abolir  ,  après  avoir  fait  mourir 
tous  les  sénateurs*  Lorsqu'il  ap- 
prit les  premières  nouvelles  de  la 
rébellion ,  il  forma  le  projet  de 
faire  massacrer  tous  les  gouver- 
neurs des  provinces  et  tous  les 
généraux  d'armée  ,  comme  enne- 
mis de  la  république;  <le  faire 
périr  tous  les  exilés  ;  d^égorger 
tous  les  Gaulois  qui  étoient  à 
Rome;  d'xibandonner.  le  pillage 
des  Gaules  à  son  armée  ;  d'em- 
poisonner le  sénat  entier  dans  un 
repas  ;  de  brûler  Rbine  une  se- 
,  conde  fsis  ,  et  de  lâcher  en  mémo 


\s 


NERO 

temps  dans  les  rues  .les  bétes  ré- 
servées pour  les  spectacles  ,  afin 
d'empêcher  le  peuple  d'ét/eindre 
le  f#u.  Ce  ne  fut  par  aucun  re- 
mords y  ni  par  aucun  effet  de  sa 
raison . ,  qu'il  se  désista  de    ces 
projets  atroces  et  insensés,  mais 
par  impossibilité  de  les  mettre  à 
exécution.  {V.  Part,  de  Galba  son 
successeur,  vers  la  fin;  et  Macer  , 
w  lI*^Ce  prince  ne  laissa  pas  d^a- 
voir,  après  sa  mort ,  des  partisans 
zélés  (\\x{  ornèrent  son  tombeau 
de  fleurs.  D'antres  ,  encore  plus 
hardis ,  placèrent  ses  statues  en 
robe  prétexte  sur  la  tribuue  aux 
harangues ,  et  publièrent dii  édits 
de  sa  part ,  comme  s'il  eût  été  vi- 
vant ,  et  qu'il  eût  dû  bientôt  re- 
paroîlre  pour  se   venger   de  ses 
ennemis.  Son  nom  étoit  cher  à 
une  grande  partie   du  peuple  et 
des   soldats  ;    plusieurs   impos- 
teurs se   l'attribuèrent  ,  comme 
une  recommandation  capable  d^ 
les  accréditer.  Une  façon  de  pen- 
ser si  étrange  et  si  dépravée  ve- 
noit  de    la  corruption   générale 
des   mœurs.  Néron  avoit   gagné 
les  soldats  par  ses  largesses  et  par 
le  relâchement  de  la  discipline  : 
il  avoit  amusé  le  peuple  par  des 
spectacles  licencieux  auxquels  il 
prenoit  part  lui-même  d*une  fa- 
çon indécente.  Tous    les   vices 
trouvant  en  lui  un  protecteur  dé- 
lïlaré ,  les  vicieux  1^  regrettoient. 
D'ailleurs  ,    ce  prince  entendoit 
quelquefois    raillerie  ;   et  ,  tout 
cruel  qu'il  étoit  ,  il  laissoit  >  par 
lassitude  du  crime  ou  par  bizar- 
rerie ,  échapper  quelques  traits 
de  clémence.  Lorsqu'àprès  le  par- 
ricide d'Agrippine  on  eutrépanda 
ces  vers-ci  : 

Quis  iffgat  JEntA  magnâ  de  stirpt  Neronem  ? 
'    Sustulit  hic  tttdtrtm ,  tustulit  illè  patrem. 

Loin  de  rechercher  les  auteut-s  de 
cette  épigMmme  et  de  quelques 
autres  vers  satiriques  ,  u  .^ipé- 
clia  ,  dit  Suétone ,  qu'on   pu- 


NERS 


455 


nît  ceux  qui  étoient  accusés  d'jr 
avoir  eu  part.  Ce  fut  une  opinion 


voit  cru  ,  et  qu'il  étoit  réser\'é  à 
faire  le  personnage  de  rAuteohrist. 
Il   reste  d©   ce   prince  quelques 
P'ers   qui  ne  sont  remarquables 
que  par  l'enflure  et  un  aird'afîec- 
tation.  Il   fut   le  premier  empe- 
reur qui    employa    des   secours 
étrangers  pour  les  discours ,  que 
ces  maîtres  du  monde  pronon- 
çoient   en    public.   Le  talent  et 
r  exercice  de  la  parole  avoient  été 
toujours  en  honneur  tant  à  Rome 
que  dans  la  Grèce  ,  et   dès   le 
temps  d'Homère  l'éducation  des 
princes   avoit  ces    deux  grands 
objets  :  bien  dire  et  bien  faire» 
Sénèque  prêtoit  sa  plume  ^  Né-^ 
ron  j  et  le  faisoit  parler  ou  éorire 
dans    un    nouveau  genre  d'élo-"  ' 
quence   qui  n'étoit  pas  le  meil-  ' 
leur.  Tacite  a   peint  ce  monstre 
sous  les  cotileurs  \es  plus  odieur- 
ses  ;  malheureusement  une  par- 
tie de  ce  tableau  du  plus  grand 
des  peintres  ne  nous  est  point 
parvenue.  Suétone ,  par  sa  froide 
narration  ,  ne  nous  dédommage 
pas  de  cette  perte. 

n»  NÉRON  (  le  consul  ).  Vq^. 
Annibal  ,  et  AsBRUBAL,  n°  IL 

IIL  NÉRON  (Pierre),  ju- 
risconsulte français ,  auteur  d'une 
collection  d'Édits ,  doot  la  meil-^  - 
leure  édition  est  celle  de  Paris» 
17^0  ,    sous    ce   titre   :   Recueil 
a  édits  et  <r ordonnances  de  Pierr; 
Néron  et  d'Etienne  Girard ,  av^ 
les  notes   d'Eusèbe   de  Lauri^* 
et  de  Ferrière,  a  vol.  in-foL 

*  L  NERSÈS  IV ,  patriirchc 
arménien  ,  surnommé  Cf^'^^^' 
haly  ,  c'est-à-dire  le  Gracieux  , 
étoit  fils  d'un  p-'^ce  arménien  ap- 
pelé Abir**^  9  "^  "®s  descendais 
Se  laAmiUe  arwcide  dea  Parthts. 


t  , 


436 


NERS 


Kersès  naquît  Tan  1 102  de  Jdsus- 
Ciuîst ,  et  lut  élevé  depuis  sa  ten- 
dre jeuûèsse  auprès  dé  son  otoclc 
Grégoire  în  ,  ^rand  -  catholifcos 
d*Arniéîiie.  t>oué  d'utie  îirta^- 
liàtion  vive  ,  d'un  esprit  ardeht, 
et  d'une  pénétration  ëxfràôrtii- 
nâire  à  eoncevoir  et  à  tVaiier  en 
eti  prose  sur  ioUtés  ies 


vers   et 


NERS 

lotte ,  dans  son  Dictionnaire  arme- 
no-la  tin  ,  Pappelle  le  fi/V/v  vrai- 
'  ment  divin.  V.  Les  Enigmes.  C'est 
un  recueil  de  poésies  ,   divisé  ca 
qnatrains ,  chacun  de  quatre  vers. 
L'ingénieux  Nersés  j  exerce  la 
9ubtdité  de  son  esprit ,  en  renfer- 
mant dans  une  borne  si  étrokc 
les  ikits  et  les  circonstances  qol 
caractérisent  les  principaux  per- 
sonnages de  l%tstoire  sacril   et 
profane^  ainsi  crue  les  pces  ,  les 
vertus ,  et  lès  chou^s  natùrellies  , 
et  ses  cbniioissanceâ  pfoibndes    telles  que  De  soleil*,  hi  lune,  le 
lui  pi-ocurèreAt ,  ètt  ii55  ,  la  dî-    miel ,  le  greûadief  et  autres.  VI. 
gnité  jépisCôpâîe  ,  et  la  place  de    Lettre^    universel i»ts  f  adresséeê 
Conseiller  intime  auprès  d^  c^-  \  aux  différentes  classes  des  hom- 
iholicos.  En  1 16Ô ,  àprës  fa  rtiort    me^  d*e'gti'sè  ,  aux  princes ,  auT 
de  ce  cBef  d'Êôlise ,  ÎTer^è^  fui    gens  de  ^Uèrre ,  aux  cit'oyens   , 
succéda    dans    là  dignité  pôntU    attX marchands  ^  t£Ux  laboureurs ^ 
ficale  par  tés  Vœux  unanimes  db  ^  aUx  femthes  ,    au    menu    peu-' 
sa  nation,  il  gouverna  Son  peuplé    pie.  Wers'ès,<Jm  écrivit  ces  let- 
avec  une  saéèsse  admirable  ;  il    lre«  lors   de  son   avènement  au 
entretint  pendant  fong-terhps  îles    trône  patriarcal ,  j  parle  de  son 
correspondantes  avec  Manuel  t  ,  ,  élection  ,  décrit  ^u  long  le  poids 


sciences  sacrées  et  profanes,  on 
lui  donna,  dès  l'âge  db  3o  ans , 
lé  titre  de  poète  par  feiicél- 
lence.  îi^s  vertus,  ^on  alFâbilité 


cprrespo 

empereur  &&  Cohstantito'oplte  ,  et 
voulut  établit'  l'Union  entre  les 
ï^Ii^es  grecque  et  arménienne  ; 
niais  avant  aaplknir  l'es  difficul- 
tés qui  èxistoiènt  entY-e  e6i ,  ce 
pàû-iârcbè  ,  vertuèuic  et  saVant , 
incmrul  te  1$  août ,  en  117S  ,  à 
l'âge  de  71  ans ,  regretté  nnivér- 
selwment ,  laissant  après  lui-  un 
grand  nom^  d'ocivHiges.  fort 
estimés  ,  qui  ^ool,  I.  Un  Traité 
contre  les  tontraeiens.  C  Vcof^ez 
l'article  NàBBeAwir ,  n®  !•  ).  tl« 
éhrégé  historiqma  d'Arménie  y 
*:rit  éii  vers.  III.  $légies  sur 
i^pri^e  de  la  ville  dEoesse  par 
ie^  Sa/^rasins  9  en  11 44»  ^onte- 
j>»n  aoçjo  terft.  I-V«  Un  Poème 
«aiit^é  Jésus  leJUs.  Ce  livre,  qui 
^ontitot  huit  miHe  vers ,  est  un 
«ief-J'<3euYre  de  poésie ,  et  a 
valu  à  soik  auteur  le  titre  dTîô- 
mtred'Arménifc.tl  renfenne  l'hiS- 
toà^e  entière  de  l'ai<Q,'en  *ët  dû 
liûaveau  Téstamens  décritt^  d'une 


de  sa  charge  ,  et  les  invite  par 
son  éloquence  à  vivre   en  hom- 
mes vertueux   et  chrétiens  cha- 
cun selon  sa  condition.  VII.  tJn 
Recueil  de  lettres  fhtmïlières  ^  en 
vers  et  en  ptôse.  YlII.  Un  Traité 
contre  lès  manickéens  et  les  sy- 
ronistes.  ÏX.    Cicmmentaihe  hur- 
les ouvràgffs   phtlosàphvques   et 
granimùttcaiixi^  Buvià-te-phCio^ 
sophe,  X.  Cïtmritenttàrè  de  saint 
Manhiétt,%l/^1i  grttnd  nanihf^ 
dhofhélies ,  de  i)ies  de  saints , 
tthistcfi/^s  paHiéuiœres ,  dh^tn*- 
nés  eccrésiàstiifuës  'et  de  chmt^' 
sons.  Xlt.  Une  ^rahimaire ,  df- 
visée  en   tiroîs  livras  ,    avec    nnf 
petit    Foc&butàire.    Xlïl.    Un 
Traité   de    Ib^ique,    Lliistorfêa 
Arakel,  au5  vivoit  au  mi^me  siè- 
cle ,  parte  'de   cet  auteur  avee 
beaucnup    d'ëloges  ,    et   le  re-- 
garde  comme  i<n  des  r^sf^ura- 
tetxrs  des  ifdetftes  en  Antiténiey 

après  Ibs  dév^itltidTis  ftites  da«K 

fianière  admiralile.  TacqUes  Tg-  [ice  pajs  pat  l^  Ytocs  et  tes.P^ 


NERS 

sans.  La  plupart  des  onvr^^es  de 
cet  auteur  célèbre  ont  été  impri- 
més à  Constantin op le  ,  k  Ams- 
terd^ra  et  en  Russie.  La  biblio- 
thèque impénale  en  possède  plu- 
sieurs exemplaires.  Ils  sont  aussi 
en  manuscrits  dans  les  n*'  i5i 
i32  ,  57  et  autres. 

*  IL  NERSÈS  ,  fils  d'Ochïn  , 
prince  de  la  ville  de  Lampron  en 
Cilicie,neveudu  pi'écédjent,né  Tan 
1 155,  fut  élevé  par  les  plus  habiles 
maîtres  de  son  temps,  et  particuliè- 
rement par  son  oncle.  La  pénétra- 
tion d'esprit ,  le  goût  dominant 
pour  les  sciences  ,  le  rendireni 
bientôt  l'homme  le  pi  us  célèbre  de 
sa  patrie.  Il  connoissoit  k  fond 
les  langues  grejC(|ue,  latine,  égyp- 
tienne et  sjriaque.  Il  abandonna 
ses  droits  k  la  principauté  de  son 
père  ,  se  donna  entièrement  anx 
études  des  scifiuces ,  et ,  k  l'âge 
de  20  ans  ,  il  composa  en 
l'honneur  de  son  oncle  ,  un  Poë- 
me  (Je  974  vers  de  huit  sylla- 
bes chacun.  Forcé  par  l'invitation 
du  patriarche  du  pays ,  Nersès 
de  Lampron  fut  sacré  ,  à  l'âge  de 


N  E  R  V  .  457 

;  tantinople  pour  rétablir  la  bonne 
harmome    entre   lés  deux  p*y^« 
De  retour  dans  sa  patrie,  Wersès 
nlt)urutpeu  de  temps  après ,  Tan 
1 1 9f8 ,  le  18  juillet ,  et  fwt  reere^é 
par  tous  ses  concitoyens.  Il  laissa 
après  lui  un  grand  nonibre  étou- 
vixiges  écrits  avec  beaucoup  de. 
chafeur    et     d'érudition.    I.    Le 
Poëtne  en  f  honneur  de  Nèrsès 
IV  ^   jdotit  on  a  parlé  plus  haut. 
II.     Discours    ofnioriifue    pro- 
nonce au  concile  de  Romgla,  UT. 
Commentaire   des   Psaiimes   de 
David,    ÏV.     Con^Tftentaire    des 
douze  Prophètes  minet^rs.  V.  Ce- 
hti  sur  tous  les  ouvrages  de  Sah- 
mon»  VI.  Explication  des  rites  et 
des  cérémonies    ecclésiastiques. 
VIL    T/rtité  sur  les  évéckés  et 
les    sièges    patriarcats.    VIII. 
Grand  nombre  d'homélies  et  de 
vies  de  saints.  ÏX.  La  Traduc- 
tion   des  œuvres  du  pape  saint 
Grégoirè'le-Grand ,  et  les  règles 
de  saint  Benoit.  X.  Un  Recueil  de 
chansons  et   d'hymnes  d'église. 
XL  Un  Recueil  de  lettres  écrites 
à  plusieurs  personnages  et  aux 
savons  de  diverses  nations.  A 


26  ans  ,  archevêque  de  cette  ville    la    reserve  du  Discours  oratori- 


et  de  celle  de  Tarse,  dans  un 
concile  national  k  Romgla  sur 
l'Euphratfi  en  1179.  Cet  arche- 
vêque prononça  un,  discours  qui 
est  un  chef- d  œuvre  d'éloquence 
sacrée.  En  1190  ,  Frédéric  I  , 
après  des  trahisons  éprouvées  de 
la  part  dje&  Grecs  ,  et  des  com- 
bats sanglans  livrés  au  calife  de 
Canit,  entra  dans  l'Asie  mineure , 
&  la  tête  des  troupes  croisées. 
Nersès  alla  alors ,  de  la  part  du  roi 
d* Arménie ,  auprès  de  cet  empe- 
reur ,  lui  promit  tous  les  secours 
pécessaires ,  le  passage  pour  en- 
trer dans  la  Syrie ,  et  la  conclu- 
sion d'un  traité  d'alliance  que*ce 


que  de  cet  auteur  ,  qui  fut  im- 
primé k  Constantinople  en  l'jêfi^ 
et  k  Venise  en  1787  ,  in  -  8* , 
tous  ses  autres  ouvrages  sont  ma- 
nuscrits, et  la  plupart  se  trouvent 
dans  la  bibliothèque  impériale  , 
n<>«  29 ,  76  et  autres. 

•j-NERVA  (  Cocceïus  ) ,  erapjC- 
reur  romain ,  succéda  k  Domitien 
l'an  96avapt  J.  C.  Cest  le  pre- 
mier empereur  qui  ne  fut  point 
Romain  ou  Italiep  d'origine  ;  cor» 
quoiqu'il  ïti%  né  k  Narni  ,  ville 
u'Oinbrie,  ses  parias  étoient ori- 
ginaires de  Crète.  (  f^.  Çocceïus^ 
n»  L  )  Son  aïeul  Jtfarcus  Coc- 
ceïus Nerva  ,  avoit  été  consul  sous 
Tibère  ,  et  avoit  eu  toujours 
beaucoup  de  crédit  auprès  ae  cet 


458 


NERV 


NERV 


f  « 


empereur  ,  qui  Femmena  ayec  lui 
dans  l'île  de  Caprée ,  où  il  se 
4aissa  mourir  de  iaim,  ne  voulant 
plus  être  témoin  des  crimes  de  ce 
méchant  prince.  Son  père  étpit 
un  savant  jurisconsulte  que  Vespa- 
MÏen.  avoit  comblé  d'honneurs  et  de 
bienfaits.  Le  fils  fut  digne  de  lui, 
par  sa  sagesse,  par  son aôabilité^ 
sa  générosité  ,  son  activité  et  sa 
vigilance.  Il  sentit  que  la  vraie 
grandeur  des  souverains  ,  ainsi 
que  le  bonheur  des  peuples,  con- 
sistent à  savoir  unir  l'empire  d'un 
seul  avec  la  liberté  de  tous.  Nerva 
César ,  dit  Tacite  ,  res  oHm  dis- 
sociabiles  miscuit  ,  principatum 
et  hbertatem.  Son  premier  soin 
fut  de  rappeler  tous  les  chrétiens 
exilés  et  de  leur  permetti^e  l'exer- 
cice de  leur  religion.  Les  païens 

.  qui  avoient  eu  le  sort  des  chré- 
tiens' bannis  revinrent  aussi  de 
leur  exil.  Aussi  libéral  cpie  juste, 
il  abolit  tous  les  nouveaux  im- 
pôts ;  et  ayant  épuisé  ses  revenus 
par  ses  largesses  ,  il  y  remédia 
par  la  vente  de  ses  meubles,  les 
plus  riches.  11  vonlut  qu'on  éle- 
vât a  ses  propres  dépens  les  en- 
fans  mâles  des  familles  indigentes, 
et  défendit  par  une  loi  d'abuser 
du  bas  âge  des  enfans  pour  en 
faire  des  eunuques.  Sa  mode^ie 
égaloit  son  équité.  11  ne  sounrit 

.  pas  qu'on   élevât  aucune  statue 

•  en  son  honneur  ,  et  convertit  en 
monnoie  toutes  les  statues  d'or 
et  d'argent  que  Domitien  s'étoit 
fait  .ériger,  et  que  le  sénat  avoit 
conservées  ap'rès  les  avoir  abat- 
tues. Ses  bienfaits  s'étendirent  à 
tous  ses  sujets.  Un  certain  Atticus 
ayant  trouvé  dans  sa  maison  un 
trésor,  en  informa  l'empereur,  et 

^  le  pria  de  lui  en  assigner  l'usage. 
Nerva  lui  répondit  :  «  Vous  pou- 
vez user  de  ce  ^que  vous  avez 
trouvé »    Atticus  lui  marqua 

.  par  une  seconde  lettre  que  le 
tffésor  trouvé  étoit  au-dessus  de 


ta  fortune  d'un  particulier.  L'em- 
pereur lui  récrivit  en  ces  termes  : 
«  Abusez  si  vous  voulez  du  gain 
inopiné  que  vous  avez  fait ,  car 
il  vous  appartient.  »  Le  fils  d'At- 
ticus  ,  connu  sous  le  nom  de  Ti- 
bérius  Claudius  Atticus  Hérodes, 
n'abusa  point  des  richesses  de  son 
père  ;  car  il  s'en  servit  pour. em- 
Dellîr  Athènes  de  superbes  édi- 
fices. ...  La  clémence  de  Nerva 
donnoit  le  plus  beau  relief  à  tou- 
tes SCS  autres  vertus.  Il  avoit  juré 
solennellement  que ,  tant  qu'il 
vivroit  ,  nul  sénateur  nii  seroit 
mis  à  mort.  Il  fut  si  fidèle  h  sa 
parole  ,  qu'au  lieu  de  punir  deux 
d'entre  eux  qui  avoient  conspiré 
contre  sa  vie  ,  il  se  contenta  de 
leur  faire  eonnoître  qu'il  n'igno- 
roit  rien  de  leur  projet.  Nerva 
les  mena  ensuite  au  théâtre,  les 
mit  à  ses  côtés  ,  et  leur  mon- 
trant les  épées  qu'on  lui  présenlôit 
suivant  la  coutume  :  il  le^ir  dit  : 
«  Essayez  sur  moi  si  elles  sont 
bonnes.  »  Quelque  doux  que  fàt 
son  gouvernement,  son  règne  rie 
fut  pas  pourtant  exempt  de  ces 
complots  que  la  tyrannie  fait 
naître*  Les  prétoriens  se  révol- 
tèrent la  seconde  ann^e  de  son 
empire.  Ils  allèrent  au  palais  ,  et 
forcèrent  l'empereur ,  les  armes  a 
la  main ,  à  se  prêter  a  tout  ce 
qu'ils  voulurent.  Nerva  ,  trop  foi- 
ble  ou  trop  vieux  pour  oppo- 
ser une  digue  aux  rebelles  et  sou- 
tenir seul  le  poids  du  trône  , 
adopta  Trajan.  Il  mourut  l'an- 
née d'après ,  l'an  98  de  J.  C.  Ce 
monarque  étoit  recommanda ble 
par  toutes  les  qualités  d'un  prince 
philosophe,  et  sur-tout  par  sa 
modération  dans  la  plus  haute 
fortune  j  mais  sa  douceur  e^t  de 
malheureux  effets.  Les  gouver- 
neurs des  provinces  commirent 
mille  injustices  9  et  les  petits  fu- 
rent tyrannisés ,  parce  que  le 
souverain  ne  savoit  pas  les  rëpri- 


mer.  Anssi  Fronton ,  un  des  prin- 
cipaux seigneurs  de  Rome,  dit  un 
jour  publiquement  :   «  C'est  un 
grand  malheur  que  de  vivre  sous 
un  prince  oîi  tout  est  défendu  ; 
mais  c'en  est  un    plus    gr^nd  , 
d  être  sous  ce^lui  où  tout  est  per- 
Ws.»  L'excessive  facilité  de  Nerva 
lui  fut  reprochée  ingénieusement 
par*  Junius  Maùriçus.    Ce  grave 
"sénateur  ,  jle  retoui;  de  Texil  au- 
quel Domitien  Favoit  condamné  , 
étoit  k  table  'avec    l'empereur  , 
et    voyoit    parmi     les   convives 
Veïenld  ,  l'un  des  instrumens  de 
la  tjrannie  de  Domitien.   On  vint 
à  parler   de    l'aveugle    Catullus 
Messalinus   qui    ne    vivoit    plus 
alors  et    dont  la  mémoire  étoit 
en   exécration  k  cause  de  ses  dé- 
lations odieuses  ,  et  des  avis  san- 
guinaires qu'il  avoit  toujours  été 
le  premier  a  ouvrir  dans  le  sénat. 
Comme  chacun  en  disoit  beau-  I 
coup  de  mal^   Nerva   lui-même 
proposa    cette    question  :  «  Que 
pensez-vous  qu'il  lui  fût  arrivé  , 
s'il  eût  vécu  jusqu'à  ce  jour  ?  —- 
^  Il  souperoit  avec  nous  ,  répondît 
Mauricus.  »  Nerva  aimoit  les  let- 
tres ,  et  récompensoit   ceux  qui 
yj  adonnoient.  Néron  l'avoitbeau- 
oonp  aimé  ,  k  cause  de  son  tjalent 
pour  la  poésie  ,  qu'il  cullivoit  en 
homme  sage  ,  sans  trop  s'y  ap^ 
pliquer. 

NERVET  (  Michel  )  >  médecin  , 
né  a  TLvreux  ,  mort  en  1729  , 
k  66  ans,  exerça  sa  profession 
dans  sa  patrie  avec  distinction. 
L'étude  des  langues  grecque  et 
'  hébraïque  remplit  les  momens 
de  loisir  que  lui  laissoit  le  soin 
des  malades.  Elle  lui  facilita  les 
moyens  de  travailler  avec  suc- 
cès dans  rinlerprétation  de  l'E- 
-■  çriture  sainte.  Il  a  laissé  un 
grand  nombre  de  Notes  ,  en  ma- 
nuscrit ,  sur  les  livres  sacré».  On 
a  U«  lai  éjfuatre  explieatiom  sur 


NES'L  439 

autant  de  passages  du  nouveau 
Testament ,  daijs  les  Mémoires 
du  P.  Desmolets  ,  tome  5  ,  partie 
première  ,  pag.  162. 

*  NÉRY  (Jean-Baptiste),  né 
dans  le  territoire  de  Bologne  dans 
le  1 7«  siècle  >  étudia  dans  cette 
ville  là  philosophie  et  la  méde- 
cine ,  qu*il  abandonna  bientôt 
pour  cultiver \les  belles-lettres  et 
sur-tout  la  poésie  ,  dans  laquelle 
il  suivit  les  traces  des  Achillini , 
des  Guarini'et  des  autres  poètes 
de  ce  temps .  Secrétaire  d'un  prince 
romain  ,  il  sortit  de  chez  lui  sarjs 
autres  ressources  pour"  vivre  que 
ses  productions  poétiques  ,  et 
mourut  de  misère  le  1 1  août  1 726. 
On  a  de  lui  des  Oratorios  et  des 
Drames  assez  estimés   en  Italie. 

*  NESBIT  (  Thomas  ) ,  le  dIus 
jeune  des  fils  j  du  lord  président 
Nesbit  de  Dirlton,  né  à  Edim- 
bourg en  1672  y  se  livra  a  son 
goût  pour  les  antiquités  et  s'y  ap- 
pliqua avec  succès.  Son  excellent 
ouvrage  sur  le  blason  n'a  été  sur- 
passéjjûar  aucune  production  de 
ce  g4|P  en  anglais.  Il  a  écrit  une 
Défense  des  antiquités  (^Ecosse , 
dont  le  manuscrit  se  trouve  dans 
la  bibliothèque  des  avocats-  «i 
Edimbourg.  Il  mourut  k  Dirlton 
en   1725,  âgé  de  56  ans. 

I.  NESLE.  FoY'  Màilly  ,  no  IT. 

flLNESLE  (N...  de)i  né  k 
Meaux  ,  cultiva  d'abord  la  poé- 
sie ,  et  fit  beaucoup  de  yters  mé- 
diocres. Son  poëme  du  Sanson- 
net ,  imitation  de  VertjVert,  est 
ce  qu'il  a  fait  de  plu*  passable  en 
ce  genre  :  on  y  trouVe  quelques 
détails  agréables.  Aya»t  quitté  la 
poésie  pour  la  prose,  il  donna 
des  ouvrages  aussi  médiocres  que 
ses  vers.  Les  principaux  sont , 
I.  UAristippe  moderne^ ,  1758  ^, 
in  -  1*2  i  écrit  sans  énergie,  et 
plein  de  cWsesj   comn^nes.  11* 


44o  KESM 

Préjueéà  au  public  ,  1747  >  2 
TOl.  111-12.  lit.  Préjugés  des 
bncie^s  et  des  nouveaux  pki^ 
losopfws  sur  Pâme  humaine  ,  Pa- 
ris ,  1765  ,  %\oL  in- 12.  Cet  ou- 
vrage est  un  recueil  des  plus 
forts  argumens  au'on  ait  oppo- 
ses aux  matëiialistes.  ÏV.  Pje- 
juge's  du  public  sur  Phonneur  , 
Paris, 'ijéô,  3  vol.  iri-12.  Quoir 
que  ce  livre  ,  ainsi  que  ceux  du 
inéiiie  auteur.,  soit  d'un  stjle 
foible  ,  et  rempli  de  trivialités  ^ 
pn  Testime,  parce  que  rhonnétetë 
de  Técrivain  a  passé  dans  ses  ou- 
vrages. De  Nesle  mourut  pauvre 
k  Paris,  en  ^767,  dansun  âge  avan- 
cé, après  avoir  soutenu  Tindigeiice 
•avec  fermeté. 

t  NESMONDrHenride):  d'une 
famille  illustre  ae  l'Angoumois  , 
distingué  de  bonne  h«ure  par 
•son  éloquence  ,  fu  t  élevé  k  re- 
véché  de  Montatibau ,  ensuite  k 
rarcbevêché  d'Albi,  et  enfin  à 
celui  dé  Toulouse.  L'académie 
française  se  Tassocia  en  1710. 
Louis  %iV  faisoit  uncas^rticu- 
culier  de  ce  prélat.  Un  jcH*  qu*il 
hâranguoit  ce  prince  ,  la  nié- 
ihoire  lut  inamqua  :  «Je  suis  bien 
aiisc ,  lui  dit  le  roi  avec  bonté , 
que  vous  ine  donniez  le  temps  de 
goûter  l«s  belles  choses  que  vous 
ine  dites.  »  Il  mourut  en  1727. 
On  a  Sm  recueil  de  ses  Discours^, 
Sermons ,  etc. ,  imprimé  a  Paris  , 
^234,  in- 12.  Son  style  est  sim- 
ple ,  soutenu  ;  mais  il  manque 
Souvent  de  chaleur.  Il  dit  un 
jour  à  un  Curé ,  qui  s'excnsoil  de 
S*être  tpotiyé  k  un  repas  de  noces , 
«gafr  rexemplé  de  Jé^tis-Ghrist  aux 
noces  de  CÎeina  :  «  Ce  b'est  pas  )k 
le  plus  bel  etidroit  dé  sa  vie.  » 
Ce  prélat  étoit  neveu  du  vertueux 
François  ^E  Nesmond  ,  évéque  de 
Bay^Ux  ,  dont  la  mémoire  est  en- 
core en  grande  vénération  dans 
'Ce  diocèse  ^our  tous  les  bi^ifaits 


NES  s 

qu'il  j  a  répandus,  et  qtiiinoanit 
en  1715,  uojren  des  évéques  de 
France.  On  ne  sut  qu'après  sa 
mort  qu'il  faisoit  k  rinfortané 
Jacques  II  une  peusion  de  trente 
mille  livres. 

* LNESSEL (Daniel) ,  savani 
historien  et  bibliographe  alle- 
mand ,  sur  la  lin  du  1 7*  siècle , 
a  publié  dififérens  ouvrages  , 
dont  les  principaux  sont  ,  I. 
Catalogue  des  manuscrits  grecs 
et  orientaux  de  la  bibliothèque 
de  Fiennè  ,  1690  ,  Vienne  ,  in- 
folio.  II.  Supplementuni  Brus- 
chianuni ,  sive  Gasparis  Bruschii 
monasteriorum  et  episcopatuum 
Germaniœ  chronicon,  sive  centU" 
ria  secunda  ex  auctoris  ^utogra'-- 
pho ,  etlita  à  Daniele  de  Nessel , 
Vienne,  1692,  in-4*.  IlL  Pro^ 
dromjis pacijficatotius  ,  seu  cata- 
logus  chronologicustractàtuum  in 
toto  09'be  terrattim ,  abanno  i4®9 
adannum  i,685  ,  Vieniie  ,  1600, 
ih-4**  ;  projet  très-curieux  ,  dit 
l'abbé  Lenglet,  mai$  qui  n'a  pas 
eu  son  exécution.  Nessel  étoit 
versé  daos  tous  les  genres  d'éru- 
dition ,  et  son  savoir  lui  mérita 
la  place  de  chef  de  la  bibliothè-» 
que  impériale  k  Vienne. 

♦II.  NESSEL  (Edmond),  né 
k  Liège  eu  a 658  y  où  il  mourut 
en  1731  ,  étudia  la  médecine  k 
Lejde  et  en  France.  Après  s'être 
•mis  en  ét^t  de  pratiquer  sa  pro- 
fession d  une  manière  distinguée, 
il  revint  dans  sa  patrie  ,  où  sa 
réputation  l'avoit  précédé.  Il  fut 
recherché  ,  et  bientôt  célèbre  par 
les  cures  les  plus  difficiles.  Nessel 
mourut  revêtu  du  titre  de  pre- 
mier médecin  de  George-Louis  de 
Berghes  ,  évoque  de  Uège.  On  a 
de  lui  Traité  analytique,  des  eauoc 
de  Spa ,  de  leurs  vertus  et  usa^ 
ges  ,  Liège  ,  i5^Q,  in-i2.  Deux 
manuscrits ,  dans  lesquels  il  avoit 
recueiiU  ce  que  les  meilleurs  jécjâ- 


j 


NESS 

jraîns'  ont  dit  sur  les  simples  les 

Îilus  en  asage  ,  et  la  méthode  qui 
ai  a  le  mieux  réussi  dans  les 
maladies  extraordinaires  ,  sont 
restés  aux  mains  de  son  fils , 
Matthieu  Nessel  ,  conseiller  de  la 
cour  allodiale  de  Liège,  qui  lui- 
même  a .  écrit  apologie  des  eaux 
deSpa,  liège,  1713, in-8o. 

*NESSON  (Pierre)  ,  poëte  et 
attaché  à  la  maison  de  Jean  ,  pre- 
mier du  nom  ,  duc  de  Bourbon 
et  officier  dans  le  comté  de  Mont- 
pensier  ,  florisspit ,  vers  la  fin  du 
i4*  et  an  coinmeucement  du  i5* 
siècles.  Pendant  que  son  maître , 
pris  à  la  bataille  d^Azincourt, 
étoit .  prisonnier  en  Angletorf-e , 
Nesson ,  afin  de  charmer  les  en- 
nuis de  sa  captivité  ,  lui  envoya 
un  poëme  di6  sa  composition  ,  in- 
titulé le  Lay  de  la  guerre.  Il  y 
déplore  les  calamités  qu'entraîne 
ce  fléau  de  In  société.  Il  est  au^si 
Fauteur  de  tOraison  à  la  Vierge 
Marie  ,  laquelle  est  imprimée 
dans  un  ouvrage  intitulé  le  Gra/td 
calendrier  et  compost  des  ber- 
gers, La  Croix-du-Maine  cite  de 
'  lui  F  Hommage  fait  à  Notre-Dame  y 
qui  commence  par  ces  vers  : 

Ma  doulce  aoiirrice  pucelle 

Qui  de  Tostre  tendre  mammelle  «  etc. 

Du  Verdîer  lui  attribue  les  Neuf 
Leçons  de  Job  en  rimes.  Tous  les 
écrivains  de  son  temps  fout  de  lui 
le  plus  grand  éloge  et  vantent  son 
doux  langage.  Ses  OEui^res  n'ont 

f»oinl  été  recueillies.  Il  avoit  avec 
ui  une  fjlle  ou  une  nièce  appela 
Jeannette ,  dont  les  vers  qui  nops 
sont  inconnus  lurent  Tobjet  de 
plusieurs  louane^es  poétiques  ^  od 
elle  étoit  appelée  une  seconde 
Mi^r*ve, 

NESSUS  (  Mythol.  ),  centaure  , 

^Is  d'Ixion  et  de  la  IKue,  offrit  ses 

services  à  Hercule  pour  porter  Dé- 

ianire  au-delà  du  fleuve  Evène. 

^  Lorsf|u';l  rent  passée  ^  il  voulut 


NEST  44i 

Tenlever  ;  m^isllercule  le  tua  d'up 
coup  de  flèche  :  lecenlaurp  donna 
en  mourant  luie  chemise  teinte  d« 
son  sang  à  Déjanire,  Tassurant  qu,e 
celte  chemise  auroit  la  vertu  de 
rappeler  Hercule  ,  lorsqu'il  vbu- 
droit  s'attnciier  a  quelqu'autre  maî- 
tresse. Elle  étoit  imprégnée  d*uh 
Ï»oison  très-subtil  ,  qui  fit  perdre 
a  vie  à  ce  héros. 

♦  I.  NESTOR  (Denys  ) ,  natif 
deT^ovare  ,  descendpit  de  la  no- 
ble famille  àje^  Arvenada,  et  étoit 
de  Tordre  des  frères-mineurs. 
Son  Vocabulaire  de  la  langue  la- 
tine ,  imprimé  in-fol.  en  i4^5 ,  à 
Milan,  et  à  Venise  en  14^8  ,  est 
recommandable  comme  un  des 
premiers  efforts  faits  par  les  mo- 
dernes pour  faciliter  Tétude  de 
cette  langue.  11  cultivoit  aussi  la 
poésie  latine.  On  a  encore  de  lui 
Dissertatio  de  pra^cipuis  Lexicis 
latiniSy  a  la  tète  du  Thésaurus  de 
J.  M.  Gessner. 

t  n.  NESTOR ,  fils  de  Nélée 
et  de  Chloris  ,  roi  do  Pjlos , 
ville  du  Péloponnèse  ,  près  du 
fleuve^matheen  Arçadie.  Après 
éjtre  échappé  au  malheur  de  ses 
frères ,  qui  furent  tous  tué^  p^r 
Hercule  ,  il  fit  la  guerre  tort 
jeune ,  et ,  du  vivant  de  son  père , 
aux  Épéens  ,    peuple  du  Pélo- 

Êonnèse  ,  appelés  di^ns  la  suite 
léciis.  Etant  aux  noces  de  Piri- 
thoui  ,  il  combattit  contre ,  les 
centajures  qui  voulolent  enlever 
Hippodamie.  La  \  ieiUe^çne  Tei^- 
pêcna  pas  de  pa^'tir  pour  la  f^ijiçrve 
de  Troie  avec  les  auti'e^  prii^i^s 
fi'recs,  auxquels  il  fut  si  utile  par 
la  sagesse  de  se^  conseils,  qu*Aga-^ 
memnon  disoit  que  s'il  avoit  d^x 
IVestpr  dans  s«on  armée ,  il  pren- 
dront la  ville  dllion  en  peu  de 
tetnps*  Son  éloquence  étoit  si 
douce  et  si  touciiante  ,  qu'Ho-* 
mère  dit  que  le  miel  couloit  do 
ses  lèvre3  quand  il  p.arloit.  Il  avQii 


442 


"N^EST 


épousé  Eurydice,61le  de  Clîmène, 
«lont  il  eut  sept  fils  et  une  fille. 
Homère  dit  qu'il  vécut  trois  siècles, 
ce  qui  ne  peut  être  pris  que  pour 
une  fiction  poétique. 

III.  NESTOR  ÔM  Letopis  Nés- 
ïERovA  ,  historien  russe  ,  né  en 
lo56  ,  entra  à  Tâge  de  29  ans  au 
monastère  de  Peczerich  à  Kiow , 
où  il  mourut  dans  un  âge  avancé. 
Il  a  laissé  une  Chronique  de 
Russie  ,  qui  va  jusqu'à  l'an  1 1 15. 
Elle  a  été  continuée  par  Sylvestre, 
moine  à  Kiow^ ,  et  ensuite  évêque 
de  Péréasla w ,  et  par  d'autres  qui 
sont  inconnus.  Elle  se  termine  à 
l'an  1206.  Cette  chronique  a  été 

•  publiée  a  Pétersbourg  ,  in  -  4"  » 
1767,  d'après  un  manuscrit  trouvé 
SI  Konigsbcrg  ,  et  qui  a  été  recon- 
nu par  les  critiques  comme  le 
plus  fidèle  de  tous  ceux  que  l'on 
connoissoit.  La  simplicité  et  la 
naïveté  forment  Je  caractère  de 
celte  chronique  estimée  chez  les 
Busses;  c'est  le  plus  ancien  mo- 
nument de  leur  histoire. 

t  NESTOBIUS ,  né  à  Germa- 

'  nicie  dans  la  Syrie  ,   embrassa  la 

vie  monastique  près  d'Antioche  , 

et  se  consacra  a  la  prédication. 

'  G'étoit  le  chemin  des  dignités  ,  et 

'  il  avoit  tous  les  talens  nécessaires 

pour  réussir.  Un  esprit  vif*  et  pé- 

•  nétrant ,  un  extérieur  plein  de 
modestie  ,   son   visage  exténué  , 

'  tout  concourut  à  lui  concilier  le 
respect  et  l'admiration  des  peu- 
ples. Après  la  mort  de  Sisinnius  , 
en  4^8,  Théodose-le-Jeune  l'éleva 
^Itt  le  siège  de  Gonstantinople. 
Nestorius ,  enflammé  par  un  zèle 
fanatique  ,  tacha  de  l'inspirer  à 
ce  prince.  Il  lui  dit  dans  son  pre- 
mier sermon  :  «r  Donnez  -  moi  la 
terre  purgée  d'hérétiques  ,  et  je 
vous  donnerai  le  ciel.  Secondez- 
moi  pour  exterminer  les  ennemis 
de  Dieu  ,  et  je  vous  promets  un 
seeours  efficace  contre  ceux  de 


NEST 

votre  empire.  »  Après  avoir  étîf- 
bli  son  crédit  par  aes  édlts  rigou- 
reux qu'il  obtint  de  l'empereur 
contre  les  ariens,  il  crut  que  I« 
temps  éloit  venu  de  donner  un« 
nouvelle  forme  au  christianisme. 
Un  prêtre  ,  nommé .  Anastase  , 
prêcha  par  son  ordre  qu'on  ne 
devoit  point  appeler  la  Vierge  la 
mère  de  Dieu  ,  ^t  Nestorius  mon- 
ta bientôt  en  chaire  pour  soutenir 
cette  doctrine.  11  lalloit  ,  selon 
lui ,  reconnoître  en  Jésus-Ghrist 
deux  personnes  aussi  bien  qvie 
deux  natures,  le  Dieu  et  l'homme  : 
*dè  façon  qu'on  ne  devoit  pas  an- 
peler  Marie  mère. de  Dieu  ,  maU 
mère  du  GhrLst.  Gette  opinion 
anéantissoit  le  mystère  de  l'incar- 
nation ,  qui  consiste  dans  l'union 
des  deux  natures  divine  et  hu- 
maine en  la  personne  du  Verbe  i 
d'où  résulte  l'homme-Dieu  ,   ap- 

Felé  Jésus-Ghrist.  Voici ,  suivant 
abbé  Pluquet ,  quelles  étoient 
les  raisons  sur  lesquelles  Nesto- 
rius appuyoit  sou  nérésie.  «  On 
ne  peut,  uisoit-il^  admettre  entre 
la  nature  humaine  et  la  nature- 
divine  d'union  qui  rende  la  Di- 
vinité sujette  aux  passions  et  aux 
foi  blesses  de  l'humanité  :  et  c'est 
ce  qu'il  faudroit  reconnoître  ,  si 
le  Verbe  étoit  uni  k  la  nature  hu- 
maine ,  de  manière  qu'il  n'y  eut 
en  Jésus-Ghrist  qu'une  personne.' 
11  faudroit  reconnoître  en  Jésus- 
Ghrist  un  Dieu  né  ,  un  Dieu  de 
trois  mois  ,  un  Dieu  qui  devient 
grand ,  qui  s'instruit.  J'avoue  , 
disoit  Nestorius  ,   qu'il    ne  faut 

Ï>as  séparer  le  Verbe  du  Christ  ; 
e  Fils  de  l'IIoinme  de  la  per- 
sonne divine  :  nous  n'avons  pas 
deux  Ghrists  ,  deux  Fils  ,  un 
premier  ,  un  second.  Gependant 
les  deux  natures  qui  formei>t  ce 
Fils  sont  très  -  distinguées  ,  et' 
ne  peuvent  jamais  se  confondre. 
L'Ecriture  distingue  expressé- 
ment c«   qui  eonirietit  au  Fila  ^ 


J 


NEST  - 

'  et  ce  qui  convient  au  Verbe.  Lors- 
que saint  Paul  parle* de  Jésus- 
Christ  ,  il  dit  ;  ce  Dieu  a  envoyé 
son  Fils,  fait  d'une  femme.  »  Lors- 
que le  même  apôtre  dit  que  nous 
avons  été  réconciliés  à  Dieu  par 
la  mort  de  son  Fils ,  il  ne  dit 
pas  ,  par  la  mort  du  Verbe.  C*est 
donc  parler  d'un^  manière  peu 
conforme  à  l'Ecriture  ,  que  de . 
dire  que  Marie  est  la  mère  de 
Dieu.  D'ailleurs  ce  langage  est 
un  obstacle  à  la  conversion  des 
païens.  Gomment  combattre  les 
dieux  du  paganisme ,  en  ad- 
mettant qu'un  Dieu  meure ,  '  qull 
est  né  ,  qu'il  a  souffert  ?'  Pour- 
r oit-on  ,  en  tenant  ce  langage , 
réfuter  les  ariens  ,  .qui  soutien- 
nent que  le  Verbe  est  une  créa- 
ture ?  L'union  on  l'association 
»de  la  nature  divine  avec  la  na- 
ture humaine  lï'a  pas  changé  la 
nature  divine.  L»  nature  divine 
s'est  unie  à  la  nalure  humaine  , 
comme  un  homme  qui  veut  en 
relever  un  autre  s  unit  à  lui. 
Elle  est  restée  ce  au'elle  étoit  ; 
elle  n'a  pas  un  attribut  différent 
de  ceux  qu'elle  avoit  avant  son 
union  :  elle  n'est  donc  plus  sus- 
ceptible "d'aucune  nouvelle  dé- 
nomination ,  même  après  son 
union  avec  la  nature  humaine  ; 
€t  c'est  une  absurdité  d'attri- 
buer au  Verbe  ce  qui  convient 
à  la  nature  humaine.  L'homme 
auquel  le  Verbe  s'est  uni  est  donc 
un  temt^e  dans  lequel  il  habite. 
Il  le  dirige  ,  il  le  conduit  ,  il 
l'anime  ,  et^  ne  fait  qu'un  avec 
lai  ;  Toila  la  seule  union  possible 
entre  la  nature  humaine  et  la 
nature  divine.. ..  »  Nestorius  nioit 
donc  l'union  bypostatique,  et  sup- 
posoit  en  effet  aeux  personnes  en 
Jésus-Christ.  Ainsi  le  nestoria- 
nisme  n'est  pas  une  logomachie 
ou  une  dispute  de  mots  ,  comme 
l'ont  pensé  quelques  savans  , 
Yraiscmblabl«meat    parée  qu'ils 


■  NEST  443 

étoieht   prévenus    contre     saint 
Cyrille  ,   ou  parce  qu'ils  ont  jugé 
de  la  doctrine  de  Nestorius  par 
quelques  aveux  équivoques  qu'il 
faisoit  ,  et  parce  qu'ils  n'ont  pas 
assez   examiné  les  principes   de 
cet  évêque.  Il  me  paroît  clair  par 
les  sermons  de  Nestorius ,  et  par 
ses  réponses  aux   anathèmes  de 
saint  Cyrille  ,    qu'il    n'admettoit 
qu'une    union    morale    entre  le 
Verbe   et  la  nature  humaine.» 
Les  nouveautés  de  Nestcyrius  ex- 
citèrent   une   indignation    géné- 
rale. Eusèbe ,  depuis  évêque  de 
Dorylée  ,   alors    simple  avocat , 
l'interrompit    au  milieu  de    son 
discours.  Le  peuple   se  souleva 
contre  Nestorius,  qui  se  servit  de* 
son  crédit  pour  faire  arrêter,  em- 
prisonner ,  et  fouetter  ses  princi- 
paux adversaires.  Ceux-ci  s'adres- 
sèrent a  saintCyrille ,  patriafche 
d'Alexandrie  ,    qui    décida    que 
le  patriarche  de  Con&tanliriople 
étoit  <lans  l'erreur.   Cette   oppo- 
sition de  deux  prélats  alluma  le 
feu  de  la  discorde.  Il  se. forma 
deux  partis  dans  ConsiÈantmople  ; 
et  ces  deux  factions  n'oublièrent 
rien  pour  rendre  réciproquement 
leur  doctrine  odieuse.  Les  enne- 
mis de  Nestorius  l'accusoient  de 
nier  indirectement  la  divinité  de 
Jésus-Christ .  qu'il  appèloit  settr 
lement  Porte-Dieu  ,  et  qu'il  ré- 
duisoit  à  la  condition  d'un  simple 
homme.  Les  partisans  de  Nesto- 
rius, au  contraire ,  représentoient 
saint  Cyrille  comme  avilissant  la 
Divinité  et    l'abaissant   à  toutes 
les  infirmités  humaines.  Bientôt 
les  deux  patriarches  informèrent 
toute  l'Eglise  de  leurs  contesta- 
tions.  Acace   de  Berée  et  Jean 
d'Antioche  approuvèrent  la  doc- 
trine de  saint  CyriUe ,  et  condam- 
nèrent celle  de  Nestorius  ;  mais  ils 
conseillèretit ,  dit  l'abbé  Pluquet, 
au  premier  de  ne  pas  relever  avec 
ta^t  de  phalear  aes  expr^sûpns 


444  KEST 

pea  exactes  ,  et  d'apaiser  par 
un  sage  silence  une  querelle  q^i 
pourroit  être  funeste.  Le  pape 
Gèles  lin ,  auquel  les  deux  aavcr- 
taires  avoient  écrit ,  assembla  un 
concile  k  Rome ,  en  43o  ,  qui  ap- 
prouva Gj^rille  et  anathématisa 
Nestorius.  Le  patriarche  d'Ale- 
xandrie ,  fort  de  l'approbation 
de  Rome  ,  assembla  un  concile  à 
Alexandrie  ,  dans  lequel  il  lança 
douze  anadièmes  contre  toufes 
les  propositions  de  Nestorius. 
Celui-ci  n'y  ré^^ondit  que  par 
douze  antres  anathèmes.   L'em- 

Ï^ereur  Théodose  ordonna  qui 
'on  convoqueroit  un  concile  gé- 
néral à  Ephèse ,  en  4^1  •  Nestonus 
fut  appelé  à  cette  assemblée  ,  et 
-refusa  de  s'y  trouver  ,  sous  pré- 
texte que  le  concile  ne  devoit  pas 
commencer  avant  l'arrivée  des 
Orientaux.  Les  évêques  n'eurent 
point  d'égard  à  ces  raisons',  et 
'  ïls  le  déposèrent  après  avoir  con- 
damné son  système.  Quelques 
jours  après  ,  Jean  d'Ântioche  , 
arrivé  a  Ephèse  avec  ses  ëvéques , 
iprononça  aussi  sentence  de  dé- 
position contre  Cyrille ,  accusé 
d'avoir  dans  ses  douze  anathèmes 
renouvelé  l'erreur  d'Apollinaire., 
(  Fa^ez  Jeak  ,  n«  LXXX.  )  Ce 
concile  ne  mit  pas  fin  aux  que- 
relles. Les  évoques  d'Egypte  et 
ceux  d'Orient ,  après  s'êlre  lancé 
plusieurs  excommunications ,  en- 
'voyèrenl  chacun  de  leur  côté  des 
4Ïépn\és  à  l'empereur.  Les  cour- 
tisans prirent  parti  dans  cette  af- 
faire ;  ceux-ci  pour  Cyrille ,  ceux- 
Ik  pour  IVestorius.  Les  uns  étoient 
d'avis  que  l'empereur  déclarât 
que  ce  qui  avoit  été  fait  de  part 
et  d  autre  étoif  lés;itime  ;  les 
antres  disoient  qu'il  falJoit  dé- 
clarer tout  nul ,  et  faire  venir 
des  évêqnes  désintéressés  pour 
examiner  tout  ce  qui  s'étoit  passé 
k  Ephèse.  Théodoseflotta  quelque 
temps  f  ntre  les  deux  partis  ^  et 


■  NEST 

se  décida  enfin  k  approuver  Im 
déposition  de  Nestorius  et  celle 
de  saint  Cyrille  ,  persuadé  qu'en 
ce  qui  regardoit  la  foi ,  ils  étoient 
tous  d'accord ,  puisqu'ils  recc- 
voient  toius  le  concile  de  Nicée. 
Le  jugement  de  Théodose  ne  ré- 
tablit  pas  la  paix  :  les  partisan» 
de  Nestorius^t  les  défenseurs  du 
concile  passèrent  de  la  discussion 
aux  insultes  ,  et  des  insultes  aux 
armes  ^  et  l'on  vit  bientôt  une 
guerre  sanglante  prête  k  éclater 
entré  les  deux  partis.  Théodose , 
prince  d'un  caractère  doux ,  foible 
et  pacifkpe ,  j^t  également  ir- 
rité Contre  Nestorius  et  contre 
Cyrille.  Il  fit  veoir  l'un  et  l'autre 
en  sa  présence ,/ écouta  leurs  rai- 
sons ,  et  crat  voir  que  ce  qu'il 
avoit  pris  dans  Nestonus  pour  du 
zèle  et  pour  de  la  fermeté  n'étoit 
que  l'enet  à'uue  humeur  violenle 
et  superbe.  ILpassa  dei'estime  et 
de  l'amitié  éni  mépris  et  a  l'a- 
version. (  Foyez  Ctbu>le  ,  n»  II , 
a  la  fin.  )  Cet  hérésiarque  devint 
donc  odieux  a  toute  la  cour  \  son 
nom  senl  excîtoit  l'indi^rnation 
des  courtifiaits ,  et  Ton  traitoit  de 
séditieux  itouâ  ceux  qui  osoient 
agir  poar  lui.  Il  en  iut  infomaé  , 
et  demanda  a  se  retirer  dans  le 
monastère  où  il  étoit  avant  de 
parvenir  au  siège  de  Constanti- 
nople.  II  en  obtint  la  permission , 
et  partit  aussitôt  avec  une  fierté 
stoique  qui  ne  l'abandonna  ja- 
mais. Du  fond  de  son  monastère» 
il  excita  des  factions  et  dec»  ca- 
bales. L'empereur ,  informé  de 
ses  intrigues  ,  lie  relégua  l'an  ^'x 
dans  la  Thébayde  ,  ou  il  mourut 
dans  la  misère.  Sa  fin  ne  fut  pas 
celle  de  l'hérésie.  Elle  passa  de 
l'empire  romain  en  Perse  ,  où 
elle  fit  des  progrès  rs^pides  ;  de 
Ik  elle  se  répandit  aux  extrémités 
de  l'Asie ,  et  elle  y  est  encore 
aujourd'hui  professée  par  les 
chaldéeiu  ou  Aestorien^  i^  k>yrie- . 


NETS 

ïfestorius  avoit  compose  des  Ser» 
nions  et  d^auti^es  ouvrages  ,  dont 

il  nous  reste  des  fragmens 

(  Foj,  l'Histoire  du  Nestorianisme, 
par  le  P.  Doucin,  jésuite,  1698  , 
in-4® ,  et  Tarticie  Loserat  n»  III , 
dans  ce  dictionnaire).  On  a  de  lui 
Eifojigelium  injantîœ  ,  vel  liber 
apocryphus  de  înjantid  Servato- 
ris  ,  arabicè  ,  edehte  curn^atind 
versione  et  notis  Henrico  Sike. 
Utrecht ,   1697  '  i**"^'« 

t  NETHENUS  (  Matiiias  ) , 
théologien  de  la  religion  protes* 
tante  ,  né  en  iSiS  dans  le  pajs de 
Joliers  ,  fut  quelque  temps  mi- 
nistre a  Clèves  ,  puis  proiiBESseur 
de  théologie  à  Utrecht  en  1646  , 
ensnite  pasteur  et  proiessem*  de 
théologie  à  Herhorn  ,  ou  il  mou- 
rut en  1686.  On  a  de  lui  divers 
iivres  de  théologie  et  de  contro- 
yerse ,  où  il  j  a  plus  de  vivacité 
que  de  raison.  Les  plus  connus 
sont  le  traité  De  intêrpretaHôrte 
Scripturœ y  Herhorn,  1675,  in- 
4«,  et  celui  De  Transsubstantia" 
iîone.  Crénius  rapporté  que  Ne- 
thénus  croyoit  qu'Adam  n^étèit 
point  sauré  ^  et  qn^il  étoit  telle- 
ment infatué  de  cette  opinion,, 
qu'il  la  faisoit  entrer  dans  tous 
ses  sermons  à  Herbom  ,  et  même 
dans  ses  prières. 

t  I.  NETSCiaJl:((  Cwpard  ) , 
peinU'e ,  né  à  Prague  en  i656  , 
mort  a  La  Haje-  en  i6B4)  étoit 
fils  d'un  ingénieur  moi*t  au  service 
4u  roi  dis  Pologne.  Sa  mère ,  qui 
-érofessoit  Ik  reiigfofn  catholique  y 
tôt  obligée  de  sortir  de  Prague. 
EStle  se  retira  avec  ses  trois  emans 
éans  un  château  aesiégé ,  oix  elle 
TÎt  périr  de  faim  deux  de  ses  fils. 
Le  même  sort  la  ijiienaçoit  ;  elle 
se  sauya  une  nuit ,  tenant  Gas<- 
pard  entre  9^  bras  ,  et  irint  k 
Amheim ,  oii un  médeeini^mnié 
^olkens  loi  donntt  du  seiiour»  et 
prit  ^oi»  du  jeune  ^N^tfcbfr.  Il 


NETS 


445  > 


le  destsnoit  a  sa  profession;  maii 
la  nature  en  avoit  décidé  autre- 
ment: il  fallut  lui  donner  un  maî- 
tre de  dessin.  Un  vitrier  ,  le  seul 
homme  qui  sût  un  peu  peindre  k 
Amheim  ,  lui  montra  les  premiers 
principes  de  Tart.  Bientôt  Félève 
surpassa  le  maître.  Il  alla  k  Dë- 
▼enter  chez  Paul  Terburg  ,  pein- 
tre célèbre  et  bourgmestre  de 
cette  ville ,  pour  se  periectionner. 
Netscher  faisoit  tout  d'après  na- 
ture ;  il  avoit  im  talent  singulier 
pour  peindre  les  étoffes  et  leUnge. 
Ue%  marchands  de  tableaux  occu- 
pèrent long-temps  son  pinceau  , 
achetant  k  très-bas  prix  ce  qu'ils 
vefudoîent  Ibrt  cher.  Gaspard  s'ea 
aperçut  et  résolut  d'aller  k  Rome  ; 
on  ^arrêta  en  ch(*min  ;  il  se  logea 
à  Bordeaux  chez  un  marchand 
qui  avoit  une  nièce  fort  aimable  ; 
Netscher  ne  put  se  défendre  de 
l'aimer  et  de  l'épouser.  Il  ne  son- 
gea plus  k  son  voyage  et  retouriia 
en  Hollande.  Ce  peintre  s'appli- 

3ua  an  portrait ,  acquit  beaucoup 
e  réputati'on  dans  ce  genre  ^  et 
se  ût  une  fortune  honnête.  Il  pré-*, 
fera  même  son  état  k  une  pensioa 
considérable  que  Charles  II,  roi 
d'Angleterre  ,  lui  fit  offrir  pour 
l'attirer  k  son  service.  Netscher  a 
travaillé  en  petit  ;  il  avoit  un  goâ.t 
de  dessin  assez  correct ,  mais  qui 
tenoit  toujours  du  goût  flamand» 
Sa  touche  est  fine  ,  délicate  et 
moelleuse;  ses  couleurs  locales 
sont  bonnes.  Il  avoit  aussi  une 
grande  intelligence  du  clair-obs- 
eur.  Sa  coutume  étoit  de  répau- 
dre  sur  ses  tableaux  un  vernis  ^ 
avant  d'y  mettre  la  dernière  nuiiu; 
il  ranimoit  eiitsuite  les  couleurs  ^ 
les  lioit  et  les  £bndoit  ensemble. 
Le  musée  Napoléon  p(^sèdeplu^ 
sieurs  de  ses  tableaux, 

*  IL  NETSCHER  (Théodore) , 
fils  du  précédent ,  né  k  Bordeaux 
atDtôôx,  mort  k  Hulste^a  173%., 


416  NEUB^ 

célèbre  dans  le  genre  du  par- 
trait  :  s^  ouvrages  sont  encore 
recherchés. 

*  m.  NETSCHER  (  Constan- 
tin )  ,  frère  du  précédent ,  i)é  en 
1.670,  mort  en  17^2,  sans  être 
parvenu  au  talent  de  son  père , 
obtint  de  très-erands  succès  qu'il 
c\ut  a  Tart  qu'il  avoitde  (latter  le 
portrait  des  femmes  ,  ^ans  nuire 
à  la  ressemblance. 

NETTER  (Thomas),  théolo- 
gien de  Tordre  des  carmes  ^  plus 
connu  sous. le  nom  de  Thomas 
Waldansis  ou  deWalden,  village 
d'Angleterre  où  il  prit  naissance, 
fut  employé  par  ses  souverains 
dans  plusieurs  affaires  importan- 
tes. 11  parut  avec  éclat  au  con- 
cile de  -Constance,  où  il  terrassa 
les  hussites  et  les  wicléfites.  Il 
mourut  Tan  1 45o ,  après  avoir  été 
élevé  aux  premières  charges  de 
5on  ordre'.  On  a  de  lui  un  Traité 
intitulé  Doctrinale  Antiquita- 
tum.  fidei  Kcclesiœ  eatholicœ  ,  3 
Tol.  in-fol. ,  Venise,  1571.  Cette 
édition  ,  qui  est  rare  ,  est  la  plus 
«stimée.  Il  a  fait  d'autres  ornera- 
ges  pleins  d'érudition. 

^EU  (Jean-Christian) ,  profes- 
fiieur  d'histoire ,  d'éloquence  et 
de  poésie  k  Tubinge  ,  où  il  mou- 
rut en  1720 ,  est  auteur  de  quel- 
ques ouvrages  historiques  dans 
lesquels  on  remarque  un  savoir 
profond  et  une  critique  exacte. 

I.  NEUBATJER  (  Emest-Frédé- 
flic),  théologien  protestant ,  né  à 
|4agdebourg  en  1706  ,  profes^ 
iieur  d'antiquités ,  de. langue ,  pms 
de  théologie  à  Giessen  ^  ou  il 
mourut  en  1748  à  4^  ans.  On  a 
■de  lui,  I.Ûes  DisseHations  aca- 
démiques. IL  Des  Explications 
heureuses  de  divers  textes  de 
l'Ecriture'  sainte.  III.  Des  Ser- 
mons.  iV.  Des  Recueils  de  petits 
Traités  des  sàvans  de  Ue5;>e.  Y. 


•  NEVE- 

Les  Vies  des  professeurs  en  théo-- 
logie  de  Giessen.  L'érudition  qui 
lègue  dans  ces  divers  ouvrages 
|ui  a  acquis  un  nom  parmi  les 
su  vans  d'Allemagne, 

*II.  NEUBAUER  (François), 
musicien ,  né  en  Bohême ,  moi^ 
en  1795  ,  étudia  son  ail  a  Prague 
et  à  Vienne ,  fut  ensuite  maître 
de  musique  de  la  chapelle  du 
prince  de  Nassau ,  et  se  aistingua 
par  des  pièces  d'une  belle  com- 
position. Cet  artiste  auroit  atteint 
au  plus  haut  talent,  si  l'ivrogne- 
rie excessive  a  laquelle  il  s'étoit 
abandonné  ne  Te dt  arrêté  dans  sa  . 
carrière. 

NEUBRIDGE.  FoyezUThn. 

*  NEUCRANTZ  (  Paul  ) ,  doc- 
teur en  médecine*,  n^  à  Rostock 
en  i6o5  ,  mort  a  Lubeck,  avec  la 
qualité  de  physicien  de  celte  ville, 
en  1.671  ,  a  écrit ,  I.  De  purpura 
liber  singularis  ,.  in  quojebrium 
malignarum  natura  et  curatia 
proponitur  ,  LubecitT,  164B  ,  in- 
4°;  Francofurti ,  1660  ,  in-4°.  IL 
De  harengo  exercitatio  medica  ^ 
in  qud  principis  pisciurn  exqui^ 
sitissima  bonilas ,  summaque  gUy- 
ria  asserta  et  vindicatay  Lubecaî, 
1654,  in-4*'»  in.  Ideaperfecti  me- 
diciy'ihiAeTay  i655.  C'est  l'oraison 
funèbre  de  Henri  Meibonius.  ' 


*  NEVE  (  Timothée  ) ,  natif  de 
Wotton  dans  le  comté  de  Shrop , 
maître  d'école  à  Spalding  où 
il  fonda  une  société  littéraire  dont 
il  fut  le .  secrétaire  ,  fut  succes- 
sivement chanoine  de  Peterbo- 
rough ,  prébeadier  de  Lincoln^ 
archidiacre  de  Hûntingdon  ^  et 
curé  d'Alwalton,  Il  présenta  en 
1727  ,  kla^  société  de  Spalding^ 
un  Essai  sur  Vinvention  de^  Fim^ 
primerie  et  sur  les  premiers,  iitf* 
primeurs  en  AngleU^rrû,  U  moa« 
ruten  1740»  .     -     • 


NEVE 

I.  NEVERS  (Jean  ,  comte  de). 
Vojez  Jean  ,  n*  LXVII. 

II.  NEVERS  (  Louis  de  Gon- 
ZAGUE ,  duc  de  Nevers  )  ,  fils  de 
Frédéric    II ,  duc   de   Mantoue  , 
naquît  en  i538.  Ayant  passé  de 
bonne   heure  en  France ,  il  de- 
vint duc  de  Nevers  en   i565  par 
son    mariage  avec  Henriette  de 
Clèves  ,   héritier^  de  ce  duché. 
Il    servit    avec    distinction   spus 
Henri  II ,  Charles  IX  etHenri  lïl. 
Il    obtint    le    gouvernement    de 
Champagne,  et    fut  le  premier 
chevalier  de    l'ordre    du    Saint- 
Esprit.  Nevers  avoit  é|jé  blessé  à  la 
cuisse  en  1667  ,   eu  combattant 
contre  les  calvinistes.  On  a  pré- 
tendu que  des  propos  durs  que 
Henri  IV  lui  tint  dans  le  conseil 
Taffligèrent    tellement,   que    ses 
blessures  se  rouvrirent.  Il  mou- 
rut peu  de  jours  après,   en  oc- 
tobre 1695.  Si  la  cause  de  sa  mort 
est  véritable,  on  peut   dire  qu'il 
méritoit  un  meilleur  sort  ;  car  s'il 
eut  des  emplois  considérables  en 
France  ,  ^ il  en  fut  digne    par   ses 
tal^înâ  ,  ses  vertus  et  ses  services. 
Turpjn  ^  publié  son  Histoire,  Pa- 
ris ,    1790,    in- 12.    Nous   avioas 
déjà  ses   Mémoires   publiés  par 
Gombervijle ,   i665 , 1  vol.  in-tol. 
Ils  renferment  des  choses  curieu- 
ses ,    et    s'étendent  depuis  1674 
jusqu'en  iSgS.  On  y  a  jointbeau- 
(Coup  de  pièces  intéressantes,  dont 
quelques-unes  vont  jusqu'en  i6io, 
^nnée  de  la  mort  de  Henri  IV. 

m.  NEVERS  (Philipne-Julien 
Mazarin-IVIancini  ,  duc  ue),  che- 
valier des  ordres  du  roi  ,  ne- 
veu du  cardinal  Mazarin  ,  qui 
le  fit  Confirmer  dans  la  possession 
jde  ses  états  par  le  traité  de  Quié- 
rasque  en  i65i .  Il  naquit  à  Rome, 
•et  reçut  de  la  nature  beaucoup 
idé  goût  et  de  talens  pour  les 
)>elles-lettres  ;  mais  ce  ^oût  ne 
^arut  ppittt  dans  %^cabtâes  t^ov^ 


NEVE'  447 

la  Phèdre  de  Pradon  contre  cçlie 
de  Racine.  Madame  des  Houliè- 
ras  fit ,  au  sortir  de  la  première 
représentation  d'un  des  chefs- 
d'œuvre  de  la  scène  française ,  U 
fameux  sonnet  : 

Dans  un  fauteuil  doré^  Phèdre  ,  crcmbUntc 
et  blâme , 

Dit  des  vers  où  d'abord  personne  n'en- 
tend rien  ,  etc.  -^ 

mais  il  ne  parut  point  sous  sou 
nom.  On  chercha  par-tout  k  de-, 
viner  iXuteur  de  ces  vers.  Les 
amis  de  Racine  les  attribuèrent 
au  duc  de  Nevers,  et  parodiè- 
rent le  sonnet  : 

Dans  un  palais  doré,  Damon ,  jaloux  et 

blême , 
Fait  des  vers  où  jamais  personne  n'entend 

rien  ,etc. 

C'étoit  aussi  peu  rendre  justice  k 
ce  duc ,  dont  on  a  des  vers  fort 
agréables  ,  qu'il  la  rendoîl  peu 
lui-même  à  Racine,  dont  il  n'esti- 
moit  point  les  ouvrages.  Mais  les 
couleurs  dont  on  peignoit  le  duc 
dans  la  parodie  étoient  affreuses; 
on  y  traita  sa  sœur  encore  plus, 
indignement  : 

Une  s<»u£  vagabonde  ,  aux  crins'  filas  «oirt 

que  blondsy 
Va  dans  toutes  Ie«  cours,  etc. 

n  ne  douta  point  que  eette  atroî? 
cité  ne  vînt  de  Despréaux  et  de 
Racine.  Dans  son  premier  trans- 
port ,  il  parla  de  les  faire  assom- 
mer. Tous  deuK  désavouèrent  les 
vers  dont  le  duc  les  croyoit  les 
auteurs  :  ils  en  appréhendèrent 
les  suites  terribles.  Cette  affaire 
I  eût  pu  réellement  en  avoir ,  sanb 
le  prince  de  Gondé  ,  fils  du  grandi 
Condé  ,  qui  prit  Racine  et  Dps-* 
préaux  sous  s'a  protection.  Il  fit 
dire  au  duc  de  Nevers ,  et  mômç 
en  termes  assez  durs ,  qu^il  regar- 
deroit  comme  faites  k  lui  -mêmç 
les  inultés  qu'on  s'aviseroit  de 
leur  faire.  II  fit  même  offrir  aux 

Ideux  amis  Thôtel  de  Gondé  pour 
retraite*  a  Si  voas  êtes  ii^io^eos , 


448,  ?fEUF 

ïeur  dit-il  ,  venez-y  ;  et  si  vous 
êtes  coupables ,  venez-j  encore.  » 
Cette  querelle  fut  éteinte  ,  lors- 
qu'on sut  que  le  chevalier  de 
Nantouillet ,  le  comte  de  Fiesque, 
Manicarap  ,  et  quelques  autres 
seigneurs  de  distinction  ,  avoient 
fait  dans  un  repas  la  parodie  du 
sonnet.  Le  duc  dé  Nevers  mou- 
rut en  1707  ,  après  avoir  publié 
plusieurs  Pièces  de  Poésies  ,  d'un 
goût  singulier ,  et  qui  ne  tùxa- 
quent  ni  d'esprit ,  ni  d'imaginà- 
tiou.  On  a  de  lui ,  I.  Défense 
du  poëme  héroïque  ,  avec  quel- 
ques Remarques  sur  les  OEuvres 
satiriques  du  sieur  D***  (  Des- 
préaux ) ,  Paris ,  1674  ,  in  -  12. 
Cette  critiqué  a  été  faite  en  so- 
ciété avec  Tabbé  RegnierrDes- 
marets  et  l'abbé  Testu.  II.  Le 
Parfait  cocher^  publié  par  La 
Chesnaye  des  Bois  ,  Paris  ,  1744» 
îîi-8®.  On  connoît  ses  vers  contre 
i'abbé  de  Rancé  ,  réformateur  de 
la  Trappe  ,  qui  a  voit  écrit  contre 
l'archevêque  Fénélon  : 

Cet  abbé  qu'on  croyoit  pétri  de  sainteté , 
Vieilli  dans  la  retraite  et  dans  t'numUité  , 
OrgQei4l4Mia  d«  w»  cïotv  j  bouffi  de  ses 

•outrances  , 
Rompt  ses  sacrés  statuts  en  rompant  te  sU 

lence  ; 
%x  contre  un  saint  préjat  s'animant  auiouz- 

d'hui , 
Du  fond  de  ses  déterts  déelane  centre  lui  ; 
Et ,  moins  hitmUe  de  cœur  que  fier  de  sa 

doctrine  , 
Il  ose  décider  ce  que  Roine  examine. 

Bon  esprit  et  ses  talens  se  sont 

Ï perfectionnés  di^Eis  son  peitit-fils 
e  duc  de  Nivemoû.  Foye%  Ni- 

VEBNOIS» 

t  NËVEtT  (  Guillaume  ) ,  avo- 
cat aii  présidial  de  Lvon ,  éai- 
teur  des  QEuVres  de  Nicolas 
Boyer  ,  président  au  parleméQt 
de  Bourgogne  eh  i55^. 

*  NEIIFCHÂTEL(Cli«rles  de), 
dis  de  Jean  àh  NettficMtels  lied- 


KEUF 

de  Bourgogne  ,    chambellan  -Avt 
roi  de  France ,  et  duc  de  Bour- 
gogne ,     né    en    i44^  »    n'ayoît 
pas  encore  21  ans  qu'il  fut  éliis 
archevêque    de   Besançon  ,    p^ir 
voie  de  postulation ,  le  4  janvier 
1460  ,  et  fit  son  entrée  dans  celte 
ville  le  10  juillet  suivant ,  acbom- 
pagné   de    800    gentils  hommes 
allemands  et   conitob  ,   etc.  fîn 
i4So  le  roi  Louis  XI  lui  donna 
l'administra tion    de   l'évêché   do 
Bayeux  ;  pendant  son  absence  il 
établit  un  sufTragant  à  Besançon  , 
et  ne  négligea  pas  pour  cela  le 
soin  de  son  premier  diocèse.  Il  fut 
Je  premier  prélat  qui  fit  imprimer 
des  Missels  et  des  Bréviaires.  En 
1489  il  ht    faire  une  édition  du 
Bréviaire  ,  Paris  ,  in-8«  ,    carac- 
tères   gothiques.    En    14^7    ^ 
avoit  fait   imprimer   ses  Statuts 
synodaux,  en  latin,  in-8",  carac- 
tères gothiques.  Comme  ces  sta- 
tuts peignent  Fesprit  du  temps, 
on  nous  pernvettra  d*en  citer  quel- 
ques-uns ,   dont  voici  la  traduc- 
tion.  «  Tous  les  ecclésiastiques 
doivent  portei*  une  tonsuré  con- 
venable à  Tordre  qu'ib  oiit  rCf'u  ; 
ils  ne  doivent  entretenir  ni  leur 
chevelure  ni   leur  barbe  ,    mais 
les   couper  toutes  les    semaines 
ou  chaque  quinzaine  au   moins. 
Leurs  habits  ne^  doivent  être  ni 
longs  ni  courts.  Leurs  chausse^ 
ni  ieiurs    capuchons   ne    doivent 
être   ni    verts  ni  rouges.  —  Lei 
ecclésiastiques  qui  n'ont  pas  ^n 
teveuu  suliisant  pour  vivre  doi- 
vent chercher  k  gagner  leur  vie 
honnêtemeat ,  soit  en  copiant  des 
livres  ,  ou  de  toute  autre  manière; 
qu'ils   s'abstiennent   sur- tout  de 
tenir  des  cabarets  et  d'ouvrir  des 
boutiques*  — -■  Ij&aàojmni  niraux 
rapportei^oat ,  liar    écrit ,    dans 
chaque  synode,  les  noms  des  adiUr 
ières,   des    cïoQcubioaires  ,    d»% 
nsuriers  publics,  xie»  sorciers. 


VM^ 


NEUF 


t«nrs.  — ^  Quand  les  cures  ou 
ieursyicairets  auront  reçu  la  ti'oi- 
jsièinâ  monition  contre  un  exconi« 
miiuié ,  ils  doivent  avertir  les 
seigneurs  temporels  ou  leurs  of- 
ficiers ,  d'obliger  par  saisie  de 
leors  biens  ou  prise  de  corps  un 
tel  excommunie^  de  satisfaire  à  ses 
créanciers.  —  Quand  les  églises 
sont  interdites,  on  ne  peut  sonner 
les  cloches,  on  doit  réciter  les 
offices  a  voix  basse  ,  et  ne  point 
sonfi&ir  que  les   interdits  ou   les 

/excommuniés  entendent  la  messe 
iierrièreles  portes  ou  aux  fenêtres 
deséglises.  — Siles  excommuniés 
malades  demandent  à  se  con-- 
fesser ,  on  pourra  ,  moyennant 
une  caution  suffisante  qu'ils  fbur- 
nironty  leur  administrer  les  sa - 

"^cremems  de  pénitence ,  eucharistie 
et  extrêhae  -  onction.  Les  cui'és 
avertiront  ceux  qui  ont  caulionné 
les  excommuniés  malades  ,  que, 
quinze  jours  après  la  mort  desdits 
malades ,  ils  aient  à  satisi'aire 
leurs  créanciers ,'  faute  de  quoi  ils 
seront  excommuniés  eux-mêmes. 
—  Les  calices  doivent  être  d'or 
ou  d^'argent ,  ou  d'étaim  ,  en  cas 
d'extrême  pauvreté  ;  mais  il  n'est 
ftus  permis d€  se  servir  de  vases  de 
verre ,  de  pierre ,  de  bois  ,  de 
^lomb  ,  d'airain  ,  de  cuivre  ,  ou 
de  fer.  »  Charles  de  NeuichAtel 
mourut  en  i49^  »  dans  son  diocèse 
de  Bajeux. 

tNEUFGERMAIN  (Louis  de)  , 
poêle  français  ,  sous  le  règne 
de  Louis  XIII ,  étoit  un  peu  fou  , 
po«r  ne  rien  dire  de  plus  ,  et 
^ervoit  de  jouet  au  duc  d'Or-r 
léans  ,  au  cardinal  de  Richelieu , 
et  aux  beaux-esprits  de  oe  temps* 
là.  Il  s'avisa  de  faire  des  vers  dont 
les  runes  éfoient  forn^ées  des  syl- 
la1>es  qui  composoient  le  nom 
de  ceux  qu'il  prétendoit  louer. 
Voiture  tourna  en  ridimle  celte 
sianie  pédfaate^qu^.  ^eufger- 
TVani. 


y 


-NEUF    -        449 

main  voulut  lui  répondre;  maisî 
c'étoit  la  brebis  qui  5e  battort 
contre  le  lion.  Cet  nomme  isihgu- 
lier  se  qualidoit  de  poète  hétéro- 
clite de  Monsieur  ,  frère  unique 
de  Sa  Majesté.  Ses  poésies  ont 
été  imprimées  en  i63o  et  1637  , 
2  vol.  invi". 

L  NEUFVILLE(  Nicolas  de), 
seigneur  de  Villeroi ,  etc.  ,  con- 
seiller et  secrétaire  d'état ,  grand- 
trésorier  des  ordres  du  roi,  étoit 
d'une  famille  anoblie  au  commen- 
cement du  16*  siècle  j  et  qui  s'est 
éteinte  vers  la  iin  du  i8«*siècle.  Il 
épousa  la  fille  de  l'Aubespiue  ,  se- 
crétaire d'état,  et  fut  emploj^é  par 
Catherine  de  Médicis  dans  les 
affaires  les  plus  importantes.  Dès 
l'âge  de  18  ans  on  le  regardoit 
comme  un  homme  d'un  mérite, 
consommé  ,  et  il  exerça  la  charge 
de  secrétaire  d  état  eu  i56y ,  à  24 
an,  sous  Charles  IX.  C'est  en  cette, 
qualité  qu'il  signa  le  premier  pour 
le  roi.  (  P^Of.  Charles  IX,  roi  de 
France.  )  Il  continua  d'exercer 
la  même  charge  sous  les  roi^ 
Fleuri  III  ,  Henri  IV,  et  Louis 
XI II.  auxquels  il  rendit  les  ser^ 
vices  les  plus  distingués.. Ce  mi- 
nistre eut  cependant  beaucoup 
d'ennemis  et  de  jaloux  ,  qui  le  fi- 
rent passer  long- temps  pour  li- 
gueur ,  et  ligueur  qui ,  depuis  la' 
paix  ,  avoit  encore  conservé  des 
liaisons  avec  rEspagne.  L'Hoste', 
commis ,  filleul  et  créature  de  Vil- 
leroi ,  fut  convaincu  de  trahir  l'é- 
tat, etd'envQ«er  a  Madrid  un  dou^ 
ble  de  tout  ce  qni  passoit  par  ses 
niains.  11  se  noya  en  s'enfuyant» 
(  f^oj,  HosTE  ,  n*  III.  )  Les  enne- 
mis de  son  maître  renouvelèrent 
à  cette  occasion  le  qrs  accusation^ 
contre  lui;  mais  les  gens  désin- 
téressés ,,qui  creusèrent  cette  af- 
faire ,  ne  crurent  point  qu'il  y  eût 
trenipé.    Il  mourut  à  nouen  1^ 

12  nQ¥«mbr«  1617  ^  à  7^  ^^^^  ^anf 

39 


r 


45<>         iVEUF^ 

ïe  tcnips  qu^oâ  tendit  one  assem- 
J^iée  des  ootnbles.  On  a  d€s  Mér 
moirês  imprimés  sous  son  nom  y 
eu  l  Tol.  in^S*^,  Pari»  ,  |634  ^ 
t63o,  réimprimas  à  Trévoux  en 
^  irol.  in»ia ,  en  t  Oomprenatït 
lu  CfHitiaMurtiOn«'Il»  contiennent 
moins  de  particularités  curieuses 
et  intéressantes  ^'une  apologie 
desaconëuile ,  et  des  leçons  pour 
les  nSinisfres  et  pour  les  peuples. 
lie  style  n*en  est  pas  légel* ,  mai» 
le  fond  en  est  iuotetenx  et  solide. 
(hi  y  trouve  plusieurs  pièees  im-> 
portantes  sur  les  afibires  qui  se 
sont  traitées  depuis  i5^  jusqu'en 
1604.  Ils  ont  été  continués  jus- 


qu'en  1620,  parBumesnilBasire,- 

tui  a  été  Féditeur  de  ^impression 
e  1734*  Gecrai  les  reaad  sur-tout 
recommandat>les  ,     cVst    l'idée 


avantageuse  qu^s  donnent  de' 
Ttlleroi.  HabiW  politique  ,  mi- 
nistre appliqué  9  humain ,  ennemi 
de  la  flatterie  et  de?  flatteurs  , 
proiftectenrdes  gens  de  bien  e«  des 
gens  de  lettres  ,  ami  fidèle ,  bon 
père ,  bon  mari ,  maître  géné- 
reux »  il  fut  le  mod^  é^9  bons 
eitoyens.  Voici  sons  quels  traits 
te  peignit  Henri  IV.  Un  jour  qu'il 
i*entretencnt  avec  ses  eonrtisans 
des  talens  de  ses  àMSérens  minis- 
fres  :  r  VlHeroi  y  dit-il ,  a  ime 
grande  routine  dans  l^s  afikires , 
et  une  connoissance  entière^  dans 
celles  qui  se  sont  faites  de  son 
temps,  auxquellesil  a  étéemplojé 
4^$  sa  première  jeunesse.  Il  tient 
ttn  grand  ordre  dans  Fadministra- 
tton  de  sa  chajrge ,  et  dans  la  dis- 
tribation  des  ez{>éditions  àui  pas- 
sent par  »^  mains.  li  a  le  cœu^ 
généreux .  et  fait  pàroftre  son 
nabileté  aans  son  silence  et  sa 
grande  retenue  k  parler  en  public. 
Cependant  il  ne  peut  sôufiHr 
qu^it  contredise  ses  opinions  ^ 
Croyant  qu^^lles  doivent  tenir  Ken 
de  raisbU;}  il  les  réduit  à  tempe- 
-fisfir  I  ï  patienter/  et  à  s'attendre 


NEUF 

anx  fautes  d'aiitrui  ;  de  quoi  je  me 
suis  pourtant  très -bien  frduvé.  » 
f  Mémoires  de  SuHjr ,  liv.  26.  ) 
f^cy'êz  AvsESpmB,n<*  IV.  ^ 

I X.  NEUFVILLE  (  Charfea 
à^  )  ,^  seigneur  de  Vilteroi ,  fils  du 
précédent,  gq<)vemeui*  du  hyoi^ 
nais  ,  et  aiiu>assadettr  à  Rome  «. 
ipourut  le  iB  janvier  164^  >  à  jç( 
ans. — ^Son  fils  Nicolas  fut  fi^ouver** 
neur  de  Louis  XIV  en  .1^6.-  €« 
prince  le  fit  duc  deVilleroi  9  pair 
et  maréchal  de  France^  chet  d«^ 
conseil  ro^al  deê  finasuçes ,  eUu, 
Ce  duc  mourut  le  28  novembres 
1^5.,  à  88  ans, avec  la  réputation 
d'un  CQurti^an  tum^ejbpmme. 

Ht.  WIUFVILLE  (  fVançoitf 
de  ),  fils  de  ee  dernier ,  duc  de* 
Villeraî  ,  pair  et  mai^échal  de 
France  ,  etc.  ,  commanda  en 
Lombardie ,  o&  il  fiht  fait  pri- 
sonnier k  Cr^one  le  premier 
iëvrter  ije^i  Lorsqu'il  fut  choisi 
pour  aller  commander  en  Italie, 
toute  k  cour  s'empressa  de  le 
complimenter;  le  marédbal  de 
Duras  fvA  le  seul  qui  lui  dit  t  W  Je 
garde  mon  compliment  pour  votre 
retour.  »  Les  etmemis  le  rendirent 
sans  rançon  r  ee  qui  nous  coûta 

{)lns  eber,  dit  Duélos,  que  sf  on 
*eùt  payée  pour  le  faire  retenir. 
Au  lieu  de  se  borner  an  métier 
de  conrtîsatt  ,  y1  alla  en.  Flan- 
dre ,  et  eut  encore  le  malheur  dîi 
1>erdre  la  bataille  de  Ramilliés , 
e  !i3  mai  1^06.  La  perte  étoit 
égale  de  part  et  diantre^  lorsque 
les  troupes  françaises  se  déban-* 
dèrent  pour  fuir  plus  vite.  L'en* 
nemi ,  averti  de  ce  désordre  , 
détacha  sa  caTâlerie  après  les 
fujards;  un  fn*and' nombre  fut 
pns ,  avec  rarallerie ,  les  bagages 
et  les  caissons  qui  se  trouvèrent 
abandonnés.  Malheureux  k  la 
guerre  ^  if  fut  plus  heureux  dans 
Je  cabinet.  Il  aevint  tninistre  d'é- 
lAt ,  chef  dix  conseil  ics  finances  ^ 


M  g^iterûeur  dâ  roi  Lçuîs  XV  9 
kiÈÊ^ael  il  parla  péut-étre  plus  de 
8i  ^«rtsaâoèqiife  de  ses  devonif 
i  l'égard  de  son  peii^le.  Il  mou-' 
Tût  k  PaÂs  Te  18  juillet  1^3^,  k 
S^  ans  i  regardé  comme  ad  gé-^ 
ftéml  ineapable  et  nn  seigftent^ 
hadUlû ,  mais  coHime  tin  honnête 
faommè  fidèle  }k  Tamitië ,  çéné- 
reiiK  et  bienfaisant.  (  P^ojr,  Mok- 
iroTM;  )  Cel  cpialités  ravriient  ren- 
du le  favori  de  Lonis  KIV.  Dans 
k9  o|*age^  de  la  coiir ,  il  ptrrla 
kadteiftent  ponr  ses  amis.  Lots- 
^eles  sèèaux  furent  étés  ait  chan- 
eriiér  d'Agaesseatt ,  il  s'éleva 
«outre  nette  in  justice,  et  il  dît  à 
4'Amieiionville ,  son  snccessenr  : 
*  Je  ne  totts  fais  point  de  compli^ 
«lient  )  persuadé  €[ue  vous  êtes  fâ- 
ché de  succéder  k  uà  h^mao 
4N>nime  d'Aguesseau.» 

t  KEUHOFF  (  Théodore  de  ) , 

Sentflhomme  allemand  ,du  comté 
e  Lia  Marck ,  porta  d^abord  les 
armes  en  France ,  et  ensuite  en 
Espagne  :  le  cardinal  Alberoni 
Kii  d^nna  le  grade  de  colonel.  Il 
épousa  uiademoiselle  de  Kilman- 
cek,  favorite  et  demoiselle  d'hon- 
ilenr  de  la  reine.  S'étaot  saisi  des 
l^ijoux  et  de. la  garderohe  tle  son 
épouse,  il  vint  k  Pans,  se  lia 
ttvec  le  fameai:  Law ,  oui  loi  fit 
une  fortune  aussi  brillante  que 
passagère.  Ncohofl  ,  ruiné  ,  se 
retira  en  Angleterre ,  puis  en  Hol- 
bmde.  £n6n,  après  avoir  voyagé 
et  cherché  fortune  dans  toute 
rËorope,  il  se  trouva  k  Lîvourne 
en  fjéô*  Il  eut  des  correspon- 
lËiarcea  avec  les  mecontens  de 
Corse ,  et  leur  offrit  ses  services. 
H  s'embarqna  pour  T«lis ,  y  né- 
gocia de  leur  part ,  en  rapporta 
d£»  armes ,  des  mntiitiona  et  de 
Fargent,  entra  dans  la  Corse  avec 
ce  secours,  et  enfin  ^f  fit  pro- 
ctâmxer  fot.  n  fut  ceint  <rn«eeo'tt- 
nMMM  de  kHifieirtf^  el  raeeniHi 


NËUM 


45^ 


étms  Ftle,  où  il  masatint  là  guêtre» 
Le  sénatMe  Gênes  mit  sa  télé  ë 
prit  ;  mais  u'atakntpu  I9  Adn»  a»» 
sasiiner,  ni  sddmettre  les  re^ 
béUea ,  on  eut  recours  k  la  Fran- 
ce, qui  envoya  jneeetaivemeni 
des  «généraux  el  des  troupes* 
Théodore  fut  chassé.  Il  se  retira 
dans  Amsterdam ,  oh  ses  créan- 
ciers le  firent  mettre  en  prison. 
Du  fond  de  cette  prison  il  pro- 
mettoit  tou)oars  aux  Corses  qu'il 
viendroit  bientôt  les  délivrer  du 
jpu^de  Gènes  et  de  l'arbitra gQ 
de  la  tî'raucè.  .t  En  effet, il  trouva» 
dit  Voltaire ,  le  secret  de  trom- 

fer  des  juifs  et  des  marchands 
trangers  établis  k  Amsterdam, 
coimme  il  a  voit  trompé  Tunis  el 
la  Coi^se.  Il  leur  persuada ,  non, 
seulement  de  pajer  ses  dettes  » 
mais  de  charger  un  vaisseau  d'ar* 
mes,  de  poudre,  de  munitions 
de  guerre  et  de  bouche  >  avec 
beaucoup  de  marchandises ,  leur 

Ï>romettaat  qu'ils  ferpient  seuls 
e  commerce  de  la  Corse,  et  leur, 
faisant  envisager  .des  profits  im- 
menses* L'intérêt  leur  ôtoit  i» 
raison  ;  mais  lliéodorè  n'étoit 
pas  moins  fou  qu'eux.  Il  s'ima- 
ginoit  qu'en  débarquant  eu  Gor^o 
des  armes  ^  en  paroissant  avee 
quelque  argent ,  toute  111e  sa 
rangerait  inoontinent  sous  ses, 
drapeaux ,  malgré. les  Français  ei 
les  Génois.  U  ne  put  ahorder;  il 
se  s^uva  k  Livoume ,  et  ses  créan- 
ciers de  âollaode  furent  ruinés. 
Bientôt  il  ^e  réfugia  en  Angle* 
terre;  il  fut  mis  en  prison  .pour 
deltes  k  Londres ,  comme  il  l'a- 
voit  été  k  Amsterdam.  Il  v  re'stft 
jusqu'au  commencement  de  Tan* 
née  iy56*  Ml.  Walpo^e  eut  la  gé- 
nérosité de  faire  pour  lui  uoe 
souscription ,  moyennant  laquelle 
il  apaisa  se^  Créanciers  ,  et  dé- 
livra «le  prison  ce  prétendu  mo- 
marque ,  qufi  mfourut  misérable  « 
ment  U  t  décembre  de  lu  mêm^ 


* 


l 


M 


453 


NEVI 


annëé.  On  grava  sur  son  Xom- 
beau  «Que  la  fortune  lui  avoit 
donné  un  rojaume\,  et  ref)isé  du 
pain.  »  On  a  fait  plusieurs  ouvra- 
gés sur  les  '  événemens  bizarres 
^e  la  vie  de  c^  monarque. 

