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DICTIONNAIRE
UNIVERSEL,
HISTORIQUE, CRITIQUE
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ET BIBLIOGRAPHIQUE.
TOME XIL
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MIRA.=NZAM.
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Cet OurRAGE se trouve:
L. PRUDHOMME, Éditeur, rue des Marais,
au bureau du Lavater ;
Chez ^ PRUDHOMME fils, Imprimeur-Libraire, même . , ^ .
rue , n® 1 7 ; / ^ ^•ri$.
GÀRNERY, Libraire, rue de Seine, hôtel de
Mirabeau^ .
Madame BUYNAND , n^e BRUYSET , k Ljton*
Mademoiselle LEROY et Cpmpagnie > à Caen.
Allô. , . . . . Amiens,
FiuÊRE , aîué ' , . . Rouen,
Vallièe , aîné. •• ^ ,.,..,..,,, , Id,
Renault ,..,..... ItJ
Blocquel et Gastiaûx. ^ , Lille.
Stapleaux; , Bruxelles.
Gambieb. ... ••^•••? •♦,.-.. idem^
Victor Mangin. . , Nantes.
BrssETJiL jeune , , . Id.
Lafite. .... . . Bordeaux.
DuBviLLE. ..,,.,,..... w .•• . Montpellier,
Foubier-Mame '..«••. Angers.
Catineau. J ....... ' Poitiers,
Gambabt , Imprimeur , Éditeur de la Feuille périodique de Courtraj.
Desoeb. ,.«....«««,,,,.., Liège<
Boyard. Aix-la-Chàpir
Lebqux. i Majence.
Elisée Aubanei:;. . Tarascon.
Gosse «.,,..,•,...,, Baïonne,
Pertues. Hamboiu^g.
Immerzeel et Compagnie . . . , Amsterdam,
Umlang. Berlin.
Abtaria. .^ •...,.,.. . Vienne..
Alici, Libraire de la Cour. ......••.. SL-Pétersh.
RissetSAucET IVfoscou.
Brummsb •,,....,,. Copenhague
BoBEL et PicHARD ,.,.,,.•• Rome.
BoREL et PicHARD .**.,., . , Kablcs,
GlEGLER et DX7M0X<ABD. " , '. MildU.
Grieshammer. . . • Leipsick.
SssLiNGER .,..., Francfort.
Et chez tous les principaux Libraires et Directeurs de postes.
Les articles nouveaux sont marqués cPune *, Les articles anciens , corrigés
ou augmentes , sont distingués par taie f.
DICTIONNAmE
UNIVERSEL,
HISTORIQUE,; CRITIQUE
ET BIBLIOGRAPHIQUE,
Ou Histoire abrégée et impartiale des personmges de - toutes les nations qnl se
sont rendus célèbres , illustres ou fameux par des vertus , des talens , de grandes
actions y des opinions singulières , des inventions , des découvertes , det
monumens , ou par des erreurs , des crimes , des forfaits , etc. , depuis
f origine du monde ju$<pi'i nos jours^ contenant aussi celle des dieux et des
hëros de toutes les tnythologies^ enrichie des notes et additions des abbés
BaoTiEE et Mebcier de SÀiNT-LicBa , etc. , etc.
D'après la huitième Édition publiée par MM. Cjeuttdoii et DiLANoiffK*
NEUVIÈME ÉDITION,
HEYUE y CORRIGÉE ET AUGMENTÉE DE 1 6,000 ARTICLES EirVIROV,
PAR imE SOCIÉTÉ DE SAVANS FRANÇAIS ET ÉTRANGERS.
Atnieus Plato , amitus ArittoteUs , tnagis mmiea Veritas,
Sniivie de Tables chronologiques, pour réduire en corps dliistoire les articles
répandus dans ce Dictionnaire.
Ornés de 1200 portraits en médaillons.
TOMï^ iXÏI
^^ '"i'/'w:;x
V
PARIS,
DE L'IMPllIMERIE DE PRUD HOMME FILS.
1 8 1 o.
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PORTRAITS
QUrSB TROUVENT
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A LA FIN DD TOME XII.
PLANCHE LXIII.
JVL OLINA ( Louis ) .
MoNCK (George).
Montagne (Micl^el}.
MoNTAGUs ( ladj ).
MONTAUSIER.
MoNTCALM ( Lonis-Joseph de ).
MoNTECucuLLi ( lUimond ,
comte de ).
I Montesquieu ( Cb. Secondât
de ).
MÔNTFAUcoN ( Bernard de ).
MONTFORT 1*'.
MoNTLUG (Biaise de ).
Montmorency (Anne de ).
PLANCHE LXIV.
MoNTMORENCT (Henri de).
Montpensier ( M"* de).
MoRERi ( Lonis de ).
Mornat ( Philippe de ).
MoRus (Thomas).
MoTHS-X4S<-yAT£R (Fr*.dela)
MoTHE Piquet ( La ).
Moulin (Charles du ).
Mozart ( Ame'dée ) .
Munich.
Muratori.
Nawteuïl ( Robert de ).
Nassau ( Maurice , prince d'O-
range ).
Nassau ( Guîll*». , prince de )
Navarre ( Pierre de ).
Necker IIL
Néron I".
MjURi^^Lo ( le peintre ),
PLANCHE LXV:
Newton*' • •
• Kl .
«« • • • • •
NicoLLi-y.;]
Nivelle ( de la' Chaàss^e ).
NivERNois (Louis-Jules Man-
cini , duc de ).
NoLLET ( Tabbé ).
NoRDEN ( Fréde'ric-Louis }.
^ J ^ .'
PLAlNCHE LXVI.
' iT ^ 0 ^
NosTHE ( André Le ).
Nuuji.
OCKAM.
Odespun ^ Louis )• '
Odieuvrz.
QEco]>AMPiki>t ( J««n).
IOfiiLBi ( Jean ).i
OliviuÎs.
OLnrBTCrabMtf).
O^if (d*J.
OTHaN(le Grand >.
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NOUVEAU
DICTIONNAIRE
HISTORIQUE.
MIRA
MIRA
*i\l IRAN /célèbre gênerai musul-
man. Après la xttort de Mahmoud,
fils de Dafar, roi de la Perse»
MiraTi rassembla une armée for-
midable , s'empara d'Arcèche ,
de Moach , de Kldat , €t<ae plu-
fiienrs autres vilU . si forleresies
des environs du lac de Van ; il se
déclara ensuite chahi-armèn , ou
roi d'Arménie ; il fixa sa rési-
dence dans la ville de Manaz-
ghert en 1 1 29. Vikèn , général
arménien et prince du pays des
Sassouns , lui déclara bientôt la
guerre , et par une ruse se rendit
maître de sa personne. Mais, à
force d'argent et de promesses ,
3Iiran fut remis sur son trône , et
conclut un traité d'alliance avec
Vikèn. Eldegouz , commandant
des troupes persanes , vint en-
suite k Cnab de la part du roi de
Perse ; Miran et le prince armé-
nien se mirent alors k la tête de
leurs soldats , ils remportèrent
une victoire complète sur Elde-
gouz, et obligèrent le souverain
de la Perse de conclure avec eux
un traité de paix. En 1161 Mi-
ran, fit une expédition Contre la
ville d'Any , avec une armée de
T. XII,
80 mille hommes , et investit
cette place forte. Korké, roi de
la Géorgie , à la tête de 7000 sol-
dats , défit les forces de Miran et
s'empara de tous les bagas^es , d'a-
près le rapport de Samuel , chro^
nologiste c^ui se trouvoit alors
dans cette ville , et dont l'ouvrage
manuscrit est déposé k la Bi-
bliothèque impériale , n» g6. Mi-
ran , après avoir réparé se9 per-
tes , établit des liaisons d'amitié
avec ses voisins , e^ mourut l'an
1 1 85 ) en laissant son trdne k Bee-
tamouk , qui étoit l'intendant de
sa maison.
MIRANDE0ttMnLÂ]nK)u. Foj".
Pic.
♦ I. MIRANDOLA ( Octave ) ,
chanoine régulier, de Saint- Jean •
de-Latran , que quelques écri-
vains appellent Pioraventi , flo-
rissoit dans le 16* siècle. Il em-
ploya beaucoup de temps k com-
piler l'ouvrage suivant : lUustrium
poëtaium flores per Octtufianum
Mirandulam collectif et à stU"
dioso quodam in lo^os communes
digesti , locupletali, ac summd
3 MIRA
dillgentid castigaii , Veneliis ,
i5o7 , in-4" y 1^74 > ^^-^'^ ; Ar-
*n. MlRANDOiA (Antoine),
né a Bologne , chanoine régulier
de Saint - Sauveur , très - versé
dans la langue hébraïque, occupa
avec succès plusieurs ûDar||es dans
son ordre. Amateur de pein!ui*e ,
c'est peut - être à ses encourage-
mens qu'on doit Le Guerchin. Sli-
randolu mourut le 21 janvier 1648,
âgé de 75 ans. On a de lui , I.
uiurore mariali , Bologne, 1629.
IL Discorsi saeri , Bologne ,
1629. IlL Lét Ragione di stato
del présidente délia Giudea nella
Passione di Cristo , Bologne ,
i63o. IV. L'hosteria del mal
tempo» Opéra inoride dedîcata al
&ig. Gio. Frajicesca Banbieri y
Bologne , 1659.
•^ MIRASSQN , barnabit» y né.
à Oltfrcoi et mort en 1767 , est
aalear des ouriFra^s suivans :
I. Examen du discours qui a
remporta le ^rlx de TAcadéiinie
fi^nçaise en 1 760 ( Véloge de d'A-
gvtesscau ) , -ou Lettre à M, 2'ho^
mas , piXifo&seur nu, collège de
Bitaïu^ais , tjj^, ia'-ia. IL Jbi-
nette Levasueur , ^^hamhrière de
ikan^Jaûques. , à. la femme pfùh-
sophe , ou Réflexions suv tout le
monde à tort, 1762, in-12. IIL
Le Phiiosapé^ wèaresêé , ou C/v-
tique impartiale du lii^re intitulé
Sur la destruction des jésuites en
J^'Yaucè, au Bois- Valen , 1765 ,
in-» 12. iV. Histoire des troubles
du Beam , au sujetde la religion ,
dans le i*]* siècle \ 1768., in- 12.
MIRAUMONT (Pierre de),
conseiller en hc diambi*e du
trésor à i aris , e€ lieuteodBt de
la prévdté de Fhdtet , naquit »
Amiens. Ses ouvrages sont , J.
'^piginc de& cours sfom^eraines ^
MIRE
Paris, i€i2 , in-8<». IL Mémoires
sur la prévôté de F hôtel, i6i5 ,
in-80. IIL Traité des chi^ncelle^
ries y i6i2, in-8*. Ils sont reni-
pHs d'éroditioa et de recherches
curieuses. L'auteiir mourut en
161 1 , a 60 ans.,
L MIRE ( Aubert le) , Mi-
rœus , neveu de Jean Le Mire ,
éveque d'Anvers, naquit à Bru-
xelles en 1573. Albert, archi-
duc d'Autrîchç , le fit son pre-
mier aumônier, et son biblio-
thécaire. Le Mire devint doyen
de cette église en 1624 > ®* mourut
à Anvers le 19 octobre 1640, k
67 ans. «Le Mire, dit Baillel,
doit en partie sa réputation aux
matières qu'il a traitées , plutdt
qu'h la forme qu'il leur a donnée.»
Quelque prévention qu'on ait
pour son mérite, les personnes
éclairées jugent qu'à la vérité il
était actif, curieux et laborieux i
tuais peu exact , et quelquefois
même peu judicieux. On a de lui,>
L Elogia illustrium Belgii scrip^
torum, Anvers, 1699, in-4^. Cd
livre ne renferme qu& quelques
circonstanciés et mielques dates
! ée la vie de ceux dont il fait des
éloges qRfilquefois outrés. II.
ff^it»Justi'Lipsii, 1609, in-S» ^
, et dans ses Eloges, IIL Origines
kenedictincB ^ Cologne, 10 14 »
in-8<^. ïVc Origines carthusia-
nommi , Cologne , 1609 , in-rd^.
Le Mir6 a fait sépApément VHis^
toire de ¥&rigine des différens
ordres. Ensuite , il a recneîMi les
Origines monastiques , en quatre
livres en latin , Cologne , 1620 ;
mais cet ouvrage est trop abrégé
et assez peu soigné. V» Bihlio^
tkeea eecfesiasifca ^ 2 vol. in-fol.,
1639 — »649. Le P. Labbe di|
3ue Le Mire n'est riche que des
époailles de Bellarmin , aux re-
cherches dtrquel il n*a ajouté que
fu^ques fautes. VI.. Opéra kis»
»•
MïïlE
ioHcn et diplomaUca , etc, C*e«t
vu recueil de chartes et de di-
plômes sur les Pars-Bas. La oieil-
leare édition esX de 1724 > P* vol.
ÎD-fol. , parFoppetis, qui l'a en-^
richie de notes , de corrections et
d'augmentations. Ce recueil a été
augmenté de deux volumes de
Supplément , 1734 — i748« VII.
Reruni Befgicarum cbronicon ;
ouvragé utile pour l'Histoire des
Pays-Bas. VïII. De rébus Bolie-
micis , in-12.
n. MIRS (Noël le), né à
Bouen , se distingua dans la gra-
vure par la délicatesse de son
burin , et le moelleux de ses
compositions. Outre un grand
nomore ^'estampes particulières
qu'on lui doit , il a orné de ses
productions les belles éditions de
Rousseau , de Voltaire , de Boc-
cace , de La Fontaine , et d*Ovide.
Ses derniers ouvrages font partie
de la belle collection intitulée
Galerie de Florence, Le Mire est
mort en 1801^
*MTRELLO-MORA (Antoine),
•né a Messine, âori^soit vers 1667 >
et acquit autant de réputation
.dans la peinture qu£ oans les
belles -leitrefi. On a de lui La di-
vina senia principessa; — Dis-
corsi dette glorie délia nobile ,
fedele , ed esemplare città di
Me&sina; Vita del P. Anîonio
Fegyfio^fondatore délia congre^
gazione sotio il tUolo di Oesà e
. éfaria: Discorso chtfa la lingua
volgane, do^^e sivede ilsuonas-
cimenta esêer Siciliano ; Dis-*
corso ove si mostra , cke la Si-
cilla sia stata madré non solo
deUo scn'vere , e poetare f ma
anche dgila lingua volgure ;
Due risposte a due lettere di
D. Diego di Mora^ regio cas»
telloRO délia cittu di MiUutito ;
FUa di Guida dette Colonie AfeS'
^ineêtiVitadi, 2\>mnwso C^ahria,
MlRï
3
Messinese ; Vita di Giûifor^antO'
nia Fiperano , vesco%fo di Gloi^i»
nazzo , Messinese j et quelques
JPoëmes,
MIREPOIX. rajr, Levw.
MIREVELT (Michel-JansonJ ,
peintre hollandais, né k Delft
en i588, mort dans la môme
ville en 1641, s'est adonné
principalement ZMportrait , genre
dans lequel il réussissoit parfai-
temeut. 11 a aussi représenté des
Sï^ets etffistoire , des Btifnhô"
diodes y et des Cuisines pleines de
gibier : tableaux rarejs^et recher-
eliés , pour le bon ton de couleur ,
la finesse et la vérité de la touche,
H laissa un fils , son élève. Le
MuséeNapoléon possède plusieurs
de ses tableaux.
MÏRIS. Faj.mmi$.
MIRIWEYSS,, fameux tt--
helUde Perse, qui, en jyaa ,
^esoul€;vA contre le sophij/étmt
fils de cet émir , qui «voit «nlevé
la proviûce de Gandahar au sophi ,
légitime souverain. Il preooit le
titre de prince de Gauaaharb La
religion avoit été le poétexte de
la révolte de l'émir. Il nWoit
d'autre dessein , disoit-il , que
d'obliger le sophi k embrasser la
doctrine de Mahomet , et « ab-
jurer celle d'Ali. Son fib , qui
commandoit un coips de douze
joeuts hommes , remporta la nre^-
mière victoire sur le sophi , le «S
niars 1722, et s'empara >àe la
ville d'Ispahan. Il s'y montra no ii
seulement un vainqueur cruel ,
maifl un baii)are violateur dn%
traités que les roi^ de Perse ont
faits avec les marohands de l'Eu-
rope , pour la sûreté de leurs
marchandises. Cette victoire ac^
crédita le rdwlle. Il se vitap»
pujré , en 1724 > du Mogol et éa
ïisrfv Mai^ les «ffaim «iuo^
4 MIRK
rent 'de face en iyi5» La cour
ottomane ouvrit les yeux sur les
ilessins de l'usurpateur , retira
ses troupes , et commença même
d*âgir contre lui, Miriwejss fît
face à tout ; il se défendit contre
le Turc avec valeur , et remporta
sur lui plusieurs avantages^ Mais ,
au milieu do ses succès , Eschrcp-
chan , fils de sa femme, que le
rebelle avoit enlevée à son mari
légitime ( prince d'une partie de
la province de Candahar ), irrité
de cette insulte , le tua au mois
d*octota'e.i725.
t MÏRKHOND , historien per-
san ,. écrivoit k la fin du 9* siè-
cle dé lliégiie , c'est-à-dire au
cominenc(£;ment du i5* siècle de
notre ère. Son ouvrage , céîèlire .
dans l'Orient et écrit en langue
persannev a pour ûtre. Le Jdrdin \
de la pureté. ïl est divisé en neuf ;
parties ,' compris l'introduction j
etrappendix. Un style sec, peti na- |
turefet suitihargé île nié ta'ph ores, 1
des reo its exa gérés ou îs&\x len x ,
des détails oiseux , stériles ou fri-
voles, point de dév^loppeniens
.et de suite dans la narration des
.faiiâ , ' |>eu de poiftraits biea (ra-
eeset beaucoup de maximes ïri- \
viales , voilà ce qui caractérise
Mirkhond, ainsi que la plupart des
histori«ni> orientaux. SonouV^âge
. n^toit CoriTJu que par des «xtH^its •
inMèlés et informes qu'on trouve
à la suite de son voyage de Texei-.
ra,, quand M. Silveslre'de Sacy
en a traduit, ^t publié la partie qiii
regarde VHistoir-e des Perses de
la djrnastie des Samanides* Elle
est remplie près de la moitié de
&es Mémoires surdwerses antiqui-
tés de la Perse , i volume ■io-'4* 5
à Paris, de l'imprimerie du- Lou-
vre. 1793^ Cette traduction , bien
écrite et fidèle image de IWigi-
nal , fait désirer quele traducteur
.domi« de même tout l'ouvrage de
MIR<)
Mirkhônd. En 178a , avoit parti
à Vieûne Historiapriorum regurtt
Persarum , postjirmatum in re^
gno Islàmisnium du' même his-
torien. Mais ce morceau , fort
court, olFre peu de lumières.
M. Wjlken a publié pour la pre-
mière fois , à Gottingue \ eu
1808, avec une traduction latine
et des notes , ToriginaL persan
de VHistoire des Samanides de
Mirkhônd.
MIROFLÈDE, Voyez Iwgo-
9£RGE.
MIRON (Charles ) fils du pre-
mier médeciui du roi Henri III ,
nommé par ce prince à l'évêché
d'Angers , en i588 , à l'âge de
dix -huit ans , s'en démit, et
après qu'il eut vécu long - temps
simple ecclésiastique , le cardinal
de Uichelieu le fit nommer de
nouveau évêque d'Angers , en
i6ui. Louis XIII le transféra
en i6q6 à l'archevêché de Ljon,
où il mourut, le 6 août 1628,
après avoir joui d*une réputation
qui est -aujourd'hui presqu'enliè-*
rement éteinte. C'étoit un homme
d'un génie remuant et inquiet.
Étant évêque d^ Angers , il s'étoît
élevé fortement contre les ap*
pels comme d'abus , et avoit ex-
communié l'archidiacre de sa c&*
•thédrale , pour s'être servi de ce
mo^en contre les procédures; mais
le parlement de Paris ; par arrél
de l'an 1623 ,• l'obligea de révo-
quer cette excommunication, et
lui défendit de procéder à l'ave-
nir par de telles voies. — lïy eut
du même nom deux prévôts à93
marchands de Paris. Le premier
{ François ), mort en 1609, magis*
trat intègre et zélé , acheva l'hô-
tel de viiïe , et s'opposa, en i6o5,
à la suppression des rentes sur
cet hdtel. Le second ( î iubert ) ,
frère du précédent ,- moural fa
i
MISS
1641 9 à soixante et douze ans,
intendant^ du Languedoc.
MIROWiTSCH ( BasUe ),
descêndoit d'un père russe -, qui
avoit suivi le parti du Cosaque
Mazeppa , lorsqu'il prît les aruïes
pour Charles aII , roi de Suède ,
contre le czar Pierre I. Ses biens
avoieiît été confisques , et Basile
les réclama avec chaleur auprès
de l'impératrice Catherine I T.
jN'ayant pu les obtenir , il cher-
cha à tirer le prince Iwan de sa
prison , pour le mettre à la tête
d'un parti. Sa tentative ne servit
qu'a taire tuer le prince par sas
gardiens , et à le faire arrêter
Fui-Hiôme. Mirowitsch , traduit
devant une commission composée
de cinq prélats, de cinq sénateurs
et de plusieurs ofilciers généraux,
f^arut devant elle avec tranquîU
ité , dans l'espoir , dit-on , d'ob-
tenir sa grâce -, mais , il fut con-
damné a être décapité , et fut exé-
cuté le 26 septemhre 1764.
MISÉRICORDE ( les Filles de
la ). Voyez Marie Magdei.ein£ de
^A ÏRiNix^ , n» XXXI V, et Y VAN.
t MISÏTHÉE, beau -père de
' rcinpereurGordien,qui se condui-
sit par ses conseils , et qui lut dut
toute la prospérité de son règne. Il
mourut Van 24^ de Jésus-Christ,
et laissa par son testament tout
sou bien à la ville do Rome. On
prétend que sa mort fut hâtée
par Philippe , qui lui succéda
dans la charge de préfet du pré-
toire , et qui fut depuis empe-
reur. VojeZ GOADIEK , u*» iîl.
MISRAIM. Vo;fe% Mezraïm.
fMISSON (Maxîmilieu) brilla
d'abord au parlement de Paris en
qualité de conseiller pour les
^-éfgrmés. Après la révocation dç
MISS 5
Tédil de Nantes, il se retira en
Angleterre , où il fut zélé protes-
tant. Misson mourutà Ijondres eii
172 1 , dans un âge assez avancé
On a de lui , I. tJn livre intituU
Nouveau f^'oyage ({'Italie . dont
la meilleure édition est celle de
La Haye, 170a, en 3 vol. in-12.
Cet ouvrage > ainsi que tous les
autres de Misson, est rempli Me
préventions sur la croyance de
l'Église romaine, et sur quelques
pratiques qui ne fontpaii le ioud
de cette croyance. On y trouve
d'ailleurs des choses curieuses ,
du savoir, et quelquefois de bonnes
plaisanteries. A ddisou l'a augmen-
té d'un quatrième volume , l'aris ,
1722 , moins piquant que les trois
premiers. Le P. Labat, qui l>]ânîe
si souvent Misson de chercher
des bons mots , tâche pourtant
d'être aussi plaisant que lui , et
n'y réussit pas toujours. II. Le
Théalrê sacré des Cevennes , ou
Récit des prodieres arrivés dan. s
cette partie du Languedoc, et des
petits prophètes , Londres, 1707 ,
in-8". Le reproche qu'on a lait k
l'ouvrage précédent doit être en-
core appbqp.é à celui-ci. Misson
étoit né avec beaucoup d'esprit et
de raison ; mais les malher.rs de
sa secte changèrent ces qualités
en enthousiasme. III. Mémoires
et Observations faites par un
vojragi'ur en Angleterre , in - 1 2 ,
La lia je, 1698.
^MISSORIO (Raimond),
mineur conventuel, né a Barbue
rano, dans le diocèse de Viterhe,
le 7 mai 1691 , lut d'abord^ pro-
fesseur de théologie dogmatique
k Assise pour les religieux de son
ordre , leur enseigna le droit ca-
non au collège d urbin , et pro-
fessa la théologie morale à l'uni-
versité de Viterbe , oh il devint
théologien du cardinal Mich^^l-
Ange Comli, évoque de cette ville,
6 MISS
depuî^ ^^pe sous le nom d'tniio-
cenl XIII. Devenu professeur d'é-
loquence h Macéra ta > il .y publia
en 1^21 la dissertation intitulée
I>e necessitate ehquentiœ ad
scientiam universam. Il suivit le
cardinal Quirini a Venise , et fut
chargé par cette république de la
censure des ouvrages livrés à l'im-
pression. Pendant le séjour qu'il
y fit , il s'occupa de donner de
iiOLivelles éditians d'excellensécri-
' vains. On lui doit celle de Casa
en i^Si , dcl'Arioste, en 1730, et
celle , très-belle , de Pierre Bembo
en 17*29, in'4**« Après avoir en-
core occupé plusieurs chaires dans
les principales villes d'Italie , il
se retira au couveiitde Barbarano,
sa patrie , où il mourut le 20 sep-
tembre 1772. On a de lui , I. In-
genuarum ariium , solidarumque
scieniinmm theorvmata centum
siffgufaria , discussa in comitiis
Romance provinciœ data cuilibet
oppugnandi Jacidtate , Viterbir ,
1718. IL Ppo inaugurations Be-
nedicti XIIl P. O. M. oratio ,
Pisauri , 1724* ^l^® ^^^ insérée
dans le tome II des Prose latine
dalcuni religiosi di min. conven-
tu.aHy etc. Wl.DeeloqueîitidFene-
ti ciVi5,Veneliis, 1 728 .On la trouve
dans le second volume du même
ouvrage .IV . Johnn ni Antonio Ruz-
zeno , patritio Feneto MarcifiUo
f^pistola poëtica de jstudiis prima
philosophicBy Veuetiis , 1729. V.
Vinegia carona poetica di Qui-
reno Telpuslaco y Venise, i73i.
VI. In duas celeberrima^ episto-
las SS, Firmitiani et Cypriani
adi^ersùs decrctt^^ S. Stepkitni
papas ly de non iteratulo hxjqreti-
corum baptismo disputationes
criticce, etc. In epistolam adPom-^
pejum inter Cjpriahicas 74 ad-
versiis, etc, ^ dissertatio critica,
çtc, yVeneûïSy 1733, 3 volumes
in-4**.. VII, De canon i bu s vulgo
fipQiCQliw ad éditas jam viftdi^
MlTÈ
' cias SS, Cypriani ac Firmilianiy
etc. dissêrtatio duabus epistolis
comprehensa , etc., , Venetiis ,
&734* Il a laissé plusieurs ou-
vrages inédits entre autres celui
intitulé Sei canti del Paradiso
terrestre in stilo Dantescoy reci-
tati in Fenezia nelT accademia
jélbrizziatusL.
* MITCHELL ( Joseph ) , fil»
d'un tailleur de pierres, né au
nord de la Grande-Bretagne ver»
1684 ) avec des dispositions pour
la poésie , vint chercher fortune
a Londres. 11 &\' concilia la fa-
veur du comte dfe Stair et de sir
Robert Walpole , et s'attacha si
fortement aux intérêts de ce der-
nier qu'on le uommoit le poëte
de sir Robert Walpole. Malgré
les avantages que lui ofTroit l'ap*
pui d'un tel protecteur, son amour
pour le plaisir , ses débauches et
sa dissipation, l'entretinrent toute
sa vie dans l'état de détresse qui
résuite ordinairement d'une çqn-
dùite extravagante. Un héritage
qui auroit pu améliorer sa sitna-
tion> etqu'iA eut bientôt dissipé, ne
fut pour lui qu'un moj^eù de Tag-^
graver. Un de ses amis , Aaron
Uill , n'osant venir à son secours
d'une manière directe, lui céda le
bénéfice d'une pièce intitulée La
fatale extrai*agance , qu'il û%
jouer sous le nom de Mitcnell , et
dont le titre sembloit si bien
adapté à la conduite de ce dernier.
Ce poëte , que Cibl)er cksse au
troisième rang, a donné quelques
pièces dramatiaues et d'autres
poésies , recueillies , en 1729, en
deux *voluii>es ija-80. Il mourut
en 1738.
* L MITELLI r Augustin) , ex-
cellent peinti'e de Vécme des Car-,
radies y né à Bologne en 1609 y
l'un des meilleurs peintres à fres-
que d'Italie , comme il paroît par
le graad nombre ^'ouvrages qu'il
MITH
à laisses. Appelé en ËspAgne par
Philippe IV avec Angiolo Michel
Coionna son concitoyen , \\ pei-
gnit dans les jardins , dans les
galeries et dans les appârtcmens
des palais de ce monarque ; mais
accublé par l'excès de ses travanx,
il mourat a Madrid en 1660. Il
et oit savant dans la perspective ,
l'architecture, et bon graveur. En
1645 il gmiifa k l'eau - forte 4^
pièces de bordures ou feuillatjes
tirées dej colonnes qui étoient k
Bologne dans le fameux portique
Gozzadini ^ maintenant 'des PP.
tliéatins. Il grava aussi de son
im'ention , en 24 pièces , des car-
touches ^ armes , boucliers , feuil^
lages , dédiés au comte François
Zan>beccari.
* II. MITELLI (Joseph-Marie) ,
fils du précédent , peintre et gra-
veur , né à Bologne en 16J4 ,
étudia sous son père et d'autres
bons maîtres , et devint un excel-
lent peintre ; mais il se livra le
plus souvent à ffraptfr à l'eau-Corle
les ouvrages clés grands maîtres ,
tels que Le Titien , Le Tintoret , 1^
Coriège , Paul Véronèse , les Car-
Taches , Le Guerchin, et autres.
Il gra\fa aussi d'après ses dessins
des sujets de caprice, au'il accom-
pagna de morceaux ce prose et
de vers écrits avec assez de grâce
et de sel. Ces ouvrages sont en
si grand nombre qu'ils forment un
livre très-volumineux. Il inventa
des tableaux dont les personnages,
par les moyens d'une mécanique,
remnoient les mains, les yeux ,
les pieds , etc. , en s'occupant de
travaux , de jeux ou d'opérations
bizarres. Il mourut à Bologne le
29 janvier 17 18.
* MITHOfilUS ( Bitrcard), né k
Hambourg , mort à Munden en
i565 , enseigna la médecine et les
mathématiques dans les écoles de
Vnmversité de Rîsrp urg , et <i\t
MITH 1
sitccessiv^ment le titre dé premier
médecin dans les conrs de Cassel
et de Brnnswick-Lunebourg. On.
a de lui Sterpometrin ; Cofhpo^
sitio anmili ASir&nomici. — ^Un au*
tre médecin «le ce nom (Conrad)
fat aussi , vers le conmiencement
dn 17* siècle, premier méilecin
du duc de Brunswick-Ltiiiebourg,
et écrivit une lettre qui parut à
Ulm en 16^8, intitulée De atptd
vitœ juniperind.
t raTHRIDATE , dit Eîjpatoii ,
roi de Pont , monta sur le tronc
dans sa 12' année , la laj* avant
Jésus-Christ, après la mort de
son père Mîthridaîe-Everçeîe 00
le Bienfaisant. Confié k des tu-
teurs ambitieux , il se précau-
tionna contre le poison qu'iis ad-
roient pu hii donner , en faisant
usage tous les jours des venins
les plus subtils. La chasse et les
autres exercices violens occupè-
rent sa jeunesse ; il la passa datïs
les campagnes et dans les forêts ,
et y contracta une dureté féroce,
qni dégénéra bienlût en cruauté.
Laodic<^ Sa sœur, femme d'Aria-
rathe, roi de Cappadoce , avoiÇ:
deux eufans qui dévoient hériter
du trône (lé lenr père : Mitlin-
date les fil périr, atec tous les
princes de la famille royale, et
mit sur le trône nn de ses pro-
Îires fils , figé de linit ans , sous
a tutelle de Gordius , l'an de ses
favoris. Nicomède ^ roi de Bithy-
nie, Craignant que Milhridatê ,
maître delà Canpadoce, n'eu-
vâbît ses états, suborna un jeune
lîomme, afin qu'il se dît troisième
lils d'Ariarathe , et envoya à
Rome Laodice, qu'il avoitépoii-
sée après la mort du roi de Cap-
padoce , pour assurer le sénai^
' qu'elle atort en trois enfans , et
que celui qui se présentoit étolt
le troisième. Mitnridaîe usa i\\\
nïéiiie stratagème, et çnvoy^ li^
8
MITH
Rome Gordius , gouverneur de
son fîls , pour assurer le sénat
que celui k qui il avoit fait tomber
}a Cappadoce étoit fils d'Aria-
rathe. Le sénat, pour les accorder,
ôta la Cappadoce à Mithridate ,
et la Paphlagonie k Nicomède, et
décida libres les peuples de
ces deux provinces. Mais les Cap-
padociens , ne voulant pas jouir
de cette liberté , choisirent pour
roi Ariobarzane, qui dans la suite
9'opposa aux grands desseins que
Mithridate avoit sur toute l'Asie.
Telle fut Torigine de la haine de ce
roi de Pont contre les Romains. 11
porta ses armes dans l'Asie mi-
neure et dans les colonies ro-
maines , et y exerça par-tout des
cruautés inouïes. Pour mériter
de plus en plus la haine de Rome,
il nt égorger , contre le droit des
gens , tous les sujets de la répu-
blique établis en Asie. Plutarque
fait monter le nombre des vic-
times a cent cinquante mille; Ap-
pien le réduit à quatre- vingt mille.
Plutarque n'est pas crojable , et
Applen même exagère. Il n'est
pas vraisemblable que tant de ci-
toyens romains demeurassent dans
l'Asie mineure , où ils avoient
alors très - peu d'établissemens.
Mais , Quand ce nombre seroit
réduit à la moitié, Mitliridate n'en
seroit pas moins odieux. Tous les
historiens conviennent que le
massacre fut général , que ni les
iëmmes ni les enfans ne furent
épargnés. Aquilius , personnage
ronsnlaire^ chef des commissaires
roinains , fait prisonnier par Mi-
tliridate, fjit conduit k Pergame ,
cru ce prince lui lit verser ge l'or
fondu dans la bouche , « pour
Tenger , disoit-il , les Pergamiens
de 1 avarice des Romains. » SyUa,
envoyé contré lui , remporta ,
proche d'Athènes , une première
victoire sur Archélaûs, l'un de ses
Iféacraax, Une autie défaite suivit
MITH
de près celle-là, et fit perdre au
roi de Pont la Grèce , la Ma-
cédoine , l'Ionie , et toutes ses
conquêtes en général. Plus de
deux cent mille' de ses soldats
périrent dans ces difiërentes ajou-
tions. Aussi malheureux sur mer
que sur terre , il fut battu dans
un combat naval , et perdit tous
ses vaisseaux. Toute la Grèce
rentra sous Pobéissance des Ro-
mains. Plusieurs peuples d'Asie y
irrités contre le monarque vain-
cu , secouèrent sou joug tyranni-
que. Cette suite d'advei:sités di-
minua l'orgueil de Mithridate ;
il demanda la paix, et on la lui
accorda Tau 84 avant J. G. Les
articles du traité portoient qu'il
paieroit les frais de la gueire,
et qu'il se bomeroit aux étals
dont il avoit hérité de son père.
Le roi de Pont ne se hâta point
de ratifier ce traité ignumiuieux.
Il travailla sourdement k se i'aire
des alliés et des soldats. Ses for-
ces , jointes k celles de Tigraue
roi d'Arménie , sou beau-père ,
formèrent une armée de qua-
rante mille 'hommes de pied et
de seize mille chevaux. 11 conquit
sur la république toute la Bitliy-
nie , et avec d'autant plus de ia<-
cilité , que , depuis la dernière
paix faite avec lui, on avoit rs^p-
pclé en Europe la meilleure par-
tie des légions. LucuUus , consul
cette année , vole au se,cours de
l'Asie. Mithridate assiégeoit Cy-
zique dans la Propontide : le con-
sul romain l'assiégea dans i>on
camp. La famine et la maladie
s'y mirent bientôt , et Mitliri-
date fut obligé de prendre la
fuite. Une flotte qu'il envoyoit
en Italie fut détruite dans deux
combats, l'an 87. Désespéré de
la perte de ses forces maritimes ,
il se retire dans le sein de san
royaume : Lucollus Vy poursuit,
*^(^ porte la gucnç. Le lyi cl«
MITB
Pont le battit d'abord dans deux
combats ; mais il fiit entièrement
iranicu dans un troisième, {yoy,
B^RÉNiGE- , n« \l\,ei Monophile.) Il
n'évita d'être pris que par l'avi-
dité des soldats romains , qui s'a-
musèrent k dépouiller -un mulet
chargé d'or qui se, trouva près
de lui par hasard , ou plutôt k
dessein , si l'on en croit Cicéron,
qui compare cette fuite de Mi-
tbridajite a celle de Méd<^e. Le
vaincu , désespérant de sauver
ses états , se retira chez Tigrane ,
3 m ne voulut pas le voir , de peur
'irriter les rVomains. Dans la
crainte que les vainqueurs n'at-
tentassent k l'honneur de ses ïem-
nies et de ses soeurs , il leur en-
voj^a signifier de se donner la
mort. Monime , une de ses lém-
mes , essaya de s'étrangler avec
son bandeau royal , et ne pou-
vant y réussir, elle présenta son
sein au fer des satellites. Glabrio
ayant été envoyé k la place de
LucuUus , ce changement fut
très - avantageux k Mithridate ,
qui recouvra presque tout son
royaume. Pompée s'offrit pour le
combattre , et le vainquit auprès
de l'Ëuphrate , l'an 65 avant Jé-
sus-Christ. 11 étoit nuit quand
les deux armées se rencontrè-
rent ;^la lune éclairoit les com-
battans ; comme les Romains l'a-
voient k dos , elle alongeoit leurs
ombres : de façon que les Asiati-
ques, qui les croyoïent plus pro-
ches , tirèrent de trop loin , et
usèrent vainement leurs flèches.
Mithridate , intrépide daus ce dé-
couragement général , s'ouvrit un
passage k la tête de huit cents
chevaux , dont trois cents seule-
ment échappèrent avec lui. Ti-
grane , auquel il demanda un
asUe , le lui ayant refusé , il passa
chez les Scythes , qui le reçurent
Avec plus d'humanité que son
}>e^u-pére. Assuré de leur«tl«-
MITH 9
chement , il forma des projets
plus dignes d'un grand cœur que
d'un esprit sage. Il se proposa
de pénetier par terre en Italie ,
avec les forces de ses nouveaux
alliés , et d'aller attaquer les
Romains dans le centre de leur
empile. Il fut bientôt détrompé
des espérances qu'il avoit con-
çues SI légèrement : les soldats ,
épouvantés , refusèrent de s'ex-
poser de nouveau. Dans cetfe
extrémité , ^il envoya demand<*r
la paix k Pompée , mais par des
ambcissadeurs. Le général ro-
main auroit voulu qu'il l'eût, de-
mandée lui-même en personne ,
et toutes ses prières furent inu-
tiles. Le désespoir prit alors chez
lui la place d'un vain désir de
Ï)aix : il ne pensa plus qu'k périr
es armes k la main. Mais ses
sujets , qui ai ni oient plus la vie
que la gloire , proclamèrent roi
Pharnaiîe sou fils. Ce père inlbr-
tiiné lui demanda la permission
d'aller passer le reste ae ses jours
hors de ses états qu'il lui ravit.
I^e fils dénaturé lui refusa cette
dernière consolation , et pro-
nonça contre l'auteur de sa vie
ces horribles paroles : « Qu'il
meure ! » Mithridate , pour com-
ble d'horreur , les entend sortir
de la bouche de son fils ; et trans-
f»orté de douleur et de rage, il
ui répond par cette imprécation :
(( Puisse - ta ouïr un jour de la
bouche de te» enfans ce que la
tienne prononce maintenant con-
tre ton père ! . . . » 11 passe ensuite
tout furieux dans l'appartement
-de la reine , lui fait avaler du
poison et en prend lui-même;
mais le trop fréquent usage qu'il
avoit fait des antidotes , et sur-
tout de celui qui porte son nom ,
eu empêcha l'effet. Le fer dont
il se irappa k l'instant d'une main
caduque et mal assurée ne Tayant
blessé que légèrement ^ un oiU-
lo MITT
eier gaulois lai rendit , a 9A ptîk*
te, le funeste service de Tache-
ver y Tan 64 avant Jésus-Christ.
Maître d'un grand état, tour-
menté d'une ambition sans bor-
nes , joignant à beaucoup de va-
kîur du génie el de Fexpérience ,
actif et capable des plus" vastes
desseins , il anroit fait trembler '
Rome , s'il n'avoit eu à combat-
ire les Sjrlla , les LucuUus et les
Pompée, Il soutint vingt ans la
guerre contre lès Romains à di-
verses fois, et la dernière dura
onze années. Il cultiva les lettres
au milieu de la guerre , et il les
anroit protégées dans la paix ;
mais il ne fut presque jamais
tranquille.
MITOUARD ( N. ) , de l'aca-
démie de Madrid , démonstrateur
de chimie, et premier apothicaire
de Louis xVï , mort en iyS6 ,
a publié peu d^ouv rages ; mais ,
de concert avec Macquer , il a
fait en chimie plusieurs expë^
rlences utiles et curieuses , dont
ce dernier fait mention dans ses
écrits.
* MITTARELU (Jean-Benoît),
'moine camaldule , né à Ve-
nise le 2 septembre 1708 , fut en
1752 professeur de philosophie
et de théologie an monastère de
^aint-Michei à Venise. Nommé
maître des novices , il exerça cet
emploi jusqu'en 1747 » époqu^ a
laquelle il se rendit à Faenza , en
qualité de chancelier de sa con-
gi'égation. C'éèt k cette époque ,
qu'en faisant des recherches' dans
les titres des divers convens de
cette ville , il forma le projet d'é-
crire les Annali camaldoiesi ,
qu'il publia ^ aidé du P. Anselme
Costadpni, en 1773. En 1766^11
fut élu abbé de son crrdre dans
Tétat de Venise, et chargé par
luHe da goirvèniçiiLeiit dn m^
MITT
nastère de Saint-MiiiheL'Nbmnié
abbé -général de son ordre eii
1764 9 il se rendit a Rome auprès
de Clément XIIÏ , qui Thonora
d'une bienveillance particulière
et de son estime; mais à peine le
temps de sa dignité fut-il écoule y'
3 D'il se retira» dans son monastère
e Saint -Michel , où il termina
ses jours le i4 août 1777. Parmi
les ouvrages qu'il a publiés , on
remarque les suivans : I. Mémo-
rie délia vita di S. Parisio , mo-
naco camaldolese , e del monas-
tero di SS, Cristina e Parisia
di Treifiso, raccolte da un monaco
camaldolese, Venise, 174^' ^*
Memorie del monistero délia san^
tissima Tririità'in Faenza , Faen-
za , 1749» III* '4nnales camaldU"
lenses ordinis S, Benedicti ab
anno 907 ad annum 1764» (juibus
plura intersemntur tum cœteras
italico-monasticas. res , tum his-
toriam ecclesiasticam , rémque
diplomaticam illustrantia , Z>.
Johanne Benedictù Mittarellî , et
D, Anselmo Costadoni^ presby-
te ri s et monachis e congregatione
camaldùlensi auctoribus , Vetie-
tiis , 1773 , 9 volumes in-folio.
Le P. Mittarelli prit pour mo-
dèle de ses annales celles de Ma-
billon. IV. Ad seriptores rerum
Italicarum CL Muratorii accès-
siones hisforiœ Faventinœ , etc ,
Venetiis , 1771. V. De Littera-
turtf FavefUinorum , sive de vins
doetis , et scriptoribus urbis Fet-
pentina, appendix ad accessiones
kistoricas Faventinas , Venetiis »
1775. Vï. Bibliotheea codicum
manuscriptorum S, Michaelis Ve-
netiarufh prope Murianum unk
cum appendice librorum impres-
sorunt scecuH XiT, opus postkik-
mu/fij etc., Venetiis, 1779-
*MÏTTIÉ (Jean- Stanislas),
doctenr -régent de l'ancienne fa^
oalté de médeeinc àé Partir ^
/
MITT
membre de l'académie . rojaîe
des sciences et belles- lettres de
PîaDd , médecm ordinaire du feu
roi Stanislas , né à Paris - en
1727 , y dëcéda en 1795 , âge de
6» ans ; il rénnissoit des con-
Boissances très-étendues en chi-
mie , en botanique, «n anatomie,
et en général dans toutes les
parties qui constituent l'habile
praticien. Ce médecin littérateur
nous a laissé les ouvrages sui-
vans : I. Traitemens dès maladies
vénériennes avec les végétaïut ,
sur des soldats dans t hôpital mi-
Uf^aire de Grenoble , faits et pu-
bliés par ordi'e du roi en 1789.
II. Suite de Faitiologie de la sa*
livation , ou Explication des in-
con^niens attachés au mer^
eure administré en friction et
enjumigation , etc. , etc. III. Ré-
flexions sur les inconvéniens des
différentes méthodes de traiter
les maladies vénériennes , ete^
IV. Lettres à la faculté de méde-
cine , au collège de chirurgie , à
r académie des sciences , etc.
V. Objections contre rasage du
mercure , avec des réflexions sur
Terreur , Tignoratice , le faux
préjugé et In mauvaise foi de ses
partisans, VL Lettre à MM, les
rédacteurs delà Gazette de santé ^
avec un précis des traitemens
fûts avec les végétaua: etc. Vfl.
Réponses à une lettre de M. Cro-
baré, et aux interprétations de
M. Bâcher , etc. Vlïl. Obser-
vations sommaires sur tous les
traitemens des maladies véné-
riennes j etc:, etc. Tel est l'a-
brégé des divers ouvrages de ce
célèbre médecin, qui a combattu
pendant 4o ^^^ ^ous les empi*
tiques et les partisans du mer-
cure. Le traitement végétal que
de longues expériences et une
connoissance approfondie de son
ért lui aToient fait adopter , a sau-
té de 1% douleur m^ graod nombre
MI2A ti
de victime». Nous termmerond
cette courte notice par citer Jei
vers que feu Tabbé Porqnet , ins-
tituteur de M. de Bouflers , mem-^
bre de l'académie française ,
adressa au docteur Mittié':
MIttié , ta fait U guerre à ton* let aanx ^
Comaie ton c^eur i'a faite à tons les «ices.
M-4i5 poui chanter tes généreux services.
Tes soins laborieux ^ tes utiles irav;<uz ,
Et tes succès enfin, que ne suis-fe un Orphée!
L*ttnivefs connoltroit tes nobles eentimens^
Et tout mortel , instmit 4e tes rares ta^ns,
T'^le veroit en son coeur un trophée.
La terre préttf en vain son mari»re et ses
métaux
Pour ëierniéer un hérol '
Qui i« plus isonvent îa détdlt :
Du genre humain le tendre ansl
Seul devroii en être l'idole
£t subsister autant que lui.
♦MIVERIUS (Daniel), doc*
teur en médecine aîi i6* sièclo,
et médecin pensionnaire de la
ville de Tergoes en Zélande.
Henri Smet, qui a recueilli ses A?f-
tres médicinales et les a insérées
dans ses Miscellanea , imprimés
il FrilMcfort en 161 1 , in -8", as-
sure que Mivérius éloit autant
versé dans les connoissances ma-
thématiques que dans celles de
son art. Ce médecin a encore
publié Apohgia pro Philippo
LansbergiOy Mittelburgi , 1607 ,
in-a».
MIVION , habile ciseleur et
orfèvre du pays de Lièçe > mort
dans le 16* siècle , a fait la belle
statue en argent de Saint Joseph,
3tte les connoissenrs admirotent
ans l'église de Saint -Lambert
k Liège.
t MIZAULD (Antoine), en
latin Mizatdus , médecin de la
tille de Montluçon dans le Bour-
bonnais , au I(eu d'exercer sa
profession , voulut^tre prophète ,
a^strologue , et le Matthieu Laens*
ber^ de ;oii temps. On « de lui
la MIZA
«n grand nombre d'ouvrages p€il
dignes jd'être tirés de l!çabli , s'ils
ne renfe rnioienl quelque*.^ traits
Curieux et singuliers, qu'il'i'aut
démêler à travers les mensonges
que lui dictaient une crédulité
aveugle et luie démangeaison
extraordinaire k débiter des
fadaises. On en peut juger par
celle-ci : « Il couseiile , pour
éviter la grêle , de présenter lyi
iniroir à la nuée lorsqu'elle ap-
proche ; en se vojanl si laide ,
elle reculera d'eûroi , ou , trom-
pée par sa propre image , elle
croira voir une autre nuée à qui
elle cédera la place. » La Mon-
noie dit « qu'il a fait en latin des
fautes qu'on ne pardonneroit pas
h. un écolier de ciuquième. » Ses
principaux ou\ rages sont, I. Phce-^
emmena , seu temporum signa ,
iu-^** , traduits en français , sous
le ùlveàeMirouerclu temSy 1047,
,i»^-i)*> II. LêC Mirouer de Vair^
i548 , in-b^. 111. Secrets de la
lune , 1670 , in-^. De son ma-
riage avec le soleil résull^ , sui-
vant l'auteur, sa très-grande in-
fluence sur tou« les corps, et
jusque sur les pierres détaille,
ïS. HoHus medicus ^ i566, in •8*'.
V. Nos^a et mira artificia compa-
randorum frucluum. Ces deux
écrits de Mizauld sont ceux où
Ton trouve plus de choses rai-
sonnables et utiles. VL Planetolo-
gia , in-4'*. VII. Cometographia,
VllI. tlarmonia cœlesttum cor-
porumel humanorutn, traduite en
français par de Montlyard, i58o,
.in-8<>. IX. De c^canis tuiturœ ,
iu-S**. X. Epîtemerides aeris par-
pctuee y ïn-S'*, XI. Methodica peS'
lis descriptio , ejus prœcautio et
saîutaris cwna^/o, traduite en fran-
çais, i562 , in-So. WL OpuscU'-
luni de remedicd^ Côloçiae, 1077,
in-B". XIII. HorlQrwn sécréta et
uuxiUa , i5y5 , in-S". L'auteur
.Tavoit. publié en ï56q «ous ce
MLEH
titre : Secretorum agri enchiridio
et hortorum cuUura , in-8«. Cet
écrivain bizarre mourut, à Paris
en 1578 , dans un âge avancé. ■
* MJEJ , prince du canton de
Ketîouny dans la grande Armé-
nie , descendoit d'une illustre fa-
mille de ce pays , et avoit acquis
de la renommée par son courage
et par ses connoissances dans
l'art de la guene. En -5 16, les
Huns , après avoir ravagé la Cap-
padoce, les côtes «du Pont-Eu-
xin et autres provinces de l'em-
pire grec , entrèrent en Arménie.
Pourzân , gouverneur - général
dans ce pays de la part d^ la
Perse , ne pouvant point s'op-
poser contre la force et l'audace
de ces hordes de barbares, prit
la fuite , et se sauva dans des en-
droits inaccessibles. Mjej , pour
défendre sa principauté , se pré-
senta à l'ennemi à la tête .d'une
armée , leur livra bataille au
pied du Sassoen , et parvint k
mettre la confusion parmi eux ," et
remporta une victoire complète.
Le roi de Perse-, instruit de
ces faits , lui confia le gouverne-
ment général d'Arménie, et le
chargea du commandemeut de
ses armées. Mjej administra ce
pays, et entretint des relations
avec les princes voisins, parti-
culièrement avec l'empereur Justi-
nien de Thracé , et mouruten 548 ,
après 'avoir gouverné pendant
3o ans.
* MliEH , prince R^pénien ,
et fils de Léon premier , un des
plus grands guerriers de son siè-
cle. Opprimés par les vexations
des Tai-tares , les habilans de
Kessonn , de Behesnyr et d'au.-
tres villes situées sur les rives
occidentales de l'Euphrate , ia-
vitèrent , en ii57, ^® prince^
Etienne , ûère de Mleli , pouç \er
MLEH
nir à leur secours , et les délivrer'
de la main des barbares. Ce
prince j- envoya une armée d'Ar-
méniens , et i! partit avec ses ai^
des - de-ca mp ; Antionic Eupher-
pène, commandaDt des troupes
grecques dans l'Asie mineure, le
surprit dans son voyage , et par
une lâche trahison il commit sur
la personne de ce prince une ac-
tion barbare , le fît rôtir tout vi-
vant sur une grille ardente , vers
la fin de l'an iiSy. Mleh, qui a voit
alors le commandement des trou-
pes de son autre frère Toros II ,
roi arménien en Cilicie , se mit
a la tête de son année , fondît
dans les états de l'empereur , ra-
vagea tout le pays , et passa au
fil de l'épéé tous les principaux
personnages de cette nation, for-
ma une escadre nombreuse , fit
une descente dans l'île de Chypre,
pilla toutes ses provinces , et
coupa le nez où les oreilles à
tous les chefs de ces contrées. Il
les mit tout défigurée dans un
grand vaisseau, il les envoya à
Constantinople ; et lui , chargé de
richesses immenses , retourna en
Cilicie en 1 158. Manuel I" , em-
pereur de Byzance, étonné de
ces événemens , envoya une ar-
mée puissante contre les Armé-
niens , sons lès ordt^es de Michel
Vemaz. On donna bientôt des
batailles sanglantes sur les fron-
tières dlsaûrîe ; le général &rec
se battit en héros , mais il ne
put résister long-temps contre Tau-
dacedeMieh. Son aniaée fut dé-
faite et prit la fuite. L'empereur
irrité envoya une seconde armée
plus nombreuse que la première ,
et en donna le commandement
il Antronic Eupherpène , l'assas-
sin dupnoce Etienne. Mais Mleh
se battit contre celui-ci avec bien
plus d'acharnement ; il tailla en
pièces la plupart de ses troupes ,
mt dix'mille prisonniers dans une
MOAB i3
seule journée , et le réduisit^ à
l'extrémité. îje général erec de-
manda alors une paix a toutes
conditions. Mleh ne voulat point
accepter ses offi-es, et se décida de
poursuivre ses conquêtes. Mlais
Antronic demauda l'intercession
de Baudouin , roi de Jérusa-
lem ; i) chercha à se justi6er du
crime d'assassinat; et à force de
trésors il parvint k conclure Une
paix. A la suite de querelles sérieu-
ses avec son frère Torus II , Mleh
quitta la Cilicie en i iSg , et alla
à Alep auprès de l'émir Nou-
ridin, qui étoit son ami. En 1169
il y revint k la tète d'une ar.aée
nombreuse, s'empara de la Ci-
licie , et la gouverna pendant
cinq ans , jusqu'à sa mort , Tan
1174.
MNEMOSYNE , déesse de la
MEMOIRE. Jupiter l'aima tendre-
ment, et eut d'elle les neuf Mu-
ses. Elle en accoucha sur le mont
Piérus. Cette fable est philoso-
phique. Les déesses des beaux-
arts , toutes filles de Mémoire
prouvent que sans mémoire on
ne peut nourrir son esprit ni for-
tifier son jugement.
I. MNESTHÉE. f^ez Menés-
n. MNESTHÉE , affranchi de
l'empereur Aurélien , fut cause
de la H^ort de son maître, ^o/.
Aurélien , n° L
MOAB» né de l'inceste de
Loth avec sa fille aînée , vers
Tan 1897 avant Jésus- Christ ,
fut père des Moabites , qui ha-
bitèrent k l'orient du Jourdain
et de la mer Morte , sur le fleuve
Amou. Les fils de Moab con-
quirent ce pays sur les géans £n;i-
cim ; et les Amorrhéens , dans
la suite , en reprirent una partie
sur lei Moabites.
ï4
MOAV
M O A V l A s ou MoAvu , gé-
néral du calirt; Othaïaii , vers
Faa 643 de Jésus -Christ , fit
beaucoup de ooaquétes , et ven-
.g^a la mort de ce prince. Il ob-
tint le calfat par la ruse iugé-
nieuse d^Mnoo ( Forez ce
mol. ) Ce prince , recfoutaà>le
à Tcinpire d'Orient , avoit d'a-
bord fait un traité avec l'em-
pereur Constont 1 1 y maiij ii le
.rompit dès quo son fils Cons-
tantiii-Po^onat l'ut monté sur le
trdne. Il envoya , en ^ji , une
.puissaDte flotte pour assiéger
.Constontinople j le projet de
ce siège fut moins inspiré par
.l'espoir du butin, dont il étoit
cependant Ibrt avide , que par
,Ia promesse, du pardon général
des péchés accordés par Ma-
homet à ceux qui se rendroient
maîtres delà capitale des Césars.
Le siège , tantôt ralenti , tantôt
•poussé avec vigueur , dura sept
années. Les détails en sont peu
connus^ mais on sait que deux
choses contribuèrent beaucoup
aux mauvais succès des Arabes.
11$ abandonnoient chaque année
leurs travaux au mois de sep-
tembre , et hivcmoient a Cy-
rique , dont ils s'étoient empa-
rés ; ainsi les assiégés . avaient
le temps de réparer leurs brè-
(phes , et de remplir ioni:s nuava-
«ins. En second beu , le teu
Grégepis , inventé depuis peu
Ï)ar Caixiniqub {y oyez ce mot ) ,
eur fournit un nouveau moyen
de défense. Après sept ans cl'ef-
forts inutiles , les Arabes levè-
rent le siège de Constantinople ,
et faute de vaisseaux , trente
mille d'entre cuxprireiit par terre
la route de la Syrie. Une tem-
fête fracassa ^ sur les côtes de la
amphilie, une partie des navires
de Ceux qui s'étoient embarqués^
' et trois généraux grecs taillèrent
en pièces l'armée de tenre. Le
MO.CC
ealife Mosrvias , forcé de d«na»^
der ia paix y ne l'obtint qu'en
payant à Tempereur d'Orient
nn tribut annuel de trois mille
livres d'or. Un nouvel ennemi
le rendit plus facile à souscrire
ce traité honleax. Des milliers de
chrétiens en Syrie abhorrant le
joug des Sarrasins , et ayant
trouvé dans les rochers et ïéa
caf^eriies du mont Liban un asile
pour la liberté , mirent à leur léte
un riche citoyen , appelé Jo«
seph , qui s'étoit emparé peu de
temps avant de Biblos. Ijes Ma-
ronites ( c'étoit le nom que por-
toient les chrétiens du Liban ) ,
remportèrent sous cet homme
courageux et sous ses successeurs
divers avantages sur les Sarrasins.
Moavias ne put leur opposer que
des forces impuissantes ; il mou-
rut en 6do , l'année qui suivit sa
paix avec l'empereur d'Orient.
Le califat jusqu'à lui avoit été
^électif, il le rendit héréditaire eu
faveur de son fils Zezid. C'est
Moavias, qui , s'étant rendu maî-
tre de l'île de Rhodes, l'année
667 , fit briser le célèbre colosse
du soleil , dtt sculpteur Charès ,
et en fit porter les morceaux à
Alexandrie sur neuf c^its cha-
meaux.... Voyez aussi l'articie
Mahomet , n» I ( le Prophète ) ,
vers la fin.
* L MOCCIA (Jean-Simon ),
célèbre ar-chiteete napoUtain »
considéré et estimé d'Odtave
Aquaviva , archevêque de Na-
ples , et du pacte Paul Y, donna ,
en 1600 , le pian et dirigea- la
construction de l'église du Saint-
Ëàprit.
*U. MOCCIA (Pierpc-Nicolas),
dievalier napolitain , vivoit dans
le 16* siècle. On a iie lui 181
traité De feudia , qui se trouve
à iasttittt de Jacobwùo • de fi^an-
MO CE
fidSy imprimé ^ Cologne en ïSqk»
in-8«,
* m. MOCCIA ( Charles- An-
toine ) , INapolitain , et peut-être
de la même famille que les pré-
cédens , vivoit dans le 17* siècle.
On a de lui Sîii^a cc^suwnforen-
siuih 5 atque in prxixi quotidiè
occurrenlium , Neapoli , i649 >
in- fol. ^
* I V. MOCCIA ( Jean ) , de
Naples , secrétaire du cardinal
Jncqnes des Ursins , suivit la
eour pontificale k Avignon , re-
tourna avec elle en Italie , et se
retira ensuite dans sa patrie. Il
vivoit vers la fin du i\* siècle.
Quelques Essais de ses poésies
lettines , tirés d'un manuscrit
d'une des bibliothèques de Flo-
rence , ont été publiés par l'abbé
Mehus dans la Vie d*Ambrogio
le camaldule , et dans celle de
Xiapo Castigiionckio -, Florence y
1755.
I. MOCENIGO (Louis) , noble
Vénitien , d'une famille illustre
qui a donné plusieurs doges à
^ patrie , obtint cette dignité en
1570. Il se ligua avec le pape et
ies Espagnols contre li(s Turcs
aui avoiefnt pris Tile de Chjrpre.
Sébastien Veneri cbmmandoit les
galères de la républiaue ; Marc-
Antoine Colonne , celles de TÉ-
glise ; €% Don Juan d'Autriche ,
celles du roi d'Espagne. L'armée
chrétienne gagna la célèbre ba-
taille de Lépante le 7 octobre
^ Tan 1571. Louis Mocénigo
mourut Tan iSn^ , «près avoir
gouverné avec beaucoup de pru-
dence et de boubenr. — Un de
«es descendans, Sébastien Mo-
pBNiGO , qui avoit été provédi-
leur- général de la mer , gêné*
rai de la Dalmatie , et commis-
saire plénipotentiaire de la ré- {
publique pour U règlement des i
MOCH , i5
limites avec les commissaires
turcs, fut élu doge le 28 aoât
1733 , et soutint avec honneur
la gloire de sonnonu Q moui'ul
en 175^.
♦ n. MOCENIGO (André),
patricien de Venise , florissoit
vers l'an iS'X'X. Il joignoit à unç
profonde érudition un jugement
sain. La république l'employa
avec succès dans plusieurs négo-
ciations importantes. 11 a écrit en
latin la Guerre de la ligue d^
Cambrai , dans laquelle la répu-
blique étoit entrée sous le titre
de Andreœ Mocenigi beUum Car
meracense ^\eïïçi\\Sy iSîfeS. Quoi-
que le style manque d'élégance ,
le ton de vérité qui règne dans
cette histoire , et Pexactitude des
faits , la firent rechercher. L'abbé
Dubos en a beaucoup profité»
Mocénigo avoit i^ussi composé un
poëtne en vers latins sur la guerre
que Venise avoit soutenue contre
Bajazet II en i5oo. Ce poëmt
est perdu. On a encore ae lui ,
Pantodapon et Penfateuchon ,
Venetiis*, i5ii,
♦m. MOCENIGO (Jacques et
Thomas). Ces deux frères delà
même famille , tous les deux poè-
tes , vivoient dans le i6*- siècle.
hejsrs poésies, répandues ^ans les
recueils du temps , furent pour la
première fois réunies par Jean
Mocénigo , patricien de Venise ,
qui les lit imprimer k Brescia en
1750 , et qui les enrichit d'une
notice sur ces deux poètes.
*MOCHI (François), seulptenr,
né en i58o au Mont-Varchi , châ-
teau du com^é de Florence , ap-
prit le dessin sous Santi di Tito ,
peintre assez estimé de son temps.
Camille Mariani lui apprit à mo-
deler et k manier le ciseau. Mo^
dû ail» 4 Rom» BOttd le p<»itiflçat
l
6
MiODÉ*
de Clément VIIÎ , et y demeura
assez de temps pour y laisser un
grand nombre ae raonumens qui
attestent son habileté et ses ta-
lens : parmi ses ouvrages on cite
Sainte- P^éronique , dans le jubé
du Vatican ; Saikte-tMarthe <^ à
Saint-André de la Vallée ; Saint-
Pierre et Saint^Paul, a la porte
du Peuple , dont le plan et les
dessins sont de Buonaroti , Tar-
chilecture de Batnoci , et l'exécu-
lion du cavalier Bernini : ce mo-
^ Hument fut élevé par Alexandre VI
à l'occasion de l'entrée de la reine
de Suède a Rome. On voit aussi
quelques-uns de ses ouvrafres à
Sainte-M a rie-Majeure et à Saint-
Jean des Florentins ; mais ceux
qui lui assurent un rang distingué
parmi les artistes sont deux sta-
tues de bronze, dont l'une est
celle du duc Alexandre , et l'au-
tre du duc Ranuccio Famesi, que
l'on admire dans la place de
Plaisance. Il fit aussi deux sta-
tues pour Téglise cathédrale d'Or-
vietlo, savoir TAnge Gabriel , et
la Vierge de l'Annonciation. Ce
sculpteur mourut en 1646 , âgé
de 06 ans.\
MODEL (N... ) , docteur en
médecine, n^à Neustodt en Fran-*
conie , passé en Russie Fan
1^3^ , eut la direction desapothi-
cai reries impériales , fut reçu
dans plusieurs académies , et
mourut à Petersbourg le 3 avril
17^5, à 64iuis. Il a publié plu-
sieurs ouvrages de chimie et d'é-
conomie , que M. Parmentier a
traduits en français sous le titre
de Récréations physiques, écono-
somiques et chimiques . Paris ,
U774 j 2 vol. in-8".
MODÈNE. Voyez Àlfonse
d'Est , n^- XV et XVI , et les
Tables chronologiques.
t MODESTUS , abbé du mo-
MOEÔ
nastère de Sainte- Théodose, pni*
évêque de Jérusalem en 602 ,
connu par des Homélies dont
Photius a donné des extraits. Il
mourut l'an 655.
t MODREVIUS ( André-Fri-
cius ) , secrétaire de Sigismond-
Anguste , roi de Pologne, au mi-
lieu du i6* siècle , avoît beau-
coup d*esprit ; mais il le désho-
nora , dicendo quœ non o/fortuit ,
scribendo quœ fion licuit , agemîo
quœ non decuit. Son Traité de
la Reforme de Vétat le fit chas*^
ser âe Pologne et dépouiller de
ses biens. Il flotta toute, sa vie
entre les sociniens et les Intlié-
riens, et finit par éta'e méprisé des
uns et des autres.Il travailla beau-
coup à réunir toutes les sociétés
chrétiennes en une même cpni-
ro union. Son principal ouvrage ,
De repuhlicd emenaanda^ Baie »
1569 , in-folio , est en cinq livres.
Le premier traite De moribus ;
le second , De legibus ; le troi-
sième. De bello ; le quatrième ,
De JScclesid; et le cinquième ,
De schold. L'esprit républicain
dicta cet ouvrage- ; mais ce n'est
pas toujours le goût qui l'a dirigé.
Son traité De origifialipeccato ,
i562, in-4" , renferme beaucoup.
de choses qui dans le temps pa-
rurent^ hardies.
t I. MOEBIUS (Godefroi).,
professeur de médecine à lène ,
premier médecin de, Frédéric -
Guillaume , électeur de Brande-
bourg, d'Auguste , duc de Saxe ,
et de Guillaume , d^ic de Saxe-
Weimar, né à Laucha en Tha-
ringe l'an i6ti , mourut en 1664
à Hall en Saxe , après avoir publié
plusieurs ouif rages de médecine j
qui prouvent qu'il avoit autant
étudié la nature que les livres.
Les principaux sont ,1. Lesjon-
dttmens physiologique^ deîamé^
MOÉÔ
iieciné , 1678 , m-4'. II« Be tu-
sage du foie et de la bile, III.
'Abrégé des Elémens de médecine ^
lène, 1690 , in-foL^ ouvrage su-
perficiel. IV. Anatomie du cam-
phre , lène > 1660 , in-4". Tous ces
ouvrages sont en Utiti. — Gode-
froi MoBBitJS , son fils y médecin
comme lui $ a donné Synopsis
medicinœ practicœ y 1667 > ii^-^oL
IL MOËBIUS (George) , théo-
iogien luthérien, professeur de
théologie à Leipsick, né aussi
k Laucha en ïhuringe , Tan
1616 , mourut, le 28 novembre
1697. On a de loi un grand
nombre d'ouvrages en latin. Le
plus connu est sou traité De Vori-
gine , de la propagation et de la
durée, des oracles des païens ,
contre Vandale. Le P. Baltus a
profité de cet ouvrage , dans sa
jréiutation des Oracles de Fonte-
nelie. On y remarque une grande
érudition»
♦ MOEGLING ( Louis ) j pro-
fesseur dans l'université de Tu-
hingen , en Suabe ^ a publié en
i68o un traité intitulé Palingene-
sis , seu resurf^ctio plaHiarUm ,
jusque ad resurrectionem corpo-
mm nostromm. implication L'au-
teur montre un symbole frappant
de la résurrection , oii une plante,
une flear quelconque , réduite eu
cendre , se représente aux yeux
dans sa première forme , et avec
toutes se» couleurs. Le P. Kir-
cher a traité le même sujet dans
son Mundus subterraneus , t. II ^
p« 4^4 9 ^^ termine les réflexions
qu'il fait nattre de la manière
suivante : £dtculentissimum sanè
argumenium quo corporum nos»
trorum ^fiUuram , ressuscitatio"
nem humani imhecilUtas intellect
iâs aUauo modo per ejusmodi
ambratilem simiUtudinefn «^/i-
cipiat»
r* xiu
MÔER t7
♦ MOëHRING ( Paul - Henri-
Gérard) , conseiller aulique du
prince d'Auhalt , membre de l'a-
cadémie des sciences de Péters-
bourg et autres sociétés savantes »
moK le a8 octobre 1795, âgé
de 83 ans , connu par plusieurs
Dissertations de médecine et
d'histoire naturelle. \
♦ MOELLENBROCK (Valteti-
tin-André ) , né à Ërfurt , et mort
à Hall en 1675 , professa la mé-
decine d^tis sa villç natale , et fut
ensuite exercer sa profession en
Saxe. Outre les observations dont
Moellenbrock a enrichi les Mé-
moires de l'Acadénvie des curieux
de là iiature , sous le nom de Pé<»
gaze P' ,04. lui doit , I. Medulla
totius praxeos apkoristicuj Ërfur^
ti , i656 , in-4°< IL De varisseu
arthritide vag/f scorbutic^^ Ualae,
1661 , in-8» ; Lipsiae , i663 , 1672 ,
in-^**, etc.
t MOENIUS ( Caïus) , célèbre
consul romain , vainqueur de)
anciens Latins , fut le premier
qui attacha , près de la tribune
aux harangues , les becs et les
éperons des navires enjevés k VeU'^
nemi, ce qui fit donner à cette
tribune le ilom de Rostrui 11 avoit
remporté une célèbre victoire na-
vale l'an 338 avant Jésus-ChrbC*
t MOERBEGA ( Guillaume > ,
né vers l'an it2i5 à Meerbeeck >
près de Ninove , dans le Brabant,
se fit dominicain , et te disciple
d'Albert-le-tiraod. Il deviut en-
suite chapelain et pénitencier des
papes Clément IV et Gréeoire X.
Celui-ci l'envoya au seeonu concile
général de Lyou, l'an 1274* II
obtint l'archevêché de Corinthe
( alors sous la domination des
Vénitiens), et les honneur^ du
Pallium* On croit qu'il mourut
avant la fin du i3* siècle* On a
de lui une Traduction latine dut
l
f
iS
MOET
k
Commentaire de Simplicius , sûr
les livres d'Aristote , du Ciel et
de la Terre ^ Venise , i563, inr
fol. n trae&iisit tous les ouvrages
d'Aristote k la sollicitation de
saint Thomas. On conserve d^ns
plusieurs bibliothèques cette ver-
sion manuscrite » ae même que
celle des ouvrages de Proclus le
philosophe.
MOESTLIN (Michel) , cé-
lèbre mathématicien , mort en
i65q à Heidelberç, après j avoir
long -temps enseigne les hautes
sciences > découvrit le premier la
raison de cette foible lumière
qui paroi t sur la partie de la
lune qui n'est point éclairée du
soleil avant et après sa conjonc-
tion.
* MOET ( Jetti-Pîerre ) , mort
h Versailles en ido6, a l'âge de
86 ans , est auteur des ouvrages
suiyans : I. Code de Cythère »,ou
lÀt de justice t^ amour , Paris ,
1746 , I vol. in-ia. H. Cciwer-
sation de Ik marauise de * '^ *
avec sa nièce nouvellement arri--
¥ée de propince , ouvrage pos»
thume de Madame L'^'^'^^ re-
eneilli par M*'^* 9 Anuterdam*
( Strasbourg ) , 1753 , in-»«. III,
Traité de la culture des renùncu^
les y des œillets , des auricules ,
des tulipes y et des jacinthes ,
Paris , 1754 > 2 vol. in-ia. IV* La
Félicité mise à la portée de tous
les hommes , Paris 9 tj^ 9 i vol.
in- 12. V- Une Traduction- da
nouveau volume ou supplément
du Spectateur , ou le Socrate
moderne, Paris , t755. VI. La
France littéraire , Paris , 1769.
Vn. Lucina sine concubitu , Lu-
cine afiranchie des lois du con-
cours , traduit de l'anglais d'A-
braham Johnson, 1760^ in-ia.
VIIL II a donné une nouvelle
Édition de l'ouvrage de Ghorier >
MOGï
intitulé J, Meursii èlegantice
latini sermonis , Paris, 1757,
in-S"* , et ,une édition des quatre
derniers vohimes du Moreri es-
pagnol , etc. Entre- plusieurs
manuscrits, Moet a laissé une
Traduction française des Œu-
vres latines de Swenderborg, con-
seiller des mines en Suèue. 11
a laissé en outre une Collection
précieuse de médailles , dans la
connoissance desquelles il étoit
très-versé.
"" MOtîGl ( Moggio de ) , âfo-
dius , de Parme , poète latin ,
contemporain de Pétrarque, qui
le prit en amitié , et le plaça
auprès d'Azzoda Gorreggio , en
qualité de secrétaire, naquit vers
l'an i35o.Corregeioajrant éprouvé
des malheurs , Moggi ne raban-
donna point , et suivit sa mau-
vaise iortune. Après la mort
même de son patron , arrivée à
Milan en i364 , u ne voulut point
se séparer de sa veuve et de ses
enfans, avec lesquels il retourna à
Parme , et s'établit avec eux sur
le territoire de ce duché ^ où il
vivoit encore en i3do. Outre
quelques iE)7/if/v5 et des Poésies
fatines , on a de Moggi deux
Poèmes ; l'un élégiaque , de 62
vers , composé en i36o pour
un mariage ; l'autre en vers hé-
roïques sur la mort d'Azzo da
Gorreggio , lidressé à Pétrar-
que.
* MOGISLAS (Pierre), évéoue
de Kiovie, dans le i6« siècle,
aftteor de la Confession orth&^
doxe de FEglise - catholique et'
apoétoUque ttorient , rédigée-
originairement en langue ruase ,
dans un concile provmoal tenu
àKiovîe , et qui est un précis au-
thentique de la doctrine de l'E-
fflise grecque^ Gette confession
fut traduite en grec» publiée »
i
MOGU
Approuvée et adoptée Tan i6iS
|>ar Parthénms , patriarche de
Constantinople, et tous les autres
patriarches grecs.. Elle fut depuis
unpfimëe en grec et en latin aux
dépens de Tanagîota , interprète
du grand-seigneur , homme cé-
lèbre par son opulence et sa li-
Béralité , qui la ht distribuer gra*
tuitemeut aux chrétiens grecs ,
et l'on y joignit uae lettre de re-
commandation , composée par
fitéctaire, patiiarche de Jérusalem.
^ MO GUES, sedisaatpropaga''
leur des' droits de Thomme^ fut
envoyé , en 1793 , par le comité
de salut public , près l'armée de
f ouest et dans les départemens
voisins; ilparcouroit les villes et les
campagnes , diçtoit des lois aux
autorités civiles et militfiires ,
donnoit l'impulsion , imprimoit
par-tout la terreur, et faisoit exé-
cuter les mesures révolutionnaires
9vec la dernière rigueur. Il fut
chargé de beaucoup d'autres
missions , notamment dans le
département des Ardennes , oii il
dénonça son ancien ami Vibert,
de Rhétel , qui lui «voit envoyé
çonfidentiéliemént son opinion en
faveur de Louis XYI , qui venok
d'être conduit au Temple. Cette
ppiniou » imprimée k Coarleville,
XI a voit pas été publiée ^ et l'au-
teur n'en avoit communiqué que
l'exemplaire qui causa sa mort.
Mogués fut lui-même dénoncé plu-
sieurs fois à la convention \ mais
^a faveur auprès des comités du
gouvernement le mit k couvert.
Cependant, en 1795, après la
chute de la Montagne , la eon-
ventioa le fit traduire devfitnt le
tribunal criminel des Ardennes ,
qui lè condamna 4 mort , u com •
me ajapt fait assassiner juridi-
quement la municipalité de Sedan
pendant la terreur, v II fut exé-
cuté k Mézières.
MOHA 19
♦ MOHAJÉRY ( A'bd-Al-Ra-
hym Al-Bâny Al ) , poète arabe ,
florissoitk Damas en Sj^rie dans
le i5' siècle de l'hégire, ou le 1 1«
de notre ère, C'étoit le Pope de-
sa patriç , enfermant un beau
Sénie dans un petit corps tout
iÔbrme. Ses ennemis , c est-k-
dire les petits esprits jaloux de.
ses talens , ne manquant jamais
de le railler sur cette disgrâce de
la nature , il ne répondit k leurs
sarcasmes que par un distique oii
il disoit :. « Quoique l'on trouve
les perles enveloppées d'une vile;
mous2»e , les pertes sont précieu-
ses , même aux yeux des rois ;.
mais la chenille , malgré les belles
couleurs de sa robe , est foulée
aux pieds des esclaves. » Il ex-
celloit dans la poésie héroïque ,
et a composé un grand nombre
de Pièces de ce genre , recueillies
dans un Dyouâa , que l'on con-
serve k la bibliothèque de TEscu-
rial.
♦ L MOHAMMED/ Abou^Bekr j
El- Azdy Ehn Doréya , né k Bas-
çorah , Tan de rfiégire îia3-835
de J. C, mort k Bagdad eu
32i''933, auteur arabe cél^re ,
jouissoit parmi ses compatriotes
de la réputation d'un desi nommes
les plus instruits qu'il y ait eu
dans leur littérature. Il écrivoit eu
prose et en vers avec une égal^
pureté , et a laissé de nombreux
om^Ms^s tous également estimés.
Les plus connus sont, I. UAs"
semblée royale , poème k la
louange d'Abou Mykhayl El-Sel-
jôuky. On le trouve manuscrit
dans la bibliothèque de l'Escu-
rial. II. Dictionnaire arabe , 3
vol. in-folio » manuscrit dans la
bibliothèque de L^de« III. Dic-^
tionnaire historique des tribus pt
des Jamilîes arahes , manuscrit
dans la même bibliothèque. IV.-
Un poëms iutitidé Magçàurah j
ào MOHE
inanuscnt dans les bibliotlièquçs
de Paris , de iRome , d'Oxford ,
de Leyde et autres. Il a été le su-
jet d'une foule de commentaires
plus ou moins estimés. On a im-
primé plusieurs fois le Magçôu-
rah , dont la meilleure édition
est celle derHaitsm, 1773 , avec
les Scolies de BLhalôuyeh et de
Lakhamytah ; mais celle de lîar-
dervik, 1786, lui est de beaucoup
supérieure sous les rapports typo-
graphiques. L'une et 1 autre sont,
accompagnées de la version la-
tine. Ce A/agçourah se compose
de plusieurs autres petits poèmes
appelles QuasçffUih, dont tous les
■vers* commencent et finissent par
une même lettre. Mohammed , fils
de Doréyd , a encore composé
sur difiérens sujets plusieurs
Poèmes , dont deux se trouvent
manuscrits à la-bibliotbèque im-
périale de Paris.
II. MOHAMMED. Ployez Amin-
ben-Haroun.
♦ MOHEDANO (les frères
Raphaël et Pierre Rodriguez ) >
savans religieux de l'ordre de
Sainte-François , membres de l'a-
cadémie d'mstoire de Madrid ,
nés dans l'Andalousie vers l'an-
née 1730, montrèrent de bonne
beure un même goût pour la
science et les belles-lettres , et
voulurent partager ensemble le
suffrage de la postérité. Exempts
des préjugés de leur ordre , ils
s'occupèrent de la réforme des
études monacales , et c'est k leur
sollicitude qu^on y établit des
chaires d« mathématiques, de phy-
sique expérimentale et des langu es
grecque , hébraïque et arabe. Ils
achetèrent des dictionnaires, des
grammaires , et autres livres élé-
iTteataires de toutes ces langues,
et les distribuèrent gratuitement
h\xx professeurs et aux élèves.
MOHE
Vers 1776 ils obtinrent la pet**
mission d'envoyer à Madrid en-
core deux religieux de l'ordre
Ï)our s'y perfectionner, sous le cé-
èbre professeur Cassiri , dans
les langues hébraïque et arabe.
Les frères Mohedano, dévoient
s'attendre aux contradictions et
aux difficultés que leur zèle pa-
triotiquepGur les progrès des lu-
mières eii Espagne leur attira. Ce-
pendant ils eurent la satisfac-
tion de voir leurs travaux cou-
ronnés du succès, et même de
mériter des témoignages d'es-
time de Charles III. Ce monar-
que les gratifia d'une pension
ae 1000 ducats , à titre de ré-
compense et de dédommage-
ment de leur sacrifices. Ces deux
auteurs moururent à Grenade
vers 1800. Ils nous ont laissé
une Histoire littéraire de VEspa-^
gne y origine , progrès , déca-
dence et restauration de la litté^
rature espagnole dans le temps
des Phéniciens , des Carthagi-
nois, des Romains , des Gotlis ,
€les Arabes et des rois catholi"
ques , ai^ec les Vies des hom-
mes illustres de cette nation , et
la critique de leurs ouvrages , 9
vol. 10-4** • Ils furent imprimés k
Madrid en 1766, et années sui-
vantes. En 1789 lès frères Mohe-
dano avoient déjà mis la der-
nière main a d'autres ouvrages ,
dont les principaux sont , I. -3f/?o-
logie de ta nation espagnole con-
tre quelques auteurs modernes et
étrangers. II. Réflexions sur la,
littérature espagnole des trois
derniers siècles , comparée avec
In française et celle des autres
nations, III. Dissertation sur
Phistoire de f Espagne du /*,
Mariahtty et les éditions qu'on
en a données. IV. Dissertation
historique et géographique sur
les Celtes et d'autres peuples qui
habitèrent l'Espagne , contre les
MOHT
opinions de quelques modernes, /
(Jn ignore si ces ouvrages oat été ]
imprimés.
* MOmiAMMED . HACHEM ,
a donné en persan une Histoire
des gra^dâ Moghols , intitulée
Tarykh-MontekIieb'Lubdb , c'est-
à-dire Extrait , ou abrégé pur
et authentique^ Cet ouvrage ira-
portant passe rapidement sur le
règne de Timur et de ses des-
cendans , commence proprement
à celui de Bâbour , qui fit en
Tan 95a de Théçire ( 1 5a5 - 6 )
la conquête de Tlndostan , et
finit à Fan ii3o ( 1677) , sous le
règne de Mohhammed Chah. Il
se trouve à la bibliothèque impé-
riale de France , sous le n** 70
des manuscrits persans , et
forme un assez gros volovie , petit
in-folio.
* MOHT ( Henri ) , dît Ericius
Mohyus , né au pays de Liège >
' sur les frontières du Luxembourg»
s'appliqua à Tétude de la méde-
cine , y fit de grands progrès, et
la pratiqua avec réputation de-
fuis environ i Ga o j usqu'çn 1 654*
1 est auteur des ouvrages sui-
vans : I. Tertianœ crisis , qud
D, D, Pétri Barbœ^proîo-mediciy
praxis curandfè tertianœ , et Vo"
piscUFortunati Plempii , professo^
ris Louaniensis primarii^ animad"
versio discutitur , ac légitima de^
mhm terliaiue curatio exponitur^
Lovanii , 164^ , in-4*'- IL Pulvis
sympateUcus quo vuinera sanan-
tur absque medicamenti ad par-
tem affèctam applicatione et su-
perstitions , i654 > in-4'* » sans
nom de villç ni d'imprimeur. Cet
ouvrage , qui n'est pas sans mé-
rite , renferme des paradoxes et
des traits de charlatanisme qu'on
est fôché de rencontrer dans une
leile production.
* MOHT ou MoTH { Paul ) , né
MOIB aj
il Slensbourg en Danemarck Fan
1600 , reçut lé bonnet de ddc—
teur a Bâle , revint dans sa ville
natale , et s'y distingua par des
succès brillans dans la pratique
delà médecine. Après avoir fait
preuve de talent a Lubeck , à
Odensée > dans 111e de Fionie , il
arriva en i65i à Copenhague ^
fut choisi par le roi Frédéric lit
pour son premier médecin , et
mourut en 1670. Le seul ouvrage
qu'on connoisse de Moht est uoe
observation chirurgicale , intitulée
Casus chirurgicus perjbrati tho'
racis , Halhia: , i656 , i658,
1661 , in-4*.
♦ MOIBAN (Jean), n^ i
Breslau , capitale de la Silésie ,
en 1607 , étudia d'abord la mé-
deohie en Allemagne , et voyagea
ensuite en Italie. La pénétration
de s6n génie , la justesse de son
discernement , et son assiduité
aux leçons des plus habiles pro-
fesseurs , augmentèrent la masse
de ses connoissances au point
que, de retour dans sa patrie , la
ville d'Ansbourg se l'attacha par
des appointemens considérables.
Instruit dans les langues savantes,
et très-laborieux , MoibaH , après
avoir restitué le sens de quelques
Îiassages d'Hippocrate et de Ga-
ien, et traauit Dioscoride en
partie , se dispose it à donner
diffërens ouvrages de sa compo-
sition , quand la mort le frappa
en i562. Nous n'avons de lui que
ce qui suit : Pedacii Dioscoridis
ad Andromachimi de curationi-
bus morborum per medicamenta
paratu Jacilia libri duo , primitmr
grcecè editipartim à /. Moibano,
partim , post ejus mortem , d
Conràdo Gesnero in linguam
latinam conversi , a^ectis ab
utroque interprète symphoniis
Galeni et aliorum > Argentorati ^
i565 , in-S». \
aa
MOIN
V
I I. MOINE ( Jean le ) , dojétf
^e Bàyeux, et enfin cardinal , né
h Cressi en Ponthiea, fût aim^
et estimé da pape Boniface VII ,
^ui Tenvoja en qualité de légat
en France , Tan i5o3 , pendant
5on démêlé avec le roi Phi-
lippe-l&'ëel. Le Moine brava son
îsouverain , et se fit mépriser par
les bons Français. Il mourut k
Avignon en i3i3 , après avoir
fondé k Paris le collège qui porte
son nom. On a de lui un Cam-
pientaire sur les décrétâles , ma-
tière qu'il possédoit à fond.,
t.II. MOINE (Etienne lô) ^
Ininistre de la religion réformée ,
tié a Caen Tan 1624 > mort le 3
atvrjl 16S9 , très-habile dans les
langues grecque et latine, ainsi
rue dans les langues orientales ^
|)rofessa la théologie k Lejde
avec beaucoup de réputation.
.On a de lui plusieurs Disser-
t liions y imprimées dans son re-
çue ji intitulé ^aria Sacra y i685,
2 vol. in-4* , et quelques autres
ouvrages. Ce fut lui qui pubha ,
Je premier, le livre de Nilus
Doxopatrius , touchant les cinq
patriarcats.
III. MOINE ( Fierre le ) , né
,k Chaumont en Bassigni Fan
}6oa , inort a Paris le ^4 août
1672, k 70 ans,- enira chez les
j (^suites , et parvint aux emplois
de cette compagnie. 11 est prin-
cipalement connu par ses vers
français'', recueillis en 1671 en
un volume in-folio. Le P. Le
Moine est le premier Hes poètes
trançais de la fameuse société
oui se soit fait un nom dans ce
.genre d'écrire. On ne peut dis-
convenir que ce poète n'ait de
,1a verve et un génie élevé ; mais
i>on imagination Tentraîne sou-
Vent trop loin : jugement qu'on
doit appliquer 9ur - tout a son
Pôênie de SaM-Louis, Ses ou-»
vrages en vers sont , I. Le Triorà-*
pJie de Louis XIII, II. La France
guérie élans le rétMissement der
ia sanié du roi. IIL Les hymne f
de la sagesse et de t amour de
Dieu; \es peintures morales y etc.
IV. Un Recueil de vers théolù-
gigues , héroïques et mcfraux^
V. Les Entretiens poétiques. Oa
y trouve des choses qui auroient^
paru hardies dans nos poète»
modernes , entré autres ce mor-
ceau où la doctrine de la tolé-*.
tance est mise en assez bùii)»
vers :
Dieu, connue le loIrîlyrempUt 4« ses 1»cmtéii^ .
Les lieux désert* , non earoiti^qtte les licox
baifttés*
Celui qui s*est soumis au culte tfe la crôiz^
Celui qui du Talmud suit les bizarres lois. ,
Le Maure , le païen , le Turc «r le brach^
mane ^
Le pur et le sottillé, le saint et le profane ,
Suiets à sa conduite , et noarris par se*
soin» j
Le trouvent toujours prit à reiopllr leui»
besoins.
• *.•••• •••••••
Aux coofses du pirate H prlte ses étoUes p
•Il lut prête les^venci qui remplissent se»
voiles ;
Et la mer, comme IttI, sert sans distinctio»
, Le dévot de la Mecque et celui doSion , etc.
VI. Saint^LoUis ou ta Couronne
t*econquise sur les infidèles , poë"
me divisé en dix->huit livres , etc.
'Despréaux^ consulté sur ce poète,
répondit « qu'il étcHt trop foçt
"pour qu'il en dit du bien , et trop
poëtç pour qu'il en dit du mal. »
Un étranger diioit de nos poèmes
'épiques : « Lé Mojse sauvé d«
Saint-Amaud est un poëme bas et
rampant ; le Clovis de Oesmarais ,-
poëme sec et plat'; la Pucelle de
Chafpelain , poëme dur et glacé;
TAlâric de Seudéri , poème fan-
faron ; le Gharlemagne de Lé La*«^
bonreur , poème lâche et san»
poésie ; le Childebrand de Carely
poëfne aussi barbare que le non»
da héros ; le Saint-Paulin de Per-
rault, poëme doucereux; le Saint»
Louis du P. Le Moine, poëme
hyperbolique et plein d'un feu
déréglé. » Pour aétinir le P. Le;
Moine en deux mots : c'étoit uni
homme de collège , qui avoit une
imagination ardente , mais sans
goût , et qui , loin de maîtriser
son génie impétueux , s'y Uvroit
sans réserve. De Ik ces figuresi
. gigantesques , cél entassement
de métaphores , ces antithèses
outrées, ces expressions empha-
tiques , etc. Ce jésuite dit quel-
que part « que l'eau de la rivière
au bord de laquelle il avoit com-
posé ses vers étoit si propre à
laire des poètes , que , si l'on en
avoit fait de Teau - bénite , elle
n'auroit pas chassé le démon de
la poésie.^. » La prose du P. Le
Moine a le même caractère que
ses vers ; elle est brillante et am-
poulée. Le P. Senault de TOra*
toire disoit de lui « que c'étoit
Balzac en habit de théâtre. » Ses
ouvrages , dans ce dernier genre
sont , I. La Dévotion aisée , Pa-
ris , i65a , in-8<* ; livre singu-
lier , qui produisit plus de plai-
santeries que de conversions. II.
Pensées morales. On peut voi^y
sur ces deux Hvres , les neuvième
et dixième Lettres provinciales.
II L Un petit Traité de t His-
toire , in-i!2 , oii il j a des traits
Ïûquans et curieux , et quelques
ieux communs. IV. - Une aiaii-
Taise satire , mêlée de vers et
de prose, sous le titre A^Etrille
du Pégase janséniste. V. Le Ta»
bleau des passions. VI. La Ga>*
lerie des femmes-fortes ^ in-fol.
etîn-112. Vll. Uh Manifeste apo-
logétique pour les jésuites , în-S*.
ViU. Quelques autres ouvrages
qui ne mènent pas une atten-
tion particuKère. Ix.^ On a aussi
de lui , en manuscrit , une Vie
du cardinal de Richelieu.
MOIN
35
t rV. MOINE ( François le )* ,
peintre , né k Paris en 1688 , prit
les premiers principes- de son
art sous Gallocne , professeur de
l'acsdémié de peinture.' De ra-
pides auccès justifièrent le mérite
du niaitre fct de l'élève. Les ou-
vrages du Guide , de Carle-rMa-
ratte , ,et de Pierre de Cortonc f.
furent ceux auxquels il s'attacha
d'une manière pVs perticulière.
I) remporta plusieurs prix k Fa-
cadéime , et entra dans ce oerp»
en 17 1&. Un amateur qui par-
toit pour l'Italie Temmena avec
lui. 11 n'y resta qu'une année;
mais les études continueBes qu'il
y fît d'après les plus grands^ maî-
tres rélevèrent au premier rang*
Il revint en France avec une ré-
putation formée. Le Moine avoit
un génie qui .le porCoit a entrer
prendre les grandes madiines. Il
s'étoit dé)k distingué , avant son
voyage , par les peintures qu'il
fit au piafond du choeur dans ré-
glise des Jacobins , au faubourg
Saint-Germain. On le choisit Dour
peindre k fresque la coupoleoe 1«
charpeHe de la Vierge , a Saint-
Salpice. Il s'acquitta de ce grand
morceiMi avec une supériorité qur
(rappa tous les connoisseurs. Un
ne (Toit pourtaill pas dissimuler
que les>ngures tombent ,^ parce
qu'elles ne sont pas en perspecv
tive. Le Moine apportoit au tra-
vail une activité et une assiduité
qui altérèrent beaucoup sa santé ;
il peignoit fort avant dan» la
nuit , k la lumière d'une lajnpe.
La gène d'avoir eu le corpus ren-
versé pendant les sept années
qu'il, ero^ploya aux plafonds de
Saint- Sulpice et de Versailles;
la perte qu'il fit alors de sa
femme ; quelques jalousies de
ses confrères ; beaucoup d'am>
bition ; enfin le èhagrin de voir
qu'on ne Inî avoit pas accordé ,
en lui donnant le titre de pre-
H
MOIN
mier peintre de S. Majesté , avec
une pension de qiiatre mi lie livres,
)es avantages dont Charles Le
Srun avoit joui autrefois dans cette
place : toutes ces circonstances
irëunies dérangèrent son esprit.
5a folie étpit mélancolique ; il
ce faisoi^t' lire l'Histoire romaine^
' et lorsque quelque Romain s'é^
toit tué , ils'écrioit : « Ah •' la helle
TPKotX ! » Il étoit dans un de ses
accès de frénésie , lorsque M.
Berge , avec qui ii avoit fait le
yo^ge dltalie ,' vint le matii^ ,
suivant leur convention , afin de
l'emmener k la campagne , oh
cet ami avoit dessein de lui faire
prendre les remè^des nécessaires
pour recouvrer sa santé. Le Moine,
hors de lui ^ même , entendant
frapper , croit que ce sont des
arcners qui viennent le saisir ;
aussitôt il s'enferme , et se perce
de neuf coups d'épée* Dans cet
état, il eut assez de force pour
se traîner h la porte et l'ouvrir ;
niais à l'instant u tombe sans vie ,
le 4 jï^iQ \7^7* ^ Moine avoit
un amour-propre excessif, qui
]e rendoit jalo.ux et satirique.
Ildéchiroitsui^tout ses confrères ;
ce qui donna occasion à l'un d'eux
de lui dire : « Vous qui peignez
$i bien , comment ignorez-vous
que ce sont les ombrés qui font
yaloir les clairs. » Comme il se
plaignoit sans cesse au ducd'Ajen
que son plafond dUerçule n'a-
voit pas été assez pajé , « Vou-
driez^yous , lui répondit le duc ,
- qu'on payât vos ouvrages comme
$1 vous étiez mort ? » Le Moine
avoit un pinceau doux et gracieux,
une touche fine. Il donnoit beau-
coup d'agrément et d'expression
à ses têtes , de la force et de Tac-
tivité )i ses tefnres* Son chef-
^^œuvre est la composition du
grand salon qui est a l'entrée des
appartemens de Versailles. Ce
MGIN
iT Hercule. Toutes les 6gares <!•
cette grande. production ont un
mouvement, un caractère et une
variété surprenante ; la fraîcheur
du coloris, la savante distriba- '
tion de la lumière , Tenthou-
siasme de la composition , s'y
font tour - à - tour admirer, lie
cardinal de Fleury , frappé' de la
beauté de ce plafond, ne put s'em-
pêcher de di|p un )Qur , en sor-
tant de la ^esse avec le roi^
or J'ai toujours pensé que ce mor-
ceau gâteroit tout Versailles.» — »
Il ne faut pas le confondre avec
Jean - Louis Le Moine , célèbre
sculpteur de Paris, mort en 1755,
à 90 ans ; ni avec Jeau-Baptîste
Le Moine , fils de Jean - Louis«
Ce dernier, mort à Paris en 1778,
est connu par la statue équestre
de Louis XV à Bordeaux , et
par sa statue équestre a Reims.
ïj autel de Saint-Jean-en-Grève, le
tombeaU; de Mignard ) celui du
cardinal deFleury, spntde beaux
monumens de cet artiste* Ils son^
au Musée des monumens fran-
çais. L'académie française, qui
avoit reçu (le lui plusieurs bustes
d'académiciens , l'honora d'une
médaille d'or. Ses vertus éga-s
Iqient ses talens. Son père ajrant
étié ruiné par Te système , il le
soutint par ses travaux. II étoit
de l'académie de peintore. Il 1^
lai.ssé pluâeurs en tans.
V. MOINE (Abraham le),
né en France sur la fin du l'j^
siècle , se réfugia en Angleterre ,
ou il exerça le' ministère , et oîk
il mourut en 1760. L'Eglise ïTran-*
çaise, du soin de laquelle il fut
pourvu a Londres , fut témoin
. de son zèle et de son attache^
ment k la religion. Il l'a prouvé
encore par des traductions dont
il a enrichi notre langue. Telles
sont les Lettres pastorales d^
jf\ç>x\,\j^enixeçvé&€in\jd^ Apothéose \ Tévéque de Londres ; ^es Té-i
MOIN
"mmns de la résurrection , ele. ,
Î^ar l*évêqae Sherlock , in-ia ;
*Usaee et les fins de la prophé^
tie , au méme^ îd-8<>« Ces tra-
dacû^ns sont ornées de disser»
talions curieuses et intéressantes
snr les écrits et la yie . ^es in-
crédales que ees prélats combat»
toient.
. * VI. MOINE ( Guillaume ) ,
pçolpteur et fondeur de métaux ,
né a Naples , florissoit sôus le
règne des rois d'Aragon. Les
victoires de Ferdinand f*^ , q[u'on
voit sculptées sur la porte mté-
rieure de Castel-Nuovo de Nâples,
9ont 4e. lui.
* VII. MOINE ( Antoine ) , né
à Ceva dans le Piémont , étudia
le droit a Turin et l'enseigna
ensuite publiquement dans cette
ville. Après avoir été audi-
teur de rote a Lucques , a Flo-
rence et k Bologne , il retourna
dans sa patrie , où il fut nonimé
avocat des pauvres. On a de lui
un -volume de Décisions de ju-
fisprudence ^ et un Traité des
fiefs y dédié a Victor Amédée. Ce
* dernier ouvrage est estimé.
♦ VIII. MOINE ( Maurice) , de
la congrégation du Mont-Cassin
et de Saint-Séverin de Naples, au
i6* siècle, a ^it imprimer un
ouvrage ÎBtkalé Coïfyrium men-
tis j in quo pleraque Christi no-
mina ex veteri novocpie Testa^
mento excerpta quibusdam scho'-
Uis notantur. \^
* IX. MODNfE ( Thomas ) , Si-
cilien , de Tordre des frères prê-
cheurs y docteur en théologie ,
mort à Paierme en 1713 , a pu-
blié Logicœ cursus philosophie
eus 9 etc.
♦ X. MOINE tFlaminio) , ju-
risconsulte, de dosenza^ au 17*
liècle I a écrit ' L'addiswm aHe
MOIJÎ
xB
deeisioni del S. C. di NapoU di
Giantommaso Minado^o.
'^XI.MOINEo«MoMAcd(Jacq.-
Aatoine ) , Napolitain , de TOra-
toire de Saint*Philippe de Néri ,
se rendit recommanaable par sa
vaste érudition. C'est lui om ache-
ta la précieuse bibliothèque du
célèbre avocat Joseph Valetta ,
son concitoyen » de laquelle les
P. Mabillott et Montfaucon ont
parlé avec le plus erand éloge , il
la plaça dans un local spacieux
qu il nt élever à grand frais , et
1 enrichit d'une grande quantité de
vases étrusques de différentes for-
mes et grandeurs , dont il en-
voya les dessins à Antoine^Fran-
çois Gori y savant antiquaire flo-
rentin , qui les publia dans son
Musée étrusque en 1737. Moine
mourut le ao liovembre 1736.
♦ XII. MOINE ( Pierre ) vécut
presque toujours a Venise , oà il
se distingua par la netteté de son
dessin et son talent pour la
gravure au burin. Il a gravé d'a-
près Le Tintorét , Paul Véronèse ,
Bassano , Annibal Carraehe , Luc
Jordaëns, Lé Titien et d'autres
peintres célèbres. En 1740 il pu-
blia k Venise un recueil de ses
OEmres , au nombre de 1 19 , qui
est assez estimé. Il a aussi gravé
des vues de Campagne et de Flo^
rence 4a recueil de Gerini . Moine
mourut en 1770.
^ MOINIGHEN ( Henri
de ) , médecin danois vers le
milieu du 17* siècle , ayant re-
cueilli en Italie diverses observa-
tions sur les cas rares , et joint
k ces recherches celles oue lui
avoit permis de faire une longue
pratique , les rassembla en un
corps d^ouvrage qu'il dédia a Tho-
mas Bartholin , son ami , sous ce
titre : Observationes mecUco-chi'*
rurgicat XXI f^, Uafniœ , i665 »
/
j6
MOIS
ïn-8* ; ibidem y 1678 , in-S* ; avec
le CuUer anatomicus de Michel
Lyser, Francofurti , 1679 , m-8'» ;
Dresd<£, 1691 , in-ii.
MOINISYN (Moliamttt«d),
-ancien émyism persan , est au-
teur d'un ouifraeenxkr les doi»ze
principales religums. Il est inti->
■tnlé Dabisian , ou ^Ecole des
mœurs* Il y atteste l'existence
de phisfeurs djna&ties de souve-
rains persans qui sont iiiconnues
à notre histoire moderne.
MOISAJNT (Jacques)- VQjez
Baixox.
moïse. Vtyfet Motse.
* MOISSOTf-DEVAUX ( Ga-
l>riel*-Pierrrf-François) , ne à Caen
le 6 mai 174^ , aune famille dis-
tinguée dans la robe , fût easoyé
àks Tâee le plus tendre k Paris ,
où il fit de rapides progrès dans Fé-
tade des langues. Destiné à l'état
militaire, il obtint^ 16 ans une lieu-
tenance dans le régiment de cava-
lerie Dauphin étranger , et fit en
Allemagne les campagnes de 1 758
à 1 761 . Ayant quitté le service a la
faix , il se livra particulièrement
la botanique , et fit une étude
approfondie du rè^e végétal. Au
moment où Linjaée succédoit k
Tournefort, la méthode de Jus-
ftieu n'étoit pas encore publiée*
Plus occupé des propriétés que
de la nomenclature sèche et an)i-
fraire des végétaux^ il observoit
avec soin oedx qui servent a la
subsistance de rhomme , ceux
qui contribuent à satgaérisoni
ceux enfin qui sont en usage dans
les arts. .On lui'est redevable de
plusieurs jardins 'botaniques. Il
acclimata le sassafras d'Amé-
rique, dont la racine offre un des
médicameus les plus salutaires «
11 essaya le premier en vprance ,
a^vee La GaRssooaiière > d'élever
MOIS
le magnolia en piétine USKfe , et^
réussit , au grand é^nnement de
plusieurs cultivateurs timides.
Appelé k la re|>réseiïtation natio-
*iude , il. sollicita vivement la re-«
prise de» travaux du port de
-Caen y et la continuation du:can«l
de l'Orne. Après, avoir occupé
successivement plusieurs . places
administratives , il redevint stm-
'pie citoyen ; ce qui le mit k même
de cultiver ses goûts chéris.
Membre de la société d'agricul-
ture de Caen , il y pronoAca
un Discours sur la nécessité de
faire des. plantations et de former
des pépinières dans le déparle-
ment du Calvados , discours qitt
prouva ses vastes connoissances
en botanique. Parmi beaucoup
à^ouvrages eu tout genre sortis
de sa plume , il existe un mé-
moire fort intéressant sur les^-
eus ; l'abbé Rozier désiroit qu'il
le publiât ; mais sa modestie s'jr
refusa constamnient ; jaikiais il ne
voulut livrer à l'impression auciui
de ses écrits. Moisson-Devauxest
mort en i8o3.
♦ MOISSY (Alexandre-Guil-
laume MovSLiEE de ) 4 né a Paris
en. 1 712 y et mort dans cette ville
en 1777, littérateur et auteur dra<-
ma tique, a publié les ouvrages
suivons : L^ItePravincial à Paris ^
comédie en trois aetesetten vers,
1750 y in- 1>2. II. Les fausses In-
constances , comédie en un acte»
i75o,ini^ia.lII. i^ Falet maître y
comédier en trois %sil^ , envers.,
1751 , in-S*». ÏV. Lettres aalantes
et morales du marquis de*** au
comte de *** , La Haye et Paris ,
1757, m-ii.V.La nouvelle Ecole
des femmes , comédie en trois
actes 5 en prose , 175B , în-8». VI-
V Impromptu de tamoUrytn -im
acte et en:prdse ^ i^Sp , in-i2.r
VII. L'éducation , poème en ciaq^
chants, 1760 ^.in-8-.^YUL Tkéd-
f
MOIT
i^ , 1768 , hi-iQ. IX. Lesdeur
Frères , Gomédié en cinq actes ,
en vers , 1768 , in - 8*. X. Les
Amis éprouvés y comédie en trois
actes , en vers , 1768 , in-8». Xl.
VEnm/rféy cotnédie en trois aetes,
enpro^, ni-^*. XÏI. Bélisaire ^
comédie héroïque , m prose » en
cioq actes , 1769 , m-ia. XHL
Les Jeux de la petite Thalie y
177O , in-8«. XrV. Ecole drama-
tique , suite des jeux y etc., 1771,
fn-8*. XV. Ecole dramatique de
f homme du dernier dge , 1775,
ûi-8». XVI. Vérités philosophie»
quês tirées des Nuits dToung^
et mises en vet^ libres , Rouen
et Paris , 1770 , in-8». XVII. OEw
vres dramatiques , 5 vol. in-8*.
XVni. La vraie MèrVy arame di*
dacto-comique , en trois êtctes et
en prose , 177' > in-8». XIX.
Petit recueil de phjsique et de
tnoraîe à f usage des dames, con-
tenant le nouveau présent de no-
ces ; le Pour et le Contre de la
vie humaine y Amsterdam et Paris,
1771 , in-8« de i35 pages. XX. La
nature philosophe y 1776, in-8*.
MOmiET (Mfanncre-Antoine) ,
ingénieur-géographe du roi , au-
teur d'an ÎHan historiauè de Pa-
ris ^ et de Recherches historiques
sur Reims , Orléans, et AnêerSy
jyyi > in-4* > naquit k Pans en
17^3 , et mouruf en 1777.
MOITOREL i»B Blainvulb
( Antoine) , ardiitecte et géomè-
tre , de Pichange , à quatve lieues
de Dijon , fat arpenteur et jau-
geur royal du bauHage et de la
vicomte de Rouen , oii il mou-
rut le 4 îanvier 1710 , âgé d'en-
viron 60 ans. On a de lui , I.
Un Traité dki /augeage universel^
avec la Méthode de toiser les ou-
vrages de maçonnerie, qui ont
été réimprimés sous le titre de
Kouueaux élémena deBUinnlb.
MOlT
*7
n. Traité du grand négoce de
Praiux pour la correspondance
des marchands » et d'autres on**
vrages estimés.
* I. MOITTE (Pierre-Etienne} ,
graveur , reçu acadénntîen en
1771 , et mort à Paris en 1781 ,
dans la 5g* année de son âge ,
joignoit un talent estimable a
d'excellentes qualités morales. Il
a laissé quatre fils , tous entréa
dans la carrière des arts.
tn. MOlTTE(Jcan-Guillaume),
sculpteur-, fils de Pierre-Etienne
Moitte , né k Paris en 1722 ,
graveur du roi , membre de son
académie de peinture , et mot-t
en 1781 , naquit également k Paris
en 1746. Le jeune Moitte montra
<lès l'enfance des dispositions sin-
gulières pour le dessin; et son
ère , après lui en avoir donné
i^s premiers élémens , le plaça
chez Jean-Baptiste Pigalle/sculp-'
teur du roi , où il s'appliqua par-
ticulièrement à la scu^ture , sana
cependant abandonner Tétude d»
dessin , qu'il considéroit avee
raison comme la base principale
de l'art dans lequel il vouloit se
distinguer , et onle vovoit succes<>
sivement modeler et dfessiner d'à-,
près le modèle vivant. Moitte
I passa de l'école de Pigalle dans
celle de Jean-Baptiste Le Moyne »
autre sculpteur du roi, sans perdre
néanmoins l'amitié et les conseils
de son premier maître. Ainsi
euidédans la carrière de l'art par
deux hommes habiles, il ne tarda
Eas à sortir de la ligne ordinaire ;
ient6t il remporta les médailles
des premiers concours , et mémn
le second prix , lorsqu'en 1768
il obtint le grand prix sur un
bas-relief représentant David
vainqueur du géant Goliath , et
passa h Rome à la pension du
roi. -Ce fut dans cette cité , ri-
- 3« BIOIT
che de5 beautés de la nature et
des monumens de rantiquité ,
que Moitte puisa le goût pur et
sévère qu'il donna dans la suite
à tous ses ouvrages. La sagesse
et la raison le guidoient dans
ses compositions , et en eifet
on y admire la profondeur de la
pensée et la vérité des expres-
sions. Les groupes dont elles $ont
formées sont parfaitement en
scène , et rien n'y est de trop.
Egalement instruit dans les usa-
ges et dans les costumes des an-
• .eiens peuples , Moitte ne se li-
vra jamais à cet écart -du bon sens
appelé pittoresque par certains
artistes peu exacts a suivre les
convenances exigées par l'histoire
et forcées par les situations ; la
nature étoil son guide , et jamais
il ne commit d'anachronisme.
Tant de soins et tant de travaux
lui firent en peu de temps une
réputation qui le distinguoit des
artistes ordmaires. De retour à
Paris , Moitte fit une figure re-
Ï>résentant un sacrificateur , sur
aquelle il fut agrégé à l'académie
royale. Une Festale qu^il fit en-
suite pour le trésorier des états
de Languedoc ; une figuré à'A-
riane; celles représentant les pro-
vinces de Bretagne et de Norm^m"
^>, placées à lax>arrière de Passy,
et les Bq^' Reliefs du château de
' î'Isle-Adam , furent les premiers
morceaux par lesquels il se fît
counoître a Paris. Les sociétés
savantes se disputèrent l'honneur
de le posséder , et déjà il avoit
recule titre honorable de membre
de l'institut , et , depuis , la déco-
ration de la légion d'honneur ,
lorsque l'achèvement de sa Statue
en marbre et en pied de Câssini ;
le beau Fronton dû portail du
Panthéon ; le tombeau en marbre
du général Desaix , pour le Mont-
Saint-Bernard -y le Èuste de Léo-
^rd de Vinci ; la Statue éques*
MOIV
tre de l'empereur Napoléon , et la
parfaite exécution de l'un des
Frontons intérieurs du Louvrç,
posèrent les bornes de sa gloire»
Ses mœurs austères lui firent dea
ennemis ; mais ,forl de sa vertu et
de son talent , il sut les réduire
ai^ silence. On remarque gé-
néralement dans les sculptures
[de Jean - Guillaume Moitte une
grande vivacité dans la concep-
tion des sujets qu'il a traités ; Ùgs
traits énergiques et fins dans les
mouvemens des personnages qu'il
a mis en action , et beaucoup de
, précision ei de force dans l'exé-
cution de ses ouvrages. Cet homme
savant et habile mourut à Paris ,
k la suite d'une maladie de lan-
gueur, le' 2 mai i8io. Parmi les
nombreuses productions de ce
célèbre sculpteur , il est k re-
gretter qu'une mort trop prompte
ait ..arrêté l'achèvement de quel-
ques morceaux précieux qu'il se
rcservoit de soigner particulière-
ment. De ce nombre étoieut la
Statue de Jean- Jacques Rousseau,
méditant le plan de son Emile ,
qu'il devoit exécuter en bronze
pour les Champs-Elysées; un Bas^
reliefi pour le péristyle du sénat ,
et les Statues d'à Destin et de
la Force; plus un Su/et allégo-
rique relatif au libre exercice des
cultes , et un autre sur le Traité
d'Amiens, Tous ces objets étoiejKit '^
cotninandés par le gouvernement»
Jean- Gttillauibe Moitte a prodiiit
un nombre considérable de^a^-
sins , dont la majeure partie a été
gravée. — Jean-Baptiste-Philibert
Moitte , son frère , né k Paris
en 1754» et mort k Dijon en 1808,
s'étoit acquis de la réputation
dans V architecture et dans l'art
de composer et de dessiner l'or-
nement.
»
fi. MOIVRE (Abraham ), né
\ à Yitry en Champagne l'an i^j >
MÔIV
d^un chirurgien. La révocation
de Tédit de Nantes le déter-
mina à fuir en Angleterre , plu-
tôt que d'abandonaer la reli-
gion de ses pères. Il avoit com-
mencé Vétude'des mathématiques
«n France ; il s'j perfectionna a
Londres , où la médiocrité de sa
fortune Tobligea d'en donner des
leçons. Les principes de Newton,
que le hasard lui offîrit , lui firent
comprendre combien peu il étoit
avancé dans la science qu'il
croyoit posséder. Il apprit dans
<îe livre la géométrie de l'infini
iavec autant de facilité qu'il avoit
appris la géométrie élémentaire;
el bientôt il put figurer avec les
mathématiciens les plus célèbres.
Ses succès lui ouvrirent les portes
de la société royale de Londres
et de l'académie des sciences de
Paris. Son mérite étoit si bien
connu dans la première, qu'elle
le jugea capable de décider de la
fameuse contestation qui s'éleva
^ntreLeibuitz et Newton, au sujet
de l'invention du calcul différen-
tiel. On a de lui un Traité des
chances^ en anglais , 1738 , in-8® ;
et un autre des Rentes viagères ,
i^Sa , in - 8* , tous deux fort
exacts. Les 'Transactions philo-
sophiques renferment plusieurs
de sesi mémoires y très-intéres-
sans. Les uns roulent sur la mé-
thode des fluxions ou différences
sur la lunule d^ippocrate , etc. ;
les autres sur l'astronomie phy-
sique , science ou il résolut pin-
ceurs problèmes importans ; en-
fin , sur l'analyse des jeux de ha-
sard , dans laquelle il prit une
route différente de celle qui a été
Suivie par Montmort. Sur lafin
de ses jours il perdit la vue et
Touïe , et le besoin de dormir
augmenta au point qu'un som-
meil de vingt heures étoit pour
lui une nécessité. Il mourut à
Londres en i654- Son génie
MO LA
29
n^étoit pas borné aux seules con«>
noissances mathématiques. Le
goût de la belle littérature ne
Pabandonna jamais. Il connois-
soit tous les bons auteurs de Tan-
tiquité : souvent méai'e il étbit
consulté sur des paissages diffi-
ciles de leurs ouvrages. Les deux
écrivains français qu'il chéris-
soit le plus étoieut Rabelais et
Molière. Il les savoit par cœur ;
il dit un j.our k un de ses amis
« qu'il eût mieux aimé être ce
célèbre comique que Newton. »
Il récitoit des scènes entières
du Misanthrope , avec toute la
finesse et toute la force qu'il
se rappeloit de leur avoir en-
tendu donner 70 ans auparavant
à Paris par la troupe même de
Molière. Il est vrai que ce ca-
ractère approchoit un peu du
sien. Il jugeoit les hommes avec
quelque sévérité. Son style avoit
plus de force et de solidité que
d'affrémcnt et de vivacité ; mais il
étoit toujours très-correct, et il y
apportoit le même soin et la
même attention qu'à ses calculs.
En Angleterre , lorsqu'on va
dîner chez un grand , c'est l'u'^
sage de donner quelque ar-
gent à ses premiers laquais. Un
des premiers lords^de Ijoadres
fit des reproches à Moivre de ce
qu'il ne le voyoit que rarement
à sa table : «Excusez-moi , dit-il,
je ne suis pas assez riche pour
avoir souvent cet honnéur-lk. »
II. MOIVRE (Gilles de) ,
avocat , a publié , en 1743 , une
yie de TihuUe , tirée de ses
écrits, en 1 vol. in-ia, dans le
foût des Amours de TibuUe , par
^a Chapelle , et en 1746 la F^ie
de Properce. On y trouve plu-
sieurs imitations en vers français
des Elégies de ces deux poëCes.
fl. MOLA (Pierre-François ),
3o
MOL A
peintre, né. en i6ii a Coldrë
àsns le Milanais , reçut les pre-
miers élémens de la peinture de
son père , qui étoit peintre et ar-
chitecte. II fut ensuite disciple de
Josepin , de TAlbane et du Guer*
chin. Sa grapde réputation le fit
rechercher dçs^apes et des prin-
ces de Rome.' Lia reine Christine
de Suède le mit au rang de ses
oÛiciers. Appelé en France , il
étoit sur le point de $y rendre,
lorsqu'il mourut k Bofipeen 1666.
Ce peintre , bon coloriste , grand
dessinateur et excellent paysa-
giste , a encore traité Thistoire
«vec succès. Le génie, l'invention
et la facilité sont le caractère
distinctif de ses ouvrages. Forest
et Collandon , peintres français ,
&ont au nombre de ses disciples.
On a gravé quelques morceaux
d*après lui. Il a ^rasfé lui-même
plusieurs morceaux de fort bon
goôt. Suivant Pilkington , sur
l'autorité duquel s'appuient les
auteurs du Dictionnaire biogra-
phique anglais , P. F. Mola etoit
né à Lugano en 1609 , et mou-
rut en io65 a 56 ans.
IL MOLA (Jean -Baptiste),
né vers l'an 1620, étoit, dit-on,
originaire de France. Il portoit
le même nom que le précédent ,
sans être son parent. Jeaii-Bap-
tbte étudia dans Técote de Vouet
\ Paris, et prit k Bologne des
leçons de TAibane. Ce peintre a
réussi dans le paysage ; ses sites
sont d'un beau choix ; sa ma-
nièie de feuiller les arbres est
admirable. Il entendoit bien la
perspective ;. mais il n'a point
assez consulté , pour le coloris,
les ouvrages de l'AUbane , son
maître. U est même inférieur à
P. Afola pour le goût de ses com-
positions , et pour la manière
sèche dont il a traité ses figures.
t L MOLAC ( Jciwi »? Cl*-
MOLA
CADO ou DE Rebcado dc ) , séné-
chai de Bretagne, d'une des meil-
leures et des plus anciennes mai-
sons de cette province. Après
avoir rempli avec honneur les
premières charges et les plus
grands emplois a la cour des aucs
de Bretagne , et s'être distingué
en plusieurs combats , il passa au
service du roi François I*»", et
fut le premier gentilhomme de
sa chani1)re , et capitaine de cent
hommes d'armes. A la fameuse
bataille de Pavie en iSaS, unar»
quebusier allant tirer sur le roi ,
le sénéchal de Molac se précipita
au-devant du coup , se fit tuer »
et sauva la vie à François I".
Henri de Guise ,- surnommé le
Balafré ^ celui même quivouloit
faire tonsurer Henri II 1 , se pro-
menant dans une galerie où Toii
avoit peint du Guesclin détrônant
Pierre-le-Cruel , roi de Castille^
disoit ad fils dé celui qui est
l'objet de cet article : « Je re-
garde toujours avec plaisir du
Guesclin ; il eut la gloire de dé-
trôner un tjran.-^^ Mais ce tyran ,
répondit le fidèle Carcado , n'étoit
pas soii roi. » C'est de lui que
descendoient les seigneurs de
Rercado de Molac , dans la mai-
son desquels la charge de grand-
sénéchal de Bretagne étoit héré-
ditaire.
t IL MOLAC ( Réné-Alexis de
Kercaoo , marquis de ) , -de la
même famille que les précédens ,
colonel du régiment de Berri ,
infanterie , s'acquit, dans la cam-
pagii^e de l^ohême , l'estime , l'a-
mitié et la confiance des maré-
chaux de Saxe et de Bx^glie. Vif,
ardent , plein d'une noble ambi-
tion, doué de grandes qualités
pour l'art militaire , il donnoit des
espérances , lorsqu'il fut tué à la
fameuse sortie de Pragu# , le a!)
aoftt 174^9 ^29 anj»»
tl
MOL 4
I. MOLANUS ou Vermewlen
(vJean ) . docteur et professeur dé
théologie k !LouTain , et censeur
royal des lÎTres, né k Lille
l'an i535 , 4aus le temps que son
père el sa mère, qui ëtoient do-
miciliés à Louvain y étoient allés
faire- un court séjour en cette
\ille, réclama toujours Louvain
pour sa ville natale, et signa
constamment \ Molanus Lova-
niensis^ U mourut le i8 septem-
bre i585 , après avoir publié ,
I. Une édition du Martyrologe
d'U5uard,accompagiiée^ i ° de IS'o*
tes ; 2» d'un Appendix ; 3* d'un
Traité des ùlartjrologes;^'' d'un
Abrégé des Vies dés saints deS'
Pays-Bas iS"" d'une Chronique des
mêmes saints , Louvain , 1 575 ,
in-S». H. Natales sanctorum Bel"
giï, Louvain, i595 , in-ia. Arnold
Baissius, chanoine de Saint-Pierre
à Doua j, en a donné une édition
plus ample l'an 1626. III. ffis-
ioHa SS, Imaginum, et Pictu-
rarum , Louvain , 1674 > raS** , et
1771, in-4*> *vec des anno-
tations et dîes snpplémens par
Paqnot. IV. De Cafionieis , Lou-
vain , 1670 : ouvrage savant et
curieux. V-. De Fide hereticis
servandd , Louvain, i585. VI.
De piis teslamentis , 1 584 , in- 1 3 .
VU. Theologiœ practifiœ Corn-
pendium, VI IL Militia sacra
ducum Brabantice, ÏX. Rerum
Lovéude/nsiitm lib, XIJ, manus-
crit. Tous ces ouvrages montrent
que Molanus étoit versé dans
rantiquité ecclésiastique et dans
la critique , aa moins pour son
temps.
II. MOLAWUS ( Gérard Wait
TBa) , théologien luthérien , abbé
de Lockum , mort en 1 7M , fut
aueLque temps en correspon-
oance avec fiossuet , relative-
ment k la réunion des luthériens
et des catholiques. ( Fojez les
MO LA
U
OEuvres posthumes de Bossaet.)
Il a laissé plusieurs oui^rages de
théologie et de mathématiques.
< -
'*' MOLARI (Augustin)» coi^nii
sous le nom d! Augustin de Si-
ifizzano , en Toscane , lien de sa
naissance, religieupic de l'ordre
de Saint- Augustin , confesseur
des papes Grégoire XIII , Clé-
ment Vllï , commandeur de Itô-
pital du Saint- Esprit k Borne ,
trois fois vicaire-général de son
Ordre, et président des chapi-
tres-généraux, mort en i595, A
publié De ritu SS. Crucis'^Mo^
mano pontifici prœferendœ comr
mentarium ; P^ita Sancti Augus-,
tini , etc.
MOLAY , ou Mohi ( Jac-
ques de), Bourguignon , deï'nier
grand-maltre de Tordre des tem-
pliers , au commencement du
i4' siècle. lies trop grandes ri-
chesses de son ordre , et l'orgueil
de ses chevaliers , excitoient
l'envie des grands ' t les mur-
mures du peuple. L'an i3o7 , sur
la dénonciation de deux scélé»
rats , l'un chevalier apostat ,
l'autre bourgeois de Béziers,
Philippe-le-Bel , roi de France ,
du consentement du pape Clé-
ment V , fît arrêter tous les che-
valiers , et s'empara du Temple
k Paris et de tous leurs titres. Le
pape avoit mandé au grand-
maître de venir en France se jus-
tifier des crimes dont son ordre
étoit accusé. U étoit alors en
Chypre , oii il faisoit vaillam-
ment la guerre aux Turcs. Il
vint k Paris, suivi de soixante
chevaliers des plus qualifiés , du
nombre desquels étoit Gui , dau-
phin d'Auvergne , et Hugues de
Féralde. Ils furent tous arrêtés
le même jour , et cinquante-sept
périrent par le feu k la un de mai
i3ii. L'ordie ayant été aboli..
/-
52 MOLA
l'année (à'après par lé concile de
Vienne , Melay , Gui et Hugues
furent retenus en prison jusqu'en
l'an 1 3 1 3 . qu'on leur fit leur
procès. Ils confessèrent les cri-
mes qu'on lei^r imputoit, dans
l'espérance d'obtenir leur liberté
aux dépens de leur honneur ;
mais , voyant qu^on les retenoit
toujours prisonniers , Molaj et
Gui se rélraclèrerjt. Ils furent
brûlés vifs dans l'île du Palais
le II mars i3i4. Molay parut en
héros chrétien sur l'écnafaud ,
et s'avança jusqu'au bord de ce
fatal théâtre i puis , élevant sa
voix pour être mieux entendu :
«Il est bien juste, s'écria*t-il ,
3ue dans un si terrible jour et
ans les derniers raomens de ma
vie , je découvre toute l'iniquité
du mensonge , et que je lasse
triompher la vérité. Je déclare
donc a là face du ciel et de la
terre , et j'avoue , quoiqu k ma
honte étemelle , que j'ai commis
le plus grand de fous les crimes ;
mais ce n'a été qu'en convenant
de ceux qu'on impute avec tant
de noirceur h ton ordre que la
vérité m'oblige de reconnoître
aujourd'hui pour innocent. Je
n'ai même passé la déclaration
qu'on exigeoit de moi , que pour
suspendre les douleurs excessi-
ves de la torture , et pour flé-
chir ceux qui me les faisoient
souffrir. Je sais les supplices
qu'on a fait subir à tous ceux qui
ont eu le courage de révoquer
une pareille cotflession ; mais
l'affreux spectacle qu'on me pré-
sente n'est pas capable de me
faire confirmer un premier men-
songe par un second. A une con-
dition si infâme , je renoDce de
bon cœur h la vie , qui ne m'est
déjà que trop odieuse. Et que
me sei-viroit de prolonger de
tristes jours , que je ne devrois
qu'à la Calomnie ?» Ce discourt
MOLA
persuada à tout le monde qti'it
étoit innocent. Des historiens
modernes rapportent, mais sans
autre preuve que celle ded'événe-
ment , qu'il ajourna lé^ape Clé-^
ment v à compairoître devant
Dieu dans quarante jours , et le
roi dans l'année. En effet , ils ne
passèrent pas ce terme. Il est
très -certain que , dans la des-
truction dés templiers , un grand
nombre d'innocens fut la victime
de Torfueil et de la richesse inso-
lente ae leurs principaux chefs^
Ij€s désordres qu'on leur repro-
choit {voyez Hugues des Païeuts ,
n» V)i et dont la plupart n'é*
toient fondée que sur le men-
songe ou sur l'exagération , ne
furent que le prétexte de leur
ruine. Leur principal crime fut
de s'être rendus odieux et redou-^
tables, et plusieurs, portant la
peine de tous , furent punis aveà
une cruauté inouïe , dit Bossuet
dans^ son Abrégé de l'Histoire die
France. « On ne sait , ajoute^t-il ,
s'il n'y eut pas plus d'avarice et
de vengeance dans cette exéeu*
tion que de justice....» Mariana^
Vertot, et une foule d'écrivains ont
pensé k peu près de même. « Je
ne croirai jamais , dit un histo-
rien , qu'un grand-maître et tant
de chevaliers , parmi lesquels oH
comptoit des princes,, tous yé-
n érables par leUr âge et par lears
services , fussent coupalbles des
bassesses absurdes et inutiles
dont on les accnsoit« Je ne croi-
rai jamais qu'un ordre entier de
religieux ait renoncé en Europe
h la religion chrétienne , pour la-<
quelle il combattoit en Asie , en
Afrique , et pour laquelle même
encore plusieurs d'entre eux gé-
mi ssoient dans les fers des Turcs
et des Arabes , aimant mieux-
mou ri r dans les cachots que de
renier cette même religion. En-
fin, je crois sans dilficctiié k plua
IVIOLÊ
%e qaatre-vingts chevaliers , ^ui
en mourant preiitïent Dieu k té-
moin de leur hmocence. Whé-
sitous ^oint à mettre leur pros-
cription au rang des futiestes
effets d'uU'teniips d'ignorance et
de barbarfe. »
I. MOLE (Edouard), seigneur
de Champlastreux , Conseiller ,
puis procureur -général du par-
lement de Paris pendant la Li*ue.
<€e lut sur ses conclusioas que le
parlement donna ce fameux ar-
rêt , par lequel il fut déclaré que
« la couronne né pouvoit passer
ni à des fifemmçs, ni à des étran-
gers. » Henri IV le fil président à
mortier en iGail Mole mourut
le in septembre t6i6. Sa fa-
içille , origionire de Troyes en
Champagne , est illustré Jar le
nombre ' de' grands magistrats
qu'elle a donnés à la France.
tn.MOLÉ (Matthieu), né k
Paris en i584, d'Edduârd Môle,
• seigneur de Champlastreux , suc-
cessivement conseiller au parle-
ment ; président auX requêtes , ^t
procureur - général , montra tou-
jours lé désir de rendre les plus
^ands services à Fêtât. Guidé
par une sage philosophie, il aimoit
lûieux être homme^ de bien que
'de le patoîtré. Quoiau'il connût
, .peu les finesse^ dé h. langue, son
^^oqi|«i4ce étbit forte et pressée ,
et se réi»entoit de la trempé de
&Qfn ^hié. Dans le temps des
l>atncades, le peuple s'ameuta
devant rhêrtel'du président , avec
de grands cris ; ûeixx maréchaux
de France qui travailloienl avec
lui dans^ ce- txvûOieàu voulurent
envoyer chercher au secours ;
déjk.ses .gens fermoiept îl>ut » et
'se prépayoient k' la défense j il
'i6tlai-méme ouvrir toutes les pi^r-
tés : «La maison du premier pre-
sidcfnt, (fit-il, dUitétr<^ ouverte à
T. XXI.
M OLE 35
tout le nioude. » Stm air noble »
son maintien assuré âa ùnliea
de là foule dont il apdisoit iéa
iiienaces d'un èoUp-d*œi! j imt>p«
soient le respect à ai plus harœs ;
mais les esprits électrisés reve-
tioient soàvent k' leur p^emiet*
dessein. Un jour dé - sédition,
sônbôtel est àsiié^é de nouveau;
il veut se montrer , et Fàbbé d»
Chat^valon Pàrrêtc : «^eanehoià-
The^ lui dit cet auguste magistràf,
q^préhds qu'ily à loin du poignard
d'uU scélérat au ccèui^ de l'homme
dé bien. » Uiie autre fois , un fac-
tieux osa lé saisir par la barbe ;
l'intrépide Mole le menace de le
faire pendre , et feAd là presse
sans ôn'où- songe k l'arrêter. Liu
vottloit-on itîprésènter qu'il y
avolt de riiT^rudence k s^expo-
ser , avec si peu de précaution ,
aux attaques des fanatiques î a Six
pieds de terre > répondoit-il ^ lé*»
ronttoujourd raison au pius grand
homme du monde. » Lorsqu'il
eut la charge de garde des
sceaux , il se rendit k la cour ,
et sut y dire la vérité ; k son ar-
rivée , Fai^inistration prit tmù
forme nouvelle ; il résista même
k Mazarin , qui voulut bientôt le
E ri ver de sa place. Mandé au
lOuvre pour écouter, les répri-
n^andes qu'on voùloit lui faire »
il y parut avec calmC ; le minis-
tre , étonné de sa fejmeté , lui
dit^ avec un 4^pit mêlé de, res-
pect : « Allez reprendre des fonc-
tions dont vous êtes si digne, »
Le jirésident Mole mourut le 3
Janvier i656 , âgé de 72 ans. Une
fermeté qui prenoit sa source
dans l'austérité dès mœur«, u^
courage dégagé d'ambition y ' im
ardent amour de la patrie , mi-
rent Matthieu Mole au-dessus de
t6us les homines célèbres de son
temps. Un esprit juste et péné*-
tr;4nt', Une facilité noble af s'é-
ûbiicct , le tâicfùt de l'a jpersua-
î
5A
MOLE
sion,lui donnèrent un grand poids
^ la cour et dans le parlement.
<t Si ce n'étoit pas un Inasphème ,
ëcrivpît le cardinal de Retz, de
dire qu'il y a eu quelqu'un dans
notre siècle de plus intrépide
.que Gustave , ^t que M. le Prince,
je dirois , que c'a été Mplé.w En
effet , c'étoit un des héros de la
Grèce ou dç feome , au milieu de
Paris. — Edouard Mol^ son fils,
et Louis MoL^ , son petit-fîls , se
distinguèrent aussi par leur pro-
.bité et par lies services qu'ils
rendirent. Matthieu Mole , qui
quitta, en 1765, la charge de
premier président , après y avoir
soutenu avec distinction la gloire
de ses ancêtres , a mis le co,m-
ble à ,1a sienne par un désin-
téressement inotu p«ut-être'ius-
qua lui.
tlHI. MOLE (François-Réné),
célèbre comédien français', né a
Paris le 24 novembre i^34 j des-
tiné d'abord au notariat , lors-
qu'un penchant, pour le théâtre
I Cr.traîna.dans cette carrière, dé-
buta en novembre 1754» dans
Britannicus et dans Zéuéide ;
mais la foiblesse de sa voix qui ne
pouvoit être encore formée , s'op-
posa à sa réception. li reparut en
1760, et fut reçu l'année suivante.
Cf'eSt^de lui que Dorât ; dans son
poëme de la déclamation théâ-
trale , a dit :
Va acteur a paru jfltla d'ame et de finesse ;
II sent aTtc chaleur', eiprime avec justesse.
Pour brfUer, pour sëdaire, U a mille secrets ,
Et créa des moyens qu'on ne connut jamais.
Transportant dans son sein l'ivresse de son
Il a su des amans rajeuiûr le langage ,
"Dti tôles langoureux animer la fadeur ;
F«is<»t sourire l'esprit et parler au coeur.
Wolé brilla pendant 20 ans dans
Ih tragédie , k côté de Le Kain
snéme, par cette impétuosité et
ces expressions subites d'un ca-
ractère bouillaxîl. Touchant, pas-
MOLE
sionné , pleifn de sensibilité di
le drame , incomparable dans les
petits-maîtres de la comédie, il
joua ces trois emplois avec le suc-
cès le plus distingué. A la m or t
de Bellecourt , en 1778 , il se
chargea des rôles a • caractère ,
et long-temps on se rappellera ,
avec autant de plaisir que de re-
rets, la supériorité avec laquelle
a rempli ces premiers rôles ,
jusqu'à Page de 67 ans. Sa dic-
tion étoit d'une grande .pureté ,
son débit animé , son énergie
au-dessus de toutes les, situation s
dramatiques. Personne au théâtre,
peut-être . n'a su parler aux hom-
mes avec plus de sens^ dé raison
et de dignité ; aux f'emmçs , avec
plus de grâces, de politesse et
un ton plus décent et plus ai-
mable. L'institut national le
compta au nombre de sg3
membres , et il méritoit cet hon-
neur , par ses Observations sur
l'art dramatique , l'agrément de
son entretien et la douceur deso^
caractère. On lui doit un Eloç^e
de mademoiselle Dangeville , ac-
trice renommée : il fut imprihié
en 1795. Mole est mort en l'an
II (décembre 1802). Ou à pu-
blié une vie de Mole en i8o3 > uh
vol. in- 12.
MOLE . ( Joseph-Boni face de
la ) , favori du duc d'Alençon ,
entra dans le projet d'enlever djT ^
la cour 4e France so|» hiaftre ,
avec le rçi de Navarre , pour les
mettre à la tête des mécontens. Il
fut décapité en i574; sa mémoire
fut rétablie deux ans après.
UmJkoU. Voyez MawÙoh, et
Brun , n<». V,
* L MOLES ( Annibal ) , Napo-
litain , d'une famille originaire
d'Espagne , régent de la chancel-
lerie royale et du graad-cotiscil
•
■
MOLE
MOLE
35
UltaKe sous Philippe II, a publie I et Moîesworth , parti sans couffé.
JDecisiones supi^emi tribunalis
regiof camerœ summi regni Nea-
politani : Respoffsa dé légitima
successions in Portugaîiœ regno
pro rege Castlllte Philippe II , et
de ducatu Hritanmœ pro ierenis-
Mrrut infante Isabelld,
* II. MOLES ( Barthélemi) ,.
médecin du f6« siècle , de la fa-
mille da précédent , a écrit et
t'ait imprimer l'ouvrage suivant :
Spéculum sanittttis , sive De sa-
Hitate conservapdd libers '
♦in. MOLES (Vincent) , frère
du précédent, célèî>re médeciw
de son temps , a publié deux o!*-
vruges sur son art.^. Pathelogià
de morbis in sacris htteris , Ma-
dcki , lô'Jîi , ifi-4°. il. P/ùhso-
phia naturalis' corporis Chris ti,
■ Antwei»piaî ^\6^i , in-4°.
•^ IV, MOLES ( Frédéric ), écri-
vain du 1 j« siècle, est auteur d'une
Relation des désastres du Vé-
suve i de VHistoire des guerres
entre Ferdinatuî^ If , empereur
des^Ro,mains , et Gustave Adol-
. pke , roi de Suède, Ou a encore de
se retira en Flandre , et de là ea
Angleterre , où il publia son Eti^
du Lknneniarck , dans lequel il
accusoit le gouvernement danois
d*être arbitraire et tyranhiquc.
L'envoyé de Danemarck se plai-
gnit amèrement , et cette atVaire
lit d'autant plus de bruit, queTou'
^ -vragef avoit été extrêmement ac-
cuedli du public , et traduit en
plusieurs langues. Il plut parti-
culièrement au comte (le Shalles-
bury , qui prit Molesworth en
très-grande amitié. Ses censures
amères contre le clergé , ses idées
hardies, ses déclamations con-
tré les universités , l'adresse avec,
laquelle il insinuoit que la religion
n'étoit qu'une fraude pieuse, et un
instrument de la politique,'nepou-
voient qu'être agréables à l'auteur
des Caractérisques. Moles^Torth
remplit plusieurs fonctions piï-
bliques; il entra dans la ohambre
des communes , député de Swor-
àes en Irf&ade , et de Retibrd en
Angleterre , et fut membre du
conseil privé dé la reine Anue
jusqu'en 17 13. L'année suivante',
George l*'' Le nomma meinblhe de
"en Irlande,
WiAudiencia de principes : Amis- ^on conseil privé
tudes de principes. I commissaire du commerce et d^s
* MOLESWORTH ( Robert) ,
^ tié en i656 a Dublin , d'une an-
rçience fainille anglaise établie en
'^ li-]aa4e » se rendit âî suspect par
ses o^mons politiques et reli-
' gieuses. au rot Jacques , que ses
Siens furent «écfuestrés en i689«
Guillaume , qdi avoit pour Mo-
lesworth une estime particulière,
Feut bientôt rapp^é , à son avè-
nement au trône ; Il l'admit en
' *on conseil privé , et en 1692 le
nomma' envoyé extraoriSnaire à
la cour de Daniemarck. àS» con-
duite ajant déplu au monaiique
' danf)is , au bout de trois ans de
séjour ) la cour lui fut interdite i
colonies j bientôt après il fut
créé pair d'Irlande , baron de
Philipstovirn et vîcpmte de MoJe.>-
worln de Swordes. Il mourut i4
22 mai 172^ dans le comté de
Dublin. Il a voit eu sept fils et
quatre filles , dont l'une mariée
au général Monck s'est fait rc-?
marquer par ses connoissances et
ses talens. ( Voyez Monck, lady.)
Molesworth étoit mempre de la
société royale de Londres : il a
donné une traduction du FrancQr
Gallia d'Hottoman , dont la se-
conde édition pavot avec dey
augmentations en 1721 , in-8°.
t MOLETTl ( Joseph ) , célè^
'56
MÔLi
•tre philosophe , médecin et raa-
*thématicien du i6* siècle , étoit
de .Messine. Il mourut à Pa-
doûe , où il étoit professeur de
mathématiques en i588 , âgé
de 57 ans. Ses piindpaui ou-
vrages sont dés Èphémérides ,
în-4**, et des Tables c^me Ton ap-
pelle Grégoriennes , qui furent
ti'ès-utiles pour la léiorme du
calendrier de Orégoire' XI II.
i'àhulœ ^eographicœ ex Prute-
nicis dedum^œ pro motii octavœ
sphœrœ ac lùminum; Discorso al
signer Federigo Morando irttor-
"tià alla geogrqfia , etc.
* MOLFESIO ( André ) , ia^
rlâcoBSulte napolitain , et théoio-
^gien , né àRipa-Candida, dans la
Basitiedte, clerc régulier au 17*
stècle , a publia, I. Cofnmenta-
4 rioftiÇH iri consuetudmes NeapoJi-
- tanaSy'5 volumes. II. Promptua-
rium triplicis juris , sive summœ
thealogice , 2 vol. , ete.
t MOLIÈRE ( Jean-Baptiste
Pi)cQUELiN de ) , fils et petit-ms de
valets - de - chambre - tapissiers
du roi , naquit k Paris en 1620.
Son père s appeloit aussi Jean-
' Baptiste Pocquelin ; sa. mère ,
nommée Bontet , étoit aussi fille
de tapissier , et tes deux familles
demeuroient sous lés piliers des
halli'S. Celle dii jeune Pocquelin ,
le désignant à la charge de son
père , lui donna line éducation
conforme à son état ; mais il prit
goût pour la comédie en fré-
quentant le théâtre. Il comir^ença
ses éludes a 1 4 ans chez les jé-
suites : ses progrès furent ra-
pides. Ijés benes-lettres ornèrent*
son esprit ; et les préceptes du
'phitosophe Gassendi , maître de
chapelle , de Bernier* et de Cj-
i^ano V formèrent sa raison. Son
père étant devenu infirme , il fut
oWigé d'exercer son emploi, au-
près à» Louig 2III'; qu'il saivit
MdLI
dans son voyage de Narbonnè tm.
i64i. I^ théâtre Irançais coîu-
menç'oit à fleurir alors par les ta-
leus du grand Comt'iUe , qiii
Tavoit tjré de l'avilissement et de
la bârbane. Pocquelin , destiné
à être parmi nous le restaurateur
de la comédie , quitta la charge
de son père , et s'associa quelques
jeunes gens passionnés comme lui
pour le théâtre. Ce fut alors qu'il
changea de nom pour prendre
celui de Molière , soit par égard
{)our sft$ pareus , soit pour suivre
'exemple des acteurs de ce
temps-là. Les mêmes sentjihens
et les mêmes goûts l'uniretit avec
h\ Béjart , comédienne de cam-
pague^ Ils formèrent de concert
une troupe , qui représenta à
Lvon, en i653 , la comédie de
\ Etourdi, C'est la premièi^ pièce
composée en vers par Mohère.
La vérité de son dialogue , l'a-
dresse inépuisable d'un valet sans
cesse occupé a réparer les sot-
tides' de son maître, Tintéret êtes
situations que Ce contraste pro-
duit , Tout ifait rester an théâtre
malgré ses nombreo:t délatitls.
Mohère , à la fois auteur et «té-
teur, également applaudi sons
ces deux titres , enteva presque
tous les spectateurs à une autre
troupe de comédiens établie dans
cette ville. V Etourdi plut beau-
coup , malgré la froideur de»*
personnages, le peu d^^Haisôns
des scènes et l'incorrection 4u
style. On ne connoissoit gu^e
alors que des pièces chargées d'in-
trigues peu vraisemblables. L'art
d'exposer sur le tliéâtre comique
des caractères et des mœurs étoit
rés<^rvéà j^îolière. Cet art naissant
dans V£!tourdi , joint à la variété
des incidens, tint le spectateur en
ha/eine , et en couvrit presque
tous les défauts. Cette pièce fat
reçue avec le même appiaudisse-
meût à B^ers , ôix téxij&iit se
IklOLI
^pnjdjt peu de temps ;tprès. Le
upinc^ ae Conti, qui avoit connu
Molière au collège , tenoit alors
^ais cette ville les états de la pro-
ymce- du Languedoc. Il reçut çç
poète capiine un ami , et non con-
tent de lui confier la conduite des
Q^s qu'il donnoit, il lui offrit une
nlacede secrétaire. L'Aristop^ne
' ^nçais la refusa , et dit en badi-
q^pat: a Je suis un auteur passable,
j^serois peut-être un fort mauvais
i^rétaire.... » Le Dépit amou'.
tfçux et les Précieuses ridicules
parurent sur le théâtre de Béziers,
et y turent admirés. Les incidens
^nt rangés avec plus d'ordre
d«fns le Dépit amoureux que dans
rÊtourdî. On y reconnoît dans
1a jeu des personnages un fond
de vrai comique , et dans leurs
reparties des traits également in-
génieux etplaisàns; mais le nœud
ss^ estu^op compliqué, et. le dé-
vouement manque de vraisem^
blance. Il y a pliïs de simplicité
clans l'intrigue des Précieuses ri-
dicules. Une critique âne et déli-
cate de la maladie co^gieuse du
bel-esprit , du style ampoulé et
guindé des rondins , du pédan-
fisme des femmes savantes» de
TaSectation répandue dans le lan-
gage , dans les pensées , dans la
parure y sont Tobjjet de cette çp-
^lédie. Elle produisit une réforme
fl^Mjca|i| lors^u'oa K repréâeata
a Pcgris. X^n rit , un se reconnut,
on applaudit eu ae corrigeant.
Ménagé , qui. as^iîitoit à la pre-
mière réprésentatioi;! , dit à Cha-
pelain : «Nous a|mrouvions, vous
et moi , toutes les sottises qui
viennent d'être critiquées si fine.*-
i^ent et avec tant de bon sen».
CÛvc»yes&-moi, il nous faudra brûler
cequeuQus avons adoré, et>ad#r€;r
ce que nous avons br^lé.». Cet^v#tt
xi'Qât autre chose que le senûmeat
céfléchî d!un savant détrompé-;
içiais le qio| 4>^ vieilUrd > . qiM du
MOU 57
milieu du parterrre s'écria par in»*
tinc\ : « Courage , Molière , voilà
la bonne comédie .' » estlapure^^x-
pression de la nature. Louis XIV
tut si satisfait des spectacles que
lui donna la trompe de Molière,
qui avoit quitté la province pour
la^ capitale, qu'il en fit ses co^
médiens ordinaires , et accorda
une pension de mille fraàcs à
leur chef.- Le Cocu imaginaire ,
moins fait pour amuser les gens
délicats que pour faire rire la
multitude , parut en 16Q0, On y
retrouve Molière en quelques en-,
droits; mais ce n'est pas le Mohère
des Précieuses ridicules. Il y i|
pourtant dans cette pièce un fond|^
de plaisanterie gaie qui amuse ,
et une sorte d'intérêt né du aujet^
3 ui attache. Elle eut beaucoup
e critiques , qui ne furent point
écoutés. Il» se déchaînèrent avec
beaucoup plus de raison contre
Von Garçie de Navarre , drame
puisé dans le théâtre espagi)ol.
UEàole des Maris , oomédie imi*
tée de» Adclphes de Térence ,
mais imitée de façon qa'elle forma
une pièce nouvelle sur Tidée sim-
ple de Tancienne, offre un dé-
nouement naturel , des incidens
développés avec art y et une in«
trigue claire , simple et féconde^
Le théâtre retenti ssoit encore
des justes applatidissemens don-
nés a cette comédie , lorsque les
Fâcheux .9 pièce conçue , faite ,
apprise et ri^ésentée en i5, jours,
fut jouée en 1661 , » Veux , chez
le célèbre Foucquet, surintendant
dés finances , en préseuce du roi
et de la cour. Cette espèce de
comédie est presque sans nœud ;
les scènes u ont point entre elles
d'union nécessaire ; mais le point
principal étoit de soutenir l'at^
tentîon du spectateur par la va-
riété des caractères ,par la vérité
des portraits , et par l'élégnnc^
conliuue du slyle. On rapporte
35
SlOLI
qu'en sortant de la première^re-
) prëscntation de cette pièce , le
roi, apercevant le comte de Soye-
CQurt , ennuyeux chasseur , dit
^ Molière : « Voilà un original que
tu n'as pas encore copié. » En
vingt-quatre heures 1^ scène du
•hasseur fâcheux Fut faite , et
coiRme Molière iguoroit les ter-
trjes de chasse, il pria Soyecourt
l«i-mème de lesluiindiquer. l>ans
J Ecole des Femmes, donnée Tan-
Tîfè d'après , tout paroît récit, et
Tout est action. Celte pièce sou-
leva les censeurs , qui relevèrent
quelques négligences de style ,
, sans faire attention à l'art qui y
4frèc;ne, air jeu des personnages
bubalterues tous formés pour elle,
au passage prompt et naturel de
SU! prises en -surprises. Molière
leur répondit «n faisant lui-même
une critique ingénieuse de sa
pièce, qui lit disparoître toutes
les censures impertinentes qa^elie
j»v*»jt produites. Vers le mtme
' temps , le roi, qui le regatdoit
comme lolégislaleur des bienséan-
ces du monde , et le censeur le
plus utile de l'afièctatiou des pré-
rieuses j du langage scieutihqiie
• des femmes érudites, et des lidi-
cuies de ses sujets, le mit sur
1 état des gens de lettres qui de-
Toient avoir pai't à ses lîbéçalilés.
iîûlièi'e, pénétré des bontés de
ce monarque , crui devoir dé-
truire , dans V Impromptu de Ver-
sailles ^ les impressions qu'avoit
jm donner le portrait du peintre
de Boursautt. Cet auteur avoit
malignement supposé une clef^à
V.Ecolit des femmes , qui indi-
quoit les originaux copiés d'a-
près nature. Molière les traita
a :cc le dernier mépris ; mais ce
.mépris ne tombe qtie s^r i'e^^
prit et sur les talens ,- et ne re-
jaillit qu'indirectement sur laper^
sonne. La cour goûta beaucoup,
eu 1664, /« Princesse dElide ,
MOLI
comédie-ballôt , composée woitt
une fête ausiU superî>e que galante
quele roi donna aux reines. Ksiris,
ayant \u cette pièce dépouillée"
des omemens qui l'avoient* em- ^
bellie à Versailles, en jugea moins
favorablement. Le M^iria^e forcé ^
autre comédie-ballet, essuva le
même sort. Une aventure arrivée
au comte de Graifîmont lui en
avoit fonnii \e s\\]eX, Don Juan , oii
le Festin de Pierre , eut peu de
succès ; l'auteur en supprima
quelques traits d'impiété qu'il
avoiicru pouvoir mettre dans lar '
bouche d'un impie à la deuxième
représentation. L'-^woMr médecin
parut encore un de ces ouvrages
précipités, qu'on ne doit pas. ju^er
a la rigueur. C'est la première
pièce où Molière ait attaqué la fa-
culté. Ou dit qu'ayant été ran-
çonné sur un loyer que lui avoit
pasfïé un -médecin ignorant et- ^
avare , il s'attacha dès-lors a jeter
du ridicule sur cette profession.
«J'ai un médecin, disoit-il au roi»
j'écoute I0US ses conseils, je ne les^
suis pas ; aussi , je me porte k
merveille. » L'auteur s*acquit une^
gloire éclatante et solide par soi»
Misanthrope , pièce peu applau-
die d abord, mais regardée depuis
comme l'un des plus beaux, ou-
vrages de la comédie atieienne
et moderne. Cependant .il faut^«b^
avouer qu'elle est plus ifïhnirée ^
dans le cabinet que • Suivie au
théâtre. « Si on osoît^ dit Vol-
taire , chercher dans le cœur hu-
jnain la raison de cotte tiédeur
du public aux représentations du
Misanthrope , pcrut-être ta trou-
vcroit-ôn, dans l'intrigue de la
pièce doiit les beautés ingénieu-r
ses et fines ne sont pas également
vi^s et intéressantes; dans les
conversations 'mêmes , qui sont
des morceaux inimitables, mais
qui, n'étant pas toujours nécessai-
res à la^pièce^ peut-être' relro^idis-
MOLl
s^nt nn peu l'action , pendant
quVlles font admirer Fauteur; en-
fin, dans le dénouement, qui, tout
bien amené et tout sage qu'il est,
semble être attendu du public
sans inquiétude ; et qui , ^^enant
après une intrigue peu attaciiante,
ne peut avoir rien de piquant. En
effet, le spectateur ne souhaite
point que le Misanthrope épouse
la coquette Célimène , et ne s'in-
tiuiette pas lieaucoup s'il se déta-
chera d'elle. Enfin on prendroit
la liberté de dire que le Misan-
lîirope est une satire plus sage et
plus fine que celles d'Horace et
de Boileau , et pour le moinà
aussi bien écrite ; mais qu'il y a
des comédies plus intéressantes ,
et que le Tartufe , par exemple >,
réunit les h^aùtéi du style du Mi-
santhrope avec uh intérêt plus
marqué. » ( ^^es Wicherley. )
Les applaudissemens des genside
goût a^'ant consolé Molière cfes
dédains de la nrultitude pour cette
pièce , il ne se rebuta point. Le
Médecin matgre'luipaktut en 1666.
C'esi une iarce très-gaie et très-
bouffonne. Le Sicitien ou T Amour
peintre esi line petite pièce qu'on
voit avec plaisir , parce qu'on y
trouve de la grace et une galan-
terie moins triviale que dansfjuei-
ques autres comédies. Mais l'ad-.
nViration fut k son comble lors-
que léyTiU^lufe parut. En vain les,
Orgbns, lès imbéçilles et les fatix.
déyots se soulevèrent contre l'au-
teur , la picceTut jouée et admi-
rée. L'hypocrisie y est parfaite-
ment dévoilée , les caractères en
sont aussi variés qui^ vrais , le
dialogue égalenieut fin et natu-
rel. Celte pièce siibsistt^a tant
3\x\\ j aura en France du goût et
es hypocrites. La première pîèce
mie Piroù vît jouer à Paris tut le
Tartufe; son admiration alla ju^
qu'î» l'extase» Après l'avoir enten-
due, il 5ê retourna Vêrli $eà voisins^ j
MOLl
59
et s'écria
(f Ah ! messieurs^ si cet
ouvrage n'étoit pas fait il ne ^e
feroit jamais. » Tartufe fut d'abord
défendu. Huit jours après celte-
défense on représenta k la cpur
une pièce in itulée. Sca ra mou che
ermite , farce très - licencieuse.
Le roi , en sortant , dit au grand:
Condé : « Je vondrois'bien savoir
Ï)Ourquoi les gens qui se scanda-
isent si fort de la comédit de
Molière*, ne disent rien de celle
de Scara mouche ? — Les comé-
diens italiens, répondit le prince,,
n'ont offensé que Dieu ; mais les
français ont oifensé les. dévots. »
( P^q^\ Majmbouw; , n" I. ) Molière
donna, en 1668 ,^ A-niphitryon ^
comédie en 3 actes , imitée de
Plauîe, et'sup'érieure a son mo-
dèle , où le poëte respecte moina'
les bienséances quct dans le Tar-
tufe. A l'exception d'une scène-'
assez ennuyeuse entre Jupiter et
Alcmène, iln^ en a pobit qui soit
Î)lus plaisante. Voltaire dit q^ae^
a première fois <j[u'il 1a lut il
tomba à la renverse à force de-
rire. \JAsfare , autre imitation de
Plaute , est un peu outré dans !•
caractère principal ; mais le vul-
gaire ne peut être ému que par
aes*traîts marqués fortement. On
reproche sur lequel il est plus dii-
ficde de le justifier , c'est que ^
dans cette pièce, l'aatoriié pater-
nelle est avdie. « Ces!: un grande
vice, dit J. J. Koussoau , d'être
avare et de prêter k usure ; mai»
n'en est-ce pa s un plus grafl<i ep-
core a un nls de voler son père,
de lui manquer de respect, de lui
faire mille insultans reproches ;
et quand ce père irrité lui donne
sa malédiction, de répondre d'un
air gog icnard qu'il n'a que faire
de ses dons ? Si la plaisanterie esè
ejtceUente, fcn est->elle moins pîi-
nissable ; et la pièce* où Ton fait
aimer le fils insoreut qui l'a faitey
en «.si - ril^ iw.oius. une école-
4o
MOLl
de maavaîses mœurs ? » George
ï^andin , ou le Mari confondu ,
Wonsieur dis Pourceau^rutc , les
Fourberies de Scapin , sont d'im
comique plus propre a divertir
3\i'à iuistrmre, quoiqu'il sV trouve
es scènes dignes de Molière. Le
bourgeois gentilhomme, quoiqu'il
soit mêlé aussi de quelques farces»
est d'un comique bien supérieur ,
.et plein de force. Molière travailla
avec plus de soin sa comédie des
Femmes savantes , satire ingé-
nieuse du. fsiux bel-esprit et de
rérudition pédantesque qui rë~
f noient ^lors a ThAtel de Rani-
buiUet, Les incidens n'en ^ont
pas toujours Ibien combinés , ainsi
que dans ' quelques autres de ses.
pièces ; mais son sujet , quoique
aride en lui-même , y est repré-
senté sous une face Irfes-cbmique.
La scène entre Trissolin et ya-
dius fut imaginée d'après une
clisputé élevée entre Fabbé Cotin
et Ménage. Le dénouement en est
admir^oie et a été cent ibis imité;
il en est de même de celui du
ifàlade imaginaire. Cette pièce
offre un comique d'un ortlre infé-
rieur a celui des Femmes savan-
tes , mais il peint parfaitement la
cliarlatanerie et le pédantisme des
médecins à l'époque où il écrivoit.
( P^ojr, Mkhomji , n° II. ), Ce fut par
cette pièce que Fauteur termina»
sa carrière. Il étoit incopimbdé
lorsqu'on la représenta. S^ftmme
et Baron le pressèrent de prendre
an rçnos et d^ ne point jouei: :
« Èh Jque feront , leur répondit-^
il, tant de pauvres ouvriers? Je
xne reprqcberqis d'avoir néjgliffé
un seul jour de leur donner au
, paii^i » Les efforts qu'il fit pour
achever. son rqle l^ii causèrent
^ne convulsion , suivie d'eux vo-r
inissement de sajn^ qui le suffo-
qua quelques heiirç^ après , le ly
fevrier 1673. II étoit alo^s désigne
pQur remplir la première placé
MOLI ^
vacante à l'académie française,^
et il h'auroit plus joué que dans
le haut comique. Celte compagnie
lui a rendu cm nouvel hommage
en 1778 , en plaçant son buste
dans la salle ou sont les portraits
des académiciens. Elle a voulu ,
par cette espèce d'adoption pos- .
thume', se d^ommager du désa-
grément de ne l'avoir pas possédé
pendant sa vie. Cette statue , qui
est un chef-d*œuvre de M. Hoir»,
don , a été donnée à l'acadëmi*»
par d'Alembert. Entre plusieurs
inscriptions proposées pour ce.
buste , on a choisi ce vers de
Saurin :
Rien ne maHque à fa gloire , il mtiiquoit i
la notre.
L'archevêque de Pari?, refusant de
lui ac<;order la sépulture , là
veuve' de ce grand homme dit .-
a On refuse un tombeau à celui
h qp la Grèce auroit dressé des.
autels. » Le roi engagea ce pré-
lat h ne pas couvrir de cet oppro-
bre la mémoire d'un homme aussi
illustra, et il fut enterré à Saint- '
Joseph , à la paroisse Saint-Eus-»
tache. Lors de la destruction de
ce cimetière, son corps fut relevé
avec soin et rerais à M. Alexandre
Lçnoir q\ii le fit transporter daus
le jardin Elysée du Musée impé-
rial des monumens français, ou il
le déposa dans une lu'ne dûrîprme
antique, avec cette siinpie ins-
cription , Molière est dans cà
tombeau, ; et il fit placer le o jan-
vier 1799 j le buste de Molière
4ans la rue des Piliers des Halles , .
sûr la maison ou est né ce grî^nd
homme , ç€ a fait graver sur un
marbre l'iosçription suivante »
Jean Baptiste Pôçquelin, de Mo-
lièrf' est ^ né dans cette n^aison.
Tous les rimailleurs de Paris
s'exçrcèrept a lui faire des épi-.
:t^phe;j> lili^ d'eu.st en monlr» une.
saUric^ie au jf|^ri»n4. Gond^ « ^\
5Ï0H
lut répondit fr<?idemeîit : « Plût h
Dieu que celui que tu déchires
m'eût apporté la tienne. » L^ seule
peut-être de' ces pièces qui ipérite
une place dans cette esquisse , est
celle dont Plionora le fameux père
BouhourS , jésuite. Elle a rapport
aux injustices que rAristophane
français essujn pendant sa vie et
à sa niort.
Tu reformas et la ville et la cour «
Mais quelie en fut la récompense ?
Lçs Français rougiront un jour
I>e leur peu de reconnoitsance.
U leur fallut un com;5dien ,
Qui mtt k les polir sa gloire et son étude :
Mais (Molière , à ta gloire il se manqueroit
rien.
Si g parmi lesdétiauts qqe tu pf îgnis si bifii,
Tu Us «vois repris 4e leur iogratttude.
Cette ingratitude ne fut pas du-
rable , et Ton reconûut bientôt
t^ut son mérite après sa mort,
comme le dit Boileau dans sa
7* Epître ;
ATaati|u*unpettde tecre« obtenu par prière,
Pour jamais sous i« tombe eût enfermé
Molière ,
Mille de ces I>eau< traits , anjourd'hai si
vantés , '
Furent des sots ejipritt à nos yeux rebutés.
L'ignorance et, l'erreur, à ses naissantes
pièccf ,
Ep babits de ^oarquis^en robes de comtesses,
Veuoient pour diffamer son chef-d'œuvre
nouveau.
Et seconoient la tétf à r.e&droit le plus
> ^f"- .....
Siais «^ que «t'un trait de «et fatales
ma^ns
L« Parque l'^t rayé i^ noi^br^ des hu-
mains p .
On reconnut le prix dç sa muse éclipsée.
L'Mmable' comédie avec lui terrassée ,
Eu vais d*utk coup si tw|v espéia revenir ,
^1 stur H* bcodequitis ne sic plus se tf nir.
Sa veuve ( qui véciit jusqu'en
1700) se i:einaria au cûraédien
Gaérin, mort en 1728, àga aps...
Il existpit 'k Louauh deux: vi^i-
tândines , «'appelant Pocquelin ,
et|]^re9tesde Molière dont c'élpil,
1^ bom , qui se trpuvoient ^^'•
MOLI 41
I miliées d'avoir eu d^ns leur fa-
j mille l'auteur du Tartufe, Elles
j s'étoient imposé, toiis les ans y
I un jeûne extraordinaire en expia-
I tion de cetle parenté. On peut
regarder les ouvrasses de Molière,
comme l'hisloire des moeurs, des
modes et du goût de son siècle ,
et comme le tableau le plus fidèle
de la vie humaine. Né avec un
esprit de réflexion , prompt a
remarquer les expressions exté-
rieures des passions et leurs mou*
vcmens dans les dilféreus états ,
il saisit les hommes tels qu'ils
étoient , et exposa en habile peintre
les plus secrets replia de leur
cœur , et le ton , le geste , le
langage de leurs senti.mens divers.
« Ses comédies bien lues y- dit de
La Harpe , pourroient suppléer h
Texpénei^ce , non parce qu'il a
peint des ridicules qui passent^
mais parce qu'il à peint Fhomme
qui ne change point.4 . . Quel
chef-d'oçuvre que l'Avare ! Chaque
, scène est une situation ; et l'on ^
entendu dire à un avare de bonne
foi qu'il y avoit beaucoup a pro-
fiter dans cet ouvrage , et qu'on
pou\'oit en tirer d'^cellens prin-
cipes d'économie. Molière est de
tous ceux qiii ont jamais écrit
celui qui a lei mieux ol^servé
l'homme sans annoncer qu'il
l'observoit ; et même il a plus;
l'air de le savoir par cœur que
de l'avoir étudié* Les Crispin^
deRegnard, les Paysans de Uan-
court font rire au théâtre, pufres-
ni étincelle d'esprit dans sa tour-
nure originale. Le Joueur et. le
légataire sont de beaux ou-
vrages. Mais rien de tout cçU'
n'est Molière; il a un trait dp pl)^^*
siouoroie qu'on n'attrapa points e%
même qu'on ne défipt guère. Ou
le retrouve jusque dans, ses
moindres farces , qui ont tou jours
un fond de gaîçté et de inorale.
4 {|la|t Vutaut à ia lecture qu\
^
42 MOLl
la représentation ; ce qui n'est
arrivé qu'à , Racine et a lui : et
même ue toutes, les comédies ,
celles de Molière sont à peu près
les seules qu*on aime a relire.
ï*lus on connoît Molière , plus
on Taime ; plus on étudie Mo-
lière , plus on l'admire : après
Tavoir Iblâmé sur quelques ar-
ticles , on finira par être de sou
avis. Les jeunes gens pensent
communément qu'il charge trop.
J'ai entendu blâmer Je pauvre
homme répété si souvent ; . j*ai vu
«îepuis la même scène et plus
(brie encore, et j*ai compris cfu'on
ne .pouvoit guère charger m' les
ridicules ni Jes passions. MioJière
est l'auteur des hommes mûrs et
des vieillards. Leur expérience se
rencontre avec ses obsèrNations ,
et leur mémoire avec sort génî^...
On se plaint qu'on ne travaille
plus dan^e goût de Molière. Je
pense qu'on a jbien fait d'en essayer
lî'autres. Le champ où il a mois-
sonné est moins vaste qu'on ne
l'imagine ; et quand il resteroit
qnelque coin où il n'auroit pas
porté la main , on craindroit en-
core de se trouver dans son voi-
sinage. » Boileau regarda tou-
jours Molière comme un homme
uoique, et il l'avoit surnommé
Je Contemplateur, Le roi, deman-
rfant à Racine quel étoit Je pre-
mier des grands écrivains qui
ayoient paru pendant son règne ,
lui nomma , ait-on , Molière, « Je
nelecroyois pas, répondit Louis
XIV; mais vdus vousjconnoissez
mieux que moi. » Cette anecdote
étla suivante doivent paroi tre fort
douteuses. Louis XI V avoil
trop de goût , et un tact trop dé-
licat des convenances pour de-
mander quel étoit le pMmiér écri-
vain de sou siècle à Racine qui
rtoit incontestablement le pre-
mier écrivain. On rapporte que
*. Molière lisoit ses comi^dics à une
L.^K
l
MOU
vieille servante , nommée Laforef ,
et lorsque les plai.<anteries ne l'a'^
voient point frappée , il les cor-
rigeoif. Poqr éprouver son goût ,
il lui lut un jour quelques scènes '
d'une comédie de Brécour , ea
les donnant comme de lui ; la
servante s'aperçut dès le commen-
cement de la supereherie , et
soutint à son maître que la pièce
ne pouvoit être de lui. Il exigeoit
aussi des comédiens qu'ils am€^-
nassent leurs enfans !< la lecture
u'il faisoit de ses pièces, alin
e tirer des conjectures de leurs*
mouvemeus naturels. Molière»
qui s'égàyoit sur le théâtre aux
dépens des foiblesses humaines,
ne put se garantir de sa propre
f'oiblesse. Séduit par un penchant
violent pour la lille'dela comé-
dienne Béjart , iJ l'épousa , et se
trouva exposé au ridicule qu'il
gvoit si souvent jeté sur les maris.
Plus heureux dans le commerce
de ses amis , il fut chéri de ses-
confVères,et recherché des grande.
Le maréchal de Vivonne , le grand
Condé , Louis XIV même , vi-
voient avec lui dans cette fami-
liarité qui honore également le
mérite et la naissance. Des dis-
tinctions si flatteuses ne gâtèrent
ni son esprit ni son cœur. Il étoit
doux , complaisant , généreux.
Comme il revenoit d'Auteuil avec ^
le musicien Cha rpeutier, uupauvre
lui ayant rendu une pièce d'or
qu'il lui avoit donnéepafrmégarde:
a Où la vertu yart-efle se nicher,
s'écria Molière ? Tiens , mou
ami , dit^il , en i^ila une autre... »
Baron lui annonça nu jour un d^
ses anciens camarades , jque Pex-
trême mîsèrè empéchoit de pa-
roître : Molière voulut le voir y
l'embrassa , le consola , et joi-
gnit k un présent de 20 pistole»
^n magnifiaue habit de théâtre.
il avoit été le bienfaiteur de Ra-
cine \ il lui avoit donné un sujet
MOLl
éi tragédJe et cent louis; mais iîs
se brouilièreot pour une affaire
de théâtre. Ils ne s'en rendirent pas
moins justice réciproquement.
Racine , à qui l'on tnnoncoit Je
niauvais succès du Ikfisant/irope ,
soutint <jue Molière ne ponvoit
pas avoir fait une mauvaise pièce ,
et qu'on avoit marjuçé : Molière ,
eu sortant des Plaideurs , pièce
qu*on avoit mal accueillie , dit
qu'elle et oit excellente, et que ceux
qui s'en mociuoient méritoienl
qu'on se moquât d'eux. Ce^céièbre
poète , sur la fin de sa vie , ne
vivant que de lait, engajjeoit or-
dinairement Chapelle à faire les
honneurs de sa table à Auteuil.
Il plaisoit dans les rôles de M/as-
dapUe , de S^anaivlle , et excel-
loit dans les rôles de haut co-
in icjue, tels.qf]^e ceux d'Amolphe^
dOrfron , d'Harpagon , etc. C'é-
toit alors que , par la vérité des
sentiniens , jjar fintelligence de&
expressions , et par toutes les fi'
ht'sses de Fart , il sédnisoit les
spectateurs au point qVils ne dis-
tinguoienl plus le comédien du
Î personnage représenté. Ami de
'avocat Fourcroj, qui avoit la
voix ïa plus forte , il eut avec lui
une dispute k table ;' l'avocat se
mit à crier à son ordinaire; alors
Molière s'écria : u Hélas ! que peut
la raison , qui n'a qu'un Hlet de
voix', contre une gueule comme
celle-là?)) On rapporte de lui
plusieurs bons mots : tel est entre
antres celui qui lui échappa ,
lorsque le parlement détbndit
qu'an jouât le Tartufe. On étoit
assemblé pour la s«#onde repré-
sentation , lorsque la défense ar-
riva, «r Messieurs , dit àfoUèrc ,
en s'adressant à l'asseml^lée ,
nons comptions aujourd'hui hMcnr
l'honneur de vous donner le Tar-
tufe ; mais M. le premier prési-
dent ne veot pas qu'on le joue. »
Cette dernière anecdote e»t apo-
MOLI 43
crjphe. Il reste donc un seul fait,
c'est que le parlement défendit la
représentation du Tartufe. Mais
le parlement n!est pas le premier
E résident ; d'ailleurs , si Jf. de
amoio;non, induit en erreur par
les déclamations de quelques iaux
dévots , ou par le? représentations,
de quelicpies personnes pieuses
trompées elles-mêmes , a réelle-
ment prohibé une pièce qu'il ne
connoissoifc sûrement pas , ce n'a
pu être de sa part qu^n mouve-
ment irréfléchi de zèle religieux ,
ou même une mesure provisoire
de haute police , et non point une
censure formelle et motivée de
l'ouvrage. Peut-on croire que le
Tartufe eût été désapprouvé en
connoissancede cause par le m^me
magistrat qui donna à Boileau le
sujet du Lutrin^ et prit sous sa
protection un poëme ou se trouvent
ces deux vers :
Tant dw fiel entre-t-il dans Tame éca dé"
vdts!
Abtme tout plutôt , c*cm Tespck d« l*4gUsc.
et dix autres vers à-peu-nrès de
cette force ? Eu agissant awisi, M.
de Lamoignon se fût montré le
plus inconséquent des hommes :
or il n'étpit rien moins que cela ;
c'est donc k tort que , sur la foi
d'une aneccibte fausse , ou d'une
simple conjecture , ou enfin d'une
démarche précipitée, démentie
par le caractère constant du per-
sonnagfe, on invoqueroit le té-
moignage de monsieur de La--
moiçnon contre l'admirable co-
médie du Tartufe. Quant k Bour-
daloue , il n'est pas douteux qu'il
ne se soit élevé en chaire contre
le Tartufe. Son sermon sub-
siste ; mais y en conscience , im
prédicateur , parlant contre uw
auteur comique , n'est-il pas un
témoin réeuaable ? La chaire a
pour objet la réformation des
mœu^, et U scène prétend y
44 MOU
*
travailler aussi : malheurçasément
celle-ci procure souvent du plai-
sir , lan^is que celle-là , il faut
bien le dire , cause souvent aussi
<fc Pennui ; de plus , toutes deux
représfntent aux mêmes heures :
Aussi , moitié zèle pieux , moitié
mouvement d'amour-prbpre, tout
prédicateur verra avec dépit les
succès d'un faiseur de comédies.
Tbut jésuite <ju'il étoit , Bourda-
loue professoit un rigorisme ou-
tré. Doileau lui en fit la guerre
à Bâville , chez ce même président
dç Lamoigtion , et Tanstère reli-
gieux pardonna difficilement au
Kitifiquç ce petit couplet de chan-
son :
$i J^ourdaloQÇ , un peu sivèie ,
lïotts dif : craignez la volupté ;
Escobar , lui dit-on , mon père ,
Kous en permet pour 1« santé.
!^urdaloue n'enteudojt guère la
plaisanterie , et Molière , à ce
titre y a voit de quoi lui déplaire.
IMUis ce qui ôte tpi^te leur lorçe à.
ses déclamations contre le Tiar-
tufe , c'est qu'il n'avoil pas lu cette
pièce ; on en a la preuve sans ré-
plique. Bourdaloue dit : « VoiUi
Ce que les esprits profanes ont
prétendu en exposanf sur le théâr
fre et à la risée publique un hy-
pocrite imaginaire en le
montraut; soiis un visage de pé-
nitent , gui ne servoit qu'à cou-
vrir ses infa.oiies * etc.. >> On ^ait
ce que c'est qu^a « visage de
pénitent. » C'est, uni visage pâjiç
f t malgr^. Or , Dorinc; dit :
. •,• • •
Ttr^uf^ ! Il f« pone à merveille ,
Glros et gras , le tei^t fraif çç U Koucl^^
vermeille;
«lailleurA:
Il 1 l*oreille ronge erle teint bien fleuri.
Bourdaloue > cçla, est éyideA^ >
4'avpit pa$ la 1^ Tjarlijife ^ iji ne
MQH
le iwgçoît que d'aprèis Iç j^fpt^
port infidèle que lui en avoicnt
fait vraisemblablement quelques
hypocrites ; et d'ailleurs , il
croyoit toujours avoir suflSsam-
ment raison contre un excommu-
nié d'acteur , qui Qisoit empiéter
sur Içs droits 4e la chaire. Mai&
aujourd'hui il y faut plus de fa-
çons ; il faut sur-tout d.QS motifk.
plus solides» roi^u^ établis , pour
condamner \\n aussi beati géuie
et un s^ussi honnête hon^me que
Molière. Il disoit souvent : «. Le.,
ipépris est une pilule qu'on p^ut
avaler y mais npn raâclier sans
faire la grimace* » Molière avoit
commencé à traduire Lucrèce
dans sa jeunesse, et aurait acheva
cçt ouvrage sans un malheur qui
lui arriva. Un de ses domestiques
prit un cahier de cette traductiqa
pour faire des papillotes. Molière^
qui étoit facile à.irHter, fut si pir
que de ce contre-temps, que, danjj
sa colère , il jeta sur-le-champ le^
re.ste au feu. Pour mettre plus
d'agrémens^ans cette traduction^
il avoit rendu en.pro$e les raisonrt
nemens philosophiques , et avoit
ii^is en vers toutes' les belles des-
criptions qui se trouvent dans le
poète latin... On alloit repré^ea-
ter une pièce de Corneille , de ses
derniers temps , c'étoît SeHorius j
Molière, qui étoit fort malade ne
pouvant jr assister , engag^ea«^el«
ques-uqs de ses apiis a^ s'y trour
ver. « Eh bien I dit-il k,lcur retour»
comment cela a-t-il été ? — Il y a
de très - belles choses , mais tpuj^
d'un coup il retombe et il deviei^
commun et^ médiocre. -^ Cela
ne m'étonne pas » dit Molière :
c'est qu'il a un ^eni^ , ui| lutin
qui lui fait cçs oi;lles choses-1^ ,
et q||i dit ensuite , laissons faire
le bonhomme , et vovous conn^
naent il s'en tirera ; et c'est là pré-
cisément ce que vous avez trouvé
de mal (ait. » Les éditions \e&
kÔLÏ
^liis estimées de ses oiivrageâ 1
sont , ï. Celle d'Amsterdam, 1 699,
5 vol in-ia , avec une Vie roma-
nesque de l'auteur , par Grima-
rest. II. Celle de Paris , en 1704 >
en 6 vol. iïi-4**« On la doit à de
JoUy , qui en a donné une uau-
tclle efi 1739, en Ô vol. in- 12.
Cette édition est ornée de Me-
Gloires sur la vie et les ouvrages
de Molière , et du catalogue des
critiques faites contre ses coin,ér
dies. llf. Celle que Breta donnée
*à Paris , en ^775 , en 6 vol. in-8*»,
avec des. Commentaires intëres-
sans , où il a exécuté sur Molière
[ce que Voltaire a voit exécuté sur
Corneille. Il fait sentir les beautés
et les défauts , et relève les ex-
.pjfessiofis ticiëuses. I<es Anglais
•4>nt traduit Molière , Londres ,
1755 , 10 viol, in-12. Dans la pré-
.Êiee de cette traduction , ils ont
.«omparé ses OEûvres à un gib«t.
« Là 9 ontrils dit , le vice et le
, vii^cule ont été exécutés , et restent
exposés comme sur un grand cbe-
mm pour servir d'exemple. »
'Vôliaire dit ( Mélanges de Litt. ,
'ebap. des Académies ) « que Mo-
Hèfe est plein de fautes de lan-
èNi^. » Il j en a beaucoup plus
^dans ses Vers que dans sa prose;
mais ces négligences ne prouveïit
toas que sa poésie , lorsqu'elle e^t
an peu soignée , ne soit préfé-
•mble & sa prose. Bessara a pu-
'ftlié';>a3 1777 , en 2 vol. in-ia ,
VEspHide0folièré, avec un
jll^ré^ô de sa Vi» et un catalogue
,deses pî^::eé»
t MQUÈRES ( Tosepb-Privat
de) , né à TaraSQçn en 1677 ,
lî^une famille noble, qui a donné
àes grandWoix k Tordre de Malte,
re<^t de la nature un tempéra-
ment extrêmement délicat et un
esprit fort pénétrant. On le Idbsa
maître de s'amuser ,. on de s'oc-
éup&e;il ^boisait Poccupation. La
MOLI
45
congrégation de rOratoîre le ^os>
séda pendant quelque temps. II
Y enseigna les humanités et If
philosophie. Les ouvrages du P.
Malebranche lui ayant inspiré une
forte envie de connoître 1 auteur ,
il quitta l'Oratoire , et se rendit. à
Paris pour converser avec lui.
Après Ja mort de ce célèbre phi-
losophe , il se consacra aux ma-
thématiques qu'il avoit un peu
néghgéespour la métaphysique*
L'académie des science^ se Fas*
socia en 1721 , et deux ans après
il obtint la cbaire de philosophie
au collège royal. Qn connoît son
système des petits tourbillons,
lï le soutenoit avec une chaleur
extrême , et souffroit impatiem-
ment les plaisanteries qu'on lui
en faisoit quelquefois. La vivacité
l'entraînant alors, elle lui ôtoit
la liberté de s'expliquer nette-
ment , et il tomboit dans des mé-
prises qui prétoient encore à la
plaisanterie. Un jour il y fut si sen-
sible , qu'il se mit en colère ; il
se fâcha sérieusement , et sortit
tout échauffé de l'académie. Le
froid le saisit de telle sorte , qu'en
rentrant chez lui , il sentit sa poi-
trine embarrassée ; la fièvre lui
survint ; son mal de poitrine aug-
menta ,' et empira si rapide-
I ment, qu'il y succomba le ta
mai i74^« A ce delà ni près, Pf>bbé
de Moiieres étoit un excellent
homme , et même , lorsqu'il s^a-
bandonnoit à ses méditations
ϻhilosophiqnes , d'une insensibi-
ilé et d'un flegme singuliers. Un
jour qu'il étoit dans ses distrac-
tions , un décrotteur ota les bou-'
clés d'argent qu'il avoit à ses
souliers, et en sid)stitua de fer.
Une autre fois , un voleur entra
daus son a^tpartement ; et , sans
se détourner de ses études, de Mo-
iieres lui indiqua son argent et
se laissa voler , demandant j pour
toute grâce , qu'on ne dérangeât
46
MOLI
pas ses papiers. On a de Ini , I.
,Leeons de mathématiques , né-
cessaire's poUtP Tintel/Jgence des
• principes de phjsique qui s'en-
seignent actuellement au col -
fe'ge rojral f in- 12, 1726. Ce
livi*e , qui. a été ti^aduit en an-
glais, est un Traité de la gram-
maire en général. Les principes
d^aljgèbre et de calculs arithmé-
tiques y sont exposés avec ordre ,
et les opérations bien démon-
trées. 1 1. Lr'çons de physique ,
contenant les élémens de la phy-
y sique déterminés par les seules
lois des mécaniques , expliquées
au collège royal , in- 12 , Paris,
4 vol. , 1739 ; et traduites en ita-
lien, à Venise, 1743, 3 volumes
in-8'*.' On 'voit que l'auteur est
partisan des tourbillons de Des-
cartes ; mais, ne pouvant sedis-
simuler ses écarts ni les décou-
vertes de Newton , il a tâché de
rectifiée les idées du philosophe
français par les expériences du
philosophe anglais. Il a pris ce
^ qui ,lui a paru de plus vrai dans
le système de Descartes , et l'a
mis dans un nouveau jour, tan-
tôt en démontrant des proposi-
tions qu'il n'avoit fait que sup-
poser, tantôt eu retranchant les
propositions qiii pouvoient pas-
ser pour inutiles. Newton lui a
servi à poser des principes pro-
pres à expliquer d'une manière
mécanique des effets dont New-
ton lui-même a cru qu'on cher-
cheroit vainement la cause , tels
que les tourbillons célestes , les
lois de ces tourbillons,* et leur
mécanique. Quoiqu'on lui tienne
aujourdhui peu de compte de
ses efforts, il faut ^vouer qu'ils
décèlent beaucoup de sagacité.
L'auteur, écrivant avec méthode,
précision et clarté, devoit peut-
être se borner a exposer les diffé-
reos systèmes , sans chercher à
les concilier. £q adoptant et en
/ MOU
•
rejetant une partie des idées de
Dcîscartes et de Newton, il n'a fait
lui-même qu*un système qui a
passé bien vite, et qui a fait tort
ace qu'il y a de bon dans sou
livre. 111. Élémens de géométrie ,
ic-12 , 1741 • Autant il s'otoit éloi-
gné des anciens dans sa physique,
autant il s'en rapproche dans sa
géométrie , du moins pour leur
synthèse et leur manière de dé-
montrer.
f»
* I . IMOLIGN ANO ( César ) ,
de Sorrento , vivoit au commen-
cement du 17' siècle. On a de
lui Descrizione deW origine ,
sito , e JamigUe antiche ai Sor^
rentô , in-4**.
* IL MOLIGNANO ( Jean-An-
toine), d'Aqna-Viva, dansla'tprre
de Bari , jurisconsulte du 17*
siècle , a publié Legalium altcp-
cationum centuria prima et S9-
cutula^ opus theorico-practicunt:
Promptuarium juriSy et quelqueis
autres ouvrages.
* m. MOLIGNANO ( Jean-
Jérôme ) , de la même famille qu,e
le précédent , vivoil dans le môme
siècle : il est auteur de quelques
Poëpies , et d'une Histoi/v de la
Fouille et de la ville dAqua- Viva ,
où il traite de son origine, d<d
ses antiquités , et des hompnes
qui s'y sont rendus célèhreà ,.\
soit dans les armes , soit 4mis 1^
belles-lettres. ^
t MOLIN ( Nj ) , appelé com-
munément du Moulin , célèbre
médecin^ l'un des plus grands
praticiens de Paris, mort dans
cette ville «n 1755, à Ô9 ans,
sans postérité , et riche de seize
centmiUe livres. On prétend qu'il
répondit à' quelques jeunes doc-
teur^ qui le pressoient d'indi-
quer, avant de mourir , les nieni-
bres de la faculté les plu? dignes
• \
MOL!
àsle remplacer: « Je laisse après
moi trois grands médecîris, l'eaii ,
la diète , etTexercice. » Une pra-
tique (le 60 aas lui a,voit prouvé
que le régime vaut mieux que I9
médrciae ; cependant il en sen-
toit le besoin dans les maladies
graves y et sa grande expérience ,
lointe à un coup-d'œil excellent,
le iaisoit iappeler de i)référence
à ses autres confrères. On cite
pliisieai'S traits de son avarice ;
entré autres, qu'il éteignit sa lam-
pe , un soir qu'un harpagon étoit
venu lui demander quelques le-
çons d'économie. On ajoute qu'il
lui d.t : <i Nous n'avons pas besoin
iVy voir pour parler, nous en
serons moins distraits. » Mais, ce
q<i'oa n'auroit pas dâ oublier,
c'est que cet homme , qui ne crai-
'gnoit point de s'enfumer dans
'une chambre cîclairoe d'une pe-
tite lampe , fît des actions géné-
reuses. Appelé chez des geiis ri,-
ches , il nV revenoit point si on né
lé pajoit à chaque visite ; mais
non seulement il donnoit ses
soins aux pauvres, il leur laissoit
encore de l'arg-ent. Un jour on Je
^t demander dans un couvent.
p«ur une jeune deuioiselle d'une
grande condition , mais d'une
plus grande pauvreté. On crai-
gnoitqne, selon sa méthode , il
ne revint point , parce qu'on n'a-
voit pas d'ho!l,oraires à lui offirir.
11 revint pourtant, et laissa chez
la nflSâue un rouleau de dix
louis , a an qu'on pût le paj^er
d'une partj*,^ de cet argent , et
3u'oQ ne s'aperçût point de l'in-
igence de la demoiselle. Ce qui
Augmente le prix des bienfaits de
M<>un , c'est qu'en donnant , il
oublioit qu'il eût donné.
t l. MOLTN A ( Louis ) , né à
Cuençià dans la Castille neuve >
d'une famille noble et ancienne ,
«ulra iibmz les }ésftiteê em i553 ,
MOLl
47
à l'âge de iS ans. 11 fit ses études
à Coimbre , et enseigna pendant
vingt ans la théologie dans l'u-
niversité d'Evora, Moliua avoit
l'esprit vif et pénétrant; il aimoit
k se frayer des routes nouvelles ,
et k chercher de nouveaux sen-
tiers dans les anciennes. Cet ha»
bile jésuite mourut k Madrid le
12 octobre 1600 , k Gj ans. Ses
principaux ouvragés sont , 1. Des
Commentaif^s sur la première
pa/tie de la Somme de saiut Tho-
mas , en latin. II. Un grand traité
De justitia et jure, 111. Un livre
De concordid gratiœ et Uberi ar-
bitrii , * imprimé k Lisbonne en
i558 , en latin, avec un Appert--
dix , imprimé l'année d'après ,
in-4* , fort cher, n Molina, en tra-
vaillant sur la Somme de saint
Thomas, dit l'abbé de Choisy ,
avoit cru trouver le moyen d ac-
corder le libre arbitre avec la
prescience de Dieu . la providence
et la prédestination , jse flattant
que saint Augustin lui-même au-
roit approuvé les voies qu'il avoit
imaginées. Les Pères anciens ,
dit- il , qui ont précéda l'hérésie de
Pelage , ont fondé la prédestina-
tion surla prescience du bou usage
du libre arbitre ; au lieu que
saint Augustin et ses disciples
n'ontparlé si afïirniativement,que
parce qu'ils avoient k combattre
les pélagiens , qui donnoient tout
au libre arbitre , et qu'il sem-
bloit qu'on devoijl lui oter beau-
çoiA^. Mblina définit le libi^ ar-
bitre la faculté d'agir ou de ne
pas agir , ou de faire une chose ,
en sorte qu'on puisse fniro le
contrai r<*. il avoue que l'homme ,
Ï>arses seules forces, ne peut rien
aire qui entre dans l'ordre de 1«
grâce , et qui soit même une dis-
Sosition éloignée k la recevoir....
[ais. ajoute-t-iL, quoique Dieu
distribue comme il veut les dons
' 4e grâces que Jésus-Cnrist'nous
4d
MOLI
a méritées, il a néanmoins ajusté
les lois ordinaires de cette distri-
Jïulion k l*usage que les hommes
font du libre arbitré , k leur con-
duite et à leurs efforts. L'homime,
donc , pour agir en bien , a besoih
qu'une grâce prévenante excite
et pousse son libre arbitre : et
Dieu ine manque jamais de la
donner , principalement à ceax
qui la demandent «ivec ardeur;
mais il dépend de leur volonté de
répondre ou de ne pals répondre
à cette grâce. » Forez SuARis ,
n* IL .) C'est ce système qui fît
naître lés disputes sur la grâce,
él qui partagea les dominicains
et les jésuites en thomistes et
en molinistes. Cette scission de
rfeux écoles célèbres alluma une
gii erre qui n'est pa s encore éteinte .
Dès que là production du jésuite
parut , Henriquez , son confrère ,
croyant y von* le pélagianisme ,
le censura comme un ouvrage qui
préparôit<< la voie à l'Antéchrist.
Les dominicains soutinrent tiièses
sur thèses , poui' foudroyer le
nouveau système. Le cardinal
Quiroga , grand-inquisiteur d'Es-
pagne , fatigué de ces qurrelles ,
les porta au tribunal de Clément
VIII. Ce pontife forma , pour les
'terminer, en 1697 , ^^ célèbre
congrégation qu'on appelle deAn-
xiliis. Mais après plusieurs as-
semblées des consulteurs et des
cardinaux , où les dominicains et
les jésuites disputèrent contra-
^dictoirement en présence du {)ape
et de la cour dé jRome ; il ne tut
rien décidé. Paul V , isous lequel
ces disputes avqient été conti-
nuées, se contenta de donner un
décret en 1609 , par lequel il
défendit aux deux partis de se
censurer miituellèmeiit , et en-
joignit aux' supérieurs dés delftt
ordres de punir sévèrement ceux
qui contrevSeùdroient k cette dé-
feriset L'impression que fît cette
MÔLÎ
mod<5ratic^ du pape siir l«â do-
minicains et sur \e6 jésuites fut
bien différente , suivant certains
auteurs. Les premiers fiJrent au
désespoir , et les autres au com-
ble de la joie. Cet esprit.de paix
Îfu'avoit recommandé' le pape
ut la chose k laquelle on pensa
le moins. Il resta entre ces deux
corps une animosité sourde. Le
duc de Lermc , ministre dé Phi-
lippe ni , roi d'Espagne , qui
en cràignoit lés Suites , t^cha
de les amener h l'imité de doc-
trine ; mais toujours en vain. Ce
ministre abandonna son projet ,
persuadé qu'il étoit plus facile db
réconcilier les puissances les plus
ennemies , que deux corps divisés
par des disputes d'école. Néan-
moins , le temps , qui calme tout ,
apaisa les esprits. Les jésuites ,
pour n'avoir pas l'air de pélagiens,
tempérèrent leur molinisme par
l'ordre de feur général Âquaviva ;
et la plupart des dominicains
adoucirent également leur grâce
efScace par elfe-même. Les con-
troverses du jansénisme survin-
rent , et ce feu couvert sons ta
cendre se ranima avec force. Peu
de temps après , pour s'opposer
aux partisans de MoliiTa , Jansé-
niùs , évoque d'Ypres , renouvela*,
dans son livre intitulé Augustin
nus , quelques idées de Baïus sur
la grâce. Elles furent adoptées
par' de jeunes docteurs^ et de
TieillT:;s femmes. Ainsi ; à la même
^oque , le plaisir sefcret d'êtç-e
aun parti , rinquûélhide d'esprit,
et l'ehVie de se distinguer, for-
mèrent les deux sectjes des moli-
nistes et des jtmâénistes, dont le's
disputes n'ont servi qu'a i^etarder
les progï*èS de l'esprit humain.
^t li.*MOLTNA{Antdîne) ,
chartreux de Villa-Nu pva-de-Las-
Infantes , dam la Caille , doi&t
MOLJ
des i^rêtres; , ouvrage pieux , tra-
diut en français et imprimé en
1677 , iQ-$<>. Molina mourut vers
1611 y après s^^tre acquis une
grande réputation de piéld.
t in. MOLINA ( Ix)uis ) , ju-
rif^consul,te e^agnol , employé
par Philippe II , roi d'Espagne ,
dans l«s conseils dès Indes' et de
CastiUé , a donné en i6o3, in-foL,
un savant Traité intitulé De His»
panorum primogenitorum oH-
gine et naturd ^ sur les substi-
tutions de lerres anciennes de la
noblesse d'Espagne* Ce livre étoit
aussi d'usage dans plusieurs pro-
vinces de France.
ly. MOUNA { Dominique ) ,
religieux dominicain , natif de
Sévule , publia en 1626 un ife-
cueil des bulles des papes ^ con-
cernant les privilèges des ordres
religieux.
* I. M.OLÏNELLI (Pierre-
Paul ) , docteur en philosophie ,
professeur de médecine et de
chirurgie en l'université de Bo-
logne , membce de l'institut de
cette ville , associé étranger de
l'académie de chirurgie de Paris ,
mort en 17649 a laissé divers
Mémeires savans et estimés. Ils
ont principalement pour objet
Ae& expériences anatomiques sur
Pouverture de .quelques cstdavres,
sur des opérations chirurgicales ,
notamm^t celle de la fistule la-
crymale. Bordenave assure que
MolineHi , loin (Tavoir cherché ,
comme on l'en accusoit, ^ con-
trarier le système du célèbre
Jcau-Louis Petit sur cette opéra-
tion , ne voidpit , au contraire >
que perfectionner sa méthode , et
y ajouter plutôt que de la dé-
truire.
* JI. ^OLmELU C J«an-Bap.
T. XIU
MOU
49
liste) . prêtnp de la conerëgation
des Écoles pies , né a Génes
en 1730. Ses talens précoces, ses
qualités brillaotes du cœur et de
l'esprit, avoient fait présager le
rang qu'il tiendi-oit un jour par-
mi les écrivains ecclésiastiques.
A quinze ans il a voit acheVé sa*
philosophie avec une distinction
tedle que les jésuites firent tou9
leurs eÔbrts pour le conquérir k
leur société. Il échappa a leurs
sollicitations , et entra chez les
f»iariâtes 00 sColopies , professa
a philosophie k Oneille , la théo*
logie b Geues et a Rome , oii
Clément XIV lui donna des mar-
ques signalées de son estime. Ses
thèses volumineuses étoient de
véritables traités qu'on recher-
choit avidement dans lès pays
catholiques. Il eut le courage
d'imprimer que le probabîlisraa
( doctrine chérie des jésuites } ^
mettanttout eh problènie , ayant
préparé lés voies à Fincrédulité ,
en secondoit Iqs eitorts. A cette
époque Gan^anelli n'étoit plus.
1/esprit jésuitique, qui avoit repris
à Rome son ascendant ,' se dé-
chaîna contre le P. Molinelli.
L'acte de vigueur qu'il avpit fait
devint pour lui une source d«
persécutions de la parf des fana-
tiques , mais il recueillit les suf-
frages de tous les hommes distin-
gues ; les écrivains les plus illus-
tres dltalie s'honoroient de l'a-
voir pour ami. Sa .plume fournit
souvent aux prélats de sava/ùts
consultations, té projet de cano-
niser Bellarmin fut rejeté par la
résistance de quatre car<£naux
oui iinpriinèreTit leurs motifs
aopposition ; de ce nombre étoit
l'illustre Passioi^ei , qui , pour
la rédaction ^e son mémoire ,
emprunta l'aide .de jMohnelli.
Celui -ci ,.aj[ant quitté Rome , fut
obhgé d'y retourner plusieurs
fois par ordre dç sa cougréga-
5b MGLI
tion , qui le fit assistant du gêne-
rai ; mais son séjour habituel
étoit Gènes , ou il partageoit son
temps entre les fonctions du mi*
nistere , renseignement des scien-
ces ecclésiastiques , et la rédac-
tion d'une foule de mémoires
Erofonds demandés par la repu-
lique de Gênes , qui Tavoit choi-
si pour son théolopen. Il défen-
dit les célèbres Ricci , évêque de
Pistoye,et Solari ,évêc[uede Noli :
le premier à l'occasion de son
tjnode ; le second lorsqu'il dé-
nonça au gouvernement génois
la bulle Auctoremjidei , comme
également contraire aux notions
saines de la doctrine catholique
et aux droits de Tautorité civile.
Les réformés opérées dans le
clergé de France par l'assemblée
constituante retentirent dans toute
l'Europe ; Molinelli voulut appro-
fondir cette matière , et le résul-
tat de ses recherches fut l'appro*
bation de la constitution civile
du clergé. Le plus étendu de ses
ouvrages est un Traité latin sur
' la primauté du pape et de ses suc-
cesseurs, in-S^jRome , i784,pour
réfuter im novateur qui avoit
attaqué cet article du dogme ca-
tholique. Quelques idées , en
très-petit nombre , prêtèrent à
la critique; par exemple, celle
d'imaginer que les évéqùes ne
puissent reprendre des droits cé-
dés par la iîoiblesse et l'ignorance
de leurs devanciers ou d'après
les fausses dëcrétales ;., h cela
près , l'ouvrage de Molinelli est
excellent, ses preuves sont pui-
sées ôai:ïs les sources pures de
raatiquité. Il établit les droits
^ légitimes du premier pontite, ,
sans admettre aucune des préten-
tions gigantesques de la cour ro-
maine , quoique cet ouvrage soit
imprimé à Rome , et composé
par l'ordre de Pie VI , qui fit une
pension viagère à l'auteur» Dans
MOLI
I
un ptûlTraité concerné^ làpti»
prié té des biens ecclésiastique^ ,
il admet le droit de la nation sur
ces biens, en le restreignant aux
besoins' urgens de la société.
Molinelli , décédé à Gên^s le 12
février 1799, à soixan^neuf ans,
a légué son héritage littéraire à
son ami M. Désola , qui se pro-
pose de publier divers ouvrages
du savant 'piai*iste.
f X. MQLmET(Jean), chà-
noine . dc; Valehciennes , histo-
rien et poète, né à Poligny en
Franche-Comté ( et non pas à
Desvres , dans le Bldulonais , com-
me l'ont prétendu plusieurs au-
teurs avant le quinzième siècle) »
fît ses études à Paris , et dans
la suite il fut aïimônier et biblio-
thécaire de . Marguerite d'Autri-
che , gouvernante des Pays-Bas 9
et historiographe de Maximilien-I.
Il mourut en i5o7. Molinet avoit
beaucoup de facilité pour la poé-
sie, étoitl>on musicien , et sesver^
historiques et sa prose sont re-
cherchés. Cependant Duverdier
dit que ses vers n'ont ni rime ni
raison , ainsi qu'on dit en corn*-
mun proverbe : mais La Croix-du-
Maine le loue comme un excel-
lent poète et orateur , bien estimé
de son temps. Il a traduit en
prose le Roman delà Rose , sa
traduction commence par ce qua-
train :
■ / ■
■*
C'est le roman de la rose ,
- Moralisé , dcr et net ,
Traoslat^ de rime- en prose
Far vostre humble 'Molinet.
Cette Traduction, entreprise à la
prière de Philippe, duc de Clèves,
fut. d'abord imprimée a Lyon eu
i5o5 ;' ensuite à Paris, en iS^i :
ces. deux éditions , in-folio , sont
en caractères gothiques. On con-
serve dans plusieurs bibliothè-
ques une Chronique deMeliaet^
MOLÏ
qui contient les faits les plus re-
marquables arrivés depuis l'an
1474 jnsqu'en i5o4. M. Godefroj
«voit entrepris de la publier avec
des notes ; mais il est mort trop
tôt pour achever ce travail ; la
chronique est restée maiiuscrite.
Le recueil de ses poésies a été
Hnprimé a Paris , en i53i , en
caractères gothiques , soUs ce-
titre , Lesjaits et dicts de Jeu
de bonne mémoire maistre Jehan
MoUfiet , contenant plusieurs
beaux traictez , oraisons et
chants royauîx ; mais ce recneil
ne conlieut qu'une partie de ses
œuvres. Le manuscrit qui étoit
conservé dans la bibliothèque de
la cathédrale de Toumaj est
S lus complet. Ce recueil contient
es pièces sur des matières très-
diverses^ ; les unes âont pieuses ,
d'autres galantes ou badines ; on
j voit des satires , des allégo-
ries et de l'histoire ; des Oraisons
à la yier^e Marie et à plusieurs
saints et saintes , et là pièce inti-
tulée V Avocat des âmes du pur^
gatoire y sont relatives à .la reli-
gion; les Anges du monde; le
Chapelet des dames ; le throsne
d honneur y etc., etc., sont des
allégories fatigantes k lire ; le
Débat de la chair et du pois"
son ; le Débat itavril et de mai ;
le Débat de T aigle ^ du hareng et
du lion ; le Dialogue du loup et
du mouton ; le Dialogue du gen^
darme et de Pamoureux ; pièces
où l'auteur s'égaye saps égayer
son lecteur. Son Siège cPameur ;
ia Bataille des deux nobles
déesses y pièces galantes , mais
don( les allégories en rendent la
lecture pénible. Son Testament
de la guerre est un tableau qui
a le mérite de la vérité. Sa Litu"
nie ; ses neuf Preux de gour^
tnandise ; son Epithalame de la
fille de Laidin , etc. , sont im-
moralef par la matière , et iiidë-
. MOLI 5i
eentes par resmression* Ces pro-
ductions du chanoine de Yaien-
ciennes déposent contre les
mœurs de ce qu'on appelle le >
bon vieux temps. L'ouvrage le
plus curieux de Molinet est la
continuation d'une chronique en
vers que George ChasteUain ,
dont il étoit le disciple , a voit
commencée ; elle est intitula
Rècollection des choses mer-
veilleuses advenues, en nostre
temps > commencée par très-
élége^nt orateur messire George
Cha^tellain , et continuée par
mkUtre Jehan Holinet. Cette
chronique en vers , composée <\»
plus décent cinquante strophes.
Contient l'exposé de plusieurs
faits singuliers > peu connus et
exprimés parfois d'une manière
piquante. Coustelier , dans sa
Collection ' des anciens poètes
français , a publié , en i^aS ,
un extrait ae poésies diverses
de Jean Molinet. .
t II. MOLINET (Claude du),
chanoine régulier , et procnreurw
général de la congrégation de
Sainte -Geneviève, né à Châ-
lons en Champagne l'an 1620 »
d'une famille ancienne, Vint ache-
ver ses études à Paris , et s'ap-
pliqua ensuite k découvrir ce
qu'a j a de plus caché dans l'an-
tiquité. Il amassa un cabinet con-
siaérablp de curiosités , et mit la
bibliothèque de Sainte- Geneviève,
à paris , dans un. état qui l'a
rendue l'objet de l'attention (los
curieux. Louis XIV se servit de lui
pour aider èi ranger se^ médailles
et à lui en trouver de nouvelles*
Le P. du Molinet en fournit a ce
monarque plus de 800 , qui lui
méritèrent ues gratifications con-
sidérables. 11 mourut à Paris le
2 septembre 1687. Ses princi-
paux ouvrages sont , I. Une eV/;'-
tion det Epitres d'Etienne^ éri-
53
MOLI
que d%rToarnaj , avec de savantes
ilotes , i682 , iu-8®, H. Unis-
toire des pàpe^ , par ptédailles ,
depuis Martiu V jusqu'à Inno-
ecnt XI , 1679*^ in-folio , en latin :
t>ùyrage peu estimée III. Des
• 'RejlexiohsisurV origine et ^anti-
' quité des ^dhtfines séculiers et
réguliers. ïV. Un Traité des dïf-
férens habits des chcâioines.y,
' Une DisseHation sur ia mitre
des anciens. VI. Une autre Dis-
sertation iur une tête d'Isis ,
etc. VH.IjC "Cabinet d« Sainte-
Genevièi^e , à Paris ,' 1Ç92 ,in-foi. ,
peu commun. Ces diâërens écrits
' oârent'des choses éurièuses.
t T- , MGLTOTTTI ( Antoine ) ,
médecin de Vcwîse , wa des pins
habiles ànatoraistes de son siècle ,
enseigtia «t pratiqua la médecine
' à Padoue avec une réputation
extraordinaire. On estime beau-
coup son Traité des sens et de
leurs organes /maxime à Padoue
^a 1669, iii-4^ > en la un. Il mou-
' rot à Venise vers i6y5.
* IL MOi^INETTI ( Guil-
laume) , savant écrivain du i.j*
fiiëcla , généralement estimé pour
sa probité et ses connoissances ,
né il Dulilin en i656 , fut le foh-
dtrteur d'une société : de sàvabs
danâ cette ville , semblable a la
société rojàle de Londres. Loèke
l'honôroit de son amitié. Moli-
netti mourut dans sa patrie le
ti octobre 1698. On a de fui
un Traité de dioptrique , la Dès-
p«/?<io/i d'un télescope de s6n
invention , et quelques autres ou-
vrages assez éstin^si.
MOLtNEUX. ^Tojet Moly-
KEUX.
* MOMNI (ChaWes) , juris-
consulte » orateur, poèlte latin
«t Hàliea » né* à Viceuce en r635.,
MOLI
j mourut le 2 septembre 1709»
On a de lui Lagrime ai Par^
naso in morte di Girolamo Al-
banese , insigne statuario ^ Vi-
ceuce , i663 , et un volume de
poésies lyriques ,. qui est resté
manuscrit entre les mains de soa
héritier.
t I. MOLINIER ( Jean-Bap-
tiste ) , né à Arles en 1675 , enti a
dans la congrégation de l'Ora-
toire en 1700, et prêcha dans la
suite avec applaudissement à Aix,
à Toulouse , à Lyon , à Orléans,
et à Paris. Massillon , l'ayant en-
tendu y fut frappé des traits vifs
et saillans de son éloquence ; et
surpris de ce qu'avec un talent si
décidé il étoit si inégal , il lui
dit alors : «Il ne fient qu'à vous
d'être le prédicateur du peuple
ou des grands. » Il est certain,
que, lorsqu'il travaiïloit ses dis-
cours , il égaloit nos plus célè-
bres orateurs; mais il cômptoit
trop sur sa facilité , et ne mode-
roit pas assez l'impétuosité de
soi! ihiagination. Molinier quitta
l'Oratoire vei-s 1720 , pour se ne-
tirer dans le diôcèsè de Sens ,
"d'oti il pevitrt à "Paris reprendre
l'exercice du ministère de la pré-
dication. 'Le successeur du car^
dinal de JVoàilles ( Vintimiîle )
le lui ajànt interdit , il ne s'oc-
cupa plus qu'à revoir ses Ser^
mons. Il mourut * le i5 mars
1745. On a^^ l^î, L Sermons
choisis ^ en 'i4 vdl. in-12 , 1752
et 1734' Ces* âiscour$ sont la pro-
duction d'un génie 'heureux , qui
s'exprime avec beaucoup de feu ,
d'énergie , de force , de dignité
et de natiireL II ne lui manquoi^
que le goût ; son style est incor-
rect , inégal , et déshonoré par
des termes cohimOns, qui font un
étrange contraste avec plusieurs
morceaux pleins de vie et de no-
blesse, {«e Sermon dkCiet pas^a
M OLI
ponr son chef-d'oeuvre. De ces
i4 volâmes , il j en a 5 de Pané"
ejriques , et a de Discours sur
la Yérité de la religion chrétienne.
II. Exercice du pénitent et Of-
fice de la pénitence ,^în-8«. III.
Instructions et prières de péni-
tence , in-iQ , pour servir de
suite au Directeur des amespé-
ni tentes du P. Vauge. IV. Tra-
duction nouvelle de limitation
de Jésus- Christ , Paris , lyaS ,
m- 12. V. Prières et pensées chré-
tiennes ; des Cantiques spiri-
tuels , etc.
♦ n. MOUIVIER ( Guillaume ),
chancelier du collège du Gai-Sça-
▼oir à Toulouse , se chargea , en
i324 } de rédiger les lois étA-
mors , c'est-à-aire les règles de
la poésie. Le 6 septembre i548
îl convoqua les sept poètes qui
Composoient le collège ap|)elé le
Gai Concistoire , pour leur lire
sa Poétique , et leur soumettre
avec son tr9vail des doutes
qu'il avoit sur divers points. Dif-
férentes corrections et modifi-
cations furent ^arrêtées : Moli-
nier y reçut la commission de
mettre la dernière main V son
ouvrage , et s^en acquitta k la sa^
tisfaction du gai concistoire ^
qui l'approuva , le publi^et l'en-
voya dans tous les pays od Ton
cultivoit la langue romance. Jean»
♦roi d'Aragon , qui reçut cette
Poétique y puisa l'énaulation d'a-
voir dans ses états "une école de
gaie science. Des poëtes toulou**
sains allèrent Tétahlir ii Barce-
lonne , et dans la suite un détà"
chement de cette école alla fon-
der une pareille institution à
Tortosc. La Poétique de Molinier,
très-étendue ^ embrasse la gram^
an aire , la uhilosephie > et les au-
tres connoissànces qu'un tronba-
doar devoit avoir. C'est un on-
•Yrage préciieu^-, un iftonument
MOLI ' 53
nnîquepour faire connoitre l'état
de la langue romance et de la
poésie provençale an i4* siècle.
L'académie des jeux floranz ^
après l'avoir long-temps négli-
ge coVnme inutile ani progrès
de l'art , a cru devoir la publier'
comme monimient historique. La
traduction qui en a été faite pa-
roitra bientôt imprimée avec le
texte en regard. Molinier devoit
être vieux , lorsque sa - Poëtiqu9
fut mise au jour en iS56 ; le»
sept poètes l'appellent notre an^
tique chancelier* Il étoit grand
Î'urisconsult^, et J'on voit, par
'ensemble et par les détails de
son ouvrage , qu'il avoit un es-^^
prit étendu , sage et profond.
« m. MOUNiER ( Etienne ) ,
prêtre , docteur en théologie ,
en droit civil et canonique , et cé-
lèbre prédicateur , tkè à Tou<*
loase, florissoit dans le 17* siècle.
Il se fît recevoir avocat dans sa
patrie ; mais il abandonna bteo'*
tôt le barreau pour embrasser
}'état ecclésiastique. Il eut Thon-*
neur de prêcher devant Louis
Xni , lorsqiie ce monarque fut
sacré , en 1010. L^'abbé Molinier
avoit du talent pour la c^ire , et
îl exerça le ministère de la prédl«
cation avec le plus grand succès >
dans les principales églises de
Paris et de la Provence ^ jusqu'à
sa mort arrivée en i65o. Ob a de
lui un grand nombre àeSetTnons;
savoir , I. Ponr tous les dinutn-
ches de Vannée , Toulouse »
i63i, a vol. in-8*. I!. Pour lêr
carême , Lyon , i65o , a vol. in-
^«. lU. Pour les fêtes des saints,
Douay , i65a , 5 vol. in-S». IV.
PourVoctave du SaintSdcrementy
Toulomse , i64'û , in-8». V. SHrk
mystère de [a croix ^ i635 , in^S*.
VI. Sur le symbole de la croix ,
Roiten , 16S0 , in»^«. Quoique
ces sermons ne soient pas gobi-
54
MOLI
po^és dans le goût du siècle , ils
ont leur mérite particulier ; îl y
a de réruditiou et des morceaux
bien pensés.
MOUNO (Dominique), sé-
nateur de Venise , encouragea les
cens de lettrés en Italie et dans
les pays étrangers : il entretint
une correspondance suivie avec
lieinsius, Gàsaabon , Grrotius et
Gassendi ; Ce dernier dit que
«c peu de monarques ont pu ré-
galer dans la généreuse et infa-
tigable protection des lettres. »
Tm commerce épistolaire très-
étendu 9 et les occupations du
gouvernement , rémpechèrent de
mettre la dernière main à ses ou-
urages ; mais il a contribué k la
pumication de ceux des autres.
On prétend qu'il eut beaucoup
de part aux différens traités po*
litiques.de JFra-Paolo.Il mourut
en i655 » k 63 ans , après avoir
employé tous ses soins à conser-
ver la majesté de la république
et à augm^ater la gloire de la
littérature. C'est ce qu'on lit
dans son épitaphe.
MOJJiNOS (Michel), prêtre
espagnol , naquit dans le diocèse
dé Sara gosse en 1627 , d'une fa-
mille considérable par ses biens
et par sou rang. Né avec une
imagination. ardente , il s'établit à
Borne 9 et acquit la réputation
' d'uu grand directeur. Il refusa
tous les bénéfices qu'on lui offrit.
Jje feu de son génie l'entraîna
dans des opinionsnouvelles sur la
mysticité. Il déploya ses idées
dans sa . Conduite spirituelle , li-
.vre qui le fit renfermer dans les
prisons de l'inquisition en i68â.
Cet ouvraee parut d'abord ad-
mirable. «La théologie mystique,
disoit l'auteur dans sa préface ,
n'est pas nue science d'imagina-
tion y mais de sentiment . . • . on
MOLI
ne l'apprend point par l'étude ,
mais on la reçoit du ciel. Aussi ,
^ans ce petit ouvrage , je me suis
plus servi de ce que la bonté in-
lînie de Dieu a daigné m'inspi-
rer , que des pensées que la lec-
ture auroit pu me suggérer. »
Ce traité étoit divisé en trois li-
vres, et l'on trouvoit dans le pre-
mier <( que , pour parvenir a la
perfection du recueillement in-
térieur , il faut faire de son cœur,
une carte blanche, où la sagesse
divine puisse graver ce qu'il lui
plaira ; que les teutadons sont
une médecine salutaire , qui ra-
baisse notr^' orgueil ; que le
recueillement intérieur consiste
dans ^un silence que l'on garde
en la présence de Dieu', en le
considérant par une foi amou-
reuse et obscure , sans aticune
distinction de ses perfections ou
attributs ; qu'il n'est pas besoin
de méditer les mystères , ni de
faire des réflexions sur la vie ou
la passion de J. C. , et que la plus
sublime oraison consiste dans
le silence mystique des pensées »
c'est-à-dire , à ne désirer rien ,
à ne penser rien. » Dans le deux:iè«
me , Molinos exhorte les direc-
teurs auxquels il l'adresse à se
revêtir dans le confessionnal de
la douceur d'un agneau t et k ru-
gir en chaire comme des lions.
Il dit (C qu'il vaut mieux obéir k
son directeur qu'a Dieu. » Il con-
seille la fréquente communion ,
et désapprouve les. pénitences
corporelles. Il développe enfin ,
dans le troisième, les principes
de sa pri^tendue mysticité ^ et , se-
lon lui, ((il n'y a que deux sortes
de contemplations, l'une active
et l'autre passive. La première
cherche Dieu au dehors par le
raisonnement , l'imarâiation et la
réflexion : il la dit oonne pour
I les commençans; mais il ajoute
I qu'il faut aspirer k la se€oad«:x
MÔLI
^QÎ coudait à Funion divise et
au repos intérieur. Alors Famé
9st TU aï tresse des tentations : la
vertu s'afieinnit , les attachemens
se rompent , les imperfections
s'anéantissent et Tame demeure
wnie à Dieu , sans qu'elle y con-
Iribne par aucun mouvement. »
La réputation de vertu qu'avoit
raultur ne servit pas peu a ré-
pandre son livre. Ce ne fut qu'en
creusant dans cette espèce d'a-
bîme , où Molinos s'enfonce et
▼eut entraîner son lecteur , qu'on
aperçut le danger de son sysr;
teme. « On vît , dit le P. d*Avri-
^y 3 que l'homme prétendu par^
iait de IVJolinos est un bomme qui
ne réfléchit ni sur Dieu, ni sur
lui-même; qui ne désire rien, pas
inême son salut ; qui ne craint
rien , pas même l'enfer; a qui les
pensées les plus impures , comme
les bonnes oeuvTCs , deviennent
absolument étrangères et indiÛfé-
rentes. La souveraine perfection,
suivant le mystique espagnol,
consiste k s anéantir pour s'unir
à Dieu ; de façon que , toutes les
facultés de l'ame étant absorbées
par cette union , l'ame ne doit
plus se troubler de ce oui peut
se passer dans le corps, reu im-
Sorte que la partie inférieure se
vre aux plus honteux excè&,
pourvu que la supérieure teste
concentrée dans la divinité par
l'oraison de quiétude. » Cette hé-
résie se répandit en France , et
y prit mille formes difîërentes.
Malaval, madame Guy on, et Fé-
nélon , en adoptèrent . quelques
idées y mais non pas les plus ré-
yoltantes. Celles de MohnoA fu-
rent eondamoées en 1687, au
nombre de 68. On voulut voir si
sa conduite répondoit k sa pra-
tique', et l'on découvrit des dé-
réglemens aussi affreux que son
fanatisme. Il fut obligé (le faire
une abjuration publique, «t il
' MOLI
55
fut enfermé dans une prison , oik
il mourut le 29 décembre 1696,
âgé de plus de 70 ans. En quit-'
tant le prêtre qui le conduisit
dans son cachot , il lui dit :
« Adieu , père ! noms neus ren-
verrons! encore an jour du juge-
ment , et on verra alors de quel
c^té est la vérité , ou du votre
ou du mien. » Ces paroles mar-*
quent que son repentir ne fut pas
aussi smcère qu^n l'a, prétendu*
1 1. MOUTOR ( Uhic ) , na-
tif de la ville de Constance , y
exerçoit la profession d'avocat. Il
étoit docteur en droit de l'uni-
versité de Pavie. Le seul ouvrage
ane nous ayons de lui , dédié à
8igismondj duc d'Autriche , et
imprimé pour la première foi&
in-4® , k Constance., en 1489 , a
pour titre : Tractatus de la^
miis et pjrthonicU. Cette pre-*
mière édition est rare ; il eu
parut une seconde édition k Pa-
ria en i56i , in - 8*. Ce traité
fut ensuite inséré , en i584> dans
te second volume de la collection
d!QS pièces sur la magie , intitulée
Matieus maleficorum, La forme
de cet ouvrage est un dialogue
entre tllrio MoHtor , Sigismond,
et Conrad. Il fut composé k Toc-
easion de l'arrestation et des in-
terrogatoires d'un grand nombre
de sorcières dans les états du.
duc Sigismond. Si l'auteur ne dé-
sabusa pas entièrement le prince
sur l'existence des sorcières > et
aur les prestiges et fascinations^ de
l'esprit malin, il lui apprend au
moms qu on peut , avec un signe
de croix » mettre facilement le
diable en déroute* Mojdtor mou-»
rut en x^Q^»
* n. MOUTOR C Jean > , n^
k Nupemberg en i65t , reçut le
bonnet de acteur en Puniver-*.
56
MOLL
N -
site de Padoue , pratiqua là mé-
'decine a Nuremberg , retourna à
Tëhîse où il avoit été commis-
sionnaire des marchands , et y
mourut en 1664» — Un autre Mp-
LiTOB ( Jean-Horace ) , aussi mé-
decin , composa un ouvrage im-
primé k lène en 1676, in- la^
sous le titre de Tractatus de
thermis artijicialibus septem mi-
neralium ptàneta/um. L'auteur ,
dans cet ouvrage, prétend lever
le voile dont la nature se couvre
quand , dans lès entrailles de la
terre , elle travaille à la compo-
sition des métaux.
. t I-.MOH.ËR (Henri ),
théologien protestant ) très -ha-
bile dans là langue hébraïque ,
professa long - temps dans l'u-
ûivèrsité de Wirtemnerg. Il mou-
rut k Hambourg, sa patrie, en
i58û , âgé de 69 ans. On a de
lui des Commentaires surisaïe ,
et sui; lès psaumes -, et des Poé-
sies latiiiès. Nous ne le croyons
pas le même qu*u6 auteur du
même nom , qui publia en i585
un traité d'agriculture, aLeipsick,
in-4** > et que Rè dii être le pre-
çiier qui ait donné d(.>s préceptes
afiraires à. son pays ; mais on
éonnoissoit , ayant récrit de Mol-
1er , ceux de Voîgt , de Donviris ^^
^e Zwinçer et de Caraérarius , sur
le jardinage et l'agriculture.
n. MOLLER ( Daniel - Guil-
laume ) ^ natif de Presbourg ,
voyagea dans toutes les parties de
l'Europe , fut professeur en his-
toire et en métaphysique , et bi-
bliothécaire dans l'université d'Al-
torf , où il niourut le 25 février
1^1% , à 70 ans. On a de lui
plusieurs ouvrages. Les princi-
paux sont , I. Meditatiô de Huit"
garicis iqulbusdarn ihséc'tis 'piho-
aigiôsis j ex aëre unà cum nivê
in agm relapsis , 1675 , in- 12.
II. Opuscula ethica et problemu'
MOLL
tico-cntica , Francfort » i6j4 »
in- 12. HT. Opuscula medico-his-
foricO'phih/ogica , 1674 , in -12.
IV. Me/isa poëticqy Altorf, 1678,.
in-ia. V. Indicuîus medicorum
philo togorum ex Gerrnanidoriun-
dorum , etc. , Altorf , 1691, in*4**
VI. Et divers autres écrits qui
prouvent son érudition.
t IIL MOLLER ( Jacques \ ,.
né à IHeinsbourg , dans le duçné
de Sleswick , en i6di , fut fait
recteur du collège de sa patrie
en 1701. Philosophe et déjg^agé
de t«>ute ambition , il refusa
plusieurs chaires, qu'on lui of*-
frit ; il ne voulut pas même
accepter l'emploi de bibliothé-
caire . d'Oxford , quelques insn
tances qu'on lui fît. Toutes le»
-heures que ses fonctions classi-
ques lui laissoient libres, il les
cmployoit sans relâche à l'étude;
de l'histoire littéraire. Il mou^
rut le 20 octobre 1726* On a
de lui plusieurs ouvrages , en-
tre autres , I. Introductio ad
historiam ilucatuum Sleswicen^
sis et ïlolsatici, k Hambourg,
1699, i»"8*« !!• Cimbria titte-
rata , 1744 9 trois vol., in-folio. Il
contient l'histoire littéraire , ec-
clésiastique , civile et pblitiqué
de Danemarck , de Slesvnck , de
Holstein , de Hambourg , de Lu-
beck, et des^^ys voisins* HI.
Isagoge ad historiam Ckerso-
nesi Cimbriacee , in-8? , Ham-
bouifg , 169 1 ; et dans la Biblio"
theca septentnonis i^ruditi^ Leip-
sick, 1699, in-8*», qui renfei*meuii
détail circonstancié de ce qu'il fa ut
lire pour l'histoire de cçs provin-
ees ( Fojjrçz KoENiG , n«> 1. ) IV.
De comutis et hermaphroditis ,
Berlin , 1708 , in-l°. Sa f^ie a été
donnée par ses fils, en latin, à
SleS\\ack , 1734 > ip-4*' Une pro-
fonde érudition est le caractère de
tous ses écrits.
MÔLL
* IV. MOLdLER ( Frédéric ) ,
né k Cnstrin dans la itouvelle
marche de Brandebourg , vou-
lant se perfectionner dans la con-
noîssance de la mëdecine qu'il
étadioit , voyagea en Hollande ,
en Danemarck , en !Çomëranie y
reçut le bonnet de docteur à Ko-
nigsberg en 1644* J professa
jusqu'en i658 , retourna dans sa
§atrie , et fit imprimer , en 1662 ,
es observations sur un enfant
qui vëcQt ëtant né après 173
jours de conception. 11 parut à
Londres , en 167a , in-S" , une
édition en quatre livres d'autres
observations de ce médecin.
* V. MOLLER ( Pierre ) , né
•n Prusse Tan 1628 , étudia a
Leipsick , à Strasbourg , voya-
gea en Angleterre , en Holliiuae »
eh France ^ en Italie , fut , à
Borne, médecin du cai-diual Bar-
berini , reçut le bonnet de doc-
teur à Padouc , professa avec dis^
tinction a Konigsberg la chimie
et la chirurgie , et y mourut en
16B0.
* VI. MOLîJ:R ( Datoiel-Guil-
iaume) ,né àPresbourgen 164^,
reçu docteur en médecitie , se
fixa à Aitorf , oix il enseigna avec
beaucoup de succès jusqu'en
171:2 y époque de Sa mort. Ses
ouvrages sur la médecine le fi-
rent recevoir membre de l'acadé-
mie des curietixde la nature ,
sous le nom de Sotinus' /. Les
hibliogra|^es ne donnent point
)es titres dé ses ouvruges , ils di*>
sent setdement crue Daniel Mol-
1er a fait des recherches sur les
médecins nés en Allemagne; qu'il
à publié un prôgràmrtie Sous ce
titre : De prœiiaraiiàné àbitunen^
iiûrii in ftqtiam , etlih tfaîté in-
titulé Mediiaiib de In^e'ctis qui-
bUsddHt Hàhgii7*itîs, Frâncd'urti,
ièjS , iii-iâ;
MOLO ^ 5^
* Vn. SïOLLEfi( Chrétien),
Sasteur de Landau , a donne
Tovurh Testamentum Germant"
cum îitteris Behrœô-Teutonicis ,
Fràncfort-sur-l'Oder, 1 700 , in-4*»
Cette édition est raie , parce que
les juifs Vont accaparée le plus
ou'iis ont pu pour la Uvrér a
flaiâMes.
poui
auK
♦ MOLLOY ( Charles ), issu
d'une bonne famille d'Irlande ,
né à Dublin , vint en Angle-
terre , où il se fit connoîtrc par
une leuille périodique ^ laq'uc^lle
il eut beaucoup de part, intituliie
fog's Journal ^ei une autre inti-
tulée ïe Sens comtnun. On lui doit
t^ois pièces de théâtre , les Epoux
dans la perplexité y 1715 , in-ia;
la Coquette y 1718, in-S** ; les
Cfficiers de^ denii - paye , 1 7*20 ,
iti- Il : elles ont eu peu de succès.
MoUôj mourut en juillet 1767.
t MOLOCH , fameux dieu
des Ammonites , k l'idole duquel
ils sacfitioient des enfans jet des
aniihaux. La statbe de cette divi-
nité barbare étoit un bus^e ou
demi -corps d'homme , qui avoit
nn'e téie de veau, et lenbit les
btas étcridu^. Elle étoit creuse ,
et dans sa cbucavîté ôh avoit
m'énagé i?ep't armoires , dont la
première étôil destinée pour la
la'rine, lès cinq suivantes pour les
dififérfetis animaux qu'on liii im-
moloit , et la septième pour lei
enfans ^u'on vouloit lui sacrifier.
Ce demi -corps étoit posé sur une
espèce de foUr , dit on allumoit un
grand ffeu ; et de peur qu'on en-
tendit les cris des enfans , on
faisoit un grand bruit avec des
tartiboûî'S et d'autres instrùmciisv
chii étoiirdissoient les Spectateurs.
Quelques auteurs prc?endentqu'on
tîc brùloit point réellement les
ëtlikus ; hiais rjtie , pour les puri-
fier y on se (^ohteiitoit dé lés iairè
58
MOLO
Ï>as5cr cûtre deux feux mi'on al-
ucQoit devant Tidole. LTEcriture-
sainte reproche souvent aux juifs
de faire ces sortes de sacrifices à
Molodb.
MOLON , Moh , célèbre rhé-
teur de nie de Rhodes , vint à
Rome l'an 87 avant J. C., et
V enseigna la rhétorique avec
beaucoup d'éclat. Cicéron , qui
^toit du nombre de scç auditeurs,
en fait un grand éloge dans son
Bnitus* Étant retourné dans sa
Patrie , le jeune orateur romain
y suivit pour continuer à pren-
dre des leçons d'un maître qu'il
regardoit comme celui qui avoit
le plus contribué à le periection-
ner dans l'éloquence. Quelques
années après , Molon fut en-
Tojé à Home , en ambassade
vers le sénat, où on l'écouta sans
interprète , honneur qui avant
lui n avoit été accordé à aucan
étranger.
MOLORCHUS , vie^x pas-
teur du paj» de Cléonè ^ dans
le rojraui^e d'Argos , reçut ma-
gnifiquement Hercule. Ce héros,
pénétré, de reconnoissance , tua
en sa faveur le bon deNémée,
qui ravageoit tous les pays des
environs* C'est en mémoire de
ce bienfait qu'on institua , en
l'honneur de Molorchus, les fêtes
appelées de son nom Molar^
€néennes.
* 1. MOLOSSI ( TranquiDo ) ,
de Crémone , bon poëte latin ,
né en i466, se nommoit Baltha-
sar , et , par un caprice de poëte,
irpritle nom de Tranquillo. En
1493 il entra au service d'Ermo-
}aiL&-Barbaro , patriarche d'Aqui-
lée, et , après avoir rempU divers
emplois honorables , il se retira
dans sa patrie , où il mourut au
mois d'avril i5i»7^ On a de lui oq
MOLS
poëme intitulé Mvnomaehim ^
imprimé à Liy on en i539.
* IL MOLOSSI ( Jean-Bap-
tîste ) , de là famille du précé-
dent, a publié Memorie di alcuni
uomini illustri délia città di Lodiy
con una dissertazione prelimitiare-
delt antica Lodi , Lodi , 1776 , 'Jt
vol. in-fol. , ^^,
, t MOLSA ou MoizA ( Fran-
çois - Marie ) , né à Modène en
i549 , d'une famille noble , s'ac-
quit une grande réputation par ses,
vers latins et italiens. Ses taJens
lui auroient procuré un^ fortune
considérable dans le monde , si
sa conduite avoit été plus régur
lière. On estime sur-tout ses
Elégies, et sa pièce sur le Divorce
de Henri FUI , toi d'Angleterre,
et de Catherine d'Aragon^ So»
Cupitolo in Iode rfe/ Fichi , plein
d'obscénités, a été commenté par
Annibal Caro , poëte italien , sous
ce titre : La Ficheide del Padi^
FiceOyCol c&mm, de ser^ Agresto^
1549, iû-4**- ^GS Poésies itaUen-^
nés 66 trouvent avec celles du
Berni , 00 séparément^ i5i3 ,^
in-8<» , €t 1730 , 2 vol. in-8«.
( Voyez l'article suivant. ) Ses
Poésies latines se trouvent dans
Deliciœ poëtanun Itahnun.,,»
Molzaécrivoit aussi en prose avec
beaucoup d'élégance ; mais il
dési]K>noroit ses talens par le
commerce konteux qu'il eut avec
les courtisanes de Modène. Il
s'abandonna à ces misérables
avec si peu de ménagement y
qu'il contracta cette honteuse ma-
ladie , suite de la débauche. Il
mourut en i544*
t IL MOLSA ou MoLSÀ (Tar«
quinie),pétite-fille du précédent»
née a Modène en 1642 y. joignit
à toutes les |;raees de son sexe
une yerta sohde. Après la mort
de son époux ^ elle ne voulul
MOLY
pomt se remarier , et se comportu
comme Artemiae , qaoique sa
jeâaesse et ses attraits la tissent
rechercher avec empressement.
Elle s'appliqua avec ardeur et
avec succès aux belles-lettres ,
aux langues grecque, latine et
hébraïque. Son goût , son esprit
et'ses lumières la tirent4:onsulter
par Le Tasse, Gnarini et les au-
tres grands hommes de son temps
sur teurs ouvrages. Le sénat de
Borne l'honora en 1600 « et toute
sa famille , du droit et des pri-
vilèges de ci tojrens romains, « en
récompense , dit le diplôme , de
sa rare doctnne , de son excel-
lence dans la poésie , dans la
mosiaue , dans le grec , l'hébreu
•t le latin , et dans les sciences
plus graves ,- enfin deâ belles ver-
tus morales qui la distinguent. »
Alfonfe n , duc de Ferraie , Ta-
Toit placée conune dame d'hon-
neur , auprès des princesses Lu*
erèce et Ëléonore -, ses soeurs.
Après douze ans de séjour dans
cette cour, dont elle avoit été
l'exemple et l'ornement , elle se
retira a Modène sa patrie , et j
monrut en 1617 , k 76 ans. Ses
poésies italiennes et latines se
trouvent avec celles de son grand-
père, de l'édition de 1750 , en a
vol. in-8<*. On a encore d'elle la
Traduction de deux Dialogues de
Platon y et elle avoit fait d'autres
Versions jqui ont été perdues»
* MOLIÎŒUX ( sir William ) ,
€e«rit sous le règne de Henri YIll,
et se distinguaMpar sa bravoufe à
la bataille de Floddenrfield. Mo-
Ijneux , ennemi déclaré de l'oisi-
Yeté vouloît que tous ceux qui l'en-
tonroîent fussent occupés , mê-
me aux dépens de sa bourse, plu^
tôt que de ne rien faire , et
de perdre eux-mêmes le temps ,
qa'il regardoit comme le pms
précitu des biens.
MOLY
5g
t IL MOLYNEOX (Guillau-
me ) , bon astronome et excel-
lent mathématicien , né à Du-
l^lin le 17. avril i656 ^ forma
en i()85 le plan d'une société phi-
losophique dans cette viile,àrms-
tar dé la société royale de Lon-
dres : sir William Petty en ac-
cepta la présideuce , et Moljneux
eq lut le premier -secrétaire. En
168.4 ^' ^^^ nommé surintendant
général des bâtimens de sa ma-
jesté , et ingénieur en chef. Ce fut
en cette qualité , et après avoir été
admis dans la société royale de
Londres , qu'il fit un voyage en
Allemagne , en Hollande , et en
France , oii il se lia , à la recom-
mandation de Flamsteed , avec le
célèbre Gassini. De retour 4ians
sa patrie, il fil paroitre en 1686, à
Daolin,son ouvrage, intitulé Scio^
thfiricum telescopmm^an Descrip-
tion et usa^e d'un télescope , au-
quel il avojt adapté un cadran de
son invention , réimprimé à Lon-
dres en 1700 , in-4*'* En 1688 la
société de Dublin fut dissoute pat
l'effet des troubles civils , et Mo-
lyneux se. retira l'année suivante
k Chester , où il composa et mit
en ordre son Traité de dioptri^ue^
qui parut à Londres en 1691 ,
in-4''> sous le titre de Dioptrîva
nova, Emploj^é depuis à des fonc-
tions publiques , il termina sa
carrière le 11 octobre 1698, et
mourut de la pierre dans une vi-
site qu'il rendit au célèbre Locke »
avec lequel il avoit été long-temps
hé avec intimité sans le connoître
pei'sonnellement.
* m. MOLYNEUX (Samuel ),
fils du précédent , né à Ches-
ter en juillet 1689 , fut élevé avec
beaucoup de soin par son père
d après les principes de Locke ,
et tut confié après lai aux soins
de son oncle , qui étoit aussi un
tmi intime de ce célébré philo-
6o MOMO
foplie. MoFjncuz avoit ainsi que
soft père ud goât décidé pour
l'asti'oiiomie , et s'tn occupa pcn- [
dant plusieurs années jusqit-au [
moment oii , nommé comniissatre
de l'amirauté , il ne put plus que '
s'occuper des devoirs de sa place. !
Il remit alors ses papiers et ses
iôstrumens au docteur Smith,
Erofesseur d'agronomie k Cam-
*idge , qui se chargea de com-
pléter son travail , et qui Ta pu-
blié dans son Traité cotnplet
d'optique. Molyneux survécut peu
à sa nomination.
t MOMBRIÏIUS (Boninus),
écrivain nrilanais du i5^ siècle ,
connu par son Sanctuarium ,
seu yUœ sanctottim , i volumes
il)-folio, sans nom de ville et sans
date. Ce livre, très-rare €:! très-
cher , est recherché par les bi-
bliomdnes , soit pour les fables
qu'il rèniérme , soit pour l'an-
cienneté de l'édition. On croit
Su'ilparut à Milan \ers Tan 1489.-
manque dans la plupart des
ex<»nplaires de ce livre le dernier
folio de la signature Nnnn , qui
contient la Vie de saint Nicaise.
On a aussi des Poésies latines de
cet auteur ; entre aulpes un Poë-
me tur ia passion de J.C.
* MOMORO ( Antoine-Fran-
çois), ne k Besançon en in66 ,
itnprimeur à Paris dès le eotnmen-
cement de la révolution , dans la-
quelle il tigurii parmi les membres
marquausdu clubdif^s eordeliers.
En 1791 Momoro tut poursuivi
et an été par l'influence de La
Fa jette, contre lequel il Se dechaî*
Boit; il entra après le ioaoi\ti792
dans la commission ndministra-
tive remplaçant le département
de Paris , et fut envoyé deux
fois, eu 1793, comme coiUuiis-
saire du conseil exécutil' dans ia
Teudéc. La loi ^igrairc étoil sa
MOMÙ
chimère favorite. Momoro ne 4^-
voit que lois agraires , qu'égalité
foncière ; il invitoit les hommes
de lettres à mettre en action , sur
le théâtre , le dogme du partage
des biens. A son retour de la
Vendée il pnblia un écrit sur sa
mission , «in d'y être renvojé^
une troisième fois. U avoit une*
femme assez &aîche ^ cpi'il trai-
toit durement ; il en faisoit alors
sa servante, depuis ilenfîtane
déesse de la raison. Momoro fut ma
des membres des eordeliers qui se
séparèrent en 1795- de Danton »
Eotir i'ormer la taction des hé-«:
ertiste», qui contribua si ^uis-^
samment à la perte des gtran-
dins; mais, attaquée bientôt par
RobespieiTC, elsnr-tout par Dan-
ton, elle dut suocomber^k sou
teur , et Momoro fui condamaé
à mort le 4 germinal an 3 ( i4
mnrs 1794 )par le tribunal révo-
lutionuaire de Paris , comme
conspirateur: il étoit âgé de vingt-
huit ans. Momoro , très - instruit
dans l'art typographiqueil a don-
né , 1 . un Tvailé élémenUUrs de
V imprimerie^ un gros v6U in-8**»
avec 36 planches. Cet ouvrage est
estimé, il a été aussi c^i- des ré^
dactenrs du club des çbrdeliers ^
de la société des amis dei^ droits
de l'homme et du oxtojnen , com-«
mencé le 38 juin 171^1 ^ et fini le
4 août suivant (le numéros in-8<>).' ^
II. Réflexion itun. citptjren sur lA
liberté des cultes religieux , pour'
servir de réponse à f opinion de
M , ^ abbé Sieyes , in^».
MOMUS \ Mjthol. )» fils dii
Sommeil et dke ialN'uit^ et ëiea
de ia raillerie, s'ocftupoit uni--
quein nt à exanliner les actions
ees dieux et des hommes , et à
les reprendre avec liberté, ^é^
sarcasmes perpétueb le firent
chasser du cieL Kepùw». aj^an»
l'ait uu taureau y, V idcaia aa
MONA
koinine , et Minerve une mai-
ton , îi les tourna tous trois fia
ridicule ; Neptune , pour n'avoir
par rois an taureau des cornes
devant les jeux > afin <lc frapper
l^us sûrement, ou du moins a use
épaules, afin de donner des coups
plus forts ; Minerve , pour n a-
Toîr point bâti sa maison mobile,
afin de pouvoir la transporter
lorsqu'on auroit on mauvais voi*
sin ; et Vulcain , de ce qu'il n'ar
voit pas mis une fenêtre an cœur
de rhomme , pour crue l'on pât
voir ses pensées les plus secrètes.
LemèmeMomos, vojrsint le nom-
bre des dieux s'augmenter de
)our en jour , se plaint de ce qiie
certains d^ntre eux , non contens
d'avoir été élevés à on si haut
rang , d'bommes qu'ib étoient
auparavant , vouloient aussi déi-
' fier leurs serviteurs et leurs ser-
vantes. On ^représente Momos le-
vant le masque de dessus un vi-
sage , et tenant wae marotte à sa
main.
* MOWACELLI ( François ),
savant canoniste, né à Gubbio
dans le territoire d*Urbin, pro-
' tonotaire app Colique , et Vicaire-
général sons l'év-êque de Venosa.
' Une étude appiidiondie du droit
canonique et des matrères edclé-
siastiques lé rnit à même de copi-
poser un puvrage égaleifient utile
aux évéques , aux grands -vicai-
res , aux confesseurs , aux cu-
rés , etc. , qu*il publia en 1715 ,
sous le titre de Fotrtiulûyium le^
M€Je pràcticwnybri\eccieKiastici ,
in quofomàilm expeditiônum de
ki$ quœ pertinent ad ojjficium
* /udîcis nobile continenUtr , ettm
appendice , etc. , 4 volumes tn-
4*. Cet ouvrage 'fut réimprimé
à Venise en vpô ,' et en 1772,
• 1 volumes iw-folio. lj*aut"eur ,
d»iïs sa' préfece , annonce qu'il
MO^k 61
son ouvrage qu'un style simple ,
clair et prùcis, et tel que le
comportoit le sujet , qui n'ad-
met point de graiidd mouvemens
d'éloquence ; et il termine cette
préface par le distique suivant 1
Ris , mou verta dsmus : fruttus non pMgîttS
fromiei
Jfnfat i ri tupis h^s , dttaiora «upls»
Ce docte ecclésiastique mourat
en 1715.
* MON AGI ( Laurent de \ Vé-
nitien , florissoit sur la fin dit
1
siècle et au commencement
i5** Il fut pendant quelque temps
secrétaire du sénat de la républi-
que j de cet emploi il pussa k
celui de grand - chancelier du
royaume de Candie , où il mou-
rut en i4'^9. Monaci étoittout'a
la fois historien , orateur et poète.
On a de lui Chronicon de rébus
yenetorum ah V, C, ad annum
i554 9 sive ad conjurationem dit^
cis Faiedro; De bello Ferrariensi ^
qui se trouve à la suite du premier
ouvrage; Sermo editus in celehri'
tate exequiarum quondàmnobi*
Hssimi D. yitalis Landi ; Histo^
Ha de Carolo II ^ cognomento
ParvOj rege Ilungariœ^ sive Car»
menmetricum de Caroli Parvi hi^
guhri exitiOy ipsdgestarum renun
œtate ab hoc auctore scriptum ;
Pta descnptio miserabilis casûs
ilhistrissimœ résinas Hungariœ ,
poëme enversiatms. Lequatrième
livre de sa Chronique fut imprimé
k Venise en i63t , sous ce titre :
Fîmes ta pestis quœ annoà Chris ta
nato i34B , Venetam urhem «^
Jlixit , descriptio ex Ubro ÏV
manuscripto historiarum f^e/ifl-
tarum de Monacis majoris curiœ
ducaiis notarii, etc. , in-4'. Fe»
lix Osio publia en entier le livre
i5* , qui traite des faits et âc*
' ' a rru at 'doroir ^ employer dans | tions d'Ëzzeliu > tyran de Padone ;
/
6a
MON A
il fut iinpi'îuië avec la Cbrom-
qne de Bollaadius , et dans le re-,
cueil des écrivains de Padoue, c|ui
se trouve a la suite de lliistoiise
d'Albertino Mussato , Venî«e ,
i636, in- fol. , et dans le tome VIII
dé la collection des écrivains de
Muratori. Vouvrage fut imprimé
en entier à Venise en 1768 , in-4'*»
et par les soins de Flaminio Cor-
oaro , sénateur vénitien , avec des
figures par Raimondi.
t I. MONALDESCffl (Louis
de}» gentilhomme d'Orviette , né
«D iSaô , passa à Rome pres-
que toute sa vie. On a de lui des
Annales Romaines , en italien ,
depuis 1228 jusqu'en i34o. On
croit qu'il les avoit poussées beau-
coup plus loin , mais que le 'reste
«st perdu ou enterré dans quel-
que bibliothèque*
II^MONALDESCHI (Jean, mar-
quis de), favori ou écuyer de la rei-
lie Christine de Suède , composa,
secrèteraentcontre cette princesse
un libelle oijk il dévoiloit ses in-
trigues. Christine, charmée d'a-
voir trouvé cette occasion de se
défaire d'un homme qu'elle u'ai-
moit plus , le fit traîner k ses
pieds , l'interrogea , le confondit.
Après les reproches les plus vio-
lens , elle ordonna au capitaine
de ses gardes et à deux nouveaux
favoris d'égorger lé coupable.
Elle s'éloi^a à vingt pas pour
mieux jouir de ce spectacle. On
fond sur lui de tous côtésl Le
malheureux Monaldeschi , après
une vaine défense , tombe tout
sanglant sous le fer de ses bour-
reaux. La reine , qui'n'entend plus
ses gémissemens , s'approche , le
contemple etluiinsulte. Monaldes-
chi , à cette voix, semble s'éveiller,
se débat, s'agite: il élève vers Chris^
tineune main tremblante pour lui
demander grâce. «Quoi ! s'écrie-t-
MONA
elle , tu respires encoi^e et je suis
reine ! » Les assassins écrasent
aussitôt la tôte de ce malheureux,
et traînent aux pieds de Chris-
tine sa victime expirante. « Nqu 9
ajouta ».t- elle, non, ma fureur-
n'est point satisfaite ! Apprends,
traître , que cette main qui versa
tant de bienfaits sur toi te frappée
le dernier coup. » Cet attentat
contre l'humanité , l'opprobre de
la vie de Christine , lut commis
à Fontainebleau le 10 octobre
1657. Cependant quelques juris-
consultes écrivirent des Disser-
tations pour le justifier. Ces IM»^'
sertations , triste monument de la
flatterie des gens de lettres ea<-
vers les rois , furent la honte de
leurs auteurs , et ne servirent p9«
à disculper Christine : il est fâ-
cheux de trouver le nom d'un
Leibnitz parmi les apologistes
d'un assassinat. « La postérité- y
dit d'Alembert, trouvera bien
étrange qu'au centre de l'Europe,
dans un siècle éclairé 9 on ait agité
sérieusement si une reine qui a
quitté le trône n'a pas le droit
ae faire égorger ses domesti-
ques ssius autre forme. Il auroit
fallu demander plutôt si Christine,
sur le trône même de Suède ,. au-
roit eu ce droit barbare ; ques-
tion qui eût été bientôt décidée
au trinnnal de la loi naturelle et
des nations» L'état, dont la consti-
tution diiit être sacrée pour les
monarques , parce qu'il subsiste
toujours , tandis que les sujets et
les rois disparoissent , a intérêt
que tout homme soit jugé sui-
vant les lois. C'est l'intérêt des
I)rinces mêmes , dont les lois font
a force et la sûreté. L'humanittI
leur permet quelquefois d'en adou-
cir la rigueur , en pardonnant ,
mais jamais de s'en dispenser
pour être cruels. Ce seroit faire
injure aux rois , que d*imagii:^er
que ces principes puis^al les pf-
MON A
lefiser , ou qu'il fallût même du
courage pour les réclamer au sein
d'une monarchie. Ils sont le cri
de la nature. » Il pareil que ce
n'éfoit pas l'opinion de la cruelle
et bizarre Christine , du moins
si on en juge par une lettré
imprimée parmi celles qui ont
paru sous son nom. Elle est
adressée au cardinal Mazarin, qui
avoit désapprouvé le meurtre de
Ifondldeschi. « Apprenez tous, va-
lets etmahres , dit-^lle , qu'il m'a
plu d*agir ainsi ; je veux que vous
sachiez que Christine se soucie
peu de votre cour , encore moins
de vous. Ma volonté e^t une loi
qu'il faut respecter ; vous taire
est votre devoir : sachez que Chris-
tine est reine par- tout où elle est.»
« Si Christine écrivit une lelle let-
tre, dît l'auteur de l'Essai sur l'His-
toire générale , c'étoit une homi-
cide tombée en démence. Si cette
lettre est supposée , elle ne peut
l'être que par un de ces esclaves
abrutis , qui ont imaginé qu'une
Suédoise , parce qu'elle avoit ré-
gné a Stockitolm , avoit le droit
de faire assassiner un Italien à
Fontainebleau. Non seulement le
devoir du cardinid Mazarin n'étoit
pas de se taire; mais, comme pre-
mier ministre , ildevoit faire sentir
l'indignation du roi k Christine. »
Le Bel , de Tordre de là Trinité ,
a donné la relation de la mort de
Monaldeschi. Voyez Bel , n9 IL
MONA
65
♦ I. MONALDI, de Justino-
f»olis en Oalmatie , religieux de
'ordre de Saint-François , et ar-
chevêque de Bénévent , a écrit
quelques ouvrages , entre autres,
une Somme de cas de conscience
dite la Somme dorée , Summa
Monaldina , imprimée à Lyon en
i5i8.
n, MONALDI ( Benoît ) ,
François TJbalde son oncle , mort
en 1644 1 5€ distingua par sou
mérite et ses talens S la cour de
Rome, où il devint auditeur de
rote , et ensuite dataire du Car-
dinal Barberini , léeat en France
et en Espagne. Urbain VIII lui
donna le chapeau de cardinal ^
et le nomma ensuite à l'évêché de
Peronse sa patrie. On a de lui
un volume de Décisions de la
rote y qu'il publia dans cette même
ville en i654 9 avec les notes do
Torello.
^ ni. MONALM ( Guîdo ) , Me
Floi^nce , vivoit dans le i6* siècle.
On a de lui un Journal qui s'é-
tend depuis i34o jusqu'en i38i,
cité dans le Vocabulaire de Faca-
démie deUa Crusca.
* rV. MONALDI ( Michel ) , de
Raguse , philosophe , mathéma-
ticien , bon poëte , né au com-
mencement du ï6« siècle, a écrit,
I. Des Dialogues sur la beauté ^
intitulés Irène. II. Dialogues sur
la métapkjrsique. III. Des Poé^
sies de différens genres. Marin
Bottitorre, son neveu, les fit im-
primer k Venise en iSgp. Elles
nirent publiées de nouveau a Ra-
%ûse en i^83. C* savant mourut
le 24 février iSga. Un poëte lui.
fit Tépitaphe suivante :
Oecidit , hsu !fato roftus proptrantt Monal-
dus ;
Non tulit huie tuU msgns Rhagusg parent.
* MONALDIS ( Monaido de ) ,
religieux de l'ordre de Saint-Fran-
çois , procureur-général de son
ordre , devint évêque de Melsi
en i328 , et mourut en i33a. On
a de lui une Somme du droit ca^
non.
* MONAMY ( Pierre ) , peintre
de marines , né k Jersey , ap-
prit les premiers élcmens de son
*_* A*. _«:.«♦«« Al _• r^^
dit Ubalde , parce qu'd hérita de art d'un peintre d'enseignes. Ojt
64
MONA
conseryie de lui un très-grand
Tableau dans la salle des pein-
tres , fait en 1726. Il mourut à
Westminster en 1749»
♦ »tON A.NTHEUÏL (Henri de.) ,
né vers Tan i536 h Reims , d*une
famille noble , fit ses études a
Paris , et s'appliqua particiilière-
ment à celles des mathématiques
et de la médecine. Reçu docteur
en cette science , ^ommé et con- :
tinué doyen de cette faculté , ses '
connoissances iid valurent , en
1677 , la chaire de professeur
royal. Qudic^ue profondiesqueius-
sent les matières dont il traitoit ,
ce savant jetoit dans ses leçons
une netteté d'idées , et des lu-
mières telles , q^e son auditoire
étoit pottr ainsi dire trop petit.
C'est a son école que se formè-
rent Jacques- Auguste de Thou ,
le savant Pierre de Lamoignon ,
et autres personnages célèbres.
On doit à Monautneuily I. Le
Traité des .niécaniques d'Aris-
tote , en grec , avec une Tra^
jduction latme de sa façon, et de
savans Commentaires dédiés à
. Henri-le-r Grand , P^ris, 1099, in-
4". II. Oratio , (fhuile esse debe-
ret collegium pro/essôrum /•egio-
rum , Parisiis , i5g5, in-8«». 111.
Ludus jatro^ma4>hematicus ,musts
Jactus , ibid. , 1697 , in-rS**»
'i MONARDÈS (Nicolas), mé-
decin de SéviUe , oui vécut dans
le i6* siècle , et aut sa réputa-
tion autant aux succès de sa pra-
tique qu'aux ouvrages qu'il pu-
blia. On a de lui , I. De spcandd
vend in pleuritide inter Grtecos
et Arabes concordia , Séville ,
i539, iu-4"'*îl' Derosdei par-
tibus ejus ; de succi rosarum tem-
peratunt; de rçsis persieis ; de
malis , citris , aurantiis et lin^o^
niis, Anvers, i565, in-8°. III.
Pe las tirogas djf las tndiaSyOVL"
MON6
Vrâ^e utile et qui lui fil bea ucoiiyr
d'honneur : il est divisé en trois
parties , qui parurent successive-
ment en 1569 , 1571 et 1674. Les
ouvrages espagnols de Monardès
ont été traduits en latin par Clu-
sius , en italien par Anmbal Bri-
gantus , et il y a eu une traduc-
.tiou anglaise du Traité des dro-
gues. Monardès mourut vers 1577.
Ses ouvrages sont rares.
♦ I. MONAYIITS f Frédéric ) ,
élève de Riolan , et médecin de '
Stetin en Poméranie , s'est rendu
célèbre au 17* siècle par ses ou-
vrages intitulés , I. Lanx saturyi
rerum medicarum , Tubin^ ,
1622 , in-4°. II. Elenchus àffec-
tuum ocularium , Regiqmonti ,
1644 > in-4**. III. Bronchotomia ^
quœ est gulturalis aperiendi r^
iio , cum appendice deaffectibus
ocularibus et de jebribus omni^
^uf , Gryphiswaldiœ, i654» in-
4° , lenae , 171 1 , în-80. IV. CryS'
tallina , putà Luis venereœ novœ
inventœ specîes , Brunswigae ,
i665 , in-80*
♦ II. MpNAVIUS ( Pierre ) ,
né en i55i à Brèslau, fut reçu
docteur en médecine à Bâle. Versé
dans tous les genres de conhoissan-
ces , sur -tout dans les langues et
la littératur^e , l'empereur Rodojl-
phe II le prit pour son médecin^
emploi qu'il occupa ju^squ'àssa
mort , arrivée en i588. Lanschol-
zius a. inséré t^Lons l'ouvrage qu'il
fit imprimer à -Francfort , .1576 ,
in-fol. , et qui reparut à Hanau
en 1610, même format, sous le
titre de Medicorum prœstajUiutn.
consilia nuedicinalia , des cofi"^
seils de médecine et des lettres
de Monavius.
tMONBRON (N.FouoKRET d«) ,
né à Péronne , /mort au mois de
septembre 1761^ servit d!abord
MONC
*
^Unsles gardes du corps. C'étoît
un de ces auteurs qui ne peuvent
vivre avec eux-mêmes ni avec les
autres , frondant tout , n'approu-
•vani rien , médisant de tout le
^nre humain , qui le hait par
représailles , avant d'ailleurs de
Ft-sprit, et capable de penser et
d'écrii-e , si la bile ne Tavoit
trop dominé. On a de liu la Hen-
riade travestie, m- i-i, qui ne vaut
§as même le Virgile travesti de
carron, quoiqu'il s'y trouve quel-
ques bonnes plaisanteries. Vol-
tnire lui-même en rit. 1-ie mérite
des ti^avestisseoien3 bui^lesques
Ci^Dsisle principalement dans un
tir de i'acilité qui ne laisse point
apercevoir le tra\a»L Monbron
a en général cet air d'aisance,
quoiquil suive £6n auteur pas k
pas , et presque vers pour vers.
U. Pf^senf^iU/ centre tangloma--
nie , 1587 , i*i-S* > «uvrage écrit
avea empwtement. III. Ze Cof-
mppoUte , ou le Citojr«n du mon-
de , 1750 ,in'ia; livre où Ton
trouve qiîelques vérités morales»
as«»ez uUles, si l'auteur ne pa-
roissoit outré. IV. Des t-anutris
cpi'on ne doit pas citer. Quoi-
qu'il eût de la . gaieté dans »9S
ouvrages, et mêine de l'imagina -
4ioQ, il étoit d'une tacitumité
sombre dan« la société.
♦MONCADA (François de ) ,
comte d'Osoïià , né à Valence
1« 29 décembre i586 , remplit
avec diaiinction les premiers
ensloift , tels quK? ceux de con-
seiaer d'état, d'ambassadeur à
la cour de Vienne , de gouver-
neur des Pajs-Bas , et de géuérar
Lssime des armées du roi d'Es-
pagne. Tous les historiens sont
d'accord sur le courage , les con-
soissance», les vertus politiques
et mihtaires qu'il déploya dans
oea différeos postes. La mort le
.«urpjrit dàf»i ie cauts de se» cam^
T. Xil.
MONC
65
pagnes , au milieu de sa car-
rière et de sa gloire , dans le
camp de Glock, du<ihé de Clè-
v.es , en i655 , au moment où il
venoit de mettre en déroute deux
armées ennemies. Moncada sut
manier la plume et Tépée , et
se délasser , comme César , dans
le sein des lettres des fatigues de
la guerre. A l'âj^e de 27 ans il
composa utie histoire militaire
très - estimée .; elle a pour titre
Expédition des Catalans et dis
Aragonais contre les Turcs et
les Crées , , i6a3 , iu-4". Cette
histoire , quoiqn')E'lle manque sou-
vent d élégance et de correction, na
laisse pas que d'offrir des beautés
du premier ordre , par la force et
la noblesse du style dont elle oi^t
écrite- 1^* ^3 ^'^ !^^ ManUtés
Toi'ipiatus ^ impdmée apsos &a
mort , Francit^rt , j.64a. -
MON CAD E (tluguesde),
d'une très-illustre et ancien oe la-
miile originaire de Catalogue , (ft
autrefois souveraine du ]^è<\m.^
accompagna dans sa jeunesse
Charles Vill , roi de France , datus
son expédition dltulie. L'alliance
de FeidinaAd , roi d'Espagne ,
avec k; monarque francats étant
rompue , il s'attacha à la fortune '
de César Borgia , neveu du pape
Alexandre Vl. Mais lorsqn'après
la mort de son oncle , Butgia
se déclara pour les Français ,
Aloncade p«issa dan^ l'armée e»-
gnole y commandée alors par ie
graud GausaLve. La guerre étant
terarinée en Italie, il se distincua
contre les piratt» des côtes aA-
frique, par des actions éclatan-
tes qui lui méritèrent le riehe
prieuré de Messine. Les services
importans qu!il continu a de rendre,
sur mer à Charles Quint furent
récompensés par la vice-royauté
de Sicile. Il fut lait prisonnier en
i5ab4 par André Dosia » sur la
5
66
MONC
côte de Gênes , et n'obtint sa li-
Lefté que par lé traita de Madrid.
Le pape Clément VII étant entré ,
en ï5i6 , dans la ligue formée
entre les Vénitiens et Fraiiçois I" , !
' pour le rétablissement de Fran- j
çois Sforce dans le^duché de Mi-
îan , Moncade , qui commandoit
alors pour l'empereur en Italie ,
fit avancer vers Rome un corps
considérable de troupes , s'en em-
Î' >ara sans résistance , contraignit
e pape k se réfugier dans le châ-
teau Saint-Ange , et abandonna
au pillage le palais du Vatican
et Téglise de Saint - Pierre et
Saint-Paul, qui se trouve dans son
enceinte. Deux ans après (en
iSaS), il périt au combat naval
•de Capo-d*Orso , près du golfe de
Salerne , oîi Philippin Doria rem-
porta une victoire complète
sur la flotte impériale qu'il
commandoit. — Son successeur ,
François de Moncade , gouver-
neur des Pays-Bas pour Phi-
lippe IV , a été peint k cheval
par le célèbre Van Dick. Ce ta-
bleau, d'unis ei^écution soignée,
a été gravé par Morghen , et se
trouve dans le musée Napoléon.
MONCE (Ferdinand de la),
né a Munich en i6y8 , du pre-
mier architecte de l'électeur de-
Bavière, vint a Lyon , . et y sui-
vit la profession de sen père. L'é-
tude des grands modèles d'Italie
l'avoit f<^rmé. Dans son séjour a
'Rome, le régent le chargea de
faire transporter en France le cé-
lèbre cabinet de la reine Chris-
tine , que ce prince avoit acquis
du duc de Bracciano. De retour
il Lyon , il y éleva plusieurs édi-
fices remarquables , et oîi règne
un goût simple et noble. Le
Portaii de l'église Saint - Just ;
VEntrée de THotel -Dieu et son
yestibule , le Quai du Rhône ; la
■Chûirv de régUse du coliégt sont
MONC
des monumens admirés et coït -
nus. La Monce s'occupoit aussi
de la gravure , et y a obtenu des
succès. Les Planches de la belli^
édition de l'Essai sur Thomme de
Pope, faite a Lausanne , celles
de l'Histoire des belles-lettres ,
par Juvenel de Carlenças , en
4 vol. in-S^"^ sont de lui. 11
mourut le 5o septembre lySS, a
^5 ans.
MONCEAUX ( François de ) ,
en latin Monc'œus , seigneur de
Fridelval , jurisconsulte, poète ,
et fécond écrivain d'Arras , en-
voyé par Alexandre Fak-nèse ,
duc de Parme , en ambassade
vers Henri IV , roi de France. Oa
a de lui , I. BucoUca sacra , in-
8° , Paris, 15Ô9. II. Aaronpur^
gatus , sive De viUilo aureo libri
duo y Paris, 160^, in-8». Ce li-
vre , qui a été réfuté par Robert
Visorius , est inséré dans les
Critici sacri de Pearson , et ft
été prohibé à Home l'an 1609,
III. U Histoire des apparitions
divines faites à Mojse ^ Arras^
1694 , in-4**« IV. Templum jus-
titice , poëme, Dôuay, 1690 , in-
8®. V. Lucubratio in caput I et
Fil Cantici Canticorum , Paria ,
1687 , in-4*. Tous ces ouvrages
sont en latin ; on y trouve des
recherches et des singularités/
* MONCENIGO ( Philippe) ,
archevéc^ue de Nicosie, vivoit dans
le i& siëcle , et publia un ou-
vrage intitulé Universales insti-
tutiones ad hominwn petfecti^
nem , quatenùs industria parari
pcftest , Veuetiis , apud Aldum ,
x5'8l , in-fol.
* MONCHAUX ( Pierre du >,
né k Bouchain en iy'55 , mort
à Saint - Domingue vers 1766 ,
n'a voit que 23 ans lorsqu'il pu-
bUa un Ouvrage intitulé BilMo^
MONC
Mtphie médicinale raisonnée ,
Paris , 1750 , in * i*î. Du Mon-
chaux , protège par M. de Senâc,
et soùteuu par son propre mé-
rite , avoit obtena la place de
médecin du roi aux hôpitaux mi-
litaires de Douaj^ mais des tracas-
series qu'il paro|t avoir méritées
de la part des niédecins de cette
yille y oh il s^étoit marié , lui firent
prendre la résolution de passer
fiox îles. Son protecteur obtint
pour loi la place de médecin à
Saint-Domingue , etc. Les autres
ouvrages de du Monchanx sont ,
I. Une Dissertation latine sur
V apoplexie. II. Lettre sur fan-
tiqnartium de rivière, on Remède
spécifique pour toutes les fièvres
d'accès , Lille, 1760 , in-iti. III.
Btrennes d*un médecin à sa pm-
trie, IV. Anecdotes de médecine y
176a , in-i6 ; Lille, 1766 , in-iQ,
en deux parties.
t MONCHESNAY ( Jacques
XjÔme dé) , né a Paris le 4 mars
1666, d*un procureur au parle-
ment, se fit recevoir avocat, ety
se livra à la poésie. Il travailla
Sonr le jthéâtre italien, et il j
onna la Cause des femmes \ la
Critique de cette pièce ; Métetin
grand sophi de Perse ; le Phénix ,
et les Souîiaits ; pièces remplies
de traits d'esprit , mais mal dia-
loguées et mal conduites . Dégo ûté
du théâtre , il fit une Satire con-
tre cet art qui Tavoit occupé pen-
dant si long-temps. Boilean , k
qui il marqua ces sentimens , les
approuva. Monchesnaj étoit de
la société die ce fameux satirique ;
mais ayant fait imprimer quel-
nues Satires y Paris , 1698 , in-
4" , que ce poëte ne goûta
pas , leur liaison se refroidit. « 11
jne vient voir rarement , disoit
Boileau , parce que , quand il est
avec moi , il est toujours embar-
rassé de son mérite et du mien. »
MONG 67
Le théâtre n'étant plus une res-
source pour lui , et la médiocrité
de sa fortune ne lui permettant
pas de rester à Pans , il se retira
en 1720 a- Chartres , où il raou"
rut le 16 juin 1740. Plusieurs
de ses Poésies , quiconsistent-eli
Epitres y en Satires et en Epi"
grammes imitées de Martial, n'ont
pas vu le jour. Il est encore au-
teur du Bolceana , ou Entretiens
de M, de Monchesnay avec Boi-
leau , Amsterdam, 1742 , in- 12.
Si cet ouvrage est vrai dans toutes
ses parties , il donne une assez
mauvaise idée du caractère de ce
fameux écrivain ; et s'il est faux ,
il ne doit pas faire juger avan-
tageusement de la probité de
Monchesnaj.
MONCHRÉTIEN. ro^. Mokt-
CHRESTIEN. «
1 1. MONCHY ( Charles de ) ,
connu sous le nom de maréchal
d'ffosquincourt , d'une noble et
ancienne famille de Picardie ,
féconde en personnes de mé-
rite, se signala par sa valeur
dans plusieurs sièges et batailles ,
à la Marfée , et à Villefranché
enRoussillon. Il commanda l'aile
gauche de l'année française k
celle de Rhétel , en i65o. Cette
journée lui valut le bâton de ma-
réchal de France , qu'il obtint
Tannée suivante. Il défît ensuite
les Espagnols en Catalogne, et
força leurs lignes devant Arras ;
mais , sur quelques mécontente-
mens qu'il préteudoit avoir reçus
de la cour , il se jeta dans le parti
des ennemis , fut battu en io52 ,
à Bleneau , par Id grand Condé ,
et tué devant Dunkerque le lo
i'uin i658 , en voulant reconnoitre
es lignes de l'armée française.
Foy. Charleval.
U. MONCHY. f^o/.MevcHY.
68 MONC
1 1. MONCK oaMoNK ( George) ,
duc d'Albeniarle , né en i^oJB
h Polhen4ge près Torrington ,
d'une farailie noble et ancienne ,
se signala dans les troupes de
Charles!*'', roi d'Angleterre j mais,
ayant été fait prisonnier par le
chevalier Fairlax , il fut mis en
prison k la Tour de .Lon4res. 11
ïi'en sortit que plusieurs années
après , pour ctxnduire un régi-
ment contre les Irlandais catho-
liques. Après la mort tragique de
Charles I«* , Monck eut le com-
mandement des troupes de Crom-
Wel en Ecosse. Il soumit ce
pajs ; et là guerre de Hollande
étant survenue , il remporta , en
î653 , une. victoire contre la flotte
hollandaise , où l'amiral Tromp
fut tué. Après la mort de Crom-
Tvel, en i656 , le général Monck
fit proclamer protecteur Richard ,
fîls de cet usurpateur. Charles II ,'
instruit de sa probité , lui écrivit
alors pour l'exciter k le fairte ren-
trer aans son royaume. Le gé-
néral Monck forma aussitôt le
dessein dd rétablir ce prince sur
le trône. Après avoir dissimulé
quelque temps pour prendre des
mesures plus eincaces, il se met ,
en 1660 , à la tète d'une srmiée
attachée k ses intérêts , entre en
Angleterre , détruit par ses lieu-
tenans les restes dupartideÇrom*
we\ , pénètre jnsqu^k Londres ,
où il casse le parlement factieux,
en convoque up autre , <?l lui
communique son projet. On ?a-
doptte avec enthousiasme; Lon-
dres se déclare en faveur de
Charles. Monck le fait pro-
clamer roi 9 et va au devant de
lui k Douvres. Les fastes de l'his-
toire hri tan nique n'ont pas four-
ni deux fois le spectacle d\ine
politique aussi profonde et ausai
modérée. Charles II , pénétré^e
la plus vive reconnoissance , l'em-
brassa y le fît général de ses ar-
MONC
mées , son grand - écnjer , con-
seiller d'état , trésorier de ses
finances , et duc d'Albemarle. Le
général Monck continua de ren-
.dce 4es services les plus impor-
tans arù roi Charles II. Il mourut ,
comblé de gloire et de biens , le
3 janvier 1679 ,^ut pleuré de son
pnnce , et enterré k Westminster
au milieu des rois et des reines
d'Angleterre. Ce grand hommd
avoit l'esprit peu brillant , mais
solide , ferme , égal. Sa capacité^
dit Hume, avpit peu d'étendue^
On a de lui , en latin , Obser-
vations politiques et militaires ,
Londres , 1671 , in - loi. Ces ob-
servations , mal liées entre elles ,
neldonnent pas lieu k réfléchir et
k' penser; cependant elles firent
sensation k Tépoque où elles pa-
rurent. Sa Vie , écrite par Thomas
Gumbe, in-8*, en anglais, a tété
traduite en français par Guy
Miége , in-ia. On aperçoit , dnns
toute la conduite de ce général ,
une politique sage , qui ifenfante
que des projets avoués par la pro-
bile ou ordonnés par le devoir»
* II. MONCK ( lady ) , filk d^
lord Molesworth , et femme da
précédent , distinguée par son
esprit et ses connoissances , Jpos-t
sédoit k fond le latin , Pita-
lien et l'espagnol. Nourrie de 1*
lecture des meilleurs auteurs
dans ces langues , son goût pour,
la poésie la porta elle-même k
composer plusieurs pièces de vers
qui , écrites dans le principe pour
son amusement , furent a sa mort,
en 1715 , jugées dignes d^ôlre pu-
bliées. Elles furent imprimées eu
1 7 1 6 , in-8<» , sous le litre un M Iran*
ail, poésies et imitations sur.dis^rM
sujets. Les meilleures pièces do
ce recueil sont , I. \J Amour Jiigù»
tif, traduction du 'Passe. II. Une
Églog;ue, m. Les Fertus contre
P Amour j d'après Guarhii. IV*
MONC
Des Mtuirigaux , des Chansons ,
et dëvix Eptgrant/HffS , dont voici
le sens.