•  *  NÉVIANIJS  (Marc),  ou 
Nêefs,  ou  HE  Neef,  néj  selon  Pa- 
quot ,  a  Grammonl  en  Flandre 
vers  i53o ,  se  distingua  dans  sa 
patne  comme  médecin  et  comme 
bourgmestre.  Avant  été  pourvu 
d'un  bénéfice ,  il  se  fit  prêtre  et 
alla  s'établir  à  Gand ,  où  il  de- 
meura jusqu'en  i573.  Névianus, 
aimant  le  travail  ,  Consacra  ses 
talens  poétiques  à' la  médecine; 
mais ,  aifférent  de  Macer  et  de  Ni- 
çaudre  qu'il  vouloit  imiter  ,  il  ne 
mit  aucune  beauté  dans  ses  vers. 
Ses  ouvrages  sont,  I.  De  planta- 
rwn  viribus  poèmation ,  Lovanii , 
i563,  in-80.  Ce  poëme  fut  dédié 
par  l'auteur  au  comte  d'Egmond , 
gouverneur  de  Flandre.  II.  De 
qualitatibus  primis  ,  secundis  , 
tertiis  ,  iisque  quas  natura.tegit 
occultas  abdita^ve  ,  ppëmation  , 
Gandavi ,  iS'j'5  ,  in-8".  III.  De 
curandis  morbis  poèmation  ,  ibi- 
dem ,  1673,  1575,  in-8"».  IV.  In 
Poèmation  suum  de  curandis 
morbis ,  corollarium  defobribus 
âge/25 ,  ibidem ,  î?75,  in-8®.  Tous 
ces  poëmeS  montrent  plus  de  sa- 
voir que  de  talent  poétij[jue;  d'ail- 
leqrs  la  médecine  est  peu  propre 
k  exalter  l'imagination  d'un  dis- 
ciple d'Apollott. 

.  t  JNÉVISAN  (Jean  ).,  juriscon- 
sulte ,  né  à  Asti ,  mort  en  i54o , 
étudia  le  droit  à  Padoué  ,  et  l'en- 
ieigria  ensuite  k  Turin.  Son  prin- 
cipal ouvrage  est  intitulé  Sjrhœ 
nuptialis  libri  sex  ,  in  qulbus  ma-r 
teria  matrimonii ,  dotium  ^  filia'. 
tionin  yodulterii ,  discutitur  y  PatriSi 
021,  in-8»  ;  L^on ,  i572.  Les 
deux  premiers  livres  roulent  sur 
la ^ thèse,  qu'il  ne  faut  pas  se  ma- 


NE^Ï 

rier  ;  et  les  deax  sulyans  sur  cella 
qu'il  faut  se  marier,  ce  qui  fait 
yoir  que  l'auteur  agiu^cette  ques- 
tifonproblémàtiquement.  Les  deux  - 
derniers  livres ,  qui  sont  entière* 
ment  étrangers  aux  précédens  » 
examinent  les  règles  qu'un  jug^ 
doit  sqivre  dans  ses  jugemens  , 
quomodb  judicandum.    Ce  livi'é 
curieux  souleva  contre  lui  lesfem- 
snes.  Il  y  débite   des- plaisante^ 
ries ,  et  y  étale  une  érudition  as- 
saisonnée de  diversités  amusan- 
tes, mais   mal  digérée.  Il  avoiî 
tellement  la  fureur  de  citer  »que  » 
lorsqu'il  rapporte  un  passage  de 
l'Ecriture  ,  il  ne  se  cont<;nte  pas. 
de  marquer  l'endroit  d'où  il  esjt 
pris ,  il  y  joint  encore  les  citations 
de  cinq  ou  six  jurisconsultes  qui 
en  ont  fait  usage.  C'étoit  la  mé-, 
thode  des  autres  jurisconsultes  de 
son  temps.  Au  resté  on  .trouve 
dans  l'ouvrage  bien  des  choses 
singulières  et  des  pensées  origi- 
nales. Il  dit  que  Dieu  ne  créa  pas 
la   femme    en  même  temps  qua 
l'bommè  ,  mais  qu'il  se  réserva 
de  la  créer  avec   les  autres  ani- 
maux;que  dans  la  révolte  des  anges 
contre  ÎDieu ,  ceux  qui  demeurè- 
rent neutres    ne    furent     point 
précipités  daus  les  enfers  ,  mais 

Sue  Dieu  les  envoya  dans  les  corps 
es  femmes  pour  faire   enrageir 
les  hommes.  Il   soutient  que  la 
simple  fornication  nVst  pas  un. 
péchémortel.  Les  daines  de  Tu- 
rin ,  choquées  de  ses  déclamations 
contre  leur  sexe ,  le  chassèrent , 
dit-on,  de  leur  ville  a   coups  de 
pierres  ,   et  ne  lui  permirent  de 
reveuir  qu'après  une  amende  ho- 
norable, qu'ilfit.à  leurs  genoux; 
ce  qui  donna  lieu  aux  deux  pré- 
tendus vers  suivans: 

Rustieus  est  vêrh  qui  turpia  didt  dt  mulUrt» 
Nam  icimut  v«ri  qu0d  omncf  sumus  à*  »»- 

Névisap  est  Je  premier  qui  ait  en- 
trepris  un  catalogue  des  jurisqon- 


siillfts  ,  sous  le  titre  de  Judex 
scriptorum  inutroquejure ,  Lyon, 
i5aQ.  On'A  encort  de  lui  an  livre, 
intitulé  Quœstio  île  Ubrorum 
nuiltitudine  resecandé^^  Cologne, 
i6o^  ,  in-8°.  Si  Névis/an  se  plai- 
gno  it  déjk  de  son  t^mps  Je  la 
multitude  des  livres ,  qu'eut  -  il 
dit  s'il  eût  vécu  dans  ce  sièclp  ? 
Ce  seroit  nn  problème  à  propo- 
ser :  <t  L'abondance  des  livres  est- 
elle  un  bien  ou  un  mal  ?  »  La  solu- 
tion en  seroit  peut-être  diiticile. 

t  NEUKIRCH ,  conseiller  d'é- 
tat ,  du  '  margrave  d'Anspach ,  fut 
un  poète  agréable  ,  quoique  dans 
sa  jeunesse  il  ait  déparé  ses  poé- 
sies par  une  foulé  de  comparai- 
sons orientales  ,  que  les  fréquens, 
vojages  aux  Indes  rendoient  a 
la  mode  dans  son  pays.  Ajanlété 
nommé  gouverneur  clu  fils  du 
margrave  ,  il  traduisit  le  Télénja- 
que  en  vers  pour  son  élève.  Il  est 
mort  au  milieu  du  1 8*  siècle. 

t  I-  NEUMANN  (  Gaspard  )  , 
théologien  allemand ,  mort  le  Q7 
)iinvier  iyt5  ,  h  Breslaw  ,  où  il 
étoit  pasteur  ,  et  inspecteur  des 
4glises  .et  des  écoles  ,  a  donné  , 
L-  Une  grammaire  hébraïque  , 
sous  le  titre  de  Clavis  domûs  He- 

m 

ber,  IL  De  punctis  HebrœoHim 
Utterariis,  III.  Genesis  finguœ 
sanctœ.  Il  y  a  dans  cet  ouvrage 
des^  choses  que  les  théologiens, 
regardent  comme  basa  rdées.  Neu- 
mann,  homme  d*une  imagina- 
tion vive  mais  bizarre  9  écrivoit' 
mieux  en  allemand  qu'en  latin.' 
On  a  encore  de  lui  d'autres 
ùuvrages.  '  ' 


IL  NEUMANN  (Jean-George)  ^ 
aé  en  1661  ,  proiesseur  de  poé-\ 
sie  et  de  théologie,  -et  biblio-  >.«.<« 
tbécaire  de  l'université  de  Wir-:. 
temberg,  où  il  mourut  le.5.  sep- 
tembre 1709  y  à  4^  ans.  On  a  de 
liii  jçles  JUissertatians  curieuses  « 


NEUM  .        45-3. 

maî6  trop  prolixes ,  sva:  des  ma^ 
tières  de  controverse  et  de  théo«. 
Ipgie,  *      ; 

*  I!L  NEUMANN  (  Gaspard) , 
né  k  ZulJicban ,  dans  le  duché  de^ 
Crossrti  ,eh  i6S3 ,  imôrt' conseiller* 
aulique  He*  Sa  Majesté  prussienne' 
à  Berlin  ,  en  1 7^7 ,  voyagea  beau* 
coup  pour  étendre  ses  cotmoiis* 
s'anccs    dans   la    pharmacie  ,    la 
chimie  et  labotamquè.  Au  retour' 
de  ses    voyages  ,  il  fut"  nommé' 
professeur  de  chimie  pratique  à 
Berlin  ,  membre  Uu, collège  et  de,» 
la  société  royale  de  Londres.  Reçu^ 
docteur  en  la  faculté  de  méde- 
cine à  Hall,  il  fut  agrégé,,  puis 
membre   de  l'académie  des  eu» 
rieuxde  la  nature  et  derinslîtut 
de  Bologne.  Neumann  a  laissé,' 
I.  Dans  [es  Actes  des  curieux  de 
la  nature,  Tractatûs de  oleo  des- 
tilîato  formicarum,  œthereo,  U. 
Tractatûs  de  albumine  ovi  suc^ 
cino  simili.  lïl.  Dansles  Mélanges^ 
de  la   société  royale  dé  Berlin  ,. 
dont  il  étqit  inerabre  y  Disquisi-^ 
tio  de  camphord.  IV.'  De  expe- 
rimento   probandi  spirttuni  vihi 
galUci,  V.   De  salibus    afcaUno* 
Jîxis.  On  a  en  outie  de  lui ,  VI.. 
Lectiones  chimicœ  de  salibus  aU 
calino  -fixis   et    de   camphord  ^ 
Berolini ,  ^727,  în-4'*.  VU.  De 
succifio  ,  opio  ,  caryophillis  aro- 
miUicis   et    castoreo  ,    ibidem  ,. 
1730.  yUl.  Disquisitio  de  ambrd, 
grised  y  Drçsdaî»  .l^Sô. 

*  NEUMAYR  (François),  lié 
k  Munich  en  1697,  entra  chez  lés 
jésuites  en  171a.  Après  avoir 
enseigné  les  belles  -  lettres  ef  la" 
théologie,  dirigea   la  conçf'égA-' 

'on  latine  de  Notre-Dame  a  Mu- 
h  ,  et  devint  prédicateur  d^  la 
tnëdrale  d'Ausbourg.  Ses  oA- 
iffYxges,  écrits  tantôt  en'»lté-7 
mand,  tantôt  en  latin,  ont  "été^' 
répandus  dans  toute  rAUemagRe  > 
et  lés  derniers  dans,  toute  vEttr. 


r 


454 


KEïfS 


rope  eaflïô]i(|He.  On  4i$^x%eMi 
parmi  ceux-ci ,  I.  Gratia  voctt^ 
tionis  sacerdotis,  IL  Theatrufn 
asceiicum.  lU.  Tkeaâhjmi  poli' 
ficurU'  ly*  CjDirectiQ/mter/ia,  Y. 
^xterminimi  Qfiedim,  Vj.  Même" 
dium  imeiancolim.  Yll.  Virtules. 
theolo^icœ.  Le  plus  coi^sidéffible.. 
d^  ses  ouvrag^j  écrits  en.  ^Ue-t 
T^f^nds ,  sont  &e^  Sçrmons  de  can'^ 
traverse  ,  3  voL  û^r^^*  Ù  mourut. 
^Ausbparglc}  premier  x^ai  176a. 

^  t  NEURÉ  (  Mathurîn  de) ,  ha- 
hîle  malbémâtîcleû  du  17*  siècïe, 
né  à  de  Chinorfi ,   précepteur  des 

-  enfans  de  Champignj  ,  inten- 
dant de  justice  à  Aix  ,  fut  changé  ' 
ensui{e  de  Péducatiori  des  prin- 
des  de  LongueviUe.  Ses  ouvrages' 
spntj  ï.  lïeûx  tetires  en  français, 
eq  faveur  de  Gassendi,  contre  Mo- 
rûfi,  f  aris,  i65ô  ,  in -4'*.  ft.  Une 
autre  Lettre  fort  longue,  en  latin, 
a~u  même  philosophe  ,  qu'on  trou- 
ve dans  1^  dernière  édition  de 
sfes  ÔEuyres.  III.  Et  un  Ecrit' 
aussi  en  latiu  ^  de  61  pag.  m  4**  ? 
sur  queli^és  cautiuues  rîdicuies 
et  superstitieuses  des  Proven- 
çaux. Neuré  cuîtivoît  tes  muses 
làit^nés  ^  i|iais  ^1  Ynanc(inoSl  de  goût  : 
renflure  est  lé  principal  défaut 
de  soi^  stjlë.  , 

*NEI]SER  (Adam)',  eeîui 
dffl  émissaires  sôciiHens  qui ,  le' 
prentier  ,  infecta  l'AHemagne  de* 
cette  doct-rine*,  deat  il  outrait 
^êmse  les  principes.  Samuel 
Çreilins  le  ^epr^sente  comme 
L'isuUiur  de  cette'  opinion  ,  qui 
c^aamne  toute  espèce  de  culte 
rjppdu  à  J[-C.  {J^Qjisz  CAEï.tiiîs,, 
THésitur.  ^\st.  crozidh.y  tojii.  1, 

-  ï^  3s)  îfcus^if  fut  han»i|  pour  ses 
er9reu^^  et  ses  natrigu^s  y  et  aj^ant 
paa^ig  ep  iPUrquîe  9,  U  %it  pajp  se 
u^ife  ûmis$aii;e. 

ïiïEtrSTAlN-   Fàyez    A^tKXAjr- 


t  î.  NgUyiLLE  (  Pime-a^r- 

les  Fiifir  dé  ) ,  né  à  Granville  en 
169:2,  d^une  famille  noble»  établie 
eo.  Bretagne,  entra  de  bonne  heure 
dans  la  société  àes  ïésui tes.  Ayant 
le  çécÀe  de  Fadministratioa ,    il 
obtmt  tous  les  gradés  de  son  orr 
dre ,  et  fut  deux  foàs  nommé  pro* 
vincial.  Ainsi  que  son  frèFe-,   il 
avoit  pour  la  êttaire  et  Part  ora- 
toire des  taiens  distingués  ;  seS' 
sermijnSy  au  nombre  de  seize,  ont 
été  publiés  par  les  abbés  Quer- 
beuf  et  May  ,  ex-je&uitçs ,  et  ifn« 
primés   à  ïlouen  ,  1778»    ?  vqln 
in-i3j    ils  sont  peut-être   moins  > 
brillans  que  ceu^  de  son  cadet  ;, 
mais  ils  sont  iiias  solides.  Aprè^ 
la  destrur^îon  de  s£|  spçi^té^  Neu- 
villç  se  retira  a  Lennes,  OÎi  il  ^t, 
mort  en  1773,  âgé  de  81  ans,  ren 
grette  de  tous  çeuaç  qui  Tavoiçnt, 
Connu.  Qn  lui  doit  encore O^^er-" 
vations  sur  l'institut  de  la  Stocîél^, 
de&    jésuites  >  Avignon,     \'}']i  ^ 
in-iQi 

t  U-  NÇUVILLB  {4iMQ.e-Jô-f 

seph-:Clau4ç>  Fkey.  «Je  ),  irère'di^ 
^xréçédent ,  né  k  Vitré  en  \QfjjS^ 
suivit  i'e^fiBmple  de  son  irère  ep. 
entrant  cûeiis  les  jésuites.  Il  &k 
cetADtÎF  )es  chaires  de  I^  coup  e%. 
de  la  capital ç  de  sa  ViOV^.  ékn. 
(|u«&te  pendant  plus  de  trente^ 
ans.  Ce  ne  fut  qu'en  '  470.6  lû^'A 
pvêçlf^a^  po:iir   la  {wremère  ipis  ;> 

n^^s  il  ât  dès^Ui^s,  «mi«  s^m^Atî^Mci, 
très-giî8^nde*  S^n  0^ç^is4mf^nèhrif, 
du  ç^wliMiii  .d6  Flfftwy  ^  vu» 
clMîf-d*®PviHB  »  %u«>ique  <»  i'4^  spn^ 

^s#^  ç;v  <;ç  g«ïjirei  ei  <ïe/|p  di4* 

maréchal  de  Belle-Isle  ,  <m^q.ii#) 
laite  dans  un  âg,e  avancé  »  a  le 
mérite  de  &^s  autres  productioBs. 
Apr^s  la  destruction  dës«  soeiét^ 
en  Ftunc^',  l0  l*i  Netiviti«  sé^  r»* 
tira  k  €ô,mpi^gn« ,  oè  il  enl  la* 
permifiston  de  demeurep  ^  qir^î^ 
fp41  n^eûip^  rempli  les  eondi'^ 
tums  exigeas  par  fe  parloil^fent*» 


NEU  V 

Jjfs  btenfints  xiu  roi  et  dé  ta  fti- 
mille  royale  Tinrent  le  chercher 
dans  sa  retraite  et  répandre  qael- 
<me  douceur  sat  sa  TÎei liesse.  Gé 
tfigne  religieux  mourut  à  Saint- 
GermaJn-en-Laye ,  le  i3  juillet 
17^4' ^^^<^  sa  8i'«  année.  Sa  conver- 
sation étoit  ans»  bnllaute  due  sei 
discours.  Dans  Fetiiretien  te  plua 
'  familier  on  retrouvoit  tette  aben-* 
dance  ,  cette  fjicilité  ,  cette  prO'^ 

Sriété  de  termes  cpii  étonnoient 
'autant  pins  qu'il  n'j  mefloit 
point  la  recfaerdie  que  tjuelques 
eritîques  reprochoient  k  ses  Ser* 
moftSy  qui  ont  élépnbliés  à  Paris, 
1776,  en  8  vol.  in^ia.  Quelques- 
uns  de  ces  discoan  sont  remar« 
qnables  par  la  inêauté  des  plans, 
la  vivacité  dés  idées,  rheurense 
applica^dn  de  fËcritare,  la  sin- 
gulière abéiidafio»  d'un  style  pit- 
teresqne  et  oritfinai.  Il  n'a  inan- 
qné  an  P.  Neutille  que  d'avoir  s« 
resserrer  son  éloqûentise  dans  de 
justes  bornes ,  d'avoir  évité  le» 
éeoeils  du  bel-  es|>rit  et  Fafiecta- 
lion  de  l'as^tithèse.  On  a  encore 
de  lui  9  I.  Ôuelqiies  volumes  de 
Lettres  édijumtes  et  curieuses. 
H.  f^iè  de  saint  Jenn  -  FraPi* 
a^is  M^is,  dé  la  co«ipaghiede 
Jiêsus  ,' Paris  y  1737,  in- 1^2.  IlL 
Mbraie-da  néw^eau  Dusiament  ^ 
partagée  en  réflexions  pour  téu» 
les  jours  dé  f année  ,  Paris,  i758, 
4  vol.  in- 12.  Le  P.  Neuntle , 
wifeeol  beaucoup  de  'goàe  po«rr 
I^stotre,  avôvt  vassemblif  tr^îs 
vcsiHivtis  àObsmr^mti&ns  hiéto- 
riijHes  et  critiques.  La  crainte 
qa'anne  trouvât  dans  cet  antrsrge 
a^tse  diose  que  ce  «{o^il  laontèif 
m% ,  le  détermina  «r  le  brûlei» 
gne^aes  mois  avant  sa  ntort, 

tifi.|fEUVILL.E  <0idiei^ 
Pt^re  Êfiuuiuo  ée) ,  né  h  J^aaoî , 
d'nntffaiatlle  noble ,  fut  tocoeft* 
siveineat  gf  rde  étf  roi  de  Pbl^na 
ikaoistas  y  avocat ,  îM^patlewp  ée 


)         I^EWG  455 

fa'  librairie  «  Ntmes ,  éeclésias-»' 
tique,  et  enfin  professeur  d'his«> 
toire  an  eblléee  rojal  dé  Tou^ 
lonse  :  c'est  daas  cette  vtUe  qu^il 
mourut  en  i^9i.' On  â  de  lui ,  lé 
L'abeille  da  Pâmasse  ^  on  Re* 
cueil  fie  maximes  tirées  des  poë^ 
tes  ^/rûfipais  y  Londres  ^  ^7^^  p 
2  voL  iùha.  IL  hes  u^^^Mures  éèF 
Chansi  et  de  Ranné^  Amstefvlamv 
17S0  ,  9  vol.  in^i!2.  Elles  se  ti^u< 
tentk  lasuitrd»  Mcpyen  d'él^ 
heuretxac  you  leXnnpie  de  GyÛÊbptff 
par  iVivière«  III*  àonsidéf^atièn$ 
sur  ies  ouvrages  d'esprit ,  Anllr<* 
tei^m  ,  Paris-,  iy^%  ,  ÎM-'ia.  1V< 
Dictionnaire  pki/osaphique  ,  eti 
Iniroductian  à  la  4>onfi»issance. 
de  tltomnte  »  Londres  (  Paris  )  » 
1751,  1766,  1762,  ito-8^.  Vatt- 
v€«i»rgaes  f  Du  clos  ,.  Trublet  V 
d'Aieinbert,  sont  les  auteurs  dani 
lesquels  le  réda^eur  a  prineipa-' 
leuieot  pcûsé.  Y.  Esprit  de  tiwhé 
de  Saini-Méal^  Paris,  \j(^i, 
iii-12.^ 

IV.  NEUVILLE,  Ferez  Niw- 

NEWCASTLE.  P^oj^ez  Ùat^ 

"  NEWGOMBCTi»omas)^  fil^ 
dPun  minifllnB  dxt  eomté  ifHei^»»' 
lord  f  atriève^petirt-riU  ,  da  cdté 
naatlenisl  da  paëke  Spencer  y  étl»H> 
ehaoMilain  cbi  seco^ul  dkie  dé 
Richanuind^et  cusré  de  Slop^m, 
lorsi|n*«ti  1734  il  pab)ia  une  TNt' 
(âtcÉN^  ée  Vellâus  Patei«ertlits» 
Liuieg^iemi^  aapiara^nt  il  avoir 
donné  nar  poâHne  sotts  le  «ifre  de 
BibUothè^ue  «  qui  tat  iinpiimé' 
dans  la^  troisièM  voUnne  de  la»^ 
Goileetion  eboisie^de  Nicboil^ei» 
en  vpSt^  oi|  antre  ee^me  ett 
douze  l»?éaa ,  intitaté  le  déifier 
jugement  éke  "luniiânes^  et  dèit 
angeg:^  b  mnâtatio»  de  ftiSton  > 
172}  I  itt^VK.  Ob  U&  deîi  eoeère 


^ 


456 


NEWL 


^  vneTraehiction  de  la  mort  d*Abel  j 
1^65  ,  in-12.  ,  et  beaucoup  d'au- 
tres .  pièces  jiigitives  recueillies 
eft  1764?  ^n  2  vol.  m-i2.  New- 
COmh  avoit  été  intimement  lié 
aviêc  ie  docteur  "Young. 

.  *  NEWCOMEN  (  Matthieu) , 
théologien ,  curé  dé  Dedham  au 
comté  d'Essex  ,  membre  de  ras- 
semblée des  théologiens  à  West-» 
"iïiinster,  eut  beaucoup  de. part 
»Q  catéchisme  quij  fut  rédigé. 
Il  fut'  aussi  un  des  cinq  auteurs 
du  Smectjmntis  ,  ouvrage  com- 
posé en  opposition  de  la  Défense 
île  Tépiscopat ,  par  Tévêque  Hall. 
Lé  titre  de  ce  livre  étoit  formé 
des  initiales  des  noms  des  au-' 
teurs,  k  savoir,  Sjtephen  ,  M,ars- 
iial ,  E,mund ,  C,aîauiy,  T,bo- 
çias  Y,oimg  ,  M,althew,  N,ew- 
comen,  W,illiani ,  S,purstQvyr. 
Newcomén,  après  avoir  perdu 
son  bénéfice  pour  non  conformité, 
se  relira  à  Lej'de,oti  iiestmort 
en  1666. 

•  •  .  - 

*  NEW  L  and;  (Pierre)  . 
auteur  .hollanrdais  ,  fils  d'un 
charpentier  de  Dimraermeer jÇ^rès 
d'Amsterdam',  où  il  qaquit  en 
1764,  mort  en  17945  donna  dès  ■ 
h^  plus  tendre^  jeunesse  des  in- 
dices d'un,  génie  supérieur  ;  à 
dix  ans,  il  avoit  composé  des  piè- 
ces  de  vers  ,  et  trouvé  de  lui- 
ipeme  la  solution  de  plusieurs 
prybjèmes  dé  mathématiques.  Le 
,  gouverwernent  de  Batavie  Je  nom- 
liia  dans  la  commission  deslpngi- 
tndes  ,  et  il  fut  successivement 
professeur  de  mathéiu^tiqùes  et 
de  philosophie  à  Utrecht  et  à 
Amsterdam.  Cet  homme  extraor- 
dinaire a  donné  beaucoup  d'ou- 
vrages, I.  Poésies  hollandaises. 
Il,  Des  moyens  d'éclairer*  le 
pfiuple,  IIL  Utilité'  générale  des 
mathématiques,»  :  IVt  J)u  système 

Las^oisier.  .V.  De  la  forme  du 
I 


NE-WT 

glohe.  VL  Du  cours  *4es  comètcê  ' 
et  de  l'incertitude  de  leur  retour.^ 
VIL  De' la  méthode  pour  les  lati^ 
tudes   en  mer,  VIII.   Traité  de 
navigation,  '  ' 

t  NEWTON  (  Isaac  )  ,  né  le 
jour  de  Noël'  164^  »  d'une  famille' 
noble ,  à  Wolstrop  ,  dans  la  pro- 
vince de  Lincoln  ,  s'adonna  de 
bonne  heure  à  la .  géométrie  et 
aux  mathématiques.  Descaftes  et 
Kepler  furent  les  auteurs  où  il 
en  puisa  la  première  connois- 
sàiice.  Gti  prétend  qu^il  avoit  fait 
à  vingt-quati'e  ans  sts  grandes 
découvertes  en  géométrie  ,  etposé 
les  fondemens  de  se$  deuxcélè" 
bres  ouvrages  ,  les  Principes  ,  et 
V Optique,  ii  projetoit  dès-lors  de 
donner  une  nouvelle  face  à  la 
philosophie.  Ce  grand  génie  vjit 
qu'il  etoit  temps  de  bannir  de  la 
phjsiaue  les  conjectures  et  les 
nypotnèses ,  et'de  soumettre  cette 
science  aux  expériences  et  à  la 
géométrie.  C^est  peut-être  dan» 
cette  vue  qu'il  commença  par 
inventer  le  Calcul  de  V Infini  et 
la  M (t'thode  des  Suites ,  Les  ^sage5 
de  ^es  découvertes,  si  étendus 
dans  la  géométrie  ,  le  sont  en- 
core davantage  pour  déterminer 
les  ejSets  ^coinpliqués  qu*on  ob- 
serve dans  la  nature  ,  où  tout 
semble  s'exécuter  par  des  espèces 
de  progressions  infinies.  Les  ex- 
périences de  la  pesanteur  et  les 
observations  de  Kepler  fourni-, 
rent  ensuite  au  philosophe  an- 
glais des  conjectures  heureuses 
sur  ta  foixîe  qui  retient  les  pla- 
nètes d,9m  leurs  orbites.  Il  tacha 
de  distinguer  \eè  t;auses  de  leurs 
mouveinens  ,  et  de  les  ^calculer 
avec  exactitude.  Ce  fut  en  1687 
qu'if  découvrit  ce  qu'il  '  pensoit  . 
sur  cet  objet  important.  Ses  Prin^ 
cipia  mathematica  phiiosophiw 
naturatis  ,  traduits  en  iirançais 
par  madame  du  Châtelet,  ouvrage 

4  I 


J 


NEWT 

^  là  ^êorûétne  s^rt  de  base  i 
une  phjsiqûe  loiïte  nouvelle  , 
parurent  '  celle  année  en  latin  , 
in-4^  ,  et  furent'  réimprimés  à 
Cenève  en  1760,  4  pari,  en  3  vol. 
10-4** ,  1726.  En  même  temps  qu'il 
travail)  oit  k  ce  livre  ,  il  en  com- 
posoit  un  autre  aussi  original  et 
attssr  neuf.  C'est  son  Optique  , 
ou  Traité  de  la  lumière,  et 
,des  couleurs  ,  qui  vit  le  jour* 
pour  la  première  fois  en  1704  , 
et  qui  a  été  traduit  en  latin  par 
Clarke  ,  a  Londres,  17 19  »  iri-4*, 
et  en  français  par  Côste ,  d''aborçt 
à  Paris  ,  lyii ,  in-4°  ?  ensuite  a 
Lai^sanne ,'  1740  >  in-4*'  >  puis  par 
Maret ,  Paris  ,  1 787  ,  2  vol.  in-S», 
publiés  par  de  Beauzée,  On  n'a- 
voit  avant  lui  que  des  idées 
confuses  de  la  lumière  :  il  cher- 
cha à  la  faire  connoître  aux  hom- 
ines  en  la  décomposant ,  et  ana- 
tomisant  ses  rayons.  Cest  la  que , 
laissant,  son  siècle  bien  loin  der^ 
rière  lui ,  il  déposa  une  foule  d'i- 
dées neuves  et  profondes  que  l'état 
des  sciences  physiques  rie  permet- 
toit  pas  alors  de  vérifier  ou  de 
poursuivre  ,  et  qui ,  pour  Ja  plu- 
part ,  ont  été  déjà  confirmées  de- 
puis. De  ce  nombre  sont  l'exis- 
tence ^'un  principe  combustible 
dans  l'eau  et  dans  le  diamant. 
Newton  avoit  prévu  ces  résultats 
d'après  l'action  de  ces  deux  subs- 
tances sur  la  lumière  ,  en  obser- 
vant que  leur  force  réfringente  est 
analogue  a  celle  des  huiles  et  des 
autres  substances  dans  lesquelles 
l'existence  d'un  principe  combus- 
tible n'est  pas  contenu.  Il  perfec- 
'  tlonna  aussi  les  télescopes  ^  et  il 
«ninvleuta  un  qui  montre  les  objets 
par  réflexion  ;,  invenlion  dont  Jac- 

âues  Gregory  pouvoit  avoit  eu  l'i- 
ée ,  mais  qu'on  attribue  commu- 
nément au  philosophe  anglais  , 
parce  qu'il  exécuta  ce  que  d'au- 
tres n'avoiefit  que  soujjçonné.  Il 
\>rï\Xe  dans  tous  ses  ouvrages  une 


NEWf 


457 


baute  et  fine  géométrie  qui  lui 
appartient.  L'Allemagne  vouUit 
donner  la  gloire  à  Lejbnitz  des 
découvertes  de  Newton  en  ce  gen- 
re ;  mais  on  sait  avec  quelle  cha- 
leur l'Angleterre  défeudit  jNew- 
ton  contre  les  partisans  de  Leib* 
pitz.  (  Firyez  Leibnit;;.  )  Gc 
zèle  étoit  bieii  juste  :  Newtou 
étoît  la  gloire  de  sa  nation  ;  aus^ 
J'honora-t-elle  comme  elle  le 
devoit.  En  1696  le  roi  Guil- 
laume le  créa  garde  des  anoii- 
noies.  Le  philosophe  rendit  des 
services  importans  dans  cette 
cltôrge  ,  a  l'occasion  de  la  grande 
refonte  qui  se  lit  alors.  Trois  ans 
après  il  fut.  maître  de  la  moDr 
noie  ,  emploi  d'un  revenu  très- 
considérable,  qu'il  exerça  jusqu'à 
sa  mort  avec  désintéressement 
et  une  intégrité  peu  commune, 
ï^ous  les  sa  vans  d'Angleterre  le 
uiirent  à  leur  tête,  par  une  es- 
pèce d'acclamation  unanime  ;  ils 
le  reconnurent  pour  chef  et  pour 
maître.  On  lui  donna  ,  en  1705  , 
la  ^lace  de  président  de  la  so- 
ciété royale  ,  qu'il  conserva  jus- 
qu'à sa  n^ort ,  pendant  vingt- 
trois  ans  :  exemple  unique  ,  dont 
on  ne  crut  pas  devoir  craindre 
les  eon&équences.  La  reine  Anne 
le  fit  chevalier  en.  1705.  Il  fut 
plus  connu  que  jamais  f  la  cour 
sous  le  roi  George.  La  princesse 
de  Galles  ,  depuis  reine  d'An- 
gleterre ,  digne  admiratrice  de  ce 
grand  homme  ,  disoit  souvent 
qu'elle  se  lenoit  heureuse  de  vivre 
ae  son  temps.  Dès  q^ue  l'académie 
des  sciences  de  Pans  put  choisir 
des  associés  étrangers,  elle. ne 
manqua  pas  d'orner  sa  liste  du 
grand  nom  de  Newton....  Depuis 
que  ce  réformateur  de  la  philo*- 
Sophie  fut  employé  à  la  monnoie, 
il  ne  s'engagea  plus  dans  aucune 
entreprise  considérable  de  matiié- 
matiques  ni  de  physique.  Il  eût  le 
plftiêir^  touchant  pout*  un  bon  ci- 


/ 


458       ^  NEWT 

lejeii ,  d*^ê4re  utile  à  sa  patHe^Mi» 
les  ftffaîtes  d*état ,  après  avoir 
servi  si  utiiement  f oHte  l'Earope 
dans  les  eonnoissanoes  spéeaia-*' 
tfves.  «  Ce  grand  hcftante,  dit 
Voltaire ,  n*enteûdoît  J9ffmê  pro- 
noneer  le  bmii  de  Oteu  sans  taire 
«né  inclinatimi  profonde  y  qni 
.marqnoit  et  son  respect  el  son 
adtnfration  pour  les  œuvres  du 
Créateur.  Le  même  écrivain  a  dit 
encore  dans  un  monvement  #en^ 
thousiasme:  «  C'est  le  plus  rrand 
génie  qui  ait  existé.  Quand  tous 
les  génies  de  Tunivers  seroienl 
anrangés,  il  eondniroit  la  bande.» 
Newton  posséda ,  jusqu'à  l'âge  de 
ipiaire  -  vitigts  ans  ,  une  santé 
toujours  égale.  Il  mourut  le  20 
mars  ij'i'j<  Dès  que  la  cour  de 
Londres  eut  appris  sa- mort ,  elle 
ordonna  qvtp  son  corps,  après 
avoir  été  exposé  sur  un  lit  de 
parade ,  comme  les  personnes 
du  plus  haut  rang ,  fdt  eb- 
sotte  transporté  dans  Tal^je 
de  Westminster.  Le  poéle  du  cer- 
cnei)  fut  soutenu  par  le  granc^ 
cèmneeïîer'  et  par  trois  pair» 
d'Angleterre.  On  lui  éleva  un 
tombeau  raagni&que' ,  sur  le^pel 
est  gravée  Tépitaplte  la  plu»  ho- 
fiorable»  Elfe  fimt  ainai  t  ^rfjne 
les  mortels  se  fôliciteot  de  ce 
qu'un  d'ènlr'ewsfi  tt  fait  tawl  he«- 
aenr  k  Fhumanité.  Sibê  graiuhn" 
ùtr  moriaiès  ,  teeèe  tantumque 
eststHisse  humam  f^enaris  decus* 
Il  ne  se  maria  point ,  et  Von  pré^ 
tend  qu'il  v»  conncrt  }ailia«s  les 
plaisirs  de  l'amour.  Le  «aime  de 
sa  %ie  ne  Ait  jamaH  troublé  nai* 
ffucun  orage  kttéraire.  Le  e^èlbre 
Pope  lui  fit  aussi  une  épitapbe  en 
vers  anglais  ,  qui  eomimenee  pat 
«enx-ci  : 

-  « 

iifaturt  and  maturt*s  laws  lûf  in  ni^kt. 
Qod  $aid,Njti»ton  k'€  ^  and  ^'Wa$li%hi^  tttr, 

]^Qi;at  Ta*  aïo^ i  tvadaôe  ^ 
SM^rittc  attii  B^taoto  au!» 


KEWT 


1»  i«itt  p«car« 
totu  tecoad  cr^atfuf  tpur  l>sivM«   l« 

Doame , 
Interroges  le  ciel ,  la  nvkxt ,  le  temps  : 
Owk  «m  ék»  ,  éhoot-iU  I  il  M  ctiUt  ria# 

4M*tQ* ' 

BMm\  m.  «tarkc»  «col  «m«9  ^«^il  fiM 


Newton  ne  cllèrchoîtpas  la  gloire. 
.«  Je  me  rcprocherois ,  disoit-îl , 
nion  impruaence  ,  (*e  perdre  ûirt 
chose  aussi  réelle  cpe  le  repos  , 

Î>o«r  courir  après  une  ombre.  » 
1  ne  cheichoit  point  k  faire  la 
cour  aux  rois  et  aux  grands.  Uit 
jour  qull  doonoit  à  dîner  a  quel-* 
ques  philosophes ,  on  voulut  sui- 
vre l'usage  d'Angleterre ,  de  boire 
à  la  fin  du  repas  k  la  santé  dea 
princes.  Newton  dit  :  «  Buvons  à 
fa  santé  de  tous  les  honnête^ 
gens,  de  quelque  paj5  qu'il» 
soient.  Ils  sont  ordinaihfmeni 
tous  amis  ,  parce  qu^ls  tendcut 
au  seul  but  digue  dé!  Hiomme , 
la  connoissance  de  la  vérité.  » 
L'abondance  oà  il  se  Iroiivoît  batt» 
son  patrimoine,  par  son  emploi  , 
par  se^-épargnes ,  ne  lui  donnoit^ 
pas  inutilement  les  moyens  dd* 
faire  du  bien.  Il  ne  crojoit  pas 
que,  laisser  par  testament ,  ce  fût 
véritablement  donner.  Ce  fut  de 
son  Vivant  qu'il  fit  ses  HbéraKtés. 
Quand  la  bienséance  exigeolt 
quelque  dépense  d'éclat ,  il  étoit 
magnifique  sans  regrets  ;  hors  dé 
là  ,1e  fii«te  étoit  retranché  ,  et  le* 
fonds  réservés  p6ur  des  usa  ce* 
utiles  ou  pour  les  besoins  deâ 
malheureux.  Quoiqu'il  filtt  attaché 
sincèi  entent  ià  l^glise  angl/canc , 
il  n*êôl  pàspersécutéïes  non-con- 
formistes pour  les  j  ramener.  It 
îugeoit  les  hommes  par  les 
moeurs  ;  et  les  vrais  non-confbr» 
mistes  é^loîent  pourkii  les  vicient 
et  le»  méch^ws.  Ce  n'e$t  pas  cej- 
petldant  qu'il  s*cn  tînt  a  fa  relî^ 
gion  natUrcMe.  H  étoit  ffrt-mc^^ 
meiu peisuadé^ de  1*  i:(Miaàw&> 

/ 


NEWir 

Sue  ^Fenre  6$  tim  b<mne  foi  -,  cWl 

?u'il  a  eemmenté  i'Apocalvpse* 
oltnre'A  cofwpnré  IVewloii  nuis- 
sufitpAF  comméBter  i'Apocaljpse, 
k  une  aigle  qui,  après  avoir  plané 
aa>deasu»de&Qae8^  s'abat  sur  un 
^mier.  Il  y  Irofito  claîreinent 
qiie  le  pape  est  l'u&rechrist ,  et 
les  «ufres  ehiQiènes  q^ie  les  pro- 
ttstans  j  ont  découTertej  contre 
llSglise  romaine.  Il  y  trouve  Thisr 
tiiirc  des  empereurs  et  des  Turcs, 
ji^squ'à  la  prise  de  Coi>stantino- 
ple  en  i453.«  Apparemment  qu'il 
a  Toidu  par  &es  rêveries  ,  dit  un 
homme  d'esprit  ,  consoler  la 
racehuakaine  de  la  supériorité 
qu'il  avoit  sur  elle.  M  est  vrai 
qtt*il  ne  les  publia  pas  lui-même^ 
et  que  6e  ne  fut  quW  i755,  sept 
ans  après  sa  mort ,  qu'elles  virent 
le  jour  ,  par  Vextrême  complai- 
sance de  ses  éditeurs.  On  a  dit 
que  Newton  ,  dans  sa  vieillesse  , 
nVuten^orf  plus  ses  propres  on- 
wages.  Pemberton  assnré  expres- 
sémeift  le  contraire.  Sa  tétc  ne 
«'aâToiblit  que  trois  mois  avant 
sa  mort.  Ou  a  de  lui ,  outré  ses 
l^nncipes  et  son  Optiqîhty  I.  La 
Chronologie  tîes  aifciens  rojraU' 
mes ,  corrigée  ,  k  laquelle  on 
a  joint  une  ehronique  abrégée , 
qui  contient  e«  qui  s'est  passe  an- 
ciennement en  Korope ,  jusqu'à 
J^  ooiicniéte  de  la  Perse  por 
gâletanure-Ie-(rraiid ,  traduire  en 
il-ançais  par  l'abbé  Granet^  aidé 
d'uB  Anglais  nommé  Marthan  ^ 
<tui  résîdoit  Alors  a  Paris.  11  j  a 
aans  Cél  ouvrage^  dotit  J.  A6t. 
Balinî  a  lart  un  abrégé  ,  Genève 
»^43^,  in-8*',*et  dont  on  trouve 
Q»  long  extrait  dani^'  la  I^btio- 
lllèqu^  irsiBçafse  ou  Histoire  Utté- 
mire  d^  la  France  ,  par  du  Sau- 
aet ,  liome  ï4  >  première  partie , 
d^s  senlimetis  et  un  système  très- 
di^^enis  des  autres  chronologrs- 
t«s.  Frèret  Attaqua  ce  système , 
él  9«wt>ea  kû  tepoodit  avec  yi«- 


ÎT-EWT 


K% 


vacitéen  1716.  Lepère  Soucîet^ 
jésuite  ,   s  éleva  aussi  contre  \m 
chrosoi<>gie    de    Newton     dans 
plusieurs  dissertations.   Qn   re- 
proche en  Angleterre  vmt  Aeux 
savans  françaiir  de  i|'avoir    paA 
trop  bien  entendu  la  partie  as- 
tronomique de  ce  sjsiemé.  Quoi 
qu'U  en   soit  ,  New^ton    cbauge 
beaucoup  d'idées  reçues  en  cbro- 
iiologie  ,  et  place  le  voyage  des- 
Ai^onautes  et  la  guerre  de  Troie 
cinq  cents  ans  plu«  près  de  l'ère 
cil  retienne  que  ne  ibnt  les  autres 
ohronologisAes.  IlrMuû  la  durée 
dxi  règne  de  chaque  n>i  a  vktgl 
9tns  Vufi  pcKlant  Vf  utre«  Si  s^. 
idé^s  ne  sont  pas  vraies  ,  dles 
sont  à\i  moins  tort  ineépieuses  ^ 
et  prouvent  beftticoapae  sagacité. 
11.  Une  uéiy^métique  miivei^selle^ 
en  latin ,  Amsterdam ,  i  ^Sqr ,   in-' 
4*,  avec  les  notes  de    sHirave- 
saade  >  qui  en  fut  Téditeur ,  ré- 
imprimée dans  la  même,  ville  e» 
1701  ,  deux  vol.  in-4'j  avec  dcfll 
commentaires    de  C^strtton.  Cet 
ouvrage  a  été  traduit  en  fiançais 
par  N.  Beaiideux ,  P^ris ,   1S02  « 
3  vol.  i<%Àr'  m*  Àft^fyêis  pei^ 
<puiH$iiat3m  séries  ^  JhiTtones  et 
differentias ,    1 7  ï6^ ,    in-4* ,  <  tra- 
duite en  français  par  de  Boifon  « 
Paris  ,    1740 ,  volume  in-r4**  ^V» 
Pfusieurs  Lcteres  dans  le  CotH'*- 
mffrdwnepisioUcum*  Les  déeou-: 
vertes  de  Newton   déposetU  eu 
faveur  4e   son-^génie  ,  tout;  à  Im. 
i^Â  étendtt ,  jus^  et.  profond;  Oïk 
lui  demaadoift  comment  il  avoît 
pa  faire  ses  découvertes  ;  il  répon». 
dit ,  ft  en  les  cherchant  totrjoars.  » 
En    enriehissant   \»  philosophie- 
par  une  gramle  quanbté  de  biens 
réels ,    NewtOQi    &    mérité    san^ 
doirte  toute  sa  rsconnoiss^Dce  ; 
«mais  il  a  peutréireplns  £bit poub- 
elle, dit  ui»  philosophe, ^  en  lui 
ffppremmt  k  être  serge ,  et  à  con-^ 
tenir  dans  de  ynsfies  bornes  cette 
espè«»  d'>ttdftee  qvi«  lus  cttenuK^ 


4^ 


)0 


NEWT 


tances  aroient  forcé  Deseartès  à 
{uL  donner.»  Sa  T/iéoriè  du  monde 
,^st  aujourd'hui  si  généralement 
jce/cue  ,  qu'on  commence  à  dispu- 
ter À  l'auteur  l'honneur  de  Tin- 
vention.  On  veut  que  les  Grecs 
.en  aient  eu  Tidée  ;  mais  ce  qui  n'é- 
toit  chez  les  philosophes  de  Tan- 
tiquité  qu'un  système  hasardé  et 
romanesque ,  est  devenu  une  es- 
jpèce  de  démonstration  dans  les 
mains  du  philosophe  moderne. 
S'il  a  rendu  de  grands  services  à 
la  physique  ,  en  l'unissant  k  la 
géométrie  ^  il  faut  convenir  aussi 

Î[u'il  a  poussé  cette  allia nc^  si 
oin ,  qu  elle  a  paru  dégénérer  en 
abns  ,  et  que  la  science  de  la  na- 
ture n'est  presque  deyenue  qu'une 
combinaison  de  mesures  et  de 
nombres.  D.ans  cet  état  décharné, 
4a  phjrsique  n'a  présenté  à  la  jeu- 
nesse qu  un  aspect  rebutant.  L'iu- 
(luence  d'une  étude  purement  al- 
gébrique sur  les  belles-lettres  n'a 
pointété  favorable  à  leurs  progrès. 
.  Kn  réprimant  Tessor  de  l'imagina- 
tion ,  elle  a  diminué  les  ressources 
du  génie  :  à^s  efforts  pénibles  et 
des  calculs  arides  o^^emplacé 
cet  enthousiasme  qu^froduit  les 
beautés  naturelles  et  touchantes. 
On  a  souvent  comparé  De^cartes 
et  Newton  j  parmi  les  différens 
parallèles  qu'on  en  a  faits  ,  nous 
choisirons  quelques  traits  tirés  de 
.  l'Eloge  de  Nev^ton ,  par  Fonte- 
uelle ,  et  de  celui  de  Descartes  , 
par  Thomas.  «  L'attraction  et  le 
vide  bannis  de  la  physique  p^r 
t)escartes  ,  et  bannis  pour  ja- 
n>iais  ,  selon  les  apparences  ,  y 
furent  ramenés  ,  dit  Fontenelle  , 
par  Newton ,  armés  d'une  force 
toute  nouvelle  dont  on  ne  les 
croyoit  pas  capables.  Ces  deux 
grands  nommes  ,  qui  se  trouvent 
dans  une  si  gratxde  opposition^ 
ont  eu  de  grands  rapports.  Tous 
deux  ont  été  des  génies  du  preinier 
^rdre^néâpour  dominer  »iMr  les  au* 


NEWT 

ti^es  esprits  ,  et  pour  fbBOer 
empires  ;  tous  deux  ,  géomètres 
excellens ,  ont  va  la  nécessité  de 
transporter  la  géométrie  dans  la 
phjsiciue.  Tous  deux  ont  fondé^ 
leur  physique  sur  une  géométrie 

3u'ils  ne  tenoient  presque  que 
e  leurs  propres  lumières.  4Vlais 
l'un  y  prenant  un  vol  hardi ,  a 
Voulu  se  placer  k  la  source  de 
tout ,  se  rendre  maître  des  pre- 
miers principes  par  quelques  idées 
claires  et  fondamentales  ,  poulr 
n'avoir  plus  qu'k  descendre  aux 
phénomènes  de  la  nature ,  comnke 
a  des  conséquences  nécessaires. 
L'autre,  plus  timide  ou  plus  mo- 
deste ,  a  commencé  sa  marc^ 
parl'appnjersur  les  phénomènes, 
pour  remonter  k  des  principes  in- 
connus ,  résolu  de  les  admettre , 
quels  que.pûtles  donner  l'enchaî- 
nement des  conséquences.  L'un 
part  de  ce  qu'il  entend  nettement , 
pour  trouver  la  cause  de  ce  qu'il 
voit.  L'autre  part  de  ce  qu'il 
voit  9  pour  en  trouver  la  cause  » 
soit  claire ,  soit  obscure.  Les  priu* 
cipes  évid^ns  de  l'un  ce  le  con- 
duisent-pas toujours  aux  pbén0'^ 
mènes ^els  qu'ils  sont.  Les  phé- 
nomènes ne  conduisent  pas^  toa« 
jours  l'autre  k  des  principes  évi- 
dens.  Les  bornes  cjui ,  dans  <^s 
deux  routes  contraires  ,  ont  pa 
arrêter  deux  hommes  de  cette  es^ 

{)èce ,  ne  sont  pas  les  bornes  de 
eur  esprit ,  mais  celles  de  FespriC 
humain.  »  La  comparaison  que 
Thomas  a  faite  de  Newton  avec 
Descartes  est  très  -  avantageuse 
k  ce  dernier  philosophe.  «  IXe^ 
cartes  ,  dit  l'éioqueyt  orateur,  a 
mérité  d'être  mis  k  côté  de  New-« 
ton ,  parce  qu'il  a  créé  une  par« 
tie  de  Newton ,  et  qu'il  n'a  été^ 
créé  que  par  lui-même;  parce 
que ,  si  l'un  a  découvert  plus  de 
vérités ,  l'autre  a  ouvert  la  rolite 
de  toutes  l^s  vérités.  Géomètre 
aussi  sût^tinïe  ^  ({ooiciu'il  ii!^t  pa.». 


ÎÏEWT 

fsât  un.  aussi  grand  usage  de  '  la 
îgéométrie  ;  plus  original  par  ^oû 
génie  ,  quoique  ce  génie  1  ait  sou- 
vent trompé  ;  plus  univers!  dans 
ses  connoissances  comme  dans 
ses  taleiiS  ,  quoique  moiiiç  sage 
«t  moins  assuré  dans  sa  marche  ; 
ayant  peut-être  en  étendue  ce 
que  l'autre  avoit  en  profondg^ur  ; 
ifait  pour  concevoir  eu  grand  , 
mais  peu  fait  pour  suivre  les  dé- 
tails ,  tandis  que  Newton  donnok 
aux  plus  petits  détails  Fempreinte 
du  ^nie  ,  moins  admirable  sans 
doate  pour  la  connoissance  des 
eieux  ,  mais  bien  plus  utile  pour 
le  genre  .humain  par  sa  grande 
influence  sur  les  esprits.  »  Fbj-. 
^ussi  l'article  Castb^  ,  n<>  VI. 

♦  II.  JVEWTON  (  Jean  )  ,  ma- 
thématicien anglais  ,  né  en  16^22  , 
dans  le  comté  de  Northampton , 
s'appliqua  avec  succès  k  l'étude 
deâ  mathématiques,  et  a.  laissé 
plusieurs  ouvrages  qui  font  hon- 
neur, a  ses  talens  et  à  ses  con-  > 
noissances  ;  tels  sont ,  I.  Astro- 
nqmia  Britanica  ,  i656  ,  in-4*  , 
5  part.  II.  Trigonometria  Britan- 
nica ,  in-fol^ ,  2  vol. ,  i658.  IIÏ. 
Chiliadescentum  logarithmomm^ 
k  la  suite  de  sa  Trigonométrie  géo- 
métrique, i65g.  IV.  Elémens  de 
mathématiques  en  3  parties ,  1660, 
ïn-4*.  V.  Vart  de  la  jauge  prati- 
que ^  1669.  VI *^  Arithmétique  na- 
turelle en  nombres  entiers ,  Jrac» 
tiohs  ordinaires  et  décimales  , 
167 1 ,  in-8».  VII.  Une  Cosmogra- 
phie. VIIÏ.  Introduction  à  Vas^ 
tronomie,  IX.  introduction  à  la 
géographie ,  1678 ,  in-S®. 

*  III.  NEWTON  (TJiomas  ) , 
âavant  prélat  anglais  ^  né  en  1704 
\k  Litlicfield,  au  comté  de  Staf- 
ibrd  i  mort  en  1782  ,  prit  les  or- 
dres et  obtînt  une  cure  a  Londres  ; 
«nsuite  il  aida  dans  les  ibnc- 
tioiis  ecclésiastiques  ,  le  docteur 
Tr^)|ick^  àotiX  il  épousa. lu  fille  ^ 


NEWT  461 

et   fut  en  même  temps  prédica- 
teur de  la   chapelle  de  Grosve-^ 
nor.  En  1744  j  Newton  obtint  1« 
rectorat  de  Sainte-Marie^le-Bovri 
à  Londres  ,  et  fut  reçu  docteur  eâ 
théologie.  En  1747  il  fut  nommé 
lecteur  de   Saitil-(?e6rge ,   et  ea 
1^49  '^^donna  une  édition  duParaer 
dis  ^  perdu  avec   des  notes  :    la 
plupart  sont  de  diâ[erens  auteurs, 
c!t    quelques  -  unes    de    lui  ;   il 
ajouta  aussi  à  cette  édition  une 
F'ie  de  l'auteur  fort  curieuse  et 
bien  écrite.  En   1756,  Newton, 
nommé    chapelain  ordinaire  dix 
roi  ,     obtint    ensuite      un    ca* 
nonicat    de    l'église     de    Saint- 
Pierre    a    Westminster.     Ajant 
perdu  son  épouse  ,  il  épousa  en 
secondes  noces  la  veuve  du  ré- 
vérend  M.    Hand ,  fille    de   sir 
Jean  ,  lord  Lilburne.  Cette  iné- 
me  année  le    chanoine   fut    ad- 
mis à   l'honneui*    de  baiser    la 
main  du  roi ,  qui  le  nomma    à 
l'évêché  de  Bristol  ;  il  resta  dans 
ce  siège  jusqu'à  sa  mort.  La  pri- 
matie  d'Irlande  avoit  été  ofierte 
à  ce  prélat ,  mais  il  la  reft^sa.' , 
Quatre  ans   après   ir  accepta  le*, 
dojenné.de  Saint-Paul  de  Lon- 
dres ,   qu'il  réunit  à  son  évêché. 
L'évêque  NeWton  fut  recomman-- 
dàble  par  son  savoir  et  par  sa 
piété ,  son  exactitude  à  ses  de- 
voirs )  et  sa  libéralité.  Il  a  laissé, 
entre  avitres^  ouvrages ,  une  /)/j^ 
s  création  sur  les  prophéties^   2. 
vol.  in-S"  ,  et  après  sa  mort'  on. a 
publié  ses  Mémoires  écrits  par^ 
lui-même  ,  et  ses  OEm^res mêlées.. 

*  IV.  NEWTON  (Richard), 
docteur  en  théologie  ,    se  livra 
tout  entier  au  ministère  ecclésias- 
tique ,  et  fut  chargé ,  en  1 7 1  o ,  de . 
surveiller  l'éducation  du  dernier- 
duc  de  Newcastle  ,  et   il  vécut, 
quelque    temps  dans  la  famille 
du  lord  Pelham.  Trop  modeste, 
pour  solliciter  des  places ,  il  y» 


46a  NEWT 

to  oublié j  loin  d^étre  préveha ,  et 
ee  ne  fut  qae  long-temps  aôr^ 
«ii'il  obtint  vm  CABOiiicÂt  aàns 
régfise  de  Christ ,  et  là  plàee  de 
«rmëipàl  du  eèllëge  d'Hertford. 
Il  en  tut  le  bienfaiteur  /sh  ohté^ 
AKnt  d'y  réunir  Hart-^all ,  une 
des  dépendances  du  collège  d'Exë- 
ter,  il  n^  parvint  pas  sans  de 
«rtrudes  dépenses ,  et  consacra 
te  ]prodnît  entier  de  sa  Ti^iduc- 
Éioti  latine  des  caracftèf  es  de  Théo* 
^hrasfeayee  des  Notes  anglaises^ 
i|tii  parut  k'OjKforden  en-  1754) 
ki-8o ,  api%s  sa  tnort.  Il  mourut 
h'  Latendon^  pleuré  dès  pau- 
nlies  dont  il  ftvoit  été  le  bîehfai- 
feur  et  l'àpput  ;  de  ses  amis  et 
ée  tous  eèut  qui  avoient  eti  quel- 
ques liaisons  ayec  lui.  II  ordonna 
«tant  de  mourir  de  brûler  tous 
•es  papiers  ,  et  il  n'est  que  trop 

Srobliible  que  ses  ve^ontés  ont 
é  et>âiefelnéBt  aeeompHes. 

»V.  IWWÎON  {  GuiÔawîe  )  , 
■tttant  arobiteete,  auteur  d'une 
bonne  Tfruhtetion.  anglaise  dé 
Vitruve ,  fnf  aiidsf  k  premieir  eon-^ 
ttnuatenr ,  e*es»-k*d»re  Véditeur 
eu  second  tolun>e  de^  Anftfqui- 
tés  d'Athènes  de  Stu«rt.  il  est 
mort  eir  1791. 

♦VI.  MlgWlrOlf  (Henri) ,  dont  le 
iiom  a  été  litkiisé  eneelin  de  No-' 
vA'P'iUêi  ,  itfe»»bre  de  la  société 
rtova)»  de  ïx>ndres,  de  Tàcadé- 
mie  de»  àMiades  y  de  châles  de 
FtoYenoe  et  detta  Cruscà ,  fui ,  au  ' 
otenmenMnMbtdu  iS^sièelé ,  et»- 
voyé  extraordinaire  de  sa  majesté 
bntfnMsJqiie,  auîj^s  d»  gi^and- Juc 
de  Tos^ne  et  de  \à  république 
de  Êénes.  fmà^^M  so4b  s^oa»r  en 
Italie  'û  y  jeuk  de  beaucoMp  de 
eonsidérdtiô*>  er  de»  geAtpànr 
les  l^^s  Ke  lia  «teKr  k  plupart 
des  bemtte»  de  itoévite  qiu  k« 
cM»h»t^MgtiKL(vpp«fvv«en  èsfda*^ 


NIC  A 

l^y  Ôraîtoneà  ei  CàfHïwdy  Int* 
ptitaék  LucqUès  en.  1710;  une 
partie  an  Volume  con^iiite  ea 
Catmina,  adeptiiUi, 

*  NEYBAfAlvaiès  Mendaka 
de),  très-célébre  navigateur  es-» 
;na|;no} ,    et    après  Mât^ellan  ce- 


lui auc[uel  on  doit  le  plus  de 
découvertes  dans  la  m^r  au  Sud^ 
ou  l'océan  Pacifique.  11  fit  le  |)re- 
mier  de  ses  voyages  en  1567  ,  et 
le  dernier  en  i5q5.  Ne^ftn  fut  tué 
dans  une  des  îles  Stffonion^  sur 
la  position  des<(ti^le's  Ton  n'est 
point  aujourd'hui  d'accord.  Le^ 
iiavigate^irs'  ntoderaés  oât  pris  k 
tâche  de  donner  d'autres  noms 
aux  îles  et  awx  côtes  "découverte* 
parMead^ana  et  les  marins  por- 
tugais et  espagnols ,  pour  donner 
plus  d'importance  à  leurs  voya- 
ges ;  ce  qui  met  bien  de  la  con- 
fusion^ dans  les  notions  de  Thy- 
drogée.  M.  Dutens  ,  dans  un  trè*- 
savant  traité  ,  a  fait  rénuméra- 
tion  des  découvertes  des  anciens 
attribuées  aux  modernes.  La  géo- 
graphie peut  fournir  un  long  ar- 
ticle à  cet  ouvrage. 

I.  Nid  AISÉ  (saint) ,  évéque  de 
Reims  au  15*  siècle,  fut  mar- 
tyrisé par  les  Vandales.  —  11 
ne  faut  pas  le  confondre  avec 
Saint  ^icAisE  ,  martyr  du  Vexîn  „ 
que  Ton  marque  pour  le  premiei^ 
archevêque  de  Rouen  y  au  milieu 
du  3*  siècle. 

t  IL  NICAISE  (aaude);  de 
Dijon ,  où,  sop  frère  étoit  procu- 
reur-général dé  la  chambre  des 
ooul^tes^  i  -ehibraïlsà  t^étal  ecclé- 
sst^sàqfBft ,  et  se  livra  fout  entier 
èr  Yédièe  et  k  k  recàerebe'  cfes 
monumens»  antiques.  Cette  et  «de 
lui  fît  pte^dt^tsfrés^^linion  d'aï* 
h»  k  Rome  y  e^  dafns^ee  de^ssein  , 
il^  se  ééfk  d^tm  dtfétmésiî  qu'il 
m^h  JR  iS^iKi#-€ki{iieUeiJk^I>i-^ 


^ 


WICA 

}ôfi.  fi)lemetira  plusicurt  aasëei 
éûns  cette  patrie  des  arts ,  jouis- 
santes resbme  et  de  ramitîé  d'un 
gratid  nombre  de  saTans  et  de 
|^ers<»mi#S'disti'ngii^es.  Dei^Un^* 
on  France;  il  cultiira  les  lettres 
jus^'à  sa  mûrt^  arrîr^e  au  vii*> 
ia|^e  de  Vellej,  en  octobre  1701  y 
h.  'ji  ans.  On  a  de  lui  quelqaes 
écrits  sur  des  matières  d'érudi- 
tioa,  entre  autres,  VJËxplica- 
tion  d^fin  tmcien  manumet^t  trouvé 
«R  Guienne ,  Paris  »  1689  ,  in^"*  ; 
et  un  Discours  sur  les  sjrrènes  , 

•  ftirw.  1691  ,,m-4*.  li  J  prétend 
qu'elles  étoient  àes  oiseaux ,  et 
non  p9s.  des  poissons  ou  des 
monstres  marins.  On  k|i  doit  en* 

.  cpre  De  Numo  Pantheo  HadriarU 
imp,  ad  ilhistrem  Spankemium 
dissertation  Lngduni»  1690,  iû-4*». 
Mais  il  est  principalement  connu 
par  les  relations  qu'il  entrete- 
noil  avec  une  partie  des  sarans 
de  l'Europe.  Jamais  en  n'a  tant 
écrit  et  tant  reçu  de  lettres.  Les 
Cardinaux  Ûarbarieo  et  Noris  ,  le 
pape  Clément  XI,  Avant  son 
exaltation  au  pontificat  t  ent|^ 
fenoient  avec  lai  une  correspon- 
dance régulière.  La  MoimofV  fit 
cette  épitaphe  singulière  à  ï'abbé 
Nicaise. 

a-gtt  nitaitrt  «bbé  NfctlM , 

Q«l ,  U  plane  «a  mtia  »  dans  m  cluiiM 

M«ttoic  hii  t«iil  «a  mourcaMat, 

To9C«a  «dl'rMçaic»  BtlH  »  AlUiMad... 

t^  tOM  c6t<s  à  ••»  adrette , 

AirU,  )ovniMS  ▼•noient  i«it««st«, 

G««ettei  ^  vrts  Irais  é<toa  « 

Soie  cm  pa^eta  ,  tpit  «a  baltoti.... 

VaUoit-O  écriflit  an  tMraaa 

.  ittr  nii  phénoflièm  aoutcau  % 
Àaa^nc^r  rh«vr«u«c  cronvaUic 
D'n  nanuécrit  d*u»«  addaiUf  ( 

^S'ériger  en  toHtciaMr 
D«  tOMRgea  pour  aa  âutaur  ; 
I>'j|.nMiild  oiorf  a.Tarf  if  \%  Tirafft  % 

.  Vétttltfc  an  nouveau  pfliM  ?  ** 

I,*ha|>lle  «t  fttlèlt  dcrivMA 
N*avolt  pas  la  gomtet  à  U  maiii« 
CétoH  le  fàcceiJtr  du  Pamasta. 
-Or  S^'ft»  «< 9<M  4i«iCM« 


NIC  A. 


m 


P4it  perdre  au  Huets,  avz  Norli* 
Aux  Toiaards  «  Cuper  ce  LeU>niis« 
A  Basnage  le  joBniaKscè  , 
A  Bayhs  le  TOCahalisM  ,  , 

Ave  çoiaa«atacetirt  Crattiat  « 
ittliahif»  Periaoaitti, 

Malate  curiense  riposta 

Mais  nul  a'j  perdtant  ^nc  U  posta. 

t  NICANDRE  INicamitr)^ 
grammairien  y  poète  et  médecin 
grec  i  dans  llonie ,  demeura  long- 
temps  en  Ëtolîe  »  et  s'acquît  una. 
grande  réputation  par  ses  ôi«»»iYi^ 
flre5.  Il  ne  nous  reste  de  lui  qu«t 
deux  Poëmes  estimés  :  Theriaca. 
et  Âkxipharmaca  y  grec  et  latin, 
dans  le  Corpus  poëtarum  Grœpo-^ 
/«m, N  Genève,  x6o6  «t  t6i4>  9^ 
vol.    in*4olioy    et  .  #éparémenl(^ 
par  Gorjs  9  d'abord  à    Venise  » 
i5aa   et  i5a5 ,  iB-4"  $  a  Paris  # 
1557 ,  in-4"  I  Hall  ^  179a  ,  io-8«  , 
avec   ks  notes    de  J.    Gottljd» 
Schneider,  et  à  Florence,  1764» 
in-^o;  traduits  en  français,  par 
C^revÎB  ,  Anvers ,    i567  ,  in-4*- 
Les  anciens  les  citçotaoavavt  avae 
éloge*    Nkandra  vivoit  IW  i4o^ 
avant  Jésus-Clirist. 

I.  NICANOR,  général  de» 
armées  du  roi  de  Syrie  f  et  grand 
ennemi  des  Juifs  ,  ^int  d'abords 
en  Judée  par  ordre  de  Ljfsias  , 
régent  an  royaume  pendant  l'ab-  ' 
sence  d'Antiochu» ,  pour  s'oppo-* 
ser  aux  entreprises  ae  Judas  Mfi- 
ehabée.  Ce  dernier  Tajant  vaincii 
dans  un  premier  combat ,  quoi- 
qu'il n'eût  (|ae  7O0O  hommes,  Ni- 
eànor,  plem  cPi^dmiratioQ  cfl  d« 
respect  pour  tn  grand  homme  » 
se  lia  a'amitié  avee  lui*  Cette' 
liaison  dura  iu^qu'a  ce  que  ses 
tRvieax  k  >  calomnièrent  auprès 
du  roi  i  l'accusant  de  s'entendrf' 
avec  Jtidas  Machabéa  pq^ur  \^. 
IraKir.  Le  roi ,  ajoutant  fpi  aux 
calomnios ,  écrivit  ^  Ni^Aaor  qu^U 
Iroiivoit  fort  mauvjais  qu'il  eût 
fait  attiaaftae  nvec  Ma^abée,  et 

»  -  ^ 


464 


NICA 


vif,  et  de  l'«Tiv6yer  pieds  et«iaiTis 
liés  à  Antibche.  Nicanor  fut  sur- 
pris et  aiBigë  de  cet  ordre  i  mais 
xte  pouvant  résister  k  la  volooté 
du  roi ,  il  ckercha  l'occasion  de 
»e  saisir  de  Judas.  Celni-ci,  se  dé- 
fiant de  ses  mauvais  desseins , 
se  retira  avec  quelques  troupes^ , 
avec  lesquelles  il  battit  Nicanor^ 
^ni'lWoit  poursuivi.  Ce  géné- 
rai ,  désespéré  de  voir  ééba]:)per 
•a  proie,  vitit  an  terfiple,  et,  levant 
.  la  main  conti^  le  saint  lieu  ,  jura 
.  ë|o'ii  d^truiroit  le  temple  jus- 
qn'anx  fondemens  ,  et  qu'il  en 
élèveroit  un  en  l'honneur  de 
Bacchusr,  si  t>n  ne  lui  remettoit 
Juil^s  «ntré  les  m^ains.  Ensuite , 
avant  appris  qu'il  éloit  sur  les 
terres  de  Sa  marie  ,  il  résolut  de 
Tattaquer  avec  toutes  ses  forces 
le  jour  du  sabbat.  Il  marcha  donc 
comme  à  une  victoire  assurée , 
an  son  /des  trompettes,  contré 
Jndas ,  qui  y  ne  mettant  son  sa-» 
fut  qu'en  Dieu,  lui  livra  bataille  ,' 
Je  ùéHty  et  lui  tiia  iSooo  ht)rames. 
Nicanor  lui  -  même  perdit  la  vie 
43ns  cette  bataille ,  et  son  corps 
djrant  été  reconnu ,  Judas  lui  fit 
couper  la  tôte  et  la  main  droite, 
qu'il  fit  porter  à  Jérusalem.  • 

*  IL  NICANOR ,  fils  d^er- 
mias ,  étoit  un  grammairien  d'A- 
l^Ksandrie,  du  temps  de  l'empe- 
reur Adrien.  Auteur  d'un  long 
traité  sur  la  matière  de  la  ponc- 
'  tuation^  il  fut  surnommé  ^iyi/,cc- 
lifitrt  Son  ouvrage  'jrsp)  çiy^Hç 
tHç  Kùioha.  (  de  la  ponctua- 
tion en  général  ) ,  étoit  en  six 
livres.  Il  en  avoit  fait  lui-même 
nh  abrégé  en  un  seul.  Il  avoit 
composé  encore  d'autres  opuscu- 
hs  àur la  ponctuation  d'Homère, 
•de  Câlliittaqùe  ,  etc.  D'Ansse  de 
-  VilloisoB  a  donné  des  extraits'  de 
ce  Ni<!a^nt)r  dans  s^s  ?Anecdota 
Grœca,  tom.  II,  p;  i58  et  suiv. 
(•¥efii5«,i78i  ;  m-4'f  )  La  plus   . 


ÎÎICA 

grande  pf^iie  du  traité  de  Nicanor' 
sur  la  ponctuation  des  poemeS 
d'Hpraère  se  retrouve  dans  lea 
scolies  sur  l'Iliade ,  que  le  mémo. 
a  publiées  d'après  les  manuscrits 
de  la  Bibliothèque  de  Saiut*Mar^,: 
Venise  in-foL  ,1788. 

.» 

m.  NICANOR  \  watif  de  llle 
de  Chypre  j  fut  ;un.  lies  sept  dia- 
cres choisis  par  les  apôtres.  On 
dit  qu'il  prêcna  dans  sgn  pajrs  , 
et  qu'il  y  fut  martjrrisé. 

Sjsleu-. 


IV.  NICANOR.  Fofez 
js ,  et  Démetrius  ^  n®  III. 


eus, 

NICAUSIS,  c'est  le  nom 
qu'o^  donne  à  la  reine  dé  Sabav 
qui  vint  rendre  hommage  à  la 
sagesse  de  Salômon.  Cette  prin- 
cesse le  mit  d'abord  à  l'épreuve 
par  àes  questions  obscures ,  pqc|r 
s'assurer  de  ses  lumières.  Salomon 

,  t 

satisfit  pleinemept  à  tQUtes  ses 
difficultés.  Uy  a  lieu  de  penser  qu'il 
attira  cette  princesse  au  culte  du 
vrai  Dieu.  La  reine  ,  éblouie  de 
tout  l'éclat  de  la  magnificence  de 
Salomon  ,  mais  .plus  enchantée 
encore  des  charmes  de  sa  sagesse,, 
envia  le  bonheur  de  ceux^qui  pou- 
voient  puiser  sans  cesse  à  cette 
source  intarissable  de  lumières.* 
^lle  fit  de  magnifiques  présens  à 
ce  roi ,  qui,  Je  son  côté  ,  lui  en 
offrit  de  plus  grands  ,  et  la  com-' 
bla  d'honneurs.  Les  sentimens 
sont  partagés  sur  le  pajs  d'où  vint 
cette  reine  -.  quelques  -  uns  pré- 
tendent qu'elle  réqcoit  en  Arabie, 
et  d'autces  en  Ethiopie.  Ceux  qui 
suivent  ce  dernier  sentiment  di- 
sent que  Saba  est  l'ancien  nom  de 
la  ville  de  Meroë  ,  ainsi  nommée 
de  là  sœur  de  Cambvse  ;  que  l'île 
de  Méroë  est  quelquefois  com- 
prise dans  l'Ethiopie  ;  qu'elle  eit 
au  midi  de  la  Palestine  ;  et  que 
l'eunuque  baptisé  par  Philippe 
étoit  officier  a'une  princesse  ^  a  a 


mec 

m&tnii  p^y^.  C^iix  qui  Isi  fput 

venir  tf  Arabie ,  oii|re  plusieurs 
rai$on3  qu'ils  apportent  de  leur 
seiitimeut^  3e  feudeat  sur  ce  que 
les  présens  d'or,  d'argent,  d'aro- 
vialçs,  de  pierre*  précieuses^  que 
fitcettcprinoesse  a  Sa-lomon,  se 
trouvent  plus  facilement  dans 
rArftbiç  que  dans  l'île  de.Méroë. 

*  NIOGOLA-l  (JeaB-«ap  liste  ), 

Vénitie^n ,  l'on  jies  plos  profonds 

mathéntôticiens  ^e  «en  temps  , 

tié  en  17Q6  y  <et  pend«n;t  quelques 

«nnces  proffessenr  ^  I^Jidoue  ,  fut  [ 

art^ipFotre  'de   f^ademeHo  .dans 

le  Tâ'évisan ,  et  mou  rat  .à  Soliio 

dtins>le  Vûeeittiu,  «n  '^79?  y  ^Qé 

Ûe  Sj  a<tô.  Ob  d'à  blâmé  d'avoir 

6^sayé  ,  dans  ses  wsL\rs^Sy  de 

reBTer^r'le«5*sfftè»ie  de  i*arigàbre., 

comme  étant  fondé  sur  des  prin- 

i^^ea  fauic ,  et  d*avoir  voulu  en 

élever  ttn  noirveau  ,  «n  cherehazit 

à  renéfie  de«ctteu8eiki  plust^ertaûie 

ée  toutes  les  eeienoes.  Ses  prin* 

otpaux  ouvrais  sont,  '  I.'Jf i?iBO* 

f^tf  sopra  tifRA  nu0va  tQenesi  delîe 

Oem^e,  Ges  mémoires  forent  pu- 

l>liés  dans4es  premier  jet  deuxième  | 

-f^itnnes  des  «tt«8  idfe  i'acaidénne  ' 

^de'Padoue.  ïi.    Nûi^a  anafyseos 

^îemeHta  ,  'Patarvii ,  1791  ,  a  vol. 

-în-4* ,  oavrage  digne  âe  fixer  Pat- 

Gestion  des  savgns.  iM.  fdemarie 

liui  C4M0  irnediucibile.  Ses  autres 

-iynvrages  ont  «été  qnséfiés  dans  le 

second  recueil  de  Caioâ^^ano , 

continué  par  le  $*.  MaBdetli.  iVic- 

^colai  a  laissé  «beaucoup  d'autres 

ctn^/Kifçes  •manuscrits  ,  dans  les- 

-quels  îi  'laisse  toujours  aperce- 

voir  la   pasj^ion  d'introduire   de 

•  nouvelles    «néâiodes    àdns    les 

'«ciencefs,  * 

;  *  NICCOLTCCHIA  <  Marp- 
_  Antoine  ) 4 tde  Messine,  né  1679,. 
.<^voit  de^connpijssances  étendues 
.  /en  iurisnrudence  ,  en  médecine  , 
et  ^auspe^ipco.iïp  4'aulres  scien- 
lf^,fifX9iiîeJ^ï  »ipj;rfliP.dpombrq 


NICE  465 

d'oarrages ,  dont  les>  principaux 
sont  -des  poésies  ,  dcS  d/xtmes  ^ 
des  élégies  ,  des  inscription  ; 
des  épigramnies ,  des  anc^ram* 
mes  ,  etc.  ;  un  Traité  sur  rusage 
et  l'abus  du  tabac  5  des  préceptes 
sur  la  poésie  toscane ,  etc. ,  etc. 

*  NI  C  GO IX)  -  NIG€^  LI , 

cjto.yen  de  Florence ,  trvoit  rfis- 
senjblé  Bôo  manuscrits  qtieC^mé 
de  Médicis  acheta  de  ses  lkérki«rB 
c?t  fit  déposer  dans  ie  monastère 
des  bénédictins  de  Saint -Mar$ 
de  Fliireiice/  pour  l'usage  pu- 
blic. Telle  esl  l'origine  de  *a  Bi^ 
hiiotheb(i  Marciana,  V ,  Roscoe, 
Vie  de-Laur.  de  Méd.  t. î,  ^:  ^4  j 

1^/^.  tom.  ïi ,  p.  q44' 

.   •    •  • 

NIGÉARQUË  ,  itn  des  ^os 
kab^  peibti'es  de  l'antiquité.  Un 
admiroit  «ur-t&at ,  I.  \k\^  frémis 
au  milieu  de  Jtridia  Grâces.  II.  I^ 
i^upidan,  HI.  CFn  t£fercj£/e  vaincu 
par  l'Amour,  het  auteurs  ancieiiff 
t5n  parlent  comme  de  ^trois  oLe^s- 
^d'«euvre*  -     • 

I.  MCÉPHQRÇ  < saint) /mar- 
tyr d'Anlioçhe  sous  iVwpereur 
V;alérien ,  yeçs  l'an  :?6p.  JJné  tein- 
dre ajnitié  l'^jvoix  lié  ajv^ec  le  prêti^ 
i>a|M*i(;e^  miji^  Us  se  brouillèrent, 
I^  persécuj.iou  s'étant.  a]lu,raéie 
jm  wioioent  Ide  lenr  dé^snnion  f 
S^rice  fut  condamné  ,à  avAçr 
la  tête  tranchée^  en  vain  son  en- 
nemi iit  tout  ce  qu'il  put  pour  m 
réconcilier  avec  lui ,  jamais  Sv 
price  ne  voidut  lui  pardonaier  j,  il 
xenonça  nouênie  à  la  religion  ehsé* 
tienne.  Alors  Nicqpliare>se.déclai;a 
chrétien ,  et  çut  la  tête  tr,apchéf 
à  la  pla^e  de  Saprioe* 

t  n.  WICÉPHOftE  (S9in^) ,  pa. 
trifiMchede  Goustantinoplè ,  suc- 
cesseur de  Taraise,  en  806;  défcÀ- 
dit.avep  zèle  le  cuite  des  imatgcs, 
contre  l'empereur  Léon  rArnié-  • 
iiiçn,  qui  l'exila  enSiS  dans  ùa 


■  / 


466  NiCE 

inonaslére,  où  il.  mouriFt  en  82B  , 
à  70  ans.  On  a  de  lui ,  I.  Chro- 
i.oîogia  tripartita,  traduite  en  la- 
lin  par  Anastase  le  bibliothécaire. 
C'est  une  chronologie  de|)uis  la 
création  du  monde  jusqu'au  temps 
cil  \ivoil  le  saint.  On  y  a  fait 
quelques  additions  dans  les  siè- 
cles postérieurs.  Le  P.  Goaj-,  do- 
minicain ,  la  publia  à  Pans ,  en 
.]633,  in-fol.  avec  des  notes  à  la 
§uite  de  George  Svncelle.  On  la 
trouve  danâ  la  Bibliothèque  des 
Pères  ,  qui  fait  partie  de  la  col- 
lection rf/te  Byzantine.  II.  Historiée 
Breviarium,  publiées  parle  P.  Pe- 
tau  en  i6i6,  in-8**,  et  traduites 
par  le  président  Cousin.  Cet  abré- 
gé historique  ,  écrit  d'une  ma- 
nière trop  sèche  et  trop  succincte, 
mais  exacte  ,  s'étend  depuis  la 
mort  de  l'empereur  Maurice  jus- 
qu'à Léon  IV  :  il  a  été  réimprimé 
au  Louvre  en  1648,  in-folio  ,  et 
fait  partie  de  la  Byzantine.  lU. 
La  Sticonietrie,  c'est-à-dire  l'énu- 
mération  des  livres  sacréis  ;  elle 
est  ordinairement  jointe  à  la  chro- 
nologie. IV.  Les  Àniirrfiétiques  , 
ou  écrits  contre  les  iconoclastes , 
dont  quelques  -  uns  se  trouvent 
'dans  la  Bibliothèque  des  Pères. 
V.  DiX'Sept  canons  insérés  dans 
la  collection  des  conciles  ,  etc. 
Dom  Anselme  Banduri  a  voit  pro- 
7 été  de  donner  une  édition  de  tous 
les  ouvrages  de  saint  Nicéphoro  ; 
mais  la  mort  l'en  a  empêché.  Il 
.en  avoit  publié  en  1705  le  pros- 
pectus ,  qui  a  été  inséré  tout  en- 
tier dans  la  Bibliothèqne  grecque 
deïabricius,  tome  VI,  page 640. 
Ces  ouvrages  sont  des  monumens 
de  la  saine  critique  et  de  Pérudi- 
tion  de  Nicéphore,  qui  étoit  aussi 
grand  évêque  qu'écrivain  judi- 
cieux. 

IIL  NICEPHORE  ,  fils  d'Ar- 
tabasde  et  d'Anne,  sœur  de  Cons- 
tantin-Copronjme  ,  reçut  la.  titre 


NICE 

d'empereur  lorsque  le  sénat  et 
le  peuple  de  Constantinople  l'eu- 
rent donné  à  son  père  en  472- 
Constantin-Copronymè  vint  les 
,  attaquer,  les  vainquit ,  et  leur  fit 
crever  les  jeniç.  Nicéphore  avoit 
beaucoqp  de  mérite  ,  et  s'étoit 
signalé  par  son  cOurage.  —  Il  ne 
faut  pas  le  confondre  avec  Nice- 
PHOBE ,  second  fils  de  Constantin- 
Copronymè  ,  honoré  du  titre  de 
César  par  son  père  en  769.  Côns» 
tantin  VI  y  son  neveu ,  jaloux  du 
crédit  que  ses  talens  et  s/ts  vertus 
lui  donnoient  à  Constantinople  , 
lui  fit  crever  les  yeux  en  793  ;  et , 
comme  s'il  eût  été  encore  à  crain- 
dre dans  cet  état ,  l'impéra^trice 
Irène  le  fit  mourir ,  cinq  ans  après 
à  Athènes ,  oii  il  avoit- été  exilé. 

t  IV.  NICEPHORE  I"^,  empe- 
reur d'Orient ,  surnommé  Xogo- 
thète ,  c'est-à-dire-  intendant  de» 
finances  et  chancelier  de  l'empire, 
s'empara  du  trône,  en  80Q ,  sur 
l'impératrice  Irène  ,  qu'il  relégua 
dans  l'île  de  Mételin.  Il  envoya 
des  ambassadeurs  à  Charlemagne, 
et  fit  un  traité  avec  ce  prince 
pour  régler  les  bornes  de  leurs 
empires.  Un  de  s^s  premiers  soins 
fut  d'établir  une  chambre  de  jus- 
tice contre  ceux  qui  avoient  pillf^ 
le  peuple  ;  mais ,  au  lieu  de  ren- 
dre aux  pauvres  le  bien  qu'on 
leur  avoit  enlevé,  il  se  l'appro- 
pria. Pour  s'aifermir  sur  le  trône 
et  l'assurer  à  sa  famille ,  il  déclara 
Auguste ,  l'an  802 ,  son  fils  £tan- 
race.  Une  telle  précaution  ,  loin 
d'arrêter  les  révoltes,  ne  fit  qu'ex- 
citer les  mécontens.  Plusieurs 
périrent  dans  Texil  par  le  poison 
ou  par  le  dernier  supplice.  Ces 
èriiautés  allumèrent  la  haine  gé- 
nérale. Les  troupes  d'Asie  procla- 
mèrent empereur  Bardane,  sur- 
nommé le  Turc ,  patrice  et  géné- 
ral d'Orient.  Le  nouvel  empereut*, 
désespérant  de  faire  entrer  Cou^- 


NICE 

tantiaople  dans  sa  révolte)  pro«> 
pose  à  Nicéphore  de  se  dëponUler 
de  la  pourpre  impériale,  si  ce  prin- 
ce veut  lui  accorder  son  pardon^ 
L'einpereur,  prenant  le  masque 
de  la  clémence ,  se  contente  de 
l'enfermer  dans  an  monastère  ; 
mais  quelque  temps  après  il  lui 
fait  crever  les  yeux  et  poursuit  ses 
complices.  Des  affaires  impor- 
tantes interrompirent  ces  exécu- 
tions. Les  Sarrasins  ravagent  la 
Cappadoce  ,  prennent  Thyane  ; 
Kicéphore.  marche  contre.eui,  est 
battu  et  obtient  la  paix  en  8o4  j 
moyennant  an  tribut  annuel  de 
trente  -  trois  mille  pièces  d'or. 
Libre  des  horreurs  de  la  gnerre , 
il  désola  ses  peuples  pendant 
la  paix.  On  établit  un  impôt  sur 
toutes  les  denrées  et  sur  tous  les 
chefs  de  famille.  Le  droit  de  feu 
fut  taxé ,  et  peu  s'en  fallut  que 
ses  sujets  ne  payassent  l'air  qu'ils 
respiroient.  Un  assassin,  déguisé 
eu  moine ,  se  glissa  dans  le  palais 
pour  attenter  à  sa  vie  ;  il  fut  dé- 
couvert ,  et  condamné  a  une  pri- 
son perpétuelle.  Cependant  les 
Bulgares  ravageoient  la  Tfarace. 
Nieephorer  prend  les  armes  »  et 
met  tout  à  fteu  et  à  sang  dans  la 
Bulgarie.  Crumne  ,  roi  de  ces 
peuples,  ferme  les  passages  qui 
.pouvoient  lui  servir  de  retraite , 
le  poursuit ,  taille  son  armée  en 

fiièces  ,  et  le  tue  le  a5  juillet  8 1 1 . 
l  poussa  la  vengeance  jusqu'^ 
faire  enchâsser  son  crâne  pour  lui 
servir  de  coupe.  Il  n'y  a  point 
de  terme  qui  exprime  Thurreur 
que  le  nom  de  rficéphore  pré- 
sentie, à  l'esprit.  «  Fier,  «vare  , 
vindicatif  à  l'excès  ,  il  ne  Ci-ai- 
giiit  plus  rien,  dit  l'abbé  Guy  on, 
ouand  il  crut  avoir  acquis  le  droit 
fie  tout  oser.  On  ne  sait  ce  qu'il 
aimoit  davantage ,  ou  l'or  y  oa  le 
Btaig  des  peuples.  » 

■:  V-  .NICËPUORE  II  , 


IfICE 


467 


(Phocas)  ,.  d'une  des  plus  an-»- 
ciennes  familles  de  Constantino* 
pie,  se  signala,  dès  sa  plus  tendi*e 
jeunesse ,  par  ses  exploits.  Craint 
des  ennemis ,  aimé  des  soldats 
et  respecté  des  peuples,  il  fut 
élevé  à  l'empire  par  ses  trou« 
pes  ;  et  l'impératrice  Théopha- 
non ,  veuve  de  Romain-le-Jeune^ 
lui  donna  sa  main  en  g65.  Il  for- 
ma dès-lors  le  projet  de  rassem- 
bler tous  les  membres  épars  d« 
^empire  romain.  Il  attaqua  les  Sar- 
rasinsyqui  étoient  le  premier  obs- 
tacle k  ses  projets ,  prit  sur  eux 
{plusieurs  places ,  et  les  chassa  dfi 
a  Cilicie ,  d'Antioche ,  et  d'une 
partie  de  l'Asie.  Son  zèle  pour  la 
discipline  contribua  beaucoup  h 
ses  conquêtes  :  il  retenoit  le  spl-* 
dat  dans  le  devoir  ,  moins  par  le 
châtiment  que.  par  son  exemple  y 
évitant  les  femmes  ,  supportant 
les  rigueurs  des  saisons ,  et  cou- 
chant  sur  la  dure.  Si  Nicéphom 
fut  la  terreur  des  ennemis  ^  il  fut 
le  fléau  des  citoyens.  Il  augmenta 
tons  les  impôts  ,  confisqua  les 
biens  des  particuliers  ,  altéra  les 
monnoies  ,  et  fit  passer  dans  les 
camps  to  aies  les  richesses  de  l'éta tb 
Ses  sujets ,  las  d'avoir  un  tyran  à 
leur  tête ,  et  sa  femme,  non  moins 
lasse  d'avoir  pour  époux  l'homme 
le  plus  laid  et  le  plus  crnel  de 
l'empire ,  conspirèrent  contre  lui. 
Jean  Zimiscès  est  introduit  ,  ca- 
ché dans  une  corbeille  ,  avec  ctnf 
autres  conjnrés-y  dans  la  chambre 
de  l'empereur  qui  dormoit.  Ce 
prince  est  éveiUé  au  bruit  des  as- 
sassins ,  et  ntis  à  mort  le  1 1  dé- 
cembre 969  ',  après  avoir  régnée 
six  ans  et  quelques  mois. 