Sur ce tombeaa Tiffr$«3 dès {MeorS y
il «OttTM pour iam«U la b«lle fiosemoade, •
Qui. »avoic charmer «009 Us coears
Et disposer da sien au grédetont le monde.
L« délicate È%\é, patUncà sa commère
Oe l'insupportable tourment
Qui lui fit acheter le doux titre de mère^
Contre le pauvre bjinens'eAporte trjuste-
ment.
De S9 mémoire etle a perdxj l'usage ;
Ou le mal passager qu'elle soutfr^à présent
Ne peut lui sembler différent
Du mal qu'elle a souffert' avant son
idariage.
Jacob , dans ses Vies des poètes ,
parle avec éloge de Tesprit , de
rliariuonie, du choix heureux dea
pensées et des , expressions i^u on£
trous'e dans cet ouvrage.
t ^K)NCLÀl\ ( Jean-Pierre-
Françms de^ Ripe&t , seigneur
de) yxprocureur-généràl du pai^
lement d'Aix ,- mort dans sa terre
dé Saint-Saturnin ;j^ près d'Apt en
Provence, en février ijy5 , peu- ^
dant la révolution des parlemens,
étoit un magi&trat intègre , un'
, homme ^'esprit et un écrivain
éloquent. Ses Mémoires , pour
prouver les préleniionà de la-
France sur le Coiutat et sur Avi-
gnon , sont écrits avec force et
clarté. Le roi le chargea d'ac-
compaguer lé coiiite de La l\o-
checnouart , pour en prendre pos^
session en son noiu , eu 1768,
et récompensa son mérite par
une pension. Ses ré'^iuisitoires
étoieut distingués da'js ta Ibule ;
et quoique ces ouvrages n'aient
qu'un temps , on les recherche-
encore aujourd'hui. Ses Comfytes
rendus des constitutions des jé-
suites-, et l'es mémoires qu'il- fit
pour opérer leur destruction en
Provence , lui firent beaucoup
d^eauemÂs. On a de lui Mé^
maire théologiruie et politique
MONC 69
eu sujet des mariêrges clandes^
tins ties prateslans de France ,
1755 , in-8«. L'évêque d*Àpt, I^
Mf rlière, ordonna à swi conièssettr
de lui l'aire rétracier , avant qitfé
de Tadministrer, ce qu'il «voit dit
de peu favorable au saint-sIege et
aux jé&ùitps ; le m;ïgistrat mt»tt-
rant se soiimit , dit<ron , k ce que
vouloient le prélat et. le conleà-
seur. On a.encore de lui MémoiM
pour le procureur-général aupat"^
lement de Provence ^ »er\>mkt à
établir la souveraineté du roi
sur la ville (¥ Avignon , et lecoifttat
Fenaissin , i y6g , 2 parties , in-
8**. Cet ouvrage est extrêmeniet^t
rare , le fonds de fécHliofi ayîWit
été mis ditna le dépét de» aââii'e^
étrangères.
fMONCONTS (Balt&asac
de), fiH du lieutenant criminet
do Ljou. La peste qui ravageoit
$a patrie engagea soù père a
Fenvoycr faire ses éludes à Tu-
niversilé deSalamanque en i6'i8.
Après avoir étudié la philosophie*
et les mathématiques ,,àl' voyagcd
dan$ l'Orient, pour y cherc%ei'
les frâces -de la philosophie de
Mercure Trisméj^rste et de Zo-
roastre. Ses recherches n'ayant
pas satisfait sa curiosité , il fCYiiii
en France , et mourut at Lvoii eu
i665. Ses Voyages , phi s utile*
au» ssivau^ qu'aux géographes,
ont été impriihés , 0 vol. in-A^ ^
\mS et 1666; k Pïris (Ifol^
lande), 1695,5 voî. in-12, par
les soins de son (ils et du jésuite
Bertfeet. L'auteur s'est moins at-
taché à' donner des descriptions»
topoeraphiques qu'a marquer
1^ Cûoses rares eî recherchées ;
aussi Sorbière les préfère-t-d k*
ceux de Piétro la Vallée. Le style
en %$t tramant. ^
t MONCRIF ( François - Au-
gustin Paradis de), secréfaii/e
dQS comuumdemens du <Hun.te de
^o
r
MONC
CJermont , lecteur de la reine ,
Tun des quarante de racadémie
française ^ et membre de celles
de Nanci et dé Berlin , ne à
Paris , d'une famille honnête , ed
1687, y mourut te 12 novembre
1770. Un esprit fin , une fir
gure prévenante , une humeur
^ale et douce ; l'avantage de lire
(Tune manière intéressante , de
chanter descouplets, décomposer
de.s madrigaux , lui firent de
bonne heure un grand nombre
d'amis illustres. Un célèbre mi-
nistre ayant été exilé en 1757,
il demanda de le suivre dans
sa retraite ; et , en admirant
cet attachement noble et géné-
reux , on lui permit seulement
d'aller tous les aus lui témoigner
9a reconnoissance. Il sut non seu-
lement se faire aimer des grands ,
mais se faire respecter , en évi-
tant également et l'orgueil qui
offense leur amour- pi^opre et la
bassesse qui engendre le mépris.
I^uis X V lui accorda les en-
trées : distinction refusée à Vol-
taire 5 dout il craignoit le coup-
d'œil perçant, et accordée a Mon-
crif qui joignoit la discrétion
a la bonté. Ce prince le railloit
quelA^uef'ois. « Savez-vous, lui dit-
il un jour , qu'on vous donne qua-
tre-vingts ans ?.. Oui, sire , répon-
dit Moncrif , qui^^ne vouloil pas
paroître vieux , mais je ne les
prftndspas. » Peu de personnes
pbligeoient avec plus de zèle ,
et donnoient avec plus de plaisir.
Il éleva , il soutmt des parens
pauvres , sans rougir d'eux . au
milieu de la cour, il avoit com-
mencé par être maître de salle ,
et on a dit qu'il prévoyoit qu'il
fieroit obligé de défendre ses ou-
vrages k la pointe de l'épée. La
plupart n'avoieift pas besoin de
cette précaution. Lies principaux
sont , I. Essai sur la nécessité et
fup les moyens de plaire , plu-
MONC
sieurs fois réirnprimé , în - 1^.'
Cette production , agréablement
et finement écrite , est pleine «le
raison et de sagesse. On y dési-
reroit peut-être aujourd'hui un
peu plus de nerf et de philo-
sophie : mais ce qui lui donne
du^ prix , c'est que , contre l'a-
sage de plusieurs moralistes , il
avoit pratiqué ce qu'il enseignoit.
Il s'étoit fait un système de con-
tribuer aux agrémens des so-
ciétés honorables où il étoit ad^
mis. SoVi seul tort , selon d'A-
lembert , est d'avoir cherché a
réduire en préceptes un art dont
il n'appartient qu'à la nature de
nous donner des leçons. Son livre
peut néanmoins être utile aux
jeunes gens qui entrent dans le
monde , et leur servir d'expérience
anticipée. Voltaire assure ^lana
son conte de la Bégueule que
lorsqu'Arsène eut été corrigée
par ses voyages ,
Sans avoir lu les beaux moyens deplatr«
Du sieur Moncrif et sans livre elle plut»
JViais il ajoute .
Qaefalloit-Ll à son corar ? Qu*il Tonlîir.
Moncrif, qui devoit le vouloir,
puisqu'il eu démontroit la néces-
sité , et qui étoit censé en con-
noître les moyens plus qu'un au-
tre j ne pi ai soit pourtant pas à
tout le monde. Le poète Pfoi ne
pouvoit le souffrir, et Moncrif
s'étant brouillé avec le comte de
Clermont, chez lequel il étoit en
qualité de secrétaire des corn-'
maudemens , Roi fit à ce sujet
l'épigramuie suivante:
Opprobre du corps littéraire ,
Maussade auteur de r Art 4e ptairc «
Tu n'en -es pas à l'alphabet }
Clermont te Ta bien fait connoltre.
Le premier point dans un valet ,
C'est de savoir plaire à son mattre.
Moncrif ne trouva pps la plai*
santerié bonne : on jour qu'il .
MONC
r^contra le poêle Roi dans la
rue , \L se mit a lui donner de^
coups de canne , et Roi se mit à
courir pou^ les éviter : apparem-
ment qu'il ne couroit pas bien,
ou que Moncrif avoit bien envie
de l'attraper ; mais la canne man-
quoit rarement son coiip , et Roi ,
qui se souvenoit que Moncrii'
avoit fait une histoire des chats ,
toujours courant et toujours
battu , lui crioit de temps en
temps : Faite de velours , Sîinet^
patte de velours ; d'après quoi
Moncrif probablement couroit et
frappoit encore plus fort. II. Les
Ames rivales , Londres et Paris ,
1753 , in-12, petit roman agréa-
ble , assaisonné d'une critique
ingénieuse de nos mœurs. Cet
ouvrage est fondé sur la chimère
indienne de la métempsycose. Un
brame , qui eut occasion de le lire ,
regarda l'auteur comme un gé-
nie transcendatit, et lui envoya en
présent unmanuscrit qu'il crojoit
précieux. III. Les jàbdérites ,
comédie mëdiotre. IV. Des Poé-
sies diverses , parmi lesquelles
on distingue sur - tout ' ses jRo-
nianceS' et son conte du Rajeu-
nissement inutile , remarquable
par la douceur des vers , la fi"
nesse des réflexions et la erace
de la narration. V. Quelques
Dissertations , où il y a des idées
et de l'esprit. On, trouve ces
pièces dans les Œuvres mêlées
de J'auteur , Paris , i ^43 » in- 1 2 .
VI. De petites Pièces en un acte,
et qui font partie de divers opéras
appelés les Fragmens , Zélindor^
Ismène , Almasis , Linus , les
Génies tutélaires , la Sibylle. Il
s'étoit consacré au genre lyrique,
et il y réussissoit. On a encore
de lui^ en ce genre, V Empire de
F amour ,. ballet ; le Trophée ; les
Ames réunies , ballet non repré-
senté i Erosine y pastorale hé-
roïque, musique de Berton , di-
MOND
7»
recteur de Topera et du concert'
spirituel. VIL U Histoire des
Chats , Pans, 1727 , in-8« ; ba-
gatelle jugée trop sévèrement,
dans le temps , et oubliée aujour-
d'hui. Cet ouvrage fut Voccasioa
d'une plaisanterie que lui fit le
comtç d'Argenson. Après la re-
traitée de Voltaire en Prusse , il
sollicita ce ministre pour obtenir
la place d'historiographe. « His-
toriographe , lui dit le comte
d'Argenson , vous voulez sans
doute dire historiogriphe. » Ses
Œuvres ont été recueillies eu
1768 , 4 ^o^« iu^-i^> et depuis en
2 vol. in-S".
MONDEJEU. Fojez Schtjlem-
BERG.
* MONDEVILLE (Henri
de }, aussi appelé. Mandeville
et Amondeville ? en latin Henri-
eus à Mondaviàa , et dans Fa-
bricius Henricus de Amonda-
villa , sivé Amandi Filla ) , mé-
decin et premier chirurgien du
roi Philippe-le-Bel ,, professa son.
art a Pans et à Montpellier. Il
a composé vers i3o6 un Cours de
chirurgie divisé en cinq traités.,
sons le titre de Ckirurgia et an-*,
tidotarium ; ouvrage resté ma-
nuscrit , mais dont la bibliothè-
que impériale a plusieurs copies ,'
ainsivque de la traduction ?lu^
glaise qu'on en fitk la fin du i4*
siècle. Cet ouvrage est précieux
en ce qu'il fait connoîtreTétat de
la science k l'époque du règne
de Philippe -le -Bel, et au'il est
le second qui fut suivi aans les
écoles.
♦ I. M ONJ) IN O . du Frioul ,
Srofesseur de médecine k Pa-
oue ; on a de lui Synonjma
medica , dont le inauuscrit exis-
toit dans la bibliothèque royale
de Turin, et un autre dans la
bibliothèque impériale de France.
^2 IWtOND
* nVMOWniNO, cFime- il-
lustre et aiicieime famille rie Vi-
cieftce , après' avoir fjiit ses élu-
dtsf^ à Pf^doue , exerça la rnêde-
Cl ne à Venise, et devint profes-
seur en cette faculté dans l'n-
niver^itd de cette ville. Ce mé-
decin mourut vers Tan ï65o. On
a de lui , l. Disputatio in très
pffrtes divisa , in qud en qum
de semine sunt contfoversia intet
peripateticos et vetet^s medi-
cos , et doetissimos quosdam
Neotericos aceuratlssimè discu^
tîïtntur , Tarvisii , 1609, in^^"'
)î. De genititrd pr^ Gahnicis
advcrsiis peripateticos' et nostrœ
œtaiis philasopbos ac medicos
disputatio , V'eneliis , 1622. Ces
deux ouvrages prouvent que i'au-
tctry avbit plus ^ d'érudition que
de jitgexBent.
* m. MONmNO , de F«rpar€ ,
(71^ Ferbinakd ScAfiSfiLLA , àhMcn-
dino y' se distinc «mi ^ cemHM» pein-
tre ^ p»r la mniisse île Finveii^
tion; eoTMive artiàteè^ , par une
grande intelligence ; et comme
jdesBinaieur , par un deitôin 'C'or-
reet. 11 exerça ses talens preâcpae
toujours kors d« »ar patrie . et
principalement i» V^iise et îi Tpé-
vise. Mondino mourut en iO»4.
* IV. MONlDtlNC) (MippolTt^^),
dit Scarselkno , fils ùok précé»
, dent , fut bon dtessinateur , et
montra \me grande irilidiiir^eBce
AdiasX architecture qu^'î^avo^tap.
prise a l'école de son père* Après
avoir sé}ouFB^ cpeikfue temps à
Bologne et k Venise , il revint
dans sa patrie ,- où il exerça son
talent pour la peinture en grand
comme en. petit. Ses compositions
sont riches d'invention , sa ma-*
nicre étoit aussi agréable que dé-
licate. Rome , Modèue , Mantôue,
et quelques autres villes, le char-
nel eufr de l'exécution de divers
MOND
Tableaux ; doiit elles n'enrèiit
qu'k se louer. Ce peintre niburut
à Férrare, sa patrie, en i6»20.
MONDIR, vieilWa arabe ^
célèbre Sious le règne du calife
Aarpti RasdiiUl pt^r $a sagesse '
et sa reconugi^sance envers le
premier visiif liarmécide. Le
cajife }. jaloux de la grande
Vépulatipn de ce depiier , avoit
défendu , sous peîue de la vie,
que Ton parlât de Lii en sa .pré-
sence. Malgré celte défense ri-
goureuse , Mondir veaoit chaque
matin de\«xnt \^ palais du mijais- -
tre c^isgpacié ,.el s'élevantsur une v
terrasse qui lui servoit ^e tribune,
il. eiitrçteuoit le^s paysans i]»s ver-»
tus de Bî^rmécide el des services;
de ses aïeux. Le qaUiie > irrité , le
fit veiiir devant ï\\\ po^v le coa^
damier s^ la mort. Mondû: ce^
merci a Aarou d'avoir pensé à le
délivrer de \à, vie, pqis«|H 'elle lui
étoit devenue j)é«ijale , dçs> que
Barmécide n'ctoit plus heuA^ux.
Aussitôt il peignit avc^ tant de
ipFçe les oblig;at;iou& ^'il avoit
aa \islr, qiébe lie ^uUasii,, ésuAX , lui
fit noft seulement grâce de la
vie^. mais lui d^til^ u^e coupe
d'or, flloudir , se projite^rpaût a
tcire , s'écria : « O Barmécide !
voilà eneare un présent que )e
te 4<é>j^^ )'
tX- MONDONVILLE (Jeanne'
de ), fîlle d'un conseiller au par-
lement 'de Toulouse , se di^tia-
guade bonne heure par son es-
prit , joutant qu'elle étoit remar-
quable piar sa beauté. î^echei^Sée*
p^r divers partis honorables , elle
épousa , en 'i 546 , Twrïes, sei-
gneur de Mondonville. Ayant
perdu son époux , elle se çonsa-*
cra aux œuvres de piété • sous
la conduite de l'abbé de Ciron.
Après avoir tenu quelque temp*
chez elle des écoles gràt4iités,
elle tra> ailla à rin^^trucHeii des
MO WD
coKvoHîes, et au san-
lagemeiit des pauvres «iMade5«
Eue i'orma ensuite le projet d'em-
plojer ses lâens à ia fomiation
d'une congrégation qui pevpér-
tuât ses œuvres de enarité. Son
diessein fut* approuvé par Marea ,
archevêché de Toulouse ; clFabbé
<|e Ciron fut nommé, en i66i ,
pour en dresser les statuts et les
rëglemens. Ce nouvel institut fut
eootirnné par un bref d'Alexan-
dre VII en lêQ'À , autorisé de
leUres-patentes en i665. Pen de
temps après, ces constitutions
furent itmriméôs avec Fapprb-
batioD ùh dix-hait évéf^iies et de
plusieurs docteurs, C^est cet ins-
titut si connu sims le Bom de
congrégation des Filles de FEn-
fance. Madame de Mondonville
a voit déjà foriué des établisse^
mcfns dans plusieurs diocèses,
lerSfju'on prétendit « que ses
constitutkms renicmtoient àes
maximes dangeretisesl » Ces jé-
suites écrivirent? et agivei^ contre
elles. O» i^omma des eomiBis-
saires pouv les. examiner 5 et la
congrégation de F£niance fut
snp^iiTiée par un arrêt du con-
seil de t^SQ,. à* Fimstigation d'une
société qui depcûs a eu le même
sort* I/Histilutriee iwt reléguée
daus Weouveat dies kesiutaiières
de Coutdnces*, et pri^ée de la
lifberCé d-'éenre: eri de parler à
au6un« personne de d^ors. Elle
T moorikt en lyoSu Les fîHes de
l'Ënfence fuveiu oisperaiées, , et
les jésuilieir atdhetèreni leun mai-
son fotBUpy pteetrr iiBur sényinaice»
Ils avoJent eombatjbi» ces iUks
ÎB fortunée» cémme. des enneniia
redoutables, et ik raeueiiiireftt
une partie de leurA dépet^uiriies.
. Voie» ce que dkt ral»bé^ Hacine ,
ennemi dê& jésuites y eu sa qua^
lité de jatasénislev « Les écrûvaifis
jésuite» senti moiitt f«vorai>les à
BiorrD
75
ce. » Voiei encore ce qtte dit l'un
dentre eux , d après Hcboulet :
(( La cour eut des preuves incon*
testaMes que . cette fondatrice
(madaïu^s de Mondonvilk) aveit
donaéN ^suie à des homnies de
mauvaise 4octriae et malinten*
tionnés pour Pétat , tel que* le
P. Cerle et Tabbé Dorât ; qja'cjje
aveit fourni à ceujf-ci les moyeu»
de sortir du- royaume ; qtii'elle
a voit iatt impui'imer , dans sa
maison ^t par ses filles , plu-
sieurs libelles contre la coiuiuiîe
du roi et de son conseil. On en-
leva cette imprimerie ; oa dressa
des procè»>verbaux ; et sur tous
ces iaits on eut quantité de dé^
positions authentiques et jui idi-
qjues y avec les témoignages àxis
plus aAcieuaes filles de cette nMv-
sou ...,»> Il parut , en 1 734 -, une
liiistoire »ies^llesnde la congré-
gj>tioii de i'Ënfanee , par KebiMi-
Tet , ex-iiésuite , et avocat à A.vi-
gnen. L^abbé de Juliard -, parent
de madame de Mondenvilio , at-
taqua cette bistetire eo«ttme un
mieik caKtmnieux. ,. et ^ r^iit^ta
par «tn. Mémoire eu- deu.« piarties ,.
qui c9fUieuty \* rimaecenee lusr
tifiée V eiu THistoire véritat^e ilei
fille» de rE»iance; 1'* le Men-
songe coQé'ondM cm la preu^ve cie
la j'auâ^eié cle Tbi^teire cal<um-
nieuse des filles, de i*£i9(lai3ee.
Le parlement 4e, Toulouse cou-
daivaia a«t leu rilidtfitire de Be-
boulet , comme contenant de&.
faits faux ou altérés. Cet auteur,
i^û Bravoft éait qpie d'^ftprèe lies
ménioû^s* de ses ancienst eoafré>-
rcs» fiépeaiiit poiur sivuleutf la
vérité oe se» ouvra^., Mai» le
miMixi^^s de Gardoui'lije , neveu
de madame; de Ma«<d^)»uvilJe ,
Qrlrint u«i arrêt ,dii 27 février
i.y^^ qii condamna au feu ce
nouvel éftrity et ordonna dese re-
cberches rigoui^euse» coutre Tau-
74
MOND
t IL MONDQNVILLE (Jean-
Joseph Cassânea de), l'un des
plus célèbres musiciens du i8'
siècle , né à Narbonne le 24
décembre 171 1 , acquit d'abord
de la réputation à Paris , où il
se rendit célèbre par rexécution
brillante et facile de son vio-
lon ^ Il fut rival et ami de Gui-
gnon , qui tenoit alors le pre-
mier rang dans ce genre. Se^
Sonates de clavecin et ses Opéras
d'Isbé^du Carnaval du Parnasse,
de Titon et l'Aurore , de Daphnis
et Alcimadure , dont il fit les pa-
rois , le mirent bientôt dans la
classe des Compositeurs les plus
distingués qui aient travaillé pour
l'opéra. Il excella aussi dans les
Motets , qui lui méritèrent la
Ï»lace de maître de musique de
a chapelle du ^oi. Il étoit oc-
cupé k de grands ouvrages de
musique , qui enflammèrent son
sang et précipitèrent ses jours.
Il moiurut k Èelleville , près* de
Paiis, le 8 octobre 177a. On
n'a voit jamais vu au concert spi-
rituel une a(9uence égale a celle
Qu'attirèrent les premiers essais
ae Mondonville. Trois morceaux
de génie , le Magnus Dominas ,
le Jubilate , et le D^minui reena-
vit, annoncèrent une lyre enchan-
teresse et savante , qui égaloit
celle de La Lande.
* MONDORGE. yojez Mont-
IK>RGE.
tMONDORY (N**), né à
Orléans, devint le plus célèbre
comédien de la troupe du Marais,
dans laquelle il jouoit les premiers
rôles. L'ardeur qu'il mettoit
dans son jeu avança ses jours.
Il fut frappé d'apoplexie comnte
il jouoit le rôle cf'Hérode dans
la tragédie de Mariamne par
Tristan. Il se retira dans une
Biaisçtt qu'il avoit auprès d« sa
MONE
ville natale. On ignore le tèm]ps
de sa mort.
MONDRAIINVILLE. ^oy.
DuvÂL , n* L
MONESTIER (Biaise) , jésuite,
professeur de philosophie k Cler-
inont , et né dans ce diocèse en
1717. Ses Principes de piété ,
1756, 2 vol. in- 12, et sa f^rai^
Philosophie , i 7 7 4 » in- 8" , ren-
ferment de bonnes leçons pour
un chrétien. Il mourut en 1776.
> > -
1 1. MONET ou Monnet (Jean),
né h Condrieux, petite ville située
sur le bord du Rhône , près
de Lyon , directeur du grand
théâtre de cette dernière ville ,
mit pour devise sur la toile , et
par allusion k son nom : Mulcet ^
movet , monet. On lui doit 1'-*^»-
thologie française^ ou Chansons
choisies , depuis le i5.* siècle jus^
qu*à présent , 1765 , 4 vol. iu-S*» ,
sans nom de ville ni d'imprimeur.
Ce recueil , dont la musique e^t
exécutée avec les car-actères mo-
biles de Fonmier le jeune , reit-
partie , qui contient les chansons
joyeuses. Le discours sur l'origine
de la chanson française , com-
posé par Meusnier dé Querlon,
est bien écrit -, mais dans se:»,
recherches l'auteur n'a pu se dé-
fendre de quelques erreurs dans
poésie françj
diée. Monet mourut vers 177* ,
après avoir été directeur de l'o-
péra - comique a Paris , et d'une
comédie française k Londres. En
1773 il parut un ouvrage en a
vol. in-in , intitulé Supplément au
Roman comique , ou Mémoires
pour servir a la vie de Jean Monet,
MO NÉ
ébrîts par ini-^néme. Le second
yolume contient les mystifications
du petit P"*** (Poinsiiiet ).
t II. MOIVET ( Philibert), né h
la Bonne, ville de Savoie , l'an
i566 , mort k hyotten i643 , à 77
ans , se distingna chez les jésuites ,
ûù il entra par goût pour l'étude.
Les langues Toccupèrent d^abord,
et elles lui durent quelques >ou-
prages , éclipsés par ceux qu'on a
donnés après lui. Son Dietion-
naire latin - français , intitulé ,
Ins^entaire des deux langues ,
Paris, i656, in-fol.-, eut cours
dans le temps. Monet se tourna
ensuite du coté du blason et de la
géographie de la Gaule : ce qu'il
a fait sur cetter matière est encore
consulté par les savans. Son on-
Trage sur le blason est intitulé
Origine et vraie pratique de fart
du blason , aifec le Dictionnaire
armoriai j Ljon , 1639, in-4''. *
MONÉTA ( le père ) , domini-
cain de Crémone, célèbre par sa
science et par son zèle contre
les hérétiques de son temps ,
vivoit du tefnps de saint Domi«
nique, et mourut vers ia4o. Le
P. Ricchini , du même ordre ,
fit imprimer k Rome , en 1743 ,
in-fobo, un Traité làûn du P. Mo-
neta contre les Vaudois , intitulé
Summa Bfonetana,
» MONETI (frère François ) ,
astrologue, poète , et l'un des es-
prits les plus agréables et les plus
bizarres de son temps , né k Cor-
tone vers l'an .i635 , prit l'habit
de frère- naineur dans le cou-
vent de Saint-François de cette
ville. Naturellement satirique , il
éprouvâmes disgrâces et des chà-
timens pour s'être égayé aux dé-
pens de plusieurs carcfinaux et de
quelques missionnaires jésuites.
Le poème qu'il avoit composé
MONF
75
contre ces derniers étoit intitulé
Cortona convertita ; il circula d'a-
bord eu manuscrit, et fut publié
ensuite k Florence, sous la date
de Paris , en 1759. Obligé de se
rétracter-, il composa un écrit in-
titulé La CoHona nuovamente
converti ta per la miss io ne fatta
in detta città Tanno 1708 da
pp. Paolo segneri Juniore , e As^
canio Simi,gesuiti missionari,os-
sequioso tributo in ottava rima^
ùfferto ai molto reverendi padri
aella medesima compagnia di Je^
su. Ce poëme commence ainsi :
Io f che gia spiato déi furort iiuano
Con sateriei earmi , e stil non buono
Contre ât* vi{i altruî armât la mano '
Di màltdita cetra al tristo suono ;
Con mi^ior gtnio , € cou giudi\io.Mnû
Da mt st€sso diverse oggi ragiono.
Perehi d^ogni odio già spogliato il eore^
Vtnga obliato ogni passato trrort.
On rapporCe aussi que se trouvant
un jour k Tune des missions de
ces -PP. , il écrivit sur l'écorce
d'un arbre les verssuivans :
Fra Moneti in questo loeo
ConvertisH, * non fu poeo.
Le nombre des ouvrages de Moneti
est considérable ; les titres sont
aussi bizarres que les pensées dé
l'auteur. Un almanach astrologi-
que qu'il mit au jour eut la plus
grande vogue, etlui rapporta beau-
coup d'argent. Quoique écrivai;)t
sur l'astrologie, Moneti se n^oquoît
decette vaine science, et n'jajou-
toit aucune foi. Il avoit beaucoup
vojragé, et avoit su mettre kpronf
ses voyages. Il mourut le 4^^P''
tembre 17 12.
MONFORT. Foj-ez Mont-
fort. V
♦ MONFORTE (Antoine), issu
de l'illustre famille des Lauriers ,
né k Maples en i644 » étudia
d'abord les mathématiques, et fit
un cours de belles-lettre». Avide
■jQ MONG
d'étendre ses connoissanc«s> il çn-
ireprit plusieurs voyages, à Rome,
a Florence et à Constantinople, et
revint mourir à Naples. On a de
lui , Epistola adclarissimumeteru-
ditissimum virum Antonium Ma-
gUabecchi , coptinens sobitiones
problematum , quœ Leidensis geor
metria post taoulam latens pro-
posait , imprimée en 1675; et
deux opuscules publiés en 1699 >
Fun, intitulé De siderunjt interval-
lis et magnitudînibus , et l'autre
JDe problematum determinatione.
^ tMONGAULTOVicolas-Hubert
de), fib naturel de Colbert-Pouan-
^es , né à Paris en 16^4 > entra
dans la congrégation de l'Ora-
toire^ L» délicatesse de sa santé
Tohligea d'en sortir quelque temps
après. Il demeura successivement
auprès de Colbert, archevêqne/de
Tofiioiiae^ qui- le protégeott, et
auprès de Foueault , qui trouva
ea iui ce cpii^il avoift ciierché , un
homme ^«û. saivott allier l'eâprit
avec le savoir. ,Ce protecteur lui
procura une place à l'académie
des inscriptions , et celle de
préeepteue^ du duc de Chapfres ,
Ms du iittc d'Orliéans. Mongau^t
Mit se ceneilier, dans eette^ place
importance et délicate, f estime et
l'amitié de son élève. Quoiqu'il
pensâfi Vi^emûttUi sur 1«» matières
«iereN^ow,ïl s^'atticka, dit Dq-
'dlo9, à Ifai iosoirer'les prineipes
les plus canstùïe» de l'efirayer ,
^rcQ qu'il pcmsoit sans dente
qu'ow ne peutjreteBsîv les p«inees
p»r#s lte»S' tro^ ferts. L^al>bey^e
de Chartreuve et celle de Ville-
neuve furent les cécompenaes de
ses soins. Le duc de Ch^^rtres
ajouta aux bienfaits de soh père
les placer de secrétaire - général
de 1 infaDterie française , de se-
crétaire de la province de Dau-
phioé, de secrétaire des coknniaa7
^WJdns du ca]}inet. L'ihbl>é i)ion-
g ault. aurait voulu s'éWer pl"^
aut. Tandis qne le cardinal Ua-
bois se piaignoit d'être malheu-
reux depuis qu'il étoit grand ,
l'abbé Mongault Tétoit encore
Élus par Tenvie qu'il lui portoit.
^e là les vapeurs dans lesquelles
il a pa^sé uue partie de sa vie.
Ces vapeurs lui Tai soient voir tout
en noir: on le lui dit un jour. .
« Les vapeurs , répoudit-il, l'ont
donc voir les choses comme Hle»
sont. » L'académie française sft
l'associa en 17 18. 11 mourut îo
i5 août 1746. Quoiqu'il eût vécu
k la cour , il n'apprit jamais à
flatter , . et il exprimoit ses senti-
mens sans contrainte. Dubois ne
put le faire entrer dans aucune de
ses vues ^ même en lui faisant dii
bien. Ce cardinal détroit que la
duc de Chartres, colonel-genérai
de l'infanterie^ vînt travailler àvcQ
lui ; pour t'y engager , il voulut
se servir de Mongault, qui lui ré-
pondit sèchement : « Je n'abu-
serai }aniais de la confiance du
prince pour l'engager a s'avilir. »
On a de lui > I. Une Tf^iduction
française de l'Histoire d'Héro-<
dien , qui parut pour la première^
lois en 1700 , dont la Dàeilleurs^
édilinn est celle de 174^ y Paris ,
in- 12. Cet ouvrage , fait ateo
l>eaueoup de soin et dVxactitude,
est écrit d'ailleurs ave& élégance.
IL Une Traduction des Lettv-e&
de Cicéron à Atticus , Paris 171 4
et 1758., sijtfvol. iii-i2. Celle ver-
sion, aussi élégante et aussi exacte
qiieceUe d'Hérodieu, est enrichie
de notes qui fontbeaucotjp d'iian-
neur à ^on goilt et a son éiiudition..
On appfcod dans le texte et dausi
les remarques à bien conuoltrer-
Cicéron , et las personnages q.ni
jouoient de son temps un grande
rôle dans la république romaine.
On s'aecorde k regarder les lettre»
des grands hommes comme 1»
plus agréable partie de leurs ou»*
MONG
Trages. Le cœur est toucîi^ dans
cette lecture à proportion que ce-
lui -^le récrivain paroît s'ouvrir.
On estime , chacune dans leur
genre , les lettres des gens d'es-
prit y des sa vans , des grands
ministres ; maïs nous n'en avons
point, dans aucune soile de genre,
gui, pour la pureté du style , Tin^-
por tance des matières , et la di-
gnité des personnes qui s'y trou^
vent mêlées, soient comparables
à celles de Cicéron. On v voit le
détail de sa vie domestique , la
peinture de son esprit et des diffé-
rentes situations où il se trouvoit,
selon les \diiFrrentes conjectures
des affaires. III. Deux Disserta*
tions dans les Mémoires, de l'aca-
démie , qui jÊont regi-etter qu'on
■n'en ait pas. un plus grand nom-
bre de la même plnme.
♦ SfONGEOT ( Gabriel de ) ,
médecin ordiiiaire des ducs de
■Lorraine Charîes IH , Henri II , et
Cliarles TV, après avoir reçu le
bonnet de docteur en Pcraiversité
de Toulouse. Son jnérite et les
qualités de son coçurle rendirent
•estimable. Devenu professeur de
. la facirlté à Ppnt-à-Mousson , il
Vy distingua et se forma une bi-
è^iothèone considérable pour ce
temps. On voit ebcore aujojurd'hui
enLprrain^ beaucoup des livres
<îe Monçeot porta^it soi? nom
avec luette devisé : Ltmro nçn auro.
Oh a de lui un ouvrage intitulé
iHsçottr$ sur les médicamens do-
mesCiques , oh l\yn enseigne la
\raie méthode de composer avec
fbdljté el peu de f^aisleS remèdes
les plus en usage dans le traite*
ment des maladiè^^, Pont-k-MûU9-
son, i6ao, m* 12.
MONGEK ,( Jrttu * Atttoine) ,
Vé K Lroa en j^Sx , s'attacha à la
conçrétfatipn de 5*mte - Gene-
viève. 5o& 2èle po»r les progrès
MONG m
de l'Histoire' naturelle le fît eni-
barijuer ^vec Lapérouse , el il a
péri , à la tleur de son âge, dans
cette expédition. On lui doit , I.
La Continnatwn du Journal <ie
Physiqae , oh il fournit plusieurs
articles. II. Description de la ma-
chine ini»eniée pour iesjhactures
:desj€unbes par ttJlkert Piero-r
pare de Kicenze , 1782. III. Tra-
duction de la Sciagraphie du rè-
gne minéral de Bergmann, 1787,
deux vol. in-3® , etc.
t MONGIN, < Edme ) , né à
Barovilie , dans le diocèse de Lan-
grès, en i668, d'abord précep-
teur du duc de Bourbon et au
comte de Charolais, mérita par
ses talens pour la chaire une
place k l'académie française eu
1^08 , et l'évéehé de fiazas en 1 724.
Mongin étoit homme d'espnt et,
de godt. Ces deux qualités se
font remarquer dans le Mecoed de
ses CEupres fnnhlié k Paris, in-
4* , «n 1743. Celte collection ren-
lerme ses Sermons , ses Panégy-
riques ^ ses Oraisons /Unèbres et
ses Pièces académiques. Ce pré-
lat mourut en 1746 k Bi^a#.
,*I. MONGIORGI (Nicolas) ,
jnriseenso'ke , surnommé aussi
Nicohis del Pozzo , né à C«ote ,
florïssoîl vers la fia du lÔ^sièele.
On a de lui Nicolai Mongi^r^
gii e ternit C^nti codex , "seu irmc-
iattis Mosmcû , etveterijure en»-
eleando y fioBoniie, i57S, io-4*«
Cet ouvrage fut réimprimé «n
1687 sous le tifrc fuivanl s Ihto-
tatus de paoHs fe^endgndi f,s^
Jrancandi , ei super ineiston» ar-
bçtntm ak emphilçnteà Jacienda ,
etc., Benoaiw , iS^, ii»-4*«
* IL MONGITORE (15. A»to-
nino ) , dianoine de Palense sa
patrie, -mort vers Fan 1750, est
atrtetif 4e plttsi«urs''9tt#')^«i^ é'é-
78
MONl
ruditlon et de pieté. Les princi-
paux sont, I. CompencUo ffella
vita di santa Rosalia vergine ,
Romita Palermitana , PaLerVno ,
i7o3. II. Bibliotheca Sicula , sive
de scriptoriùus SicuUs , qui tum
veterUf tum recentiora sœcula
illustranaU ^ Panormi , 1707, 2
vol. in-foL ,
MONGOMEîa. Fojez Mont-
GOMBCEBY.
* MONI ( Dominique) , peintre
infatigable , et célèbre par les vi-
cissitudes qu'il éprouva pendant
tout le cours de sa vie , naquit
d'une illustre famille de Ferrare
en 1559. ^^ sivèc un caractère im-
patient , une imagination ardente,
mais craintive, effets ordinaires
d'un grand talent , et une espèce
de fanatisme en fait de religion ,
le précipitèrent dans un cloître
de. .chartreux ; mais réfléchissant
dans cette solitude sur la démar-
che trop inconsidérée qu'il avoit
ià;te , et sur 1q point de faire se»
Vœux , il quitta l'habit de char-.
tr^ux , rentra dans Je monde , et
se fit ecclésiastique. Le repentir
suivit bientôt cette nouvelle réso-
lution. Devenuéperdnmentaïuou-
reux d'une jolie tille , il lit taire ses
scrupules , renonça au nouvel
état qu'il veaoit d'embrasser , et
se maria. Il se détermina alors
à étudier la philosophie , espéraat
s'en faire une ressource pour vi-
vre ; mais l'ayant trouvée niie et
pauvre , comme dit Pétrarque ,
al se tourna vers la médecine. Le
charlatanisme de cet état ne pou-
vant s'allier avec la franchise de
ses idées ^ il y renonça bientôt ,
et l'étude des loi$> devint sou uni-
•que occupation ; mais croyant
s'être encore trompé sur l'état
qu'il avoit embrassé , il se vit au
bout de quatre ans sans ressource/
aa u^ilieu de ses «ntreprises. 11
MONI
abandonna J'étude de^^ Fois pour
celle de la peinture , et devint en
très-peu de temps habile dans
cet art , dans lequel il parvint k
saisir la manière du Tintoret.
On remarque dans les oui^rages
de ce peintre un colons gracieux ,
des teintes agréables , un dessin
correct , et sur-tout de, l'inven-
tion. Ses tableaux , qui sont en
grand nombre , ornent les égli-
ses et les cabinets des araateurâ
dans une grande partie de l'I-
talie. Au milieu de ses succès , il
perdit son épouse; cette mort le
plongea dans une espèce de stu-
pidité, qui se changea quelque
temps après en frénésie , qui lui
fît commettre un meurtre. Oblige
de prendre la fuite , il se réfugia
dans une ferme , et ensuite k
Parme , où il mourut en 1602.
MONICOULT (N*), consul
de France à Dantzick et a Saint-
Pétersbourg , mort vers 1760 ,
après avoir donné, en 1724, au
théâtre italien , le Dédain affecté^
comédie en trois actes.
MONIÈREr Jean deU ), doyen
des méd#*cins au collège de Lyon,
publia en 1626 deux assez bons
Traités , l'un sur la dyssenterie y
et l'autre surla peste.
♦ L MONIGLÏA ( Jean-
André ) , de Florence , origi-
naire d'une ancienne et illustre
famille de Sarzano , dans \eÈ
états de Gênes , fut académi-
cien délia Grusca , et professeur
de médecine dans sa patrie et
dans l'université de Pise en 16S2. '
Outre un Traité de tusage d<f
Veau ddns les fièvres , Florence ,
1684 9 Moniglia a composé un
grand nombre de pièces drama"
ques , ornées de gravures , qu'il
publia k Florence en 1689 , en 3
volumes in'4^* Dans le nombre
MONI
de ces pièces , il j en a plusieurs
qui n'appartiennent point, k Mo-
nifflia ; mais toutes sont écrites
suivant le goût du siècle oii il
vécut. La régularité et la vraisem-
blance , et une action bien intri-
guée , y.étoient comptées pour
peu de cbose.
*U. MONIGLIA ( Thomas-Vin-
cent) , de l'ordre de Saint-Do-
minique, neveu du précédent, né
à Florence le i8 août 1686, passa
les . premières années de sa vie à
Pise , où son père étoit profes-
seur de raédecme , et ou*l s'ap-
pliqua a Tétude des belles-lettres.
il alla ensuite à Florence , où il
prit des leçons de philosophie
péripatéticienne sous les plus ha-
biles maîtres. Ce fut dans cette
ville qu'il se lia d'une étroite ami-
tié avec Henri Newton , ministre
du roi d'Angleterre. auprès du
mnd-duc , qui lui persuada d'ar
bandonner sa patrie et de se
rendre a Ldndres , en lui faisant
espérer et entrevoir , par ses pro-
messes , un sort beaucoup plus
heureux qu'en Italie. Monigiia ,
séduit par les discours de New-
ton , prit la fuite , et s'embarqua
k livoume. Son trajet fut heu-
reux ; il arriva a Londres , où ,
pendant trois ans , il passa une
grande partie de son temps k vi-
siter les bibliothèques , et k fré-
quenter les sociétés savantes, pour
acquérir d^ nouvelles connois-
«ances, et se perfectionner dans
celles qu'il avoit déjk acquises.
Ses ressQurçes pécuniaires épui-
sées , il fut obligé , pour subsis-
ter y de se faire précepteur , et
quelque temps après , il parvint ,
par la faveur de Corne III , k re^
tourner en Italie , et k rentrer
dans son ordre. 11 s'adonna alors
k la prédication , < devint ensuite
professeur de théologie. a Flo-
istaee 9 et mourut k ri&e le i5
MONI
79
février 1767. Ce religieux , k se»
connoissances t^ès-étendues danf
presque toutes les sciences, joi-
gnoit celles de la littérature grec-
que et latine ,et de la langue hébraï-
que. On a ^e lui , î. I>e origine
sacrarum pricum Rosarii B. M.
V, dissertation Romie , 1725,
in-8°. Il composa cette disserta*
tion, par ordre.de ses supérieurs,
pour réfuter les bollandistes , qui
prétendoient que saint Dominique
n'éloit ppint Fauteur de ces pnè-
res. Question oiseuse , dont la
solution n'est d'aucune utilité.
IL De cumis Jesu-Christi ser-
vatoris , et de religione utriuS"
que Philippi Augusti dissertation
nés duœ ^ Romae , 1781 , in-4'-
III. Dissertazione contro i fw
talisti y partie i et a , Lucca ,
1744* IV, Dissertazione contro
i materialisti , i alteri incre*
duU y tom. I et2 , Padova , 1750.
V. Osservazionicritico'Jilosonche
contro i materialisti , divise in
due trattati , Lucca, 1760. Mo-
nigiia ,' un des premiers , parmi
les Italiens , réfuta les opmions
de Locke , de Spinosa , de Col*
sius, fiayle, Leibnitz, Hobbes,
et d'Helvétius. Mais il ne le fit pàc
toujours avec avantage. VL Là
mente umana spirito immortale ,
non materia pensante , tome i
et 3, Padova, 1766. Il a laissé
plusieurs manuscrits sur diverses
matières , et principalement con-
tre les ennemis de la religion
chrétienne.
. t MONIME , de Milet , célèbrt
par sa beauté et par sa chasteté y
plut tellement k Mithridate , que
ce prince employa tous les moyens
imaginables pour ébranler > sa
vertu ; mais ce fut en vain. Il l'é-
f»ousa. Bientôt vaincu par Lucûl-
us , et craignant que Monime ne
tombât enti^ les mains du vain-
queur I il lui ordouua de mourir,^
8o
MONI
Racine a misMonimestirU scène.
/Elîe y excite cet intérêt qne font
'éprouver toutes les pKoducfièns
Ce ce grand pQëte. C'est nn des
plus beaux xaraclères qu'il ait
traité, ^ojr. Mithridatê.
tMONnV (Jean-Edouard du),
lié k Gj , dâus le comté de
Bourgogne, en i557, ^t de très-
Lonnes études , et pOssédoit les
langues italienne , espagnole, la-
liiie, grecque et hébraïque. Il éloit
en outre versé dans lapnildSQphie,
la médecine , les mathématiques ,
et la théologie. 11 faisoit des vers
avec une telle facilité qu'il traduisit
la Semaine de du Bartas en vers
latins dans l'espace de 5o jours;
Klle parut a Paris en iS^g ,in-6o.
Ses antres ouvrages scmt ,1. Le
'Çuarëme diçisé en trois parties j
lo Le triple amour \ ^"^ La peste
de la peste , ou jugement dii^in ,
tragéaie ; 3* La consuèvance du
rruarême , Paris , i584 , inT4'*.
lï Orbecorortte , tragédie en 5
i^icteà , avec des chœurs. On U
tfauve dans le Phénix de du
Monin , Paris , G. Bichon , i585,
în-ia. IIï. UUranologie , ou fe
Ciel, Paris i583 , ThM^. IV.
Kvuvelles OËuvreSy Paris, i58î ,
in-r2. On a comparé du Monin à
Pic de La MirandoJe, à Postel ^ à
Agrippa ; mais il s'en faut keau-
eonp qu'il approche de ces gé«-
nies précoces. Il logeoit au col^
ïége de Bourgogne a 'Paris lors-
qu'il fut assassiné le 5 iKrrembré
i586, à r^ge de 29 ans. Voetius
a prétendu que le Cardin»! du
Pei'i-on ( nomme alors Jacques
D^vj ) avoit en part k cet assufssi-
ÎHONL
S*eTpliq«e ainsi sur le compte- tfe
du Per n)n : « Nouveilenient non»-
mé par un hérétique à révêdhé
d'Evrèux , et fils J'uu niinî&trie ,
il a iuscfu'actuellement profes^
lé calvinisAie ; on le nomikiis le
phi1iOSH;^phe et le conseil de Heturi
IH. Déshonoré p9tt un lioin^
cide qu'il a commis , il est le mo-
bile de l'absolution donnée à
Saint-îDenys. » On- a peéleadn
aussi qite la cause de l'assassinat
de du Monin fut ce vers qu'il at-
tacha à la porte d'une dame :-
Laïdis fMc domus est mmJtU Amkitétta ptUpis,
Mais on n'a rien de céilain k cet
égard. •
\ /
MONIQUE (s»iiîte), née
S52 , de pareuft chrétien^ , ma-
riée à Patrice , bourii^ems de Tsf-
gaste en r^umidre »' dont elle ei«t
deux fils et une fiHe , conv«r*-
ttt son mari qui ^toLt paren , «st
9on ^Is BÎffë , depuis saint Au-
gustin, ^i étoit livré »ux fA^i-
sks , et vmbti des opinions dm
manichéisnte. Elle mourut e» 3dy
4à Ostie, oèf elle s'étoit r«»dui
pour pa-sser avec l»i en Afrique.
MONK. Voyez Moncx.
nat, Cela n'est point prouvé ; mais
ce qu'il j a de sair , c'est qu'a-
près l^bsolution donnée à Henri
iV dans F^glîse abbatiale* de
Saîttl-Denys , fci Sorbontte , écri-
vant une lettre k Clément VÏIl
C9tttre ceux qui i'aToi^ït donnée » '
*îiîOWLEON (N. de) , «otewr
dramatique du 17' siècle , -sur
lequel -tes bio^aphes n'ont laissé
aucun détail. On connoit de hii 3
tragédies ) qui sont , L \kAmph^
f!ri^ poëmeae nouvelle invenlioa
e<i cinq acteft^, eiv vers , avec q«
^VTS au lecteur, dans lequel Mon-
Iwn se déchune contre les cri-
tiques let les auteuf-s du temps,
Paris, i63o, iu-8*, II. Thieste ^
tra^die en cinq actes , Parifi ,
i633, in-4^. La cat^strophede c«t
oxrpe9[^e est affrewse ; la pièce
d'ailleurs est bien écrite et \À^m.
conduiteronpeut présuit\erq»'eHf
n'a pointée kicoouuek CrébillAS^
MOÎIN
MONK
Sx
Wk mttor, tragédie représentée j F^ris , 1779, in-ta ; et Sùn tifyUë
ta i65o. I *w létjieurs q^ii lui assurent un4f
réputation partinî leâ femmes qur-
se sont distinguées dans les lettres.
Ses nftmbreui étrits , iud^peu-
damment de sa corresponamice
atec son ali;û TkumàS , qu'im est
sûr le point d'imprimer, et quelJ
3ues pièces de théâtre, sont dignes
e voir le jour. On a encore d'elle,
1. MazoUr^ on Suite des contes
orientaux^ \']^^^\ùri%, IL Lettt^^
de Jcnny Bleinmore , Paris , 1 787 ,
a vol. in-12. ni. Essaià en vers ,*
ptiésentés à M. ItambeH , contré'
leur^èneral^au profit de ciUtiça-i
teurs maltraités pat itn orage ,»
s'éloigne guère de la méthode
«tdu s^Tedes saints Pères, dont
il plaée k propos les plus belles
sentences. On isnote Fanaéë de
^utences
•a mort*
MOîyMOREL,( Charles Lfe
iovm de ) , né k Pont-Auderter ,
aumèpier de madame la dfichesse
de BoHrgognê eu 16^ ^ * '>bé de
{janraoi ^q récompense de sonta^
\&at pour la chaire , autant 4fse
par la protection de madame de
Maiotenon. Nous avons de lui
un reîcueil A'HéThélies estimées,
4 volumes sur l'Evaniçile des di-»
manches \ 5 volumes des jours de
càrêm« ; i volume de la passion ;
et 2 des mystères de Jésus-Christ
et delà Vierge. Cette coUfeetioa
forme 10 vol. in-ia. L'auteur écrit j Paris , 1788 , iii-8° , et plusieuié
avec simplicité, avec précision, et morceaux de poésie, etc,
♦ i. MONNIER (Pierre le),
né dans les environs de Lille vers
l'an i552 , niort vers Fan ï6i5 ,
parcourut diverses contrées de
l'Europe , et particulièremerit
ritalie. A son retour il publia:
ane Description des nkonumefis-
tant anciens que modernes qu'il
âvoit observés'dans ses voyages ^
Lille, x6i4) in-ia.
II. MONNÎER ( Pierrfe le ) , né
auprès de Vire, mérita par ses ta-
lens une chaire'de philosophie au
collège d'Harcourt k Paris. L'aca-
démie des sciences se Tassocia , et
le perdit le 27 novembre 1757, k
Page de 82 ans. On a de lai àur-^
Sus philôsophicus , 1750, 6 vol.
in-i2. Ce Cours a eu du snccès ,
de Phîfippe II , IVW/ie'ile l'Escu- et on le diciôit dans plusieurs Col -
ftal , déSée k saint Laurent. Les l^ge^ de provmce. On y trouve 1 s
statues des six rois qu'on voit sur I notions géométriques nécessaire»
la façade de ce temple sont aussi ^ tout physicien, et ttiiâsi les ques-
Fouvragé de son ciseau.
MONMORENCI. Fayez Moht-
MONMOfeT. roye% Hashw ^
B<> V ^ «^ MoNTMAUa.
MONMOUtH. royet Mont-
MOISNEGRO ou ni ToiioE ,
(Jean-Baptiste de), sculpteur et
Ibrchitecliè , mort en iSgo a Ma*
ârid sk patrie , dans un âge très-
iivàncé , se fit une grande réputa-
tion en Espagne par son habileté.
Mounégro fit bâtir , par ordre
tions de physique traitées avec as-
sez d'étendue , *t fùMr Tordinairë
* MONNET (madame); née avec méthode et èlartë. Son sys-t
JfoBEAu J morte en 1798 , fcon- tème général Éf« te cartésianisme
•uc par ses CoMes onéntaux, ou corrigé ^ ét^^f é de làusies sup-
ies Récits du sa^e Oaleb, liofa-^ position*, ^ communes k tous
06ttt petsany Gomtkutinople iét | Ui faîieurl â^hypotiiès«9; Mais il
da
MONW
a écaHé les questions absurdes et
*Vâines dont on chargeoit autre-
fois les livres de ce genre. L'aca-
démie, dont il étoit membre, lui
aoitaus>i divers Mémoires*
t III. M O N N T E R ( Pierre-
Charles le.) , célèbre astronome,
fils aîné du précédent^, de l'a-
cadémie des sciences de Paris ,
de celles de Londres ;> de Berlin.,
de l'institut national de France ,
né à Paris le .20 novembre 17 15 ,
annonça de bonne heure un goût
exclusif pour l'astronomie. Il n'a-
Toil encore que seize ans , lors-
qu'il fît ses premières Observa-:
lions sur Saturne. En i^SS , il
présent^ à l'académie des sciences
une Nouvelle Jîgure de la lune ,
avec la description de ses taches ;
il y fut reçu le ïi avril 1736. j
JTeune , ardent , et avide de s'ins-
truire , il suivit Maupertuis dans
ses voyages relatifs à la fixation
d'un degré vers le cercle polaire ,
et toutes les opérations. roulèrent
principalement sur lui. Dans les
Mémoires de 173^^ , il remit en
honneui'la méthode deFlamsteed,
méthode ip^énieuse k laquelle on
doit toute la précision qu'il y a
maintenant dans les tables du
soleil et dans les positions des
étoiles. Ses premières observa-
tions, en 174^ 7 furent faites dans
la tour de Pascal , ancienne tour
de l'enceinte de Paris. Le i5 no-
vembre 174 1 il lut à la rentrée
Sublique de l'académie le projet
'un nouveau catalogue d'étoiles,
et il y présenta une nouvelle carte
du Zodiaque qu'il lit graver en
1755. Il fut le premier qui déter-
nûna les changemens des réfrac-
tions en hiver et eh été , qui en-
treprit de réformer les tables du
ôolèil, de corriger le catalogue
d'o toiles , ^c déterminer l'obli-
i^uilé de l'écliptique , et la hau-
iBur du pôle de Pari$. En 1741 1
il introduisit en France l'instru-
ment des passages , dont on n'a-
voit point encore fait usage à
l'Observatoire, et que Graham,
célèbre horloger de Londres ,
a voit exécuté. En 1742 il en-
treprit ««'e dissiper le préjugé qui
régnoit encore en France sur les
comètes ; il afnnonça que la co-
mète qui paroissoit avoit un mou-
vement rétrograde. On lui doit
la première Traduction de la Ce-,
métographie de Haltej , avec une
méthode pour le calcul de l'or-
bite par trois observations. ^Eki
1746 il prouva , par un grand
travail , que Saturne avoit des
inégalités considérables., causées
Î)ar l'attraction de Jupiter ; et
'académie proposa ces mégalltés
pour sujet du prix de 1748. Les
Institutions astronom.iques qu'iï
publia la même année , in-8*
de cet ouvrage étoit le Livre de
Keill , imprimé plusieurs fois en
Angleterre ; mais Le Monnier y
ajouta des Tables du soleil et de
la lune , et tous les résultats de
Pastronomie nouvelle. En 1748
il fit un voyage en Angleterre , et
de Ik en Ecosse, pour obsener
Péclipse du ^5 juillet qui devoit
y être presque annulaire , et jr
mesura le premier le diauiètre de
la lune sur le disque même du
soleil. En 1750 il fit une méri-
dienne à Bellevue ; le roi le gra-
tifia d'une somme de i5,ooo liv.
qu'il employa a acheter des ins-
trumens. En 1766 û publia l'A-
brégé de pilotage , i vol. in-8» ,
que Coubert , hydrographe k
Brest, avoit donné en 170^2, avec
des augmentations; en 1771 sion
Astronomie nautioue lunaire , oà
Von traite de la latitude et de la
longitude en mer , i vol. in-8<* ;
àoê^Tables du soleil, des Méthodes
MONN
pour corricer celles, de la lune ,
qu'il avoit aonnées eD 174^} daji5
ses Institutions xist/^îwmiques ;
«H 1772, ^ExposHion des mojens
de résoudre plusieurs questions
dans . Fart de la navigation , i
vol. in - 12 , avec la Table des
sinus verses , qui manquoit à
toutes les tables françaises. Son
zcle pour la marine uc se borna
point à 4a. partie astronomique ^
il donna en 1779 une Traduction
du Traité suédois de la construc-
tion des vaisseaux ) par Chap-
lïtann , in-fol. Son Essai sUr tes
marées parut en 1774 ? Paris ,
ki-8*'. On.j trouve diverses con-
sidérations sur les réfractions et
sur les prablèmes de là sphère.
En: 1776 il publia ses Lois sur
h magnétisme , Paris , in - S® ,
.avec une carte des inclinaisons
et des déclinaisons , fruit d'une
luiUe innombrable d'observations.
Il est le premier qui ait fait des
boussoles propres à bien déter-
miner la déclinaison de l'aiguille
au moyen d'une lunette. Les ob-
•âervations météorologiques l'oc-
cupèrent aussi ; il reconnut le
premier l'influence de la lune sur
l'atmosphère , et dans la a' édi-
tion des Tables de Halley , pu-
bliée en 1754 ) il donna a«s
Z^ittres intéressantes sur les vents
Âes équinoxes* La question élevée
£ur le degré .de Paris k Amiens ,
sur la base de Villejuif à Juvisy ,
.occupa long- temps Le Monnier:
il penchoit pour la mesure de
picard; mais, après plusieurs opé-
rations , il reconnut enfin que la
mesure de Gassini et de La Caille
^étoit la bonne. On a encore de
ce célèbre astronome, L Descrip-
tion dos principaux instrumens
■iTastronomie ; celle du grand
mural de Bird ^ avec i4 grandes
planches , Paris , 1774? ouvrage
important pour les astronomes et
4|ui manquoit k Tastronoilu'e. II.
MONN 85
Mémoires concernant diverses
questions (Gastronomie , de na'-
^gation et de physique , Paris ,
178Ï et 17S4J 2 vol. in-4''. m.
TSouveau Zodiaque réduit à Yan^
née 1755, sous les yeux de Le
Monuier, par da Séligny , Paris,
1755 , in - 8*» , nouvelle édition ;
Versailles , 177^ ? in - 8«. IV.
Observations du passage de Vér^
} nus surje disque* du soleil ^ Paris,
j 1761 , in-4". V. Traduction du
calcul intégral de Maclaui'in ^
Paris, 1765 , in-8«. Le Monnier
I joignoit à un travail opiniâtre fin-
j telligence, le génie, le zèle, l'activi-
té et le crédit. Il est un ém ceux
qui a le plus réussi à avancer les
progrès dé Tastronomie , et qui
lui a été le plus utile en formant
des élèves dignes de lui. On peut
reprocjier k ses écrits de manquer
de clarté , mais ils sont pleins
d'une érudition profonde. Le
•Monnier est mort k Hérils , près
Bajeux, en 1799.
t IV. MONNIER ( Louis-
Guillaume le ) , frère du précé-
dent , devint aussi membre de
l'académie des sciences. Il em-
brs^ssa la médecine , et y eut des
succès. Dans un Mémoire sur l'é-
Içctricité de Pair, il fut le pre-
mier q^ui annonça que la matière
de la loudre et celle de l'électri-
cité dévoient être la même. Les
•dvûc\es Ai^inant et Aiguille aiman*
tée • dans l'Encyclopédie , sont
de lui. Il avoit professé pendant
trente ans 1a botanique au jardin
des plantes. 11 est mort en 1799.
Ou a de lui Leçons de physique
expérimentale sur Féquiliùre des
liqueurs ^ traduites de l'anglais
de Cotes, Paris, 1742 , in-8». U
a aussi donné une édition avec
des augmentations de la Pliarr
macopée royale , galénique et
chimique cle Moyse C^aras^
Lj'on, 1753 , ^ vol, in-4'.
f
84
MONW
t V. MONNIER ( N. rabhé le ) ,
associé de l'institut national , Tun
des conservateurs de la biblio-
thècjue du Panthéon , >Dé en 1721
à Saint- Sauveur- le -Vicomte en
ï^ormandie , vint K Paris à ]'ng«
de 18 aus. Attaché au coliége
d'Harcourt , il y ftt une étude ap-
Srofohdie des meilleurs auteiws
e Tantifluité. On a de lui, L
Une Traduction des comédies de
Térence , avec des notes , 17^0 ,
3 vol. in-i2. Cette tradnction
joint k beaucoup de fidélité Fai-
sance du dialogue et Téléganc^
du style. Le seul défaut qu'on
peut fèprocber au traducteur,
c'est d'avoir laissé quelquefois
échapper des expressions triviales.
Les notes sont en grand nombre et
remplies d'érudition et de sagacité.
II. tJne Traduction des Satires de
Perse avec le texte et des notes;
Paris, 1771 , I vol. m-12 111.
Fables , Contes etEpkres , Paris ,
1773 , in-8'> et in- 12. L'auteur
montre un talent peu commun
pour la fable ; il auroit été à dé-
sirer qu'il n'eût pas pris quelque-
fois la familiarité basse pour la
naïveté , et în profusion des mots
pour de l'nisance et du naturel.
Lorsqu'il évite ces deux écueils ,
il jr a peu de iabulistes qu'on
puisse lui comparer , en excep-
tant toujours La Fontaine , qui est
^u-déssus de toute comparaison.
IV. Une Lettre sur rétablisse-
ment des prix de vertus et des
rosières. L'abbé Le Mon nier fut
emprisonné sous le règne de la
terreur où les vertus et les talens
ëtoient dés titres de proscription ;
après 18 mois de détention , le
9 thermidor lui rendit la liberté.
Il est mort à Paris , le 4 avril 1797,
à l'âge de 76 ans.
* MONNIOT ou MoNN^oTE
( Jean-François D: 5 , bénédictin
de Saint-Gennain-des-Prés , né
MONN
à Besançon , et mort k Tigcry prè»
Corbeil le 29 avril 1797 , à 74
ans, a publié Institutiones phi-
losophicœ ad usum scholarum ac-^
commodatœ ,avec Franc. Rivard,^
Paris, 1778 et 1780, 4 vol. in-i!2.
Il est aussi considéré comme au-*
teiir de VArt du facteur tf orgues j
puhliésous le nom de D.Bedos do
Celles , dans la Description dès^
arts et métiers , 1769 , in-fol.
t MOWNOYE ( Bernard de la ),
né II Dijon le i5 juin 1641 ? lit
p»rolfre dès son enfance de gran-
des dispositions pour les belles*
lettres. On yoodoit l'engager à se
consacrer au barreau , mais son
inclination l'entraînant vers la
-littérature légère et la poésie , il
se coûtent» de se faire recevoir
correcteur en la ehambre des
comptes de Dijon , en (672%
L'exercice de cette charge ne l'em-
pêcha point de se rendre habile
dans les langues grecque, latine,
italieune et espagnole , dans
l'histoire et dans Fa littérature;
Il remporta le prix de l'académie
française , en 1671 9 par som
poëme du Duel tdioh , qui fut le
premier de i;eux que l'académie
a distribués. Le sujet de ses au-
tres pièces , qui remporterait
aussi le prix, est , pour l'année
1673 , Va gloire des armes et
des belles - lettres , sous Louis
XI y ; pour 1677 > L'éducation
de monseigneur le dauphin f
pour i683 , Les grandes choses
faites par le roi en faveur de la
religion , en concurrence avec
l'abbé du Jarri ; enliuV pour l'an-
née i685 , La gloire -acquise par*
le roi en se condanmant dans saL
propre cause. Sa pièce iutitulée
U académie française sous l^pro'^
tection du roi , ayant été envoyée
trop tard en 1675 , ne put être
admise à Texamen. M»i|^ré \eé
laui^ers qu'il avoit recueillis dans
MONN
2a esipitale , il xie put se décider
« s'j établir. « A Paris , «disoit-îl ,
OQ ne Terroit en moi que le bel-
esprit , profession , à mon avis ,
aussi dangereuse que celle de
danseur de corde. Je n^ai d'ail-
leurs aucune ambition , même
littéraire ; et quant à ma fort^ue ,
toute bornée qu'elle est , j'en suis
content. Je n'ai jamais rien de-
mandé au roi , et je le prie seu-
lement de né me rien demander.»
Son absence de Paris retarda son
entrée à Tacadémie française ,
qui né se Fa^socia qu'en 1715,
Ses nouveaux confrères le dispen-
.sèreut ( honneur que personne
ii'avoit partagé avec lui ) des vi-
sites de réception. Le fiameux
système de La<w plongea La Mon<^
Jioye dans la misère. Ce coup le
frappa sans l'abattre^ Le duc de
Vilieroj^ sensible à son ni^rite
et à son infortune , lui donna une
pension de 600 livres , et lui dé-^
ieudit de pa^er k son hôtel pour
le remercier. La Monnoye trouva
son bienfaiteur chez madame la
comtesse de Gajlus -, mais , au
1>remier mot de remerciement ,
e duc l'interrompit , et lui dit ,
«c-OubUez tout cela , monsieur ;
c^est à moi.de me souvenir que je
suis votre débiteur. » La poésie
ne faisoit pas la principale occu-
pation de La Monnoje; il a voit
su joindre à ce talent , dès sa
Î>lus tendre jeunesse , uue vaste
îttérature. Son érudition pres-
que unique embrassoit la parfaite
: connoissance des livres et des
auteurs de tous les pays ^ et la
discussion pénible des anecdoc-
tes littéraires dont aucune ne lui
écbappoit. Les bibliographes le
regardoient comme leur oracle, et
c'est ainsi qu'ils l'appeloient ,
malgré le silence que sa modes-
tie avoit exigé d'eux. Son carac-
. tère étoit égal , polî et ofiScieux.
. 11 mourut a Pans le i5 octobre
MONN
85
1728. Ses principaux ouvragesr
sont , I. Des poésies Jrancaises ^
in-8« , imprimées en 17 16 et en
179 r^ lî. De nouvelles poésies ,
imprimées à Dijon en 1743 ,
in-ô°. Ces deux recueils méritent
des éloges ; il s^j trouve plu-
sieurs vers heureux et quelques
morceaux agréables, ue stjle
en est quelquefois prosaïque, la
douce chaleur de la poésie ne
s'j fait pas toujours sentir; mais,
dans ces sortes de collections ,
tout ne peut pas être égal. La
Monnoj^e avoit tixiduit en vers
français un poëme espagnol ,
qui a pour titre Gîo se de sainte
Tliérèse , dont madame de La
Vallière , alors carmélite ^ eut la
modestie de refuser la dédicace.
Cette version fut quelque temps
manuscrite ; on proposa à Pil lus-
tre Racine de faire une nouvelle
traduction de cette Glose : il
comioissoit celle de La Monnoje,
çt il répondit : u Je ne saurois
mieux faire que lui ». ( Vojez
Babbieb I n<* I ; Ménage ; Nie aise ,
n*» II ; Pellsorin.) IIL Des poé^
sies latines imprimées dans le
recueil précédent. Ce sont des
Fables , des Épigrammes , des.
Contes. « Trop de licence dans
l'expression réduit k un très-*
petit nombre les morceaux qui
peuvent se lire à des oreilles
chastes. Une diction élégante et
simple , un tour fin , naturel et
plaisant , de la vivacité dans le
récit ,' voila ce qui caractérise ce
conteur , comparable , on ose le
dire , à tout ce que nous avons
de meilleur en ce genre, » ( Bi-
bliothèque d'un homme de goût. )
Ces poésies ont été recueillies
par l'abbé d'OUvet , avec celles
de Huet , Massieu et Fràguier.
IV. Des Noëls bourgiM^pons ^
1720 et 1757, in-B» , que l'on
regarde , avec raison , comine un
chef-d'œuvre de naïv$t<5. Des /te^
S6 MONN
mnrtfues sur 1« Menagiana , de
% l'édition ^e 1715 , en 4 ^^^' in-12 ,
avec une^ Dissertation curieuse
6urleii>re De tribus impostori'--
bus. Il s'attache à prouver que cette
' produetionr n'a jamais existé , du
moins en latin. .11 peut se faire
effectivement que d'abord ce livre
a été imaginaire , et que ceux
qu'on a vus depuis n'ont été faits
que d'après le titre. Mais il paroit
que La Monnuje se trompe , en
crojani qu'il n'^xbtoit pas encore
en 171a : M. Crevenna , citojen
d'Amsterdam , en possède un
exemplaire latin daus> sa riche
bibliothèque. Cet exemplaire , de
quarante- six pages in-8" , porte
I année 1 598 . 11 est vra i que M . Cre-
véhna le croit postérieur à cette
date ; mais il n'est pas vraisem-
blable qu'il soit plus réceut que
la Dissertation de La Monnoye.
II jr a cependant des gens qui
attribuent cette fraude à Strau-
bius , qui fit imprimer ce livre a
Vienne en Aûtrieke , • en i ^53 ,
sur une prétendue ancienne édi-
tion qui est trè&^suspecte , et peut-
être imaginaire. M. Crevenna a
une traduction française qui n'a
aucun rapport avec l'exemplaire
latin. L'un et l'autre «ont des li-
belles très-plats. Ceux à qui on a
* «ttribué le livre De tribus impos-'
^rilfus sont Simon deïoumay,
Averroës, l'empereur Frédéric 11 ,
son chancelier Pierre Desvignes ,
Alfonse X , roi de Castille ,
Campanella , Muret , Bopcace ,
Babelais , Dolet , Postel , Erasme,
Le Pogge , Pierre Arétin , Jordan
Bruno , Pomponace , Servet>
Ochin , Machiavel , Pucci , Ar-
naud de Villeneuve. 11 est diffi-
cile de choisir dans cette nomen-
clature. VI. De savantes iViofe^
sur la BiblÎQtbèque choisie de Co-
lomiès.VH. DesHemarquesêvkrles
Jugemens desSavansdeBaillet et
sur l'Anti-Bailletde Ménagé,^ vâxi*
MONŒ
4° Ain. Des Remarques strr les Bi-
bliothèques de du Verdier et d«
La Croix-du-Maine, Paris , 1772 ,
6 vol. in-4*. IX. Des JSotes sur
l'édition de 4[\abe]ais de 1715 :
elles sont plus grammaticales
qu'historiques. X. C^està LaMou-
noye qu'on doit Védition de plu-
sieurs de nos poètes français ,
imprimés^ chez Cous tell ier , et le
Recueil des Pièces choisies , en
prose et en vers , publié en 171 4 >
a Paris , sous le titre de Hollande.
Rigolléy de Juvigny-a donné la
colJectiou de ses OÉuvres , 1769 ,
trois volumes in - 8» . et aussi
in - 4® » mais l'édition n'est ni
correcte ni.^ complète. Chardoa
de LafUochette en promet uoe\ ^
nouvelle d'après les manuscrits
de l'auteur. On en a tiré , en
1^80 , un vol. in- 12 , à'OEuvres
choisies , où il j a plus de choix
que dans les trois volumes in-B*" :
on y trouve ce que son génie
poétique a produit de meilleur.
MOlNpCROJVIATOS. Fpj.
Cleophânte.
. * MO]\ODO ( Pierre) , jésuite ,
de Chambérj en Savoie , mort
en 1644 > a publié >. entre aufr^
ouvrages un Traité du- titre de
roi. dû légitimement à la séré-
nissime maison de Savoie, avec
un Abrégé des révolutions du
royaume de Ckjpre^ appartenant
k la couronne , dont Monodo fut
l'historiographe sous les règues
de Charles Emmanuel I*' et de
son successeui^. .
*MON0EUS (Jean Con-
rad ) , né a Kreuznacb dans le
PalRtinat,en i6o5 , professeur de
jurisprudence à Ttaniversité de
Groningué, oiiilmaurut en 16... y
a écrit De legum interpretatione ;
De jure publico ; E.vpHcatio /tm*
hricanin^ jad digeHai
r
MONO
IIONOPHILE , ennacjac de
^thridate, à auî ce roi confia la
Srîncesse sa fille , et le château où
ravoit renïermée, pendant la
Fuerre qu'il eut à soutenir contre
ompée. Manlius Priscus le som-
ma de rendre ce château de la
part du général 'romain) qui ve-
noit de gagner une hataiUe sur
Mithridate : mais Monophile poi-
gnarda la princesse , et se poi-
gnarda lui-même , pour ne point
survivre au malheur de son maî-
tre.
♦MOlsiioLÏTANO (Jérôme),
de Tordre des prêcheurs , au i6*
siècle , a écrit Enchiridion de ne-
éessiUtte bonorum operum, et
veritate sacramenti euckaristias
udversùs Zuinglium.
* MONOSZIX)! (André) , d'une
famille noble de Hongrie, évêque
de Vespri , publia un ouvrage
intitulé De invocatione et ve-
neratione sanctomm , Tvmau ,
]589 , in-4^ ) dans lequel l'auteur
discute savamment cette matière.
l<ficolas Gyarmi ) ministre protes-
tant, attaqua ce livre ; Pierre Paz-
man, cardinal, prit sa défense, et
s'efibrça de réfuter le ministre.
MONOTHÉLITES. Voyez
SsRGirs.
t MONOYBR (Jean-Baptiste) ,
peintre, né en i635 à Lille, ville
de la; Flandre française , mort
il Londres en 1699, a 64 ans. On
ne pouvoit avoir plus <le talent
3ue cet artiste pour peindre les
eurs . On tro uve dans sestableaux
une fraicheiir , un éclat , un fini ,
enfin tine vérité qui le disputent
à la nature même. Milord Mon-
taign , ajant connu ce célèbre ar-
tiste pendant son séjour en France,
l'emmena à Londres , oii il l'em-
ploya à décorer son magnifique
MONR
9j
I hdtel. Les musées iVapoléon et de
Versailles possèdent un grand
nombre de ses tableaux. On a
gravé d'après lui. Il a aussi gravé
plusieurs de ses estampes. — An-
toine MoNOTËB , son lils et (on
élève , a été membre de l'aca-
démie.
MONPENSIER. Fojrez Moktw
PBNSIBR.
I. MONPER. Voyez Moktpe».
t n.MONPER (Josseott Joseph),
de l'école flamande, né à Anvers
en i56o , se rendit célèbre en
adoptant une manière différente
de celle de tous les peintres de
son pays. Son genre étoit le pay-
sage. Comme on ne lui connoit
pomt de maître, il est k présumer
que la nature seule lui en servit.
Monper ne finissoit rien, et ne
s'attachoit qu'auiç effets. Ses ou-
vrages, vus de près, n'ofirent que
des esquisses touchées ; mais ré-
gardés à nne juste distance , c'est
dans la plus grande vérité les ob-
jets qu'il a voulu représenter.'
Heureux dans le choix des sites ,
vaste dans ses compositions , in-
telligQit dans la distribution des
lumières , savant dans l'art de
peindre des ruines , il ornoit ses
paysages de petites «fîgui*es , qu'il
faisoit souvent exécuter par le
peintre Breughel. Corn. Vificher a
gravé d'après lui le Printemps;
Van Panderen VEté, et Th. Galle
les deux autnes Saisons, On ignore
l'époque de sa mort.
♦ I. MONRO ( Alexandre ) ,
docteur en théologie , né ea
1648 dans le comté de Ross en
Ecosse , professeur eu philo-
sophie à Aberdeen, et en i6ë6
Erincipal de l'université d'Édim-
ourg. S'étant montré très^oppo-
s« k la r^olution 9 il perdit iâ
M ON il
Elace. II puliUa contre les p.rts^
iytérieqs plusiëiirs écrits qui lai
jELttirèreqt de violçute^ pjerfiécu-
tions çi W l'orcèreiit à s^ t^nir
caché, 11 revint à Ëdimboprg, où
il mourut en 171^9 «^é d«; ôji
»n$.
t II. MONRO ( Alexandre > ,
célèbre médecin , proi'esf>eur d a-
nataniie dans Tuniversité d'I^dira^
bourg, né à Londres en 1697»
et Biorteo 176)7 ,' voyagea en
France et en Hollande pour se
perfectionner dans Tart de gué-
rir qu'il vint exercer dans sa
J patrie avec le plus grand succès^
1 »e ii^a à Édinibourg % où son
père ayoit été chirurgien , et
y fut nommé démonstrateur aux
écoles de diirurgie. U passoit
pour un des plus grands anato-
mistes de son siècle. Il publia
•successivement divers écrits très-
e»timés en anglais. I. AnfUomiey
Edimbourg, grand in*folio, 17S5.
€e aue l^aateur dit des nerf$ a été
publié en latin à Franeker , 1754»
sous le titre ôiAnatoms netvorum
contincta* M^ Sue a donné Toa-
.téologie. de Monro eu français,,
aoMS ce titre : Tj^ité de VChtécf^
hgie , traduit de Sanglais d^ M'
JI^QnmparSue , Pans , ^1^9 a
i<uL in-foL , avec, un grand nom-
bre de planches. C'est, un vrai
chef-d'œuvre de typographie. IX.
' , Essai sur hs injections anaiomi-
ques , traduit en latin , Le> de ,
1741, iu-8», III. Examemd^s Me-
ma^'çues de MM* fKinshw , FeA*-
rein et Walthers.j suriçs.musçhSy
Edimbourg , 1783 , in - folio. IV-
Mtfdecine d'ariiiée , traduite en
français par Le Bègue de Presle.i
1769, in- 8». V. 11 a enrichiiea Mé-
moires de la société d Edimbourg
• d'un grand nombre de pièces in-
téressantes. VI. Dm SHc^is de
' rifioeuiativn en Ecosse ^On y voit
f avec quel^k il a. cuittribuué À ia-
MONR
•troduire l'us»ge decefle saKittfire
pratique, -r- Deux de ses fils s#
disliiigaÂreat dans la médecine ^
Edimbourg.. On a de Twn d'ewK
une 4)issertatian sur Chydropi-*
sie, estimée, que Sarari a traduite
en français, |*aris, 1760, in-8o»
Il a publié une partie des tt^aité»
de son père, soys le titre diOEU"-
i»res a Alexandre Monro , bon*
dres > 1 78.1 , in-4'' 5 ^ anglais.
♦ lU. MONRO ( Jean ) , petitr-
fils du docteur Alexandre Monro^
né à Greenwich , dafl^le comté
de Kent, en 1716, é^Ha la mé-
decine , d'abord à Edimbourg ,
ensuite à Leyde sous le célèbre
Boerhaave, et voyagea dans le#
princip^iux états de l'Europe, h-
son retouren Angleterre j en 1 76 1^
il fut adjoint au dodleur Jacques
Motiro son père, en qualité de mé«
decin des hôpitaux de Bride weli
et de l^thlem , et loi succéda en
1752, A cette époque il restrei-
gnit sa pratique au traitement de
la folie ^ et fut dans cette branche
de l'art médical l'un des plus h«-
biles médecins qui aient pani. il
réfuta l'ouvrage du docteur Battia,
intitulé 'traité de la manie, , dai^
lequel il ^voit attaqué les médc^
cius de l'hôpital de Bethletn,ety
opposa, un pamphlet intitolé Re^
marques sur le Traité de Ifl, numi^
C'est le seul ouvrage qu'on ait da
. docteur Jeaa Monra ; mais il est
précieux par le& idées qu'il rei^
terme sur cet^js effrayante roalor*
die. Monro muurut di'une'attaquip
de paralysie en janvier 17Ô3 , âgé *
de 68 ans. Il fut uti excellent obr*
servateor, et joignit à des connais
.sauces étendues les qualités qui
: pendent aimable dan& la société.
-Onpeutlui attribuer ce qu'il a dit
di? son père^ "< il honora la niéde-
cine, il en ht u«e prolësaion,. ^t
dédaigna d'en^faire un commerce^
:il eut beaucoup .de^ goât{>Qttrle9
MOWS
l)eftav>-9tt«^ «t rassembla tune ma«
gniiiqua coUection de livres et
d'estampes. 11 étoît partieuUère*
ment très-yersé dans l'histoire des
prernsers temps d« l'art de la gra^
¥iure.
MONS - AURËUS. Voyez
* MOÎVSELICE ( Cognolatè
di) , aiitiq.uaire distingué et très-
erand iatiimte , chanoine de Pa*
OQue» mort dans cette ville en
i8o5 , ^voit rassemblé un nombre
considérable de mots latins et
de ipcutions latines , dont il se
proposoit ^enrichir le grand Dic-
tionnaire de Forcélliui. Il se roi t
à désirer qu'on fît une nouvelle
édition de ce bel ouvrage.
'' MONSENUS (lean), natif
d'Amsterdam , vivoit k Cologne ,
o« il publia en i54o une B&plif-
cation de quelques p€tSS€ig&s obs"
curs. de ia Bible ^ et en 104^ mie
JHss^riation sur la>commuman
stms urne seule espèce. Il soutient
que . cet ns^ge éioit celui ées
apètres.
MONS
89
ginatitf^ de ses manières, iîtt
quelques années médecin de Thd-
pital de Ckelsea , et demanda
par son testament qne soncorps fât
disséqué et que son squelette &l%
conservé à cet hdpital. H motiva sa
demande sur son aversion pour
les enterremens dans les églises
et dans les ciinetières.
MONSIGNANI (EUsaeiis) , na-
tif du Fhoul , entra dans Ferdre
du Mont-Garmel et fut fait quatre
fois procureof du P. général
de Tordre. Il moumt b Borne en
1737 , apràs avoir pnblié Bidîa-'
riiim cH^mefitanemi nome ,1715-
17*18^ deux volumes in*folto ; ou-
vrage qui a demandé beaucoup
de recherches.
* I. MOl^îSIGNORl {Pwmçois) ,
bon paiotre de Vérone , irère du
célèbre Qiocondo . né «n 1 4^3 9
apprit son art à lilantoue sons
Mantegna. Ses succès fiurent si
rapides et si éclatons que François
GonifiaguelV, marquis de Man-
toue , enehsmté de ss» talens ,
crut devoir las véeompenser gé-
néreusement en donnant à oe
peintre une belle maison , et (te
grandes propriétés en terres.
Monsignori imttoitsi parfaitement
Cet espagnol abandonna TÊg^ise {> la nature, qu'ayant, ai t*on',;iefm£
«omaine pour entrer dans la oom- sur un mur un chien, un autre
^MONSERRAT-^MONTANNES
.( Michel ) vivoit au 17* siècle.
manion des rétbrraés. On a de
.lui quelques ouvrages de contro-
verse,, entre, autres. Aviso sohre
los abasQS de la iglesia Romatia^
.dans lequel les citatious de l'É-
criture sainte ne sont pas épar-
• Œ[%ées , et oà il décrit les désor-
dres que les v«aux du célibat catf-
«sent en Espagne. On a encore de
l«i, JUiPape esLt Antedimst.
chien, trompé par Fillusîon, vint
se jeter dansas et 86 brisa la tête,
et qu'un oiseati alla potor se per-
cher sur u«e branche d'arbre qu'il
avoit peinte.' 11 réussissoit-aussi
>trè»>biea d^s le oe^rlnv/f. Il mou-
rut aux bains de Caldero près
■Yerone , 4gé de ^4 ^^^^
♦ II. MONSiGNORî (Jérôme),,
dominicain , fitère du précédent,
et qui voulut par hmmlité n'être
*MONSEY (Messenger) , mé- ;
decia anglais, né en lëc^i , mort j que' ïvér^i lai,* a peiné plusieurs
-9» 17^, aussi célèbre par ses ; sujets sacrés, tant ponrson ordfe
laleiiâ ^csemarquable pavi'eri- i que pouc dWtree maisons reli-
9© MONS
gieuses» Il restait dans une ferme
au couvent dé Mantoue » pour
n'être point trouble dans son tra-
j vail ; et , pour n'avoir aucun em-
. barras, chaque jour de sa nourri-
ture , il apprêtoit ie lundi une
chaudière d'nijricots qui lui ser-
yoitpour toute la semaine. A l'é-
poque dé la peste qui ravagea la
ville de Mantoue, il retourna a
^on trouvent pour soigner les pes-
tiférés, et mourut de ce'fJéau à
l'âge de 62 ans. }[ a copié un
n-and nombre des œuvres de
Léonard de Vinci j et sur-tout
d'une manière admirable la Cène
de ce peintre , qui se trouve dans
le couvent des. Grâces k Milan.
t MONSON (sir William) , ami-
1^1 anglais j né en 1669 , dans
le comté de Lincoln , entra de
très-bonne heure dans le service ,
au commencen)(ent de la guerre
que la reine Ëiizabeth eut à sou-
tenir contre l'Espagne. Parvenu
en i589 à l'emploi de vice-ami.
rai, sous le comte de Cumberland,
dans son expédition contre les îles
Açores, et a la prise de Favalj'il
eut à braver à son retour les ex-
ti^émités delà faim et de la sbii', et
la situation la plus cruelle. «Pen-
dant seize jours de suite, dit-il ,
nous ne pâmes boire nj bière , ni
vin , ni eau : pourvus abondam-
. ment de salaisons , nous n'osions
y toucher de peur d'augmenterla
soif qui nous dévoroit. Plusieurs
d'entre nous burent de l'eau de
mer , etmouroient aussitôt en ne
cessant de demander à boire. Je
puis dire hardiment qu'au mo-
ment où j'écris (s^t ans après) ',
sur 5oo hommes qui formoient l'é-
quipage , il n'y en a qu'un et moi
qui y ayons survécu. » Dans la
suite de cette guerre , il eut le
malheur d'être pris et d'être . deux
ans prisonnier. Employé dans
l'expédition de Cadix > sous le
MONS
comte d'Essex , il fiit' erééchevii-
lier. Ses nombreux services ne
le mirent p:is a l'abri du ressenti-
ment de quelques ennemis puis-
sans qui occasionnèrent sa dis-
grâce et sa détention a la, Tour eu
lôiô. Mais déchargé de toute ac-
cusation , il recouvra l'année sui-
vante son . crédit à la comr, ou it
fut consulté dans plusieurs occa-
sions importantes. Il termina" sa^
carrière' dans la retraite, dans le
comté de Surrey, oii- il composa
quelques écrits sur la navigation ,
sous le titre de Naval Tracts , et
mourut en févner i643 , âgé de
74 Ans , en laissant après lui- une
nombreuse postérité.
^ t MONSTIER (Artus du) , ré-
collet , né k Rouen , travailla si&r
l'histoire de sa province. Il en a
composé cinq vol. in-lol. Le troi-
sième 9 qui traite des abbayes^ a
paru à Rouen , en i665 , in-foUo,
sous le titre de Ne^stria pia; li-
vre rare. L'auteur mourut en i dôtt y
pendant qu'on imprirooit ce vo-
lume ; ce qui sans doutea em-
pêché les autres de parokre. Les
deux premiers traitent des arche-
vêques et évêques , saus le titre
de Neustrid c/iristiana ; le qua-
trième , des saints , sous le titre
de Neustria sancta ; et le cin*-
quième , de diâérens objets, souft
le titre de Neustria miscellanea.
On a encore di%P. du Monstier,
I. J>e la sainteté de la monarchie
française , des rois très-chré-
tiens ^ et des enfans de France ,
Paris, i638 , xnr%^* Jl., La piété
française envers la sainte, vierge
Notre-Dame-de-Liesse f Paris ,
1637 , in-8*. C'étoit i^n bon çom-
Îûlateur et un écrivain un pBu
ourd.
t MONSTRELET (Enguerrand
de ) , né a Cambrai air^ 15*
siècle , dWe famille noble «t.
MONT
•BCÎeaDe , mort gouverneur' de j
cette ville au mois de juillet t4^5.
Il a^ laissé une Chronique ou/T/jr- .
toire curieuse et Intéressante des
choses me'mo/xLbles arrivées de
son temps , de[>mé ran.i4oo, jus-
quen 1467* L'édition la plus am-
ple est celle de i6o3 , P^s , 5
volume^ iu-folio. On j trouve les
diverses additions qui ont été fai-
tes à cette Chronique* L'auteur jr
raconte d^une manière asseztsiin-
?le 9 mais tr裫*difl'use , la prise de
aris et de la JVonuandie par les
Anglais ^es guerres qui éclatèrent
entre lés maisons d'Orléans et de
Boareogne. On Taccusc avec rai-
son de pencher trop eu faveur de
la dernière. Son ouvrage est pré-
cieux , sàr-tout par le grand nom-
bre de pièces originales qu'il ren-
ferme«^ Les • éditions gothiques
sont, dit-on, plus fidèles que les
autres. Les quinze dernières an-
nées de son Histoire sont du P.
Desrey, La bibliothèque impériale
possède plusieurs beaux manus-
crits de cetteHistoire , avec desini-
niatiires d'une beauté et d'un fini
admirables. L'éloge de Monstrelet
a été composé par Dacier ,
secrétaire perpétuel de l'acadé-
mie des inscriptions. 11 y en a un
second par M. du Mersan. Paris ,
i8o3 , m-8<»; et dans le Magasin
«DCydopédique. Dans levoTume
43* des Mémoires de l'académie
des inscriptions et belles-lettres,
page 555 , on trouve un mémoire
très-detaiUé de M. Dacier , sur la
vie et 'les chroniques d'Ënguer»
tand de Monstrelet*
♦LMONT (Dieu-donnëde) ,
peintre, né en i58i k S. Tron,
mort en r634 9 élève de Rubens ,
' sous qui il travailla en Italie. Il
avoit réussi à imiter la manière
de son maitre.
II. MONT. Foyet DuMoirr,
MONT
9ï
* MONTAGlOU (P. D. Cas-
siodore) , célèbre moine da
Mont-Cassin , né k Modène le 5
février 169^ , et mort au monas-
tère de S. Benoît de la Grotte au
mois de mai 1785, auteur d'un
|[rand nombre d'ouvrages ascé-
tiques dont les principaux sont,
I. Trattdto pratico délia carilà
cristianain quanta ^è amor ver»
so JDia , etc. , Bologna ,1751 , et
Venezia , 1 761 . II. Maniera facile
di meditare conJHUto in ciasci^a
giorno deU'anno le massimn cns-
tiane , etc. ,fiologna , 1 730 , 2 vol«
in-42. III. Detti , pratiche , et ri^
cordi di Padre S, Andréa jàveiii"
no , Venezia , 1771*
*MONTAGNAC (Loms-Uu-
rent-Joseph) , lieuteuaut-colonel
d'un batadlon provinciai, né le i i
mai 175 1 , fut tjraduit. en 1795
au . tnt>unal i^évolutioupaire de
Paris , comble accusé de roja-.
lisme , et condamné k la déporta-
tion le 9 septembre ;., il mourut
daiis son exil. Il est auteur des
Mémoires du chevalier de Kilpar^
et de. plusieurs autres romans ,
écrits avec facilité. On lui doit
aussi t Esprit de madame dç
Maintenon.y et celui du comte tie^
Buisf^Hàbutin,
MOÎSTAGNAGOÛT ( Guil.
laûme ) , troubadour qui florissoit
au i5" siècle, acquit sai réputa-
tionpar des Sirvantesel des Càan'
sons. Il n'aimoit pas le faste des
gens d'£glise. k Qu'ils renoncent,
disoit-il , au monde, et. songent
uniq.<ement k leur salut f. qulls
dépouillent la vanité et la convoi-
tise ; qu'ib n'usivrpeut pas le bien
d'autrui, et on les croira. A les
entendre, ils ne veulent rien;
mais k les voir , ils pretmeattouC«
sans égard pour personi^. »
* i.MONTAGNANA (Barthéb-
9>
MONT
ini ) , eélèbre dans la pratique de
la médecine , professeur distin-
gué en l'université de Padon« ,
sa patrie , mort vers i46o , laissa
ua recueil de ses ouvrages im-
primé sous ce titre : Seleetiorum
opemm , in quibus ^usctem can-
silia variique tractatus aki , -tùm
proj^ii , tùm ascititii^ continen-
fur , liher anus et aller ; Veiie-
tiis, i497 ' *^^ ' i*^"^^ » L"^
duni , iSio , i5a5^ in-4* ; Frawi-
cofurti, i6o4, in-fol.
* ÏI.MOINTAGNANA (Barthéle-
mi ) , fils du précédent , comme
lui professeur de médecine à
Padoue» surpassa son père du
côté de l'esprit , de l'éloquence et
de la littérature , mais se distin-
gua^jnoins (ditAstruc) dans la
pratique de son art qu'il alla
exercer a Venise , où il mourut
en iSqS. On a de lui , I. Res^
ponsa reparandœ conservandœ'
que samtatis scitu dignissima.
If. De pestilentid ad Adrianum
Pont, Max, Ce pape est Adrien
VI, mort en iSsô, Il j a eu
«ncore d'autres médecins de ce
nom qui se sent plus ou moins
disUiïgués.
I. MONTAGNE (Jean de la ).
Voyez Ltnd.
IL MONTAGNEoMp/a/d^ Mon-
TikicKE (Michel de) , né au château
•de ce n^om , dans le Périgord , le
8 lévrier r538, de Pierre Ëyquem
écuyer^seigneur de Montatgne,élo
maire de la ville de Bordeaux ,
h\% le- troisième àe& enl'an» de
son père , qui prit un soin tout
particulier de sali éducation. Son
enfance annonça les plus heu-
reuses dispositions , et son père
les cultiva soigneusement. Dès
qu'il fut en état dfe parler, il mit
auprès de lui un Allemand , qui
ne s'énoDçoit qu'en latin, de façon
MONT
que cet enfant entendît parfait
ment 'cette langue dès i'àge dm^
six ans. On lui apprit ensuite \m
grec par £orme de divertissement,
et Ton cacha toujours les épines
de Tétu^de sous les charmes da
plaisir. Son pèie portoit ses at-
tentioQS pour lui ]usqu'au scru*
pule ; il ne le i'aisoit éveiller, le
matin qu'au son des instruinen:» ,
dans l^dée que c'étoit gât^r le j u-
geraent des enfans quje de les
éveiller en sursaut^Moutaigne :é-
juoigna par- tout la plus teadre
vénéiation pour la mémoire de
son père. Il conservoit a\ec soia
les meubles qui avoient servi à son
usage , et portoit , lorsqu''il
•montait a cheval , un m au t eau
qui lui avoit âpparteuu. x< Ce ii*est
^oint ( disoil-il ) par commodité ,
mais par délices. IL me semble
nC envelopper de lui, *» Echappée
du cœur de Montaigne , cette eit-
çression est le sublime de la pieté
hliale. Dès l'âge de treize aus il eut
fini son cours d'études , qu'il a voit
commencé et achevé au collège
de Bordeaux , sous Crouchj» Biv-
chanan et Muret , personnages il-
lustres par leur goul et par leur
érudition. Ses progrès sous de tels
maîtres ne purent qu'être rapides.
Destiné à ui robe par son père,
il épousa Françoise de La Chas-
aaigns , fille d'uu conseiller au
parlement de Bordeaux. 11 posr
sèda lui-même pendant quelque
temps une charge semblable- ,
qu'il quitta ensuite par dég;oût
pour cette profession. L'étude de
l'homme , voilà quelle étoit laâ
science qui Tattachoit le plus.
Poilr le contioître plus partaite-
ràent , il alla l'observer dans diP-
iéreutes contrées de l'Europe : il
parcourut la France, T Allemagne,
la Suisse , l'ItaUe , et toujours
en observateur curieux et en phi-
Idsophe profond. Son mérite reçut
par-tout des distinctions. A Rome»
MONT
•ù il setrouYoiteD i58i ,00 Yhor
Dora dû titre de citoyen remain.
On en trouve le» lettres dans ses
Essais Al lut éltt la même année
maire de Bordeaux , après le ma-
réchal de Biroa , et eut pour suc-
cesseur le maréchal de Matignon^
Fa d mi nistratioù de ces deux nom-
mes illustres ne fit pas oublier la
sienne. Les Bordelais en furent si
satisfaits , qu'en i582 ils ren-
voyèrent a la cour pour y négo-
cier leurs affaires. Après deux
ans d'exercice , il fut encere con-
lîiiué deux autres années. Il pa-
rut ayee éclat quelque temps après
aux états de Blois, en ï588 : quoi-
qu'il n'y fût pas député, il ne
laissa pas de s y mêler dans quel-
ques intrigues. Ce fut sans doute
peudantquelques-uns de sesvoya-
fes a la cour , que le roi Charles
X le décora du collier de Tordre
de Saint-Michel , sans qu'il l'eût,
dit-il , sollicité. Tranquille enfin,
après différentes courses^ dans
son château de Montaigne , il s'y
livra tout entier à là philosophie.
U y essuya cependant quelques
orages passagers pendant les
guerres civiles qai désolèrent la
France sons Charles ÏX. Un jour,
un inconnu se présenta devant
les fossés de son château, feignant
d'être poursuivi par des religion-
naires : introduit par Montaigne,
il lui raconta que , voj^ageant
avec plusieurs de ses amis , une
troupe de gens de guerre les avoit
attaqués , que leur bagage avoit
été pillé , que ceux qui avoient
opposé de la résistance avoieut
été tués , et qu'on avoit dispersé
les autres. Montaigne ne soup"
çonna pas un instant la bonne loi
de ce fourbe. C'étoit néanmoins
un chef de parti, qui se servoit
de ce stratagème pour introduire
sa troupe dans le château. Un
moment après , on vient avertir
Montaigne qu'il paroiftsoit deux ou
MONT 95
trois autres cavaliers. Celui qui
avoit été introduihle premier dit
qu'il les reconnoissoit pour ses
camarades. Le philosophe , tou-
ché de compassion , les accueillit
avec bonté. Ceux-ci furent suivie
de plusieurs autres : en sorte qu«
la cour do diâteau fut bientût
remplie d'hommes et de chevaux.
Montaigne, s'apercevant trop tarc^
de sa méprise , paya de bonne
contenance , et ne changea rien
dans ses manières. Il s'empressa
de procurer a ses hûtes tout ce
qu'As demandoient, leur fit dis-
tribuer des rafraîchi ssemens , et
en agit avec tant de politesse ,
auê leur chef n'eut pas hd courage
e donner le signal du pillase de
sa maison. La vieillesse de Mon*-
taifi^e fut affligée par les douleurs
de la pierre et de la colique né-
phrétique , et il refusa toujours
tes secoues de la médecine , à la-
quelle'il n'a voit point de &»i. « Les
médecins , disoit-il , connoissent
bien (malien, mais nullement le
malade.» Persuadé quela patience
et la nature guérissent plus de
maux que les remèdes , il ne pre-
noit jamais de purgatif, même eif.
maladie, «c Je laisse , disoit-il »
faire la nature , et je suppose
qu'elle s'est armée de dents et de
griffes pour se défendre contre les
assauts des maladies Faites
ordonner une médecine a votre
cervelle, disoit-il aux malades
imaginaires de son temps , elle y
sera mieux employée qu'à votre
estomac. » Sa hainepour la science
des médecins é toi t hérédi ta i re . Au
reste, il raisonnoit avec eux volon-
tiers, etilleur pardonuoitde vivre
de la sottise nuraaine , attendu
qu'ils n'étoient pas les seuls. Il
mourutle i5septembre iSq^. Mon-
taigne »'est peint dans s^s Essais;
mais il n'avoue que quelques d<;-
fauts ittdifférens , et dont méi»e
se parent certaines personnes. Il
ô4
MONT
MONT
convient , par exemple , qùll est !. que. Les Isiuges , les emmaillot-^
indolent et paresseux j qu'il a la [ teinèns, luiparoisspîentnuiâibies^
toémoire iort infidèle ; qu'il hait j II pensoit . ménié que l'habitude
toute contrainte et toute cérémo- i pourroit nous.former a nous pa*-
nie : « À quoi serviroit-il de fuir
la servitude ôes cours , si du l'eu-
iraînbit jusque dans sa tanière ? »
Montaigne se flîHloit de connoître
les hommes h leur silence même ,
et de les découvrir mieux dans
les propos gais d'un festin que
dans la gravité d'un conseil. Pas-
sionné pour des amitiés exquises ,
il étôit peu propre aux amitié5
communes. Il recherchoit la' fa-
miliarité des hommes instruits ,
dont les entretiens sont , suivant
son expression, « teints d*un juge-
ment mûr et constant , et mêlés
de bonté, de franchise, de gaieté
et. d'amitié. » C'éloit aussi un
' commerce bien agréable pour lui
que celui des belles et honnêtes
femmes ; mais c'est un commerce
où il faut un peu se tenir sur ses
gardes , « et notamment ceux en
qui , disoit - il , le corps peut
beaucoup , comme en moi. m La
modération dans les plaisirs per-'
rois lui "paroissoit seule pouvuir
en assurer la durée. «Les prince^,
dit-il , ne prennent pas plus de
goût aux plaisirs , dans leur sa-
tiété , que les enfans de chdeur à
la musique. L'imagination étoit ,
h ses jeux , une source féconde
de maux. « Le laboureur , dit-
il' , n'a du mal que quand il Ta ;
l'autre a souvent la pierre en
Tame avant qu'il l'ait aux reins.
Vous tourmenter des maux fu-
turs par la prévojance , c'est
prendre votre robe fourrée dès
ja Saint-Jean , parce que vous
en aurez besoin à Noël.»îl avoit,
sur l'éducation , des. idées qu'on
a renouvelées de nos jours, ainsi
qu'un grand nombre d'autres dont
on ne lui a pas fait honpeur. Il
vo^iloit que la liberté des enfans
i'é4end|t au natoral et au physi-,
sèr de vêtemens-, puiscjue nous
n'en avons pas besoin pour le
visage et pour les mains. Il ré^
prouvoit cerégimç trop exact, qui
rend le corps incajpablede fatigue.
Les vues de ce philosophe sur la
législation et l'administration de
1^ justice éclairèrent son siècle >
et ont été utiles au nôtre. Il
eât voulu plus de simplicité dans
les lois et dans les formes. « Il y
a plus délivres sur les livres, dit-
il en parlant de la jurisprudence,
que sur autres sujets. Nous se
taisons que nous eutre-gloser,.,...
La science , dit-il ailleurs , est
un sceptre dans certaines mains ,
et dans d'autres une marotte. ».
« Si pap l'étude notre ame n'en va
pas un meilleur branle , si nous
n'en avons le jugement plus sain>
j'aimerois autant que nous eus*
sions passé le temps à jouer à
la paume : au moins le corps en
seroit plus allègre. » Il trouvoit
que les lois avoient souvent Pin-
convénient d'être inutiles par leur
sévérité même. 11 étoit i\ché qu'il
n'y en eût point contre les oisifs
et l'oisiveté. «Tel pourroit, selon
lui , n'oôeuser point les lois >
que la philosopnie feroit très-
justCinentfouetteré » En déplorant
les excès de la^justice criminelle ,
il s'écria : « Combien ai -je vu de
condamnations plus crimineuses
que le crime ! » Sa morale , pres-
que toujours indulgente , étoit
sévère sur certains points. Il s'é-
levQit fortement contre ceux qui
se marient sans s'épouser. « Ceur
qui se marient sans espérance
d'enfans commettent un homicida
à la mode de, Platon. » Il vouloit
qu'on fût phii^ôsophe autrement
qu'en spéculation. «Quelque phi-
losophe que jft >oU ^ je le veux
I^ONT
4lre ailléiirs , disoit - il , qu'efû
Ï»apier; » Il se proposoit de con-^
ormer , non sa Yieitiesse , mais
toute su vie , k ses préceptes ; et
il ne prctendoit point « attacher
la queue d*un philosophe à la tête
et au corps d'an homme perdu;»
U avoit cependant la bonne foi
de dire y en parlant de lui-même :
« Je suis tantôt sage , tantôt
libertin ; tantôt vrai , tantôt men-
teur ; chaste , impudique , puis
libéral , prodigue et avare ; et
tout cela selon que je me vire. »
Il jtoufFroit sans peine d'être con-
tredit en conversation , aimoit
même à contester et k discourir.
Un de ses plaisirs étoit d'étudier
l'homme dans des âmes neuves ,
€on»me dans celles des en fans et
des gens de la campagne. Il crai-
gooit d'offenser , • et il réparoit
par ringénuité <fe ses discours
et la franchise de ses manières
ce qu'il auroit pu dire de désa-
gréaole. Il se plaisoit quelquefois
a profiter des pensées aes anciens
Bans les citer. « Je veux ^ disoit-
il, que mes critiques donnent une
Bazarde à Plutarque sur mon
nez , et qu'ils s^échaudent a in-
jurier Sénèque en moi. » Flottant
sans cesse dan^ un doute univer-
sel , également opposé a ceux qui
disoîent que tout est incertain et
que tout ne Test pas , il est k pré-
sumer que sa croyance fut sou-
vent chancelante. Il avoit , selon
l'usage du temps, adopté pour de-
vise ces mots : « Que sais- je ? »
Cependant il paroît , par les cir-
constances de sa niort, que , dans
aes derniers jfuo mens , la religion
prit le dessus , et dissipa toutes
ses incertitudes. On a de lui ,
I. Des Essais que le cardinal
du Perron appeioit le Bréviaire
des honnêtes gens. Cet ouvrage
a été- long-temps le seul livre
qui attirât Fattebtion du petit
nombre d^étrangers qui pouvoieut
MONT y5
savoir le français.; et on le lit
encore aujourd'hui avec délices.
Le stjle n en est , k la vérité ,
ni pur , ni correct , ni précis ,
ni noble ^ mais il est smipie ,
Vif, ha|:di, ént;rgique. Il exprime
naïvement de grandes choses.
C'est cette naïveté qui plaît. On
aime ce caractère de Fauteur ;
on aime k se , trouver dans ce
qu'il dit de lui*!^ niême , k con-
verser j k changer de discours et
d'opinion avec lui. Un écrivain
ingénieux , en le comparant k
d'autres philosophes , a dit :
Plai ingénu , moins orgueâUeax »
Montaigne sans art , sans système «
Cherchant l'homme dans l*homm« néflie.
Le connotc et te peint bien mieux.
Jamais auteur ne s'est moins
gêné en écrivant que Montaigne.
Il lui venoit quelques pensées sur
un sujet , il les écrivoit ; mais si
ces pensées lui en amenoient quel-
qu'autre qui eût avec elles le plus
'léger rapport, il suivoit cette nou-
velle pensée, tant qu'elle lui four-
nissoit quelque chose , revenoit
ensuite k sa matière, qu'il quittoit
encore ; et. quelquefois pour n'y
plus revenir. Il effleure tous les
sujets. Ce sont des digressions ,
des écarts continuels mais agréa-
bles, et que l'air cavalier qu'il
prend avec son lecteur rend sou-
vent insensibles. On a dit de lui,
que c'étoit l'homme du monde
3 ni savoit le moins ce qu'il alloit
ire , et qui cependant savoit le
mieux ce qu'il disoit. Balzac ]'a
bien jugé : « C'est xm guide, dit-il,
3ui égare,mais qui nous mène dans
es pays plus agréables qu'il n'a-
voitpromis. Il lalloit avoir autant
d'esprit, de bon sens, d'imagina-^
tion, de naïveté, el de finesse, pour
qu'on lui passât un si grand dé-
sordre dans sa manière d'écrire.
On pourroit lui appliquer, quoi-
que dang un autre sens , ce que
/
$5 MONT
QuinHIien a dit de Sén èque, cfit'il
' est plein de défauts agréables :
Dulcibtis abundat vitiiSé On ne
coBâeilleroitpfts pourtant aux au*
leurs moilernes de laisser courir
' leur plame avec autant de Li-
berté que Montaigne , et encore
moins avec la licence qu'il s'est
don&ée de nonuner en vrai cy-
nique toutes les choses par leur
k nom. Montaigne éprouva, comme
tant d'hommes célèbres , qu'on
vaut mieux ailletirs que chez soi.
« J'achète , dit-il , les imprimeurs
en Guienne , ailleurs ils m'achè-
tent, (t On a dit avec raison que
ceux qui décrxi^nt \t plus oe phi-
losophe le louent malgré eux
dans quelques endroits, et le
pillent dans d'autres. Si Mon-
ta igse si eu àé& détrâicfeurs ^ il ft
trouvé d«â vengeurs dignes àt
lai. « Quelle initistice criante ,
dit Voltaire , de dire qu'il n'A
fait que commenter les anciens ?
Il ks ciio à propos , <t c'est ce
qoe les com-mentatenrs né font
pas ; il pense , et ces messieurs
fie pensent point ; il appuie sei
pensées de celles ées grands
nomtties de Fantiquité ; il les
juge , il les comBât ; il conversé
avec eux , avec son lecteur ,
avec lui-même ; toujours orrgi»
nal dans la majiière dont il pré-
sente les objets, toTijours plein
«^imagination , toujours peintre ,
et ce que j'aime, toujours sachant
douter. Je Yûudrois bien savoir
d'ailleurs s'il a pris chez les an^
€fkea% tout ce qu'il dit sur nos
modes , sur nos usages , sur le
nouveau monde découvert pres-
que de son temps, sur les guerres
civiles dont il étoit le témoin ,
snr le fanatisme des sectes qui
désoloient la France. » La Harpe
pensoit de même , et en a fait un
portrait encore plus approfiDudi.
« Montaigne , dit-il , avoit beau-
coup lu ^ mttb il fondit son érudi^
MONT
tion daos sa philosophie. Après
avoir écouté tes anciens et h»s
modernes ^ il se demanda et
qu'ii en pensoit. L'entretien fut
assez long. Il abus« quelquefoit
de la liberté de converser , et
f>erd de vue le point de b ques»
tion qu^il avoit étalïlie. 11 cite
de mémoire , et fait quelques ap«-
plications fausses ou forcées des
passages qu'il rapporte. Il resserre
un peu trop les bornes de noft
connoissandes sur plusieurs oh-
{'ets qne , depuis , rexpérience et
a rarscm n'ont pas trouvés inac-
cessibles. Voilk, je crois, tous les
reprochés qti'on peut lui fbire ;
mais combien ils sont compensée
par les éloges qu'on Ini doit!
Gomme écrivain , il a imprimé
ir notre langue uûe énergie qu'elle
n'avoit pas avant lui , et qui n'ai
r>int vieilli , pl^ice qu'elle tient
celle des sentimens et des idéeâ,
et qu'elle ne s'éloigne pas^coitiitié
dans Ronsard , do génie de not^é
idiome. Comme pmlosophe , il ft
peint rhomme tel qu^il est. Il loué
sans complaisance , et blâme san^
misantropie. D a un caractère
de bonne foi , que ne peut avoi^
ancim autre livre dn monde. Eu
eilét , ce n'est pss un livre qu'on
lit , c'est une conversation qu'on
écoute ; il persuade parce qu'il
n'enseigne pas. 11 parle souvent
de lui , mais de manière k voud
occuper de vous. Il n'est ni vâin,
ni hypocrite , ni ennuyeux : tr^is
choses très-difficiles à éviter lors-
que l'on parle de soi. 11 n'est
jamais sec ; son coeur on soil
caractère est par-tont , et quelle
foule de pensées sur tous le4
sujets ! qaâ trésor de bon sens !
que de confidence:» ou son his-^
toire est aussi la nôtre ! heurt'iHK
oui trouvera la sienne propre
dans le chapitre de l'amitié , qui
k immortalisé le nom de l'ami
de Montaigne. Sur i^^o Mon»
:
MONT
M
tai^c donna hii-mônrie à.Por-
cieàux la !*'« édition de ses Es-
sais en denx livres , in-S"; et,
huit ans après , une 'i* édition in-
4** , augmentée d'un 3* livre , et
de plus de 600 acklitions pour les
deux prehriiers. La 3* édition que
iQadoinoiselie tic Goumaj donna
après la mort de Montaigne , en
i;><)5 , fut annoncée comme aug-
mentée d'un tiers plus qu'aux édi'-
tioos précédentes. On doit encore
à cette fille adoptive de Montaigne
deux autres éditions. Dans le Jour-
nal encyclopédique de 1 775 , 1 *'
décemnre, p. 52*2, ou a proposé un
nttyen ingénieux de distinguer ,
U une simple lecture, les i"" , les
Si* et les 3* pensées de Montaigne et
de procurer ainsi à ses Essais une
marche aussi libre* qnerespritqui
lésa dictés. Les autres éditions
fie ses Essais sont celle de jBru-
xelles , 1769 j eu 3 vol. in- 12 ; sur
laquelle M. Bastien a donné sa
l)eile édition , 3 volumes in-S» et
.in-4' » Paris 1784 ' elle est rare
«ctuelienient ; celle de Coste ,
1724 > 3 volumes in-4/* , ou lo
volumes petit in-ia ; avec des
notes , la traduction des passa-
ges grecs, latine et itaifens.; di-
verses lettres de Montfigtie; la pré-
face de mademoiselle de Gournaj,
iiile d'alliance de ce philosophe ;
et im supplément , 1740 , .in -4*.
Celte éoition a été réirfïprimée
deptiis.en 1739 , à Trévoux sons
le litre de Londres , 6 vol. in- 12.
C'est sur cet exemplaire que Nai-
geon a pnh^ une nouvelle édi-<
tien stéréotype , Paris , Didot ,
an X, 1802, 4 vol. in-8«. Cette
éditiun est Tcçherchée en papier
vélin. Il y cri a deux ou trois
eicmplaires ou se* trouve une pre-
l:ice de 73 pages, dans laquelle
l'éditeur discute les seotimens
religieux de Montaigne : on a
jugé k propos de la supprimer.
^11. .Montaignie donna eu i53i
T. xti.
MOIST
97
«ne tradu,ction française , in-8« ,^
de la Théologie naturelle de Rai-
mond de SêbOnde , savant Es-
pagnol ; et elle avoit été pré-
cédée, dix ans auparavant, d une
édition in - 8* de quelques ou-
vrages d'Etienne dé La Boëtie ,
conseiller au .parlement de Bor-
deaux , son intime ami. Dans
les préfaces (Jui précèdent ces
ouvrages on reconnoît toujours
Montaigne , c'est - à - dire uu
homme unique pour dire forte-
ment des choses neuves et mi-
ginales , cjui restent gravées dans
la mémoire. ïll. On a encore de
cet auteur des Fojrages imprimés
en 1774? Rome (Paris), par
les soms de Meusnier de Qiier-
lon , en un volume in-, 4*., et
eu 1775 , 2 volumes in- 12 et 5
vol. petit in-i2, avec des no^s
intéressantes. Le pid)Iic a paru
en général mécontent de cet te
relation, que l'auteur avoit itiiic
au rebut comme un journal io-
ibrmc et minutieux', dicté **^.P>^*
dément à un domestique. A pj&iue
y rencontre-t-on quelques phrases
où l'on puis;se reconnoître son
style, si 1 on en excepte sa relation
de Rome. Cependatit, comme pu
y trouve àes morceaux précieux
qui tiennent aux moeurs , aux
arts, '^ la politiqu^e , ou qui font
conuoltre le génijB.el le caraptiîrc
ii0 l'auteur , on ja trèsThîen i^it
de l'ioxprimer. Il jr a plusi/eurs
clipses qu'on aime k voir décrites
Ear un témoin. tel que.Moùtaigne.
es petits détails de la dépense
dans §es vpyages peuvent servir a
faire connoitre I^ proportion du
numéraire actuel avec celui d^soa
temps. Dans le vol. des Elpgcts;de
quelques auteiics IVaa^ais > ioi-
primé ^ Dijon., 1782, vn-S" , on
trouve à^^ mémoires ,sur la vie
et les ouvrages de Michel de
MoDtaij^e par lep^ésidont Bon-
.hicu** On les trpuvjfii .çucoxe en tâte
7
gS • MONT
de r^dilion de Londres ( Ti-é-
\oux), i^Sg, 6 vol. in-i2.
; III. MONTAGNE (Vieil
DE la). Ployez Vieux de l à
MONTAGN^E.
m
I. MONTAGU (Jean) , vi-
dame du Laonnais , fils d'un maî-
tre des comptes du roi de France,
eut la principale adniiuistradou
des affaires sous Charles Vet sous
Charles VI. Le dernier lui confia
la surintendance des finances ,
' eoiploi qui lui procura de grands
biens et encore plus d'ennemis.
Montagu , né avec un esprit em-
porté, superbe , et violent , se fit
revêtir de la charge de grand-
maître de France en i4o8 , obtint
Tarchevôché de Sens et l'évêché
de ftiris pour deux de ses frères,
méprisa et irrita les premières
personnes du royaume. Le duc de
J^ourgogne, de concert avec le roi
de Nayarre , qui détestoit en lui
son attachement pour la reine et
pour la maison d'Orléans , lui
* imputèrent divers crimes , et le
firent arrêter comme coupable ,
le 7 octobre 1409 , pendant la
maladie de Charles VI , et juger
par des commissaires. Après
plusieurs aveux arrachés par les
tourmens de la question , il eut
la tête tranchée aux Halles de
Paris le 17 du même mois. Son
' corps fut attaché au gibet de
MoBtfaucon , comme celui d'un
scélérat. Montagu , en allant au
supplice , protesta contre les im-
putations de sortilège et de poi-
son. II ne se reconnut coupable
que demalversàtion dans la régie
des finances. Parmi lés crimes
MONT
OU ses bijoux. Montagu étoit or-
dinairement chargé par le prince
d'emprunter sur ces effets ; ils se
trouvèrent toi/s recelés dans a^
belle maison de Mai-coussi. La
méiuoite de ce ministre avide fut
réhabilitée trois ans après à la
prière de Charles de Montagu ,
son fils , tué en i^iB , à la La-
taille d'Azincourt ; et alors les
célesfins de Marcoussi , dont Jean
avoit fondé le monastère , obtin-
rent le corps de leur bienfaiteur,
lui firent de magnifiques funé-
railles , et lui érigèrent un tom-
beau, monument de ses malheurs
et de leur reconnoissance. Fran-
çois!*^', visitant, un siècle après.
que son avarice lui avoit fait com-
mettre ,* il s'en trouvoit un qui ne
ittéritoit point d'excuse. Chaque
jour le roi , volé
par lui , étoit
dans la nécessité de mettre çn
abbaye de Marcoussi, demanda
aux religieux le nom de leur fon-
dateur. Ayant appris que c^étoit
Montagu , il leur qitqu'd ne pou-
voit s'empêcher d'être surpris de
sa fin tragique , et ajouta que l'ar-
rêt qui permettoit de lui rendre
les honneurs de la sépulture
faisoit présumer qu'il avoit été
mal jugé, u Sire , répondit un cé-
lestin , il n'a pas été jugé par dej
juges , mais par des commis-
saires. » On dit que le roi, frappé
de cette réponse , fit serment sur
l'autel de né jamais faire mourir
personne par commission. Il est
certain que les déprédations de
Monta&u méritoient la mort ,
mais il ne falloit pas se servir ,
en le condamnant , d'une voI«
toujours suspecte. Des Essarts ,
prévôt de Paris et président de
la commission , crut s'assurer
par sa complaisance la faveur du
duc de Bourgogne, qui ne le mé-
prisa que davantage. « Prévôt de
Paris , lui dit-il un jour, Jean de
Montagu a mis vin^t-deux ans
pour se faire couper la tête ; \x>ns
irez plus vite, car vous n'y en
"' mettrez pas trois. » Montagu avoit
féclamé le privilège de la cléri-
gage sa vaisselle , ses nieul^lcs [ caturè dout il étoit revêtu , potzr
MONT
èfrc renvoyé devant le parlement.
Mais en vain protesta -t- il qu'il
cSioit tonsuré , n'ayant été marié
qu'une fois avec une vierge , et
ajaut été arrêté dans un habit
non difforme à clerc , sa4kperte
étoit résolue. » Cependant ce mi-
nistre s*ctoit allié k la maison
royale , par le maiiage de son
fils Charles avec la fille de Charles
li'Albret , connétable de France ,
qui descendoit doublement dn
«aog royal. Charles de Montagu
n'eut point d'enfaus.
^ IL MONTAGU ( Henri de ) ,
chevalier et seigneur de la Costo,
eu Languedoc , si écrit et dédié
au chancelier de France , Nicolas
Brulart de Sillery , un traité cu-
rieux sur les oracles des anciens ,
intitulé Dœmonis mimica in ma-
giœ progressa , Paris, 161 a.
♦IIL MONTAGU ( Elizabeth ) ,
fille de Matthieu Robinson, du
comté d'Yorck , seigneur de Hpr-
ton au comté de Kent, que ses
talens littéraires ont rendue cé-
lèbre « morte en 1800. Le célèbre
jducteur Conyers Middelton se
chargea de l'éducation d'Ëliza-
beth. En in^i elle épousa le lord
Edouard Montagu de Allerthorpe
au comté d'Yorck , fils de Char-
les , cinquième fils d'Edouard ,
premier comte de Sandwich.
Lady Montagu eut de ce seigneur
un nls qui mo^rut à deux ans;
de sorte qu'elle se trouva fort
jeune, veuve sans enfans, très-
riche , et tenant k ce qu'ily avoitde
plus grand à la cour. En 1 769 cette
dame a publié un Essai sur le
génie et les écrits de Shakespear ,
qui obtint un juste et brillant
succès. Elle forma une -société
littéraire , connue sous le nom
.de Blue-5tdcking club (Club des
bas bleus) , nom dont l'ongine
«est à peine digne d'étreconservée.
MONT
99
car elle n'étoit autre que la cou-
leur des bas d'un des membres
de la société. Cette dame eut en-
core une autre singularité , de '
donner tous les ans au mois de
mai un dioer !i tous- les ramo-
neurs de Londres. Le lord George
Littleton fut un des admirateurs
les plus enthousiastes du mérite
de madame Montagu. On dit
qu'elle a eu beaucoup de part
au Dialogue des morts de cet
auteur.
♦ IV. MONTAGU (lord
Edouard ) , mort en 1672 , comte
de Sandwich , de la même fa-
mille que les précédens , vaillant
amiral anglais, qui servit sous
Cromwel , et concourut ensuite
k la restauration de Charles II.
Ce prince le créa comte au combat
naval de Southwold-fiay. En
1672, Montagu, par la sagesse de
ses manœuvres , tira la flotte an-
glaise du plus grand danger , et
montra un courage sans exemple.
Son vaisseau ayant pris feu , il
sauta dans la mer cft fut noyé.
Le lord Edward grat^otV pour son,
amusement , et cultivoit aussi les
lettres. On a de lui une Tra-
duction d'un ouvrage espagnol ,
sur l'art de traiter les métaux ,,in-
%''» Ses Lettres^eX ses Négociations
ont été imprimées en 2 .vol.
L MONTAGUE ou Mon-
TAiGu ( Charles de ) , comte d#
Hallifax, né Fan 1661 , d'une
ancienne famille d'Angleterre ,
montra de bonne heure une
grande facilité à s'exprimer ^lo-
quemment. Cet avantage lui ser-
vit beaucoup dans les chambres
des communes , où il parla pour
Guillaume III avec chaleur. Cç
monarque , étant parvenu k la
couronne d'Angleterre , le récom-
pensa de son zèl? par ttne pe|i-
I sion , et par les çbargM d« Quiyt-
i
160 MONT
jnm»ire an tvësor, de chance-
lier 4le l'ëckiquier , et de sotis-
tréêorier. Ce fut loi qui donna la
première idée des billets de Fëchi-
quipp., si commodes dans le com-
imerce d'Angleterre. Montagne Hiit
un des principaux mobiles des re-
mèdes qu'on apporta au désordre
qui s'était glissé dans les mon-
noies et dans le commerce , et
au rétabltssemont du crédit.
Après la mort de Guillanrae , il
travailla beaucoup , sous la reine
Anne, k avancer et k soutenir
)r réunion entre TAngleterre et
TEcosse , et k faire fixer la suc-
cession k la couronne dans la
maison dlianovre. Le minière
ayant changé , il fut disgracié par
•la reine, sans rien perdre de sa
fermeté. Il dépendit constamment
le parti des Wighs , auquel il fut
toujours attaché , et se déclara
pour leurs ministres congédiés
Après la mort de la reine Anne,
il fut un des régen» du royaume,
insqu'a l'arrivée de George h* ,
XI ni le décora des titres de* comte
de FldUifax j du conseiller privé ,
JÙe chevalier de la Jarretière ,*et
de premier commksaire'du'tré-
«or. 11 mourut le 3o mai 171S.
On a de loi un poëme intitulé
V Homme -i^ honneur , et d'autres
xuéi^rages en anglais , en vers et
en prose.
tlL MOl^TAOUE ( Marie
WciiTi;«r),fille«înéed'Eveljn, duc
db Kingston , née k Pierre-Pont ,
recnt une éducation classique , et
mpprit très*jeune le grec , le latm
iti 'le français. Eu i7i'<2 elle
^ousa le lord Ëdv^ard Wortlcj ,
qu'elle aecompagna k Constanti-
Yiople ) oh il éioit envoyé en am-
i>assade. Pendant une absence de
feon époux, elle eut la fantaisie
-d'être introduite dans le ^fatfrem
titt grand-^seigneur *, elle obtint
cttt# iattiqr , mais œ fut k eer-
MONT
taines conditions. Adimet HT,
qui régooit alors , la traita en
stdtane &vorite. Des signes re-
marquâmes firent connoître à
lord Wortley ' son imprudence»
et so« inconduite ; k l'onion qui
avoit régné entre les deux époux,
succéda une aversion réciproque;
quelque temps après son retonr /
en Angleterre , elle obtint du
mari outragé et mécontent une
pmisiou deSooo liv. sterling , avec
ta permission de voyager. Elle se
rendit d'abord k Venise > de jk k
Rome , ensuite k Nérac , où elle
fit confidence «k une dame de cette
ville de ses av^itures. Quoi qu'il
en soit , a son retour k Londres ,
elle pubtca la relation de son
voyage a Constandnople , rela*>
tion qui fut ponr elle la source
d'ibie gloire ^éc^atante ; elle avoit
vui pratiquer l'inoculation en
Turquie , elle résolut de Tintro-
dirire en Angleterre. Une jolie
femme de 5o ans , litttant contre
les préjugés , Pignoranee étfB
médecins ,<et les superstitions 're-
ligieuses , parvint k rendre à
rhumanité ce service iramoi^el.
On a d^Ue , 'I. Lettres 'écrites
pendant ses voyages depui» 17^6,
jusqrren 171^ , la ^première- ver-
sion de ces lettras , publiée à
Amsterdam en lyôZ , n'est ^p»s
supportable pour le stjle ; noais
elle est plus exacte que la
deuxième , *pi<bliée k Pseris en
1^64 » et réimprimfée en 1785.
M. Anson en a donné une traduc-
tion nouvelle k Paris en 1795.
'Elle réunit la fidélité k la correc-
tion et k l'élégance du style. Il y
a rendu en beaux vers français
les diffîsrens morceaux de j>oésie
qui se trouvent dans ronginal.
Ces lettres sont pleines d'intérêt
et d'agrément ; on y h'ouve âeu
anecdotes curieuses^sor les mœur^
;et le gouvernement des Turcs.
JLte bah>n *4e ToU, qai < allait
MONT
on long séjour à Constantîno-
p)e , les a attaquées vivemeut ;
Uuys de Marseille , qui nous a
donoé un ouvrage mturessant sur
CQ même pays , a pris la défeose
de ces lettres avec beaucoup de
chaleur. Cette diôereate manière
de voir dans des personnes qui
ont visité le même pays n'est
pas saus exemple ; il .y a bien peu
de voyageurs qui s'accordent sur
les mêmes objets , qu'ils disent^
néanmoins avoir vus et examin^^s
avec attention. 11. Un Poème suf^
les progrès de la poésie AU. UEii-^
chiridion dEpictète , revue par
levécj^ue Burnet , et imprimé
paroi 1 ses Oli)uvres , dont lord
Bute confia uue nouvelle édition ,
d après les manuscrits originaux,
à J. Oallaway , eu 1800 , eu 5
volitmes in-4*> copiée à l'im-
î)riinerie anglaise de Paris , dans
la même année, en 5 \olume5
iu-ia ; mais sous le titre pa-,
reli à l'édition originale de Lon»
axes , G. Bichard Philips. Celte
édition , ainsi que la copie , est
ornée de deux portraits , l'un de
lady Mary Pierre-Pont , 1710 ,
l'autre de ladj Mary Wortlcy-
Montague , 1730 : en tête de celle
édittQu sont des mémoires JMogra-
phîqu«s de Tauteur , par 1 édi-
teur. Lady Monta gue a voit éié
liée avec Pope , et se brouilla de-
puis avec lui : Terri gîue (1« cette
liaison mérite d'être rapportée.
Vo^^ , se trouvant un jour dans un
cercle assez brillant , demanda le
nom d'une ieunc fiimme que ele-
puis long-temps il re^ardoii avec
attention , dont l» iiguro cbur-
mante et les grac^^s naïies atti-
roîent autour dV.lle un essaim d'a-
doratears. « C'est, lui nipondit-
on , U. iemmc de M. Wortle;^-
Montague , la iilleamée du duc
de Kingston : son esprit remporte
encore sur s« beautc ; cUe n'a
p»s 34 ^^ 9 ^^ ^i.^ ^^^' ^ COUi>
MO.JNT ' lot
posé nnc Ueroïde de Julie à
Ovide , et elle a traduit du grec
la Morale d'Epictète. » P'^pe »
enchanté , adressa sur-le-chainp
à la jeune ladj: les s<>u!& vers ga-
lans qu'il ait jamais composés ;
et depuis ce moment la jeune
lady , liée d'amitié avec Pope »
connue çt chantce par les poélPS>
les plus célèJ>res , partagea sas
mon) en s entre les plaisirs de l^.
cour et les charmes de la poésie.
Elle a voit inventé un nouveau
genre d'oglogues ; elle les confi*
à Pope,. qui lui donna quelque:^
conseils ; mais elle le pria de ue
point les corriger ; « car , lui dit-
elle , on vous allribitcra ce qu'U
y aura de bon, et ce» qu'on trou-
vera île mauvais restera sur mon
coinpte. » A Uavénement de
George II , lady Mwitague se
lia avec le lord Uervey. Pope
conçut de Tombragc de cette nou-
velle amitié , et de l;i naqoit eii-
tre lui et son aDcicure anjiie
une haine implacable , qui pro-
duisit de part et d'autre des sati-
res pleines de f^el , indignes de
leur talent et de leur caractère.
Après cette rupture, lady Mqu-
taguo voyagea , et re\inl nioiirir
à Londres , en 1760 , ^ Tâge de
70 ans.
t lU. IMONTAGUE (Edouard
W0RTI.BÏ ) , fils de la précédente f,
né vers 1714 a Warueclifre-Lodge>
au couité dïorck , juoct en Italie
en 177Ô , lut placii à l'école de
Westminster, d'oii il s'échappa,
et se mit avec un ramoneur..
Quelqu'un, l'ayant reconnu d^ns
la rue, le ramena à son père ([ni
le croyoit perdu. îl s'échappa
une seconde fois , et s'enga-ea
avec le maître d'une barque de
pt-cheurs ; ensiiite il s'embarqua
comme mousse a bord d'un l)àti«
ni^^yt qui faisoit voile ponr TKs-
pa^uc . driucj ce ptJi^i. Il soivit ur»
lôa MONt
mttletiér. lî y fui encore décou-
vert et ramené chez ses parens ,
qui le firent vojager avec un pré-
cepteur. Ses vojages ne furent
Enâ sans fruit: à son retour a
londres , ii fut appelé au parle-
ment , o il il se comporta de ma-
nière a faire honneur à son rang.
Il passa ensuite en Turquie , où il
Ï)nt l'habit du pays , et en adopta
es usagée , les mœurs et les cou-
tumes. On a de cç personnage
singulier , mais qui n'étoit pas
sans mérite , I. Observations sur
les tremhlemens de terre, II. tJa
Essai sur les montagnes de l'A-
rabie , et quelques Mémoires m-
sérés dans les Transactions philo-
sophiques. On lui doit encore les
Découvertes intéressantes de plu-
sieurs anciens monuraens en Pa-
lestine , où on lui avoit permis
de creuser et de faire librement
ses recherches , parce qu'il avoit
pris le turban. Il a envoyé k la
société royale de Londres un
grand nombre de médailles qui
peuvent servir k Téclairciîisement
de divers points d'histoire.
* IV. MONTA GUE ( Mistriss ),
douée d'un bon jugement et d'un
godt exquis. Son Essai sur les
ouvrages de Shakespear , ea ré-
ponse aux reproches de Voltaire,
peut être regardé comme une des
preuves les plus éclatantes du
mérite transcendant du père de
la tragédie anglaise. 11 est cer-
tain q.u'elle aida le lord Littletou
dans la composition de ses Dia-
logues des morts : ce savant re-
connoissoit que quelques-uns de
ses meilleurs morceaux étoient de
MistrissMontague.Oncroitqu'elle
a aimé le fameux comte de Bath ,
qu'elle accompagna , ' ainsi que
son épouse, dans leurs voyagesen
Allemagne. On ^it qu'elle mon- ,
tra des ses premières années un
godt si décidé pûur la littérature,
MONT
qu'avant huit ans elle avoit/r^/w-
crit XowtXc Spectateur. Sa belle
mais(yii de Portmann-Square , où
elle mourut dans un âge très-
avancé , en août 1800 , étoit le
rendez-vous des plus beaux (es-
prits de son temps.
* V. MONTA GUE (Edouard ),
comte de Sandwich , réunit k
l'âge de 19 ans lès titres de géné-
ral, d'amiral, et d'homme détAtj
ce qui suppose des qualités qui
font ressortir avec plus de force le
peu de consistance de son carac-
tère. Il fut dans iq principe très-
opposé à Charles l ; admirateur
de Cromwel , d voulut lui per-
suader de s'emparer de la cou-
ronne , et fut ensuite un des pins
chauds partisans du rétablisse-
ment de Charles II. On a de lui ,
1. Une Lettre au secrétaire Thur^
low , dans le premier volume des
papiers d'état de Thurlow. II.
Plusieurs Lettres écrites pétulant
son ambassade en Espagne, piu- '
bliées avec les lettres d'Arlingtou.
IIÎ. Les Lettres originales de sir
Richard Fanska-w , etc. , rela-
tives aux affaires entre les trois
cours d'Angleterre , d'Espagne
et de Portugal , depuis i6o5 jus-
qu'en 1678 , en 2 vol. in-8». IV.
une Traduction de l'espagnal de
la Métallurgie d'Alonso Barba ,
curé de Saint-Bernard , dans la
ville de Potosi au Pérou , 1674 ,
in-8«.
f-
MONTAIGNE, rojrez Mon-
tagne , n«» Il , et MoNTAN , n° IV.
MONTAIGNES (des). Fojr.
SlBMOND , n<> 11.
f. MONTAIGU ( Guérin de ),
i3* grand -maître de l'ordre de
Saint-Jeân de Jérusalem , qui ré-
sidoit alors à Ptolémaïde , étoit
de la province d'Auvergne; il
MONT
mena du secours au roi d'Armé-
DÎe contre les Sarrasins, se. si-
gnala à la prise de Damiette en
1219, et mourut en. i23o , re-
grc^tté de tous les princes chré-
tiens.
. IL MONT AIGU (Gilles Ay-
CELIN de ) , archevêque de Nar-
bonne , et ensuite de Rouen ,
mort en i5i8 , avoit fondé le col-
lège de Montaigu à Paris en i3i4*
— Il avoit un frère dont Gilles
Ayceliu de Montaigu fut Tarrière-
pelit-fils. Celui-ci, nommé chan-
celier de Francç et proviseur de
Sorbonne , sous le règne du roi
Jean , fut garde des sceaux de ce
prince pendant sa prison en An-
gleterre. Mais , ayant refusé géné-
reusement de sceller les dons in-
discrets que le monarque faisoit à
des seigneurs anglais , il fut con-
gédié. Le roi Jean le rappela en-
suite avec honneur , et le fit dé-
corer de la pourpre par le pape
Innocent Vl, en i3oi. Il Venait
des services importans à la France
par sa prudence et par sa sa-
gesse. Cet illustre prélat mourut
a Avififuon en iSjS , après avoir
travaillé à la réforme de l'univer-
sité de Paris.
t ni. MONTAIGU (Pierre de),
frère du précèdent , appelé le
Cardinal de Laon , proviseur
de Sorbonne après lui , réta-
blît le collège de Monlaîgu qui
tomboit en ruine. Pierre mourut
à Paris le 8 novembre iSSq. La
postérité masculine de sou frère
aîné finit en 1 4'^^ , dans la per-
sonne de Louis son pelit-fils.
t IV. MONTAIGU ( Richard
de ] , théologien anglais , s'acquit
une grande réputation par ses
ouvrages dans le parti protestant.
Le roi Jacques 1*'^ le chargea de
purger TUistoire ecclésiastique
MONT
io5
deis fables dont quelques écrivains^
plus pieux qu'éclairés , PaToient
remplie. Ce prince le connoissoit
très-capable ae s'acquitter de ce
travail. Montaigu publia, en 1622,
son livre , intitulé Analecta eccle-
siasticarum exercitationum , in-
folio. Son mérite le fit nommer
évéque de Chichester en 1628 ,
puis deNorwich en i638. Il mou-
rut au mois d'avril i64i j ^ 64
ans. Montaigu , assez habile dans
la langue grecque , traduisit 2 1
Lettres de saint Basile , e( toutes
celles du patriarche Photius. On
a de lui d autres ombrages pleins
d'érudition. Voj. Lipse.
* L MONTALBANI ( Marc ) ,
aïeul paternel de Jean-Baptiste et
d'Ovide Montalbani , dont il sera
parlé ci-après y se fit un nom
dans les lettres au 16* siècle. On
a de lui un ouvrage intitulé Dis-
corsi de* principi dalla nobiltà
et del govemo , che ha da tenere
il nobile ed il principe nel reg-
gère se medesimo , la JhmigUa.
et la republica , Florence, i548,
in-8*» , et Venise , i55i , in-8",
* IL MONTALBANI (Jean-
Baptiste , le comte) , issu d'une
illustre famille de Bologne en
1596, après avoir fait d'excel-
lentes études , se détermina à
voyager pour étendre ses connois-
sances et en acquérir de no\ivelles.
Il parcouru^ presque toute l'Eu-
rope , alla à Constantinople et
de là en Perse ; ce qui le mit k
même d'apprendre la langue tur-
que , et plusieurs idiomes de ces
pays bamares ; et de composer
un volume dans cette langue ,
contenant ses. principes de gram-
maire , et un vocabulaire. Ayant
pris ensuite du service dans les
armées deGratien, comme géné-
ral , il éprouva plusieurs échecs ,
se réfugia en Tartarie,. et de là eu
io4 MONT
Ftflague , orîi a*yant appris la mort
f\inéb'tti de Gtatien , tué par son
propre vaïcl-de-chambre , il prit
la résolution de retourner clans
5h partrie. Arrivé en Italie , il en-
fra au service du duc de Savuie ,
Tictf)r Amédée , qui Péleva aux
premiers emplois militaires. Ayant
été fait prisoûnier par lés Espa-
gnols , il souâ'rit une dure cap-
tivité. Rendu èr la liberté , il pas-
5a a Venise , où sa réputation et
sa conduite lai procurèreut de
l'emploi pour passer dans l'île de
Candie , où il mourut en 1646 ,
dans la forteresse de Jtida. On a
de lui De moribus Turcarum
vommentarius ^ qu'il coiiiposa,en
prenant pour guide celui de Ta-
eite De moribus Germanùrum,
11 a lafssé en manuscrit , outre
plusieurs ouvrages > une Orant'
ataif\f turque.
t m. MONTALBANI
(Ovide) , irère puhié dp précédent,-
proicîraeur de piidosophie , de
médecine ,et d'astronomie à Bo-
logne sa patrie , né dans cette
ville en iCJoi. Ch^^ue année il
composoit et pjibiioit des Tablei"
tXîS ou un Aimanach , à ia suite
duquel* ^toient des Discours et
des DisserLitions sur diverses
iiàalières appropriées au goût.dti
siècle. La garde du musée Aldro-
vandi lui lut aussi confiée , et il
devint membre de plusieurs aca-
démies littéraires. Oii a de lui
un grand nombre d'ouvrages dont
les principaux sont, Incitx plan-
tarwn , jO'i4 > in «4**. C'est ia des-
cription des plantes qu'il avoit
lait dessécher , et qu'il avoit col-
lées sur dus leuiiies de papier ,
distribuées en 4 gros volumes. II.
Bibiiotheca boîanica , sous le
nom de Bumaldi , i6'i7 , in-4**.
Il publia cetouvragesous ce nom,
aîm de pouvoir , sous ce voile ol-
iiÇHinx , se prodigue/ des éloges :
MONT ■
cette Bibliothèque fut réimprimée
en 1740, à la suite de celle de
Jéan-Fi-ançois Ségtiiec lïL EpiS'^
tolie de rébus in Bonôniensi trac^
tu im/igenis , i634 , in-4^. IV.
Cenolaphia clarorum doctorum
Bononiensium , i64o ,. iu-4". V.
Arhoretum\, Hbri ducf, r668 , in-
folio , et Francfort r6ga , in-fbï. ^
etc. ^ etc. Moutalbani- mourut à
B'oiogne le 20 septembre 1671.
♦ IV. MONTALBANI (;ïarG-
Antoine , marquis de ) , ills de
Jean-Baptiste èl neveu d'Ovide ,
fit une étude particulière de ÏSk
minéralogie , sur laquelle rou-
lant éteudrc ses côunoissances ,
il voyagea en Afiémagne , dans
la H^igrie et d'an's la Pologne ,
où Je roi Casimir le décora du
titre de marquis, fl parcourut
aussi le3 états de Venise , et plu-
sieurs autres contrées. Ou a de-
lui Pratica minérale , Bologna ',
1678. .On joint ordinairement a
cet ouvrage Catascopia mine^
raie , ov\>ero esploratione , o
modo di J'ar saggio d'og/n /;i/-
nirra metallica. Montalbani mou-
rut à Bologne en iôqd , âgé de
(>5 ans.
* V. MONTALBANI (Castor,
marquis de) , hls du précédent ^
embrassa le parti dés armes , cuf-
Irva les belles - lettres , et fut
tout à la fois philosophe , poëté ,
astrologue et militaire. Ayant ob-
tenu du wservice chez les Vénitiens,,
il devint gouvcnieut' de la ville
et principal! ré de Carrare. De re-
tour dans sa pairie en r7a3 , il
y fut nommé professeur d'arçhi-^
tectuie uiUitaiPO ; emploi qu'il
remplit jusqu'à sa mort, arrivée eu
175*2 , a l'âge de 6*2 ans, sans avoir
été marie , et ne laissant aucutie
postérité. Kn Ini s'éteignit la fa-
mille des Moijta[)>ani de jîèlogne.
Conime Ovide de Montaibaaiv. il
fk. dlïs Ahuaruichs dans lesquels
lise môla de tirer des homscopes.
Tous les ouvra ff€S qu'il a donnés
se ressentent du goât du siècle
pdur Tastrologie et la divination.
Voici les titres de quelques-uns :
!• fiaieoiogeùle ovvero ' Diana
flagellata , contro il conte Dia-
na P^ale&logOy già Secretario del
daca di Massa, dedicata alla
v&rità ^ Spizberga , i^ao. II. La
eittà JkUce , Massa, r^iB , sous
le nom anagramma tique de Bran>
eaiéon Matiottl. îl pidilia depuis
1707 jusqu'à 1714 plusieurs Al-
manaieks sons divers titres.
* MO]NÏALBODDO ( Fracan-
zaaa ou Fracahzo de ) , aiàsi ap<
pelé d'une lerre de ce nom , si^
tuée dans la Marche d'Âncône ,
fut le premier ,, dit-on , qui pu-
blia à vicence ,. en i5o7 , un re-
ci^il de Voyages sous le tilra
suivant : Mondo nuovo , e paesi
nuovamente retrovati da Albe^
rico Vesffuzio Fiai^ntino , ètc.
Ce reeueil lut traduit l'année sui->
\aate en latin par Arcangelo Ma-
drignani . Milanais , religieux de
Tordre de Cîleaux , qui changea
le titre , et fit entendre qu'il avoit
iui-méine ti'aduit ces Voyages du
portugais.
♦I.MONtALDO (Louis), de
Sjracuse , avocat fiijcul de Sicile,
et con'seiller du roi eu 1007 , a
publié Lectura super riiu regni
jiclliœ "f Ad huliam apostoîicam
I^icolai V et refrlam pragniati-
caot Alpiionsi de ce7tsibus.
* IL MONTAÎJ)0 ( Horace ),
jésuite , répétiteur de rbétoiique
dftBS les écoles de Brera k Miian
ati i6* siècle , fît imprimer en 161^
un livre latin iuUlulé As^sertiù^
nés , au uonibre de vingt-quatre ,
eocitre- liercide Tassa , qui avoit
|Hiblié ua livre sur la Vérité el la
p«i'fei5ti(^ àk*s enibl^iuci^od d*;-
yisrs. Montaldo est encore Tan-
teur de quelques autres ouvrage»
entièrement oubliés. <
.1.
I
r
h MONTALEMBERT (Andii*
ou Adriaii de ) , seigneur d'Esté
et de Parivilliers , né en i^85 y
d'une Emilie ancienne qui a tiré
softnom de la terre de lilontaiem-
bert en Poitou , se signala do
bonne heure par sa vali^ur. 11 fit
SC9 premières armes a la bataille
de tornoue , en i495 , et conti-
nua de se distinguer dans toute»
les guerres de Louis XII. Sa bra-
voure, étoit si connue , que
Fraiieois I^' le choisit dans un
louruoi pour ua de ceux qui
dévoient soutenir l'effort tics,
quati'e plus rudes laiioes qui se
préie&teroienti Aussi ce prince
di:»ok-'il souvent : « JNous sont»
mes quatre gentilshommes de la
Guienoe , qui courons la bague
contoe tous allaus et venans de la
France -. Moi , Sansac , d'Essé »
et Chastaigneraye. ^> Eu i536 il
se jeta , avec une compagnie de
chevau-lcgers, dans la mU© deTa-^
rin , menacée d'iui siège , et n'en-
sortit que pour a lier emporter Gi-
na par escalade. L année i543hii
fut encore plus glorieuse. Il dé^
iéndil LaudrcGie& contre une ar^
mée qrti réunissoit toaies les for-
ces d'H^s pagne, d'xAllemagne, d'£-
ta lie , d'Angleterre et de Flaadi« ,
coinmaiidé<; parrempereur €hai'-
les-Quiiit« Quoique les fortîfica—
ttoas fussent mauvaises , que la
ga«f»»on manqsfit de tout, ildoB"
na le tem^s , par une vigoureuse^
lésistancc , à l^armée du roi de
venir le dégager. Ce héros fut
blessé au bras pendant le sié^^e.
Franco» ï»"^ le récompensa de .s»
valeur par une charge de gentil-
homme de sa chambre. Ou dit à,
ce sujet M qu'il étoit plus propre a
donner nnc camisaae k l'ennemi
(|<<4.'auc' i&heiiiise au roi.' » Après U
io6
MONT
mort de ce prince ,, il fut envoyé
en Ecosse par Henri II. Il mit le
saége devant Haddington , tailla
en pièces les Anglais , et en moins
d'un an leur enleva tout ce qu'ils
possédoient dans ce rojaume.
Aussi compati ssant^ que coura-
geux, il venditjusqu'à sa vaisselle
d'argent pour taire subsister son
armée. Henri 11 , qui avoil besoin
de son bras dans son royaume, le
rappela en France , l'honora du
colher de l'ordre , et s^en fit ac-
compagner à la guerre du Bour
lonnais contre les Anglais. Am-
bleteuse , place forto , ayant été
prise d'assaut, IMontalembert saur
va de la fureur du soldat les fem-
mes et les filles qui réclamèrent sa
protection. La paix ayant été cou"»
due en i5l5o, ce général se re-
tira dans une de ses terres du
Poitou. Il y ^voit trois ans qu'il
languissoit aune cruelle jaunisse,
fruit de ses pénibles expéditions
d'Ecosse , lorsqu'il reçut ordre du
roi d'aller défendre Térouane con-
tre l'armée de l'empereur. Monta-
lembert dit à ses amis , dans le
transport de joie que lui causa cet
ordre : « Voilà le comble de mes
souhaits ; 'je ne craignois rien tant
que de mourir dan» mon lit. Je
mourrai en guerrier...... Si Té-
rouatle est prise , dit-il au roi en
prenant congé de lui , Essé sera
mort , et par conséquent guéri de
sa' jaunisse. » Il tint parole : la
place fut attaquée avec, une ar-
deur incroyable ; et , après avoir
soutenu trois assauts redoublés
Î>endant dix heures , il fut tué sur
a brèche le ii juin i553. Sa mort
entraîna la perte deTérotiane. On
a de lui la Merveilleuse histoire
de t esprit apparu au monastère
des noniinins de Saint^Pierre de
Lyon , Paris , i5i8 , in-8».
*il. MONTALEMBERT (Marc-
Réné^ marquis de) , parent du
MOw:r
précédent , né a Angoulérae le
i5 juillet 1714» entra au.sejc*
vice dès Tâge de iS ans , fit la
campagne de i^Sô, et se distin-
gua aux sièges de Kehl et de Phi-
^jpsbo^rg , ce qui lui valut, quel-
aue temps après, la compagnie
(les gardes du prince de Con^.
A la paix , il consacra ses loisirs,
à la culture; des.sciences^, et mé-.
rita en 1747 une place d'associé
à l'académie. Il a enrichi les Mé-
moires de cette société d'un grand
non\bre de Pièces qui joignent au
mérite des idées celui d'un style
pur et élégant. En 175© il se ren-.
dit dans l'Angoumois' et le Péri-
rigord , où il établit àes forges
d'une grande utilité pour la fonte
des canons de la marine. Pendant
la guerre de sept ans il fut em-
ployé par la France dans les ar-
mées suédoises et russes. On l'en-
voya ensuite eu Bretagne et à l'He
d'Oléron , qu'il fortîha suivant le
système perpendiculaire qu'il s'é-
toit formé. Ce fut sur-tout anx
sièges d'Hanovre et de Bruns-
wick qu'il employa avec succèss
ses innovations. Il fut aussi chargé
en 1779 de faire construire à Vub
d'Aix un fort en bois ; il ne lui
fallut pas deux ans pour achever
cet ouvrage , d'une solidité et
d'une pertéction étonnantes. Ai-
mant le faste et la dépense , Mon-
ta lembert avoit dérangé sa fortune,
et , en 1 790 , il fut obligé de ven-
dre sa terre en Angoumois ; elle
lui fut payée en assignats , ^t il se
trouva condamné a passer le reste
de ses jours dans une médiocrité
voisine de la misère. Partisan des
idées révolutionnaires, il avoit, à
l'exem pied' un vie ux soldat deTo u-
raiiie^ fait, après le i4 juillet 178^
a rassembléenationale, l'abandon
de la pension qui lui avoit été ac-
cordée pour Ja perte d'un œil. Il of-
frit plusieurs fois ses ouvrages anx
divers corps législatifs i cepiendaut^
»
MONT
efirajé des progrès de* la révolu-
tion , il se rendit en Angleterre
avec sa femme, qu'il y abandonna
aussitôt après , * revint à Paris
dans le moment le plus ora&eiax
de la révolution , et fut cpielq«ie
temps mis en arrestation. Rendu
Il la liberté , il fit prononcer son
divorce , et épousa une dame Ca-
det. Eki 1796 , la convention na-
tionale'fît une mention honorable
de llioTfimage de son ouvrage ,
intitulé l'Art défensif supérieur à
fart offensifs et charsea son
comité d'instruction publique de
lui accorder des enconragemens.
En février 1796 le' conseil des
cinq cents arrêta la mention hono-
rable de ses ouvrages , dont il
avoit fait uti nouvel hommage.
En mai 1798 il annonça au mê-
me conseil qi^'il avoit trouvé le
moyen de réduire des deux tiers
le nombre des canonniers néces-
saires au service de chaque vais-
seau. Il mourut à Paris le 22 mars
i8oa , doyen de» généraux , et
doyen de l'académie des sciences.
Quelques mois avant sa mort il
lut h Finstitut un Mémoire sur les
affûts de la marine , le prononça
d'une voix forte , et développa ses
idées avec une clarté qui excita
la plus vive admiration. Il écrivit
aussi des Réflexions sur le siéffe
de Saint-Jean d'Acre, Outre les
differens Mémoires , ou Corres-
ffondance avec les généraux et les
ministres, depuis inb*] jusqu'en
1761 , etun ouvrage it&mGnse. sur
la fortification perpendiculaire
et VArt défensif .^ auquel il a tra-
vaillé vingt ans , Montalembert a
aussi cultivé les talens agréables ;
ses petites c<îînédies de société ,
la Statue , la Bergère de qualité ,
et la Bohémienne , ses Contes en
vers et ses Chansons, annoncent
une imagination rian-tf%^ Son buste
a été fÎEiit, après sa t\ioi*t, par le
sculpteur BouVallet.
MONT 107
* MONTALTUS (Jérôme ) ,
philosophe et médecin , né en
Sicile , y florissoU vers l'an 1592.
On a de lui uu ouvrage intitulé
De homine sano libri très , Fran-
cofurti, 1.591 , 1698 , in-8». Man-
get attribue à Philotieus-Elianus
Montalto , in<.^d<cin portugais,
deux écrits portant pour titre ,
I. Optica , iritra phiiosophiœ et
medicinœ areain , fie visu , de vi~
sus oigano et objecto theçnam
accu rate complectens, Florentiae,
1606, ia-4**; Coloniœ Allobrogum,
i6i3 , in-4*. II. Arcliipathologia
in qud intetmarum capitis affec-
tionum essentia , causœ , signa ,
prœsagia et curatio accuratisst-
md indeegine edisseruntur , Lute-
tiae, 161 4 > in-4°> Sanctt Gerva-
sii , i6a8 , in-4**.
t MONTAMY (Didier-François
d'Auclais , seigneur de ) , né k
Moutamy en ^Basse-Normandie ,
d'une famille noble et ancienne ,
premier maîtie-d'hôtel du duc
d'Orléans, chevalier de Saint-
Lazare, amateur éclairé, mounit
à Paris le 8 février 1765 , âgé
de 62 ans. Il est auteur de , I.
Lï> Lithogéognosie , ou Evdamen
ckim,ique des pierres et des
terres , etc. , traduit de l'alle-
mand de J. Pott , Paris , 1755 ,
deux volumes in-iîi. II. Traité
des couleurs pour la teinture en
émail et sur la porcelaine , pré-
cédé de VArt de peindre sur Fer-
mai l , Paris , 1905 , in-ia. Dide-
rot , auquel il le remit en mou-
rant, en a été l'éditeur , et Ta aug-
menté, f^oj". son éloge a la têt«
de cet ouvrage.
t I. MOWTAN , né k Arda-
ban dans la Mysie , au q* siècle ,
fut un insensé qui joua le pro-
phète. Il prétendit que Dieu avoit
voulu sauver le monde d'abord
par Moyse et par les prophètes j
je3
MONT i
Su'ayanl éthoné dans ce dessein >
s'étoit iBCai;né , et que n'ayant
pas encore réussi , il étoit des-
cendu en lui par le moyen du
Saint-Esprit , et dans deux pro-
pliétesses Priscille et Maxim il le ,
' toutes deux fort riches , et très-
iittachëes à sa doctrine. Destiné à
réformer les abus , et k tirer les
fidèles de Tcnfance où ils avoient
vécu jusqu'alors, il faisoit plu-
sieurs carêmes , regrirdoit les se-
condes noces comme illicites ,
ordounoit de ne point fuir la per-
sécution , et de reluser la péni-
tence a ceux qui étoient tombés.
Mon tan séduisit un grand nom-
bre de chrétiens. II parut a^ité
de mouiiceniens extraordinaires,
qui le firent passer pour fou au-
près des gens sensés , et pour
inspiré auprès du peuple. Né
avec une imagination vive et un
esprit foible , il persuada ceux qui
lui ressembloient. I^ustérité de
ses ouieurs servit encore beaucoup
k accréditer aes folies. Le pape
Victor, trompa par les montanis-
tes , leur doi^na <ies lettres d'ap-
piobation ; mais il les^ révoqpa
ensuite. On tint plusieurs conoîes
conti?e eux. On y établit. €«î prin-
cipe : « que le Saint-Esprit perfec-
tionne ceux k qui il se conimuni-
qiiC , au lieu de les dégrader ; et
mi'cu fdisant parler les prophètes,
il ce leuç ote point le libre usag^
de la raison et des sens. Lres mou-
taoïstes remplirent presque toute
ta Fhrygie , se répandirent dans
la Gatatie , s'établirent k Cons-
tantiuople ,. pénétrèi-eiit jusque
dans rAlTiq.ue , et séduisirent Ter-
tullien , qui se sépara d'eux k la
fin , mais , h ce qu il paroit , sans
condamner leurs erreurs. Ces bé-
f'Ctic|ues s'accordoient tous^ k re-
connoître que l'e Saint-Esprit
avoit inspiré les apôtres ; maïs
ils distinguoi^nt le Samtp*£sprit
du rumclet. lis pi:^iepdoiânt <^ue
MONT
le Paraclet tevoit inspiré Moaf^mt ,
et avoit dit par sa bouche, deti!-
choses beaucoup plus excellente^»
que celles que J. C. avoit ensei-
gnées dans son Evangile. Cette dfs'
tinction du Paraclet et du Sairtt-
Esprit conduisit un disciple de
Montan , nommé Echinés^ a ré-
fléchir sur les persomies de la
Trinité; et en recherchant leur
diUérence , il tomba dans le &a-
bellianisme. CeBdeuxbranciSLes se
divisèrent ensuite en deux petites
sociétés , qui ne diâeroient que
par quelques pratiques rMliculê».,»
que chaque prophète prélendoit
lui avoir été révélées. Ces sectes
eurent le sort de toutes les socie-^
tés fondées sur l'enthousiasme.
Qn en découvrit Fimpotsture ; eil^
devinrent k la fois odieuses et ri-
dicules, et s'éteignirent peu à peu.
Telles furent les sectes des las-
cordurgites , des ascadurpites ,
des passalorinchites , des arto-
ty rites. Montan laissa un Jivre de
Prophaties. Priscille et Maximille
^ publièrent aussi quelques Senten-
ces. Saint Apollinaire d'iiiéraple»
fut le plus zélé adversaire des
m on taillâtes.
IL MOTNTAN , archevêque de
Tolède, vers 55o. On raconte à soa
iîujet une iable ridicule ; on dit
qu'ayant été accusé d'impudicité >
il prouva sou innnocencc en te-
nant , pendant la célébration des
saints mvstères , des cbariKins
ardens dans son aube, san&qu'elle
en i'At brûlée. Il nous î*estc de
lui deux Epitres qui décèicut
beaucoup de savoiv.
ÏII. MONJAN (Philippe . ,
ou, plutôt Philippe de La Mov-
TAéCKE , savant docteur de Sov-
bonc£, natif d'Armentières , hai\
critique,, enseigna le grec a\ec
réputation dans l'université de
Douay , qI\ il fonda Uois boui:-
MOIVT MONT 109
«es ponrde pamres écoliers, ift' «o« , nacmieuto , y mttm^ dei
où i] Tnonrnt en ^76. On lui doit kombne. Ensemble , Valladolid >
* ' ' "^ ' ' i55o , in-fol.
la Mévision de quelques Traités
de saint Jean • •Chrjsostâme , et
la Traduction du grec en latin
«les Commentaires de Théopbj-
lacte , archevêque d'Acride , sur
les Evangilf»s , les Epîtres de saint
Paul , et plusieurs autres petits
prophètes , Bâle , 1 554 et 1570.
ÏV- MONTAN (Jean-BapUste),
Voyez MoDTANBS.
*V. MONTAN (JeanJ, né à
Strigan en Silésie Tan i5^i , s'ac-
cjiiit une espèce de célébrité par
la découverte des propriétés d'une
terre de la montagne de Saint-
George , située près de sa ville
natale. Montan présentoit cette
terre comme un remède efficace
cofitre beaucoup de maladies ,
€t assuroit devoir une inanité de
cures à sou usage ; mais il le te-
noit secret , et ce ne fut que 1^
«ns avant sa mort qu'il rendit
pnl)liques sa prénaration et la
méthode de remployer ; encore
ne se rendît-il qu'aux instances
réitérées du magistrat de Strigau.
Son ouvrage sur ce sujet a pour
titre: Brève s ed exquis ètum y verè-
ique philosophicum judicium der
verd natis^d^ omnisqué artis ac
fiici experte terra sigUlatd S tri •
Eonii per divinam graticun à se
%{fffntà , Tfuremberg , i585 , in-
i^. Ce médecin mourut en x6o4-
* MOOTANA (Bernard ) , né
près liu Motil^Serpat en Catalo*
gne ^ médedin dé V&oïfaetem
Cbarl^s V , av^it , selon Nicolas
Antonio, »pra tiqué son art avec dis-
tinction pendant V4o ans » quand il
imhiia ,1. .Libw deia 'anatomia
tkl korrtbrre. H. 'C^n CoknmiO'del
mai^queg^de Mvndeœar^i>. Lutg
&trtath ^Mtn^iosAy £on ^elem^
ùfr, ueerca -de .un suenno que
♦I. MONTANARI(P. D.Apol-
linaire) , de Faenza , moine ca-^
maldule , gouverna pendant plu-
sieurs années le monastère de
Saint-Grégoire à Rome , et mou-
rut à Ua venue. On a de lui , I.
Discorsi due accademici sul piv^
blema^ si schiqffb di J^Ltlco Josse
piii ingiurioso a Chrîsto del ba-
cio di Giuda, Fiorenze , 1696.
II. Vita di S, Romuaîdo , Ronia ,
1707 , Havenna , 1727 , etFabria-
no , 174* • W publia celte vie sous
le nom de René Monti. Il est
encore auteur de quelques ou-^
V rages de controverse.
*Il. MONTANARï (Jacques), de
Bagna-Cavallo , mineur conven*
tael , -élu générai de son ordre en
1617^ et mort k Venise Tau 1 65 1 ,
a iécrit plusieurs ouvrages dont
les prinâpaux sont , I. Exercitia
spirilualia^ Cracoviee, .1620. H.
Carmina de divtinse sapientiag
triumpfw , Rom», iSpg. lil. Jîe-r
JbmuUio studiorum , Colonie ,
1619.
III. MONTANARI (Gemi-
niano], astronome de Modène,
enseigna les mathématiques à Bo-
logne avec réputatio];^, et y mo,u-
rut vers la fan du 17* siècle. Tl
pensoit a peu près jcomiTie Gas-
sendi ; mais il n'avoît pas son'
génie. Ses ouvrages roulent sur
la physique et l^stronomie. On
a de lui , I. Une Dissertation sur
les comètes y en latin. ïf. Df la
manière de yuire des abserxfo^
fions astronomiques. IFÏ. 2>/î-
cours sur ks étoiles fixes ( vrcnieâ
ou prétendues ) qtn Ofti dis»
paru , et sur celles qui -ont com»
mencé à paroitre , etc.
M. îilONTANl(Jean,F>rançoU),
iio MONT
d'ime noble famille de Pësaro
vers Fan i68d , proiésseiir de mo-
rale au collège romain , où il
mourut en 1760 , retouctia et
corrigea Touvragè du F. Pelizza-
rio , son confrère , intitulé I>e
m onialibus y elc, et y ûi de grandes
augmentations, qu'il tira en gran-
de partie des décrets de la congré-
gation sacrée et des bulles de Be-
noît XIV , et le publia sous ce
titre : Tractatio de monialibus ,
in qud referuntur omnes Jere
iquœstiones de receptione novi-
tiatu , doU, renuncialione bono-
rum^profossione, vélo y consecra-
tiorie , votis religiosis clausura^
obligationibus , prohibitionibus ,
pâsnis , prhilegits , ac guberna-
tione , quoad earwnprœlatos , ab-
hatissas , ^t confessarios oïdina-
rio& , €LC extraordinarios , auc-
tore Francisco Peillzzario Pla-
eentino S.J, editio novissiina ,
aucta et correcta juxta animad-
versiones sacrœ indicis congrega-
tionis à Joanne Francisco Mon-
tani ejusdem societatis theohgo
cum appendice constitutionum SS.
D. N. Bertedicti XlP^adeam ma-
te/^ampertinentium jKotniii , iy55,
in-4°« Ce livre fut publié de nou-
veau par Romondini , à Venise ,
en 1761. Monta ni corrigea pa-
reillement un autre ouvrage de
Pelizzario sur les réguliers.
*IÏ. MONTANI (François) , de
Pesaro , mort en i yS^ , gentil-
homme de la chambre de Cosme
lïl, qui l'employa dans plusieurs
affaires importantes , savoit très-
bien les langues grecque et latine ;
9Voit des connOissances dans la
littérature , et cultiva les sciences
avec succès. L'amour de l'étude
lui fit bientôt abandonner la cour,
et il se retira dans sa patrie pour
s'y livrer entièrement. On a de
lui plusieurs ouvrages pleins d'é-
rudition , mais qui manquoient
MONT
de critiqué , ce qui lui attira ded
contradictions , et niéme des dé-
sagrémens , sur - tout relative-
ment à sa Lettre touchant les
consi<lémtions sur la manière de
bien penser^ écrite par un afca-
démicieu , Venise , i jo5. Ses au-
tres ouvrages sont, I. Glossœ
marginales ad Musœi Passerii
lucernas collectée , etc. , lySg.
II. Dissertazione sopra un is^
crizione greca , e sopra un bas^
sorilievo délia galeria G. ducaU.
* I. MONTANO oaMoNTANARo
( Nicolas ) , homme d'un es-
prit ardent , mais turbulent et
séditieux , originaire de Gaggio ,
dans les montagnes de Bolo-
gne , professeur d'éloquence a
Milan. Lorsque Galéas - Marie
Sforce , fîls de François , succéjda
à son père dans le gouvernement
de Milan, en 1466 , il commença
à indisposer et exciter quelques-
uns de ses écoliers , qui étoient
nobles, contre Jean -'François
Pusterla , un des ministres du
duc ; et pendant une année en-
tière on le vit occupé à souffler
par- tout Tesprit de révolte et de
sédition. Après avoir déterminé
ces jeunes gens k passer sous les
étendards du fameux général
Barthélemi Coîleone . de Ber-
game , il se vit tout^a7COup en
butte à la haine de la noblesse
milanaise , et fut abandonné
de ses écoliers , et même dé
ses amis. Il quitta alors Milan
et se rendit à Rome , ensuite- k
Bologne , d'oii il retourna à Mi-
lan. Son retour dans cette ville
fut une espèce de triomphe , pafr
le- concours de ses écoliers et
des professeurs qui allèrent lui
rctodre visite et le féliciter sur son
retour. Quelques épigramm'es sa-
tiriques qu'il lança contre quel-
qties particuliers- motivèrent son
emprisoB&etneni y et ^ selon .qiicl-
MONT
yics écrivains , Galëas-Marie le,
fit fustiger publiquement pour
avoir violé une fille. Ce cîiâti-
jnent n'éteignit pas l'eiprit sédi-
tieux de Montano ; il recommença
à soulever la noblesse contre le
duc , qui le fit chasser de la ville ;
mais la fermentation qu'il avoit
excitée contre Galéas^larie se
changea bientôt en une horrible
copiuration qui éclata contre ce
prince, qui fut assassiné le 26
décembre 1476. Montano, exilé
de Milan , implora et obtint la
protection de Ferdinand , roi de
rifaples , qui lui commanda de
prononcer -u<i discours pour dé-
tourner les Lucquois de contrac-
ter aucune alliance avec Laurent
de Médicis. Cette tenUtive ne fut
pas heureuse. Médicis, irrité con-
tre loi , le fit arrêter sur les mon-
Ugnes de Bologne, 'et, sans autre
forme de procès , il fut pendu à
un arbre , comme • un- assassin.
Le discours viraient de ce profes-
seur contre Médicis , oui étoit en
manuscrit dans la bibliothèque
ambrpsienne , fut imprimé sur la
fin du i6»siècle,
/IL MONTANO ( Jean - Bap-
tiste), sculpteur milanais , K'oc-
capa a Rome, sous le pape
Grégoire XIII , à des ouvfvges
d'architecture et de sculpture en
bois ; il avoit une telle adresse /à
travailler le bois , qu'il le ma-
■ioit pour ainsi dire comme de
Ja cire , et enfaisoit ressortir des
figures aussi correctes qu'élégan-
tes. Il sculpta y par ordre de
Clément VIII , l'excellent Orgue
deSaint-Jean*de-Latran , et don-
na les dessins des églises , des
tombeaux et des principaux au-
tels de Rome. Ces dessins furent
gravés peu après par les soins
•de Bapti&te Son a , architecte ro-
main , qui avoit été son élève.
'Montano moui*at à Rome en i6ai .
MONT III
On a de lui , L UareMlettura con
diversi ornanietitl cavati dalt
antico, Rome, ^i636, in-folio,
II. Scella di variî tcmpletti anti^
cki , con le plante e alzate , di-
segnati in pœspettii>a , e publi-
cati da Giftmhatista Soria ,
Rome , 1624 , in-fol. IIL Diversi
omamenii per depositi e altari ,
Rome, 1621 , in-folio. IV. 2V-
bernacoli diversi , Rome , i6a8 ,
in-fol.
I. MONTANUS. Foy. Ne'kqn,
n. MONTANUS. Foy. Abias .
no IL
IIL MONTANUS. Forex
Berghï:, n« L
IV. MONTANUS ou Montano
(Jean- Baptiste), de Vérone, re-
gardé comme un second Galien,
né d'une famille noble, pratiqua et
enseigna la médecine à Padoue
avec une réputation extraordi-
naire. On a de lui , L Medicina
universa. IL Opuscula varia me-
dica , in - folio. IIJ. De gradi*
bus etfacultatibus medicamento-
mm, in-8«». IV. Lectiones in
Galenum et Avicennam , in-8«,
et d'autres ouvrages qui eurent
un' succès distingué. Les livres
de Montanus sont clairs et soli-
des. Presque toutes les acadé-
mies d'Italie lui ouvrirent leurs
portes. Il étoit k la fois médecin,
et poète, U mourut le 6 mai i55i ,
à 53 ans.
♦ V. MONTANUS (Paul) , de soe
nom hollandais Van den Berghe
né à Utrecht, d'une famille di^
tinguée , en i53o , fut reçu licen-
cié en droit k Angers en i55i ,
exerça ensuite la jurisprudence
k Utrecht , et y fut revêtu de
la dignité sénatoriale par Phi-
lippe 11 , roi d'Espagne, eu i56i.
Son refus d'abjurer le r^ime
espagnol le fit destituer de cette
place en i58o , et il mourut dans
ita MONT
la vîe privîée eu 1587. Son fi*ère
£altb.asar publia de lui , âpre:»
su mort , Tractatus de jute tu-
trlan^in et curationum , lufiyàe ,
1.595 j Jn-lbl. , réimprimé plu-
sieurs fois. .
* VI. MOIVTAITOS ( Arnoîfl )
c écrit eo hollandais, I, Une Vie
de Frédéric- Henri , prince 'd*0-
xange , Amsterdam , 1.653 , in-ia.
lï. Men'eilles de V Orient , ou
Description dès Indes orientaît^s,
des principaux voyages et des
guerres dont elles ont été Vohjet
et le théâtre , Rolerdam , .i6,o4 »
ifi-i'î. îll. Ambassades mémo-
rnhles de la compagnie des Indes
iiolhmlaises vers les empei^urs
r'u Japon ., Amsterdam , 1669 ,
ivvit'ol. IV. Histoire des premiers
Ikabltons de TAmstelland ( on du
pays d'Amstel ) , Amsterdam ,
MONTARGON ( Robert-Fran-
ff»!^ de ) , dit le P. Hyacinthe de
Assomption , augustia de la
place des Victoires , né a Paris
le 27 lïKii 1705 r se distingua dans
la .ciiairc. -Le roi Stanislas l'ho-
nora du titre de son aumônier,
en cécempense d'uu A vent qu'il
pri^oha devant ce prince. Il périt
malhenreusement à Plombièpes,
à-65 aits , ilans la crue d'eau qu'o-
proui^a cette \iUe , la nuit -du
:i4 au a5 juillet de l'année 1770.
On compté parmi ses ouvrages,
I. Le Dictionnaire apostolique ,
Paris, 1752, 1758, in-8**, i3vo!,,
Paris, chez Lottin Taîné. IL Le
Hccueif {Céloquence sainte , i vol.
in-i2. m. U Histoire de linsti-
fiftron de la Jeté du Sai/it-Sacn?-
mentr, i y. in-ia. Son Dîctioiiiwi-
re apostolique est un répertibre
utile, et le s,eroit davantage si l'au-
tour àvoit eu plus de goût et un
strie moins incorrect. Le grand
î<K:t>iivérâent de tou« les livres
MONt
j de ce, genre , et en partlcolier de
i'omra^e du P. de Montargon ,
c'est qu'oH trouve un morceau ex-
cellent à ^ôié de plusieurs pas-
sages qui n^offrent que des tri-
vialités, et quelquefois même des
platitudes.
MOiNTARROYO - MAS-
GAREiXHAS (Frejrede),'
lié à Lisbonne en 1670 , d'une*
l'amille noble , voyagea dans pi'es-*
( que toute l'Europe. 11 servit en-
suite en qualité de capitaine dç
cavalerie, depuis 1704 jusqu'en
17 10. 11 quitta le métier de la
guerre pour se livrer à l'étude y
lut deux, lois présiéent de l'aca-
démie des anonymes , puis secré-
taiits et maître d'orthographe dans
celle des appliqués. Ce tut lui qui
intreduisu le premier en Portogai
r4isage des galettes. Ce savant
avoit du goût pour tous les gen-
res de liiiératUFe ; il avoit puisé
dans ses diilérens voyages taules
les connorisfiances qui peuveut
intéresser •l'iiumanilé. H nionrot
vers i65o. «Ses principaux ouvra-
ges sont, I. I«e6 ^égoûiatiofis
de la paix de Hysw/ck , 2 vol.
in - y»*. IL Histoire naturelle ,
chronologique et politique du
mo/uie. ïii. Là Conquête des-
Onizes , peuple du Brésil , in-4*i
iV. Relation des batailles d'Où--
denaKde et de Petervi^aradtn ,
in - 4**» V. Relation de la mort
de Louis Xl^/in-^^. VL Eife-
nemens terribles arrivés en /Tt/-
f'vpe en 1717, in-4" . VH . nétail
des ^progrès faits par les fausses
contre, tes Tmvs et les Tartares ,
10-4" > etc.
t MONTA UB AN (Jacques
PoussET , sieur de ) , avocat aM
parlement et échevm de Paris,
mort en cette ville en i685 , e&t
auteur de quelques, pièces dd
théâtre : Zé/tobie , rxfins d*Arrnér
nie , représentée «a i5v.o, iiU-
MONT
prioiéç, 60 i653, in-iQ; tes
Charmes de Félicie, pastorale
•£^1 ciipq actes et en vers , Paris ,
.i654 > in - 12 , sujets tiré de la
ÏKane de Monte-Major ; Séleucus,
tragi-ccun^e-biéroique^ repré-
^Ektée en. i655 , et imprimée en
a654 > in- la ; h C^mte (THol'
lande y tr^gi - comédie , Paris ,
i654 , in- li ; ladegoade , tra-
gédie représentée m^ i653 , et
imprimée Tannée suivante. On
lui attriiotae agâsi. PaïUasruely
^co^i^die imprimée en 1704 9 ^t
Jes ^enturef de Paratrgey co-
médie en cinq actes, représeetée
^«k i674>'*i«^i qu'une tragédie
44^ Tnjeste. Ces àoax, dernières
ja'oQt pa$ été imprimées. Cet aa-
leuff étoit.très-lté avec Boileau,
Bacine et C^pelle. S'il est vrai
/|u'il ait eu part à la comédie des
f^kù^AurSy op ne peut dputer
qi^e-ce ne iM un homme d'esprit.
! » MONTAUbOJN ( Jean-
GraJi]|riel)« né » Mantes le aS seo^
leinbce i7aa 9 et mort sur la on
4n i^* siècle > % dcmné Supplé-
ment à Fessai sur la police des
grains; Mémoires sur la poHti-
tique > f histoire mUureiie > • le
commerce et téconomie ; de» No-
tices historiques sur de3 g«as
46 leltjces ; des Poésies, dftns les
Journaux > et des Mélanges*
MONT ii5
hauteur , et renversa cinq escj^''
drons qui venoient k lui. L année
suivante il obtînt le b^ton de
maréchal de Fiance. Il eut en^
suite le cordon de fordre du
Saint-Esprit et la place de gou-
verneur du duc d'Orléans , de-
puis régent du royaume. Il mou«
rut k Paris le 5 février 1684 »
ne laissant que des fîlles. Mon-
ta ult honnête homme , et sujet
(idèle , très -attaché au roi et
aux ministres , fut plus distingué
par ses vertus que par ses succès
militaires. Il avoit eu le comman-
dement des troupes auxiliaires >
I envoyées k Candie en 1669. {1
débarqua heureusement ; liiais
les Turcs, qui s'étoient retirés sur
les montagnes , ayant fopdu avec
impétuosité sur les Français ,
Navailles fit sa retraite apr^
avoir perdu huit cents hommes^.
Désespérant de sauver Candie ,
il se rembarqua avec ce qui iie^-
toit des huit mille hommes quis
Louis XIV y avoit fait passer en
difTérens temps. Ses Mémoires^
imprimés en 1701, in- 12, sont
superficiels et assez peu intére^-
^ sans. L'auteur écrit en homme
de quahté, avec une simplicité
élégante et noble : il n'y manqup
que des faits curieux.
MOKTAULT (PhiKppe de),
4uc de Navailles > pair et maré^
chai de France » d'une famille de
^igorre qui cemonle au i4* siè-
cle , reçu pAffe chez le car-
dinal de Richelieu en 1 655, k
l'âge de j4 ^^s« Instruit par ce
, * MONTAURO 014 MoNToa©
(Renaud), de Tordre des prê-
cheurs , évéque de Céphalide »
employé nar le pape Alexandre
VI dans plusieurs amstires iitipor-
tantes , mourut en Espagne , oh
il avoit été envoyé auprès de sa
majesté catholique pour terminer
quelques négociations du pluiS
céfèl»re cardinal , il abjura la re- b^ut intérêt. On a de lui pe rç-
4igio« protestante , et parvint en- ductionibus naturalibus lib. de
^uite aux grades militaires. Il
conn manda la droite de la cava-
Jene , k la bataille de Senef , le
j. 1 aoAt 1674 j. chargea une par-
fit des enaoemis , po»lé^ «ur une
T. xu.
futurorum contingentium cfi^ci^l'
tate tractatuSf super Ubf% ^^^
tentiarum 4 ^oL
f
\ + MONTAUSIBR (Charles m
/
ii4 , MONT
Sainte-Mauke^ duc de ) , pair àe
France , chevalieç des ordres du
roi, et gouverneur de Louis, dau-
phin de France ^ d*une ancienne
liaison originaire de Touraine ,
se distingua de bonne heure par
sa valeur et par sa prudence.
Durant les guerres civiles de la
Fronde , il Aiuntint dans l'obéis-
sance la Saintonge et FAngou-
mois, dont U étoit gouverneur. f
Jl n'avoit encore éprouvé que des
contradictions et des dégoûts dans
son gouvernement de Norman-
die, lorsqu'il apprit que la peste
s'y déclaroit. Il annonce qu'il va
s'y transporter ; sa famille l'en
détourne , et il répond : « Pour
moi, je crois les gouverneurs obli-
gés à résidence , comme les évê-
ques.- Si l'obligation n'est pas si
étroite en toutes les circonstances,
elle est du moins égale dans les
calamités publiques.» Son austère
probité le fit choisir pour présider
a l'éducation du da;uphin. Il parla
toujours k ce prince en philoso-
phe et en homme vertueux , qui
sacrifioit tout k la vérité et k la
raison. Ije prince , s'imaginanl
avoir été frappé par . son gouver-
neur , « Comment , monsieur ,
dit-il , vous me frappez ! Qu'on
m'apporte mes pistolets. — Ap-
Î' )0rtez k monseigneur ses pisto-
ets , reprend froidement le duc.»
Il les lui fait remettre entre les
mains : «Voyez , monseigneur , ce
que vous vouiez faire? » Le prince
tombe k ses genoux. «Voilà, mon-
seigneur, dit Montausier, où con-
duisent Jes passions ! » Il ne lui
laissoil jamais lire les épîtres dé-
dicatoires qu'on lui adressoit.
L'ayant surpris un jour lisant k
la tlërobée une de ces plates épî-
tres, il lui fit voir ^ que cet hom-
mage n'étoit qu'une véritable dé-
rision , et qu'on le louoit précisé-
ment de toutes les 'qualités qu'il
u'-avoit point. Il conâerva méi&e
MONT
son austère véracité avec Loilis
XIV. Ce prince lui ditun jourqu'ii
venoit enfin d'abandonner k la
justice un assassin auquel il avoit
fait grâce ap rès son premier cri-
me, et qui avoit tué vingt hommes^:
« Non , Sire , réponaît Montau*
sîer, il n'en a tué qu*un, et votre
Imajesté en â tué dix*- neuf,....
Mes pères, disoit-il, ont été tou-
jours fîdèléi^ sei*viteurs des rois
leurs maîtres, et jamais leurs flat-
teurs. Cette honnête liberté dont
je fais profession est un droit
acquis , une possession de ma fa-
mille , et la vérité est venue k
moi de père en fils comme une
portion <ie mon Héritage. » Lors-
qu'il eut cessé de faire les fonc-
tions de gouverneur , il dit au
dauphin : « Monseigneur, si vous
êtes honnête homme, vous m'aime-
rez ; ,si vous ne l'êtes pas, vous m«
haïrez, et je m'en consolerai.... »
Lorsque ce prince eut pris Philips-
bourg, le duc liii écrivit cette
lettre , digne d'un ancien Romain ;
« Monseigneur , je ne vous fais
pas compliment sur la prise d«
JPhilipsbourg ; vous aviez une
bonne armée , une excellente ar-
tillerie, et Vauban. Je ne vous en
fais pas non plus sur les preuves
que vous avez dotinées de bra-
voure et d'intrépîflité ; ce sont des
vertus héréditaires dans votre
maison. Mais je me réjouis avec
vous de ce que vous êtes libéral ,
généreux ,'iiumaiii , faisant valoir
les services d'autruî , et oubliant
les vôtres. C'est sur quoi je vous
fais mon compliment. » il con-
duisit un jour le dauphin dans
ufae chaumière. « Voyez, monsei-
gneur ! c'est sous ce chaume ,
c'est dans cette misérable retraite
que logent le père et la mère ,
et, les enfslns , qui travaillent sans
cesse pour payer l'or dont vos
palais sont ornés , et qui meurent
de faim pour subvenir aux frais
•*
MONT
. de votre ta]3le. » Ce seigneur mou-
rut le l'j mai 1690 9 .à 3o ^ns.
On sait que les enneinis de Mo-
lière voulurent persuader au duc
de Montansier que c'étoit lui
que cet auteur jouoit dans le Mi-
santhrope. Le duc alla voir la pièce
et dit en sortant « qu'il auroit
bien voulu ressembler au Misan-
thrope de Molière. De son mariage
avec Julie - Lucie d'Angennes ,<
dont nous parlons aux mots Ram-
BouiLLET et Jaiuit . Il n'eut qu'une
fille, mariée au duc d'Uzès
Flécbiera fait l'oraison funèbre
,"de Montausier. Voyez sa vie ,
Paris , 1731 , in-i2.
MOISTAZÊT (Antoine de.Mal-
viN de ) , né en 17 ip, dans le
diocèse d'Agen , nommé évêque
d'Autun en 174^ > archevêque de,
Lyon en 1758, mourut à Paris
le a mai 1788. L'académie fran*
(aise le mit au nombre de ses
membres en 1757 , et il ne dut.
ce choix qu'à ses talens. Une
, mémoire heureuse f une imagina-
tion brillante , un esprit égale-
ment propre aux affaires et aux
belles-lettres , le distinguèrent
de bonne heure. Son éloquence
ëtoit élevée, noble, énergique, et
bien nourrie. Ce caractère se
montre dans ses dlôiérens ouvra-
ges. Les principaux sont ,'I. Let-
tre à M, r archevêque de Paris ,
1760, in-4*^ et in- 13. II. Instruc-
tion pastorale sur les sources de
Tincrédulité et lesjondemens de
la religion, in-4'», 1776; lue avec
fruit et avec plaisir par les incré-
dules mêmes. Cet ouvrage , re-
marquable par la force du rai-
sonnement , et par divers traits
d'éloquence , l'est encore par la
sagesse et la modération de son
style, m. Des Mandemens y des
Instructions pastorales , un Ca-
téchisme , et d'autres Ecrits k
Véglisê de son diocèse^
MONT
liS
MONTBfiLLIAAD ( Philibert
Gdsheaii de } , • né en 1 720 à Sé-
mur en Auxois , tnort dans la
même ville le aS novembre
1785 y passa une partie de sa jeti«-
nesse à Dijon , et vint ensuite k
Paris » 011 il se fit connoître par
son goût pour les sciences« La
continuation .de la Collection
académique , recueil qui contient
tout ce qu'il y a de plus intéres^ '
sant dans les Mémoires des diiTé-
rentes académies de l'Europe ,
l'annonça avantaj^eusement dans
.le monde httéraire. Le discours
qui est à la tête du premier vol.
est bien pensé et bien écrit. Bui-
fonson ami, ayant besoin d'dh
associé dans son grand travail de
l'histoire naturelle , lui proposa
de.se charger de continuer celle
des oiseaux. Montbelliard y con-
sentit; mais il laissa paroître les
{premiers articles sous le nom de
'illustre naturaliste qui l'avoit
mis de moitié dans son' travail.
Il eut le plaisir de n'être pas
reconnu, et ce fut Bufibn qui le
nomma dans une préface , oii il
dit de lui que c'est l'homme du
monde dont la façon de voir ,
de juger et d'écrire , a le plus de
rapport avec la sienne. Lorsque
la partie des oiseaux fut achevée,
en 9 vol. in-4^ , ou 18 in t 1^2 ^
Montbelliard s'occupa des insec-
tes , matière sur laquelle il avoit
déjà fourni beaucoup d'articles
a la nouvelle Encyclopédie -, mais
la mort l'arrêta dans ses travaux.
La sensibilité et la gaieté formoie.it
son caractère. 11 étoit ami tendr 3
et zélé. <f Je suis bien aise de ces-
ser de vivre , dlsoit-il aux parens
et aux amis qui entouroient son
lit ; vous n'aurez plus k souffrir de
mes douleui's. » Il étoit marié.
Sa femme , instruite dans les lan-
gues, et de plusieurs sciences»
épargnoit à son époux une partie
des recherches, et elle n'en a ja-
À
ii6
MONT
i9»«istttfrM* tt a laissé im fils q^iû
lut Q&ci^ dexèragQps.
t MQNTBRUN ( Charle D» Ptt» ,
j^t h lk«(?#)> UB> des plus vaii-
lans cii^pÂtttœes «aWiiu^es du 16^
Siècle. Diieos exploits , par les-
SixeU ilsigaala .sa Tai«ur «n 4éfei^
«Mtt son parti , Fobligèraat dç se
vetirer à Genève. Dçux ans après
. «BYÎf on ik ventra en France j et i
ie rencbt ittaite» de plnâieurs pla-
fii^ en Qauphiné et en Pi^ovence.
Il se trouva ait^ batailles de lar-
» Aae et de Monoon tonr. L'an 1570^
jétani reiïenii en^ Dâtfphiné , il a^-*
•compdfgna Famiral de Ckkastillon
an Vivai^ia, 0t passa le llbéne k
'la nage avee s«i cavalerie , après
avoir nlesâié lemai^qais de Cordes,
«om mandant de la pij^ovince , et
4^lait Vannée op'il eemmandoit.
iPostériearement à la Saint^Bap-
Àale«ai) en 1^74 f Mootbrun,
av^MQt pris diverses places, eut
yandace de ^arelier contre Tar-
Biée dellenn Ili , qijii iaiseit le
*mé^e de livron > el d'ordonner à
âe& tnMtpet die piller le bagage de
<ee pe^inoe. Lerei|u'on lui repro-
cba cette action^ il répondit :
' «« ]>env eikosearendent les nommes
'égaiu:> le jeu et les armes, x Di^fin
le marquis de (>ordes Fajfant
pouranivi viven»ent , Montbrun ,
ae voyant en danger d'être tué ou
fait' prisonnier, poussa son cheval
'Àtigué ponr sauter le canal d*un
mouUn , près de Die ; mais il
tomba , se cassa -la caisse , et lut
arrêté. Il avoit dit un }our : « Le
roi m'éerit oomme roi , et comme
si j.e devoii& le reconnoître. Cela
seront bon en temps de paix^ mais
en temps de iruevre , ave« le bras
armé et le cul sur la felle , tout te
.monde est çompagnoin. Q4A'ilvoie
>% présent, dit Henri III en appre-
nant sqn arrestation, s'il est mon
compagnon. » £» effet , il {ni fit
4f^re S(OM proieès à^Gf ea^Je , ok en
le conduisit le 29 du mois ijejun-
let. Montbrun lut condamné à la
mort , qu^ souffi-it avec beaur
coup de constance , le iti aoât
1573. La paix dé 1576 lui rendit»
par un article exprès , l'honneur
quele^enrede isa mort semblott
lui avoir 6té , et le jugement
rendu contre hii fut anéanti et
révoqué, lies calvinisites avoient
la plus grande idée de sa bra-
voure; et en çffet elle étoit com-
parable à celle des héros de Tai;:^-
tiquité. P". MahqmetIV, n* V.
t MONTCALM ( Louis-Joseph
DE Saint-Véban , marquis de ; ,
lieutenant général des aonées. du
roi , né en 171 2 à Gandiac ,
d'une famille de Rouergue , qui
a produit le fanoeux grand-mâ.itre
GoKon, vainqueur du dragon qui
désoloit l'île de Rhpdes. Le jeun^
Montcalm , élève de du Mas ,
inventeur du Bureau typographi-
que , ne fit pas mqins d'honneur
aux leçons de cà maître habile
que son frère cadet Candiac
( F^oyez Candiac. ) Il porta les
armes de bonne, heure , et , après
avoir servi dix-sept ans dans lé ré-
giment de Hainaut , il fut fait
eolonet de celui d^Auxerroîs en
1 743. La connpissance qu'on avbit
de ses talens et de son activité
hii fit éonfier ùes comma^demeos
particuliers, et il ne perdit aucune
(]kïcasion de se signaler. Il reçut
trois bles.sures à }a bataillç donn^
sous Plaisance le i5 juin 174^ »
et deux coups de feu k la malheu-
reuse affaire de TAssiette.. Devenu
brigadier des, armées du roi en
1747 , et mestré - de - camp du
nouveau régiment de cavalerie de
son nom en 1749, il mérita d'être
fait, en 1756 , maréchal-de-camp
et commandant en chef des troijL-
pes françaises dans PAmérique.
Il V arriva la même année, et ar-
rôta, par sts bonnes dispositions.
MONT
Taraiëe au généval Loi^doo , 4iu
lac da Saint-Sacrement. Leâ cam-
pagnes de 1757 et de 17S8 ne fti-
rent pas moins glorîeoses pour
lui ; avec un tres-petii nombre de
troupes il repoussa les armées
ennemies , et prit des forteresses
ibunies de garnisons fortes et
nombreuses. Le froid , la faim
accablèrent ses soldats , depuis
l'automne de 1757 jusqu'au prin-
temps de 1758. Il les soutint dans
cette extrémité, et s'oublia lui-
même pour les secourir. Le gé-
néral Aber.cromby a^Bîxt succédé
au lord Loudon , le marquis de
Montcalm remporta sur lui , le
B juillet 1758 , une victoire com-
plète. Cette journée coûta 600
morts ou blessés a l'ennemi. JLe
vainqueur eut la modestie de met-
tre dans sa relation « qu'il n'a-
yoit eu que le mérite d*ôlre le
général de troupes Valeureuses. 2>
C'est ainsi qu'il soutint pendant
quatre ans la destinée de la co-
lonie française , qui chanœloit
de plus en plus. Enfin , après
avoir éludé lotig-temps les efforts
d'une arasée tre^-supérietire a la
sienne, et ceux d'une flotte for-
midable, il fut engagé, malgré
lui , dans un comoat près de
<^€bec. Il reçut au premier rang
çt au premier choc une pro-
fonde blessure , dont il mourut le
surlendemain, i^ septembre 1759.
1^ trou d'une bombe, lui servit
de tombeau ; âé.pulture digue d'un
homme qui avoit résolu de déJfen-
dre le Canada , ou de s'ensevelir
souâ-ses ruines. Montcalm conser-
va le goût de Pétudeau milieu des
armées. Il avoit été créé eomman-
"deur , par honneur, de l'ordre de
S. -Louis 9 «n 1757 , et lieutenant
fénéral en 17Ô8. F'. Mercure de
'rance (juillet 1761 ) , l'épita^phe
que lui composa Tacadémie des
inscriptions , pour être mise âiir
ion tombeau a Québec.
MOîfT »i7
I fMONTÇHAL( Ghadel
de), fil$ d'un «potkiekire d'An-
noiiay , dans le vivarais, d(ialM>r4
bonrsi^f, ««suite prineipid d'fim
collège dtePttriâ, «'éleva de de*
gré en d«gf^ 4r l'arehevéché ém
Toulouse. Monichal est connu
fnrébsM0itôites ciltieAt $ mais
impHraés avec peu de soin ^ 411
d'uâefl»amère incorrecte, « Rotec^
dain^ tyiS'y 1 v. iki-ia. Ih tottle»!
sur le eardin^l ëe Richelieuv Gë
ministre lui «voit dooné^'areW
yéehé de T^uloase en ié»$ , «uf
la ^lémission du cardinal de U
Vallette , à&at A avoit ^ |H*éoe»-
teur. Quoiqu'il dût ude Bactie iê
sa fortune «u cordittal de HicbcH
lieu , il ne chercha pas h le flatlof •
On lui attribue -^Beope ulse- ^Mtf*
sertéUion. oà il «tttreprend -à^
[prouver que « les puissanKes *é»
culières ne peii¥è&t imposer 9ur
les biens de l'Ëgliae aucune* taxa
sans le ^onseatem^t du«4eisgé »
{VoYەi l'Europe Savante^ tto*
veaibre 4^1-8. i) ll«tlr£ue beaiî*
eoup de poi«9<0ir au pape , «t di-^
mimae ^elui des prince»» -M^ot*-
^al , {A*ot6ctefir €les a«van» ^
et très -savant lui-wêrne» tra-
vailla loug'-temps k corriger Su-
sèbe , et fit des étahlissemelits^tilet
dans sofi diocèse. Les gens de
lettres ttépandivent 4es' fleuM^siir
son Urnubeatt. fl y deseîBirdîl eft
16S1 y il CaffcafMkie.
* MONTCHAULT {?mf
de ) > aé a Tro^res eft Champuignc
vers i555 , pttid»pal du^coèlég^e
de cette ville , a publié diiié-
rens J^ifilêiâp de vers 'hitkis et
français '^ui ne lui ont potot 9nri>
vécu. S«a Quvmge 4e plus conai»»
dérable est iittkalé fi^rtgeHe sut*
la mort' de -Ckarles /X, et ^hen*'
reuse venue de Henri MI de eoh
poy^oâme d^ P^gtte en J^r^mce^,
Paris y i5jS , in-4**» ^a tersifîett*
tion eu «il tfttre ^t firoMÏqvè»
II
8
MONT
. C'est une espèce de dialogue entrée
plusieurs bourgeois qui mêlent
des tableaux ctSrajpêtres auiï re-
grets de la mort de Charles IX ,
et annoncent la t'élieité du royau-
me sous le règne de Henri III.
MONTCHEVREUÏL ( Jean-
Baptiste de Mornay , comte de ) ,
lieutenant - général des armées ,
entré d'abord dans le régiment
du roi , infanterie , se trouva à
tous les sièges que liouis* XIV
fit en personne en 1667 , et devint
capitaine , major , lieutenant-co-
lonel, et colonel-lieutenant de son
fégiment. Toils les généraux sous
lesquels il servit rendirent un
témoignage flatteur de sa bra-
voure. Après la bataille de Senef ,
monsieur le Prince écrivit au roi :
n Montchevreuil a fait des n^er-
veilîes ; il aspire aux grandes
choses. » Il mérita les éloges du
souverain même , témoin de sa
• valeur au siège de Valenciennes.
. En 1690 il passa sous les ordres
du maréchal de Luxembourg , et
se signala à la bataille de Fleu-
ras ; mais le siège de Mons mit
le dernier sceau a sa gloire , par
]a manière hardie dont il emporta
un moulin et une redoute impor-
tante. Luxembourg \ê chargea de
la première ^taque du village de
pferwinde. Malgré le feu terrible
des ennemis , le comte força la
Salissade , renversa les chevaux-
e-frise , et s'empara du village :
mais il fut tué un moment après ,
et Ncrwinde repris.
t MONTCHRESTIEN de Vas-
TEV11.1.E ( Antoine , sieur de ), poêle
français , fils d'un apothicaire
de Falaise en Normandie , plus,
connu par ses intrigues , par son
humeur querelleuse et ses aven-
tures, que par son talent pour la
poésie. Sa vie fut un tissu de démê-
JUs i $ti première dispute fut avec
MONT
le. baron de Gourvillcj qui l'at-
taqua, accompagné de son beau-
frère et d'un soldat. Montchres*
tien piit l'épée a là main contre
eux ; mais , accablé par le nom«
bre , il fut laisse pour mort. Dès
âu'il fut guéri de ses blessure* ^
porta ses plaintes , et tira de
ses assassins plus de i<2 mille liv.
Il se rendit ensuite solliciteur
d'un procès qu'une dame avoit
coi^e son mari , gentilhomme
fort riche , mais infirme et im-"
bécille. Après sa mort, ])j[ont-
chrestien épousa sa. veuve ; mais
il fut obligé de la quitter bientôt.
TJn meurtre dont il fut accusé
le força de se sauver en Angle-
terre , oïl le roi Jacques I«' l'ac-
cueillit très-bien. Le poète aven-
turier , ayant obtenu sa grâce , a
la prière dé ce monarque , revint
à Paris , et y dressa une bou-
tique de lunettes , de couteaux et
de canifs. Il s'occupa quelques
années de ce métier, soupçonné
I rendant ce temps-la de fair€| de
a fausse monnoie. Quelque temps
après il alla offrir ses services
aux religionnaires , qui lui don-
nèrent la commission de lever des
régimens en Normandie. Il par-
couroit cette province , lorsqu'il
fut reconnu dans une hôtellerie
au village des Tourailles , k cinq
lieues de Falaise. Le seigneur du
lieu , instruit de son arrivée, vint
l'assiéger dans l'hôtellerie le 7
octobre 1621. Montchrestien se
défendit en homme déterminé ,
tua deux gentilshommes et un
soldat ; mais il fut tué lui-même.
On transporta son corps à Dom-
front , où les juges le condamnè-
rent à avoir les membres rompus ,
et à être jeté au feu et réduit en'
cendres. Cet arrêt fut exécuté le
m octobre 1621. Cfn a de lui des
tragédies ; savoir , VEcossaise f
MarieStuart ou le Désastre , la
Carthaginoise ', les La&ènes j
V
MOKT
Ihvidy Jbnan , Hector, Il a donné
une Pastorale en cinq actes ; uii
Poème divisé en quatre livres ,
intitulé Suzanne ou. la Chasteté' y
in-ia et in-S*»; des Sonnets y etc.
Ce sont autant Je productions
plus que médiocres ; mais il y
a de lui un livre où Ton peut
prendre quelques notions utiles
sur le commerce de son temps :
c'est son Traité de VEconon^
poiitiçue ,^^o\\en , i6i5 , in^f».
Cet ouvrage est divisé en 4 livres ;
le premier roule sur les manufac-
tures , le 2« sur le commerce , le
3' sur la navigation , il y parle
fort an long des vovages Hiits aux
Indes, et le 4^ sur tes soins prin-
cipaux des princes. Ses pièces de
théâtre ont été recueillies k Rouen
en i6<ip et 1627,
MONTGLAR. Fojez Moncla»,
f MOlVr-DORÊ ( Pierre ) , en
latin MonS'Aureus , né à Paris ,
et conseiller , ou , selon d'autres,
maître iXes requêtes, chassé d'Or-
léans k cause de son attache-
ment au calvinisme « se retira
à Sancerre , oh il mourut en
iSyo. Le chagrin du pillage
de sa bihliothèque à Paris abré-
gea ses jours. Il «voit un talent
«larqué j^our la poésie latine. On
a de li^ un Commentaire sur
le io« livre d'Euclide. Mont-doré
avoit succédé a Pierre du Ghâtel ,
dans la place de loaître dç la li-
brairie du roi. G'étoit la biblio-
thèque royale , déposée alors à
Fontainebleau V et qui renfermoit ,
I ^ les livres de Charles V , au
nombre d'environ 910 vol. ; 2<> la
bibliotlièque de 61oi$ , formée pat
Charles VIII et Louis Xll , et oii
l'on transporta celle que les Vi$r
contis et les Sforces ^ ducs de
Hilan , avoient établie a Pavie ,
et celle de Pétrarque ; 5» la biblio^
th^que de Louisç de Savoir ^ mère
MONT irj
de François I" j 4** enfin , celle de
Marguerite de Valois , sœur de ce
roi.
, fMONT^DORGE ou Mon-
DOBGE OU Mont-d'Orge (^utoine
GAUTiEftde) , maître delà chambre
aux deniers du roi , membre de
l'académie de Lyon sa patrie ,
né en 1727 , mort k Paris le 24
octobre 1768 , n'avoit que vingt
ans lorsqu'il fit les paroles de&
fêtes d'Hébé ou les Talens fy-.
riques , opéra représenté en 1709,
et mis en umsique par Raraeau*^
C'est dans cet ouvrage qu'il osa ,
le premier, s'écarter des lieux
communs de morale voluptueuse
dont les opéras étoient remplis.
Sana. avoir la force nécessaipe
pour porter ce genre aussi loin
qu'il pouvoit aller , cet auteur
rendit un servît important. Il
aimoitles arts et encourageoit ceux,
qui en suivirent la carrière. Il à^
laissé plusieurs ouvrages agréa-
bles, parmi lesquels on remarque t,
t. Lettres d'un j^eune homme à^
un chevalier de Malte y où l'ont,
trouve beaucoup d'esprit , et sur-
tout de sentiment. U. ÎJOpér^L
de société , musique de Giraud»
représenté en 1 762 . \\\» Réflexion $
d'un peintre sur V Opéra , Paris ,
f 741 , in-i2 , satire assez plaisante;
IV.. Uart d^ imprimer les tableau x^
en trois couleurs y Paris, 1755 >.
in^8® ; brochure où l'on trouve
des détails curieux. V. Un grand
nombre d&Poésies légères , etc.
♦ I. MONTE(Ersilied«l),dame
iHusk-e de Modène , fîlle natu^ ^
relie de Jacques Gortèse, frère
dn çai'dinal de ce nom , née^
en 1529 9 fut légitimée en i54i*.
Une excellente éducation ajouta
beaucoup k son esprit et k
ses grâces naturelles. Son pèrQ>
habitQit Rome depuis (j[.uetqu»
temps , etsa fille l'avoit suiifi dan^
I30 MONT>
cette TÎHe.Eersilie fixa lès rêfât-dl
et le cœur de Jeàu-Baptiste del
Monte , neveu du pape JuJes III.
Il offrit sa main a Ërsilîe, et le
pontiie approuvai cette union.
Leur bonheur ne fnt que pas-
sager. Jean - Baptiste fut tue au
isiége de la. Mirandole en i552.
Ersilie , veuve a a3 ans , ne vou-
liit pas passer a d'autres noces ,
par attacoeilient k la mémoire de
son ëpoux , et pour ne pas trans-
Vieitre a des étrangers les biens
de la maison del Monte. Ses re-
fus lui attirèrent une violente
Çersécution. Sous le pontificat de
aul Caraffe IV, iin homme puis-
sant, allié des Caraf}ê,Ia demanda
en marjage. Gomme elle rejeta
toutes les sollicitations , les Ca-
raffe ou leurs a gens se vengèi^nt^
en faisant, saisir , sous difféi^ns
prétextes, les terrés , les châteaux
et les autres revenus de cette
yenve généreuse. Tonibée dans
{indigence , son courage et ses
vertus . désiarmèrent ses ennemis.
JLe pape reconnut Tin justice de
çettà vexation, et fit rendre k
Ërsilie tous les biens que ses
peveux âvoientnsurpés.Cette ûou-
yelle Artémise , qui vivoit encore
f n 1678 , mais. dont on ignore Tan-
pée de la mort, passa le reste de
^a vie dans la cnlture àes lettres
et dans la société des plus sa-
yans littérateurs de Rome. On
trouve quelques Vers de ses poé-
}fies dans uti Recueil de rimes >
publié en i5y5 par Mutio Man-
iredi,
* IL MONTE (Horalio del )^
■P^apolitain , né en i545 , mort
^rcnevêque ^l^rles en i6o3 , fut
jugé ; dans l'afTairc du divorce de
Henri IV avec la reine Margue-
lite. Ce prince Vaimoit beau<;oup ,
€t auroit fott désiré que le Jpapè
lui donnât là noticiatUfë tté
France,
; * iJl. MOWTfe (PiWfb di!) ,
Vénitien , vivait dans le i5 siècle.
Egalement versé d^^ la tonnois-
sance de la littérature grecqnir
et latine , il étudia aussi la piii-*
losophie et le droit eanôn , ^t
fut nommé protûBOtaîre aj>osto-
lique par lé pape Ettgèûe , qui
Venvôja peu de temps après k'ti
concile dé B&le , et ensuite eni
Angleterre. Ce pape , voulant ré-
compenser ses services , lui co|i-
féra i'évêché de Breseia. Après
avoir rempli les premiers em-
plois de FËglise sous ce pape»
et sous deux de ses successeàrs »
il mourut en i45g. Les ouvrages
qu'on conuoît de lui sont , ï. n?-
pertorium utriustjué juris , !ï vol.
in*fol. II. Monarchia y in qua ge^
neralium conçiliorum maie/Ha ,
de potestate et prçestentid £0^
màni pontificis et imperatùrïs
discutitur^ (sx prùprio originaii
Felini Sanâei descnpïa , cum
fjusdem FeUfà adnoîatiànibus
quibusdam»
*iy. MONTE ( ïssidratea )
florissoit a Venise au i6* siècle ,
et acquit tine grande réputation
par ses talens et par son élo-
quence. On a de M àes Pis-
cours de félicitation adressés &
|>lusiears nobles Vénitiens , im-
primés k Venise en 1677 et iSjS.
* V. MONTÉ ( le coitfte M.
del) , de Vicetice , yiVèit ^u i{,*
siècle. £)n x56i il fît imprimer
k Venise ttae tragédie intitulée
VAnti^onô: vôuîaui la faire re-
présenter dans cette ville , le
célèbre architecte Palladio dressa
uîsl vaste théâtre , dont les déco-
tations furent peintes par les plus
célèbres artistes.
* Vl. MONTE { iGmdui>a!dd ,
marquis del);, issu d^une noble et
litfcieime famille d'Omî)rrê , passa
V
I MONT MONT lar
I tmnqnîllenï^ toute isa vie k^ta- 1 'C«fà ai cuoihg del ^ètceràote se*
! dier les mathétnalrques , <l«tts coïàte e regolare , ovifero Con-
lesquelles il étoit , pour ain^ dire, siderazioni ecclesiastiche pf*r
tellement enfoaeë , qtfil semblûit
être oi;j>lîë de tout \e monde , qu'il
avoit lui-mém^ oublié ; et sans la
publication de ses oimrages , ou
aaroit presque ignoré qu'il eAi
existé. On présume qu'il mourut
Ters le comm^cemeut du 17*
siècle. Son fils Horace fit iknprimet^
a|>rès s.a knort , ses Problèmes
astrenomiaues.TovLS les oirvrages
de Gaidubaldo del Moptè sout
écrits en latin ; celui de Perspec-
tive fut publié à Pézaro en 1606.
11 fut le premier , selon Moutuda ,
qui fit voir qu'on pouvcrh étcmdre
les principes de cette science, il
donna encore en 1579 la Théo-
rie de planisphères^ lï a aussi
commenté quelques Traités d'Ar-
chimède , et écrit en langue ita-
lienne sur les Corrections k faire
dans le calendrier.'
♦ Vïï. MOIVTE ( le docieur
Bardiélemi - Marie dal ) , Célèbre
mifistonnaire , né it Boiçgoe le
12 novembre tyTsd. Après avoir
fait ses . études sous les plus ha-
biles maîtres, iieatra daUs l'ordre
ecclésiastique > fut fait prêtre le
ai décembre ty^, et reçu doc-
teur «n tbéôlogie en lySi. îl «e
consacra alors aux travatit: des
missions , avec plusieurs autres
ecclésiastîc|«es aussi zélés et aussi
ferv«DS que lui ^ qu'il continua
pendant û& aus\ et pTrreôunit
ÏQsieùrs fois les états du pape ,
Moééifiois , la république de
liocques , et les états de Venise ;
pip-tont fiOB zèle , sea vertus ,
^teette ^onction apo^oli^ue ^ui
étaient l'ame de ses discours,
apérèrent un jmtid tiombre de
aèsversicms. Ce éîgne irnssion-
wre fia&ùtùt le 124 décembre
i«7t8. Il est auteur de plusieurs
ogni gèomo dei mese ; colï ag-
giunta degli esanii previi alla
aonfeisione et comumone ; del
ragionamerUo del rispetto doi^uto'
aile persone degli ecclesiastlci ;
degli avvertimenti agli ordinandi;
e d'un ristrello délie principali
'cérémonie délia santa messa pri-
vàta ; opusèàli y etc , Rome et Bo'
logpae, 1775.
* MONTE-BRITNI(Francois),
de Gênes , florissoit dans le 17*
siècle , et oublia à Bologue , en
1640 , les Èphémérides au ciel ,
depuis i64i jnsqti'en 1660.
* t. MONTEC ALYÏ ( Jàtquts),
d'frne noble et ancienne famille ,
qui remplit avec distinction les
premières charges de la ^magis-
t^atuee , naquit k Bologne , ïùl
reçu docteur en philosophie et
en médecine en i3di , et mourut
e& i36t. On k de lui des Com-
mentaires sur Avicenne ; et on
conservent dans ïa bibliothèque
de l'institut de Bologne un de
ses éiïrits y intitulé Cronoca di
cose succedute ih Bohgna , è
suo " coMtèdo , èd altrove dalT
imno d( Chri'sto 1168 , Jitio air
anfvo 14^1 9 èopiala Si esem-
piare itntico per rttano del cario-
nico Antotifràncesco i^hi^elU.
Cette chronique a été continuée
par un autre auteur , dont, où
Ignore le nom,
* II. MÔNTECALVI \V, »,
Honoré ) , ehânoitie réguîrét* de
Saint- Jean-de-Latran , et dernier
rejeton de cette famille , prit
l'habit religieux à Rimini le à§
septembre 1622 , et rèAipllt le^
preittiê^s etnplois de sbti ordrr.
Sôll talent pour là chaire lui fit
^imrli^ft ireciiâltiB «seiid ce titi^ ; 1 1» |»4us grande réputàtiot). Où
132 MONT
i^ore Tépoque de sa mort ^ mais
oti saîtqu il vivoit encore en 1676-
On a aie lui Trium barbarorum
philo sophorum vitœ y scilicet
jibaris Hyperborei , Anacharsis
Scytœ y Àsclepii Imutis , Gésèue,
i65i , in-ia,
* MONTteCALVO ( Vincent) ,
ne a Bologne en \S'j'5 , d'une fa-^
mille très-distinguée, mort dans
cette ville en 1607 , ^^ rendit si
familiers les principes d'Aristote,
qu'il s'acquit la réputation du
plus habile përipatéticien de son
siècle 5 et que toutes les univer-
sités d'Italie firent , pendant
vingt-quatre «^ns qu'il professa k
, Bologne , tous leurs efforts pour
se l'attacher ; mais les propo-
sitions les plus avantageuses ne
, purent le décider à quitter sa pa-
trie. On n'a de Montecalvo qu un
Traité de médecine , et un Corn-
- mentaire sur la niétaphysique
d'Aristote.
* MONTECATINI (Hugolin
de ) , célèbre .médecin , né dans
le territoire de Pistoie , vivoit sur
la fin du i4* siècle et au com-
mencement du suivant. Il ftil d'a-
bord professeur à Pérouse , et
ensuite à Pise, pendant 26 ans.
On connoît de lui un ouvrage in-
titulé de Balneis ; il a encore écrit
un livre sur les Eaux thermales
ée la Toscane , ejt leurs divers
usages dans la médecine , et spé-
eiulement de celle de Moncatini
dans la vallée de Nîévole , qui
a été enrichi d'une notice sur
l'auteur , publiée par le chanoine
Baudini , Venise , 1789 , in-S®.
* MONTECATINO f Antoine),
noble Ferra rais , grand péripaté-
ticien et philosophe platonicien ,
professeur de philosophie pen-
dant plusieurs années dans sa pa-
trie* Le duc Alfonse II le nom-
MONT
ma son philosophe le 17 vmH
i56& ,. avec des appointemens as-
sez considérables. En 1579 il ob-
tint le titre de secrétaire et de con-
seiller , et dians cette même an-
née il fut envoyé k Rome par le
duc , à qui il rendit de mauves
services. Muratori l'a taxé d'in-
gratitude envers ses bienfaiteurs,
et croit qu'il fut le^ principal ins-
trument ide ia réunion du dnché
de Ferrare au saint-siége. Quoi'
3u'il en soit , si le fait est <ivrai ,
n'eut pas le temps dexjouir dn
fruit de sejs artifices , car il mou-
rut en 1 599. On a de lui plusieors
Commentaires sur Anstote et
Platon , imprimés à Ferrare em
1594. * ,
* MONTECCHIO (Sébastien) ,
en Jatin Monticulus , célèbre ju-
risconsulte, savant dans les Let--
très grecque et latine , né k Vi-
cence en i538 , se rendit en i56d
à Padoue pour y donner des le-
çons publiques sur }es Institutes
de Justinien , » et bientdt après
sur le droit canonique , qu'il pro-
fessa jusqu'en 1608 , époque à
laquelle il se retira au sein de-
sa famille , dans sa patrie , oit il
mourut en 1612 , âgé de 77 ans-
On a de lui, I. Commentjariu».
non inutilis in très titulos resti-
tutionum , de rerum divisione ,
de rébus corporalibus et de in-
corporalibus , et de ttctionibus ,
Patavii , 1670. U. TractaJhAS el&
im^entorio heredis , Venetiis, 1571.
Cet ouvrage , assez estimé , fut
réimprimé à Venise , Turin et
Gènes , avec de grandes augmen-
tations. III. Tractatus , seu Comr'
mentarius de patrid potestate ,
etc., Patavii, 1576. Ce -Traité a
été imprimé dans la BibUothèque
choisie de droit. IV. Carmenepi^
cum super annum lethiferum, ,
1676, Patâvii , 1557, dont iljr
a un exemplaire dan& la hiblio'^
I
MONT
lfaèqQ« dé Saiàt-'BJaise à Vicence. '
V. Encaustum pontificalis apicis
fi electionis , Patavii , i653. Cet
ouTrage , qui n*est autre chose
qu'une histoire* mal conçue, mal
airigée , chargée d'une érudition
rebutante , des papes depuis saint
Pierre jusqu'en looo , est divisée
en 24 décades , etc. , etc.
t MONTÉCLAIR ( Michel ) ,
musicien , né a trois lîeués de
Chauitiont en Bàssignj en 1666.
Dès sa jeunesse ses parens le
placèrent enfant de chœnr de Té-
glise làithédrale de Langres , où.
il apprit la musique et le goût
pour cet art , sous Jean-i3aptiste
Moreaa , assez bon maître' de
chapelle pour le temps. ( Voyez
MoBEAu. ) Montéclair vint ensuite
k Paris en 1700 , et s'y fit con-
noitre la même année qu'il en-
tra a l'orchestre de l'opéra ,011
il fiit le premier qui joua de la
contrebasse. Cet artiste mourut
dans une maison de campagne
près Saint-Denys en France ,-au
mois de septembre i^Sy , suivant
du Tillet , èl , selon 1 auteur du
Mercure ( mars i^SS , pag. 566) ,
il étoit décédé le 1^ mars précé-
dent. Ou a de lui , 1. Méthode
pour apprendre la musique, II.
Principes pour le violon, III.
Trio de violon et basse, IV. Des
Cantates et des Motets, V. Une
Messe ele' Requiem et plusieurs
iaitres, Vf. La musique des Fêtes
iiété y 1716 i des iVuits d'été ,
17 16 , et de la tragédie de-Jephté,
représentée en i ^3 1 . Les paroles
de ces trois ouvrages sont ae Tab-
hé Pellerin.
* MONTE-CORVPÎO (Jean
de ) , envoyé par lé pape Ni-
colas IV, avec quelques autres
ecclésiastiques , auprès . de Co-
blaij empereur deslartares^pour
MONT 135
l'engager k favoriser les chrétiens
établis dans ses étajs. Cette mis^-
sion spirituelle ne fut pas inutile.
Un graiid ' nombre de - Tartare^
embrassèrent le christianisme.
Beaucoup de' néstoriens adop^
tèrent la doctrine et 'la discipline
de l'Eglise romaine. Jean-de Mon-
te-Corvino traduisit en langue tar-
tare le nouveau Testament et les
Psaumes. ( Voyez Mosheim , Hist.
eccl. , tom. ifl , p. m. i36. ) En
i3o8 , le pape Clément Vie fit
sacrer archevêque de Pékin, et lui
nommà^usieurs évêques poiu-suf-
fragans. V, Formej j Abrég. de
THist. eccl. , t. I. , p. m. 36o.
* MONTECROCE (Ricoldo di),
de Tordre des prêcheurs , Floren-
tin de nation , voyagea dans une
grande partie de l'Asie pour tra-
vailler a la conyersion des Sar-
rasins , et a écrit une Relation
de ses voyages , dans lesquels il
donne une Description des pays
qu'il a parcourus , des «mœurs ,
des coutumes et des usages des
peuples qu'il a vus. Le manuscrit
de ses voyages existoit dans la
bibliothèque du chapitre de Ma-
gonza ; Gudcno en a publié la
Î)réface et le commencement dans
e Sylloge monumentorum \ page
383. On a encore de cet ouvrage
une Traduction française manus-
crite, de Tannée i35i. Le seul de
ses ouvrages qui ail été imprimé
est une courte réfutation de
TAlcoran , qui prouve que l'au-
teur étoit tres-versé dans la con-
noissance de la langue arabe; on
ignore pourquoi cet ouvrage n'a
pas été traduit /en latin ou dans
une autif-e langue moderne. Mon-
tecroce mourut k Florence dans
le couvent de Sainte-Marie-la*
Neuve, en i3og.
1 1. MONTECtJCULL ou Isl, ^^-
I
*34 MONT
TEovcuLo (le comte Sébastien)^
gentilhomme italien , né k Fer-
i^are , étant venu en France , se
'produisit a la cour, et devint
*'é'clianson du dauphin François »
"fils de François !•'. Montecuculi
'accusé d* avoir donné du poison
dans une tasse d'eau fraîche à ce
Jeune prince, pendant qu'il jouoit
a la paume à Lyon , l\it mis k
la question , et en avouant ce
'fcrimè , il déclara qu'Antoine de
îiève et Ferdinand Gonzàgue*,
attachés a CharIes-Quint,ravoient
for lé à le commettre : mais les
partisans de l'empereur s'élevè-
1-ent contre cette imputation , et
rejetèrent ce forfait sur Cathe-
rine de M édieis , qui , en se dé-
faisant de ce prince , assuroit ,
disoient-ils, le trône à Henri II,
son époux , frère cadet du dau*
phin François. Toutes ces con-
lectures étoient bien odieuses*
Les généraux de l'empereur pou-
voient-iis craindre un jeune prince
qui n'avoit jamais combattu ? Que
|;agnoient - ils à sa mort ? Quel
crime bas et honteux avoient - ils
commis , qui pût les faire soup-
çonner PL'mtwêt que Catherine
de Médicis avoit d'être reine de
France étoit-il une raison assez
îbrte pour lui imputer un crime
^ans la moindre preuve ? Ecou-
tons sur cet événement funeste
le véridique et impartial Robert-
son , qui réfute les soupçons
formés contre Charles - Quint.
« Dans un temps oii toute la
France étoit animée d'une haine
implacable contre Charles , on
n'eut aucun égard ni à l'assu-
rance avec laquelle ce prince et
ses officiers protestoient de leur
innocence , ni à l'indignation et
9- ITiorreur qu'ils témoignèrent
de ce qu'on pouvoit les supposer
capables d'nue action si exécra-
ble, il est évident cependamt <|ue
Vempeveur n'avait aucun motif
MONT
qui pût le porter k eonnnettre
un tel crime. Outre le ^uphin ,
François avoit deux Bh , tous
deuic en âge de lui succéder, et
il étoit lui-même dans la vigueur
de son âge. Sans parler même
du caractère de l'empereur , k
qui l'on n'a jamais pu reprochêl*
aucune action qui rassemblât k
cette atrocité , cette seule consi-
dération eU plus que suffîsatite
pour contreoalancer le poid*
d'un témoignage équivoque ,€irrïiy
ché dads les lounuens dé la ques*-
tion. Les historiens lés nfioiiM
prévenus disent que la natorC du
dauphin fut occasionnée par d&
l'eau froide qu'il but imprudem-
ment^ après s'être fort échauffî
en jouant à la paume } et c^«
cause 9 ^ui est des pins simples ,
est aussi la plus vraisemblable. »
Le vulgaire , toujours erédole et
quelquefois atroce dans ses con»
jectures , a , dans tous les tenips
et dans tous les PuyS) imputé à
des causes extraordinaires la mort
des personnages distii^ués par
leur rang , ou illustres par leurs
actions. Quoi qu'il en soit , M(hi«
tecuculi fut écartelé à Lyon éa
i556. Quelques historiens ont
tâché ée laver sa mémoire » et
ont prétendu que la véritÂble
cause de la mort du dauphin
ÎFrançois fut une pleurésie , I»
non ife poison. Cependant l'ar^
rêt porte .... « que le comte Se*»
bastien MontecuGulo , c«mv«iin©«
d'avoir empoisonné François >
dauphin et duc prc}>riét«ire de
Bretagne , fils aîné du roi , avec
de kl poudre d'arsenic sublimé ,
et ie s'être mis en devoir d'êniF-
poisonner le roi lui-même , sera
traîné sur la claie jusqu'au lîea
de la Gren^tte , ou il sera tii^
et démembré k quatre chevaux $
et que , pour r^aration de la
fausse accusation iqtentéecofitra
Guinaume d'Inteville, 'seigneur
SfÔNT
écs Chenets , >1 sera condamné
à une ainenile de dix mille livres
au profit de l*«iccusé. » Ce Guîl-
^ome d^IntevïHe , premier mai-
tre-d'h^tel du roî , avoit été ac-
«usé de oompKcité par M,onte-
cuculi. Quoiqu'il paroisse justi-
fia par cet arret , il reste douteux
s'il étoit innocent ou coupable;
car la^ même accusation ayant
été intenlée peu de temps après
contre Gaac^er d'Inteville , sei-
gneur de Vanlai , il s'y trouva
impliqué de nouveau >, ainsi
3«c François d*Inteville\ évêaiie
'Â.oxerre. Les trois frères , n o-
9ant apparemment 's'exposer aux
suites cfe cette action , s'ienfulreut
en Italie , eii ils avoient été em-
ployés tous les trois en qualité
d^mbassadeurs ; et comme on
mit leurs têtes a prix , ils celèrent
leurs noms et le lieu cfe leur re-
traite. Il faut ajouter à Tarticle
de Montecuculi que , lorsqu'on
visita ses papiers , on trouva un
Traité dé l'usage des poisons ,
écrit de sa main , de la poudre
d'arsenic sublimé , du réalgal ,
ou riarg^rt, et le vase de terre
rouge aans lequel il avoit pré>
sente aii dauphin le breuvage
qui lui avoit donné la mort. Fqyr,
• sur ce gentilhomme italien l'his-
toire de François !•» par Gail-
lard , et le tpme 28 de rfijstoire
4e France par Garnier.
MONT
1^5
uns furent imprimés aprç^ *a
mort , parmi lesquels on dîsti^i-
guje , I. Assertiones Caroli Jifon-^
tecucoîli in comitiis provt^çijH''
Ubus Jratrutn eremitarum Si^u^-
gustini Carpicetebratis publiée
disputâtes anno 1606 > Carpi ,
1606. II. Poîemonis phy-&ionomi<i
è grœco in latinum versa p^r cq^
mitent Carolum MontecucoUum ,
anno salutis 1607 , cum adnota-
tionibus , etc. , Mutina? , 16 1 a. Hl.
^n càbalam introductio qui^-
da^m^ etc., Mutin j£ , 1612 , ebc.
t TH. MONTECUCUU (Raî-
mond de) , né dans le Mcidenois
en 1608 , d'une famille distinguée,
porta d'abord les armes coinn:\e
simple soldat sous Ernest Moja-
tecuculi , son opcU, qui comman-
doit l'artillerie de l'empereur ,*cl ne
parvint au commandement qu'a-
près avoir passé par tous le^ degrés
de la inilice. \a. première action
qui fit thriller le courage du jeune
héros fut en i644* Il surprit à
la tête de 2000 chevaux , par une
marche précipitée , dix: mille
Suédois, qu'il contraignit d'aban-
donner,leur bagage et leur artil-,
leHe. Le général 'Sannier, instruit
de cette ^faite , tounda ses ânaies
contre le vainqueur et le lit pri-
sonnier. Il sut mettre a pront le
temps de sa captivité , qui fut de
deux années. Une lecture conti-
nuelle agrandit la sphère de ses
"^ n. MONTECUCtJLI (Char- idées , et assura ses succès eu
les comte de ) , de l'illustre fa»- augmentant ses connoissanc^s. 4-
raille de ce nom , né k Ferrare peme eut -il obtenu sa liberté ,
le i5 janvier iS^i, s^voit écrire qu'il se vengea de sa prison par
en latin à Tâge de sept ans ; il la défaite du général Wrangel ,
s'appliqua ensuite k 1 étude desJ|É[ui périt dans une bataille ep
lans;ues grecque , hébraïque , et "Bohême. Après la paix de West-
chaidéenne ; de ^'étude de ces
langues , il passc^ à celle de
la logique , de la philosophie ,
de l'astronomie , et de la théolo-
gie. D'un grand nombre d'ou-
Trages qu'il a laissés , qiielquss-
halie , Montecuculi passa en
Suède , et ensuite à Modène « où
il assista aux noces du duc. Cett^
fête fut marquée par un événe-
ment bien triste pour lui ; il eut
le malheur de tuer dans un car^
126
MONT
MONT
rousel le comte Manzani, son tnà. Montecucuiî éfoit seul digne d*<ê-
|j empereur attacha entièrement
Montecucuiî a son service, en
1657 > i?^^ ^^ ^^^^^ ^® maréchal de
camp général. Envoyé an secours
de Jean Casimir, roi de Pologne,
attaqué par Ragotzki prince de
Transilvânie , et par la Suède ,
il battit les -Transilvains et prit
Cracovie sur les Suédois. ( Voyez
LiéopoLD , n® III. ) Charles Gus-
tave , )co\ de Suède , ayant tourné
ses arn^es contre le Daneniarck ,
Montecuculi eut le bonheur de
prendre plusieurs places sur l'a-
gresseur , et délivra Copenhague
par terre , avant que les Hollan-
dais y eussent jeté du secours
par mer. La paix , fruit de ses
victoires, ne lé laissa pas long-
temps oisif. Le vainqueur de Ra-
Î;otzid devint sondéfenseuf'contre
es Ottomans : il les força d'aban-
donner la Transylvanie , et rom-
Ï^it par une sage lenteur toutes
es entreprises d'une armée for-
midable, jusqu'à l'arrivée des
Français , qui 1 aidèrent à vaincre
les Turcs a la célèbre journée de
Saint-Gothard , en 1664* Cette
victoire amena la paix , et M on*-
tecuGuli fut récompensé par la
place de président du conseil de
guerre de Pempereur. La guerre
s'étant allumée quelque temps
après entre la France et l'em-
pire , Montecuculi lut mis , en
' 1673 5 a la tête des troupes des-
tinées à s'opposer aux progrès des
Français. La prise de Bonn , et
la jonction de son armée à celle
du prince d'Orange , malgré
Turenne et Condé , lui acquirent
-beaucoup de gloire , et arrêtèrent
la fortuue de Louis XÏV , apr^
la conquête de trois provinces
de Hollande. On lui ôta pourtant
le commandement de cette armée
l'année suivante : mais on le lui
rendit en 1675 , pour venir sur
1« Rhin faire tête à Tureune.
tre opposé k ce grand homme ,
et en cela même on suivoit son
Eenchant. « Tous deux , dit un
istoriên célèbre , avoient réduit
la gnerre en art. lU passèreiiC
quatre mois k se suivre , et à s'ob-
server dans àts marches et dans
des campagnes plus estimées que
des vicjtoires par les officiers au &-
mandset français. L'un et l'au-
tre jugeoîent de ce que son adver-
saire alloit tenter , par les mar-
ches que lui-même eût voulu
faire k sa place ; et ils ne se troin-«
pèrent jamais. Ils opposbient Tun
a l'autre le patience , la ruse et
l'activité. » l*e5 maîtres de l'art
admiroient les judicieuses et pro-
fondes manœuvres des deux hé-
ros , sans prévoir 011 elles abouti-
roient, lorsqu'un boulet de canou,
qui tua le général français , fît
le dénouement^' de cette brillante
scène. Montecuculi ^ après avoir
parlé dans sa lettre k rerapereur
de l'événement tragique qui a voit
enlevé son illustre émule, ajouta
« qu'il ne pouvoit s'empêcher de
regretter Un homme qui faisoît
tant d'honneur k l'humanité. »
C'étoient les paroles qu'il avoît
répétées plusieurs fois, avec une
douleur mêlée d'admiration., en
apprenant cette mort qui lui pré-
sageoit des 'victoires. Il n'y avoît
que le prince de Condé qui pût
disputer k Montecuculi' la supé-
riorité que lui donna la mort
de Turenne. Ce prince , envoya
sur le Rhin, essuya d*abord quel-
ques pertes , mais il arrêta le gé-
néral impérial, qui ne laissa pas
de regarder cette dernière campa-
gne comme la plus s;lorieuse <Ie
sa vie , non qu'il eut été vain-
queur , mais pour i;^'avoir pas été
vaincu, ayant k combattre Tu-
renne et Condé. « La guerre dé-
fensive, disoit-il, demande plus
de savoir et^^d« précautions que
MONT
TofensÎTe ; la moindre faate ' j.
est mortelle , et les dis^^races ^
sont exagérées par la erainte , qui
est lé microscope des roaujc. »
MoDtecuculi passa le reste de sa
vie a la cour impériale , occupé
à converser avec les savans , et à
protéger les lettres. C'est par ses
soins qae Tacadëmie des Curieux
de la nature fut établie. Il mou-
rut à Lintz le i6 octobre 1680.
Victor Amédée , due de Savoie ,
se plaisoit à raconter le trait sui-
vant, k Montecuculi. avoit daùs
une marche fait défense expresse,
sous peine de mort , de passer
§ar les blés. Un soldat , revenant
W vdlage , et ignorant les dé-
fbiises , traversa ^un sentier qui
étoit au milieu des blés. Monte-
caculi , qui l'aperçut , envoj^a
ordre au prévôt de l'armée de le
faire pendre. Cependantcesoldat,
qui s'avançoit , isdlégua au général
qu'il ne savoit pa^ les ordres.
«Que le prévôt fasse son devoir',
répondit Montecuculi. » Comme
cela se passa en un instant^ le
soldat n'avoit pas encore été dé-
sarmé.. Alors plein de fureur , fil
dit : « Je n'étais pas coupable ,
je le suis maintenant ; » et tira
son fusil sur Montecuculi. Le
coup manqua , et Montecuculi lui
pardonna ; trait digne d'éWe , et
qui prouve qi^e ce général avoit
assez de grandeur d^me , en ac-
cusant la précipitation de son ju-
gement » de ne pas rougir de
Favouer. Au talent de bien faire
la guerre , Montecuculi a joint le
mérite , alors beaucoup plus rare
de très-bien écrire sur la guerre.
On l'a surnommé le f^égèce.mo-
dem^ , et il peut passer pour su-
périeur à Végèce. Ses Mémoires
en italien, traduits en irançais*par
Adam, sont pour les militaires
ce que les Apborismes d'Hippo-
crate sont pour les médecins : il
«stp«a d'ouvrai^es dont la médi*
MONT
127
tation leur soit plus utile. Le des-
sein d'être court aj^ant forcé l'aur
teur à supprimer beaucoup de
détails , son livre ne peut étr«
regardé que comme l'abrégé d^un
traité complet de la guerre ; mais
il est à la fois savant et profond ,
concis et clair. Les meilleures
éditions de cet oi^vrage sont
celles de Strasbourg , lySS , et
de Paris , i;74^, in- 12. Le grand
Condé en fa i soit cas. £t l'appro-
bation d'un capitaine si expéri-
menté suiïît seule pour donner
une grapde idé.e de ce même ou-
vrage.
* MONTE-âRANELU (Charles
de) , gentilhomme de la famille des
comtes de son nom , détrompé
des illusions du monde , ,se re-
tira dans une solitude. Il s'établit
ensuite k Vérone avec quelques
compagnoiis.de sa vie pieuse, et
devint , en i58o , le fondateur
d'une congrégation d'hiéronymî-
tes dite de Fiesoli* Ils observèrent
d'abord les constitutions de saipt
Jérôme , et ensuite la règle de
saint Augustin. Le fondateur avoit
été agrégé au tiers-ordre d«
Saint -François. Il continua de
porter rhabit du patriarche séra-
phique , mais, /en 1460, Pie II
permit aux hiéroùymi tes de pren-
dre celui qu'ils voudroient. Les
uns se décidèrent à quitter l'ha-
bit û*anciscain , les autres à le
garder. Cette différence d'uni-
forme produisit une grave dispute
parmi ces boi^s religieux. Enfin ,
en 1668 , Clément IX supprima
entièrement leur ordre , qu'il unit
à une autre congrégation d'iiiéro-
njmites , fondée par Pierre Gam-
bacorti.
t MONTEGUT ( Jeanne de Se-
GLA : tjpouse de M. de ) , trésorier
de France de la généralité de
Toulouse , née dans cette ville en
1 709 , y mo ur ut k 4j uin 1 752 . Ses
128
MOKT
. OEiwre$.y publiét-s à Periaett 176S,
.en 2 v. in-8*>> wntieimeot |»e» de
poésie» gal^uit^s ; elWs soat pres-
que tpute^. mgvales qU chrétien-
lies , et souvent de sirinples tri-
buts dç société ou d'amitié. On
y trouve du statujrel , de la dou-
ceur X de la faciLité. Le preeiier
volume oiôVe des Odes , des Epi^
très , des l(fyUes , àe& Pièces Ju-
gitives. Le fecopd renierme une
Traduction presque complète , en
vers frax)bçais> des Odes d'Horace.
Celte versiop e&t en général élé-
gante et fidèle. On y désireroit
plus de fprce et de coloris. Le
talent de nia4^n>e de Monlegut
T^outIa poésie se dé\'eloppa ta^d ;
mais il fut bientôt perfectionné,
mie remporta trois prix à Paca-
demie des Jeux floraux, et fut
déclarée maîtresse des jeux : titre
qu'on accorde aux atlilètes hono-
les' sciences et dans les belles-
lettres , elle cachoit sçs lumières
avec autant de soin que d'autres
en prennent à les étaler. Un hom-
me austère dit en parlant d'elle :
a C'est la seule femme a qui je *
pardonne d'être savai^te. »
1 1. MONTEIL ( Aimard de ) ,
évêque du Puy , et légat du pape
Urbain II dans l'armée des croi-
sés , mourut à Antioche en 1098 ,
fort regretté pour sa prudence de
toute l'armée chrétienne , dans là-,
quelle il s'étoit acquis une grande
autorité. Monteil étoit le conseil
des grands , le soutien des petits ,
et l'arbitre des différens qui nais-
soient entre les princes. On croit
qu'il composa en Thonneuf de la
sainte Vierge le Saline , regina ,
que les anciens auteurs nomlnent
qiielquefbis Pastienne du Pâj.
Cependant les historiens ne s'ac-
CQtdeaoktpa^ 9Ur cepoiaU AJkériOy
MONT
dans gr Chronique, le lui attri-
bue, et ajoute c[u'il supplia le cha-
piti'© de Oluni de Hnsérer dans
roffioe ; ce qui lui' fut accordé-
Guillaume Durand le donne k
Pierre , évêque de Compostelle j
d'autres en font honneur kHer-
man-Contract.
IL MOJNTElï.. Fqye:^ G^ugnak.
t MONTEJOÂN ( René de ) ,
prasque aua;»i j^ouvent battu que
combattant , toBtba tffois fois
entre les mutina ^^ ennemis , et
ne lut e^i^cusable qu'une fois, à
1^ b^ataille de Pavie , en iSio.
François {«>'ne. l'en fit pasmoiqs
maréchal de jprance ea iS5d , et
lui donistA le gouvernement du
Piémont. Il eut la foUe et inpu-
dente vs^nité d'envoyer des am«
bassadeurs dans difierentes villes
d'Italiej démarche, qui lui attira
de sévères réprimandes et des
railleries piquantes de la part du
roi. Ajant été «ivojé présider
aux états de Bretagne pour la
réuuion de celte province k.la
couronne , il pensa faire échouer ,
par des saillies indécentes, une
négociation qui exigeoit les plus
Pvsnds ménagemens. Il mourut en
iémont au commencement de sep- ^
tembre 1 55^ ; et sa famille, qui da-
toit du 1 5*" siècle ,s'éteignit avec lui.
* i. MONTELATICI ( Fran-
çois ) , que son esprit turbulent *
fit surnommer le Faux brave ,
étoit de Florence. Ce peintre ,
dont les compositions étoîent
spirituelles mais ^ bizarres , avoit
un bon colons ; Ses figures sont
expressives , nwiis sa manière est
extravagante , comme on peut le
voirdans la Chute de Lucifer qu'il
a peinte à fresque dans la maison
des théatîas de sa patrie , et sur-
tout dans la salle du palais royal
de Htti. Ayant suivi \ Insprnck
l'ardtîdue Ferdinand, d'Autriche,
il mourut dans cette villeen 1^661 .
MONT
* n, MONTSLATICI ( Do-
miniqoe ) , qui ^ivoit svr la fin
4u 17* siècle , et au comxaeûce^
ment du suiyant , a publié La
viUa Barghese , çon la Jescrivone.
âelie statue et pitturjs che ivi si
tropono y Roma , 1700* Mais les
^àngemens ^ les embellisse-
iôeBS que le pnnce Marc-Antoine
BoT^èse a laits k cette campa -
j|Bé , 4!fep«is la ]feHMicatioii de
fùûvnge , rendent 6e livre à peu
ptèsinaiae.
* in. MOÎîTELATICÏ ( P-
D. Ubalde ) « chanoine de Saint-
^ean-de^Lntran , et fondatear de
là société él^ÔDomîque de Fio-
jepsce , 0à û naquit en idga , de-
^t professenr putàic k Ptstoie,
k Fiesôle , à Bréâda et k Mibn.
B ëtudîa éikssî l^gricnltore^ et,
B^ur éîetàèie^ 5#s eonnoissances ,
entreprit , en 1743 , un vovagp
ifh Alitm^^ne , dans lequel il jre-
l*enîllît évec soin l^ut ce qtii
pot^voiti^ontrîbùer aoa: progrès et
ft réméHoration de eette science.
Ce filt pèûdant ce voyage. qu*il
proposa a un îniprimêur étranger
jréciitii^ d'an ÙictionnaîrB rai"
àonné éta^ricUltUrt ,' qu'il avoit
j^oinpôsé àliec le doéteur Saverio
Manetti. Wusieûrs voyages qu'il
fit dan$ là Stirie et la Garinthie
à altérèrent Sa santé, et l'obligèrent
de retourner dan^ sa pdtrîe , où il
Aiournt en. 1770, Moritelatîci fût
tm de ces hommes rares qui joi-
faoit a la plus grande atotivité
ans ses re^ercbes sur l'agricul-
ture , ce discernement et cette
^gacité qui Savent apercevoir et
drer des résultai utiles des fruits
4ei*expériewce et dû raisoine-
r' ^ent. On sait que Tagridalture
SràtiquQ, livrée k liné classé d'il!-
ividus, inaibns de préjugés, et
dirigés pàa la rgutine , a lait peu
de f>Éi>gt^8 ^ Vétdit donc ees pré-
jugés à tlétrmré £t ^^tta roiiti^e
T. XII*
MONT lag
à^âuiager que devoieiit s*appli-
^er tous les soins de.Moutâa-*
tiei ; il essaya de le ftire; mais H
mort interrompit ses travaux; et
on doit regretter que le temps né
lui ait ]^s permis d'achever son
entreprise. Les nouveaux aper»
fus -qu'il donnoit sur l'à^iiiul-*
ture éloîeut faits pour l'améliorer»
et avec d'autant plus dé raisoii
qu'il' né s'étott point enfermé
dans une vaine théorie, comm^
la plupart de nos savàns nioder»
nés qui font de ràgricùltui'e ail
cottL de leut" feu. On à dé lui
Ragionamento sàpra i mezzi y -
piii necessatf per fetr r&fioriré
VaericollUra , colla retazione delT
erSa érobanche , dctta ïfôlgàn*
mente succiameTe , fiamnta L
è mai étoéchio , e dèl niàde a^
Ip^tirpàrla , del èehshre Fiérantô-*
nio Bfîàkélî , etc. ; Pir^uzèr ;
175^.
MONTE -BIAGGIORÊ. Fay.
MoNTEMAtOlt*
♦ MONTEMÀGNO ( Rupiiac;'
CPTSO da ) , gQnfâlQuni^r dj^
pistoie sa patrie .^n i364 , fut i^^ .
des pi qs heureux imitateurs de'
Pétrarque , auquel îl survécut
quel<][ues années. On le comp^
iaussi parm^ ceux qui s'appjiqii^
rent Ji. perfectionner la langue
to.scat>e. liés Pôesié^ italiçnAes
de Montepiagno ontétdplùsieiif^
fois imprimas ; une dc^s bçoaiii^s
édlitions est celle de Florence <,
r7i8 «publiée par les soins 4f*
Jean-1^9ptisteCasotti , qui l'a eii-
richi^rdîone préface' pleine, d'éru-
dition , et au peu de rènsejjf n|g^»
mens qu'il a pu avoir sur cb
poâte.
t MONTE-MAtOR ( Gédr^
ée ) , célèbre poété de €&'
tiUe , naquit k Monte - MâyoV ,
dont il prit le nçtn. C<îtte vîlK»
9
■ \
i5o
MOIST
royaume de Portugal. On ne, |
connoîl point Tépoque de sa
naissance ; mais on la rapporte
généralement en i5ao. Monte-
mdyor ne dut rien k Tétude ; m ais
il en fut en quelque sorte dédom-
magé par son intelligence et son
cénie. Il connoissoit parfait eaieat
plusieurs langues vivantes de son
temps, et les traduisoit avec au-
tant de facilité que de perfection. .
Dès ses premières années il suivit
la carrière militaire , quoique dé-
voué tout entier par ses penchans
àla musique et à la poésie. Il passa
en Castille, et n'ajrant d'autres'
moyens pour vivre que Tétat de
musicien , il parvint à se faire re-
cevoir daiis la chapelle royale k
la suite de Philippe II , lors du
lameux voyage de ce monarque
0n Allemagne , en Italie et. dans
les Pays-Bas. De retour en Espa-
gne , il paroît qu'il résida dans la
ville delLéon , où il composa son
ouvrage intitulé Diane, Depuis ^
appelé par la reine Catherine ,
«œur de Tenipereur Charles V ,
et régente de ce royaume , il lut
revêtu auprès de cette princesse
d'un emploi très-honorable. Il
mourut très-peu avancé en âge ,
ainsi que l'annonce TÉlégie com-
posée par Francisco Marcos Do-
rantes, laquelle se trouve dans
toutes les éditions de la Diane,
On y voit que Montemayor avoit
dé)k terminé sa carrière en 1662.
Ce poète , quoique né Portugais ,
6st revendiqué par les littérateurs
espagnols, comme ayant cultivé
les muses' castillanes , k l'exem-
ple de différens auteurs étrangers,
mais écrivains nationaux. D'ail-
leurs Montemayor mérite bien
cet-honneur de la part des Ëspa-
cj;nQls , comme Vinventeur parmi
eux du genre pastoral , dans sa
Diane , ouvrage qui a rendu son
nom iipmortel , a après le témoi-
gnage respectable de Michel Cer-
MONT
vatites , qui danf son Don Qui-
chotte , après avoir fait l'éloge de
ee même genre , indique la Diane
comme le meilleur modèle qu'il
puisse proposer. Cette produc-
tion a été traduite en français , et
inipriaiée k Paris en 161 1 ; aile
parut aussi k Madrid en 1622. Ont
a de lui , I. Fal/le dé Pf rame et
Thisbé , traduite et imitée da
chevalier Marino. II. Histoire
dAleïde et Syhain , qui toutes
deux sontcontenuesdausla Diane.
lïL Le Chansonnier^ qu'il pu-
blia séparément, et qui fut imprj-
mé k Saragosse en i56i >. et à
Salamanque en 1571 , iSya e%
i579 5 recueil qui se compose de
dinerens gearés de poésies assez
estimées par le style pur et cor-
rect qui les caractérise. IV. Les
OËuvt^s dAuxias Mardh; V . Les
Biasons , ouv/age maxmscrit.
* MONTEMERtp (Jean.
Etienne ) , gentilhomme de Tor*
tone ', né en i5i5 , cultiva, la
poésie latine et italienne. Il a
écrit Délie frasi Toscane lib^
XII y in-folio. Cet ouvrage fut
imprimé k Venise en i566, et la
même édition reparut sous le
titre de Tesoro délia lèngua Tos-
canuy avec la date de i594* Ce
poète a laissé en manuscrit un
Î>,oëme sacré De Gestis aposiO'^
orum, etmouruten 157a. — ^?ïico-
las MoNTEMEitLo , SOU fils 9 est
auteur d'une Histoire de Tortonc
sa patrie.
t MONTENAULT ou Monle-
NAULT ( Charles-Philippe d'Egly ^
de ) , Parisien , né le 28 mai 1693,
de l'académie des belles-lettres ,
long-temps auteur du JournaLdit
Verdun \ mort k Paris le 2 mai
1749. On a de lui , I. UHistoire
des rois des Deupc Siçiles , de la
maison. de Froncé, ^ pà /^\o\, iik»
12 y 1744 '7 ouvrage qui fera tou-
,*
MONT
jours honneur à sa mémoire ,
par l'exactitude, la vérité , la sim-
plicité qui y régnent. Le goût a
présidé au choix des faits , et la
plupart sont iutéressans. II. La
CaUipédie , ou la manière df avoir
tltf beaux en/ans , traduite en
prose du pj:)ëine latin de Claude
Quillet , Paris, 1749, in-8*. Cette
version est sans goût et sans
aménité. Le traducteur n^a saisi
ni la lettre , ni Tesprit de son
ori gin al . III . Traduction li bre avec
des notes des Amours de Clito-
pJton et de Leucippe , Paris ,
1734» in-12.
M ONT EN A Y ( Georgette
de ) , fille d'honneur de Jeanne
d'Albret , reine de Navarire. Son
esprit et sa beauté en firent Tor-
nement de la cour. En 1 57 1 elle
fit iinprimer VExplication en vers
de cent emblèmes ou devises
qu'elle dédia a la reine.
♦ MONTENERO ( Jean de ) ,
^théologien dominicain , nék Mon-
tcnero en Toscane, vivoit dans
Je i5* siècle. Appelé d'abord au
.concile de Baie, et ensuite à celui
de Florence , il fut choisi pour
.disputer contre les Grecs , qu'il
combattit avec la plus grande
force : on peut voir les détails de
ces disputes dans l'Histoire de ce
concile écrite par Joseph Grec ,
ëvêq^ue de Melone : on les trouve
aussi dans les Recueils des Con-
ciles. Montenero ,est encore au-
teur de plusieurs ouvrages polé-
miques , qui ne sont aujourd'hui
d'aucun intérêt.
t MONTEREAU ( Pierre ) ,
célèbre par plusieurs ouvrages
d'archi'tecti^'e , étoit de Monte-
reau, et mourut l'an iaÇ6. C'est
ce célèbre architecte qui a donné
les Dessins de la Sainte-Chapelle
de Paris; de la Chapelle de Yin-
€enn€'S ;' dû Réfeptôire 9 du Dor-
MONT i5i
toir , du Chapitre , et de la
Chapelle de Notre-Dame dans
le monastère de Saint-Germaio-
des -Prés. Il fut eaterré dans
l'église de cette abbaye , et fut
représenté sur sa tombe avec un
compas et une règle k la maim
Son tombeau est au Musée des
monumeus français,
* MONTERENZI ( Annibal ),
célèbre jurisconsulte du i6« siècle,
né d'une -noble et ancienne fa-
mille de Bologne en 1507 , se fît
un auditoire nombreux a G^nes
et h Parme par ses leçons et ses
commentaires sur les iiistitutes
civiles et criminelles de sa patrie,
où pendant 4o ans il professa le
droit civil. Il mourut a Bologne
en i5&^. On a de lui, I. SchoUîf.
ad nonnullas pactorum formulas
instrumentis inserendas , Bonor
nia*', i56i. II. Sanctionum ad
causas civiles spectantium in-
clifœ civitatis , studiorum ma-
tris , Sohoniœ , tom h^ , Bono-
nia; , i56i , et tom. II , Bononiae,
1569.
* MONTESON ( Jeaîi de ) ,
natif du rojaome d'Aragon , de
l'ordre des frères prêcheurs , et
docteur «n théologie , s'éleva en
i384 contre la doctrine de l'im-
maculée conception-.. Son ppi-
TTÎon fut condamnée, „ et sa per-
sonne excommuniée^: ( /^^ez les
détails de cette affaire 'dans THis^
toire ecclésiastique de Mosheim ,
•tom. III , pages 578 et suiv. )
MONTESPAN (madame de).
f^Ojr, RoCHEGHOUART , n« V.
t I. MONTESQUIEU ( Char^
les DE Secondât , baron de la
Brède et de ) , d'une famil]^
distinguée de Guienne , né au
château de la Brède , près de
Bordeaux, le 18 janvier 1689 ,
lu^ philosopha au sortir de Tçn^
\
f&tieé. Dès Vfigt de 20 ans it
lil^ét>afdit lès fkiat'ériftùx de VEs-
prit def$ tbU , pat un extrait rài-
tôtiné dëS lintaénéeà voltiitiës, qui
^dnlposént lé Corps du droit
fciyil. "Cil onde fàtchnel , prési-
àènt h mokiér àa parlement de
Bordeaux , ayant laissé ses biens
et sa charge au jètinè philbsbphe,
ij en fut Dourvu en iyi6. Sa com-
Ça^ie lé chargesi , eh 17^^ 9,de
présenter âès remontrances i Fôc-
clisiôn d'iiii nouvel îriipôl, dont
Son èjoqdetidé et soù zèle obtin-
iréiillâ Su^brèssioii. L^âiinéè d'au-
^iâraivant il àyoit iîiis aii'joûr ses
iéïtf^s persanes , commençâmes
i là ciâiiipâigne , et finies dans lès
jhôihéni de relâche que îiîi lais-
Ibiént^ lèè devoirs de sa charge.
Ce livre , profond sous un air de
liîgèrfeté, àfiùonçoitMà^trânçe et
[t rËùrôpè ùtt écrivain Supénèur.
Le Pefsajfl fait uiiè satire érierm-
^iie et ûgrëâÈlé cfê iios vides , de
Ma travers, de rfoè rîdidiileà , de
iibi? jSi-éjugéS; et de là bizàrrefiè dé
tiOégoliité.C'eàt le tableau le ^liis
aniiué et le plus vrai des mœurs
ii:ançaises : son pinceau est léger
ft hardi.; il donne ktout Ce Wil
,tp uçhe un caractère original . ToU-
tjC^ les lettres ne $ot^t pas cepen-
dant d'une égiie. f^rce. -p il j en |i ,
dit Vojtaire , (Je très-jolies , d'au-
tres jrèsThardjes,, aau|res .naiér
ijio^'^ , , d'à utre? frivoles ;^ et les
ctéimls de tp qui se passé dans le
s^râil d'Usbeck k Ispahan n^in*-
léresse jpie foiblçinent lés lech
teurS français. On peut encore
reprochée a râuCéùr quelques pa-
radoxes en littérature, en ihoralô,
en politique , et des satires trop
fbrtes de Louis XtV et de son
régné. Le succès dès Ijettrés per-
lianes ouvrit à Montesquieu les
portes de ^académie irànçaise ,
_ «Quoique, de tous lés livres ofa l'on
a plaisanté sur cette compagnie ,
U ny en ait guère dû âlesoUmoîiis
IlONT
ni^xiàgée. Là mort de Sàcj , 1^
trâducteuf dé Pline , ayant laissé
une (>laCe v6cahte ,. Montesquieu,
jui s'étoit défait de sa charge^
et qui né vbùloit plus être
qù'hommé dé lettres , se présenta
four là remplir. Le cardinal Âe
leury , iiistriiitpâr dés personne^
àsèlées dés plaisanteries du Per^
ssln sur lèà dogihés, la disciplinç
et leâ ministres de la religion
chrétienne j lui férusâ son àgréf-
hiént. Il lié |>àroîtra pas étrange
^e ce miâi^tive ftt quelques diin-»
tiiltés, si V6i èh rappelle là
lettre {Leti, 76) , dans laqUelfe
U^beck ffiit une apologie ài élo-
quente du suicide ', une autre
ÇLett,2g) X oii U dSt dit çx:pj:e^sémeùt-
(^ùe lès év^qHiesii'pnt d'autres fonc-
tions oue de dispenser d'accom-
plir la loi ;xine autre (LeU, a4) ^P*
^Bn ,^ oii le, pape, est peint comme
un magicien qui fait croire ^ue
J^éut ajouter que rS^^ài
des Lettres ^ràane^ ,ést là prè^
miëre épôqtié dé ce déluge d'é-
crits é^ui om |»9iru depuis (montré lé
christianisme étfégouvërnemeiit.
Moptesquiéù , séntâht le dôtlp ^ùè
l'exclâsiotî et les motifS de Téx-
clusioti pôiiyoiënt porter sûr ûk
personne et sûr sa £siniillé , prit ,
s'il en fiaat fcrôlte Voltaire, uù
tour tarés adroit poâr ob'tejbir l'a-
grément dû Cardinal : il fit fàij^
en pèa dé jours uiié tibùvélle édi-
tion dé son livré, dilns laquelle
oû retraàéhà oiï on âdouelt fo'ixt
ce qui pouvoit être éOndamné pàt
un cardinal et par un ministre. 11
porta lui-même roùvràgè au car-
dinal de Fleùry , qui ne lisoît
guère , et qui en lut une partie.
Cet âir de confiance , soutenu
par quelques personnes d^é crédit,
c^t sur-tout par le maréchal d*^^^
\ trëés son ami , pour lors directeur
^ dé racâdémie irànçaise, i'âraenà^
MONT
eit-oSj le cardinal, et JfpQf^^
dàiieu ènini dansçede compagnie .
Cette* anecdote n*a aucune yrai-
semblance. lie discours du rëçi-
fiendaire , fort court , mais pleii?
é traits de forcie et de lumière,
lîit prononce le 24 i***vier 1728..-
Le dessein âuéltfoiite^uîeu àyoi^
îoriné de peindre les nations dans
son Esprit des lois ^obligea de
les aller étudiei* cliez elles. Après
avoir p;
Hongrie
BolSih
ans en Angleterre. Des dilTéreutes
observations qu*îJ fit dans ses
voyages , " ij résultoit , suivant
fiii, qne l'Allemagne éloit faite
pour Y voyager , illalie pour J
«ojoumer , l^ngleterre pour y
penser , et la France pour j vi-
vre. Voyageant en Italie , il fil la
rencontre de milord Ctestei^eld ;
il te connoissoit aintérireucment ,
et avoit avec lui lès liaisons que
deux hommes de génie ne raan-
èuènt guère de prendr^ quapd
lis se sont une fois connus. II4
s'iaissoc^èrent et coinvinrent de con-
tinuer leur route ensernble. La
conversation tomba bientôt &ùr
la différence desÂnglais auxFr^n-
çais«' Le président , donnant la
préférence k sa natiop^se fondoi't
sur la supériorité dVspint. ï^e
lord , en L'accordant aux Fran-
çais > se retrânelioît sur le bon
seps qu'il attribuolt supérleure-
jnént anx Anglais. Conime la ma-
tièi^ étoit ample, et les adver-
saires bien propres à défendre
leur cause , elle étoît souvent
agitée , sans que ni Tun ni
Plaïutre se laissât coi|vàincre. Ils
ar rîy Client a Venise , e.t la curio-
sité de Montesquieii pour tout
Voir *el tout approfondir Je
oieitoît sans cesse en açt^ykéi II
fisitoît ies 9t|onùi|iens , les bi-
bliothèques , les cabinet^ j il eiv
troit dans le^» icaies . il hoât çon--
yfir^aUofi > »'îtfforii|o^ dçs n^o'Or
dres détatb (|[a gpuven^cuiênt j^t
de la société ; rentré phei lui , fl
met^oft p^r éciJl lé^ p^ùi p^f^f
Gircops tances , ç,t çhaaqe 19 qi^
cpnfioit çon Quyrf^ge a milora
Chesterfieîd. 11 7 avoit qéia quel^
secret. Après avoir protesté àç
son attacl^i^ni pour l^s^rançijsy^
il avertît le présidenf qa^i) i^n%
^arde a lip ; que f inquisition 9 u^'
3uiète des ntouvemens q\j^(\ j^
onnoit V fY^i^ p^s la réspli^tio]^
d'envoyer se saisir de ses pa-
piers; qne §î Pon y trqWoit ïf
moindre diose s'mç U gftuyéï:^^
ment, c'était ùiitàe sa personof;..
I Montesquie|i , éJfacpuçhe d^ ç^|
avis , se canfondi^en reioerçi-
mens , doniia de l'argent h Fi|i-
connu , et n'^u\ rien 4e nju^
Ï tressé qu^ de jf ter soa tlrava^ aq
eu. il courut ensuite dans 1^
chainbre àe miïord Cbesterfîel^
lui cqnter ce qui vencnt de se pas-:
ser. Milord , sans -s'émouvoir,
loua son esprit, et ajouta guç ^
néanmoins f s'il avoit inïs aan^
sa conduite un peu plus de fr^'ff
sens f il âuroît pu juger qu'ij
étôit bien jextr9(n^duraire ^u'^^
faomuze qui ne le eonnois^if
point prît autant d^ii^tërê^ f^ 1^ »^
et vînt îm ttoQuer uir ^w , a^
risqué de se perdre , si j^^inai^ ]s^
chose yenoit à étrç «lê ; ^i^
d*ait|e^rs, ayant noté lui-i|iênçf"
que les <lfélibér»tions de Pinquisi-;-
tion ètoient inçpénétra);HeSi , m né,*^
toit pas vraiseiplirlabie qn'qn^
homme de h^s étage eM pu le*-
décoiîvrîr ; quVnfin ces i^esQon^
binées ^uroient dû le Con^uîrfs ^
yagpr que l'avis àe l'incooinu n'ç^
tçnt qu ud tour de milord Clt^^f
terfîeld , çt par çoi^séquent k pç
pa^ brûler spn pîfyi:» j;^ ;c^qu'w|
i^
MONT
• Anglais n'aupoit certainement pas
fait. On juge de l'étonnement de
Montesquieu et de ses reereïs,"
qui doivent nous en laisser beau-
coup. Dfe retour dans sa pa-
trie , il mit la dernière main a
son ouvrage : Sur^ la cause de la
chindeur et de la décadence des
Momains. Des réflexions très-lines
6t des peintures très-fortes don-
nèrent le mérite de la nouveauté
à cette matière traitée tant de
fois et par tant dVcrivains supé-
rieurs. Cette histoire politique de
la naissance et de la chute de la
nation romaine parut en iy'S'5 ,
in- 12 , et fut réimprimée k Dijon
en 1794* L'illustre écrivain trouve
les causes de la grandeur des
Romains dans l'amour de la
Kberté , du travail , et de la patrie ;
dans la sévérité de la discipline
militaire ; * dans " le principe où
ils furent toujours de ne faire
jamais la paix qu'après des vic-
toires. Il trouve les causes de leur
décadence dans l'açrandissement
même d/e l'état ; dans le droit
de bourgeoisie accordé h tant de
nations ; dans la corruption in-
troduite par le luxe de l'Asie ;
dans les proscriptions de Sj'lia ;
dans l'obligation où les Romains
furent de changer de maxime en
éhangeantde gouvernement ; dans
cette suite de monstres qui ré-
gnèrent presque sans interrup-
tion depuis Tibère jusqu'à Cons-
tantin ; enfin, dans la transla-
tion et le partage ,^ de l'empire.
Le génie mâle et rapide qur brille
dans la Grandeur des Romains
se fit encore plus sentir dans
V Esprit des lois , publié en 1748 ,
en 2' vol. in-4*« Dans cet ouvrage,
qui est plutôt l'Esprit des natio^is
6ùe l'Esprit des lors , l'aurenr dis-
tingue irois sortes de ijouvèrne-
mens : le républicain , le monar-
chique et Je despoliqne. ïje ré-
publicaiu tut celui où le peuple ,
MONT
en corps ou éii partie , a la sou-
veraine puissance ; le monar-
cliiqîie , celui où gouverne un
seul, mais se!on des lois fixes ;
le despotique, celui où un seul
entraîne tout par sa volonté , sans
autre loi que cette volonté même.
Dans ces divers états , les lois
doivent être relativesMenr nature,
c'est-à-dire à ce qui les constitue ,
et à leur principe , c'est-à-dire a
ce qui les soutient et les fait agir :
distinction importante , la clef
d'Une infmité de lois , et dont
rauléur tire bien des conséquen-
ces. Les principales lois , rela-
tives à .la nature de la démo-
cratie , sont que le peuple y
soit à certains égards le monar-
que , à d'autres le sujet ; qu'il
élise et juge ses magistrats , et
que les magistrats en certaines
occasions décident. La nature de
la monarchie demande qu'il y ait
entre le monarque et le peuple
bealicoup de pouvoirs et de rangs
intermédiaires , et un corps dé-
positaire des lois , média Jeur en-
tre les sujets et le prince. La na-
ture du clospotlsuie exige que le
tyran exene son autorité , ou
Ï)ar lui seul , ou par un seul qui
e représente. Quant aux prin-
cipes des trois gouvernemciKs ,
cHui de la démocratie est l'a-
mour de la république , c'est-à*
dire de fégalité ;'ce que l'auteur
exprime par le mol vague de
vertu. Dans les monarchies , où
un seul est le dispensateur des
distincîtions et df:îs récompenses ,
et où l'on s'accoutirne à confoj»-
dre lélat avec le monarque , le
principe est riionnour, c'est-i»-
dire Tambition et l'amour de l'es-
time. Sous le despotisme enfin,
c'est la crainte. Plus ces prii»ci-
pes sont en vigueur , plus le gO!i-
vernemeu't est stable; plus ils-
s'altèrent et se corrompent, plus
il incline à sa destruction. Les'
MONT
lois c[ue les législateurs donnent
^doivent être conformes aux prin-
cipes de ces dilFérens gouveme-
meos ; dans la réptibhqae, en^
tretenir Tégalité et la frugalité ;
dans la monarchie, soutenir, la
noblesse sans écraser le peuple ;
sous le gouvernement despoti-
que j tenir également tous les
états dans le silence. Ces gou»
vememensont chacun leurs avan-
tages ; le républicain est plus
propre aux petits états , le mo-
narchique aux grands ; le répu>
blicain plus sujet aux excès , .le
monarchique aux abus ; le répu-
blicain apporte plus de maturité
dans l'exécution des lois, le md-
narchique plus de promptitude.
La din'érence des principes des
trois gpuvememens doit en pro-
doire dans le nombre et dans
Tobjet des lois. Mais la loi com-
mune de tous les gouvernemens
miodérés , et par consé(]uent
justes, est la liberté politiqne
dont chaque citoyen doit jouir.
Celte liberté n'est point la licence
absurde de faire tout ce qu'on
veut , mais le pouvoir de faire
tout ce que les lois permettent.
lia liberté extrême a ses incon-
véniens comme la servitude ; et
en général la nature humaine
Raccommode mieux d'un état mi-
toyen. Après ces observations
générales sur les différens gou-
vernemens, l'auteur examine les
récompenses qu'on y propose-,
les peines qu'on y décerne, les
vertus qu'on y pratique, ainsi que
les fautes qu'on y commet , l'é-
ducation qu'on y doftne , le luxe
qui y règne , la monnoie qui y a
cours , la religion qu'on y pro-
fesse. 11 compare le commerce,
d'un peuple avec celui d'un au-
tre ; celui des anciens avec celui
d'aujourd'hui ; celui de l'Europe
avec celui des trois autres par-
ties du monde. Il examine quellçs;
MONT
i35
religions conviennent mieux à
certains climats , a ceitains gou-
vernemens. Notre siècle n'a point
produit d'ouvrage od il y ait plus
d'idées profondes et de pensées
neuves. La partie la plus inté-
ressante de l'histoire de tous les
temps et de tous les lieux y est ré-
pandue adroitement pour éclair*
cir les principes , et en être éclair-
cie à son tour. Les faits devien-
nent entre ses mains des. princi-
pes lumineux. Son style , sans
être toujours exact, est nerveux.
Images frappantes, saillies d'es- .
prit et de génie , faits ^eu coii-
nus , curieux et agréables; tout
concourt à charmer le travail
d'une longue lecture. On peut
appeler cet ouvrage le Code dm
droit des nations , et son auteur ,
le Législateur du genre humain.
On sent qu'il est sorti d'un es-
prit libre et d'un cœur plein d«
cette bienveillance générale qui
embrasse tous les hommes. C'est
en faveur de ces sentimens qu'on
a pardonné à Montesquieu d'a-
voH^ ramené tout à un système
dans une matière oh. il ne falloit
que raisonner sans imaginer ; d'aï-
voir donné trop d'influence au
climat , aux causes physique
préférable ment aux causes mo-
rales [voyez l'article Bodin ) ;
d'avoir fait un tout irrégulier , une
chaîne interrompue avec les plus
belles parties et les plus beaux
chaînons ; d'avoir trop souvent
co^uclu du particulier au général.
On a été fâché de trouver dans ,ce
chef-d'ceuvre de trop longues di-
gressions sur les lois féodales ,
«les exemples tirés des voyageurs
les plus décrédités , des para-
doxes a la place des vérités , des
plaisanteries où il falloit des ré-
Hexiens. On a été choqué des ti-
tres indéterminés quM donne .à
la plupart de ses chapitres ; idée
générale^ Conséquence^ Problème
iU
nom
Méfiemon i Cémtimiaîion du
même suj^ty etc. On lui a rè-
procké des eb^ttres trop p^u
* fiés à eeus ipii l^s prëeè<i^nt ou
c^ai l«s suivent , des idées vagues
et conibses , des tours forcés 9 up
stjk teodii et quelquefois recher-
ehë. Mais s'il fie satisfait pas tou-
jours les graminÀirî^n», il ùonne
toujours a penser aux philoso^
phes , soit euv les iaî$ant entr^^
Sans 9Cfs réflexions, soiVen ]eur
' donnant sujet de les eombfttre.
Person&e X n'a plus réfléchi que
lui «ur la nature , les principes ,
les jskGtéfs , le climat, rétenaue ,
la puissance eC le^caractère parti-
culier des états; sur les lois bon*
ties et liiauvaises ; sur les effets
des chàtimens et des récompen-
ses ; sur la r^igion , Téducation ,
r le ooiomeree. L'article d'Alexan-
dre renferme des observations
{>rofonde8 et très - bien rappro-
^ées ; celui de Gbarlemagne of-
fre en deiix pages plus de prin-
cipe^ de politique que tous les
livres de&alâwzar Gracian ; celui
de l'esclavage des nègres , des
réflexions d'autant pluli agréables
quelles sont cachées sous une
ironie très-piaisaute^ Son tableau
do gÀ>m'emement anglais est de
main de maitre. Cette nation phi-
lôsoplie et commerçante lui en té-
inoigna sa recoanoissance.^ Si
VEspfHt des lois lui attira, des
hommages de la part des étran-
§ers , il lui procura des critiques
ans son pays. Le savant chan-
celier d'Agu^sseau avoit dit que
le livre de V Esprit des lois et oit
plutôt de^esprit sur les lois. Vol-
taire s'exprima avec plus d'amer-
tume que de justesse , lorsque,, la'
première foi s qu'il lii t cet ouvrage,
il dit à r«bbé d^Ohvet qui^ entrait
dans sa chambre : « Venez ,
l'abbé, venez lire Arlequin-Gro-
titts. » M. Snârd, dans un article
de ' ses ISouTeQes politiques , <|it
MOWf
t(^<;ette «mecdote de l'abbé é^Ù^
livet lui-même. Uà aU>é de B^n.-^
naire publia une mauvaise bro-^
cbur0 , en st;^le moitié sérieux ^
moitié bouÔ'on. Ije gazetier ecji^U^
>éiastique, qui virthnement cjmt
V Esprit des lois uoe de* ees pro^'
duetions que la bulle Uni^nitu^
a si fort multipliées , lança deu^
fieuilles Contre l'auteur ; Vnmk
pour prouver qu'il étoit athée.» cfr
qu'il ne persuada à persornie;-
l'autre , pour démontrer qu'il étoi^
déiste , ce qui étoit plus vraisem-
blable* L'illustre^ i{iagistrat ren*
dit son adversaire ridicule et
odieux i (lan^ stiJbe/bnse de VfS'»
prit des lois , !Paris , 175© , in- 13»
La Baumelle a donne une suite
de cette défense , Berlin , 1762 »
in- 12. Cette brochure est, com**
me l'a dit un auteur ingénieux ^
de la raison assaisonnée, CVst
ainsi que Socrate plaida devant sey
juges." Les grâces y sont unies à 1^^
justesse , le brillant au solide , Ift
vivacité 4u tour à la force du rai-^
sonnement» M<|is quelqu'esprit et
quelque raison qu'if j ait dans cette
défense , l'auteur ne se justi^
pas sur tous les reproches que lui
avoit faits son adversaire. I^ Sor-
bonne , excitée par les cris du
nouvelliste , entreprit l^examea
de VEsprit des lois , ,et y trouvât
plusieurs choses à reprendre. Sa
censure, si long-temps attendue »
n'a pas vu le joui:. La meilleure
de tontes les critiques » si Ton eci
jugeoit par l'impression qu'elle
fit sur lauteur , auroit été celle
de Dupin , fermier - générai ,-
qui avoit une bibliothèque choi-
sie et très - nombreuse dont il
savait faire usage. Montesquieu
alla s'en^ plaindre a madame la
marquise uePompadour , au mo-
ment où il n'y avoit que cinq oa
six exemplaires de distribués &
((uelques amis. Madame de Pom-
pado«r 6t venir JDupta y £t 1^
r
4ii <|aV0^ pt-enoit YBêj^riié^è
içis son» 9a proteetÎQn , aifi^i crae
son «^tenr. il l'aliut rçt^rf |* le3
exemplaires , et bHUer Unité Vé-^
diûoil. he^ dbi^grifis qu'éntrçîneat
le$ critiqaes justes ou ipiuste^, le
g^re d^ vie que sti eéiéimié for*
ç4Mt en quelqiié sorte fijoplcssqiiieu
de mÇD^r k Pff?is, fi}térèrçnt sa
satit!^ naturellenticnt délicate. Il
ait attaqué d'une ftui^ioa çle poi-
trine. La çqur et {a viilç^ ep fureiit
touch<3es. Le roi. lui. ^a^o^a le
duc de lyîTernois , pour ^'itifor-
i9«r' de son ^tat* Le pr^sid^l da
l^ontesquieu p^rla et iigit <)ai)S
ses derniers mprnens eii bomme
qui vouloit paroître^ \t la fois ehré-
tie9 et pHilosoptie. « J'ai touiours
fçspeçt^ la religion» dit-il (cela
éloit vrai k certain^ ^g^rds ; (îar ^
s'il avpit p9ru favoriser l'incrédu-
lité dans des livres anonjrmes , il
ce s'étoit jamais montré tel en
public. } La morale de l'Ëvan-
giie y a)outa*Hl j est le plus be^u
présent que Dieu pAt fairef aux
uoiQUies. to Et comme le P^ Routh,
jésuite irlandais , qui le confessa ,
le pressQit de livrer les correc-
tions qu'il avoit fait^ aux Lettres
persanes , il donua son m anus-
cnt à madajQEÎe la duchesse d'Ai-
guillon , en lui disait : « Je sa-
dr^iierai tout k la raison et a la
religion, mais rien aux jésuites.
yp^e^ avec- Tues amis si ceci
doit fiaroitre. » Cette illustre
amie ae 1^ quitta qu'an momctot
f>Ù' il perdit ioute coanoissanee ^
et 8st présence ne fut pas inutile
au r^>os du maladjE^ ; car on a
su qa'uu jour , pendant que ma-
dame la duchesse ^d'Aiguillon
étoit allée dîuer , le P^ noutli
étant venu , et ayant trouvé le
malade s#ul avec son secrétaire ,
fit sfHTtir eelpi^ci de la ebambré et
s'y eofeiinâ sous clef* iKUdanH^
d'Aîguilioîi 5 revenue d'abord
^fé^ djsp4 f s'^ppfodiif d« ht
MONT i%^
pprtf , «t eslënditle makide qui
parlait av«e émotion. £il« frap-
pa , et le jésuite ouvrit : à Pour-*
quoi tourmenter cet bomme mou-
rant , lui dit - elle ^' » Alors 1«
présideot de Monleseruieu , vepre*
uant Itti-mèinc la pmle , lui dit :
«Voilà, madame, le P. RcMiâc
qui voudroil m'qblifer de lui h^ -
vrer la clef de mou armoire pour
enlever mes papier». » Madamer
d'Aiguillon fit «es r^rocbés et
celte violence «u confesseur , qitî
s'excusa en disant : « HaidaaaiB ,•
û faut que j^obâsse à mes si^pé<r
rieurs » > et iWut rcnvoj^ san»
rien obtenir. Ce fut ce jésuite cfuf
pid)liai après la mort me Montes-
âuien une Lettre dans Inquel^
fait dire k cet illustre écrivain .
« Que c^étoit le goût du neuf , diA
singulier, ledmrde passer pouf
un génie supérieur aux prréiugéft
et aux maximes co^imiuies , l'eii'*
vie^ de plaire et de mériter les ap^
plaudissemens de ces personnes
qui donnent le ton à l'estime pu« ■
blique , et qui n'accorc^nt jai^aia
plus sûrement la leur que quand
On semble les autoriser k secouer
le joug de toute dépendance et de
toute contrainte , qui lui avoienll
mis les armes k la ifuain contre
la religion* » Ce prétendu aveu
fut démenti par les amis de Mon-
tesquieu. Il mourut le to février
1 755 , k l'âge de 66 ans. il fut re-
gretté autaut pour son génie (]^e
pour st& qualités personnelles^,
Quoique naturellement économe 9
il savoit être généreux. L'acte de
bleniaisance qu'il fit k Marseille ,
en donnant sa bourse k vn jeune
bateber i et en consignant sec^é-^
tement une somme d'arg«»t k nit^
banquier pour racheter le père de
cet iniiortuiié , pris ^ar un eor^
sâire, et esclave en Afrique, a été
jirublié dans les journaux , et à
donné lien k un drame intéres*
saoÉ'i repréMHlé avec succèi» ea%
i58
MONT
i7S4> som le titre du Bienfait
anonyme. Ne se tourmentant,
pour personne, et n'ajant pas
pour lui - même d'ambition , sa
douceur , sa gaieté , sa politesse
étoient toujours égales. Sa con-
versation , légère ,. piquante et
instructive , semée de bons mots
et de mots d'un grand sens ^ étoit
coupée par <Jes distractions qu'il
n'aÔectoit jamais et oui plaisoient
toujours. On conu oit la 'réponse
qu'il fît à quelqu'un qui lui rap-
portoit un trait diilSciie à croire ,
eu, que ce grand h6mm;e ajÛTectoit
de regarder comme tel. Le nar-
rateur , a chaque doutq. de la part
de son auditeur , ne cessoit de
protester de sa véracité. Enfin ,
pour dernier trait : « Je vous
donne ma tête , dit-il à Montes-
quieu , si.... J'accepte le présent ,
interrompit celui-ci , les pe-
tits dons entretiennent l'amitié. »
Gomme il ne cherchoit pas à bril-
ler , et qu'il a voit conservé l'ac-
cent gascon , "il paroissoit mettre
plus d'esprit dans ses livres que
dans sa conversation , qui étoit
cependant telle que nous l'ayons
pemte. Il ne vouloit pas la soi-
gner , et n'y cherchoit que le
plaisir et le délassement. Les
srands le recherchoient ; mais
MONT
On à publié après sa mort un re-'
cueil de ses OEuvres , Londres ,•
1759, en 3 vol. in-4'*. M. Bastien ,
en 1788,60 a donné en 5 W.in-8%
une très -bonne édition, k !?•
quelle il faut joindre le vol.Vf OFi/-
i>res posthumes , qui a paru en
1798 , in-8'0. Les éditions les plus
complètes sont celles dé Baie ,
1 79g , 8 v. in-8», ou de Paris , au V
( 1 796 ) , 5 voL in-4^ . 11 y a dans les
OÉuores de Montesquieu quelques
petits odvrages dont nous n'avons
pas parlé , entre autres le Temple
ne Gnide , espèce de poemè en
prose , Paris, 1772, in-8<» et in-4'*>
où Tàuteur tait une peinture riante,
animée , quelqiiefois trop volup-
tueuse , trop hné et trop recher-
chée , de l'amour tel qu'il est
dans une ame neuve. Celte ba-
gatelle eut le plus grand succès
au moment oii elle parut : mais
on s'aperçut bientôt que le fond
n'en étoit pas asse^ attachant ;
que la Cable pn étoit petite et
noyée dans trop de descriptions ;
que les personnages n'étoient ni
assez caractérisés ,"ni assez va-
riés ; qu'enfin il y avoit de la re-
cherche et de l'affectation dans
le style , beaucoup plus de ga-
lanterie et d'esprit que de sen-
timent et d^imagination , et qu'eii
leur société n'étoil pas nécessaire général l'ouvrage n'étoit guère
a son bonheur, il. fujoit, dès j qu'uû lieu commun parsemé de
qu'il pouvoit , à sa terre. On | traits heureu^. On se souvint
voyoit cet homme , si grand
et si simple , sous Un arbre de
la Brède , conversant dans le pa-
tois du pays avec ses paysans ,
assoupissant leurs querelles et
prenant part à leurs peines. Mon-
tesquieu étoit fort doux envers
ses domestiques. Il lui arriva ce-
pendant un jour de les gronder
vivement; mais se tournant aus-
sitôt en riant vers une personne
témoin de cette scène : « Ce sont,
lui dit - il , des horloges qu'il est
quelqueibis besoin de remonter. »
alors que Montesquieu , dans les
Lettres persanes , avoit parlé àe3
Ï>oëtes avec assez de mépris ; et
'on crut voir dans le Temple de
Gnide la prétention d'être poëte
sans écrire en vers. On sa voit
que. l'auteiu' avoit inutilement
essayé d'en faire ; et c'est une
foiblesse dont plus d'un grand
homme a été susceptible , de dé-
§récier ce qu'on ne peut attein-
re. » C'est ainsi que La Harpe
pense du Temple de Gnide , et
sa critique est sévère sans être
'\
i..
MONT
iiljaste. Madame DudefFant Tap-
peloit «l'Apocalypse de la ga-
lanterie.» On peut cependant
demander grâce pour' quelques
tableaux , tel que celui des sy-
barites et quelques autres d'iin
coloris agréable, Deux de nos
poètes français ( Colardt»au et
Léopard), ont prêté au Temple
de Gnide le charme des vers : le
Ï>remier Ta mis en grands vers
rançais , le second a varié là
mesure à cHaque chant. On trouve
encore à la tin de l'ouvrage de
Montesquieu' un JP'raemeht - sur
le goût , où il y a plusieurs idées
neuves et quelques-unes qui pa-
roissenl un peu obscures. De Se-
condât, fils de ce grand homme,
avoit dans sa bibliothèque 6 vol.
în-4® ,' manuscrits,' sous le titre
de Matériaux de F Esprit des
lois , et àes lambeaux de VHis-
toire de Théodoric , roi des Os-
trogoths. Mais le public ne jouira
Sas de ces fragmens, non plus que
*une Histoire de Louis XI , que
son illustre père jeta au leu par
mégarde, croyanty jeter le brouil-
lon que son secrétaire avoit déjà
Brdlé. De Leyre a publié en i^SS,
iii-12 , le Génie de Montesquieu.
C'est an extrait , fait avec choix ,
des plus belles pensées répan-
dues dans les différons ouvrages
de cet écrivain , qui avoit ap-
prouvé lui-même Pidée de cet
abrégé. « On n'y trouve , dit l'a-
bréviateur, que des anneaux dé-
tachés d'une longue chahie ;
mais ce sont des anneaux d'or. »
On a donné en 1767 , in- 12 , les
Lettres familières de Montes^-
quieu. Il y en a quelques-unes
qu'on lit avec plaisir , et dans
lesquelles on reconnoît l'auteur
des Lettres persanes ; les autres
nv. sont que de simples billets ,
qui ri*étoient pas faits pour l'im-
pression. On a ' publié aussi
9on roman âtArsace , annoncé
MOÎÎT
1%
d'abord avec emphase, et qui a
fait une médiocre sensation dans
le public. Montesquieu avoit
épousé , pn lyiS , Jeanne de Lar-
tigue , fille de Pierre de Lartigue,
lieutenant - colonel du régiment
de Maule^Ticr. Il eut aussi une
fille mariée h un de ses parcns.
Secondât d\'^geu , la queli*- porta
en dot à son époux la terre de
Montesquieu. Elle avoit été éle-
vée au monastère du Paradis ,
près du port Sainte-Marie. Les
religieuses lui dictoient les lettres
qu'elle écrivoit à son père. Mon-
tesquieu s'en aperçut et lui ré-
pondit : « Ecris toi - même , ma
chère fille ; j'aime mieux tes pe-
tites niaiseries que tous les traits
d'esprit que ces dames peuvent te
fouriiir. » ( J^, Fitz-James , n° I. )
Voici plusieurs anecdotes qui
nous ont été adressées par un
savant biographe. Montesquieu
se trouVoit k Montagnac , près
de Nérac , le jour de la fêle du
patron de ce village^ dont son
gendre étoit seigneur. Il assista
aux offices de l'église. A vêpres
il y eut sermon ; et l'orateur , qui
étoit urt capucin , fut long e\ en-
nuyeux. En sortant de 1 église ,
le curé demanda au président
son sentiment sur le prédicateur.
« Son sermon , répondit Monles-
quicu , avoit en longùeuï- ccqui
lui manquott en profondeur. » Il
dit a un homme qui lui attribuoit
des principes qiu 'n*étoient point
dans son Esprit des lois : «Vous
jugez , monsieur^ le livre qui est
dans votre tête , et non celui qui
est sorti de la mienne. » On a
imprimé que Montesquieu • se
plaîgnoit que, dans sa province,
il ne trouvoit personne qui l'en-
tendît , et qn'il répétoit Souvent
ce vers d'Ovide :
Barbarus hîe e^o tum , quia non intelli^r
illit.
Cette supposition est un outrage
fait à Bprdcau]^. L'auteur <(k Vfs
firit' des lpTs'éi6h trop pcîli , c
et
4e là $oeiëié renier in oient des
Ëommes capàjblçf idç rapprécièr,
et avec iest[ui^ls'i] se plaisoit ^
vivre.' U vôjott souvent le che-
valier de Vivens , et il en iaisoit
grand ca$. Uni )Qur ce 4ertiier
Fui tëmétgnoil le riegret de je V9ir
con(me (^s le fon^ il'uQf pro-
tincç. «t Quand on vît a^ec vpus,
lui répondit Mon^sgui«u , ot^
sent m'oips le besoin des gens de
lettres de Paris.» Il^ssîstpit a un
sermon pr<âiph^ par lin j^uoe ora-
teur , <^ui pàs^oit pour avoir plu^
de mémoire qù^ de génie. Le
itiscours éto^t Bon. Le P. La-
Sird^iy ^ugûstin, |^ côté duquel
étoity lui <Ët : «M* lei prési-
dent, voilà ùnp bçlle pièce; j^
Voudrois bien l'âyoïr faite . «<• • ^
£t le prédic^tteur aussi , répU*
2uak]^pntéâquieH> Un homme oui
yoit plus de zèle que dVspnt»
4yant îait tomber la conversation
sur là religW, çujel que Mon-
tesquieu crai|pqioit de tr^itçr , lui
dît avec yivaçit^ : « Ofi ne yoît
^lus aujourd'hui que dçs esprits
torts .... — • Eh î monsieur , m-
lerrompit V^ président d'un ton
encore plus vif, il J a pour le
ijaoins autant d'eçpri'ts ifoibl^s çt
plats. M tlnç d^niç d.ç Cordeaux »
^rÇS-4^yole» mais livrée à la
mollesse , cberchoit les direc-
teurs les pli^s ind^^Çn^ 4ans uiy
Ordre qiu n^ paissoit pas ppîir
révère. '« On voit tiejp , dit Mbu-
eiel , H^iais au meilleur mai^ché
i»Qssy)Ie.« l^ontf^sqûieu étoit s.uiet
9 be^u<;OUD d^ 4^strt^çliQi:is ; mais
3 les racbetoic par des s^iltiçs
qpi i^tér^jlSQÎent toujours les so-
&létés. « Je B ai pas été iSiche dé
£a^4çr p^tif ^tr^it y lit-on ijbns
çeç Pensï^esj cçl? p^'f ffîi î»»^r-
d^r bîei5^ des péghgçijiçes quj
m'aurçi^^^ ^ml^arrassé. J'aimé
lés maisonç ç>i^ 1$ puis i^etirei:
d'affairç av^c moi? esprit ilç
tous le§ jpurs. » Il sg^tçouy^ uxk
J9HÎ-cliçz le pré8idenl^arî)o|ayfi^
^ti bçrQ^çdjn , nomfnç trçs-su:
perfîciel , mais bçau parlewpVgu*»
Tif Cr^ignaiif point (le liittéi: av^f^
rWVîur dç y^sprit de^ Iqi^ ^
étaya quelques psira^pies ^PH*^
v^auiç aé mauvaises râiséps qU if
soutcnoit avec itn^ cértainç chat
leur. MôptQ^^q^iéu lui (\}t'. « s^oj^
Eçve 9 yous reçsf mhlez frop %\^
éros de l'Afiost^ , (jui 'çoi|[|Bj^tt
tpiçnt pQujr des ^ipières ïvjey
d^s SLtaxef bri^l^Qtep. » La Saa-
ihçllé ayant donné mie suite 4
1» Défense de FEspnt d^s Ipis »
Stpntesquieu lui témoignai hea^^
cpup d amitié et dlntéret , d'au-
t^t plus qu'iï lui troùvoît' 'iç
l'espfit , et un esprit penseiùv
Lorsque le Supplément au Si^lç
de Louis XIV parut y en ij^o, La
Baumelle se montra fort sçnsiblé
a toutes le» ii)jure$ dont Voltaire
racc^bloit dans cette broçhui:çv
«So^yez trapqixille , lui dit l)ïoq«
tesquieu , sa réputation vous dé-
fendra.» On a reproché à Vol-
taire d'avoir étç injuste à 1 égard
de Moiitesquieu ; él en eifet il s'est
permis quelques critiques et flu^l^
ques plai^i^n {enes qui inapqi^ipieçi
également de Justice et de çôii-
venance* Il n'amioit pas Sloiites-
3qieu , mais il a voit a s'en pl^in^
re ; et ce n^est pas sur d^S traita-
d'huimeur ou de ressf ntim^^Jt ^u'il
la ut juger les yérilable? op*»uon^
de cet homme e^trafor^inaire >
4ont l'esprit éCoît^'^Ms^ •!^^|*^*,
qac brillant, et dont |e gpàt ëtoi|^
aussi sain que 4^1içat , quand it
n'élott Pg9KP p?? au,cune préyeçi-
liop. Personne n'^ Ipu^ Montes-
quîea d^une fnanièf/s plus f ohle"
[copias honoïîjibiè ^e Volifiipfv
^ IttONt
lor»qii'eD parlait de' la Cranieur
et Se la décadence de» Bpmmns ^
dans son discours à râcadéinie
frauçsiise , il dit de l'auteur : « Gê
fl^Rie mâle et rapide , qui appro*
Hiudit tout en paroissant tovî
énieiïrer» 'y et lorsqu'il a dit di?
PE.^rit dei lois : a Le jB;ènre nu-
main a voit perd a $e% titres;
Hônlesquièu. les ^ retrouvés è|
les lui a rendus, j^ Voila dii il faut
cIieFchér les véritables Sentimeqs
de Voltaire sur , Montesquieu.
tîinc venevoces.. Il n'a pas tenu
à sa modestie que les traits mêmes
de son visage ne fussent ineon<»
ims il* la postérité. Il s'étoit long-
ps^ refusé aux sollicitations
plus grand^ peintres. Dassier^
ihre par les médailles qu'il a
Irappées en l*honnei^r de plu-
fiéurs lipdimes illustres , vint de
màrcB k Paris , en tyî^ , pour
ipi>er la sienne. Il essuja dV
>râ des refus f nifiîs il. yenoit
^guerrs contre les refus « Crojez-
votîs y dH-il à Montesquieu y qu'il
j ait moins d'orgueil à refuser
ma proposition qu^ f accepter? »
ilootésquieu touclié de ce mot*
bissa dessiner son profil. La
âEmiile de, $econdat étpit.origi-
Î^BÎre de Tréfac. Jean de Seçpn-
at « trisaïeul du président , étoit
i^ialté^l-d'iiôtel de Henri d'All^ret,
^r^iér du nom , roi de Navarre^
«tepsuitede la reine Jeanne, mère
S; jffenri IV. Il acquit la terre cle
çiUe^nieii, à deux lieues de Né-
vaç^ moyieonant dix mille livres
' 4)Mit cette p^ncessie r^ompen^ta
VM services. Henri ÎV érigea cétfe
terre en ^aronie en faveur de
Jficob cte Secondât , fils de Jean.
De Jacob, gentilhomme ordinaire
'de ce prince, et ensuite mettre-
oe-camp du ré^in^nt de Gh)^til-
)un y naquit Jean G^istpn , préâl-
geof à mortier au pailement de
Î^ofdeaux , et pèr^ de l'auteur de
'Esprit des lots. Louis XVI ^èt-
MONT iLi
mit au petit -fils de ce .grai}4
bômîne . cte conserver le titre de
bfirpn dejtfontesquieu , quoique
té grandrp^ eût çéd4 Cette .terre
à son gendre y Secondât d'Agén.
* n, BÎpj^TÊ^uiw ( Jean,
Baptiste pi SBcoHDi.T de ) , âls 4»
précédent , .f onseiller au parle-
niént ^ dé dordeaux y , àe l'âça-
di^rriié dé cette ville . et dé la èo^
ciété royale de Ixmdrés y né k
]|tf[artnUc près de B^ré^mx en
tjiô. Quoiqu'il eût de l'espritj
des lumières sur tous les ar^ , e|
qu'il eût cultivé avee queiqttê
succès les icienc^ exactes , l'his-
toire naturelle , et fur-tout ce qiij
conçer|ioitragriçulture,.i) n'aCquif
poiiat la r^^tâtijcm qu'il aufoif
eue s'il eût possédé Van de iq
fi|ise valoir. Il ayoH , éomm^
pumarsais « raiic.4'tin nigaud , et
sfs continuelles distractions ajou-
tpient k cet air ; mais ceux qui
ppuyoient percer k traverf cette
écprce peu Êivofabte ne lui ap-
pliquoient pomt. le vprs. de Ra*
cipe le pèr^ , .qt|e , le ^satirîqMfl
Cbevrier avoit tourné Contre
liacine le fils :
£f mol , àlf inconnu d'im ti iJioHMm pé^s.
On a de lui, h O^ienHtiions éf
physique et ^histoire nmbtreUe
sur ks eaux minëptdes des fy^
rén/es , ?ari$ , lySo , în-i4. fi.
Considérations sur te eotàmeHpe
et la naingatipn de h Grèmde^
Bretagne , 17409 -în^is* WI. Co/r-
sidërations sur la marine miii^
tdire de France , 1756, tn 6% U
fit imprimer ce livre, à Londres ^
oh il étoit sHén , et oh cet ou*
vra^e Ait mal aoeiiellli , parce
j|u'u domioit une ttop grande
idée de Ujéniif sance nivale dee
Français. iV. Mémoire sur féf^
lectneité, 17)^6 , tn-8»- I/aûteer
s'7 iléva èohlM la âiéorie -^
l'abbé NoUet. V. Histoire natu*
i42 MONT
rcUe du chêne , 1783 , in-fol. L'ou-
vrage tîe Unchoul , siir le même
sujet , a servi de base a celui-ci.
ï/auteur y a joint l'a dénomina-
lion des diverses espèces de rai-
SîTis qu'on cultive dans le Bor-
delais. Ilsavoit par cœur les pré-
ceptes d*Olivierde Serres, tombés
dans; un injuste oubli ^ et qu'il
à contribué à faire connoîlre.
Montesquieu fils est mort à Bor-
deaux le 17 juin 1796.
I.ltïONTESQUlOU, assassin
du prince de Condé. Foy, Conde,
h» II.
fil'. MONTESQUIOU d*2U-
TAGNAN ( Pierre de ) , maréchal
^e. France 5 d'une lamille Irès-
ancîenne,quî subsiste, et qui tire
son origine de Ici terre de Mon-
tesquioU , l'une des quatre ba-
ronies du comté d'Armagnac ,
^ ses premières armes eu Hol-
lande contre Pévêqtie de M'unster.
Il servit avec distinction dans
les guerres de Louis XIV , de-
envoja , iroi.s ans api
dans toutesles places du royaume
pour y montrer à toute l'inl'an-
terie un exercice uniforme. Mon-
tcsquiou se signala sur-tout dans
les guerres de la succession. Il
commanda l'infanterie française
k la bataille de Bamîllies et k
œlle de Malplaquet. Dans cette
dernière action ,: où il fit des
prodiges de bravoure et dfe
Erudence , il ftièna plusieurs fois
îs troupes k la charge , eut trois
ohevaux tués. sous lui, et reçut
deux coups de fusil dans sa cui-
rasse. Le bâton de maréchal de
France fut la récompense de sa
valeur, le 20 septenibre de .la
même année 1709. Cette dignité
ne Peinpécha pas de servir en-
core sous le maréchal de Villars.
MONT
i II rompit ^n 171 1, les digues
de l'Escaut , a la vue des gar-
nisons des places conquises ; et,
f)ar cet exploit, il l^ur rendit
e cours de cette rivière impratica-
ble peiidant tout l'hiver. Il eut
beaucoup de part, l'année d'après,
aux avantages remportés en
Flandre. Ce général mourut le
12 août 1725 , a 85 ans, avec les
titres de chevalier des ordres du
roi et de gouverneur d'Arras. Le'
maréchal de Monduc ( voyez ce*
mot ) : et son frère , \é\ ôque de
Valence , étoient de la même fa-
mille.
t HT. MONTESQUIOU - FE-
ZENSAC ( Anne-Piért-e , marquis
de ) premier écuyer de Monsieur,
frère de Louis XVI , grand-maître
en 1774 , chancelier-garde-des-
sceaux en 1778 , des ordres mi-
litaires de Mont - Carmel et de
Saint-Lazare , maréchal de camp
des armées du roi , chevalier de
ses ordres , député en 1789 aux'
états-généraux par la. noblesse
de Paris, général- commandant
en chef de l'armée du midi^
membre de l'académie française ,
unissoit a tant, de titres les ta-
, lens d'un homme d'état et le
savoir d'un financier. W prononça
un grand nombre de rapports
sur les finances , dans lesquels
il proposoit la suspension de-
Tarriéré , la réduction de la dé-
Ï^ense et des pensions , la régu-'
arité des liquidations , et lai li-
berté du commerce de For et de
l'argent. Il obtint que six admi-
nistrateurs , nommés par le roi ,*
seroient témoins des opérations*
du trésor national ; que les "as-'
semblées coloniales propoee-
roient elles -mômes les lois sur
les esclaves , et que la loi fixe-
roit la liste civile. Enfin \ après*
avoir approfondi le système* gé-
néral ded finances , relativement
►
MONT
fa passé , ati présent el à l'avenir , !
il eris publia iiue Histoire elé- \
»ie/z<«/np,couoi»eelluniiijeiise,oii j
il iodiquoit même les révolutions j
éventuelles , engageant, en niônie j
lemps ses successeurs à les pré-
venir. Sou zèle et ses travaux n'é-
toient pas tout- à -lait désinté-
ressés ; car il sut pix)titer de l'o-
piuion publique qu'il dirigea s tir
cette partie , pour ne pas perdre
sa fortune. Lors de Tévasion du
roi de la capitale , Monsieur ,
offensé que son premier écujer
continuât de servir sa patrie , lui
demanda sa démission de sa
charge de premier écujer. Mon-
tesquiou Jui répondit avec di-
gnité que, depuis le 21 jnin , sa
conduite n'éloit pas. différente de
celle qu'il avoit tenue jusqu'alors,
et donna sa démission. L'assem-
blée nationale , froissée par tous
les partis vers la^n de ses tra-
vaux, entendit deux partis lui de*-
nander des comptes des deniers
publics. Montesquieu leur dé-
montra qi^e le corps législatif
ne devoit pas de comptes , mais
qu'elle en Faisoit rendre. Nommé
général après la session , il prit
fe commandement de l'armée du
midi, et dénonça les préparatifs
de guerre faits par rAulriche et
la bavoie. La France dut à la
sagesse de ses mesures la con-
quête de ce jdernier pays , et l'bu-
manité., d'y avoir réussi sans ré-
pandre une goutte (jie sang.Cbargé
a'eflfectucr de gré ou de force
l'expulsion des Suisses du terri-
toire de Genève , il l'obtint par
ses négociations avec le gouver-
nement.. Décrété d'accusation le
II novembre 179*2, parla con-
vention, pourcause de dilapida-
tion, pour avoir profité, disoit-
elle, des marchés qu'il avoit pas-
sés pour le besoin de ses troupes,
avoir cherché à favoriser le roi
.de SardaignC; et ayili la dignité
MONT 145
nationale dans un traité avec
l'étal de Genève , les commis-
saires dans cette dernière ville ne
l'y tro H vèren t p I u s 4 Le ' go Q voue-
ment genevois lui avoit ouvert' les
portes du. lac. 11 s'étoit retiré du
fond de la Suisse. Kn quittant son
armée, il emporta la caisse, en
dédommagemeul des biens qu'il
laissoit en France. On prétend
qu'après avoir fait son compte,
qu'il adressa à la couventio'n , il
le termina par ces mots : « Je ne
suis point un fripon ; mais \e
ne serai pas votre Jupe. » Un dé-
cret du 23 septembre lyQS , laissa
à Montesquiou la liberté de re-
venir dans sa patrie , et il y est mort
à la fin de 1798. Ses Opuscàîes
en finance soqt écrits - avec fi«-
nesse et beaucoup d'esprit; il les
débitoit mal , ayant un organe
sombre et peu flatteur. L« plus
considérable est intitulé De Lad'-
ministration des finances ddris
une république. Ses autres écrit«
sont, une Lettre à Clavière ^
1792 , in - 8^. Mémoire sUr les
finances , Paris , 1795 , in-8». S*
Correspondance avec les mi*
nistres et les généraux, Montes*-
quiou avoit dans son style , en
écrivant sur les affaires de l'état ,
de la clarté , de la précision. Dans
ses productions littéraires oa
remarquoit de la facilité , de la
grâce et de la sensibilité. Comme
tous les hommes célèbres de son
temps , il alla rendre des hom-
mages au génie de Fèrney , et
bientôt après en reçut à Versailles
des lettresduphilosophe solitaire,
enchanté du ton et des grâces du
courtisan. — Son fils , M. Eïiza-
beth -Pierre de Montesquiou-Fb*-
ZENSAc , créé .comte de l'empire
e\ grand - chambellan de S. M.
Napoléon , a été élu président du
corps législatifen 1810.
MONTED (Jérôme de).,
«44
MONT
eçmïVL so^ Iç'iiom latin de Man^
iicus , médecin du dernier siècle ,
« ptiblié en latin un Traité sur
l'art de prolonger la vie et de con-
server la santé, traduit ensuite
en français par VAlcelas.
* ï. MONTEVECCHIO ( Pom-
Eée, comte dé) , né d'une illustre
tniâle dé Fano , v^rs Ke milieu
du ly siècle , iUt tout k'ia fois
poète tragique et poëte lyrique,
^es tragédies et ses poésies ont
^é'publiées a Fano en 1706 , et
À Crânone etiiyiQ. On ïiii doit
la Fie, du célèbre littérateur Phi-
lippe Marcheselli de Rimini , qui
a été inséirée dans le Recueil des
vie$ des illustrés àcadénlicien s des
«rc&iles , Rome, 1714* ^^ ®^^
«idrtvers 17^0.
* H. MONTEVECCHTO ( Ni-
éol^ , èonfite de^ , fils du précé-
dêi^t , étudia aveé fi'uit le droit ,
la pMik^opbie et les belles-lettres ,
et moùrnt dans .$a patrie le 29
oétobre 1^67. On tfonve quel-
3aes*unes. de sest poésies éparsêS
ans lés recueils du temps. Ses
autres productions se conservent
mapoterites dans sa famille centre
a^t^ès la Scornéide , ou Sonnets
sur les obsèques dà chanoine
Jean*Bfiptistê Scomi, commeo- ,
feés au inois d'aoât 1765^, avec^
^elqu'es dialogues ; Ces Sonnets
luretn composés Lreffei de tour-
ner en Hdioule Scdrni , poëtë
très-médiôère , et <^ eepencjfmt
ar^^it la {^rétention d'aspirer à tth
pafàf éur le Parnâise italien.
* MdNTEVÉRbÊ ( Claude),
ni à Crémone tei^s la fin du t6«
«ièçle, fut u^ des plus grands
iliusiiftiesks dé son temps. Attaché
fin sei^Gfe du duc de Maiitoue,
il se livra It Fétùde de. la çom^
position sous le professeur Marc-
'HÉoioe lngè|nèi:I ^ n^û^ jie l^
0
MOÎfT
eonr. Etant passé k Venîse , il
fut nommé maître de la chapelle
ducale de Venise , place qui
étoit toujours occupée par de*
professeurs d'un mérite distingué.
C'est dans cette ville quf M6h«-
teverde publia defs madrigaur,
sorte *de poésie fort k la ttiodé
dans les ôoncerts dltâlie , k trois i
quatre et cinq voit. La chaleur dç
son génie et la pureté de àùn
goût lui firent enfreindre quelques
règles de l'art , qui jusqu'alors
avoient été regardées comme in-*
violables. De tous côtés on S'éleva j,^
on cria au sacrilège ; le compo*
sitedr fut traité <rignorant et de
corrupteur de l'art , pOur en avoir
voulu reculer les limites.^ Ce-
pendant Monteverde se disculpa
des reproches qu'on lui avoit
adressés , et répondit par des
lettres imprimées en tête de ses
ouvrages. JLa beauté de la mu^
que ramenoit k son parti lè
public et la plus grande pafw
tié des amateurs. Ses écarts ino»
difiés furent adoptes , et commenf^
cèrent k opérer la î^rande té^é^
lulion musicale en Italie. L'art »
débarrassé d'une quàûtité de rè-
gles sévères , fit de nouveaux prô*
grès , et ouvrit une carrière que
tant d'hommes célèbres qui Tont
succédé n'auroient peutretre pas
Connue. En 16^0 lacacléniîe dis
Bologne l'admit dans son àein ,
et , p^r une graiide solctmité ,
célébra un événement si ^orieui^
pour elle. Les Madrigaux do
MontévCrde ont été imprimés k
Venise, depuis i58ai)ùsqu'èn r65i ,
Il y a encore un autre recueil d<^
ses pièùès , depuis une jusqu'à
huit partie, intitulé Sèlvà nio^
rate spiHtaale^ Venise, x54o*
On à d« lui leâ Opéràé siûvàUs ,
I. PrOserpiriM rapita , 16S0. II.
Étriànna^ par Binncéïui, ^64^.
C'est le prenfiièr opéra donàé siii?
)[« li^ati^ 4è 3Aiat«M0Jrsé t Ti-
\
MONT
Dise. m. Adffne , tragédie en
musique , par Paul V^ndranouen ,
iQ^i» IV. \2lncoronazione di
Poppeay en lù^i* Monteverde est
mort à Venise dans un âge fort
avancé.
, MONTEZUMA ou Monteçuma
éloit empereur ou roi du Mexi-
que, lorsque Cortez fit une inya-
sioa dans son pajs en i5iS , ap-
pelé , disoit-il , par les habitaus
dont Montezuma , aveuglé par
la superstition , prenoitles ejafaus
pour en faire des sacrifices .k ses
uioles. Ces animaux guerriers ,
sur qui les principaux Espagnols
éloient montés , ce tonnerre ar-
tlGciel qui se formoit dans leurs
mains y ces châteaux de bois qui
les avoient apportés sur l'Océan ,
le fer dont fis étoieot couverts ,
leurs marches comptées par des
victoires, tant de sujets d'admir»-
tion , joints à cette foiblesse qui
porte le peuple à tout admirer ,
turent tels , que Cortez arriva
dans la ville de Mexico , y fut re-
çu par Montezuma comme son
maître , et par les h^bitans comme
leur dieu : on se niettoit a genoux
dans les rues , quand un valet
espagnol * passoit. Mais peu k peu
la cour de Montewima , s'apprî-
voisant.avec ses hôtes , osa les
.traiter comme des hommes. Le
prince mexicain, ne pouvant se
défaire d'eux par la force , tâcha
de les rassurer au Mexique par
des témoignages d'amitié , taudis
qu'il les aSbibiiroit ailleurs. Une
partie des Espagnols étoit k la
Vera-Cruz. Un général de l'em-
pereur , qui avoit des ordres se-
crets , les attaqua ; et quoique
ses troupes fussent vaincues , il
y eut 5 ou 4 Espagnols de tués.
La tête de Tun d'eux tut môme
portée k Montezuma. Cortez se
rend avec audace au palais , suivi
de 5o Espagnols , et mettant en
MONT
45
T. XU.
usiige la persuasion et la. menace ,
emmène l'empereur prisonnier au
quartier espagnol , le force k lui
livrer cefx qui avoient attaqué
les siens a la Vera-Cruz , et fait
mettre les fers aux pieds et aux
mains de l'empereur même ,
comme un 'p^énéral qui punit un
simple soldat. Ensuite il l'engagea
a se reconnoitre publiquement
vassal de Charles-Quint. Et, pour
tribut de son hommage, il donna
600 mille marcs d'or pur. Monte-
zuma fut bientôt la victime de
son asservissement aux Espagnols.
Ce prince et Alvara , lieutenant
de Cortez , furent assaillis dans
le palais par 200 mille Mexicaine.
Montezuma proposa de se mon-
trer k ses sujets , pour les enga-
ger k se retirer ; mais' les Mexi-
cains ne vojoient plus en lui que
l'esclave de conquéran s étrangers.
Au milieu de sa harangue , il re-'
çut un coup de pierre qui le blessa
mortellement ; il expira bientôt
après, l'an iSao. {V^oyez Cortçz ,
n» I.) Ce malheureux prince I vic-
time de son imprudence ,. laissk
deux fils et trois filles qui em-
brassèrent le christianisme. L'aîné
obtint de Charles -Quint des
terres ,'Mes revenus , et le titre de
comte de Montezuma. Il mourut
en 1608. Sa famille est une des
plus puissantes d'Espagne. .
L MONTFAUGON. VojezSvL-
LARS , n» I.
t II. MONTFAUCON (Ber-
nard de ) naquit le 17 janvier
i655 au château de Soulage en
Ijanguedoc , de l'ancienne famille
de noquetaillade, dans le diocèse
d'Aletli. Pavillon , qui en étoit
évoque , surpris de la vivacité d'es-
prit du jeune Montfaucon , lui
dit un jour : « Continuez , mou
fils , et vous serez un grand hom-
me de lettres, » Cette prédictionne
10
i46
ijttôNr
MONT
parut pas d'abord s'accomplir. Lé . f\lîl , lui faddtt d'autres ^îë^
leune hom Aie prit lé parti des 1 mais le bënédiètlii fràtiçais rel
jeune nomme prit Je parti
armes , et servit en qualité de
eadel dans le régiment de Perpi-
gnan ; mais la mort dé ses pa-
tens l'ajànt dégoûté dii Yiionde ,
il stt fit bétiédjctm Ûahs la cou-
jrégàtiôiide Saint-Mstur en 1675.
La Supériorité dé ses talens lui
fit bientôt un noïh célèbre dans
son Ordre et datis l'Europe. Il
embrassa d'une ardeur égalé là
pbiloéopîïie , la théologie , l'his-
tbiré Sacrée Cl prbftne , k littéi*â-
ture ftncienrié et moderne, les làn-
|;ù^s mortes et vif aiitts. En 16^
il fit un vOyâge en Italie pour y
cOnsuiter les mbliothèquèi , et j
chercher ifés ancielas. manuscrits
propres âft genre de travail <ju'il
avoit choisi. Son plus long séjour
ftit II Rome. Le pape IbnoCènt XII
et \éÈ prélats les plus illustres
lé reçurent avec distiticfion. Ces
faveurs excitèrent l'envie , él Za-
èagnt, sous-bibliothécaire d«i Va-
tieah , chercha dans toutes les
occasions à mettre son savoir en
défàuf. Un jour que domdeMopt-
faucon étoil avec beaucoup de
tnonde h la bibHothèdue , Zaca-
gfii , mettant devant lui uh ma-
nuscrit grec tout Ouvert , lui
dit avec une politesse affectée :
«r Votis étés trop connoissenrpour
ne pas nous instruire de l'âge de
ce manuscrit. » Dom de Mont-
faucon , (jn l'examinant , dit qu'il
pouvoît avoir environ -700 ans. —
« Vous vous trompez^ répliqua
alors sèchement le sous-bibliotné-
fcatre ; il est d'une bien plus gran-
de antiquité , et le nom de l'erti-
pereur Basile-le-Macédonien , qui
fest k la tête , en fait foi. — Né
Sercfit-ce point , reprît dom dé
Montfaucon , Basile-le-Porphvro-
genète , qui ^sl plus moderne d'en-
viron i5o ans ? » G'étoit Ixii en
fîfFet , ainsi qu'on le vérifia sur
le manuscrit même. Zâcagni, con^
é^ ;'
français relevât
si souvent son captieux émule ;
que Celui-ci se retira hottteUx d'à-*
VOii^ âi^màl ilSussi. P'étidant sO»
séjour a Rome , dom de Montfau*»
con exerça la fonction de procu-
i^Bôr de Soiio^dreeh celte fcoùr,
et y prit la défense tlé l'éditiôi^
des ouvragés dé Saint Augustin 4
donnée pârplosiéùrt habiles reli-*
gieux dé sa congrégation , et at-
taquée par diâerens libelles. DeT
retour à Paris, en 17OT, M(mtfaa-
cOti travaillé à uiré Relation Ctt-
'rièuÀ'e de son v^y^g(è , sous !«
tili-è dé Diafittfà Ualicjtrn , in-4*,
qu'il |>uMià en r70l. Gét ouvrac^e
offre uiré déseriptiott exacte aé
plasi^tifs bfifoniiinéfas de l'antiqui-
té, el: une notice d'fm grand
nombre de htahu^crits gteCs et la-
tine , ihcônnus jusqu'alors. Il
mourut à l'abbaye de Saint-Ger-
main-des-Près le ^1 déCembrfe
1741* L'âfcadémie ^s inscription^
^e l'ëtoît associé. Peu d'écri-
vains otit été plus laborieux et
ènt eii autant de fëéondité que céf
Àâvàrit. Le nombiic de ses seuls
ouvrage^ in-fol. monte a 44* ^^
a de lui I. Un toi. in-4* aAna-
lèttes srecquès , 1688 , avec lai
traduction latine et dés ft^tés, con-
jointement avec dom ÂntoiàePott<fc
getetdom Jacques Lopin. II. Une
nouvelle Edition dès Œuvres de
saint Athanàsé , en grec et en la-
tin, avec des notes, 1698, 5
volumes in-foiro. lïl. Un Hecaeii
d'ouvragés d'anciens écrivains
grecs, 1706, en 1 vol. irf-fpl. ,
avec là traduction latine , des pré*-
Jaces y dé Savantes Mtes et des
disseH'atioyis, Ce IVeciieil contient
tes commentaires d'Eu^be de
Césarée sur les Psaumes et sut
Isaïe , quek[ues opuscules de
saint Àlhanase , et la 'Topographie
de Corne d'Egypte. On joint ordi»-
ttàireknent ce receuil k Tédition dé
MONT
saiot Àthanase. IV. Une Traduc
Han françélae du livre de Philon,
de k Vie cofitemplative ^ in-i*i >
Paris, ijog,hYec des observations
et ÛBs. lettres. Le P. de Montfau-
con s'eâbrce de prouver oue les
thérapeutes dont paiie Plillon
étoient chrétiens , opln;îon qui a
é^ réfutée par le' président Bou-
hier. Gabnçt a embrassé le senti-
ment de ce dernier. « De tout ce
«{u'on a écrit , dit-il , pour et con-
tre le christianisine des thérapeu-
tes, on peut , ce me semble , oon^
dure que la chose est très^dou-
téuse , et (|ae même Popimon qur
en fait des juifs est la plus pro-
bable. » V. Un excellent livre in-
titulé Palœogruphia grâtca , in-
jfol. , 1708 , dans lequel il donne
des exemples des dinérentes écri^
tsres grecques dans tous les siè-
cles , et entreprend de f«iire pour
le grec ce que le savant P. Ma*
billoxi a fait pour le latin dans
sa Dœlomatie. VI. Deux: votumés
in-^fol. de ce qui nous reste dés
Heraples d'Orîgène. Vlî. Bibliô-
theca Coisliniana j in-fol. , lyxS.
C'est une liste détaillée et raison-
née de 4oo manuscrits grecs. Dom
de Montfaiicon marque Tâ^e de
chacon, donne des échantillons
du caractère et du stvle , tet eu
extrait les pièces ou fragmens'
anecdotes. VIII. UAntàauité ex--
pÛqUife , en iatin et en français ,
avec figures, i^tQ , en 10 vol. in-
fol. , auxquels il ajouta en 1724
nn supplément en 5 vol. in-fol.
Cet ouvra^ important lui pro-
cura plaide fatigue q<iede gloire,
et de5«ritiques sévères ne le regar-
dèrent que comme une Compila-
tion nn peu informe ; cependant il
renferme beaucoup de choses
qu'on cherc^eroit inotilemc^t ail*
leurs , et les satans le citent tous
les jours* il est orné d'ailleurs de
ftès de 1300 plmiiches , quicon^
tittmttat 3o k 4<> nûfîUe liguÉ'itt.
MONT 147
La rapidité avec laquelle cet ou-'
vrage fut exécuté , la nécessité
de se fier à des dessins pris sur
les copies , introduisirent bien
des fautes dans ce recueil ; maif$
ces fautes tiennent au temps et
aux circonstances. D'ailleurs de
Montfàucon ne s'étoit pas pro-
posé pour but de tracer la route
qu'il faut suivre pour distinguer
un antique d'ime copie , mais de
marquer les traits caractéristiques
de la nature de chaque espèce de
monument ; et quand une copie
est fidèle , elle est aussi bonne k
consulter pour la partie histon--
que quePoriginal même. On n'en
a point retranché celles qui peu-
vent alarmer la pudeur. iX. Les
Monufnens de la mxmarchiejroti'
çmse i 17*91 5 vol. in*fol, avec
figures. A. Deux autres volumes =
in«>fol. , ly'Sg , sous le titre de Bi*
bliûtkeca bibliolheearum manus^
criptorum no\>a, XI. Une nouvelle
éeKtiûnde St. Jean-Ghrysostômey
en grec et en latin , avec àespréfa-
ces ) des notes et des dissertations^ ,
en f 3 vol. in-fol. , etc. Comme le P.
de Montfancon fit cette édition k
contre^çoeur , et uniquement pour
obéir k ses supérieurs, ses versions, •
quoique claires et nettes , man*
^ènt quelquefois de fidélité , et'
presque toujours d'élégance. Ce-^
pendant il J a des remarques uti-
les, soi tdans les avertissemens qu'il -
a mis k la tôte^ soit dans les va-
riantes. Il a rempli les lacunes des
autres éditions ; il en a souvent
corrige les fautes , et il a orné la
sienne de Tables utiles et de la
Vie du saint docteur. ( Voyez son
article. ) XJL La rente de VHis-
toire de Judith ^ 1688 , in-12 :
dilssertation qui l'annonça bien k
la république des lettres , par
les aavans éclaireissemens que
l'auteur y répandit st»r l'empire
des Mèdes et des Assyriens, et
n*r un euitaen mtique de This-
p9Lt
i48 MONT
toire de ce dernier peuple , attri-
buée a Hérodote. XIII. Quelques
autres écrits moins importansque
les précédens , mais non moms
remplis d'érudition. Le P. de
Moutt'aucon a trop écrit pour que.
son style soit toujours élégant et
pur : c'est principalement comme
érudit qu'on doit le considérer!
Les étrangers ne Testimoieut pas
moins à cet égard que ses com-
patriotes ; ceux qui venoient à
Paris trouvoient en lui un sa-
vant poli et affable^ toujours prêt
à écouter leurs questions et à les
satisfaire. De retour chez eux , ils
y portoient un cœur pénétré de
reconnoissance pour ses vertus ,
et un esprit plein "de ses talens et
de sa gloire. Le pape Benoît XIII
l'honora d'un bref très-flatteur ,
qui avoit été précédé par deux
médailles y dont Clément XI et
l'empereur Charles VI Tavoient
eratifîé. Ces faveurs ne l'enorgueil-
£ssoient point. « II recevoit, dit
de Boz6 , tes louanges avec modes-
tie, et.une indifférence si parfaite,
qu*on Tapercevoit quelquefois au
travers des mai*ques extérieures
de sa reconnoissance. << Dans les
commeucemens de la régence ,
Prior , milord Parker et le comte
d'Oxford envoyèrent à Paris un
fameux peilitre nommé Morus ,
pour faire son portrait : il s'en
défendit obstinément. Voyez son.
éloge dans les Mépaoires de TA-
cadémie des inscriptions \ et celui
qu'on trouve dans l'Histoire litté-
jaire de la Congrégation de Saint-
Maur.
tn.MONTFAUCON ûe
BoGLES (,N**') ^cuyer ordinaire
de la petite écurie du roi , mort
on 4774 » a laissé un Traité <jté^
cfidtation , estimé , et publié en
1778 » in-4'*» '
1 1. MONTFLEURY (Zacharie
MONT ,
Jacob , dit ) , d^une famille noble
d'Anjou, né vers» la fin du 16*
siècle , ou au commencement du
17*. Après avoir fait ses études
et ses exercices militaires , il fat
page chez le duc de Guise. Ai-
mant la comédie avec passion ,
il suivit une troupe de comédiens,
qui couroit les provinces , et prit
pour se déguiser le nom de Mont-
fleury . Son talent le rendit bientôt
célèbre , «t lui procura en i636
Tavautage d'être admis dans la
troupe de Thôtel de Bourgogne.
Il joua dans les premières repré-
sentations du. Cidy en 1637. Il
est auteur d'une tragédie intitulée
la Ik/ort d'uisdrubal ,Faris , 1^4? >
in -4*^ 9 faussement attribuée à son
fîls , qui n'avoit alors que sept
ans. Miontfleury mourût au. mois
de décembre 1667 , pendanr !•
cours des représentations d'An-
dromaque. Les uns attribuent sa
mort aux efforts qu'il fit en jouant
le' rôle d'Oreste ; d'autres ajou-
tent que son ventre s'ouvrit, mal-
gré le cercle de fer qu'il étoit obli-
gé d'à voir pour en soutenir le poids
énorme. Mademoiselle Duplessis,
sa petite-fille , a écrit que ces bruits
sont faux, et que Montfleurv-*,
frappé par lé discours d'un in-
connu qui lui avoit prédit une
mort prochaine , mourut peu de
jours après avoir joué le rôle
d'Oreste. Dans Touvrage intitulé
Le Parnasse réformé , on fait
parler ainsi ce comédien : « Qui
voudi-a savoir de quoi je suis mort,
qu'il ne demande poinf si c'est de
la fiè^ re ^ de l'hydropisie ou de
la goutte , mais qu'il sache que
c'est d'Andromaque. Nous som-
mes bien fous de nous mettre si
avant dans le cœur des passions
qui n'ont été qu'au bout de la
Ïdume de messieurs les poètes 1
1 vaudroit mieux bouffonnertou"
jours , et crever de riie , en diver-
tissant les. boai*g«pisa« qpe. cr«v«r
t
MONT
d^orgueil et <}e dépit , poar satis-
faire les beaux -esprits. Mais ce
qui me fait plus de peine , c'est
qu'Andromaque va aevenir plus
célèbre par la circonstance de ma
mort , et que désormais il u'j aura
plus de poëte qui ne veuille avoir
l'honneur de crever un comédien,
en- sa vie. » Il étoit si gros , que
Cjrano de Bergerac disoit de lui ,
« il fait le fier , parce qji'on ne
peut pas le bâtonner tout entier
en un jour. » Mon^tfleury fut le
premier maître de Baron , qui, le
surpassa.
n. MONTFLEURY (Antoine
Jacob ) , fils du précédent , né
à Paris en i64o > fut élevé avec
soin. Son père le destinoit au
barreau , et le fit même recevoir
avocat ; mais Montfleuiy se dé-
goûta bientôt de cette étude, pour
se livrer au plaisir et au théâtre.
Il mourut en i685 , à Aix en Pro-
vence. On a de lui itn grand
nombre de Comédies peu au-
dessus du médiocre. . Les princi-
pales sont 9 I. £a Femme juge et
partie , représentée en 1669 , qui
offre des scènes plaisantes, lî.
La Fille capitaine, lll, La Sœur ri-
dicule. W, Crispin gentilhomme ,
pièce bien conduite , bien dialo-
guée , ef pleine de saillies. V*
Le Mari sans Femme , en 5 actes.
VI. Le Bon Soldat, On a recueilli
son Thédtre , en 4 vol. in-ia ,
1775.
ni. MONTFLEURY ( Zn^n Le
Petit de ) , homme d'une can-«
deur et d'une droiture peu com-
mune , né a Gaen , membre de
l'académie de celte ville , mort
en 1777 , à 79 ans , occupoit
ses loisirs des amusemens de
la poésie; mais cette simplicité
qu'on remarquoit dans ^^^ moeurs
se fait souvent trop sentir dans
ses vers. On a de lui , I. Ode au.
cardinal de Fleurj , 1727. 11.
MONT 149
Autre '5iir le Papier ^ 1722. II U'
Autre sur le Zèle , J729..IV\ Le»
Grandeurs.de la. Sainte f^ierge ^
Les Grandeurs de JesuS'C h rist ,
ode , 1 75 1 . . Toutes ce^ odes sont
au-dessous de ia médiociité. V.
Poème , 1752. VI. La Moil jus-
Hfif^^ > poëme ; et l'Existence dé
Dieu et de su Providence , ode ,
1761 . — Son frère ) Jean-Baptiste
Le Petit DE MoNi;f LEUAY , mort
chanoine deBayeuxen iy5S ,'est
auteur de Lettres, curieuses et
insti%u:tives , écrites à un préue
de rOratoire j in-i2.
t L MQNTFORT (Simon de),
seigneur de Montfort-l'Amauri ,,
comte, de Leicestre en Angle«
terre , fils de Simpn il du nom , et
vl'Amicie , comtesse de Leicestre,
naquit vers l'an 1172 , et ^'en
rôla dans lavCroisade prêçhée eu
i2oa par Foulques ue Neuillj.
Une grande partie de l'année ue
ces croisés oubliai^ ses vœux
et sa destination , au lieu de se
rendre en Palestine pour y com-
battre ceux que VEgJise i^ppeile.
ijlfidèles y s'occupa eu chemin de.
pillages , de violence coutre les
chrétiens ^ et de la prise de Zaï-a
en Dalmatie. ( Voyez DA^DoLo.,
n* I.) £lle campoit près d^â murs
de celte ville ruinée i lorsque
Monti'ort, mécontent y traita aveç^
le roi de liongrie , ennemi des
croisées , et déserta secrètement
le camp avec son frère Guj de
Montfort. Cet exemple cou paille
C[ue donna Simon de Moutiort ,
imité par plusieurs grands sei-
gneurs du camp , causa ,. dit
ViUehardouiu,un grand dom.maj[e..
à l'armée des croisés, et couvrit
de honte les perfidies déserteurs.
Tel fut le prepiier exploit mîli-/
taire de Simon de Montfort. Il
repassa en France , et s!en^agea
en 1208 dans la croisade prechce,
par ordje du pape contre Jcs sec-
f5o MOî^T
taîres du Languedoc , appelés Ah
higeois , qui , indignés de la con*
.^uite scandaleuse et vexatoire dti
clergé , protéssoient une croyance
Un peu diÔ'érente de celle qa'exi-
geoient les prêtres. Le but de cette
croisade étoit ^ non de con^rf ir ,
de persuader , *de ramener au
giron de l'Ëglise , par de bonnes
raisons , ^ par de bons exemples ,
«es chrétiens égarés ; mais , s'ils
ïi'y'rehtroient promptement , de
les tuer et de s'emparer de leurs
biens. Les ppêtres , moteurs de
ces expéditions , oÂi^oient aux
nobles séculiers qui v prendroient
part des absolutions , des in-
dulgences, ui^ bonheur éteifnel
dans l'autre monde , lé partage
4es dépouilles, et de grands
biens dans celui-ci. Simon de MonS
fort , flatté par Fespoir de satis-
feire son zèi<j religieux et Son am-
l^ition d'acquérir en même temps
^s biens célestes et temporels y se
montra un des plus ardens parti-
tans de la croisade. Il en fut nom-
mé chef; mais il étoit subordonné
à un moine, abbé de Cheanx , Ar-
ftauld Amalrig ( voyez son aiv
fcicle ) , créé généralissime de cette
iheurtnère et sainte expédition.
Varmée àtà& croisés s'avança
« d'abord , en répandant par-fbut
l'épouvante vers Béziers, et prit
c^tte ville, qu'elle inonda du sang
de ses hàbitans ; elle se porta en-
suite à Careassènne : Simon de
Montfort s^ff distingua en montant
le premier à l'assaut. La ville fut
prise malgré la résistance opiniâ-
tre des hàbitans et le çonràge du
i^eune vicomte Raimond - Roger,
jes possessions de ce vicomte de-
vinrent la proie des vainqueurs.
Les territoires de Béziers et de Car-
eassonne , ainsi que' les châteaux
et forteressesdes environs, quis'é-
toient déjà rendus , furentofferts
au duc de Bourgogne avec le titre
de gouverneur des pajr» conquis.
N MONT
Ce dttc et' plusieurs autres grai^^
seigneurs , auxquels on fi* succes-
sivement la même proposition ,
eur^it la générosité de refuser*
Montfprt, moins délicat, accepta
l'offre , s'établit dans Carcassbn-
ne , ajouta à ses titres ceux de vi^
comte de Béziers et de Carcas-
éonne par la grâce de Dieu , per-
mit , comme une faveur, auxha<«
bitans de cette ville , d'en sortir
en chemise , et retint, malgré lea
termes de la capitulation , le vi-
comte dans une étroite prison »
où il mourut deux mois après. Il
est très^vraisemblable , et il P*f st
pas certain que MoJitfort fut l'au-
teur de ce^ assassinat ; ||iais il est
prouvé , par une lettre du pape »
que le vicomte mourut de niorl
violeote dans la prison où le te-
noit son cruel vainqueur. IVjLoiit-*
fort étendit ses conquête^ , priit
ÊJusieiurs places et la ville d'Aibi.
e roi cf Aragon , qui. voyait
avec inquiétude \ts progrès. ra|â<-
de^ du conquérant, fit soulever
leç vassajuic du 4élunt vicomte
de Carcasspnne. MontforteatenT
core \ batailler et à exercer |oa
courage destructeur. IjO nape , en
laoQ , confirma Simon de Mon^rt
dans la possession des pajs con-
quis. De concert avec l'abbé de
Cîteaux, qni avoitdes vengeaoces
à exercer cpntre Raimovd VI ,
comte de Toulouse , Simop de
Montfort suscite une querelle, k ee
comte , et lui ordonnas , ^ous
peine d'excommunication et d'in-
terdit , de lui Kvrer ceux de ^^2^
sujets ^ue le moine lui indique-
roit. Le comte , pour détourner
l'orage, fait plusieurs soumissions,
demande k diverses reprises k se
justifier du crime d'hérésie dont
on i'accusoit ; mais on refuse tou-
jours d'entendre sa justification.
On lui déclare la guerre , on ex-
c6inmunie ses su jets de Toulouse ;
tSimon assiège et ravage cette ville.
mONT
fje Foix qu^il squin^t ea p^rti^ ;
mai^ le rai d'Ara ^o^ , 1^ C9.ipte4<$
Tpul^vse et plu^i^'S ^utr^s al-
^jé$ ^ réu^ai^qnt et viennent ^vec
niie ^roiéç çopsi4*^ra];>le combat-
t^e 8imoiMl^ Moiitfoi't ^1 $e$ çrQi-
gés. Upç l]k^.taiU^ Iriis-^neurti-ièr*?
fut ^Qm^^fpd^ \çë n^urs d^ Mu^»
jeX en |2i5. JMQBti'Qjr^ tricMnpha ,
U prit cette yille. V^irmé^ à^sk
princiBS alliés fut mis^ e^ 4@route;
U roi d'Aragop et lp$ principaux
lie s;^ cour y perdirent I9 yie. 0^-
i)ari:;as$é 4^ ^^^ çni^emi^ , secauru
par les foudp^^ dp l^çp^cp/iii^iupi-r
tioi; awe Ifi^ prêtre* jiançôieut au
gré de ses \Tiji\4i.è\? çt des leurs ,
Moi^fort poursuivit plu^ facile^
m^t le cour^ de ^q$ couauêtes.
Il sou^t Ja vilie d^ Toujou^p ,
^n rava^? les eu^ûrçnç , ^'empara
4es villes (J? J>fji»g(i e:t d|? WarboûT
se , et acheva d'euyahir 1^ vas-
tes dom^ii^es du cpiutç 4^ Tou-
louse. Ù portai fes arme^ victp-
j^ieuse^ jusque dau^ le Querci ,
|e Kouergue et TAgé^pis ; il dé-
yasta et u^t e^i^remeAt ces pays
$ous sp9 auto^té ; il péqétra eu^
suite 4^ji^ ^(^ jPérigoriIdpnt îy>rit
et r;^;^a plusieurs cli4t^au^<> Taut
que l'abbé â,Q ÇîteauxetSipipude
MonlicMrt eureut le;s lu^iueç iu ti-
rets \ SQUt^ir , les mêmes enne-
lyiis à çoml^ttre » il$ yéa^rmi
daps uoe parfaite intelligenpç ;
saàis la prospérité divisa leursi
intérêts , et ces deux chau^pions
^e l'JEgliçe catbolijque ptoicul. tf op
^}fidc0 de richesse^ et dç titres
pour ^ rieu céder, l^e moJMC «1^
Çii^U^ \enoit d'^tce élevé au
$iége aircbiépiscopal d? Na.rbou.ue;
il prit Je lix*-e et Içs prérogatives
d'arcbevéque et de duc de cptt^
ville. Siiyioudc Montiort, qui ^s
qualiiioit 4e 4uc <^G JXapbouu^ , et
l^ui fivoit conquis cette VJiUe et §9
V|Coniié> ne sou^îrit pa^^traijtquil-'
Içinjçnt cette usurpation . 11 ok-
donn^ la destrt^ction de^ i^urs df
^arbQpne ^ l'arQU^vêque s y oppor
Si,% j, qus^liiia ^mpu de Mp^ttpr^
« d'^Q^vii de Dieu » , et Tçkr
coiHiUUiH^* ]N|ontfqrt arrive 1| Narr
bonue » y entre malgré 4a ré^isr
tance destroupp^dp Tfirdi^véque,
^t fait arbftçer spi^i drapeau ^nr if
^our dn p^i^ VÂPon^t^l. * yarr
çbev<5que |a^e çpntre ^qn agreSr
9e\ir tQu^ les foudres de Ff^gliÂp i
^ath^me, ipterdictioi^ , e^nn»r
niU^i^aùon réaggjrçivéf . Smon d?
]\îontfort s'en inpque. Cp$t pi çeti^
ocpa^ij^U que IpS bi^P^ipp^ 4y
jiaugwedpç font la réflp^iou mir
v^nt^ : K Ce cpip.te j si 'AnheoL
ii poursuivre \e^ e^c/cpuxinmiié^ ,
mêu^e , après qu'iU aypie^t reçu
Tab^luttou, lorsqu'il y.trpuvoit
spn iiitfirPJt , n'^ut aucun é|;ard k
cet^p excpmniunifiatipriL ». pimon
dp MonUpr;!, aussi v^in qu'aïubi"
tieux i prenoit s^ïqvs d^m le$
actes émanée dp |^i le» tiUes
suivans : Simçn , pap U^ grac^ dt
pieu , cQ^nte de Toiilous^ et de
Lefçestre , vÎQomfe df Héziçf^ et
de CarccLg^Qimft j p^ d{ip de if^Pr
bonne. Il ^e faisoi.t «lualÙipr dc
ti^s-iliiisfr€ et d'ali^^sje, Cepenr
dant les légitimes possesseurs de;»
terres qu'il avoit ^ conquises ou
u^urpéps ne l'en laissoient pas.
jouir paisiblei^eut, X^e copiée 4e
Toulouse et son iils , les p«iiité$
dp Pox^a et de Comminge^ ayoient
sollicité , au conci^ ^e Latran» la
restitution dp Ipurs doni^içes en*
yajb^s. hc 'comtp 4p Toulouse
avpit assemblé, >en i^io, une
a^mép à Avignpn ; il pn dooiia
le coiumaaidenient à soji^ fils ^ qui
entra dans Seaucaire dVprès Tm-
yitatipn des babiians, et malgp^
la garnison que Simon cte MoiMr
fort avoû laissée d^^n^ le c^i^teau*
IVlQu^tort marcjlie po^r revendre
ççtte pl^PP f mais le temps de^
succès étoit p^s^é pour lui. Aprèi
plu$ieur^ tentatives , il est obligé
/
l53
MONT
de lever le s\4ge* Il craint un sou-
lèvement dans Toulouse , dont le
prince légitime levoit une armée
en Catalogne ; il parvient , en
nsant d'nne perfidie que lui con-
seilla Tévêque de cette ville ;
Foulques , à en désarmer tous les
habitons. 11 place des soldats dans
toutes les maisons , et fait arrêter
et mettre aux fers les principaux
habitans : il se disposoit a livrer
la ville au pillage et à la raser
entièrement ; mais son frère Gijy
le détourna de ce projet cruel.
Montfort se réduisit à retenir les
Toulousains prisonniers , à leur
annoncer qu'il les feroit tous pé-
rir si , dans deux mois , ils ne lui
donnoientla somme de 3o -mille
marcs d'argent , somme exorbi-
tante pour «ne ville ruinée. Il les
punissoit ainsi d^ine émeute dont
il ëtoit lui-même l'instigateur. Les
Toulousains , indignés des in jus-
tices , des perfidies ,etderextrême
rigueur de Simon de Montfort,
appelèrent à leur secours leur lé*
gihme souverain. Le comte Rai-
mond , avec une forte armée qu'il
•voit rassemblée en Catalogne ,
entra dans Toulouse aux applau*
dissemens du peuple , et fit toutes
les dispositions pour soutenir un
siège. Simon rrssemble des trbu-
pes , fait des préparatifs immen-
ses , %t , vers la fin de septembre
1217 ) il commença le siège de
cette' ville. 11 y resta neuf mois ;
tous ses eiTorts furent inutiles.
I/indignation et la' crainte d'un
châtiment terrible prêtoient un
nouveau courage aux assiégés ,
lorsque le aS juin 1Q18, une
pierre', lancée de la place par
une machine de guerre , atteignit
Simon de Montfoct à la tête, et le
tua. Ainsi mourut, trop tard , cet
homme , qui pendant neuf ans
remplit l'Europe du bruit de ses
exploits , dévasta et couvrit de
sang les provinces méridionales
MONT
de la JP'rance, et fut l'objet de
l'admiration du clergé et l'effroi
des peuples. Son zèle pour la re*
ligion > ou plutôt son fanatisme ,
quoiqu'excessifs , fut surpassé par
son ambition* Il suivit aveuglé^
ment les impulsions que lui don-,
nèrent les prêtres ; mais il y ré-
sista lorsqu elles contrarioient ses
intérêts personnels ; il déploya
beaucoup de courage, de persévé-
rance et même quelques talens mi-
litaires dans ses conquête^; mais
il étoit , disent les historiens da
Languedoc, « dur, fier, inflexible ,
colère^ vindicatif, cruel et sangui-
naire. »' Us auroient dû ajouter ,
autorisés par les faits qu'ils rap-
portent eux-mêmes , qu'il se mon-
tra souvent perfide et de mauvaise
loi. 11 convient de dire cepen-
dant , k la décharge de Simon
de Montfort , que la plupart des
perfidies' qu'on pourroitlni repro*
cher , lui furent suggérées par 1«
légat du pape , par l'abbé de Cî-
teaux , parTéveque de Toulouse
et antres qui Tentouroient. Ses
actes dé ciniauté sont aussi notn-
breux que ses succès , et indisne-
roientle lecteur le moins sensible.
On n'en parlera pas , mais on ne
peut taire une perfidie qu'un
écrivain ecclésiastique , Pierre ..
moine de Vaux-Oemai , son parti-
san et son apologiste , rapporte
dans son Histoire de la croisade
contre 'les Albigeois. Simon de
Blontfort, dans la guerre qu'il fit
an comte de Toulouse , Raimond
Vï , attendoit des renforts de di-
verses provinces ; il craignoîtque
ces forces ne fussent arrêtées par
le comte Raimond. Dans cette
crainte, le légat dn pape , de con-
cert avec Simon , imaginèrent la
fourberie suivante : « Us feigni-
gnirent de vouloir se réconcilier
avec le oomte Raimond , l'attirè-
rent àNarbonne , rédigèrent deux
actes de réconciliation auxquels
MONT
Baimotid souscrivît. Il fit toutes
le» soumissioDs qu'on exigeoit de
lui , et se iretîra dans la jnai-
ioii d'an particnlier à Toulou*
se. Cette rëconciliation simu-
lëe , faite avec toutes les téré-
monies religieuses , et dont Mont-
fort profita pour envahir le reste
des états du comte de Toulouse ,
est regardée comme une action
louable , un év^ement heureux
par cet historien , qni , dans la
joie qu'elle lui cause , s'écrie,
« O frande pieuse du légat! O
piété frauduleuse ! O legati Jraus
pia! OpietasfraudultiUal » Telle
étoit la profonde immoralité de
ce siècle , que les crimes .étoient
loués comme des actes de vertu :
mais on doit attribuer plutôt au
fanatisme et à la superstition ces
écarts de Tesprit hamain , et se
reporter-au siècle d'ignorance qui
les vit naître. La cour de Rome
tfoovoit alors justes et légitimes
tons les moj^ensquîpouvoient ser^
VIF à sa puissance et à son agrandis-
sement. Simon de Montfort étoit
d'une taille avantageuse , beau de
visage, vigoureux, etpropreàtous
les exercices ; il portoit une lon-
gue chevelure. Il montra dans le
cours de sa vie beaucoup de dé-
votion, beaucoup de vices et n'eut
aacuite vertu , si ce n'est cette
vertu si commune aux Français ,
nommée courage militaire. Dé^
voré par la soit' des richesses et
de la puissance, il eut pour la
satisfaire cette audace , cette per-
sévérance qui, sans le secours
du génie , peuvent assurer Je suc-
cès des projets les moins exécuta-
bles. Il eut d'Alix de Montmo-
rency, son épouse, plusieurs en-,
fans. -Richelieu plaça dans la ga-
lerie du Palais-nojal Simon de
Montfort au rang At^ hommes il-
lustres de France. La postérité ,
plus juste ^ mieux Alairéc , a
mis ce guerrier au rang des bri-^
MONT
i55
fands^heureux^ nés ponr le mal-
eur de leur siècle , et dont
la mémoire doit être abhorrtîe.
Voy, l'Histoire générale du Lan-
guedoc , tome 3 , livres XXf,
XXII et XXUI.
tIL MONTFORT ( Amawm
de) , ^Isdu précédent , et d'Alix
de Montmorency, voulut cdn-^
tînuer la guerre contre les Albi-
geois : mais n'ayant pas assez de
forces pour résister a Raimond-
le-Jeune , comte de Toulouse ,
il céda k Louis VIII , roi de
France , les droits qnHl avoit sur
le comté de Toulouse et sur les
autres terres situées en' Langue-
doc. Le roi St. Louis le fit conné-
table de France en i23i. Envoya
en Orient au secours des chré^
tiens opprimés par les Turcs , it
y fut pris dans un combat donné
devant Gaza. La liberté lui fut
rendue en xit^i \ II' mourut la
même année à Otrante. Sa fille
unique épousa le comte de Dreux:
Amauri avoit un frère qui fnt
comte de Leicestre.
in. MONTFORT ( Bcrtrade
de), f^. Bextrade.
t L MONTGAILLARD ( Ber-
nard DE PfeRcti? de) , né en i563 ,'
cFune maison illustre, entra dans
l'ordre des Feuilkns , oii il se
distingua ^ar ses austérités , pai'
ses sermons et par son zèle. Il
n'avoit pour lit que deux plan-
ches , pour chemise qu'un cilice ;
il ne mangeoit que des légumes ,
etneprenoitde nourriture qu'une
fois le jour après le soleil .cou-
ché. L'ardeur naturelle de son
tempérament augmenta eiicore
par ^^s abstinences extraordinai-
res. Le feu de la Liçue étoit alors
dans toute sa vivacité. Montgail-
lard^ plus pieux qu'éclairé, ]oaa
un rdle dans cette association ,
r54
Hom
il ne cçsjÇft dç «agiter pçur lîf
prti. Li^ pfipe Clewwt VI,U k
teçut très -bien cis^m ma VQJ^g^
qu'il fit à Rome , et le fit passer
chez If s bef||j|F4i|i$. Qii» lia o^lt
plusieurs a jî^a^es et plu^ieuTîî
évéc^és j m^îs 4 ^ph^s^ to«* Içs
bénéfice^. E»litt. fpfpé d'gpcaptçr
fabbaye 4ç JVi?ell^, pui& ^lle
d'Of vaj ^ il fit revivre 3^ns c^Ue-
ci toutç l|i pur«tf^ de r^i^ci^wne
iliscipline n^Qpai^tiqa^. }ja r^Cor^
me qu'il' y iptyodui^it est as«^
$einbl»I^lie à <îdlç 4^ U Tr«ipp^. Il
inouTMt (Jaii^ çjçtia îfbJ)«\yQ le 8
]uia îgî^S , »prç$ àvpir brA^^ tpus
^63 ^ç/v^5 pl^]^^ de déclajiin^ûoscs
ççmtc^ ^x}ri IV. Ss| ço^ï,d^Ueiq^•'
prude^t^d^v^^^ tei^iipf d^ tr<^^
Ijç If fii ^PCUSicp d'^\oir t^eoïpé
daii4 un iiittenta1,çpnir^ c? n^onar-
que ; ^^U ^«ttç iwputatiop étpU
(Sf OiS fgnd^jw^nt. JJl «st !CÇ|?t^i^ qu«,
d^pui^ U CQOv^siou de c^ pii.nuc6,
dam fiçro^rd lui p^rut tii^r^tl^-
ché, etc est lintén^ig^agn^qiijÇ J^^
Boderie , ambassadeur de France
% Brq^llçs>Jui r^ditf ?^wni
les caiopmies dont il fut ac^l^l^ ,
celle qui lui fut le plus sensible ,
fut le bruit qi^'on f^p^udit au'il
étoit (^ai^pabl^ de la fnorf à'm
de t^^^ plu§ cbprs rf Ugieu^ i%vpi}»é
danp \^ fpFgç. Majks U^ss^Hp lç$
^Ufleiï^is q^iÇ *pij îèfe ^3i<i^|itf lui
avoit fi?i^ 1^ 4W«ïpt i«ff.<M4i^ » Us
re|;ld^*^t juMifie ft U >#*ité et*»
♦e^ ver^v**-
Jea^i-^muçois iu| ^EfPm 4p ) »
petit- ^ey^u du priéçédeî\t , ésà^
\K^ d^ J^^l.-Poa^», ^é om i653 ,
le Piçfi"^ de Pçrçia , })aron
Je MqiitgaiJlard > gavvei?iiçur d^
Brème dao^ le Mi](an^ç , fut
fli^capité pour avojr y^eudu^ettq
plaç^ jijiill^ç de WMJÙfe9M§. if; lUér
Jq filgfuMhv^ au:i^ bouuflurs «6*
cl^^iîStSktiqUfS. Il t^«ii»fi »» P»Ft
ri^rele iSmars ijxS» Ou 9 de lui
u^ livrç iiititulé Iki ikmt et dm
devoir des évéques de r4§ler ii?4
qffîces divine dan^ leur^ dioçèfi^Ji ,
^uiiiijLnt h tmditiQn, d^ tçu^ kJi
q^êf, présent , i»^^<>, ^ d'autrç*
9¥vr0g<^ qui pmuyent qu'il étoit
y^n^ di^ç le^ap^q^iités çceïésiâftr
ti<iu^§.
tïlj. MONTGAlî^l^RQ (Pkf nr
DP FAV€f^£^Aif df ) ? ppëi^ frai»'»
çftis du iï6' siàciç » iMitif dir
f^'iiça:^ d9J94 h V^lentinpis , ^
Paupiiu94> «iidir993a I9 profe^ion
des ai'Bû^^» ^tfut AU^eMà LAinr^nl
de Gt^Xii^ , si^ignçur du Mfs|trwl ,
tué fn févrieir jâgo , AB¥Vit Cr^
ïpieuif; puis àM. d/ç l^çi ^«fi«^»
§<>» tijèffe, fi^igu^yr de Voyin^p. Il
pawU, p.ar se» poésies, qu'il ^cvit
sur oï^r «pmm^ surteiTÇ, et qs'^t
inp«.¥i£u« et g^em^r ? il n^ 0^
heuireH^ç ni àw& Vim nx da^c^
l'eutre ^<;af . Voici cpu^iwe il peiiit
st double infortui;i««
Clair* ,
La terre poui' horreur « le del pouv adver-
saire , '^
Ceqtbatittt éa dextin, comme de l«d*«il9ev^
Qi^B Ag^-i^dj^eiiir? ..,,,». ^
|ii9i) mjti^itr^ nie ^^Wiwe et ma nvai&^^sf
, encore. .
Je sais bien que j*ai tort « qu'Us ont to^
deux raison j
Csf i'itfi e» ^n iraiid prUite ce l'autre «se
Hae ^9Uf r ft<:*
Sa CliUfe ov sa Flawiâe fu^ 1%
«m^ qui Ji^i inspira la pl"par|
de ^ vm» Il se çQusalpit de §^
riçu^ura p/ir-df? cbiaqson^. Pi^i»
jaloux de la gfWre pqëtjLqfie , il
pç s'p<çfîupf| ^ùljeweut d^ consi/çr-
ycf'.çt dfi jecugijlir ^es prqduc-r
tioQ$ ; il IjP^ssa qç soju à ses apûs,
tl mauiie$t^ lu^uiç |iç d<^sseJ,u d^
MONT
Its brûler tontessur $qo tombera,
venez 9 dit-il ,
VcsM ,àol«i|s ffcrk» fs'm wamn pvM m
^w l*iaa#cept papiei: ^i «^a «laii^ «TOk
peint ,
Vencs venger ma fin pkr vostre fin certaine.
Vcnex éooc^cs^ venez parfumer mon cer-
ccoil i
Vont iimt Mtré^ If f c^nniir» 49 IM
peioe,
Van serez aujourd'lud (e* témoins 4f mov
deàîL
La muse de Montgaillard s'exerça
SUT des sujets moina tristef. Il a
compo3é Ofis vers héroïques et
des gaillardises* Il mourvit ver9
Ja un de i6a5 ou au coj9xnea*
pemeot de 1606* Ce fat d^nslf
cours de çotte dernière a^ip^e qu^
Vital d'Audigier, son ami, com»
posa son éDitaphe , recueillit et
^ publia ses OEuvres sous ce titre :
OEus^res du feu sieur de Moi^t-
fAiLLMu^yP^nç > i^oQ , ia-19. Ce
recueil peut $tre divisé (s^ f].uatre.
parties : U première 9 ii^Utul^Q
O^uvre^ méléfis, contieptu^ graxid
fiooibre de stances et -quelquies
chansons. La secowlea pour titre
Us Gaillardises ^ ^ieurpfe d^Qni-
gaillard % elle remplit parfai|:e^
içieqx ce fi^» et contient dAs
couplets satiriques, burlesques,
etc. , écrits en «tjle tr^srgailWd.
14a troisi^e partie oîùce des ça^
tels ou petiti^s pièces composées
noiu* des divertisseineiys. ^nfin
U qn^trièiDi^ e^t çpmposéfi 4e
vers héroïques , ài^ vers funèbres
et de ver^ spirituels» Si 1^ ffieur
de Montgaillard eât lait , comme
il semble l'avoir d43iré 9 brûW
sur son tombeau tous sers écrits
poétiques , U postérité, peuMtre>
n'j auroit pas beaucoup perdu,
MONTGEORGE. r. GivtMi jr
fîeurde...
t MONTGERON ( Louif-Bwile
Cumé de ) , né à Paris en i6fi6 ,
<|'un ini4tre 4q$ jfquêlç», |i>-
MONT i55
voit que %S ans lorsqu'il aebetâ
unm ênarge de conseiller au pai^
lement f ou il s'acquit u«e sorte
réputaJtion par son esprit et par
ses qualités ei:térieures< Il AlUt
le 7 sepOinbre l'^^i y Iku tomr
beau 4if disucfc Pânn. Son but
étoil d'examiner i^vec les jeiK
de la plus «érqre critique k»
miracles qui s y opéroiept j nmi^
il se seniùti dit-d, subitemeol
terrassé p^r mille tr^iM 4a !««-
mièrç qui l'é^lairèrent, jyîmQxér
dule devenu. tQut-à-çoupclirétiea
fervent y çt de détrs^teUr du ùir
wyij^ diacre , son apôtre» il oe
bvfa depuis ce moo^nt, «iq fiina^
tisme dçs <}pnvuki<ms » avue la
vsxèfoa i(]^pétuosité de caradèrt
qu'il avoit poftée ds^a« Tinefédur
bté. Il n'^voit été jusqu'alors quf
coniêsseuf du ja^^én^ima ; il en
fut i^entpt 1^ ntar^r* Lprsqne It
chambre def .efVluétes fut ei^ilée<«
^n 1759 » il f(4 rf4égué dans l«i
mon^agnç^ d'Auverguie, dovt l'air
pur , loin do n^froidir son cèle ,
ne fit que L'échauffer^ C'ast pieisiT
dantpet exi^ au'il fprin^ le projet
de recueillir Ie# preuves des nù*
ra^^l^s de Paris , et d'en &ir« ce
qu'il appelojt la démonsl^atscB.-
De retour à Pari^ 9 il alla» le 1%
juillet ijfîy^ préwntw au siA un
voli^iyie in.-4'* > intitulé Zi^ i^^Wi^
42e,f miracles , op4rà9 pvr ïifUer^
cesjfiQn d^ Paris. Ce livre» regardé
par àfi$ imbéeiUe» comme nn
cJbef-^'qeuvre d'éloquence , et par
ley» gens sensés cpmiiie un prodige
d'ineptie ^ le lit renfermer k la
Bastille.* Op le. relégua au bout
de qu.e)ques mois dapa pne ab?
baje d^ bénédi^ctins dn di^ae
4'A.V4gppp , d'où il fut transféré
peu de. temp$ après à Viviers* U
lut repfprm^ epsui4e dans la cita-
deUe de Valence , où. il «aaunit
en 1754' Pire » comme ceux qu'on
appelle molioistes , qpll n'y a eu
ap l^ombeau de Pari» apcua^ gui-
i56
MONT
rison miraculeuse , quoîqae na-
turelle , c'e^t témérité , suivant
l'abbé de Saint-Pierre. ( Annales ,
tom. II, pag. 593.) l^irc» comme
les jansénistes , que dans ces gué-
lisons il j a eu une force supé-
rieure k la nature, c'est fanatisme,
suivant le mêma. auteur. A dire le
vrai , à)Oute-t-il , je n'ai entendu
parler des miracles de l'abbé
Paris que dans des guérisons éxkt
le corps humain , et jamais d'au-
eu]Q miracle sur aucun autre Corps
de la nature , parce que la force
de l'imagination de celui qui de-
mande le miracle n'y peut rien. »
Ainsi , quoique Montgeron ose
mettre ses prodiges en parallèle
avec ceux de Jésus-Christ et des
apdtres , on n'j voit aucun mort
ressuscité , aucune montagne
transportée , aucune rivière misé
à sec , V ni méihe aucun sourd ou
aveugle-né recouvrer la vue ou
l'ouïe. De tels miracles, consignés
dans les 'Écritures ou dans la Vie
des SS. Pères , sont réservés à
l'auteur de la nature , et à ceux à
qui il en a donné le pouvoir.
Monteeron ajouta 1 autres vol.
à son livre. Il y raconte de nou-
veaux prodiges , entre autres ce-
lui d'une jeune-convulsionnaire de
18 ans, qui ne but pendant vingt-
un jours que de l'nnne, etne man-
gea que de l'excrément^ d'homme
ou de cheval. Ces horribles ali-
mens se changeoient en lait véri-
table, que cette fille rendoit par
la bouche. Le fanatique Mont-
geron ose comparer ce miracle
au changement de l'eau en vin
fait aux noces de Cana. Il ajoute
que ce changement est symboli-
que , et que î'excrément marquoit
la doctrine des molinistes. C'est
cet homme que le gazetier ecclé-
siastique représentoit , en faisant
son livre, ayant au-dessus de sa
tête le Saint-Esprit en forme de
colombe; le démon du déliré au-
MONT
roit été Ik mieux k sa place. Mont-^
geron laissa aussi en mantiscrit
un ouvnage qu'il avoit composé
dans sa prison c«mtre les incré-
dules. Il faut avouer que la cause
de la religion a. été dans de meil^
leures mams. Heureusement elle
a eu les Pascal et les Bossue t
pour défenseurs; et elle peut s6«
passer des Paris et des Montgeroo,
quelques vertus qu'ils; eussent
d'ailleurs.
t.I. MONTGOLFIER ( Jac-
ques-Etienne), né k Annonay,
célèbre par ses manufactures de
^papiers , a été le premier en
France qui en ait fabnqné.sous lé
nom de papier vélin. Ce papier y
remai*quabie par son poli et sa
blancheur, ne présente ni ver-
geures , ni pontuseaux. Après
avoir enrichi sa patrie par cette
nouvelle branche d'industrie, il
s'est immortalisé en 1783 par
l'invention des ballons acrostati-
ques , qui lui mérita l'associatiou
k l'académie des sciences ,'le cor-
don de Saint-Michel , etune pen-
sion de deux mille livres. Mont-
golfier ayant placé un jupon sur
un panier d'osier, dont les femmes
se servent pour sécher leur linge ,
lair dé l'intérieur fut tellement
raréfié par la chaleur , que le ju*
pon fut élevé jusqu'au plancher.
C'est de ce fait que Mongolfîer
pêfrtitpoûr faire son aérostat, qui
ne fut d'abord qu'un ^rand ballon
de papier gris. 11 réitère l 'expé-
rience;'elle produit le même ré-
sultat; il calcule , réfléchit , et
conçoitFaerostat par l'effet d'un
air raréfié, devenu plus léger que
l'air atmosphériqtie. Les ascen-'
siens de MM. Charles , Robert e|
Blanchard , ont obtenu une juste,
kdmiration. Des hommes auda-^
cieux , franchissant Tatmosphèrc
dans une frêle machine , s'éfevant
et s'abctssant k volonté > dévoient
l
MONT
MOÎÎT i57
sa valeur et ses belles actions ,
Biturellemetit l'exciter ; mais il
jr a loin tierces heureux essais | mais encore plus par le malheur
aux moyens, qui resteront proba- qu'il eut de crever Tôsil du roi
bkment inconnus, de naviguer
)ionzont:«lement et de diriger les
ballons au gré des voyageurs.
•II. MONTGOLFIER (Jo-
lepb } y frère du précédent, mem*
bre de l'institut et de Tacadémie
de Nîmes , administrateur au
conservatoire des arts et métiers ,
membre de la légion d'honneur^
né a Annonaj , et mort à Balaruc
le 26 j uin 1 8 1 o, est connu par plu-
sieurs inventions , et entre autres
par celle des béliers hydrauliques,
qui élèvent l'eau k 60 pieds , et les
nouveaux procédés dont il usa
pour perfectionner , dan,s sa ma-
nuiacture de Vidàlon , la fabrica-
tion du papier , dont la beauté
rivalise aujourd'hui avec celle du
papier deHollande. Joseph Mont-
goifier étoit" l'un des meilleurs
mécaniciens. On a de lui, I. Dis-
cours sur r aérostat , I783, in-8<>.
II. Mémoire sur la machine aéroS'
lafique y 1784» in - 8'. III. Les
Voyageurs aériens ^ 1784» in-8«-
* I. MONTGOMMERY (Ro-
bert), colonel commandant le 9*
régiment d'infanterie anglaise ,
tué en mars i8o5 dans un com-
bat singulier contre le capitaine
M acnamara , de la marine royale.
C'étoit un officier du plus grand
mérite ; il avoit fait la guerre de
la révolution, s^ étoit diiitingué
par son activité et «a bravoure ,
ei avoit mérité bss plus grands
éloges à Malte, a Alexandrie et
en nollande , oà son corps ayant
été mis en désordre par la retraite
des Russes , il^prit la caisse d'un
tambour qui avoit été tué et rallia
ses troupes. Il n'avoit que a8 ans
lorsqu'il fut tué. . .
II. MONTGOMMERY ( Ga-
briel de ) , comte de Montgom-
mery- en Normandia /célébra par
Henri II, le 26 juin lôSg. Ce
prince ayant déjk couru plusieurs
lances dans un tournoi fait k
foccasion du mariage de la prin-
cesse Elizabeth , sa fille , avec *
Philippe , roi d'Espagne , voulut
en rompre une dernière avec la
jeune Montgommery , alors lieu-
tenant de la garde écossaise.
Montgommery , comme par une
espèce de pressentiment, s'en dé-
fendit h plusieurs reprises , et ne
se rendit qu'eii voyant le roi
prêt k s'indisposer de ses refus.
« Dans la course sa lance rom-
pit en la visière dli roi si ru-
dement, dit d'Aubigné, que la
morne décrocha de la naute pièce,
et que , la visière levée en naut ,
le contre-coup donna dans Vœil. »
Le roi mourut onze jours après
cette blessure , et uéfendit en
mourant que Montgomniery fût
inquiété m recherché pour ce fait
en aucune manière. Après cette
sinistre aventure , Montgommery
se confina quelle temps dans
ses terres de Nbrmandie. Il voya-
gea ensuite en Italie et ailleurs ,
jusqu'au temps des premières
guerre civiles , qu'il revint en
France , et s'attacna au parti pro-
testant dont il devint un des prin-
cipaux chefs. Il défendit Rouen ^
en i56a , contre Tarmée royale ,
avec beaucoup de valeur et d'opi-
niâtreté. La ville ayant été cnBn
emportée d'assaut, il se jeta dans
une galère ; et après avoir, avec
autant de bonheur que de témé-
rité , passé il force de rames par
dessus une chaîne qui barroit la
Seine h Caudebec , pour inter-
cepter les secours d'Angleterre ,
il se retira au Havre. En 1569
il fut envoyé au secoure du
Béam , que les catholiques ,
' squ» la conduite de Temdes ,
i5«
MONT
BYoient pr€squ*entièrenient con-
duis sur la reine de Navarre ,
Jeanne 4'Albret. Il ex^cut» cette
commission avec tant de célé-
rité, que Terridet fut surpris
devant Navarreins qu'il assié-
geeit ,. et forcé d'en abandonner
préci{>ita»iniént le siège pour se
retirer à Orthez. L'aVant suivi
4ans cette vilie , sans lui donner
le temps de se reconnoitre , iji
emporta la Tille d'assaat , et le
fit prisonnier dans le château a^^
ses pnnôipaux oHiciers. Après la
défaite de Terrides , il n'eut plus
qu'k se montrer dans tout le
Teste du Béam , qu'il reprit pour
ainsi dire en courant. Cette eirpé-
dltion , qui le couvrit de gloire i a
été célébrée par tous les histo-
riens t soit protestans , soit ca-
tholiffues. MontgoJftmer/ étoit à
J^aris au temps du massacre de
la âaint-fiarthélemi 9 «n iS^a , et
logdoit daiis le faubourg Saint*
Germain . Q uelques incidens a jant
retardé l'exécution dans ce quar-
tier p il fut averti au moment
•ù elle alloit commencer^ et
n'eut que le temps, de monter
il cheval avec quelques autres
gentilshommes protestans qui se
tronvoient logés ,^^s de lui , et
de s'enfuir au grand galop. Ils
furent poursuivis jusque par-delà
Montfort - TAmauri ; et Mont*
gommerjr, à la poursuite duquel
on s'acharna i)articulièrement ^
ne dut son salut , en cette ren-
contre , qu'à la. vitesse d'une ju-
ment qu'il nvontoit » sur laquelle
il fit « trente lieues tout d'une
erre », dit uîi manuscrit du teraps«
Échappé à ee dangtr> il se ré-
fugia a abord dans llle de Jer^^
sey, et de la en Angleterre ave<à
sa famille. L'année suivante) il
amena au secours de La Rochelle^
assiégée par les catheliqiies ^ une
flotte considérable ^ qu'il «voit
armée et éqnipée toa Angleterre
MONT
^nr son crédit et sur ^;efui dos
RocJielois. Mais ^ soit déRance d«
ses forces , soit par d'autres rai'»
sons sur lesquelles les historiette
varient', il quitta la rade > sans
combattre les vaisseaux catho-*
liques, pour aller piller Belle^
Isfe Sur la côte de Bretagne. Ajànt
désarmé sa flotté , il se retira en
Angleterre, chez Henri , seigneur
de Chémpemon , son gendre ^
tité - amiral des côtes de Cor-
nouailles. A la reprise des armes ,
en ï573,]!(ïontgommciy , qui «toit
alors k Jersey , passa en Nor-
i^audie , et se joignit a la no-
blesse prolestante de cette pro-
vince, il étoit dans Saint -Lo ,
lorsque Matignon , lieutenant-
général en Basse -Normandie, à
qui Catherine de Médicis avoit
recommandé de mettre tout eu
tBuvre pour se saisir de la per-
sonne du comte, vint inopiné-
ment assiéger cette ville. Mais le
cinquième jour du siège, Mont-
tommèry en sortit k la faveur de
la nuit avec soixante a quatre-
vingts chevaux^ força ht c^ardë dwL
faubourg; ^ et s'échappa a travers
nne grèïe d'arqaebusâdes , ^«ans.
rerdné un senl nomme , laissant
Goulombièrés ( FVançois de
BriqueVille } le cotnmaiidément
de la place de Saint-Lo. Mont-
gomtnery vint à Domfi'ont , où il
arriva K? 7 mai iByi^, avec vingt
chevaux seulement , cOmptantuy
séjourner que pour se rafràiéhir
un peu k cau«e des grandes traites
qu'il avoit faites. Le même jour
il y fut j^nt pat quelques gentils-
hôtntnês , mn lui ainenèrent qua-
rantis cavaliers. C«p«fndant M-
tîgnon , informé dé sâ marche ,
tt pi^tié d'avoir manqué sa proie
à oaint - Lo j accourt k la tétc
d'une partie de sa cavalerie et de
q|uelques compagnies d'arquebu-
siers à cheval > et se trouve dès le
1 9 an ttièlin étfwat Domfront >
MONT
MONT
i5^
|ft*il kiVësiît éé tous cùiés , en [ çheté , qni lui atoît &ft pi^iërcr
Itléndàtit rinfââtétie ^t le caùon une eàtntuktioti hoatèuj^é , h ta
f(d le sttivôiéàt. Âuâ.^tdt qu'ils
ib^lit dH-ivés , là tille fut baithle
en bl^ëthe ; et ^lUlhe elle tt'étoit
pas tetfabié, Montodt&fùér^^ fût
i)tetit6t contrariât de l'ubàndoUttef
Mmi* se retii^r dans le èbâtèaù
iTec $â garniàoti , qui il'étôit ett
toQtqné d'etitiroU iSobomiftes,
eti jtoMpi>eDàat nue compagnie
de 80 hbhimes de pied qui gat*-^
doit la TîUe à son airivéë. Après
j avoir endufé un àssàut de& plu$
fttrieut , oîi on le vit cbercber la
mort et condiattfe en lion ^ur là
brècbe , voyant sa petite^ troupe
presque rddaitè a rien , tant par
le feu des ennemis que par la
désertion ioumalièf e des siens ,
il capitula le ij mai. Plusieurs
historïeiis çrotestaus prétendent
Mk la capitulation fut violée k
. regard de montgotnméry ; itlaiâ ,
làiiS parler d'autt*es [énroignages
lïôutrâireâ , il |)arOît cettain par
Cdluide dTAubignë mèùïe, ruti
des bistoriens protestans les plus
àcCtédités , que le comte n*èut
d'aatre parole de la part de Ma-
Agubn qilO celle de lui conserver
la vie et de le bien trsUter tant
^'ii seroit entre ses mains; ce
général ne se rendit point garant
oe soïi pardon de la part du roi
€t dé la reine -mèr«. Domfront
rendu , Matignon imagina de con-
duire son prisonnier a Saint-Lo ,
dont le siège n'avoit point été dis-
continué , dans l'espérance qu'en
Tàboucbant avec Cibulombières ,
Soti smcien'ami et son compagnon
d'armes, il pourroit lui persua^
der de se rendre. A cet eflfet.^
Montgommetir fut amené au bord
du fossé , et Goulombières s'étant
Srésenté sur la touraiile , il essaya
e rengager k suivre son exemple.
)f(als Coulombiètës , indigné , ue
lui répondit que par les repro-
<^os les plus insttUani sut s«i U-
gloirè it ihourif Stir nnë brèche
Féis aitUCs à la main. Cet intr^*^
pidé gOuVefuettr pa/loit comme
il pensoit ; et Fàâ&aut àjàht été
donné quelque» \oiits après , il
it fit tue^ sur la orècbè. Cepen-
datit Matignon r^çut ordre de
Gatbeiiiie de Médicis , alors ré'^
getite du ro^Ufltie pai^ la mùrt
de Charles IX , d'ëuvoyéi^ Mont*
gommerv & Paris ftous bonne et
sûrt garde. £û y arrivant , il fut
couduit k la conciergerie, et ren-
£ârmé dans la tour qui portoit
sou iiom. Des commrssaires
furent nomthés pat la reioe pour
loi faite son procès. Il fut ititer-
rogé &Ur la conspiration imputée
k ramiral de Colîgni ; mais le
ùrincipal dbef d'accusation sut
léquèals le condamnèrent ii mort
fut d^avOir arboré le pavillon d'An-
gleterre suf les vaisseaui avec
fesquels il étoit venu au recours
de La ÏRocbêlle. L'arrêt cmi le con-
dàmua , déclara ses entkns rotu-
riers. Montgommerjr en ajant en-
tendu Ik lecture : « S'ils n'ont la
vertu des nobles ^ dit il , pour
s'en i^elever , je consens k leur
flétrissure. Le 16 juin iSyl^, après
avoir subi une rigoureuse ques-
tion, il fut amené en Grève , vêtu
de deuil, et y eut la tête ttanchée.
D'Aubigné qui assista k la mort ,
ce en croupe derrière Férvaques, »
dit qu'il parut sur l'écbafkud avec
une Contenance ferme et assurée »
et rapporte un discours assez
long qu'il adressa d'aboftl aux
spectateurs qui étoient du. côté
de la rivière , et qu'il répéta en-
suite k Ceux du coté opposé. Le
discours fini , il vint s'ageuouili^
auprès du poteau , dit adieu k
Fervaqttes qu'il aperçut d'ans la
foule I pria le bourreau de ne
point lui bander les yeux, et te«
çul k coup lûottèl avec une con^*
i6o
MOlNT
tance vraiment héroïque. — On a
ton jours regardé Montgommerjr
, comme une Tichme immolée à
l'injuste vengeance ,de Catherine
deMédicis. Il est certain qu'il ne
pouvoit être recherché ni puni
pour la mort de Henri II. Mais on
ne peut disconvenir qu^après un
maUieur de cette espèce , qui
causa celui de tout l'état par les
troubles qui en furent la suite ,
Montgommery osant s'armer con-
tre son souverain, contre le fils
même du roi dont il avoit privé 1^
France , ne fût infiniment plus
coupable qu'aucun autre chef pro-
testant. Cette considération doit
• diminuer beaucoup de l'intérêt
qu'on ne peut sempêcher de
prendre il la fin tragique de cet
homme illustre. Montgommery
avoit épousé , en iS^g, Elizabeth
de La Touche , d'une maison no-
ble de Bretagne , dont il laissa
plusieurs enfant , sur le nombre
desquels les historiens ne sontpas
d'accord. — Il étoit l'aîné des fils
de Jacques de Movt gommer y,
seigneur de Lorges dans l'Orléa-
nais y l'un des plus vaillans hom-
mes de son temps , fameux dans
les guerres de François h^ , sous
le nom de Lorges , et qui avçit
succédé , en i54S i h Jean Stuart,
comte d'Aubigny , dans la charge
de capitaine des cent gendarmes de
la garde écossaise du roi, dont son
fils éloit lieutenant , ou peut-être
capitaine en survivance , lorsqu'il
tua Henri II. Ce qu'il y a de singu-
lier , c'est que ce même Lorges ,
Eère de Montgommery , avoit
lessé François I«'" au menton
avec un tison , en /olâtrant avec
ce prince ; accident qui fut la
cause des. longues barbes qu'on
Eorta pendant 5o ans en France,
orges mourut âgé de plus de
(^o ans , peu de temps après la
mort de Henri II. Il avoit acquis ,
GfiL 1543 > le comté de Montgom-
MONT
mery , qu'il prétendoit avoir ap-'
partenu à ses auteurs , se disant
issu , par les comtes d'Egland ea
Ecosse , d'un puîné de l'ancienne
maison de Montgommery établie
en Angleterre. Suivant un mé-
moire fourni par la famille k l'au-
teur du Dictionnaire généalogi-
que , Jacques étoit fils de Robert
DE Montgommery, venu d'Ecosse
au service de France , vers le com-
mencement du règne de François
I'' ; et œ Robert étoit petit-âls
d'Alexandre de Montoommert ,
cousin par les femmes de Jac-
ques I", roi d'Ecosse.
t MONTGON ( Charles-
Alexandre de) , né à Versailles
en 1690., d'une famille attachée
à la cour , entra dans l'état ec-
clésiastique , et montra de l'es-
prit de très-bonne heure. L'abdi-
cation de Philippe V lui inspira ,
en 1726 , l'envie d'aller en Lspa-
gne s'attacher au service de' ce
grince religieux. Le duc de
ourbon , alors premier ministre,
le chargea d'y ménager en secret
le raccommodement des cours de
France et d'Espagne. Il revint k
Paris 9 disent les Mémoires de
JVoailles , avec une commission
de Philippe , pour travailler se-
crètement , à lui assurer la suc-
cession à la couronne , en cas de
mort de Louis XV. 11 avoit ordre
de ne point traiter avec le cardi-
nal de F leury , qui avoit remplacé
le duc de Bourbon dans le mi-
nistère , et de ne lui point laisser
entuevoir qu'il fût chargé d'au-
cune affaire. Cependant il lui
confia tout , son instnictionméme,
dans les premiers entretiens, quoi-
qu'il se défiât beaucoup de lui.
Le cardinal ne conçut pas uue
idée avantageuse de sa prudence ,
et les négociations de l'abbé de
Montgon lurent inutiles. Ce fut
en partie pour prouver las injus-
f
IttONT
ficek dé ce mmistré^ iôa égard >
q^*il pubiia 8 vol. iii^°,a«Âes.
Mémoires , iy^tf5>i. C^ recueil
commença en 17^4 ^ ^°^^ ^
, rjoS. Qiioiqae le rédacteur se
£rilt trèsintfiartiat » ôa voit qu'il
dotit il àroyott avoir a se piàindre.
a Les ci^tionsmém^ de rÊcriture
et des Vhre^s « dont il hérisse
Sueiguefoh ^s pàç^ , Iç. ten-
eut ^uàpect , dit: V^h^ Mil-
lot , d'avoir eu c^ qti'ou appelle
d'ordinaire ie^ fiei d'un 4ép0t
atec rhumeùr d'uo iïrjécotiteat*. »
Sesr Ménvoires n'apprennent pas
«i'aillfnrs diGépliOsèsbten inférés-^
saîiteis y pi l'anteirr paroit plus
occupé àé \\\\'tekhffkt dilè dès
éTéàeinenis ptil!))icâ^ yaobé dé
Mon^pon mp^ruf en f 77**^ » datas
^n âge avancée
JlONTGOUSERt ^of. Mui^
I. MOTÇTtt^LON. Fo/eitzir
KÀND , n® t^rti.
MOWT rSi
coadamiiésies i-^idldé di La Ho-^
dielk), il ne raooafpla çfoe pour
&ire construire un Mpiul dans
cette TiUc.
UL MONTHOLON < Jeai(
exn^êre les d^tatHs ilti inini^ire , de ) ^ frère du préôéd^t ,. «ha-'
^ - ••' *" * - - • -j-^ noine de Saint-Victor de Paiis ,
docteur en drok il Tâfé de 23 abs,
fut élev^ ati eardmala t ^par son mé^
,iite ; mais il v^tfk t^ui poislt lei
honneurs , étant ntoit dans l'ab-
baye é& Saint-^otcw le lot inaè
rS^i. On a de \m aoe espèce Ai
Dikûftonnéiié <k dreit , intftaié
Promp/tuarimn fuH^ '«kvM «e
Uifiusqùé ^iumâcfû'^ Fam, f6ftb /
3 yo1« in«-folio.
n. MONTIÎOLOM { Fraà-
éoîs de ) , sdigtteu* du Vivier et
d'A.iAbérviili^rS , disëti^é parscfr
probité «I pa^* soà ^êtv^^kiién ,
plaida , m- i5«!2 et i6ii3 , au
parlement d« Favïs ,- en'&i^'ar 4é
Cbarleir dafiè^b^ ,• câsmnélA^le
de ¥ranee > côfit^ I^ise de Sit-*'
voie , mère de François l*^^ Ce
iàônarï{ué s'étaot irouv^ inca^nUo
a cette cajCi«é^'lkin*6d«rfAUi»-é])»i-^
itltfasea <f«n «Aétit ^aâftiis été îi^->
téeftdâHMfircun j^Éi4^ièTit , «iiàjM!^
ma Hônfthdlon «^èfiA ^^étiéral ett
}S5f tptfis'^^d^ 4&â^««eauir èA
154^ « ft ifikyttrvA ^ ^iiiérs^dttiè^
rets y le i^4iéd 1S43. Là? ârfrfillè
àe Metftlmoti tf' produit nncrirtiâ
nomlMTè' d'Wuty^si^Ei^i^irâis iAti^
)èh*e par ses ^vèHttS. Frataçefià !•*
lài àyaot-ddnné ^Otf^èoD fi^^nes
IV. MOSTHOLON { FrançMtf
de ) , ta^éliM «éié , avocat
fdvt estimi éeà %nnirs , SU éi
François , premier éa wm. Hemi
lu , nour hmr ooaapèairb , 4ni re-.
mit leè sceank en i6â^ îLorsc^tr j(
fk préâimter ies lettres aa parl^
ment 9 le prfoareitr-'féauSrai Se»
gttier l'appela VAristéék fiym^
çais i et ajouta que ces léttret
étpient uue déclaration publicti^ià^
que ïe roi faisoit k tous ses sujets
«c de vouloir honorer lés ckàt^
parlesh^mrm^SyeCiicm >esh«>hi^
mes pai* lés chargea. » Aprè^ là
inort de Heari 121 , Motntto)oifc
rendit léi ^tektLS kHm^l^/di
pètu-qne çenû fie^ éotffétfigm
de sceller qnèlqne Mt fâVcfraMIé
àéx hu^enots. Il iwottrtttis: itti<i
tÉtè Âàhêe i5$o. Le pfttiéiàient
avoft tààtdé coùSatioe ^ 4àpr^
hitté^qéfe « là eour ipfaVdit jàlhi^i
désiré antres aè^nrérûeiés A^ i^h
fîlàidoyérs ^ -que cfe qu'/l ^Vof X «rài
é^'avQi» par sirlUoildie, sàiîs .i^
cô^Wi^a^tt priées : tt ptffc^esdià
dé^tï^ de toiitélo^.
Vi moNtholo» < W-
t^ytès d^ ) y seigdeiitf d'ÀutfeiYi»*
( )9bfitt(tie i^ laquelle aféitfiK 4të .| it^à , t'vocaC iMii piitflÀilé«n dé
T. Xli,
tl
/
MO?*T
MONT
Recueil dAri^ts du parlem^t
aiii servolent de règlement, 1627,
iîi-^" ,^\\GPlaidayer^\^A fit pour
lesiésuiies, i6ia,iû-8«.
* I. MÔOTI( Jean-Baplisle),
pierre , après «voir qv-oiive iles.>,
dauleiirs CMieiles* ( /^j-ezceque,
dit de ce mdtL^^^io célèine le P»'*^.
SideDtde Tho^, dans le 9'^ mre<
fft^ i'4ii4lQi;:e de juiu l<?*»f>s. .) Les.
^orues de cette notice ne penncl-i
lent pas de citer les tifres de lous.
* I. MUINli ( jean-D«pii»iç;, «riu j>-o v»^ v,.l^i *^« -^--^ — ^-rr
issu de la noble famille des les owi^r^ge* doutMonti a enr^c^:
Monli, en Toscane, ne à Véiv^ne. la médecin^ et les letires. Voici,
en i/lQ8 , fiU destiné au barreau les princjp.^x ; !.. Intetpr^ta^iO
par sa famille , qui l'envoya étu- lattna Uhr-orum quatuor tnefhcykœ
âierla iurisprudence à Padoue. exveteribuscontractœAetn Am>.
Mais sonpère instruit qu'il eon- cleni , Basdeœ , . i d35 , m-iblio-,
û^arioit ses volontés en se livrant ; ll.Tahulœ in très hbms artis
V eneiii^ ,..i«i;j.j > lu-o-» * ▼ • -«^n^^i*-
peTslstrpM "moins d«n8 sa réso^ lus de gradibus et/acullfttibif*
(ution, et trouva les moyeux «je med^camentorum.WiUexabçr^^
oarvenir au doctorat. ReyÔtu de i5w..n-8».V./«feKiam^wmA,^<.
ce titre , il osa se présenter à son l demiorum Hippocralissection^m
père qu'il ne put fléchir ; ce qui expUmaliones , Venetns , i554 ,•
le détermina \ quitter br^ue^ m-8». VI. /« bb,y)s Galem de
ment Vérone , en exprimant ainai
ses plaintes :
Est pater Euristcus , Juncfortuna supersunt
^rumntt } AUtdes , da miki robur , ero.
arte curandi ad Glauconem èod- ^
planationes y ibidein , i554> iat^
8» , Lugduni , iDgô., in- 16. VII«
' Ùpusciitavarin ist prœdar^ , m
^ ' quihus totaferè medmna metha-
Tout réussit kMontit H .pratiqua j dlcè explt^uUur , Basilc^^, i558,
la médecine, et cultiva les beaux- j i565, in-8«.. VIIL Çufstio exn^
arts avec un succès égal , à minans quomado medicamentufp.
$resce , à Napjes, a Rome , k dicatur œquaîf^ aut ina^quale ,
Venise ; eut dans toutes ces villes I^atavii , iS54* *"="?** »^^^^* > ^^^ '
^es amis illustres , et acquit par
ses talens et ses travaux , une ai-
sance qui Je init en état de passer
he» jours dans le repos et rindé-
pendàncp. Pour exécuter le pror
jet qu'il en avoit formé , il se re-
tirait Padoue en 1 556; mais bien-
tôt il Çut, presque contraint fi.,^c-
«epter , dans cette ville ,, nné
chaire de professeur qi;^*ilren^plit
pendant onze ans avec tant de dis-
tinction , queTempereur Charles
V , François I*% et Côme, gr^and-
duc dfe If oscane , voulurent , tons
* H MO]yTI ( PamnhiIe),'C^
lèiire médecin, .dnioT siècle ,?
obtitit en i5io une ^air^.de.
logi4|ué dans les écoles pub)ique«ir
île Pologne ^.ss^ patrie , et- paâ$a
on i5i.3àceliede méd(?ciae,au'il
remplit avec disUiBCti on pendant
i3 aus/ç'est-à-diretjjBf^u'jen x.55i,
époque à laquelle; il foi «p|ttni4
protesseur^PadQUç. De pqi»#n:.àk
Bologne ep 1545, il j ri^riit#$*
leçons, et moucut.le-iQ novejiir
duc cte JL'oscatne, voulurent iqhs bre i5:)3. On co^iipitae lui., Ik
&f. i'jkttacher.VMopti^^dqijkt OQ dit [U^^rjinw^omm t^ntr^P^u^
i ... 1
i
4
MONT
MONT
i65
iam V^nrtHm. Ce livre fut corn- r * IV. MOOTÏ ( Fàbbé Jean-»
posé pour combattre lesopîiiions \. Baptiste) , citoyen de Bologne ».
orateur et poëte , né en 1688 , iit
admirer son éloquence., et ses
vastes connoiâsanjces ea iittéra*»
tare , d^ns les académies dont il
d'un irère au^^ustîn ^ goi avost
publié a V:enise, en 147S ? "^ ou-
vrage int talé Expos Uîo in Aris-
f4itelem (h generatior.e et corrup-
tione , et dé compositione mundi^
etc. IL De- suhjecto medùeinee,
de trihus doctrinis ojxfinariis ,
eic , Bononife, iSSî ; .Venetîis ,
1545. lïL Mf'thoâus medcndi ,
Àugnsîae A'indelicoruBi , i54o ;
Venetiis , ï545. IV. In Galeni
îibros de Jebriunt différentes
commentnria , Bononia;, i55o.
* III. M 0 JV T.I < Philippe-
Marie ) , né d'ime illustre famdie
étoit membre. Parmi les.pui'/w^eA
^!i*il a laissés , on dis^ing^fie les.
suivons : T.. Cenià sonetii sagri ,-
e cento BHndisî di Minto del Pic^
ciolReno , Venise, i^SS. IL Tes-
ta fnento > ovvero preparazione
alla morte del fii cardinal Gio^^
s^anni Boita t/^etdotto dalla Latine,
nella Toscanafàvella , Bologne y\
1746 et 1747. IlL // Grivane ci'',
uile , owero prc^cetti ifi civiltà,
prattjçali in Francia.j ricordati,
de Bologne en 1675 , après \dal Galaleo ^e da aîtri autori ^,
avoir achevé ses études dans «a
patrie ^ se rendit à Rome , oh il
se fit connoitre avantageusement
par son mérite et son savoir .,
qui Télevèréut a plusieurs em-
plois honorables,, sous Clément
XI et XIL En 1743 , Benoit XIV
llionôra de la pourpre. Ce car-,
dinal enrichît Tinstit ut de sa patine '
de sa nombt*euse bibliothèque ,
composée de I a mille volumes,
et d'unefonle de portraits de sa»
vans et littérateurs italiens, Iran-
çais j anglais, etc., qn'il avoit
ad^is à grands frais. Ce docte et
bienfaisant cardinal mourut à
Rome le 17 Janvier 1754. On a
de lui ; I. Èoma tutrice délie
belle arti j scuHura ed arckitet^
turer. Ce discours , prononcé k
^académie de Saint-Luc à Rome
en 1710 , fut imprimé dans le
tome m des ouvrages en prose de
Tacadémie des arcadeis.. IL Eh-
^iaS. R. E, Cétrdin^uniy pietate,
doctrintt , leçrntionibus ac rébus
pp'O Ecclesid fçestis illustrium , à
pontificatu Alexandri, III , ad
Benedictuhi XIII , Romœ , f 75 1 .
On conserve dans la bibliothèque
d« Pinstitut de Bologne plusiei^rs
rnanuscrits de ce prâat^
che liannn scritto su questo a'*go^
mento , Bologne , 1752. Cet ou«
vrage , qufest divisé en deux par*,
ties , est écrit en vers. IV. Ap^,
plausi à^rincipi, componimenti
poeti già dati aile stampe , e
presentati in varie occasioni ,
Bologne , 1755. V. Tabacco , $uo.
utile y e giovamento y e pregiu-^
dizi del medesimo , Bologne ,
1706. C'est un recueil de chan-
sons; VI.' La nuova Galleria ,',
OiH^ero cento raccont{ curiosi t.
piacevoli , iratti da^ cento pitture
tra' quadri et sotto quadri ; 1 "•.
partie , Venise, 1757 ; %* partie,
Bologne , 1757. Monti mourut,
datis cette dernière ville le a8 dé-,
cembre 1766. . _ .
. ♦ V. MONTI ( Jules ) , frère
du précédent , chanoine et secré-
taire du cardinal Pompée Aldro-
randi , mort à Bologne > sa patrie^
le 10 décembre 1747 >âg^ de 6a
ans , s'amusa à versifier dans le
dialecte bolonais. ^» poésies se
trouvent dans le recueil de celles
du docteur Joseph Pozzi , impri-
mées fr Bologne en 1764* H A aussi
traduit du français en it)ilien Gît*^
Blas de Sautilîa^e de h» Sage p
ï64
MONT
MONT
4|tti Ait publié il Venise é* 1740 ! connntf dès le i5* 'siècie , cl qui
•t ! 74^.
' * VI. MONTÏ ( JcaB-Jacquc5)>
4« BDlOsne , odntre ia^nidat et
ion arGBÎtcotë, prit la manière
àe Metelli son ami , et le suivit k
Fiorcitçe et k Modène , oii il de-
"vitit p«istk*e de la cour avec Bal*-
àiasar Biniebi. L'église de Saint»
Augustin àe cette dernière ville
hi% consintite sur ses plans et sous
d«r4lrectiDh. De retour k Bologne,
iè fat ehairg^ de la ùonstructivn
<jle l'église de Cvrpus Donuhii
maâs Touwagé oui lui fait le pins
cf b^Bnetyr sont les Portiques qui
dènduisent de la j^orte dite de
SantgossB au Mont de la Garde*
Cettif^miNle entreprise fut com-
subsiste, porta les armes de
baime lieure. Commandant «iil^
qnante g^endamies k la toamée
de Coutras , en 1587 , il aua troî»
ïiaeis a la charge , et fut pris par
le roi de Navarre '» qui lui r^i-*^
dit la Hberté par estime pour
s» valeur. Après la mèrt dte
Henri III, les ligueurs firent de
vains efforts pour ^giler Mon-^
tjîgni , qui > loin d'accepter leur*
o$'es , leur fit vivement la guerre;
En 1591 il les chassa de devant
Aubiânjr , petite Ville de dcrrt ,
' laquelle soutint un siëge avec vi-
gueur , ^ar'le cbutage et la vi|;i-
, iinicéde Cfe^tfaerinedbBalzaé, ^otÉF
tesse douairière d'Âubtènj , |euiiê
' veuve d'une beauté et a^ane vertu
mevicéié en 1674* Mobti ;7/^<VAr sxn^lières. Mohlîiafat sedîstîngw»
k rélévbtiom da la première arcade \ ibrtaa comlKit d'Anmale en 169a ^
qui sert d'entrée au^ autres per<- et ati sié^ d^Aniittns en i5^*
ti):{ues ; mais il n^eut pas ht satis^ Il fiit ârit gouverneur de Parri»
faction de la voir achevée, ear ]én tGoi } Itealenairt de rot' de
il Aiourut em rëgS ^ â^jsé de 77 ; Metz , de lV)iil et de Ve^dutr ko.
|r6o9. rCeuf ans api-ès il arivik li
Ma C0ur fe ioUrih^é <|ne la nna^
mère fitr Théikiises nlaréohai dd
France^ li se Mit si fort k répé^
ter qo'il le méritbit miemc que
jl-ui, que, pour ne poilit ai^r
Un si brave nomme daU^ «o temras
ùh Ia cour raénageint les ^ehs m
guekre;, la reine ai tlonna anfasi lé
bâtotar vers i6i6w II en eut laprin^
cipale obli^atiott aua; béns. oéBceè
du «hanécËal d'Ancve. Momigiii
CDÀunond» , en 1^17 , une armé*
contre hs méèontens , «I pritsntf
eux ^ en JNîvieniais , .Dosa et
q^ndquvfB autres plaves. 11 Mo«mt
le g sept^mlire de la même ^n*
née , êtgé detgj^ans^ G'étoitun iôrf
; boû officier , qui avoit vieilli dantf
k service, mails saàs rien faire
d^clâtant. Ce marëefaal n'«ut
qu'an fils , qui tUoUi'at saivs peâ^^
térité masCultae; Mais il aveit un
iinère qui e«t , entlne atttl*e(s eni^s ,
Henri , mirqnis d^Arquien , ^ut
ans»
ViL MONTl ( Jeaeph^ , pro*
i^sseor éê botanique et d'bisliûtre
naturofie ik' Bologuc , se fit oon^
Itottre par les nnrrages suivans :
î« PkbdrV^tHts càiaiùgi piantanfm
âgn Bènomensiy ,1719 ^ Vol^.
Kû^*« II. Pianlamm ^arii ikdi*'
é&s y ija^y' iù^^°, HI. Bvrotièo»^
itMl indices ad UBum kottt Beng^
niensis y 17^4^ in-4*» Les deux
d<fmiers ouvrages ont reparu avec
des ëoFii:«tibtis k fiobg^é, 17^5 ,
in-4* , pal*' les soins <les fils de
Ifaviteur, P^tixynius eitCajeton. Ce
den^ïi!t^''a traduit de l'italieti enr
ktin l!}lis%eiire des plantés rares
de Jacques Zamnoni , Bologne ,
174^ 9 ' inr - lolio , avefi 16S
ppan^e». •
: tî»MONïIGNI<traecoieiBBL«
€ÎRA7««% o- AiQtJniK , dit le ' mare"
«h^ de-)^ 'd'ftne famille neblé
i
MOK^
•RIONT
j* Wéy MM0<-Ca9Ûiiîr« , époasa
Sobieafei , depiii» roi de PoR>gBe.
Après la inort de sa mère » e]le
•procura le chapeau de cardinal
4 senpère, (|ui moarateo lyoy
« Rome , où tl »'étoit retiré avec { mort dans ce\t,e ville le 7 mfti^
17812 , a laissé plti^ienrs Quvr^<-
ges de poésies assez ipétliocves ,
it» lyie. En 1714 tïls revint en
Kmnce. Le rèi lui donnp ponr
ïG5
Branches d'indnstne. Ce favatit
aille est mort le 6 mai 1763. '
♦ JIL MONTIGNI ( Je^a^Ciw-
lc6 EiDikuT de) , né il Paiis ^ «^
demeure le château de Biois , oà entre antres , Éprire au roi , /
elle mourut en 1716, âgée de 77 "*"" *"'■*' ''^ "*"" — ""'
un pkilosoplèe pariisien , 1744
in-4*. Épitre au public , psit* ur»
méchant poète , 17^4 » in-4^.
n. ItfONTIGNI (Etienne Miovtot L'auteur diaoit la vérité. Bpitre à
de), neveu de Voltaire , né à Paru j Louise , 1747 , in-8% Parodie de
Àe t^àécembre ijii^, McheitL Bnè ^.Sémiramîs , 1748 , in- 19. X^
charge de trésorier de Francç , méehanceiéf ou Uécoh diî$ in^
devint commissaire des ponts ! dédies , parodie éPAstarbé y en
et chaussées , et g^^aud-voyer de ! 3 aetes, en vers, 1758 , iq-i3^
la jj[énéralité de Paris, l^i^ son j Uécole des officiers , <»n|édie-
en^ance il montra le plus grand 1 en prose, en 5 actes, 1764 >
pût pour les arts mécaniques. A | ia-S^. Éloge /unèbre ds Mani^
'âjede dix ans, s'étant cassé k j JLeezinska, ij6^ , in-4^. ^tpen-
jambe , on le trouva occupé il ; nés pittoresques , ailégoriq^^
l
remonter sa montire , dont il avoit
détaché toutes les pièces. Mon*
ligoi suivit Tabbé de Ventadour ^
aon ami , à Rome , k Naples , eu •
Slc'the, Par-tout il observa en
homme instruit les mœurs des
peuples et les productions de leurs
arts. De retour en Framceen 1740,
Pacadémie des sciences le nomma
l'un de $es membres. Ami de
Trudaîae , celui'-ei le consul toit
sur tous les objets de pi*ospérité
commerciale; et nos manniàc-
tnres kii doivent Tititrodaction de
^veréeê étoffes dottila ^brication
n'étoit connue qu'en Angleterre.
et critiques f 177^» in-i?,
I^MONTIJO ( Marie-FriHii^
ç<Mse ) , «le Porto-Carrer^ j çQmr
tesae de IVloniiio , grande d'ËSf-
paffne de la première classe „
arrière - petite pièce de Palarox »
évéque d*Osma , est du petit npmr
bre des femmes qui , dans le siè?^
de dernier^ ont le plus b^oré
ll^pa|[iie. La première atiné<^ d#
son mariage elle avoit traduit ià,p
français en espagnol un o wr^gf
dé liC Xourueux, lDstrncUo«f
ehrétienneâ sur le sacrement d^
mariage, tlli ment , évéque de Bar^
Montiffni perfeGtioniia les teintu- j eelone , où elle demeuro^t , jar-
res en blet encoton^rélablitlesate- fluadé que ce livre sereit tv^
liers de Beauvais et d'Aubusson , utrle a son diocèse , ptibâij» cett|^
et créa dans cette dernière ville traduction en 1774» ^^^^ le QOUl
fabrique de tapis de pieds , de celle qui Pavoit faite , Qiat^;^
«ne
jrcehercbéd pour 1 agrément dtt ^ les oppositions que snggéroit h
dessin. Il n'a fait imprimer qu'un cette dame sou extrême ~'^-
aeul Mémoire sur lés malhéma-
tû^ues ; mats le Keoaeil de paea-
I
tic. Il fit précéder P^uvrageiPiiiK
lettre pastorale » qui esjt ^n «|4>>
déiiiie àe» sciences renferme un ' dèle de âcienee et de sagesse. U
rd nombre de ses ObseruaUons ; ie«e madame de Montijo de Cf
Petnéliorfttioa do ^ diverse» ! qu'elle ei^iploie à deir trava#4^
i66
SIONT
'de ce genre les momens de
loisir que d'autres feninips per-
dent en' aimisemcns IWvoles ,
"«en sorte, dit- il , que cela né
xniit aucanement aux devoirs de
mère de famille, anx vSoins des
pauvres et aux oeuvres «de cha-
rité par lesquelles madame de
*Montijo édi^e son diocèse. »
Toutes les associations de^ bien-
faisance s'bonoroient de ia
posséder ; elle les aidoit par sa
pourse , ses lumières et son «èîe.
Sa maison à Madrid , oii ensuite
elle fiïa sou séjour, offroit Ja
réunion des personnages les plus
distingués dans les sciences. Son
beaivfrère Palafox , morté?êqne
de Caença , et qiri a fait quel-
qtïcs ouvrasses ; Tavifa , mort
'^éque de Sala manque , dont la
■famdle imprimera sans doute
les manuscrits, et qui , à ren-
trée d§s Français eu celte ville ,
publia une lettre pastorale , louée
par les généraux français; Yere-
gui , auteur d'un Catéchisme oa-
t'onal, qui fut traduit à l'inqui-
sition. Madame de Monti^o gér
^nissoit de rhOmiliittion à laquelle
étoil réduite TEspfigne par la su-
perstition , et conseiTa toujours
sa fierté vertueuse , ce qui lui
vaînl la gloire à'ètve persécu-
tée r On lui fit on crime de sa
hsrine pour Tinquisition , et de
sa cotrespondance avec un évé-
"qfte françi^is qui a écrit contre
ce tribunal. - Effectivement ses
liaisons dVstime et d'amitié avec
ce prélat ont duré jasqu'à la mort
de madame de Montijo , arrivée
en 1808 , k Lt>grogne^ où elle étoil
Ailée.
t MONTJOSIEU ( Louis de ) ,
Monsiosius , gentilhomme de
Ronergue , qui accon^pagna le
duc deJojcubeà Borne en i585,
Il composa un livre , qu'il déjdia
tu pape S^xte^Quint ^ soUs ce
î titre j
MONT
Gaïlus RùmtB kospt^s ,
Home', 1 585 , in*4* > ouvrage qui
contient un traité en ialih de \\
peinture et <ie la sculpture des
anciens. On Ta réimprimé dans
le Vitruve d'Anisterdam , 1649 »
in-folio. Ce livre, plein d'értuii-
tioQ , pent répandre dti jour sur
l'antiquité profane.
t MONTIS (Pierre de) , au-
teur d\m livre espagnol assez
rare , que Grégoire Ayora de Obr-
doue a traduit eu latin : i>9 dk*
gnoscendts hominiôus , Milan,
i49^ ) iu-fol.
MOJNÏLEBERT. Foy^CAinL.
MONTLHERY(GuYde),
comte de Rochefort ,; signa , en
qualité de sénéchal de France,
nne charte du roi Philippe 1*' 9
de l'an lopS , et fut de la pre^
jnière croisade en i09Ô.Leroiy
qui estiuioit son mérite > et qui
craignoit son crédit » voulant se
l'attacher, obligea Louis-le-Gros,
soii fils aine , d'épouseï* la iille de
ce seigneur. Mais le prince ayant
tait cassi3r ce mariage trois ans
après , sous pi^texte de parenté ,
Guy en conçut un , tel. dépit ,
3u'il arma contre le roi, qui le
cht auprès du château 'de Cour-
nay , qui fut pria et conijbqué.
Mootlhery mourut aumois de juil^
let 1108. -r- Sou fils Hugues de
MowTLaERT, comte de Rochefort,
et seigneur de Cre^sy, lui succéda
dans i'oitice de sénéchal. ,Apt*e&
avoir servi utilement Tétat sous
Philippe l"* , il pensa Je boulevcr*
scr , sous Loais-ie-Gros , par ses
violences , ses injustices et ses
intrigues. On rapport e^ qu'ayant
enlevé un de ses cousins , il le
jeta par la fenêtre d'une tour ,
après l'avoir cStranglé , pour faire
croire qu'il s'étoit tué eu voulaut^
&e'sauvu\ Le IMÎ iohliarça det
SïONT
^ftltter sA'diVir^e, çt il se fit ve- '
Agieux vers iii8, à Cliinî , dti
il mourut qïfelques aosiâes après.
t I. MONTl^UC ( Biaise d»
I^ASSEKAN-^ASs^icOMME , scigoear
de ) y né • vers Tdà i5o0 , dé
François làiasâerannMasseiicoinnie
siear de Mooiluc , et de Fran*
çoise d'Estilioc de Montdenn^rd
ma seconde femme. La famille de
Mootiiic ëftoit une branche de
celle de Jilontesqn ion. 11 futpa^
d'Antoine , duc de Lorraine , qui
liti ixV avoir ùiie place d'arcaer-
dans sa compagnie. Monduc -si-
gnala son courage au combat de la
Brboqoe » en i522 , et a la bataille*
de Pavie , où il fut fait prisonnier,
il se. trouva du nombre decMftx
qui , n^ayant pas de quoi payer
lenrrançon , obtinrent leur liberté,
li n*étoit pas riche alors. Il servit'
• ensuite an voyage de N»ples ,
sous La titrée , en iSiiS ; ^uk
aéges de Perpignan , de Casai ^
àe Qniéras^ et de Carmagnole. Il
fut envoyé à la cour f et y. pacia
fortement pour déterminer le roi
à faire la guerre ea Piémon^t , et
fst ensnite chargé , le i5 mars
1645 , de porter au comte d'Ëi>
guien l'ordre de combattre. Il
commanda le^ enfans perdus en
i544^ ^ ^^ bataille de CérisoUes.
Le comte d'Knguien récompensa
sa bravoure e» le faisant che-
valier. 11 devint depuis gouver-
nsxiT de Btoitc^quier et d'ÂIbe ,
et lieutenanl pour le roi dan»
Sienne , qu'il dépendit contre ' les
Impériaux avec un courage opi*-
niâli^^ qu'il eroyoit utile a sa re-
nommée , • mais qui ue le fut
rère anfx intérêts de la France,
ne rendit ceUe place qu'après
un long siège ,. le 3i avril iâ55.
li obtint pour récompense Tordre
de Saint - Michei. En i558 il
servit en qualité de colonel de
Fmfanterie iran^aiâe an siège de
MONT 167
TlïîOiiTiile. Jus<|n'li ceîté époque»
M<}ntluc se distmgua par une va»
leur peu Gommnne , montra , k
peu <( chose près , le caractère
d'un guerner estimable , et sa mé-
moire eût passé avec honneur k
la postérité, s'il ne l'eût-pas souil-
lée dans la suite par des actes V
de férocité qni la rendront à ja-
mais odieuse. Il fut nommé , le
9 juillet i564 9 lieutenant-général
an gouvernement de Guienne.
Il u'avoit point les qualités qu'exî*
geoit cette fonction. Les trouldesi
occasionnés par la diversité des
opinions religieuses > et, par Tarn -
bition de quelques coukisans ,
exaltèrent ses dispositions k la
Ct*aauté. Il abusa de Tautorité
que la cour lui a voit confiée, en
se livrant à deà actes san^ui»
naires , qui ne firent qn'allumer
au lieu d'éteindre le leu de la
{juerré civile. Il avoit 70 ans ,
orsqu'en iSto il fut blessé au
siège' de Raoaâtens , d'un coup
d'arquebusade qui l'atteignit au
milieu du visage , «t lui emporta
grande partie du nez. Il fut obligé
de porter depuis un masque , ou ,
comme on clisoit alors > un tou-
ret de nez. Il prit la place , en
fit massacrer tous les habitàns ;
et ce fut là son dernier, exploit.
Cependant il se trouva encore au
siège de La Rochelle en iSy5 ;
mais ses blessures et son grand
âge ne lui permirent ]^as de sy
di.sti»guer. L'année suivante le
rci l'éleva k la dignité de inaré-
cbal de France , pour le dédom**
mager de la perie de son gou-
vernement de Guieniie, dont il
fut obligé de se démettre. Alors
il se retira dans sa terre d'Ës-
tiliac , y rédigea les vodnmiixettx
mémoires*de sa vie, 'qu'il intitula
Commentaires à Pexemple de
César y et mourut vers la fin div
juillet 1077 » à 77 an»-- Voici la
preuvière phrase de ses Commen-
s
/"
i6» MOBfT
fmffé : <« MV^Mdit rjetiré ebcii mal
«e )iurtsffs piir moi séuflfeytes ,-
penaam I0 t^mps dp 55 ans <](tt^
/ai çboirté les armes povir le s^rvio^
dêArois meâ n)9iire><; , avàjit! pasa<l
par deejiés el par tous le» ordrtd ,•
oiipil^tfitf eo iCûiëf, m^i^tre de
« amp ^jgouv^rneqrde pl.acts, lieu^
texi«ot. de r(!û d«s provinces de
Toscane '6t d« k Guienne , et
]Pfti:!échal de^ J^rance , me yoyant
sihepiat (estropijé) presque de tou»
mes membres. , tt-ârcluebus^de ,
cottfis de pi<{U0 et d'espie, et à
demi iii utile, sans force et stao«
espél!ance dé recouvrer gaériseo
de ce^ griDide arcfaebii^ade quA
j-'^â au visage; apâsès avï>ir remis
iii dbâii^e du gcuverpement de
Giuienae eiure lai mains.de S. M m
^'ai Touiu emplo^rer le temps qni
me i»feste ^ dêscrire les eombafts
aQxi|udis ^e me suis trouva pea^
dans 5^ ans que )*ai comm/cm-
d^ , ^tG, » Mg^tïuc , siÛTanJ; les;
ëprivair}sdesoa.tem^pS , ëtoil pieiti
de Courage > capitaine, habile et
expérimenté $ mais ston opiniâ-^
tr^é yfMi plutôt, son avidité pour,
SB gloire .pefttoaa«iie , lui iti^enl
conunettre des fautes préjudkia^
hles.ait aeinriee\4^ lN$tat« iCeS
écriymas parlent au&si de $a jao^
tinee ^l m sesr iW£eint^rieè. Sea
tqéfiMAces en oiTrefat des. preuves
nombreuses ; ils ne cdcb(^nt point
5QB penchant à Taisai^îi^e , ni ses
lùoleneès envers les j^ntmes dans
lea villes prises ctassaiYt. Mojçtr
lue ^Ulit .empe^rt^ , fanfaron , et
prest|[Ue to^AJours en colère ^ il
ert fy^ lui - même l'aveu ; « Ce
inesekint naturel , dit-il , aspre ,
fiiscbett:!^ et cpilère qiii swA un
p4ta trop le teiftroir de Gtsœog»G ,
m'a tbusioucÉi fait {ûiïe quelques,
traits, dès miens dont }e ue 9uis
pvi» k mé ji^peutir »• Iji éUnt
cmeiii Fet^é^» 3r»it«$«ie kfcriii^
pare,au barofi des Adrets Çifoy^iL
ce lîom ) i. iifut fortjçruol*»- f 0 eÉ
disojt-on , qu'à Venvi us faisoieat
à qi«i ed serait plus > lui j4u Je
bar9i9 des A4relisvi., ^ Ioas deuii
très'braves c^ vitiHaoss , tous 4e ^u&
iort^ bigiarres. , t9US deux £»ri
cruels. $i les ^livaiu^ de son
pavli , si 4es liotts , dont Bran-f.
tdme étoit du nombre » raceu-^.
sent de crutiuté ,!. ou cbit peoset
que les protestans , qlit furén^
long-temps ses vietilmes $ l'on^
traiié plus mal eocore». UiP
ont souv^t. porté; contre lttt>
dûs plaintes à ia eour ; mais
Kéeidvain qui Ta peint : Avec leS(
couLeurs les plus vraies et lei>
£\jm eidieusfiSf^ ou aura peine h
i croire , cW lui^mâme ; c'est
Mofttluc y f\tâ , entraîné par sa
Qoièee } autorisé par Topiaioià
cornbmpiie de ^an siècle , Avear*»
glé par de fausses idées de gra»-.
dâur , a fris soin ,. on orojr«&it.
illustrer sock nom , d& le diffamée'
jmr l^s traits les plushideus. il
ne s'at^ciise pas y mais il se va^te
de plusteurs actes d'iniustice et
de cruauté qui ibnt hmreur ; il.
r&ad croyable tout le ttud que
ses ennemie ost raconté de lui.
Gb im rapporta q«ee quelques
pvoises^uas Svoieul parlé avec ir?
révérenee du roi ^Ètarlee IX ; il
les fit attacher dans uudme^re.
Voici» eç qu'il raconte £' <c J'avais
deux bourreaux derrière moi ,
bien équipés de leurs anaes , et'
sur^'tout a uu juiarussatt bien traii*« •
chant. Be rage , je sautai a« cou
de V'dn d'euJL , et lui dis : O mes^
ciàonl pfâlÈard^ sOS -in Men,osé
scmiHer ta mescisanit langue con- ,
tne- la roÊjetté dit gfoi ? Il me ré* .
pondit i.JSia y mênsieur^ à pé^.
ch&ur mitwteordel Alors la, rage
me prit plus que devant, et lui
dis : à^s^kaM y veux- tu que
M0N1P
i€m pé$ jféJtpeat» ton toi ? Je le
poiiâàii fii4enie0t en terres. « , et
difjmboitfremu : Frappe , vilain.
lia parole et son ooup ftist ans-
iito6i l'un qae l'autre.... Je lia
pendre le^éemà autres à un orme
qui esloît tOQl .contre, n 11 rea^
toit, tta ^uatrîèrne ; Montkic ne
voulut paii le l'aire aiounr , parce
qa'ii n'avait que dix-lmit ana.
«rMais , dit-il , je lot tta bailler
tant ^ Gonpa de fouet par Icd
Loonrcaiix , qti'il me liit oit qu'il
en estoît mort , et vdilà la pre-
mière e^LécvSovk ^e )e as au sor-
tir de ma maison , sans seoience
ni csGtisture » Les proteatans de
CalMrs , aatorîséa par les édtts de
paciltcati^n , s'éloéeot aasemhié»
dana Hiie inais^a pour célébrer
leur, Gultè. Les cutboliques mi-
rent \e feu à cette maiscm. Flt^.
sieurs proteatansr périrent dans
les ttammes , et ceoa qdi dker-
ehoient a s'ëeiiappar étoient
massacrés au dehors, ha eour
fiouuntf des eommissaâres ponr
inibriuer e( jugef les auteurs de
ce massacre. Piusieura cbatioi-
nes de la cathédrale , et siu^tout
FareiMdiacrv Viole en furent dé-
clarés fioupables. Moathïc , ins^
truit ifae la seistenee aUoit être
prononeée , arrrve. h Cahoea ,
entre dans la salle des conuni^
saires aa moment où le présideat
alloit lire la sentence, il le me-
nace de le tuer 9^il en comaaence'
la lectiue , w dès le pn^n^ier mot
qu'il mûrira la bouche \ je le
tHerat ; il loi dit ensuite : Je te
pendrai moi * même , {îe mes
moine j ear /en ai pendu une
vin^éaine de phss gens dé bien
que ioi,,... Je te pendrai toi et
tes eompagnùRS duxJèAesires de
cette maison ; etàk k M* de Bet-
rie , laisse - mai tuer tous ces
metehoHts traistres «m Avif *..'...
Sur ^»qii |e tirai mon épée , et
ieati^seé bien §a»dés deiaire|a»<
MONT .169
I raais ' sentenoe ni - arrast > tm«4s
M* deBttûe me sauta au bras «4
me piîa de ne le faire point « >^
alors tons gagnèrenl la porte et
se mirent eu liike*..é Je voplols
aller après les 'tuer*. ». Je ci-oijt
que j'en aUroia étrangle ^eè»
qu'un. « Qo^qac temps après il
iit pendre aux fenêtres de la
maison de ville de Ville r BVenclie
deux protestans que les raémef
j eomonssaires avoient déclarés ab^
• aoas. li ne marchoit qn'accom*
pagné de deux botivreaux. « Je
\ recouvrai , dit-il ,. denx bonr^
r roaux , lesquels d^spuis on appelle
mes laquais , parce qu41s étoiett
souvent avec moi. » Un ministre
protestant vint un jour implorer
sa justice. « Jeeommenoé h jurer /
dit Montfaie , et rempoignat ati
collet , lui disant : Je ne sais
qui me tient qtie fé ne te pei^tU
moi-même àceste fenestre^ psil^
lard > car peu ai étrafiglé de mee
mains une vingtaine de plus gen»
de bien que toi. » Awtant de pro-
testana il renc«»troit, antant il
en Êiisoit pendre on poignarder «,'
U en découvrit qui s'étoient ré-»
fngiés k Gironde . « Je les dâ at««
trapper, dittil , et pendre soixante^*»
et-cna anx piUiers des Halles^
sans autre eérémonie. » Sa route
étoil marquée par lés nonfbreot/
cadavres de ceux qu'il fai.*)eit
{lendre aux arbres. C'est etic^re
ni-méme qni se ^it gloire de
cette c^4iaalé : « On pOuvoiteon-
noltre par-lk oit j'étots passé ; cav
par les arbres Sûr les chemîfti
on tronvoit les enseignes. » It
se vante d'avoir manfué k sa pa-
rolt; ; d'avoir acquis beaucoup de
bieni; attx dépens des protestans i
con<$(;iile an roi de brdler tons»
les iirrre» de lois, afin, dit-tl,.
« de laisser mémoire de Sa pru-
dence, et d*avoir un mo^e dèr
soldats. • Il seroit trop long d^
mpponei^ «O^t Ict» iniiti qtû, dami-
N
■(
,170 MONT
ses ,proj)res Mémoires , ca raclé*
lisent deifavdraiDléiseitt Tarae de
ÏHoUtluc : termjnciqs ces.affligean-
tes citations par celle-ci : a C>n
4ît <|U0 nous-iiiesmes, qUi portons
les armes, entretenons la guerre
«t voulons allonger la courroie ,
comme on fait -au palais les pro-
cès. Le- diable emportera tout ,
si je n'ai iamàis eu cette înlcntioq,
pouvant dire , avec la vérité ,
cju'il n'j a lieutenant de roi en
France cjni ail blus lait passer
d'huguenots par le couteau et par
la corde (|uè moi .... Je leur ai
fait trop dé mal , dit-il ailleurs ,
etsi jen'en ai pas fait assez , ni tant
fjue j'ai voulu , il n'a pas tenu à
^ moi. )' Montluc peusoitdonc que
des principes et des actes aussi
révoitanslui ftroient bonneor aux
yeux de ses contemporains et de
lu postérité ? Tafit. qu'il existera
fies hommes qui conserveront
quelques sentimens de justice ,
d'humaDÎté^ui sauront distinguer
le bien du mal social , Monrluc
sera considéré connme un soldat
doué de cette bravou» e sicommune
a|ix Français , mab aussi àomme
un homme brutal^ sanguinaire,
'dépourvu de lumières, de raison ,
s'aoandonnant, sans aucune re-
tenue , aux impulsions de sa co-
lère et de S'A férocité. Faire le
mal , c'est l'action d'un homme
méchant ; s'en faire gloire , c'est
l'action d'un sot. Le cardinal de
Richelieu , qui en jugeoit différem-
ment , lit placer , dans sa galerie
du*' Palais- Royal , la figure de
Biaise de Montluc au rang des
prétendus grands hommes de
France. Les Commentaires de
.Biaise de Montluc ont eu huit
éditions, la première a été im-
primée à Bordeaux, in-folio,
iSç^i \ à Paris, in-8<», i594>
1 Cio9 ,1617, I 6àQ* Ils furent réim-
piimés à Paris en 1661 , 2 vol.
iftri*a , et i(j46 , 4 vol. in-igi. Les
MOÎîT
é3;t^Trs de' la- eoUectIoo da^
maires particuliers relatifs à rHis-
toire de France les onti^imprisaéd
en 1786 : ils sont compris daoïi
les tomes XXU, XXIli, XXW ,
XXV et XXVI de leur collectiwi ;
ils y ont ajouté de» observations
et cies notes qui éclairciss^r le
texte.. Ces Commentaires ont eu
deux traductions , une en ilalten ,
et l'autre en anglais. Ces Mé-
hioires sont curieux , et peuveut
fournir des lumières à l'histoire
du temps. L'jiutt*ur se livre sou-
vent à des détails tropjnit^crteux^..
Il exag^e ses actions et peut-être
ses crimes militaires. Sa mé-
moire Ta quelquefois mal servi»
Il y estropie souvent les nani» ^
Ï>roprcs des personnes. ,11 faot le
ire avec m^ance; il étoit pas-
sionné et gascon. Ses divers récits
sont suivis de réflexions , fruits
de sa longue expérience > qui con-r
tiennent des leçons utiles aux mi-
litaires de son temps ; c'est ce qui
a. fait donner à son ouvrage la .qua-
lification de Bible du Soldat. Par-
mi pluaieiu'S conseils insensés qu'il •
se permet de donner au iw^de
France , on en trouve quelques-
uns de très-sages qu'on n'a pas
suivis. Il savoit bien que la reli-
gion ne fut c^ue le prétexte de
la guerre civile. « Ce beau man-
teau de religion , dit-il à k fin de
ses Mémoires , a servi aux utis et
aux autres pour exécuter leurs
Vengeance^ et nons fair^cntre-
manger. » La lecture en- seroît
intéressante si l'auteur n'»vott pas
mêlé les exploits du guerrier- à
ceux an. bourreau. La Vie de
Montluc a été composée par d'Au-
^gny , et imprimée en i745 dans
le tome XII àes Vies des Hommes
illustres de France.
t^IL MOJVTLÛC (Je^n de),
frère du précédent , religieux
doi^iinicain. L9 reine Mar^ue^
MOKT
rîle de Navarre , iustniiie de son
penchant pour le cahînisme •, li
tira de son cloître , le iiiena avec
elle à la cour, et le fît employer
clans divsr^cs ambassades.. Il en
remplit jusqu'à seize. Ija pre-
mière négociation dont il fut
«chargé en i55o, étoit au^si déli-
cate que périlleuse. Il ne s'agis-
soitde rien niom$ que tPun trailé
aTCc les Irlaudais , non soumis
encore ît l'Angleterre , pour don-
ner a la France la souveraineté
derirlaiide. Mon il uc réussit très- .
hien dans l'ambassade de Polo-
gne^ oîi le roi Cbai-lesïX Pàvoié
envoyé pour l'élection de Henri
de France , duc d'Anjou , «on
frère. Nommé ensuite ambassa-
deur en Italie , en Alîemagîie ,
en Angleterre , en Ecosse, et et
Constantinopic , il se; conduisit
par- tout en nomme, d'écrit , en
nabile politique. Ses serv/ces
fiirent ri^compen^és par' les évô-
ebés de Valeuce et de Dîe.'\lïï*uB
favorisa pas moinslescalvluistcs,
et se maria secrètement avec Une
demoiselle appelée Anne Martin,
de laquelle il eut un fils naturel.
Cette conduite le fit condamner
par le pape , comme bérélique ,
sur les accusations du doyen de
Valence. Mais cclùi-ci n'ayant pu
donner des preuves âutbèn tiquer
de ce qu'il avoit avancé^ quoique
les \'ices an prélat accusé -eussent
éclaté par-tout, il fut obligé de
lui faire amende honorable , par
arrêt du i4 octobre i56o. Mont-
lue, dans la suite , professa la
religion catholique , et mouinit
à loulottsc le i3 avril iS^g.
On à de- lui quelques OMi^/vjrg-^'j
qui furent lus avec avidité, dans
le temps. Ses Semions , impri-
més à Paris en a volumes in -8° ,
l'un -en 1 559 , l'a u tre en 1 56 1 ,
soûl assez recherchés pour les -
ehosés hardies qu'ils contienneut. >
On ne trouve que diilkiiement :
m ONT i-i
tiBs deux volumes rasscmbîéa. Lt
Motleux, comilic-ntatenr deKa-
- bêlais , a cru reconnoître Montl) ic
dans le portrait que ce médecin
bouffon lait de Patiurge. Ur,.l*â-»
nurge, adonné aux i'emmes ,, è Jt
bonse chère , dissipateur ,• pol-
tron , quinte UT , bizan^e , fourbe ,
sournois v pos&ède k peu près
tous ks \iGtrs et toùS'les détaïUd.
Du reste ; c'est un - plûlqsophe
moitié- CjniqiHs., moitié épicul'ieni
ennemi de toute contramte^, vi-
vant au jour la joumép , ct.très-
pèli soucîeuxdu lendemainvQuel-
ques traits de ce portrait pcnvont
sVppliqaer à Jean ^ Aiojitluc
comme à tant d'autres de sctficon-
temporains : et il est plu^ viai-
semblablc que Rabelais n'^a Fait
qu'un portrait général.
lit MONTLtTC (Jean de ) ,
seigneur de Balagni , " maréchal
deF ^ " '
dent
au d«
le gouvernement de Cfambrai eiv
i58i. Après la niôrt de ce prince
il fut entraîné dans le parti de la
Ligue , ett j- joua un rôle assez
important à la levée du siège çle
Paris et de celui dé Rouen eu
1592. Montluc avoit épousé Re-
née de ' Clérmont - d'x\mboîse ,
femme au-deSsus de son sexe.
Cette héroïne', digue sœur du
brave Bussi-d'Amboise, parla si
vivement à Henri IV eu faveur
de son^màri', que" ce généreux
monarque lui laissa Cambrai en
souveraineté, et lui donna le
bâton de mai^échal de Fiuiuce eu
1594. Loin de profiter de ses fau-
tes passées, Mon4uc en fit de
nouvelles. Il opprima si- cruelle-
ment les habitans de Cambrai ^
qu'i]s ouvrirent les portes de la
ville et de la citadelle aux Espa-
gnols en i5c)5.^La femme de
Montluc déieâdil la vill^ touimit
i7t HOST
l^^uj!^ pi iaire ]« isapiisititi^ U
plus brave et le plus expéfimtnté.
« Eliv jissistoit , ait le P. LeMoioe ,
h tècites les £aetionïS des $oh
dats ; tflle visîtoit les senttaelles
tt ie$ corps de garde 9 elle ha«
rânguoit sur lés bastiptis , et
doànoit chaleur aux corrées par
sa prés^oc» et par son exemple. »
£Ue mourut de douleur avaut la
fin fie la c^apitulation q<«'on étoit
^uf le pxHut de signer. Sou tun
éi^e époux f insensible à tant
de pertes y se re^naria avec Diane
d'Bstrées , sœur de Gabriel^ ,
et terni inn sa honteuse vie en
)6o3. -Sa postérité ne |>asaa pas
sa secondé généra ci(»i*
, MONTIitrEL ( N. Jus^iEu- ) ,
èoiïséiUer en la cdnr à<es mou"
noîes de Lyon , sa pattié , et
membre, de l'aeii^émie de cette
ville, réunit lé goût de ta litté'-
ratnre et des arts ^ la connois-
sance des lois. Il est aUteur de
^eiix ouy/kiees d*un st^l^ rapide
et clair, qui peuvent servir de
§'uidç dans l'étude du droit, et
^ ont le grand nombre do réim-
pressions fait assez TéWe. L'un
est intitulé Instniction ficite sur
tes cQTtventiofis , ou Notions isîm^
f>Ies sur les divers enga^mens
at^'on peut prendre dtms la 9q-
ciéte , Paris , 1766 , în-i!i ; et
Tàutre , Réflexions sur tes ptin^
oipes delà Jnslipe » Paris, 1761 ,
aiissi iji'i?. Ce ma^^strat vint s'é-
ta}>jlir a taris » où il mourut en
4797 , âgé d'environ 70 ans.
* MONTLYAHD (Jean
de ), éc«iyer t sieur de Mélerasy en
^eanee , et conseiller secrétaire du
prînçe de Condé , vers la fix^ du
l%* sihûe et le commencement
du suivant , et » selon plusieurs
écrivains , ministre àp qaekp^s-
unes de» églises réformées de.
France > est connu par êk\e£se%
Traditions (|a'il a publiées et J
fïONt
par <|u#!ques fcW^^ de sa içomr
p.o&ition. Il épçouv^ qi^lquei p«xv
aéoutions pour nvoir fivaac^ Oan$
Tun 4e tt^ derniers des ^ît^
ou peu ceriAin^ ou tQvM: k fdt|
faujf. Parmi 9^$ TrvLduçtiçns qi|
rem'aiî<jiie , . L Celle da la W.vr
thologie , .c'es^^a-dire {Ivplîcati^^
des iabîes 1, etc. ,>xtraitedulati9
de Noël Le Comt^> imprimées i
Ljoi!! » i-ëoo , 4604 • *^07 » ^fi^fi
et i6i!2 , in-4^. Ceue M^-ijiologiit
fut augmentée ensuit^ p^r Jeaii
Beaudouin, PaHs, 16:17 »iri>iqi,
n. C<?fe.desMétamoi!phosçs.,i?i«
TAne d'oc .d'A.pulée , Pari$, i6pa^
in-13. x6i*i, i(h5et i63i ♦in-iJ%
Ces trois demièi^s éditio^^ç ^aa|
ornées de fîgure^. 1!L Les 4rrpQ¥^r9
de Théagènes et de CharyGf^e ,
traduites du grec d'Hélioi^r^ y
corrigées par ïfqnri d'Âudigier f
^ Paris » iùxo, 1^0.% y 1623 > i6a6
et i653i in- 8*»,, etCt t i^^Qf h^^
autres ouvrages de la composi-r
tiqn de Montljard, dont il j en a
quelques r- uns de controver^O »
sont de peu d'intérêt aujourd'hui >
la nomenclature cn est asses éten-.
due pour prouver que cet écrivais
étoit exmmemeiit ectif et l»ba*
rieu?t.
t MOOTJftADÎR (I%rre de » >
( qu'il ne i'aot paA contodi^ «v^
Hubert de M<»Qtmort) y. né daœ
la Manche , entra chez le$ y&<
suites , enseigna les humanités â^
Home , quitta Fhabit ^ $ârînt«
Ignace , et ntena dès^lors nni^
vie errante et ncalhettreiMe. Il fuC
sticces&ivement cbwiatan , vcu-t
deur de drogues a Avignod , avo*
cat et poète à Pam > ensiûta
profMséur en la^giia ^cee^ufî au
coÛége rojral. Il n'étoit point d^
science dans kqiteHe il ne se or^
versé. 11 disserteit sur tous les su-»'
jets: G^toit un mauvais cosur^et mn>
espriticaustique; il: a^oit le tnéqu»!^
r6cha«gé.d'i9Lneo«Mest ac^dftl^vir?
ses'coiltre les «utevirs morts et
vivans > et la répatation d'homni«
Ik bons AioCs. Son ayarice sor-
dide, 6a fureur de dominer dans
UMilefi lea compagnies , sa profes*
lion de parasite, le rendirent Tob-
yet de la haine et le soift des
plaisanteries de tous les éicnvains.
Ménage ( voyez ce mot ) donna
le signal de eette guerre en i^36.
É publia en ladn Ta vie de Mont*
maur, sous le titre de GorgiiiMS
Mamurr^, Te us les autenrs pri-
rent les armes : épigrammes ,
jouir ^ et de bec poarn^ iéSca»
dre ? Il n'est pas étonnant qu'iui
jp-and parleur comme Ména^ ait
mit un bon perroquet ?» Le pa«
rasite continua de obercher de;!|
r<pas et d'amaser les convives. U
dispit à ceux auxquels il deman*
doit II dîner ; « FourtiLisez les
viandes «t le vin , et moi je louz>
nirai le sel. » Étant h table a a
milieu d'an grand sombre do,
convives <^ui rioient et parloient
tons a la lois , il s'écria avec bu-
meur ■ : « de graoe , messieurs ^
chansons , couplets , satires , li- | un peu de silence ; car on ne S4iif
belles anonymes , estampes , poiv pjus ce qu'on mange. » Son in'»
tpaîts ; on employa toat c<mtre
loi. On. U flaétamorpbosa en per-
roquet qtti cause toujours sans
nen dire ; on le représenta logé
mesquine^aentau plus bautétaee
da collège de Boncoor , afin de
pouvoir mieux observer |a fumée
Qfes meilleures cuisines^ on n'ou-
blia pas l« «beVal avec lequel il
aUoit clans un même jour dîner
rapideiB^Dtt ea difl'éreptes mai-
sons; «n le refucésecta précbant
ÀiBs une marmite» On lui donna
ffotn' deyiisie un âne mangeant
des cbardo.ns » avec ces mots :
« Qu'importe qu'ils le piqueut ,
poûtm ati'il les mutii^. » ( Fd^ez
rarfkl0 b^uiftiiY. ) Boileaa le Ji-
|nala aussi dans une dases satires.
tiocnit ^pt P«U»rîirr, crdttS jutigu'à I*tf-
V» eluMtlicr M* piio 4« ttMa«
diâférence pour les libelles irrita
ses adversaires y et ils dressèrent;
d'autres batteries contre lui ; ils'
voulurent le piquer par son en^
droit sensible : ils résoltwent d^
Pempécber de parier. Ayant sh
qu^il devoit dîqer cbez let président
Saraac ea ce métier , fl chtr wx bvâux
«spritf ,
Doflt Mbiitteaiir alikftMs ftt rtçofl Aàtt
M^ntmaur , trop paresseux poar
prendre Jia plume contre &es en-
Bemis » s'eu vengeoit avec la
langue. 5es mécl^ancetés et ses
repart ieis circidërent da^s Paris*
«Que m'imporie ? disoit-il, çe'tte
métamorphose en perroquei?
54aofMi^^ dp vin pour mfc H-
de Mesmçs , un jour qu'ils étoien^
également inyités « ils prolitè'renl
de cette occasian. Ils se rendirent
des premiers à la n^ison du pr^
sident y et mirent la cotiver9tt»
tion sur Montmaur. On en disoit
des choses les plus ^iogulièr^s^
' lorâUu'airive un certain avocat,
cher des conjuras , qui s'écrie
aussitôt ; « Guerre! glierte i » Ce|
avocat étoit fils d uil buissier.
Montmaor lui r^ond : « que
vous ressemblez peu à vo(rej»ère «^
qui ne iait que ^ier , pmix-là J
paix-là ! » On ne parvint à in^r-
tiiier véiitablament Motitmaur
que dans une occasion o^ Sf mér-^
moire lut en, défaut. U avott dit
d'un ton d^' muitre» au milieu
d'une compagnie nombretise ûf
choisie y qxi'on trouveioit telWa
choses dans tels et tels avitevu^
On porta les livres, et tout cil
qu'il avoit avancé sje trouva fftiix.^
Les ennemis de Montmaur , las
demplover ht plaisanter^ aveo
si peu' de fruit , eurent reèours
k la vengeane^ dft l^bf9 ^ ib le
{
»
^1\ iVIONT
(:h?^rgèrént dès plus alFrx*iises ^c- !
ciisntîons.lTn porteer du collège
dî» Boncoiu- fyt ' ta«* ; ou accusa
Moubnatir de l'avoir nsàommé
d îin coup de hûcîie. 11 fut mi>
en pnson. Cette histoire occasion-'
ôa mille c<Tupîels ; on y conjuroit
ht justice dcTiepas laisser échap-
per sa proie, « ne fôt-ce que pour
délivrer la France du fféaa qui
Faiiainoit. A peine Mônlmaur
lut-il lavé de ce 'cVitne imîtgi-^
naire, qu^'on inventa 'd*autre5 hor-
reurs. Oti ajouta aux accusations
de bâiardise ^ d'assassinat , de
taux , celle du plus infâme de
tous les Vices. La haine ëtoit si
g.iuo'rale, qu'on ne le dés!gnoit
pUis quepar les noms de Cuistre,
de Cherclieur de lipée , dé Sy-
cophawte , de Malebêie, de Loup,
de Porc , déTaurean. Pour juger
s iineiy»ent de cet homme singu-
lier, il ne faut pas s'en rajjpor-'
ter totalement à ce déluge d écrits
p uhliés contre lui. Montmaurffvoit
dii l'esprit et de la vivacité , mais
point de goût; une mémoire pro-
digieuse , mais aucune invention ;
nue immense littérature grec-
que et latine , qu'il' n'employa
pas" au profit de notre langtie;
11 mourut en i548 , h y\ ans.
Sallengre^aredueilii en I7i5 , en
2 vol. in-8», soos^e titre à^Histoire
de Monimaàry les différentes
satires lancées contre ce parasite*
On appeloît inontmaùrismes les
allusions malignes , tirées du
grec ou du latin , que ce savant
Kiisoit aux noms propres dès au-
teurs qiiî Tattaquoieiit. Henri de
Valois a donné réditlon de ses
œuvres sous ce titre : Pétri
JUfoHtmauri, grtBcarum titterantm
prq/ifssorh tvf;ii, opéra , iterùm
erfitUy et notis mtnc primiiniil'^
Instrata à c7. Januario B/on^
tone y Ltttetiae , i643 , in-4''*
■ t MONTMlRATTi ' ( Chailêtff
FrançoîS-César Lé I^ut^ue» , niar*
âni^ de ) , colonel dès Cent*
Puisses, sur \a déniisâiondu mar^
quis dte Courlanvftnx son père,
naqnit en 1734. S étant signalé
dans ta guerre' de 1700 , il fî^t
nommé brigadier des armées dnf
roi en 1762. Li'aCadémie des scien-
ces lui avoit -donné une place
d'honoraire' en 1761. Il mourut en
iro4. Celait un neveu du mare-
cnal d'EwStrées', mort en 1771.
L BÏONTMORENCY ( Mat-
thieu 1*» de ) , mort en 1 160 , fift
connétahle' sons Louis-le-Jeune.'
Sa famille, Tune des plus Illus-
tres el des pins anciennes de VE\U
rope , tire son noni de la petitif
ville de Montmorency dans l'Ile-
de-France. C'est une des ]f>re-
irjières terres qui' ait porté K^
titre de haronie. Matthieu de
Montmorency avoit épousé Aline y
fille naturelle de Henri !•», roi
d'Angleterre, dont i*l laissa des
en fans , et , en secondes noces ,*
Alix de Savoie, veuve de Louis Vf,*
et mère de Ijouîs VII , dont îi
n*eui pas de postérité.
MONTMli;NIL, r. Sac£, n- II,
TI. MONTMORENCY ( Mat-l
thieo II de), dît ie GtanrU petit -
iils du précédent , mérita ce
titre par son courage et par sa
prudence. Il se signala au siégé
d;e Château-Gaillard , près d'An-
dely , où il accomp,agna le roi
Philippe-Auguste en qualité de
chevalier , contribua neaucoup
au gain de la bataille de Pont-a-
Bôuvines, en iai4» et y enleva
plusieurs enseignes impériales
aux ennemis. Sa valeur éclata
PAnhée suivante contre les Albi-
geois du Languedoc, et lui mérita
repe4.de connétable en 1118J
C'est le premier connétable , dit-
on, qui ait été général dWméeJ
11 eut, sons Louis VW, beaaconp
mâ/tfla , en. niàiu^j aa isiége ûe
r^iort, de SaiiU-Jean-U'Angély ,
«fe f ja Hocbt44« ,-<ît^<i autres pli<ces
eolevjées^atix Anglais. Ji â«ciM>isa
«ne seconde ioii contre les 41 bi-
gçpis ea i^^ô^ Loiiis VI li , au
ut de la juort, le pria d'assisler
son Sis. de <s»e$^ forcer oC de ^es con-
seJâ« Moutiii<oire»)e^ le lui proaiit,
ettintsa parole. Il dissipa cette for-
midable Jigue qui se ikcofitre la
reiae^Blaocae pendant la minoriié
de ;»aiBt J[.«auis. Api^â avoir con-
Sois 5ur.Ies mécouttina la forleiesse
e BeUes0ie en 1 2ad ,Â\ les poussa
jcsquli Lan grès ej> 12^, et les
réduisit touâ, ou par adresse, ou
par fpi^e, à se «au mettre à la ré-
|{eute. il nxouvut le 24 noveiùbre
i25o» Le oiérite de ce graiid
hûmme , son crédit, son habileté,
iiliistrèreiit beaucoup sa iaraille ,
et commencèrent a donner k la
cliaitçe de connétablç tout l'éclat
qnfeïle a eu depui^s. Cette place -,
qQÎ dans soi» origine a'avoit iÏA-
bord d'autres fonctions que eelle
du graud-ecurer , devint la pie-
mîère de la maison du roi ^ lors-
qtie , vers 1060 , il n y eut plus de
sénéchaux^ Matthieu y réunit leit
privilège des aî^^tf^s emplois
dont Loiûs Vin le. chargea; et
lecoBnét^ble e^t d^s^lors , après
le roi , le comiDandemeut des
armées.
in. MONTMORENCY
(Matthieu IV de.)^ arrière-pethi
nis du .précédeat , mena du se-
cours à Charles, roi de Naples ,
et suivit Philippe - le - Hatdi en
Aragon ,. Tan riSS. Créé cham-
bellan, de Philippe - le - Bel , et
amiral de Fran.ce en i^g^ , il
servit dans la guerre de Flandre
en i3o5 , et mour-ut eu i3o4*
IV. MONTMORENCY
( Charles de)^ tuaréçh^l d^.^ran-;
MONT 175
ce en ï54> i se ^ di^ini^ua par*
ses exploit;) jnililaires. \i C(»m^
manda IWmée que Jerii) , duc de
Normandie < envoya eu Br<jtague
au secours de Cliarles <le Blois ,
son cousin. I^e courage avec le*
quel il combattit à la bataille de.
Crécy , eu j^4{^ ■> ^^** vahit le litre
de gouvcFut'ur de Nf^urmandie»
Aussi bail négociatetsr qu'excel-
lent général , il contribua beau-
coup au traité de BiCliguy , con-
clu le 8 mai i5(>o. Cet homme.
illustre mourut le 1 1 septembre
i38i. X^e roi Charle:^ Y taisoit
tant de cas de son mérite, qu'il
le choisit pour étie parrain du,
dauphin , uepuîs Chariei VI*
t V- MONTMORENCY ( Anne
de), second iils de Guillaume
de Montmo<'et)cy , élevé entant
d'honneur auprès de François I*' ,'
se trouva eu i5i5 à la bataille
de Mariffnan. 11 avoit hérité
de la valeur de ses ancêtres.,
lldéfeudit, en i5ai, la ville de
Mézières «ontre. l'armée <le l'em-
pereur Charle^-Qamt, et obligea
te comte de Nassau de levçr hon-
teusement le sié^^e. Honoré dift
bAton de maréclial de France^
il suivit en halte François I*',
et fut. pris en iSstS , avec ce.
prinee , à la bataille de Pavie »
qui avoit été douuée . contre
son avis. Les services important
qu'il ^rendit ensuite à Tétat iu-î
rent récompensés par l'épée de
connétable de France en i53é^.
Les habitiins de Gand , • mé-.
contens du gouvernement de
Charles -Quint, avoient oâert k
François l" de le reconnoître
pour roi , et cette proposition
alloit être acceptée par le conseil,
lorsque Montmorency s'j opposa ,
eu prouvant qu'on cïevoit respec-
ter latrève jvrée.avec l'enipereur^
çfc qu'il seroit honteux de profiter
d^À% Kéy<^k^i 4^^ sujets contre.
*76 MOÎÏIP
l*w stttiVéràin lëgitime, Quelque
tâfBpls apr^à , le conitëtfifLle l'ut
dT&grdcie , pour «voir coiisiîillé k
François !«' de s'en rapporter à
k parole dé Churles-Quint, q^iii
pendant son passage en France ,
àioii promis de rendre Milan;
( F, Él^Kore , h' n. ) U rentra en
gratee sons le règne de Henri lî,
qui eut pour lui une cottôa«i<ie
paf^iculièrfe. Il la mérimit par
sén Vives indieîeases , ses proion-
àés eo^noissances d^ns toutes les
parties de l'admiilistration ; « car,
ék BrantÔHie , c'étoit rhomine le
f\n$ entendu de la cbrétientë auic
âàaifes d'état, le plus versé dans
la régie d«8 Sauces et la con^
Boissançe de la justice et des lois.
Sènri II , en mourant , lui f e-
éi%nirnanda le royaume et *es en-
ftins. Le connétable prit le.Bou--
krntiais en iSSo, Metz, Toul et
Verdttii ea i55a. Il fut disgracié
^è nouveau , h la soliteitatioà
de Catherine de Médtcis , sons
le règne êe François II , et iors-
qae 1e«i princes ae Lorraine fu-
i^ent tîeveiHiS toiit-puissans au-
pfès d'dle. Cette princes^ se
«fài^oit qu'il avolt conisêiné à
tiimrî -Q de la répuilier com^è
stérile , pendant lies premièreis
itiânéi^ de soti marîa^ ; et qu^
déptftà il avoit osé dir<ï<jue,' de
ifiiàs l4s enfens du rOi , D^rÉfe , sa
ilie oaiurelle, étoâtla seule qui
htt rètseibl»lM. >( Fo^e« Hettri li>
A* M, veMT iajèn. ) Cependant
ses iàl&BÈ le r<nàs»it néeessftiiv ,
ott «le i«p{^la |i la tour sous
Çharlef IJL , «ar £56o. Il se té^
ebttt^ik ^vee les priaicto tie Gui-
de, et se déckra contre k»caM-
jmtc» «vee iotùé. Il f eut une èa-
ifiiVke k Brenx «n i§^. Lé mn^
u^nÂsh lâr gal^ $ lAaai» il 1^ faW
pMa«3»«itidér. Ayant >44D«éâ{f su K-
Wtôl'a«aéé vui^^nKté., à pt^lë
nf^t&4ê*^GrH(m ^xé les Ati^ti^d.
nistea s'étant remis en ciimptfgnÀ
sous la conduite du prince dé
Condé, Montmorency les battît
k la joisraée de SaiTTr-Dcnys, le
lo novinn^e i56y. Le vainquetif*
vit néanmoins metti'e en déroàt<^
le corps qu'il commandoit , éi
ûif abandonné des siens que lât
terreur avoit saisis. Lcl généreux
vieillard ramassa, pour ainsi dire,
toutes ses forées , pour terminer
sa longue vie par une action ïié^
rmque. U reçut huit blessures dan-
gereuses , fo* démonté , et ro'mprt
son épée da^s le corps d'un ofBf^e^.
calviniste , qu'il perça an d^ut
de la cuirasse; Un gentilhonrnne
écossais, appelé Stuarf, le som-
ma de se rendre . « Me rendre ,
dit le connétable , tu ne me coiî-*^
iiois donc pas ?- ■ C'est pàrëè
que je te comtois , répoïKi Sttiart
en lui tirant un coup de pistolet ,
que je tepoffe Cefui-cf.» BrafttAme
assure que , quoique mortelle*
ment blessé > ir se rétourria éé
cèté de cet homme , 'et dtr pom^
meau de^on épée , dont la gard^
lui restoïl à îa mai^ , il lui ài>attît
deuK denKs et lui ébranla les au-
tres.Un éordf^ieV', -son cofifésseitr,'
ayanl VôUlu èirborter à la Inori
ce héros eonvert éie sanig et dé
biesfiinres : «' Pénset-ivams , lui ré-
pondit^-il , que f a^é f écèi ptës û^
quiatrè-t^i^gtiS u#s érec Àonfiebr ,*
pour ne pas savoir mouti'i* ntf
quart d'heure ? » Le connétable
elcpira trois ^ ours -a|>^, àkds àfv\
4lPtèl , ime Sainte -^Àvoie, àj>ré^
a^ir eu o*è longue éntreVué ^vëd
latt)t. Ilétoitligé dé 74 ans\, et
' avoit vécu soa$ éioq régens; Oxit
pfétttfid que la reine , loïn uSe.s^ai^
ffiger de cette mort si funeste 11
k Frsatbe y ^if d*on. ton èai k
• qaelque»>unâr ée «e< confidens :
I « J'ai :étt ce ' jàv^ êevLt ^rfdêH
obligations, à; rfn<lre . au ciel ;
IVmte , que le comitkalble ait vèns«
hk France de^Kèttuèrtii» ; éttA^
sf
-MONÏ
^tgç 9 que les ennemis Paient dé"
Karrassée du connétable. » C'est
ainsi que .mourut ce grand capi-'
taine . Jiommé .intrépidfe à la cour,
couiqie dans les armées ; plein
de grandes vertus et de défauts ;
général malheureux j mais habile *
esprit dus(ère , difficile , opiniâ-
tre , mais honnête homme , et :
pensant avec grandeur. On avoit i
négligé dans, son éducation de '
lui apprendre à lire et k écrire : |
cependant il portoit nu livre à .
la messe , mais c'étoit par pure j
représentation. Il signoit des pa-
tentes et des pancartes sur la pa-
role de son secrétaire , qui les
lui présentoit , et c'étoit d'une
façon assez singulière, il faisoit
de suite une vingtaine de grands
"bt longs pieds de mouche ; après
quoi son secrétaire l'arrêtoit en
lui disant : « Monseigneur ^ en
voilà assez. » Il s'étoit trouvé k
huit batailles , et aVoit eu le sou-
verain coiihnandement dans qua-
tre avec plus de gloire que de
ibrfeune. Rempli de zèle pour la
religion , il en ^uivoit minu-
tieusement les moindres prati-
ques , et en oublioit les précep-
tes les plus sacrés. On lui fit ,
à Paris , des funérailles presque
rojâlés , car on porta son eiligie
à son enterrement : honneur
qu'on ne faisoit qu'aux rois ou
àuK enfans des rois. Les cours
àupérieyires assistèrent 1t- son ser-
vice. Sa devise étoit un mot grec,
signifiant S/ins reproche j et ce
mot est souvent sculpté d<ins les
brneinens du château d'Ecouien ,
qu'il iit bâtir près de Paris , et oii
son corps fut inhumé. Son cœur,
porté SLVL% Céles^ins de Paris, y
fut à -peu-près réiini à celui de
benri II , suivant l'ordre donné
par ce prince. Le cœur de tïenri
àvoit été placé dans une urne
de bronze , ifnise au sommet d'une
tolonne de marbra ; celui de
Ta xiu
•:MONT t^*)
Montmorency fut renfermé dans
le piédestal de cette colonne
qui si été portée xiu dépôt des Aiï-
gustins de Paris. Suivant l'abbé
Longuetue , « Montmorency étoit
un vrai cacique et capitaine de
saiiivages, dur, barbare, prehant
plaisir k rabrouer tout le monde,
ignorant jusqu'à avoir peine k
signer son nom, haï généralement
de tout le monde , se croyant
grand capitaine et ne l'étant ppint^
toujours battu et souvent prison-
nier .... Il avoit communiqué ,
ajoute-t-il , son orgueil k ses fils.
Sa, catholicité ne Pavoit pas em-
pêché de s'unir aux CoUgni
quand il y avoit trouvé soil
compte. » Dans l'histoire de Bor-
deaux , par dom de Vienne , il
est aussi mention du fait suivant :
« Un impôt sur le sel avoit causé
une émeute dans cette ville ;
Montmorency y marche avec une
forte armée. I^s habilans', alar-
més , vont au ' devant de lui , le
complimentent, tapissent les rues
par oii il passe , et font toutes les
soumissions désirables. Le con-
nétable , insensible k ces hon-
neurs , veut traiter Bordeaux sou<>
mis en ville prise d'assaut. Il fait
pointer le canon dans les rues ,
condamner k mort tous les ma-
gistrats, et décimer tous les ha-
bilans. Lestonal , un des ma-
gistrats condamhés a mort, avoit
une femme jeune et belle; elle
vM se jeter aux pieds du Oonné-
table et implorer la grâce de son
époux. Montmorency la promit
k une condition honteuse , k la-
quelle cette femme désespérée
souscrivit. Elle consentit k Sacri-
fier son honneur pour sauver les
jours de son mari. Après avoir,
pendant la nuit, assouvi sa pas-
sion brutale avec cette malheu-
reuse épouse, le connétable , le
lendemain , la conduisit k sa fe-
nêtre et lui montra sur la plaee
* 11
178
MONT
son mari pendu à une potence.
Ce fait nous montre Montmo-
rency débauché , perfide , Cruel ,
et insultant aux devoirs les plus
sacrés de la société. <c On dtâoit
qu'il se falioit garder des pate-
nostres de M. le connétable , dit
Brantôme; car en les disant en
marmottant , lorsque les occa-
sions se présentoient , il disoit :
AUez-moi pendre un tel ; attachez
.celui-là a un arbre ; faites passer
celui-là par les piques , tout à
cette heure , ou tes arquebuses
tous devant moi ; taillez-moi en
pièces tous ces marauts qui ont
voulu tenir ce clocher contre le
roi ; brâlez^-moi ce village ; bou-
tez-moi le feu par-tout à un quart
de lieue h la ronde. Voilà Thomme
que de lâches écrivains ont loué,
que la cour de France a comblé
d'honneurs , et pour qui elle à
ordonné des funérailles presque
royales, oh son efïigie fut portée ,
et où toutes les cours de justice
• assistèrent.
VL MONTMORENCY,
( François de ) , fils aîné du pré-
cédent, distingué pdr sa bra-
voure , étoit granci- maître de
France , dignité qu'il céda au duc
de Guise. On lui donna , comme
en échange , le bâtOA de maréchal
de France et le. gouvernement du
château de Nantes. Montmorency
avoit commencé à porter les ar-
mes au siège de Laue en Pié-
mont, en iSo [ ; il servit à la prise
de Daiuvilliers el d'Yvoy, à la
défense de la ville de Metz , et
à ceUe de Téix>nane , où il fut
ia^t prisonnier le 3o mai iSS5.
Euvoyé , en 1672 , en andsas-
sade en Angleterre auprès de la
reine Elizabeth , elle lUi' donna
le collier de l-ordre de la Jarre-
tière. Accusé à son retour d'a-
voir trempé dans la coniupation
4e Saioil-Gferniaiu-en-Layie» y par
MONT
laquelle on avoit résolu aVnletêr
le duc d'Alençon , il alla à la cour
pour s'y justifier. IJl y fut arrêté
et enfermé à la Bastille. Ses en-
nemis , et la reine Catherine de
Médicis , qui n'aîmoit point la
maison de Montmorency , avoient
résolu sa perte ; mais celte prin-
cesse le fit sortir dé prison en
iS^S. Montmoi-ency avoit beau-
coup de pouvoir surTesprit da
duc d'Alençon , et elle voulut se
servir de lui pour ramener ce
prince qui avoit quitté la cour.
Le maréchal eut le bonheur de
le porter à uh accommodement.
Après s'être, signalé par plusieurs
antres actioîls dignes d'un héros
et d'un citoyen , il mourut au
château d'Ecouen, le 5 mai iSrrg,
dans sa 4^* année. Il n'eut qu uu
fils de D^ane , légitimée de Fran-"
ce , son épouse ; ce fils mourut
avant lui. y oyez Piemne.
VII. MONTMORENCY
( Charles de ) , frère du précé-
dent , 'pair et amiral de France ,
lieutenant-général de la ville de
Paris et de l'Ile - de - France ,
colonel - général des Suisses ,
troisième tils d'Anne de Moot-
morency, se signala sous le rè-
gne de cinq rois, et sa bàronnie
de Damville fut érigée en duché-
pairie par Louis XIII en 16 lO, Il
se trouva a ut batailles de Dreux,
de Montcontouret deSfeint-Denjs,
et négocia la réduction de Saint-
Jean d'Angely. Il mourut en
161 2, à soitantë-qïiînze ans, après
avoir donné des exemples de va-
leur et de patriotisme. Il étoit
bossu et glorieux : «ce qui est as-
sez ordinaire , dit un écrivain
contemporain; mais en même
temps c'etoit le plus digne homme
du conseil du roi , de la meilleure
cervelle et du meilleur avis. »
t Vllf. MONTMORENCY m
MONf
d'AMVi^LB ( He^ri 1" de ) , ânt ,
pair , iiisréclial et conaétahle de
F^QCe, gouverneur de Langue-
doo , etc. , second fils d^nne de
M'ontmoreacj , se si^atft , du
vWant de son père , sous le nom
de seigneur de Damvîlle. A la
bataille de Dreux, en i562, iJ fît
prisonnier le prinee de Condé ,
et servit la France avec beau-
coup de gloire dans cette journée.
Il obtint le gouvernement de Lan-
guedoc ea i565, %t le bâton de
maréchal de France , trois ans
après, fl fut pris k la bataille de
âaint-Denys, en i56i ; il jr avôit
d'ab<H*d dégagé son père qui j
fut blessé, fiisgracié par la reine
Catherine de Médteis , il chercha
«n asile auprès du duc de Sa-
voie , et se mit a la tête des mé<-
contens qui déchirèrent le Lan-
guedoc sous Henri m. Il devint
le chef dc3 politiques. On appe-
loit ainsi les catholiques mécon-
tens , qui , sous prétexte de s'op-
poser aux progrès de lliérésie et
aux abus dii gouvernement , târ
choient d'obtenirde la cour des
pensions et des chargés. Motit-
niorency vécut en souverain dans
son gouvernement » levant des
troupes et de Targent, fortifiant
ou rasant des places ; faisant la
guerre ou la paix avec les hu-
guenots. Henri IV étant monté
Bar le trône , il se sonmit , ob-
tiatFépée de connétable, etmou-
rut à Agde le i" avril i6i4»
Montimoréncj, homme ferme et
déterminé , n'avoit , dit - on ,
puisé ses lumières que dans lui-
même. Qupiq[u'il eût commandé
long- temps , il ne passa jamais
pour un grand général. M ne de-
vint homme de guerre que par
'émulation. Son ^oût auroit été
de ne point sortir de la cour;
m^is son nom , et les exporta-
tions de son père , l'arrachèrent
k SQtk penchant. La r^îM Marie
MONT 179
Stuart , touchée de la beauté et
des grâces de sa figure , auroit
voulu quil eut été veuf pour l'é-»
pouser. il fut père de la belle pitn-»
cesse de Condé ( voj-cm ci-^ret
l'article Montmoheiccy, n® X),
dont Henri IV devint si éper-
dûment amoureux On trouve
dans la Vie de d^Aubigné , écrits
par lui-même , une anecdote au
sujet de Montmor^icy-Damville ,
laquelle a donné matière à un
problème historique. Faisoit-il
des vers latins très-coulans , ou
ne sarvoit-il pas même lire? D'A u«
bigné rapporte que, se promenant
avep ce'maréchai sur le bord de la
Drome, rivière^lu Périgord, «ledit
maréch^ se mit à faire de grandi
soupirs, et ajant arraché l'écorce
d'un arbre qui étoit en sève , il
écrivit dessus les vers latins qui
suivent , au sujet d'une dame
qu'il aimoit en Espagne. »
Oceani fclix proféras si , fiumtn , ad oras^ '
Littur et fftsperium tamgertfata sinunt ;
Siste parkm , et liquidas qui jam dissohor 1m
undas ,
Esnintttnn lacryw^ ad vada notafereu
Sic poterit tenerat urit qu^ fiamant medullas ^
Mer ta tfimfn patriis river* forsan aqui^.
Brantôme dit qu^ le duc de Dam-
ville a voit une entière ignorance
des lettres , qu-ii composoît par
son bon sens ne|urel; à peme
savoit-il lire, et son seing n'é*
toit qu'une marque ; il ne oon»
noissoit ni argent , ni monnoie*
Henri IV le ra^iUoit de son igno*
rance , mais il admiroii son bon
sens. « Tout , disoit-il , peut me
réussir par le mojen dun caii-
nétable qui ne sait pas écrire , et
d'un chevalier ( Silkrjr ) qui
ignore le latin. » Il est questioa
ici du même homme , peint par
deux courtisans qui avoient vécu
l'un et l'autre avec lui : lequel
croire ?.... La terre de Damville
passa dans la maison de Lévis.
i8o MONT
flX.IVIONTMORENCY
( Henri II , duc de ) , fils du
précédant, né le 3o avril iSgS ,
lait amiral de France dès l'âge de
dix-huit ans. Après avoirj battu
les calvinistes en Languedoc , et
leur avoir eplevé diverses places ,
il les vainquit sur mer près de
l'île de Ré , dont ils s'étoient
emparés , et qu'il reprit. Loin de
profiter de sa conqvêie , il abau-
clouua pour plus de cent nnlle
écus de m.uuitions qui lui ap-
'partenoient légitimement comme
amiral. On voulut lui représenter
que c'étoit un trop grand sacri-
fice : « Je ne suis pas venu ici ,
répondit-il , pour gagner du bien ,
mais pour acquérir de la gloire.»
Lorsqu'il se livroit k son carac-
tère libéral , il ajoutoit : « Je
voudrois être empereur pour en
faire davantage. « 11 donna une
fois deux cents pistoles à un la-
boureur qu'il rencontra dans un
de ses voyages , « pour avoir le
plaisir de faire un heureux dans
sa vie. « En 1628 il remporta un
avantage considérable sur le dtic
de Ronan , chef des huguenots.
Montmorency , envoyé quelque
temps après dan^ le Piémont , en
qualité de lieutenant-général , at-
taqua près de Veillane les Espa-
gnols commandés par le prince
IJoria , -et , quoique avec des for-
ces très-inférieures , il les mit en
déroute. Le comte de Cramàil lui
demanda si , parmi les hasards du
combat, il avoit envisagé la mort ?
«J'ai appris , répondit-il, dans
l'histoire de mes ancêtres , que la
vie la plus glo euse est celle qui
iiiiil au gain d'une bataille , et que
rhomme ne l'ayant que pour peu
<le temps, il faut la rendre la plus
éclatante .<|u'il est possible. »
Cette victoire fut suivie de la
levée du siège de Casai, et lui
niùnta le bâton de maréchal de
1 ;^uce. Ses prosp.érilés enflèrent
MONT
son courage ; il se flatta de poit*'
voir braver la .force du cardinal
de Richelieu. Gaston , duc d'Or-
léans , aussi mécontent que lui de
ce cardinal , se rendit auprès de
Montmorency. , gouverneur dji
Languedoc ; . et . cette province
devint dès -lors le théâtre de la
guerre. Le roi envoya contre les
rebelles les maréchaux de La
Force et de Schon^berg. Celui-ci
s'avança près de Casteiaaudary ,
avec deux mille hommes de pied
et douze cents chevaux. Lorsque
les armées furent en présence ,
Montmorency , qui apercevoit
dans le chef de son parti une
contenance mal. assurée ,. lui dit ,
pour le ranimer : « Allons, motir
sieur , voici le jour oii vous serez
victorieux de vos ennemis ; mais ,
ajouta-t-il en moutraiitson épée,
il faut la rougir jusqu'à la garde.»
Ce discours ne faisant pas Tim-
pression que Montmorency dé-
siroit , cet nomme généreux , en-
traîné par son chagrin autant
3ue par sa valeur , se précipite
ans les bataillons royalistes , y
est battu et fait prisonnier^ Toute
la France , pénétrée de ses ser-
vices , de ses vertus , de ses triom-
phes , demande inutilement qu'oa
adoucisse en sa faveur la rigueur
des lois< L'implacable Richelieu
veut faire un exemple qui épou-
vante les grands;, et il n'en pou-
voit pas faire de plus éclatant
crue sur Mpntpiorency , l'homme
de la France le mieux fait , le
plus aimable , le plus brave et le
plus magnifique. Le cardinal fait
mjitruire son procès par le par-
lement de Toulouse ^ et le pour-
suit avec. chaleur. Les juges in-
terrogent. Gui ta ut, pour savoir
s'il a reconnu lé duc dans le com-
bat ? (( Le ièu et la fumée dont il
(étoit couvert , répond cet oflicier
Içs larmes aux .jeux , m'ont em-
pêché d'abord; de le distinguer. .
MONT
Mais voyant un hôoinie qui, après
avoir rompu six de nos rangs ,
tuoit encore des soldats au sep-
tième, j'ai jugé que ce ne pou-
voit être que M. de Montmo-
rency. Je ne l'ai su certainement
que lorsque je l'ai vu à terre sous
son cheval mort. » Parmi les per-
sonnes qui sollicitèrent la grâce
de cette victime illustre , il y eut
uu grand seigneur qui dit au roi
«qu'il pouvoit juger aux yeux
et aux visages du public à quel
point on désiroit qu'iMui pardon-
nât. « Je crois ce que véus dites ,
répondit le prince ; mais consi-
dérez que je ne serois pas roi
si j'avois les sentimens des par-
ticuliers. — Il faut qu'il meure ,
dit-il au maréchal de Matignon.»
( Voy. aussi Chatelet , n"iï. ) Le
roi avoijt adouci la rigueur de son
arrêt , en permettant qu'il ne fût
pas exécuté en public. Cette grâce
n'en parut pas une à son cœur
pénétré d'humilité. « Mon Père ,
dit-il' au P. Amoux , jésuite , son
confesseur, je doute lequel des
deux je devrois souhaiter : d'un
cdté le mépris de la mort sur un
grand théâtre et à la vue d'un
peuple si nombreux, pourroit
m'inspirer une vanité dangereuse
à mon salut ; d'un autre côté ,
je vondrois souflrir une grande
confusion pour l'expiation entière
de mes péchés. » Le P. Amoux
lui répondit : «Vous dxerez votre
irrésolution en vous conformant
à la volonté divine. » Au moment
du supplice , le duo présenta les
hras au bourreau > aon qu'il les
liât ; et comme il avoit un cru-
cifix entre les mains, il le remit
au P. Arnoux , en \w\ disant :
«Tenez ,mon père , il ne faut pas
que le juste soit lié avec le cou-
pable. » Il aida le bourreau k ra-
battre sa chemise. On avoit placé
au-dessus d'une porte la statue
de marbre de Hcnri-le-Grand ; |
MONT
r8i
elle arrêta ^^s regards , et voyan '
que son confesseur le considé-
roit , il lui dit : « Mon père , je
regarde la figure de ce monar-
que , qui a été très-bon et très-
généreux. » Il contin^fa sa mar-
che, et monta sur l'échafaud avec
la même hardiesse que s'il fôt allé
à une mort glorieuse. Il eut la
tête tranchée le 3o octobre i632
dans Ihôtel de ville de Toulouse.
On a cité , pour preuve du par-
don généreux qu'a accorda à ses^
ennemis , le legs qu'il fit en mou-
rant au cardinal , d'un tableau
de Paul Véronèse de très -grand,
prix. Il avoit au bras , lorsqu'il
fut pris au combat de Casteluau-.
dary , un bracelet avec le por-
trait de la reine Anne d'Autriche ;
ce bracelet fut , suivant toute
appai^nce , Je plus grand obsta'-
cie à sa grâce , pour laquelle on
avoit intercédé auprès du roi. Le'
P. Amoux fut tellement édifié de
cette mort , qu'il dit : « Je m'es-
timerois heureux , si Dieu m'ae-'
cordoit la grâce de mourir avec'
une aussi parfaite i*ésignation'
que celle que ce grand homme a
lait paroître dans ^^s derniers
momens. J'ai plus appris à môu-^
rirdans le peu de' temps que je
lai assisté que dans toutes les*
méditations de ma vie. w 'Le roi
fit appeler ce jésuite , pour savoir-
quelques particularités de cette
mort. Le jésuite , après avoir sa-,
tisfait la curiosité an prince, lui
dit : . « Sire , votre majesté a fait
un grand exemple sur la terre par
la mort du duc de Montmorency»
et Dieu , par sa miséricorde en a"
fait un graiid saint dans le ciel. »
Le , roi répondit en soupirant e .
« Je vondrois , mon père , avoir
contribué à son salut par des voie6
plus douces.» Comme il fut déca^
pité au pied de la statue de marbre
de Henri IV, après de vaines inlerr
cessions auprès de Louis Xill >
i8a
MONT
OQ fit.sur sa mort les vers sulvanl^ c
^ntepatris statuant, nati implacahilis ira
Oecubui , indignA morte manuque eadens.
Jllorum hgemffit neuter , mea fata videnAo :
Ora patris , nati pecto ra , marmor erûnt»
Son supplice fut juste; mais la
mort d un homme qui promet-
toit tant , la terreur des ennemis ,
et les délices des Français , parut
d'uiie sévère justice. Le corps du
duc fut transporté dans l'église de
ïà Visitation de Moulins , où Ma-
rie-Félice des Ursins, son épouse,
lui fit dresser un magnifique tom-
beau de marbre , et se fit reli-
gieuse. Cependant son époux ,
qu'elle adoroit , ne lui avoit guè-
re été fidèle > quoiqu'elle eât de
la beauté, des grâces, et de l'esprit.
Au commencement de leur ma-
riage, la jalousie altéra les traita
de la duchesse. « Etes-vous ma-
lade ? lui demanda le duc ; vous
ôtes changée. Il est vrai , lui re^
partit la duchesse, que mon vi-
' sage est changé ; mais mon cœur
ne Test pas. » Son époux , touché
par ses larmes , lui promit tout
ce qu'elle voulmt; mais l'habitude
l'emporta. Il mit seulement plus
de mystère dans ses intrigues ,•
et témoigna plus d'égards a sa
femme. Du Gros donna la Vie du
duc de Montmorency «n i64û,
in-4®; il en parut une seconde,
1699, in-12; l'une et l'autre assez
mal écrites. La relation desonju-
fement et de sa mort est dans le
onmai du cardinal de Richelieu,
ou dans saVieparLe Clerc, 1773,
5 vol. in- 12'. Les biens de cette
maison passèrent dans celle de
Condé , par la sœur du duc de
Montmorency { Charlotte - Mar-
guerite ) , qui avoit épousé Hen-
ri II , prince de Condé. ( Voyez
l'article suivant. ) Il subsiste des
branches de cette mai son « Désor--
meau ( voyez ce mot ) a donné , en
1764 une Histoire de la maison
de Monllnoreniy , è Paris, 5 VoJ*
MONT
in- 12. Cotôloèei^fait celle de fil
duchesse de Montmorency, morte
en i666 , Pai'is , 1684 , in-S». Il y
en a paru une depuis, 2 v. in-i3.
t X. MONTMORENCY ( Char-
lotte-Marguerite de ) sœur du
précédent, née en 16949 avoit
a peine quinze ans lorsqu'elle pa-
rut a la cour. Les vieux cour-
tisans ^ qui, sous Catherine de
Médicîs, avaient vu tant de beau-
tés autour de cette princesse ,
avouoient qu'ils n'avoient rien va
de plus beau. Ses charmes frap-
Ï)èrent vivement Henri iV, qui
a vit dans un bal. Oubliant soià
âge et celui de Charlotte , il con-
çut pour elle une passion bieo
vive. Bassompierre briguoit la
raaiti de la jeune beauté ; le roi
lui ht conlideoce de soii amour^» ie
Ï tressa de renoncer à ce mariage ,
ui promit dé le dédommager ,
et Bassompierre se désista. Henri
en pleura de satisfaction en le
serrant entre ses bras. Il n'avoit
éloigné Bàssompievre que parce
qu'il avoit prévu qu'il seroit un
mari trop clairvoyant. Il fît pro*
poser le prince de Condé, qui sor-
toit de 1 adolescence. Ce mariage
étoit trop avantageux pour peu«-
voir être refusé. Condé devint «
en 1609 , l'époux de la jeune
beauté qui n avoit pas encore
soupçonné lliommage du monar-
que. Les assiduités du roi , ses
libéralités , ses attentions galantes,
annoncèrent bientôt ses desseins ,
et Condé fut d'avis d'enleyer son
épouse à cette puissante séduc-
tion : il l'emmena d'abord a Chaàr
tilly. Le roi se travestit plusieurs
fois , escorté seulement de deux
hommes. 11 partoit du Louvre
pour la voir un instant , s'en re-
tournoit la nuit au galop. L'é-
poux, averti, relégua sa femme au
château de Verne uil , sur les fron-»
ti^iret 4^ Pioardiie , «t la fii sur*
MOrïT
veiller par sa belle- mère". Le ino*
narc^ue , plus amoureux que ja-
mais , gagna une daine voisine,
ipatience
Taaiant trahirent leniystère. Alors
le prince indigné emmena sa iem-
me à Bruxelles , oiila cour d'Es-
pagne lui prodigua les honneurs
elles offres les pïus avantageuses.
Henri IV , i'uneux ? fait courir
après les fugitifs ; il jure d'em-
plojer la ruse et la force ; il me-
nace les Espagnols de la guerre
^iîs ne rendoient le prince et la
princesse de Cohdc , qu'il réclame
comme princes de son sang.
Condë , craignant d'être enlevé ,
alla faire un voyage en Italie ,
d'où îl revint après la mort du
roi. Quoique le public malin ac-
cusât la princesse ie Condé d'in-
diflTérence pour son époux , elle
lui donna des preuves du plus
sincère attachement. £a 1617 ,
n'ajant pu obtenir Felargissement
du prince , qui étoit enfermé à
la Bastille , elle demanda la per-
mission de sV renfermer avec lui.
Elle fut ainsi le conseil et la con-
solation de son époux pendant
plus de deux ans que dura sa dé-
tention. De nouvelles intrigues
occasionnèrent de nouveaux mé-
contentemens. Condé quitta en-
core la cour en 1625. La prin-
cesse y servît très - utilement sa
maison et son mari , et montra
une feriQeté digne de son rang.
Sa tendresse pour l'infortuné ma-
réchal de Montmorency son frère ,
décapité a Toulouse en 1602 ,
put seule lui faire oublier sa gran-
deur. On dit que pour obtenir
sa gruce elle se inît aux genoux
du cardinal de Richelieu , qui ^
sans lui rien accorder , crut en
faire assez que de se jeter lui-
piéme aux genoux de la pria-
cesse.. On rapporte aussi que
MONT ' i83
s'étànt trouvée au service de ce
ministre fait a sa mort , arrivé.e
en 164^ , elle répéta , en se rap-
pelant la triste hn de son frère »
ce mot de Marie , sœur de Marthe
et de Lazare : Domine , si fuisses
hic yfratermeus nonjuis^et mon-
tuus. Demeurée veuve eu 1G46 ,
elle mouiut le 2 décembre i65o,
à Châtillon-sur-Loing. EUe fut la
mère du grand Condé.
* XL MONTMORENCY -LA-
VAL ( Matthieu ) , vicomte , né à
Paris, mort dans cette ville le 27 dé-
cembre 1809, âgé de 61 ans, fait
comte par l'empereur Napoléon ,
et gouverneur du château ue Corn-
pièg#e. Dans un voyage qu'il fil
a Berlin sous le règne du grand
Frédéric, le roi l'invita à voir la
revue de sa maison militaire ; il
lui fit remarquer tous les déve-
loppemeiis des manœuvres , et lui
dit : « Eh bien ! monsienr de Laval^
que pensez-vous de toutes ces ma-
nœuvi'es et de la promptitude à
tirer ? — Sire, c'est ti-ès-bien ; mais
k mon départ de Paris , on dé-
Itbéroit au eonseil si l'on ne re^
noncerpit pas à la poudre » canon
{»OQr marcher droit à Tennemi à
'arme blanche.» Frédëric^presque
immobile de surprise , piqua son
chet«i sans lui répondre , et «'ér
ioigna ài toute briae. Trois heurea
après le vicomte Lav|d disposa
tout pour quitter Berliri»
XIL MONTMORENCY, r^jrs
BouTEViLLE. — Luxembourg, n« VI»
— Nivelle , n*» I. — Cox.igni , n*
VI, et Ègmok7 , n** L
XIIL MONTMORENCY (ma^
dame de ) , yoyez Movtpcmsier.
*I. MONTMORIN (François
de ) , seiffueur de Saint - Ilérem ,
vicomte de Clamecy , etc. , gou-
verneur du haut et pays bas iTAix-
vergne a Thorrible époque de 1^
i Saint-Barthélemi ^ préserva cetlç
i84 MONT
{)rovince d'être enveloppée dans
a pins sanglante de toutes les pros-
criptions. Voltaire , dans son Es-
sai «sur les * guerres civiles de
France , In i attribue la lettre sui-
vante. « Sire , j*ai reçu un ordre
de votre majesté de l'aire mourir
tous les protestans qui sont dans
ma province : je respecte trop
votre majesté pour ne pas croire
que ces l'etlréà sont supposées ,
et, si (ce qu*ii Dieu ne plaise)
l'ordre ^^st véritablement émané
d'elle , je la respecte aussi trop
pour lui obéir. »
. *ÏL MONTMORIN (le raar-
quis L. V. H. Luc de ) , gouver-
neur de Fontainebleau , âgé de
87 ans , très-allaché à Louis XVI,
inculpé d'après une lettre de
lui , trouvée au château des Tui-
Jeries après là jonrné^ du 10
août , et traduit devant un tribu-
nal., comme coupable de conspi-
ration.. D'après ses réponses et
ses papiers , le juri le déclaM
innocent ; mtiis le peuple , présent
à la séance , força les juges à le
faire reconduire en prison , et en-
voya u^e députa tien à l'assemblée
]égi$latiye pour recommander un
pouveau jugement , ce qtii fut
flécrétë. d^api-ès l'avis de Danton ,~
alors minis^e dé la jtistice ; et le
9 sei>tembre il lut massacré dans
les prisons de la Conciergerie. Sa
femme , née à Chadrin en Au-
vergne jlht Condamnée à mort par
le tribunal révolutionnaire de
Paris , le ^ floréal an 2 ( ^3 mars
1794), pour avoir entretenu des
correspondances avec M. de La
Luzerne: elle étoit âgée de 5o ans.
Son second fiJs , Calixte , . em-
brassa la carrière diplomatique'',
et fut attaché à la légation 1 ran-
çalse en. Toscane. 11 est mort à
rlorenice ; le 25 janvier , d'une
lièvre catarrhale ; il n'a voit que
20 aîis ; et donnôitles plus gi àudes
MONT
espérances. Les qualités quMl pofrr
sédoit laisseront de longs regrets^
à ceux qui l'ont cpnnu , et ces re-»
grets augmentent en pensant qu'il
étoit le deraier de s.on nom*
* m. MONTMOnm- SAINT-:
HÉREM (Armand- Marc, comtç
de), frère aîné de Calixte Moutino-
rin, ministre et secrétaire d'état ^
des commandemens et des finan-i
ceSj ayant le" département dçs af-
faires étrangères , membre de l'as-
semblée des notables tenue k Ver-?
sailles en 1787 , se trouva mi-, .
nistre des affaires étrangères au
moment de l'ouverture dès état s -
généraux. Les patriotes et les
royalistes ont également déclamé
contre ]\ïontmorin. En juillet
1789, il fut renvoyé avec Nec-
ker , et aussitôt rappelé au minis-
tère , par ordre, pour ainsi dire ,
de l'assemblée nationale. En avril
1790 il fit paroîtrè des Observa-
tions sur le livre rouge et les cal-
culs qui raccompagnent. Il resta^
en place en septembre, lors du
renvoi de tout se collègues ; et on
lui confia même , par intérim , le
porle-feuille de l'intérieur. Dénon-
cé k plusieurs reprises , il répo'hr
dit avec plus ou moins (\e vigueur
ou de ménagement , selon l'in-
fluènçç^ que ses dénonciateurs
exerçoienl sur resprit public. Le
i3 avril 1791 il fit imprimer et
envoya aux ministres près des
puissances étrangères une lettre
bix il assuroit toub les souverains
de la liberté du roi et de son at-
tachement sincère pour la nou-
velle constitution. C'est de cette
démarche sur- tout que ses amis
on prétendu le justifier , en assu-
rant qu'il avoit voulu donner sa
démission plutôt que de signer
cette missive , et qu'il n'avoît con-
senti à ajouiner sa 'reiraite que
par obéissance et par dévouement
pour Louis XYI. Au coiiunence-
MONT
fB«iit de juin il fut rayé du ta-
bWâu des jacobine , et se vit en-
suite iiicalpë et mandé a la barre ,
pour avoir signé le passe-port du
foi , lors du départ de c^ prince
pour Varennes : mais il se lava
de cette 'accusation , en prouvant
qae le passe-port avoit été pris
sons un nom supposé , et qu u ne
pouvoit pas vériner les noms de
tons ceux qui en demandoient.
Apres avoir fait part aux puis-
sances étrangères de l'acceptation
de la constitution par Lquis XVI ,
il communiqua , le 5 1 octobre ,
dans un rapport k Passembjée ,
les réponses des diâcrentes cours
à cette notification ; ce rapport
sera pour l'histoire d'un intérêt
majeur^, en ce qu'il indique de
quel œil chaque souveram. en-
visageoit alors la révolution
française. Montmorin parla au
corps législatif avec dignité., et
ne tarda pas à donner sa démis-
sion. Après sa retraite , il con-
tinua a rester près du roi , et
forma , avec Bertrand de IVIoIeville,
MaloLiet , et quelques autres , une
espèce de conseil secret qui pré-,
paroit , discutait, au conseilloit
divers plans , dans l'inteution de
raffermir la monarchie : cette con-
duite acheva de lui attirer toute
la haine des jacobins , qui l'atta-
quèrent , ainsi que Bertrand ,
comme membres du comité au-
trichien» Il montra. assez de fer-
melédans cette occasion , et pour-
suivit même par-devant les juges-
de - pajx le journaliste Carra ,
qui avoit répandu et accrédité
cette dénonciation. Immédiate-
ment après la journée du lo
août, il se cacha chez une blanr
chisseusé du faubourg i$a in t- An-
toine , y fut découvert et arrêté
le 2f ypuiis conduit a la barre de
rassemJbiée , oîi il fut interrogé.
Il conserva toute sa préseneé d'es-
prit pendant ce. long interroga-
MOÎVT
i85
toîre , répondit d'ujbe manièm
satis&isante k toutes les ques-
tions qui lui furent faites ; et ajant
été ensuite conduit aux prisona
de l'Abbaye , et décrété d'accu-
sation le Si août , il devint l'ane
des prémices victimes des mas-
sacres des 3 et 3 septembre.
1 1- MONTMORT (Pierre-Ra*.
mond de ) , né à Pans en i&y^ ,
d'une famille noble- > destitué
au barreau par son père , se dé-
goûta de cette profession , et se
Vêtira en Angleterre , d'oà il passa
^ans les Pays-Bas , et ensuite en
Allemagne. Il revint en France
l'an 169Q , n'étudia plus c^iî^ la
philosophie et les mathématiques v
snivant en tout lesoonseils du P.
Malehranche , ' soo. ami 'et son '
guide* £n 170e il fit im second
voyage en Angleterre , qui lui fut
plus, utile que le premier. Â sott.
retour il prit l'habit ecclésias-
tique^ ^u'ilqQitta en 1706, pour
se marier avec mademoiseue de
Remicourt, petite nièce de ma-
dame la duchesse d'Angoulênie.
Depuis , il passa^ la plus grande
partie de sa vie à la campagne^
et suF'-tout k la terre de Mont-
mart. Il n'en sortit que pour faire,
en i7i5 , un troisième voyase eu
Angleterre , oii il observa réclipse
solaire de cette année. La vie de
Paris lui paroitôoit trop dissipée
pour des méditations aussi suivies
quelessiennes. Duresteil ne crai-
gnoit pas y dit Fonteilelle, ces
distractions en détail. Dans fo
même chambre où il travaill^^it
aux problèmes les plus embai»-
rassans , on jouoit cia clavecin ,
son fils couroit et le lutiuoit ; et
les problèmes ne laissoient pas
de se résoudre. Le P. Male)>ran-
che en a été témoin ^a.v«c • éton-
nement. Montmart monmtt le '7
octobre 17 19. 11 avoit été rc^u
de la société ^royale de Londi^s
?â$
MONT
ru i^iS, et de l'académie 4ea
sclei2jce& de Pam oa ir^ijô. On a
de lui un Esw d'Jnaijsesurles
jeux de jiosard^ doiU la Bieii*
leure édixion est de I7x3 , iu-4**
Cet ouvrage » fruit de la cagacité
el delà fu^te^âede $Qiyi e<>prit, fut
reçu irès-avidemeat p^ir le» géor
Dièlires»
IL IVIONTMORT. Foyez Ha-
«
t MOJNTMOUTH (Jacques, duc
de ) » iiU naturel de Charles II ,
rui d'Angleterre , né à Rolerdam
/eu ^649» fut .conduit en Çrauce
& î'#ge de neuf ans , et élevé
dans la reli^ioi^ . catholique. Le
]*oi fton père,, ajtmt été rétabli
idans ses état& en itiôo , le lit
^enir à $a cour , et' lui donna
des gages de sa tendresse. 11 Je
créa comte d'Ûrkenay (titre
iqull changea ensuite eu celui de
MunVinouth ) ; le fit duc et pair
du rojaume d'Angleterre, che-
valier de Tordre de la Jarretière,
capitaine de ses gardes , et Tod-
mit dans son conseil. Le duc de
Moiftjnouth servit son père avec
autant de zèle que de succès. Il
remporta une victoire 'signalée
sur les rebelles d'Ecosse. Il passa
ensuite au service de la France
avec un régiment auglaîs , se
signala contre les Hollandais , et
fut fait lieutenant - général ^es
arteées de France, lie retour en
.Angleterre, il continua de se
distinguer. Envoyé en 1679 , en
qualité de général, contre les
rebelles d'Ecosse , il les défit)
^lais peu de temps après il se
JK)igfaiit aux factieux, et trempa
. même dans une conspiration ibr-
«lée pour assassiner Je roi Char*
. les II son père , et le duc d'ïorck
-son oncle. Charles pardonna à
.ce fils rebelle. Cet excès de clé-
^MxamiÇi. ne changea [^Aint. son
MONT
cttnr. II se retira en Hollavâe b<nir
atteindre le momeut favorable de
faire éclore ses projets. À pein«
eut<il appris que le duc d'Yorck
avoit été proclamé roi , sous !•
nom de Jacques 11^ qu'il pass^
en Antieterre pour y faire ré*
volter les peuples. Aj^rès avoir
rassemblé ues troupes, il hasarda
BU combat contre son souverain.
Il fut vaincu et contraint de s#
sauver k pied. Deux jours après
la bataille on le trouva dans un.
fossé , couché sur de la fougère*
Dès qu'il fut arrêté , il écrivit
au roi dans les ternies les plua
soumis pour demander grâce » et
obtint la permission de -venir
se jeter aux pieds de Jacques 1 1»
Ilien ne put toucher ce monar*
que. cr Jaeques avoit, dit l'abbé
Miilot , une occasion précieuse
de se signaler par là clémence;
mais il ne montra que de la ri*
gueur. Sa victoire fut suivie dea
Î\\ix% barbares exécutions* Le co-
onei Kircké , soldat de fortune >
dont Tame féroce ne respiroit que-
le sang, poussa la cruauté jus*-
qu'à «se faire un jeu àei suppli-
ces de ceux qu'il imnioloit. Le
chef de justice , Jeârejs , encore
plus inhumain , puisque son état
devoit le rendre plus doux , rem-
plit de carnage les comtés qui
avoient eu part à la révolte. Due
dame anabaptiste fut brûlée pour
avoir reçu charitablement dans
sa inaison un des coupables , et
ce malheureux fut sauvé pour
avoir eu la perfidie de déposer
contre elle» Miladi Lile , sans
autre crime que d'avoir ausst
donné retraite^ deux re]>eiiea
après le combat, fut également
punie de mort, quoi<]'u'elle eût
envojré son iils combattre Mont-
mouth. L'implacable Jeffreys fut
bientQt créé pair a son retour y.
et après élevé a la dignité de ohan*
c^er 1 Le jluc de M.oatmo4th.fi|t
MONT
fondait k la tour, d'où il ne soi*tît
^le pour porter sa tète sur un
échafaud , ie «5 juillet i685. 11
panzt sur ce thëftlre ignominieux
avec la grandeur de courage qu'il
avoit mon^e dans les batailles^
Dans ses Elssais historiques , de
Saint-Foix a pcétendu qu'à la
place da duc de Montmouth
an fit mourir un hominfe qui
loi ressemblent parfaiteoient ,
et que ce dac fut envoyé
en
France , et enfermé dans une
prison des lies Sainte-Margue-
rite avec un masque de f^r. Il
conjecture qne le duc de Mon-
mouth est le même que le Prisoo-
Bier masqué de 1er , dont nous
avons parlé aux mots Masqihe , et
Beautobt , n* IV ; mais on croit
généralement aujourd'hui qu'il
s'est trompé.
MONTCWRSOiiO (frère Jeanw
Ange de ), ainsi appf^lé du village
de ce nom , à trois milles de Flo-
rence , apprit la sculpture sous
André de Fiésole. Après avoir
embrassé successivement les or-
dres des camaldules, des Si*an-
ciscains , des jésiiites , il entra à
la fin , en iSao y dans eelui des
servîtes, dont il qttitta bientôt
rhabitk Quelques ouvrages qu'il
fit à| Florence et à Rome lui ayant
acquis la réputation d'un excel-
lent sculpteur , le cardinal Tour-
non l'amena avec lui en France ,
et le présenta a la cour de Fran-
çois k"^ Ce monarque lui assigna
un traitement honorable, pour
Je mettre à même de travailler à
quatre grandes statues qu'il avoit
commandées. Mais après son dé-
part pour l'armée, ne pouvant
toucher les émolnmens qu'il lui
«voit accordés ,.Jl prit le parti de>
quitter la France et de revenir en
Italie» Parmi \esou*^rages qui exis-
tent de lui dans plusieurs villes
MONT ««^
<fei^«imAsa/*liNaples, celai d'^n»
d9ié Bonn k Géaes , et deuK Fon^
êatnes k M«Bsine. Montorsolo lut
INiii des ilMidateurt de l'iN^adéinie
de dessin de Florence ^ et «n-o ut-ut
dans cette ville en i564 i ^^'é de
56 ans.
I. MOIVTPENSIER. Il y «
en d^ux branches de la maisoit
de Bourbon qui ont porté té
nom. La première eut pour tige
Louis l«' de Bourbon, troisième
fils de Jean !«', duc de Bourbon;
ià mourut en i4^* 8on dis Gil<«
bert se distingua sous Louis XI
et Châties VHI, <]û'il suivit k
Naples ; Ferdinana d'Aragon lé
força dans ie châleau neuf dé
Naples. Il monrat k Pouzzol le
cinq octobre 1496. -^ f^m fils
Charles fut tué au «iége de Rome,
en 15*27 , k 38 ans. ( Fbyet
BouMoir , 11* II» ) Il ta'avYiit pas
d'enfaAs; mais sa sœur Louise,
morte en i56t , épousa Louis dtf
Bourbon , prince de la Roche*
sur-Yon , nia de Jean , comte éê
Vendôme. ^-^ Ce prince com-
mença la seconde branche de
Montpensiér. Il eut Louis II,
duc de MonU>en6iei>. ( Fbyem
le no III. ) Sa femme Jacqueline
de LoDgwic , morte en i56i t
eut -beaucoup de crédit auprès
de François I , de Henri II , et
de Catherine de Médicis. ( frayez
LoKov^ic. ) Sa seconde femme 9
Catherine - Marie de Lort*^ine ,
morte en 1696 , k 4^ ^^^ » t^^
figura pas moins dans- la Ligue ,
à laquelle elle étoit fok-t atta-
chée ) k cause de Son frère le
duc de Guise , qui fut assassiné
a Blois. Elle fut un des auteurs
du projet de la Ligue Brantôme
dit qn'u jour qu'eue jouoit k la
mme (car elle étoit grkilde
oueuse ) , quelqn un lui dit -de
ûen mêler les cartes. Elle ré«-
d'Ilafie, on distingue It Tombeaii pondit defviiif une . i^pmbrettse
}88
MONT
assexnblf^e : « Je les ai si bien mê-
lées, qu'elles ne se sa uroient mieux
mêler; i> en faisant aillusron à tou-
tes les trames q u'ellè a voit ourdies.
£lle montra la plus granule haine
contre Henri. III , qui avoit ré-
vélé , dit-on , quelques - uns de
ses défauts secrets. Pendant que
ce pritice.tenoit Paris assiégé ,
^Ue parcouroit les rues , .conduis
sant d'une main les deux iils de
son frère , et tenant de l'autre
une image de Henri $ qu'elle pré-
sentoit à la populace mutinée
pour l'exciter à la révolte. {Voyes^
Clément , n» XIX , et Henri ,
n** XJI. ) Louis n'en eut pas d'en-
ians ; mais de sa ^première femme,
Jacqueline de Longwic , il avoit
eu François. ( Voyet» François ,
n** XIV.) -~ Le ms de celui-ci,
nommé Henri , mort en 1608 ,
avoit épousé Henriette-Catherine
de Joyeuse , qui se remaria au
duc Je Guise en i6n , et mou-
rut en i656 , 3,71 ans; mais
elle ayoit eu du d,uc de Mont-
pensier , Marie de Bourbon , la-
quelle épousa Gaston, duc d'Or-
léans , et mourut en .1627 > ^^
eut une fille qui lait le sujet du
n» IV. oi-après.
II. MONTPENSTER ( la du-
chesse dé). Voyez l'article pré-
cédent.
III.MONTPENSIER ( Louis de
Bourbon , duc de) , souverain
de Dombes , prince de la Boehe-
sur-Yon, fils de Louis de Bour-
bon, né k Moulins en i5i5 , se
signala dans les armées sous les
rojs François I" et Heûri II. Il
rendit de grands services à Char-
les IX pendant les guerres civiles,
soumit les places rebelles du
Poitou en 1674 , et mourut dans
son château de Champigny en
i583 , k 70 ans , après itvoir
montré autant de génie pour les
^ûaires quepoui Tsirt militaire.
MOÏÎT
t IV. MONTPENSIÊR ( Anne-»
Marie - Louise i»'Obl£Ans , plus
conne sous le nom de Made^
moiselle de ) , fille de* Gaston y
duc d'Orléans , née k Paris
le 29 ' mai 1627. Son père ,
prince bizarre , impétueux et
mtrigaut , transmet ^% défauts à
sa tille. Mademoiselle prit le parti
de Condé daus les guerres de ia
Fronde , et eut la jhardiesse de^ <,
faire tirer sur les troupes de
Louis Xiy le canon .de la Bas-
tille. Celte aietion violente la per-
dit, pour jamais dans l'esprit -du.-
roi son cousin. Le cardinal Ma>
zarin , qui savoit conibien •. elle
avoit envie -; d'épouser une tête
couronnée, dit alors: « Ceefanon--
Ik vient de tuer son mari. » La
cour s'opposa toujours depuis
aux alliances qui lui firent plaisir,-
et lui en présenta d'autres qu'elle
ne po avoit éceepler. Après avoir
langui jusqu'à 44 ^^^ 9 cette prin-.
cesse , destinée ou proposée a de»
souverains (entre autres k Char-
les II , roi d'Angleterre) , voulut
faire , k cet âge , la fortune d'u»
simple gentilhomme.. Elle obtint^
en 1669 , la pei^ission d'épouser
le comte de Lauzun, capitaine
des gardes du corps et colonel
général des dragons , a qui elle
donnoit. tous ses. biens estimés
ao millions , .quatre duchés , la
souveraineté de .Dombes , le
comté d'Ëut,etlé palais d'Orléans^
qu'on nomuie le Luxembourg.»
Elle ne se réservoit rien , aban-
donnée .toute entière k Tidée Iflat-
teuse de faire k ce qu'dk aimoit
une plus ■ grande fortune quau-^
cun^monarque en ait fait k aucun
sujet. Le contrat étoit dressé. Il^
reine , le prince de Gondé , re^
présentèrent au roi l'injure que
cette alliance faisoit k la famille
royale; et Louis XIV la, dé tèu dit.
après l'avoir permise. En vaiiv -<
ii^uzun. k farce de complaisance^.,' .
h
MONT
tt Medemoiselleà force de plenrs \
se flattèrent de fléchir le roi. Ces
tmans infortanés furent réduits à
le Iktre donner secrètement la
^vnédiction nuptiale. Lauzun
tyant ëc\até contre madame de
Montespan , k qui il attribuoit en
partie sa disgrâce, fut enfermé
pendant dix ans kPignerol. En*
iin il fut relâché ; il . n'obtint sa
liberté qu'à condition que Ma^e-
oioiselle céderoit au duc du
Maine la souveraineté de Dombes
et le comté d'Eu. L'élargissement
de son époux , la libÀté de vivre
avec lui , tranportèrent de joie
Mademoiselle ; mais son bon-
heur ne fut pas de longue durée.
Lauzuu ne vit en elle qu'une
l**mme etta portée , jalousé, brû-
lant de tous les feux- de la jeu-
nesse dans un âge où ils s'éteir
gnent ordinairement ; et elle ne
vit en lui qu'un indiscret, un
infidèle) on ingrat^ et un menteur.
Ses bienfaits ne furent payés que
pars la plus noire ingratitude.
Lauzun exerça sur elle un tel
empire , qu'on prétend qu'un
jour , revenant de la chasse , il
loi dit: R Louise d'Orléans , tire-
moi mes bottes.» Cette princesse
«'étant récriée sur cette inso-
lence , il fit du pied un mouve-
ment qui étoit le dernier des
outrages. Le lendemain , il revint
au Luxembourg ; mais la femme
de Lauzun se rappela enfin qu'elle
avoit failli a être celle d'un em-
pereur, cl eu prit l'air et le tpn :
«Je vous défends, lui dit-elle, de
vous présenter jamais devant
moi. ...» Mademoiselle , après
avoir passé le commencement de
sa vie dans les plaisirs et les
intrigues , le milieu dans les
amours et les -chagrins , en passa
la fin danj la dévotion et Tobscu-
rité. Elle mourut le 5 avril
itigS , peu regrettée , et presque
eiMièr«nient oubliée. Elle fut la
MONT 189
' âeule personne de la cour d«
! Louis aIV qui n'ait point porté
le deuil de Gromwel. On a d'elle
des Mémoires , dont l'édition la
plus complète est celle d'Amster-
dam (Paris), 1755, en huit
vol. ^n-i!2. « Ces Mémoires sont
plus d'une femme occupée d'elle ,
dit l'auteur dil' siècle de Louis
XIV , que d'une princesse témoin
de grands événemens » ; mais , à
travers mille minuties , on y
.trouve des choses curieuses , et
le style en est assez pur. Il y a
dans l'édition que nous avons in-
diquée, L Un Recueil des lêt"
très de mademoiseile de Mont'
pensier à madame de Motteville^
et de celle-ci k cette princesse.
II. Les Amoiirs de Mademoiselle
et du comte de Lauzun, III. Un
Recueil des portraits du roi , ide
la reine et des autres personnes
de la cour : quelques-uns de ces
portraits sont bien faits et inté-
ressans ; d'autres sont trop va*
gués et sentent la flatterie. IV.
Deux Romafis composés par Ma-*
demoiselle ; l'un intitulé la Re^
lotion de file imaginaire ; et
l'autre , la Princesse de Paphla-
gonie. La narration en est aisée ,
et la critiaue qu'ils renferment
est assez oien- enveloppée. Le
Cyrus du dernier roman est M. le
Prince , mort en 1686 ; et la
reine des Amazones est made-
moiselle de Montpensier.
MONTPER (Josse) , peintre
de l'école flamande , né vers l'aii
i58o , mort vers le milieu
du 17* siècle , a excellé dans
le paysage. Ce maître n'a point
imité le précieux fini des peintres
flamands. Il a affecté un goût
heurté , et une sorte de négli*
gence. Cependant il n'est point
de tableaux qui fassent plus d'ef-
fet k une certaine ^distance , et
qui ofirent une pins grande étea-
15» MONT
dne k riinàgtnatioii,, par fart
•vec lequel il a su dégraderiez
tcistes. On hn reproche de
prodiguer le jaune dans les cou-
leur» locales , et cme touche ma-'
siérëe.
* r. MONTPETIT (A. V.
4e ) , né à Mâcon , fit ses pre»
iiiières études à Dijon , et les
ix>ntmiia k Lyon , où il s'oc-
cupa de jurispradence , de mé*-
Oanique et de pei&tnie* Il devint
peintre sans avoir en de maître y
et copia des cabinets entiers. En
lyôà il se rendit k Paris , pour
j coiwioître les arts et les artis^
tes ; il y apporta des machines
d'horlogerie et une pendule où la
Fév<^utrott annnelle étoit repré-
sentée k la seconde. Âjan^t perdu
en 1763 une grande partie de sa
fortune , il se livra entiei^ement à
nque , on li employoî
sur l'ean ; et il enste de lui , sur
eet ohiet , on mémoire curieux.
Louis XV lui fit faire plus de 4^
^rtraits de l^ni , et son procédé
pour les fixe^ sovts glaces fut dé-
Ï^osé k Facadémie des seieaees.
I mtàgina un blanc de ziuc
pour rempJac^er le hlanc de plomb
ipi est dangeipeux poifir les pein-
tres y et <)ue Vacadéime d'archi-
teet«re approuva; des machines
d'horlogene , propres k faire les
dentures , les fusées , et toutes
les parties d'uaiemo<ntre. Ces ma-
chines ingénieuses furent présent
tées k l 'académie des sciences , et
multipliées ensuite. En 1770 il
iit un mémoire sur les poêles
iii^draidicpes , ft il introduisit
Tnsage de mettre des vases d-eau
«ur les poêles. En 1779 il pré-
■rsenta a Vacadémie des reflesncns
sur les ponts en fer, et en i7fe3,
il soumit au roi sa description
4*tta pont de fer d'n« seule aro^ke^
MONT
de 40Ô pieds d'ou^'ertorc , sanj^
poussée sur les culées. (Le pros-
pectus en a été imprimé ). Ex» ^
1795 il donna au comité d'ins**
truction pub]î<pie un mémoiy^
sur cet objet. Il â donné dans le
Dictionnaire des beaux -arts de
Joubert divers mémoires inté-
ressan&. Le bureau de consul ta->
troà lui donna en 1795 la grati-
fication la plus forte , qui étoit
de 8000 francs. H mourut à
Paris le3o avril 1800. On a encore
de lui une note intéressante snr
les moyens *de conserver leç por-
traits peints k rh,uile , et de * les
faire passer sans altération a Idk
postérité.
1 1. MONTPEZAT ( Antoin^
DE MoKTPESAT - Lettres ajouta à
son nom ceux de seigneur de
des Prés , k cause de sa raère »
héritière de sa famille ). Il n'étoit
que simple gendarme dans la
compagnie du ma^réchal de Foîc
Prisonnier k la bataille de Pavîe ,
il se présenta si k propos et d<i
si bon cœur , pour semr k Fran-
çois ï** de valet dechaml!>re dans
sa prison , que ce prinee prit
conhance en lui , et refvvojr»
porter en France des ordres se-
crets k la régepte. Cette aventuré
fit la fortune de Montpezot. Il fîit
Tundes huit otages que fournit
le^ roi François* !•* k Henri VIII ,
roi d'Angleterre , pour la re^
dition de Toumaja la France.
Il se trouva au siège de Naiptes ea
i^'î%. Il défendit Fossan , petite
ville de Piémont , contre une
armée impériale ,[ en i556. Les
assurances qu'il donna d'un heu-
reux succès fîresE entreprendre
le siège de Perpignan en t54i ;
mais spn peu de prévoi^nce ^t
cause qu'on le leva. Cette faute
n'empêcha peint ^«'il ne fût ma-
réchal de France en f543* H
mourut 1^ aS jnin de l'année snk'*
MONT
tâtile. La fortune lui «voit inspiré
née hauteur qu'il accoinpagnoit
quelquefois de plalsartteries amè-
res- citant aux bains de Béam ,
où se trouva aussi là reine Mar-
jgtrerife de Navarre, ilîui adressa
quelques railleries offensantes ,
^ui nrent dire h cette princesse :
«Sî je ne r4i|q3ectois le roi de
Fi-ance à qui Vous appartenez , je
TOUS f crois bientôt sortir de mes
terres. — ^Madame, répondit Mont-
ée^at ^. il ne faudroit pas aller
DÎeii loin pour cela. » Sa posté-
ïîté finit dans son petit-fîls Em-
thauTiel - Philibert , marquis de
Tillars, tué au siège de Montauban
tn 1621.
IL MONTPEZAT. Forez
f MOlNTPLAlSm ( René de
BkÙc , marquis de ) , d'une famille
noble de Bretagne, oncle du ma-
t^hal de Créqui , né en i6oo,
passe pour avoir eu quoique
pari aux Ouvrages de la com-
tesse de La Suze , h. laquelle il
fat très-attaché. On a de lui des
Poésies publiées par Lelevre de
Saint-Marc , avec celles de Saint-
Pavin , «td. , Amsterdam (Paris ) ,
I759 , ita-tî , parmi lesquelles son
Temple de lagîoire tient le premier
rang. Il est adressé au duc d'En-
fuien (depuis le grand Condé) ,
l'occasion de la bataille de
Nortlingue qu'il avoit gagnée sur
le général JVfercy. Montplaisir ,
homme d'un esprit facile et d'un
caractère aimable , avoit servi
avec distinction sous ce prince.
H mourut vers 1671 , lieutenant
deroikArras.
MONTRÉAL ( Jeati de ). Fay.
MONTRÉSOÏl. Foj. Bima et
1
MONT 191
MONTREVEL ( de )* Foxet(
Baume , n» IlL
I. MOOTREUIL. Foj^i Ew»s,
n* m.
f n. MONTREUIL ou Moute-
REUL ( IVtatthieu de ) , poète fra».
çais , né à Paris , eut une jeu»
nesse fort dissipée* Après avoir
dépensé son bien en voyages, et
en plaisirs , il servit en qualité dd
secrétaire auprès de Cosnac , évu*
que de Valence , qu'il suivit à Aix
lorsqu'il fut nommé a l'arche vd-
ché de cette ville. Mont^euil y
mourut en 1691 , a 71 ana. Ce
poète médiocre avoit du naturel
et de la facilité ; mais il affecra
trop d'insérer ses vers dans les
recueils qui paroissoient de soa
temps. Bodeau, du moins , lui re-
proche cette aâectation :
On ft« v«k point me* r^a , à f'eftvi' d«
MonwcMil,
Grossir tmpanétncnc les^fèuiUet» d'«à r«-
cu«U.
Cependant La Monnojre prétend
one Montreuil ne donna jamais
aans ce ridicule. On a de lui plu-
sieurs Pièces de poésies, qu'il
recueillit lui-rtiéme, in-ii , io6(i«
On y tiKHive de fort jolis madri-
gaux. Nous citerons celui - ci ,
adressé k M. le premier prési-
dent de Bellièvre , comme très*
court :
Si selon son méfite on avoit récompense ,
Tous mes vceux teroienc MCcompUs^
Vous ecrkc chttieeUer de France j
Je eevoit eimé de PkiUt.
Né avec un caractère gai , un
cœur tendre , une physionomie
heureuse , il plut aux dames et
les chanta presque toute sa vîq.
Ses Lettres peuvent passer pour
un journal aiuoureuK. L'une 4^s
meilleures est cell&qui renfar^ie
la description du vojage de la'
cour de ^'rance vers la frontière
d'Espâgiîç^ pour le mariaçe de
Louis XI V. Ces lettres, imprun^ées
avee celles de Bahac et de Voi-
ture, ont été publiées par M.
Vincent Gampenon , avec des no-
tices sur ces écrivains , Paris ,
i8o6,2Vol.iu-i!2. Son frère, Jean,
tnétnbre comme lui de l'académie
française , et secrétaire du prince
de Conti , mourut en i65i , à
5^ns.
- t m. MONTREUIL ou Monte-
liEXJiL ( Bernardin é^e ) , jésuite ,
distingué dans son corps par
«es talens pour la chaire et
pour la direction , a donné une
excellente f^te de Jésus- Christ ,
revue et retouchée par le P. Bri-'
gnon. Celte yie , qui peut tenir
lieu d'une bonne concorde des
Evangiles , a été réimprimée
à Pans en 174^ > en 5 vol in-i!2.
t MONTREUX ( Nicolas de ) ,
surnommé Oilenix dU Mont"
sacré y (anagramme de son nom),
se qualifie de gentilhomme du
Maine. Son père étoi^t maître des
requêtes de Monsieur, frère du
roi y et portoit le nom de La Mes-
nerie. II naquit en i56i , et étudia
ie droit à Toulouse. Il fut Tami
de plusieurs poètes de son temps r
se livra à la littérature , com-
posa plusieurs ouvrages , se ran-
gea dans le parti de la ligue , et
perdit par les ravages des guerres
civiles tous ses biens , et fut ré-
duit k une extrême misère. Quel-
ques ofBciers du château de
Nantes le. recommandèrent à la
duchesse de.Mercœur, Marie de
Luxembourg, qui lé pr^t a son
service. Il témoigna sa reconnois-
sance à ses bienCaiteurs par 252
sonnets, qui composent un volume
intitulé, 1. Les regrets d'Olienix
du Montsacré , gentilhomme du
Maine , dédi# à la duchesse de
Mercoeur^ imprimés à Nantes en
u
MONf
. 1571 . Il étoit déjà «uteur de plà-
sieurs autfes ouvrages Ahs Page
de 1 5 ou 16 ans. IL II avoit com-
posé un seizième livre à XAmadis
des Gaules , qui fut imprimé eiA
1577. L'ouvrage le plus considé-
rable , sorti de sa plume , est
intitulé , III. Les Éergeries de
Jidiette. Cet ouvrage, divisé en
1" et 2« livres , eten journées j
est un^mélangedeverset de prose,
de contes romanesques et comi-
ques. Cette variété difforme n'en
rend .pas la iectiire plus atta-
chante. Il est en 3 vol. in-8«» : la
première édition fut publiée' en
i585, et la seconde eut le premier
livre imprimé eh i58J , et le se-;-
cond en i5gi. Il fut composé
en faveur de Juliette de La Fer-
rièré , sœur de Jean , baron de
Vernie , et dame de Tessé. IV.
Des romans ; Criniton et *Ljrdie ,
in-S*» j Cléandre et J)omiphiief io-
12. V. Le Printemps etété j à l'imi-
tation de Jacques Yver , qui a
Composé le Printemps d'hiver*
VL Une Histoire des Turcs,
VIL Lés Amour*s de Diane et d^
Délie, VIII. Plusieurs tragédies :
Cyrus , tirée de Xénophon , re-
présentée k Poitiers en i58:i j
Isabelle et Fleur de lis ; Pdri^
et OEfwne , Cammn , Joseph iç
chaste , Cléopdtre , Arimhne j
Sophonishe :, Annibaly etc. IX*
Des comédies : la Joyeuse ^ \m.
Décevante* Cet écrivain , àUssi fé-«
cond que médiocre , mourut ea
160S , âgé de 47 sus.
t MCfNTROSS ou MoNraosR
( Jacques Graham , domte et duc
de ) j généralissime et vice - roi
d'Ecosse poîir- Charles I**" , roi
d'Angleterre, défendit généreu-
sement ce prince contre les re-
belles de son royaume. II. se dis-
tingua k la bataille d'Yorck, vaiu-
quit plusieurs fois Cfopiw^el ,
et le blèssst de sa propre main*-
MONT
La fortune l'ayant abandonna
en Angleterre , il passa en Ecosse ,
employa sou bien et son crédit
à lever une armée , prit Perth
et Âberdeen en i644, battit le
comte d'Argjle^ et se rendit
malti-e d'£dtmbourff. Charles 1"
s'étaut remis entre les mains des
Ecossais , ils firent donner ordre
«a comte de Montross de désar-
mer. Ce grand homme obéit à
regret , et abandonna l'Ecosse à
la fureur des factieux. Inutile en
Angleterre , il se retira en France,
et de là en Allemagne , oh il
signala son courage à la tête de
12,000 hommes, en qualité de
maréchal de l'empire.... Le roi
Charles II , voulant faire une
tentative en Ecosse , le rappela ,
et l'envoya dans ce pays avec un
corps de i4 à i5,poo hommes.
Le comte de Montross s'y rendit
maître des îles Orcades , et des>
cendit à terre avec 4000 hommes.
Hais , ayant été défait , il fut obligé
de se cadier dans des roseaux,
déguisé en paysan. La faim le
contraignit de se découvrir k un
Ecossais , nommé Brimm , qui
avoit autrefois servi sous lui. Ce
malheureux lé vendit au général
heslejy qui le fît conduire a Edim-
bourg , où il fut pendu , portant
au cou la liste ae ses * exploits ,
^ un gibet haut de trente pieds,
etécartelé le 21 mai i65o. Il sup-
rrta ce revers de fortune avec
même grandeur d'ame qu'il
avoit montrée dans la prospérité..
Le règne de Charles 1**^ présente
l>eaucoup de traits de bravoure,
et ne fournit qu'un exemple d'un
aussi rare héroïsme. La sentence
de mortportoit que ses membres
seroient attachés aux portes des
quatre principales villes. Ce brave
homme dit a seg pages : « Je ne
sais fâché que de n avoir pas assez
de membres pour être attachés à
MONT
195
l'Europe , comme des monumens
de mon dévouement à mon roi. »
Il mit même cette pensée en as>
sez beaux vers ; car on le comptoit
parmi ceux qui cultivoient alors'
les lettres en Angleterre. Charles
Il , parvenu à la couronne , ré-
tablit la mémoire de ce fidèle
snjet. Montross éloit un de ces
hommes extraordinaires , dont
les succès et les aventures tien-
nent plus du roman que de This-
toire. Son activité , sa valeur ,
son zèle pour son roi , le mettent
au premier rang des héros et d^s
citoyens. Son courage tenoit de
cette audace qui déconcerte les
mesures des guerriers méthodi*
ques. Cromwel l'éprouva plu-
sieurs fois ; et , si la coufonne
eût pu être soutenue sur la tête
de Charles I", c'étoit par Mou-
tross.
MONTSACRÉ. Foyez Mow-
TSCUZ.
t MGNTUCLA ( J. Etienne ) ,
né k Lyon le 5 septembre 1725 ,
membre de Tinstitut de France et
de l'académie de Berlin , fît ses
premières études chez les jésuites.
Au sortir du collège il alla faire
son droit à l'université de Tou-
louse , et quand il eut obtenu ses
degrés , il se rendit à Paris ^. oh
bientôt il se lia avec une société
de savans , parmi lesquels ou dis-
tinguoit d'Alembert et Diderot ,
Coustou et Cofikin. Ce fut à celte
époque , à l'âge de 3o ans qu'il'
conçut le projet d'ouvrir une céu*-
rière toute neuve , en traitant les
sciences -par la méthode histo**
rique ; idée que Bacon avoit indi-
quée, mais qui n'avoit encore é|é ,
exécutée par personne. Celte
grande entreprise fut suivie et
cunsoinmée dans le silence ; et
l'histoire des ndatbématiques s'of-
■^
toutes les portes d«s villes de 1 frit tout- à-coup k l'étonnement et
" XII. i3
194 MO OR
Il i'r.dmlrajîop de l'Europe sa-
vante* Trois ans après la publica-
tion de cetouyrage, il fut nommé
fiçcrétaire <}e Kntendance de Gre-
noble, fonction qu'il remplit jus-
tjii'en 1764 ; k cette ëpocrue il
accompagna k Cajenne le cneva-
liçr Turgot y nommé gouverneur
de cette île , avec le titre de
secrétaire du gouvernement et
d'astronome du roi. De retour de
Cajçnne en 1766 , il fut nommé
premier commis de la direction
générale des hàtimens du roi ,
emploi qu'ij e^çerça jusqu'au 3i
décembre 1792. La suppression
de cette administration lui ôta
presque toutes ses ressources ;
niais le gouveruement français lui
accorda uiie pension de deux mille
quatre cent^ livres , dont il ne
jouit pas long-temps , étant mort
a Versailles lo 18 décembre 1799.
On lui doit , I. Histoire des re-
cherches de la quadrature du
cercle / Paris , 1754 » in- 12. ÏI.
Histoire des mathématiques ,
Pi^ris, 1758 , ^.y.oL m-/!^°. L'a^u-
teur en ptéparoit une seconde édi-
tion Tort aug\nçntée. Elle a été
Ïmbliée et âcnevée par J. de Ijîa-
ande à Q^i les manuscrits de
Montncla avoient été remis. Elle
lormê 4 ^^^' J'^*4° j Paris , an Vlï-
an X. (1799-1802.) III. Une nou-
vçlle édition augmenté^ et cor-
rigée des Récréations niathéuisitî-
quÇjS et'physiques d^Ozanam , Pa-
ns^ 1778, \ vol. iiji-S*. \S,Becùéil
d\ pièces ç6nçern£tnt l'inoculation
c^e Xa Petite, vérole , Paris , 1756 ,
in- 1 'i- V. hsi-Tradf^ctioh du Vojf âge
dé r^nglaî^ Çarver dans les pa lo-
ties, intérieures derÀmérique Sep-
tentrionale, Pan§, 17841 m-8*'. .
fl. MOOR (Antoine) , peintre ,
natif d'Uti^ecljt l mort k An-
vers en 1^07' , âgé de 5iS ans. On
Pappelle aiissi le cbëvaliér de
I;^agry parc« quf son mérite Iç fit.
MOOR
décorer de ce titre par un prînc«
sonvcra^in. Le séjour qu'il fit en
Italie, et sur-tout k Venise, fprnta
son goûl', et lui donna une
manière qui fit rechertîher ses ou-
vrages. Ufut désiré dans les cours
d'Espagne, de Portugal, et d'An-
gleterre. Ses Tableaux sont rares
et fort chers. Il a excellé a pein*
dre le portrait ; il a aussi très-
bien traité quelques sujets d'his-
toire. Ce pemtre a rendu la na^
ture avec oeaucoup de force et de
vérité ; son pinceau est gras et
moelleux ; et ^ touche ferme et
vigoureuse. On voit plusieurs
Portraits de sa main dans la col-
lectioi^ du Palais - Hojf'al. — Il
eut un fils^ Philippe de Moor ou
MoBus , chanoine de Saint- Sau-
veur , qui cultiva avec succès les
sciences exactes et les muses la-
tines. Il nous reste de lui quel-
ques pièces dans le dernier genre ,
entre autres une tragi-comédie
sainte , intitulée Naooth , aans
les poésies d.e JanusDouzd. îi j
eu a plusieurs gùriui sont adres^
sées. 11 s'attacha au service de
Sébastien , roi de Portueal, et pé-.
rit en Afrique au mois d'âôût
1578. "•^- ■■"
♦ lî. MOOR (Bartbélemi de ) ,
professeur de tpédecine, k Rar-
dervvick , s'éleva vers la fin du
17* siècle contre la secte chi-
mique dont les principes se prd-
pageoient çn Horl^nde. Pour' dé-
motitrer le vice de leur iiifitience,
et ramener ses cojQtei^porains X
l'étude àes aijiciens, il, écrivit , î.
Co^itntfonum de, instaùratione
medrctrue , ad sanitatis tutelam .
morbos profli^andos , necncn vi^
tarn prorogandam , lihri tre» ,
Amstçlodami, 169$, in-8'. Moîar
se propose dans éet ouvrage an
pufyénser les systèmes mis au
joiirp?r ï'rançois Sjlvius.et tôr-
ne/llor Èonîekçe. II. Verif œço-
\
MOOR
namîm animahs ^ sûi{ potiùs hu^-
nuinœ\ principiU innixœ p>atftO"
lofria c^rebti delineatio prac-
tica^ in qud moriorum soparo^
sorum per fjtotas characteristicas
distîHctio , neenon spasmomm
aiioumtior distributia traditur ,
Ainsteloclami , 1704 j in-4''* HI.
Ormtio de hypothesibus medicis ,
ihiden, K7od, nk-4*- IV. Oratio
de methodo diseemU medicinam ,
ibtdam, 1707, iA-4**
* m. MOOR ( Charles de ) ,
de l'école hollandaise, né a Lejde
en i656, mort en lySS^fîtd'ahord
des portraits , et mérita ensuite
une réputation à laquelle il mit le
sceau, par un Tableau représentant
le jugement porté par Brutus con-
tre ses deux fils , demandé par
les états pour orner la salle du
cansejl. il avoit précédemment
fait celui dé Pvfame et Thisbé.
Moor se plaisoit k peindre des
petits 'sujets de la vie privée , et a
' I)cmicoup travaillé dans ce genre.
Son dessm étoil correct , sa cou-
leur brillant^ , et son exécution
finie. Dans le portrait, il a sou-
vent la manière de Rembrant^ et
<|ueL|uerois celle de Van-pyck.
''I. MQO^E (Sir Jonas), habik
mathémaiticieB , né en i6ao à
MOOR Ï95
indépendamment de cet ouvrage
un^ Traité d arithmétique et dal-
gèbre^ avec un Traité des seo
tions comiques ; \\n Abrégé des
mathématiques , et un Traite gé^
néral et artillerie , traduit de l'ita-
lien de Tomero Moretii de Bres^
cia.
*Il. MOORE (Jean), prélat
anglais > né au comté de Leices^
ter, mort en ^714, élève de Clare*
Hall , k Cambridge , 011 il fiU
reçu docteur en 16^1 , ensuite
sacré évé(]^ue de IVorwichen i%i.
Eu 1^07 il passa de ce siège à
celui d Efy, Les sermons du C9
prélat ont été publiés pAr son
chapelain y le docteur Samuel
Clarke , un vol. iu-8'» ; et sa» bi-
bliothèque a été achetée par Gfior-
ge II d'Angle(erj:e , qui en a fait
E résent k Tuniversité <jk Ç^fTh-
ridge.
♦ HT. MOORE ( Edouard ),
poëte anglais , in«ort en 1757 , a:
composé, I. Des Fabien à fusag^
des jeunes demoiselles. Ellçs sont
peu estimées. IJ. lie Joueur^ tra-
gédie. Beaucoup d'irnéglilari tel? et
de bizarrerie, courme dans pres-
que toutes les tragédies anghiises.
111. Gil-Btas , comédie , er quel-
ques antrei» ouvrage».
t IV. MOORE ( Jacques ) , aiir
te«r anglais , inort' ^n 1 734 1 *
composa quelques yp^^oof de tliéa<r-
WhHby dans; le oenité d^Yoï^ck.
I4^ roLCharlefl 1^ 1& chargea àê^n-
s^gperles mathématiques k sou*
S^e^iiuifiU , Jacflues. CJuislesII I ,^^ - . , - ..-„ ^-,„ , .
1 • 1 r_, I i_ tre, et a ce titre a «a pi«câ dlNM>
1q BoauB» SBspectour géoéxal de: 1 A^^ciade de Pm^ ^^
l'artillerie. iTusa d© la. laveur *^ ^^"^î***^ **« ^op^r-
dont il iouit aupvès du uoi et du
dim d']&orok poi|p feicaécigev en
on observa^air-e pubLc la> mai^oQ
qu!habitoift Tafitivonoine^ I^lams>-
tMj y ainsi. qii«< paur la focKiation'
d'iUttB école de mathématique*-
daAs Eh&pitai deChrist.D0 conce^:
avee Mé deux gendvQS, Perkins^et
FUm#leati, il publia ,911 t68i un
QoMTS^ cQmpJetdec mathématiques
à i'ii4aga4etQ0^»éiçoltt. Ua doané,^
* V. lAOORË {Robert), habile
maître écrivain anglais dé la Ûn.'^
du 17* siècle, publraen légO'ât^fV
de du maure éeriuatn , réimpri*-
méen t7o4; eiv 1725, l^Calliorà"
pho général, eTen tjx6\ Éssaf
sur lu premièref inventionde té-
critiire, avec dés modèle? graves
qui ont éetvx k cemt qui se $ont
oeenpé» depuis de calligraphie.
1 Moor»' mettrai ters 1727 .
/
196 MO OR
* VI. MOOPiE (Philippe) ,|
curé de Rirkbridge, et chape-
lain de Doufflas dans Tiie de
Man > d'abord attaché en cette
dernière quahté au docteur Wil-
son, évêque de FUe , fut chargé ,
à la prière de la société pour la
propagation du christianisme, i,\e
revoir la traductiofi faite dans ja
langue de ces insulaires des Bi-
bles , des livres de prières et des
onavrages de piété adaptés au dio-
cèse & 111e : il fut aidé dans la
révision de la Bible par l'évêque
Lowth et le docteur Kennicolt ,
l(^s deux plus savans hébra'isans
de leur siècle. Moore lui-même
très - instruit , entretènoit une
correspondance fort active avec
nombre de gens de mérite , et
se rendit recommaudable par
son zèle et par les vertus de son
état. Il mourut le 22 janvier 1783,
âgé de 78 ans , universellement
regretté dans l'île paisible où
il avoit passé la plus grande par*
tie de sa vie.
♦ VII. MOORE ( François ) ,
mécanicien anglais de beaucoup
de mérite, mort en 1787. On lui
doit plfisieurs maclùnes admira-
bles , toutes de son invention , et
des plus utiles aux manufactures
d'Angleterre^
t VIÏI MOORE ( John ) , mé-
decin et littérateur anglais , né a
Sterling en 1730, d'un ecclésias-
tique , étudia la médecine à Glas^
cpw. En inf\j y nommé chirur-
gien de larmé^ en' Flandre ,
il garda cette place jusqu'à
la paix générale : après avoir
Voyagé pendant quelques années,
tant en- France qu'en Italie et en
Allemagne, il alla s'établir a Lon-
ùr»& en 1779 , et publia ses
Vo^rages sous ce titre ji view of
Society manners in France^ Swit-
Hfériundand Germanjr , lijondoa ,
MOOR
1781 , 2 vol. in-8<». Avicw qfso^i
ciety and mannérs inltidy^ Lon- •
don, 1781, 2 vol. in^o. M. Heiiri
Rieu a fait pâroître à Genève , la
même année » une traduction, de
ces voyages , sous le titre de Let"
très d'un voyageur anglais en
France , en Suisse^ en Allemagne
et en Italie , 4 vol in-8*». Made-
moiselle de Fontehay a publié à
Paris , en 1806, une nouvelle fra-
duction du premier de ces voya-
ges , et elle a été favorablement
accueillie. Le style de l'auteur an-
glais est un modèle de facilité et
de clarté. Son roman intitulé Zé-,
luco , traduit en 1796 par feu ,
Cantwei , 4 vol. in-i8 , est éciit
avec une vérité de caractère , une
force et une originalité de stvl«
qui en feront un monument du-
rable du génie anglais. Le roman
à^Edouard , traduit en 1797 , 3
vol. in-i2 , parle même Canlwel,
a aussi de la célébrité ; mais oa
ne paroît pa§ faire autant de cas
d'un troi^ème ouvrage de c«
genre , intitulé Mordaunt , ou
Esquisse de mœurs et de carac-
tères dans divers pays , contenant ,
r histoire d'une Française de gua-^
lité. On a accusé l'auteur de s'être
mis lui-même à contribution. Les
meilleures qualités du style de-
viennent des défauts , lorsque
dans un roman par lettres on le^
prête indistinctement a divers
personnages. C'est le reproche
qu'on peut faire k celui-ci. MM.
Prévost et Blagdon ont pubUé ^
en 1 8o3 , des extraits des uEuvres
moi:ales , pliilosophiques et mê-
lées de John Moore , 1 vol. in-8*,
en anglais. On v trouve les por-
traits caractéristiques des princi-
paux personnages qui ont Joué
un rôle dans la révolution fran- '
çaise , et un aperçu géographique
des villes les plus remarquables
de l'Europe. Les éditeurs j ont
ajouté une biographie de John
;•
MOPS
Moore et des notes. On « encore
de John Moore des Essais de
médecine^ i toK in-8<*, qui lui at-
tirèrent beaucoup d'ennemis par-
mi ses confrères, parce qu'il r^vé*-
loit plusieurs secrets du charla-
tanisme de sa profession. Il est
mort dans sa maison de Riche-
mont près de Londres le 28 fé-
vrier 1802. — Son fils John Moore
Jientcnant-gënéral anglais^ a été
tué en Espagne d'un boulet de
eanon.
MOORTON. rojy. Mortoh.
t MOPINOT ( Simon ) , bé-'
Dcîdictin de Saint-Maur ^ né h
Reims en 1686 , professa les hu-
manités dans son ordre avec beau-
coup de succès, et ne fut pas moins
attentif à inspirer à ses élèves l'a-
mour de la vertu que le goût de
la belle littérature. On a de lui
des Hymnes , qu'on chautoit en-
core ({ans plusieurs maisons de sa
congrégation. Elles sont pleines
de sentmiens affectueux, et préfé-
rables k cet égard a celles de San-
teuil , auxquelles elles sont infé-
rieures pour l'énergie et la viva-
cité des images. Ce savant béné-
dictin a travaillé avec dom Cons-
tant a la collection des Lettres
des papes , doût il a fait VEpitre
dëdicatoire et la Préface, Celte
préface ayant déplu a la cour de
Rome, dom Mopinot la défendit
par plusieurs Lettres, Il a fait en-
core VEpitre dëdicatoire qui est
à" la tête du 77tesaurus anecdoto-
rttm. Il avoit achevé le 2* vol. de
la collection des Lettres des
papes , lorsqu'il mourut. Tour-
monté , jusqu'à sa mort, de scru-
pules que sa vertu auroit dû cal-
mer , les peines d'espnt et de
corps Tépuisèrent de bonne heu-
re, et il mourut jeune en 1724*
MOPSUESTE. rayez ïrfo-
AoR^ a» IV-
MORA 197
MOPSUS , fils d'Apollon et
de Manto , fameux devin de l'an-
tiquité, vivoit du temps de Cal-
chas ( voyez ce mot ) , qu'il sur-
passa en pénétration. Il y eut
aussi un roi d'Athènes qui portoit
ce nom.
* I MORA ( Dominioue ) , de
Bologne , écrivain du 10* siècle ,
réputé dans les armes k la cour de
Florence , et à celle de Parme , ser-
vit aussi dans les troupes du pape^
et passa ensuite à l'armée du roi de
Pologne, où il obtint le grade de
colonel. Ses principaux ouvrages
sont , I. Tre quesiti in dialago
soprafar el batterie ^ foHiJicare
una città^ e o/xiinari batterie qua*-
drate, con una disputa dipreceden»
za tra Parme e le lettere, Venise ,
1567 f ia-4'*. II. Dominici Morœ^
CofumneUi , prœjecti Poloniœ ,
Judicium , sit necne Turcœ bel-
lum inferendum , deque ejus belfi^
gerendi ratione,etJC,y\'i\n'diy iSqS-
Mora fut un des meilleurs tacti**
cieus de soit temps.
♦ II. MORA Y Jaraba ( don
Paru) de ) , savant juriscOnstdCe
espagnol , conseiller d'état de
Charles III. On a de lui / L Les
Erreurs du droit civil et abus de
la jurisprudence , Madrid, 574^ >
iu-4*. Cet ouvrage passe en Espa-
gne pour un des meilleurs qui ont
été écrits sur cette matière. On
le croit métne préférable k celui
de Muratori , intitulé Dei dijetti
délia glurisprudencia. II. Recueil
des mémoires et des consultations.
En 1789 , Mora avoit déjk mis la
dernière main à plusieurs écrits»
entre autres , I. Traité sur les
droits de la guerre» II. La Science
vengée, III. Réflexions sur un
cours de plûlosopkie, IV. De la
''Lib**rté du commerce. On ignore
si ces ouvrages ont été publiés.
Mora mourut à Madrid vers l'an*
née x8uo.
I
198 MORA
t MORABIN ( Jaéqucs ) , se-
crétaire du lieutenant- général de
piriice de Paris , né à La Flèche ,
mourut le 9 septembre 1762 ,
avec la réputation d'un homme
savant. On a de lui , !• La Tra-
{faction du Traité des lois de Cr-
réron , in- 12 ; et du Dialogue des
Orate'o ri, attribué à Tacilc, 1722,
in-i2. lï Histoire de l exil de Ci-
eérùn^ in-i2; morceau assez es-
timé. III. Histoire de Cicëron ,
1745 , en 2 vol. in-4**. L*ouvrage
précédent a voit été traduit en an-
glais ; celui-ci n'a pas eu le mê-
me avantage , quoiqu'écrit avec
asset de savoir , de clarté et de
méthode. IV. Nomenclator Cice-
1753 , in- 12 , faite avec exaeti-
raLin , en général , sont plus éru-
dits que bien écrits ; et dans ses
traductions , il est loin d'avoir
conservé à sop modèle la physio-
nomie qui lui est propre.
* MOR AIN ( Nicolas ) professa
les belles-lettres et la rhétorique ,
d'abord au collège de Lizieux
( depuis 1682-1688 , ) et ensuite
au collège Mazarin. ILestmort en
1724' T-«e recueil mûivAé Selectee
orationes et caréna clarissi-
mOrum in universitate Parisiensi
proftssorum , offre cinqpièces de
vers latins de cet institutcnr esti-
mable : on y trouve du jugement
et de la force.
» MORAINE (Antoine),
particulièrement connu par son
jiiiii'Jaasenius , hoc est selectœ
dispiUationes de hœresi pela-
giand, et semipeiagiand , der^tw
variis statibus naturœ humam» ,
et de gratid Christf, sahatoris ,
MORA
proponitur, et Cx^mêHi Jànsenii
Iprensis faisa dogmata i^efutan^
tur , Paris i652 , i vol» in-folio-
Cet ouvrage est cité dans le pro«*
cèsduP. QuemeL
MORAINVILUERS i>'Ob(^«-
viiiLz ( Louis de ) , natif du dioo*
cèse d'EvTCux , entra dans la
maison de Sorbonne en 1607 , et
dix ans après dans la congréga**-
tion de l'Oratoire. Son neveu ,
Harlay de Sancy , ayant été nom*
mé évéque de la ville de Saiut-
Malo , il le suivit en qualité de
grand- vicaire, et mourut en cette
ville Tannée i654* ^^^ principal
ouvrage a pour titre : Examen
ronianus , 1767 , in-12. Personne phUosophiœ plaionicœ , 2 vol. in-
r.'avoit. plus médité Cicéron que ** ' ^7^" et 1753.
taine des chasses* Il publia en
tude. Tous les ouvrages de Mo- jggj ^ Traité écrit avec préci-
sion i netteté ei esprit , intitulé Le
grafid Fauconnier, On Im doit
eacore uue comédie en cinq aoles
et eo vers , sous ce tître '. Doi%
Cartàgne , chasseur errant : elle
n'a pas été imprii»ée. Morais est
mort vers 1708.
t ï. MORALES ( Ambroise ) ,
prêtre de Gorduue , nioFt en i5g/o^
a 77 ans , enseigna les belles-let-
tres , forma d excellens élever» f
et contribua beaucoup a rétabLii*
en Espagne le goût de la littéra^
ture , que les chicanes scolas-
tiques avoicniaffoibli. l^hilippell
le nomma son historiographe, et
l'université d'Alcai»luicoôlia uuâ
de ses chaires • Sa Chronique gé-^
nérale d'Espagne , imprimée dâtus
cette ville, en 1 j'74 1 avoit été com-
mencée par Florian de Zamora j.
en espagiLol, i533 et i588 , a vei-
lumes in-fol. : elle ne va que jus-
qu'à Vereiaond lli. Sanuovai li
in quibus vcra de zV/tJ tfc7c^*//?a | continua, par ordre ^'xpièsdcl^iû^
F
}
MôhA
Iippé ni, fâà4ii*k Alfohàc tîî.
Ses Aniiquitéi dés s^ifles d^Êspa-
^/i£? parurent k Cordone en i575.
Il est encore àuleur de plusienrs
autres ouvra^ci en espagnol et
en latin; le plus curieux de tous
est ia Relation du voyage litté-
raire qu'il fît par ordre de Piiî-
lîppe II datis lès royaumes de
Léon , de la Galice el des Astu-
riès, pour v reconnoître les an-
ciennes reliques , ïes tombeaut
e\ les manuscrits des différentes
é|;ljses. Cette relation a été pu-
bliée , avec des notes et la Vie
de l'auteur , par le savant àu-
gustîb Henri Florez , a Madrid ,
èri 1765 , in-folio. On a aussi de
Morales des Scolies en latin sur
les ouvrages de saint £ulogë de
. Cordoiie.
* II. MORAli:S ( Jean de),
poëte espagnol , qui florissoit
vers la tin du 16' siccle. Ouest
privé de détails sur sa vie ; mais
il paroît par ses ouvrages qu'il
étoit ué à Cordoue ou à Séville.
-^ Il ne faut pas le confondre
avec Jean Morales , natif de Mon-
tilla , dont Nicolas Antonio fait
mentiom. Il nous a laissé quel-
ques Poésies qui ont été recucil-
Les par Pierre Ëspino^a dans
son ouvrage intitulé Première par-
tie des fleurs des meilleurs poètes
eSpagnok. Morales fut très-heu-
reux dans quelques Traductions
d'Uorace.
* III. MORALES, générale-
ment appelé le Divin ivJ orales ,
Hé à Ba(iajos , capitale de Tliis-
framaduree» Espagne', en iSoq ,
fut uh des meilleurs peintres de
son temps. Il àvoit fait une étude
particulière des ouvrages de Mi-
chel-Ange et du Titien ; tous ses
tableaux ne i*eprésèn!ent que des
Christs peints avec tant d'art et
de finesse qu'ils semblent respirer.
Il a b^antoiip travaillé poi\i* la
Al OR A 199
€ôur d'Kspagne. Philippe li fai-
sOit grand cas de lui. Morales .
sur la fin de ses jours , se retira
dans sa patrie. Le roi , passant
un jour_ k Badajos , se souvint
de lui , le fit venir , et lui de-
manda comment iL >ivoit ^
« Très-mai , répondit le peintre ,
car je n'ai pas de quoi manger. ».
Le roi lui accorda tant par ]oi)i:
pour son dîner , jusqu'à la fin dé
sa vie. Morales, profitant des bon-
nés dispositions du monarque .
lui représenta qu'il ne siillisoit
pas de dîner , qu'il falloit encore
souper. Philippe sourit, et lui ac-
corda un traitement honnête , qui
le mit à méiiiq de dîner et dé
souper chaque jour ; mais il né
jouit pas long-temps de ce bien^
lait, car il roonrut quelques moii
après , en i58é , âgé de jj- *"^'
♦ IV. MORALES ( Jean-Bap-
tîste), dominicain espagnol, uè^
a Ëcîja vers l'an \ 697 , fut en-
voyé , n'étant encore que simple
diacre, aux Philippines, et ensuite
klaChine,pour soutenir ia mission
que le P. Ange Coqui , religieux dé
son ordre , avoit établie en i65i«
Ces deux missignnairescoma>eii.^
cèrent alors à prêcher TEvangilô
dans toute sa pureté. Le P. Mo-
- talés , aj^ant appris k foiid la lan*^
gue des mandarins^ ne tarda pas.
a découvrir parmi les chrétie^à
faits par les jésuites quelques pra-
tiques d'idolâtiie autorisées par
CCS pères. Comme personne n*é-
toit plus en état d'en rendre
compte k la cour de Rome que
le P. Morales , la province de«
philippines le députa au pape Ur-^
bainVlII, auquel il présenta uâ
mémoire qui contenoit l'énumé-
rationdeaix sept pratiques d'ido^-
latrie permises pak* les jésuites de
la Chine , et sur lesquelles il de^
mandoit une décision du saint-^
5ié«je. Vci^ Une partie dès griefji
200 MORA
articules contre ces pères , qu'on
»ccusa , i" de dispenser les chré-
tiens de suivre les coin inaudetnens
de PÉglise ; 2<» de souflnr l'omis-
sion de plusieurs cérémonies sa-
crées dans l'administration du
sacrement de baptême ; 5<* de
permettre l'usure ; 4° *^® ^^^^
permettre également de contri-
buer a leurs frais aux sacrifices
et aux fêtes des idoles ; 5* de
consentira ce que les gouverneurs
des villes qui avoient embrassé
le chrisiianisme oifrissent des sa-
crifices à Fidole Chinchoam ^ et
se prosternassent en sa présence ,
pourvu qu'ils eussent l'attention
de cacher une croix , k laquelle
ils rapporteroient leurs adora-
tions ; 6* de souôVir qu'ils ren-
dissent de semblables honneurs
et un pareil culte à 'CoufHcius,,
pour lui demander l'esprit:, la
science , la sagesse , et ae lui en
rendre grâces après les avoir re-
çus ; 7° de per»neltre qu'ils fissent
de pareils sacrifices aux mânes
de leurs ancêtres pour en obtenir
Je succès de leurs entreprises et
une nombreuse famille ; 8" d'au-
toriser tout autre sacrifice, pourvu
qu'on eût le soin de rapporter ce
culte à une croix qu'on auroit at-
tention de cacher dans le lieu
même du sacrifice ;9o donc point
instruire les catéchumènes sur
l'impiété de quelques pratiques
superstitieuses , afin de pouvoir ,
en excusant leur ignorance , leur
administrer le sacrement du bap-
tême, lo*» De permettre () leurs
chrétiens de faire dire des messes
pour leurs parens qui sont morts
idolâtres; ii» d'éviter déparier
de Jésus-Christ crucifié ; de ne
point montrer le crucifix aux ca^
téchumènes , et de ne pas l'ex-
poser dans leurs églises , afin de
se soustraire à la persécution
d'une partie >dti peuple qui ab-
horre la croix y et regarde les
i:
MORA
mjstères comme des extravagan-
ces. Ces pratiques, et plusieurs
autres que nous ne rapportons
Ï>ointioi , furent condamnées par
e saint-office en i644 î celte con-
damnation fut approuvée et con-
firmée en 1645 par le pape Inno-
cent X , qui ordonna cfii'on ex-
pédiât ce décret au P. Morales ,
ui se trouvoit alors a Madrid.
^e dominicain , porteur des dé^
cisions du saint-siége, quitta l'Es-
pagne , accompagné ue trente
religieux de son ordre , parmi
lesquels se trouvoient le P. Do-
minique Navarette , qui fut de-
puis archevêque de Saint-Domin-
gue , et le P. Philippe Prado ,
archevêque de Manille. Dans S09 .
voyage, le P. Morales passa par
le Mexique , où il fut retenu pen-
dant plus d'un an par les artifi-
ces des jésuites. Du Mexique il
alla à Goa , où il laissa une co-
pie authentique du décret de
Rome , qui fut publié avec la
soleunité ordinaire. Enfiu , par-
venu à la Chine en 1649 ) il donna
connoissance du décret au P. Em-
manuel Dias , vice-provincial des
jésuites. Quelques années après ,
Morales eut la douleur de voir
qu'on lui opposoit uu autre dé-
cret d'Alexandre VII , qui rendoit
h peu près nul celui dontilétoit
porteur. Eu 1661 il envoja à la
congrégation de la propagande
une relation de ce qui se passoit
à la Chine , écrite en forme de
supplique , et qui fut publiée par
la voie de l'impression. Ce dor
minicain, se conformant toujours
à la saine doctrine , /"éfusa cons-
tamment le baptême k ceux qui
ne voulurent point renoucsr au
rit chinois. Morales mourut en
1664 }à rage de 67 ans , k Fouin-
chen , capitale de la province de
Fokien.
V. MORALES ( Jean -Go-
MORA
.mez ) > premier fondeur de ca-
ractères conna eu Espagne. Il
fit \enir des matrices de Bruxel-
les à Madrid , où il s'établit
sous Charles II , en 1669.
VI. MORALES ( Jean ).ror.
Maciiam.
MÔRAN. ro^eaMAURÀN.
t I. MORAND (Pierre de ) ,
ne k Arles en 1701 , d'une famille
noble , fit paroître de bonne
heure beaucoup de goÂt pour la
poésie. Il se maria, , mais ^a
belle-mère étant très-méchante ,
il abandonna sa femme et ses
biens , et vint à Paris , où il
se livra aux plaisirs de l'esprit
et a ceux de l'amour. Il 6t re«
présenter, en 1735, Teglis ^
tragédie qui eut quelques succè^s.
Cette pièce ofire des situations
nobles et touchantes , et beau-
coup d'intelligence de Tiirt dra-
matique ; il ne lui manque , ainsi
qu'aux autres productions du
même auteur^ qu'un coloris plus
brillant. En 1706 Morand donna
ensnite Cfdlderic, Il arriva une
chose assez singulière k la pre-
ioiière représentation de cette
pièce, A ce vers ,
Tenter «st des morccU, réussir est des
Dieux.
on battit des mains. Un specta-
teur , qui ne l'avoit pas entendu ,
demanaa quel étoit donc ce vers
qu^on applaudissoit tant ? « Je
n'ai pas trop bien ouï , dit son
voism : mais , à vue de pays ,
ie crois que c'est :
Enterrer des mortels , ressusciter des
Dieux.
Cette pièce , extrêmement com-
Sliquée , et faite sur le modèle
'Héraclius , est pleine de traits
4e force et de çénie. On n'en
put pas bien saisir Tialrigue g et
MÔRA ^01
ce^eiiibarrasj joint à ane plai-
santerie du parterre , la fit tom-
ber. Oans une des plus belles
scènes de la pièce , un moine dé-
guisé, apercevant un acteur qui
venoit avec une lettre à la main ,
et qui s'efïbrçoit de se faire jour
à travers la fouie, s'écria : «Place
au facteur! » Cette mauvaise plai*
santerie excita de tels éclats de
rire, que les comédiens ne pu-
rent plus se faire entendre. . . •
La tragédie de Mégare réussit
encore moins que les précéden-
tes. Tous les personnages prin-
cipaux mouroient a la nn de la
pièce , et le parterre demanda au
seul qui restoit sur la scène la
liste, des morts et des blessés.