VL  NICEPHORE  III 
(BoToin^TE)  passoît  pour  un 
des  descendans  des  Fabius  de 
l'ancienne  Rome.  Il  montra  quel- 
ques talens  avant  de  monter 
sur  le  tr6n$  i  mai»  dès  qu'il  jr 


46*  NÎ<SE 

-Ibl  éJefé  ,  en  1077  >  P^*'  faraiéc 
ma'ii  ^ïoiiimcmdoit  en  Orieat ,  011 
se  vit  t>lu(  en  lui  on'^n  vieil» 
lard  lbi»l«  ^t  improdenl.  Nice-» 
f^fwrç-fifjetaRe  ,  nommé  empe- 
rear  Im-^mtoe'en  Occjdeirt  jpur 
ses  trotipes  ,  p^«Mt  re*asé  de  re- 
contjotlTe  îfrcépîiOTe-&otc)toiate  , 
celui-ci  envoya  eonfi-e  son  i-îval 
Alexis-Cowinèue,  qui  le  ^  pri- 
sontiier.  Bôtoniate  eut  I0  cruauté 
de  lui  faire  crever  les  jeux.  Uo 
autre  rebelle  ,  vaincu  par  Aîexis , 
essuya  te  «i^Bfie  traitente«tv  ^tie 
froisièftie  Coniuratiot)  se  forma 
eu  A^«e  ;  Nieéphore  enroja  d^ 
nouveau  Alexis  pour  la  dissiper  ; 
Inais  les  s^dafs  j'-ajant  prociam.ë 
liinmème  empereur  îe  i«*  avril 
1081  ,  S  ôta  le  sceptre  ^  Bbto- 
hia-te  ,  et  le  relé|;ua  danç  uti 
cotivent ,  oîi  il  mourut  péti  de 
^emps  apiès-  JCicéphore  qoîfta  !^ 
pearpre  aree  atitatit  dindilî^f- 
'^fenee  qu'il  l'avett  aimée  passion- 
iiéinent. 

YII.NiCÉi^HOAECftirroraiLMi, 
^eslvà^dire  ,  gia*de  de^  archives  » 
mteor  grec,  ;fl6riAsoi4;  ««1  eom- 
oiendeitieiit  du  9^  siècle.  Il  poas 
fioete  de  lui  quek[ttéfl  eusfjtfges , 
ûmt9  la  Bibliotii6qi»e  de^  Pères  et 
flaBS  i«  E^ecovii  du  droit  j^ree  ro- 
main. -  '  • 

VlII.  NIcEPiSOBB  ûbtohwb; 

Ws  ,  savaiit  abbe  grec  dti  mont 
Athos  ,  refusa  le  patriarcat  de 
.doustantinople  en  i  ^55  ',  et  fut 
lavorable  aux  Latins.  On  a  de 
lui  deux  TViUrf;^*  de  la  procession 
^u  ^ainJt  Esprit ,  imprimés  aji^ec 
d'autres  Théologiens  grecs ,  à 
t^ome,  iQSiel  1569,  ^ 'volumes 

îû-4*... 

X.  NÏCÉIWMRE    ÇfféiQitAs  , 


tan^Hople  ,  au  i4*  «iècle  ;  eut 
beaucoup' de  part  aux  aMaîresde 
son  temps.  On  a  de  lui  ^ne  His^ 
toire  des  empepeups  grec^^  de* 
pnis  Van.  1264 jtHqn'en'  i34i.-  La 
B)eilleure  éditron  de  eet  ouvrage 
est  ceHe  d«  Louvre;,  en  g^ec  et 
en  lattn  ,  en  ideux  vol  unies  in* 
IbHo  ,  170»,  qm  fait  partie  <le  la 
collection  dfiie  -Bj^santine.  Voyet. 
BoiviN ,  n*  Hl. 


M.  NICÉFHOUE ,  ëk  <7<tA 
f)P^e  ,  p«rroe  q|i'ii  ^Covt  iiU  de 
CtiitËste  ,  v^it  an  i4'  siècle  > 
B<ms  l'ei^if>e  d'Andronie-Paiéo* 
logfre  l'Ancien ,  ««iqtiel  il  àéàim, 
«on  Hi^teire  eot^siakHfue  de^ 
fHêés  4a  naisistmee  deJésus^Chnsi 
Jtesqu'à  ta  mott  de  temfn^i^wt 
^ocas  en  610.  Oetie  Histoire  , 
imprima  à  Paris ,  i63o  ^  t  voh 
^-tblio,  ren^nMe  de»  fait(^*«a 
iat  trômve  pas  aiyewrv  %  «naig 
quelques^ns  paroiasetft  avoir  été 
inventés  par  r««lei»r.  Tc  «at  ic 
portrait  qa'il  fait  «de  W  Vier^  , 
et  dont  on  ne  voit  ancunie  trac» 
dans  lés  «nciens.  Il  dit  qu^ete 
éloit  d'une  taille  m^dieetifr,  ht 
teint  de  la  eouleurdn  ^mmetat , 
les  dievesx  blonds,  ie&jy«uit  vi^ 
la  pr«tneHe  tirant  sur  le-  jftuiie, 
les  sonrcik  noirs  et  en  denii-cer>- 
cle,  le  nea  aaseK^oiig,  tes  ièvne^ 
yerAieflles ,  Hes  iMtn»  et  ksd^fgtJB 
longs  ,  Tatr  sim]^  et  tnodmAe  > 
les  habita  pr^apres  sans  faf^te, 
et  de  la  eonleor  nattti^ÉHe  -dte  14 
faine.  Il  est  èncor«  ie  pranivr» 
selon  D.  CalfUet  ,  qui  ait  «fo 
bien  expreafi^eM  qwe  saint  Lme 
^toit  peintre  ,  et  «{o^i  «voit  peint 
la  Vierge.  On  ne  connoit  «fn^an 
manuscrit  Âé  tet  Otfvrftgt»  '-tfak 
existoit  dana  k  b^blfd^ièqae  d^ 
Maftk«sis  Gorvin,  roi  de  Hongrie-, 
•qui  4e  tyouva  parmi  d'anti^s  li^ 
vrespris  cbez  les  Tisvos.  On  aii^ 
tribue  d'autres  pièces  ^  Nice* 
f>&re  )  les  4%fldiMte^dte  4^  i^zaa- 


fifté  âànttéiït  nû  Cataîogité  des 
empereurs  et  des  patriarches  de 
CoiisUmUnopIfi ,  €€M«-fjK>^  par  Hir 
céphore  ;  et  on  a  imprimé  à  Baie, 
«fi  r5S6,  m»  AM^ééf  ta  Bièh , 
êB  vett»  iaAièJqùéf» ,  qu'ùtt  te»- 
j^aF^cle  cmniil^  éfiiM  de  iui. 

1 1.  MCÉRO?f  (Jeairff  ançois), 
religfeu^^  immRie  ,  ne  à  Pans  ea 
iOidf  et  rvfori  à  Aix  )e  o^  sep« 
tei»i»re  tQf^  i  n^wpf^i^sth  Fofuti^ 
«fitè  ^  «c  &t  »mr  éa  eéiélï^  Des* 
«atftds.  Ce?  je«tie  Miteo^  dofiiiok 
ie»  eii»«  grajAdes  espëvMiced,  l^itî^ 
tjif'îl  Itrt  méiasetmé  k  )»  fieiir  de 
^091  àg0«  kn  ttÂUea  âéë  oac^ptlt^ 
iimtêei,  d^$  votdsfes  âfui^  ééfVo^eât 
l«<fei,«>^,if*M  Ln«ger)es 

saçrer   k   l'étude.    On  a  dfe  Itti 

Interprétation  des   chiffres,  ou 

Mègles  pour^  hieA  etùeimte  et  ej> 

•pU^ue*'  ^iideméffrt  éaitêes  éoHes 

diff  cAiffres  amples  ,  trtedmfe  dn 

?itali«ii  d'Aa(ofn<y-i\fâna   Gospi , 

'tfttgmettléc!  et  mcoiktmodée  (irâki^- 

-liiâuiîèpeJteeftl  Ir  Tiisage  des  iafi<* 

gue^  fjpaiiçalbe  et  espagâôle  ,  Pit- 

m  <  in-8*^v    i64a«  11.   Fer^pet- 

tive  curieuse ,  ou  Magie  ùHift- 

cielle  des  effets  merveilleux  de 

fépH^Ue  9  aK^éc    k    cdiopirique 

da  ?.  Mersfeuitte,  Pai-isr,   i58l2  , 

fn^fol^efi  llf.  'Thaumatttfpis  ôp- 

ticus  ,  îh-ibKor,   iAffi.  L'oiifvragfe 

firëcédetit  n'esf  iju'atf  essai ,  ^i 

•est-  Beiiueotxp  développé  d^ns  cé- 


t  H.  MGÉBO?*(Jeaii-Piertti%. 
I^trfeiil  diii^  précédent ,  né  à-  PîfrisI 
cfiV  1^95  ^  étitfti  dlins  la  eofAgtégïi* 
fioQ  déar  cterer^fégtdSeirs  de  :$aiW- 
Ptful , .  tfotittt»»  sou9  le  tronr  de* 
tMkt^âbitètl.  Apràa  atoif  {>roKes$éf 
Ui  huiHahûrit'éÀ  ,  la  phiioibbf^ié  elj 
la»  éféblogie  <£att9  son  6i*d^ ,  il 
^  cMtsf«a:'rf  If  la  chaire ,  îf  Va  di- 
recfCi<»i^éf'^cab!iMat.  Leà  bngtnîs 
vivantes  et  mortes  feri^  detrttrétil^ 


ftMtilîév^Si.  11  9*Ad0tfiyél  suy-fcmi 
ai e*i!r  su«eès^  ic  i^  Àiblié^  tfplif«  dt 
à  rhistofrré  littéraite.  Il  méui^t  I 
Pam  le  *|ftiEfet  f^S^.  âésèuvfg-»- 
ge^  sWt ,  î.*  Mémdit*ef  pour  im^ 
^ir  à  Fm^tôirê  de^  hoWiteà  if- 
heHre^  daftà  là  4^ahli^Uê  â&9 
ieiff^^ ,  s^vee  ùtt  Caêah^  Mi*' 
sarm^tlë  iêurs^  ôtevrage» ,  PiNâ^ , 
iw-ia.  Let^'Vèl:.  de  cet^coïrtpilal*- 
tio«  pârt'uH  eap  t^a?.  La*  âitttiete 
ônl?  été  dôikiés^  »tféfceis^Wew<»iH 
iwsqu'afr  3^*,  (ftti  a  i^atti  éti  i^5»  ; 

pat  W  ^iu^  dft  P".  Oifdin  ,  J.  jf. 
AfkshàTirk  -et  i^abbé  Go^etl ,  ses 
c^labomteerfs ,  cfctt  eût  é&sàé 
dépT^is^  ité^  aiitfe*  voluAfés^^,  dan» 
lesie(aieh  i'Iy  si  plnsieu^fi»  at^téa 
tftti  ne  soAr!  peitit  cJa  P;  Nicéfo#, 
Qao^fHé'  soA  Myltf  Éùit  né^^iigé, 
et  q«*il  ûe  déftiéîé  pa^  avée  l>èâï<- 
cotipr  de  finesse  fes  ca;i>a<5#èye8  dâs 
diâeren^  persoiJLBages,  ôti  àé^^tft 
mfe  lotier  âtrrr  tt^tu^k.  SeiP  fe* 
âierehea  sôm  ett-^oéi^l  titii^l, 
et  Souvetrt  cutieirses,  la'aUléftV  ne 
pttmièX  darla  SAti-  titil^  que  les 
Tteades  homroes^  ^!ciMre.i;  ttittU 
il  y  a  fafft  entrer  <M^  ibule  d'Au- 
teurs ,  dont  plusieufa^  tre  n&tii  tjHe 
médiocres.  U  est  snsé  da  voir 
<m'il  ne  a'eftt  ja^nais  rrafernf^ 
oans  le  plan  annoiMcé  |^r  le  tltse 
de  son  hvre^»  et  qu'à-  masure  ^ull 
avott  rassemblé  des  faits  s^F  ua 
éerivaiu  ,  il  e^  piditlioit  fa  vif, 
soit  c|u'tl  fût  illustre  ou.  &&sour. 
Pour  donner  des  mémoires  exacts 
et   curîeyK,  il    a»«roit  fallu  lire 

*  avcb  soin  lés  Oikvftkgéi  de  t^&aque 

awteftr.  lift  I*:   Niegf ôA*  Frf  fti  t 

•  <juel((ttef6is  î  fdkh  pressé  d^6«[^ 

■  Air  ià  àMïëi^ ,  î«  a  éàiï^êùf  <îtJ- 
'trté  lés  kta^^  âe^  ]oitM^stés 
et  dfes  Y^hpi^hé^.  OeiM^tifè' 
Metrt ,  (fatis^M:^  ^pUtnetïéâdà" 
ûâséô  hÀà  ett  bih,  Ml  éitft  éùil^ 
rigé  pla^ïélirtf ,  et  ^H  Aêi  adcfi* 
ti0il»  impCaiamlkÎB»  Or  lui  a  «tt- 
cèMi  nej^o^^  de  cr^a^r  peint 


479  NICE 

gardé  l'ordre  des  temps.  Son 
recueil  forme  44  volumes  j  parce 
.que  le  dixième  a  deux  parties 
qui  se  relient  séparément.  II.  I^e 
Grand  Fébrifuge  ,  où  11  on  fait 
voir  que  teau  commise  est  le 
meilleur  remède  pour  les  Jie^ 
vres  ,  et  vraisemblablement  pour 
la  peste  ,  traduit  de  l'anglais  de 
Jean  Hancock,  1724%  réimprimé 
en  1726  ,  in-i2.  Ce  livre  eutbeau- 
isoup  de  cours.  La  meilleure  édi- 
tion est  celle  de  Paris  ,  chez 
Gayelier,  en  lySo,  sous  le  titre 
jde.  Traité  ^  de  Feau  commune, 
3  vol.  in- 12.  ITT.  I^a  Conversion 
de  r Angleterre  au  christianisme , 
comparée  avec  sa  prétendue  ré- 
formation  ,  traduite  de  Tanglais., 
in-S®,  IV.  Traduction  des  ré- 
ponses  de  Woodwardau  docteur 
.  Camérarius  ,  sur  la  géographie 
physique  ot^  Histoire  naturelle 
de  la  terre  ,  in-4°.  V.  Voyage  de 
Jean  Owington  ,Jait  à  Surate  et 
en  dautres  lieux  de  VAsie  et  de 
V Afrique ,  Paris  ,  3  vol.  in-12  , 
1725.  yoy»  son  Éloge ,  par  Tabbé 
Goujet ,  dans  le  tome  4o'  de  ses 
Mémoires  pour  rilistoire  des  hom- 
mes illustres. 

1 1.  NICET  (Flavius  Nicetius), 
Fun  des  plus  éloquens  orateurs 
et  jurisconsultes  des  Gaules,  sor- 
toit  d'une  famille  de  sénateurs. 
A  iacérémonie  du  consulat  d'As- 
tère  ,  faite  à  Lyon  en  449  >  il  ^*'* 
rangna  le  peuple,  etFenchanta  par 
les  agrémens  de  son  éloquence. 

*  II.  NICET  (saint  )  ,  évêque 
de  Trêves,  vïvoîl  dans  le 6'  siècle. 
Grégoire  de  Tours  le  place  dans 
la  hite  des  grapds  homnies  du 
6*  siècle  ;  et  t  artunat  de  Poitiers 
en  fait  le  plus  grand  éloge  au  9* 
chapitre  du  troisième  livre  de  ses 
.  poésies ,  comme  on  en  peut  juger 
par  les  §ix  ver&  suiyaus  ; 


NICE 

Summus  apostolieo  prxcefUns  pastor  tviii  «  . 

Auxliti  meritit  ^tddquid  honoris  hahes. 
Divine  insisuns  op<ri  terrtna  relinquis  , 
-  Cui  moritur  mundus  -,  «00  moriturc  mânes. 

Il  nous  reste  deux  petits  traités  de 
Févêque  Nicet  :  Tun  intitulé  De 
vigiliis  servorum  Dei  ;  et  l'autre 
De  psalmodiœ  bono .  La  diction  de 
ces  deux  écrits  ascétiques  est  assez 
correcte  j    mais  l'auteur  ne    fait 

3u'é  bail  cher  sa  matière.  Ce  sont 
es  lieux  communs  sur  les  avan» 
tages  de  la  prière  nocturne  ,  tpu* 
jours  énoncés  avec  cette  séche- 
resse qui  nous  a  paru  caractériser 
le  style  de  cet  évêque.  On  a  en- 
core de  lui  d^xxTLLettres  adressées 
à  la  reine  Clodosinde  et  à  Justi- 
nien  ,  qui  ne  sont  pjs^s  d'un  grand 
intérêt.  INicet  mourut  le  5  décem- 
bre 566. 

I,  NICÊTAS  (  saint) ,  de  Césa- 
rée  en  Bidiynie  ,  abbé  des  ace- 
mètes  ,  dans  le  monastère  de  Mé- 
dicée  sur  le  moût  Olympe ,.  et 
mort  en  824»  soufFiit  beaucoup 
sous  l'empire  de  Léon  l'Arma 
nien  ,  qiu  le  persécuta,  a  cause 
de  son.  zèle  pour  le  culte  des 
images, 

*  II.  NICÉTAS  (  David) ,  his- 
torien grec  ,  natif  de  Paphlago- 
nie  ,  fleurit  à  la  fin  du  9*  siècle.  Il 
est  auteur  d'une  Vie  de  samt 
Ignace  ,  patriarche  de  Constan- 
tmople  ,  traduite  en  latin  par  Fré- 
déric Mutins ,  évêque  de  lermoli: 
c'est  cette  version  latine  que  Ba- 
ronius  a  employée  ;  mais  il  en 
existe  une  autre  par  le  P.  Mat- 
thieu ïladeri ,  iinprimée  à  Ingol- 
stadt  en  1604.  On  a  du  me^ne 
Nicétas  des  Panégyriques  des 
apôtres  et  d autres  saints,  recueil* 
lis  dans  la  dernière  continuation 
de  la  Bibliothèque  des  Pères  jp&r^ 
Combefis.Allatius  Qt  Gessner  font 
mention  de  plusieurs  auteurs  da 
même  nom/ 


NICE 

m.  mCÉTAS-SERRON ,  dîa- 
9re  de  Tëglise  de  Constantinople 
dans  le  ii«  siècle,  puis  évêque 
d'Héraclée  ,  connu  par  plusieurs 
ouvrages.  On  lui  attribue ,  I.  Une 
Chaîne  des  Pères  grecs  sur  le 
livre  de  Job  ,  Londres  ,  i637  , 
in-folio  ,  en  grec  et  en  latin.  II. 
Une  autre  stir  les  Psaumes  et  le 
Cantique  des  cantiques  ,  impri- 
mée afeâle  en  i552.IIÏ.  D«s  Co/n- 
mentaires  sur  une  partie  des  Œu- 
vres de  saint  Grégoire  de  Nazian- 
ze,  imprimés  h  Venise  sous  le  nom 
de  Nicétas  de  Paphlagonie.  Il 
recueillit  dans  ces  différentes  com- 
pilations iesr  passages  des  plus 
savans  écrivains  de  l'Eglise  grec- 
que. 


ÏV.  NîCÉTAS-ACHOMm  ATE , 

historien  grec,  surnommé  ChO'^ 
ninte  ,  parce  qu'il  étoit  de  Chone 
ville  de  Phrygie ,  exerça  doc*  em- 
plois considérables  à  la  coc^*  des 
empereurs  de  Constantinople. 
Après  la  prisç  de  celte  ville  par 
les  Français,  en  iao4  ,  il  se  vê- 
tira a  Nicée  ,  où  il  mourut  en 
i2o6.  On  a  de  lui ,  I.  Une  ///*- 
taire  depuis  in8  jusqu'à  i2o5. 
Cet  ouvrage,  traduit  en  latin  par 
Jérôme  Wolf  ,  ^  et  en  français 
par  le  président  Cousin  ,  est  plus 
agréable  dans  ces  crtpîcs  que  dans 
l'original.  Son  style  est  emphati- 
que ,  obscur  ,  embakrassé  ;  mais 
il  y  a  assez  d'exactitude  dans 
las  faits.  On  le  trouve  dans  le 
corps  de  l'Histoire  bjz^ntiiie, 
édition  du  Louvre,  où  on  l'im- 
prima en  1657  y  i^^-^olio.  II.  Tré- 
sor ou.  Traité  de  la  foi  orthodoxe  y 
et  d'autres  ouvrages,  — Il  ne  faut 
pas  le  confondre  avec  Nicetas  le 
Paphlagonien ,  né  à  Coustanti- 
nople  daas  le  g"  siècle  ,  et  auteur 
d'une  Vie  de  saint  Ignace  ,  pa- 
triarche de  Constantinople,  pu- 
bliée par  Mutins  ,  évoque  de  Ter- 
moU  a  li]||;olstadt;t  en  i5o4« 


NICH  471 

*^  mCHOLAS  (  Abraham  )  , 
maître  écrivais  anglais ,  qui  s'est 
fait  une  réputation.  On  a  de  lui 
Ae%  Pièces  gravées  par  George 
Bickam  ,  ijiS  et  1717;  le  Guide 
de r écrivain^  1719,  et  une  suite 
dé  trente-une  pièces  ,  in-folio  , 
gravées  par  la  même  main*  Ni- 
chola5  mourut  en  1744* 

*  NICHOLLS  (Frank),  méde- 
cin, né  à  Londres  en  1699  ,  après 
avoir  perfectionné  ses  études  à 
Paris  ,  vint  se  fixer  a  Londres  , 
où  il  donna  avec  succès  des  cours 
de  physiologie.  Il  fut  admis  dans 
la  société  royale  ,  et  épousa  la 
fille  du  célèl)re  docteur  Méad  , 
dont  il  eut  cinq  en  fan  s*  A  la  mort 
désir  Hans  Sloane,  illui  succéda 
dan.^  la  place  de  médecin  de  S.  M. 
NichoUs  a  donné  deux  éditions  de 
son  traité  De  aninut  medicd^  et 
une  dissertation  intitulée i^emofz^ 
cordis  et  sanguinis  in  homine  nato 
et  non  nato.  Il  mpurut  a  TâgC  de 
8p  ans.  Le  docteur  Lavrrence  , 
président  dn  collège  de  médecine 
a  écrit  sa  Vi^en  latin, 

•^NICIiOLS  r William),,  ec- 
clésiastique anglais ,  né  k  Do- 
nington  en  16Ô4  s  recommanda* 
ble  par  se&  vertus  ,  ses  con- 
noissances  et  ses  nombreux  ou- 
vrages ,  dont  les  principaux  sont, 
I.  Essai  pratique  sur  lé  mé- 
pris du  monde,  iJôç^y,  in-8*»,  réim- 
primé en  1 704.  II.  Une  Traduc- 
tion de  l'Introduction  à  la  vie 
dévote  de  François- de -Sales  , 
évoque  et  prince  de  Genève.  III. 
Consolations  pour  lesparens  qui 
ont  perdu  leurs  enjhns  ^  1701  , 
in-S».  IV.  Entretiens  avec  une 
déiste  ,  en  cinq  parties  ,  1 70*^  , 
in-8",  dont  la  3«  édition  avec  révi- 
sion et  augmentations ,  a  paru  en 
rjaS  ,  en  1  vol.  ia-B«».  V,  La  Re- 
ligion du  prince ,  où  ton  demoii^. 
traque  les  préceptes  deTEcHiure 


47^         Nrci 

sont  hs  meiUeures  maximes^  du 
ffoupetiiement  ^  '7^4  >  iA-8".  On 
a  de  loi  un  grand oombre  d^  Di^- 
ccttrjs  y  de  fermons  y  lïounrages 
polémiques,  ou  destines  à  Kus- 
triiAlion  de  la  jeunesse* 


irico 

ce  qiTi  produit  1c  cla'r-obscnr ,  et 
porta  jusqu'à  une  espèce  de" nia^ 
g^ecett»  partie  Je  F^rt  :  A  peignit 
aussi  les  femmes  d'une  manière 
jsatureTIe  et  séduisante.  Nici^s 
travailloit    avec    tant  d'activité , 


.  tï.  WICIAS  ,  capîttiT»  «Hé- t  1"»'°"**^?;  tout     il   dcma^doU 

premières  places  de  sa  patrie.  11 
sfer  sfgnatia  dïiifS'  Fa  guerre  da  Pé- 
lioponucse  ,  qu*il  eut  hi  gloire» cfe 


fertninter,  La  république  ajfayît 
Tésofiï  d'iarmcr  eoivCie  la  Srdiè  , 
ïî  ftrt  nonrni^  général  arec  Eiiri^ 
inédonctD^ôstttènes'.  Ces  trftis 
gl^néraùx'  fermèrent  le*  siège  de 
Syracuse? ,  tfui  sfé  défendit  Jxen* 
dant  plus-  né  déite  ans  saiks  se 
rendre.  Ea'  coïifsnfrrnattcm  sd  i^it 

Ïiartnî  les  â^sîégeans.  Résolfis  de 
ev^  le  siège  et  de  se  rctii*^r ,  ïIs 
ËaSardenten  vain' un*  combart  ^«v 
thcf  ,  -pàwr  forcer  Xt^  pajsages 
^e  l'ennertri  tenoit  fermés.  Ils 
^Ttt  obligés  de  se  samcr  par 
terre.  L'armée ,  épiifsée  de  faïf-* 
Ifiics,  est  dccaWée  paf  fes  Svrit- 
cnsains.  Dém'osthètfes  et  Wrcias 
se  rendent  avec  le  reste  de  leur 
tl'ôu^ï*^  ,  k*  condition  qi/ott  feur 
laissera  fe  \\ù ,  et  qti'on  ne  pourra 
Fes  reteti^  dàiïs  une  prison  pcf- 
pétnelle.  Oilr  lé  Yexir  promet  ,  et 
Où  lés  liïet  à  rtiort  fan  ^ZxsTLtti 
JT.  C  Adifètaes  pleura  sur^tcrut 
%ciaÀ  y  guerrier  aussr  prâdetit 
que  brave.  U  étoit  respecta  J3»at 
ses  Ctitînpatriottfôctcrdiirt  dt'lenrs 
ènnemi's.  Qtf  connoît  encore' on 
autre  N'icus,  ^r^ntm'dirien ,  ami 
âé  Pôfnpéé  et  de  Gic^IroU,  qui  eh 
barlé  aveC  éloge  dans  une  lettre  à 
Atticus' ,  et  ixjxs  une  autre  à  Do- 
ïabem, 

t  H.  NÏCJ AvS ,  6k  de  Nioomè- 
^  y  peintre  athénien ,.  (|ui.  iWris- 
50it  &k  Grèce  vei>»  la  1 1 2*  ol^  m* 
'j^i9èe  y  élève.  d'Antidote  ,  ob> 
flyerva  avec  le  pU»5  grand  soin  les 
c^iTetâ  de  Toii^bre  et  de  la  luniière^ 


ou  6'il  avoit  diné.  Ce»  distractions 
jiui  arr^^'èrent  plusieurs  foia ,  lors- 
qii'it  (it  son  ta  ni  eau  d'Ofj'sse  évo- 
qumit  les  ombres  des  morts.  At- 
tale  ^Piutàr<jtic  ,  dit  Ptoléméfi) 
kii  oflrit  de  ce  tubléau  soixante 
talens  (  deu^  cent  soixante-dix 
raille  libres  de  notre  moniîoic  )  ; 
mais  jVicias ,  extrêmement  riche , 
aima  mieux  en  faire  hommage  a 
sa  patrie.  On  a  de  de  cet  artiste 
célèbre ,  outre  -son  tMe«»  d'U- 
.lysse  ,  L-  N^mcie  assise  sur  un 
/iorr,  /îpportée  d'Asie  h.  âtome  par 
Sylla/Jus.  ihJfn  Èacchus  ,  dans 
le  t^^iplcde  la  Concorde  à  Bonté, 
et  Ilyacintkey  d'une  beauté  pat- 
iaita ,  pour  jpstifier  la  tendresse 
qu'aat  'pour  lui  Apollon.  Après 
^elre  rendu  paître  d'Alexandrie  , 
Auguste  Ciï  af^pocter  cet  ouvrage 
k  iiomc,  et  'Fibère  le  consacra 

!  diins  le  temple  de  son  père  dV 
doptiop. .  Ou  iàisoit  ut»  ^andcas 
de  la  Çafyitso  en\e,  VIo  oe Vicias, 
ainsi  qi>e  lie  swiAlexamîre,  S^cloti 
Pausani»^  ,  il  existoit  à  Penti*ée 
,de  Triti:>  un  tombeau  de  marbre 
blanc^  .digne  d'attirer  les  regards , 
principalement  par  \esDeintures 
oui  le  décoroient  :  elles  étoient 
de  Niçias.  Ony  voyoit  assise  sur 
un  irftrïe  d'ivoire  une  jeune  femme 
tres^boHe  ;  tmo  esclave  pfacée  au- 
près d'elle  tenoit  un  parasol;   uu 

■jeune  homme  encore  imberbe, 
vôtu  d'une  tuniqne  couverte  d'uite 
clai»yde  de  pourpre  ,  étoit  de- 
bout f  ayant  près  de  lui  nu  Valê| 
tenant  d(.'s  jayçLo^s,.  et  condm> 
santtles  chiens  de  chasse. 

I.  NICÔCLËS  ,  fur  et  succès- 


méô 

setir  tfKvagfora.^,  roi  de  CÎIJ pre 
ettleSaîaininel'an374aViinrJ.  C, 
etoit  un  prince  mâgnitîfjue  et  to- 
luptueux.  C'est  h  Irti  qillsocrsrte 
stdresse  ses  demi  Discours  inti ta- 
lés Alcoeiès. 

IL  NrcoeiJ:s ,  m*  de  ?&- 

phos  ,  régnoit  sdus  h  prorecticm 
de  Ptolom<fe  ,  fils  de  Largirs  ;  inai^ 
il  abandonna  le  parti  de  son  Wen- 
fai(eur  pour  prendre  cefui  d*An- 
ligone.  Ptolomée  voulatït  inti- 
mider les  princes  qui  afuroient  pa 
suivre     soïi.  osemple  ,    chsrrgea 

Quelques  oHicîers  qu^if  avoit  en 
Ihypre  de  le  fafiré  mofirir.  Ceirsr- 
cj,  ne  pouvant  se  résôiïdré  à  exé- 
cuter cet  ordre  par  eiiï-mérties  , 
Î tressèrent  vivetnetlt  T>fic<îclès  de 
es  prévenir  phr  one  mort  vo- 
lontaire. Cest  le  parti  qu'il  pnt; 
et ,  se  voyant  sans  ressource ,  il 
se  tua  lui-mâ'nie.  La  reine  ,  ne 
pouvant  survivre  à  sa  douleur, 
après  avoir  donné  dé  sa  propre 
.main  le  coup  mortel  h.  ses  âHeS  , 
et  arvoir  exhorté  les  anliôs  prin- 
cesses ses  beîles-sœors  a  ne  pas 
survivre  an  malheur  qui  venoit 
d'arriver  au  roi  leur  frère  ,  s'ôta 
la  vie  aussi  a  elle-même.  La'  mort 
cîe  CCS  princesses  fût  suivie  de 
celle  de  leurs  époilx  y  qui ,  âvnnt 
de   se  tuer,  mirent  le  feu  aux 

?uatre  coins  du  palais.  Telle  Ait 
horrible  et  sati^lante  tragédie 
ipû  se  passa  en  Chjrpre  Va*i  5io 
avant  tf.  C. 


f  ÏIL  KtCOClÈS,  pôèVâfi- 
cîcn  ,  dont  on  a   souvent  répété 

"  ce  sarcasme  coelrc  les  médê^rms. 
«  ÏU  èout  Tiouren*  ,  dîsoït-il 
dans  une  de  ses  pièces  ,  prifce 
que  fa  lumière  éiîfaire'  lourS 
succès  ,  et  que  la  terre  Cache 
leurs  fautes.  »  C'est  ce  que  Beau- 
marchais fait  dire  ,  dans  Son  Rar- 

>  hier  (To  Séville ,  au  comte  dégidsë 
en  sol(tu(. 


^NICO  '473 

1*1^  oc  RAT»,  ^>yvï  lai 
fabl^    cbr«Qologtqaes  ,    arlîele 

ArG09. 

NïCOCRéON-     rpjez  Ana^ 

L  mCODÈME,  dîkilple  d« 
Jésus-^Cbrist,  sénateur  juif  de  la 
secte  (les  pharisiens.  .1.  C  ayant 
annoncé  qii*il  falîoit  l-etiaUrc  <fc 
Bouve^iu  pour  entrer  dans  Ib 
ciel  ,  Nicodème  fuf  élontaé  ;  tn^ht 
le  divin  niaîtrè  voulut  bien  îril 
dire  qu'il  ëtoit  question  (k  Ht  re- 
naissance Spirituelle  y  qui  devoît 
se  faire  par  le  baptôme  :  dèsrlort 
Nicodème  s*aftacnn  h  lui ,  et  de- 
vint un  de  ses  pfu s  zélés  disci- 
ples ,  mais  en  secret»  Il  se  déclara 
pu  vertement ,  lorsqu^i!  vint  avec 
Joseph  d'Arimathie  pour  *rendi*e 
les  dciiiicrs  devoirs  k  "J.  C. 
crucifié.  Ils  embaumèrent  son 
corps  et  l'eîî terrèrent.  L'Ecriture 
ne  nous  apprend  plus  rien  été 
Nicodème.  La  tràuîtioâ  ajoute 
qii^aj^ant  reçu  le  bapléme  ,  avant 
ou  après  la  passion  ,  les  juifs  le 
déposèrent  de  sa  dignité  de  së- 
natonr  ,  reNCommunjèreht ,  et  le 
chassèrent  de  Jérusklem.  Ils  voit- 
foient  même,  dit- oh,  lé  faire 
mourir  ;  cependant ,  en  coiisidé- 
ratîon  deGamatiel  son  parent ,  ils 
lui  laissèrent  la  vie  ;  mais  ils  le 
chargèrent  de  c6ixps.  et  pillèrent 
son  hien  :  alors  il  demeura  ji^- 
qn'a  sa  mort  chez  Gamalief  t  qui 
le  fit  enterrer  auprès  de  S3iint 
Etienne.  Lewrs  corps  fusent  trou- 
Vésea  4^^^  9.  ^^'^^  celui  de  Gauia- 
lieL  II  y  a  sous  le  nom  de  Nico- 
dème un  évangile  plein  d'erreufs 
et  de  inussetés  qui  a  clé  conipo- 
,  se  par  krs  manicnéfiiia. 

♦  ÎI.  NïCaDÈMT»;  f  fVatï<^oîs  ) , 

iSapolitaiû  ,  vivoit  èvnîs  le  17» 
.^cclc.  Nicftlas  Toppi ,  aYarrt  pu- 
blié a  Napies,  en  i6y9 ,  M  Bitflîn^ 
ihèque  napolitaine ,  dans  Inr^fuelle 


474 


IS'ICO 


f'ëtoienf  glissées  une  foule  d'er- 
rexayt  et  de  fautes ,  Micodème ,  aidé 
de  IVhtgliabecchi ,  fit ,  sous  le  nom 
(le  Léonard  ,  un  grand  nombre 
d'additions  et  de  corrections  a 
cette  Bibliothèque ,  qui  parurent  k 
.Naplei^  en  i683  ,  io-fol  ;  car  Ten- 
treprJse  auroit  été  trop  grande  de 
vouloir  corriger  toutes  ie«  fautes 
dont  cette  Bibliothèque  fourmil- 
loit.  La  Série  chronologique  des 
écAvains  napolitains ,  par  Tafuri^ 
est  plus  exacte  et  plus  correcte  ; 
mais  ce  qu'on  a  de  meilleur  dans 
cette  partie  sont  les  Mémoires  des 
écrivains  du  royaume  de  Naples 
du  P.  Afflitto  ,  qui  parurent  dans 
cette  ville  en  iy8'2. 

t  L  NICOLAÏ  (Nicolas  de)  , 
gentihomme  dauphinais,  mort  à 
Paris  en  i583  ,  mit  au  jour  This- 
toire  de  ses  voyages  sous  le  titre 
des  quatre  premiers  Ihres  des 
navigations  et  des  pérégrinatians 
orientales  ,  avec  les  Ji<^ures  au 
naturels,  tant  d'hommes  que  de 
femmes ,  selon  la  diversité  des 
nations,  Lyon,  i568  ,  in -fol. 
réimprimés  à  Anvers ,  1677  ^* 
i586 ,  in-4** ,  avec  des  figures  en 
bois,  gravées  d'après  le  Titien, 
qui  rendent  ce  livre  cher.  L'his- 
toire est  assez  curieuse ,  mais  elle 
est  quelquetbis  inexacte. 

IL  NICOLAÏ  (Philippe)  , 
luthérien ,  né  dans  le  landgra- 
viat  de  Hesse  vers  la  fin  du 
i6*  siècle  ,  connu  par  deux 
satires  violentes  contre  le  pontife 
romain ,  intitulées  ,  l'une ,  De 
duobus  antiékristis  ,  Mnhuniete 
et  pontifice  Romano  ,  Marpurg, 
iSgo ,  in-8®  ;  l'autre  ,  De  an- 
ticltristo  Ramano  pêrditionii  fi'- 
ho  confiiclus  ^  Ro stock  ,  i6o(), 
in>8<*.  L'exactitude  avec  laquolie 
on  a  supprimé  ces  deux  libelles 
les  a  rendus  rares  ,  sur-tout  Je 
preiuier. 


NÏGO 

m.  NICOLAÏ  (Jean),  do- 
minicain ,  né  k  Mouza  dans  le 
diocèse    de   Verdun    en    1694  > 

Erit  le  bonnet  de  docteur  de  Sor- 
onne  en    i65'2.  Pendant  ao  ans 


mourut  le  7  mai  1673  ,  dans  le 
couvent  de  Saint-Jacques  dout 
il  avoit  été  prieur.  On  a  de 
lui ,  I.  Une  excellente  édition  de 
la  Somme  de  saint  Thomas ,  avec 
des  notes  ,  et  de  tous  les  ouvrages 
de  c^  saint  docteur ,  Ljon  ,  i65o 
et  années  suivantes ,  19  volumes 
in-folio.  Il  avoit  passé  une  parue 
de  sa  vie  k  concilier  les  principes 
de  ce  Père  avec  ceux  des  théo- 
logiens qui  ne  sont  pas  de  son 
école.  1 1.  Cinq  Dissertations 
pleines  d'érudition  sur  plusieurs 
points  de  la  discipline  ecclésias- 
tique ,^  contre  Launoj ,  in  -  1 2. 
L'auteur  critiqué  répondit  bru- 
talement a  qu'il  craignoit  moins 
sa  plume  que  son  canit.  III.  Jitdi- 
cium  y  seu  Censorium  suffragium 
de  propositione  Antonii  Amaldi , 
in-4°»  C'est  le  jugement  de  la 
faculté  de  théologie  de  Paris 
contre  la  proposition  d'Arnauld  , 
Défait  gralia  Petro  ,  etc.  Le 
Père  Nicolaï  donna  aussi  cet 
écrit  en  français  ,  sous  le  titre 
diAvis  délihératif;  et  il  combat-  ! 
toit  la  doctrine  de  Jansénius , 
quoiqu'il  fît  profession  de  son- 
tenir  celle  des  thomistes  ,  et  de 
rejeter  les  senti  mens  de  Molina. 
IV.  Ludovici  Jusli  XIII  tnum- 
phalia  monumenta.  C'est  an 
poëme  latin  de  Charles  Beys  , 
que  Nicolaï  traduisit  en  français. 
Cet  ouvrage  ,  semé  d'emblèmes , 
de  figures  et  de  vers  latins  et 
français  ,  les  uns  et  ^es  autres 
assez  maux'ais ,  valut  a  Pauteur 
une  pension  de  600  liv.  V.  Des 
Thèses  sur  la  grâce,  attaquées 
par  ISicole  dans  la  Causa  Arnold' 


NICO 

Sna*  VI.  Quelques  autres  écrits , 
où  il  s*éluigne  quelquefois  de& 
sentimens  reçus.  —  On  trouve 
encore  Philippe  et  Michel  Nico- 
LAÏ  ,  prolésseurs  de  théologie  re- 
nommés ,  dont  on  a  des  ou- 
vrages. Le  premier  mourut  en 
1608  ;  le  second  eu  i656,  à  Tu- 
biHgen. 

1. 

*  IV.  NICOLAÏ  (  Jean  )  pro- 
fesseur extraordinaire  en  antiqui- 
tés dans  l'université  de  Tubingne, 
mort  dans  cette  ville  le  ist  aoiU 
1708  ,  est  connu  par  les  ouvrages 
suivans  :  I.  DisquUio  de  c/nrot/ie- 
carum  usu  et  abusu  ,  Giess.e 
Eassorum,  iyoi  ,in-i2.  IL  Trac- 
talus  de  siglù  vetenim  ,  Lugduni 
Batavorum ,  1703,  in-4".  IH». 
Tractatus  de  sjnedryo  ^£gjrptio- 
rum  y  morumque  legibus  ibid. 
1706,  in -S".  IV.  De  sepulchris 
aebrœorum  lib,  IF"  ^  in  quibus 
variorum  populorum  mores  pro- 
ponunf ur  j  eio, ,  ibid  ,  1706,  in- 
4"  ,  figures. 

* V.  NICOLAÏ  (  Henri-Albert) , 
né  en  1701  à  Lubeck  ,  étudia 
la  médecine  k  Strasbourg  ,  où  il 
prit  le  bonnet  de  docteur.  Nicolai 
est  connu  par  les  ouvrages  sui^ 
vans  :  I.  Uecas  observationum 
iliustrium  anatomicarum,  Argeu- 
tinae,  17^5  ,  10-4".  II.  De  direc- 
tione  vasorum  ,  ibidem  »  17^5  , 
in-4°. 

tl-  NICOLAS ,  proséljted'An- 
tioche ,  qui ,  de  païeTi  s'etant  fait 
juif',  embrassa  ensuite  la  religion 
chrétienne ,  ef  fut  choisi  pour 
être  un  des  sept  premiers  dia- 
cres de  riCgli^e  de  Jérusalem.  On 
lui  imputa ,  on  ne  sait  si  c'est  à 
tort  ou  à  raison  ,  d'avoir  été  l'au- 
teur de  la  secte  des  nicolaïtes  , 
ou  du  moins  d'y  avoir  donné  lieu. 
Quelques-uns  prétendent  qu'ayant 
été  blâmé  par  les  apôtres  de  ce 


NICO 


475 


l 


u'il  avoit  repris  sa  femme ,  dont 
il  s'étoit  séparé  pour  garder  la 
continence ,  il  se  ut  des  priucipcs 
opposés  à  la  vérité  et  à  la  pureié , 
ei  se  livra  aux  derniers  e:icè^« 
D'autres  soutiennent  qu'il  ne  doa^ 
na  jamais  dans  ces  excès ,  mais 

Sue  quelques  personnes.,  abusant 
e  certaines  expressions  éqjiiivo- 
3 ues  échappées  a  Nicolas ,  avoieut 
onné  lieu  à  une  hérésie  qu'ils 
appelèreut  de  sou  nom  pour  Tac- 
créditer.  On  dit  que  Nicolas  fut 
établi  évéque  de  Samaric.  Les 
sectaires  qui  se  parèrent  de  sou 
nom  avoient  des  ^sentimeus  hé- 
térodoxes sur  la  [)iviuiié ,  sur  la 
communauté  des  femmes  ,  et  pra- 
tiqucieut  sans  scrupule  toutes  lc3 
impiétés  du  paganisme. 

U.  NICOLAS  (  saint) ,  évêque 
de  Myre  en  Lycie  ,  étoit  honoré 
par  un  culte  public  dès  le  6* 
siècle  ;  maii  il  n'y  a  rien  de  hîea 
certain  sur  les  circonstances  de 
sa  vie  et  de  sa  mort.  Ou  trouve 
une  boni*e  Dissertation  sur  saint 
Nicolas  7  dans  les  Mémoires  de 
littérature  et  d'histoire  du  P.  Des- 
molets  ,  tom,  I  ,  pag.  406.  Il  y 
est  prouvé  ,  ciiUre  Tillemont  et 
Baillet ,  que  le  saint  évéque  de 
Myre  vivoit  sous  Constantm  -  le- 
Grand ,  et  qu'il  assista  au  premier 
concile  général  de  Nicée.  Fores 
aussi  son  Histoire  ,  pur  D.  De- 
lisle ,   174^9  in-ia. 

m.    NICOLAS    DE    ToLWNTIIf 

(saint) ,  né  à  Tolentln  en  laSg. 
et  chanoine  de  cette  ville , 
entra  ensuite  dans  l'ordrA  des 
augustins ,  et  s'acquit  une  grande 
réputation  par  sas  austérités*  Il 
mourut  à  lolenlin  le  10  septem* 
bre  lûio  ,  et  fut  inscrit  peu  de 
temps -après  dans  le  catalogue 
des  saints. 

t  ,IV.  NICOLAS  I" ,  dit  le 


470  ^lC6 

^rand  y   fils  êe   Tlïéoïîofé  ,    éi 
Aficré  (te  ITSdise  àt'  Rt^rafe  sa 
{)atn)e  ,  fut  éfii  pafpe   iTprès  Be- 
noît m  ,  le  24  sfYrtr  85if ,  et  ftit 
srfcféle  nième  jotir  dâfiis'  Téiglisé 
?ife  Sîtint-Pietre ,  cfrr  pfésence  de 
fempci'eirr   Lortis  F!;  Il  envoya 
dieâlégafts  k  eortstantiiiople   en 
îf6of  pour  «fxaminer    Taffair^   dé 
saint   Ignace,    et  frappa  d'ati^- 
ihètné  Photius.   Celte  démarche 
fnt  l\irigine ÔM  schtstne  qui  sub- 
siste encore  entre  rEglise   grecr- 
que  et  l'Eglise  lallne.  îficolas  , 
ftnîmé  par   un    zèie    fatiatique , 
éxcomimunia  ensuite    Lothaire  , 
roi  die  Lorraine  ,    et  Valdrade  , 
eonctrbine  dte  ce  prince.  Les  évo- 
ques de  France  n'eurent  aucun 
égard  à  ses  cemtires  ,  et  ne  vou- 
lurent pas   le  reconnoître    pour 
ji^je.  Les  soins  que  se  donna  Je 
pape  pour  la  propagation  de  l'a 
ft)i    produtsircnl    fk    conversiTMi 
de  Bogoris  ,  roi  des  Bulgares.  Ce 
prince  emBrassîC  la  religion  chré- 
tienne ,  avec  une  partie  ôk  ia  na- 
tion ,  en  865.  îl  eïivoja   Fanuéc' 
d'après  son  tifs  k  Rome  ,  accoih- 
p^ptê  dé    pîiTsieui's   seigneurs  ,. 
chargés  de  doman<1cr  des  êstcpe^ 
et  fies  prêtres  ,  et  de  consulter  le 
pape  sur  plas'.ears  questions  de 
,religion.  Nîccrlas  fît  une  aniple 
réponse  à  linr  consultation ,  eÊ 
feur  accorda  tout  ce  qu*ils  de- 
tnandoicnl.  Il  envoya  en  ttiéme 
temps  trdis    légats  à  Constanti- 
nople  ;   mais ,  ayant  été  arrêtée 
et  maltraites  sur  les  frontièMS  de 
FcmpAe  ,  ils  furent   obligés   de 
rewnlr  sur  leurs  pas.  Les  alfairés 
t'enoient  de  changer  de  face  à 
C^istanrinopie.    Phdtiû&  trîîoih- 
pfcoitj  il  assembla  un  concile, 
dans  feqfiel  il  pronon'éa  une  sen- 
tence de  déposition  cbntre  Nico- 
las ,  et  d'exctîmihu^icatidn  con- 
tre ceux  qui   communiquerôiént 


passé  de  Kome  a  Constantînople^ 
ta  primauté  de  l'Église  romaine 
et  ses  privilèges    ayoient    passé 
à  rEglise    de  'Constanlinople.   » 
Lé  pape  écrivît   aux  évéqwes  de 
France  en  867  ,  pour   les  infor- 
mer de  ces  prétentions  ,  et  des  re* 
proches  injustes  que  les  Grrécs  fai- 
soient  a  l'Eglise  de  Rome.  «  Avant 
que    nous  le«ir  eussions    envoyé 
nos^  légàfsf  >  dît  le  p^p^ ,  il^  nous 
combloiéût  de  ïouangés^,  et  ré- 
levôieht  FaUtOi-ité  du  saîrit-siége  : 
mais  depuis  que  ûous  avo'n^  coif-' 
damné  leurs  excès  ,  ils?  ont  parlé 
un  langage    tout   contraire  ,    et 
nous    oiit  chargés"  d'injure^  :  et 
n'ayant  trouvé,  gràces  a  Dieu, 
rien  de  j^er^onnel  k  nous'  repro- 
cher ,  ils  Se  sont  avisés  d'attaquer 
les  tradition^  de  nos  père? ,  qrte 
jamais  leurs   ancêtres  û'orft   o^é 
reprendre.  »  Il  nlourut  le  i5  no- 
vembre dé  la  rtiême  année.  Son 
ièle  y  sa  fermeté  ,  sa  charité ,  lui 
ont  mérité  uné*|»làce  dans' le  St-îi*- 
lyrologe  ronaani.  On  a  de  lui  en 
grand  nombre  de  Lettres  sur  dil- 
'térérts  points  dé, morale    et    de 
;  disciblhïé  ,  recueillies  à  Rome , 
eà  A^t ,  in-folio. 

t  ^-  ÏWCQÏ^AS  n  (  éi?rârd  *E 
'  BotnîCOdi^É  )  ,  né  daiis  le  comié 
de  Bourgogne  »  fiit  pl^cé  par  ses 
taîens  ef  se^  vertus' suï*  ïe  stéjçede 
Floi*ence ,  ensuite  ^xit  detui  d« 
Rome,  le  28  décembre  i  o58  ,etcofi- 
ronné  le  18  janvicF  lo^^t  C'est  le 
premier  pape  dont  riistpire  ait 
^  marqué  ïe  couronnement  .Une  fîJc- 
tion  lui  opposa  Jean  ,  évê(|uede 
Vélétri,  connu  souJs  le  nom  do 
Benoît  X ,  mais  il  îe  fit  djéposcr 
par  les  évéques  de  Toscane  et  ie 
Lombardie  assemblés  a  Sutri.  Un 
second  concile,  convoouié  à  Rome, 
régla  qu'a  la  mort  du  pape  Tes 
éveques-cardinauic  traiteroiente|i^ 


avec  lui.  I%otius  prétendoit  que    semble  les  premiers  de  l^électîon , 
*  lorsque- les' ctnpereturà  ftvéient    qu'ils  y  appelleroieiïl  ensiute Tes 


NICO 

k  sevn  ée  VE^v^  même  ,  *'ë.  «y 
teuvç  un  f  uj^t  «aptibl^  ;  fib«k»  » 
dan»  «Q  asitre  »  «««f  l'hof ineiir 
tf  à  noAve  cber  iil«  Henri  >  qixi 
e^  maintenant  roi ,  et  ^m  sera  » 
«'il  plaît  à  Dieu ,  empereur  ^ 
cojBffie  noifts  lui  aven^  défà  acr 
4Dordé;  et  'On  retidr»  le  fnjê«9»e 
jbonueitr  à  ses  saco9fi5eai*5  >  •  qat 
le  j5«int-^iége  aum  pens&nnelie'r 
ment  «hcooTiié  le  même  4l(oit.  * 
ï^ic^las  jpa^a  ensuite  énn^  H 
PattHle  ,^â  1«  prière,  des  Nor^j 
«iiiiidé  ,  qui  iui  jreMîtiièi'eni  les 
<k»B «Mlles  de  l'%plise  rogm^me 
doui  Us  s'étoient  em^earé^  Le 
pupe  j  fit  un  tr»ité  avec  «uk  , 
ftprès  «voir  levé  FandUaMèflne  qu'ils 
«voient  eDconra.  î^cliard,  i*mk 
^  leurs  che£i ,  fut  coniiriri^  dans 
la  frincipauié  de  Citp(!rne  qu'il 
OY^ft  conqMise  sur  les  ii<M)|bjginds. 
Aakefft  Gruichard,  autre  chei'de 
5Ces  couquënms,  fut  çfyaGrmé  dsns 
le  duch^  de  la  Pouiile  et  ade  la 
Calabre  ,  et  dans  ses  fNrétetHioni; 
«ur  la  SifcSke  qu'il  ememit  aux 
SetTaeins*  il  proink  ati  pape  aoe 
t«<leva»oe  anmieile  et  se  renidii 
non  ^vassal.  C^iat  Tiiriipie  de  la 
elueraittetë  du  saint^-âéçe  sur  le 
ax>yaçnne  de  Nsples,  flelDuFJeui^. 
Xes  Ndt-nkaoïds  tRuvftittèrf»  t  aa«si- 
ilêt  a  dëlivner  BAipe  tdes  eelgneuns 
mai  la  i^rranmsokotdepttis  si  1od|^ 
^esmM,  et  a  raser  les  forteresses 
«qa'm  avoient  aux  environs.  Ki*- 
leols^  naourat  peu  de  tem^ps  â^rès, 
•en  1061  9  âvec  la  réputatiosi  d'un 
«ssee  kcm  politique.  H  «arda  le 
4iége  de  Florenc<^  i>Qnd^ut  son 
^utiêcfft.  On  a  de  lui  neuf  Let- 
tres concernant  les  aâkires  de 
France. 

t  VL  ^ICO  LA>S  in  <  Jean 


NICO  47^ 

Ursios  9  éieiit  cardinal  -  disucre  « 
krsqu'il  obt^t  la- tiare  le  25>nD<- 
vempre  47127  »  apcès  Jean.£XI# 
Sa  prudence  étpit  si  connue  « 
qtt'ayont  :sim  ^lecUon  «n  ne  l'ap^ 
peloit  que  te  ean^nal  eompose  « 
eardittàiis  c&tnpofiUus,  Il  envoya 
sans  fruit  des  légats  k  Micheî-Pa^ 
léologue  ,  empereur  d'Ckient ,  ajt 
ihs  missionnaires  «enTartarie.  Ce 
ponlii'e  av^^it  de  ;grandes  qualités , 
mais  aesD  atteçhetneiït  excessif  k 
ses  parens .,  et  les  injustices  qu'il 
comaiit  powr  ies  eoricJiir^  ter- 
iaire»t  r<éclat  de  ses  vertus*  U  oe 
fi^evèÀia  pas  jmoins  dan»  U  haine 
injusêe  qu'jA  conçut  eontre  Cbarle^ 
d'Anjou  »  roi  de  Sicile  ,  qui  avoit 
méprisa  son  aWanee.  Il  obligea 
ce  roi.#  sfe  démettre  de  ses  cnar* 
:^s  de  vicaire  de  l'empire  et  de 
•gouverneur  de  Rome.  Sa  ven- 
^eanoe.n'étaut  pas  encore  assou- 
vie y  il  & ,  dit-^u  ,  avec  La  roi 
d'Ara^n  une  ligue  qui  produ>- 
j^ii  bientôt  après  l'horrible  mas*- 
•aacre  connu  sons  le  nom  de  Fié- 
fffvs  sidliunnes*  JVicolas  i^e  fat 
cependant  ni  témoin  ^  ni  complice 
de  ceUe  barbarie  ,  qui  ,  selon 
Vokaire  métne  »  ne  fut  pas  pré^ 
méditée.  Il  étoit  mort  deux  ans 
auparavasU  ,  d'une  attaque  d'apo- 
plesie.9  le  22  août  1280.  Ce  poi^ 
ti£e  aimoit  la  vertw  et  les  lettres  ^ 
et  les  récompeiksoit.  On  lui  attri- 
■bue  un  traité  De  electùone  digm" 
iatum* 

Vn.  NICOLAS  I¥  (  N.  DE  E^^ 
mis)  ,  général  des  freines  mineurs» 
S^^s  le  nom  de  Uh^e  J  érome ,  né 
à  Ascoli  dans  la  Marche  d'Au- 
cune 9  élevé  sur  le  siège  ponti- 
fical le  22  février  1288  y  renoïk- 
^  deux  fois  à  son  élection  ,  et 
d'y  consentit'  qu'avec  beaucotu» 
de  ipeine*  Le  eommeaceniei^t  de 
-son  pontiQeal  fiiit  marqué  pas  une 
lOmbassade  d'Argon ,  Itanues  far- 
jCapes.  €«  .pnnûQ  »deiaaBd«ii  \fi 


478 


NICO 


bdptéme  ,  çt  promettoit  de  faire 
la  conquête  de  Jérnsalem  pour 
les  cbnrétiens  ;  mais  ces  projets 
s'évanoairent.  La  Palestine  éloit 
alors  en  proie  aux  musulmans. 
Acre  fut  prise  et  pillée  ;  les  chré- 
tiens de  Tyr  abandonnèrent  leur 
ville  sans  la  défendre  :  Qofiii  les 
Latins  perdirent  tout  Ce  qu'il  leur 
restoit  dans  ce  pays.  A  ces  nou- 
velles ,  Nicolas  redoubla  ses  ef- 
forts pour  exciter  le  zèle  des  prin- 
ces cnrëtiens.  Il  donna  des  bulles 
poiir  une  nouvelle  croisade;  il  fit 
assembler  des  conciles  ;  mais  sa 
mort,  arrivée  le  4  ^yn\  1292  , 
rendit  tous  ses  efforts^  inutiles. 
Ce  pontife  joigBoit  ^  des  inten- 
tions pures  les  talens  nécessai- 
res pour  remplir  $a  place.  Il  sa- 
voit  ce  qu'on  poHvoit  savoir  de 
son  temps.  Il  érigea  en  1289  Vu- 
niversité  de  Montpellier ,  et  com- 
posa {^usieurs  ouvrages.  I.  Des 
Comnienlaires  sur  l'Ecriture.  IL 
—  Sur  le  lUfaître  des  Sentences. 
IIL  Plusieurs  Bulles  en  faveur 
des  franciscains  ses  confrères,  etc. 

t  VIII.  NICOLAS  V  (  Thomas 
j)E  Sabzanne  )  ,  cardinal ,  évéque 
de  Bologne ,  né  dans  un  bourg 
près  de  Luni,  élu  pape  mal- 
gré lui  après  Eugène  lY,  le  16 
jnars  i447*  *^^^  premier  soin,  dès 
qu'il  fut  assis  sur  le  trône  ponti- 
ncal  ,  fut  de  travailler  ^  la^  paix 
de  l'Eglise  et  de  l'Italie  ;  il  y 
réussit  heureusement.  Les  Alle- 
mands le  reconnurent,  et  renon- 
cèrent à  toute  communication 
avec  l'aïitipape Félix  IV.  Charles. 
VIII  ,  roi  de  France ,  approuva 
aussi  cette  élection ,  et  envoja 
rendre  obéissance  au  nouveau 
pape  par  une  magnifique  ambas- 
sade ,  que  Mézeray  croit  avoir 
donné  lieu  à  la  pompe  et  k  la^ 
dépense  de  tes  grandes  ambas- 
sades d'obédience ,  que  les  rois 
envoj  oient  à*  chaque  ni  uta  ti on  de 


NICO 

pontife.  L'antif)ape  Félix  se'préf a 
a  la  paix ,  et  fut  traité  génèrea- 
sèment  pair  Nicolas  ,  <^i  le  nom- 
ma do|'en  des  cardinaux.  Cette 
modération  lui  acquit  l'estime  et 
l'amitié  des  grands.  Les  princes 
d'Italie  se  reprochèrent  d'être  eu 
guerre ,  tandis  que  la  paix  étoît 
enfin  rendue  a  l'Eglise.  L'année 
i45o  fut  célèbre  par  l'ouverture 
du  jubilé.  Cette  solennité  attira 
tant  de  monde  k  Rome  ,  que  plu- 
sieurs personnes  furent  étonnées 
dans  les  églises  et  ailleurs.  {Voy. 
Fr^diîbic  IV,  n»  V.  )  Jusqu'alors 
Nicolas  avoit  gouverné  avec  beau- 
coup de  bonheur  ;  mais  la  conju- 
ration formée  contre  lui  et  contre 
les  cardinaux  par  un  Etienne  Por- 
carioy  et  la  prise  de  Constantinople 
par  les  Turcs ,  en  i453,  empoison- 
nèrent sa  félicité.  11  avoit  exhorté 
Î>endant  long-temps  les  princes  et 
es  peuples  k  secourir  les  Grecs , 
mais  son  zèle  ne  produisit  aucun 
fruit.  Les  malhr^urs  des. chrétiens 
orientaux  lui  causèrent  une  tris- 
tesse si  vive  ,  qu'il  en  mourut  le 
24  mars  i455  ,  a  67  an&.  Nicolas 
cultiva  les  lettres ,  et  répandit  ses 
bienfaits  sur  ceux  qui  s'y  consa- 
crèrent. Sa  bibliothèque  fut  en- 
richie' des  plus  beaux  manuscrits 
grecs  et  latins  ,  recueillis  par  ^&m. 
ordre  dans  tous  les  lieux  du  mon- 
de. Il  fit  traduire  les  ouvrages 
grecs ,  et  récompensa  magnifique- 
ment ceux  k  qui  il  confipit  ces 
traductiotis  et  la  recherche  des 
livres.  On  prétend  qu'il  ;promit 
cinq  mille  ducats  k  celui  qui  lut 
apporterait  lIEvangtle  de  saiiK 
Matthieu  en  hébreu.  Des  ouvra- 
ges publics  élevés  k  Rome  et  ail- 
leurs ,  à^%  palais  ,  des  églises  , 
des  ponts  ,  des  fortifications  .  los 
Grecs  réfugiés  et  les  pauvres  gen- 
tilshommes secourus  avec  libéra- 
lité ,  les  filles  mariées  honora- 
blement, lés  bénéfices  et  les  char- 
ges conférés  au  seul  mérite  :  tout 


KICO 

dépose  en  faveur  de  ^inclination 
de  ce  pontife   pour*  le  bien  du 

{>euple  ,  l'honneur  des  lettres,  et 
a  gloire  de  la  religion.  Ceux  qui 
voudront  connoitre  plus  partica<> 
Jièrenàent  Nicolas  V  doivent  con- 
sulter sa  Vie  pnl^iée  en  i  y ^'2 ,  à 
Rome  ,  în-4'*9  ^n  latin  ,  par  Tabbé 
(xeorgi  y  chapelain  de  Benoit  XIY. 

t  IX.  NICOLAS  DE  Damas  , 
philosophe ,  poëte  et  historien  du 
temps  d'Aagnste  ,  ami  de  cet 
empereur,  et  l'un  des  plus  savans 
hommes  de  son  siècle.  Constan- 
tin Porphyrogénète  assure ,  mais 
sans  en  donner  de  preuves ,  que 
Nicolas  étoit  secrétaire  d'Hérode, 
roi  de  Judée.  11  ne  nous  reste  que 
desfragmens  de  ses  nombreux  ou- 
vrages ,  publiés  par  Henri  de  Va- 
lois ,  Paris,  1634  j  I  vol.  10-4»  ,  et 
dans  le  Prodromus  grec  ,  imprimé 
à  Paris  en  1806.  Le  plus  considé- 
rable des  écnts  de  Nicolas  de  Da- 
mas est  une  Histoire  universelle 
en  i44  ^^res.  Il  avoit  fait  aussi,  1. 
Des  tragédie^  et  des  comédies  y 
dont  une  cinquantaine  de  vers 
très-élégans  nous  a  été  conservée 
par  Stobée ,  mais  qui  ne  peuvent 
îlonner  une  idée  précise  des  ta- 
lans  de  cet  auteur  dans  l'art  dra- 
matique. IL  Une  vie  d^Aueuste  , 
que  l'on  doit  regretter,  fil.  Des 
Traités  de  philosophie  sur  les 
dieux  ,  les  premiers  principes  , 
l'âme  ,  le  ciel ,  les  devoirs  de  la 
vie  civile.  ÏV.  Un  recueil  des  cou- 
tumes singulières  des  peuples. 
V.  Un  Commentaire  sur  la  méta- 
physique d'Aristote.  VL  Des  Bfé- 
moires  sur  sa  vie.  On  peut  juger 
par  ce  qui  pous  re-;ie  de  cet 
auteur  que  son  style  ctoit  clair 
et  noble,  sans  afTectatiou,  ni  vaine 
recherche.  M.  Orell,  chez  l'étran- 

fer  I,    et  le    docteur    Coray    en 
rance  ,  sont  les  éditeurs  les  plus 
x^écens  de  Nicolas  deDamas. 

X*  NICOLAS ,  le  grammairien^ 


NICO  479 

patriarche  de  Constantinople  en 
io84}  s'employa  fortement  avec 
l'empereur  Alexis-Comdène,  poiu* 
dissiper  une  secte  qui  s'étoit  Cor« 
mée  d'une  espèce  de  manichéens , 
depuis  plusieurs  années.  Il  mou- 
rut en  iiii.  On  a  de  lui  dest 
Décrets  et  une  Epitre  s^nodal% 
dans  les  Basiliques  de  Fabrot. 
—  Il  ÙMt  le  distinguer  du  na- 
triarehe  Nicolas  ,  que  Léon  Vl  , 
empereur  de  Couslantinople,  fît 
dép€>5er  ,  parce  qu'il  avoit  excom- 
munié ce  prince  qui  convoloit  ein 
quatrièmes  noces. 

*  M.  NICOLAS  (le  père), 
capucin  et  prédicateur ,  né  à  Di- 
jon ,  et  mort  à  Lyon  en  1694» 
après  avoir  été  plusieurs  fois  dé- 
iiniteur  et  provincial  de  sou  oi*'* 
dre  ,  a  laissé  un  grand  nombre 
de  sermons  qui  ont  été  imprimés 
à  Lyon.  Les  plus  estimés  sont 
ceux  qu'il  composa  sur  les  Bvan- 
giles  du  carême  ;  ils  furent  tra- 
duits d'abord  en  italien,  et  pa- 
rurent  à  Venise  sous  le  titre  de 
Carême  du  P,  Nicolas.  Les  ser- 
mons de  ce  prédicateur  portent 
le  cachet  de  son  temps.  ^ 

Xn.  NICOLAS  DE  Claïrvaitx, 
disciple  et  secrétaire  de  saint 
Bernard ,  se  retira  ensuite  dans 
le  monastère  de  Montiramey  1  où 
il  mourut  vers  1180.  On  a  de  lui 
un  volume  de  Lettres  ,  skssez 
peu  intéressantes ,  mais  qui  sont 
utiles  pour  la  connoissance  des 
afiaires  de  son  temps.  On  les 
trouve  dans  la  Bibliothèque  des 
Pérès ^ 

^  XllL  NICOLAS  BE  Cuamo , 
religieux  de  l'ordre  de  Saint-Fran-^ 
c'^is ,  vivoit  dans  le  iS*  siècle  ; 
Iç  pape  Innocent  IV,  qui  avoit 
beaucoup  d'estime  pour  lui ,  le 
retint  à  Home,  pour  être  son  cha- 
pelain ^t  son  conleâtseur ,   et  le 


48o  MCO 

uofnnva  èn«iiU«  2i  l'ët^càé  ifÂs*^ 
sise.  Ce  pontife  étant  mort , .  iNi- 
celas- écrivit  sa  f^ie  ;  celte  vije  «est 
ime  pièce  HYiportnnte  pouar  lUiû- 
toîre  ecciésinstîqcie  de  ce  temps* 
Baluzel'a  iqtiépëe  dans  le  7*  vo- 
loipe  de  ses  Mélanges, 

•  •  —  .-^ 

f  XiV.  MOOLAS  De  Cuba, 
Cusanus ,  lils  d'un  pécheur  ,  né 
en  i4oi  «  <Cusa  ,  «viJla^e  situé 
sor  la  Moselle  ,  au  diocèse  de 
Trêves.  I^e  coamte  de  Mander* 
ehvidt  l'avaut  p4'ij»  ii  son  «ervice 
dès  son  eniance  ,  iv  trouva  des 
dispositions  ,  et  Teuvoja  k  De- 
vpfller  pour  le  faire  étudier.  Ni- 
colas deCusa  fix  des  progrès  con- 
sidérables, jl  fréqveivta  ensuite 
les  pi4i<s  célèbres  uuivervitésd'Ai- 
lemag^  et  d  Italie ,  prît  à  Padoue 
le  boncft  de  docteur  eo  droit 
canon  ,  ^  l'a^e  4c  ^7.  zn& ,  et  se 
rendit  îiaiiéle  dans  leslang-tses  ,  et 
dans  ies  sciences,  -ii  se  passionna 
sur  -tout  pour  ia  scolasticjue  et 
pour  la  inétapbjsiq^ie  «neienne , 
«|iii  domine  un  f»eu  trop  dans 
ses  ouvrages.  Ce  défaut  les  réxjd 
obscur^  -^t  absti^its ,  ouoi^u'ils 
soient  écrits  d'AÎlieiirs  -axm  styie 
net  et  facile  ,  sans  aii'ectation  et 
jsans  vains  omeicien«.  Il  paroit 
eoBStant  qa'îl  n'a  Cait  proiessicn 
datisancuooi'dpe  reli^ieuK.  il  de- 
vint cui«ë  de  Saiiit  -  Florewtin  k 
Coblentz ,  puis  >  aroiàidiacre  de 
Liège.  Il  assista  en  cetile  i[ualité  , 
Van  i43i  ,  au  concile  de  Bàle, 
tiont  il  liit  un  des  pins  p^snids 
tlélènseurs.  Sugènei  V*f»e  rà  ttacba 
et  l'envoya  <c«i  quolilë  de4;^^atà 
Constanlinople  ,  puis  en  .411  e- 
magne  et  en  France.  ApitiJ  la 
-mort"  de  ce  pape  ,  Cusa  bn  rcHira 
dans  son «1  ORitiiaconnat  de  ii^i^^e. 
Mais  Nicolas  V  ,  zélé  proteot;iifr 
des  ^ns  de  lettres ,  le  tira  do  ia 
retraitepcmr  l'bonorer  de  la  po(ir- 
pre  en  i44^  »  €t  lui  donna  \\\- 
\ôdié^  de J^fisen  dtacs  ie:l^j«l. 


NICO 

'  Le  nouveau  cardinal  assista  41  Vov^ 
vertiiffie4a  jubilé  en.  t4So  «  et  fut 
ei^ViJ^ié  ^  fualité  de  îégat  à  ln- 
dfife  v£rs  ies  ^  prifipes  4'AUe- 
niftgne ,  pour  les  porter  à  fipâre 
la  piaiK  enine  eux  et  «  toucner 
leurs  arm^s  «oAive  J\iakoi»et  I{  , 
^tii  menaçoitlft  chrétienté.  U^it 
publier  ea  #)éfoe  t6i3)|>«  dans  ce 
paj's  \es  indulgences  du  jubilé, 
et  se  comporta  dans  sa  légation 
avec  tant  de  prudence  ^  de  vertu 
et  dit.  désiutéreascnieiit ,  qu'il jné** 
rita  Testiine  et  la  vénération  des 
peuples.  Bien  n'étojt  plus  simple 
que  son  équipage.  Il  étuii  monté 
sur  une  nulle.  Son  douiesliqne 
éloit  très-pt  u  nombreux.  Sa  cour 
n'ikoit  pas  composée  de  flatteurs, 
mais  de  gens  de  letli^s.  Le«  prin- 
ces et  les  prélats  alloient  au  de- 
vant de  lui  «vec  une  foule  ds 
peuple ,  et  Cusa  n'en  étoix  que 
plus  modeste,  11  refusa  tons  les 
préséns  qui  lui  furent  offerts  ,  et 
voulut  que  ceux  de  sa  suite  i'îmi- 
tas&eiit  dans  ce  désintéressemeut. 
L'Allemagne  ne  Tadmira.  pas 
moins  ,' lorsqu'il  y  fut  envoyé  de 
nouveau  ,  en  qualité  de  légat , 
par  les  papes Calixte  filet  Pie  H. 
Ce  dernier  pontile  fit  ce  qu'il  put 
pour  réconcilier  Cusa  avec  l'arcbi- 
ducSig^mond,qui  s'étoit  brouil- 
lé a\ec  lui  it  l'occasion  d'un 
monastère  oii  le  cardinal  avoit 
voulu  introduire  la  réiui*me  en 
retournant  k  Home  avec  Calixte 
IlL  Sigismond  fît  les  plus  belles 
promesses  ;  mais  à  peine  le  car- 
dinal de  CubH  eut-il  remis  le  pied 
dans  son  diocèse ,  qu'il  fut  enlevé 
et  mis  eu  prison  par  ordre  d^ 
Parchidtk*.  Dès  d^.  n>onieut  on 
cessa  i'oi'iice  divin  dans  presque 
tout  son  i'Iiooèse.Le  papr  excom- 
mu'uia  Sigisinond.;  elxelui-ci  re- 
lâcha enfjn  le  cardinalde  Casa, 
:i  des  conditions. in ju;»tes  et  très- 
dures.  Ce  pk'éial  mourut  qiielqitc 


NIGQ 

i4H-  Toulr»  sea  OËuvres'  lttl«h€ 
iiftjpriinées  à   Bâle  eo    i56S  ,  «a 
3  tomes  ia*fol.    On  trouve  dans 
le   premier  vol.    1.  Les    Traités 
$héojo^iqu€5  sur  les  -  Mystères, 
II.  Trois  livres  l>e  la  ^octe  igna-* 
fiance ,    dont  i\    fait   l'apologie^ 
ili.  Vu  éer'tt  toachant  la  Ftlia* 
tion  de  Dieu*  IV.  Des  Diaiofgues 
^ttr  la  Genèse  et  sur  la  Sagasse... 
Ijp  ^deuxième  votume  comprend , 
|.  De  savantes  JSxérciiations,  II, 
La  Concordance  enthali^ue ,  en 
Irois  livres.    IIL.  Plusieurs  Trai'^ 
tés  de  controverse  ,  dont  l'un  , 
intitulé    Vj^lcQixM   criblé,    offre 
sous  un  titi]e "bizarre  dés  choses 
Judicieuses  j    et  Fautre,    intitulé 
Conjectures     sur     les^    dernier^ 
temps  ,      traduit     en  .   français  , 
ï  JQo  ,  in-S",.  est  une  rêverie  eX' 
travaganle..- L^anteur  y  place   là 
diëiaiié  de  rÀnlechrist  et  la  ré- 
^urrection  de  r£gli:>e  avant  l'an- 
née 1734'  I^  troisième   voluijie 
renferme  desOuvra^s  de  mu  thé- 
matiques j  de  gëométrié  et  d'as- 
iro;âo:nîe.  On  sait  que  le  cardinal 
de  CÛS& tâcha' de  ressusciter  yhy- 
po thèse  du  m'^oûvementde la  terre, 
publiée  depuis /^///fzgt>/Yr ,  mais 
gie  ses  ef&rls  eurent  peu  de  suc- 
cès :  Copernic  et'Gîalilée  fureul 
p.lus  heu  Feux.   IVicolas ,  homme 
Savant  et  ]pie,d¥,  mai^  en  mê.me 
t^nips    esprit    faux,    et     vision- 
naire ,  se  Jaîss{|îl.'(iôiiiiner    par 
une  ima|;in2>tîôn  (i^régl^e.  ïl  fiU 
singulier  dans  ses  seiitiinens»3ul}f 
tîl  jusqu'à;  se  ren^i-e,  iiûntelligi- 
ble ,  ennemi  du  '  i^aturel ,  ama; 
teup  dej'allégorle   jusqu'au  plus 
ridicule  excès.   Sa  Vie,  en  fatip 
etsagement  écrite  par  le  P.  Uartz- 
lieim  ,  j^ttiite/,  •»  tété'  împrinié« 
m  Trêves,  en-  ij^^\  Voyez  V^ri, 
CflARLisB ,  n«  I- ,  «I*  la-  iln. 

*  XV.  NICOLAS  iiB=FLirE(en 
k&tia  de  JRupe  ou  de-  Saxo  >  en 
iJRapçais  de  Im  Mo€h^)^  ormiU 
T.  xu. 


NICO  48i 

suisse  ,  célèbre  par  une  -absti- 
nence- de  2o  ans  ,  pendant  les- 
quels il  ne  prit ,  dit-on  ,  aucune 
nourri tnré  autre  que  l'Eucha» 
tîe  ; .  il  mourut  en  1488  :  on  Fho* 
B4|re  d'un  Culte  publiC'  à  Saulea 
dans  le  comté  d'Onterwalden* 
quoiqu'il' n'ait  pas  éfH-  canonisé» 
Sa  Kie  a  été  donnée  pal*  plusieurf 
aùteors,.  notamment  par  le  je* 
suite  suisse  Pierre  liiigan* 

t  XVI.  rîIGOLAS  DE  Mfa-Howe, 
ainsi  appelé ,  parce  -quil  étoit 
^vêque  de  celte  ville  dans  le  11* 
siècle.  On  tfouve  ,  dans  VjiuC' 
tuarium  de  la  Bibliothèque  des 
^kres  ,  un  Traité  de  *cèt  évoque 
s^r  la  vérité  du  gorps  et  du  sang 
de  Jésus-rChrisï  en  (eucharistie  : 
et  daqs  A.Uatius  un  Tçaité  de  la 
processiôn'da  Saint-Esprit. 

t.xvn.  mcDiAS  z^B  LvRs« 

ainsi  I  nommé  dn  lieu;  de  sa  tiaisi- 
sance^,  mtito  Jirille>  do-  Norman- 
die an  diocè&e  d'£vrenj(J  Oon  a 
dit  qu'il  étoit  né  imii' ,.-  et  *cfu*ii 
avoit  commeaéé  wétiMiier  sous 
les  rabbîos  «  mais  le  P.  Bèrthler 
révsoi|ue  eti-  doiiite  cette  origine 
hébvaifque.  •  Qiiei  qu'U  eu  soit  ^ 
il  '  prit:  Kbabit  des  •  frères  msr 
nturs  r»A  vi^  ,  et  vint  à  Pa 
ris,  où  il  fut  reç a  docteur,  «t 
où  il  expliqua  long-temps  TlLcri^ 
XtBt^  sainf'e  Jbhs'Ê  girtmd^  cou- 
vent de  soil  ordre.  SoS'tdllens.dui 
concilièvent  l!eâtime  detla  réia»% 
Jieftiine ,  coiptesse  do  Bour^onie'i 
i'enunè  du  roi  PbilippeV  v  dit  /« 
i£ongi.  Cette- pnneesâ  le  nomma 
parmi  les  eagécuteors  de  soti  tes*- 
tament  ïà\X  15an  i335.  Nîoolasmou<' 
rnt"  i»  Paris  le  a5  octobre  fi34o  ^ 
dans  un  Âge  avancé ,  après 'av^i# 
étéprdvinajaide'  scm  oi^re*=Ott 
a  àt  lïà  ,  :  {.  l)eB  /hêtUies  ou 
pbtits'Coi|ii»^Mii4^^  fttr  tonte'lv 
Bible  ,  qui  outilë  ^^Mt^eforstrè»* 
côtnsultes.  L'édition  Ja  plu»^i«ra 
«st  d«  homé'i  x^^'f  miji^n 


483 


MCO 


in>l'olio  ;  et  la  meilleure ,  d'An- 
veri»,  1634  )  six  vol.  in-tbi.  Ces 
Commentaires  sont  refondus  dans 
le  Biblla  maximày  Paris,  1660, 
i9  vol.  in-folio.  Il  j  en  a  une 
traduction  française  ,  Paris,  i^  1 
et  i5i2  ,  cinq  vol.  in-folio.  La 
méthode  de  Nicolas  de  Lyre 
est  estimable.  Le  sens  littéral  est 
son  premier  objet  :  viennent  en- 
suite les  divers  sentimens  diesrab* 
bins ,  et  il  ne  manque  pas  de  les 
réfuter  ,  quand  ils  mêlent  des 
fables  aux  vérités  des  livres  saints. 
On  peut  lui  reprocher  qu'k  cet 
iégard  il  entre  quelquefois  dans 
des  détails  inutiles.  On  trouvé 
aussi  qu'il  n'est  pas  assez  en 
garde  contre  Ihi  philosophie  de 
son  temps  ;  il  la  ramène  fiéquem- 
înent ,  il  subtilise  trop  ,  et  s'ap- 
paie  souvent  sur  Aristote.  IL  Une 
i^ispute  contre  les  juifs  ,  în-fol. 
III.  Un  Traité  contre  un  rabbin , 
qui  se  servoit  du  nouveau  Tes- 
tament poor  combattre  la  religion 
dirétienne ,  et  d'autres  ouvrages. 
Cet  auteur  possédoit  la  langue 
hébraïque  beaucoup  mieux  que 
la  grecque  ;  aussi  a  - 1«>  il  mieux 
réussi  a  expliquer  l'ancien  Testa- 
ment que  le  nouveau.  On  lui 
donna  dans  les  écoles  le  titre  de 
Éocleur  utile. 

t  XVHL  NICOLAS  m  F»x 
florissoitau  iS*  siècle,  et  se  fit 
«ne  .grande  réputation  dans  Par- 
(chiteclure  et  la  sculpture.  C'e^ 
lui  qui  construisit ,  à  Bologne , 
réélise  et  le  couvent  des  frères 
prêcheurs,  après  avoir ^W^cf  un 
tombeau  en  marbre ,  destiné  à  re- 
cevoir le  corps  de  saint  Domi-^ 
nique ,  fondateur  de  cet  ordre. 
Celui  des  ouvrages  de  Nioc^as 
qui  nièt  le  sceau  a  sa  réputation,' 
«st  le  clocher  des  Augustins  de 
Sienne,  octogone  au  dehors  et 
circulaire  en  dedans  ,  avec  un 
escalier  9»  limaçon ,  au  milieu 


NICO 

duquel  est  un  espace  vide'  cpî 
forme  une  sorte  de  puits.  Lé-* 
glise  de  la  Sainte-Trinité  a  Flo-. 
rence ,  construite  d'après  ses  des* 
sins  ,  est  si  belle  par  ses  pro- 
portions, que  Michel-^Ange  ne  90 
(assoit  point  de  Tadmirer  ,  etl'ap- 
peloit  sa  dame  favorite.  Ses  der- 
niers ouvrages  sont  VEelise  et  V^b- 
baye  superbes  qu'il  DÀtit  à  Na- 
pies ,  dans  l'endroit  nommé  Ta* 
glia  ca%zo  (  champ  des  coups}., 
en  commémoration  de  la  victoictt 
décisive  que  Ciiarles  d'Anjou  y 
remporta  sur  Conradin. 

t  XIX.  NICOLAS  -  EYME^ 
RICK , .  dominicain  de  Gironne  , 
mort  dan^  sa  patrie  en  i599  >  ^^^ 
inquisiteur  général  contre  les  Vau- 
dois  sous  le  pape  Innocent  VI , 
puis  chapelain  de. Grégoire  XI, 
et  juge  des  causes  d'hérésie.  Sou 
'principal  ouvrage  est  intitulé  I9 
Directoire  des  inquisiteurs,  CeC 
ouvrage ,  imprimé  à,  Rome ,  (587, 
in-fol. ,  et  k  Venise ,  1607  ,  offre 
des  maximes  extraordinaires  ,  el 
développées  dans  des  Commen- 
taires qui  ne  le  sont  pas  moins.  Des 
trois  partiesquicpmposentcelivrey 
la  première  est  eonsacrée  à  établir 
)é  pouvoir  de  l'inquisition  sur  les 
hérétiques  et  les  fauteurs  d'héré- 
sie ,  et  la  dernière  explique  la  for- 
me de  procéder  contre  eux.  Les 
particuliers  ne  sont  |>as  seulement 
soumis  a  ce  tribunal  -,  le  direc- 
toire j  soumettes  rois  eux-mêmes. 
Il  eât  vrai  que  ceux-ci  sont  jugés 
secrèten^ent.  L'abbé  Morellet  a 
donné  ,  en  i']^'i\  '  in  -  xa  ,  un 
abrégé  du  Directoire  et  des  Com- 
mentaires* 
'  .    •    •        ... 

XX.  NICOLAS  DB  MvNSTiK 
(  Henri  ) ,  auteur  d'une  secte  qui 
s'appeloit  Famille  ou  Maisou 
d'Amour ,  se  prétendit  d'abord 
inspiré  ,  et  se  dokina  ensuite  pour 
un  homme  déifié.  Il  se  vantoit 
dTétre  pjus.  grand  que  J.  C.  ^  qui , 


NICO 

ilîsoît-îl ,  n'avoit  qae  son  type  ^ 
ou  son  image.  Vers  l'an  i54o  il 
tâcha  de  pervertir  Théodore  Vol- 
kars  -  Koiuhert.  Leurs  disputes 
furent  aussi  fréquentes  qu'inu- 
tiles; car  quand  jVicolas  ne  sa- 
Toit  plus  que  répondre  à  Théo- 
dore ,  il  avoit  recours  à  Tesprit , 
qui. lui  ordonuoit,  disoit-il  ,  de 
se  taire.  Cet  enthousiaste  ne 
laissa  pas  de  se  faire  bien  des  dis- 
ciples ,  qui  comme  lui  se  cro  voient 
des  hommes  déifiés.  Nicolas  fit 
quelques  livres  :  tels  furent  VE  • 
vangile  du  l'oraume  ;  la  Terre 
de  paix,  etc.  La  secte  de  la  Fa- 
mille d'Amour  reparut  en  Angle- 
terre Tan  i6o4*  £Ue  présenta  au 
roi  Jacques  1"  une  confession 
de  foi  9  dans  laquelle  elle  se  déclare 
séparée  des  brownistes.  Cette 
secte  fait  profession  d'obéir  aiix 
magistrats  de  quelque  religion 
qu'ils  puissent  être  :  c'est  un  point 
fondamental  chez  e<ix. 

XXL    NICOLA^  (  Gabriel  ). 
Vojr.  Reinie. 

tXXIL  NICOLAS  (Augustin) , 
avocat  de  Besançon  sa  patrie  , 
conseiller  -  d'état  du  duc  Char- 
les de  Lorraine ,  dont  il  avoit  sol- 
licité Félargissement  auprès  du 
roi  d'Espagne  ,  fut  pourvu  d'une 
charge  de  maître  des  requêtes 
au  parlement  de  Dôle ,  à  la  solli- 
citation de  don  Louis  de  Haro. 
Il  mourut  à  Besançon  en  1695. 
Cet  auteur  ^crivoit  facilement  en 
vers  et  en  prose.  On  a  de  lui, 
I.  Des  Poésies^  réimprimées  à 
Besançon  en  lôgS  ,  m-8*.  IL 
Une  assez  bonne  Relation  de  la 
dernière  révolution  de  Naples  , 
Amsterdam  ,  1660  ,  in-8*  ;  une 
autre 'f/tf  la  campaene  de  ï664 
en  Hongrie ,  avec  aiverses  Piè- 
ces historiques,  IlL  Discours 
sur  les  succès  des  firmes  de  la 
France  dans  le  comté  de  Bour- 
gogne en  1668  ft  XO73  f  Aws- 


NICO 


483 


fe 


terdam  ,  1677  ,  i»-4*''  IV.  2>i5- 
sertalion  morale  et  judicieuse  v 
savoir  :  Si  ta  tortu/v  est  un  moyen 
sûr  de  vérifier  les  crimes  secrets , 
Amsterdam  ,  1682  ,  in-8o.  Ce 
livre ,  diOicile  à  trouver ,  est  le 
meilleur  ou  le  moins  médiocre  de 
ceux  qu'a  produits  Nicolas.  Il  a 
été  traduit  en  latin  ,  et  imprimé 
à  Strasbourg  ,  en  1697  >  i°"8**«  H 
dit  dans  son  épître  déd icatoire 
au  roi  Louis  XlV ,  «  Il  n'appar** 
tient ,'  Sire  ,  qu'a  un  roi  aussi 
grand  que  vous  de  corriger  les 
abus  que  ces  derniers  siècles  ont 
>uisés  dans  les  auteurs  des  tempa 
es  plus  corrompus.  C'est  à  un 
monarque  de  l'raQce  d'extirper 
dans  son  rovaume,  par  son  pou- 
voir absolu,  et  d'inviter  j  par  un 
exemple  aussi  noble  que  le  sien , 
les  autres  princes  chrétiens  à 
Corriger  tant  d'injustes  moyens  de 
venir  à  la  coniioissauce  et  au  châ- 
timent des  crimes.  Tant  de  pau- 
vres innocens  qui  périssent  depuis 
si  long  -  temps  par  les  horrioles 
violences  de  la  torture  ;  tant  de 
pauvres  femmes  aussi  cruelle- 
ment martyrisées  qu'injustement 
condamnées  de  sortilège ,  sur  des 
confessions  arrachées  k  force  de 
tourmensiusupportablcs ,  tendant 
leurs  mains  suppliantes  au  trône 
du  grand  monarque  de  l'univers 
qui  vous  a  commis  le  gouverne- 
ment de  tant  dépeuples.  »  On  lit 
une  anecdote  assez  singulière  , 
page  i53  de  l'ouvrage  de  Nicolas, 
<r  Au  moyen  de  la  torture ,  qui , 
dit-il ,  donnoit  toujojirs  de  nou- 
veaux accusés  ,  deux  prétendus 
sorciers  ,  poursuivis  par  l'inaui- 
sition  de  Besançon  ,  ayoient  déià 
chargé  l'inquisiteur  de  l'avoir  ^ 
au  sabbat ,  et  si  le  saint  oiHce  do  . 
Rome  n'edt  point  pris  soin  u'ar^ 
rêter  les  procédures  ,  l'inquisi- 
teur et  tout  son  couvent  alloient 
être  embarrassés  dans  ces  pro- 
cès  privilégiés.  »  La  chose  eût 


484  NICO 

pitra  assez  plaisante.  Malgré  les 
txceilentcs  raisons,  sans  réplique, 
que,^ic<^s  a  données  dans  son 
ouvrage  contre  la  torture  ,  ee 
.n'ebt  qu'un  siècle  après  qu'elle  A 
été  entièrement  abolie.  Cet  au- 
leur  atoit  wyagé  de  bonne  heure, 
«t  possédoit  l>ien  les  langues 
espagnole  >  latine  et  italienne. 
Ménage  trouve  ses  vers  latins  et 
français  détestables  ;  mais  il  loue 
ceux  qu'il  a  composés  en  italien 
et  ea  espagnol. 

XXin.  NICOLAS  LE  Calabrais. 

Voj^  GoNSALVfi  ,  n»  II*  (  Martin  ). 

XXIV.  reiCOIAS  DE  Palbeme. 

VOJ.  TuDESCHI. 

♦  I  NICOLE  (  Nicolas  )  ,  mé- 
decin ,  né  à  Florence ,  vécut  au 
1*5*  siècle.  Il  eslcilé  avec  beaucoup 
d'éloges  par  Léandrc  Alberti  , 
provincial  des  dominicains ,  coni- 
ir»e  appartenant  a  la  classe  des 
hommes  illustres  de  son  ordre , 
auquel  il  s'étoit  agrégé ,  et  prioci- 
|\alementpour  ses  ouvrages  en  mé- 
decine, intitulés,  I.  Sermones mé- 
dicinales septem  ,  Venetiis ,  1 49^  > 
1007  ,  i533 ,  4vo!.in-fol.  11.  Corn- 
mentum  super  aphorismos  Hip- 
pocinlisy  Bononia; ,  i5!22,  in-é". 
III.  De  Jehribus  epitome  ,  col- 
lection de  Venise.  Nicole  ,  qui  a 
aussi  écrit  sur  la  philosophie  et 
ta  cosmographie  ,  mourut  a  Flo- 
rence en  1450  ,  âgé  de  ^3  ans. 

.  \  *«  IL' NICOLE  (Jean),  né  à, 
Chartres  en  1600  ,  d'une  famille 
respectable ,  avocat  au  parle- 
ment,- et*  juge  oéUcial  de  Tévéque 
de  Chai*tres ,  eut  plutôt  les  ta- 
lens  d'un  orateur  que  ceux  d'un 
jiX*isconsulte.  Son  mérite  le  plus 

.  iQâseçliel  fut  d'avoir  donné  leiour 
ail  célèbre  Bierce  Nicole.  Ses 
discours  et  ses  plaidoyers  ton* 
joiurs  ampoulés  ^  étoient  hérissés 
de  citation»,  de  morceaux  de 
poésie  dont  on  trouva  dans  t^es 


NICO 

papiers,  h  sa  mort,  un  reciieilim* 
mense  que  son  fils  fit  briiler.ll  a  tra- 
duit en  français  une  déclamation 
de  Quintilien,  imprimée  à  Paris  eu 
1642  ,  et  dédiée  h  M.  Seof ,  évêque 
de  Chartres.  L'abbé  de  Marolles  , 
l'un  de  ses  amis  et  de  ses  con- 
temporains, dit  avoir  reçu  sou- 
vent de  lui  des  vers  latins  et  fran- 
çais. 

*  ra.  NICOLE  (Gilles),  au- 
teur de  Hœresium  ac  hœresiar- 
chamm  latinis  versibus  elucu-r 
brata  synopsis ,  imprimée  à  Ro uea 
/Cn  1700,  in- 12,  dont  la  rédaction 
ne  vaut  pas  mieux  que  le  sujet. 
L'auteur  se  désigne  lui-même,  sur 
le  titre  de  son  livre ,  par  ces  deux 
vers: 

Exîguum  quod  opus^  ticut  sponiehAt  amiàs . 
Aettor  in  Inproaii  NieoU09  ctcinit. 

La  dédicace  est  adressée  a  l'évé- 
que  de  Coutances  ,  C.  F.  de  Lo- 
ménie  de  Brienne.  Le  <lébut  fait 
allusion  k  d'autres  productions 
sorties  de  sa  plume  ;  mais  nous 
n'en  savons  pas  davantage ,  ni 
sur  sa  personne  ,  ni  sur  ses  ou- 
vrages. 

t  IV.  NICpLE  (Claude ) , con- 
seiller du  roi,  puis  président  de 
l'élection  de  Chartres  ,  sa  patrie , 
cultiva  les. muses  jusqu'à  sa  mort , 
arrivée  le  ti  lioveiiibre  i685  ,  à 
^4  ai^s*  On  a  de  lui  un  Recueil 
de  diverses  pièces  choisies  ,  tra- 
duitfes  des  plus  fameux  poètes 
latiqs,  Paris  ,  j657  ^.in-12,  réim- 
primé en  1693 ,  en  2  vol.  in-12. 
Le  style  en  est  foible  et  laoguis- 
sapt.  On  y  trouve  des  imijtalious 
de  différens  morceaux Tjle  Virgile, 
d'Horace  ,  d'Ovide,  de  Jiiyénal, 
de  Perse.  On  a  eoco're  du  même 
écrivain  des  Pensées  amoureuses 
de  Catulle  ,  Lucrèce  ,.  Pétrone  , 
et  autres,  Paris,  1666  ,  in- 13. 

t  V.  NICOLE  (  Pierrti) ,  pa- 
^rent  du.  précédent  y  né  a  Char- 


NICO 

ires  le  19  octobre  iôsS ,  fil*  de 
Jean  Nicole ,  possédoit  pari'aite- 
meot ,  dès  Vâge  de  i4  flQS ,  le  latin 
et  le  grec.  Son  père,  sous  les  jeux 
duquel  il  avoit  fait  seshumanitës , 
l'envoya  à  Paris  pour  faire  son 
cours  de  philosophie  et  de  tkëo- 
'  lo^ie.  11  s'adonna  à  ces  deux 
sciences  avec  d'autant  plus  de 
fruit  y  que  son  esprit  avoit  la  matu- 
rité ,  la  profonuen?  et  la  justesse 
3u*elle$  demandent.  Ce  fut  pen- 
ant  son  cours  qu'il  connut  les 
cénobites  de  Port-Roval.  Ils  trou- 
vèrent  en  lui  ce  qu'ils  cherchoient 
avec  tant  d'empressement  y  l'es- 
prit ,  les  moeurs,  et  la  docilité. 
Nicole  donna  une  partie  de  son 
temps  a  rinstructiondela  jeunesse 
qu  on  élevoit  dans  cette  solitude. 
En  formant  des  élèves  distingués , 
il  se  forma  lui-même.  11  acquit 
nne  facilité  extrême  d'écrire  en 
latin.  Après  ses  trois  années  or- 
dl:iaires  de  théologie  ,  il  soutifit 
sa  tentative  avec  un  succès  peu 
commun.  Le  jeune  théologien  se 

Î^réparoit  k  entrer  en  licence ,  mais 
es  querelles  que  les  cinq  proposi- 
tions avoient«llumées  dans  la  la- 

.  culte  de  théologie  de  Paris  le  dé- 
terminèrent à  se  contenter  du 
baccalauréat,  qu'il  reçut  en  1649* 
Plus  libre  alors ,  ses  engagemens 
avec  Pott-Royal  devinrent  plus 
-suivis  et  plus  étroits;  il  fréquenta 
cette  pieuse  et  savante  maison  ; 
il  y  nt  même  d'assez  longs  sér 
jours  »  et  travailla  avec  le  grand 

^  Ârnauld  k  plusieurs  écrits  pour 
la  défense  uejanséni us  et  ue  sa 
doctrine.  En  1664  il  se  rendit , 
avec  ce  célèbre  écrivain  ,  k  Châ- 
tillon  près  d»  Paris ,  et  y  con- 
sacra son  temps  k  défendre  l'E- 
glise de  deux  ennemis  ligués  con- 
tre elle  j  les  calvinistes  et  les  ca- 
suistes  relâchés.  Nicole  sortoit  de 
temps  en  temps  de  cette  retraite , 
pour  aller,  tantôt  k  Port-Royal , 
tantôt  k   paris.   Au  coiiHueuce- 


NlCO         ■  485 

lAent  de  1676 ,  sollicité  d'entrct' 
dans  les  ordres  sacrés,  il  con- 
sulta  Pavillon  ,  évoque  d'Alet  ^ 
auprès  duquel  il   s'étoit  renda. 
La  décision  qu'il  lui  demandoit^ 
fut  bientôt  donnée.  Pour  entrer 
dans   les  ordres  sacrés,  il  avoit 
besoin  du  consentement  de  l'ë-^ 
vôque  de  Chartres  -,  et  ce  prélat , 
prévenu  contre  ses  opinions ,  Ir 
lui  refasoit.  L'évêque  d'Alet  lui 
fit  envisager   ce   refus ,   comme 
une  disposition  de  la  Providence , 
qui  vouloit  le  retenir  dans  l'état 
ile  simple  clerc.  Une  Lettre  qu'il 
écrivit  Vannée  d'après,  en  107 j,^ 
pour  les  évoques  de  Saint-Pont  et 
d'Arras ,  au  pape  Innocent  XI  , 
contre  le  relâchement  des  ca  si  lis- 
tes ,  attira  sur  lui  un  orage  qui  fo- 
bligea  de  quitter  la  capitale.  Ija 
mort  de  la  duchesse  de  I^ongue- 
ville, U  plus  ardente  protectrice  du 
jansénisme ,  arrivée  eu  1679  ,  lui 
donna  du  dégoût  pour  la  France» 
«  J'ai  perdu  ,  dit  -  il ,  tout  mon 
«redit ,  j'ai  même  perdu  mon  ab- 
baye :  car  cette   princesse  éloik 
la  seule  qui  m'appelât  M.  l'abbé.  9 
Il  quitta  son  pays  au  printemps 
de  (a  mémo  année.  Cvtte  retraite 
fut  un  peu   forcée  ;  mais  après 
difùfrentes  courses,  il   obtint  la 
liberté  de  l'eveuir  k  Chartres ,  sa  . 
natrte  ,  et  quelque  temps  après 
a  Taris.   L'illustra  fui<itif  profita 
du  repos  dont  il  jouissoit  peur 
enrichir    l'Ëgli^e   de   difierentes 
productions.  Il  «ntra  ,  k  la  fin  de 
ses  jours  ,  dans  deux  querelles 
céiènres  :  celle  des  études  monas* 
tiques  ,  et  celle  du  quiétisme*  Ik- 
défendit  les  senlimens  de  Mabil- 
lon  dans  la  première ,  et  ceux  de 
Bossuet  dans  la   seconde  \  «aais 
sans  donner  dans  les   emporte- 
mens    ordinaires   aux   écrivains 
polémiques.  «  Je  n'aime  pas ,  di- 
se it- il  ,  les  guerres  civiles.  »  (  Foy, 
AaNAtJLT) ,  li*  IV.  )  11  mourut  le  i^ 
novembre   1675.  Nicole   4jI    le 


486  NICO 

Boè'ce  on  le  Rodrigaès  de  la 
France.  Ses  Essais  de  mofnie  ont 
produit  beaucoup  de  bieii,  La 
vérité  et  la  méthoae  caractérisenrt 
cet  ouvrage.  Si  la  marche  de  Tau- 
teur  est  lenîe ,  elle  est  ordinaire- 
ment  sûre.  Ses  raisonnemens  sont 
pleins  d'une 'justesse  qui  vaut 
«inelquefois  autant  que  la  cha- 
leur. Il  va  de  principe  en  prin- 
cipe ,  de  conséquence  en  consé- 
3uence  :  «  Aussi ,  disoit  un  incré- 
nie ,  quand  on  le  lit ,  il  faut 
prendre  gar4e  a  soi  ;  si  on  lui 
passe  quelque  chose  ,  on  est  bien- 
tôt confondu  :  arrêtez  -  le  dès  le 
premier]!  pas.  »  Cet  homme ^  si* 
fort  la  plume k  lamain,nebrilloit 
pas  dans  la  conversation.  Il  disoit 
au  sujet  de  Tréviile  ,  honune 
d'esprit  et  qui  parloit  bien  r  «  Il 
me  bat  dans  la  chambre  ;  mais 
je  ne  suis  pas  plutôt  au  bas  de 
l'escalier  ,  que  je  l'ai  confondu.  » 
•Simple ,  timide  ,  sans  aucun 
usage  du  monde ,  il  arausoit 
souvent,  par  ses  naïvetés  ,  les 
solitaires  de  Port-Rojal.  Une 
demoiselle  étoit  venue  le  con- 
sulter sur  un  cas  de  conscience. 
Au  miliea  de  l'entretien  ,  arrive 
le  P.  Fouquet ,  de  l'Oratoire ,  fils 
du  fameux  surintendant  ;  Nicole, 
du  plus  loin  qu'il  l'aperçoit ,  s'é- 
crie :  «  Voici  ,  mademoiselle, 
quelqu'un  qui  décidera  la  chose  »  ; 
ef^sur  -  le  -  champ  il  conte  au  P. 
Fauquet  tonte  l'histoire  de  la  de- 
moiselle ,  qui^  rougit  beaucoup. 
On  fit  des  ri^proches  à  Nicole  ae 
celle  imprudence;  il  s'excusa  sur 
ce  que  cet  oratorien  étoit  son  con- 
fesseur. «  Puisque  ie  n'ai ,  dit-il , 
riea  de  caché  pour  ce  père  ,  ma- 
demoiselle ne  doit  pas  être  réser- 
vée pour  lui.  »  Ce  célèbre  écrivain 
étoit  enfant  à  bien  des  égards.  Il 
ittt  logé  très-long-temps  au  fau- 
bourg Saint-Marcel. Quand  on  lui 
en  demandoit  la  raison  :  *<  C'est , 
répondit-il  y.qué  les  enoemis  qui 


NICO 

ravagent  tont  en  Flandre  et  me- 
nacent Paris  entreront  par  la 
porte  Saint-Martin. '  La  crainte 
continuelle  qu'il  ne  lui  tombât 
quelque    tuile   sur  la  télé  l'em- 

E échoit  de  paroître  dans  les  mes. 
<ei  nombreux  ouvrages  sortis  de 
sa  plume  sont ,  I.  'Les  Essais  de 
Morale ,  en  quatorze  vol.  in- 12 , 
à  Paris  ,  i^o/^  parmi  lesquels  on 
trouve  trois  Plumes  de  Lettres. 
Cet  ouvrage  est  solide ,  mais  sec 
et  froid.  Son  Traité  des  Moyens 
de  conserver  la  paix  dans  la 
société  mérite  d'être  distingua- 
Dans  les  autres  traités  il  y  a  trop 
d'idées  Conununes  et  délajrées 
sonvent  dans  un  st^le  un  pea 
lâche.  Les  Réflexions  morales 
sur  les  Epitres  et  Evangiles  de 
f  année  ^  en  <Ânq  volumes  in-i!2, 
sont  comprises  dans  les  quatorze 
volumes  des  Essais  de  morale. 
Et  si  on  y  joint  les  Instructions 
théologiaues  sur  les  Sac  remens  ^ 
deux  volumes  ;  sur  le  Symbole  , 
deux  volumes  ;  sur  le  .Pater , 
un  volnmé;  sur  le  Décalogue , 
deux  volumes  ;  et  sur  le  Traite 
de  la  prière ,  deux  Volumes  ;  cela 
forme  vioçt- trois  volumes.  On 
ne  peut  mieux  faire  connoitre  le 
mérite  de  ces  Instructions  théo-  ' 
logiques  qu'en  rapportant  le  ju- 
gement des  journalistes  de  Tré- 
voux (  février  1707.  )  «  On  y  re- 
connolt ,  dis^t  -ils,  M.  Nicole-, 
au  soin  d'approfondir  le  s  matières 
et  de  les  rédiger  dans  un  bel 
ordre  ,  k  la  précision  des  idées  , 
à  la  justesse  des  conclusions  ti- 
rées des  principes  ,  enfin  à  la  sé- 
cheresse presque  inséparable  de 
cette  exactitude  géométrique  dont 
il  fait  profession  ;  on  doit  ajouter, 
à  une  grande  connoissance  dn 
cœur  humain ,  et  à  une  expres- 
sion toujours  pure.  On  voit  bien 
Îu'il  a  tonjours  suivi  l'ordre  du 
iatéchisme  romain.  Son  des- 
sein a  été  de  dégager  la  théologie 


NICO 

dès  Subtilités  et  des  longnenrs  de 
l'écote ,  et  de  ta  mettre  à  la  portée 
des  gens  da  moode ,  et  de  cep> 
tains  ecclésiastiques  trop  occupés 
pour  s'engager  dans  des  études 
profondes  :  il  a  été  au  -  delà  de 
son  projet  ;  et  les  sayans  peuvent 
lire  ses  Insiructionr  ^  comme  le 
système  théologique  d'un  auteur 
de  réputation.  L'ouvrage  est  écrit 
en  forme  de  dialogues  ;  c'est  la 
meilleure  manière  de  composer 
les  instructions  : 'celte  méthode 
contribue  beaucoup  il  les  rendre 
claires  et  précises.  »  Ce  grand 
moraliste  avoit  peu  de  talent  pour 
les  sermons ,  encore  moins  pour 
les  panégyriques  ,  quoiqu'il  eût 
fait  quelques  ui5ci>urs  de  ce  genre 

1>onr  ses  amis  ,  entre  autres  pour 
'abbé  de  Roquette ,  contre  lequel 
un  ût  cette  épigramme  : 

On  ditqiM  l'abbé  Roqucttt 
.  Prêche  i€$  itrmons  d'autrmi  i 
Moi  qui  taii  qu'il  les  achète  , 
'7e  sontkas  qu'ils  sont  ï  lui. 

Ficole  aoroit  pu  le  mieux  seiTir. 
Il  n'avoit  aucun  talent  pour  l'é- 
loquence de  la  chaire  :  «  il  falloit 
qu'il  eûtquelquechoseà  prouveret 
m  démêler ,  sans  cela  il  tombott  »  , 
eomincilleditlui-meme.iL  Trai- 
té  de  lit  foi  hamaime  ,  composé 
ftvec  Amâutd,  i664)  ia-4*  »  ^on , 
1695  »  in  -  12.  C'est ,  suivant  de 
bons  juges  ,  un  chef-d'œuvre  en 
son  genre.  III.  La  Perpétuité éie  la 
Jbi  ae  FEgUse  catholique  tou'^ 
chant  teucharistie y  Paris,  1670- 
1714  ♦  5  vol.  in*4''  9  avec  Amauld 
et  Ëusèhe  Renaudot ,  qui  y  a  eu 
peu  de  part.  Nicole  a  aussi  publié, 
sous  le  nom  de  Barthélemi  «  un 
petit  volume  intitulé  La  Perpé- 
tuité de  la  Jbi  de  FEfflise  catho^ 
lique  touchant  l'eucharkitîe ,  avec 
la  réfutation  de  l'écrit  d'un  mi- 
nistre (Claude)  contre  ce  Traité  , 
Paris,  1664,  in-ia.  La  4*  éditionij 
parut  tu  i66ô«    On  «ppelle  ce  | 


NICO  487. 

volume  la  petite  perpétuité.  IV. 
Les  Préjugés  légitimes,  contre  les 
calvinistes  ,  Paris  ,  17^5  ,  in-13; 
V.  Traité  de  Vunité  de  f  Eglise  , 
contre  le  ministre  Jurieu^  Rouen, 
1708  ,  in- 13.  VI.  Les  prétendus 
réformés  convaincus  de  schisme  ', 
Paris  ,  1684  ,  in-i!2 ,  et  quelques 
ouvrages  de  controverse  ,  esti- 
«Kibies  pour  la  science  et  la  so- 
lidité. \1I.  Dix-huit  lettres  ima- 
ginaires et  visionnaires:,  deux 
volumes  in-ia,  Liège  ,  1667. 
Elles  furent  commencées  en  i664 , 
et  finies  en  1666.  L'auteur  y  ré- 
fute fort  bien  les  rêveries  de  des 
Maréts  de  Saint-Sorlin.  Mais  en 
les  comparant  aux  Provinciales , 
on  les  trouvera  communes  et 
verbeuses.  VIII.  Un  lk*ès-grand 
nombre  ^ouvrages'  pour  la  dé- 
fense de  Jansénius  et  d'Arnauld. 

IX.  Plusieurs  Ecrits  contre  la 
morale    des   casuistes   relâchés. 

X.  Quelques-uns  sur  là  féroce 
générale,  recueillis  en  4  vol .  in- 1  a , 
avec  les  écrits  d'Arnauld  ,  de 
Qiiesnel>  ecdesautres  théologiens 
qui  ont  combattu  ce  système.  Il  j 
en  a  une  édition  de  1715  ,  en  3 
vol.  in-ia,  avec  une  préface  de 
l'éditeur.  XI.  Un  choix  d'épi- 
grammes  latines ,  intitulé  Epi- 
grammatum  delectus,  i659,  in- ta. 

i^.  Lancïlot  ,  n«  III,  vers  la  fin.  ) 
II.  Traduction  latine  des  Lettres 
provinciales,  avec  des  notes ,  etc. 
sous  le  nom  de  Wendrock.  Tout 
ce  qu'a  fait  Nicole  sous  ce  nom 
a  été  traduit  en  français  par  ma-> 
demoiselle  de  Joàcoux.  La  pre- 
mière édition  des  Provinciales 
latines  parut  en  i658  ;  la  4*  >  qui 
est  beaucoup  plus  ample",  est  de 
l'année  1660.  Pascal  revit  cette 
version  dont  oq  a  loué  la  fidélité 
et  l'élégance,  mais  non  pas  lu 
pureté.  Sa  latinité  est ,  dit-on , 
celle  de  Térence,  qu'il  a  voit  lu 
plusieurs  fois  ,  et  sur  laquelle  il 
avoit  liurmé  ton  style*  «  A  cela  , 


488  NI  GO 

€lit  d'Alembert ,  )e  n'ai  q<t*iuie 
l|iie«tion  à  faire:  Croit -on  que 
le  siyie  ëpistolaire  doive  être  )e 
même  que  celai  de  la  comédie?  » 
Seroit'Ce  en  effet  louer  un  auteur 
de  lettres  écrites  en  français ,  et 
sur-tout  de  lettrés  théologiques , 


filCO 

demie  des  jeux  âoraiiK  d^4e<tA 
ville.  ApKièff  avoir  .professé  ave<S^ 
distinction  pendasit  dix-buit  an» 
la  rhétorique  k  Toulouse ,  il  quittai 
cette  ville ,  et  vint  se  fixera  Paris  f 
oà  il  établit  «me  maison  d'édu-« 
cation  destinée  aux  jeunes  gêné 
de  dire  qu'en  le  lisant  ou  croit  '•  qui  se  proposoient  de  parcourir 


lire  Molière  ?  XIII.  Beiga  per* 
eontator ,  contre  la  relation  anti- 
)apséniènne  <le  Marca  ,  1657  ^ 
in-'4*'  (  VOY'  THistoire  de  la  vie 
et  des  ouvrages  de  Nicole,  i^SS  , 
in-  \i ,  par  Tabbé  Goujet  ;  lé 
tome  XaIX  ùes  Mémoires  de 
^ficéron ,  et  le  nouveau  Moréri, 
dans  lequel  il  y  a  une  liste  exacte 
des  productions  de  cet  écrivain 
célèbre»  ) 

t  VI.  NICOLE  (François) ,  né 
à  Paris  en  i685 ,  montra  beau> 
coup  de  génie  pour  les  matbé- 
mc-ttiques.  11  donna  ,  en  1706,  à 
iacauémie  des  sciences ,  un  Essai 
sw*  la  théorie  des  roulettes ,  qui 
le  fit  recevoir  Tannée  suivante 
<\avs  cette  compagnie.  Il  com- 
merça en  1717  un  Traité  élu 
inlcul  des  différences  Jlnies  , 
sur  lequel  il  a  fait  ensuite  beau- 
coup de  Mémoires.  En  1799  il 
«■lonna  à  l'académie  un  Traite  des 
lignes  du  iroisième  ordre,  plus 
complet  que  celai  de  Newton.  Ku 
i7'i7  il  se  lit  adjuger  et  céda  a 
rfjôttl-Dieu  de  l^yon  un  prix  de 
X<^oo  livres  ,  que  Mathuîon  a\oit 
déposées  pour  celui  qui  démon- 
treroit  la  fausseté  d'une  quadra- 
ture du  Cercle  qu'il  croyoil  avoir 
trouvée.  Il  mourut  le  10  janvier 


ij5S. 


'^  MCOLEAU  (  Pierre  )  ,  né  >ii 
Sain^Pëyéépârtenient  des  Hautes- 
Pji^née^)  en  i>7S4v'Ht'bes  études 
à  TottloiiBes  où  il'  soutint  publi<* 
qnemem  avec  *  succès  plusienrs 
thè<«^  sur  1*'  plltlosopnie  et  la 
physique;'  qirelqne>  temps -après 
d-rexkïpofta  pbisiours  prix  àiTaca- 
\ 


la  carrière  du  génie  ,  de  Tartille' 
rie  et  de  la  marine  ,  maison  qui 
parvint  à  rivaliser  avec  TËcoIer 
royale  militaire.  En  1784  il  aban- 
doniia  entièrement  l'éducation  de 
la  jeunesse  ,•  à  laquelle  il  s'étoit  li-* 
vré  pendant  trente-huit  ans  ,  el 
se  préparoit  à  jbuir  d'un  repo9 
justement  mérité  ,  loi^ue  la  ré- 
volution vint  à  éclater.  Nommé 
suceessivement  étecteur,  membre 
du  conseil  de  la  commune ,  oilti- 
cier  municipal ,  et  enfin-  prési- 
dent de  Tadmiiiistration  centrale 
du  département ,  il  fut  incarcéré 
pendant  onze  mois  ,  au  bout  des- 
quels il  fut  rendu  à  ses  foncliur  Éy 
3u*il  ne  quitta  que  pour  celle 
e  bibliotliccaire  de  fa  ville  de 
Paris  ,  qu'il  remplit  jusqu'à  sa 
mort  ,  armée- lé  38  mars  1810. 
On  a  de  luivl*  Bpitre  00  />»• 
tntction  de  In  reine  Christine 
aux  soui^ntins  y  Angers,  1770 « 
in^^'è  H.  Discours  academitfU& 
sur  ce  sujet  :  Déêerminsr  ce  xfuU 
y  a  de  Jioçe  et  d'arbCêrairc  a^ns 
legoiit  \  Angers,  1770,  in<^^.  III. 
Disco«^rs  académique  sur  Ce  sujet: 
Lo'  PrivoUté  nuit  éffêilement  aux 

de  r homme  confondu,  V.  Stances  ^ 
phihsophi^ue^s     couronnées    en- 
1771   pnr  l'académie  de  Rouen , 
177a  ,  in'8*.  VI .  Siemens  du  cal^^ 
cui  numériifue^et  ^algébn^uQ  , 
ibid.  1775  ,  in-ï'i. 

♦  NICOLET  (  Bernard  -  An- 
toine ) ,  né  il  Paris  en  1754  ,  s'est 
distingué  en  grava n  t  des  vignettes 
9t  des  mekiai/loirsiVu^yièad  c'iin  ,. 
le  Désastre  afe  /a.  nztfr-d'aprè» 


mco 

Xetvetf  et  «lm«  autres  ^rfceaiof 
<Fa|»rèfs  difiiSreDS  «baifreS^ 

t  î.  T^î COLLE  DE  Li  Choix 
(I^uis-Autoîne  ),  ecclésiastique 
d'un  savoir  assez  étendu,  mort 
le  1 4  septembre  1 760  a  î'arîs ,  sa 

Î>ali'îé  ,  à  56  ans.  On  a  de 
ui  j  L  Méthode  d'étudier  y  tir^e 
des  ombrages  de  saint  Augustin  , 
traduite  de  Titalienda  P.  .Balle- 
tini ,  Paris ,  1760  ,  in-xl.  U.  Geo- 
graphie  ntoderné  ,  1756  ,  réim- 
priitiée  avec  des  augmentations 
e^n^dérabies ,  par  Barbeau  de  La 
Brujrèâ^e  ,  en  1763  ,  3  vol.  iii-12. 
Cet  ouvrage  eut  beaucoup  de 
succès  ,  quoiqii'il  ne  fut .  pas 
exempt  de  tau  tes ,  et  ou  le  lit  avec 
fruit  ;  il  est  iustrucûf,  clair,  mé- 
thodique. M.  Victor  Comeiraseti 
a  donné  une  nouvelle  édition  , 
Paris ç  i8o4,2vol.in-8'»  et  Atlas, 
qui  e^t  très-au|çnilînt«e.  IlL  Ab^^é- 
gé  de  la  géographie  à  titsage  deS 
jemieÉ  personnes  ,  petit  volume 
iu-i'j.  C'est  un  extrait  de  sa  Géo- 
graphie moderne* 

I-  NÎCOLO  nr.t  Abbate  ,  pein- 
tre ^  né  à  Modene  en  i5i2.  Oti 
lui  a  donné  le  ^mt^ïadelAbbate^ 
parce  qu^il  étoil  élève  du  Pnma- 
tice ,  abbé  de  Saint-  Martin.  Lé 
Primatice  ^  ayant  connu  son  méri- 
te, l^amena  avec  lui  eu  France ,  Tan 
i553,  et  Vy  employa  à  peindre 
à  icpsque  sur  ses  dessins  ,  dans  le 
château  de  Fontainebleau.  Ni- 
colo  excelloit  sur-tout  dans  le 
coloris  ;  ses  dessins  ,  arrêtés  d'un 
trait  depkimeet  lavés  an  bistre^ 
sont  la   plupart   «terminés.    Son 

§nât  de  dessin  apprpche  de  celai 
e  Jules  Romain  et  du  Parmesan. 
La  chapelle  de  Thôtel  Soubise 
est  ornée  des  peintures  de  Nicolo  : 
il  a  aussi  fait  phisieurs  dessus  de 
porté»  à  l'hôtel  dcT  Toulouse.  Oa 
voyoit  autrefois  aa  Palaitf  Rojal 
un  de  seS'tiiblepitx ,  représentant 
l 'Bêdm^emèut  de  Prcserf?iM!é  • 


NICO 


4&) 


II.  NtGOIX)-FRANCO.ror?i 

pBâN«0  ,  «•  IV. 

NTCOLOSIO  (  Jean-Baptiste  ), 
Sicilien  , .  très  -  versé  dans  les» 
mathématiques  et  la  géo|;ra- 
phîe  ,  mort  k  Bome  en  ibjo  , 
mérita  Uestime  d'Alexandre  VIL 
On  a  de  lui ,  L  Hercules  Siculus 
sive  Studium  geographicum  ,  a 
vol.  IL  Guida  nllo  studio  geo- 
grnfico,  lîL  La  Teorica  det~^ 
gtobo  ten*estre.  IV.  Orhis  des^ 
criptid  ,  en  dix  grandes  cartes. 
y.  Une  Description  de  tétat  de 
rEf^lise.  VL  —  du.  royaume  dé 
Napîes^  Vil.  Des  Cartes  avec  des 
Ilotes  pour  Thistoire  d'Aiexandre« 
par  Quinte-Curce ,  etc. 

*  NlCOLSON(  William),  sa- 
vent ■  évéquc  anglais  >  né  vers 
i655  h  Orlon  dans  le  comté  de 
Ciimberland ,  voyâçca  avec  beau- 
coup de  fruit  en"  Allemagne  et  en 
FVance.  Il  fut  successivement  ar- 
chidiacre et  ënr^que  de  Carlisle  ^ 
de  London-Derrj  en  Irlande  ^  et 
promu /à  l'archevêché  de  Casse!*, 
Il  succéda  dans  la  primatie  de 
Munster  au  D.  Wilbam  Palliser 
eu ,172 7;  mais  sa  mort  subite , 
survenue  le  i3  février  suivant  y 
l'empecliia  de  prendre  possession 
de  cette  dernière  dignité.  On  doit 
à  Nicolson  plusieurs  parties  de 
TAtlns  anglais  de  Pit,  savoir,  lat 
Description  de  la  Pologne  et  du . 
Danemark  ,  i6Bo  ;  la  Descrip- . 
ifion  de  Vempire  d  Allemagne  et 
du  royaume  de  Bofiéme ,  1681; 
la  Suite  de  F  empire  d  Allemagne^ 
larchiduchéd Autriche ^  le  royau- 
me de  Hongrie  ,  la  principauté 
de  ÇTransylifanie  ,  i663  ;  le  tout 
formante  v,oî*  in- foi  j  indépen^ 
damraent  de  plusieurs  ouvrages 
sur  des  objets  d'antiquités  ,  et  de 
quelques  Sermons.  Il  a  publié 
une  Bibliolhètfue  historique  on- 
glaise ,  en  trois  parties  j  la  i»'"<^èa 
ii^  V  ia  2«  ea  âÙQJ  ,  la  o«  éa 


490 


NICO 


l6g9  y  tftti  oot  éié  réimprimées  , 
en  1714  9  ^^  un  .seul  volume 
in-fioïïo  9  et  ensuite  format  , 
10-4" •  ;  Bibliothèque  historique 
{^Ecosse  ,  1702  ,'  in-8»  ;  et ,  en- 
fin Bibliothèque  historique  ^Ir- 
lande ,  in-8*>.  Cet  auteur ,  re- 
commandahle  par  Tëtendue  de 
SCS  connoissanceis ,  n'est  exempt 
ai  de  préjugés  ,  ni  d'impar- 
tialité ;  et ,  à  défaut  d'exacti- 
tude dans  ses  recherches  ,  il 
tombe  dans  des  erreurs  assez  fré- 
quentes* 

♦  I.  NICOMAQUE ,  de  Sla- 
g^re  dans  la  Macédoine ,  père  d'A- 
ristote  ,  vivoit  Tan  36  du  monde* 
II  fut  médecin  du  roi  Amintas , 
père  de  Philippe.  Nicotna(|(ie  a 
écrit ,  sll  faut  en  croire  Suidas  , 
six  Livres  concernant  la  méde- 
cine, et  un  £aitre  de  la  physique  ; 
mais  aucun  de  ses  ouvrages  n'est 
pan  enu  jusqu'à  nous. 

♦  n.  NICOMAQUE  ,  fils  et 
&ève  du  ^peintre  Aristodème  , 
estmîs  par  Pline  aiirangd'Apelle, 
de  Protogène  ,  d'Ascfêpiodore  : 
Plutarque  a  dit  de  lui  «  qu'il 
peignoie  aussi  facilement  et  aussi 
bien  qu'Homère  faisoit  des  vers.  i> 
Cette  facilité ,  qui  nenuisoit  point 
h  son  taleHt ,  le  distingua  de  tous 
tes  contemporains.  Aristrate  ,  ty- 
ran de  Sicyone  ,  le  chargea  d'un 
ouvrage  ;  le  jonr  où  il  devoit  être 
fini  étoit  fixé  ;  Nicomaqne  ne  pa- 
roissoit  pas.  Le  tyran  irrité  se  dis- 
posoit  à  le  punir  ;  mais  enfin  il 
arrive ,  et  l'ouvrage  est  terminé 
avec  autant  d'art  que  de  vitesse. 
Quelqu'un  critiquoit  devant  lui 
l'Hélène  de  Zeuxis  :  «  Prends  mes 
yeux  ,  lui  dit-il,  elle  te  paroîlra 
une  déesse.  »  A  combien  de  cri- 
tiques ne  pourroit-on  pas  dire  : 
cf  Emprunte  ce  qui  te  manque ,  et 
tu  jugeras  mieux.  » 

I.  NIGOxMÈDË  I«s  m  de  Bi* 


NICO 

thyaie,  fils  de  Zipoëte  ,  fcmda- 
teur  de  cette  monarchie ,  momté 
sur  le  trdne  après  son  père  l'an 
27S  avant  J.  C.  9  traita  ses  frères 
avec  la  cruauté  d'un  tyran.  On 
prétend  que  c'est  lui  qui  hAtit  Nî- 
comédie ,  et  lui  donna  son  nom. 

t  IT.  NICOMÈDE  II  ,  sur- 
nommé par  dérision  Phihpatar  , 
petit-fils  dn  précédent ,  ravit  le 
sceptre  à  Prusias  son  père  y  qu'il 
fit  assassiner  dans  un  temple  ok 
il  s 'étoit  réfugié  ,  Pan  i^S  «Tant 
J.  C.  Il  régna  ensuite  en  paix.  La 
fin  de  sa  vie  fut  agitée  par  la 
crainte  de  la  puissance  de  Mithri- 
date  ,  dont  il  avoit  éponsé  la 
sœur  ,  veuve  d'Ariarathe.  Il  fit 
paroitre  un  jeune  homme  ,  qu'il 
ilisoit  être  troisième  fils  d'Ariara- 
the. Les  Romains ,  pour  mortifier 
les  deux  rois  rivaux,  ôtèreut  la 
Cappadoce  k  Mithridate,  et  la 
Papnlagonie  à  Nicomède ,  qui 
mourut  l'an  90  avant  3',  C^  Ce 
monarque  parricide  se  concilia 
l'amour  de  ses  sujets  par  la  dou- 
ceur de  son  caractère  et  par  les 
qualités  qui  font  un  bon  roi. 

III.  NICOMÈDE  m  ,  fils  an 
précédent  et  son  successeur  ,  fut 
détrôné  '  par  son  frère  aîné  ,  ap- 
pelé Socratej  puis  par  Mi^ridate; 
mais  les  Romains  le  rétablirent. 
Il  molîmt  sans  enfans,  Pan  yS 
avant  J;  C« ,  laissant  les  Romains 
héritiers  de  son  royaume  de  Bi- 
thynie ,  qui  fut  réduit  en  province. 

IV.  NICOMÈDE  ,  géomètre 
célèbre  par  l'invention  de  la 
courbe  appelle  Conckoide ,  qui 
sert  également  à  la  résolution  des 
deux  problèmes  de  la  duplication 
du  tube  *  et  de  la  trisection  de 
l'angle.  11  vivoit  peu  après  Era- 
tostnène  ,  puisqu'il  badinoit  eé 
géomètre  sur  le  mécanisme  de 
son  mésolabe  ;  et  que  Gerainns  » 
qui  vivoit  dans  le  2«  siècle  avant 


NIDE  / 

J.  C» ,  avoil  écrit  sur  œtte  Cou- 
choïde ,  dont  ce  Nicoinède  étoit 
néanmoins  réputé  Vinuenteitr. 
Ceux  qui  Tout  placé  4  ou  5  siècles 
après  J.  C.  ignorent  ces  faits, 
qui  déterminent  à  peu  près  le 
temps  où  il  vivoit. 

I.  NICON  (  saint  ) ,  moine  du 
I  o*  siècle  ,  surnommé  Métanoitey 
afant  travaillé  à  la  conversion 
des  Arméniens ,  laissa  un  Traité 
sur  la  religion   de  ces  peuples , 

3n'on  trouve  dans  la  Bibliothèque 
es  Pères.   11  mourut  en  998  à 
Corinthe. 


n.NICON.  TcjxmNikok 

t  NICOT  (Jean  ),  né  a  Nîmes, 
d'un  notaire  de  cette  ville  ,  quitta 
sa  patrie  de  bonne  heure  ,  etslu- 
troduisit  k  la  cour  ,  où  son  mé- 
rite lui  procura  les  bonnes  grâces 
de  Henri  Jlel  de  François  1*'.  On 
le  nomma  ambassadeur  en, Por- 
tugal ;  à  son  retour  il  apporta  en 
France  la  plante  qu'on  appelle 
N(cotiane  de  son  nom.  Cette 
plante  est  connue  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  Tabac  ^  qu'elle 
tire  de  111e  de  Tabago.  Elle  l'ut 

Présentée  k  la  reine  Catherine  de 
[édicis  ,  et  dé  la  lui  vint  son 
nom  à^ Herbe  à  la  reine.  On  l'ap- 
pela skussifferbeelu  Grand-^rieuf^j 
parce  que  le  grand-prieur  en  pre- 
Doit  beaucoup»  [Voyez  Goborry.) 
Nicot  mourut  k  Paris  en  1600, 
laissant  plusieurs  ouvrages  ma- 
nuscrits. Il  a  publié  Trésor  de 
la  langue  française  tant  ancienne 
que  moderne,  Ée  Dictionnaire  , 
qui  eut  beaucoup  de  cours  dans 
sou  temps  ,  ne  parut  qn'aorès  la 
mort  de  l'auteur ,  en  1606  ,  in- loi. , 
et  trois  ou  quatre  fois  depuis. 

*  NIDER  (Jean  ) ,  natif  de  la 
Souabe ,  dominicain  ,  fut  profes- 
seur en  théologie  à  Paris ,  etinqni- 
6iteur  de  la  foi .  {\  assista ,  en  1 4 1 4  > 


NlDE»  491 

an  concile  de  Constance.  C'est 
lui  qui  nous  apprend  qu'il  étoit 
venu  dans  cette  ville ,  à  l'occasion 
de  ce  concile  ,  une  multitude  in* 
croyable  de  femmes  publiques, 
Incrcdibilis  meretricam  multitudo 
aderat.  Ses  ouvrages  les  plus 
connus  sont  :  I.  De  Keformatiofie 
religiosomm ,  imprimé  k  Angers  9 
1611  ,  iu-80.  II.  Formicarium  de 
maleficis  et  eorumdeceptiomhus , 
qui  se  trouve  imprimé  dans  la 

Sremière  partie  du  livre  intitulé 
falleus  maleficorum ,  k  Lyon  « 
i584  9  et  dans  les  antres  éditions 
de  ce  recueil.  Nider  a  recueilli 
dans  ce  dernier  ouvrage  tous  les 
contes ,  toutes  les  opinions  ridi- 
cules sur  les  revenans ,  les  fan- 
tontes,  les  incubes  et  les  succubes, 
la  divination  ,  les  sortilèges,  lej 
exorcismes  ,  les  diables  et  lenri 
malices ,  rapportés  par  les  an- 
ciens et  par  ses  contemporains. 
De  tels  ouvrages  font  rire  de  pitié. 
Ils  ont  aussi  t'avantage  d*instruire 
sur  Tétat  des  counoissances  ,  au 
temps  où  ils  ont  été  composés ,  et 
de  mettre  en  évidence  les  étran- 
ges aberrations  de  la  raison  hu- 
maine ,  et  l'épaisseur  des  ténè- 
bres dont  nous  sortons  a  peine* 
C'est  uu  terme  de  comparaison 
qui  nous  fait  mieux  sentir  le  bien» 
fait  des  lumières.  Nider  avouo 
ingénument  que  tout  ce  qu'il  a 
dit  des  sorciers  et  des  magiciens 
dans  le  5"  et  dernie^  livre  de  son 
Formicarium  ,  il  Ta  voit  appris 
d'un  juge  de  Berne  et  d'un  moine 
bénédictin  ,  qui ,  avant  sa  con- 
version ,  a  voit  été  sorcier  et  très- 
habile  baladin  et  escsrmoleur. 
(  Fojr.  Malleolus.  )  III.  Conso^ 
laloriuin  timofxttœ  conscientiœ  « 
Paris,  1494  ^^  Rome,  iGo4'  U 
a  voit  aussi  composé  un  ouvrage 
intitulé  De  bcUo  moinli ,  que  la 
mort  l'empêcha  d'nchever.  Son 
DisposiloHum  moriendi ,  in- 4*  » 
imprimé  sans  nom  de  lieu  et  sans 


4o^ 


^IDH 


r 


(iafe ,  «st  trèsrrare.  Nider  xnoii-* 
rut  à  Nuremberg  en  144^* 


$. 


f  NIDHARD  ou  NiTHABD  ^ 
(Jean-Everard),  né  au  ehàteau 
de  Falkenstein .  eu  Autriche  l'an 
1607,  entra  dans  la  isociëté  ài^^ 
)ésuife$ en  i63 f .  Appelé  à  la  cour 
de  TeBipereur  Ferdinand  III ,  il 
fut  coniesseur  de  rarèhidnchesse 
Marie  ,  qu'il  suivit  en  Espagne 
lorsqu'elle  épevsa  Philippe  ifV. 
Ce  monarque  conçut  tant  d'es- 
time pour  lui ,  qu'il  voulut  le 
l'aire  décorer  de  la  pourpre  ro- 
maine. Après  la  mort  de  Pnilijipe^ 
la  reine>mère  lui  d<mna  la  charge 
d'inquisiteur  général  t  et  le  IH  en-< 
trer  dans  le  ministère.  IjC  P.  Nîd- 
hard  étoit  plus  capable  dé  dotni^ 
ner  sur  Ta  me  l'oible  de  sa  péni> 
tente  que  de  gouverner  un  état. 
Il  osa  dire  un  jour  au  duc  de 
Lerme ,  son  rival  eu  crédit  et  en 
pouvoir  :  «  C'est  vous  qui  me  de- 
\eA.  du  respect ,  puisque  j'ai  tous 
les  jours  ,votre  Die^  dans  mes 
Biains ,    et   votre   reine  .  à    mes 

{>teds.  »  Tandis  que  le  jésuite  et 
e  duc  se  disputoient  l'autorité  , 
le  ti*ésor  étoit  sans   argent ,  les 

Î>iaccs  de  la  monarchie  en  ruine  , 
es  ports  saus  vaisseaux  ^  les  ar- 
mées sans  discipline  et  sans.cbel' 
3ui  sût  les  conduire.  L'incapacité 
u  ministre  jésuite  et  des  géné- 
raux contribua  aux  premiers 
s?u:rès  de  lx)uis  XIV ,  quand  il 
Mttaqua  son  beau^i'rère  et  sa  belle- 
jioeur  en  1667  ,  et  qu'il  le^ir  ravit 
nue  partie  de  la  Fiandrij  et  toute 
la  Francbe-Comté.  Opeudant  il 
se  lorma  contre  Nidhard  un  parti 
suscité  par  le  duc  de  ji^erme  ,  et 
soutenu  par  Hon  J  uan  d'Autriche, 
(Ils  naturel  de  Philippe  IV  ;  et 
malgré  la  protection  de  la  reine  , 
il  fallut. que  son  confes^tcur  cédât 
a  l'orage^  Le  «ministre  disgracié 
se  retira  k  Borne 9  où  il  fut  >am- 
iba^i^adeur  d'Espagne  %u|>r!iîs   du 


ïfiEn 

pape.  Xléinent  X  Téleva  dtt  car* 
dinalat  en  têya  f  et  lui  donna 
la  relie  véché  d'Ëdesse.  Le  ourdi* 
nai  Nidhard  mourut  le  premier 
février  16B1.  On  a  de  lui  quel-» 
ques  ouvrages  sur  la  Conception 
imntaçulée  de  fa  y^ierge,  impri-^ 
mes  à  Paris ,  1677  '  ^  ^'®^*  i^^-'^» 

t  NIEL  (  Laurent  ) ,  musicien 
français,  mort  k  Paris  vers  1760  , 
tut  un  compositeur  agréable. 
On  lui  doit  ,  I.  La  Musique 
de  plusieurs  grands  ballets  de 
l'opéra.  IL  Au  même  théâtre  ,  en 
1756,  les  Voyages  de  T  Amour  ^ 
paroles  de  Bonneval.  III.  L'an- 
née suivante  ,  Les  Bomansy  pa- 
roles du  précédent.  Quelques-uns 
prétendent  ({we  les  paroles  de  cet 
ouvrage  sont  de  Monsemi ,  con- 
seiller au  parlement.  ÎV.  L'Ecole 
des  amans  ^  paroles  de  Fuselier, 
représentée  eu  1744* 

fNIEREMBERG  (Jeàn-Eusèbe 
de  ) ,  jésuite  ,    Allemand    d'ori- 

êine ,  homme  austère  et  très-la^ 
orieux ,  né  à  Madrid  en  iSgo  $ 
où  il  mourut  le  7  avril  i658  ^  à 
6d   ans  ,  a   beaucoup   écrit  ^    et 
la  plupart  de   ses  ouvrages    de 
piété ,    composés   soit  en   esp»- 
gnol  ,    soit    en    latin  ^    ont    été 
traduits,  en    diverses     langues  , 
et  quelques-uns  en   français.  Le 
Traité  du  discernement  du  temps 
et  de  V éternité  ,    ou  de  la  diffe^ 
renée  du.  temps  et  de  V éternité  , 
n'a   pas    seulement    été    mis  en 
français  par  le  P.  Brignon,  il  Ta 
été  aussi  en  arabe  par  le  P.  Fro" 
mage ,  de  la  même  société.  Ce- 
lui de  scsouvroges  qui  est  le  plus 
recherché    de^    curieux ,  est    sa 
Curiosa  y  JiTosoJla    de  las  ma- 
ravillas   de     rtaturalei^za  ,     Mar- 
drid  ,   1643,  in-4°.  On   a  encore 
de  lui  ï  h  V Eloge  des  Jésuites , 
en  espagnol,  Madrid,    i643,  Ô 
vol.  fn-:fol.  M,  Trfiité  de  Voriaine 
de  i  Ecriture sainée  y  Lyon,  itj^i , 


NIEU 

tn-(bIio.  liî.  Hisloria  naturre  \ 
Ao\«rs,  i635,  in-folio.  IV.  I^ 
§^ie  de  saint  Ignace  de  Lojroîa  ,  r 
en  espagnol ,  Madrid  ,  t63i ,  in- 
$».V.  Ij»  Vie  de  saint Françùis 
de  Borgia ,  Madrid  ,  i6H,in^t'o\. 
Le  P.  Cieofuegos ,  jésuite  espsn 

fnol ,  mais  retiré  en  AWem^gae, 
it  ViAhbé  Lenglet ,  et  depuis 
cardinai,  fit  aus&i  une  Histoire 
du  même  saint ,  et  la  dédia  k 
Tamirante  de  Castille ,  L*épi tre  dé- 
-dicatoire  est  beaucoup  plus  lon- 
gue que  la  Vie  du  saint  ;  ce  qui 
lit  dire  alors  en  Espagne  que  le 
P.  Cienfuegos  av.oit  dédié  a  saint 
François  de  Borgia  la  Vie -de  i'a- 
mfrante  de  Castille.- 

KÏEUHOFF ,  (  Jean  de  ) ,  au- 
teur hollandais ,  né  vers  le  com- 
meucement  du  ij*  siècle ,  Ji  qui* 
nous  devons  une  relal^ipn,  esti- 
mée de  son  Ambassade  de  la. 
compagnie  orientale  des  Provin- 
cèS'Unies ,  vers  t empereur  de 
la  Chine,  Cette  relation  curieuse 
est  en  hollandais.  Jean  L^  Car- 
peutier  en  a  donné  une  bonne 
traduction  en  tiraBçais,.;^. parties 
en  iin' volume,  in-ibU  ,  I^/de  , 
i6Qo,  Celte  édition  est,  r^r^e ,  .et 
le  livre  est  recherché. 

t  WIEULANT  (  GuiUaume)  , 
né  à  AnTers  en  1584)  inovt  à< 
Aa»sterdam  en  i635  ,  peintre  de 
l'écoietlamande,  mérhe ailési unte 
pI&Ae  parmi  les  gp»V8hrs  au  bn-» 
riaet  à  l'eau-forte^  etwiômeparnii 
les  poëtes%  Nieulant  ,  élève  de 
Savari ,  avoit  d'jii4)ord«  adopté  la 
manière  de  Paul  Bî^il,  qu'il  avoit 
accompagné  en  Italie;  mais  étant 
venu  s  établir  à  Amstordinm  ,  il  se 
créa  un  genre  qui  le  fit  distin- 
guer. Nourri  de  là  cotmoissance 
des  .moUumens  antiques  qu'il 
•  avoit  étudk»  à  Home  ,  il  choisit 
pour  sujet  de  ses  tabkaux  des 
Jhânes  ,  des  Bains ,  d^s  Maïtso- 
Mîtfs ,  des  ^rcs  dé  tfiinnffbe  ^  et 


NïÇtJ 


495 


ses  ôuvn^es  lurent  jugés  di"g:ief 
d'occuper  le  burin  des  plus  ha-* 


biles  gi'ateurs. 

♦  NIEUPOORT  (Guillaume- 
Henri),  habile  professeur  holïan- 
(lais,  vivoit  s*ur  la  fin  du  1  j*  siècle 
et  au  commencement  du  suivant. 
On  a  de  lui ,  I.  Abrogé  latin  des 
Antiquités  romaines  ,  imprimî^ 
pour  la  première  fois  en  171^  , 
et  souvent  réimprimé  depuis  ,\ 
dont  la  meilleure  édition  est  celle 

dUtrecht,  1774  >  8^'^*^*^  in-8/*,  U^ 
a  été  traduit  eu  français.  II.  His- 
toire de  la  république  et  de  tem-. 
pire  romain ,    écrite    eu    latiu  , 
Utiecht ,  1723  ,  a  vol.  in-8». 

t  NieUWKINTYT    (Bernard 
de  ) ,   né   à  Westgraaidjck ,   en 
Nordt-HoUande  ,  l'an  i654  '  inar- 
qua  dès  sa  première  jeunesse  de 
l'inclkifittion  pour  les  sciences  y 
mais  avec  le  désir  de  tout  savoir  ^' 
il  eut  ht  sagesse  de  se  borner.  Il 
s'attacha  d'abord  à  l%irt  de  rai* 
sonner  juste ,  et  pénétra  enisuiie 
dans  ee  que-  les-  mathématiques, 
ont  "de  plus  prôi'ond^  lipasâa  à' 
la;  niédèéinei  et  aii-<(lrbit,  et  ses ' 
progrès  tUins  ces   deux  sciences 
ne>'l'arent  pas  «noins  rapides,  ii 
devint  borophilosophe^  ^ran^ina- 
■thémàtkiien  ,    médecin*  cél^fbfe  «• 
magistrat  Uabile.  11  fut-  eonseti-' 
1er  et  bout^mestoe  de  la» ville' d»« 
.Pavnliaoeiide  ;  biiit  4emtftti*0Ît  ,> 
'san»'  ibriguer  >4os    ^mpiéië^  ^.tt^ 
l'aiattïient  tiré  de  son   oabîinetr. 
Ce  savant nioU»at!le S^^mai^ijtëv' 
S^â  prhicipaïkx  :ouj(^ra^s  "swmf: ,  K 
iUa  Traité  en  'hollandais ,  tradbU' 
en  ivatlçais  jWir'DIoguez,  sous  c$' 
ce  titre  :  IfexUtence  de  Dieu  4è-  ' 
montrée  par  /«f  merveilles  d»  la  * 
nature ,-  iïi-4' ,  Paris  ,  1 71*5  ,  réimr 
primé ena74o.  Cet  ouvrage  ,  ex- 
cellent en  son   gonre ,  a'U  étoit 
-moins  diifas',  et  si   l'açitear  ne* 
se  troTftpoit  quelquefois ,  est  dî-  ' 
vidé  ett  WM  p»rtiM  y  da^s  les- 


494  N^EU      ^  , 

quelles  il  tr<iite  de  la  structure  du 
corps  hnmain  ,  des  élémens  ,  des 
astj'es  et  de  leurs  divers  efiets. 
On  en  h  donné ,  sous  le  titre  du 
Philosophe  religieux ,  une  tra- 
duction anglaise  ,  qvà  a  été',  ainsi 
que  Toriginal,  imprimée  trois  ou 
quatre  fois.  lï.  Une  Réfutation 
aeSpinosa^  in-4'' ,  en  hollandais. 
III.  Analysis  infinitorum  ,  Ams- 
terdam ,  i6g8  ,  in-4'.  Cet  ouvrage 
l'engagea  dans  une  dispute  avec 
Leibnitz  ,  dans  laquelle  Hermann 
lîot  part.  IV.  Considerationes 
secundœ  circa  calculi  differen- 
iialis  principia  ,  Amsterdam  , 
^figô  ,  in-4**.  (  Voyez  Hekmann, 
n*»  II.  )  li  avoit  donné  ,  deux  ans 
atuparavant ,  une  Brochure  sur  la 
même  matière. 

*  NIEUWIiAJVD  (  Pierre  )  ,  né 
dans  un  hameau  près  d'Amster- 
dam le  5  novembre  1764 ,  unis- 
soit  au  génie  poétique  un  ^talent 
décidé  pour  les  mathématiques. 
11  «^appliqua  à  toutes  les  sdences  , 
et  dans  toutes  il  réussit.  Belles- 

.  lettres,  hbtoil^ ,  pho^sophie, tout 
Itii  de%iot  faniiilier.  Doué  de  la 
roémoire  la  plus  heureuse ,  il  ap- 
prit les  languea«iavec  la  même 
facîlilé«  Il  sayoit  très-bien,  le  grec , 
le  latin»  le  français  ,  i'kalien , 
l'anglui»  et  raUemand.^  Il  a  tna- 

,  fbiit  «a  vers  holhuidai»  tout  èe  que 
les  jjMKÎtes  grecs  et  ialins  eut  dit 
de  iétat  de  r«ame  après  •  la  -mort. 
Son  épouse  qu'il,  perdit  le  déter- 
mina a  quitter  Ja/^Hollande  pour 
qqelque  temps .,  et  il  ««  rendit  à 
Qotba .  en  Saxe  ^  "  uù  il  «nplbja 
ses  loisirs  à  Tétude  de  Tastrono* 
mie.  Nommé  par  Pâmû^anté 
d'Amsterdam  membre  de  la -com- 
mission qui  devoit  déterminer  les 
longitudes  sur  mer ,  il  revint 
dans  sa  patrie  pour  remplir  son 
emploi ,  et  travailla  sur  celte  ma- 
tière avec  autant  d'aptitude  que 
s'il  n'eût  îam^s  fait  autre  chose. 


NIEU    - 

ÏStxw  ans  après  il  obtint  la  placé 
de    lecteur    en  mathématiqties  9 
astronomie  etmarhie,  à  Fathénéê 
d'Amsterdam ,  d'où  il  passa  à  la 
chaire'  de    professeur  de  phy- 
sique ,    hautes   mathématiques  , 
hydraulique  ,    astronomie  ,    ar- 
chitecture civile  et  militaire  ,  de 
l'universiié  de  Leyde  ,  qu^il  rem- 
plit avec    distinction  jusqu'à   sa 
mort,  arrivée    le   i4    novenâhre 
1794*    Ses    ouvrages    sont    des 
Poésies   hollandaises  ;    Amster- 
dam ,   1788,  parmi  lesquelles  on 
distingue    son    poème    d'Orion. 
Dans  les  volumes  5  >  69,7  et  8  de 
la  société  de  La  Haye  ,  se  trou- 
vent les  pièces  suivantes  :  I.   De 
la  Valeur  relative  des  différentes 
branches  des  connoissances  hu- 
ptairtes.  II.  De  tétai  des  sciences 
comparé  à  celui  des  belles-lettres. 
m.  Des  moyens  et  éclairer  le  peu» 
pie ,  et  de  rendre  plus  communs 
le  jugement ,   le  bon  esprit  et  le 
goût,   IV.  V amour  de  la  patrie  ^ 
regardé  comme  deyoir  religieux. 
V.  Dissertation  sur  les  avanta- 
ges que  le  perfectionnement  de  la 
navigation  a  déjà  'procuré  aux 
hommes  ,  et  doit  leur  faire  espé*' 
rer  encore.  VI.  De  Futilité  gêné-- 
raie    des    TtiathétnatiquéS.    Vif. 
Idées  des  anciens  sur  Pétat  de 
famé  après  la  mort ,  traduit  du 
latin  de  Wjtembach  et  de  Bosch. 
VIII.  Du,  vrai  et  du  faux  génie  y 
traduit  du  latin  de  lloUinger.  IXv 
De  la  sensibilité,  X.  Du  système 
de    Lavais ier.    XI.    Recherches 
ph^'Sieo-chimiques.    XII.    De  la 
forme  du  globe.  XIII.  De<  insi-^ 
gnibus  ostr'onomieB    incrementis 
novissinusB  captis  ,  et  etiamnitm 
sperandis.   XIV.   Du   cours  des- 
comètes,    et 'de  V incertitude  de 
celle   qui  est  attendue  (  1790). 
XV-  De  faugmentation  et  de  la 
diminution  périodique  de  la  lu- 
mière de  quelques  étoiles  fixes., 
XVI>  ^^^m- ^àrtgles  globulaires 


S 


NIEU 

«(  du  Tcompas  de  Le  Ouin^  XVII. 
i^ia  seleno^topogrmphie  deScha^. 
der,  XVIII.  Des  ¥Hâijrens  de  irou^ 
ver  la  latitude  sur  mer  ,  de  tu.- 
sage  des  sextants  ^et  de  ihorizon 
artificiel.  On  »  encore  de  cet 
habile  pivfesseur ,  I.  De  la  navi^ 
f^an  ,  Amsterdam -9  179^^.111- 
i* ,  ovnrnge  importait ,  aont  Je 
mérite  coonstecUiiâ  la  clarté  des 
idées  ,  dans  la  fiutesse  des  prin- 
cipes ^  dans  l'aliondance  des  cho- 
ses utiles  <|u'en  y  Ironve  ,  dans 
la  aaanière  avec  laquelle  Tautettr 
les  présente  ,  et.  dans  une  ibule 
d'idées  neuves.  IL  Almanachnau^ 
tique*  Cet  ouvrage ,  entrepris 
par  l'ordre  de  ramirauté ,  con- 
tient 9  i«  une  traduction  du  Nau- 
tîcaly  almanach  anglais,  adapté 
au  méridien  de  Ténérifie  )  a»  une 
collection  de  tables  avec  des  ex- 

Flications  ;  5*  des  Traités  sur 
usage  des  instrumeus  ^  sur  les 
observations ,  etc.-  Il  prouve  dans 
Tauteur.  une  profonde  connois^ 
sance  des  diffîrentes  parties  des 
mathématiques  ,  beaucoup  de 
-discernement  dans  le  choix  d'une 
méthode  Jûicileet  sâre,  et  Je  talent 
d'expliquer  si  clairement  les 
choses,  oue  ceux  qui  en  a  voient 
}e  mains  aexpéricpiae  pussent  les 
mettre  en  pratique  ^  et  qu'elles 
ibumissent  anxsavans  des  matiè- 
res à  spéculation.  IIL  TnUtéde  la 
méthode  de  Douwes  pour  trouver 
ia  kUiiude.y  ele*  Conaeille  Dou- 
lires  «voit  «aseigné  aux  naviga- 
teur» un  moyen  pour  déterminer 
ia  ktitmle  oà  ils  se  trouvent ,  en 
-d'autres:  instans  que  celui  du 
midi  ;  mais  J'invtention .  reatoit 
imparfaite;  ^iewland-Ven  mêla  : 
•il  a  indiqué  les  temps  favorables , 
les  circonstanciés  oh  Tod  pea1||^ 
trouver ,  les  figites  qu'on  y  peut 
commettre.  U  a.  tellement  perfec- 
tionné cette  méthode  qu  on  est 
prêt  delà  préférer  à  toutes  celles 
qu'on  a  eues  jusqu'iai« 


NIGE  495 

*  NIGEh- WÏUCKER  ,  barde 
ou  poëte  anglais  du  la*  siècle , 
a  laissé  un  poëine  intitulé  Specu^ 
lum  stultomm  ou  BrunelhtSj  et 
dont  on  a  donné  plusieurs  édi- 
tions. Tous  les  moines ,  ii  l'ex- 
ception des  chartreux  ,  y  sont 
vivement  censurés. 

I.  NIGER-PERATE  un 
des  plus  vaillans  hommes  de  son 
temps  parmi  le^  Juifs ,  cominan- 
doit  oans  la  province  dldu* 
mée   au  commencement   de  la 

guerre  de  ce  peuple  contre  les 
lomains  :  il  se  signala  dans 
Î>lusieurs  rencontres  ,  principa- 
ement  contre  Gestius  Gallus  ,  k 
Gabaon  et  à  Aseaion.  Simon,  et 
Jean  ayant  usurpé  toute  l'autorité 
dans  Jérusalem  ,  Niger,  dont  les 
tal^is  exoitoient  leur  falousie  « 
fut  un  des  premiers  qu'ils. accui- 
sèrentd'iolelligefioe  avec. les  Ro* 
mains.  Ib  lui  firent  mille  outra- 
ges^ et  leitf^nèrent  enfin  hors  des 
murailles lide  Jérusalem  ,  oài  ils 
le  firent  'assommer  ii  coups  de 
pierre ,  sans  vouloir  lui  permettre 
de  •  se  iustifier  des  crimes  dont 
il  étoit  accusé. 

t  II  NIGjËR  (  G.  Pesceiwiui 
Justus  )  ,  gouverneur  de  ^y^rie , 
se  signala  par  sa  valeur  et  sa  pru- 
dence. Les  ^  légions  romaines  le 
saluèrent  empereur  à  'Autioche  , 
vi^rs.la  fin  d'avril  igS ,  sur  Ja  nou- 
velle de  la  mort  de  Perti«k«x.  Il  se 
proposa  d'imiter  Tite,Trajaa9/A.n- 
t^nm ,  Mauo-Aurèle.  iMiger  avoit 
des  vues. V de  ia. fermeté..  La  for- 
tune ne  l'ea^vra  point  ;  il  dédai- 
gna la  flatterie.  Un  orateur  ayant 
voulu  célébrer  sou  avénetnentk 
l'empire  par  un  panégyrique  : 
«  Gon^se^  plutôt,  lui  £t Niger  , 
l'éloge  de  quelque  fameux  capi- 
taine qui  Sjoit  mort ,  et  retracez  k 
noayeux  ses  belles  actions  pour 
nous  servir, 4e  modèle.  C'est  se 


496 


NIGE 


KIGE 


/ 


ii)oc|aer  que  d'enceoser  les  viraiu, 
SQivtoat  les  princes  ,  xlofit  il  j^  a 
loii)onrs  quelque  chose  à  crain- 
lire  ou  k  espérer.  Pour  moi ,  )e 
feux  faire  au  bien  p^idaut  na 
vie  9  et  n'être  loué  qu'après  laa 
tBOft.»  »  I^iger  ne  jouît  pas  Isong^ 
temps  de  la  puissance  ;  il  perait 
plusieurs  butailies  contre  Sé- 
tère,  et  eniin  l'empire  avec:  la 
\ie  dans  les*  premiers  mois  de 
l'an  igS  de  Jésusr  Christ.  (  Foy^ 
Ci^MifENT,  n*  I.  )  Ce  prince, 
sorti  d'une  famille  de  cbevaliers 
romains  »  né  probablement  à 
Aqninnin  ,  oh  son  grand-père 
exerça  l'emploi  d'intendant  des 
Césars  ,  pnt  dans  sa  jeunesse 
jquelqne  teinture  des  lettres.  Se 
sentant  plus  de  courage  et  d'am- 
bition que  de  fortune ,  il  se  con«- 
duistt ,  dans  les  difiS^na  degrés 
de  )a  milice  par  lesquels  il  passa, 
de  menière  à  mériter  les  éloges  de 
if  are-Aurèie.  Sous  Commode,  il 
ae  ^gnaktt  dans  nne  ffiterre  con- 
fit: les  barbares  voisins  du  Da- 
ambe.  il'fetanssi  employé  dans 
la  gnevre  des  déserteurs  qol 
avflîient  inondé  les  Gauii&s;  et  il 
y  réussit  si  bien,  x^ae.  Sévère, 
alors  gouverneur  de  la  L^'on- 
muimy  lui  rendit  auprès,  de  i'em- 
pfelneilr  lephis  glorieux  témoigna^ 
ge^  l'ei^eiant  «n  homme  néftes- 
'Sttife  k''  la  répâblique.  Niger  par- 
'Vint  au  consulat  pariute  Voie  ho^ 
noftable-,  c'est-à-dire  sor  la-  re- 
^eoknmanàtftion  '  dés  oticvêrs  qtri 
sei^voienc  sons  ies  ordres.-  Sq  fer- 
meté k  maintenir  ki-  discipline 
rétoit  si  connue  ,  4i|n»"  Sévère 
l%H->méme ,  son  ennénn  *  déclaré 
et  son  vainqueur  ,  le  ditoit  •  i^dnr 
Modèle  •  à  eeox  auxquels  i  h  don- 
noit;  le  t;o«i«iandemeàt  des  trou- 
Ife^f  Jdihaisun  soldat  de  Niger 
n'exigea  d'un  sujet  de  l-eft)pire«, 
ni  boiS ,'  ni  huile  ,  ni  cowée'^'  ou 
si'  quf^qaes-'UUB  violèrent  en  ce 
point  tes  défenses  de  leur  féaé- 


rat,  ils  en  furent  sévèrement' p»« 
nis.  Il  oi'donaa  que  Ton  tranchât 
la  tête  à  dix  solJats ,  qui  avoîent 
mangé  une  pnale  volée  f>ar  l'un 
d'eux*  Les  murmures  de  l'armé» 
l'ayant  empêché  de  iaire  exécuter 
un  ordne  si  sévèie  ,  il  v<Milat  dià 
moins  que  ies  dnipables  rendis* 
sent  chacan  dix  poules  pour  celle 

2ui  a  voit  été  enlevée  :  il  les  con* 
amnade  plus  à  ne  point  faire 
de  feu  de  toule  la  campagne  ,  à 
ne  maa^^  lien  de  ehau^^  et  à 
se  contenter  d^eau  et  de  naur- 
ritures  Êroides ,  et  leur  donna 
des  suneillads  pour  les  contrats* 
dre  d'observer  1»  loi  qu'il  leut 
iroposoit.*....  Il  se  flM>ntroil  en*^ 
nemi  déclaré  de  tout  ce  qui  i^es-» 
sentoit  le  luxe  et  la  mollesee  dans 
une  armée.  Avant  remàrqoé  des 
soldats  qui ,  pendant  qu'on  étoil 
en  marche  pour  aller  à  l'enneuii^ 
bu  voient  aans-  une  tasse  d'ari- 
gent ,  il  interdit  l'usage  de  touHiBâ 
pièces  d'argenterie  dans  le  campv 
Il  disoit  que  la  vaisselle  de  boas 
devoit  suiïire  ,  et  qu'il  ne  £alloit 
pas  que  les  barbares,  s'ils  vo- 
noient  k  s'emparer,  des  bagages  s 
passent!  .tirer  vanité  d'une  argeo^ 
terie  conquise  sur  les  Homaios^ 
il  ne  sopâroit  point  de  baulai^i* 
dans  l'aifmée  onrané  lea  expédii- 
tions^  eft  nsduîsoit  au  biscuit  les 
soldants  et'lei  ôfïîcieps.  U  prosenK 
vit  le  vin ,  vpalanft  cpi'on-  se  conv 
tentât  de  vinaigie^  «nélé  aveê  ùt 
4^au  ^  soivantli'aneieB  usag^.On 
peut  juger'  quJone  teUeréforate  dé- 
plaisait beihieoap  aux  tfouperi. 
JM>ais  Niger  tint  lisrme  ,  et  des  soU> 
dats qui  uardmeniles frontières  de 
TËgypte  ittiajraiitdemandé  du  vin  : 
«  yue  dites-vous ,.  leur  répondit- 
Il^  Vous:  avez4e  Hïï  y  et  le  vm  vous 
est  nécessaire  !'<!  Ji)» as  une  autre 
Oocasipti  ,  des  UK>upes  vaincues 
parles  Saifrasîn^-  s^excusèrent  soir 
l'épuiBemeût  de  leurs  forces. 
«  Belle  raison  ^  leur  dit^il,  \-qs 


NIGl 

Tainqueurs  ne  boivent  aue  de 
l'eau  !...»  et  il  ne  prescrivit  rien  , 
qu'il  ne  le  pratîmiât  lui-même.  Il 
sut  k  1^  fin  se  faire  craindre  des 
soldats  ,  et  aimer  des  peuples. 

*  III.  NIGER  ou  NicwKi  (  An- 
toine )  ,  né  à  Breslau ,  après  avoir 
enseigne  l'histoire  naturelle  et  la 
langue  grecque  k  Mafpurg ,  fut 
en  1 556  amadoue,  oh  il  prit  le 
bonnet  de  docteur  dans  la  îàculté 
de  médecine.  De  retour  en  Aile- 
magâë  ,  la  ville  de  Brunswick  se 
l'attacha  comme  médecin  ordi- 
naire ;  il  mourut  dans  cet  emploi 
en  i565.  On  a  de  IViger  les  ou- 
vrages suivans,  plusieurs  fois  ré- 
imprimés :  I.  Consilium  de  iuen- 
dd  valeludine  ,  Lipsiae,,  i554  , 
i558  ,  in-8«  ;  Vittebergae ,  i573  , 
i58i  ,  in-S*.  II.  Ve  decem  prœ^ 
ciptds  erronbus  et  abusibus 
propter  quos  apud  nonmiUas  gen- 
tes  prœclara  medicinœ  ars  mu- 
liercuUs<yjudœis  ac  impostoribus, 
veluti  préeda  râlicta  ,  miserèque 
infamaia  constuprataque  jacet , 

fiamburgi ,  1590  ,  in-è*". 

j  ■ 

*  NIGETTI  {  Matthieu  )  ,  de 
Florence}  architecte  et  sculp- 
teur, disciple  de  Bontalenti,  eut 
grande  part  à  la  t;onstruction  du 
palais  Strozzi  k  Florence,  11  don- 
na les  plans  de  plusieurs  églises 
de  cette  ville,  dont  il  suivit  rexé- 
cution  sous  la  direction  de  Jean 
de  Médicis  ,  célèbre  capitaine  , 
qui  montra  autant  ^e  talens  à  la 
guerre  que  de  goût  pour  les  beaux- 
arts.  Nieetti  ne  réussit  pas  moins 
à  travailler  le  marbre  qui  embel- 
lit la  galerie  de  St.-Laurent;  et 
41  montra  sur-tout  son  savoir  et 
son  habileté  dans  la  décoration 
•du  merveilleux  ciboire  de  la  cha- 
pelle de  cette  église.  ' 

t  NÏGIDIUS-FIGULUS  (  Pu- 
blias ) ,  bon  humaniste ,  habile 

T.  XII. 


NIGR  497 

philosophe  ,  et  grand  astrologue^ 
passa  pour  le  plus  savant  des  Ro- 
mains après  Varron.  Ses  talens 
lui  procurèrent    les  charges  de 

1>réteur  et  de  sénatecur^  Il  fut  uti- 
e  à  Cicéron  pour  dissiper  la  con- 
juration de  Catilina  ;  mais  ayant 
pris  le  parti  de  Pompée  contre 
César  ,  il  fut  exilé ,  et  mourut 
dans  son  exil  Tan  45  avant  J.  C. 
Cicéfon  ,  qui  fait  de  lui  le  plus 
grand  éloge  ,  lui  écrivit  une  belle 
lettre  de  consolation.  Saint  Au- 
gustin dit  qu'il  fut  surnommé  Fi- 
gulus  f  c'est-à-dire  initier ,  parce 
qu'il  se  servit  d'«n  >eiEemple  tiré 
de  la  roue  de  Potier ,  pour  répon- 
dro  à  cette  question  qu'on  lui  fai- 
soit  contre  l'astrologie  :  «  Pour- 
quoi la  fortune  de  deux  en  fans 
jumeaux  n'est-elle  pas  la  même  ?» 
Il  ne  nous  reste  de  ses  ouvrages 
que    des    fragmens. 

♦  NIGIDO  (Placide),  prêtre 
sicilien',  mort  en  1640,  a  fait 
imprimer ,  I.  Summa  sacrœ  Ma- 
riologiœ»  IL  In^Cantica  Cantico- 
rum»  III.  In  Threnos ,  sive  La- 
mentationes  Jerenùœ ,  exposition 
nés  varice ,  etc, 

*  I.  NIGRIS  (  Jean  -  Antoine 
de),  de  Campagna  ,  juriscon- 
sulte du  i6*  siècle  ,  a  publié  Su- 
per capitulis  regni  et  recoUectis 
additiotiibus  Jo,  Arcamoni  ,  2Va- 
podani  ,  etc.  démentis  VII ^  ex- 
trav.  consï.  contra  clericos  non 
incedentes  in  habita  et  tonsfirdy 
unà  cum  apparatu  et  additionibus 
tant  in  materid spoKorum  ,  et  re^ 
nunciatione  beneficiorum ,  etc, 

'^  II.  NIGRIS  <  N.  N.  de  ) ,  prê- 
tre napolitain  et  médecin,  passoit 
k  Naples  pour  avoir  un  secret  qui 
avoit  la  vertu  de  faire  engendrer 
aux  femmes  des  enfans  mâles.  Il 
alla  eu  l 'jSo  à  Vienne  ,  pour  tirer 
un  parti  avantageux  de  son  se- 

32 


/ 


493 


NIKL 


crct  ;  mais  le  succès  ne  répondit 
pas  k  son  attente  ,  et  il  fut  obligé 
de  sortir  de  cette  ville,  avec  la  yé' 
putation  d'un  charlatan. 

'  I.  NIGRÎSOLÏ  (  Jérôme  ),  sa- 
vant médecin  ,  mort  à  Ferra re 
en  1689 ,  à  69  ans  ,  pratiqua  son 
art  a\ec  succès  :  il  a  tait  imprimer 
à  Guastalla,  i665,  Progjmnas- 
mata  meclica, 

II.   N IGRl S OLI  (François- 

Marie  )  ,  fils  du  précédent  , 
iport  à   Fendre  le  10  décembre' 


727 


79 


ans  ,   ne  se  rendit 


pas  moins  habile  que  son  père 
clans  la  médecine,  il  laissa  plu- 
sieurs ouvrages  ,  dont  la  plupart 
furent  bien  accueillis  :  entre  au- 
tres un  Traité  du  quinquina  ,  en 
latin,  Ferra re  ,  1700,  in-4*  ,  et 
Pharmacopcèa  Ferrariensis,  On 
ignore  à  qui  du  père  ou  du  fils,  on 
doit  atlriDÙer  une  Dissertation 
très- érudite  :  De  chartd veterum 
ejusque  usu. 

NIHUSIUS  (Bartbôld) ,  né  Pan 
'1589  à  Wolpe  ,  dans  les  états*  de 
Brunswick,  d'une  famille  luthé- 
rienne ,  embrassa  à  Cologne  la 
Veligion  catholij^ue  vers  16^22. 
Après  avoir  eu  pour  premier  emt- 
pFoi  la  direction  du  collège  des 
Prosélytes,  ii  devint  abbé  d'ilfèld 
eu  lô'ig,  puis  sutifragant  de  l'a r-  ( 
cheveque  de  Mayence  ,  sous  le 
■titre  d  c\éque  de  Mysie.  Il  mou- 
rut au  commencement  de  mars 
i655  ,  k  06  ans.  On  a  de  lui, 
1,  Annotationes  de  commun iôiu* 
OrirtUalium  sub  spccie  unicd , 
în  4*'  ,  Cologne,  164^.  II.  Tmc- 
talus  chot^graphicus  de  nonhul- 
lis  Asiœ  provinciis  ad  Tignm  , 
Euphratffffi ,  i658  ,  jn-8*»  ;  et  d'au- 
tres ou\f rages  de  littérature  ,  de 
théologie, de  controverse  et  d'his- 
toire. 

* JMKLÎN ,  peintre  de  portraits , 


NIKO 

envoyé  par  Pierre -1^ -Grand 
Italie  pour  y  faire  ses  études  , 
se  rendit  ensuite  à  Paris,  où  il 
travailla  pendant  quelque  temps 
sous  l^rgilière.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs>  portraits  ,  parmi  lesiqueîs 
celui  du  baron  Gregorewilsch- 
Strogauow  est  le  plus  estiiné* 
On.  ignore  l'époque  de  la  nais-- 
sancé  et  de  la  .mort  de  ce  peintre 
russe. 

fNlKON,  néen  i6i3,  d'une 
famille  obscure  ,  dans  Je  gouver- 
neineut  de  Novogorod  en  Kiisàie , 
embrassa  Télat  niionastique ,  de- 
vint «successivement  archiman- 
drite,  métropolite  de  JN'ovogo- 
rod  ,  et  enfiq  patriarche  de  Rus- 
sie en  i652.  Le.  czar  Alexiowitz 
lui  donna  toute  sa  confiance.  11 
introduisit  le  chant  dans  l'Église 
russe  ,  à  l'exemple  de  l'Eglise 
grecque  ,  et  assembla  une  espèce 
de  cou^cile  pour  la  restitution  du 
texte  sacré.  Nikon  ^voit  remarqué 
dans  les  exemplaires  dont  on  se 
servoil  beaucoup  de  passages  al- 
térés,  peu  conformes  à  la  version 
à^s  Septante.  On  rassembla  les 
anciennes  versions  slaves  ,  dont 
quelques-unes  avoi^it  au  moins 
cinq  siècles  d'antiquité.  Les  moi- 
nes du  mont  Athos  et  les  Grecs 
de  l'Orient  fournirent  beaucoup 
de  copies  des  livres  saints.  Il  y 
fut  prouoncé  que  l'ancienne  ver- 
sion slavonneétoit  (rdèle  ,  et  qu'il 
ne  s'y  étoit  glissé  des  fautes  que 
par  la  multiplication  des  copies, 
(in  en  fit  une  nouvelle  édition  a 
Moscow ,  que  Nikon  signa.  Ces 
changeuiens  causèrent-  une  divi- 
sion dans  celte  Eglise.  Ceux  qui 
étoient  attachés  aux  anciens  usa- 
ges ,  furent  appelés  Raskolniki» 
Ce  schisme  n'est  pas  encore  fini. 
La  faveur  dont  Nikon  jouissoit 
auprès  du  prince  iut  suivie 
d'une  disgrâce  qui  lui  donna  le 
loisir  de    rassembler  jd^é{rentet 


chroniques ,  de  les  confronter  , 
de  les  corrigqr  l'une  par  l'autre,  et 
peut-être  de  les  altérer  ;  il  en  com- 
posa une  Histoire  qui  conduit  jus- 
qu'au règne  du  czar  Alexiowitz  , 
i!yaint-Pétersbourg ,  1767,^2  vo- 
lumes in^"-  Nikon  fut  obligé, 
en  1608  ,  d'abdiquer  sa  dignité 
de  patriarche ,  et  sçs  ennemis 
parvinrent  à  le  faire  emprisonner; 
ce  ne  fut  même  qu'après  un 
nombre  d'années  qu'il  ontint  sa 
liberté ,  et  la  permission  de  re- 
tourner dans  sa  cellule.  Il  mou- 
rut en  route ,  en  1679,  à  l'âge  de 
^  ans,  Nikon  avoit  été  marié ,  et 
la  perte  de  ses  enfans ,  qui  l'aâècta 
vivement ,  J'avoit  engagé  a  em- 
brasser l'état  monastique ,  et  k 
persuader  à  sa  femme  de  prea- 
dvG  le  voile. 


+  I.  NIL  (  saint  ) ,  Nilus ,  dis- 
ciple de  saint  -  Chrysostôme  , 
ëtoit  déjà  connu  dès  le  commeu-» 
cernent  du  5'  siècle.  On  dit  qu'il 
ëtoit  -de  la  première  noblesse 
de  Conslantinople.  Après  avoir 
eu  deux  enians  ,  il  se  sépara  de 
sa  femme,  et  se  retira  dans  la 
solitude  avec  son  fils  ^  nommé 
Théodule ,   laissant  sa  fille  avec 

.sa  feinme.  Il  alla  au  désert  du 
mont  Sinaï ,  et  y  vécut  long-temps 
avec  des  moines ,  qui  demeuroien  t 

■  dans  des  cavernes  ou  dans  des 
cellules  qu'ils  batissoient  eux- 
mêmes  ,  éloignées  les  unes  des 
autres.  La  plupart  ne  mangeoient 

Î>as  de  pain ,  mais  seulement  des 
ruits  sauvages  et  des  herbes 
crues  ;  quelques  -  uns  ne  man- 
geoient, dit-on,  qu'une  fois  la  se- 
maine. Ils  avoient  un  prêtre  ,  et 
s'assembloient  le  dimanche,  daus 
.  l'église ,  pour  recevoir  la  commu- 
nion ,  et  s'entretenir  de  chojses 
religieuses.  Des  Sarrasin .1  atta- 
quèrent les  solitaires  de  Sinaï ,  en 
tuèrent  plVisieurs ,  en  emmenèrent 
d'autres  captifs ,  et  dotmèrent  à 


NIL 


499 


quelques-uns  de  ceux  qui  étoient 
plus  âgés. la  liberté  de  se  retirer, 
oaint  Nil  fut  de  ces  derniers ,  mw 
non  son  fils  Théodule.  On  exposa 
celui-ci  en  vente  ,  et  personne 
n'en  voulant  donner  ce  que  les 
Sarrasins  demandoient ,  ces  bar- 
bares vouloient  le  mettre  à  mort. 
A  force  de  larmes  il  obtint  qu'on 
l'achetât.  Il  fut  revendu  à  l'évê- 
que  d'Ëluze,  qui ,  ayant  reconnu 
so*  mérite  i  l'éleva  à  la  clérica- 
ture.  Saint  Nil  alla  chercher  son 
fils  chez  l'évêqne  d'Ëluze ,  qui 
n'usa  de  son  autorité  de  maître 
que  par  la  violence  qu'il  fit  au 
>père  et  au  fils  de  leur  imposer 
les  mains  pour  l'ordre  sacré  de  la 
prêtrise.  L'histoire  ne  nous  ap- 
prend plus  rien  de  saint  Nil  ; 
mais  il  y  a  apparence  qu'il  écrivoit 
encore  vers  1  an  45o  ,  temps  îafUT 
quel  on  place  ordinairement  sa 
mort.  Parmi  ses  ouvrages  ,  on 
^time  principalement  sesEpitres 
et  SCS  Exhortations  à  la  vie  spi-  ' 
rituelle ,  dont  on  a  une  be/le  édi- 
tion ,  avec  la  traduction  latine 
du  P.  Poussine ,  donnée  a  Paris 
en  i65y  ,in'^^,lt  édition  de  ses 
Œuvres  ,  donnée  par  Alla  tins  et 
Suarès,  en  2  vol.  in-fol. ,  Rouie  , 
1673 ,  est  en  grec  et  en  latin.  Ni- 
colas Fontaine  a  traduit  en  fran- 
çais les  Opuscules  de  S.  Nil.  On 
les  trouve  k  la  suite  des  OEuvres 
de  saint  Clément  d'Alexandrie  , 
Paris  ,    1696  ,   in-80. 

II.  NIL ,  archevêque  de  Thes- 
salonique  dans  le  1 4'  siècle ,  écri- 
vit contre  la  primauté  du  pape. 
Barlaam  ,  après  avoir  écrit  en  fa- 
veur du  siège  de. Rome,  adopta 
l'opinion  de  Nil ,  et  la  soutint  dans 
un  Traité  semblable  pour  le  fond 
à  celui  de  ce  schismatique.  Ces 
deux  Traités ,  réunis  par  Sau- 
maise ,  ont  été  imprimés  en  un 
vol.  in-4°  ^^  1645.  Ce  commen- 
tateur infatigable  y  a  ajouté  dt$ 


5oo 


NIMA 


notes  et  quelques  autres  traités. 
En  1608  il  en  avoit  donné  une 
édition  in-8«  ,  moins  ample  que 
celle  que  nous  venons  de  citer. 

m.  NIL,  surnommé  Doxopa- 
irius  ,  archimandrite  (  c'est-k- 
dire  abbé  d'un  monastère  grec  ) , 
composa  ,  par  ordre  de  Roger  , 
roi  de  Siçue,  à  la  fin  du  11* 
siècle ,  un.  Traité  des  cinq  pa- 
triarcats de  Rome  ,  d'Antio- 
che ,  d'Alexandrie  y  de  Jérusa- 
lem et  de'Constantinople.  Etienne 
Le  Moine  en  a  donné  une  édition 
grecque  et  latine ,  Lejde ,  168S  , 
in-4"« 

NILHISDALE  (  N.  )  ,  Anglaise 
célèbre  par  sa  tendresse  conju- 
gale ,  sauva  la  vie  à  son  époux 
condamné  à  mort  en  1716  , 
comme  ayant  secondé  le  roi  Jac- 
ques dans  son  entreprise  pour 
remonter  sur  le  trône.  La  veille 
du  jour  fixé  pour  l'exécution, 
mîladi  Nilhisdale  entre  dans  la 
tour ,  un  mouchoir  sur  les  jeux, 
et  dans  l'attitude  d'une  femme 
désolée.  Aussitôt  elle  change  de 
vêtement  avec  son  mari ,  qui  étoit 
de  même  taille  qu'elle  ,  et  le  fait 
évader.  Le  lendemain  le  ministre, 
qui  vint  pour  préparer  le  pri- 
sonnier à  son  dernier  moment , 
trouva  une  femme  au  lieu  d'un 
homme.  La  cour ,  consultée  sur 
cet  cvéneraent ,  ordonna  de  met- 
tre en  liberté  miladi  Nilhisdale  , 
qui  alla  rejoindre  son  mari  en 
France. 

*  NIMANNUS  { Grégoire  )  ,  cé- 
lèbre professeur  d'anatomie  et  de 
hotanique  à  Wittemberg  sa  patrie, 

où  il  mourut  en  i638  ,  âgé  de 
43  ans . ,  est  auteur  d'un  Traité 
de  r apoplexie ,  en  latin  ,  imprimé 
dans  cette  ville  en  1629  et  1670, 
in -4*)  et  d'une  Dissertation  eu* 
rieuse  sur  la  Vie  du  fœtus,  dans 
laquelle    il   s'attache  à   prouver 


NINÏ 

qu'un  enfant  vit  dans  le  sein  de  sa 
mère  ,  de  sa  propre  substance  , 
puisque  souvent  fa  mère  venant 
a  périr  ,  on  peut  souvent  le  tirer 
de  son  corps  encore  vivant ,  et 
sans  qu'il  ait  épfouvé  la  moindre 
altération. 

*  NINA,  Sicilienne,  la  plus  an- 
cienne femme  poète  qu  ait  pro- 
duite l'Italie  ,  florissoit  dans  le 
i4*  siècle.  Il  y  avoit  dans  le 
môme  temps  un  pajsan  floren- 
tin  ,  appelé  Dante  de  Majano  , 
avec  lequel  le  célèbre  Dante  ne 
dédaigna  pas  de  lier  une  corres- 
pondance poétique.  Son  nom  par- 
vint k  Nina.  Il  se  forma  entre  ces 
deux  personnages  singuliers  un 
commerce  de  vers  et  d'amour. 
Sans  s'être  jamais  vus ,  ils  s'en- 
voyèrent l'un  et  l'autre  ,  tant 
qu'ils  vécurent ,  des  poésies  qui 
respirent  la  passion.  La  Sicilienne 
'voulut  être  appelée  la  Nina  du 
Dante  ,  et  le  laboureur  poëte  fit 
retentir  toute  l'Italie  des  accens 
de.  son  amour  chimérique.  Les 
vers  de  Nina  se  trouvent  dans  le 
recueil  des  Gianti ,  ainsi  que  ceux 
de  Dante  de  Majano. 

NINIAS  ,  ou  NiNus  le  Jeune  , 
fils  de  Ninus  et  de  Sémiramis  , 
monta,  vers  l'an  2168  avant  Jé- 
sus-Ghnst ,  sur  le  trône  d'Assy- 
rie, après  sa  mère  ,  qui  avoit  ab- 
diqué l'empire  ,  ou  ,  selon  quel- 
ques auteurs,  au'il  avoit  fait  mou- 
rir parce  qu'elle  l'a  voit  sollicité. 
Quoi  qu'il  en  soit  ;  il  ne  fut  pas 
plutôt  affermi  dans  ses  états ,  qu'il 
en  abandonna  le  soin  k*  ses  mi- 
nistres ,  et  se  renferma  parmi 
ses  femmes  dans  son  palais ,  où 
il  mena  la  vie  la  plus  voluptueuse, 
ne  se  faisant  voir  que  très-rare- 
ment en  public.  On  lui  donne 
treute-huit  ans  de  règne.  Ses  suc- 
cesseurs ne  suivirent  que  ti-op 
l'exemple  de  ce  priace  lâche  et 


NINU 

fainéant  ;  aussi  connoit-onà  peine 
leurs  noms  jusqu'à  Sardanapale. 

*  I.  NINO  ,  sculpteur  pisan  , 
florissoit  vers  Tan  1570  ;  il  aida 
son  père  dans  la  direction  de  la 
construction  de  la  porte  de  bronze 
de  l'église  de  Saint-Jean.  On  voit 
à  Florence ,  a  Pise  et  k  Naples 
plusieurs  statues  et  bustes  de  sa 
façon,  qui  prouvent  que  ce  sculp- 
teur avoit  étudié  les  anciens*.. 