Morand eut d'autres chagrins :
sa belle-mère lui intenta un pro-
cès , et publia contre lui vknjac^
tum rempli d'horreurs. Le poète
s'en vengea par sa comédie in-
titulée VEsprit de divorce. Il
j tourna sa belle-mère en ridi-*
cule , sous le nom de madame
Orgon. C'est une de ses meil-
leures pièces. Le dialogue en est
vif, et les caractères sont bien
soutenus. Celui de madame Or-
gon parut outré. On le dit k l'au-
teur , qiu s'avança sur le théâtre
pour prouver au public que ce
caractère n'étoit que trop réel.
On rit beaucoup de cette folie ;
et lorsqu'Arlequm , à la fin du
spectacle., annonça VEsprit de
divoixe , on cria : «Avec le Com-
pliment de l'auteur. » Le poète
provençal , piqué , jeta son cha-
peau dans le parterre , en disant
tout haut : « Que le plus hardi
me le rapporte. » dur quoi
quelqu'un dit assez plaisamment
(( que l'auteur aj^ant perdu la
tâte , il n'avoit plus besoin de
chapeau... » L'exempt de garde
fit arrêter Morand. Celui-ci donna
encore au théâtre quelquesoièce^
qui furent mal reçues. On les
z'
2oa MORA
trouve dans le Recueil de èH
Œuvres yimpnmé en 3 vol.ia-ia.
Ce recueil mérite d'être lu , quoi-
que Morand n'ait ni grâce , ni
chaleur ; mais il a de Tesprit ,
des idées et du sens. En 1749
il fut nommé correspondant lit-
téraire du roi de Prusse ; mais ,
toujours en butte aux traits du
sort , il ne conserva cette place
qu'environ huit mois. Il ne fut
heurenx , ni en littérature , ni en
mariage ^ ni au jeu , ni en bonnes
fortunes. Un trait du malheur
qui le poursuivoit , c'est que tou-
tes ses dettes ^e trouvorent ac-
quittées h la fin de Tannée qu'il
courut , et qu'au premier janvier
suivant it touchoit le premier i
quartier de cinq mille bvres de
rente qui lui restoient. Il expira le
5 août 1757 , épuisé par ses cx-
C0s. 1) avoit l'esprit assez juste ,
et des idées saines et profondes
Èxw le théâtre. 0x1 peut le comp-
ter parmi les écrivains de la
seconde ou troisième classe.
fil. MORAND ( Sauveur-Fran-
çois ) , fils de chirurgien , et chi-
rurgien lui - même très - habile ,
né a Paris le '2 avril 1697 '
passa en Angleterre en 1739 ,
pour s'instruire de la pratique du
fameux Cheselden ,. sur-tout dans
l'opération de la taille. L'hom-
jnage qu'il rendit à ce grand
homme lui fut rendu avec usure
par l'aMuenCe des élèves qui le
prièrent de lerdiriger dans leurs
études. Il fut successiveAient pfe-
*iier chirurgien de In Chanté ,
^t chirurgien^major des gardes-
françaises , directeur et secré-
ttrire de sa compagnie , enfin
^cofé du cordon de Saint - Mi-
chel en 1751. Membre de Ta-
eadémie des sciences en 1722 , il
le devint de celle de Londres et
de beaucoup d'autres. On a de
lui , I. Ti-aité dk la Taille au
MOUA
haht apfHtrell , Piriâ , ï'j^î • M»»
12 ) en anglais , par ITbugiàs »
Londres , 172^. II. Eloffe histô*
H^uê de Jhf. MarSckàt ^ chirur-
gien da toi de tràitcè j Pafris $
1707 , ,in-4'*. III. Discours dansi
lé(fuel on prouve qu'il est néces-
saire au chirurgien d'être lélt/*é 9
1743. IV. Recueil d expériences
et d^ observations sur la pierre ^
1743 , a vol. in-i2. V. UArt de
faire des rapports en chirurgie |
Paris , 1743 , m-ia. Il a fait quel-'
qties aaditions à cette nouvelle
édition de l'ouvrage de Devaux»
VI. Catalogue des pièces d*ana-
lomiey instrumens, machines iCtc*,
qui composent l'arsenal de ckt'
rursie formé àPaHs pour la chaH'*
celïsrie de. médecine de Péttrs^
bourg ; Paris , 1 769 , in-i^. A cette
collection « qui avoit été deman-
dée par l'impératrice Elizabeth,
étoit jointe uue anatomie artit»*
cielle , qui avoit été exécutée aveo
beaucoup d'art et de justesse par
mademoiselle Bitheron. VU. ÏJ^
second et le troisième volume de
l'Histoire de f académie dç chitur^
gie^ Ylll, Opuscules de chirurgie ^
1768-177Q , a vol. in-4*** On htav^a
plaisir et avec fruit plusieurs de
ses Mémoires dans la collectioii
de l'académie des sciences et dans
cfeUe de l'académie de chirurgie.
Il mourut le 21 juillet 1775.
* ni. MORAND (Jéaw.FrançoÎ!r)^
fus du précédent,né àParis en 1 726 »
mort en 1784 9 professeur d'ana-»
tomie, médecin de Statkislas^ roi
de Pologne et duc de Lorraine.
Reçu membre de l'aeadémiedes
seiem^çs , il y remplit les fonc-
tions de difeèteur. H a donné »
l. L'article du Charbon de terre-
et de ses mines , qui formé Id
40* cahier des arts dé, l'acadé-
mie des^ sciences. II. Mémôif^
sur la nature , les effets , pro^
pnéiés et avantages du charb4^m
MORA
de kfrpé , eiû, , Pârfs , tjyà , ift-
la , a^«iec figures. Pôui* acquérir
éés eo^noissâiices d'autant pltlB
sûres ^r ce fossile , il s etoit
\reiid'n k Liège , oà il se tréâve en
quantité. HT, . Histoire dé ht ma,'-
ladie de la femme Supiot , dont
les os »*4u>i€nt amotlii , ij5'x ,
iii-iQ* IV, JEclaircisiemètU sur
U nUiUêdie étune fille de Snint-
Ceosiûie y près de Langrês , 1 754 1
IV. MOBAND (Aiitoiiie),
babile méeaopfeien , fit en 1706
Vkai'kffçe de ràpp;irtenient dn roi
à Versfl files , sur laquiëlle deui
c(H|» chniiietit et battent des ailes
k cha(|iie iieiire.
+ V. MORAND , ar^iitecte dé
Lvoq' * fit eonsirmre sur le Rhône
lui pont en . bois , qfin porte ^oti
nom , et qui est retnarqttâblë par
rélégaiBCcf de sa Ébrme et la pré-
cision de ses partiêfr. Chacune
d'elles peut se démonier pour êf ré?
refaite, %axxs i»)freù la sotidité du
reste de l'oa^rîige. Cet architecte
s'est distingué accote par son
goèt pour les décorations ^ et
par plxksiewc&^e'difices très-élégam-^
loenc or&ës. Il a éèë assassiné à
hyooBÊy a!pi^ le sié&;e de cerie Tille ,
par. ordre du tribun^il de sang
qui y ÙA étabh en 17^3.
. ♦ VI. MORAND ( Jftan ) , né
a Chabonoiâ en Limousin Tan
i658 , s'iasimtsit de Part de la
chirurgie , d'abord k l'Hôtel- Dieu
de Paru», ensuite aux Invalides ,
et devint enfhi chirurgien - ma-
jor de cette maison ; place qu'il
occupa pendant 28 ans avec une
distinction qui le* lit rechercher
dans la capitale. Morand est le
pren»ierqiii ait^eir/e/ramputution
cht hcus asais son articulation avec
Temophif*. Cette pratique lui
téii96it «t.kii valut la ^r^dâ ré-*
KtORÀ
20?
I pntafiôù dont il jbuît jusqu'à sU
m<ïrt , amvée en 1 526.
t MORANDÈ (N. Tflivwib¥
de) , ftls d*un procureur d'Arnày-
le-Duc eft Bônrgoghe , s'ebrolâ
très-jeune dans un régiinent dé
dragons. Son père , qui îe désfi-
noit à sa profcssidn , acheta s6à
côn^é< Mffis 9ott géilié inqniet lui
lit liientôt désertef la maison,
Î^our aHcr Se pîongerk Pâtis dàtii
a dissolution et dans les ikitrlgties.
Des friponneries et des a^«!ntureâ
honteuses obligèrent sa famille
de Solliciter un ordre pour le faire
enfcrmet' aux jSotïs-Eùfan d*Ar-
meiitièfes. Sorti de céîfte maison,
il |>assa en Angleterre, oh il dis-
tilla ses poisons dans di/t^reo^
libelles. Celui qui fit le phis dé
bri.il Infe-le Gazetîffr tairas .^é ou
Anecdotes scandaleuses sur la
cour de France , Londres , 1770 ,
iii-rS*. Princes , miûii^tres , maî-
tresses , magistrats , gens de let*
très, tous les hommes qui atoienfi
an nom alors > j sorit déchirés'
avec le plus cruel acharnement.
11 préparoit cônli*e madame Du-
barrv itue autre satire , soiis Je
titre de f^ie d*ufie courtisane trèsf
célèùre du dix-hailième siècle ^
mais il Supprima cet écrit , sOus
la Condition d'une rente viagère
de 4»ooo liv. , dont la moitié ré-
versible à sa femme. Celle cri-
tique parut cependant en i77<) ^
Londres , iiï-i2^ sous le titre iïA-
necTiotes sur n^adar^e la comtesse '
Duburiy^ avec le portrait de Vïié^.
roïne. Il entreprit ensuite le Cour^
rierde'FEurope , eaieiHe qu'il ren-
dit sa ixrique pour la mieuxvendre*
Enfin , k Tepoque de la révolu-
tion , il vint k Paris , où il intri-»
gua beaucoup , et où il fut mas-^
sacré, en .septembre 179:2. Avan^
de publier le Gaietier cuirasse' ^
il avoit l^it imprimer le P/U/o-s
^ioprite cjriii^uff ci des. J^éUtfigss^
•ao4 MORA
confus sur desi nèatières fort
claires , Tun et l'autre a Londres,
1771 , in-S». Quand cet Arétln
préparoit qiàelqae lî belle , il avoit
soin d'écrire aux intéressés , pour
proposer de lui payer leur rançon :
âuelques - uns eurent cette pru-
ence ou cette foiblesse. Il s'a-
dressa aussi à Voltaire , qui ne
le paya qu'ep le dénonçant au
public. On a encore de lui une
ibule de Brochures aussi plateff
«t insipides aue méchantes ; elles
sont aujourd'hui justement ou-
bliées.
* I. MORANDI ( Mo-
ran<lo ) , médecin , né dans le
Modénois, le 9 novembre 1693 ,
. étudia dbiez les jésuites de Mo-
dène , d'oii il passa à Padoue ,
oà , après s'être appliqué k l'ana-
toniie et k la médecine, il ob-
tint le bonnet de docteur dans
cette dernière faculté ; il prati-
3ua son art avec succès h Mo-
ène , k Imola et a JXovi dans
l'état de Gênes. Sur la fin de ses
jours , il se retira dans sa patrie ,
où il mourut le 19 janvier i^Sô.
Ce médecin savoit les langues
grecque, latine , française , et an-
glaise ; il cultivoit même la poé-
sie, et étoit agrégé k plusieurs
sociétés savantes. Ses principaux
ouvrages sont , I. Décade di let-
tere jamiffUari contînenti gti
crrori nella pratica Jaiti , ed al
ffttklico schieltamente commu-
Hicati, Modena , 1748. II. De
fehrihus quihusdam tertiariis
pemiciosisy Ferra riae, i-j/^S/m^'',
III. Délia cttra del vajuolo colla
cJiinachina , e col bagiio tiepido ,
Ancona , lySS. IV. Délia cUra
preservativa délia rabia canina ,
Ancona , i755.
*il.MORANDI (Jean-Marie) ,
peintre italien , né a Florence en
i6'ji5;moi'ten 1715. Cet artiste
MO RA
I
a beaucoup travaillé k Vienne ,
où il obtint la protection de toute
la famille impériale. Il a ^fait les
portraits de presque tous \iK
princes d'Allemagne. Morand»
peignait aussi Thistoire.
*m. MORANDI-MANZOLINI
(Anne) , n^e k Bologne en 17 16,
se maria en 1740 k Je^n Man«
zoliui, célèbre anatoinisfe , a
Técole duquel elle apprit le des-
sin , l'anatomie et l'art de ira*
vailler en cire , k laquelle elle mé-
loit d'autres matières pour lui
donner plus de. consistance , et
parvînt k imiter au naturel la
matrice , avec son foetus dedans ,
et les différentes positions de c«
fœtus dans la matrice ; invention
qui facilita. l'étude des accouche-
mens . et la manière d'opérer ^
daus les cas diflGiciles : et quoi-
que Tart de modeler et d'imiter
en cire avec une vérité frappante
toutes les parties du corps hu-
main ait été perfectionné de*
puis , on ne peut cependant re-
fuser la gloire de l'invention aux
Manzolini. Après la mort de son
mari , arrivée en 1^55 , Morandi
fnt agrégée k l'académie des
sciences de Bologne , et k plu-
sieurs autres sociétés littéraires
de différentes villes. En ijSS
elle obtint. Une chaire d'anatomie.
Sa réputation s'accrut de jour en
J'our, et se répandit dans toute
'Europe. On lui fit des offres
brillantes pour l'engager a v<enîr
professer daus plusieurs vilieâ
capitales ^ mais elle refusa de se
rendre k leurs vœux , satisfaite
d'entretenir une correspondance
suifîe avec elles , et de leur en-
voyer ses préparations anatomi-
qnes en cire. Le concours des
voyageurs qui venoient admirer
ses travaux anatomiques se muU
tiplioit chaque jour. Elle reçut
i^'me la visite de Joseph Ii«
MORA
lorsque' cet empereur passa k
Bologne. ' Elle mourut claus sa
patrie en l'jj^»
* £. MORANDO-SIRENA(Ffaîi-
çois) , de Vérone ) mort en i'3y3y
élève d'Alciati et grand ami de
Sîgonius , donna des leçons pu-
bliques à Padoue , sur les fiefs ,
avant de recevoir le bonnet de
docteur en droit. Il étoit babife
anssi en arcbitecture. On a de
lui des Poésies latines de diâfé-
lens genres , et il commença en
vers bexam êtres un Hvre intitulé
Deinvenlione veteris^ recentions-
que chartœ. Il avoit aussi écrit un
ouvrage sur les Cautions , auquel
îL ne put mettre la dernière
ni»ui. Aide le jeune lui dédia
son Traité de l'orthograpbe , et
pnblia deux de ses Epitres en
vers , dont l'une étoit adressée a
l^éque de Padoue Ormaneti, •
*II.MOBA]NDO-ROSA (Phi-
lippe) 9 né à Vérone en 1755 >
manifesta dès son enfance les
Ï)]us heureuses dispositions pour
*ét;ude , et fit de^ progrès rapides
dans les langues grecque et latine.
La lecture des meilleurs auteurs
aîiciens et modernes, ei^ épurant
sou goût y le mit bientôt à jnéme
de publier des ouvrages où il
développa tout k la fois du génie
et des talens. On a de lui , L
Âfedo , tragédie , Vérone , ijSS.
Le marquis de Maffei, k qui il
dédia cette tragédie, en parle avec
éloges dans le chapitre premier
de son traité des théâtres anciens
et ntodernes. U- La Teonce; ti«i-
gédie , Térone, iy55* III. Osser-
vazioni sopra il commento délia
divina conrniedia di Dante stam*
pato in Ferona l\inno 1^49 » Vé-^
rone, i^Si. Ces observations ne
sont pas toujours fondées en
raison. L'auteur fait des suppo^
filions qui sont très-éloignées
d'approcher de la vraisemblance.
MORA
ao5
^ rV. Sonetti e Canzoni, Vérone,
1756. Ces sonnets et ces chan<*
sons renferment beaucoup do
concerts , il y en a quelques uns
d'agréables. V. Plusieurs autres
ouvrages. Morando mourut dans
sa patrie le 10 aodt ^760.
♦ MORANT ( Philippe ) , labor
rieux antiquaire , né a Saint-Sau-
veur, dans rîie de JerSej, en
1700, mort le iS novembre 1770.
On a de lui une Histoire de Col-
chester y imjprimée en 1748, in-
fol. , au nombre de 200 exemp. ,
et réimprimée en 1 768. — Abrégé
sommaire de rhistoire d*jingce-
terre , in-fol. — Tous les articles
marqués C dans la Biographie,
britannique , depuis 1 739 à 1 760 ,
in-fol. , 7 vol. U Histoire du comté
d'E^seXy 1760 à 1768 , in-folio ^
2 vol. La vie d Edouard-le-Con^
Jesseur» — Environ i5o Sermons*
Il a travaillé long-temps à pré-
parer Sédition des registres du
parlement ; et soit comme éditeur
ou annotateur , il a contribué k
\si publication d'un grand nom-
bre d'ouvrages.
t MOKATA ( Olympia - Fui*
via) , née à Ferrare en 1626 , d'un
père qui s'étoit acquis une répu-
tation dans l'enseignement des
belles-lettres , et parvint a être
précepteur des prince^ de Ferrare,
fils d Alfonse I''. La jeune ' Mo-
rata reçut de lui une éducation
adaptée aux dispositions éton-
nantes qu'elle avoit reçues de la
nature , et ses progrès furent tels
que la princesse de Ferrare vou-
lut l'avoir pour «ompagne de ses
études. On l'entendit avec ad-
miration déclamer en latin, parler
grec , expliquer les paradoxes de
Cicéron, et répandre avec au-
tant de justesse que d'esprit k
toutes les questions qu'on lui
adressoit. La mort de son père
et les infirmités de sa mère l'ajant
3b6
MO Pi A
obligtée de reponc^r à la eour I
pour se iivrçr à i'édacsitioQ de
trois soçurç et d'un IVère ei» bas
âge , elle s'ep acquitta av^ 3uccès,
et/ épousa un jeune médçciq ?^l-
lemand , pq|niné Gruntbkr ,
qu'elle suivit à Schweinftirt en,
l'ranconie, accompa^ée de son
jeune frère. Cette viue ayant été
assîéffée et livrée aux flammes,
les ueiix époux se réfugièrent,
^lans la plus grande détresse , k
Haram: Iberg , d'où ilsfurentbien-
tdt obligés de fuir encore. He/a-
rens^ment l'électeur Palatin oflrit
h Grunthler une place de pro-
fesseur en. médecine à H«ildel-
berg ; mais Morata ne tarda pas
à succoinber aux fatigues et aux
nkallieups qu'elle venoit d'éprou-
ver; elle mourut en i555 , âgée
de 29 ans. Elle avoit composé
plusieurs ouvrages y «lont la plus
grande partie pérît dans l'incen-
ie di? Scbweinfiirt. Cœly Gurion
a rassemblé ceux qu'on a pu re-
cueillir , et )^s a fait imprimer k
Bâle , i55i^, in-8<«, sous le titre
^Ofympiof^ ^uhiœ Moratœ Jm-
minœ doctissimœ ac plané clivinœ
v^ri potiçemnt, UU qon^iste^t
ei^ diçs 4isçours , des 4^ai!}^u^ ,
€||>$. Je^t^rç^ ejt c!e> tLadiJ^tig^s,
ftj Q.9 \T I N ( Nicolas Few^-
<Bs)> s^^vant juçisconsulf^ et pij^ëte.
ej^.^igs^ol 4u rçgne 4^ Çharl^III)
lut ui» 4^ Çfi"x. quji ont la plm
tçi^vaUl^iiU r^fonpjç dAU sçèuiÇi
c^RPgnqlç. P^ns. ce but il çpnftr
l^mi^Kfl Pçiipi^ircky comédie, imr
jyàînéfi ^K-jQ^. f 'es^çcMlréireU
toijç^çii^rç, cofpédie qui a parii, en*
foûaigpe. selon toute. la rigueur des
régies, dedjéâlre ; elje.est prépéd^e.
d'ui^e excellente dis^etrlaCion, sur
la çQméd(ie. Mocatiji a coipppsé
qpjputrçj h trois tr^gédicÉi, savoir,
liH(;rè<^9 Tiormrsui^^, et. Gus-
n^afi'lf'^Ofl , ijïjpri mécis. k. Mm4|Û4..
MORE
en 1770 et 1777. II. L<t Diane ,
ou /a Chasse , pqQme didacfiau«
en six chants , Madrid , 1705 ,
in-8<». m. Lçs vaissi^ux de Cor--
tez détruits , poëme épique impri-
mé k Madrid en io8a par les
soins de son fils don Léandro >
qui y ^ joint des réflexions cri-
tiques très-curieuses. IV. Disser-
tation sur r origine ef les procurés
des combats de taureaux en Espa-
gne, V. Dori&aj ^marilUs , églo-
gue. Tous ces ouvrages très-«s-
timés en Espagne , n'ont pas
la même faveur dans les autres
pays. Moratin mour^t k Madrid,
en 1780.
MORAVIE (les Frères de).
Vojex UuTTEN , n<» il.'
MQRDÀUNT, Voyez PETwao-
ROUÇH.
» MORE (Antoine). fToy
Mppas- , 90 I.
* II. MORE ( sir F^îançoi3 ), sa-
vant jurisconsulte anglais ^ mort
en 4621, élevé du collège de jus-
tice de Middie-Tera^le. On a de
lui un ouvrage intitulé Causes
rassemblées m, rapportées , Loa-
di-es , 1.693 , in-fol.
*m. MORE (Henri), miifi»-
tre anglais dissident et po^te-, net
au comté de Devon , mort en 1 80*2 ,
EaslQur d^une congrégation k Li«^
eapd en C0raouailles> Ses po^
sies , qui pétillent d'esprit , &n%
été publiées eni un velume ii»-4* ?
par M docteur Aikin , qui a joinf
aU' volume une noblce abrégée ûà
la vie de l'auteur.
,15^. MOBE. Faye^. Mpnu».
*L MOREAU (Antoine)., d:iX-
treçhi ^a QpllfiiidiQ , bon peîutrer
d'histpi/e,. et) l^^cell/snl dans- le
portrait , p^^sba 1(»? première;}^ axv-
né^ 4^ s% jftiw^f^i Rwie,, <^
MORE
t\ étudia ^y^ fruit les ouyram
de Michel-Ange et de Raphaël.
La réputation qu'il ^'acquit dan^
son art le fit rappeler en Espa-
gne par Philippe II ^ qui lui fît
«tire son portrait : il en fut si
content , qu'il récompensa géné-
reusement le peintre. Moreau alla
ensuite en Portugal , où il fit le
portrait du monarque de ce rojaur
nie , qui en fut 5i satisfait , qu'il
lui donna l'ordre de peindre ioate
la famille irojale. D'après cela , il
n'y eut pas en Portugal de cava-
lier et de dame qui ne voulussent
être peintçs par Moreau , et qui
ne payassent volontiers pour un
portrait cent écus, avec un anneau
de la valeur de cette somme ;
prix fixé par le roi lui-même.
Philippe 11 lui ordonna de se
rendre en Angleterre pour j fairç
]è portrait de la reine Marie , son
épouse. Celle-ci gratifia lé pein-
te d'un anneau de grand pi|;ix, et
lui assigrji.à en xqêmé temps cent
écu& de renf&, sa vie durant. Ce
seul portrait suffit pour l'enrichir,
par le grand nonibrç de copies
qu'il en fU* De retour à Madrid ,
Pl^^ippe El lui perni^it àfi s^ rç-
tii^r dknd sa patrie, où il mourut
«n i568 , Âgé de 56 ans.
•H. l^IOREAU (le cheva-
lier), commandeur de l^alte, plus
^onnu sous le nom de comman-
deur Morée , petit -fils d'Àn-
tbii^d J^ean , et cousin de Psiul
(cï-dess^s) , i^^ à M%dr)[d en ï55o,
vahri en i'0i6. Il s'attacha com-
me son. pèj^e au service de l'Espa-
gn,e.' Sully , <^ans ses IV^émqirçs ,
ait n que ]e comnia^ndeur Mo-
rieau , qui avoit des p^rèns fran-
çais au service du roi de Navarre,
nit ^vo^é àce pr^ice , en i583 ,
par Phihppe II , pour négocier
aVec Iqi un tra^â secret, et lui
porter uqê lettre de sa main , par
liâoelle ïX eng^geoit Henri k re^^
MORE 307
nonveller en France la guerre deâ
calvinistes.
* Uî. MOREAU (René) , né
en Anjou Van i587 , mort a Paris
en i656, y ^t re^u uocteur de la fa-
culté- de médecine en 1 6 1 8, Plein
de mérite et d'érudition , Moreau
ne tarda pas k se faire avantageu-
semeat connoître.. La cour et lai
ville te rçclherchèrent, rendireni
justice à sestalens , et bientôt on ^
le vit occuper avec distinction ,
^lk toUége rq^yal , la chaire de mé-
decine et de chirurgie. On estime
beaucoup ses ombrages , dont les
principaux sùnt : L J>e missione
sangiMnU in pleuritide , cum vité^
Pétri Brissotid , Parisiis , 1622 ,
i65o , in-8? ; Halae , ly^^ , in-B».
09 y trouve un catalogue chro-
nolo^que de presque tous les
médeciil^ qui ont vécu avapt luï.
lï. Scola salemita , hoc est de
vaietudine tuendd : adjectœ suint
ammtudversiones novas et coptO'
sœ , Parisiis , 1625 , 1673 , inrS'.
Il y a beaucoup d'autres éditions
4e cet ouvrage. lïl. Vita çt icon
Jacobi Syloii , Gençva? , i635 ,
ii^'iblip , k la tête de l'édifiioQ des
œuvres de ce médecin. IV. Tabufq^
methodi u/^is^ersalis cura/uforujn
morborum , ibi4èm , 1647 , iu-fol.
et in-4*. V. Epis to la de Iç^rycngo-
tomid , Pai^siis , 1646, avqç If»
Êxercitationes ang^inçe de T^îq-
raasBartholin. VI. Du çlioçqlsi^t f
traduit dç Tespagno] d'Àntoîuq
Golmeaero , avec quelques anno-
.taûona et discours euiieux; k la
suijte ejst un dialo^e composé
par Barthélémy Marandon,'des
environs de la ville de Morchena,
traduit aussi de l'espagnol. Paris ,
1^3 > in*4*'*
t, IV. >I0^K A U, ( P^prre ) ,
parisien , mort en 1648 , ipve/tt^
etjTondit un^caracjt^rê cf'iraprÎTV^-
rie i^tant l'écriture bâ(^rûe.
2o8 MORE
f V. MORTEAU ( Etienne ) ,
poète dijonnais , mort en 1696 ,
a 60 ans , est conna par des Poé-
sies d'une ëléeante simplicité.
Elles ont été puoliées a Lyon en
1667 , sous ce titre : Nouvelles
Jleurs du Parnasse.
t VI. MO RE AU DE Braset
( Jacc^ues) , né k Dijon en i665 ,
capitame de cavalerie , mort à
Bnançon vers l'an 172a, âgé de
60 ans, est auteur, I. Du Journal
de la campagne de Piémont^ en
1690 et 1691. II. Des Mémoires
politiques, satiriques et amusansj
1716, trois volumes in-12. Ilf.
De la suite du Firgile travesti ,
1706 , in- 12 : mauvaise conti-
nuation d'un mauvais ouvrage.
VII. MOREAU ( Jacaues ) ,
( habile médecin , né à Châlons-
sur Saône .en 1647 » disciple et
ami du fameux Guj-Patin , s'at-
tira la jalousie et la haine des
anciens médecins par des thèses
prubliques qu'il soutint contre de
vieux préjugés. On l'accusa d'a-
voir avancé des erreurs ; mais il
se défendit d'une manière victo-
rieuse. Il mourut en 1729. On lui
doit, I. Des Consultations sur les
rhumatismes. II. Un Traité chi-
mique de la véritable connoissance
des fièvres continues , pourprées
et pestilentielles , avec les movens
dé les guérir. III. Une 'Disserta-
tion physique sur Vhydropisie ;
et d'autres ouvrages estimés.
♦ VIII. MOREAU (Etienne), jé-
suite hongrois , savant mathéma-
ticien , assassiné en 1704, est au-
teur d'une Géographie de la Pan-
nonie , insérée dans le Tableau de
l'ancienne Hongrie de Timon, qui
en fait le plus grand éloge.
tlX. MOREAU(Jean-Baptiste),
né k Angers en i656 , devint
niaître de musique a Langres et
a Dijon. Etant venu chercher for- J
MORE
tune k Paris , il vint k bout de
se glisser k la toilette de madame
la dauphinc Victoire de Bavière.
Celte princesse aimoit la musi-
que : Moreau s^offrit de chanter
un petit air de sa composition :
il chanta et il plut. Son nom par-
vint par ce mojen aux oreilles
du roi , qui voulut voir Moreau.
Il chanta plusieurs airs , dont sa
majesté fut si contente , qu'elle le
chargea aussitôt de faire un dl?-
vertissement pour Marly , qui deux
mois après fut exécute et applau-
di de toute la cour. Moreau fut
aussi chargé aie faire la musique
pour Içs intermèdes des tragédies
d'Esther^ d^Athalie , de Jonathas,
et de plusieurs autres morceaux-
pour la maison de Saint- Cyr. Ce
musicien excelloit sur-tout k ren-
dre toute l'expression des sujets
et des paroles qu'on luixlonnoit.
Le poète Lainez , k qui il s'atta-
cha , hii fournit des chansons et
de petites canta tilles qu'il mit ea
musique , mais qui ne sont pas
gravées. Il mourut k Paris ea,
1754 > a 78 ans.
* X. MOREAU ( Jacob - Ni-
colas ) , né k Saint-Florentin le
20 décembre 1717 , reçu avo-
cat et ensuite conseiller k la cour
des aides de Provence , historio-
graphe de France , bibliothécaire
de la reine , quitta jeune la ma-
gistrature pour suivre avec plus
de liberté son goût pour les let-
tres. Venu k Paris , il s'y fit bien-
tôt connoitre par ses écrits , fut
nommé historiographe de France,
e£ chargé de rassembler près du
contrôle général les Chartres , les
m on u mens historiques , les édits
et déclarations qui avoient formé
succcssivemenjt la législation fran-
çaise , depuis Charïemagne. jus-
qu'à nos jours. Cettq collection,
immense et bien faite fut con-
liée à s^ gard« , sous le titre d«
>
1
. Itf ORÉ
pé^t des chartes et de légis-
lation. Il est mort , non pas dé-
capité peùidant là révolution ,
comme Ta annoncé un biogra-
phe , mais naturellement k Cham-
bouci 9 près de Saint-Germain-
cn-Laje , le lo messidor de Tan
1 1 ( 1799. ) Parmi ses écrits nom-
breux , on remarque, IJ U Observa-
teur hollandais , espèce de jour-
nal politique contre l'Angleterre ,
'divisé en quarante-cinq lettres écri-
tes avec sagesse et beaucoup de
conuoissance dans la politique
de l'Europe. II. Mémoire pour
, servir à thistaire des Càcouacs ,
1^57 , in- 12 : écrit piquant et
rempli d'une ironie fine et agréa-
ble , qui attira à son auteur
quelques ennemis parmi les phi-
losophes anti-religieux. Ilf. Mé^
moires pour servir à V histoire de
notre temps y 1767 , 2 vol. in- 12.
iV. Examen des effets que doit
produire dans le commerce l'u-
sage et la fabrication des toiles
peintes , 1769 , in-8°. V. Le Mo-
mieur français , 1760 , in- 12. VI.
Les Devoirs ctun prince réduits
a nn seul principe , 1775 , in-8».
Cet ouvrage , réimprime en 1782,
èi qui mérîtoit de l'être , fit hon-
neur k l'éloquence et au cou-
rage de l'auteur. « On vit , dit
nn éerivain , un simple particu-
•i
« . •
MORE 209
1789 , et i^réseotent des tableaux,
de notre histoii'e depuis Ciovis
jusqu'à Louis IX. « L'auteur ,
ajoute Técrivain déjà cité , com-
parant les siècles les uns aux
autres > démontre par les faits que
la morale doit être laiolfonda^
mentale des états ; qu^avec elle
ils s'élèvent e:t prospèrent, comme
sans elle ils périssent et s'affais-
sent sans retour \ que l'iniquifi^
est le fléau de celui qui .la com-
met , ainsi que la ruine de celui
qui la sert \ politique sublime
qui. .garantit tout à la fois et-
1 autorité de ceux qui gouverneilt
et la sûreté de ceux qui sont g^ti-*
vernés. Moreau ne sépare jamais
dans cet ouvrage la cause des.
peuples de celle des princes. Eu
défendant d'une main le pouvoir
unique, il repoussoit de l'autre
toute idée d'oppression. Sonprin-c
cipe étoit que tout devoit être
fait pour le peuple , et rien par
le peuple , parce que son premier,
besoin est (fêtre gouverne, et que
le plus heureux emploi qu*il,
puisse faire de sa force , c'est
de s'en dessaisir. » Malgi^ cet
éloge , Moreau fut vivement ac-
cusé dans le temps de % n'avoir
écrit que sous l'influence ministé-
rielle , et poiu" favoriser " par, ses
, ^ ^ recherchesi'accroissementaupou-
lier opposer noblement la liberté 1 ^oir arbitraire ; de n'avoir vu
de ses leçons aux flatteries des
courtisans , et la sévérité de ses
principes à ce torrent de corrup-
tion qui commençoit dès lors à
déborder de toutes parts , et dé-
çoit bientôt engloutir et les flat-
feurs et les flattés. Vlï. Exposé
historique des administrations
provinciales y 1^89 j-in-S». VIII.
Exposition de la monarchie fran-
çaise i 1789 , 2 vol. in-80. IX.
Principes de morale politique et
du droit public , ou Discours sur
tHistoire de France , 21 vol. in-
comme état heureux pour les
Français que celui d'être esclaves,
en soumettant leurs propriétés et
leurs lois à la volonté absolue du
chef. Il faut l'avouer ; ce repro-
che , qui empêcha l'auteur d'être
reçu à l'académie française ,' fut
sans doute trop sévère , mais il
n est pas dépourvu de fondement t
et la lecture de ses • Discours ,
quoique écrits avec pureté et élé-
gance , fait naître cette opinion ,
et laisse dans l'ame un seutîmcnt
de tristesse et de découragement.
I <
1
i«. Ils ont été publiés de 1777 k j Moreau eut des vdrtus sociales ;
T. xti.
4
9Î0,
MOAE
MORS
père
bon époux , ami de la paix, de la
religioti et de son pays.
* XI. MOiWEAq HE Comma-
GKT eu Cavmagnt (^Antoine-
Jeati y, baron , puis vicomte de
Soulaneis près Bourges , né en
i/^gt y d'une ancienne Êimille no-
ble du Berri, mort en t56i , se
distingua comme homme de
guerre et com^e faomme delet-*
tfes. Ce seigneur étoit veuf et
kvoit un fils «n bas âge , lorsqu'à
la bataille de Pavie en iBa5\ il
fût blessé et fait piîsonnier aved
François I« et plusieurs de ses
officiers, lis furent échangés dans
la niême année : mais l'amour
retint Moreau quelque temps en
Espagne , oh il se remaria , et
eût un second fils. £n iS^S il
revint en Fï«ince avec son épouse,
de qui il eut encore d'autres en-
fans y et ses blessures l'autorisant
à quitter le service , il se retira
c|ans son château de Soulangis.
t)eux ans après , le roi érigea
iïette barbnnie en vicomte , et de-
pub , Moreaû se livra entièrement
a son goût pbur les lettres. lia
laissé , I. IJn Recueil de poésies^
254B , in - 4** ) dans lequel on
trouve quelques pièces qui n'é-
toient pas tout-k-fait sans mérite
a l'époque où elles parurent , mais
qui ne présentent aujourd'hui
nen de neuf. II. Une Relation
détaillée de la bataille de Pavie ,
restée manuscrite à la bibliothèque
de Tarchevêché de Bourges. Il
seroit a désirer qu'elle fut im-
|>riinée.
*^ XIL MÔRËAU DE CoM-
MAGMT (Paul), vicomte de
Soulangis , petit -fîls du précé-
dent , né en i56o , au château
d« SoulaB|[is près Bourges , laort
tempi
de cette princesse avec le roi ae
Navarre , fut du petit nombre
des seigneurs catholiques qui
suivirent le parti d^ Henri IV y
sous les règnes de Charles IK. e%
de Henri ttl. Paul n'avait quet
16 ans , et étoit déjà an service ,
3uand il fut vainqueur dans un
ùel où il souteuoit les intérêts
du roi de Navarre, qui venoit de
se retirer à Alep^on* Cette cir-
constance lui concilia la faveur,
de Eienri. ïl le Ht dans W sâite
capitaine au réginyent de ses
gardes françaises. Ce seigneur
porta les annjes/ 55 ans, et fut
tué sous les yeux dp Louis XUI ,
au siège die La Rochelle.
♦ XIIL lM[OREAU (Michel ),
de la même famill^ (jue les deux
précêdens , s'est distingué au
17" siècle dans la place de lieute-
nant civil au ehâtelet de Paris ,
où il fît beaucoup de bien. I^-
reconnoissance a conservé le noni
de ce magistrat, qui a provoqué
Ïdusieurs lois et régleniens utiles*
1 étoît mort en 1607 ; cîir. k cette
épocjue , sa veuve Ëlizâbpth Luil-
lier épousa en secondes noces
le chancelier Etiepne d'À-ligre*
* XIV. MOREAU »a U Ro-
CHETT£ ( François - Thon^s ) , né
le 4 novembre ijap,, a Aigny*-
ie-Feron , près Villeneuve-PAi^
chevêque , etpit directeur des fer-
mes du roi à Melui^* Ily ^voi^ > près
de cette ville , upe petite tei;re ap*
pelée La Rocbetlîe , dont)e sol étoit
si pauvre , que , suivant un dicton,
vulgaire , une poulç n^^ trpuvoît
point B vivre en 90Ûtr Mpreau de
La Rbchette conçut le hardi pro-
jet de changer cette lande en uoi
domaine fertile. Il l'acheta ea
i7âx- Le jour il vaqixpit à la ville
MOUE
ftOT deroîrs de sa place ; le soir
et une partie de la nuit étoient
consacrés à ses occupations ctiam-
pétres. D^abord il fit» valoir les
terres déjà en culture. En l'yôo il
coihniença â défricher. Il proposa
au gouTèrnement , en 1767 , d'é-
tabfir a Là Rochette une écote
de pépinièrie cultivée par des en-
fan s- trouvés , dont lé nombre fut
dans Tcriginè de 5o , et ensuite
porté à 100. En même tenips qu'il
ibrmoit des hommeà aux travaux
agricoles , il les emplo^oit à con-
tinuer ses défrioheméns , à nive-
ler le terrain , à l'améliorer et à
le planter. Bientôt de belles fo-
rêts , des champs féconde j une
niaison élégante et spacieuse ^
construite eh 1271 sur les plans
du célèbre architecte Louis , et
entourée des bâtiméns nécessaires
k une gro.^e exploitation / de
Vastes jardins , de riches pépi-
nières , prirent la place des ro-
chers , des bruyères et des sableà
stériles^ donnèrent la vie à un
'sol disgracié de la nature , et le
parèrent de tout le luke de la vé-
gétation. Lé gouvernement ré-
poinpensa les talens de Moreau
de La Rochette et eu tira parti:
Il avoît été nommé, en 1760, à là
place d'inspecteur des familles
acadiieûnes rëstée:s ^ur les ports
de mer. On lui donna l'année
suivante celle d'inspecteur-'géné-
ral'des pépiilières royales. Ho-
noré de lettres dé noblesse , il
fut, en 1^69 , décoré de l'ordre de
Saint-Michei. On le chargea , en
1785 , eâ qualité de commissaire
du roi f d'améQager les bois ser-
vant à l'approvisioifuemeiit de Pa-
ris , et tle rendre flottables diÔ'é-
rens ruisseaux qui pouvoient le
favoriser. Moreau vécut dans là so-
ciété'des personnages du 1 8* sièele
les plus distingués par leur rang
et leurs lumières ', et j a fait rer
niarquer ou esprit ausçl ajg;réab)je
MORE . air
que solide , joint a un coeur vrai-
ment philantropiquje.'U existe untf
correspondance mtéressante en-
fre Voltaire et cet iBdustrieux.ei«
tpjen^ a qui l'on doit en outre une
belle nmnufacture de sulfate dé
fer ( coùpeit)se verte) , établie
k UrceLpres Baon , l'une des pre-
mières usines de ce genre que H
Franée sût possédées ; des projets
etpiattsuouT le défrichement de$
landes- de Bordeaux , etc. , etc»
Il mourut^ dans sa terre de La
Koehette, ealouré de sa création »
et de l'admiration pid>lique , le ao
juillet 1791 , âgé de 71 ans.
♦ XV. MOREAU DB La Ro*
CBBtTt ( Jiêan-Etknne), fiis du pré«
icédent) membre de la société d'a-
griculture de ^éine*et*Mame, né k
Melun'kr K7 novembre 17Ô0 , et
mort a La Rochette le S mai i8o4 v
s'est rendu recoramandâble par sea
travaux en agriculture , en cook
tinuant de cultiver les belles pés*
pinières et le ddm«ne de La Ro-
chette. Quoique fort jeune alors ^
ç'étoii^ lui qui étoit chargé de
l'exécution des plans, des dé-
tails de culture, de la sur^etl'-»
lance des ouvriers , de l'établis*
sèment des pépinières* Il travailla
avec son père jusqu'à la mort
de celui-ci , arrivée en 1 79 r . De*-
puis , il continaa avet le même
zèle k améliorer ses établisse^
mens de cuttinreet ses pépinières.
Aux époques désastreuses de la
révolution , quand des'tjrai^s, nod
mûins imbécilles que cruels ,
esoient dire qu'il ne faUoit à la
France que du fer et des pomi-
mes de terre; quatid , pour vou-
loir le bien , on avoit besoin de
courage , il fut assez hardi poui*
faire enôore dés semis d'arbres
Srécienx. 11 prépara ainsi , pouir
eis temps nlus calmes et pku^
heureux , ' ae$ richesses et des
jouissances dâtutil n^apas tei^^ù
àî2 MORE
vandalisme que nouui ne fussions
à jamais privés.
XVI. MOREAU. Voy. Béait*
MONT , n® XIU , Màupérws , et
Mavtour.
* I. MOREÉLSE (Paul), fa-
meux peintre hollandais , distin-
gué par ses^ taiens , né k Utrecht
en 1675 , mort en i638 , élève de
Michel Mirevelt , a graifé en bois
quelques planches qu'on estime
beaucoup. Il entendoit bien le
claii'-obscur.
* II. MOREELSE \ Henri) , fils
du précédent , né à Utrecht en
161 5. Cet homme » d'un mé-
rite rare, professa- pendant dix
ans le droit civil à l'université
d'Utrecht , et fut ensuite emplojé
-dans diverses magistratures et
jCom missions honorables. Il est
•mort en. 1666. On n'a de lui que
fia harangue inaugurale de Juris-
pmdentiœ^omanœ usu hodierno ,
.quelques Dissertations académi-
<]ues , et un Mémoire hollan-
dais sur l'aggrandissemeut de sa
■ville natale.
' * L MORËL ( Hugues ) , né a
Auxonnedaus le 1^* siècle , d'une
£a mille recommandable de cette
ville , se voua à l'état ecclésias-
jtique. Dès la fin' du i4' siècle
il iiguroit parmi les secrétaires
du duc Phiupperle-Hardi , s'étoit
distingué dans cette placé, et mé-
rita la confiance du prince , qui
le chargea, eu décembre iSgo ,de
^e renure près du pape a Avi-
gnon , pour obtenir main-levée
de l'interdit mis sur la ville
d'Auxonne par l'archevâque de
Besançon , par rapport aux mbn-
uoies que le duc faisoit fabriquer
en ladite ville. Hugues Morel ,
assez heureux poui: obtenir un
plein succès de la négociation
Uçnt il étoit chargé /rapporta des
MORE
bulles de main-levée , et mit nn
à une contestation qui duroi't^ de-
puis un demi-siècle ^ et dont la
ville d'Auxonne étoit sur-tout la
victime. Hugues M6rel étoit dojen
de Beaune , trésorier et chanoine
de la chapelle du duc à Dijon ,
nommé par le duc j^eàn auditeur
des causes d'Appeaux, membre
du grand -conseil dès ducs , et
garde des chartes de leur tré-
sor. Envoyé en i4o8 par lie chan-
celier de boui'gogne , pour con-<
noître des differeus èxistans ep-
tie les habitans de Besançon et le
chapitre métropolitain ae cette
ville , il les termina en se conci-
liant l'estime des deux partis ,
s'en revint avec le titre ae cha-
noine de Besançon , et reçut en
récompense du duc le doyenné
de la bainle-Chapçlle qui devint
vacant sur la fin de ladite année ,
place d'autant plus recherchée
qu'elle donnoit entrée dans le
conseil privé du prince : ainsi
Hugues Morel se trouva revêtu
des dignités ecclésiastiques et ci-
viles. En 1417 il fut nommé élu
du clergé en l'assemblée. des troi»
ordres du bailliage de Dijon , et
dans cette mission il fut double-
ment investi de la contlaace du
peuple ^ui l'avoit choisi , et du
souverain qui l'avoit distingué.
Les dotations que fit Hugues Mo-
rel à l'église (FAuxonne en 14*9
doivent le faire considérer comme
fondateur delsijamiliaritéée cette
ville j il y avoit choisi sa sépul-
ture , et fait d'avance placer sa
tombe. Il décéda l'an i4^i • Ainsi ,
après avoir été honoré des trois
premiers ducs de Bourgogne , de
race royale , et avoir rempli sous
ces trois règnes des fonctions im-
portantes , Hugues Morel existe
encore plus dans le souvenir des
Auxonnois , par la mémoire de ses
bienfaits , que'par la tradition de
ses dignités.
J
MORE
n. MOBEL ( Frédéric ) , célè-
bre. imprimeur du roi , . et son
interprète dan§ les langues grec-
que et latine , héritier de Vas-
cosan , dont il a voit épousé la
fille y étoit né en Champagne ,
et mourut à Paris , le 7 juillet
i583 9 dans un âge' assez avancé.
Sa devisé étoit un mûrier , avec
ces mots : Tout arbre porte' de
bons fruits.
m. MOREL { Frédéric ) , fils
du précédent^ professeur et in-
terprète du roi , et son impri-
meur ordinaire pour Fhébreu ,
le grec , le latin , et le français,
et plus célèbre que son * père ,
avoit une si violente passion
pour l'étude , que, lorsqu'on lui
vint annoncer que sa femme étoit
sur le point de /mourir, il ne
voulut pas quitter sa plume qu'il
n'edt fini la phrase qu u avoit com-
meiicée. Il ne Tavoit pas ache-
vée , qu'on vint lui dire que sa
femm^ étoit morte : « J'en suis
fâché , répond -il froidement ; c'é-
toit une bonne femme. » Cet im-
primeur acquit beaucoup de
gloire par ses éditions , qui sont
aussi belles que nombreuses. Il
publia i sur les manuscrits de la
bibliothèque royale , plusieurs
Traités de saint Basile, de saint
Chrysostôme, de saint Grégoire,
de saint Jérôme , de Théodoret ,
de, saint Cyrille, de Galieo', de
Xéuophon , de Théophraste ,
d'Homère; d'Héliodore , d*Or-
phée , d'Hippocrale, de Philon le
Juif, de Synesius , de Théophile,
etc. , etc. Dès l'âge de vingt ans
il avoit déjà publié l'Hérodien
de la traduction de Jacques de
VintimilW, i58o, qu'il accompa-
gna d^une yersîon.VOn estime Vé»
aition qu'il donna des OEuvtcs
d'OKcumenius et d'Aretas , Paris ,
i63i 2 en 2 vol. in-folio. Enfin ,
après s'être signalé par ses con*
MORE
2l5
noissances dans les langues, il
mourut le 27 juin i63o , à >]%
ans. Ses fils et ses petits-fils mar«
chèrent sur ses traces. Voyez
ËZECHIEL , n» II.
t IV. MOREL ( Claude ) , fils
du prét^dent , bon imprimeur ,
et savant dans les langues grecque
et latine , a donné une édition de
saint Grégoire de Nysse , i638 i
5 vol. in-folio , qui est estimée
des savans. On distingue, dans ses
éditions^ Quintiliën , saint Igna-
ce , saint Dénys TAréopagite ^
dont quelques exemplaires sont
en vélin. On a observé' que le$
livres sortis les premiers de ses
pressés sont pins beaux que les
autres.
V. MOREL (Charles), impri-
meur ordinaire du roi , succes*
seur des précédens , a donné des
éditions correctes de plusieurs
Pères grecs. La plus considéra-
ble est celle dés conciles gé-
néraux et provibciaux , en grec
et en latin , par Binius , 10 vol:
in-folio.
VI. MOREL (Gilles), impri*
meur ordinaire du roi 9 habile
dans son art, a donné les OEuvres
de saint Grégoire de Nysse , i638 : '
de saint Isidore , d'Âristote , en
4 vol. in- fol. On lui doit encore ,
la grande Bibliothèque des Pères,
en 17 vol. in-fol. Sur la -fin de
ses |ours il se fit recevoir con-
seiller au grand-oonst^il.
+ VIL MOREL (Guillaume),
professeur royal en grec, direc-
teur de l'imprimerie royale à
Paris , mort en i564 1 a domié
un Dictionnaire grec-latin-J'rafi"
, çais , 1622 , in - 4** , et d'autres
ouvrages pleins d'un savoir éten-
du. Il di publié encore les ouvrages
d'Arttiémider , en grec et en latin.
/
9i4 MORE
#t ceux de. saiiit Jean-Chrjsos**
lôine 9 sur le Nouveau Testament,
tn 6 YolumeA ia*iblio.
t VIII. MOREL (Jean), frère
4u précèdent , né en la paroisse
du Xilleuf , 4^ns le c^té de
Mortein , a publié , sous le voile
de Tanonyme , , L'Ame toujours
impassiblp dans toutes les po-
êitions de la vie^Jçrs en une
teille qui est la grande y Paris ,
j558, in-ia« Cet ouvrage est
plein d'intérêt : le caractère de
l^hilippin , le jpersonnage princi-
pal , y est pariaitement bien sou-
tenu, et contraste ^ merveille
fivjec le caractère ardent de Flo-
rine , sa maîtresse , pour laquelle
il finit par être sensible. On a
donné Tejctrait de ce roman dans
la Bibliothèque universelle des
romans , septembre , 1779^ pag,
(I07 et suivanles^ Xies, <u>nnois-
sances littéraires dq Tauteur Ta-
voieni lié«avec le. cbancelier Oli-
vier et Michel de THospital. Coa*
yiiinca d'avoir adopte les-' nou-
velles opinions, Morel fut mis, en
prison pour crime d'hérésie. Il y
mourut. On le déterra , et il fut
iNTÛlé 1& 37 février iSSq.
* IX. MORëL (Jean), né à
Châlons-sur-Saône en iSg^, mort
§u 1668 ) excella dans ja con-
Ïioissance des langues grecque et
atine , fut docteur en méoeçine
de la faculté de Montpellier , et
auteur de l'ouvrage smvant ; De
Jebre purpunUifj epidenUcd et
pestiienti qum . td> àUquot amùs
in Burffundiam et omnes ferè
Callim pi^vincias dehaechatur ^
mediem disseHatio , Lugduni ,
1641 9 in-d». — Un autre médecin
de ce nom (Grégoire) a écrit:
De aquis medivatis agri Pata-
vini , el de causiê qualUatum,qt4^
0is insurU compendiolum ^ Puta-
vii p 1567 , in-8*.— Pierre et Jean-
MORE
Charles Moael , aussi mddeons «
ont publié Quelques ouvrages
cités par les )>ibhographes.
X. MOREL (André}, en la-
tin Moreflius f antiquaire, natif
de Berné , connu k Paris par
sa profonj^e érudition. On lui
offrit la place de garde du cabi-
net des tnédailles du roi, h con-
dition qu'il embrasseroit la reli-
ffion catholique : mais il ne vISu-
lut point l'accepter à ce prix. U
étoit alors ^ la Bastille , où Lou-
vois l'avoit fait mettre , parce
qu'il s'étoit plaint , avec la fran*
chise de son pàjs , qu'on ne le
récompensoit pas du travail dont
il avoil été chargé par Louis XIV.
La libe.rlé ^ui ayant été rendue^
pour la dixième fois , 1^ , 16
novembre 1691 , k la sollicita-
tioil du jg[rand-consei1 de Berne p
il se retira en AUeiiiaig^rie , et
mourut k Airnstadt le 11 avril
^7o3. Il l^ssa un fds , ministre
de l'église de Berne. Quoique
Morel edt cultivé toute sa vie Ja
science numismatique , il ne la
méttqit point au-dessus de toutes
les autres connoissauces , comme
font certaiïis antiquaires. Il ne i*e-
âardoit les médailles que comme
es monumens de la vanité des
anciens , >qui servent k connoître
rhistoii*e , mais qui ne renferment
pqs toute l'histoire. U étoit natu-
rellement modeste ^ et j quoique
Vaillant ne lui fût pas favorable ,
il se reconnoissoit inférieur k cet
antiquaire , et avouoit que per«
sonne ne lesurpassoit dans la con«
noissance des médaille^^ Ses prin-
cipaux ouvrages sont , t. T/tesaU'"
rus MofnlUaims^ sive Janiiliarum
Romanarum numismata omnia.,
et disposita ah Andreàt âforelUo,
cum conunentariis Havercattipi p
Amsterdam f 1754 > cinq tom. en
u vol. in fol. Ce recueil , le plus
complet oes familles romaine»
UOKt
MORE
ai5
^n ait jamais para , e«t eitîflië ,
rare et idcfaerelié ; on j tron%«
SSggmédaaies^ groupées aree iears
fwcant* li6 ÊtttttËT tMé^KfBCOt
frappé de la beauté des mé-
^aoUef crâYées par Morel lui*
n««e iSr k» of]^<, et de
la jofleffedes inscriplioos. II. Spe-
citmfH ^ff iuuwnaH€B , Leipsidk ^
i$g& , eo ^ Tol. în-S^ : ouvrage
dî|pMe dtt préeédent*
' f XI. IIOBEL (ilam Robert) ,
liéDédictm de Saint-Manr, né
à la Chaife-Diea en Amrergne
ran fOô3 ^ biMiotnecatre de
Saint " Germain - des - PrÀ en
i68o« On Inî donna ensuite la su-
périorité de différentes maisons.
£m 1699 il Toolnt éftre dédiargé
de font fàrâesm , >our se retirer
a Saint'Denjs , on il ^oceupa ii
composer des aiwnyes aseéti-
ooes. n nuramten liSt^^jg ans.
CNi a de lui , I. tffiaion de ctmr
tur chaque iferset despêomme» et
tk* etimUqueM de fEpise , Paris
1^16, en 4 Tol. în-n. (Fo;tpz
fusCoive Utténitt de la congre*
eafkm de Saint^Maur 9 p. 5o4.)
II. MétUfittion sur ht règle de
Saint^Bemdt , Paris , 17179 in-8«.
m. EmireUens spirituels sur les
Evanâies des dhnanehes et les
mystères de toute Tannée^ dis-
irîimés pour tous les jours defA-
vent ^ tjio^i^ voL in-i^* IV. Etu-
tretiens spirituels ^ pour servir de
préparation à la mort , . in-is ,
Piaris 9 \yi\ . V. Entretiens spiri-
tuels pourlafHe et Foetiu^e du.
SiànûSacrement ^ en lyn , in-i 1.
TL imitation de N, S» /. C ,
tradnctioa sonTelle , aree nue
pffiére ai&cfive 9 on eftusion de
c><«ror a ta fin ^ chaque chapitre ^
ia-iî , Piiuis , 1723. Vil. Médita''
tions chréUennes sur les Evan'
files de toute tannée, 3 inA,
m-f 5 , Paris , 1716. VIII. Du bon--
heur étum simple religieux et
d'une simple reUgicuse ^ 4pti ai'
inent leur état et leurs devoirs ,
tn-r^, \jr]. tH. Betraite de dlsr
jours sur les devoirs de la vie re-
ligieuse 9 in-11 9 lySo. X. Do
fespénmee chrétienne ^ et de Us
confiance en là miséricorde de
' Dieu ^rsk-i^ y y-P* ^ pinpari
des ouvrages de dom M««el ne
sont que des prières continudies;
Tantear a tiré ses réflexions do
l'Écriture et des écfiti ascétiques
àe% ^. Pères. Cest ce qui dotma
une grande vogue a wes ouvrages.
Le Dîctionnaife àes livres jansé-^
nistes le range dans la classe im
ces aecUîres,
* Xn. MOREL (Glande), né
à Paris, mort en 1703, fut, selon.
Desvaux dans son mdexfunereus^
premier ciiirnr|p«n de Marguenie
de Lorraine , seconde femme de
Gasioo de France , dtfcd'Orléans ,
et ,è sa mort «rcfllpIitlesfimcttoRs
de chirnrgienien chef dans Fbo-
pital de la Charité. Il s'y dislin-
goa , ainsi que Asu» la capttall^ ,
par les opérations les pb» dâi-
cates de son art et ton|oiiffS finlts
aivec snceès. Très-habila dansfa
litiiof oniîe , il Ibrflia quantité Re-
lèves à FHAtd-Dieu dans bi pra-
tique de la taîUe , et se faisoit ad-
nurer é^nn antre cdté, dans les
écoles publiques, par la clarté de
ses démoni^tions anatomiquès
et diirurgicalea. 11 avoitélé long-
temps wevdt de la communauté aa-
Saint-OWne.
^MORELL (Thoiiias) , sava»t
théologien anglais , et lexico-
graphe, né en 1701 , mort en 1784,
a domié des éMtions précieuses
duDietfonnaise latin dTÂinswortf»
et du Lexieon me deUedeaicna.
Il est auteur des esodlentes no-
ies de TEssai sur Pentendemcnt
humain par Locke. Enfin MoreU
Bcuparth PAaaljsedelnbcadlé
2i6
MORE
de Hagarth, et il a donné un choix
de morceaux àe l'Ecriture sainte
pour les Oratorios d'Handel.
I. MORELLE (Julienne) , pro-
dige de savoir , née à Barce-
lonne , posséda quatorze langues ,
la théologie , la philosophie ,
la jurisp ndence et la musique.
Dès l'âge de 12 ans elle sou-
tint publiquement ^ Lyon di-
verses thèses qu'elle dédia à Mar-
guerite d'Autriche, reine d'Es-
çagpe. Dégoûtée du monde et des
nommages qu'on lui rendoit , elle
embrassa la profession religieuse
dans le monastère de Sainte-
Praxède d'Avignon , et j mourut
en i653.
*' II. MORELLE ( N. de la ) ,
né à Paris vers la finduiiS* siè-
cle, connu par quelques piè-
ces de p<)é&ies qui ne sont pas
sans mérite. On a de lui, I. Endj-
mion ou le Raidissement, tragi-
camédie pastorale en cinq actes^ ,
en vers, dédiée à la duchesse d'Or-
léans , Paris 1627 , in-8«. IL Phi-
hne,<i\i l'Amour contraire, pasto-
, rsde en cinq actes, envers, dédiée
a la princesse deGuémenée, Paris,
i65o , in-8<». Si Ton en croit l'aTis
du libraire au lecteur , cette pièce
a souvent paru sur le théâtre de
rhôtel de Bourgogne avec succès,
et dans les meilleures maisons de
France ; c'est par le conseil de
«es amis , et sur-tout de Malherbe ,
qu^il la fît imprimer. Le même
Malherbe, dans un sonnet qui
suit Tépître dédicatoire , fait un'
i;rand éloge de Tauteur et de la
pastorale.
^ m. MORELLE ( Cômc} ,
lié en Catalogne vers Tan i553 ,
.«nti:» dans Tordre de Saint^Dô-
jaiBique , et professa la théologie
à COotogi^e au commencement d_u
ig* siècle* Les Xhkse^^^'A soutint
à Paris, en 1612, sur l'autorité
MORE
du pape et des conciles , ûteol
beaucoup de bruit. Cette même
année il publia à Anvers une nou-
velle édition des QEuvres de saint
Thomas d'Aquin en 18 vol. in-foi.
Il fut fait inquisiteur général de
la foi dans les trois électorals le
25 mai i6i8. L'estime- et l'amitié
Îii'avoit pour lui l'électeur de
reses lui devinrent funestes.
Les Espagnols s'étant imaginés
<^ue Morelle étoit son espion ,
1 arrêtèrent , et le firent condnire
dans la (citadelle de Gand, où il
finit misérablement dts jours le
i8 février i636.
L MORELLi(Marie-Magd€-
leioe ) , née à Pistoie , se distingua
dans sa jeunesse par ses tal eus
pour la poésie, qui la firent re-
cevoir dans l'académie de» arca-
des de Rome , sous le nom de Co-
rilla Oljmpica. 8e^ succès lui
procurèrent l'honneur de recevoir
au Capitole, le 3i août 1771 , la
couroime de grand poë(e, que
Pétrarque obtint, et qui aitoit
ceindre le front du Tasse , si la
mort ne l'eût frappé la veille de
la cérémonie. Le célèbre impri-
meur Bodoni a recueilli, à Parme,
les actes de ce couronnement so-
lennel , et des honneurs rendus a
Corilla , qui est. morte h Florence
le 8 novembre 1800. Kojez Pizzi.
* TI. MORELLI (François-Jo-
seph ) , de Florence , prit d'abor^i
l'habit de frère mineur de l'obser-
vance de St. François , mais il le
quitta bientôt pour reprendre
l'habit séculier, et se retira a
, Londres , où il étudia à fond la
langue anglaise , et les ouvrages
. de cette nation les plus érudils
et les plus accrédités. S'éfant re-
penti de sa démarche , il retour-
na à Florence , où , par la protec-
tion de Cosme in, il fut dispensé
de rentrer dans son couvent. En
MORE
MORE
219
ijSo il fit un Yùy sige en Allema- j Tempercur Frédéric Barberonsse
gue , et se rendit a Vienne , oii il fît en Lombardie depuis 11 54
^ jusqu'en 1168 , principalement
par rapport a la ville de Lodi^
Aurens. — Acerbus Mobena , son
fils , acheva ce que le pè^re n'avoit
pu finir. Ces auteurs étoient partir
sans de l'empereur contre les pa-
ϻes. On trouve cette histoire dans
a collection de Burmann et dans
termina ses jours en lyot)* On a
de lui les ouvrages suivans , tra-
duits de l'anglais : I. Guida degii
uomini alla loro etema salute y
del P. Roberto Personio delta
compagnia di Jesu, II. Gentiluo-
mo istrutto nelîa condotta duna
virtuosa e Jelice vita del P. Gu-
gUemo Dorell délia compagnia di
Jesu. Ces deux ouvrages furent
réimprimés plusieurs fois. UI. Le
tre conversioni deW Inghilterra
dal paganismo alla religions
cristiana , etc. , cofi diverst altne
materie appartenenti aile dette
vonversioni , scritle dal P, Rober-
to Personio sacerdoteinglese dél-
ia compagnia di Jesu, etc. , Roma,
lySo , 3 vol. in-4°« Ôans cet ou-
vrage cil examine le Martyrologe
Protestant de Fox , et on y donne
i relatioH de la fameuse confé-
rence qui eut lieu k Fontainebleau
^Dtre le cardinal Duperron et Dn-
piessis - Momay , ainsi que de
plusieurs disputes et controverses
qui éclatèrent à Oxford , entre les
catholiques et les protestans ,
soas le règne d'Edouard VI.
♦ MORELY ( lord ) , fils de sir
Thomas Parker^ fut en grande fa-
veur sous Henri VllI , et Pun des
pairs qui signèrent la lettre au
pape sur la légitimité du divorce
de Henri et de Catherine d'Ara-
gon. Il concourut dans toutes les
mesures qui furent prises pour
faire réussir le mariage de ce mo-
narcpie avec Anne de Boulen.
Il vécut dans un âge très avancé , |
et se retira de bonne heure de la
eoar, ou il ne se plaisoit pas. Il
mourut en i547* ^^ ^ ^^ ^^^ ^^^
Poésies latines.
♦MORÉNA(Othon), natif de
Lauden en Allemagne , dans la
Frauconie, dans le 12* siècle,
commença Thistoire dé ce que
celle de Muratori , avec les notes
de Saxius : elle a été aussi impri-
mée a Venise , i639 , in-4*' » avec
les notes et les corrections de
Félix Osias.
t MORENAS (François) , his-
toriographe d'Avignon , né danâ
cette yille en 1 702 , y mourut en
177 Morenas fut soldat , puis
cordelier ; et ayant obtenu la dis-
pense de ses vœux , il entreprit
en 1733, le Courrier d'Avignon ^
qu'il écrivit d'un, style foible et
incorreèt, mais facile et nïiturel.
On lui donna ensuite pour colla-'
borateur l'abbé La Baume , puis
l'abbé Outhier i l'un poëte en
prose , l'autre ex-prédicateur. Le
ton de la Gazette avigoonaise
changea entièrement sous ce der-
nier rédacteur. Il broda les nou-
velles en déclamateur ; il annon*
ça des bagatelles aVec emphase.
Ce style oeitai-oViental , qui aur
roit du décrier la feuille , servit à
la répandre , parce que l'auteur
avoit de l'imagination et quelque- '
fois des saillies. Morénas n'avcfit
ni l'un ni l'autre. C'étoit en lit^
térature un écrivain très - mé-
diocre ; et dans la société un bon
homme qui ne moutroit père
d'esprit , et encore moins d agré-
mens. Comme les profits de la
Gazette ne lui sulnsoient pas ,
il coipposoif des. sermons pour
tous les jeunes aspirans a la chai-
re, et leur vendoit son éloquence
à très-bon marché , mais toujours
pli^s qu'elle ne valoit.. Louis XV
^tft
MORE
«yant pris possession du Comtait
Venaiiâiti en ij6è , et le Courrier
d'Avignon sr^ânt'ëfé Supprimé ,
Bf orënas se reiidit I Monaco , où
il continusl sa UAtèiVe, C'est dans
cette ville qU'irmoui-ut en i')y^
On a de lui dijOTér^hâ ouvrages
aujourd'hui Oiiblié^. On ;^e sou-
tient pourtant encore de son
Jbrége A\x Di'ctioUfiaire des cas
de consciedce de Pontas, eb a
Vol. in-8« , qui fil t contrefait à
Lyon , et que Coll'et s'appropria
éhstiite , en dëcHânX lé premier
auteur, suivant l'usage ordinaire'.
Ce théologien y ajouta pourtant
bien des cas , et modifia ou rec*
iifia les décisions; inais le fonds
appartenoit à Morëoas , et c'étoit
lui qui avoit pris la plus erànde
peiue. Son Abrège de ritistoire
ecclésiatique de Fleury, en x5
\ol. in-i2, est très-infërieur à son
travail sur Pontas ; les deux der-
fiiefs Volumes , pris dans leS Mé-
moires du P. d'Avriguy, el dirigés
jpat* les jésuites d'Avignon , ne
Tout honneur ni à son exactitude ,
ni à son impartialité. Les diffé-
rentes Relations des évfi^nemens
conrans , ainsi que son His-
'toir*e de rentrée des Allemands
en Prosfence^ n'ont eu audun suc-
cès. Il a donné aussiv nhe mau-
vaise Suite aux Lettres historiques
de madame du Noyer. Sa Disser-
tation sUr le dommétxe , traduite
de l'italien de Bell oui , 1^56 ,
iu-i3 , eut quelque > accès. More*
tfAs auroit été plus recommanda-
ble , si , au lieu de composer, il
s^étoîf l>orné k traduire. Il travail-
lait en même temps à di&erensoii-
vrages polémiquéîs peu impor-
taus.
* t MÔRÊM (Louis ),dôctetir
en théologie , né le ^5 mars 164S,
d'une famille honnie , a Bâge-
xnoût, petite ville de Provence ,
dans le diocèse de Fréjus , fit ses ,
MORE
ëtudes à Di-aguignan , à Aix et m
Lyon. Dans celte dernière vdle
il prêcha la controverse pendant
ciiiq ans. Moréri s'y étoit annoncé
par une mauvaise allégorie , inti-
tulé le Pays tt Amour , Lyon ,
i665 , în- 1 2 i (m'il publia des l'âgé
de 18 ans.Il se fit connoitre bientôt
par des ouvragés plus utiles. Il
Ï>ublia , en 1673, en i vol. in-fol.
e Dictionnaire qui porte son
nom , et dont Châppuaeaii ( vpy,
ce nom ) , dit-on » lui donna lu
première idée. Ce fut vers le ixA-
me temps qull s'ahacha à l'évéquè
d'Apt , Cradlàrd de Lonjumeau ,
à qui il avoit dédié cet ouvrage ,
eu reconnoissance dés soins qu^
ce prélat s'étoit donnés pour lui
faire trouver àes matériaux. Ma-
dame de Gaillard de Venèl , sœur
de l'évéque d'Apt , le fît placer
auprès de Pompone , secrétaire
d'état. Il pouvoit espérer de
grands avantages de sa place }
mais son application au travail
épuisa ses forcbs, et le jeta dans
une langueur presque continuelle.
L'ardeur avec laquelle il s'occupa
d'une nouvelle édition de soit
Dictîonilaire augmenta ison épui- .
sèment. Il mourut k Paris le ko
juillet 1680 , k 38 ans. Le 1*' vo-
lume de sagaouVelle éditioR avoit
déjk paru , et le 3* vit le jour qael-
ques mots après la mort ae son au-
teur. Morén avoit delà littérature,
il connoissoit les livres modernes
2u'il iaUoit consulter , et enle»--
oit assez bien l'italien et Tespa-
gnol ; mais iln'avoitni beaucoup
de goût , ni beaucoup d'imaginà*
tion. Son ouvrage, réformé, et eoty-
sidérablem^em augmenté , porle
encore son nom-, et n'est. plus de
lui. « C'est une ville nouvelle , dit
Voltaire, bâtie sur l'ancien plan.»
Trop de généalogies suspectes ,
d articles consacres a des npmmes
obscurs , d'inexactitudes , de mi-
nuties f Vie fautes de langage ^ !#
MORE
diéfaat de critique, de prëcisîoQ
Jet de goût , ont tait tort a eet ou-
vrage utile y qui seroit infinimenf
plus agréable , si les auteurs qui
y ont sais la main s'ëtoietit bornés
an nëcessaire et à Fiyié ressaut.
Plusieurs grààds hommes^ comme
Alexandre , César , Pompée >
Boileau, Molière, Corneille, eto. ,
n*j sont crue crayonnés , tandis
qu'une fouie d'écrivains inconnus
et de gentilhommes de deux jourâ
y o<xupent un terrain immense.
Ce Dictionnaire est sur-tout dé-
fectueux pour la partie géogra»
pîuque ) malgré les diverses et
fréquentes révisions qui en ont
été laites. Aussi étoit-ce une vraie
éiuble iTuëugias ^ dit Prosper
Marchand, « pouV* le nettoiement
de laquelle il n'auroit fallu rien
moins ^u'uii Hercule littéraire, i
Ce qui a contribué à faire lih
nom a Moréri , c'est qu'on slma-
giiie <|ué son Dictionnaire est le
premier en ce genre qui ait paru )
tnals on avoit celui de juigné,
qui , tout inexacf qu'il est, ne lui
lut pas inutile. Les éditions les
plus estimées du Dictionnaire de
Moréri sont , celle de 171 8 , en 5
Vol. in-fol; celle de ijaS , 6 vol.
in-fol. , et celle de ijSa , aussi en
6 vol. in-fol. L'abbé Gouget a
ckonné 4 vol. in-fol. de Supplé-
îneat que Drouet a réfondus dans
ùue nouvelle édition , publiée en
.*759 , en 10 vol. in-fol. , avec des
corrections et des augmentations.
Cette édition est la 19* de ce
grand ouvrage, La première, ainsi
Ei'onradit]^us haut , est de 1673.
a seconde, revue par Fauteur,
^arut à Pai^is en 1681 , en a vol.
lit-fol. Les troisième , 4* ^t 5* pnlt
successivement paru sans beau-
coup de changemens ; mais en
1689 on donna un 5« volume en
jTonnede supplément. La sixième,
par les soins , et avec des correc-
tions de Le Clerc. Les 7, 8, 9, io^ n
MORE ài9
et ra* ^ ^ont a peu près une seule
et même édition , si ce n'est' que
la II* a été augmentée et retou-
chée par '^ajle. Là i3« parut fc
pHiis en 1712 , en 5 vol. in-fbl. ,
et Dupin v a eu beaucoup de part
àiusi que dans lés suivantes. Céllér
de 175^ , en 6 vol. in-fdl. , est là
18'. Cet ouvrage a été traduit en
anglais , en espagnol et en italien*
On a encore de Moi^ri une
Tradtiction de l'espagnol de là
Pratique de la perièction chré^
tienne et religieuse , d'Alfonsè
Rodriguez, Lyon, 1677, in-8" i
trois volumes , dépuis souveni
réimprimée; uite édition des VieÉ
des Saints , dans laquelle il a re-
touché le st^'le et ^onté des tables
chronologiques. Relations nou-
velles du Levant , ou Traité de U
religion du gouvernement , txdeà
coutumes des. Perses , des Armé*
mens et des Gaures , cotnposées
par le P. G. D. G. C. ( S. Ga*
briel du Ghiuon, cabUCib) , et
publiées par le sieur L. M. P. D.
E. T. (Louis Moréri^ prêtre, doc-
leur en théologie. )
«
* MORES ( Edward Rdw ) ,
né a Tunstall^ dans le comté
de Kent, le i3 )ànvier 1 730 , d'une
très-ancienne famille , ft2t élevé
k Oxford , où jeutie encore i) con'
rigea les épreuves de la concor-
dance hébraïque de Calasio ,
ifiy , in-folio , 4 vol. A peine
âgé de âo ans, il publia k Ou'ord,
en 174^ t îfomina et inéignia
gentilitia nohiliwn èifuituniquâ
sub Ed'wàrdo primo t*ege militant
tium , in-4**> ^t suivit son goût
pour l'étiide de l'antiquité , en re-
cueillant dci pièces et des mé-
moires sur l'histoire d'Oxford , el
Ï Particulièrement sur le collège dé
a Pieine , auquel II étoit attaché.
On doit a cet homme singulier ,
laborieux dans les premières an-
nées de sa vie , et qui eu consacra
32P MORE
le reste a la dissipation , l'ét^bli^-
ftement de la société pour Tassu-
rance des yies et la survivance par
annuités de looliv. sterling, crois-
sant pour les survivafaciers , divi-
sés en six classes d'âges de i à lo,
de lo a 20 , de 20 à 5o , de 5o a
4o ) de 4o à 5o jusqu'à la fin de la
vie. La première idée eu fut don-
née par Jacques Dodson , mathé-
maticien attaché k l'hôpital de
Christ ; mais, celui-ci étant mort ,
Mores elTectua et suivit la forma-
tion de cette, société , dont il fut
nommé président k perpétuité. Il
en rédigea le plan et les statuts ,
et a publié divers écrits sur cet
établissement , qui n'est connu
qu'en Angleterre. Mores mourut
le 28 novembre 1778 , dans la
49*. année de son âge;. Peu de
temps avant sa mort il avoit
publié une Dissertation sur les
fondeurs et lesjonderies typogra-
phiques , et a acquis ce qu'il pou-
voit y avoir de plus curieux dans
une immense collection de poin-
çons, de matrices et de types , fol^
înée depuis le temps de Wjnkyn ,
de Wocde jusqu'à celui de M.
James.
I. M O R ET ( Jean ) , impri-
meur d'Anvers , ' successeur de
Plantin , dont il avoit épousé la
fille y se rendit célèbre par ses con-
noissances et ses éditions. Son
amitié pour Juste-Iipse ne se dé-
mentit jamais. Il mourut en 161 0».
— Son fils Ballhasar Mobet con-
serva a son imprimerie la réputa-
tion qu'elle avoit acquise.
t II. MORET (Antoine de
BomiBON , comte de ) fils naturel
de, Henri IV et de Jacqueline de
Beuil , comtesse de Moret , et
prince légitimé de France, na-
quit en 1007. Après avoir goûte
les sages leçons de Lingecdes
(dep.m;i> éyêque de Sarlat ) , son
MORE
précepteur y il eut ks abbayes de
iSavignj, de Saint-Etienne de Gaen^
de Saint- Victor de Marseille , eé
ses bénéfices ne l'empêchèrent pas-
de porter les armes. Il reçut un
coup de mousquet au combat de
Castelnaudarj , en i632 , dont iL
mourut , k ce qu'assurent les his-
toriens les plus insti^iiits. D'autres
prétendent qu'il se retira en Por-
tugal , soiis un habit d'ermite ;
qirensuiteil revint en France, et
Îu'il se cacha , sous le nom de
^rère Jean-Baptiste , dans ua
ermitage en Anjou. Mais enfin
ils n'apportent aucune preuve
qu'un nls de Henri IV, qu'^s
ne font mourir qu'en lôgS, fût
un solitaire angevin. Cependant
ils ajoutent v que Louis XIV \
frappé des bruits qui couroient
au sujet du comte ue Moret , fît
demander par l'intendant de Toii-
raine k l'ermite qui passoît pour
être ce comte , s il 1 étoit réelle-
ment ? Le solitaire répondit : « Je
ne le nie , ni ne veux l'assurer ;
tout ce que je demande , c'est
qu'on me laisse comme je suis, v
Cette réponse et d'autres circons-
tances répandent sur ce point
d'histoire une obscurité que IcS
critiques n'ont pu encore dissiper
entièrement. Cependa<ht ' nous
croyons devoir, rapporter les
raisons de ceux qui admettent
l'opinion la plus probable , c'est-
à-dire , que le frère Jeaii-Baptiste
n'étoit pas le comte dé Moret. Si
ce jeune seigneur se sauva avec
une douzaine de personnes de la
première qualité , ainsi que l'as-
surent ceux qui ne veulent pas
qu'il ait été tué dans le combat ,
comment le bruit de sa mort se
répan4it-il si généralement , sans
être réfuté par aucun des témoins
et des compagnons de sa fuite ?
Comment Bassompierre , qui de- .
voit être très-instruit , publia-t-il
qu'a^ aut voulu aller voir détrousr
MORE
ser les ennemis , le comte fut
fappoilé mort? Comment cette
fnort fût-elle confirmée par les
historiens contemporains , Du-
pleit et le continuateur de de
Serres? 11 y a plus : quelques-
uns de ses historiens nomment le
capitaine Bideran qui lui porta le
coup mortel , et désignent le mo-
nastère de Prouille comme le
lieu où le corps du comte fut
porté. Si doncu mourut pendant
ou après le combat , la dispute
est hnie.
' *MORETO( Augustin), poète
comique espagnol , fort esti-
mé parmi ses contpatriotes. Plu-
sieurs écrivains français et italiens
ont imité âe ses pièces. Les su«
Î'ets de la Princesse dEIide de
iolière , du Charme de la voix
de Th. Corneille^ de />• Japhet
dL Arménie de Scarron , lui ap-
partiennent.
* MORETTI (ÊaëUn), de
Bologne , trère-lai des théatins ,
pii il fit profession le ist février
1648 j s'appliqua à Tétude de Tas-
trouomie , dans laquelle il fit des
progrès si rapides , qu'il publia
)Bur cette science , I. Tavole deW
ore planetarie perpétue , nelle
quali si vede quai piane ta domina
injquahivoglia ora del giorno ,
e délia ^nQtte per tutto il tempo
delT anno ^ etc. , Bolugna , 168 1 .
II. Firmamentum HO\fissimè de-
nudatum^ in^ quo supputantur
,omnia sidéra Jixa usque adtuic
fyhservatà y etc., Bononiae , i6q5,
.dédié k Cosme III , grand - auc
de Toscane. La seconde partie de
.cet ouvrage fut réimprimée, en
1705 9 k Bologne , ok Moretti
mourut le 23 février .1697.
; * MORE Y (Michel - Josçph ) ,
de Florence , né vers Tan 1695 ,
passa la plus grande partie de sa
'visa Rome,oii,iDalgré de sérieuses
MORG ait
occupations , il trouva le moveii
de cultiver la littérature. Membre
de plusieurs académies , il s'y
distingua par ses /7/V£/ifc/io/z^ la-
tines , jusqu'à sa mort arrivée en
1767. On a de lui , I. MlchaeUs
Josephi Morei carmina , Romae ,
1740. II. Eloee de Jean~Mari9
Crescimbeni, III. Vie du même ,
insérée dans le Recueil des vies
des illustres académiciens des
arcades, Rome ^ 1761, in-4**
ÏV. Pi^ose di Morei , dette in di-
verse académie , Rome » 175a.
Une grande partie de cet ouvrage,
plein d'érudition , traite de l'ori-
gine de la fable ; des jeux établis
Êar les Romains en l'honneur de
^urs dieux , des statues éques-
tres, etc. V. Vies des plus illus-
tres académiciens des Arcades ,
Rome, 1751. VI. Et plusieurs
autres ouvrages qui attestent à la
fois les talens et la fécondité de
cet auteur.
MORFONTAINE ( N** de ) ,
né dans la Brie , auteur des can-
tates que du Bousset a mises
en musique , et insérées dans
ses recueils , avoit fait aussi utt
opéra de Pirame et Thisbé ^ dont
lé célèbre organiste Marchand
avoit commencé la musique lors-
qu'il mourut. Morfontaine est
* mort vers l'an 1732. •
MQRGMiNÏ (Jean-Baptiste);
savant anatomiste , né a Forli
dans la Romagne en i68a , mem-
bre de l'académie des inquiets de
Bologne , ôh il avoit fait ses étu-
des ; académie connue- depuis
avantageusement sous le titre
dlnstitut de Bologne. La répu-
blique de Venise le tira de Forli ,
où il exerçoit la médecine sur
un trop petit théâtre , pour M
.donner la chaire d'anatomie de
Padoue , avec six mille francs
d'appointement. Il honora -cette
«2 MORG MORG
>rillepars€J découviertcs , et par? f6o4, élève du colléffe de Saiptr-
ses ouvrages qui roulent tous sur Jean a (Cambridge, obtiut d'aborçi
son ^fU lis principaux sont , .1. ' • . ^ -*, ^ ^
jidversaruf, anatonùca omma ,
J^adoue, 1719, în-4°> hey<^ '74*>
in-4'** ÇfBtte dernière /édition a ,
de plus que les précédentes, IVot^^,
ifistitutionum medicarum ifiea^
flf J^pistplçe anatomicce , Leyde ,
1 728, in-4® > réimpriii^ées â Venise,
1740^ 2 vol. in-4*'» III» Desedibus
ft cûusis mofbont^ pcr anato-
men ifuiagatis Ubii F y Pajt^vii ,
1765^ ^ tom* en un vol. in-folio \
(^vanii, 1766, 4 ^<^"^* ^° ^ ^'<'^*
^^-4** ; flnibrQduni in Helvetiâ ,
1779, 3 nfA» in-4>**, avec Ms notes
de ïisspt; cette éditiop est plus
estimée que les précédentes. IV.
Plusieurs Lettres insérées dans la
nouvelle édition de Valsa va. Il a
donnée son nom k un trou de la
languie et à un muscle de la luette,
parce qu'il les découvrit le pre-
mier. Ce savant, correspondant
de Tacadémie des sciences de
parip , moproJ en 177Ï > Agé de
90 an^. XjQ^ p^f s Clément XJ et
ClémenjtXII, et plusieurs sou-
irer^ins , lui 4oQ9^rent dos mar-
m^^ partiQulièffues <]e leur estime.
Jnenoit XIV fait de lui une men-
|ion Jionorable d^ps .son tr.aité
De /fèatificaiione ^ervomm Deh
Peu de savans ont joui d'une es-
time plus géi}érale. Ili avoit re-
cueilli lui-même ses ouvrages ,
^î parui^ent à Venis« en 1 765 ,
liq. 5 W* in-Xollp.
* I. MiQRGAN-MWYlvy^yVR
4MI Mo^GAÇt^ - ÇotTRTOis , prince
falloir, né e;n 873, mort en
^ooi y vécut par conséquent 129
j^ns. Ce prince , grand ^guerrier,
^d le plus intinije ami du roi
fldg^r, d'^ng1^teri;|e,aimoitbe9]ji-
4(9up U paix.
^ II. MORGAN. ( Guillaume),
Ê9!9WX prélat gallois , mort en
le vicariat de Welshpopl , et, eii
1595 fut nommé évéque. de Lan-
daiFf En 1601 il passa de ce siège
à celui de Saint-Asaph. Morgan a
eu la plus grande part à la tra-f
duction de la Bible en gallois ,
dont la première édition est de
i588. . :
* m. MORGAN, fameux aven-
turier anglais , né dans la pro-
vince dé Galles Ou W^ales, passa
à 111e de la Barbade , et de-là a
la Jamaïque ; il devint vice-amiral
de la flotte de Mauwelt , fameux
corsaire , et prit avec lui Tile d«
Sainte-^Catherine. Ce flibustier*
d'une rare intrépidité, à la tétc
de quatre vaisseaux et de 700
hommes aussi braves que lui,
courut les mers , prit llle de Cu-
ba , pilla la ville de Porto-fiello
en 1070 , pilla et brâla la viil^
de Panama , fit. un riche butin \
et fit route pour la Jamaïque , oà
il se retira et épousa la fille d'un
des principaux officiers de File.
On ignore l'époque de sa mort.
* IV. MORGAN (George Ca^.
noGAK ), né en 1754 à Bridge-End
en Glamorganshire;, un des com-i-
tés du Sud-Wales, mort le 17 no*
vembre 1798, iiit nommé en 5776
prédicateur d'une église de ais^
siden? k Norwich. En 1785 il
alla a Yarmouth dans la même
qualité ; mais l'année suivante ^
se retira à Hackney , oii il fit dans
un établissement littéraire deil
cours de philologie , dé maihéf
matiques, et d'histoire naturelle *>
sous la direction de son oncle 1^
docteur Pricé. Ces dei*niers liH
donnèrent occasion de publier
dans la suite ses Lectures on
Electricity ( Leçons ^ur l'éleclri-
qité), Londres , 2 vol. in-S» ; en
1785 il composa .s^.& Okseiyi^
MORH
fions et expériences sur Ia lu-
jiûcre des, corps en état, de corn-,
bastion, insérées (J^Oâ ^s Tran-
sactions phiIosopl^q^e$ , yol 75*>
part, i"^, pag. 190-2 1 Q». Il s^fpur-
ni le journal météorologique aux
i*x premiers numéros du Monlkljr
Magazine ^ et i| a laissé plu-
sieurs Mémoires sur la chimie *
n prétendoit être en état d^ dé-
montrer le phlogistique de la
manière I4 plus évidente,
MQRGÇfJSS. JTo^ez MopRouKS,
+ MORHÔF (Danièl-Géôi^e) ,
né a Wismar , aans le duché ac
Meckelbour^ en iôSq , pro-
fesseur de poésie à Hostock , en-
suite d.'éloquence 9 de poésie, et
dlûstoire k Riel » et uihlîotl^é-:
caire de l'université de cette ville»
fit deux fois , en 1^0 et ei9
1670 y le vpjage i^ Hollande et
d'Angleterre \ ii vit Grieviu^s \
tJtre<3it^ JT. Fr. Gronovius à Lej-
de , Nicojas Ileinsips à La Ha^ e j
en Angleterre il se {ja avec Isa,ac
Vossins et avec Bobert Bojle , il
odmifa particulièrement ce der-
nier, et traduisit en latin uu de
ses ouvrages qu'il publia ^ Ham-
booirg ep 1671, Il échappa , avant
de retpurnerdAi^ sa pairie, a deux
dangiefrsqui ^uroiempu le faire pé-
rir; en s^amitsant à parcourir le
magann d'Ëlzévir & Amsterdam ,
des piles de ballots qui s'écrou-
lèrent faillirent Péoraser, Dans sa
trs^ersée peu s'en fallut qu'il ne
fit naufra|^e. Le. bruit de sa mort
se répandit avant son arrivée dans
sapatrie àtel point qa'oQ y travail-
loit d^à à son éloge funèbre. Cet
écnvam se signala par un grai^d
nombre d'qitvrages^ fruits de soin
fSruditiop et d'iin travail infati*
gable. Les principaux jj|ont , . L
J)isserCationes , ,1099 9 îtt-4*? V\
Cherapoètiça , 1604 1 in-4°« W*
Onuionef, 1698. ÏV- P^lràistor^ j
MOM
^sS
sivê De noiitia aiictorum ^ 1?r
rum. La meilleure édition de cef
ouvrage est cpUe de Lubeck, i^Sa^
ayol. m-4% Il y I» .eu une qua?^
jtrièfne édltioQ continuée uisqu'eni
1747* et aç^g'inentée p%r Jean AI7
I)ert F^àbricitfS , qui ^ é^^ p^Jjée
cette mâipe ai^n^e. Il jf «^ peu
de libres plus sayaps i flxai? il '
manquç de mQthode* Y. Princeps
medicu^y l665 , în-4î*« jC'«sf*uiie
disç^rt^tjon s^ir la gu^ison de^
écrouellespar les rois de. France
et d'Angleterre. Le crédule fiuUeur,
l'admet également dans ces (Jeux
princes , ft soutient qu'elle e^jc
miraculeuse. Yl, Ppistoladesç}'-
pjio yitrffo per sonwn faiff^anaf
VOcis rvpto , Kîlooi > 1703 , in-4'»
Un marchand de vin d'Amster-
dam ^fv^i rompoit , dit- on » los
verres a boire par un ton de voix
élevé , donna lieii a cet onvrage
plein de choses curieuses. Moi"-
nof , mprt a Lubeck le 3o juillf^
y 691 « étoijt M labocienx » qu'4
iravailloit même ea maiâgiçanlU
* I. MOBICE ( sir WiUiam) ^
homiQC de beaucoup 4e talent ^ .
et d'une vaste érudition , fut élevé
& la place de secrétaire d'état k
la recommapdation du général
^onck. peu versé dansles.&ngaes
étrangères , et encore moins dan^
la connoissance des aâaires étran-
gères., il n'étoit guère prf^pre k
cet emploi, dans lequel cependant
il ne mérita aucun reproche PI^Q'
dant sept ans qu'il Texerçâ. Il le
quitta en i66d, et mourut en \Qj6^
Il a donné un ouvrage sur le droit
commun à la sainte cène , impri^
mé en i65i , in-4'* » et réii^prim^
en i66ô^ in-folio.
t IL MORIGË 01 iB^AKnM>is
(dom Pierre-Hyacinthe Jj ne à.
QuimperUj dans la B^ssé-Çr'^-^
tagne le a5 octobre 179^,1 ^,
parens noble^ , ^j?^^^ ayoir Tai .
324 MORI
ses études au Collëee des jésuites
^ à Bennes /entra dans la coiigré-
gatien de Saint-Maur. Le cardi-
liai de Rohan , ayant demandé à
ses supérieurs deux religieux pour
travaitl<er k l'histoire de sa mai-
BOD , dom Morice fut choisi pour
y coopérer avec dom DuvaU La
santé de ce dernier s'étant altérée
par nn travail trop assidu , dom
Morice se chargée^ seul de l'ou-
vrage, qui est demeuré manus-
crit dans la maison de Rohan ,
dont il avoit Testime et la' con-
fiance. Il peut former 4 vol. in-4**»
Le cardinal de Rohan lui marqua
. sa reconnoissance en le grati-
'fiant d'une pension de huit cents
livres. Ce savant travailla ensuite
a donner une nouvelle édition de
l'Histoire de ' Bretagne de dom
Lobinau. L'attente et les vœux du
^^ public et de ses compatriotes
furent bientôt remplis. Depuis
Tannée 1742 jusqu'en 1760, il pu-
blia 3 vol. in-fol. de preuves ou
mémoires pour cet ouvrag;ç , et le
Êremier vol. in-fol. de l'histoire ;
lissant tous les m/itériaux du se-
cond et du dernier vol. lorsqu'il
mourut le i4 octobre 175e. Dom
Taillandier , son confrère , a con-
tinué cet' ouvrage , qui forme 5
volâmes dans lesquels on trouve
des pièces curieuses et intéres-
âantes , et des disseii:a1:ionâ pro-
pres k éclairer tout ce qui re-
garde l'origine , les mœurs , les
coutumes des Bretons, l'ancienne
noblesse et les droits de la pro-
vince, etc.
* MORIENUS , né h Rome , se
,' retira à Jérusalem pour j vivre
en ermite. Profond en alchimie ,
ses écrits^passent pour ce qu'on a
Îmblié de meilleur sur la métal-
urgîe , et l'on estime beaucoup
ceux qui traitent de la transmu-
tation des métaux. Selon Boër-
haave; les ouvrages de Morienus
MORI
otit été traduits , en 1 182', de l'a-
rabe en latin , 6t le docteur Shaw
fait mention des suivans : I. jEi-
ber de distinctione mercurii aqua^
rum, Bo vie, qui lé tenoit manus-
crit d'Élie Ashmoie , Ta voit con-
servé dans sa bibliothèque. II.
Liber de compositione alchemiœ.
Ce livre se trouve page Sog , tom,
I, de la Bibliothèque chimique
de Manget. Celui - ci et Lipenius
parlent d'un autre livre de Mo-
rienus imprimé à Paris en i55q »
i574î in-8'» , et k Hanau, iSgj ,
i663 , in-8« , intitulé , III. Ve re
melallicd^ metallorum transmu-
tatione , et occultd summdque
antiquorum, medicind libellus, "
* MORIGI ( Jules ) ,\Tié k Ra-
venne le 5 janvier i538, de l'il-
lustre famille de Morigia de Milan ,
montra les plus heureuses dispo-
sitions pour la poésie italienne ,
dans laquelle il obtint de tels suc-
cès qU*il fut agrégé aux princi-
pales académies de l'Italie. Il est
mort dans sa patrie le 3 février
1610. On à de lui, I. llDamone
innamorato \ Bologne, i566; ce
sont des odes , des chat^sons , des
sonnets , des madrigaux , et des
ballades k la louange d'Àurelia
Pozzo de Ra venue. II. Rime ,
Ravenne , 1579. ^ï• Dette di^
savventure cTOvidio lihri V ^ ri-
dotti nella^ volgar lingua , Ra-
venne , i58i. IV. Luçano deile
guerre civili con aggiunta fino
alla morte di Cesare , Raveuue ,
1687.
>I. MORIGIA ( Boniticontro ),
né a Monza , bourg considérable
dans le territoire de Milan , vivôit
dans le i4* siècle. Il a écrit assez
grossièrement, mais avec exacti-
tude , les principaux événémens
qui eurent lieu dans sa patrie ,
depuis son origine jusqu'à la fin
.d« rannée i549* Qn peut ajou-
Xar Coi k ce qu'il rtcpot^ de ce <|vi
fst écrive Je sv)ti temps > puis-
qo'îî en fut témoio^ jÇette ffis-
toire de teorigia a éié publiée
■panr la. première fois '^ns }e-Re>
caeil de& écrivains 4e l'^i^^K^
^ritalie de Muratôri. Qn ignore
l'époque de sa jfiQ^U
♦ Il MÔRlGlA. ( Jacque^hin-
toine ) , ce à Milaa v0rs l'an 149^7
^ut une jeunesse prageuse ; mais
dix religii^uses y ses. parentes^, le
rameuèrent a la yertu par leurs
f^x^ortatîoBS. À^'dot einbras^é
]'ë(at ecciésiiiâtTque , il rj^mj^iit
avec xèle tous ^9, devoirs dç i$pn
état , et refusa un^ qche abb^jè.
Ses liaisofi^ a\ ec Z^oljeirie 9 prê-
tre zélé y qui yo^uloit îoqdef use
coogré^atiou de clercs réguliers 9
lui procurèraot rbooneur d'eu
ttre le preçiier prévôt en i553«
Ceoe «ûciété , connue ,squs le
nom de bama))!!^^^ , piTO^péra en
Italie 9 et s'étendit çn Allemagne
et eu France, Marigia , après
J^avoir Gon9oiidée par ses Tertus
et se& . e:3i:eoiples I mourut le |3
ayril i545. Il ne faut pas le con-
fondre avfc Antoipe Mork^ia ,
cardinal et arçhevéqi|e de Pavie ,
qui avoijt été barnabite » et qui
eloit ,de lajqftéme famille. Ce pr4-
]at pieux et sa\aut mourut is ^
octobre i^oft , à 76 Êxm*
* âî. iiORÏGU ( Paul ) , Mi-
lanais , de Tordre de^ jésuites ,
vÀvoil dans je t^* siècle.. Il «
c\onué un o^yrage intitulé O/v*
^ne di tuUe fe religioni • ainsi
qu'une Histoire particulière 4è
^on ordre. On a encore de lui»
^Pelta nçhiltà di Àdilofio » etcv 1
ian , .1619 , 1 vol. Ou trouve
dans ce recueil Jbeatiepiip de fe*-
|)Ies mêlées à d't^xeellentes noti*-
pe^ sur les événe];aen^ t^i eurent
lieu k l'époqHe, où il vivpit. IK
Santuano dçlla città , çAocen
T. iCu»
MOni ;aa5
^i 3îilanQ y e il dfpQf>i^ descritto/
Wiian , 164» • ni. . jÇiSce^© n?4F
gioso, e via spirituale , etc. , Ve-
nine/ïS^Q.
lèbre. po^te. satùjqae » né h Gir€-*
pade voi-s le niili^u du tS*. sii*
4^le* O^ a de lui 1»] M^m^ii 4e
HQesies , imprimée» à YalM^*
Ud en i6a5 ^tar les sidnt 4^
Pif rre Egpi*><M« , et ^ii Tàfi
trouvo d^^a^ Th^stoire as te dwM^i
it^ti^uWti . Pt^mière ptfHi^ die$
fleurs des meilleurs ffoë.te^ If^ftk"
gnols. Miguel Cervantes, en fai*
saiit h ^tad grslnkl éloffe ^ Mô^
riUo dans 4on ^uvni^- iitûtnèé
CMfkt de CmUio^e , nous Itittpvt--
&umer qtiiece poète pa«sft 1^ aea^
niers jours de s« vie dans uamô^
na9tère » où il «omposa qudiqiM»
1 1. MOim.l.O^(d<}mJ»tK»-
(Catien de ) i bénédictin de Saint*
Maur , jié k Tours en . i^3 >
^Qrt k Vêkb^ye de Saint^-Melain^
deB^vneaen i%4>^u^'<^^pci<^
procorf ur*gé»iéral éMmvJi^têréB
de Bretagne... Son haifttleté datm
l'admiliisIratHHi des a£iff«$ âe
rempéfibapas de. cultiver la. poé-
sie* . On a de lui ât^pàrtipéttmstss''
d^ Job , /ttk ver» iran^aîs ^ Baina-»
1^9 i de l'Eiiaié&iaste , itirà^-, d*
Tobii»>, Orléanl, .16749 intSf.
Mais il. est prineipakinént oflamu
par son Joseph , ou ÏÈsùlaveJÎ^
dèle , Xumi ( Xours .) , i^g ^
in- 1 9 . Ge peëhie , dont la versi**
iioation est ioibla , mais facile 1^
pilre d^s morreaux tetoehana , «t
a été réimprimé k Bre<ia,en lyoS)
in- 12. Le bçn père avoit peini
d'une manièratrop vive les amours
de la iémme de ^utipkar'^ et i\
ardit pouaséla tîdéltté-du castùm^
j ua^i'll rendre Putinbar iui-mémtt
amoureux de Josepn^ Son qmTaae
i'nt xié&ndu ^ jBt> aac^vit ainài. la
i5
320
l«ORI
''\«eule espèce d^ mérite dont il fut
•usceptilile. ■
*II. MOWLlbON, littérateur
/ bordelais du i6« siècle , vil flal-
Wur du ducd'Epevnon. On a de
lui deux gros volumes conteii au t
-Ja Âelatidn des Jetés données à
' Bordeaux , à toccasion du pas-
sage des primes. On connoh en-
' core de lui, I, Le Perséejhançais^
Bordeaux, 1617, in-8«. II. LePan-
>tastre dt-Alcandre , où Carra-
^zel du duc de La Valîstte , Bor-
*d«aux, 16^7.
*in. MORILLON (Lali-
-^ant), né à Dijon , servit dans la
grande gendarmerie : il en liit
-chassé, devint successivement mn-
•sicien , espion , faux monno jeu r ,
<énngra en 1 790 , trahit k Cobleiitz
U>« intërôts des princes, et rentra
rn France pour se vendre aux ja-
'oohins. En 1791 , ^on compa-
'triote Bazire le fit employer
.diirps les agraires secrètes de po-
lice. Morillon «e rendit d'abord
en Oauphiné et en Provence , oh
^1 fit de nombreuses arrestations.
•Vers -la fin de 179a il passa en
'Bretagne avec La touche- Chevetel
pour déjouer la conjuration de La
ilonarie. 11 avoit des pouvoirs il-
^■nités ; il fit exhumer le cadavre
«le La Rouarie , ordonna l'arres-
tation d*qn grand nombre de con-
jurés^ et découvrit dans le jardin
<ie la l'osse - lugant le bocal de
:verre dans lequel étqient renfermés
-tous les "papiers delà conspiration.
De là toute la conjuration fut
matérfeliement dévoilée» ( f^ojez
l'Histuire de la Vendée par Al-
fon&e Beauchamp. ) Morillon se
cUai^gea de la translation des
prii/onniers et Paris , où ils forent
jugés par le tribunal révolution^
naite. I^coiitpenisé par d^ nou-
veaux, pouvoirs , il voulut. jouir
ida Irutt d» s«» napiuas çt de ses
-MORI
vexations , se brouilla avec Che-
vetel, fut arrêté en 1794 , et guil-
lotiné peu île temps après.
1 1. MORIN ( Jean ) , né à Blois
en 1691 , de parens calvinistes ,
étudia les humanités h La Ro-
chelle. Il alla ensuite à Lejde ,
où il apprit la philosophie , les
mathématiques , le droit , la théo-
-logie , et les langues orientales.
Apres avoir orné son esprit de
tontes ces connoissauces , il se
consacra entièrement à la lec-
ture de TEciiture sainte , des
Conciles et -des Pères. Un voyage
qu^il fit k Paris l'ayant fait con-
noître au cardinal du Perron ,
il abjura le calvinisme entre les
mains de ce prélat. Le nouveau
converti demeura quelque temps
auprès de lui , et entra ensuite
dans rOratoire , congrégation
nouvelle fondée par 1^ cardinal
de BéruUc. Son érudition et ses
ouvrages lui firent 1 ienlôt un
nom. Les prélats de France se fai-
soient un plaisir de le consulter
sur les matières les plus épineu-
ses et les plus importantes. Le
pape Urbain VIII l'appela à
Rome , et se servit de lui pour la
réunit>n de TEglise grecque avec
la latine. Le cardinal de Richelieu
obligea ses supérieurs a le rap-
Îjeler en France , et lui fit perdre
e chapeau de cardinal , dfont on
prétend qu'il àurôit été honoré
s^il se fût établi h Rome. De re-
tour a Paris, il se livra à l'étude
avec une ardeur infatigable , et
y mourut d'une apoplexie le u8
liêvrier 1669. Parfaitement versé
dans les langues orientales, Morin
fit revivre en quelque sorte le
Pentateuque samaritain, en le/711-
bUant dans la Bible polyglotte de
Ije Jaj. Ses principaux ouvrages
sont , I. Exercitaliones ecclesiaS"
tic(e:et biblicœ , Paris , 1669 , in-
folio , ouvrage iians lequel Tau-
MORI
tecii* ne.Tnénagc poJutriutégrité dtt
tîexte hébreu , et qui fut combattu
par Sîmëon de Muys. Le P. Moriu
s^ divisé son liVre en deux parties,
dont la seconde fut iinie par le
P. Fronlo , génovéfain. Comme
\p rabbinisine domine dans ce
livre , et qu'il se seroit vendu
^itHcilement, le libraire v joignit
les Ëxercitations sur Torîgine
des patriarches et des primats y.
iel sur l'ancien usage des censures
à régdrd du clergé. Ces Exerci-
tations ; imprimée.sr en 1626 ,
in-4** , ëtoient alors demandées ,
quoiqu'elles soient écrites d'un
style diÔus et emphatique. U. De
Macris_ orclinationibus , in-folio ,
i635- m. De Pœ/Utentid , in-fol. ,
i65i. L'auteur a réuni , dans
cet ouvrage et dans le précédent,
tout ce qui pouvoit avoir rapport
à son sujet.. L'un et l'autre SQnî
très-savans , mais ils manquent
xai peu de méthode. Lorsqu'il fut
admis à l'examen, dit JNiceron ,
les examinateurs j trouv.èreut
quelques endraits qi^i leur paru-
rent trop durs , ou contraires au
sentiment commun des théolo-
giens^ et qu'ils l'obligèrent d'ex-
pliquer ou de rétracter dans un
avertissement qui est à la tête. Ils
lui firent même retrancher un
Traité entier , De expiatione ca-
tachumenorum y prétendailt que,
de la manière dont il s'jr expri-
moit , il ruinoit la confession,
lia été/ cependant imprimé plu-
sieurs années après. IV. Une
iiouvejle Edition de la Bible des
Septante , avec la version latine
de Nobilius , 3 vol. in-rfol. , Pa-
ris , 1628 ou 1642 , estimçe; çlle
Vimprend le nouveau Testaient.
,V. Des Lettres et des Disserta-
tions , sous le titre ô^ Anti<fuUar
tf'if Ecclesiœ orientalis i Londres,
158-1, in-j!2. VL* Œuvres post-
humes , en latin , ijoS , in -4*.
.Ylt. HistQire an U, oAivrançe de
MORI 3^7
V Eglise par V empereur Constaih-
tin , et du progrès de la souve-
rainete des papes par la piété et
la libéralité de nos 'rois , tn*fol.
i63o. Cet ouvrage , écrit en fran-
çais d'une manière incorrecte et
diffuse , déplut à la cour de Ro-
me , et l'auteur ne put l'apaiser
qu'en promettant quelques cor-
rections. VIII. Déclaration qutfle
P. Jean Morin , prêtre delà con-^
grégation de J, C, N. S, /ait aux
AU» pp. dé là même congrégation^
tenant leur assemblée généfnle à
Orléans , ce mois de septembre
1654 } Paris ( sans date ) , in-8<» de
243 pages , sans unelettre qui com-
mence par Mes révérends pères ,
etc. , datée de Paris , ce 5 décem-
bre i654> Cet ouvrage est û ex^
ti^aordiuaii^ement rare qu'on n'eo.
connoît qu'un seul exempfaîre ,'et
3u'il ne s'en trouvoit pas même
ans la bibliothèque de l'Oratoire
Saint-Honoré. ' Ce u'e^t point ,
comme lassurent quelques ni bio-
graphes , une satire contre quel-
ques usages de l'Oratoire ; et il
n'est pas vrai non plus qu'il ait été
obligé d'en demander pardon au
F. Eourgoin , et de lui en faire
réparation publique. Dans cette
ciiûque , le P. Morin attaque le
despotisme de ce général. Les
députés d'Orléans convaincus par
les raisoi)S de l'auteur de l'é-
crit , et le général lui-même crai-,
gnant qu'on ne Vj forçât , mit des
bornes à, son autorité en 4058.
L'assemblée suivante se tint a Pa-
ris dans la maison de l'institu-
tion. On présenta au^ députes un
Abrégé , en fort petits caractères,
de l'ouvrage du P. Morin , sous
le titre de Divers doutes , etc..,
par Le sieur de La Tourelle , ecclé-
siastique (c'est-à-dire , le P. pes-
tnares). QnpropQsa différens ar-
ticles pour diminuer encore l'au-
torité du général , etpresqji^e tous
foxent adoptés. CeuK qui otttcitA
A
228' IVSÔHf
Vouitt'rtgè Ou P. Mdfin sona lé titrt
dés Détaab du gouveroén.ent Je
rOraloîfe , rfùni fait gn^ èopter
en partie lé tif^e du ifimeùx ou-
vrage du P: Mafiana , Des grandi
détauts qiii sont eo la fonne du
fouvememeut dés jésuites, te
: Morin avoh tîiué opioiârrfeté si
démesurée , ^Jiie , trois ans après
iâ prise dé La Rochelle, il dotjte-
noit encore qu'elle li'avoît p^as été
prise , et ^nt tous les bruits qui
en âvoiént été publiés u'ctoient
(jiVun romtfn. Malgré ces traveis,
le F. Morin étôlt certâinenrtent
ùt àea plus $&VàttÀ bomme» de
Bffn temps.
+11. MORW ( Jeatj-§âptJâf« ) ,
né Vân r583 , k ViUel'ranéhe en
]SeàajdUis|re^a docteur en mMt-
Âneh ÂTÎ^non en 16 i 5, voyagea
él Hongrie pour faire des recht r*
dies sur les métaut, revint àParis,
où il s'apfsUqaa entfèremetst i
Tâstrologie judiciaire. Enreeher-
Çhanl lés événemens de Fannés
t6i7 , il trouva qne Fèvécjue de
Bou)o|g[rïe, Claude Donny, qui Je
h>géoit (héz lui , étoit menacé dt
hk mort ou dt là prison , et il
eut Soiti de Pen. avertir. Ce pré-
' lat^ quoique infatué de Pastro-
keie, neht qu*en rire. Maiâ s*é-
Ôint mêlé des àSTaires de la cour ,
alors fort embrouillées , il* fut
fraité de rebëfleet mis en pHsoii.
Moriîi seroit deniéuré sans pro*
tecteûr. si le duc de Lu^embonrg,
fréré du connétable tteLuynes^
ne Tavoit pris pour son médecin.
U entra chesb ce seigneor en 1,621 ,
et y demeura huit ou neuf an$.
L^n|[ratitnde du duc ^ son ég[ar4
Fqbli|^ea de quitter son servîtes
et en sortant de chez lui il le me-
naça d'une maladie dàngei«use ,
qax remporta ara bout de dçut
ans. Ijès hotàsàùpes de Morih
lui ouvrirent f entrée de là mai -
non diRigf«iid^;4av««ttea^ûètt0é
' :tlîîtrféinqTrc auroîtdû lui Um^.
Le càrdmal de Richelieu , snpcr^'
triiéux m«}gTé sou génie , le con*
srHta ; et le cardinal Ma^arin lui
fiCune^eJision de dctix mille lîv. ,
après lui avoir procuré ta chaira
at maihématiques au collège
rojal. Le comte de Cbavigny ,
secrétaire d'état , régloit^outea seJ^
démai-ehes par les avis de Mer in ,
et , ee qu'if reeardoit comme le
pins iniportant , les heures di'S
visrtes qu'il rendoit am eardiuai
de Kichcheu. Moiinne se tromptf ,.
dit on , ^ue de peu de jours dans
le pronostic de la mort de Gus-'
tai'^- Adolphe. Il rencontra , \k
dit heures pi*ès , le moment de-
là mort du cardinal de Rfchelieii«
Ayailt vu là figure de Cinq-Mars^
aâns savoir de qui èHe étoit ,~ il
répoodit que cet homme-là àti^
rott la tête tremchée. Morhi se
méprit de seize jours seulemeal
U la mort du Connétable dt Lél-«
di^uières , et db six à éelle «le
Louis Xllt. Alais son esprit pro-
phétique fit des bévues b«arncov|^
plus lourdes , i|U'ea ne ittauqu^l
pas de remarquer* ( P^ofeé GA5-
ÀÈKm. ) Cet oj:^cte kfies astroli»-
^ues voulut l'être aussi de» pb»-
fosophes. Il attaqua le sjstém4
de Copernic et celui d^plcune t
et eut II ce sujet éts dém&ks «rès-
vtfs afvec Gasstndi et âvee leé
érscîpieide ce philosophe. O3I
aÎQrS qu'il fit pftroître un écrit,
intHulé P^incentii Pamrgii epis^
ioht ad çiatissitnum i;imm J. B",
§f^fpnim , ètc, , de trihus imy
poimribas , Paris , i654 1 tn-i*.
Ijed trois imposteurs signalés
dans cet étni sont Gassendi ,
Reurê et Bernien*, ^i, ft'avoient
P^s approuvé les visions »strb-
nordiques et maâiématîques d^
l'iauteur. On lui fît voir qu'il se
trompèit lonVdemeiftt dana ses
lidrbscapès et dans ses ptiédie<>
i
MORl
proUètne des longîludcs» La
Bfoîlknde a TOI t promis cent mille
livrer M et l*£^pagne troi# cent
n^'lle a celjji qjiii îeroît cettç^clé-
«amerte. jVtom x;rojoit déjà te-
nir le« quatre cent mille franco ,
jbr$aue <Ie$ commissaires nominés
par le carain^l de Richelieu lui
démpntrèrent l'extravagance qe
$e$ prétentiotis. U mpunit eu
|636. Comme il attrihuoit tou^
les événemens à l'influence â^s
asti'es , il ne craignit point de
leur imputer ses déoauches, doit
il fait le détail , et tout ce ajii
lui ëtoit arriyé pendant sa vie. (}n
lui doit une ^éjvtaticn latipe»
curieuse et singulière , du livre
des prëad^mite^ , in-12 , ^âris ,
jLfiu7. Qjï a epcore de lui un livire
itititaté 4^troiosia GalUch « La
Haye , 1661 , lii-îol. , et ud grand
nomhrfi dVw^res^ ouvrages ^ daos
Iesc[^cls OQ remarquai un ^éuj^e
.fiipguUqr et bLjarrè.
t ÎIL MORW (Pierre} , pi i
P^ris en f ^i , pa^sa en Italie: ^
oii le savant' Paul Ajanuce l'em-
ploya a Venise d^nsson imprime-
jie. Morin enseigna ensuite le grqc
et la cosmographie a Vîcepcc ,
d'où il fut appelé k Ferrare p$r
le diicde cette ville. Saint Char-
.les Borrom^c , iastruit de ses'
profondes connQissaaces dans
rantiguitë ecclés'asti^ae » de spn
dësintér^ssement , de soii zèle et
de SM piété , lui accorda son es-
MQIVI a?9
Kënéraiix, Rome, lOç^j, fjnatre
Vol. Ce savant critique nidûrçit
k Home en iQoB, Oh à de loi un
Traité du bon usage'etés scieHcesff
et qùelbues autres écrits punliés
par le P. Quétif , dominicaiti,
en 1675. On y trouve des recher-
jéhes jet <îe l>on$ principes ; l'au-
teur];^'paraît ver^ dans tes belles-
lettres et iàns leâ langùçi. J^ojr.
Carafs.
t nr, MORl^ (Ëtiemië ) , fié
le premier jauviei' 1623 , minî)i-
Ire' protestait a Caên Sa patrie,
futàçlmispar sûn savoir dans l*â-
çadémie qes beiJes-j[ettres decede
ville, malgré la ïdî qui eifi etcfudit
<ieux de s9 religion. Àprës la féVor
cation déi'édiî de Ifante^', il se l'fc-
tira k Levde en' ij6â5^ et de là
Si Amsterdam , oii iTfut nomnië
professeor des largués orientale;;»
Morin mo lif iit iéri 1 700 ^ a ^yS a ns ,
On a de lui hàît Dissertatiùns
cnde^ses en lati;i , stir des ma-
tières d'antiquité. Védi^oU de
ttordrècKl , 1700^ in.-$*i est
prëii^rabtè à- ce&e dé Genèv^^ ,
i6S3, in-4*^. tl a donné aussi la
P^ie dis Sanmet PÔchard , djaî eit
â la tête.de Té^ition de logti.
y. MÔRBf ( ftexiri } , m àa
grëiiëdent., i^ë^ Î>aint-Pierre-^UPT
^\e en Tformahdîe en i655 , de-
venu catÀoliqi>e après avoif'éië
minijifre protestant , est auteur
de plusieurs Ùissertàtidns , qui
y celle .de la V'ulgate, ï5po ^ in-
folio. Il' ttafvailta beaucoujp h
XËHitiaif, de la ÏÏible en latin ,j
traduite sur celle diça Sept'^nte ,
Rome ,' i5B8 , ih-fel. ;. k V'^diliofi
jS ap^ ,
père#
aussi estimé que son
f rt MORIJC (Simon >,
né à Rixsbémond pr^ d*Â.umaf6
d<i5 Û4ci^lâlei8 îiisau'a Grégoi»» dans Je pays de Cat\x , vers l'an:
et il une
VÏI, Rome, iSgi ,d vol.in-îol. ;. , i6a5', d^ne famille obscure. La
ÇoJJfiiclioJ^ ^ CQ;|^;iJ[ë»i mij^èieràjanlcba^^é^esonj^ajSy
'25o MORI
il vint II Paris, où il se fit copiste.
Son cerveau y qui avoit toujours
ëté foible , se dérangea tota -
lement lorsqu'il jouit d'un peu
d'aisance.. Il se jeta dans les rê-
veries des illuminés , alors fort
communes à Paris. On le mit en
prison , et on le relâcha bientôt
comme un esprit foible , qui dans
uii état plus commode pourroit
se rétablir. Il se logea chez une
fruitière y abusa de sa fille , et
fut contraint* de Téponser. Sa
belle-mère lenoitune espèce d'hô-
tellerie , son gendre se mit à prê-
cher ceux qu'elle recevoit. Les
ignorans. s'attroupèrent autour de'
cet ignorant en i644 9 ^^ '^ lieu-
tenai^t criminel ne put mettre fin
• 2). ces conventicules qu'en faisant
. enfermer k la Bastille celui qui
les tenoit. Cet insensé , remis en
liberté au bout de deux ans , ré-
^ pandit un petit ouvrage qui attes-
toit l'ég[areroent de son esprit. En
voici le titre ; j4u nom du Père , ^t
du Fils , et du Saint-Esprit. Pen-
sées ' de Morin, dédiées au roi.
Naïve et simple déposition que
, Mçrin fait de ses ' pensées aux
' pieds de Dieu , les soumettant eut
jùgemefitdè son Eglise très-sainte,
^à laquelle il proteste tout res-
pect et obéissance : avouant que
s^il y a du mal il est de lui ;
niais s'il jr a du bien , il est de
Dieu*, et lui en donne toute la
gloire , vol. in-8" , 1647 > de i46
pages. Cette production , aujour-
d'hui fort rare, est précédée d'un
avant-propos ; de trois oraisons ,
9 Dieu , a Jésus-Christ et à la
Viçrge ; de quatre épîtres , la pre-
mière au roi , la seconde k la
reine et k nosseigneurs de son
copseil > la troisième aux lecteurs,
la quatrième aux faux firères four-
rés dans rSglise romaine. Uau-
. teur étoit si enchanté de ce tissu
de délires et d'inepties , qu'il en
«nvoya un exemplaire au curé
MORI
de Saînt-Gerinain-rAuxert*oÎ5, q^iî
lui demanda d'où venoit sa mis-
sion ? « De Jésus-Christ même ,
répondit le fanatique , qui s'est
incorporé en moi pour le saldt
de tous les hommes. » Le curé ne
lui répliqua qu'en le faisant de
nouveau enfermer a la Bastille.
Avant d'y être , il avoit répété plu-
sieurs fols qu'il ne serojt jamais
assez lâche pour dire : Transeat
à me calix iste ! liJais dès qu'il
y fut , sa fermeté l'abandonna. 11
nt sa rétractation , et obtint son
élargissement. A peine fut-il sorti
qu'ir dogmatisa encore. Le par-
lement le fît mettre à la conc^r-
gerie , et le condamna aux Pe-
tites-Maisons. Nouvelle abjura-
tion , et nouvel élargissement.
Mais , le cœur n'ayant point en de
part k ses rétractations , il cher-
cha de nouveau k faire des pro-
sélytes. Des Ma rets de Saint»-Sor- '
lin, autre visionnaire qui., parr
jalousie de métier ,' avoit juré la
perte de Morin , feignit de se met-
tre sur les rangs , et parvint k
lui inspirer la plus grande con-
fiance. Des Maréts ne cherchoit
qu'k lui arracher ses secrets , pour
pouvoir le dénoncer comme hé-
rétique. La femme de Morin s'a-
perçut de son dessein , et redouta
ses artifices. « Des Mai?êts, appré-
hendant qu'elle ne communiquât
ses craintes k son inaW , et que
cela ne fît cesser leur commerce
avant qu'il eût tiré de lui tout
ce qii'il désiroit savoir, résolut
de donner à Morin , par la pre-
ière lettre qu'il- lai écrirok ,
mi
une déclaration , par laquelle
il le reconnoîtroit poui* ms de
l'homme et pour le fils de Dieu
en lui comme un tout. Cette lettre,
du premier février i66a , iut
si agréable k Morin , que , pour
lui témoigner sa rl^connois$ance.y
il lui fit le lendeniain une ré-
ponse, par laquelle il Ini doii-
MO RI
Ba ^ comme par grâce particu-
lière , la qualité de son précur-
seur, le Dommaut an veriiable,
Jean - Baptiste ressuscité». ( Nice-
roti , tome XXV H. ) » Alors s'ëta-
Llit entre ces deux hommes le
commerce le plus intime. Cepen-
dant, en i6Ôa , Des Ma rets le
dénonça comme un hérétique qui
pouvoit être très-dangereux, Mo-
rin meltoit au net un discours
qu'il vouloit présenter au roi ,
lorsqu'il fut conduit à la Bastille,
et ensuite au châtèlet. Cet écrit
commençoit par ces mots : Le Fils
de VHomnie au roi de F'fafice.é»,
Des Marêts se rendit son accu-
sateur ; et sur la déposition de
ce lana tique conii^ un autre fa-
natique dont il étoit jaloux, le
Fils de F homme fut condamné
à être brûlé \if , avec son ïiwe
et tous ses autres écrits. Après
la lecture de son jugement , le
remier président de Lamoignon
li demanda s'il étoit écrit quel-
ue part que le nouveau Messie
lit subir le supph'ce du feu ? Ce
misérable eut Timpudence de ré-
poudre par ce verset du psaume
àVI : igné me examinasti , et
non est inventa in me iniquitas*.
Toutes ces réponses prouvoient
sa démence, et cette iolie auroit
du ^ ce semble, lui obtenir grâce.
Son arrêt fut cependant exécuté
le i4- mars i66;>. Ses complices
furent punis de diverses peines ;
mais aucun ne fut condamné a
la mort. Morin périt au milieu
des flammes, après avoir abjuré.
11 s'é toit vanté il ses sectateurs que
si ou le faisoit mourir , il res^
suscîteroit trois jours après sa
mort , et il s'en trouva d'assez
fous pour se traztsporter au lieu
de son exécution , a (in d'être té-
moins de cutte résurrection mi-
raculeuse. Toutes les pièces du
procès de cet insensé sont rares.
Ijiouji «n ctpnnerouj la liste ^ pour
MORI
25 I
l
j contenter les curieux oui les joi-
I guent à ses Pensées , uont la ra*
j reté est connue. I. Factum contre
; Simon Morin , dans lequel se
trouve l'analyse de ses ouvrages >
i663. II. Déclaration de Morin ^
sur la révocation de ses Pensées ^
t649* IÏI> Déclaration^ de Morin,,
de sa femme et de I^a Malherbe ,.,
etc. , 1649. ï^* Pf^cès - verbal
d exécution de mort dudit ,, i663.,
V. Arrêt qui condamne ledit à
faire amende' Iwnorable et à être-
bnilé en place de Grève , i663 ,
le tout in-8®. I^a dernière pièce.
se trouve ordinairement jointe
aux Pensées n^^, Ployez Dosc^es et
Davesnes^
•t Vn. M0III\ ( Louis ) , né ai»
Mans en i635 , vint (aire sa nhi•^,
losophie à Paris, à pied, et en ner*
borisaut. Il étudia ensuite en mé-
decine , et vécut en anachorète.
Morin ne mangeoit que du pain y^
ne bùvoit que de l'eau , et tout au
1^1 us se permettait - il quelquesL
fruits. Il reçut le bonnet de doc-
teur en médecine l'an 1662 , et
après quelques années de prati-
que , Il fut expectant à Tliôtel-
DJeu. Sa réputation le fit choisir
par mademoiselle de Guise pour,
son premier médecin , e( par. Vuk-*
cademie iles sciences pour im de-
ses membres. Il mourut en i7i5.
11 laissa, une bibliothèque de près
de 20,000 écus , un herbier , ua
niédailler , et nulle autre acqui-
sition. On trouva dans ses papiers^
un Index d'Uippocrate , grec et
latin, beauccuip plus ample; et
plus fini que ce\ui de Pinus^
♦Vin. MORIN (Jean), peintre
, et gravciu* , né à Paris en 1659 ,,
élève cle Pliilippe de Champagne ,
a' gravé à l'eau-forte beaucoup de>
sujets et de portraits d'une touche
si fine et si expressive , que Van-
Dvck s'en seroitfaÂthouu(îùr'. Les^
aSa
MORI
MORt
principaux m èrceaax sont, mie Viu-iJ^; et dans lés Ânatectes' hîs-
P'^erée ayttnt suf* ses gerioujc
tËn/ant xe'ifus ifiii • tieht Urt Bott-
éjûet' de Jtettrs dççaht ie^ein de
sn mère , d'après Baphaâ* 0ûè
Wierige qui adove VEnfaiit Jàsus
coucha sur de fa pnil}ç , ttapi'è$
te Titien, Vhjçt-cîiicr Pùrttwts
<|es pertonnc^ les plus nln$tt*e5 de
son temps , 4*ï»J"*èi PMippe à^
ClùtDip'a^e , etc.
tof i0aeis d'Adrien Vi , par Gas-
p'àraBunnann, Hirecht, i^aj. 1V«
Commentaire sur fJS^ctlèsiaste ,
Anvers, i533, in-8*. V. Oratio
de paùpertate ectlç^iasticd^ etc.
Tons Ws ^érit$ de eèt auteur sont
en latin. On cotiserve en mànus*
cWts dans le monastère dé Saint-
Tron , I; Fitœ sanctOfmn Jfn-^
touii et Guîbérti 'GembliicerKsis.
li. Pf^eceptz vitcB honestcp* UI.
t IX. MOIltîf ( Jeïktt) j tié kj Çhrùfiican Ttudànerise ^ depai»
Meuftg, près dl'Orléans,eii. 1705, T^n i4po.
obtint- en i^Sa la chaire 'dé p'hi-
lpso;c^ie de Chartres. Une longue
âssidnrt^ a'u^ exercit^â classiques
fat récompensée en iy5o par
ré^'é<]ue de CharUpe^ , qui Iç no<n-
iha à' lin canonicat de la cathé-
d^alê. Morm donna k 38 an$ son
Jf^écahisTHe'unii^eftset^ vol. in-.i2,
qui'conirent beaucoup de sciétice,
et qui et^ sa[>pose t>ien plu en-
core. Son sTeoond ouvrage est un
Traita de feîecîn'cilé , imprinié
iïi-i?2 en 174^5. li^abbé rfolîet
ariint rèfUtë ropinionTle rauteur,*
Mt>rin acjre^sa une Rèpotise a cet
académicien': c'est son troisième et
dernier* ouvra ce' imprimé. Moriu
é^oîlcOrreïpôndaûl des académies
à^^ screncei» dePàrib etdeRotiéD.
Il mottràt k dtiavties le 2Ô mars
JMDRmGB (Gérard ) , théolor
|ién'de'Bortiftiel daris la (^iiai-
ûfe', fût prbfeseur de rhfôtogie
éanà le morias^lëre de Sainte-G^r-
friide à^ Lonvàin , pois cHanoiùe
et cttȎ (4f ^idl-Tron dans la
principauté de iiièg^e, où U* mou-
rut le 9 Qctobi.'e li'^ I a 49101^ y
]f |. Celle dé 5rtVw/ Tt^n , c^*
j!^/»/;^ Idhere et 1^tchèré\ Lou-
Vàin, i54o, in-4«. lll. èeHe dU
;»ï3^;/r^né^n7^,Lou\iain, tSStJ,
. t MORINlîlRE (Adrien-Çhinde
Lç,FoRT de iâ) , né à Paris en
1696 , d'uae'litmille noble , se
retira chez îes.PP génoyéfains de
Senlis , oii il vécut pendant i-j
ans , occupé h préparer les maté-
riaux de ditfërenties collections qui
sont faites avec plus cie patience
(|ne de gcàt. Les principales ^csjaX^
1, Choix des poésie^ rhotides y 5
vol. in-8*, 17^0. IL Bibiïothèq^
poétique , A vol. în-4* a et 6 vpl*
in-iQ , I74i>- llL Passe ' temps
poétiques , histotiques et çrûi^
qàes , 1 vol. în-ii , 1755. IV'. Les
Couvres choisies de Jam-Bap'
tiste Rousseau , m- 12. "Ce petit
recueil est le mieuic fait de tout
ceu)c que La Mor^nièrê a publiés.
. On a ençoi'c de lui deux petites.
; Comédies impriuiëes ^ Pane ea
■ 175a, in-i2 , et Taiitre en iJ755.
métme format , sous le ^^'e àes
Fapeursei du Temple de IctPa-,
resse. Il «loùrtit èfn 1771.
M O RI S Q N ( Robert ) ,
né à Aberdeen ea l;;èosse , l'an
1620 , étudia dans raniversrté
de cette ville , et r lenselgna quel-
que temps la pbifo3ppbie. Û ^ap-
giqua etîsuîte à Fétode des ma»
ématiqnes ) de là tfoéolo^ele, de
la langue hébriiïqae, de là mé-^
decine, et sur-tout dlie là boia«
i!dqae , pout'iliquélie ii'ttvoif uxdt
r
M^OUI
a55
|Minde passîiKL. Les gùérnes 'ct<-.
vîle8.int€ZTOiiiptrecM ses éttuiei»;
il signala son. zèie ¥!t.M»ii<coiurag«
poar.kft tatéréts du ToiGkarèes (,
et se battit Taillammept^ dam le
combat donné sur le pont d'Aber-
déea , entre les iMthiixns de tèXie
Bcs» Il T fnt btessé dan^re^i^-
ttest k la tét«. i)ès-ga'iL fat f^oéri
de eelteblésstire^ilvkiil en ftrafnoe,
C^aslon de Ff«aoe , duc d'Or»
léaa», l'attira il Bisôs, et lui con-
fia la direcliou du jardin royal de
cette vilie.^ Morcson dnessa une
nouvelle méthode d^evpliqoer la
botanique , qtu pl^it au duc. Après
kl mort de ce piioce, il itetouma
em Actigflelerir^e en ^é6a. Le roi
£haiiè» li , h qui le duc d'Oi^
Iéa«i»i'*a)^t pr^ntéà ^ois , le
fit-venir à %j0ûûve^, et lui donna
le ùtre de sea mëëéfcin et celui
de pvoftfsaçur rofàl de ooUnt^e.
Qn a de^ lui, 1. PfvgàtJium- ùo*
taniemn, Londi-es^ i4»^\ia»i2.
Qeilowrageac^t^tiiiit àp rqp«i«
totionÀ sott aiitetir^ que l'uiMver^
sité dXf>&fpDd lui oâ'nt unci ehasi#e
de profesfienr ea bol^ nique. Il
Faceepta dU'tiouse»t«ment duroi,
et enseigna dans cette univ^mté
avec tto- succès >dis^3giié. IL ffo/^^
imSrBieseasis,d^siTi^ iéS5, in^'fîjl. ,
réimpriitié dnns^ se» Prmiudtum
hotatiicuffi^ rDes mjmtS' sonhen*
nent que cet ouTirage est d'Abel
Brnnger^ médecin dû duc d^Oi>
Mans. UI. La deuidèine et la .tro\^
sièaae parde de son Histoire dms
phnites^ tn^tbiio, 1 680 et 1699,
dans laquelle il donne une nou^
velle méthode , estimée des jooa*'
noissenrs. La première partie de
Cil eBDêlIenl eutpâge Va pbînt
été imprimée : onnesaitoe^qu'eUt
•st devenue I ^ qui en tient Ueu
est âilvtiilé Pim^tdmtm umMU*
j^rmum duidbutio ntiifn ^ iGfji^^
Nuibfio» Maïs «omnve'jce Tvait^
fl|ir()imp«i|{)é a^^ 1k troiftvèfiiç
pttrlîe, en ne prèad rédltwdada
16^^ ^'àcame de la beauté ded
épreuves La premiore. partie de-^
voit eonteair la description d^
arbres et arbrisseaux. On a mis
à cet ouvrage l^indteatioi» d^Oi-
ft»d > i6ôo , j6^ on t7i5 , a voU
in-folio^ La niéflhdde iié lifOnson
eouskte à élablir les genres des
rlastespar rapport à kuvs fleurs;
leurs semences et à leurs fruits^
On ne sauroit assez louer cet au-r
teur ; mais il semble qu'il se loue
lui-^nème un peu trop. 'Bien loift
de se contenter de la g4onré d'avoir
exécuté une partie au plus bf au
projet ^fte l*oa ait ♦foit en bota-
nique ) ii osB' comparer ses décott*^
vertes à oeiies>de Christophe Co^
Ibm^; t)t) salis parler de (iesstter,
de Césalptn et de Fabio Cotomna^
il assura en plesieurs etidroifes dé
^a ouvrages qum n't rien appris
que delà nature tnéAie» On IVu-^
riovt p6ut*e'|pe cru «ur sa paro^ 9
s^l n'avoit pris 4u peine de tKms-^
erive des pages entières de ces
deus derniers auteurs. Il moa^
rut à LoB€lMs le 10 novembre
fL M0AI60T (GlaudeBarth^^
iemi)., né à Dijon en 1^1 , mort
daa^ la nvéme ville en ië§t , a eu
beaucoupde réputatien^iutrefois.
On a de lui un Roman kistoriqUB
assez curieux , dans lequel , sous le
titre de J^nn^iana , Dijon , ïô^i»
itt->4° , il trace l'htstoire des déniÀi
lés du cardinal de Richelieu avec
la ntihe Marie de Médiejs et*Ges^
ton de France, duc d'Orléanl".
Peur snr<9»r cet ouvrage ^oin^fet^
il lautj joindre une e<}Bclasioii
de trente-cinq pAges , impi4iné«
ira ^1640* IL OP'bNf mttrHitnuif >
in*folio, Dijon, i643. IIL Féri*-
tcfUs laerymcB y Genève, 1625,
isMQ. C'est 4ines.ttii>e^soiitre leii
jésuites, a^ee oettedédioaise, f^n
tribut jeuUti4S4tMUMern\ Ge iivrt
?54
MORL
est p6u' eûintmuii, IV. PoHitms
m^aicœ ad ^ardinahm Bichœ-
kar/ij Paris, i6a8, iri-4'* V. Ei
grand nombre de Lettres latines
$ur diâTérens sujels , imprimées à
Dijon après sa mort , sans appro*
bation et sans privilège. Dans
l'une de ces lettres ,.il raconte la
violence faite au docteur Richer,
cl la supercherie dont il prétend
que le fameux P. Joseph so servit
pour obtenir de lui une rétracta-
tion. Le P. d'Avrigny a prouvé
que cette impatation est une véri-
lable calomnie f^ojaz Richer.
* n. MORISOT ( de Dôle) ,
médecin y florissoit vers le milieu
du i6* siècle. 11 a traité toutes
sortes de sujets: grammaire, rhé-
torique, poétique,, morale, élo-
quence, philosophie, médecine,
^g^Pgues , épigrammes , tout lui
étoit égal. JLîa liste de ses ou-
vrages est très-longue; mais voici
ceux qu'il a fait imprifȣr. I.
Une Interprétation des Apho-
rismes d'Hippocrate, des ^otes
sur Cornélius Celsus^ un £pi~
tome des trois livres de Galien ,
Bàle , i547» 1^' ^^ Paradoxes
de Cice'fvn , U'aduits en gfec,aVec
des notes, Bâle, i547- ^1* Quatre
livres de Colloques latins pour
les opposer à ceux d^Ërasme ,
Baie, i55q.
. * 1. MORLAND ( Samuel ) , né
ilans le comté de Berks , fut quel-
i}ue temps sous-secrétaire deXnur-
low , eiqpiojé par Crorawel dans
jùiiiiérentes ambassades. Morland
éioit son résident à Genève en
1657. 11 publia , l'année suivante ,
Pittoire des églises évanséli'
ffues du Piémont , in-ibl. , et il fut
i^nvové en Savoie pour les afiaires
des Vaudois. £n 1660 il sntvit
.Charles II k fireda, et les ser-
,vices qu'il rendit lui procurèrent
Je iitre de b.aromi<?t. Eu iÇgS il
MORt
publia Urini of conscience , ^
un petitin-i(o. On ignore l'époque
de sa moirt. Son iils s'est tait
cunaoiireivftr plusieurs £Jipen^io/if
de Hiécamque.
* IL MORLAND ( Cieorge ) ,
peintre «nglais. célèbre , iils d'un
artiste de Londres , 4qui ne s'cm-
plovoit qu'à faire des tableaux
pour des ventes à l'enchère , na-
quit en 1764» et mourut en 1804.
Le jeune Morland acquit ain» une
grande facilité de pîneeafu et une
exécution rapide. Mais les basses.
liabitudes.qu'il contracta chez son
père et chez ses conûuissances
prirent racine en lui , et influen-
cèrent sur le genre de son talèat.
Cependant ses tableaux n'en fn-»
rent pas moins estimés et recher-
chés ; mais beaucoup de gens
profitèrent- de ses fréqueus mo-
mens d'intempérance pour avoir
de lui , h très-vil prix , des mor-
ceaux d'une valeur inappréciable»
La plupart de &^s meilleurs to-
bleaux ont été faits dans des ca-
barets pour payer sa dépense , oa
dans des prisons pour obtenir sa
liberté : c'est aussi dans une)f>ii-
sou qu'il est mort. Sa femuie ne
lui a survécu que deux jours. Jjeft
tableaux de cet artiste incompa-
rable sont toujours de fidèles le-
présentations de la nature gros-
sière , ou des scènes de la vie hu-
maine : nul autre n'a su mieux
que lui représenter une cour de
terme , des paysages champêtres,
des -bestiaux , des pêelieurs , des
coiitiebandiers sur le rivage de la
mer, etc.
*ni.MORIAND (N,),nék]Nam
ci ,. embrassa très-jeune la carrière
militaire , se signala par plusieurs
bravoure», et parvmt au com-
mandement dea chasseurs de la
garde impériale à Fépoqueoiile
pxkice Ciigène fut app^^ enlf#i
F
MÔRL
lie comme ▼ice-roi. Morlant! sui-
vit IVrapereur eu Âllemagoe en
<ej)tembre i8b5 . y donna de tiou-
celles preuves tîe courage , et fut
tné , le 1 décembre , à la bataille
d'Auslerlilz. L'empereur ordonna
que son corps fiU embaumé , pour
être rend a h sa Ta mi lie. Lescauons
riisses , dont les coups Pavoienl
atteint , firent, partie de son con-
voi funèbre. L'empereur ordonna
aassi en février 1806 qtie Je quai
du Mail à Paris porteroit désor-
mais le nom de Morland. '
t MORJ.EY (George) , ëvéque
anglican , né à Londri^s y d,e pa*
rens nobles , chanoine d'Oxiord
tn 1641 7 demia les re\eijus de
son canonical au roi Charles I"',
alors engagé dans la guerre con-
tre tes 'troupes du long parlemc^ut.
Quelque temps ap.ièà, ceprmce i
étant prisonnier à liamptoncourt,
employa le docteur Morley , pour
engager l'université d'Oxford à
De point se soumettre à une visite
illégale. Ayante ménagé cette af-
faire , il irrita les an ti- royalistes ,
et fat privé , l'un des premiers ,
(lèses emplois à Ondbra. Il quitta
l'Angleterre et se rendit à lia
Haye astprès de Charles II , qui
avant été rétabli sur le troue de
ses ancêtres , pa3'a le zèle de ce
Ddèle sujet par jta.nomiuution a
l'évéché de Worcester, el ensuite
il celui de. Winchester. Ce prélat
mourut le 29 octobre 1684 > à 87
atis^api^ avoirfait.de grands
biens dans soa diocèse. On a de
lui des Sermons et des .Lettres
écrîfes en lapn , i683 , in-4"«
t MORLIÈRE (Jacques-
Louis-Auguste de la) , sieur de
La Rocbette , ehevalier du Christ ,
et ancien mousquetaire , habletir-,
nouvelliste , grand conteur , 'par-
lant haut et beaucoup , né k
Gi'enoble, et mcH-t a Paris en
Vfi^t étoit un de ers homme» qui
MORL
!55
I jonent un rôle dans les cafés. Sa
fortune n'avoit jamais été con^
sidérable,et ilJ 'a voit dissipée pres-
que enlièrement. On a de lui quef-
qiies rohians , dont le plus con-
riu est jén^ola ^ Paris , 174^*»
1 voL in-f a ; et Ife plus mauvais^
les Lauriers ecclésiastiques cet
Campagnes de l'abbé de T^ , fa-
ris, 1748 , in-ia. Comme ce livre
otoil Irès-olier et trcs-défendu l
il fut ref'heichd par les libc^rtinsl
•Angola es! un peu plus gazé , et
a été lu plits fong-temps, quoi-
qu'il ne le méritai guère. I/CS
comédies du chevalier de La Mor-
Hère , le Gouverneur , joué en.
ïjSi , lu' Créole , V Amant dJ-
cuise y eurent encore moins de
lecteurs que ses Romans. Cepen-
dant Tauteur n*en faisoît pais
moins impudemment la critique
de toutes les pièces nouveiîes e^
de tous les poètes dramatiques
qui valoient mieux que lui. ^fous
ne citerons aucune des brochurcis'
éphémères que son esprit de cen-
sure produisit. On lira avec plu^
de liis^^vsQirÂfirz a-Nadir , r ^^î) »
4 vol. in-iQ, relation df s der-
nières expéditions de 'Xharnas-
KouH-Kun , quoiqu'on' ne piîisie
guère compter sur sa ^X'racilc. *
* MORLTIV ( Jnachim ) , mf-
nistre lutliérien , né en 'i5i4 > «*"
mort évoque de la province de
Samhie en 1671 , éprouva quel-
ques persécutions, pojir ses opi-
nions religieuses. J^es disputer
théologiques dans le^inuellesi il
«engagea lui attirèrent beauconjv
d'euneinis ^ aigrirent son carac-
tère , et lui firent éprouver .des*
disgrâces qu'il auroit pu éviter
en mettant dans la discussion plus
de calme et de modération. On a
de lui un srand nombre d^oètvra*
g^s polémmues et de controverse »
qui eurent de la vogue à l'éjjof^ue
ojk ils pururent» ,
>5$
MORBî
t MQRUNÏ éJérdme ) , ne k
Jîaplof, auteur u'uq Recueil cou-
tenaAt qy^tre-vinglii nouvelles,
«t yipgi ^oméijlies,. imprimé^ à
Haplès saiisi date , trois parties
èa un vol. In^'^j réimprimé (ianii
19 mômè ville ea>i5'^o) in-^*» Cet
» MOBMf NDO C.J^ean - Franr
019 ) , architecte florentin , né en
^55 , étudia sop art sous le ce*
^èbre jçan-Baptîste Ajberti, et,,
ttprè? aroir fait quelque séjour k
Itome, il alla. à ]\aples., ou il de*
vint féiaule ^t l'^»nii de deux fa-
Wixit architectes de çejt^ villp ,
j^oveilo d% san ]LiicaQO .,. ^ Ga-
briel d'A^uolo. Appelé en Es-
ÊagP:^ P^r Eerdlnand-le-Catho-
que , xt présida h la constifuctioa
l
l
tu p^lai? du voi et de^j^uel^ues
IgHi^es^ ;. mais il s'occiu)a princir '
u)a pnncis-
latemeut àiçlianî^r et a jouer du
uilii ee qui déterminale monjarr
que à le nom rajer spn premier ar-
«Iniec^e, et son premier musicie»,
tmplois qui liu procurèrent une
fortune conaidcraWe- De i^Btoiu;
à Pfaples , V érection de plnsieurig
palais «t d'aj]tre« ^édifices lut con-
tée h. ses soin> , jet il fit rebâtir el
embellir à ses dépens Tcjjjtise
délia Stella ( ou de l'Etoile } , et
la dota^ magXlifiquenMnt* XI ixi%u-
«ttteu.^554^
*MORiVlï!LE (Joseph), ccclé-
sias(iqu^.du .17* siè^, oublia
JLa desiuiziûftB dislla città ai Sa*
poli,^ 0 (Ul sua ametùs&imo siio^
et delï antichità di f^asaiwla ;
OUinçem^ del mante ^és,uviO'^
^ délie ^tragi , e rovinç iChe h»
JiiÉtone' tempiantichi^ mûderm^
Cet ouvrage es^t curiau» pa,r W«
r/^cberciies do l'auleiu: «t pi^
le^ reu£H^igpeut^s q^'A>Q- peut j
MOR»
Uhtk «vocat au ^tle^^g^t df^
F^ris , né ^ Tours , fréq,ueni:a Iç
barreau près de 40 ans. Sa pro- -
bité ^t 30Q érudition lui drentui^
jo^fXL* U cultiva les mus^ au m,ij-
Iw des épines deia çhipai^e. S^
PUi'mge^ dp droit ont été imprir
lués? P^ris, i']^iTi']%^,en ijou
in - foi- 0;? ^ encore de lui un
rççueil de ses ye.ra, inlituié ffi-
rice Jorer^es et Blpgia HIust
trium tQgaCorum QatUœ a^ annç
i5oo , epr veierihus fçherli^ aue-
taris, Paris 1619, j,n-8° , parc^
qu'ils étoient le fruit de ses amu-
iè«»e<i5 neiïdcmt Ie« vacariions du
Cais*. Ils ebntMmaetyf Im «logCA
I géi) s de mbo qui avetenr brtllé
avec édfirt en Ftsmeè ^épui» i5o€r«
n fn^urm vet9 1* lin de jam 4 Sue^
^n. MORNJlk¥ iMette de) ,
évèefeee d^rlëanA etf 1&86 , pftià
éJTAttxerre, et chaneiïlier <fe France
smiS'Plii4ipp«4€4e4. lj0»di&èrenà
q^i éokcèvent «BtiK» <Mii p«pe et le
pape BonifflceWirdoBoèfeRf liétt
ft'Mtiniaj* de' n^ititmtaeiftt* dans It
9€3€rét de 'C&Sf d^ate ; il asftistft k
oefte fametise' asftvniblëe qpie le
rM ttïrt am Loiiv«e le 3>i jwivin*
YâgS^ , etR «oasDfivil termine évè-
qued^AuKen^ ik itt 'C4H|«altatM)Q
qui T Ait faite; il fut etisviite eo-
v&^ à 'Boitte pour i«i«^ difeter
lé'tem*» fl«tqa«l te |M«p« a>iN)it m-
dKqué- le* concile ^nértfl. De t«^
tiéMt de I\om« , il Jt d*în«tile$i
tentatives pour edneiHey le çap«
et le foi'î n'e» oyani p« ^«wmt k
bout 9 iiripstyi Bdéle k son, prince,
et^cn donna de grandes preuTc;^
da9^ plus d'anfi occasioa» Mor»-
nsiy Dio«irut en i3o6 » ^ipiè&avoic
ikit plusieurs fondatiop& k Pé^is^
d^Aiixerr». Oa vovoit d^ns le
çkoBfkie de la caib^ab. (fe ceUo^
*e}^Tietïr dû Pleâsis-afeirly , lié à
ttokt DU Bfehirf , duns la Haruie*
Noriit^iitKc, 1^5 ftoTcmbfë r54<)>
élevé « ^sti» > y fit tl^s pro-
cès mpvAes dW les btîfeà - let-
Ses , îe» fengues èavàiitfrs , et
d«6$ fti théobçie ï <:e qui étoîl
àiars \m prodige <feh* un gèntiU
àôfiutie. On lé destmd tl'abord k
FEgltâé imats sa mèire, qi^i profes-»
ffoh seer^mont la réligiôti prfir*
léâitiiiDte, larfen ayant imnrittté le»
pHftUÎpës , hii ferirta Ta porte
lie»- d^pttités ecelé$(ft6tif|ttes , ^ue
êbn éiwif , ses tklexts et sa n^'ts-
firnee 4u* proiHettoîifut. Ap*è5
le 'tttl»$ftcre de' is* Sàint-'Bartlié-»
levfti, J^hiHppe de Mômay pàt-
CéiïtvLt i'hàlté , VAlleiUftgue , las
Pàrs-Bàs et rÀngletefre , et ces
toyagès eurent pmtf lui autant
i^ùtiHté qitë à-SL^ément Le roi
ileNavWre , sî chéri deônis sotti
le ntmi life l^iirî IV ^ ttoU alors
felref do parti pfotestétrt : Moroât
riftft^a à lui , et le Sortit tfe
8^ pliifli^ ëtéèstm épée. Ce fut
lai ^e eé ititmàrque emt^^a 1
ÎElizRBeth', reine d^ângfetefre. Il
ii^illi jaliiaîs d'àmtres înstriiettofls
de son nraltre <|u'im blanc-seing*
11 Téii9sit dans presque toutes
91^ négdetatiei». Momay ehérish-
|Dit tendrement Hcurî IV , et lui
|>arfdït Comme k vtn *rtii. Aprëfi
§u'd èïrt été bledsé k Anmale , îA
Itti écfWit ee&ntots : « Sire , totw
«re^ aSM« lëit rAletUndre, il est
tem^ l|Qé toi!» iîisiHeir le Gésar.
€^8t!lhtni»k ntodrtr pwir tcrttfe
Majesté, ete. Voti» est gtoii-e k
^àos , Sîrfe , de wre potn- n^a^ ,
<ft)*oate tè«s dire que Ce tiôfus est
4ev0ir. * Ce fidèle snjet n'bublh
tien p'oUr aplanir lé «bemin du
%tètaè' h te prince. Mais lorqu*il
^n^ dç reii^Dti , il lui eu 6t
é^ iM's reproche» , et se retira
4ti±cour. Cependant Henri !▼,
MÔR?^
i^f
mement sensible h Titi&ultei^uî lui
ftrt faite en i5ç)7 par iingeniHbom'*'
me nommé Saiut-PhaF , qui luf
donna desf conps de bâton et le
laissa pour mort. Momay demân»
da justice an roi , qtii lut Ût eett«
réponse ( monument aussi pré-
cieujt du eourageque de la bonti
de Henri Vf): « Monsreor^n Pies-
i\s , j*ai un exti*ômé déplafisir dé
f Outrage t\n& vous aveï reçu , aitw
quel je participe Comme rôi éî
comme votre ami. Pour le pre*
mier , je vous en fc:rai justice , et
k moi aussi. Si je^néportois q;jfe
îe second titre , vous n'en avet
nnl dé qui l^epée fAt pins prêté k
dégaltner , ni qiiî y portât sa vie
plus gaiement que moi. Teti&t
cehi pour constant , ou'en effet
je votis rendrai office ae roï , de
maître , ètd^ami , elc;. etc. a Lé
science de Morttây , sa vàltetir et
sa probité le rendirent le chef et
Pâme du parti protestant , et la
firent appeler le pape des hu-
guenots. 11 défendit fes dôgmeâ
de sa stct^ de vite v6Î)t et pat
écrit. Vn de ses livres sur les
abus de la messe ayant âonleyé
ton» les théologiens calboiiqiVës ,
il ne voulut répondre k ^enrs 6efi-
Sures que dans une conférenéô
publique. EUe fut indiqaée en
i6»b k Pontaineblea^i , où la cour
dèvoh être. Henri ÏV , qm, avoît
reiiOnCé an protestantisme et qui
youloit plârre au pape, ne s*Opposia
t)oirtt k cette conférence comm«
il î'aoroît âà faire ^ Car de pa-
reilles conférences n'ont jamails
produit de résultats utiles ; il mori-
tra^ soii désir d'y voir le parti ca^
tholique triompher. Tout fut atC
rangé en conséqnent<^ . 13 a Pferrdn,
ëtéque d'EvrëUx , étoitf le cham-
ipion qu*on oppnsa k Mornay ; i|
préien<fit démontrer disins "l'oit-
vrage de ce dernier la fansseié
de cinq Citations. On se borna
tnsiaàLt- i efl^ ottmînèi: soitaittté ;
ai56
MORN
enfin il n'y eu eut que iienf d'exa-
miuées.Ou sediputa suruesinots,
jrnr leurs diverses interprétations.
On oill'it des éditions d'ouvrages
^.ui n'étoient pas celles d'où Mor-
vay avoit tiré ses cilations. On
allecta de ne^oint lé prévenir
iur les passages qui seroient Tob-
. jet de la discussion ; de sorte que
celui-ci n'éloit point préparé à la
déiièuse. £mu par la pensée de
»e i^oir en butte à une intrigue
de cour ^ après avoir rendu, pen-
dant vingt ans, des ser^'ices érai-
i»«ns au roi , il se troubla et
détendit assez mal sa cause , si
i\m en croit Sully , qui , dans ses
OFconomies royales , ne dit point
que sa cause lut mauvaise , mais
i^u elle fut mal déiéndue. 11 ajoute
que Henri JV lui dit : « Eh bien !
q^ne vous en semble de votre pape ?
— Il me semble, sire , répondit
Sully , qu'il estpluspape que vous
r<e pensez ; ne voyez-vouspas qu'il
donne an chtipeau rouge à M,
ù'Evreux. » La nuit mit fin à cette
conférence qui ne dura que quel-
c^ues heures. La cour , j»^uivaut
ti;>nplan, décida que IVlornay (';loit
vaincu» Les |>rotestans soutinrent
le contraire i il y eut plusieurs
.ottvrages publiés pour et contre
Tuu et l'autre champions de cette
dispute. ( P^oy. la Vie de Philippe
de Mornay , livre 11, sous l'an
»6oo , et les OlCcouomies royales
de Sully; in«- 12 , tom. Il , cha-
pitre XCVL ) 11 s'étoit vanté
de faire voir clairement près de
' cinq cents fautes dans le livre
'de son adversaire , et il tint sa
parole* «Vérifier une multitude de
passages amassés par des compi-
Kiteurs y gens ordinairement peu
exacts, comme Tobserve Meze-
ray , et ne se souciant pas de
fournir de bons matériaux pourvu
qu^ls en fournissent quantité , »
^toit une entreprise trop hâsar-
flause pour Mornay , qui n,e ^'4'
MORN
toîtpoint donné la peine d'exauaî-^
ner les originaux. Les calvinistes
pour conistater leur défaite y il ue
laut que lire ce qu'en dit le duc de
Sully , zélé protestant y dans se»
Mémoires. ( /^oj-ez Perron ,no I. )
Cette conférence , loin d'éteindre
les différens , ne produisit que de
nouvelles querelles parmi les c ou^
troversistes , et des plaisanteries
parmi les incrédules. Un ministre
huguenot , présent à la confé-
rence , disoit avec douleur à un
capitaine de son parti : « 1^'é*
vêque d'Ëvreux a déjà empprté
plusieurs passages sur Mornav.
— Qu'importe , repartit le mili'^
taire , pourvu que celui de Sau-
mur lui demeure ? » C'étoit uu
Sassage important sur la. rivière
e Loire, dont du Plessis étoit
gouverneur. Ce fut là qu'il se re-
tira , toujours occupé a défendre
les huguenots , et à se rendre
redoutable a ux catholiques. Lors-
que Louis Xlll entreprit la guerre
contre son parti, du Plessîs lut
écrivit ponr Ven dissuader. Après
avoir épuisé les raisons les phn^
spécieuses , il lui dit : <f Faire la
guerre à ses sujets , c'est témoi-
gner de /la foiblesse. L'autorité
consiste dans l'obéissance paisible
du peuple ; elle s'étabUt par la
prudence et par la justice de celui
qui gouverne. La tbitredes arme^
ne se doit employer que contrf
un ennemi étranger. Le feu roi
auroit bien renvoyé à l'école des^
ÏSremiers élémens de la poL tique
es nouveaux ministre^ d'état ,
qui , semblables aux chirurgiens
ignorans , n'auroient point eu
d'autres remèdes à proposer que
le fer et le feu , et nui scroieut
venus lui conseiller de se couper
un bras malade ;*vec celui qui est
esi bon état. » Ces remoatrancti^
MOIN
àe Mor»ay ne produisirent rien
ouè la perte de sonlgouvernenient
Oe Saamur , aue Louis XITl lui
ôta en 1621. il mourut deux ans
après, le 1 1 novembre lôaS , dans
^a baronnie de la Forêt-sur-Seure
en Poitou , laissaot de la mar-
quise de Feuquières un fils , mort
en f 6o5 , et trois filles , dont la
dernière , épousa le duc de La
Force. L'erreur n'eut jamais de
soutien plus capable de Faccré-
diler que Momaj.
Censeur des coartisans , mais à la cour
aimé ,
FUr'vniicniideRomef et de Rome estimé «
Momajr passa , selon Voltaire ,
Eour le pins vertueux et le plus
abile nomme que le calvi- I
nisme eût produit. C'est ainsi qu'il
le peint dans sa Henriade :
17<m moins prudent ami que 'pliilosophe
austère,
Moroay >ut l'art discret de reprendre et
de plaire
Son exemple inittuisoit bien mieux que ses
discours ;
Les solides vertus furent ses seules amours,
▲vide dv travaux , insensible aux dcUces ,
Il match ait d'ua pas- fcune au bord ^cs
précipices,
lama:» l'air de la cour et son souffle infecté
M'altéra de son cœur l'austère pureté :
Belle Aréthuse , ainsi ton onde fortunée ,
ilottlean sein furieux d'Amph^trice étonnée,
17c cristal toujours pur et de» dots toujours
clairs ,
Que jamais ne corrQmpt i'aaertuiiie des
mers.
Hnét ne juge pas Momay aussi
£tvorablemeut que Voltaire , qui
Yraisemblablemeqtdans ses éloges
s'est un peu laissé entraîner par
l'euthovtsiasme poétique. Comme
l'impartialité exige que nous ex-
posions^ le pour et le contre , nous
rapporterons ce que dit le savant
évéque dans le n** 57 de son Hue»
tiana* !« lecteur sage n'adoptera
ni ne rejettera entièrement des cen-
sures auxquelles le zèle épiscopai
peut avoir eu queiqne peirt. « Dit
Plessis-Mornay , dont les. hugue-
nots ont tant vanté le savoir et la
capacité, étoit bien éloigné du mé-
rite qu'ils lui ont attribué. Il leur
étoit utile par Testime que Henri
IV faisoit ae lui , par son gouver-
nement de Saumur , et par le cré-
dit qu'il avoit dans le parti* Pour
mieux établir son autorité et la
rendre plus respectable , et per-
suader au public qu'il n'étoitpas
huguenot par intérêt ni par enga-
gement y mais en connoissance de
cause, ils voulurent aussi lui
iaire une grande réputation dans
les lettres , et l'ériger en savant
du premier ordre. Pour parvenir
à Ce but , ils faisoientdes extraits,
etluifouroissoientdes matériaux.
Il les mettoit en, œuvre, et ré-
pandoit dans le public des ou-
vrages qui étoient suivis des ap-
plaudissemens et des acclama-
tions de toute la cabale ; ^ais les
bons connoisseurs ne sj lais-
soient pas surprendre. On y
trouve des passaffes entassés sans
discernement, des raisonnemens
ibibles ou faux ; nulle exactitude
dans le choix des matières ; et
par-tout des marques d'un homme
Superficiel, se commettant légère-
ment , et donnant prise sur lui.
C'est ce que le cardinal du Per-
ron sut bien remarquer , et sut
bien relever , à |a honte étemelle
de ce savant masqué. Scaliger
même , quoique zélé pour le par-
ti , ne put se taire de cette su«r
perchene qu'on vouloit faire au
public , et il lui échappa de dire
que du Plessis ne sa voit ni grec ,
ni ' hébreu ; mais ce mot ayant
été releivé^et pris en mauvaise
part, il le retracta , de peur de
se faire des affaires ; mais on sut
bien à quoi s'en tenir. Le roi
Henri IV, quoique afiècttonnépoiu'
du plessis, son ancien serviteur,
ne lui di»si4au2a pas, avant cette
^
a;|o
MORSC
oonCérenoè tcanibleiise et rttî-
neuse ii taule la sci'.te » qu'il s*é«
foit eoffo^ ôttns uo mauvais pâa ;
maïs U se UÎMa eatralnef Dar m
¥«ililé. Il ^toit plus 4«pAble de
donaer uo bon eOnsetl ^(tte de ït
preodre ou dç le suîtré. Ou a <fe
loi , l. Un r/wV «h? tSmahm-
risUe , i6o4» iv^rol. ILUnTmiA^
1^ 4a vérilé de la fvUgè^n chré*
tienne , iii-8<'. IIL Un livre m-*
litulë Le mystère d iniquité ^
10-4" • L'objet de ce livre eat dâ
Froarer que le pape Paul V est
autechri«t. On voit après le
titre une figure ée la tour de
Babel, bâtie sur pilotis, it la-
quelle^ on met le feu : • eété pa-
roituB jésaite dont Viiv mélan-
' colique annonce la cbute pro-
chaine de Tédifiee. Ilepiiia Lu-
tber r 1^^ protestahs d'AilemagDe
et les calvinistes de France ne
cessèrent de prédire , d'aouëe en
année la ruinO de Babyloite ( car
C*est aiitsi qu'ils eppeloient l'Ë-
glise tto'naine ). l^es ministres des
deux religions , aujourd'hui plus
•âges et plusmodél^ét> , rougissent
des ^%ces db- leurs prédéees-
fcurs y et il est. bien étonnant
qu'un homme tel que Moniaj
les partage. Maïs l'enthousiasme
et le fanatisme égarent les meil-
leurs esprits. IV. Un IHscoHts
sur le droit prétemlu par ceux
de Ul maison de Guise , in-S".
V. Des Mémoires instructifs et eu*
lieux, depuis 157a jusqu'en 16^9,
Suatre volumes in-4''> estimés. Vl«
^es Lettres écrites avec beaucoup
de forcfi et de sagéâse, publiées
par Valentin Conrard et David Li-
gues , sur les matériaux que four»
lût Charlotte Arbâleatre , épouse
de Momay, publiés par Jean Dail-
té , ministre protestant y et imprt-
ifk^ pqr .les £lïévirs en lôa^ A
ces quatre volumes in .- 4* > ^
joint on cinquièmci mdme format ,
intitulé Histoire de M f1ic.de
MORO
j Philippe de Momay , oraiiKisA
I par les aiiémes » et imprimée paiP
leâ Elaéviiis en 1647. ^'^'^ estpli>#
recommandabie par la matière
(|«e par le st^le.
'^ I. MORO ( Antélne-I^mare) ^
né en 16817 f à Saint - VîttMm ^
terre noble du Frioul , entra dan»
l'état eeclési astique , et , après y
avoir l'cntpK pl«sieurs emplois s
ilobtitttlacure deCorboloa^datts
le diocèse dUdine, qa'îl goo^*
veroft avec sagesse pendant plu-
sieurs années. 11 mourut en 1764*
Moro avoit du goût pour 1 his-
toire naturelle qu'il étudia dans les
momens de loisir t^e lui lais-
saient ses fonctions , el il a pu-*
blié sur les crustacées et lem
mitres cerp$ marins un onvraga
en deuic livres , qui a été traduit
en français , et une lettre apolo-
gétique dn même ouvrage. Oit a
encore de lui une Dissertation
sur ta descente de la foudre des
nuages contre l'opinion du mar*
quis de MaCfei .Les manuscrits qn'il
a laissés sont en grand nombre.
* IT. MORO (François) , Japo-
nais, et directeur du commerce def
Portugais au Japon , fut accusé
faussement d'une conshiratioii
contre l'cmpefeur, et brûlé vif en
1657, en protestant jusqu'au der-
nier soupir de sa parfaite inoo^
cence. Le P. Charlcvoix a démon-
tré la fausseté de cette prétendue
conspiration et du roman 'qoé
KoBm plier a ou febriqué ou adoptd
pour l'aeeréditer.
'^m. MOIIO (Jean-Baptistd
d'Aicobi.o tlei ) ', peintre de Vé->
rone , vers le milieu dn 16^
siècle, Jut disciple de Françoii
Torbido , . aumoimrié Le Moro f
et grava h-l'ean^forte une Smiie'*
Famille , Où Saint Joseph sevoil
à une ii^Uae, d'après Kaplia4^ te
«•
MORO
Miartyre desainte Catherine ^ d'a-
près Bernard Campi deCréroooe,
et qiielques Pajrsages. , d'après
Le Titien , etc.
♦IV. MORO (Etienne), jë-
fuite hongrois , savant mathé-
maticien , assassiné en i^o4,
par les Rasciens , à Ginq-Egiises^
On a de lui Geographia Panno-
niœ , insérée dans Imago Hunga-
riœ anttquœ , par Tiraon^ qui en
fait nn grand éloge.
* I. MOROGJVES (Sébastien!
François Bigot , vicomte de ) ,
fils de J acques Bigot de La Motte ,
conseiller d'état ordinaire , et in-
tendant de la marine en Bretagne,
naquit a Brest en 1706, entra
xlans Tartillerie de terre en i')i^,
présenta en 1735, à l'académie
des sciences , un mémoire sur
l'application de la théorie des
forces centrales aux effets de la
poudre à cauon , et fut nommé
en 1735 correspondant de cette
société célèbre. Entré en 1736
dans le corps de la marine , par
le conseil du comte de Mau repas ,
ministre et secrétaire d'état , Jl
lui dédia et fit imprimer en 1757
le Mémoire précédemment cité ,
sous le titre iïEssai sur VappU-
cation des forces centrales aux
effets de la poudre à canon ,
l^aris j un volume in-S», En
1741 il servoit comme lieu-
tenant de vaisseau sur le vais-
seau le Bourbon , qui périt avec
Boulainviliiers , son comman-
dant , et fut chargé par ce
brave officier de reconduire un
àes canots à terre : peu après il
reçut la croix de Saint -Louis.
Ajant épousé en 1745 Marie de
Bodineau , fille au baron ' de
Meslai , lieutenant - général et
inspecteur-général de l^artiilerie
française , ilcontinua à servir dans
lamarine. En i759ilcommandoit
k vaisseau le Jk[agnifiqu€ , for-
MO RO 241
mant Tarrière-garde de Parmée
sous les ordre» du maréchal de
Confia DS ; et après avoir soutenu
tout le choc du combat dans la
fatale journée du 20 novembre ,
et avoir à lui seul combattu trois
vaisseaux de ligne anglais à la
portée du fusil , pendant plus
d'une heure , il parvint à se dé-
§ager et a reconduire , a la faveur
e la nuit , son vaisseau . dans
la rade de Tîie d'Aix. A la pra-
tique de l'art militaire, le vicomte
de Morognes joignoit la plus sa*
vante théorie ; ce qui le fît nom-*
mer. en 1752 directeur de l'aca-
démie de marine lors de la fon-
dation de cette société. En 176^
il publia un Traité de tactique
navale , ou Traité des évolutions
et des signaux , 1 vol. in - 4'*
Cet excellent ouvrage , qui mit
sur la voie des découvertes qui
furent faites .depuis dans cette
importante brauche de l'art mi-
litaire , fut accueilli très-favora-
blement de tous les marins , et
en 1767 fut traduit et imprimé
de format in-4° dans les langues
anglaise et hollandaise. Son au-
teur eut encore la gloire , en 1 76g ,
d'être le principsil . restaurateur
de Tacadémie rojrale de marine ^
et d'en être nommé membre ho-
noraire.' Les grandes connois-
sances que de Morognes réu-
nissoit , tant dans l'artillerie qu9
dans la marine, le firent nonïmer »
en 1764, chef d'escadre , et com-
missaire-général (le Tartillerie de
la marine. Bientôt il perfectionna
ce corps nouvellement formé , et
en 1771 il fut élevé au grade
de lieutenant-général des armées
espoir
nistre de la marine , et la pro-
messe de la grande croix de l'or-
dre de Saint-Louis ; mais > plus
mihtaice que courtisan ; il ne put
16
-. I
n^i
MORO
résister aux intrigues qui se suc-
cédoientGontinuellemeiEitsarki fin
tîu règne de Louis XV ; il fût
disgraci/é , et se retira h. sa terre
de Villà'alKer près Orléans, où
il mourut en 1781 , emportant
avec l'estime et la reconnoissance
des marins les regrets de ses amis
et de ses parens , dont il avoit
lait le bonheur. Outre les deux ,
ouvrages qne nous avons cités ,
de Morognes a laissé plusieurs
MémoU^s insérés dans re Recueil
de ceux de l'académie des scien-
ces. TAin a pour objet de rendre
salubre l'air dans lia cale des vais-
seaux , et un autre est relatif k
rhistoire naturelle. Il a aussi
laissé plusieurs ouvràgei manus-
crits, qui sont restés entre les
mains de sa f Emilie , et une Col-
lection de modjèles rc^âtift k Par-
tillerie et* k la marine , qui fait
mjiintenant partie du cabinet des
modèles de Brest.
* If. MOROGNES ( Jacques
Adrien-Isaôc Bxoot, seigneur dé
Villandjr,el de), fils de Pierre
Bigot , cousin germain du précé-
dent , et de Fréaéi-iqué- Antoinette
"lAlberline , baronne de Gèndt ,
petite- fille d'Emmanuel H , prince
titulaire de ' Poi^îtugal , né à
Utreclît en 1 yog , gentilhomme de
la cour âxL stathpUder , - major
des gardes du corps cjfe te grince,
général-major de là cavalerie des
troupes de ht république dfe Hbl-,
lande , et gra^d' échanson de là
cour de so*i altesse royale ma-
dame la priticesse gouvernante ,
est auteur ijte \*E'sstii sur la tac-
tique de t infanterie , Amsterdam ,
1761 , 3t vol. iti-4"» , attribué faus-
sement au précéfient dans la nou-
velle édition de la Biblit)thèque
historit[ue dé là France , tome
lïl, p. 1&9.
t MORON ( Jwn dfc ) > m* Al
MORO
comte Jérôme de Moïioîs' , chan-»
celier de Milan ^ et l'un des plus
grainds politiques de son temps ^
mort au camp devant Florence j
en 1S2Q , eut une des parties des
talens de sou père. Moron mérita
l'évêché deNovarre , puis celui de
Modène , par son zèle et ses ta-*
lens. Envoyé en qualité de nonc^
en Allemagne l'an 154^) ilengagéi^
les princes de l'empire à souserirç
a la convocation d'un concile gér-
néral. Le pape Paul III, charma
d'un tel Succès , récompensa Mo-
presiaent au concile indiqué
k Trente. Jules III l'envoya
comme légat k la diète d'Aus-
bourg , où il soutint avec chaleur
tes intérêts de la coui*" de Rome.
Moron sy fit également aimer
des catholiques et des prot^s-
tans.' La modération , l'équité,
qui formoierit ^on caractère ^
étoient dignes d'un philosophé
chrétien. Il tonnoit contre Tné-
résie , et traitoit avec douceur
les hérétiques. Ses ennemis lui
firent un crime de celte modé-
ration. Paul I V le fit arrêter ;
mais Pie IV' son successeur prit
hautement sa défense ,, et con-
fondit là calomnie, en le nom-
mant président d« contîite de
Trente. Apres la m'or? de ce pon-
tife , saint Charles- Bfôrromée
Ifr ci^ut digne de la tiare , et lui
dnnna sa'voût. Flen ayoit déjk eu
vingt-hnh dans Un autre con-
clave, Grégoire XWl l'envoya
en qualité de légat k Gênes , et
ensuite en Altemâ^iie. A« re-
tour de Cette dernière fégation ,
il mourut k. Horh.e , lé i**' dé*-
cémbre i58a, k ji ans* avec
là réput?ition d'tinhtïmme adroit,
habile , intrépide , aélé pour le»
intérêts de son dSot^èsè et pour
ceux de l'Eglise. On a de lui ,
h 'Des 'Constitutions , qu'il pu-
MO no
fetîa éiarit éV#qiie de Notaire. IT.
"L^s Actes des trois synodes qu'il
tint à Mode lié. ITÏ. tn Discours
^ull fft au concile de Trente en
^ualit^î de iiégât , iiilprirtlié k Bres-
cià , i563 , ih-4«. ÏV. Plusieurs
Epures ant cardinaux Polus et
Cortei , à jove , à Frëder , Nàii-
sea , ^c, V. IJ Soif^na rédîtibn
des OËuttès de s&ihf Jérôme ,
corrîg'ée bâV Erasme. La Vie du
cardinal Mo rt>n a éié écrite exac-
tement par JâcbbelliïB , évêqùe
de Foîi^riy.
*ï, MQROlN^ ( Sbnkvétituré) ,
>dè Tareihe , de l ordre des frères
"niHieltrs réformés de TObservan-
t^e , au i6^ siècle , savant dans
les langues grecque, latine ei
iiébraïque , bon théologien et
Î\oèXe^ a aonhë , "fen vers ita-
iens , le Martyre ^e sainte Jus-
tine ; Celui de saint Cher ; ^es
Triothphes des guerriers et des
amans ; une ChansoH adressée,
i Gesualdo , archevêque de Na-
pies , etc.
*II. MORONE (iVunifeiô^ , Na-
|>olitain , pOëte renommé Jans le
i6» siècle et au commencement du
suivant ) a donné des Sonnets et
d'autres Poésies qui ont été réu-
~ilis à ceat de Dominique Agres-
ta , et impritfië^ k Véhiseeti i(53S>
* nr. MOROTÏÉ ( Jfeart-Bap-
tiste^ , célèbre peintre de por-
traits, au i6* Siècle, né k Albi-
no , dans lé territoire de Ber-»
^9ime , ^eics Fkn jSîS , se fit Con-
noître dafts teXié ville pi&r sai
grande iûleirigeilce et ses (alcns.
Il saisissoit îh ressfemblfeiûee âyeô
beaucoup d'habileté ; sort dessiii
étoit pur 'et son coloris admira-
ble, plusieurs dé kés portraits sd
trouvent dans les cabinets des
curi^uK àè Bèi-gânire el dfe Têû^sej
MORO 245.
pftt*mi lesquels on disiîngue celui
d'/IercUte Tas su , ajànt un livre
à la main , et àù bas duquel est
écrit : ffercUtes Tassus , philosO"
p/ius i annum agens 29. Ce pein^
tfe mourut à fiergame eh 1^8.
*IV. MÔHONE (Pierre),
1>eiutre , de la même famille que
e précédent , apprit soo art sous
le célèbre Paul Verouèse. Ses
ouvrages embellissent plusieurs
églises deBrescia, et les cabinets
des amateurs dans quelques au-*
très villes de l'Italie. Son colo-
ris e:$t agréable et soa dessin cor-
rect. Ce peinti^ mourut , empct*
sonné par sa iemm« , vers Tau
1625.
* V. MORONE ( Charles-Tho-
mas) , jésuite italien, vivoit dass
le 17» siècle et au commencement
du suivant. On a de lui , I. Qua-
resimate primo'è seconda ^ Par-
raa , 1701. II. Là Oera politica
ècônomica é christiana ; îezioni
ihorali e saCr^ soprà il primO
capo del îibro di Tobià , Pàriha ^
170p. IIÏ. Panegirici e> discorsi
le lia passione del S ignore , Par»
ma
1707,
* MORONUS ( Mathiàs) , mé-
decin y exerça d^abord sa profes-
sion à Casai , fut ensuite proto-
médeciii de tout le ductié de
Vlontferrat , ( vraJseniblàblcmcut
lors de la prise de ce pHjs paf
le comte d'Harcoiirt , eii 1640)
et revêtu du titre de médecin de
Loui^s XI It , rui de France. Mo-*
ranus , mort en i6jO , fl laissé
un ouvrhgè av^int pour titre :,/)/-
rècttfriUm medico - practicUrh ,
sive duo indices proeternàtura-
lluin àffèctuum , cum dlslinctà"
rurh . !tûfn implicatorum , dé çui"
bUs pecùiinres jxtant gravis s i^
ttto'rUm i>ihorum consuUatîcnes ,
epistolas , questiones y'res'pànsioT
/
244
MORO
nés, observationes , historiée 9 etc , |
Lugdum , 1647 » ^^^P > in -8».
, Francofurti , i665 , in-4'' j p^r
les soins et avec les additions de
Sébastien Schœffer,
. . I. MOROSINI , Irès-ancîenne
maison de Venise ( en latin Mau--
, rocenus ) , a donné plusieurs
doges a la république. Dominic^^ae
MoKosiNi ,. élu doge de Venise
en ii4^ ^ Marin Mobosini , élu
en 1249 9 qui soumit Padoue a
la république ; et Michel Mobo-
siTii , qui mourut en laSi , quatre
• mois après son élection , et après
avoir soumis l'île de Ténédos.
Ces illustres républicains se ren-
dirent également recommanda-
' blés par Tesprit patriotique et
par Tart de gouverner.
; ♦II. MOROSINI (Paul), de
; Venise, né vers Tan i4o6 i ap-
prit les langues grecque, latine ,
* et hébraïque , et cultiva ies scien-
ces et les arts. En 1471 il fut en-
. voyé. pour la première ibis , en
qualité de commlâ^saire , dans
1* [strie , pour terminer quelques
.; différens élevés entre sa répuoli-
que et l'empereur des Romains ,
" relativement aux confins de cette
province ; quelque temps après ,
•n fut un de ceux qui furent choi-
si 5 pour aller complimenter l'em-
pereur Fredénc , à son entrée à
' Veaise. Depuis , le sénat de cette
\ république l'employa dans plu-
" sieurs légations importantes et
n'eut qu'à se louer de son habileté
* dans ses négociations. Il a publié
un ouy^rasfe dédié au pape Paul
~ II , sous le titre De œternltate ,
" temporàlique Christi generalione
' ih judàicœ improbationem perfi'
' diœ , chrisiianœ religionis glo^
riant , cUvinis enunciationibus
" coniprobàta , in-4'. On\a encore
' de lui plusieurs autres ouvrages
* et une Apologie de la république
die Venise.
MORO
t ra. MOROSINI (Pierre V,
patricien de Venise , cardinal ,
et Tuu des plus célèbres juris-
consultes de son temps, cha-
noine de la cathédrale de Tré-
vise , et professeur en droit ca-
non de 1 université de Padoue ,
emploi qu'il remplit pendant
plusieurs années , et qu u quitta
en 1708 , lorsqu'il fut fait car-
dinal , et envojé au concile de
Constance. On place sa mort à
l'année i4i4* ^^ ^ écrit quelques
ouvrages sur lé droit canon , et
on fait sur-tout un cas singulier
de ses Commentaires sur la
sixième des Décrétales , qui n'a
cependant pas encore été impri-
mée.
flV.MOROSINI ( Jean-Fran-
çois ) , cardinal , ambassadeur
de la république de Venise en
Savoie , en Pologne , et à la cour
de Cônstantinople auprès du sul-
tantAmuratlII. Sixte Vlenomma
légat du saint-siége en France ,
auprès de Henri IH , et à la de-
mande de ce prince, pendant son
séjour en France , il lia une
étroite amitié avec deThou, qui.
lui a dédié sa Paraphrase en vers
latins des Lamentations de Je-
rémie. Ce prélat mourut dans
son évéché ue Brescia , le i4 jan*
vier 1696 9 k Sq ans.
* y. MOROSINI (Jean),
patricien de Venise , néen 1719 »
enlbrassa l'état religieux dans la
congrégation du Mont - Cassin ,
et s'y distingua par ses talens et
Ses vertus. En 1770 il fut fait
évêque de Chiozza ; de ce siège
il passa , en 1 772 , k celui de
Vérone , qu'il gouverna pendant
dix-sept ans avec autant de prn :
dence que de sagesse, et j mou^
rut le 00 août 1789. On a de lui ,
I. Synodus diœcesana , Veronte ,
1783. II. La gloriaf la félicita ,
MORO
famicizia , reducazione , homé-
lies, Vérone , 1781. Dans ces
homélies ,y il a eu Tart de faire
aervir la théologie de point
d'appui aux dievoirs de la so-
ciété.
VT. MOROSmi ( André ) ob-
tint les principales dignités de
sa rëpiiblique , et mourut en
1618 , à 60 ans» Chargé de con-
tinuer l'histoiçe de Venise de
Paruta , il la poussa jusqu'en
161 5. Elle fut imprimée en i6i3/
in-folio , et^ réimprimée' dans la
Collection des historiens de Ve-
nise ,1718 et -années survantes ,
dix vol. in-4". Ses Opuscula et
Epistolœ , 1625 , in - 8"» , sont
moins recherchés que son his-
toire.
fVn. MOROSINI (Fratîçois),
né à Venise en 1618 , se signala
sur une des galères vénitiennes
dès rage de !2o ans , et i^emporta
sur les Turcs des avantages^ con-
tmuels. Nommé commandant de
la flotte en i65i, il prit sur eux
ua ^and nombre déplaces et fut
déclaré généralissime. Il défendit,
en cette qualité , 111e de Candie
contre les Turcs ; il y soutint plus
de 5o assauts , plus de 4o com-
bats souterrains ; il éventa les
mines des assiégeans près de 5oo
fois. Les Turcs perdirent à ce
siège plus de 120^000 hommes,
et les Vénitiens plus de 5o,ooo.
£n vain le grand -visir tâcha de
corrompre ce brave homme , en
lui offrant de le faire prince de
Valachie et de Moldavie , il mé-
prisa ses oiOTres. EnOn , obligé de
se rendre , il capitula au bout de
28 mois, en 1669. Le grand-vi-
sir, plein d'estime pour son cou-
rage , lui accorda tout ce qu'il
voulut. De retour' à Venise , il
fut d'abord très-bien reçu , et en-
B\Ax% arrêté par ordrg du sénsft;
MOROx 245
mais s'étant pleinement justifié ,
on lui conféra la charge de pro-
curateur de Saint-Marc. Quelque
temps après , la guerre s'étaut re-
nouvelée contre les Turcs , Mo-
rosini fut élu généralissime àsis
Vénitiens pour la troisième fois ,
en 1684. Il s'empara de pl'usieurs
îles sur les Turcs , remporta sur
eux une victoire complète l'an
1687 , près des Dardanelles ; il
s'empara de Corinthe , Misistra , •
Athènes , et de |)resque toute la
Grèce. Tant de succès le firent .
élire doge en 1688 , et généralis-
sime pour la quatrième fois en •
1694 , quoique âgé de ^5 ans. Il ,
mit plusieurs fois en fuite la flotte
des Turcs ; mais il tomba ma-^ .
lade de fatigue , et mourut à
Napoli de Roman ie le 6 janvier
1694* Le sénat lui fit élever un
superbe monument avec cette*
inscription : Francisco Mauro-
ceno 5 PelQpomiesiaco • Le titre
de Péloponnésiaque lui fut donné
après ses- victoires , en 1687. Ses
concitoyens lui avoient fait dres- ^
ser alors une statue avec celte ,
inscription : Francisco Mauro^ ^
ceno , Pelopomiesiaco , adJiuc ^
viventi. Le pape Alexandre III
l'honora dans le même temps
d'une épée et d'un casque qu'il
reçut en cérémonie dans l'égiise
de Saint-Marc , des mains du
nonce. Morosini méritoit toutes
ces distinctions , par son activité
dans la guerre , et par ses qua-
lités patriotiques dans la paix.
fMOROTI ou MoROTiu»
( Charles-Joseph ) , abbé de l'or-
dre de Cîteaux dans Turin, ,et
depuis évêque de Saluces , a
donné en latin le Thédtre chrv^
nolo^ique de Tordre des cliar-^
treux iseiQ^ , Turin, 1681 , in- fol.;
une Histoire du môme ordre en
Italie et en Fraiice,^Turin , 1690,^
ih-fol. \ et en Italien la Fie dÂ-
y
M^.
MORO
méfiée III ^ duc de Savoie , Turin,
1686 , in-fol.
♦I. MOROZZI rPierre-'ATitoine) ,
né à Colle, ville de Toscane,
le 29 jnin rê6o , fil ses premières
études k Sienne , on il fut reçu ;
bachelier en droit. Mais s'étant
dégoûté du barreau , il s'appli-
qua tout entier aux mathémati-
qiies , dans lesquelles il fit dès pro-
grès si rapides , qu'il en donna
pientàt des leçons publiaues.
G6me lll , granct-duc de f os-^
cane , le nomm^ inspecteur des
forieresses de Sienne, et de Tétat.
Morozzi mourut en ijo8. On a
de lui quelques Tait.és^ assez esti-
més , sur" les fortifications , et en
particulier un sur là bombe , dont
on fait grâncl cas.
• n. MOROZZÏ ( Ferdinand),
de la nii^me famillç que le précè-
dent, vivoît dans le 17» siècle.
Qn a ùt \\x\ y L DeUo stato an--
Uco e i^Qderno detjiume Arno ,
e délie cause e rimedf délie sue
inondazioni , Florence*, 1762 , 2
vol. in -4* 3ivec flja^ures. II. Délie
case de*'^ contadim , tratfato ar^
chitfiiio/iico , yiorence, 1770.
*I. MOROZZO(P.D. Charlesr
Joseph ), de l'ordre de Cîjeaux ,
de la congrégation réformée de
Saint" Bernard, né à Mondovi ,
d'une illustre j'amille , le 5 février
1645, ftit élevé à Févêché de
Bobbio en Lombardie en 1693 ,
d'où il passa, en 1Ô98 , a celui
4e Saluées , et moariit en 4729.
On a de lui, » I. Cursus vittp spi-
rituuhs , etc.^ Romae, 1674, ^^
Taufini , i683. , ouvrage ascé-
tique , qui prQ.nve,q[jifi IJautenr ne,
$*entenciôitpas tou^pucs. II. Thea-
irùm cheonqlpgicum s.acri ckHhu-.
stensis ordinis , etc. , Taiirinî ,
l68i , in- folio. III. ^itn e virtu.
del B. Amedeo , duca dï Savçja ,
MORP
I
Turin , 1686 , in -fol. , mona*
ment élevé a la gloire d'Âmédée^
et dans leaiiel l'auteur auroit dd
moiilrer plus d'impartialité. IV»
Cistercii reflorescentis , seu cent*
gregationum Cistercio-monasli-'
carumB. Biariœ Fuliensis in Gai-'
liet, et jyfjbrmatorum S, Bemardi
in Italid chrofiologica historia ^
Augnstœ Taurinorum , 1691. V,
Applausi nç^lla promo^one alld
vgrpora del cardinal D* Gio^.
vànni Bona délia çon^regaziàrm
di S, Berna rdç delC ordine cis-*
terciens^ , Forli , ^^7^0. .
* II. WOROZZO ( Louis ) , de^
Mondovi en Hëimont , de riilustre
famille du précédent , se fit con«
noitre par ses lumières el ses con-
noissances dans le droit , et sur-
tout par ses ouvrages , qui le por-
tèrent à I4 présidence du conseil
royal. Ch^rfes-Emmanuell*' rem-
ploya avec sueeès daus p(asieur&
négocia tion»imp«rtan(eii y et sur-
tout dans celles reUttÎTes au mar-»
qjiûsat de Saluccs. Morbzzo mou-
rut en i6ii , ai^ mameni où il
bIIq'iX bhe imprimer le second
TQl»in« de. ses QQnst^^fhns*
♦• ra. MOROZaO (îe comte
C harles-Pki lippe. ) ,. ti^s du pré-,
cèdent, succéda a son père aans
la charge honorable d.ç président
du conseil royal , et paryint en-
suite à celle de grand-chancelier.
En 1641 il prit la défense des
magistrats du Piémont , contre
les attaques et les observations
de Fabro dtins ses Décades , et
écriifit y en i655 , eti. faveur de
la sénénissimç l'iniànte Marie de
Savoie , contre les prétentions
du duc de Modéne.
MORPHÉK ,. pfçroîer ministre
dij dieu du spfnmcll , selon la
l'il^e >; tçKcitijit k doçii^ir» et prén.
MORR
senloit les soDges sous diverses
figures. Ovide uëcrit ses fonctions
dans le ii« livre des Métamor-
phoses. C'étoit, selon le poëte
latin , le plus habile de tous les
dieux ponr prendre U démarche ,
le visage , Tair et la voix de ceux
qu'il vouloit représenter. Il y en
a plusieurs exemples dans les
poètes anciens. Cétoit lui qui
louchoit d'une branche de pavot
ceux qu'il vouloit endormir. Les
poètes < grecs et latins le prennent
•ouvent pour le dieu du sommeil.
* MORPUL.IGHÈS ou Mihiiob ab-
ZÀjnE , roi de la Petite-Arménie ,
fouvemoit vers l'an i5o avant
. G. Lorsque Valarsace, Arsa-
cide , s'empara de la Grande-Ar^
nicnie , Morpilighès ne tarda
. point à lui déclarer la guerre ;
mais après plusieurs batailles
sanglantes , ce prince perdit ses
«tats > et se sauva chez les Ca-
lybes pour fprnier une nouvelle
armée : il rassembla en peu de
lemps des taupes nombreuses
de la Phrvgie ^ de la Cappadoce ,
du. Pont-Ëuxin , et du Mont-Cau-
Case. Morpilighès , dès qu'il se
vit en état de se mesurer contre
Valarsace, se mit à la tôte de
ces forces et vint retrouver son
ennemi. IjCS deux armées en pré-
sence l'une de l'autre , près de la
colonie de Sinis , passèrent quel-
ques jours k prendre des posi-
tions avantageuses , et former
leurs camps. Valarsace commen-
ça l'attaque avec impétuosité.
Morpilighès , couvert d'un casque
et d'une armure d.e fer , soutint
le choc avec courage , et chercha
à pénétrer vers le centre de Ten-
nemk II blessa plusieurs soldats
, qui étoient autour du roi , et lui
lança un dard à trois pointes ;
mais les commandans qui étoient
4UX côtés de Valarsace tombè-
rent sur Qftorpilighèa X ^ ^^^'
MORT
247
versèrent de sou cheval , et la
tuèrent , l'an i^y avaut J. C,
* MORRA ( Isabelle de ) , Na-
politaine , distinguée dans le
i6* siècle par l'agrément de se*
poésies yiieitives »qm se trouvent
ëparses uans dinerons recueils ^
,et qui fiu'ent ensuite réunies 1^
celles de Véronique Gambara et
de Lucrèce Mariuella , publiées
en 1695.
*I. MORRIS < Louis), anti-
qitaire et poëte gallois , né en
170a dans lîle d'Ànglescjr, mort
en 176a à Penrjn , au cojnté
de Cardigan, cfaiargé, en 1737,
par l'amirauté d'Angleterre, d'ins-
Secter les côtes du pays de Galles,
on rapport ,a été public en 1748.
On a imprimé de lui plusieurs
pièce;: de poe'sies.galloi$es , et il a
laissé , sur l'antiquité , plus de 80
volumes manuscrits , actuellement
déposés a Técole de charité gaU
loise à Londres.
♦IL MORRIS (Richard) ,frèi«
du précédent , poëte et, critique ,
mort en 1799» commis au bu-
reau de la marine d'Angleterre»
5tfrvei7^ deux éditions précieuses
de la Bible galloise. Il a aussi
composéjdans sa languc,quelques
morceaux dt poésie et de critique.
* m. MORRIS ( Guilhume ),
frère des deux précédons , mort
en 1764) a fait une très-grande
collection de manuscrits gallois.
Il est mort contrôleur de la
douane à Holjrhead.
MORT ( Jacaues le ) , chimiste
et médecin a Harlem en i65o,
donna des leçons particulières,
sur la chimie , la pharmacie et la
médecine a Lejde. En 170a il
obtint une chaire de chimie ,.qu'i 1
remplit jusqu'en 1718 , année de
sa mpj:t. Le célèbre Boërhaave
a48 MORT
le remplaça. On a de Le Mort,
I. Chymia medicO'-phjrsica , Lej-
de , it)88 , iik-8». II. Pharmacia
medico 'phjrsica y Lejde, 1688,
in-iiî. III. Fundamentà novo-aru-
tiqua theoriœ medicas- ad naturœ
opéras revocata ^ 1700, Lejde,
in-8®, etc.
*MORTELLARI (Michel),
compositeur de musique , né a
tapies vers le milieu du 18* siè-
cle , se fît connoitre à Rome ,
à MUau , k Modène , et a Venise^
par des opéras , où ton trouve des
morceaux d'une facture agréable
et facile. On a de lui plusieurs
chansons , remarquables par leur
simplicité et par leurs chants
naïfs. Ses principaux opéras sont ,
I. Le Astuzie amorose y 1775.
II. Ezio , paroles de Métastase ,
1775. III. D. Salteno Civetta;
VÂntigona ; Il Barone di Lago
nero , 1776 et 1777. IV. Aies-
sandro neW Inaie , paroles de
Métastase, 1778. Ce composi-
positeur est mort vers 1790.
MORTEMART. Foj^ez Roche-
CHOUAfiT.
MORTIER. Forez Mautin ,
n» XIV.
MORTIÈRE. Fc^ez Meschx-
WOT.
I. MORTIMER ( Roger de ) ,
seigneur anglais , aune belle fi-
gure etd'unenaissance distinguée,
Çlut infiniment a Isabelle de
rance , femme d'Edouard IL
Après la mort tragique' de ce
prince , k laquelle Mortimer con-
tribua beaucoup , il gouverna
entièrement la reine , dont il
ëtoit k la fois Pâmant et le minis-
tre. Edouard III , quoique élevé
sur le trône par les crimes de sa
mère, voyoit avec beaucoup de
daine Tempire que cetindigne fa-
vori avûit âur lui et siir elle, La
MORT
guerre d'Ecosse , qtii ne fut pas
eurense, fut Técueil de sa faveur*
Voulant maintenir sa fortune ,
et ne le pouvant que par la paix ,
Mcu*timer fit en i3!28 un traité
humiliant avec Robert Bruce ,
Sii s'étoit fait élire roi d'Ecosse,
reconnut les droits de ce prince,
et renonça aux prétentions que le
roi d'Angleterre avoit sur ce
royaume , se contentant d'une
somme de trente mille marcs , que
les Ecossais dévoient payer aux
Anglais. Quoique le parlement
e*ût ratifié le traité , toute la na-
tion en murmura. Les comtes de
Kent, de Norfblck , deLancastre^
princes du sang , s'unirent contre
Mortimer. La foiblesse d'esprit
du comte de Kent fouriiit k ce
ministre un moyen de se venger.
11 lui persuada qu'Edouard son
frère vivoit encore : le prince cré-
dule forma le dessein de le réta-
blir. Ce fut un prétexte d'acca-
sation. On vit l'oncle du roi con-
damné par les barons k perdre la
tête , et ses grands biens confis-
(^ués stu profit d'un fils de Mor^
timer. Tant de crimes ne pou-
voient être long-temps impunis.
Edouard III résolut ae se défaire
de ce monstre. Il vint k bout de le
surprendre dans le château de
Nottingham , oii il étoit enfermé
avec la reine Isabelle. Le parle-
ment lui fit son procès , et le con-
damna k être pendu. La notoriété
des faits suffit pour sa condamna*
tion , sans examen de témoins y
sans même entendre le coupable,
qui fut exécuté en i33o. Vingt
ans après , en faveur du fils (ie
Mortimer , on annulla cette sen-
tence , comme illégale ; mais la
postérité Ta conhrmée. Foye%
Edouard III , n« VI ; et Isaseujb ,
n» I.
* II. MORTIMER ( Jean Ha-
MiLTOv } , né k East-Bourae , dans
r
MORT?
le comté de Sussex, en novembre
1^5^ y se voua k la peinture sou&
la direction de M. Hudson , alors
le peintre le plus renommé , et de
fiir Joshna Bejnolds , et se forma
Sarticulièrement par l'étude assi-
ue de la galerie au duc deRiche-
mond. Ses principaux ouvrages
sont y le roi Jean accordant aux
barons la grande charte d^^fn-
gleterre ; les batailles d'Agent
couriy de F'ortigem; de Rowena,
la Scène des sorciers ; la suite
des progrès du vice , en quatre
tableaux , et le sir ArtheguU de
Spencer, Cet artiste estimable est
mort en 1779.
t MORTO ( Louis )' , peintre
du 16* siècle , né. à Feitro^ dans
la Marche de Trévise , alla de
bonne heure k Rome , où il s^ap-
pliqua a la peinture des grottes ,
goût qui loi avoil été inspiré par
la vue des souterrains et des cata-
combes de cette ville , ainsi que
par la visite de ceux de Tivoli et
de Pouzzoles , qui n'ont point
leurs semblables. On prétend
qu'il est le premier qui ait peint
en ce genre ^ c'est-k-dire ; en la
manière qu^on appelle égratignée.
Il fit quelques autres ouvrages k
Venise , de concert avec Le Gor-
gion , ainsi qu'k Florence et dans
le Frioul. Né avec une ame belli-
queuse, il prit du service dans, la
troupe , et fut l'ait capitaine d'un
corps de 200 hommes, qui fut en-
voyé k Zara dans l'Ésclavonie ,
oii il mourut dans un combat
contre les Turcs , k l'âge de qua-
rante-cinq ans.
L MORT ON ou Moortôn
( Jean ) , né dans le comté de
de Dorchester en Angleterre , se
rendit si habile dans la jurispru-
dence , qu'il mérita d'être aamis
dans le conseil privé des rois
Henri YI et Edouapd IV* Cette
MORT 349
f place lui frava la route a l'évéché
d'Ely , et enfin a l'archevêché de
Cantorberj. Il le méritoit par
sou zèle et sa fidélité envers ses
souverains. Henri YII le fît son
dhancelier , et lui obtint un cha*
peau de cardinal. Il mourut l'an
i5oo.
* n. MORTON (Jacouef,
comte de ) , né a Dallieith en
i55o , étudia k Paris soUs le fa-
meux GeofgC Buchanan, qui y
professoit alors la philosophit
dans l'université. De retour en
Ecosse en i554> ^^ ^'j niontra très-
ardent a propager la réforme.
Accusé du meurtre de lord Dam-
ley , il se réfugia en Angleterre ,
où il resta jusqu'k la bataille de
Carberry : k cette époque il re-
passa^en Ecosse , et y obtint la
place de chancelier. En 1674 il
succéda au comte de Mar en qua-
lité de régent , et résigna sa place
en iSjg. Deux ans après il fut
condamné pour crime de haute
trahison k être décapité , et fut
exécuté k Edimbourg , k l'aide
d'une machine appelée la Pucelle y
3u'il avoit fait venir d'HalUfax y
ans le comté d'Yorck , pour in-
timider ceux qui s'opposeroient k
son administration.
♦ III. MORTON (William ) ,
l'un des hommes de robe qui pri-
rent les armes au commence-
ment des guerres civiles ; il se dis-
tingua en qualité de lieutenant-
colonel de cavalerie. Le 1*' juillet
]663 il fut nommé sergent du
roi , etjuge de la cour du nanc du
roi le o novembre i665.
IV. MORTON ( Thomas ) ,
né k Yorck en i564 » fut profes-
seur au collège de Saint-Jean k
Cambridge. Son mérite lui pro-
cura l'évéché de Gheàter en iOi5 ,
puis celai de Xitchfield et de Co*
i5o MORV
ventrf en 1618 , «t enfin le'sîëge
de Durhapi en i63'i. Il s'y fit es-
timer et cUérir jusqu'à rouver-
verture du parlement, le 3 no vern-
ie 1640. Alors la populace se
souleva contre lui ^ et on lui
donna des gardes pour le mettre
à l'abri des violences et des insul-
t/e^. Il mourut le 22 /septembre
|65q. On a de lui Apoiogisi ca*
ibolica , Londres , i6o5 et 1606 ,
a vol..io'4** » De auctoritnte prin-
eipum , in-4° ; et divers autres
puifmges estimés des théologiens
anglais.
. MORVILLE. roj0^ Akminon-
V11.LE.
J. MORVILLIERS (Pierrede) ,
fîls de Philippe , premier prési-
dent du parlemeiit de Paris , isSM
d'une famille noble de Picardie ,
fait chancelier en i46i , étoit
un homme hardi et véhément.
Louis XI l'envoya, en i464) ^'C***
Philippe, duc de Bourgogne.
Le chancelier parla à ce prince
et au comte de Charolais son fi^s
en termes si désobligeaqs , que
le comte , indighé , ne put s'em-
pêcher de dire à Tarchevéc^ue de
Narbonne que le roi s'en repen-
tiroit. En effet , ce fut la première
étincelle de la guerre dite du Bien
public. La paix faite , Louis XI ,
causant avec le comte , lui dit dé-
liant tout le momie : « Qu'il n'a-
voit point eu de part à ce que ce
fbu 4e Morvilliers lui s^voit dit
mal a propos. » Le roi , désavoua
le chancelier, et le destitua , pour
donner au comte une. satisfaction
entière. Mçrviliiers, retiré auprès
du <X\ic de Guienne, survécut
lon^ten^s à sa déposition , et ne
çiourutque, vers la fin de i4y6,
^e laissant çn une, fili^
II. MORVILLIERS (Jean de) ,
d'abord lieutenant -générai de
MORU
BouFgçs , doyen de la c^tthé^
drale de cette ville, puis con-
seiller au grand-conseil , et e»
cette qualité l'un des juges du.
chancelier Poyet , en ï547»
né à Blois en . iStoy , du procu-
reur du roi , n'éloit pas de la.
même faijnille que le précède» t.
Ses talens l'ayant fait connoitre , il
fut envoyé en amba^ade à V^e-
nise , et s'v condui&it en homme
plein d'aidrçsse , de bon sens ek
de probité. De retour en France ^
il obtint l'évôché d'Orléans en,
i55a , et la place de garde des
sceaux en 1^68. Ses talens éclan
tèrent au concile de Trente , où
l'on admira également son esprit
et son zèle. Cet illustre prélat se
dénriil de son évôché eî>. 1374 %
et monrut à Tours le a3 octobre
L577.Le6 gens dele^ti'es de toutes
les . nations célébi^èrent sa nrië-
moire comme celle de leur bien-
faiteur. C'étoit un grand homme
d'état , quoique, un peu inqtiict»
11 quitta les sceaux , et les reprit
ensuite. I^es Guise contribuèrent
beaucoup k son élévation. I«
fut le dernier mâle de sa fa^
mille.
1 1. MORUS ou More (sir Tho-
mas), chancelief* d'Angleterre
sous Henri VIII, fils du chevalier
sir John More, Tun des ju.ge&
de la cour du^bancdu roi, dis-
tingué par ses talens et soik
intégrité , naquit a Londres eu
i4So. La science et la vertu fui-
rent l'unique ob^et ie l'a^nhitloa
de sir Thomas , et il poââëd»
éminemment Tune, et l'autre- \
l'étude des langues mortes iL
joignit celle des langues vivantes ,
et les difféceates coni^oissancea
qui peuvent oiiier l'esprit. Henri
>riIl,,roi d'Angleterre,, se servit
de lui dans plusieurs âmlKtssades*
La sagacité et les talens de Mo rus.
brillèrent sur-lqut dans ^ çonli^:^.
MO RU-
ifstes-pQnr la paix de. Cî^mbrai
tn i5a^ Jji cnargQ de grand-
chancelier ^'Angleterre fut la ré-
compense d^ son zèle pour Iç
service de sonmaitre. ( ^oj, Hol-
WLv }. Morus remplit cette place
de manière à n§ pas faire regi*et*
ter son prédécesseur. Wolsey n'a-
\oit montré que de la hauteur ,
1$ nouveau chancelier , au con-
traire, accueillit tout le monde
avec bonté. Exact daps l'adn^j-
iiistration de la justice , il tei^i-
noit les afiùires sur-lç-champ^
Son intégrité ne rais9it aççeptiqn
de f>ersonBe , et son désintéi^est
^i^ment lui iaisoit rejeter tous leç.
dons. Ses enfans se plaignoient
quelquefois de ce qu'il ne profi-
lait pas de son ^évatiou pour
leur avancement, ce Mes en^^s ,
leur répondit'^il , laiss^:^: - mpi
rendre la justice à tout 1^ nçiond^ ;
votre gloire et mon salut ^n. ^^
pendent. Mais ne craignez rien ^
yous aurez toujours le meilleur
partage : la bénédiction ie Dieu
et celle des ho^imes. » En e^et ,
lorsqu'il quitta la charge d^ chan-
celier, il ne lui re^ta que soil pa-
trimoine j quelques teiTOS^ 4^ p^eu
de revenu que le roi lui avoitckin-
nées , et environ cent livres ster-
ling en espèces. Ce dénueaiikeut
fôt d'autant plu^ digue vL'adaiir
ration , que le chancelier jo(\it
(}ans le principe de la faveur du
roi à un tel degré, qu'il le faisait
appeler dan^ ses momens de
loi^r pour le seul plaisir de cfui-
verser avec lui, et qu'il Ta voit
admis dans l'intérieur de so^ pa-
lais avec la plus grande fami-
liarité. Les sceaux furenl ptiur
sir Tho^ias i^e preuve de. oett^
faveur ; cai^ il fnt le premier laïc
aaque^ ils furent confiés. Us ne
demeurèvenl ei^e 9^^ maii^
que deux ans et demi. Henri VIU ,
amoureux d'Anne de Boulen ,
rçmpit les liens qui l'alflachoieat
MORU ^5i
a • l'Église romai^if ; Merus. fdt
obligé de se démettre en iSai.
On employa tpute^ ^o|tes de
moyens pour lui /S^i^^çr le ser-
ment de suprannatie que le roi •
eixigfiioit de tous se^ su^ts ; ^ais
i} n'étoit pas l^mmu à i^ser de
amours pour mettse ses jours en
sÀreté X hû qui disoij^ d^s qasuis-
tes « qHfi leur art ip^'étoil point
de préserver, l^s tM>m^i¥e^ du pé-
db^é, iaai< de leur ap-preudre corn-
t^çni il& pouvoient ajpprocher du
péçh^ sans pécher* « La douceur
n'ay^i^n^ pu d'abord le toucher ,
oq eut recours à ia violence ; on
le pii^ en prison. On lui enleva
s^es livras , sa seule coMsolation.^
Ses au(iis tâchèrent de le gagner ,
ei^lui représentant qu'il ne devoit
point être d'une autre opinion que
Iç grand-» conseil d'Angleterre.
« J'ai pour moi Wute 1 Église" ,
répondit - il , qui est le grand
çonseU des chrétieus. » Sa fem-
me le conjura dl'obéir au roi , et
de coi^isei^er sa vie pour la con-
s^laMpÀ et t^ SQutioQ de ses en-
fan^s. n QoNmtMen dVmiées, lui
d^frril, peBS(9Zrvott.8 que ye puisse
€|9içpre vivre ? — Plus de 20 ans ,
B^pondit-eJl^. -r- Ah î ma femme,
Im ditrii , veux-tu donc que j'é-
change réteraitéi avec vingt
an^. P » Jl employât en prières le
temps qui se passa entre sa con-
damnation et sa mort. La veille
de l'exécution , il écrivit à s^
fille Marguerite avec du charbon,
et siur du papier qu'il ^voit sur-
pris , pour lui mander que
«cbientât il œ seroit plus à eharge
È| personne ; qn'il bri^^koÂt di^nviO;
de voir son Dieu , et de mourir
le' lendemain , qui étoit Foctavô,
dti pirince des apdtres , et la
fêle de la tran:$latîon. d« saint
ThonMâ de Ganliorbejry , jsourde
grande oonâolation pour lui. »
Il parloit ainsi , parce qu'il mou-
rgib pouc la déiense de la pri-
aSî
MO RU
fnauté de saint Pierre , et que' tonte
sa vie il avoit eu une dévotion
particulière k saint Thema^ son
Eatron. Henri VIU , le voyant iné-
ranlable , lui fit trancher la tête
le 6 juillet i535. Sa mort fut
celle d'un martyr. Il avoit vécu
sans orgueil : il mourut sans foi-
blesse ...L'histoire a conservé quel-
ques traits qui peignent bien son
caractère vertueux et austère ,
mais manquant quelquefois de di-
gnité. Un grand seigneur lui
ayant envoyé deux flacons d'ar-
gent d'un grand prix, pour se le
rendre favorable dans un pfocès
fort important ; le magistrat les
fit remplir du meilleur vin de sa
cave et les renvoya à celui de qui
ils venoient. « Vous assurerez vo-
tre maître, dit-il au domestique
qui les avoit' apportés , que
tout le vin de ma cave est à son
service. » La veille du jour qui
devoit décider de son sort , on
vint pour le raser. « J'ai , dit-il ,
à son barbier , un grand différent
avec le roi. Il s'agit de savoir s'il
aura ma tête , ou si elle me res-
tera. Je n'y veux rien faire, qu'elle
ne soit bien à moi. » Il répondit
k celuifqui vint lui dire que « le '
roi avoit modéré l'arrêt de mort
rendu contre lui à la peine d'être
seulement décapité : » Je prie
Dieu de préserver tous mes amis
d'une semblable clémence ! » Au
pied de l'échafaud où il de-
voit être exécuté , il dit h un des
assistans ? « Aidez-moi à rUonter,
car il n'y a pas d'apparence que
vous m'aidiez à descendre. » Lors-
qu'il eut mis la tête sur lé billot
pour recevoir le coup mortel , il
s'aperçut que sa barbe étoit en-
gagée sous son menton', il la dé-
gagea , et dit à l'exécuteur : « Ma
barben'apas commis de trahison,
il n'est pas juste qu'elle soit cou-
pée. » Rien ne manqua a la gloire
d^ «a fin, ditUume, si c€ n'est une
MO RU
cause oii il entrât moins dé su-'
perstitions et de puérilités. Tho- '
mas Morus étoit d'un tempéra-
ment flegmatique ; il avoit. l'air'
riant et l'abord facile. Il vécut-
toujours avec beaucoup de fra- *
galité. Son zèle pour la religion '
catholique étoit excessif , et lètf
luthériens 1 ui reprochèrent d'avoir
fait punir de mort ceux qui favo-
risoient leurs opinions. On- a de
lui , I. Un livre plein' de bonnes
vues , dont quelques - unes sont
iaexécutables , intitufé Utopia ,
Glascow, 1750, in-S*», et Oxford,
i663, in-80. Il a été traduit en
français par Jehan Le Blond , Pa-
ris, i55o,in-8», ensuite par Gruen-'
devilie, in-12 , Leyde , 1715 , et
Amsterdam, 1730. Cet ouvrage
contient le plan d'une république,
à l'imitation de celle de Platon ;
mais il n'est pas écrit du style*
éloquent du philosophe grec. Il*
voudroit établir un partage abso-
lument égal de biens entre tous'
les citoyens ; idée chimérique !
Il prêche un amour de la paix et
un mépris de l'or , qui exposeroit
à des injustices continuelles delà*
Eart d'un voisin {>uiàsant et am-
itieux. Il voudroit que les fîan--
cés se vissent tout nus avant de
se marier ; et enfin que, lorsqu'un
maladeest désespéré, il se donnât
ou se fît donner la mort. \i Son
système politique, quoique bon'
en certaines choses (dit Nicéron ,•
qui ne regarde V Utopie que comme '
une débauche d'esprit ) , est ce-
pendant répréhensible dans d'an-
tres, et impossible dans la pra-.
tique. » Le vertueux Morus, ju-
geant les hommes d'après lui-
même , n'a voit pas assez calculé
les efforts irrésistibles des passions
humaines , qui ne permettent pas '
de gouverner 'les peuples comme '
une colonie de sages uniquement
occupés de foire le bien et d'éloi-
gner le mal, XI. U Histoire </••
MORU
Richard lU ^ roi et Angleterre.
ïn. Celle d'Edouard K IV. Une
Version latine de trois dialogues
de Lucien. V. Une réponse très-
vive k Luther , sous le nom de
Thomas Mosseux, VI. Un dialo^
gue intitulé Qubdmors projide
fiisienda non sit, VII. De$ Lettres,
VIII. Des Epigrammes. Ces dit-
férens ouvrages , en latin , ont
.été recueillis en i565, in-folio ,
k Louvain. Mélanchtiion a donné
une nouvelle édition de ses Let-
tres , Londres , 1642 , in-fol. Fcjr,
sa Vie en anglais, par Thomas
MoRus , prêtre , son arrière-petit-
iils, mort à Rome en nôaS , pu-
bliée à Londres, 1627 , in-4* ? ou
16*26, iu-8<* , et un Portrait de
son corps , de son ame et de son
esprit , dans une lettre d'Erasme
à Hatten , du 21 juillet 1619.
Erasme avoit été lié de bonne
heure de la manière la plus in-
time avec Thomas Morus , mais
ils ne se connoissoient encore que
par correspondance , lorsquÉ-
rasme vint en Angleterre dans
l'intention de connoîti'e person-
nellement sir Thomas. Le hasard
voulut qu'ils _ se rencontrassent
avant de s'être vus chez le lord
maire , où ils étoient invités à dî-
ner ; la conversation ensagea en-
tre les deux amis une discussion
Vive, dans laquelle Ërasme, frappé
jde la pénétration de son adver-
saire , ne put s'empêcher de s'é-
crier , Aut tu Morus es , aut nul-
lus; sir Thomas repartit avec vi-
vacité , uiut tu es Erasmus , aut
diaboîus.
t n. MORUS ( Alexandre ) ,
né à Castrés ) en 1616 , d'un père
écossais , et priiticipal du coOége
f que les calvinistes avoient en cette
ville ,. fut envoyé à Genève , où il
remplit les chaires de grec , de
théologie, et la fonction de mi-
nistre. SapassionpourlesfQinmes,
MORU
a53
et sa conduite peii régulière , lui
suscitèrent un grand nombre
d'ennemis. Saumaise , instruit de
. leur soulèvement , Tappela en
Hollande, où il fut nommé profes*-
seur de théologie à Middelbourg ,
puis d'histoire à Amsterdam. II
remplit ces places en habile hom-
me, et fit, Tan i655 , un voyage
assez long en Italie. Ce fut durant
'ce voyage qu'il publia un beau
Poème sur la défaite de la flott»
turque par les Vénitiens , impri-
mé k Amsterdam , i658 , in-fol.
Cet ouvrage lui valut une chaîne
d'or , dont la république de Ve-
nise lui fit présent. Dégoûté de la
Hollande, il vint exercer le mi-
nistère k Charenton. Ses sermons
attirèrent la foule , moins par
leur éloquence que par les allu-
sions satiriques et les bons mots
dont il les semoit^ Ce genre de
stjle réussit dans sa Bouche ,
parce qu'il lui étoit naturel; et
rendit ridicules ceux qui voulu-
rent l'imiter. L'impétuosité de son
imagination lui prociira de nou-
velles auerelles, sur-tout avec Dail-
lé , qui le confondit. Cet homme
singulier mourut k Paris , dans la
maison delà duchesse de Rohan,
le 20 septembre 1670 , k 54 ans,
sans avoir été marie. On a de lui»
I. Divers Traités de controverse. .
II. De belles Harangues et des
Poèmes en latin. III. Une ré-
ponse k Milton, intitulée Alexan-'
dri Morijîdes publica , La Haye,
1654 > in-S*». Milton l'a cruelle-»
ment déchiré dans ses écrits. Ce
3ue l'on a imprimé de^ sermon$
e Morus ne répond point ^ la
réputation qu'il s'étoit acquise en
ce genre. Le panégyrique de cet
écrivain a été imprimé k Amster*
dam, 1695, in-Ô"*.
fin. MORUS ou MoEE (Henri),
né en i6i4 k Grantham dans le
comté de Lincoln , passa sa vie
354 MORtî
studieiise a Cambii^çe, étàns le
collège de Christ, où il av6i% été
Agrégé. Après âtoir in ftrfetoff? i
Cardan , Jales Sealigéf , ^éu sa-.
tisfait de leurs en^^rages et ffUttè
fhilosophie qui ,nerépoiit)aiit p'ks
son attente, nes'accoréoît pofùi
avec la tournure de son esprit , il
(Crut avoir trouvé le trésor qu'il
cberchoit dans les sèbtaténrs d%
Piieiton et les théolbgiéhs mysti-
*j[ues tfels que Ficin , Plotiti , Trfe-
mégiste, ete. 11 s'attacha à Ifeurri
principes dont il ^arut îmBu toute
sa vie. Il fit parbîtrfe en i64o son
ouvrage , intitulé Psyehb-^dia ,
ou la vie de Famé , réimprimé en
1 647 î sous le titre de Poèmes phi-
losophiques. Ses écrits sbu^ \t
titre de Mystères de fà î)imhité ,
Mystères de T iniquité ^ Cûffeciiàhi
philosophiques , eurent une telle
vogue qu'il fut légué par Jean
Cockshuit une sommé de trois
mille livrés sterling pour en faire
iaire Une traduction latine. La
collectioti ée tous ses ouvrages a
étédotméte en 1679 , en 3 gros
vol. in-fbl. Henri Morus remsâ
)>lusieur5 bénéfices et même des
évêchés, et mourut en 1687, à
^5 ans. il y a eu plusieurs autres
sa vans dU nam de Morus. f^oyez
t ÎV. MORtrS ou Mont ( Mar-
guerite ) , l'aînée des frlles du
chancelier , Iftit jpour Son père ce
que Tiillîe âvoil été pour Crcéroh.
Elle fut mariée Si William Roper,
ëcuyer, qui écrivit l'histoire de son
beau^père, publiée pai' Hearne k
Oxford, en 1716, in-8°, et se dis-
tingua autatit par Ses connoissan-
tîes cfue par ses vertus et sa piété.
Marguerite prdfessia hautement la.
foi orthodoxe en AnçleteV-fe, et
\ n'oublia rien pour avoir la liberté
de consoler son père dans sa pri-
î{on.Onditque,pourl'dbleDir,elle
fit tomber ewtreTes mains du coa-
wrge une lettre qu'èHë fëignft
ta'écrire k î*illustrc captif pour lui
bfersukder de coâs^entir aux vd-
ibnbés du roi j mais dès qu'elle
fut ddns l'a prison , elle lui con-
seilla de soutenir avec constan<^
les intérêts de TÉelise. Ce grandi
homme ayant eu Ta têre tranchëe^
elle la racheta de l'exécuteur de
là justice, et la tonserva précieu*
sémhnt. Klîe la fit trànsportet
â^s une boîte dé plomb à Can*
Ibrbery, dans le tombeau de la fa-
mille Roper , et voulut qu'a sa
tnort elle ml placée entre ses bras.
Cette femme exemplaire chercha
dans les lettres un soulagement à
sa douleur. Elle possédoit Ie&
langues et la littérature, et a laissa
divers ouvrages. Marguerite mou-
rut en 1 544* "^ E^Ï6 avoit eu cinA
en fans , parmi lesquels une de seS
filles , du nom de Marie , s'est dis-
tinguée par les mêmes tatens qui
illustrèrent sa mère, et a traduit
l'Histoire ecclésiastique d'Ëusëbé
du grec bn latin.
* MORir D^ËLVAiîGè, déca-
pité le 14 ittâi 1794 1 âgé de 5Ô
ans , est auteur àe& ouVrageâ >
isuivans ,: I. Notice d'an ouvragé-
intitulé J^^cueii pour "servir à
f histoire rhétàlHqtCe des duck^
dé Lorraine et de Bar, Nanci .
1782 , in-8^. lî. Essai historique
sur tes progrès de ta gravure
eti médaittes chez les artiste^
lorrains , 17^3 , in-8«. lïl. No-
tice d'une collection yfiétàlliquej
dbh/téè à là bibliothèque de
Nanci par le roi Stanislas /«*^
1787., gr. iu-S".
MORZILJLO. f^ôyézfhx-^oii'
* I. SIÔSCA ( Sinion ) , Sculp-
teur et architecte, né k Seltîgueno,
village de Toscane , en i49^ »
fut élève d'Antoine dé^ Sangallo*.
MOSC
Doué d'un taletit flexible » aucan
arlbit; moderne n'imita comme
Jai les sculpteurs grecs et romains,
il iii des morceaux dilHciles , et
de la plus grande beauté en cha*
piteaax , en bordures , en. corni-
ehes, en trophées , et girandoles ,
d'Ans lesquels il introduisit de»
fleurs, des feuilles et des eiseaiix,
et qu'il releva par des spirales ,
des points k jour , des entailles
et aes rainures , exécutés avec
autant de godtque de grâce et'
d'élégance. Florence ,- Péro^^e ,
Loretto , Rome , Arezzo , Or-
TÎeto, rnreût les filles où il exerça
ses tatens. 11 s'établit daûs cette
dernière , et il monrut en i554*
* 11. MOSC A (Gaspard) dç
Sâleme , embrassa les ordres su-'
crés au i6* siècle , et fit impri-
mer im ouvrage intitulé De Sa-
lemitanœ Ecclesiœ episcopis et
archiepiscopis catafogus y Nea-
poli , ]594 ' iû-4**
♦ MOSCARDO (le comte
Louis ) , patricien de Vérone ,
célèbre littérateur , âorissoit dans
le i7« siècle , et remplit avec dis-
tinction les charges les plus ho-
norables de sa patrie. Il a écrijt
MOSC
a 55
du i6* siècle , publia la iVâûfoiie
des tribunaux j imprimée avec les
additions de François - Marie
Prato en i6^^
* MOSCHENI (Charles) , ju-
risconsulte et célèbre littérateur
d'Aucône , florissoit dans le ij*
siècle. On a de lui , I. Prv trans^
latione Hierosoljrniis Anconam
S* Ciriaci y martjrtis y uànconaf
prœcipui patroni , confutatio col-
iectionis novarutn opiiùonum ,
quant J'uiUes nonnulli compila-
runt et levés , Anconaî , 1673 ,
in-4* II* -^a severità indulgente
praticata délia diiûna giustizia
colle p/wincie del Piceno e JRor
magnat Ancona , 1662. 111. Bi-
lancia doro al signor cardinal
Pietro Basadonna, Veoezia, 1687,
IVl Tacito istoriato. Ce dernier
ouvrage fut traduit en latin paî*
Le Bleu.
t MOSCHiON ; c'est le nom
de quatre auteurs , cités par Gâr
lien , Soranus , Pline , et Piular»
que. On ne sait duquel sont les
vers qui se trouvent dans les
poôies grecs ile Plantin , i568 ,
m-S". On n'est pas moins in»»
THistoire de réfone eni^^vve^, i certain sur le livre i>ef Mulie^
qu'il enrichit d'excellentes notes \^rij?us mcrbts. C. Gessner y a
jomt des scolies ; et Gaspai^d
Wolphius , son disciple , le fit
paroi tre en grec, à Bâle i566 ,
in-4*'* Israël Spachius Ta donné
en grec et en latin , dans Cinatr
diontm /16/Y, Strasbourg, 1597,
in<fol. Mais la meilleure édition
qui existe est celle donnée par M,
F. O. Dewez , grec.lat. , Vienna* j
1793 , in-8». Elle a été l'aile sur
un excellent manuscrit , trouvé
dans la bibliothèque de Vienne «
La traduction latine est nouvelle.
Il faut cependant avouer qu«
Moschion est un auteur médiocre;
aussi le célèbre Winkelmann mr
voulut, jamais se ebarger d'en
qu
et de renseignemens précieux que
lui seul étoit eu état de se procu-
rer. Il se rendit aussi recomman-
dable par rétablissement d'an
Musée dont il publia le cata-
logue sous le titre suivant : Me-
tnorie del Museo del conte La-
dovico Moscardo , descritlts in
tre libri , che t/xUiaJw délie
cose antiche , piètre , mi'nerali ,
e terre de' coralU , conchiglie ,
animali , Jiutti , etc, , in esso
esisfenti , Verona , 1762 , in-f'ol.
figures.
♦ MOSCATELLO (Jean-B«r.
«ard ) j Napolitain, juriâCOOttultc
256
MOSG
faire une traduction, qaoiqp'on
l'en priât.
t MOSCHOPULUS { Emma-
nuel) , nom de deux écrivains
ârecs. Le premier, natif de Can-
ie 9 dans le i4" siècle , a laissé
un livre intitulé Question de
, Grammaire, i545 , in-4''. Le se-
cond , neveu du premier , passa
en Italie vers i455 , au temps de
la prise de Constantinople ; et
composa un Lexicon grec , ou
Jlecueilde mots attiques , i545 ,
in-4'* • une syntaxe , imprimée à
Venise 15^5 , in-S» : des Egîo-
, gués , Venise ,. 1 524> in-fol. . des
Scolies grecques sur Hésiode ,
Venise , lÔSy , et Leyde i6o3,
în-4'^ , et plusieurs autres ou-
vrages.
fl-MOSCHUS, poëte buco-
lique grec, vivoil du temps de
Ptolémée-Philadeiphe , aussi bien
que Théocrite et Bion. Il nous
reste de lui quelques poésies
pleines de goût et de délica-
tesse , qui ont été imprimées
avec celles de Bion, i68o , in-
iti , a cause du rapport de leur
matière et de leur caractère. Per-
rault, qui n'étoit pas admira-
teur des anciens , dit cependant
?ue ridylle de Moschus, intitulée
Amour fugitif, « est une des plus
agréables poésies qui se soient ja-
mais iaites , et qu'elle ne se res-
sent point de son antiquité. » On
estime l'édition de ce poëte de
Bruges , par Adolphe Mercker-
chus , i5o5 5 in-4® ; celle donnée
par Henri Etienne , Venise , i555,
in-4" y et celle faite par Daniel
fieinsius , accoinpagnée des Poé-
sies de Théocrite , de Bion et de
Simmius , augmentée des notes
de divers commentateurs , in-4*' >
^6o4 ; et celle faite avec Rion ,
à Oxford, 1748 , in-8«. M. Tho.
Chr. Haiies a dwxaé aussi une
MOSG
bonne .édition de Moschus e€
BiOn , grec latin , avec les notes
d'Heskin, Erlang, 1780 , iu-8».
Mais la plus jolie est celle , toute
grecque, <le Gilb. Vakefield, Lon>
ares, 1796 , in-8* , dont ona tiré
quelques exemplaires in - 4*-
Longe pierre a traduit en vers
français les Idylles de Moschus
avec celles de Bion , Paris, 1686 ,
in-12 , et Amsterdam 1688 , pet.
in-80 ; et JVI» J'iB. Gail les a tra-
duites en prose. Paris , ^795 ,
fig, , in-80.
IL MOSCHUS ( Jean ) , soli-
taire et prêtre du monastère de
Saint-Théodosé à Jérusalem , vi-
sita les monastères d'Orient et
d'Egypte , et alla k Rome avec
Sopixrone , son disciple. Il dédia
au compagnon de ses voyages
un ouvrage intitulé Le Pré spi^
rituel. On y trouve la vie, les
actions , les sentences, et les mi-
racles des moines de différens
pays. Le style en est simple et
négligé , en grec. Il a été inséré
dans les F^ies des Pères de Ros-
weyde , seulement en latin. Le
P. Fronton-du-Duc Ta donné en
Îfrec l'an 1624, mais avec des
acunes qui ont été remplies
pa^r Cotelier dans ses Monuntens
de r Eglise grecque, tome IL Ar-
nauld d'Andilly en a donné une
traduction française. lia omisdans
^a traduction beaucoup de pas-
sages de l'original. Moschus mou-
rut en 619 , selon la plus com-
mune opinion -, d'autres disent en
63o.
♦III. MOSCHUS (Démétrius),
Grec de nation , poëte, orateur ,
qui vivoit sur la fin du i5*
siècle, et vers le milieu" du sui-
vant , habita long-temps Fèr-
rare , et ensuite demeura suc-
cessivement k Mirandole , k
MantQue, et k Venise. On a de lui
MOSE
des Poésies^ des Discours , et un
poëme sur Hélène , dont Giraldi
fait beaucoup d*éloges dans son
Recueil inUtolé Les Poètes de
mon temps»
MOSELLAN (Pierre), savant
grammairien , fils d'un vigne-
ron de Protog , près de Co-
bleutz, et Fun des principaux
ornement de l'université de Leip-
sick , ovL il mourut le 19 avril
i5a4 ) a donné divers Ouvra-
ges de Grammaire , et à^s Notes
sur des auteurs latins.
MOSEOSO d'Alvabado (Louis),
officier espagnol , accompagna
François Pizarro dans la con-
quête du Pérou , puis Ferdinand
Doto dsms son voyage de Flo-
jride , et succéda a ce dernier,
l'an 1542 , dans la charge d^
général de la Floride. Moseoso ,
Tojant les troupes rebutées de
toutes les fatigues et de tous les
périls qu'elles avoient essuyés
soos Soto , n'osa pousser plus
loin ses conquêtes. Il prit le
parti de revenir à Passico , ville
de la Nouvelle - Espagne , avec
trois cent onze soldats , du nom-
bre de six cents que son prédé-
cesseur avoit amenés d'Espagne ,
et passa ensuite au Mexique , o£i
il servit le vice-roi de ses conseils
et de son épée. '
t MOSER (Frédéric-Charles
baron do ) , ^s aîné de Jean-
Jacques Moser, célèbre publi-
ciste allénrand , né à Stuttgard le
18 décembre 1723 , et mort le
18 novembre 1798^ étudia àléna^
devint en 1 747 secrétaire de chan-
cellerie de liesse - Hombourg ,
ensuite conseiller intime de léga-
^on de llesse-Darmstadt et son
ministre au cercle du Haut-Rhin -,
conseiller intime de Hesse-Cassel,
et envoyé de cette cour et de toute
la maison au même cercle^ et
' T. XII.
MOSE ii5f
succ^siveinent près des Etnts-Gé-
néraux , à la cour, impériale , et
aux cours de Mayence , de Co-^
blentz et de Manheim. En 1767
il l'ut conseiller aulique de Veta^
pire, et passa de Vienne, en 1770^
aVinweiler, comme administra-^
teur impérial du comté de Fal-»
kensteÎD. De là il fut placé à
Ûarmstadt , comme ministre d'é-
tat et président du conseil privé*
Celui de ses ouvrages qui lui a
fait le plus de réputation , et qui a
été réijiiprimé et traduit plusieurs
fois , est intitulé Idée du prince et
de son ministre . La Traduction
française qui paroit avoir été la
plus estimée est intitulée le Maître
et le serviteur j ou les Devoirs réci*
proc^ues d^in souverain et d« son
ministre , crayonnés avec une li*
berté patrioUque par le colonel
chevalier de Cnampignjr , 3*édit. »
revue et corrigée , Hambourg ,
176 1 , grand in-80 de 216 pages«
On a encore de lui un petit recueil
de Fables en prose , et un poëme
aussi en prose , intitulé Daniel^
qui a été traduit en français eu
1787, sur la 3* édition, par Grif-
fet-la-Baume. Enfin , il rassembla ,
sous le titre d*Archi\fes patriott"
aues pour V Allemagne , une in-
nnité de pièces intéressantes pour
la statistique , parmi lesquelles se
trouvent plusieurs vies écHtes par
Fauteur avec autant de soin que
de jugement y celle entre autre du
fameux duc Emest^le-Pieux , de
Saxe- Gotha. Ce recueil forme i4
vol. in-S*».
t MOSÈS^ - MENDELSOHN ,
c'est-à-dire, Moyse , fils deMendel ,
juif de Berlin , mort dans cette
ville en 1785 , étoit né à Dessau
en 17S19. Mosès mêla Tétude au
commerce, et devint tin des plna
célèbres écrivains d'Allemagne.
En 1755 il débuta par un écrit
intitulé Jérusalem, plein de
»7
a5â
MÔSÈ
propcsitioBS hai'diés. Il prétend
que les juifs ont one loi et non
titîc reugioB révélée ; que des
dogmes ne peuvent pas être ré-
vélés , et que la seule doctrine
de $a nation est la religion na-
turelle. Il se fit beaucoup dlion-
neur par son Phédon^ ou En-
tretien sur la spiritualité et lim-
mcftnKté de tame , traduit en
français, Paris, 1773, in-8«>^
dans lequel ce grand principe,
fondement de toute morale , est
développé avec la sagacité d'un
Philosophe éc)airë etles charmes
d'un écrivain élégant. Cet ouvrage
}é fit appeler par quelques Jour-
nalistes le Socrate ms Juijs ;
mais il n'avoit pas le courage du
philosophe grec. Timide et même
pusillanime , il servit foiblement
sa nation , dont il auroit pu deve-
nir le bienfaiteur, en la *éfor-
mact. La souplesse de son ca-
ractère doux, modeste, offi-
cieux, lui concilioit é^lemcnt
le sucrage des superstitieux et
des incrédules. Il he put jamais
parvenir cependant à être admis
ni aux entreuens du roi de Prusse,
ni k l'académie de B^îriin , quoi-
* qu'il eût en 1764 remporté le
prix qu'il avoit proposé sur cette
question : « Les vérités métaphy-
siques et morales sont-elles sus-
ceptibles du méfhe degré de cer-
titude etd'évideiitequèles vérités
mathémAticpies j et , dans le cas
4}u'e]tes ne le soiekit pas , quelle
espace et^quel degré d'éviuçnce
et de certitude peut-on leur as-
signer ? M La nation juive lui ac-
corda , après sa mort , les hon-
neurs qu'elle rend ordinairement
k son premier rabbin. On ne le
porta au tombeau que vingt-
quatre heures après qu'il eut ex-
j^iré , contre Fumage imprudent
«es jwife , qui (enterrent leurs
inorts «vatit le couchel* du solal.
Mcndi&lsohxi étort d'une Aimiiie
MOSH
honnête , mais pauvre. II enti%
très-jeune dans un comptoir de
sa nation , et s'j fit également
estimer par sa capacité et par
son intégrité. Mais la philosopnie
et la littérature furent bientôt ses
principales occupations. Le fa-
meux Lessina lui donn^ des con-
seils qui le nrent marcher d'un
pas plus rapide dans la carrière
des lettres , sans le détourner des
occupations nécessaires à sa sub-
sistance. On a encore de lui , L
ÙEuvres philosophiques , a v<il. »
Berlin , 1771* II. Lettre à Laya-
ter^ à Zurich ^îiÂà, 1770. lll.
Commentaire . sur TËecIésiaste.
ly. Traduction du premier livre
de l'ancien Testament. V. Let-
tres sur les sensAtions, Vf. Traité
du sublime et du naïf dan» tes
belleS'lettres , éetit en allemand,
dont la fraductioo française , pmr
M. firuyset , se trouve dttrts le
Jaiirmil étrange!^ de Fabbé Ar-
naud. Cet ouvtnge et qfuelqnes
autres écrits de M osés €mt été
recueilhs à Berlin , in-8^. sous
le tilrc de M0ses âiendelshons
wercke.
MOSÈS^ MIG08TI , célèbre
rabbin espagnol d^ i^' siècle, an
de ceux qui ont écrit le plus ju-^
(i^eieusement sur les GomniaQ->
démens de la loi judaïque , a
publié un savant ouvrage , in-
titulé S^pher MUsévoth gadàl^
' c'est-à-dire ,. te grand Livre des
préceptes , Venise , 1747 9 vol. in-
folio.
t MOSHEIM (Jean-Laurent),
célèbre littérateur , théologien et
prédicateur allemand , de l'an-
cienne famille des barons de
Mosheiiil , né a Lubèck , le 6
octobre 1694 , s'appliqua d'a-
bord à la poésie. Dans un âge
plus avance il ne fit plus de vers ,
ra^ii; il !sut ctnbellit* des fhiUrS de
MOSH
Iji littérature les sciences qu'il
eultîva. 11 étoit également propre
s remplir les ehaires des langues
ffrecqne et latine , et celles d'é-
loquence , de philosophie et de
théologie. Il reçut invitations sur
invitations de dHTérentes univer-
sités; mais celle de Helmstadt eut,
la première, le bonheur de J'avoir
pour professeur de théologie. Il
^i^ttpe une place distinguée pat^-
mi les meilieurs interprètes pra-
testaos , de même que parmi ceux
qui ont traité le dogme et la mo-
rale. Mosheim mourut en iy55 , a
Gottingne \ chancelier de l'uni-
▼ersité. A un amOur extrême pour
la vérité , k nne douceur vrai-
ment dirétienne , k un grand fonds
d'huAmhité et de modestie, il
^ignoit une mémoire heureuse ,
Ab jagemetit exact , une diction
•isée , nn esprit méthodique. On
a de lui , I. De savantes Notes
tnr Cudworth , et deh F^ersions
ktine^ de deux de ses ouvrages.
ISes remBtT|yies prouvent que sa
philoM^phie étoit j udicieuse et pro-
fonde. {f^OfeZ CVDWOKTH. )
II. Une Hisiùite eccléisi^stiéfUé; ,
Helmstadt , in-4' , 1764 , sous le
titre d^In9titutkm6s tfistonee #c-
elesiasti✠, frès-eàIMMée parle»
luthérierus , et tf«d«iite ha fran-
çais , en sik tnl. m*%* , Mas-
tricht, 1776. Cet Or&v^age, dont
iu crili^^ fl-«$t pas toujours
exacte , prouve cependant jane
grande connoissance de^ langues
origmales , et tfés lurnières peu
communes en histoire et-en po-
lîticKte. De tous l^s historiens
iedcïésia«tiqcie» proké9tàn^, c'eïrt
peW-étre re plus modéré , quoi-
qu'on sente jrès-bten qu'il pen-
rhe pour sa e<M^y*nihion. Arèhi-
bald Malclaine en a donué uhe
traduction anglaise enrichie de
i^tes et de fables cbtt>n6logfques.
lia traduction française a été &îte
««r celle de MaslanièeQ anglais ^
MOST 259
on y a joint des notes curieuses,
m. Des 5^/7710/15 en allemand^
qui l'ont fait nommer par les pro-
testans le Bourdaloue d'Allema-
gne. Il donna au style de la chaire
un tour original, inconnu jus--
qu'à lui dans cette contrée : mais
on prétend qu'il a été surpassé
depuis. IV. Dissertationes sAcrxè^
Lipsiae « in-4* j 1735 , qui lui ont
mérité un rang parmi les bons in-
terprètes protestons. V. Histortà
Mick. Serveti y Helmstadt, lyi^y
in-4"; curieuse. VI. Traité pkih^
sophicO'théologiq'uê des maladies
de l'orne humaine {efi Bliemaud) ^
Leipsick , 1771 , iû-8*.
♦ MOSS ( D. Robert) ,. théolo-
gien anglais , ^é à Gillingham ^
dans le comté de Norfolck, eit
1666, dojen d'Elyen 1 7 1 2, a laissé
8 volumes de Sermons , dont le D»
Snape a été réditeur» ^^ plusieurs
Oiivragas de circonsta'nce > qu|
n'ont pas été recueillis. Le D.
Mossmouru^en 1729} Agé de 63
aos. • - '
♦ MOSSI ( Antoine ) , de Flo-
rence, auteur des ouvrages s ui-
vaus : I. Discorsî poliaci àp-
partenetiti alla milizià , Firenze*
161 7. II. Le itéra alla santità ai
N, S, Papa Clémente Vllt , per-
suàdèndolo ad esorlàré , li re^i è
potenti cristiani alla, guerra con-
tra tOttomàno , Firenze^ i6ô3. .
MOSTANDGED, càH^ d»
la racé des Abassides , suoefédà à
son père Moqtaii, l*ati 1160 de
^ésifs-Ghrist. Son frère sut g4-
rer ses femméli , qffti devoieAl
poignarder; mais MostàUdgêd, 1
nj'aht^é averti , fit emprist>nnel' ^
son frère et sa mère qui étoiènt
de la conspiration , et jeta ses
-fefAmes dans le Ti^î*** Sévère
ccibservateur de là justice , il re-
fusa deux ittiHe éous d'oîr po#r
U.4^1ifvr«Bee d'au eaioimijAt^ur ,
26o
MOT H
en offratnt dix mille écus à celui qui
lui remet troît cet homme pervers.
Il mourut en 1170, âgé de cin-
quante-six ans. ^
MOTAMED-BILLAH , calife,
commença de régner en 892 ,
et mourut en 902. Ce lut sous
son califat que naquit la secte
des karmates , dont le chef
aôectoit une grande sainteté ,
et menoit une vie fort austère.
Ce chef se fit un puissant parti ,
nomma douze ap6tres pour le
gouverner , prit le titre ue prin-
ce , et imposa a ses disciples
un dinar par tête. Le gouveri^eur
de la province le fit mettre en
prison , d'où une jeune fille qui
ëtoit au service du gouverneur ,
le fit sauver secrètement. Le bi*uit
de sa disparition s'étant répandu,
ses sectateurs firent accroire au
peuple que Dieu Tavoit enlevé
au ciel.
MOTASSEM , frère de Ma-
moun , lui succéda au califat ,
Tan 842 de Jésus - Christ. On
surnomma ce prince le Huitai-
nier , parce que le nombre huit
se rencontre aans presque toutes
les circonstances de sa vie. Il na-
quit le 8" mois de l'année , il fut
le huitièm'e de sa race , et le hui-
tième calife Abasside* Il monta
sur le trône Fan de l'hégire 4^^ »
il alla huit fois commander en
personne ses armées ; il régna
huit ans , huit mois et huit jours',
il mourut âgé de 4^ ^°$ » ^ ^ut
huit enfîans mâles et autant de
filles ; il laissa enfin dans répar-
te huit millions d'or et d'argent.
( Voyez THistoire des Arabes ,
par Marigny. )
* MOTH (Paul), né k Flens-
' }>ourg, dans le duché de Sleswick,
docteur en médecine , mort k Co-
|^ân]biagii«ea 1770; exar^a d'abprd
MOTH /
sa pi^ofession dans sa ville natal»^
alla ensuite à Lubeck , et , sur le
vœu de Ja noblesse de Fionie , ac-
cepta la place de médecin decett«
île. En ihSx, Frédéric III le nom-
ma son premier médecin , place
qu'il occupa jusqu'à la mort de
ce prince auquel il ne survécat
que quatre mois. Moth a laissé ,
I. De Pleuritieie légitima disputa-^
tio, Basilete, 1637. IL Casus
chiftirgicus perforati thoracis ,
liafniae, i656, i658, 1661, in-4**-
MOTHADET - BÏLLAH , ca-
Ufe , monta sur le trône en 902 ^
et mourut en 908. Ce fut un
pria ce sévère et juste. Un soldat
ayant volé quelques grappes de
raisins , il punit le soldat et son
capitaine. Voulant emprunter une
somme d'argent d'un nomme fort
riche , Mothadet lui dit . « Quelle
sûreté demandez-vous ?, — Dieu ,
lui répondit cet homme , vous a
confié le gouvernement de ses
terres et de ses serviteurs ; vous
vous en êtes montré digne par
votre sage administration. .Poun-
quoi aurois-je besoin de sâretë
pour vous confier mon argent ? »
Ces paroles attendrirent le calife ,
qui répliqua : a Je ne toucherai
pas une drachme de votre ar-*
gent^ mais si , dans la suite vous
étiez dans le besoin , tous les
revenus de l'empire sont a votre
disposition. »
L MOTHE-HOUDAN-
COURT (Philippe de la) , duc
de Cardone , porta les armes de
bonne heure. Après s'être signalé
'par son courage et par sa pru'
deoce en divers sièges et com-
bats , i] conunanda l'armée fran-
çaise en Catalogne , l'an 1641 9
défît les Espagnols devant Taiw
ra^obe , leur prit difierentes pla-
ces , et remporta sûr eux trois
i yictpirei, Ia bâton de maréchal
MOTH
MOTH
2161
êe France et la dignité de vice* | filles : Tune fut duchesse d'Au*
roi de Catalogne furent la ré" mont; la se
compense de ses succès. La gloire
de ses armes se soutint en i64^
et 1643 ; mais elle baissa en i6t44*
^'ayant pas eu le courage de
profiter de l'occasion crue la for-
tune lui offrit en Catalogne , de
prendre le roi d'Espagne à la
chasse, et de l'envojer prison-
nier en France , il frustra sa pa-
trie du service le plus signalé.
La crainte d'ofïènser la régente
lui fit manquer un si beau coup.
Avec plus de fermeté et de juge-
ment, il auroit senti que toute
la France lui auroit servi de bou-
clier contre le ressentiment de
la reine - mère . cette princesse
auroit été obligée d'ailleurs de ca-
cher son mécontentement , pour
ne pas laisser soupçonner qu'elle
avoit plus de tencu'esse pour son
frèr« que pour son fils. Cette
faute fut suivie de la perte d'ime
bataille devant Lérida , 6t de la
levée du siège deTarragone. L'en-
vie profita de ses malheurs pour
le perdre auprès du roi. Il fut ren-
fermé à Lyon , dans le château de
Pierre-Size, et n'en sortit qu'en
j64B. La cour lui rendit enfin
îustice y et le nomma une seconde
fois vice - roi de Catalogue en
seconde , duchesse de
Ventadour, gouvernante de Louis
XV et de ses en fans , mourut en
1744 ' ^ 9^ °^^ ' i^ troisième
fut auchesse de la Ferté - Sénec-
terre. Mais il avoit un frère qui
a continué sa postérité. De ces
trois filles , la plus célèbre par
son esprit, par ses vertus , et par
les qualités nécessaires k sa place,
fut la duchesse de Ventadour.
t II. MOTHE - LE - VAYER
( François de la ) , né à Paris en
i588 , se consacra à la robe , et
fut pendant long-temps substitut
du procureur-général du parle-
ment ; charge qu'il avoit héritée
de son père. Il s'en défit ensuite ,
pour ne vivre plus qu'avec ses
livres. Lorsque Louis XIV fut
en âge d'avoir un précepteur, on
jeta les ^eux sur lui ; mais la
reine ne voulant pas d'un homme
marié , il exerça Cf t emploi au-
près du duc d'Orléans , frère
unique du roi. L'académie fran-
çaise lui ouvrit ses portes en i65g ,
et le perdit en 1672. Après la
mort de son fils, il s'étoit re-
'marié k 78 ans , et avoit épousé
mademoiselle de La Haye , fille
de l'ambassadeur de France k
i65i. lise signala l'année d'après Constautinople , âgée de 4o ans»
dans Barcelonoe , qu'il défendit i Les relations des pajs éloignés ,
pendant cinq mois contre les ' dit Chevreau , étoieut Tun des
meilleures troupes des ennemis.
La France perdit ce général le
24 mars i6a3 , dans la 5o» an-
née de son âge. « Le maréchal
de La Mothe j dit le cardinal de
^etz , avoit beaucoup de cœur.
Il étoit capitaine de la seconde ; dernières paroles. Cet acadé-
classe ; il n'étoit pas homme de —•— — ^*-'» — «wi«ui«
bon sens. 11 avoit assez de dou-
ceur et de facilité dans la vie
civile. Il étoit très-utile dans un
parti , parce au'il y étoit très-
commode. » Il ne laissa de sa
feinme Louise de Prie que des
amusemens de LaMothe-le-Vajer.
Comme il avoit la mort sur les
lèvres , Bernier , son ami , vint le
voir. « Eh bien ! lui dit-il , quelles
nouvelles avez -vous du grand-
mogol ?» Ce fuvent prei^que ses
dernières paroles. Cet acadé-
micien étoit semblable aux an-
ciens sages par ses opinions et
P^r. ses mœurs. ^Sa physionomie
et sa façon de s'habiller l'annon-
çoieni pour un esprit qui ne pen^
soit ni n'agissoit comme le vul-
gaire. L'étude étoit sa seule paa-t
\ _
âÔa
MOTH
sion. Plaisirs, affaires , il reaon* {
çoit k tout pour se livrer aux
sciences» A la cour il fat modeste.
« Je ressemble ici , difioit-il , a là
Ghristophoriane , qui se tient
d'autant plus pelite , qu'elle est
dans «m lieu plus élevé. » Il em^
l)rasâa foutes les connoissaoees
humaiues, l'ancien , le moderne ^
le sacré , le profane , mais près*
que s^ns confusion. Il avoit beau-
coup^ lu et beaucoup retenu, et
il a fait usage de tout ce, qu'il
$aVQit. Balzac disoit de lui : « Il
vit, en faisant le dégât dans les
bons livres. » Il s'attacha sur-
tout k la morale , et à la con-^
noissance du génie, du carac-
tère, jd^s moeurs et des coutumes
des différenles nations. La con-
trariété des opinions des peuples
divers qu'il étudia le jeta aans
le pjrrhonisme , excepté, dit-on,
^n ce qui concerne les opinions
religieuses. Je ne puis diâsitnuler,
dit rahbé d'Qlivel , que la doc-
trine répandue dans les écrits de
ce savant homme paroît ten-
dre au pyrrhônisme ; mais aussi
ri^ndons- lui cette justice , qu'il
prend toutes sortes de, précau-
tions, dans une infinité d'en-
droits , pour bien faire sentir
qu'il ne confond nullement , et
3u.'on ne doit nullement confon-
re la nature des connoissaoees
humaines dont il nie l'évidence ,
avec la nature des vérités révé^
Jéés dont il reconnoit la certi-
tude. Peut*on f comme il le pré-
tend , tenir en même temps pour
douteuse les objets de la raison,
ou des sens ; et pour certains ,
les objets de la foi ? Si ee n'e«l
ià une contradiction fornielie ,
c'est du moins un étrange para-
doxe. Mais je ne laisse pas de
dire, qu'en parlant d'an pj'rrho-
nien'de ce caractère, il est juste
d'ohscrver , et pour son hoft^
neur ^et pour réuificatioBi piibli-
MOTH
lfB0 , qn'il n'a donné oii^^ra â&tt^
ner nulle atteinte a la religion :
justice due stir^toat k La Mothe*
le-Vajrer , dont les glorieux en»^
plois nous parlent en sa faveur,
et qui, comme Bayle lui-méma
l'a dit, étoit un homme d'une
conduite réglée , et semblable
a celle des anciens sages ; un
vrai philosophe dans ses meeurs.
Au milieu de sa nombreuse hi*
bliothèque , oii il pouvoit bien
dire avec le bon Chrysale de Mor
lière ,
Raisonner esc remploi de toute ma mflson^
Et le raisonnement en bannit la raison ,
il se Voyoit entouré de livres
écrits eti divers siècles , en di-
verset langues , dont INin disoit
blanc , l'autre noir. Frappé d'y
trouver cette multiplicité , cette
contrariété d'opinions sur tous
les points que Dieu a Hvrés k la
dispute des hommes , il en vint
k conclure que la sceptique étoit
de toutes les philosophies la plus
sensée. Heureux ceux qui , çoînme
lui , T\e chaTicellent que dans les
routes de l'histoire ei de la phy-
sique! » Car «'est Ik vraisembla-
blement qu'il bonxa son pyri^io-
nisme , ainsi que l'ihsinne l'abb^
d*01ivet. « Comme, humainement
parlant, dit-il , tout est problé-
matique dans l'es sciences , et
dans la pbysiefoe principalement ,
tout doity être exposé aux doutes
de la philosophie sceptique , n'y
ayant f[né la véritable science du
ciel , qnx nous est vernie par la
ré\'élatton divine , qui puisse
donner k nos esprits un solide
q«nteiileme<it avec une satisfac-
tion entière ? » Ce passage prouve
que la religicm étoit k ses yeux
la fin des dont es et là source des
véritables plaisirs de l'esprit. La
Mothe, passant dans la galerie du
Louvre; entendit quelqu'un dire,
en le montrant : « V<>iik un homme
MOT»
sns i«lî|^i0n} » il lui rëj^ondil
avec douceur : « Mon ami , j'ai
tant de retigion q\ie je vous par-
donne , en pouvant vousi'aire pu-
uâf, » On a recueilli ses ouvrages
en -16549 3 vol. in - Iblio ; en
16B4 9 t5 vol. in-13 ; et a Oresde,
176601 177^9 .14 vol, in-8°. Ils
prouvent que raôleur avoit plus
île savoir que d'imagination , et
S lu s de jugement que de goût,
on Traité dç la vertu des païens y
1647 9 in-4* 9 a été réi'uté par le
docteur Amauld dans son ou-
vrage de la Nécessité de la foi en
f. C. Celui de La Molhe ne se
vendoit pas , et son libraire lui
en faiseit des reproches : » Ne
soyez point en peinç 9. lui dit La
Mothe , je sais un secret pour le
faire vendre. » En efiet , il alla
solliciter rautortié de défendre
la lecture de son écrit : à peine
la défense fut-elle connue , que
chacun eut envie de le lise , et
V^dition fut épuisée. Parmi les
Œuvres à^ ce philosophe , on ne
trouve ni les Dialogues faits à
Vioiiiation des anciens , sons le
nom i'Oratius Tubero , impri-
més à Francfort sous la fausse
date de 1698 , deux tomes ordi-
nairement en I ^1. iu-4'*> ^^
1716, 2^ vol. in-ia; ni VExa-
meron rustique \6^y in-i3. Ces
deuxouvragessontde lui, et on les
recherche i sur-tout le premier ,
quoique les sujets qu'il y a vraités
ne soient pas approfondis, et
me le titre de quelques-uns soit
irivole , comme celui - ci : Des
^ares et éminentes ■ qualités des
dnes de ce temps ^ J^a Traduction
de Florus , 1606 , iu-B" , qu'on a
sous le nom de La Moine - le-
Vayer, est d'un de ses iils, ami
de Boileau, mort en 16649 à 55
ans. On pour roi t extraire , de la
nombreuse collection de La Mo-
the-le-Vayer , deux ou trois, vo-
lumes 9 dont la kctare seroit aussi
MOTH a6i
instructive qu'amusante :. entre
autres, les Iraités sur la lecture
et l'éloquence de Platon, sur
l'utilité des voyais , sur la no<*
Messe , si|r la vie et la mort f
sur les vertus des païens , sur la
lecture des livres et leur com«*
position. On adonné,in-ii , l'Es*
Ï>rit de La Motbe-le-Vayer , oii
'oh a fait entrer tout ce que cet
auteur a dit de mieux dans ses
diffërens ouvtages. Ce recueil se-
roit plus intéressant si La Mothe-
le-Vajrer avoit su aussi bien écrire
que penser. Il avoit (fherché «
imiter la manière de Plutarque ^
mais le philosophe grec avoit un
style hien plus agréable..*. F'oy^
IMUaETS , n^ II.
t m. MOTHE-LE-VAYER nv
BooTiGNi L Fi^ançois de la), de
la même la mille , maitre des re*
ouates , mourut intendant de
Soissons en i685. On a dé lui ,
I. Une Dissertation sur f autorité
des rots en matière de régale^
imprimée en 1700 , sous le
nom de TaJ(m , avec ce titre :
Traité de l'autorité des rois ,
toucluint fadminislration de la
justice , et réimprimé sotw son
nom, 1753, in- 12. II. Traité
de tautorilé des rois , touc/nini
rdffe nécessaire à la projession
religieuse, 1669 » in-i3. UI.
Tragédie du Grand Sélim \ in-4''*
IV. Le Roman de Tharsis et
Zélie , estimé , réimprimé à 1^*>
ris en 1774 , et en 5 volume» ^
in-8*>. On y trouve de la mo»
raie sans péaantisme , et une phi-
losophie douce. Les cfaràcterea
y sont variés , et l'intérêt y mar-
che k cêté du sentiment. Le»
amours de Tharsis et Zélie ne
sont , pour ainsi dire , que le
cadre de la peinture et différentes-
passions.
. t IV. MOTHE-LE-Vi^ïER ,
a64 MOTH
S Jean-François de la ) , de la même
amille , maître des requêtes ,
mort en 1764 » est auteur d'un
Easaisur ta possibilité d* un droit
unique, 1764? in -12. Chimère
que Ton peut ranger à côté de
celle de la paix universelle de
l'abbé de Saint^Pierre.
* V. MOTHE ( comtesse de
la), femme intrigante, se disant
issue des Valois , célèbre par
Tafia ire du fameux Collier , pour
laquelle on voulut compromettre
la reine , épouse de I^ouis XVI ;
affaire dans laquelle le cardinal
de Rohan a joué uq rôle hon-
teux. La fennne La Molhe fut
condamnée a être fouettée et mar-
quée , et ensuite renfermée à l'hô-
pital de la SalpétrièrC) d'où elle
n'est sortie que par l'efTet de la
révolution en 1789. Elle se ré-
fugia en Angleterre , et fit im-
primer un mémoire très-violent
contre la reine , dont l'édition
toute entière futenvo yée , en 1 790,
k un libraire de Paris. La cour
en ayant été instruite , cette édi-
tion fut achetée par son ordre :
tous les exemplaires furent trou-
vés après le siège du château des
Tuileries, le 10 août 1792. fToj^ez
Lapoate , n*» IT.
t VI. MOÏHE-PÎQUET ( N . la ) ,
né en 1710 , etitra fort jeune
au service de ia marine ; et, pen-
dant5ftan2r, ily fut le digneémule
des braves commandans à qui la
France avoit confié l'honneur de
son pavillon. Il fit la guerre d'A-*
inériqae avec d'Estaing , Sulfrein,
Bouiiié , Tomaj , Guichen et
quelques autres dont l'histoire
a consacré les noms. Comme
eux , il s'y distingua par les
actions les plus éclatantes, et on
n'oubliera jamais la conduite qu'il
9 tenue au Fort-Royal. Il y mouil-
loit après un combat qui avoit
désemparé tou3 ses vaisseaux^
MOTH
Î[uand il apprit qu'an convoî
rançais , très-essentiel an succès
de la guerre, et qui voguoityers
ce ^êine fort , venoit d'être at-
taqué par une escadre anglaise
composée de i4 bâtimens. Aus*
sitôt il monte r^nm^/// qui apeine
étoit réparé , vole k l'ennemi , le
disperse , et ne reijtre en rade
qu'avec le convoi. Forcé , -dans la
mêmB campagne , de se rendre de
la Martinique à la Guadeloupe >
seulement avec cinq vaisseaux
de ligne et cinq frégates , il sut
éviter l'a pproche d'une flotte qui
lui étoit tellement supérieure en
forces , que sans doute il n'au-
roitpu lui résister : elle marchoit
sous les ordres de l'amiral-Hyde
Parker , qui dit , avec autant de
regret que d'admiration : h Une
seule manœuvre ponvoit sauver
La Mo the -Piquet, et La Mothe-
Piquet étoit le seul qui pât la
trouver. » Monté sur V Invincible ,
en 1781 , il prit a6 navires des 3!2
avec lesquels TaTiiiral sir George
Rodney repassoiten Angleterre ,
chargé des richesses qu'il avoit
enlevées aux babitans de Saint-
Ëustache. La perte de ee oonvoi
fut d'autant .plus sensible à sir
George, que, d'avance , il en
avoit garanti l'arrivée à Londres.
Fox en accusa l'imprévoyance du
premier lord de Ta mira até ; mais
son accusation demeura sans effet.
Ferme dans le commandement y
mais bien moins jaloux de sa
gloire que du bien de «on pays,
La Molhe - Piquet s'empressoit
toujours de céder à celui qui lui
faisoit voir que l'on pouvoit faire
mieux que ce qu'il avoit ordonné;
et sa vie est pleine de ti^aits qui
ne font pas moins d'honneur- à
son caractère qu'à sa bravoure.
Parvenu au grad^ de lieutenaat<-
général des armées navales, il
est mort à Brest , le 10 juin 1791 ,
âgé de 71 ans. Oq a mis au b»a
MOTT
de son portrait lès vers suivans :
• Maria dés ta première aurore ,
Gacrrier , cher méoie à kcs rivanx,
* La Fraace »aix ce que ta Taux ,
Et l'Aa^eterre mieu encore.
yn. MOTHE-GUYON. rayez
GuToif , n* II.
Vin. MOTHE. royez Gbos-
ïisri , n« II.
♦ MOnUO ( Grégoire ) , ju-
rîscoDsalte de Capone dans le i^»
siècle , a publié Notizia di Ponzio
Pilato , Naples , 1674. Décréta-
mm praxis cwilis ordinarii ju-
dicis , etc. , Napoli , 1671 , in-fol.
t M O T I N ( Pierre ) , poète
français , né k Bonites , a laissé
oudqaes pièces que Ton trouve
dans les Recueils du temps, et
qui n'ont pas fait fortune. Ce poète
{jlacial mourut vers i6i5. — Boi-
(rau a dit de lui :
Taime mieux Bergerac et sa borlesqne an-
^Tce
Ou ces vers eh Motia se norfoad et se
Siace.
Malgré ce trait de satire, ilVen
est pas moins vrai qn> cet auteur
ent de la réputation dans son
temps , et qu'il la méritoit à cer-
tains-égards.
MOTTA. Voyez Recupexo.
I. MOTTE ( Goîllanoie
Mauqukst de la ) étudia la chi-
rurgie à Paris , suivit la pratique
de THétel - Diea pendant cinq
ans , et j acquit de grandes con-
Doissances dans Tart des accou>
chemens. De retour à Valogne,
Sapataie, il s'j distingua, ainsi
que dans les Villes et les cam-
nagnes voisines , par les succès
ws plus brillans et par des ou-
vrages |>ius ou moins critiques ,
mais qui tous prouvent le mérite
de k'ur auteur. Ces ouvrages sont ,
I. Traité des àccouchemens wt-
^irels , nonnaturels , et contre nw
MOTT
:265
ture , Paris , 1722 , in-4» , par les
soins de Devaux , qui a fourni la
plupart des reflexions et des ob«
servations qu'on j trouve , La
Haye , 1726 , in-4* ; Ley de , 1729»
in-4« ; Paris , 1765 , in-8», 2 vol.;,
Strasbourg , en allemand , par
J.-G. Scheid, 1732 , in-4**« Cet
ouvrage , qui. passe pour un des
meilleurs en ce genre , a été en-
richi par l'auteur de quatre cents
observations d'autant plus inté-
ressantes qu'elles sont le fruit'
d'nne pratique de trente ans. II.
Dissertation sur la génération ^
sur la superfétation , et reporte
au livre intitulé De f indécence
aux hommes ^accoucher les
femmes , et sur Vobligation aux
mères de nourrir leurs enfans ,
Paris , 1718 , ia-i2. Puzos ré-
pondit victorieusement kLa Motte
sur son système opposé à celui des
ovaristes, etc.; mais Hecquet n'eut
pas le marne avantage en défen-
dant les sages - femmes. 1 1 1.
Traité complet de chirurgie ,
contenant des observations sur
toutes les maladies c/iintrgicales
et sur la manière de les traiter ,
Paiis , 1722 , in 12 , 3 vol. , par.
les soins de Devaux ; ibidem ,
1732, in- 12, 4 ▼oï« f ibidem ,
1763 , in-i2 , 4 vol. . et en 1765 ,
2 vol. in-8» , avec A^s augmen-
tations. M. Sabathicr , profes-
seur d'anatomie , a publié une
nouvelle édition de cet ouvrage
avec des notes critiques , Paris ,
1771 , 2 vol. in-S". L'accueil fait
aux écrits de La Motte , par le
nombre des éditions qu'ils ont
eues , est le plus si\r de tous les élo-
ges ; mais on lui reproche de se
trop louer, et de maltraiter ses
confrères; ce uni a >'ajt dire de lui
au célèbre Haller ; Laudes suas
j non negUgit , non peri/ulè Jhmœ
* colfegarum sfudwi't.i. !>%da[e<ies
! imnressioiis 'Ic'S o»i^ ra^rs de L»!
Multe , dont iVpoquc de ia nais^
1
11^ MOTt
sant« et 4c la naert eM igïiorée ,
prouve qu'jii vivoit au d^^or
siècle.
n. MOTTE ( la )< royei^ H<hj-
»Aji»e^ Fe'nelon, n" II «/ IV»
III. MOTTE D'Om^ÉAXs. F^f.
ObI^VS de Là MOTTB.
W. MOTTE-MESSEMÊ (delà).
Woy, PoULCHllE.
*MOTTEUX (Pierre-Antoine),
n^ à Rouen en i66a » lors de
la révocation de VéèÀX de ^an-*
te» , choisit TÀugle^rre pour sa
nouvelle patrie. Motteq^^ , du
petit nombre de çea Français qui
sont parvenus à acquérir une con-
naissance profonde de b langue
anglaise , se. iamâiarifia telle^
Hient ayec Tidiome et JL'expression
propre, que ses traductions de
respa^ol et du Irauçais sém-
illant des eompositions origina-
les. Suivant le jugement qu'en
porte monsieur Tjtler , sa tra^
duction du Don Quichotte est en-
core la meilleure qu'on ait en
Angleterre. Une. entreprise plus
tfilficile pour Motteux lut de tra-
tl^ine en anglais Rabelais^ , dont
le style déjà vieux et suranné
étoit à peine entendu par ses com-
patriotes. Les trois premiers li-
vres de cette singulière satire
avoient été si bien traduits par
Urqubart , qu'il se borna k con-
tinuer son travail. L'ouvrage en-
tier fut revu eusuite par OzeU.
M. Tjtler estime que cette traduc-
tion ainsi corrigée est un des
plus parlait& modèles de Tart de
traduire. Le sens j est fidèlement
conservé , le style heureusement
imité. Les lecteurs éelairés re-
connoîtront aisément dans aette
traduction tout le mérite de l'ori-
ginal. Motteux traduisit encore
plusieurs comédies , qui furent
]!Ouéesavec succès. II composa des
PtuiQ^ues.x des Epilogues ^ et un
MOTT
Pàçmr sur le thé> qu'il inséra éknÊk
le Spectateur. Tant de travaux lit-
téraires auroient dû lui assurer
une existence honorable ; cepen-
dant Motteux sévit forcé de i|uit-
terla plume pour des ocoupations
plus lucratives. Il ouvrit dans
Leaden-Hall-Street un magasin
de marchandises des Indes, et
obtint un bon emploi 'dans les bu-'
reaux de la postç générale. Mot-
teux , enrichi par le commerce ,
se maria et devint père de
vingt-six enfans. Tout ce qu'ua
Eent désirer dans la vie pour être
etireux , Motteux le possédait ;
mais une malheureuse passion dé-
générée en habitude dégradoit
son caractère et avança ses ioars.^
On le trouva mort le matin du
ig février 1717 dans un mauvais
fieu près Temple-Bar. On soup-
çonne qu'il y fut assassiné. Mot-
teux|termina sa carrière a 59 âins.
t MOTTEVILLE ( Françoise
BERTAim dame dé) , fille d'un gen-
tilhomme ordinaire de la chambre
du roi, née en Normandie vers
16 15. Ses nianières aimables et
son esprit plurent à Anne d'Aùtri-
clie , qui la garda auprès d'elle. Le
tardinal de Richelieu , jalousf
des favorites de cette princesse.
Payant disgraciée , elle se retira
avec sa mère en Normandie , oit
elle épousa Nicolas Langlois »
seigneur de Motteville , premier
président de la chambre des
comptes de Rouen , màgisirat
distingué , mais fort vieax, er
sa femme fut veuve au bottt d&
deux ans. Après la mort du car-
dinal de Ricnelieu, Anne d'An-
triche , ayant été déclarée ré-
ffente , la rappela à la coor. Ce^
iiit alors que la reeonnoissance
lui inspira le dessein d'écrire ïe^
Mémoires de cette prinoesse. On
les a publiés sous le titre de Jtf «'->
moiriSf pour servir à fMi$t»'
r
r
MOTT
tdime JtJuêriduf , 1750 , Ams-
terdam ( P«rû ) , ^709» en six
Tol. iiiri2. Cet oovmge curieuc
Srouva une grande connaissance
eTiniénear de la cour et de la
minorité de Louis XIV. Il est,
pour la plus grande partie , de
■ladame de Motteville ; mais on
prétend qu'une autre main a re-
touché le stjlçy qui cepeudaut
n'est pas encore trop bon. L'édi-
teur , auquel on attribue ce chan-
SemenC y a sui*cfaargé cet ouvrage
e m(»ceaux d'Histoii'e générale
^uW trouve par-^tout II y a des
Bli^uties dans ces Mémoires , mais
elles sont rachetées par des anec*
dotes curieuses. On trouve aussi
plusieurs Letti^eê de cette femme
Spirituelle dans le Recueil de ma-
demoiselle de Mentpensier. Mad.
de Motteville mourut à Paris le
29 décembre 16B9. Les agrémens
de son esprit et de son caractère
lui avoient concilié l'amitié etPes-
time de la reine d'Angleterre ,
veuve de Charles I"' , qui avoit
en elle la eoniiauce la plus in-
time.
MOTTIN ( Pierre ), docteur
dt 3orbonne , mort à Paris en
1.775 ) a laissé on petit écHt inti-
tulé Essai sur la nécessité du
travail y in-i2 , qui iie manque
pas d'intérêts
«MOTTLEY (Jean), fils du
Oi^oneMSIottley , qui , à la re-
commandation du roi Jacques II ,
dont ii avoit suivi la fortune ,
obtint un régiment en France ,
naquit en 1693 , et, après diverses
tentatives qu'il fit sans succès pour
son avancement, se trouva réduit
à vivre de sa plume. On lui doit
^nq Pièces dramatiques qui eu-
rent du succès , et une Histoire
du czar Pierre /«', qu'il publia
par soiiseription , et qui l'intro-
((uisit lÊiiprèa de la reine Caroline.
MOUC
167
Il eut part à quelques autres eu*
treprises littéraires^ et mpuraf
en 1750.
* MOUAFFEKEDDIN Ahmje»
Ben Cassem Al-Khezergi , mort
Tan 668 ( 1369 de Jésus-Christ ) ,
publia dans sa langue un litre
intitulé (yioun aVmtabatJi tha-
hacal alatikeha j 5 volumes , et
en cinq parties , concernant les
médecins anciens et modernes.
La première traite de l'orieine de
la médecine ; la seconde , des mé-
decins qui ont écrit sur cjel^rt ;
la troisième des médecins gi'ees
qui ont vécu avant Galien^ la
quatrième , de ceux quioute^té
après lui ; la cinquièine enfin,
des médecins qui ont vécu de*'
puis le musulmanisme.
* I, MOUCHEGH, issu de
l'illustre famille arménienne dus
Maoïigooian , s'appliqua dès sa
plus tendre jeunesse à ia profes-
sion des armes, et sueeéda dans la
principauté de Dai'on après la mort
de son père vers l'an 553 de J. C.
U fut honoré par les empereurs
Justinien U et Tibère IL Mau-»
rice le nomma due d^ la petite
Arménie , soumise alors k Tem'^
pire grec. En 584 «* 586, à la tétc
(l'une armée grecque et armé-
nienne , il battit les troupes d'Or-
mizt , roi de Perse j et mit en iuile
précipitée Varham , son général
en chef. Après la mort malheu-
reuse de ce souverain , son fila
Khosrou II , k qui appartenoit 1«
couronne , se sauva , en 590 f
auprès de l'empereur Maurice >
et demanda sa protection pour
être placé sur le trône de son
père. Mouche^h fut chargé alors
du commandement d*une armée-
dans cette guerre fameuse , qui
dura pendiint deux ans et çout%
)a yi^ k beaucoup de monde.