•f  II.  NINO  DE  GxTEVABA  (Jean) , 
peintre  ,  né  a  Madrid  en  i63i  , 
mort  en  1698  ,  fut  élève  de  Mi- 
chel Manrique,  Flamand ,  disciple 
de  Rubens.  Quoique  par  cette 
raison  les  productions  de  Nino 
tiennent  de  la  manière  flamande, 
on  est  généralement  d'accord 
que  cet  artiste  n'avoit  pris  que  le 
bon  des  diverses  éeoles  qu'ilavoit 
fréquentées ,  et  on  le  '  regarde 
comme  un  des  meilleurs  peintres 
qui  ait  existé  en  Espagne.  Les 
villes  de  Grenade  ,  de  Malaga  , 
de  Cordoue  possèdent  dans  leurs 
églises  des  tableaux  de  Guevara, 
remarquables  par  la  beauté  du 
colons,  une  touche  ferme  et  vi- 
goureuse ,  et  sur- tout  par  la  cor- 
rection du  dessin. 

NINON.  F^ofez  LiNctos. 

N  I N  U  S  ,  premier  roi  des 
Assyriens ,  fils ,  dit-on  ,  de  Bé- 
lus ,  subjugua  plusieurs  pajs  , 
depuis  rÉgypte  jusqu'à  l'Inde,  et 
iabactriane;  et  à  son  retour  ,  il 
bâtit  Ninive  ,  ville  célèbre  ,  sir 
tuée  sur  le  bord  oriental  du  Ti-< 
gre.  Après  ce  grand  ouvrage  ,  il 
marcha  contre  les  Bactriens  ,  qu'il 
n'avoit  encore  osé  attaquer,  se 
rendit  maître  d'un  grand  nombre 
de  villes  ,  et  singulièrement  <j^ 
Bactres  ,  capitale  da  pays.  Ninus 
dut  en  partie  la  prise  de  cette 
place  forte  à  Sémiramis  ,  femme 


WIOB; 


5oi 


conçut  une  vive  passion  pour  cett« 
héroïne ,  et  l'épousa  après  la 
mort  de  son  man  ,  qui  s'étoit  tué 
pour  prévenir  les  terribles  me- 
naces de  son  puissant  rival.  Le 
roi,  après  un  règne  de  53  ans,  lais- 
sa en  mourant  le  gouvernement 
de  son  royaume  à  Sémiramis,  vers 
l'an  2164  ,  avant  Jésus  -^  Christ. 
Nous  remarquerons  ici ,  que  l'his- 
toire de  Ninus  et  de  ses  succes- 
seurs est  vraisemblablement  peu 
digne  de  croyance.  Ctésias  de 
Guide  ,  méJecîa  de  CjTus-'le- 
Jeune  ,  est  le  père  de.  toutes  les 
faussetés  tant  de  fois  écrites  sur 
l'empire  assyrien.  Diodore  de 
Sicile  ,  contemporain  de  César  , 
a  copié  les  récits  de  César  ;  plu- 
sieurs historiens  posténeurs  ont 
copié  Diodore  ;  une  source  cor- 
rompue a  infecté  presque  tous  les 
canaux  de  l'histoire.  De  quel  poids 
peut  donc  être  Fautorité  du  mé- 
decin de  CyrusP  Aristote  le  ju- 
geoit  indigne  de  croyance.  Tout 
le  monde  avoue  que  son  Histoire 
des  Indes  étoit  pleine  de  fictions, 
qu'il  attestoit  hardiment  comme 
témoin  oculaire.  Convaincu  d'im- 
posture à  cet  égard  ,  il  ne  de  voit 
pas  en  imposer  sur  d'autres  ob- 
jets ,  et  il  ledevoit  d'autant  moins 
que  son  Histoire  d'Assyrie  avoit 
elle-même  des  caractères  frap- 
pans  d'absurdité.  (  Fojez  Ni k us. 

—  SiMIRAMlS.  ) 


NIOBÉ  (MvthoL),  fille  de. 
Tantale ,  sœur  de  Pélops,  et  fem- 
me d'Amphion ,  roi  de  Thèbes. 
Enorgueillie  de  se  voir  une  puis- 
sante reine  et  mère  de  quatorze* 
en  fans  (  Homère  ne  lui  en  donne 
que.  douze ,  six  garçons  et  six 
filles } ,  elle  osa  se  préférer  à  La- 
tone  qui  n'en  avoit  que  deux ,  et 
défendrequ'on  lui  fît  des  sacrifices. 
La  déesse  ,  irritée  de  l'orgueil  de 
Niobé ,  implora  le  secours  denses 


«'.un  de  ses  premiers  ofliciers.  U  ]  enfans.  Apollon  et  Diane  ,  q^ui 


\ 


5oa 


WIPH 


pour  venger  Toutrage  fait  k  leur 
mère ,  percèrent  k  coup  de  flèches 
fous  les  enfatrs  de  Niobé  sous  ses 
jeux.  Cette  mère  infortunée   fut 

{)énétrée  d'une  si  vive  douleur  à 
a  vue  de  ce  spectacle  ,  au'elle  en 
demeura  immoblie  ,  et  les  dieux 
la  changèrent  en  rocher  près  de 
la  ville  de  Sipile  sa  patrie.  — -Elle 
est  différente  de  Niob^  ,  fille  de 
Phoronée  ,  et  mère  d'Argus  et 
de  Pelasgus. 

1 1.  NIPHnS  (  Augustin  )  ,  né 
a  Jopoli  dans  la  Calabre  vers 
1473  ,  fit  la  plus  grande  partie 
de  ses  études  à  Tropéa.  A^ant 
perdu  son  pèi'e  et  sa  mère,  il 
entra  chez  un  bourgeois  de 
Sessa  ,  pour  être  précepteur  de 
-ses  enfans.  Il  suivit  ensuite  ses 
disciples  à  Padoue  ,  où  il  s'appli- 
msL  k  la  philosophie  sous  Nicolas 
Vernia.  De  retour  à  Sessa,  il 
s'y  maria.  Quelque  temps  après 
on  lui  donna  une  chaire  de  phi- 
losophie à  Naples.  A  peitie  y  fut- 
il  arrivé,  qu'il  composa  un  Traité 
De  intellectu  et  dœmonibus , 
dans  lequel  il  souteuoit  qu'il  n'y 
a  qu'un  seul  entendement.  Cet 
écrit  '  souleva  aussitôt  tout  le 
monde  ,  sur-tout  les  religieux  , 
contre  Niphus  :  il  lui  en.  auroit 
peut-être  coûté  la  vie,  si  Pierre 
borocci,  évoque  de  Padoue  ,  n'eût 
détourné  l'orage  ,  en  l'engageant 
à  publier  son  Traité  avec  des  cor- 
rections. Il  parut  en  i49'2  ?  in- 
fol.  «  avec  les  changemens  deman- 
dés ,  et  fut  réimprimé  en  i5o3 
et  en  iSay.  Wiphiis  a  depuis  ce 
temps  publié  une  suite  d'au- 
tres ouvrages  qui  lui  acquirent 
une  grande  réputation.  Les  plus 
célèbres  universités  d'Italie  lui  of- 
frirent des  chaires  avec  des  ho- 
noraireis  considérables.  11  est  cons- 
tant qu'il  avoit  mille  écus  d'or 
d'appointemens ,  lorsqu'il  profes- 
soit  à  Pise  vers  i5iio«'  Le  pap« 


NIPH 

Léon  X  ,  admirateur  de  ses  ta- 
lens  ,  le  créa  comte  palatin  ,  lui 
permit  de  joindre  à  ses  armes  cel- 
les de  la  maison  de  Médîcis  y  e\ 
lui  donna  le  pouvoir  de  créer  des 
maîtres-ès-arts  ,  des  bacheliers , 
des  licenciés  ,  des  docteurs  en 
théologie  et  en  droit  civil  et 
canonique  ,  de  légitimer  des  bâ- 
tards ,  et  d'anoblir  trois  person- 
nes. Les  lettres  -patentes  de  cesr 
privilèges  singuliers  sont  du  i5 
juin  ID2I.  U  mourut  vers  Tan 
i55o.  Niphus,  philosophe,  d'assez 
mauvaise  mine  ,  parioit  avec 
grâce  ,  ainioit  la  Donne  chère 
el  les .  piai.sirs.  Il  avoil  le  talent 
d'amuser  par  ses  contes  et  par 
ses  bons  mots.  Son  enjouement 
lui  procura  de  l'accès  auprès 
des  grands  seigneurs  et  des  da- 
mes de  cou  sidéra  tion ,  et  il  pro- 
fita de  cet  accès  pour  satisfaire 
les  passions  dont  u  étoit  dévora. 
On  prétend  que  ,  dans  un  de  ces 
enthousiasmes  que  lui  iiispiroit 
l'orgueil ,  il  dit  a  Charles-Quint  : 
«  Je  suis  empereur  des  lettres  » 
comme  vous  êtes  empereur  des  sol- 
dats. Ce  prince  lui  ayant  deman- 
dé «  comment  les  rois  pouvoient 
bien  gouverner  leurs  états  ?  «  Ce 
sera  ,  lui  répondit-il ,  «  en  se  ser- 
vant de  mes  semblables  » ,  (les  phi- 
losophes.) On  a  de  lui ,  l.  Des 
Cotnmentaii^s  latins  sur  A.ristole 
et  Averroès  ,  en  1 4  vol.  in-folio. 
II. 'Des  Opuscules  de  Morale  et 
de  Politique,  Paris  ,  i645 ,  vol. 
in-4°.  m.  Des  Epitres,  IV.  Un 
Traité  de  Vimmortalité  de  V àmc 
contre  Pomponace  ,  etc. ,  1618  » 
in-folio.  V.  De  amore  ,  de  puU 
chro  ,  Veneris  et  Cupidinis  ve- 
nales ,  Leyde ,  i64i  y  vol.  in-i6rf 
VL  Un  Traité  très-rare  :  />« 
fkdsd  diluvii  prognosticatione  , 
quœ  ex  conveniu  omnium  plane^ 
tanim  qui  in  piscibus  continget  , 
ànno  ih'à^i  divuigata  est ,  Rome, 
1621 ,  in-4'**  Tous  ces  ouvrages; 


NIQU 

é^un  style  diiTus  et  iucorreet ,  sont 
écrits  en  la(in. 

♦  n.  NIPHUS  (  Fabio  ) ,  petit- 
fils  du  précédent ,  eii$eigua  la  mé- 
decine à  Padoue.  Force  de  quit- 
ter cette  ville  ,  comme  très-at ta- 
ché k  la  doctrine  des  rélbrméâ , 
il  se  rétugja  à  Paris  ,  où  il  lit  un 
cours  de  mathématiciuos.  Il  voj'a- 
gea  ensuite  eu  Anulelerre ,  puis 
en  Hollande.  C'est  pendant  son 
séjour  à  Lejde  quil  composa 
un  ouvrage  intilulé  Opiùnum  , 
sive  de  cœlesti  animorum  pra- 
genie ,  et  publié  eu  ibi7.  JSi- 
phus  enfin  se  lixa  en  (flaudre  où 
il  lit  un  mariage  avantageux. 

*  NlQDILLE,Dé    en  Suisse, 
prit  part  aux  troubles  de  la  Fran- 
ce ,    et    figura     dans  les   intri- 
gues snbaltemes    de    la   police. 
j1  ent  Part  de  se  l'aire  Tintermé- 
diaire    des    manœuvres     qu'em- 
plojoient  réciproquement  la  cour 
et  les  clubs,  tout  en  se  vantant  de 
son  attachement  au  parti  révolu- 
tionnaire i  ou  croit  mime  assez  gé- 
néralement dans  ce  parti ,    qu'il 
rendit  de  grands  services  au   lo 
août.  D*un  autre  c6té  ,  il  est  dé- 
signé dans  l'histoire  de  Bertrand 
de    Moleville    comme   un   agent 
secret.  Après  le  lo  août ,  il  con- 
tinua de  suivre  la  révolte ,  et  à  1a 
lin  de  1791  il  fut  ageot  de  U  com- 
mune de  Paris  ,  pour  (a  saisie  du 
mobilier  des  prévenus  d'émigra- 
tion. 11  fut  attaché  depuis  à  la  po- 
lice ,  en  qualité  d'inspecteurr^jé- 
néral  ;    tantôt  .écarté ,  tantôt  rap- 
pelé. Après  le  iB    brumaiie,  il 
lut   renfermé  momcntabément  à 
}a  conciergerie,  mais,  à  ce  que  l'on 
crut,   pour  rendi^e   compte    des 
opinions  des  autres,  iacobins  ar- 
rêtés; cependant  à   la  suite  de 
l'explosion  du  3   nivôse ,    il  fvi% 
compris  dans  la  liste  de  déporta- 
tion ,  et  embarqua  avec  les  autres* 
11  est  mort  a  Sinamarj  en  i8o4« 


NISS 


5(>3 


*  JilRAM  ,  poète  persan  estimé', 
auteur  de  Fables  et  de  Contes  y 
qi]\tn  éditeur  anonyme  a  publiés 
pour  la  première  fois  ,  en  1802, 
9  Leipsick,  en  un  petit  in-fol.  de 
120  p. ,  avec  une  traduction  latine  , 
des  notes  et  un  vocabulaire. 

NIRÉE ,  roi  de  Samos ,  dont 
la  beauté  étoit  passée  en  pro- 
verbe ,  formoit  un  partait  con- 
traste avec  Thersile  ,  Thomme 
le  plus  laid  du  camp  des  Grecs. 

*  NISBET  (Sir  John),  lord 
avocat  d'Ecosse  sous  le  règne  de 
Charles  U  ,  jiiriscousuile  distin- 
gué ,  excellent  humaniste  ,  re- 
commaftdâble  par  sa  probité  , 
honora  sa  mémoire  en  s'élevant 
contre    le    projet    d'une     milice 

Ï permanente  en  Ecosse.  11  fut 
'un  des  commissaires  nommés 
pour  travailler  à  la  réuniou  des 
deux  royaumes  d'Angleterre  et 
d'Ecosse. 

*  NÎSSOLE  (Guillaume),  né  à 
'Montpellier  en  1647  ?  sj  tit  rece- 
voir docteur  en  médecine  ,  passia 

trois  ans  k  Paris  pour  se  per- 
fectionner par  le  commerce  des 
savans  ,  revint  dans  sa  patrie,  et 
s'y  Gt  avantageusement  connoître. 
Ni^sole  s'appliqua  sur- tout  à  l'é- 
tude de  l'histoiréî  naturelle  et 
de  la  botanique.  L'académie  d« 
Montpellier  conserve  dans  Bét 
mémoires  beaucoup  de  descrip- 
tions de  plantes  faites  par  ce  sa- 
vant ,  commes  celles  du  ricimoi" 
des  ,  de  Vafypum  monspelianutn  , 
de  Farachnoides  americqna ,  d«i 
phaseolas  indicus  ,  du  luffa  arh- 
hum.  On  y  remarque  encore  une 
dissertation  sur  VétaWiS^em^t 
de  quelques  nouveaux  genres  do 
iplantes ,  année  1711  ,  et  une  autre 
stir  l'origine  et  la  nature  du  Ker- 
mès", année  1714»  Ce  célèbre 
médecin-botaniste  mourut  k  Mont- 
pellier Pan  1735. 


5o4  NITA 

I.  NISUS  ,  roi  de  Mëgarê  en 
Achaïe  ,  avoit ,  parmi  ses  che- 
veux blancs  ,  un  cheveu  de  cou- 
leur de  pourpre  sur  le  haut  de 
sa  tête ,  d'où  dëpendoit ,  selon 
Toracle ,  la  conservation  de  son 
royaume.  Scjlla  ,  sa  fille  ,  ayant 
conçu  de  Tamour  pour  Minos  , 
qui  assiégeoit  Mégare  ,  coupa 
pendant  le  sommeil  de  son  père 
le  cheveu  fatal,  et  alla  le  porter  à 
Minos  ,  qui  peu  après  se  rendit 
maître  de  la  ville.  Nisus  en  con- 
çut tant  de  dépit  qu'il  sécha  de 
douleur,  et  les  dieux ,  touchés  de 
compassion  le  changèrent  en  éper- 
vier.  Scjlla,  se  voyant  méprisée  de 
Minos,  qui  manqua  à  sa  parole  en 
partant  sans  elle  ,  se  jeta  de  dé- 
sespoir dans  Ja  mer  pour  le  suivre 
et  jpérit.  Les  dieux  rayant  chan- 
gée en  alouette  ,  Tépervier  fondit 
aussitôt  sur  elle,  et  devint  son  plus 
cruel  ennemi. 

II.  NISUS  ,  héros  trojen, 
qui  suivit  Enée  en  Italie.  Ayant 
voulu  venger  la  mort  de  son  ami 
Euriale,  tué  parles  Rufu]es,ilfut 
la  victime  de  son  courage  et  de 
son  amitié.  « 

I.  NITARD.    rcjy.  NiDHABD. 

t  II.  NITARD  ou  NiTBAR» ,  his- 
torien  ,  né  Tan  790  ,  d'Angilbert , 
depuis  abbé  de  Centule  ,  et  de 
Berthe  fille  de  l'empereur  Char- 
jemagne,,  s'attacha  à  Charles-le- 
Chauve.  On  a  de  lui,  dans  le 
recueil  de  Duchesne ,  une  His- 
toire des  Guerres  entre  les  trois 
fils  de  Louis-le-  Débonnaire.  L'au- 
teur y  remonte  à  l'origine  de  ces 
divisions,  qu'il  décrit  avec  plus  de 
méthode  que  de  grâces.  Son  style 
militaire  et  décharné  se  ressent  du 
métier  de  l'auteur ,  dont  la  desti- 
née fut  de  combattre  et  de  mou- 
rir pour  les  princes  ses  maîti'es. 
Cette  histoire  est  utile  pour  con- 


NIVE 

noftre  les  événemens  de  son  siè* 
cle.Nitard  mourut  de  ses  blessures 
vers  853.  Cet  auteur  est  le. seul 
qui  rapporte  le  texte  du  serment 
prêté  a  Strasbourg  le  16  des  ca- 
lendes de  mars  84^  par  Charles- 
le-Chauve  et  Louis -iê- Germa- 
nique son  frère.  Ce  serment  célè- 
bre dans  les  Annales  de  la  lan- 
gue française  a  été  publié  par 
Îdusieurs  auteurs ,  et  en  dernier 
ieu  dans  le  I*'  voL  du  Glossaire 
de  la  langue  romane  ,  par  M.  J. 
R.  B.  Roquefort,  Paris,  1808, 
in-8<> ,  qui  en  a  donné  une  copie 
figurée  (  on  fac  simile  )  ,  tirée  du 
manuscrit  de  Nitard,  bibliothèque 
impériale,  n"  1964,  in-4">  fonds 
du  Vatican.  Ce  manuscrit ,  cit4  . 
dans  tous  les  ouvrages  qui  trai- 
tent de  notre  histoire  >  est  d'une 
superbe  con$ervatio&  :  on  le  croit 
umque. 

NITIUS,  Foj.  Rossi. 

NITOCRIS  ,  reine  de  Baby- 
lone,  rompit  le  cours  de  l*Eu- 
phrate  ,  et  fit  bâtir  un  pont  sur 
ce  fleuv^.  Elle  se  fit  élever  un 
tombeau    au-dessus    d'une    des 

Ï)ortes  les  plus  remarquables  de 
avilie,  avec  ces  paroles:  «Sîquel- 
u'un  de  mes  successeurs  a  besoin 
'argent ,  qu'il  ouvre  mort  sépul- 
cre ,  et  qu'il  en  puise  autant  qu'il 
voudra  j  mais  qu'il  n'y  touche 
point  sans  une  extrême  nécessité , 
sÎQon  sa  peine  sera  perdue.  «  Le 
tombeau  demeura  fermé  fnsqu'au 
règne  de   Darius ,   fils  d'Hyslas- 

Fes ,  qui  l*ayant  fait  ouvrir  vers 
an  116  avant  Jésus-Christ ,  au 
lieu  des  trésors  immenses  qu'il 
se  fJattoit  d'en  tirer ,  n'y  trouva 
qu'un  cadavre  et  celle  inscrip- 
tion :  «  Si  tu  n'étois  insatiable 
tPargent  et  dévoré  par  une  basse 
avance  ,  tu  n'aurois  pas  violé  la 
sépulture  des  morts. 

I.  NIVELLE  (  Jean  de  Mont- 


3 


J 


NIVE 

uostvcr  y  seigneur  de),  fils  slné 
de  Jean  de  Montmorency ,  grand> 
chambellan  de  France  sons  Char- 
les VII ,  embrassa ,  avec  Louis 
son  fîrère  ,  le  parti  du  comte  de 
Charolais  contre  le  roi  Louis  XI , 
dans  la  guerre  du  bien  public.  Son 
père  après  l'avoir  fait  sommer , 
i  son  ae  trompe ,  de  rentrer  dans 
sonr  devoir ,  ^ans  qu'il  comparût , 
le  traita  de  chien  ;  d'oh  est  venu 
ce  proverbe ,  encore  à  la  mode 
aujourd'hui  :  m  II  ressemble  au 
chien  de  Jean  de  Nivelle ,  il  s'en- 
fuit quand  on  l'appelle.  »  Ce  sei- 
geur  mourut  en  i/iyy ,  à  55  ans. 
Ji  ëtoit  bisaïeul  du  comte  Philippe 
de  Home  et  du  baron  de  Monti- 
gny ,  que  le  duc  d'Albe  fit  dé- 
capiter en  i56d  et  1570  ,  avec  le 
Gonite  d'Ëgmont ,  durant  la  guer- 
re des  Pays-Bas. 

« 

II.  NIVELLE  M  La  Chaus- 
iiE  (  Pierre-Claude  ) ,  né  a  Pa- 
ris en  1692 ,  d'une  famille  ri- 
che 9  fit  des  vers  qu'il  ne  mon- 
troit  d'abord  qu'à  ses  intimes  amis. 
Il  nëgligeoit  même  depuis  long- 
temps les  talens  qu'il  avoit  reçus 
de  la  nature  ,  lorsque  La  Mothe , 
cet  esprit  si  fécond  en  paradoxes 
ingénieux ,  fit  paroi tre  son  systè- 
me de  la  poésie  en  prose.  La 
Chaussée  prit  le  parti  des  vers* 
Ce  fut  ce  qui  donna  naissance  à 
son  Epitre  à  Clio  :  ouvrage  plein 

„  d'une  saine  critique ,  sage  y  mais 
froid.  Use  livra  ensuite  au  théâ- 
tre. Les  lauriers  qu'il  jr  cueillit 
lui  méritèrent  une  place  à  l'aca- 

,  demie  française.  Il  y  fut  reçu  en 
1736.  Son  discours  de  remercî- 

.  ment ,  moitié  prose  et  moitié 
vers ,  fut  applaudi.  Cet  académi- 

.  cien  mourut  le  i4  mars  1754* 
Il  s'étoit  opposé  à  la  réception 
de  Bougainville  ,  qui ,  ambitieux 
du  titre  d'académicien ,  avoit 
employé  toutes  sortes  de  moyens 
pour  l'obtenir*  La  Chaussée  ^  ré- 


NIVE 


5o5 


fléchissant  qu'après  sa  .  mort  ce 
candidat,  devoit  trouver  moins 
d'obstacles,,  dit  dans  ses  derniers 
momens  :    «   Il    seroit    plaisant 

2ue  ma  place  lui  fût  donnée.  1» 
ille  le  fut  en  effet ,  et  Bougain- 
ville loua  La  Chaussée  ,  comme 
s'il  ayoit  eu  à  s'en  louer.  Ce  pbete 
n'oublioit  pas  aussi  facilement  les 
offenses  (jue  son  successeur.  Ayant 
à  se  plaindre  de  Piron  ,  auteur 
d'une  épisranmie  contre  ses  co- 
médies,  il  traversa  son  élection 
à  la  place  d'académicien.  Aussi 
les  amis  de  Piron  le  comparè- 
rent-ils au  La  Rancune  du  Roman 
comique  de  Scarron.  La  Chaus- 
sée étoit  d'ailleurs  un  homme 
aimable  et  un.  honnête  homme. 
Quant  à  son  mérite  dramatique  , 
cet  auteur  a  de  la  raison  ,  de  la 
noblesse  j  du  sentiment ,  du  pa- 
thétique ,  et  il  tourne  bien  un 
vers.  Il  s'est  exercé  avec  succès 
dans  le  comique  larmoyant.  On 
peut  mettre  à  la  tête  de  ses  co- 
médies VJScole  des  Mères ,  le  pre- 
mier peut-être  des  drames  roma- 
nesques. Une  mère  qui  voit  les 
sottises  de  son  fils ,  qui  les  sent , 
et  qui  ne  peut  s'empêcher  de  les 
favoriser  ,  forme  un  coptraste 
très-saillant  avec  la  fermeté  du 
bon  Argant,  homme  simple,  sage 
et  sans  ridicule.  méUtrUde^  pleine 
de  sentiment ,  de  chaleur  ,  et  de 
détails  bien  rendus ,  fut  cepen^ 
dant  regardée  comme  le  triom- 
phe de  La  Chaussée.  L'action  est 
un  peu  lente  dans  les  preraiecs 
actes  ,  .mais  elle  marche  avec 
vivacité  dax^  les  derniers.  Le 
célèbre  Piron ,  jaloux  de  voir  Mé- 
lanide  jouir  du  même  succès  que 
la  Métromanie,  plaisanta  beau- 
coup sur  les  comédies  attendris- 
santes, qu'il  comparoit  a  de  froids 
sermons.  «  Tu  vas  donc  entendre 
prêcher  le  P.  La  Chaussée  ?  dit- 
il  un  jour  a  un  de  ses  amis ,  qu'il 
rencontra  allant  à Mélanide.»  On 


.5oS  NIVE 

lui  attribua  même  des  couplets 
fort  piqnans  ,  dont  CoHé  est  le 
rentable  auteur.  Le  comique  lar-^ 
mojant  y  est  représenté  comme 
un  genre  fantasque ,  comme  une 
comédie  bâtarde  ,  avorton  de  la 
tragédie.  On  y  dit  des  pièces  de 
La  Chaussée,  que  les  plané  sem- 
blent foits  par  La  Grange,  et  les 
vers  par  l'abbé  Peilegrin.  On  finit 
par  ce  couplet  : 

R^Téreiid  père  la  Chcnsa^c  ,  . 
Prédicateur  do  laint  Vallon  ^ 
Porte  ta  morale  glacée 
Loin  des  neuf  Sœurs  et  d'Aporion. 
Ne  crois  pai,  Cotin  dramatique  , 
A  la  Musc  dn  vrai  comique 
Devoir  tes  passagers  succès  : 
Koo.,Ia  véritable  Thalie 
$*endormit  à  chaque  homélie 
Que  tu  &s  prêcher  aux  Français. 

«  Cependant ,  dit  La  Harpe ,  PAn- 
driennedes  auciens ,  transportée 
sur  notre  théâtre,  étoit  absolu- 
ment une  comédie  larmoyante. 
Elle  offiroit  nu  fonds  d'aventures 
romanesques ,  des  caractères  pas- 
sionnés ,  et  rintérét  aHôit  quel- 
quefois jusqu'aux  larmes  ;  c'est 
qu'en  effet  la  comédie  n'exclut 
rien  de  tout  cela.  La  peinture  de 
la  vie  humaine  doit  nous  présen- 
ter des  passions  ,  comme  elle 
nous  montre  des  trarei^s  et  des 
ridicules  ;  et  iDus  ces  objets  sont 
également  du  ressort  de  là  bonne 
comédie.  Nous  nous  .  spmmes 
long-tentps  persuadés  que  la  co- 
médie ne  devoit'que  faire 'rire,  et 
c'est  avec  ces  préjugés  étroits 
que  l'on  circonscrit  l'étendue  des 
•rts  et  le  vol  du  génie.  Certaine- 
ment le  Misantrop  At  le  Tartuffe, 
deux  chefs-d'œuvre  de  l'esprithti- 
main  ,  ne  sont  pas  toujours  plai- 
sans  ,  quoiqu'ils  ie  soient  souvent 
et  beaucoup*  La  Chaussée  est 
venu  ensuite  ,  et  trouvant  qu'on 
avoit  saisi  les  grands  caractères 
et  les  grands  ridicules  ,  il  a  tâché 
de  joindre  uue  morale  douce  et 


NIVE 

utile  à  ses  situations  touchantes^* 
Ce  sont  des  romans  en  dialogue  ^ 
mais  ces  romans  peignent  deâ 
moeurs  vraies  ;  ils  intéressent  , 
et  sont  versifiés  en  général,  avec 
assez  de  pureté  et  d'élégance. 
Voilk  Sans  douté  assez  de  mé- 
!  rite  pour  justifier  tous  les  succès 
;  qu'on  kii  a-  tant  reproches  de  sou 
vivant,  et  qui  ont  augmenté  après 
sa  mort.  »  MaximiUen  ,  tragédie 
bien  conduite  ,  a  quelques  beau- 
tés  ,  ainsi  que  le  Préjugé  à  la 
mode  ,  qui  est  intéres^ant ,  mal' 
gré  quelques  scènes  froides  et 
languissantes  dans  les  premiers 
actes  ,  quelques  caractères  our* 
très  ,  et  des  plaisanteries  froides. 
Mais  lé  fonds  du  sujet ,  le  toù 
de  vertu  qui  y  règne  ,  l'élégance 
et  la  pureté  du  stjle ,  un  grand 
nombre  de  vers  heureux  ,  et  là 
chaleur  qui  anime  les  derniers 
actes ,  la  teront  toujours  lire  avec 
plaisir.  Après'ces  quatre  pièces  > 
auxquelles  on  poiirroit  joindre 
encore  la  Gouvernante  ,  pièce  eh 
cinq  actes  ,  on  ne  voit  plus  cheas 
lui  que  des  ouvrages  très-médio- 
cres ,  où  reçue  un  mauvais  godt 
de  roman.  Sou  style  ,  dans  ses 
mauvaises  pièces  ,  est  lâche  ,  dif- 
fus ,  traîn'ant ,  et  souvent  froid. 
Malgré  ces  observations  sévères  , 
il  aura  un  rang  distingué  sur  le 
Parnasse  ;  il  sera  regardé  comnVe 
un  des  premiers  auteurs  dans  une 
branche  du  théâtre  ,  connue 
avant  lui  »  mais  qu'il  a  fait  i-e- 
vivre.  «  Voici  ,  suivant  Voltaire  , 
à  quelle  occasion  il  ressuscita 
ce  genre.  Quelques  personnes  s'a- 
musoient  k  jouer  dans  un  châ- 
teau de  petites  comédies  ,  qui 
tenoieut  ae  ces  farces  qu'on  ap- 
pelle parades.  On  en  fit  une  en 
itSs  ,  dont  le  principal  person- 
nage ëtnit  le  fils  d'un  négociant 
de  Bordeaux,  très-bon  homme*, 
et  marin  fort  grossier  ,  lequel, 
ayant  perdu  sa  lemme  et  son  hltf  p_ 


NIVJE 

Tenoit  se  remarier  à. Paris ,  après 
un  long  voyage  dans  l'Inde.  Sa 
femme  étoit  une  impertinente  p 
oui  étoit  venue  taire  la  grande 
(lame  dans  la  capitale ,  manger 
une  bonne  partie  du  bien  acquis 
par  son  mari ,  et  marier  son  fils 
a  une  demoiselle  de  conditiou. 
Le  fils ,  beaucoup  plus  imperti- 
nent que  la  mère  ,  se  donnoit 
des  airs  de  seigneur  ;  et  son  plus 
grand  air  ëtoit  de  mépriser  beau- 
coup sa  femme  ,  laquelle  étoit 
un  modèle  de  vertu  et  de  raison. 
Cette  iêune  femme  laccabloit  de 
bons  procédés  sans  se  plaindre  , 
payoit  ses  dettes  secrètement 
quand  il  avoit  joué  et  perdu  sur  | 
sa  parole  ,  et  lui  faisoit  tenir  de 
petits  présens  très  -  galans  sons 
des  nomâ  supposés.  Cette  con- 
duite reiidoit  notre  jeune  homme 
encore  plikt  fat.  Le  marin  re* 
venoit  à  la  fin  -  de  la  pièce  ,  et 
mettoit  ordre  a  tout.  »  Une  actrice 
de  Paris  i  fille  de  beaucoup  d'es- 
prit,  nommée  mademoiselle  Qui-' 
nault ,  ajant  vu  cette  farce  ,  cou- 
çut  qu'on  en  pourroit  faire  une 
comédie  très-intéressante,  et  d'un 
genre  toutnouveau  pour  les  Fran-* 
cais,en  exposant  sur  le  théâtre 
le  contraste  d'un  jeune  homme 
qni  croiroit  en  effet  que  c'est  un 
ridicule  d'aimer  sa  femme  ,  et 
d'une  épouse  respectable  qui  for- 
ceroit  enfin  son  mari  à  Vaimer 
publiquement.  Elle  pressa  Vol- 
taire d'en  faire  une  pièce  régu- 
lière ,  noblement  écAte^  mais 
ajrant  été  refusée  ,  elle  demanda 
permission  de  donner  ce  sujet  a 
La  Chaussée ,  jeune  homme  qni 
faisoit  très-bien  les  vers ,  et  qui 
avoit  de  la  correction  dans  le 
style.  Ce  fat  ce  qui. valut  au  pu- 
blic le  Préjugé  a  la  mode*  Cette 
Eièce ,  quoique  attendrissante  et 
ien  écrite,  étoit  froide  auprès  de 
celles  de  Molière  et  de  Rejgnard  ; 
elle  ressembloit ,  dit  un  aomjne 


NIYE  5o7 

de  goût  ,  à  un  homme  un  peu 
pesant  ^  qui  danse  avec  plus  de 
justesse  que  de  grâce.  L  auteur 
voulut  nûller'la  plaisanterie  au 
sentiment  ;  mais  ses  railleries 
sont  presque  toujours  froides  et 
forcées.  «  La  comédie  larmoyante, 
dit  Voltaire ,  n'est  au  fond  qu'un 
monstre  ,  né  de  l'impuissance 
d'être  ou  plaisant  ou  tragique* 
Celui  qni  n'a  pas  le  don  du  co- 
mique cherche  k  j  suppléer  par 
l'intérêt  ;  il  ne  peut  s'élever  au 
cothurne  ;  il  rehausse  un  peu  le 
brodequin.  11  peut  arriver  ,  sans 
doute  ,  des  aventures  très  -  fu- 
nestes àf  de  simples  citoyens  ; 
mais  elles  sont  bien  moins  atta- 
chautes  que  celles  des  souverains, 
dont  le  sort  entraîne  celui  des. 
nations.  Un  bourgeois  peut  être 
assassiné  comme  Pompée  ;  mais 
la  mort  de  Pompée  fera  toujours 
un  tout  autre  effet  que  celle-  d'un 
bourgeois,  m  h^&OEuvres  de  théâ- 
tre de  La  Cha  ussée  ont  été  publiées 
par  Sablier  en  1765  ,  5  vol.  in-12. 
Ou  ne  sait*  pourquoi  l'éditeur  n'y 
a  pas  mis  les  pièces  suivantes  : 
L  Elise  ou  la  Rancune  officieuse ^ 
comédie  eu  cinq  actes ,  en  ver:;  ^ 
représentée  à  Bemi.  IL  Le  vieil-' 
lard  amoureux:  ^  comédie  en  trois 
actes ,  en  vers  %  faite  pour  le  même 
théâtre.  III.  VEcole  de  jeunesse, 
comédie  en  cinq  actes ,  en  \ers , 
représentée  le  aa  février  1749* 
IV.  Paméla  ,  comédie  en  cinq 
actes,  en.  vers ,  représentée  le  6 
décembre  1743.  V.  U Homme  de 
fortune  ,  comédie  en  cinq  actes  , 
envers,  représèbtée  an  château 
de  BeUevu&  en  janvier  1751.  VI ^ 
La  Princesse  de  Sidon  ,  tragi-co* 
médie  en  trois  actes,  en  vers ,  qui 
avoit  été  faite  pour  la  cour.  Ni« 
velle  de  La  Chaussée  est  «ncore 
auteur  de  plusieurs  pièces  pour 
le  théâtre  italien* 

UL  MVËLLË  (  Gabriel -Nico;^ 


5o8 


NIVE 


Iss  ) ,  prêtre ,  prieur  commanda- 
taire  de  Saint-Géréon  ,  diocèse 
de  Nantes ,  né  à  Paris  ,  moarat 
le  7  janvier  1761 ,  â'gé  de  74  *°** 
Comme  il  aimoit  la  retraite  et  l'é- 
tnde,  il  s'étoit  retiré  de  bonne 
henre  au  séminaire  de  Saint-Ma- 
gloire,  d'où  il  fut  obligé  de  sortir 
en  i^qS  ,  époque  des  cnangemens 
arrivés  à  ce  séminaire /Son  oppo- 
sition à  la  bulle  Unigenitus  le  fit 
renfermer  quatre  mois  à  la  Bas- 
tille en  i^So.  Il  a  publié)  I.  Les 
Relations  de  ce  qui  s'est  passé 
dans  la  /acuité  de  théologie  de 
Paris  y  OH  sujet  de  la  constitution 
Unigenitus  ,  7  vol.  in-ia.  II.  Le 
cri  de  la  foi  ,  3  vol.  in-ia ,  1719. 
II L  La  Constitution  Unigenitus 
denrée  à  PEgUse  universelle ,  ott 
Eeeueil  général  des  actes  dappely 
1757  ,  4  vol.  in-foli^.  LIHistoire 
romaine  est  moins  volumineuse 
que  cette  compilation.  L'éditeur 
j  ajouta  des  préfaces  historiques, 
des  observations  qui  en  Hent  les 
parties ,  et  l'analyse  des  ouvrages 
eonsidérables  qu'il  ne  crut  pas 
devoir  faire  entrer  dans  son  entier. 
IV.  Un  Catalogue  manuscrit  de 
Ions  les  ouvrages  faits  sur  le  jan- 
sénisme et  la  constitution  j  usqu'en 
1 738.  Il  est  conservé  dans  la  binlio- 
tbèque  impériale ,  et  on  a  suivi 
l'ordre  dans  l'arrangement  du  ca- 
talogue de  cette  bibliothèque,  tom. 
II  de  la  tliéologie.  Voy.  son  éloge 
<(ans  le  Supplément  au  Nécrologe 
des  défenseurs  delà  vérité,  i7o5> 
in-i2. 

'  NIVELON  (  N.  )  ftit  le  plus 
célèbre  danseur  de  son  temps. 
H  avoit  imaginé  une  danse  de 
Suisses ,  dans  laquelle  il  excel- 
loit.  Sur  la  fin  de  se^  jours  il  de- 
vint entrepreneur  d'un  spectacle, 
<»i  il  se  ruina,  et  qui  fut  fermé 
en  1712.  —  Son  fils,  héritier  de 
SCS  talens  ,  débuta  à  Paris  ,  en* 
»7'^8  y  par  une  entrée  de  pajsan 


NlVE 

en  sabots ,  qui  fit  courir  tonte 
la  ville.  Il  exécutoit  les  danses 
grotesques  avec  la  plus  grande 
îéeèreté  ,  et  en  composoit  lui- 
même  les  airs.  11  a  légué  k  sa 
famille  s(mi  goût  pour  la  danse 
et  ses  succès. 

t  NIVERNOIS  (Louis -Jules 
Mangini  ,  duc  de) ,  ministre  d'état , 
membre  de  l'académie  française 
et  de  celle  des  belles  -  lettres  y 
né  à  Paris  le  16  décembre  1716  , 
étoit  petit  -  fils  du  duc  de  Ne» 
v^rs  ,  connu  par  son  eaprit ,  soa 
^oût  pour  la  noésie ,  et  sa  haine 
injuste  pour  Racine.  (  V.  Neveb#^ 
n^  I.)  Après  avoir  suivi  quelque- 
temps  la  carrière  militaire  ,  le 
i'eune  Nivernois  fut  nommé  am- 
)assadeur  k  Rome ,  puis<  k  Berlin, 
où  il  fut  très  accueilli  de  Frédéric;, 
enfin  k  Londres ,  où  il  négocia  la> 
paix  de  1765.  Par-tout  il  se  condui- 
sit eu  ministre  éclairé,  sage  et  pru- 
dent. De  retour  k  Paris,  il  s'adonn» 
uniquement  aux  let^es.  La  faci^ 
lité  de  son  esprit  se  montre  dans 
la  variété  de  ses  productions.  Ses 
imitations  de  Virgile ,  d'Horace  , 
de  Tibulle,  d'Ovide,  de  l'Arioste, 
et  de  MiUon,  sont  faites  avec  goût. 
Sesjables  et  ses  chansons  furent 
renomm/ées  par  leur  délicatesse^ 
Les  poésies  fugitives  de  l'auteur 
ont  de  l'k-propos  ,  et  respirent 
quelquefois  les  grâces  de  celles  de 
Voltaire;  telle  est  cette  réponse 
a  madame  de  Mirepoix  qui  lui 
avoit  envoyé  de  ses  cheveux, 
blancs  : 

Quoi  i  vou»  patl«z  de  cheveux  blancs! 
Laissons ,  laissons  courir  le  temps  j 
Que  vous  impone  son  ravage  ? 
Les  amours  sont  toujours  cnfans» 
Et  les  grâces  sont  de  tout  âge. 
Pour  moi  ,  Thémire  ,  je  le  sen*  ,. 
Je  sub  toujours  dans  mon  printemps 
Quand  ie  vous  offre  mon  hommage. 
Si  je  n'avois  que  dix-huit  ans , 
Je  pourrois  aimer  plus  long-temps  » 
Maiifioa  pas  ainer  davantagiu 


NIVE 

IVivernois  mis  en  prison ,  maigre 
son  grand  âge,  sous  le  gouver- 
nement de  Robespierre  ,  y  resta 
jusqu'au  9  thermidor  1796  ;  mais 
il  ne  jouit  que  deux  ans  de  sa  li- 
berté, étant  mort  en  1798.  Il 
conserva  jusqu'au  dernier  mo- 
ment son  goût  pour  la  poésie  ; 
«t  dans  la  matinée  même  du  jour 
de  sa  mort ,  il  écrivit  à  son  mé- 
decin ce  billet  en  vers ,  pour  le 
dissuader  d'en  appeler  d'autres 
«n  consultation  ; 

Ne  consvIcoBs  point  d'avocsn. 
Htppocrate  ne  viendroic  pms 
le  n'en  tcux  point  d'autre  en  ma  cure. 
J'ai  ramitié  *  j*al  la  nature 
Qui  fcAit  bonne  guerre  au  trépas  ; 
Mais  peut-être  dame  nature 
A  déjà  décidé  mon  cas  ; 
Ah!  du  moins ,  sans  changer  d'allure, 
Je  veux  mourir  entre  vos  l>ras« 

hes  ouvrages  de  cet  auteur  sont , 
I«  Lettres  sur  Fusage  de  l'es- 
prit dans  la  société ,  la  soli- 
tude et  les  affaires.  II.  Quatre 
Dialogues  des  morts  '  qui  of- 
frent des  rapprochemens  heu- 
reux et  philosophiques.  III.  Hé- 
Jlexions  sur  le  génie  d'Horace  , 
de  Despréaux  et  de  Jean-Bap- 
tiste Rousseau  ,  in-12.  «  Malgré 
,2a  contagion  du  mauvais  exemple 
4[ue  commençoient  à  donner  quel- 
ques gens 'de  lettres,  dit  M.  Pa- 
lissot  ,  Nivernois  rend  à  Des- 
préaux une  justice  que  Ton  affecte 
^aujourd'hui  de  lui  refuser,  même 
■dans  des  poétiques.  Il  nous  sem- 
blé à  cet  égard  d'autant  plus 
digne  d'éloges ,  qu'il  avoit  k  com- 
battre les  préjugés  de  nos  beaux- 
esprits  ,et  un  sentiment  d'aversion 
pour  le  genre  satirique  ,  qu'il  ne 
dissimule  pas  ,  et  qui  tenoit  sans 
doute  h  l'aménité  de  son  carac- 
tère. »  IV.  Traduction  de  l'Essai 
•sur  l'art  des  jardins  modernes  , 
par  Horace  Walpole,  1785, in-4*. 
Cet  ouvrage  a  été  tiré  à  un  très- 
petit  nombre  d'exemplaires  à^%' 


NIVE  509 

tinés  à  être  donnés  en  présent. 
V.  Notice  sur  la  Vie  de  l'abbé 
Barthélemi  ,  1795.  Ce  dernier 
fut  lié  avec  l'auteur  de  la  plus 
étroite  amitié.  En  sortant  de  pri- 
son ,  après  le  9  thermidor  ,  il  ap- 
prit la  nouvelle  de  la  mort  de  soa 
ami  ,  et  pour  calmer  sa  douleur  , 
il  consacra  les  p  emiers  instans 
de  sa  liberté  à  écrire  sa  vie.  VI. 
Réflexions  sur  Alexandre  et  Char- 
les XII.  C'est  une  comparaison 
entre  #ces  deux  grands  hommes 
de  guerre,  VU.  Traduction  delà 
Vie  d'Agricola  ,  par  Tacite.  VHL 
Autre  en  vers ,  de  T Essai  sur 
l'homme  de  Pope.  IX,  Portrait 
de  Frédéric 'le  -  Grand  ^  roi  dm 
Prusse,  X.  Adonis  et  Richardet^ 

Ï>oëmes  traduits  en  vers  de  Tita- 
ien  :  le  premier  d''après  le  ca- 
valier Marini ,  et  le  second  d'a- 
près Fortiguerra.  Il  n'est  aucun 
de  ces  ouvrages  qui  n'offre  des 
beautés  particulières*  Ce  ne  sont 
pas  sans  doute  des  productions 
marquées  au  coin  du  génie  ;  mais 
elles  annoncent  toutes  un  bon 
littérateur  et  un  écrivain  doué 
d'une  grande  facilité.  XI.  Re- 
cueil ae  fables.  Elles  ne  furent 
réunies  qu'en  1796.  On  y  trouve 
^beaucoup  d'esprit  et  de  finesse  , 
mais  quelquemis  de  l'afféterie , 
et  cette  recherche  de  traits  sail- 
lans  qui  exclut  la  naïveté.  Plu- 
sieurs sont  aussi  ingénieuses  que 
celles  de  La  Mothe ,  et  présen- 
tent les  mêmes  défauts.  On  a 
publié  en  l'an  4  (ï796)>  *  ^^' 
ris  ,  les  OEuvres  de  Nivernois , 
8  volumes  in  -  8«.  M.  François 
(  de  Neufchâteau  }  a  ajouté  à 
cette  collection  deux  nouveaux 
volumes  sous  le  titre  ô^ OEuvres 
posthumes  du  duc  de  Nivernois , 
publiées  à  la  suite  de  son  éloge.  - 
Ces  deux  volumes  renferment  des 
lettres  adressées  à  différentes 
personnes ,  des  discours  acadé- 
miques ,  dés   mémoires  sur  di- 


5fo 


NIZO 


Ters  «ajets ,  la  correspondance 
diplomatique  de  Fauteur  avec  le 
duc  de  Choiseul  ,  et  son  tl^éâtre 
de  société.  Cette  variété  d  ob- 
jets n'est  pas  le  seul  agrément 
qu'en  promet  la  lecture  ;  on  y 
trouvera  de  plus  des  anecdotes 
curieuses  et  peu  connues  ,  des 
modèles  de  style  académique  , 
une  diction  ffeurie  ,  la  raison 
toujours  assaisonnée  de  grâces  , 
et  des  hommages  constamment 
rendus  aux  beaux -arts  et  aux 
l)ohnes  mœurs. 

*NIVEIlS-(Gabrîel),néà, 
Fans,  maître  de  musique  et  or- 
ganiste de  Saint-Sulpice  et  de  la 
chapelle  de  Louis  XIV ,  se  dis- 
tingua autant  par  sa  touche  sa- 
vante et  légère ,  que  par  ses  com- 
positions et  par  ses  ouvrages  théo- 
riques. On  a  de  lui ,  I.  Traité  de 
la  composition  de  la  musique  , 
Paris  ,  1668  ,  in-8«,  réimprimé  k 
Amsterdam  en  1697.  Il*La  Gam- 
me du  si  ,  ouvrage  qui  fit  sen- 
sation a  Tépoque  où  il  parut ,  et 
qui  aida  beaucoup  à  taire  dis- 
paroître  le  système  des  nuances. , 
III.  Dissertation  sur  le  chant 
àré^rien  ,  Paris  ,  i683  ,  in-80. 
Traité  curieux  ,  que  Ton  recher- 
che encore ,  V  cause  des  grandes 
connoissances  dont  Fauteur  a  fait 
preuve.  On  a  encore  de  Ni  vers 
un  Traite  de  la  musique  des  en- 
fans  et  i5  Livres  d'orgue  qui  sont 
encore  fort  estimés.  Cet  orga- 
niste mourut  vers  1770  ,  dans  un 
•Age  fort  avancé. 

WXES  ,  2Vi:rir  DU  (Mjth.  ) , 
dieux,  au  nombre  de  trois,  qu'on 
invoquoit  dans  les  accouchemens 
difliciles,  et  quand  on  crojoit 
qu'il  j  avoit  plusieurs  enfans. 

t  NIZOLIDS  (Marius) ,  gram- 
mairien italien  de  Bersello  dans 
1«  Mudénois^  contribua  beaucoup 


NIZO 

à  la  renaissance  dès  lettres  danv 
le    i6'  siècle  par  son  esprit    et 
par  son  érudition.  On  a  de  loi  , 
I,  Deveris  principiis  ét'vet^ra- 
tione  philosophandi  contrapseu- 
do  -  philosophos   libri    quatuor  ^ 
Parme  ,    i553  ,  in-4*.  Il  y  atta- 
que vivement    les    scolastiques  y 
sur  la  barbarie  de  leurs  ternies ,  et 
sur  leurs  ridicules  opinions  en  plu- 
sieurs points.   «  Les  faux  philo- 
sophes ,  dit   Fontenelle ,  étoient 
tous  les  scolastiques  passés  et  pré- 
sens ,  et  Nizolius  s'élève  avec  la 
dernière   hardiesse  contre    leurs 
idées  monstrueuses  et  leur  lan- 
gage barbare  ,  jusque  -  là  qu'il 
traite  saint  Thomas  lui-même  de^ 
borgne  entre  des   aveugles.    La 
longue  et    constante  admiration 
qu'on  avoit    eue    pour  Aristote 
ne    pronvoit ,    disoit-il ,   que  la 
multitude  des  sots  et  la  durée  de 
la  sottise.  »  Le  célèbre  Leibnitz , 
charmé  de  Télégance  et  de  la  so- 
lidité de^cet  ouvrage ,  eu  donna 
en   1670  ,   à  Francfort  ,  une  nou- 
velle édition  in-4°  j  mais  en  hom- 
me impartial,   il  prit    à  certains 
égards  la  défense  d'Aristote  et  de 
sapînt  Thomas.  IL  Thésaurus  Ci~ 
ceronianus ,  ou  Apparatus  linguœ 
latin  os  è  scriptis  Tullii  Ciceronis 
collectus  ,  in  folio.  C*est  un  bon 
Dictionnaire  latin  ,  composé  des 
mots  et  des  expressions  de  Cicé- 
ron  ,   par  ordre  alphabétique.   H 
fut  imprimé  pour  la  première  fois 
au  Prato  AJboini  in  œdibus  co- 
mitihus  Gambarœ  ,  en  i535  ,  in- 
folio ,  sons  le  titre  de  Obsen^a- 
t  ion  es  iwM.  TuUium  Ciceronem  , 
él  réimprimé  depuis  sous  le  titre 
ci-dess   s  énoncé.  Nizolius  est  nu 
des  premiers  qui  aient  composé 
ces  sortes  de   Dictionnaires    drs 
écrits  de    Cicéron.    Quoique  cet 
ouvrage  ne  soit  qu'une  compila- 
tion ,  l'ai/teur  avoit. un  génie  fort 
supérieur    a    celui  "  des  simples 
compilateurs.  Ses  remarques  phi- 


JSOAl 

îologiques  sont  utiles  ,  et  les  édi- 
teurs de  Torateur  romain  en  ont 
profité.  Cet  auteur  mourut  en 
i566  >  à  78  ans. 

*  NIZZOU  (  Jean-Dominique) , 
de  Bologne  ,  poète  ei  aveu-  i 
gle.  On  a  de  lui ,  I.  Voyage  de 
Clément  VHl  à  Ferrât^  ,  poë- 
ine  en  octaves.  Quadrio  ,  qui 
/ait  mention  de  ce  poëme  dans  le 
4*  volume  àe  son  Histoire  raisoii- 
née  de  la  poésie ,  ajoute  :  «  Une 
grande  partie  du  commencement 
iie  ce  poëme  ,  qui  étoit  une  satire 
contre  une  famille  illustre ,  en  a 
été  supprimée.  »  II.  Nuova  im- 
presa  di  Ferrara  colV  irwito  di 
tuUi  i  principi  cristiani  infavore 
di  Santa-Chiesa  ,  poëme  en  oc- 
taves 9  Rome ,  Bologne  et  Flo'- 
rence ,  iSqq,  in-S^*.  lll.  //  digiuno 
di  Christo  nel  deserto  aile  tenta- 
%ione  del  demonio  ,  Bologne  p 
i6i  1 ,  iû-8». 

.    NOADIAS.   Voyez  ^iwiiks. 

I.  NO  AILLES  (  Antoine  de  ) , 
chevalier  de  J'ordre  du  roi ,  gen- 
tilhomme ordinaire  de  sa  cham- 
bre ,  gouverneur  de  Bordeaux  , 
d'une  illustre  et  ancienne  maison 
du  Limousin,    qui    possède  de- 
puis  un   temps    imméntorial    la 
terre  et  le  chàleau  de  Noailles 
jiitué  près  de  firives ,  naquit  en 
.i5o4*     «Son   mérite    Téleva    aux 
places    d'ambassadeur    d'Au^le- 
.terre  ,  de  chambellan  dtîs  eulans 
de  France ,  et  d'amiral  de  Guien- 
ne ,    puis  de   France   en    i543. 
11  ménagea  ,  pendant    son    am- 
bassade   d'Aufi^leterre  ,  la   trêve 
faite  k  Vaucelles  eulre  iieuri  11 
et  Philippe  H,  iroi  de  Francç  et 
.d'l!)spagne.  A  son  retour  il  chassa 
les  huguenots  de  la  ville  de  Bor- 
}   deaux  dont  ils  s'étoient  emparés  , 
.ft  mourut  le  11  mars   i56'i^  re- 
.çardé  comme'iui  hgmme  égalé- 


NO  AI 


5ii 


ment  propre  aux  négociations  et 
aux  armes. 

II.  ^0 AILLES  (  François  de), 
frère  du  précédent ,  évêqiié  de 
Dax  ,  et  Tun  des  plus  habue^  né- 

fociateurs  de  son  siècle ,  amb- 
assadeur en  Angleterre  ,.  a  Ko« 
me  ,  a  Venise  et  à  Constanti- 
nople ,  mourut  à  Baïonne  le  16 
septembre  i585  ,  li  66  ans.  Hen- 
ri III  et  Catherine  de  Médicis  le 
consultoient  dans  les  affaires  les 
plus  épineuses.  Ce  fut  sur  son 
avis  qu  ds  résolurent  de  porter  la 
guerre  en  Espagne ,  pour  délivrer 
la  France  de  ce  fléau.  Ses  An%baS' 
sades  en  Angleterre ,  et  celles  de 
son  frère  ont  été  imprimées  à  Pa- 
ris en  J763 ,  3  vol.  m-12. . 

tllL  NO  AILLE  S  (Anne- 
Jules  de  ),  duc  et  pair  et  ma- 
réchal   de    France  ,    etc..  ,     fils 
d'Anne  de  Noailles,  en  faveur  du- 
quel le  comté  d'Ayen  fut  érigé 
en  duché-pairie  au  mois  de  dé-  . 
cembre  ,    j663.  Anne  ,  petit -fils 
d'Antoine  ,    mourut   le    i5    fé- 
vrier 1678  ,  après  avoir  bien  mé^^ 
rite  de  la   patrie.   Anne -Jules  , 
né  en  i65o,  fait  premier   capi- 
taine des  gardes  du  corps,  eu  sur- 
vivance de  son  père  ,  eut  le  com- 
mandement de  la  maison  du  roi 
en  Flandre ,  l'an  1680,  commanda 
en  chef  dans  le  Roussillon  et  la 
Catalogne  en  1689 ,  et    fut   fait 
maréchal  de  France   au  ifiois  de 
mars  1693.  Il  gagna  la  bataille  du 
Ther  le  27  mai  de  l'année  suivan- 
te ,  prit  les  villes  de    Palamos , 
.  de  Gironne  ,  et  mourut  à  Ver- 
sailles le  20  octobre  1708.  Il  avoit 
épousé  Marie-Françoise  de  Bour- 
nomille,  et  la  marquise  de  Noail- 
*  les  fut  l'une  des  temmes  de  son 
tempsla  plus  habile  dans  la  science 
de  la  cour.Elle  avoit  beaucoup  vu 
Fénélon  pendant  son    séjour    a 
Versailles  y  et  la  disgrâce  de  i'ar- 


5l2 


NOAI 


chevêque  de  Cambrai  ne  Tempê- 
cha  pas  de  profiter ,  sans  affecta- 
tion ,  de  toutes  les  occasions  qui 
se  présentoient  pour  lui  faire  par- 
venir des  témoignages  de  son  at- 
tachement et  de  son  estime.  Elle 
tenta  de  le  rapprocher  du  cardi- 
nal de  Noailles  ,  son  beau-frère  ; 
mais  elle  réussit  peu  dans  cette 
négociation. 

IV.  NOAILLES(  Adrien- 
Maurice,  duc  de),  fils  du  pré- 
cédent. Né  en   1678 ,    avec   des 
talens  pour  la  guerre ,  il  servit 
de  bonne   heure ,  et    se  trouva 
à  tous  les  sièges  que  le  duc  son 
père  fit  dans  la  Catalogne  ,  en 
1693  et.  1694»  Il  se  signala  en- 
suite sous    le  duc  de  Vendôme 
dans  la  même  province ,  passa  en 
Flandre  Fan  1696  ,   et  continua 
d'y  montrer  sa  valeur  et  sa  pru- 
dence. Ces  deux  qualités  le  firent 
choisir    en    1700    pour    accom- 
pagner le  roi  d'Espagne  jusqu'à 
Af  a drid. 'Personne  n'ignore  les  ser- 
vices  qu'il  rendit  en  Catalogne 
pendant  la  guerre  de  la   succes- 
sion d'Espagne.  On  le  distînguoit 
dès-lors  comme  un  homme  dont 
les  talens  et  les   qualités  étoient 
au-dessus    du   commun,    v  Une 
belle  ame  ,  un  esprit /supérieur  , 
une  gaieté  charmante  ,  beaucoup 
d'amabilité  et  beaucoup  de  cul- 
ture ;  l'amour  du  roi  et  de  la  pa- 
trie ,  le  zèle  du  bien  public  ,  une 
ardeur  prodigieuse  pour  le  tra- 
•   vail ,   une  émulation  vive    pour 
tout  ce  qui  est  digne  d'éloges , 
formoient,  dit  l'abbé   Millot  ,  le 
fonds  de  son  caractère.   Ses  dé- 
fauts mêmes  tenoient  à  de  grandes 
qualités.  Une  conception  rapide 
lui    faisoit  voir  d'un  coup-d'q^^i'l 
trop   d'objets  ,  pour  ne    pàs^lie 
rendre    quelquerois    indéc|^'  ou* 
trop  lent  a  se  décider.  La  pafôion 
de  bien  faire  ,  le  désir  de  ix^h'ter 
les  sofQrageS;  lui  inspiroiént  une 


NOAI 

sorte  d'inquiétude  sur  les  juge* 
mens  d'autrui ,  capable  d-aUérer 
son  ame  ,  quand  u  se  crojoit  ea 
butte  a  des  injustices.  Ardent  pour 
tous  ses  devoirs',  il  étoit  sujet  à 
s'emporter  quand  on  ne  i^emplis- 
soJA  pas  les  siens  ;  mais  sa  colère 
étoit  celle  d'un  homme  vertueux 
qui  se  calme  aisément  et  qui  par- 
donne sans  peine.  Uni  à  madame 
de  Maintenon  par  son  mariage 
avec  mademoiselle  d'Aubigné ,  et 
encore  plus  par  une  estime  et  une 
amitié  mutuelles  ,  il  étoit  plus  que 
personne  à  portée  de  tout  obte^ 
nir ,  et  il  ambitionnoit   sur-tout 
de  mériter...  11  faisoit  de  la  morale 
un  objet  essentiel  de  ses  études , 
à  l'âge  ou  les  passions  efifacent 
souvent  l'idée  de  la  vertu.  Quel 
philosophe  désavoueroit  ce  qu'il 
écrivoit ,  en  1 702 ,  à  madame  de 
Maintenon  ?  «  L'homme  aime  la  li* 
berté  et  n'en  peut  jamais  arracher 
de  son  cœur   le  désir ,  quoiqu'il 
fasse  chaque  jour  tous  ses  efforts 
pour  la  perdre.  La  différence  qu'il 
y  a  parmi  les  hommes  ,  est  que 
les  uns  sont  enchaînés  avec  des 
chaînes  d'or^  et  les  autres  avec  des 
chaînes  de  fer  ;  et  Ceux  qui  sont 
dans  les  plus  éminentes  dignités 
sont  obligés  de  reconnoître  que, 
s'ils  ont  des  biens  et  des  honneurs 
qui  les  flattentet  les  distinguent  dn 
comn^un  ,  ils  ont' des  peines  plus 
cuisantes  que  les^utres.  Une  con- 
trainte ,  qui  ne  les  abandonne  ja- 
mais, venge  assez  les  autres  hom- 
mes des  préférences  de  la  fortu- 
ne. »  En  approfondissant  la  mo- 
rale ,  il  ne  négligeoit  pas  la  litté- 
rature ,  et  en    formant  des  cor- 
respondances littéraires  avec  les 
savans  et  les  beaux-esprits  de  son 
siècle ,  il  cultivoit  en  même  temps 
la  science  militaire.    Général  des 
armées  du  roi  en  Roussi! Ion  ,  il 
y  remporta    en   1708     et     1709 
plusieurs  avantages  sur  les  enne- 
mis. A  la  fin  de  171Q  ,  et  dans  le 


»  Q  AI 

.ffi'â^n  ^cYhiy^r.^  il  ^ef^endit  rpaî- 
iyç  dç.  GirQupe  ,  une   des  plus 

eoe.  Celle  \iUe  ,  qi.i€  des  evcne- 

ineios  iprti^ils  ,;^votenl  (JejivT<;?e  tfe 

plusieurs  ;>iégea ,  çVajroit   encore 

ptte  sauyé^   cetje  ipiSyci  ^ar  |e 

.  sec.our^  du  cjeK  Pp^  pluies  ex- 

.  traoi*^îuaii*e^  jnoçdèrent  le  capip 

.d€,s  ?i^siageap^;  auara^nte-siep^  es- 

5^^rons  et  Ii^ît  pafajllous  furent 

çnferopés  pa^  les  çaux  p^aa^jit 

qif^lre  joùr.s,  saos  pain  ni  fonr- 

fage.  {Je  iii\ç   àe  l^paillêç  ^W^^ 

.  çiqntve  Içs  é^ém^ns  et  cofitre  Ips 

.fipne^iia.  On  le  pppjUT^  jJe  le- 

vpr  le  siège  ^  il  le  Ç9pfif)ua.  Un 

bp^lej  iJi^   c^WP»  rapprQcli^  de 

fc|rl  près ,  aji  çio^eat  qu'il  visi- 

.  .toit  upe  bfittc^np  dne^s^ê  contre 


^|,oit  spjLird  :  «  .Ëp^Qc|^z-ypus  cette 
musiqiiç  ?  — '  Je  ne  prenas  îamâis 

gard^  9  répond^ ^  9ig9V  %  ^  ^^^^ 
q\ii  vi^ni^enl ,  jç  n^  iVis  fittenli^n 
qu'à  Qe\ui  qçii  \pp^  V  ïrô/s  JOH^s 
^pr^  la  Cfîâs^tjpa  de^  pluies  ,  la 
viUe  hnute  et  basse  se  rendit ,  et 
.  ^.cç?  le  restai  de  rAmjg^pn  k  se 
.  ^pi^mçttr^.  jCç  seVyipê  pjgpalé  fut 
Uéfjpmjcpsé  en  ?6u  ,  par  Phi- 
liDPIî  V ,  dp  .titre  de  grand  d'Es- 

Eagn<    de    la    pjçet9)ër^     plf^§e. 

.  |n^rit«  q«J  spflL  petil-Ws  ,  T^vp^t 

iait  hrig^djjçr  en  170» ,  j^fré^^l 

.  d^  q^imp  ei^i  1704 ,  lieçt/jpapf  gé- 

niçalpp  ï^o6;  et  J)  aypij  èM  rftça 

4uc  et  pflir  <çn  1708.  \j^%  disputes 

.«^u  ^jet  de  U  b^l^  tîmgenlius 

«igrir/çnt   I^uis  Xiy    contre  fe 

.  ffprdinal  ^q»  pnple.;  wis  U  mar- 

.  qua  tpuÎQi^ri^  la  ^^\ne  ^fi^itie  au 

xieyeu*  Le  roi   ne  put  poiurtant 

.  jf'^fÇff^cLjsy  de  lui  d^ri^  :  «  Que  le 

.  npgi  4e  Noailles  exçitpU  quelque- 

.  ipiç  d|3iâc))eif se^  idées  dans  sonjcs- 

.  prit.  <c  L^  iii^fi  rf^poodit ,  en  cppr- 

.  tisfp  hubijç  ;  «J  Sirç,  je  cbijingp- 


NOAl  5i5 

rai  de  ppip  si  voti^  majçsté  19a 
j'qvÇ^po^Ç*  J'^î  ^ppns  ueh^ps  p^res 


T.    XJi< 


qerre  (Çt  d^opirpe  d*ë(3t  ,  fut 
npm^né  présiaent  U'u  conseil  dSes 
fiuancés  en  lyiS  ,  et  conseiflér  àa 
çopsêi) "dé  r^^çpcç  en  iViS.L!^- 
tree  du  Cardinal  du  dois  à  ce 
conseil  ;  ^.q  1721  ,  açrès  sa  no- 
mîp^ûojj  2i  la  pourpré  ,  '  occa- 
sionna Une  disjpufe,  qui  fnt'pôjir 
Noâillés  la  cause  d'une  discVàce 
pas^aserç.  Le  chancelier,  fe  ma- 
réchal de  Vilierôi  ,  le  diic  de 
NpaïUes  ,  refusqient  d'accorder 
la  pr^séapce  aux  cardinaux.  '  Oa 
écrivis,  on . s'échauffa  ,   et'  ceite 

{)elite  querelle  se  tennina  par  Ses 
étires  de  cachet.  «  IjC  jour  méine 
qu'elle  commença  ,NoaiUes  ayaînt 
^'encontre  au  JLouvre  le  cardinal 
du  Bpis  ,  lui  dit  (  selpn  les  Itfé- 
jnoires  de  la  rég;ence  )  :  Ce|te 
journée  sera  fameuse  dans  l'his- 
toire ,nîonsieur  !  on  n'oubliera 
cas  «J'jr  manquer  que  votre  ëa-* 
trée  d^Ûs  le  conseu  en  a  fait  dé- 
serter les  grands  di;  roj^aume..!  « 
pi'^gjj^sséaa  fut  exilé  pour  la  se- 
conde fbi§  î  et  NoaiïleS  îp  fût  ^n- 
SÙilÇ;  ai^^rérafFeç^ionduprinc» 
[  ^  son  é^afd ,  parce  que  ses  prin- 
cipes ne  s'accordoieiit  point  avec 
c^Ûx  4u  ipinist^re.  Dù'âois  loi 
ayp;t  faU  sa  coui-sous  le  ri^gne 'de 
liouis  âV*;  i)  lui  niandoit  des 
,np|jyeires  pendant  la  cpmpa^e 
dé XataJçîjnîB  dé  1711  ^  il  lui  té* 
moignôit  Clans  ses  lettres  .un  grand, 
aé^ir  <^e  jyi  praire  ejt  de  s  assurer 
^e  sa  jprotçction.Ce  même  hbhi- 
nje  deyictt  l'auteur  de'  sjjl  (^isgrape. 
ï^^  uls  (Jel'apçthicàire  d'un  sràhd 
séigpepr  y  né  dans  une  de  ses 
ferres,  anpsi  yjc|eûx  que  le  iei- 

73 


5r4  NOAl 

rite ,  remporta  sur  lui  ce  triom- 
phe. Parmi  tant  de  jeux  bizarres 
de  la  fortune  ,  ce  n'ëtoit  point  le 
moins  étonnant.  Noailles  con- 
serva pendant  son  exil  un  crédit 
extraordinaire  ,  et  remploya  eh 
jTa^  cur  de  la  noble^sse  de  sa  pro- 
vince :  tout  ce  qu'il  demandoit  au 
régent ,  il  étoit  presque  sûr  de 
Tootenir.  «  Du  Bois  étant  mort 
an  mois  d'août  1723 ,  le  duc  d'Or- 
léans ,  qui  n^  dédaigna  point  de 
prendre  après  lui  la  qualité  de 
premier  mmistre ,  rappela  d*exil 
fe  duc  de  Noailles  ,  qu'il  avoit 
toujours  aimé  autant  qu'il  l'esti- 
moit.  A  la  première  entrevue  ,  il 
l'embrasse  tendrement ,  lui  pro- 
teste que  '  sa  disgrâce  n'est  ve- 
nue que  de  ce  coquin  de  cardi- 
nal du  Bois  (pour  me  servir  de 
ses  propres  termes.  )  Eh  bien  î 
que  dirons  nous,  ajonte-t-il  avec 
une  sorte  d'embarras?  NoaiUes 
répond  ,  en  homme  d'esprit  : 
Fax  vivis  ,  Requies  defUnctii  ! 
(  Mémoires  du  maréchal  de 
Noailles,  sous  l'année  ^7^3.  )  » 
Pendant  que  Noailles  présida  au 
conseil .  des   finances  y  il  fit   des 

'  réiorniès  utiles.  Il  étoit  neuf 
dans  cette  administration ,  mais 
il  étoit  appliqué ,  ardent  au  tra- 
vail,  capable   de  s'instruire    de 

\  tout  et  de  travailler  dans  tous  les 
genres.  L'état  avoit  k  payer  neuf 
cent  millions  'de  dettes ,  et  les  re^ 
venus  du  roi  ne  produisoient  pas 
soixante-neuf  millions  ,  à'  trente 
francs  le  marc.  Le  duc  de  Noailles 

.  ^ut  recours ,,  en  1716 ,  à  rétablis- 
sement d'une  chambre  de  Jii|tice 
contre  les  financiers.  On  recher- 
cha la  fortune  de ê^^^io  personnes; 
et  le  total  à%%  taxes  ou  des  resti- 
tutions auxquelles  on  les  assujet- 
tit fut  d'environ  deux  cent  dix- 
jieuf  imillions  quatre  cent  mille 
livres  ;  mais  de  cette  somme  im- 
mense 1  ne  rentra  que  soixante 
«l  dix  millions  dans  bs  coffî^g^H 


NOAÏ 

.  * 

roi.  En   i^a4  Noailles  fut  «oni- 
iné  chevaliA*  des  ordres  <ia  roi. 
Dans  la  guerre  de  1733  il  servit 
au  siège .  de  Philipsbourfi^ ,  pen* 
daut  lequel  il  fut  honoré  au  raton 
de  maréchal  de  France.  Il  eut  b 
commandement  des  troupes  pen- 
dant l'hiver  de    1734  9  et   obli- 
gea les  Allemands  d'abandonner 
Worms  dont  IlsVétoient  emparée 
Nommé  en  1735  .général  e^  chef 
des   troupes    françaises  en    ItiH 
lie ,  il  alla  cueillir  de  nouveaux 
lauriers.   Si   la  guerre  de    17I1 
ne  prouva  pas  son  bonheur,  elle 
montra  du  moins  ses  taleus.  L'af- 
faire d'Ettmgen  en  Allemagne, 
dont  un  événement  malheareiix 
fit  manquer  le  succès  en  174^ , 
avoit  été  préparée  par  là  plus  sa- 
vante manœuvre  ,   et    ménagée* 
avec'  une  intelligence  digne  des 
plus    grands  capitaines.    Enfin , 
dans  Ta    dernière   guerre  ,    son 
grand  â&;e  ne  lui  permettant  pas 
d'être  a  la  tête  d'une  armée  y  il 
entra  dans  le  ministère  ,  et  servit 
l'état  de  se^  conseils.  Il  mourut 
à  Paris  le '!24  j"'^  1766.  11  ioi- 
gnoit  ^  beaucoup  de  facilité  d  es- 
prit l'art  de  développer' ses  «pen- 
sées avéb  force  et  avec  élégance. 
Personne  n'a  éc^it  des  dépêches 
mieux  qne  lui.'  u  Si  nons  le  con- 
sidérons   comme  '  général  ,    dit 
l'abbé  Millot ,  les  vrais  cônnois- 
seurs  ont  toujours  admiré  son  ta- 
lent pour  les  pkàs  de  campagne; 
mais  ils  lui  ont  reprciché  d'avoii: 
manqué  de  vigueur  dans  J'exéeu* 
tion.  Nul  homme  n'est  sans  ùé* 
fauts.  Quelquefois  indécis  à  forioe 
de  prévoyance  ,  quelquefois  trdp 
vivement  agité  par  les  contradic- 
tions ou  par  de  justes  sujets  d'in- 
quiétude, il  put,    en  certainet 
conjonctures  ,  perdre  des  mo* 
mens  favorables.  Il  put  aussi  pa- 
roître  timide,  lorsqn^l  n'étoit  qjM. 
prudent.  Quoi  qu'il  en  sôit^  de- 
puis sespremièrescampagnet  j  us- 


ffti'aax  dernières  >  on  TÎt-dcs- 
traits  frappans  d'activitë  et  de. 
courage ,  et  de^^  rés<llatiqii»  égstr 
lemenl  promptes  et  heureuses  y 
couronnées  parle  succès.  »  D^« 
9I0S  ne  pense  pas  aussi  fav«)rable- 


ÎTOAX  SiS. 

de  Maintenon  à  réglîsé ,'  et  entre*' 
tint  une  fille  d'opéra  >  au  com-'^ 
mencement  de  la  régence ,  *  pour 
être  au  ton  rêvant.  Le  désir  de 
planre  à  tous  les  pairtis  lui  a  fait 
jouer  des   rôles  embarràssans 

-*a*         1  .  ^v  ..£* 


fait  par  un  historien  non  payé  , 
Tautre  par  un  peintre  gratiné  par 
la  famille  ,    ne  s^    ressemblent 
pas  en  tout.  Voici  celui  de  Duclos. 
«  A  l'égard  de  Noailles ,  prési- 
dent du  conseil  des  finances ,  en 
le  décomposant  on  en  àuroit  fait 
plusieurs   hommes  ,  dont  c|uel- 
ques-uns  auroiènt  eu  leur  prix.  Il 
^  (  car  il  vit  encore  )  beaucoup  et 
de   toute    sorte    d^sprit  ,    une 
'  éloquence  naturelle  ,  flexible  et 
assortie  aux  di0erentes  matières  ; 
séduisant > dans  la  conversation» 
prenant  le  toiji  .de  tous  ceux  a  qui 
t1  parle  ,  et  souvei:^  par-la  leur 
faisant  adoptej^es  idées  ,  quand 
ils  croient  {q^rommuniquer  les 
leurs  ;  une  iÂgination  féconde  et 
vive  ,    toutefois   plus  fertile  en 
projets    qu'en   mq^ens*  Sujet  h 
s'éblouir    li|î-mÔmé ,    il  conçoit 
avec  feu  ,  eoinmençe  avec  cha- 
leur ,  et  quitte  subitement    la 
'route  qu'il  suiyoit  pour  prendre 
celle  qui  vient  la  traverser  :  il  n'a 
de    suite   que  voi^r  son  intérêt 
personnel  qu'il  n'a  jamais  perdu 
de  vue.  Maître  alors  de  lui-même, 
il  pàroît  tranquille  quand  il  est 
le    plus  agite.  Sa.  conversation 
vaut  mieux  que  5es  éciûts  ;  car  en 
voulant,  combiner  ses  idées  ,  k 
force  de  j^poloir  analyser,,  il  fait 
tout  évaporer.  Ses  connoissauoes 
sont  étendues  #    variées  et  peu 
profondes.  Il  accueille  fort  les 
gens  de  lettres....  Dévot  bu  liber- 
.tiii  9  suivant  les  circonstances  ,,il 
se  fit  disgracier  en  Espagne ,  en 
proposant  une  maîtresse  k  Phi- 
lippe y.  U  0uivit  éntuitt  madiime 


il  s'appliqua  a  rétablir,  les-  finan-  - 
ces  ,  et  y  seroit  peut^tre  parvenu 
si  le  régent  l'edt  laissé  continuer 
ses  opérations.  Quelque  fortiinç  ' 
que  noailles  se  ijdt  procurée  ,  eà 
ne  pduvoit   être  un  objet  pour 
l'état.  On  auroit  du  «moins  évité 
la  secousjse  du pemicieni'système  ^ 
de  Law  y  etc.  »  Oe-  son  mariage  ^ 
célébré  en    1698  avec  Françoi&# 
d'Aubigné ,  fille  unique  du  comt^ 
d'^ubi^Uié ,  frère  de  madame  âm 
Maintenon ,  U  eut  deux  fils  ,  l'un 
et  l'autre  maréchaux  de.  France  f 
l'un  sous  le  nom  de  Nomllbs, 
et  l'autre  sous  celi^  de  Mouchù 
L'abbé  Millot  a  publié  sés<Mé^ 
moires  en  1777  ,  en  6'vol.'  i»«x9;  ' 
On  les  a  lus  avec  empressen^ent  ; 
parce  qu'ils  sont  curieux  ,  ins* 
tructifs  et  sagement   écrits.  -La 
froideur  et  l'uniiormité  de  style 
qu'on  a  reprochées  au  rédacteur 
étoient  difficiles  k  éviter  dansnn 
livre  qui  est  une  espèce  de  jour*- 
naL ,  et  oii  il  faut  sans  cesse  cou- 
per la  narration  par  les  exUaits 
jdes 'lettres  de  Louis  XIV  ,    d$ 
Louis  XV,  de  Philippe  V^  du 
duc  d'Orléans  1  de  madapte  de 
Maintenon ,  de   plusieurs  géné«- 
raux ,  et  de  divers  ministres.  Ëo 
supprimant  ces  lettres  et  les  ré* 
flexions  qu'elles  font  naître ,  1^ 
diction   auroit  été  plus  intéres- 
sante et  plus  rapide  ;  mais  on  au« 
roit  perdu  du  coté  de  l'instruction 
ce  qu'on  iRuroit  gagné  du  c6té  de 
l'agrément.  ^ 

♦    V.  NOAILLES  (Loui», 
ricoBUe  de) ,  yand^-baûUi  d*épée 


t. 