Après plusieurs natailles san«
glanteaeld^avictoii^es partiellesot^^
a63 MOUG
décisives^ qui furent toujours diri-
gées, de l'aveu même de l'ennemi,
par la prudence et le courage de
Mouchegb , Khosrou fut placé sur
le trône de Perse l'an dqî^ , et il
commença à congédier, avec de
riches présens , les troupes qui
ëtoient venues à son secours. Ce
prince , avant d'entrer en campa-
. gne , avoit promis au comman-
dant Mouchegh de lui donner le
gouvernemenl général d'Arménie,
s'il parvenoit à conquérirleroj^au-
me de son père. Khosrou II,
après ces victoires éclatantes ,
voulut exécuter sa promesse et lui
accorder des honneurs plus su-
périeurs ; mais les commandans
grecs, informés de l'iatenlion du
roi, et jaloux de la renommée du
général arménien , l'accusèrent
faussement d'une trahison délèse-
majeslé , et Khosrou se décida à
le punir ; mais quelques uns de
ses ministres , indignés de la
noirceur des Grecs , et de Tinjus^
tice de leur roi contre un hommtf
à qui on devoit toute la victoire ,
informèrent secrètement le géné-
ral Mouchegh de tout ce aui se
passoit sur son compte ; celui-ci
se retira bientôt dans la princi-
pauté de Daron , et écrivit de
suite des reproches au roi de
Perse et aux généraux de l'empe-
reur. Au bout de quelques mois,
Khosrou , parvint à connoître la
trame et la jalousie des Grecs; il
envoya de riches présens à Mou-
chegh , le nomma prince libre et
ministre de son royaume en
ïerse; mais l'aine grandeet géné-
reuse de Mouchegh refusa toutes
ces otl'res , et voulut rester dans
sa principauté. En 6o5 , lors de
son expéartiou .contre le succes-
seur de Mauricîe, Khosrou II l'in-
vita à venir couMuaiider une ar-
mée , coiinoissant ia haine qu'il
a\ oii. pour les Grecs v majis IVlou-
ehegh se refusa de ûduveau à la
MOPC
• demande du roi. Au retour dé
cette guerre > Khosrou envoyai
contre lui une armée persane y
sous les ordres de son général »
nommé Mihran. Mouchegh , qui
étoit dans un âge fort avancé ,
donna le commandement de ses
troupes à Caïl-Vahan, qui rem*-
porta une victoire complète } et
il mourut l'an 6o4«
* II- MOUCHEGH , de la fa-
mille Mamigonian , avoit le com-
mandement en chef de^ troupes
du roi arménien Arsau U, Lors-
que ce prince fut trahi et livré à
Chapouh II , roi de Perse »
Mouchegh se rendit à Constantî-
nople , en 38o de J. G. , et par
la protection de l'empereur , il
fit couronner le jeune prince Bab ,
fils d'Arsau , et l'emmena en Ar-
ménie , avec une puissante armée
d'Arméniens et de Grecs. Après
avoir placé le nouveau roi sur le
trône de son père , Mouchegh ,
k la tête d'une armée de 4o,ooo
hommes d'élites , - fondit dans
la Médie , tailla en pièces les
troupeside Chapouh II , fit pri-
sonnière la' femme de ce roi , et
plusieurs personnages distingués
cle son royaume. Le souverain de
Perse, qui ne s'attendoit poîut
à une perte aussi grande , entra
dans l'intérieur de ses états , icjr^
ma de nouvelles troupes , et'se
mit de nouveau en campagne. Des
batailles sanglantes eurent lieu
dé suite entre les deux armées.
Chapouh prit la fuite en maudis-
sant la division de Mouchegh ; il
l'appel oit la furieuse. Le géné-
rai arménien , vainqueur et ven-
gé , retourna alors auprès du
roi , et fut comblé d'honneurs.
Ijes principaux ministres , jaloux
de la grande considération de
Mouchegh, l'accusèrent fausse-*
lûent de haute trahison auprès du
roi Varagtade ^successeuracBob ^
MQUC
f t lui ôtèrent la vie vers Tan 385«
f" l^s bornes de cet ouvrage ne
" BOUS permettent point d'entrer en
brands détails sur les actions ini-
• ntaires et politiques de ce guer-
nér , qui fut un des plus grands
bèmnies de son siècle. Mesrob-
Erez ( voyez cet article ) , dont
BOUS avons l'ouvrage dans Ja bi-
bliothèque impëriale , n*» g5 et 99 ,
écrivit la vie de Mouchegh et
rhJstoire des principaux person-
nages de sa famille. Dans le ma-
nuscrit i5o , on lit aussi un- éloge
en l'bonneur de ce général , écrit
en vers arméniens.
♦ L MOUCHERON (Frédé-
ric ) , de l'école hollandaise , né
à Ëinbden en i635 , s'instruisit
dans sa patrie àes premiers élé-
mens de son art , et vint se per-
fectionner à Paris , où l'on re-
chei'cha ses cuivrages : mais il
quitta cette ville pour aller se
fixer à Amsterdam. 11 y mourut
en 1686. Frédéric Moucheron,
sans être mis au premier rang
àes peintres paysagistes des Pajs-
Bas^ j tient une place distinguée.
On lait sur^tout grand cas du
feuille de ses arbres , dont la tou-
che est légère et facile , de ses
lointains variés avec intelligence ,
et Ton admire la vigueur du de-
vant de ses tableaux.
* IL MOUCHERON (Isaac) ,
fils du précédent et son élève g
né en 1070 , mort en 1744 > a de
beaucoup surpassé son père en
réputation. Comme il avoit vu
ritahe , et étudié les chefs-d'œu-
vre du genre qu'il avoit adopté ,
il ne faut pas s'étonner de cette
supériorité. Isaac est cité pour
la variété et la vérité de ses pay-
sages • Sa couleur est celle de la
nature , et la fraîcheur y est
jointe à rbarmoaic la pluf par-
l'ilit«.
MOU G 269
♦ aioUCHET ( George-Jean ),
premier employé an département ^
des manuscrits de la bibliothè-
2ue impériale , né en 1^3 7 k
larnetal , près d« Rouen , fut
élevé de Fonceniagne , ami de
MM. de Sainte:Palaje et de Bré-»
quigny , et jugé le seul en état ,
p^r sa position et ses falens , d«
mettre \k exéculidn le plan conçu
Ï)ar ces deux derniers , et déve*
oppé par M. de Bréquigny pour
procurer k la France le Glossaire
de l'ancienne langue française ,
depuis son origine jusqu'au siècle
(le Louis XIV. Ce plan avoit pour
objet de présenter l'histoire phy-
sique et métaphysique des mots :
l'histoire physique , en réunis-
sant sous le même article les va-
riations d'orthographe d'un même
mot y l'histoire métaphysique ,
en indiquant la génération et la
filiation possible des idées que
ce mot a représentées par exten-
sion , par allusion , par méta-
phore et autres espèces de méto-
nymies. On crut pouvoir ajouter
à l'intérêt du Glossaire , en y
joignant des recherches sur noj
antiquités , lorsqu^on rencontre-
roit des mots gui y donneroient
lieu , en se livrant néanmoins
sobrement k ces objets , qu'on
envisageroit toujours relative-
nient a la langue française plu-
tôt que relativement k l'histoire.
La révolution vint suspendre ce
travail ; il Wy a d'imprimé que
sept cent quarante pages du pre-
mier volume , depuis la lettre A
jusqp'aux lettres AST. La Cume
de oainte-Palaye avoit publié en
1756 le premier projet de cet
ouvrage ; c'est une brochure in-
4" de trente pages. La même
révolution enleva k Moucbet deux
mille francs de pension que le
roi lui fa i soit ; c'étoit son uni-
[ que ressource , et il sçroit tomlté
l dans l'indigence , sans l'amitié
r
370 Moue
géftérense de M. de Br^nigny ,
qaî , appauvri luî*tném6 par la
même cause , n^en fit pas moins '
à son ami le sacrifice du bieU le
plus thter à un homme de lettres ,
ien liii donnant , en le forçant
d'accepter, sa riche et nombre usiô
biblio&ècitte. Ce savant estima-^
We et laDorieux , occupé toute
sa vie de travauic obscurs
mais importans , vécut et mourut
sans bruif au milieu de $es
livres et de quelques aniis , le 6
février 1 807 , âgé de soixante-dix
ans , sans avoir pu mettre au jour
le fruit de ses veilles. Mouchet a
encore beaucoup aidé M. de Bré-
mii^j daUs la confection de la
Table chroiiolopquc dés diplô-
mes , chartes , titrés et actes im-
J>rirt^és . eôncerhant l'histoire dé
Fl'a^e , dont il a paru 5 vol.
hi-fol. depuis 1769 jusqu'en 1783;
* MGUCHI ( N. ) , sciilpfettr
fVatrçais ; gendre du célèbre Pi-
.gàlé, mourut é^ 1801. Sa statué
'du Silefide est une dé ces pro-
ductions qUi^ sur la fin du ï8«
jiièelë , ont le plus honoré la sculp-
ture.
♦MOÙÇHON (Pierre) , né k
Genlf> e lé 3o juitiet 1753 , où il
mourut le ao août 179^, éxek^â
le ttliiiiSïèi^ évangélimié, d'abo*-d
k B&le , o<ù il fut appelé v^rs la fin
dé 17^/ et daiUs sa Vrllé uafolé ,
depuis 1778 jusqu'à la fin de «à
carrière. On lui doit la Tabft
âes matières de tEtttycUpë^ié
dé Paris , 2 vol. in-fol. , travail
ilAmensé pour te<^fuel les libraires
Oamet- et <le Tôtifues lui pro-
posèrent 800 Ibàis , et qu'au Ixjut
dé cit^q atas* il finit de là méi^iè're
la plus distinguée : dette tablé sup-
jyose Fesprit d'analyser riSunî aux
i!fotanoissaiiCéS lès plus éteAdkies ,
et Mouéhon joi^noit k ce mérite
Êdui d'uû «ar-tctère élevé , et tle
M0U<5
toutes les vertus sociales et dtf-
ihestiques. Son talent pour là
chaire est attesté par un Hect^t
de ses serffions , publié ^pr^s sa
mort , vol. in-80 , Genève , 1 798 .
MOUCHY ou Mo^TcHT (An*
tôine de ) docteur de la maison et
société de Sorbonne , plus èonnik
soùs le nom de Demockar^s , s^
distingua par son zèle contre les
calvinistes. Nommé inquisiteur éik
France , il rechercha les protes-
tans avec une vivacité qui tenoit
tth peu de la haine' et de la pas^
sion. C'est de son nom qu'od
appela Mouches ou Moucharts
ceux qu'il emplojoit pour décou-
vrir les sectaires ; et ce nom est
resté* aux espions de la police.
Son zèle, ou plutôt son ertriporté-
ment , ne produisit qu'un très-pe-
tit nombre de convet-sions. Mou-
chj auroit dû savoir que la cha-
rité indulgente et la douceui^
compatissante soUt plus Confort
mes att± préceptes de l'Ëvangile ^
et touchent plus c[tie les viofeh-
ces et les rigueurs. Ce docteuf
devint pénitencier de Noyon , ftit
l'un des juges de l'infortuné Anne
du Bourg , et parut avec édat ati
colloque dePoissy, au concile dé
Trente , et k celui de Reims en
i564. Il mourut à Paris , sénicàf
de Sorbonne", l:é 8 mai i574 » ^
80 ans. On a de lui , I. La Ha-
Tangue qu'il pronotiçâ au con-
cile deTi^ente. ÏI. tJn Traite' âa
éUcHfiùê dé la Messe , en latin \
în-8* , rtempli de digressions
inutiles; on ne trouve aucune
critique , ni dans les citations
d'auteurs, ni dans le choix des
passages qu'il allègue. III. IM
l^and Uoml3re d'autres ouvrages y
plein 5 ^e ht bife et de" Pempwrte-
Uient qui fornïoiônt son caractè)re.
'r
\
t MOtJFÊlT ^Thomas) , ce*
lèbre médecin anglais , ué à hatt*^
Wn
■»'
MOUG
irèà^ eterça son art avec beau-
.{oiip dé succès , et se retira a la
campagne sur la fin de ses jours,
oU il mourut vers 1600. Ce raéde-
cltt est connu par un ombrage re-
clierclié , ceminencé d'abord par
Edouard Wotton , et qu'il acné-
va : il fut imprimé a Londres y
6n 1654 9 in-folio > sous ce titre :
Insectontm sive minimorum ani-
matium theaJtrum icordhuM supra
{ftdngentis illustratum. On en
donna une traduction anglaise , k
Londres i65S , in - folio. Martin
Lister n'a pas jugé trop favorable-
ment de ce livre. « Puisque Mou-
fett , dit-il , s'est servi de Wotton ,
dé Gessner , etc. , on auroit pu
attendre de lui un excellent ou-
trage : cependant son Tkédlre
est rempli de confusion, et il a
fait un très-mauvais usage des
matériaux que les auteurs lui ont
fournis. Il ignore le sujet sur le-
duel il travaille , et il s'exprime
Q^unè manière barbare. D'auleurs
c'est un orgueilleux y pour ne rien
dire de pi.s; quoiqu'il ait copié
^Idrovandus en une infinité d'en-
droits , il ne le nomnie jamais* »
Mais Kaj croit que Lister n'a pas
rendu justice à Moufett en s'exprir
ihant ainsi : .il prétend que ce
deiruier auteur a rendu , par son
ouvrage , un grand service h la
république des lettres. On a en-
core de lui De jure et prcestan^
tîd chy-rmcorum medicamtntorwn
dialôgus apoîogeticus ; accesse-
nàU epistotœ quœdam. mediciiia-
tes admedlcos aliçuot consens •
Ue y Francofurti , i5S4} ii>-8®.
* MOUFLE (Pierre), conseil-
ler du roi , lieutenant particulier
deMagnj, et bailli de Saint-Clair,
a donné une tragi-comédie cbré-
tiàme en cinq actes , en vers ,
intitulée le Fils exilé y on le Mar*
^re de Saint-Clair , imprimée à
ràris-, en 164? > itt-4S L'^^^teur
MOUH :>7i
avoit aussi composé det^t: aut^
pièces restées ma^aascntes^ . ^
♦ MOUGHSEfey ou BâGHT-
ctUTZY ( Ara^el ) , savant poëtè
arménien ^ florissOit au comment
eement du i5^ siècle. On a de lui
plusieurs ouvrages fort esûmés ^
qui sont , I. Un recueil de Poésies
sitr iUfférens sujets sacrés etpro-
fahès. IL VntBiistoire et Armé-
nie y depuis Porigine jùsqu^a soti
temps , écrite en vers arméniens.
m.Jjn Fie de saint Nersès IP^ ,
patriarche itAnnénie , écrite ea
vers.
MOUGNE ( RobeHe ), m^
vante du 17* siècle , suivoit la re-*
ligion calviniste , et se oonsol;»
d'un long veuvage en composant
des ^a^mges pieûx, parmi les-
quels on distingue oeiui qui «01
intitulé Cmiinet de ia vernie ehrà'
tienne , contenant des prières et
des méiiitations sur disnsrs sujets
de t Ecriture sainte y 1616.
t MODE Y ( Charles de Fhïjx ,
chevalier de ) , de Tacadémie dt
Dijon , né à Metz en 1701 , mort
k Paris le 39 février 17^4» vini
de bonne heure dans cette capi- "
taie. Ayant le godt de la dépense,
sans en avoir toujours les moyens,
il sHntrigna et il écrivit. Le genre
romanesque fut celui qui exerça
le plus sa plume. Mais son style
lâche , difius , incorrect , ne lui
promettant pa^ de grands succès,
il tâcha d'exciter la curiosité du
public par les titres de ses livrés ,
qu'il empl*untoit ordinairement
ae celui de quelqu^autre ouvrage
célèbre. Ainsi l'on vit paroître sa
Paysanne parvenue , 1735 , 4 vol,
in- 1 a, quand Marivaux eut donné
le Paysan parv:enu.'... Ses M émoi»*
resdtunejille de (Qualité , 174^?.,^
4 vol, in- 12 , après les ^é^k%lfêê
d'un h oin me de ^qualité deTabbé
Prévôt. . Ses MilléS et une Faveurs^
272 MOUL
174^ , è vol. in- 12 , qu'on auroît
pu intituler les Mille et une {at-
tises ,• rappelèrent les Mille et
une Nuits,.. Son Masque de for,
1747 > six parties m-xi , fut com-
posé lorsquft les av'entures du pri-
sonnier de la Bastille , connu sous
ce nom , faisoient le^plus de bruit.
Par- ces petites ruses , les romans
du chevalier de^Mouhjr circulè-
rent dans les maisons , ou du
moins dans les antichambres de
la capitale. Les gens de goût les
lurent fort peu , et se contentè-
rent d*êlre étonnés de l'intarissa-
ble fécondité de Pauteur; car no^s
n'avons pas nommé le quart de
ses productions romanesques.
Comme les événemens y sont
multipliés et variés , quelques-
unes ont été traduites en anglais.
Le chevalier de Mouhj connois-
soit bien le théâtre. Nous avons
de lui un ouvrage intitulé Tablet-
tes dramatiques , contenant un
Dictionnaire des pièces, etfa-
brégé de V Histoire des auteurs et
des acteurs , l'jSi , in-8*. Il y
avoit beaucoup d'omissions et
d'erreurs de titres et de dates dans
ce livre , que l'aulenr reproduisit
quelque temps avant sa mort,
sous le titre de Dictionnaire dra-
matique , 1783 , 3 vol. in-8*.
•f L MOULIN ou MoLiNiEus
(Charles du) , naquit à Paris, en
i5oo , d'une famille noble et an-
cienne, originaire de Brie, et, selon
Papjre Masson , ayant l'honneur
d'appartenir h Elizabeth reine
d'Angleterre , du côté de Thomas
de Boulen, vicomte de Rochefort,
aïeul maternel dé cette princesse.
C'est ce qu'Elizabeth avoua un jour
au seigneur de Montmorenc j,pen-
dant un voyage qu'il fit à Lon-
dres en i57^. Le jeune du
Moulin fit paroftre , dès son en-
iaacé , des dispositions extraor-
dinaires pour \%^ belles-lettres ,
MOUL
pour les sciences , et une înclisa*
tion pour l'étude qui tenoit de R
passion. Reçu avocat au parle-
ment de Paris en 1622 , il plaida
pendant quelques années au châ-
telet et au parlement. Mais une
difïiculté de prononciation Payant
dégoûté du narreau , il s'appïiqua
à la composition des ouvrages qui
l'ont rendu si célèbre. Il publia ,
' en i539 , son Commentaire sur
les matières féodales de la cou-
tume, de Paris ; et en i55i , ses
Observations siir l'Edit du roi
Henri II, contre les petites dates.
L'éditcontenoit divers réglemeus ,
concernant la conduite (Tes notai-
res , des banquiers et des juges
en matière béuéficiale. Il tendoit
à réprimer les abus commis en
ce genre , abus qui venoient plu-
tôt, de l'avidité des aspirans aux
bénéfices que de là connivence
des officiers de k cour romaine.
Cependant du Moulin s'en prit
uniquement aux papes et à ceux
qui les approchoient. La dis In-
bution de sou livre fut défendue
i)ar le parlement , et la Sorbonne
e censura.. Il n'en fut pas moins
a&réable à la cour de France , qui
vit dans du Moulin le défenseur
des libertés gallicanes ; mais il
déplut beaucoup à celle de Rome,
qui dès-lors ménagea plus les
Français. Son ouvrage fut "pré-*
sente au roi par Anne de Mont-
mnrency, alors maréchal -, depuis
connétable de France. Sire, lui*
dit-il , c( ce que votre majesté h'a
Su faire exécuter avec 3û,ooo
ommes , de contraindre le pape
à lui demander la paix , ce petit
homme l'a achevé avec un petit
livre. » 'Cependant , les catlioli-
ques zélés étoient fâchés de la
protection que trouvoit k la cour
un homme soupçonné d'être favo-
rable aux nouvelles opinions. On'
lui donna des marques de la
hdine qu'il avoit mspii;ée. Le peu-
MO PL
pie de Paris pilla sa maison en |
i5a2. I^^i Moulin se voyant en
danger d'être malti^aité , se retira
k Bàle , s'arrêta quelque temps a
Tabinge, et alla k Strasbourg , k
ï)ole et k Besançon ; travaillant
toujours a ses ouvrages , et en-
seignant le droit avec une réputa-
tion extraordinaire par-tout oh il
faisoit quelque séjour. En i556',
George, comte de Montbéliard, le
retint prisonnier pour n'avoir pas
voulu se charger d'une mauvaise
cause ; mais Louise de Beldon
vint k son secours , et obtint
son élargissement , par le cou-
rage et la fermeté qu'elle montra.
De retour a Paris en iSSj , du
Moulin en sortit encore en i56'j ,
pendant les guerres de religion.
Il se retira pour lors k Orléans ,
et revint k Paris en i564* Trois de
ses Consultations^ dont la der-
nière regardoit le concile de
Trente , lui suscitèrent de nou-
velles aôaires. Il fut mis en prison
k la conciergerie^ d^où il sortit
peu de temps après k la sollicita-
tion de Jeanne d'Albret. Cepen-
dant la cour lui défendit d'écrire
désormais sur les « matières oui
appartenoieut a l'état , ou qui aé-
pendoient de la théologie. » Du
^oulin avoit perdu sa femme en
. j556 , et ce ne fut pas k ses jeux
le moindre de ses malheurs j il la
regretta d'autant plus vivement ,
;que la compagnie assidue qu'elle
lui tenoit , et les agrémens de sa
conversation, allégeaient son tra-
vail continu. Il se remaria néan-
moins. Le parlement, pénétré de
son mérite , lui oâiit une place de
conseiller , qu'il refusa. Le mo-
tif de ce refus étoit qu'il ne
pouvoit en même temps remplir
cette charge et composer des li-
vres. Il étoit si avare de ses mo-
taens , que , quoique ce fût alors
l'usage cle porter la barbe , il se
la fît couper , pour ne pas perdre
T. xu«
MOUL
375
de temps k la peigner. On le re-
ardoit comme la lumière de la
jurisprudence, et comme Toraclc
des I^rançais. On citoit son nom
avec ceux des Papinien, desUl-
pien , et des autres grands juris-
consultes de Rome, il étoit con-
sulté de toutes les provinces du
rojaiime , et Ton s'écartoit rare-
ment de ses réponses . dans les
ti'ibunaux tant civils qu'ecclé*
siastiques. Sur la fip^de sa vie , il
abandonna entièrement la doc-
trine des protestans. Il mourut k
Paris en i566. C 'étoit certaine-
ment un homme d'un très-grand
mérite ; mais il étoit trop plein de
lui-même , et ne faisoit pas assez
de cas des autres. <c Ses décisions,
dit Teissier , avoient plus d'auto-
rité dans le palais que les arrêts
du parlement.' » C'est apparem-
ment ce qui Tavoit enorgueilli ;
mais cet orgueil , quoique juste
k cer^ins égards , étoit trop peu
circonspect. Que peut-on penser
d'un homme qui s'appetoit le
Docteur de la France et de V Alle-
magne , et qui mettoit en tête de
ses Consultations : a Moi qui n#
cède k personne , et k qui per-
sonne ne peut rien apprendre ?)>
Il porta cet esprit de suffisance
dans l'examen des matières de
religion , et prononça sur les dog-
mes comme sur les lois. Sa pro-
fession l'ayantaccoutumé «traiter
tout d'une manière problémati-
3ue, sa foi contracta un caractère
'inconstance , dont il donna des
preuves toute sa vie. Ses Œuvres
recueillies en 168 1 , 5 volumes
in-folio , sont une des meilleures
collections que la France ait pro-
duites en matière de jurispru-
dence. L'auteur a émis des opi-
nions peu bonformes k la théolo-
gie. Sa Coitsultation sur le con-
cile de Trente est jointe ordi-
nairement k la Réponse qu'y fit
Pisrfe Gringoire : cette Réponsf
1%
i74 MOUL
est fort recherchée. ( Fqyei Tair-
ticle de DiNDS. ) Du Moiilia est
encore au premier rang parmi \es
i*urisconsultes i'i;-ançai6. Il excel-
.oii dans la science du droit cou-
tumier et du droit canonique ,
comme Cuias dans celle du droit
romain : il est souvent cité comme
le plus illustre défenseur de l'E-
Slise gallicane. « Bon nom , dit
e iThpu , étoit par-tout en véné-
ration, pour son jugement solide
çt sa profonde érudition, et aussi
pour sa probité et la sainteté de ses
.moeurs. » tllaissa deuxenfans de
sa première femme : Charles du
MouLiiT , ^ui mourut à Paris d'hj-
dropisie en i.Sjo , et Anne ne
(louLiif , femme de. Simon Rohé.
L'accident ftmeste arrivé à cette
dame mérite <3l'ôtre rapporté.
La nuit du lO février iSya , des
toleurs , introduits dans sa maison
Ï rendant Tabsence de son mari ,
'assommèrent ( elle étoit alors
enceinte ) , tirèrent deux jeunes
fnfaos ^u^elle avoit, la nourrice
du plus petit , etla servante. Ils
nrirent ensuite la fuite , conduits
hors de la ville par le cocher d'un
conseiller, qu'ils poignardèrent
de peur qu'il ne les fit counpître.
£n çfFet , ils se cachèrent sil>ien,
qu'on ne put jamais découvririez
auteurs de ces diÛ'érens meurtres.
{ f^ox*)* r^^l^tion qu'en donna son
cendre , à la tête de rédition qu'il
oublia du traité De Usuris.)
Ilondeau a donné la Vie de du
Loulin.
t W-. îitOtJLIN (Pierre du ),
.tiiéolpgien de la religion protesr
tante , né l'an 1678 au château de
JBuliuj, dansle Vexjn, de Joachiixi
^u Moulin , seigneur.de Lorme-
jzrenier'9 is&u. d'une ancienne no-
blesse, qm donna , l'an 1 179 , ujii
frand-roaiire a «l'ordre de Saint-
ean de Jérusaleni , dans la per-
aousiè dç fVoger duMOulin. Pierre,
MOUL ,
après avoir enseigné la philos**
pliie k Leyde , fut ministre à Cha-
renton. il entra , en cette qualité^
auprès de Catherine de Bourbon,
pnncesse de Na^arre , et seeur
du roi Henri IV, mariée eh 1 599
avec Tïenri de Lorraine , duc de
Bar. U passa , Tan i6i5 , en An-
gleterre , à la sollicitation du roï
de la Grande-Bretagne , et il y
dressa un Plan de réunion des
Eglises protestantes. L^uuiversitè
de Leyde lui o£Prit unie chaire de
théologie en 1619 ; mais il la re^
fusa. Son esprit remuant lui ayant
fait craindre avec raison que lé
roi ne le fît arrêter , il se retira
à Sedan, oii le duc de Bouillon 1«
fît professeur en théolot^ie , mi-
nistre ordinaire, et î'emplova danli
les aïTairçs les plus importa htëà
de son parti, llv mourut en i658i
à près de 90 ans , avec la. repu-'
tation d'un pfiauvais plaisant , d'ua
satirique sans goût . et d'un théor
logien emporte. Son caractère se
faisoit sentir dans ses ouvrages.
Les principaux sont, I. JÊnatomiè-
de f Arminianisme , en latin \
Lejde, 1619, in-fol. IT. Traité de
lapénitenc&etdes clefs de 7'EgIise,
ïll. Le Capucin oxiVÈistoiredeces
moines^ pcd^n, 164^1 in- 12 : saj-
tire peu commune. IV. Nouveauté
du papisme y ouvrage plein dé
railleries indécentes, et de dé*-
clamatious outrées et satiriques,
dont la meilleure édition est celffe
de i633,in-4**. V. he Combat chré"
tien<i on les afflictions , à messieurs
de l'église réformée de Paris , Se-
dan, id22,in-8<».VI. De monarchie
pontificis Romani, Londres, 161^
in- 8". Vn. Le Bouclier de la J&i ^
ou Défense des Eglises réformées^
in-S*» , contre le P. Âmoux , j en-
suite ; et un autre livre contre lé
même jésuite , intitulé Fuites et
évasions du sieur Arnoux. VIIC*
Du Juge des controvisrses et dés
traditions , iàS*,' I^. Afiatùnub
r
MQVh
de Ift messe , Sedan , \S^6 , in-
12. IJ-jr^n a une deuxième par-
tie y ioiipi'tmée à Geuève eu ;64o.
et dont I41 lineilleure édition est
celle deLie^cJe » ^.65.8 , in- 1 :2 * Cette
anatomie e^ moins rare qu'une
autre Anati^mi^ de U messe; dojit
l'original en italien , i^Si y in-x3 ,
fut traduit en français , et im-
primé avec une ëpître dcdica*
toire au marquis del Vico , dat<5e
de Genève 9 i555. Dans la prëi'ace
4u traducteur , l'anlcur italien
est appelé Antoine d'Adam» Daqs
Vt traduction latine de i56i , 172
pag. in-S", .et 19 pag. d'errata et
Jle table , l'auteur y est .^pelé
Arilomus ah Aedam. Suivant Gcs-
oer , c'«^t un Augustin Maijuard;
^ais Jean Le. Fèvre de Moulins ^
docteur on théologie de Paris ,
qui en a' publié une Iléfutation en
^565 , Tattrikbue à Théodore de
Bèze. Jj'édition française a été
réimprimée en .i562 , in- 16, ^ar
J[ean Martin , .sans nom de lieu.
On a encore de Ixd^ I. Catalogue
des traditions romaines , i632.
n. Eclaircissement des contro-
verses .saîrnuriennes , ou Déjejise
de la doctrine des Eglises jréfor-
^^es^ in-Ç*, Genève , 1649- ^^
j^i attribue upi petit/ipème latin ,
^ui coAtiejjrt l'éloge de la Hol-
Jande , et qui a pour titre : Pétri
MoUnai pcuvesyricus Bata\dœ»
Ç'esi un écrit de d4>uze pages in*
i» , «ans l'Epître dédica toire à
Jean Oouzja , ^ean Qank et Jean
Grotias , dajis laquelle le poète
dit qm'Û étoit attaché depuis
(»fiquante ans k l'uni versi te de
Leyde ; U fit ce poëme pour so|i
adiëiA.
t in. MOULIN r Pierre du ) ,
lUs aîné dit précédent, héritier
des talens et de d'impétuosité de
ffénie de son père , fut chapelain
Je Charles II , roi d'Angleterre ,
jBt chjm(Â¥ir 4« Ç^aSçrUéry, oi^
il mourut en ï63^ , à 34*J9f- Ont
a de lui, I. ïTu Lvre intitulé ï^d
paix de Varae , qui est /brt esti-
mé de§ proteatans , et dont la
meilleure édition est celle de
Genève, 1729, in- 12. U. C/a-'
mor régit sanguin is , La Ha je ,
i65a , in>ia , que Milton attribuoit
mal à propos a Alexandre Morus,'
qui n'en fut que l'éditeur. III.
Une Défense ae la religioù pro^
testante , en anglais. — Louis et
Cjrus DU Moulin , frères de ce
dernier ( le premier , médecin , et
l'autre , ministre des calvinistes ),;
sont aussi auteurs de plusieiirâ
ouvrages qui «e respirent que Peti-
thousiasme et le fanatisme. Louis
fut un des plus violens ennemis
du gouvernement ecelési astiqué
aqghcaii , qu*il attaqua et outi*a-*
gea dans sa Parœnesis ad œififi.^
catores imperii , in-i" , dédiée -k
Olivier Grpmwel , dans son Pa-^
pa ultrajectinus , et dans smi livre
intitulé Patropjus bonoe fidei, 14
mourut en 1680, à 77 ans.
IV. M OOUN ( Gabriel du ) ^
curé de Maneval ^ au diocèsç dq
Lisieux , connu dans le 17* siècle ,
I. par une flistijïre générale dp
^ornfiaiuUe^ $o3XiisesaucsJ\ou&j%^
i63i , in-fol. , rare et reçherjçhee.
H. Par V Histoire des conqudites
des Normands dans les royaumes
de Naples et de Sicile , Bouen ,
i()59 , in-fol. , mçins estimée qu^
la précédente
* V. MOULIN , général fran-
çais , emploj^é en 1795 et r-794
contre les Vendéens. Forcé dans
Chollet , en février 1794 > *1 y
futblesâé de deux coups de feu ,
et se .brûla la cervelle d'un coup
de pistolet , au moment où il
alloit <itre fait prisonnier. La con-
vention décréta qu'on lui élève'^
ro,it.à Tiûauges un tombeau sim-
ple sur lequel seroit placée l'ins-
cription suivante : « Républicain ,
37,6 ( MOUL
il se donna la mort pour ne pas
tomber vivant au pouvoir des
brigands royalistes. ^
* VI. MOULIN , frère du pré-
cédent , servit avant la . révolu-
tion , et fut employé dans Tétat-
major de la garde nationale pa-
risienne i il étoit l'un des mem-
bres 2él es de la société dei Jaco-
bins. €e qui contribua à son avaif-
cernent fut le trait béroïque de
son frère qui se donna la mort.
Il parvint à la dignité de membre
du directoire delà république , k
la suite d'une insurrection dirigée
par les Jacobins. Il avoit çora-
mandé quelque temps l'armée des
Côtes du Nord , et ensuite , en oc-
tobre 1794» celle des Alpes, où il
montra de l'intelligence et beau-
coup de bravoure. Se trouvant
en 1796 a la tête d'une division
en Alsace , il se porta sur Kelb
avec une promptitude incroya-
ble le 18 septembre ', au moment
où le général autrichien Pétrarscb
venoil d'enleVer une partie de ce
fort au général Icherb, et aida
ce derniei" a reprendre les postes
qu'il venoit de perdre. Il com-
manda ensuite la division de Pa-
ris dans les années 1798 et 1799.
La révolution d« 18 brtimaire
an 8 (91 novembre 1799) le fit
exclaré du dir.ecloire. Il prit sa
retraitè"de général , et vécut m^o-
dcstement , sans autre fortune
qu'une petite propriété champê-
tre près Paris. Il reprit ensuite
du service et obtint le comman-
dement de la place d'Anvers. Il
mourut en 1808.
Vil. MOULIN (du) , médecin.
Voj, MOLIN.
* MOULINES ( Guillaume de ) ,
né à Berlin eu 1728, d'une fa-
mille de Français réfugiés ,y fut
pendant long-temps pasteur de
la colonie française. îlcrivant
éians une terre étracgère , il ji'a ]
MOUL
pu tout-à-fàit éviter les TÎces de
ce qu'on appelle le stjrle des réfu-
giés y style lourd, traînant, chargé
ae parenthèses et de phrases in-
cidentes. Mais pendant le long
séjour de Voltaire en Prusse il
avoit beaucoup vu ce grand écri-
vain , et on sent qu'il a profité
de cette école. On a de lai , I.
Lettre d^un habitant de Berlin
à son ami à La Haye ^ Berlin ,
1773 , in-80. Cette lettre est re-
lative au fameux passage sur
Frédéric II , roi de Prusse , in-
séré par l'abbé Raynal dans la
deuxième édition de son Histoire
philosophique. U. Réflexions
dtun jurisconsulte sur Fordre de
la procédure y et sur les déci^
sions arbitraires et immédiate
du souverain , Berlin, 1764;
La Haye , 1777 , in-S*. lïl. une
Traduction dfes dix-huit livres
de l'Histoire d'Ammieu-Mareellin
qui nous sont restés , Berlin ,
1775 , et Lyon, 1778, 3 vol. in-
12". IV. Les écrivains de thiS'
toire ^Auguste , traduits en fran*
çais , Berlin, 1783 , 3 vol. in-12^
nouvelle édition , revue et cor^
rigée, avec xxnaNotice sur la vie de
l'auteur , Paris, 1806 , 3 v. in-12.
Cette traduction , très-exacte, cl
en général bien écrite, est d'un
style simple et facile , et se fait
lire avec intérêt. La période de
tekips qu'embrasse cette histoire
est une des pluâ remarquables de
Tantiquité. « Dans l'espace de
cent soixante aimées , dit le tra«-
ducteur , on voit une succession
d'au-delà de soixante-dix princes,
un tableau animé de la corrup-
tion des mœurs du peupjle ro-
main , et de la licence effrénée
des troupes ', qui se jduoîent de
la vie de. leurs empereurs, et
pour un vil intérêt les précipi-
toientdu trône. » Ainsi, pendant
ces deux siècles la durée moyenne
du règne des erapereui-fi ne fut
MOUL
fphre que de deux ans et quel-
ques mois ; mais il n^ faut
Î)as tant l'imputer , comme Mou-
lues , k Pavidité des soldats qu'à
la nature des choses. Àugusre ,
en retenant entra ses mains tou-
tes les parties de l'autorité, en
ne soufirautdansTempire aucune
autre volonté que la sienne^
«voit fait du gouvernement de
tîmt de vastes cpntrées un far-
deau que quelques hommes su-
périeurs pouvoifent seuls porter ,
mais qui devoit écraser le très-
grand nombre d'hommes ordi-
naires qui , dans la série des siè-
cles , seroient appelés à lui suc-
céder. Les soldats , qui ont en
mènerai un sentiment très-pfrompt
de l'incapacité de leurs chefs,
découvroienl bientôt Tcxtrava-
gance ou l'ineptie d'un Commode
ou d'un Héliogal>a!e , et préci-
pitoient violemment du trône l'in-
digne successeur des Césars.
Mais quand par hasard un hom-
me assez fort , un Trajan , un
Adrien , un Marc - AurèJe , te-
noient les rênes de Tempiie d'une
main assurée, les soldats se plai-
soient à lui obéir, et la durée de
son règne n'avoit d'autre terme
que celui de sa vie. Mais si Ton
considère combien la nature est
avare d'hommes d'une forte trem-
pe , combien un pouvoir immense
et absolu peut aisément troubler
une raison commune, on sera
encore étonné de la durée du
gouvernement établi par Auguste.
L'empire auroit di\ périr beau-
coup plus tôt , si le génie de
Rome, qui sembloit veiller encore
sur le nom romain , alors même
que ce nom n'étoit plus qu'une
ombre , mngni nominis umbra \
si , dis - je , le génie de Rome
n'eût fait naître à des intervalles as-
sez rapprochés quelques hommes
extraordinaires qui reudirent tout^
son 'éclat au. trône d'Auguste,
MOUL 477
et raffermirent une autorité' ébran-
lée de totites parts. On doit de la
reconnoissance à de Moulines, qui
a surmonté toutes les dillicultés
et les dégoûts de ce travail , pour
nous faire jouir d'un ouvrage in-
dispensable à qui veut étudier à
fond l'histoire des empereurs.
Ce savant historieu est mort k'
Berlin le i4 mars i8o'i.
* I. MOULINET (Claude du ),
chanoine régulier de Sainte-Ge-
neviqve à Taris , bibliothécaire
et directeur du cabinet des mé-
dailles de celte maison , s'appli-?
qua particulièrement aux étu-
des relatives a son état, comme
on le voit par les ouvrages
suivans : I. Figures des dif-
Jerens habits des chanoines /v-
guliers j Psivis , 1666, in-4**- H,
Réflexions historiques* et curieu-^
ses sur les antiquités des cha-
noines , tant réguliers que sécu-
liers^ Paris, 167/1, in -4**. III. Ste-
pJiani , Tornacensis episcopi ,
epistolœ^ 1678 , in-S*^. Cet évo-
que de Tournaj , mort en iao3 ,
étoit en môme temps abbé de
Ste-Geneviève de Pans. IV. Hi^-
ioria swivnorum pontificum per
numismata ab anno i4i7 ^tdan-
num 1678 , Paris , 1679 , in-fol. ;
ouvrage efFacé par celui du P.
Bonami sur le même sujet. V. Le
cabinet * de la bibliothèque ' de
Saitite-Geneviève , Paris, lÔQ'î ,
iu-fol. , plein de choses curieuses.
Moulinet vivoit encore , fort âgé ,
eu 169Q.
II, MOUUNET. Foyez Thuil-
LE RIES.
1 1. MOULINS ( Gujard des ) , .
prêtre et chanoine d'Aire ea
Artois , doyen de son chapitre
en 1997 , < est fort connu par
sa Traduction de l'abrégé de la
Bible de Pierre Comestor, qu'il
oommença en 1291 3 à Tâge de
^.
3']9 BIOUL
Suarainte fln^, et l'eut finie auboiit
e qaatre. il y a inséré les livres
moraux et proptkétiques ; mais un
b'j^ trauve ni les Ëpîtres canoni-
crues ni l'Apocalypse. La biblio-
Kièque impériale possède plu-
sieurs manusorits de cette traduc^
tion. 11 y a des choses singulières
*dans cette version , qui fut im-
piiraée à Paris , 1490 , in-folio ,
deux volumes , et revue par Je-
han de Rely , par ordre du roi
Charles Vlïî.
*
IL MOULINS ( Laurent des) ,
prêtre et poète français du dio-
ècse deChartreSjflorissoit aucom-
iheiïccment du i6« siècle. Il est
èonnu par un Poëme moral in-
titulé le CathoUcon des mal-avi-
sés , autrement appelé le Cime-
tière des^ malheureux , Paris ,
î5i5, in-8«> , et Lyon, id34 ,
même fonhat. C'est une fiction
sombre et mélàncoliqiie , où l'on
irouve des images lortes. P^oy,
Dàlechamps. Matthiole , et Mou-
lin , n' il , vers là fm.
* ni, MOULINS ( Claude de ) ,
âocteur en là faculté de méde-
cine de Montpellier f Philippe de
Comihes Tappelle Maître Claude),
jarvemi a la charge de premier
Aiédecid de Louis XI , étoit au-
près de ce prince, en ï4^^> ^^^^ <^^
raccident qu'il éprouva aux eaux
de Forges , et c est h ses soins ,
iéunis a ceux d'Angelo Cutto ,
Napolitain , fameux astrologue ,
et d'Adam Fumée , médecm et
maître des requêtes , que ce roi
dut son rétablissement.
> ♦SlODLTCHAND, gétiéral
des armées de Mahraje , roi des
Indes , dut a ' ses talens les fa-
veurs constantes de la victoire,
él l'estinie du monarque k ses
Verlîis. Il savoit liëgocier comme
H savoit v&ÏDCre. AprèÀ avoir ti"
MODN
front(* la mort dans les bartaHlcs ,
il la bravoit dans le conseil , en
s'opposant aux volontés du roi ,
lorsqu'il les jugeoit contraires a a
bien de Té ta t. Exemple unique
dans l'Orient , où , qui dit souve-
rain dit despote^ et sujet vil
esclave. Kisraje s'étoit révolté
contre Mahraje son pèi^e : Moult-
chand , ineorniptible , repousse
Por , méprise les menaces , court
au rebelle , le défait , négocie , et
obtient son pardon. Il marche
ensuite contre le royaume de
Dékân , qu'il conquit , et d'où il
ramena les premiers musiciens
qu'on ait vus aans l'Inde. Sst mort
arriva peu de temps après cette
expédition , qui mit le sceau à
sa renonvmée , par sa conduite
huiiiaine envers les vaincus.
♦ MOU NIER, secrétaire des
états provinciaux du Daupbiné ,
député 'du tiers-état de cette pro-
vince aux états- généraux , homme
chez qui la vertu, et l'amour du
bien public l'emportèrent de
beaucoup sur Famnition. Meu-
nier fut un de ceux qui eontri-
buèrent k accélérer la révolution
française , mais , en même temps
peut-être, celui de tous qui se re-
tira le pi^emier de la lice, de»
qu'il vit cette révolution prendre
une marche qui répit£|[nott à son
cœur. Au moment où il fut nom-
mé aux états*généraux , il jouis-
soit en Daupniné d'une consi-^
dération que lui a voit acquise
sa conduite populaire s ainsi que
les talens qu'd venoit de déployer
aux état^ provinciaux. Pînécédé
en conséquence , k cette assem-*
blée , d'une espèce de fftveur, il
exerça .«ssez d'empire au milieu
des premières délibérations, parce
qu'on ne pouvoit pas songer à
opiner autrement que par tête«'
Le i5 juin , lorsque cettiô cham*
bre agita ki i{uejtida de savoi»
f
\
^ MOUN
80US quelle forme elle se constîr
tueroît j, il proposa lé nom de
majorité des représentant. Le
ao, il fut un des provocateurs de
la fameuse séance et du serment
du jeu de paume , qui deviurent
véritablement comme Touyerture
.de la révolution. Il y vola une
adresse au roi , et nt une mo-
' tien pour réloignerhent de la
garde qui enfouroit l'assemblée.
On le vit, le i*' juillet , s'oppo-
ser avec éloquence à ce que 1 as-
semblée s'immisçât dans, la dis-
cipline militaire , qui apparte-
noît exclusivement au roi , et
, développer de nouveau , le 6 , les
mêmes principes. Le 9 , il fît un
long rapport sur la manière de
procéder à la confection de la
constitution , et fut d'avis de la
faire précéder d'une Déclaration
iles Droits de Thomme. JjC i5 ,
tout en reconnoissant que le
.roi avoit le droit de changer ses
ministres , il proposa de prier
S. M. de rappeler ceux qu'elle
venoit de renvover, imputa les
désordres publics aux ennemis de
la liberté , qui assiégeoient le roi ,
les 'accusa d'avoir formé une li-
,gne pour la défense des abus
auxquels ils étoient intéressés , et
. demanda que l'assemblée déclarât
BU roi qu'elle ne pouvoit prendre
, aucune' confiance dans le nou-
veau ministère. Cependant, le i5,
il combattit ceux qui voulurent
exiger impérativement le rappel
.de Necker,et soutint qu'on ne
pouvoit que le conseiller à Louis
XVI. Dans le même temps il insista
sur le renvoi des troupes que le
roi avoit appelées vers Fa capitale.
Le 27 , il lut , au nom du co-
mité de constitution ,011 il étoit
,«ntré le i4 , un projet de Décla-
ration des Droits de Thomme , et
UU aperçu des principes sur les-
,^uels ce comité comptoit établir
fofi constitution monarchique mi-
j tîgëe.Le 3i juillet , il s'élçv? çon-
; tre les proscriptions arbitraires
du peuple de la capitale, efproi^v^
que 1% pooi^suite des crimes pu-
blics nappartenoit pas à Paris
seul , mais à toute la nation « Le
10 août, il proposa et fit adopter>
malgré l'avis de Mirabeau , line
formule de serment pour les tron-
Î)es , et un décret qui autorisoît
es municipalités, à les requérir
Eour le maintien du bon prdrç.
€ 20 ^ il présenta une nouvelle
rédaction des premiers articles
des Droits de l'horamç , qui furent
décrétés. ]Le 28 , il reproduisit ,
avec quelques changemens , son
projet de travail pour la consti-
tution ; et le 29 , il parla en fa-
veur du veto royal. Le 5i , il
lut , au nom du comité de cons-
titution , un projet d'organisation
pour le corps législatif; et le 4
septembre , dans un long dis-
cours , souvent éloquent , il dé-
veloppa deux des articles de ce
projet : l'un avoit rapport SLiivetp
absolu , qu'il vouloit accorder gji
roi ; le second^ à la formation d'un
corps législatif permanent, et
divisé en deux chambres,* lune
des représentans , et l'autre du
sénat. Ceitç opinion fut la pomme
de discorde pour le parti patrio-
tique ; car l'on vit aussitôt se for-
mer dans sou sein trois factions
difïërenles : celle des partisans
d'une seule chambre , celle de
deux chambres également com-
posées , et celle d'une chambre
haute et d'une chambre basse, l^
23 , lorsque Mirabeau "proposa de
s'occuper d'une loi sur la régen-
ce , Mounier réfuta cette motion ,
comme couvrant quelque piège
tendu par la faction d'Orléans.
Le 28 , il fut élu président , et
cette place , qu'il occupoit le 5 oc*
tobre , le mit à même de voir de
plus près les événemcns de la
nuit d!u 5 au 6 , inais uou de poii^
> •
a8o MOUN
• » '
Toir les empêcher. Aus^tôt après
cet événement, qui lui avéit des-
sillé les jeux sur les projets des
dîôerentes factions , il retourna
en Dauphiné , envoja sa démis-
sion le 21 novembre , et publia un
exposé de sa conduite. S'étant re-
tiré ensuite a Genève , il y écrivit,
sous le nom ^Appel à ropinion
publique , un nouvel ouvrage ,
plus libre et pîlis hardi que le pre-
mier , et qui contenoit des déve-.
loppemens sur les journées des 5 et
6 octobre , ainsi qu'une réfutation
du rapport de Chabroud en fa-
veur du duc d'Orléans et de ses
complices. Mounier se retira par
la suite en Allemagne , où ilétatlit
une maison d'éducation à Wey-
mar en Saxe. Rappelé en France,
après le 1 8 brumaire an â ( g no-
vembre 1799), il fut nommé,
en 1802, préfet du département
d'Ille- et -Vilaine, puis élii , en
i8o4, candidat au sénat conser-
vateur par le collège électoral
,de ce département ; et enfin , ap-
pelé au conseil d'état le i*' fé-
vrier i8o5. 11 mourut a Paris le
^5 janvier 1806, à l'âge de 45 ans.
On a de lui , I. ProceS'Verbal
dç rassemblée générale des trois
états du Dauphiné , tenue à Ro^
mans , Paris 1788, iu-S». II. Pou-
voirs des députés du Dauphiné ,
1788, in-80. III. Nouvelles ob-
servations sur les étatS'généraux
de France y 1789 j grand in-8°.
IV. Considérations sur les gou-
vernemens , et principalement sur
celui qui convient à la France ,
1789 , in-8<'. V. Rapport sur le
même sujet, 17&9 , in-8°. VI. Ex-
posé de sa conduite et des mo-
tifs de son retour en Dauphitpé ,
1789 , in-S". VII. Appel au tri-
bunal de ropinion publique* VllI.
Examen du Mémoire du duc
et Orléans , et nouveaux éclair-
cissemens sur les crimes des 5 et
6 octobre 1789, 1791* ia-8«.
MOUN
IX. Recherches sur les causes'
qui ont empêché les Français
df» devenir libres , et sur les
moyens qui leur restent pour
acquérir la liberté, Paris, 1792,
a vol. in -80. X. Adolphe, oa
Principes élémentaires de poli-
tique , et résultats de la plus
cruelle des expériences, Lon-
dres, 1795, in-8<'. XI. De tin-.
Jluence attribuée aux philoso-
phes , aux Jranà-maçons , et aux
illuminés , sur la révolution de
France , Tubingen , 1801, un
volume in-80 , rare et cher. Cet
écrit est une réfutation (les Mé-
moires pour servir à l'histoire "
du jacobinisme , par l'abbé Bar-
ruel, 5 vol. in-80.
♦MOUlNfTFORT (William) , né
en 1659, ^î'Tis le comté de Staf-
ford, travaillapourletliéâtre avec
quelques succès , mais s'acquit
une p tus grande ré p u tation comme
acteur. D'une taille avantageuse ,
bien fait, et d'une belle tigure ,
MountforUavoitla voix claire , so-
nore et mélodieuse. Il joua supé-
rieurement les rôles de petit-
maître, et se distingua dans la tra-
gédie et dans la comédie. La reine
Maiie II, connue par sa délica-
tesse , fut friippée, ae la déçeuce
qu'il metloit dans des rôles qui
par leur nature en semhl oient
peu susceptibles. IN toit excellent
mime , et dans une fête ou il fut
appelé en i685, par le lord chan-
celier Jeffreys, on le vit chargé de
plaider une cause supposée , imi-
ter successivement to lis les grands
avocats de ce temps, copier leurs
gestes , leur ton de voix^ , leurs
attitudes avec tant de vérité, qu'il
éioit impossible ae ne pas les rc-
connoître. Mountfort termina de
bonne heure une carrière qu'il au-
roit sûrement rendue très-bril-
lante. Il fut assassiné danS te
Strand, «n 1692, à l'âgie de^ aii#.
MOUR
La biographie dramatique fait
mention de six. pièces de lui.
♦ MOUQUÉ (Jean ) , né a Bou-
logne-sur-mer dans le 16* siècle
suivit le barreau et devint avocat.
Âyaut du goût pour les vers , il
sacrifia aux muses, et ses produc-
tions se trouvent dans qttelf{ues
recueils du temps. 11 se cfëgui^oit
sotis ces mots ou manqué-^je, qui
smit l'anagramme de son nom, et
sous la devise suivante , Ni h il est
ab omni parte beatum. On a de
lui VAmàur desplumé ^ ou la Vic-
toire de Vamour divin , pastorale
chrétienne, en cinq actes, envers,
avec des chœurs , imprimée a Pa-
ris en 16112, in-S®.
♦MOURAD-BEY, Vundeschefs
des Mameloucks qui gouvémoient
l'Egypte lorsque le général Bona-
painc en fit la conquête. Depuis
1776 , époque où PEgypte a voit
secoué le joug des Turcs , Mou-
rad et un loraïra s'étoient emparés
de l'autorité ; souvent prêts a se
la disputer les armes à la main ,
ils avoient fini par se la partager ,
et en jouir assez paisiolement ,
d'accord avec les autres beys ,
et secondés par cette milice des
Mameloucks , qiii ne laissoit plus
qu'une vaine ombra de puissance k
la Porte, et un vain titre au pacha
que cette dernière y entretenoit.
Cefiirentces deux ennemis que les
Français eurent à combattre. Mais
ils furent loin de leur opposer la
même résistance. Ibraïm se con-
tenta de livrer quelques escarmou-
ches, de ibmenter quelques mou-
vemens ; et toujours errant sur la
rive droite du!ViLil se relira,tantôt
en Syrie , tantôt chez les Arabes.
Motirad, au contraire , parut par-
tout contre les Français et ne cessa
de les combattre pendant leur sé-
jour en Egypte. Ce fut lui sur-tout
^ui^rasïsemLlant les Mameloucks
MOUR
281.
et tontes les troupes des beys, se
porta contre Je gâiéral Bonaparte
dès qu'il le sut débarqué. Sou
avant-garde fut battue le 6 juillet
1798,. à Ramanieh, sur le Nil ; le
lô, lie pouvant arrêter les Français
k Chebreiine , il se retira après un
combat vers^le Caire , et perdit
ie ai la bataille d'Einbabé ou des
Pyramides , qui lui coûta presque
toute son artmerie, ses chameaux
et ses bagages. Après cet échec ,
il s'enfuit vers la haute Egypte ,
et Ibraïm, qui avoit suivi et se-
condé ses mouvemens avec un
corps sur la rive droite du Nil ,
se retira vers le désert de Syrie ,
poursuivi par le général Bonaparte
lui-même ^.qui tailla en pièces une
partie de son arrière-garde a Sa-
lahieh. Harcelé par rinlatigable
Desaix , Monrad lui opposa aussi
la plus grande activité ; toujours
battu , toujours repoussé , il ne
cessoit de rassembler de nouvelles
forces , de réattaquer k chaque
instant son vainqueur ; et ce ne
fut, que vers le mois d'octobre que
le général français parvint , après
la bataille de Seditnan dans le
Fayum, k l'éloigner des bords du
Nii et k s'ouvrir rentrée de la hauteJ
JEgypte. Mourad continua k y in-
quiéter les vainqueurs par de con-
tinuelles escarmouches; et lorsque
le général Bonaparte eut été rè«
Ï>oussé de Syrie , Mourad , dans
'espoir de seconder la descente
que hasarda alors la flotte turque,
tenta , en juillet 1799 , une expé-
dition par le Fayum vers les lacs
Nalron, tandis qu'il erivoyoit un
renfort à Ibraïm qui reparoissoit
vers Gaza. Celte entreprise ne fut
pasplushenreuseque les auïrës,et
il regagna la ùaute l^gypte. C'étoit
son asile leplus sûrrily réparoit ses
pertes, rassembloit, véorganisoit
ses forces; et sitôt qu'il se sentoit
en état de reprendre l'offensive , il
chèrchoilk se rapprocher duCaiié,
38;» MOUR
OÙ les Français venoient alors le
combattre. Cette longiie vallée ,
dans laquelle descend le Nil étoit
le champ de bataille des deux
partis. Mourad^ qui connoissoit
toutes les routes ciu désert , tou-
jours battu , parvenoit toujours
a s'échapper, suivi d'un petit nom-
bre de cavaliers excelleus , et re-
paroissoit ensuite dans les lieux
où les troupes françaises ne Tat-
tendoient pas , prenoit des vivres
' dans les villages, et r^commençoit
la guerre de coicane. Cette guerre
qui emplojoit beaucoup de trou-
pes, qu'il auroit été utile de réu-
nir à 1 armée française, empêchoit
de tirer de la haute Ë^pte des
ressources pour la nourrir et pajer
ses dépenses. Kleber , après le dé-
part ou général Bonaparte , con-
clut la paix avec Mourad-Bej, qui,
s'étant fait rejoindre par presque
tous les beys , inquiétoit le général
français , et consentit néanmoins
a devenir son tributaire pour les
provinces qu'il se réserva. Mourad
naïssoit les Osmanlis et redoutoit
leurs vengeances ; mais sa polili-
C|ue étoit de ménager tous les par-
tis. Son traité avec Kleber le lioit
au sort de l'armée ft'ançaise. Après
^ la mort de ce général , il envoya
un de ses oiïiciers à Menou , pour
lui faire connoître le plan de la
campagne des Anglo-turcs , ainsi
que les propositions du grand-
visîr, et lui ofinr ses secours.
Henou reçut fort mal et refusa ses
offres^ Lorsque l'armée anglaise
eut débarquée , le général Bel-
liard, forcé .de rappeler les trou-
pes qui occnpoient une partie de
|a h^ute Egypte, invita Mourad-
Bej à descendre avec ses Mame-
toucks ; ce bef eâectua ce mou-
vement avec lenteur : une pesle
horrible dévastoit alors ses pro-
vinces ; les Mameloucks en éioient
attaqués, et chaque hey, ^'isoloit
dans le désejctaveç les sien^. Avant
MOUR
de se prononcer osten.sîblemept»
Monrad vouloit connoître le résul-
tat de la campagne qui sou\roir,
et garder une espèce de nei.'^i*a*
Lié pour s'arranger avec le \aiq- .
queur. Déjà il avoit appris les pre-
miers succès des Anglais, qui par
leurs agens le pres^soicnt d'unir
ses intérêts aux leurs. Ënneivi
juré des Turcs, il espéroit trouver
qnelqu'avantage de la protection
de leurs alliés. Ses projets éven-
tuels n'influèrent cependant pas
sur sa conduite , il témoigna aux
Français , jusqu'à sa mort, un at-
tachement toujours égal : leurs
revers et l'inquiétude au'il conce-
voit de son sort futur ralFectèrent
vivement. Les chagrins altérèrent
sa santé ; il fut attaqué de la peste
et y succomba le 22 avril 1801 ,
après trois jours de maladie. On
ne man<^ua pas d'attribuer sa mort
à des causes violentes , et Ton
prétendit qu'il avoit été empoi-
sonné dans une tasse de café par
sa maîtresse. Les beys çt les Ma-
meloucks sentirent vivement cette
perte* Les circonstances ne per-
mettant pas de transporter son
corps au tombeau des JVlame-
loucks , où ils a voient désigné sa
place près d'Ali-Bey , ils Tinhu-
mèrent solennellement à Soana-
guy près Talsta , et ses compa-
gnons brisèrent, ses armes sur sa
tombe , déclarant qu'aucun d'eux
n'étoit digne de les porter. Les
beys reconnurent ensuite pour
leur chef Osm'anbey-Tambourgi ,
que Mourad leur avoit désigné.
Mourj.d-Beyn'étoit pasunhomme
ordinaire ; il possédolt éminem-
ment les vertus et les défauts ^ui
tiennent au degré de civilisation
où les Mameloucks sont parve-.
nus. Livré à toute Timpétuosilé
de ses passions , son premier
moment étoit terrible ; maifS le
second l'entraînoit souvent dans
uu excès contjcaire* Il avoit l'isgi-v
MOUR
tlnct da ffouvernement sans en
connoître les ressorts. Egalement
prodigne et avide de richesses ,
il donnoit tont à ses amis , et près-
suroît ensuite le peuple. Qu'on
jpigne à ces traits généraux une
force de corps extraordinaire, une
bravoure a toute épreuve , une
constance ^trême dans le mal*
heur, on appréciera les obstacles
^ûll dut opposer aux Français.
* MOtJRAD JA d'Ohsson ,
né à Constantinople , attaché de
bonne heure k la légation de
Suède près la Porte ottomane >
mérita par ses talens et ses ser-
vices de parvenir aux prenrières
fonctions diplomatiques ; d'abord
chargé d'affaires et nommé che-
vab'er de l'ordre de Wasa , en-
suite ministre plénipotentiaire et
envoyé extraordinaire. A 21 ans
il possédoit déjà les divers dia-
lectes orientaux , et lisoit dans
leur, langue originale les Annales
ottomanes. Il se proposoit d'écrire
le règne de Sélim 11 ; mais bien-
tôt il conçut le plan d'un Tableau
général de l'empire ottoman ;
dès-lors il se livra sans réserve à
rexçcution de cette entreprise »
et parvint , non sans de grandes
difficultés , a acquérir sur les
usages , les mœurs , les pratiques
1 întériearea du «éraîl , de la mas-
quée et des familleî, ces grands
secrets des peuples superstitieux»
asservis et jaloux , des connois-
iances certaines qui avoieut tou-
jours manqué au reste de l'Eu-
rope sur une nation qui n'a jamais
pu parveiûr k s'y amalgamer ,
même en y transportant le chef-
lieu de sa domination. En 1784 ,
d'Ohsson , n'ayant plus rien a de-
mander aux ho mrpes et aux lieux,
se rendit a Paris pour mettre en
œuvre ses riches matériaiix. En
1788 il fit paroi tre le !•' vol.
ûi«foI. du Tableau général de
MOUR
:iSS
TBmpire ottoman; il publia le
second l'année suivante. Cet ou-
vrage remplit l'attente qu'il avoit
excitée. Le luxe typographique,
la beauté et le nombre des gra-
vures , en élevèrent considérable-
ment le prix , sans couvrir par le
débit les dépenses de l'entreprise.
Mais d'Ohsson , dont la fortune
étoit considérable , ne calcula
point les sacrifices pour satisfaire
son amour scrupuleux pour la
vérité dans les recherches histo-
riques ; il se plut k en enrichir et
en multiplier les utiles omemens»
La résolution qui survint en Fran-
ce suspendit son entreprise lit-
téraire; on fuyoit Paris , et d'Ohs-
son se rendît k Constantinople.
L'empereur Sélim III , qui , pour
son malheur peut-être , ne dedai-
gnoit pas assez l'ijgnorance, ac-
cueillit l'auteur qui traçoit le ta-
bleau général de l'empire sur le-
quel il régnoit encore. Il voulut ,
comme on eût pu l'attendre d'un
monarque européen , que les deux
volumes qui en avoient paru lut
fussent présentés ; et loin de s'ef-
frayer qu'on en eût dévoilé quel-
ques mystères , il ordonna qu'on
ouvrit tous les dépôts k l'invesdga-
va k peine quelques vestiges. L'in-
cendie de la révolution avoit tout
consumé. Les dépôts mêmes de sa^
riche édition , qui seroit devçaua
alors une ressource précieuse ^
volumes , gi^vuras. , planches ,
dessins , avoient été volés ou dé>
tournés, ^uoi qu'il en soit, soiv
sujet s'étoit agrandi encore k 1^
faveur de Sjes dernières acquisi^.
tionS. Sop plan embrassoit alorc^
tout le tableau historique de 1*0-.
I rient. H possédoit dans les volu-t
I mineux portefeuilles qu'il venoit*
de recomposer * tout ce qui liti
j étoH nécessaire pour le rempluv
284
MOÛR
Cette îdé« absorboit , tout. La
meule du travail, qui brise les plus
dures peines , le rendoit comme
inaccessible aux vains regrets de
tant de pertes. Déjà il avoit fait
paroître , en i8o4, deux volumes
"Vs du Tableau historique de t Orient y
quand la rupture des rapports
avec la Suède vint lui donner
Tappréhension d'un nouveau dé-
placement qui auroit interrompu
encore la suite de ses travaux. Il
«oUi'cita de son gouvernement la
permission de s'ensevelir. dans une
solitude champêtre, prenant l'en-
gagement de n'en point sortir. Il
obtint cette faveur et n'eut pas de
peine à en remplir la condition.
C'est dans ces occupations que
s'écoulèrent trois années de sé-
jour à la campagne. Elles furent
remplies et fécondes. Les fruits
de quarante-cinq années de tra-
vaux y parvinrent a leur terme ,
formant , en trois divisions , qui
composent aûtaut d'ouvrages dis-
tincts , un corps d'ouvrage com-
Î)let et entièrement terminé sur
'empire ottoman. Ces trois par-
ties sont rangées sous les titres
Suivans : Tableau historique de
rOrient , qui compV-end l'histoire
abrégée de tous les peuples sur
'lesquels s'est élevée la puissance
ottomane : Tableau général de
l'empire ottoman , législation , re-
^ ligion , mœurs , lois civiles , cri-
minelles et militaires : enfin, V His-
toire de la maison ottomane ,
depuis Osman I«' jusqu'au sultan
mort en 1^58. Cet ouvrage étoit
$ur le point d'être terminé , lors-
que la mort surprit d'OhsSon ,
en 1807 , et iaissa incomplète
cette grande opération. Il a paru
' depuis plusieurs ouvrages sur cet
empire, qui font moins regretter
l'ouvrage de d'Ohsson.
t MOURAT, Génois , qui
succéda à Justuf , -roi de Tu-
Aiouii
nis, renia la foi chrétienne dès
son enfance , et, au moment de'
son élection , étoit général des
galères de Tunis. Il passoit pour
le plus hardi corsaire de son
temps. Mourat, intègre et clément
autant que peut Tâtre un pirate,
avoit été caïd, c'est-k-dîre, re-
ceveur, a la montagne de la Chi-
zera qui est voisine de Tunis.
Après avoir exercé celte charge'
pendant trois ans^ Soliman son
maître le rappela et le fît son
lieutenant. Il devint amoureux de
Turquia , fille de ce sultan , qui ,
l'ayant surpris lorsqu'il baisoit la
main de la princesse , les fit en-
trer tous deux dans sa chambre ,
où il vouloit les sacrifier à sa fu-
reiu*. Mais sa tendresse pour'
Mo urat ayant retenu le cimeterre*
qu'il avoit déjà levé pour lui
couper la tête , il lui permit de se
justifier. Il lui donna dans la suite
sa fille en mariage , la moitié de
la puissance dont il étoit revêtu,
et tous ses biens après sa mort.
Mourat, devenu roi , dompta tous
les rebelles qui osèrent refuser le
joug. Après avoir perdu .sa fem-
me Turauia , il tomba dans une
mélancolie qui avança sa mort ,
arrivée en 1646 , dans sa ^o*
année.
♦MOURATZY(Jean) , célèbre
docteur arménien , mort en i^'^j^'
laissa un erand nombre d'ouvra-
g*?*, dont les principaux sont, î.
Histoire des jnartyrs Jaits en 0-*
rient sous r administration des s^u^
vemeurs de Gengkiz-Khan et de ses
successeurs. 11, Histoire en vers
arméniens sur la ruine de la ville
éCAny. XÎL Un livre de rhétori-
que , intitulé l'Eloquence des ser-
mons^ IV. Commentaire de FEpi-
tre de S, Paul aux Romains.
t MOURET ( Jean;Joseph ) ,
musicien français , ué à Avignon
MOUR
«Q 1681 vinort à Cbarenton près
de Pans en 1758 , se fît connoitre
dès rage ^e ao ans par des mor-
-ceaux excellens. Son esprit , ses
cailHes et son goAt pour la musi-
que , le firent rechercher des
grands. La duchesse du Maine
le chargea de composer de la mu-
sique pour ces fêtes si connues
^ous le nom de Nuits de Seaux :
Ragonde ou la Soirée de village ,
dont les représentations ont iatt
beaucoup de plaisir sur le théâtre
de Topera , est un de ses di-
Terdssemens. Mouret plaît sur-
tout par la légèreté de sa musique
«et par la gaieté de ces airs. Mou-
ret eut à essuyer , sur la fin de sa
vie , diverses infortunes qui lui
<lérangèrent l'esprit et avancèrent
la fin de ses jours. Il perdit en
moins d'un an environ 5ooo li-
vres de pension , que lui rappor-
-toient la direction du concert
spirituel , l'intendance de la mu-
sique de la comtesse â^a Maine ,
■et la place de compositeiv de la
musique italienne. Nous avons de
lui un grand nombre d'ouvrages :
I. Les Fêtes de Thalle , en inii^*
•II. "LesAmours des dieux, III. Le
Triomphe des sens* IV. Les Grâ-
ces , opéra-ballet. Y. Ariane ,
PirithoUs , tragédies. VI. Trois
livres dairs sérieux et à boire,
VII. Des Divertissemens pour les
tkédtres français et italien, VIII.
Des Sonates à deux flûtes -ou
violons* I X. Un Livre dejan"
fares. X. Des Cantates et des
CantdtiUes françaiÊçs, XI. Pe
-petits Motets et des Divertisse-
,mens donnés à Seaux.
t I. MOURCiUËS ( Matthieu
ide ) , sieur DE Saant-Germain , ex-
jésuite, natif duVelay, prédicateur
, ordinaii^ de Louis J^III , et aumô-
nier de Ma rie de Médîcis. Le cardi-
' nal de Richelieu se servit d'abord
4a sa plume pour terrasserlies en-
MOUR
â85
nemis et ceux de la reine; mais
s'étant brouillé avec cette prin-
cesse, il priva Saint-Germain ,
qui lui étoit resté fidèle , de
l'évéché de Toulon, et l'obligea
d'aller joindre la reine-mère k
Bruxelles. Après la mort de ca
ministre implacable , il revint à
Paris , et fiuit ses jours dans la
maison des Incurables , en 1670 ,
à 88 ans. 11 avoit écrit La parfaite
histoire du feu roy Louis XIIl ;
et voulut qu elle ne fût imprimée
qu'après sa mort; et afin que cette
histoire ne se perdît pas , il en fit
faire sif, copies qu'il mit en dé-
pôt chez SIX de ses meilleurs
amis. On a de lui , I. La défense
de- la reine-mère^ Bruxelles ,
1637 , en deux volumes in-folio :
ouvrage emporté , mais curieux
et nécessaire pour l'histoire de
son temps.. IL Des Ecrits de con-
troverse , qui ne respirent que la
passion^ quoique l'auteur s'affi-
che pour un nomme très -apa-
thique ; tels que Bnmi spongia
contre Antoine Le Brun ; les Avis
dun tltéologien sans passion ,
1616 , in-8». III. Des Sermons ,
i665 , in-8^, aussi mal écrits que
ses antres livres.
t IL MOUHGDES ( Michel ) ,
jésuite d'Auvergne , professeur
de rhétorique et de mathémati-
ques dans son ordre , mourut en
1713 , à rage de 70 ans. Ses
principaux ouvrages sont , I. Plan
tliéohgiquè du pythagorisme ,
i7ia, *2 volumes in-é® , pleiû
d érudition. IL Patxillèle de Id
morale chrétienne avec celle des
anciens philosophes , Bouillon ,
i769,in-ïi. L'auteur y fait voir
la supériorité des leçons de la sa-
gesse évangélique sur celles de
la sagesse païenne. On voit , a la
suite de cet ouvrage , Paraphrase
chrétienne du Manuel d'Ëpictète.
C^te paraphrase; trè8-ancienn<î,
r
a^
MOUS
composée par un solitaire d« VOt*
rient, eu langue grecque, ét»iipefr<-
itée incoonue jusqu'au commeDCe*-
xnent du i^* siècte, que le hasard
l'ajraot fait tomber entre les mains
du P. Mourgues , il prit le parti
de la traduire. III. Traité de
la poésie française^ Paris , 1724. >
in-12: le plus eomplet qu'il y eût
«ujuscp^aiors. Le P. Brumoy e&
donna, en 1^54 9 >n-i2 , une nou-
velle édition , laevue et eorrigée ,
qui a été •éclipsée d^uis parcelle
de rai>bé Joanoet. IV. J^ou^
veaux élemens de f^ométrie par
méthodes particulières , m moins
de 5o propositions , in- 1 2 . V. Tra-
duction de ia Thérapeutique de
Itiéodoret. VI. Metueif d'Apoph"
thegmes , ou bons mots emciens
et mùdemes , mis en vers fran^
f<vi5^ Toulouse, 1694, iii<-it2 %
iait avec assée de choix.
MOURBi^Sl { N. du ). Voyez
Fojm6vKftRa , u<* If.
MOUBRODî < Pierre de )• Voy.
* MOUSIM (Jean ) , médecin ,
né à Nanci en iSjS , étudia kâ
belles-lettres et la philosophie k
Funiversilé de Cologne , et se
peadit ensuite à Paris , oiii il
s'appliqua à la médecine. Oe là
lîousin passa en Espagne , en
Allemagne , ea Italie , séjourna
long-temps à Padoue , et j prit
le bonnet de docteur. Le duc
<^arles IH y pour fiécompenser
flon mérite , le nomma médecin
ordibaire de sa personne , et le
duc Henri, qui succéda à ce prin-
<ee , maintint Mousin dans cet
emploi ,'en y joignant des letti-es
^ noblesse. Ouvertement déclaré
«onlre ces médecins à bonne for-
tune, qui, se pei^ùadant que les
grands airs suppléent jui talent ,
nubstitueiit ï^^ Jaosks mqts k la
MOUS
seîenee , la fatuité aixx consotst*
sances utiles , les bassesses à la
gravité de leur proéèssion , le nié*-
pris de leurs coni'rères à la pror
bité , Mousin écrivit contre eux^
et les auroit sans doute corrigés ,
si l'ignorance et la vanité étoieiU
susceptibles de correction. Sa
franchisse el la siipéliorité de ses
taiens lui suscitèrent desennemiSt
qui, par des tracasseries conti-
aiueiles , le forcèrent en quelque
sorte k abandonoer la société;
Il se retira aux environs de Nanci,
dans «ne charmante ha bi talion
qu'il £t bâtif , et y moorut en
1645 , après un séjour de 3o ans
consacré à l'étude de la nature*
On a de lui , I. Discours de /*&-
vresse et ivrognerie y auqiàel hes
causes y nature et effets de VivreS'-
se sont arnpiement déduits, avec lu
^uérison et préservation dUceUe-^
ensemble , la manière de carrous-
ser , et les combats beuJiLques
des anciens ivrognes , Toid ,
161 2 , ixi-i'Â. Le même en latin
par lé médecin «Cachet , sous ce
titre ' Pandora, bachica Jkretts
medicis armis ,oppugMata\, Ttdli^
i6i4 ) in^i^. IL Hortus jalror-'
physicus-, in quo ùnmensam èxo-
ticorumflorum syivaat cvii>is der^
xierpere liœt , j^famceit , iiS3a ^
.in-8«.
* MOUSKES (Philippe)^
'né k Gand y chancelier , puis
évêque de'Touttiay en 1^74 >
mort le a4 décenxbre i283, l'ut
ânhunoé dans le choaur de son
église cathédrale. Mouskes est au-
teur d'une Histoire de franœ
fort curieuse , en vers , dont la
btbilïofhëque impériale possède
un très-beau manuscrit , sous
le n« 9654. Dans son Histoiie
de Geoâroy de Ville-Hardoain »
le célèbre du «Cange a ^it im- ^
primée un long fragment de -cette
ittfitoire > q^ii luéritaroit -^^'^-'-^
^
r
MOUS
pH^lMc en entier. On y trouYe
dei ds^taib intéressans sur la vie',
ctjesh;rnitiuies des Français des
«•et i5* siècles.
*MOUSLÏERoK MoissY(Alexan-
dfe-GuiHaume), mort le 8 novem-
bre 1777 , â^é (ie 55 ans , a dunné.
des ouvrages de lilléralui'e , des
romans cl ées pièces de tliéâïre ;
I. Le Pr'ovuicial à Paris , coiaé-
die en 5 actes et en vers , 17^0 ,
in-i2. îl. Les hausses înco.is tan-
ces , coï»édi« en «nacte, 1750 ,
in~i2. III. Le ^afet maure ^ cor
médie en 3 actes et en vers ,
1751 , in-8'». IV. Lettres galantes
el morales da marqttis de** au
comte fh**, ijBi t in-ia. V. La
Nous^elie. école des Jhfftmes , -co-
médie eu 3 actes , ea f^rose ,
1758 , in-^. VI. VlntpvomfHu de
f amour j en nn acte , en prose ,
MOUS
i8f
ï7^9
)m-i2. VII* \J Education y
poëineen 5 ciiants, (760 , in-8*.
VriJ,. thédtre , 17^8 , in-iQ. IX.
Les Deux frères , cosnëdte en 5
actes , en vers , 1768, m-8*. X. Lès
Amis . éprouvés , • comédie en 3
actes , en vers, 1768 , in-8*. XI.
UEwmyé , comédie ^en trois ac-
tes et en prose,* 176,. , in-8».
Xïî. i?£///>rt/re, comédie héroïque,
enArose, «a 5 actes, 1769, in-13.
Xi H. Les Jeux de ta petite
Thalie, 1770, in»». XIV. f^é-
rites phUosopiiUfMes , tirées des
Nuits d'^oung , et mises >en vers
Ubres , Rouen «t Paris, iyjo y
in-8'^. XV. Petit recueil de phr'
sique et de morale , à Vusagé aes
dames , contenant le .nouveau
présent de noces , le pour et le
contre de la vie humaine , Ams-
terdam et Paris , 1771 , in - 8*.
XVI. DEusrres dramatiques ,
177.. , 3 voL in-ft». La Nature
philosophe y 1776 , in-8».
♦ MOUSSA , coijcjuérant de
FEspagnc pour le calife Validî",
ea tut le premier gouverneur ou
vice-roi maure. Au bout de troit*
ans , Abdélazis , son fils, qui'
avoit épousé Egilone, veuve du
dernier roi Rodrigue , lui suc-'
céda, i y^oyez quelques autres
particuiarités sur Moussa, k i'ar- <
ticle Tarik. )
MOUSS ARO ( Jacques ) , ar-
diitecte du roi , né à Bajeux
avec de grandes dispositions pour*
les arts. Ses pro^i^s dans la pein-
ture, la géométrie > les mathéma-
tiques et l'archlCecture' , furent-
moins le fruit du travail que
celui de ses amusemens. C'est
d'après ses dessins que la tour 4it
rhorloge de la catliédrale de
Bayeux fut rehâtie en 171 4* ^®
morceau , d'une exécution har-
die , fut applaudi du neveu du
célèbre maréchal de Vauban. Plu-»
sieurs autres bâttiçens qu'il fit
exécuter dans olette ville et dans
les environs lui de>Rnèrent une
grande réputation. Il a -laissé aussi'
quelques tableaux , qui sont es-
timés. Il mourut en 1760 , Âgé de
80 ans. Guillaume son frère puî-
né , chanoine et vicaire-général de
BajreuK , ne manauoit pas nen
plus de talens et aéradition. La
Relation qui parut sur la mort
de François ae Nesmond , évé-
que de Ôajeux , en ijiS , est de
lut. Il mourut en f7!>ô.
f MOUSSET ( Jean ) ^ auteur
français du iQ* siècle, peu connu,
est un des premiers, selon d'Au^
bigné , qui ait fait <;Ies ver^
français mesurés kla manière de9
Grecs et des Latins. Il traduisit ^
vers i53o , l'Iliade et l'Odyssée.
d'Homère en vers de cette espèce,
dont on ne sera peut-être pas fâ-
ché de voir ici un échantillon :
C*»»M».
i^eneu,..rpf Fhotphort....
Ai..,
rtdà4
raènf
Césac... Ta reve...iiir; Aube » ra
Vers ptntatn»
/
a88
MOUT
jCe seroit donc sajus fondement
qu'on en auroit attribué Finven-
tien a Jodelle et k Baïf. Au reste ,
cette invention est de si peu d'im-
portance pour les lettres , qu'elle
ne mérite pas de fixer l'attention
du véritable littérateur.
1 1- MOUSTIER ( N. ) , échevin
de Marseille , distingué par son
courage et par son humanité ,
pendant la peste qui ravagea sa
patrie en i^ao. Depuis le com-
juencement de la contagion il se
mit k la tête de toutes les expédi-
tions dont ses collègues n'osoient
pas se charger. L'un des soins les
plus pressans étoit d'enlever les
cadavres , dans un moment où
il périisoit mille personnes par
jour. Des forçats , auxquels on
promit la liberté , consentirent
a se charger de ce travail, au
moyen de crochets qui leur fu-
rent distribués ', mats il falloit
commander ces forçats ; il failoit
nn homme qui ne craignît point
de les suivre, de les mener dans
des lieux presque impraticables.
Cet homme fut l'intrépide Mous-
lier. Il Courut se placer au milieu
d'eux. Tantôt k cheval , tantôt k
pied , l'épée dans une map et la
bourse dans l'autre., il ne cessoit
de récompenser e^ de 1>unir que
pour mettre la main k rouvrage.
Il mooi'ut victime de son dévoue-
ment généreux.
tn. MOUSTIER. rojesDE-
VOUSTIER.
t MOUTON (Gabriel ) , prêtre
de Lyon, dans le 17 «siècle, pu-
blia divers traités de mathémati-
2ues sur la hauteur du pâle de
ijon, sur Yusage du télescope
et de la pemiule y sur la manière
d'observer les diamètres apparens
du soleil et de la lune , sur Viné-
galité des jour$ et la vraie et
BiOUV
fausse^ éauation des temps^ , sar
une niétlwde de conserver et de
transmettre à la postérité toutes
sortes de mesures !l\ avoitadressé^
en 1694 > nn Traité des loga-
rithmes H l'académie des sciences ,
qui en fait l'éloge dans ses Mé-
moires , et il mourut la même ao"^
née k 76. ans. — Un abbé Mou-
ton a continué k Utrecht sous le
même format jusqu'à sa mort, ar-
rivée vers l'année i8o3 , les Nou-
velles ecclésiastiques , qui avoient
cessé d'être imprimées k Paris k la
fin de 1793.
t MOUVANS ( Paul feicHiEun ),
dit le Brave , offîcier protestant ,
né k Gastellane en l^rovence, d'une
famille noble., se signala dans
les guerres civiles du 16* siècle.
Son frère , protestant comme lui ,
ajant été tué k Draguignan par la
populace , dans une émeute sus-
citée par des prêtres , il prit les
armes pour venger sa moi*t > et ,
avec 2000 hommes qu'il rassem-
bla , il fit beaucoup de ravages ea
Provence. Poursuivi par le comte
de Tende , k ]a tête de 6oqo .'
hommes , et se vojant trop foible
f»our tenir la campagne devant
ui , il se posta dans un couvent
fort par sa situation, et résolut
de sy défendre jusqu'à Fextré-
mité. Le comte de Tende lui pro-
posa nne entrevue pour termmier
cette guerre k l'amiable. Mouvans
y consentit , sous condition que
la mort de son frère seroit vengée,
et qu'il ne seroit fait aucun tort a
ceux qui avoient pris les armes
avec lui. Ces conventions faites. ,
il licencia ses soldats , et se r^
serva seulement une garde de 5o
hommes pour la sûreté de sa pei>
sonne : précaution qui ne liu fut
pas inutde, car le parlement d'Aix
avoit reçu des ordres de la cour
de le condamner* au demier-sop-
' plice 9 comme ayant eu part k la
MOXO
cràîaVfttîond'Atnboise. Le baron
de La Garde "essaya de le prendre;
nlaîâ il s'en troara mai , et fut re-
poussé avec perte. Mourans se
retira enfin ^ Genève pour mettre
sa vie en stireié , vécut qùelqàe
temps tranquille , sans vouloir ao*
cepter les offres brillantes que
Ini fît le duc de Guise pour l'at-
lÂ-er dans le parti catholique. Les
nouveaux troubles qui recom-
mencèrent k roccasion du M/is^
sacre de Fassr > en i56a , le ra-
menèrent en France , où il conti-
naii de se distinguer dans les
troupes protestantes. On ne peut
fi'^empécner sur-tout d^admirer la
çoQOuite qu'il tint k Sisteron , oii
il commandoit avec le capitaine
9eii«s, lorsque cette ville fut assié-
gée par le comte de Sommerive.
Apres avoir soutenu an assaut de
sept Heures , dû les catholiques
furent repoussés' avec perte ,
Monvans se seàtant trop foible
pour en attendre un Second , ré-
solut d'abandoiuier la ville , et en
sortit pendant la nuit. Il partit
avec 4<^oo personnes des deux
sexes. Ce né fut qu'après une
marche de ai ou 11 jours à tra-
vet*s des montâmes et déS rockers,
que ct% malnenveÀt 4^life,
aussi Afikmés Auê iktignés , arrî-
Vèrent k OrtenOblè. De dette Ville
le hKrùXï dts Ailréts les envoya
à^ffiù utie escorte à Ljon , oà ils
i^stètent jàsqu^a traité de paei«
fixation. Mouvans perdit le vie en
i568 , d*nS ûù cembat où il fut
défjdt \ Mésigtiire len Pérîgoi^. Il
ce^ïnandoit eh eéltè oceasiôù,
avec Pierre G6urdfe , l*aVa»|t-
p(tà^ defFa)rmée protestanie. On
ni^t^d qere de dé^espàir il iS6
ftoissa f * fête contré nn «rbrê»
nirifae de Chaînes il , txé en 1627
Vakefiei4 V fvèâ 4I9, cottté
T, XI*.
MOYA
^
dTorck , mort en 17O0 , profes-
seur de mathématiques à Londres.
On u de lui , I. Un Lh're sur la
navigation et Gastronomie , etc.
Il mérite peu d'être consulté ,
d'après les nouveaux ouvrages
Î[ui ont paru sur ces deux sciences»
I. Un Exercice de mécanique ,
ou TraitédesconrioisSanùesutilesi
daàs lès arts mécaniques , ou-
vrage excellent, et devenu très-
rare. Euifîn il a construit deï '
4(lobes et drisssé des cartes de
géographie.
t MOYA ( Mat Aîett de ) , jé-
suite espagnol , confesseur de là
reine Marie- Ahne (f Autriche , ^
douairière d'Espagne, publia sous
le nom û^Afkadeus Guimepius ui). -
Opuscule de morale sous ce titre :
OpuscuhiM %ingularia uniuèrsé '
Jhrè iheolopie moràlts càmpHec^ •
tèns y adsfersùs qUàrùmdath ejr-
poHklaHones contra nônnUlltis
jestdîArum hpihiones morales ;
Ljoh , i665 , in- 14 , qui fut cen- -
sure rafnnée suivlmte par La Sor-
biràne. On ne fil , dans cette cen«
sure , que rapporter les premiers
niots de la plupart des propbsi*
tions imbrôùvées. Là faculté toi ■
de ce ihenagement; pour né pas
exposer au grand ]6ur les mjTS-
tèi^es impurs db la 'nuh. Le ^ape
Alexandre Vif ayant anmitlé'
par une btille 'bette densure dé 1*
âàtbonhe ', le pâiiemeùt de Pàrb'
en appela comme d^abus , main- '
tint la faculté de théologie danji
le droit dé censurer ies livres , et
manda les faites , auxquels H
fît défend de laisser eûiyéifjttét
aucune des propositions c[eniti>-'
ïéés. AîexanVlréVli, instruit de
cette fermeté , changea aldrs dié
eoi^dirîïe , et cotlda'mnfa plusieurs
dés ei%*ettrs ànàthématiis^s par là
faculté. Le P.^ Moy?! s'excusa ,'
en disant qà^il à'ikvott ^oint voutàr
iôUUsiAr lûk j^roj^oi^ibiKs isensii^
*9
ago
MOYL
récs , mais prouver seulement
qu'elles étoient antérieures aux :
iésuites. Cependant il écrivit k
Innocent XI une lettre dans la-
quelle il applaudit à la censure
de son livre.
^ t. MOYLE ( Gautier ) , savant
€t ingénieux écrivain anglais ,
né en 1672 , dans le pajs . de
Gornouailles, se livra k l'étude
des lois. Dédaignant de s'attacher
k.la partie lucrative de sa profes-
^ sion , il se voua particulièrement
àt la connoissance de la constitu-
tion et du gouvernement de sa
patrie. En 1697 ^^ publia , de con-
cert avec Trenchtird, un Pam-
phlet dont le but étoit de mon-
trer .qu'une armée permanente
étoit incompatible avec un gou-
vernement libre, et une atteinte
à la constitution de la monarchie
anglaise. Lia même année, à la
prière du docteur Charles Dave-
aant , il traduisit le Traité de
* Xénophôn siur ^'amélioration des
revenus d'Athènes , que Da venant
{oignit à son ouvrage sur les reve-
nus et le commerce. d'Angleterre.
Moyle fut pendant quelque temps
membre du. parlement ; mais em-
Ïiprté par sa passion favorite pour
'étude et la retraite , il tarda peu
Il s'y livrer entièrement dans son
domaine , au comté de Cor-
nouailles. Il s'occupa de la lecture
de.tou^'les anciens auteurs grecs
et latins ; ne regardant comme,
.originaux que ceux qui ont écrit
avant la venue du Christ et en-
viron 44^ ^^^ après. Depuis cette
époque jus({U^k nos jours l'inter-
valle est long, et il cherclioit a
trouver un fu qui lui servît de
guide dax)8 l'histoire de ces temps,
obscurs. U. s'attacha peu aux
fiColastiques et s^ux écrivains
ecclésiastioueis qui vécurent dans
eet intervalle ; mais dans les der-
niers temps de sa vie il s'adonna.
MOTS
a rhistoire ecclésiastiaue^ Mojrl*
mourut en 172 1 , à 1 âge de 49 •
ans. En 1720 Thomas Serjeant "
publia ses OEuvi^s posthumes en
2 vol. in-8*. Elles contieniîent,
I; Un Essai sur la constitution
du gouvernement de Rome, Ou-
vrage qui renferme quelques vues
nouvelles. II. Des Lettres au doc-
teur M usgrave sur differens sujets
de critique et d antiquités, III. Des
Lettres de M, Moyle avec les ré-
ponses. IV. Des Remarques sur
l'ouvrage du docteur Prideaux,^«r
la continuation de l* ancien et du
nouveau Testament, V. L'examen
du miracle de la légion Jubnirtante,
En 1727 Antoine Hàmmond pu-
blia un troisième volume , conte-
nant les ouvrages de Moyle qui
avoient paru de son vivant. In-
dépendamment de ceux dont noua
avons parlé, il renferme un Essai
sur le gouvernement de Lacédé-
mone , et des Traductions de
Lucien , etc.
MOYREAU ( Jean ) , graveur
français , mort en 1762 ,371 ans,
a gravé 87 pièces d'après VVou-
vérmans.
t I. MOYSE OM MoïsB,.m»
d'Amram et de Jocabed , né
l'an 1571 avant J. C. Le roi d'E-
gypte , dit l'Écriture , voyant que
les Hébreux devenoient un peu-
ple redoutable , rendit on édit
Sar lequel il ordonnoit de jeter
ans le Nil tous leurs enfans ma "
les. Jocabed , ayant conservé
Moyse durant trois mois , fit etifin.
un petit panier de joncs , l'endui-.
sit de bitume , et réxposa sur le
Nil. Thermuthis , fille du roi , se
promenant au bord du fleuve ,
vit flotter le berceau , se le fit ap-
porter , et , frappée de la beauté
de Tenfant , voulut le garder.
Trois ans après , . cette princesse
l'adopta pour son fils , l'appeU
Moyse ^ et le fit instruire avec soiii
r
\
MOYS
de tontes les sciences des Egyp-
tiens. Mais son père et sa luère ,
auxquels il fut remis par un hed*
reux hasard , s'appliquèrent en-
coi'e plus à lui enseigner la rèli*
gion -et l'histoire de seS ancêtres.
Quelques historiens ' rapportent
bien dos particularités Sa la jeu*-
uessede Moyse , qui ne se trouvent
Êoint dans rËcritnrek Josèphie et
usèbe lui font faire une çuerre
contre les Ethiopiens, qu'il défit
entièrement. Ils ajoutent que , les
ayant poussés jusqu'à la ville de
Saba , il la pnt par la trahison
de la fille du roi , qui , l'ayant vu
de dessus les murs combattre
vaillamment à la tête des Egyp-
tiens , devint éperdument amou-
reuse de lui. Mais celte expédi-
tion est plus qu'incertaine : nous
nous en lienuroiis donc au récit
de l'Ecriture , qui ne prend Moyse
3u'à l'âge de 4*o ans. il sortit alors
e la cour de Pharaon , pour
aller visiter ceux de sa ndtion ,
^<t leurs maîtres accabloient de
mauvais traitemens. Ayant ren-
contré un Egyptien qui frappoit
un Israélite y il le tua. Ce meur-
tre l'obligea de fuir dans le pays
de Madian ,oii il épousa Sépbo-
ra , fille du prêtre Jéthro , dont
il eut deHX'fiis , Gersam et Elle-
zer. Il s'occupa pendant 4o ans
dans ce pays a faire paître les bre-
bis de son beaa-pere. Un jour,
menant son troupeau vers la mon-
tagne d'Horeb , Dieu lui apparut
*au milieu d'un buisson qui brii-
'loit sans se consumer , et lui
ordonna d'aller briser le joug de
ses frères. Moyse résista d'abord ;
mais Dieu vainquit son opiniâ-
treté par deux prodiges. Uni
avec Aaron son frère , ils allè-
rent à la cour de Pharaon. Ils
lui dirent que Dieu lui ordonnoit
de laisser aller. les Hébreux dans
le désert d'Arabie pour lui offrir
des sacrifices \ mais ce pnnc«
MOYS
^9ï
impie se moqua de ces ordres ^
et lit redoubler les travaux dont
il surchargeoit déjà les Israélites^
Les envoyés de Dieu , étant reve-
nus une seconde fois , firent un
miracle pour toucher le cœur de
Pharaon. Aaron jeta devant lui
la verge miraculeuse , qui fut
aussitôt changée en serpent; mais
le roi , endurci de plus en plus
par les enchantemens de ses ma-
giciens , qui imitèrent ce prodige,
attira sur son royaume les dix
plaies dont il fut affligé. La pre*-
mière fut le changement du Nil
et de tous les fleuves en sang ,
pour faire mourir de soif les
Egyptiens. Par la seconde plaie»
la terre fut couverte de troupes
innombrables de grenouilles , qui .
entrèrent jusque dans le palais
de Pharaon. Par la troisième »
là poussière se changea en mour
cherons , qui touiTnentèrent cruel-
lement ]es nommes etles animaux.
Pair la quatrième plaie y une mul-
titude^ de mouches très - dange-
reuses se répandit dans l'Egypte ,
et infesta tout k' pays. La cin-
Suième fut une pesté subite qui.
évàsta tous \e% troupeaux deï
Egyptiens , sans ofienser ceux
des Israélites. La sixième en-
fanta des ulcères infinis et des
pustules brûlantes , dont les hom-
mes et les bêtes furent la proie*
La septième fut une grêle épou^
vantanle , mêlée de tonnerres et
d'éclairs , qui frappa de mort tout
ce qui se trouva dans les champs^»
hommes et animaux, n'épargnant
que le seul pays de Gessen oii
etôient (es enfans d'Isra^^L Par la
huitième, des sauterelles sans nomr
bre inondèrent et ravagèrent tou-
tes les herbes , tous les fruits , et
toute la moisson. Par la neuviè-
me , des ténèbres épaisses cou-
vrirent toute rÊeypte pendant
trois jours , à la réserve au quar-
tier (les Israélites. La dixième et
a^a MO Y S
ta deniî^e fut la mort «les pre-
iniecs^ikés d'Egypte , qui dans la
même auit iurent tous frappés
par Tan^e exterminateur , depuis
le. premier - né de Pharaon ^s-
^'au premier-né du dernier des
esclaves et des animaux. Cette
Ï^laie épouvantable toucha entin
e cœur enduiH^i de Pharaon , il
laissa f>artir les Hébreux, avec
tout ce qui leur i^ppartenoit , .le <i5^
i'oup du mois INisan , qui devint
e ,1*'' de Tannée , en mémoire
ik .cette délivrance. Les Hébreux
partirent de Ramassé au nombre
de six cent miUe hommes de pied,
^ahs compter les femmes et les
petits enfaus, A ;peine arrivoient^
ils AU* b^rd <ie la mer Aoi^ge ,
qui^ Fhapaon vint foudre suf eux
^ec «une puissante armée. Alors
Mojrse , -étendant sa verge sur ia
jner , en divisa les eaux wû <de-
meucèrent.&usp^endues, eties Hé-
breux ^Sfîèrefit k «pied sec. Les
ï)g^ptiens vouluvent jpreptU'e l^
jnSne.roul^ ; mais Uie»^ fîti&oiiii-
âer un "vent impétueux qui sa'-
mena Jes «gi|x , sous lesquelles
toute Pacinée de Phava»n fut ea^
^^utie. La P&que fut établie en
^m^moire^u passage de la mer
.lElouçe, et <de celui de Tangeex-
JteBrmHi^teur , oui luttons les pi?e-
miers-^é^ 4^ Èg3^pti0ns , e% épar-
sna ^^es tl^ maisons des Israé-
Stes raamuées du sang /àe l'a-
^ffne^u. Voici les aérémonie^ ^ue
^ieu .psesc^ivit 9i;fex juifs ptmr la
çâébçftùon 4e cetl£ fôte : iPès I^
f(lixième jvur dix premier mois,
qui s'^^^loit INisan > ils choisi-
j^nt nu 4^jpeau mÂle et iSims 4é-
.^ut , qn^s gai-dèrent )^u&qu'au
Quatorze., et pfe ^our , sur le solx,
ûs rimmol^rout ; et«^rès le cou-
jcl^r diU soleil ils le tirent rôtir
^ur je mai^er la nuit, arvep des
tpdins ^^s levain , et des laitues
.sauvages. Us se servirent de pain
49^ IfV^s parce qu'ijl ^'j a^oit
MOY3
pas de temps pour faife leVer lit
p^te , ^t sur-tout afin que ce pain
insipide les fît ressouvenir de rafr
ûiûtLon qu'ils av^oient soufierte en
Egf pte y ils y méloient les laitues
amères , pour se rappeler l'amen'
tume et les angoisses de leur ser-
vitude pfissée. Dieu >lëur ocdonna
de manger un agneau tout en-
tier dans une méiiie maison» .
ayant les reins ceints , des éwiy
lîers aux pieds , et un bâton a !«
main , c'est-à-dire en posture d«
voyageurs prêts k partir ; mais
cette dernièpe cérémonie ne iiit
d'obligation que la nuit dç la
sortie d'Ëg^'pte. On teî«ut ^u
s»ttg de l'agneau immolé le haolt
et les jambages ile chaque nmi'^
son., aifin que l'ange extérmiaar
:teur , vojyant^ sang , >pafisat ott^
<tpe , et qu'4l<éiparâBÂt les >efi£ins
des iHébrenx. Sd£a , î\s >eareiit
ordre d'immoler chaque année
un agneau mystéiieiix , et d'en
manger la chair-, aèn 4e ns^pr
serufw U snémoive 4tt bi^nâii4«d«
JUi^u.y ret d,tt «àlui .qii'ils mece-
^voi^nt .^r r^iApersion -du sang
de cette v>ûUrae. X)iett leur dé^
Rendit d'user -de pnin levé pen^
.d«nt ^itte l'^octa^ de cette ièbe»
'et i'obiigfttioh ide la célébrer étok
telle , .que ^idconque «uircÂt <né>
•glÂgéde ieiaire ^toit condamnas
à ^ort. A^rès le passage mira-
culeux de la mer s Mojse <^anla
an $eigneW'Un admifAble canb-
que d'actions de ^aces. L'sgrmée
S^avança i^ers le naont Sinajt^ aiv
riwA ^ Mar^o où elle i^ trouvn
que d€(s «aux nmèi^es , que Mojse
rendit potables. A Haphidim , qfai
J^t le 10" ci^mpemeut, il tira de
l'eau du rocher d'iloreb, en le
&appaiut avec sa vergej c'est 1^
?u jjVnialec vint aUaqu^ Israël*
endant que Josud rési&toit . an^
Amialécites , JVJoyse sur une bau-
te{ir tenoit les mains éjbevées. Les
Israélitef , ajriiat taillé #n ^ièci^s
MOYS
leiTTS eimemis , arrivèrent ehfin
ttu pied da mont Sinaï , le troi-
sième jour dti neuvième mois de-
puis leur sortie d'Egypte» Mojse ,
Y étant monté plusieurs fois, reçut
la loi de la mam de Dieu même ,
au milieu des éclairs, et conclut
la fameuse alliance entre le Sei-
gheur etles enfans d'Israël. Â. son
retour , il trouva que le peuple
étoit tombé dans l'idolâtrie du
veau d'or. Ce saint homme , pé-
nétre d'horreur k la vue d'une
tel le. ingratitude, brisa les tables
de la foi , qn'il portoit , et fit
passer au fil de Tépée vingt«-irois
mille desprevaricatears.il remon*
ts^ensnite sur la montagne pour,
obtenir la grâce des autres , et
rapporta de nouvelles tables ds
pierre où la loi étoit écrite. Quand
)1 descendit , son visage jeU)it
des rayons de lumière si cCla ta us,
Sue les Israélites n'osant l'abor-
er , il fut contraint 4^ se voiler.
On travailla au. tabernacle , sui-
vant le plan ane Dieu en avoit
lui-même tracé. C'était un tem-
ple portatif^ conforme à Tétai de
voyageurs des Juifs , qui pouvoit
se monter , se démonter , et se
porter oh c^ vouloit. Il étoit com-
posé d'ais , de peaux et.de voiles :
il avoit trente coudées, de long
sur dix de haut , et autant de.
large , et étoit partagé en deux
parties. Celle dans laquelle on
entroît d'abord s'appeloit. le
Saint, La étoit le chandelier , la
fable avec les pains Ue proposi*-
tion , et l'autel d'or sur lequel on
MOYS agi
OU les dix principaux cominan«>
démens de la loi. Elle avoit
cinq palmes de longueur , trois
de hauteur, autant de largeur,
et étoit enûèrement revêtue et)
dedans et en dehors de lames-
d'or. Elle avoit tout autour , par
le haut, une petite espèce de tout
ronne d'or; aenx chérubins, atta^
chés an couvercle du coffre , éten-
doient leurs ailes , et faisoient
Comme un trêne pour servir de
siège à la majesté de Dieu : c'est
ce qu'on appeloit propitiafoircyr
A, cnaque coté de ce. coffre il j
avoit oeux anneaux d'or, danf-
lesqïtels qti passoit des bâtqnf
pour aider k le. porter dans li^.
marche. Les lévites seuls , coi;!*^
sacrés au service du Seigneup »
pouv.oient prétendre à Thqnneuir
de s'en approcher et de le porter*
L'espace qui étoit autour du ta^
bernacle s appeloit. le Parvis p
dans lequel^ et vis-à-vis L'entrée
du. tabernacle , étoit l'autel des-
holocaustes., et un. grand bassil»
d'airain plein d'eau , oii les prê-
tres se lavoient avant que dcj^
faire les fonctions de leur n^inis-
tèce. Cet espace 4 qui avoit cent
coudées de long sur cinq\iantc^
de large , étoit fermé d'une. en«
ceinte de rideaux soutenus par
des colonnes d'airain. I^ tkberT
nade étoit con.vert lui-même de
plusieurs voiles précieux, uavx^
dessus lesquels il y en, avoit ifiauf
très de poil de chtevre , pour 1^
garantir de la pluie et des^in}Hres^
de l'air. Ce taliernacle étoit re-^
faisoit brûler le parfum. Cette pre-> g^ardé comme le palais duTrès.-
Bautflademeure duDieo dl^rael,.
parce, qu'il y donnoit des, mfurque*
sensibles d^ sa présence , et qu'il
sembloit veiller, de là ^ la garcle
de son peunlé. C'est pour cette
raison que Dieu voulue qu'il fû^
placé au milJ€;u. du camp, en-
mière partie étoit séparée par un
voile m^cieux de la seconde qu'on
Sppeioit le Sanctuaire, , ou le
Saint des Saints , dans laquelle
étoit l'arche d'alliance. Cette ar-
che étoit une espèce de coffre fait
d'un bois incorruptible , destiné a
renfermer les tables oh étoienti touré de toutes les tentes det^
écrites les paroles • de, l'^^U^ince >
IsraélitffS > qui éloient rangée»
294 MOYS
feu tour de lui selon leur rang.
Juda , Zabulon , et Jssachar ,
ëtoient à l'orient ; Ephraïm ,
Benjamin, et Manassès , a l'occi-
dent ; Dan , Âaron et Nepthali ,
au septentrion ; Riiben , Siniéon,
et Gad , au midi. Le tabernacle
fut.*ëriçé et consacre au pied du
ïnontSinaï, le premier jour da
.J>remier mois de la seconde an-
née après la ^sortie d'Egypte. U
tint lieu de temple aux Israéli-
tes, jusqu'à ce que Salomon en
eût bâti, un sur le modèle que
David lui avoittracé. Mojse, ayant
dédié le tabernacle , consacra
Aaron et ses fils pour en être les
ministres, et destina les lévites
pour le service. Il fît aussi plu-
sieurs ordonnances sur le culte
du Seigneur et le gouvernement
J>olitique. Ce gouvernement étoit
a théocratie dans toute la force
du terme. Dieu gouvernoit im-
niédiatement par' lui - même au
temps de Moyse qu'il avoit choisi
pour être l'interprète de ses or-
dres auprès du peuple : il se fai-
soit rendre tous les honneurs dus
au souverain. U habitoit dans son
tabernacle , placé au milieu du
. camp , comme un roi dans son
{>ala]S. Il répondoit à ceux qui
e consultoieot, et ordonnpit lui-
même les peintss contre les pré-
varicateurs de ses lois. C'est là
proprement le temps de la théo-
cratie prise, dans toute son éten-
due , parce que Dieu n'étoit pas
seulement la divinité à qui l'on
rendait un culte religieux , mais
le souverain à qui tous les hon-
neurs ' dus à la majesté suprême
éloient déférés. Elle fut a peu
Srès la même sous le comman-
ement de Josué , qui , rempli
de\ l'esprit de Moysc? , ne faisoit
rien sans consulter Dieu. Toutes
les démarches 4d chef et du peu*
pie étoient réglées par l'ordre du
.oeigneur, qui récompensa leur fi-
V
MOYS
' délité par des victoires , et punit
leur désobéissance par de* aéfai-
tés. Mojse , ayant réglé tout ce qui
regardoit Tadministration civile
et la marche des troupes, mena
les Israélites jusque sur les con-
fins du pays bas de Chanaan ,
au pied du mont IVébo. C'est là
que le Seigneur lui ordonna d'al-
ler sur cette même montaj^'ne ,
où il lui fit voir la terre promise ,
dans laquelle il ne devoit pas en-
trer. U rendit l'esprit un. mo-
ment après., sans douleur ni
maladie , âgé de cent vingt ans ,
l'an 145 1 avant J. C. Mojse est
incontestablement l'auteur des
cinq premiers livres de l'ancien
Testament , que l'on nomme le
Pentateufjfue» Ils sont reconnus
pour inspirés par les Juifs et
par tontes les Églises chrétien-
nes , et regardés comme un des
monumens précieux des mœurs
antiques par les savans qui nient
l'inspiration. Ces livres n'ont
Eas d'autre titre parmi les Hé-
reux que le mot par lequel le
livre commence; mais les Grecs
et les Latins leur ont donné des
noms qui ont rapport à leur sujet.
Le premier s'appelle la Genève ,
parce qu'il commence par l'his-
toire de la création du monde. Il
contient , outré cela , la généa-
logie des patriarches '; la narra-
tion du acluge ; le catalogue
des descendans de Noé , jusque
Abraham ; la vie d'Abraham ,
de Jacob et de Joseph , et l'his-
toire des descendans de Jacob ,
jusqu'à la mort de Joseph. Ce
livre comprend donc une his-
toire de riSog années , ou environ,
suivant le calcul de 'la Vie des
patriarches , ainsi qu'il se trouve
dans le texte hébreu. Ije second
livre de Moyse s'appelle Exode ,
parce que son principal sujet est
la sortie du peuple dlsraël de
l'Egypte. On y trouve aussi l'his-
MOYS
lôire de ce cpii se passa dans le •
désert sous la conduite deMoyse,' |
depuis la mort de Joseph jusqu'à
la construction du tabernacle ,
pendant quarante ans ; la des-
cription des plaies dont l'Egypte
fut affligée; rabrégé de la reli-
gion et des lois des Israélite^
aveo" les préceptes admirables du
Décalogue. Le troisième livre est
le Liévitique , ainsi appelé parce
qu'il contient les lois , les céré-
monies et les sacrifices de la re-
ligion des Juifs , ce qui regardoit
particulièrement les lévites, à
qui Dieu avoit confié le soin des
choses' concernant lés cérémonies
extérieures de la religion. Le qua-
trième , appelé les Nombi^es ,
connmence par le dénombrement
des enfan s d Israël sortis d'Egypte.
Il est suivi dés lois doniiées au
peuple d'Israël pendant trente-
neuf ans qu'il fut errant dans le
désert. Le Deutérvnome, c'est-a-
dire la seconde loi , est ainsi nom-
mé , parce qu'il est comme la
répétition de" la jiremière loi.
Après que Moyse y a décrit enpeu
de mots les principales actions
du peuple dlsraël dans le désert ,
il répète quantité de préceptes
de la loi qu'il vouloit inculquer k
son peuple. On ne sait pas bien
certuinement en quel temps ces
livres ont été composés par le lé-
gislateur des Hébreux , mais il
y a apparence que \n Genèse fut
son premier ouvrage , et le* Veu-
té ro nome le dernier. Quelques
savant, qui ont contesté le Pcn-
tateuque a Moyse, s'appuient sur
ce que ce chef des Israélites parle
toujonrs de lui-même en troisième
personne. Mais cette façon d'é-
crire lui est commune avec plu-
sieurs^ historiens de l'antiquité ,
tels que Xénophon , César , Jo-
sephe , etc. Au reste, les auteurs
profanes ont débité bien des fat-
Vies sur Moyse «sur l'origine- et
MOYS agS
sur Ta religion des Juifs. Plu-
tarque , ^dans son livre d'Isis et
Osiris, raconte que Judseus et
Hiérosolymus étoîent frères et
enfans de Typhon j que le pre-
mier donna son nom au pays^ et
à la nation , et le second à la
ville capitale. D'autres les font
venir du niont Ida en Phrygie.
Strabon est le seul qui en parle
un peu sensément : quoiqu'il les
dise descendus des Egyptiens,
et qu'il regarde Moyse , leur lé-
gislateur , comme un prôtré d'i^
gypte , dii reste , il les reconnoit
pour un peuple ami de la justice
et vraiment religieux. Souvent ils
les confondent avec les chrétiens,
comme ont fait Juvénal, Tacite,,
et Quintilien. On remarque que
les Juifs étoient méprisés des
Homains , qui eu général n'esti-
moient que leur nation.
t II. MOYSE (saint), soH-
taii-e et supérieur d'un des mo-
nastères de Scéthé en Eg;ypte ,
mort k 75 ans vers la fin tfu 4*
siècle , avoit d'abord été chef de
voleurs. Mais s'étant sauvé dans
un monastère pour échapper aux
poursuites de la justice , il se
convertit , fit pénitence de ses
crimes , et fut ordonné prêtre
par Pierre , patriarche d'Alexan-
drie , en 375. ¥
m. MOYSE , prêtre de Roinc ,
et marlvr vers 261 , durant la
persécution de Dèce. f^oyAes Mé-
moires de Tilleinont , tome III ,
et la Vie des Saints de BaiUet, ak
25 novembre.
IV. MOVSE, imposteur cé-
lèbre , abusa les Juifs de Crète
dans le 5* siècle , vers l'an 432.
Il prit le nom de Moyse pour se
rendre plus imposant aux yeux
de ces imbécilles, qu'il obligea
de le suivre , et dont il fit pdrir
^
9^
MOYS
une pjirtîe dans la mer , aiat les
assurances qu*il leur avoit doii-
nées qu'elle s'oa^riroit pour le^
laisser passer.
t V. MOYSE-BACEPHA , ëi^êqiie
4es Syriens au ko* 'siècle^ dont
nous avons dans la Bibliothèque
des Pères un grand Traité sur Iç
paradis terrestre , traduit du sy-
riaque en latin par André M,a^
sius.
VI- VOYSE - MAmONIDE,
Vojet MÀtMQNiDE.
Vn. MOYSE. Voyiez^ Mosisu
ym. MOYSE ou Musa , sur^
nommé Chéléhi^fMls de BajazetP'^
^è fit reconnoitre sultan par Far^
mée d'Europe , tandis que celle
d'Asie déféfoit le mênie honneur
k Mahomet I*' Son l'rère. Il rem-
|>orta en i4i3 une victoire si
complète sur remp.ere.ur Sigis-
mond , qu'à peine <:chappa-t-irun
seul homine pour porter la nou-
\elle 4e ce désastre ; mais Tannée
d'après , trahi par ses gens, il fut
vaincu par ]V)ahomet, son corat-
pétiteur , et niiis à miort par so4
ordre , après un i^ègne de tjcois
a^s qt demi.
IX. MOYSE , imprimeur alle-
mand, renommé dans le qûià-
%j^me ^iècjie, i^é, à Spire, s'établit
dai^is la petite ville de Soncino,.
On lui doit qn çracd nombre
^^ouyrages hébreux 9 et les édi-
t(pF%s des cpmmentaires oje plu-
•ieiirs rabbins sur l'Écriture,
Moyse eut plusieurs iîls qui con-
iji^uèrent k sc| distingœp comme
lisii dans la mépfie profession.
Ir'un d'eux^t^bntuine4mpriniefie
k Constautinople, en ioSo i un
^uti:e s'ét ajbljt a S^lo.niq,ue.
mors
im i5^5 à Laoerck eu l^ottse «
fut page du roi Jacques et en-*'
suite gentilhomme privé de 1%,
chambre, ce qui le mita portée
de connoitre beaucoup de parti-
cularités secrètes de cette cour*
Il accompagna le roi Jacques en
i^gleterre , ou il séjourna plu^^
sieurs années , et se retira en<*
suite dans sa patrie. 11 a lais^u^i
journal de ce qui se passa de so^
temps , dont le manuscrit aç
trouve dans la Bibliothèque d<^
avocats a JE^dioibpjure, et qu'on
a imprîndé en lySS. On. y
lit plusieurs aneç(}otes enrieuseï^
dont les histoires générales n'on^
fait aucune mention^ Movse moar
rut. k Edimbourg en io3q 9 âgé
4e 57 ans.
XI. MOYSB. ( Foj:e$ MoYLE, )
*Xa. MOYSE, évéque armé-
nien djB la province d<&SuBik, siuvs
nonimé le ^fanxmaineB kca^oaç
die ses vastesi con.BQis^aPcea dau»
la. langue ^t la liguera tuie é^
spn pajs , n^Qurut sex^ l'a^ 673-»
et l^i^sa plusieurs classiques qiii
sant f I. Un.e Grûmp^ai^e armé*
nienne divisée en ^livres-, ayèe
un Trçkité SUIT la versi^catijon^^
IJ. Çn Traite' de^ rhétoriqfiifi»
IIJ. Éficuçilde discours sur Vèlon
qiiejwe. lY. Tjjn. peut Tn^Ué, in-
titulé Les. Déjifiiiiqn^ phUosot
phiqufis» Il j a qa eitemplaire de
ce dernier Ouvrage dims la l^blio*
thèque impériale dt*s m^anuscrit^
s^r^n^éniens , n" io5»
»
* *XIII. M0Y5E , général noir k
Saint-Domingue, né sur ilialHy
tation de madame d'Héricourt>
avoit à peine vingt ans lorsque
l'insurrectioa commença dans
cette cploi^ie ; sa bonne mine,
soncour^^e le firent bientôt diâ?<
tinguei; parn^i ses caniaç«^de,s , et
X. MOYSE (Henri)» »? [ le générai jeaa-FVançpi* lui cÎ9nn|i
te «o9imwi4ffmwi on <lif f en
^gj^ia^ % %QuÂ4aii|t-LQaverti|re »
qui if fit U9 cte S4S licut^uana »
eti/ai doo^» 1^ grade de géméral
d^ ]?iipig9di» en 1797 ' î"^"^ ^^^
du gWra( de diMMÛon en iStOO.
WoysQ septit de honae beure la
ipuécejîsité da. s'instruire pour mi-
xiler la Con«id^atioiii ues £uro^
péc^ i il a¥pii appnA à lir» et à
écrire au milieu descanipâ.., et te-
noittUii/atfrffa/ de tout CQ qui lui
iMTÎYoit. Cependant la d^apor
ti^ipe elle» u&ui:|iaiip»$ de ïou^^
sapytliii dépluieuik , ei il s^eii ex-
pliqua. a^e« pw de iuiéQ»geiue&ti
sesrivajUilurfiiit $e&dél|^eursau*
près du général eu cbet'i les es-
prits s'aigrireut , et tout rappro-*
dvem^toeviat ii|»posisible. Tousr
^iaiy «oNpç^aneux et jaloux,
instruit d'ailleurs ({ue Moyse avoit
^i dfi9 c9Dféj;ences.aeorètes avec
des l^rançais, qui pasapient. en
Suropi^ , et auxquels on croit qu'il
ftvoit co^fi^ sa P^olution de se-
conder les forces qu'on, voudruil
eniroyer a Saint - Uooûngae , le
l^crifia à «on. ambition, et le fit
périr ^ h bouche d'un cauon ,
aspr^. t'avoif hit condavinef au
Pfi^t*%u-* Prisée par une com"
miasioii^ coin«»« 1 un* des instigu-"
teuQB de lu révolte qui éclata le
91 décembre. iSo» ;q0 quisenrit
de préti^te.k 'touss^ot et à ses
mSàoM pour ieier la tqrreuv purmi
le p«i;it q»l m^r^ étoit opposé.
* %IW. MOl^fi , de Bergame ,
Woï% ws. lenûlieu du la' siècle,
et.se distingua, par. une prolundet
eonaoi^j^nce d^s k^nghes grecque
et latine. On a dli^ un imtfwme,
efiHQposé à la louRure de la viU^
de.àerg$une, intHulé J^o rebiAS.
pèrgQ/ifeftsih^s,. Ce poème pu-
blié* d^a cette ville eu i5gë ,
pfiir les soiifk» de Harius M04Ù 9
pA rétntpstm^ deu^^u^^aM^ pac
IMhujpilllrî avec def eorreotions»
Le s^e^ en est, barbare et grosr
^er.
♦ Xy. MOYSE , de Palerme,
qui yivoii dans lé i3« sièck , a
traduit, d^ l'arabe en latin uu
ouvrage attribué k Hippoorate sur
les maladies des cnevaux- Ou
présume qpe Mpyse fut un de
ceu]( qui furent emplqyé^ par
Frédéi::ic >ou Manfrédi k Êiire de
sembl^blf» version^. Un exem»
plaire de cette traductiàn se
conseriroit dans, la bibliothèque
d;E4t de Mpdène. On lit à la
fin de l'exemplaire : Hippocratiti
liber de curaiionibus infirmH0n
tum,€quontn%j guem trmislan^ilda
llnffiUÉarvbicd.in latinam magiSf*
ter Mogpses, de Palermo.
* jy^OZART (Jean-CbrjTsos^
tàme-WolfgBn^T.béppliile ). , né
en 1756 à Salzbouirg , où son père
étoit music^ietK A peine MoMi^
Qommençpit- U a parler qu'il ec-r
saj!oit déjà de tin^r d'unclavecisk
des sons qui selpnson oreille s'ac-
çordoient eiv»einble , et sun onaillei
était jnst«. U reçut les première»
leçons de son pève k l'Ikge cla
trois aps. Il.apprit avec la plud
grande facilité des menuets, et
d'autres morceaux k sa portée*
Agé de quatre ans., il jouoit déià
à sou père de petits mocceaux uer
sa. compo^tion. Dès sa; sixiè^nè
anuée d. se. fit entendre dan»
des concerts publics. Ea 1.7601
sonpèi^e le conduisit ài Vieune , et»
Mosartt, k peine, entré dans sai
septiilinia année , joua devant
Fri^h.c.ois I*'. L'empereuF > 4uc^
pris de la facilité d<; son jeu , lui
dit, pour répiouNcr, qiv'il n'ji*
avoilpafi gr«nnde adresse k joue»
sur uu clavecin découvert et doul
un voit le& touches disvant soi i
qu^il faudroit savoir faire W
oràne ^^f^iSL si^ uu. instiHiment
,r
298
MOZA
couvert paf un drap. Mozart vou-
lut être mis à répreuvè sur-le-
champ , et joua avec la même
vitesse et tout aussi nettement à
travers 'le drap. C'est en ijG^
qvffil vint pour la première fois à
Paris , dvec son père et une sœur
également virtuose. On se sou-
vient encore de la sensation qu'ils
y iirent. Mozart , âgé de sept ans,
'fit imprimer denk ouvrages qu'il
venoit de composer. 11 fut de là en
Angleterre ,. en Hollande et dans
les Pajs-Bas. Dans ces vojages
il ne joua pas seulement du
Siano , mais eifcôre dé Torgue et
u violon. Il retourna à Vienne
en iy6Sf, et joua devant l'empe-
reur Joseph )I, qui lui voua oes-
lorsune afièction particulière.
Dans un. vojage en Italie il
étonna les plus grands maîtres
par la perfection de son jeii. A
Konie il nota , en rentrant de
Téglise Saint Pierre , une grande
musiqne qu'il y avoit' entendue^
La'mcine irnusi<{ue étant exécutée
une seconde fois , il y fut avec
son cahier dans son chapeau et
fi'eut que très-peu de chose à
eornger. Il joua devant le pape et
en reçut en présent une' croix bé-
nie par sa sainteté. A Naples ,
quelques amateurs prétendirent
que son talent étoit Tefiet d'un
sortilège attaché à une bague qu'il
portoit au doigt. 11 ôta la bague
^t continua d'enchanter son au-
ditoire. En lyyj il revint k Pa-
ris ,'oii l'on chercha à le refienir ;
mais la mort de sa mère le rap-
pela dans sa patrie, et bientôt
après il fut nommé maître de la
chapelle impériale à Vienne. Les
opéras de ce compositeur les plus
cnnnus sont , tEnlèifement ■ du
sérail , le Mariage de Figaro ,
port Juan, Cosi fan lutte , la
ifhHe enchantée , le Directeur de
spectacle , la Clémence de Titus ,
idonundey et plusieurs morceaux
MOZA
de la belle Jardinière et tfe ta,
Pierre philosôphale. Idoménée e4
Don J uan étoient ceux de ses
opéras qu'il estimoit le pins, il
n aimoit pas à parler de ses ou-
vrages, et s'il, en parloit, ce
n'étoit jamais qu'en ^quelques
mots: au sujet de Don Juan > il
dît un jour :' Cet opéra n'a pas
été composé pour le pubUc de
f^ienhe , il convenait mieux à
celui de Pixigue y mais au fond
je ne l'ai fait que pour moi et
mes amis, Mozarta composé aussi
des sonates , des symphonies et
d'autres morceaux de musique ;
son Requiem est regardé par les
Allemands comme lechelkl'œuyre
de ce compositeur. L'histoire'de
ce Requiem est trop ■. singulière
pour ne pas trouver place ici ;
Un jour que Mozart étoit plongé
dans ses rêveries mélancoliqaes ,
il entendit un carrosse s'arrêter
à sa porte. On lui annonce ua
inconnu , qui demande à lui par-
ler. On le fait entrer ; c'étoit un
homme d'un certain' âge, qui
avoit toutes* les apparences d'une
personne de distitiction. « Jesut««
chargé , dit l'inconnu , par un
homme très-ccmsidérable^ de ve-
nir vous trouver. Quel — est cet
homme, interrompit Mozart P — Il
ne veut pas être connu. — A la
bonne heure , et que désire^t-il?
Il vient de perdre une personne
qui lui étoit bien chère , et dont
la mémoire lui sera éternellement
])récieuse : il veut célébrer tous
les ans sa mort par unâer\ice so-
lennel y et il vous prie de com-
poser un Requiem pour ce ser-
vice. Mozart se sentit vivement
frappé de ce discours , du ton
gra>e dont il étoit prononcé, de
l'air mj^stérieux qui sembioit ré-
pandu sur toute cette aventure. *
Ua disposition de son ame forti-
fmit encore ces impressions. Il
prqniit de faire le Requiem^ L'ia-*
mozA
connà <5oiïtîiiuji : « Mettez à 'cet
enTrage tout votre génie. Voas tra-
Taillez pour un connoisséur en
musique. — Tant mieux. — Com-
bien de temps demandez-vous ?
— Quatre semaines. — Bh bieh ! je
retiendrai dàus quatre semaines.
Quelprîîcitieltez-vous à votre tra-
vail ? » Cent duçats.Uinconnu les
coitipta sur ba table et disparut.
Mozart reste plongé quelques
momens dans de profondes ré-
flexions ; puis tout-h-coup de^
mande une plume, de rencre et
dn papier, et, malgré les remon-
trances de sa femme , il se met a
écrire. Cette fougue de travail
continua plusieurs jours ; ii tra-
vailla jour et nuit, et avec une
ardeur qui scmbloit augmenter
en avançant. Mais son corps ne
put résister à cet effort. Il tomba
un jour sans connoissance , et fut
obHgé de suspondi^ sa composi-
tion. Peâ de temps api^s, sa
iemme cherchant «« le distraire
des sombres pensées qui Toccii-
poient , Mozart lui dit brusque-
ment : « Cela est certain ; ce sera
pour moi que je ferai ceHequieni.
Il servirai à mon service mor-
tuaire. » Rien ne put le détourner
de cette idée ; il continua de tra-
vailler h son Requiem comme Ra-
Î)haël travailloit à son tableau de
a Transfiguration , frappé aussi
de Vidée de sa mort. Moi^art sen-
toït ses forces diminuer chaque
jour , et son travail avançoit len-
tement ; les quatre semaines qu*il
ai oit demanciées s'étant écoulées,
il vit un jour entrer chez lui l'in-
connu*: «Il m'a été impossible , dit
Mozart , de tenir ma parole. —
— Ne vous gênez pas , ail l'étran-
ger ; quel temps vous faut-il en-
core ? -^ Quatre semaines. L'ou-
vrage m*a inspiré plus d'intérêt
que je ne le crojois , et je l'ai
étendu beaucoup plus que je ne
H" voulais. — En ce cas il est jiiste
MOZZ 299
d'augmenter les honoraires. Voici
cinquante ducats de pbis. — Mon-
sieur , dit Mozart , toujours plus
étonné , qui <5tes - vous* donc ? —
Cela ne fait rien , je reviendrai
dans quatre semaines. » Mozart
envoj^a sur-le-champ un de ses
domestiques pour suivre cet
homme singulier , et savoir ou
il s'arrêteroit i mais le domesti-
que vint rapporter qu'il n'avoit
pu retrouver la trace de l'inconou.
LM pauvre Mozart se mit dans la
. tête que cet inconnu n'étoit pa^
un être ordinaire^ qu'il a voit sû-
rement des relations avec l'autre
monde , et qu'il lui étoit envoyé
dci Jà-haut pour lui annoncer sa
fin prochaine. Il n'en travailla
qu'avec plus d'ardeur à son Re-
quiem , qu'il regarda comme le
monument le plus durable de
son talent Pendant ce travail il
tomba plusieurs fois dans des
évanouissemens fâcheux. Enfin.
Touvrage (fut achevé avant les
quatre semaines. L'inconnu re-
vint au terme convenu : Mozart
n'étoit plus. Ce Requiem a été
exécitté dans Toglise de Saint-
Germain-l'Auxerrois k Paris, et
a enlevé les suffrages de tous les
auditeurs. La carrière de ce com-
Eositeur a été aussi courte que
rillante ; il est mort a Vienne
en Autriche le 5 décembre 1792 ,
âgé de 56' ans'.
♦ MGZZAGBUGNO ( P. D.
Joseph), de la congrégation des
chanoines réguliers ae Saint-Sau-
veur , vivoit dans le i^' siècle.
Il a écrit V Histoire de son ordre y
et publié^ un grand nombre de
petits Discours sur les Evangiles
de toute Tannée , Venise, 1619 ,
in-4».
* MOZZAVELLO ( Jean ) , né
h. Mantoue , nommé par Léon
X, son protecteur afiectionné|
3oo
MOZZ
eoiiverDeiir de la forteresse de
Mocdaino , cultivoit les miises
I^tineSé Sa mort prématurée et
ti-agique l'empêcha vraisembla-
blement d'achever son poeine
épiaue ^e Porsenna. Il a publié
quelques écrits sous le nom de.
Mutio Arelio^- Voyez Ro&coe, Yk
de Léon X. , t. 5 , p. 558 et s. L'A-
rioste Fa aussi immortalisé sous
ce dernier non> , Orlandafurioso
Caut. 12 , st. 87.
* MOZZI ( Marc r Antoine ) ,
chanoioe , né d'une illustre ia-
mille de Florence le 17 janvier
16^8 , îiX ses études sou^ les jé-
suites. Doué d'upe grande faci^
lité, il embrassa un cercle de
connoissançes très-étendu, au^-,
guelles il joignit les arts agréa-
!es. Bon musicieq , jouant su*
périeurement de la mandoline ,
Mozzi fut souvent ..appelé k la
cour à!^% Médicis , pour faire
çà partie dans les concerts qui
s'y donnoient. On a de lui , I.
Viscorsi sacri , Florence, 171 7.
II. Soneiti soppa i nomi diki
ad alciuw dame Fiorentinfi dalla
serenissima principe fsa Violante ,
etc. , Florence, 1705% IIJ. IstoHa
di S, Cresçi , e de Santi njLartiri
suoi compagni , corne pure délia
chiesa del medesimo santo posta
in Valcay^delMugello, elc, Flo-
rence , 17 10 , in-fol. , fig. IVv Et
beaucoup d'autres ouvrages sur
difiepentes matières. Mozzi noou-
rut subitement le 4 avril 1736.
MUCf .
prestigiis , Romas^, iSai , iii^4*-
II. La^ Somme des cas de cons-^
cience atpnelée Silvestriney in-fol.
m. La Kose dor^ où Exposition:
des Evangiles de toute Vannée ,
H^guenaul^ i5o8 , in-4'« Stes ver-
tus le distinguèrent autani que sem
ouvrages. Il mourut de la peste ,
ea i525 , à Rome , après avoir
été élev^ à^ la place de maîtra
du sacré palais , et à celle de gé-
néral de son ordre. U étoit tïé
vers Pan 1460. Son écrît contré^
Luther est dans la Bibliotheca
Bocaberti.
* »«JCANTE (Jean-Paul) , de
Rome, grand -maître des céré-
Uioniçs de la eour pontiOeale ,
hpmine qui réuiûsSoit k de
grands taîens et de vastes con-
BoisSances les qualités qui cat-
ractériseut Vhonnete homme, fio*
rissoit dans le seizième siècle* Il
a, publié Relazione deUa ricon"
ciuazione , assoluzione , e bene^
dizione del serenissimo Henrico
quarto y cristianissimo re diFrtm-
cia e di Navarra , Jatia dalla
santità di N. S, Clémente VIII*
net portico di S, Pieiro li 17
di settembre iSgS , elc* , Viterbe>
1595 , iu'-4**«
* MUCCI ( JeanrBaptiste) , é»
Cliiéti, jurisconsulte et philoso-
phe du 17' siècle, a publié f^a-
riarum, qucestionum forensium
dilucidationes attento jure corn-
muni et regni; AriadntP feUr-
dales , sive in perplexos , fea-
M02iZ0LlN0 (Silvestre ) , dorum libros qi^œstiomm expe^
uminicain , ]^U5^coanu/ sous le j ditatarumpat^» i* et a»; piktci'
datiojies regeuti$ Saitfeliçii de*
dommicain , pi
Dom de Silyestre de Prierio ,
parce qu'il étoit natif de Prierio,
village près de Savonne , dans
Pétat'de Gènes , est le premier
qui écrivit avec quelque étendue
eoptFe l'ex-augnstin Luther. Ses
principaux ouvrages sont , I. De
strigii magorufà dœmonumque
cistomun , e.tCr |
MUCI,B( Mutiç), troisiénief
femme de Pompée, fille de Quin-
tus-Mucius-Scdevola , et sœur d^
Quintus-Metellus-Geler « s'dMU-
doDiçta san» iD/stère k la galasi^-r
MUDG
terie pendant la guerre de Pompée
contre Mithridate. S<m mari fut
contraint de la répudier ii son re-
tour , quoiqu'il en eût trois enfaos.
Pompée se pWgnoit sur-tout de
Jules-César , le corrupteur de Mu-
cie, ainsi aue de beaacoopd'autres
lemines. iirappeloitsonËffiathe,
par allusion à ramant de Gif tem-
neutre femme d'AgamemnoD. Il ne
laissa pas de s'allier avec lui quel-
que (emps après. Muoie se re*
j»arta à Marcus-Scanros , et lui
donna des enfans. Auguste ) après
la bataille d'Actium , eut beau*
COtt|^ d'égsurdspour elJe. Il s'étoit
^rvi du pouvoir qu'elle avoit sur
l'esprit de Sextu s - Pompée soSi
&1» , pour empêcher qu'il pe
^'unit contre lui avec Marc-An-
loipe*
MUGIUS. Foyez }Avi^v».
MUDÉE ( Gabriel ) ^ juriscon-
sulte c^èbre au i^« siècle y né
a Brecht , village situé auprèt»
d'Anvers, mourut k Louvain en
i56o. On a de lui plusieurs ou-
forages , qu'il est inutile de citer. *
* MCrO(>(Hemandez ), peintre
«spaenol^ sourd et muet, élève
du Titien, fut employé par Phi*
'lippe 11 , roi d'Espagne , aux de-
^corations du palais de rEscurial.
* MiaOGE (Jean ) , médecin
aixglftis , et excellent mécanicien ,
•mort en 1 7<)3 . Son père ^ Zachsrie
ÎMudge , vicaire 4e âaiut-André
il Ply«(ko«tk , est co4iau par un
volume d'exceUeBStSff/vKPAj , et un
£ssmi sur la nùm^eUe version
des Psaumes , qui est assez gé-
néralement estimée. Le docteur
Jean Mudge s'étahUt médecin À
Plymouth , oii il -exerça son art
avec distinction. 11 a donné un
Traite de (a toupc cHarrheuse ,
«t perfedi^nné ia TMe,^ope à
r4fl^xiQH0
MUGG 5ci
" II. MUDGE (Thomas) , frère
du précédent, très-bon horloger,
a donné un excellent Traité dèê^
horloges marines , et il a coasi-
dérabiemtint amélioré leA instru^
mens»
MU £ T ( Pierre le ) , archi-
tecte , né à Dijon en iSgt , mort
à Paris le 28 septembre 1669,
k 78 ans, étoit très-instruit de
tontes les parties des mathéma-
tiques. Le cardinal de Richelieu
l'employa particulièrementà cons-
tmire des indications dans plu-
sieurs villes de Picardie. La reine^
mère, Anne d'Autriche , le choi-
sit ensuite pour achever l'églist
du Val^de-Grace à Paris, il a
donné k plan du grand hdtet
de Lnjaes , «t €eux des hftte^
de l'Aigle et de Beauviiliers. Le
Muet a composé quelques ou-
vrages sur Tarchitecture : I. Le&
dntf ordres darchiiecture dorH
se sont servis les amciens , i64i »
in-8«; ouvrira savant , qui » de-
mandé beaucoup de reclierches
II. Les Règles des cina ordrtfS
^architecture de Fioles i65a ',
ia-8<>. III. La manière de bien bS-
tir y 1 6a3 et î 636 , in-CoHo . Les gen^
de Tart estiment ces ouvra ge».
MUETTE ( Muta ou Taeita > ,
déesse du Silence , et iiile du
âeuve Aloaon, Jupiter lui lit eocH
per la langue et la ÛL conduite
a«x enfers , parce qu'eUeavoit dé^
couvert à Junon son coramereè
avec la nymphe Jutume. Mer-
cure, louché de ;sa beautié, Té-
pottsa , et en eut deux eofaâii
nommés Lares y auxquels on sa-
crifioit comme à des gémes fami-
liers... F'ojrem Ajiaaiojîx.
♦ MUGGLETON(Lodewick>,
ta.illeur , connu vers i65o pour na
jschi«matique qui piétendoit avoir
I UINB luiiiièi:6 ii4t«s)eure, Ini r4paii-
liant à touX propos, tant sur les ob-
jets temporels que spirituels. Ce
fanatique , copine les enthou*
^ siastei» du même genre , >damiioft
saus scrupule tous ceux qui n'é-
toient pas de sou avis. Il lut con-
damné au pilori et à la réclusion
pour ses écrits , qui lurent brîUés
paria main du bourreau. Il moun
rut eu 1697 , âgé de 90 ans.
t L MUGNOS (G:iles) , savant
docteur' en droit canpn, et cha-
noine fde Barcelonne , succéda à
Tantipape Benoît XUI , en i4^4 »
et se fit nommer Clément VIII ;
mais il se soumit volontairement ,
en ^4^9, an pape Martin V« Ce
pontife, entre les mains duquel
}1 abdiqua sa dignité , lui donna
«n dédommagement l'évéché de
Majorque. Cette abdication de
Mtjgnos.mil fin au grand schisme
d'Occident , qui , depuis que Clé-
ment VU lut élu k Fondi, en iSyd,
s» voit divisé TËglise pendant 4^
î us.
tu. MUGNOS ( PbiJadelphe),
qui vivoit dans 1« 17* siècle , est
auteur d'un Théâtre ^énéfdo"
gÎQue ,àes familles nobles de Sir-
çile. Cet ouvrage parut en italien
à Palerme , 1647 ' *^^^ ^^ *^7*^ '
a vol. in -fol* avec figures. On a
encoi'e. de lui , I. Eaguagli his-
torici del vespro Siciîiano , Pa-
lerme 1645 » ou. 1669 , in'r4'^ , et
d'autres productions moins coor
nues.
* MUIR ( Thomas ) , l'un des
chefs de la conspiration qui eut
lieu en Ecosse en 1792 , et mem-
bre de la convention nationale qui
s'assembla ensuite à Edimbourg ,
fut condamne par le tribunal d'E-
cosse à un bannissement de qua-
torze années à Botany-baj. Lord
Stanhope s'efibrca de prouver, le
3i janvier 17949 ^ ^^ chambre
M.UIS
des pairs , que le jugement étoît
injuste , cruel et illégal. Shori-»
dan , Fox et autres , parièFettt
dans le même sfms', cependant
M uir n'en l'ut pas moins déporté*
Le comité de salut public cherch»
à le sousti-aire à cette peine , en
faisant croiser pour intercepter
la frégate qui le portoit ; mais
elle échappa aux Français , et
Muir arriva au lieu de son exil ;
cependant il vint à bout de s'é*
chapper sur un bâtiment amé-
ricain. Re\enant en Ënrope ;
sur une i'régate espagnole , 'il
fut pris par les Anglais , qui l
ne j'ayaut pas reconnu , parce
oue les blessures qu'il avoit reçues
dans lecombatavantdese rendra
lavoieot rendu méconnoi<ssable ,
l'échangèrent sur -le - champ. 11
débarqua en France , et s'y re-
mit de, ses blessures. Aussitôt que
la France eut signé la paix avec
l'empereur , elle songea k faire
une expédition en Angleterre , et
le directoire appela Muir à Paria
comme un homme propre a lè
seconder dans ses projets contre
le gouvernement anglais ; maià
il j mourut en janvier 1799 , des
suites de ses blessures.
MUIS ( Simécm MabotTe de ) ,
d'Orléans , professeur eu hébrç^
au collège royal k Paris , con-»
-noissant parlâitement les langues
orientales, mourut ^ en 1644? ^
5^ ans , chanoine et archidiacre
de Soissous , avec la réputation
d'un des plus célèbres interprète
de l'Ecriture. On' a de lui un
Commentaire en la^tin sur les
Psaumes^ Paris , i65o , in-folio ;
Louvain , 1770 , 1 vol. in - 4*-
C'est un des ineilleurs que nous
ayons sur ce livre de la Bible. Ou
trouve daâs ce même volume ses
Varia sacra : l'auteur y explique
les passages les plus dilHcites à%
l'ancien Xeslameut , -depuis . I«
MULE^
Geoèse jusqu'au livpe (ie$ Juges.
Sa disputje.avec le P* M^rio , ora-
tiirieu , coDlre lequel îl a éubir
Tauthenticité du texte hébreu ,
Tempéch^ de continuer ce ti^a-
vaii utile surtout les Uvres de
r£critiu'e sainte.^ Son style est
pur , ii^t , facile* Il avoit un juge"
ment solide , et une grande con-
noissauçe de tbutce qui conoerne
la religion <^ rhistoire sainte.
, >
* M.niA (Marc -Antoine de ) ,
surnommé AmuUo ^ patricien de
Venise., se distingua comme sa^
Tant et comme littérateur au i6*
siècle. PieJV le fitévéque et car-
din^J y lorsqu'il étoit amba fa-
deur à Rome pour sa république.
Il devint ensuite bibliothécaire
du Vatican , et un des membres
du concile de Trente. Ce savaht
cardinal -fonda à Padoue le col-
lège d'Amulio^ et mourut en 1 570.^
On a de lui des Lettres écrites aux
légats du Concile , Trente, i562 ,•
in-4'. Ces lettres ont été d'une
grande htilité. aux continuateurs
Se rUistoire ecclésiastique.
* MULERIUS ott DES Mdliehs
( Nicolas ) , natif d'un endroit du
même nom, près Lille eu Flandre ,
étoit fils de Pierre des Muliers ,
ministre du saint Evangile , aue
Ib. fanatisme persécuteur du auc
d'Alb^ expulsa de ses foyers , et
de Claudine Levettre, qui, n'ayant
pu, se soustraire à temps aux pour-
suites, de l'inquisition espagnole ,
périt martyre de ses opinions re-
fiffieuses k Ypres en. 1S68. lue
père du jeune des Muliers s'étant
établi à Leyde , celui-ci étudia à
Tstcadémie naissante de cette ville,
outre les langues savantes de l'o-
rient et de 1 occident , la théo-
logie , la médecine et les sciences
exactes , particulièrement les ma-
thématiques et Tastronomie. Créé
docteur Mt médecluc «a xSSy ,, il
MULE
So5
l'exerça d'abord à Lefdè , a Han-
Ikisenen Prise,* k Amsterdam', et ,
à Groningne ; il la professa ensuite .
dans cette même ville ^ après avoîlp
été pendai^t quelques années rec-
teur du gymnase de Leuwarden ,
et il joignit à la profession <le
la médecine celle de la géomé-
trie. Ses principaux ouvrages ,
écrits partie en latin et partie en
hollandais , roulent j»ur cette der-
nière science et sur l'astronomie.
Ce sont une Introduction à tis-
sage de Vastrolube , eu hol-
landais , Harlingen , iSqS. Des
Ephéméridés depuis 1609- 1626,
continuées a cette époque par soti
fils Pierre des Muliers , uoeteurr
en médecine. Tabula Frisicm
lunœ solares y. i6iir, Josèphe--
Juste Scalîger et Ubbo^menius.
l'a voient engagé à cette entre-
prise. Institutionum astronomie,
carum librLII^ 1616. Nic^ Co^^
permet a^tronomia ittstaurata j^
cum notis , 1617. Judçsorum
annus îunos solaris et TuroAra^.
bum mère lunaris.y 1^0. .Des
Tables des Sinus , en hi>Uandais ^.
et un T/'oité d^uê lamêmélaogue
sur la comète de. 1618. Il est
mort k Groningue en iô5o, âgé
de 65 ans. Son fils Pierre y fut
appelé à professer la botaniques
en 1628 , et y mourut eu i047*
(^«r^«B,surlepère, yitœ professa
Groning. , page 61-60. Sur lelils^
ibid, page 1 13 et 1 1^. ) .
* MULEY - MOLOCH , empe-
reur de Maroc , inérite d'avoir
son nom transmis k la postérité ,
par un trait d0 caractère qui ho- •
nora son agonie. Il touchoit à.
sçn dernier moment , quand les
Portugais , Sous la conduite de
leur roi Sébastien ,. débarquèrent
en Afrique. Muley se ranime k
la vue de l'ennemi ; porté euJi- ;
tière , il parcourt les rangs de
rarmée africaine, et vainqueur
- N
5*»4: MULL
de i« mort même ayant de Fétre
des PcMtugais , il expii^e , en ap-
ptiquant ses mains sur ses lèvres,
rur recommander à ses officias
secret d'un trépas dont Ten-
nernl «auroit pu tirer parti*
1. IVIULGRAVE (Richard ) ,
écrivain anglais, à publié nneJ^is-
iùire de la dernière rébellion d'Ir-
lande. Ayant traité dans cet écrit
sans ménagement la conduite d'un
ifiembre du parlement , il fût ap-
pelé en duel par celui-ci , et tué
dan& le combat , au comihencè-
ment de l'année i8o3.
* îi. MULGRAVE ( lord Cons-
fmntiâ'Philippe ) , fils aîné dû lord
Mulgrave et de la fille du comté
de iSrbtol , né en 1746 , mort
en 179^, hérita, en 177Ô, de
son titre en Malade» et fut ciiéé pair
d'Angleterre en iygo. Ce seigneur
entra jeune au service , et devint
capitaine de vaisseaa en 1765.
A fél«etîon générale de 1768 ,
oA le nomma mehibre du parle-
ment pour le 0omfé de Lincoln ,
et il défendit avec beaucoup de
leèie la cause du peuple dans plu-
sieurs questionsimportanfes, par-
Cf oulièrâment cette dés libelles et
c^llede l'élection de WestJi^^înster.
A I*oceasion de cette d^Aiè^e ,
il pnblàa un pamphlet intitulé
Lettre itim membre duphriémerU
à ses cômméttans , sfar les der-
niers procédés dé la ehdmbre
des 'communes , relativement à
téhciionàe SfiddJtèsex , in-é* . En
1 775 , MulgràVè et lé capitaine Lul-
widge partirent ensemble , com-
mimdant chacun un vaisseau, pour
àts découvertes qu'ils projeioienf
au p61e septentrional. Lé lord a
pumié la Àelutiùn de son v^ynge^
in-4''. Mulgrave u'étoit pas htoms
bon mathématicieu que naviga-
teur.
t L MVLLi» (/«an ) , w ùm
MULL
McnrTRkAt » ou RKcioMoirrAïf , 09
plutôt de MoiTTE Reggio , célèbre
mathématicien , né k Koningsho-
ven dans la Franconie en lifiS ,
enseigna k Vienne avec réputation.
Ap^pelé k Rome par le cardinal
Bessarion et par le désir d'ap-
prendre la langue .grecque , il sy
lit des partisans et quelques enne^-
rais. De retour en Âliemaene , U
fut élevé à l'archev^ehé de Ra-
tisbonne par Sixte IV, qui l'ap-
pcia de nouveau k Roâne : il j
mourut en 1476* Muller airoit re-
levé plusieurs' fautes dans les tru'»
ductiona latines de George de
Trébisonde : les fils de ce travfuc-
teur l'assassinèrent , dit-on, da&s*
ce second voyage , pour venj^er
l'honneur de leur père. D'autre*
assurent qu'il mourut de la peste*
Quoi qu'il en soit, il se lit uii
nOm , en publiant l'Abrégé de
Vudlmageste de Ptolomée » que
Purbacn , son maître en astrono-
mie , avoit commencé , BAle »•
1543^ in'4^. Il n'est point Tauteur
de la Chiromancie et Physiotio^
mie , publiée sous son nom ââ !««>
tin , et traduite en français, Lyon,
i549 ' ^^'^* ' mais on a de lui prit-
sieurs autres ouvrages j Veniâê ,
147S et 1498 , in*8o> dont Gas-
sendi faisoit beaucoup de cas. Ce
eiilosophe a écrit sa Vie. • • . ^
uUer est un des premiers qui
obsenrèreut les eomètes d'une ma-^
nière astronomique. Il fît darai sott
temps des Èpké^HdeSy et néiM
des Prédictions. On impnmeadiHtt^
un Mereiure de t78ocelk-ci, qu'en,
lui attribua , el que k»s ^énemeeâ
postérieurs ont rendu irappaiite;
I^ùst nulle txpUtoi. k partu t^irfvtis aamos ^
Êi sitptlngenàs rut-'sàs âh indt dktos ,
Otiuagttimut MSfMf f HihiUniù anmts ,
Ingriat t tt stekm »UtUt/àta fer*».
Si .««« ho4 amnç^ tftuà màiMâ o$€idit^êr^ y
Si mon in nihilum terr*fretumpu ririrçc f
CitBiti» tamen sursii/n rolventiir H ùitft
/
*
^ Après «jtt'il se sera éboulé depuis
lâ naissance du Fils de là Vierge
iyBS Atm'éiiS , il en paroîtra une
remarquable , entraînant avec ielTe
-«omme un torrent les destinées
les plus funestes. Si dans cette
année Funivers entier ne péril pas,
si la terré et rocéan ne retombent
pas dans Te néant, du moins les
empires les plus puissans seront
^ule versés dé fond en comble. »
mxjM^T perfectionna le mécanime
de là presse de l'imprimerie,
en i47i«
t TI. MULLER ( André ) ,
de Greiffenbage dans la Pomé-
Tàniè, tres-habîle dans les lan-
gnes orientales et dans là litté-
rature c^hiiioise. Waltou l'appela
en Angletbrre pour travailler k
si Pdljgiotte. Muiler avoit pro-
itiîs une Clef de la langue chi-
"nôise , pair laquelle une femme
sèroît en état de la lire en un
an ; mais il brûla ; dans an atccès
de folie, Touvrage ùh il dbnnoit
ce secret chimérique. Il moiirut
le 36 octobre 1694, après avoir
'publié plusieurs otwragès très-
savaiis.
m. MULLER (Jacques) , raé-
deoih , ûé en i5^ k Torgaw en
Misnie, et mort en 1657, ^ 4^ ^'^^ >
■laissa plasteurs Ecrits jsur son
art.
IV. IfULLER ( Jean ) , paîi-
teor de Hambourg» et docteur
i» théolo^e, auteur de dvvers ou-
vrages de littérature et de diéolo-
gie, mourut en lôyiï. -
V. MtJLLER ( Henri ) , savant
l^dfesseur (te théologie a Ham-
bourg 9 puis surintendant dqs
églises de Lubeck sa patrie. On
lui doit plu^éurs^Oiiif rages esti-
més , entré adtres une Riétoir^
de Bérefigèr eà' Satin. Il niourut
èïi 1675.
T. JUU
MUliL
5d5
VI. MtJLLER( Jean-Sébastien],
secréUirè du duc de Saxe-Wei-
mar , a écrit les Annales de la
maison de Saxe , depuis i3ôô
jus^u^eh 1700 , Weimar , 1700 ,
in-tolîo , en allemand. Cet ou-
vrage contient bien des cboses
singulières, puisées dans les ar-
chivés dés ducs de Weimar. L'au-
teur mourut eu 1708.
VH. MtJLLER ( Jean et RM^.
mand) , excellents graveurs ItoUan-
dïiis, dont le burin é^t d'une net-
teté et d'une fermeté admirable^.
Ils ilorissoient au cdmmencemeift
du 17» siècle.
Vm. MULLER ( GerWd-Fré-
déric) , conseiller d^état ejck Rus-
sie , et garde dos archives k
Moscow , né à Horford en West-
phalie en lyoS , mourut en
1785. Le recueil des mi^tériaulE
amasfés dans le c^urs de âes voya-
ges pour la ^graphie et. Vhi»:
(oire de Russie, a paru en all^
mand , en plusieuns paîrties » d^
puis 173a jusqu'en 1764* L^mné-
ratrice Catherine acheta la oolfee*
tiôn entière 5o,ooo livres stejr-^
ling , anoblit son fi\$ , et peiH
sionna sa veuve*
♦ IX. MUl^LER ( Philippe ) ,
né k Fribourg , Jpfôfesseur en mé-
decine à l'université de Leipsick »
homme k secrets , s'occupa de la
pierre philosophale et de la ré-
cherche de nouveaux remèdes
chimiques. Ses biivragiçs soot , !•
Miracula chimica et mysteria
medica, Ubris<QuintfiMt enneleata,
ÏJpsîa?^l Regiomonti, i"6i4» iu-
laj Wittembergae, 1623^ in-ia,
et i65() , in-8« ; Parisiîs , .i644 >
in- 1 a ; Rolhomagi , * 65 1 , in- f > 5
Amstelodanâi, 16;^, i^Sg, iQwj
in-ia; Géneva? , 1660, ip-8». 11.
Ûe usu musculbruTn^ i\iàù$ les obfv
sérvations de Grégoire Horstiùs ,
Ulni> i6ii8 , iii-4'*-
20
5o6 MULL
*X. MULLER (Philippe- Jac-
ques ) , professeur de philosophie
et de théologie dans l'université
de Strasbourg , né dans Cette ville
en ijSa , suivit avec ardeur ses
•cours de littérature latine et d*an-
tîquités ; le grec et Thébreu lui
devinrent familiers; il étudia les
sciences physique et mathémati-
que ;'mais la métaphysique et la
morale fixèrent plus particulière-
ment son attention. A Tâge de iS
ans, en 1 750, il publia une Disser^
tation historique et philosophique
sur la plurulité des mondes : cette
thèse très-bien écrite eut beaucoup
de succès. Les voyages qu'il eut
occasion de faire dans la Suisse ,
la France et dans d'autres pays
étendirent ses cohnoissances , et
le lièrent avec les principaux sa-
vans et les hommes d'un mérite
distingué de ces pays. Il mourut
k Strasbourg en 1793. Ce savant
n'a point laissé de grands ou-
vrages; il a seulement écrit un
certain nombre de thèses* Voici
le titre des plus intéressantes :
Obsersfationes miscellaneœ circa
uniones aninti et corporis , in -4" >
1 75 1 ; De origine et pennissione
'inali ,in-4* , t']^\ \ De extanti-
bus recentiorum philosophorum
conatibus cet^tudinem principio-
rum moralium vindicàndis, in-4'*j
1 773 ; Prolusio de miraculis ; Ob-
Af/vationes inphychologiam scho-
le Pythagot icœ , in - 4* , 1 787 ;
Animadversiones historiés philo-
sophicœ de origine sermonis ,
in-4%1777.
' t XL MULLER , lieutenant-
général au service de Russie ,
servit avec succès dans la guerre
contre les Turcs , et se couvrit
de gloire à la prise d'Oczakov»^ ,
tti 1786. En 1790 il commanda
un corps détaché, et emporta en
"octobre lé camp retranché des
«ï'urcs à KUIanova ; maïs il j lut
MULL
tué k la fin de Faction. Le» rrgreU
de toute la Russie et les larmes
des soldats honorèrent également
sa mémoire.
* XII. MULLER ( Cliarles ) ,
de Friedberg , mort en i8o3 , est
auteur de Fouvrage intitulé De
^intérêt politique de la Suisse re^
lativement à la principauté de
Neuchdtel et Vahingin , et qui a
été traduit de l'allemand par Jean-
Jacques de Sandoz de Travers >
conseiller d'état du foi de Prusse
a Neuchâtel , Neuchâtel , 1790 ,
in-8».
* Xin. MULLER (Guillaume),
de Prusse , major du corps des
ingénieurs , professeur des scien-
ces militaires , mort a Berlin
en i8o4, â^é de 70 ans , conna
par son Tableau des guçrres de
Frédéric -le - Grand contre les
puissances reunies de VEmpire p
de r Autriche , etc. , traduit de
Tallemaud en français par M. La-
veaux, Potsdam, 1785, iii-8<>.
* XIV. MULLER ( Otto-Fré-
déric ), savant naturaliste danois,
mort en i8o4 9 est auteur des ou- *
vrages suivans : I. Zoologiœ Va-
nicœ y seu animalium Daniœ et
Korwesice rariorum ac minus no-
torum icônes , descripliones et
historiay Hauniae , 1788-1806^
4 part, in-fol. , Ggiires coloriées.
Ces quatre parties sont ornées de
quarante planches chacune. IL
Èntomostraca , seu insecta tes-
tacea , quœ in aquis Daniœ et
No/'v^fegiee'reperit , descripsit^ et
îconibus iUustravit Muller , Lip-
siœ, 1785 , in-4*, ?vec 21 plao»
ches coloriées, llî. Verm.ium,ter>-
rpstrium etjluviatilium sùccincta
historia , Hauniae , 1773-74 9 S
•part, en i vol. in-4''.lV. Hydrach-
nœ quas in aquis Dariiàs pa^
lustrib'us detexit , descripsit Mut-
/'
MULL
1er, Lîpsiae , 1781 , in-4'*,, figures
Coloriées. V. An'unàîcuta in^sio-
ta. Jlu\^iatilia et marina , quœ de-
texit et destcripsit Muller , çurd
Othonis Fahriêii^ Hautiiae , 1786,
îii-4*> avec 5,0 figures coloriées.
Mulier a travaillé , conjointement
avec George - Christ , Ol^tîer et
Martin Vahl à la Flore danoise ,
qui parut sous le titre de Icônes
plarUarum spontè nasventivm in
regnis Daniœ et Nor'ivegiœ , etc,
ad illustrandum . opus de iisdem
plant is , regio /ussu exarandum ,
Florae Danicie numine inscriptum ,
Hafniae , 1761-1806 , 11 fascicu-
les in-fol. Cet ouvrage est pré-
cieux par la beauté de son exé^
cution. Chaque fascicule contient
60 planches, et l'on réunit ordi-
nairement trois fascicule^ en i
Tol. Il y a des exemplaires avec
les planches en noir ,• et d'autres
avec les planches coloriées. L'ou-
Trage se continue.
♦ XV. TITILLER ( Jean de ) ,
ancien ministre secrétaire d'état
de S. M. le roi de Westphalie,
son conseiller d'état , directeur
général de l'instruction publique,
grand-cordon royal de Hollande
et menabre de plusieurs sociétés
savantes , mort a Cassel le 5i
mai 1809, est auteur de plusieurs'
ouvrages , parmi lesquels on re-
ifiarque , Jt. Uffistoire de la
Suisse , écrite avec la complai-
sance d'un citoyen qui aime sa
patrie , et cependant avec l'impar-
tialité d'un sage , l'élégance d'un
littérateur, et la profondeur d'un
bomme d'état. Cet o^uvrage, quoi-
qu'il n'ait pas été terminé, a placé
l'auteur dans le premier rang
ûes historiens les plus distin-
gués des temps-modernes. II. Des
Lettres farnùières , monument k
la fois de science , de goût et de
sentiment. III, Les Voyages des
pap9S , ouvrage composé en Iran-
MULO
507
I çais, remarquable par son inté-
rêt , et par l'absence de tout
préjugé de politique et de reli-
gion, il a laissé beaucoup dVr-
traits et de notes , destinés , les
uns à compléter son Histoire de
la Suisse , et les autres à une His-
toire universelle dont jl avoit l'ait
connoîlre le plan. — - M. Mulleb
sp!i lirère , professeur et membre
du petit conseil à Schailhoui»e ,.
s'occupe d'une révision de ses
manuscrits , parmi lesquels se
trou\e son Histoire universelle ,
dnisée en vingt -quatre livres ,
d'après autant d'époques et dfe
grands hommes , et qui paroîtra
incessamment , en 3 vol. , sous le
titre de : Vingt^f/uatre livres d'his"
toire universelle , particulière-^
ment des nations de lËurope ,
depuis l'origine des états Jusqu'à
nos jours (c'est-k-dii-e jusqu'à
l'an 1783. )
L MUIJMANTV (Jean), né à
Pégau en Misnie, professeur de
théologiekLeipsick,morteu i6i3,
à 4^ ans. Ou a de lui , en la-
tin , I. Un Traité de la Cène»
\ï. Uu De la divinité de Jésus*
Christ, contre les ariens, lll. DiS"
putationes de Verho Dei seripto,
IV. Flagellum melctncholicum*
V. Un Commentaire sur Josu&\
IL MTJLMANN (Jean), je-
suite allemand , auteur de quel*
ques livres polémiques , mourut
en i65i. — Jérôme MtJLMAKN , son
frère , mort en 1666 , a. aussi
publié plusieurs ouvrages du
même genre.
* MULOT (François-Valentin) ,
docteur en théologie , bibliothé-
caire de Saint- Victor , membre
de l'assemblée législative en
lyga , du lycée des arts, et delà
société des sciences, lètties et arts
d« Paris , professeur d« belles*
5o8
MULT
lettres k Ma yence , né a Paris lé ap
octobre 17^ » et mort dans cette
ville le 9 )iim i8o4 > a publié Iqs
ouvrages suîvans : I. Essais dé
sermons prêches à FHôtel- Dieu
de Paris , Paris , 1781 , in-12.
]I. Traduction des Amours de
J)aphms et Ckloé y MjtJlhne et
Paris , 1783 , in-80 et m- 16. III.
Requête des vieux auteurs de la
hibliothèque de Saint- Victor ^ à
M. de Marbosufy évêque étAutun^
^n vers , un volume in-8«, Paris.
IV. Premier volume de la Collée-^,
tion des fabulistes , avec un diS"
cours sur les Fables , et la tra-
duction des Fables de Lockman y
nnvol. in-8'» , Paris , 1785. Cette
collection n'a pas été suivie. V.
Jje Muséum de Florence , gravé
par David , avec des explications
Jhançaises y Varls y 1788 et années
postérieures , 6 vol in-4*. VI. Al-
manach des Sans-culottes, Paris,
1794- C^t Almamich , dit l'auteur ,
ëtoit fait pour rappeler ceux cfui
prenoicbt le nom deSat^s-culott^s
aux principes de la société. Vil.
'Vues dun citoyen sur les sépul-
tures , Paris , an V ( 1797 ) , in-8*'.
L'auteur a refondu ces vues dans
le Mémoire sur la question Quel-
les sont les cérémonies àjaire
pourlesjunérailles. ? mémoire qui
a partagé le prix proposé par
'l'institut natioual. VIII. Des irb*
tices bibliographiques sur plu-
sieurs écrivains. IX. Essai de
poésies légères , Mayence » an
Vn ( 1799 ) , iii-80. Uabbë Mulot
9)SI encore auteur de plusieurs
Discours et Mémoires pronon-
cés ou lus dans diverses sociétés
littéraires de Paris.
MUMM
dus. Celui qui nous reste est une
espèce de Chronique de sa patrie^'
?ui embrasse aoi ans, depuis
an 870 à ii54 ; elle a été impri-
mée pour la première fois en
Skalholt, in-S» , i688 , par Théo-
dore Thorlacius , réimprimée en
1716 , in-8», a Oxford et à Co-
penliague,in-4*, 1733. Contem-
porain de Nestor , premier his-
torien de Russie , Arius passe
chez qi^elques érudits pour le
père de rhistoire islandaise »
quoique d'autres donnent ce titre
a Isleif, premier évêque de cette
île. M. Werlanfi'a puhUé en 1808 »
à Copenhague, une notice cu-
rieuse et savante sur Arius , dont
il loue la^candeur et là véracité.
* MIJMELTER ( François ) ,
professeur 4'bistoire dans l'uni-
versité de Vienne en Autriche,,
mort en cette ville en 1799, est
connu par un bon ouvrage sur les
mérites des réffgns autrichiens
relativement à i empire romain,
et d'un Abrégé , en allemand 9 i/e
thistoire de cet epipire.
* MULTISCIUS (Arius)., né
en Islande Tan 1067 , mort en
1148, entra dans le sacerdoce ,
cultiva les lettres , et composa en
t MUMMIUS ( Lucios ) , con^
sul romain , sounut toute l'A«
chaie, prit et brûla la ville de
Corinthe , l'an i^6 avaht Jésus-
Christ , et obtint , avec l^onneur
du triomphe , le surnom â^Achaï-
que. Ses succès ne l'empêchèrent
pas d'encourir la disgrâce de se«
concitoyens. Il mourut h, Délos.
Mummius ne s'enrichit point par
se& victoires , et se distingua tout
à la fois par son désintéressement
et par son ignorance. On dit
qu'ayant envoyé 'a Rome des ta-
bleaux et d'a^itres ouvrages des
plus anciens et des plus cOfèbres
artistes de la Grèce , il menaça
ceux qui les conduisoient d'être
condanmés a les remplacer^ s'ils
langue norvégienne divers 01/- j éprouvoient quelque dommage
ftrages dont plusieurs sont per- j dans le transport. *
f
[
MUNA
MUMMOL ( Ennius ) , fils dç
Péonius , comte d'Auxerre , ob-
tînt , i'an 56 1 , de Gontran , roi
dX>rléaiis et de Bo^irgogne , l'of^
fîce de ce comté à la place de son
père. Mumraol mérita parla supé-
riorité de ses talens d'élrc créé
patrice dans la Bourgogne, c'est-
à-dire, gén^alissîme des troupes
de ce royaume , et prouva qu'il
étbit digne de cette place émi-
nente , ^ar la défaite des Ldm-'
bards et des Saxons , qu'il chassa
de la Bourgogne , après les avoir
bft^tns k plusieurs reprises. Il
Recouvra la Touraine et le Poi-
tou sur CHilpéric , roi deSoissons,
qui les avoit enlevés , l'an 576 ,
à Sigebcrt II de ce nom. Ces
deux princes étoient frères de
Gontran. Mummol effaça depuis
Ï>ar la plus noire ingratitude,
e souvenir de ses services. L'an
585 il entréprit de mettre sur
îe trône , à la place de sonbieti-
feiteor, un aîventurier nommé
Oombaud , qui se disoit le frère
de Gontran , et le fit reconnof tre
roi a B rives en Limousin. Le roi
de Bourgogne , indigné contre cet
ingrat , assembla proraptement
iinè armée, et vînt 1 assiéger dans
Comminges , qh il s'étoit enfermé.
Bfummol se défendit avec assez
de courage pendant quinze jours ;
mais se voyant a là veille d'être
£ris y il livra Gombaud , et Ite
rndeniain !fe fit tuer les armes
à la main , de peur de tomber
en la puissance de son souverain ,
dont il redouloit les reproches ,
autant qu'il apprihendoit le sup-
plice du k sa perfidie.
MUNC 509
n^ent. Il peignit avec Raphaël la
galerie mi f^x^fcon. OnvoitqueU
([ues-uns de ses ouvrages âàna
plusieurs églises de Rome. Après
la mort de son maître , il retourna
à Modène , où il continua de tra-
vailler jusqu'à sa mort , arrivée \9
21 décembre i525.
* MUNARï ( Pellegrino , nom-
mé aussi AftBTtisi), peintre delVfo-
dène , et disciple de Raphaël , fiit
un de ceux (|iii approcna le pins
de son maître dans les -airs de
lête qu'il donna à ses figures ,
dlan& leur pose et leur arrange-^
MUNCER (Thomas), de
Zwickau , dans la Misoie , Fan
des plus fameux disciples de Ltt->
ther. Après avoir répanda dans
la Saxe les erreurs de son maî-
tre , il se fit chef des anabap4
tistes et des enthousiastes. Uni
avec un certain Storck , il courut
d'église en église , abattit les
images, et détruisit tous les restes
du culte catholique que Luther
avoit laissé subsister. Il joignoit
Fartifice k la vio^lence. Quand ii
entroit dans une ville oa une
]|>ourgade, il prenoit l'air d'un
prophète , feignoit des visions >
et racontoit avec enthousiasme
les secrets que le Saint-Esprit lui
avoit révélés. Il préchoit éjg;ale-
ment contre le pape et contre
Luther , son premier maître. Ce-
kii-ci aVoit introduit , disoit-il,
un relâchement contraire à FË-
vangile ; l'autre avoit accablé les
consciences sous ^uné foule de
Êratiqnes , au moins inutiles»
>ieu Favoit envoyé , si on l'eu'
croyoit, pour abolir la religion
trop sévère du pontife romain ,
et la société licencieuse du pa-
triarche des luthériens. Muncer
troava une riiultitude de gens
qui saisirent avidement ses prin-
cipes ; il se retira k Mulhùusen ,
où i| fit créer un nouveau sénat
et abolir l'ancien , parce qu'il
s'élevoit contre ses opinions. Il
ne songea plus a opposer k Lu-
ther une secte de contrôversistes ;
il aspira k fonder dans le sein dé
l'Allemagne une nouvelle mo«
narchie. « IMous sommes toud
5i6 MUNC
frères , disott*i] en parlait à la
populace assemblée , et nous
n'avons qu'un commun père dans
Adam. D'oîi vient donc cette di/"-
férence de rangs et de biens ,
que la tyrannie a introduite en-
tre nous et les grands du monde?
Pourquoi gémirions - nous dans
la pauvreté , tandis qu'Us nagent
daus les délices ? IN'avous-nous
pas droit à l'égalité des biens ,
qui , d^ leur nature , sont faits
pour être partagés sans distinc-
tion entre tous les hommes ?
Rendez-nous , riches du siocle>
avares usurpateurs , rendez-nous
les biens que vous retenez avec
injustice : ce n'est pas seulement
comme houjines que nous avons
droit à une égale dii>tributîon des
avantages de Ja i'ortune , c'est
aussi comme chrétieiis. A la nais-
sance de la r«;ligion , n'a-t-on
pas vu les apôtres n'avoir égard
3u'aux besoins de chaque fidèle
ans la répartition do l'argent
qu'on apportoit à leurs pieds ?
Ne verrons-nous jamais renaître
ces temps heureux ? Et toi , in-
fortuné troupeau de Jésus-Christ,
gémiras-tu toujours dans l'op-
pressioQ sous les puissances ec-
clésiastiques ? Le Tout -Puissant
attend de tous les (>euples qu'ils
détruisent la tyrannie des magis-
trats , qu'ils redemandeul leur
liberté les armes à la -main, qu'ils
refusent les tributs, et qu'ils met-
tent leurs biens en commun. C'est
à mes pieds qu'on doit les ap-
porter , comme on les entassoit
autrefois aux pieds des apôtres.
Oui , mes frères , n'avoir rien
en propre , c'est l'esprit du chris-
tianisme à sa naissance ; et re-
fuser de paver aux princes les
impôts dont ils nous accablent,
c'est se tirfrde la servitude dont
Jésus-Chiist nous a alîranchis.w
(Catrou, Histoire des anabap-
tistes ; Piuquêt , Dictionnaire des
MUNC
hérésies. ) Il écrivit aux vîllec
et aux souverains que la fin de
l'oppression des peuples et de
la tyrannie des forts étoit ar-
rivée; aue Dieu lui avort or-
donné u'exterminer tous les tj-
rans , et d'établir sur les peuple»
des gens de bien. Par ses lettres^
et par ses apôtres , il se vit biea-
tôt a la tête de quarante mille
hoipmes. Les cruautés exercées
en France et en Angleterre par les
communes se renouvelèrent en
Allemagne , et furent plus vio-
lentes encore. Ces hordes de bê-
tes féroces, en préchant l'égalité,
la réforme , ravagèrent tout
sur leur passage. Le landgrave
de. Hesse et plusieurs seigneurs
levèrent des troupes et attaquè-
rent Muncer. Cet imposteur ha-
riingua ses enthousiastes , et leur
promit une entière victoire. «Tout
doit céder, dit-il, au camman*
dément de TËternel , qui m'a mis
à votre tête. En vain l'artillerie
de l'ennemi tonnera contre nous ,
je recevrai tous les boulets dans
la manche de ma robe ^ et seule:
elle sera un rempart impénétra-
ble à l'ennemi. » xilalgré ces pro-«
messes , son 'armée fut défaite »
et plus de sept mille anabaptistes
périrent dans cetttî déroute. Mnn-
cer fut obligé de prendre la fnite^
11 se retira à Franchusen, où 1q
valet d'un oflicier , ayant saisi sa
bourse , y trouva une lettre qui
découvroit cet imposteur. On le
traduisit à Mulhausen y oh il pé-
rit sur l'échafaud en i5'2Ô. Lsk
mort de ce misérable n'anéantit
pas ranabaptisme en Allemagne. -
Il s'y entretint et même s*y ac-^
crut ; mais il ne formoit plus ait
parti redoutable. Ijes anabaptis-
tes étoient également odieux aux
catholiques et aux protestant,
et , dès qu'on en prenoit quel-
qu'un. , il éiuit puni comme an
vofeur de g^rang chemin* Mai«
■ MUNG
ifuelques supplices qu'on învenfftt
pour inspirer de la terreur aux
esprits , le nombre des fanatiques
croissoit. De temps en temps il
5'élevoit parmi les anabaptistes
des chefs qui leur promettoient
des temps plus heureux : tels fu-
rent Uoiînann , Tripnaker , etc.
Après eux parut Mathison , ou
Jean-Matthieu , boulanger d'Har-
lem , qui envoya dix apôtres en
Frise , à Munster , etc. La reli-
fion réformée s'étoit établie à
lunster, et les anabaptistes y
avoient fait des prosélytes , qui
reçurent les nouveaux apôttes.
Tout le corps des anabaptistes s'as-
semb}a,lanuît, el reçut de TeUvojé
de Mathison Tesprit apostolique
qu'il attendoit. Les anabaptistes
se tinrent cachés jusqu'à ce que
leur nombre fût considérablement
augmenté ; alors ils coururent
par le pays , criant : « Bepentez-
vous , faites pénitence , et soyez
baptisés, afin que la colère de
Dieu ne tombe pas sur vous, u Ils
envoyèrent secrètement des let-
tres adressées à leurs adliérens.
Ces lettres portoient « qu'un
prophète envoyé de Dieu étoit
arrivé k Munster ; qu'il prédisoit
des événemens merveilleux , et
qu'il instruisoit les hommes des
moyens d'obtenir le salut. » Un
nombre prodigieux d'anabaptis-
tes se rendit a Munster ; alors
les anabaptistes de cette ville
coururent dans les rues , criant :
•t Retirez- vous , méchans, si vous
voulez éviter une entière destruc-
tion ; car on cassera 1^ tête à tous
ceux qui refuseront de se faire
rebaptiser. » Le clergé et les
bourgeois abandonnèrent la ville ;
les anabap liantes pillèrent les égli-
■es et les maisons abandonnées ,
et brûlèrent tous les livres , ex-
cepté la Bible. Peu de temps
Après la ville fut assiégée par
févêqoe de Munster 9 et Mathison
MUND 5it
fut tué dans une sortie. ( Voyez
la suite dans l'article de Jeait
de Leyde. )
fMUNCKER (Thomas), savant»
littérateur allemand du 17* siè-
cle , occupa différentes chaires i
et donna plusieurs ouvraees de.
belles-lettres. Le principal et le
plus estimé -est son édition des
Mjrtho^raphi laUni , scilicel ,
C JuUus Ffyginus et alii , avec
de bons commentaires , Ams-
terdam, i68r , «2 vol. in-8r», réim-
primés à Leyde en 174^ , a tom.
in-4® > par les soins dWugustin
Van Staveren, qui ajouta beau-*
coup de notes au travail de
Muncker. Ses Notes sur Hygin ,
cum notis variorum , Ham--
bourg , 1674 > in-8» , sont plei^i
nés a érudition.
♦ MUNDANELLA ( Louis ;,
médecin , né k Bresse , fions*-
soit en Italie vers l'an i54o. Di-
recteur du jardin des plantes à
Padoue , il s'y distingua par ses
lumières en botanique , et em-
ploya tout ce qu'il avoit d'élo-*
quencc et d'érudition powr con-
vaincre ses contemporains de la.
supériorité des médecins grecs*
sur les arabes , dans lés écrit*
qu'ils ont réciproquement pu-
bliés. On ti'ouve niinportantes,
observations à l'appui des Trai-
tés mis au jour par ce modecia ,
I. Epistoîce. médicinales \mri€i'^
mm quœstionum et locorum Ga^
leni di/Jicllinrum exposUionetrt
continentes, jinnotationes inj4n^
tonii Musœ Brassavolœ simpU^
cium medicamentorum examen ,
Basîléa», i538,in-8», i543> i5i>6y
în-4' ; Tiguri , i54o , in-B* i. V^o-
netiis , i545 ; Lngduni , 1.Ô57,
in-folio . 11. Dialogi mfdicinahs
dècem , Tiguri , i55i , ia-4**«
IlL Theatrum GaletU , hoc est ,
universœ medlcinœ à. Quletio dij*^
5.12 MÇND * MUN-]J
* t^rium f B^sflese , i538 , in-S" ,| et vous n'avez ^ue ce mojejpi :
154S, i556, in-4® ; Tiguri, .i54o,i
in-S" ; Venetiis , i545 ; Lùgd uni ,
^57 , in-iblio ; -Calomae, i^y ,
in-lolio. ly. Eplslolfi €ui Ja$e-:
phwn Faldamum , aua tractatur
œtœstio , utrùm in Uenis qffèçti'
ous seconda sit vena quœ ad
a^nularem digitum. sinisUw ma-
mis y P^tavii , 1567 , in-S».'
..MUNDINUS, célèbre anato-
miste , un des premiers qui ait,
tenté de perfectionner Tanatp-,
Vfiie ; mais dont les efforts furent'
feibleSy na(|uit à Florence , et
BU)urut à Bologne en Italie, Tan,
i3i8. Mundiaus donna un Corps
aVànatomie , iinprimé à Bologne en
x483, -et à Paris en 1476 5 in-fol.j
Lyoril, iSag , in-S» ; et a Maipnr^;^
en i54i , in-4<». ( Voyez Cabpi ,
n*" L } Comiyie il disséquoit lui-
même , on y rencontre quelques,
observations .nouvelles et , quel-
ques découvertes qui lui appar-.
lienoient , particulièrement sur la;
matrice. Cet oqvrage ressuscita ,
pour ainsi dire j Tétude de l'a-!
natomie. On s'y livra tellement,
jusqu'au rétablissement des let-
tres, que les statuts de Tuniver-.
«ité de I^doue ne permettoieut.
pas de faire d'autres leçons dans,
i^ écoles de méjccine. |
mais vous ne pouvez pas ^irç
taire la reconnoissance 4^ tout
l'empire pour ces yertue^x mi-
nistres ; elles débri.5 mêmes de^s.
mpnumens qu'ils ont élevés , et
que vous détruisez , parleront »
malgré vous ,' de leur gloire- »
Haroun , touché de ces parple^..,
lui fît donner une . assiette d'pr.
Mundir , ep la recevant , s'écria :
ff Voici encore un bienfait de&
Barmécides ! »
fMTJWCH (Burcbard-Chris-.
tophe, comte de) , céjèbrç gé-
néral des armées riisjKs , secpiifX
fils d'un simple gentilhomme ,
retiré du service de Panemarck ^
et qui oocupoit en IJoUande Ifi
plape d'inspecteur des digi;es ,
naquit le .9 mai i683, dans une.
pe^te terre voisine d'Qldeai-
bourff. La vue continuelle de ces
grands ouvrages de l'art ^ sx né-
cessaires dans un pays, qu'il pro«
t^ent eontre les inondations du
Weser et de la mer du NowJ ,
rendit au jeune Mu;uich les prin-.
qipes de rârciiitecttii:e hydrauïi-
' que t^ès-familiers. II suivoit son
;père 4afl>s ses opérations , et il
étudia sous lui les mathémati-^
I ques , le dessin et la levée des
: plains- A seize ans il >int en '
France., x)u l'idçe qu^on ayoit.
déjà conçue î^e ses talen^ lui
-fit offrir .une. nlaçe d'ipjjéniepr
d^ins. Farmi^e d Alsace , comman-
* dée par le maréchal de Villçroj.
Û.se rendit a Strasbourg pç>ur ep.
* MXJ3VDIR. Ce nom mérite
d être . transmis honorablement à,
la postérité pour les deux traits
aqîvans de courage et de rccon^
Boissance. Hiaroun al Rascbid ,
l'implacable ennemi et ie des-^
tracteur de|p BarnȎci^}es , pousjia.
la démence jusqu'^ défenclre q^e, moier aaps jia^ qu^rt
Ton parlât deux. Le musulman lut point servir, c.ontre son seuve-
lyiunair osa. braver cette loi \ etîit rain , et il retourna ds^ns >5a pa-
pnhliquemeTit leur éloge. Le ça^J trie. Blc^^pt après, il. suivit -eu,
lifç l'envoya chercher, et te me^^ Italie Je. prince léu|fène , et ap-
paça «lu supplice* « Vous^ pou-* prit spus ce ^}^çi^i^v célèbre k '
t^^ lui répandit Muodir » 4x^0/ ren^^M^ df^s.viGtpircus^ fil^saé çl
MUNI
MUNI
Si5
fait prî^ozmîer k la bataille de I l'art. Quelques jouni ayant 3»
t)enàra , on le conduisît k Paris ,
tra, au service d'Auguste , roi de
Pologne , qui di^utoit la Pologne
k Stanislas , et dont il obtint la
place de major-général des trou-
pes saxonnes, et le commande-
ment des gardes de la Oouronue.
Tracassé par l"^envie , par Tévê-
i|ue de ï^lo^k , parle comte de
flémin|; , favori du roi , il quitta
la Pologne a Page de trente-sept
ans , et vint en jRussie au com-
mencement de 1721. Accueilli
par Pierre I*' , qui recherchpit
avec empressement tous les étran-
fers dont les talens pouvoient lui
evenir utiles^ il en fut consulté
sur les travaux du port de Crons-
tad et de la forteresse de Biga.
Le CQ^rs de la Neva , sortant du
lac Ladoga pour se jeter dans la
Baltique , étoit ptçiTonipii par
Une qataraCjte* ; Munich fit lever
eet ph$tR(Ae par une écluse,, pour
faire de Pétersî>purg le princi-
rl csatrepôtdu con^mercerussei
fallpit en faciliter les trans-*
Î>prts pîir la Neva , et trouver
es mojens d'y amener, les mar*,
çhan^ises des bords de la mer
Caspienne , telles que les grains ,
le sel , les bois de çonstruc*-
îion , les étôjŒes et l^s produc-
tions de la Per^e : l'ouverture
du canal de Ladoga , joignant
le fleuve Wolochow a la Néva^
èârpit ces moyens ; Ijb çza^r
Pierre fayoit tentée en 17 19 , et
voitura Im' - même la première
brouette de terre k f endroit où
fci di|;ue devoit s'élever, Grégoire
Plsarew ayoit été cîiargé des tra-
vaux , mais entre $es mains ils
^toient restés infructueux. ]VIu-
nich reçut ordre de les suivre j
dès-lors ils avancèrent et prirent
une direction utile et justement
'\ç d'après les règles iie
mort , on demandoit k Pierre I*'
oh il ' éprouva le traitement le j des nouvelles de sa 3anté , il fér
plus doux. En 17 16, Munich en- pondit : «c II me semble que lei
travaux de Munich me guéris-
sent. » Sous Catherine ils furent
continués ; enfii> , le 12 juin
1728 , la navigation du cani^l
fiit pour la première fpis ou-
verte sous le règne de Pierre ÏI.
Ce prince récompensa Mui^ch y
en lui donnant le titre de comte
et le gouvernement de Péters-
bourg , de Pingrie et de la Ern-
lande. L'impératrice Anne Iwa-
nowa lui succéda , et en ijS^
Munich eut le plaisir de la con-
duire avec toute sa cour d'u^i
bout du canal k l'autre , et de lui
faire parcourir les trente - deux
écluses. Quatre-vingts barque*
entouroiènt Je magnifique yacht
de la souveraine, et ce voyage
eut l'air d'un triomphe pour l'au-
teur de l'enfreprisej et assura sa fa-
veur. Elle diminua buelque teinps
après parle crédit du comte ^d'Os-
termann , qui lui devoit son ^é-
vation , et Munich se vit forcé de
quitter Ja cour avec la mis^on
spécieuse d'aller prendre la ville
de DantzicK, où s'ëtoit refujg;ié
Stanislas, rpi de Pologne. lK>a
succès fut prompt et cpmplet.:
malgré .un renfort de troupe^
françaises nouvellenient arrivé y
la place fut obligée de capituler,
Munich se rendit ensuite k Var-
sovie , où tout plia devant lùi«
Daps cette ville , il reçut l'ordre
de se rendre dans l'tJkraine , pour
y arrêter la révojte dç^ Tartarés
qui s!étoient enipai'és du.Cub<an'y
et l'invasion des "Turiçs sur lés
terres de la Kijf^s^ié. Des quatre
camppgnes faites par ce général
contre les Ottomans , il n*en est
aucune oî^ il ne se signalât par une
gr;ande prudence unie à beau-
coup d*intrépi4ilé , et par des
exploits eitjcaoïrdiuaire^* Après
5i4 MUNI
avoir établi l'égalltë de solde par-
mi les soldats , et les avoir assu>
jettis à la plus exacte discipline ,
il entra en marche en ijSô ; il
força les lignes de Pi écope , re-
gardées comme imprenables , et
Bordées de tours et de cent mille
Tartares. Apres ce triomphe , le
général turc , devenu son prison-
nier , lui dit o qu'il étoit surpris
que les troupes russes eussent pu
escalader ces lignes , jjuisqu'il
s'apercevoit qu'elles n*avoient pas
des ailes. » La Crimée fut bientôt
soumise, et cette conquête répan-
dit parmi les Turcs la terreur des
armes russes. En ij^y la ville
d'OczalcofF fut prise d'assaut le
troisième jour du siège , malgré
une artillerie l'oudrojante, la plus
forte garnison , et l'explosion du
magasin à poudre. Ce succès ou-
Trit à la nussie l'embouchure et
la navigation du Niéper. L'année
suivante , l'armée ne pouvant exis-
ter dans un pays dévasté , se re-
tira dans rutraine : elle auroil
été complètement détruite dans
cette retraite sans les soins et la
vigilance de son général. La cam-
Ï)agne de inZg fut la dernière et
a plus glorieuse : Mupich passa
le Daiester , et par la victoire de
Stav\rutshane , suivie de la perte
de Choczim , il conquit la paix ,
qui fut signée immédiatement
après k Jassv» On peut lire
tous les détails des laits mili;
taires de cette guerre , dans l'his-
toire publiée par M. de Kéralio,
tn 1^86 ,2 vol. in-4'*. Après sa
victoire , Munich , surnommé par
le roi de Prusse l'Eugène du No ni y
ne recueîTlit pas la récompense
qu'il mcritoit. L'Ukraine , dont il
désiroit le gouvernement , fut
donné au favori Biren son ien-
nemi. Bientôt après, celui-ci , de-
venu régent sous la minorité d'I-
wan m, fut arrêté dan^ le mou-
vement d*uue révolution qui le
lilUNI .
rçjégua en Sibérie, et plaça sut
le trône la princesse Anne , nièce
de l'empereur. Cette dernière
céda bientôt sa place a Elizabeth,
à qui Munich devint odieux. Av-
rêtg^ comme contraire au nouveau
gouvernement , traduit devant
une commission militaire^ on
l'accusa d'avoir fait périr trop de
soldats , en remportant des vic-
toires. Munich , impatienté des
questions absurdes de ses juges ,
leur dit : « Dressez vous-même»
mes réponses et je les signerai. »
Il fut condamné et conduit^e 17
janvier iy/^2 , sur la place du
Sénat avec Ostermann pour y
perdre la vie. Vêtu de gris , en-
veloppé d'un manteau rouge , il
montra l'intrépidité qui Tavoit
dih'^'gué dans les combats. Il sa-
lua ïes officiers et les soldats qu'il
avoit menés a la victoire , et donna
une bourse pleine d'or k ceux qui
l'avoient gardé. Ostermann monta
le premier sur l'échafaud , et
avoit déjà posé sa tête sur le bil-
lot , lorsqu'on lui annonça sa
^race. Munich entendit son arrêt
qui lecondamnoitk être écartelé;
mais on lui déclara que sa peine
venoit d'être commuée dans un
bannissement perpétuel en Sibé-
rie. Ses biens furent confisques ,
son fils exilé delà cour. L'épouse
de Municli voulut être sa com-
pagne fidèle dans son exil. Il
alla remplacer Biren dans la pro-
precabanequ'occupoitce dernier,
et dont Munich avoit tracé lui-
même le plan pour son ennemi.
Celui-ci ,au contraire, éprouvoit
une amélioration dans son sort ;
on lui avoit permis de quitter la
Sibérie pour venir résider à Ja-
roslaw ; les deux bannis se ren-
contrèrent dans le fauboug de
Cazan ; ils se reconnurent , se sa-
luèrent ; mais ne se dirent pas
im seul mot. Une cabane , un
petit jardin très-aride ^ devinrtut
,MUNl
toute la fortune du vainqueur des
Turcs €t du sauveur de la Russie.
La religion vint le consoler ; il
eoaiposa des Cantiques spirituels
et des Pensées morales et pieuses.
Lia il gagna long-temps de quoi
subsister, en donnant des leçons de
mathématiques, et en vendant le
lait de quelques vaches qu'il s'é-
toit procurées. Au bout de Qoans,
la mort d'j'llizabeth et lavéne-
ment de Pierre 111 au trône lui
rendirent la liberté. 11 faisoit sa
prière du matin lorsqu'un courrier
lui en apporta la nouvelle , il la
recommença avec sa femme pour
rendre grâce à Dieu de leur déli-
vrance. Son retour à Pelersbourg
fut un triomphe : les généraux ,
les oFliciers qui avoieut servi sous
%es ordres accoururent sur son
passage pour féliciter leur ancien
général , âgé' de Sa ans , et ver*
soiept des larmes de joie. On vit
l'un de ses fils , et trente-deux
petits-fils ou arrière- petits-fils y
aller à sa rencontre hors de la ca-
Ï vitale. Le vieillard parut devant
'empereur au milieu de sa nom-
breuse famille , et couvert de la
même peau de mouton qui lui
servoit de vêtement dans les dé-
jserts de la Sibérie : rien n'avoit
ébranlé sa vigueur ni son cou-
rage. Catherine II , lui donna le
gouvernement de TEsthonieet de
la Livouie , en gisant : « Munich
est l'un des pères de Tempire
russe , s'il n'est pas un de ses
enfaus. » Elle le nomma juge du
camp du magnifique carrousel
ëu'elle donna V Pétersbourg en
1766* Le vieux féld*niaréchal
l'entretenoit sans cesse du projet
de chasser les Turcs de l'Europe ,
et de rétablir l'empire d'orient,
lorsqu'il mOurut le 16 octobre
l'jQ'j , avec la réputation de l'un
^s nlns grands généraux de son
siècle. On lui doit quelques écrits ^
tels qu'un Système de fortifica-
MUNI
5i5
tîons , un Plan pour pcrfec-
tionuer les digues du comté d'Ol-
dembôurg, qu'il adressa au roi de
Danemarck , et une Ebauche sur
la forme du gouvernement de
l'empire russe. Ce dernier ou-
vrage , en français , fut imprimé à
Copenhague en 1774» «Munich, dit
M, d'Halem, l'un de ses historiens ,
étoit grancj et de belle taille ; ses
jeux et toute sa ph\ sionoiaie an-^
nonçoierit l'intrépidité , la fer-
meté, la pénétration, le discer-
nement le plus prompt et le plus
sûr. Il étoit presque toujours sé-
rieux ; sa présence et le son de sa
voix imprimoient une sorte de
crainte respectueuse que son affa-
bililéne pouvoit dissiper entière-
ment. L'armée l'adoroit, il en exi-
geoit la plus grande exactitude
uans le service, et il en uvoit le
droit, puisque personne ne Téga-
loit en activitjé. 11 ne pretioit que
quelques heures de repos , et dans
tout le cours de ses campagnes
on ne l'a réseillé qu'une seule
fois. Il dictoit ses ordres avec la
plus grande facilité et fatiguoit
plusieurs secrétaires. L'ambition
fut sa passion doiuinaiite; elle lut
donna cette rare persévérance
qu'il porta dans ses entreprises
sitôt qu'il aperçut la possibilité
de Texécution A.ussi long-*
temps que le croissant fuira de-
vant l'aigle russe , aussi long-
temps qu'une barque flottera sur
le canal de Ladoga , la gloire
de Munich sera florissante. »
Cette vie , écrite en allemand, et
publiée à Oldembourg en i8o3 ,
a été traduite en frauçais , et pu-
bliée à Paris en un volume. Ou
en connoît d'autres par Kempel
et Manstein , aides de camp de ce
général.
I. MUNIER ( Jean ) , historien
bourguignon , a publié des Re-^
cherches et àts Mémoires pour
hf
MÙNR
servir a l^istoire de y^ncicppe
ville d'Antun , 16.60, ip-4"« Cet
pixvrkge est rare et érudît. Mai3 9
malgré sa rareté, et ^on érudition ,
il ne peut ^ère servir que de
ire.nseignemen3.
*II. MUNIER ( Jean-Aîcîde) ,
appelé par M. Portai médecin-
|)liilosopo,ede Lorraine, etcitoyen
de. Gênes , flqrissoit ver^ le mi-
lieu du i$* siècle : il a laissé
sur les vaisseaux lactés et lyni-
phatii^uçs un^ ouvrage intitulé
I?e venis t^m lacteis quàm fyni-
pkaticis novîssimè repertis syl-
toge anutomica , Genuae ,' 1648 ,
1054 9 in-S». On prétend que cet
ouvrage né peut ^tre qu'une com-
pilation , puisique l'autei^r con-
vient qu*il n'a jamais vu ces vais-
siça^ax , faute d'avoir un.'^nato-
iniste qui pût lui en faire la dé- .
inonstration.
tîWram^Ç'KS (Jean), né &
lltreclit, d'un apotbicaire le i6
Octobre 1 652 , prpfessenr dïs^ngué
â^anatoipie , oe médecine et «de
botanique, en 1680, dans sa pa-
trie , inourut, le 10 juia 171^1 ,
après avoir publié plusieurs ou-
vrages , ^ntre autres ,î. j)isseria-
tip de urinis earumdemque ins-
fectiQne , Utrec&t , 1 674 » i^i' 1 2. >
î.683;^ in-^°. Si on en croit Gaspar
^urn^ann , dans son Trajectum
entdîturn. , ce médecin a tiré la
ïnatïere de cette dissertation d'un
livre écnt en français., que peu|b-
{tre.il n'a fait que traduire ; ç!est
au moins ce qu^on lui reproche
dans un libelle intitulé Vroman"
tiçus çastratus. lî. Qratio <(tf
pr€estai}tia rei h^rbaricç , Utr^cnt
167^ , în- j*. Il prononça ce dis-
cours , lorsqu^il prit possession de
la chaire extraordinaire de méde-
qipis.., J$U Oi^ctfip hMtuguralis de
ufiiUafe aJfotprniilP et jînç , ijÇÇSo,
fc"4**Ç>jitp|y: ce discours qWii
MUflfO
Otvvrît ses premières Ijaçpus d'ana-
tomie , le î^o novembre 1Ç77. ïV«
Chirtir^ia ttd praxim hoaiemam
adomata , Genève , 1715 , in-4*i
traduite en flamand et en aîle-
maud , quoique ce ne soit à\;i'uii6
compilation. V. O ratio de discor-
de.kominum concoràïd y tftrecbt,
1693 , in-4** ,fl la pfononça en
sortant de son second rectqpat
en i6q4. VT. De re anatomicif y
Utrecht , 1697 ' ^^^"4°* C'est un
extrait, bien écrit, de ce qu'on
avpït publié de mieux sur ï'ana-
ton(iie.^ VII. Oràûo de morte ,
Ûtrecht, 1710 , in-4**. Ce discours
fut prononcé lorsque recteur pour*
la troisième fois , il se dépouilla
de cette dignité pour la dernière
fois» Munniçks a travaillé k la
quatrième et à la cînquièipie par-
tie de Yffqrtfis Maldbaricus ,
1 683-1 685 , în-folio»
■ I
* MUNOi \ Antoine ) , ,né en
iniSk Mu^eros , villalge grès. de
yalei|ice , étudia dans runiversité
delà capitale, toujours supérieur
aux jeune^ geps de son âge , il
étoit le modèle et très-souvent le
directeur dans les belles-leUres ^
la philosophie et la théologie. Ce
fui lui qui renversa Tidole péripa-
téticienne , en lui substituant le
bon. goût , les découvertes àes
modernes , une Ipgi^jue saine ^
ime physique vraie , enfin i^ne
méthode sûre pour faire dés..pr6-
f*cs r^ides dans les sciences,
gé de *x% ans , il coinpôsa les
Préfaces de la rhétorique du P.
Luis de Granada , et dé la Logi-
que de Vemei , dans lesquelles il
4epïoja une vaste érudition. Ap-»
pelé ensuite par le gouyemenxent,
à ia place de cosmographe majeur
àes Içides, il étendit ses connois-
san4;es aux branches de son ein«
ploi , qu'il remplit avec distinor»
lion , jusqu>u montent oui le jmi-'
ni^trie Galvez lui doDna U conji-^.
MtNS
mission défaire V histoire d^ Amé-
rique. Pour rexécuiér, y visita
pendant cinq années les sources
des archives de Siraancas , de Së-
viUe~ , Cadix , Lisbonne , etc. ;
s^ urées inconnues et même dé-
fèirdùes aux autres' qui Favoieni
précédé dans la même carrière.
Le fruit de son infatigable zélé lu-
rent i3o vol. àé pièces incoimues,
de Lettres originales de Colomb ,
Fisarro, Ximéoès , des ouvragés
précieux sur l'Amérique , et son
Histoire naturelle et politique ,
çtc. etc. Sur des fondemens si
solides , il commença son édifice
Orécieux dont le premier vo-
lume a paru. Il a laissé com-
plets les deux premiers livrés du
deuxième volume , et le troisième
Bvre presque fini, auquel il tra-
vailla encore lé jour qui précéda
sa mort, arrivée le igibillét 1799.
t. De rectù philosopiiiœ reçehtis
in iheoîo^îdusu dissertation Va-
lence , 1767- IL -0^ "scrîptorum
serUilium lectiohe , eï projana-
rum discipUnarùm studiis ad
ckristianœ pietntis^ horniam èxi-
gendi§ , Vafencè , 17^8. III. /«*-
tiiutiones pkUdsophicagy Valence ^
1768. IV. Traite sur la philoso-
phie étAristote^ et jugement sur
^es sectateurs. Valence, 176Ô. .
t î. MtJNSÏER ( Sébastieh ) ,
,. né à lageOieim en 1489 » se fit
cordèlier ; mais avant adopté les
opinions de Luther , il quitta
Fnabit religieux ponr prendre
iJÉiîéijsmme.Il se retira k Heîdel-
berg , puis k Ëâlè , où il professa.
Il ^e rendit si habile dans k géo-
|;rapbie,4ians les mathématiques^,
et dans l'hébreu , qu^on lè sur-
is^mma VÉsdras et le Strabon de
>, TAltemagne. Il mourut de la
peste kBâle, le a5 mai iHi. , k63
ans. Ou a dé lui , L Des Tradue-
<io/t5 latines, estimées , dés livres
delàBil^Ié. JIL Un Dictionnaire
MUNI" -Si 7
et une Giximmaire hébrûques ,
in-8». IIL Une CùstnÔgMphie ,
in-folio , et plusieurs auCrès ou^
yrages.
* II, MUNSTER (Jean) , n^ à
Heilbron dahs le duché de Wir-
tériiberg, en i3*^i , éludiàkTu-
binge et k LintÀ , piiiâ voya-
gea eu Italie , visita lès plurs cé-
lèbres universités , ^int k Bâle et
y' prit leboAhet de docteur en
médecine. Sa répafatioii , tatit si
Heiibronqu'k WiiwpÔen, oh il se^
livra k la praHqlie de son art ,
devint telle qu'on Fappek en
^ 1606 k Giessen dains la hanïé
Hesse , pour y remplir une chaire
dé médecine ; mais? il j mourut
la même année , âgé de 55 «tUs.
Nous ayons de' Munster , L Dis»
cussio eomm qticè Ahrithaheà
SchopJJio in genèralis sucè ôrh-
niurh prtesidi^ntrn medicor*HM
universàliitm et tàpicorùm dlii"
qUisittônis UhH III, sectione I^,
iùm de alîis quitusdàiH ad pUt^
gandi negotiumspectantibus theà»
rematis , tiitA verb fhaximê dé
purgutione principio tkorhohini
' instittteridd y contra ntagtOJùit il-
tud magni Hippocratts î aphor»
22 Oraciihan scnpta sunt , Frau-
cofurti, t6o3 , în-8®. Vt. Disputa:"'
tionum dé pœdo-phlebotorhtd U-
hriVy qidbus saluheMfrUtM ùa-
teni decreturn , de non mitten-
do pueris ii^fra deûiffiiim quàr-^
tum annum sanguine , definditur^
pro Alexandro Bîaàsarici oAifer-
sàs HôfatiuM Augertiufn , Tubiili*
g» , i5o4. , in-4**, Francoftirti ,
161 7 , in-40. Ces deux écrits prou-
vent rattachement de Tâilteur
aux sehtimehs dei ancien^.
m. MtJNSTER. Fôvez Ntcdti»
DE MtTNS^R , U* XVu,
1
♦MCNTINO (Henri ) né k Gro-
uinguà Vtfrï Id ëcfiuiftet&tftfieàt
J
5i8
MU NT
du \n* siècle. . Apres s V être fait
rcce^yqir docteur en jnedcciue , il
Farcouiut l'ATiglelei re , la Fraoce,
Italie , r Allemagne , et revint
dans sa patrie , tres-riche en cpn-
noissances botaniques s science
>ers laquelle un goût invincible
, IV'ntrainoit. Munting > pour le sa*
list'aire', acheta un terrain , le
i'ornia à grands frais en jardin ,
et y cultiva les plantes étrangères
t't indigènes" les plus rares et les
plus, curieuses. Son patrimoine
étoit anéanti \ ar des dépenses
aussi excessives j quand les Etats
de la province crurent ., en fa-
veur de cet établissement utile ,
devoir venir au secours de son fon-
dateur. Ils nommèrent Munting
leur botaniste en joignant à ce
titre une pension ; mais s'élant
aperçus que ces secours ne sufïi-
soient pas , ils augmentèrent con-
8idérablêm<^nt cette pension , et
lui donnèrent la chaire de bota-
nique et de chimie » qu'il ne rem-
plit qu'environ quatre ans , étant
mort vers l'an i658. Ce savaujt
botaniste a laissé Hortus et uni-
versas materlœ medicœ gazopfry'
hcium, in,quo plantas tum usi-
tatas ac VMioçitiores , et in agro
Omlandîco ac Drientico , Cieteris-
que conterminis passim per cam-
pos , pascua etc, , provenientes ;
tiim etiam minus usitatas tic ra-
riores ex divers is mundi piagis
hitc transîatiis ., ordine ulphctoe^
tico descriluntur* Accessit cata-
logus poliparum et cariophilh-
rum Iiortensium, Groningae, i64c>}
in-8*».
MURA
aii9 en France pour se perfeetiôn*»
ner dans la médecine , et sur-»
tout dans la botanique. Après
s'être fait recevoir docteur à An-
gers, il revint dans sa patrie , où ,'
par ses talens en l'un et l'autre
genre, ses concitoyens le* jugé*
rent capable de succéder à son
père comme professeur de bota-
nique et de chiinîe ; et l'univer-
sité le choisit pour recteur. Les
principaux ouvrages de Munting
sont , 1 . La véritable culture des
plantes , en flamand , Leiiwarde ,
1671 , in-4" ;- Amsterdam , in-4*.
Il en a paru un extrait sous le
titre àiAlmanach du jardinage ,
Groningue , 1687. IL Aloëda^
rium , sive , aloës mucronato Jb^
lio Americanœ majoris , aliarum^
que ejusdem speciei , historia»
Amsteiodami , :68o , in-4°, avec
figures. IIL De verd antiquorunt
herbd britannicd etejusdem e/-
jicacid contra stomacacen Seu
sceletyrben , Frisiis et Batavis
de Scheurb'ujck , Dissertatio his"
torico - medica, Amsteiodami ,
168 1 , 1698 , in-4*. IV. Descrip^
tion curieuse des plantes , Lcj de'
et Utrechf , i6g6 , in-folio , (en
flamand. François Kiggélaer a
donné de cet ouvrage une édition
latine , augmentée des noms sj^
noùymes àes plantes , sous le titre
de Phjtqgraphia curiosa , exhi-
bens arborum ,Jructuum , luerha^
rum et Jlorum icônes; Amsteio-
dami ,1702 ,1711,1713, in-folio,
avec \es noms latins, français,
italiens , allemands , flamands ,
etc. , de chaque espèce.
tn, MUNTING (Abraham), fds
du précédent , né à Groningue
en 1026 , mort dans cette ville en
j 685 , étudia la philosophie , s'ins-
truisit b l'école de son père, sui-
vit les plus célèbres professeurs
des universités de Franeker, d'U- -
tFççht «t de Leyde , «t passa deux
* MURA (Francischello dellé),
de l'école uapolitaïue. Le lieu ,
l'époque de sa naissance , et celle
de sa mort sont ignorés ; mais il
est certain qu'il vivoit encore ea
1750. Ltève de Solimène, Murai
fut regardé comme un des nieiU
leur» maîtres de sou temps. C'est
K
Mt'RA
3:0
MDRA
lui qui a orné de ses ouvrais les
faieries du roi de Sardaigtie à
uiria , et plusieurs églises de
cette ville. Il travailla aussi pour
les principales villes dltalie et
poiitles souverains étrangers. Cet
artiste entendoit partaiternent
l'enchaînement des groupes ,'
ajustoit bien ses figures , et Içur
uoiinoit de bonnes attitudes. Ce-
pendant son dessin est mauiëré ,
et sa couleur , quoiqu''agréable ,
est fausse. Ses' conceptions ne le
sont paâ moins , puisque , dans un
tableau de V Annonciation , pour
une église de Mantoue , on voit
le choèolàtde la Vierge qui chauffe
daus une cafetière cTargent : elle
a un chat, un perroquet, et pour
siège une belle chaise de velours
à crépines d'or.
t T- MURALT (Beat-Louis de ),
né h Berne , parcourut en philo-
sophe une partie de FEurope. Il | anatomicis mixtœ, II. Coliegium
tomie sous IVlawiceiiii et'GavanÉ^
il revint k Zurich fel s'y présenta
comme médecin , comme acoou^
cheur , et comme chirurgien. La
réputation qu'il ne tarda pas à
s'y établir le ,fit nommer pro-
fesseur de physique , d'anatomie
et de chirurgie. Mura}t, pour ap*
pujer ses leçons , composa en
allemand plusieurs ouvntiges sui*
l'anatomie , pies accouchcmens ^
les opérations chirurgicales et la
médecine. On distingue stir cette
dernière science celui intitulé
Hippocraie hehétique , recueil
d'observations relatives au climat
de la Suisse, au temjvérament
et ^ux .usages de ses peuples. On
aencore.de lui, I. Kade-mecum^
anatomicum , sive clavis medi*
cinœ j Tiguri , 167^, in-ra ; Ams-
telodami, 1688 , m-ia, sous le
titre ôiExercitationes anatomicce
obsenfationibyis et experimentis
a laissé un Recueil de Lettres
fiur les Français et sur les An-
glais^ 1726, 2 vol. in- 12. Elles
réussirent beaucoup, quoiqu'elles
soient vagues et assez superfi-
cielles. On a encore dé lui des
Fables y ^r\m ^ l'j^Z^, in-8*»,' et
quelques autres ouvrages au-
dessous du médiocre. 11 passe
pour "être auteur de« Lettres sur
la religion essentielle à Vhomme ,
distin^iée de ce qui n'en est que
Paccessoire , 6 vol. in-S" j ou-
vrage singulier , dont plusieurs
écrivains ont publié des réfuta-
tions. Murait mourut vers l'an
1750.
* IL MURALT ou db Mtoalto
( Jean ) , né a Zurich , oii il
mourut en iy53 , étudia la mé-
decine k Montpellier , puis k
Lyon y et y suivit les meilleurs
praticiens , sur - tout dans les
Iiopitaux. Après avoir fait à Paris
ses^ours d'ac«oqch«ineQf «t d'ana-
jnnatomicunty Norimbergae , 1687 ,
in-8«». III. Phjrsices specialis qua^
tuor partes , 5«Ve Hehetiœ para-
disus , Tig uri 5 1 7 1 o , in-S"? . IV.
Quantité d'observations dans les
Mémoires de l'académie impé-
riale des curieux de la nature ,
dont il fut membre sous le nom
à'Aretœus,
* I. MURAT (Regnaud, vicomte
de) , tilsd<3 Regnaud , né vers
le milieu du quatorzième sièclej
fut le dernier de sa race qui nos*-
séda la vicomte de Murât, aang
la haute Auvergne, et se dis-
tingua^ sous les règnes désastreux
de Charles VI et de Charles VII ,
par ses malheurs et par sa perfidie.
Bernard VII, comte d'Armagnac,
avoit repris , en 1379 , sur les
Anglais , le fort château de Car^
lat. II. exigea du vicomte d9
Murât foi et hommage ; celui-ci
refusa. L'affaire fut portée aa
ps^lement de Paris 1 qui jug^a «a
530
MtRA
fiitenv du Treomte R^;n8tid. Lé
eotnte à'Èirïùkfastc ^ très-puissant
Il k conr ^ qm fat chef cta jmrti
conna sous soO nom , et qui àé-
"voit èiaïr le vieomte de Murait ,
pdTlisâA éot due dé Bdttrgogne ,
«liép^isiBi ràrrét' an parlement , fit
rendre tn jugement par ses ofiî-
ciers dit echntë de Carl-at , qui
lui adjugedtt la vicomte de Murât,
€t vint, vérà la un de Pan i4i4 ?
inrendre d'assaut Ift Tiltejeckâteân
«tk» vicomte de Mutât. l\ laissa
la vie tfu vjèomteBegnaud, à con-
dition que tons ses gens abandon^
Jieroient lësjykees et châteaux dé-
pendans dek vicomte de Murat^et
peu. de temps après cette expédi-
tion violente et mjuste, il fut élevé à
la df^ité de cotmétaMe de France.
Begnaùd , dépouillé de toutes
fes propriétés , et retenu dans
«ne étroite prison, parvint à s'en
échaflp'èr en i4iô » et se retira à
hk coul^ <^ duc de Bo«rgx)ffne ,
où sa» l^nie , Blanche d*Apcnier,
et son ù'èféy aboient trouva un
«^te et âe^ bienfaits., Le duc
accorda d'abbrd à Regnaud qua-
lité cttnfs livres de rente, pour
les services qnll lui avôit ren-
dus. En i4i^ il l'attacha à Sa
cour , en le nommant son édujer,
conseiller et chambellan , et lui
accordant les émolumens de ces
places. li lui donna Tannée sui-
vante' nne iharque de confiance ,
f» Pentt>yant , avefc plusieurs
antres dans le Langtiedofc.potir y
maintenir plusieurs villes sous
so* oèéissaneé. Lé 16 septembre
f4t8 Ib p» ht fut conclue entre le
rcR de France et le duc de Bôur-
eogne ; mais plusieurs seigneurs
iMFffeais qni avoient des v^ngekti-
ees a exeiicer contre ce duc, en
arrêtèrent bientôt lies heureux
^effets. Sens pfétea^te de consoîi*
der la paix , ils projetèrent d'à-
fnenernne entrevue entre le dtic
éf Ikfiaat^pie ^ le datfphitt de i
ItfURA
France , qui fut depuis Charles
VII. PourydétermihcTée duc, il
falioitcorrorhpiie ses plus intimes
serviteurs. Sa maîtresse , la da-
me de Giac , et Regnaud de Murât
f&rent facilement corrotïipus. Ce
dernier exigea pour prix de sa
trahison trente-sept mille mon-
"HOBS d*or , et cinq cents livres dé
rente en terre- L'entrevue de's
deux princes lut fixée k Monte-
reaa te lo septembre li^g, et
le duc de Bourgogne, Jeâtn-sans-
Peur , qui s*j rencfit avec une con-
fiance entière , y fut assassiné par
les seigneurs qui accompagnoici^t
le dauphin. Cette peirOdie injt
Regnaud de Murat en faveur k
la cour deJFrance. Son ennemi
capital, le comte d'Armagnac,
a\oit été assassiné à Paris en
i4i6. Il revendiqua sa vicomte,
mais les successeurs du comte
d*Armagnac s'y réfusèrelit cons-
tamment , et s'accommodèrent
avec Regnaud , pour une sommé
dequatre mille six cents écus d'or.
La vicomte de Murât passa de
la famille d'Armagnac dans celle
de Bourbon ; et enfin elle vint
à la couronne de France par là
défection de Charles fie Bourbon,
connétable de France. Regnaud
eut de Blanche d'Apcbler plu-
sieurs eni'ans. Cette femme , hé^
ritière de ses frères et S()eur5 , ré-
clama leur succession, qUi lui int
disputée. Un arrêt du parlement
de Toulouse attribua par provi-
sion les terres de Cauvisson et
de 'Massiliargues au± enfans dé
Regnaud de Murât. Malgré cettfe
décision , le roi , le 12 juillet
14^5 , donna ces terres à sa nelle-*
•mère lar reine de Sicile. Regnaud
de Murât Ht son testament le 16
décembre 14^9 , et moUrut pea
dé temps après* Les malheurs
que cette iaraillé éprouva l'appau-
vrirent i^s qtfé la trahison de
Rejoua dt? iSfnratne fetfridûti
MURA
•ussî vît-on nn de ses fîls , Pierre
i>E MtTB^T , figurer en li^S , avec
plusieurs autres gentilshommes
français , au rang des chefs des
brigands appelés Routier^ , qui
pillèrent; et ravagèrent à cette
époque une partie 4u Languedoc.
n. MURAT (la comtesse de).
Voyez CASTEiNAr , n» V.
•» ï. MURATORI (Dominique) ,
ne à Bologne en 1661 , après
avoir travaillé dans l'orfèvrerie ,
apprît le dessin a l'école de Lau-
rent Pasinelli. 11 alla ensuite a
Rome , oh il entreprit plusieurs
ouvrages assez estimés. Il est
l'auteur du ToBteau des Apô-
tres y le plus grand tableau
d'autel qui doit k Rome. L'idée
d'un pareil ouvrage conçu et exé-
cuté dans les plus justes propor-
tions , et l'intelligence qu'on y
remarque dans la distribution de
la lumière , firent une grande ré-
putation au peintre, et lui pro-
curèrent des Qiivrages de moindre
grandeur , qui sont précieux par
Ta pureté du dessin et l'entente du
coiôri«.
tlLMLTlATORI (Louis- An-
toine), formé a la piété et aux
lettres par des maîtres habiles,
naquît a Vignola dans le Modé-
nois le ai octobre 167a. La na-
ture avoit mis en lui les dispo-
sitions les plus heureuses ; l'édu-
cation les développa avant le
temps. Il fut appelé , dès l'âge
de Ti ans à Milan , par le comte
Charles Borromée , qui lui con-
fia le soin du collé&e Ambrosien
et de la riche bibliothèque qui
y est attachée, l^îuratori se nour-
rissoit des sucs les plus purs des
fruits de fantiquité et ae notre
temps , lorsque le duc de Modène ,
en 1 700, le revendiqua comme son
sujet, le fit son bibliothécaire^ et-
T. XII. ^
MURA 5ai
lui donna la garde dés archives de
son duché. C'est dans ce double
emploi que l'illitstre savant passa
le reste de sa vie , sans autre
bénéfice que la prévôté de Sainte-
Marie dé la Rompo^a. Les amis
qu<9 son mérite loi avoit acquit
à Milan se multiplièrent k Mo-
dèle. Le célèbre cardinal Noris y
les Ciampini et les Magliabecchi,
les/Pères Mabillon et Montfaucon,
bénédictins j le Père Papebrock ,
jésuite , le marquis Mafiei , le
cardinal Quirini , tout ce que la
France etî'Italie avoient de plui
illustre et de plus savant , s'em-
pressa de le consulter. Les aca
démies se disputèrent l'honneur
da luT ouvrir leurs portes. Il fut
admis , presque en même temps,
dans celle des Arcades de Rome,
dans celle delîà Crusca, dans l'a-
cadémie étrusque de Cortone j
dans la société royale de Lon-
dres , dans l'académie impériale
d'Olinutz. Le plaisir que lui pro-
carèvent ces cfîstinctions fut em-
poisonné par la calomnie. Ses
ennemis l'accusèrent d'hérésie et
même d'athéisme. Ilsi répandirent
que le pape Benoît AÏV trou-
voit dans ses écrits divers endroits
qui pouvoient être censurés , et
qu'il s'en expliquoit ainsi dans
un bref adresse k l'inquisiteur
d'Espagne. L'abbé Muratori ,
aussi bon chrétien que savant
profond , n'eut rien de plus pressé
que de s'en ouvrir au pape même.
Il lui exposa ses sentimens de res-
pect et de soumission. Ce grand
Î>ontife, l'ami de la paix et de
a raison , et Tennemi le plus ar^
dent du' fanatisme , voulut bien
le tranquilliser par une lettre qui
honorera éternellement la mé-
moire de l'un et de l'autre. Il s*é-
lève fortement contre ces esprits
inquiets qui tourmentent un
homme d'honneur , soiis prétexte
qtt'ir hé pente pas ^ommé rnxH
f
52a MU H A
^ur des matières qui n'appaitîen-
jieni ni au dogme , ni à la discîr
plioe. Muratoii mourut le ai jan-
vier i^So. Ses connôissances
iioient immenses. Jurisprudence»
philosophie , théologie , poésie ,
recherches de Tantiquité * histoire
moderne , etc, ^ il avoit tout em-
brassé. Quarante-six vol. in-foL^
34 in-4* > i3 in-8« 9 contiennent
êes nombreuxouTrages. Les prin-
cipaux sont^ I. Anecdota quœ
ex Jmbrosianœ bibliotheàœcodi»
cibiis nuncpriihitm eruU ^ notis
et disfuisUioniluis auxit Ludom»
€MS Antonius Jlf^retorius ^ Mi-
lan, a ToL in-4'* ; le premier en
1^7 ; le second en 1690 : ouvrage
estunë 9 qu'on ne trouve j^as faci-
lement. Ce recueil contient les
quatre Poëmes de S. Paulin , avec
o^ notes sur la vie de ce saint ,
sur cdle de ses amis , et sur plu-
sieurs points de discipline ecclé-
siastique 'f la Profession de foi de
Bacchiarios , auteur de la Fin
du 4* siècle; une Histoire de
Milan ', et ouelques autres pièces >
avec deux Dissertations, l'une sur
le jeûne des quatre - temps , et
l'autre sur la couronne de 1^ qui
servoit a couronner les empereurs
d'Occident. II. Anecdota Gneca ,
çuaf ex manuscriptis codicibus
riunc pHmùm eruit , Latio donat ,
nôtis et disquisHionibus ituget
Ludovicus ArUorUus Muratorius ,,
Padoue, 3 vol. in-4**y le premier
en 1J09 , le second en ijio , le
troisième eu 17 13. III. Juamindi
Pritami de ineeniorum modéra^
tione in religiords negotio ^ ubi
quœjura , quœ frœna sint komini
christiano in inquirendd et ttn-
dendd veritafe ostenditur , et
Sanctus Augustinus vindicatur à
multiplici censura Joannis Phe-
j^poni.) Ce Phereponus est le fa-
meux JeanLe Clerc). Cet ouvrage
suivit de près le précédent, qui fut
MURA
et réimprimé en 1715 ; k Cologne^
en 1741 , k Venise , k Vérone ^
à Francfort. IV.- Rerum Italica-
mm scriptcres , ab ahno cerm
christianœ , quingentesimo o/d
millesimum mUngentesimum , en.
37 ou 39 vol. in-folio , dont le
premier parut en i^aS , -et le der-
nier en 1751. Plusieurs seigneurs
contribuèrent généreusement k
rimpression de cet ouvrage inpfc-
mense ; seise" d'entre eux dm»-
nèrent chacun quatre mille écno*
V. Antiquitates Italicœ medu
tesfi , sisfe Dissertationes de mq^
ribus Italici populi j ab inclina^
tione Bonumi imperii usque ad
annum i5oo ; 6 voL in-fol. , qui
parurent depuis 1738 jusquen
1743. Les savans ont trouvé beao-
cpup de fautes et de méprises dans
ce reeueil ; on en a relevé plur
sieurs dans les Journaux. Cet
ouvragée été réimprimé k Are»-
zo en 1780 , 17 vol. in-4*. VI..jD#
ParadUo regnique cœiestis gUf^
ridf non expectatd corporum
resurrectione , ju^is à Deo col*
latd y Vérone , iri-4* , 1738 ,
avec le Traité de saint Cyprien^
de Mortalitate. C'est une réfuta-
tion de l'ouvrage de Thomas Bur*
net, intitulé De statu moriao*
rum. VII. Nouus thésaurus v^
tenun inscriptionum , in prasci*.
puis earumdemcollectionibus hac^
tenus prœtermissanan , 6 volumes
in-fol. , Milan , depuis 1739 jus-
qu'en 174^- Il y a eu différentet
critiques de de recueil, auxquelles
Muratori n'a point répondu. Sébas*
tien Donatia a donné on suppl^
ment k ce recueil. Il a été imprimé
k Lucques en 1 760 , et forme 2
vol.'in-fol. VIII. Annali d'ita^
Ua , del principio deiF era voi^
gare fino alT anno iSoor, 13
vol. in -4* , imprimés pour la pre*
mière fois k Venise , sous le nom
de Milan , 1744-1 749» réimprynés
ûnprimé in-4* k Paris en 17(4? k Lucques ^ 170^-1770, eai4 Tok
/
MURA
Ér. iii*4^ ayec un supplément, et |
Ses tables. IX. Liturgm Montana
vêtus , Veaise, 174B , en deux
<vol. X. Généalogie hiétorique de
ia maison de Hfodène -, a vol.
in-folio y Modène ; le premier en
1717 , le second en ini^o : ou-
"vrage estimé. XI. I>ella peffetta
poésie itaUantf. y Venise , 1734 '
3 vol. in-4** i réimprimée en 174^)
4n^ec les nx^tes «ritiques de l'abbé
^bxloine Afarie Samni. XU. Le
Bime del Petràrca y Modène ,
en 1711 , in-4* » avec des obser-
vations très-judicieuseà et vaine-
ment attaquées par ïes zélés par^
tisans de Pétrarque. XIII. Del
govemo délia peste , e délie ma"
■niere di guanlarsene y Modène y
17x4, in-8*. Ce Traité sur la
îieste â été réimprimé au même
uen en 1731 , avec la Relation de
la peste de Marseille , des oibser-
vations et des additions. XIV. La
F'ie de Sigonius , à la tête des
ouvrages de cet auteur , de l'édi-
tion de Milan. XV. Celle de Fran-
Sois Torti , k la tête des œuvres
le ce savant médecin italien ; e;
plusieurs autres' yies particu-
lières. XVI. Un Patuégytique de
Louis XIV. XVII. Des Lettres.
XVIII. Des Dissertations, XIX.
Des Poésies italiennes, XX. Un
Traité du bonheur public y tra*
duit en français par le P. de Livoy,
Paris, 177a, % vol. in-î2. XXI.
Christianismo Jelice nelle mis^
éioni del PaiytgUaiy in-4^f ta-
Ideau aussi intéressant qu'édi-
fiant des missions du, Paraguai.
Il a été ti*aduit en fran(^ais par
le p. D/&lourmal y ex-jésutte , Pa-
ns , 1754» vol. in-xa. XXII.
f^ita dôl P. Paulo Segneri, , Mo-
dène , in - 6*> I avec une édition
des ouvrages de ce jésuite en
italieQ, XXIII. DeUa regolata
dwozione de* - ckristiani y tra-
duit en allemand et en français^
XXIV* Jif»nii Campamm de su-
MURC
5a5
perstitione vitandd fldtfersùs vo^
tum sanguinarium ffro immacU'
latd Deiparœ conceptiùne , in-
4''. Il j combat le vœu de défen-
dre jusqu'à la mort l'immaculée
conception de la Vierge ^ vœu
qui est effectivement blâmable y
puisqu'il égale une pieuse opi-
nion aux dogmes de la foi. XXV.
Prose Fiorentine; ce sont des ha-
rangues , des oraisons funèbres y
des panégyriques , et autres piè-
ces d'éloquence des plus célèbres
Florentins. XXVI. Muratori laissa
plusieurs ouvrages manuscrits ,
entre autres , un Abrégé de ses
Antiffuités italiennes , en italien ,
dont son neveii a donné tmelques
volumes. Jean-François Soli afu*
ratori , son neveu , a écrit sa f7e;
in-4* 9 Venise , i756. Maratori fut
le Dom de Montfaucon de l'Italie ;
tous deux infatigables compila-
teurs , tous deux doués aune
mémoire prodigieuse , mais pré-
cipitant trop leurs travaux, et
cherchant plus à donner beaucoup
de livres, et de gros livres , que
des ouvrages laits avec choix.
♦ MURATORIUS (François ) ,
docteur en philosophie et en mé-
decine , flonssoit k Bologne , oii il
enseignoit Tanatomie vers l'an.
1602 , à en juger par une apolo-
gie qu'il publia k propos du trai-
tement qu'il avoit employé pour
la cure d'uneplaie au bras , cau-
sée par un coup d'arme k feu : H
est a croire qu'il exerçoit aussi la
chirurgie. Cet écrit est intitulé
Apçlogia ads^ersùs cakunniatores
tnerapeiœ guam ipse in vulnere
bracnii ex schopeto adhibuit ,
Bononiae, 1600. On doit epcore k
Muratorius un Recueil des meil-
leurs remèdes contre la maUdîe
qui désola Bologne en i63o et en
i63i.
♦ MURCHK) (Vincent-Marie ),
cafme-dé<;haas«é 9 né k Bormit
5a4 MURE
dans le dioqèse de Côm€) théo*
logieii et confesseur du pape
Iciiocent XI, voyagea dans les
Iodes, prientales : son Fo^ag& ,
iCiirieu^c et intéressant , divisé- en
cinqîivres, parut à Rome en 1 672 ;
le quatrième livre est consacre a la
description de».plantes et des ani«
maux. Mnrchio mourut vers la fin
du 17* siècle.
MURCIE(Mytliol.), déesse de
la paresse , chez les païens. Ses
statues étoient toujours couvertes
de poussière et de mousse , pour
expnmer sa négligence. Sun nom
est dérivé, du mot Murcus ou
Murcidus , qui , chez les Rom a in s »
signiiioit stupide , lâche > pares»
seux. .
MURE (-Jean - Marie de la ) ,
docteur en théologie , et chanoine
jde Montbrison , publia , en 1671,
V Histoire ecclésiastique de Ljron^
et du Forez » in-4*'. tes deux ou-
vrages ^ pleins.de recherches sa-
vantes , sont estimés. L'auteur,
mourut à la iîn du 17* siècle.
I. MURÈNA (Lucius-Licinius%
' consul rûmain , battu par Mithri-
date , Tàn 82 avant J. C. , est cé-
lèbre par rO raison que Cicéron
prononça pour sa défense.
* n. MTJRENA ( Charles ) , ar-
chitecte romain , né en 1713, étu-
dia les belles lettres , la philoso-
phie et les lois, avec l'intention de
suivre le barreau ; mais une vo-
cation décidée pour l'architecture
le fit renoncer à ce projet , et il s'y
livra tout entier. Le cardinal Bar^^
berini , son protecteur, l'envoya a u-
près du célèbre Louis Yantivelli,
qui faisoit alors construire le La-
2aret d'Anc6ne , afin qu'il apprît
en même temps l'architecture hy-
draulique. Il montra tant d'intêl-
ligençf et d'habileté, qut Yaau-
MURE
velli lui laissa la direction de cet
ouvrage qu'il ne pouvoit plus sur-
veiller; en 1751 , sa majesté lui
confia celle de la maison royale
de Caserta. Le monastère et l'é-
glise du mont Olivet furent bdtis
sur ses plans et sur ses dessins.
On voit encore, dans plusieurs
villes d'Italie un grand nombre
de monumens , qui attestent la
fécondité et la variété dé son ta-
lent. Cet architecte mourut à
Rome en 1764*
I. MURET. roY. Etienne de...
no XII.
f II. MURET (Marc- Antoine-
François) , naquit au bourg de ce
nom^ près de Limoges, le 11 avril
1.526. Dès sa plus tendre jeunesse
il acquit des connoissanoes qui ne
sont dans les autres que le fruit
de l'âge et d'une longue applica-.
tion. Il apprit de lui - même le
grec et le latin , et fut chargé , à,
18 ans , dé faire des leçons sur Ci-
céron et sur Térence dans le col-
lège d'Auch. Muret vint k Paris ,
et enseigna au collège de Sainte-
Barbe avec un si grand succès ,
crue le roi et la reine lui firent
I honneur de l'aller entendre. Un
vice abominable , dont il fut in-
justement accusé , l'obligea de
quitter Paris. Jl se retira a Tou-
louse , et y essuya les mêmes ac-
cusations. JV)sepn Scaliser, piqué
de ce qu'il, lui avoit fait accroire
qu'une épigrammequll avoit com-
posée étoit l'ouvrage d'un poète
de l'antiquité , s'en vengea en Pao*
cusant du crime qu'on a reproché
à Socrate, et en lui décochant des
épierammes , dont l'une lui rap-
Çelle le danger qu'il avoit couru à
oulouse d'être bràlé :
Qtti rigida fUanmas tposerat anti Tolos'm p
Mureuu > /um0s vttuUdu illt miki.
C«tt6 ^igramme «it ua m^DXL^
J
MURE
ment des honteux soupçons dont i
la conduite de Muret tut noircie ;
soupçons propagés par d'aut)*e$
écrivains jaloux peut - être de
son mérite. Cet autedr , obligé
de sortir de France , prit le che-
min de l'Italie , et tomba malade
sur la routé. Comme ses ha-
bits et sa figure n'annonçoient
point ce qu'il étoit, les médecins
appelés dans son hôtellerie pro-
posèrent entre eux , en latiâ , de
îairc l'essai sur son corps vil d'un
remède qu'ils n'avoient pas en-
core éprouvé : Faciamus expeH-
mentum in coipore viU»*,. Muret,
épouvanté^ se troirva guéri le len-
demain par la seule crainte de
la médecine. Il fit quelque séjour
à Venise , oh il fut accusé , dit<-
oii, des mêmes abominations qui
l'aboient obligé de chercher une
retraite en Italie. Mais si ces ac-
cusations a voient eu quelque fon*>
dément » comment auroit - il été
reçu avec transport à Rome , où
\\ se retira ? comment auroit-il
été si bien fêté par les cardinaux et
par les papes ? Ce qu'il y a de sûr,
c'est qu'il reçut dans cette capi-
tale du monde chrétien les or^
dres «acres , fut pourvu de riches
bénéfices , y mena une condtiite
réglée, et y professa , avec un
applaudissement singulier, la phi-
losophie et la théologie. Pour
donner une idëe de la perspica-
cité de sou esprit , on rapporte
ane Muret , voyant une personne
lire une lettre , devinoit au mou-
vement des yeux et au change-
ment Ae la physionomie du lec-
teur les faits contenus dans la
lettre. Il mourut le 4 j*^^^ i5S5.
Il avoit un neveu qui se relidoit
digne de son nom, mais qui mou-
rut jeune. Marc-Antoine Muret ,
excellent littérateur, étoit peu phi-
losophe , et réloge qu'il fit du
massacre de la Saint-oarthélemi ,
dans son panégyrique de Char-
Mure
Sa5
les IX , ô flétri son nom. Ses om-
vragés ont été recueillis en partie
à Vérone, en cinq vol. in-o» : le
preiùieç en 1727 j le dernier en
1750. Cette édition faite avec de
mauvais caractère , et sur du vi-
lain papier fifenfai soit désirer une
meilleure qrui a été donnée à Leyde ,
1746, 4 volum. hi-8*. Les princi-
paux ouvrages de Muret sont ,
I. D'excellentes Notes àur Té-
rence , Horace , Catulle , Tacite ,
Cicéron , Salluste , Aristote , Xé-
nophon , etc. II. Orationes, III .
Varias lectiones. IV. Poèmata*
y, Hymni sacri , 16a i , in-4**. VI.
Odœ.SM, DispUtationes in lib, l.
Pandectanim ; de origine juris f
de legibus et Senatûsconsultp / dé
constitutionibus principum J et de
fcio ejus eut mandata eStjuriS'
tio, VUI. Juvenilia carmina ,
etc. Paris , i552 , in-8» , peu com-
muns , Leyde , 1767, in- 12 , avec
Bèze. Les poésies de Muret ont étéf
traduites en vers français par Mo-
ret. Tous ces ouvrage^ ont de la
douceur , de l'élégance, un style
Ï)ur, un tour facile, et ils respirent
e goût et rérndition. Ses poésies ,
plus estimables pour le choix des
expressions, que pour celui des
pensées , n'ofirent presque ^ue
des mots. Ses Odes ne sont point
marquées au coin du' génie ; point
d'entnousiasme , oii , s'il y en a
de temps en temps quelques
étincelles , on voit qu'il ne lui est
pas naturel. Ses Satires et ses
Epierammes manquent de sel
et de finesse ; ses Elégies sont
insipides. Sa Tragédie de Jules
César n'est qu'une déclamatiim
écrite d'un style languissant et pro-
saïque. £n général , on peut dire
qu'on y sent paMout l'humaniste ,
mais nulle partie grand poëte. O^
dit qu'il ne relisoit jamais ce qu'il
avoit écrit , et qu'il atteignoit tout
d'un coup à cette élégance qui le
distingue.
5a6 MÛRI
t ra . MURter ( Pierre ) , prêtre
^e l'Oratoire de Caune.en Pro-
vence , aatear de deux traites
curieux : Tua , Des festins des
de toutes les natioruf^ i^79 > ii^'i^i
Il prêcha à Paris avec distinction.
t MURILLOS ( Barthélemî ) ,
célèbre peintre espagnol, ne au-
5rès de oévilie en i(3i3. A 30 ans
Quitta FAndalousie pour étudier
k Madrid sous Vëfasquez. Ce
Yojage est le seul que Murillos
ait entrepris. Les tableaux du
Titien , de Rubens, de Van Djck,
que contenoient les maisons
rpjales, furent les modèles sur les-
quels il se forma un coloris ad*
mirable. Une négligea pas le des-
sin ; mais ses études d'après l'an-
tique ne furent pas aussi fruc-
tueuses. Ses ouvrages attirèrent
bientôt Ta ttention générale. Ant.
del Castillo , peintre cordonan ,
surpris de leur beauté , s'écria en
les voyant : « Il me faut mourir ;
je n'ai que trop vécu l » £n eâet ,
désespéré de ne pouvoir égaler
. Muriflos , il mourut de chagrin.
La célébrité de Murillos Tavoit
introduit à la cour , dont le séjour
ne convenpit point a son caractère
doux et modeste ; il s'en éloigna ,
et se retira àSéyille, oùles faveurs
des grands le vinrent chercher.
Sa générosité l'empêcha d'amas-
ser des richesses^ et il ne dut qu'à
la considération dontil jouissoit
rhonneur que lui fit un ministre
espagnol qui lui demanda la main ^
de l'une de ses sœurs. Murillos
s'étoit marié jeune , et son union
eût été constamment heureuse ,
sans la perte d'un fils uni(]^ue qui
promettoit de l'égaler, et qui mou-
rut dans llnde , où la curiosité
l'a volt conduit. A l'âge de yo ans,
Murillos fit uue chute, qui n'eût eu
MURI
rien de dangereux , sans son
trémepudeur qui Tempêcha de dé-
couvrir aux médecins le mal que
lui causa cet accident* Après des
douleurs aiguës qu'il cacha tour
jours, il périt en l685* Cette
retenue peut paroître ridicule ;
mais elle fait connoître 1^ pureté
des mœurs de Murillos. On a
quelquefois appelé ce peintre le
Van Uy ck espagnol ; plus cuvent
on Ta comparé a Paul Vcronèse
dont il étudia beaucoup la ma-
nière. Un pinceau fier et hardi ,
un dessin plus vrai que correct ,
caractérisent ses premières pro«
ductions : sa touche acquit ilans la
suite plus de moelleux , ses car-
nations devinrent plus fVaiches ,
e.t il mit plus de correction, dans
son style. Ses principaux ouvrai
ges sont restés en Espagne. Le
Èon Pasteur et le Saint-Jean de
ce pcrintre ont é^ vendus ensem-
ble 4o65o 1. F^ GastiiiLo » n*» III.
* MÛRI» AIS-DAUBEBZON ,
général , député du département
e la Seine au conseil des anciens^
en mars 170^ , s'étant rangé dans
le parti clichien ^, le directoire
. victorieux le fit condamner à la
déportation le 4 septembre , et il
fut arrêté dans la matinée di|
même jour , au nu>ment où il. se
rendoit au conseil , i^orant cç
3ui s'étoit passé. La prQScrk>tio«
e Murinais fut celle SoxxX l'opir
nion pubHque accusa le direc-
toire avec le plus d'amertume. Ce
respectable vieillard ne put résis-
ter long- temps au climat homi-
cide de Cajenne, et mourut à
SInnamary , le 3 décembre 1 798 ,
au milieu de ses compagnons
d'infortune , auxquels il adressa
ces dernières paroles ^ ^ Plutôt
mourir à Sinnamarj sans repro-
ches que de vivre coupable à
Paris. » Tronçon DueouflU*ay fil
son oraison funèbre ^ , . /
MURP
*ltURIS (Jean de), tcyèt
MtTBS.
MURMELUUS (Jean),
de Ruremunde , professeur de
beUës-lettres , mourut a Deventer
en i5i7. Il laissa, I. Desoif-
vragei Sur là grammaire. H. Des
notes SUT d'anciens auteurs. III.
Eclogœ , Munsteir, i5o4« IV. Ele»
giarum moralium libri çuiiupte.
V. De hjrmnis ecchsiasticis,
*MUÏWER (Thomas), moine de
l'ordre des frères prêdienrs, pro-
fesseur de belles-lettres à Fribour^
en Brisgaw , composa en i499> a
la prière de Jead MomherdeMers-
perg, son élève, un traité en
forme de dialogue sous le titre
De pythonieo <:ontractu, H se
trouve dans le recueil intitulé
Malleus maieficorUm , imprimé
en i582 k Francfoit-sur-le-Mçin ,
et à Lyon en i584.
♦ I. MURPHY ( Arthur) , dojren
des auteurs dramatiques anglais .
mé à Cork en 1727, entra d'a-
bord chez un négociant, ensuite
chez un homme de loi ; ne
trottTant pas dans ces deux em-
plois la route assez rapide pour
se faire une fortune et une repu-
tation , il entreprit un Journal ,
sous le titre de The Grays-Inn^
/oumal, dans le temps que John-
soin publioit le Rambler. Cet ou-
vrage , quoique superficiel , eut
du snceès , et procura même k
l^utenr la connoissance de John-
son , pat une singulière circons-
tance. Murphv étoit nn jour k k
campagne , fort inquiet de ce
qu'il anroif k faite le lendemain
Îonr rempHr le numéro de son
onmal. a Parbleu , lui dit un de
uéê amis , que ne prends-tu un
fort joli conte oriental (]m se
trouve au Magasin français que
)'ai dans ma poohc ? » Jiarphj
MUkP
527
saisît la proposition, ttraduit le'
conte , et l'envoie k l'imprimeur.
Mais quel est son chagnn> tors*
que, de retour k Londres, il ap-
prend que le conte qu'il a traduit-
dvL français n'étoit lui-même
qu'une traduction du Rambler!
Mnrphj en fit ses excuses k John*^
son , qui le reçut avec beaucoup
d'indulgence et d'intérêt. Leur
amitié date de cette époque»
Peu d'années après , il se mit
a faire des pièces de diéâtre ^
dont plusieurs eurent un n-and
succès : il voulut même débn*
ter dans le rêle d'Othdlo , mais
il j fut sifflé. Sa FiUe grec^
que est une des tragédies lès plus,
mtéressantes du théâtre anglais ^
et une de celles qu'on représente
le plus souvent. Saû Orphelin de-
là Chine est fait sur un autre plaît
que celui de Voltaire, dont il
emprunte cependant beaucoup de
traits , et dont il fait une critique
presque toujours iniuste. Le
stjle tragique de Murpny n'a pas
de force ; mais il est noble, sua^
pie et élégant. Les meilleures co-'
médiès & cet auteur sont , Toui
le mande a tort / V Ecole des tu-
teurs : VEnnenU de tui-méme ,-
le Choix , etc. Ces pièces , bien
intriguées et bien conduites , of-
frent une peinture assez fidèle dés-
mœurs de la société. L'auteur a
montiré plus de talent comique
dans ses farces qne dans ses co*
médies. Le dialogue en est plus
gai et les situations plus plaisan»
tes. Sa meilleure pifïce en ce
genre est intitulée Trois semaines
après le mariage» Murpbj a beau*
coup imité et souvent copié les
auteurs français ; mais, eomme
la plupart de ses confrères, il ne les
cite que pour les dénigrer. Il a tra^
«fto/ toutes les Ol&ivres deTaeite ;:
mais sa traduction manque de
précision et de fidélité; Le ce-
ore Gra^ » poëte et Uttévateor^
5a8 MURR
avoit réntincé k eette entreprise ,
Aj^ès l'avoir essayée. Murfîlij est
mort en i8o5 kBromploQ.
♦ n. MTJRJPHY r James ) , voya-
geur en Portugal; dans le pre-
mier voyage il décrit. les princi-
pales villes , les mœurs des habi-
tâns ., ainsi que celles des cam-
pagnes, et indique tous les ob-
jets qui méritent de fixer Tatten-
tron du philosophe , de l'anti-
quaire et de l'artiste ; d?ins le
Second il est plus étudié , mais
> moins agréable : on trouvf des
détails sur la topographie , Iliis-
toire naturelle des productions,
de la population , 1 industrie , le
commerce , les sciences , etc.
. I. MURRAY ( Jacques , comte
de ), fils naturel de Jacques V ,
roi d'Ecosse , prit les armes en
iSoS contre Marie Stuart, reioe
d^£co$&e\, s^ propre sœur , lors-
qu'elle eut épousé en troisièmes
noces Jacques Hesburn , comte
dç fioth'well. Après avoir fait
chasser d'Ecosse ce comte y la
du royaume. On couronna ensuite
Jacques VI , fib de Henri Stoart
et de cette princesse , qui n'étoit
âgé que ue treiae mois. .Le
c<vnle de Murray élu régent du
royaume pendant la minorité de
son neveu , et ayant toute Tauto-
rité en main , fit mourir quel-
Sies complices de la mort de
enii Stuart , deuxième époux
delà reine. Il aceusa cette prin-
cesse d'y avoir eu part , la con-
haa dan3 le château de Lochlé-
viQ , et la traita £ort cruellement.
11 ' voulut même irriter contre
elle Elizahelh, reine d'Angle-
tecre , qui alors rei'asa de se pré-
fer à ^es vues. Muferay, homme
dur et méchdut, s'étpit lait beau-
MURR
roes de Lintithgow , Yslio, iS^o ,
il fut tné d'un coup de pistolet
par Jacques Hamilton , dont il
a voit injustement confisqué les
biens. Ce fut lui qui hennit la
religion catholique du royaume
d'Ecosse. ,
* II. MURRAY (Thomas),
peintre écossais , né en i66G ,
mort en 17^4» i"® peignoit que
le portrait ; mais il a réussi en ce
genre. lia peint le roi,d'Angl«>-
terre , et presque toute la couç.
* m. MURRAY ( Jacques ) ,
théologien écossais , né à Dun-
keld en- lyoS , mort en lySS ,
élève d'Aberdeen , où il fut reçu
maître<ès-arts , refusa un béné-
fice dans son pays , et vint ht
Londres ,. ok il aesservit une con-
grégation. On a de lui un livre
intitulé Aletheia, ou Système des
vérités morales , 4vor. in-12.
♦IV. MURRAY ( Guillau-
me ) , comte de Mansfiêld , né k
Penh en Ecosse le 1 mars 1705 ,
reine fut-arrétée par ses ordi^es , J fpt envoyé en Angleterre à l'âge
et dépouillée du gouvernement
de trois ans , pour son éduca-
tion. Au retour d'un voyage dans
le continent , il entra à LincoFs-»
Inn , et s'y fit bientôt une grande
réputation ; son habileté à parler
en public lui donna de la supé-
riorité même sur ceux dont il
i)'avoit encore pu atteindre ni
les connoissances , ni l'expé-
rience. Sqs succès prématurés
donnèrent à penser qu'il étoit
plutôt orateur que jurisconsulte ;
et comme en 4ébutant dans sa
carrière il surpassa eu éloquence
ses contemporains , et. ceixx ^i
l'avoient précédé , on ne lui ren-
dit comme jurisconsulte qu'une
justice plus tardive.Son.goûtpour
les belies^lettres , et ses. liaisons
^avec lesjittérateurs les plus distio-
coup d'^ennemis. Un jaur qu'il] ^ués, fortifièrent cette idée; mais
' 5e ,projiieûûit à cheval par les 1 e temps et l'expérience ne tarde .
r
MCRR
nnit pas h l^effacer. ' E» 1 74^ îl fut
nommé membre du parlement ,
député de Boroughoridge ; en
1754J, procureur - général de la
cour du banc du'^roi ; peu de
temps après , lord chef de justice
et créé baron de Mansfield. A son
installation à la présidence de
cette conr , il s'appliqua à intro-
duire la plus glande exactitude
certitude où se trouva le minis*
tère en 1757 , loçd Manslield
accepta le 9 avril les fonctions de
chancelier de Téchiquier ; les
grands sceaux lui furent offerts
k la retraite de lord Hardwick ;
mais il les refusa. Au commen-
cement du règrue actuel , lord
Mans6eld fut Tobjet de la haine
des partis , et pendant plusieurs
années exposé au:^ invectives et
aox^calomnies des factions. Leurs
attaques ne mirent aucune inter-
ruption dans l'attention quSl ne
cessa point d'apporter dans les
devoirs de sa place. Elles se ré-
YctUèrent lorsque la proscription
dcM. Wilkes fut portée à la cour
du banc du roi. Cette affaire , de-
venae célèbre , lixoit d'une 'ma-
nière particulière l'attente du pu-
Mic ; le jour du jugement , non seu-
lement la salle d'audience , mais
celle de Westminster et la cour du
pakii»>étoient remp^es de specta-
teurs inquiets et impatiens. A
cette occasion lord Mansfiéld re-
leva avec beaucoup de fermeté les
maux qui pouvoient résulter de
cette chaleur que le peuple mon-
tpoit eontre les juges de la cour,
et partîcnlvèrement contre lui.
n exprima avec force son mé-
pris pour toutes les menaces qui
tendroiént à intimider la cotir,
et à lui faire oublier ses de-
veirS'. «J'honore le roi, dit-il,
et respecte 4e peuple ; maiaài mon
MtIRR
329
avis , rien de ce que pent- donner
la faveur de l'un ou de l'autre
ne doit exciter l'ambition. J'ap-
Ï^récie tout ce que vaut la popu-
arité, et j'estime celle qui suit
les services rendus , autant que
je dédaigne celle qui est basse-
ment mendiée. » En 1776 il fut
nommé comte delà Grande-Bre-
tagne , sous le titre de comte de
Mansfiéld , et faillit", en 1780, à
être la victime d'un mouvement
populaire qui , à la suite de quel-
ques troubles excités dans la ca-
pitale , se tourna contre lui ; sa
maison, attaquée à Timproviste,
fut détruite et brûlée la nuit du
7 juin j il ne put sauver que sa
vie ; et lorsque la chambre des
communes eut voté un dédomma-
gement en faveur de ceux qui
a voient souffert de cet accident ^
lord Mansfiéld , invité k établir la
quotité de ses pertes , répondit que
(f quelque considérables qu'elles
pussent être , il ne lui convenoit
ni d'attendre ni de réclamer au-
cune indemnité du gouverne-
ment. » A la suite des infirmités de
Page , il demanda sa retraite en
1788 , et n'y survécut que jus-
qu'au 20 mars ivqS. Il conserva
presque sans altération l'usage
de toutes ses facultés. On rap-
porle qu'en parlant de la révoln-
ûpn de France , il disoit que
c'étoit un événement extraordi-
naire ; que comme il étoit sans
exemple , il avoit été aussi sans
pronostic , et qu'on ne pouvoit
encore former de conjectures sur
ses conséquences» Lord Mans-
Geld , marié , en '1.758 , k ladj
^izabeth Finch , fille du comte
de Winchelsea , mourut sans en-
fans.
♦ V. MURR AY ( Jacques ) , mi-
nistre anglican, qui publia , sans
y mettre son riom , ime -Histoire .
des élises d^ Angleterre et ^JS-*
35<^
MURS
easse , Newcaistle, 177a , 3o vol.
m*8* 9 mourut en 178a*
* VI. MURBAY( Guillaume) ,
pasteur à Birmingham , d'une con-
grégation de protestansdissidens,
âpunlië plusieurs écrits^onv leur
défende. Celui de tous ses ou-
vrages qui est le plus estimé est
intitulé Closet dévotion : la Dé-
votion du cabinet. 11 mourut en
1755 , à rage de 62 ans.
f MURS ou DE JVIvBis ( Jéban
des) , né en Normandie suivant
les uns , et en Angleterre suivant
d'antres , fut chanoine de l'église
de Paris , e^ docteur en Sorbonne,
s'appliqua k la musique , dont
il a laissé un fort bon traité. Il
fionssoit au commencement du
i4* siècle , et vivoit encore en
i325. On présume , avec raison ,
que c'est vers ce temps qu'il fit
paroître sou ouvrage mthul^
jTractatus de musica. Dans la
5 remière partie^ Summa musioB ^
' traite oe la musique , de ses
inventeurs , de ses espèces , des
Sroportions , des intervalles ; et
ans la deuxième partie , Musica
Speculaîiva / il enseigne l'art de
conduire les voix , et des moyens
4e • les aecordef ensemble , du
«lonochorde , de sa division ,
des instrumens , ete. ; les autres
|Mtrties traitent de la mnsimïe pra«
tique» des notes, de leurs figures*
Quelques éerivains ont attribué
k Jehan des Murs Vimfeniion de
la figure etde la valeur des notes y
l^arce ou'il en p|arle très-exacte-
ment aaïas la troisième partie de
•on traité ; néanmoins il est plus
vraisemblable qu'il n'en a pas
tant été l'auteur qne le collecteur
et le compilateur , qui , le pr#»
iftier, a ptif» amplement et mé-
tlifodiquement laissé par écrit ce
mm se prati^oit de son temps
oana la musique. Dan^ son Art^
en plfti]i-0lNmt, Paris , , i6y5 , in*
. MURT
4*, le P. Jumilhac a donné tnr
extrait de la doctrine du docteur'
Jehan des Murs. J. J; Rousseair
( Dictionnaire de musique ) éi»'
a parlé fort inexactement , et de
manière k faire penser qu'il ne
l'avoit jamais lu. Le savant Map-
tin Gerbeirt a publié la ploa
grande partie du Tractatus def-
musicdy dont la ^bibliothèque im-
périale pdssède plusieurs manu»*^
crits bien conservés , dans son
excellent recueil des Scriptores^
ecclesiastici , tjpis San - Blasia--
nis, 1784, in-^», tom. 3, pag.i8^
MURTOLA (Gaspard) , poète
italien, né k Gènes, se retira k
Rome, où il mourut en i6i^* Il
avoit fait un poëme soUs ce titre, -
Délia creazione del mondoy in*
12, qui fut critiqué par Marini.
Ces deux poètes écrivirent quel*
ques sonnets satiriques , intita->
lés , les uns , la Afurtoléide ,
in-i2; les autres, la Marineide , ■
aussi in- 12. Mais Martola, se-
sentant le plus foible, chercha
d'autres instrumens que sa plume
pour se venger ; il tira un coup
de pistolet sur Marini , qui fut
blessé. Cette affaire auroit eu de»
suites lâcheuses, si Marini n^eât
travaillé k obtenir la grâce de son
assassin. Quelque nonle que fui
le procédé de son ennemi , Mur* *
tola conserva dans son cœur un
vif ressentiment de la Murtoleïde*
Le pape Paul V lui parlant un
jour de cette affaire : E vero,
dit-il, hojallito, témoignant par» •
là qu'il se repentoit moms d'a<-
voir tenté le coup que de Pavoir
manqué. Outre son pôëme de la •
Création du Monde , Murtola a
fait encore d'autres verf italiens,
in-i^ i un poème latin , qui a
pour titre : Nutriciaruni siveNof^ -
mantm Uhri ires , imprimé pia-
sieurs fdis y et dont Macéra a pu*
MUSA
blié unie ^ditilon en i6oa, in^i3y
à la suite de laquelle on trouve ,
pat le même auteur^ Problema-
tum iiàri duo , et Epigrananatum
Uher lùius. On doit encore à Mur?
tûla jxn poème sur Jana3 > impri-
mé en iSgS.
, MUS (De^us}^ yoy* Dec tus/
n» I.
f I. MITSA ou MoTTSA , couver*
ifiieur d'Afrique pour le caLfe Wa-
lid , vivoit à la fin du 7* siècle et
an commencement du 8*. Il cour
tribua beaucoup a la conquête
de l'Afrique , et à inculquer a ses
babitans \es lumières et les pra-
tiques du Koran. La Mauritanie
n'étoit pas encore réduite a l'em-
pire Ae& Musulmans ; Musa en-
treprit de la conquérir. Ce pays ,
dont Geuta éioit la place forte,
appartenoit aux Visigoths d'Es-
pagne ; le comte Julien y com-
man.doit. Musa vint attaquer cette
place et fut vivement repoussé
par la vigilance et le courage de
ce comte. Musa étoit bonteux de
sa défaite \ mais bientôt un cban-
gement inattendu dans les prin-
cipes d^ comte Julien favorisa ses
projets. Ce chef cbrétien lui en-
VQjra un message , par lequel il oir
froit aux successeurs de Mabomet
sa personne. , son épée et la place
qull commandoit) , et sollicita l'in-
digne gloire d'introduire les Ara-
bes dans le centre de l'Espagne.
( Vojr* JuuEN , n® VII» ) Musa , qui
résidoit a T'anger, entretint sa cor-
^spondanee avec Julien , et bâta
ses préparatifs. Il occupa la place
de Genta et la Mauritanie, et
chargea son lieutenant Tarik 4^
l'expédition de l'Espagne. ( Voyez
TàbixO Celui-ci débarqua k Gibral-
tar au commencement de l'an 711^
et parvint , après une bataille dé-
cisive y a conquérir presque toute
^ r£s{ydgne« Musa ,. mstruit da ee^
MUSA
3St
rapides succès , donna des éloges
k Tarik ^ mais bientôt il en tuA
jaloux* II craignit que ce guerrier
ne lid enlevât toutes les occasions
d'acquérir de la gloire en Europe.
Il partit de la Mauritanie , à la
tète de dix mfille Arabes et de
huit mille Africains , et vint dé-
barquer a Algézire. Il assiégea et
prit Séville et Mérida., Cette der-
nière ville opposa une résistance,
qui fît honneur k ses habitaos.
On raconte qu'ibne se délèndoient
ainsi que dans l'espoir de voir
bientôt périr Musa, qui étoit très-
vieux. Celui-ci, pour leur ôter cet
espoir ^ teignit en nair sa barbe
blanchie par l'âge , et lorsque les
députés de Mérida^e présentaient^
dans sa tente pour traiter de la
paix , ils virent , au lieil de la
ligure d'un vieillard , celle d'un
homme qui avoit les caractères
de la vigueur et de la jeunesse ,
ce qui les détermina à capituler ;
mais cette anecdote est suspectée
Il estcertain seulement que Musa,
pour cacher sa vieillesse , teignoikt
en rouge sa barbe blanche. Musa
rencontra Tarik entre Mérida^
Tolède. La première entrevue fat
cérémonieuse et réservée. Musa
exigea de son lieutenant un compte
ri go ureux des trésors de l'Espagoe*
Tarik , exposé au soupçoû et a la
calomnie , fuit emprisonné , m*-
suite) et môme fustigé par la maia
de Musa. Celui-ci , secondé par
son fîls Abdélaziz conquit tout le
reste de l'Espaone , porta ensuite
ses armes au-oelà des Pyrénées,,
et se rendit nutf tre de la Septima«
nie , appelée 'depuis Languedoc^
Il trouva à Careassonne « dans
l'église de Sainte-Marie « sept sta-
tues équestres d'argent massif 1
dont sans doute il s'empara» Ar*
rivé à Narbonne , il retouraa suc.
les GÔtesvde la Galice et de la Lu •"
sitanie* Les villes €|ui serendoiecri
sans r^yi^ace éti^ieninaÂateikiseïi
55a
MUSA
dans leurs privilèges et leurs lois r
celles que Musa prit d'assaut
Aireu^ réduites en cendres. To-
lède capitula , et reçut une gar-
nison arabe , ce qui fit donner ,
aux chrétiens du pays , le nom
de èlusarabes. Il traita Théodé-
niir , prince des Goths , et %es su-
jets avec beaucoup de douceur ;
mais ses intentions ne furent pas
toujours suivies par ses soldats.
Les fanatiques musulmans se li-
vrèrent à des excès. Plusieurs
églises furentprofanées et pillées.
IMlttsa se proposoit de franchir
de nouveau les Pyrénées , de con-
Î[uénr le reste de la Gaule et Tl ta-
ie , et de prêcher Tunité de Dieu
et leKoran au centre de la chré-
tienté. Il ne bomt>it pas ses pro-
jets ambitieux à détruire la puis-
sance du roi àes Francs , de celui
des Lombards et du pape ; il vou-
loit soumettre la Germanie^ suivre
le Danube depuis sa source jus-
qu'au Pont-Ëui^iu, renverser l'em-
pire de CoDstantinople , et , re-
Î>assant d'Europe en Asie, réunir
es contrées qu'il auroit vaincues
au gouyemeuieut d'Autioche et
aux provinces de la Syrie. Mais ce
vaste projet lut contrarié par les
circonstances. Les amis de Tarik
avoient exposé à la cour de Da-
mas , avec succès , ses services ,
et l'indigne traitement qu'il en
avoit rèça. Le calife blâma la
conduite de Musa et le manda
à sa cour. Les lenteurs qu'il mit à
obéir accrurent le mécontente-
jnent ; enfin , un messager du
calife arriva en 714 à Lugo' en
Gallicie , et dans le camp de Mu-
sa , saisit la bride de son cheval ,
et lui ordonna de le suivre. Il
6hé\x sans murmurer ., et laissa
le' gouvernen^ent de l'Ëspag^ne à
. «es deux tiis Abdallah et Àlidé-
laziz. Lorsque Musa fut arrivé à
la cour de Damas, il y trouva le
c-ftlife Walid ihort ,^ et son irère
MUSA
Soliman sur le trdne. Le nouveau
calife étoit lehuemi de Musà. On
le déclara coupable de vanité et
de mauviii'Se toi , et ce qui dut
le ruiner , ou attester ses rapines,
on le condamna à une amende de
aoo mille pièces d'or. Pour Je
punir de la manière indigne dont
il avoit traité Tarik, ou lui in-
fligea le même châtiment. Le
vieux général , après avoir été fus-
tigé en public , fut un jour entier
exposé au soleil devant la porte
du palais , et finit par obtenir nn
honnête exil sous te nom de pé-
leriuage de la Mecque. Le «aide,
craignant une famille puissante
et outragée , fit , en 71 5 > assas-
sinera Cordoue le fils de Musa ,
Abdélaziz : on lui reprochoit des
prétentions a la royauté et son
manage avec upe chrétienne ,
avec Egilona , veuve du roi Ro-
drigue. Sa tête fut apportée en
Asie , et par un raflmement de
barbarie , on la présenta k son
père , en lui demandant s'il con-
noissoit les traitsdu rebelle. « Oui,
s'écria Musa avec indignation.
Je reconnois ses traits ; je soutiens
qu'il fut innocent , et j'appelle la
justice du ciel sur la tête de ses
meurtriers. » Le désespoir et la
vieillesse de Musa le mirent bien-
tôt hors de l'atteinte des rois ; il
mourut de douleur peu de temps
après son arrivée a la Mecque. La
vie de Musa a été écrite en arabe
par un de ses petits-£U[s échappé
au massacre de sa famille.
IL MUSA. F. MoTSE, n*» VHL
♦ MUS ANZIO ( Jean - Domi-
nique ) , savant jésuite du 17*
siècle , remplit divers emplois
dans son oi^re. Ses Tables chro-
■nolçgiques^ qui s'étendent jusqu'à
l'année 1691 ,sont estimées. Elles
furent continuées jusqu'en 1750
par les PP. Dommiqufe Ceati ,
i.
s
MUSC
jàntolne Casinî, et Faure > au-
tres jésuites , et publiées cette
même année sous le titre de
Tabula chronologicœ Dominici
Musaulti è societate Jesu , quœ
sacra , polHica , belUca , fortui-
te ,• litteras et artes ad omnige-
nam historiam çomplectuntur ;
ab orbe ccndito ad anruim post
Cfiristum natnm 1700; editio ter-
tia auctior , emendatior y et in
Jbrmam commodiorem redacta.
Accessit dissertatio historico-cri-
tica , çud chronoîogiœ bis tubu-
lis traditœ spécimen apologeti-
cum exhibetur^ Romae , 1750 ;
Bononiae, 175'^. Le P. Faure , in-
dépendamment d'une dissertation
apologétique de ces Tables , j
â ajouté quelques savantes notes.
On a encore de Musanzio VOrai-
son funèbre en latin du cardinal
Barf>erini , 1680 , in-fol. Ce jé-
suite mourut au commencement
du i8« siècle.
* MUSARRA ( Charles ) , ec-
clésiastique de Messine , et cheva-
lier de Jérusalem , mort en 168^ 9
a publié plusieurs Poèmes , entre
autres VÉnéide de Firgile , «t des
Poésies qui se trouvent dans la
Fremière partie du Recueil de
iu^adémie Ùella JF'ucina.
♦MBSCARA (André),Sicilien,
jurisconsulte assesseur de la
rrande cour archiépiscopale de
ralerme , et ensuite avocat fiscal,
mort en 1666 , a publié Defensio
immunUatis iscclesiasticœ , etc*
* I. MUSCETTOLA ( Tîhère ) ,
Napolitain y de la congrégation de
rOràtoire , vivoit dans le i6* siè-
cle. On a, de lui des discours
moraux , imprimés k Venise ea
167/) 9 in- 13. -
*II. MtJSGETTOLA ( Tibère),
de la Inéme famille que le pré-
tk^mA ; «ooMikr du roi ^ Qùtàah
MUSC 535
soit dans le i6« siècle. Il a écrit
De translatione regalis depositl
cadaveris serenissimi régis AU
phonsi de Aragonid /. hujus
regni historica juridica probatio
pro excellentlssimo D, Petro
Antonio de Aragonid^
MïJSCHEiVBROECK. Fojez
McSSCHSNBROFXC.
* MUSCO (Michel), de Ta»
rente , clerc régulier , vivoit dans
le 17* siècle, il est auteur d\in
ouvrage intitulé // Regolare ,
ovvero délia regolare perjezione
diviso in due parti , Venise , 1-628,
in-4®.
I. MUSCULUS ( Wolfangus ) ,
Tun des plus célèbres théologiens
du 16* siècle , né à Dieuse ca
Lorraine, Pan i497 > d'un ton-
nelier , se fit bénédictin dans le
Palatinat k Vage de i5 ans \ mais
il quitta^ en 1527, le cloître,
pour suivre les opinions indul-
gentes du luthéranisme, qui lui
donnoit une femme. Réduit à
la mendicité , il se fit tisserand ^
et ensuite manoeuvre k Stras-
bourg , oi\ il s'étoit réfugié.
Bucer, instruit de son savoir,'
lui donna une retraite dans sa*
maison et la place de catéchiste.
Un moine prêchant un jour con-
tre les nouvelles />pimons reli-'
gieuses , Musculus le chasse de'
sa chaire , y monte a sa place ,
et fait une apologie très « forte
des innovations introduites par
Luther. Cette saillie de zèle lui
mérita la place de ministre dtî
Strasbourg, etteiisuite une chaire
de théologie k Berne , oh il mou-
rut le 29 aoAt i563 , k 66 ans ,
après avoir publié des Comment*
taires sur FEcriture sainte, in-»
foilio : une compilation intitulée
Loci communes , in-folio ; et des
Traductions de plusieurs Traitée
v.
\
/
554
MUSE
de saint Athunase et de saint Ba-
sile, etc»
tn. MUSCULUS (Ajndrë),cle
Scheneberff en Misnie, profiss-
seor de tnéologie à Francfort-
Bur -l'Oder , un dès plus zélés
défenseurs de l'ubiquité , mourut
tn i58q. On a de lui un grand
nombre à^ouvrages , qui n'ont ob-
tenu aucune estime. Musculus
l^rétendit que Jésus-Christ n'avoit
pas seulement été médrateur en
qualité d'homme, mais que la
nature divine étoit morte comme
la nature humaine, il enseignoit
aue le Sauveur n'étoit point ef-
iectivement monté au ciel , mais
qu'il avoit laissé son corps dans
la nuée qui l'environnoit. On né
Toît pas qu'il ait formé de secte.
Il avoit vqulu combattre Stau-
)er , qui prétendoit que Jésus-
Christ n'avoit été médiateur qu^en
qualité d'homme et non pas en
qualité d'Homme-Dieu. Muscu-
lus , pour le contredire , soutint
que la Divinité avoit soufiert , et
qu'elle étoit morte.
t MUSÉE , Musûsus , très-cé-
lèbre poète grec , que l'on croit
avoir vécu du temps d'Orphée et
avant Homère, vers l'an 1180
avant Jésus-Christ. Il est auteur
dn Poème de Léandre eUHéro. On
le trouve dans le Corpus poëta-
mm Grœconim , Genève, 1606
et 161 4 9 3 vol. in-folio ; sépa-
rément , grec et latin , Pans ,
1^8, în-8» , et Lejde , 1737 , in-8*.
(P^ojr^XksiouAChm.) La meilleure
édition de Musée est celle de
ۥ F. Heinrich , Hanovre , ygS >
i]i-8« ^ celle de Teucher , Halae,
1801 , in-8*, est inférieure à la
précédente. .M. Moutonnet de
Clairfonds a traduit Héro et
Léandre en français, Paris , f^4>
in-8^ , et M. Gail en a donné une
traduction jointe k celle des Idj^l-
les de Théocrih», avec le texte
MtSE
grec, la version latine et des. notes»
Faris, 1796, 3 vol. in-4'*.JW. de
La Porte Dutheil en a donné vaa»
édition en grec et en friJnçais ,
Paris, 1784, in- 12. La traduc-
tion en vers italiens donnée par
Girol Pompie est estimée. M. Ile*
nouard en a donné une Jolie
édition en 1801 , in-ia. — Il y a
eu un autre poète de ce nom
dans le 4* siècle.
'^. MUSËLLI (Le marquis Jean-
Jacques), savant antiquaire et
célèore littérateur , né d'une no«
ble et ancienne famille de Vé-
rone le 9 septembre. 1697 ^ ^^
mort dans cette ville le f août
1768, a publié les ouvrages soi-
vans : I. Numismata antiqua col"
lecta et édita, Verona; , 1750,
3 vol. in-fo]io. Il dédia cet ou*
vrage au roi de Pologne , qui le
récompensa généreusement. IL
Antiquitatis retiquiae collectœ ,
tabulis incisœ , 'et explicettioni"
bus illustràtœ y Verouae , 1766,
3 vol. in-fol. Cet ouvrage est écrit
en latin et en italien. Ces deux
ouvrages , réunis en un seul , fuv
rent publiés sous le titre suivant:
Musœum Musellianum in quinquB
tomos distributum , quorum pri*
mi très numismata , quartus int*
criptiones , etc. , quintus anti*
quitatum reliquias complectun^^
tupy Veronae, 1760, 5 vol. in-
folio. Muselli a laissé un p;ran(i^
nombre de manuscrits précieux.
MUSES ( Mvthol. ) , déesses
des sciences et des arts , filles dt
Jupiter et de Mnémosjne. Elles
étoient neuf : Clio , Melpomène >
Thalie , Ëuterpe , Teipsiçhore ,
Erato , Calliope , Uranie , et Pot
lymnie. Chacune d'elles présidoit
k quelque art particuher. Clio a
l'histoire i Melpomène k la tra-
gédie , Thalie à la comédie , l^r
t«rpe à la flûtt et aux autre»
1
V
h
■
I
MUSG
instramens k vent ; Terpsichore
«?Oit inrenté la harpe , £rato la
lyre , Galliope les vers héroïques,
rolymme la rhétorique, et Uranie
fastronooiie. Il y a voit des peu-
ples qui n^admettoient que trois
Muses : Mélété , Mnémé , Aaedé,
D*autres en comptoient sept ^
quelques -uns seulement deux.
lues Muses, quel que fût leur nom-
bre , avoient Apollon it leur tête.
Le palmier-, le laurier , et plu-
sieurs fontaines, comme THip-
pocrène , Castalie , et le fleuve
Permesse , leur étoient consacrés.
EUes habitoient les monts Par-
nasse, Ué]icon,Piérius,et lePinde,
Le cheval Pégase paissoit ordinai-
rement sur c^ montagnes et aux
environs. On représentoit les
Muses jeunes , b/sUes, chastes ,
aimant la retraite, ajant à la
main et autour d'elles les attri-
buts qui convenoient k chacune.
Quelquefois même on les pei-
gooient formant des danses en
chœur, pour désigner la iiaisoii
prochaine ou éloignée qu'il y a
entre toutes les sciences et les
arts. Voje% Aon.
I. MtrSGBAVE ( Guillaume \ ,
docteur en médecine d'Oxford «
antiquaire anglais, et secrétaire
de la société royale de Lon-
dres y né en 1657, mourut en
1721 , ^ Exeter , où il exercoit
son art. On a de lui , I. Les
Transactions philosophiques , nu-
méros 167 à 178. II. GetaBritan^
meus y 1715, in-8<>. III. Beigium
Britannàciim , 1719 , in - 8®. ly.
JDe aquilis Romanis , 1723 in-8^.