0 

.% 


£i€ 


WOÀt 


ei  co}«scl  âe»  chasstfiirs  d'Hli^de,* 
dépisté' ile  l'a  i|^okl<^sâO  <l(i''bft'tl- 
àtaged<(r-J^^emo«iP&  adx  létAfd-gféiïéf 
ràux-ctt*  iT^Q.  Ce  iéUDîé^ftôifiiSftlV 
Dé  aflrec  !de"iy^pr»t ,  éé  k' èl^aq 
leur  ,  ade'.Mactipvi^é  ,  embrassa  id 
pHiiîi  dé>^  rëvo)tttioi),'ét'sé  dê-l 
iiara  fi^ft Vour«l'(ui^  des'élat^gé^ 

SérauK  pour  la  f^^nfon  ûèÀ  br^ 
refr.  '  Ce  fut  loi  qm,  au  t4-1<^i^ 
Ict  17^»  ahnbttçfi  le  soHlèy%inè)ftl 
4e  Pai«9  y  la  fyrtse-de  k  B05title  ; 
et  ia  'nortjde  %  Laubaj.  pan^ 
la  nuit  ^n  4  ^<^*  iî  j^rOto^USl 
lepremiçfleeiergéet  la  ifola^^Àjé 
^  i^eooooeriàileuhs  prhilégei^'  et 
ëonûe  le  sigo»l  de  k  -  supp¥é^|i(^ 
des  'éroits*  Héod^ax  ,  en  ait'ri^ 
kuaut  :iëà  désd^rdres'  de»  caijipà' 
gnes  à  L'attiçnte  trop  kmg^empé 
«éompés  du  sottlagemeiK  q^'&tt^i^ 
doit  te  pénpk.  'Le  «8  septëiiiBré 
f «Kvui^.  il  'présenta  >uii  '^rapport 

ror  IWgamsatMm'^  l'ârméel  Le 
juin  179e  il  fit-,  -ttux  jacab(ns: 
la  motion  ^de  Refendre  a  tons  lek 
mcBabtts  de  ce  '.club  dé  per- 
ler dos  étoffes  étrangères  ,  ee  qui 
lat  afrété.  Le  19  du  hiérnemois 
il  conehibiia  à  nire  décretçr  là 
eupDressîote  des  titres  et  qualité^ 
de  la  noblesse  ,  ainsi  que  la  li- 
jrrée.  Dans  le  courant  ée  mai  *.tji 
«ehaitit  an  ptstolel  aTèc  Barniiyé  \ 
aiaÎB,-aprè8^  avoir  esstiyë  lé  feu^  de 
fie  dcmier  ,  -il  tira  en  Pair  ;  ^^ 
flpB  l|ss.'Hcoominod«.  En  jâAlél)! 
fil  nn  nonyeau  rapbort  sur  là  forcé 
et  IWgamsation  oef  l'mrmée  /  et, 
^nrigtirs  îourS'  apî^a,  "parla  des 
|ixx)jets'4ies  puissances  étrangères, 
des  nioyens  qii'on  avoit  5'  leur 
apposer ,  etconcint  que  la  France 
fcroit  invincible ,  si'  elle  resïoft 
unie.  En  septembre  il  dënèn^a 
des  manœuvres  pour  agiter'  -I^ 
gardesi^auisseâ  ,  ^t  fit  déSi^tnire'^li 
toute  association  ou  eorporatibn 
4e  correspon<lre  avec  l<?s  régi- 
lliens£'ànçaîs*et  étrangers/  Le  2'^ 


ttqn  de  ^  ^gendarmerie  natibnale  à 
étîui-yià  pfësiaëut  le  2Ô  février 
îjgt  .*T.é  o  avrrt  il'plirtit  ht  la  trî4 
brti|e^'dii  clîib'dès  ft'cdbiiis',  pour 
lé^'ti'ancjuHlîse?'  sur  là  situation' 
politiqnc  de  TAls^ce,'  65  ifavoît 
éVé  etavpy'e.  iîe  19'il  acciLsa'lc 
frnnîslre'  a«*s'^ffaîifes  étrangères  ^ 
U  iWcâsion  dé^'ïÀDUvemens  de 
trôùùèi'dés  piiîssaWc^s  Voisines  : 
*  A  quoi  servbnt ,  drt-ll,  lés  ageiis. 
es  es^^nons  ,  les  an^>ctssaaeurs  • 
sVçe  nVst  bas'jbouf*'sàVoîr  'ce  gui 
se  pasîje  sousfeup  veiix.  ».l^\â 
H^oto^Pad^nissiôii  ae'trtus  les  cj'i 
içvens  dans  la'  garde  hatiotial^  1 
èt^'cîta  •l*exè;nplè  âeï^  Hoiraiiâé^ 
trii  Frfclëi^rélre  blàs'seHela  sociêïë' 
feiéiéedè  ëèttè liaVaè;  àplrâKe- 
nue  nnstrunient  au  despotisme. 
On  le  vit  /  le  ag ,  appuyç r  leç 
cûiniitUnications  des'  piilîtairè^ 
a véic  les  cluBs',  afin  dè'leur  in»^ 
jpirçr  Ifamôùr'  '  de  la  çoi^stilutioi^. 

fLè  5  fhaS  îpui'àlli^isêtAbleè'V^ 
discoùi^s'loTig  et  IKsonii^'  sur  Té*- 
thissîbu  des 'assffnai&'dié  citiq  11- 
vrès.'  Où  ùe  beiit  réfuter  à  de 
IJToailIosdés  moyens  asÂez  ^leb- 
quiriiè  agdtt' tftôme  mois  îïYut 
envoyé  k  CôRnarV  «'=  la  tête  Be 
Son  régiment ,j)Our  y  étouffer  une 
însiTri*cctToîi.  Arrivée  taris  le  Jen- 
den^aîn  de  la  fuite'  Ae  Ixiuis  ^fÇ^ 
J.  i  l' i  qin  1 79 1  )  ,*^  il  P^^^®'  ^®  ^^}^ 
'sori  senriènt^  de  welit^'^'  la  na« 
^ron  et'i  l'ai5sëibblë^\  pe  5*  sep- 
tembre '  it  parla  ïon^-iepips  snr 


Contirë  nie  attaque  'spontaui^^e 
tndiquD  un  plan  pour  assurei^  m 
sifrêtë  dé  mkt  -et'*  ramèneV  la 
contiance  intérieure,  du  il  désigna 
comme  rai^me  lâ  pni^  sûre  con- 
tre  toute  entrepnse  étrangère.  A 
la  fini  de  la' session  îï 'se  "^rendit 
abx'annêés ,  èWiri^ît'dé  Seilan^ 
en    noveiiîbi'e ,    une  jiettre    sur 


KO  Al  KO  Al  8i^ 

l#  ssnolbmier  le  tlècnet  eOBtirë  ;  bfe  de  cOtftriRlièjldbnk'dal»  Itt'^' 

AlatB^ala  Ysfaakte  de^  avatit^p^sr^ 
d«t  camp  <!e  Vaieociemres  »  «KÙd 
H.  Qe«t«nià  pas- M  dosnèr  sa?  dé^ 
^nssinb  eFlr  à  •  se  teiirer  iA  'f^f^ 
éiranj^l  Echbp^  iivat  oraoès  i^- 
mlatmàhaires  ,  il*  re^^t  au  seN 
tide  dabs  les  trcrtifMS'fKimçahcs  , 
passa  ed .  Àmériqae  en  qualité  âë 
gèlera),  de  bri^dev^  et  i'ât  thé  ^ 
«Soô,  dans^uneombait  «iffrai 


ÎiiSl  soufiîat  coatre'  les  Amgtais  , 
>r8  dé  rëyocuatioû*  de  âaiilt4y<H 
Hiragaèl^  et  dans-  aâ  trahrer^  k 
file  dé  Cubàr.ndotitta  dahs  oetlé 
ocoasrmr  desi  prènves  de  TâkeiïT^' 
^t  fiit^pteoré  ^mr  ses  giwaadietd-^ 
dAnà  kts  Inrflts^dekMi^ikl^  i\  ^dicpirki 
l^lDUàffnè  dëNoallies  ;  ftg^  (fe  ^4 
«nr,  avbii'4r^ciilt7Utiinëe  knnff«^t 
le .  4  ^fitenH^'drrr  an  i  (13  }f£ilél 
i794')y  p*r  1^  <ribtitial  ré^tf-i 
tionaaire  de  Pans;  «  comme  coni^ 
piicer  'd^utie  fccybspirfftioYi  dans  les 
prtà>ii$  da  JiiUtetQbottf ^ ,  où  éLlk 
ét«itdét)eQùdj>  > 


)i.i 


•'♦  I 


.1  >f 


/f  VI.  flrOlimbflS  (tj0ais-:Aiitêtai! 
«(ejU  ÏVéïièi'  id'AtmeHltdeff ,  dl»i|l 
«»És  «rcMisbarië  «^  n"  I4l  ,*  >ffè 
iei  iP9  maihoS^r  ;  -entbvassa  l^é(à\ 
^i^îas'liqdè  ,  < et  ed  i«mpilt  iiés 
demrs'iarvtec  unitféle'si  eirdfii- 
pèatire  ],'  cfuiÊ  m\  iXknfi^)}  (émum 
éMme.  bauté  Téhm  ,«  fitèuc  t^di'i^ 
d'arcitrè'  eoofessèftr  qise^  lili .  ;A(9fè$ 
9 voir  'fffit  9alliceiiee'^ii*8oi*b9iide  ; 


phah*  ;  HfH^ïl  <àuroil  |(<$tff  iMnè^ 
Ibis  les  fé&iiit^S,  dont  i(  n'^Oiî- 
st^oit^às  1^  patdio^à  ,-el)es^)^ 
âéfii^teâ;,  doat-â<iotijb)9iltrOir  léi 
«ébtîhien^.  j>  -^fiAlii  bien  dés  étî^ 
i«6nïis/M  di%  leibi;  ill'ais  Von4 
pi^VëS  ^dinjÈ^ef  ^v  .toiutè  mOtl 

amoi^ité......  >^  N<9«iiléi^  a;^iit  ac- 
cepte j  txmis  XÏV.dilaakeourtU 
s^lii^  :  «  Si  f  aToi^  èdfltiû  vm  fioftitivé 
p^lttsdïgbé  de  èèllé  jdatîey  Vé\è* 
&aé  de  €11810118  lie  t'à^bit  p'âl 
kie^  a  L&  nouvel  at%heV&qC^\  ^lad 
rttdcf]S^ênt  i^Uf  sôà  él^^atién^trf 
sa»  eeMe  de  j^ft  fat«l)lè  ,>  ifesér^ 
d'an  tour  tr  «sèii  pt^sp«ireit  bouf 
dbtkHir  que  Tabl>é  4é  Noîaittes'  > 
sodfVè^e  j  lui  sucdédàt'k€6âfioiis; 

w  Siirfe  j  dit-il  ati  roi,  'fai  jé  dtln- 

ftôbsoisutifMetltËrQf  safét,  jéyons 
fe  J>fop'oi9eVoiîï.  1)  L^aiVïiiévértile  de 
i^ii'i^.  «romttië  il  Favoit  «révn, 
t^eftln-Ia  tf^«i(}^itlké  dont  u  avoit 
fâicn  d%ktis  ^n  ^ramier  ^Véebë*. 
m>^iliè»  ai^oh  dcfané  j  ên(i  <i6SS  , 
e'èfbiii  etf coti$'  qttVv^Mie  dé  Cbd^- 

lonb,  ufle  '«{jf^Tc^atioA  àfatlieif*- 

ijqtiè  isrt|:c  R^^etti^nj  firo¥|tleff  da 

Pt.  Qàé^el ,  ^<yer  pli^r  H  «n  droit 

«(AÇmué'  l>pp»o»»tii|il  '|j  Oâr  ê^'k 

jJHd^eéfôeur,  PèUst'V^âTfcirtv  l^at 

V<tft  atxotàée  pour  ton  diboëse^ 

0everiti.artjhevïêc{tio  de  Patïs  ,  il 

«liFàygéi 'ptaâietmr  dt9Ot0urs  â'exsf- 

nfifier  ce  fivré  ;  et  ce  «fat  aprèn 

tme  rënsidn  ou»  pbrbt  l'édition 

;  ^&i6^.  Ce  n'est  «as  <|u'il  pen*- 

«vëc  distHfctit)»,  il  prit  le  botrn^  '  sâ*t  'OomÀie  Que^bei  ;  il  «Voit  con;- 

dé  docteur,  en  'i6h6/  Le  roir  lè<  #à'MEhëV  ernidg^,  lé  irvrë  de  Tabw 


noipinark  l^évéché'de  Gafaoi*s  eA 
1 679V  fl  iiirt  ttrb^&i^évé  à'  •  6hftloiik^ 
Btfr-Mame    Patmë*  -diaprés  r  «t; 
rappela 'dams  ces  ^deotx.  villes^  lit 
inétnotre  dés '^êl[ues  dps  jit>ë-' 
mters  siècles  de  PS&li»é.  Utmik^' 
védad  dfe  Pal4»'étffâ  ^eciû  4i  ^â^ 
«ftier  en   169^^  ixfûM  3iW  j^ 
les  »y en*  sur  loi  pbbr  item]^lir  cb| 
aiège  impoirtaift.  Iloail^  re|>ré- 
«ctita  au  voi  itlpi'â  l^ôit  accfr- 


t»t^  de  SaWîos  ,'  intitula  ïlxposi- 
^i^éti  déltt'foi  catboiiquë  touâia^ 
Ifli  ^abé  ;  mais  hyAtH,  sfpprdavé 
d'âî&otd'  le  liV're  de  Torâtorién  ,  Il 
ié  Crtft  engâ^'é  dliotineuV  a  le  dé* 
^tiili^é.  Ijès  ennemiis  de  dti  oot- 
■Vragé  lui  ^amr^  Tes  èienisi.  Ia 
l^èTf-fe  fie  tàj'dtt  piil  à  s'alluraeir 
ëtttre  hil  et  les  jésuites.  Le  P.  Dou- 
cin  éh  dbnitfei  le  signal  en  \6ç)li» 
11  publia  là  fameux  pihoblème^ 


y 


5i8  NQAI 

«  Âa(}uel  falloit-il  croire  ,  ott  dé 
M.  de  Noailles ,  .arqheyéqae  de 
Paris  ,  condamnant  r£^po3itioiî 
de  la  foi ,.  ou  de  M.  de  Noaillçs» 
ëvéque  de  Châloàis ,  approuvant 
les  Réflexions  moratles  ?  »  Cet<4 
mécbancetë  ,  attribuée  aux  jésui- 
tes y  ue  le,  disposa  pas  fayQjrable- 
ment  pour  eux.  Il  avoitvdit  au 
P.  Boiirdaloue  «  qu'il  vouloit  tou- 
jours, être  Ta  mi  des  jésuites  et  Ja- 
mais leur  valet  ;  et  il  ne  fut  bien- 
tôt ni  Tu»  pi  rautre>  Dans  l'as- 
semblée, de  1 700,  a  laquelle  il 
présida  t^  il  fit  condamner  127  pro- 
positions, tirées  dfts  dififéc'ens  ca- 
Suistes  y  parmi  lesquels  plusienits 
ëtoient  jésuites.  La  pourpre^  dont 
il  fut  hon/)ré  cette  même  année  , 
loin  de  dés,a^mer.  Tenvie ,  ne  fit 
que  l'exciter..  Lorâlque  le  nouveau 
cardinal  vint  remercier  Louis  XrV^ 
qui  lui;.avoit  fait  obtenir  cett^ 
grâce,  et;  prince  lui  dit,:  /i,Je  siiis 
assuré  9  niionsieur  le  cardinal,  qu4S 
j'ai  eu  plus  de  plaisir  à  vous  doz^ 
jiei-  le  chapeau  .  f^e,  vou3  n'en 
avez  eu  à  le  recevoir,  j» ,  Mi^lgré 
ce  propos  obligeant ,  ce.. prince  ne 
larda  pas  à  être  indisposé. contre 
lui.  Ou  proposa  ,  ^1  i70i-,.;unpjror 
blènie  '{héologiqUe  ,  qr^'on.  app 
pela  lé  Cas  de  conscience  j».ar 
excellence.'  «  Pouvoit-,  on  don- 
ner les.  sacremeus  a  nn;bomm€ 
qui  auront  sigu^  le  formulaire  » 
en  croyant  dans  le  fond  de  son 
cœur  que  le  pape  etmêm^  TËgli^? 
peuvent  se  tromper  sur  le  faitf  » 
jQuarante  dpcteuts  ^iguèretttqu'ou 
pouvoft  donner,  rabsolutionà  cet 
Jaomme.  Le  cardinal,  de  Noailles 
ordonna  quW  crût  le  droit  d'unç 
foi  divine  ,  et  1^  fait  d'une  foiTitt- 
maine.  Les  autres  évéques  exi- 
gèrent la  foi  divine  pour  le  fait^ 
Clément  XI  crut  terminer  la 
querelle  en  Wonnant ,  ^n  .1705  , 
la  h\ji\\e  f'^i^team  Dçmin^^  par 
laquelle,  il  ordonna  de  croire 
le  lait,  sans  expliquer  si  c'étoit 


d'une-  foi  divine  :ou^- d'une  ft» 
humaine.  L'assemblée  du  clierg^ 
de  la  même  année  reçut  cette 
bulle  ,  mai&rAvéc  la  tdause  qae» 
tt  les.é^êqueS'  Facç^tot^it  par 
Toiejde  jiiigenient.!»  Cette  elause  / 
suggérée  par  le  cardinal  de  Noail- 
les >  indisposa  Clament  Xi  contre 
lui.  Cependant  le  cardinal  voulut 
faire  signer ia  bulleanx religieuses 
de  Bort-Eojal-des-Champs.  Elles 
signèrent  i  mais  en  ajoutant  que 
(<  c'étoit  sans*  déroger  k  ce  qui 
s'étoit  fait  à>  leur  «égard  à  la  paix 
de  Clément  XI*.^  m  Celte  déclara** 
tion:  fut  hial  inlerprétéé.)  Le  roi 
demanda  une  bulle  au^pape  popi» 
ia  supprefiision}de:ce  jaonastene'y 
ejt  Qu  1709.111  ^4  idèmfdi  dé  fend 
en  Qflmble4>e  câiiiâiài  de  NoailJei  J. 
qui  >  .avoi^t<  di t i  pktsiieilrs  fois .  que 
Pôcl-Royîfl  létoU  Ic'iléjioiirrde  Tia- 
pocencte  !^'  iSC' 'pfiéta^  à  .sa  destruc-» 
tion  ^  panse  qu'il  eritt  voir  ensuite 

Îuec'étoit  inielui  de4^opiiilâtrotë. 
l'anoée  d>»p«rBiran4  i^oa,  Clé^ 
ment  XI  avoit  porté  un  décret 
contre  les  Réflexions  morales  4 
mA»s  te  iparlèftféritMde  Pati^  '^j 
fijant  trduté  des  'lÉullsté»  ;  il,  ue 
fut  point'  reçu  ■<èft<^rauce.  Les 
/oudres  law^éfcontrë  <3uesneè  né 
produiair^t  deur>  effet  qii'en  i7i3t^ 
aimée  d^isr.ihiqiislle  la  .fa  mentis 
constitutioQr^fgsniftif  vitle  jonè, 
C^te  buUefu^soUicii^  eu  partie 
par'  \e  P.  :  Le  Tdklier  \  conlesaeffv 
<lUii?oi.  Ce  jéstkile» -homme  dur  , 
sombre»  ardente  vindicatif,  in- 
fle]iibl&,  étoit^mal.  personnelle* 
ment  avecle  cardiBiil*^rchevéquet 
U  remua  tpnHe  IfBgHse  dé  Frawcè , 
et  dressa .  dès  mandëmeos  et  des 
lettres  comcé  l'ouvrage  de  Ques- 
nel  ,  qtie  ;  des  évêques  dévoient 
ligner,  kt 'lui  envoyer  avec  un  ca^ 
xlîet  volant.  IJiuaJettird  de  l'abbé 
>BoChart',  neve<i  4^  l'évéque  de 
Clermonte ,  >  déqoàvH  t .  cette  m  a  - 
.nœuvre<<^]Moailles9:ai»  iléâe:>poir,  eu 
demande  ju^ice  au  roi,  .au  duc 


ÎSOAI 

• 

àe  Bourgogne  ,  a  madi^me  de 
Mkmtenon ,  et  n'est  écouté  de  per- 
sf>nne.  ^  Le  cardiual-archevéque  , 
opprimé  par  an  jésuite ,  s'en  prit 
à  tons  les  jésuites  :  il  leur  6ta  le 
pouvoir  de  prêcher  et  de  confes- 


sa* Le  Tellier ,  dans  les  premiers    modifieafions.    Lés  enBemis  du- 


mouvemëns  du  ressentiment,  dit, 
à  ce  qu'on  prétend ,  «  qu'il  falloit 

3u'il  perdit  sa  place  j  ou  le  car- 
inal  la  sienne.  »  Il  n'est  pas  sûr  [ 
qu'il  tint  ce  propos  ;  mais  on  le  ' 
lui  prêta  ,  et  on  peut  juger  par-là  : 
de  quoi  on  le  crojoit  capable. 
Enfin  la  bulle  Vnièenilus  arriva  , 
et  cette  gueiTC  civile  n-en  fu*  que 
plus  vive.  Une  partie  de  la  nation' 
accueillit  d'abord  peu  favorable-* 
lAeni  ce  décreti  Une  nombreuse- 
assemblée  d'évéqucs  fut  convo-* 
<^ée  ^  Paris  ;  les  uns  accejptèrent 
la  bulle  fnovennant  quelques  ex> 
plicâtion^  ;  fes  autres  nevoului  eut 
ni  de  la  bitlle  ,  ni  des  correctifs. 
I>é  cardinal  de  Noailles  se  mit  à 
la  tête  de  ces  derniers ,  qui  étoient 
auî  nombre  de  sept,  Loui«  XIV* , 
ei*OTant'qiie  ia  conscience  l'obli*' 
geoit  II   écouter-  son  eonfesseiir 
contre  sou  archevêque ,  défendit 
à'eelui-ci  de  paroitré  a  la  cour  , 
et  renvoja  les  évêqués  '  ses  adhé- 
rens  dans  leurs  diocèses*  Leearâi- 
n^l ,  exilé  de  Versailles  ,  n'en  e»t 

2ue  plus  de  partisans  a  Pafis. 
eaucoup  de  personnes  de  tous- 
les  cot^s  de  Pétat  i(e  joigmVéHi» 
.a-  lui  contre  Rome" et  la  caur-j' 
mais  quoique  la  bvfllë= n'eût  pas* 
d'abord  la  plurarl^  des  suffrages, 
elle  fût  enfiil  ciiri^gislrée  par  la^ 
Sorboilne.  et  par  It^  •  parlement» 
lia  quatre-vifugt^ahzième  propo- 
sition   C6n^iirMi6ir^^arotô$<Mlk  *i/^ 
vraie  atiit  hiagt^Hts ,  que  k  f^^f 
position  «contraire    auroit    été-,' 
selon  eulE  y  une  hérésie  politique 
dans  tons  les  goitverhemens.  '  «:  J^ 
rrainte  -  dfiuie  -  èlci^âfflimunicatiônf 
i»t juste  ne  doit  pas  nous  empê* 
cher,  disoit  Quesnel ,   de  faii» 


ÇOAI.  5 19 

Botce    devoir.  »     Le  parlement 
nensoit  que  si  eeCte  maxime  étoit  ' 
fausse  ,  aucun  souverain  -  ne  se« 
rott  en  sûreté   contre  un  :  sujets 
saperi^titieut.  Cependant  il  enre*  : 
gistia  1»  bulle  ^    mais-  aveic  des 


cardinal  triomphoient^  On  pré-î 
teAd  <{ue  le  confesseur   du  roi- 
proposa  de  donner  une  décla*^ 
'  ration  par  laquelle  «  tout  évêqrie' 
qui   n'auroit  pas    reçu   la  bulle 
puremeut   et  simplement  seroif 
tehu  d'y  souscrire- ,  où  poupsuivi' 
a?  la  requête  du  procureur -gé-*> 
néral.  »  Mais  ,.'tfprès  la  inort  de^ 
Louis  XIV,  en  171 5 ,  tout  change» 
de  ï^kùe:  Le  duc  d'Orféans,  ré- 
gent dti  royaume  ,  exila  LeTeilier , 
et  mit  te  cardinal  de  Noailles  k- 
la  tête  du  conseil  de  conscience. 
Ce  prélat  ^fânt  'bien  accueilli  h 
la  cour  du  régent,  tous  les  évêques  * 
opposée  à  la  buUe'afp pelèrent  et 
réa{>pe)èreDt'  à  un  futur-  concile .^ 
Noailles  appela  aussi^  en  1717  ; 
mais-  il  ne  vouloit  pdint  'd'éetat  ,• 
et  son  appel  fut  impi^imé  malgré-' 
lui.  Le  régent  détestoit  oes  que-» 
relies  ;  il  ordonna  le  silence  aux* 
deux  partis.  Cette  loi  du  ^silence  ,> 
toujo^^  recommandée  'et  '  tou- 
jours'Violée  ,  ne  fut  observée  par 
aucun*.  La  cour 'de  Frauce*  et  la' 
cour  de  Rome   s&  oonsttm'oirénr 
inutilement    en     nëe;;oeiations  , 
iorsq|»e  le  sysièmè^  d^é-Jmances 
jcalm^iietf  esprits  y  et  tourua  (eur 
'aotiv'rté"vers  les  esj^émâOës'ifue' 
laibrtune  dunnoii.  -^Lâw  fil ,»  lui 


seul  j'W'  que  taiiF*€M^Méqaes  ,  ni  " 
LôuH^ 'Xi¥  , m\e ^pe«,  tt^avo^én^ 


.1- 


4 


irclïeyeque- 
sei 'prêta  à  tottt^  '11> /rétirdcta  son^ 
sappd  ,  et.  son  maûdbment  de-  ré- 
jtrtvctation  fut  alHohé  le  ii  août 
1720^  Cotte  réunion  dti  clergé  de 
France  fut  principalèniort  Tou- 
vrage  du.  nouvel  archevêqtie  de 


6io 


NÔAt 


ÉbU 


Cambrai  ,.4u^BQis ,  ^s  d!uQ.apQ*  ] 
tbjÇfiirQ  ,  depui&  €ar4ipal  et  pre^ 
mi^r .  mûiistr^   IVodilles  accepta 
purement  «I  simplement  la  çons- 
tilutiop  par  uq  ma|l(ienieht  du 

If  octobre  1738.  Iln^oHrut  Jjb  4 
mai  de  ranQ!ée^$itivaf)t6.  .:S05  çba-  , 
rites  ëîQieQt  immenses  ;  sg&  mêu- 
Ues.v^djis  et  tpute$  les  dépenses 
iMjées ,  il  ne  laissa^  pas  plus  dç  : 
%o<>  livret*  Ses  ennemis  ne  purefit 
rf fu^er  de  voir,  eu  lui  les  meil- 
leures intentions.  Il  aimoit  l^bien  '. 
et  le  £ii*soit.    Ecriture    ^^intjS ,. 
Bères.  de  l-Eg^i^e,    Traditipn. , 
Xhéoio^e  positive  ,     Tliéolôgiç- 
morale  i  il  sayoit  fout  ce  q^'uiï , 
'  é;(péque  doit  savoir.  11  étoit  doux 
<è  agréable  dans  la  société* ,  bril* , 
Unt  même  dan^  ta  CQnver$atio;i , 
s^n^ible  àl'a^fiitjé  ,  plein  decan-f^ 
ileui!  et  de,fcancl?ise.  Ses  ad  ver?  1 
Sfiirçs  crûrent,  voir  en  lui  un  ,mé-. 
l9nge  4^  grondeur  et  de  foiblesse  > , 
4e  coi^a^  et  d'irrésolution  î.0t  il 
fyniïïîl^hen  ju^er  ainsi,  yiJ.étQÂ.t 
\^'ai  <]|u*ili-é]û»tàt  deujL  aot^s^ile. 
sa  mam ,.  dàt^^  dé  1728  et  'Xfig. ,  l 
oh   il  protesta  .Qont^e  tôufe  ^t*. 
c,eptation  ali^^acbée  à  sa  vieilless;^, . 
Le   chai»celier    d'Aguess^u  ^.lei 
représente,   dan^    ses.    MéfUQÎiieâ  • 
comme  ,up.  bosôihjQ  accpjtviiiBé  à<. 
qg  bâtira  eu  fuj(ant>»  et/{u'U.  ^  p^lus 
ffiit  é»n»  sa  vi^ide  belles  r^^^ea. 
^ue  deb^UcfSv  déj^nsefi.  Pl^/iji;  del 
hffm^  foi  i  M  sojujtenoit)  d$^ige<^} 
<||i'çni.il8CU4oit  4'en  man.qitei*. .  Jfl; 
l^vpi^is.Qit    W  jansénistes ï/ft^p 
r4tr(^ .  luMb/^iUe^JUidée  seule  de- 
ffiction  l;e  ^révojjtojft  :  il  aiiHoit-  la 
j^tstix.i.  etvil:aui?Q*t voulu  la  (ifiti;)ti«ir- 
a.  rEgl/$e,jTJn  é^«êi;|ue  ,  en  Iwifyir: 
innt  ttH0  ^^isite  .^  Xw,  dit  : ,  «  Je  vi^în^i  » 
ipe  rangfff  !H  tycltr^  parti.  —  Je  ne-. 
&ni« ,  téj^wii^  l*<irchevéqu^ .,  cbo-t  . 
c|aé  du  |eF|he.i'(raucau.  auire  par-} 
t|.  que  dé  jceitui  de  Jésus-Christ.  » 
Malgré  ces  dispositions,  son^pi^, 
<^at.  fut  continueU^ment^agitép 
Montant  par  on  méchant  escalier 


y  '. 


pQur,  all^r,  voir  une  r^aratioa 
qu'on  avoit  faite  au  haut  de  1%- 
glise  de  Notre-Dame ,.  «  Jamais  .,  ^ 
dit-il ,  on  »'a  fait  passeï^  arche- 
vêque par  d'aussi  maùyais  che- 
n^iu  que  moi.  »  Son  administra- 
tipn  prpuye .  tresTbien.  que  y  pour 

Î gouverner  à  ïa  salîsla,cMon  de  tout 
e  monde  ,  il  iie  sutlit  pas  d'être 
vertueux.  On  lui  dut  en  partie 
rétablissement  dé  la  maison  des 
prêt  res  de  St.-Françoi s-de-Sales* 
{ j^oyèz  yViTissE.  )  Gaston-Jean- 
BaptisterLouis  vft  No^âil^s,,  son 
fr^re ,  qui  liui  suècéda  dans  t'é- 
yêché    de  Çhjilous  ^    avoit    les 
mêmes  sentimens  que  lui,  et  y. 
étoit  plus  attaclié.  |1  mourut  ea 
1720,  à  S'x,  a,ns.  Les  deux  frères 
se .  ressemlilofçnt  npur  les  vertus 
et  les  lumières.  Nouç  ftjouterpn^' 
cfue  Tévêqué    de   Çhâlpns  avpit^ 
nvains  d^i , dofic^\ir  g|i|è.,l|arcte- 
vêque  de  Paris  *,  et  qu'il  étoit  ar-- 
qent  et  entier. dans '^qu^  ce  qu'il- 
vouloit,  $i|f-tout,  s'rl  çi;oyoit  le 
vqulqir  pomfijç,  b^eu  (le  l'Ëglise 
;ou  de  son  diocèse,.  .,  .    , 

.  *  NOBIW  ('QèwiX*.°é  d'une  ' 
faïuitte  illustfc  de^  Jjvicques  ,  vi-. 
yqit.d^n^  .le„i§«,ift;è<fjfir«  Qn:^  diç. 
lu*, .  Qr^tiaAMfy^t^  Jftjpuilico : 
cçJi^istoViO  ad  Çlçmeii^^e^  f^III  ^ 
R^  d^,  prp  obediehtid,  veifi»  Lur 
Hfiji^i'^  ,   Roiyi» ,   j]5'4, ,  !  in  T  4**- 
•peux  religieux., de  çet^  famijle  , 
ex  de  la  congr^a/iioi}.4i?.U  JVfère^^ 
de  Dieu,  se  pwi;:dii>tjiigué^  cj^nâ. 
ce  siècle  p^r  leurs, vpvw  ^t.leur 
science,  savoir ,  }e  P.,  Yi^cent- 
Marrie  Nobi'u  ,.  ^ui  ap^liç  Ope-' 
m  ^iH^'dic/ib^i  ^^pik?n^ptt  Ifi-, 
zÎQtiti  s  Acre   e  jn^tfdi  scjpnfi  ]i(f.r 
diinfva  scriltiira  j.  irjSo,,  .4., vol. 
ît|-4**  ;  et.  le  P.  Dcfn^mique  -  Mane  * 
rfp^i^i  dont  on  a  j^ç».  Sprmons^  ^t 
dies  PçoKfgydques, ,  .j^ôg  ,  .in-4**' 
Un  autre   Nobxu  (l^açipdie  )  , 
Romaiç^  d^Fprdre  4e^prêdieurSy, 
a  donné  un  ouvrage  curieux ,  iu- 


tîfufé  //  vflgdhondoy  oùvèro  •^'^ 
z4  ^*  birùàhfi  e  vàsabonctî  : 
opéra  nùàvà ,  neââ  qùmè  si  scb' 
phonp  tè  JraucU  ,  malizie^^  ed  Ifi- 
gànhi  cti  cotoro ,  che  vànnb  j^*- 
rahdo  il  monHp  aile  spesè  àttr-ui , 
SI  rctccontoMO  molli 


e  m.  -^ 


cast 


in 


dwersi  luoghi  e  tempi  successi; 
\%itf se  et  Mâcérafa ,  1647  >  '^••^*« 


!!• 


distins^uee  ,  procureur  -  général 
du  parleinent  de  Metz  .  îolussoit 
une  réputation  brdlaute  et 
une  tortane  assez  çonsiaeraDie. 
lorsqu'il  fû(  accuse  d'âH'blr  fait  a 
son   profit    de    taux   actes.    IVTis 


pron 


en  .pnsoû  au  Cnafelel ,  et  con- 
dan^ne. a.  laii e  amende  nonoraD le 
et  iL  lip  bailli isséméiU  &é  néuT 
ans,  ite  Noble  fTpperà  de  cette 
sentence  qui  n  ctoilque  trop  luste, 
et  fut  transfère  a  la  Conciergerie. 
GatVîèild  f'^erreau  i  connue  soùs 
le*  nom  de  la  belle  epicièfé  ,  étoit 
alors  en  cette  prison ,  où  son  mari 
Tapit  faâUneUrejppur.soiiinc^p- 
cTuiteVLb  j^dmé  faf connut,  Tai- 
ma  ,  et  secfiarcea  d  être,  son  avo- 
cat.  Cette  lemme  ne  lut  pas  m- 
sensible  :  une  iiffure  preveuaute  , 
beaucoup  d  esprit ,  une  imagina- 
tion vive  ,  une  facilité  extrenie  de 
p??i;lex  çt  rtjî^crirc ,  tout  çn^lui  îm- 
nonçoît  iSommè  airiiable.  Cet 
amour  mutuerèut  des  suites  :  la 
belle  epicièfé  çleniahda'à  élfê  en- 
férnice  dans  un  couvent ,  pour  jr 
acçoûcfiér  jSi^crëteinent  entre   lés 


NOBL  521 

bâssî    ï[aèlque    temps  âpres    de 
là  Concier^ei-ie ,  en  avril  i6d5  • 
pour  rejoindre  sa  mutresse.  Ils 
vécurent  eniîembté  cjuelque  temps; 
niai^  ils  cbângeoiënt  souvent  de 
quartier  et  de  nom  ,   dé  peui-  de 
sûrpnse.  Ptiadafii  cette  vie  errante 
elle  accoucKa  de   nouveau.    Le 
Noble  y  repris  et  mis  en  priVoh  > 
fut  ju^é    comme    faussaire      le 
al  niars,  160^,  et  condamtie  de 
recnel  a  laire  une  amende  nonqra-. 
bté  dans  la  etiaïnore  du  Ctiâtéiet, 
et  à  uii  baWissemeiit  de  Q   aVis. 
Sa  maîtresse  fut  jug<§e  âii  nioîs  de 
n4ài  suivant,. ei    paV  TàrrâfLe 
noble  fut  cnarojê  dé  trois  éîîfanS 
déclares  ta  lards.  .Malgré  ce  noii-* 
velinciaéai  ,.  il  obtînt  laperhiîs- 
sibn  d^  revenir  en  Fi*ancè  ,'  à  coîi- * 
ditiod   de   né    point  exercei*   de 
large  de  judicature.  Sesmalheurs, 
ne  raivojeht  'point  corrigé.  Il  fut 
dissipateur  et    déréglé   toute    sa 


>.rî 


inàins  d'une  sa^e-femme  que  Le 
Noble  y  fît  én.irei'  comme  pen- 
sionnaire* Lé  friiît  de  ses  dew- 
cire*  parut  bientôt  au  jour,  et  elle 
fut  transférée  aaïis  îin  abtre  cou- 
Vent,  d'où  èUe  trdîiva  le  moyen 


paroisse 

Saint  -  Sevêrili  fît  enterrer  cet 
bomînë  qiii  âvôît  fait  gagii'ër  plus 
de  cent  mille  ëcus  à  ses  împri-. 
nieurs.  On  a  de  lui  un  grand  noin- 
hre  ai 6ûvr(iges\  recueillis' eh  19 
volumes  iu-i2.  On  peut  lés  di- 
viser en  5  classes;  dans  la  1" 
nous  placerotis  Ibs  ouvragés  sé« 
riéux^  dans  la  2*  les  ouvrages 
romanesques  ,  et  dansla  troisième 
les  ouvrages  poétiques.  On  à 
de  lui.,  dans  ïe  premier  genfe  , 
I.   U Histoire   de  rétàilissernèjit 


précipitati 
iTrotius,  en  2  vol  in-12,  raris, 
loàg'ei  1690.  Cet  ouvragé ,  peu 
favoraHc  aux  Hollandais  j  fut 
proscrit  dans  les  et^ts  de  là  rjBpa- 
bîidiie  ,  duoîqùe  l'auteur  eût  dîi 
a  vente,  pu  plutôt  paice  .qtul 
ravoltdllo.  II.  Aelalion  de  t état 


dé  *e'  saliver.  Le  Nôblè  s'évada    de  Gênts  ^  Taris,  i685,  in- 12  ;' 


5^» 


N^OBL 


ouvrage  supfHîcIel.  III.  Traité 
^€  la  monnaie  de  Metz,  in-i2. 
L'auteur  y  doQué  un  tarif  de  sa 
réduction  avec  celle  de  fVance. 

IV.  Dissertation  chronologique 
tte  Vannée  de  la  naissance  ne  Je- 
sus-Christ  ,VsLrisy  i6g5  y  in- il. 
y.  Le  bouclier  de  la  France  ,  ou 
iès  Séntimens  de  Gerson  et  des 
ehnànistes  touchant  les  différens 
iies  papes  et  des  ràis  de  France  , 
doloene  ,  1691  ,  ifi-ï2.  Cet  ou- 
vrage a  aussi  paru  soui  le  titre  de 
VEsprit  de  Gerson  ,  Londres  , 
jj.io  ,  în-i-i.  VI.  Vne  Traduction 
des  Psaumes ,  en  prose  et  en  vers, 
avec  des  réflexions  et  te  texte  latin 
}k  côté  ,  ce  qui  foirme  un  volume 
iù-8",  a  trois  colôqn)35.  VIT.  Ei}- 
trètiens  politiques  su/*  (es  affaires 
du  temps  :  ouvrage  périodique  , 
plein  de  saillies  heureuses  et  de 
plaisanteries  basses  ,  '  qui  eut  le 
{flus  grand  succès  daiis  sa  nais- 
sance. On  a  de  lui  dans  le  se- 
cpud  g'cnre  ,  ï.  Histoire  secrète 
de  la  conjuration  des  Pazzi  con- 
l'tt*  les  Afédicis.  II.'  La  fausse' 
comtesse  d'Isanihert,  lîl.  Aîi- 
Ibrd   Courtenay,    ÏV^.   Epicaris, 

V.  iLlegerte  ,  reiiw  de  Norîvège, 
Fa ri^,  1694,  in-i'i.  Vt.  Zulùna, 
Vil.  Mémoires  du  chevalier  Bal^ 
thàzar,  VI II.  Aventurée  provin- 
ciales, IX.  f^s  promenades,  X. 
Nouvelles  afncàinè$,%\.\je  Ga- 
Retouché,  XIL  U  Ecole  du  monde  ^ 
production  qui  renferme  beau- 
cbup  de  bonne  morale  ,  inai:i 
étriî  avec  la  légèreté  propre  à  un 
ouvrage  (nvole.  XtlI.  L  Histoire 
thi  dètmnement  de  Mahomet  If^. 
T^ans  ces  diUerens  ouvrages  moi- 
tié romanesques  et  moitié  his- 
tDh'qués  ,  on  tj-ouve  de  loin  en 
\h'\Q  qticlques  morceaux  inléres- 
^ns  ;  mais  le  total  n'en  vaut  rien 
ordinairement.  Le  style  ,  presque 
toujours  facile  et  abondant,  man- 
fffie  lie  précision,  de  pureté  , 
tféléi^iHice  «(  de  délicatesse.  On 


apesçpit  cependant^a  tntvers.çey». 
détauts  de  I  esprit,  du  feu  et  dès 
connoissances  variées.  On  a  de 
lui ,    dans    le   troisiënle,  genre  ,  * 
I.   Des   Traductions  rampantes  V  ^ 
en  vers ,  des  satires  de  Perse  y  eCy 
de  quelques  odes  d'Horace.  H.  ' 
Des  Corites  et  des  Fable^  ,"eiï  i.  * 
vôi.   in -12. 'Dans   cet  ouvra g;èV* 


milièrement  bas ,   un    style  lan- 
guissant. Les  'Uioralitës  nl^  sont 
Î)âs  l'ericfues  *,'ayec*  finesse  ^let.^ 
es  images  y!  sont  mal  choisies. 
Ces' fables  eurent  poùrtàfnt  (jujel* 
que  vogue  dans  le  tenips ,  parfcc 
qu'elles  étôîent  relatives  aux  évé»  * 
nèmeus  qui  i'aisoiént  là.nuitîerfe'* 
de  ses  pasquinades.  lII.'Dei  Cô^'* 
médies   et   Tragédies    qu'on*  né 
jo il e  plus  ;  leLon  comique  y  dô-  * 
jnine  moins  que  la  gravelurè.'  1 V^ 
Des  Epitres  y  des  Stances 'et  <fej^' 
Sonnets ,  qui  ne  sont  guère  au-  ' 
dessus  du  médiocre.    Le   Nobfe 
a  encore  traduit  les  curieux  Fqya- 
gès  de  Gemelli  Carreri ,  Paris  ,.  ' 
1727  ,    1719-  4776  >    ^  volumes 
in- 1 1 . 

■  ïï.  NOBLE  (  Pierre  le  )  J  subs-  ; 
titut  du  procureur- général' diï' 
parlement  de  Rouen  ,  mort  enr 
1720,  a  donné  un  ÂeàHeil.  de' 
plaidoyers  sur  des  sujets  utilei  ou , 
ciu-ieux* 

*  NOBLEVILLE ,  slirtiommé 

VAmi  des  pauvres  ,  né  a"  Cméîiiiï»  " 
le  23  rltlccmbre  1701  ,  et  ïtioft  sur- 
la  fin  du  18*  siècle,  après  avoir' 
étudié  les  matbéjriatiqués  sous' 
Çlairaut ,  s\ippUqua  a  la  .chirtiie  ;  " 
a  la  botanique  ,  à  ranatdmlc  et 
sur-toutà  la  médecine  ,  qu'il' pra- 
tiqua avec  autant  de  taîéns  <jue  ' 
de  distinction.  «  Que  mes  eon-' 
frères,  disoit-il,  se  chareçnt  dtt' 
,Uaiienieut   des    persounei  dpu?- 


waBO 

«^*««  >  ]è  m«  dévoue  entièrement 
i  cefles  oui  SQht  dans  Tindigence. 
^^  ine  laissera  ,  j'espère  ,  celte 
Pf  *"*  !i^^  j®  ipc  SUÎ5  faite.  »  Ce 
n'étoit  point  asse,z  pour  Noble-' 
ville  d'avoir  des  malades  k  traiter, 
tous  les  isîeiis..étoieut  h.  nourrir. 
La  mfsèrê  éfoit  quelquefois  lehi* 
plus  grand  mal.  Le  plaisir  'qu*il 
eprouvoit  k  les  obliger  (>enaant 
^  vie  lui  fît  naître  le  'prbjet  de 
leur  être  encore  utile  même  quand 
fl  ne  ^eroit  plus.  Une  m'ai  son  gran- 
de et  commode  fut  achetée  à  leur 
{►rofit  j.et,  en  là  donnant  ait  col? 
éçe  de  la  faihilté  de  médecine ,  il 
mit  pour  condition  expresse  t|tie, 
«îcèioîléîze  çessoit  où  néi^ligéoft 


WÔCÊ 


$^5! 


- ...» 'Vfdiéi-L.,^^. 

il  remplit  cette  place  aVec'àutarit 
de  sagesse  que  de  'désintéresse- 
ment. »on  fconorinie  tïVfut  pas 
le  friiirde  Tactivîté  là  pfiis  éclai- 
rée. Oii  a  dé  luî  y  Manuel  des 
dames ,  de  la  charité ,  daUs  le- 
quel' iï  doni^è  efuelitjues  lumières 
à' ce  sexe  compatissant  ,,  dans 
Fexctcice  de  leurs  nobles,  fonc- 
tions âruprè's  des  pativrès  et  des 
maladèfs. 

*  JNfÔBODY  rC....)  ,  né  dans 
îesebyironsde'Beauvaisen  1766, 

Îènne  ^oëte  à  <jin  la  inneste  ha- 
litude  de  Topium  fit  perdre  , 
frh  moins  de  deux* ans  ,  la  santé, 
^Mmaelnation  ,  la  mémoire  et  le 
goût  du  travail ,  bt  'cjui  finit  par 
se  tuer  luî-mêiiie  ti^im  coup  de 
pistolet  le  1 1  jtnA'  1^87,  a  Paris  , 
©il  il  ^ieméuWt'  aejf>itî$  ii^jS. 
tôt'  seule  de  ses  productions  a  la- 


progriéssif  de  ses  organes ,  est 
une  bagatelle  erotique  ,  intitulée 
La  Messe  de  Gnide,  Paris  j  M 
i  delà  république  (  1793)  ,'  ui«a4 
de  35  p. 

*  NOCÉRA  (Joéfeph),  né  k 
Mes^nie  etti643i'  reçu  "docteur 
en  philô^bphie  et  etï' médecine 
r*tt  i664\  ^'86*1  mérite'  né  ttfrî 
da  pas  à  se  fkihe  connottre.  f)féA 
Français  Benavidès  ,  vice-roi  de 
•Sîcile  ',  le  noMmâ  assesseur  *du 
cbnseiK'dé  sainte  ,  et  la  ville  dé 
Mèîlsfee-'le^éholsît  ^ouf  son  pi^ 
miet  Yriédërtù:'Le  ducdtTîrédai 
qm  péécédti  à  Benavidès  j  fit'  *Nbi 
6etÉ  itt;ëdiecin  d'un  régiirteftt'  e»i 
ps^^nbl ,  et  de  Wiôpitbl  tàyail.  Ori 


|>b!èhafôàiiè;îi'^stitititt!lé^  Opitè 
hië^cû'<^Y^^}Hcuih  contemptaV\ 
ifum'^  Ihi^qùà  ^oHàs  ïnéiiicàMlum 
shttàMl^fhft^otomUim  ètphitf<- 
frktiàùmidiièklikntur ,  sy^eé^àOè 
febrWiî^  l  hofnfàm  clnhè  dioûi^ 
gétunti/àa^  Ôemocnti  tfCfiiM^ 
ri  dogmata  -noi^is  ratiohtitis^'^ 
experimentis  propugnatur  ^  Mes- 
sanae,  1695  9  iii-8*>^  '• 

'  ]VOCÊTI(Cbarlès),  jésùltë, 
n^  à  Poritre-Moli ,  enseigna  U 
tbéologie  au- collège  romain  ,  fut 
donné  pnur  coadjuteur  au  père 
Turài^o ,.  pénitencier  di»  i>aiîit- 
Pierre,  et  run  des  exàminatenfè 
tlés^éN-éques.  U  mourut  ^  Rortrf 
en  i  759;  '  On  a  de  luî  Méritai 
vindicatcu\  en^'ï  vol.  G?'eit  wné 
critique' dt  hk 'Theèhgia  ckris^ 
tîaria'  ûix  P.  Concina  ,  qui  fit 
beaucoup  de  bruit.  Nbceti  étoil 
iïori  poêle ,  comme  on  le  voit  par 
yes  Jtgldgues  et  par  les  Poèmes^ 
stt'r' Tare -en -ciel  et  l'aurore  bo«- 
réale. 


■«•     Il 


»  WOGÉTO  (Jean-Bernard  )  „ 


5a4 


I?9Ô0 


^3V0E;! 


jm^^nphlh  fie  Flpr^tMî€^£ria[at 
apnii^j(|«te  du , pape  Çlémen^  XL, 
«  pjplfé  àèf  Pqésèfss  ,  des  iSer-. 
mo/i5 ,  acs^  Discours  académiques 
et  d*autres  ouvrages;  il  est  encore 
çiulpïur  dînp^^  espèce,  de  J^%- 

Ijpp^  d©  jiféri ,  «luUujtire^inié  à^ 

Iwe  typographique; 


»l-'»J.Y 


Il  î 


T^rd)  ,  apotJiicaOT  s:çji^et^^  «é 
à, Sacca ,  Ilopssoi^oViîr^; la,, fe  ^ 
i5«  ^èc^B^et/ai^'  ço^lip^pce^ai 
dttiÇrs.  U%di^pg^A,p^f,^^çn^ 
iioiâ9^i)Pf(  def  plati  Je^  et  fe  fiftiypvr 
fition  d^  fi>édiçat|ier^s^  Pq^M, 
«hQ3  sa  BiWiQehèqi|i4.^ift^di^ï^^ei 

J^rle  4^  JVocitu*  .^Viïç  él9^,,/ç| 
ylvio  Bo^D,ne  :^^^,  dçi.lni'ftii 

fiuvidge  €Stifpé..iW  /g,  fe(?IB«i»rP7 
f>re,A,€ueiUirie,^;fiJariif^^  .Q^j^ 
façore  .de  cel^  ;a^u,tçvWi^.^o|;^'Q 
s^per  UbfiQ  simpliçi^,.^^4içi^'T^ 
mm  hovi^isr  €<n^m^^:^^;fi^^^^.^ 
x^n  ,  ip-zi"*  avecn^on  ff^i^^"^ 

4pnt^^i'le  Boc;caa^- 


i^>k*.     »    k*^«\ 


NOBINUS  ,  ÇiftçiTis  o^  NoDo- 
TUS  (Mythol.  )y  (lieu  qui  prési- 
^oit  aux  moissons  kr^|E|q'eUfi$  ger* 
moient  2  et  que  les  nœuds  se  (ois 
mpîenl  aux  €Qauii^«s«:  •  ^ 

t  NbpOTlFi:«içms)^ ,  a^^çpT 
çpnnu  par,  des  Jhagmen^  de  Bé- 
^one  ,  /E[u'^l  prétend! t. ^.voir  y^w\7 
yés  il  Çe%f[;ade  en  i638  ;.  ^t  q^^ 

publia  à, Paris  «n,,ip^4*  ^(^  ^^~ 
yans  se^  sont  partjigé^,suj?  Vs^i^ 
theaticité  de  ces  fragmens  »  dans 
lesquels  on  rrouve  d*^  ei^xf^ 
sions  que  ni  Cic<é|Con,-  in  Vir;- 
gile  ,  ni  Hpraçe  n  put Jamaiis  epj^ 

floyées,  ^fodpl  dpncfp  » 7V 
la  Contre^critique  de  Pétritmc^, 
pour  répondre  à  ses  critiques.  On 
lai'  doit  ezsc<>re  le  MtfintioaMUre 


âe  Metusine  a  et  <mi  Dariif  a''PanSj 

Ç?îl7?o >.»»'* 2-  r<^7f«  .PBy*p^'K, 


îuste  ,  et  trouva  grâce  devant  le 


donna  aonc.  a.noé  de  bâhr,une 

c<^pdçfif  ,;|ai;gç,<iè  5«>  ,^61  hfaut  d<^ 
5'p'V  end  lui"  de.'  bitiùne,   et  dis-; 

p;e|S. ^iiê  prciniçr  nqu^ je 
a  quatre  pieqs/.Jie  second:  pôiir 
es  provisnoits  ,  et  le .,  trois^ejnfe 
pour  les  oiseaut  et  la  faniula  de 
iXoe.  11  y  avoit  unepprte.au  Drc 
m!er  ctat^e ,  et  une  ffranqe.ilç- 
netre  au  troisième ,  outre  plu- 
jieiirs,pclites  pmir  d^nÇF^^our 
a  tous  les  étag^.  Quelques-iwif 
en  knejttqnt  qi^atre  ,  dont  lé  .p(uf 
Ëas  eto(t  ^estiné  à  req^Voir  les 
immondices'   de,,  Tarclie.    Dan^ 

rentes  espèce^  aammauf ,  et  pour 
)ps  rPnqyA^^P»:.J^çèssavesj  Di^ 
toûbe^  Içs .  4^fcriptjions  qui   ont 

été  Ifiites  de.  V?(*^^  «  9^^^^  ^^ 
Lé  Pe|lê,tier  paroit  la  plus  com* 
mode  et  la  jpl<4^  «Traisenil^lable, 


NOE 

D  fait  voir  que  Perche ,  dJspQsëe 
dsMis.son  système  ;  ppuyoit  coi^n 
icnir  a  Taise  {6u3  les  fiompries  , 
animaux  et  bîsèaùx  qui  c{f  voient 
y  être'  reqfel:m<{^,  avec  les  pro- 
visions nécessaires  pour  les  nour- 
rir béniilàut  an  an  ,  et  que  les 
P'  èrsonhesQuî  ^toienidans-Tarche 
uouivqient  en  ^yoir  soin  chaque 
ipur.  SToé  c^ut  k*  la  parole  de 
piei; ,  et' exéçnta  tout  ce  qu'il 
'^yojt  <^ômni.an(:lé*  Apr^s  qu'il  eut 
fait  porter  dans  l'arche  toutes  les 
ctioses  necessaii^s  pour  la  vie 
SfesLomnies  èt46s animaux  .sept 
loiirs  avant  le  déluge  ,  Pieu  lui 
ordonna  d  y  entrer  avec  sa  femme, 
les  trois  lils  et  leurs  lemmes ,  et 
.des  ifpim^ux  de  toute  espepe.  li 
^oit  alors  âgé  de  6ioo  ans.  Lefoiir 
0e la  vengeance  ^^9  jt  yen  u  ,  (a.  mer 
^e  ;^éDordâ  àe  tous  cAtés  l  et  |1 
ïpijii^a'uae  pluie  horrible  penclaçt 
^o  jour^et  quarante  nuits,  foute  |a 
'fyxT^ixkX  iqopdée  ^  j?t'  tout  périt], 
excepté  çequiétoitdaus  Tapclie. 
Après  <iaie  '\<t%  eaux,  eurent  cou- 
/verl  V^  face  de  la  terre  pendant 

vèp,t ,  qui  CQpimçnça  a  faire  dimir 
Huer  les  çaux.  Sept  mois  après  le 
çoppfiencemç.nt  du  déluge',  l'ar- 

.^(çoiçsç  reposa  sur  les  môntagneus 
ofAménie  ou  le  mopt  Àrarath , 

JDJr^^  )a  ville  d  Ehyan.  Le  dix^èmp 
iQUr  du  dixième  mois  \  lés  som- 
9)Çts  dçs  montagnes  se  (iécou.-^ 
mrenl ,  et  40  jP^rs  s  étant  passes 

fâeppis  que  l'on  eut  V;ommencé  \ 
apercçyoir ,  JVoê'  ouvrit  )a 
iâtre*4?  Tarche  ,  et  lâcha  un 
ooroeau  qui  ne  rentra   plu^s.  |1 

^nvoy«  ensuite  îa  colombe  ,  qui 
W'«yi^  J^.»*  ^r9i*ya/r  9if   P9fcr  le 

-Kf?  •  >^^:»^*.,^^"*  rarçl?e.-  s^pt 

: jrç^u ,  çt  eljç  ^evfç,! ,  Ijoilant  dai^s 
ton  pçç  un  ram^^u  orpliviçr  dont 

fs'le^^me?  ^toié) t. toutes  vertes, 
oé  sorti^  dQ  l'arche  lin  an  apf^ 
^otl  y  }ut  ^tré;  Son  pfcâiicr  iolu 


ÎÎOE 


SsS 


fut  de  dresserun  autel  au  Seigneur, 
et  de  lai  oilHr  en  tàolocauste 
un  dç  toîi^  les  animaux  purs  qui 
^toient  dans  Far^hç.'  bleu  fiit  i^né 
alliance  étern^dle  avec  li^i',  etyoïi* 
lut  que  Tarc-en-ciel  en  fût  comme 
le  signe.  Cette  grande  càtastro* 
phe  du  globe ,  décrite  dans  la 
Bif^le,  5*çst  conservée  dans  lé  sou- 
venir de  toutes  les  nations.  «  Point 
4e  vérité  historique  ,  dît  un  critîi- 
que  moderne ,  r^ieux  prouvée  que 
celle  du  déluge.  Bérose  lé  Chal^ 
déen  qous  pane  de  Ta  relie  qui  s'ar- 
rêta véps  la  fin  du  déluge  sur  une 
montagne  d'Arménie,  picolas  de 
Damas ,  dans  lé  qQ^  livre  de  se^ 
histoires  ,  dit  quVû  temps  du  dé- 
luge ,  il  j  eut  un  homme  qui , 
arrivant  avec,  une  arche  Qu'  un 
vaisseau  sur  une  haute  montagne 
d^Arménié^  échappa  à  ce  fléau 
unîyerseT,  et  qucHës  restes  dé 
cette  aix;he  se  sont  long  -  temps 
conservés  sur  cette  nçiontague. 
Abjdèuéy  auteur  d*uné  lïistoire 
des  Châldéens  et  des  Assyriens', 
donne  à  ce  déluge  quantité  de 
détails  seml)lable:j  èi  ceiix  qu'on, 
trouvé  dans  Moyse.  Qu'on  lise  le 
Traité  de  Lucien  sur  (a  déessp 
Syrienne ,  on  i  verra  toutes  les 
çirconstfinces  de  ce  ferriblç  évé- 
nement au  3si  içlairement  et  aussi 
énergiquement  exposées  que  dâx^j 
le  livre  de  la  Genèse  ;  ce  qui  nié 
peut  être  quç  l'elTet  de  la  tradition 
générale  établie  alors  chez  les 
Orièqtauf*  Ott^  verra  les  mêmes 
choses  dafis  le  premier  livre  des 
Métamorphoses  d^Ovide.  Var  - 
ron  parle  du  tçmps  qui  s'écouiia 
depuis  Adam  jusqu'au  déluge  ^ 
ah  hominiffn  principio    ad  çato' 

çtismum,i^^  Chinois  disent  qu^uh 
certain  Piièn-Cuus  échappa  seul 
avec  sa  famille  du  d^uge  uni- 
versel'.'Jçan  de  Laët  et  Lescarbot 
rapporCeptla  tradition  constante 
du  déluge  parmi  les  Indiens  de 
l'Ajifeér.i€[ae;  Boulanger  couyî^iii 


SaS  NOE 

que  la  plupajTtde;»  usages  déVap-  i 
tiquhé  sont  autant  de  moiiiumeus 
de  la  révolution  arrivée  sîxr  nôtre 
globe  par  le  déluge.  Les  divers 
déluges,  dont  les  historiens  et 
les  mjrthologistes  ont  fait  mention , 
lie  sont  dans  le  fait  que  celai  de 
Noé ,.  défîguré  par  des  traits  qui 
n*enipéchent  pas  qu'on  ne  ^e  re- 
connoisse  très  -  distinctement.  » 
Après  lé  déluge ,  Noé  cultiva  la 
terre ,  et  planta  la  vigue.  Elle  étoit 
connue  avapt  ce  temps-là  ;  mais 
îl  fut  le  premier  qui  la  planta  avec 
ordre  y  et  qui  découvrit  Fusage 
qu'on  pouvoit  faire  du  raisin  en 
jesprimantsa  liqueur.  Ayant  donc 
ShiI  du  vin,  il  en  hut,  et  comme 
il  n'en  avoit  point  encore  éprouvé 
la  force ,  il  S'enivra  ,  et  s^ndor- 
iiut  dans  sa  tente.  Cham  son  fils, 
Tajant  trouvé  découvert  d'une 
.manière  indécente  ,  à'en  moqua 
et  en  donna  avis  à  ses  frères  ^ 
qui  ,  marchant  en  arrière,  cou- 
.vrirent  d'un  manteau  la  nudité 
de  leur  père.  Noé  ,  k  son  réveil , 
.apprenant  ce  qui  s'étpît  passé  ,v 
.maudit  Chanaan  ,  fils  de  Chain  ,  ^ 
dont  les  descendans  furent  dans 
la  sui<e  exterminés  par  les  Israé- 
lites ,  et  bénit  Sem  et  Japhet.  Ce 
saint  homme  vécut  encore  35o 
ans  depuis  le  déluge  ,  et  mourut 
à  l'âge  de  q56  ,  Tan  2029  avant 
J.  G.  Quelques  commentateurs 
ont  cru  que  l'arc-en-cîel  ne  pa- 
roissoit  point  avant  le  déluge  , 
p^rce  que  le  texte  sacré  nous 
apprend  que  Dieu  Fétablit  pour 
être  un  signe  que  le  déluge  n'i- 
Bonderoit  plus.  D'autres  assu- 
rent que  larc-eu-ciel  étant  un 
météoi-e  naturel ,'  il  avoit  paru 
dans  les  premiers  siècles  du  mon- 
de; mais  qu'après  le  déluge  il 
commença  d'être  un  signe  sui- 
vant l'ordre  de  Dieu,  ce  qu'il 
n'étoît  pas^  auparavant...!..  On 
demande  si  Noé  eut  des  enfaus 
•prè$  le  déluge  ,  ou  s'il  n'y  eut 


îfOE 

que  Sem  ,  Cham  et  Japhet  ^oi 

multiplièrent  le  genre  nnmam. 
Dieu  ajant  béni  Noé ,  et  lui 
ajant  commandé  de  croître  et  de 
multiplier ,  il  n'est  pas  crojablé 
que  ce,  patriarche  n  ait  pas  con- 
tribué ^  repeupler  la  terre  ,  pen- 
dant les  35o  ans  qu'il  vécut  de- 
puis. Cajetan  semble  être  de  ce 
sentiment  ;  mais  Pérérius  et  d'au- 
tres soutiennent  le  contraire , 
parce  que  l'Ecriture  ne  parle  qiie 
de  Sém  ,  de  Chani  et  de  Japhet. 
Les  rabbins  rapportent  à  ce  sujet 
une  fable ,  semblable  a  celle  dé 
Cœlus  et  de  Saturne.  Ils  disent 
que  Cham  employa  un  secret 
magique  pour  rendre  son  père 
impuissant  tandis  qu'il  dormoit. 
Les  Chaldéens  donnent  k  Noé  un 
fils  ,  nommé  Junithum  ;  mais  ce 
Junithuni  étoit  un  petit -fils  dé 
Noé ,  et  non  pas  son  fils.  On  a 
dtonné  le  nom  de  Noachides  aùjc 
descendans  de  Noé  ,  et  les  pré^ 
ceptes  des  Noachides  sont  ceux 
que  les  juifs  disent  avoir  été  don- 
nés à  Noé  et  a  ses  enfans ,  les^ 
quels  ne  renferment  que  le  drçjt 
naturel ,  et  sont  d'une  pratiqua 
indispensable  pour  tous  les  hom- 
mes. Ces  préceptes  sont  au  nombre 
de  sept.  Le  premier  défend  l'ido- 
lâtrie -y  le  second  ordonne  de  bénir 
le  nom  de  Dieu  ;  le  troisième  dé- 
fend ^  l'homicide  ;  le  quatrième 
condamné  l'adultère  et  Vincéste*; 
le  cinquième  défend  le  larcin  ;  le 
sixième  commande  de  rendre  la 
justice  et  d'y  obéir  ;  le  septième 
défend  de  manger  la  chair  qui 
aura  été  coupée  d'un  animal  qui 

étoit  encore  en  ?ie.  * 

•  -  .    * .  * 

t  II.  NOÉ  (Marc-Antoine  de), 
d'une  famille  ancienne  de  Gas- 
cogne, né  dans  le  diocèse  cle 
Là  Rochelle  en  172^.  D'^borii 
grand-vicaire  de  rarcnevêque  d% 
Kouen  ,  il  fut  nommé  évêque  de 
Lescar  •iri763,  et  $e  fit  mfner 


NOEM 

ses  dîocésftins.  par  sa  bienfait 
ftaoce  et  sa  popularité.  Après  le 
concordât  il  passa  aa  siège  de 
Troyes,  e(  mourut  dans  cette  ville 
«n  idor.  Noé  possédoit  Thébreu 
et  le  grec ,  et  il  a  laissé  des  ouvra- 
ges estimés ,  tels  «p*fin  Discours 
«ur-niie  bénédiction  de  «drapeaux, 
ime  Lettre  snr  nne  iîpizootie-)  un 
-antre  Discours  sur  Pétat  fntnr  de 
l'Eglise  ,  oii  l'on  troore  de  Mo- 
quence ,  des  idées  fortement  con- 
nues ,  et  une  sorte  de  prédiction 
•^ae  tout  ce  qui  devoit  arriver  au 
t^rgé  dix  ans  après. 

♦  NOEIi  (François)  ,    jésuite 
missionnaire  y  a  recueilli  et  tra- 
duit du  chinois  en  latin  les  livres 
classiques  de  Tempire  de  la  CliinéT 
40 us  le  titre  d^  ùinensis  iaiperii 
Ubri  classici  Vl ,  è  sinico  idio- 
.  mate  in  latinum  versi  ,  Pragae , 
1.711  f  in-4^.  Us  ont  été  traduits 
•du   latin  en^  français  par  l'abbé 
Ptuquet ,  précédés  d'observations 
du  traducteur  français  sur  Tori- 
ffîne ,  la  nature  et  les  effets  de 
la    philosophie  morale   et  poli- 
tique de  cet  empire  ,  Paris  ,  1784 
.et  i?86 ,  n  vol.  in- 18.  On  ajoute 
quelquefois    ces  y  volumes  à  la 
collection  des  moralistes. 

NOÉMA ,  fille   de  Lameeb  et 

de    SeUa    sa    seconde    femme , 

'  passa  pour  avoir  inventé  la  ma- 

*  inère  ae  ii!er  la  laine  et  de  faire 
la  toile,  (^uelqties-uns  ont  cru 
qu'elle  avoit  épousé  Noé ,  et  d*au- 
très  qu'elle  étoit  la  même  que  la 
Minerve  des  Grecs ,  nommé  aussi 
^femanoun. 

NOÉMI  ,  femme  d'Elimélech , 
de  la  tribu  de  Benjamin  ,  ayant 
été  obligée  de  suivre  son  mari 
4ans  le  pays  de  Moabites  ^  l'y 
perdit ,  et  maria  ses  deux  fiis 
Cbélion  et   Mabalon  ,  k  Orpha 

•  «t  k  Rttth ,  fiUes  moabites.  Ces 


4eax  )eunes  époux  étant  morli    voua  d'abord  ses  opinions.  Il  m 


NO  ET  527 

sans  laisser  d'enfaus  ,  Noémi  ré^ 
solut  de  retourner  dans  la  Judée. 
Ruth  ne  voulut, point  la  quitter, 
et  elles  arrivèrent  ensemble  k 
Bethléhem^  dans  le  temps  que 
l'on  commencoit  a  couper  lefl 
orges.  Ruth  alla  glaner  dans  le 
champ  de  Booz ,  homme  â>A 
riche,  et  le  proche  parent  d'Ëli- 
méledi  )  qt|i  l'invita  k  suivre  ses 
moissonneurs  et  k  mangef  avec 
eux.  Ruth  de  retour  k  la  maison, 
ayant  appris  k  IVoémî  ce  qui 
s'étoit  passé  ^  ceile-ci  l'avertit 
que  Booz  étoit  son  proche  parent, 
et  elle   lui  donna  un  expédierit 

Kr  le  déterminer  k  Tépouser. 
h  Suivit  le  conseil  de  sa  helle- 
mère  ,  et  parvint  k  se  marier  avec 
Booz  ,  dont  elle  eut  un  fils  nom- 
mé Obed  ;  qui  fut  un  des  ancêtres 
de  J.  C.  royez  Roth.  Florian  a 
fait  sur  ce  sujet  une  espèce  d'E- 
glogue  sainte,  qui  respire  une 
douce  sensibilité.  C'est  peut-être 
un  des  meilleurs  morceaux  de 
poésie  de  cet  ai^tenr. 

♦  NOERGAtlD,  auditeur  gé- 
néral du  département  de  la  ma- 
rine, un  des  plus  habiles  juris* 
consultes  de  Danemarck ,  et  pro/- 
fesseur  de  droit  k  l'université  de 
Copenhague ,  mort  diins  celfe 
ville  le  iS  février  1804,  a  donné, 
Sjrstème  du  droit  danois ,  qui 
sert  depuis  long-temps  de  guide 
k  ceux  qui  entrent, dans  , cette 
carrière. 

t  NO  ET,  Noetus  ,  hérésiar- 
que du  3*  siècle  ,  maître  de  Sa- 
bellius,  enseigna  que  J.  C.  n'é- 
toit  pas  différent  du  Père  ;  qu'il 
n'y  «voit  qu'une  seule  personne 
en  Dieu,  qui  prenoit  tantôt  le 
nom  de  Père,  tantôt  celui  de 
Fils  ,  qui  s'étoit-  incamé  ,  qui 
étoit  né  de  la  Vierge ,  et  a  voit 
souffert  snr  la  croix.  Ayaiit  été 
cité  devant  les  prêtres ,  il  désâ« 


^ 


•o^ 


NO  G  A 


^changea  cependant  pa^  d^avis ,  et 
ayant  trouvé  le  mQy^i^  diî  faire 

adapter  aoa.ç.y§ièmç à  une  doy- 

?atne  âe  personnes ,  U.le^profes^a 
hauiieapeoi ,  et  se  ftt  «lysf  de 
jp.ecte  ;  il  prit  le  «om  de  ftjojfie , 
,^.t  doppa  le  lîpiiï  d'4^Pii  »  sou 

ïC»t»rrère.  Sjçs  sect^^^eur»  ^-apije*- 
i^reru  no^t^ens.  L^u.r$  iiçrésie^ 
jétoient  les  niême^  9i\e  çeUes  de 

J'raxéas  et  de  SaheUi^S. 

i.  itoGARET.  ^i^/?;s  yAwiT.T«. 

II.  n.0GABï:t  (Guillp^me 

de  ) ,  chargé  par  J?h^lippe'lp-Bel , 

d'aller  signifier  .?.H  p:?p«  Pj|i- 

Jace  yUl  l'appel  ap  ftUi»r  ^P- 
ciie   des  bielles  dof^x  le  rp^  se 

plai^ppit ,  s'açquitt^  fie  /»a  çftin- 
inission   «^yçc  he^upoup   de  du- 

rqt^  (  ^<y^.^?  ÎpçiMP^,  vr  X)  ,et. 
rWPJ  Çn  Fr«Ppe-  PHL  il  9k\m  les 
sceau^c  en  i5o7>.êt  l^pl^P^  4e 
chancelier  IVn^ée  ç«iit»n.te.  Il 
çpi}icit4|  r^bsolutiflp  pftur  Ifis  yip- 
lences  qu'il  ftvpit  hi^fié  ^QPimPf- 
tre  contfe  le  cape  :  il  i\f  Toljtint 
qu'a  cqndition'  de  passer  en 
la  Terre-sainte,  et  <^e  n*en  pas 
revenir.  Tî  mourut  en  i5i5 ,  avant 
de  partir.  Sa  postérité  Huit  ^  son 
petit-uls. 

*  L  NOGART  (  Paris  ) ,  pçiutj-e 
romain  ,  pratiqua  aussi  ^à  mi- 
niature. Les  papesGrégoîre  XIÎI, 
Sixte  V ,  et  Cfëment  VIÏI ,  em- 
ployèrent ses  talens  à  décorer  et 
.  emoeUàr  les  logc^  >  les  saQes ,  la 

galerie  da  Vs^tîcan  ,  Saiiit-Je^n 
e  Latran ,  et  d'autres  églises  de 
llome.  Sur  la  fin  de  se^  jours 
îl  ne  s'adonna  plus  qi^'à  la  minia^ 
iuiis  et  à  la  gravure  au  burija. 
Ce.  peintre  mourut  a  Home  à 
fl'agedeâSans.  > 

'^  U.  NOGABI  (Joseph) ,  pein- 
4xe  et  graveur,  élève  de  &des- 
M^>  ni  en  1699^  àiort  en  1763  j, 


k  Veçîfe,  W#.  sfi  9^TiWA  pM  \H 
dispç^i^ons     péçe^tsaires    pour 

çéus^ir  4îWÇ  la  peinfpr.e  dei-bis*- 
%^ve  ,  i)  se  bprpa  à  celle  des 
jtôles  d^  c^cfwi^ère.  Ses  ouv^ng^Si, 
d'up  .,djçsfli»  iPSle  et  d'«ine  cpur 
leur  brillf^vte  »  ppt  été  très-re- 
cberphés  , .  et  se  .tr/ç>.uy.e.nj  daps 
diilevèps  jcabij^ets  de  VÉurope* 
Peirokri  ep  ^  ^avjé  ua  grand 
Qpmbrçi.  Mpgftri  faispit  «uiifsi  \fi 

tl.  KDGÀR.OXA    (foQlta), 

fille  savante,  de  yé,rpf)e  >  ppss6- 
dpit  les  langues ,  la  philosophie  , 
l'a  théologie  ,  et  même  les  PJrcs 
de  l'Eglise.  T^  cardinal  Bessâ- 
non  fit  exprès  le  voyage  de  V^ 
rone  pour  s'entretenir  'avec  elle, 
ïsotta'  étoît  en  relation  avec  la 
plupart  des  savans  de  son  temps. 
Ses  lettres  les  charmoient ,  pér 
la  profondeur  du  savoir  et  pîir 
les  grâces  do  style.  Elle  mourut 
en  1468  ,  a  38  ans ,  laissant  ira 
pidlogue  sur  la  question  ,  Qui 
à*Add^n  ou  d*Eve  avait  péché  le 
plu^  grièvement  en  mangeant  Ai 
jniit'  défendu?  Elle  prit  le  parti 
de  la  fenimè,  contre  Louis  Fô^ 
caro  qui  4^fendît  vivement  1« 
premier  homme.       ^  ;        ^ 

t  IL  TyOGAJ50I.A  r  I^uisî  , 
Y^rppaiis ,  de  la  faipiUe  àp  la  pn|- 

ç^depie  s'âc^uit  beâpcopp  de  if- 

p.utation' par  si^s  Trçuluc(iQh^  .^9 
plusieurs  Ijvres  greps  en  la.tm. 
Il  parût  avfîc  (éclat  au  conciïe  4^ 
"ÎTrenlp/eut  dès  emplois  hppof^- 
blés  dans  sa  j>aine  ,  et  ip^pû^^C 
à  Vérone  en  iSSp  ,  âgé  d'environ 
5o  ans.  Ou  a  de  lui  divers  ou- 
vrageSé 

tN.OGAROLE  (les) ,  ciaq  da- 
mes de  Vérone,  d'une  famille  lUi^- 
tre  y  qui  se  distinffuèrent  par  lenr^ 
esprit  dans  le  i^  sièeie.  Antoi- 
.nette^  célèbie  p^  sonsai^ok  jet«a 


Noir 


539 


NOGH 

bea^ité,  épotua  Salvatico  Bofia- 
cole  ,  sei^eor  de  Mantoue.  — 
Aafi;èle  ,  fille  de  la  précédente , 
belic  el  Viartneuse  ,  s'étant  li- 
vrée, k  Télude  de  l'Ecriture  sainte, 
mit  en  vers  l*explication  des  mys- 
tères et  les  prophéties .  —  Isotta 
savoit  les  langues  et  la  philoso> 
phie  ,  prononça  diverses  hàràn- 

§ues  au  concile  de  Mantoue  ,  et 
evant  les  ^apes  Nicolas  V  et 
Pie  II.  La  bibliothèque  de  M.  de 
Thou  possédoit  un  r^ueil  de  566 
lettres  en  manuscrit  de  cette  sa- 
vante y  sur  divers  sujets^  (  Foyez 
son   article,)  —    Geneviève    et    ,  ^      , 

I^anre ,  ses  svsurs  y  suivirent  ses  \pubUés  'souk  le  titre  de   Bibllo-» 


1787,  Tous  ses  oitif rages  ont  été 
recueillis  et  imprimés  en.  ^7  .vail« 
m-8*> ,  Bassano  j  1790. 

t  NOINVII4LÉ  (  Jacques-Ber- 
nard  Durçt  de) ,  président  ho^ 
norairè  au  grand-conseil,  membre 
de  l'académie  des  inscriptions  y 
mort  le  19  juillet  1768.  Il  se 
rendit  recommandable  dans  cçtte 
compagnie  par  soncar^cl(ère,  son 
savoir ,  et  swr-tout  par  un.prix  d^ 
400  fr.  qu'il  fonda  en*  1733.  Oa 
a  de  lui,  I.  Dissertation  sur  les 
bibliothèques  ,  ai^ec  une,  table  al--, 
phabétique ,    tant   des,  çui^mees. 


r 


^aces  dans  la  littérature.  Elles 
épousèrent  des  sénateurs  véni- 
tiens. 

!  »  NOGHERA  (Jean-Baplislc)  , 
né  à  Berbenp  dans  ^a  Valteline 
en  1719;  entra  dans  Tordre  des 
jésuites  en  f  735 ,  et  s'y  fit  une 
grande  réputation  par  ses  talens 
et  sou  érudition.  Après  avoir 
profesisé  l'élpquçnçe  k  Milan ,  k 
Vienne  et  dans  d'autres  villes  $ 
îl  fut  employé  par  son  ordre  à 
écrire  cou  tre  ceux  qui  provo-r 
quoient  sa  destruction.  Ses  ou^ 
y  rages  en  ce  genre  ont  le  mérite 
de  réunir. k  unç, saine  logique  les 
grands  mouvemens  d'une  élo- 
quence aussi- vive  que  tqucnante. 
Ijes  efforts  qu'il  fit  pour  justifier 

ÎpD  ordre  furent  inutiles  ;  on 
ui  enjoignit  d^  ne  plus  écrire. 
Affligé  de  se  voir  réduit  au 
silence  ,  il  se  retira  dans  sa  pa- 
trie en  1782',  et  y  mourut  en 
1784  )  âgé  de  65  ans.  On  a  de 
lui  un  grand  nombre  d'ouvrages, 
dont  les  principa  ux  sont ,  I.  SuUa 
infallibitità    fiel  papa  fiel   ma-' 

f'istero  dogmatiço ,  Bassano ,  1 776* 
L  De  Cousis  ^ehquentiœ ,  iDλ* 
dem  ,  1786.  ni.  Jtagïonamenti 
su  i  ruAûvi  sistemi  e  metodo  if  in" 


thèque  ,  que  des  Catalogues  im- 
primés de  plusieurs  oahinets  de 
Fixuice  etdespajs  étranger^ ,  Fa- 
ris  ,  1758,  in  -  li.  Cette  dis^, 
sertatioq.  se  trouve  souvent  k. 
la  suite  de  celle  intitulée  Table 
alphabétique  des  Dictionnaires  en 
toutes  sortes  de  la/igues  et  sur 
toutes  sortes  de  sciences  et  d'arts^ 
Paris ,  1758  ,  in-i2.  Ces  deux 
dissertations,  qui  manqooient  de-, 
puis  long-temps  et  qui  étoientfori! 
^incomplètes ,  vont  bientôt  paroître 
en  un  fort  volume  in-8*'.  Le  nou- 
vel éditeur  n'a  rien  négligé  pour 
rendre  aussi  exac^te  qu'il  étoit  pos- 
sible cette  âemiere  ti^ble.des  dic'r 
tionnaires.  IL  jilmanàch  nou* 
ifeau  pour  l'année  1 7(18^  /tf^ec  un^ 
dissertation  sur-les  çalf.ndriers , 
les  4Unanacfis  ,  etc.  y  Paris^,  ^T^^i 
in- 16-  m.  Histoire  du  thédtrm 
de  r  Opéra  en  France ,  depuis  ré- 
tablissement de  t académie  royale 
dé  mufi unie  jusqu'à  présent ,  Pa-* 
ris ,  1753 ,  in-8« ,  réimprimée  en 
1757,  en  a  vol.  in-8». 

I.  NOIR  (le  prince),    f^e^ 
Edqxubd  ,  n^  X. 

tll.  NOIR  (  Jean  le  ),  fameux' 
chanoine  et  théologal  de  Séez , 


T«JU1« 


segnare  le  ielleiettçnt^  ibidem  f\fii^  d'oB  coo^^Uler  au  présidial^ 


54 


^ 


65Ô       Nom 

â^Âlènçcm  9  pi'écha  k  Paria  et  €tt 
]^rt/vîïiicé  atvtc  répumioti.  Son 
zèle  inconsidéré  le  bronilla  ^veti 
^on  évéque  ^  qui  avoit  donné  un 
IftâTidehiénf  pou**  la  publication 
évt  f'orîhuiâirè*  Le  Noir  Tacciusâ  dé 
flnsieurs  erreur^  daiiis^dcs  écrite 
pctblici.  Il  âébdnça  un  Ctrtéçhisine 
èfiblié  datis  le  diocèse  par  1«  sieui* 
En^e^^éh  ,  'SOUS  c6  titre  :  Le 
C^éfien  cba^npétre.  On  y  lisoit 
Vcfc|6'a:y  âtcfît  quatre  personne» 
tfVinèâ  qui  dévoient  être  l'objet 
àe  lit  déVôtîon  àes  fidèles  ;  sa- 
f  bîr ,  JésuS-Cbrist ,  saint  Josepli , 
^ibte  Atine  ,  et  saint  Joaehim... 
Que  notre  SëtgAeUr  étoît  dans  le 
Wîtt  sacrement  de  l'ktitel,  com- 
f?m  ûh  potflef  dans  la  cooué  d*nn 
àsû\\  a  Le  f^efùs  que  iit  réTéque 
de  Sèéi  fie  faire  droit  sUr-  sa 
dénÔTïciàtîon  porta  le  théolog&l 
&  âdA^er  jùritliqueihént  Ce  pré- 
lat de  fàitorisfh*  lés  eiTenrs.  Il 
ph^serita  ^vt  requête  au  roî ,  et  lùî 
Stertçmçâ  '  'plusieurs  proposition^ 
^t^'ii' cVoyôit  bérétiqrres.  Le  Noir 
Çîibïîa  h  té*  stifét  des  écHts  oh  il 
S-atièbi'skoh  tomes  les  bornés  de 
fê 'hlMèt^Hv>¥(  kVésitd  d^  son 
évéqne  fet  M'^gktd  de  sôh  inëtro- 
^blilbîh.  tefttfé entrés prtncîpfes ,  il 
fiVâttèoit  cfelW-^i  :  «  l>èS  tjb'uh 
ét4qhe*  éSt'fcoùpRhîfe  dèqrfetqn^ 
Critfie  r  H  'est  tiéchn*  de  'repi^co»^ 
^^^,  c^àokftf'îl  ne  sbit  ni  Jngé  ^  nî 
cdÀtlâtf^èVni  dé^yc^é  eèiionijiiié- 
ménl.  Oït  iionthia  deà  la^mhiijh 
lii*!és^oè*i*  le  [uger ,  et  i«r  1%  fë- 
bJ-èiWHrtkm*  Wè  sfeS  Rbeflbs  \  À 
fitl  côbrfâwnë,  lé  24  At*il  it584, 
àl^ire^âfM)ff)rdëhb1^6réMè  déyalÈit 
l'ë^fi^  Mëtl-opolitainte  é^  Paris  j 
et  aux  galères  V  perpétuité.  Qlltél^ 

g  «es  jours  après  ce  jugement  on 
Icourir'iiïië  CoAlpialnte  latiiie , 
dans  laquelle, on  dîStok'«  Qu'il 
étoit  noir  de  nom ,  mais  blanc  par 
•és  Vertus  et  toi  cafactèrb.»  Ce- 
pendaiitïa  peihe  desgalèi^  àj^nt 
Ité  cxmimtiée  ,  il  ftxt  -tèînklit  k 


NOLD 

9àini-Mâio ,  puis  dans  les  pin- 
sons de  Brest  ',  et  enfin  cfani 
edles  de  Nantes ,  oh  il  monrui 
le  2*2  avril  1692.  On  a  de  lui 
plusieurs  àui*rn^és  écrits  d'uri 
style  vif  et  sxngnîîer,  mais  rem- 
plis d'injures  et  d'emportement. 
Les  principaux  sont ,  h  Recueil 
dé  seÉ  Rfiffuêtes  et  Factums ,  m-^ 
folio.  On  y  trouve  ntie  éloquence 
impétueuse ,  et  une  connoissancc 
du  droit  peu  commune,  il;  Tra-^_ 
duction  dfe  TEchelle  div  tïl6ît^e. 
Ouvrage  attribué  k  saint  Ber-' 
TiSktà.  Il  la  dédia  k  ses  sœnrs» 
religieuses  dé  hi  congrégation 
de  Notre-Dame  d'Alençon.  111. 
Le^s  aimrttages  rfe  FEglise  sur  les 
cahinistes  ,  Paris  ,  1873  ,  in  *  8». 
IV.  Les  nouvelles  lumièfes  poli-*^ 
tiques  sur  le  gouvernement  de 
FE^Use  ,  Où  fEsfiingile  hàùvéau 
du  curriinal  Pntîuvièini ,  révélé 
pat  lui  dans  ^o fi 'Histoire  du 
eohcitè  de'  Ttenté^  ktAiierdUiih , 


^u'dn  prèpàrôH 
PâHavîcfm.  Vi  V^hesie  de  là 
doffiihtttiârt  épisèopiile  ijUe  toH 
ëhihnr  eh'F/^hce,  in-ia.  VT. 
I/éi^éffUe  de  cdUPt^dsé  Ô  Ftfîfé^ 
qïté  ùpostàlltftéè  ,'Cbv6^^,  i68a  J 
5  vdL  ih'-i'iWn,  Prdtesratioti 
cbûtrê  tel' a^mhbléè^  duelerg}f 
de  1681 ,  în-^  ;  éi  plusieurs  au-^ 
if^s ,  tant  ktipHmés  nne  mànns^ 
értts,  dont  îé  pflert  cunetit  est  b4 
écrit  coutt^  h  C^téëbisteié  de 
Séezi 

"HÙLASQtÈ.  ro^z  tisRM^ 
»•  IL 

t  NOLDÏCT  f  C*frlstiin  ) ,  né  il 
riojrbia  éà  Séant*'  l'an  1^6  , 
nortiiné  tn  l63o  i^ectéiir  du  col- 
lège ^  lAMs>r.t^èti,  dla^ge  qu*it 
ren^piit  pe^iElMit  ^iKtre  ans  , 
io^^geâ  ensuite  ^  All^lnagâe  ^ 
eu  holta^tfeV^'AtegWtert^,  e» 


I 


NOLT 

vie  «n  1657.  Trois  aits  Après  îl 
obtint  la  place  de  gouverneur  des 
^nfftDsda  seigneur  de  Gepstorif, 
graud-mattre  de  la  coorée  Daae- 
marck.  Il  deviat,  en  1664  ?  mini»- 
tre  et  prôiessenr  de  thi^ologie  à 
€ôpenlia^ue  ,  oii  il  mourut  le  2^ 
aoot  iSsS.  Noldius ,  savant  labo- 
neuX't  a  donné  phisienrsotipiv^eff  ; 
les  principaux  sont , -L  Coneot^ 
dantiseparticyiafum  hehrœo-chal- 
tltucarum  ,  ouvragé  estimiS ,  dont 
Kl  meilleure  édition  est  celle 
diène  ,  en  1754  ,  iki-4*.  H.  His- 
toria  Idumœa ,  $en  De  vîtdetges- 
tis  Metoekim  dwtril^e,  IIL  Sacra-. 
Htm .  hdstoriarum  et  antiquitatum 
i^nopsis^  IV.  Logica.  V.  Une 
n<Hn^elîe  Edition  de  1  historien  Jo-^ 
sephé  )  etc.  Noldiiis  est-  un  des 
IH^miers  qui  ont  soutenu  itqtie 
les  diables  ne  peuvent-  fbii^  aii- 
eau  miracle  pour  ifitroduine  oli 
autoriser  le  v<€e.  »        • 


NOLL 


55t 


lî,  Denx  Dissertations  y,  '  l*une 
sur  liM -Bibles  françaises  jusqu'à 
Pan  î 541  ;  et'l*aa1re  sur  l'éclair- 
cissement :  ^n  phénomène  tî'tté*-: 
raire  ,  et  lett|-e  critique  de  la  Dis-1 
sertation  anonyme  et  des  lettres^ 
de  Richard  Srmom  toncbaut  Ie$' 
antiquités  des  Chaidéen^'c^  de^ 
Egyptiens  ,  in-i^.  NoHn  inburui! 
en  1710.  Sa  bibliothèque ,  bien 
composëe ,  fut ,  aptes  sa  mprt  l 
le  partage  ies  pauvres  dé  saC 
paroisse ,  doiit  il  avoit  été  \4 
DÎenfaiteiir  durant  sa  vie.         ^  ! 


*NOLFI  (  Vic«ntï#)  ,  Bé  a 
Fano  vtîfs  1617^  ebiiou  par  ptu-^ 
^eur^onv/vigfff  qui  annoncent  âritf 
•  '  tête  hw^  organisée  et  remplie  dq 
kftl^cti»re  des  boas  p|[>èfesdéranM, 
tiquite.  Il  se  distifiguar  par  dif- 
iiérentes  Cantoni  ,  '  et  fh^  un 
^nd  opéra,  //  feik^a/ûtnie  ^ 
imprimé  â  Venise  en  i64^')  être- 

Srës^nté  troij  ans  •  après.  '  0n  lui 
oii^oicore^  I.  ;/SomjAfd  ^tr^gé- 
dii?,*  Y^qise ,  t64^;  II;  llb  Poème 
snùté  sur  Notre-Dame  de  Lèretté, 
on  éft  chants  ,  <|^ïa  ihoh  rem-' 
pèehji  4'achevei*.'  '  »  '   •  •  '•    '  ''  > 


I 


f  I.  NOLIN  (Denjfe) Vàyiécat  ati 
piadmient  â»  l^ti)  i-  qliîtté^  le  bÂr^ 
reau' pour  s'ay^iliquer  k  l'élude' 
de  4%criture«atniê,  Qna'd^  )và\> 
l-^£eftre  dm  N.lndès  ,  théologien 
<ii  Salamamfue^y  oèc  ^onpréftùse' 
lafkamèrad»  cp/^figaria'p^^ion* 
gf^c^fine  des' SèptMtte  ^  aukc'des\ 
éoUt^issefneks  sur  qkelquèê.  dif- 
fioidlMs^  >  i^^'  f  '  i^>ob  y  •  •  t»  «  I  a.  1 


IL  NGLIN  (  Je&n-Baptiste  )  / 
géographe  de  Paris  ,  mort  lé 
premier  juillet  1762  ,  âgé  de  7^ 
ans  ,  travailloit  avec  hpplica^' 
tion  ,ct'donnoitde  la  netteté  et  de 
la  grade  k  ses  cartes.  On  éstîméi 
pour  \ëût  exactitude  ^  c'élle^  sof'- 
tout'qâi  p^dHétitlé'  nom  dii 'sieof* 
Till<pmortd,  c'est-à-dire  de'M.  dit 
Trélagè^. ''   "■  .'•    l'  •  '*    '^;. 

t  NQLLJST  (Jean  -Antoine:)  ,^ 
û'tétrt  ,    licencii^  eii   tbéolfrg^ë!/ 
Hi>'iîtne  de  jphjsiqtiç  et  d'^îitïiÎT^ 
n&turélte  dk^  '  ienfâris  de  ^atice  ', 
professeur  royal  dè'phfsitiuë  air 
eellége  de  Va  va  rre  ,  '  meinSre  'ilj^ 
^académie  ^ks  sciebcesd^^'PaHif/ 
de  la  sèbii^té  rovale*  de  ïiôndi^S'J 
de  l'iifstiWt  die  Borogné ,'  d,^  l<â^ 
dîidétnié'df^  sciercci   d'ÊrVort'*!; 
liaquit  a   Pilfpbré  , '' (liocèse^  "  âô^ 
Noydn  ;  le  4'-;^  noVemlMj'e  '  ïjbo\' 
de  papefi;i  honnêtes  \  tn^îà'  uëtff 
adè^inô^dés  des  bieils  âé  la  IbrV . 
tune;   Au  défaut  dëà  richesses  ,: 
ils  "voulurent  a'ssurçr  à  leijr  fils' 
l'avahtagèd'une.honneié^ucatiohV' 
Us'  le  niirènt  a'u'Cbllége  de  Cler^* 
mont  eu  Béîrtivdjsis ,    eosuife'  li^ 
Hçattvais  paufy'âchcvck'  ses  hri-* 
mftttltés'.  lies  ^Udçè^  qull  eût  d^ns  * 
ses  classes  ,  lés  détérm'ÎBèrent'k'.. 
renvojer  à  Pàns'p(pur  y  foire  sa  ' 
philosophie.  Ilslede^tiiloiént  dea- 
lers, k  Wttft  ecdîé&mftlqcrà^  :  àey^ 


B^:t 


NOLL 


mœurs  put  es  et  sé\ère3  ^.  feje*"- 
covip  .cfapplicatioD  au  tiavail  , 
leur  parurent  des  preuves  ^uHi- 
fiiinUs  de  vocation.  Le  jeune  JNol- 
lèt  <>l|éit  sans  répugnance  à  la  vo- 
loiité  de  ses  parens.  Le  ffoût  qu'il 
sivoit  annoncé  pour  la  puvsique  , 
ies  ^^'j|l  ayoit  été  capable  de 
montrer  quelque  inclination  ,  n'é- 
tait pas.çievenu  sa  passion  domi^ 
naine..  IJ  le  sacrifia  à  l'étude  de 
fe  théologie  scolastique,  et  s'y 
llyv^  tQut  entier  pendant  son  cours 
Jê  licence  en  1728.  A  ppne  eut- 
il  reçu  le  diaconat ,  qu  il  sollicita 
et  obtint,  wne  dispense  :po.ur  prê- 
cher. Ce  nouveau  genre  d'occu- 
pâtjop  pe.  put  cependant  lui  faire 
perdre  entièrement  de  vue  le$ 
prèn^xers  objets  de  ses  études.,  la- 
sensiblement  le  partage  de  son 
ieiaps.  .se. fit ,  .  môme,  ^anç  qu'il 
s'en  aperçût ,  d'une  nianière  plus 
4fgate.  L'amour  des  sciences  tem- 

Ï>ortâ  ,  et  dès  ce  moment  i|  se 
ivra  à    l'étude  de  la    physique 
>iveç  une  ardeur  que  l^si^ece  de 

S'  riyation  dans  laqueUe  il  vivoit 
epiiis  hi  longr,tçrops  avoit  epcore 
auginentée.  IJ  fut  reççi^de  Ia.3Q- 
^iété  des ,  arts  établie  k  Paris 
(pV$..Tfl[  protection  du  çpmte  de 
Cl^rmont . ,  En  1 74cKil  :  travailla 
conjoinjtament  avec.  R.éai|mur  e^ 
Dui'ay.{»,  tle  l'académie  des  scien- 
ces. En  ï  734,  U  fit  \xn  voyagp-î^ 
liôiidres  atec  DuJfey  ,  Dunamel 
ët.JT^ssiei^j.  /Son  mér^fe  Iç  fit  reice- 
Voir  de.  la  société  rc\yalç,  sans 
cfi^^ii  ,  jeiii,  Jîngué  CQt  Honûëur. 
Deux  ans  après  il  passa  en  H0I-- 
lande  ,  pu  il  se  Ua  étroitement 
a'vpc  Dtesaguliers , .  ^'Çra.vesande 
et  Mussehenbroëck.  De  rjçtour  à 
Paris  ,  il  reprît  le  courts  de  phy- 
sique expérimentale'  .qq'îl  avoit 
oûvif^^.ejn  1735  ,  et  qu'il  a  conti- 
nué jusqu'en  1760.  Ce  sont  ces 
cours  de  physique  qui  ont  fait 
naître  l'idée  des  .cours  particu- 
iilirg  en,  d'a^triç^  gènf-e^,  ,tel«  qu^ 


NOLL 

ceux  de  chimie  ,  d'anatomie  .^ 
d'histoire  naturelle  ,  etc.  £0 
1738  le  comte,  de  Maurepas  fit 
agréer  au  cardinal  de  Fleury  l'é- 
tablissement d'une  chaire. publi- 
que de  physique  expérimeutala 
à  Paris  ,  dont  Tabbé  Nollet  fut 
nommé  le  premier  professeur. 
Au  commencement  de  1759  il 
fut  reçu,  à  l'académie  royale  dei 
sciences  ,  et  au  n^ois  d'avril  sui- 
vant ,  le  roi  de  Sardaigne ,  vou- 
lant établir  une  chaire  de  physi- 
que a.Tunn ,  appela  l'abbé  NoUe^ 
dans  ses  états .  De  là  il  fît  un  voy  ag« 
en  Italie.  En  1744  ii  eut  l'hoi^neun 
d'être  appelé  à  Versailles ,  pour, 
donner-au  dauphin  des  leçons  d«, 
physique  expérimentale  auxquels 
les  le  roi  et  la  famille  royale  as- 
sistèrent souve&t  ;  son  augu$t4i 
élève  eAt  désiré  qu'il  songeât  ui^' 
peu  plus  à  ss(  fortune»  Il  l'enga- 
gea d'aller  i^ire  s^  cour  .k.  un, 
homme  en  place  ,  dont  la  pro- 
tect^Q  pou^çit  lui  être  utile. 
L'abbé  Ifollet  lui  fit  une  visite  > 
e4  lui  présenta  ses  omftxiges*  Im 
protecteur  dit  froidement,  en 'jr; 
jetant  le^yeux  «qu'il  ne  lisoitpaa 
cefl  sprtes  d'ouvrages.  —  Mon- 
sieur ^  lui  répondit  rabbé  Nollet , 
'  youlez-YOUS  .permettre  que  je  les 
laisse,  dans  votre  antichambre  ? 
H  s'y,trouvera  peut-être  >d;es  ^en» 
I  d'espôt  qui  les  .liront  avec  plai- 
sir.'.^. V  Au  mois  d'i^vril  1749  il  f<^^ 
envoyé  pn  Italie ,  pour  faire  des. 
obsery9tii9J9$>^yabbé  Nollet  parut  > 
k  Turin ,  k  Veniàa  »  k  QoJipgi}^  »^ 
comme  le  député  des  physiciens 
du  re$ltQjde'l£urof>e.Xe3  i<ier- 
.v«ilie»  de*  IVlecIncité  ne  £i»rent. 
ipas  le  .seul  objet  dé  ses  reçher*- 
ches  jpendani  Je  peu  de  séjour 
qu'il  m.ên  ttalie  ;  toutes  les  parr 
ties,«de  la  physique  ,  les  arts  , 
l'agriculture.,  etCv^  furent  égale- 
ment de  son  ressort.  A  son  retour 
par  T^rtn  »  le  roi  .de  Sardaigne  . 
lui  fit  çSvlfXovàr^^  de  Sai^t^ilau- 


KÔLL 

me  ,  qu'il  oe  crut  pas  devoir 
accepter  sans  iâ  permission  de 
60U  maître.  En  i^SS  le  roi  éta-^ 
blit  une  chaii^  de  physique  ex- 

Sërimentale  au  collège  royai  de 
lavarre ,  et  eu  nomma  professeur 
ral>bë  Noilet.  En  1757  il  obtint 
du  roi  le  brevet  de  maître  de 
physique  et  d'histoire  naturelle 
des  enfans  de  France.  Au  mois 
d'août  de  la  même  année  il  fut 
noitrmé  professeur  de  physique 
expérimentale  k  Pécole  fies  élèves 
de  l'artillerie  ,  établie  alors  à  La 
Fère.  Au  mois  de  novembre  sui- 
vant il  fut  reçu  pensionnaire  de 
l'académie  royale  des  sciences. 
M.  de  Cremille ,  directeur  géné- 
ral de  l'artillerie  et  du  génie , 
ayant  fait  établir  k  MézièreS  ,  en 
1761  ,  un  cours  de  physique  ex- 
périmentale ,  l'abbé  Noliet  en  fut 
nommé  professeur.  Ce  célèbre  et 
laboneux  physicien ,  qui  a  renda 
k  la  physique  lés  services  les  plus 
importans ,  par  les  vues  nouvelles 
dont  il  a  enrichi  cette  science,  et 
particulièrement  Télectricité  , 
mourut  à  Paris  le  95  avril  1770. 
iSes  oovrages  sont ,  I.  Plusieurs 
Mémoires  insérés  dans  ceux  de 
Tiffcadémie  des  sciences  ;  on  en 
distingue  un  sur  l'Ouïe  des  pois^ 
sons ,  qui  est  très-estimé.  II.  Le~ 
fons  depfiysique  expérimentale , 
(>  vol.  in- 13  :  livre  bien  fait,  et 
an^si  agréable  qu'utile.  C'est  k 
tort  qiron  regarde  l'abbé  Noilet 
comme  le  père  de  la  physique 
expérimentale  en  France  :  ou  ne 
do^tpas  ravir  cet  honneur  à  Pierre 
Polinière ,  qui ,  le  premier ,  lit  des 
expériences  publiques  k  Paris. 
L'abbé  Noilet ,  doué  d'une  élo- 
cution  plus  facile  que  son  prédé- 
eesseor ,  a  su  donner  k  ses  dé- 
monstrations lÀvLS  de  charme  et 
d'intérêt ,  et  il  a  fait  faire  de  grands 
progrès  k  la  science.  lil.  Recueit 
de  lettres  sur  Vélectiicité  y  trois 
voLin»i2,  1753.  IV.  Essai  sur 


KOLt 


555 


r électricité  des  corps,  uh  vol* 
in-i!i.  V.  Recherches  sur  les  caù^ 
ses  particulières  des  phénomènes 
électriques,  un  vol.  in-12.  VL 
UArt  des  expériences,  3  vol.in-i  1 , 
avec  Bgurès  ,  1770.  (  f^j^.Moaijr, 
n»  IX  y  et  BoTLB  ,  n«  IV.  ) 

♦  NOLLIKINS  (Joseph-Fran- 
çois) ,  peintre  d'Anvers,  élève  dé 
Tillemans  ,  vint  s*élablir  dans  sa 

i'eunesse  en  Angleterre.  Il  avoit 
)eaucoup  étudié  les  ouvragés  de 
Wattean  et  de  Panini ,  et  s'adonna, 
au  même  genre.  Ses  principatix 
oovrages  sont  des  Paysages ,  des 
Fêtes,  des  Jeux  d* enfans,  etc; 
Lord  Cobham  k  Stowe  et  le  comte 
de  Tilney  Tont  beaucoup  em-» 
ployé.  U  mourut  le  ai.  janvier 
1748. 

♦  NOLPE  (Piét^) ,  peintre  et 
habile  graveur,  né  k  La  Haye  ea 
1601 ,  a  illustré  son  burin  par 
des  Estampes  représentant  des 
sujets  historiqufïs ,  des  Vues  et 
des  Paysages,  On  cite  particuliè- 
rement, I*  Judas  et  Thamar.  11. 
Les  Digues  rompues  ,  morceau 
très-rare  et  regardé  comme  un 
chef-d'œuvre.  III.  Huit  mois  de 
l année,  ou  se  trouve  une  tempête 
qui  égale  ce  qui  a  été  fait  de  meil- 
leur en  ce  genre.  IV.  Trois  sujeis 
historiques,  intitulés  les  Ponts ^ 
levis  de  Hollande.  V.  Saint  Paul , 
ermite ,  nourri  par.  un  aigle  dans 
le  désert ,  d'après  Pierre  Potter. 
VI.  Enfin ,  une  Cavalcade  faite 
en  i568  par  les  bourgeois  d'Ams- 
terdam poar  \fi  réception  de  la 
reine  de  France ,  Marie  de  Médi- 
cis ,  dans  leur  ville  ^  d'après  Molym 
le  jeune. 

♦  NOLTFJ«rtIJS  (JéanhAvnold); 
d'une  famille  originaire  des  Pays- 
Bas  ,  né  le  16  avril  i6^Sà  Spareiti- 
berg  dans  le  comté  de  Bavensperg; 
fit  de  trè««  bonnes  otud«C|  reiii^ 


556  NONîf 

épates  ^tfB^^hyresy  intitulé  Diony^ 
iiaca  (  les  Dionysiaques  ) ,  grœc, 
et  lot,  exversione  Lubini ,  Hanau, 
i6o5yin-8*  ;  Leyde  »  lôio,  in-S"  ) 
Ja  première  édition,  chez  Plaodn , 
'i5o9  ,  est  fort  rare.  Le  principal 
su^t  des  Dionysiaques  est  Pex- 
pëdition  de  Dionysus  on  Bacchus 
dans  rinde.  Nonnus  a  fcopié  non 
.seulement  les  ouvrages  des  an- 
ciens poètes  ,  mais  il  a  réofii  en 
un  seul  les  sujets  de   plusieurs 
fables  relatives   à   Dionysus  ou 
Bacclius.   Ces    Dionysiaques  ne 
sont  donc  qu^m  assemblage  de 
morceaux  des  poêles  cycliques  , 
dans  lesquels  ils  traitoient  des  fa- 
bles de  Bacchus.  On  ne  ^eut  ce- 
pendant refuser  à  l'auteur  quel- 
que talent  pour  \^  manière  de 
traiter  son  sujet  ;  mais  ce.  talent 
ëtpit  peu  cultivé  et  manquoit  de 
ce  charme   que  donne  le  senti- 
ment du  Vrai  et  du  beau  ;  son 
^Cvleest  enflé  et  diffus  ,  ses  des- 
_Griptions  sont    trop    détaillées  , 
les  épithètes  soi^t  souvj^t  accu- 
mulées sans  nécessité  ,  et  péni- 
blement recherchées.  Il  étoit-  ver^ 
siiicateqr  plutôt  que  poëte.  Cet 
ouvrage  a  été  traduit  en  français 
par  Boitet^  sous  le  titre  suivant  : 
J^s  Dionysiaques  ou  les  Voyages, 
lés  amours   et  les  conquêtes  dé 
:£acchus  aux  Indes ,  Paris ,  i6a5 , 
iin-8<>.  On  lui  doit   encore   une 
Paraphroiie  en   vers  sur  l'Ëvan- 
^ile  saint  Jean ,  16^7,.  in-80,  qui  se 
trouve  dans  la  Bil)liothèque  .des 
V^re»*  Cette  Paraphrase  ,  estimée 
q^ant  9u.  fond ,  peut   servir   de 
. ijQ^vnentatFe  ;  elle  est  fort  claire, 
mais  très-peu  poétiqse.  La  pre- 
xnière   édition   est   celle    d'Aide 
•  Manuce,  à  Vesbé,  en  i5oi  ;elle 
a  été  tt'adnitirei»  I^tin  par  Chris. 


NOOD 

♦  II.  NONNUS ,  scolfaste  de 
Grégoire  de  Nazianze ,.  est  difit'- 
rent  du  poëte  Nonnus.  Bentley  Ta 
savamment  prouvé  dans  sa  Ré- 
ponse à  Boy  le  sur  les  Lettres  at- 
tribuées à  P^alafis,  p.  10  de  la 
trad.  lat. 

*  III.  NONNUS  (  Théophanc  ) , 
aussi  appelé  Nonus ,  étoit  proba- 
blement un  moine  ,qui  vivoit  dans 
le  10*  siècle  ,  e^  étoit  attaché 
comme  médecin  (  on  croit  aussi 
comme  maître  de  la  garde-robe)  a 
la  personne  de  Constantin  VU 
Porphyr<H|fénète.  Il  nous  reste  de 
lui  un  petit  Traité  qu'il  composa 
à  la  demande  de  ce  prince ,  sur  la 
guérison  des  maladies.  Le  savant 
Jean  -  Etienne  Bernard  nous  à 
procuré  une  bonne  édition  de  ce 
médiocre  ouvrage.  EHe  a  paru 
après  sa  mort  à  Gotha  ,  en  1794  » 
sous  ce  titre  :  Theophdnis  Nvnni 
Epitome  de  ûUrtUione  morbonun 
grtBcè  et  iai* ,  ope  coddi  MSS» 
recensait  notasque  adjecit  J,  E, 
Bernard  y  in-S*»,  de  4^  p» 

.     t  NOODT  (  Gérard  )  ,  profes* 
seur  en  droit  à  Nimèg«e ,  hea  de 
sa  naissance ,  puis  à  Franeker ,  à 
titrecht ,  et  enfin  k  Leyde ,  où  il 
mourut  le  i5  août  ijiS,  k  78  ans. 
Noodt  débuta ,  en  sa  qualité  d'avo- 
cat ,  par   un  plaidoyer    dont  il 
avoit  été  chargé  par  le  magistrat 
de  Nimègue  ,  dans  une  afiaire 
criminelle  ;  il  s'en  acquitta  avec 
tant  d'habileté  et  de  succès  qu'il 
fut  la  même  année  nommé  pro- 
fesseur en  droit  de  l'université.  Il 
porta  dans  l'étude  du  droit  l'es- 
prit philosophique  ;  il  le  poussa 
quelquel'ois  fort  loin.  Lorsque  ses 
.  étudions    s'en    éloignoient  dans 
Hegendorf,  JeamlhirdètetErard  |  leurs  disputes  ,  il  leur  indiqucHt 
Hedtneccius  ;  i#y  en  a  eu  plu-  j  lui-même  ce  qu'ils  pouvoient  avoir 
liieurs  éditions  avec  le»  notes  de    oublié  de  favorable  k  leur  opi-. 
François  Nansius  ,  JDaniel  Hein-    nion.  Quand^il  ne  trouvott  v^nea 
.^ÛM&^ct  SythurgiitS'  1  >.  i  *  ••       '  .1  <i6  satisfaisant  ^r  certaines  dilK- 


NORA 

ctiMs  Cfuî   se   rencontrent  dans 
l'explication  on  dans  la  concilia- 
tion des  ioîs  ,  il- ne  décidoit  rien; 
il  aronoît  de  bonne  foi  «on  igno^ 
rancé.  «Gen'estpasma  coutume» 
diaoit-il ,  d*enseigaer  aux  autres 
ce  que  j'iguore  moi-^méme.  »  Il 
avoit  beaucoup  lu  Içs  originaux 
de  la  jurisprudence  romaine  ,  et 
les  auteurs  de  l'antiquité  qui  ser- 
vent à  les  ëelaircir;  c'est  ce  qu'on 
-voit  par  son  stylepur  ,  mais  trop 
concis.  Il  est  dimcile  h  entendre 
pour  ceux  qui  ne  Sont  pas  versés 
dans   la  lecture  de  Pline  et  de 
Tache.  On  a  de  lui  de  savans 
ITraUés  sur  des  matières  de  juris- 
prudence f  dont  il  donna  un  re- 
cueil k  Lejde  en  1755,  in-fol. , 
qui  a   depuis  été  plusieurs  fois 
réimprime  ,  et  en  dei*nier  lien  en 
a  volunies.  Noodt  possédoit  les 
belles- lettres ,  l'histoire',  1  s  lan- 
'gues  ,  etc.  Barbcyrac  a  traduit  et 
commenté  le  Tnailéde  Noodt  sur 
le  pouvoir  des  souverains  et 'la 
liberté  de  conscience  ,  Amster- 
dam, 171 5  ,in-i2.  Dans  le  pre- 
mier, Noodt  parle  de  rautorité 
'  des  rois  en  républicain  outré  ; 
dans  le  secoitd  ,  il  prêche  une  to- 
lérance absolue,  tant  ecclésiasti- 
que que  civile  .  et  ne*  vent  pas 
qu'oti  inquiète  c^uic  qui  s'effof- 
•  cçnt  d'introduire  de  nouvelles  re- 
ligions dans  un  état;  il  n'en  excepte 
pas  même  l'idolâtrie  déclarée. 

*  NOORT  (Olivier  Van) ,  natu- 
raliste d'Ulrecht ,  le  premier  na- 
vigateur qtn  ait  fait  le  tour  du 
âlobe.  Il  partit  en  15^8 ,  et  fat 
e  retour  en  i6oi. 

NORADIN  ou  NorRADDiir ,  lîls 
cle  Sanguin  (autrement  £maded- 
din  ) ,  Soudan  d'Alep  et  de  Niàive, 
tué  par  ses  eunuques  au  siège  de 
Calgembar  enii45 ,  partagea  les 
états  de  son  père  avec  Seiifedin 
^•on  irère  aîné.  La  souveraÏMelé 


d'Alep  étant  tombée  dans  le  par- 
tage de  Noradin  ,  il  l'augmenta 
par  ses  armes  et  par  sa  prudence, 
et  devint  un   des  plus  puissaus 
princes   d'Asie.   C'éfoit  alors   le 
temps  des  croisades  :  Noradin  si- 
gnala sa  valeur  contre  les  croisés 
(voyez  AMAuiUîn**  111. ), défit  Jos- 
selin  ,  comte  d'Edesse ,  se  i*endit 
maître  de  ses  états  ,  et  le  fit  pri-  / 
sonnier ,  après  avoir  vaincu  Rai- 
mond ,  pnnce  d'Antioche ,  dans"" 
une  bataille  où  ce  dernier  fut  tué. 
Ijc  conquérant  tourna  ensuite  ses 
armes  contre  le  sultan   d'Icône , 
qui  fut  vaincu  k  son  tour.  Celui 
(l'Egypte ,  détrôné  par  Margan  , 
ayant  appelé  Noradin  à  son  se- 
cours ,  lui  donna  occasion  de  le 
dépouiller  lui-même.  Gyracon  , 
général  de  ses  armées  ;  se  fit  éta- 
blir Soudan  d'Eg}i)te  ,  au  préju- 
dice de  Noradin,  son  maître;  mais 
ce  nouveau  soudau  mourut    eu 
ii^o.  Il   laissa   pour  successeur 
le    grand   Saladm  qui  épousa  ,  ' 
dit  -  on  ,  la  veuve  de   Noradin  , 
mort  en  11749  ^vec  la  réputation 
d'un   grana    capitaine.   Noradia   k 
^'avoitrlende  barbare  que  le  nom. 
Sa  valeur  étoit  soutenue  par  beau- 
coup de  prudence ,  de  religion  et 
de  générosité.  Baudoin  ,  roi  de 
Jérusalem ,  ayant  été  empoisonné 
par  son  médecin,  à  l'âge  ae  3a  ans, 
Noradin  jf-efusa  ae  tirer  avantage 
de  cette  mort  :   «  Compatissons 
plutôt^  dit-il,  a'^la  douleur  qu'elle 
cause ,  puisqu'on  pleure  la  mort 
d*ttn  prince  qui'  ne  laisse  point 
d'égal  après  lui.  » 

NORflERG.  r<?re«  NonDBEKo. 

t  NORBERT  (  Saint)  ,  né  l'an 
»  1082  k  Sanlen ,  dans  le  duché  de 
Clèves,  d'une  des  plus  illustres 
fapilles  d*Alleinagné ,  passa  a  la 
cour  dé  l'empereur  Henri  V  son 
parent.  ïl  y  brilla  par  les  agré- 
mens  de  f^oa  esprit  et  die  sa  figure» 


55$ 


ÎÏORP 


yi\9cité  de  son  caractèpe.  JUi  cour 
adoiifclret  corrompit  s»$  mœur^ 
-IVtais  bientôt  U  se  démit  4e  se» 
iiéné^ces ,  vendit  600  patfimoipe 
M  eD  dooBa  le  prix  aujc  pauvres. 
Dégagé  de  ton»  le$  liens  qui  le 
reteuoient  au  monde ,  il  s'en  alla 
dprccber  de  ville  en  ville.  Barthé- 
lemi ,  éxéqacde  Laon  ,  lui  a^ant 
dimné  un  valion  sQlitaire  noanné 
Prëmootré^iisV  retira  en  }n%o , 
et  f  fonda  l'ordre  des  chftooioes 
xéguliers  x|ui  porte  le  nom  de  ce 
désert.  Sessermoos,  ap|>uyjéspar 
isesexeinpleâ  ,  lui  .attiiirènt  une 
foule  tjte  disciples  ;  il  ie4»r  donna 
)a  règle  de  saint    Augustin  ,  et 
i*ha!bit  blanc  qui   étott  celui  des 
clercs';  mais  tout  de  laine  et  saips 
linge.  Cette  uqu^^Iç  milice  ec- 
idésiasûque  gardoit    un    silence 
perpétuel  y  jeûnoit  en  tout  temps, 
el  ue  D^isoit  qu'un  repas  irès-^u- 
fjfl  par  jour.  Cet  ojrdî-e,  conâmté 
SIX  an^  après ,  en  i  taô  ^  par  Ho- 
norius  if  ,  avoit  aloi's  huit  ab- 
,ba^es  fondées ,  outre  Pi^raoïAtrë. 
.^amt  Norbert ,  ayâoit  été  appelé  à 
.envers  pour  combattre  l!bérét&« 
que  Taucbeliu,  se  distiqguia  frctn- 
■%xe  lui.  L'archeviché  d^  M;)^de- 
bourg  ayant  vaqué,  le  cler^^é  mt 
le  peuple  Le  choisijrent  pour  le 
remplir,  il  appela  ses  jeuanoines 
.  dans  cette  ville ,  et  leur  vi^  aus- 
tère étouiia  ceux  4u  cJiapiitr,e  de 
Magdebourg  ,  anvis  les  «chauler. 
Le  dessein   de  réforme  que  leur 
'arcbev.éque   méditait   les  .^nima 
pendant  un   temps   d'une  Laine 
si  violente,  qu'ils  attentèrent  plu-' 
sieufs  kns  sur  sa  vie.  \^  coiicile 
^de  Reims  le  rappela   en  France 
.^toiu-  .qiml^ue  te^n^ps  ;   0t  après 
a\oiiir  vu  sa  maison  de  P'féiTMmtré 
l^i^plée  d(e  5oo  .rcligiçiuXyil  alfa 
mourir  dans  sa  ville  çpjsee|>a}e,  ( 
le  6  juin  ii54*  Gré^re  Xlijl  le 
f^aça  dfins  le  cafal^gue  dessiainits 
.vu  >5S4'i^n  aiVcibue  ii^sMintjXqi:- 


jNÔRB 

hef%  des  Sermoi^s  #C  tr^js  Jjftrm 

4e  SCS  niions  ;  ma|is  il  y  a  9pp9^ 
Fenoe  que  ù9  4ei«i.ier  evivrage  ft 
étéenlanté  par^uelcja^  lôteaMÂn^ 
bien  réglée  qn#  la  sienne,  .f^uyef 
rUistpife  de  ee  saint  ai:4)e\^ur 
par  doj»  Hugo  y  qui  a  aus«i  «tcri^ 
celle  d«s  pré.,o«li:és. 

t  H.  NORBERT (kPère).4»rp»l- 
«in ,  doni  1^  .vrai  noni  éi/Qifi.^^^ie^ 
Parisot ,  né  à  Barrle-rD^ç  Ji*£^ 
iHgy ,  d'un  l^^rand,  à  pe  q^ie/dit 
Cbevrier,  fit  procession  çkf»  ias 
eapnci^s  de  Saint-iMibiel  en  ij*ti^ 
Le  provincial ,  allant  à  Retme , 
ponr  assister  à  l'élection  djto 
j;énéral«  en  X754»  e»ifn«i^a  «Aiff 
lui  le  P.  No^'bert  en  qn^lté  ^ 
secrétaire.  JUe  ^pi^jin  loir^« 
avec  l'air  lourd  «  avo^t  le  carackliç^ 
intiligantl.  .Les*  cardinaux ,  dcipt  ^ 
se  prqcui;a.  la  bienveillance ,  jli^i 
tin^nt  avoir  la.p4aiDe  de  prueur^u»- 
général  des  missions  éirstf^peft^ 
$A  1736  il  étoit  à  Pondiotai^r^ ', 
bien  a/6CMeiUi  par  Dupleix,q«ji  lie 
tàt  aominercuré  de  cette  ville*  irfss 
fésuites  9  apiLcmels  il  faisoit  ombra- 
ge, vinreni  a  bout  de. lui  Caine- 
perdre  sa  ç^rtf  .Des  Indes  ori^n- 
tal^  il  passa  ten  Âmérl^e.  Api*<^ 
y  avoir  -ei^<)rQé  le^  fppç^ons  du 
minislèiie  pendant  <d«4juc  on  trois 
ans,  il  revint  à  Rome  e?  17 14* 
il  s'y  occupa  de  snn  qufu^ge  swr 
les  rits  loalgb^es  ;.  ^$iis .  e^i^^i^ 
griaut  les  inti^igaes  des  jésuites^ 
il  se  ro^ra  ^JUueques  f  ojjl'A  lit 
paroître  sen  livre  en  ^^K  yof. 
'  Mi'4'^  ,<so|ts  ,ie  ttlr^  de  îit^m&ir^ 
itisU^ritfMes^  mf  if^s  m^SfiiQn^  des 
Inde^,  Cet  ovivrAge  if^al  ^\%y 
mais  plein  de  faits  curieux  ,  lit 
Une  grande  s<^saiiim,  parce quîl 
dé^^odoittl^ns  les  mc^<«ns  w»^ 
Jles  i^iiiiyipAiiaues.  4e  la  .scic.iévé  .se 
^rvoientvpoûr  feii«  des  née pt^- 
4es  ,et  pour  les,  eo»s6^yer  nialgré 
.l0ur  âi|ac^«>ent  ^Vl%  &ttpori»û- 
tio;»^  il  ttMK^f  éjjugéii  4e  l^u^i:  fsfr 


NORB 

tfoscei  L'abbé  d«9  Footaiiy^s ,  sur- 
pris deceiifi  l^éç  de  bouclier  de 
la  part  d'un  ca^ufîn,  dont  l'ordre 

{»assoiti>oMr  aUacbé  aux  jésuites, 
oi  aippucfua  ces  mot»  «oonus  : 
i?/  tu  quoquey  Brute  !  qu'lX  tradui- 
ak  ajn^i,  :  ^  toi  0i^sl  »  brute  ! 
Quelques  confrères  du  P..  ^rhert 
désapprouvèrent ,  dlt-on ,  fia  bar- 
diesse.  Lacraiole  d^étne  eiposé 
à  des  tracasserie»  claustrales  ,  et 
peut-être  riucoostancc ,  l'obligé- 
reot  de  passer  à  Veuifiç ,  en  Hoi- 
Linde^£n  Ai3i|gleterre,oj|jLil  établit 
Il  trois  mîlies  de  LouiireNsd^u^  roih 
nuiactures  de  tapûiiSeries  ,  l'iua^ 
aaprè^  les  Gobelins  ^  l'autue  d'a- 
près celle  de  (Caillot.  De  là  il  se 
lendix  en  Prusse,  ^l  dans  le  du-*, 
cbé  de  J^ruuswick.  Cei'ut  dans  ce 
dermer  asile  qu'il  r^^  du  pape^ 
en  1739,  un  bref  qai  lui  permet- 
loit  de  portei:  T&^bit  de  prêtre 
iiécnlier.  Il  prit  ie  no^  d'^bM 
Piafel ,  reparut  «n  France  ,  «t  la 
qnitta  ppur  paii^er  ei|i,  Por^u^al , . 
où  ses  démêlés  avec  les  jésuites 
lui  procurèrent  une  pension  con- 
sidérable* ËQ^o  il.  jrevifU  en 
France  la  ire  réij[«j^ri<i%^Sonj;rand 
ouvra^^  conlré  les  jésuites,  en 
six  vcu.  inr4**  U  reuUa  dausî'or-. 
dre  de^  capucins  à  Go«uï»^ci,  -en 
sortit  de  nouveau  ,  eX  se,  neti^a 
enlin  dans  .une  cbamhre  d'an  fni- 
sérable  yillage.d^  Loa4dne ,  où*  il 
i^pit  sa  vie  verraute  çtn,  1770.  Ses 
ecnt4  anti  -jésuitiques  i^e    sont 

2 lie  de  prolixes  compiUtioos. 
[  écrivait  sajDis  conrecliion  et  sans 
grâces.  Qhevriev .  donna»  sa  Vie 
en  17Ô2  y  in-ia^  c'^St  u«  tissu  4e 
mécbanoelés* 

.  *  WÔRBY  (  Séverjn  ) ,  «eiïf il- 
hooiffie  de  Norwège ,  fameux  a  mi- 
rai soMS  les  rois  Jean  et  -Cbrii:- 
tiem  il,  se  distingua  sur  la  mer 
Baltiauie  et  sur  celle  du  JSord  , 
par  des  actions,  si.  éclajtajites  » 
qu'il  deviut  la  ^ei^reur  dt^  vilks 


WORD  53(> 

aoséatiques  :  lors  dn  ibassac^-e^ 
qui  se  fit  a  Stockbolm ,  s» us  Chris* 
tiem  II,  H  attUTO  plusieurs  Sfié^ 
dois.  Attaché  sincèrement  a  son 
roi ,  lors  même  qu'il  fui  détrâiié  « 
il  s'empftra  de  liie  de  Getblaed  f 
mw  y^èyanteu&i  ime  tout  le  Sep* 
tèntrioo  avjoit  juré  la  perte 'de  ^on 
naiireyil  quitta  le  rojaaime.  Ija> 
tetnpétel'a^  ant  jeté  sur  les  cfttesde 
Kerva  ,il  fut  pns  «l  eonduit  pri-i 
sou.nier  ton  Moseovie ,  on  il  resia; 
jnsqaVa  iôft<) ,  époque  a  laq««liA 
il  lut  mis  en  libierté  par  VmnifcewÊJkSB 
de  CbaHeS'Qiiînl,  au  service du«« 
qu<)l  il  entra  en  qualité  de  ^éné- 
raL  II  «toit  occupé  à  pousser ^ç 
siège  de  Florence ,  eo  i33o ,  iors-' 
q«Cil  ^  «mpopté  pai*  im  boultit 
de  canon.  iZoanébus  Scépénis  iu» 
a  consacré  une  é^|a(^  latiue^ 

♦  NORCHIA*W  (  Jean  ) ,  tle^ 
Pôggîbouzj,  ecclésiastique  du  i6\ 
siècle ,  fut  conduit  dès  spn  en- 
faucé,^  Florence,  ou  H  dvnieura 
de|puis  et  oii  il  devint  cbanoiinç  de 
Saint-Laurent)  à  écrit  un  Trtiiiç 
des  diphttwngues  ^  et4:omposé.un^ 
Focahuîaire  des  mots    qui    sont 
adaptés  aux  arts  les  plus  nirvCani- 
q lies  et  aux  métiers.  Pour  ofTpc-. 
^ner  de  travail  ,  on  le  vit  })arcnu- 
rirIes4nat)iViaiDtur<es  ,'et  aller  de 
bouûqujB  en  boutique  -,  eu  «îeri- 
vaut  -les  notns  des  oudUs  >   leur* 
\M'9i^  y  et  la  >utauièi«  de  «Vo  sit^  * 
vir.  ^fois  oet  oin^rage  n'a  tp4ts  en- 
core^été  p)4>]ié. 

+  5V0RDBER(d^ ( J,  A.),  ohupe*' 
lain  dotCharUres  XII,  mort^j»  ty^^  ' 
suivit  ce.  p^oœ  *dans  ioutcs^  »sGg. 
cainpai^neSitlIleD ^écriiViihstoire^  - 
Cet  ouvua|re  ^    traduit  dci    mké*-  - 
dois  en  (français  par  Walmoth  ,  et  '■ 
imiprimé  k-  ijn   ihu^  .  eo    îy^%  , 
en  4  "^^^  iin-4^  »  ^'ut  recbcoché , 
a  couse  dès  remacques  critiqiv  s 
de  rhfeatotfi^nHireeuxcfuiravoiertt  ' 
parié  «fVttBi  lui  «de  .um-héiTs^  . 


54o 


TfORD 


<  C'est»  dit  Voltaire  ,  un  ouvrage  | 
bien  mal  digéré  et  bien  mal  éck*it, 
daçs  lequel  on  trouve  trop  de  pe- 
tits faits  étrangers  à  son  sujet ,  et , 
on  les  grands  évènemens  devien- 
nent petits  ,  tant  ils  ^pt  mal 
rapportés.  C'est  un  tissu  de  res- 
crits ,  de  déclarations  y  de  publi*^ 
cations,  qui  se  font  d'ordinaire  au 
nom  des  rois  quand  ils  ïont  en 
guerre.  Elles  ne  servent  jamais  à 
raire  connoître  le  fond  des  évé« 
nemens.  Elles  sont  inutiles  an  mi-^ 
Ktaire  et  au  politique, et  sont  en- 
nuyeuses pour  le  lecteur.  Unécri*» 
vain  peut  seulement  le  consulter 
quelquefois  dans  le  besoin ,  pout* 
en  tirer  ouelques  lamtères  >  ainsi 
qu^un  architecte  emploie  des  dé- 
combres dans  un  édifice.  ^ 

♦  I.  NORDEN  (  Jean  )  ,  livré 
il  la  topograpliie  sous  Jacques  II, 
avoit  formé  le  projet  d'une  des- 
cription chorégraphique  d^Angle- 
terre.'  Son  ouvrage  intitulé  spé- 
culum Britanniœ  lui  a  fait  beau- 
coup d'honneur.  U  fut  le  premier 
auteur  du  Guide  des  voyageurs 
anglais ,  et  son  Guide  de  tarpen-' 
leur ,  ouvrage  de  mérite  ,  est  re- 
cherché. On  ignore  le  lien  de  sa 
naissance  et  l'époque  de  sa  mort. 

t  II.  NORDEN  (Frédéric- 
Louis),  né  à  Gluckstadt  dans 
le  Holstein  le  21  octobre  1708  , 
d'un  lieutenant-colonel  d'artille- 
rie ,  entra  eb  172Q  da^s  le  corps 
des  cadets  destinés  a  la  marine. 
M.  Delerche,  grand-maître  des 
cérémonies  de  la  cour  de  Da- 
DemaFck,fut  le  premier  qui  re-' 
marqaa  les  dispositions  lû&uren- 
ses  du  jenneNorden.  D  le  présenta 
au  roi  et  obtint  pour  lui  la  per- 
mission el  les  moyens  de  voyager. 
\  S.  M.  lui  accorda  une  pension ,  Je 
grade  de  lieutenant  en  second ,  et  le 
changea  d'étudier  ia  construction 
des  bâtimens  de  la  Méditerranée, 
particulièrement  des  b&timens  à 


NORD 

rames.  Il  se  rendît  à  Marseille  par 
la  Hollande ,  et  de  là  à  livourne  , 
où  il  rassembla  une  suite  de  mo- 
dèles de  toutes  les  sortes  de  bâti- 
mens  a  rames  usités  sur  la  Médi^- 
terrannée,  qu'on  voit  encore  dans 
Old^Holm.  À  Florence  il  fut  ad- 
mis parmi  les  membres  de  l'aca- 
démie de  dessin ,  et  y  reçut  l'or- 
dre de  S.  M.  de  se  rendre  en 
Egypte.  Christian  VI  désiroit  une 
description  circonstanciée  d'un 
payî  Si  célèbre,  faite  par  un  obser- 
vateur intelligent,  et  personne 
ne  ponvoit  mieux  que  Norden  se- 
conder ses  vues.  A  la  fleur  de  don 
âge,  doué  de  talens ,  de  go&t,  et 
d'un  courage  à  tante  épreuve, 
excellent  mathématicien,  grand 
dessinateur ,  il  joignoit  k  tous  ces 
avantages  nn  aésir  ardent  d'ob- 
server sur  les  lieux  les  merveilles 
3 u'oftre  l'Egypte;  et  ses  voyages 
ansoettecôntrée,  ainsi  qu'en  Na- 
bie ,  attestent  avec  quel  succès  il 
s'acquitta  d'une  commission  qui 
favorisoit  si  bien  ses  goûts.  A  son 
retour  le  comte  Danneskiold-Sam- 
soe ,  chargé  du  département  de  la 
marine ,  le  pré&enta  au  roi,  qui /le 
nomma  capitaine  dans  la  marine' 
royale  et  commissaire  pour  la 
construction  .Quelque  temps  après 
il  eut  la  permission  de  passer  en 
qualité  de  volontaire  au  service 
a'Angleierre  ,  oti  il  fut  ac- 
cueilli avec  distinction  et  admis 
dans  la  société  royale  de  Lon- 
dres. Sa  santé  paroissant  s'affi^i-' 
blir ,  il  vint  k  Paris ,  dans  l'idée  que* 
le  changement  de  climat  aideroit 
à  son  rétablissement  :  il  y  mourut  ' 
en  1^4^  ,  à  54  ans,  regretté  comme 
un  homme  qui  honoroit  son  pays, 
et  sur  lequel  le  monde  entier  pou- 
voit  encore  fonder  de  vastes  es- 
pérances. Les  Mémoires  de  cet  ^ 
Ëabile  voyageur  ont  été  imprimés' 
à  Copenhague  en  lySS ,  a  vol. 
iu-fol.  en  français,  et  réimprimés 
à  Paris  en  dernier  lieu ^  en  trois* 


NORE 

'volumes  în-4',  avec  des  notes  par 
M.  Lançlés.  Us  sont  trèsrcorieuz 
et  très-tmportans  ,  sui^tout  p(our 
ceux  qui  aimeût  Tantiquitë.  On  y 
voit  les   dessins  des  nioBumens 

S  ai  subsistent  dans  la  Thébaïde. 
e  vojageur  mérite  plus  de 
croyance  que  èeux  qui  Tavoient 
précédé. 

NORDE]VFtEICHT(Chedevîg. 
Charlotte  de  ) ,  née  i.  Stockholm , 
et  connue  sous  le  nom  de  la  Ber^ 

gère  du  Nord  y  a  fait  passer  dans 
i  poésie  suédoise  la  chaleur  > 
Fénergie  et  les  beautés  des  poètes 
anciens.  Parmi  ses  ouvrages  ,  on 
distingue  deux  poçmes  ;  Itf  pre- 
miér,intitulélei'a^5<ig^ii<p^  Êeîts, 
Ce  sont  deux  petits  cfêtroits  <le  Itf 
mer  BiiJtique  qoe  Cke^rles  Gus- 
taVe  passa  sur  la  glace  avec  son 
armée  en  i658  >,  pour  aller  con^- 
haltrje  les  Danois.  L«  second  a 

Eour  titre  :  Apologie  des  Fcifimes, 
'auteur  y  combat^  particulière- 
ment  J.  J.  Rousseau,  oui,  dans  sa 
Lettre  sur  les  spectiictes  ,  refuse 
~lîu  beau  sexe  la  force  et  les  talens 
nécessaires  pour  exceller  dans  Içs 
sciences ,  et  siii;-tout  dans  Tart 
du  eouvemement.  Madame  de 
Noraenâeichi  çst  morte'  dans  sa 

Ïatriele29|uin.i793,  à  Vâge  de 
(  «os. 

NORDENSCHOm ,  Suédois , 
gouverneur  ^e  Finlande  ,  che- 
valier' de  Tordre  de  l'Epée  , 
distingué  par  ses  connoissances 
dADSPéconomie politique,  et  par 
^XxkSxevLTS Mémoires  qu  il  a  p^ubtiés 
sur  cette  partiie  ,  est  niort  en 
i*y64  ,  6t.  soJSi  éloge  a  été  pro- 
noncé publiquement  à  racàdemieT 
de  Stockholm ,  dont  '}{  étoit  mem-^ 
bre  ,  par  M.  Kryger  ,'éommis5aJre 
au  bureau,  des  manufactures. 

^  NORFJVNA  (  Alfonse  de  ) , 
dominicain  espagool ,  fut  choisi , 
49a.  i544  f  P^UJ^  là  n^issioa'  dan^ 


NORE  54i 

les  Indes  occidentales.  Âjant  ap« 
pris  en  peu  de  temps  la  langue 
mexicaine  ,  et  queiaues  autres 
langues ,  il  se  rendit  oientôt  re- 
commandable  par  son  zèle  et  ses 
services  ,  et  remplit  les  premiers 
emplois  de  son  ordre  dans  la  pro- 
vince de  Chiapa.  Le  siège  épis- 
copal  de  celle  province  étant  va- 
cant, il  gouverna  ce  diocèse  en 
qualité  de  seul  grand-vicaire,  de- 
puis 1567  jusqu'en  i574-  H  mou- 
rut en  iSgo ,  et  laissa  plusieurs 
ombrages  qui  n'ont  pas  été  im-  , 
primés ,  entre  auti'es  un  de  VElec^' 
tion  canoni<jue ,  et  un  autre  du 
Gouvernement  spirituel  des  fi- 
dètes  dans  les  Indes, 

NORÈS    (  Jason  de  ) ,   lîttéi-a- 
teur  ,  poé  te  et  philosophe ,  né  à 
Nicosie    dans   lile  de  Chypre , 
fut  dépouillé  de  s^s  biens  par  les 
Tores  ,    qui   s'emparèrent   de  sa 
patrie  en  1760.  Il  se  retira  à  Pa«- 
doue,    où  il  enseigna  la  pliilo- 
sopltîe  morale  av<3c  beaucoup  da 
répiitation*  Ce  savant  avoit  cette 
dureté    de    caractère    que    l'ojj 
contracte    quelquefois    dans    la. 
poussière  de  l'école.  CMtoit  un 
de  ces  hommes  infatués'  d'Arts-^ 
lote  ,    qui   discutent  tout  •  et  ne 
sentent  rien.  Le  Pastor  Fido  <le 
Guarini  parut  :    les    Pastorales 
éloient  devenue^  la  leèture  à  la 
mode  dans  toute  l'Italie.'  Norès^ 
qu  i  ne  goûtqit  pas  ces  Sortes  de. 
productions,    attaqua    celle,  de. 
Guarini ,  .qui  le  foudraya-P^r  une 
brochure  imprimée  a'Ferràre  en 
i588.   Norès   répliqua  deux  ans^ 
après  ,  et  le  pôëte  lui  'préparbit . 
une  réponse  encore  plus  piquante 
que   la  première,    lorsque    son 
ad37ersairé  mourut    cette  •' tannée - 
de  la  dçruleur  que'  lui  causa  l!exii 
de  \  son  iiis  unique ,  banni  >  pour 
avoir  tué  uh  Vénitien wdans<  uo^' 
querelle.  On  a  de  lui  un  grand: 
noiqbrft  Ù! ouvrages ,  les  uoii  «a 


r 


543  KpRG 

itaiieneCleg  autres  en  Uliki.  Lel 
prtoctpaux  eu  ilalien  9ant ,  I.La 
Foëtiqiw^  Padofie,  i58Ô,  in-4**  î 
*ette  éditidn  est  rare.  Il .  Un  Triiité 
de  la  république ,   1578 ,  m-4**  y 

Sti'ilforme  6ur  le  modèle  de  celle 
es  YénitLeos,,  ses  souverains. 
in«  £^n  Traité  du  mèndo  H  d9 
s^  parties  ,  a  Venise,  iS^i  , 
ia-fr».  1,V.  Introduction  aUa:  trois 
V^Kesdà  la  Rhélorique  â'Jristalej 
Vcaiflé ,  )5d4  »  iii-4*  ;  estimée. 
y.  Traite  de  ce  que  le^  coméiii» , 
/a  tra^die  et  le  poème  héraiqite 
petènfent  recevoir  de  Im  phiio&ot^ 
phie  morale ,  eIC4  Ceux  qti^il  a 
écrits  en  latin  sont  ^  t.  insliéutiù 
inPhilosophiam  Cicérottii.,  Pav. 
doue  ,  1576  ,  in-8®.  II.  Brevis  et 
distiticia  SuMma  pHecipiànM  , 
ihf  arfe  disceruH ,  ev  Ubri^  Çiaev 
rfanis  coiîesta  ,  Venise  ^  iSôS.  *; 
ÎQ'-B*  .*  bo0  ottvragé.  IH.  De  Cons*- 
tikitlutnapardum  humanœ  etett^ 
viiis  phièosopkiâf  ,  in'4°.  IV^  Mu^^ 
tmfpiSet^tia  in  Artein  poëtiemiA> 
Mot^ii  ^  etc.  On  remanfne  «b^ifi. 
ton^  ces.  ouvragvs  beaucoup  de 
méthode  et  de  clarté  ,  nne  'pro^ 
fohdc  érudition ,  des  e¥pressiaa& 
faetireoses  »  un  stv'le  éleiré ,  niais-^ 
cfiu3l/{uefoiseaipJ]8fu|tie.ft-  Pierre 
«B  Biosltf  <soD  fils /'Suopes^ÎTe* 
ment  secrétaire  .d«  toludiout?  ô«p- 
dina»x. ,  homme  oe  lettres  •  dt 
Jiôninie  ^afiaitfes  ,  laîss^a  divers 
ouv^réBtges.m^iïnsetitB^  nBoAic  lan*. 
triis  la  Fie  du  pi^  (Paidr  IV^> 
ep  italieB* 

NOFIGATC  (Edouard)/ habile 
elikuninear  du  commencement  un 
]6*sièdle)  dont  une  circonstance 
partieuliére  a  raiTviTre  le  souve*-. 
rlir.  Le^omte  de  Stirliog  ;reçi]ii' 
d!uo  de  ses  pareaa  uàe  boîte 
€2oal)eitattt:d!ancîen9'  titi)cs.  »  oài  se 
ttduv^tsle  titre  orig^nai  de  là  no- 
iiûèxaAiarï  f.  par  Qnarkff  i  ^  .  4'JLm. 


NOM 

lexandre ,  comte  diff  Stîrlnig ,  †
commandant  en  ebef  de  la  Nou- 
velle-Ecosse* Dans  k  lettre  ini-* 
tiale  du  dipl6me  on  voit  le.  por*' 
trait  du  roi ,  sur  son  trône  5  doli* 
vrant  au  comte  son  brevet ,  et  la 
bordure  représente  en  miniatixr» 
les  habillenietis ,  la  ipanière  dtf 
pêcher ,  Je  chasser  iles  habitant 
du  pays.,  ainsi  que  ^^s  produc- 
tions, p^int$  avec  une  élégance  e^ 
nne  perfticfion  de  dessin  dignes  , 
rfn  jpirceau  de  Van  -  Dyck:  Af. 
Walpole  Fattrîbue  à  Norgaté, 
qui  ,  au  tapport  de  Fuller ,'  Aoîi 
employé  à  faire  les  lettres  imtiales^ 
des  patentes  des  pairs ,  et  des' 
commissions  des  ambassadeurs. 
Norgate  mourut  en  1649* 

t  î.  NORTS  (flfenri) ,  en  latin 
Wùriùw<i.\  un  dés  jplus  illustrés^ 
^Av^Hs  du  l'y*  siècle ,  né^ii  Ve^ 
i*one  le   '29  *  ^oût   lè^i  ,    d*uiîe 
famille  otignaire  d'Irlande,  htbii-^ 
trà ,  iipi  sôh  ehfaijCe  ,  Wavcou^*^ 
d'esprit  et  d'appliçaîièp  àl'élù^e. 
Son  père,*soti  bir'emicr  maîtreV 
eut  la   conf^olâtiôtï'  de  voir  danir 
son  f^ls  un  élèVé  qui  donnoit  Tés*^ 
plus     ^^ndes    espérances.  5on 
goût  pQur  les  ouvrages  de  snint- 
Auçustîp    l'engagea    ^  prendre 
rhabit  des  ermites  <|ni   portent' 
le  nom   de  ce  Père  de  InEgtî.sé,* 


tie  de  la  nuit  d^n^  la  vibliolhèqii^^ . 
Il  ét^dioit  or^ipAiremenl  S&^^ 
tpr?^  h,eur^>  par  :j|.aur ,  et  U^on.- 
tinua  .ce  .travail  jusqu'à  oe  yqu'ÙLi 
fût  honoré,  de.  la  ^pjûrpçe.  yi^ 
.talens  le  iirent  choisir  po\u*prp-. 
fesser  dans  diiTér/^ntes  fnais^i^  d^^ 
son  ordre.,, l)  ^'en   acquitta .a\ç$^{ 

tantde  svwçW^.^»*^  ÎPig?^*.»4-diH!;4 
de   Toscane  Tappola  a  Florence 
en  1764  >  ie  prit  pour  son   thA>- 
logien  ,>  et  .lui  ' confia  la  obainf^ 
^d'hiatoint  eoc^siastiqu^  daf^  i'if^ 


ROUI 

nWef^fë  de  Piscî  lie  premitr  : 
ouvragé-  âu'il  pubHa  mt  son 
Histoire  du  péktgianisme ,  im- 
pfimé«  k  Florence  en  lôyS ,  iû- 
ibhô.  Cet  «nWâge  excita  l'envie  > 
etliluy  iiôtn  k  son  auteur.  Oii 
lança  une  foate  cPécrits  contre  lui  ; 
il  népon^it.  La  querelle  ^'^éeliautra, 
et  fat  portée  au  tribunal  de  Fin- 
(^pnsitiôn.  Son  ouvrage  y  fut  mis 
ai^'  creiiset ,  et  en  sortit  ssfiis  la 
minfidi^  flétrissure.  Les  ennemis 
de  la  doctrine  de  saint  AtigtistiB 
sont  revenus  depuis  U  la  c}iar^. 
Le  jësuite  de  Colonia  Ta  mis 
dans  sa  Bibliothèque  janséuiste. 
Le  ^and  inquisiteur.  d'HIispaçue 
suivit  l'exemple  de  cet  écrivam  , 
et  plaça,  en  174?'  V Histoire 
péla^ienne  dans  Tindex  ^iles  gi- 
vres proscrits  par  le  .saint ,  bUice. 
Benoit  XW  s'éleva  en  i.y^^.  contre 
cette  censure ,  dans  une  lettre  à 
cet  inquisiteur  ,  qui  n'y  eut  au- 
cnn  ë^ard }  mais  •  ^on.  successeur 
défendit  on  1 7  5  B  ^  sous  peine 
4'excommunication  >  de  se  pré- 
valoir jamais  de  cette  espèce  * 
de  >  flétrissure ,  et  Tannul^la  par 
un  décret  solennel...  Clément  X 
vengea  Noris  de  ses  advei:saires  , 
en  le  nommant  qualiScateur  du 
saint  emCe.  Innocent  XII  Tap- 


pim  que  jamais.  Le  livre  fut  eJka- 
mîtté  de  nouveau  ,  et  les  témoi- 
ghftges  4es  examinateurs  fut-ent 
n  avantageux,  qnele  pape  ie iit 
cKMÉsUlteiir  de  1  mefuisitloii  ,  et 
W^âfôt  après  cardinal  en  r()^. 
JLea  devoirs  de  aa  dignit<ë  absor> 
bèreât  Htif  partie  àASt^stL  temps  , 
fStleiuliorieaic  Noris  re^rèH»  sdu^' 
T«iil  f obaculité  cte  son  oloitre. 
|SI^  «laMKiial  CaaaUa^ ,  b«bli<»ti»é- 
ca^  4À  y«t]icari  ,  étaht  Afiokt  en 
^00,  ^orisout  aa.^Uce.  ^om- 
sié>  4kMfit  4f(i#   «^èf  ^  'pour 


KORÎ  54« 

travailler  '  k  la  réforme  du  ca-; 
lendrier ,   iL'  ne   put    pas    s'oc- 
cuper long-temps   de  ce   grand 
ouvrage,  limotfrutle  a5  féyrier. 
.Le  cardinal  Noris  passe  pour  xm 
des  Jiomm«s  ^  qm  Htalte  doit  lo 
plus  ,  en  faii  de  littérature.  Une 
critique  presque  toujoui's  judi- 
cieuse ,  une  grande  exactititde  ,  • 
un  crtyle  asscî  p«fr  et  so»vé»il  él.  - 
g^ailt',  caràctértséut  ses  prodiic-- 
tiona*  Sé9  oiM^hagfs  otit  été  re- 
cueillis en  5  vol.  in-f6l. ,  par  l^a 
soins    des  frères  Ballerim,   q^i' 
ont   composé  la  \îe  du  cardinal 
de  Noris  ;  qui  se  trouve  en  t^te 
d«  If*"  vol.  de  cette. cortectîon.- Les 
orincipanx  sont,  I.  Histonct  Pe- 
lagitmœ  libri  duo,  IL  DîsseHatiq 
histérieade  s^odo  ifmM(£  (écu- 
menicét,  lli*-  Vifidècite  AuguHl* 
niaruB*  l  V.    Dissertatio  de  l/hd- 
ex  Trimtaie  incarne  passa,  V.' 
jipohgia  manaichorum  Sçythlé  ,^ 
ab  anJOfijrmi  scrupuUs  vindicataJ 
W.' Ànonymi  scriipuU  circa  ve-'. 
téres  sèrAh-pefagianomm  sectatc^ 
res  y  eikihi  Ao-éràdicati .  VIÏ .  Jtte.^  -  ' 
ponsijo  àd  Jpp^Hdic^m  ctuctoHs 
svrupuhnttn.     Vllf.     Jansenfar.f 
errons  «  calumhiA    sublata,  IX.' 
Samnia    J^'rancisin  Maceâo,   A.' 
Epùchàè   Syro^Meicedonum'y  in - 
primés  tféparément  »    in-folio  et 
in-^*.  C'est  avec  le  secours  des 
médailles    qfue    l'illustre  auteur 
éelaircit   les  difiFéren^e^  époques: 
dea    SjjffO-Maeédoniens.  Cet  Ou- 
vrage important,    le  fruit    des- 
reeEeixshes  les  plus  laborieuses,' 
est  marqué  au  coin  d'une   pro- 
fonde émditioti  et  d'une  grande 
exactitude.  XI.   Dedtiôb^  rtum^' 
mis  Dioclêtiani  et  lÀcinii  dtss^r^ 
tatio  diq^lex.    t^roduétion  digi>^' 
de  la  préGé4l6iite.  XH.  PàrœHc^' 
sis  ad  patrem    Harduinum,   Le 
cardiaiat  Nons  avoit  relevé  Us' 
exlrûvagances  de  ee'  jésuite  dans 
plusieitrs'de  ses  «orits^  il  le' fait 
d-Mk»  «ilui'^i  U-USO  maâi^ropa^-.^ 


V 


544  NO  RI 

ticulière.  Ce  n'est  ^as  le  seul 
homme  contre  leauel  il  ait  écrit. 
li  aimoit  assez  les  guerres  âg 
plume  :  sensible  à  la  critique  et 
aux  éloges  ,  il  se  permettoit  cou- 
tre  ses  censeurs  les  railleries  et 
les  injures  ,  et  oh  les>  lui  ren- 
doit  de  manière  a  l'inquiéter. 
XIII.  Cœnotapkia  Pisana  Caii 
et  Lucii  Cœsarum  ,  in-folio.  Il  j 
a  une  édition  de  l'Histoire  péla- 
giènne ,  de  Louvain  ,  à  laquelle 
on  joignit  cinq  Dissertations  his- 
toriques. 

.  ♦  il.  Noms  (Mathieu)',  un 
à,es  poètes  les  plus  fertiles  pour 
l'invention  »  et  des  plus  singu- 
liers pour  la  versification  j  né  k 
Venise  vers  lôSg  ,  peut  être 
comparé,  par  le  nonihne  de 
se#  productions  dramatiques,  k 
notre  Alexandre  Jlarrdy  et  au 
Lopèz  de  Véga  des  Ëspagnok. 
La  somme  des  pièces^  fournies 
par  Noris  aux  çUfi'érens  théâtres 
d'Italie,  et  en  particulier  à  ceux 
de  Venise,  est  vraiment  incon- 
cevable. Ce  poëta  avoit  xxja.  génie 
vaste  ,  hardi ,  ma^s  une  imagina- 
tion déréglée ,  et  souvent  même 
nn  goût  dépravé*  Avec  beaucoup 
d'esprit  ,  d'érudition ,  et  une. 
proaigieusè  facilité  a  se  servir 
de  toutes  lessortes  de. rimes, Noris 
n'est  renommé  que  par  son  goût 
décidé  pour  le  gigantesque  et  le 
boursoufflé.  Ses  cuivrages  sont  ' 
remplis  de  beautés. du  premier 
ordre ,  et  parsemés  en  abondance  i 
des  plus  beaux  traits  de  poésie  j 
pajssipnnée,  dont  le  langage  est  { 
plus  uniforme  et  mçins  sujet  aux  ' 
caprices  du  goût ,  o^  plutôt  de 
la  mode.  Jamais  le  poote  n'étoit 
plus  grand  que  Jlorsque  .$>on  gé- 
nie lui  faisoitvoir  des  diilicultés, 
et  lorsqu'il  crovoit  ne  pas  réus- 
sir à  atteindre  a  ce  qu'a  vouloit. 
C'est  sui^to^t  dans  les  sujets  ma- 
giques que  Noris  laissait  une  H- 


NQRM 

bre  carrière  à  son  imaginatîoii. 
Dans    Manlius ,    Tadiçu  de  Ti- 
tus à  Servilie  avant  d'aller  à  la 
mort  est  sublime  ,  tendre  et  hé- 
roïque.Cette  pièce  est  la  première 
en  Italie  où  l'on  ne  trouve,  plus 
de  rôles  bou0bns.  Depuis  i6ôo  jus- 
qu'en 1710  ,  Noris  régna  sur  tous 
les  théâtres  italiens.  On  prétend . 
qiie  le  nombre  de  ses  <mvrages^ 
s'élève  h  plus  de  deux  cents  ,    et. 
que  ce  poète  mourut  danssa  patrie, 
vers  le  commencement  de  1711.   . 

*  NORMAND  (  Claude-Jeàû) , 
médecin  à  Dole  dans  le  i8«  siè- 
cle ,  adonné  avec  ardeur  à  la  pra-  ' 
tique   et  à  l*étude  de   la   méde- 
cine ,    se  dclassoit  dans  l'étude' 
de  l'antiquité  et  de  l'histtKre.  Ses 
ouvrages  imprimés  sont ,  \.  Anci-  ^ 
lyse  dés  eaux  de  Jougue ,  près  de 
la  ville  de  Dole,  Dole  ,  1740 ,  in- 
12.   VLJ'  Dissertation    ïdstoriquè' 
et  critique  siù*  t antiquité  de   la 
ville  de  Dole  en  Franche^Comté^' 

Dole  ,  1744»  iïi-i2  j  III-  Suppléa 
ment  à  cette  dissertation  ,  en  re-' 
ponse  à  la  critique  dun  anonyme^ 
Dole  ,  1746  ,  in-ia.  —  Un  autre 
Normand  ,  avocat  et  ensuite  con- 
seiller au  parlement  de  Dijon,  al 
publié  ,  I.  Ves  partages  par  soU"  ' 
che  et  pair  représentation  ,  Dijon, 
1750,  in-8».  ÏI.  Du  double  lien 
suivant  la  coutume  du  duché  do\ 
Bourgogne f  Dlion  y  i73o.  iû-8». 

t  N,ORMANTr Alexis),  ce-* 
lèbre  avocat  au  parlement  de  Pa- 
ris ,  fils  d'un  procureur  au  méfine 
parlj^ment ,   naquit  avec    beau- 
coup diélévation  dansFespht,  un . 
discernement  sûr  et  un  amour  sin*. 
cère  du  vrai.Normant  joignoit  àce^ 
qualités  le  talent  de  la  parole,,  la. 
beauté  de  \a  voix  et  les  grâces  de« 
la  représentation.  Son.  mérite  disr 
tinçtif  él»it  l'art  de  discuter  avec. 
autant  de  fermeté  que  de    n^i 
blesse,  plutûtr  que  cette  éloquence 
vive  et  touchante,  quip.«j?$fjtoatf^^ 


r 


NORR 

les  idées  d'une  grâce  toujours 
nouTelIe  ;  mais  celte  éloquence 
aùroit  peut-être  été  déplacée  au 
barreau.  Avant  de  se  charger 
d'une  cause  ,il  re\aniinoit  en  juge 
impartial ,  avec  la  plus  grande 
sévérité  :  quand  il  en  avoit  une 
fois  senti  Tinjustice,  il  n'y  avoit 
nulle  sorte  d'autorité  qui  le  pût 
engager  à  la  défendre.  Il  devint 
le  conseil  des  maisons  les  plus 
illustres ,  et  l'arbitre  des  grands 
différens.  Normant  avoit  l'esprit 
pénétrant  et  juste.  Ildéméloitpar- 
tout  le  vrai ,  autant  par  sentiment 
e|  par  instinct  que  par  étude  et 
parréflexion.  Aussi  disoit-on  com- 
munément de  lui  «  qu'il  devinoit 
la  loi  ,  et  qu'il  devinoit  juste.  » 
Cette  justesse  d'esprit  et  la  droi- 
ture de  son  cœur  lui  avoient  fait 
une  telle  réputation  ,  que  souvent 
les  parties  le  preçioient  pour  juge 
de  leurs  procès.  Il  excclloit  sur- 
tout dans  l'art  de  la  conciliation. 
Telle  étbit  sa  générosité  ,  qu'il 
suffîsoit  d'avoir  du  mérite  ou  des 
besoins  pour  avoir  droit  k  son 
coeur.  Ayant  conseillé  a  une  de 
ses  clientes  de  placer  sur  une  cer- 
taine personne  une  somme  de 
vingt  mille  livres,  et  quelques  an- 
nées après  cette  persoime  étant 
devenue  insolvable  ,  il  se  crut 
obligé  de  restituer  ces  vingt  mille 
livres.  Il  mourut  le  4  juin  1745  j 
18  ans.  Voyez  Cochin  ,  n®  I. 


M' 


*  N  OftRI  S  (  Jean  )  ,  savant 
tbéologien  dngkis  ,  né  en  1667  , 
dans  le  comté  de  Wilts.  Platon 
devint  son  auteur  faVOri.  Né  avec 
une  imagination  ardente,  toutes 
ies  productions  portent  un  âirac- 
fère  d'enthousiasme;  en  philoso- 
|3hie  il  s'attacha  aux  principes  de 
ridéaljsme^  en  théologie  son  goût 
le  porta  à  la  mysticité.  Mais  si  on 
a  à  cet  égard  de  légères  erreurs  k 
lui  reprocher  ,. elles  sont  bien  ra- 
chetées par  Testiint  généralement 

T.   XII. 


N  O  RT  545 

due  k  ses  écrits  ,  sur -tout  a  ceux 
de  théologie  pratique.  Nous  n'en 
citerons  qu'une  partie,  I.  Le  Ta- 
bleau de  tamour  dévoilé  ,  traduc- 
tion en.  anglais  de  VEJjfîgies  Amo- 
ris  ,  1682  ,  in-i2.  II.  La  Traduc- 
tion du  Commentaire  d'Hiéroclès 
sur  les  vers  dorés  de  Pythagore  » 
i68a ,  in-8*.  m.  Idée  du  bonheur  y 
etc. ,  i683  ,  in-4**.  IV.  Poésies  et 
Discours,  1684  j  in-B» ,  réimpri- 
més en  171Ô,  pour  la  cinquième 
fois  ,  sous  le  titre  de  Mélanges,  V» 
Une  traduction  anglaise  des  quatre 
derniers  livres  de  la  Cyropédie  de 
Xénophou ,  lôSSjin-B".  VI.  La 
Théorie  et  la  conduite  de  famoury 
i688,in-€«».  Wll.  Les Jbndemens 
et  la  mesure  de  la  dévotion,  1689^ 
in-8<».  VIÏT.  Discours  pratiques 
sur  differens  sujets ,  1691  ,  1691  p 
i6g5  ,  et  1698  ,  iu-8» ,  4  vol.,  plu- 
sieurs fois  réimprimés.  IX»  Avis 
d'un  père  à  ses  enfans  ,  i694« 
X.  Essai  sur  la  théorie  du  monde 
idéal  ou  intellectuel ,  in-8* ,  deux 
parties,  1701  et  1704,  etc.  Un 
travail  assidu  ,  joint  aux  devoirs 
de  son  ministère ,  altéra  sa  santé 
et  le  conduisit  au  tombeau  dans  la 
Sb*  année  de  son  âge.  Il  mourut 
k  fiemerton  en  1711.  —  Il  y  a  eu 
un  autre  Jean  Norris  ,  curé  de 
Newton-Saint-Lo ,  dans  le  comté 
de  Sommerset  ,  qui ,  ainsi  que 
celui  dont  nous  venons  de  parler, 
avoit  suivi  les  opinions  de  Maie- 
branche ,  et  qui  a  laissé  quelques 
écrits, 

♦  I.  NOtlTH  (  François) ,  lord 
Guilford  et  lord-garde  du  grand-' 
sceau  sous  les  règnes  de  Charles  II 
et  de  Jacques  it ,  3«  fils  de  Du- 
dley.,  2«  lord  North,  baron  de 
Kertling  ,  avoit  été  destiné  a  l'é- 
tude du  droit  ;  mais  sans  s'éloigner 
^decepreihierbut,  il  avoit  cherché 
k  acqiléiir  les  connoissanôes  qui 
entrent  dans  l'éducation  d'un« 
gentilhomme  accompli.  North  fj^t 

.      .      3-S 


Î9f 


-.1 


546  IfORT 

d'abord  adjoint  au  comte  d'Ox- 
ford ,  lord  -  chef-  justice  de  la 
fruerie ,  il  succéda  à  sir  Edward 
/orner  ,  solliciteur-eénéral  pour 
le  roi ,  fut  membre  de  la  chambre 
des  communes  ^pour  le  bourg 
de  Ljnn ,  et  peu  de  temps  après 
procureur-général.  Ses  vœux  lui 
lai  soient  ambitionner  la  place  de 
lord- chef  de  justice  de  la  cour 
des  plaids  communs  ;  ils  furent 
reniplis  ;  et  dans  tous  les  postes 

.  qu'il  occupa  il  sut  se  ooncilier 
1  estime  générale  et  la  confiance 
de  son  souverain,  qui  l'admit  dans 
son  conseil  privé.  Souvent  il  fut 
oblisé  de  remplacer  le  chancelier 
Nottingham  dans  les  fonctions 
d'orateur  et  de  priésîdent  de  la 
chambre  haute.  Anssi^àsamort , 
le  grand -sceau  ^fut  -  il  confié  à 
Nprth ,  créé  en  même  temps 
baron  du  royaume ,  sous  le  titre 
de  tord  Guilford.  La  mort  du  roi 
Charles  lui  fît  désirer  sa  retraite, 
il  voulut  résîgnçr  le  grand-^céaii  : 
mais  il,  iie  put  l'obtenir  ;  sa  santé 
venant  à  décliner ,  il  eut  1^  per- 

.  n^ission  de  changer  d'air  et  (l'ha- 
biter ^a  maison  de  Wroxtou  ,  où 
jl*  mourut  en  i685.  On  a  quelques 
écrits  'fin  lord  Guîlfort,  un  mor- 
ceau sur  la  gravitation  d^sjluides 
considérée  dans  la  vessie  à  air 
des  poissons  ,  qu'pn  trouve  dans 
l'Abrégé  dés  Transactions  philo- 
sophiques. —  TJne  JR^éponse  à  sir 
Samuel  Moreiaîid  surson  Bàro- 
lÀ être  statique'.  Elle  n'a  pas  été 
publiée  ;  mais  il  est  à  remarquer 
anc  c'est-depuis  lÔrd  North  qu'on 
a  vu  sSntrodulre  daps  la  société 
rpisage  dés  baromètres ,  qui  jus- 
^e-ià  i^toiçnt  encore  relégués 
parmi  les  instrumens  de  phjsiqu^ 
et  d'ans  les  cabinets  des  savans. 
Essai  philosophique  sur  la  musi- 

Îùey\&îy.  On  a  aussi  plusieurs 
Hèces  dé  musique  de  sa  composi- 
tion et  quf^ués  Pamphlets  ^oli-: 
tl^uesb. 


JîQRT 

*  II.  NOJÇITÏJ  (  docteur  John  ), 
frère  du  précédent,  né  en  sep- 
tembre *  1645  ,  fut  destiné  k 
l'état  ecclésiastique.  Il  succéda  , 
en  1667,  ***  docteur  ïsaac  Bar- 
row,  qui  étoit  a  la  tête  du 
collège  de  la  Trinité  à  Cam- 
bridge ;  et  pendant  son  exercice 
il  continua  (a  belle  bibliothèque 
que  son  prédécesseur  avoit  com- 
mencé à  rassembler.  Sa  santé 
étoit  extrêmement  foible  ;  il  ter- 
mina sa  carrière  en  i683.  Le  doc- 
teur North  avoit  beaucoup  de 
connoissances  et  d'éiudition  ,  il 
étoit  grand  admirateur  des  écrite 
de  Platon  ï  il  a  donné  une  édi^ 
iîoh  de  quelques-uns  de  &es  ou- 
vrages ,  tels  que  l'Apologie  de 
Socrate  ,  Griton ,  J^hédon ,  etc. 
Cambridge ,   1673. 

*m.  NORTIÏ  (  George  ) ,  né  en 
1707 ,  d'un  potier  4*étain  d;^ 
Londres  ,  entra  dans  L'état  ec- 
clésiastique,  et  publia  en  i74ï> 
sans  nom  d'auteur  ,  une  r^ons^ 
à  un  libelle  ,  intitulé  l'Imperti- 
nence et  l'ïmpostUre  des  anti- 
quaires modernes  dévoilée.  Cette 
réponse,  fort  bien  faite ,  fixa  par- 
ticulièrement Pattentiun  des  sa- 
vans dont  il  avoit  pris  si  géné- 
reusement, la  défense ,  lei^r  ét»n% 
entièrement  étranger.  La  société 
des  antiquaires  s^empressa  di; 
Fadinettre  au  nombre  de  ses 
membres.  En  1742  et  iTSVft* 
dressa  les  Catalogues  d^^nedail- 
ler  du  comte  d'O^foid  et  de  celui 
^du  docteur  Mead.  Il  a  publiq 
des  ÎUtmarqufes  sur  plusieurs  des 
anciennÎQ3  miédailles  anglaises  e\ 
sur  Jl^  moupoies  d'Angleterre 
depuis  leur    première   origine  : 

Se^sonne  ne  pouvoit  mieux  que 
Orth  remplir  ceUe  tâche  utile  et 
difBcile,  parce  qu'il  avoit  étudié, 
a  foud  lliistoire  des  mpnnoie* 
ani^l aises.  1^  avoit  comm^cé  à. 
éqnre  des  B^nM^ue^  sur  les  mpA^ 


NORT 

Boîe«  de  Henri  111 ,  qui  n'ont  p«s 
été  acbevées  ;  il  laissa  une  table 
mannscrite  de  ^toutes  les  mon- 
noies  d'argent  d'Angleterre  de- 
puis la  conquête  jusqu'à  la  ré- 
publique ,  ainsi  qu'une  Histoire 
de  la  société  des  antiquaires  , 
incomplète ,  qu'il  a  brûlée  peu  de 
temps  avant  sa  mort  ,  arrivée  en 
1772.  jVorth,  borné  au  simple  re- 
venu d'un  très-petit  bénéfice ,  ré- 
«ut  dans  une  sorte  d'obscurité  -,  il 
a  légué  au  docteur  Âsken  sa  bi- 
bliothèque et  sa  collection  de 
médailles  anglaises. 

*iy.  NORTH  (Frédéric) ,  comte 
de  Guilford  ,  né  en  17^3  ,  suc- 
céda a  Charles  Townsend,  en  sa 
qualité  de  directeur  de  la  cham- 
pre  des  communes ,  et  de  chan- 
celiier  de  rëchiquier.  En  1770 
nommé  premier  lord  de  la  tré- 
ilorerîe ,  il  a  rempli  cette  place 
jusqu'à  la  fin  de  ta  guevre  d'A- 
mérique* JKorth  ,  recommanda-^ 
ble  par  la  justesse  de  son 
j^igement  ,  son  habileté  k  ivia- 
Tfier.  la  parole,  et  les  qualités 
^MOAbles  qui  le  rendirent  cher  à 
ijft  société  ,  mourut  en  1799 , 
^a]eme»t'i^9gretté  par  sa  famille 
çt-  par  ses  amis« 

BfQBïHQFff  f  LcToldi  à  h  ^ 
dans  le  comté  a&  i^  Mardi  le 
j^p^anvier  1378 ,  chanoine  de 
réglise*dà.  Liège,  et  abbé  sé- 
Cufiel*  de  Visé  en  i?n% ,  présida 
à  réduqation  (TEp^bprt ,  lijs  4h 
comte  de  Là  Marck  ,  l'accompa- 
gna dans  ses  voyages  éi»  Italie  , 
olbtint,  des  bépédces^  à  ^on^ ,  et 
]passâ  le  reste  de  sa  vie  au  Wr- 
^ce  des  comtes  de  La  Marck;  Il 
yîvoit  encore  an  iSôo.  On  a  dp 
^ii  Origines  Marqhunas  ,  sivè 
ChrQmctm.  coqkilum  de  Mtbrchd 
Altetut^  Cet  ouvrage ,  écrit  d'iiu 
st^ele  barbare ,  a  été  corrigé* ,  mis 
eôlbon  kuin^  et  otit^hldtaotM  sa'^ 


WORT  547 

vantes ,  par  Henri  Meibomius  , 
Hanovre  )  i6i3  ,  in>foUo^  pui^ 
inséré  dans  Scripiores  rerum 
ùermanicarum  ,  tome  premier  ^ 
édition  de  j6S8. 

tNORTHîTMBERLAND, 
Voyez  Gray  ,  n*  I.  (  Jeanne  )  , 
et  Perct. 

♦  I.  NORTOK  (Thomas  > ,  avo- 
cat,  et  calviniste  zélé  dans  le  com- 
mencement du  règne  de  la  reine 
Elizabeth ,  étoit  le  conseil  de  la 
compagnie  des  stati^nnaires ,  sur 
les  registres  de  laquelle  on  voit  le 
compte  des  h^Quoraires  qu'elle  lui 
payoit  annueliemeoC ,  et  qui  fini»- 
sent  entre  iSSSet  i58^,  probable* 
ment  à  l'époque*  de  sa  mortw 
Norton  ,  eontempc^aim  de  àtem- 
hold  et  d'Uopkins  ,  les  aida  dan« 
la  version  notée  quTils  ont  donpée 
des  Psaumes.  On  en  trouva  67  ^ 
qui  ,  dans  toutes  leaédi^ons  qu'on 
en  a  données  ,  portent*  les  lettres 
initiales  de  son  nom.  Il  a  traduit 
en  anglais  plusieurs  ouvrages  la- 
tins ,  et  tilt  intimement  lid  avec 
Thomas  Sackville  comte  de  DoiS 
set  ,  avec  lequel  il  traveiltla  à 
une  pièce  dramatique ,  intitulée 
Ferrex  and  Porrex ,  don-t  Nor- 
ton composa  les  trois  premiers 
actes.  On  ne  peut  pflS,  lac  Y^'^v 
absolument  dénuée  de  tout  mé- 
rite ,  car  elle  a  été  r^mprituée 
ensuite  avec  beaucoup  de  chan* 
gemeas,  sous  le  titre  de  Gorhodtic^ 
nom  que  des  oreilles  délicates  ne 
trouveront  pas  sans  doute-  plul 
harmonieux  que  le  premier. 

*  II.  NORTON  (Jean )  véout 
sous  Charles  II',  et  publia  un 
livre  intitulé  le  fétide  mecum'^def 
humanistes  ,  essai  dans  lequel 
i'auteur  propose  nneïH>u'velle  ma- 
ftière  d'orlhograpliîer-  la  langue 
^glaise  d-apres  l'étymolo^e  uea 
mot»  :  ainsi  il  proposoit^a'éori^ 


548 


KOST 


NOST 


paur  pour  poor  ,  d'après  le  mot  [  ou'il  avoit  sécourae  dans  an  tëtnps' 

pauper  \     inimie    pour    enemjr  y     ^"^ '~^* —    ''  -'-c.-i-i:*   *^ 

d'après  inimicus  ;  nome  pour 
fiame  ,  d'à  près,  nome?/! ,  etc.  L'au- 
teur de  celle  méthode  ne  paroît 
avoir  ni  assez  de  jugement  ,  ni 
assez  d'érudition  pour  une  entre- 
prise aussi  diiïicile  que  celle  de 
réformer  une  langue. 


.  ♦  III.  NORTON  (  lady  Fran- 
^oîîe  )  ,  dame  anglaise , .  de  l'an- 
cienne famille  des  Frekes ,  au 
comté  de  Dorset ,  vers  le  milieu 
du  17*  siècle,  morte  en  1720  , 
reçut  l'édacation  la  plus  soignée, 
et  épousa  sir  George  Norton ,  du 
comté  de  Sommersel.  Ce  seigneur 
eut  d'elle  trois  enfans  ,  parmi 
lesquels  éloit  une  fille  ,  -qui  fut 
mariée  à  sir  Richard  Gethin,  et 
.qui  mourut  peu  api;ès  son  ma- 
riage. Ladv  Norton  ,  sa  mère  , 
composa  deux  ouvrages  sur  sa 
mort  :  I.  IjCS  Eloges  de  la  vertu , 
in-4*.  II.  Mémento  mori ,  ou  Mé- 
ditations sur  la  mort. 

r  *  NOSSIS  ,  Locricnne  ,  vivoit 
vers  la  11 4*  olympiade,  qui 
tombe  stir  l'an  3a3  avant  J.  C. 
Elle  se  distingua  parmi  les  poêles 
de  son  temps.  Brunck  a  recueilli 
d^elle  douze  Pièces  dans  son  An^ 
tlîologie  grecque ,  tom.  I. 

'.  t  I-  NOSTRADÀMÛS 
ou  Nostre-Dame  (  Michel  )  , 
né  à  Saint -Rémi  en  Provence  , 
l'an  i5o3  ,  d'une  famille  autre- 
fois juive  y  se  j)rétendoit  de  la 
tribu.  d'Issachar  ,  parce  qu'il  est 
dit  dans  les  Paralipomènes  :  De 
filiis  quoque  Issachar  viri  eru- 
diti  s .  q^i  noverant  omnia  tem-^ 
pora,.  Après  avoir  été  reçu  doc- 
teur eu  médecine  a  Montpellier, 
il  parcourut  la  France  et  prilT 
«ne  femme  a  Agen.  Qevenu  veufV 
il  retourna  en  Provence  ,  et  ob- 
lîotune  pension  de  la.  ville  d'Aix» 


de  contagion.  Il  s'établit  ensuite 
a  Salon  ,  et  s'y  maria/'nne  seconda 
fois.  Ije  loisir  dont  il  jouit  dans 
sa  nouvelle  retraite  l'engagea  à 
se  hvrer  à  l'étude  ,  et  sur-tout  à 
celle  de  l'astronomie.  Il  se 'mêla 
de  faire  des  prédictions ,  qu'il 
renferma  dans  des  quatrains  ri- 
mes ,  divisés  en  centuries.  ~  La 
première  édition  de  cet  ouvrage 
ektravagant ,  imprimée  à  Lyon  en 
i555  ,  in-8<>  ,  nen  contient  que 
sept.  Leur  obscurité  impénétra- 
ble ,  le  ton  prophétique  qu'il  y 
prend  ,  l'assurance  avec  laquelle 
il  y  parle  ,  joint  à  sa  réputation , 
les  hrent  rechercher.  Enhardi  par 
ce  succès  ,  il  en  publia  de  nou- 
velles :  il  mit  au  jour  ,  en  1 558  et 
i568 ,  les  8«,  g*. et  io«  centuries  , 
qu'il  dédia  au  roi  Henri  II.  C'étoit 
alors  le  règne  de  l'astrologie  et 
des  prédictions.  Ce  prince  ,entéti 
de  cette  folie,  voulut  voir  l'au- 
teur ,  et  le  récompensa.  On  l'en- 
voya à  Blois  pour  faire  l'horos- 
cope des  jeunes  pnnces.  Il  se 
tira  le  mieux  qu'il  pat  de  cette 
commission  difncile  :  mais  on  ne 
sait  point  ,ce  qu'il  dit.  Henri  II 
étant  mort  l'année  d'après ,  d'une 
blessure  reçue  dans  un  tournoi , 
on  appliqua  à  ce  triste  événement 
le  55*  quia  train  de  la  première 
centurie  de  Nostradamus  : 

Le  lion  jeune  le  vieux  tnrmonptVhi^ 
£a  champ  bellique  par  singulier  duel , 
Dans  cage  d'or  les  yMUfrltti  crèvera. 
Deux  plaies  une^^s  otourir  :  mort  cmcile  I 

Cette  sottise  augmenta  beaucoup 
la  réputation  du  prophète ,  qui  s'é* 
toit^retiré  à  Salon ,  comblé  d'iion« 
nears  et  de  biens.  11  reçutdan^  cette 
vèlle  la  visite  d'Emmanuel,  doc  de 
Savoie ,  de  la  princesse  Marguerite 
sa  femme,  et,  quelque  temps  après, 
de  Charles IX.  Ce  mbnarqueluifit 
douperd^uj;  cents  écusd'or,  avec 
un  brevet  demédecip  «rdmaiie 


NOST 

en  roi  ,  et  des  appointethens. 
^ostradamus  mourut  16  mois 
api*èS)  eh  i566,  à  Salon,  regardé 
par  le  peuple  comme  nn  homme 
qui  connois^it  autant  l'avenir 
que  le  passé*  Crassendi  rapporte , 
dans  le  pr€»nier  volume  de  sa 
Physique  ,  que ,  dans  un  voyage 
qu'il  ht  à  Salon  en  i658 ,  Jean- 
Baptiste  SuÔ'ren  ,  juge  de  cette  | 
ville  ,  lui  communiqua  Thoros- 
cope  d'Antoine  Sufiren  son  père. 
Cet  horoscope  étoit  écrit  de  la 
propre  main  de  Nostradamus. 
Charmé  de  cette  découverte  ,  le 
philosophe  voulut  examiner  cette 

ÏMèce;  il  interrogea  Sufiren  spr 
es  circonstances  de  la  vie  de  son 
père ,  et  elles  se  trouvèrent  pré- 
cisément toutes  contraires  "^ux 
prédictions  de  l'astrologue.  Le 
tomheau  de  Nostradamus  est 
dans  l'église  des  cordeliers,  char-  | 
gé  d'une  magnifique  épitaphe 
que  le  temps  a  effacée.  On  y  traite 
sa  plume  de  divine.  Nostrada* 
mus ,  avant  de  faire  des  prophé- 
ties, avoit  débité  une  poudre  pur- 
gative. Outre  ses  douze  CenUi^ 
ries ,  imprimées  en  Hollande  , 
1668  ,  in-i2  , et  réimprimées  plu- 
sieurs fois  avec  la  Vie  de  l'auteur, 
on  a  de  lui  des  Oui^rages  de  mé- 
decine y  qui  ne  valent  pas  mieux 
que  ses  prédictions  (  roy.  Cha- 
viGNY.  )  Jodelle  a  fait  ce  distique 
sur  te*ij['aux  prophète  : 

Nostra  damut  eàmrfalsa  damus  ,  tiam  falltrê 
nostrum^t  ; 
Et   4Ùm   faisa    damuê  i    nil    nisi   nottra 
damus. 

Salon  ,  patrie  de  Nostradamus  , 
donna  le  jour,  dans  le  17*  siècle  , 
à  un  autre  insensé.  C'est  le«om- 
mé  François  Michel  ,  maréchal 
ferrant.  Ce  prétendu  devin  s'ig- 
dressa  à  l'intendant  de  Provence^ 
pour  lui  annoncer  qu'un  spectre , 
qui  lui  ^toit  apparu ,  lui  avoit 
•rdaxvQié  d'aller  révéler  au  roi  les 


NOST  549 

choses  les  plus  importantes  et 
les  plus  secrètes.  On  eut  1» 
bonté  de  le  faire  partir  pour  la 
cour  dans  le  mois  d'avril  1697. 
Iles  uns  assurent  qu'il  parla  à 
Louis  XIV  I  d'autres  disent  que 
le.  roi  refusa  de  le  voir.  Mais  ce 
qu'il  y  a  de  vrai,  ajoule-t-on,  c'est 
qu'au  lieu  de  Tenvoj'er  aux  Petites- 
maisons,  on  lui  donna  de  l'argent 
pour  son  voyage,  et  l'exemption 
des  tailles  et  des  autres  imposi- 
tions royales.  Cet  imposteur  fit 
beaucoup  de  bruit  dans  le  temps.' 
Voyez  l'Histoire  de  Louis  3lIV 
par  Larrejr ,  tom.  VI. 

t    II.    NOSTRADAMUS   ou 
Nostre-Dàme  (Jean),  frère  puî- 
né du  précédent  ,   exerça  long- 
temps ,  avec  honneur ,  la  charge 
de  procureur   au  parlement,  ae 
Provence.    Il  cultivbit    les    mu- 
ses   provençales  ,   et  faisoit  des 
chansons  assez    peu    délicates , 
mais  qui  plaisoient  à  ses  compa* 
triotes.  On   a   de  lui  une  plate 
rapsodie,  pleine  de  fables  et  a'ab- 
surdités ,    sous  le   titre  de  Vies 
des  anciens  poètes  provençaux  , 
Lyon,  1576  ,in-8**.  Jean  Giudicc 
perdit  son  temps  Si  les  traduire 
en  italien.  Nostradamus  prit   st 
fort   k  cœur  l'histoire  des   trou^ 
badours ,  qu'il  a  inventé  les  noms , 
les  vies  et  îesfragmens  d'ouvrages 
de  plusieurs   poètes    qui   n'ont 
^mais  existé  que  dans  son  imagi- 
nation. Il  n'y   a  pas  de  sottises 
qu'il  n'ait  rapportées  sur  les  ri- 
meurs  protenjaux  ,    et   malgré 
cela  ses    citations   sont  souvent 
données  comme  des  échantillons 
d'anciennes  poésies.  ^ 

ni.  NOSTRA;DAMUS  (  Cé- 
sar ) ,  fils  aîné  de  Michel ,  né  & 
Salon  en  i555 ,  mort  en  iGo^  ,  k 
74  ^^^  9  se  mêla  de  rimer.  Le 
Recueil  de  ses  productions  en  co 
genre  parut  k  Toulouse  en  1606 


65«  ÎÏOST 

tt  1608  ,  a  vol.  in*  12.  n  laissk 
aussi  une  Histoire  ^t  Chroniqjm 
4e  Provence  ,  in  -  folio  >  Ljon  , 
l6i4*  C'est  une  compilation  fort 
inal  écrite  ^  et  qui  n'est  estimable 
,  que  pour  les  recherches  qu'elle 
renfeime^ 

rV.  NOSTRADAMUS  (Mi- 
chel )  ,  appelé  le  Jeune ,  frère  du 
précédent ,  livré  à  Tastirologie 
comme  son  père^  fit  imprimer 
ses  Prophéties  dans  un  ,  Aima- 
nach ,  en  Tannée  j568.  Ses  ora- 
cles lu^  coûtèrent  cher.  La  Molhe- 
le  -  Vayer  di^  qu'il  prédit  que  Le 
Pouzin ,  devant  lequel  ou  a  voit 
inisle  siège  en  1629 ,  périi*oit  |iar 
le  iea>;  que  pour  ne  pas  passer 
pour  faux  prophète  ,  on  le  vit , 
a  la  prise  de  cette  place ,  illettré 
le  ieu  par- tout  dans  le  tumulte  du 

f»îllage  ;  et  que  Saint-Luc,  indigné^ 
ni  r|ft  pafôer  son  cheval  sur  le 
centre  et  le  tua.  Mais  l'abbé  Le 
Clerc  doute  de  ce  fait ,  attendu 
que  Nostvadamu^  avoit  alors  74 
ans.  Michel  Nostradamus  faisoit 
passablement  des  vers  proven- 
■çaux* 

t  NOSTRE  (  André  le  )  ,  né  a 
paris  en  i6i5  ^  mort  dans  la  même 
ville  en  septembre  1700  ,  succès-» 
seur  de  son  père  clans  l'emploi 
d'intendant  des^  jardins 'des  Tuile- 
ries 9  mérita  ,  par  ses  talens ,  d'iêtrlB 
nommé  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel ,  contrôleur-général 
d«s  bâtimens  du  roi ,  et  dessina- 
teur des  jardins.  Choisi  par  Fouc- 
quét  pour  décorer  ceux  du  châ- 
teau de  Vaux  -  le  -  Vicomte  ,  il 
en  fit  un  séjour  enchanté  >  par 
les  ornemens  nouveaux  et  phrins 
de  maguiticence  c{u'ily  prodigua. 
Oti  vit'  alor^  ,  pour  la  première 
fois  ,  des  portiques ,  des  ber- 
ceaux ,  des  grottes  ,  des  treilla- 
fes ,  des  labyrinthes  ,  etc.  ,  em- 
ellir  et  varier  les  spectacles  des 


grandis  jardins.  Le  roi  ^  tenu»]] 
ces  merveilles  ,  lui  donna  là  diw 
rection  de  tous  ses  parcs i  II  em- 
bellit, par  son  art,|  Versailles^ 
Trianon ,  et  fit  à  Stint-G^ftnaia 
cette  fameuse  terrasse  qu'on  voit 
toujours  avec  une  nouvelle  ad-» 
iniratien.  Les  jardins  de  Clagnj^ 
de  Chantilly ,  de  Saint-Cloud  , 
de  Meudon ,  de  Seaux  ,  le  par* 
terre  dU  Tibre  ,  les  canaux  qui 
ornent  ce  lieu  champêtre  à  Fon^^ 
tainebleau ,  sont  encore  son  ou- 
vrage. Il  demandai  faire  le  voyagie 
d'Italie,  dans  rekpérance  liaé- 
quérir  de  nouvelle9C€^t»6issances| 
n^ais  son  génie  créateur  l'avoit 
conduit  à  la  perièc^tioù  :  il  ntî  vit 
rien  de  comparable  à  ée  qu'il 
avoit  fait  eti  Fran<îe.  11  Connut  k 
Rome  le  cavalier  Bernihi  ,  qui 
avoit  alors  une  {Hensit^n  de  deu^ 
mille  écus  pour  ti<availler  à  la 
statué  équestre  de  Louis  XIV.  Il 
engagea  eé  prince  à  faire  venir  cet 
ouvrtfge  en  France,  malgré  lai 
voix  publique  qui  lëblâmoit.  Le 
pape  Itmdcent  JII ,  instruit  ùé 
son  mérite  ,  voulut  le  voir  et  lui 
donna  une  assez  longue  audience^ 
sur  la  un  de  laquelle  Le  Nostre 
s^écria  ,  en  s'adressaBt  au  pape . 
«  J'ai  vu  les  deux  plus  grands 
hommes  dû  monde ,  votre  sain-^ 
teté  et  le  rOi  mon  maître.  -^  Il 
y  a  grande  àïiïérenté ,  dit  \6 
pape  :  le  roi  est  un  gran^hf^Kn04l 
victorieux  ;  je.  suis  un  pauvre  prê- 
tre ,  serviteur  <Jê$  serviteurs  de 
Dieu...  »  Le  Nostre,  charmé  de 
cette  réponse,  oublia,  qui  la  lui 
faisoit ,  et ,  frappant  sur  iepaule 
du  pape ,  lui  répondit  à  son  tour  r 
«  Mon  révérend  pèi*e ,  vous  vous 
port0Z  bien,  et  vous  enterrere  ztoul 
le  Sacré  collège.  »  Le  pape^  qui 
epiféndoit  le  ti*ançais ,  nt  du  pro- 
postie.  On  raconte  que  le  pape 
ayant  proposé  des  indulgences  à 
LeNostre,  celui-ci  répondit  au 
saint  père  qu'il  aiméroit  «lieujt 


HdST 

êes  tf^tdtîbiis.  Madame  du  Chas-  i 
lelet  rapporte  cette  anecdote  dans 
ses   RéHexions  sur  le  bonheur, 
opuscale posthume ,  qui  se  trouve 
permiles  Opuscules  philosophi- 
ques et  littéraires ,  i  vol.  in-ii> 
imprimé  à  Paris  ,  ^  796.  Le  Nos- 
tre,  charmé  de  plus  en  plus  de 
sa  bonté  et  de  restime  particu- 
lière qu'il  témoignoit  pour  le  roi , 
s^  jeta  au  cou  dû  pape  et  Fem- 
brassa.  G'étoit  au  reste  sa  cou- 
tume d'embrasser  tous  ceux  qui 
pu^lioient  les  louanges  de  Louis 
AlV  ,  et  il  embrassoit  le  roi  lui- 
jnérae,  toutes    les    ibis  que  ce 
-prinqe  revenoit  de  ses  campagnes. 
Vohaire  dit  que  le  conte  des  em- 
brassades faites  au  pape  et  au  roi 
est  très-faux ,  et  qu'il  le  tient  de 
.CoUineau,  élève  de  Le  JVostre. 
Quoi   qu'il  en  soit  9  Le  Nostre 
,ajaut  un  jour  trouvé  le  roi  dans 
les  jardins  de  Marli,  ce  monar- 
.que  monta  dans  sa   chaise  cou- 
verte,   traînée  par  des  Suisses., 
et  voulut  que  Le  Nostre  prît  place 
^dans  une  autre  à  peu  près  sem- 
blable. Ce  vénérable  vieillard  , 
,  les  lai*mes  aux  yeux  >  se  voyant 
'  à  côté   du  roi ,   et    remarquant  ; 
Mansard ,  surintendant  des  bâti- 
menSy  qu'il    avoit  produit  a  la 
cour ,  marchant  à  pied ,  s'écria  : 
«  Sire,envérité,monbon  homme 
\  dcpère  ouvriroit  de  grands  yeux , 
'd^irTIte  voyoit   auprès  du    plus 
grand'  roi  delà  terre.  Il  faut  avouer 
que  votre  ma]e&té  traite  bien  son 
maçon  et  son  jardinier.  »  En  1675 , 
Louis  XIV ,  lui  ayAit  accordé  des 
lettres  de  noblesse  et  la  croix  de 
Saint-Michel ,  voulut  Itii  donner 
des  armes  ;  mais  il  répoi^it  qu'il 
atbîtles  siennes ,  qui  étoiei^t  trois 
limaçons  couronnés  d'une  pomme 
de  chou.  «  Sire,  ajouta  -  t-^il  , 
ppurrois  -  je  oublier  ma  bécKe  ? 
Combien  aoit-elle  m'étre  ohèi«  ! 
N'est-ce  pas  à  elle  que  je  dois 
les   bontés  dont  votre  majesté 


NÔTK  55i 

m'honore  ? »  Le  Nostre  av(rit 

beaucoup  de  vivacité  dans  l'es^ 
prit,  un  goût  infini  pour  les  art^ 
en  général ,  et  particuHèremenit 
pour  la  pemture.  Il  a  enrichi  lé 
cabinet  du  roi  de  quelques  mor>- 
ceaux  d'un  prix  inestimable.  S4 
Vie  a  été  piioliée  par  son  neve^ii 
Desgots. 

♦  NOTARI  (  Consuntin  de  ) v 
de  Noie  ,  religieux  du  Mottt-- 
Cassin^  a  publié  au  conunence- 
ment  du  17»  siècle  //  DaeiH^ 
detr  ignoranza  e  délia  scienzkt^, 
in-4'*.  Del  mondo  piccoh  ammi- 
rabîle  ,  in -4°.  /«  cittaJifiù  d&t 
cielo  ,  del  mondo  grande,  fett. 

tNOTGEt\,  issu  d'uneiHastife 
famille  de  S3}abe  ,  embrassa  hk 
vie  monastique  de  Saint-;Gral ,  et 
s^y  distingua  tellement  par  son. 
érudition,  qu'il  fut  appelé  dans 
le  célèbre  monisi&tère  de  Stavdlot  ^ 
pour  y  enseigner  les  hautes  scieur 
ces.  il  iUt  ensuite  fait  abbè  de-. 
Sattit-Gal ,  et  enfin  tflevé  sur  le 
siège  épiscopal  de  Liège  l'ftii  971 . 
Il  s'y  comporta  digneineut,  et 
mourut  Ifari  1007.  Aubert  Le  Mire 
croit  qu'il  a  composé  avec  Heri- 
gère  ,  abbé  de  Lobbes ,  niort  l'àa 
1007  ,  l'Histoire  des  évoques  de 
Lfège  ;  mais  il  est  plus  vraisem- 
blable que  Herigère  la  composa 
seul ,  k  la  sollicitation  de  Nofg^. 
Elle  est  insérée  dans  les  &esta 
pontificum  Leondiensumdt  Cl^- 
peauville. 

NOT H U  S.    Fojez    Bkiavi^  , 

n»  m. 

t  NOTRER  LE  BiotfE,  (  saint  ) , 
Notkerus  Balbulus  ,  moine  àe 
Saint-Gai ,  mort  le  6  avril  912» 
est  auteui;  d'un  Martyrologe,  pu- 
blié ,  non  en  entier ,  dans  lea 
Antiquœ  leçtiones  de  Henri  Ga- 
nisius .  On  «.onserve  quelques  ma- 


55a  NOTT 

nuscrils  de  saint  Notker  dans  la 
bibliothèque  de  Saint  -  Gai  et 
dans  la  bibliothèque  impériale  : 
I.  Les  Vies  dés  saints  Gai  et 
Fridolin  ,  abbé.  II.'  Paraphrase^ 
en  langue  teutoniqua ,  des  Psa-u- 
mes.  Lambécius  ,  pour  en  donner 
une  idée  ,  a  inséré  la  paraphrase 
Ndu  premier  psaume  dans  son 
Commentaire  de  la  bibliothèque 
de  Vienne,  liv.  II ,  chap.V.  On 
trouve  plusieurs  ouvrages  de  de 
saint  dans  le  Novus  thésaurus 
monumentorum  de  dom  Pez  , 
Ausbourg  ,  I72I  a  1729,  5  vol. 
în-fol.  ;  dans  les  Scrip^ares  eccle- 
siastici  de  musied  sacrd potis^i- 
mUm  ,  par  le  savant  Martin  Ger- 
berjtf  On  trouve  dans  le  tome 
premier  de  cette  collection  ,  pag. 
95  ,  ]e  système  de  musique  in- 
venté par  Notker. 