T. De legionibus , etc.
♦II. MUSGBAVE (Guillaume)/
{fis du précédent, médecin fort
lliabile , né a Ëxeter, mort en
1777 , a publié quelques Omp/vz-
Iges de critique très-estimés. tJne
accusation de corruption que
MUSI
535
Mnsgrave porta contre les mînl»-
tres qui avoient fait la paix d^
1763 fit grand bruit : mats
I affaire ajant été discutée de-
vant un comité de la chambre
des communes , Mnsgrave ne put
fournir des preuves suffisantes.
t MUSITAN (Charles) , piètre ,
médecin k Gastrovillari^ petitf
ville de Calabre , mort èi mples
en 1714 > à 80 ans> est auteur d«
plusieurs ouvrages imprinués k
Genève, 17 16, in-folio, 3 vol.
Musitan avoit exercé la méde-
cine avec succès , et ses écrits
sont une preuve qu'il en con-
noissoit profondément la théorie.
II n'acceptoit ni honoraires, ni
f»résens. Ses ennemis voulurent
ai interdire la médecine; mais
le pape Clément IX , qui connois^
soit son savoir, lui permit de
l'exercer. Il se signala sur-tout
dans le traitement de la maladie
vénérienne ,[sur laquelle il a donné
un Traité , traduit en français
par Devaux > 17 1 1 v deux volumes
m-i2.
ou
tMUSIUS r Corneille)
MtJTS, ne k Délit en i5o3, se
distingua dans les belles-lettres
et les iangnes k Louvain , et les
enseigna lui-même k. Gand. Il
accompagna ensuite de jeunes
seignc^s a Paris et k Poitiei^.
De retour dans sa patrie, il futdi<«
recteur des religieuses de Sainte*-
Agathe , emploi qu'il remplit avec
beaucoup de zèle pendant 36 ans.
Dans ses momens de loisir, il
cultiva l^s muses , et se fit esti-
mei^ par sa science et par sa
Erobité^ Le fanatique Guillaume
lùmei , le fit arrêter k Lejde , et
épuisa sur ce respectable vieillard
tout ce que la rage peut inventer
de plus atroce. Il lui fit couper
les oreilles, le nez, les doigts
des mains ^tàeê pieds , et ce que
356
MUSO
la pndenr défend de nommer,
€t nnit prar le faire attacher à la
potence, où il mourut le i5 dé-
cembre i^yi, Guillaume Estius ,
dans son Histoire des martyrs
de Gorcum , les auteurs des
jàcta Sanctorum au lo juillet,
et Pierre Opmeer , dans son His-
toire des martyrs de Hollande,
se sont étendus sur la vie et la
mort de ce martjr. On a de
loi divers Poèmes : I. Institutio
Jcminœ christianœ , lirée du der-
nier chapitre des JP^roverbes. Ckîes
et quelques Psaumes en vers ,
Poitiers, i556, in-4«. III. De
temporum Jugacitate , deque sa-
crorum poëmatum immortalitate,
ibid , i536 , in-4'*. H y donne un
abrégé de sa vie. IV. Imago pa-
tientiœ. V. Libellas tumulorum
JOesiderii Erasmi, Louvaîn, i536,
in-4'' VI. Encomîum solUudinis,
Anvers, i566, iu-4''' Vil. De*
Hymnes, VUÏ. Un Lht'e de priè-
res , publié par Loc Opmeer ,
Leyde, ï582, m-i6. Ses vers sont
d*un style pur et clair. On voit
dans le Theatrum crudelitatis
hœreticoinm la représentation
' de son cruel martyre.
t IVfUSONlDS-RUFUS(Gaïus),
, philosophe stoïcien , envoyé en
exil dans V\\e de Gvare, sous
le règne de Néron, parce qu'il
critiquoit les mœurs du prince ,
fiit rappelé par l'empereur Ves-
pasien , qui avoit moins à crain-
dre les censeurs. Pierre Nieus-
vland a publié h Amsterdam une
savante Dissertation de Musonius
Rufus. — Il ne fa ut pas le confon-
dre avec un autre philosophe cyni-
qucT, du même nom et du même
temps , qui étoit lié avec Apollo-
nius de Tyanes. Nous avons plu-
sieurs Lettres de ces deux philo-
sophes. Voyez les Mémoires de
(académie ^es inscriptions , in-
éf y tome XXXI , page i3x.
MUSS
<I. MUSOTTI (Alexandre).,
'noble Bolonais , né en i535 ;
après avoir été reçu docteur en
droit civil et canon , alla a Rome ,
où il fut employé honorablement
fiar le pape Pie IV. Grégoire XITÏ
ui donna un canonicat dans l'é-
glise du Vatican , et le choisit
pour son camérier. Peu après ,
c'est - a - dire en 1579 , il obtint
l'évêché d'Imola , avec le titre de
comte deBagnarca, et en 1691
il fut envoyé , en qualité de nonce",
a Venise. Après avoir rempli sa
mission , il reviiit dans son évê-
ché , qu'il gouverna avec autant
de prudence que de sagesse , jus-
qu'à sa mort arrivée le i3 jan\ner
1607. Ce fut par ses ordres que
fut imprimé , en iSgS , à Bolo-
gne , le Rituel des sacrem^ns ,
à rusage de l' église d'Imola.
* II. MUSOTTI ( Etienne ) , d<t
Bologne , religieux de l'ordre dé
Saint -Augustin , est connu par
les ouvrages suivans : I. De Jilii
Dei , Deiparœque sèmper rir-
ginis Mariœ ortu , oratio , Ve-
ronœ , 160^. IL De prœlati sa-
pientid ortu , Bononiae y lô^i.
* MUSSAPHIA ( Benjamin ) ,
médecin juif, exerça son art k
Hambourg , et y florissoit ver»
l'an i638. Il passa ensuite à
Gluckstadt , an duché dé Hols-
tein, et de là à Amsterdam, oit il*
niourut en 1674* On a de lui ,
I. SacrO'medicte'sententiœ,}isinï"
burgi , 1640 ,' in-8*» , avec sa Ict-
tre De auro potabili, II. EpiS"
ta la de maris reciprocatione ,
Amstelodami , 164^ » in-4'** II
établit dans cet ouvrage un sj&^
tème sur le flux et reflux de la.
mer.
* MUS SA RD (Pierre),
à Genève vers Tan i6'i5
i&iô , montra du gollt
v^
MUSS
l^ëtode dès son enianoe , ses pa-
reus le destinèrent aux fonctions
deminislFe , qu'il exerça par la
suite avec distinction. Mussajdse
montra grand prédicateur à Lyon;
mais obligé de quitter cette ville ,
d'après un édit qui défeudoit aux
Genevois de prêcher en France ,
el ne pouvant retourner dans sa
patrie , parce qu'il ne vouloit
point souscrire le formulaire
Consensus , il se retira à Londres.
A peine y étoit-il qu'il fut appelé
al église de la Savoie, au ser-
vice de laquelle il consacra les
&ix dernière^ années de sa vie.
11 mourut en 1681. On a de lui ,
I. Jugement renJupapMAf, de la
propagation de la Jbi^ , sur Je
traité du purgatoire , prouvé con-
tre la doctrine 4^ MM, de la re-
ligêon prêt, rêf, ^ par messire
Bobye , conseiller , aumônier et
prédicateur du roi , in-8» , Lyon ,
iê6i. II. Conformités des céré-
monies modernes ai^ec les ancien-
nes y oii l'on prouve , par des au-
torités incontestables , que les
cérémonies ele lEglise romaine
sont empmntées des paiens ,
Genève, 1667, in-S'. Ce livre a
été traduit en allemand , et im-
primé deux fois à Leipsick , en
1695 et i^o3. il en a été fait une
autre édition en français avec des
additions, suivies de la Lettre
écrite de Rome sur le même su-
jet, par Gonjers Middleton ,
Amsterdam > 1744» in-ia. ( Foy.
lïiD&LETON .n'^IIL) III. Un volume
de Sermons , imprimé h Genève
en 1674* ^V« Un traité latin des
dieux qui prédisoient l'avenir ,
Sous le titre de Historia deorùm
Jatidicorum , publié d'abord à
Genève , et ensuite ^ Francfort-
sur-le-Mein en 1680.
M U S S A S A , femme eonrar
g«use du royaume de C<^go en
Alîique , succéda à san père
MUSS 5S7
^P**Sy *^®ôs le commandement
d'une tribu guerrière. Après avoir
adopté b vêtement d^un homme ,
elle se mit à ki tête de ses trou-
pes , et les conduisit plusieurs
fois à la victoire. Elle étendit les
limites de son empire , et mou-
rut au milieu du 17* siècle , après
avoir fait passer son nom jusqu'en
Europe.
MUSS ATI ( Albertîn) , histo-
rien et poète padouan , mort en
iSag , ministre de Teropereur
Henp VII. Ses succès en poésie
lui méritèrent l'honneur du lau-
réat, qu'il reçut dans sa patrie.
Envisagé comme historien , on
lui doit , I. De gestis Henrici
VII , in^ratoris, IL De gesti^
Italorum post Henricum, Los
Œuvres de Mussati ont été râ-
ctieillies in-lblio à Venise , eu
i636, avec des notes par Lau-
rent Pignorius. U a mérité que
Pignorius , Félix Osius et Villani
l'aient commenté. Leurs notes se
trouvent dans ce Recueil.
* MUSSATO (Jean-François ),
Î^entdhommedePadoue, célèbre
ittérateur , et l'un des principaux
coryphées des académies de cette
ville , né le "3 seotembre i533 ,
étoit savant dans les langues grec-
2ue , latine et hébraiVjue. Il étu-
ia aussi la philosophie et l'Ecri-
ture sainte , et remplit plusieurs
emplois honorables dans sa pa-
trie , oh il mourut en i6i3. On
ne connoît de lui que quelques
Vers grecs , épars dans les Re-
cueils du temps , et un petit nom-
bre d'Inscriptions et iépitaphes
dans les églises de Padoue el dans
plusieurs autres lieux.
t MUSSOHENBROECK (Pier-
re de }, né à Leyde en lôg-i ^mort
dans cette ville en 1 761 , à 69,
an$| fut reçu docteur de méde-*
%%
N
558
MUSS
/
clne^en 1715 ; mais les sciences
exactes Toccupèrent pnncipale-
ment. Après avoir fait un voyage
k Londres, où il vit Newton, et
où il consulta DesaguHers , il re-
vînt en Hollande , et y obtint
bientôt de» places. L'université
dTJtrecht étoit depuis long-temps
célèbre pour Tétude du droit ;
Musschenbroeck y ayant été nom-
mé professeur de physique et de
mathématiques -, la rendit fameuse
encore pour ces sciences qu'il y
enseigna. Leyde le rappela bien-
tôt pour y exercer les mêmes
fonctions. Plusieurs académies ,
et en particulier celles des scien-
ces de Paris et de Londres se Tas-
socièrent. Les rois d'Angleterre ,
-de Prusse et de Danemarck tâ-
chèrent en vain de l'attirer dans
leurs états. On lui doit plusieurs
ouvrages. On voit dans les expé-
riences qu'il y rapporte une sa-
gacité peu commune , et dans
ses calculs beaucoup d'exacti-
tude. Ses essais de physique , en
latin y parurent à Leyde, 1729,
in-4*' ; ils ont été traduits en
français par Massuet , Leyde ,
1751 , Q volumes in-4'*, ils sent
estimés. On a une nouvelle édi-
tion de cette version par M, Si-
gaud de La Fond , Paris , 1769 ,
D vol. in-4° , sous le titre de Cours
de physi(]ue expérimentale et ma-
thématique. On a encore de lui ,
I. Tentamina experimenturum ,
Lugd. Batav. i73i , in-4*. II, Ins"
titutiones physicœ , ibid. 1748 ,
in-4*" III* Compendmm physicœ
experimentalis y 1762, in-8«.
IV. Introductio ad, philùfophiam
naturalem , Leyde , 176Î , 2 vol.
i.{i-4o.
t MUSSO (Comelio), né à
Plaisance , en i5xi jl'un des plus
grands prédicateurs de son siè-
cle , entra chez l«s cordeliers dhs
l'Âge de B«uf aQ«: Paul III l'appela
MUST
\ Rome , et lui donna l'évéché d»
Bertinoro , puis celui de Bitonto.
Il assista au concile de Trente y
et mourut kr Rome le 9 janvier
1674 9 à 65 ans. On a de lui des
Sermons , imprimés k Venise en
quatre- vol. in-4' , 1682 et 1590 ,'
chez les Juntes. Ils furent extra or-
dinairement applaudis , quoi-
3u'ils ne soient guère au - dessus
es discours de Maillard et de
Alenot. La fable , l'histoire ,
Homère et Virgile y sont cités
tour à tour , avec l'Écriture et les
Pères. On peut juger du genre
d'éloquence de ce prélat , par le
discours qu'il prononça k l'ou-
verture du concile de Trente. Il
dit que les assemblées sont néce5«
saires , parce que, dans l'Euéide,
Jupiter assemble le conseil des
dieux , et qu'à la création de
l'homme et à la t6ur de Babel y
Dieu s^y prit en forme de con-
cile ; que tons les prélats doivent
se rendre à Trente , comme les
Grecs dans le cheval de Troie ;
qu'ouvrir les portes du concile. ,
c'est ouvrir les portes du ciel,
d'où doit descendre une fontaine
d'eau vive i que tous les cœurs
doivent la recevoir ; que s'ils ne
le font pas , l'esprit saint ouvrira
la bouche aux refusans comme
il ouvrit celle de Caïphe et de
Balaam. Il apostrophe les boi^
et les forêts , invite les chevreuils
et les ^daims à témoigner leur
joie. A <îes figures aussi dépla-
cées que ridicules , . il joint les
avantages qu'on a retirés des con- 1
ci les , tels que les croisades , les
guerres contre les infidèles , les
r6is déposés et autres choses
qu'un homme instruit n'auroit
pas dû alléguer.
I. MUSTAPHA !•' , empereur
des Turcs , succéda à son frère
-Achmet en 1 6 1 7 ; mais il fut chassé
quatre mois après ^ et mis en pri-
MUST
son par les janissaires , qui pla-
cèrent sur le trône Osman I*', son
neveu. «Mustapha , djt Voltaire,
du fond de sa prison , avoit en-
core un parti. Sa faction persuada
aux janissaires que le jenne Os-j
man avoit dessein de diminuer
leur nombre pour affbiblir leur
pouvoir. On dféposa Osman sous
ce prétexte, ou l'enferma aux
Sept-Tours, et le grand-visir alla
lui-mêine égorger son empereur.
Mustapha fut tiré de la prison ,
pour la seconde fois reconnu
sultan , et au bout d'un an , dé-
posé encore par les mêmes ja-
nissaires qui Tavoient deux fois
élu. Jamais prince, depuis Vitel-
lius , ne fut traité avec plus d'i-
gnominie. Il fut promené clans les
mes de Constantinople , monté
sur un âne , exposé aux outrages
de la populace , puis conduit aux
Sept-Tours, et étranglé dans sa
prison.» Cette cruelle aventure
est de l'an i6q3.
tll. MUSTAPHA II , empereur
des Turcs , fils de Mahomet IV,
succéda à Achmet II , son oncle ,
en 1695. Les commencemens de
sou règne furent heureux. 11 dé-
fit les Impériaux devant Témés-
war en 1096 , fit la guerre avec
succès contre les Vénitiens , les
Polonais ^ les Moscovites ; mais
dans la suite , ses armées ayant
été battues , il fut contraint de
faire la paix avec ces différentes
puissances , et se retira k Andri-
nople , où il se livra à )a volupté
et aux plaisirs. Cette conduite
excita une des plus grandes ré- '
Voltes qui eussent éclaté depuis la
fondation de l'empire ottoman.
Cent cinquante mille rebelles for-
cèrent le sérail, et marchèrent
vers Andrinople pour détrôner
l'empereur. Cet prince promit tou-
tes les satisfactions qu'ils pour-
Toient exiger j mn ne put le»
MUST
»!f»^
^^9
adoucir. Le grand-visir voulut
leur opposer 20,000 hommes ;
mais ceux-ci se joignirent aux au-
tres. Les rebelles écrivirent à
l'instant a Achmet, frère de Mus-
tapha , pour le prier d'accepter
le sceptre. L'empereur intercepta
la lettre , et voyant que sa perte
étoit résolue , il fut contraint de
céder le trôné a son frère en i7o3.
Mustapha , réduit k une condition
privée , mourut de mélaucolie six
mois après sa déposition. Le trop
grand crédit de la sultane Validé ,
et du mufti , qui retenoit le sul-
tan hors de sa capitale pour le
mieux gouverner, fut la cause de
cette révolution. Le mufti et soti
fils périrent par le dernier sup-
plice , après avoir essuyé une
cruelle Question pour déclarer où
étoient leurs trésors.
m. MUSTAPHA m, fils
d'AchmetlII, né. en iji6, parve-
nu au trône le 29 novembre lySjy
étoit renfermé depuis la dépo-
sition de son père en 1730. Livré
k la mollesse et aux plaisirs de
son sérail , incapable de tenir les
rênes de son empire , il les con-
fia a des ministres qui firent des
fautes ou des injustices sous son
nom. Toute son occupation se
bornoit k entasser des piastres ;
il en laissa 60 millions dans son
trésor. Il mourut en 1774 > avant
d'avoir .vu la fin de la guerre fu-
neste qui s'éleva sous son règne
entre la Russie et la Porte , rela-
tivement aux troubles de la Po-
logne. L'impératrice de Russie ,
Catherine II , en a tracé ce por-
trait k Voltaire. « Aucun ministre
étranger ne voit le sultan que dans
des audiences publiques. Musta-
pha ne sait que le turc, et il est
douteux qu'il sache lire et écrire.
Ce prince est d'un naturel ia-
rouclie et sanguinaire. On prér
tend qu'il est né avee de l'esprit^
54o MUST
cela se peut ; mais je lui dispute»
la prudence ; il n'en a point mar-
qué dans cette guerre Musta-
pha avoit une sœur qui étoit la
jterrcur de lous les bâchas. Elle
avoit Rivant la guerre au-delà de
go aus. Elle avoit été mariée
quinze fois ; et lorsqu'elle man-
qnoit de mari , le sultan, qui l'ai-
moit beaucoup , lui donnoit le
choix de tous les bâchas de son
empire. Or, quand une princesse
de fa maison ottomane épouse un
bâcha , celui-ci est forcé de ren-
voyer toutes ses autres femmes.
Cette sultane , outre son âge ,
étoit méchante , jalouse , capri-
cieuse et intrigante. Son crédit
ches son frère étoit sans bornes. »
Àbdul - Ahmid , frère de Musta-
pha , lui succéda , et donna la
paix à ses états au commence-
ment de son règne , le i4 juil-
let 1774 » à 53 sms, après être
sorti d'upe prison où il étoit re-
tenu depuis 1730 , et où il fit ren-
fermer son neveu , fils de Mus-
tapha III.
ly. MUSTAPHA, fils aîné de
Soliman II , empereur des Turcs ,
fut gouverneur des provinces de
Magnésie , d'Amasée , d'une par-
tie de la Mésopotamie , où il se
fit aimer et respecter des peuples.
Cependant Roxelane , l'une des
femmes de l'empereur , craignant
"^ue ce prince ne montât sur le
trône au préjudice de ses enfans,
et voulant faire régner ceux - ci ,
l*accusa de tramer une rébellion
contre l'empereur. Soliman le fit
venir devant lui, et , sans l'écou-
ter , le fit étrangler inhumaine-
ment en i553. ba bravoure ex-
cita les regrets.
V. MUSTAPHA-ZELEB13. r.
DusACfS (Mustapha.)
VI. MUSTAPHA (Cara). For-
Caiul-Mdstàpba > u? III.
MÛSZ
VII. MUSTAPHA, général
musulman, f^oj"' Bragadin , n^» j.
t MUSUEUS (Marc ) , né dans
111e de Candie , distingua vers
Je commencement du 16* siècle
par ses vastes conniossai^ces, en-
seigna le grec a Venise avec unfi
réputation extraordinaire , et alla
ensuite à Home , où il fit sa cour k
Léon X. Ce pape lui donna l'ar-
chevêché de Mfilvasie daps la Mo-
rée ; mais il mourut peu de' temps
après, en i5i7, dans s^ 36* an-
née. On a de lui des Pp^grammes
et d'autres pièces en grec. Ce fut
lui qui donna le prjen^icr d«5 éfù-
tionç d'Ari5toph?tnje ei 4'At)iénée>
et ces éditions lui acquirent
un grand p.om. Son Etymologi-
con magnum Grœcorum , Venise,
'499 > in-fol. , est très-rare de l'é-
dition que nous citons. Il fut réim-
primé à Venise,! 549 , même for-
mat, en 1694 j in-fpKo , a Hei-
delberg etk Venise, 1710. Cette
dernière édition , qui est assez rare
en France , passe pour plus com-
plète que les précédentes.
* MUSZKA ( Nicolas ) , né k
Schellitz dans le comté de Met-
tra en Hongrie le 28 octobre
1713 , entra dans la sçciété des
jésuites en 1730, et enseigna
pendant plusieurs ai^nées là rhé-
torique , la philosophie et la théo-
logie à Vienne qn Autriche. H
étoit provincial de la province
d'Autriche et de Hongrie lors de
la dernière suppression de la so-
ciété. La ville de Neusoi étant
devenue épiscopal^ en ii']^ , il
fut nommé grand-prévAt de la ca-
thédrale , et mourut 4^ns cette
ville quelques années après. On
a de lui , I. Vitœ palatinprum sub
regibus Hunearicp , réimpriméeg
avec des additions et corrections
à Tjrnavy^, 176a, in-fol. L'au-
teur p'a pas jfai^ pjreuve 4'ûnpair-
MtTI
tîalîtié dans cet ouvrage. ÏI. De
legibus y ^eàrum ' Cransgressione ,
svu peccatis et peccatorwn pœndy
Ubri Illy Vièiine , 1769, in-4" ,
suivis de plusieurs autres Tred-
tés de théologie; et de morale ,
iûij^yimés daos la même ville.
*J. MUTA (Mario), de Palerme,
jurisconsulte , mort en i636 , a
laissé plusieurs volumes de Corn-
menlaires sxvr les lois et la prag-
matique du rojaume de Sicile et
sur la coutume de Païenne , ainsi
qu'un recueil de Décisiotis des
tribupaux tant civils que criminels
de la Sicile.
IL MTJTA. Foj, MùETTB. .
* I. MÙTK François), deCon-
senza , phdosophe du 16* siècle,
a publié Disceptationum Ubri V^
conjira calumnias Tkeodori ^n-
gpluvcii in maximum philoso^
phorum F rancis cum Patritium ,
Ferrariae , i58q ,in-4^. Ce Théo-
dore Atigelucci , natif de Belforte
dans la Marche d'Ancône , mé-
decin et philosophe de son temps ,
fut un aes plus violen* adver-
saires de Patrice.
* II. MUT! ( Jean-Marie ) , Vé-
nitien , de Tok-dre des prêcheurs ,
vivoit vers le milieu du 1 7* siècle; il
est connu ^ar les ouvrages sui-
vans : I. Problemi del Muti Ve-
neziano , Venezia , i674» I !•
h'Ozio in trattenimento , Veneïia,
lyoS. III. Quaresimale seconda ,
Padova , 1 711, IV. La Pcnna cri-
têca , Venezia , iyio.,\. Le Isole
jortunate deîlit religione , Vene-
zia y 1678. VI. Le Gemme del
Vaticano yuanegirici sac ri , Ve-
nezia, 1700. Vil. Li ricordi poli-
iici apnncipi christiani, 17*6.
^iUTIA. Voy. MùciE.
MUTIAN. Foyis^ Mijziatso,
MUTI
341
* MUTIIS ( Donat) , médecin ,
né a Kagu^e , s'acquit de la ré-
putation vers le milieu du 16*
siècle. On connoît de lui , I, Lettre
'sur les vertus de lathérébenthirie^
imprimée à Ljon en i554 > m-
8« , avec le PentapharfUtacûm de
Symphorien Champîer. II. In
ihterpretationem Galeni super
quatuordecim aphdrismdsHippO' •
cratis dialogus, Zuric|i, i547 ,
iri*4**«
MUTmUS. Fofez Mutunus.
MtJTIO. Fojez Muzio.
* MUTIS . célèbre botaniste ,
ânii de Linnaeus , hïori à Sianta^
Fé( Nouvelle-Grenade), s'occupa'
pendant plus de 5o; ans a' e^a^
miner les richesses végétales de
P Amérique. Attaché d'anord com-
me médecin au vice -roi pomté
de Casa-Flores , il commença , k
ses propres frais , k faire dessi-
ner par des peintres du* pays ,■
formés par lui-même , la Flore
de Borgota. Il continua ce grand
travail , et Tétendit de beaucoup
depuis qu'il fut nommé chef de
l'expédition botanique de la Nou-
velle-Grenade. Mutis avoit réuni
dans sa maison des herbiers con*
sidéi^bles, plus de quinze centa
dessins coloriés de planches nou-
velles , des instrumens de physi-^
que et d'astronomie , et une col-
lection- de livres de botanique
qiii rie le cêdoit en richesse qu'à
celle de l'illustre président de U
société royale de Londres. Son
neveu , don Sioforosa MtTis , a été
chargé par le gouvememeut de
termhier la Flore de Bdrgôta ,
ÎjrtUr laquelle on n'a tr^ouvé de
a ifeâin du déftint qde 566 des^
criptions- d'espèces nouvelles,
Deuît artistiGs tfe Santa-Fé, MM.
Mùtiset'Rizia , achvèrent k g^and
nombre* de dessins comnie^ibés^
Mutîs , qui avoit embrassé dan*
343 MUTI
SR vieillesse Tétat ecclésiastique ,
^toit aussi distingué par la va-
riété et la profonUeur 4^ ses
cotinoissances aue par la no-
• blesse et l'élévation de ses septi-
méns. Il ordonna en inourant
que s^ bibliothèque , ses collec-
tions et ses instrumens restassent
consacrés h TuvSage public de ses
, Concitoyens . L'Europe lui doit
la découverte importante du quin-
Îuina de la Nouvelle - Grenade,
le quinquina orangé ( Cinchona
lanceifoUa ) deSanta-Fé, qui
n'est pas inférieur k l'écorce lé-
brifuge de loxa ( Cinchona Con-
daminea ) , est devenu ijne bran-
che intéressante de commerce
dans les ports de Carthagène et
de Santa-Martha,
1 1. MUTIUS ( G. ) » surnommé
Cort/us et ensuite SciBifola , s'im-
moi-talisa dans la guerre de Por-
senna , roi des Toscans , contre
le» Romains. Ce prince , défen-
seur de Tarquin - le - Superbe ,
chassé de Rome , alla assiéger
celte ville Pan 607 avant J. G. ,
pour y faire rentrer le tyran. La
vie de Porsenna parut à Mutins
incompatible avec le salut de la
république. Il se détermina à la
lui oter , et déguisé en Toscan ,
il passa dans le camp ennemi. La
tente du roi étoit aisée a recou'»
noître ; il y entra , et le trouva
seul avec un secrétaire qu'il prit
pour le prince, et qu'il tua k sa
place. Les gardes accourureni
au bruit, et arrêtèrent Mutins.
, On l'interrogea ; il ne répondit
autre chose , si ce n'est : Je suis
, . Momain ; et comme s'il eût voulu
punir sa main de Tavoir mal
servi , il la porta sur un brasier
çrdent, et la laissa brAler , en
regardant fièrement Porsenna. Le
roi , étonné , admira le courage de
Mutins , et lui rendit son épéé ,
qu'il ne put recevoir que de la
MUTI
main gauche^ comme le désigne
le suruQjn de Scisvola qu'il porta
depuis* Ce Romain, feignaut alors
d'être touché de reconnoissaDce
pour la générosité de Porsenna ,
qui lui avoit sauvé la vie , loi
parla ainsi : « Seigneur , votre
générosité va me faire avouer
un secret que tous les tourmens
ne m'auroient jamais arraché*
Apprenez donc que nous sommea
trois cents qui avons résolu de
vous tuer dans votre camp* Le
sort a voulu que je fusse le pre^
mier k le tenter ; et autant j'ai
souhaité d'être l'auteur de votre
mort , autant je crains qu'un autre
ne le devienne , sur-tout aujour-
d'hui que je vous connois plus
digne ae l'amitié des Romains que
de leur haine* » Le roitoscaniit la
paix avec Rome , et cette paix
fut le fruit de la bravoure in-
trépide d'un seul homme. L'ac-
tion de Scaevola fait le sujet de la
meilleure épigmn^me de Martial.
Ciùn ptteitt rtgem deccpta sattllite dej^trsp
Injecit sacrh st peritura focîf.
Seà tkm sava plus miraeula non tulit hùstis u
Et raptum fianmis jussit obirt virum,
Urerg quant potuit eontcmptQ Mutius igné ,
Hane spectare manum Porsenna nonp^tuiê.
Major dectptttfama est et gloria dextrct ,
Si non errastet ^ fteerat illa minus*,
Au reste , Denvs d'Halicamasse
ne dit pas un mot de cette main
brûlée , ce qui rend ce ialx, ua
peu douteux.
t II. MUTIUS - SC^VOLA
( Quintus) , surnommé V Augure ,
élevé au consulat l'an 117 avant
Jésus-Christ, triompha des Dal-
. mates avec Cascihus Metellus ,
son collègue , et rendit de grands
services k la république dans la
guerre contre les Marses. Il n'ë-
toit pas moins |bon juriseonsulte
que grand homme de guerre:
Cicéron , k qui il avoit enseigné
le droit , en parle avec éloge.
MUTO
t m. MDTIUS - SCMVOLA
{Q.) ,de la même famille que les
}>récéclens, parvenu au consulat
'an q5 avant J. C. , étoit aussi un
exceUenfjurJsconsulte. Étant pré-
teur en Asie, il gouverna cette
Srovince avec tant de prudence et
*é<pité , qu'on le proposoit pour
exemple aux gouverneurs qu'on
envojoit dans les provinces. Ci-
céron dit de lui n qu'il étoit l'o-
rateur le plus éloquent de tons
les jurisconsultes , et le plus ha-
bile jurisconsulte de tous les ora-
teurs. » Il fut assassiné dans le
temple de Yesta , durant les
guerres de Marias et de Sylla ,
fan Si avant J. G.
tiV. MUTIUS (Huldrlc),
Suisse de nation, professeur k
Bâle dans le i6* siècle, com-
posa divers Ouvrages dan^ Tinter-
valle de ses occupations scolasti-
ques. . Le principal est une his-
toire' d'Allemagne , qui parut à
Bâle en iS5g , in - fol. , sous le
titre De Germanorum prima on-
gine , moribus , institutis , legibus
et memombitibus pace et bello
gestis omnibus omnium sœculo-
rum usque ad mensem augusti
anni trigesimi noni supra mille-
simum quingentesimum , libri
çhronici XXXI j èx probatio-
ribus Germanicis scriptoribus in
latinam linguam translali»
* MDTONE r Nicolas) , Vénî-
tien , florissoit dans le i6* siècle.
On a de lui , I. Poëtica del divi"
nissimo poëta M* Antonio Vida
cteroici latinl in versi toschi
scioUi trasportata , etc. , Ve-
nise, sans date d'année. II. iVi-
cotai Mutoni luminare majus ex
Grœcorum^ Arabum^ Latinomm-
que medicorum monumentis res-
titutumy et antidotorum appen-
dicibus adauctum. Accessit hi-
m^n apathiçariorum , et ihesaU'
MUTU
545
rus aromatanorum ; omnia ab
Jo* Jacobo Manilio de Bosco ,
commentariis ilbistrata , Vene-
tiis , i55i , in^fol. III. Strata-
femmi delt arte délia gu^rra di
*oliefU) Macedonico , dalla gre-
ca neUa volgar iingua italiana
trado^i da Nicolo Mutoni , We-
nise, i55i , iSSti-
* t MUTUNTTS ou Mctinus. C'é-
toit chez les anciens Romains ,
non une divinité ^ comme l'ont
dit la plupart des mjthographes '
et les précédeus éditeurs du Dic-
tionnaire , mais une espèce de
talisman , un objet sacré ; l'attri-
but le plus caractéristique du
dieu Pnape ; enfin le phallus
des Phéniciens , des Syriens et
des Gnecs , et le linguam' des In-
diens. Ce simulacre du sexe de
l'homme étoijt ordinairement isolé
et colossal. Il présidoit, comme
Priape , k la fécondité des pro-
di^ctions de la terre , k celle des
femmes , k la vigueur des hommes;
il dé tournoi t aussi les charmes
nuisibles k l'acte du mariage et
k la grossesse des épouses. Quel-
ques écrivains , Lucilius etFestus,
nous parlent de cet objet s«icré
pour les anciens, et indécent
fiour les modernes ; mais ce sont
es Pères de l'Eglise , tels qu'Ar-
nobe, Lactance ,Tertullien , saint
Augustin , qui nous ont transmis
des détails curieux sur le culte
qu'on lui rendoit, sur la forme ,
sur les cérémonies ridicules dont
il étoit l'objet , et sur les vertus
qu'on lui attribuoit. Ils nous apw
prennent qu'kLavinium, pendant
les fêtes appelées Libérales , ce
simulacre etoit religieusement
porté sur un char magnifique qui
arrivoit au< milieu de la place pu-
blique ; on vojroit la mère de
famille la plus vénérable venii'
placer une couronne de fleurs sur,
cette figure obscène; que les dames
344
MUY
romaines l'alloieiit chercher en
procession dans sa chapelle , et Isi
transportoient an temple de Vénus
Erycine^ et qn'e] les placoient elles-
mêmes ce simulacre de Itf virilité
dans le sein de Vénus ^ cfa»ees
mêmes' dames ^ et sur -tout les
nouvelles épousées , venoient ,
pour détourner les maléfices ,
enjamber et s'asseoir à nud sur
cette ^gure colossale. Ces écri-
vains joignent toujours au root
Mutunus ou M utinus , celui de
Tutunus ou Tutinus. Ces deux
noms signitioieut-ils deux choses,
ou bien la même chose avolt-
elle ces deux noms ? Cette ques-
tion n'est pas bien décidée.
t MUY( Louis-Nicolas-Victor
DE Félix , comte du ) , d'abord
chevalier de Malte , de la langue
de Provence , né à Marseille en
1711 , servit avec distinction en
f^andre .pendant la guerre de
1741 } se trouva à la bataille de
Fontenoy en 1745 , et obtint la
même année une place de menin
du dauphin , père de Louis XVL
Ce prince Taima comme un ami
tendre et vertueux, et eut pour
lui toute la confiance qu'inspirent
une sagesse et une prudence con-
sommées. On sait qu'ayant trouvé
par hasard le livre de prières du
comte, il y écrivit celle-ci : « Mon
Dieu , protégez votre fidèle ser-
viteur du May, afin que si vous
m'obligez à porter le pesant ftir-
deau de la couronne , il puisse me
soutenir par ses vertus , ses con-
sçils et ses exemples. » Nommé
lieutenant- général des armées du
roi en 1748 , le comte du Muy se
signala, pendant la guerrede 1767,
à la bataille d'Hastembeck, donnée
cette année ; à celle de Creveelt ,
en 1758, et de Minden , en 1759.
Il fut employé , en 1760', dtins
l'armée du maréchal de Contades,
et commanda pendant toute 1»
MUY
campag^ne un corps consîdérabie
de troupes. Attaqué le 3i juillet y
près de Warbourg , par un corps
<ie 40 mille hommes qui étoient
commandés par le prince héré-
ditaire^ et soutenns par^'année
du prince Ferdinand, il com-
battit pendant quatre heures »yee
la plus grande valeur , et n'or-
donna la retraite , qu'il fit en
bon ordre , que lorsqu'il fut forcé
de céder au grand nombre* Seâ
services militaires lui méritèrent
le ministère de la guerre en 1774 >
et le bâton de maréchal de France.
Il ne jouit pas loog-ten^ de ces
honneurs , étant mort le 10 octo-
bre 1775. Il demanda d'être en-
terré à Sens , près du dauphin.
M. de Sacy l'a peint au naturel
dans les vers suivans :
SÎDcète dans les cours , aostère dans les
camps,
Stoifq«e sans humeur , gén^freux sans foi-
ble.tse ,
Ltf mérite à s«s jeu;K'ftitlrsexHeiioMefli6.
Sot» 1-e long du devoif il fit ^liet les çtzné%i
Et Irravant leur crédit » »»is payant leurs
blessures ,
Juste dans ses refus , juste dans ses présent^
Il obtint leur estime > en bravant leurs
inurfDirref.
Placé prés d*un grand firince , ofa|et de ftos
regrets ,
Il fut et le censeur etl*amide son mattre..«<
Il n'eut point de flatteurs et ne voulut point
l'être.
Louis XV ayant voulu le faire en*
trer dans le ministère , il re-
fusa , parce qu'il aiuroit fallu se
prêter aux vues de certaines per-
sonnes dont il ne vouloit pas être
le complaisant. « Sire , écrivoit-il
à ce prince » je n'ai jamais en
l'honneur de vivre dans la société
particulière de votre majesté ; par
conséquent, je n'ai }amais été
dans fe c«s de me plier à beau-
coup d'usages que je regmtlc
comme des devoirs pour ceux qui
lar ibrment. A mon £ge on ne
chfrnge point 9ft nianièrede xi^re*
MtTYA
Mon caractère inflexible tranâfOf^
meroit bientôt en blâme et en
baine ce cri £avorabhe du {»ublic ,
dont V4 M. a la bonté de s'aperce-
voir. On me feroit perdre ses bon-
nes grâces , et j'en serois inconso-
lable. Je la prie de choisir un
snjet plus capable que moi. »
Cette lettre, dont lé ton est si
différent de celui des courtisans,
loin de déplaire au monarque ,
lui inspira une plus forte estime
pîour celui qui ra^oit écrite. Il a
laissé des Mémoires pleins d*ex-
celientes vues sur diHérens ob-
jets de l'administration.
* MU Y A II T DE V0D6IAHS
(Pierre-François ) , conseiller au
grand-conseil, né à Morance en
Franche Comté, en 1713, a publié
plusieurs ouvrages ue jurispru-
dence estiinés , et qui font auto-
rité auprès des tribunaux. Ils
ont pour titre , I. Institutes au
droit criminel^ iû-4** > ^7^7* I^*
Instruetwh criminelle , in-4'* , 1 762 .
III. Réfutation des principes ha-
sardés dans le Traité des délits et
des peines (de Beccaria), i vol.
in'-ï2 , 1767. IV. Lois criminelles
de là France dans leur ordre na-
turel ^ in-folio, 1780. Nous ne
pouvons que souscrire au juge-
ment de Kauteot des Trois Siècles
littéraires , qui a parfaitement ap-
précié le mérite de ce célèbre cri-
minaliste. L'abbé Sabatier , en
parlant de la réfntation du Traité
de Beccaria , dit : « Cet ouvrage
donne àfon auteur autant de droits
de Hgurerpaf mi les littérateursque
parmi les jurisconsultes. Un stjle-
BÎmple, mais énergique et correct,
une érudition bien ménagée , de
l'exactitude dans k» citations , de
l'honnêteté dans les critiques , dé
la sagacité dans ia discussion- , d'^
la sondité dans les principes, de
\a préci,sion ei de la justesse dans
l4S raisonDt^nens , veilk ce qui
MU Y s 545
catâctérise cette production qui
mérite d'être placée à la suite ilu
Traité , poui» sei-Vir de correctif k
ce qu'il ofi>e de défectufeux.» On
doit cfcco^ a cet autenr àebck pe-
tits otivrages en faveur de la reli-
gion, qui se font Kre avec intérêt ,
savoir , Preuves de Vàutkénticit^
de nos évangiles , 1775, et Moti^
de ma foi , 1776. Ce dernier a été
traduit par les Italiens et Tes AUe*
mands. Ce magisfrat , estimable
par ses talens, sa Candeur, iSL
modestie , et la simplicité 4e son
anie, est mort à Paris le i5 maw
1791.
t MUYS (Goillàume), méde-
cin , né à Steenvick dans l'Over-
Yssel le 5 janvier 1682. Successive-
ment professeur de Médecine , de
chimie , et enfin de botanique à
Franeker , il mourut le igr avril
I744* On a de lui , I. Elémens de
physique y Amsterdam, 171^1 , ii»-
4®. II. Des Harangués, imprimées
séparément. III. De$ Opuscules
posthumes , 1749? in-4*. On jr
trouve une dissertation intitulée
De virkite seminali, qudplantœet
animalia generi Suo propa^ando
s^JficiuM, IV. Investigatiofahri'
cœ quœ inparùbus musculoscom-
ponentibus extat , Leyde , 174* >
in-4° ; ouvrage profond et élégant,
et précédé d'une longue préiÎMîe ,
dont on a donné une traduction
française , intitulée Dissertation
sur la perfection du ntonde cor-
porel et intelligent , Leyde , 1 760.
Il y démontre le merveilleux mé-
canisme par lequel les espèces
des animaux et tfes plantes se per-
pétuent. Muys dotme dians quel-
ques singularités ; il prétend, trou-
ver dans le ïrionde uA mal qui
est coTitraire a sa perfection, et
qui n'est proprement ni physique
ni moraL — Jean Mu*i?s', son
Eère , médecin à Leyde, a pu-
lîé les deux outrages suiyans ;
546
MUZA
I, Praxis medico^chlrurgica ra-
iionaUs, Les quatre premières dé-
cades parurent à Leyde eu i684 '
in-ia ; la ciaquième en i685 ; la
sixième et la j^eptièuie en 1690 ,
/ia-12 ; en tout douze décades, qui
lurent publiées à Amsterdam en
i6g5 , m-S*", et en allemand , à
Berlin, 1699, iii-4'** I^* Podali--
rius reilivivus, heidxj i6B6,ia-8^*
C'est une addition aux observa*
tions précédentes. L'un et Vautre
recueil lut imprimé a Naples en
1727 , in-4*, avec d*autres ouvra-
ges. Ce médecin donna dans les
inéories de son temps. L'acide
passe chez lui pour une cause
prédominante dans les' maladies.
* I. MUZARELLI ( Jean) , de
Mantoue , alla k Rome, où, selon
Fusage des académiciens de cette
\ille , il latinisa son nom, et se fit
appeler Jean Mutins Arellius,
Ses talens le firent rechercher des
savans, et Léon X , qui savoit
les récompenser, lui donna le
fouvernement de la Rocca di
[ondamo , appelée par Valeria-
nus , dans son Traité de l'infor-
tune des gens de lettres , Arx
Mondulphia. Cet honneur lui de-
vint funeste ; car on le trouva dans
un puits très - profond avec sa
mule. Géraldi , dans ses Dialo-
gues des poètes , lui attribue un
.ï(Xiwiïe en l'honneur de saint Jean-
Baptiste , des Epigrammes , et un
Poëme k la louange de Mutins
Sc£evola.
* ir. MUZARELLI ( l'abbé Al-
fonse ) , savanti du 18* siècle, est
auteur des ouvrages suiyans : I.
JJEmilio disîngannato y dialoghi
filosofiçiy Sienne, 1783 , 4 vol.
in-8<>. II. Erasme suite richezae
del Clero y Ferrare , 1776. III.
Bime y Venise, 1780. iV. Due
€fpiniçnidel signor Carlo BonHet,
MUZI
tuna sul nUracoli , FaUra suÏÏa
risurrezione y esaminate e confu-^
tate , Ferrare , 1781.
♦ l. MUZI ( Jean-Baptiste ) ,
de Poggio Bouizi , vivoit dans le
16* siècle , et donna à Pise TArt
médical de Galien. Il a publié
aussi des Questions sur la méde-
cine; un Traité des urines; et des
Dialogues sur la connaissance
de soi-même , Florence iS9S.
t IL MUZI ( Muzîo de' ) , né
dans l'Abruzze ultérieure , vivoit
dans le 16* siècle, et publia,
I. Le Père de famille, II. Dialo'
gués curieux sur diverses matiè^
res. Il a laissé en manuscrit un
ouvrage sur Tantiquité de sa pa*
trie.
t MUZIANO( Jérôme ), célèbre
peintre , né d'une noble famille
d'Acqua-Fredda , dans le terri-
.toire de Brescia en Lombardie y
en 1628 , apprit les premiers
principes de son art à Brescia ,
sous Jérôme Romanini. Il alla
ensuite à Venise , où la vue d«s
chefs-d'œuvre des grands maî-
tres , et du Titien en particulier^-
lui fit la plus vive impression. La
manière de ce peintre étoit excel-
lente , et ses tableaux étoient
très-i^cherchés. Le pape Gr^
goire XIU le chargea de faire left
cartons de sa chapelle , et lui
commanda plusieurs autres^ ou-
vrages. Ce grand artiste, voulant
signaler son zèle pour la pein-
ture par un établissement consi-.
dérable , employa le crédit dont
il jouissoit auprès du pape pour
fonder à Rome l'académie de
Saint-Luc , dont il fut le prenûer
président, et qui fut eonfiormée par
un bref du pape Sixte V- Muzia-^
no , quoique bon peintre d'Ai^-t
toire y réussissoit mieux encore
ûaxk< paysage et le portrait. Sonl
dessin est agréable Qt pleiu d%
MUZI
goât; ses têtes sont remplies d*ex»
pression ; tous ses ouvrages se
font remarquer par un iini pré-
cieux et par le coloris , qu'il
avoit puisé à l'école du Titien.
Ce peintre touchoit ses paysages
dans la manière de Técole fla-
mande , supérieure en ce genre h.
récolé italienne , et choisissoit de
préférence le châtaignier à tout
autre arbre , parce que , suivant
lui , ses branches avoient quel-
que chose de pittoresque. Ses
aessinfi a l'encre de la Chine se
font admirer par la correction du
trait , l'expression des figures et le
feuille des arbres. Muziano mou-
rut à Rome en i5go. On lui doit
la gravure de la colonne trajane ,
On a aussi beaucoup gravé d'a-
près ce peintre.
t ï. MUZIO (Jérôme ) Mutius ,
littérateur et controversiste ita-
lien , né à Padoue en 1 466,
aiouta k son nom le surnom
de GiustinopoUtano , c'est-a-dire
de Capo-d'Istria , non quUi fût
né dans cette ville , comme quel-
ques-uns l'ont cru , mais parce
que sa famille j étoit établie. Son
vrai nom n'étoit pas Muzio , mais
Nuzio , dont il lui plut de chan-
ger la première lettre. Cet écri-
vain , dont la plume étoit féconde ,
a laissé beaucoup d'ouvrages
en divers genres. Les principaux
sont , I. JOelle Fereeriane H-
bri IF, Venise, i3oo, in-8<» ,
en réponse à P. Paul Verçerio,
qui avoit abandonné révéché de
Capo-d'Istria , pour embrasser
la doctrine de Luther. II. Let-
tere catoliche 'libri IF , Venise
1571 t in-4°. Ces Lettres sont
comme une continuation de l'ou-
vrage précédent III. Vifesa délia
Messa, deT Sanli,, e del Papato;
Pezaro, i568 , in-8». IV. Le
mentite Ochirdane , Venise, x 55 1 ,
iorg* , contre Ochin , capucin
MUZI
347
apostat. V. // Duello et la Faus-
tina , deux Traités contre le duel ;
le premier imprimé a Venise ,
i558 , in-8" ; le seconda Venise ,
i56o y in-8<^ ; peu communs. Le
premier de ces ouvrages a été tra-
duit en français par Antoine Chap-
Suis ^ sous ce titre : Le combat de
futioj Lyon, i582, in-8°. VI.
// Geniiluomo , Venise , i564 >
in-4*i c'est un Traité de la no-
blesse. VIL Le Battaglie del Mu-'
zio per d{fesa deW Ilalica lin-'
gua , etc. y Venise , i582 , in-8*,
VIIL Istoria de Fatti di Fede-
rigo di Monte - Feltro , duca
durhin , Venise , i6o5 , in-4**-
I3É. Des Lettres , quelques Poé^
sies , 2 volumes in-8<> , imprimés
à Venise en i55o et i55i , in-8» ,
et des Notes sur Pétrarque , in-
sérées dans l'édition de ce poëte,
donnée par Muratori. Tous ces
ouvrages assez estimés n'enri-
chirent point l'auteur , qui vécut
presque toujours dans l'indigence,
et qui se plaint amèrement de la
fortune dans quelques-unes de
ses Lettres. Le pape Pie V lui
avoit acccordé une pension ; mais
elle fut supprimée après la mort de
ce pontife. Muzio mourut en 1 576.
* IL MUZIO ou MuTius , Mi-
Mont-Cassin.Sôn mérite et ses ta-
lens relevèrent aux premiers em-
plois de son ordre. On connoît de
lui les ouvrages suivans : Li dis-
corsi politici sopra gli accident^
moderni ; Considerazioni sopra
Tacito , Brescia , lôiS , in 4** ;
Venise , 1642. Il traite dans ce
dernier ouvrage des matières les
plus curieuses de la politique.
On lui doit aussi plusieurs dis-,
cours académiques*
* III. MUZIO (Macaire) , poète
latin ^ né d'une noble famille à^
548
MUZZ
Camerinor, ftorlssoit dans le i6*
siècle. II est aiifeur d'^im poème
k la louange de la sainte croix,
intitulé De iriumpho Christ r,
imprimé k Rorté éii 1659. Il avort
déjà paru k Vèùrse eu ibaS et
1567. '
t ÏV. MUZîO -GALLO, car-
dinal , év6qiié de Viterbe , après
avoir parCourtt une longue car-
rière', ûiotirut d'apopïexîie , à
r^gejfé 84 stns , en t8o!2. Lorsque
le général Kellermann assié^oit
Vîterbe , le peuple en fureur me-
naça de ma^acrer trente Fran-
çais qnï se trouvoienl renfermés
dans cette ville. Le cardinal Mu-
zio exposa plusieurs fois ses jours^
poiir safuvcr l'es leurs : il leur
donnar asile dans soû palais ; il
parla atlr peupïe attroupé , et le
dissipa* par la considération due
a son âge", k sa- dignité, au long^
exercice de sa bienfaisance.
Apre» avoir été le libérateur de
Ces victimes dévouées à la* mort ,
il leur dit en les «quittant : « Sou-
tene:^-vous du* vifeiilard de Vi-
terbe ; iî priera toujours Dieu
pour vous : mais je vous défends
de p^arler de ce que j*ai eu le
hoûneuiv de faire poul* vous ser-
vir. » Ce n'est eu effet qu'après
la mort de cet homme généreux
que cette anecdote a été publiée.
* MUZZARELLO (Jérôme) ,
religieux dé Tordre de Saint-
Dominique, professeur de théo-
logie dans cette ville ,, assista aux
Crémières sessions du concile de
rente. En i553 le pape Jules III
lui conféra l'archevêché de Consa
dans le royaume de Naples , et
^ut nommé quelque temps après
notice apQstoiiq:ue aiiprès de l^m-
pereur Charles V. On lui attribue
un Traité contre les Erreurs de
t>uthery et liti- petit ouvrage sur
VAutorHé du pape, Muzzareilo
k Y E
lAourut dans son archevêché em
i56t.
MYAGRÊ , Myode ou Mtacobv
(M^'lhol. ), dieu des mouches*
On l'invoquqit et on lui faisoit des
sacrifices DOtir être délivré des
insectes aués. Il avoit k Rome
une chamelle, où une puissance di-
vine empêchoit, dit-on, ies chiens
et \es mouches d'entrer. En Afri-
que on adoroit cette divinité^
païenne sous le nom d'ÀrcKor.
C'est le même que Béelzébut.
MYCALE , Thessalienne dont
parle Plutarque , avoit fait des
progrès dans l'étude dé l'astro-
nomie et se pl'aisoit k prédire les
éclipses , et k faire accroire aux
ignorans qui l'enfouroient que^
la lune paroissoit ou- ^spàrois*
soit k sou gré.
t MYDORGE (Claude), sa-
vant mathémadcieii , né k Paris^
en i585 , de Jean IVijdorge »
conseiller au parlement ,. et de
Magdeleine de. Lamoignos , a
donné quatre livres de Sections
eoniques y et d'autres oui^raees
qui l'ont rendu moins célèbre
que son zèle pour la gloire de
Descartes son ami. Il le défendk
contre Fermât et contre les jé-
suites , qiLii se proposoient de
faire condamner les écrits de ce-
philosophe. Il moui*ut en 1647-
Il dépensa près de cent mille écus
k fabriquer des verres à» lu-
nettes et des miroirs ardens, aux
expériences de pliysique , et à
diverses matières de mécanique.
♦ MYE (FrédeHc Y an âet) ,
ûé k Delft , distingué au 17» siè-*
cle dans la poésie et la mrde-
"cinfe-, exéi'ça cette dernière pro-
fession a Bréda, ôîi il lUt très*
considéré , [Bourses succès dana
Ta" pratique et pour le mérite de
ses Ouvragés. M'y sont intitulés*,
K Vè aH/mdeei^ cakulo^gemnà
MYLl
tmciatfis duo , wjà cum dU'
putaft'one pbilûtsopfiiad de lapi-
dmn ^sneralioae Hagae. Comiti^,
1634 7 \i\'Jj^^ » W* Histçria medica
(ie yertigine , ^çatarrko , tus^é
y^Iiemeati , AiUverpiae , 1Ô24 >
in'^9, JJLL J)e morbis fit sjrmpto^
i^atiifus popularités BrêdçtnJf ,
iemppf*e ob&idionis , deque medi^
camçntis in sun^md rerum inopifi
adhibitiSy ibidem, 1627, iD-4**.
ly. pe officia medici pnesuiii
€t mQrhis qh whe recuperçitd
grassd'^tibus BnedaniSy erforibiL^-
gue V€^i^ pmctica^v^:^ et ntç-
dicqmentis tenipoce o^sidiQni^ »
in pt^sidio pr^ n^ilitibus prqss-
criptjjsy ^reo^ , ijtiSp , ;in-4*..
mVeR (Paul), écrivain du
ly* siècle, dont nous avons des
Mémoires curieux et rares tou-
chant rétablîsàement d'une Mis-
sion chrétienne dans le troisième
monde , appelé Termes australes,
Paris , i6ra , vol. in-8«. On
sait aujourdliui que le continent
austral^ dont on ne dûutoit point,
n'existe pas , et que les terrps
australes sq bornent à quelques
* MYUUS ou Vàn dm Myl
(Abrahfiin)) publia à Leyde ,
ea i6i2 , ua petit volunie in-4<» ,
curieux et recherché , sous le
titre de lÀn^Ufl. Belgica, ok il
traite 4e l'ancienneté de la langue
hollandaise , de son origixie , de
se$ rapports avec Ig plupart
des autres , spécialeit^eut avec le
latin , le grec , le persan , et des
causes de ces rapports , etc. Beau-
coup d'érudition et de sagacité
distmguôut cette production de
celles très-iàférieuies de jSchriec-,
liius et de J. G* Becanns sur le
priêjnç sujet. (J^ojèz leurs «irticl.)
Cojnf. sai-s. Na^mrol , "pag. 34q,.
MorhoflF , Poljt. .1,4 , 3 , 4- Ce
dernier fait mention de quelques
autres opuscules; et non achevés^
M Y RE 549
du même «fit^ur, sur les trans"
migrationi des peupjfis, sur F ori-
gine des oAimaux , qyii oiit . été
recueillis , .^ i vpl. ia-ja«
* MYN (Herbert Van der ) ,
peintre holhndais, né à Amster-
dam en 1684, mort en 174 1 , ^^
qaes portraits»
t MYNSICflrr (Adrien) , mé-
decin du dot de Meckelbourg et de
plusieurs mtres princes d'Alle-
magne , se distingua par ses con-
noissances chimiques au comnieiâ-
cemeiitklu 17^ siècle. On a de lui
ArmentariuH^edico-chrnucum ,
hoc est , seltctissimorum , contra
quoivis motbos , pharmacorum
conficiendotum, seeretissima ra^
tio , cui injne adjunctum est tes-
tamentif/n fadrianeum de au/*eo
philosophonm lapide , Ham-
Durgi , i6?i', in -4" ; Lubecae ,
i658, 1646, 1662, in-4'*îLugduai,
1645, 1664 1670, in-8»; notho-
magi, i65i^ iu-S"; Francofurti ,
i655 , in-8*. Il ne faut pas tou-
jours avoir confiance dans ce
qu'il dit d« \ertus des médica-
meus dont il donne la descrip- ^
tion. C'est a .ui que l'o^ doit le
sel de DuolusoxkVArcaïuwi, au-
jourdhui enccre eu us^ge.
MYON (N**), auteur de la
musique de roj^éro de Nitélis , et
du ballet de l'Année galante , re-
présenté en 1747.
MYREPSUS ( Nicolas ) , méde-
cin d'Alcjçsndriç. On doit lui sa-
voir gré des ;>eiues qu'il s'est
donnée^» paur ncueillir tous les
médicameas conposés , qui sont
dispersés dans hs écrits des Grecs
et des Arabes , «t en former une
espèce de pharnacopée. Elle a
été faite avant h i4* siècle j et,
qupique écrite engrec d'au dt^l^
552
^
, . » i II I 1 M I
■*MHhÉ*MiriH
NAAS
itkiétÊÊmmmttÊmtmmtm-^mmimm^mtmtimt'm»
zsss
NABA
J% AAMA, Apimonile, femme de
Salomon , et mère de Roboam.
Cette piinceiîse , idolâtre comme
les Ammonites , elle éleva son fils
jdaps sa religion.
NAAMAN , général de l'armée
de Benadad , roi de Syrie, tut
attaqué de la lèpre. Son mal ,
dit l'Écriture , ajant résisté à
tous les remèdes , il \'int à
Saiparie présenter , /de la part
de son mai ire , des lettres de
recommandation pour sa' g"é-
rison à Joram , qui , prenant cette
ambassade pour une embûche ,
lui lit mauvais accueil , en deman-
dant avec hauteur a S'il éJoit
un dieu , pour pouvoir guérir les
lépreux? » Naaman , ainsi ren-
voyé , se rappela Pavis que lui
avoit donné une jeune fille juive
qui étoit au service de sa fem-
me, et alla trouver Elisée, vers
Fan 884 avant J. C. Quand il fut
a la porte , le prophète voulut
éprouver sa foi. Il lui envoya
dire par Giezi , son serviteur ,
d'aller se laver cent fbis dans le
Jourdain, et qu'il seroit guéri.
Naaman, regardant cette réponse
comme une marque de mépris ,
se retiroit en colère ; toutefois , à
la prière de ses serviteurs , il
obéit , et la lèpre disparut. Alors
il revint v>ers Elisée pour lui té-
îfioigner sa recomioissance , et
rendit hommage au Dieu qui
avoit opéré sa guéri«on. f^ojez
ËUSl^E.
NAAS , roi des Ammotntes ,
alla , un mois après l'élection de
Saul , mettre k siège devant Ja-
bes , capitale de la province de
Galaad. La ville étant réduite à
l'extrémité, il offrit aux habitaus
de leur sauver là vie, à condi-
tion de se laisser arracher l'œil
droit. Cette réponse consterna les
Jabéens à un tel point , qu'ayant
obtenu un délai ae sept jours ,
ils envoyèrent des courriers par
toute la Judée pour demander du
secours. Saûl marcha avec promp-
titude contre leurs ennemis ,
tailla en pièces toute Parmée de
Naas , et lui-même fut enveloppé
parmi les morts , vers l'an ioqS
avant Jésus-Chrit.
NABAL , Israélite de la tribu
de Juda , fort riche , mais avare
et brutal , demeuroit à Maon , et
ses troupeaux nombreux pais-
soient sur le mont Carrael. Un
jour David ayant appns qu'il fai-
soit une grande fête , envoya dix
de ses gens lui demander quel-
ques vivres pour sa troupe. Cet
nomme reçut avec une fierté bru-
tale les députés de David , parla
de leur maître avec outrage , et
les renvoya d*une manière mé-
prisante. Le héros , instruit de
ses dédains insolens^ entra en
colère , et faisant prendre les ar-
ides à quatre cents noipmes de sa
suite, if marcha vers la maison de
Nabj^l , dans le dessein de l'ex-
terminer )ui et toute sa famille.
Abigaïl , femme de Nabal , crai-
snant le ressentiment de David ,
nt secrètement charger sur des
ânes des provisions de toute es-
pèce , et courut au-devant de lui.
Elle le rencontra dans une vallée >
ne tespirattt qae la irengeance i
NABI
m^ÎB, sa bçanté , sa sagesse; , et
ses discours soumis désarmèrent
IJfi colère de ce prince. Nàbal-.,
qui éloit i\rc, n'apprit que le
lendemain ce qui venoit de se
passer. Il fut tellement frappé dii
danger qu'il avoit couru, que
cfitte firayeur violente Tentraîna
au tombeau dix jours après ,
vers Tan xo57 ayant J. Ct David
^pousia sa veùve«
WABI - EFFEN5I , poêïe turc
dto I J« siècle , et dont dTlerbeldt
Défait pas mention dans sa Bi-
bliothèque orientale, s'est dis-
tingué dans sa nation par l'a pe-
inent et la douceur de ses vers\
If ' cbnnoissoit la littérature an-
cienne et celle des Latins. «La
Aâture, disoit-U, qui ne nous à
donné qu'un oreane pour la pa-
role , noiis en a cfonné deux ponr
rbuïe , afin de nous apprendre
,quM faut plus écouter que par-
ler- » C'est une traduction de cette
|>ensée de Gaton-le-Cènseur :
Oâ ukmm tutwra , duMs/krmMvh et murti ,
Ut fiuf Mudirtt f quÀm l^^utretur Aoina.
NABIS , tjran de Lacédëmone,
Il qui Philippe , roi de Macédoine,
i«mit la viUe d'Argos comme en
dépôt, n y exerça les plus gran-
des cruautés , et inventa une mà^
chine en forme dé statue, qiii
ressembloit à sa femme ; il la fit
revêtir d'habits magnifiques , qui
cachoient des pointés de fer dont
elle a\ oit les bras , les mains et
le sein hérissés. Quand quelqu'un
liii refusoit de l'argent', il lui
disoit : « Peut-élre n'ai-je pas le
talent de vous persuader ; mais
inespéré qu'Apega , ma femme,
TOUS persuadera. » Aussitôt la
statue paroissoit , et le tyran , la
prenai^t par la main , la condui-
rait a son homme , qu'elle ein-
bi^assoît , et à qui elle faisoit jeter
1^ hauts cris* Nabi« ayant pris;
NA6Q
553
le pftirti de Phihppe Contre les
Romains , Plamînitks. vint Tassié-
§er dans Spai*t$ , Pobligea âk
emander là paix ,. et la lui ac^
corda. A peine le général romain
fut-il parti dé la Grèce , que Na-
bis aOa assiégeî* Gythium > vilfe
dés Acbéens , qui avoieut pour
général le célèbre Fhilopœmen.
Ce héros , très-propre aux com-
bats dé terre * mais n'ayant au-
cun usage dé la mamè , fut to-
talement défait dans une bataille
navale. Cet éçUèd ranima sott
courage , loin de l'étemdlre ; il
poursuit le perBdé Nàbis , le sur-
Êrend , et le bat près de Sparte.
e tyran fut tué en trahison dans
le temps qu'il prenoit la fuite',
vers l'an ig4 avant Jésus-Christ^,
laissai^t titi nom odieux aU'geni»
humaiti.
NABONASSAB, roi def ChaU
déens où Babyloniens, célèbi^
par la fameuse ère qui porté son
nom , et qiii commença l'tfn ^47'
avant Jésus-Christ. On croit qu il
est le même que Bélesis où Bâ-
ladan , dont il est parié dans PE*
criture si^inte , et qui fut père da
Méx^dab , lequel envoya des anà-
bassadeurs au roi Eiséchias ;
mais cette opitûon, et toutes Tes
autres qu'on tbrhie sur ce prince ,
ne 3ont que conjectîii^aïes et sàài
certitude.
NABQNIDE, le même que U
Balt&azal* de Daniel. 7^o/es BÀt-
fBAZAB, h»'ï.
NABOPOLASSAB, prince d«
Babylone , déclara la guerre à 3À-
racusyv roi d'Assyrie, et se joij-
gnit ^ Asiyages pour renverser
cet empire. Ils assiégèrent Sàrà-
cns dans Àa capitale f et ayiint pria
cette ville, ils établirent , sur lé»
débris de iVrapire d'Assyrie >
deu^rovaumes; oelui des Mèdfk,
S54
KABU
3
ui appartint à Astjages , et celai
es Chaldéeni , sur lequel fut
établi Nabopolassar , Tan 626
avant J. C. Nechao , roi d'Egypte,
jaloux de sa prospérité , marcha
contre lui , le défit , et lui en-
leva Carchemis, place importante
4e son empire. Nabopolassar,
cassé par la vieillesse , ne put
venger cet afifront , et mourut
après vingt-un ans de règne.
JVABOTH , de la ville de Jez-
raël , avoit une vigne auprès du
{>alais d'Achab. Ce pnnce , vou-
ant faire un jardin potager , le
pressa plusieurs fois dé lui vjsn-
dre sa vigne , ou de l'échanger
contre une meilleure ; mais Na-
bothf très-fidèle observateur de
la loi , refusa de vendre Théritage
de ses pères. Jézabel , femme
d'Achab, irritée de sa résistance ,
écrivit aux magistrats de la ville
où demeurpit Nsâ)Qth de sus-
citer de faux témoins , qui dépo-
sassent qu'il avoit blasphémé
contre Dieu et maudit le roi , et
def le condamner k mort. Cet
ordre fut exécuté. Deux témoins
déposèrent contre Naboth , qui
fut lapidé le m^^me jour. Jézabel,
en ayant appris la nouvelle , cou-
rut la porter au roi, qui partit
aussitôt pour prendre possession
de sa \igne ; mais le prophète.
Elie vint, suivant rÉcrilure,;trou-
bler sa joie , lui reprocha son
crime , et prédit « que les chiens
lècheroient son sang au même
lieu bh il avoit répandu celui
d'un innocent. » Ce fut Tan 889
avant J. C.
■- • r
« I
I. NABUGHODQNOSjOR ï«,
.roi d^ Ninive et de B^bylotie,
dont il est parlé dans le livre de
Judith, défit et tua Phraortes ,
' roi . de Médie , appelé aussi Ar-
Shaxad. Vainqueur des Mèdes ,
envoya contre les Israélites Ho-
NAB¥
loferne, général de ses années .,
qui fut tué par Judith. On croit
que ce Nabuchodonosor est le
même que Nabopolassar; mais
il est diflicile de rien dire de po-
sitif sur ces temps reculés.
II. NABUCHODONOSOR II ,
roi des Assyriens et des Babylo"
niens, surnommé le Grand ^ suc-
céda k son pèi^ Nabopolassar »«t
se rendit maître de presque toute
l'Asie. Il prit Jérusalem sur Joar
chim , roi de Juda , qui s^étoit
révolté contre lui , et l'aineiia
captif k Babylone , l'an 600 avant
Jésus-Christ, n lui rendit ensuite
la liberté et ses états , moyen-
nant un tribut ; mais ce roi s'étant
révolté de nouveau trois ansf après,
il fut pris et mis a mort. Jécho-
nias, son fils , lui succéda ; s'étant
aussi soustrait au joUg du roi de
Babylone , ce prince vint l'assié-
ger, le mena captif a Babylone,
avec sa mère j sa femme , et dix
mille hommes de Jérusalem. Na-
buchodonosor enleva tous les
trésors du temple , et mît a la
place de Jéchonias l'onole pa-
ternel de ce prince, auquel il don^
na le nom de Sédécias^ Ce nou-
veau roi marcha sur lè^ traces dé
ses prédécesseurs, il fit une ligue
avec les princes voisins , contre
'ce^ui a qui il étoit redevable de là
couronne. Le jnonarque babylo-
nien vint encore en Judée avec
unie armée formidable. Après
avoir réduit les principales places
du pays, il fit le siège de Jérusa-
lem. Sédécias , désespérant de
défendre cette ville , s'enfuit, fat
pris en chemin, et mené k Nabu-
chodonosor, qui étoit alors k Re-
blatha en Syrie. Ce prince fit égor-
ger ses en fans en sa présence,
lui fit crever les yeux , fe chargea
de chaînes , et le fit conduire à
Babylone. L'armée desChaldéens
entra dans Jérusalem^ ^ty exerça
NABU
êes cramités inouïes ; on égorgea
tonC Sans distioction d'âge ni de
sexe. Nabuzardau , chargé d'exé-
cuter les ordres de son maître »
iit mettre le feu au temple , au
palais du roi , aux malsons de la
ville, et à tontes celles des grands.
Les m tiraillés de la ville furent
démolies : on chargea de chitines
tout ce qui rcstoit d'habitans ,
après avoir égorgé soixante des
premiers du peuple aux yeux de
Nabnchodonosor. Le vainqueur,
de retour dans sa capitale, nt dres-
ser dans la plaine du Dura une
statue d'or , haute de soixante
coudées. Tous ses sujets eurent
ordre , sous peine de mort , de se
prosterner devant Tidole , et 4e
l'adorer. Les seuls compagnons de
Daniel ajant refusé de le faire ^
le roi, irrité, les ût jeter dans une
jbumaise ardente, où ils furent, dit
l'Écriture , miraculeusement pré-
.serves dés flammes par Tange du
Seigneur. Nàbuchodonosor, frapr
pé de ce prodige , les fît retirer ^
et donna un édit dans lequel il pu-
blia la grandeur du roi des juifs.
Deux ans après la défaite deis
i'uH^ , Nàbuchodonosor vainquit
es Tyriens, les Philistins^ les
Moabites , et plusieurs autres
peuples voisins et ennemis des
l^ifs. Il alla d'abord mettre le
^iége devant Tyr , ville maritime,
illustre par son commerce. Ce
siège dura i3 ans , et dans cet in^
tervalle, l'armée du roi désola
la Syrie , la Palestine., l'Idumée,
et l'Arabie. Tyr se rendit enfin ,
et cette conquête fut suivie de
celle de rjÊevnte et d'une partie
de la Perse, l^anuchodonosor s'ap-
pliqua ensuite k embellir sa ca-
pitale , et k ^ faire construire de
superbes bâUmens.Il fit élever ces
ifameux jardins suspendus sur des
.voûtes^ que l'on a mis au rang
ôes merveilles du monde. Il eut
4«i| li v^émt temps un songe
NABU 555
qui lui donna de grandes inqui^
tudes. Il lui annonça que, « pour
le punir de son orgueil , il seroit
réduit au sort dq| botes durant
sept ans. » Celte prédiction s'ac-
complit à l'instant : il tomba
dangereusement malade , et crut
être un bœuf. On le laissa aller
parmi les bêtes dans les bois. II
y demeura sept ans , k la (in des-
quels il fit pénitence de ses pé-
chés , et remonta sur le trône. Il
mourut un an après , Tan 563
avant Jésus-Christ , le quarante-
troisième de son règne. Ce prince
vit en songe , la deuxième année
de son rè&;ne , une grande statue
qui avoi^Ia tête d'or, la poitrine
et les bras d'argent, le ventre et
les cuisses d'airain ^ et les jambes
de fer. Le prophète Daniel expli-
3ua ce songe mystérieux, et lut
éclara que les quatre métaux
dont la statue étoit composée lui
annonçoient la succession des
2 uatre empires, des Babyloniens,
es Perses, d'Alexandre-Ie-Grand,
et de ses successeurs. 11 y a plu-
sieurs sentimens sur la métamor-
phose de Nàbuchodonosor. Le
plus suivi est que ce prince , s'i-
maginant fortement être devenu
bête , broutoit l'herbe , sembloit
frapper des cornes , laissoit croî-
tre ses cheveux, ses ongles, et
imitoit k l'extérieur toutes le^ ac-
tions d'une bête. Ce changement,
âui probablement n'avoit lieu que
ans son cerveau altéré , pu dans
son imagination échauffée , étoit
un efiet de . la lycantropié , ma-
ladiç dans laquelle l'homme se
persuadoit qu'il étoit changé en
loup , en chien , ou en un autrs
animal.
NABTJNAL ( Elie ) , théologi
de l'ordre de Saint - François ,
nommé Nabunal du lieu de sa
naissance, dans le Périgord, de-
vint archevêque de Nicosie et pa-
336
NAGC
tî'iarojte de Jérusalem , et fut
nommé cardinal , eniS^i , par le.
pape Clément VI. Il mourut a
Avignon Tan l'&êf. Op a de lui ,
en. là tin 9 I. Des Commentaires
ftîir les quatre livres des Sentences,
et sur l'Apocalypse. IT. Un lyaité.
è^ la Vie contemplative» III. Des
Sermons s{ir lès Evangiles,
*=NACCAWA (Antoine ) , ca-
^ucdn , né ^ ]^enna dans PÀoruzze
ultérieure, florisJsoit dans lé 17*
sjièclè, et poblia lès ouvrages sui-
Îans : I. lii Panegirici sacrf, IT.
l sogno di NabuccoinXlIparar
dàssi, m. La strage délia peste ,
et plusieurs autres ouvrasfS qui'
ne sont connus aUjoordnui que
des bibliograj^hes.
* N A C C A R IN O ( Mîchel-
Agnolo ) , sculpteur napolitain ,
dé l'école de Caccaveuo. Pàr-
tni ses ^ ouvrages on distingue
\dL Statue de là Vierge ^ quei'on
voit dans réglise de Saint^Jean ;
deux autres Statues , qui dcco-^
rent la chapelle de. la Esmille
M'uscettola dans l'église du N6u*
.veàu-Jiésus ; et le Tombeau dé
Charles Spinelli dfins IMglise du
Saint-Esprit.
t NACCHIANTI ( Jucob ) , de
Ftoreuce , savant théologien do«
tàxnicain, évêqoe de cfnoggiâ
en x5^4> ds^^'^ ^° cette qua-
lité au concile de Trente , ou il
se distingua autant par son sa>^
voir que par sa soumission k rér
tracter quelques opinions assefe
libres qu'il àvoit avancées. Il
mourut le ^4 avril 1669 , et laissa
les ouvrages suivans : I; i^Rio-
chianti cTusiensis episçopi scrip^
tuitB meduUay arcanorum Ckristi
auibus singulœ mundi œtates sunt
loçupletatœ , delectio et exalta
disçussioj Venetiis, i56x , in-4^.
IJ.^narraÊionës pim , dèctàr et
KADA
cathollcœ in Epistolam Pcâdi atè
Mphesios , etc, Acce€lit^ùnarrat^
maximi jàontifieatus , maximiqu^'
sncerdôtii , nec non regni JesU'
Christi Serùe^toris nastri , Veoe-
tiis , 1670 , 2 vol, in-8». Cet ou*,
vrage lut publié après sa mort.
Hï. Digressiones et- traclationaê-
in Epistolas Bauli ad Ephesios et
ad'Éùmanos, nec non twBorematm
theolùgica et methapkysica va-
riuy Lugduni, i057, 2 tom. m.^
folio, et qiielques autres ouvrogem
qn^on ne lit pins a u j onrd^htiî .
NACHOR , fil» dé Sarag , e»
père de Tbaré , ihotintt l'an 300^
avant Jésus -Chrîït, k f48'an!)il;
— H ne faut pas 1^^ confondre a ve^
Nacbor , fils de Tharé , et; trérm
d'Abraham.
NADAB , roi dlïf^ël, succéda
Tan 954 avant Ji G. k soni père
Jéroboam, et né ^t pas plas re*
bgieuxque Iiii; L'un dé ses.gé^
nérânx le tua en trahisen ràn
955 , fit périr toute sa r»ee , et
s'empara da trâne: — ^^ Il ne fâtit
E Sis te confondre àyeeNA3>AB,
Is d'Aaron, qui ^ comme son irère
Abin; fatdéroré^par le-lëuoeiesiey
t NADAL CAttgnstin), né à
Poitiers en 1659, ^^^ de bonno
heure^ï^afis. Le due d'Aïunont-,
premier gentilhomme deja^dtam'-
bre, et^onvernetirdielaproviBo^
du Boulonnais 9 lui fit ol>€eiHi* lé
secrétariat de-eetteprovîneè» Soa
esprit et ses liaisons aveeles gens
de lettres, soutenus par larpiPO(ei($k
tion de ce seigneur , hii vaHiroiit^
ett 1706 , une plaoe dans l'aeadéw
mie des inscriptionis et des beUdSjr
lettres. U aecompagila> en 1719/»
en qualité- de secrétttire^ le- dtic
d%cimont , plénipoteitttâire' as*
près de -là reine Aiiae:, pomr là
paix d'Utreeht. êes services furtut
iiéeoinpèki0é»'par l%y»ajw é^Q>9t*'
NADA
■
deauvîlle en 1716. U mouîrat le 7
-noilt 17^1 , a 03 ans y dans sa pa-
trie , où d passa ses derpières an-
nées , occupé - de la littérature
et de la morale. Ses ouvrages ont
été recueillie en 1738, k Paris,
en 3 vol. .ln-i!i. Le premier vol.
offre des dissertations , des traités
jde morale, des remarques criti-
ques. La plupart donnent Une
Jdce avantageuse du savoir et de
l'esprit de 1 auteur, mais non pas
de son goût. Son style est guindé,
singulier , et plus digne des Pré-
cieuses ridicules que d'un acadé-
micien. On trouve dans Ir deùxiè-
jne volume des Poésies diverses ,
sacrées et profanes , là plupart
1res - foibles ; des Observations
sur la tragédie "ancienne et mo-
derne ; et des Dissertations sur
les progrès du giéoie poétique
dans Racine. Enfui , le troisième
'Volume contient des pièces de
théâtre : St^m^lSérode^ jàntiochus^A
pu UsMachabées , Mariamjie y et
Moyse, Les quatre premières fu-
rent jouées , mais elles n'eurent
qu'on succès éphémère ; la der-
nière fut arrêtée comme on alloit
la représenter. La versification en
est quelquefois passable, quelque*
fois embarrassée et loucha, tl s'y
trouve cpielques morceaux aqi-
.poules. C'est le jugement que
porte l'abbé des Fontaines de
< cette pièce , et on :peut l'appliquer
à toutes celles de l'auteur , poëte
NADA 55,7
oaniol de La Force , auteur (lu
ifoùveau HHercure, imprimé de
170^ a Ï711 , et qu'on appelant
Mercure de Trévoux^ du lieu cJù
il s'iraprimoit, pour le distinguer
du Mercure de France. Voy^z^
PiGÀif lOL , et fif £iué.
♦ Nf DANVI ( Jean ) ; noble
honerois , voyagt^ dans la Hol-
lande pour étendre ^^f^s connois-
sancfjs , et publia V Utrecht un
traité de Jure helUy etxin Florus
Hungaricus , Amstci^dam., i663.
Ce .dernier ouvrage est un abrégé'
de l'histoire de Hongrie. De ce-
tour dans sa patrie , il fut uoranàé
«n 1666 professeur de philoso-»
phie et de langue hébraïque en
Transylvanie; maïs les troubles
qui se manifestèrent dans cette
province robligèrent de se retirer
,^ol Hongrie , où il (ermiaa ses
jours.
poëte
médiocre et prosateur alambiqué.
£n 17407 l^ibbé Nadal donna k
Poitiers quelques ^oe$2<?^ sacrées;
entre autres un petit poème sur
la Confiance en la miséticorde
de Dieu , et une Epitre sur
la pureté des mœurs ecçidsias^
tiques en vers alexandrins. U a
publié les OEuvres posthumes
du chevalier de Méré y avec
un éloge de cet auteur , Paris ,
170a, •«•^•; La Haye» et.Nytwerf,
1701 , ia-13. Nadal fut , avec Pi-
* NADASI ( Jfean), né k Tir-
■nau en t6i4 > entra chez l^s j^«
suites de Gratz en i6;i8,d'Oti,après
avoir enseigné la théologie et la
controverse, il fut appelé à Rome
au collé|;e germanique. Oe jé-
suite écnvoit très-bien en lutin 9
et cotnposa les vies de. plusieurs
membres illustres de son ordre ,
qui furent imprimées k Anvers
eu i655. S'étant retiré k Vietme ,
il fut nommé ponfesseur de la
frincesse Eléonore^, veuve de
érdinand III. C'est dans cet^
ville qu^il termina Ses jouts , le 3
mars 1679. Nadasi est aulecir
d'un grana nombre d^om^rages ;
mais la plupart ascétiques. Les
principaux sont, I. Ànnus hebdà"
madarum ecelestium , 'Pragae ,
i665 , iu-4'. n. Meges Hungarlœ
à S, Stephano usque ad Perdit'
nandun\y Presbourg, iSS'jy In-fôL
lïl. Fi ta S, 'Emerici , PreSbourg,
1644, iu-4*' ÏV. Mort(S illustrée
aliguorum de societatç » ah ann&
358
NADA
1647 ; Romae , 1657, in-fol. V.
Heroes etvictimœ caritatis socie^
^ tatis Jesu , abanno 1647 > ï^omae ,
1648 i in-4*' VI. Annuœ litterœ
societatis annorum i65o, etgua-
tux3r sequentiumyXyWin^Vidè., i658,
I. NADASTI (Thomas , comte
de ) , d'une des plus anciennes
familles de Hongrie, défendit avec
valeur, en i53x, la ville de Ba-
de , contre Soliman !!> empe-
reur des Turcs ; mais la garni-
son le trahit, et le livra, pieds
et mains liés , au grand-seigneur,
s^vec la ville et le château. Ce
prince , indigné d'une si lâche
trahison , punit sévèrement les
traîtres en présence de Nadasti ,
et après l'avoir comblé. d'éloges ,
le renvoya , sous , bonne escorte ,
à Ferdinand' , roi de Hongrie.
Nadasti servit ensuite dans les
. armées de l'empereur Charl;^s-g
Quint ^ avec un. carps de Hon-
grois. 11 enseigna l'art militaire
au fameux Ferdinand <le Tolède ,
rîuc d'Albe, quin'avoit alors que
35 ans. Jl vit dans ce jeune hom-
me le germe de tous les taleris mi-
litaires , et prédit ce qu'il seroit
un jour.
t II. N A D A S T I ( François
comte de ) , président du con-
seil souverain de Hongrie , de
la même famille que le précé-
Vlent , n'ayant pu obtenir de l'em-
jjereur Léopold la dignité de pa-
iiUin , il conspira contre lui, en
*f^o , av^c le comte de Serin,
Frangipani et Tattembach, Il fit
_ d'abera mettre le feu au palais
iinpérial , afin de profiter de la
' fuite de Tempereur pour lui don-
ner la mort ; mais 1 expédient de
cet incendie ne lui réussit pas.
Croyant mieux exécuter son des-
sein par le poison que par le fer
et le feii^ il fit empoisonner les
^ puits dont il nrésumoit «u'on se
ÎS'ADA
scrvoit pour les cuisines de l'em-
pereur. L'historien de Tékéli
parle d'un projet non moins cri-
minel , qui échoua comme les
précédens. INadasti invita l'em-
pereur et la famille impériale ^^
prendre le divertissement de là
pèche, près de son château de
Puttendoof. Toute la cour s*j
rendit. On servit à la collation
une tourte de pigeonneaux, dont
Léopold mangea beaucoup. Na-
dasti ne douta point que le poi-
son qu'il y avoit fait mettre ne fît
promptement son effet. Mais sa
femme , qui était du secret , et qui
avoit eu horreur du noir dessein
de son époux, substitua une autre
tourte à celle qui étoit empoi-
sonnée. Nadasti, s'apercevant que
son épouse l'avoit trompé, lui dt
prendre le lendemain uu bouillon
qui la tua presque sur-le-champ.
Les détcstanles manœuvres 'de ce
scélérat contre son souverain fu-
rent enfin découvertes. Il fut con-
damné à avoir le poing droit coupé
et la tête tranchée. Tous ses bien&
furent confisqués , et ses ènfans
condamués à quitter le nom et
les armes de leur famille. La sen-
tence fut exécutée le 3p avril 1671
dans l'hôtel de ville de Vienne, H
a laissé un livre in-folio , en latin ,
intitulé Mausolée du rojautne
apostolique des rois et de$ diics
de Hongrie. Ses enfans prirent
le npm de Cruzemberg. Ses com-
plices fuirent aussi exécutés ,
Frangipani et Serin k Neustadt ,
et T-Gttembach à Gratz en Stirie.
La mort des conspiratseurs décon-
certa tellement les Hongrois, que
l'armée impériale , envoyée pour
les soumettre , ne trouva aucune
résistance. Elle s'empara de tou-
tes les places fortes , et y rér
tablit avec la paix l'autorité de
l'empereur. Peu de conspirations
ont été aussi niai conduites que
celle de Nadasti. Ses auteurs
étoient sans prudence et sans
génie. Nadasti , méchant par foi-
ble&se y entraîné au mal^par ceux
oui pouvoient le subjuguer , lent
dans ses démarches , inconsidéré
dans ses projets , n'a voit aucune
des qualités nécessaires à un
conspirateur , et ne se distin-
guoit que par une haine force-
née contre la maison d'Autriche.
Sfiriu joignoit à un orgueil insou-
tenable une indisci'étion fblle'v
qui ne savoit pas colorer ses vues
ambitieuses , et qui ne lui per-
mettoit pas de profiter des cir-
constances. Le défaut de réflexion
le rendoit hardi^'et son caractère
bouillant augmentoit cette auda-
ce; mais il étoit d'ailleurs inca-
pable de former un projet suivi ,
encore moins de rexéculer. Nous
avons caractérisé ailleurs Fran-
gipani. F'ojrez son article, n*» III.
* III. N A D A S T I ( BVançois ,
comte de ) , chevalier de Tordre
militaire de Marie- Thérèse , con-
seiller intime , et feld-maréchal ,
néle3o avril 1708, se distingua
par ses talens militaires et sa bra-^
voure; mais ce fut principalement
sous Marie-Thérèse et Joseph II,
après la mort de Charles Vl, ar-
rivée le 10 ocTOïre 1740 > qn'il se
couvrit de gloire par une tactique
savante dans la guerre contre le
roi de Prusse. Toutes les qualités
qui caractérisent un grand géné-
ral se trouvèrent réunies en lui.
Après une carrière parcourue avec
autant de mérite que d'honneur,
îi mourut en 1787.
* N3ELDWYCK ( Pierre NTan),
docteur en médecine , Hollandais
d'origine , florissoitau ly* siècle.
A l'exemple de beaucoup de mé-
decins qui se sont occupés dé
l'art vétérinaire, et qui ont même
transmis des détails importans
.fur ics épizooties qui ont régné
>N^VI 359
cn^ différens temps , celui-ci ht
imprimer un ouvragé intitulé
Liori duo philippicorum , sîs^e de-
equorum naturd , élections , edu-
catione , disciplina et curatione ,,
Lejdé , i63i , iu-4*. ■>
I. NiE^ITS ( Cne&is ) , poëte
latin , porta lès armes dans 1&
première guerre punique. Il s'at-
tacha ensuite au théâtre , et sa
première comédie fut représentée
a Rome l'an sag avant J. C. Sor^
humeur satirique déplut k Mé-
tellus , qui le fit chasser de Rome *
Il se retira à Utique,^ où il mou-
rut l'an'iSo avant Jésus-Christ. II
ne nous reste que des fragmens-
de ses ouvrages , d'ans le Corpus
Poëtarum de Maittaire. Le prin-
cipal éioiinneHistoipede laguerre-
punique^
* II. NiEVIUS (Jean) , né &
Chemnîtz en Misnie Tan i499*
étc^dia la médecine en Italie , et
y reçut le bonnet de docteur.
Après avoir exercé son art à An-
naberg en Saxe , et à Joachim-
sthàl en Bohême , les électeur^
Maurice et Auguste se rattachè-
rent en qualité de médecin , et
la grande réputation dont il jouis-
soit dans toute l^llemagne le
fit appeler deux fois par 1 empe-
reur Ferdinand I«' , k Vienne ,
Sour le consulter sur sa santé.,
aevius mourut enr 1674 > lais-
sant àei consultations très - esti-
mées , sur - tout celle intitulée
Medicamenta contra pestent pra
republicd J>resdenài.
* ni. NiEVIlJS ( Gaspard ),
frère du précédent , né k Chera-
nitz en idi4 9 mort en 1579 , étu-
dia en Italie sous les plus cé-
lèbres professeurs , et mérita par
ses talens une chaire de méde-
Icine dansTiiniversitéde Leipsiek.
Gaspard a laissé quelque» ou--
S6o
KA«D
vrages estimés , parmi 'lesquels
0(|i remarcfue des consultations
àf méi^eciue, inséi^es dans le
recueil dé Brendélius.DeHxlettres
adressées h Matfhiole , l'une sur
quelques plantes , et l'autre »ur
une terre bleue; enfiKi un. écrit
intitulé Pe fatione aUf*i^ndi hu^
mores per medicamenta ad put^
gandum , alque eorumdem eva^
cuatîonis tempore^ Lipsia; • i55i ,
* NAGEL (Paul), recteur de
)*écoIe de Torgan , espèce d'en-
ibo^isiasté 09 de fanatique, qui
publia plusieurs Ouvrages rem-
plis de visions et d'extravagan-
ces , parmi lesquels on remar-
que, 1. Prodromus astronamiœ
àpocitlypticœ , Danlzig , 1620 ,
in • 4** ^« P^ quatuor mundi
temporihus , ibid. , in-4^ , 1691.
ni. Pr0ç9osticon astrohgicwn^
ffalhe, i63o, in-4*', et quelques
autres écrits en allemand. Lors-
qu'il mourut, en 1621 , on dé-
fendit de l'enterrer d^ùs le cime-
tière ordinaire ^ et il lut inhumé
par des femmes. Mais on déterra
son corps , et les femmes qui lui
avoiént reudu le dernier^ service
furent, punies^par la prison.
Nj^G£REL,( Jean ) » chanoine
et Archidiacre ae Houen , publia^
Fap 1579 9 une Description . du
P^JS et du duché de Normandie ,
pu il traite ausiâ de son origine.
jÇet ouvrage se trouve à la suite
de la chronique de cette pro-
vince, Rouen, i58o ei 1610, in-^"*-
^ NAHifM , Tun des douze pe-
tits prophètes. , vivoit dépuis la
ruine des dix tribus par Salina-
^azs^r, et avant rexpéditiou de
Seiinâclïérib contre la tribu de
Juda. Qu ne sait aucime.parti-
çulatité delà vie de ce propncte ;
oane s^ài méDi€ si son nom est
JyAÎ<5
eélni de sa famille , où du lien
de sa naissance, ou même une
qualiBcat/on , car Nâhum eu hé-
breux signUie Cônsolateujr. On
dispute encore sûr le temps 6à il
vivoit ; Popinion la plus vraisem-
blable est celle que nous avons
suivie. Sa prophétie est composée
de trois chapitres, qui ne for-
*ment qu'un seul discours. Il y
prédit d'une manière vive et pa-
tliétique , la seconde ruine de
!Ninive par Nabopolassar et As-
tyages. 11 renouvelle contre cette
ville criminelle les 'rosaces qne
Jonas lui avoit faites 90 ans au-
paravant. Le stjle de ce prophète
est par-tout le même : rien n^Sgale
la vivacité de ses ligures , la force
de ses expressions, et l'énergie'
de son pinceau.
naïades. Foy Nymphes.
♦ NA1B0I>A C Vi^lentin ) , de
Cologne , vivoit sur la fin du 16^
siècle, et s'attacha particulière-
nient aux mathéipatiques et a
Tasti^ologie : il voyagea en Italie ,
et s^arréta à Padoue, od il com-
posa des commentaires sur Pto-
lomée, après avoir déjà publié
Astronomicarum institutionum
libé III f commet^ in alchabium t
in sphœf^am Joannis à iSoc/t?-
bosco , etc.
* NA1GE0N( Jacques-André),
membre de Pinstitut 4s France >
fils d'un fameux moutardier de
Dijon, fréquenta, fort jeune, la 5<y»
ciété du célèbre baron d'Holbach*
Il y puisa des onuCipes d'incré-
dulité et même a'athéisi^e, qui ne
rabandonnèrent jamais* Naigeon
se lia ensuite avec Dideirot , qui né
fitque renforcerfi^es principes. Fer-
mement persuadé que rhomme
me^rt tout entier et que rien ne
lui survit, il a rédigé d9ns FEn-
cyclopédie méthodiqueies articles
de la Philif saphir ancienne et
KAïa
«
'mdarfie. II a donné une SâÊtion
iàes «èiiVres de Diderot y i5 vol.
iii-8« ; édition qu'il a surdiargée
de ses ffùtes , qa^i aïkroit pu se
dispenser d^tduter k ses tBuvres
'déjà trop vdlultiineuses , et les
Suppléer par une notice histo-
Tcqtte «t raisonnëe de la vie et
dès ouirrages de Dkierot, qui
manque à cette édition. Ce pni-
losoplie , très - sobre > ne' vif oit
que de lait ; mais cette sobriété
SI vaiifee peut être attribuée
4 'ta délicatesse de son tempe-
rament. lAboi'ieuic et actif, il a
publié un grand nombre d'ou-
'vràges , idsns lesquels on remar-
que des idées profondes , -des
ir lies étendues , mêlées quelqtkefois
d^ôxie métapii^sique obscure. On
iui reprôcbe aussi dé la hardiesse
dans rémission d^epinions con-
traires k ia religion et au gou-
vernement. Ses ouvrages sont, I.
'Collecttondes moralistes anciens y
dédiée au roi , avec on Discaurs
préliminaire, — Manuel iTEpiC"
tête , traduit du grec. — Mo-
rale de Sénè^ue , traduite du
latin avec tin Discours préiimi^
naitv y Paris , 4 volumes petit
^format. La collection entière est
composée de 16 vol. 11. . Eloge
de La Fontaine , oui concourut
-pour le prix de r académie de
'Marseille, en 1774» imprimé à
BontUon , 1775 , in^-S» de 75 pag.
Cet oUvi^gè a été refondu par
raateltr , dans la notice placée en
tôte des éditions des l<ables de
La Fontaine ^ imprimée pour
Téducation du dauphin. III.
Notice* sur la vie de Jean Ra-
cine , 1785 .' in-4*« Cette notice
fut mise à la tète des tieuvres
de Racine , imprimées par ordre
du roi pour féducation du
danpbin, Paris, 1783, 5 vo-
lumes iii-4*; ï7*4> 3 toiumefï
hi*4«» , et 5 vol. în-t8. IV. TVvi-
^duviiOn nie la Tolérance dans la
KAIG
661
feKgiôn -par Crellius ; 'Forfginal
latin de cet ouvrage parut ea
1637 , sous ce titre : Jimii iBruti ,
Potoni , vindiciœ pro reHgionis
UbeHate, Le Cène , ministre pro»
lestant , en donna en 168^ une
mauvaise traduction qu^iltit im-
primer k la suite de ses Conver-
sations , où l^on fait voir la tx)«
iérance que les chrétiens de dif-
fërens sentimens doivent avoir
les nns pour les auties. NaigeOn
l'a retouchée et rectifiée en une
infinité d'endroits , et la publia
avec Touvrage du baron d'Hol-
bach, intitulé l'Intolérance con-
vaincue de crime et de folie ,
ouvrage traduit de l'anstais ,
Londres ( Amsterdam) , 1769 , in-
la. V. OEuvres de Sénèque-le-
Philosophc , traduites en français
par La Grange , avec Aes Notes
decritiifue ^a histoire et de titté"
rature par Naigeon. — Essai sur
la vie de Sénèque-le*Philoitoph^
Sar Diderot , avec âes Notes par
[aigeon, Paris, 1778 et 1779,
7 vol. in- la. Naigeon tennina
cette traduction laissée impar-
faite par La Grange , et revit tout le
travail de ce dernier. MM. Darcet
et Desmarèts lui' ont fourni plu-
sieurs notes sur les questions na-
turelles. Elles sont désignées par
les lettres initiales de leurs noms,
VI. Elémens de la morale uni-
verselle, ou Catéchisme de la
nature , par le baron d*Uolbach.
Cet ouvrage fut refondu et mis
au jour par Naigeon, Paris, 1790,
in- 18. Vil. il a donné avec MM.
Fa jolie et Boucarel uUe Edition
des œuvres de J. J. Rousseau ,
Paris j 1801 , 20 vol. in-8o. Vlll.
Le Militaire philosophe , ou dif^
ficultés sur la religion proposées
au P. Malebranche , publié par
Na^on, Londres ( Anister<la;n) ,
ij68. Cet ouvrage à été refait en
B^rande partie par IVaigeori , sur
te manuftorit intitulé Dij^cul^s^
/
563
NAIL
#iir la .religion , etc. ; le dernier
^chapitre est du baron d'Holbach.
IX. Il a encore pul^Iié^j Recueil
philosophique , ou Mélanges de
pièces sur la religion etla morale,
par difTérêns ^auteurs , Londres
(Amsterdam) , 1770, 1 vol. in-
i'2. L'époque de la révolution fut
pour ]Naigeon une occasion favo^
^rable pour propager les principes
-du pnilosophisme ; aussi fit - il
paroitre une brochure intitulée
Adi-^sse à rassemblée nationale ,
. 5wr la liberté des opinions , sur
.celle de la presse, etc. , ou Exa-
men philosophique de ces ques-
tions ^ 1° doit-onparler deDieu,
et en général de religion, dans
*ine déclaration des Droits de
l'homme ? 1^ La liberté des opi-
. nions, quej qu'en soit l'objet , celle
du culte et la lil)crté de la presse
peuvent -elles- être légitimement
circonscrites et .gênées par le lé-
gislateur? Paris, i79o,in-8'». Cette
matière étoit un champ vaste pour
m\ esprit qui couroit après la
nouveauté ; aussi Najgeon en-
. tns6a-t-il paradoxes sur para-
doxes, pour appuyer ses idées
prétendues libérales , et qui n'é-
. toient que les rêves d'un homme
. €Q délire -, les événemens lui
• prouvèrent que la plupart des
. systèmes , beaux dans leur expo-
sition^ deviennent nuisibles lors-
qu'on veut les mettre à exécution.
. On lui doit encore une nouvelle
Edition des Essais de Montaigne,
laite sur un exemplaire tiré de
la bibliothèque . de Bordeaux ,
ccm tenant des changemens et des
corrections écrits en marge j)ar
\ Montaigne , P^ris, 1802. Ce sa-
. vaut philosophe mourut k Pairii
en 1810.
t NAÏLLAC (Philibert de) ,
élu , en i383 , grand -vaaitre
. de l'ordre de Saint-Jean-de-Jë-
^ rasalem,|qui r^»idoit poui; lops
WAIL
à Rhodes y étoit grand -{>tieur
d'Aquitaine, et révéré pour sem
services et sa sagesse. Il mena da
secours à Sigismond, roi dé Hon-
grie ^ contre le sultan Bajazet ,
dit Y Eclair, En iSgô il com-
battit à la funeste journée de
Nicopolis , à la tête de ses che-
valiers , dont la plupart furent
4aillés en pièces. En 1409 il as»-
sista au concile de Pi se , et mou-
rut en 1421 , a Rhodes , avec la
réputation ,. d'un guerrier aussi
courageux que prudent. Il avoit
fait convoquer , la même année ,
.un chapitre général de l'ordre, ou
l'on fit plusieurs décrets pour 1«
réfâblissement de la discipline et
pour le règlement des hpances.
Les Rhodiens , dont il étoit plu-
tôt le père que le prince , le re-
grettèrent vivement. Il ne faut
.pas le confondre avec Guillaume
DE Nailiac , qui se trouvoit suir le
,pont de Montereau , lors de l'as-
sassinat du duc de Bourgogne»
NAILOR ( Jacques ) , impos-
teur du diocèse d'Yorck, qui, après
avoir servi quelque temps en qua-
lité de maréchal des logis dan»
le régiment du colonel Lam-
bert , embrassa la secte des qua-
kers ou Irembleurs. Il entra , en
ri 656^ dans la ville de Bristol ,
monta sur un cheval dont on
homme et une femme tenoient
les rênes, et qui erioient , suivis
d'une foule de sectateurs : v Saint,
saint , saint , le Seigneur Dieu
de Sabaolh ! » Les magistrats se
saisirent de lui , et renvoyèrent
au parlement , ou il fut con-
damné, le a5 janvier i^^y ,
comme un séducteur , à avoir la
langue percée avec un fer chaud ,
et le front marqué de. la lettre B ,
pour signifier blasphémateur. 11
l'ut ensuite reconouit à Bristol ,
oii on le fit entrer, a cheval, le
visage tourné vers laq3^eue. unie
-1
NAIN
éonlma ensuite dans . une ^o^te
Îïrisôn ; mais il n'en fut que plus
anatique. On Pélàrgit Comme
ïm fou qu'on ne pouvoit corriger,
et il ne cessa dé prêcher parmi
ceux de sa secte jusqu'à sa mort
ârrivëe en 1660.
fl. NAIN DE TiLLEMONT
( Louis-Sébastien le ) , ni^ le 3o
novembre i65j a Paris , d'un
maître des requêtes. A l'âge de
10 ans , admis aux petites écoles
de Porl-Royal , 41 fit des progrès
l-apides dans les lettres , et se
consacra à l'étude de Tantiquilé
'ecclésiastique. La scolastique n'a-
'voît aucun attrait pour lui. Tout
ctitior à l'histoire de l'Eglise ,
il commença à recueillir des ma-
tériaux dès l'âge de 18 ans. Mais
comme la matière étoit trop vaste
pour un homme seul ; et sur-tout
pour un homme d'une exactitude
aussi scrupuleuse que lui, il se
renferma dans les six premiers
siècles de l'Eglise. C'est la por-
tion la plus épineuse de ce vaste
champ ; maïs c'est aussi la plus
riche. Sacy , son ami et son con-
seil , Rengagea , en 1676 , à re-
cevoir le sacerdoce , que son hu-
milité lui avoit fait refuser pen-
dant long- temps. Bnzanval , évé-
-qiie de Beauvais , espéroit de Fa-
voir pour successeur. Mais Tille-
mont qnittd ce prélat pour n'être
pas obligé d'entrei' dans ses vues.
11 se retira à Port-Boyal-des-
Champs , et ensuite h TiHemont
près deVincennes,oii il faisoitpart
de ses lumières. à tous ceux qm en
a voient besoin. Une foule deper/-
sonoesy recoitrurent. C'est surses
Mémoires ({Me La Chaise coraprisa
la Vie de saint Louis. Deux ans
furent employés a ce travail , et
Tillemont ne les regretta pas. Son
humilité étoit si grande-, que Bos-
quet , ayant vu unie de ses Let-
tres: contre le P. JLami de l'Ora-
NAIN
565
tpire , lui dit en badinant i « N«
9oyéz pas toujours aux genoux d«
votre adversjaire , et relevez-vous
quelquefois. » Cet homme si sa-
vant et si modeste né sortit de sa
retraite (jue pour aller voir en
Flaftdre le grand Amauld , et en
Hollande 1 évêque de Castorie.
De retour dans sa solitude , il
réunit , jusqu'à la fin , la morti-
fication- d'une vie pénitente aux
travaux d'une étude infuligable,
Tl mourut le 10 janvier 1698. On.
Iiri doit , I* Mémoires pour servir
à rHistoire ecclésiastique dés six
premiers siècles , Parid , i6g3 ,
1712, t6 vol. in-4*'* II* 1j Histoire
des empereurs et des autres, prin--
ces qui ont régné durant les six^
premiers siècles de ^Eglise ,
des persécutions qu'ils ont faites
aux chrétiens, de leurs gHerres
contre les Juifs , des écrivains
profanes , et des personnes iHus^
très de leur temps... avec des no^
teépour éclaircir les principalef
difficultés de V histoire , en 6 vol.
in-4** > Paris , 1700 — 175S. Ces <
deux ouvrages , tirés du sein des
auteurs originaux, souvent tissu»
de leurs propres termes , expri-
ment leur sens avec fidélité.. Ils
sont écrits avec une clarté, «ne jus-
tesse et une précision , doQt l<>
mérite ne se fait bien sentir qa'à
ceux qui ont éprouvé par eux-
mêmes combien coûtent ces sortes
de travaux. Le dernier volume de
son Histoire àsi% empereurs fink
avec te règne d'Anasta^. Ses
Itfëmoires ecclésiastiques ne' con-
tiennent qu'une partie du sixième
siècle , et les douze derniers vo-
lumes ne furent imprimés qu'a*
près sa mort. L'auteur, égale-
ment attentif aux événémens de
l'Histoire profane et à ceux des
Histoires des Eglises , n'appro-
fondit les uns qu'après avoir dé-
brouillé les autres. De tous les
hi&toriens latins ^ Tite-Iive étoic
S64
NAm
^\m 4pii loi plakqît detaolage.
IIÛA on peut se plaindre ou'il
n'ait pas unité Tordre de cet lus-
toriea dans Pafrangéiftent des
tiits. «il aurpît été à souhaiter ^
ditDupin , «qu'il eût suivi une au*
Ire mediode dans sou Histoire ,
et qu'an lîeu de coAi poser déS
vies dëtaehée» , et de traiter This-
Kitre deTEglise soos des titres dif-^
férens , il eût fait des aiinàles , h
ritnitatiot} de Bat^onitis. Son ou-
vrageeûc été plus utile, plus agréftf
ble k lire , et moins aujèt k de fré-
quentes répétitions. » Ce fui le
conseil que ses amis lui donnè-
iwpt après la publication ^n pre-
mier volume de ses Mémoires.
Maïs il -ne put se résoudre à tra-
yaillér de nouveau sur une ma-
tière qu'il avoit tant de foi? rema-
niées Touché jC^ependant de leurs
raisons, il offrit d'abandonner
tous ses manuscrits a qui vou-
droit entreprendre ce grand ou-
trage. La méthode que Tille-
mont a suivie « n'empêche pas ,
contimie Dupin , qu'on ne puisse
tirer de grandes lumières de son
ouvrage, et qu'il ne soit égale-
ment propre k instruire et à édi*
fier. lies savans y trouveront
quantité, d^'observaâons chrono-
ibgiattes et critiques pour exer-
éer lear émditioii ; et les simples
^m nombre infini de faits édi-
fians , et de temps en temps de
courtes réflexions pour nourrir
leur piété. » JNifouterai , dit Ni-
céron , «que Tillemont s'est fbrt
éloigné an stjrle doux et coulant
de l^fstoîre ; que le sien a toute
)a sécheresse de celui des disser-
tations; ce qui, joint aux sen-
tences et aux réflexions qui cou-
pent trap ^ souvent sa narration ,
vend la l«.cture de ses Mémoires
un peu fatigante.')» Hî. La leitf^
•dont nous ^vons pniié , contre
l'opinion du P. I«mi « que
'JéswH;Uirttt n'ftvoit ipoiat Cttt h
p^que la i^ille de sa .mort. 9
Nicole la vegardoit comme nu
modèle de la manière dont les
chrétiens devroient disputer en-
semble. Elle se trouve a la fin
du second volume des Mémoires
pour servir à l'Histoire ecclésias-
tique,. IV. Quelques ouvrages
manuscrits , dont ie plus con-
sidérable est VHisâoire ths rois
de Sicile de Ifi maison étAnjou^
L'abbé Tronchai , chanoine de
Iwtdval , a écrit sa Vie, in- 13;,
1711. Ou trouve , à la suite de cet
ouvrage , des Réflexions pieuses
et dés Lettres édifiantes^
tn. NAIN(dom Pierre Ic)^
frère du. précédent, né k Paris ea
1640 , entra d'abord a Saint- Vic-
tor k Paris , et alla ensuite à la
Trappe , oii il fut nommé sous-
prieur. Il j ' mourut en 1713.
Quoique l'abbé de Raàcé fût en*
nemi des études monastiques , il
permit sans doute a dom Le Nain
^ d'étudier et de faire part de ses
travaux au public. On a de lui ,
!• Essai de t Histoire de F ordre de
Cûeaux , en 9 volumes in- 1 a. I^e
style en est simple et négligé j
mais touchant. Les &its y sont
mal choisis , et le flambeau de la
critique n'a pas éclairé cette his-
toire , qu'on doit plutôt regar-
der comme un livre édifiant que
comme un ouvrage profond. lî.
Homélies sur Jerémie, i Tôl. in 8*.,
1 755 . in. Traduction fi^ançaise tfe
'Saint Dorothée , père de PEf^îtse
grecque , 'itt-8*, IV- Vie de M. de
Mancé , abbé et réformateur de
ht Trappe , a vol. in«i2. Cette
Vie , revue par le célèbre Bossuet ,
n*apoint été publiée telle que dom
Le Nain Tavoit faite. Oti y a in-
séré des traits satinques, fort
éloignés du caractère de l'auteur.
V. Relation de la vie* et de âx
fnort de plusieurs religieux de la
TiHippep 6 vol. «DKid f ottvrafe
nald
fà^eiti d^onçtièn. VI. Deux petit»
Traités ; ViaiXx,De tétat du monde
iiiprès le jugement dernier ; et
fiHitre) Sur le scandale qui peut
arriver même dans les monastères
les mie^x régies , etc. Vïï . Elé-'
wiHons à' Dieu pour se préparer
àla-meri,
-N A, I R O N (Faasle ) , savant
maronite , et professeur en lanr
gue^jriaoue au collège de la Sa-
mence k. npme , né au mont Là-
^n, n^vea d'Abraham Ecchel-
len^s. par sa mère, mort à Ro-
me, y presque octogénaire , FaÀ
1.71 1 , ei^t auteur d^ deux ouvra-
g^^ intitoléis, l'un., Euopliajidei
tfaîhoUcœ. exi Sjronim mopumen^
tis..adversùs œvi nos tri novatores^
11694 îTautre , Dissertatio de orir
gine y nomine ac religione ma>
ronit€intm^ Roiue^ '^79« U s'efr
fercê, ibkns ces deux, ouvrages ,
de pronver.queies maronites ont
conseriré la toi depuis le. temps
-(iie^ apôtres , et que leur nom ne
Tient pas de Jean Ataron , monor
tl^^U^ç « mort en 707 , mais de
^nt M^ron. , célèbre, anachorète^
qui vivoità la fin du 4? siècle. On
i^.encpi!6 de lai Discursus de sof
lukerrim<fpotione cohue s^u cqféy
^paen.» 107 1 » in-i8«
*K KAJJil { Naldo ) , Ploren-
Ur, qui TÎWt au i5* §iècle, a
içritlfi KiedeOiannozzù Mvmetti^
Mhiiiée par Muralpri , dans le,
110* Tolilniè de9 historiens. de.l'I-
fidî^ On a encore de lui quel-
mes postes latines , insérées.
afti|s le 6* volume des OEuvres
des poètes italiens , et dans d'au-
trc0 ouvrages de ce genres
IL NAÙOL rof.'^j^va^,
^ IIL NALDI ( Aitteiiie ) ,
théatÎB^ recommaMable autant
Sr.'son savoir que par sa piété ,
I . dlfime illustre fanplk-de Fin-
, màiifvl.d*»» ceit» vîltç
NALD
365
en i6/f5. Les écrits qu'il a lals^
Bé& sont', Ih Qfoestiopie^ pimo*-
ticas^ inJbro< interiori i4sujhequ0n*'
tes y Bologne', i6od« II« Besokii'
tiones practicm- oasuuM' oons^
cientiœy in quitus prœeipuè' de
Jastitid conèradus , litfeiii vulgà
nuncupati , et de camàiis agituT'y
Brixiae, i6ai. liL Adnotatiôneë
practic€8 9 ad variajuris pontifieii
hca , Romœ , iSùQ^ lY.Summa
tkeohgiae moralis , seu résolu^
tiones practicm notnhiUor0s eor
suum jfèrè^ omnium conscientiœ ,
etc. , Briidse, i^5 , Bononi» ,
1625* «
* I NALDmi ( Jean-Baptiste ),
peintre florentin , né en i537 ^
brilla dans le dessin et le coloris*
On remarque dans ses tableaux
une manière facile y des teinte;^
de couleurs bien entendues , de^
figures bien disposées et pleines
d^xpression» On connpîf de. lui
44 tableaux dispersés dans le^
églises de Rome , de Florence ,
de Pistoie et de Palerme , et
beaucoup d'autres dans des cabi*
nets particuliers. Ce peintre, dont
on i^ore l'époque de la mort.i
vivoit encore en 1 590.
* IL NALDINI ( Fra Paolo >,
de Padoue , entra dans l'ordre
des augustins , et fût évêque de
Capo d'Istria sur la fin du r8*
siècle. On a de lui Corografia
ecclesiastica , ossia descrizions
délia cittày e diocesi di Giustino*
poli detta ttolgarmente Capo
d'Istria.
* NALDIUS ou Nau)i ( Rfa-
ihias), nxédecin célèbre , tant par
les.- vastes çonnois'^ances qu'if
s'étoit acquises dans soaart, que
par celles qu'il avoit des langues
latine , grecque , hébraïque-,
ohald^ïcHieet arabe, né à Sienne ,
mort.à lioiRe en.,i6ft2 , étoitppi^^
f^ssfiixn k £if e-.et s'y diitioguoîc ,
566 NALl
«faaiid le pape AleTtandrç VU 1«
BOinma son preiuier médecin^
Ce poste émioent ne Pempêcha
pas d'enseigner la médecine , et
de contribuer beaucoup à faire
fleurir les écoles de Funiversité
de Rome. Nous avons de Naldius,
J. Sapientis vitale Jilwn , quod
philosophicœ ac medicœfalculta-
Us ambages publiée ingressums ,
heroïcis numeris sibi conglome^
rayit , Senis., lôaS , in-4"» ï^e
Êoût qu'il eut , étant jeune , pour
I poésie lui dt écrire cet ou-
vrage en vers. IL Pamphilla ,
seu mundi universi amicitia , oui
dissidentes philosophorum opi-
niones conciliantur et parantur
-ex re medicd amicitiœ , ibidem ,
1647 » iD-4'. III. Jtegole per la
cura del contagio , Romas , i656,
•in-4". IV. Adnotationes' in apho-
' rismos Hippocratis y'^omve, 1667,
•in-4*- y» ^ci medicœ prodremi ,
prœcipuorumphjsiologiœ proble-
matum tractatus , ibidem , i632,
in-folio.
" * NALI ( Marc- Antoine ) , ec-
clésiastique , de Montagnano ,
dans le territoire de Padoue ,
vivoit dans le 1 7» siècle. On a de
lui Confronta critico tra la pri-
'nw. osservazione del P. P^eglia ,
e la rejlessione del Porta ^ medici
di Verona , sopra il Goffredo del
Tàsso , et quelques autres otfr-
prages,
* NAUAN ( Jacques ) , savant
patriarche, arménien à Constanti-
nople j né à Ziinara» village dans
la petite Arménie , près de l'Eu-
• pbrate , mort le 18 juillet de
' 1764 * étudia avec un succès
■ extraordinaire auprçs de Jean
IX , sumomn)é Golod. 11 devint
, au bout de quelques années un
^ prodige de mémoire : presque
• toutes les,sciences lui étoiçnt fa-
KÙlièrcis. Il étoit doué d'un juge-
NALI
ment profond, et d'une pénétra*
tion extraordinaire. Il lut tou-
jours au milieu des troubles q«i
agitoient sa nation depuis long-
temps , et àe% querelles religiea-
ses qui divisoient ses concitoyens. .
Nàlian gouverna son église avec^
une sagesse admirable^ il con-
cilia les esprits par son amabilité
et son éloquence persuasive; il
remplit exactement les devoirt
difficiles attachés à la dignité de
chef d'église , cultiva les lettre*
avec ardeur, et lé^ua eli rente
perpétuelle les fonds et les pro-
duits de SCS ouif/viges en faveur
des pauvres , des malades et des
indigens honteux. Il fut long-
temps en correspondance avec le
pape Clément XIII , et plusieurf
personnages européens et asiati-
ques. Ses connoissances et sa mo-
destie lui assurèrent l'estime du
sultan Osman III , et du sultuo
Mustapha IIL Le fameux Rag-
hib Mehemmed pacha , qui tint
long -temps le vizirat en nomme
habile et prudent , sous l'empirt
de ces deux souverains , consultt
le patriarche arménien coinme u6
oracle. Le Cheykh-lslam et le
corps des Ucamas a voient pris
une grande aÛection pour ce ver*
tueux prélat ; ils admiroient les
vastes connoissances que possé-
doit ce chef chrétien dans les
langues mahom.etane , turque ,
arabe, et persane. Yaghoub-
Agha., qui , par les faveurs des
sultans , de simple banquier ar->
ménien devint • ^ou^ le gouverne-
ment d'Osman III ,. un des per-
sonnages les plus redoutables aav^
la capitale ottçoiane , prit JValiafi
sous sa protection, spéciale^, et
lui fit accorder des prérogatives
eictraordinaires ; mais le vénéra-
ble patriarche se. conduisit dans
cette cirectnstance avec une sa-
gesse aussi rare et aussi gcande
que iors de la itécapiUtiQ|i 4e ««C
II.
t
ù
t»
ri
l«
s*
1/
je
Je
ir
ro*
jàï
en
ÎÎALI'
homme pnfssffnt en r^S^. N»l
soupçon ne put attéiudre la
personne de ce respectable prélat.
En ijô^ y Jacqnes Nalian , voyant
approcher le terme de sa carrière
{[toriease , abdiqua de pleiti gré
a dignité parriaix^ale , et «n-
▼oja sa démission au grand-sei*
fneur par le canal dagrand>vizir,
ultan Mustapha , qui considé-
roit beaucoup ce patriarche , et
sàvoit combien les intrigues se
■léloient dans de pareils change-
mens , ne voulut point accepter
sa démission qu'après a^oir en-
voyé des gens afhdés auprès de
Nalian , et aux administrateurs
des Eglises arméniennes , a6n^ dt
Connoltre Tîntention de l'un et les
fenseîgnemens de la part des au*
trc*s. Convaincu de la vérité du
fait , ce souverain nomma ensuite
tm nouveau patriarche d'après le
«boix proposé par Natian. Deux
mois après sa démission , Jacques
Nahan mourut à Constantinople ,
regretté par toute sa nation. Il
laissa un nom cher à sa patrie
et aux lettres. Il avoit une grande
éradîtion dans les mœurs et dans
les usages des peuples anciens et
àiodernesr^on ouvrage , intitulé
le Trésor des notices et celui de
VArme spirituelle , sont très-
è^imés. Tous leâ philosophes
trecs et latins lui étoient connu j.
il fut un des auteurs qui sutmieut
«ccorder les maximes de la Bible
tv«c la philosophie païenne , et
en tirer toujours des principes
de morale universelle. Il disoit
éouventàsesamis que « l'habitude
est un vétetoent commode ; on
peut s'en servir quand on veut ,
mais on ne s'en dépouille pas tou-
jours à sa volonté ; » que « la
fortune ne èède qu'à celui quf
, sait faire m archer la prudenceavec
' la hardiesse; » que « les pros-
])érités ne peuvent exister sans
ttrttt ; 'ntoit-lw verias peuvent se.
NANA Z&j
conserver sans bonheur. » I) laissa
en monrant vingt-htiit ouvrasses
diffiéren^ , les uns furent publiés
de son vivant par l'imprimerie
arménienne de Constiantinople ,
et les autres restèrent manuscrits
dans la bibliothèque patriarcale
de cette ville. Les principales
rroductions de Nahan sont ,
. Le Trésor des notices , vo-
lume in -4® , Constantinople ,
1758. Cet ouvrage est divisé en
quatre livres ; le premier est une
iùstruction sur la morale ; le se-
cond contient un recueil des
choses curieuses et amusantes
sur la physique , l'histoire , les
mœurs et les usages mémorables;
le troisième est un abrégé géogra-
phique des quatre parties du
monde , et le quatrième un pa-
reil traité sur la géographie d'Ar-
ménie. II. luArme spirituelle.
L'auteur y combat les vices , ïei
erreurs des infidèles et des impies.
L'ouvrage est écrit en vers et en
prose turque et arménienne. lïl.
he fondement de Jbi, vol. in-4" , à
Constantinople. IV. Commentaire
sur Nareg , livre très-renommé
chez les Arméniens ( f^oy. l'article
Naregatzy Grégoire. ; V. Des
Sept Sacremens de t Eglise , ma-
nuscrit. VI. La Doctrine chré^
tienne à l'usage des Arméniens ,
in- 12 , à Constantinople, 1737,
VU . Recueil d^un grand nomhre de
lettres familières et instructives.
VIII. Un Recueil de chansons et
d'anecdotes écrites en «turc et eu'
arménien. IX. Diâerens Liserés de
prières , etc.
* NANA , archidiacre syrien ,
vivoit dans le 9* siècle. En 855
il vint en Arménie , s'attacha k
l'église de ce pays, et parvint k oc-
cuper la place de conseiller au-
f>rè8 du patriarche : il acquit d».
a renommée par la publication dt\
divers ou\^rag0s fort estimés. Ëa'
r
368 NANG
855 il fut fait prisonnier par les
âarrasin^ et conduit à Babylone«
Les Maboniétans exercèrent dans
eette ville toutes les cruautés sur
là personne de cet homme ver-
tueux ; mais ne pouvant point,
llébranlerdans sa croyance. Us lui.
donnèrent la liberté en 86a. , et
IVana retourna en Arménie et
inouriit peu de temps après. SejS:
ouvrages sont , I. V Histoire de^
riu^rtjrrs faits par Us Sarrasins,
[qts de sa captivité, IL La Vie.
ft* Alexandre - 1er Grande traduite;
du syriaque en arménien. liL Le
Commentaire de. FÉvaugile da
saint Jean.
NANÇAI (le comte.de>. Fqy.
Cbastib , n*" m.
L NANCEL rNicoIas de), ainsi
nommé du village de Nancel,
lieu de sa. naisance , entre Noyon
et Soissons , en i55g , professa
les humanités dans l'université de
Douay« Appelé k Paris par ses^
funis y il fat professeur au collège
de Presle, où il avoit déjà en-
i^eigné , et se fit recevoir docteur
en médecine^ Cette science avoit
des charmes infinis pour lui. Il
•Uà la pratiquer ài Soissons, puis
a Tours , où il trouva un établis-
sentent avantageux. Enfin il de-
vint médecin de Tabbaye de Fon-
tevrault en iSSj , et y mourut en
i6io, à 71 ans. On a^ de lui,
I. Stichoiogia grœca latinaque.
ir{fonnanda et re/brmanda^ in-8<>:
ouvrage où il veut assujettir la
poésie française aux règles de la
poésie grecque et latine. Ce pro-
jet singulier dont il n'étoit pas
lauteur ( voyez Mousset ) le.
couvrit de ridicule. IL Pétri Rami
vita^ in-8o. Cette Histoire d'un
philosophe célèbre est remplie
de faits curieux et d'anecdotes
i:)echerchée& On auroit eu plus
d'QbligatLaaiiINamçël» si, e^pei*
WANG
gnant. spil maiti^ ^ il. afétQ»t-p}n||
attaché à. nous faire connoîtr9
l'homme que l'auteur. III. De,
Deo\ De imniqrtalifate anim/9
contra Gaienuniy De. sed^ ani^
mçB in corppre y in-d^". Il a aas^i
donné ces trois traités en français^
IV. Ifiscours de la pestç , iu-8?«
y. Ifeçlamatioj}eiS , in-8<>. Ce sont
des HarangMes qu'il avoit pror.
n^ncéeil durapt sa riégjençcs^
♦IL NANCKL (Pierre de),
aujeur dramatique; du id* sièqlfî
et da commencement; du sui-
vant , » publié , L Dina , on-
le Ravissements IJ^ Josué, ou le.
Sac de Jéricho * IIL Débqnoiy ou,
la Délivrance. Ces trois ti^sér
dies en cinq actes , avec ae&
chœurs., sans distinction de scè*
nés, ont été. imprimas dans 1^
volume qui a pour titre « Thédg*
tre sacré de Pierre de Nancel^
dédié au roi , Paris , 1607 » in-S**.
* NANJSSÇURïEZ., epc.jésuît^
polonais , historien , et. poète ,
mort en Pologne en 1797» ^^%
auteur d'une Histoire de la nar^
tion polonaise , écrite en polo^
nais , ep 9 vol. Il a laissé jusque
5^ volumes manuscrits , qu'il
avoit composés ou fait composeij
sur divers sujets , par ordre d^
feu roi , son protecteur* Ce m*o«
na|*que l'a voit chargé , entre ai^
'très choses, de recueillir et dl^
publier tout ce qui regs^rde Iç
premier partage de la Pologne.
NANGIS. Voyez Guillaume 9^
Nàngis., n» XXV. — Il y a unq
famille do ce nom , qui remonte
jusqu'au i4* siècle, et dont étpii
Antoine de Brichanteau, marquiâ^
de Nangi^ , niprt en i6i7 , coloniç| ^
des gardes sous Henri UX, et trèsr
attaché à Henri IV , qu'il accon|{
pagna dans fous ses voyages, d^f
• \
NANI
èofMpâ^ied^gûridarmes qu'il en-
ttxitenoit k ses dépens.
v^
I. NAIVI (Jean-Baptiste) na-
quit feu 1616 , d'un père procura-
teur de Saint-Marc , et ambassa*
deur de Venise à Rome, qui le
/prinadebonne heure aux aâTaires.
Urbaifi VIII , juste appn'îciateur
du mérite, annonça celui du jeune
Nani. il fut admis dans le col-
lège de$ sénatenrs eti i64i 9 et
nommé peu de temps après am-
bassadeur en France 4 où il se
signala par sa dextérité. Il obtint
des 'secours considérables pour
la guerre de Candie contré le
Turc ; devint , a son retour à
Venise , surintendant des affaires
de la guerre «t des finances ; lut
ambassadeur à la cour de l'em-
pire en 1654 ) et rendit à sa ré-
publique tous les services qu'elle
pouvoit attendre d'un citoyen
aussi zélé qu'intelligent. Nani re-
paéisa en France en 1660 , de-
manda de nouveaux secours pour
Candie, et obtint, à son retour
dans sa patrie, la cbarge de pro-
curateur de Saint-Marc. Il mou-
rut le 5 novembre 1678. Le sénat
t Tavoit charge d'écrire VHistoire
çlè la teptihhqwe \ il s'en acquitta
èr la salistactioTi des Vénitiens ;
mais il tut moins applaudi par
les étrangers. Us n'y virent pas
assez de fidélité dans les faits, de
pureté dans la diction, et de siin-
piicité dans le style : son récit
est embarrassé par de trop fré-
quentes pareuthèses. En écrivant
l'Histoire de Venise, il a lait l'Ilis-
tjire universelle de son temps, et
sur-tout celle A^'i Français en
Italie. U y a peu d'auteurs, dit
Lenglel du Fresnoy >, qui appro-
chent de son fft^Jinen^ent en po-
litique. Cette Histoire , qui ,^é-
XtxiiS. depuis l'an i6^5 jusqu'en
1671 , tut imprimée a Venise en
1676, 1679 , ett a volâmes in-4®*
T* lUI.
NàNN 569
Noué atons une asscK foible tra-<
ductibn française dû premier vo-
lume, par l'abbé Tallemant , Co-*
logne , 16Ô2 , quatre volumes
in^iQ : la seconde partie fut tr»»
dnite par Masclari , Amsterdam^
.1702 , 2 vol. in-i'ï. Dans l'une «t
dans l'autre on aperçoit les dé**
fauts de l'auteur; une diction en-
flée et des phrases interrompue!
par de fréquentes parenthèses.
*II.Î^ANL (Bernard), d'une
illustre famille de Sfim^e , auteur
du bel ouvrage intitulé De duobus
impercàorum Russiœ tmmmis ,
monetis ac documcntis ad/iuc inc'*
ditis aucta , Venetiis, 1752, mou-
rut en i75ié
* lïï, NAN I - MIR ABELLÏ
(Dominique) enieignoit les bel-
les-lettres k Alba-Pompéia vers
la fin du i5' siècle, et a laissé
un de ces oui^rages dont ies
éditions multipliées et le perfec-
tionnement progressif, sons des
mains différentes , constatent le
mérite et l'utuité ; savoir ,/^a Po^
lyanth^a. La première édition ,
qui paKit à Savone.en ijo3, in-
folio , est de la plus grande ra-
reté.
. t ï- NANNI (Jean), né k
Udine dans le Frioul en i494i
mort k Rome en i564, dessiiwU
si parfaitpnent , sans principes ,
tous les animaux qti'd voyoit,
que, pour seconder ses dispo-
sitions^ son père le remit , a Ve-
nise , entre les mains de Gioi*-
gion. Pi^sentè k Raphaël par le
comte dè"'Castiglione:j ce grand
maître le reçut au ntrmhre de
ses élèves. INanni s'uttucha par-
ticulièrement k peindre les arU"
maux , les oiseaux , les fmits ,
les fi('urs , les otnamens et le
paysage^ et en fit un livre d'é"
tades y estimé de sdb» mitîtce , qui
24
370 NAN,N
. le Gt iravaiUer a ses tableaux.
Ce fut Nanni qui peignit Vorgue
et les inslftimens de mUsique
. <|ui orneBt le fameux Tableau
• ae sainte Cécile à Bologne.. La
, composition du stuc dès an-
ciens étoît depuis long - temps
perdue ; Nanni la retrouva dans
Texamen des ruines du palais
. de Titus , et parvint a en faire
d^aussi beau. Plus foible dans
la peinture de Fhistoire que les
autres élèves de Raphaël , il ex-
cella dans le genre qu'il s'ëtoit
choisi, et mérita la réputation
, d'un grand peintre.
- II. ]V ANNI ( Pierre ) , Nannius ,
né à Alcmaër en i5oo , enseigna*
h?s humanités à Louvain avec ré-
putation pendant dix ans , et ob-
tint ensuite un canonicat d'Arras.
• Il mourut le ^i juillet 1657. ^^^
ouvrages sont, I. eles haran-
gues, II. Des Notes sur ha plu-
pari des auteurs' classiques , et
sur des Traités de quelques Pères»
III. Miscellaneorum Decas^ cum
■auctuario . et retractationibus ,
in-8°. IV. Sept Dialogues des
héroïnes , iS/fi , in-4' : ouvrage
qui passe pour son chef-d'œuvre.
U fut traduit en français, i55o,
in-8°. V- Des Traductions lati-
nes d'une partie de Démosthènes,
d'Eschine , de Synésius , d'Apol-
lonius , de Plutarquo , de saint
Basile , de saint Chrjsostôme ,
d'Alhénagore , et de presque tous
les ouvrages de saint Athanase.
Cette dernière version est infi-
dèle. VI. Une Traduction dés
Psaunies en beaux \Grs latins.
Dans les Psalmi XL versibus ex-
pressi de Jacques Latomus , Lou-
vain, i558, Fauteur a su allier
les grâces de la poésie à la sim-
plicité majestueuse du texte sa-
cré. VIL In Cantica Çanticorum
paraphrases et Se ho lia , Lou-
vaiu , i554 j iu-^*. La réuni dans
NANN
sa paraphrase lé sens littéral et
allégorique j son ouvrage vaut
mieux que beaucoup de long^
commentaires qu'on nous a don-
nés sur les Cantiques. Nanni ,
critique habile, bon grammai-
rien , poète estimable , n'étoit
qu'un orateur médiocre. Ses ou-
vrages , qui décèlent un homme
versé dans toutes les sciences ,
lui firent une réputation très-éten-
due. L'Italie voulut l'enlever aux
Pays-Bas ; mais il sacrifia toutes
les espérances .de fortune à l'a-
mour de la patrie.
* III. NANNI (Jérôme) , de
Bologne , chanoine régulier de
Saint - Jçan - de - Latran , recom-
mandable par son savoir et par
son talent pour la prédication, fut
élevé à Tévêché oe Scala , dans
le royaume de Naples , le 7 no-
vembre 1594 > et occupa ce siège
jusqu'à sa mort arrivée en iSqS.
On a de lui Cntena argentea in
caput primum OenesiSy Bologne ,
1587.41 a aussi laissé , manuscrit,
des Comme fitaires sur l'Exode .,
le Lévitique , les Nombres et le
Deutéronome.
♦IV.NANNI-FANTUZZT
( Hippolyte ), poète et orateur du.
175 siècle , de la même famiUe
que le précédent , étudia d'a-
bord à Bologne , et fit sa rhéto-
rique chez les jésuites de Rome,
De retour à Bologne , après avoir
fait son cours de philosophie , il
obtint en i655 une chaire ae droit,
et fut agrégé à plusieurs acadé-
mies de sa patrie. Comme ora-
teur , il se rendit célèbre par ses
Oraisons funèbres; comme poète,
on lui doit des pièces de vers
qui décèlent un vrai talent. Il a
publié,!. In i?. P, Andrœam L'ao,
latind versione. lacum , carmc^
litarum lumen et decus JSono-
I Jiiœ cohcionatorem , etc. cai^
■NANN .
, men keroïeum ,'BonomaB, 1661.
II. Urania de comète , ad Luccun
Torregiarumarchicpiscopum Rà-
^nnce , BonoDÎse, i66^.lll» Car-
nùna in Franciscum Rattam pri-
mo vexilliferumy Bononiae , 1678.
IV. Trionji délia povertà ; délia
castità , e deif ubbedienza in
, occasions delUiprqfessione , etc, ,
Bologne , 1679. Nanni mourut le
. 18 septembre 1679.
* y. NANNI d'Antonio di
Banco, un des élevés les plus
habiles de Donatello , né a Flo-
rence en i583 , s'appliqua à la
sculptuj'e , plutôt par amour de
Fart que pour en tirer un a van-,
tage. lucratif. On voit plusieurs
de ses ouvrages dans différentes
églises de Florence : mais son
«bef-d'ceuyre est une Assomption
de la Vierge. Soi^ dessin est assez
, correct ; et on remarque dans ses
/compositions un certain fini, fruit
de la réâexion et du travail.
VI. NANNI ( Rémi ). Foyez
XIemigio.
YII. NANNI. Voyez Annius de
NANNINI. Foyez Firknzuola.
* NANNONI ( Angelo ) , né en
Toscane en i^i5, étudia Tana-
tomiè et la chnrurgîe dès l'âge de
^eize ans dans l'hôpital général
,de Sainte-Marie-la -Neuve à Flo-
rence. En 1 747 t Nannoni visita
les hôpitaux de Paris et de
Bouen , et fut à même d'observer
l'abus des médicameus, qui s'y
étoil introduit , et la pratique mal
entendue des opérations ; ce qui
lui fît naître l'idée de refondre le
eode chirurgical. De retour dans
sa patrie , u continua ses obser-
vations. 11 disoit que Von devoit
seconder là nature et quelquefois
l'aider , et réduire la médecine à
ses principe sles plu S simples. On
a de lui un grand nombre d'ou-
vrages dont les principaux sont ,
I. Trattato sopra i mali délie
mammelle, Florence, 1746. II.
Délia simplicità del medicare ,
Venise , 1761 , 17J4-1776 , 3 vol.
Cet ouvrage, publié avec de nou-
velles augmentations , est enrichi
d'excellens aphorismes qui doivent
, éterniser la mémoire de Pautéur.
III. Ricerche critiche sopra lo
slato présente délia chirurgia .
di Samuele Sharp , tradotte ,
ed illustraiè dàl Nannoni , Si^-
^^ 9 ^774* IV. Memoria sulV
aneurisma délia piegatura del
cubito , Firenze , i784.*Ce mé-
decin mourut le.3o avril 1790,
âgé de 75 ans.
t NANQUIER., Nançueras^y
( Simon ) dit di^ Coq , avoit dit
talent pour U poésie latine , et
un génie qui le distingue de la
plupart des écrivains de Àon siècle^
C'est le jugement qu'on en porte
à la lecture des deux poèmes qire
nous avons de cet auteur. Lé pre-
mier , qui est en vers élégiaques,
a pour titre : De lubf*iço temporis
curriculo , carmen elegum , de^
que hominis miserid et funer&
Caroli Flll , régis Franciœ, Lr
second Poëme^ en vers héroï-
ques, eten forme d'églogue, Paris-,
i5o5, in-8® , réimprimé k Lyon,
i557 , et k Paris , i563 , in-S*» ,
roule sur la mort de Charles VUI,
roi de France. On a encore de
Nanquier quelques épigrammes
imprimées avec ses autres Poésies y
Paris , Jehan Petit , m^/^'' , sans
date , au commencement du 16*
siècle : ce poète florissoit k la fia
du i5*.
NANTERRE ( Matthieu de ) ,
d'une ancienne famille qui tiroit
son nom du village de Nanterre ,
fut prenagier président aa parl«*
^•»A
S73 NANT
ment de Paris. En 146^9 Louis
XI fit im échange de places
entre deux hommes dignes de les
occuper toutes : il donna celle de
Nanterre k Dauvet, premier pré-
sident de Toulouse , et celte de
Dauvet a Nanterre. Celui-ci- fut
depuis rappelé a Paris , et ne fit
aucune difficulté de devenir se-
cond président , perisuadé que la
digujlé des places ne dépend que
de la vertu de ceux qui les oc-
cupent.
I. jNANTfeUIL ( le cpmie de ).
Voyez ScaOMBERG.
t H. NANTEUIL (Robert ) ,
peintre et. graveur , né à Reims
en i65o , de pauvrçs parens , qui.
lui donnèrent de Téducation. Le
goût qu'il a voit pour le dessin
se manifesta de bonne heure. Il
en faisoit son amusement, et se
trouva en état de dessiner et de
graver lui - même la thèse qu'il
soutint en philosophie. 11 quitta
la province pour la capitale, et
se servit d'un moyen singulier
pour se f^ire connoilre. Il atten-
dit un )Our l'heure où les jeunes
étudiansdeSorbonnese rendoient
chez un traiteur établi près du
collège. U feignit de chercher ce-
lui cTenti'e eux qui devoit res-
sembler à un portrait qu'il leur
montra. Le prétendu original ne
$e trouva point ; mais lé portrait
fut admiré» ^t son talent, employé
par quelques-uns de ces jeunes
ecclésiastiques, fut bient<^t connu
de tout Paris. Nanteuil s'appliqua
aussi au pastel , mais sans aban-
donner la gravure , qui étoit son
talent principal. U eut l'avantage
de faire le portrait de Louis XIV ,
et ce monarque lui témoigna sa
\ satisfaction par la place de des-
sinateur et.de graveur de son ca-
,)bi»jet, a%ee une pension* Ce
HUÎtre Tildi^9SiùqfX^êiQ»^rfraiU^
NANT^
mais avec une précision dt une
pureté de burin qu'on ne peut
trop admirer. Celui de Coibert
Cjvé en grand fdrmat , ceux d*.
uis Xlv gravés trois fois p^r
lui , ceux des cardinaux de Ri-
chelieu et Mazarin^ sont delà plu$
• rare beauté. Son Recueil y qui est
! très considérable, prouve sea
: extrême facilité. Il joignoit à sesf
autres talens celui de composer
des vers el de les réciter avec
agrément. Il motirut ^ Paris le
r8 décembre 1678. Nanteuil esl
sans contredit le premier graveur
de portraits : ses têtes , grandes
comme nature, font illusion ; elles
respirent ; il a en l'art de rendre '
avec du noir et du blanc les tontf
, de hi chair , le velouté de la peau.
Son travail, fort simple, est faeile
et pittoresque ; Tarrangement d»
ses points , leur heureux mé-
lange avec les tailles , expriment
la couleur et produisent un effitt
suave et moelleux. UC^uvre de
ce maître est de près de 25o por-
traits dont beaucoup sont d une
grande dimension. On ne eon*«
çoit pas qu'étant mort k 48 ans ,
il ait pu'prdduiré un aussi grand
nçmbre de chefs - d'œuvre. Do-
minique Tempest© , natif de Fié-
sola , élève dé Nanteuil , à re-
cueilli Ifes RéâexioBs et les Mé-
moires de son maître sur la pein-
ture et la gravure , dans un ma-
nuscrit conservé & la bibliotlièque
de Nuni à Venise, et dont iljs
a un extrait curieux dans le Cata-
logue des manuscrits italiens de
cette bibliothèque , par Morelle,
page 212 et 23.
* III. NANTEUIL { Pierre ) ,
né dans la Brie , comédien de
la reine en 1664 > donna a a
théâtre plusieurs pièces qui ob-
tinrent alors des applaudisse»
mens ; son jeu étoit à la fois noble
et imposant; il débitoit avec feur»
/
ÏÏANT
ptsàs son cirgane ëtpit rauqae. On
â de lui , 1. ÎI Amour sentinelle ^
ou le Cadenas forcé , comédie en
trois actes , en vers , La Ha^e ,
167a , in -12. II. Le Comte de
Moquejeuille , ou le Docteur ex-
tras^a^ant , comédie en un acte et
envers de quatre pieds ^ La haye,
1672, in-i2. III. VAmunte invisi-
£/^,comédie eu cinqactes, envers,
Hanovre , 1670 , in-8». On lui at-
tribue les Brouilleries noctut*nes ,
et le Campagnard dupéy repré-
sentées , la première en 1669 , et
la seconde efi i&ji, Pierre Nan-
teuil est mort eh 1681 , dan3 un
fige assez avancé.
+ NANTJGNY ( Louis Chazot
de ) , né l'an 1690 k Saulx-le-Duc
en Bourgogne^ vint de bonne
^ure à Pari3 » où il fut chargé
snccessivement de l'éducation de
quelques jeunes seigneurs. Les
soins qu'il étoit obligé de donner
ik une fonction si importante ne
''Tempêchèrent point de se livrer à
fétudede l'histoire , pour laquelle
il avoit un goût particulier. Les
progrès quil faisoit dans cette
science lui firent connaître que
celle des généalogies étoit néces-
saire pour l'étudier avec plus de
fruit , et pour mieux entendre les
différens intérêts des principaux
acteurs qui paroissent sur ce vaste
théâtre. Il cultiva ce genre de
connoissances , et c'est, par les
lumières qu'il acquit dans cette
partie qu'il s'est fait connoître
^davantage. Il mit au jour, depuijs
pfnat^eSy iti-iî , Paris ^ iJuS. IL
Tablettes historiques ', génêato*.
piques et chronologiques , 9 vol.
m-24 > Paris , 174^ > et années
siiivantes. III. Tablettes de l^é-
mis > in-i4 > deux parties , Paris ,
1755.11 a ^MT/M beaucotij) d*aN
ticles giénéalogiquespour le Siip-
plément du Moréri de 174^9» Pen-
dant les cinq ou six dernières
années de sa yie , il fiit chargé
de la partie gi^néalogique de ce
dictionnaire. Il mourut en 1755.
t NANTILDE, ou plutôt
Nanchilde, reine de France,
épousa Dagobert 1" , après qnè
Ce monarque eut rompu les
noeuds qui l'unissoient a Gomatru-
de , sa première femme. Nanlrlde
n'a pas été religieuse , comme
l'ont avancé plusieurs historiens.
Elle fut mère de Clovis II , né ett
634. Par son esprit, ou jiflutôt
par l'ascendant qu'elle prit sur
son époux , elle dirigea entière-
ment les affaires importantes qrfi
se firent sur la fin du règne dé
Dagobert. Ce fut elle qui lui con-
'iseilia de partager seis états entrje
ses deux bis , Clovis II et Sige-
tert II , fils de Raenetrude , con-
cubine de Dagooert. JDeven^ie
veuve en 63B , Nantilde fat nrf-
gente, conjointement avec Ega ,
maire du palais ou premier mi-
nistre en Neustrie. Tant que ce
seigneur vécut et qu'il tint en ses
mauis les rênes de l'état , Nan
tilde gouverna avec beaucoup
d'habileté ; mais sitôt q[u'il eut
1736 , 4 ^'^^* in-4» f sous le titre fermé les yeux , par les fautes ou
des elle tomba , Nantilde'
de Généalogies historiques
rois , des empereurs , et de toutes
les maisons souveraines. Cet ou-
vrage , le meilleur de ceux qui
sont sortis de sa plume , devoit
avoir une suite assez considé-
rable , ^ il en a laissé une partie
en manuscrit. Nous avons encore
de lui, 1. Le» TubietteS géogra- Meixjk , n<> Uï.
prouva
qu'elle avoit un génie borné et
peu proportionnée la place qu'elle
occupa depuis son veuvage jus-
qu'en 642 qu'elle mourut. Elle
fut inhumée à Saint-Denys.
NANTOUILLE'T. Fùje
^
S74 NAPI
NAOGÉORGE, Naoseorgus
i Thomas ) , théologien^ oe la re-
igion protestante , né k Straa-
biogy aans la<Bavière , en i5ii y
s'appeloit Rirchmayer ; mais il
hai>illa son nom à la grecque ,
selon la coutume pédantesque de
ce temps-là. Naogeorge se rendit
célèbre dans sonparti,pardesverf
satiriques contre plusieurs coutu-
mes ue TËglise catholique. Le
plus fameux de ces poèmes est
celui qui a pour titre : Jtegnum
papisticum y imprimé en i553 et
i55q , in-8<> , sans nom de ville
ni (Timprimeur ; il n'est pas com-
mun. On a encore de lui, 1. Pa-
machius , tragœcfia , Vittebergae ,
i538 , in-8«. IL Incendia , siue
Pyrgopolynices j tragedia , Vitte-
berga; , i538 , in-8?. III. -Agri-
cultura sacra ,^ Bâle , .i55o , in-
8*. IV. Hieremias , tragœdia ,
Bâle, i55i , îu-8». V. Mercatory,
tragœdia , i56o , in-i8. Il y a
deux éditions françaises du Mar-
chand converti , Genève , i558 ,
in-8*, et i56i , in-i6. Il y en a une
troisième de i5az , in- 16, où se
trouve la comédie du Pape ma-
lade de Bèze. VI. Un Commen-
taire suF les Epîtres de saint
Jean, et quelques autres ouvrages
dans lesquels il y a plus de fana-
tisme que de goût et de raison.
Cet auteur mourut en 1578.
NAPÉES. ro^e» Nymphes.
* NAPIER ou Naper { Jean ) ,
baron de Merchisten , élevé dans
l'université de Saint-André en
Ecosse ) fut l'inventeur des lo-
garithmes. Quoiqu'il possédât
tout ce qu'il falloit pour réussir
dans là société , il s'en éloigna
pour se livrer entièrement à l'é-
tude. Ce fut essentiellement dans
la théologie et dans les mathc-
Tnatiques qu'il excella. Son Es-
*<?« fitir l'Apocalypse fit honnc;ur
NAPP
à sa sagacité ; mais la grande dér
couverte des logarithmes assura
l'immortalité de son nom. Il la
publia en 161.4» sous le titre
de Logarithmorum canonis des-
cHptio y invention précieuse , que
Briggo , professeur de géométrie
au collège de (iresham, s empressa
de perfectionner en 1617. Napier
a enrichi de plusieurs aécouver-
tes intéressantes la trigonométrie
sphérique , et on lui doit la Ràb-
aologie , ou méthode de calculer
avec des baguettes. Il avoit in-
venté pour cet effet un instru-
ment qu'on appelle les Osselets ,
ou les petits bdtons de Napier ,
qui sert à faire avec plus Je fa-
cilité les -opérations d'arithméti-
que. Napier mourut à Manches-
ter en iDij.
* NAPPER-TANDY (James)
professa de bonne heure dans sa
patrie des principes de libcirté.
Grand partisan de la révolu-
tion française , dès 1791 il j^tl^
blia une déclaration au nom des
Irlandais-unis , sur les réformes
nécessaires dans le gouvernement.
Quqique protestant non-confor*
miste ,, il devint secrétaire d'une
association de catholiques ro-
mains à Dublin ; mais étant de-
venu suspect au gouvernement
anglais , il se réfugia en France
pour se soustraire à ses poursui-
tes , vint à Paris , réunit chez lui
les réfugiés qui partageoient ses
opinions et ses vues , et ayant été
accueilli par le directoire , dé-
barqua en août 1798 en Irlande,,
sur la c6te occidentale de Done-
gal avec des troupes françaises. Il
répandit aussitôt une proclama-
tion pour rallier leslrlandais-unis;
mais le résultat de l'expédition
ne répondit point à ses e^péran^*
ces. Forcé de s'échapper, sur un
brick français , ir débarqua à
Hambourg pour repassçr en FraQ«
WAQU
ce ; et tl fat arrêté avec le frère
d^O'Comir , sur la réquisition de
M. Crafort , ministre d'Angie-
terne» Il avoit été excepté , par
U» deuK chambres d'Irlande , du
bill d'amnistie ; l'Angleterre de-
manda son extradition ; et, mal-
gré les vives réclamations , et
même les menaces du" directoire
français , il fut livré par le sénat
de nambonrg. Transporté de là
dans les prisons dlrlande , et mis
en jugement en mai 1 800 , il corn*
parut par devant la cour du banc
dtt roi 9 fut condamné à mort ,
-maïs Doint exécuté. Toujours en-
fermé â Dublin ^ il j éprouva en-
lin Tefiet de l'intercession du gou-
vernement français , et , §ur la
demande aAre§sée par M. Otto a
IL HMwkethary 9 d fut aussitôt
renvoyé en France. Un détache-
ment de cavalerie escorta la voi-
ture dans la<pielle il monta an
sortir de la prison ; il n'eut per-
*^ion de communiquer avec
que ce fût, et on le conduisit,
en évitant les grandes villes , jus-
que Wickcow 9 oit il s'embarqua
pour Bordeaux en mars 1802 ; il
arriva <|ans ce port le 34 du même
moiê f après huit jours de traver-
sée. Son arrivée jr fut célébrée par
on banquet civique , et il y porta
un toast aux amis de la liberté
de tous les pays. Il mourut dans
cette ville le a4 ^^^^ '^^ f ^g^
de 66 ans.
* KAQUET (Pierre), né à
Paria en 1730 , mort en cette ville
vers 1790 , nt jouer sur les théâ-
tres de province , I. Les Eaux dfs
Passy fOtx les Coquettes à la mode y
«omédie en un acte , Paris , 1761,
in-8*. II. l/C Peintre , comédie ,
Paris , 1760 , in-8*. III. VlIeU"
reuse Méprise ouïes Eaux de
Passy , Paris , 1760 , in-8«. Il fit
encore \ Amour constant ; mais
cette pièce n'a pas été imprimée* '
NARC 375
Le même auteur a composé un
grand nombre de petits ouvrages
éphémères.
NARBOÎVNE ( Aymerr , vi-
comte de) , amiral de France ,
mort en 1583 , conduisit Blanche
de Bourbon a Pierre^le-Crael , et
fut fait prisonnier a la bataille de
Poitiers. Il étoit , par les femmes,
de l'ancienne maison des vicoiptes
de Narbonne, qui remonte au io«
siècle , «t qui subsiste.
NARCÉE (MvthoL), fils de Bac
chus , décerna le premier les hon-
neurs-divins k son père. Il fît aussi
bâtir nu temple a &linerve.
I. NARCISSE (Mythol. ), fils de
Céphise et de Liriope,étoit si beau
que toutes les nymphes l'aimoient;
mais il n'en écouta aucune. Echo,
ne pouvant le toucher , en sécha
de douleur. Tirésias prédit aux
parens de ce jeune homme qu'il
vivroit tant qu'il ne se verroit pas.
Revenant de la chasse , il se re*
garda dans «ne fontaine , et devînt
si épris de lui-même qu'il sécha
de langueur , et fut métamorphosé
en une âeur qu'on appelle Nar-
cisse. Ovîde , chez les Latins , et
Malfilâtre parmi nous , ont oroé
cette fable ues charmes de la poé-
sie. Le fonds peut en être histo-
rique. Voici de quelle manière
Pausanias rapporte rhîsU>îre de
Narcisse. « Narcisse avoît nue
sœur qui lui ressembloit entière^
ment ; mêmes traits de visage ,
même taille , même chevelure ,
presque même habit : car en ce
temps-la les jeunes filles et U*s
fl^arçons de finmille portoîent de
ongnes robes. Le frère et la sœur
avoient coutume d'aller à la chasse
toujours ensemble. Ce fut alors
que Narcisse commença à sentir
une amitîé tendre pour sa jeune
compagne* La s^urt'tant venge à
576 îrARC
li^oprir, lî^arcis^e', pour s^ Ofîn-
çqler ep quQlquf^ ftçop d'pue perte
3i sensible , se rendoit ^ upe fon-
taine où il étoit souvent allé
ave^; sa scgur pour se délasser
d^ns l'ardeur de la chasse. Eu re-
p[ardant , comme popr amuser sa
douleur , il vit une ombre ds^ns
Fejiù ; (quoiqu'il reconnût que c*é-
tQJt la sienne même , cependant y
k cause de U parfaite ressem-
blance qni qyoit été entre ces
deux amans, il s'imagina, ^ar une
flatteuse rêverie , que c'étoit Ti-
ntage de sa seçpr , et non la sien-
ne. Depuis ce moment, Narcisse,
réveillant sans cesse son ardeur
Î>our son premier amour , ne se
assoit pomt d'aller très-souvent
à cette source , d'où ïui est resfé
le nom de fontaine de Narcisse*
Elle est sur les frontières desTbes-
pien§ , proche un village appelé
Nedonacum. »
+ II, NARCISSE (saint),
prêtre du çlerg[é de Jérusalem,
lior^que Iç patriarche vint h,
mpurir, il fut choisi pour lui
succéder : il avoit alors 80 ans.
Tfois scélérats accusèrent Iq saint
prélat d'un crime énorme , con-
nrmant leur calomnie par une
horrible^ imprécation. Narcisse-
leur pardonna généreusement, et
alla se cacher dsms un désert.
Narcisse a 4e nouveau gouverné
çon église jusqu'^ l'âge de 1 16 ans.
Ilprit alors pour coadjuteur saint
Alexandre, éyêque de Flaviade, et
vécut encore quatre ans. Il mou-
|-ut vers l'an î^ifi,
ni. NAnCISSE, affranchi,
puis s^ecrétaire de Claude , par-
vint au plus haut degré de puis^
^ance sous cet empereur. Ce vil
courtisan , profitant de sa f^yeur,
et de la foible^se de son inibé>
cille maître, ne s'en ser>it que
pour perdre cenx qui pouyoîent
JÎARD
nuir^ à sa fo^ime , et pour s'en-
richir de iQurs dépouilles. On
dit qu'il eut jusqu^à 5o raillions
de rentes. 11 n'étoit pas moins
prodigue qu'avide d'aocunkulèr ,
jBt sas dépenses ne le cédoient paa
a celles dé Tempereur même,
It'impératnce Me^saline , jalouse
de cet. excès d-autorité , voolat
renverser cet orgueilleux favori.
Elle ne réussit pas , et ^t immo-
lée à sa vengeance. Agrippine la
vengea. Cette nouvelle épouse de
l'empereur , résolue de placer
N^'ron son fiU sur le trône , re-
garda Narcisse comme an «obs-
tacle a ses desseins ambitieux.
Elle le fît exiler et le contraignit
à se donner la mort , Fan 5^ de
Jésus-Christ. Cet inso^lent et fa»*
tueux alfranchi fut regretté pap
Néron , qui tronvoit en Ini an
confident très-bien assorti à se»
vices encore cachés : Cujus ab^H-
tis ndlmc vitiis miré eQnsruehat^
dit Tacite. Il avoit d^ailJ&urs u^
capacité et une fermeté aa*dessas
de s^ condition.
'^ I. NARDI (lacones). né en
1^76 , d'une famille distinguée de
Florence , porta les armes avee^
distinction dans sa jeunesse ,
et a f£\it preuve d< ses connois-
sances militaires , en écrivant la
Kie du célèbre capitaine Tebal-
ducci Malespini , publiée k Flo-
rence en 1697 5 i"-4**' ^o" Histoir»
de Fïonence , écrite en italien ,
et publiée en i5fo , iii-4'*» «"espire
l'amour de la- liberté ; et il s'y
montre autant ennemi des Médl-
cis que NesH s^en est montré par-
tisan. Nardi étoit homme d'un
frand savoir , et sa Traduction de
'ite-Live , réimprimée plusieurs
fois , est toujours très-estimée.
Il a occupé plusieurs postes ho-
norables dans l'état ; et en ,1537
la république Tt^nvova ambassa-
^ deur à Venise* Il i^'avoitque 18
NARD
WARE
5t7
ftas lorsqu'il donna la oomëdte t prpktsh , ibidem , i<5ii , V^-^"^^
îstitalée VAmiciwia , que TôH IV. />«• fbre disquîsifio pf^^siça ^
croit avoir été représentée devatit ibidem , |64^ , m'^"*, V. Noctlui^
les laaipstrats de Florence en g&iialium physicamm annm
Van '494' ^^ dans ie prologue de primus , Bononiae ^ i650 , jn-4''*
yli De prodigiosis vulnerum cu'»
raiionibus , ^orimbergaç , i6ô:j , .
in-4* , dans Ip Thet^trûm sjanpa"
theticum auctum. Vil. Ce inéd^e-*
cin donna à Florenç.e , e^ 16I7 ,
ayec desexplir^ations et deséçlair-
cissëmens , nn^ édition de l'ou-
vrage de Lucrèce , poète latii> , De
rerûm naturtf.
laquelle se trouve peut-être le
premier modèle des versi sciofti
des Italiens. Il est mort plus
qu^octogénaire*
* II. VA&DI ( Balthksar) , né k
Â^ezso en Toscane , viyoit sur
la fin du 16* sièele et au commen-
cement du suivant. Parmi les
théologiens italiens qa^ ont éciit
contrit l'ouvrage de Marc-Antoine
de Oominis , sur la république
eeclésiastique , ouvrdee prinoipa-
l^nent dirigé contre la primauté
du pontife nomain , on remarque
BaluMsar Nardi', qui combattit
les prérogatives de l'Église ro-
maine dans son ouvragâ intitulé
Expuncliones loçorum Jhhoruni
de papaiu Momano» On a eucore
de Imî , !• jépologia contre le
vme ragioni , con h quaU akune
êcHtiure ,' che sono da f^ene:^ia
uscite , impugnano le censure
délpttpa^ con due discorsi poUtici
ifdopuo aih sttUo présente délie
case de* signôri F'eneziani , Na-
ples et Bologne, 16^7, în-4'.
II. ^ime di BaldasSar Nardi
per ip Jelicissimo camhio 'délie
sjjose reali fatto à Bnjonâ, li 1 1
novembre 101 5 , Amiens , 1616 ,
invâ».
^ NARDIIJS ( Jean >, né k
Moiitepulcianp , |>etite ville d^ta-
lie en Toscane , exerça la ipé-
ddcipe k Florence au commen*
cernent du ly" siècle, et se dis-
tingua dans la littérature. Nar-
di us a laissé , I* Lactis phrsica
annlysis , Florentiae, i634i m-4°»
IL jàpologeticon in Fortunii Liceti
mulctramy vel de dupliciccdorey
ibidem, i656, in-foHo et in -4*.
UI. De igné sabterraneo phjrsica
*I. NA^REGATZY (Assané),
célèbre docteur arn^énjen , n^
vers l'an gSo , étudia aveip art
deur la littérature sacrée gt prp^
fane. £n gSS , il alla à Cons-
tantinople pour acquérir de nou-
velles connoissances. 4- ^^^ Vçr
tour dans sa patrie il eut P^^*
baye de Nareg , et lut l'institu-
teur de Grégoire Naregatzy et
de plusieurs autres savans doc-
teurs de spn siècle^ Il la^s^a e«i
piourant un ouvrage fort esti'ipé |
intitulé Traité contre les tontra-.
ctçns, Naregatzy y réfute Jâ doçr
trine de ces gens qui étoi^nï Içs
desceudans aes anciens adora-
teurs du soleil; et ce nom lenr
fut donné à cause de la résidence;
que faisoit leur pontife pu grand-
prétre dans un village arménien
appelé Tontrau. U ouvrage de cet
^uteur est manuscrit et très-rare.
Les religieux arméniens h Venise
en ont un exemplaire dans 1^
l>ibliothèquG de leiir i^onastore.
^ ÏI.NAREGATZy (Grégolrel,
hé Tan gSi , ipqnrut en ioo3 de
J. C. Son père , Çhosrou , évér
que d'Antzevatziatz, province de.
Ifi grande Arménie . lui doiina
réducation la plus soignée. Après,
avoir étudié avec succès les scien-
ces sacréeis et profonds, Nare-
gatzy devint un des plus grands
s?»-
NARE
savans de son siècle , et le plus'
célèbre orateur chez Jes Armé-
niens. On a de lui , I, Un Recueil
de prières intitulé le Lwre de
Nareg^ regardé comme un chef-
d'œuvre aéloquence. Il est écrit
dans un stjle brillant et poé-
tique , plein d'énergie et :de grâ-
ces. II. Un Recueil d'Homélies
enhonneur de la Vierge, de la S te'
Croix , des Apôtres, et d^autres
saints , toutes écrites d'un style
fleuri et poétique. III . Le Commen-
taire des Cantiques de Salomon,
fait dans un stjfe commun. L'au-
teur écrivit cet ouvrage à l'âge de
26 ans , sur la demande de Kour-
ken , roi de Vapouragan. IV. Un
Catéctùsme et plusieurs Chan-
sons. Tous les ouvrages de cet
auteur ont été imprimés plusieurs
fois à ConstaïUinople , à Amster-
dam , à Venise et en Russie.
Il y en a des exemplaires en ma-
nuscrit et imprimés dans la biblio-
thèque impériale.
* NAREL ( Ursmer ) , né a
Binch en Uainaut l'an 1678 , se
destina d'abord à l'état ecclésias-
tique, et obtint un canonicat à
Liège ; mais s'étant décidé pour
la médecine , il le . résida , et
vint prendre le bonnet de doc-
teur à Louvain , où il fut suc-
cessivement professeur de bota-
nique , d'anatomie et de chirur-
gie. En 174^ , Narel fut choisi
pour remplacer Favelet dans la
chaire de professeur primaire ,
à laquelle on ajouta la direction
de rnôpital de Louvain ; mais il
mourut deux ans après. Ce mé-
decin , bon observateur dans la
{pratique, saisissoit heureusement
es indications les plus justes dans
le traitement des maladies ; lent
quand il avoit a développer le
caractère du mal, actif k en at-
taquer les causes quand il étoit
parvenu à lesconnoître, il opéra
NARS
ainsi des guérisons qui ëtablfreUt "
sa réputation. Nous n'avons de lui'
qu'un ouvrage, qu'on doit à son »
aversion pour la charlatannen'e.
C'est une Lettre d'un médecin de
Louvain à un de ses amis , sur'
un livret intitulé : Preuve de la
nécessité de regarder les uri-
nes , etc. , par J. F, D. B. , Lou-
vain , 1753, in-ia. Il s'apprêtoit
à donner un Traité de pratique
fondé sur sa.loasue expérience ,'.
lorsque la mort l'arrêta dans son
travail.. »
* NARES (James), habile et
savant organiste , né k Stair^ .
well , dans le comté de Middle- -
sex , en I7i5, obtint en 1734
l'orgue d'Yorçk. Ses, eonnoW
sances égalèrent , son habileté
dans l'exécution, et il forma d'ex-
cellens élèves. Il vint s'établir
a Londres en 1756 , et dans le
tnéme temps il fut reçu docteur
en musique à Cambridge , et ap-
pelé à la place de . maitre des •
enfans-de-cnœur. Nares a enrichi .
la. chapelle du roi d'une foule de .
pièces de sa composition , dont
plusieurs ont été gravées ; d'a.a* <
très , qui ne sont que manuscrites,
continuent encore k être exéca-
tées avec succès. Il s'attacha par-
ticulièrement k donner k ses piè-
ces un caractère et une expres-
sion adaptés k leur objet. Il fut
le premier qui composa dans ce
sens la musique et le chant du
Te Deum. Il mourut en 1783 ,
dans sa soixante- huitième 'année.
Il a laissé , indépendamment des
nombreux morceaux de musique
de. sa composition , des Leçons ^
de clayecin , un Traité du
chant y etc*
I NARSÈS ou Narsi , roi de
Perse , après Varannès son père , -^
monta sur le trône «n 294* H
s'empara de la Mésopotamie et
NARS
de rÂrméDie. Maximien-Galère ,
envoyé contre lui par Dioclétien ,
fat d'abord battu ; mais ensuite
il défît les Perses y obligea leur
roi à prendre la fuite , et lui en-
leva ses femmes- et ses fiUes.
Narsès prit enfin le parti de faire
la paix avec les Romains. Il en-
voya des ambassadeurs au gé-
néral pour le prier de ne vouloir
pas , en détruisant Tempire des
Perses , arracher un des veux de
l'univers , et priver ainsi Tempire
romain même d'un éclat suosi-
•diaire et presque fraternel. La
paix fut faite , à condition qu'on
céderoit aux vainqueurs cinqpro-
vinces sur la rive droite du Tigre
vers sa source. Cette paix, si avan->
tageuse aux Romains , dura 4^
ans. Quelques politiques auroient
voulu que Dioclélieu eût fait de
toute la Perse une province de
l'empire; maïs ce sage prince ne
vouloit pas prendre ce qu'il n'é-
toit pas en état de conserver , et
leseôbrts inutiles de Trajau pour
exécuter ce dessein lui servirent
de leçon. Narsès mourut en 5o5,
après un règne de sept ans.
t IL NARSÈS , eunuque per-
san , et l'un des plus grands gé-
néraux de son siècle , commanda
l'armée romaine contre les Gotlis,
les défît l'an 552 en deux ba-
tailles y et donna la mort à leur
roi Totila. Narsès continua de
remporter des victoires ; mais on
dit que l'impératrice Sophie ,
irritée contre lui , lui fît dire
« qu'un demi-homme comme lui
étoit plus propre à fîler avec les
femmes qu'k porter les armes : »
lui reprochant ainsi qu'il étoit
eunuque. On ajoute que ce
grand homme répondit « qu'il
fui fîleroit un fil qu'elle ne dé-
méleroit pas aisément* » Il y eut ,
dans le même siècle , trois géné-
ramç 4^ fiom de K9r3«$ > qu'on a ]
NASH 579
souvent confondus, i* Un Per-
sarménien , frère d'fsaac et d'Ar-
matius , qui , après -une bataille
heureuse contre Bélisaire y aban*
donna les drapeaux du roi de
Perse et servit ensuite dans Hta-
lie. Procope en parle avec éloge.
2° Le célèbre eunuque qui con-
quit l'Italie suri les Goths. 3"* Ce-
lui qui fut mis par l'empereur
Maurice à la tête d'une armée en
Syrie , et qui fut chargé de réta-
blir Cosroës sur le^trône de Perse»
C'est ce dernier qui fut brûlé vif
par ordre de l'empereur Phocas.
♦NARUSCEWICZ, ex-jésuitei
mort en . 1 796. Tout - à -la - fois
historien et poète , Naruscewîez
fut ehargé par le roi de Pologne
d'écrire tout ce qui regardoit le
premier partage de la Pologne;
mais cet ouvrage n'a point paru.
Il srpublié en polonais YHistoîrc
de la nation polonaise. , en 6 voL'
a[ii , en partie y ont été traduits,
a laissé jusqu'à 36o vol. en ma-
nuscrit , que par ordre , et aux
frais du roi , il avoit composés
ou fait composer.
* NASELLI ( François ) , d'une
noble famille de Ferrare, mani«
festa dès l'enfance son goût pour
la peinture , dont il n'étudia les
principes k aucune école , et
n'eut de guide que son génie.
Etant à Bologne , il fît une
copie SI fîdèle des peintures da
Guide et du Carrache, qui ornent
les murs du cloître de Saint-
Michel y que souvent on a con-
fondu l'onginal avec la copie. On
voit aussi plusieurs tableaux très-
estimés de ce peintre dans quel-
ques églises de Bologne et dans
des cabinets particuliers. NaselII
mourut en i63o. Le pinceau de
cet artiste étoit moelleux , son co-
loris gracieux.
'^NASH (Richard) ,né li Swau-
58o . NASH
sej, dans le comté de Glamor-
jgan j en i6y4 > ^"* "° personnage
( extraordinaire ; sa vie présente
le tableau d'un homme du moti-
U€ , qui, jeté dans la société,
cJierche k se faire de ses aniuse-
ïAens une ressource de fortune
et une occupation utile ; qui » paré
de quelques vertus , sacrifie tout
V la vanité , et couvre sa nullité
ou ses défauts du vernis de
quelques qualités extérieures.
|?ash s'aar onça dans le cours de
ses études comme un intrigant
de collège , et sa -vie entière fut
consacrée k i'intri&ue. 11 se livra
^'abord k la profession des ar-
gues , et la quitta bientôt après
pour étudier en droit» ou plutôt,
Spus ce prétexte , pour s'inlro-
dijiice dans les cercles ,. sy faire
^ connoStre, et se lier avec ceux que
ï^ujr naissance ou leur fortune
'Wppejoit à y donner le ton. Il
n aspira qu'a devenir, un homme
ie bonne compagnie ; il se fit
beaucoup d'amis , ou , ce qui est
|)ien plu<s aisé , i) se procura un
grand nombre de ces çonnoissan-
ces qui y suppléent : avec beau-
coup d^assurance> il ne fut ni
sans mérite , ni même sans ver-
tus. 11 étoit généreux , sensible
diux peines a autrui ; sans être
brillant , il savoit être agréable ;
se familiarisoit aisén>ent , mais
avec réserve et avec décence ;
menloit souvent , mais sans ma-
ïgnité et sans .envie de nuire.
Dans le cours de ses études en
droit , rendant compte à ses maî-
tres de ses dépenses , on y Ut cet
in«t!cle: «Pour faire un l^eureux...
loliy. » Questionné sur Fobjet
de cette dépense', il déclara avec
franchise qu'ayant entendu un
l^auvre homme dire à -sa femme
et à ses nombreux enfaus que
cette fbible somme le rendroit
heureux, il n'avoitpuse refuserau
désir d'en faire l'essak Entraîné
KAStt
f par la dissipation et le goât an
plaisir , ne cherchant jamais que
de nouvelles distractions^ Na:>li
parvint à trente ans sans fortune
j et sans ressources pour s'en pro-
, curer line. Il n'avoit vécu qud
'> d'expédiens et d'une manière «b-
: solument précaire ; ii jouoit , et
; vivoit du jour à la journée , lors-
' que la ville de Bath devint à-peii-
; près , en 1 703 , le rendez-vous
' des gens de distinction. Leur réu-
' niou étoit assez nombreuse pour
se livrer à la danse sur les bou-
litigriris dans les allées de sjco-
: mores qui avoisinent la Tiile.
, Plusieurs savans médecins avoient
vanté la salubrité de ses eaux mi-
: nérales , et un maître de cérémo-
: nonies avoit la direction de l'amu*
I sèment des visiteurs étrangers.
; Nash eut le bonheur de succéder
; k celui qui en remplissoit le^
; fonctions' : dès-lors aes bals ré-
fuliers succédèrent k des assem-
lées fortuites ; des fêtes bien
; ordonnées devinrent une distrac-
I tion agréable pour les malades ;
; la mélancolie, combattue par des
i concerts harmonieux , ne put leur
refuser un sourire ; la foule des
étrangers s'accrut. Nash parut
avoir usurpé la souveraineté d'une
ville dont ii étoit l'idole , dont
les magistrats eux-mêmes 5'em-
; pressoient k lui faire leur cour j
i il avoit une suite , ne voyajjeoit
plus qu'avec six chevaux , en-
touré de laquais , rassemblant
dans une mise recherchée les
modes présentes jet celles qui
' n'existoientdéjk plus depui3 long-
temps. Il dut cet éclat au jeu et k
l'avantage de le tenir seul. Bath
fouriuillok d'aventuriers afïàmés ,
et il dut être mis a leur tête; mais
il dut aussi en éitre distingué par
sa générosité 3^ son affabilité et
son nonnêteté, quoique joueur de
profession. Son intimité avec les
grands: ne lui fit jamais oubJUer
NASl
NASS
53
son
rang y et il se vojoît
portée de jouir d'une fortune
brillante » lorsque le danger des
jçux , dont on n avoit point ^ongé
il prononcer la prohiDÎtion , vint
ûxer Tattcntion du gouvernement,
^t renverser les espérances de
IS^ash, J^ Êo, sorte fie jeu de ha-
sard nouvellement introduit à
Tunbridge , et extrêmement avan-
tageux au banquier, provoqua la
proscription absolue de tous les
jeux de cetle espèce. Nash , trop
porté k la dissipation pour être
économe et prévoyant, menacé
fie la dernière pauvreté , n'eut
plus que la "ressource de se lier
avec des escrocs pour éluder
la. loi , et chercher à transporter
à Bath le Éo exilé de Tunbridge.
Une nouvelle défense vint lui en-
lever cette précaire ressource.
Le pauvre Nash ne fut plus cet
aimable abandonné qui ne son-
geoit qu'à plaire , cet oisif indus-
trieux que tout le monde recher-
choit; vieilli, cassé, aigri par
l'indigence , il se vit réduit à sol-
liciter les bienfaits d'autrui , après
s^oir doané lui-même avec tant
de largesse; Il mourut k Bath en
iy6ï , âgé de quatre-vingt-sept^
ans. La vill^ de Bath , dont il mt
i^ncèrement regretté , lui doit Vé-
tabllssemerit d'un hôpital spécia-
lement destiné aux malades atta-
qués de lèpre ou de paralysie,
el qui , en 1798 , pouvoit en ad-
mettre jusqu'k cent dix.
* NASiNï ( Joseph - Nicolas ) ,
né k Sienne en Toscane Tan
16S0 9 mort dans sa patrie en
^ 1736 , étiidia la peinture sous
Ciroferri.', et se fit une réputation-
telle , que la cour de Toscane
l'employa k copier les ouvrages
les plus .renommés de Rome , de
Venise, et de quelques villes de la
Lombacdie. msini parvint k imi-
ter-l«i^ maiûôre de« meillcMrs pein-
tres , et sur -tout celle de Paul
Véronèse et de Pierre de Cortone.
Il fit k Rome des oifurages très-
estimés , et son Enfer, k l'imi-
tation de celiti de la comédie dix
Dante , lui fît h Florence le plus
grand honneur. Quoique ses ou-
vrages manquassent souvent dé
correction , l'empereur Léopold
lui accorda ponr lui et pour
les siens un diplôme de quatre
cents ans de noblesse, avec lé
privilège de posséder en Alle-
magne toutes soi-tes de dignité^
ecclésiastiques. Nasini grava aussi
k l'eau-forte , et Ton a de lui , Lie
Vierge , VEnfaitt-Jcsus et Saini'
Jean,
NASSARO. Foyez Matthieu,
no VI.
I. NASSAU (Maurice de),
prince d'Orange , fils de Guil*
la unie {vojr, Imbyse) fut gouver-
neur des Pays-Bas après la mort
de son père , tué en i58^4 > P®** ^*
fanatique Gérard ( Voyez Gif-
HARD , ti» V ) : Guillaume , né en
i555, après, avoir commandé les
armées de l'empereur dans lès
Pays-Bas , se mit k la tète det
confédérés , et devint par sa pru-
dence et sa valeur le véritable
fondateur de la république des
Provinces-Unies; Maurice lui sue-'
céda dans le commandement des
troupes confédérées. Le jeune
prince n'avoit alors que 18 ans;
mais son courage et ses talerïs
étoiènt au-dessus de son âge.
Nommé capitaine général des
Provinces-Lnies , ilaSermit l'édi-
fice de la libérée , fondé par sojk
père. Il se rendit maître de Breda
en iSgo \ de Zutphen , de Deven-
ter , de Hulst , de Nimègue en
iSgi ; fit diverses conquêtes en
159a , et s'empara de Gertruiden-
berg l'année saiviatute. Maurice «
couvert de gloire , passa dans
le^ Pajs-Ba5 parla rotite de laZé*
/
,382 NASS
'lande. Uiié furieuse tempête brisa
plus de quarante vaisseaux de sa
Sotte , en les heurtant les uns
contre les autres , et il ne se
sauva qu'avec une peine incroja-
ble. Sa mort auroit été regardée
par les Hollandais comme une
. perte beaucoup plus irréparable
que celle de leurs vaisseaux. Ils
vcllloient sur ses jours avec le
plus grand soin. Un des gardes
du prm'ce d'Orange , corrompu ,
dit-on , par les ennemis de la
république , fut accusé , en iSg^,
d'avoir voulu attenter sur sa per-
sonne. Il périt à Berçhe par le
dernier supplice , victime de son
fanatisme ou des soupçons om-
brageux des amis de Maurice.
Celui-ci, toujours plus vaillant,
battit les troupes de l'archiduc
Albert en 1597 ' ®* chassa en-
tièrement les Espagnols de la
Hollande. En 1600 il fut obligé
de lever le siège de Dunkerque :
mais il s'en vengpa sur Albert,
qu'il défit dans une bataille ran-
gée prèsdeNieupol. Avant Fac-
tion , ce grand capitaine renvoya
tous les lîâtimens qui avoient
transporté son armée en Flan-
dre, a Mes amis , dit- il a ses
Hollandais, il la ut passer sur le
ventre à l'ennemi , ou boire toute
ïeau de la mer. Prenez votre
parti ; 1^ mien est pris. Ou je
vaincrai par votre valeur , ou je
ne survivrai pas à la honte d'être
battu par des gens qui ne nous
valent pas. Ce discours embrase
le cœur des soldats , et la vic-
toire est à lui: Rhinberg , Gravp ,
l'Ecluse en Flandre , se rendi-
rent les années suivantes. Mau-
rice travailloit autant pour lui
que pour ses concitoyens : il am-
bitionnoit la souveraineté de la
Hollande ; mais le pensionnaire
Barneveldt s'opposoit k ses des-
seins. Le zèle de ce républicain
lui coûta la vie, jiiauiicej dé-
WASS
fenseur de Gomar contre Arniî-
nius , profit^ de la haine qu'il
sut inspirer contre les arminiens ,
pour perdre son ennemi , parti-
san de cet^,te secte. Barneveldt
eut la tête tranchée en 1619 ,. et
cette mort , effet de rambition
cruelle du prince d'Orange,
laissa une profonde plaie dans
le cœur des riollaodais. La trêve
conclue avec les Espagnols étant
expirée, Spinola vint mettre le.
siège devant Breda->^en 1624 >
et réussit k le prendre au bout
de six mois , a force de génie ,
de dépenses et de sang. Le prince
Maurice , n'ayant pu le chasser
de* devant cette place, mourçit
de douleur en i025 , âgé d'en-
viron 55 ans, avec la réputation
du plus granid homme de guerre
de son temps. « La. vie de ce
stàtoudher , dit l'abbé Rajnal ,
fut une chaîne, rarement inter-
rompue , de combats , dé sièges ,
de victoires. Médiocre dans tout
le reste , il posséda la guerre eh
grand maître , et la fît toujours
en héros. Son camp devint l'école
universelle de l'Europe. Stes élèv^
oiit soutenu et peut-être aug-
menté sa réputation. Comme
Montécuculi, il possédoit l'art
si peu connu des marches et
des campemens ; comme Vau-
ban , le talent de fortifier les
places j et de les rendre impre-
nables ; coiÀme Eugène ,' l'a-
dresse de faire subsister de nom-
breuses armées dans les pays les
plus stériles ou les plus ruinés ;
comme Vendôme , le bonheur de\
tirer dans l'occasion , du sol-
dat, plus qu'on a droit d'en at-
tendre ; comme Condé , ce coup-
d'œil infaillible, qui décide au
succès desbatailles; comme Char!
les XII , le moyen de rendre les
troupes presque insensibles a la
faim, au froid,' à la fatigue ;
comme Tûrenne , le secret de
NASS-
ménager, la vie des hommes. » Au
'jvigeinent du chevalier Folard ,
Maurice fut le plus grand officier
d'infanterie qui ait paru depuis
les Romains. Il avolt étudié
1 art militaire dans les ajaciens ,
et* il appliquoit à propos les
leçons, qu'il avoit puisées chez
eux. Il sut proiSter des inven-
tions des autres ; il inventa lui-
inême. Ce fut dans son armée
qii'on se servit pour la première
lois des lunettes à longue vue,
des galeries dans les sièges , de
Fart d'enfermer les places fortes ,
de pousser un siège avec plus- de
vigueur , de défendre mieux et
plus kmg-tenips une place assié-
gée. Enfin , il mit en usage plu-
sieurs pratiques utiles , qui lui
donnèrent le premier rang dans
l'art militaire. IJne femme de
grande quailité lui demandoit un
jour assez indiscrètement, trquel
'étoit le premier cà]3itaine du siè-
cle ? — Spinola^ répondit-il, est
le second : ^ c'étoit tfire qu'il étoit
le premier. De peur d'être surpris
durant le sommeil , il avoit tou-
jours pendant la nuit deux hom-
mes qui veilloient k côté de son
lit , et qui avoient soin de le ré-
veiller au moindre besoin. La
guerre entre la Hollande et l'Espa-
gne ne fut jamais si vive que sous
son administration. Un empereur
turc , entendant parler des tor-
rens de sang que répandoient les
deux peuples , crut qu'ils sejdis-
putoient la possession des plus
grands empires. Quelle fut sa sur-
Ï>rise, lorsqu^on lui montra sur
a carte quel étoit l'objet de tant
de batailles meurtrières I « Si c'é-
toit-mon affaire, dit-il froidement,
j'enverrois mes pionniers , et je
ferois jeter ce petit coin de terre
dans la mer.... » Maurice aima
beaucoup les femmes. II. eut pour
successeur Frédéric-Henri , son
frère.,» le seul des trois fUs de
NAT
583
Guillaume, qui laissa des en-
fans.
*II. NASSAU (Engelbertde),
gouverneur du Brabant, chevalier
delà toison d'or , se signala k la
bataille de Guinegate , rendit de
grands services a l'empereur Maxi-
milieu , et mourut à Breda en
i494« On voit son mausolée dans
la grande église de cette ville ;
monument magnifique que les cal-
vinistes , lors de la révolution , on|
respecté. Les statues d'Engelbert
et de son épouse , Limburge de
Badeu, expressions pittoresques
de la mort et vrais ehefs-d'œu-
vre en ce genre, sont de' Michel-
Ange. Des quatre figures latéra-
les, celles de Regulus et de Jules
César sont aussi de ce grand maî-
tre : le toHt est en albâtre gypseux
et transparent : les tables' sont de
pierres de touche. ,
♦ IIL NASSAU-SIGEN ( Jean-
Maurice comte de ) conquit en
1637 et i638 la plus riche moitié
du Brésil , en fut gouverneur jus-
qu'en 1644 , qu'il revint en Eu-
rope, oii il mourut gouverneur
de Vesel et grand-maîtle de Tor-
^ua d j ciuue ue 1 nistone natu-
relle, et il y a de lui sur cette
{)artie un wa/w/^cr/Y précieux dans
a préface de la sixième partie de
l'Ichtyologie de Bloch , imprimée
à Berlin de 1785 à i^JSS, in-folio,
^y Y^^-.ClraspardBarlœaus a fait
l'Histoire des principaux événe-
mens arrivés au Brésil sous le
gouvernement de Nassau pendant
mut ans , imprimée à Amster-
dam en 1647 » in-folio , avec fi-
gures , ouvrage rare , parce que
la plupart des exemplaires péri-
rent dans Tincendie des magasins
du libraire. *
IV. N A S S A U. royez Guii,^
LADME , Dl« IV, et AdoLPHK , U* |.
584 N ATA
* NAT Bk Mous , troabbâodr
né à Toulouse , vivoit vers le
milieu du i5* siècle sous le^ rè-
gués d'ÂlfoDse X, toi de Castille,
et de Jacques î", r9i d^Aragon.
Il paroit que be poète fut élevé
dansqué](|ues universités, ou qu'à
l'exemple des sa van s de son
temps il avoit fait une grande
étude dé la scolastique ; car , dit
l'abbé Millot, toutes ses pièces
étoient comme des traités de phi-
losophie , hérissées de divisions ,
de subdivisions pédanlesqùes ,
Îdus |)ropres à fatiguer l'espritqu'à
'éclairer , et k dessécher le cœur
qu'à le nourrir. On y trouve ce-
pendant de bous principes de
morale ; on y trouve sur-tout dé
quoi s^instruire sur la manière de
£enser d'un temps peu connu,
es six pièces de ce troubadour
Sont beaucoup plus consiiiéra-
Mes que celies de ses confrères et
9é trouvent danslebeau manuscrit
de la bibliotlièque impéria Ie,f ouds
dé La Vallièrè , n*^ ^joi , in-
folio^
"^ NATALE (Sein ) , médecin
et poëte né k Mesàine en 164»,
éttfdist dans \d èô'IIége des jé-
suites de? cette ville , et s'appliqua
ensuite à la médecine qu'a prati-
qua depuis aved autant de talens
«Jue de succès. On croit qu'il mou-
r«t vers 1730. On a dhe lui , I,
Cànsuttatiônes tnediccé. II. Res-
pensum de nebus medicis àd Èer^
nardinurh Mahchinum . Ill . Prose,
IV. DiscOtèô \ o elo^io funèbre
êVpra la morte di Gioi^an^i di
Fentemighd, V. Des poésies ita-
liennes , qui se trouvent dans les
Bizàrrericâ h rirjues des académi-
éfieïisdellà Fucina.
I. KATAÏJLS (BéuvI)* royez
llÈRvé , no III. ,
t U. 2>yLTA^LIS(Jéi>6iâe) r jf-
RATH
^it6 fiftmaiid^ mort étt t?dr ,
connu par un ouvrage médiocre ,
intitulé Adulàtiànes et médita*
tiones in Suarigélid totius ànhi ,
in-folio,- Antuerpia^, i594> «tais
recherché à Causé dès figure^
dont il est ofné , et qoi Éiont gra-
dées par Wièri.
m. W AT A L ï S ( Michel ) ^
graveur, n€ k Jjîègé en 1609,
ht dès sa plus tendre jefliiCssè soû
afftiasëmenf dià dessin, ets^f f'en-
dit très-hàbiie. A l'âg^ di olizé
an« il màmoit déJS le Burin. Soft
pèfé , graveur dés rhohnoies , fut
Èfoû premier tnàîtrê ; poor se pér-
fêctionrier. Nataliste rendit â Pa-
ris , et de là â Rômè, où tl^ràvà,
Sous la direction de Joachinri Saû-
draft , une pariie des statues dé
la gislerie Justinienhe. On beau-
coup d'estampes de lui , dPaprët
Le Titien , Rubens , Le Poussin ,
Berthôlet Flemal , et sur ses prtf'
près dessins. On estime particu-
lièrement un Saint BiUno et Id
btiste dé saint Lambert. . Ob as-
sure qu'au moment de sa mort, en
167*, un Coi^rrier arrivoitàLiègé
j^tTurPinforhièr que Louis XI VHul
p'roposoit un logemCiTt an Louvre
et une pétiâioii.
IV. WATALiS rdyett CÔMis ,
<^ li
ï. NAtHAî^r , pronhète , qui
parut dansisraêf dans le temps de
David. Il déclara à ée priùce qu'il
ne b-âtiroit point dé temple au
Seigneur, et que cet honneur étoit
réservé à son fils Saîomoiï. <f Ce
même prophète , dit l'Ecriture ,
reçut ordre de Dieu , .vers Tan
io3i5 avant J. C , d*alfeï- trouver
David aj[)rès le meurti^e dUrie,
Four lui reprocher ce crime et
adultère qtu y avoit donné lieu.
Nathan lui rappela soti]^échiéson$
ttrte imagé etnpf tintée , éh i^àtotf-
NATH
tant h ce pritîce Fhîstoire feinte
^d'un homme' riche , qni', a),;ftnt
plusieurs brebis , avoit enlevé de
î'crce celle d'i^ homme pi»uvi*é
qui n'en avpit qu'une. i>' David ,
ayant entendu le récit de Nathan ,
lui répondit»? «L^homme qui a
fait cette action est digne de ftiofl ;
il rciM^a la bre]^s au <|«adïîu^le.
i — .C'^st vous-même: qui êtes oet
IkOHime , répliqua' ïNathaa , Vous
ayez, ravi 4a mmme id-Urio-Hé-»
}héeo ; 'Vous Tayez , prise. \po.tor
.vou$4 i.et f/{»i»,'^^vez £ftii périr
lpi;:flaéme pa^ i'épée des «ofaps
^ n. KATHkN, rabbin dàtS-
siècle ^ appelé, ' ' tantôt Isaac ,
et tantôt Mardqcbée% selon la
coatame des Juifs dë^ changer
,<Je Bom 4*ns;teâimakdiiESvex-
iremes, et ^ui,; s'ils vietnieint à gué-
ri r', reiienn/ent le. dernier eofome,
.nn .. signe de* pénitence et du
ckangement de leurs, nfiœars )•,
est célèbre par su Ccnçordanœ^
Béèraifue.y a laquelle* il., tra.%
VAiila pefiditnt dix .ans. Cette
çoncordemcei . a . été traduite jeu!
l^ûn «et • depuis. periecliouiiéQ*
|iar Suxtorf, et imprimée à Baie ,,
i63;s». in-folio.,
NATHAN AEL , discîplê cie
•Jésus-Christ ," de la petite «ville
de Gana en Ôàllîée, 'Philippe ,i
l*afyant rencontré , lui ap)>rit , dit'
^Ecriture , qu*il ayoU' trouvé le
TWessie, et l'aniena a J-C. qui en
le voyant dit de lui que c'étoit
un vrai Israélite 1 sans déguise-
ment et sans fraude.... Nathanaël
hii ayant demandé d'oiiil le cou-
noissoit , Jésus-Christ lui répon-
dit q.ii'il l*iivoît vu sous le figuier,
ayant qti£ Pbili'ppe l'appelât. A
cps paroles Nathanaël le reconnut
jpfodr maître , pbur le fils de Dieu
et le vrai roi dlsrael. Quelques
interpri'ète» ont ei*u qu'e'Na thana ël ' '^ '
xi'étoit point différent de saint 1 j^î
NÀTO
585
Banhélényi j niais ' c'è^k. peùjt-èlre
saiis foddeinent , puisque NatHa-^
tiàël étoit docteur delà loi /^x
qu'avant sa"j\dcation .Bartbélemi^
•étôîtuny homme sans science»
thanàfèl Éaf^koïôthcéus > JÛouày ^
i6itj^ Alfonsè. tostar,: Côrlîe-
liusk Lapide ,. Henri Wminona ,
Gàvàntus , Fabricio Pî^atélUfé*
Suùe nàpoîita^in , dans peJoQS'-
t€ilàtu"È:.Nat7éafiaëU$ Barthoh*
'nuéi\ Paris, i66o', et léP. S^l-
tmg dans les Aeta Sàncïorum^
août y.:4^me W' y^ ôm; adbpfé le
^enUmttiH ^«e Nadiaaaql.éto&4e
Riéme^que «saint Barthdiemi ;; mç^is
U .ijE^ut . ayou^r;-. iju'iljs : n*oi»i . j6iit
qu'qppos^r £Qnject«irtts à conjec-
tures^ \ . V
* NATl-B0Rfr.5«; Dame. b«
' TiBÈKGE ; lemme poète du ij»
Siècle , née en Provience , au
château de'Seranbn ."dansla vi-
gucrie de Gr'assfe, fut , suivant
les historiens kles troubadours,
ft Cb u rloise , bien app'ri se \' ave- '
riaule , fort habile i et faisant:. bien
'les vers. .«Elle eut., dit-'on^dés
aman^ qui furent héiïrèux- avec
elle: Les tarons et les seigneur»
du pays restimoient infiniment,
et leurs femmes avpient pour-êne
beaucoup d'égar4i ,' et peut-être
ces dames ciargnoiént-elles qi/e
Tibérge ne fit^ èontre oJles ufiaés
de son esprit. Les manuscrits ^
la bibliothèaùe impériale Jàe fen-
iSermHantjaiicW. des./^ièd9^ côn^
posées par, cette femme poaté^
NATIVÏLLE (Pierre ),. cé-
lèbre arcbilectç. français^, auteur
d'un ^ Traité d'àfvhit^ciurè , fort
estimé, avec figure^ ,' iii^primé lu
Paris, en 2 vol. in-fol., 17219.
"'t NATOIftE (Charles), né à
lines en 1700 , mort à Borne en
7. jicu.
«aS
586
INATÏ
i 7;5 , «xcclleot dessinateur, passe j
pour avoir beaucoup contiibué
ï raiâcneren France le goût de
ta pureté des formes , que des
niaitres maniérés avoient fait né-
gliger. Ses talens le firent nom-
mer directeur de l'académie dé
France à Rome. On estime ses
tableaux , sur-tout pour la cor-
rection du dessin. Ceux dont
• il a décoré |a chapelle des En-
fkns- Trouves a Paris ont été
gravés par Et. Fcssard ; Fenus
tonnant à Enée les armes fa-
briquées par Vttlcain^ par J.-J.
Flipàrt ; et Diane et Actéon , par
0esplaces.
L NATTA ( Marc • Antoine ) ,
célébré jurisconsulte du i6« siè-
cle! natit d'Asti en Italie-, étoît
magistrtt il Gènes, oîi il se dts-
«ncuâ pap «es vertus et par son
•mour %i^ l'étude. Le sénat de
Pa^é; ^i oflfrit une diaire de
^^ droit canon; mais iî ije voulut
' t>as pnver Gènes de ses lumières..
On a de loi ^ivers ouvrages de
Théolo-gie et de junsprudence.
' Son traité Vé D^û , en qmnze Ii-
^H^ , imprimé à Venise em559 ,
est au nombre des raretés typo-
«raphiques. Ses autres ouvrages
sont , I. Conciliomm tomi ires ,.
Venise, 1687, in-<oHo- IL De
itiùnortalitate animœ hbn qinn-
éuè lïl. Dtf Passione Domim ,
1570, in-fol. IV. Vedoctrin^prin-
cipum lihri /y, i564, in-folip.
V. De Pidchro , Veiiise, i55:>,
in-folio. '
♦ II. NATTA ( Jacaues , mar-
«uia de ) , d'une ulustre fa-
ille de Casai dans le Mont-
Ferrat , a publié Riflessiàni Sf^ra
il tibro deUa scienza caçalle-
resca , Casai , ijxS , in^f. Cet
ouvrage fut mis ii Tindex à Kome
par up décret du 7 février J718.
NATT
voit dans le 17* siècle : il a pu-
blié jRagionamento délia venuta
del Messia contro la durezza ,
ed ostinazione Ebraica fatto
alla présenta loro da me Gia-
como Natta Ehreo fatto crif^
tiano , e Rabbino di sacra Sçrit-
turay Milan, i644, et Venise,
1629.
* L N ATTIER ( Laurence ) , n^
a Bilberach en Soudbe , célèbre
Î;ravenr en médailles. On a de
ui celles de sir Robert TValpole ,
Axk prince et Orange, etndmbpc
d'autres qui attestent son talent.
Il ivA appelé en Diineniarck et
ensuis en Russie , où il mourut
en 1763 ♦ avec le titre de premier
graveur de l'impératrice. On'ii
e lui un Traite sur les anciçnntts
pierres gravées» - .
t IL NATîteR { Jean-M^rc ) ,
pein'tre ordinaire du roi , et pro-
fesseur de son académie, né a
parts en i6B5, mort en 1766. La
célébrité de cet artiste lui avoit
été -prédite par Louis XIV , qui ,
voyant ses dessijbs de la galerie
du Luxembourg , après lui avoir
accordé la permission de les faire
graver par les plus babiles maî-
tres, lui dit : « Continuel , Nat-
} tier , et vous deviendrez un grand
homme. » ,Le czar Pierre lui fit
proposer de le suivre en Russie.
Ce princïï , piqué' du refus de
Naitier, fit enlever lé portrait
que cet arjiste avoit fait de riinr
pératrice Catherine, et que le
czar avoit fait portier chez un
f peintre en émail, et partit sans
ui donner le temps aachevcr le
portrait. Naltîer possédoît une
touche légère , un Çolorîs suave ,
et Part d'embellir les objets que
faisoit éclore son pinceau.' Il eut
l'honneur de peindre la famillç
royale , et tous les grands de la
cour sollicitèrent si assidûment
* JIL NAtTA (Jacob) vi- 1 le même avantage , que cet ar-
iîstc f»! obïigé de ' sacrifier k ce ]
genre de trav^l le goût qu'il avoit
^oar les sujets d'histoire. Parmi
ses meilleurs ouvrages en ce
genre , on distingue le portrait
de mademoiselievde Clermont ,
celui' du maréchal <ie Saxe ea
pied, et ceux des princes de la
maison de Lorraine^ ce qui fit
dire à Oresset , dans une Epître
adressée a Orry , contrôleur-
général d«s $nances :
EtNattier, rélève des Grâces ,
Et le pliure 4e U beauté
On a de lui plusieurs esquisses ,
entre autres , celles d'une très-
grande composition sur un sujet
tiri du Paradis Perdu. Cet ou-
vrage lui fit infiniment d'honneur.
En 1769 il fut reçu à l'académie
de'^Danemarck. Ses Dessins de
la galerie du Luxemhourg paru-
rent gravés en un srand vol. in^
4'ol* , Paris , 1710. I^es originaux
étoient conservés chez M. Gai-
gnat , en un vol. in-fol.
NATURE ( Mythol. ) , fille de
Jupiter. Quelc^ues-uns la finit sa.
mère , d'autres sa femme» Les an-
ciens philosophes croyoient que
la N^nre n'étoit autre chose que
Dieu même , et que Dieu n'étoit
autre chose que le monde , c'est-
à-dire tout l'univers : opinion
^ni a encore des partisans.
L NAV^VS (MatUas).
yoy. Naveo.
IL NÂ.VJETJS ( Josepjh ) , ihéo-
fdgien du diocèse de Liège , docf
teur de- Louvain , ami d'Ops-
traët 9 du grand Amauld et de
Qoesnel i a donné plusieurs on-
¥rages. Le plus connu a pour
titre zLêJandement de la Fie
€hre'tienr^, Navaîuseutbeaueoup
de part aux régkmens de rhôpital
dei rncurables de Lièj^, et k l'éta-
i4i9|^Mnènt de la mauion das Re-
NAVA
387
penties. Il mourut k Liège^ ei|
i6o5, à 54 ans.
t L NAVAGERO (André),
Naugerius, noble Vénitien , se
fit estimer par son éloquence et
par son érudition , et plus en-
core par les services importans
qu'il rendit à sa patrie. Il fut en-
voyé an ambassade , par les Vé-
nitiens , vers l'empereur Charles-
Quint et demeura auprès de ce
prince depuis la briUante jour-
née de Pavie jusqu'en i5'^8. De
retour dans sa patrie , il fut nom-
mé ambassadeur auprès de Fran-
çois l" ; mais il rïM>urut en che«
min , te 8 mai iStig , dans sa 44*
année , suivant l'avis au lecteur,
E]acé*en tète de ses Œui^res de la
elle et rare édition de Venise ,
par Tacuini , i5ao , in-foL Nava^
gero avoit été chargé d'écrire
l'histoire de sa patrie depuis t^S6 ;
m&is il fit brûlercet ouvrage dans
sa dernière. maladie. Ses antres
écrits ont été recueillis à Padoue.
en 1718 , in-4*' > aux dépens dàs
Volpî , par Joseph Comino , sou»
ce titre ; Andréas Navagerii ;pa^
I tricii f^eneti , oratoris et poëtti
clanssiriti. Opéra omnia. Onf
trouve des Poésies , des Haran^
gués , des Lettres. La plupart
de ses vers latins respirent la
goût de l'antiquité , et quoique lès
vers italiens leur soient inférieîirs ,
ils ne sont pas k dédaigner. Ses
poésies latines consistent eu uu
livre d'fyigrammes et quelque;^
Eglogties, On ne voit point dt^ns
ses épigrammes ces pointes dont
l'usage ne s'eSt introquit que de-
puis que le goût du siècle d'Au-
guste s'est perdu , ni ces autres^
affectations de subtilités et de^
jeux de mots; devenus k la mqd^
depuis le temps de Sénèque , de
Pline, de Tacite, de Martial, e'c»
Mais les connoiSseurs^ y trouveiit
qaelqaechose de la tandresse, da^
5a8
JVAVA
la doKceiir et de la iiélicatesse de '
Catulle. C'est aux idées qu'il avoit
sur ce sujet qu'on doit attribuer
la coutume qu'il avoit de jeteçau
'feu ' tous les aus , à un certain
jour' consacré aux Muses , plu-
'cieurs exeuiplaires de Martial. Ou
'â inséré un'grand nombre iltpoê-,
sics de Navagero dans îe recueil
Intitulé Caimuia illustrium poë-
'titrum Itàlorum , imprimé à Ve-
ïiise en i543 , et Ji Florence en
i55q., in-S''. .
IL NAVAGERO ( Bernard ) ,
év^ue de Vérone, homme de
mérrte. ^ qui assista au concile
de Trente, et qui mourut en .
i563, à 5B ans, étoit de la mériie
Camille. IXavagero l'ut honoré de
ià pourpre , et chargé de plu-
sieurs ambassades , davs les-
4}i]elles il fit briller son esprit et
ton éloquence.' On a dé lui ûés
Harangues , et la f^ie du pape
Paulir.
NAV AILLES. Foy. Moktaûlt.
, * NAVARETTA (Fernande^-
' Ximenez , dit El Mudo , bu ^
Muet , peintre de l'école espa-
gnole., né à Logrogno , d'uue
f&miile noble ^ en 'i 553, étoit
sourd et nîuet de naissance ; mais
Il fit- cbnnoître des dispositions
que âe plut à développer un d.o-
minicain , alors estimé comniç
peintre. Navaretta', dont lés suc-
<!ès prouvent ^ùe la. nalure ne
laisse 'pas sans ressouices ceujf
thèmes de ses ^nfans qu'elle sem-
We le plus traiter en marâtre ,
TOjagca en Italie , étudia les
chelis-d'oeuvre de Rome , et l'ut
n'dmis à Venise a Técole du Titien.
De retour dans sa pairie , on lue-
€upa au palais de rEscurial» et
sa' réputation s'accrut de jour en {
*6ur i principalement comme co- I
^<^risU*. Les poètes de sou pajs :
s^mpressèreut de célébrer ses \
1
NAVA
(alpns dautant plus exlraonli-
naires , qu'ils senvbloient contras-
ter avec les pi'ivations auxquell^
la nature 1 avoit condamné. U .
.mourut à rEscutial Tau i572. -
* NAVA RI NI (André), né
\k Bassano en i686, étudia au
séminaire de Padoue , dont îl
devint premier directeur. Après
avoir rempli d'autres fonctions
ecclésiastiques , il moui-ut en
ijJSi On a de lui des vers latins
que Ton trouve dans le recueil
des' poésies de Lazare Biionaniici^
de la dernière édition de Venise \
ées Poésies italiennes , çjpi^^ ^^
unes sont médîtes , et les autre.s
insérées dans divers recueils ; d^
Pànêgyritfues , des Exercices lit-
téraires sur les oraisons de Ci-
céron , à Tusage des écoles ; dc^ '
Mélanges littéraires , (Btc. , etc,
* 1. 1VAVA»RA ( Pierre ) , ar-
cbitecte napolitain , montra beau-
coup d'intelligence dans son art, et
lut considéré de Léon X , qui 4ai
confia, avec Antonio Marcbèse, la
direction àes fortifications de Çi-
vita-Vecchia.
* IL NAVARRA (Pîerre-Paol) ,
de Laino en Calabre, vivoit dans
le lé' siècle ; il eçtra dans la
compagnie de Jésus , ou il s'ac^
quit de la consi4é]ration par s€m
savoir et ses talen^. Il a publié
une apologie de lajbichrétieiiney
et titutuisit, en langue japonnai^
Pouvrage du P. Antonio Spinelli^
intitulé Thronus -Del Maria-
Deiparà,
L NAVARRE (4Herrede),
Biscaien , grand capitaine- du itl^
siiècle , célèbre sur- tout liaoi.
l'art de creuser £t (je dirigei* des
Dijines , commença par être mate*
lot- Dégoûté de ce métier « il
vint chercher ibrtune en Italie ,
ok la. pauvreté le contraignit à se
iairç Ytifit é^ pied du eajtttuaf
^ ' t.
NAVA
NÀVA
389'
d'Aragon, Ifs'enrôja ensuite dims i rOËuf. Le prince d'Orange ajaiH,
les'troupies de$ ^iorentjiis , et , par ordre de Pempereur , fait de-.
^« ;•*■ ; ••'1'*'» • " * .*.'«
après V avoir servi quelque temps, i
UN'pnt le service de nit;c, et se ht
cdnnoîtr'é bar s'otî Courage 1 La ré-
putation d5e sa valieur étant par-
venue k (iouzalve de Çordoùe, ce
géhêrâV l'employa dans là guerre
ae''NapliBs avec le titre "de capi-
talbe. 11 contribua l>éaucoup à la
prise de Naples , par une mine
qu'il lit jottera propos. L'empe-
reur le récompensa de C6 service
en lui donnant l'investiture au
comté d'Alveto , situé dans ce
royaume , d'où il fut appelé le
comte Pedro 'de Navarre» Ajâiit
commandé une expédition navale
contre les Matures éii Afrique , il
eut d'abord des succès. Il enleva
Oran, Ti-ipolî, et d'autres places,
mais il échoua à 111e de Gerbes,pii
Ïesj[i^n'de5 c'ialeûrs el la cavalerie,
maure détruisirent une partie de
sod année. Ce h^ros ne fut guère^
plus heureux en ItaliCii 11 fut fait
prikonniér a la célèbre bataille de
Kavenne en i5i!2, et Isrnguit en
France' pendant deux ans. Les
courtisans l'ajànt perdu dans l'es-
pnl du roi d'Ëspagiie , qui ne
voiiloîf contribuer en i-ien à sa
rançoîi \ il passa au service de
François I". il leva ppur lui vingt
enseignes <ie gens de pied , Gas- ^
con§V Biscaïens et montagnards
dçs Pjrénées , et en eut le com-
mandement. Use signala parplu-
siew^s 'expéditions heurtîu ses jus-
qu'en i522 , qu'ayant été envoy'é
au secpur^ de Gêues , il fut pris
par les'lmpériaux. Ou le condui-
sit k Naples , où il resta prÎ3on-
nier ' pendant' trois ans. da,ns le
châfeau 'de TOEuf. Il . en skorlit
parle traité de Maarij, et ^(Ser-
vit ensuite au siège, (le* iV,^ pies,
soué Lâutréc , en 1 52 8., Mais , re-
priséncôre a la malJieMjreuse re-
traite d'Avérs'a , il fut conduit nue
capiter dans celte. citadelle plu-
sieurs personne^! de la .faction an- .
geviue, il ajiroit subi le même
sof t , si Je gouveimçuc , le vojrant ^
di^ngereuseinent malade , et par
une espèce de • compassion pour
un.graudhom;nQ malheureux , ne
lui eût épargné la honte du der-
nier supplice en Je laissant mou*'
rir de sa maLadle. ,D'.autrep pré-
tendent, qu'il fut ^tr^nglé dans son
lit ., étant déjà dans un âge avancé.^
Paul Joye et Philippe Inomasini
oUjt écrit sa^vie* Ce dernier d;^t -
qu'il étoit de haute tarile, qu'il
avoit \e, visage bnun , les yeux ,
la barbe et les cheveux noirs,. Un
duc de Ses.sa , dans le 1 7^ siècle ,
voulant honorer sa ménioire -et
celle du maréchal^ de Laut^ec ,
leur fit élever a chnciin un toni* .
beau dans l'église de Sainte-Ma-
ri e^l a -Neuve a Naples', où ils
avoient' été enterrés sans aucun;
mohumeat qdi décorât l^ur ^é^*
pulture.
t ÏI. NAVARRE < Marfîn , sorr
, nommé Azpilciteta , parce qn'il»
étoit ué dans le. royaume qvii porte
ce noni , successivement .profes*
scitr.de. jurisprudence ti Toulouse^
à Sala manqué et Jà Coimhre ,
étoit consulté de toutes > parts
comme rpr^cl/ç du droit* Ildevoit
une partie de.scxi aavoir aux^lco*
les ae Cahors et da Toulouse* \
dans lesquelles il avoit étudié.
Son ami B^rthélemi CarransA ,
doininicain , archev^eque de To-
lède , a^ ant été mis à Piiiquisitidn
k Hqmo,,, sur des accusations
dhérésiiô ,■ Navarre partit > a 80
ansi pttur, . le d«fendre. ; Pie V le
nomma, ^sâ^sseur dn c^rdiiial
François Alciat , vice-péniteqcii?i«.
V,
^Grqgoir^ ^llne passoit jamais
ii-tiiie u ^vcraa , ii lu^ <;yuuyi«j fine dev^p^.>^ fK)i*te , ,qit'il ne Jo i'it
seconde^ fois dans le château de 1 appeler, et il éloit quelquefois
»»«
5^0 . - NAVA
uûe heurt entièVç a s^enix^ttnit
avec loi dans la rue. Il ne dédai-
gnoit pas même de lui rendre
visite , acc<)mpagné de plusieurs
cardinaux. Ces honneurs ne le
rendirent-pas plus âer. Son nom
devint si célèbre , que, de son
temps même , le plus grand élo-
ge qu'on pouvoit donner k un
savant étoil de 4ire q«e Ce-
toit un Navarre ce nom renfer-
moit l'idée- de l'érudition. Ses
épargnes le mirent en état d'as-
sister libéralement les pauvres.
Ses charités étoient si aoondan-
tes , que sa mule s'arrêtoit , dit«
on , dès qu'elle apereevoit un
mendiant. Il mourut à Rome en
1086 , à 9a ans. Le recueil de ses
ouvrages a été imprimé en 6 vol.
in-fol. , à Lvon , en 1697 , et à
Venise en 1-602. s
I. NAVARRETTE (Balthazar),
^^ologien et dominicain espa-
gnol sur la fin du x6* siècle ^
laissa un ouvrage ei> 3 vol. in-
fol. , intitulé Contro^erslœ in
divi Thomœ ejusque Sckoicè de-*
^ensionem , ib34-
' tU.NAVARRETTE (Françoise
Ferdinand de) , autre dominicain
espagnol ^ se signala dans son'
ordre par ses talenspour la chaire
et 'son zèle pour la propagation de
la foi. Navarette Talla porter à la
Chine , et fut choisi par les mis-
sioRjiaires decepaysponfseplain'
dre de% jésuites , d<mt les con-
versions tenoient plus < selon eux,
de la finesse attribuée aux eiifWns
de Loyola que de la force victo-»
rieuse de la grâce*. ' Le pti{>e le
t-eçiit avec beaucoup de bonté , et
le roi d'Espagne , Charles II ,
Releva à l'arcnevêché de- Saint-
jésuites
favorisa, en Amérique , et fonda
pour eux on c(»]l^e et c«^ ehaii^
NAtJC
âe théologie. On a de lui un Trai*
tékistonque , politique et moral âe
la monarchie de la Chine, Le pre**
miei\ volume de cet ouvrage peu
commun, intéressant et nécessaire
pour connôîlre c6 pays , parut
m-foK , a Madfid , ran 1676 , en
espagnol. II y avoit deux autres
voluiHes , dont l'un fut supprimé
par l'inquisition , et l'autre n'a
jamais paru.
♦ in. NAVARHETtE (^ntoine)^
chevalier de l'ordre de Saint-JaC"
oues ^ et diacre de Sainte-«Croix
ae Nazies, fit imprimer en langue
espagnole la Défense de la juri'^
diction militaire , et d'autres ou^
vrages rapportés par Nicolas An-
tonio dans sa Bibliothèque espan
gnole.
* NAVARRO (Michel), 3Va-
varrais de naissance , apotnicajré
du i6* siècle, mérita par ses ta-
lens la confiance de Philippe II ,
roi d'Espagne, Nicolas Antonia
lui attribue tin ouvrage intitulé
In Johannis Mesue Roro^s cont'
mentaHa» —^11 ne faut pas le con^
fondre avec Jean - Baptiste Na-
VAMo, né en Catalogne, et doc-
teur de médecine à Valence, oîi il
fit imprimer et) 1628, in-8", de»
commentaires in libres Gàleni de
differentiis Jebrium y depulsihus
cMtjrronés et spurium de urinxs,
NAVAS. Voyez Aboukava*^
LNAUCLERUS^roj.GA*
BATO.
II. NAUCLKaUS (Jean ) , pré-
vôt de l'église de Tubinge , ef
professeur en droit dans l'univer-
sité de cette ville , issu d*tme
noble famille de Sonabe , s#
nommoit Vergéau. II changea ce
nom , qui ,. en allemand , signifie
Nantonnier, en celui de Nauclerc,
qui a la même signification- es
grec. 1) vivoit encorie Cn i^Q\'
NAtîD
Ofl « de Inî une Chronique X^i-
tîjie, depuis Adam jusqu'en i5oo,
eontinuee par BaseHus îusqu'en
par
jusquen
i5i4 I et 'par Sarius jusqu'en
i564- ^^^ ^t P^us exacte que
toutes les compilations histori-
ques qui avoient paru jusquV
lors ; mais ce n'est aussi qu*une
compilation. On Tèstime sur-tout
pour ies faits qui se sont passés
ditnsle 1.5* siècle. Elle fui im-
primée a Cologne , in-folio , en
i564"^570. 4
,]VAUCRATE, poëte grec,
un de ceux qu'Artémise employa
pour l'éloge de Mausole , l'an 55 1
avant J. C.
/NAUCYPES, dArgo», flo-
rissoit, suivant Pline, dans la p5*
oljrmpiade. On distinguoit de îu«
un Mercure , un Discobole , un
Homme sacrifiant un bélier ; une
Statue tTIlébéy en or et en ivoire,
S lacée à Corintfae , auprès de la
unôn de Polyclète. Deux statues
de Chimon vainqueur à la lutte ,
et celle de la Jeûneuse Erinne de
Lesbos , dont il ne nous reste
qu'une ode sur le courage.
I. NAUDÉ ( Gabriel ) , né k
Paris en i6oo , fit des progrès
rapides dans les sciences, dans la
critique , la connoissance des
auteurs, et l'intelligence des lan-
gues. Son inclination pour la mé-
decine TobL'gea de se rendre à Pa-
doue 9 od il se consacra à l'étude
de cet art. Quelque temps après ,
le cardinal Bqgni le prit pour son
Bibliodiécaire ; et Pemmena avec
lui à Rome* Lhuis Xlll lui donna
ensuite la qualité de son méde-
cin , avec des appointemens.
Après la mort deBagni^ le cardi-
nal Barberin fut charmé de l'avair
auprès de loi.. Nandé étoitii Rome,
orsqu« le général des bénédic»
ins. de ^aint - Maur voulut faire
mprimer ^ P^tyVImitéUion de
JésKS'Christ^ sous le nom de Jea»
Gersen , religieux de Tordre de
Saint-Benoft. Dom Unisse f c-é^
toit le nom de ce général ) le
donnoit pour le véritable auteuf
de cet ouvrage. Il sj fondoit sur
l'autorité de quatre anciens ma-
nuscrits qui étoient k Rome., Le
cardinal de Richelieu écrivit à
Rome k Naudé pour les ezami*
ner j il parut k TexamiiKHear que^
le nom de Gersen , placé k la tétr .
de quelques - tins de ces manus-
crits , etoit d'une écritirre plu»
récente que les manuscrits mé^
tues. Il envoya ses observations
aux savans du Puj , qui les com-
muniquèrent ai:^ père FVonteau ,
chanoine régulier de Sarnte-G^
neviève. Ce chanoine faisoit hon^
neur de Plmitation a 9tÊb con-
frère Thomas • k - Kempi^. 1 If fit
prompteinent imprimer ce livre
sous ce titre : Les quatre livres
de V Imitation de Jéstà- Christ p
par Thomas-k-Kempis , ài^èc bà
cqmnctioh de la fraude qui Afai
attribuer cet ouvrage A. Jean
Gersen , bénédictin. L'éditeur gé-
no'féfain , ^ pour justifier cette
nouveauté, ne manqua pas à»
rapporter la Relation de Nau^
dé , envoyée k MM/ du Puy ,
de quatre manuscrits qui sonteit
Itahc^ouçhant le livre de l'Imi-
tation de Jésusf-Chriàt , àous hr
nom dç Jeaîi Gersen , abbé de
Verceil. Cet air de triomphe du
P. Frouteau irrita les bénédictins,
mais beaucoup moins encore que
la relation même. Toute la con-
grégation de Saint - Maur anna
contre l'auteur de cette pièce. Le
P." Jean-Kobert dé Qtiatre-Maire,
leur principal défenseur, accusa
Naudé d'avoir falsifié les manms-
crits, et de les aroir vendus aux
chanoines réguliers pournoprieu^
ré simple de leur ordre. Le P..
François Valgrave , autre béné^;
dictin , vint k l'appui de son coià*^
•
Sga NAUD
frère i et reprbcKa pâPeiHemcnt a
Nau4é de la, yi>»u\aise toi dan«
re^cmien des uianuscriis çt dans
sa relation. |||te simpk q^i^erelieUt-
té^'airç de.vïnT jilors.»îi nrccèspri-
miwèl. Naiidé litprésenter une re-
qui^tç au châtelet, pour faire saisir
et supprimer les exemplaires des
livres de Otiatrcr Blaire ctdç. Yal-
grgve. Les béttëdictitîs éludèrent
cette juridictiou , et firent ren-
voyer, Ha . çiaxuie aux rcqiiôtes du
pajaia^ Aussitôt parureiit de part
et d'autre des Fuctums , qui reu-.
dirent, les. deu^ Partis ridicules.
Tous lés gens delcttres s'intéres-
sèi^nt pour Na^dé. Les cha-
Boii^s réguliers -intervinrent ^u
λrQç.ès ; il traîna quelque temps en
onj;u€ur. Enfin ^ après avoir été
pouf. les avocats matière k vIaï-
santerie f.^iî'iire fut terminée le
lîi février ï,65a. 0,n ordonna que
les . pMfoi^ . injiuiexuses , rèspec-
tivepient , empio^ées , . seroicnt
supprimées ^ qUifLy auroit main-
levée dei.^xeniplaires du livre de-
^algr^ve qui «voient été saisis ;
qu'ûp.ne lai ss croit |#] us impriaier
le nyi:e. de Vin?iiatiQn de Jésus-»
Chfist ,. SQiis le noin de JeaA.
Ger«en » ab^ié j^e Verccil ; niais
sous celui dev7Uoinas ^.'à-> Kein-
pis«<«.{iHHudé , Appelé en France ,
l'ut^JlpibliQthécaire du cardinal
Mazaxin .;, qui 4u i 'il oima . deux pe^ ^
titsjjepéfices.*lja bibliothèque de
cetié.émifteDce s'accrut sous ses
jna^ 4*^,pU|s 4c 4<*,ooo voluiues.
Lar^ji^ |(Jliràs,ûne de Suède, ins-
truîtp , ,de. , 50 ju inéri ; e > l'appela à
sa (vp.tur^^aufljé s'y rendit,- i^iaris
les .témoi^u^^s d'estime^ et d'à-
miué do9X <;ei^.piri9cesse le corn-
liUjQje .purent, liii ^ii^e aimer un,
pay^ contrai i;e.ii^.sa'<santé ; il mou*
frêmement vif , et sa vivacité le
jetoit quelquefois danàs id<^ siu**'
gularités dangereuses. 11 parloit
avec liberté sur lés matières- de
la religion. Ses principaux otu- "
vrages sontf 1. Apohgle pour les
grande personnages fitussement
soupoannésde w2rtgfV?,Paris,i6i>5,
in^iXj réimprimée en > Hollande
en- 1 7 13. Cet ouvrage montre bom-
^)ien l'auteur étoit ennemî des
préjugés.' II. A\,*i& pour dressen
une bibliothèque , 1644? iu-^*-
III. Addition c^ la vie de Louis XI ^
in-8«; curieuse. IV. Bibliographia
politica, traduil^e en français par*
Challine. V. Sjntagma de stu-
dio liberali , 163^2 , in - 4**' YI-
Syntagma de studio militari,
Rome» lÔJ^, in-4'*' VU. D&
antiquitate scholce medicœ Pari^
sien^ y ïGaB , Paris , in-8?. VIII.
Epi s 1.0 lœ, carmina , in-ia, 1667 ,"
IX. L-ea Considérations politinues
sur les coups d!état , imprime.^s à
Paris sous lé nom de Rome, en
1659, in-4*« •I-'UUïS du iVlay en
donna une édition eu 1607, sous
le titre de Science des Ptin-
ces , et V ajouta ses réOexions.
iVaudé , dans cet ouvrage •, loue
la Saint- Barlhélemi, «Elle fut,
dit-il, une actîôii très -juste.
C'est une grande lâcheté à tant
d'écrivains français d'aVoir aban-
donné la eause de Charles IX ,
et de n'avoir po-int môntiré le
juste su jet. qu'il avoiteu de- se
défaire de l'amiral et de ses com-
plices ; il convenoit d'imiter les
chirurgiens expipcisy qui , pen-
dant que-la veine est buver'N* ,
tirent au sang jusqu'aux déiail-
Lmces . pour nettoyer* les corps
•eacochy«ne& de leurs mauvaises
humeurs. » On «j^eut- juger' par '
rut A, ça rfîveuant , à Abbeville, le * celte citation , contbién le* autres
39 jju^jikt 1.655' :?U«dé joigooit à - ---' ^"' "— * — ^^*^* * '
des;j(n<j^urf .pUF^Q^ et, Il une vie!ré-
gIée<îi)içauçiUf»pVd'^^prit , de -sa-
\aûc;.et ae.j[jig<jnj^egt. U 'étoit «x«^
Ut't.
princîpesf àd l'auteur sont tvraîi-
niques et- peu4tumRins. Xi ijtrol-
ques cuàiettK recherchent soti In,u
îruction à- la 'Ff*aàce *sut^ta' vé-^
\
t
t
rite de TTIistoire des Fi^ireS'de lu
à laquelle il faul ajQute^ le
volume saîvant : 'Averlissement
au sujet des Frères de la fiosé-
Croît , savoir, s'il y en a , quels
jstoiit, Paris/i i6d^, in-S''. XJ.
Jugement de tout ce qui a été
imprimé contré le cardinal Ma-
laHn , ih-4* > i65o , connu aussi
soùs le titré de Mascùrat de
Naudé. ( fV/é» l'art. IVfizrAULD..)
Comme ce livrtf fat supprinjié dftns
sa nàissanèe , il est encore plus
rare que le précédent. L'abbc
Mercier de Sâirlt-Lëger a l'ait à
cet ouvrage une table qui n'a été
tirée qù^ douze exenipî aires.
Ceux où elle se trouve sont très-
recherCÏiés. Xlf. Avis à Nossèi-
gnèurrs du parlement sur ta venté
de là bibliothèque du Cardinal
Mazarin ) i6^a , W-^**. Xllf , Re-
mise 'd& la bib Uo thhquë entré les
mains dé Et. Tubœuf^ '""4° »
1 63 1. XIV. Le Marfbre^ ou Dis-
cours eontre les libellés^ y Paris,
1620 , în-S*. Le Pi Jacôt , carin€,
d^ tb^olggie , qv\\ sqi^t pli|tôi d'ua
homme emporté, par sou .zèle que
d'un théologien éclairé. On tlii-
tingue parmi.ces derniers,. ï. His-
toire <lu Kpuakérj^mfS ai^ec celle .
de ses dogmes , Cologne, 169*4^.
in- 12. II. Jïclfutatiqn du, Çom" ,
mentaire philosophique de Bayle^
Berlin , '778, 2 vol. m-8"». jCesaV
vaut mourut à Berlin en .172g.
So^ fiis aiaé, hiibil^ malhi^ina-
ticjen, et membre des sociétés de
Berlin et de Londœ^, rempUtsa ,
place avec distinclioci, et moui^ut
^en 1745 , à 61 :an5. On -a de,.,
lui diyer&,A/6fOTow,jda>isle8 i/i^-
cellçutea BçroUnen^ia,
NAVEAU ( Jean - Baptiste ) ,
fermier des devoirs de Éretagnc
( ancien impôt -sur les vins ) , ne
h Puf seaux en 17 16 , et mort en
1762, a publié eh 1707 , en ^2
■vol. 'in- 12, le Financier citoyen.
Cet ouvrage rétii'ertne quelquej
observations utiiesf.
a donné un recueil des éloges qiie
les sàv^Tis ' Ont ' fait Ûë Naudé ',
avec le catalogue de ses ouvragés,
Pari» , i65$, in-i*. Bayle et Lan--
celot ont recueilli difFérens traits
de la vie et des pensées dv. Naudé,
50 os le titré de Naiulœana , Pa-
ris, 1701 , et Amsterdam, i7o3,
in-12 , avec des additions.
t II. NAUDÉ (Philippe ) , né
k Metz en i654 » de parens pau-
vres , se retira, à Berlrq , après
la révocation de Tédit de Nantes.
Il fatreçtt de la société des scien*
ces en 1701, et attachée, en 17049
à l'académie des princes , comme
prof(^sseur de mathématiques. On
a 4*î lui nno Géométrie y in-4*>
en allemand , et quelauès^ autres
Î)etites pièces , dans tes Miscel-
aneade la société de Berlin* Il
laissa au^i^beaucoup d!ouyra^e$
t JVAV EO . .( Mathias ) , - né . k
He^baj^^e ,, dap^ la .principauté de
Liège, docteur en théologie, curé
de Sain^-Pierro fie Douaj , cha-
noine de Véclise de Tournajr » et
censeur des livres , mourut vera
i'an i65o. Ses principaux ouvra- .
ges sont , I. Les discours sur les .
têtes de quelques saints » ^ops le
titre de Prfeliftafiif.tlieologica in
^Jesta saiwtorum , in-4**. IL *rf/ir.
notatianes in summd theologiœ,
et sacrœ Scriptutxe prçbcipUas
dijflcultates , in-4**« IH» OratiO's
nés de signi cruçis et atxUioms
ejfjîcacia , et cfiçi Thor^œ Aqui- .
natis laurlibuSf i63o ,.in-4"« il »
encore ^publié Clironiçon app(^
ritionu,m e^gestorum sancti Min
châe.lis arçht^ngeli» .
NAUGEmtlS. ro/e* Nava;.
GEHO , n» I.
t NaViÈR (Pierre:Tou»sfiinA) ^'.
\
.1
5^4
N^AVI
eièièhrff par U découverte de
Téther nitretxx , et des eombinài-
soDf du mèreure avec le 1er,
regardées avaut lui comme im-
possibles , naquit k Saint-Dizier,
et mourut en lyjg.Navier , unis-
sant a use humanité a la fois
éclairée et active lé désintéres-
sement le plus noble, fut utilib à sa
province paiî* îe zèle avec le-
quel il soulagea les malades d«ns
les eampagnes , sur-tout dans les
maladies épidémiques. Oti a de
lui » ï. Une Dissertation sur plu-
si<*nrs maladies populaires .II . ÛeS
Observations sur l'amollissement
des os, III. De's Observations sur
lajusquiame, IV- Des Réflexions
sur le danger des exhumations
pi^cipitées , et les abus des in-
humations dans les églises ^ etc*
V. Contrepoisons de tarsenic ,
177a, av.in^ift. VI. Question sur
le vin de Champagne mousseux^
contre les fièvres putrides ^ ^77^»
in-S*». VII. Précis des moyens
de secourir les . personnes em*
poisonnées par les poisons cor-
rosifs , 1778, in-8». VIIL Dé
THermis Èorboniensibus , 1 774 >
iTï-4*- On lui attribue Observa-
tions sur lé cacao et sur le
chocolat , où Ton examine les
avantages et iilconvéniens qui
peuvent résulter de Tusage de
ccjS substances nourricières , Pa-
ris, Ï7725 in-i2.
- f NAVIÈRE (Charles de),
gentilhomme du duc de Bouillon,
et poète français ^ né a Sedan
en i544* C'est sans fondement
que la Croix-du-^Maine dit qu'il
périt en 157a pendant les mas-
sacres de la Saint - Bartfaélemi.
Colletet àsssure qu'il a vécu ^o
ans après cette époque; la date
et le sujet de plusieurs de ses ou-
vrages en sont la preuve* 11 est
aut^émr de quelques ^tèce^ depoé-'
sies'^tfr nvfoi paij été 'ptibhées ^
NAUL
telle que P/iiland/^, tragédie. Se»^
ouvrages imprimés sout,,l. Can»
tiques de In paix y dont il a c6m<*
posé la musiq^ue,' 1770* 11»^/^
Renommée de Ch* de Navjrére ,
G. Sédanois , sur les réceptions
à Sedan , mariage à Meziere ,
couronnement à Saint-Dejyrs et
entrées à Paris du roi et de la
reine , , poëme historial divisé en
5 chants^ dédié à l^urs majestés ,
in-8-, -Paris, 1571. On y voit le
portrait de Fauteur et une inscrip-»
tion qui annonce qu'il avoit 27
ans lorsqu^il publia cet ouvrage,
m. Cantiques Saints , Anvers,
1679. IV, là Heureuse entrée au
ciel du Jeu roi Hénri-le-Or^and ;
noble harfingWs de ses bonnas
louanges , et sacrée prière des .
Français .pour le sacre du roi
nouveau , par Ch. de Navi^re , G.
S. P. R., in-i2 , Paris ,1610.
Sous le règne de HenrjylV il exis-
toit un conseiller au parlement
•de Paris , appelé Nàvierb ^ fils ,
dit l'Etoile , d'un homme de
bien , et docte avocat au grand
conseil : il mourut en novembre
160S.
tNAVIUS-ACtIUS, fa-
mcux augure chez les Romain».
Tarquin l'Ancien', voulant s'as-
surer de son habileté dans l'art
de prédire, le fit venir , et lui
demanda si ce qu'il avoit p^isé
pouvoit se faire. Navius , après
avoir pris les auspices , répondit
que la cHose étoit possible. «Je
veux , reprit le roi , couper eft
deux cette pierre avec un ra-
soir. » L'augure l'assura que cela
étfi^L facile -, et, prenant en même
temps un rasoir , il la coupa par
le milieu , comme Tarquin le
désiroit. Cette anecdote de l'his-
toire romaine est une des mille
fables que la <fa:édule antiquité
nous a transmises.
TIAULO (N.), de Lyon,
N AU P
âritlnnétiéien , que ses Calculs ,
rendus faciles pour les nego^
Clans , doWeat tirer de .rooDli.
Il est mort au milieu du i8*
«ècle.
^ ;*NAtJtT ( Nicolas-Denyâ) , ne
à Autun Ters 1648 , fut nonimé
jnge d'abord à Toulon , ensuite
a jjocy eu Nivernois , oii il est
mort en 1707. Ou a de lui , L
Histoire de Fancienne Bibracle ,
appelée jiutun , Aniuu , 1688 ,
in* 1 a. II. La moti dt Amhiorixèiie ^
vengée par celle de Jules César^
assassiné par J^rutus, Lyou,i(>88,
iu-ii.
♦NAUMANN ( Jean-ATn^d<?e) ,
l'un des premiers eompositeurs
de l'Allemagne , né dans un pe-
tit village près de Dresde , d'une
fumille pauvre, fut amené erf
Italie ;par un virtuose suédois
C[iii avoit deviné son t^ent. H
eut à lutter pendaiit long-temps
contre f Infortune 5 sans que son
ardeurpour se perfectionner dans
son art fût ralentie. Au bout de
sept années, pendant lesquelles il
se forma à Padoue sous le grand
Tartini à l'école de Naples , et
sous Martini à Bologne , il fut
appelé dans sa patrie. L'électeur
de Saxe lui donna une place
de maître de chapelle. II fit en-
suite deux nouveaux voyages
en Italie y dans lesquels il corn-
posa plusieurs opéras qui eurent
le succès le plu« distingué sur
tou^'les théâtres de ce pajs. Par*
mi ceux qu'il fit pour l'Alle-
magne, on remarqua Achille à
Scyros , la Clémence de Titus ,
Amphion ,,Cora , etc. Ce com-
positeur mouriit en t8oz dans le
rtit village où il avoit reçu
jour.
I. NAUPLinS ( Mjihol. ) , roi
de nie d^Eubée ou ^égrepont ^
cl père dt P^liuaède- 60a fii»
KAUS 595 ;
étant allé au siéee de Tftvie ,
T fat lapidé par l'injustice dtT^
Ivsse. liaaplins en fut indigné*
Après la prise de Troie, voyant
la flotte des vainqueurs battue
par une violente tempête, it Ht.
allumer des feux p'enusmt la mût
sur les côtes de la mer , vis-à-vis
des endroits où étoient les plus
dangereux écueib , contre les*
quels la plupart de leurs vais~
seaux vinrent échouer. Nauplitis ,
' aj'ant appris qu'Ulysse et DiO-
mède en étoient échappés , con-
çut tant de dépit qu^it se préci-
pita dans la mer^r
n, NAtJPLIUS. Firy. I. Ger-
mai jf^ n« L
t N AUSEA ( Frédéric ) , sur-
nommé Blanciciunpianyr , fut d'à-
bord doetear et lois et ecclésiaste
de May once. En i54i -l'emperemr
Charles - Quint l'élevifi au siège
épiscopale de Vienne en A n triche.
Il moiirut k Trente , pendant la
session du concile de ce nom , en
iS53. Ses talenspour la chaire et
pour la controverse Brent sa for-'
tune. Il a laissé beaucoup d'ouvra-
ges. I. Plusieurs Traités contre
les hérésies du temps. II. Quel* *
Î[ues li%>res de morale , parmi
esquels on distingue son traité
de la résurrection ; ouvrage sin-
gulier, curieux et peu commun^
qui a pour titre : Ue J* C, et- ont"
nium mortuorum resurrectione f
Vienae, i55i,in-4*. lïl. Frede^
nci NausetB Blaneicampiantfr,
eximii legum doctoris inefytm
ecclesiœ Moguntiiueà sacris con^
cionibus eminentissi , libri mira*
hilium septem , Cologne-, i533«
Les cinq premiers livres de cet
•uvrage sont dédiés au cardinal
Laurent Gampège. Le 6^ , qui
traite des comètes, est dédié b
l'emperear Ferdinand ; et le 7*,
où rauteur cherche à appliquer-
U €«ast de treiabknvnis diT tttM^
500: KAYL,
l'e^t k . Jean, Fabre , évêque^de-
Vîwine. Cet ouvrage , rare et cu-
rieux , oroë de gravures sur bois,
iudiqae. Tétat de lumière , et
rèxuêz^c '.crédulité de- Frédéfic
K^usea et do sou siècle ; il ra-
conte , airec pçrsua:>ion , que , de
)a mamelle droite d'une jeune
fille de $ept ans , jaiUissoit , jour
et nuit^ ua jet at^aii fraîche et
limpide camme celle d'une fon-
taine; au!il a plu dusan^;, de la
chair, de la lame; et que, dans
la Fouille , il tomba un- )our -un
grand nopdbre de. petits paîns
noirs dont les cochonSf s'engcaisr
soient. IV. Abj^gé. de la Vie du
Pttpe Pi>^//;Jet de celle de t Em-
pereur Frédéric III. V. Des Poé-
sies SLSsez £Mble&. )On/'a imprimé-
k Baie» en i55o<$ in -folio ,. .m»
recueil de leUres adressées à Fré-
déric Nau^^a sur diverses nm-
tièçes. Ce recueil iteqferme- aussi
un calalogue de ses'OUvnig&s.
NAUSICA^ , fille d'Àlçinoùs ,
roi "des Phéaciens dans J'île de
Corcj^^re , accueillit avec beau-
coup de boulet ^tTlysse , qu'un
V naufrage avoit jeté sur la côte de
cette île. Cette princesse tient un
rang distingué dans l'Odyssée
d'Fiomère.
NàXEBA (Emmanuel de) ,
jésiiifte «de Tolède, mort vers i68o,
âgé de 75 ans , se distingua dans
sa société pai* ses connoissances
théoiogiques.Il a laissé des Com-
mentaires sur Josué , les Juges et
les Kois; des Sermons pour le Ca-
rême, în-4''> etc.
♦ . NAYLiER ( Ja<sques ) , né. à
Ardsley , dans le comté d*Yorok^
' en ]i6i% d'un agriculteur aisé, fut
un persopnogo remarqwtbLe dans-
la s^ciétrde» 'Quakers , àlac[tielle
il s'attacha f« lôjivàl'îfistiffstton
dé George FoxiNavler,'iqax'.ftv<nt
une ,|;r«6idâ iàmlM àt pairkr^ ja
" N^AZÂ.
cfatinspiiiéet fut regardé commé^ ^
tel par ses adhérens , do'Ut i'en-^-
thousiasme excessif lui suscita des*
traça ssçi*ies et des pepsécudons.
Il fut emprisonné à Ejfeleri et
relâphé ensuite. Les honneurs exf-*
travàgans qu'on lui rendit k Bris-
tol ayant exicité l'altèntièn dugoii-
vemementi on le conduisit à Lon-
dres', oii il fiit*tradrfit devant une
commiission- du parlement, dont
la sévérité parut plutôt dictée par
rintentiou' de dîsci*éditer la Sedte,
que justifiée par la conduite de
Neyler ; il fut condamné au pilo-
ri ,r au fouet, à être tnat^ue au
front , et k avoir la langue percée
jd'un. fer ardent: il nM>ttrut vera
i66o. Ses 6cW^^ , recueillis en un
volume in-8*>, ontété imprimés
en 1716.
* I. NAZARl ( Jean-Pâul) , de
Tordre de St. Dominique î né a '
Crémone en r 556,' étudia k Po-
logne v ^t se di^ihgua dans les
plus célèbres facultés de son tmi-
versitéi 11 devint successivement
inquisiteur de MaUtoue, d'An-
cône , et'fui trois fois élu définîteu r
général de Vondt-e. Clément VlU
fenvoja dans les Cévewnes et les
Î)ays voisins, pour disp^uter contre
es protestans , et défendre contre
eux le samt*Sacrificé de la messe.
La dispute fut ensuite écrite par'
deux notaires ,run catholique, et
l'autre proteslant. On a de cedo-
miilicaiu OfiusCUta tiaria , thèo^
logica comnientana ^ Summam
divt ThômùSf , çtc*
. "^n.NAZAia (Jean-Baptiste),
savant du i6« siècle., né k Bres-
da , a donné sur les antiquités
de sa patrie un ouvrage intitula
Brcscia antica , qu'il publia eu
i562.'^h a encore de lui Délia
Unmutazione metatlica Sognillly
con unà'canioria, 'di Ri^no Da'»*^
nielltintorno il lapis de'jihsoji ,
fii'eseia >' 1599 ).ij»-4**' '
KÉAL
>1!I. 'NAZA.RÏ (Jean-Paul).,
c^tilhomn^.e de Crémone , et de
'fa même f'amiile que 'le précè-
dent, est auteiu* d'un discours
prononcé dans Pacadéuiie de cette
ville en i564. '
* W- NA/LÀm (1;abbé Fran-
,çois } ,.de Bersdin , littérateur du
tjT* siècle, fat Te piîeniier qui corn»-
jntenca à publiera Rome, en 1668,
ittn Sournal litténâre , qu'il con-
Xiutta j.]i5qu'en 1679. Les autres
-^raxsàes villes d'Italie «suivirent
^t exemple , et chacune d'elles
eat son Jouraal particulier. îNa-
%»n mourut à Rome en 1714* ^^ ^
encore 4raduit du irançais en ita-»
lioQ (^Exposition de la doctrine
^ lEgUse chrétienne sur (es ma-
tières de controsferse , par Ëes-
^vusX , iiome , 1678 , in-8*. On kii
doit aussi une nonvelle édHion
des Lettres Jkmilières 4e Bcomô
de Borghese , qui avoi^nt paru k
Padope pour la première fois en
ié78 , in-4*.
. * t NÉAL (Daniel), théolo-
fîen non-çonformLste , né à Lon-
res «a «679, mort en 1743»
acheva ses études à Utrecht et à
J^j'de. £n 1706 il Ait nommé
pasteur d'une congréj>ation dis-
ciflçente. On a de lui , 1. Uistçire
d^ la nouvelle Angleterre , 2 vol,
in-go, 11^ Histoire des puritains y
i^ vol. in-B". ÏII. De# Sermons*
* p. NÉAL (Edqiond') , plus
«onni^ sous le nom do Smith , né
k Handle^ eçi Worççstershire ,
mourut à Gartham en Wiltahire
en 1710. La négli^^encie de son
côstnme lui a volt fait donnejr
dans la . société le sobriquet du'
Capitaine Ras* Smith est compté
an nombr^ oes poètes arrgliyis ,
«t Johaaoïi a tracé sa vîeet ap-
précié son mérite comtne tel.
y^tigres^ Stkm, Johnson's Works,
1. & ,. fK 449'47$* ^ moixea^L
■TïTSA-K
'5g7
fîflreun contraste curieux entre
les louanges outrées d*une ami*
tié enthousiaste et la justice
d'un e' cri tique' se vèi*e et non pré-
venue. Smith manioit avec un
égal succès les poesi'es latine et
anglaise. Sa tragédie de Plièdre'
eût peu de succès , malgré le
mérite du sf^^le et de la conduite.
11 n'acheva pas celle qu'il avoit
commencée sur- le sujet de Jeanne
Gray. Il a Voit beaucoup travaillé
sur-Longin et siir Pix^dÂre.
* N-É A L C -ES , comtempd-,
rain d'Ara tu s , chef de la ligue
nchéenne , florissoit îi-pen-prèS
deux siècles et demi avant l'ère
vulgaire. C'étoit un peintre ingé-
nieux , dont on admiroit prm-
cipajement un tahleau de Vénus,
Néalcès ayant a peindrie nu com-
bat naval tles Egyptiens cônti-e les
Perses , pour éviter qu'on ne prît
le Nil pour la nltei*, représenta
sur le rivage «a àhè qui se dé-
saltéroit , et •'nn crocoailè qui se
disposoit à l'attaquer. Il djnnoit
ainsi à comioître que ce combat
avôit lieu sur l'eali douce , puis-
qu'un' quadrupède en biivoit , et
que la scène se passoit sur les
bords du Nil , qu'on sait être
infestés de crocodiles.
t Iv . I^EANDER (Michel-),»
théologien protestant , . recteuv
d'Iilél'ît en Alleiuagiie*; né 1» So-'
raw en Sitésie en to^S, èf mort
en 1Ô93 , fut auteur de* divers- ort-
\ rages , 1. Erothcmatd Grœcte
linguœ ,' cum prcefutione Phil^i'
xUelanchtftvnis de utihtateJinguce-
Grrecce , Ç^sileas , t553, ii)-8*> ,-
et j5(>j, même tonnât, il. Gram-
I maire hébraïque , in-b*. 111, Aris^
* tologia Pînda/Hca grœço-latina ,
^t ' sententicç no\>erTi Ijriconwi ^
ex i'ariis tum-patrum , tum ethnie'
corum libri^coÏÏectcEiy Baie, i5ââi|(4
iri-b". iV. Aristolosia gneco-la-
tin» jÉur^idis , *Balè , i559, in-
■^
59»
KEAR
8». V- Gnomologia gneco-Iatina ,
«Ve insigniores sententim philo^
sophorum ,po€tarum , çratorum
€t historicorum , ex magnd
Anthologid Johannis Stobati
excerptœ , €t in locos supra
, bis centum eUgestœ, Bàle, lôSy,
in-8<». VI- des Editions de plu-
sieurs auteurs grecs, etc. ( P'af»
le 5o* volume de ïïicéron. ) Ce
savant possédoit parfaitement les
langues.
t II- NEANDER (Jean),
médecin , né à Brème sur la fin
du i6* siècle , es^ auteur d'un li-
vre curieux et peu commun « inti-
tulé Tabacohgia , id est , tttbtici
stu nicotianœ descriptio medico*
chirurgicO'pIiarmacelUica , Lug-
dini Batavorum , 162a , i6'i5 »
în-4' ; Bremse , 1627 , in-4* i Pl-
trajecti , i644> i"-»^- C'est une
description de la plante du ta-
bac , avec des réflexions sur Fu-
vskgp qu'on en peut faire dans
la méuecine. La traduction fran-
cise de cet ouvrage a été impri-
mée à Lyon en lÔaS, in-8«. Ou
Il enco/e de lui , L Sjrntagmq, ,
in quo medicinœ laudes , nà-
taUtiœ , etc. , depinguniur , Bre-
ina, idaS , in-4'. On fait peu
de cas de cet ouvrage , parce
qu'ifèst plein de fautes et crana-
cfaronismes. II. Sassafrasphgia ,
ibid, 1627, in-4*^
t ni. NÉANDER (Michel) ,
médecin et physicien d'Iéna ,
mort en i58i , a pid)lié un ou-
vrage savant , intitulé Synop^
sis mensurarum et ponderum ,
Bâle, i555, in-4<>.
•fl^ÉARQUE {Nearcîms)\
un des^ capitaines d'Aléxan-
dre-le-Grand , qui l'envoya na*
viguer sur Tlndus pour entrer
dans rOeéan indien , et parve-
ttSe par le golfe persique à Tem-
bonchure de r£uphrate. Pftos ce
KEBC
voyage les Maccdoniens et les.
Indiens devinrent , les uns pour
les antres , des sujets mutuels
d'étonnement. Ijes premiers bra-
vèrent divers périls , et surmon-
tèrent avec succès plusieurs obs-
tacles , tels que les moussons ou
vents alises , que les Européens
ne cottnoissoient point encore ,
des armées de baleines et de
marsouins ; des peuples nonveanK
et sauvages ; les tourméns de la
faim et de la soif. Pour satis-
faire à ce dernier besoin , Néar-
que imagina défaire creuser dans
le sable , sur les bords de TO-
céan , et fut assez heureux ooae
procurer par ce procédé de Vean
douce à ses coknpagnons. Après
plus de trois mois dé navigation ,
A dése&péroit de trouver ses com-
Ï»a trio tes , lorsqu'il aperçut sur
e rivage un soldat égaré de l'a»^
mée grecque , lequel lui donna
des renseignemens utiles qui le
firent rejoindre Alexandre. Celui*
ci s'écria en apprenant que sa
flotte étoit sauvée : « Par Jupiter»
je jure que cette nouvelle me
rend plus heureux que toute la
conquête de l'Asie. » Ce héros
récompensa Néarque d'une ma-
nière digne de ses travaux , et
lui fit épouser une princesse per^
sa ne. On a de lui \d^ RelcUit>n^
très-curieuse, de sa navigation
deTembouchure de l'Indus kBa->
bylone. Cette relation , inise ei^
anglais par William Vincent,
a été traduite en français , i'8o6>
par M. Biilecocq, avocat. Néar-
que et P^rthéas sont les seuls
parmi les anciens qui aient fait
sur l'Océan des voyages de quel-
que étendue.
*L NEBEL (Daniel), né en
1664 2 ^ Heidelberff , après avoir
pris le bonnet oe docteur en
médecine dans T université de
cçtts ville , et s'être lait recevoir
"N
KEBE
mtvphr9 dé l'acadëinie impëritfle
' ûes citrieux de. la natare , soas
le nom à^Achilte II , voyagea en
Suisse et en France. H parcou*
rot ces pays en observateur, iet
dans l'intention d'étendre le cer-
cle de ses connoissances en mé-
decine. Pour arrivera ce but, il
suivit Técoledes plusgrands maî-
tres , et fit sous eux de si grands
progrès , qu'k peine de retour ii
fleidelberg , il y fut nommé à la
chaire de professeur extraordi-
naire. Frappé de terreur k la
vue des maux qui désolèrent sa
ville natale quand le maréchal
de liorges s en empara ^ il se
réfngiii k Marpnrg , ou il fut nom-
mé , presque en arrivant , pre-
mier* professeur de la faculté ,
médecin de la cour , et ensuite
médecin particulier de Télecteur*
Charles-Philippe. Nebel mourut
en 1755 , laissante Tanpui de sa
réputation quantité aOhsetvit'
tions dans les Mémoires de l^a-
oadémie impériale d'Allemagne ,
et plusieurs Disisertations qu'il
publia en différens temps, sous
ces titres : I. De novts insfen-
tià botanieis hijus sœcuU ,
Marpurgi , 1694 , in-4**« ï^* ^^-
ractef* plantantm fuUuraiis ,
-Francoftirti , 1 700 , in- 1 a . IIl . De
planth vemo tempore effjores
<^eniihus , Heidelbergae , 1706 ,
^«-4"- IV. De plantis s^ersente
asiate efflorescentibus , ibidem ,
170J , in-4'» V , Dé rore marino ,
ibiaem ^ 1710 , in-4'. VI. De U-
thotomit^ f^ihidem , 171a, in-4'*.
VII. De fœtus extractione ex
utepH? y ibidem, 1715, in-4*'
♦ II. NEBEL ( GuîUaume-Bcr- ,
nard ) , fils du précédent , pro- ]
fesseur de médecine a Heidelberg ^ '
membre de l'académie impériale^
des curieux de la nature , ué k
Marpurg , publia lés ouvrages
sut vans: I. Dissertatio phj^icu de
NÉCH 599
Mercurio hieerUe. in 'oacuo , &a-
silâee , 1.71g , in-4''. II* De paria
tredecimestn legUimo , Heidel-
bergse , 1 73i , in-4". III. De Letha-
Htate vuineris pericardii , ibid ,
1739 , inr4*»-
NEèWSgENSIS. roj^ez An.
TOJKE , n» XIII.
NEBRUS. Voyez HinocKAn.
NÉCESSITÉ (Mythologie),
divinité allégorique, fille de la
Fortune, adorée par toute la
terre. Sa puissance étoit telle ,
one Jupiter lui-même étoit lôrcé
oe lui obéir. Personne n'avoit
droit d'entrer dans son temple à
Corinthe. On la représentoit ton-
jours avec la Fortune sa mère ,
ayant des mains de bronze , dans
lesquelles elle tenoît fie lougues
chevilles et de grands coins d'ai*
rain. Horace la peint énergiqu^-
ment dans ces vers ;
Te amfmr antiltu^a IftetitUàt ,
CUt0S V tràbaUi et euntos mmnm.
Ocsion* ahenâ , atc *€»*rus
Une us abest U^uldiunfu* pîumbum.
La déesse Némésis étoit sa filte.
ï. IJJÉCHAO P"^ , roi d'Egypte,
commença de régner Tan 619
avant J. C.>, et fut tué huit ans
après par Sabacon, coi éthio-
pien. Psammitique son fils lui
succéda , et fut père de Méchao
II qui suit.
II. NÉCHAO II, roi d%ypte,
appelé Phàraou-Néchao dans TE-
criture, étoit fils de Psammitl»
3ue , auqtiel il succéda au trôti^
'EgyçteVan 616 avant J. C. Ce
prince, dès le commencement de
son règne , entreprit de creuser
un canal depuis le Nil jusqu'am
§olfe d'Arabie ; mais il fut ooligé
'abandonner cet ouvrage , k
cause du prodigieux nombra
d'hommes qui j avoîent p«ri. il
4<>o
"NëCH
NECK
«qui pa plu smu rs*H6llès qu'i l en
A.
- 4
propos despropriétés du jaspe v<5ft
vava reconpoîlrp la mèr Roiîge tqntie la |bi blesse de l'estomac^ ça
_.i Tkt- i-._i js'^ /_ m 3 • 'gravant§i4r celte pierre un dragftn
rayoniiaijt , avant de t'appliqu^r
siir'Ja partie malade.. Galien ajouta
cej)eùdaiilquM en a, vu faire usage
"sans dragon. ..Ce. fut la philo^o-
Î' )hie, qui^ éclaira ce luédecii^ ij-
u.svre sur la futilité, et la sottise
des talîsinans ; car lies lAoroaiMS
de son t^n;ips-, a) put oient Gocoçe
foi, à^. ces remèdes super^titiçux
et inutile^, Aétjus dprin^ la, de*-
criplibn, u uu . emp^aU^^y »el 4}e
! quelques .aufr.es m^dicnmens .a^-
tril^ués au roi niédeiç^io» .Qt sm*-
tou^ d'pn rçpiède ;}^rf:^i'e ^^ bri^^r
la pierri^ aans la ve$^ie*
et la mer IVledilerrà'née. Ses vaii»-
'sèaWx parèournrëht l'a mer Aus-
trtllte , et réussirent ^à faire le tour
de l'Afrique , en doublàtit ïe cap
de Bonne-Espérançe^ puis , ayant
' po^'ussé j usqu^au ; détroit appelé
Gibraltar^ ils entrèrent dans la
Médilerrariée , et Avilirent en
V Kgypte trois ans après leur départ.
Necnsio j jaloiixuélà gloire des
Assyriens, qui avoiént envahi
. renipii*e d'Assyriè , s'avàhç'a vers
i'Euphrate pôifr lés, comjbattre.
Comme ilpassoitsur.lés terres de
■ Jnda, Josias, qîii étoît tribiilâlre
du roi de Babylone , Vint avec
-SMi armée pour Mi dîspcrtér ïe
passifge. NéChao , c(m n'aVoit iien
• ài démêler avec iè roi dé Jùda ,
4iîi enVoya dire que soti ije^sein
ëtoit d'aller du t«Vté die l'Eii-
phrate, et qu'il te prioif dé ne
j>asle forcer à lé co'ihfbàttrè. Mâis<
Josias n'eut aup.uu égai:d aux
Î)rières de Ncchao. Il lui livra
>ataiUe à Mageddo , sur la iV-on-
tière de la tribu ^e Bîanas'sès ,
et la -perdit avec la,vi^, ï^ ï-<ii
d'Egv'ptc continua sa route ,^ et
.<»cl^eva heureu sentent son entre-
.inrise contre les iA*ssyriêris ; 'ihUîs
al 4tft vaincu k sèti toàr paV Na-
boehodonosor , qui le i-eSsërra
dans ses anci^siied Imiiteâ. H
^jndurtft Tan 6oa âvaiit J. C.
* NECHEPSUS , roi d'Egypte
<de la 20' dynastie , vers Tan du
tîidndé aSSb ^ passe pour avoir
<*OTlipo'sé des livres, dé magie,
'dVstrorogié judiciaire , et dé mé-
decine. Au'soiîé le ci'te" Comme
lé tnaît'rë dés magiciens ; Pline ,
chnihié éclairé dans ràs^ironor
i^Vie , et Juliùs Firjnîciîs dit que
«é tîî^^-jUste empereur d'Egypte
hvoit écrit sur toutes lesmaladjfis ,
et tronVédes remédesdivins. Gar
\\eû pairie' âUis'si de Necliepsùs', à
«■«»
* JN' FX:R ( ,^ean . Van ) ., peinti^c
hollandais;, ne k ^aaruen ^i
1 655 , . nxo.rt. en !i 7 1 i ^ des^inoit
pârlaitqiuent le Jiu. Le:plt|S«§-
tjmé^ i^é ^es ouvrages ,. -q^ii eft
mpintenant ^ans IVglis^ d'Amç-
terdâm , représ<jjQle ><(««i Siméofi
tennfit difijiu ^^s bras .1 Enfant,*
Jésus, ...
■ t V N,^ G K. A M. çu >:. B K 4^
( Àlexandœ ), , . théplogien. • atit-
glais, étudia k Paris ^ et vo,ulal
^ntr^r; 4ai:^s; lîabbaj^e de Sai^iV
Alj^^»^y..jmÊ|is ayant rççu f^ïiel-
ques mécontentemens de i'aï^b^ ,
il se , lit, clianolue i-égulier , et ùà$,
nomlné à. i abbaye d'Exater. . U
y mourut en 1^127. On a. fie luit,
en jfitin , ï. Des Çon^mertiaires
sur .les^ Psaumes , Içs Proverbes j
l'Ecd^siaste, ,1e Cantique de*
Cantiquçs étales Ev^pgîles. H* Wa
traité De hominibus uslensilium;
j;^i? aîjire, dej%; ferto ; un troi-
sième Ve naluns r'erum*
*,:L, ]SECKER ( Charles nFrër
dériç nç CijiprrRiN ) ,. professeur
de , 4roi.^ B^)^^^^ ' d'Allemagne ' &
l'a Çfiflém ie <J« Genève jsn.i ji^-i
créé bourofeois de Genève en
/
KECK
1736 ) et mort dans cette ville en
1760 , a publié Quatre lettres
sur la discipline ecclésiastique ,
Utrecht, i74«> iQ-i2. Bescrip^
tion du gouvernement présent
du corps germanique , Genève ,
1742 > in - 8°, dans la Tempe
iiehfeticm. , tom. VI. On a encore
de lui JResponsio ad questionem ,
Cuis sit verus semus commatis :
Salus populi suprema lex esto.
* II; NECKER( Louis), fils
aîné du précédent , élève de
d'Âlembert, professeur de ma-
théâiatique^ à Genève en 1767 ,
quitta cette villepour entrer dons
le commerce à Paris sous le nom
de Germani , de sc^piété âvec les
banquiers Girardot et Haller;
ea 1762 il s*établit à Marseille
pour faire des spéculations ; il
est retourné à Genève en 1791.
Il a publié Theâts de electri-
citaie , 1747 5in-4*' ^>est auteur
-des articles Forces et Frottemens
dans TEncyclopédie : le tome 4'
des Mémoires des savans étran-
gers , dans le recueilîde l'académie
des sciences , offre encore de lui
une savante solution d'un pro-
blème d'algèbre« Louis Necker
mourut vers la fiu du dernier
siècle.
♦ IIL NECKER (Jacques),
né à Genève en 1734» frère du
précédent , passa le printemps de
sa vie dans l'emploi de simple
commis chezTbélusson, banquier
h Paris; mais bientôt uoe certaine
sagacité dans les affaires dont on
l'avoit cru pendant un certain
temps incapable , et le basard , le
firent connoître avantageusement.
Le premier commis de cette mai-
son , chargé de négociations à la
bourse , étant absent , Necker le
remplaça un jour oà il s'agissoit
d'une opération majeure , la ter-
'^ina heureusement , en s'éloi-
.gnant mêm,e 4^1» iùiiJtrucMQns (ju'il
* T. xu.
NECK
4oi
Bvoit reçues du banquier , et pro-
cura à cette maison un l)énéi>ce
de 5oo,uoo livres , reçut en cadeau
112,000 , liv. et acquit la confiance
de Thélusson , dont il devint l'as-
sooié. Sa fortune , dans l'espace de
12 à i5 ans, surpassa celle des
plus fortes maisons de banque.
Des traités , adroits selon les uns»
frauduleux selon les autres , avec
la compagnie des Indes , et àeg
spéculations sur les fonds anglais^
au moment de la paix de i763>
dont il fut instruit d'avance par
Favier, employé aux affaires étran-
gères , furent , dit-on , les prin-
cipes de cette fortune étonnante ,
évaluée à plus de , six millions. Il
songea alors à s'élever à quelque
Elace de l'administration , et sem-
la prouver qu'il n'en seroit pas
indigne, en publiant, eu 1769»
un ombrage sur la compagnie des
Indes. Il défendoit cette compa-
gnie , en rappelant les services
qu'elle avoit rendus à l'état aux
époques les plus désastreuses. Il
avoit pour adversaires M. l'abbé
Moreliet et M. Lacretelle ; ceux-,
ci sembloient devoir obtenir plus
de faveur : iU attaquoient des pri-
vilèges. exclusifs , us invoquoient
la liberté du commerce , ils ^at-
toient l'opinion publique , qui se
montroit favorable à tout ce qui
se déclaroit en opposition avec lé
gouvernement. Cependant le sjs-
tème de Necker lui fit de nom-
breux partisans , et ceux même
qui ne l'approu voient pas rendi-
rent justisce aux talens de l'au-
teur* Mais comme une certaine
réputation littéraire pouvoit fixer
l'attention sur lui , U s'empressa
de Tacquérir en publiant son Eh'
ge de Colbert , qui fut couronné
par l'académie française en 1773.
Cet éloge pouvoit être écrit d une
manière ]^lus philosophique : tout
n'étpit point à loue^* aans cet ha-
bile lidmihistrateui' ; mais les
a6 .
4oi NËCK -
formes académiques ne permet-
toient poiùt de mêler la censure k
la louange. Son ouvrage siir ia
Législation des blés fit sensation.
Malgré Tincorrection et Tenflure
deson style , malgré le vague et
m^me le vide de ses idées , le ton
philosophique et sentimental qu'il
sut jeter dans ses productions , les
rendit chères au \ulgaire des lec-
teurs , cnchaiités de voir popula-
riser les finances. Necker çom-
n(\ença alors k jouir d'une cer-
taine réputation , qu'il sut encore
accroître , eu mettant dans ses
intéi'éts le marquis de Pezay , qui
a voit une correspondance secrète
a\ec Louis XVI , et par le canal
duquel il faisoît parvenir au mo-
narque des mémoires dans les-
quels il exagéroit les ressources
de l'état. Ce dernier moyen
avança l'exécution de ses projets.
A la Ifm de 1776 , il fut adjoint a
Taboure^u , conttôleur géné-
ral , qui ; après huit moia de ges-
tion , se vit forcé de lui céder sa
place le 10 juillet IT77. Mau-
repas , malgré son grand âge , son
apparente msouciance et répicu-
. risme de sa conduite , ne pou-
vant renoncer a un pouvoir dont
, il s'étoit fait utie longue habitude ,
favorisa son élévation , pensant
qu'il ne troirvèroit qu'une créa-
ture soumise'dans un homme qui,
par sa- naissance , devoit avoir les
grands pour adversaires , et par
sa religion , ainH)it nécessaire-
. ment le clergé pour ennemi. G'é-
toit mal coimoftre Tame de son
protégé. Quoi qu'il en soit , on
peut dire avec raison qu'il fut
nommé dlrecleur des finances a
l'époque la plus critique. « Les
déprédations du dernier règne ,
a dit un écrivain , avolent causé
dans les finances de l'état un
vide qu'il falloit combler ; la
pierre de l'Amérirjre entraînoit
éu^i dépenses nouvelles ', ^ pro-
NECK
posant des impôts , il s'exposoît
a perdre sa popularité : il s'ef-
força d'y suppléer par les em-
prunts , les réformes. Il eut pour
adversaires les partisans de Tur-
got , qu'il s'étoit aliénés par ses»
principes sur le commerce dex
grains. Toutes les innovations du
nouveau ministre furent censu-
tées, Turgot ne dédaigna point
d'entrer en lice. On reprochoit ht
Necker une extrême prédilection
pour la caisse d'escompte ; on re-
présentoit la suppression des re-
ceveurs - généraux comme up
moyen pemde de mettre le. mo-
narque sous la tutelle des finan-
ciers ; celle des trésoriers , comme
le renouvellement d^une concep-
tion de l'Ecossais Law , dont le
souveoir se lioit aux plus afireux
désastres ; la réforme de la mai-
son du roi 9 coipme l'attentat d'un
esprit républicain contre la ma-
jesté du trône -, les emprunts ^
comme un expédient propre à
miner l'état, en lui créant des
ressources illusoires et passagè-
res , qui iraposeroient des char-
ges perpétuelles aux générations
futures , ou réduiroient le monar^
que à l'affreuse nécessité d'une
banqueroute. Le projet d*assem-
blées provinciales , que Necker
renouveloit d'après Turgot , alar-
ma les partisans de la monarchie,
et les parlemens . qu'il menacoit
de réduire ftux fondions judiciai-
res. S'il a voit beaucoup d'enne-
mis , il avoit de nombreux défen-
seurs , et particulièrement parmi
les hommes de letti*es , qai regar-
doient son élévation comme une
des conquêtes de la philosophie.
En 1781^ pressé par le besoin des
louanges qui le tourmenta toute
sa vie , il publia le Compte tenda
de son adminîstratiou , brochure
in-4<*, dont on débita plus de deux
cent mille exemplaires , et que lâ
satire fit httpûset Compte bleuy pan*
•
«c qn* iM'n>1ameft étoieM couverts
-«n ï>«pitr bien. Bieûlôt après il
tot» , dâîis l'irre^se da succèà ,
«« se prëvteiôirda suffrage publie,
il yôukiieiitrér dans le conseil. On
lui objecta sa religion ; mais pef-
Ynadé <}ue la crainte de le perdis
f emporfèroit sur le scrupule , il
itisistà et menaça de quitter sa
^Jacte ; il fut dupe de sa pré-
somption et on le laissa se retirer.
"Sa démission fut acceptée le !ï5 mai
1781. 11 se retira en Sdisse, où il
"acheta la baronnie de Copet , et y
publia son ouvrage sur VAdMinis-
f ration des finances^ 3 vol. îii-8'» ,
'TBomiment curieux de charlata-
nisme et d'orgueil, oui acheva
d'irriter les esprits , déjà mécon-
lens de son Compte rendu. Ils le
peignirent comme un ambitieux
qitî Vonloit fixer sur lui l'attention
générale , qiu achetoit la popula-
rité au prix de 1a rieconuoissance,
qui sapoit les fondemens de la
tiiotiarchieen dévoilant les secrets
de l'administration, ètqui^ subs-
^tnant le rôle d'un tribun à celui
de conseil d'un prince , sembloit
en appeler au peuple' contre le
monarque. Les fautes , la prodi-
'gaJité de Calonne , accrurent la
réputation de Necker. Étant ren-
tré en France eti 1767 , il écrivit
cotitre ce même Galonné qui l'a-
Irôit accusé d'être l^àuteiir du dé-
Jlcit , et fut exilé k la suite dé
cette querelle. En 1788 , lorsque
la fermentation qui se manifesta
contre Brienne eut effrayé la cour,
Necker fut rappelé à la place de
Contrôleur-général, et , se sentant
Soutenu par la voix duneupîe , il
îûe consentit à re^renare le ml-
nistèk^ qu'à condition de ne point
travailler avec le ministre princi-
pal. « Nous allons voir , écrivoit
alors Mirabeau , te charlatan de
Wecker , ce roi de la canaille :
yil étoit le maîtçe , elle finiroit
(»a/ tout étrangler 50US' «a diree-
lion. » Mirabeau l'àvôit bien jugé.
Aflàmé de Succès populaires ^ }!
fespéra tout gouverner , en faî-
sant entrevoir au roi une aug;-
mentaiîon de puissance et aii
peuple uneproch^ine démocratie,
dans rabaissement dès premierii
ordres et des parlemens. Le rap-
port qu'il fit au conseil , le 27 dé-
cembre 1788 , sur la forma-
tion des états-généraux , fut com-
me la prenrière étincelle qui al-
luma lea matières combustible*
préparées depui» long- temps. 11
ne faut pas croire cependant que
rvccker eût un plan lixe j il erra
sans cesse de projets en projets ;
et , ce qui paroîtia peut-être sin-
gulier , c'est que, si une sorti*
d instmct et ses préjugés le rame-
nèrent toujours vers l'abaissement
des premiers ordres , une idée \
laquelle il ne tint pas moins , c'est
qu il eut l'espoir de gouverner le
monaraue. Tous ses écrits sont
pleins Je passages qui décèlent ci
goût pour le despotisme. £41
I J89 on lui reprocha dXvoir con-
tribué à la disette des grains , ôix
manifestant surcetobjet des crain-
tes mal fondées; On prétendit que
sur 39 millions , pour lesquels U
avoit acheté des hlès , 28 étoient
J-enl^és par la vente même de c^s
blés , et qu'il n*èn avoit pas rendii
compte ; des critiques assurèrent
quMs avoient été employés à vain-
cre les obstacles qui s'opposoient a
son ambition ,. ce oui semble au
moins exagéré. Le 5 mai il pro- •
nonça à l'ouverture des êtats-gé-
néraux un long discours , et , au
milieu des louanges les plus f%-
des pour la nation et pour le sou-
verain , il y plaça un plan de tra*
vail pour c^te assemblée, qule
soA amour-propre lui donnôit
l'espoir de diriger à son gré. Le
M juillet , lorsque I9 cour crut
devoir prendre derî mesures côn-
T:re Ua facUbns', ^ù» wAvojJa
4o4 NECK
Necker , qui étoit devenu eomme
leur seutinelle dans le conseil
Wmeduroi. Le i6 , rassemblée
*lui écrivit pour lui témoigner ses
regrets sur sa retraite , et lui an-
noncer qu'elle avoit obtenu son
rappel. £n effist , dès le 12 le
peuple de la capitale avoit porté
son buste en triomphe k côté de
celui du duc d'Orléans. Le 27
'on lut à rassemblée la lettre de
"remercîihent qu'il lui écrivoit ;
'et Son retour depuis Bâlé jusqu'à
Taris fut un triomphe continuel.
Lé jour de son arrivée il alla
témoigner sa reconnoissance à
'Phôtef de ville , et le lendemain ,
«19 , à l^ssemblée nationale. Pen-
dant le reste de Tannée il pré-
'senta a chaque instant de nou-
veany mémoires sur les ressour-
ces des finances. Mais ces petits
reviremens qu'il avoit portés de
la banque au ministère ne pou*
voient convenir ni au parti qu'il
vouloit réparer , ni ii celui qu'il
- vouîoit détruire. Ce dernier, qui,
sansl'aimer jamais, s'étoit servi de
NECK
du comité des pensions iles hom^
mes notices en affaires > et en-*-
core à ^apprentissage des i^rtmif
publiques. Ne pouvant plus en-*
suite se dissimuler le discrédit
dans lequel il étoit tombé, l'ai-
greur s'empara de lui , et on lii
y it s'opposer en juillet /contre ses
Erincipes bien connus } à ce que
louis XVI sanctionnât le décrel
portant abolition de la noblesse f
et publier même des observa-
tions sur cet objet. Le 17 août il
adressa nnmémoire k rassemblée
par lequel il demanda que les dé-
crets sur les pensions fussent mo-
difiés , en observant que le corpi
législatif ne devoit pas avoir la
disposition des grâces , et affoi-
blir ainsi le gouvernement. Bien-
tôt il se vit haï , méprisé par
l'assemblée nationale qu'il avoit
cru diriger , par le peuple dont
il avoit été l'idole , par la cour
qu'il avoit conduite dan^ l'abîme»
et il se décida , dans le mois de
décembre , k fuir , après avoir
vu le peuple arracher de dessus
•on. nom "par oaosedù trouble ,. la porte de son hôtel cette ins-
l'abandonna dès quHl lui devint cription : uiu ministre adoré^
inutile ; et bientôt il lui fut aisé
de s'apercevoir que son crédit
^s'évanouissoit de jour en jour. En
eeplembre ilecnVif sur la sanction
rovaie , et se déclara pour le
veto suspensif. Dans le même
temps il déclara plus positive-
ment encore la chute du crédit
'public , demanda un emprunt de
•80 millions ,*quc Mirabeau con-
^tribua a lui faire accorder de con-
fiance afin de lui laisser une res-
^ponsabiHté qu'il saVoit bien de-
voir le tuer pplitiquemient. Enfin
\t fameux livre rouge parut en
^avi il , et acheva de le dépopulari-
' ser^ €ihoqué des observations dont
l'av6b^4iamus avoit dccompagné
la public^ion de ce registre , son
'orgueil raveûgla, il osa ^ dans
s^ réponse , appeler les wembres
qu'elle y avoit mise dans un mo-
ment de délire. Il retouiiia dans
sa» patrie , abandonnant, pour
gage de son administration ,
2,4oo,poo liv. , qu'il avoit placées
sur le trésor royal , une maison
de campagne et son hôtel k Paris.
Poursuivi par les injures et l'ani^
madye<rsion de tous les partis, il
fut arrêté a Arcis-sur? Aube, et ne
put continuer sa route qu'à la fa-
veur d'un décret de rassemblée
nationale. Le même peuple de
Vèsoul , qui avoit naguère traîné
sa voiture , . le chargea de malé-
dictions et faillit massacrer sea
valets. Bientôt le génie des révo-
lutions , qu'il avoit contribué avec
tant d'ardeur k attirer sur l'Eu-
rope , le ppursuint , .et lé titre de
baron « oont il avoit cru devoicv
NECK
son nom » devint contré
lui un motif de plus de perses
cution. U avoit publié , dans le
eonrant de 1792 , un ouTirage
intitulé Du pouvoir eâtéctit if iians
les grands états ; et a la fin de
cette même année il osa inviter
les amis de Louis XVI k le dé-
fendre à la barre de la conven-
tion nationale. Necker continua
à vivre paisiblement dans sa ba-
. ronnie de Gopet, i&on sans soneer
à sa g;loire , mais n'ayant plus
{»our cela d'autres ressources que
es écrits. Il en prépara de nom-
breux ^ dont une partie a déjà
Eam par les soins de madame ae
taël sa fille. Cependant, en 1802,
il publia un ouvraee contre le ^ou-
vernemetit consulaire , oui fit
assez de sensation dans le mo-
ment , et dans lequel on trouve
Aes idées républicaines entremê-
lées d'fnsTîtutions monarchiques.
Il avoit été invité mielque temps
auparavant de se mêler des affaires
de la Suisse , ce qu'il avoit re-
fusé pour des raisons de santé.
Il mourut à Genève le 9 avril
ido4 9 après une maladie courte ,
mais pénible. On a de lui,
outre les ouvrages indiqués ,
Réponse au méfÀoire de M. l'abbé
Morellet , sur la compagnie des
Indes, •17^; Mémoires sur les
administrations provinciales ,
178 1 ; Réponses de Necker au
discours prononcé par Galonné
kTass^nblée des notables , 1787;
I^ow^eaux éeUàrcissemens sur h
Confie rendu , 1788 ; De tim^
portancedes opinions religieuses^
1788, 1 vol. in-8« et in- ta ; Obser^
votions surf avant-propos du livre
rouge y 1790; Sur- l'administra''
tion de Necker , par hd-mêmey
1791 f De la Bévcdution française^'
1797; ouvrage reknpli de pathos
et d^une fausse sensibîK^^ ; Cours
de morale religieuse^ 1^800/ des
'Mémoires, etc« j •te*.
NECR JS^oS'
t ÏV. NKCKÉR (Snsahpe),!
femnnte du précédent ,. née à , Ge-!
nève , de M. de Naaz , minisjlrev
Protestant , sans fortune , qui luÇ
onna une éducation brillante.^
Madame de Vermenoux prit ma.-,
demoiselle de Naaz chez elle à Pa-^
ris , pour enseigner le latin 2t
son fus. C'est dans cette maison,
qae Necker en fit connoissance«
Elle suivit la fortune de son
époux dans toutes ses chances^
lÂJrsque ce dernier fut parven^
k la di^ction des finances de
France , madame Necker , loin
d'en prendre plus d'orgueil , ne
se servit de son pouvoir que pour
augmenter le bien qu'elle se pUi-
soit k faire. Son occupation tavcH,
rite fut de contribuer a l'amér
lioration du régime intérieur de^
hôpitaux , et de diriger die--
mêime un hospice' de charité
qu'elle établit a ses frais près de
Paris. Son caractère obligeant et
son esprit facile lui donnèrent
beaucoup d'amis parmi les gens
de lettres. Thomas et Buffon
étoient du nombre. Elle appeloil
lé premier FHonune de ce siècle ^
et le sefond VHomme des. siècles.
Après la retraite de Necker , ell^
le suivit k Copet en Suisse :. ell^
y est morte en 1^94- On lui doit
les ouvrages surrans : I. fiés
Inhumations précipitées ^ ij^',
in-8*. II. Mémoire sur tétahlis--
semèni des hospices y in-S". III.
R^exiàns sur le divorça , 1795 ^
in-8«. L'auteur , né diins une ve-
Kjg[ienqui autorise lé divorce ,^n'en
soùtiexit pas moins , dans cet
écrit , l'mdissolubilité de Tunion
conjugale. On y trouve plus de
sentiment que de raisonnement;
Lte stjlis ea est souvent précieuXi,
Des comparaisons le surchar-
gent , et n'ont pas toujours unr
juste application. Madame Necker
y oublie son sujet pour s'oocur
per d'«Ue i de^sa famille ^ de son.
Ap^
NBCK
NECKi
met» çon pour une .^i»<) réf»'^
t^ûoii i çe.llp enfin y qui, parmi.
Unt de légèreté i a un curaotète »
qui dans la foule a couâervé un*
ame^ qui dsm^ le monde oso
avouer » ^on afoi après favoir
entendu caldinnier % qni o^e Ic^
éppiiz. C'est une terrible ^nS^-
tson que ceHe de trouver* rocca-
f^on de se louer , et de ne pa$ le
faire : aussi n'j rèsi$te-t-elle pas.
Cet écrit , très-censuré , offre ce-
pendant beaucoup d'idées fortes
et touchantes. IV. Mélanges *eX'
traits des manuscrits de madan^e 1 défiçndr^ ^u^nd. il doit n^en rien
Necker , 1798 , huit veiumes in- savoir 9, QiM hors de sa maison et
I V
Ô», publiés îlprès la mort.de
Fautelir. En général on trouve
âans tous ses ouvrages un grand,
fiombre de pensées vraiqs çt fîn^sSA
des tableaux d'un beau coloris ^
des conseils sages et bien e9:pri-<
tnés ; mais on peut lui appliquer.
£é due Voltaire a, dit de^ réiogê
Se Ûplbert par son époux; ,« qu*on
y trouve autant de mauvais que
oebon, autant 4e phrases ot>s^
cures que 4e claires , autant de
inots impropres^ qqé d'exprès»
Sons j[ustes ,, joutant d'exagérar.
tiens que de vérités. » I^oins de
désir de jouer un rôle auroit
J)eut-élre di^}n.u4 sa célébi'it^ et
augmenté son bonlieu^. Thamas ,
qui lui a consacré des yers adres^
$és k Susanne, a fait indirecte-
ment son éloge dans l'Essai sur
les femmes ; « Ç^jJe qui e^t. véri-
tablement estimanle estla femme
qui ,' prenant dans le monde les
charmes de la société 1 c'est-à?
dire le goût , la grâce et Tesp^it,
^ai< en mâne temps sauver sa
Kaison et ^on cœur aê cette vanité
Troide, de cette iâuss^^usibilité
qui naissent de l'esprit de société ;
celle qui , asservieinatgré file aux
çenventions et aux ns^e$ » ne
perd point de vue la nature y, et ^e
Retourne encore quelquefois vers
f Ue pour l'honorer du n^oins par
ses regrets ; cçUe quji , par son état,
forcée à ^ dépense et au luxe,
choisit du n^Qjns des dépenses
utiles a associe l'indigence indus-
trieuse à sa richesse j celle qui ,
en cultivant I^ philosophie et; les
cbe;c eU% sait garder. son estime
k la yert^ « {ion mépris au vice > et
sa sensibilité à Vamiti4> ^
* V.NEGRER (Noa,-Josepb),
né en Flandre en 17990 docteur
en miàéçxue de l'iiuiversité de
piQUa^ » bQtanistei de l'électeur
palatin ) historiographe du P»^
latinat , 4qs duchés ue Berg e^do
Juliçrs , . agrégé honorait^ ai»
collège 4e m<^<]u?cine de IVanci »
membf e des académies âm sci^n-*
ce^, aifta et belles-lettres de Hol-«
lande 1 4u Braibaiit ,. de Boueo ,
de Bavière , de Manheim el dk
Châtooas ,' se consacra dès $a plus
tc;tidre jeunesse k )'étude et a 1%
çonnoiss^œ des plantes* Plu^
rieurs, vojag^s entrepriis.en Fian-v
ce, en .A.Uenivag9è et ailleurs»
iu^ fournirent l'occasion d'éten?
dre se$ savantes recherches ^ il en
a déposé l^H résuit^t&dans lesiout
vrages suivant ; JU Hehciap Oattd'*
fie^lgiç^ sjdsfssire^ , ^eu JTnactar
tus, gen^raUs plcmtarum GnUo^
^^fgicarfÂm ad gênera relatarum^
CMm. 4ifforeHHi4 ^ naminiius tri-'
iHOtUbHS , pharmaçeuticU » leciê
ttfUfi^lilHts ,. preipHéiiiLtibiAS » vir*:
t{K4ikuSf eçr oàsieryathnct-ciùmicf
l^ibm y dUQioribus prasclari^
£i4m ^v^mad^rHanibusi aect/mr
dùrm pFincima Idnrupamt , Strasr
bourg, 17081, % vol. inti^. C'est
Ja Flore aes Paya^Bas , conktenax^
les caractères àistinetifs qui cona-
.tituent chaque gendre et chaque^
jespèoe dé plas^tea» Uvirs noms*
tnviftuj^et pharmaceutique»» lef
lettres, les «unfpour ^l^-mÀ-j endroiu qù. dO|fM Juû^iâBt «fMWr
JVE€K
.tan^ment, leurs propriétés mé-
dicinales , avec (les observations
éclairées par les lois de la plus
saine chimie. Cet ouvrage est dis-
posé suivant le système de lin-
née. II. Methoaus muscorurn.\
per cictsses , ordines , gencrq. ac
species > cum sjw>nYmis , aomini'
hus tnvialibus^ ob^ervationîbus
Âigesforum , mneisque jfiguHs il-
lustratorum, IVJanheim , de Vina-
primerie de Paçadémie , 1775,
10-8°. Neôter avoit l'ait des mous-
ses son étude de prédilection ; il
n'admet c^u'une seqle classe ou
dynastie de mousser j il la divise
en trois ordres , dont les caractè^
jes dj^tinçtii's sont pris des effets
de la germination \ toutes les
moosses doivent être regardées
«omme pérennellos , mais leur
germination n'est- pas toujours là
même ; dans les unes elle est
feuiUée , dans d'autres elle est
plomeuse ^ et 4ans quelques-
unes enfin .elle est à simples bôur-
.||eoiis. TeL^ sont Içs tjrois ordres
ccéés par Kecker. Cette méthode
a été adoptée par l'AUemagae.
L'ouvrage a été réioçiprimé à jRa-
.tisbonne et en Angleterre. III.
Physiologia muscocum per exor
men anafyticum de coiporibus
variis naturàlibus inter se col-
îafis continuitatem proximamve
anintalis cum vegetabili concate-
nationem indicantibus , Manheim,
in-8*». Cet ouvrage curieux a été
traduit en français sous ce titre :
Pl^siologie des corps organisés ,
ou Examen analytique des ani-
maux et des végétaux comparés
ensemble j^ à dessein de démon-
trer kl ckaine de continuité qui
unit les différent règnes de la
nature , Bouillon , 1775 , in-8°.
IV. Eclaircissemens sur la pro-
pagation desjilicées en général ,
(Manheim, 1775, in-4'*. V. His-
toire naturelle du tussilage et
du pétasitt ^ jacur servir à la
m
NECT 407
phjrtologie du PalaXinatdu Rhin^
des duchés de Juliers et de Berg^
Manheim^ *779> in-S**. Cette dis-
sertation est imprimée dans le
tome IV* des Mémoires de l'a-
cadémie de cette ville. VI; Traité
sur la mycétologie y ou Discours
sur les champignons en général ,
etc. Manheim , 1783, in-8«. VIL
Elementa botanica , gênera ge*
mina , species naturales omnium
vegetabilium delectorum , ^rum-
que characteres diçLgnosticos ac
pècuUares exhibentia , secundiim
sjstema omologium seu natu/nle ,
evulgata cum tabulis separatiA ,
Neuvsriçd-sur-ie-Rhîn ^ 1790 , 5 v.
grand in-8«. Ce traité élémentaire
est le fruit de douze années de
réflexions , de recherches et de
rofondes méditations. Ce célè-
re botaniste est, mort à Manheim
le 10 décembre 1795.
t NECTAIRE, en latin Nec-
tarius , natif de Tarse en Cilicle,
d'une maison illustre , fut mis , à
la placé de saint Grégoire de Na-
zi anze , sur le siège de Constan-
tinople , parles Pères assemblés
dans celte ville en 38 1. Nectaire
n'étoît alors que catéchumène ;
ainsi il fut évêque avant d'être
chrétien. L'empereur Théodose
avoit demandé pour lui le trêne
épiscopal, et on ne put le lui re-
fuser. Ce fut sous son épiscopat que
la digiiité de pénitencier fut sup--
primée dans Féglise de Conslau-
tinople. Une femme de qualité
s'étant j par ordre du pénitencier,
accusée d'avoir été corrompue
par un diacre , la révélation da
ce crime secret fut un sujet de
scandale pour le peuple. Nec-
taire alors laissa la liberté à cha-
cun de participer aux saints mys-
tères , selon le mouveiq^t de sa
con<icience , sa us a;^fiir recours
au prêtre pénitencier. La plupart
des églises d'Orient suivirent
4o8- NEED
l'exemple de l'église de ConsUn- '
tinople , et chacun fut libre de
se cnoisir un confesseur. Nectaire
mourut en 397. Il avoit beaucoup
de talent pour les afiaircs ; mais
©on savoir étoil fort boroë. On
a de lui ConJUtatio imperii papœ
in Ecclesiam îatinam , publiée
par Pierre Allix , Londres , 1 702 ,
in-8». Cet ouvrage déplut a la^
cour de Rome.
•f ?ÎÉE DE La Rochelle ( Jean-
Baptiste) , avocat , subdélégué de
l'intendant d'Orléans ii Clamecî
sa patrie, mort en 177^1, à 80 ans>
a donné , L Quelques mauvais Ro<
luans , tels que le Maréchal de
Boucicault , nouvelle historique ,
Paris , 171 4» in- 12 ; la Duchesse de
CapOHC , Paris , 1702 , in-iQ. II.
Tin Commentait^ sur la Coutume
^Auxerre^ Paris , 1748 , in-4**.
tl. NÉEDHAM^arcbamont) ,
écrivain anglais, natif de Burford,
dans le comte d'Oxford , né en
16^20, étort clerc de procureur lors-
que les guerres civiles vinrent à
éclater. Il entreprit à cette époque
un journal parlementaire , mù-
XxiXé Mercurius Bntannicus ; mais
.ayant éprouvé quelque désagré-
ment dans le parti qu'il avoit em,-
brassé, il>e tourna du côté de la
cour et continua son journal dans
an sens tout différent sous le titre
de Mercure pragmatique ; ce ne
tai pas le dernier cnangement
qu'il éprouva . Le parti populaire
vint a Dont de reconqiHJrir Néed-
bam y qui ne nianquoit ni d'esprit
ni de talens , et lé Mercure prag^
matique àeyml politique, La ver-
fatilité de Fauteur devoit nuire k*
9a réputation ; il ne fut regardé
que comme un écrivain merce-
liaire aussi peu dign/e de Testime
du parti qu'il avoit embrassé c(ue
de celui qu'il avoit abandonné. Il
inourut subitement eu 1678. (>n ]
NEED
a de lui une foule de pampbletiF
politiques , iau|ourd^hui dépour*
vus de tout intéréti S0U3 le pro-
tectorat de Gromwel il publia un
Traité de la souveraineté du peuplé
et de rexcellence et un état libre ,
traduit en ' français , par Théo-
phile Mandard, Paris, 1791, in^S*,
a vol. En posant les principes
de la souveraineté du peuple y
il flattôit alors la passion qui do*
mînoit dans sa patrie. 'Son ou-
vrage est savant » méthodique et
hardi. On y trouve plusieurs pa-
radoxes qui décèlent plus d'ima-
gination que de jugement.
t II. NÉEJDHAM ( Jean T»-
beav(lle), né k Londres le ift
septembre 1715 , descendoit de W
branche pumée de la famille dont
milord Kilmotej est le chef. Elevé
dans la religion catholique , il
s'établit «dans le séminaire des
Anglais à Paris , et devint cor-
respondant de l'académie des
sciences , et ensuite membre de
la société royale de Londres en
1749* Néedham est le premier ec-
clésiastique catholique que cette
compagnie ait adopté. Le gou-
vernement des Pays-Bas l'appel»,
en 1J69, pour concourir a réta-
blissement d'une soeiété litté-
raire. Il mourut le 3o décembre
1781 à Bruxelles , où il étoit ree-
teur de l'académie des sciences et
belles-lettreSjlaissaut un nom dis-»
tinguépardes connoissances éten-
dues et variées , sur-tout dans la
physique et l'histoire naturelle.
Des observations pénibles sur
des objets^ non moins inacces-
sibles aux jeux qu'à rintelligènce.
de l'homme , l'ont fait regarder
comme un àes plus laborieux
coopéra teurs ^e BufTon , et ont
préparé le système sur la géné-
ration" des êtres , pubHé par le
Pline français. Quoique ses ex-
périences sur les animaux micros-
{
NÉEF
NEEL
409
eopîqaes nViîent pas ea le'stiecè^ | de PMs y et le Triomphe de Ga*
ou il leur a supposé , elles ne më- lathée , autrement dit , V Aiguière
ntent pas le mépris que Voltaife
leui* a prodigué. On a de lui , I.
Diverses Observations insérées
dans l'histoire naturelle de Bul-
fon. II. Nouifelles recherches sur
les découvertes microscopiques
et la génération des corps orga-
nisés , traduites de l'italien de
Nicolas Spalanzani par l'abbé
Bësley 9 ^y^^ ^^^ notes , des
recnercbes physiques et meta-
phjsi^fues sur la nature et la re-
ligion 9 et une nouvelle théorie
de la teire, Paris, 1769 , deux
parties in-8". ill. Nouvelles Ob-
servations microscopiques , tra-
duites en partie de l'anglais par
Louis - Anne ' Lavîrotté , Pans ,
1760 ,' in- ta. IV. Lettre de Pékin
sur le génie de la langue des
Chinois , Bruxelles » 1775 , in-4**.
V, Principes d électricité y conte-
nant plusieurs théorèmes appuyés
par des expériences nouvelles ^^
traduits de l'anglais de milord
Ifahon , Bruxelles, 1781 , in-S<*.
♦ NÉEDLER ( Thomas ) , em-
ployé dans le^ bureaux de la
marine en Angleterre , distingué
par son esprit , ses connoissanees
et sa piété > mourut en 1718,
Agé de 28 ans. Duncombe a
recueilli et publié en 1724 ûu
volume de ses ombrages en vers et
en prose dont il j a eu trois
éditions.
* NÉEF. ( Jacques) , graveur ,
né a Anvers en i639 , s'est acquis
de la réputation par la plupart
ded ouvrages stfivans : I. ha chute
des anges rebelles , d'après Ru-
bena. II. Melchisédech et Abra-
ham , d'après le même. III. Jésus-
Christ sur la croix , ayant à ses
pieds saint Jean et la Vierge ,
idem. IV4 Le . Martyre de saint
Thcmmi , idem. V. Le Jugement
de Charles /, roi d'Angleterre ,
idem. Vï. Le portrait du cardi-
nal infant eTEspagne , qui 5e
trouve k la tête de la description
de l'entrée de ce piince dans
la ville d'Anvers , idem, VII. Jé-
sus-Christ et les six pénilens ,
demi-figures, d'après Gérard Seg-^
hers. VlII. Le Martyre de saint
Liévin , d'après le même. IX;
Jésus-Christ devant Pilate , d'a-
près J. Jordaëns , dont les pre-
mières épreuves portent le nom
de Van den Ënden. X. Oes Sujets
d'après Annibal Garrache , Eras-
me , Quellinus , etc. ^;ÂÀLfM
•*NÉEFS (Péter), peintre,
élève^le Stéenwick i né a Anvers
vers l'an i58o, fit une étude par*
ticulière de l'architecture et de
la perspective. Son talent étoit de
représenter Tintérieur des églises*
On ne peut se lasser d'admirer
dans ses ouvrages un détail et
une précision qu'il seroit diffîcile
d'imiter. Il distribue la lumière
avec beaucoup d'intelligence, et
sa manière , quoique d'un fini
très- précieux , n'est ni dure ni
sèche. Il peignoit mal les figurer :
celles de ses tableaux sont ordi-
nairement ,de Van-Tulden, Té-
niers , ou d'autres. Péter Néefs a
eu un fils qui a travaillé dans
son genre*, mais qui lui étoit in-
férieur pour le talent. Il y a un
choix à faire dans les tableaux dn
père. On ignore l'année de «a
mort.
t NÉEL ( Louis - Balthasar >,
mort a Rouen sa patrie en 1754 »
est auteur de , I. Voyage de Paris
à Saint - Cloud par mer et par
terre 9 1 75] , in-ia , bagatelle plai-
saute , qui a eu grand nombre
d'éditions. IL Histoire du mare*
chai de Saxe f iy52 , 3 vol, in*ii;
4iO lïEER
Dresdfi 9 iprfrÔ , 9 vol. in-i^ , r^im-
pwimée k Mittau. III. Histoire de.
Ijçm9 y duc d'Orléans , ^fils du.
régent y 17S5, in-is. IVi Et d^
plusieurs pièces de vers sur diiTé-
rens sujeta» Soa «tjle est quelque-»
inhs peu naturel et 94 p^âiefoible*
Ou trouve eepenUaut quelques
bons vers j parmi la multitude
des mauvais ou des m«Mliocres
qu'il a laissés. Le père de cet écri-
vain y. qui étoit avocat au. conseil
d'ëlat et privé du roi » est autew
d'une céiôédiejên S actes , en vers,
intitulée UJihàsion grotesque , ou
le Feint Néoromanden , Rouen ,
1Ç78 , in-12.
NÉELS (Nicolas) , Neelsius ,
doininieaii]( do Bralniur, docteur
I ^ eok théologie , enseigna cette
science avec réputation dans Tu-
niversité de ûouay , et fut pro-
"vincial de son ordre. On a de
lui , en latin , de savans Corn-
mentmres sur la Genèse , le Can-
tique des Cantiques y les Épîtres
de saint Paul> et T Apocalypse.
KéeU mourui en 1604 •
*NÉER (E|lon Vandcr),
ipeifitre, né à Amsterd^on en i643 ,
mort à Duaseldor^* en 1706;
après avoir pris des leçons de
«on père » paysagiste estimé ,
Ï>aMa k Técole de Jacques Van-
00 ) peintre distingué par sa
aiawère de rendre le nu. Les
ditUcultés du genre qu'il adop-
tent ne l'eârayèreat point. Ses
beurenaes dispositions , cecondées
par un maître habile, le firent
avancer à grands pas dans la car-
j^èrc. A l'âge de vin^t ans , Néer
vint k Paria , et travailla pendairt
trois on cpiatre ans pour le comte
de Doua , go^uverneur d'Orange,
De Eetour à Amsterdam , il s'y
•maria et demeura veuf, chargé
de aeixe enfans. Il contracta à
Jii^iubeUee, où scf ouvrages fusient
TfÉËR
Irès-recherchés , nn Second nàt»
riage, et devint encore veuf avee
neiu enfans déplus. Une famille
si nombreuse le réduisit à tra^
vailler uniquement pour la sou*
tenir. Il peignit des paysages qui
eurent un grand succès,, et'ue
lui coûtèrent ni autant de soins
m autant de temps que sei ta^»
bleoMX d^histoire. » Ces derniers ,
dit Deseamps , sont bien compo-
sés ; . ses portraits e« grand et en
petit , bien coloriés., touchés
avec esprit et finesse ; et Von voit
dans ses paysages qu'il les traitoit
d'après nature , ainsi que les
plantes dont il en oanoit ley
devans. »
t NÉEBCASSEL ( Jean } , né
a Gercum en i523 , entra d^ns
la congrégation de l'Oratoire à
Paris. Après avoir proCessé avec
succès la philosophie et la (hécv-
logie dans cette congrégation , il
djevint arcliidiai^re d'Utiaeclit et
provicaire apostolique. Le cka«
pitre de cette ville, ayant perdu
son archevêque , donna celte
place k Néercassel. Le pape
Alexandre Vil a voit voulu faire
éHre Pabbé Catz , doyen da cha»
pitre de Harlem : les deux com-
pélitcurs, amis l'un et l'autre de
ta paix , convinrent qne Catx
ffouvemeroit le diocèse de Har-
lem soos le titre d'archevêque
de Philippes y et NéeHassél celui
dIJtrecht , sous le titre d'évôque
de Castorie. Le nonce du pape
approuva cet accord ; et après
la mort de Catz , Néercassel fut
le seul évèque de tous les. ca*
tholiqnes^ de Hollande , dont le
nombre étoit jDrt grand. Il mou*
Nit le 8 }iûn 16B6. On a de
h}) trois Trcùiés latins , ie JMre*
miev sur la. Lectmre de PÈeri"
iure sainie y traduit en frsmçaia
par Le Roy , abbé de HatutCrFon^
taine y Cologne , 16^ » ia«^ ; ie
KEGR
second snr Iç Cultç des saints, fi
aè la sainte Vierge > traduit eo
français par Iç. même , Parjs ,
lÔrrg , în-8" ; et fe troisième > inti-
tulé' VAnioi^r pénitent , traduit
CTi français p?ir Tabbé^ Guiïbert ,.
Utrecht , 17/J1, , 5 vol. ïn- 12. C'est
un Traité de Farnour de Dieu
dans le saiÇren%en,t de pénitence*.
La meilleure édition de YAmor
pcenitens est ceUe de iû84> deux
roi. ip-ia. Il parut en i'rauçais
en ly^Q , en 0 vol. ia-12. Les
ieMx autre$ Traités ont été tra-»
dui'ts en français par Le Roy ,
abbé de Haute-Fontaine. Us sont
estimés , à quelques endroits
près , où Néerçassel parojt favç-
rable ^ux rêveries de Jausénius.
IJjdmor pœnitens fut censuré par
Alexandre VIU, et défeçidu par
un décret de là sacrée congréga-
tion. Innocent Xl, a qui ilavoit
été déféré, ne voulut j^mai$ le
condamner.
. KÉESSEN (Laurent), natif
4e Brabant , cbanoine. de la
çatbédrale de Malines , prési-
dent 4" séminaire dev cette ville,
augmenta çonçidérableroept les
revenus de ce séminaire, à con-
dition quVn n'j nomnieroit pour
professeurs que des clercs sécu;
liers. Il mourut en 1679. Ou a de
lui une Théologie en latin , Lille ,
1693 , 2 vol. ui-fol. Le dogme
Q*y est pas traité avec beaucoup.
4^étendue ) la morale y occupe
Çlus de piaçç y et Fauteur n'est
pas relicné*
• *ï. NÉGRI (François)., de
Venise, célèbre grammairien , né
vers le milieu du i5* siècle , em-
Jbrassa l'ordre ecclésiastique ,> et
s'appliaua avec ardeur à l'étudç
de k pnilôsophie et des belles-
Jeltres grecques et latines, Aprè^
avoir professé la grammaire pen-
44«t piusieiurs amiées s» Y^xûs^ ,
qii il fît de bons élèves , il alla «
vers l'an i4^8l, enseigner le*
belle* - lettre^i. à , Padoive , , ou il
écrivit 5on Traité Z>e con^çriben-^
disçpistQlif, En i497'.Négriétoit*
Ferrare , auprès du cardmal Hip-»
poljte d'Est , qui lui donna m'
place de protono taire ap4^stolique^
et qui le fit $01^ majordoinç. Oo.
préâ^ume qu'il mourut vers l'ao^
i52Q. On a encore de lui uo^^
Abréséd^grofnmaire ; un Abrégé
de PÎutarque ; des JpUscQurs , «t
des Poésies \9L{,me9. H a laissé
plusieujjfs ouvrages manuscrit»
que Ton conserve dan^ la bibUo- •
. tbèque du Vatican.
. t II. NÊGRï (François),
bénédictin , né a 3as;^ano en^
i5oQ, dans les états de Veuise,
d'une faipille ,nx>bl^ et ancienne 4
iivoit reçu de la na^uf e un esprU
vif et pénétrant ;; f es études fu«
rent brillantes ; il fit de rapides
progrès dan^i la pbilosopbie 9
mais principalement dans la poé*
sie. . En i525 , après avoir apos-
tasie et. quitté sou ordre , il prit
le cbemin de Trente, s^ rfudil
dans TAUemagne , qui avoit
alor^ adopté les opinions de Lu<r
tber , et se lia d'amilié^avec^&uin-i
gle ; en x529 il l'accompagna
au3( conférences , de Marpurg ; il
alla ensuite à la fomeu^^ dièto
d'Ausbourg, convoquée «n iS3o
par Cbarles V, et à laquelle ïe%
luthériens présentèrent leur pro^
fession de religion \ connue sous
^ le uoJ» de Cpnfessiof^ dJus-
koM^g* ^égri s'y distingua par. son
éloquence et ^Q& talens. La guerre
s'étai^ , railuiyiée en AlWmagne »
il retourna en Italie. Ap^ès un aa
de scjoqr dans sa p^^rie , son bu*
ineur inquiet^ xl^rigea ses p^9
vers Strasbourg , *t dç là vers
éienève et VAuemagne , répan»
dant ses écrits, avec ses opimona.
Ces cpuir;»es le conilui&uresit; à
4ti
NEGR
NEGR
-Chiaveni^a , oh il se fit maître
maître i fourmille de fautes d'impressîoa
d'école , se maria. , et eut des eu- et d'erreurs commises par Tau-'
fens. Devenu pasteur de cet en- * — — " *"' — ' — '" ' ^^
droit , il continua de prêcher la
Bonvelie réforme. Quelque temps
après il abjura la doctrine de
Zuicgle et embrassa le $ocinia-
fiisme. On présume qu'il termina *
tes jours à Chiavenna vers l'an
i55g. Ses principaux ouvrages
tont, I. ï)e F'annii Faventini et
Dominici Bassanensis morte y qui
tenr, qui n'eut pas le temps de
les cornger, ayant été surpris
par la mort au moment ou il
avoit dessein de le faire.
*1V. NÉGRI (Jean-François) ,
né k Bologne lé 3 janvier x5<^«
Après avoir appris le latin, il étu-
dia la peinture et l'architecture ci-
vile et militaire ; mais il. réussit
muper ob Ckristum in Italid Ko-' principalement dans le portrait ,
manipontijicisj^ssu impie occisi dans lequel il étoit'renommé pour
sunt , brevis historia , Tiguri , bien saisir la ressemblance. Il
i55o , in-8». II. Turcicafj^m re- '^ ' ^
rum commentarius Pauli Jovii
jgpiscopi Nucerini ad Carokim V^
imperatorem augustum , ex ita-
hco latinusjactus Francisco Ni-
gro , interprète , Wittembergae , DegU indomiti. Il s'adonna eri-
1537. En tête de cet ouvrage , — •-- -^--■- *- * l. _i__ j_
réimprimé en i538^ à Anvers,
Strasoourg et Paris , et à Baie en
1543, est une préface de Philippe
Melantone , ^ans laquelle il ne
fait aucune mention de ^égri.
m. Rhetia , sis^e de situ et mo'
ribus Rketorum , Basilea; , i5^y.
Ce poëme en vers hexamètres est
assez rare. ÏV. Del liberoarbitrio,
tragedia , Genève, i546, in-4**>
et i55o^ avec des augmentations.
Cette tragédie est recherchée par
les cnrîeux. V. Ovidii Metamor-
pkofeon à Francisco Nigro Bas-
siano in epitomenphalenuisver-
sibus redacta, Tiguri, i54^ »
Basileae^ i544«
* III. NÉGRI (Jules ) , jésuite,
né k Ferrare en 1648 , et- mort
en 1720 , se distingua dans son
ordre par son application k l'é-
tude et par une profonde érudi-
tion. On a de lui une Histoire
des écrivains de Florence , Fer-
rare, 17122 , in-fol. Elle comprend
environ deux mille auteurs ; avec
la note de leurs ouvrages , tant
«npriméâ que manuscrit^. Gt livré
fonda dans sa maison une acadé-
mie de dessin^ sous le nom Dègli
indistinti ; et comme il avoit
beaucoup de goût pour la poésie,
il en établit une autre sous le nom
suite tout entier à ta recherche de
tout ce qui pouvoit concerner
rjhistoire ae sa patrie , en recueil-
lant de tous côtés des documens
et des notices propres a compo-
ser des annales : toutes ces pièces
existoient en entier dans sa biblio-
thèque. Il fit aussi une collection
de médailles anciennes. Ce pein-
tre , poète , architecte et anti-
quaire , mourut dans sa patHe ]»
g octobre 1659. Il a fait impri-
mer en idiome bolonais sa fm-
duction de la Jérusalem délivrée
du Tasse , Bologne, i^9« ^^
poëme traduit en entier se con-
servoit en manuscrit dans là b^ d
bliothèque du marquis d'Ërcolani 1
a Bologne. On a etacore de lui iin#
Epitre dédicatoire qui contient
F Histoire généalogique^ de lafa^
mille de Sassatelli d'Imola^ et
plusi^rs autres ouvrages^
♦V. NÉGRI (Alexandre), savant
ecclésiastique , fils du précédent ,
fut nommé protonotàire aposto^
lique à Rome , ensuite chanoin*
de Saint^Pétrone dans sa patrie ,
et enfin curé de l'église de Saint-
Laorent , oii il fit* bâtir une cha-
pelle qu'il dédi^ k Notre-Dame
de Lorette , et dans laquelle son
coipà fut déposé après sa mort ,
àrinvée en loOi. On grava sur sa
tombe rinsctiption suivante, qu'il
àvoit lui-même afmposée :
ffip'os uraa c^it mânes ^ si 9ota vlsfr
C^juifis , sibus erii qui uigtr antefuit.
Comme son père , il s'appliqua
Il Ta connoissauce des antiques ,
mais principalement. à la science
des inscriptions. On a de lui ,
I. Maniliani Bononiensis monu'
^enti historico-mjrstica lectio, II .
Epistola de vetusUssimd lapiàeœ
cujusdam inscriplionis erasione,
«te. ni. Ad prœsidiarium aquce^
ducmmLucii PubUcii Asclepii f7-
Uci ihpestigatio. IV. jElia Lœlia
Cnspis, Le comte César Malvisia
mséra ces quatre Dissertations
dans son ouvrage intitulé Mar-
inora Felsinea , Bologne , 1690 ,
in-4*.
* VI.NÊGW (Bîanco) , frère
du précédent , excelloit dans le
pçHrait, Il a écrit Basilica Pe-
troniana ^cs^s^eroFïta di S. Petro-
Hrio , con la descri^ione délia
ckiesa a lui dedicata , ejumioni
cospicue fatte in essa , con il
eaUâogo , ed armi di tutti li cor
nonici, Venise, 1680.
• * VH. NEGRI (François ) , sa-
vant ecclésiastique de navenne ,
dans le 17* siècle , étudia la phi-
losophie , la géographie et ras-
tronomie. Etant k Rome , il par^
vint, par ses vives sollicitations
auprès du pape et du cardinal
César Rasponi , à fonder l'hos-
pice dH catéchumènes ; mais ce
Îrai lui acquit de la réputation,
ut le vojage qu'il entrant cou-
rageusement dalis la Scandinavie ,
pour être à même d'avoir dés iio«
tioas ««rtaineg f Of €• pays ^ dont
IVEHE 4i3
on n*avoit eu jusqu'alors que det
relations infidèles ; son voyage
parut à Padoue en 1701 , in-^,
sous le titre de f^iaggio setten»
trionalediifiso in otto lettere. Ces
Lettre^ étoient accompagnées de
Remarques sur Thistoire du grand
Olaûs , dans lesquelles il nota les
en*eurs qui s'y étoient glissées.
On a encore de lui Discorso pra^
tico délia riverema dovuta a'
sacri templi , e del modo piiifa^
cile ed efficace per conseguirluy
Venise, v6ô8.
^ » NEGRISOLI ( Antoine-Ma.
rie), gentilhomme lerraràis, vi-
voit dans le 16* siècle , et entra
au service de Bona Sforce , reine
de Pologne. On a de lui une 7>a-
duction en vers libres des Géor-
giques de Virgile., imprimée à
Venise en i543 > in-8*», et réim-
primée dans la même ville en
i552. La dernière édition est plus
correcte que la première; mais
cette traduction est au - dessous
de celle de Bernard Daoielio de
Lucques.
♦ NEHEMIA. ( Abraham ) , juif
portugais , méuecin , flonssoit
vers la fin du 16* siècle , et s'est
fait connoitre par un ouvrage
plusieurs fois imprimé sous ce
titre : Methodi uniuersaUs meden-
di per sanguinis missionem et
purgationem libri duo , quorum
altero agitur de tempore purgan-
di et ordine medendi, Accessit
de tempore aqwasfrigidm injebri^
bus ardentibus ad satietatem ex^
hibendœ liber unusy Venetiis ,
1591 , i6o4 > in-4*-
t NÉHEMIE , pieux et sataut
juif, s'acquit la faveur d'Ar-
taxercès Longue- main , roi d%
Perse , dont il étoit échanson ^
et obtint de ce prince la permis-
sion de r#bàtir Jérusalem. Le4
<.
4i4' INEHÉ
«^memis des juift mirent tôûl en
«livre pour s'y opposer. ( P^vyet
StMEiAB. ) Us vinrent en' armet
à desseiù de les sutbt^ndre dans
ie travail ; rtiài* Nénémie , ayant
fait ftmenei' ube ^aitie de sèà
gens , leà rangea J)âr ti'ôujjéô
derrière la muraille. Ils bàtis-
foient d'une mftin , et se" défen-
doieni de l'antre. Tous les etlbrts
des ennemis de Néhémie ne p«-
i-ent ralenlir l*ardenr de ce géné-
renl chef. Enfin , après un travail
assîdudecinquaDte-dèaxjonrSjles
Kiurs de Jérusalem furent ache-
vés , Fétt 454 avant J. - C. On
se prépara h en fiiire là dédicaee
Avec solennité.' r^ébémie sépara
les prêtres , les lévites et les prin-
ees dn peuple en dent bandes.
i»*one tnarcnoit du côté du midi,
et l'antre du côté du septentrion ,
sur les murs. Elles se rencontre-
l^ônt dans le temple , où l'on im-
mola de grande^ victimes avec
des Iransports'de joie. Il établit
ensuite un otdré pour la garde
et la sûreté dé la ville." Il voulut
que les principaux de la nation ,
et la dixième partie du peuple
de Juda , y fixassent lenr demeure.
Il fit rompre les mariages» con-
tractés avec des femmes idolâ-
tres, et engagea les principaux de
ia\iation à renouveler solennel*
îeittent l'alliance avec le Scfignèttr.
La cérémonie s'en fit dans le tem-
ple : on en dressa un acte t|Ui fut
signé dès premier^ du peuple et
des prêtres ; et tout le reste don-
na parole avec serment qu'il se-
foit fidèle k TobseiTer. ï/état
des juifs fut alorà une espèce d'a-
ristocratie dépendante de ia< ino-^
narchie des Perses, pu des Grecs.
hés souverains prêtres joigne ient
au sacerdoce l'administration ci-
ti]e,maiB ilsneTexerçoient que du
consentement du peuple , tît au-
tant que les rois dominais Voa-
JoiîMJt bien le sonifrir. Geiteformé
WEl?
de gOttTememenl dura jusqu'ail
temps des Machabées ', qui ,^
ayant secoué le joug des rois
étrangers , prirent le titre de'prin-
Ces des jiiits , et réunirent là sou-*
Verainè sacrifièafure avec l'auto-
rité suprême. Néhémie retourna
enfin à la cour d'Artaxercès » o4
ayant demeuré quelques «nnéei ,
il obtint, par ses instantes prié-
i*éS Ja permission de revenir k
JéfùSalém. A son arrivée il trouva
que pendant son absence il s'é-
toit glissé plusieurs abus qn'il
travailla a Corriger. Après avoir
gouverné le peuple juif pendani
environ trente ans , il mourut
vers l'an 45o avant Jésus-Cbrist,
Néhémie passe pour être auteur
du second livre d'Esdras , avi
Commence ainsi : Ce Èont ici le^
paru f es de Néhémie» L'auteur y
parle presque toujours en pre^
mièie personpe. Cependant , en
le lisant avec réflexion , on y re-
marque diverses choses qui 'n^nt
pu avoir été écri tes par Nénémie . . .
C'est du temps dé Néhémie que
fut trouvé le feu sacre que les
prêtres , âvatït l'a "captivité de
Babylone , àvoièiit çactié dans 1^
fond d^un puits qui^étoil à sec.
Ceux que ce saint nomme envoya
podr en faire la recherche ne
rapportèrent qu'une eau épaisse ,
qu'il fit répandre §ur l'autel. Lé
bois qui en avoit été arrosé s'al- . 4
liimà , dit l'Écriture , aussitôt que. 1
le soleil vint à paruître^ ce qui
remplit d'admiration tous ceux
qui étoient présens. Ce' miracle
étant venu a la connoissauce dii
roi de Perse , ce priiicé ut fermer
de murailles lé lieu où le feu avoit
été caché , et accorda aux prêtres
de grands privilèges.
♦NEIPPÉRC (Guinauine-Ke-*
né , comte de ) , d^ule famille
noble deSuabe, né en 1684, s4 I
distingua -<l«iÏ2^ Ta caririèré 3es
«irmeS( , tX servit la maison d'Au-
triche avec beaucoup de zèle et
ëe fidélité. Ce f^itlui qui conclut
rapidement et secrètement le tm«-
xà qui , en i^Sg , remit Belgrade
entre les mams des Turôs , pour
d«^livrer le grand-duc François ^
depuis empereur , pris durant
«ue partie de chasse. ( Keyet
Chàrlss , n* XV. ) Ou fit semblant
de Ten punir par la prison , mais
ie' traite n'en fut pas moins rati-^
fié ; et le général , comblé de fa-^
veur , fut mis ensuite k la tête de
l'année que Marie Thérèse op-
posa au roi de Prusse. Il fut de-
là it k Molwitz , et se retira quel-
<iue temps auprès k Luxembourg ,
dont il avoit été nommé gipuver-
neur dès Tan i^So , il y resta
pisqu'en lyS? , aimé et respecté
des habitans de celte province.
Par des vues d'humanité , con-
certées avec le maréchal de Belle-»
Isie , gouverneur de Metz, il sut,
au milieu de la guerre , préser*
ver le pays confié k ses soins de
ces dévastations desiruclivès ,
aussi ennemies de la gloire des
souveraine qui ordonnent la guer-
re, que des intérêts du pauvre
peuple qui en supporte les dan-
gers et les frais, C'étoit un homme
de mœurs austères et d'une grande
probité. Il avoit été élevé dans la
religion luthérienne , ^qu'il aban-
donna pouf embrasser la Reli-
gion catholique.
NÉKAM, Voyez "S^ztuùÊ.
>
NELDELIUS (Jean)^ philo^
Sophe péripatéticien , de Giogav^
en Silésie , professa la logique
et la morale a Leipsick , où il
mourut en 16^^, â^é de 58 ans.
Il a laissé ^ur Anstote un ou-
vrage intitulé Insiitutéo de ttsk
orguni Aristoteliçi in disciplinis
omnibus j ih-8» : livre aujouird'hui
inutile. .
NELL 4t5
NEI^E ( Mvthol. ) , fi\% de Nep
tane et de la nymphe Tyro, ayant
été chassé de la Thessaiie par
son frère PéHas , Alla se réfugier
k Lacédémotte ; .où il épousa
Chloris^ dont il eut douze enfans.
Hercule le massacre avec euit , k
Fekception de Nestor , pour lui
avoir, refusé le passage en allant
en Espagne, foy, M fe l ampv s et
Msfioir.
N £ L L E R ( Georçe-Ghristo-
phe ) , chanoine de Saittt-SiméoEi
a Trêves , conseiller intime du
prince-électeur, docteur eu droit»
et oit né a Auba-Ganerbial , dans
la Franconie , le 23 novembre
1709, et mourut a Trêves le 3i
octobre 1785. Il excelloit dans
la connoissance des monuraens
aptiques et àes médailles , dont il
avoit une belle collection , et s'est
fait un nom distingué par une
multitude de dissertations sa-
vantes qu'il a données au public.
I. Dissertmtio de decretis Ba$i*-
leensibus, IL De primàtu sanctcê
Ecclesiee Trevirensis, III. Her^
menia inauguralis in magni Bal"
duini Trevitensis documentHm.
anecdotum. Il soutient dans ces
deux dissertations que la pri-*
matie d'Allemagne appartient k
l'église de Trêves. Iv. De *ge-
)iuind ided et signis parôchiàii"
tatis primitives ejus(fUe principio ,
incorpofûtione ^ ex ckaHis Tre*
virenSibu^ con/bctd, 1752. V. De
juribusparùchi printitivi , i^Sq»
VI. De sacra eiectionis proûessu,
1756. Vit. Disseriatio de variç"
taie residentiarum canonicalium,
1769. VIII. Dé statu tesignan"
tium adfàsforem apud Ger*manos ^
1765. IX.* Eôùereitiutn juHdivum
historiée -ckohologicum de sanc-
to flenriço itnperatore , Bambejh-
gensis episcapatûs Jurdatore >
1771 , qui fut suivi de deux Apo-
, , logies en 177^^ et 1773. X. Col-
4iQ NELL '
leciio metkodica sanctorum ea^
nonum» XI. Plusieurs Disserta-
tions surlesmonpoies ; DesoUdù
ficto , 1759 ; De solido speciei ar-
geriieœ , .1769 ; De monetd ro*
tatd^ 1 760 ; De grosso Turonen-
si et Trevirensi , 1760, etc. On
troDYe une de ses Dissertations
sur Jean XII, pape , à V Index de
Rome , 35 mai i767>.On ne peut
pas se dissimuler que cet homme^
savant n'ait eu trop d'affection
pour quel(](ues idées systémati-
ques et paradoxales.
* î. NELLI ( sœurPlautille) ,
religieuse de Sainte-Catherine de
Florence, morte en i558, âgée
de 65 ans , se fit un nom dans la
peinture. Presque tous les sujets
qu'elle a traités sont tirés de TE-
criture sainte. Sa famille possé-'
doit d'elle. un crucifiement^ ta-
bleau travaillé avec beaucoup
de soin.
♦II. NELLI (Jean-Baptiste de),
sénateur florentin , célèore archi-
tecte et. mathématicien , né en
.1661 , étudia d'ahord les belles-
lettres dans sa patrie , ensuite la
philosophie a Pise : il s'appliqua
aux fha thématiques et à l'architec-
ture civile , daps lesquelles il s'ac-
quit 8e la répataûon. Après une
carrière consacrée a l'étude et aux
devoirs de sa charge , il mourut
le 7 septembre , 1735. I) a laissé
manuscrits plusieurs ouvrages
sur les mathématique;5 et sur
l'architecture ; f:eux qui ont été
imprimés après sa mort sont, I.
Discorsidtarchitetturadelsenator
Giqmbatista Nelli col la vita del
medesimo , e due ragionamehti e
soprale cupole^Alessandro Çac*
cJnniy Florence , 1753, in-4''. II.
Piante edahati interiori edesterrU
^deW insigne chiesa di Santa Ma-
fia del Fiore metropolitana Fio-
rentina , etc . , Florence 9 1 706 ,
en pluasGurs tomes.
NELS
♦ m NELLI ( Pierre ) , poët«
de Sienne» livré au genre sa-
tirique , donna à ses ouvrages le
titre de Satires à la Cartona ,
c'est-à-dire, simples et familières ;
mais sous cet aur de simplicité il
répandit un sel piquant et acre ;
et dans la peinture des mœurs il
se permit la licence de celles
qu'il dépeignoit.. Il ne respecta
pas même ni la religion, ni ses
ministres , et ces défauts dépa-
rent ses satires , que la naïveté^
des portraits et la malignité du
public firent accueillir avec em-
pressement. Elles furent publiées
a Venise par François Sansovin ,
avec celles d'Alcamani , en iSôS,
Nous ignorons l'année de la mort .
deNelU.
tl- NELSON ( Robert), gen-
tilhomme anglais , recommanda-
ble par ses connoissances et par sa
piété , naquit k Londres en i656 ,
et perdit son père à l'âge de deux
ans. Nelsonfut très-lié av^c le doc-
teur Tillotson , dont les conseils
aidèrent k diriger son éducation 9
et le docteur Halley avec lequel
il fit ses premiers voyages. Pen-
dant son séjour k Rome , il conçut
pour Théophila Lucj , veuve de
sir Eiugsmill Lucj , une vive
passion , k laquelle elle répon-
dit. 11 l'épousa a son retour : elle
lui apprit quelque temps après j
qu'elle avoit emorassé le catholi- ■
cisine k la suite de ses liaisons 1
avec le grand Bossuet et de ses * 1
conversations kRome avec le car-
dinal Philippe Howard. Nelson,
vivement affecté ile cette nouvelle,
ne perdit rien de son affection pour
son épouse ; mais il employa sa
plume, celle de Tillotson et de
plusieurs de ses amis pour la
raniener k la religion de ses pères.
Rien ne put rébranlér, et elle
persista jusqu'à sa mort , sans
cesser dé jouiV de l'cstixne et de
NELS
l'attachement de Nelson, qnî la
conduisit aux eauxd Aïx, et Rac-
compagna da^s un second voyage
en Italie. A sèn retour en 1691 ,
ie roi Jacques étoit descendu du
trône , et Nelson, épousant le
parti des non-jureurs, se sëpara
delà communion derÉglise d'An-
gleterre. Ce fot/j cette époque
3u'il se lia intimemeot avec le
octeur Kettlewell, qui pen&oit
comme lui. ( Fojr. Kettlewell.)
Maisaprès la mort de son ami , en
1695 , Nelson se réunit en 1709
& la communion anglicane. Il mou-
rut, en janvier 17 14) ^ Kensing-
ton. On a de lui plusieurs ouvra*
ges de piété , et une p^ie du doc-
teur George Bull , évéque de
Saint-David, iji'S , in-S®. Il a
contribué k plusieurs ' établisse-
mens publics de charité,
* II. NELSON { Valentin), né
en 167 1 dans le comté d'YorCk,
se voua k l'état ecclésiastique ,
et obtint une petite cure dans
le même comté. Ses talent
Tayaut fait connoitre du docteur
5liarp , archevêque d'Yorck , ce
prélat rappela auprès de lui , le
plaça plus avantageusement , et
lui donna une prébende. Nelson
est avteur d'un volume de. Ser-
mons , généralement ei>timés.
H mourut en 1724» kgé de 53
ans.
♦ m. NELSON (Samuel ), pa-
triote et journaliste irlandais ,
né en 175Q dans le comté de
Down en Irlande ; après des étu-
des faites avec soia , il fut placé
par ses parens chez soit frère né-
gociant a Belfast pour y appren-
dre le commerce. Cette ville, dis -
tinguée par son amour pour Tin-
dépendance , étoit un séjour bien
propre k enflammer l'imagination
ardente du jeune Nebon ; témoin
de l'asservissement de sa patrie ,
fi a'èntendit pas avec indiiVérence
T. Xit.
NELS 417
retentir a ses oreilles les clameurs
qui s'élevoient de toutes parts et
uepuis si long-temps colitre le
gouvernement anglais : il renonça
k toutes vues d'ambition person-
nelle pour se livrer k la rédaction
d'une feuille périodique eonsa<*
crée k réveiller dans le cœur de
ses compatriotes Tamour de la li-
berté et le désir de s'affranchir dii
joug de ses oppresseurs. Le mo-
ment où l'indépendance de l'Amé-
rique venoit d'être proclamée, où
les premiers instant de la révolu-
tion française sembioient assurer
toutes les espérances brillantes -
qu'on en «avoit conçues , étoit
bien propre k favoriser le sliccès
de sa feuille , intitulée V Astre du
nord , qui se répandit dans toute
l'Irlande. La nation s'émut ua
instant et s'ébranla pour retomber
bientôt dans l'abîme dont elle
cberchoitk sortir. L'Angleterre lui
déclara la guerire et lui en fit
éprouver toutes les horreurs. Nel-
son , enlevé k sa lamille , fut jeté
en 1796 dans un cachot, d'oà il
ne sortit que pour être transféré ,
en 1799 , au. fort George dans le
sein des montagnes de TEcosse ,
d'où il ne sortit qu'en 1802 , k Té-
pdaue de la paix entre la France
et l'Angleterre. Il se réfuqia k
New-Yorck : en ajant été ctiassé
par la peste , il vint terminer s^
carrière sur les bords de4a baie de
Uudsoil , oh il mourut en i8... *
♦ IV. NELSON (Horace),
amiral anglais , né le ^9 sept^^n-
bre 1758 , étoit le plus jeune des
fils au ministre de Bumham-
Thorpe , dans le comté de Nor-
folck , et dès l'âge de douze an^
servit comme volontaire k bord
du Raisonnable , sous le capir
taine Suckling , son oncl^ ma-
ternel. En 1773 il s'embar ua
sous le Commodore Phipps, char
gé.d'ttn voyage de découverte*
^7
X
4i8
fîELS
• • •
y^rs le pôle da nord , çt se diS- t
sourate et spo ha-
^77 , Nelson , envoyé
^1) qualité ue lieutenant à là
iH:gua pai' spu courage et spo ha-
bfitlé. ç)a «777 , Nelson , envojré
Jamaïque , olïjtint , deux ans
9prcs ,, le grade de capitaine.
Dans son vojage aux Iles-sous-
le-Ven^ , pu il commandoit la
frégate le Borée , il eut Ihonneur
d'avoir scus lui S. A. K. le duc
de Clarc|ice. .Lorsaue la guerre
avec là France éclata , Nelson
iut le cpmin^iidenient de tÀga-
memnoH , de 64 canons , et fiit en-
voyé en croisière dans la Médi-
terranée ; il contribua à la prise
fie Toulon, de Ëastia et de Calvi,
qii il perdit un œil. En 1796 il
obtint le grade de commodore, et
passa à bord de lli Mineiye, L'an-
aiée suivante , il tenta , en août ,
iine attaque contre les lies Cana-
ries , mais il fut repoussé vigou-
reusement j^ét y perdit beaucoup
jde monde. Il eut une très-granife
|)art à la victoire remportée à la
pagnolc :.il attaqua , corps a
'corps, la San-Trinicfâd y de laô
.^nons , enleva a l'abordage le
]Saint'NicoIas , de 80 canons , et
força A amener le Saint-Joseph ,
de 112 canons, dans lequel il
.entra le^premier Tépée à la main:
1e commandant espagnol ne vou-
lit se rendre qu'a lui. A cette
époque il fut créé tont-a^a-fois
[ contre - amiral et chevalier . du
. ^ain ; et la cité de Londres lui
envova des lettres de bourgeoi-
sie dans une boîte d'or du poids
^de cent guinées. Il commanda
l^eseadre qui blpquoit Cfidix , et
gt inutilement bombarder la
.place : il fut plus malheureux
encore dans la tentative qu'il
1
NELS
meilleurs oHiciers , et eut le bras
droit emporté d'un coup de caj
non. Le capitaine Nesoit l'em-
porta noyé dans son sang , et le
ramena en Angleterre, oii la cour
lui accorda une pension de mille
livres sterlinff. A peine étoit - iï
^uéri de sa blessure qu'il deman-
da à rejoindre , devant Cadix ,
l'amiral comte de Saint - Vincent^
Cet oflicier le choisit pour obser-
ver et combattre la flotte qui por-
toit en Egypte l'armée du gjéné-
ral Èouaparte. Nelson partit le 9
mai ;^vec trois vaisseaux et qucfl-
ques frégates pour recon'noître Iç
port de Toulon : mais il en fut
éloigné le 17 par un coup de vent,
et l'escadre française en sortit le
19 pendant que le contre-amiral
relâchoit en darda jgne. Le 36 il
remit à là mer , continua sa croî-
isièré^ igtioraiit le départ de la
flotte française, forma le 10 juift
6a réunion aVe<c le$ 11 vâisàeaut
aui, dévoient compbseï* son escà-^
re , et vint rétablir sa croisière
dévaut Toulon. S'opercevsint ^-
fin de son erreur , il )citiglà vers
Messine , ob il apprit le 19 qwe
Malte étoit déj^ du pouvoir ' da
général Bonaparte, qui en repnr-
toit ce jour-là mênie : les uûvûi.
flottes se trouvoient alors , Vtktut
au nord, l'aiilte au sud de Iti
Sicile , à-peu-près dans la mènt^
position oii elles s'^toient dé)k
trouvées quinze jours aujpar<|-
yant , séparées par I9 Sardiaigne ,
et longeant ses côtes sans se ren-
contrer. Après trois jours de re-
pos , Nelson fit voile de Messine
vers l'£gypte , oii il arriva le d8 «
devançant l'arrivée de la flotte
ifrançaise qui n'avoit point encore
paru deVant Alexandrie. Il l'enut
aussitôt à la voile pour aller a sa
rencontre , mais il la n^anquca
encore , les deux escadres ayant
pris une route difil^rente. Nelson»
après une croisière 'in&uc tueuse ,
NÉLS
•#wîtta le (5 j,«tllet le^i camif de Can-
•aie , cbfrrulse ravîtailïer enSicile ,
y arriva le 19, et eu repartit le a4*
Iha nfe peut que dtOiciiement ex-
ptîqner comment uu otTicier aussi
<*xpiîr!nit'iité que Nelson ait pu
si long- temps i^^norer la marche
d'une flotte aussi nombreuse. On
cionçoit encore moins comment
ayant devancé l'arrivée des Fran-
çais ht Âlexaniirie ,. il ne les y
avottpas attendus. Qnoi qu'il en
soil , Nelson , revenu le premier
août sur les côtes d'Egypte, cher-
cha ^ se dédommager ue Tinuti-
lité de ses poursuites , et y
réussit complètement. L'amiral
Jîruejs , mouillé avec i3 vais-
seaux , 3 frégates et un aA'iso dans
• la baie d'Ahoukir , avoit laissé
entre lui et la terre un trop grarjfd
^ espace ; Nelson fait passer, à ircas
' licures après midi , 6 de ses vais-
• seaux entre le rivage et les 6 pre-
' niiçrs bâti mens françai;9,tandis que
j autres vaisseaux jes attaquent
^e front ; en même temps il les sé-
• pare de leur ligne au moyen d'un
nâtiment destiné k cette manœu-
vre ,,te qui empêcha une portion
de fa rrj ère-garde depmivpircom-
' battre. Dans cette terrible posi-
tion , les' Français firent tout ce
qu'on peut attendre de la bravoure
qui les caracténse ; un combat
opiniâtre et sanglant se prolon-
gea pendant toute la ntiit , et du-
rait encore le lendemain matin.
Les vaisseaux n'étoient'plus ic|u'k
la portée du pistolet ; r«miral
Brùeys, déjà blessé , est emjporté
^ par. un boulet de canon , et le^ feu
prenant aux poudreà du vaisseau
qu'il inontoit , il couvre de se»
oébris les combattans des deux
partis ; le feu cesse un iiistant
■pour i:ecommencer avec plus
'^d'acharnement: les commanqans
des vaisseaux français préfèrent
' Ta mort a Tignôminie de se ren-
' dre , pi:es<i[ae tous 'sont tués ou
j blessés ; le combat se prolbngie
jusqu'au 4* Les bâtimens placés
entre deux feux ne ^ se rendent
qu'après avoir été rasés etenti^
rement désemparés. Le Timo^
léan , après avoir lois son ^ui-
page k ten'«5, se fair sauter lui-
même ; deux seuls vaisseaux et
deux frégates échappeiû à cette
désastreuse défaite , tout le reste
est pris ou brûlé , et les Atf-
- glais ne parviennent k emme-
ner dans leurs ports que six des
neuf vaisseaux dont ils se sont
emparés. On peindroit diilBcilé-
- ment les tra:nsports de joie et
l'enthousiasme avec lequel cétie
nouvelle fut reçue k Londres ;
- les honneurs s'accumulèrent sûr
la tête de Nelson. Cré^ à Lgndrf s
baron du Nil , l'amirauté acheta
lès vaisseaux qu'il avoit pris aux
Français ; la eour de Naples te
créa duc de Broute en Sicile ; |e
grand-seigneur lui envoya une ai-
grette enrichie de diamans ; |e
sénat de Messine Thonora du titre
de citoyen. Après cette glorieuse
expédition tond Nelson resta quel-
qt>e temps en croisière entre les
eaux do Sicile et d'Egypte.' S'étant
arrêté quelque temps à Naples y
il revint en Angleterre jouir
des nouveaux traUsports que &a
prjésènce excita ; il y reçut une
mission auprès de plusieurs puls-
-sances du'iiord , et k son i<etoùr ,
entré k la chambre des pairs , il
's'jr éleva en 1B02 avec force contre
la paix avec <la France. Rappelé
bi^nt^k ses fonctions Ordinaires ,
il fut charg^é , dans les premiers
jo^r^ d'août 1 8o3, d'aller bombar^
der Alger ; .on 'Sait ccnnbien fii'*
refit imitiles les diverses tenta-
tives qu'il fit pour' incendier la
dottiUe de Boulogne. En 1804 '
envoyé èncote en croisière dans
la Méditerranée , il àe pitf empê-
cher la sortie et la ionctioii des
escadres française - et' eâpagnoW.
42» KELS
^£n juin kSo5 il suivit avec une
^-apiâité <€lonHante , mab sans
d'atteindre , l'amiral Villeneuve
«l Pescadre espagnole qui se ren-
^doient aux Antilles ; au mois
d'août suivant, Nelson retourna à
Londres pour conférer avec l'a-
mirauté , et reçut avec des pou-
voirs illimités le commandement
de l'escadre devant Cadix , où se
trouvoient réunies les deux es-
cadres de France et d'Espagne ,
a* leur retour des colonies fran-
çaises , et aprè$ avoir essujé de
la part de l'amiral Calder un com-
bat peu décisif et sans résultat.
Lés deux escadres s'étant mises
en mer le 19 octobre i8o5, Nelson
les attaqua le 21 après-midi,
près du cap Trafalgar , et malgré
la plus 'opiniâtre défense , soit
par l'effet de la tempête qu'elles
éprouvèrent dans le combat , soit
{>ar l'habileté des manœuvres de
'amiral anglais, elles furent com*
plètement défaites. Lord Nelson,
qui montoit le Victory , ^'attacha
a combattre la Santa-Trinidad ^
son ancien antagoniste. Exposé k
un feu de moùsqueterie très-vif,
€t dédaignaiit 11 son ordinaire de
soustraire aux regards les décora-
tions qui pouvoient aider à le dis-
tiueuer^ il fut atteint, au-dessous
de l'épaule , au milieu de là plus
brillante victoire , d'une balle de
fusil partie des hunes du JBucen-
taure^ et mourut deux heures
après , de sa blessure , laissant le
commandement à l'amiral Gol-
lingwood,' qu'il combla d'éloges.
L'amiral Villeneuve fut fait pri-
sonnier , l'amiral Gravina ^griè-
vement blessé , et dix-sept des
Taisseaux des escadres combi
nées furent pris ou détruits ;
quatre bâtimeus français, sous les
ordres de l'amiral Dumatioir ,
qui avoient échappé , tombèrent
peu de temps après au pouvoir
ée sir RidHbrd StraduMn^ \ilaL vue
de Rechefort , six autres rentrè-
rent à Cadix dans l'état le pluA
déplorable. La mort de lord Nel-
son fut pour l'Angleterre an«
perte sensible ; elle y fut vivement
sentie. Son corps y fut transporté
k bord de son vaisseau , exposé
quelques jours aux regards da
Ïmblic , sur un lit de parade , k
'hôpital de Greenwich , et inhu-
mé en grande pompe dans la
cathédrale de S. Paul , où on loi
a érigé un monmnent. Son cer-
cueil , qui le suivoit dans tous ses
vojrages , étoit construit ; d'un
tronçon de mât de l'un des vais-
seaux qu'il avoit commandés oa
dont il s'étoit emparé. Son frère ,
en partie héritier de sa fortune et
de ses titres ,.a été admis le a i jan-
vier 1806 à la chambl*e des pairs.
Nelson avoit épousé , en 1779 , là
veuve du docteur Nesbit , méde-
cin de risle de Nevis , et fille de
Guillaume Woodward , écujer >
dont il n'a pas eu d'enfant.
*^ NELVI ( Joseph - Marie ) ,
célèbre musicien , né k Bologne
vers la fin du ly* siècle , et dis-
tingué parmi les bons maitres
de ' l'école bolonaise , composa
en i7'i3 l^ musique du drame
Amornato trà Vomhre , paroles du
comte Zaniboni. Ce musicien trji-
vailla k cet ouvrage avec son aipi
Càroli. L'année suivante il donna
encore a Bolosne Topera intî-
tulé ÏOdio redivivo. Nelvi se fît
connoître avantageusement dans,
les autres grandes villes de l'Ita-
lie , et mourut dans sa patrie
vers l'année 1750.
NEMBRQD. Foy. Nïmaod;
NÉMÉE ( Mjthol. ) , fille de.
Jupiter et de ULune , donna son
nom k une contrée del'ElidejOÎiil
j aVoit une vaste forêt, fameuse
par Le terjribie lioa qu'Hergc^e
RÉMÉ
]*EME
4tîtr
I. NÉlVikSIEN ( saint > et ses
collègues , évéques , confesseurs
et martyrs en Afrique , durant
hi persécution de Valérien , Tan
257 de Jésus-Christ. S. Cyprien
§kit un grand éloee des vertus
et de la constance de ces illustres
martyrs.
- tn. NÉMÉSEEN (M. Aurelius
Olympius Nemesiamts) , poète
latin, natif de Garthage , vivoit
Mers l'an 231 , sous Tempire de
^'uménen , qui voulut bien entrer
en concurrence avec lai- pour le
prix de la poésie. On ne sait rien
de particuber sur sa vie.. On croit
qu'il périt dans les proscriptions
qui ensanglantèrent le commen-
cement du règne de Dioclétien.
Il nous reste de lui des fragmens
d'un poërae intitulé Cjitegetica ,
siye de Venatione , ; adressé à
Carin et k INumérien, après la
mort de leur père Garus. Ce
poëme, dont' il ne reste que le'
commencement et environ 35a
vers , étoit resté inconnu pendant
douze siècles. Saunazar, dans son
voyage en France , le découvrit
manuscrite Tours, etTemporta en
Italie. Il parut bientôt imprimé à
Venise par Pierre Manuce, fils
dn célèbre Aide Manuce. Némé-
sien. est plus connu par quatre
£giogues , qui ne sont pas sans
mérite. Elles ont été publiées
avec sept autres églogues de G.
Galpumius , Mittaw , 17^4 » ^^'
8». Cette édition fait suite aux
yuriorum. Le dessein en est as-
tez régulier, les idées fines > et
les vers ne manquent ni de tour
ni d'élégance. Du temps de Char-
letnagnc , dles étoient au nom-
bi^des ouvrages classiques. Nous
étouffa en faveur de Molorcfauf. j dnction estimable en français , qui
Qn y célébroit des jeux en Thon-
neur de ce demi-dieu.
en avoa&y.par MairSiilt > une tra- [ tien » évétjue d'£lmè&e » vi^le d
paruten 1744» Bruxelles, m-8", en-
richie de notes qui ofirent de la*
mythologie , des traits^ d'histoire^
une éruaition variée, et beau-
coup de ontique. Dff>ui» la tra-
duction de JVIairault, U en a paru*
une autre k Paris , en 1799 > p^^
Latour , traducteur de Craiidien..
Celle-ci , qui est suivie d'une
idylle de Fracasto , sur les chieu» '
de chasse , ne fera pas oublier 1»
première. Les écrits de Némésieir
ont été imprimés avec ceux d^
Galpnrnius et de Gratîus, dan»
les Poëlœ rei venaticœ , avec les
notes et observations de Gérard
Kempher , Leyde , i73i , %
volumes in-4** Les autres édi«
tions de ^émésien et de Gra-^
tius so^t d'Ausbourg en i534 r
in-80 ; de Venise , la mêm^ an*
née ; de Lyon, chez les Gryphe ,
en i5i7 et 1573 f de Hanan ei#
i6i3 ; de Leipsick , en 1639 ; de
Londres, 16:29, chez Johnson ,
etc. Ces deux poètes se trouvent
encore dans les collections de
Seyer jbondius en i58q , de Pi-
thov en 1690 , de Vlitius en i645^
de Maittaire en 1713 , et de But-
manu en 1751..
NÉHÉSIS ou A»ra'st^b
(Mytfaol. ), déesse de la Ven-
geance , fille de Jupiter et de 1»
Nécessité, châtioit les méch«n»
et ceux qui abusoient des pré-
séns de la Fortune* On la repr4-
sentoit toujours avec des ailes 9.
armée de tlambeaux et de ser-
pens , et ayant sur la tête une
couronne rehaussée d'ui^e corne
de cerf. Némésis avoit k Roiiie niv
temple sur le Capîtole , et un
autre fort célèbre k Rhamuu»,^
d'où lui vint le nom de Bham-^
nusie.
«
t NÉMÊSIUS , philosoptie chré
43* itÈaiè
IftPhénicîe, vivoit sur la fm dd
quatrième siècle , on au canomeot-
eement dii cinquième. Oh a de
\sû un livne intitulé De nature,
kominis, La première éditToa
^ecqiie est celle d'Ani^ers, i565i
m-S*^ : ^'icasius £llebodiits Cas-,
aelliânus , qui la procura, y joignit
la v^drsion latine qu'il en a voit
laite; son épitre déd icalotre à
Antoine Perrcnat , cai dmal, est
en grec et datée de Padoue ; il
▼ traite avec le dernier mépris
la version latine que George
Valla en avoit donnée , imprimée
• Ljott en i538; Cet ouvrage
bX iofiiéré dans Vjéuctuariam de la.
Bibliothèque des Pères. l'au 162^;
€t il i'a été depuis dans les au«
très éditions de la même Biblio-
thèque $ il fut imprimé à part à
Oidoi;d> en grec et en latin, en
jjSji, ifi-8», avec des notes. Ch.
Gé Mathaéi en a donné une nou-
velle édition bien soignée et en*
richie de noteâ , à Halle, i8ot ,.
I vol. in-8<^. Qn lui attribue dan^
l'édition de 1671 de grandes dé-,
couverte^ sur la qualité et Vn^-
<à^é de la bile. On -y dit même
qu il coînnoissoit la circulation du
sang. Dans ce noéme ouvrage.^
Némésius combat avec force la
fetalitëdeë stoïciens et les erreurs
des ihanichéens y inais il y sou-
tient ropiniou de la préexistence
des âmes.
NEMcr
Fraôekér, i§95 , i«-S«. JIÎ, 5tn^
Zscharie , ibid , 1694. IV. Une
Metetphjsique , etc.
♦ NÉMIUS ( Jean ) , de Bois^ie-
Duc, prêtre , principal du collège,
des Apôtres a Nimcgue, exerça
les mêmes fonctionsà celui d'Ams-
terdam y d'où il revint dans sa pa-
trie. On a de lui , I, De imperio
et sc/vitMte ïudi magistri^ Ni-
mègue , i55t , ia-4'*» ^^^ écrit
est en vers avec des observations.
II. Orthogràphiœ ralio et pronwL'
tiandi modus,^ Anvers , 1673,
in-8®. III. Annotationes in sjrn-^
iaxln Etasfni , Anvers , in -S".
IV. lyii saxonis historia^ sw^
humancp stuHitice triumphus , en
vers ïambes. V. Patins et Nover^
ca, poëme, Anvers, i553. VI.
Epitome de eonscribendis epistO"
lis y Anvers , i552., in-B**. Il a cor*
mge' , orné de vers et publie' les
opuscules de Jean Murmellius de
Qompositis verborum , etc. , hf
'. Bois-le-DuG , i555 > in-4®' Némiu».
mourut yei^s la fin du i5* siècle.
* NÉ^ÉTI ( Samnel ) , pfo--
lestant , tié à ZatiiK^- ett ï658 , ût
«•g»É>remièrrcs études k Colosvrar,
« les acheva en HoWandc. Db
retour dans^a patrie, -il fui«pi»o^
feffiseUr k ColoswÀr pendant 54
iltlS,et m^KÙTtit en 1717. On il
de Itri , ï. À/oses expiivàtusy
Coldiswatr', '16^, in<.8». C'est
une explication des lois et des
cérémouie's établies p^r Movse.
lî. tie^Cùmtne^eaif^s SurTÈpître
de eiamt Paul ^Ux }Iébie4iiC'>
NEMORARIUS ( Jourdan. ) ,
maChématicien du t3? siècfe. Oi%
a de lui'i I. Une jénfhntéti^uc
en dix livres , commentée paÉ*
Jacaues Le Febvre d'Ëtiiple.s , et
publiée à Paris en 1496. II. De.
ponderlbus propositiones Xlll^
Nuremberg, i5a3.
i h NÇMOURS (Jacques
s'Absiagi^ac , duc de) , petit-titi.
de Bernard d'Arm a gltôc. , conné-
table de France , commença de
servir dans un teittpftoù leroyapîné-
étoit déchiré parlas factions. iSon.
caractère inquiet et remuant né
lui permit pas de rester trlinquil te.
anjûilieu de cesvoraees. Malgré
se» sermens réitéras â!étre fidelè
au roi , il selaîssa eni^inêr da«is
les conjurations que le ^fsic dç.
Goteaiie çt leHcooite. d'Armignao.
NPMO
formèrent contre Louis XI, Le
premier aj^at péri parle poison,
et Tautrç 9^y9ni été massacré ,
il n'en devint pas plus sage. Les
d'»c5 de Bretagtie et de Bour-
gogne , qui cberchoient à perpé-
tuer les ti*oub)es de l'état , en ap-
pelant les Anglais en Fr^pce , ren-
gagèrent dans leur parti, (ipuis^
instruit de la traipe de -Nemours ,
donna ordre de le saisir. Il fut
arrêté ji Cariât, apieué à. Paris,
et renfermé à \fk Bastille, ^i s^
haute naissance , ni son alliance
avec le roi , dont il étoit proche
Î>arent par $.a femme , ne purent
e soustraire 9u c)i^timei^t qu'il
méritoit. Condamné comme cri-
minel de lèse-majesté p?ir Je par-
lexnent , il eut là têt^ tranchée
le ^ août i477* t^ roi , par uii
rfidineinent ue cruauté , fit placer
les malheureux enfans de cet in-
fortuné sous Téchafaud , afin que
le 89 ng de leur père ruisçel^t $ur
leiir tête. Aucun ^ ses enfans ne
laissa dé postérité.
H. NEMOURS ( Jacque^ ^>e
Savoie , duc de) , fils de Philippe
4e Savoie , duc 4e ^emours , et
4c Ch^i'lotte d'QrJéans-JLÔn^ue-
vilje, hé àTahbajedey^uluis^nt
enClhampagne Tan i53i , signala
SOD cojurace sous-Heari II. Après
pvoîr çervi avec éclat en Pié^iont
et en Italie , il f(it fj^it colonel
céoéral de là cavalerie. 11 ré(jlu.i.$^^
le bauphiné , défit; par deu^ fqis
Je bi^rÔQ des AdreXs , le ramena
dans le parti du roi , contribua
il S9)ivér Goarlies IX k fléaux y
f)ii les rebelles étpient près Âe
rinvestir» ^ela'pjjva.a la Jja taille .
.ae Saii^t-penj^ , s'opposa au àuc
4e 0|Bq^ -"Ppnts en i.5p9, et
mourut à Apncci ep ip85. .Ce
prince, i^ussi recomi^MÇ^ablepar
les qualités du cœur et par sfi
^ffAr.o«ité ,qî>e par sfm esprit
KEM0
4aS
langues, écrivoit 49!;i»I||i sienne
avec befiuçoup de facilité, envers
et eu prose , et joîgnoit h ton»
ces avantages les agrémeps de la
ligure. Il a voit eu dp Françoise
de Rohan de LaGarnache (voyç%
Garnagap) , un lils qui fut 4éclar<$
illégitime par airêt du parlement
en i5(66. iVefnours sp mfiri?i dç-
puisà A pue d'Est veuve detran-»
cois duc de Guise tuié devant Of«
lilans ; il pn eut plusieurs en-
faqs, pt sa postérité masculine §'f -^^
éteinte clans Henri , duc delVè*
mours , mort en lôS^. La yeuve
de Jacques (Je Nemours égujia
d^t^s la iiigup sous Je nom ()&
duchesse de Nemours ; comme
elle étoit bossue , sa figure et
son enthon$ip8i|ie fournirent des
Sujets de plaisjan.tecie aux foyf^
listes. Klle mourut a Pans en 1607,
JII. NEMOURS, rpye^ G*^!^'
jov , 4uc de.*.> n* II.
ly. jvemo.fr? ,(H5?pn.î>«
Siyoïjs , duc die) pr^t ce titre
après la niort de CJbafles^Am éde«
sou frère aîné , tué en duel l'an
id^'i pa;* le d^c 4e Reau^forf ,
jtjont il ,avpit épousé la sqeur ]ËIi-
zabetji de V^èn4*^e. Il fut ^ttaché
au' parti 4^^ princes pendant )»
guerre de la Ftonde , et la jalousi^
u cop(iman4ement .le ,!prouiIlft
.9vçtc Je 4uc jde Bcaufort. Il lai&sa
deux Glles : J^uiie mariée au duc
de Savoie , /et l'|iutre qui épousa
sucpess^îvenfiênt les rois dé Por-
tugal Aifonseet t'iene... Le duc
^lenri n^ut ppi nt d^enfans , et
mourut Tan loSg. Sa veuve p
Marie flIQrlé.ans - Longueville ,
lui gurvéc^it long- temps. P^o^m
iV^icl^ suivant.*
V. I^EMOJJ;BS (Sfaiie p'Or.-
L^ANS ) , jOlle du duc 4e Lpngue-
vilie* duchesbcde Nemours par
4^4 NEMR
son mariage avec Henn de Sa-
voie , et souveraine de Neuchâtel
en Suisse , liée en 1625 , et morte
en 170^ , k Sq^ ans , a laissé des
Mémoires écrits avec fidélité et
d'un style très-léger. Elle y fait
des portraits , pleins de vérité et
de nnesse d'esprit , des princi-
paux ^uteurs des troubles de ï*
"Fronde, dont elle décrit l'histoire.
Il s'y trouve plusieurs particttla-
( rites intéressaintes sur ces temps
orageux. Ces mémoires , impri-
mé s séparément à Cologne, 1709,
n- 12 ^ ensuite k Paris, in- 12,
ont été joints aussi a ceux dû car-
dinal de Retz etde Joïj, dans
une édition d'Amsterdam.
VI. NEMOURS (la duchesiede).
Vojez la fin de Nemours , n^ II.
t NEMROD , fils de Cbus,
petit -fils de Cham , et le pre-
* mîer prince puissant sur la terre ,
( ipse cœpit essepdtens in terrd) ,
s^ donna d'abord k la chassé
des bétes farouches , avec une
troupe de jeunes gens fortliardis ,
qu'il endurcit au travail , et qu^il
accoutuma k manier les armes
avec adresse. Il fonda l'empire
de Babjlone , et bâtit la ville de
. ce nom , k eoté de la fameuse
tour de Babel. A mesure qu'il
étendoit ses conquêtes , il ' bâtit
d'autrçs villes, ou plutôt dès
L« lirgades. Son règne fut de 65
ans. 11 fut plus doux que son
ambition ne sembloit le pro-
mettre. Ses sujets lui élevèrent
des autels après sa mort. Gérard
Mercator et Langius confondeiit
ÎVemrod avec Assiir , que l'Kcri-
ture distingue bien daifcment,
D'autres le prennent pour le Relus
ou le Ninus des Assyriens. Il est
difficile de rien assurer sur la
~ -rbronolôgie de ces JlempS loin-
lai r s. Llîistoire profane ne pré-
sente kcettc époque rien qui puisse
f
ippfécif
JSENT-
diriger les recherches, ni su]
au silence de l'Ecriture , ou eu
expliquéfr les passages obscurs.
NÉNÎÇ <5tt NtrïïiiE, déesse de^
funérailles. On donnoit aussi ce
nom aux chants funèbres , donC
on attribue l'invention k Linùs*
Comme ces chants étoient ordi"
nairement vides de sens , on eïË
prit occasion d'appeler IS^eniœX^é
mauvais vers et les chanson»
vaines et puériles.
♦ NÊNNïCHE]?r ( Mathias) ,
i'ésuite flamand, auteur d'un asses
)on ouvrage contre les héréti-_
ques et les déistes modernes ,
imprimé au commencement dit
t8« siècle sans nom d'auteur , et
réimprimé plusieurs fois depuis ^
en Italie , sous ce titre : Manuale
théologies dogmaticœ , sii^e ad
tritissimani injîdei conttxiversiis
interrogationem , ubi' scriptum
est ? cathoUcorum vera , catho^
licorum falsâ responsio à quû
dam societatis Jesu tkeàlogo*
L'otivrage est précédé d'un dis-
cours préliminaire , sur l'indiffé-
rence en matièi'e de religion j
Composé par un jésuite napo-
litain, et publié k Naples etf 1754.
♦ NENNItJS , arifeien écrîvaiti
breton , qui vécut dans le com-
mencement du g» siècle. Il est
auteur d'une Histoire de Bre"
tatrne , écrite dans le "goi\t de
celle de Gildas , k tel point que
les deux auteurs ont souvent été
confondus ensemble , quoique
l'histoire de Nennius embrasse
jusqu^u 8* siècle. II existe un
manuscrit îalin de cet ouvrage ,
Vlans la bibliothèque de Cottony
au'musée britannique , dont on a^
imprimé quelques parties.
♦ NENTE (Ignace) , î'iorentift ,
entra' dans Tordre de Saint-Do-
' NEPE
HiiAÎr^é , oii ïl itiourut eo i648«
C'étoit on moine adonné k la vie
contemplative , sur laqaeUe il ft
laissé plusieurs ouvrages peu con*
i>us en France. Ce sont de pieuses
afiections sur la croiic , là mort ,
la résurrection de Jésus-Christ,
sur le pqrgatoire, sur le para-
dis , etc« ; ils sont écrits en ita-
lien ; tine partie a été imprimée ,
le reste est manuscrit, entre au-
treâ un poëme intitulé La Carità
divinUé
KÉOBtJLE , fille de Ljcandre,
ciloy e^deThèbes; son pc?re l'a voit
promise au poëte Archiloque ,
auquel il manqua de parole. Le
poëte , indigné de cette perfidie ,
nt contre lui des vers ïambes si
piqUans^ qu'il se pendit de déses-
poir.
* NÉOCASTRO ( Barthélemi
de ) a donné une Histoire de
Sicile , où , comme témoin ocu-
laire , il rend un compte détaillé
des fameuses Vêpres , arrivées
en 1*282. Muratori Ta recueillie
dans ses Script, rer, Ital.
NÊOPyOLÈME. Foy. Ptn-
+ NÉPER ou Napïéa ( Jean) ,
gentilhomme écossais et baron
qe Merchiston , né en i55o^ se
rendit très-habile dans les ma-
thématiques , et inventa les lo-
garithmes, dont il publia , en
161 4 > 1*1-4* » la première édition ,
BOUS le titre de Logarithmorunt
descriptio. Henri firiggs et Adrien
tJlacq revirent l'ouvrage , Taug-
menterent, etle dernier en donna
la deuxième édition a Goude en
1628 , sous le titre de Ariihfnetica
logarithmica* Neper est encore
auteur d'un Commentaire sur
l'Apocaljpse, Edimbourg, ï593,
6K La Rocnellc, tà^'^ f iii-'4* i 9ous
NEPO
425
j ce titre : Ou>>erturef de tous'hs
secrets de tjipocaly-pse * Babdo-
lôgiœ seu numerationis per oir^^
gti/as 'libri duo , un vol. in-ia ,
assez rare et curieux , imprimé k
Edimbourg en i6iy , in-ia , et
réimprimé k Lejrde en i6a8 , in^
ivi. Ce savant mourut à Edtni-
bourç en 161 7. On lui doit en-
core les Baguettes ou Bdtons de
Neper, C'est un instrument par
le moyen duquel on peut faire
promptement et facilement la
multiplication et la divisitMi des
grancis membres de l'arithmé^
tique.
t NEPHTHALI, sixième fils de
Jacob , qu'il eut de Bala , ser-
vante de Rachel. Nous ne savonk
aucune particularité sur la vie de
Nephthali : il eut quatre fils ,
Jaziel , Guni , Jezer , etSalleni ,
et mourut en Egypte âgé de iSa
ans. Aucune tribu ne multiplia
aussi prodigieusement que celle
de Nephthali, qui n'avoit que
quatre fils lorsqu'il entra en Éçyp*
te , lesquels , en moins de aevft
cent vingt ans , produisirent, sol-
vant l'Ecriture , environ 53ooe
hommes p(ft*tant les armes.
NEPOMUCÈNE ount^É-
l»oMucK ( saint Jean-) , chanoiner
de Prague , confesseur et martyr,
né k Nepomuck en Bohême vert
iStio , entra dans l'état ecclésias<«
tique : la grande idée qu'il avoit
de l'épiscopat lui fit refuser jus-
qu'à trois évêchés: il accepta seu***
lement la place de confesseur dt
la reine Jeanne , femme de Wen-
ceslas. Des cottrtisans accusèrent
cette princesse d'avoir un GOm«
merce illégitime avec un seigneui'
de la cour. Wenceslas , trop cré-
dule , fit venir Népomucène , et
voulut l'obliger de révéler la con-
fession de la reine- Le refus l'ir^
nta ', il fit jeter le variât daû» ttii#
4^6
ZIEPO
prison^ avec des entraves aut
^ieàs. Wençeslas , revenu a lui-
même y rendit le saint à ses fojQC-
tions ; mais sa fureur s'étant rani^
inée , et n'ayant pu arracher leâ
secrets iuviola()les de Népotnu-
Dène , il le fit jeter dans la Mol-
daw l'an i5d5. Ce saint avoît été
iionoré comme martyr en Bohê-
jpae 9 depuis sa mort : mais pour
Tendre sou culte plus authep tique
«t plus universel , l'empereur
.Charles VI sollicita sa canonisa-
^6n , et l'obtint Tan 1729. On a
ilistitué une confrérie sous son
nom , a pour demander le bon
usage dé la langue. « On le regarde
4k>mme le ^patron de la lëputation
«tde l'honneur, et çn réclame
tfon intercession contre les calom-
^iliateurs et les détracteurs. Sa vie
^a été écrite en latin par le Père
. Balbin , jëàaite , et publiée avec
des remarques par le Père Pape-
«)>roch. Le Père de Marne , jésuite .
•l'a publiée en français.
t I. NÉPOS (€oméUus) , his-
,7torien latin , natif dllostilie près
.de Vérone , florissoit du temps
fde l'empereur Auguste.' 11 étoit
ami de Cicéron et d'A Iticus , nui
chérissoient en lui un esprit dé-
JBcat et un caractère "enjoi^é. De
4ous les ouvrages dont il avxût
. ctnricbi k littérature , il ne nous
<<reste que le preinier .livre de ses
^f^ies des plus illustres capitaines
igrecs et romains , et quelque
.chose du .saoond. On les^i loiig-
-temps attnbués ii ^miUus Prx)-
«Jbus, qui les;publia , dit-on , soas
son nom., .pour s'insinuer dans
t les bot^àes grâces de Tbéodose.
f Cet ouvn^ge est écrit avec la pfé-
^cisiou et l'ëlé:gance qui faisoiient
.lecapaotèredesécrivamsdu siècle
'd'Auguste « L'auteursèine de ilen^s
..•ses récits, mais -rSaiks .profusion.
. 11. sait donner aux ;plus simples
1^ ^^oioris agréal^W, Xoqit j est
KEP0
iM^gé dans un ordre dair et net;.
Les réflexions ny sont pas pro-
diguées ;, mai^ celles qu'on j
trouve sont vives , brillantes ,
neuves , et respirent la vertu.
Sa Vie (VAUicus est l'une des
Ïdus intéressantes : mais iî altèrie
. a vérité en faveur de l'amitié ,
lorsqu'il avancée qu'il ne mettoit
point d'argent à intérêt ; qu'il
n'étoit jamais entré dans aucune
intrigue ; qu'il ayoit toujours eu
pour Cicéron une amitié cons-
tante et fidèle , etc. etc. Nous
avons une tr^^duction nrolixe et
froide de Cornélius iCépos par
le P. Le Gras , de l'Oratoire , qui
l'a enrichie de notes utiles, et
une autre , plus estimée, par
M. l'abbé Paul, publiée en
i^8r, jn-t3. Les meilleures édi-
tions de cet Ixistorien sont , I.
Celle ad usum delphini^ Paris,
I^onard, 1674, in-4* > donnée
par Courtin. II. Celle de Cuick,
in-8* , i54a , à Utrecht. III-
Celle dite Fariotiwi , in.-S»,
Leyde, 1734. .Coustelier en a
publié, en 1745 » une édition in-
12. Elle est décorée des têtes des
capitaines , gravées d'après lés
médailles et les anciens nionu-
mens. î^hilippe la dirigea* Barr
bou en a donné unie nouvelle
édition eu 1 767. X'é^itioû de Cor-
3iélius Népos , ja plus con^plète
aux jeux .^es ^avans , ,est celle de .
Viin Staverçn , .publiée par M.
JtlarJtes, lipsia;, ^boo, in-8*. Celle
de M. Renouaird, Paris., J796,
est fort jolie; celle de JFiscJier,
Lipsiie , 1800 , ini8<* , est tnès belle
et estimée , mais elle n'est pas
waussi complète que celle de Vau
Staveren ; c'e;st une réiropressipn
de celle de 1769 , donnée k ^^çiJ>-
sick. M.Mussijen a ddpoé une su*
'perbe édition , a Milan > eu 1807 »
m-fol , et M. Bodoui à Parme U|ie
An jnème format, également très-
belle. IéA #^dlk,«y:e t^ad^cti^»
TfEÏ>Q
îtalîeiMie est ceU« de Rimigio àa
rtoréuce, Vérone, 1704* iTi-4**>
préférable à celle de Baadtera,
Venise, 1 77 1 , iii-8«.
ïï. NÈPOS (Fkvias JuHns ) ,
né daos la Dalmatie , du général
Népoûen et d'une 6oeur du {Pa-
trice Marcellin r étoit digue de
pé|;aer. L'empereur Léon I , qui
lui a Voit fait épouser une nièce
de sa femme , le nomma empe^
reur d'occident en 474 > ^ ^^
place de Gljcèi*e. ( f^oy, ce mdt ,
n» II. ) H martha sur nome avec
une armée , et s'assura le sceptre
par sa valeur. Euric , roi des Visi-
Soths, lui avant déclaré la guerre,
. lui cédik TAuver gne en 47^ »
Ï^our conclure la paix, et. pour
aisser respirer ses peuples ac-
cablés par une lon^e suite de
guerres et de malheurs, La ré-^
Tolte du général Oi^este troubla
cette paix. Ce tyran' obligea Né-
pos de qi>it^er Kavenne , où il
av^it établi le siège de son em-
pire! Il se retina dans une de ses
maisons* près de Salone en Dal-
matie ; et , après y avoir langui
j^rès de quatre ftns , il y fut assas-
siné en 480 par deux courtisans ,
goe Gljcère avoit , dit-oti , su-
6nïés. Julius Népos étoit humain
et vertueux.
NÉPOTIEN (Flavius Popilius
Nepotiunus) , fils d'Entropie, stseur
de l'empereur Constantin , pré-
tendit k l'empire après la mort,
de l'empereur Constant son cou-
^n. Il se fit coilfojtiner h ftonib
le 3 juin 35o , datis le temps que
Bfagn^nce nsuipoit W puissance
im/pe'fîale dans les Gaules. IVépo-
tien ne porta le sceptre qu'euvi-
von un mois. Anicet , préfet du
prétoire de Magnence , lui âta le
l^ne et la vie. Sa mbfe , et tous.
ceux ^i avoient. bvorisé son
]ptt^ y furent mil à vuovU ^^épo- i
REPT ^i-^
tien s'âVoit pas reçu de là natuine
un génie propro à seconder son-
ambition ; il étoit cruel d'ailleurs,^
et, au lieu de gagner le cœur
des Romains par des bienfaits «
il les irrita par des proscription» '
et des meurtres.
NEPTUNE ( Mytbol. ) , fils Bq
Saturne et de Ëhée. Lorsqu'il
partagea avec ses frères , Jupiter
et Pluton , la succession de Sa«
turne qui avoit été chassé du ciel ,
l'empire des eaux lui éc^ut , et il
fut nommé le dieu de la mer.
Rhée l'a voit sauvé de la fureur
de son père > oomroe elle en avoit
garanti Jupiter , et l'avoit é^tvmé
a desN bergers pour l'élever. Nep^
tune épousa Amphitrite , eut plu-
sieurs concubines , et fut chassé-
du ciel avec Apollon , pour avoir
voulu conspirer contre Jupiter*
Us allèrent ensemble aider. La o«
médoa k relever les miaratlles do
Troie ; et il punit ce roi poue
lui avoir refusé, son claire , «n
suscitant, un monstre ntaria qui
désoloit tout le rivage. Il fit sortir
des entrailles de la terre^ le pre*
mier cheval, à Toccasion de sa que?
relie avec Pallas , pour savoir h^
qui il appartiendroit de dom>er
un nom à la ville d'Athènes :.
c'fistp«er «ela qu'on lui donnoii
le som.des chevaux et des chars ^
et que ses listes se eélèbroient par
des jecix équestlies. Il exerçoit un
empire , souverain sur toutes les
mers , et présidoit. ii tous . les
combats :qui a^ livroieot dans l'é*
temiue de se$ domaijaes.. On le
repi^ésente ordinainement sur .ud
ohar en Ibrme de coquille , traîné
par des çheVftux matrins » teira»!
a sa main nu trident. NepAune.
a eu •plusieurs sun^oinS.. 11 étoit
l^onoré à Athène$ sous le nom
4'AMphalée , pavce qu'il procuroil-
la- sûreté à ceux qui étaient sur
mer. on ï^^fçàioîii Cofisiis, k
4aa
KEPV
e»use dès bons avis qu'il dèn-
nott ; Eqttester ou Hippf us , parce
qu'il fut le premier qui trouva
Fart de dompter les chevaux ;
Natalitius , parce qu'il présidoit ,
dit-oQ , a la naissance des hom-
mes ;^ second Jupiter , k cause du
rang qu'il tenoit parmi les dieux ;
etifin les Philistins l'honoroxent
sous le nom de Dagon.
NEftVEU (François), né k |
Saint-Mato en i65g , jésuite en
i65^ , professa les humanités et
la rhétorique durant six ans, et
la philosophie l'espace de huit.
Il étoît à la tête du collège de
Rennes , lorsqu'il mourut , mais
on ne dit ppint en quelle année,
i Tous les ouvrages au P. Nepveu
ont la piété pour objet ; et l'au-
teur y joint ta pureté du stjle k
la solidité de la morale. Tels
sont , I. De la connaissance et
de t amour de Notre Seigneur
Jésus 'Christ y Nantes, 1681 ,
în-fQ , réimprimé plusieurs fois,
II. Méthode d'oraison , in-12 ,
Paris , 1691 et 1698. Le P. Sé-
j^ieri a traduit cet ouvrage eu
Italien. III. Exercices intérieurs
pour honorer les mystères de
l^otre Seigneur Jésus -Christ y
Paris, 1691 , in-ia. IV. Retraite
selon YespHt et la méthode de
saint Ignace, Paris , 1687 , in-is ;
et encore en 17 16. Cet ouvrage
a été traduit en latin , et impri-
mé a Ingolstadt en 1707 , iii-8<*.
V. La manière de se préparer à
la^ mort , Paris , lôgS , in-ia ; en
italien , Venise , «7*5 , in - ïq.
VL Pensées et réjtexions chré"
tiennes pour tous les jours dé
Vannée i Paris \ 1699 9 in - 12 ;
4 vol. Cet ouvrage a été traduit
en latin , a Munich , 1709, in- 13,
4 tomes ; et en italien , à Venise ,
I7r5 , in- 11, aussi 4 tomes.
Vm. L* Esprit du christianisme ,
un, ia . €onJo¥fnUé du chrétien
NÉRE
avec JésuS'Chnst ^'PmÉ ^ ^J^^t
in-ia.
I. NÉRÉE (MythoL}, Nereas^
dieu marin, fils de rOcéan et
de Téthjrs , épousa sa sœur Dons,
dont il eut cinquante filles ap«
pelées Néréides ou Nymphes aie
ta mer. — Il ne faut pas con-
fondre ce dieu avec la nymphe
Nei^r^ {Neœra), que le Soleil
aima et dont il eut deux filles.
♦ n. NÉRÉÉ (R. J. ). Cet au-
teur, de la fin du 16* siècle et du
commencement du suivant, est
connu par une tragédie en cioq ac-
tes , en vers , intitulée le Triomphe
de la Ligue , imprimée a Leyde en
1707 , in- in , qui est fortement
écrite , pleine ae pensées mâles ,
et coupée quelquefois par des
chœurs. Il s'y trouve/[nelques pen-
sées dont Kacine pourroit bien
s'être servi dans son Athalie , en
les embellissant par le charme
de sa versification. Parmi quel-
ques-unes de ces imitations , nous
citerons ,
7« ne crains que mon Dieu : lui tout senl }•
redoute...*
Celui n'esé délaisse « «fui a Dieu pour père.
Il ourre à tous la main : il nourrit les cor-
beaux I . »
Il donne la viande aux petite passerceax ,
Aux bestes des forêts des prés et de» mon-
tagnes.
Tout vtt de sa bonté.
qui peuvent avoir inspiré Racine
aans ,
Je crala» Dieu , ch«r Abncr, et n*ai pc^at
d*anrre crainte.
Dieui«iSi8>t-il jamaitses enfans «n besoin f
Aux petits des oiseaux U donne ieur yâture}
£t sa bonté t'étcnd sur toute la nature.
On pourroit considérablement
alonger ces citations. Au surplus^
pour rintelligence de cet ouvrage,
il est nécessaire de savoir que le»
noms de« »atears sont sous iie%
NÉIll
anagitimine^. Gvesu , Jeiisoje ,
INuiiùade, Valardin , Visleje, dé-
signent les noms de Guy se ,
Joyeuse , Dumaine , Lavardin ,
Jésuite , etc. Dans ses recherches
fur les théâtres , Beauchamps
s'est trompé lorsqu'il a attribué
cette pièce a Pierre Matthieu.
V^ez ce nom.
t ï. NÊRI fsaint Philippe de ^ ,
fondateur de la congrëgation d!^i
prêtres de l'Oratoire en Italie,
né à Florence ^e 23 juillet i5i5 ,
d'une famille noble , alla à
Borne à l'âge de 19 ans. Elevé
au sacerdoce a Tâge de 56 ans, il
fonda en i55o une célèbre con^
frérîe dans l'église de Saint-Sau-
veur del, Camp o, pour le soula-
fement des pauvres étrangers ,
es .pèlerins , des convaleiicens
«juî si'avoient point de retraite.
Cette confrérie tut comme le ber-
ceau de la congrégation de l'Ora-
toire. L'instituteur s'étant associé
Salvîati y frère du cardinal du
même nom^ Tarngio , depuis car-
dinal , le célèbre Baronius , et
^plusieurs autres , ils commencè-
rent k former un corps en.i564*
Les exercices spirituels avoient été
transférés , en i558 , dans l'église
de Saînt-Jérôme de la Charité ,
q6e Philippe ne quitta qu'en 1574»
pour aller demeurer à Saint- Jean
des Florentins. Le pape Grégoire
XIII approuva sa congrégation
Tannée d'après. Le père de cette
nouvelle nidice détachia quelques-
uns de sesenfans, qui répandi-
rent son ordre dans toute 1 Italie.
On ne doit pas être surpris qu'il
eut beaucoup de succès : on ne
faisoit point de vœux dans cettQ
congrégation. Le général n'y gou-
vernoit que trois ans. Le saint
fondateur mourut k'Rome la nuit
dw^ïS au Q6 mai iSqS, à 80 ans.
n s'étoit démis du généralat trois
ans auparavant en laveur de Ba«
NERI 429
ronius , qui travailloît par soa
conseil aux Annales ecclésiastî*-
ques. Les Constitutions qu'il avoit
laissées k sa congrégation ne fu-
rent imprimées qu'en 1612. L'em-
ploi principal qu'il donne k ses
prêtres est de faire tous les jours,
dans leur oratoire ou église , des
instructions k la portée dé leurs
auditeurs. Philippe fut canonisé
en 162^ par Grégoire XV.
II. NÉRI ( Pompée ), né a Flo-
rence en 1707, d'un père juris-
consulte éclairé , étuaia la phi-
losophie et les lois dans l'univer-
^^té de Pise. Il obtint bientôt une
chaire de droit public dans cette
université. A 1 t;xtinction de la
maison de Médicis , la Toscane
ayant passé k François ', duc de
Lorraine ^ il fut choisi pour un
des secrétaires du conseil , et il
occupa cet emploi jusqu'en 1749»
qu'il fut nommé par l'impératrice
Marie - Thérèse président de la
junte des impôts de la Lombar-
die autrichienne k 'Milan. L'im-
pératrice, ayant formé avec le roi
de Sardaigne le projet d'un rè-
glement sur le> monnoiés , Nérî
f^t mis k la tête de la commission
Su'on établit pour cet objet
lappelé dans sa patrie en 1758
par Je grand-duc Léopold , il y
yb/://a 1 académie de ootanique ,
dont il forma le plan et dicta les
statuts. Il est mort k Florence le
i4 septembre 1776, laissant un«
bibliothèque^u on regar^oitcom-
me une cfes plus riches de , l'Eu-
rope pour la partie de la juris-
prudence. Ses ouvrages sont ,
I. Discours sur la compilation
d'un nouveau code dé lois mu-
nicipal pour la Toscane. II. O^-
setvations sur r^tat ancien et ac-^
tuel de la noblesse de Toscane.
III. Description de t^tat oà st
trouve le système universel t^im"
positions dans le duché de Milan.
* / '
450
TîÊRf
41 opéra dans cett^ partie des
tïhangemens avanti^enx , et.pré-
|rint tes désordres qui accompa-
gnent d'Ordinaire les réformes
subites. IV. Observations sur le
■pnx légal des monnaies et la dif-
ficultéde le fixer et de le soutenir,
fin. NÉRÏ (Antoine), Flo-
-rentin , qui vivoit dans le r6'
siècje , est auteur d'un ouvragis
assez cnrieuic , imprimé k Flo-
-rencè en 1612, in-4.« sous le titre
Deir arte vetraria Hbri Fil.
* Jean Runckel , chimiste de l'élec-
teur de Saxe, de celui de Brande-
' bourg, et de Charles XI, roi 'le
'Suède, a tiré grand parti de ce
'livre pour ses découvertes dans
la vitrification. L'ouvrage de Néri
*int réimprimé à Venise en 178a.
* ÎV. NÉRi ( Antoine-Marie ) ,
célèbre jurisconsulte, et avocat à
'î\ome, vivoit sous le pontificat
'de Benoît XIV ; il s'acquit une
• grande réputation par son savoir
et ses connoissances dans le droit
'canonique : il mourut en 1770.
Les ouvrages qu'il a laissés sont,
I. Tractatus ae nominatione ad
' fuereditates ^fideicommissa , /<?-
gâta , subsidia dotalia , matrimo-
nium yfiliationèm , lîbertatem, et
judicia^ Romae, i75o, 2 vol. in-
ibl. IL Tractatus de vacatione
beneficiorum etpensioraim eccle-
' siaslicorum , etc. , Roma* , 174^ »
in-folio, lll. Thésaurus resotutio-
niun sacras congregationis conci-
m THdentinîy etc. , duplici locu"
' pletissimo indice cwn adnotatio-
^nibus exomntus y a D\ Antonio
Maria de JSjgris jurisconsulto ,
~Romae, 1753.
♦ V. NÉRI ( Jean-Baçti^te ),
né à Bologne vers le niilieu du
■ 17* siècle , obtint le doctorat
' en philosophie et en médecine ,
-et s'adonna k la poésie, il e&t
WERÎ
auteur de plnsicurs drames ,' gnjf
ont été mis en musique par diflfë-
Tcns compositeurs ses contempo-
rains. On 'distingue parmi ces
drames, ï. Qi^em Lidia, Bologne,
i6S3. IL // Cieobolo , i685. ïlf.
<:alone il Giovine , 1688. IV.
Amor non inteso , 1689. V. Tinsi^
lio rè n'Oriente , Venise , 1690.
VI. Clotiide.. Venise, 1694, VU.
U:rifile \ 1696. VIIL VEnigmit
àisciofto , 1705, Cet auteur mou-
rut vers 1708.
NÉR'tCAULT Destodches.
Voyez ce dernier mot , n® II.
* NERINI ( Le P. abbé D. Fé-
lix-Marie) , né à Milan en 1705 ,
entra dans l'ordre de Saint-Jé-
rôme , dont il fut successivement
abbé et procurer .général , et dé-
vint ensuite consulteur de la çon-
' grégati.on du saint- odice sous le
•jpontificat de Benoît JSIV. Ce
moine avoit des connoissances
très-étendues dans la littérature
tant sacrée que proftfne ; il étudia
aussi la physique et les mathéma-
tiques; et le désir qu'il avoit d'înij*
•pirer h ses religieux le goût dçs
sciences lui avoit fait rassembler
dans Uî monastère de Saint-Alexis,
k Rome , une nombreuse biblio-
thèque t une riche collection
d'instrumens de physique et de ^
mathématique^, et de productions J
d'histoire naturelle . Il se reti^
sur la iin de ses jours dans ce mp-
Vfastère, et y mourut le iTJanvicr
1787. On a de lui , I. merony^
mianœ Jamiliœ vetera monumçn-
ta , Placentiae , 1764 , in-^**» L'au-
tpur a pour but principal , daç»
cet ouvrage, de démontrer, à l'aide
d'une érudition choisie et dès
progrci
Jérôme , contre l'opinion' de ceux
qui lui assignoient une époque
NERL
Î*^lus récente : il se détermina a
'écrire d'après une chronique
trouvée au mont Cassin parmi
îes anciennes chartes de Tab-
(aye de cet ordre. II. Dç siis-
cepto itinere Subalpine epistola?
très , Mediolaui, i753, in-4**. Ces
lettres sont enrichies dé savantes
notes. TH. De tempîo et ccenablo
sanctorum Bonifacii et Aîexii
historicp, monumenta , XVomœ ,
1752, în-4®- Cet ouvrage est ac-
compagné de i^inarques pleines
d'éruditioiv
; *l; NEÏlLI{ï>hilippe), séna-
leur de Florence , sa patrie, na-
iquitvers Van i4^5 d'une famille
noble. Son mente et sa naissance
relevèrent , sous Cosme 1" , à la
magistrature^ Son souverain le
distingnoitetrestimoit. Il mourut
en i556. On a de lui,I. Pes Com-
mentaires , en italien » des événe-
m^ns civils arrivés k Florence de^
puis it2i5 jusqu'en i55y. On ac-
'cusa Tauteur ae cette histoire de
n'avoir pas toujours dit la vérité:
mais conime son ouvrage resta
manuscrit, on ne peut .pas juger
-'si cette accusation étoit méritée.
On doit regretter qu'il n'ait pas
'été iraprihié , parce que ce fut en
^iâiS qute commencèrent k Flo-
leéùce lès factions des Guelphes
•et dei Gibelins. II. V Histoire
tdMne autre Ifoctioli appelée des
^laàe» et des noirs, dont Torique
'^âàte dé iSÔQ à Pistoie, et qui *se
Répandit de Va dans toute la Tos-
^ûe. Il rintituk Stùne Pistoiesi.
• /^ÏÎ.NERLI (François) ,Flo-
'réntin , célèbre jurisconsulte ,
'remplit pendant 11 ans l'emploi
''de secrétaire sous ïnnocetit \ ,
qui le nomma k Tévéchè de Pjs-
toîe et ensuite k rarcbevéché de
Tlorencé. Clément IX le fit car-
ïiînal , mais il jouit trè^-peii de
«Mni^s dibs tionaears iituchés k
cette dignité, car il mourut le 0
novembre 1670 , âgé de 76 ans ,
en laissant la réputation d'na
homme au^i versé dans la con-
noissance du droit que dans celle
de la langue latine.
* NÈRO ( Andalone de ) , de
Gênés , uti des plus célèbres as-
tronomes du 14* siècle. Boccaee
le cite souvent dans sa Généalogie
des dieux ^ et l'appelle son res»
pectable maître. Nero, pour éten-
dre ses connoissahces en astrono-
mie , parcourut, pour ainsi dire,
presque tous les pajs. On a de
lui quelques ouvrages ; l'un d'eux,
intitulé be compositione astrolà-
biiy fut publié a Ferra re en i^yS.
La bibao^èque impériale pos-
sède les manuscrits suivahs de
cet astronome : Tr*actatus de sphœ-
ra ; Tkeoricaplanetarum ; Exposi^
tio in canones ProJaciiJudœi de
œquationibus planetarum; Intro^
ductio adjudicia astrologica,
1 1. NÉRON ( Domitien) , em-
Êereur romain , fils de Caïus
tomitius ^nobarbus, et d'Â-
grippine , 'fille de Germanicus ,
adopté prfr l'empereur Claude
l'an 5o de Jésus - Christ , lui
Succéda l'an 54< I^s co<timence-
niens du règne du jeune empe-
reur furent comme la fin de celui
d'Anguste. Burrhus et Séuèque
lui avoient donné une excellente
éducation; le premier, en im-
Îirimant dans son ame ces qua-
ités fortes etnobles qui produisent
les grandes actions ; 1 a^itre , en
polissant et en ornant son esprit.
Les Romains le regardèrent com«
me un présent du ciel. Il étoit
juste, lioéral , affable , poli , com*
plaisant, et son cœUr paroissoit
sen^ble k la pitié. Ua jour qu'on
lui présentoit )i signer la sentence
d'une personnecoudainaéeà mort;
« Je voadroi»-biea« diti>il, ne pa« .
45a WERO
CAvoîr écrire, o Une nuxiestîe ai-
mable relevoit ses qualités. Le
sénat l'ajant loué sur la sagesse
de son gouyernement , il répon-
dit r a Attendez hk me louer que je
l'aie mérité.... y> Néron ne conti-
nua pas comme il a voit com-
mencé ; il secoua d'abord le joug
d'Agrippine sa mère , et oublia
ensuite qu'il lui devoit la nais-
sance et l'empire. Le caractère
perfide et violent de cette prin-
cesse fit craindre k Néron qu'elle
ne lui ôtât le trône pour le don-
ner'à Britannicus, fils de Claude,
auquel il apparte'noit. Pour dis-
siper ses craintes , il le fit périr
Êar le poison. ( Voyez Corbulon,
ifuus, et LocusTA. ) Un crime en
amène un autre. Néron ^ livré à
la corruption de son cœur, oublia
bientôt justju'aux bienséances.
Il pafssoit les nuits dans les rues ,
dans les cabarets et dans les lieux
de débauche, suivi d'une jeunesse
effrénée avec laquelle il battoit,
voloit et tiioit. Une nuit entre
autres , il rencontra , au sortir
de la taverne , le sénateur Mon-
tanus avec sa femme , à qui il
voulut faire violence. Lé mari ,
ne le connoissant point , pensa le
tuer. Quelques jours après , Mon-
tanus ayant appris que c'étoit
l'empereur qu'il a voit battu , et
s'étant avisé de lui écrire pour
lui en faire des excuses , Néron
dit : « Quoi ! il m'a frappé , et
il vit encore! » et sur-le-champ
il lui envoya l'ordre de se don-
ne^ la mort. Son cœur s'ficcou-
tumoit peu k peu au meurtre ;
enfin il fit massacrer sa mère
Agrîppinc. Pour la faire périr
d'une manière qui parût natu-
relle, il la fit embarquer dans
une galère construite de façon
que le haut tomboit de 4ui-meme
et le fond s'ouvroit en même
temps. Ce stratagème ne loi ayant
pa^ réussi , il envoya son af&an*
NERO
chi Anicet la poignarder a Baye» >
où elle s'étoit sanvée. ( Voyez
Agrippine, no II. ) a peine sa mère
eut-eUe rendu le dernier soupir ,
Zue la nature fit entendre sa voix.
iC barbare croy oit toujours voir
Agrippine teinte de sang , et ex-
pirante sous les coups des minis-
tres de sa barbarie. Cependant
il tâcha de se justifier auprès du
sénat, en imputant toutes sor-
tes de crimes k sa mère. « Il ne lui
a voit été la vie , écri voit-il , que
pour sauver la sienne. » Le sénat,
aussi lâche que lui ,' approuva
cette atrocité. Le peuple , non
moins corrompu que les magis-
trats , alla avec eux au devant
de lui , lorsqu'il fit son entrée
k Rome : on le reçut avec au-
tant de solennité que s'il eût été
de retour d'une victoire. Néron ,
se voyant autant d'esclaves que
de sujets , poussa le déréglement
jusqu'à la (plie. On vit cet empe-
' reur, comédien, jouer publique-
ment sur les théâtres comme un
acteur ordinaire. Il croyoit même
exceller en cet art. Le chant <;toit
sur-tout sa grande passion ; il
étoitsi jaloux de la beauté de sa
voix qui n'étoit pourtant ni
belle , ni forte , que , de peur
de la diminuer , il se privoit de ,
manger , et se purgcoit fréquem-
ment. Il paroissoit souvent sur
la scène, la lyre k la main , suivi
de Burrhus et de Sénèque , qui
applaudissoient par complaisan-
ce. Lorsqu'il devoit chanter en
public , des gardes étoient disper-
sés d'espace en espace pour punir
ceux qui n'auroient pas été assez
sensibles aux charmes de sa voix.
Cet empereur histrion disputoit
avec ardeur contre les musiciens
et les acteurs. Il fit le voyage de
la Grèce pour entrer en lice aux
jeux olympiques, oà il n'obtint le
prix que par faveur , ayant été
renversé au milieu de la cours^^
1
!>rERO
il ne laissa pas, an retoar de Ces
éiploks , de Featrer ett triomphe
à nohie , sur le char d'Auguste ,
entouré de imisicieiis et de comé-
diens de tous les pajs du monde.
Ou ne s'àtfenltoit pas> qu'il pât
rîcn imagitier an-dela de ce quon
nvoit vu de lui ; mais I^éron
létoit fait pour commettre des cri-
mes xgtiof*és jusqu'alors. Il s'avisa
de s'habiller en femme , et de se
marier en cérénàonie avec l'in-
i&me Pythagoré ; et depuis , en
secondes noces de la itiétùe es«
pèce , avec Dariphore , un de ses
afiranchis. Par un retour à son
]^remier sexe , il devint l'ëpoux
^'uQ jeune homme nommé Spo^
rus , qu'il ût mutiler pour lui
é(mpeT un air de femme. Il re-
vêtit sa ' singulière épouse des
ornemens â^pératricei et pa-
rut ainsi en public avec son eu-
nuque. Q est alors que lesplaisans
de Kotttè dirent « que le monde
auroit été heureux si le père
"de ce monstre n'«ût jaihais eti
que de pareilles femmes, a Les
•histoHens' remarquent que ses in-
ctina tiens étoient peintes sur sa
^giire. Il avo^t les jeux petits
et couverts de graisse, le cou
^ras , le ventre eros et les jam-
be^ ntinces. Ses cneveux blonds ,
et soti visage plut^ délicat que
niaijestneiix , le feisoient d'abord
reconno^tre pour on efféminé. Sa
férocité l'emportolt encore sur
ses infamies. Octavie , sa femme ,
Burrhus , Sénèque , Lucaîn , Pé-
trone , PcTppée , sa maîtresse ,
furent sacriliés k sa fureur. Ces
meurtres firent suivis d'un si
mind nombre d'autres , qu'on ne
le regarda plus que comhie une
hète féroce altérée de sang. Il
se ^oHliûit d'avoir enchéri sur
tonè les vieeBk « Mes prédéces-
seurs , disbit-â , n-ont pas connu
comme moi les droits de la puis-
sance absolu^;... i^m# miiwt,
J. XII.
NERO 435
j a|ontoit-il , être haï qu'aimé,
' parce qu'il ne dépend pas de mm
seul dPétra aimé, au lieu cpi'il
ne dépend que de moi seul d'être
haï. » Ëntenaantun jour quelqu'un
se servir de cette ^çon ae parler
Eroverbiale : « Que le monde
rûle quaad je serai màvi » ;
il répliqua : n Et moi je dis , qu'il
brûle , et que je le voie !» Ge fort
alors , qu'après un fe$tin aussi
extravagant qu'abominable , il Irt
mettre le feu aux quatre coins
de Rome, pour se faire une image
de l'incenaiede Troie. L'en&r a sè-
ment dura neuf jours. Les plus
beauic monumens de l'antiquité
fiirent consumés par les nam-
mes. Il j eut dix quartiers de la
ville réduits en cendres. Ce spec-
tacle lamentable &t une fête pour
lui ; il monta sur use tour fovt
élevée pour en jouir à son aise.
Il accusa les chrétiens de ce
crime , et ils furent dès4ors l'ob-
jet de sa cruauté. Il faisoit en-
duire de cire et d'autres matiè-
res combustibles ceux qu'on dé*
couvroit , et les faisoit brûler. la
nuit , disant que cela serviroit de
flambeaux. Ce ne fut pas seule-
ment par cette persécution que
Néron s^efiorça ae se disculper
de Fincendie de Rome , mais
encore par le ac^ qu'il prit de
l'embelhr. U fit rdsâtir ce qui
avoit été brûlé, rendit les rues
plus larges et'plus droites,agrandit
les places , et environna les quar-
, tiers de portiques sup^bes. Un
palais magnifique tout brillant
d'or et d'argent y de marbre ,
d'albâtre, de jaspe et de pierres
précieuses , s'éleva pour lui avec
une magnificence vraiment royale.
( Voyez Celer et Epichàris. ) S'il
nit prodigue pour le dedans et le
d^ors de cet édifice, il ne le
fat pas moins dans tout le reste.
Alloit-ii à la pèche, les filets
(toi#nt d'or trait , àt les cordas de
ai
434 NERO
soie. Entreprenoit-il un YOjHige ,
il falloit nulle fourgons pour sa
.ffarde-robe seule. On ne lui vit
{amais deux fois le même habil-
ement. Suétone assure qu'au seul
enterrement de son singe il em-
ploya toutes les richesses du plus
riche usurier de son temps. Ses
libéralités envers le peuple ro-
main surpassèrent toutes celles
de ses prédécesseurs. l) répan-
doit sur lui l'or et l'argent , et
jusqu'à de's pierres précieuses ;
•et lorsque ses présens n'étoient
λas de nature a être délivrés à
'instant , il faisoit jeter des bil-
lets qui en expnmoient la valeur.
Cette prodigalité, si avantageuse
à la ville de Rome , fut . fatale
-aux provinces. Il se forma plu-
sieurs conspirations contre ses
i'onrs. La plus connue est celle de
^ison ,/^uL fut découverte par un
■afiranchi. Parmi les conjurés qui
-furent exécutés étoit un Subrius
Flavius, tribun. Comme Néron
lui demandoit ce qu» avoit pu le
Ï)orter à oublier le serment mi-
itaire par lequel il s'étoit.lié à
- son empereur , il lui répondit :
- « Tu m'as ,forcé de te trahir.
' Aucun officier , aucun soldat ne
.t'a été plus attaché tant que tu
. as mérité d'être aimé ; mon af-
'. fection s'est chdn^ée en haine de-
puis que tu es devenu le bour-
reau aie ta mère et de ta femme ,
* cocher , comédien , incendiaire. »
Un Sulpicius Asper , centurion ,
interrogé de même par Néron ,
. lui répondit avec une égale fer-
.. meté : « J'ai .conspiré contre toi
. par amour pour toi-même ; il ne
. restoit plus d'autre moyen d'ar-
rêter le cours de tes crimes. »
( P^ojrez Lateranls. ) La dernière
conspiration fut celle de Galba ,
gouverneur de la Gaule Tarrago-
naise. Cet homme , illustre par
. 8a naissance et par son mérite ,
désapprouvoit nautement les
NERO
vexations du prince» Nérop , ins*
truit de cette hardiesse, envoie
ordre de le faire mourir. Galba
évite le supplice en se faisant
proclamer empt'reur. Il fut poussé
a cette démarche par Ymdex ,
qui lui écrivoit « d'avoir pitié tfii
genre humain , dont leur détes-
table maître étoit le Aéau. « Bien-
tôt tout l'empire le recounoît.
Le sénat déclare Néron ennemi
public , et le condamne à être
précipité de la roche du Capi-
tule, après avoir été traîné tout nu
Ï>ubliquement , et fouetté jusqu'à
a mort. Le tyran prévint son
supplice , et se poignarda , l'an
68 de J. C. , dans sa 32' année.
En vain implora-t-il , dans ses
derniers instans , quelqu'un qui
daignât lui donner la^ mort , per-
sonne ne voulut lui rendre ce
triste seiTice : « Quoi ! s'écria-
t-il dans son désespoir , est-41
possible que je n'aie ni amis
pour défendre ma vie , ni. enne-
mis pour me Foter? » Useroit dif-
ficile d'exprimer la joie des Ro-
mains lorsqu'ils appiirent sa mort.
On arbora publiquementle signal
de la liberté, et Iç peuple se cou-
vrit la tête d'un chapeau sem-
blable à celui que prenoient les
esclaves après leur afifranchisse- .
ment. Le sénat n'y fut pas moins
sensible ; Néron avoit aessein de
l'abolir , après avoir fait mourir
tous les sénateurs* Lorsqu'il ap-
prit les premières nouvelles de la
rébellion , il forma le projet de
faire massacrer tous les gouver-
neurs des provinces et tous les
généraux d'armée , comme enne-
mis de la république; <le faire
périr tous les exilés ; d^égorger
tous les Gaulois qui étoient à
Rome; d'xibandonner. le pillage
des Gaules à son armée ; d'em-
poisonner le sénat entier dans un
repas ; de brûler Rbine une se-
, conde fsis , et de lâcher en mémo
\s
NERO
temps dans les rues .les bétes ré-
servées pour les spectacles , afin
d'empêcher le peuple d'ét/eindre
le f#u. Ce ne fut par aucun re-
mords y ni par aucun effet de sa
raison . , qu'il se désista de ces
projets atroces et insensés, mais
par impossibilité de les mettre à
exécution. {V. Part, de Galba son
successeur, vers la fin; et Macer ,
w lI*^Ce prince ne laissa pas d^a-
voir, après sa mort , des partisans
zélés (\\x{ ornèrent son tombeau
de fleurs. D'antres , encore plus
hardis , placèrent ses statues en
robe prétexte sur la tribuue aux
harangues , et publièrent dii édits
de sa part , comme s'il eût été vi-
vant , et qu'il eût dû bientôt re-
paroîlre pour se venger de ses
ennemis. Son nom étoit cher à
une grande partie du peuple et
des soldats ; plusieurs impos-
teurs se l'attribuèrent , comme
une recommandation capable d^
les accréditer. Une façon de pen-
ser si étrange et si dépravée ve-
noit de la corruption générale
des mœurs. Néron avoit gagné
les soldats par ses largesses et par
le relâchement de la discipline :
il avoit amusé le peuple par des
spectacles licencieux auxquels il
prenoit part lui-même d*une fa-
çon indécente. Tous les vices
trouvant en lui un protecteur dé-
lïlaré , les vicieux 1^ regrettoient.
D'ailleurs , ce prince entendoit
quelquefois raillerie ; et , tout
cruel qu'il étoit , il laissoit > par
lassitude du crime ou par bizar-
rerie , échapper quelques traits
de clémence. Lorsqu'àprès le par-
ricide d'Agrippine on eutrépanda
ces vers-ci :
Quis iffgat JEntA magnâ de stirpt Neronem ?
' Sustulit hic tttdtrtm , tustulit illè patrem.
Loin de rechercher les auteut-s de
cette épigMmme et de quelques
autres vers satiriques , u .^ipé-
clia , dit Suétone , qu'on pu-
NERS
455
nît ceux qui étoient accusés d'jr
avoir eu part. Ce fut une opinion
voit cru , et qu'il étoit réser\'é à
faire le personnage de rAuteohrist.
Il reste d© ce prince quelques
P'ers qui ne sont remarquables
que par l'enflure et un aird'afîec-
tation. Il fut le premier empe-
reur qui employa des secours
étrangers pour les discours , que
ces maîtres du monde pronon-
çoient en public. Le talent et
r exercice de la parole avoient été
toujours en honneur tant à Rome
que dans la Grèce , et dès le
temps d'Homère l'éducation des
princes avoit ces deux grands
objets : bien dire et bien faire»
Sénèque prêtoit sa plume ^ Né-^
ron j et le faisoit parler ou éorire
dans un nouveau genre d'élo-" '
quence qui n'étoit pas le meil- '
leur. Tacite a peint ce monstre
sous les cotileurs \es plus odieur-
ses ; malheureusement une par-
tie de ce tableau du plus grand
des peintres ne nous est point
parvenue. Suétone , par sa froide
narration , ne nous dédommage
pas de cette perte.
n» NÉRON ( le consul ). Vq^.
Annibal , et AsBRUBAL, n° IL
IIL NÉRON (Pierre), ju-
risconsulte français , auteur d'une
collection d'Édits , doot la meil-^ -
leure édition est celle de Paris»
17^0 , sous ce titre : Recueil
a édits et <r ordonnances de Pierr;
Néron et d'Etienne Girard , av^
les notes d'Eusèbe de Lauri^*
et de Ferrière, a vol. in-foL
* L NERSÈS IV , patriirchc
arménien , surnommé Cf^'^^^'
haly , c'est-à-dire le Gracieux ,
étoit fils d'un p-'^ce arménien ap-
pelé Abir**^ 9 "^ "®s descendais
Se laAmiUe arwcide dea Parthts.
t ,
436
NERS
Kersès naquît Tan 1 102 de Jdsus-
Ciuîst , et lut élevé depuis sa ten-
dre jeuûèsse auprès dé son otoclc
Grégoire în , ^rand - catholifcos
d*Arniéîiie. t>oué d'utie îirta^-
liàtion vive , d'un esprit ardeht,
et d'une pénétration ëxfràôrtii-
nâire à eoncevoir et à tVaiier en
eti prose sur ioUtés ies
vers et
NERS
lotte , dans son Dictionnaire arme-
no-la tin , Pappelle le fi/V/v vrai-
' ment divin. V. Les Enigmes. C'est
un recueil de poésies , divisé ca
qnatrains , chacun de quatre vers.
L'ingénieux Nersés j exerce la
9ubtdité de son esprit , en renfer-
mant dans une borne si étrokc
les ikits et les circonstances qol
caractérisent les principaux per-
sonnages de l%tstoire sacril et
profane^ ainsi crue les pces , les
vertus , et lès chou^s natùrellies ,
et ses cbniioissanceâ pfoibndes telles que De soleil*, hi lune, le
lui pi-ocurèreAt , ètt ii55 , la dî- miel , le greûadief et autres. VI.
gnité jépisCôpâîe , et la place de Lettre^ universel i»ts f adresséeê
Conseiller intime auprès d^ c^- \ aux différentes classes des hom-
iholicos. En 1 16Ô , àprës fa rtiort me^ d*e'gti'sè , aux princes , auT
de ce cBef d'Êôlise , ÎTer^è^ fui gens de ^Uèrre , aux cit'oyens ,
succéda dans là dignité pôntU attX marchands ^ t£Ux laboureurs ^
ficale par tés Vœux unanimes db ^ aUx femthes , au menu peu-'
sa nation, il gouverna Son peuplé pie. Wers'ès,<Jm écrivit ces let-
avec une saéèsse admirable ; il lre« lors de son avènement au
entretint pendant fong-terhps îles trône patriarcal , j parle de son
correspondantes avec Manuel t , , élection , décrit ^u long le poids
sciences sacrées et profanes, on
lui donna, dès l'âge db 3o ans ,
lé titre de poète par feiicél-
lence. îi^s vertus, ^on alFâbilité
cprrespo
empereur && Cohstantito'oplte , et
voulut établit' l'Union entre les
ï^Ii^es grecque et arménienne ;
niais avant aaplknir l'es difficul-
tés qui èxistoiènt entY-e e6i , ce
pàû-iârcbè , vertuèuic et saVant ,
incmrul te 1$ août , en 117S , à
l'âge de 71 ans , regretté nnivér-
selwment , laissant après lui- un
grand nom^ d'ocivHiges. fort
estimés , qui ^ool, I. Un Traité
contre les tontraeiens. C Vcof^ez
l'article NàBBeAwir , n® !• ). tl«
éhrégé historiqma d'Arménie y
*:rit éii vers. III. $légies sur
i^pri^e de la ville dEoesse par
ie^ Sa/^rasins 9 en 11 44» ^onte-
j>»n aoçjo terft. I-V« Un Poème
«aiit^é Jésus leJUs. Ce livre, qui
^ontitot huit miHe vers , est un
«ief-J'<3euYre de poésie , et a
valu à soik auteur le titre dTîô-
mtred'Arménifc.tl renfenne l'hiS-
toà^e entière de l'ai<Q,'en *ët dû
liûaveau Téstamens décritt^ d'une
de sa charge , et les invite par
son éloquence à vivre en hom-
mes vertueux et chrétiens cha-
cun selon sa condition. VII. tJn
Recueil de lettres fhtmïlières ^ en
vers et en ptôse. YlII. Un Traité
contre lès manickéens et les sy-
ronistes. ÏX. Cicmmentaihe hur-
les ouvràgffs phtlosàphvques et
granimùttcaiixi^ Buvià-te-phCio^
sophe, X. Cïtmritenttàrè de saint
Manhiétt,%l/^1i grttnd nanihf^
dhofhélies , de i)ies de saints ,
tthistcfi/^s paHiéuiœres , dh^tn*-
nés eccrésiàstiifuës 'et de chmt^'
sons. Xlt. Une ^rahimaire , df-
visée en tiroîs livras , avec nnf
petit Foc&butàire. Xlïl. Un
Traité de Ib^ique, Lliistorfêa
Arakel, au5 vivoit au mi^me siè-
cle , parte 'de cet auteur avee
beaucnup d'ëloges , et le re--
garde comme i<n des r^sf^ura-
tetxrs des ifdetftes en Antiténiey
après Ibs dév^itltidTis ftites da«K
fianière admiralile. TacqUes Tg- [ice pajs pat l^ Ytocs et tes.P^
NERS
sans. La plupart des onvr^^es de
cet auteur célèbre ont été impri-
més à Constantin op le , k Ams-
terd^ra et en Russie. La biblio-
thèque impénale en possède plu-
sieurs exemplaires. Ils sont aussi
en manuscrits dans les n*' i5i
i32 , 57 et autres.
* IL NERSÈS , fils d'Ochïn ,
prince de la ville de Lampron en
Cilicie,neveudu pi'écédjent,né Tan
1 155, fut élevé par les plus habiles
maîtres de son temps, et particuliè-
rement par son oncle. La pénétra-
tion d'esprit , le goût dominant
pour les sciences , le rendireni
bientôt l'homme le pi us célèbre de
sa patrie. Il connoissoit k fond
les langues grejC(|ue, latine, égyp-
tienne et sjriaque. Il abandonna
ses droits k la principauté de son
père , se donna entièrement anx
études des scifiuces , et , k l'âge
de 20 ans , il composa en
l'honneur de son oncle , un Poë-
me (Je 974 vers de huit sylla-
bes chacun. Forcé par l'invitation
du patriarche du pays , Nersès
de Lampron fut sacré , à l'âge de
N E R V . 457
; tantinople pour rétablir la bonne
harmome entre lés deux p*y^«
De retour dans sa patrie, Wersès
nlt)urutpeu de temps après , Tan
1 1 9f8 , le 18 juillet , et fwt reere^é
par tous ses concitoyens. Il laissa
après lui un grand nonibre étou-
vixiges écrits avec beaucoup de.
chafeur et d'érudition. I. Le
Poëtne en f honneur de Nèrsès
IV ^ jdotit on a parlé plus haut.
II. Discours ofnioriifue pro-
nonce au concile de Romgla, UT.
Commentaire des Psaiimes de
David, ÏV. Con^Tftentaire des
douze Prophètes minet^rs. V. Ce-
hti sur tous les ouvrages de Sah-
mon» VI. Explication des rites et
des cérémonies ecclésiastiques.
VIL T/rtité sur les évéckés et
les sièges patriarcats. VIII.
Grand nombre d'homélies et de
vies de saints. ÏX. La Traduc-
tion des œuvres du pape saint
Grégoirè'le-Grand , et les règles
de saint Benoit. X. Un Recueil de
chansons et d'hymnes d'église.
XL Un Recueil de lettres écrites
à plusieurs personnages et aux
savons de diverses nations. A
26 ans , archevêque de cette ville la reserve du Discours oratori-
et de celle de Tarse, dans un
concile national k Romgla sur
l'Euphratfi en 1179. Cet arche-
vêque prononça un, discours qui
est un chef- d œuvre d'éloquence
sacrée. En 1190 , Frédéric I ,
après des trahisons éprouvées de
la part dje& Grecs , et des com-
bats sanglans livrés au calife de
Canit, entra dans l'Asie mineure ,
& la tête des troupes croisées.
Nersès alla alors , de la part du roi
d* Arménie , auprès de cet empe-
reur , lui promit tous les secours
pécessaires , le passage pour en-
trer dans la Syrie , et la conclu-
sion d'un traité d'alliance que*ce
que de cet auteur , qui fut im-
primé k Constantinople en l'jêfi^
et k Venise en 1787 , in - 8* ,
tous ses autres ouvrages sont ma-
nuscrits, et la plupart se trouvent
dans la bibliothèque impériale ,
n<>« 29 , 76 et autres.
•j-NERVA ( Cocceïus ) , erapjC-
reur romain , succéda k Domitien
l'an 96avapt J. C. Cest le pre-
mier empereur qui ne fut point
Romain ou Italiep d'origine ; cor»
quoiqu'il ïti% né k Narni , ville
u'Oinbrie, ses parias étoient ori-
ginaires de Crète. ( f^. Çocceïus^
n» L ) Son aïeul Jtfarcus Coc-
ceïus Nerva , avoit été consul sous
Tibère , et avoit eu toujours
beaucoup de crédit auprès ae cet
458
NERV
NERV
f «
empereur , qui Femmena ayec lui
dans l'île de Caprée , où il se
4aissa mourir de iaim, ne voulant
plus être témoin des crimes de ce
méchant prince. Son père étpit
un savant jurisconsulte que Vespa-
MÏen. avoit comblé d'honneurs et de
bienfaits. Le fils fut digne de lui,
par sa sagesse, par son aôabilité^
sa générosité , son activité et sa
vigilance. Il sentit que la vraie
grandeur des souverains , ainsi
que le bonheur des peuples, con-
sistent à savoir unir l'empire d'un
seul avec la liberté de tous. Nerva
César , dit Tacite , res oHm dis-
sociabiles miscuit , principatum
et hbertatem. Son premier soin
fut de rappeler tous les chrétiens
exilés et de leur permetti^e l'exer-
cice de leur religion. Les païens
. qui avoient eu le sort des chré-
tiens' bannis revinrent aussi de
leur exil. Aussi libéral cpie juste,
il abolit tous les nouveaux im-
pôts ; et ayant épuisé ses revenus
par ses largesses , il y remédia
par la vente de ses meubles, les
plus riches. 11 vonlut qu'on éle-
vât a ses propres dépens les en-
fans mâles des familles indigentes,
et défendit par une loi d'abuser
du bas âge des enfans pour en
faire des eunuques. Sa mode^ie
égaloit son équité. 11 ne sounrit
. pas qu'on élevât aucune statue
• en son honneur , et convertit en
monnoie toutes les statues d'or
et d'argent que Domitien s'étoit
fait .ériger, et que le sénat avoit
conservées ap'rès les avoir abat-
tues. Ses bienfaits s'étendirent à
tous ses sujets. Un certain Atticus
ayant trouvé dans sa maison un
trésor, en informa l'empereur, et
^ le pria de lui en assigner l'usage.
Nerva lui répondit : « Vous pou-
vez user de ce ^que vous avez
trouvé » Atticus lui marqua
. par une seconde lettre que le
tffésor trouvé étoit au-dessus de
ta fortune d'un particulier. L'em-
pereur lui récrivit en ces termes :
« Abusez si vous voulez du gain
inopiné que vous avez fait , car
il vous appartient. » Le fils d'At-
ticus , connu sous le nom de Ti-
bérius Claudius Atticus Hérodes,
n'abusa point des richesses de son
père ; car il s'en servit pour. em-
Dellîr Athènes de superbes édi-
fices. ... La clémence de Nerva
donnoit le plus beau relief à tou-
tes SCS autres vertus. Il avoit juré
solennellement que , tant qu'il
vivroit , nul sénateur nii seroit
mis à mort. Il fut si fidèle h sa
parole , qu'au lieu de punir deux
d'entre eux qui avoient conspiré
contre sa vie , il se contenta de
leur faire eonnoître qu'il n'igno-
roit rien de leur projet. Nerva
les mena ensuite au théâtre, les
mit à ses côtés , et leur mon-
trant les épées qu'on lui présenlôit
suivant la coutume : il le^ir dit :
« Essayez sur moi si elles sont
bonnes. » Quelque doux que fàt
son gouvernement, son règne rie
fut pas pourtant exempt de ces
complots que la tyrannie fait
naître* Les prétoriens se révol-
tèrent la seconde ann^e de son
empire. Ils allèrent au palais , et
forcèrent l'empereur , les armes a
la main , à se prêter a tout ce
qu'ils voulurent. Nerva , trop foi-
ble ou trop vieux pour oppo-
ser une digue aux rebelles et sou-
tenir seul le poids du trône ,
adopta Trajan. Il mourut l'an-
née d'après , l'an 98 de J. C. Ce
monarque étoit recommanda ble
par toutes les qualités d'un prince
philosophe, et sur-tout par sa
modération dans la plus haute
fortune j mais sa douceur e^t de
malheureux effets. Les gouver-
neurs des provinces commirent
mille injustices 9 et les petits fu-
rent tyrannisés , parce que le
souverain ne savoit pas les rëpri-
mer. Anssi Fronton , un des prin-
cipaux seigneurs de Rome, dit un
jour publiquement : « C'est un
grand malheur que de vivre sous
un prince oîi tout est défendu ;
mais c'en est un plus gr^nd ,
d être sous ce^lui où tout est per-
Ws.» L'excessive facilité de Nerva
lui fut reprochée ingénieusement
par* Junius Maùriçus. Ce grave
"sénateur , jle retoui; de Texil au-
quel Domitien Favoit condamné ,
étoit k table 'avec l'empereur ,
et voyoit parmi les convives
Veïenld , l'un des instrumens de
la tjrannie de Domitien. On vint
à parler de l'aveugle Catullus
Messalinus qui ne vivoit plus
alors et dont la mémoire étoit
en exécration k cause de ses dé-
lations odieuses , et des avis san-
guinaires qu'il avoit toujours été
le premier a ouvrir dans le sénat.
Comme chacun en disoit beau- I
coup de mal^ Nerva lui-même
proposa cette question : « Que
pensez-vous qu'il lui fût arrivé ,
s'il eût vécu jusqu'à ce jour ? —-
^ Il souperoit avec nous , répondît
Mauricus. » Nerva aimoit les let-
tres , et récompensoit ceux qui
yj adonnoient. Néron l'avoitbeau-
oonp aimé , k cause de son tjalent
pour la poésie , qu'il cullivoit en
homme sage , sans trop s'y ap^
pliquer.
NERVET ( Michel ) > médecin ,
né a TLvreux , mort en 1729 ,
k 66 ans, exerça sa profession
dans sa patrie avec distinction.
L'étude des langues grecque et
' hébraïque remplit les momens
de loisir que lui laissoit le soin
des malades. Elle lui facilita les
moyens de travailler avec suc-
cès dans rinlerprétation de l'E-
-■ çriture sainte. Il a laissé un
grand nombre de Notes , en ma-
nuscrit , sur les livres sacré». On
a U« lai éjfuatre explieatiom sur
NES'L 439
autant de passages du nouveau
Testament , daijs les Mémoires
du P. Desmolets , tome 5 , partie
première , pag. 162.
* NÉRY (Jean-Baptiste), né
dans le territoire de Bologne dans
le 1 7« siècle > étudia dans cette
ville là philosophie et la méde-
cine , qu*il abandonna bientôt
pour cultiver \les belles-lettres et
sur-tout la poésie , dans laquelle
il suivit les traces des Achillini ,
des Guarini'et des autres poètes
de ce temps . Secrétaire d'un prince
romain , il sortit de chez lui sarjs
autres ressources pour" vivre que
ses productions poétiques , et
mourut de misère le 1 1 août 1 726.
On a de lui des Oratorios et des
Drames assez estimés en Italie.
* NESBIT ( Thomas ) , le dIus
jeune des fils j du lord président
Nesbit de Dirlton, né à Edim-
bourg en 1672 y se livra a son
goût pour les antiquités et s'y ap-
pliqua avec succès. Son excellent
ouvrage sur le blason n'a été sur-
passéjjûar aucune production de
ce g4|P en anglais. Il a écrit une
Défense des antiquités (^Ecosse ,
dont le manuscrit se trouve dans
la bibliothèque des avocats- «i
Edimbourg. Il mourut k Dirlton
en 1725, âgé de 56 ans.
I. NESLE. FoY' Màilly , no IT.
flLNESLE (N... de)i né k
Meaux , cultiva d'abord la poé-
sie , et fit beaucoup de yters mé-
diocres. Son poëme du Sanson-
net , imitation de VertjVert, est
ce qu'il a fait de plu* passable en
ce genre : on y trouVe quelques
détails agréables. Aya»t quitté la
poésie pour la prose, il donna
des ouvrages aussi médiocres que
ses vers. Les principaux sont ,
I. UAristippe moderne^ , 1758 ^,
in - 1*2 i écrit sans énergie, et
plein de cWsesj comn^nes. 11*
44o KESM
Préjueéà au public , 1747 > 2
TOl. 111-12. lit. Préjugés des
bncie^s et des nouveaux pki^
losopfws sur Pâme humaine , Pa-
ris , 1765 , %\oL in- 12. Cet ou-
vrage est un recueil des plus
forts argumens au'on ait oppo-
ses aux matëiialistes. ÏV. Pje-
juge's du public sur Phonneur ,
Paris, 'ijéô, 3 vol. iri-12. Quoir
que ce livre , ainsi que ceux du
inéiiie auteur., soit d'un stjle
foible , et rempli de trivialités ^
pn Testime, parce que rhonnétetë
de Técrivain a passé dans ses ou-
vrages. De Nesle mourut pauvre
k Paris, en ^767, dansun âge avan-
cé, après avoir soutenu Tindigeiice
•avec fermeté.
t NESMONDrHenride): d'une
famille illustre ae l'Angoumois ,
distingué de bonne h«ure par
•son éloquence , fu t élevé k re-
véché de Montatibau , ensuite k
rarcbevêché d'Albi, et enfin à
celui dé Toulouse. L'académie
française se Tassocia en 1710.
Louis %iV faisoit uncas^rticu-
culier de ce prélat. Un jcH* qu*il
hâranguoit ce prince , la nié-
ihoire lut inamqua : «Je suis bien
aiisc , lui dit le roi avec bonté ,
que vous ine donniez le temps de
goûter l«s belles choses que vous
ine dites. » Il mourut en 1727.
On a Sm recueil de ses Discours^,
Sermons , etc. , imprimé a Paris ,
^234, in- 12. Son style est sim-
ple , soutenu ; mais il manque
Souvent de chaleur. Il dit un
jour à un Curé , qui s'excnsoil de
S*être tpotiyé k un repas de noces ,
«gafr rexemplé de Jé^tis-Ghrist aux
noces de CÎeina : « Ce b'est pas )k
le plus bel etidroit dé sa vie. »
Ce prélat étoit neveu du vertueux
François ^E Nesmond , évéque de
Bay^Ux , dont la mémoire est en-
core en grande vénération dans
'Ce diocèse ^our tous les bi^ifaits
NES s
qu'il j a répandus, et qtiiinoanit
en 1715, uojren des évéques de
France. On ne sut qu'après sa
mort qu'il faisoit k rinfortané
Jacques II une peusion de trente
mille livres.
* LNESSEL (Daniel) , savani
historien et bibliographe alle-
mand , sur la lin du 1 7* siècle ,
a publié dififérens ouvrages ,
dont les principaux sont , I.
Catalogue des manuscrits grecs
et orientaux de la bibliothèque
de Fiennè , 1690 , Vienne , in-
folio. II. Supplementuni Brus-
chianuni , sive Gasparis Bruschii
monasteriorum et episcopatuum
Germaniœ chronicon, sive centU"
ria secunda ex auctoris ^utogra'--
pho , etlita à Daniele de Nessel ,
Vienne, 1692, in-4*. IlL Pro^
dromjis pacijficatotius , seu cata-
logus chronologicustractàtuum in
toto 09'be terrattim , abanno i4®9
adannum i,685 , Vieniie , 1600,
ih-4** ; projet très-curieux , dit
l'abbé Lenglet, mai$ qui n'a pas
eu son exécution. Nessel étoit
versé daos tous les genres d'éru-
dition , et son savoir lui mérita
la place de chef de la bibliothè-»
que impériale k Vienne.
♦II. NESSEL (Edmond), né
k Liège eu a 658 y où il mourut
en 1731 , étudia la médecine k
Lejde et en France. Après s'être
•mis en ét^t de pratiquer sa pro-
fession d une manière distinguée,
il revint dans sa patrie , où sa
réputation l'avoit précédé. Il fut
recherché , et bientôt célèbre par
les cures les plus difficiles. Nessel
mourut revêtu du titre de pre-
mier médecin de George-Louis de
Berghes , évoque de Uège. On a
de lui Traité analytique, des eauoc
de Spa , de leurs vertus et usa^
ges , Liège , i5^Q, in-i2. Deux
manuscrits , dans lesquels il avoit
recueiiU ce que les meilleurs jécjâ-
j
NESS
jraîns' ont dit sur les simples les
Îilus en asage , et la méthode qui
ai a le mieux réussi dans les
maladies extraordinaires , sont
restés aux mains de son fils ,
Matthieu Nessel , conseiller de la
cour allodiale de Liège, qui lui-
même a . écrit apologie des eaux
deSpa, liège, 1713, in-8o.
*NESSON (Pierre) , poëte et
attaché à la maison de Jean , pre-
mier du nom , duc de Bourbon
et officier dans le comté de Mont-
pensier , florisspit , vers la fin du
i4* et an coinmeucement du i5*
siècles. Pendant que son maître ,
pris à la bataille d^Azincourt,
étoit . prisonnier en Angletorf-e ,
Nesson , afin de charmer les en-
nuis de sa captivité , lui envoya
un poëme di6 sa composition , in-
titulé le Lay de la guerre. Il y
déplore les calamités qu'entraîne
ce fléau de In société. Il est au^si
Fauteur de tOraison à la Vierge
Marie , laquelle est imprimée
dans un ouvrage intitulé le Gra/td
calendrier et compost des ber-
gers, La Croix-du-Maine cite de
' lui F Hommage fait à Notre-Dame y
qui commence par ces vers :
Ma doulce aoiirrice pucelle
Qui de Tostre tendre mammelle « etc.
Du Verdîer lui attribue les Neuf
Leçons de Job en rimes. Tous les
écrivains de son temps fout de lui
le plus grand éloge et vantent son
doux langage. Ses OEui^res n'ont
f»oinl été recueillies. Il avoit avec
ui une fjlle ou une nièce appela
Jeannette , dont les vers qui nops
sont inconnus lurent Tobjet de
plusieurs louane^es poétiques ^ od
elle étoit appelée une seconde
Mi^r*ve,
NESSUS ( Mythol. ), centaure ,
^Is d'Ixion et de la IKue, offrit ses
services à Hercule pour porter Dé-
ianire au-delà du fleuve Evène.
^ Lorsf|u';l rent passée ^ il voulut
NEST 44i
Tenlever ; m^isllercule le tua d'up
coup de flèche : lecenlaurp donna
en mourant luie chemise teinte d«
son sang à Déjanire, Tassurant qu,e
celte chemise auroit la vertu de
rappeler Hercule , lorsqu'il vbu-
droit s'attnciier a quelqu'autre maî-
tresse. Elle étoit imprégnée d*uh
Ï»oison très-subtil , qui fit perdre
a vie à ce héros.
♦ I. NESTOR (Denys ) , natif
deT^ovare , descendpit de la no-
ble famille àje^ Arvenada, et étoit
de Tordre des frères-mineurs.
Son Vocabulaire de la langue la-
tine , imprimé in-fol. en i4^5 , à
Milan, et à Venise en 14^8 , est
recommandable comme un des
premiers efforts faits par les mo-
dernes pour faciliter Tétude de
cette langue. 11 cultivoit aussi la
poésie latine. On a encore de lui
Dissertatio de pra^cipuis Lexicis
latiniSy a la tète du Thésaurus de
J. M. Gessner.
t n. NESTOR , fils de Nélée
et de Chloris , roi do Pjlos ,
ville du Péloponnèse , près du
fleuve^matheen Arçadie. Après
éjtre échappé au malheur de ses
frères , qui furent tous tué^ p^r
Hercule , il fit la guerre tort
jeune , et , du vivant de son père ,
aux Épéens , peuple du Pélo-
Êonnèse , appelés di^ns la suite
léciis. Etant aux noces de Piri-
thoui , il combattit contre , les
centajures qui voulolent enlever
Hippodamie. La \ ieiUe^çne Tei^-
pêcna pas de pa^'tir pour la f^ijiçrve
de Troie avec les auti'e^ prii^i^s
fi'recs, auxquels il fut si utile par
la sagesse de se^ conseils, qu*Aga-^
memnon disoit que s'il avoit d^x
IVestpr dans s«on armée , il pren-
dront la ville dllion en peu de
tetnps* Son éloquence étoit si
douce et si touciiante , qu'Ho-*
mère dit que le miel couloit do
ses lèvre3 quand il p.arloit. Il avQii
442
"N^EST
épousé Eurydice,61le de Clîmène,
«lont il eut sept fils et une fille.
Homère dit qu'il vécut trois siècles,
ce qui ne peut être pris que pour
une fiction poétique.
III. NESTOR ÔM Letopis Nés-
ïERovA , historien russe , né en
lo56 , entra à Tâge de 29 ans au
monastère de Peczerich à Kiow ,
où il mourut dans un âge avancé.
Il a laissé une Chronique de
Russie , qui va jusqu'à l'an 1 1 15.
Elle a été continuée par Sylvestre,
moine à Kiow^ , et ensuite évêque
de Péréasla w , et par d'autres qui
sont inconnus. Elle se termine à
l'an 1206. Cette chronique a été
• publiée a Pétersbourg , in - 4" »
1767, d'après un manuscrit trouvé
SI Konigsbcrg , et qui a été recon-
nu par les critiques comme le
plus fidèle de tous ceux que l'on
connoissoit. La simplicité et la
naïveté forment Je caractère de
celte chronique estimée chez les
Busses; c'est le plus ancien mo-
nument de leur histoire.
t NESTOBIUS , né à Germa-
' nicie dans la Syrie , embrassa la
vie monastique près d'Antioche ,
et se consacra a la prédication.
' G'étoit le chemin des dignités , et
' il avoit tous les talens nécessaires
pour réussir. Un esprit vif* et pé-
• nétrant , un extérieur plein de
modestie , son visage exténué ,
' tout concourut à lui concilier le
respect et l'admiration des peu-
ples. Après la mort de Sisinnius ,
en 4^8, Théodose-le-Jeune l'éleva
^Itt le siège de Gonstantinople.
Nestorius , enflammé par un zèle
fanatique , tacha de l'inspirer à
ce prince. Il lui dit dans son pre-
mier sermon : «r Donnez - moi la
terre purgée d'hérétiques , et je
vous donnerai le ciel. Secondez-
moi pour exterminer les ennemis
de Dieu , et je vous promets un
seeours efficace contre ceux de
NEST
votre empire. » Après avoir étîf-
bli son crédit par aes édlts rigou-
reux qu'il obtint de l'empereur
contre les ariens, il crut que I«
temps éloit venu de donner un«
nouvelle forme au christianisme.
Un prêtre , nommé . Anastase ,
prêcha par son ordre qu'on ne
devoit point appeler la Vierge la
mère de Dieu , ^t Nestorius mon-
ta bientôt en chaire pour soutenir
cette doctrine. 11 lalloit , selon
lui , reconnoître en Jésus-Ghrist
deux personnes aussi bien qvie
deux natures, le Dieu et l'homme :
*dè façon qu'on ne devoit pas an-
peler Marie mère. de Dieu , maU
mère du GhrLst. Gette opinion
anéantissoit le mystère de l'incar-
nation , qui consiste dans l'union
des deux natures divine et hu-
maine en la personne du Verbe i
d'où résulte l'homme-Dieu , ap-
Felé Jésus-Ghrist. Voici , suivant
abbé Pluquet , quelles étoient
les raisons sur lesquelles Nesto-
rius appuyoit sou nérésie. « On
ne peut, uisoit-il^ admettre entre
la nature humaine et la nature-
divine d'union qui rende la Di-
vinité sujette aux passions et aux
foi blesses de l'humanité : et c'est
ce qu'il faudroit reconnoître , si
le Verbe étoit uni k la nature hu-
maine , de manière qu'il n'y eut
en Jésus-Ghrist qu'une personne.'
11 faudroit reconnoître en Jésus-
Ghrist un Dieu né , un Dieu de
trois mois , un Dieu qui devient
grand , qui s'instruit. J'avoue ,
disoit Nestorius , qu'il ne faut
Ï>as séparer le Verbe du Christ ;
e Fils de l'IIoinme de la per-
sonne divine : nous n'avons pas
deux Ghrists , deux Fils , un
premier , un second. Gependant
les deux natures qui formei>t ce
Fils sont très - distinguées , et'
ne peuvent jamais se confondre.
L'Ecriture distingue expressé-
ment c« qui eonirietit au Fila ^
J
NEST -
' et ce qui convient au Verbe. Lors-
que saint Paul parle* de Jésus-
Christ , il dit ; ce Dieu a envoyé
son Fils, fait d'une femme. » Lors-
que le même apôtre dit que nous
avons été réconciliés à Dieu par
la mort de son Fils , il ne dit
pas , par la mort du Verbe. C*est
donc parler d'un^ manière peu
conforme à l'Ecriture , que de .
dire que Marie est la mère de
Dieu. D'ailleurs ce langage est
un obstacle à la conversion des
païens. Gomment combattre les
dieux du paganisme , en ad-
mettant qu'un Dieu meure , ' qull
est né , qu'il a souffert ?' Pour-
r oit-on , en tenant ce langage ,
réfuter les ariens , .qui soutien-
nent que le Verbe est une créa-
ture ? L'union on l'association
»de la nature divine avec la na-
ture humaine lï'a pas changé la
nature divine. L» nature divine
s'est unie à la nalure humaine ,
comme un homme qui veut en
relever un autre s unit à lui.
Elle est restée ce au'elle étoit ;
elle n'a pas un attribut différent
de ceux qu'elle avoit avant son
union : elle n'est donc plus sus-
ceptible "d'aucune nouvelle dé-
nomination , même après son
union avec la nature humaine ;
€t c'est une absurdité d'attri-
buer au Verbe ce qui convient
à la nature humaine. L'homme
auquel le Verbe s'est uni est donc
un temt^e dans lequel il habite.
Il le dirige , il le conduit , il
l'anime , et^ ne fait qu'un avec
lai ; Toila la seule union possible
entre la nature humaine et la
nature divine.. .. » Nestorius nioit
donc l'union bypostatique, et sup-
posoit en effet aeux personnes en
Jésus-Christ. Ainsi le nestoria-
nisme n'est pas une logomachie
ou une dispute de mots , comme
l'ont pensé quelques savans ,
Yraiscmblabl«meat parée qu'ils
■ NEST 443
étoieht prévenus contre saint
Cyrille , ou parce qu'ils ont jugé
de la doctrine de Nestorius par
quelques aveux équivoques qu'il
faisoit , et parce qu'ils n'ont pas
assez examiné les principes de
cet évêque. Il me paroît clair par
les sermons de Nestorius , et par
ses réponses aux anathèmes de
saint Cyrille , qu'il n'admettoit
qu'une union morale entre le
Verbe et la nature humaine.»
Les nouveautés de Nestcyrius ex-
citèrent une indignation géné-
rale. Eusèbe , depuis évêque de
Dorylée , alors simple avocat ,
l'interrompit au milieu de son
discours. Le peuple se souleva
contre Nestorius, qui se servit de*
son crédit pour faire arrêter, em-
prisonner , et fouetter ses princi-
paux adversaires. Ceux-ci s'adres-
sèrent a saintCyrille , patriafche
d'Alexandrie , qui décida que
le patriarche de Con&tanliriople
étoit <lans l'erreur. Cette oppo-
sition de deux prélats alluma le
feu de la discorde. Il se. forma
deux partis dans ConsiÈantmople ;
et ces deux factions n'oublièrent
rien pour rendre réciproquement
leur doctrine odieuse. Les enne-
mis de Nestorius l'accusoient de
nier indirectement la divinité de
Jésus-Christ . qu'il appèloit settr
lement Porte-Dieu , et qu'il ré-
duisoit à la condition d'un simple
homme. Les partisans de Nesto-
rius, au contraire , représentoient
saint Cyrille comme avilissant la
Divinité et l'abaissant à toutes
les infirmités humaines. Bientôt
les deux patriarches informèrent
toute l'Eglise de leurs contesta-
tions. Acace de Berée et Jean
d'Antioche approuvèrent la doc-
trine de saint CyriUe , et condam-
nèrent celle de Nestorius ; mais ils
conseillèretit , dit l'abbé Pluquet,
au premier de ne pas relever avec
ta^t de phalear aes expr^sûpns
444 KEST
pea exactes , et d'apaiser par
un sage silence une querelle q^i
pourroit être funeste. Le pape
Gèles lin , auquel les deux aavcr-
taires avoient écrit , assembla un
concile k Rome , en 43o , qui ap-
prouva Gj^rille et anathématisa
Nestorius. Le patriarche d'Ale-
xandrie , fort de l'approbation
de Rome , assembla un concile à
Alexandrie , dans lequel il lança
douze anadièmes contre toufes
les propositions de Nestorius.
Celui-ci n'y ré^^ondit que par
douze antres anathèmes. L'em-
Ï^ereur Théodose ordonna qui
'on convoqueroit un concile gé-
néral à Ephèse , en 4^1 • Nestonus
fut appelé à cette assemblée , et
-refusa de s'y trouver , sous pré-
texte que le concile ne devoit pas
commencer avant l'arrivée des
Orientaux. Les évêques n'eurent
point d'égard à ces raisons', et
' ïls le déposèrent après avoir con-
damné son système. Quelques
jours après , Jean d'Ântioche ,
arrivé a Ephèse avec ses ëvéques ,
iprononça aussi sentence de dé-
position contre Cyrille , accusé
d'avoir dans ses douze anathèmes
renouvelé l'erreur d'Apollinaire.,
( Fa^ez Jeak , n« LXXX. ) Ce
concile ne mit pas fin aux que-
relles. Les évoques d'Egypte et
ceux d'Orient , après s'êlre lancé
plusieurs excommunications , en-
'voyèrenl chacun de leur côté des
4Ïépn\és à l'empereur. Les cour-
tisans prirent parti dans cette af-
faire ; ceux-ci pour Cyrille , ceux-
Ik pour IVestorius. Les uns étoient
d'avis que l'empereur déclarât
que ce qui avoit été fait de part
et d autre étoif lés;itime ; les
antres disoient qu'il falJoit dé-
clarer tout nul , et faire venir
des évêqnes désintéressés pour
examiner tout ce qui s'étoit passé
k Ephèse. Théodoseflotta quelque
temps f ntre les deux partis ^ et
■ NEST
se décida enfin k approuver Im
déposition de Nestorius et celle
de saint Cyrille , persuadé qu'en
ce qui regardoit la foi , ils étoient
tous d'accord , puisqu'ils recc-
voient toius le concile de Nicée.
Le jugement de Théodose ne ré-
tablit pas la paix : les partisan»
de Nestorius^t les défenseurs du
concile passèrent de la discussion
aux insultes , et des insultes aux
armes ^ et l'on vit bientôt une
guerre sanglante prête k éclater
entré les deux partis. Théodose ,
prince d'un caractère doux , foible
et pacifkpe , j^t également ir-
rité Contre Nestorius et contre
Cyrille. Il fit veoir l'un et l'autre
en sa présence ,/ écouta leurs rai-
sons , et crat voir que ce qu'il
avoit pris dans Nestonus pour du
zèle et pour de la fermeté n'étoit
que l'enet à'uue humeur violenle
et superbe. ILpassa dei'estime et
de l'amitié éni mépris et a l'a-
version. ( Foyez Ctbu>le , n» II ,
a la fin. ) Cet hérésiarque devint
donc odieux a toute la cour \ son
nom senl excîtoit l'indi^rnation
des courtifiaits , et Ton traitoit de
séditieux itouâ ceux qui osoient
agir poar lui. Il en iut infomaé ,
et demanda a se retirer dans le
monastère où il étoit avant de
parvenir au siège de Constanti-
nople. II en obtint la permission ,
et partit aussitôt avec une fierté
stoique qui ne l'abandonna ja-
mais. Du fond de son monastère»
il excita des factions et dec» ca-
bales. L'empereur , informé de
ses intrigues , lie relégua l'an ^'x
dans la Thébayde , ou il mourut
dans la misère. Sa fin ne fut pas
celle de l'hérésie. Elle passa de
l'empire romain en Perse , où
elle fit des progrès rs^pides ; de
Ik elle se répandit aux extrémités
de l'Asie , et elle y est encore
aujourd'hui professée par les
chaldéeiu ou Aestorien^ i^ k>yrie- .
NETS
ïfestorius avoit compose des Ser»
nions et d^auti^es ouvrages , dont
il nous reste des fragmens
( Foj, l'Histoire du Nestorianisme,
par le P. Doucin, jésuite, 1698 ,
in-4® , et Tarticie Loserat n» III ,
dans ce dictionnaire). On a de lui
Eifojigelium injantîœ , vel liber
apocryphus de înjantid Servato-
ris , arabicè , edehte curn^atind
versione et notis Henrico Sike.
Utrecht , 1697 ' i**"^'«
t NETHENUS ( Matiiias ) ,
théologien de la religion protes*
tante , né en iSiS dans le pajs de
Joliers , fut quelque temps mi-
nistre a Clèves , puis proiiBESseur
de théologie à Utrecht en 1646 ,
ensnite pasteur et proiessem* de
théologie à Herhorn , ou il mou-
rut en 1686. On a de lui divers
iivres de théologie et de contro-
yerse , où il j a plus de vivacité
que de raison. Les plus connus
sont le traité De intêrpretaHôrte
Scripturœ y Herhorn, 1675, in-
4«, et celui De Transsubstantia"
iîone. Crénius rapporté que Ne-
thénus croyoit qu'Adam n^étèit
point sauré ^ et qn^il étoit telle-
ment infatué de cette opinion,,
qu'il la faisoit entrer dans tous
ses sermons à Herbom , et même
dans ses prières.
t I. NETSCiaJl:(( Cwpard ) ,
peinU'e , né à Prague en i656 ,
mort a La Haje- en i6B4) étoit
fils d'un ingénieur moi*t au service
4u roi dis Pologne. Sa mère , qui
-érofessoit Ik reiigfofn catholique y
tôt obligée de sortir de Prague.
EStle se retira avec ses trois emans
éans un château aesiégé , oix elle
TÎt périr de faim deux de ses fils.
Le même sort la ijiienaçoit ; elle
se sauya une nuit , tenant Gas<-
pard entre 9^ bras , et irint k
Amheim , oii un médeeini^mnié
^olkens loi donntt du seiiour» et
prit ^oi» du jeune ^N^tfcbfr. Il
NETS
445 >
le destsnoit a sa profession; maii
la nature en avoit décidé autre-
ment: il fallut lui donner un maî-
tre de dessin. Un vitrier , le seul
homme qui sût un peu peindre k
Amheim , lui montra les premiers
principes de Tart. Bientôt Félève
surpassa le maître. Il alla k Dë-
▼enter chez Paul Terburg , pein-
tre célèbre et bourgmestre de
cette ville , pour se periectionner.
Netscher faisoit tout d'après na-
ture ; il avoit im talent singulier
pour peindre les étoffes et leUnge.
Ue% marchands de tableaux occu-
pèrent long-temps son pinceau ,
achetant k très-bas prix ce qu'ils
vefudoîent Ibrt cher. Gaspard s'ea
aperçut et résolut d'aller k Rome ;
on ^arrêta en ch(*min ; il se logea
à Bordeaux chez un marchand
qui avoit une nièce fort aimable ;
Netscher ne put se défendre de
l'aimer et de l'épouser. Il ne son-
gea plus k son voyage et retouriia
en Hollande. Ce peintre s'appli-
3ua an portrait , acquit beaucoup
e réputati'on dans ce genre ^ et
se ût une fortune honnête. Il pré-*,
fera même son état k une pensioa
considérable que Charles II, roi
d'Angleterre , lui fit offrir pour
l'attirer k son service. Netscher a
travaillé en petit ; il avoit un goâ.t
de dessin assez correct , mais qui
tenoit toujours du goût flamand»
Sa touche est fine , délicate et
moelleuse; ses couleurs locales
sont bonnes. Il avoit aussi une
grande intelligence du clair-obs-
eur. Sa coutume étoit de répau-
dre sur ses tableaux un vernis ^
avant d'y mettre la dernière nuiiu;
il ranimoit eiitsuite les couleurs ^
les lioit et les £bndoit ensemble.
Le musée Napoléon p(^sèdeplu^
sieurs de ses tableaux,
* IL NETSCHER (Théodore) ,
fils du précédent , né k Bordeaux
atDtôôx, mort k Hulste^a 173%.,
416 NEUB^
célèbre dans le genre du par-
trait : s^ ouvrages sont encore
recherchés.
* m. NETSCHER ( Constan-
tin ) , frère du précédent , i)é en
1.670, mort en 17^2, sans être
parvenu au talent de son père ,
obtint de très-erands succès qu'il
c\ut a Tart qu'il avoitde (latter le
portrait des femmes , ^ans nuire
à la ressemblance.
NETTER (Thomas), théolo-
gien de Tordre des carmes ^ plus
connu sous. le nom de Thomas
Waldansis ou deWalden, village
d'Angleterre où il prit naissance,
fut employé par ses souverains
dans plusieurs affaires importan-
tes. 11 parut avec éclat au con-
cile de -Constance, où il terrassa
les hussites et les wicléfites. Il
mourut Tan 1 45o , après avoir été
élevé aux premières charges de
5on ordre'. On a de lui un Traité
intitulé Doctrinale Antiquita-
tum. fidei Kcclesiœ eatholicœ , 3
Tol. in-fol. , Venise, 1571. Cette
édition , qui est rare , est la plus
«stimée. Il a fait d'autres ornera-
ges pleins d'érudition.
^EU (Jean-Christian) , profes-
fiieur d'histoire , d'éloquence et
de poésie k Tubinge , où il mou-
rut en 1720 , est auteur de quel-
ques ouvrages historiques dans
lesquels on remarque un savoir
profond et une critique exacte.
I. NEUBATJER ( Emest-Frédé-
flic), théologien protestant , né à
|4agdebourg en 1706 , profes^
iieur d'antiquités , de. langue , pms
de théologie à Giessen ^ ou il
mourut en 1748 à 4^ ans. On a
■de lui, I.Ûes DisseHations aca-
démiques. IL Des Explications
heureuses de divers textes de
l'Ecriture' sainte. III. Des Ser-
mons. iV. Des Recueils de petits
Traités des sàvans de Ue5;>e. Y.
• NEVE-
Les Vies des professeurs en théo--
logie de Giessen. L'érudition qui
lègue dans ces divers ouvrages
|ui a acquis un nom parmi les
su vans d'Allemagne,
*II. NEUBAUER (François),
musicien , né en Bohême , moi^
en 1795 , étudia son ail a Prague
et à Vienne , fut ensuite maître
de musique de la chapelle du
prince de Nassau , et se aistingua
par des pièces d'une belle com-
position. Cet artiste auroit atteint
au plus haut talent, si l'ivrogne-
rie excessive a laquelle il s'étoit
abandonné ne Te dt arrêté dans sa .
carrière.
NEUBRIDGE. FoyezUThn.
* NEUCRANTZ ( Paul ) , doc-
teur en médecine*, n^ à Rostock
en i6o5 , mort a Lubeck, avec la
qualité de physicien de celte ville,
en 1.671 , a écrit , I. De purpura
liber singularis ,. in quojebrium
malignarum natura et curatia
proponitur , LubecitT, 164B , in-
4°; Francofurti , 1660 , in-4°. IL
De harengo exercitatio medica ^
in qud principis pisciurn exqui^
sitissima bonilas , summaque gUy-
ria asserta et vindicatay Lubecaî,
1654, in-4*'» in. Ideaperfecti me-
diciy'ihiAeTay i655. C'est l'oraison
funèbre de Henri Meibonius. '
* NEVE ( Timothée ) , natif de
Wotton dans le comté de Shrop ,
maître d'école à Spalding où
il fonda une société littéraire dont
il fut le . secrétaire , fut succes-
sivement chanoine de Peterbo-
rough , prébeadier de Lincoln^
archidiacre de Hûntingdon ^ et
curé d'Alwalton, Il présenta en
1727 , kla^ société de Spalding^
un Essai sur Vinvention de^ Fim^
primerie et sur les premiers, iitf*
primeurs en AngleU^rrû, U moa«
ruten 1740» . - •
NEVE
I. NEVERS (Jean , comte de).
Vojez Jean , n* LXVII.
II. NEVERS ( Louis de Gon-
ZAGUE , duc de Nevers ) , fils de
Frédéric II , duc de Mantoue ,
naquît en i538. Ayant passé de
bonne heure en France , il de-
vint duc de Nevers en i565 par
son mariage avec Henriette de
Clèves , héritier^ de ce duché.
Il servit avec distinction spus
Henri II , Charles IX etHenri lïl.
Il obtint le gouvernement de
Champagne, et fut le premier
chevalier de l'ordre du Saint-
Esprit. Nevers avoit é|jé blessé à la
cuisse en 1667 , eu combattant
contre les calvinistes. On a pré-
tendu que des propos durs que
Henri IV lui tint dans le conseil
Taffligèrent tellement, que ses
blessures se rouvrirent. Il mou-
rut peu de jours après, en oc-
tobre 1695. Si la cause de sa mort
est véritable, on peut dire qu'il
méritoit un meilleur sort ; car s'il
eut des emplois considérables en
France , ^ il en fut digne par ses
tal^înâ , ses vertus et ses services.
Turpjn ^ publié son Histoire, Pa-
ris , 1790, in- 12. Nous avioas
déjà ses Mémoires publiés par
Gombervijle , i665 , 1 vol. in-tol.
Ils renferment des choses curieu-
ses , et s'étendent depuis 1674
jusqu'en iSgS. On y a jointbeau-
(Coup de pièces intéressantes, dont
quelques-unes vont jusqu'en i6io,
^nnée de la mort de Henri IV.
m. NEVERS (Philipne-Julien
Mazarin-IVIancini , duc ue), che-
valier des ordres du roi , ne-
veu du cardinal Mazarin , qui
le fit Confirmer dans la possession
jde ses états par le traité de Quié-
rasque en i65i . Il naquit à Rome,
•et reçut de la nature beaucoup
idé goût et de talens pour les
)>elles-lettres ; mais ce ^oût ne
^arut ppittt dans %^cabtâes t^ov^
NEVE' 447
la Phèdre de Pradon contre cçlie
de Racine. Madame des Houliè-
ras fit , au sortir de la première
représentation d'un des chefs-
d'œuvre de la scène française , U
fameux sonnet :
Dans un fauteuil doré^ Phèdre , crcmbUntc
et blâme ,
Dit des vers où d'abord personne n'en-
tend rien , etc. -^
mais il ne parut point sous sou
nom. On chercha par-tout k de-,
viner iXuteur de ces vers. Les
amis de Racine les attribuèrent
au duc de Nevers, et parodiè-
rent le sonnet :
Dans un palais doré, Damon , jaloux et
blême ,
Fait des vers où jamais personne n'entend
rien ,etc.
C'étoit aussi peu rendre justice k
ce duc , dont on a des vers fort
agréables , qu'il la rendoîl peu
lui-même à Racine, dont il n'esti-
moit point les ouvrages. Mais les
couleurs dont on peignoit le duc
dans la parodie étoient affreuses;
on y traita sa sœur encore plus,
indignement :
Une s<»u£ vagabonde , aux crins' filas «oirt
que blondsy
Va dans toutes Ie« cours, etc.
n ne douta point que eette atroî?
cité ne vînt de Despréaux et de
Racine. Dans son premier trans-
port , il parla de les faire assom-
mer. Tous deuK désavouèrent les
vers dont le duc les croyoit les
auteurs : ils en appréhendèrent
les suites terribles. Cette affaire
I eût pu réellement en avoir , sanb
le prince de Gondé , fils du grandi
Condé , qui prit Racine et Dps-*
préaux sous s'a protection. Il fit
dire au duc de Nevers , et mômç
en termes assez durs , qu^il regar-
deroit comme faites k lui -mêmç
les inultés qu'on s'aviseroit de
leur faire. II fit même offrir aux
Ideux amis Thôtel de Gondé pour
retraite* a Si voas êtes ii^io^eos ,
448, ?fEUF
ïeur dit-il , venez-y ; et si vous
êtes coupables , venez-j encore. »
Cette querelle fut éteinte , lors-
qu'on sut que le chevalier de
Nantouillet , le comte de Fiesque,
Manicarap , et quelques autres
seigneurs de distinction , avoient
fait dans un repas la parodie du
sonnet. Le duc dé Nevers mou-
rut en 1707 , après avoir publié
plusieurs Pièces de Poésies , d'un
goût singulier , et qui ne tùxa-
quent ni d'esprit , ni d'imaginà-
tiou. On a de lui , I. Défense
du poëme héroïque , avec quel-
ques Remarques sur les OEuvres
satiriques du sieur D*** ( Des-
préaux ) , Paris , 1674 , in - 12.
Cette critiqué a été faite en so-
ciété avec Tabbé RegnierrDes-
marets et l'abbé Testu. II. Le
Parfait cocher^ publié par La
Chesnaye des Bois , Paris , 1744»
îîi-8®. On connoît ses vers contre
i'abbé de Rancé , réformateur de
la Trappe , qui a voit écrit contre
l'archevêque Fénélon :
Cet abbé qu'on croyoit pétri de sainteté ,
Vieilli dans la retraite et dans t'numUité ,
OrgQei4l4Mia d« w» cïotv j bouffi de ses
•outrances ,
Rompt ses sacrés statuts en rompant te sU
lence ;
%x contre un saint préjat s'animant auiouz-
d'hui ,
Du fond de ses déterts déelane centre lui ;
Et , moins hitmUe de cœur que fier de sa
doctrine ,
Il ose décider ce que Roine examine.
Bon esprit et ses talens se sont
Ï perfectionnés di^Eis son peitit-fils
e duc de Nivemoû. Foye% Ni-
VEBNOIS»
t NËVEtT ( Guillaume ) , avo-
cat aii présidial de Lvon , éai-
teur des QEuVres de Nicolas
Boyer , président au parleméQt
de Bourgogne eh i55^.
* NEIIFCHÂTEL(Cli«rles de),
dis de Jean àh NettficMtels lied-
KEUF
de Bourgogne , chambellan -Avt
roi de France , et duc de Bour-
gogne , né en i44^ » n'ayoît
pas encore 21 ans qu'il fut éliis
archevêque de Besançon , p^ir
voie de postulation , le 4 janvier
1460 , et fit son entrée dans celte
ville le 10 juillet suivant , acbom-
pagné de 800 gentils hommes
allemands et conitob , etc. fîn
i4So le roi Louis XI lui donna
l'administra tion de l'évêché do
Bayeux ; pendant son absence il
établit un sufTragant à Besançon ,
et ne négligea pas pour cela le
soin de son premier diocèse. Il fut
Je premier prélat qui fit imprimer
des Missels et des Bréviaires. En
1489 il ht faire une édition du
Bréviaire , Paris , in-8« , carac-
tères gothiques. En 14^7 ^
avoit fait imprimer ses Statuts
synodaux, en latin, in-8", carac-
tères gothiques. Comme ces sta-
tuts peignent Fesprit du temps,
on nous pernvettra d*en citer quel-
ques-uns , dont voici la traduc-
tion. « Tous les ecclésiastiques
doivent portei* une tonsuré con-
venable à Tordre qu'ib oiit rCf'u ;
ils ne doivent entretenir ni leur
chevelure ni leur barbe , mais
les couper toutes les semaines
ou chaque quinzaine au moins.
Leurs habits ne^ doivent être ni
longs ni courts. Leurs chausse^
ni ieiurs capuchons ne doivent
être ni verts ni rouges. — Lei
ecclésiastiques qui n'ont pas ^n
teveuu suliisant pour vivre doi-
vent chercher k gagner leur vie
honnêtemeat , soit en copiant des
livres , ou de toute autre manière;
qu'ils s'abstiennent sur- tout de
tenir des cabarets et d'ouvrir des
boutiques* — -■ Ij&aàojmni niraux
rapportei^oat , liar écrit , dans
chaque synode, les noms des adiUr
ières, des cïoQcubioaires , d»%
nsuriers publics, xie» sorciers.
VM^
NEUF
t«nrs. — ^ Quand les cures ou
ieursyicairets auront reçu la ti'oi-
jsièinâ monition contre un exconi«
miiuié , ils doivent avertir les
seigneurs temporels ou leurs of-
ficiers , d'obliger par saisie de
leors biens ou prise de corps un
tel excommunie^ de satisfaire à ses
créanciers. — Quand les églises
sont interdites, on ne peut sonner
les cloches, on doit réciter les
offices a voix basse , et ne point
sonfi&ir que les interdits ou les
/excommuniés entendent la messe
iierrièreles portes ou aux fenêtres
deséglises. — Siles excommuniés
malades demandent à se con--
fesser , on pourra , moyennant
une caution suffisante qu'ils fbur-
nironty leur administrer les sa -
"^cremems de pénitence , eucharistie
et extrêhae - onction. Les cui'és
avertiront ceux qui ont caulionné
les excommuniés malades , que,
quinze jours après la mort desdits
malades , ils aient à satisi'aire
leurs créanciers ,' faute de quoi ils
seront excommuniés eux-mêmes.
— Les calices doivent être d'or
ou d^'argent , ou d'étaim , en cas
d'extrême pauvreté ; mais il n'est
ftus permis d€ se servir de vases de
verre , de pierre , de bois , de
^lomb , d'airain , de cuivre , ou
de fer. » Charles de NeuichAtel
mourut en i49^ » dans son diocèse
de Bajeux.
tNEUFGERMAIN (Louis de) ,
poêle français , sous le règne
de Louis XIII , étoit un peu fou ,
po«r ne rien dire de plus , et
^ervoit de jouet au duc d'Or-r
léans , au cardinal de Richelieu ,
et aux beaux-esprits de oe temps*
là. Il s'avisa de faire des vers dont
les runes éfoient forn^ées des syl-
la1>es qui composoient le nom
de ceux qu'il prétendoit louer.
Voiture tourna en ridimle celte
sianie pédfaate^qu^. ^eufger-
TVani.
y
-NEUF - 449
main voulut lui répondre; maisî
c'étoit la brebis qui 5e battort
contre le lion. Cet nomme isihgu-
lier se qualidoit de poète hétéro-
clite de Monsieur , frère unique
de Sa Majesté. Ses poésies ont
été imprimées en i63o et 1637 ,
2 vol. invi".
L NEUFVILLE( Nicolas de),
seigneur de Villeroi , etc. , con-
seiller et secrétaire d'état , grand-
trésorier des ordres du roi, étoit
d'une famille anoblie au commen-
cement du 16* siècle j et qui s'est
éteinte vers la iin du i8«*siècle. Il
épousa la fille de l'Aubespiue , se-
crétaire d'état, et fut emploj^é par
Catherine de Médicis dans les
affaires les plus importantes. Dès
l'âge de 18 ans on le regardoit
comme un homme d'un mérite,
consommé , et il exerça la charge
de secrétaire d état eu i56y , à 24
an, sous Charles IX. C'est en cette,
qualité qu'il signa le premier pour
le roi. ( P^Of. Charles IX, roi de
France. ) Il continua d'exercer
la même charge sous les roi^
Fleuri III , Henri IV, et Louis
XI II. auxquels il rendit les ser^
vices les plus distingués.. Ce mi-
nistre eut cependant beaucoup
d'ennemis et de jaloux , qui le fi-
rent passer long- temps pour li-
gueur , et ligueur qui , depuis la'
paix , avoit encore conservé des
liaisons avec rEspagne. L'Hoste',
commis , filleul et créature de Vil-
leroi , fut convaincu de trahir l'é-
tat, etd'envQ«er a Madrid un dou^
ble de tout ce qni passoit par ses
niains. 11 se noya en s'enfuyant»
( f^oj, HosTE , n* III. ) Les enne-
mis de son maître renouvelèrent
à cette occasion le qrs accusation^
contre lui; mais les gens désin-
téressés ,,qui creusèrent cette af-
faire , ne crurent point qu'il y eût
trenipé. Il mourut à nouen 1^
12 nQ¥«mbr« 1617 ^ à 7^ ^^^^ ^anf
39
r
45<> iVEUF^
ïe tcnips qu^oâ tendit one assem-
J^iée des ootnbles. On a d€s Mér
moirês imprimés sous son nom y
eu l Tol. in^S*^, Pari» , |634 ^
t63o, réimprimas à Trévoux en
^ irol. in»ia , en t Oomprenatït
lu CfHitiaMurtiOn«'Il» contiennent
moins de particularités curieuses
et intéressantes ^'une apologie
desaconëuile , et des leçons pour
les nSinisfres et pour les peuples.
lie style n*en est pas légel* , mai»
le fond en est iuotetenx et solide.
(hi y trouve plusieurs pièees im->
portantes sur les afibires qui se
sont traitées depuis i5^ jusqu'en
1604. Ils ont été continués jus-
qu'en 1620, parBumesnilBasire,-
tui a été Féditeur de ^impression
e 1734* Gecrai les reaad sur-tout
recommandat>les , cVst l'idée
avantageuse qu^s donnent de'
Ttlleroi. HabiW politique , mi-
nistre appliqué 9 humain , ennemi
de la flatterie et de? flatteurs ,
proiftectenrdes gens de bien e« des
gens de lettres , ami fidèle , bon
père , bon mari , maître géné-
reux » il fut le mod^ é^9 bons
eitoyens. Voici sons quels traits
te peignit Henri IV. Un jour qu'il
i*entretencnt avec ses eonrtisans
des talens de ses àMSérens minis-
fres : r VlHeroi y dit-il , a ime
grande routine dans l^s afikires ,
et une connoissance entière^ dans
celles qui se sont faites de son
temps, auxquellesil a étéemplojé
4^$ sa première jeunesse. Il tient
ttn grand ordre dans Fadministra-
tton de sa chajrge , et dans la dis-
tribation des ez{>éditions àui pas-
sent par »^ mains. li a le cœu^
généreux . et fait pàroftre son
nabileté aans son silence et sa
grande retenue k parler en public.
Cependant il ne peut sôufiHr
qu^it contredise ses opinions ^
Croyant qu^^lles doivent tenir Ken
de raisbU;} il les réduit à tempe-
-fisfir I ï patienter/ et à s'attendre
NEUF
anx fautes d'aiitrui ; de quoi je me
suis pourtant très -bien frduvé. »
f Mémoires de SuHjr , liv. 26. )
f^cy'êz AvsESpmB,n<* IV. ^
I X. NEUFVILLE ( Charfea
à^ ) ,^ seigneur de Vilteroi , fils du
précédent, gq<)vemeui* du hyoi^
nais , et aiiu>assadettr à Rome «.
ipourut le iB janvier 164^ > à jç(
ans. — ^Son fils Nicolas fut fi^ouver**
neur de Louis XIV en .1^6.- €«
prince le fit duc deVilleroi 9 pair
et maréchal de France^ chet d«^
conseil ro^al deê finasuçes , eUu,
Ce duc mourut le 28 novembres
1^5., à 88 ans, avec la réputation
d'un CQurti^an tum^ejbpmme.
Ht. WIUFVILLE ( fVançoitf
de ), fils de ee dernier , duc de*
Villeraî , pair et mai^échal de
France , etc. , commanda en
Lombardie , o& il fiht fait pri-
sonnier k Cr^one le premier
iëvrter ije^i Lorsqu'il fut choisi
pour aller commander en Italie,
toute k cour s'empressa de le
complimenter; le marédbal de
Duras fvA le seul qui lui dit t W Je
garde mon compliment pour votre
retour. » Les etmemis le rendirent
sans rançon r ee qui nous coûta
{)lns eber, dit Duélos, que sf on
*eùt payée pour le faire retenir.
Au lieu de se borner an métier
de conrtîsatt , y1 alla en. Flan-
dre , et eut encore le malheur dîi
1>erdre la bataille de Ramilliés ,
e !i3 mai 1^06. La perte étoit
égale de part et diantre^ lorsque
les troupes françaises se déban-*
dèrent pour fuir plus vite. L'en*
nemi , averti de ce désordre ,
détacha sa caTâlerie après les
fujards; un fn*and' nombre fut
pns , avec rarallerie , les bagages
et les caissons qui se trouvèrent
abandonnés. Malheureux k la
guerre ^ if fut plus heureux dans
Je cabinet. Il aevint tninistre d'é-
lAt , chef dix conseil ics finances ^
M g^iterûeur dâ roi Lçuîs XV 9
kiÈÊ^ael il parla péut-étre plus de
8i ^«rtsaâoèqiife de ses devonif
i l'égard de son peii^le. Il mou-'
Tût k PaÂs Te 18 juillet 1^3^, k
S^ ans i regardé comme ad gé-^
ftéml ineapable et nn seigftent^
hadUlû , mais coHime tin honnête
faommè fidèle }k Tamitië , çéné-
reiiK et bienfaisant. ( P^ojr, Mok-
iroTM; ) Cel cpialités ravriient ren-
du le favori de Lonis KIV. Dans
k9 o|*age^ de la coiir , il ptrrla
kadteiftent ponr ses amis. Lots-
^eles sèèaux furent étés ait chan-
eriiér d'Agaesseatt , il s'éleva
«outre nette in justice, et il dît à
4'Amieiionville , son snccessenr :
* Je ne totts fais point de compli^
«lient ) persuadé €[ue vous êtes fâ-
ché de succéder k uà h^mao
4N>nime d'Aguesseau.»
t KEUHOFF ( Théodore de ) ,
Sentflhomme allemand ,du comté
e Lia Marck , porta d^abord les
armes en France , et ensuite en
Espagne : le cardinal Alberoni
Kii d^nna le grade de colonel. Il
épousa uiademoiselle de Kilman-
cek, favorite et demoiselle d'hon-
ilenr de la reine. S'étaot saisi des
l^ijoux et de. la garderohe tle son
épouse, il vint k Pans, se lia
ttvec le fameai: Law , oui loi fit
une fortune aussi brillante que
passagère. Ncohofl , ruiné , se
retira en Angleterre , puis en Hol-
bmde. £n6n, après avoir voyagé
et cherché fortune dans toute
rËorope, il se trouva k Lîvourne
en fjéô* Il eut des correspon-
lËiarcea avec les mecontens de
Corse , et leur offrit ses services.
H s'embarqna pour T«lis , y né-
gocia de leur part , en rapporta
d£» armes , des mntiitiona et de
Fargent, entra dans la Corse avec
ce secours, et enfin ^f fit pro-
ctâmxer fot. n fut ceint <rn«eeo'tt-
nMMM de kHifieirtf^ el raeeniHi
NËUM
45^
étms Ftle, où il masatint là guêtre»
Le sénatMe Gênes mit sa télé ë
prit ; mais u'atakntpu I9 Adn» a»»
sasiiner, ni sddmettre les re^
béUea , on eut recours k la Fran-
ce, qui envoya jneeetaivemeni
des «généraux el des troupes*
Théodore fut chassé. Il se retira
dans Amsterdam , oh ses créan-
ciers le firent mettre en prison.
Du fond de cette prison il pro-
mettoit tou)oars aux Corses qu'il
viendroit bientôt les délivrer du
jpu^de Gènes et de l'arbitra gQ
de la tî'raucè. .t En effet, il trouva»
dit Voltaire , le secret de trom-
fer des juifs et des marchands
trangers établis k Amsterdam,
coimme il a voit trompé Tunis el
la Coi^se. Il leur persuada , non,
seulement de pajer ses dettes »
mais de charger un vaisseau d'ar*
mes, de poudre, de munitions
de guerre et de bouche > avec
beaucoup de marchandises , leur
Ï>romettaat qu'ils ferpient seuls
e commerce de la Corse, et leur,
faisant envisager .des profits im-
menses* L'intérêt leur ôtoit i»
raison ; mais lliéodorè n'étoit
pas moins fou qu'eux. Il s'ima-
ginoit qu'en débarquant eu Gor^o
des armes ^ en paroissant avee
quelque argent , toute 111e sa
rangerait inoontinent sous ses,
drapeaux , malgré. les Français ei
les Génois. U ne put ahorder; il
se s^uva k Livoume , et ses créan-
ciers de âollaode furent ruinés.
Bientôt il ^e réfugia en Angle*
terre; il fut mis en prison .pour
deltes k Londres , comme il l'a-
voit été k Amsterdam. Il v re'stft
jusqu'au commencement de Tan*
née iy56* Ml. Walpo^e eut la gé-
nérosité de faire pour lui uoe
souscription , moyennant laquelle
il apaisa se^ Créanciers , et dé-
livra «le prison ce prétendu mo-
marque , qufi mfourut misérable «
ment U t décembre de lu mêm^
*
l
M
453
NEVI
annëé. On grava sur son Xom-
beau «Que la fortune lui avoit
donné un rojaume\, et ref)isé du
pain. » On a fait plusieurs ouvra-
gés sur les ' événemens bizarres
^e la vie de c^ monarque.
• * NÉVIANIJS (Marc), ou
Nêefs, ou HE Neef, néj selon Pa-
quot , a Grammonl en Flandre
vers i53o , se distingua dans sa
patne comme médecin et comme
bourgmestre. Avant été pourvu
d'un bénéfice , il se fit prêtre et
alla s'établir à Gand , où il de-
meura jusqu'en i573. Névianus,
aimant le travail , Consacra ses
talens poétiques à' la médecine;
mais , aifférent de Macer et de Ni-
çaudre qu'il vouloit imiter , il ne
mit aucune beauté dans ses vers.
Ses ouvrages sont, I. De planta-
rwn viribus poèmation , Lovanii ,
i563, in-80. Ce poëme fut dédié
par l'auteur au comte d'Egmond ,
gouverneur de Flandre. II. De
qualitatibus primis , secundis ,
tertiis , iisque quas natura.tegit
occultas abdita^ve , ppëmation ,
Gandavi , iS'j'5 , in-8". III. De
curandis morbis poèmation , ibi-
dem , 1673, 1575, in-8"». IV. In
Poèmation suum de curandis
morbis , corollarium defobribus
âge/25 , ibidem , î?75, in-8®. Tous
ces poëmeS montrent plus de sa-
voir que de talent poétij[jue; d'ail-
leqrs la médecine est peu propre
k exalter l'imagination d'un dis-
ciple d'Apollott.
. t JNÉVISAN (Jean )., juriscon-
sulte , né à Asti , mort en i54o ,
étudia le droit à Padoué , et l'en-
ieigria ensuite k Turin. Son prin-
cipal ouvrage est intitulé Sjrhœ
nuptialis libri sex , in qulbus ma-r
teria matrimonii , dotium ^ filia'.
tionin yodulterii , discutitur y PatriSi
021, in-8» ; L^on , i572. Les
deux premiers livres roulent sur
la ^ thèse, qu'il ne faut pas se ma-
NE^Ï
rier ; et les deax sulyans sur cella
qu'il faut se marier, ce qui fait
yoir que l'auteur agiu^cette ques-
tifonproblémàtiquement. Les deux -
derniers livres , qui sont entière*
ment étrangers aux précédens »
examinent les règles qu'un jug^
doit sqivre dans ses jugemens ,
quomodb judicandum. Ce livi'é
curieux souleva contre lui lesfem-
snes. Il y débite des- plaisante^
ries , et y étale une érudition as-
saisonnée de diversités amusan-
tes, mais mal digérée. Il avoiî
tellement la fureur de citer »que »
lorsqu'il rapporte un passage de
l'Ecriture , il ne se cont<;nte pas.
de marquer l'endroit d'où il esjt
pris , il y joint encore les citations
de cinq ou six jurisconsultes qui
en ont fait usage. C'étoit la mé-,
thode des autres jurisconsultes de
son temps. Au resté on .trouve
dans l'ouvrage bien des choses
singulières et des pensées origi-
nales. Il dit que Dieu ne créa pas
la femme en même temps qua
l'bommè , mais qu'il se réserva
de la créer avec les autres ani-
maux;que dans la révolte des anges
contre ÎDieu , ceux qui demeurè-
rent neutres ne furent point
précipités daus les enfers , mais
Sue Dieu les envoya dans les corps
es femmes pour faire enrageir
les hommes. Il soutient que la
simple fornication nVst pas un.
péchémortel. Les daines de Tu-
rin , choquées de ses déclamations
contre leur sexe , le chassèrent ,
dit-on, de leur ville a coups de
pierres , et ne lui permirent de
reveuir qu'après une amende ho-
norable, qu'ilfit.à leurs genoux;
ce qui donna lieu aux deux pré-
tendus vers suivans:
Rustieus est vêrh qui turpia didt dt mulUrt»
Nam icimut v«ri qu0d omncf sumus à* »»-
Névisap est Je premier qui ait en-
trepris un catalogue des jurisqon-
siillfts , sous le titre de Judex
scriptorum inutroquejure , Lyon,
i5aQ. On'A encort de lui an livre,
intitulé Quœstio île Ubrorum
nuiltitudine resecandé^^ Cologne,
i6o^ , in-8°. Si Névis/an se plai-
gno it déjk de son t^mps Je la
multitude des livres , qu'eut - il
dit s'il eût vécu dans ce sièclp ?
Ce seroit nn problème à propo-
ser : <t L'abondance des livres est-
elle un bien ou un mal ? » La solu-
tion en seroit peut-être diiticile.
t NEUKIRCH , conseiller d'é-
tat , du ' margrave d'Anspach , fut
un poète agréable , quoique dans
sa jeunesse il ait déparé ses poé-
sies par une foulé de comparai-
sons orientales , que les fréquens,
vojages aux Indes rendoient a
la mode dans son pays. Ajanlété
nommé gouverneur clu fils du
margrave , il traduisit le Télénja-
que en vers pour son élève. Il est
mort au milieu du 1 8* siècle.
t I- NEUMANN ( Gaspard ) ,
théologien allemand , mort le Q7
)iinvier iyt5 , h Breslaw , où il
étoit pasteur , et inspecteur des
4glises .et des écoles , a donné ,
L- Une grammaire hébraïque ,
sous le titre de Clavis domûs He-
m
ber, IL De punctis HebrœoHim
Utterariis, III. Genesis finguœ
sanctœ. Il y a dans cet ouvrage
des^ choses que les théologiens,
regardent comme basa rdées. Neu-
mann, homme d*une imagina-
tion vive mais bizarre 9 écrivoit'
mieux en allemand qu'en latin.'
On a encore de lui d'autres
ùuvrages. ' '
IL NEUMANN (Jean-George) ^
aé en 1661 , proiesseur de poé-\
sie et de théologie, -et biblio- >.«.<«
tbécaire de l'université de Wir-:.
temberg, où il mourut le.5. sep-
tembre 1709 y à 4^ ans. On a de
liii jçles JUissertatians curieuses «
NEUM . 45-3.
maî6 trop prolixes , sva: des ma^
tières de controverse et de théo«.
Ipgie, * ;
* I!L NEUMANN ( Gaspard) ,
né k ZulJicban , dans le duché de^
Crossrti ,eh i6S3 , imôrt' conseiller*
aulique He* Sa Majesté prussienne'
à Berlin , en 1 7^7 , voyagea beau*
coup pour étendre ses cotmoiis*
s'anccs dans la pharmacie , la
chimie et labotamquè. Au retour'
de ses voyages , il fut" nommé'
professeur de chimie pratique à
Berlin , membre Uu, collège et de,»
la société royale de Londres. Reçu^
docteur en la faculté de méde-
cine à Hall, il fut agrégé,, puis
membre de l'académie des eu»
rieuxde la nature et derinslîtut
de Bologne. Neumann a laissé,'
I. Dans [es Actes des curieux de
la nature, Tractatûs de oleo des-
tilîato formicarum, œthereo, U.
Tractatûs de albumine ovi suc^
cino simili. lïl. Dansles Mélanges^
de la société royale dé Berlin ,.
dont il étqit inerabre y Disquisi-^
tio de camphord. IV.' De expe-
rimento probandi spirttuni vihi
galUci, V. De salibus afcaUno*
Jîxis. On a en outie de lui , VI..
Lectiones chimicœ de salibus aU
calino -fixis et de camphord ^
Berolini , ^727, în-4'*. VU. De
succifio , opio , caryophillis aro-
miUicis et castoreo , ibidem ,.
1730. yUl. Disquisitio de ambrd,
grised y Drçsdaî» .l^Sô.
* NEUMAYR (François), lié
k Munich en 1697, entra chez lés
jésuites en 171a. Après avoir
enseigné les belles - lettres ef la"
théologie, dirigea la conçf'égA-'
'on latine de Notre-Dame a Mu-
h , et devint prédicateur d^ la
tnëdrale d'Ausbourg. Ses oA-
iffYxges, écrits tantôt en'»lté-7
mand, tantôt en latin, ont "été^'
répandus dans toute rAUemagRe >
et lés derniers dans, toute vEttr.
r
454
KEïfS
rope eaflïô]i(|He. On 4i$^x%eMi
parmi ceux-ci , I. Gratia voctt^
tionis sacerdotis, IL Theatrufn
asceiicum. lU. Tkeaâhjmi poli'
ficurU' ly* CjDirectiQ/mter/ia, Y.
^xterminimi Qfiedim, Vj. Même"
dium imeiancolim. Yll. Virtules.
theolo^icœ. Le plus coi^sidéffible..
d^ ses ouvrag^j écrits en. ^Ue-t
T^f^nds , sont &e^ Sçrmons de can'^
traverse , 3 voL û^r^^* Ù mourut.
^Ausbparglc} premier x^ai 176a.
^ t NEURÉ ( Mathurîn de) , ha-
hîle malbémâtîcleû du 17* siècïe,
né à de Chinorfi , précepteur des
- enfans de Champignj , inten-
dant de justice à Aix , fut changé '
ensui{e de Péducatiori des prin-
des de LongueviUe. Ses ouvrages'
spntj ï. lïeûx tetires en français,
eq faveur de Gassendi, contre Mo-
rûfi, f aris, i65ô , in -4'*. ft. Une
autre Lettre fort longue, en latin,
a~u même philosophe , qu'on trou-
ve dans 1^ dernière édition de
sfes ÔEuyres. III. Et un Ecrit'
aussi en latiu ^ de 61 pag. m 4** ?
sur queli^és cautiuues rîdicuies
et superstitieuses des Proven-
çaux. Neuré cuîtivoît tes muses
làit^nés ^ i|iais ^1 Ynanc(inoSl de goût :
renflure est lé principal défaut
de soi^ stjlë. ,
*NEI]SER (Adam)', eeîui
dffl émissaires sôciiHens qui , le'
prentier , infecta l'AHemagne de*
cette doct-rine*, deat il outrait
^êmse les principes. Samuel
Çreilins le ^epr^sente comme
L'isuUiur de cette' opinion , qui
c^aamne toute espèce de culte
rjppdu à J[-C. {J^Qjisz CAEï.tiiîs,,
THésitur. ^\st. crozidh.y tojii. 1,
- ï^ 3s) îfcus^if fut han»i| pour ses
er9reu^^ et ses natrigu^s y et aj^ant
paa^ig ep iPUrquîe 9, U %it pajp se
u^ife ûmis$aii;e.
ïiïEtrSTAlN- Fàyez A^tKXAjr-
t î. NgUyiLLE ( Pime-a^r-
les Fiifir dé ) , né à Granville en
169:2, d^une famille noble» établie
eo. Bretagne, entra de bonne heure
dans la société àes ïésui tes. Ayant
le çécÀe de Fadministratioa , il
obtmt tous les gradés de son orr
dre , et fut deux foàs nommé pro*
vincial. Ainsi que son frèFe-, il
avoit pour la êttaire et Part ora-
toire des taiens distingués ; seS'
sermijnSy au nombre de seize, ont
été publiés par les abbés Quer-
beuf et May , ex-je&uitçs , et ifn«
primés à ïlouen , 1778» ? vqln
in-i3j ils sont peut-être moins >
brillans que ceu^ de son cadet ;,
mais ils sont iiias solides. Aprè^
la destrur^îon de s£| spçi^té^ Neu-
villç se retira a Lennes, OÎi il ^t,
mort en 1773, âgé de 81 ans, ren
grette de tous çeuaç qui Tavoiçnt,
Connu. Qn lui doit encore O^^er-"
vations sur l'institut de la Stocîél^,
de& jésuites > Avignon, \'}']i ^
in-iQi
t U- NÇUVILLB {4iMQ.e-Jô-f
seph-:Clau4ç> Fkey. «Je ), irère'di^
^xréçédent , né k Vitré en \QfjjS^
suivit i'e^fiBmple de son irère ep.
entrant cûeiis les jésuites. Il &k
cetADtÎF )es chaires de I^ coup e%.
de la capital ç de sa ViOV^. ékn.
(|u«&te pendant plus de trente^
ans. Ce ne fut qu'en ' 470.6 lû^'A
pvêçlf^a^ po:iir la {wremère ipis ;>
n^^s il ât dès^Ui^s, «mi« s^m^Atî^Mci,
très-giî8^nde* S^n 0^ç^is4mf^nèhrif,
du ç^wliMiii .d6 Flfftwy ^ vu»
clMîf-d*®PviHB » %u«>ique <» i'4^ spn^
^s#^ ç;v <;ç g«ïjirei ei <ïe/|p di4*
maréchal de Belle-Isle , <m^q.ii#)
laite dans un âg,e avancé » a le
mérite de &^s autres productioBs.
Apr^s la destruction dës« soeiét^
en Ftunc^', l0 l*i Netiviti« sé^ r»*
tira k €ô,mpi^gn« , oè il enl la*
permifiston de demeurep ^ qir^î^
fp41 n^eûip^ rempli les eondi'^
tums exigeas par fe parloil^fent*»
NEU V
Jjfs btenfints xiu roi et dé ta fti-
mille royale Tinrent le chercher
dans sa retraite et répandre qael-
<me douceur sat sa TÎei liesse. Gé
tfigne religieux mourut à Saint-
GermaJn-en-Laye , le i3 juillet
17^4' ^^^<^ sa 8i'« année. Sa conver-
sation étoit ans» bnllaute due sei
discours. Dans Fetiiretien te plua
' familier on retrouvoit tette aben-*
dance , cette fjicilité , cette prO'^
Sriété de termes cpii étonnoient
'autant pins qu'il n'j mefloit
point la recfaerdie que tjuelques
eritîques reprochoient k ses Ser*
moftSy qui ont élépnbliés à Paris,
1776, en 8 vol. in^ia. Quelques-
uns de ces discoan sont remar«
qnables par la inêauté des plans,
la vivacité dés idées, rheurense
applica^dn de fËcritare, la sin-
gulière abéiidafio» d'un style pit-
teresqne et oritfinai. Il n'a inan-
qné an P. Neutille que d'avoir s«
resserrer son éloqûentise dans de
justes bornes , d'avoir évité le»
éeoeils du bel- es|>rit et Fafiecta-
lion de l'as^tithèse. On a encore
de lui 9 I. Ôuelqiies volumes de
Lettres édijumtes et curieuses.
H. f^iè de saint Jenn - FraPi*
a^is M^is, dé la co«ipaghiede
Jiêsus ,' Paris y 1737, in- 1^2. IlL
Mbraie-da néw^eau Dusiament ^
partagée en réflexions pour téu»
les jours dé f année , Paris, i758,
4 vol. in- 12. Le P. Neuntle ,
wifeeol beaucoup de 'goàe po«rr
I^stotre, avôvt vassemblif tr^îs
vcsiHivtis àObsmr^mti&ns hiéto-
riijHes et critiques. La crainte
qa'anne trouvât dans cet antrsrge
a^tse diose que ce «{o^il laontèif
m% , le détermina «r le brûlei»
gne^aes mois avant sa ntort,
tifi.|fEUVILL.E <0idiei^
Pt^re Êfiuuiuo ée) , né h J^aaoî ,
d'nntffaiatlle noble , fut tocoeft*
siveineat gf rde étf roi de Pbl^na
ikaoistas y avocat , îM^patlewp ée
) I^EWG 455
fa' librairie « Ntmes , éeclésias-»'
tique, et enfin professeur d'his«>
toire an eblléee rojal dé Tou^
lonse : c'est daas cette vtUe qu^il
mourut en i^9i.' On â de lui , lé
L'abeille da Pâmasse ^ on Re*
cueil fie maximes tirées des poë^
tes ^/rûfipais y Londres ^ ^7^^ p
2 voL iùha. IL hes u^^^Mures éèF
Chansi et de Ranné^ Amstefvlamv
17S0 , 9 vol. in^i!2. Elles se ti^u<
tentk lasuitrd» Mcpyen d'él^
heuretxac you leXnnpie de GyÛÊbptff
par iVivière« III* àonsidéf^atièn$
sur ies ouvrages d'esprit , Anllr<*
tei^m , Paris-, iy^% , ÎM-'ia. 1V<
Dictionnaire pki/osaphique , eti
Iniroductian à la 4>onfi»issance.
de tltomnte » Londres ( Paris ) »
1751, 1766, 1762, ito-8^. Vatt-
v€«i»rgaes f Du clos ,. Trublet V
d'Aieinbert, sont les auteurs dani
lesquels le réda^eur a prineipa-'
leuieot pcûsé. Y. Esprit de tiwhé
de Saini-Méal^ Paris, \j(^i,
iii-12.^
IV. NEUVILLE, Ferez Niw-
NEWCASTLE. P^oj^ez Ùat^
" NEWGOMBCTi»omas)^ fil^
dPun minifllnB dxt eomté ifHei^»»'
lord f atriève^petirt-riU , da cdté
naatlenisl da paëke Spencer y étl»H>
ehaoMilain cbi seco^ul dkie dé
Richanuind^et cusré de Slop^m,
lorsi|n*«ti 1734 il pab)ia une TNt'
(âtcÉN^ ée Vellâus Patei«ertlits»
Liuieg^iemi^ aapiara^nt il avoir
donné nar poâHne sotts le «ifre de
BibUothè^ue « qui tat iinpiimé'
dans la^ troisièM voUnne de la»^
Goileetion eboisie^de Nicboil^ei»
en vpSt^ oi| antre ee^me ett
douze l»?éaa , intitaté le déifier
jugement éke "luniiânes^ et dèit
angeg:^ b mnâtatio» de ftiSton >
172} I itt^VK. Ob U& deîi eoeère
^
456
NEWL
^ vneTraehiction de la mort d*Abel j
1^65 , in-12. , et beaucoup d'au-
tres . pièces jiigitives recueillies
eft 1764? ^n 2 vol. m-i2. New-
COmh avoit été intimement lié
aviêc ie docteur "Young.
. * NEWCOMEN ( Matthieu) ,
théologien , curé dé Dedham au
comté d'Essex , membre de ras-
semblée des théologiens à West-»
"iïiinster, eut beaucoup de. part
»Q catéchisme quij fut rédigé.
Il fut' aussi un des cinq auteurs
du Smectjmntis , ouvrage com-
posé en opposition de la Défense
île Tépiscopat , par Tévêque Hall.
Lé titre de ce livre étoit formé
des initiales des noms des au-'
teurs, k savoir, Sjtephen , M,ars-
iial , E,mund , C,aîauiy, T,bo-
çias Y,oimg , M,althew, N,ew-
comen, W,illiani , S,purstQvyr.
Newcomén, après avoir perdu
son bénéfice pour non conformité,
se relira à Lej'de,oti iiestmort
en 1666.
• • . -
* NEW L and; (Pierre) .
auteur .hollanrdais , fils d'un
charpentier de Dimraermeer jÇ^rès
d'Amsterdam', où il qaquit en
1764, mort en 17945 donna dès ■
h^ plus tendre^ jeunesse des in-
dices d'un, génie supérieur ; à
dix ans, il avoit composé des piè-
ces de vers , et trouvé de lui-
ipeme la solution de plusieurs
prybjèmes dé mathématiques. Le
, gouverwernent de Batavie Je nom-
liia dans la commission deslpngi-
tndes , et il fut successivement
professeur de mathéiu^tiqùes et
de philosophie à Utrecht et à
Amsterdam. Cet homme extraor-
dinaire a donné beaucoup d'ou-
vrages, I. Poésies hollandaises.
Il, Des moyens d'éclairer* le
pfiuple, IIL Utilité' générale des
mathématiques,» : IVt J)u système
Las^oisier. .V. De la forme du
I
NE-WT
glohe. VL Du cours *4es comètcê '
et de l'incertitude de leur retour.^
VIL De' la méthode pour les lati^
tudes en mer, VIII. Traité de
navigation, ' '
t NEWTON ( Isaac ) , né le
jour de Noël' 164^ » d'une famille'
noble , à Wolstrop , dans la pro-
vince de Lincoln , s'adonna de
bonne heure à la . géométrie et
aux mathématiques. Descaftes et
Kepler furent les auteurs où il
en puisa la première connois-
sàiice. Gti prétend qu^il avoit fait
à vingt-quati'e ans sts grandes
découvertes en géométrie , etposé
les fondemens de se$ deuxcélè"
bres ouvrages , les Principes , et
V Optique, ii projetoit dès-lors de
donner une nouvelle face à la
philosophie. Ce grand génie vjit
qu'il etoit temps de bannir de la
phjsiaue les conjectures et les
nypotnèses , et'de soumettre cette
science aux expériences et à la
géométrie. C^est peut-être dan»
cette vue qu'il commença par
inventer le Calcul de V Infini et
la M (t'thode des Suites , Les ^sage5
de ^es découvertes, si étendus
dans la géométrie , le sont en-
core davantage pour déterminer
les ejSets ^coinpliqués qu*on ob-
serve dans la nature , où tout
semble s'exécuter par des espèces
de progressions infinies. Les ex-
périences de la pesanteur et les
observations de Kepler fourni-,
rent ensuite au philosophe an-
glais des conjectures heureuses
sur ta foixîe qui retient les pla-
nètes d,9m leurs orbites. Il tacha
de distinguer \eè t;auses de leurs
mouveinens , et de les ^calculer
avec exactitude. Ce fut en 1687
qu'if découvrit ce qu'il ' pensoit .
sur cet objet important. Ses Prin^
cipia mathematica phiiosophiw
naturatis , traduits en iirançais
par madame du Châtelet, ouvrage
4 I
J
NEWT
^ là ^êorûétne s^rt de base i
une phjsiqûe loiïte nouvelle ,
parurent ' celle année en latin ,
in-4^ , et furent' réimprimés à
Cenève en 1760, 4 pari, en 3 vol.
10-4** , 1726. En même temps qu'il
travail) oit k ce livre , il en com-
posoit un autre aussi original et
attssr neuf. C'est son Optique ,
ou Traité de la lumière, et
,des couleurs , qui vit le jour*
pour la première fois en 1704 ,
et qui a été traduit en latin par
Clarke , a Londres, 17 19 » iri-4*,
et en français par Côste , d''aborçt
à Paris , lyii , in-4° ? ensuite a
Lai^sanne ,' 1740 > in-4*' > puis par
Maret , Paris , 1 787 , 2 vol. in-S»,
publiés par de Beauzée, On n'a-
voit avant lui que des idées
confuses de la lumière : il cher-
cha à la faire connoître aux hom-
ines en la décomposant , et ana-
tomisant ses rayons. Cest la que ,
laissant, son siècle bien loin der^
rière lui , il déposa une foule d'i-
dées neuves et profondes que l'état
des sciences physiques rie permet-
toit pas alors de vérifier ou de
poursuivre , et qui , pour Ja plu-
part , ont été déjà confirmées de-
puis. De ce nombre sont l'exis-
tence ^'un principe combustible
dans l'eau et dans le diamant.
Newton avoit prévu ces résultats
d'après l'action de ces deux subs-
tances sur la lumière , en obser-
vant que leur force réfringente est
analogue a celle des huiles et des
autres substances dans lesquelles
l'existence d'un principe combus-
tible n'est pas contenu. Il perfec-
' tlonna aussi les télescopes ^ et il
«ninvleuta un qui montre les objets
par réflexion ;, invenlion dont Jac-
âues Gregory pouvoit avoit eu l'i-
ée , mais qu'on attribue commu-
nément au philosophe anglais ,
parce qu'il exécuta ce que d'au-
tres n'avoiefit que soujjçonné. Il
\>rï\Xe dans tous ses ouvrages une
NEWf
457
baute et fine géométrie qui lui
appartient. L'Allemagne vouUit
donner la gloire à Lejbnitz des
découvertes de Newton en ce gen-
re ; mais on sait avec quelle cha-
leur l'Angleterre défeudit jNew-
ton contre les partisans de Leib*
pitz. ( Firyez Leibnit;;. ) Gc
zèle étoit bieii juste : Newtou
étoît la gloire de sa nation ; aus^
J'honora-t-elle comme elle le
devoit. En 1696 le roi Guil-
laume le créa garde des anoii-
noies. Le philosophe rendit des
services importans dans cette
cltôrge , a l'occasion de la grande
refonte qui se lit alors. Trois ans
après il fut. maître de la moDr
noie , emploi d'un revenu très-
considérable, qu'il exerça jusqu'à
sa mort avec désintéressement
et une intégrité peu commune,
ï^ous les sa vans d'Angleterre le
uiirent à leur tête, par une es-
pèce d'acclamation unanime ; ils
le reconnurent pour chef et pour
maître. On lui donna , en 1705 ,
la ^lace de président de la so-
ciété royale , qu'il conserva jus-
qu'à sa n^ort , pendant vingt-
trois ans : exemple unique , dont
on ne crut pas devoir craindre
les eon&équences. La reine Anne
le fit chevalier en. 1705. Il fut
plus connu que jamais f la cour
sous le roi George. La princesse
de Galles , depuis reine d'An-
gleterre , digne admiratrice de ce
grand homme , disoit souvent
qu'elle se lenoit heureuse de vivre
ae son temps. Dès q^ue l'académie
des sciences de Pans put choisir
des associés étrangers, elle. ne
manqua pas d'orner sa liste du
grand nom de Newton.... Depuis
que ce réformateur de la philo*-
Sophie fut employé à la monnoie,
il ne s'engagea plus dans aucune
entreprise considérable de matiié-
matiques ni de physique. Il eût le
plftiêir^ touchant pout* un bon ci-
/
458 ^ NEWT
lejeii , d*^ê4re utile à sa patHe^Mi»
les ftffaîtes d*état , après avoir
servi si utiiement f oHte l'Earope
dans les eonnoissanoes spéeaia-*'
tfves. « Ce grand hcftante, dit
Voltaire , n*enteûdoît J9ffmê pro-
noneer le bmii de Oteu sans taire
«né inclinatimi profonde y qni
.marqnoit et son respect el son
adtnfration pour les œuvres du
Créateur. Le même écrivain a dit
encore dans un monvement #en^
thousiasme: « C'est le plus rrand
génie qui ait existé. Quand tous
les génies de Tunivers seroienl
anrangés, il eondniroit la bande.»
Newton posséda , jusqu'à l'âge de
ipiaire - vitigts ans , une santé
toujours égale. Il mourut le 20
mars ij'i'j< Dès que la cour de
Londres eut appris sa- mort , elle
ordonna qvtp son corps, après
avoir été exposé sur un lit de
parade , comme les personnes
du plus haut rang , fdt eb-
sotte transporté dans Tal^je
de Westminster. Le poéle du cer-
cnei) fut soutenu par le granc^
cèmneeïîer' et par trois pair»
d'Angleterre. On lui éleva un
tombeau raagni&que' , sur le^pel
est gravée Tépitaplte la plu» ho-
fiorable» Elfe fimt ainai t ^rfjne
les mortels se fôliciteot de ce
qu'un d'ènlr'ewsfi tt fait tawl he«-
aenr k Fhumanité. Sibê graiuhn"
ùtr moriaiès , teeèe tantumque
eststHisse humam f^enaris decus*
Il ne se maria point , et Von pré^
tend qu'il v» conncrt }ailia«s les
plaisirs de l'amour. Le «aime de
sa %ie ne Ait jamaH troublé nai*
ffucun orage kttéraire. Le e^èlbre
Pope lui fit aussi une épitapbe en
vers anglais , qui eomimenee pat
«enx-ci :
- «
iifaturt and maturt*s laws lûf in ni^kt.
Qod $aid,Njti»ton k'€ ^ and ^'Wa$li%hi^ tttr,
]^Qi;at Ta* aïo^ i tvadaôe ^
SM^rittc attii B^taoto au!»
KEWT
1» i«itt p«car«
totu tecoad cr^atfuf tpur l>sivM« l«
Doame ,
Interroges le ciel , la nvkxt , le temps :
Owk «m ék» , éhoot-iU I il M ctiUt ria#
4M*tQ* '
BMm\ m. «tarkc» «col «m«9 ^«^il fiM
Newton ne cllèrchoîtpas la gloire.
.« Je me rcprocherois , disoit-îl ,
nion impruaence , (*e perdre ûirt
chose aussi réelle cpe le repos ,
Î>o«r courir après une ombre. »
1 ne cheichoit point k faire la
cour aux rois et aux grands. Uit
jour qull doonoit à dîner a quel-*
ques philosophes , on voulut sui-
vre l'usage d'Angleterre , de boire
à la fin du repas k la santé dea
princes. Newton dit : « Buvons à
fa santé de tous les honnête^
gens, de quelque paj5 qu'il»
soient. Ils sont ordinaihfmeni
tous amis , parce qu^ls tendcut
au seul but digue dé! Hiomme ,
la connoissance de la vérité. »
L'abondance oà il se Iroiivoît batt»
son patrimoine, par son emploi ,
par se^-épargnes , ne lui donnoit^
pas inutilement les moyens dd*
faire du bien. Il ne crojoit pas
que, laisser par testament , ce fût
véritablement donner. Ce fut de
son Vivant qu'il fit ses HbéraKtés.
Quand la bienséance exigeolt
quelque dépense d'éclat , il étoit
magnifique sans regrets ; hors dé
là ,1e fii«te étoit retranché , et le*
fonds réservés p6ur des usa ce*
utiles ou pour les besoins deâ
malheureux. Quoiqu'il filtt attaché
sincèi entent ià l^glise angl/canc ,
il n*êôl pàspersécutéïes non-con-
formistes pour les j ramener. It
îugeoit les hommes par les
moeurs ; et les vrais non-confbr»
mistes é^loîent pourkii les vicient
et le» méch^ws. Ce n'e$t pas cej-
petldant qu'il s*cn tînt a fa relî^
gion natUrcMe. H étoit ffrt-mc^^
meiu peisuadé^ de 1* i:(Miaàw&>
/
NEWir
Sue ^Fenre 6$ tim b<mne foi -, cWl
?u'il a eemmenté i'Apocalvpse*
oltnre'A cofwpnré IVewloii nuis-
sufitpAF comméBter i'Apocaljpse,
k une aigle qui, après avoir plané
aa>deasu»de&Qae8^ s'abat sur un
^mier. Il y Irofito claîreinent
qiie le pape est l'u&rechrist , et
les «ufres ehiQiènes q^ie les pro-
ttstans j ont découTertej contre
llSglise romaine. Il y trouve Thisr
tiiirc des empereurs et des Turcs,
ji^squ'à la prise de Coi>stantino-
ple en i453.« Apparemment qu'il
a Toidu par &es rêveries , dit un
homme d'esprit , consoler la
racehuakaine de la supériorité
qu'il avoit sur elle. M est vrai
qtt*il ne les publia pas lui-même^
et que 6e ne fut quW i755, sept
ans après sa mort , qu'elles virent
le jour , par Vextrême complai-
sance de ses éditeurs. On a dit
que Newton , dans sa vieillesse ,
nVuten^orf plus ses propres on-
wages. Pemberton assnré expres-
sémeift le contraire. Sa tétc ne
«'aâToiblit que trois mois avant
sa mort. Ou a de lui , outré ses
l^nncipes et son Optiqîhty I. La
Chronologie tîes aifciens rojraU'
mes , corrigée , k laquelle on
a joint une ehronique abrégée ,
qui contient e« qui s'est passe an-
ciennement en Korope , jusqu'à
J^ ooiicniéte de la Perse por
gâletanure-Ie-(rraiid , traduire en
il-ançais par l'abbé Granet^ aidé
d'uB Anglais nommé Marthan ^
<tui résîdoit Alors a Paris. 11 j a
aans Cél ouvrage^ dotit J. A6t.
Balinî a lart un abrégé , Genève
»^43^, in-8*',*et dont on trouve
Q» long extrait dani^' la I^btio-
lllèqu^ irsiBçafse ou Histoire Utté-
mire d^ la France , par du Sau-
aet , liome ï4 > première partie ,
d^s senlimetis et un système très-
di^^enis des autres chronologrs-
t«s. Frèret Attaqua ce système ,
él 9«wt>ea kû tepoodit avec yi«-
ÎT-EWT
K%
vacitéen 1716. Lepère Soucîet^
jésuite , s éleva aussi contre \m
chrosoi<>gie de Newton dans
plusieurs dissertations. Qn re-
proche en Angleterre vmt Aeux
savans françaiir de i|'avoir paA
trop bien entendu la partie as-
tronomique de ce sjsiemé. Quoi
qu'U en soit , New^ton cbauge
beaucoup d'idées reçues en cbro-
iiologie , et place le voyage des-
Ai^onautes et la guerre de Troie
cinq cents ans plu« près de l'ère
cil retienne que ne ibnt les autres
ohronologisAes. IlrMuû la durée
dxi règne de chaque n>i a vktgl
9tns Vufi pcKlant Vf utre« Si s^.
idé^s ne sont pas vraies , dles
sont à\i moins tort ineépieuses ^
et prouvent beftticoapae sagacité.
11. Une uéiy^métique miivei^selle^
en latin , Amsterdam , i ^Sqr , in-'
4*, avec les notes de sHirave-
saade > qui en fut Téditeur , ré-
imprimée dans la même, ville e»
1701 , deux vol. in-4'j avec dcfll
commentaires de C^strtton. Cet
ouvrage a été traduit en fiançais
par N. Beaiideux , P^ris , 1S02 «
3 vol. i<%Àr' m* Àft^fyêis pei^
<puiH$iiat3m séries ^ JhiTtones et
differentias , 1 7 ï6^ , in-4* , < tra-
duite en français par de Boifon «
Paris , 1740 , volume in-r4** ^V»
Pfusieurs Lcteres dans le CotH'*-
mffrdwnepisioUcum* Les déeou-:
vertes de Newton déposetU eu
faveur 4e son-^génie , tout; à Im.
i^Â étendtt , jus^ et. profond; Oïk
lui demaadoift comment il avoît
pa faire ses découvertes ; il répon».
dit , ft en les cherchant totrjoars. »
En enriehissant \» philosophie-
par une gramle quanbté de biens
réels , NewtOQi & mérité san^
doirte toute sa rsconnoiss^Dce ;
«mais il a peutréireplns £bit poub-
elle, dit ui» philosophe, ^ en lui
ffppremmt k être serge , et à con-^
tenir dans de ynsfies bornes cette
espè«» d'>ttdftee qvi« lus cttenuK^
4^
)0
NEWT
tances aroient forcé Deseartès à
{uL donner.» Sa T/iéoriè du monde
,^st aujourd'hui si généralement
jce/cue , qu'on commence à dispu-
ter À l'auteur l'honneur de Tin-
vention. On veut que les Grecs
.en aient eu Tidée ; mais ce qui n'é-
toit chez les philosophes de Tan-
tiquité qu'un système hasardé et
romanesque , est devenu une es-
jpèce de démonstration dans les
mains du philosophe moderne.
S'il a rendu de grands services à
la physique , en l'unissant k la
géométrie ^ il faut convenir aussi
Î[u'il a poussé cette allia nc^ si
oin , qu elle a paru dégénérer en
abns , et que la science de la na-
ture n'est presque deyenue qu'une
combinaison de mesures et de
nombres. D.ans cet état décharné,
4a phjrsique n'a présenté à la jeu-
nesse qu un aspect rebutant. L'iu-
(luence d'une étude purement al-
gébrique sur les belles-lettres n'a
pointété favorable à leurs progrès.
. Kn réprimant Tessor de l'imagina-
tion , elle a diminué les ressources
du génie : à^s efforts pénibles et
des calculs arides o^^emplacé
cet enthousiasme qu^froduit les
beautés naturelles et touchantes.
On a souvent comparé De^cartes
et Newton j parmi les différens
parallèles qu'on en a faits , nous
choisirons quelques traits tirés de
. l'Eloge de Nev^ton , par Fonte-
uelle , et de celui de Descartes ,
par Thomas. « L'attraction et le
vide bannis de la physique p^r
t)escartes , et bannis pour ja-
n>iais , selon les apparences , y
furent ramenés , dit Fontenelle ,
par Newton , armés d'une force
toute nouvelle dont on ne les
croyoit pas capables. Ces deux
grands nommes , qui se trouvent
dans une si gratxde opposition^
ont eu de grands rapports. Tous
deux ont été des génies du preinier
^rdre^néâpour dominer »iMr les au*
NEWT
ti^es esprits , et pour fbBOer
empires ; tous deux , géomètres
excellens , ont va la nécessité de
transporter la géométrie dans la
phjsiciue. Tous deux ont fondé^
leur physique sur une géométrie
3u'ils ne tenoient presque que
e leurs propres lumières. 4Vlais
l'un y prenant un vol hardi , a
Voulu se placer k la source de
tout , se rendre maître des pre-
miers principes par quelques idées
claires et fondamentales , poulr
n'avoir plus qu'k descendre aux
phénomènes de la nature , comnke
a des conséquences nécessaires.
L'autre, plus timide ou plus mo-
deste , a commencé sa marc^
parl'appnjersur les phénomènes,
pour remonter k des principes in-
connus , résolu de les admettre ,
quels que.pûtles donner l'enchaî-
nement des conséquences. L'un
part de ce qu'il entend nettement ,
pour trouver la cause de ce qu'il
voit. L'autre part de ce qu'il
voit 9 pour en trouver la cause »
soit claire , soit obscure. Les priu*
cipes évid^ns de l'un ce le con-
duisent-pas toujours aux pbén0'^
mènes ^els qu'ils sont. Les phé-
nomènes ne conduisent pas^ toa«
jours l'autre k des principes évi-
dens. Les bornes cjui , dans <^s
deux routes contraires , ont pa
arrêter deux hommes de cette es^
{)èce , ne sont pas les bornes de
eur esprit , mais celles de FespriC
humain. » La comparaison que
Thomas a faite de Newton avec
Descartes est très - avantageuse
k ce dernier philosophe. « IXe^
cartes , dit l'éioqueyt orateur, a
mérité d'être mis k côté de New-«
ton , parce qu'il a créé une par«
tie de Newton , et qu'il n'a été^
créé que par lui-même; parce
que , si l'un a découvert plus de
vérités , l'autre a ouvert la rolite
de toutes l^s vérités. Géomètre
aussi sût^tinïe ^ ({ooiciu'il ii!^t pa.».
ÎÏEWT
fsât un. aussi grand usage de ' la
îgéométrie ; plus original par ^oû
génie , quoique ce génie 1 ait sou-
vent trompé ; plus univers! dans
ses connoissances comme dans
ses taleiiS , quoique moiiiç sage
«t moins assuré dans sa marche ;
ayant peut-être en étendue ce
que l'autre avoit en profondg^ur ;
ifait pour concevoir eu grand ,
mais peu fait pour suivre les dé-
tails , tandis que Newton donnok
aux plus petits détails Fempreinte
du ^nie , moins admirable sans
doate pour la connoissance des
eieux , mais bien plus utile pour
le genre .humain par sa grande
influence sur les esprits. » Fbj-.
^ussi l'article Castb^ , n<> VI.
♦ II. JVEWTON ( Jean ) , ma-
thématicien anglais , né en 16^22 ,
dans le comté de Northampton ,
s'appliqua avec succès k l'étude
deâ mathématiques, et a. laissé
plusieurs ouvrages qui font hon-
neur, a ses talens et à ses con- >
noissances ; tels sont , I. Astro-
nqmia Britanica , i656 , in-4* ,
5 part. II. Trigonometria Britan-
nica , in-fol^ , 2 vol. , i658. IIÏ.
Chiliadescentum logarithmomm^
k la suite de sa Trigonométrie géo-
métrique, i65g. IV. Elémens de
mathématiques en 3 parties , 1660,
ïn-4*. V. Vart de la jauge prati-
que ^ 1669. VI *^ Arithmétique na-
turelle en nombres entiers , Jrac»
tiohs ordinaires et décimales ,
167 1 , in-8». VII. Une Cosmogra-
phie. VIIÏ. Introduction à Vas^
tronomie, IX. introduction à la
géographie , 1678 , in-S®.
* III. NEWTON (TJiomas ) ,
âavant prélat anglais ^ né en 1704
\k Litlicfield, au comté de Staf-
ibrd i mort en 1782 , prit les or-
dres et obtînt une cure a Londres ;
«nsuite il aida dans les ibnc-
tioiis ecclésiastiques , le docteur
Tr^)|ick^ àotiX il épousa. lu fille ^
NEWT 461
et fut en même temps prédica-
teur de la chapelle de Grosve-^
nor. En 1744 j Newton obtint 1«
rectorat de Sainte-Marie^le-Bovri
à Londres , et fut reçu docteur eâ
théologie. En 1747 il fut nommé
lecteur de Saitil-(?e6rge , et ea
1^49 '^^donna une édition duParaer
dis ^ perdu avec des notes : la
plupart sont de diâ[erens auteurs,
c!t quelques - unes de lui ; il
ajouta aussi à cette édition une
F'ie de l'auteur fort curieuse et
bien écrite. En 1756, Newton,
nommé chapelain ordinaire dix
roi , obtint ensuite un ca*
nonicat de l'église de Saint-
Pierre a Westminster. Ajant
perdu son épouse , il épousa en
secondes noces la veuve du ré-
vérend M. Hand , fille de sir
Jean , lord Lilburne. Cette iné-
me année le chanoine fut ad-
mis à l'honneui* de baiser la
main du roi , qui le nomma à
l'évêché de Bristol ; il resta dans
ce siège jusqu'à sa mort. La pri-
matie d'Irlande avoit été ofierte
à ce prélat , mais il la reft^sa.' ,
Quatre ans après ir accepta le*,
dojenné.de Saint-Paul de Lon-
dres , qu'il réunit à son évêché.
L'évêque NeWton fut recomman--
dàble par son savoir et par sa
piété , son exactitude à ses de-
voirs ) et sa libéralité. Il a laissé,
entre avitres^ ouvrages , une /)/j^
s création sur les prophéties^ 2.
vol. in-S" , et après sa mort' on. a
publié ses Mémoires écrits par^
lui-même , et ses OEm^res mêlées..
* IV. NEWTON (Richard),
docteur en théologie , se livra
tout entier au ministère ecclésias-
tique , et fut chargé , en 1 7 1 o , de .
surveiller l'éducation du dernier-
duc de Newcastle , et il vécut,
quelque temps dans la famille
du lord Pelham. Trop modeste,
pour solliciter des places , il y»
46a NEWT
to oublié j loin d^étre préveha , et
ee ne fut qae long-temps aôr^
«ii'il obtint vm CABOiiicÂt aàns
régfise de Christ , et là plàee de
«rmëipàl du eèllëge d'Hertford.
Il en tut le bienfaiteur /sh ohté^
AKnt d'y réunir Hart-^all , une
des dépendances du collège d'Exë-
ter, il n^ parvint pas sans de
«rtrudes dépenses , et consacra
te ]prodnît entier de sa Ti^iduc-
Éioti latine des caracftèf es de Théo*
^hrasfeayee des Notes anglaises^
i|tii parut k'OjKforden en- 1754)
ki-8o , api%s sa tnort. Il mourut
h' Latendon^ pleuré dès pau-
nlies dont il ftvoit été le bîehfai-
feur et l'àpput ; de ses amis et
ée tous eèut qui avoient eti quel-
ques liaisons ayec lui. II ordonna
«tant de mourir de brûler tous
•es papiers , et il n'est que trop
Srobliible que ses ve^ontés ont
é et>âiefelnéBt aeeompHes.
»V. IWWÎON { GuiÔawîe ) ,
■tttant arobiteete, auteur d'une
bonne Tfruhtetion. anglaise dé
Vitruve , fnf aiidsf k premieir eon-^
ttnuatenr , e*es»-k*d»re Véditeur
eu second tolun>e de^ Anftfqui-
tés d'Athènes de Stu«rt. il est
mort eir 1791.
♦VI. MlgWlrOlf (Henri) , dont le
iiom a été litkiisé eneelin de No-'
vA'P'iUêi , itfe»»bre de la société
rtova)» de ïx>ndres, de Tàcadé-
mie de» àMiades y de châles de
FtoYenoe et detta Cruscà , fui , au '
otenmenMnMbtdu iS^sièelé , et»-
voyé extraordinaire de sa majesté
bntfnMsJqiie, auîj^s d» gi^and- Juc
de Tos^ne et de \à république
de Êénes. fmà^^M so4b s^oa»r en
Italie 'û y jeuk de beaucoMp de
eonsidérdtiô*> er de» geAtpànr
les l^^s Ke lia «teKr k plupart
des bemtte» de itoévite qiu k«
cM»h»t^MgtiKL(vpp«fvv«en èsfda*^
NIC A
l^y Ôraîtoneà ei CàfHïwdy Int*
ptitaék LucqUès en. 1710; une
partie an Volume con^iiite ea
Catmina, adeptiiUi,
* NEYBAfAlvaiès Mendaka
de), très-célébre navigateur es-»
;na|;no} , et après Mât^ellan ce-
lui auc[uel on doit le plus de
découvertes dans la m^r au Sud^
ou l'océan Pacifique. 11 fit le |)re-
mier de ses voyages en 1567 , et
le dernier en i5q5. Ne^ftn fut tué
dans une des îles Stffonion^ sur
la position des<(ti^le's Ton n'est
point aujourd'hui d'accord. Le^
iiavigate^irs' ntoderaés oât pris k
tâche de donner d'autres noms
aux îles et awx côtes "découverte*
parMead^ana et les marins por-
tugais et espagnols , pour donner
plus d'importance à leurs voya-
ges ; ce qui met bien de la con-
fusion^ dans les notions de Thy-
drogée. M. Dutens , dans un trè*-
savant traité , a fait rénuméra-
tion des découvertes des anciens
attribuées aux modernes. La géo-
graphie peut fournir un long ar-
ticle à cet ouvrage.
I. Nid AISÉ (saint) , évéque de
Reims au 15* siècle, fut mar-
tyrisé par les Vandales. — 11
ne faut pas le confondre avec
Saint ^icAisE , martyr du Vexîn „
que Ton marque pour le premiei^
archevêque de Rouen y au milieu
du 3* siècle.
t IL NICAISE (aaude); de
Dijon , où, sop frère étoit procu-
reur-général dé la chambre des
ooul^tes^ i -ehibraïlsà t^étal ecclé-
sst^sàqfBft , et se livra fout entier
èr Yédièe et k k recàerebe' cfes
monumens» antiques. Cette et «de
lui fît pte^dt^tsfrés^^linion d'aï*
h» k Rome y e^ dafns^ee de^ssein ,
il^ se ééfk d^tm dtfétmésiî qu'il
m^h JR iS^iKi#-€ki{iieUeiJk^I>i-^
^
WICA
}ôfi. fi)lemetira plusicurt aasëei
éûns cette patrie des arts , jouis-
santes resbme et de ramitîé d'un
gratid nombre de saTans et de
|^ers<»mi#S'disti'ngii^es. Dei^Un^*
on France; il cultiira les lettres
jus^'à sa mûrt^ arrîr^e au vii*>
ia|^e de Vellej, en octobre 1701 y
h. 'ji ans. On a de lui quelqaes
écrits sur des matières d'érudi-
tioa, entre autres, VJËxplica-
tion d^fin tmcien manumet^t trouvé
«R Guienne , Paris » 1689 , in^"* ;
et un Discours sur les sjrrènes ,
• ftirw. 1691 ,,m-4*. li J prétend
qu'elles étoient àes oiseaux , et
non p9s. des poissons ou des
monstres marins. On k|i doit en*
. cpre De Numo Pantheo HadriarU
imp, ad ilhistrem Spankemium
dissertation Lngduni» 1690, iû-4*».
Mais il est principalement connu
par les relations qu'il entrete-
noil avec une partie des sarans
de l'Europe. Jamais en n'a tant
écrit et tant reçu de lettres. Les
Cardinaux Ûarbarieo et Noris , le
pape Clément XI, Avant son
exaltation au pontificat t ent|^
fenoient avec lai une correspon-
dance régulière. La MoimofV fit
cette épitaphe singulière à ï'abbé
Nicaise.
a-gtt nitaitrt «bbé NfctlM ,
Q«l , U plane «a mtia » dans m cluiiM
M«ttoic hii t«iil «a mourcaMat,
To9C«a «dl'rMçaic» BtlH » AlUiMad...
t^ tOM c6t<s à ••» adrette ,
AirU, )ovniMS ▼•noient i«it««st«,
G««ettei ^ vrts Irais é<toa «
Soie cm pa^eta , tpit «a baltoti....
VaUoit-O écriflit an tMraaa
. ittr nii phénoflièm aoutcau %
Àaa^nc^r rh«vr«u«c cronvaUic
D'n nanuécrit d*u»« addaiUf (
^S'ériger en toHtciaMr
D« tOMRgea pour aa âutaur ;
I>'j|.nMiild oiorf a.Tarf if \% Tirafft %
. Vétttltfc an nouveau pfliM ? **
I,*ha|>lle «t fttlèlt dcrivMA
N*avolt pas la gomtet à U maiii«
CétoH le fàcceiJtr du Pamasta.
-Or S^'ft» «< 9<M 4i«iCM«
NIC A.
m
P4it perdre au Huets, avz Norli*
Aux Toiaards « Cuper ce LeU>niis«
A Basnage le joBniaKscè ,
A Bayhs le TOCahalisM , ,
Ave çoiaa«atacetirt Crattiat «
ittliahif» Periaoaitti,
Malate curiense riposta
Mais nul a'j perdtant ^nc U posta.
t NICANDRE INicamitr)^
grammairien y poète et médecin
grec i dans llonie , demeura long-
temps en Ëtolîe » et s'acquît una.
grande réputation par ses ôi«»»iYi^
flre5. Il ne nous reste de lui qu«t
deux Poëmes estimés : Theriaca.
et Âkxipharmaca y grec et latin,
dans le Corpus poëtarum Grœpo-^
/«m, N Genève, x6o6 «t t6i4> 9^
vol. in*4olioy et . #éparémenl(^
par Gorjs 9 d'abord à Venise »
i5aa et i5a5 , iB-4" $ a Paris #
1557 , in-4" I Hall ^ 179a , io-8« ,
avec ks notes de J. Gottljd»
Schneider, et à Florence, 1764»
in-^o; traduits en français, par
C^revÎB , Anvers , i567 , in-4*-
Les anciens les citçotaoavavt avae
éloge* Nkandra vivoit IW i4o^
avant Jésus-Clirist.
I. NICANOR, général de»
armées du roi de Syrie f et grand
ennemi des Juifs , ^int d'abords
en Judée par ordre de Ljfsias ,
régent an royaume pendant l'ab- '
sence d'Antiochu» , pour s'oppo-*
ser aux entreprises ae Judas Mfi-
ehabée. Ce dernier Tajant vaincii
dans un premier combat , quoi-
qu'il n'eût (|ae 7O0O hommes, Ni-
eànor, plem cPi^dmiratioQ cfl d«
respect pour tn grand homme »
se lia a'amitié avee lui* Cette'
liaison dura iu^qu'a ce que ses
tRvieax k > calomnièrent auprès
du roi i l'accusant de s'entendrf'
avec Jtidas Machabéa pq^ur \^.
IraKir. Le roi , ajoutant fpi aux
calomnios , écrivit ^ Ni^Aaor qu^U
Iroiivoit fort mauvjais qu'il eût
fait attiaaftae nvec Ma^abée, et
» - ^
464
NICA
vif, et de l'«Tiv6yer pieds et«iaiTis
liés à Antibche. Nicanor fut sur-
pris et aiBigë de cet ordre i mais
xte pouvant résister k la volooté
du roi , il ckercha l'occasion de
»e saisir de Judas. Celni-ci, se dé-
fiant de ses mauvais desseins ,
se retira avec quelques troupes^ ,
avec lesquelles il battit Nicanor^
^ni'lWoit poursuivi. Ce géné-
rai , désespéré de voir ééba]:)per
•a proie, vitit an terfiple, et, levant
. la main conti^ le saint lieu , jura
. ë|o'ii d^truiroit le temple jus-
qn'anx fondemens , et qu'il en
élèveroit un en l'honneur de
Bacchusr, si t>n ne lui remettoit
Juil^s «ntré les m^ains. Ensuite ,
avant appris qu'il éloit sur les
terres de Sa marie , il résolut de
Tattaquer avec toutes ses forces
le jour du sabbat. Il marcha donc
comme à une victoire assurée ,
an son /des trompettes, contré
Jndas , qui y ne mettant son sa-»
fut qu'en Dieu, lui livra bataille ,'
Je ùéHty et lui tiia iSooo ht)rames.
Nicanor lui - même perdit la vie
43ns cette bataille , et son corps
djrant été reconnu , Judas lui fit
couper la tôte et la main droite,
qu'il fit porter à Jérusalem. •
* IL NICANOR , fils d^er-
mias , étoit un grammairien d'A-
l^Ksandrie, du temps de l'empe-
reur Adrien. Auteur d'un long
traité sur la matière de la ponc-
' tuation^ il fut surnommé ^iyi/,cc-
lifitrt Son ouvrage 'jrsp) çiy^Hç
tHç Kùioha. ( de la ponctua-
tion en général ) , étoit en six
livres. Il en avoit fait lui-même
nh abrégé en un seul. Il avoit
composé encore d'autres opuscu-
hs àur la ponctuation d'Homère,
•de Câlliittaqùe , etc. D'Ansse de
- VilloisoB a donné des extraits' de
ce Ni<!a^nt)r dans s^s ?Anecdota
Grœca, tom. II, p; i58 et suiv.
(•¥efii5«,i78i ; m-4'f ) La plus .
ÎÎICA
grande pf^iie du traité de Nicanor'
sur la ponctuation des poemeS
d'Hpraère se retrouve dans lea
scolies sur l'Iliade , que le mémo.
a publiées d'après les manuscrits
de la Bibliothèque de Saiut*Mar^,:
Venise in-foL ,1788.
.»
m. NICANOR \ watif de llle
de Chypre j fut ;un. lies sept dia-
cres choisis par les apôtres. On
dit qu'il prêcna dans sgn pajrs ,
et qu'il y fut martjrrisé.
Sjsleu-.
IV. NICANOR. Fofez
js , et Démetrius ^ n® III.
eus,
NICAUSIS, c'est le nom
qu'o^ donne à la reine dé Sabav
qui vint rendre hommage à la
sagesse de Salômon. Cette prin-
cesse le mit d'abord à l'épreuve
par àes questions obscures , pqc|r
s'assurer de ses lumières. Salomon
, t
satisfit pleinemept à tQUtes ses
difficultés. Uy a lieu de penser qu'il
attira cette princesse au culte du
vrai Dieu. La reine , éblouie de
tout l'éclat de la magnificence de
Salomon , mais .plus enchantée
encore des charmes de sa sagesse,,
envia le bonheur de ceux^qui pou-
voient puiser sans cesse à cette
source intarissable de lumières.*
^lle fit de magnifiques présens à
ce roi , qui, Je son côté , lui en
offrit de plus grands , et la com-'
bla d'honneurs. Les sentimens
sont partagés sur le pajs d'où vint
cette reine -. quelques - uns pré-
tendent qu'elle réqcoit en Arabie,
et d'autces en Ethiopie. Ceux qui
suivent ce dernier sentiment di-
sent que Saba est l'ancien nom de
la ville de Meroë , ainsi nommée
de là sœur de Cambvse ; que l'île
de Méroë est quelquefois com-
prise dans l'Ethiopie ; qu'elle eit
au midi de la Palestine ; et que
l'eunuque baptisé par Philippe
étoit officier a'une princesse ^ a a
mec
m&tnii p^y^. C^iix qui Isi fput
venir tf Arabie , oii|re plusieurs
rai$on3 qu'ils apportent de leur
seiitimeut^ 3e feudeat sur ce que
les présens d'or, d'argent, d'aro-
vialçs, de pierre* précieuses^ que
fitcettcprinoesse a Sa-lomon, se
trouvent plus facilement dans
rArftbiç que dans l'île de.Méroë.
* NIOGOLA-l (JeaB-«ap liste ),
Vénitie^n , l'on jies plos profonds
mathéntôticiens ^e «en temps ,
tié en 17Q6 y <et pend«n;t quelques
«nnces proffessenr ^ I^Jidoue , fut [
art^ipFotre 'de f^ademeHo .dans
le Tâ'évisan , et mou rat .à Soliio
dtins>le Vûeeittiu, «n '^79? y ^Qé
Ûe Sj a<tô. Ob d'à blâmé d'avoir
6^sayé , dans ses wsL\rs^Sy de
reBTer^r'le«5*sfftè»ie de i*arigàbre.,
comme étant fondé sur des prin-
i^^ea fauic , et d*avoir voulu en
élever ttn noirveau , «n cherehazit
à renéfie de«ctteu8eiki plust^ertaûie
ée toutes les eeienoes. Ses prin*
otpaux ouvrais sont, ' I.'Jf i?iBO*
f^tf sopra tifRA nu0va tQenesi delîe
Oem^e, Ges mémoires forent pu-
l>liés dans4es premier jet deuxième |
-f^itnnes des «tt«8 idfe i'acaidénne '
^de'Padoue. ïi. Nûi^a anafyseos
^îemeHta , 'Patarvii , 1791 , a vol.
-în-4* , oavrage digne âe fixer Pat-
Gestion des savgns. iM. fdemarie
liui C4M0 irnediucibile. Ses autres
-iynvrages ont «été qnséfiés dans le
second recueil de Caioâ^^ano ,
continué par le $*. MaBdetli. iVic-
^colai a laissé «beaucoup d'autres
ctn^/Kifçes •manuscrits , dans les-
-quels îi 'laisse toujours aperce-
voir la pasj^ion d'introduire de
• nouvelles «néâiodes àdns les
'«ciencefs, *
; * NICCOLTCCHIA < Marp-
_ Antoine ) 4 tde Messine, né 1679,.
.<^voit de^connpijssances étendues
. /en iurisnrudence , en médecine ,
et ^auspe^ipco.iïp 4'aulres scien-
lf^,fifX9iiîeJ^ï »ipj;rfliP.dpombrq
NICE 465
d'oarrages , dont les> principaux
sont -des poésies , dcS d/xtmes ^
des élégies , des inscription ;
des épigramnies , des anc^ram*
mes , etc. ; un Traité sur rusage
et l'abus du tabac 5 des préceptes
sur la poésie toscane , etc. , etc.
* NI C GO IX) - NIG€^ LI ,
cjto.yen de Florence , trvoit rfis-
senjblé Bôo manuscrits qtieC^mé
de Médicis acheta de ses lkérki«rB
c?t fit déposer dans ie monastère
des bénédictins de Saint -Mar$
de Fliireiice/ pour l'usage pu-
blic. Telle esl l'origine de *a Bi^
hiiotheb(i Marciana, V , Roscoe,
Vie de-Laur. de Méd. t. î, ^: ^4 j
1^/^. tom. ïi , p. q44'
. • • •
NIGÉARQUË , itn des ^os
kab^ peibti'es de l'antiquité. Un
admiroit «ur-t&at , I. \k\^ frémis
au milieu de Jtridia Grâces. II. I^
i^upidan, HI. CFn t£fercj£/e vaincu
par l'Amour, het auteurs ancieiiff
t5n parlent comme de ^trois oLe^s-
^d'«euvre* - •
I. MCÉPHQRÇ < saint) /mar-
tyr d'Anlioçhe sous iVwpereur
V;alérien , yeçs l'an :?6p. JJné tein-
dre ajnitié l'^jvoix lié ajv^ec le prêti^
i>a|M*i(;e^ miji^ Us se brouillèrent,
I^ persécuj.iou s'étant. a]lu,raéie
jm wioioent Ide lenr dé^snnion f
S^rice fut condamné ,à avAçr
la tête tranchée^ en vain son en-
nemi iit tout ce qu'il put pour m
réconcilier avec lui , jamais Sv
price ne voidut lui pardonaier j, il
xenonça nouênie à la religion ehsé*
tienne. Alors Nicqpliare>se.déclai;a
chrétien , et çut la tête tr,apchéf
à la pla^e de Saprioe*
t n. WICÉPHOftE (S9in^) , pa.
trifiMchede Goustantinoplè , suc-
cesseur de Taraise, en 806; défcÀ-
dit.avep zèle le cuite des imatgcs,
contre l'empereur Léon rArnié- •
iiiçn, qui l'exila enSiS dans ùa
■ /
466 NiCE
inonaslére, où il. mouriFt en 82B ,
à 70 ans. On a de lui , I. Chro-
i.oîogia tripartita, traduite en la-
lin par Anastase le bibliothécaire.
C'est une chronologie de|)uis la
création du monde jusqu'au temps
cil \ivoil le saint. On y a fait
quelques additions dans les siè-
cles postérieurs. Le P. Goaj-, do-
minicain , la publia à Pans , en
.]633, in-fol. avec des notes à la
§uite de George Svncelle. On la
trouve danâ la Bibliothèque des
Pères , qui fait partie de la col-
lection rf/te Byzantine. II. Historiée
Breviarium, publiées parle P. Pe-
tau en i6i6, in-8**, et traduites
par le président Cousin. Cet abré-
gé historique , écrit d'une ma-
nière trop sèche et trop succincte,
mais exacte , s'étend depuis la
mort de l'empereur Maurice jus-
qu'à Léon IV : il a été réimprimé
au Louvre en 1648, in-folio , et
fait partie de la Byzantine. lU.
La Sticonietrie, c'est-à-dire l'énu-
mération des livres sacréis ; elle
est ordinairement jointe à la chro-
nologie. IV. Les Àniirrfiétiques ,
ou écrits contre les iconoclastes ,
dont quelques - uns se trouvent
'dans la Bibliothèque des Pères.
V. DiX'Sept canons insérés dans
la collection des conciles , etc.
Dom Anselme Banduri a voit pro-
7 été de donner une édition de tous
les ouvrages de saint Nicéphoro ;
mais la mort l'en a empêché. Il
.en avoit publié en 1705 le pros-
pectus , qui a été inséré tout en-
tier dans la Bibliothèqne grecque
deïabricius, tome VI, page 640.
Ces ouvrages sont des monumens
de la saine critique et de Pérudi-
tion de Nicéphore, qui étoit aussi
grand évêque qu'écrivain judi-
cieux.
IIL NICEPHORE , fils d'Ar-
tabasde et d'Anne, sœur de Cons-
tantin-Copronjme , reçut la. titre
NICE
d'empereur lorsque le sénat et
le peuple de Constantinople l'eu-
rent donné à son père en 472-
Constantin-Copronymè vint les
, attaquer, les vainquit , et leur fit
crever les jeniç. Nicéphore avoit
beaucoqp de mérite , et s'étoit
signalé par son cOurage. — Il ne
faut pas le confondre avec Nice-
PHOBE , second fils de Constantin-
Copronymè , honoré du titre de
César par son père en 769. Côns»
tantin VI y son neveu , jaloux du
crédit que ses talens et s/ts vertus
lui donnoient à Constantinople ,
lui fit crever les yeux en 793 ; et ,
comme s'il eût été encore à crain-
dre dans cet état , l'impéra^trice
Irène le fit mourir , cinq ans après
à Athènes , oii il avoit- été exilé.
t IV. NICEPHORE I"^, empe-
reur d'Orient , surnommé Xogo-
thète , c'est-à-dire- intendant de»
finances et chancelier de l'empire,
s'empara du trône, en 80Q , sur
l'impératrice Irène , qu'il relégua
dans l'île de Mételin. Il envoya
des ambassadeurs à Charlemagne,
et fit un traité avec ce prince
pour régler les bornes de leurs
empires. Un de s^s premiers soins
fut d'établir une chambre de jus-
tice contre ceux qui avoient pillf^
le peuple ; mais , au lieu de ren-
dre aux pauvres le bien qu'on
leur avoit enlevé, il se l'appro-
pria. Pour s'aifermir sur le trône
et l'assurer à sa famille , il déclara
Auguste , l'an 802 , son fils £tan-
race. Une telle précaution , loin
d'arrêter les révoltes, ne fit qu'ex-
citer les mécontens. Plusieurs
périrent dans Texil par le poison
ou par le dernier supplice. Ces
èriiautés allumèrent la haine gé-
nérale. Les troupes d'Asie procla-
mèrent empereur Bardane, sur-
nommé le Turc , patrice et géné-
ral d'Orient. Le nouvel empereut*,
désespérant de faire entrer Cou^-
NICE
tantiaople dans sa révolte) pro«>
pose à Nicéphore de se dëponUler
de la pourpre impériale, si ce prin-
ce veut lui accorder son pardon^
L'einpereur, prenant le masque
de la clémence , se contente de
l'enfermer dans an monastère ;
mais quelque temps après il lui
fait crever les yeux et poursuit ses
complices. Des affaires impor-
tantes interrompirent ces exécu-
tions. Les Sarrasins ravagent la
Cappadoce , prennent Thyane ;
Kicéphore. marche contre.eui, est
battu et obtient la paix en 8o4 j
moyennant an tribut annuel de
trente - trois mille pièces d'or.
Libre des horreurs de la gnerre ,
il désola ses peuples pendant
la paix. On établit un impôt sur
toutes les denrées et sur tous les
chefs de famille. Le droit de feu
fut taxé , et peu s'en fallut que
ses sujets ne payassent l'air qu'ils
respiroient. Un assassin, déguisé
eu moine , se glissa dans le palais
pour attenter à sa vie ; il fut dé-
couvert , et condamné a une pri-
son perpétuelle. Cependant les
Bulgares ravageoient la Tfarace.
Nieephorer prend les armes » et
met tout à fteu et à sang dans la
Bulgarie. Crumne , roi de ces
peuples, ferme les passages qui
.pouvoient lui servir de retraite ,
le poursuit , taille son armée en
fiièces , et le tue le a5 juillet 8 1 1 .
l poussa la vengeance jusqu'^
faire enchâsser son crâne pour lui
servir de coupe. Il n'y a point
de terme qui exprime Thurreur
que le nom de rficéphore pré-
sentie, à l'esprit. « Fier, «vare ,
vindicatif à l'excès , il ne Ci-ai-
giiit plus rien, dit l'abbé Guy on,
ouand il crut avoir acquis le droit
fie tout oser. On ne sait ce qu'il
aimoit davantage , ou l'or y oa le
Btaig des peuples. »
■: V- .NICËPUORE II ,
IfICE
467
(Phocas) ,. d'une des plus an-»-
ciennes familles de Constantino*
pie, se signala, dès sa plus tendi*e
jeunesse , par ses exploits. Craint
des ennemis , aimé des soldats
et respecté des peuples, il fut
élevé à l'empire par ses trou«
pes ; et l'impératrice Théopha-
non , veuve de Romain-le-Jeune^
lui donna sa main en g65. Il for-
ma dès-lors le projet de rassem-
bler tous les membres épars d«
^empire romain. Il attaqua les Sar-
rasinsyqui étoient le premier obs-
tacle k ses projets , prit sur eux
{plusieurs places , et les chassa dfi
a Cilicie , d'Antioche , et d'une
partie de l'Asie. Son zèle pour la
discipline contribua beaucoup h
ses conquêtes : il retenoit le spl-*
dat dans le devoir , moins par le
châtiment que. par son exemple y
évitant les femmes , supportant
les rigueurs des saisons , et cou-
chant sur la dure. Si Nicéphom
fut la terreur des ennemis ^ il fut
le fléau des citoyens. Il augmenta
tons les impôts , confisqua les
biens des particuliers , altéra les
monnoies , et fit passer dans les
camps to aies les richesses de l'éta tb
Ses sujets , las d'avoir un tyran à
leur tête , et sa femme, non moins
lasse d'avoir pour époux l'homme
le plus laid et le plus crnel de
l'empire , conspirèrent contre lui.
Jean Zimiscès est introduit , ca-
ché dans une corbeille , avec ctnf
autres conjnrés-y dans la chambre
de l'empereur qui dormoit. Ce
prince est éveiUé au bruit des as-
sassins , et ntis à mort le 1 1 dé-
cembre 969 ', après avoir régnée
six ans et quelques mois.
VL NICEPHORE III
(BoToin^TE) passoît pour un
des descendans des Fabius de
l'ancienne Rome. Il montra quel-
ques talens avant de monter
sur le tr6n$ i mai» dès qu'il jr
46* NÎ<SE
-Ibl éJefé , en 1077 > P^*' faraiéc
ma'ii ^ïoiiimcmdoit en Orieat , 011
se vit t>lu( en lui on'^n vieil»
lard lbi»l« ^t improdenl. Nice-»
f^fwrç-fifjetaRe , nommé empe-
rear Im-^mtoe'en Occjdeirt jpur
ses trotipes , p^«Mt re*asé de re-
contjotlTe îfrcépîiOTe-&otc)toiate ,
celui-ci envoya eonfi-e son i-îval
Alexis-Cowinèue, qui le ^ pri-
sontiier. Bôtoniate eut I0 cruauté
de lui faire crever les jeux. Uo
autre rebelle , vaincu par Aîexis ,
essuya te «i^Bfie traitente«tv ^tie
froisièftie Coniuratiot) se forma
eu A^«e ; Nieéphore enroja d^
nouveau Alexis pour la dissiper ;
Inais les s^dafs j'-ajant prociam.ë
liinmème empereur îe i«* avril
1081 , S ôta le sceptre ^ Bbto-
hia-te , et le relé|;ua danç uti
cotivent , oîi il mourut péti de
^emps apiès- JCicéphore qoîfta !^
pearpre aree atitatit dindilî^f-
'^fenee qu'il l'avett aimée passion-
iiéinent.
YII.NiCÉi^HOAECftirroraiLMi,
^eslvà^dire , gia*de de^ archives »
mteor grec, ;fl6riAsoi4; ««1 eom-
oiendeitieiit du 9^ siècle. Il poas
fioete de lui quek[ttéfl eusfjtfges ,
ûmt9 la Bibliotii6qi»e de^ Pères et
flaBS i« E^ecovii du droit j^ree ro-
main. - ' •
VlII. NIcEPiSOBB ûbtohwb;
Ws , savaiit abbe grec dti mont
Athos , refusa le patriarcat de
.doustantinople en i ^55 ', et fut
lavorable aux Latins. On a de
lui deux TViUrf;^* de la procession
^u ^ainJt Esprit , imprimés aji^ec
d'autres Théologiens grecs , à
t^ome, iQSiel 1569, ^ 'volumes
îû-4*...
X. NÏCÉIWMRE ÇfféiQitAs ,
tan^Hople , au i4* «iècle ; eut
beaucoup' de part aux aMaîresde
son temps. On a de lui ^ne His^
toire des empepeups grec^^ de*
pnis Van. 1264 jtHqn'en' i34i.- La
B)eilleure éditron de eet ouvrage
est ceHe d« Louvre;, en g^ec et
en lattn , en ideux vol unies in*
IbHo , 170», qm fait partie <le la
collection dfiie -Bj^santine. Voyet.
BoiviN , n* Hl.
M. NICÉFHOUE , ëk <7<tA
f)P^e , p«rroe q|i'ii ^Covt iiU de
CtiitËste , v^it an i4' siècle >
B<ms l'ei^if>e d'Andronie-Paiéo*
logfre l'Ancien , ««iqtiel il àéàim,
«on Hi^teire eot^siakHfue de^
fHêés 4a naisistmee deJésus^Chnsi
Jtesqu'à ta mott de temfn^i^wt
^ocas en 610. Oetie Histoire ,
imprima à Paris , i63o ^ t voh
^-tblio, ren^nMe de» fait(^*«a
iat trômve pas aiyewrv % «naig
quelques^ns paroiasetft avoir été
inventés par r««lei»r. Tc «at ic
portrait qa'il fait «de W Vier^ ,
et dont on ne voit ancunie trac»
dans lés «nciens. Il dit qu^ete
éloit d'une taille m^dieetifr, ht
teint de la eouleurdn ^mmetat ,
les dievesx blonds, ie&jy«uit vi^
la pr«tneHe tirant sur le- jftuiie,
les sonrcik noirs et en denii-cer>-
cle, le nea aaseK^oiig, tes ièvne^
yerAieflles , Hes iMtn» et ksd^fgtJB
longs , Tatr sim]^ et tnodmAe >
les habita pr^apres sans faf^te,
et de la eonleor nattti^ÉHe -dte 14
faine. Il est èncor« ie pranivr»
selon D. CalfUet , qui ait «fo
bien expreafi^eM qwe saint Lme
^toit peintre , et «{o^i «voit peint
la Vierge. On ne connoit «fn^an
manuscrit Âé tet Otfvrftgt» '-tfak
existoit dana k b^blfd^ièqae d^
Maftk«sis Gorvin, roi de Hongrie-,
•qui 4e tyouva parmi d'anti^s li^
vrespris cbez les Tisvos. On aii^
tribue d'autres pièces ^ Nice*
f>&re ) les 4%fldiMte^dte 4^ i^zaa-
fifté âànttéiït nû Cataîogité des
empereurs et des patriarches de
CoiisUmUnopIfi , €€M«-fjK>^ par Hir
céphore ; et on a imprimé à Baie,
«fi r5S6, m» AM^ééf ta Bièh ,
êB vett» iaAièJqùéf» , qu'ùtt te»-
j^aF^cle cmniil^ éfiiM de iui.
1 1. MCÉRO?f (Jeairff ançois),
religfeu^^ immRie , ne à Pans ea
iOidf et rvfori à Aix )e o^ sep«
tei»i»re tQf^ i n^wpf^i^sth Fofuti^
«fitè ^ «c &t »mr éa eéiélï^ Des*
«atftds. Ce? je«tie Miteo^ dofiiiok
ie» eii»« grajAdes espëvMiced, l^itî^
tjif'îl Itrt méiasetmé k )» fieiir de
^091 àg0« kn ttÂUea âéë oac^ptlt^
iimtêei, d^$ votdsfes âfui^ ééfVo^eât
l«<fei,«>^,if*M Ln«ger)es
saçrer k l'étude. On a dfe Itti
Interprétation des chiffres, ou
Mègles pour^ hieA etùeimte et ej>
•pU^ue*' ^iideméffrt éaitêes éoHes
diff cAiffres amples , trtedmfe dn
?itali«ii d'Aa(ofn<y-i\fâna Gospi ,
'tfttgmettléc! et mcoiktmodée (irâki^-
-liiâuiîèpeJteeftl Ir Tiisage des iafi<*
gue^ fjpaiiçalbe et espagâôle , Pit-
m < in-8*^v i64a« 11. Fer^pet-
tive curieuse , ou Magie ùHift-
cielle des effets merveilleux de
fépH^Ue 9 aK^éc k cdiopirique
da ?. Mersfeuitte, Pai-isr, i58l2 ,
fn^fol^efi llf. 'Thaumatttfpis ôp-
ticus , îh-ibKor, iAffi. L'oiifvragfe
firëcédetit n'esf iju'atf essai , ^i
•est- Beiiueotxp développé d^ns cé-
t H. MGÉBO?*(Jeaii-Piertti%.
I^trfeiil diii^ précédent , né à- PîfrisI
cfiV 1^95 ^ étitfti dlins la eofAgtégïi*
fioQ déar cterer^fégtdSeirs de :$aiW-
Ptful , . tfotittt»» sou9 le tronr de*
tMkt^âbitètl. Apràa atoif {>roKes$éf
Ui huiHahûrit'éÀ , la phiioibbf^ié elj
la» éféblogie <£att9 son 6i*d^ , il
^ cMtsf«a:'rf If la chaire , îf Va di-
recfCi<»i^éf'^cab!iMat. Leà bngtnîs
vivantes et mortes feri^ detrttrétil^
ftMtilîév^Si. 11 9*Ad0tfiyél suy-fcmi
ai e*i!r su«eès^ ic i^ Àiblié^ tfplif« dt
à rhistofrré littéraite. Il méui^t I
Pam le *|ftiEfet f^S^. âésèuvfg-»-
ge^ sWt , î.* Mémdit*ef pour im^
^ir à Fm^tôirê de^ hoWiteà if-
heHre^ daftà là 4^ahli^Uê â&9
ieiff^^ , s^vee ùtt Caêah^ Mi*'
sarm^tlë iêurs^ ôtevrage» , PiNâ^ ,
iw-ia. Let^'Vèl:. de cet^coïrtpilal*-
tio« pârt'uH eap t^a?. La* âitttiete
ônl? été dôikiés^ »tféfceis^Wew<»iH
iwsqu'afr 3^*, (ftti a i^atti éti i^5» ;
pat W ^iu^ dft P". Oifdin , J. jf.
AfkshàTirk -et i^abbé Go^etl , ses
c^labomteerfs , cfctt eût é&sàé
dépT^is^ ité^ aiitfe* voluAfés^^, dan»
lesie(aieh i'Iy si plnsieu^fi» at^téa
tftti ne soAr! peitit cJa P; Nicéfo#,
Qao^fHé' soA Myltf Éùit né^^iigé,
et q«*il ûe déftiéîé pa^ avée l>èâï<-
cotipr de finesse fes ca;i>a<5#èye8 dâs
diâeren^ persoiJLBages, ôti àé^^tft
mfe lotier âtrrr tt^tu^k. SeiP fe*
âierehea sôm ett-^oéi^l titii^l,
et Souvetrt cutieirses, la'aUléftV ne
pttmièX darla SAti- titil^ que les
Tteades homroes^ ^!ciMre.i; ttittU
il y a fafft entrer <M^ ibule d'Au-
teurs , dont plusieufa^ tre n&tii tjHe
médiocres. U est snsé da voir
<m'il ne a'eftt ja^nais rrafernf^
oans le plan annoiMcé |^r le tltse
de son hvre^» et qu'à- masure ^ull
avott rassemblé des faits s^F ua
éerivaiu , il e^ piditlioit fa vif,
soit c|u'tl fût illustre ou. &&sour.
Pour donner des mémoires exacts
et curîeyK, il a»«roit fallu lire
* avcb soin lés Oikvftkgéi de t^&aque
awteftr. lift I*: Niegf ôA* Frf fti t
• <juel((ttef6is î fdkh pressé d^6«[^
■ Air ià àMïëi^ , î« a éàiï^êùf <îtJ-
'trté lés kta^^ âe^ ]oitM^stés
et dfes Y^hpi^hé^. OeiM^tifè'
Metrt , (fatis^M:^ ^pUtnetïéâdà"
ûâséô hÀà ett bih, Ml éitft éùil^
rigé pla^ïélirtf , et ^H Aêi adcfi*
ti0il» impCaiamlkÎB» Or lui a «tt-
cèMi nej^o^^ de cr^a^r peint
479 NICE
gardé l'ordre des temps. Son
recueil forme 44 volumes j parce
.que le dixième a deux parties
qui se relient séparément. II. I^e
Grand Fébrifuge , où 11 on fait
voir que teau commise est le
meilleur remède pour les Jie^
vres , et vraisemblablement pour
la peste , traduit de l'anglais de
Jean Hancock, 1724% réimprimé
en 1726 , in-i2. Ce livre eutbeau-
isoup de cours. La meilleure édi-
tion est celle de Paris , chez
Gayelier, en lySo, sous le titre
jde. Traité ^ de Feau commune,
3 vol. in- 12. ITT. I^a Conversion
de r Angleterre au christianisme ,
comparée avec sa prétendue ré-
formation , traduite de Tanglais.,
in-S®, IV. Traduction des ré-
ponses de Woodwardau docteur
. Camérarius , sur la géographie
physique ot^ Histoire naturelle
de la terre , in-4°. V. Voyage de
Jean Owington ,Jait à Surate et
en dautres lieux de VAsie et de
V Afrique , Paris , 3 vol. in-12 ,
1725. yoy» son Éloge , par Tabbé
Goujet , dans le tome 4o' de ses
Mémoires pour rilistoire des hom-
mes illustres.
1 1. NICET (Flavius Nicetius),
Fun des plus éloquens orateurs
et jurisconsultes des Gaules, sor-
toit d'une famille de sénateurs.
A iacérémonie du consulat d'As-
tère , faite à Lyon en 449 > il ^*'*
rangna le peuple, etFenchanta par
les agrémens de son éloquence.
* II. NICET (saint ) , évêque
de Trêves, vïvoîl dans le 6' siècle.
Grégoire de Tours le place dans
la hite des grapds homnies du
6* siècle ; et t artunat de Poitiers
en fait le plus grand éloge au 9*
chapitre du troisième livre de ses
. poésies , comme on en peut juger
par les §ix ver& suiyaus ;
NICE
Summus apostolieo prxcefUns pastor tviii « .
Auxliti meritit ^tddquid honoris hahes.
Divine insisuns op<ri terrtna relinquis ,
- Cui moritur mundus -, «00 moriturc mânes.