I.  NOTRE-DAME  (  les  reli- 
N^     gîeuses  de  ).  Voy,  Lestonac. 

II.  NOTRE-DAME  de  là  Mi- 
S£B»coiU)£  ^  les  rciigieuses.de). 
Vpy\  YyAw. 

*  NOTTURNO,,  poëte  napo- 
litain ,  florissoit  vers  Tan  i48o. 
Son  Recueil  de  poésies  lyriques 
fut  imprimé  dans  le  i6«  siècle  , 
sans  indication  delieuni  d'année. 
On  trouve  dans  la  bibliothèque 
d'Est  plusieurs  recueils  de  poé- 
sies de  Notturno ,  publiés  sépa- 
rément k  Bologne,  vers  Tan  134.7^ 
et  i5i9,  dont  chaque  est  intitulé^ 
Opéra  nuos^a  de  Notturno  ,  Nea- 
poUtetno  y  nella  quale  vi  sono  ca^ 
pitoli ,  epistole ,  etc.  Dans  quel- 
ques-unes des  pièces  qui  ont  pour 
titre  le  Voyage ,  Notturno  assure 
avoir  parcouru  l'Europe,  l'Asie 
et  PAlrique.'  On  a  encore  de  lai 
'  des  Sonnets  dans  le  dialecte  ber- 
garaasque  ,  qui  semblent  indiquer 
^u'il  habita  quelque  temps  Ber- 
f  ame.  On  conjecture  avec  assez 


NOVA 

de  probabilité  qu'il  mourut  vcm 
l'an  iSiQ. 

♦NOVAIRI,  auteur  arabe  du 
7*  siècle,  a  écrit  une  espècie  à^En- 
cyclopédie  ,  dont  une  partie  est 
consacrée  au  récit  des  événemens 
anciens  et  modernes. Ce  fragment 
de  Nôvairi  a  été  traduit  eu  fran- 
çais par  M.  Caussin ,  à  la  suite  des 
Vojages  deRiédesel. 

*  I.NOyARA(Dominique-M:i. 
rie),  célèbre  astronome,  lié  à 
Ferrare  en  1464  ,  d'abord  pro- 
fesseur d'astronomie  dans  cette 
ville,  ensuite  à  Boloene  ,  à  Pé- 
ruse  et  k  Rome ,  mais  dont  le  plus 
long  séjour  fut  à  Bologne ,  oîi 
il  mourut  en  i5i4  >  eut  l'avantage 
d'avoir  pour  élève  et  ^our  açsocié 
dans  ses  observations  astrono- 
miques Copernic  ;  et  peut-être 
donna -t- il  à  ce  célèbre  astro- 
nome lés  premières  idées  du  Sys- 
tème du  monde  ,  que  ce  der- 
nier publia  quelque  temps  après. 
Novara  voulut  mêler  l'astrolo- 
gie dans  ses  observations  as- 
tronomiques ,  et  n'eut  pas  le  cou- 
rage de  s'écarter  de  l'opinion  vul- 
gaire. Dans  l'inscription  qu'on 
mit  sur  son  tombeau  ,  parmi  les 
éloges  qu'on  lui  prodigue  ,  on 
lui  en  donne  un  qu'il  eût  été  à 
désirer  qu'il  n'eût  pas  mérité. 

yjà   fesponsa    dabm    cedi   internuaçûn    cr* 
V<ridieo  ,  fati  sidéra  sacra  prolmns.^ 

*  II.  NOVAR4(l?estor-Denys), 
de  l'ordre  des  frères  mineurs,  issu 
d'une  famille  noble ,  publia  uu 
Vocabulaire  latin  quelque  temps 
après  éelui  que  mit  au  jour  le 
Napolitain  Ma^ius  en  147S! ,  et 
qui  oarut  à  Naples  sous  ïe  titre 
De  priscorum  ^rûprietate  ver* 
b^runiy  qui  n'est  autre  çhosequ'un 


1- 


pour  ainsi  aire   ae  iOfigii 
rimpnmerie.La  première  édition 


.      NOVA. 

de  lV>tivrage  de  Novara ,  faîte 
à  Milan  en  i4S3  ,  fut  suivie  de 
plusieurs  autres*  Celui  d*Am- 
Broise  Calepin,  qui  parut  le  siècle 
suivant ,  augmenté  et  enrichi  par 
Facciolati,  quoique  meilleur  que 
les  deux  premiers  ,  ne  peut  di- 
minuer la  part  de  gloire  due  à 
ces  deux  écrivains. 


*  NOVARINI  (Louis),  reli- 
gieux théatin  de  Vérone,  mort 
en  i65o ,  à  56  ans  ,  exerça  les 
premiers  emplois  de  son  ordre. 
n  II  savoit  suiHre  k  tout ,  dit  Ni - 
céron,  et  ménager  si  bien  son 
temps,  qullen  a  trouvé  assez  pour 
.composer  un  nombre  prodigieux 
iVouv rages  qui  font  connoitre qu'il 
avoit  extrêmement  lu,,  et  fait 
de  grands  recueils  de  ses  lectu- 
res. On  assure  qu'il  savoit  bien 
les  langues  grecque ,  hébraïque 
et  svriaque  ;  et  il  ne  manque  pas 
de  taire  païade  de  sa  science  en 
ce  genre  dans  ses  ouvrages.  Sa  ktréme  avarice ,  et  qui  pilloit  ei^ 


NOVA  555 

16.  C'est  la  vie  de  Jésus^hrist 
dans  la  crèche.  Ces  deux  der-> 
niers  ouvrages  sont  recherchés 
pour  leur  singularité. 


*  NOVARIO  (  Jean-Marie  )  , 
jurisconsulte  de  Lucanie,  dans  le 
.17*  siècle,  çt  auditeur  provincial, 
a  publié  Coîlectanea  et  utilia"^ 
turn  priscarum  ,  tum  neoterica- 
mm  impréssarum  et  non  impreS' 
sarum  totius  unhersi  otifis  deci- 
sionum  reportata  ;  Tnactatus  de  In 
solutum  bononim  dotationCy  etc, 
Singularium  et  practicabilium 
postremi  recentiorisque  juris  ca^- 
nonici  decisarum  conclusidnutn 
opusculum  primum  ;  Tractatus  de 
miserabilium  personarum  privi- 
hgiis. 

t  NOVAT,  Novatus,  prêtre 
de  Téglise  de  Carthage  au  troL- 
sième  siècle.  Cet  homme  perfide , 
arrosant  ,   dévoré    par   une  ex- 


vivacité  naturelle  ne  lui  permet- 
toit  pas  de  polir  ses  productions. 
Il  mettoit  indistinctement  sur  le 
papier  tout  ce  qu!il  trouvoit  dans 
ses  recueils  ,  soit  bon ,  soit  mau- 
vais ,  sur  le  sujet  qu'il  avoit  à 
traiter.  L'envie  d'employer  tout 
ce  qu'il  avoit  ramassé  le  jetoit 
souvent  dans  des  écarts  qui  ne 
Mi^oient  qu'k  enfler  ses  livres. 
Aussi  'do^eoit-il  plutôt  à  faire  de 
gros  et  oe  nombreux  ouvrages 
qu'à  en  composée,  de  bons...  » 
Les  prrincipauxsout  ,1.  Des  Com- 
mentaires sur  les  quatre  Evan- 
giles et  sur  les  Actes  des  apôtres , 
4  vol.  in- fol.  II.  Electa  SacPa ,  6 
vol.  in-fol.  111.  Adagia  sancto^ 
rum  Patrum  ,  etc. ,  a  vol.  in-lpl* 
IV.  Calamità  de*  cuori ,  Vérone , 
1647  >  in  -  i6.  C'est  sous  ce> 
titre  singulier  qu'il  a  écrit  la  vie 
de  Jésus-Christ  dans  le  sein  de 
la  sainte  Vierge.  V .  Paradiso  di 


frontément  les  biens  de  l'Ëgliseï, 
des  pupilles  et  des  pauvres ,  crut 
éviter  la  punition  (fe  ses  crimes  , 
en  se  joignant  au  diacre  Félicis- 
si  me  contre  saint  Cyprien  9  et 
prétendit  avec  lui  qu'on  devoit re- 
cevoir les  laps  à  la  communion, 
sans  aucune  pénitence.  Etant  allé 
à  Rome  en  25 1  ,  il  s'unit  avec 
Novatien  et  embrassa  l'opinion 
de  celui-ci ,  diamétralement  op- 
posée k  celle  qu'il  avoit  soutezme 
en  Afrique. 

NO  V  ATI  EN,  philosophe, 
païen,  se  trouvant  dangereuse- 
sèment  malade  ,  demanda  le  bap-» 
tême  ,  et  on  le  lui  conféra  dans 
son  lit.  Etant  relevé  de  sa  ma- 
ladie ,  il  fut  quelque  temps  après 
ordonné  prêtre  ,  contre  les  rè- 
gles canoniques  et  contre  l'avis 
•de  son  évoque.  Son  éloquence  lui. 
acquit  une  grande  réputation.  Cet 


3Set€lemme ,  Vérone  ,    1646 ,  in-  1  anibitieux  portoit  ses  vues  sur  It 


554 


JNOVA 


siège  de  Rbmë,  et  fut  si^duteé 
de  ne  voirpréfcrei:  Corneille  après 
la  jftiort  du  pape  B'abien  ,  qu'il 
publia  des  calomnies  atroceis  con- 
tre son  suacesseur.  S'étant  uni 
avecNovat,  ils  firent  venii*  trois 
é\èques  simples  et  ignorans  ;  et 
les  ayant  fait  boire ,  il  les  obli- 
gèrent d'ordonner  Novatien  évê- 
<I(ie  de  Rome.  Cette  ordination 
irrëgulière  produisit  un  schisme 
funeste ,  qui  dégénéra  en  héré- 
sie ;  car  JVovatién  soutint  que 
TEglise  n'avôit  pas  le  pouvoir  dp 
recevoir  h  la  communion  ceuic 
qui  étoient  tombés  dans  Fidolâ- 
trie ,  et  se  sépara  de  Corneille. 
Ses  premiers  disciples  n'étendi- 
rent \}Sis  plus  loin  la  sévérité  de 
leur  cJiscjpline.  Dans  la  suite  ,  ils 
exclurent  pour  toujours  ceux  qui 
«voient  commis  des  péchés  pour 
lesquels  on  étoit  mis  en  péni- 
tence ;  tels  étoient  l'adultère  ,  la 
fornication  ;  ils  condamnèrent 
ensuite  les  secondes  noces.  La  sé^, 
vérité  de  Novatien  a  l'égard  de 


îroîJÊ 

tûtlien  ;  et    vkie   Lê($^ ,    ^u"^ 
trouve  parini  ceHes  de  séînt  Cr- 
prien.   C'est  lui  et  ïioii  pas  Wo^ 
vàt  f^i   k  dotlrié  sbn  nom   àvÀ 
bérétiqueâ  dppélës  iiôVati'ens...... 

Jackson  a  publié  k  Loiictreis  eé 
17Q8,  in-4* ,  uiie  éditijon  de  touk 
les  Cinftdges  de  Novatien. 

.  NOU  (  la  ) ,   Foyez  UivAnt , 
n»  IV. 

NOUCfflREVAN  ,  roi  dé  PeH- 

Ée  ,  prince  très-enclin  à  là  colè^ 
re ,  avoit  condamna  à  mort  uh 
de  ses  pages ,  pour  avoir  répaiidSk 
sur  lui  par  mégarde  de  la'saiicè 
en  le  servant  à  tablé.  Lé  page,  àh 
voyant  aucune  cspéranéè  dé  paî^ 
don  ,  versa  le  blât  tout  entier  sur 
ce  maître  implacable.  Nouchiré- 
van,  plus  étonné  (|u'indighé  d'ùiie 

Îiareille  audace ,  en  voulut  snvôir 
a  raison.  «Prince,  lui  ditlepagé*, 
j'ai  voulu  quéitia  mort  ne  fit  at^- 
cun  tort  a  vôtre  renommée.  Vous 
passez  pour  le  plus  juste  des  mô- 


ceux  qui  étoient  tombés  dans  l*i-  |  uarques;   mais  vous  perdriez  cë 
,j_-ii-_!^    ^..•.  ^  ._        *     '"' titre,  si  la  postérité  savoit  que  vous 

avez  conaamné  lin  de  vos  sujets 

pour  uîle  liéute  si  légère.  »  INoii- 

pnrmi  les  évoques  ;  .mais  presque  '  chirevan ,  revenu  à  lui-même,  eut 

<tous  rabandonoèrent.  11  j  avoit'  honte  de  son  arrêt  sanguin aire> et 


dôlâtrie  étoit  en  usage  :  ainsi  il 
ne  faut  pas  s'étonner  de  ce  qu'il 
tr(HiVa     dos    partisans   ,     même 


encore  des  novatiens  en  Afrique 
du  temps  de  saint  Léon ,  et  en  Oc- 
cident juÂquau  8*  siècle.  Les 
udvàtiens  prirent  le  noin  de  Ca- 
thares ,  c'est  -  à  -  dire ,   purs  ;  ils 


lui  fit  gracé. 


1 1.  NOUE  (  Frànçois^de  1^7, 
surnommé  JBavi*  -  rfè -yi^  ,  getk- 
tilhomme    breton,  lié  en  id3î» 


^     "1 


avoient    un   grand  mépris   pOur  |  d'une    maison    ancienne  ,  porta 


les  catholiques^  et  lorsque  quel- 
qu'un d'eux  embrassolt  leursen- 
tiuieut ,  ils  le  rebaptisoient.  No- 


ies armes  dès  son  enfance,  et 
se  signala  d'abord  en  Italie.  De 
retour   en  France ,   il   embrassai 


valien  ne  faisoit  que  renouveler  le  parti  des  calvinistes  ,  aox- 
le  système de^montànistès;  (^oj^.  ,  quels  il  rendit  les  plus  grands 
MoNTÀN,  n*»  1  ).  Sa  sévérité  venoit  i  services.  Ce  héros  prit>^Orléahs 
en  partie  de  son  caractère  dur  et  ;  «ur  les  catholiques  en  156^  ,  cbn- 
ûuslère.  Il  étoit  stoïcien,  et  il'  duisit  l'arrière-gardé  à  la  ba- 
avoit  une  mauvaise  santé.  On  lui  ;  taille  de  Jarnac  en  i56g ,  et  se 
attribue  le  Traité  de  la  Tnnité\  i  rendit  mailre  de  Fontenay  ,  d'O- 
le Livre  des  viandes  juives  ,  qui  leron  ,  de  Ma  rennes,  de  Soubise 
boiit-yarmi  les  Œuvres  de  Ter-    et  de  Brouage.  Ce  fut  k  la  prise 


NOtÊ 

éh  Fi»^ft9lî^  qu'il  reçfltan  bras 
gauche  un  y;oiip  qui  lui  bHsa  l'os. 
Où  le  lui  cou|>a  à  La  Rockelle, 
el  an  lui  en  fit  un  mécanique  en 
fer  y  dont  il  se  servdit  très-bien 
pour  manier  la  bride  dé  i^on  tkte- 
▼al.  Envoyé  dans  les  Pays  -  Bas  ' 
en  1571  i  il  y  sUrprit  Vaïcn» 
tenues.  A  son  réttur  en  France  , 
après  rafTreiise  journée  delà  Sain^ 
Barthélemi ,  le  roi  lènbninia  gé- 
néral d^s  troupes  enVoyées  pour 
]e  siège  de  La  Bochellè  ;  il  s^en 
servit  pour  fértjfièr  le  parti  des 
rebellés.  Lie  réthords  ^uêiui  causa 
Celte  perfidie  lui  inspira  la  ré- 
solution de  chercher  nn9  mort 
honok-âblé  dans  lès  sorties  que 
firent  leâ  assiégés.  11  se  méia  une 
fois  si  âfvant  j  gu'il  eût  été  tué , 
sans  un  gentilhonime  nommé 
Marcel  ,  qui  se  mit  du-devant 
êa  coup  dont  il  alibit  être  perce.  * 
Pchdant  ce  siëgè  ,  il  proposa  à 
diverses  reprisés  des  voies aecon- 
eiliatii)n  entre  les  deux  partis.  Lé 
ministre  La  Place,  prolestant  j  d*uh 
caractère  inquiet  et  ardent ,  au- 
tre de  cette  modération ,  pro- 
digua à  Ce  héros  magnifique  les 
^noms  les  plus  odieut ,  et  fihit 
par  lui  doiinér  un  souHlet.  La 
Noué,  caliîiè  jtts<][iie  dans  ses  pre- 
miers, moùvemeus  ,  se  borna  k 
fen^fôyet  le  brutal  k  sa  fenimè , 
l^our  réfhëdiéi* ,  dit-il ,  au  «léran- 
^enlenf  fin  âa  ï-aisôn.  »  Cette  mo- 
dération s'iilicordoit  avec  ses  prin- 
cipes, à  La  cause  «.de  là  fUrèur 
ûes  duels  ,  a-t-il  écrit ,  gît  en^ 
nos  erreurs  et  folies ,  et  est  un 
faux  honneur.  C'est  aut  lierres 
qu'où  doit  montrer  sa  valeur  j, 
et  hasarder  Hbrèmentsa  vie.  Mais 
^uant  à  ceux  qui  vont  précipitlint 
leur  valeur  dans  des  querellés 
personnelles  ,  il  faut  croire  qu'ils 
ne  s'estiment  point  k  gratid  prix.» 
6a  vailéUT  et  sa  vertd  n'éclatè- 
rent pas  moins^m  1578.  Il  ppssa 
tu  service  desËtots^gcnéraaxdan? 


i<ôtJÉ 


565 


les  Pays-Bas,  -Ot  prisonnier  le 
comte  a'Ëgmont  a  la  prise  de  Ni- 
hovë,  et  inspira  une  telle  àrdenr 
aux  soldats ,  que ,  Ibm  de  piller^ 
ils  négligèrent  même*  de  recevoir 
leur  paie.  On  leur  annonce  que 
leuirs  toldes  sodt  arrivées  a  Menm'; 
ils  répbhdent  «qu'ils  ne  savent 
point  perdre  à  compter  de  l'ar-^ 
gent  un  temps  qu'ils  pèiiveut  em- 
ployer à  vaincre.  >»  Le  courage 
de  Là  ffoùë  ne  Tempécha  pas 
d'être  fait  prisonnier  eh  iSSô  , 
et  il  n'obtint  sa  liberté  que  ciîiq 
ans  après.  Pendant  lés  troubles 
de  la  Ligue  ,  il  se  signala  contre 
elle.  Les  ligueurs  ehtrépritèni  le 
i$iége  dé  Senlis  en  iSBg.  Comùie 
lés  royalistes  h'avoient  pas  de 
fdrcés  SiifTisântes  pour  attaquer 
les  assié^eàuâ  ,  ils  se  bofnërent  k 
vouloir  faire  entrer  dans  la  place 
des  munitions  de  guerre  et  de 
bouché.  Lès  marchands  ne  vou- 
lurent par  les  livrer  sans  aî*gént,  et 
les  trâi  tans  refusèrent  de  l'a  vabcèr. 
«  Oh  \  ôh  i  dit  La  ^^oue ,  ce  kerk 
dont  moi  t^ui  ihtAi  la  dépensé  ! 
Garde  son  argent  quiconque  l'es- 
timera plus  que  sdn  hô'uiiéur. 
Tandis  que  j'aurai  une  goutte  de 
sang  et  un  arpent  de  terre,  .\à 
l'emploierai  polir  la  défense  de 
l'état  oii  Dieu  m'a  fait  naître.  »  U 
engage  aussitôt  la  terre  des Tour- 
nelles&ux  iharchàndsqui  dévoient 
fournir  lès  munitions.  Là  Noue 
continua  dé  servir  avec  gloire  sou^^ 
Henri  IV,  qui  a' voit  une  affection 
particulière  pour  lui.  Ce  héros 
bienfaisant  peHt  àù  siège  deLàhi- 
ballele430Ût  iSgi,  le  17*  jour 
après  avoir  reçu  un  coup  d'arqut- 
buseh  la  tête,  qui  ne  futihortel  que 
par  l'impérilié  ou  la  méchàncetô 
du  chirurgien  ,  qui  ne  voulut  j;.- 
mais  que  La  Noue  fût  trépané.  Il 
^jFut  plcuréOës  catholiques  ètdes 
prbtesians.  Aux  vertus  du  citoyen 
et  aux  qualités  du  guerrier  il  joi- 
guoit  lc:j  CQUiioissaiiCcs  de  i'houi^ 


/ 


553 


NOUE 


me  de  lettres.  Il  laissa  des  D^- 
cours  poUtique\  et  militah^s , 
imprimés  à  Bâle  par  les  soins  de 
Dafre^ne-Canaje  ,  1587  ,  in-4*  > 
qu'on  estime  encore ,  et  qui  ont 
été  imprimés  plusieurs  fois.  Il 
les  composa  pendant  sa  prisou. 
Amîrautt ,  ministre  protestant  > 
a  ^crit  sa  Vie,  Lejde,  1661  ,  inr4*** 
Ce  livre,  écrit  d*un  stjle  dur,  in- 
correct ,  et  dont  les  réflexions 
sont  languissantes  ,  offre  des  re- 
cherches  ;  mais  il  loue  son  héros 
pourles  choses  les  plus  ordinaires 
«e  la  vie.  Koyez  Momtlcc  ,  n»  L 

tn.  NOUE  (  Od£t  de  la  ),  fils 
aîné  du  précédent ,  fut  employé 
avec  distinction  au  service  de 
Henri  IV,  qui  Taimoit  beaucoup , 
et  qui  lui  en  donna  des  preuves  , 
lorsque  ceprince'fît  son  entrée  à 
Paris  en  1^94»  Des  sergens  ve- 
Doicnt  d'arrêter  l'équipage  de  La 
Noue  pour  des  eugagemcns  que 
son  père  a  voit  pris  pour  soute- 
tenir  son  parti.  Il  alla  se  plain- 
dre' au  roi  de  cette  insolence  : 
«,  La  Noue,  lui  dit  publique- 
ment le  roi ,    il  faut  paver   ses 

•  dettes;  je  paye  bien  les  miennes.  » 
Ensuite  le  tirant  à  l'écart ,  il 
lui  donna  ses  pierreries  pour  les 
engager  aux  créanciers  k  la  place 
de  ce  qui  avoit  été  saisi.  Ce  brave 
officier  mourut  vers  1618.  Il  est 
auteur  de  plusieurs  oiwrages  qui 
prouvent  plus  de  piété  que  tïn 
génie,  et  on  j  remarque,  I.  Para- 
doxes ,  que  les  cuwersilés  sont 
plus  nécessaires  que  les  pros- 
pérités ,  et  qu'entre  toutes ,  l'état 
d'une  étroite  prison  est  lé  plus 
doux  et  le  plus  profitable ,  ou- 

/  vrageen  vers,  La  Rochelle,  i588  , 
in-8".  IL  Vive  description  de  la 
tyrannie  et  des  tyrans  ,  avec  les 
moyens  de  se  garanhir  de  leur 
joug  ^  Reims,  iSjy  ,  in-i6.  HL 
Poésies  chrétiennes  ,  Genève  , 
15^4  >  iû-80,  ^ic. 


NOUE 

fin.  NOtlE  (  Stanislafs-Loiiî* 
DK  Vero  de  la  ),  comte  de  Vair ,  de 
la  même  famille  que.  les  précé-«. 
deus,  né  au  château  de  Nazel^ 
les  près  Chinon  en  17^9  >  le 
cinq,uièine  de  six  frères ,  qui  y 
tous  à  l'exemple  de  leurs  .an^ 
cotres  ,  servirent  l'état. avec  dis- 
tinction. Entré  dès  l'âge  de  douze 
ans  au  service  ,  il  se  signala  dans 
nombre  d'actions  de  la  guerre 
de  174  ï  »  et  continua  de  se  dis- 
tinguer dans  celle  de  1766  ,  au 
point  qu'il  obtint  le  commande- 
ment d  un  corps  de  1600  volon- 
taires, à  la  tête  desquels  il  se 
fit  beaucoup  de  réputation.  Il  fat 
tué  k  l'affaire  de  Saxenhausen  en 
1760.  Louis  XV  dit  k  cette  oca- 
siou  :  «  Je  viens  de  perdre  uh 
homme  qui  seroit  devenu  le  Lau- 
don  deV  France.  »  Le  comte 
de  Vair,  habile  k  se  concilier 
l'estime  et  ratt^Tchenoent  de  ses 
égaux  et  de  ses.  supérieui^s,  ne 
l'étoit  pas  moins  k  gagx^r  la 
confiance  et  l'affection,  du  sol- 
dat. Il  cultivoit  aussi  les  bellesr 
lettres  ,  sans  négliger  les  devoirs 
et  l'étude  de  sa  profession.  Oa 
a  de  lui  un  livre  intitulé  Nou-^ 
velles  constitutions  militaires 
avec  une  tactique  adaptée  à  leurs 
principes  ,  grand  in-8*.  imprimé 
k  Francfort  (Paris  )  en  1760,  et 
accompagné  de  20  planches  jfSO 
taille-douce.  Il  s'y  mgiitfi»  aélé 
partisan  de  l'ordre  profond.  Sa 
Vie  a  été  écrite  par  le  vicomte 
de  Toustain ,  major  de  cavalerie» 
qui  l'a  d^iée  aux  trois  princes  , 
enfans  du  duc  de  Chartres  ,  sous 
le  titre  de  Précis  historique  sur 
le  comte  de,  Vair  ,  commandant 
le^rvolontaires  de  l'armée  ,  in-8*»  , 
Renues ,  1782. 

ly.  NOUE  (Denys  de  la  )  , 
impiimeur  de  Paris  ^  renommé 
par  son  savoir,  publia  un  gran4 
nombre  de  belles  éditions ,  parmi 


\ 


r 


NOUE 

lescfaelles  on  distingue  la  Somme 
de  saint  Thomas,  et  une  Concor- 
dance de  la  Bible  ,  publiée  en 
i635  ,  et  recherchée  pour  la  net- 
teté de  l'impression  eî  Texacti- 
tude  de  la  correction.  Il  mourut 
•n  i6i5o. 

V.  NOUE  (  N.  la  )  fameu:c  fî- 
aancter  sur  la  fm  du  17* siècle, 
dont  le  faste  et  les  dépenses  ex- 
cessives eôaçoient  les  plus  grands 
seigneurs  du  royaume,  fît  démolir 
et  reconstruire  plusieurs  fois  le 
superbe  hôtel  qu'il  faisoit  bâtir  ; 
«t  lorsqu'il  fut  achevé ,  tout  Paris 
courut  en  foule  voir  ce  magnifi- 
que édifice.  Un  Gascon ,  s'étant 
'  promené  dans  tous  les  apparte- 
mens  ,  aperçut  nnè  porte  qu'on 
n'ouvrôit  pomt.  Il  demanda  ce 
que  c'étoit  ?  «  C'est ,  lui  dit- 
x)n  ,  un  escalier  dérobé.  —  Juste- 
ment, repartit  le  Gascon  ;  dérové, 
comme  tout  le  resté  de  la  mai- 
son. »  Les  malversations  de  La 
Noue  .le  firent  condamner  quel- 
que temps  après,  en  i7o5  ,  à  neuf 
ans  de  galères  ,  et  à  être  mis  au 
pilori.  La  nuit  d'avant  le  jour 
qu'il  subit  sa  sentence  ^  on  afficha 
au  pilori  ce  quatrain, 

D'iM  fi«anci«f,  jadis  laquais 9 
Ainsi  la  /oriune  se  joue, 
}«  vous  teontre  aujourd'hui  la  Noue , 
Vous  verrex  bientôt  Bounralais. 

\^  fléd'^^'^"  se  vérifia  pou  r  Bour- 
valais  1  certains  égaras.  (  Voyez 
ce  mot.  )  11  "éioit  cependant  plus 
sage  ,  et  généretbc  sans  être  pro- 
digue. La  Noue  étoitau  contraire 
4m  fou  sans  conduite  ,  à  qui  ses 
i>iens  immenses  avoicntl^inié  la 
tète,  et  qui  ne  ressembloit  a  Bour- 
Talais  que  par  l'obscarité  ile  son 
extraction  et  la  rapidité   ae  sa 

fortune.  ^. 

f 

tVL  NOUE  (Jean -Baptisa 
^ovi.de  la  ),  naquît  à  Incauic 


NOUÉ 


557 


en  1701.    Entraîné  par  son  gojlt 
pour  le  théâtre  ,   il  se  fit  comé* 
(lien  au  sortir  du  collège  ,  et  dé- 
buta   à  Lyon  par    lès   premiers 
rôles  à  l'âge  de  vingt  ftns.  Ayant 
obtenu  le  privilège  de  lever  une 
troupe  de  comédiens  pour  le  théâ- 
tre de  Rouen  ,     il  y  resta  cinq 
ans ,  et  passa  de  là  à  Lille.  Sol- 
licité ,  au  nom  du  roi  de  Prusse  ^ 
de  se  rendre  à  Berlin  ,  il  leva  une 
nouvelle  troupe.   La  guerre  qui 
survint  fit  échouer  ce  projet  :  il  fut 
obligé  de  congédier  ses  acteurs,  et 
de  les  paver  a  ses  dépens.  11  revint 
alors  a  iParis  ,  et  débuta  à  Fon- 
tainebleau ,  le  t4  mai  i^S^z,  par 
le   comte    d*Essex.    On    trouva 
son  jeu  naturel  ,  rempli  d'intel- 
ligence ,  de  noblesse,   de  senti- > 
ment  ,    quoiqu'if  eût  contre    lui 
la  figure  et  la  taille.    Comme  il 
étoit  à   la   fois  auteur  et  acteur, 
la  cour  le  chargea  d*un  Divertis- 
sèment  pour  le  mariage  du  dau- 
phin. Il  se  trouva  le  concurrent 
de  Voltaire  ,  qui  composa  pour 
cette  fête  la  princesse  ae  Navarre, 
La  Noue  fit  Zélisca,  qui  lui  valut 
la  place  de  répétiteur  des  spec- 
tacles  des   petits    appartemens , 
avec  1000  livres  de  petision.  Le 
duc  d'Orléans  lai    donna  la  di- 
rection  de  son  théâtre  k  Saint- 
Cloud  ,  a  peu  près  dans  le  même 
temps.  Dégoûté  de  ha  vie  de  co-^ 
médien  ,  il  la  quitta  ,  en  1757  , 
pour,  achever  quelques  otttfmgi?* 
dont  il  avoit  traité  le   canevas  ; 
mais  la  mort  Fenleva  le  i3  no- 
vembre 1^1.   Ses   mœurs,   son 
caractère    et   sa   probité  le    fai- 
sbient  rechercher  par  les  person- 
nes les  plus  respectables.  LesG&u-» 
vres  de  théâtre  de  La  Noue  ont 
été  publiées  a  Paris*,  1766,  in-ia. 
Les  piècies  qui  composent  ce  recueil 
sont  ,  I.  Mahomet  second ,   tra- 
gédie ,  représentée  le  '23  février 
1759.  Le  slj'le  de  celte  pièce  est 
inégal  y  le  dialogue  enflé  et  pen 


5Go  NOUL 

lutine  ifersum.  C'est  la  traduc- 
,  tion  d'une  pièce  apocryphe.  II. 
Bedce  preshyteti  opuscuJa  ,  Co- 
logoe,  i537  ,  in-fol.  C'est  un  re- 
(^ucil  de  tous,  les  ouvrages  du 
vénérable  Bède  sur  la  phy- 
sique ,  sur  le  calendrier  ,  et  sur 
la  chronologie ,  continuée  jusqu'à 
l'année  xb'Sx-  Cette  édition  a  été 
faite  sur  un  ancien  manuscrit  ; 
les  notes  en  sont  estimées.  III.  De 
numeris  libri  duo  ,  quorum  prior 
iogisticen  et  vèterum  numbrandi 
consuetudiiiem  .  posterior  theo- 
remata  numerorum  complectitur, 
Pariffî ,  i539 ,  in'4'*«  IV.  Une  Tra- 
duction latine  de  la  géographie  de 
J^tolomée ,  Cologne  ,  io4o« 

*  NOULIS  (Nicolas  Petrineau 
des  )  ,  échevin  à  Angers  ,  sa  pa- 
trie, où  il  mourut  en  1709,  est 
connu  par  une  Histoire  des  rois 
de  Sicile  et  de  Naples  de  la 
maison  d'Anjou  ,  imprimée  à 
.Paris  en  1707  ,  in-4'.  Il  se  pro- 
posoil  de  composer  une  Histoire 
d Anjou ,  qui  n'a  pas  eu  lieu  , 
quoique  le  prospectus  en  ait  été 
imprimé. 

tî^OULLEMT  (Jean-Baptiste), 
^  h  Saint-Brieuc  en  iôo4  î  de 
parens  distingués  dans  la  magis- 
trature ,  entra  dans  la  congréga- 
tion de  l'Oratoire  ,  et  devint  ar- 
chidiacre de  Saint-Brieuc  en  i659j 
puis  théologal  en  1640.  Il  avoit 
du  talent  pour  la  chaire  efr  prê- 
cha av^c  applai;  •  -isement  àSaiut- 
lilalo  ,  à  Paris,  et  dans  plusieurs 
Autres  villes.  Son  zèle  imprudent 
Payant  engagé  dans  de  fausses 
démarches, La  Barde,  son  c^êque, 
l'interdit  de  tontes  fonctions  ec- 
clésiastiques dans  son  diocèse. 
Noulieaa  composa  plusieurs 
Ecrits  et  Factums  pour  sa  dé- 
fense \  mais  ne  pouvant  réussir  à 
faire  lever  son  interdit ,  il  fit 
pendant  trois  ans  sept  lieues  par 


NOUft 

jour ,  pwir  se  rendre  a  Saint* 
Quajr ,  dans  le  diocèse  de  Dole  , 
afin  d'y  dire  la  messe.  Il  mourut 
vers  1662  ,  âgé  d'environ  68  ans. 
On  a  de  lui ,  I.  Politique  chré- 
tienne et  eeclésiastique  ,  pour 
chacun  de  tous  messieurs  de 
rassemblée  générale  du  clergé , 
en  i665  et  1666  ,  vol.  in-is.  II. 
\J Esprit  du  christianisme  dans  le 
saint  sacrifice  de  la  Messe  ,  in- 
12.  III.  Traité  de  F  extinction 
des  procès ,  in- 12.  IV.  De  Vusage 
canonique  des  biens  de  V Eglise, 
in- 12.  V.  Diverses  pièces  latines 
et  françaises  j  sur  les  libertés  de 
r Eglise  gallicane  ,  Paris,  i6G5 
et  1666,  in-4®. 

I.  NOURRISSON,  rqrcz  Lor- 
rain ,  n°  III ,  et  Cbemim  yU^  I. 

IL  NOURRISSON  (  GuiU.  )  , 
né  à  Amhert  en  Auvergne,  vint 
se  fîxer  à  Lyon  ,  oit  il  acquit 
une  grande  réputation  en  hor- 
logerie, 11  y  répara  la  célèbre 
horloge  de  Lippius ,  et  y  ajouta 
plusieurs  pièces  de  son  invention. 

NOURRY  (  dom  Nicolas  le  )  , 
né  à  Dieppe  en  1647  >  hénédic- 
tin  de  la  congrégation  dé  Saint- 
AJaur  en  i665  ,  mourut  à  Pan$ 
le  i4  niars  1724  >  à  77  ans.  L'^- 
dition  des  OEuvres  de  Cassîb*- 
dore  est  le  fruit  de  son  travail 
et  de  celui  de  dom  Garet  son  coj^ 
frère,  ^owrry .travailla  wéÈ^Ùottk 
Jean  du  Cnesne  et  dom  Julien 
Beltnisè  a  VédàfiSn  des  OEuvres 
de  saint  Ambroise ,  qu'ilcontiuua 
avec  dom  .(Jacques  Friches.  On 
a  delu^  vol.  sous  le  titre  d'Ap" 
paratLs  ad  Bibliotheùam  Patrum , 
Paristts,  in-folio  ,  1703  et  i^iS. 
Le  ipremier  volume  est  rare  ,  et  le 
segond  plus  commun'  :  on  les  a 
joints  à  la  Bibliôthèique  des  Pèresy 
[  deMarguerin  de  La  Bigoe,Ly6n^ 
f  1677  ,    27  vol.  in-^L  i  et  avec 


.    NOUS 

l'Index  de  Siméon  de  Saînte- 
Ctoix  ,  Gênes  -,  170^  ,  in-folio. 
Le  tout  forme  3o  Yoliunes.  Il  y 
en  a  qui  y  joignent  Bibliotheca 
Patrumprimitivœ  Ecclesiœ^y  orî^ 
1680  ,  in-fol.  La  collection  de 
dom  Le  Nourry  renferme  des 
dissertations  remplies  de  recher- 
ches curieuses  et  savantes  sur 
la  vie  ,  les  écrits  et  les  senti- 
mens  des  Pères  ,  dont  il  éclaircit 
un  grand  nombre  de  passages 
^fficiles.  ^a  saine  critique  dont 
cet  oavragé  est  rempli  a  fait 
regietter  aux  savans  qu'il  n'ait 
pas  exécute  son  projet  d'une 
seconde  édition  de  la  Bibliothè- 
que des  Pères  Suivant  le  même 
plan.  On  a  encore  de  lui  une 
Dissertation  sur  le  Traité  De 
mortihus  persecutorum  ,  Paris 
1710,  in-8<*.  Il  prétend,  mal-à- 

Sropos  ,  que  ce  Traité  n  est  point 
e  Lactance  ,  mais  de  Lucius 
Câeçilius.  «r  Le  style  du  Père  \je 
Hoxnevy  ,  dit  Dupin ,  est  simple  , 
pur  et  facile.  Il  est  exact  dans 
ses  citations,  modeste  dans  sa 
critique ,  et  juste  dans  sts  con- 
jectures^. 

*NOUSHlRVAN,roî  de  Perse, 
qui  mourut  ,'  dit-on  ,  en  679 , 
uxt  célèbre  par  ses  vertus  et  sa 
sage  administration.  Sande  rap- 
porte de  lui  plusieurs  traits  admi- 
rables ,  et  sur-tout  de  sages  ins- 
tructions k  spn  fils ,  que  l'abbé 
Fourmont  nous  a  données ,  tra- 
'  duites  d'un  manuscrit  turc  ;  mais 
îl  j  ft  tonte  apparence  que  c'est 
'  une  morale  mise  en  action  ,  et  le 

Sortrait  d'un  roi  tel  qu'on  VO14- 
roit  qu'il  fût  ;  on  en  cite  l'^neC- 
dote  suivante  :  Étant  k  la  chasse^ 
et  pressé  par  la  faim  ,  il  fit  pré- 
parer un  repas  de  gibier  qu'il 
avoit  tué,  mais  il  n'avoit  point 
4e  sel  ;  il  en  envoya  chercher  au  vil- 
'  lage  le  plus  prochain  ,  et  défei^- 
liit  de  le  preodre  «ans  le  payer. 
T.  xu. 


NOWÊ 


56i 


«  Quel  mal  arriveroit-il  ^  dit  ma 
des  courtisans ,  si  l'on  ne  payoit 
pas  un  peu  de  sel  ?  —  Si  le  sou- 
verain ,  répond  Noushirvan  , 
cueille  une  pomme  dans  le  jar- 
din de  son  sujet ,  le  lendemain 
les  courtisans  dépouilleront  Tar- 
'bre.  » 

♦  NpUVELET  (Clandc-Étien- 
ne),  natif  de  Falloyre  en  Sa- 
voie, bénédictin  ,  se  signala  par- 
mi les  prédicateurs  de  la  Ligu^. 
Son  nom  mérite  sur-tout  d'étr« 
Lvré  a  l'exécration  de  la  posté- 
rité pour  son  Hymne  triompfuiU 
au  roi ,  sur  teguiiable  justice 
que  S,  M,  fit  des  rebelles  la  veille 
et  le  jour  de  Im  saint  Lojs 
1572. 

♦  NOUVELLON  (  Nicolas  l'H^ 
riticr)  ,  né  dans  la  Normandie  , 
fnort  k  Paris  en  168 1 ,  fut  d'abord 
mousquetaire  et  officier  aux  gar- 
des françaises ,  en  outre  nommé 
historiographe  du  roi ,  et  il  exer- 
ça la  charge  de  trésorier.  Qn  a 
lie  lui,  l.  Amphitryon yOii  Hercule 

furieux  ,  tragédie  en  cinq  actes  , 
en  vers,  imprimée  a  Paris  en  idZg  « 
în-4'.  IL  te  grand  Clovis  ,  pre^ 
mier  roi  chrétien^  tragi-comédie^ 
Paris  ,  i635  :  il  n'y  a  que  l'épître 
dédicatoire  d'imprimée ,  précé- 
dée '  du  frontispice  de  la  pièce , 
laquelle  n'a  jamais  été  imprimée* 
lli.  Plusieurs  fipésieà  msérées 
dans  les  divers  recueils  da 
temps. 

♦  NOWEL  (  Alexandre  ) ,  né  k 
Réad ,  au  comté  de  Lancaster , 
successivement  maître  d'école  et 
chanoine  k  Westminster ,  doyep 
de  Saint  -  Paul ,  sous  le  règne 
d'Elizabeth ,  a  écrit  plusieurs  oi/tr 
vrafes  dirigés  contre  l'Éj^ise*  rorr 
mame,  et  est  auteur  de  deux  Caté» 
chismes,  dont  l'un,  poly'glotte,est 
en  latin ,  en  grec  et  ennébreu.  U 

36 


5Gi 


WOY* 


à  recneHH  dans  la  Biblîothèqne 
de  Colton  plusieurs  anciens  ma* 
nuscrits  qui  ont  été  transférés 
dans  le  musée  britannique.  Il 
mourut  en  iQba. 

*  NO¥  (WiHiam)  procureur- 
général  sous  le  règne  de  Char- 
les l'Snatii'de  Sain^-Bunan,  dans 
le  comté  de  GomouaiUes  ,  exçel- 
Tcnt  jurisconsulfte  ,  fut  représen- 
tant du  bourg  '  d'Helston  ^  sous 
deux  parlemens  consécutifs  ,ver$ 
la  fin  du  régné  du  roi  Jacques  , 
et  de  Saint-Yves ,  en  1625.  Il  se 
montra  l'un  des  plus  ardens  ad- 
versaires de  la  prérogative  roj aïel 
lia  course  l'àttacbà  en  i65i  ,  en 
le  nommant  procureur-général , 
et  le  parti  populaire  regretta 
d^autantplus  sa  défection,  cyi'il 
étoit  fort  babile.  11  mourut  en 
1634  )  laissant  plusieurs  ouvra- 
ges qui  sont  une  preuve  de  ses 
talens  et  de  ses  connoissanceâ.  !• 
Traité ^es  principes  et  des  maxi- 
mes des  lois  d* Angleterre  ,  ï64i  > 
^-4"  >  réimprimé  ensuite  în-8*'et 
în-i2.  II.  Le  parfait  notaire  , 
i635,  m-4*.  III.  Rapports  sous  la 
reine  Èlizàbeth ,  le  roi  Jof'ques , 
et  sous  Charlçs  premier* ,  i656, 
in-fol.  iV.  Le  parfait  juriscorÙ- 
suite  ,'  etc. ,  1661  ,.in-8*. 

l.  NOYER  (do).  Toj.  CASTEt, 

ïi^V.  

fil.  NOYEïVt  Antfe-Marguerîle 
Petit  ,  femme  du  )  ,  née  à  Dllmés 
vers  Tan  i665.  Sa  jnèi;e,  étant  4fi  la 
famille  du  Père  Cottôn ,  confesseur 
de  Henri  IV  ,  eile  abjura  le  pro- 
testantisme dans  lequel  elle  étoit 
née ,  et  épousa  du  Ji>oyer,  gentil- 
homme de  beaucoup  d'esprit  et 
d'une  famille  distinguée.  Quoi- 
qu'elle ne  se  piquât  pas  a'^nne 
'fidélité  conjugale  bien  scrupù- 
Jeiise  ,  elle  étoit  èxtrêmemeui  ja- 
iouse.  Çîîtt^j1rfs?i'dB ,  jbirite'a  sop 


.   *  '  '        ' 

peluchant    pour  lé  c^alVinlsme  ^ 

mit  la  désiii>ion  dajtis  leur  ipétiage^ 

RIad.  du  Noyer  passk  en  Hollande 

avec  $es  deux  filles^  pourprofeis- 

ser   plus    librement  la  religioà 

?[u'elle  avoit  quittée.  Sa  plumé 
ùt  une   ressourcé  dans  ce  pays 
de  liberté.  Elle  écrivit  des  Lettres 
historiques  dune  dame  de  Parii 
à  une  dame  de  province,  en  5  vol, 
in-iQ.  Les  dernières  éditions  de-, 
puis  celle  de  Londres  lySj  soï^t 
en  9  petits  vol.  in-12  ,  parce  qu'on 
y  a  ajouté  les  Mémoires  de  Mad*. 
du  Noyer  et  une  suite  à  ses  Let^ 
très.  Elles  sont   semées  d'anec^ 
dotes  ,  dont  quelques-unes   sont 
vraies ,  mais  la  plupart'  fausses 
ou  hasardées.  Elle   rama^soît  les 
sottises  de  la  province  ,  et  on  les 
preuoit  dans  les  pays  étrangers 
pour  les  nouvelles  de  la' cour. 
Elle  écrivoit  avec  plus  de  facilité 
que  de  délicatesse.'  Son  style  est 
âi0tis  ,    et    ses  plaisanteries  De 
sont  pas  totijours  de  bon  goût. 
L'exemple  de  Mad.  du  Noyer  fuit 
suivi  par  une  fodl^  de  barbouif- 
tents  de  papier ,  qui  se  métamorr 
phosèrent,  en  Hollande  ^  en  mî>- 
n?str/^ ,  en  plénipotentiaires  «  et 
qui  \  'dans  des  écrite  satiriques  » 
ihsultèrent  les  soùv^erains  en  pré- 
tendant les    régenter.   Mad.   du 
^oyer  mourut  en   1729 ,  avec  la 
réputation  d'unie  femh^ç  aussi  bi- 
zarre   qu'ingénieuse.  /Elle    avoit 
paru"  à  la  cour  ,  où  è^Ie  se  coiv- 
vrît  de  ridicule  par  sa  hauteur  9 
et  âvoitvécu  long-temps  eh  pro- 
vince ,    où  elle  recueillit  les  ri- 
sées par  des  laux  airs  de  çouir. 
Ses  mémoires ,  imprimés  sépa- 
rément   eu    ui;^  Vol.    în-i2,  ne 
donnent  pas  Une  ,grandè  idée  de 
.la  solidité'de  son  caractère  ,  quoi- 
.qu^èllç  les  eA*  écrits  en,   partie 
pour  faire  son    apologie.  On  a 
imprimé  une  3dtire  contre  elle  » 
'assez   plsfte',    iiuituléë  f^e   Ma^ 
'  rià'gé  pNciptté'y  comédie  Qp  troï» 


NOZZ 

Actes ,  en  prose ,  Utrediit ,  i7i3  , 

I.  NOYERS  (Hugues  de)  , 
évêque  d'Auxerre  en  ii83  ,  d'une 
famille  noble  ,  et  d'un  caractère 
fort  violent ,  eut  avec  Pierre  de 
Courtenai,  comte  d'Auxerre  ,  des 
démêlés  qui  le  portèrent  à  l'ex- 
communier. J^  comte  ,  pour 
s'en  venger  ,  chassa  tous  les  ec- 
clésiastiûues  de  l'église  cathé- 
drale^ L'excommunication  ,  qui 
dura  assez  lôn^-temps  ,  fut  enfin 
levée  ,  à  condition  que  le  comte 
déterreroit  un  enfant  qu'il  avoit 
enterré  dans  une  salle  de  l'évê- 
ché  ,  et  que ,  pieds  nus  et  en 
chemise,  il  Tapporleroit  dans  le 
cimetière  ;  ce  qui  fut  exécuté  a  la 
vue  de  tout  le  peuple.  Hugues 
mourut  en  i'2o6. 

II.  NOYERS  (Miîès  de), 
an'ière  -  petit  -  neveu  du  précé- 
dent ,  fait  bouteillier  de  France  en 
i3o2  par  Philippe -le -Bel  ,  au- 
quel il  rendit  de  grands  services. 
il  se  démit  de  cet  état  pour  être 

Ï)orfe-6riflarame  ;  et  en  cette  qua- 
ité  il  se  trouva  ,  l'an  i5a8 ,  à  la 
bataille  de  Gassel.  L'aviâ  qu'il 
donna  à  propos  ,  avant  l'action  , 
à  Philippe  de  Valois  près  d'être 
enlevé  par  les  Flamands  ,  fut  la 
cause  au  salut  de  ce  prince  et  de 
la  victoire.  Il  combattit  aussi  à 
la  bataille  de  Crécî ,  en  i346.  11 
avoit  conseillé  au  roi  de  remettre 
le  combat  au  lendemain.  On 
goûta  son  avis ,'  mais  on  ne  le 
suivit  pas ,  et  les  Anglais  nous 
battirent.  Il  fut  nommé  exécutt'ur 
du  testament  de  Louis  Hutiii ,  et 
mourut  en  i35o.  Sa  maison  s'ctci- 
guit  en  i4iS. 

in.  NOYERS  (des)-    Voyez 

•SlTBI-Ét. 

.    *  I.  NOZZOUNI  (Ptolomée) , 
né  4'uiie  lamiJJie- noble  de  Ptse  en 


NUCK  565 

r56Q  ,  cultiva  les  belles  -  lettres 
qu'il  professa  pendant  trente  ans 
environ ,  et  mourut  a  l'âge  de  74 
ans.  On  a  de  lui  les  poèmes  sui- 
vans  :  I.  //  verme  da  seta.  II.  If 
mariirio  di  S,  Cristina,  III.  VA^ 
dorazione  de'  Magi..  IV.  La  Ri- 
surrezione  di  Lazaro,  V.  Sarde- 
gna  ricuperàta.  Il  avoit  écrit  une 
partie  de  ces  poèmes  en  latin  dans 
sa  première  jeunesse.  On  ne  peut 
dissimuler  les  défauts  qui  %^y  ren- 
eontrent ,  mais  ils  sont  rachetés 
par  de  grandes  beautés. 

^  II.  NOZZOLINI  (  Annibal  ) , 
Florentin,  vivoit  dans  le  i6«  siècle; 
il  a  traduit  en  vers  libres  VEnlè- 
vement  de  Pi^serpine  par  Clau- 
dieii.  On  a  encore  de  lui  quelques 
pièces  de  Poésies» 

*  NUADO  (Antoine)  ,  de 
Cagliari  en  Sardaigne ,  profes- 
seur de  logique  à  Trêves  vers  la 
fin  du  16*  siècle  et  au  commen- 
cement du  suivant ,  a  donné  ,  I. 
Orazione  nelF  entrata  di  Giarn- 
batista  Zeno  podesta  c  capitana 
meritissimo  di  Tr^vigi^  etc.  Tre- 
vigi  ,  î6o3  ,  in-4''.  Oratio  fune- 
bris  in  exequiis  funestis  Jiisti 
Gauri  Tannsii  prœstarttissinii 
rectoris,  etc.  Tarvisii,  160a,  in-4*« 

*  ÎÏUCCI  (Avapzino),  de 
Castello  dans  l'Ombrie ,  aprèïs 
avoir  fait  une  étude  particulière 
des  bas-reliefs ,  des  statues  et  des 
peintures  rmnatiies  ,  entra  dans 
l'école  de  Nicolas  Pomarancio  ,  et 
le  seconda  dans  tous  les  travaux 
qu'il  entreprit  pour  les  papes  de 
ce  temps.  Il  mit  la  main  h  tous 
les  ouvrages  de  peinture  qu'or- 
donna le  célèbre  pape  Sixte  V. 
On  voit  pi  a  sieurs  morccfn^  de 
Nncoi  dans  les  principal (e^j^i^ies 
de  .Rome.  11  mourut  vd^i&/6\y 
âgé  de  77  ans.  >** } 

*  NUCK  (  Antoine  ) ,  mort' vers 


•564  NUES 

r«n.i692  ,  exerça  d'abord  la  mé- 
decine k  La   Haje  et  ensaite  a 
Leyde ,  où  il  professa  i'aDatomie 
et  la  chirurgie ,  et  fut  président 
du  collège  des  chirurgiens.  Nuck , 
célèbre   par    ses  travaux  el  ses 
découvertes  anatomîques ,  est  au- 
teur ,  I.  De  vasis  aqiiosis  ocuti , 
Leida? ,  i685.  II.  De  ductu  sali- 
vaîi  novO ,  saliva  y  ductibus  aquo- 
sis  ,    et  humore  aqueo    ocu/o- 
rum ,  Lugduni  Batavorum ,  i685 , 
in- 12  ;  ibidem  ,  1690,  1695  ,  în-8*, 
sous  le  titre  de  Siahgrapkia  et 
ductuum  aquosorum  anatome  no- 
va. III.  Jlaenographia  curiosa  et 
uteri   fœminei    anatome   nova  , 
cum  epistoht  ad  amicum  de  in- 
vent is  novis  y  ibidem  ,  1692, 1696, 
in-80 ,   avec  la  dissertation,  De 
motii  bilis  circulari  ,  par  Mau- 
rice  Van    Revershost ,    ibidem  , 
1J23,  in-80.   IV.  Operationes  et 
expérimenta  chinirgica  ,Lugduni 
Batavorum  ,    1692  ,  in  -  S*»  ;  ibi- 
dem ,  1696  ,  1714  >   1733  ,  in-8"  ; 
lenae  ,    1698  ,  in-^». 

*  NU  C  ÛL  A  (  Horace  )  ,  de 
Tet'ni ,  écrivit  en  latin  ,  en  cinq 
livres  ,  V Histoire  de  la  guerre,  de 
Charles- Quint  en  Afrique ,  qui 
fut  imprimée  à  Rome  en  i552. 
Cette  histoire  est  estimée,  tant  à 
cause  de  Télégance  du  stylé' ,  que 
pour  les  brillantes  descriptions  qui 
s'y  trouvent.'  Nucula  est  compté 
au  nombre  des  meilleurs  histo- 
riens du  16*  siècle. 

*  NT3ESSARIUS  ou  a  Nova 
Aquila  (  Herman  )  ,  comte  du 
saint  empire  romain ,  né  dans  le 
duché  de  Juliers ,  prévôt  de  Té- 

.glise  métropolitaine  de  Cologne, 
et  de  la  collégiale  d'Aix-la-ëha- 

•  pelle  y  fut  envoyé  par  Charles 
d'Autriche  ,  roi  (TEspagne  ,  pour 
solliciter  la  couronne  impériale 
auprès  des  princes  d'Allemagne , 

^^  movtrut  çn  i55o  ^  k  90  ans,  à 


NUGE 

la  diète  d'Ausbourg,  assemblée 
par  ordre  de  Charles-Quint.  Ou 
a  de  lui ,  I.  De  origine  et  sedi^. 
bus  priscorum  Francorum ,  Bâle  , 
i532  ,  dans  les  Sermones  convi- 
vales  dePeutinger,  édition  d'Iène, 
et  dans  Divœus ,  édition  de  LoU' 
vain  ,    1767.  II.  De  Gallid  Bel- 
gicd  commenîariolus ,    Anvers  , 
i584.  Il  y  a  des  remarques  cu- 
rieuses que  quelques  critiques  ont 
traitées  trop  lestement.  \l\,Adno- 
tationes  atiquot  tierbarum ,  dans 
THerbier     a'Othon    Bronsfeld    , 
Bàle,  i54o.  IV.  Fita  Caroli  Ma- 
gni  per  Eginkardum  scripta  ,  Co- 
logne ,   1 521  :  il  est  le  premier 
éditeur  de  cet  ouvrage.  V.   Co/*- 
mina   a/iquot  /   quibus    historia 
mortis    Jesu     in   septem    horas 
distributa  est ,  Leipsick,    1592, 
avec  les  Hymnes  de  George  Fa- 
bricius.  On  l'a  accusé  d'être  l'au- 
teur des  lÀtterœ  obscuronim  vi- 
rorum,  (  V.  Gbatius  ,  n"  U  ,  Reucb- 
hiv ^  et  Hutte»,  n*  I.)  Il   s'étoit 
d(^claré  l'ami  et  le  protecteur  de 
Luther ,  mais  dans  la  suite  il  fut 
un  de  ses  plus  zélés  adversaires. 

*  I.  NUGENT  (  Robert,  comte 
de  ) ,  gentilhomme  anglais ,  d'une 
ancienne  famille  du  comté  de  West- 
meath  eu  Irlande,  né  en  1 709,mort 
en  1788,  élevé  dans  la  religion  ca 
tholique  qu'il  quitta  pour  avoir  une 
place  au  parlement  d'Angleterre 
en  1741»  fut  aussi  nommé  con- 
trôleur de  la  chambre  du  prince 
de  Galles  ;  en  1754  >  commissaire 
du  trésor  f  représentant  de  Bristol 
et  siégea  au  parlement  jusqu'en 
1 774»  où  il  fut  réélu  pour  Saint-Ma- 
wel  ;  en  1 766  il  fut  commissaire  du 
commerce  et  des  plantations  ,  et 
créé  pair  sous  le  litre  de  baron 
de  Nugent ,  vicomte  de   Clare. 
On  a  de  lui,  I.  Un  Recueil  à^Odes 
et  dEpitres  y  imprimé  en  1738, 
dont  on  fait  beaucoup  de  cas. 
II.  Une  Odû  au  gsnrs  huatain  , 


NUMA 

imprimée  en  174*-  HI.  yéra 
atlfessés  à  la  reine  ,  avec  les 
Etrennes  d^une  manufacture  ir^ 
landaise,  IV.  f^ers  en  Vhonneur 
de  Jeu  ladjr  Townshend. 

♦  IL  NUGENT  (  Thomas  ) , 
écrivain  irlandais  ,  et  docteur  en 
ûjfoiX. ,  mort  a  Londres  en  1772  , 
a  publié  ,  L  Un  Vayace  en  Eu" 
iro/>e,  4  vol»  II.  Traauclion  en 
anglais  des  grammaires  latine  et 
grecque  de  Port  -  Rojal.  IIL  Le 
Dictionnaire  de  poche  de  la  langue 
française*  IV.  Fbcabulaire  usuel 
des  Racines  grecques  y  i  vol.  in~8°. 

NUIT  (Mjthol.),  déesse  des 
ténèbres ,  fille  du  Chaos  ,  et 
femme  de  l'Ërèbe.  Elle  enfanta 
plusieurs  monstres  qui  ^assié- 
siégoient  Fenlrée  des  enfers.  Hé- 
siode compte  parmi  ses  en  fans 
le  Travail ,  la  Misère  ,  les  Des- 
tins, les  Parques,  les  Hespéri- 
des  ,  Némésis  ,  la  Tromperie  , 
TAmour ,  les  Contentions ,  la 
Vieillesse,  et  la  Mort.  Virgile  met 
aussi  à  la  porte  du  royaume  de 
Pluton  une  foule  de  monstres 
malfaisans  qui  sont  à  peu  près 
les  mêmes.  Les  pemtt*es  et  ies 
poètes  représentent  la  Nuit  avec 
des  habits  noirs  parsemés  d'é- 
toiles ,  tenant  à  sa  main  un  scep- 
tre de  plomb ,  et  traînée  dans 
un  char  d'ébène  ,  par  deux  che- 
vaux dont  les  ailes  ressemblent  à 
celles  des  chauve-souris. 


t  NUMA-POMPILIUS,  élu 
par  le  sénat  romain  pour  suc- 
céder à  Homulus  ,  l'an  714  avant 
.fésus- Christ,  étoit  un  homme 
rI*environ  ^o  ans,  plein  d'hon- 
neur. Retiré  à  la  campagne  de- 
puis long  -  temps ,.  il  ne  s'occu- 
poit  que  de  l'étude  des  lois  et  du 
cidte  religieux.  Le  mariage  qu'il 
nvoit  fait  avec  Tatia  ,  lille  de  ce 
!l[atius  qui  partàgeoit  la  royauté 

T.    XII. 


NUMA 


565 


avec  Romuli»Sy  n'avoit  pu-  reu** 
sager  à  quitter  sa  retraite.  Il  (al- 
fut ,   pour  lui  faire  acecpter  le 
sceptre  ,  que  ses  proches   et  ses 
compatriotes    joignissent     leurs 
instances   à   celles  des  ambassa- 
deiivs     romains.    Numa    n'avoil 
point    les  quahtés  guerrières  de 
son  prédécesseur  ;  mais  il  fut  un- 
grand  roi  par  ses  seules  vertus  po- 
litiques. Les  Romains  étoicnt  na- 
turellement féroces  et  indociles;  it 
leur  falloit  un  frein  ;  N<uma  le  leur 
donna,  en  leur  inspirant  l'ainour 
des  lois  et  le   respect  des  dieux. 
Il  s'étoit  répandu   une    opinion 
qu'il  avoit  des  entretiens  secrets 
avec  la  nymphe  Egéric  :  il  en  pro- 
fita ,   pour  faire  croire  au  peuple 
qu'il  ne  faisoit  rien  que  par  le& 
conseils  de  cette  nymphe.  Le  plus 
beau    trait   de   la    politique   de 
Numa  est  la  distribution  qu'il  fit 
des    citoyens  romains    par  arts, 
et  par  métiers.  Jusqu'alors  Rome 
avoit  été  comme  partagée  en  deux 
factions,  à  cause  de  la  distinction 

Sui  subsistoit  toujours  entre  les- 
omains  et  les   Sabins.    Par  la. 
nouvelle  distribution ,  chacun  ^e 
trouva  porté  à  otiblier  les   an- 
ciennes partialités ,  ^pour  ne  plus 
songer  qu'aux  intérêts  du  corps 
ail  il  étoit  entré.   Pour  attacher 
de  plusenplus  les  Romains  à  la. 
culture  des  terres,  il  les  distribua, 
par  bourgades ,  leur  donna  des: 
inspecteurs  et  des  surveillans.  Il 
visitoit  souvent  lui-même  ies  tra- 
vaux de  la   campagne ,  et  nom- 
moit  aux  emplois  ceux  hu'il  con- 
noissoit  laborieux,  appliqués  et- 
industrieux.  Il  mourut  l'an  êy% 
avant  Jésus  -  Christ  ,   après    un 
règne  de  ^1  ans.  Ce  bon  roi  em- 
porta avcQ  lui  les  regrets,  non 
seulement  de  ses  sujets ,  mais  en- 
core des  peuples  voisins.  Ils  s'em- 
pressèrent to43   d'assister  k   ses 
funérailles.  J^orsque,  dans  Tadmi- 
rable  sixième  livre  de  l'Enéide  , 

56. 


566  NUMÂ 

Virgile  peint ,    avec    autant   de 

grandeur  (jue  de  grâces  les 
oinmes  qui  ont  illustré  sa  patrie, 
ii  -n'oublie  pas  de  dooner  a  JSuma 
Véloge  qui  lui  convient  le  mieux  : 

0km  proeul  ilîe  autent  ramii  insignis  olivet , 
iacrsferens  ?  noseo  crints  incanaque  ntenta     > 
JBUps  Romani  ,  primam  qui  legiàas  urbtm 
Fundabit,.,. 

Parmi  les  établissemens  que  ce 
prince  fit  pour  la  religion,  on  peut 
remarquer,  1.   Le    Collège  des 
pontifes.  Le  premier  d'entre  eux 
étoit  appelé  le  souverain  pontiiê. 
II.   Celui    des   Flamines  ,    ainsi 
nommés  à  cause  du  voile  couleur 
de  feu  qu*ils  portoienC   (  Flam- 
meum  ).  lll.  Celui  des  Festales  , 
vierges  consacrées  au  culte  de  la 
déesse  Vesta.  IV^  Celui  des  prê- 
tres Saïiens.  V.  Celui  des  Augu- 
fvs.  VL  II  distingua  les  jours  en 
ftistes  et  néfastes  ,  c'est-à-dire  , 
en  jours  de  fêtes  et  en  jouris  ou- 
vrables. VIL  Enfin,  il  divisa  Tan- 
née en  douze  mois.  Plusieurs  au- 
teurs ont  cru  que  ce  prince  éloit 
parvenu  k  reconnoître  Pexisteace 
d'un  seul  Dieu;  qu'il  en  faisoit 
mention  dans  ses  livres  ;  qii'il  dé- 
fendit de  représenter  la  divinité 
sous  aucune  forme  corporelle ,  et 
qu'en  conséquence  les  Romains 
n'eurent,  pendant  plus  d'un  siècle 
éi  demi ,   aucunes  statues  dans' 
leurs  temples.  Mais  tout  ce  que 
nous  apprenons  du  culte  religieux 
de    ce  peuple    ne    sert  point  à 
confirmer  cette  opinion  -,  et  l'idée 

Sue  l'histoire  nous  a  laissée  de- 
Puma  -  Pompilius  la  contredit 
dilvertement.  Presque  toute»  ses 
institutions  se  ressentent  des  opi- 
nions du  pag»nisme.  «  Telle  est, 
dit  Voltaire,  la  foiblesse  du  genre 
humain,  et  telle  est  sa  pervertie, 
qu'il  vaut  mieux  sans  doute  pour 
lui  d^être  subjugué  par  toutes  les 
superstitions  p<ji[3simes  ,  pourvu 
qu'elles  ne  soient  point  meur- 
trièt  es,  que  de  vivre  san*  religion^  I 


■NU  MI 

L'homme  a  toujours  eu  besoîa 
d'un  frein; et  quoiqu'il  fût,  ridicule 
de  sacrifier  aux  Sylva ins  ,  aux 
Naïades ,  il  étoit  bien  plus  utile 
d'adorer  ces  images  fantastiques 
de  la  divinité  que  de  se  livrer  à 
l'athéisme.  » 

NUMÉNIUS,  philosophe  grec 
du  2*  siècle ,  natif  d'Apamée  , 
ville  de  Sjrié,  siùvoit  les  opinions 
de  Pj  thagore  et  de  Platon  ,  qu'il 
tâchoit  de  concilier  ensemble.  Il 
prétendoit  que  Platon  avoit  tiré 
de  Mojse  ce  qu'il  dit  de  Dieu 
et  de  la  création  du  monde. 
«  Qu'^est-ce  que  Platon  ,  disoit-il, 
sinon  Moy^e  parlant  athénien  ?.  » 
Il  ne  nous  reste  de  Numénius  que, 
des  fragmens  ,  qui  se  trouvent 
dans  Qriçène  ,  Eusèbe  ,  etc.  Ce 
philosophe  étoit  un  modèle  de 
sagesse. 


NUMÉRIEN  (  Marcus  Aure. 
liusNumerianus)',  empereur  ro-< 
main  ,  £ils  de  Car  us  ,  suivit  son 
père  en  Orieal;,  étant  déjà  César, 
et  il  lui  succéda  avec  son  frère 
Carin,  au  moÂs  de  janvier  !284« 
Il  fut  tué  par  la  perfidie  d'Arrius 
Aper ,  son  beau-père ,  a.u  mois 
de  septembre  suivant.  Les  affai- 
res de  l'état  a  voient  été  son  uui^ 
que  occupation  ,  et  les  sctences 
son  seul  amufiement.  (  Voyez  IVi{- 
MESifiN  ,  u""  Ilil.  )  Il  s'^étoit  fait  ai-^ 
mer  de  ses  sujets  et  admirer  des 
savans.  Aper  poignarda  Numé- 
rien  dans,  sa  litière,  cp'ilfit  re- 
fermer après.  Il  l'accompagnoit , 
comme  si  le  prince  eûtiété  vivant, 
dans  Fespérance  de  trouver  une 
occasion  favorable  de  se  faire  dé- 
clarer empereur;  mais  l'infection 
du  cadavre  trahit  son  crime  ,  et 
il  en  subit  sur-le-champ  la  peine. 

NUMÉRIÛS,  gouverneur  delà 
Gaule  narbonnaise.   Vojez  '  Del- 

PHIDIUS. 

I^UMITOR,  fik  de  Proea< 


NUNÈ 

roi  d'Albe  ,  et  frère  d'Amulîas. 
Procas,  en  mourant  l'an  795 
avant  Jésus  -  Christ ,  le  fît  .héri- 
tier d,e  sa  couronne  avec  Amu- 
lius  ,  a  condition  qu'ils  règne- 
roient  tour  -  à  -  tour  d'année  en 
année  ;  mais  AmuHus  s'^empara 
du  trône,  et  donna  l'exclusion  k 
Numitor ,  dont  il  fit  mourir  le  fîls 
nommé  Lausus.  Il  contraiguit en- 
suite Rhea-Sjlvia,  fille  unique  de 
iVuraitor,  d'entrer  parmi  les  ves- 
tales. Cette  princesse,  étant  deve- 
nue enceinte  malgré  ces  précau- 
tions ,  publia  que  c'étoit  du  dieu 
Mars  ,  et  accoucha  de  Rémus  et 
de  Romulus.  J^rsqu'Àmulius  en 
fut  insti'uit,  il  fit  enfermer  la  mère 
dans  une  étroite  prison ,  et  jeter 
les  enfans  dans  le  Tibre.  Ceux 
qui  éloieut  chargés  de  cet  ordre 
crurent  qu'il  sulTipoît  de  les  ex- 
poser dans  leur  berceau  sur  ce 
fleuve.  Après  avoir  flotté  quelque 
temps  au  gré  des  eaux  ,  ils  furent 
jetés  à  bord  ,  où  ils  restèrent  jus- 
qn%  ce  qu'unie  louve ,  ou  plutôt 
une  nourrice  nommée  Lupa,  des- 
cendue des  montagnes  voisines  , 
accourut  aux  cris  des  enfans  et  les 
dUaita.  Ils  chassèrent  dans  la  suitç 
l'usurpateur  du  trône  et  y  réta- 
blirent leur  aïeul  l'an  ^54  avant 
JésuS'Christ. 

NUNDINA  (M^thol.),  déesse 
que  les  Romains  '  invoquoient 
quand  ils  dounoient  un  nom  à 
leurs  enfans  :  ce  qu'ils  faisoient 
le  neuvième  jour  après  leur  nais- 
sance* 

*  NUNÈS  (  Pedro  de  ) ,  de  l'école 
espagnole,  né  à  Séville  en  1640, 
mort  dans  la  même  ville  en  1700  ,• 

f peignit  Vhistoire  et  le  portrait, 
mitaleurduGuerchin,qu'ilcouip- 
toitau  nombre  de  ses  maîtres  , 
son  dessin  est  correct ,  sa  touche 
ferme  ,  son  coloria  vigoureux  , 
ses  couleurs  bien  fondueS;  et  il  se 


WUNN 


567 


distingue  sur-^out  par  la  force  et 
la  vérité  de  l'expression. 

I.  NUNNEZ  ou  NoNNius  (Ferdi- 
nand) ,  critique  espagnol ,  connu 
aussi  sous  le  nom  de  Pincianus  , 
parce  qu'il  étoit  de  Pincia  ,  près 
de  Valladolid ,  introduisit  le  pre- 
mier en  Espagne  le  goût  de  l'é- 
tude de  la  langue  grecque.  Ce 
savant  modeste  ,  quoiqu'il  fût  de 
l'illustre  maison  des  Guzman  , 
ne  crut  pas  se  déshonorer  en 
professant  les  belles-lettres  à  Al- 
cala  et  k  Salamanque.  Il  mourut 
en  i55a  ,  dans  un  âge  fort  avancé. 
Il  ordonna  qu'on  ne  mettfoit  sur 
son  tombeau  que  ces  mots  :  a  Léft 
mort  est  le  plus  grand  bien  de 
la^vie.»  On  estime  sur-tout  ses 
Commentaires  sur'PYiuej  sur  Pomr 

ftooius  Mêla,  et  sur  Sdnèqua.  Ou 
ui  doit  aussi  en  partie  la  P^ersion 
latiue  des  Septante  ,  imprimée 
dans  la  Polyglotte  de  Ximénès. 
Le  roi  Ferdinand  -  le  -  Catholique 
Ije  mit  à  la  tête  de  ses  finances.  Il 
laissa  k  l'université  de  Salamau- 

aue  une  grande  et  curieuse  biblio*  ^ 
lèquc ,  dans  laquelle  ou  trouve 
beaucoup  de  manuscrits  grecs  qu'il 
a  voit  achetés  fort  cher  en  Italie. 

*  IL  NU N NEZ  ou  Nonnius 
(  Alvarez) ,  né  k  Frarinala.en  Es- 
pagne ,  se  fit ,  au  16*  siècfe  ,  une 
réputation  distiilguée  par  ses  ta- 
leus  dans  la  chirurgie  et  par  l'ou- 
vrage suivant  :  Annotatwnes  ad 
Ubros  duos  Francisci  Arcâsi  dé 
rectd  curandorum  vulnerum  ra* 
tioiw  ,  Antverpiae  ,  iS*]^,  in-8°. 

*  m,  NUNNKZ  (  Ambroîse) , 
docteur  et  professeur  de.  méde- 
cine en  l'université  dé  Salaman- 
que ,  chevalier  de  l'ordre  du 
Christ  ,  né  k  Lisbonne  vers  Tan 
i52() ,  exerça  sa  profession  k  Se* 
ville  ,  k  Madrid,  et,,  de  retour 
dans  sa  patrie ,  le  roi  de  Pbrlttm 


^ 


568 


NUNN 


gai  le  nomma  son  premier  méde- 
cin. Deux  ouvrages  qu'il  publia  à 
l'âge  de  74  ans  (  fruits  de  sa  lon- 
gue   expérience  )  sont  intitulés  , 

I.  Enarrationes  in  priores  très 
hbros  Aphorismorum  Hippocra- 
iis  ,  Conimbriae,   1600,    in- fol. 

II.  De  peste  liber,  ibidem,  1601, 
in-4°  )  Madrid  ,  i648 ,  en  langue 
castillane  ,  sous  le  titre  de  2>a- 
tadô  universal  de  la  peste,  An- 
toine NuNKEZ ,  né  a  Zamora ,  a 
publié   à  Salamanque  un   Com- 
mentaire in  -  4°  sur  le  premier 
et  le  troisième  chapitre  de  l'ou- 
vrage de  Galien  ,  De  differentiis 
febrium,  Jérôme  Nunnez  a  laissé 
àiQS  Remarques ,  in  Galenum  de 
venœ  sectione,  Lisbonne,  in-4*  , 
et  ensuite  à  Anvers ,  sous  le  même 
format.  C*est  peut-être  le  même 
que  Jérôme  Munnez  -  Bamirez  , 
auquel  on  doit ,  De  curandi  ra- 
tione  per  sanguinis  missionem , 
et  un   Traité  des  poids  et  me- 
sures des  Romains  ,  des  Grecs  et 
des  anciens   Espagnols.    On    a 
d'Alfonse  Ntjnnez  ,  De  pulsuutn 
essentid,  differentiis  3  cognitioney 
causis  et  prognosticis  ,  Salman- 
licae  ,   1606.  Christophe  Nunnez, 
premier  professeur  de  médecine 
en   l'université  d'Alcala-de-He- 
narez ,   a  donné    k  Madrid  ,  en 
i6i3,  in-4®  ,  un  ouvrage  intitulé: 
De  coe tione  et  putritudine,  Em- 
manuel NuNNEZ  est  auteur  d'un 
ouvrage  dédié  au  prince  de  Por- 
tugal ,  Henri ,   cardinal    infant  , 
portant  pour  titre  :  Libellas  de 
lactiis    organo  ,  in    quo    multa 
adversùs  philosophos  et  medicos 
differuntur,  Oljssiponae  ,  i5d7, 
i558  ,  in-8*».  Cn   François  Nun- 
NBE  ,  docteur-médecin  à  Alcala  , 
a  publié ,   Del  parto  hwnano  , 
Sarragosse  ,    1608  ,  et   Alcala  ^ 
1680,  in-8*.    Enfin  ,   on    a   de 
François  Nuki^ez  ,  de  Oria  ,  doc- 
teur en  médecine,  et  célèbre  dans 
la   poésie    latine  ,  Regimiento  y 


NUZZ 

avisos  de  sanidad,  Madrid ,  iSSg, 
iSya,  in-8<'.    ' 

IV.  NUNNEZ.  Foj.  NoïTwioj; 
- —  Blasco  —  et  Balboa. 

»  NURNBERGER  (  Jean-Char- 
ies-Baptisfe  )  ,  professeur  au 
gymnase  de  Dortmund  >  mort 
dans  cet^e  ville  le  i5  mai  1807 , 
né  en  1762  à  Goldkronacn  , 
est  coiirm  par  quelques /i/v^i/c- 
tions  insérées  dans  TAliemagne 
littéraire  de  Mensel  et  dans  d'au- 
très  ouvrages. 

*  NUVOLETTI  (Jean  Pelie- 
GRiN  )  ,  né  dans  le  territoire  de 
Modène  ,  pratiqua  la  chirurgie  à 
Imola  et  ensuite  à  Fauo.  On  a  de 
lui  Faggi  sceiti  di  chirurgia  , 
publiés  à  Padoue  en  X'ji'5  ,  et 
une  Lettre  écrite  a  Rodolphe, 
comte  de  Monte-Vecchio  ,  rela- 
tivement à  la  naissance  d'un  mons- 
tre dont  une  femme  avoit  accou- 
ché dans  le  comté  de  Fano  le 
i"août  1713,  Fano,   1714- 


*  NUVOSTELLA  (Jean-Geor- 
ge )  ,  fils  d'un  Allemand  de  Ma- 
gonza  ,  excellent  graveur  en  bois, 
dont  on  voit  des  portraits  et  de» 
gravures  en  bois  dans  la  Jéru- 
salem délivrée  du  Tasse  de  Ber- 
nard Castelli ,  in-4'*,  de  la  pre- 
mière édition  de  Gênes.  C'est 
dans  cette  ville  que  naquit  Jean 
George  Nuvostelia.  Son  père  Fê- 
le va  dans  sa  profession  ,  et  il  ap- 
prit le  dessin  sous  Castelli.  On  a 
de  lui ,  gravées  en  bois,  les  Figu- 
res de  l'Enéide  de  Virgile  ,  et  les 
Vies  des  Saints-Pères ,  dessinées 
par  Antonio  Tempeâta  ,  pour 
l'imprimerie  de  Médicis.  Knvo- 
stella  mourut  à  Rome  en  1624  7 
âgé  de  5o  ans. 

*  I.  NUZZÏ  (  Ferdina^nd  ) ,  né 
le    10  septembre   i645  à  Orte , 


NYCT 

énns  Vëlat  ecclésiastique ,  après 
âToir  étudié  les  belles-lettres  k 
Boq^ie,  fréquenta  le  barreati  et 
se  rendit  habile  dans  le  droit  ; 
ses  talens  et  son  mérite  détermi- 
nèrent Innocent  XI  à  le  nommer 
:  commissaire  de  la  chambre  apos- 
tolique ,  et  chanoine  de  la  basi- 
lique du  Vatican.  Innocent  XII 
lui  confia  l'emploi  de  secrétaire 
de  concile  ;  il  devint  ensuite  as- 
sesseur du  saint-office.  Sous  Clé- 
ment XI  il  fut  élevé  aux  hon- 
neurs de  la  pourpre  ,  et  obtint 
ensuite  révêché  d*Orvieto ,  dont 
il  ne  jouit  que  pendant  deu:( 
ans  9  car  il  mourut  le  3o  novem- 
bre 1717»  On  a  de  lui  Discorso 
intomo  alla  coltwazione  délia 
campagna  di  iZoma,  Rome ,  1702, 
in-folio. 

*  n.  NUZZI  (Innocent  ),  pa- 
tricien romain  ,  caméiier  d'hon- 
neur de  Benoit  XIV  9  et  neveu 
de  Ferdinand  Nuzzi  ,  a  traduit 
en  italien  l'Histoire  de  la  cons- 
titution de  la  bulle  Unigenitus  , 
écrite  en  français  par  Pierre  Fran- 
çois Laifiteau  y  d'abord  jésuite  et 
ensuite  évéque  de  Sisteron  >  et  la 
publia  en  174^  (  Rome  ) ,  Colo- 
gne. La  même  traduction  repa- 
rut h  Pa  doue  en  1757,  avec  un 
supplément  fait  par  l'auteur 
mime  de  l'ouvrage.  On  y  trouve, 
dit  l'auteur  des  Trois  siècles  ,  la 
vérité  qui  doit  être  la  base  de 
tout  ouvrage  historique  >  avec 
Tordre ,  la  clarté ,  les  dévelop- 
pemens ,  le  style  noble  de  l'his- 
toire ,  et  une  impartialité  dont  il 
a'est  jamais  permis  de  s'écarter. 

m.  NUZZI,  rar.MAMo,n<»n. 

NYCTIMUS  (MythoL) ,  Bis  de 
Ljcaon.  Jupiter  l'épargna  quand 
il  foudroya  ses  frères  avec  son 
père.  Ce  fut  de  son  temps  qu'ar- 
riva U  déluge  de  Deacâlioa.      I 


'  NYE  5S9 

NYDER  (  Jean),  roy.  Nidek. 

*  I.  N  Y  E  (  Philippe  ) ,  non- 
conformiste  célèbre ,  né  à  Sus- 
ses vers  iSgô,  fut  pendant  quel- 
que temps  curé  de  Saint -Mir 
chel  a  Londres  ;  mais  s'ctant 
exposé  k  la  censure  des  évêques , 
en  rejetant  la  constitution  de  i'£- 
glise  d%\.neleterre ,  il  se  réfugia 
en  Hollande,  en  i635^  avec  plu- 
sieurs de  ses  adhérens  ,  et  y  sé- 
journa à  Amheim ,  dans  le  pays 
de  Gueldres,  jusqu'en  1640.  Alors, 
voyant  le  pouvoir  du  parlement 
prévaloir  sur  l'autorité  royale ,  il 
revint  en  Angleterre,  où  il  lut  fait 
ministre  de  Kinbolton ,  et  prit 
une  part  très-active  aux  troubles 
religieux  et  politiques  qui  agitè- 
rent l'Angleterre  et  l'Ecosse.  Dé- 
fenseur ardent  du  presbytéria- 
nisme ,  il  épousa  les  intérêts  de 
la  faction  des  indépendans  dès. 
au'elle  eut  pris  le  dessus.  En 
décembre  io4o  il  fut  envoyé  par 
les  chefs  de  l'armée  pour  ac- 
compagner les  commissaires  dé- 
putés vers  le  roi ,  au  cliâtcau  du 
Carslbrook  ,  dans  l'île  de  Wight , 
pour  lui  porter  les  quatre  ^oie^ 
du  détrônement.  Ils  portoient,  i* 
la  reconnoissance  de  la  justice  de 
la  guerre  intentée  contre  lui  ;  2* 
l'abolition  de  Tépiscopat;  5«  la 
reconnoissance  des  pouvoirs  mi- 
litaires conférés  par  les  deux 
chambres  ;  4**  ^^  sacrifice  de  tous 
ceux  qui  avoient  épousé  se$  in- 
térêts. Nye  mourut  le  27  septem* 
bre  167a.  Wood  le  présente  com- 
me un  homme  extrêmement  dan- 
gereux ,  un  fauteur  de  séditions , 
prêchant  avçc  audace  l'indépen- 
dance politique  ,  et  dévoré  oè  la 
soif  des  richesses. 

*  II.  NYE  (Nathanaël) ,  célèbre 
mathématTcien  du  temps  de  Charr 
les  II.  On  conserve  aans  le  col* 
lége  de  Siou  ub  ouvrante  de  lui'. 


B-jo  NYMA 

intitulé  VÂrt  du  canohnier.  On  lui 
donne  le  titre  de  maître  canonnier 
âe  la  ville  de  Worcester ,  dans 
tuie  édition  qui  en  été  faite  en 
167Ô ,  à  laquelle  on  a  joint  un 
Traité  des  feux  d'artîfiice. 

*  I.  NYMANN  (  Jérôme  ) ,  né  à 
Torgau  ,  reçu  en  iSgS  docteur 
en  médecine  à  Wlttemberg ,  oil 
il  professa  celte  science  avec 
distinction  ,  a  donné  Oratio  de 
imnfrinationè ,  Wittebergaj,  i6i3, 
în-8s  avec  les  Dissertations  pbi- 
sico-médicinales  de  Toble  Tan- 
dier. 

t  II.  NYISÎANN  (  Grégoire  ) , 
fils  du  précédent ,  né  à  Wittem- 
bergeu  i594  -,  mort  dans  la  même 
Ville  l*an  i658  ,  reçu  maître-ès- 
arts  ,  puis  docteur  en  médecine  , 
acquit  beaucoup    de    réputation 

Sar  les  leçons  savantes  qu'il 
onna  sur  Fanatom^e  et  la  bota- 
nique. Il  avolt  conçu  le  projet  de 
rendre  les  écoles  de  Witteiuberg 
les  plus  florissantes  de  rAlIema- 
ffne  ;  mais  une  mort  prématurée 
Farrêfa  dans  ce  louable  dessein. 
Gi*égoire  a  laissé,  î.  De  apoplexiét 
tractatus  ,  Witteberga;  ' ,  16*29  , 
1670 ,  in-4''.  II.  Dissertatio  du 
vitd fietùs  m  utero ,  qiid  luculen- 
ter  demcmstrntur  Infântem  în 
titeho  non  ahimo  matris  ,  ^ed  Sud 
ipsius  vitd  vivere  ,  propHnsqite 
Suas  vitales  actioneS  etiam  in 
aho  maternct  exercera  ^  et  matre 
extinctd,  sœpè  vivum  et  incolû- 
mem  eo:  tjus  ventre  eximi  passe  , 
adeoque  a  magistratu  în  beiiè 
constitutls  rébuspublicis  ttOn  cbfU 
cedendum  ut  vel  uJfa  graOîda  ra^ 
ffïiS  hurnatiis  exempta  sejieiir't'ur 
priusquàm  ex  èjus  UteH)  'frtfhS 
excisas ,  velad  mimmùniseçtiçne 
an  Infans  àdhuc  vivens  ,  an  vero 
fnortuus  Sit ,  exploratùniJ\ierit  ^ 
Wiltebergse  ,  1628  ,  in^"  ;  *Lag- 
dmii  fealavorum ,    164"»  ;  îu-Vi  j 


N-YMP 

ibidem  ,  i664»  in-12 ,  avec  Pou* 
trage  de  Plazzoni ,  intitulé  De 
partibus  generationis,  de  der- 
nier a  donné  lieu  à  un  ouvrage 
de  Cangîamila  ,  théologal  dé 
l'église  de  Palerme ,  plusieurs 
fois  imprimé  en  italien  ,  et  dont 
l'abbé  Dinouart  a  publié  un  ex- 
trait sous  ce  titre,  Abrégé  de 
l'embryologie  sacrée,  ou  traité 
des  devoirs  des  prêtres  ,  des  mé- 
decins et  autres  ,  sur  le  salut 
étemel  des  enfans  qui  sont  dans 
le  ventre  de  leur  mère  ,  Paris  ; 
1762,  in-iQ  ,  réimprimé  en  deut 
volumes  ,  même  format,*  avec  dc4 
augmentations. 

NYMPHES  (  Mythol.  ) ,  dées* 
ses ,  filles  de  l'Océan  et  de  Té* 
this,  ou  de  Nérée  et  de  Doris.  Les 
unes,  appelées  Océanitides  ,  ou 
Néréides ,  demeuroient  dans  la 
mer  ;  les  autres  ,  appelées  Naïa- 
des ,  habitoient  les  fleuves  ,  les 
fontaines  et  les  rivières  ;  celles 
des  forêts  se  nommoient  Drva- 
des,  et  les  Hamadrvadès  n'avôient 
chacune  qu'un  seul  arbre  souS 
leur  protection  ;  les  Napées  ré*- 
guoient  dans  les  bocages  et  le* 
prairies  ;  et  les  Orcades  ,  sur  1^ 
montagnes  ;  celh^s  des  lacs  s'ap»- 
peloient  Limniades.  II  est  à  re<- 
marquer  que  tous  ces  noms  sorft 
tirés  du  grec.  On  faisoit  des  sa^ 
crifices  aux  Nj'mphes ,  mais  où 
nV  versoit  point  ue  sang.-On  leut 
offroit  seulement  du  lait  ,  dà 
miel  ,  de  l'huile  ,  des  fleurs  et 
du  vin. 

*  N YMPfflS ,  dlîcTacléc  dai* 
le  Pont  ,  composa  en  24  livres 
tïTie  ffistohv xiAlex^indre  ,  de  ses 
sVicqessenrs  .et  des  Kpigones  j,  ou 
de.-reTîdans*  des  premiers  capi- 
taines maré(io!fiens ,  qui  ne  nrotfe 
est  pas  parvenue.'  Sovi  oU'w*a*é 
s'éténdoi t  j  u  squ'à  P I  o  l ornée- Évei^ 
gete ,  dont  il'  ttoit  <wnt^ftipomrf. 


NYNA 

n  paroit  avoir  été  emplojë  dans 
les  principales   fonctions  publi- 

Sues ,  puisqu^il  fut  envoyé  h  la 
^te  d*une  ambassade  auprès  des 
Galates.  Njmphis  avoit  encore 
écrit  une  Histoire  tTHéraclée ,  et 
un  Périple  de  fAsie.  Voy*  Sainte- 
Croix  ,  etc.  ,  des  Histoires  d'Al- 
lemagne ,  pages  54  et  55» 

NYNAULD  (Jean  de)  ,  au- 
teur  peu  connu ,  dont  nous  avons 
un  livre  curieux  ,  sous  ce  titre  : 
De  la  tycantropie  ,  transfor' 
mcttion  et  extase  des  sorciers  , 
cil  les  astuces  du  diable  sont 
mises  en  és^idence,  U  Paris,  i6i5, 
in-8*.  Il  y  a  des  contes  bien  sin- 
guliers dans  cet  ouvrage  peu 
commun. 


NZAM  571 

NYON  (  Jean  -  Luc  ) ,  l'aînë  , 
libraire  de  Paris ,  distingué  dans 
sa  profession  par  ses  connoissan- 
ces  bibliographiaues  ,  mort  en 
17ÛQ.  On  lui  doit  le  Catalogue  do 
la  bibliothèque  de  Gourtanvaux  p 
X782,  in-8« }  celui  de  la  bibliothè- 
que de  LaVallière,  seconde  partie» 
1788 , 6  vol.  in-8». ,  qui  seroit  extrê- 
mement utile ,  si  l'on  y  eût  joint 
la  table  des  auteurs;  celui  en- 
fin de  la  bibliothèque  de  Males- 
herbes ,  1796,  in-8<*. 

NYXES.  Fbyez  Nixes. 

NZ^MY ,  célèbre  poëte  per* 
San ,  se  plut  à  imiter  Saadi.  Il 
[  vivoit  k  la  fin  du  16*  siècle. 


FIK   ou   TOMI  OOVZliME. 


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Morus.I. 

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MoOte/ Fùfuet . 

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Mozart. 

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