Il nous reste deux petits traités de
Févêque Nicet : Tun intitulé De
vigiliis servorum Dei ; et l'autre
De psalmodiœ bono . La diction de
ces deux écrits ascétiques est assez
correcte j mais l'auteur ne fait
3u'é bail cher sa matière. Ce sont
es lieux communs sur les avan»
tages de la prière nocturne , tpu*
jours énoncés avec cette séche-
resse qui nous a paru caractériser
le style de cet évêque. On a en-
core de lui d^xxTLLettres adressées
à la reine Clodosinde et à Justi-
nien , qui ne sont pjs^s d'un grand
intérêt. INicet mourut le 5 décem-
bre 566.
I, NICÊTAS ( saint) , de Césa-
rée en Bidiynie , abbé des ace-
mètes , dans le monastère de Mé-
dicée sur le moût Olympe ,. et
mort en 824» soufFiit beaucoup
sous l'empire de Léon l'Arma
nien , qiu le persécuta, a cause
de son. zèle pour le culte des
images,
* II. NICÉTAS ( David) , his-
torien grec , natif de Paphlago-
nie , fleurit à la fin du 9* siècle. Il
est auteur d'une Vie de samt
Ignace , patriarche de Constan-
tmople , traduite en latin par Fré-
déric Mutins , évêque de lermoli:
c'est cette version latine que Ba-
ronius a employée ; mais il en
existe une autre par le P. Mat-
thieu ïladeri , iinprimée à Ingol-
stadt en 1604. On a du me^ne
Nicétas des Panégyriques des
apôtres et d autres saints, recueil*
lis dans la dernière continuation
de la Bibliothèque des Pères jp&r^
Combefis.Allatius Qt Gessner font
mention de plusieurs auteurs da
même nom/
NICE
m. mCÉTAS-SERRON , dîa-
9re de Tëglise de Constantinople
dans le ii« siècle, puis évêque
d'Héraclée , connu par plusieurs
ouvrages. On lui attribue , I. Une
Chaîne des Pères grecs sur le
livre de Job , Londres , i637 ,
in-folio , en grec et en latin. II.
Une autre stir les Psaumes et le
Cantique des cantiques , impri-
mée afeâle en i552.IIÏ. D«s Co/n-
mentaires sur une partie des Œu-
vres de saint Grégoire de Nazian-
ze, imprimés h Venise sous le nom
de Nicétas de Paphlagonie. Il
recueillit dans ces différentes com-
pilations iesr passages des plus
savans écrivains de l'Eglise grec-
que.
ÏV. NîCÉTAS-ACHOMm ATE ,
historien grec, surnommé ChO'^
ninte , parce qu'il étoit de Chone
ville de Phrygie , exerça doc* em-
plois considérables à la coc^* des
empereurs de Constantinople.
Après la prisç de celte ville par
les Français, en iao4 , il se vê-
tira a Nicée , où il mourut en
i2o6. On a de lui , I. Une ///*-
taire depuis in8 jusqu'à i2o5.
Cet ouvrage, traduit en latin par
Jérôme Wolf , ^ et en français
par le président Cousin , est plus
agréable dans ces crtpîcs que dans
l'original. Son style est emphati-
que , obscur , embakrassé ; mais
il y a assez d'exactitude dans
las faits. On le trouve dans le
corps de l'Histoire bjz^ntiiie,
édition du Louvre, où on l'im-
prima en 1657 y i^^-^olio. II. Tré-
sor ou. Traité de la foi orthodoxe y
et d'autres ouvrages, — Il ne faut
pas le confondre avec Nicetas le
Paphlagonien , né à Coustanti-
nople daas le g" siècle , et auteur
d'une Vie de saint Ignace , pa-
triarche de Constantinople, pu-
bliée par Mutins , évoque de Ter-
moU a li]||;olstadt;t en i5o4«
NICH 471
*^ mCHOLAS ( Abraham ) ,
maître écrivais anglais , qui s'est
fait une réputation. On a de lui
Ae% Pièces gravées par George
Bickam , ijiS et 1717; le Guide
de r écrivain^ 1719, et une suite
dé trente-une pièces , in-folio ,
gravées par la même main* Ni-
chola5 mourut en 1744*
* NICHOLLS (Frank), méde-
cin, né à Londres en 1699 , après
avoir perfectionné ses études à
Paris , vint se fixer a Londres ,
où il donna avec succès des cours
de physiologie. Il fut admis dans
la société royale , et épousa la
fille du célèl)re docteur Méad ,
dont il eut cinq en fan s* A la mort
désir Hans Sloane, illui succéda
dan.^ la place de médecin de S. M.
NichoUs a donné deux éditions de
son traité De aninut medicd^ et
une dissertation intitulée i^emofz^
cordis et sanguinis in homine nato
et non nato. Il mpurut a TâgC de
8p ans. Le docteur Lavrrence ,
président dn collège de médecine
a écrit sa Vi^en latin,
•^NICIiOLS r William),, ec-
clésiastique anglais , né k Do-
nington en 16Ô4 s recommanda*
ble par se& vertus , ses con-
noissances et ses nombreux ou-
vrages , dont les principaux sont,
I. Essai pratique sur lé mé-
pris du monde, iJôç^y, in-8*», réim-
primé en 1 704. II. Une Traduc-
tion de l'Introduction à la vie
dévote de François- de -Sales ,
évoque et prince de Genève. III.
Consolations pour lesparens qui
ont perdu leurs enjhns ^ 1701 ,
in-S». IV. Entretiens avec une
déiste , en cinq parties , 1 70*^ ,
in-8", dont la 3« édition avec révi-
sion et augmentations , a paru en
rjaS , en 1 vol. ia-B«». V, La Re-
ligion du prince , où ton demoii^.
traque les préceptes deTEcHiure
47^ Nrci
sont hs meiUeures maximes^ du
ffoupetiiement ^ '7^4 > iA-8". On
a de loi un grand oombre d^ Di^-
ccttrjs y de fermons y lïounrages
polémiques, ou destines à Kus-
triiAlion de la jeunesse*
irico
ce qiTi produit 1c cla'r-obscnr , et
porta jusqu'à une espèce de" nia^
g^ecett» partie Je F^rt : A peignit
aussi les femmes d'une manière
jsatureTIe et séduisante. Nici^s
travailloit avec tant d'activité ,
. tï. WICIAS , capîttiT» «Hé- t 1"»'°"**^?; tout il dcma^doU
premières places de sa patrie. 11
sfer sfgnatia dïiifS' Fa guerre da Pé-
lioponucse , qu*il eut hi gloire» cfe
fertninter, La république ajfayît
Tésofiï d'iarmcr eoivCie la Srdiè ,
ïî ftrt nonrni^ général arec Eiiri^
inédonctD^ôstttènes'. Ces trftis
gl^néraùx' fermèrent le* siège de
Syracuse? , tfui sfé défendit Jxen*
dant plus- né déite ans saiks se
rendre. Ea' coïifsnfrrnattcm sd i^it
Ïiartnî les â^sîégeans. Résolfis de
ev^ le siège et de se rctii*^r , ïIs
ËaSardenten vain' un* combart ^«v
thcf , -pàwr forcer Xt^ pajsages
^e l'ennertri tenoit fermés. Ils
^Ttt obligés de se samcr par
terre. L'armée , épiifsée de faïf-*
Ifiics, est dccaWée paf fes Svrit-
cnsains. Dém'osthètfes et Wrcias
se rendent avec le reste de leur
tl'ôu^ï*^ , k* condition qi/ott feur
laissera fe \\ù , et qti'on ne pourra
Fes reteti^ dàiïs une prison pcf-
pétnelle. Oilr lé Yexir promet , et
Où lés liïet à rtiort fan ^ZxsTLtti
JT. C Adifètaes pleura sur^tcrut
%ciaÀ y guerrier aussr prâdetit
que brave. U étoit respecta J3»at
ses Ctitînpatriottfôctcrdiirt dt'lenrs
ènnemi's. Qtf connoît encore' on
autre N'icus, ^r^ntm'dirien , ami
âé Pôfnpéé et de Gic^IroU, qui eh
barlé aveC éloge dans une lettre à
Atticus' , et ixjxs une autre à Do-
ïabem,
t H. NÏCJ AvS , 6k de Nioomè-
^ y peintre athénien ,. (|ui. iWris-
50it &k Grèce vei>» la 1 1 2* ol^ m*
'j^i9èe y élève. d'Antidote , ob>
flyerva avec le pU»5 grand soin les
c^iTetâ de Toii^bre et de la luniière^
ou 6'il avoit diné. Ce» distractions
jiui arr^^'èrent plusieurs foia , lors-
qii'it (it son ta ni eau d'Ofj'sse évo-
qumit les ombres des morts. At-
tale ^Piutàr<jtic , dit Ptoléméfi)
kii oflrit de ce tubléau soixante
talens ( deu^ cent soixante-dix
raille libres de notre moniîoic ) ;
mais jVicias , extrêmement riche ,
aima mieux en faire hommage a
sa patrie. On a de de cet artiste
célèbre , outre -son tMe«» d'U-
.lysse , L- N^mcie assise sur un
/iorr, /îpportée d'Asie h. âtome par
Sylla/Jus. ihJfn Èacchus , dans
le t^^iplcde la Concorde à Bonté,
et Ilyacintkey d'une beauté pat-
iaita , pour jpstifier la tendresse
qu'aat 'pour lui Apollon. Après
^elre rendu paître d'Alexandrie ,
Auguste Ciï af^pocter cet ouvrage
k iiomc, et 'Fibère le consacra
! diins le temple de son père dV
doptiop. . Ou iàisoit ut» ^andcas
de la Çafyitso en\e, VIo oe Vicias,
ainsi qi>e lie swiAlexamîre, S^cloti
Pausani»^ , il existoit à Penti*ée
,de Triti:> un tombeau de marbre
blanc^ .digne d'attirer les regards ,
principalement par \esDeintures
oui le décoroient : elles étoient
de Niçias. Ony voyoit assise sur
un irftrïe d'ivoire une jeune femme
tres^boHe ; tmo esclave pfacée au-
près d'elle tenoit un parasol; uu
■jeune homme encore imberbe,
vôtu d'une tuniqne couverte d'uite
clai»yde de pourpre , étoit de-
bout f ayant près de lui nu Valê|
tenant d(.'s jayçLo^s,. et condm>
santtles chiens de chasse.
I. NICÔCLËS , fur et succès-
méô
setir tfKvagfora.^, roi de CÎIJ pre
ettleSaîaininel'an374aViinrJ. C,
etoit un prince mâgnitîfjue et to-
luptueux. C'est h Irti qillsocrsrte
stdresse ses demi Discours inti ta-
lés Alcoeiès.
IL NrcoeiJ:s , m* de ?&-
phos , régnoit sdus h prorecticm
de Ptolom<fe , fils de Largirs ; inai^
il abandonna le parti de son Wen-
fai(eur pour prendre cefui d*An-
ligone. Ptolomée voulatït inti-
mider les princes qui afuroient pa
suivre soïi. osemple , chsrrgea
Quelques oHicîers qu^if avoit en
Ihypre de le fafiré mofirir. Ceirsr-
cj, ne pouvant se résôiïdré à exé-
cuter cet ordre par eiiï-mérties ,
Î tressèrent vivetnetlt T>fic<îclès de
es prévenir phr one mort vo-
lontaire. Cest le parti qu'il pnt;
et , se voyant sans ressource , il
se tua lui-mâ'nie. La reine , ne
pouvant survivre à sa douleur,
après avoir donné dé sa propre
.main le coup mortel h. ses âHeS ,
et arvoir exhorté les anliôs prin-
cesses ses beîles-sœors a ne pas
survivre an malheur qui venoit
d'arriver au roi leur frère , s'ôta
la vie aussi a elle-même. La' mort
cîe CCS princesses fût suivie de
celle de leurs époilx y qui , âvnnt
de se tuer, mirent le feu aux
?uatre coins du palais. Telle Ait
horrible et sati^lante tragédie
ipû se passa en Chjrpre Va*i 5io
avant tf. C.
f ÏIL KtCOClÈS, pôèVâfi-
cîcn , dont on a souvent répété
" ce sarcasme coelrc les médê^rms.
« ÏU èout Tiouren* , dîsoït-il
dans une de ses pièces , prifce
que fa lumière éiîfaire' lourS
succès , et que la terre Cache
leurs fautes. » C'est ce que Beau-
marchais fait dire , dans Son Rar-
> hier (To Séville , au comte dégidsë
en sol(tu(.
^NICO '473
1*1^ oc RAT», ^>yvï lai
fabl^ cbr«Qologtqaes , arlîele
ArG09.
NïCOCRéON- rpjez Ana^
L mCODÈME, dîkilple d«
Jésus-^Cbrist, sénateur juif de la
secte (les pharisiens. .1. C ayant
annoncé qii*il falîoit l-etiaUrc <fc
Bouve^iu pour entrer dans Ib
ciel , Nicodème fuf élontaé ; tn^ht
le divin niaîtrè voulut bien îril
dire qu'il ëtoit question (k Ht re-
naissance Spirituelle y qui devoît
se faire par le baptôme : dèsrlort
Nicodème s*aftacnn h lui , et de-
vint un de ses pfu s zélés disci-
ples , mais en secret» Il se déclara
pu vertement , lorsqu^i! vint avec
Joseph d'Arimathie pour *rendi*e
les dciiiicrs devoirs k "J. C.
crucifié. Ils embaumèrent son
corps et l'eîî terrèrent. L'Ecriture
ne nous apprend plus rien été
Nicodème. La tràuîtioâ ajoute
qii^aj^ant reçu le bapléme , avant
ou après la passion , les juifs le
déposèrent de sa dignité de së-
natonr , reNCommunjèreht , et le
chassèrent de Jérusklem. Ils voit-
foient même, dit- oh, lé faire
mourir ; cependant , en coiisidé-
ratîon deGamatiel son parent , ils
lui laissèrent la vie ; mais ils le
chargèrent de c6ixps. et pillèrent
son hien : alors il demeura ji^-
qn'a sa mort chez Gamalief t qui
le fit enterrer auprès de S3iint
Etienne. Lewrs corps fusent trou-
Vésea 4^^^ 9. ^^'^^ celui de Gauia-
lieL II y a sous le nom de Nico-
dème un évangile plein d'erreufs
et de inussetés qui a clé conipo-
, se par krs manicnéfiiia.
♦ ÎI. NïCaDÈMT»; f fVatï<^oîs ) ,
iSapolitaiû , vivoit èvnîs le 17»
.^cclc. Nicftlas Toppi , aYarrt pu-
blié a Napies, en i6y9 , M Bitflîn^
ihèque napolitaine , dans Inr^fuelle
474
IS'ICO
f'ëtoienf glissées une foule d'er-
rexayt et de fautes , Micodème , aidé
de IVhtgliabecchi , fit , sous le nom
(le Léonard , un grand nombre
d'additions et de corrections a
cette Bibliothèque , qui parurent k
.Naplei^ en i683 , io-fol ; car Ten-
treprJse auroit été trop grande de
vouloir corriger toutes ie« fautes
dont cette Bibliothèque fourmil-
loit. La Série chronologique des
écAvains napolitains , par Tafuri^
est plus exacte et plus correcte ;
mais ce qu'on a de meilleur dans
cette partie sont les Mémoires des
écrivains du royaume de Naples
du P. Afflitto , qui parurent dans
cette ville en iy8'2.
t L NICOLAÏ (Nicolas de) ,
gentihomme dauphinais, mort à
Paris en i583 , mit au jour This-
toire de ses voyages sous le titre
des quatre premiers Ihres des
navigations et des pérégrinatians
orientales , avec les Ji<^ures au
naturels, tant d'hommes que de
femmes , selon la diversité des
nations, Lyon, i568 , in -fol.
réimprimés à Anvers , 1677 ^*
i586 , in-4** , avec des figures en
bois, gravées d'après le Titien,
qui rendent ce livre cher. L'his-
toire est assez curieuse , mais elle
est quelquetbis inexacte.
IL NICOLAÏ (Philippe) ,
luthérien , né dans le landgra-
viat de Hesse vers la fin du
i6* siècle , connu par deux
satires violentes contre le pontife
romain , intitulées , l'une , De
duobus antiékristis , Mnhuniete
et pontifice Romano , Marpurg,
iSgo , in-8® ; l'autre , De an-
ticltristo Ramano pêrditionii fi'-
ho confiiclus ^ Ro stock , i6o(),
in>8<*. L'exactitude avec laquolie
on a supprimé ces deux libelles
les a rendus rares , sur-tout Je
preiuier.
NÏGO
m. NICOLAÏ (Jean), do-
minicain , né k Mouza dans le
diocèse de Verdun en 1694 >
Erit le bonnet de docteur de Sor-
onne en i65'2. Pendant ao ans
mourut le 7 mai 1673 , dans le
couvent de Saint-Jacques dout
il avoit été prieur. On a de
lui , I. Une excellente édition de
la Somme de saint Thomas , avec
des notes , et de tous les ouvrages
de c^ saint docteur , Ljon , i65o
et années suivantes , 19 volumes
in-folio. Il avoit passé une parue
de sa vie k concilier les principes
de ce Père avec ceux des théo-
logiens qui ne sont pas de son
école. 1 1. Cinq Dissertations
pleines d'érudition sur plusieurs
points de la discipline ecclésias-
tique ,^ contre Launoj , in - 1 2.
L'auteur critiqué répondit bru-
talement a qu'il craignoit moins
sa plume que son canit. III. Jitdi-
cium y seu Censorium suffragium
de propositione Antonii Amaldi ,
in-4°» C'est le jugement de la
faculté de théologie de Paris
contre la proposition d'Arnauld ,
Défait gralia Petro , etc. Le
Père Nicolaï donna aussi cet
écrit en français , sous le titre
diAvis délihératif; et il combat- !
toit la doctrine de Jansénius ,
quoiqu'il fît profession de son-
tenir celle des thomistes , et de
rejeter les senti mens de Molina.
IV. Ludovici Jusli XIII tnum-
phalia monumenta. C'est an
poëme latin de Charles Beys ,
que Nicolaï traduisit en français.
Cet ouvrage , semé d'emblèmes ,
de figures et de vers latins et
français , les uns et ^es autres
assez maux'ais , valut a Pauteur
une pension de 600 liv. V. Des
Thèses sur la grâce, attaquées
par ISicole dans la Causa Arnold'
NICO
Sna* VI. Quelques autres écrits ,
où il s*éluigne quelquefois de&
sentimens reçus. — On trouve
encore Philippe et Michel Nico-
LAÏ , prolésseurs de théologie re-
nommés , dont on a des ou-
vrages. Le premier mourut en
1608 ; le second eu i656, à Tu-
biHgen.
1.
* IV. NICOLAÏ ( Jean ) pro-
fesseur extraordinaire en antiqui-
tés dans l'université de Tubingne,
mort dans cette ville le ist aoiU
1708 , est connu par les ouvrages
suivans : I. DisquUio de c/nrot/ie-
carum usu et abusu , Giess.e
Eassorum, iyoi ,in-i2. IL Trac-
talus de siglù vetenim , Lugduni
Batavorum , 1703, in-4". IH».
Tractatus de sjnedryo ^£gjrptio-
rum y morumque legibus ibid.
1706, in -S". IV. De sepulchris
aebrœorum lib, IF" ^ in quibus
variorum populorum mores pro-
ponunf ur j eio, , ibid , 1706, in-
4" , figures.
* V. NICOLAÏ ( Henri-Albert) ,
né en 1701 à Lubeck , étudia
la médecine k Strasbourg , où il
prit le bonnet de docteur. Nicolai
est connu par les ouvrages sui^
vans : I. Uecas observationum
iliustrium anatomicarum, Argeu-
tinae, 17^5 , 10-4". II. De direc-
tione vasorum , ibidem » 17^5 ,
in-4°.
tl- NICOLAS , proséljted'An-
tioche , qui , de païeTi s'etant fait
juif', embrassa ensuite la religion
chrétienne , ef fut choisi pour
être un des sept premiers dia-
cres de riCgli^e de Jérusalem. On
lui imputa , on ne sait si c'est à
tort ou à raison , d'avoir été l'au-
teur de la secte des nicolaïtes ,
ou du moins d'y avoir donné lieu.
Quelques-uns prétendent qu'ayant
été blâmé par les apôtres de ce
NICO
475
l
u'il avoit repris sa femme , dont
il s'étoit séparé pour garder la
continence , il se ut des priucipcs
opposés à la vérité et à la pureié ,
ei se livra aux derniers e:icè^«
D'autres soutiennent qu'il ne doa^
na jamais dans ces excès , mais
Sue quelques personnes., abusant
e certaines expressions éqjiiivo-
3 ues échappées a Nicolas , avoieut
onné lieu à une hérésie qu'ils
appelèreut de sou nom pour Tac-
créditer. On dit que Nicolas fut
établi évéque de Samaric. Les
sectaires qui se parèrent de sou
nom avoient des ^sentimeus hé-
térodoxes sur la [)iviuiié , sur la
communauté des femmes , et pra-
tiqucieut sans scrupule toutes lc3
impiétés du paganisme.
U. NICOLAS ( saint) , évêque
de Myre en Lycie , étoit honoré
par un culte public dès le 6*
siècle ; maii il n'y a rien de hîea
certain sur les circonstances de
sa vie et de sa mort. Ou trouve
une boni*e Dissertation sur saint
Nicolas 7 dans les Mémoires de
littérature et d'histoire du P. Des-
molets , tom, I , pag. 406. Il y
est prouvé , ciiUre Tillemont et
Baillet , que le saint évéque de
Myre vivoit sous Constantm - le-
Grand , et qu'il assista au premier
concile général de Nicée. Fores
aussi son Histoire , pur D. De-
lisle , 174^9 in-ia.
m. NICOLAS DE ToLWNTIIf
(saint) , né à Tolentln en laSg.
et chanoine de cette ville ,
entra ensuite dans l'ordrA des
augustins , et s'acquit une grande
réputation par sas austérités* Il
mourut à lolenlin le 10 septem*
bre lûio , et fut inscrit peu de
temps -après dans le catalogue
des saints.
t ,IV. NICOLAS I" , dit le
470 ^lC6
^rand y fils êe Tlïéoïîofé , éi
Aficré (te ITSdise àt' Rt^rafe sa
{)atn)e , fut éfii pafpe iTprès Be-
noît m , le 24 sfYrtr 85if , et ftit
srfcféle nième jotir dâfiis' Téiglisé
?ife Sîtint-Pietre , cfrr pfésence de
fempci'eirr Lortis F!; Il envoya
dieâlégafts k eortstantiiiople en
îf6of pour «fxaminer Taffair^ dé
saint Ignace, et frappa d'ati^-
ihètné Photius. Celte démarche
fnt l\irigine ÔM schtstne qui sub-
siste encore entre rEglise grecr-
que et l'Eglise lallne. îficolas ,
ftnîmé par un zèie fatiatique ,
éxcomimunia ensuite Lothaire ,
roi die Lorraine , et Valdrade ,
eonctrbine dte ce prince. Les évo-
ques de France n'eurent aucun
égard à ses cemtires , et ne vou-
lurent pas le reconnoître pour
ji^je. Les soins que se donna Je
pape pour la propagation de l'a
ft)i produtsircnl fk conversiTMi
de Bogoris , roi des Bulgares. Ce
prince emBrassîC la religion chré-
tienne , avec une partie ôk ia na-
tion , en 865. îl eïivoja Fanuéc'
d'après son tifs k Rome , accoih-
p^ptê dé pîiTsieui's seigneurs ,.
chargés de doman<1cr des êstcpe^
et fies prêtres , et de consulter le
pape sur plas'.ears questions de
,religion. Nîccrlas fît une aniple
réponse à linr consultation , eÊ
feur accorda tout ce qu*ils de-
tnandoicnl. Il envoya en ttiéme
temps trdis légats à Constanti-
nople ; mais , ayant été arrêtée
et maltraites sur les frontièMS de
FcmpAe , ils furent obligés de
rewnlr sur leurs pas. Les alfairés
t'enoient de changer de face à
C^istanrinopie. Phdtiû& trîîoih-
pfcoitj il assembla un concile,
dans feqfiel il pronon'éa une sen-
tence de déposition cbntre Nico-
las , et d'exctîmihu^icatidn con-
tre ceux qui communiquerôiént
passé de Kome a Constantînople^
ta primauté de l'Église romaine
et ses privilèges ayoient passé
à rEglise de 'Constanlinople. »
Lé pape écrivît aux évéqwes de
France en 867 , pour les infor-
mer de ces prétentions , et des re*
proches injustes que les Grrécs fai-
soient a l'Eglise de Rome. « Avant
que nous le«ir eussions envoyé
nos^ légàfsf > dît le p^p^ , il^ nous
combloiéût de ïouangés^, et ré-
levôieht FaUtOi-ité du saîrit-siége :
mais depuis que ûous avo'n^ coif-'
damné leurs excès , ils? ont parlé
un langage tout contraire , et
nous oiit chargés" d'injure^ : et
n'ayant trouvé, gràces a Dieu,
rien de j^er^onnel k nous' repro-
cher , ils Se sont avisés d'attaquer
les tradition^ de nos père? , qrte
jamais leurs ancêtres û'orft o^é
reprendre. » Il nlourut le i5 no-
vembre dé la rtiême année. Son
ièle y sa fermeté , sa charité , lui
ont mérité uné*|»làce dans' le St-îi*-
lyrologe ronaani. On a de lui en
grand nombre de Lettres sur dil-
'térérts points dé, morale et de
; disciblhïé , recueillies à Rome ,
eà A^t , in-folio.
t ^- ÏWCQÏ^AS n ( éi?rârd *E
' BotnîCOdi^É ) , né daiis le comié
de Bourgogne » fiit pl^cé par ses
taîens ef se^ vertus' suï* ïe stéjçede
Floi*ence , ensuite ^xit detui d«
Rome, le 28 décembre i o58 ,etcofi-
ronné le 18 janvicF lo^^t C'est le
premier pape dont riistpire ait
^ marqué ïe couronnement .Une fîJc-
tion lui opposa Jean , évê(|uede
Vélétri, connu souJs le nom do
Benoît X , mais il îe fit djéposcr
par les évéques de Toscane et ie
Lombardie assemblés a Sutri. Un
second concile, convoouié à Rome,
régla qu'a la mort du pape Tes
éveques-cardinauic traiteroiente|i^
avec lui. I%otius prétendoit que semble les premiers de l^électîon ,
* lorsque- les' ctnpereturà ftvéient qu'ils y appelleroieiïl ensiute Tes
NICO
k sevn ée VE^v^ même , *'ë. «y
teuvç un f uj^t «aptibl^ ; fib«k» »
dan» «Q asitre » «««f l'hof ineiir
tf à noAve cber iil« Henri > qixi
e^ maintenant roi , et ^m sera »
«'il plaît à Dieu , empereur ^
cojBffie noifts lui aven^ défà acr
4Dordé; et 'On retidr» le fnjê«9»e
jbonueitr à ses saco9fi5eai*5 > • qat
le j5«int-^iége aum pens&nnelie'r
ment «hcooTiié le même 4l(oit. *
ï^ic^las jpa^a ensuite énn^ H
PattHle ,^â 1« prière, des Nor^j
«iiiiidé , qui iui jreMîtiièi'eni les
<k»B «Mlles de l'%plise rogm^me
doui Us s'étoient em^earé^ Le
pupe j fit un tr»ité avec «uk ,
ftprès «voir levé FandUaMèflne qu'ils
«voient eDconra. î^cliard, i*mk
^ leurs che£i , fut coniiriri^ dans
la frincipauié de Citp(!rne qu'il
OY^ft conqMise sur les ii<M)|bjginds.
Aakefft Gruichard, autre chei'de
5Ces couquënms, fut çfyaGrmé dsns
le duch^ de la Pouiile et ade la
Calabre , et dans ses fNrétetHioni;
«ur la SifcSke qu'il ememit aux
SetTaeins* il proink ati pape aoe
t«<leva»oe anmieile et se renidii
non ^vassal. C^iat Tiiriipie de la
elueraittetë du saint^-âéçe sur le
ax>yaçnne de Nsples, flelDuFJeui^.
Xes Ndt-nkaoïds tRuvftittèrf» t aa«si-
ilêt a dëlivner BAipe tdes eelgneuns
mai la i^rranmsokotdepttis si 1od|^
^esmM, et a raser les forteresses
«qa'm avoient aux environs. Ki*-
leols^ naourat peu de tem^ps â^rès,
•en 1061 9 âvec la réputatiosi d'un
«ssee kcm politique. H «arda le
4iége de Florenc<^ i>Qnd^ut son
^utiêcfft. On a de lui neuf Let-
tres concernant les aâkires de
France.
t VL ^ICO LA>S in < Jean
NICO 47^
Ursios 9 éieiit cardinal - disucre «
krsqu'il obt^t la- tiare le 25>nD<-
vempre 47127 » apcès Jean.£XI#
Sa prudence étpit si connue «
qtt'ayont :sim ^lecUon «n ne l'ap^
peloit que te ean^nal eompose «
eardittàiis c&tnpofiUus, Il envoya
sans fruit des légats k Micheî-Pa^
léologue , empereur d'Ckient , ajt
ihs missionnaires «enTartarie. Ce
ponlii'e av^^it de ;grandes qualités ,
mais aesD atteçhetneiït excessif k
ses parens ., et les injustices qu'il
comaiit powr ies eoricJiir^ ter-
iaire»t r<éclat de ses vertus* U oe
fi^evèÀia pas jmoins dan» U haine
injusêe qu'jA conçut eontre Cbarle^
d'Anjou » roi de Sicile , qui avoit
méprisa son aWanee. Il obligea
ce roi.# sfe démettre de ses cnar*
:^s de vicaire de l'empire et de
•gouverneur de Rome. Sa ven-
^eanoe.n'étaut pas encore assou-
vie y il & , dit-^u , avec La roi
d'Ara^n une ligue qui produ>-
j^ii bientôt après l'horrible mas*-
•aacre connu sons le nom de Fié-
fffvs sidliunnes* JVicolas i^e fat
cependant ni témoin ^ ni complice
de ceUe barbarie , qui , selon
Vokaire métne » ne fut pas pré^
méditée. Il étoit mort deux ans
auparavasU , d'une attaque d'apo-
plesie.9 le 22 août 1280. Ce poi^
ti£e aimoit la vertw et les lettres ^
et les récompeiksoit. On lui attri-
■bue un traité De electùone digm"
iatum*
Vn. NICOLAS I¥ ( N. DE E^^
mis) , général des freines mineurs»
S^^s le nom de Uh^e J érome , né
à Ascoli dans la Marche d'Au-
cune 9 élevé sur le siège ponti-
fical le 22 février 1288 y renoïk-
^ deux fois à son élection , et
d'y consentit' qu'avec beaucotu»
de ipeine* Le eommeaceniei^t de
-son pontiQeal fiiit marqué pas une
lOmbassade d'Argon , Itanues far-
jCapes. €« .pnnûQ »deiaaBd«ii \fi
478
NICO
bdptéme , çt promettoit de faire
la conquête de Jérnsalem pour
les cbnrétiens ; mais ces projets
s'évanoairent. La Palestine éloit
alors en proie aux musulmans.
Acre fut prise et pillée ; les chré-
tiens de Tyr abandonnèrent leur
ville sans la défendre : Qofiii les
Latins perdirent tout Ce qu'il leur
restoit dans ce pays. A ces nou-
velles , Nicolas redoubla ses ef-
forts pour exciter le zèle des prin-
ces cnrëtiens. Il donna des bulles
poiir une nouvelle croisade; il fit
assembler des conciles ; mais sa
mort, arrivée le 4 ^yn\ 1292 ,
rendit tous ses efforts^ inutiles.
Ce pontife joigBoit ^ des inten-
tions pures les talens nécessai-
res pour remplir $a place. Il sa-
voit ce qu'on poHvoit savoir de
son temps. Il érigea en 1289 Vu-
niversité de Montpellier , et com-
posa {^usieurs ouvrages. I. Des
Comnienlaires sur l'Ecriture. IL
— Sur le lUfaître des Sentences.
IIL Plusieurs Bulles en faveur
des franciscains ses confrères, etc.
t VIII. NICOLAS V ( Thomas
j)E Sabzanne ) , cardinal , évéque
de Bologne , né dans un bourg
près de Luni, élu pape mal-
gré lui après Eugène lY, le 16
jnars i447* *^^^ premier soin, dès
qu'il fut assis sur le trône ponti-
ncal , fut de travailler ^ la^ paix
de l'Eglise et de l'Italie ; il y
réussit heureusement. Les Alle-
mands le reconnurent, et renon-
cèrent à toute communication
avec l'aïitipape Félix IV. Charles.
VIII , roi de France , approuva
aussi cette élection , et envoja
rendre obéissance au nouveau
pape par une magnifique ambas-
sade , que Mézeray croit avoir
donné lieu à la pompe et k la^
dépense de tes grandes ambas-
sades d'obédience , que les rois
envoj oient à* chaque ni uta ti on de
NICO
pontife. L'antif)ape Félix se'préf a
a la paix , et fut traité génèrea-
sèment pair Nicolas , <^i le nom-
ma do|'en des cardinaux. Cette
modération lui acquit l'estime et
l'amitié des grands. Les princes
d'Italie se reprochèrent d'être eu
guerre , tandis que la paix étoît
enfin rendue a l'Eglise. L'année
i45o fut célèbre par l'ouverture
du jubilé. Cette solennité attira
tant de monde k Rome , que plu-
sieurs personnes furent étonnées
dans les églises et ailleurs. {Voy.
Fr^diîbic IV, n» V. ) Jusqu'alors
Nicolas avoit gouverné avec beau-
coup de bonheur ; mais la conju-
ration formée contre lui et contre
les cardinaux par un Etienne Por-
carioy et la prise de Constantinople
par les Turcs , en i453, empoison-
nèrent sa félicité. 11 avoit exhorté
Î>endant long-temps les princes et
es peuples k secourir les Grecs ,
mais son zèle ne produisit aucun
fruit. Les malhr^urs des. chrétiens
orientaux lui causèrent une tris-
tesse si vive , qu'il en mourut le
24 mars i455 , a 67 an&. Nicolas
cultiva les lettres , et répandit ses
bienfaits sur ceux qui s'y consa-
crèrent. Sa bibliothèque fut en-
richie' des plus beaux manuscrits
grecs et latins , recueillis par ^&m.
ordre dans tous les lieux du mon-
de. Il fit traduire les ouvrages
grecs , et récompensa magnifique-
ment ceux k qui il confipit ces
traductiotis et la recherche des
livres. On prétend qu'il ;promit
cinq mille ducats k celui qui lut
apporterait lIEvangtle de saiiK
Matthieu en hébreu. Des ouvra-
ges publics élevés k Rome et ail-
leurs , à^% palais , des églises ,
des ponts , des fortifications . los
Grecs réfugiés et les pauvres gen-
tilshommes secourus avec libéra-
lité , les filles mariées honora-
blement, lés bénéfices et les char-
ges conférés au seul mérite : tout
KICO
dépose en faveur de ^inclination
de ce pontife pour* le bien du
{>euple , l'honneur des lettres, et
a gloire de la religion. Ceux qui
voudront connoitre plus partica<>
Jièrenàent Nicolas V doivent con-
sulter sa Vie pnl^iée en i y ^'2 , à
Rome , în-4'*9 ^n latin , par Tabbé
(xeorgi y chapelain de Benoit XIY.
t IX. NICOLAS DE Damas ,
philosophe , poëte et historien du
temps d'Aagnste , ami de cet
empereur, et l'un des plus savans
hommes de son siècle. Constan-
tin Porphyrogénète assure , mais
sans en donner de preuves , que
Nicolas étoit secrétaire d'Hérode,
roi de Judée. 11 ne nous reste que
desfragmens de ses nombreux ou-
vrages , publiés par Henri de Va-
lois , Paris, 1634 j I vol. 10-4» , et
dans le Prodromus grec , imprimé
à Paris en 1806. Le plus considé-
rable des écnts de Nicolas de Da-
mas est une Histoire universelle
en i44 ^^res. Il avoit fait aussi, 1.
Des tragédie^ et des comédies y
dont une cinquantaine de vers
très-élégans nous a été conservée
par Stobée , mais qui ne peuvent
îlonner une idée précise des ta-
lans de cet auteur dans l'art dra-
matique. IL Une vie d^Aueuste ,
que l'on doit regretter, fil. Des
Traités de philosophie sur les
dieux , les premiers principes ,
l'âme , le ciel , les devoirs de la
vie civile. ÏV. Un recueil des cou-
tumes singulières des peuples.
V. Un Commentaire sur la méta-
physique d'Aristote. VL Des Bfé-
moires sur sa vie. On peut juger
par ce qui pous re-;ie de cet
auteur que son style ctoit clair
et noble, sans afTectatiou, ni vaine
recherche. M. Orell, chez l'étran-
fer I, et le docteur Coray en
rance , sont les éditeurs les plus
x^écens de Nicolas deDamas.
X* NICOLAS , le grammairien^
NICO 479
patriarche de Constantinople en
io84} s'employa fortement avec
l'empereur Alexis-Comdène, poiu*
dissiper une secte qui s'étoit Cor«
mée d'une espèce de manichéens ,
depuis plusieurs années. Il mou-
rut en iiii. On a de lui dest
Décrets et une Epitre s^nodal%
dans les Basiliques de Fabrot.
— Il ÙMt le distinguer du na-
triarehe Nicolas , que Léon Vl ,
empereur de Couslantinople, fît
dép€>5er , parce qu'il avoit excom-
munié ce prince qui convoloit ein
quatrièmes noces.
* M. NICOLAS (le père),
capucin et prédicateur , né à Di-
jon , et mort à Lyon en 1694»
après avoir été plusieurs fois dé-
iiniteur et provincial de sou oi*'*
dre , a laissé un grand nombre
de sermons qui ont été imprimés
à Lyon. Les plus estimés sont
ceux qu'il composa sur les Bvan-
giles du carême ; ils furent tra-
duits d'abord en italien, et pa-
rurent à Venise sous le titre de
Carême du P, Nicolas. Les ser-
mons de ce prédicateur portent
le cachet de son temps. ^
Xn. NICOLAS DE Claïrvaitx,
disciple et secrétaire de saint
Bernard , se retira ensuite dans
le monastère de Montiramey 1 où
il mourut vers 1180. On a de lui
un volume de Lettres , skssez
peu intéressantes , mais qui sont
utiles pour la connoissance des
afiaires de son temps. On les
trouve dans la Bibliothèque des
Pérès ^
^ XllL NICOLAS BE Cuamo ,
religieux de l'ordre de Saint-Fran-^
c'^is , vivoit dans le iS* siècle ;
Iç pape Innocent IV, qui avoit
beaucoup d'estime pour lui , le
retint à Home, pour être son cha-
pelain ^t son conleâtseur , et le
48o MCO
uofnnva èn«iiU« 2i l'ët^càé ifÂs*^
sise. Ce pontife étant mort , . iNi-
celas- écrivit sa f^ie ; celte vije «est
ime pièce HYiportnnte pouar lUiû-
toîre ecciésinstîqcie de ce temps*
Baluzel'a iqtiépëe dans le 7* vo-
loipe de ses Mélanges,
• • — .-^
f XiV. MOOLAS De Cuba,
Cusanus , lils d'un pécheur , né
en i4oi « <Cusa , «viJla^e situé
sor la Moselle , au diocèse de
Trêves. I^e coamte de Mander*
ehvidt l'avaut p4'ij» ii son «ervice
dès son eniance , iv trouva des
dispositions , et Teuvoja k De-
vpfller pour le faire étudier. Ni-
colas deCusa fix des progrès con-
sidérables, jl fréqveivta ensuite
les pi4i<s célèbres uuivervitésd'Ai-
lemag^ et d Italie , prît à Padoue
le boncft de docteur eo droit
canon , ^ l'a^e 4c ^7. zn& , et se
rendit îiaiiéle dans leslang-tses , et
dans ies sciences, -ii se passionna
sur -tout pour ia scolasticjue et
pour la inétapbjsiq^ie «neienne ,
«|iii domine un f»eu trop dans
ses ouvrages. Ce défaut les réxjd
obscur^ -^t absti^its , ouoi^u'ils
soient écrits d'AÎlieiirs -axm styie
net et facile , sans aii'ectation et
jsans vains omeicien«. Il paroit
eoBStant qa'îl n'a Cait proiessicn
datisancuooi'dpe reli^ieuK. il de-
vint cui«ë de Saiiit - Florewtin k
Coblentz , puis > aroiàidiacre de
Liège. Il assista en cetile i[ualité ,
Van i43i , au concile de Bàle,
tiont il liit un des pins p^snids
tlélènseurs. Sugènei V*f»e rà ttacba
et l'envoya <c«i quolilë de4;^^atà
Constanlinople , puis en .411 e-
magne et en France. ApitiJ la
-mort" de ce pape , Cusa bn rcHira
dans son «1 ORitiiaconnat de ii^i^^e.
Mais Nicolas V , zélé proteot;iifr
des ^ns de lettres , le tira do ia
retraitepcmr l'bonorer de la po(ir-
pre en i44^ » €t lui donna \\\-
\ôdié^ de J^fisen dtacs ie:l^j«l.
NICO
' Le nouveau cardinal assista 41 Vov^
vertiiffie4a jubilé en. t4So « et fut
ei^ViJ^ié ^ fualité de îégat à ln-
dfife v£rs ies ^ prifipes 4'AUe-
niftgne , pour les porter à fipâre
la piaiK enine eux et « toucner
leurs arm^s «oAive J\iakoi»et I{ ,
^tii menaçoitlft chrétienté. U^it
publier ea #)éfoe t6i3)|>« dans ce
paj's \es indulgences du jubilé,
et se comporta dans sa légation
avec tant de prudence ^ de vertu
et dit. désiutéreascnieiit , qu'il jné**
rita Testiine et la vénération des
peuples. Bien n'étojt plus simple
que son équipage. Il étuii monté
sur une nulle. Son douiesliqne
éloit très-pt u nombreux. Sa cour
n'ikoit pas composée de flatteurs,
mais de gens de letli^s. Le« prin-
ces et les prélats alloient au de-
vant de lui «vec une foule ds
peuple , et Cusa n'en étoix que
plus modeste, 11 refusa tons les
préséns qui lui furent offerts , et
voulut que ceux de sa suite i'îmi-
tas&eiit dans ce désintéressemeut.
L'Allemagne ne Tadmira. pas
moins ,' lorsqu'il y fut envoyé de
nouveau , en qualité de légat ,
par les papes Calixte filet Pie H.
Ce dernier pontile fit ce qu'il put
pour réconcilier Cusa avec l'arcbi-
ducSig^mond,qui s'étoit brouil-
lé a\ec lui it l'occasion d'un
monastère oii le cardinal avoit
voulu introduire la réiui*me en
retournant k Home avec Calixte
IlL Sigismond fît les plus belles
promesses ; mais à peine le car-
dinal de CubH eut-il remis le pied
dans son diocèse , qu'il fut enlevé
et mis eu prison par ordre d^
Parchidtk*. Dès d^. n>onieut on
cessa i'oi'iice divin dans presque
tout son i'Iiooèse.Le papr excom-
mu'uia Sigisinond.; elxelui-ci re-
lâcha enfjn le cardinalde Casa,
:i des conditions. in ju;»tes et très-
dures. Ce pk'éial mourut qiielqitc
NIGQ
i4H- Toulr» sea OËuvres' lttl«h€
iiftjpriinées à Bâle eo i56S , «a
3 tomes ia*fol. On trouve dans
le premier vol. 1. Les Traités
$héojo^iqu€5 sur les - Mystères,
II. Trois livres l>e la ^octe igna-*
fiance , dont i\ fait l'apologie^
ili. Vu éer'tt toachant la Ftlia*
tion de Dieu* IV. Des Diaiofgues
^ttr la Genèse et sur la Sagasse...
Ijp ^deuxième votume comprend ,
|. De savantes JSxérciiations, II,
La Concordance enthali^ue , en
Irois livres. IIL. Plusieurs Trai'^
tés de controverse , dont l'un ,
intitulé Vj^lcQixM criblé, offre
sous un titi]e "bizarre dés choses
Judicieuses j et Fautre, intitulé
Conjectures sur les^ dernier^
temps , traduit en . français ,
ï JQo , in-S",. est une rêverie eX'
travaganle..- L^anteur y place là
diëiaiié de rÀnlechrist et la ré-
^urrection de r£gli:>e avant l'an-
née 1734' I^ troisième voluijie
renferme desOuvra^s de mu thé-
matiques j de gëométrié et d'as-
iro;âo:nîe. On sait que le cardinal
de CÛS& tâcha' de ressusciter yhy-
po thèse du m'^oûvementde la terre,
publiée depuis /^///fzgt>/Yr , mais
gie ses ef&rls eurent peu de suc-
cès : Copernic et'Gîalilée fureul
p.lus heu Feux. IVicolas , homme
Savant et ]pie,d¥, mai^ en mê.me
t^nips esprit faux, et vision-
naire , se Jaîss{|îl.'(iôiiiiner par
une ima|;in2>tîôn (i^régl^e. ïl fiU
singulier dans ses seiitiinens»3ul}f
tîl jusqu'à; se ren^i-e, iiûntelligi-
ble , ennemi du ' i^aturel , ama;
teup dej'allégorle jusqu'au plus
ridicule excès. Sa Vie, en fatip
etsagement écrite par le P. Uartz-
lieim , j^ttiite/, •» tété' împrinié«
m Trêves, en- ij^^\ Voyez V^ri,
CflARLisB , n« I- , «I* la- iln.
* XV. NICOLAS iiB=FLirE(en
k&tia de JRupe ou de- Saxo > en
iJRapçais de Im Mo€h^)^ ormiU
T. xu.
NICO 48i
suisse , célèbre par une -absti-
nence- de 2o ans , pendant les-
quels il ne prit , dit-on , aucune
nourri tnré autre que l'Eucha»
tîe ; . il mourut en 1488 : on Fho*
B4|re d'un Culte publiC' à Saulea
dans le comté d'Onterwalden*
quoiqu'il' n'ait pas éfH- canonisé»
Sa Kie a été donnée pal* plusieurf
aùteors,. notamment par le je*
suite suisse Pierre liiigan*
t XVI. rîIGOLAS DE Mfa-Howe,
ainsi appelé , parce -quil étoit
^vêque de celte ville dans le 11*
siècle. On tfouve , dans VjiuC'
tuarium de la Bibliothèque des
^kres , un Traité de *cèt évoque
s^r la vérité du gorps et du sang
de Jésus-rChrisï en (eucharistie :
et daqs A.Uatius un Tçaité de la
processiôn'da Saint-Esprit.
t.xvn. mcDiAS z^B LvRs«
ainsi I nommé dn lieu; de sa tiaisi-
sance^, mtito Jirille> do- Norman-
die an diocè&e d'£vrenj(J Oon a
dit qu'il étoit né imii' ,.- et *cfu*ii
avoit commeaéé wétiMiier sous
les rabbîos « mais le P. Bèrthler
révsoi|ue eti- doiiite cette origine
hébvaifque. • Qiiei qu'U eu soit ^
il ' prit: Kbabit des • frères msr
nturs r»A vi^ , et vint à Pa
ris, où il fut reç a docteur, «t
où il expliqua long-temps TlLcri^
XtBt^ sainf'e Jbhs'Ê girtmd^ cou-
vent de soil ordre. SoS'tdllens.dui
concilièvent l!eâtime detla réia»%
Jieftiine , coiptesse do Bour^onie'i
i'enunè du roi PbilippeV v dit /«
i£ongi. Cette- pnneesâ le nomma
parmi les eagécuteors de soti tes*-
tament ïà\X 15an i335. Nîoolasmou<'
rnt" i» Paris le a5 octobre fi34o ^
dans un Âge avancé , après 'av^i#
étéprdvinajaide' scm oi^re*=Ott
a àt lïà , : {. l)eB /hêtUies ou
pbtits'Coi|ii»^Mii4^^ fttr tonte'lv
Bible , qui outilë ^^Mt^eforstrè»*
côtnsultes. L'édition Ja plu»^i«ra
«st d« homé'i x^^'f miji^n
483
MCO
in>l'olio ; et la meilleure , d'An-
veri», 1634 ) six vol. in-tbi. Ces
Commentaires sont refondus dans
le Biblla maximày Paris, 1660,
i9 vol. in-folio. Il j en a une
traduction française , Paris, i^ 1
et i5i2 , cinq vol. in-folio. La
méthode de Nicolas de Lyre
est estimable. Le sens littéral est
son premier objet : viennent en-
suite les divers sentimens diesrab*
bins , et il ne manque pas de les
réfuter , quand ils mêlent des
fables aux vérités des livres saints.
On peut lui reprocher qu'k cet
iégard il entre quelquefois dans
des détails inutiles. On trouvé
aussi qu'il n'est pas assez en
garde contre Ihi philosophie de
son temps ; il la ramène fiéquem-
înent , il subtilise trop , et s'ap-
paie souvent sur Aristote. IL Une
i^ispute contre les juifs , în-fol.
III. Un Traité contre un rabbin ,
qui se servoit du nouveau Tes-
tament poor combattre la religion
dirétienne , et d'autres ouvrages.
Cet auteur possédoit la langue
hébraïque beaucoup mieux que
la grecque ; aussi a - 1«> il mieux
réussi a expliquer l'ancien Testa-
ment que le nouveau. On lui
donna dans les écoles le titre de
Éocleur utile.
t XVHL NICOLAS m F»x
florissoitau iS* siècle, et se fit
«ne .grande réputation dans Par-
(chiteclure et la sculpture. C'e^
lui qui construisit , à Bologne ,
réélise et le couvent des frères
prêcheurs, après avoir ^W^cf un
tombeau en marbre , destiné à re-
cevoir le corps de saint Domi-^
nique , fondateur de cet ordre.
Celui des ouvrages de Nioc^as
qui nièt le sceau a sa réputation,'
«st le clocher des Augustins de
Sienne, octogone au dehors et
circulaire en dedans , avec un
escalier 9» limaçon , au milieu
NICO
duquel est un espace vide' cpî
forme une sorte de puits. Lé-*
glise de la Sainte-Trinité a Flo-.
rence , construite d'après ses des*
sins , est si belle par ses pro-
portions, que Michel-^Ange ne 90
(assoit point de Tadmirer , etl'ap-
peloit sa dame favorite. Ses der-
niers ouvrages sont VEelise et V^b-
baye superbes qu'il DÀtit à Na-
pies , dans l'endroit nommé Ta*
glia ca%zo ( champ des coups}.,
en commémoration de la victoictt
décisive que Ciiarles d'Anjou y
remporta sur Conradin.
t XIX. NICOLAS - EYME^
RICK , . dominicain de Gironne ,
mort dan^ sa patrie en i599 > ^^^
inquisiteur général contre les Vau-
dois sous le pape Innocent VI ,
puis chapelain de. Grégoire XI,
et juge des causes d'hérésie. Sou
'principal ouvrage est intitulé I9
Directoire des inquisiteurs, CeC
ouvrage , imprimé à, Rome , (587,
in-fol. , et k Venise , 1607 , offre
des maximes extraordinaires , el
développées dans des Commen-
taires qui ne le sont pas moins. Des
trois partiesquicpmposentcelivrey
la première est eonsacrée à établir
)é pouvoir de l'inquisition sur les
hérétiques et les fauteurs d'héré-
sie , et la dernière explique la for-
me de procéder contre eux. Les
particuliers ne sont |>as seulement
soumis a ce tribunal -, le direc-
toire j soumettes rois eux-mêmes.
Il eât vrai que ceux-ci sont jugés
secrèten^ent. L'abbé Morellet a
donné , en i']^'i\ ' in - xa , un
abrégé du Directoire et des Com-
mentaires*
' . • • ...
XX. NICOLAS DB MvNSTiK
( Henri ) , auteur d'une secte qui
s'appeloit Famille ou Maisou
d'Amour , se prétendit d'abord
inspiré , et se dokina ensuite pour
un homme déifié. Il se vantoit
dTétre pjus. grand que J. C. ^ qui ,
NICO
ilîsoît-îl , n'avoit qae son type ^
ou son image. Vers l'an i54o il
tâcha de pervertir Théodore Vol-
kars - Koiuhert. Leurs disputes
furent aussi fréquentes qu'inu-
tiles; car quand jVicolas ne sa-
Toit plus que répondre à Théo-
dore , il avoit recours à Tesprit ,
qui. lui ordonuoit, disoit-il , de
se taire. Cet enthousiaste ne
laissa pas de se faire bien des dis-
ciples , qui comme lui se cro voient
des hommes déifiés. Nicolas fit
quelques livres : tels furent VE •
vangile du l'oraume ; la Terre
de paix, etc. La secte de la Fa-
mille d'Amour reparut en Angle-
terre Tan i6o4* £Ue présenta au
roi Jacques 1" une confession
de foi 9 dans laquelle elle se déclare
séparée des brownistes. Cette
secte fait profession d'obéir aiix
magistrats de quelque religion
qu'ils puissent être : c'est un point
fondamental chez e<ix.
XXL NICOLA^ ( Gabriel ).
Vojr. Reinie.
tXXIL NICOLAS (Augustin) ,
avocat de Besançon sa patrie ,
conseiller - d'état du duc Char-
les de Lorraine , dont il avoit sol-
licité Félargissement auprès du
roi d'Espagne , fut pourvu d'une
charge de maître des requêtes
au parlement de Dôle , à la solli-
citation de don Louis de Haro.
Il mourut à Besançon en 1695.
Cet auteur ^crivoit facilement en
vers et en prose. On a de lui,
I. Des Poésies^ réimprimées à
Besançon en lôgS , m-8*. IL
Une assez bonne Relation de la
dernière révolution de Naples ,
Amsterdam , 1660 , in-8* ; une
autre 'f/tf la campaene de ï664
en Hongrie , avec aiverses Piè-
ces historiques, IlL Discours
sur les succès des firmes de la
France dans le comté de Bour-
gogne en 1668 ft XO73 f Aws-
NICO
483
fe
terdam , 1677 , i»-4*'' IV. 2>i5-
sertalion morale et judicieuse v
savoir : Si ta tortu/v est un moyen
sûr de vérifier les crimes secrets ,
Amsterdam , 1682 , in-8o. Ce
livre , diOicile à trouver , est le
meilleur ou le moins médiocre de
ceux qu'a produits Nicolas. Il a
été traduit en latin , et imprimé
à Strasbourg , en 1697 > i°"8**« H
dit dans son épître déd icatoire
au roi Louis XlV , « Il n'appar**
tient ,' Sire , qu'a un roi aussi
grand que vous de corriger les
abus que ces derniers siècles ont
>uisés dans les auteurs des tempa
es plus corrompus. C'est à un
monarque de l'raQce d'extirper
dans son rovaume, par son pou-
voir absolu, et d'inviter j par un
exemple aussi noble que le sien ,
les autres princes chrétiens à
Corriger tant d'injustes moyens de
venir à la coniioissauce et au châ-
timent des crimes. Tant de pau-
vres innocens qui périssent depuis
si long - temps par les horrioles
violences de la torture ; tant de
pauvres femmes aussi cruelle-
ment martyrisées qu'injustement
condamnées de sortilège , sur des
confessions arrachées k force de
tourmensiusupportablcs , tendant
leurs mains suppliantes au trône
du grand monarque de l'univers
qui vous a commis le gouverne-
ment de tant dépeuples. » On lit
une anecdote assez singulière ,
page i53 de l'ouvrage de Nicolas,
<r Au moyen de la torture , qui ,
dit-il , donnoit toujojirs de nou-
veaux accusés , deux prétendus
sorciers , poursuivis par l'inaui-
sition de Besançon , ayoient déià
chargé l'inquisiteur de l'avoir ^
au sabbat , et si le saint oiHce do .
Rome n'edt point pris soin u'ar^
rêter les procédures , l'inquisi-
teur et tout son couvent alloient
être embarrassés dans ces pro-
cès privilégiés. » La chose eût
484 NICO
pitra assez plaisante. Malgré les
txceilentcs raisons, sans réplique,
que,^ic<^s a données dans son
ouvrage contre la torture , ee
.n'ebt qu'un siècle après qu'elle A
été entièrement abolie. Cet au-
leur atoit wyagé de bonne heure,
«t possédoit l>ien les langues
espagnole > latine et italienne.
Ménage trouve ses vers latins et
français détestables ; mais il loue
ceux qu'il a composés en italien
et ea espagnol.
XXin. NICOLAS LE Calabrais.
Voj^ GoNSALVfi , n» II* ( Martin ).
XXIV. reiCOIAS DE Palbeme.
VOJ. TuDESCHI.
♦ I NICOLE ( Nicolas ) , mé-
decin , né à Florence , vécut au
1*5* siècle. Il eslcilé avec beaucoup
d'éloges par Léandrc Alberti ,
provincial des dominicains , coni-
ir»e appartenant a la classe des
hommes illustres de son ordre ,
auquel il s'étoit agrégé , et prioci-
|\alementpour ses ouvrages en mé-
decine, intitulés, I. Sermones mé-
dicinales septem , Venetiis , 1 49^ >
1007 , i533 , 4vo!.in-fol. 11. Corn-
mentum super aphorismos Hip-
pocinlisy Bononia; , i5!22, in-é".
III. De Jehribus epitome , col-
lection de Venise. Nicole , qui a
aussi écrit sur la philosophie et
ta cosmographie , mourut a Flo-
rence en 1450 , âgé de ^3 ans.
. \ *« IL' NICOLE (Jean), né à,
Chartres en 1600 , d'une famille
respectable , avocat au parle-
ment,- et* juge oéUcial de Tévéque
de Chai*tres , eut plutôt les ta-
lens d'un orateur que ceux d'un
jiX*isconsulte. Son mérite le plus
. iQâseçliel fut d'avoir donné leiour
ail célèbre Bierce Nicole. Ses
discours et ses plaidoyers ton*
joiurs ampoulés ^ étoient hérissés
de citation», de morceaux de
poésie dont on trouva dans t^es
NICO
papiers, h sa mort, un reciieilim*
mense que son fils fit briiler.ll a tra-
duit en français une déclamation
de Quintilien, imprimée à Paris eu
1642 , et dédiée h M. Seof , évêque
de Chartres. L'abbé de Marolles ,
l'un de ses amis et de ses con-
temporains, dit avoir reçu sou-
vent de lui des vers latins et fran-
çais.
* ra. NICOLE (Gilles), au-
teur de Hœresium ac hœresiar-
chamm latinis versibus elucu-r
brata synopsis , imprimée à Ro uea
/Cn 1700, in- 12, dont la rédaction
ne vaut pas mieux que le sujet.
L'auteur se désigne lui-même, sur
le titre de son livre , par ces deux
vers:
Exîguum quod opus^ ticut sponiehAt amiàs .
Aettor in Inproaii NieoU09 ctcinit.
La dédicace est adressée a l'évé-
que de Coutances , C. F. de Lo-
ménie de Brienne. Le <lébut fait
allusion k d'autres productions
sorties de sa plume ; mais nous
n'en savons pas davantage , ni
sur sa personne , ni sur ses ou-
vrages.
t IV. NICpLE (Claude ) , con-
seiller du roi, puis président de
l'élection de Chartres , sa patrie ,
cultiva les. muses jusqu'à sa mort ,
arrivée le ti lioveiiibre i685 , à
^4 ai^s* On a de lui un Recueil
de diverses pièces choisies , tra-
duitfes des plus fameux poètes
latiqs, Paris , j657 ^.in-12, réim-
primé en 1693 , en 2 vol. in-12.
Le style en est foible et laoguis-
sapt. On y trouve des imijtalious
de différens morceaux Tjle Virgile,
d'Horace , d'Ovide, de Jiiyénal,
de Perse. On a eoco're du même
écrivain des Pensées amoureuses
de Catulle , Lucrèce ,. Pétrone ,
et autres, Paris, 1666 , in- 13.
t V. NICOLE ( Pierrti) , pa-
^rent du. précédent y né a Char-
NICO
ires le 19 octobre iôsS , fil* de
Jean Nicole , possédoit pari'aite-
meot , dès Vâge de i4 flQS , le latin
et le grec. Son père, sous les jeux
duquel il avoit fait seshumanitës ,
l'envoya à Paris pour faire son
cours de philosophie et de tkëo-
' lo^ie. 11 s'adonna à ces deux
sciences avec d'autant plus de
fruit y que son esprit avoit la matu-
rité , la profonuen? et la justesse
3u*elle$ demandent. Ce fut pen-
ant son cours qu'il connut les
cénobites de Port-Roval. Ils trou-
vèrent en lui ce qu'ils cherchoient
avec tant d'empressement y l'es-
prit , les moeurs, et la docilité.
Nicole donna une partie de son
temps a rinstructiondela jeunesse
qu on élevoit dans cette solitude.
En formant des élèves distingués ,
il se forma lui-même. 11 acquit
nne facilité extrême d'écrire en
latin. Après ses trois années or-
dl:iaires de théologie , il soutifit
sa tentative avec un succès peu
commun. Le jeune théologien se
Î^réparoit k entrer en licence , mais
es querelles que les cinq proposi-
tions avoient«llumées dans la la-
. culte de théologie de Paris le dé-
terminèrent à se contenter du
baccalauréat, qu'il reçut en 1649*
Plus libre alors , ses engagemens
avec Pott-Royal devinrent plus
-suivis et plus étroits; il fréquenta
cette pieuse et savante maison ;
il y nt même d'assez longs sér
jours » et travailla avec le grand
^ Ârnauld k plusieurs écrits pour
la défense uejanséni us et ue sa
doctrine. En 1664 il se rendit ,
avec ce célèbre écrivain , k Châ-
tillon près d» Paris , et y con-
sacra son temps k défendre l'E-
glise de deux ennemis ligués con-
tre elle j les calvinistes et les ca-
suistes relâchés. Nicole sortoit de
temps en temps de cette retraite ,
pour aller, tantôt k Port-Royal ,
tantôt k paris. Au coiiHueuce-
NlCO ■ 485
lAent de 1676 , sollicité d'entrct'
dans les ordres sacrés, il con-
sulta Pavillon , évoque d'Alet ^
auprès duquel il s'étoit renda.
La décision qu'il lui demandoit^
fut bientôt donnée. Pour entrer
dans les ordres sacrés, il avoit
besoin du consentement de l'ë-^
vôque de Chartres -, et ce prélat ,
prévenu contre ses opinions , Ir
lui refasoit. L'évêque d'Alet lui
fit envisager ce refus , comme
une disposition de la Providence ,
qui vouloit le retenir dans l'état
ile simple clerc. Une Lettre qu'il
écrivit Vannée d'après, en 107 j,^
pour les évoques de Saint-Pont et
d'Arras , au pape Innocent XI ,
contre le relâchement des ca si lis-
tes , attira sur lui un orage qui fo-
bligea de quitter la capitale. Ija
mort de la duchesse de I^ongue-
ville, U plus ardente protectrice du
jansénisme , arrivée eu 1679 , lui
donna du dégoût pour la France»
« J'ai perdu , dit - il , tout mon
«redit , j'ai même perdu mon ab-
baye : car cette princesse éloik
la seule qui m'appelât M. l'abbé. 9
Il quitta son pays au printemps
de (a mémo année. Cvtte retraite
fut un peu forcée ; mais après
difùfrentes courses, il obtint la
liberté de l'eveuir k Chartres , sa .
natrte , et quelque temps après
a Taris. L'illustra fui<itif profita
du repos dont il jouissoit peur
enrichir l'Ëgli^e de difierentes
productions. Il «ntra , k la fin de
ses jours , dans deux querelles
céiènres : celle des études monas*
tiques , et celle du quiétisme* Ik-
défendit les senlimens de Mabil-
lon dans la première , et ceux de
Bossuet dans la seconde \ «aais
sans donner dans les emporte-
mens ordinaires aux écrivains
polémiques. « Je n'aime pas , di-
se it- il , les guerres civiles. » ( Foy,
AaNAtJLT) , li* IV. ) 11 mourut le i^
novembre 1675. Nicole 4jI le
486 NICO
Boè'ce on le Rodrigaès de la
France. Ses Essais de mofnie ont
produit beaucoup de bieii, La
vérité et la méthoae caractérisenrt
cet ouvrage. Si la marche de Tau-
teur est lenîe , elle est ordinaire-
ment sûre. Ses raisonnemens sont
pleins d'une 'justesse qui vaut
«inelquefois autant que la cha-
leur. Il va de principe en prin-
cipe , de conséquence en consé-
3uence : « Aussi , disoit un incré-
nie , quand on le lit , il faut
prendre gar4e a soi ; si on lui
passe quelque chose , on est bien-
tôt confondu : arrêtez - le dès le
premier]! pas. » Cet homme ^ si*
fort la plume k lamain,nebrilloit
pas dans la conversation. Il disoit
au sujet de Tréviile , honune
d'esprit et qui parloit bien r « Il
me bat dans la chambre ; mais
je ne suis pas plutôt au bas de
l'escalier , que je l'ai confondu. »
•Simple , timide , sans aucun
usage du monde , il arausoit
souvent, par ses naïvetés , les
solitaires de Port-Rojal. Une
demoiselle étoit venue le con-
sulter sur un cas de conscience.
Au miliea de l'entretien , arrive
le P. Fouquet , de l'Oratoire , fils
du fameux surintendant ; Nicole,
du plus loin qu'il l'aperçoit , s'é-
crie : « Voici , mademoiselle,
quelqu'un qui décidera la chose » ;
ef^sur - le - champ il conte au P.
Fauquet tonte l'histoire de la de-
moiselle , qui^ rougit beaucoup.
On fit des ri^proches à Nicole ae
celle imprudence; il s'excusa sur
ce que cet oratorien étoit son con-
fesseur. « Puisque ie n'ai , dit-il ,
riea de caché pour ce père , ma-
demoiselle ne doit pas être réser-
vée pour lui. » Ce célèbre écrivain
étoit enfant à bien des égards. Il
ittt logé très-long-temps au fau-
bourg Saint-Marcel. Quand on lui
en demandoit la raison : *< C'est ,
répondit-il y.qué les enoemis qui
NICO
ravagent tont en Flandre et me-
nacent Paris entreront par la
porte Saint-Martin. ' La crainte
continuelle qu'il ne lui tombât
quelque tuile sur la télé l'em-
E échoit de paroître dans les mes.
<ei nombreux ouvrages sortis de
sa plume sont , I. 'Les Essais de
Morale , en quatorze vol. in- 12 ,
à Paris , i^o/^ parmi lesquels on
trouve trois Plumes de Lettres.
Cet ouvrage est solide , mais sec
et froid. Son Traité des Moyens
de conserver la paix dans la
société mérite d'être distingua-
Dans les autres traités il y a trop
d'idées Conununes et délajrées
sonvent dans un st^le un pea
lâche. Les Réflexions morales
sur les Epitres et Evangiles de
f année ^ en <Ânq volumes in-i!2,
sont comprises dans les quatorze
volumes des Essais de morale.
Et si on y joint les Instructions
théologiaues sur les Sac remens ^
deux volumes ; sur le Symbole ,
deux volumes ; sur le .Pater ,
un volnmé; sur le Décalogue ,
deux volumes ; et sur le Traite
de la prière , deux Volumes ; cela
forme vioçt- trois volumes. On
ne peut mieux faire connoitre le
mérite de ces Instructions théo- '
logiques qu'en rapportant le ju-
gement des journalistes de Tré-
voux ( février 1707. ) « On y re-
connolt , dis^t -ils, M. Nicole-,
au soin d'approfondir le s matières
et de les rédiger dans un bel
ordre , k la précision des idées ,
à la justesse des conclusions ti-
rées des principes , enfin à la sé-
cheresse presque inséparable de
cette exactitude géométrique dont
il fait profession ; on doit ajouter,
à une grande connoissance dn
cœur humain , et à une expres-
sion toujours pure. On voit bien
Îu'il a tonjours suivi l'ordre du
iatéchisme romain. Son des-
sein a été de dégager la théologie
NICO
dès Subtilités et des longnenrs de
l'écote , et de ta mettre à la portée
des gens da moode , et de cep>
tains ecclésiastiques trop occupés
pour s'engager dans des études
profondes : il a été au - delà de
son projet ; et les sayans peuvent
lire ses Insiructionr ^ comme le
système théologique d'un auteur
de réputation. L'ouvrage est écrit
en forme de dialogues ; c'est la
meilleure manière de composer
les instructions : 'celte méthode
contribue beaucoup il les rendre
claires et précises. » Ce grand
moraliste avoit peu de talent pour
les sermons , encore moins pour
les panégyriques , quoiqu'il eût
fait quelques ui5ci>urs de ce genre
1>onr ses amis , entre autres pour
'abbé de Roquette , contre lequel
un ût cette épigramme :
On ditqiM l'abbé Roqucttt
. Prêche i€$ itrmons d'autrmi i
Moi qui taii qu'il les achète ,
'7e sontkas qu'ils sont ï lui.
Ficole aoroit pu le mieux seiTir.
Il n'avoit aucun talent pour l'é-
loquence de la chaire : « il falloit
qu'il eûtquelquechoseà prouveret
m démêler , sans cela il tombott » ,
eomincilleditlui-meme.iL Trai-
té de lit foi hamaime , composé
ftvec Amâutd, i664) ia-4* » ^on ,
1695 » in - 12. C'est , suivant de
bons juges , un chef-d'œuvre en
son genre. III. La Perpétuité éie la
Jbi ae FEgUse catholique tou'^
chant teucharistie y Paris, 1670-
1714 ♦ 5 vol. in*4'' 9 avec Amauld
et Ëusèhe Renaudot , qui y a eu
peu de part. Nicole a aussi publié,
sous le nom de Barthélemi « un
petit volume intitulé La Perpé-
tuité de la Jbi de FEfflise catho^
lique touchant l'eucharkitîe , avec
la réfutation de l'écrit d'un mi-
nistre (Claude) contre ce Traité ,
Paris, 1664, in-ia. La 4* éditionij
parut tu i66ô« On «ppelle ce |
NICO 487.
volume la petite perpétuité. IV.
Les Préjugés légitimes, contre les
calvinistes , Paris , 17^5 , in-13;
V. Traité de Vunité de f Eglise ,
contre le ministre Jurieu^ Rouen,
1708 , in- 13. VI. Les prétendus
réformés convaincus de schisme ',
Paris , 1684 , in-i!2 , et quelques
ouvrages de controverse , esti-
«Kibies pour la science et la so-
lidité. \1I. Dix-huit lettres ima-
ginaires et visionnaires:, deux
volumes in-ia, Liège , 1667.
Elles furent commencées en i664 ,
et finies en 1666. L'auteur y ré-
fute fort bien les rêveries de des
Maréts de Saint-Sorlin. Mais en
les comparant aux Provinciales ,
on les trouvera communes et
verbeuses. VIII. Un lk*ès-grand
nombre ^ouvrages' pour la dé-
fense de Jansénius et d'Arnauld.
IX. Plusieurs Ecrits contre la
morale des casuistes relâchés.
X. Quelques-uns sur là féroce
générale, recueillis en 4 vol . in- 1 a ,
avec les écrits d'Arnauld , de
Qiiesnel> ecdesautres théologiens
qui ont combattu ce système. Il j
en a une édition de 1715 , en 3
vol. in-ia, avec une préface de
l'éditeur. XI. Un choix d'épi-
grammes latines , intitulé Epi-
grammatum delectus, i659, in- ta.
i^. Lancïlot , n« III, vers la fin. )
II. Traduction latine des Lettres
provinciales, avec des notes , etc.
sous le nom de Wendrock. Tout
ce qu'a fait Nicole sous ce nom
a été traduit en français par ma->
demoiselle de Joàcoux. La pre-
mière édition des Provinciales
latines parut en i658 ; la 4* > qui
est beaucoup plus ample", est de
l'année 1660. Pascal revit cette
version dont oq a loué la fidélité
et l'élégance, mais non pas lu
pureté. Sa latinité est , dit-on ,
celle de Térence, qu'il a voit lu
plusieurs fois , et sur laquelle il
avoit liurmé ton style* « A cela ,
488 NI GO
€lit d'Alembert , )e n'ai q<t*iuie
l|iie«tion à faire: Croit -on que
le siyie ëpistolaire doive être )e
même que celai de la comédie? »
Seroit'Ce en effet louer un auteur
de lettres écrites en français , et
sur-tout de lettrés théologiques ,
filCO
demie des jeux âoraiiK d^4e<tA
ville. ApKièff avoir .professé ave<S^
distinction pendasit dix-buit an»
la rhétorique k Toulouse , il quittai
cette ville , et vint se fixera Paris f
oà il établit «me maison d'édu-«
cation destinée aux jeunes gêné
de dire qu'en le lisant ou croit '• qui se proposoient de parcourir
lire Molière ? XIII. Beiga per*
eontator , contre la relation anti-
)apséniènne <le Marca , 1657 ^
in-'4*' ( VOY' THistoire de la vie
et des ouvrages de Nicole, i^SS ,
in- \i , par Tabbé Goujet ; lé
tome XaIX ùes Mémoires de
^ficéron , et le nouveau Moréri,
dans lequel il y a une liste exacte
des productions de cet écrivain
célèbre» )
t VI. NICOLE (François) , né
à Paris en i685 , montra beau>
coup de génie pour les matbé-
mc-ttiques. 11 donna , en 1706, à
iacauémie des sciences , un Essai
sw* la théorie des roulettes , qui
le fit recevoir Tannée suivante
<\avs cette compagnie. Il com-
merça en 1717 un Traité élu
inlcul des différences Jlnies ,
sur lequel il a fait ensuite beau-
coup de Mémoires. En 1799 il
«■lonna à l'académie un Traite des
lignes du iroisième ordre, plus
complet que celai de Newton. Ku
i7'i7 il se lit adjuger et céda a
rfjôttl-Dieu de l^yon un prix de
X<^oo livres , que Mathuîon a\oit
déposées pour celui qui démon-
treroit la fausseté d'une quadra-
ture du Cercle qu'il croyoil avoir
trouvée. Il mourut le 10 janvier
ij5S.
'^ MCOLEAU ( Pierre ) , né >ii
Sain^Pëyéépârtenient des Hautes-
Pji^née^) en i>7S4v'Ht'bes études
à TottloiiBes où il' soutint publi<*
qnemem avec * succès plusienrs
thè<«^ sur 1*' plltlosopnie et la
physique;' qirelqne> temps -après
d-rexkïpofta pbisiours prix àiTaca-
\
la carrière du génie , de Tartille'
rie et de la marine , maison qui
parvint à rivaliser avec TËcoIer
royale militaire. En 1784 il aban-
doniia entièrement l'éducation de
la jeunesse ,• à laquelle il s'étoit li-*
vré pendant trente-huit ans , el
se préparoit à jbuir d'un repo9
justement mérité , loi^ue la ré-
volution vint à éclater. Nommé
suceessivement étecteur, membre
du conseil de la commune , oilti-
cier municipal , et enfin- prési-
dent de Tadmiiiistration centrale
du département , il fut incarcéré
pendant onze mois , au bout des-
quels il fut rendu à ses foncliur Éy
3u*il ne quitta que pour celle
e bibliotliccaire de fa ville de
Paris , qu'il remplit jusqu'à sa
mort , armée- lé 38 mars 1810.
On a de luivl* Bpitre 00 />»•
tntction de In reine Christine
aux soui^ntins y Angers, 1770 «
in^^'è H. Discours academitfU&
sur ce sujet : Déêerminsr ce xfuU
y a de Jioçe et d'arbCêrairc a^ns
legoiit \ Angers, 1770, in<^^. III.
Disco«^rs académique sur Ce sujet:
Lo' PrivoUté nuit éffêilement aux
de r homme confondu, V. Stances ^
phihsophi^ue^s couronnées en-
1771 pnr l'académie de Rouen ,
177a , in'8*. VI . Siemens du cal^^
cui numériifue^et ^algébn^uQ ,
ibid. 1775 , in-ï'i.
♦ NICOLET ( Bernard - An-
toine ) , né il Paris en 1754 , s'est
distingué en grava n t des vignettes
9t des mekiai/loirsiVu^yièad c'iin ,.
le Désastre afe /a. nztfr-d'aprè»
mco
Xetvetf et «lm« autres ^rfceaiof
<Fa|»rèfs difiiSreDS «baifreS^
t î. T^î COLLE DE Li Choix
(I^uis-Autoîne ), ecclésiastique
d'un savoir assez étendu, mort
le 1 4 septembre 1 760 a î'arîs , sa
Î>ali'îé , à 56 ans. On a de
ui j L Méthode d'étudier y tir^e
des ombrages de saint Augustin ,
traduite de Titalienda P. .Balle-
tini , Paris , 1760 , in-xl. U. Geo-
graphie ntoderné , 1756 , réim-
priitiée avec des augmentations
e^n^dérabies , par Barbeau de La
Brujrèâ^e , en 1763 , 3 vol. iii-12.
Cet ouvrage eut beaucoup de
succès , quoiqii'il ne fut . pas
exempt de tau tes , et ou le lit avec
fruit ; il est iustrucûf, clair, mé-
thodique. M. Victor Comeiraseti
a donné une nouvelle édition ,
Paris ç i8o4,2vol.in-8'» et Atlas,
qui e^t très-au|çnilînt«e. IlL Ab^^é-
gé de la géographie à titsage deS
jemieÉ personnes , petit volume
iu-i'j. C'est un extrait de sa Géo-
graphie moderne*
I- NÎCOLO nr.t Abbate , pein-
tre ^ né à Modene en i5i2. Oti
lui a donné le ^mt^ïadelAbbate^
parce qu^il étoil élève du Pnma-
tice , abbé de Saint- Martin. Lé
Primatice ^ ayant connu son méri-
te, l^amena avec lui eu France , Tan
i553, et Vy employa à peindre
à icpsque sur ses dessins , dans le
château de Fontainebleau. Ni-
colo excelloit sur-tout dans le
coloris ; ses dessins , arrêtés d'un
trait depkimeet lavés an bistre^
sont la plupart «terminés. Son
§nât de dessin apprpche de celai
e Jules Romain et du Parmesan.
La chapelle de Thôtel Soubise
est ornée des peintures de Nicolo :
il a aussi fait phisieurs dessus de
porté» à l'hôtel dcT Toulouse. Oa
voyoit autrefois aa Palaitf Rojal
un de seS'tiiblepitx , représentant
l 'Bêdm^emèut de Prcserf?iM!é •
NICO
4&)
II. NtGOIX)-FRANCO.ror?i
pBâN«0 , «• IV.
NTCOLOSIO ( Jean-Baptiste ),
Sicilien , . très - versé dans les»
mathématiques et la géo|;ra-
phîe , mort k Bome en ibjo ,
mérita Uestime d'Alexandre VIL
On a de lui , L Hercules Siculus
sive Studium geographicum , a
vol. IL Guida nllo studio geo-
grnfico, lîL La Teorica det~^
gtobo ten*estre. IV. Orhis des^
criptid , en dix grandes cartes.
y. Une Description de tétat de
rEf^lise. VL — du. royaume dé
Napîes^ Vil. Des Cartes avec des
Ilotes pour Thistoire d'Aiexandre«
par Quinte-Curce , etc.
* NlCOLSON( William), sa-
vent ■ évéquc anglais > né vers
i655 h Orlon dans le comté de
Ciimberland , voyâçca avec beau-
coup de fruit en" Allemagne et en
FVance. Il fut successivement ar-
chidiacre et ënr^que de Carlisle ^
de London-Derrj en Irlande ^ et
promu /à l'archevêché de Casse!*,
Il succéda dans la primatie de
Munster au D. Wilbam Palliser
eu ,172 7; mais sa mort subite ,
survenue le i3 février suivant y
l'empecliia de prendre possession
de cette dernière dignité. On doit
à Nicolson plusieurs parties de
TAtlns anglais de Pit, savoir, lat
Description de la Pologne et du .
Danemark , i6Bo ; la Descrip- .
ifion de Vempire d Allemagne et
du royaume de Bofiéme , 1681;
la Suite de F empire d Allemagne^
larchiduchéd Autriche ^ le royau-
me de Hongrie , la principauté
de ÇTransylifanie , i663 ; le tout
formante v,oî* in- foi j indépen^
damraent de plusieurs ouvrages
sur des objets d'antiquités , et de
quelques Sermons. Il a publié
une Bibliolhètfue historique on-
glaise , en trois parties j la i»'"<^èa
ii^ V ia 2« ea âÙQJ , la o« éa
490
NICO
l6g9 y tftti oot éié réimprimées ,
en 1714 9 ^^ un .seul volume
in-fioïïo 9 et ensuite format ,
10-4" • ; Bibliothèque historique
{^Ecosse , 1702 ,' in-8» ; et , en-
fin Bibliothèque historique ^Ir-
lande , in-8*>. Cet auteur , re-
commandahle par Tëtendue de
SCS connoissanceis , n'est exempt
ai de préjugés , ni d'impar-
tialité ; et , à défaut d'exacti-
tude dans ses recherches , il
tombe dans des erreurs assez fré-
quentes*
♦ I. NICOMAQUE , de Sla-
g^re dans la Macédoine , père d'A-
ristote , vivoit Tan 36 du monde*
II fut médecin du roi Amintas ,
père de Philippe. Nicotna(|(ie a
écrit , sll faut en croire Suidas ,
six Livres concernant la méde-
cine, et un £aitre de la physique ;
mais aucun de ses ouvrages n'est
pan enu jusqu'à nous.
♦ n. NICOMAQUE , fils et
&ève du ^peintre Aristodème ,
estmîs par Pline aiirangd'Apelle,
de Protogène , d'Ascfêpiodore :
Plutarque a dit de lui « qu'il
peignoie aussi facilement et aussi
bien qu'Homère faisoit des vers. i>
Cette facilité , qui nenuisoit point
h son taleHt , le distingua de tous
tes contemporains. Aristrate , ty-
ran de Sicyone , le chargea d'un
ouvrage ; le jonr où il devoit être
fini étoit fixé ; Nicomaqne ne pa-
roissoit pas. Le tyran irrité se dis-
posoit à le punir ; mais enfin il
arrive , et l'ouvrage est terminé
avec autant d'art que de vitesse.
Quelqu'un critiquoit devant lui
l'Hélène de Zeuxis : « Prends mes
yeux , lui dit-il, elle te paroîlra
une déesse. » A combien de cri-
tiques ne pourroit-on pas dire :
cf Emprunte ce qui te manque , et
tu jugeras mieux. »
I. NIGOxMÈDË I«s m de Bi*
NICO
thyaie, fils de Zipoëte , fcmda-
teur de cette monarchie , momté
sur le trdne après son père l'an
27S avant J. C. 9 traita ses frères
avec la cruauté d'un tyran. On
prétend que c'est lui qui hAtit Nî-
comédie , et lui donna son nom.
t IT. NICOMÈDE II , sur-
nommé par dérision Phihpatar ,
petit-fils dn précédent , ravit le
sceptre à Prusias son père y qu'il
fit assassiner dans un temple ok
il s 'étoit réfugié , Pan i^S «Tant
J. C. Il régna ensuite en paix. La
fin de sa vie fut agitée par la
crainte de la puissance de Mithri-
date , dont il avoit éponsé la
sœur , veuve d'Ariarathe. Il fit
paroitre un jeune homme , qu'il
ilisoit être troisième fils d'Ariara-
the. Les Romains , pour mortifier
les deux rois rivaux, ôtèreut la
Cappadoce k Mithridate, et la
Papnlagonie à Nicomède , qui
mourut l'an 90 avant 3', C^ Ce
monarque parricide se concilia
l'amour de ses sujets par la dou-
ceur de son caractère et par les
qualités qui font un bon roi.
III. NICOMÈDE m , fils an
précédent et son successeur , fut
détrôné ' par son frère aîné , ap-
pelé Socratej puis par Mi^ridate;
mais les Romains le rétablirent.
Il molîmt sans enfans, Pan yS
avant J; C« , laissant les Romains
héritiers de son royaume de Bi-
thynie , qui fut réduit en province.
IV. NICOMÈDE , géomètre
célèbre par l'invention de la
courbe appelle Conckoide , qui
sert également à la résolution des
deux problèmes de la duplication
du tube * et de la trisection de
l'angle. 11 vivoit peu après Era-
tostnène , puisqu'il badinoit eé
géomètre sur le mécanisme de
son mésolabe ; et que Gerainns »
qui vivoit dans le 2« siècle avant
NIDE /
J. C» , avoil écrit sur œtte Cou-
choïde , dont ce Nicoinède étoit
néanmoins réputé Vinuenteitr.
Ceux qui Tout placé 4 ou 5 siècles
après J. C. ignorent ces faits,
qui déterminent à peu près le
temps où il vivoit.
I. NICON ( saint ) , moine du
I o* siècle , surnommé Métanoitey
afant travaillé à la conversion
des Arméniens , laissa un Traité
sur la religion de ces peuples ,
3n'on trouve dans la Bibliothèque
es Pères. 11 mourut en 998 à
Corinthe.
n.NICON. TcjxmNikok
t NICOT (Jean ), né a Nîmes,
d'un notaire de cette ville , quitta
sa patrie de bonne heure , etslu-
troduisit k la cour , où son mé-
rite lui procura les bonnes grâces
de Henri Jlel de François 1*'. On
le nomma ambassadeur en, Por-
tugal ; à son retour il apporta en
France la plante qu'on appelle
N(cotiane de son nom. Cette
plante est connue aujourd'hui
sous le nom de Tabac ^ qu'elle
tire de 111e de Tabago. Elle l'ut
Présentée k la reine Catherine de
[édicis , et dé la lui vint son
nom à^ Herbe à la reine. On l'ap-
pela skussifferbeelu Grand-^rieuf^j
parce que le grand-prieur en pre-
Doit beaucoup» [Voyez Goborry.)
Nicot mourut k Paris en 1600,
laissant plusieurs ouvrages ma-
nuscrits. Il a publié Trésor de
la langue française tant ancienne
que moderne, Ée Dictionnaire ,
qui eut beaucoup de cours dans
sou temps , ne parut qn'aorès la
mort de l'auteur , en 1606 , in- loi. ,
et trois ou quatre fois depuis.
* NIDER (Jean ) , natif de la
Souabe , dominicain , fut profes-
seur en théologie à Paris , etinqni-
6iteur de la foi . {\ assista , en 1 4 1 4 >
NlDE» 491
an concile de Constance. C'est
lui qui nous apprend qu'il étoit
venu dans cette ville , à l'occasion
de ce concile , une multitude in*
croyable de femmes publiques,
Incrcdibilis meretricam multitudo
aderat. Ses ouvrages les plus
connus sont : I. De Keformatiofie
religiosomm , imprimé k Angers 9
1611 , iu-80. II. Formicarium de
maleficis et eorumdeceptiomhus ,
qui se trouve imprimé dans la
Sremière partie du livre intitulé
falleus maleficorum , k Lyon «
i584 9 et dans les antres éditions
de ce recueil. Nider a recueilli
dans ce dernier ouvrage tous les
contes , toutes les opinions ridi-
cules sur les revenans , les fan-
tontes, les incubes et les succubes,
la divination , les sortilèges, lej
exorcismes , les diables et lenri
malices , rapportés par les an-
ciens et par ses contemporains.
De tels ouvrages font rire de pitié.
Ils ont aussi t'avantage d*instruire
sur Tétat des counoissances , au
temps où ils ont été composés , et
de mettre en évidence les étran-
ges aberrations de la raison hu-
maine , et l'épaisseur des ténè-
bres dont nous sortons a peine*
C'est uu terme de comparaison
qui nous fait mieux sentir le bien»
fait des lumières. Nider avouo
ingénument que tout ce qu'il a
dit des sorciers et des magiciens
dans le 5" et dernie^ livre de son
Formicarium , il Ta voit appris
d'un juge de Berne et d'un moine
bénédictin , qui , avant sa con-
version , a voit été sorcier et très-
habile baladin et escsrmoleur.
( Fojr. Malleolus. ) III. Conso^
laloriuin timofxttœ conscientiœ «
Paris, 1494 ^^ Rome, iGo4' U
a voit aussi composé un ouvrage
intitulé De bcUo moinli , que la
mort l'empêcha d'nchever. Son
DisposiloHum moriendi , in- 4* »
imprimé sans nom de lieu et sans
4o^
^IDH
r
(iafe , «st trèsrrare. Nider xnoii-*
rut à Nuremberg en 144^*
$.
f NIDHARD ou NiTHABD ^
(Jean-Everard), né au ehàteau
de Falkenstein . eu Autriche l'an
1607, entra dans la isociëté ài^^
)ésuife$ en i63 f . Appelé à la cour
de TeBipereur Ferdinand III , il
fut coniesseur de rarèhidnchesse
Marie , qu'il suivit en Espagne
lorsqu'elle épevsa Philippe ifV.
Ce monarque conçut tant d'es-
time pour lui , qu'il voulut le
l'aire décorer de la pourpre ro-
maine. Après la mort de Pnilijipe^
la reine>mère lui d<mna la charge
d'inquisiteur général t et le IH en-<
trer dans le ministère. IjC P. Nîd-
hard étoit plus capable dé dotni^
ner sur Ta me l'oible de sa péni>
tente que de gouverner un état.
Il osa dire un jour au duc de
Lerme , son rival eu crédit et en
pouvoir : « C'est vous qui me de-
\eA. du respect , puisque j'ai tous
les jours ,votre Die^ dans mes
Biains , et votre reine . à mes
{>teds. » Tandis que le jésuite et
e duc se disputoient l'autorité ,
le ti*ésor étoit sans argent , les
Î>iaccs de la monarchie en ruine ,
es ports saus vaisseaux ^ les ar-
mées sans discipline et sans.cbel'
3ui sût les conduire. L'incapacité
u ministre jésuite et des géné-
raux contribua aux premiers
s?u:rès de lx)uis XIV , quand il
Mttaqua son beau^i'rère et sa belle-
jioeur en 1667 , et qu'il le^ir ravit
nue partie de la Fiandrij et toute
la Francbe-Comté. Opeudant il
se lorma contre Nidhard un parti
suscité par le duc de ji^erme , et
soutenu par Hon J uan d'Autriche,
(Ils naturel de Philippe IV ; et
malgré la protection de la reine ,
il fallut. que son confes^tcur cédât
a l'orage^ Le «ministre disgracié
se retira k Borne 9 où il fut >am-
iba^i^adeur d'Espagne %u|>r!iîs du
ïfiEn
pape. Xléinent X Téleva dtt car*
dinalat en têya f et lui donna
la relie véché d'Ëdesse. Le ourdi*
nai Nidhard mourut le premier
février 16B1. On a de lui quel-»
ques ouvrages sur la Conception
imntaçulée de fa y^ierge, impri-^
mes à Paris , 1677 ' ^ ^'®^* i^^-'^»
t NIEL ( Laurent ) , musicien
français, mort k Paris vers 1760 ,
tut un compositeur agréable.
On lui doit , I. La Musique
de plusieurs grands ballets de
l'opéra. IL Au même théâtre , en
1756, les Voyages de T Amour ^
paroles de Bonneval. III. L'an-
née suivante , Les Bomansy pa-
roles du précédent. Quelques-uns
prétendent ({we les paroles de cet
ouvrage sont de Monsemi , con-
seiller au parlement. ÎV. L'Ecole
des amans ^ paroles de Fuselier,
représentée eu 1744*
fNIEREMBERG (Jeàn-Eusèbe
de ) , jésuite , Allemand d'ori-
êine , homme austère et très-la^
orieux , né à Madrid en iSgo $
où il mourut le 7 avril i658 ^ à
6d ans , a beaucoup écrit ^ et
la plupart de ses ouvrages de
piété , composés soit en esp»-
gnol , soit en latin ^ ont été
traduits, en diverses langues ,
et quelques-uns en français. Le
Traité du discernement du temps
et de V éternité , ou de la diffe^
renée du. temps et de V éternité ,
n'a pas seulement été mis en
français par le P. Brignon, il Ta
été aussi en arabe par le P. Fro"
mage , de la même société. Ce-
lui de scsouvroges qui est le plus
recherché de^ curieux , est sa
Curiosa y JiTosoJla de las ma-
ravillas de rtaturalei^za , Mar-
drid , 1643, in-4°. On a encore
de lui ï h V Eloge des Jésuites ,
en espagnol, Madrid, i643, Ô
vol. fn-:fol. M, Trfiité de Voriaine
de i Ecriture sainée y Lyon, itj^i ,
NIEU
tn-(bIio. liî. Hisloria naturre \
Ao\«rs, i635, in-folio. IV. I^
§^ie de saint Ignace de Lojroîa , r
en espagnol , Madrid , t63i , in-
$».V. Ij» Vie de saint Françùis
de Borgia , Madrid , i6H,in^t'o\.
Le P. Cieofuegos , jésuite espsn
fnol , mais retiré en AWem^gae,
it ViAhbé Lenglet , et depuis
cardinai, fit aus&i une Histoire
du même saint , et la dédia k
Tamirante de Castille , L*épi tre dé-
-dicatoire est beaucoup plus lon-
gue que la Vie du saint ; ce qui
lit dire alors en Espagne que le
P. Cienfuegos av.oit dédié a saint
François de Borgia la Vie -de i'a-
mfrante de Castille.-
KÏEUHOFF , ( Jean de ) , au-
teur hollandais , né vers le com-
meucement du ij* siècle , Ji qui*
nous devons une relal^ipn, esti-
mée de son Ambassade de la.
compagnie orientale des Provin-
cèS'Unies , vers t empereur de
la Chine, Cette relation curieuse
est en hollandais. Jean L^ Car-
peutier en a donné une bonne
traduction en tiraBçais,.;^. parties
en iin' volume, in-ibU , I^/de ,
i6Qo, Celte édition est, r^r^e , .et
le livre est recherché.
t WIEULANT ( GuiUaume) ,
né à AnTers en 1584) inovt à<
Aa»sterdam en i635 , peintre de
l'écoietlamande, mérhe ailési unte
pI&Ae parmi les gp»V8hrs au bn-»
riaet à l'eau-forte^ etwiômeparnii
les poëtes% Nieulant , élève de
Savari , avoit d'jii4)ord« adopté la
manière de Paul Bî^il, qu'il avoit
accompagné en Italie; mais étant
venu s établir à Amstordinm , il se
créa un genre qui le fit distin-
guer. Nourri de là cotmoissance
des .moUumens antiques qu'il
• avoit étudk» à Home , il choisit
pour sujet de ses tabkaux des
Jhânes , des Bains , d^s Maïtso-
Mîtfs , des ^rcs dé tfiinnffbe ^ et
NïÇtJ
495
ses ôuvn^es lurent jugés di"g:ief
d'occuper le burin des plus ha-*
biles gi'ateurs.
♦ NIEUPOORT (Guillaume-
Henri), habile professeur holïan-
(lais, vivoit s*ur la fin du 1 j* siècle
et au commencement du suivant.
On a de lui , I. Abrogé latin des
Antiquités romaines , imprimî^
pour la première fois en 171^ ,
et souvent réimprimé depuis ,\
dont la meilleure édition est celle
dUtrecht, 1774 > 8^'^*^*^ in-8/*, U^
a été traduit eu français. II. His-
toire de la république et de tem-.
pire romain , écrite eu latiu ,
Utiecht , 1723 , a vol. in-8».
t NieUWKINTYT (Bernard
de ) , né à Westgraaidjck , en
Nordt-HoUande , l'an i654 ' inar-
qua dès sa première jeunesse de
l'inclkifittion pour les sciences y
mais avec le désir de tout savoir ^'
il eut ht sagesse de se borner. Il
s'attacha d'abord à l%irt de rai*
sonner juste , et pénétra enisuiie
dans ee que- les- mathématiques,
ont "de plus prôi'ond^ lipasâa à'
la; niédèéinei et aii-<(lrbit, et ses '
progrès tUins ces deux sciences
ne>'l'arent pas «noins rapides, ii
devint borophilosophe^ ^ran^ina-
■thémàtkiien , médecin* cél^fbfe «•
magistrat Uabile. 11 fut- eonseti-'
1er et bout^mestoe de la» ville' d»«
.Pavnliaoeiide ; biiit 4emtftti*0Ît ,>
'san»' ibriguer >4os ^mpiéië^ ^.tt^
l'aiattïient tiré de son oabîinetr.
Ce savant nioU»at!le S^^mai^ijtëv'
S^â prhicipaïkx :ouj(^ra^s "swmf: , K
iUa Traité en 'hollandais , tradbU'
en ivatlçais jWir'DIoguez, sous c$'
ce titre : IfexUtence de Dieu 4è- '
montrée par /«f merveilles d» la *
nature ,- iïi-4' , Paris , 1 71*5 , réimr
primé ena74o. Cet ouvrage , ex-
cellent en son gonre , a'U étoit
-moins diifas', et si l'açitear ne*
se troTftpoit quelquefois , est dî- '
vidé ett WM p»rtiM y da^s les-
494 N^EU ^ ,
quelles il tr<iite de la structure du
corps hnmain , des élémens , des
astj'es et de leurs divers efiets.
On en h donné , sous le titre du
Philosophe religieux , une tra-
duction anglaise , qvà a été', ainsi
que Toriginal, imprimée trois ou
quatre fois. lï. Une Réfutation
aeSpinosa^ in-4'' , en hollandais.
III. Analysis infinitorum , Ams-
terdam , i6g8 , in-4'. Cet ouvrage
l'engagea dans une dispute avec
Leibnitz , dans laquelle Hermann
lîot part. IV. Considerationes
secundœ circa calculi differen-
iialis principia , Amsterdam ,
^figô , in-4**. ( Voyez Hekmann,
n*» II. ) li avoit donné , deux ans
atuparavant , une Brochure sur la
même matière.
* NIEUWIiAJVD ( Pierre ) , né
dans un hameau près d'Amster-
dam le 5 novembre 1764 , unis-
soit au génie poétique un ^talent
décidé pour les mathématiques.
11 «^appliqua à toutes les sdences ,
et dans toutes il réussit. Belles-
. lettres, hbtoil^ , pho^sophie, tout
Itii de%iot faniiilier. Doué de la
roémoire la plus heureuse , il ap-
prit les languea«iavec la même
facîlilé« Il sayoit très-bien, le grec ,
le latin» le français , i'kalien ,
l'anglui» et raUemand.^ Il a tna-
, fbiit «a vers holhuidai» tout èe que
les jjMKÎtes grecs et ialins eut dit
de iétat de r«ame après • la -mort.
Son épouse qu'il, perdit le déter-
mina a quitter Ja/^Hollande pour
qqelque temps ., et il «« rendit à
Qotba . en Saxe ^ " uù il «nplbja
ses loisirs à Tétude de Tastrono*
mie. Nommé par Pâmû^anté
d'Amsterdam membre de la -com-
mission qui devoit déterminer les
longitudes sur mer , il revint
dans sa patrie pour remplir son
emploi , et travailla sur celte ma-
tière avec autant d'aptitude que
s'il n'eût îam^s fait autre chose.
NIEU -
ÏStxw ans après il obtint la placé
de lecteur en mathématiqties 9
astronomie etmarhie, à Fathénéê
d'Amsterdam , d'où il passa à la
chaire' de professeur de phy-
sique , hautes mathématiques ,
hydraulique , astronomie , ar-
chitecture civile et militaire , de
l'universiié de Leyde , qu^il rem-
plit avec distinction jusqu'à sa
mort, arrivée le i4 novenâhre
1794* Ses ouvrages sont des
Poésies hollandaises ; Amster-
dam , 1788, parmi lesquelles on
distingue son poème d'Orion.
Dans les volumes 5 > 69,7 et 8 de
la société de La Haye , se trou-
vent les pièces suivantes : I. De
la Valeur relative des différentes
branches des connoissances hu-
ptairtes. II. De tétai des sciences
comparé à celui des belles-lettres.
m. Des moyens et éclairer le peu»
pie , et de rendre plus communs
le jugement , le bon esprit et le
goût, IV. V amour de la patrie ^
regardé comme deyoir religieux.
V. Dissertation sur les avanta-
ges que le perfectionnement de la
navigation a déjà 'procuré aux
hommes , et doit leur faire espé*'
rer encore. VI. De Futilité gêné--
raie des TtiathétnatiquéS. Vif.
Idées des anciens sur Pétat de
famé après la mort , traduit du
latin de Wjtembach et de Bosch.
VIII. Du, vrai et du faux génie y
traduit du latin de lloUinger. IXv
De la sensibilité, X. Du système
de Lavais ier. XI. Recherches
ph^'Sieo-chimiques. XII. De la
forme du globe. XIII. De< insi-^
gnibus ostr'onomieB incrementis
novissinusB captis , et etiamnitm
sperandis. XIV. Du cours des-
comètes, et 'de V incertitude de
celle qui est attendue ( 1790).
XV- De faugmentation et de la
diminution périodique de la lu-
mière de quelques étoiles fixes.,
XVI> ^^^m- ^àrtgles globulaires
S
NIEU
«( du Tcompas de Le Ouin^ XVII.
i^ia seleno^topogrmphie deScha^.
der, XVIII. Des ¥Hâijrens de irou^
ver la latitude sur mer , de tu.-
sage des sextants ^et de ihorizon
artificiel. On » encore de cet
habile pivfesseur , I. De la navi^
f^an , Amsterdam -9 179^^.111-
i* , ovnrnge importait , aont Je
mérite coonstecUiiâ la clarté des
idées , dans la fiutesse des prin-
cipes ^ dans l'aliondance des cho-
ses utiles <|u'en y Ironve , dans
la aaanière avec laquelle Tautettr
les présente , et. dans une ibule
d'idées neuves. IL Almanachnau^
tique* Cet ouvrage , entrepris
par l'ordre de ramirauté , con-
tient 9 i« une traduction du Nau-
tîcaly almanach anglais, adapté
au méridien de Ténérifie ) a» une
collection de tables avec des ex-
Flications ; 5* des Traités sur
usage des instrumeus ^ sur les
observations , etc.- Il prouve dans
Tauteur. une profonde connois^
sance des diffîrentes parties des
mathématiques , beaucoup de
-discernement dans le choix d'une
méthode Jûicileet sâre, et Je talent
d'expliquer si clairement les
choses, oue ceux qui en a voient
}e mains aexpéricpiae pussent les
mettre en pratique ^ et qu'elles
ibumissent anxsavans des matiè-
res à spéculation. IIL TnUtéde la
méthode de Douwes pour trouver
ia kUiiude.y ele* Conaeille Dou-
lires «voit «aseigné aux naviga-
teur» un moyen pour déterminer
ia ktitmle oà ils se trouvent , en
-d'autres: instans que celui du
midi ; mais J'invtention . reatoit
imparfaite; ^iewland-Ven mêla :
•il a indiqué les temps favorables ,
les circonstanciés oh Tod pea1||^
trouver , les figites qu'on y peut
commettre. U a. tellement perfec-
tionné cette méthode qu on est
prêt delà préférer à toutes celles
qu'on a eues jusqu'iai«
NIGE 495
* NIGEh- WÏUCKER , barde
ou poëte anglais du la* siècle ,
a laissé un poëine intitulé Specu^
lum stultomm ou BrunelhtSj et
dont on a donné plusieurs édi-
tions. Tous les moines , ii l'ex-
ception des chartreux , y sont
vivement censurés.
I. NIGER-PERATE un
des plus vaillans hommes de son
temps parmi le^ Juifs , cominan-
doit oans la province dldu*
mée au commencement de la
guerre de ce peuple contre les
lomains : il se signala dans
Î>lusieurs rencontres , principa-
ement contre Gestius Gallus , k
Gabaon et à Aseaion. Simon, et
Jean ayant usurpé toute l'autorité
dans Jérusalem , Niger, dont les
tal^is exoitoient leur falousie «
fut un des premiers qu'ils. accui-
sèrentd'iolelligefioe avec. les Ro*
mains. Ib lui firent mille outra-
ges^ et leitf^nèrent enfin hors des
murailles lide Jérusalem , oài ils
le firent 'assommer ii coups de
pierre , sans vouloir lui permettre
de • se iustifier des crimes dont
il étoit accusé.
t II NIGjËR ( G. Pesceiwiui
Justus ) , gouverneur de ^y^rie ,
se signala par sa valeur et sa pru-
dence. Les ^ légions romaines le
saluèrent empereur à 'Autioche ,
vi^rs.la fin d'avril igS , sur Ja nou-
velle de la mort de Perti«k«x. Il se
proposa d'imiter Tite,Trajaa9/A.n-
t^nm , Mauo-Aurèle. iMiger avoit
des vues. V de ia. fermeté.. La for-
tune ne l'ea^vra point ; il dédai-
gna la flatterie. Un orateur ayant
voulu célébrer sou avénetnentk
l'empire par un panégyrique :
« Gon^se^ plutôt, lui £t Niger ,
l'éloge de quelque fameux capi-
taine qui Sjoit mort , et retracez k
noayeux ses belles actions pour
nous servir, 4e modèle. C'est se
496
NIGE
KIGE
/
ii)oc|aer que d'enceoser les viraiu,
SQivtoat les princes , xlofit il j^ a
loii)onrs quelque chose à crain-
lire ou k espérer. Pour moi , )e
feux faire au bien p^idaut na
vie 9 et n'être loué qu'après laa
tBOft.» » I^iger ne jouît pas Isong^
temps de la puissance ; il perait
plusieurs butailies contre Sé-
tère, et eniin l'empire avec: la
\ie dans les* premiers mois de
l'an igS de Jésusr Christ. ( Foy^
Ci^MifENT, n* I. ) Ce prince,
sorti d'une famille de cbevaliers
romains » né probablement à
Aqninnin , oh son grand-père
exerça l'emploi d'intendant des
Césars , pnt dans sa jeunesse
jquelqne teinture des lettres. Se
sentant plus de courage et d'am-
bition que de fortune , il se con«-
duistt , dans les difiS^na degrés
de )a milice par lesquels il passa,
de menière à mériter les éloges de
if are-Aurèie. Sous Commode, il
ae ^gnaktt dans nne ffiterre con-
fit: les barbares voisins du Da-
ambe. il'fetanssi employé dans
la gnevre des déserteurs qol
avflîient inondé les Gauii&s; et il
y réussit si bien, x^ae. Sévère,
alors gouverneur de la L^'on-
muimy lui rendit auprès, de i'em-
pfelneilr lephis glorieux témoigna^
ge^ l'ei^eiant «n homme néftes-
'Sttife k'' la répâblique. Niger par-
'Vint au consulat pariute Voie ho^
noftable-, c'est-à-dire sor la- re-
^eoknmanàtftion ' dés oticvêrs qtri
sei^voienc sons ies ordres.- Sq fer-
meté k maintenir ki- discipline
rétoit si connue , 4i|n»" Sévère
l%H->méme , son ennénn * déclaré
et son vainqueur , le ditoit • i^dnr
Modèle • à eeox auxquels i h don-
noit; le t;o«i«iandemeàt des trou-
Ife^f Jdihaisun soldat de Niger
n'exigea d'un sujet de l-eft)pire«,
ni boiS ,' ni huile , ni cowée'^' ou
si' quf^qaes-'UUB violèrent en ce
point tes défenses de leur féaé-
rat, ils en furent sévèrement' p»«
nis. Il oi'donaa que Ton tranchât
la tête à dix solJats , qui avoîent
mangé une pnale volée f>ar l'un
d'eux* Les murmures de l'armé»
l'ayant empêché de iaire exécuter
un ordne si sévèie , il v<Milat dià
moins que ies dnipables rendis*
sent chacan dix poules pour celle
2ui a voit été enlevée : il les con*
amnade plus à ne point faire
de feu de toule la campagne , à
ne maa^^ lien de ehau^^ et à
se contenter d^eau et de naur-
ritures Êroides , et leur donna
des suneillads pour les contrats*
dre d'observer 1» loi qu'il leut
iroposoit.*.... Il se flM>ntroil en*^
nemi déclaré de tout ce qui i^es-»
sentoit le luxe et la mollesee dans
une armée. Avant remàrqoé des
soldats qui , pendant qu'on étoil
en marche pour aller à l'enneuii^
bu voient aans- une tasse d'ari-
gent , il interdit l'usage de touHiBâ
pièces d'argenterie dans le campv
Il disoit que la vaisselle de boas
devoit suiïire , et qu'il ne £alloit
pas que les barbares, s'ils vo-
noient k s'emparer, des bagages s
passent! .tirer vanité d'une argeo^
terie conquise sur les Homaios^
il ne sopâroit point de baulai^i*
dans l'aifmée onrané lea expédii-
tions^ eft nsduîsoit au biscuit les
soldants et'lei ôfïîcieps. U prosenK
vit le vin , vpalanft cpi'on- se conv
tentât de vinaigie^ «nélé aveê ùt
4^au ^ soivantli'aneieB usag^.On
peut juger' quJone teUeréforate dé-
plaisait beihieoap aux tfouperi.
JM>ais Niger tint lisrme , et des soU>
dats qui uardmeniles frontières de
TËgypte ittiajraiitdemandé du vin :
« yue dites-vous ,. leur répondit-
Il^ Vous: avez4e Hïï y et le vm vous
est nécessaire !'<! Ji)» as une autre
Oocasipti , des UK>upes vaincues
parles Saifrasîn^- s^excusèrent soir
l'épuiBemeût de leurs forces.
« Belle raison ^ leur dit^il, \-qs
NIGl
Tainqueurs ne boivent aue de
l'eau !...» et il ne prescrivit rien ,
qu'il ne le pratîmiât lui-même. Il
sut k 1^ fin se faire craindre des
soldats , et aimer des peuples.
* III. NIGER ou NicwKi ( An-
toine ) , né à Breslau , après avoir
enseigne l'histoire naturelle et la
langue grecque k Mafpurg , fut
en 1 556 amadoue, oh il prit le
bonnet de docteur dans la îàculté
de médecine. De retour en Aile-
magâë , la ville de Brunswick se
l'attacha comme médecin ordi-
naire ; il mourut dans cet emploi
en i565. On a de IViger les ou-
vrages suivans, plusieurs fois ré-
imprimés : I. Consilium de iuen-
dd valeludine , Lipsiae,, i554 ,
i558 , in-8« ; Vittebergae , i573 ,
i58i , in-S*. II. Ve decem prœ^
ciptds erronbus et abusibus
propter quos apud nonmiUas gen-
tes prœclara medicinœ ars mu-
liercuUs<yjudœis ac impostoribus,
veluti préeda râlicta , miserèque
infamaia constuprataque jacet ,
fiamburgi , 1590 , in-è*".
j ■
* NIGETTI { Matthieu ) , de
Florence} architecte et sculp-
teur, disciple de Bontalenti, eut
grande part à la t;onstruction du
palais Strozzi k Florence, 11 don-
na les plans de plusieurs églises
de cette ville, dont il suivit rexé-
cution sous la direction de Jean
de Médicis , célèbre capitaine ,
qui montra autant ^e talens à la
guerre que de goût pour les beaux-
arts. Nieetti ne réussit pas moins
à travailler le marbre qui embel-
lit la galerie de St.-Laurent; et
41 montra sur-tout son savoir et
son habileté dans la décoration
•du merveilleux ciboire de la cha-
pelle de cette église. '
t NÏGIDIUS-FIGULUS ( Pu-
blias ) , bon humaniste , habile
T. XII.
NIGR 497
philosophe , et grand astrologue^
passa pour le plus savant des Ro-
mains après Varron. Ses talens
lui procurèrent les charges de
1>réteur et de sénatecur^ Il fut uti-
e à Cicéron pour dissiper la con-
juration de Catilina ; mais ayant
pris le parti de Pompée contre
César , il fut exilé , et mourut
dans son exil Tan 45 avant J. C.
Cicéfon , qui fait de lui le plus
grand éloge , lui écrivit une belle
lettre de consolation. Saint Au-
gustin dit qu'il fut surnommé Fi-
gulus f c'est-à-dire initier , parce
qu'il se servit d'«n >eiEemple tiré
de la roue de Potier , pour répon-
dro à cette question qu'on lui fai-
soit contre l'astrologie : « Pour-
quoi la fortune de deux en fans
jumeaux n'est-elle pas la même ?»
Il ne nous reste de ses ouvrages
que des fragmens.
♦ NIGIDO (Placide), prêtre
sicilien', mort en 1640, a fait
imprimer , I. Summa sacrœ Ma-
riologiœ» IL In^Cantica Cantico-
rum» III. In Threnos , sive La-
mentationes Jerenùœ , exposition
nés varice , etc,
* I. NIGRIS ( Jean - Antoine
de), de Campagna , juriscon-
sulte du i6* siècle , a publié Su-
per capitulis regni et recoUectis
additiotiibus Jo, Arcamoni , 2Va-
podani , etc. démentis VII ^ ex-
trav. consï. contra clericos non
incedentes in habita et tonsfirdy
unà cum apparatu et additionibus
tant in materid spoKorum , et re^
nunciatione beneficiorum , etc,
'^ II. NIGRIS < N. N. de ) , prê-
tre napolitain et médecin, passoit
k Naples pour avoir un secret qui
avoit la vertu de faire engendrer
aux femmes des enfans mâles. Il
alla eu l 'jSo à Vienne , pour tirer
un parti avantageux de son se-
32
/
493
NIKL
crct ; mais le succès ne répondit
pas k son attente , et il fut obligé
de sortir de cette ville, avec la yé'
putation d'un charlatan.
' I. NIGRÎSOLÏ ( Jérôme ), sa-
vant médecin , mort à Ferra re
en 1689 , à 69 ans , pratiqua son
art a\ec succès : il a tait imprimer
à Guastalla, i665, Progjmnas-
mata meclica,
II. N IGRl S OLI (François-
Marie ) , fils du précédent ,
iport à Fendre le 10 décembre'
727
79
ans , ne se rendit
pas moins habile que son père
clans la médecine, il laissa plu-
sieurs ouvrages , dont la plupart
furent bien accueillis : entre au-
tres un Traité du quinquina , en
latin, Ferra re , 1700, in-4* , et
Pharmacopcèa Ferrariensis, On
ignore à qui du père ou du fils, on
doit atlriDÙer une Dissertation
très- érudite : De chartd veterum
ejusque usu.
NIHUSIUS (Bartbôld) , né Pan
'1589 à Wolpe , dans les états* de
Brunswick, d'une famille luthé-
rienne , embrassa à Cologne la
Veligion catholij^ue vers 16^22.
Après avoir eu pour premier emt-
pFoi la direction du collège des
Prosélytes, ii devint abbé d'ilfèld
eu lô'ig, puis sutifragant de l'a r- (
cheveque de Mayence , sous le
■titre d c\éque de Mysie. Il mou-
rut au commencement de mars
i655 , k 06 ans. On a de lui,
1, Annotationes de commun iôiu*
OrirtUalium sub spccie unicd ,
în 4*' , Cologne, 164^. II. Tmc-
talus chot^graphicus de nonhul-
lis Asiœ provinciis ad Tignm ,
Euphratffffi , i658 , jn-8*» ; et d'au-
tres ou\f rages de littérature , de
théologie, de controverse et d'his-
toire.
* JMKLÎN , peintre de portraits ,
NIKO
envoyé par Pierre -1^ -Grand
Italie pour y faire ses études ,
se rendit ensuite à Paris, où il
travailla pendant quelque temps
sous l^rgilière. On a de lui plu-
sieurs> portraits , parmi lesiqueîs
celui du baron Gregorewilsch-
Strogauow est le plus estiiné*
On. ignore l'époque de la nais--
sancé et de la .mort de ce peintre
russe.
fNlKON, néen i6i3, d'une
famille obscure , dans Je gouver-
neineut de Novogorod en Kiisàie ,
embrassa Télat niionastique , de-
vint «successivement archiman-
drite, métropolite de JN'ovogo-
rod , et enfiq patriarche de Rus-
sie en i652. Le. czar Alexiowitz
lui donna toute sa confiance. 11
introduisit le chant dans l'Église
russe , à l'exemple de l'Eglise
grecque , et assembla une espèce
de cou^cile pour la restitution du
texte sacré. Nikon ^voit remarqué
dans les exemplaires dont on se
servoil beaucoup de passages al-
térés, peu conformes à la version
à^s Septante. On rassembla les
anciennes versions slaves , dont
quelques-unes avoi^it au moins
cinq siècles d'antiquité. Les moi-
nes du mont Athos et les Grecs
de l'Orient fournirent beaucoup
de copies des livres saints. Il y
fut prouoncé que l'ancienne ver-
sion slavonneétoit (rdèle , et qu'il
ne s'y étoit glissé des fautes que
par la multiplication des copies,
(in en fit une nouvelle édition a
Moscow , que Nikon signa. Ces
changeuiens causèrent- une divi-
sion dans celte Eglise. Ceux qui
étoient attachés aux anciens usa-
ges , furent appelés Raskolniki»
Ce schisme n'est pas encore fini.
La faveur dont Nikon jouissoit
auprès du prince iut suivie
d'une disgrâce qui lui donna le
loisir de rassembler jd^é{rentet
chroniques , de les confronter ,
de les corrigqr l'une par l'autre, et
peut-être de les altérer ; il en com-
posa une Histoire qui conduit jus-
qu'au règne du czar Alexiowitz ,
i!yaint-Pétersbourg , 1767,^2 vo-
lumes in^"- Nikon fut obligé,
en 1608 , d'abdiquer sa dignité
de patriarche , et sçs ennemis
parvinrent à le faire emprisonner;
ce ne fut même qu'après un
nombre d'années qu'il ontint sa
liberté , et la permission de re-
tourner dans sa cellule. Il mou-
rut en route , en 1679, à l'âge de
^ ans, Nikon avoit été marié , et
la perte de ses enfans , qui l'aâècta
vivement , J'avoit engagé a em-
brasser l'état monastique , et k
persuader à sa femme de prea-
dvG le voile.
+ I. NIL ( saint ) , Nilus , dis-
ciple de saint - Chrysostôme ,
ëtoit déjà connu dès le commeu-»
cernent du 5' siècle. On dit qu'il
ëtoit -de la première noblesse
de Conslantinople. Après avoir
eu deux enians , il se sépara de
sa femme, et se retira dans la
solitude avec son fils ^ nommé
Théodule , laissant sa fille avec
.sa feinme. Il alla au désert du
mont Sinaï , et y vécut long-temps
avec des moines , qui demeuroien t
■ dans des cavernes ou dans des
cellules qu'ils batissoient eux-
mêmes , éloignées les unes des
autres. La plupart ne mangeoient
Î>as de pain , mais seulement des
ruits sauvages et des herbes
crues ; quelques - uns ne man-
geoient, dit-on, qu'une fois la se-
maine. Ils avoient un prêtre , et
s'assembloient le dimanche, daus
. l'église , pour recevoir la commu-
nion , et s'entretenir de chojses
religieuses. Des Sarrasin .1 atta-
quèrent les solitaires de Sinaï , en
tuèrent plVisieurs , en emmenèrent
d'autres captifs , et dotmèrent à
NIL
499
quelques-uns de ceux qui étoient
plus âgés. la liberté de se retirer,
oaint Nil fut de ces derniers , mw
non son fils Théodule. On exposa
celui-ci en vente , et personne
n'en voulant donner ce que les
Sarrasins demandoient , ces bar-
bares vouloient le mettre à mort.
A force de larmes il obtint qu'on
l'achetât. Il fut revendu à l'évê-
que d'Ëluze, qui , ayant reconnu
so* mérite i l'éleva à la clérica-
ture. Saint Nil alla chercher son
fils chez l'évêqne d'Ëluze , qui
n'usa de son autorité de maître
que par la violence qu'il fit au
>père et au fils de leur imposer
les mains pour l'ordre sacré de la
prêtrise. L'histoire ne nous ap-
prend plus rien de saint Nil ;
mais il y a apparence qu'il écrivoit
encore vers 1 an 45o , temps îafUT
quel on place ordinairement sa
mort. Parmi ses ouvrages , on
^time principalement sesEpitres
et SCS Exhortations à la vie spi- '
rituelle , dont on a une be/le édi-
tion , avec la traduction latine
du P. Poussine , donnée a Paris
en i65y ,in'^^,lt édition de ses
Œuvres , donnée par Alla tins et
Suarès, en 2 vol. in-fol. , Rouie ,
1673 , est en grec et en latin. Ni-
colas Fontaine a traduit en fran-
çais les Opuscules de S. Nil. On
les trouve k la suite des OEuvres
de saint Clément d'Alexandrie ,
Paris , 1696 , in-80.
II. NIL , archevêque de Thes-
salonique dans le 1 4' siècle , écri-
vit contre la primauté du pape.
Barlaam , après avoir écrit en fa-
veur du siège de. Rome, adopta
l'opinion de Nil , et la soutint dans
un Traité semblable pour le fond
à celui de ce schismatique. Ces
deux Traités , réunis par Sau-
maise , ont été imprimés en un
vol. in-4° ^^ 1645. Ce commen-
tateur infatigable y a ajouté dt$
5oo
NIMA
notes et quelques autres traités.
En 1608 il en avoit donné une
édition in-8« , moins ample que
celle que nous venons de citer.
m. NIL, surnommé Doxopa-
irius , archimandrite ( c'est-k-
dire abbé d'un monastère grec ) ,
composa , par ordre de Roger ,
roi de Siçue, à la fin du 11*
siècle , un. Traité des cinq pa-
triarcats de Rome , d'Antio-
che , d'Alexandrie y de Jérusa-
lem et de'Constantinople. Etienne
Le Moine en a donné une édition
grecque et latine , Lejde , 168S ,
in-4"«
NILHISDALE ( N. ) , Anglaise
célèbre par sa tendresse conju-
gale , sauva la vie à son époux
condamné à mort en 1716 ,
comme ayant secondé le roi Jac-
ques dans son entreprise pour
remonter sur le trône. La veille
du jour fixé pour l'exécution,
mîladi Nilhisdale entre dans la
tour , un mouchoir sur les jeux,
et dans l'attitude d'une femme
désolée. Aussitôt elle change de
vêtement avec son mari , qui étoit
de même taille qu'elle , et le fait
évader. Le lendemain le ministre,
qui vint pour préparer le pri-
sonnier à son dernier moment ,
trouva une femme au lieu d'un
homme. La cour , consultée sur
cet cvéneraent , ordonna de met-
tre en liberté miladi Nilhisdale ,
qui alla rejoindre son mari en
France.
* NIMANNUS { Grégoire ) , cé-
lèbre professeur d'anatomie et de
hotanique à Wittemberg sa patrie,
où il mourut en i638 , âgé de
43 ans . , est auteur d'un Traité
de r apoplexie , en latin , imprimé
dans cette ville en 1629 et 1670,
in -4*) et d'une Dissertation eu*
rieuse sur la Vie du fœtus, dans
laquelle il s'attache à prouver
NINÏ
qu'un enfant vit dans le sein de sa
mère , de sa propre substance ,
puisque souvent fa mère venant
a périr , on peut souvent le tirer
de son corps encore vivant , et
sans qu'il ait épfouvé la moindre
altération.
* NINA, Sicilienne, la plus an-
cienne femme poète qu ait pro-
duite l'Italie , florissoit dans le
i4* siècle. Il y avoit dans le
môme temps un pajsan floren-
tin , appelé Dante de Majano ,
avec lequel le célèbre Dante ne
dédaigna pas de lier une corres-
pondance poétique. Son nom par-
vint k Nina. Il se forma entre ces
deux personnages singuliers un
commerce de vers et d'amour.
Sans s'être jamais vus , ils s'en-
voyèrent l'un et l'autre , tant
qu'ils vécurent , des poésies qui
respirent la passion. La Sicilienne
'voulut être appelée la Nina du
Dante , et le laboureur poëte fit
retentir toute l'Italie des accens
de. son amour chimérique. Les
vers de Nina se trouvent dans le
recueil des Gianti , ainsi que ceux
de Dante de Majano.
NINIAS , ou NiNus le Jeune ,
fils de Ninus et de Sémiramis ,
monta, vers l'an 2168 avant Jé-
sus-Ghnst , sur le trône d'Assy-
rie, après sa mère , qui avoit ab-
diqué l'empire , ou , selon quel-
ques auteurs, au'il avoit fait mou-
rir parce qu'elle l'a voit sollicité.
Quoi qu'il en soit ; il ne fut pas
plutôt affermi dans ses états , qu'il
en abandonna le soin k* ses mi-
nistres , et se renferma parmi
ses femmes dans son palais , où
il mena la vie la plus voluptueuse,
ne se faisant voir que très-rare-
ment en public. On lui donne
treute-huit ans de règne. Ses suc-
cesseurs ne suivirent que ti-op
l'exemple de ce priace lâche et
NINU
fainéant ; aussi connoit-onà peine
leurs noms jusqu'à Sardanapale.
* I. NINO , sculpteur pisan ,
florissoit vers Tan 1570 ; il aida
son père dans la direction de la
construction de la porte de bronze
de l'église de Saint-Jean. On voit
à Florence , a Pise et k Naples
plusieurs statues et bustes de sa
façon, qui prouvent que ce sculp-
teur avoit étudié les anciens*..
•f II. NINO DE GxTEVABA (Jean) ,
peintre , né a Madrid en i63i ,
mort en 1698 , fut élève de Mi-
chel Manrique, Flamand , disciple
de Rubens. Quoique par cette
raison les productions de Nino
tiennent de la manière flamande,
on est généralement d'accord
que cet artiste n'avoit pris que le
bon des diverses éeoles qu'ilavoit
fréquentées , et on le ' regarde
comme un des meilleurs peintres
qui ait existé en Espagne. Les
villes de Grenade , de Malaga ,
de Cordoue possèdent dans leurs
églises des tableaux de Guevara,
remarquables par la beauté du
colons, une touche ferme et vi-
goureuse , et sur- tout par la cor-
rection du dessin.
NINON. F^ofez LiNctos.
N I N U S , premier roi des
Assyriens , fils , dit-on , de Bé-
lus , subjugua plusieurs pajs ,
depuis rÉgypte jusqu'à l'Inde, et
iabactriane; et à son retour , il
bâtit Ninive , ville célèbre , sir
tuée sur le bord oriental du Ti-<
gre. Après ce grand ouvrage , il
marcha contre les Bactriens , qu'il
n'avoit encore osé attaquer, se
rendit maître d'un grand nombre
de villes , et singulièrement <j^
Bactres , capitale da pays. Ninus
dut en partie la prise de cette
place forte à Sémiramis , femme
WIOB;
5oi
conçut une vive passion pour cett«
héroïne , et l'épousa après la
mort de son man , qui s'étoit tué
pour prévenir les terribles me-
naces de son puissant rival. Le
roi, après un règne de 53 ans, lais-
sa en mourant le gouvernement
de son royaume à Sémiramis, vers
l'an 2164 , avant Jésus -^ Christ.
Nous remarquerons ici , que l'his-
toire de Ninus et de ses succes-
seurs est vraisemblablement peu
digne de croyance. Ctésias de
Guide , méJecîa de CjTus-'le-
Jeune , est le père de. toutes les
faussetés tant de fois écrites sur
l'empire assyrien. Diodore de
Sicile , contemporain de César ,
a copié les récits de César ; plu-
sieurs historiens posténeurs ont
copié Diodore ; une source cor-
rompue a infecté presque tous les
canaux de l'histoire. De quel poids
peut donc être Fautorité du mé-
decin de CyrusP Aristote le ju-
geoit indigne de croyance. Tout
le monde avoue que son Histoire
des Indes étoit pleine de fictions,
qu'il attestoit hardiment comme
témoin oculaire. Convaincu d'im-
posture à cet égard , il ne de voit
pas en imposer sur d'autres ob-
jets , et il ledevoit d'autant moins
que son Histoire d'Assyrie avoit
elle-même des caractères frap-
pans d'absurdité. ( Fojez Ni k us.
— SiMIRAMlS. )
NIOBÉ (MvthoL), fille de.
Tantale , sœur de Pélops, et fem-
me d'Amphion , roi de Thèbes.
Enorgueillie de se voir une puis-
sante reine et mère de quatorze*
en fans ( Homère ne lui en donne
que. douze , six garçons et six
filles } , elle osa se préférer à La-
tone qui n'en avoit que deux , et
défendrequ'on lui fît des sacrifices.
La déesse , irritée de l'orgueil de
Niobé , implora le secours denses
«'.un de ses premiers ofliciers. U ] enfans. Apollon et Diane , q^ui
\
5oa
WIPH
pour venger Toutrage fait k leur
mère , percèrent k coup de flèches
fous les enfatrs de Niobé sous ses
jeux. Cette mère infortunée fut
{)énétrée d'une si vive douleur à
a vue de ce spectacle , au'elle en
demeura immoblie , et les dieux
la changèrent en rocher près de
la ville de Sipile sa patrie. — -Elle
est différente de Niob^ , fille de
Phoronée , et mère d'Argus et
de Pelasgus.
1 1. NIPHnS ( Augustin ) , né
a Jopoli dans la Calabre vers
1473 , fit la plus grande partie
de ses études à Tropéa. A^ant
perdu son pèi'e et sa mère, il
entra chez un bourgeois de
Sessa , pour être précepteur de
-ses enfans. Il suivit ensuite ses
disciples à Padoue , où il s'appli-
msL k la philosophie sous Nicolas
Vernia. De retour à Sessa, il
s'y maria. Quelque temps après
on lui donna une chaire de phi-
losophie à Naples. A peitie y fut-
il arrivé, qu'il composa un Traité
De intellectu et dœmonibus ,
dans lequel il souteuoit qu'il n'y
a qu'un seul entendement. Cet
écrit ' souleva aussitôt tout le
monde , sur-tout les religieux ,
contre Niphus : il lui en. auroit
peut-être coûté la vie, si Pierre
borocci, évoque de Padoue , n'eût
détourné l'orage , en l'engageant
à publier son Traité avec des cor-
rections. Il parut en i49'2 ? in-
fol. « avec les changemens deman-
dés , et fut réimprimé en i5o3
et en iSay. Wiphiis a depuis ce
temps publié une suite d'au-
tres ouvrages qui lui acquirent
une grande réputation. Les plus
célèbres universités d'Italie lui of-
frirent des chaires avec des ho-
noraireis considérables. 11 est cons-
tant qu'il avoit mille écus d'or
d'appointemens , lorsqu'il profes-
soit à Pise vers i5iio«' Le pap«
NIPH
Léon X , admirateur de ses ta-
lens , le créa comte palatin , lui
permit de joindre à ses armes cel-
les de la maison de Médîcis y e\
lui donna le pouvoir de créer des
maîtres-ès-arts , des bacheliers ,
des licenciés , des docteurs en
théologie et en droit civil et
canonique , de légitimer des bâ-
tards , et d'anoblir trois person-
nes. Les lettres -patentes de cesr
privilèges singuliers sont du i5
juin ID2I. U mourut vers Tan
i55o. Niphus, philosophe, d'assez
mauvaise mine , parioit avec
grâce , ainioit la Donne chère
el les . piai.sirs. Il avoil le talent
d'amuser par ses contes et par
ses bons mots. Son enjouement
lui procura de l'accès auprès
des grands seigneurs et des da-
mes de cou sidéra tion , et il pro-
fita de cet accès pour satisfaire
les passions dont u étoit dévora.
On prétend que , dans un de ces
enthousiasmes que lui iiispiroit
l'orgueil , il dit a Charles-Quint :
« Je suis empereur des lettres »
comme vous êtes empereur des sol-
dats. Ce prince lui ayant deman-
dé « comment les rois pouvoient
bien gouverner leurs états ? « Ce
sera , lui répondit-il , « en se ser-
vant de mes semblables » , (les phi-
losophes.) On a de lui , l. Des
Cotnmentaii^s latins sur A.ristole
et Averroès , en 1 4 vol. in-folio.
II. 'Des Opuscules de Morale et
de Politique, Paris , i645 , vol.
in-4°. m. Des Epitres, IV. Un
Traité de Vimmortalité de V àmc
contre Pomponace , etc. , 1618 »
in-folio. V. De amore , de puU
chro , Veneris et Cupidinis ve-
nales , Leyde , i64i y vol. in-i6rf
VL Un Traité très-rare : />«
fkdsd diluvii prognosticatione ,
quœ ex conveniu omnium plane^
tanim qui in piscibus continget ,
ànno ih'à^i divuigata est , Rome,
1621 , in-4'** Tous ces ouvrages;
NIQU
é^un style diiTus et iucorreet , sont
écrits en la(in.
♦ n. NIPHUS ( Fabio ) , petit-
fils du précédent , eii$eigua la mé-
decine à Padoue. Force de quit-
ter cette ville , comme très-at ta-
ché k la doctrine des rélbrméâ ,
il se rétugja à Paris , où il lit un
cours de mathématiciuos. Il voj'a-
gea ensuite eu Anulelerre , puis
en Hollande. C'est pendant son
séjour à Lejde quil composa
un ouvrage intilulé Opiùnum ,
sive de cœlesti animorum pra-
genie , et publié eu ibi7. JSi-
phus enfin se lixa en (flaudre où
il lit un mariage avantageux.
* NlQDILLE,Dé en Suisse,
prit part aux troubles de la Fran-
ce , et figura dans les intri-
gues snbaltemes de la police.
j1 ent Part de se l'aire Tintermé-
diaire des manœuvres qu'em-
plojoient réciproquement la cour
et les clubs, tout en se vantant de
son attachement au parti révolu-
tionnaire i ou croit mime assez gé-
néralement dans ce parti , qu'il
rendit de grands services au lo
août. D*un autre c6té , il est dé-
signé dans l'histoire de Bertrand
de Moleville comme un agent
secret. Après le lo août , il con-
tinua de suivre la révolte , et à 1a
lin de 1791 il fut ageot de U com-
mune de Paris , pour (a saisie du
mobilier des prévenus d'émigra-
tion. 11 fut attaché depuis à la po-
lice , en qualité d'inspecteurr^jé-
néral ; tantôt .écarté , tantôt rap-
pelé. Après le iB brumaiie, il
lut renfermé momcntabément à
}a conciergerie, mais, à ce que l'on
crut, pour rendi^e compte des
opinions des autres, iacobins ar-
rêtés; cependant à la suite de
l'explosion du 3 nivôse , il fvi%
compris dans la liste de déporta-
tion , et embarqua avec les autres*
11 est mort a Sinamarj en i8o4«
NISS
5(>3
* JilRAM , poète persan estimé',
auteur de Fables et de Contes y
qi]\tn éditeur anonyme a publiés
pour la première fois , en 1802,
9 Leipsick, en un petit in-fol. de
120 p. , avec une traduction latine ,
des notes et un vocabulaire.
NIRÉE , roi de Samos , dont
la beauté étoit passée en pro-
verbe , formoit un partait con-
traste avec Thersile , Thomme
le plus laid du camp des Grecs.
* NISBET (Sir John), lord
avocat d'Ecosse sous le règne de
Charles U , jiiriscousuile distin-
gué , excellent humaniste , re-
commaftdâble par sa probité ,
honora sa mémoire en s'élevant
contre le projet d'une milice
Ï permanente en Ecosse. 11 fut
'un des commissaires nommés
pour travailler à la réuniou des
deux royaumes d'Angleterre et
d'Ecosse.
* NÎSSOLE (Guillaume), né à
'Montpellier en 1647 ? sj tit rece-
voir docteur en médecine , passia
trois ans k Paris pour se per-
fectionner par le commerce des
savans , revint dans sa patrie, et
s'y Gt avantageusement connoître.
Ni^sole s'appliqua sur- tout à l'é-
tude de l'histoiréî naturelle et
de la botanique. L'académie d«
Montpellier conserve dans Bét
mémoires beaucoup de descrip-
tions de plantes faites par ce sa-
vant , commes celles du ricimoi"
des , de Vafypum monspelianutn ,
de Farachnoides americqna , d«i
phaseolas indicus , du luffa arh-
hum. On y remarque encore une
dissertation sur VétaWiS^em^t
de quelques nouveaux genres do
iplantes , année 1711 , et une autre
stir l'origine et la nature du Ker-
mès", année 1714» Ce célèbre
médecin-botaniste mourut k Mont-
pellier Pan 1735.
5o4 NITA
I. NISUS , roi de Mëgarê en
Achaïe , avoit , parmi ses che-
veux blancs , un cheveu de cou-
leur de pourpre sur le haut de
sa tête , d'où dëpendoit , selon
Toracle , la conservation de son
royaume. Scjlla , sa fille , ayant
conçu de Tamour pour Minos ,
qui assiégeoit Mégare , coupa
pendant le sommeil de son père
le cheveu fatal, et alla le porter à
Minos , qui peu après se rendit
maître de la ville. Nisus en con-
çut tant de dépit qu'il sécha de
douleur, et les dieux , touchés de
compassion le changèrent en éper-
vier. Scjlla, se voyant méprisée de
Minos, qui manqua à sa parole en
partant sans elle , se jeta de dé-
sespoir dans Ja mer pour le suivre
et jpérit. Les dieux rayant chan-
gée en alouette , Tépervier fondit
aussitôt sur elle, et devint son plus
cruel ennemi.
II. NISUS , héros trojen,
qui suivit Enée en Italie. Ayant
voulu venger la mort de son ami
Euriale, tué parles Rufu]es,ilfut
la victime de son courage et de
son amitié. «
I. NITARD. rcjy. NiDHABD.
t II. NITARD ou NiTBAR» , his-
torien , né Tan 790 , d'Angilbert ,
depuis abbé de Centule , et de
Berthe fille de l'empereur Char-
jemagne,, s'attacha à Charles-le-
Chauve. On a de lui, dans le
recueil de Duchesne , une His-
toire des Guerres entre les trois
fils de Louis-le- Débonnaire. L'au-
teur y remonte à l'origine de ces
divisions, qu'il décrit avec plus de
méthode que de grâces. Son style
militaire et décharné se ressent du
métier de l'auteur , dont la desti-
née fut de combattre et de mou-
rir pour les princes ses maîti'es.
Cette histoire est utile pour con-
NIVE
noftre les événemens de son siè*
cle.Nitard mourut de ses blessures
vers 853. Cet auteur est le. seul
qui rapporte le texte du serment
prêté a Strasbourg le 16 des ca-
lendes de mars 84^ par Charles-
le-Chauve et Louis -iê- Germa-
nique son frère. Ce serment célè-
bre dans les Annales de la lan-
gue française a été publié par
Îdusieurs auteurs , et en dernier
ieu dans le I*' voL du Glossaire
de la langue romane , par M. J.
R. B. Roquefort, Paris, 1808,
in-8<> , qui en a donné une copie
figurée ( on fac simile ) , tirée du
manuscrit de Nitard, bibliothèque
impériale, n" 1964, in-4"> fonds
du Vatican. Ce manuscrit , cit4 .
dans tous les ouvrages qui trai-
tent de notre histoire > est d'une
superbe con$ervatio& : on le croit
umque.
NITIUS, Foj. Rossi.
NITOCRIS , reine de Baby-
lone, rompit le cours de l*Eu-
phrate , et fit bâtir un pont sur
ce fleuv^. Elle se fit élever un
tombeau au-dessus d'une des
Ï)ortes les plus remarquables de
avilie, avec ces paroles: «Sîquel-
u'un de mes successeurs a besoin
'argent , qu'il ouvre mort sépul-
cre , et qu'il en puise autant qu'il
voudra j mais qu'il n'y touche
point sans une extrême nécessité ,
sÎQon sa peine sera perdue. « Le
tombeau demeura fermé fnsqu'au
règne de Darius , fils d'Hyslas-
Fes , qui l*ayant fait ouvrir vers
an 116 avant Jésus-Christ , au
lieu des trésors immenses qu'il
se fJattoit d'en tirer , n'y trouva
qu'un cadavre et celle inscrip-
tion : « Si tu n'étois insatiable
tPargent et dévoré par une basse
avance , tu n'aurois pas violé la
sépulture des morts.
I. NIVELLE ( Jean de Mont-
3
J
NIVE
uostvcr y seigneur de), fils slné
de Jean de Montmorency , grand>
chambellan de France sons Char-
les VII , embrassa , avec Louis
son fîrère , le parti du comte de
Charolais contre le roi Louis XI ,
dans la guerre du bien public. Son
père après l'avoir fait sommer ,
i son ae trompe , de rentrer dans
sonr devoir , ^ans qu'il comparût ,
le traita de chien ; d'oh est venu
ce proverbe , encore à la mode
aujourd'hui : m II ressemble au
chien de Jean de Nivelle , il s'en-
fuit quand on l'appelle. » Ce sei-
geur mourut en i/iyy , à 55 ans.
Ji ëtoit bisaïeul du comte Philippe
de Home et du baron de Monti-
gny , que le duc d'Albe fit dé-
capiter en i56d et 1570 , avec le
Gonite d'Ëgmont , durant la guer-
re des Pays-Bas.
«
II. NIVELLE M La Chaus-
iiE ( Pierre-Claude ) , né a Pa-
ris en 1692 , d'une famille ri-
che 9 fit des vers qu'il ne mon-
troit d'abord qu'à ses intimes amis.
Il nëgligeoit même depuis long-
temps les talens qu'il avoit reçus
de la nature , lorsque La Mothe ,
cet esprit si fécond en paradoxes
ingénieux , fit paroi tre son systè-
me de la poésie en prose. La
Chaussée prit le parti des vers*
Ce fut ce qui donna naissance à
son Epitre à Clio : ouvrage plein
„ d'une saine critique , sage y mais
froid. Use livra ensuite au théâ-
tre. Les lauriers qu'il jr cueillit
lui méritèrent une place à l'aca-
, demie française. Il y fut reçu en
1736. Son discours de remercî-
. ment , moitié prose et moitié
vers , fut applaudi. Cet académi-
. cien mourut le i4 mars 1754*
Il s'étoit opposé à la réception
de Bougainville , qui , ambitieux
du titre d'académicien , avoit
employé toutes sortes de moyens
pour l'obtenir* La Chaussée ^ ré-
NIVE
5o5
fléchissant qu'après sa . mort ce
candidat, devoit trouver moins
d'obstacles,, dit dans ses derniers
momens : « Il seroit plaisant
2ue ma place lui fût donnée. 1»
ille le fut en effet , et Bougain-
ville loua La Chaussée , comme
s'il ayoit eu à s'en louer. Ce pbete
n'oublioit pas aussi facilement les
offenses (jue son successeur. Ayant
à se plaindre de Piron , auteur
d'une épisranmie contre ses co-
médies, il traversa son élection
à la place d'académicien. Aussi
les amis de Piron le comparè-
rent-ils au La Rancune du Roman
comique de Scarron. La Chaus-
sée étoit d'ailleurs un homme
aimable et un. honnête homme.
Quant à son mérite dramatique ,
cet auteur a de la raison , de la
noblesse j du sentiment , du pa-
thétique , et il tourne bien un
vers. Il s'est exercé avec succès
dans le comique larmoyant. On
peut mettre à la tête de ses co-
médies VJScole des Mères , le pre-
mier peut-être des drames roma-
nesques. Une mère qui voit les
sottises de son fils , qui les sent ,
et qui ne peut s'empêcher de les
favoriser , forme un coptraste
très-saillant avec la fermeté du
bon Argant, homme simple, sage
et sans ridicule. méUtrUde^ pleine
de sentiment , de chaleur , et de
détails bien rendus , fut cepen^
dant regardée comme le triom-
phe de La Chaussée. L'action est
un peu lente dans les preraiecs
actes , .mais elle marche avec
vivacité dax^ les derniers. Le
célèbre Piron , jaloux de voir Mé-
lanide jouir du même succès que
la Métromanie, plaisanta beau-
coup sur les comédies attendris-
santes, qu'il comparoit a de froids
sermons. « Tu vas donc entendre
prêcher le P. La Chaussée ? dit-
il un jour a un de ses amis , qu'il
rencontra allant à Mélanide.» On
.5oS NIVE
lui attribua même des couplets
fort piqnans , dont CoHé est le
rentable auteur. Le comique lar-^
mojant y est représenté comme
un genre fantasque , comme une
comédie bâtarde , avorton de la
tragédie. On y dit des pièces de
La Chaussée, que les plané sem-
blent foits par La Grange, et les
vers par l'abbé Peilegrin. On finit
par ce couplet :
R^Téreiid père la Chcnsa^c , .
Prédicateur do laint Vallon ^
Porte ta morale glacée
Loin des neuf Sœurs et d'Aporion.
Ne crois pai, Cotin dramatique ,
A la Musc dn vrai comique
Devoir tes passagers succès :
Koo.,Ia véritable Thalie
$*endormit à chaque homélie
Que tu &s prêcher aux Français.
« Cependant , dit La Harpe , PAn-
driennedes auciens , transportée
sur notre théâtre, étoit absolu-
ment une comédie larmoyante.
Elle offiroit nu fonds d'aventures
romanesques , des caractères pas-
sionnés , et rintérét aHôit quel-
quefois jusqu'aux larmes ; c'est
qu'en effet la comédie n'exclut
rien de tout cela. La peinture de
la vie humaine doit nous présen-
ter des passions , comme elle
nous montre des trarei^s et des
ridicules ; et iDus ces objets sont
également du ressort de là bonne
comédie. Nous nous . spmmes
long-tentps persuadés que la co-
médie ne devoit'que faire 'rire, et
c'est avec ces préjugés étroits
que l'on circonscrit l'étendue des
•rts et le vol du génie. Certaine-
ment le Misantrop At le Tartuffe,
deux chefs-d'œuvre de l'esprithti-
main , ne sont pas toujours plai-
sans , quoiqu'ils ie soient souvent
et beaucoup* La Chaussée est
venu ensuite , et trouvant qu'on
avoit saisi les grands caractères
et les grands ridicules , il a tâché
de joindre uue morale douce et
NIVE
utile à ses situations touchantes^*
Ce sont des romans en dialogue ^
mais ces romans peignent deâ
moeurs vraies ; ils intéressent ,
et sont versifiés en général, avec
assez de pureté et d'élégance.
Voilk Sans douté assez de mé-
! rite pour justifier tous les succès
; qu'on kii a- tant reproches de sou
vivant, et qui ont augmenté après
sa mort. » MaximiUen , tragédie
bien conduite , a quelques beau-
tés , ainsi que le Préjugé à la
mode , qui est intéres^ant , mal'
gré quelques scènes froides et
languissantes dans les premiers
actes , quelques caractères our*
très , et des plaisanteries froides.
Mais lé fonds du sujet , le toù
de vertu qui y règne , l'élégance
et la pureté du stjle , un grand
nombre de vers heureux , et là
chaleur qui anime les derniers
actes , la teront toujours lire avec
plaisir. Après'ces quatre pièces >
auxquelles on poiirroit joindre
encore la Gouvernante , pièce eh
cinq actes , on ne voit plus cheas
lui que des ouvrages très-médio-
cres , où reçue un mauvais godt
de roman. Sou style , dans ses
mauvaises pièces , est lâche , dif-
fus , traîn'ant , et souvent froid.
Malgré ces observations sévères ,
il aura un rang distingué sur le
Parnasse ; il sera regardé comnVe
un des premiers auteurs dans une
branche du théâtre , connue
avant lui » mais qu'il a fait i-e-
vivre. « Voici , suivant Voltaire ,
à quelle occasion il ressuscita
ce genre. Quelques personnes s'a-
musoient k jouer dans un châ-
teau de petites comédies , qui
tenoieut ae ces farces qu'on ap-
pelle parades. On en fit une en
itSs , dont le principal person-
nage ëtnit le fils d'un négociant
de Bordeaux, très-bon homme*,
et marin fort grossier , lequel,
ayant perdu sa lemme et son hltf p_
NIVJE
Tenoit se remarier à. Paris , après
un long voyage dans l'Inde. Sa
femme étoit une impertinente p
oui étoit venue taire la grande
(lame dans la capitale , manger
une bonne partie du bien acquis
par son mari , et marier son fils
a une demoiselle de conditiou.
Le fils , beaucoup plus imperti-
nent que la mère , se donnoit
des airs de seigneur ; et son plus
grand air ëtoit de mépriser beau-
coup sa femme , laquelle étoit
un modèle de vertu et de raison.
Cette iêune femme laccabloit de
bons procédés sans se plaindre ,
payoit ses dettes secrètement
quand il avoit joué et perdu sur |
sa parole , et lui faisoit tenir de
petits présens très - galans sons
des nomâ supposés. Cette con-
duite reiidoit notre jeune homme
encore plikt fat. Le marin re*
venoit à la fin - de la pièce , et
mettoit ordre a tout. » Une actrice
de Paris i fille de beaucoup d'es-
prit, nommée mademoiselle Qui-'
nault , ajant vu cette farce , cou-
çut qu'on en pourroit faire une
comédie très-intéressante, et d'un
genre toutnouveau pour les Fran-*
cais,en exposant sur le théâtre
le contraste d'un jeune homme
qni croiroit en effet que c'est un
ridicule d'aimer sa femme , et
d'une épouse respectable qui for-
ceroit enfin son mari à Vaimer
publiquement. Elle pressa Vol-
taire d'en faire une pièce régu-
lière , noblement écAte^ mais
ajrant été refusée , elle demanda
permission de donner ce sujet a
La Chaussée , jeune homme qni
faisoit très-bien les vers , et qui
avoit de la correction dans le
style. Ce fat ce qui. valut au pu-
blic le Préjugé a la mode* Cette
Eièce , quoique attendrissante et
ien écrite, étoit froide auprès de
celles de Molière et de Rejgnard ;
elle ressembloit , dit un aomjne
NIYE 5o7
de goût , à un homme un peu
pesant ^ qui danse avec plus de
justesse que de grâce. L auteur
voulut nûller'la plaisanterie au
sentiment ; mais ses railleries
sont presque toujours froides et
forcées. « La comédie larmoyante,
dit Voltaire , n'est au fond qu'un
monstre , né de l'impuissance
d'être ou plaisant ou tragique*
Celui qni n'a pas le don du co-
mique cherche k j suppléer par
l'intérêt ; il ne peut s'élever au
cothurne ; il rehausse un peu le
brodequin. 11 peut arriver , sans
doute , des aventures très - fu-
nestes àf de simples citoyens ;
mais elles sont bien moins atta-
chautes que celles des souverains,
dont le sort entraîne celui des.
nations. Un bourgeois peut être
assassiné comme Pompée ; mais
la mort de Pompée fera toujours
un tout autre effet que celle- d'un
bourgeois, m h^&OEuvres de théâ-
tre de La Cha ussée ont été publiées
par Sablier en 1765 , 5 vol. in-12.
Ou ne sait* pourquoi l'éditeur n'y
a pas mis les pièces suivantes :
L Elise ou la Rancune officieuse ^
comédie eu cinq actes , en ver:; ^
représentée à Bemi. IL Le vieil-'
lard amoureux: ^ comédie en trois
actes , en vers % faite pour le même
théâtre. III. VEcole de jeunesse,
comédie en cinq actes , en \ers ,
représentée le aa février 1749*
IV. Paméla , comédie en cinq
actes, en. vers , représentée le 6
décembre 1743. V. U Homme de
fortune , comédie en cinq actes ,
envers, représèbtée an château
de BeUevu& en janvier 1751. VI ^
La Princesse de Sidon , tragi-co*
médie en trois actes, en vers , qui
avoit été faite pour la cour. Ni«
velle de La Chaussée est «ncore
auteur de plusieurs pièces pour
le théâtre italien*
UL MVËLLË ( Gabriel -Nico;^
5o8
NIVE
Iss ) , prêtre , prieur commanda-
taire de Saint-Géréon , diocèse
de Nantes , né à Paris , moarat
le 7 janvier 1761 , â'gé de 74 *°**
Comme il aimoit la retraite et l'é-
tnde, il s'étoit retiré de bonne
henre au séminaire de Saint-Ma-
gloire, d'où il fut obligé de sortir
en i^qS , époque des cnangemens
arrivés à ce séminaire /Son oppo-
sition à la bulle Unigenitus le fit
renfermer quatre mois à la Bas-
tille en i^So. Il a publié) I. Les
Relations de ce qui s'est passé
dans la /acuité de théologie de
Paris y OH sujet de la constitution
Unigenitus , 7 vol. in-ia. II. Le
cri de la foi , 3 vol. in-ia , 1719.
II L La Constitution Unigenitus
denrée à PEgUse universelle , ott
Eeeueil général des actes dappely
1757 , 4 vol. in-foli^. LIHistoire
romaine est moins volumineuse
que cette compilation. L'éditeur
j ajouta des préfaces historiques,
des observations qui en Hent les
parties , et l'analyse des ouvrages
eonsidérables qu'il ne crut pas
devoir faire entrer dans son entier.
IV. Un Catalogue manuscrit de
Ions les ouvrages faits sur le jan-
sénisme et la constitution j usqu'en
1 738. Il est conservé dans la binlio-
tbèque impériale , et on a suivi
l'ordre dans l'arrangement du ca-
talogue de cette bibliothèque, tom.
II de la tliéologie. Voy. son éloge
<(ans le Supplément au Nécrologe
des défenseurs delà vérité, i7o5>
in-i2.
' NIVELON ( N. ) ftit le plus
célèbre danseur de son temps.
H avoit imaginé une danse de
Suisses , dans laquelle il excel-
loit. Sur la fin de se^ jours il de-
vint entrepreneur d'un spectacle,
<»i il se ruina, et qui fut fermé
en 1712. — Son fils, héritier de
SCS talens , débuta à Paris , en*
»7'^8 y par une entrée de pajsan
NlVE
en sabots , qui fit courir tonte
la ville. Il exécutoit les danses
grotesques avec la plus grande
îéeèreté , et en composoit lui-
même les airs. 11 a légué k sa
famille s(mi goût pour la danse
et ses succès.
t NIVERNOIS (Louis -Jules
Mangini , duc de) , ministre d'état ,
membre de l'académie française
et de celle des belles - lettres y
né à Paris le 16 décembre 1716 ,
étoit petit - fils du duc de Ne»
v^rs , connu par son eaprit , soa
^oût pour la noésie , et sa haine
injuste pour Racine. ( V. Neveb#^
n^ I.) Après avoir suivi quelque-
temps la carrière militaire , le
i'eune Nivernois fut nommé am-
)assadeur k Rome , puis< k Berlin,
où il fut très accueilli de Frédéric;,
enfin k Londres , où il négocia la>
paix de 1765. Par-tout il se condui-
sit eu ministre éclairé, sage et pru-
dent. De retour k Paris, il s'adonn»
uniquement aux let^es. La faci^
lité de son esprit se montre dans
la variété de ses productions. Ses
imitations de Virgile , d'Horace ,
de Tibulle, d'Ovide, de l'Arioste,
et de MiUon, sont faites avec goût.
Sesjables et ses chansons furent
renomm/ées par leur délicatesse^
Les poésies fugitives de l'auteur
ont de l'k-propos , et respirent
quelquefois les grâces de celles de
Voltaire; telle est cette réponse
a madame de Mirepoix qui lui
avoit envoyé de ses cheveux,
blancs :
Quoi i vou» patl«z de cheveux blancs!
Laissons , laissons courir le temps j
Que vous impone son ravage ?
Les amours sont toujours cnfans»
Et les grâces sont de tout âge.
Pour moi , Thémire , je le sen* ,.
Je sub toujours dans mon printemps
Quand ie vous offre mon hommage.
Si je n'avois que dix-huit ans ,
Je pourrois aimer plus long-temps »
Maiifioa pas ainer davantagiu
NIVE
IVivernois mis en prison , maigre
son grand âge, sous le gouver-
nement de Robespierre , y resta
jusqu'au 9 thermidor 1796 ; mais
il ne jouit que deux ans de sa li-
berté, étant mort en 1798. Il
conserva jusqu'au dernier mo-
ment son goût pour la poésie ;
«t dans la matinée même du jour
de sa mort , il écrivit à son mé-
decin ce billet en vers , pour le
dissuader d'en appeler d'autres
«n consultation ;
Ne consvIcoBs point d'avocsn.
Htppocrate ne viendroic pms
le n'en tcux point d'autre en ma cure.
J'ai ramitié * j*al la nature
Qui fcAit bonne guerre au trépas ;
Mais peut-être dame nature
A déjà décidé mon cas ;
Ah! du moins , sans changer d'allure,
Je veux mourir entre vos l>ras«
hes ouvrages de cet auteur sont ,
I« Lettres sur Fusage de l'es-
prit dans la société , la soli-
tude et les affaires. II. Quatre
Dialogues des morts ' qui of-
frent des rapprochemens heu-
reux et philosophiques. III. Hé-
Jlexions sur le génie d'Horace ,
de Despréaux et de Jean-Bap-
tiste Rousseau , in-12. « Malgré
,2a contagion du mauvais exemple
4[ue commençoient à donner quel-
ques gens 'de lettres, dit M. Pa-
lissot , Nivernois rend à Des-
préaux une justice que Ton affecte
^aujourd'hui de lui refuser, même
■dans des poétiques. Il nous sem-
blé à cet égard d'autant plus
digne d'éloges , qu'il avoit k com-
battre les préjugés de nos beaux-
esprits ,et un sentiment d'aversion
pour le genre satirique , qu'il ne
dissimule pas , et qui tenoit sans
doute h l'aménité de son carac-
tère. » IV. Traduction de l'Essai
•sur l'art des jardins modernes ,
par Horace Walpole, 1785, in-4*.
Cet ouvrage a été tiré à un très-
petit nombre d'exemplaires à^%'
NIVE 509
tinés à être donnés en présent.
V. Notice sur la Vie de l'abbé
Barthélemi , 1795. Ce dernier
fut lié avec l'auteur de la plus
étroite amitié. En sortant de pri-
son , après le 9 thermidor , il ap-
prit la nouvelle de la mort de soa
ami , et pour calmer sa douleur ,
il consacra les p emiers instans
de sa liberté à écrire sa vie. VI.
Réflexions sur Alexandre et Char-
les XII. C'est une comparaison
entre #ces deux grands hommes
de guerre, VU. Traduction delà
Vie d'Agricola , par Tacite. VHL
Autre en vers , de T Essai sur
l'homme de Pope. IX, Portrait
de Frédéric 'le - Grand ^ roi dm
Prusse, X. Adonis et Richardet^
Ï>oëmes traduits en vers de Tita-
ien : le premier d''après le ca-
valier Marini , et le second d'a-
près Fortiguerra. Il n'est aucun
de ces ouvrages qui n'offre des
beautés particulières* Ce ne sont
pas sans doute des productions
marquées au coin du génie ; mais
elles annoncent toutes un bon
littérateur et un écrivain doué
d'une grande facilité. XI. Re-
cueil ae fables. Elles ne furent
réunies qu'en 1796. On y trouve
^beaucoup d'esprit et de finesse ,
mais quelquemis de l'afféterie ,
et cette recherche de traits sail-
lans qui exclut la naïveté. Plu-
sieurs sont aussi ingénieuses que
celles de La Mothe , et présen-
tent les mêmes défauts. On a
publié en l'an 4 (ï796)> * ^^'
ris , les OEuvres de Nivernois ,
8 volumes in - 8«. M. François
( de Neufchâteau } a ajouté à
cette collection deux nouveaux
volumes sous le titre ô^ OEuvres
posthumes du duc de Nivernois ,
publiées à la suite de son éloge. -
Ces deux volumes renferment des
lettres adressées à différentes
personnes , des discours acadé-
miques , dés mémoires sur di-
5fo
NIZO
Ters «ajets , la correspondance
diplomatique de Fauteur avec le
duc de Choiseul , et son tl^éâtre
de société. Cette variété d ob-
jets n'est pas le seul agrément
qu'en promet la lecture ; on y
trouvera de plus des anecdotes
curieuses et peu connues , des
modèles de style académique ,
une diction ffeurie , la raison
toujours assaisonnée de grâces ,
et des hommages constamment
rendus aux beaux -arts et aux
l)ohnes mœurs.
*NIVEIlS-(Gabrîel),néà,
Fans, maître de musique et or-
ganiste de Saint-Sulpice et de la
chapelle de Louis XIV , se dis-
tingua autant par sa touche sa-
vante et légère , que par ses com-
positions et par ses ouvrages théo-
riques. On a de lui , I. Traité de
la composition de la musique ,
Paris , 1668 , in-8«, réimprimé k
Amsterdam en 1697. Il*La Gam-
me du si , ouvrage qui fit sen-
sation a Tépoque où il parut , et
qui aida beaucoup à taire dis-
paroître le système des nuances. ,
III. Dissertation sur le chant
àré^rien , Paris , i683 , in-80.
Traité curieux , que Ton recher-
che encore , V cause des grandes
connoissances dont Fauteur a fait
preuve. On a encore de Ni vers
un Traite de la musique des en-
fans et i5 Livres d'orgue qui sont
encore fort estimés. Cet orga-
niste mourut vers 1770 , dans un
•Age fort avancé.
WXES , 2Vi:rir DU (Mjth. ) ,
dieux, au nombre de trois, qu'on
invoquoit dans les accouchemens
difliciles, et quand on crojoit
qu'il j avoit plusieurs enfans.
t NIZOLIDS (Marius) , gram-
mairien italien de Bersello dans
1« Mudénois^ contribua beaucoup
NIZO
à la renaissance dès lettres danv
le i6' siècle par son esprit et
par son érudition. On a de loi ,
I, Deveris principiis ét'vet^ra-
tione philosophandi contrapseu-
do - philosophos libri quatuor ^
Parme , i553 , in-4*. Il y atta-
que vivement les scolastiques y
sur la barbarie de leurs ternies , et
sur leurs ridicules opinions en plu-
sieurs points. « Les faux philo-
sophes , dit Fontenelle , étoient
tous les scolastiques passés et pré-
sens , et Nizolius s'élève avec la
dernière hardiesse contre leurs
idées monstrueuses et leur lan-
gage barbare , jusque - là qu'il
traite saint Thomas lui-même de^
borgne entre des aveugles. La
longue et constante admiration
qu'on avoit eue pour Aristote
ne pronvoit , disoit-il , que la
multitude des sots et la durée de
la sottise. » Le célèbre Leibnitz ,
charmé de Télégance et de la so-
lidité de^cet ouvrage , eu donna
en 1670 , à Francfort , une nou-
velle édition in-4° j mais en hom-
me impartial, il prit à certains
égards la défense d'Aristote et de
sapînt Thomas. IL Thésaurus Ci~
ceronianus , ou Apparatus linguœ
latin os è scriptis Tullii Ciceronis
collectus , in folio. C*est un bon
Dictionnaire latin , composé des
mots et des expressions de Cicé-
ron , par ordre alphabétique. H
fut imprimé pour la première fois
au Prato AJboini in œdibus co-
mitihus Gambarœ , en i535 , in-
folio , sons le titre de Obsen^a-
t ion es iwM. TuUium Ciceronem ,
él réimprimé depuis sous le titre
ci-dess s énoncé. Nizolius est nu
des premiers qui aient composé
ces sortes de Dictionnaires drs
écrits de Cicéron. Quoique cet
ouvrage ne soit qu'une compila-
tion , l'ai/teur avoit. un génie fort
supérieur a celui " des simples
compilateurs. Ses remarques phi-
JSOAl
îologiques sont utiles , et les édi-
teurs de Torateur romain en ont
profité. Cet auteur mourut en
i566 > à 78 ans.
* NIZZOU ( Jean-Dominique) ,
de Bologne , poète ei aveu- i
gle. On a de lui , I. Voyage de
Clément VHl à Ferrât^ , poë-
ine en octaves. Quadrio , qui
/ait mention de ce poëme dans le
4* volume àe son Histoire raisoii-
née de la poésie , ajoute : « Une
grande partie du commencement
iie ce poëme , qui étoit une satire
contre une famille illustre , en a
été supprimée. » II. Nuova im-
presa di Ferrara colV irwito di
tuUi i principi cristiani infavore
di Santa-Chiesa , poëme en oc-
taves 9 Rome , Bologne et Flo'-
rence , iSqq, in-S^*. lll. // digiuno
di Christo nel deserto aile tenta-
%ione del demonio , Bologne p
i6i 1 , iû-8».
. NOADIAS. Voyez ^iwiiks.
I. NO AILLES ( Antoine de ) ,
chevalier de J'ordre du roi , gen-
tilhomme ordinaire de sa cham-
bre , gouverneur de Bordeaux ,
d'une illustre et ancienne maison
du Limousin, qui possède de-
puis un temps imméntorial la
terre et le chàleau de Noailles
jiitué près de firives , naquit en
.i5o4* «Son mérite Téleva aux
places d'ambassadeur d'Au^le-
.terre , de chambellan dtîs eulans
de France , et d'amiral de Guien-
ne , puis de France en i543.
11 ménagea , pendant son am-
bassade d'Aufi^leterre , la trêve
faite k Vaucelles eulre iieuri 11
et Philippe H, iroi de Francç et
.d'l!)spagne. A son retour il chassa
les huguenots de la ville de Bor-
} deaux dont ils s'étoient emparés ,
.ft mourut le 11 mars i56'i^ re-
.çardé comme'iui hgmme égalé-
NO AI
5ii
ment propre aux négociations et
aux armes.
II. ^0 AILLES ( François de),
frère du précédent , évêqiié de
Dax , et Tun des plus habue^ né-
fociateurs de son siècle , amb-
assadeur en Angleterre ,. a Ko«
me , a Venise et à Constanti-
nople , mourut à Baïonne le 16
septembre i585 , li 66 ans. Hen-
ri III et Catherine de Médicis le
consultoient dans les affaires les
plus épineuses. Ce fut sur son
avis qu ds résolurent de porter la
guerre en Espagne , pour délivrer
la France de ce fléau. Ses An%baS'
sades en Angleterre , et celles de
son frère ont été imprimées à Pa-
ris en J763 , 3 vol. m-12. .
tllL NO AILLE S (Anne-
Jules de ), duc et pair et ma-
réchal de France , etc.. , fils
d'Anne de Noailles, en faveur du-
quel le comté d'Ayen fut érigé
en duché-pairie au mois de dé- .
cembre , j663. Anne , petit -fils
d'Antoine , mourut le i5 fé-
vrier 1678 , après avoir bien mé^^
rite de la patrie. Anne -Jules ,
né en i65o, fait premier capi-
taine des gardes du corps, eu sur-
vivance de son père , eut le com-
mandement de la maison du roi
en Flandre , l'an 1680, commanda
en chef dans le Roussillon et la
Catalogne en 1689 , et fut fait
maréchal de France au ifiois de
mars 1693. Il gagna la bataille du
Ther le 27 mai de l'année suivan-
te , prit les villes de Palamos ,
. de Gironne , et mourut à Ver-
sailles le 20 octobre 1708. Il avoit
épousé Marie-Françoise de Bour-
nomille, et la marquise de Noail-
* les fut l'une des temmes de son
tempsla plus habile dans la science
de la cour.Elle avoit beaucoup vu
Fénélon pendant son séjour a
Versailles y et la disgrâce de i'ar-
5l2
NOAI
chevêque de Cambrai ne Tempê-
cha pas de profiter , sans affecta-
tion , de toutes les occasions qui
se présentoient pour lui faire par-
venir des témoignages de son at-
tachement et de son estime. Elle
tenta de le rapprocher du cardi-
nal de Noailles , son beau-frère ;
mais elle réussit peu dans cette
négociation.
IV. NOAILLES( Adrien-
Maurice, duc de), fils du pré-
cédent. Né en 1678 , avec des
talens pour la guerre , il servit
de bonne heure , et se trouva
à tous les sièges que le duc son
père fit dans la Catalogne , en
1693 et. 1694» Il se signala en-
suite sous le duc de Vendôme
dans la même province , passa en
Flandre Fan 1696 , et continua
d'y montrer sa valeur et sa pru-
dence. Ces deux qualités le firent
choisir en 1700 pour accom-
pagner le roi d'Espagne jusqu'à
Af a drid. 'Personne n'ignore les ser-
vices qu'il rendit en Catalogne
pendant la guerre de la succes-
sion d'Espagne. On le distînguoit
dès-lors comme un homme dont
les talens et les qualités étoient
au-dessus du commun, v Une
belle ame , un esprit /supérieur ,
une gaieté charmante , beaucoup
d'amabilité et beaucoup de cul-
ture ; l'amour du roi et de la pa-
trie , le zèle du bien public , une
ardeur prodigieuse pour le tra-
• vail , une émulation vive pour
tout ce qui est digne d'éloges ,
formoient, dit l'abbé Millot , le
fonds de son caractère. Ses dé-
fauts mêmes tenoient à de grandes
qualités. Une conception rapide
lui faisoit voir d'un coup-d'q^^i'l
trop d'objets , pour ne pàs^lie
rendre quelquerois indéc|^' ou*
trop lent a se décider. La pafôion
de bien faire , le désir de ix^h'ter
les sofQrageS; lui inspiroiént une
NOAI
sorte d'inquiétude sur les juge*
mens d'autrui , capable d-aUérer
son ame , quand u se crojoit ea
butte a des injustices. Ardent pour
tous ses devoirs', il étoit sujet à
s'emporter quand on ne i^emplis-
soJA pas les siens ; mais sa colère
étoit celle d'un homme vertueux
qui se calme aisément et qui par-
donne sans peine. Uni à madame
de Maintenon par son mariage
avec mademoiselle d'Aubigné , et
encore plus par une estime et une
amitié mutuelles , il étoit plus que
personne à portée de tout obte^
nir , et il ambitionnoit sur-tout
de mériter... 11 faisoit de la morale
un objet essentiel de ses études ,
à l'âge ou les passions efifacent
souvent l'idée de la vertu. Quel
philosophe désavoueroit ce qu'il
écrivoit , en 1 702 , à madame de
Maintenon ? « L'homme aime la li*
berté et n'en peut jamais arracher
de son cœur le désir , quoiqu'il
fasse chaque jour tous ses efforts
pour la perdre. La différence qu'il
y a parmi les hommes , est que
les uns sont enchaînés avec des
chaînes d'or^ et les autres avec des
chaînes de fer ; et Ceux qui sont
dans les plus éminentes dignités
sont obligés de reconnoître que,
s'ils ont des biens et des honneurs
qui les flattentet les distinguent dn
comn^un , ils ont' des peines plus
cuisantes que les^utres. Une con-
trainte , qui ne les abandonne ja-
mais, venge assez les autres hom-
mes des préférences de la fortu-
ne. » En approfondissant la mo-
rale , il ne négligeoit pas la litté-
rature , et en formant des cor-
respondances littéraires avec les
savans et les beaux-esprits de son
siècle , il cultivoit en même temps
la science militaire. Général des
armées du roi en Roussi! Ion , il
y remporta en 1708 et 1709
plusieurs avantages sur les enne-
mis. A la fin de 171Q , et dans le
» Q AI
.ffi'â^n ^cYhiy^r.^ il ^ef^endit rpaî-
iyç dç. GirQupe , une des plus
eoe. Celle \iUe , qi.i€ des evcne-
ineios iprti^ils ,;^votenl (JejivT<;?e tfe
plusieurs ;>iégea , çVajroit encore
ptte sauyé^ cetje ipiSyci ^ar |e
. sec.our^ du cjeK Pp^ pluies ex-
. traoi*^îuaii*e^ jnoçdèrent le capip
.d€,s ?i^siageap^; auara^nte-siep^ es-
5^^rons et Ii^ît pafajllous furent
çnferopés pa^ les çaux p^aa^jit
qif^lre joùr.s, saos pain ni fonr-
fage. {Je iii\ç àe l^paillêç ^W^^
. çiqntve Içs é^ém^ns et cofitre Ips
.fipne^iia. On le pppjUT^ jJe le-
vpr le siège ^ il le Ç9pfif)ua. Un
bp^lej iJi^ c^WP» rapprQcli^ de
fc|rl près , aji çio^eat qu'il visi-
. .toit upe bfittc^np dne^s^ê contre
^|,oit spjLird : « .Ëp^Qc|^z-ypus cette
musiqiiç ? — ' Je ne prenas îamâis
gard^ 9 répond^ ^ 9ig9V % ^ ^^^^
q\ii vi^ni^enl , jç n^ iVis fittenli^n
qu'à Qe\ui qçii \pp^ V ïrô/s JOH^s
^pr^ la Cfîâs^tjpa de^ pluies , la
viUe hnute et basse se rendit , et
. ^.cç? le restai de rAmjg^pn k se
. ^pi^mçttr^. jCç seVyipê pjgpalé fut
Uéfjpmjcpsé en ?6u , par Phi-
liDPIî V , dp .titre de grand d'Es-
Eagn< de la pjçet9)ër^ plf^§e.
. |n^rit« q«J spflL petil-Ws , T^vp^t
iait hrig^djjçr en 170» , j^fré^^l
. d^ q^imp ei^i 1704 , lieçt/jpapf gé-
niçalpp ï^o6; et J) aypij èM rftça
4uc et pflir <çn 1708. \j^% disputes
.«^u ^jet de U b^l^ tîmgenlius
«igrir/çnt I^uis Xiy contre fe
. ffprdinal ^q» pnple.; wis U mar-
. qua tpuÎQi^ri^ la ^^\ne ^fi^itie au
xieyeu* Le roi ne put poiurtant
. jf'^fÇff^cLjsy de lui d^ri^ : « Que le
. npgi 4e Noailles exçitpU quelque-
. ipiç d|3iâc))eif se^ idées dans sonjcs-
. prit. <c L^ iii^fi rf^poodit , en cppr-
. tisfp hubijç ; «J Sirç, je cbijingp-
NOAl 5i5
rai de ppip si voti^ majçsté 19a
j'qvÇ^po^Ç* J'^î ^ppns ueh^ps p^res
T. XJi<
qerre (Çt d^opirpe d*ë(3t , fut
npm^né présiaent U'u conseil dSes
fiuancés en lyiS , et conseiflér àa
çopsêi) "dé r^^çpcç en iViS.L!^-
tree du Cardinal du dois à ce
conseil ; ^.q 1721 , açrès sa no-
mîp^ûojj 2i la pourpré , ' occa-
sionna Une disjpufe, qui fnt'pôjir
Noâillés la cause d'une discVàce
pas^aserç. Le chancelier, fe ma-
réchal de Vilierôi , le diic de
NpaïUes , refusqient d'accorder
la pr^séapce aux cardinaux. ' Oa
écrivis, on . s'échauffa , et' ceite
{)elite querelle se tennina par Ses
étires de cachet. « IjC jour méine
qu'elle commença ,NoaiUes ayaînt
^'encontre au JLouvre le cardinal
du Bpis , lui dit ( selpn les Itfé-
jnoires de la rég;ence ) : Ce|te
journée sera fameuse dans l'his-
toire ,nîonsieur ! on n'oubliera
cas «J'jr manquer que votre ëa-*
trée d^Ûs le conseu en a fait dé-
serter les grands di; roj^aume..! «
pi'^gjj^sséaa fut exilé pour la se-
conde fbi§ î et NoaiïleS îp fût ^n-
SÙilÇ; ai^^rérafFeç^ionduprinc»
[ ^ son é^afd , parce que ses prin-
cipes ne s'accordoieiit point avec
c^Ûx 4u ipinist^re. Dù'âois loi
ayp;t faU sa coui-sous le ri^gne 'de
liouis âV*; i) lui niandoit des
,np|jyeires pendant la cpmpa^e
dé XataJçîjnîB dé 1711 ^ il lui té*
moignôit Clans ses lettres .un grand,
aé^ir <^e jyi praire ejt de s assurer
^e sa jprotçction.Ce même hbhi-
nje deyictt l'auteur de' sjjl (^isgrape.
ï^^ uls (Jel'apçthicàire d'un sràhd
séigpepr y né dans une de ses
ferres, anpsi yjc|eûx que le iei-
73
5r4 NOAl
rite , remporta sur lui ce triom-
phe. Parmi tant de jeux bizarres
de la fortune , ce n'ëtoit point le
moins étonnant. Noailles con-
serva pendant son exil un crédit
extraordinaire , et remploya eh
jTa^ cur de la noble^sse de sa pro-
vince : tout ce qu'il demandoit au
régent , il étoit presque sûr de
Tootenir. « Du Bois étant mort
an mois d'août 1723 , le duc d'Or-
léans , qui n^ dédaigna point de
prendre après lui la qualité de
premier mmistre , rappela d*exil
fe duc de Noailles , qu'il avoit
toujours aimé autant qu'il l'esti-
moit. A la première entrevue , il
l'embrasse tendrement , lui pro-
teste que ' sa disgrâce n'est ve-
nue que de ce coquin de cardi-
nal du Bois (pour me servir de
ses propres termes. ) Eh bien î
que dirons nous, ajonte-t-il avec
une sorte d'embarras? NoaiUes
répond , en homme d'esprit :
Fax vivis , Requies defUnctii !
( Mémoires du maréchal de
Noailles, sous l'année ^7^3. ) »
Pendant que Noailles présida au
conseil . des finances y il fit des
' réiorniès utiles. Il étoit neuf
dans cette administration , mais
il étoit appliqué , ardent au tra-
vail, capable de s'instruire de
\ tout et de travailler dans tous les
genres. L'état avoit k payer neuf
cent millions 'de dettes , et les re^
venus du roi ne produisoient pas
soixante-neuf millions , à' trente
francs le marc. Le duc de Noailles
. ^ut recours ,, en 1716 , à rétablis-
sement d'une chambre de Jii|tice
contre les financiers. On recher-
cha la fortune de ê^^^io personnes;
et le total à%% taxes ou des resti-
tutions auxquelles on les assujet-
tit fut d'environ deux cent dix-
jieuf imillions quatre cent mille
livres ; mais de cette somme im-
mense 1 ne rentra que soixante
«l dix millions dans bs coffî^g^H
NOAÏ
. *
roi. En i^a4 Noailles fut «oni-
iné chevaliA* des ordres <ia roi.
Dans la guerre de 1733 il servit
au siège . de Philipsbourfi^ , pen*
daut lequel il fut honoré au raton
de maréchal de France. Il eut b
commandement des troupes pen-
dant l'hiver de 1734 9 et obli-
gea les Allemands d'abandonner
Worms dont IlsVétoient emparée
Nommé en 1735 .général e^ chef
des troupes françaises en ItiH
lie , il alla cueillir de nouveaux
lauriers. Si la guerre de 17I1
ne prouva pas son bonheur, elle
montra du moins ses taleus. L'af-
faire d'Ettmgen en Allemagne,
dont un événement malheareiix
fit manquer le succès en 174^ ,
avoit été préparée par là plus sa-
vante manœuvre , et ménagée*
avec' une intelligence digne des
plus grands capitaines. Enfin ,
dans Ta dernière guerre , son
grand â&;e ne lui permettant pas
d'être a la tête d'une armée y il
entra dans le ministère , et servit
l'état de se^ conseils. Il mourut
à Paris le '!24 j"'^ 1766. 11 ioi-
gnoit ^ beaucoup de facilité d es-
prit l'art de développer' ses «pen-
sées avéb force et avec élégance.
Personne n'a éc^it des dépêches
mieux qne lui.' u Si nons le con-
sidérons comme ' général , dit
l'abbé Millot , les vrais cônnois-
seurs ont toujours admiré son ta-
lent pour les pkàs de campagne;
mais ils lui ont reprciché d'avoii:
manqué de vigueur dans J'exéeu*
tion. Nul homme n'est sans ùé*
fauts. Quelquefois indécis à forioe
de prévoyance , quelquefois trdp
vivement agité par les contradic-
tions ou par de justes sujets d'in-
quiétude, il put, en certainet
conjonctures , perdre des mo*
mens favorables. Il put aussi pa-
roître timide, lorsqn^l n'étoit qjM.
prudent. Quoi qu'il en sôit^ de-
puis sespremièrescampagnet j us-
ffti'aax dernières > on TÎt-dcs-
traits frappans d'activitë et de.
courage , et de^^ rés<llatiqii» égstr
lemenl promptes et heureuses y
couronnées parle succès. » D^«
9I0S ne pense pas aussi fav«)rable-
ÎTOAX SiS.
de Maintenon à réglîsé ,' et entre*'
tint une fille d'opéra > au com-'^
mencement de la régence , * pour
être au ton rêvant. Le désir de
planre à tous les pairtis lui a fait
jouer des rôles embarràssans
-*a* 1 . ^v ..£*
fait par un historien non payé ,
Tautre par un peintre gratiné par
la famille , ne s^ ressemblent
pas en tout. Voici celui de Duclos.
« A l'égard de Noailles , prési-
dent du conseil des finances , en
le décomposant on en àuroit fait
plusieurs hommes , dont c|uel-
ques-uns auroiènt eu leur prix. Il
^ ( car il vit encore ) beaucoup et
de toute sorte d^sprit , une
' éloquence naturelle , flexible et
assortie aux di0erentes matières ;
séduisant > dans la conversation»
prenant le toiji .de tous ceux a qui
t1 parle , et souvei:^ par-la leur
faisant adoptej^es idées , quand
ils croient {q^rommuniquer les
leurs ; une iÂgination féconde et
vive , toutefois plus fertile en
projets qu'en mq^ens* Sujet h
s'éblouir li|î-mÔmé , il conçoit
avec feu , eoinmençe avec cha-
leur , et quitte subitement la
'route qu'il suiyoit pour prendre
celle qui vient la traverser : il n'a
de suite que voi^r son intérêt
personnel qu'il n'a jamais perdu
de vue. Maître alors de lui-même,
il pàroît tranquille quand il est
le plus agite. Sa. conversation
vaut mieux que 5es éciûts ; car en
voulant, combiner ses idées , k
force de j^poloir analyser,, il fait
tout évaporer. Ses connoissauoes
sont étendues # variées et peu
profondes. Il accueille fort les
gens de lettres.... Dévot bu liber-
.tiii 9 suivant les circonstances ,,il
se fit disgracier en Espagne , en
proposant une maîtresse k Phi-
lippe y. U 0uivit éntuitt madiime
il s'appliqua a rétablir, les- finan- -
ces , et y seroit peut^tre parvenu
si le régent l'edt laissé continuer
ses opérations. Quelque fortiinç '
que noailles se ijdt procurée , eà
ne pduvoit être un objet pour
l'état. On auroit du «moins évité
la secousjse du pemicieni'système ^
de Law y etc. » Oe- son mariage ^
célébré en 1698 avec Françoi&#
d'Aubigné , fille unique du comt^
d'^ubi^Uié , frère de madame âm
Maintenon , U eut deux fils , l'un
et l'autre maréchaux de. France f
l'un sous le nom de Nomllbs,
et l'autre sous celi^ de Mouchù
L'abbé Millot a publié sés<Mé^
moires en 1777 , en 6'vol.' i»«x9; '
On les a lus avec empressen^ent ;
parce qu'ils sont curieux , ins*
tructifs et sagement écrits. -La
froideur et l'uniiormité de style
qu'on a reprochées au rédacteur
étoient difficiles k éviter dansnn
livre qui est une espèce de jour*-
naL , et oii il faut sans cesse cou-
per la narration par les exUaits
jdes 'lettres de Louis XIV , d$
Louis XV, de Philippe V^ du
duc d'Orléans 1 de madapte de
Maintenon , de plusieurs géné«-
raux , et de divers ministres. Ëo
supprimant ces lettres et les ré*
flexions qu'elles font naître , 1^
diction auroit été plus intéres-
sante et plus rapide ; mais on au«
roit perdu du coté de l'instruction
ce qu'on iRuroit gagné du c6té de
l'agrément. ^
♦ V. NOAILLES (Loui»,
ricoBUe de) , yand^-baûUi d*épée
t.
0
.%
£i€
WOÀt
ei co}«scl âe» chasstfiirs d'Hli^de,*
dépisté' ile l'a i|^okl<^sâO <l(i''bft'tl-
àtaged<(r-J^^emo«iP& adx létAfd-gféiïéf
ràux-ctt* iT^Q. Ce iéUDîé^ftôifiiSftlV
Dé aflrec !de"iy^pr»t , éé k' èl^aq
leur , ade'.Mactipvi^é , embrassa id
pHiiîi dé>^ rëvo)tttioi),'ét'sé dê-l
iiara fi^ft Vour«l'(ui^ des'élat^gé^
SérauK pour la f^^nfon ûèÀ br^
refr. ' Ce fut loi qm, au t4-1<^i^
Ict 17^» ahnbttçfi le soHlèy%inè)ftl
4e Pai«9 y la fyrtse-de k B05title ;
et ia 'nortjde % Laubaj. pan^
la nuit ^n 4 ^<^* iî j^rOto^USl
lepremiçfleeiergéet la ifola^^Àjé
^ i^eooooeriàileuhs prhilégei^' et
ëonûe le sigo»l de k - supp¥é^|i(^
des 'éroits* Héod^ax , en ait'ri^
kuaut :iëà désd^rdres' de» caijipà'
gnes à L'attiçnte trop kmg^empé
«éompés du sottlagemeiK q^'&tt^i^
doit te pénpk. 'Le «8 septëiiiBré
f «Kvui^. il 'présenta >uii '^rapport
ror IWgamsatMm'^ l'ârméel Le
juin 179e il fit-, -ttux jacab(ns:
la motion ^de Refendre a tons lek
mcBabtts de ce '.club dé per-
ler dos étoffes étrangères , ee qui
lat afrété. Le 19 du hiérnemois
il conehibiia à nire décretçr là
eupDressîote des titres et qualité^
de la noblesse , ainsi que la li-
jrrée. Dans le courant ée mai *.tji
«ehaitit an ptstolel aTèc Barniiyé \
aiaÎB,-aprè8^ avoir esstiyë lé feu^ de
fie dcmier , -il tira en Pair ; ^^
flpB l|ss.'Hcoominod«. En jâAlél)!
fil nn nonyeau rapbort sur là forcé
et IWgamsation oef l'mrmée / et,
^nrigtirs îourS' apî^a, "parla des
|ixx)jets'4ies puissances étrangères,
des nioyens qii'on avoit 5' leur
apposer , etconcint que la France
fcroit invincible , si' elle resïoft
unie. En septembre il dënèn^a
des manœuvres pour agiter' -I^
gardesi^auisseâ , ^t fit déSi^tnire'^li
toute association ou eorporatibn
4e correspon<lre avec l<?s régi-
lliens£'ànçaîs*et étrangers/ Le 2'^
ttqn de ^ ^gendarmerie natibnale à
étîui-yià pfësiaëut le 2Ô février
îjgt .*T.é o avrrt il'plirtit ht la trî4
brti|e^'dii clîib'dès ft'cdbiiis', pour
lé^'ti'ancjuHlîse?' sur là situation'
politiqnc de TAls^ce,' 65 ifavoît
éVé etavpy'e. iîe 19'il acciLsa'lc
frnnîslre' a«*s'^ffaîifes étrangères ^
U iWcâsion dé^'ïÀDUvemens de
trôùùèi'dés piiîssaWc^s Voisines :
* A quoi servbnt , drt-ll, lés ageiis.
es es^^nons , les an^>ctssaaeurs •
sVçe nVst bas'jbouf*'sàVoîr 'ce gui
se pasîje sousfeup veiix. ».l^\â
H^oto^Pad^nissiôii ae'trtus les cj'i
içvens dans la' garde hatiotial^ 1
èt^'cîta •l*exè;nplè âeï^ Hoiraiiâé^
trii Frfclëi^rélre blàs'seHela sociêïë'
feiéiéedè ëèttè liaVaè; àplrâKe-
nue nnstrunient au despotisme.
On le vit / le ag , appuyç r leç
cûiniitUnications des' piilîtairè^
a véic les cluBs', afin dè'leur in»^
jpirçr Ifamôùr' ' de la çoi^stilutioi^.
fLè 5 fhaS îpui'àlli^isêtAbleè'V^
discoùi^s'loTig et IKsonii^' sur Té*-
thissîbu des 'assffnai&'dié citiq 11-
vrès.' Où ùe beiit réfuter à de
IJToailIosdés moyens asÂez ^leb-
quiriiè agdtt' tftôme mois îïYut
envoyé k CôRnarV «'= la tête Be
Son régiment ,j)Our y étouffer une
însiTri*cctToîi. Arrivée taris le Jen-
den^aîn de la fuite' Ae Ixiuis ^fÇ^
J. i l' i qin 1 79 1 ) ,*^ il P^^^®' ^® ^^}^
'sori senriènt^ de welit^'^' la na«
^ron et'i l'ai5sëibblë^\ pe 5* sep-
tembre ' it parla ïon^-iepips snr
Contirë nie attaque 'spontaui^^e
tndiquD un plan pour assurei^ m
sifrêtë dé mkt -et'* ramèneV la
contiance intérieure, du il désigna
comme rai^me lâ pni^ sûre con-
tre toute entrepnse étrangère. A
la fini de la' session îï 'se "^rendit
abx'annêés , èWiri^ît'dé Seilan^
en noveiiîbi'e , une jiettre sur
KO Al KO Al 8i^
l# ssnolbmier le tlècnet eOBtirë ; bfe de cOtftriRlièjldbnk'dal» Itt'^'
AlatB^ala Ysfaakte de^ avatit^p^sr^
d«t camp <!e Vaieociemres » «KÙd
H. Qe«t«nià pas- M dosnèr sa? dé^
^nssinb eFlr à • se teiirer iA 'f^f^
éiranj^l Echbp^ iivat oraoès i^-
mlatmàhaires , il* re^^t au seN
tide dabs les trcrtifMS'fKimçahcs ,
passa ed . Àmériqae en qualité âë
gèlera), de bri^dev^ et i'ât thé ^
«Soô, dans^uneombait «iffrai
ÎiiSl soufiîat coatre' les Amgtais ,
>r8 dé rëyocuatioû* de âaiilt4y<H
Hiragaèl^ et dans- aâ trahrer^ k
file dé Cubàr.ndotitta dahs oetlé
ocoasrmr desi prènves de TâkeiïT^'
^t fiit^pteoré ^mr ses giwaadietd-^
dAnà kts Inrflts^dekMi^ikl^ i\ ^dicpirki
l^lDUàffnè dëNoallies ; ftg^ (fe ^4
«nr, avbii'4r^ciilt7Utiinëe knnff«^t
le . 4 ^fitenH^'drrr an i (13 }f£ilél
i794')y p*r 1^ <ribtitial ré^tf-i
tionaaire de Pans; « comme coni^
piicer 'd^utie fccybspirfftioYi dans les
prtà>ii$ da JiiUtetQbottf ^ , où éLlk
ét«itdét)eQùdj> >
)i.i
•'♦ I
.1 >f
/f VI. flrOlimbflS (tj0ais-:Aiitêtai!
«(ejU ÏVéïièi' id'AtmeHltdeff , dl»i|l
«»És «rcMisbarië «^ n" I4l ,* >ffè
iei iP9 maihoS^r ; -entbvassa l^é(à\
^i^îas'liqdè , < et ed i«mpilt iiés
demrs'iarvtec unitféle'si eirdfii-
pèatire ],' cfuiÊ m\ iXknfi^)} (émum
éMme. bauté Téhm ,« fitèuc t^di'i^
d'arcitrè' eoofessèftr qise^ lili . ;A(9fè$
9 voir 'fffit 9alliceiiee'^ii*8oi*b9iide ;
phah* ; HfH^ïl <àuroil |(<$tff iMnè^
Ibis les fé&iiit^S, dont i( n'^Oiî-
st^oit^às 1^ patdio^à ,-el)es^)^
âéfii^teâ;, doat-â<iotijb)9iltrOir léi
«ébtîhien^. j> -^fiAlii bien dés étî^
i«6nïis/M di% leibi; ill'ais Von4
pi^VëS ^dinjÈ^ef ^v .toiutè mOtl
amoi^ité...... >^ N<9«iiléi^ a;^iit ac-
cepte j txmis XÏV.dilaakeourtU
s^lii^ : « Si f aToi^ èdfltiû vm fioftitivé
p^lttsdïgbé de èèllé jdatîey Vé\è*
&aé de €11810118 lie t'à^bit p'âl
kie^ a L& nouvel at%heV&qC^\ ^lad
rttdcf]S^ênt i^Uf sôà él^^atién^trf
sa» eeMe de j^ft fat«l)lè ,> ifesér^
d'an tour tr «sèii pt^sp«ireit bouf
dbtkHir que Tabl>é 4é Noîaittes' >
sodfVè^e j lui sucdédàt'k€6âfioiis;
w Siirfe j dit-il ati roi, 'fai jé dtln-
ftôbsoisutifMetltËrQf safét, jéyons
fe J>fop'oi9eVoiîï. 1) L^aiVïiiévértile de
i^ii'i^. «romttië il Favoit «révn,
t^eftln-Ia tf^«i(}^itlké dont u avoit
fâicn d%ktis ^n ^ramier ^Véebë*.
m>^iliè» ai^oh dcfané j ên(i <i6SS ,
e'èfbiii etf coti$' qttVv^Mie dé Cbd^-
lonb, ufle '«{jf^Tc^atioA àfatlieif*-
ijqtiè isrt|:c R^^etti^nj firo¥|tleff da
Pt. Qàé^el , ^<yer pli^r H «n droit
«(AÇmué' l>pp»o»»tii|il '|j Oâr ê^'k
jJHd^eéfôeur, PèUst'V^âTfcirtv l^at
V<tft atxotàée pour ton diboëse^
0everiti.artjhevïêc{tio de Patïs , il
«liFàygéi 'ptaâietmr dt9Ot0urs â'exsf-
nfifier ce fivré ; et ce «fat aprèn
tme rënsidn ou» pbrbt l'édition
; ^&i6^. Ce n'est «as <|u'il pen*-
«vëc distHfctit)», il prit le botrn^ ' sâ*t 'OomÀie Que^bei ; il «Voit con;-
dé docteur, en 'i6h6/ Le roir lè< #à'MEhëV ernidg^, lé irvrë de Tabw
noipinark l^évéché'de Gafaoi*s eA
1 679V fl iiirt ttrb^&i^évé à' • 6hftloiik^
Btfr-Mame Patmë* -diaprés r «t;
rappela 'dams ces ^deotx. villes^ lit
inétnotre dés '^êl[ues dps jit>ë-'
mters siècles de PS&li»é. Utmik^'
védad dfe Pal4»'étffâ ^eciû 4i ^â^
«ftier en 169^^ ixfûM 3iW j^
les »y en* sur loi pbbr item]^lir cb|
aiège impoirtaift. Iloail^ re|>ré-
«ctita au voi itlpi'â l^ôit accfr-
t»t^ de SaWîos ,' intitula ïlxposi-
^i^éti déltt'foi catboiiquë touâia^
Ifli ^abé ; mais hyAtH, sfpprdavé
d'âî&otd' le liV're de Torâtorién , Il
ié Crtft engâ^'é dliotineuV a le dé*
^tiili^é. Ijès ennemiis de dti oot-
■Vragé lui ^amr^ Tes èienisi. Ia
l^èTf-fe fie tàj'dtt piil à s'alluraeir
ëtttre hil et les jésuites. Le P. Dou-
cin éh dbnitfei le signal en \6ç)li»
11 publia là fameux pihoblème^
y
5i8 NQAI
« Âa(}uel falloit-il croire , ott dé
M. de Noailles , .arqheyéqae de
Paris , condamnant r£^po3itioiî
de la foi ,. ou de M. de Noaillçs»
ëvéque de Châloàis , approuvant
les Réflexions moratles ? » Cet<4
mécbancetë , attribuée aux jésui-
tes y ue le, disposa pas fayQjrable-
ment pour eux. Il avoitvdit au
P. Boiirdaloue « qu'il vouloit tou-
jours, être Ta mi des jésuites et Ja-
mais leur valet ; et il ne fut bien-
tôt ni Tu» pi rautre> Dans l'as-
semblée, de 1 700, a laquelle il
présida t^ il fit condamner 127 pro-
positions, tirées dfts dififéc'ens ca-
Suistes y parmi lesquels plusienits
ëtoient jésuites. La pourpre^ dont
il fut hon/)ré cette même année ,
loin de dés,a^mer. Tenvie , ne fit
que l'exciter.. Lorâlque le nouveau
cardinal vint remercier Louis XrV^
qui lui;.avoit fait obtenir cett^
grâce, et; prince lui dit,: /i,Je siiis
assuré 9 niionsieur le cardinal, qu4S
j'ai eu plus de plaisir à vous doz^
jiei- le chapeau . f^e, vou3 n'en
avez eu à le recevoir, j» , Mi^lgré
ce propos obligeant , ce.. prince ne
larda pas à être indisposé. contre
lui. Ou proposa , ^1 i70i-,.;unpjror
blènie '{héologiqUe , qr^'on. app
pela lé Cas de conscience j».ar
excellence.' « Pouvoit-, on don-
ner les. sacremeus a nn;bomm€
qui auront sigu^ le formulaire »
en croyant dans le fond de son
cœur que le pape etmêm^ TËgli^?
peuvent se tromper sur le faitf »
jQuarante dpcteuts ^iguèretttqu'ou
pouvoft donner, rabsolutionà cet
Jaomme. Le cardinal, de Noailles
ordonna quW crût le droit d'unç
foi divine , et 1^ fait d'une foiTitt-
maine. Les autres évéques exi-
gèrent la foi divine pour le fait^
Clément XI crut terminer la
querelle en Wonnant , ^n .1705 ,
la h\ji\\e f'^i^team Dçmin^^ par
laquelle, il ordonna de croire
le lait, sans expliquer si c'étoit
d'une- foi divine :ou^- d'une ft»
humaine. L'assemblée du clierg^
de la même année reçut cette
bulle , mai&rAvéc la tdause qae»
tt les.é^êqueS' Facç^tot^it par
Toiejde jiiigenient.!» Cette elause /
suggérée par le cardinal de Noail-
les > indisposa Clament Xi contre
lui. Cependant le cardinal voulut
faire signer ia bulleanx religieuses
de Bort-Eojal-des-Champs. Elles
signèrent i mais en ajoutant que
(< c'étoit sans* déroger k ce qui
s'étoit fait à> leur «égard à la paix
de Clément XI*.^ m Celte déclara**
tion: fut hial inlerprétéé.) Le roi
demanda une bulle au^pape popi»
ia supprefiision}de:ce jaonastene'y
ejt Qu 1709.111 ^4 idèmfdi dé fend
en Qflmble4>e câiiiâiài de NoailJei J.
qui > .avoi^t< di t i pktsiieilrs fois . que
Pôcl-Royîfl létoU Ic'iléjioiirrde Tia-
pocencte !^' iSC' 'pfiéta^ à .sa destruc-»
tion ^ panse qu'il eritt voir ensuite
Îuec'étoit inielui de4^opiiilâtrotë.
l'anoée d>»p«rBiran4 i^oa, Clé^
ment XI avoit porté un décret
contre les Réflexions morales 4
mA»s te iparlèftféritMde Pati^ '^j
fijant trduté des 'lÉullsté» ; il, ue
fut point' reçu ■<èft<^rauce. Les
/oudres law^éfcontrë <3uesneè né
produiair^t deur> effet qii'en i7i3t^
aimée d^isr.ihiqiislle la .fa mentis
constitutioQr^fgsniftif vitle jonè,
C^te buUefu^soUicii^ eu partie
par' \e P. : Le Tdklier \ conlesaeffv
<lUii?oi. Ce jéstkile» -homme dur ,
sombre» ardente vindicatif, in-
fle]iibl&, étoit^mal. personnelle*
ment avecle cardiBiil*^rchevéquet
U remua tpnHe IfBgHse dé Frawcè ,
et dressa . dès mandëmeos et des
lettres comcé l'ouvrage de Ques-
nel , qtie ; des évêques dévoient
ligner, kt 'lui envoyer avec un ca^
xlîet volant. IJiuaJettird de l'abbé
>BoChart', neve<i 4^ l'évéque de
Clermonte , > déqoàvH t . cette m a -
.nœuvre<<^]Moailles9:ai» iléâe:>poir, eu
demande ju^ice au roi, .au duc
ÎSOAI
•
àe Bourgogne , a madi^me de
Mkmtenon , et n'est écouté de per-
sf>nne. ^ Le cardiual-archevéque ,
opprimé par an jésuite , s'en prit
à tons les jésuites : il leur 6ta le
pouvoir de prêcher et de confes-
sa* Le Tellier , dans les premiers modifieafions. Lés enBemis du-
mouvemëns du ressentiment, dit,
à ce qu'on prétend , « qu'il falloit
3u'il perdit sa place j ou le car-
inal la sienne. » Il n'est pas sûr [
qu'il tint ce propos ; mais on le '
lui prêta , et on peut juger par-là :
de quoi on le crojoit capable.
Enfin la bulle Vnièenilus arriva ,
et cette gueiTC civile n-en fu* que
plus vive. Une partie de la nation'
accueillit d'abord peu favorable-*
lAeni ce décreti Une nombreuse-
assemblée d'évéqucs fut convo-*
<^ée ^ Paris ; les uns accejptèrent
la bulle fnovennant quelques ex>
plicâtion^ ; fes autres nevoului eut
ni de la bitlle , ni des correctifs.
I>é cardinal de Noailles se mit à
la tête de ces derniers , qui étoient
auî nombre de sept, Loui« XIV* ,
ei*OTant'qiie ia conscience l'obli*'
geoit II écouter- son eonfesseiir
contre sou archevêque , défendit
à'eelui-ci de paroitré a la cour ,
et renvoja les évêqués ' ses adhé-
rens dans leurs diocèses* Leearâi-
n^l , exilé de Versailles , n'en e»t
2ue plus de partisans a Pafis.
eaucoup de personnes de tous-
les cot^s de Pétat i(e joigmVéHi»
.a- lui contre Rome" et la caur-j'
mais quoique la bvfllë= n'eût pas*
d'abord la plurarl^ des suffrages,
elle fût enfiil ciiri^gislrée par la^
Sorboilne. et par It^ • parlement»
lia quatre-vifugt^ahzième propo-
sition C6n^iirMi6ir^^arotô$<Mlk *i/^
vraie atiit hiagt^Hts , que k f^^f
position «contraire auroit été-,'
selon eulE y une hérésie politique
dans tons les goitverhemens. ' «: J^
rrainte - dfiuie - èlci^âfflimunicatiônf
i»t juste ne doit pas nous empê*
cher, disoit Quesnel , de faii»
ÇOAI. 5 19
Botce devoir. » Le parlement
nensoit que si eeCte maxime étoit '
fausse , aucun souverain - ne se«
rott en sûreté contre un : sujets
saperi^titieut. Cependant il enre* :
gistia 1» bulle ^ mais- aveic des
cardinal triomphoient^ On pré-î
teAd <{ue le confesseur du roi-
proposa de donner une décla*^
' ration par laquelle « tout évêqrie'
qui n'auroit pas reçu la bulle
puremeut et simplement seroif
tehu d'y souscrire- , où poupsuivi'
a? la requête du procureur -gé-*>
néral. » Mais ,.'tfprès la inort de^
Louis XIV, en 171 5 , tout change»
de ï^kùe: Le duc d'Orféans, ré-
gent dti royaume , exila LeTeilier ,
et mit te cardinal de Noailles k-
la tête du conseil de conscience.
Ce prélat ^fânt 'bien accueilli h
la cour du régent, tous les évêques *
opposée à la buUe'afp pelèrent et
réa{>pe)èreDt' à un futur- concile .^
Noailles appela aussi^ en 1717 ;
mais- il ne vouloit pdint 'd'éetat ,•
et son appel fut impi^imé malgré-'
lui. Le régent détestoit oes que-»
relies ; il ordonna le silence aux*
deux partis. Cette loi du ^silence ,>
toujo^^ recommandée 'et ' tou-
jours'Violée , ne fut observée par
aucun*. La cour 'de Frauce* et la'
cour de Rome s& oonsttm'oirénr
inutilement en nëe;;oeiations ,
iorsq|»e le sysièmè^ d^é-Jmances
jcalm^iietf esprits y et tourua (eur
'aotiv'rté"vers les esj^émâOës'ifue'
laibrtune dunnoii. -^Lâw fil ,» lui
seul j'W' que taiiF*€M^Méqaes , ni "
LôuH^ 'Xi¥ , m\e ^pe«, tt^avo^én^
.1-
4
irclïeyeque-
sei 'prêta à tottt^ '11> /rétirdcta son^
sappd , et. son maûdbment de- ré-
jtrtvctation fut alHohé le ii août
1720^ Cotte réunion dti clergé de
France fut principalèniort Tou-
vrage du. nouvel archevêqtie de
6io
NÔAt
ÉbU
Cambrai ,.4u^BQis , ^s d!uQ.apQ* ]
tbjÇfiirQ , depui& €ar4ipal et pre^
mi^r . mûiistr^ IVodilles accepta
purement «I simplement la çons-
tilutiop par uq ma|l(ienieht du
If octobre 1738. Iln^oHrut Jjb 4
mai de ranQ!ée^$itivaf)t6. .:S05 çba- ,
rites ëîQieQt immenses ; sg& mêu-
Ues.v^djis et tpute$ les dépenses
iMjées , il ne laissa^ pas plus dç :
%o<> livret* Ses ennemis ne purefit
rf fu^er de voir, eu lui les meil-
leures intentions. Il aimoit l^bien '.
et le £ii*soit. Ecriture ^^intjS ,.
Bères. de l-Eg^i^e, Traditipn. ,
Xhéoio^e positive , Tliéolôgiç-
morale i il sayoit fout ce q^'uiï ,
' é;(péque doit savoir. 11 étoit doux
<è agréable dans la société* , bril* ,
Unt même dan^ ta CQnver$atio;i ,
s^n^ible àl'a^fiitjé , plein decan-f^
ileui! et de,fcancl?ise. Ses ad ver? 1
Sfiirçs crûrent, voir en lui un ,mé-.
l9nge 4^ grondeur et de foiblesse > ,
4e coi^a^ et d'irrésolution î.0t il
fyniïïîl^hen ju^er ainsi, yiJ.étQÂ.t
\^'ai <]|u*ili-é]û»tàt deujL aot^s^ile.
sa mam ,. dàt^^ dé 1728 et 'Xfig. , l
oh il protesta .Qont^e tôufe ^t*.
c,eptation ali^^acbée à sa vieilless;^, .
Le chai»celier d'Aguess^u ^.lei
représente, dan^ ses. MéfUQÎiieâ •
comme ,up. bosôihjQ accpjtviiiBé à<.
qg bâtira eu fuj(ant>» et/{u'U. ^ p^lus
ffiit é»n» sa vi^ide belles r^^^ea.
^ue deb^UcfSv déj^nsefi. Pl^/iji; del
hffm^ foi i M sojujtenoit) d$^ige<^}
<||i'çni.il8CU4oit 4'en man.qitei*. . Jfl;
l^vpi^is.Qit W jansénistes ï/ft^p
r4tr(^ . luMb/^iUe^JUidée seule de-
ffiction l;e ^révojjtojft : il aiiHoit- la
j^tstix.i. etvil:aui?Q*t voulu la (ifiti;)ti«ir-
a. rEgl/$e,jTJn é^«êi;|ue , en Iwifyir:
innt ttH0 ^^isite .^ Xw, dit : , « Je vi^în^i »
ipe rangfff !H tycltr^ parti. — Je ne-.
&ni« , téj^wii^ l*<irchevéqu^ ., cbo-t .
c|aé du |eF|he.i'(raucau. auire par-}
t|. que dé jceitui de Jésus-Christ. »
Malgré ces dispositions, son^pi^,
<^at. fut continueU^ment^agitép
Montant par on méchant escalier
y '.
pQur, all^r, voir une r^aratioa
qu'on avoit faite au haut de 1%-
glise de Notre-Dame ,. « Jamais ., ^
dit-il , on »'a fait passeï^ arche-
vêque par d'aussi maùyais che-
n^iu que moi. » Son administra-
tipn prpuye . tresTbien. que y pour
Î gouverner à ïa salîsla,cMon de tout
e monde , il iie sutlit pas d'être
vertueux. On lui dut en partie
rétablissement dé la maison des
prêt res de St.-Françoi s-de-Sales*
{ j^oyèz yViTissE. ) Gaston-Jean-
BaptisterLouis vft No^âil^s,, son
fr^re , qui liui suècéda dans t'é-
yêché de Çhjilous ^ avoit les
mêmes sentimens que lui, et y.
étoit plus attaclié. |1 mourut ea
1720, à S'x, a,ns. Les deux frères
se . ressemlilofçnt npur les vertus
et les lumières. Nouç ftjouterpn^'
cfue Tévêqué de Çhâlpns avpit^
nvains d^i , dofic^\ir g|i|è.,l|arcte-
vêque de Paris *, et qu'il étoit ar--
qent et entier. dans '^qu^ ce qu'il-
vouloit, $i|f-tout, s'rl çi;oyoit le
vqulqir pomfijç, b^eu (le l'Ëglise
;ou de son diocèse,. ., . ,
. * NOBIW ('QèwiX*.°é d'une '
faïuitte illustfc de^ Jjvicques , vi-.
yqit.d^n^ .le„i§«,ift;è<fjfir« Qn:^ diç.
lu*, . Qr^tiaAMfy^t^ Jftjpuilico :
cçJi^istoViO ad Çlçmeii^^e^ f^III ^
R^ d^, prp obediehtid, veifi» Lur
Hfiji^i'^ , Roiyi» , j]5'4, , ! in T 4**-
•peux religieux., de çet^ famijle ,
ex de la congr^a/iioi}.4i?.U JVfère^^
de Dieu, se pwi;:dii>tjiigué^ cj^nâ.
ce siècle p^r leurs, vpvw ^t.leur
science, savoir , }e P., Yi^cent-
Marrie Nobi'u ,. ^ui ap^liç Ope-'
m ^iH^'dic/ib^i ^^pik?n^ptt Ifi-,
zÎQtiti s Acre e jn^tfdi scjpnfi ]i(f.r
diinfva scriltiira j. irjSo,, .4., vol.
ît|-4** ; et. le P. Dcfn^mique - Mane *
rfp^i^i dont on a j^ç». Sprmons^ ^t
dies PçoKfgydques, , .j^ôg , .in-4**'
Un autre Nobxu (l^açipdie ) ,
Romaiç^ d^Fprdre 4e^prêdieurSy,
a donné un ouvrage curieux , iu-
tîfufé // vflgdhondoy oùvèro •^'^
z4 ^* birùàhfi e vàsabonctî :
opéra nùàvà , neââ qùmè si scb'
phonp tè JraucU , malizie^^ ed Ifi-
gànhi cti cotoro , che vànnb j^*-
rahdo il monHp aile spesè àttr-ui ,
SI rctccontoMO molli
e m. -^
cast
in
dwersi luoghi e tempi successi;
\%itf se et Mâcérafa , 1647 > '^••^*«
!!•
distins^uee , procureur - général
du parleinent de Metz . îolussoit
une réputation brdlaute et
une tortane assez çonsiaeraDie.
lorsqu'il fû( accuse d'âH'blr fait a
son profit de taux actes. IVTis
pron
en .pnsoû au Cnafelel , et con-
dan^ne. a. laii e amende nonoraD le
et iL lip bailli isséméiU &é néuT
ans, ite Noble fTpperà de cette
sentence qui n ctoilque trop luste,
et fut transfère a la Conciergerie.
GatVîèild f'^erreau i connue soùs
le* nom de la belle epicièfé , étoit
alors en cette prison , où son mari
Tapit faâUneUrejppur.soiiinc^p-
cTuiteVLb j^dmé faf connut, Tai-
ma , et secfiarcea d être, son avo-
cat. Cette lemme ne lut pas m-
sensible : une iiffure preveuaute ,
beaucoup d esprit , une imagina-
tion vive , une facilité extrenie de
p??i;lex çt rtjî^crirc , tout çn^lui îm-
nonçoît iSommè airiiable. Cet
amour mutuerèut des suites : la
belle epicièfé çleniahda'à élfê en-
férnice dans un couvent , pour jr
acçoûcfiér jSi^crëteinent entre lés
NOBL 521
bâssî ï[aèlque temps âpres de
là Concier^ei-ie , en avril i6d5 •
pour rejoindre sa mutresse. Ils
vécurent eniîembté cjuelque temps;
niai^ ils cbângeoiënt souvent de
quartier et de nom , dé peui- de
sûrpnse. Ptiadafii cette vie errante
elle accoucKa de nouveau. Le
Noble y repris et mis en priVoh >
fut ju^é comme faussaire le
al niars, 160^, et condamtie de
recnel a laire une amende nonqra-.
bté dans la etiaïnore du Ctiâtéiet,
et à uii baWissemeiit de Q aVis.
Sa maîtresse fut jug<§e âii nioîs de
n4ài suivant,. ei paV TàrrâfLe
noble fut cnarojê dé trois éîîfanS
déclares ta lards. .Malgré ce noii-*
velinciaéai ,. il obtînt laperhiîs-
sibn d^ revenir en Fi*ancè ,' à coîi- *
ditiod de né point exercei* de
large de judicature. Sesmalheurs,
ne raivojeht 'point corrigé. Il fut
dissipateur et déréglé toute sa
>.rî
inàins d'une sa^e-femme que Le
Noble y fît én.irei' comme pen-
sionnaire* Lé friiît de ses dew-
cire* parut bientôt au jour, et elle
fut transférée aaïis îin abtre cou-
Vent, d'où èUe trdîiva le moyen
paroisse
Saint - Sevêrili fît enterrer cet
bomînë qiii âvôît fait gagii'ër plus
de cent mille ëcus à ses împri-.
nieurs. On a de lui un grand noin-
hre ai 6ûvr(iges\ recueillis' eh 19
volumes iu-i2. On peut lés di-
viser en 5 classes; dans la 1"
nous placerotis Ibs ouvragés sé«
riéux^ dans la 2* les ouvrages
romanesques , et dansla troisième
les ouvrages poétiques. On à
de lui., dans ïe premier genfe ,
I. U Histoire de rétàilissernèjit
précipitati
iTrotius, en 2 vol in-12, raris,
loàg'ei 1690. Cet ouvragé , peu
favoraHc aux Hollandais j fut
proscrit dans les et^ts de là rjBpa-
bîidiie , duoîqùe l'auteur eût dîi
a vente, pu plutôt paice .qtul
ravoltdllo. II. Aelalion de t état
dé *e' saliver. Le Nôblè s'évada de Gênts ^ Taris, i685, in- 12 ;'
5^»
N^OBL
ouvrage supfHîcIel. III. Traité
^€ la monnaie de Metz, in-i2.
L'auteur y doQué un tarif de sa
réduction avec celle de fVance.
IV. Dissertation chronologique
tte Vannée de la naissance ne Je-
sus-Christ ,VsLrisy i6g5 y in- il.
y. Le bouclier de la France , ou
iès Séntimens de Gerson et des
ehnànistes touchant les différens
iies papes et des ràis de France ,
doloene , 1691 , ifi-ï2. Cet ou-
vrage a aussi paru soui le titre de
VEsprit de Gerson , Londres ,
jj.io , în-i-i. VI. Vne Traduction
des Psaumes , en prose et en vers,
avec des réflexions et te texte latin
}k côté , ce qui foirme un volume
iù-8", a trois colôqn)35. VIT. Ei}-
trètiens politiques su/* (es affaires
du temps : ouvrage périodique ,
plein de saillies heureuses et de
plaisanteries basses , ' qui eut le
{flus grand succès daiis sa nais-
sance. On a de lui dans le se-
cpud g'cnre , ï. Histoire secrète
de la conjuration des Pazzi con-
l'tt* les Afédicis. II.' La fausse'
comtesse d'Isanihert, lîl. Aîi-
Ibrd Courtenay, ÏV^. Epicaris,
V. iLlegerte , reiiw de Norîvège,
Fa ri^, 1694, in-i'i. Vt. Zulùna,
Vil. Mémoires du chevalier Bal^
thàzar, VI II. Aventurée provin-
ciales, IX. f^s promenades, X.
Nouvelles afncàinè$,%\.\je Ga-
Retouché, XIL U Ecole du monde ^
production qui renferme beau-
cbup de bonne morale , inai:i
étriî avec la légèreté propre à un
ouvrage (nvole. XtlI. L Histoire
thi dètmnement de Mahomet If^.
T^ans ces diUerens ouvrages moi-
tié romanesques et moitié his-
tDh'qués , on tj-ouve de loin en
\h'\Q qticlques morceaux inléres-
^ns ; mais le total n'en vaut rien
ordinairement. Le style , presque
toujours facile et abondant, man-
fffie lie précision, de pureté ,
tféléi^iHice «( de délicatesse. On
apesçpit cependant^a tntvers.çey».
détauts de I esprit, du feu et dès
connoissances variées. On a de
lui , dans le troisiënle, genre , *
I. Des Traductions rampantes V ^
en vers , des satires de Perse y eCy
de quelques odes d'Horace. H. '
Des Corites et des Fable^ ,"eiï i. *
vôi. in -12. 'Dans cet ouvra g;èV*
milièrement bas , un style lan-
guissant. Les 'Uioralitës nl^ sont
Î)âs l'ericfues *,'ayec* finesse ^let.^
es images y! sont mal choisies.
Ces' fables eurent poùrtàfnt (jujel*
que vogue dans le tenips , parfcc
qu'elles étôîent relatives aux évé» *
nèmeus qui i'aisoiént là.nuitîerfe'*
de ses pasquinades. lII.'Dei Cô^'*
médies et Tragédies qu'on* né
jo il e plus ; leLon comique y dô- *
jnine moins que la gravelurè.' 1 V^
Des Epitres y des Stances 'et <fej^'
Sonnets , qui ne sont guère au- '
dessus du médiocre. Le Nobfe
a encore traduit les curieux Fqya-
gès de Gemelli Carreri , Paris ,. '
1727 , 1719- 4776 > ^ volumes
in- 1 1 .
■ ïï. NOBLE ( Pierre le ) J subs- ;
titut du procureur- général' diï'
parlement de Rouen , mort enr
1720, a donné un ÂeàHeil. de'
plaidoyers sur des sujets utilei ou ,
ciu-ieux*
* NOBLEVILLE , slirtiommé
VAmi des pauvres , né a" Cméîiiiï» "
le 23 rltlccmbre 1701 , et ïtioft sur-
la fin du 18* siècle, après avoir'
étudié les matbéjriatiqués sous'
Çlairaut , s\ippUqua a la .chirtiie ; "
a la botanique , à ranatdmlc et
sur-toutà la médecine , qu'il' pra-
tiqua avec autant de taîéns <jue '
de distinction. « Que mes eon-'
frères, disoit-il, se chareçnt dtt'
,Uaiienieut des persounei dpu?-
waBO
«^*«« > ]è m« dévoue entièrement
i cefles oui SQht dans Tindigence.
^^ ine laissera , j'espère , celte
Pf *"* !i^^ j® ipc SUÎ5 faite. » Ce
n'étoit point asse,z pour Noble-'
ville d'avoir des malades k traiter,
tous les isîeiis..étoieut h. nourrir.
La mfsèrê éfoit quelquefois lehi*
plus grand mal. Le plaisir 'qu*il
eprouvoit k les obliger (>enaant
^ vie lui fît naître le 'prbjet de
leur être encore utile même quand
fl ne ^eroit plus. Une m'ai son gran-
de et commode fut achetée à leur
{►rofit j.et, en là donnant ait col?
éçe de la faihilté de médecine , il
mit pour condition expresse t|tie,
«îcèioîléîze çessoit où néi^ligéoft
WÔCÊ
$^5!
- ...» 'Vfdiéi-L.,^^.
il remplit cette place aVec'àutarit
de sagesse que de 'désintéresse-
ment. »on fconorinie tïVfut pas
le friiirde Tactivîté là pfiis éclai-
rée. Oii a dé luî y Manuel des
dames , de la charité , daUs le-
quel' iï doni^è efuelitjues lumières
à' ce sexe compatissant ,, dans
Fexctcice de leurs nobles, fonc-
tions âruprè's des pativrès et des
maladèfs.
* JNfÔBODY rC....) , né dans
îesebyironsde'Beauvaisen 1766,
Îènne ^oëte à <jin la inneste ha-
litude de Topium fit perdre ,
frh moins de deux* ans , la santé,
^Mmaelnation , la mémoire et le
goût du travail , bt 'cjui finit par
se tuer luî-mêiiie ti^im coup de
pistolet le 1 1 jtnA' 1^87, a Paris ,
©il il ^ieméuWt' aejf>itî$ ii^jS.
tôt' seule de ses productions a la-
progriéssif de ses organes , est
une bagatelle erotique , intitulée
La Messe de Gnide, Paris j M
i delà république ( 1793) ,' ui«a4
de 35 p.
* NOCÉRA (Joéfeph), né k
Mes^nie etti643i' reçu "docteur
en philô^bphie et etï' médecine
r*tt i664\ ^'86*1 mérite' né ttfrî
da pas à se fkihe connottre. f)féA
Français Benavidès , vice-roi de
•Sîcile ', le noMmâ assesseur *du
cbnseiK'dé sainte , et la ville dé
Mèîlsfee-'le^éholsît ^ouf son pi^
miet Yriédërtù:'Le ducdtTîrédai
qm péécédti à Benavidès j fit' *Nbi
6etÉ itt;ëdiecin d'un régiirteftt' e»i
ps^^nbl , et de Wiôpitbl tàyail. Ori
|>b!èhafôàiiè;îi'^stitititt!lé^ Opitè
hië^cû'<^Y^^}Hcuih contemptaV\
ifum'^ Ihi^qùà ^oHàs ïnéiiicàMlum
shttàMl^fhft^otomUim ètphitf<-
frktiàùmidiièklikntur , sy^eé^àOè
febrWiî^ l hofnfàm clnhè dioûi^
gétunti/àa^ Ôemocnti tfCfiiM^
ri dogmata -noi^is ratiohtitis^'^
experimentis propugnatur ^ Mes-
sanae, 1695 9 iii-8*>^ '•
' ]VOCÊTI(Cbarlès), jésùltë,
n^ à Poritre-Moli , enseigna U
tbéologie au- collège romain , fut
donné pnur coadjuteur au père
Turài^o ,. pénitencier di» i>aiîit-
Pierre, et run des exàminatenfè
tlés^éN-éques. U mourut ^ Rortrf
en i 759; ' On a de luî Méritai
vindicatcu\ en^'ï vol. G?'eit wné
critique' dt hk 'Theèhgia ckris^
tîaria' ûix P. Concina , qui fit
beaucoup de bruit. Nbceti étoil
iïori poêle , comme on le voit par
yes Jtgldgues et par les Poèmes^
stt'r' Tare -en -ciel et l'aurore bo«-
réale.
■«• Il
» WOGÉTO (Jean-Bernard ) „
5a4
I?9Ô0
^3V0E;!
jm^^nphlh fie Flpr^tMî€^£ria[at
apnii^j(|«te du , pape Çlémen^ XL,
« pjplfé àèf Pqésèfss , des iSer-.
mo/i5 , acs^ Discours académiques
et d*autres ouvrages; il est encore
çiulpïur dînp^^ espèce, de J^%-
Ijpp^ d© jiféri , «luUujtire^inié à^
Iwe typographique;
»l-'»J.Y
Il î
T^rd) , apotJiicaOT s:çji^et^^ «é
à, Sacca , Ilopssoi^oViîr^; la,, fe ^
i5« ^èc^B^et/ai^' ço^lip^pce^ai
dttiÇrs. U%di^pg^A,p^f,^^çn^
iioiâ9^i)Pf( def plati Je^ et fe fiftiypvr
fition d^ fi>édiçat|ier^s^ Pq^M,
«hQ3 sa BiWiQehèqi|i4.^ift^di^ï^^ei
J^rle 4^ JVocitu* .^Viïç él9^,,/ç|
ylvio Bo^D,ne :^^^, dçi.lni'ftii
fiuvidge €Stifpé..iW /g, fe(?IB«i»rP7
f>re,A,€ueiUirie,^;fiJariif^^ .Q^j^
façore .de cel^ ;a^u,tçvWi^.^o|;^'Q
s^per UbfiQ simpliçi^,.^^4içi^'T^
mm hovi^isr €<n^m^^:^^;fi^^^^.^
x^n , ip-zi"* avecn^on ff^i^^"^
4pnt^^i'le Boc;caa^-
i^>k*. » k*^«\
NOBINUS , ÇiftçiTis o^ NoDo-
TUS (Mythol. )y (lieu qui prési-
^oit aux moissons kr^|E|q'eUfi$ ger*
moient 2 et que les nœuds se (ois
mpîenl aux €Qauii^«s«: • ^
t NbpOTlFi:«içms)^ , a^^çpT
çpnnu par, des Jhagmen^ de Bé-
^one , /E[u'^l prétend! t. ^.voir y^w\7
yés il Çe%f[;ade en i638 ;. ^t q^^
publia à, Paris «n,,ip^4* ^(^ ^^~
yans se^ sont partjigé^,suj? Vs^i^
theaticité de ces fragmens » dans
lesquels on rrouve d*^ ei^xf^
sions que ni Cic<é|Con,- in Vir;-
gile , ni Hpraçe n put Jamaiis epj^
floyées, ^fodpl dpncfp » 7V
la Contre^critique de Pétritmc^,
pour répondre à ses critiques. On
lai' doit ezsc<>re le MtfintioaMUre
âe Metusine a et <mi Dariif a''PanSj
Ç?îl7?o >.»»'* 2- r<^7f« .PBy*p^'K,
îuste , et trouva grâce devant le
donna aonc. a.noé de bâhr,une
c<^pdçfif ,;|ai;gç,<iè 5«> ,^61 hfaut d<^
5'p'V end lui" de.' bitiùne, et dis-;
p;e|S. ^iiê prciniçr nqu^ je
a quatre pieqs/.Jie second: pôiir
es provisnoits , et le ., trois^ejnfe
pour les oiseaut et la faniula de
iXoe. 11 y avoit unepprte.au Drc
m!er ctat^e , et une ffranqe.ilç-
netre au troisième , outre plu-
jieiirs,pclites pmir d^nÇF^^our
a tous les étag^. Quelques-iwif
en knejttqnt qi^atre , dont lé .p(uf
Ëas eto(t ^estiné à req^Voir les
immondices' de,, Tarclie. Dan^
rentes espèce^ aammauf , et pour
)ps rPnqyA^^P»:.J^çèssavesj Di^
toûbe^ Içs . 4^fcriptjions qui ont
été Ifiites de. V?(*^^ « 9^^^^ ^^
Lé Pe|lê,tier paroit la plus com*
mode et la jpl<4^ «Traisenil^lable,
NOE
D fait voir que Perche , dJspQsëe
dsMis.son système ; ppuyoit coi^n
icnir a Taise {6u3 les fiompries ,
animaux et bîsèaùx qui c{f voient
y être' reqfel:m<{^, avec les pro-
visions nécessaires pour les nour-
rir béniilàut an an , et que les
P' èrsonhesQuî ^toienidans-Tarche
uouivqient en ^yoir soin chaque
ipur. SToé c^ut k* la parole de
piei; , et' exéçnta tout ce qu'il
'^yojt <^ômni.an(:lé* Apr^s qu'il eut
fait porter dans l'arche toutes les
ctioses necessaii^s pour la vie
SfesLomnies èt46s animaux .sept
loiirs avant le déluge , Pieu lui
ordonna d y entrer avec sa femme,
les trois lils et leurs lemmes , et
.des ifpim^ux de toute espepe. li
^oit alors âgé de 6ioo ans. Lefoiir
0e la vengeance ^^9 jt yen u , (a. mer
^e ;^éDordâ àe tous cAtés l et |1
ïpijii^a'uae pluie horrible penclaçt
^o jour^et quarante nuits, foute |a
'fyxT^ixkX iqopdée ^ j?t' tout périt],
excepté çequiétoitdaus Tapclie.
Après <iaie '\<t% eaux, eurent cou-
/verl V^ face de la terre pendant
vèp,t , qui CQpimçnça a faire dimir
Huer les çaux. Sept mois après le
çoppfiencemç.nt du déluge', l'ar-
.^(çoiçsç reposa sur les môntagneus
ofAménie ou le mopt Àrarath ,
JDJr^^ )a ville d Ehyan. Le dix^èmp
iQUr du dixième mois \ lés som-
9)Çts dçs montagnes se (iécou.-^
mrenl , et 40 jP^rs s étant passes
fâeppis que l'on eut V;ommencé \
apercçyoir , JVoê' ouvrit )a
iâtre*4? Tarche , et lâcha un
ooroeau qui ne rentra plu^s. |1
^nvoy« ensuite îa colombe , qui
W'«yi^ J^.»* ^r9i*ya/r 9if P9fcr le
-Kf? • >^^:»^*.,^^"* rarçl?e.- s^pt
: jrç^u , çt eljç ^evfç,! , Ijoilant dai^s
ton pçç un ram^^u orpliviçr dont
fs'le^^me? ^toié) t. toutes vertes,
oé sorti^ dQ l'arche lin an apf^
^otl y }ut ^tré; Son pfcâiicr iolu
ÎÎOE
SsS
fut de dresserun autel au Seigneur,
et de lai oilHr en tàolocauste
un dç toîi^ les animaux purs qui
^toient dans Far^hç.' bleu fiit i^né
alliance étern^dle avec li^i', etyoïi*
lut que Tarc-en-ciel en fût comme
le signe. Cette grande càtastro*
phe du globe , décrite dans la
Bif^le, 5*çst conservée dans lé sou-
venir de toutes les nations. « Point
4e vérité historique , dît un critîi-
que moderne , r^ieux prouvée que
celle du déluge. Bérose lé Chal^
déen qous pane de Ta relie qui s'ar-
rêta véps la fin du déluge sur une
montagne d'Arménie, picolas de
Damas , dans lé qQ^ livre de se^
histoires , dit quVû temps du dé-
luge , il j eut un homme qui ,
arrivant avec, une arche Qu' un
vaisseau sur une haute montagne
d^Arménié^ échappa à ce fléau
unîyerseT, et qucHës restes dé
cette aix;he se sont long - temps
conservés sur cette nçiontague.
Abjdèuéy auteur d*uné lïistoire
des Châldéens et des Assyriens',
donne à ce déluge quantité de
détails seml)lable:j èi ceiix qu'on,
trouvé dans Moyse. Qu'on lise le
Traité de Lucien sur (a déessp
Syrienne , on i verra toutes les
çirconstfinces de ce ferriblç évé-
nement au 3si içlairement et aussi
énergiquement exposées que dâx^j
le livre de la Genèse ; ce qui nié
peut être quç l'elTet de la tradition
générale établie alors chez les
Orièqtauf* Ott^ verra les mêmes
choses dafis le premier livre des
Métamorphoses d^Ovide. Var -
ron parle du tçmps qui s'écouiia
depuis Adam jusqu'au déluge ^
ah hominiffn principio ad çato'
çtismum,i^^ Chinois disent qu^uh
certain Piièn-Cuus échappa seul
avec sa famille du d^uge uni-
versel'.'Jçan de Laët et Lescarbot
rapporCeptla tradition constante
du déluge parmi les Indiens de
l'Ajifeér.i€[ae; Boulanger couyî^iii
SaS NOE
que la plupajTtde;» usages déVap- i
tiquhé sont autant de moiiiumeus
de la révolution arrivée sîxr nôtre
globe par le déluge. Les divers
déluges, dont les historiens et
les mjrthologistes ont fait mention ,
lie sont dans le fait que celai de
Noé ,. défîguré par des traits qui
n*enipéchent pas qu'on ne ^e re-
connoisse très - distinctement. »
Après lé déluge , Noé cultiva la
terre , et planta la vigue. Elle étoit
connue avapt ce temps-là ; mais
îl fut le premier qui la planta avec
ordre y et qui découvrit Fusage
qu'on pouvoit faire du raisin en
jesprimantsa liqueur. Ayant donc
ShiI du vin, il en hut, et comme
il n'en avoit point encore éprouvé
la force , il S'enivra , et s^ndor-
iiut dans sa tente. Cham son fils,
Tajant trouvé découvert d'une
.manière indécente , à'en moqua
et en donna avis à ses frères ^
qui , marchant en arrière, cou-
.vrirent d'un manteau la nudité
de leur père. Noé , k son réveil ,
.apprenant ce qui s'étpît passé ,v
.maudit Chanaan , fils de Chain , ^
dont les descendans furent dans
la sui<e exterminés par les Israé-
lites , et bénit Sem et Japhet. Ce
saint homme vécut encore 35o
ans depuis le déluge , et mourut
à l'âge de q56 , Tan 2029 avant
J. G. Quelques commentateurs
ont cru que l'arc-en-cîel ne pa-
roissoit point avant le déluge ,
p^rce que le texte sacré nous
apprend que Dieu Fétablit pour
être un signe que le déluge n'i-
Bonderoit plus. D'autres assu-
rent que larc-eu-ciel étant un
météoi-e naturel ,' il avoit paru
dans les premiers siècles du mon-
de; mais qu'après le déluge il
commença d'être un signe sui-
vant l'ordre de Dieu, ce qu'il
n'étoît pas^ auparavant...!.. On
demande si Noé eut des enfaus
•prè$ le déluge , ou s'il n'y eut
îfOE
que Sem , Cham et Japhet ^oi
multiplièrent le genre nnmam.
Dieu ajant béni Noé , et lui
ajant commandé de croître et de
multiplier , il n'est pas crojablé
que ce, patriarche n ait pas con-
tribué ^ repeupler la terre , pen-
dant les 35o ans qu'il vécut de-
puis. Cajetan semble être de ce
sentiment ; mais Pérérius et d'au-
tres soutiennent le contraire ,
parce que l'Ecriture ne parle qiie
de Sém , de Chani et de Japhet.
Les rabbins rapportent à ce sujet
une fable , semblable a celle dé
Cœlus et de Saturne. Ils disent
que Cham employa un secret
magique pour rendre son père
impuissant tandis qu'il dormoit.
Les Chaldéens donnent k Noé un
fils , nommé Junithum ; mais ce
Junithuni étoit un petit -fils dé
Noé , et non pas son fils. On a
dtonné le nom de Noachides aùjc
descendans de Noé , et les pré^
ceptes des Noachides sont ceux
que les juifs disent avoir été don-
nés à Noé et a ses enfans , les^
quels ne renferment que le drçjt
naturel , et sont d'une pratiqua
indispensable pour tous les hom-
mes. Ces préceptes sont au nombre
de sept. Le premier défend l'ido-
lâtrie -y le second ordonne de bénir
le nom de Dieu ; le troisième dé-
fend ^ l'homicide ; le quatrième
condamné l'adultère et Vincéste*;
le cinquième défend le larcin ; le
sixième commande de rendre la
justice et d'y obéir ; le septième
défend de manger la chair qui
aura été coupée d'un animal qui
étoit encore en ?ie. *
• - . * . *
t II. NOÉ (Marc-Antoine de),
d'une famille ancienne de Gas-
cogne, né dans le diocèse cle
Là Rochelle en 172^. D'^borii
grand-vicaire de rarcnevêque d%
Kouen , il fut nommé évêque de
Lescar •iri763, et $e fit mfner
NOEM
ses dîocésftins. par sa bienfait
ftaoce et sa popularité. Après le
concordât il passa aa siège de
Troyes, e( mourut dans cette ville
«n idor. Noé possédoit Thébreu
et le grec , et il a laissé des ouvra-
ges estimés , tels «p*fin Discours
«ur-niie bénédiction de «drapeaux,
ime Lettre snr nne iîpizootie-) un
-antre Discours sur Pétat fntnr de
l'Eglise , oii l'on troore de Mo-
quence , des idées fortement con-
nues , et une sorte de prédiction
•^ae tout ce qui devoit arriver au
t^rgé dix ans après.
♦ NOEIi (François) , jésuite
missionnaire y a recueilli et tra-
duit du chinois en latin les livres
classiques de Tempire de la CliinéT
40 us le titre d^ ùinensis iaiperii
Ubri classici Vl , è sinico idio-
. mate in latinum versi , Pragae ,
1.711 f in-4^. Us ont été traduits
•du latin en^ français par l'abbé
Ptuquet , précédés d'observations
du traducteur français sur Tori-
ffîne , la nature et les effets de
la philosophie morale et poli-
tique de cet empire , Paris , 1784
.et i?86 , n vol. in- 18. On ajoute
quelquefois ces y volumes à la
collection des moralistes.
NOÉMA , fille de Lameeb et
de SeUa sa seconde femme ,
' passa pour avoir inventé la ma-
* inère ae ii!er la laine et de faire
la toile, (^uelqties-uns ont cru
qu'elle avoit épousé Noé , et d*au-
très qu'elle étoit la même que la
Minerve des Grecs , nommé aussi
^femanoun.
NOÉMI , femme d'Elimélech ,
de la tribu de Benjamin , ayant
été obligée de suivre son mari
4ans le pays de Moabites ^ l'y
perdit , et maria ses deux fiis
Cbélion et Mabalon , k Orpha
• «t k Rttth , fiUes moabites. Ces
4eax )eunes époux étant morli voua d'abord ses opinions. Il m
NO ET 527
sans laisser d'enfaus , Noémi ré^
solut de retourner dans la Judée.
Ruth ne voulut, point la quitter,
et elles arrivèrent ensemble k
Bethléhem^ dans le temps que
l'on commencoit a couper lefl
orges. Ruth alla glaner dans le
champ de Booz , homme â>A
riche, et le proche parent d'Ëli-
méledi ) qt|i l'invita k suivre ses
moissonneurs et k mangef avec
eux. Ruth de retour k la maison,
ayant appris k IVoémî ce qui
s'étoit passé ^ ceile-ci l'avertit
que Booz étoit son proche parent,
et elle lui donna un expédierit
Kr le déterminer k Tépouser.
h Suivit le conseil de sa helle-
mère , et parvint k se marier avec
Booz , dont elle eut un fils nom-
mé Obed ; qui fut un des ancêtres
de J. C. royez Roth. Florian a
fait sur ce sujet une espèce d'E-
glogue sainte, qui respire une
douce sensibilité. C'est peut-être
un des meilleurs morceaux de
poésie de cet ai^tenr.
♦ NOERGAtlD, auditeur gé-
néral du département de la ma-
rine, un des plus habiles juris*
consultes de Danemarck , et pro/-
fesseur de droit k l'université de
Copenhague , mort diins celfe
ville le iS février 1804, a donné,
Sjrstème du droit danois , qui
sert depuis long-temps de guide
k ceux qui entrent, dans , cette
carrière.
t NO ET, Noetus , hérésiar-
que du 3* siècle , maître de Sa-
bellius, enseigna que J. C. n'é-
toit pas différent du Père ; qu'il
n'y «voit qu'une seule personne
en Dieu, qui prenoit tantôt le
nom de Père, tantôt celui de
Fils , qui s'étoit- incamé , qui
étoit né de la Vierge , et a voit
souffert snr la croix. Ayaiit été
cité devant les prêtres , il désâ«
^
•o^
NO G A
^changea cependant pa^ d^avis , et
ayant trouvé le mQy^i^ diî faire
adapter aoa.ç.y§ièmç à une doy-
?atne âe personnes , U.le^profes^a
hauiieapeoi , et se ftt «lysf de
jp.ecte ; il prit le «om de ftjojfie ,
,^.t doppa le lîpiiï d'4^Pii » sou
ïC»t»rrère. Sjçs sect^^^eur» ^-apije*-
i^reru no^t^ens. L^u.r$ iiçrésie^
jétoient les niême^ 9i\e çeUes de
J'raxéas et de SaheUi^S.
i. itoGARET. ^i^/?;s yAwiT.T«.
II. n.0GABï:t (Guillp^me
de ) , chargé par J?h^lippe'lp-Bel ,
d'aller signifier .?.H p:?p« Pj|i-
Jace yUl l'appel ap ftUi»r ^P-
ciie des bielles dof^x le rp^ se
plai^ppit , s'açquitt^ fie /»a çftin-
inission «^yçc he^upoup de du-
rqt^ ( ^<y^.^? ÎpçiMP^, vr X) ,et.
rWPJ Çn Fr«Ppe- PHL il 9k\m les
sceau^c en i5o7>.êt l^pl^P^ 4e
chancelier IVn^ée ç«iit»n.te. Il
çpi}icit4| r^bsolutiflp pftur Ifis yip-
lences qu'il ftvpit hi^fié ^QPimPf-
tre contfe le cape : il i\f Toljtint
qu'a cqndition' de passer en
la Terre-sainte, et <^e n*en pas
revenir. Tî mourut en i5i5 , avant
de partir. Sa postérité Huit ^ son
petit-uls.
* L NOGART ( Paris ) , pçiutj-e
romain , pratiqua aussi ^à mi-
niature. Les papesGrégoîre XIÎI,
Sixte V , et Cfëment VIÏI , em-
ployèrent ses talens à décorer et
. emoeUàr les logc^ > les saQes , la
galerie da Vs^tîcan , Saiiit-Je^n
e Latran , et d'autres églises de
llome. Sur la fin de se^ jours
îl ne s'adonna plus qi^'à la minia^
iuiis et à la gravure au burija.
Ce. peintre mourut a Home à
fl'agedeâSans. >
'^ U. NOGABI (Joseph) , pein-
4xe et graveur, élève de &des-
M^> ni en 1699^ àiort en 1763 j,
k Veçîfe, W#. sfi 9^TiWA pM \H
dispç^i^ons péçe^tsaires pour
çéus^ir 4îWÇ la peinfpr.e dei-bis*-
%^ve , i) se bprpa à celle des
jtôles d^ c^cfwi^ère. Ses ouv^ng^Si,
d'up .,djçsfli» iPSle et d'«ine cpur
leur brillf^vte » ppt été très-re-
cberphés , . et se .tr/ç>.uy.e.nj daps
diilevèps jcabij^ets de VÉurope*
Peirokri ep ^ ^avjé ua grand
Qpmbrçi. Mpgftri faispit «uiifsi \fi
tl. KDGÀR.OXA (foQlta),
fille savante, de yé,rpf)e > ppss6-
dpit les langues , la philosophie ,
l'a théologie , et même les PJrcs
de l'Eglise. T^ cardinal Bessâ-
non fit exprès le voyage de V^
rone pour s'entretenir 'avec elle,
ïsotta' étoît en relation avec la
plupart des savans de son temps.
Ses lettres les charmoient , pér
la profondeur du savoir et pîir
les grâces do style. Elle mourut
en 1468 , a 38 ans , laissant ira
pidlogue sur la question , Qui
à*Add^n ou d*Eve avait péché le
plu^ grièvement en mangeant Ai
jniit' défendu? Elle prit le parti
de la fenimè, contre Louis Fô^
caro qui 4^fendît vivement 1«
premier homme. ^ ; ^
t IL TyOGAJ50I.A r I^uisî ,
Y^rppaiis , de la faipiUe àp la pn|-
ç^depie s'âc^uit beâpcopp de if-
p.utation' par si^s Trçuluc(iQh^ .^9
plusieurs Ijvres greps en la.tm.
Il parût avfîc (éclat au conciïe 4^
"ÎTrenlp/eut dès emplois hppof^-
blés dans sa j>aine , et ip^pû^^C
à Vérone en iSSp , âgé d'environ
5o ans. Ou a de lui divers ou-
vrageSé
tN.OGAROLE (les) , ciaq da-
mes de Vérone, d'une famille lUi^-
tre y qui se distinffuèrent par lenr^
esprit dans le i^ sièeie. Antoi-
.nette^ célèbie p^ sonsai^ok jet«a
Noir
539
NOGH
bea^ité, épotua Salvatico Bofia-
cole , sei^eor de Mantoue. —
Aafi;èle , fille de la précédente ,
belic el Viartneuse , s'étant li-
vrée, k Télude de l'Ecriture sainte,
mit en vers l*explication des mys-
tères et les prophéties . — Isotta
savoit les langues et la philoso>
phie , prononça diverses hàràn-
§ues au concile de Mantoue , et
evant les ^apes Nicolas V et
Pie II. La bibliothèque de M. de
Thou possédoit un r^ueil de 566
lettres en manuscrit de cette sa-
vante y sur divers sujets^ ( Foyez
son article,) — Geneviève et , ^ ,
I^anre , ses svsurs y suivirent ses \pubUés 'souk le titre de Bibllo-»
1787, Tous ses oitif rages ont été
recueillis et imprimés en. ^7 .vail«
m-8*> , Bassano j 1790.
t NOINVII4LÉ ( Jacques-Ber-
nard Durçt de) , président ho^
norairè au grand-conseil, membre
de l'académie des inscriptions y
mort le 19 juillet 1768. Il se
rendit recommandable dans cçtte
compagnie par soncar^cl(ère, son
savoir , et swr-tout par un.prix d^
400 fr. qu'il fonda en* 1733. Oa
a de lui, I. Dissertation sur les
bibliothèques , ai^ec une, table al--,
phabétique , tant des, çui^mees.
r
^aces dans la littérature. Elles
épousèrent des sénateurs véni-
tiens.
! » NOGHERA (Jean-Baplislc) ,
né à Berbenp dans ^a Valteline
en 1719; entra dans Tordre des
jésuites en f 735 , et s'y fit une
grande réputation par ses talens
et sou érudition. Après avoir
profesisé l'élpquçnçe k Milan , k
Vienne et dans d'autres villes $
îl fut employé par son ordre à
écrire cou tre ceux qui provo-r
quoient sa destruction. Ses ou^
y rages en ce genre ont le mérite
de réunir. k unç, saine logique les
grands mouvemens d'une élo-
quence aussi- vive que tqucnante.
Ijes efforts qu'il fit pour justifier
ÎpD ordre furent inutiles ; on
ui enjoignit d^ ne plus écrire.
Affligé de se voir réduit au
silence , il se retira dans sa pa-
trie en 1782', et y mourut en
1784 ) âgé de 65 ans. On a de
lui un grand nombre d'ouvrages,
dont les principa ux sont , I. SuUa
infallibitità fiel papa fiel ma-'
f'istero dogmatiço , Bassano , 1 776*
L De Cousis ^ehquentiœ , iDλ*
dem , 1786. ni. Jtagïonamenti
su i ruAûvi sistemi e metodo if in"
thèque , que des Catalogues im-
primés de plusieurs oahinets de
Fixuice etdespajs étranger^ , Fa-
ris , 1758, in - li. Cette dis^,
sertatioq. se trouve souvent k.
la suite de celle intitulée Table
alphabétique des Dictionnaires en
toutes sortes de la/igues et sur
toutes sortes de sciences et d'arts^
Paris , 1758 , in-i2. Ces deux
dissertations, qui manqooient de-,
puis long-temps et qui étoientfori!
^incomplètes , vont bientôt paroître
en un fort volume in-8*'. Le nou-
vel éditeur n'a rien négligé pour
rendre aussi exac^te qu'il étoit pos-
sible cette âemiere ti^ble.des dic'r
tionnaires. IL jilmanàch nou*
ifeau pour l'année 1 7(18^ /tf^ec un^
dissertation sur-les çalf.ndriers ,
les 4Unanacfis , etc. y Paris^, ^T^^i
in- 16- m. Histoire du thédtrm
de r Opéra en France , depuis ré-
tablissement de t académie royale
dé mufi unie jusqu'à présent , Pa-*
ris , 1753 , in-8« , réimprimée en
1757, en a vol. in-8».
I. NOIR (le prince), f^e^
Edqxubd , n^ X.
tll. NOIR ( Jean le ), fameux'
chanoine et théologal de Séez ,
T«JU1«
segnare le ielleiettçnt^ ibidem f\fii^ d'oB coo^^Uler au présidial^
54
^
65Ô Nom
â^Âlènçcm 9 pi'écha k Paria et €tt
]^rt/vîïiicé atvtc répumioti. Son
zèle inconsidéré le bronilla ^veti
^on évéque ^ qui avoit donné un
IftâTidehiénf pou** la publication
évt f'orîhuiâirè* Le Noir Tacciusâ dé
flnsieurs erreur^ daiiis^dcs écrite
pctblici. Il âébdnça un Ctrtéçhisine
èfiblié datis le diocèse par 1« sieui*
En^e^^éh , 'SOUS c6 titre : Le
C^éfien cba^npétre. On y lisoit
Vcfc|6'a:y âtcfît quatre personne»
tfVinèâ qui dévoient être l'objet
àe lit déVôtîon àes fidèles ; sa-
f bîr , JésuS-Cbrist , saint Josepli ,
^ibte Atine , et saint Joaehim...
Que notre SëtgAeUr étoît dans le
Wîtt sacrement de l'ktitel, com-
f?m ûh potflef dans la cooué d*nn
àsû\\ a Le f^efùs que iit réTéque
de Sèéi fie faire droit sUr- sa
dénÔTïciàtîon porta le théolog&l
& âdA^er jùritliqueihént Ce pré-
lat de fàitorisfh* lés eiTenrs. Il
ph^serita ^vt requête au roî , et lùî
Stertçmçâ ' 'plusieurs proposition^
^t^'ii' cVoyôit bérétiqrres. Le Noir
Çîibïîa h té* stifét des écHts oh il
S-atièbi'skoh tomes les bornés de
fê 'hlMèt^Hv>¥( kVésitd d^ son
évéqne fet M'^gktd de sôh inëtro-
^blilbîh. tefttfé entrés prtncîpfes , il
fiVâttèoit cfelW-^i : « l>èS tjb'uh
ét4qhe* éSt'fcoùpRhîfe dèqrfetqn^
Critfie r H 'est tiéchn* de 'repi^co»^
^^^, c^àokftf'îl ne sbit ni Jngé ^ nî
cdÀtlâtf^èVni dé^yc^é eèiionijiiié-
ménl. Oït iionthia deà la^mhiijh
lii*!és^oè*i* le [uger , et i«r 1% fë-
bJ-èiWHrtkm* Wè sfeS Rbeflbs \ À
fitl côbrfâwnë, lé 24 At*il it584,
àl^ire^âfM)ff)rdëhb1^6réMè déyalÈit
l'ë^fi^ Mëtl-opolitainte é^ Paris j
et aux galères V perpétuité. Qlltél^
g «es jours après ce jugement on
Icourir'iiïië CoAlpialnte latiiie ,
dans laquelle, on dîStok'« Qu'il
étoit noir de nom , mais blanc par
•és Vertus et toi cafactèrb.» Ce-
pendaiitïa peihe desgalèi^ àj^nt
Ité cxmimtiée , il ftxt -tèînklit k
NOLD
9àini-Mâio , puis dans les pin-
sons de Brest ', et enfin cfani
edles de Nantes , oh il monrui
le 2*2 avril 1692. On a de lui
plusieurs àui*rn^és écrits d'uri
style vif et sxngnîîer, mais rem-
plis d'injures et d'emportement.
Les principaux sont , h Recueil
dé seÉ Rfiffuêtes et Factums , m-^
folio. On y trouve ntie éloquence
impétueuse , et une connoissancc
du droit peu commune, il; Tra-^_
duction dfe TEchelle div tïl6ît^e.
Ouvrage attribué k saint Ber-'
TiSktà. Il la dédia k ses sœnrs»
religieuses dé hi congrégation
de Notre-Dame d'Alençon. 111.
Le^s aimrttages rfe FEglise sur les
cahinistes , Paris , 1873 , in * 8».
IV. Les nouvelles lumièfes poli-*^
tiques sur le gouvernement de
FE^Use , Où fEsfiingile hàùvéau
du curriinal Pntîuvièini , révélé
pat lui dans ^o fi 'Histoire du
eohcitè de' Ttenté^ ktAiierdUiih ,
^u'dn prèpàrôH
PâHavîcfm. Vi V^hesie de là
doffiihtttiârt épisèopiile ijUe toH
ëhihnr eh'F/^hce, in-ia. VT.
I/éi^éffUe de cdUPt^dsé Ô Ftfîfé^
qïté ùpostàlltftéè ,'Cbv6^^, i68a J
5 vdL ih'-i'iWn, Prdtesratioti
cbûtrê tel' a^mhbléè^ duelerg}f
de 1681 , în-^ ; éi plusieurs au-^
if^s , tant ktipHmés nne mànns^
értts, dont îé pflert cunetit est b4
écrit coutt^ h C^téëbisteié de
Séezi
"HÙLASQtÈ. ro^z tisRM^
»• IL
t NOLDÏCT f C*frlstiin ) , né il
riojrbia éà Séant*' l'an 1^6 ,
nortiiné tn l63o i^ectéiir du col-
lège ^ lAMs>r.t^èti, dla^ge qu*it
ren^piit pe^iElMit ^iKtre ans ,
io^^geâ ensuite ^ All^lnagâe ^
eu holta^tfeV^'AtegWtert^, e»
I
NOLT
vie «n 1657. Trois aits Après îl
obtint la place de gouverneur des
^nfftDsda seigneur de Gepstorif,
graud-mattre de la coorée Daae-
marck. Il deviat, en 1664 ? mini»-
tre et prôiessenr de thi^ologie à
€ôpenlia^ue , oii il mourut le 2^
aoot iSsS. Noldius , savant labo-
neuX't a donné phisienrsotipiv^eff ;
les principaux sont , -L Coneot^
dantiseparticyiafum hehrœo-chal-
tltucarum , ouvragé estimiS , dont
Kl meilleure édition est celle
diène , en 1754 , iki-4*. H. His-
toria Idumœa , $en De vîtdetges-
tis Metoekim dwtril^e, IIL Sacra-.
Htm . hdstoriarum et antiquitatum
i^nopsis^ IV. Logica. V. Une
n<Hn^elîe Edition de 1 historien Jo-^
sephé ) etc. Noldiiis est- un des
IH^miers qui ont soutenu itqtie
les diables ne peuvent- fbii^ aii-
eau miracle pour ifitroduine oli
autoriser le v<€e. » •
NOLL
55t
lî, Denx Dissertations y, ' l*une
sur liM -Bibles françaises jusqu'à
Pan î 541 ; et'l*aa1re sur l'éclair-
cissement : ^n phénomène tî'tté*-:
raire , et lett|-e critique de la Dis-1
sertation anonyme et des lettres^
de Richard Srmom toncbaut Ie$'
antiquités des Chaidéen^'c^ de^
Egyptiens , in-i^. NoHn inburui!
en 1710. Sa bibliothèque , bien
composëe , fut , aptes sa mprt l
le partage ies pauvres dé saC
paroisse , doiit il avoit été \4
DÎenfaiteiir durant sa vie. ^ !
*NOLFI ( Vic«ntï#) , Bé a
Fano vtîfs 1617^ ebiiou par ptu-^
^eur^onv/vigfff qui annoncent âritf
• ' tête hw^ organisée et remplie dq
kftl^cti»re des boas p|[>èfesdéranM,
tiquite. Il se distifiguar par dif-
iiérentes Cantoni , ' et fh^ un
^nd opéra, // feik^a/ûtnie ^
imprimé â Venise en i64^') être-
Srës^nté troij ans • après. ' 0n lui
oii^oicore^ I. ;/SomjAfd ^tr^gé-
dii?,* Y^qise , t64^; II; llb Poème
snùté sur Notre-Dame de Lèretté,
on éft chants , <|^ïa ihoh rem-'
pèehji 4'achevei*.' ' » ' • • '• ' '' >
I
f I. NOLIN (Denjfe) Vàyiécat ati
piadmient â» l^ti) i- qliîtté^ le bÂr^
reau' pour s'ay^iliquer k l'élude'
de 4%criture«atniê, Qna'd^ )và\>
l-^£eftre dm N.lndès , théologien
<ii Salamamfue^y oèc ^onpréftùse'
lafkamèrad» cp/^figaria'p^^ion*
gf^c^fine des' SèptMtte ^ aukc'des\
éoUt^issefneks sur qkelquèê. dif-
fioidlMs^ > i^^' f ' i^>ob y • • t» « I a. 1
IL NGLIN ( Je&n-Baptiste ) /
géographe de Paris , mort lé
premier juillet 1762 , âgé de 7^
ans , travailloit avec hpplica^'
tion ,ct'donnoitde la netteté et de
la grade k ses cartes. On éstîméi
pour \ëût exactitude ^ c'élle^ sof'-
tout'qâi p^dHétitlé' nom dii 'sieof*
Till<pmortd, c'est-à-dire de'M. dit
Trélagè^. '' "■ .'• l' • '* '^;.
t NQLLJST (Jean -Antoine:) ,^
û'tétrt , licencii^ eii tbéolfrg^ë!/
Hi>'iîtne de jphjsiqtiç et d'^îitïiÎT^
n&turélte dk^ ' ienfâris de ^atice ',
professeur royal dè'phfsitiuë air
eellége de Va va rre , ' meinSre 'ilj^
^académie ^ks sciebcesd^^'PaHif/
de la sèbii^té rovale* de ïiôndi^S'J
de l'iifstiWt die Borogné ,' d,^ l<â^
dîidétnié'df^ sciercci d'ÊrVort'*!;
liaquit a Pilfpbré , '' (liocèse^ " âô^
Noydn ; le 4'-;^ noVemlMj'e ' ïjbo\'
de papefi;i honnêtes \ tn^îà' uëtff
adè^inô^dés des bieils âé la IbrV .
tune; Au défaut dëà richesses ,:
ils "voulurent a'ssurçr à leijr fils'
l'avahtagèd'une.honneié^ucatiohV'
Us' le niirènt a'u'Cbllége de Cler^*
mont eu Béîrtivdjsis , eosuife' li^
Hçattvais paufy'âchcvck' ses hri-*
mftttltés'. lies ^Udçè^ qull eût d^ns *
ses classes , lés détérm'ÎBèrent'k'..
renvojer à Pàns'p(pur y foire sa '
philosophie. Ilslede^tiiloiént dea-
lers, k Wttft ecdîé&mftlqcrà^ : àey^
B^:t
NOLL
mœurs put es et sé\ère3 ^. feje*"-
covip .cfapplicatioD au tiavail ,
leur parurent des preuves ^uHi-
fiiinUs de vocation. Le jeune JNol-
lèt <>l|éit sans répugnance à la vo-
loiité de ses parens. Le ffoût qu'il
sivoit annoncé pour la puvsique ,
ies ^^'j|l ayoit été capable de
montrer quelque inclination , n'é-
tait pas.çievenu sa passion domi^
naine.. IJ le sacrifia à l'étude de
fe théologie scolastique, et s'y
llyv^ tQut entier pendant son cours
Jê licence en 1728. A ppne eut-
il reçu le diaconat , qu il sollicita
et obtint, wne dispense :po.ur prê-
cher. Ce nouveau genre d'occu-
pâtjop pe. put cependant lui faire
perdre entièrement de vue le$
prèn^xers objets de ses études., la-
sensiblement le partage de son
ieiaps. .se. fit , . môme, ^anç qu'il
s'en aperçût , d'une nianière plus
4fgate. L'amour des sciences tem-
Ï>ortâ , et dès ce moment i| se
ivra à l'étude de la physique
>iveç une ardeur que l^si^ece de
S' riyation dans laqueUe il vivoit
epiiis hi longr,tçrops avoit epcore
auginentée. IJ fut reççi^de Ia.3Q-
^iété des , arts établie k Paris
(pV$..Tfl[ protection du çpmte de
Cl^rmont . , En 1 74cKil : travailla
conjoinjtament avec. R.éai|mur e^
Dui'ay.{», tle l'académie des scien-
ces. En ï 734, U fit \xn voyagp-î^
liôiidres atec DuJfey , Dunamel
ët.JT^ssiei^j. /Son mér^fe Iç fit reice-
Voir de. la société rc\yalç, sans
cfi^^ii , jeiii, Jîngué CQt Honûëur.
Deux ans après il passa en H0I--
lande , pu il se Ua étroitement
a'vpc Dtesaguliers , . ^'Çra.vesande
et Mussehenbroëck. De rjçtour à
Paris , il reprît le courts de phy-
sique expérimentale' .qq'îl avoit
oûvif^^.ejn 1735 , et qu'il a conti-
nué jusqu'en 1760. Ce sont ces
cours de physique qui ont fait
naître l'idée des .cours particu-
iilirg en, d'a^triç^ gènf-e^, ,tel« qu^
NOLL
ceux de chimie , d'anatomie .^
d'histoire naturelle , etc. £0
1738 le comte, de Maurepas fit
agréer au cardinal de Fleury l'é-
tablissement d'une chaire. publi-
que de physique expérimeutala
à Paris , dont Tabbé Nollet fut
nommé le premier professeur.
Au commencement de 1759 il
fut reçu, à l'académie royale dei
sciences , et au n^ois d'avril sui-
vant , le roi de Sardaigne , vou-
lant établir une chaire de physi-
que a.Tunn , appela l'abbé NoUe^
dans ses états . De là il fît un voy ag«
en Italie. En 1744 ii eut l'hoi^neun
d'être appelé à Versailles , pour,
donner-au dauphin des leçons d«,
physique expérimentale auxquels
les le roi et la famille royale as-
sistèrent souve&t ; son augu$t4i
élève eAt désiré qu'il songeât ui^'
peu plus à ss( fortune» Il l'enga-
gea d'aller i^ire s^ cour .k. un,
homme en place , dont la pro-
tect^Q pou^çit lui être utile.
L'abbé Ifollet lui fit une visite >
e4 lui présenta ses omftxiges* Im
protecteur dit froidement, en 'jr;
jetant le^yeux «qu'il ne lisoitpaa
cefl sprtes d'ouvrages. — Mon-
sieur ^ lui répondit rabbé Nollet ,
' youlez-YOUS .permettre que je les
laisse, dans votre antichambre ?
H s'y,trouvera peut-être >d;es ^en»
I d'espôt qui les .liront avec plai-
sir.'.^. V Au mois d'i^vril 1749 il f<^^
envoyé pn Italie , pour faire des.
obsery9tii9J9$>^yabbé Nollet parut >
k Turin , k Veniàa » k QoJipgi}^ »^
comme le député des physiciens
du re$ltQjde'l£urof>e.Xe3 i<ier-
.v«ilie» de* IVlecIncité ne £i»rent.
ipas le .seul objet dé ses reçher*-
ches jpendani Je peu de séjour
qu'il m.ên ttalie ; toutes les parr
ties,«de la physique , les arts ,
l'agriculture., etCv^ furent égale-
ment de son ressort. A son retour
par T^rtn » le roi .de Sardaigne .
lui fit çSvlfXovàr^^ de Sai^t^ilau-
KÔLL
me , qu'il oe crut pas devoir
accepter sans iâ permission de
60U maître. En i^SS le roi éta-^
blit une chaii^ de physique ex-
Sërimentale au collège royai de
lavarre , et eu nomma professeur
ral>bë Noilet. En 1757 il obtint
du roi le brevet de maître de
physique et d'histoire naturelle
des enfans de France. Au mois
d'août de la même année il fut
noitrmé professeur de physique
expérimentale k Pécole fies élèves
de l'artillerie , établie alors à La
Fère. Au mois de novembre sui-
vant il fut reçu pensionnaire de
l'académie royale des sciences.
M. de Cremille , directeur géné-
ral de l'artillerie et du génie ,
ayant fait établir k MézièreS , en
1761 , un cours de physique ex-
périmentale , l'abbé Noliet en fut
nommé professeur. Ce célèbre et
laboneux physicien , qui a renda
k la physique lés services les plus
importans , par les vues nouvelles
dont il a enrichi cette science, et
particulièrement Télectricité ,
mourut à Paris le 95 avril 1770.
iSes oovrages sont , I. Plusieurs
Mémoires insérés dans ceux de
Tiffcadémie des sciences ; on en
distingue un sur l'Ouïe des pois^
sons , qui est très-estimé. II. Le~
fons depfiysique expérimentale ,
(> vol. in- 13 : livre bien fait, et
an^si agréable qu'utile. C'est k
tort qiron regarde l'abbé Noilet
comme le père de la physique
expérimentale en France : ou ne
do^tpas ravir cet honneur à Pierre
Polinière , qui , le premier , lit des
expériences publiques k Paris.
L'abbé Noilet , doué d'une élo-
cution plus facile que son prédé-
eesseor , a su donner k ses dé-
monstrations lÀvLS de charme et
d'intérêt , et il a fait faire de grands
progrès k la science. lil. Recueit
de lettres sur Vélectiicité y trois
voLin»i2, 1753. IV. Essai sur
KOLt
555
r électricité des corps, uh vol*
in-i!i. V. Recherches sur les caù^
ses particulières des phénomènes
électriques, un vol. in-12. VL
UArt des expériences, 3 vol.in-i 1 ,
avec Bgurès , 1770. ( f^j^.Moaijr,
n» IX y et BoTLB , n« IV. )
♦ NOLLIKINS (Joseph-Fran-
çois) , peintre d'Anvers, élève dé
Tillemans , vint s*élablir dans sa
i'eunesse en Angleterre. Il avoit
)eaucoup étudié les ouvragés de
Wattean et de Panini , et s'adonna,
au même genre. Ses principatix
oovrages sont des Paysages , des
Fêtes, des Jeux d* enfans, etc;
Lord Cobham k Stowe et le comte
de Tilney Tont beaucoup em-»
ployé. U mourut le ai. janvier
1748.
♦ NOLPE (Piét^) , peintre et
habile graveur, né k La Haye ea
1601 , a illustré son burin par
des Estampes représentant des
sujets historiqufïs , des Vues et
des Paysages, On cite particuliè-
rement, I* Judas et Thamar. 11.
Les Digues rompues , morceau
très-rare et regardé comme un
chef-d'œuvre. III. Huit mois de
l année, ou se trouve une tempête
qui égale ce qui a été fait de meil-
leur en ce genre. IV. Trois sujeis
historiques, intitulés les Ponts ^
levis de Hollande. V. Saint Paul ,
ermite , nourri par. un aigle dans
le désert , d'après Pierre Potter.
VI. Enfin , une Cavalcade faite
en i568 par les bourgeois d'Ams-
terdam poar \fi réception de la
reine de France , Marie de Médi-
cis , dans leur ville ^ d'après Molym
le jeune.
♦ NOLTFJ«rtIJS (JéanhAvnold);
d'une famille originaire des Pays-
Bas , né le 16 avril i6^Sà Spareiti-
berg dans le comté de Bavensperg;
fit de trè«« bonnes otud«C| reiii^
556 NONîf
épates ^tfB^^hyresy intitulé Diony^
iiaca ( les Dionysiaques ) , grœc,
et lot, exversione Lubini , Hanau,
i6o5yin-8* ; Leyde » lôio, in-S" )
Ja première édition, chez Plaodn ,
'i5o9 , est fort rare. Le principal
su^t des Dionysiaques est Pex-
pëdition de Dionysus on Bacchus
dans rinde. Nonnus a fcopié non
.seulement les ouvrages des an-
ciens poètes , mais il a réofii en
un seul les sujets de plusieurs
fables relatives à Dionysus ou
Bacclius. Ces Dionysiaques ne
sont donc qu^m assemblage de
morceaux des poêles cycliques ,
dans lesquels ils traitoient des fa-
bles de Bacchus. On ne ^eut ce-
pendant refuser à l'auteur quel-
que talent pour \^ manière de
traiter son sujet ; mais ce. talent
ëtpit peu cultivé et manquoit de
ce charme que donne le senti-
ment du Vrai et du beau ; son
^Cvleest enflé et diffus , ses des-
_Griptions sont trop détaillées ,
les épithètes soi^t souvj^t accu-
mulées sans nécessité , et péni-
blement recherchées. Il étoit- ver^
siiicateqr plutôt que poëte. Cet
ouvrage a été traduit en français
par Boitet^ sous le titre suivant :
J^s Dionysiaques ou les Voyages,
lés amours et les conquêtes dé
:£acchus aux Indes , Paris , i6a5 ,
iin-8<>. On lui doit encore une
Paraphroiie en vers sur l'Ëvan-
^ile saint Jean , 16^7,. in-80, qui se
trouve dans la Bil)liothèque .des
V^re»* Cette Paraphrase , estimée
q^ant 9u. fond , peut servir de
. ijQ^vnentatFe ; elle est fort claire,
mais très-peu poétiqse. La pre-
xnière édition est celle d'Aide
• Manuce, à Vesbé, en i5oi ;elle
a été tt'adnitirei» I^tin par Chris.
NOOD
♦ II. NONNUS , scolfaste de
Grégoire de Nazianze ,. est difit'-
rent du poëte Nonnus. Bentley Ta
savamment prouvé dans sa Ré-
ponse à Boy le sur les Lettres at-
tribuées à P^alafis, p. 10 de la
trad. lat.
* III. NONNUS ( Théophanc ) ,
aussi appelé Nonus , étoit proba-
blement un moine ,qui vivoit dans
le 10* siècle , e^ étoit attaché
comme médecin ( on croit aussi
comme maître de la garde-robe) a
la personne de Constantin VU
Porphyr<H|fénète. Il nous reste de
lui un petit Traité qu'il composa
à la demande de ce prince , sur la
guérison des maladies. Le savant
Jean - Etienne Bernard nous à
procuré une bonne édition de ce
médiocre ouvrage. EHe a paru
après sa mort à Gotha , en 1794 »
sous ce titre : Theophdnis Nvnni
Epitome de ûUrtUione morbonun
grtBcè et iai* , ope coddi MSS»
recensait notasque adjecit J, E,
Bernard y in-S*», de 4^ p»
. t NOODT ( Gérard ) , profes*
seur en droit à Nimèg«e , hea de
sa naissance , puis à Franeker , à
titrecht , et enfin k Leyde , où il
mourut le i5 août ijiS, k 78 ans.
Noodt débuta , en sa qualité d'avo-
cat , par un plaidoyer dont il
avoit été chargé par le magistrat
de Nimègue , dans une afiaire
criminelle ; il s'en acquitta avec
tant d'habileté et de succès qu'il
fut la même année nommé pro-
fesseur en droit de l'université. Il
porta dans l'étude du droit l'es-
prit philosophique ; il le poussa
quelquel'ois fort loin. Lorsque ses
. étudions s'en éloignoient dans
Hegendorf, JeamlhirdètetErard | leurs disputes , il leur indiqucHt
Hedtneccius ; i#y en a eu plu- j lui-même ce qu'ils pouvoient avoir
liieurs éditions avec le» notes de oublié de favorable k leur opi-.
François Nansius , JDaniel Hein- nion. Quand^il ne trouvott v^nea
.^ÛM&^ct SythurgiitS' 1 >. i * •• ' .1 <i6 satisfaisant ^r certaines dilK-
NORA
ctiMs Cfuî se rencontrent dans
l'explication on dans la concilia-
tion des ioîs , il- ne décidoit rien;
il aronoît de bonne foi «on igno^
rancé. «Gen'estpasma coutume»
diaoit-il , d*enseigaer aux autres
ce que j'iguore moi-^méme. » Il
avoit beaucoup lu Içs originaux
de la jurisprudence romaine , et
les auteurs de l'antiquité qui ser-
vent à les ëelaircir; c'est ce qu'on
-voit par son stylepur , mais trop
concis. Il est dimcile h entendre
pour ceux qui ne Sont pas versés
dans la lecture de Pline et de
Tache. On a de lui de savans
ITraUés sur des matières de juris-
prudence f dont il donna un re-
cueil k Lejde en 1755, in-fol. ,
qui a depuis été plusieurs fois
réimprime , et en dei*nier lien en
a volunies. Noodt possédoit les
belles- lettres , l'histoire', 1 s lan-
'gues , etc. Barbcyrac a traduit et
commenté le Tnailéde Noodt sur
le pouvoir des souverains et 'la
liberté de conscience , Amster-
dam, 171 5 ,in-i2. Dans le pre-
mier, Noodt parle de rautorité
' des rois en républicain outré ;
dans le secoitd , il prêche une to-
lérance absolue, tant ecclésiasti-
que que civile . et ne* vent pas
qu'oti inquiète c^uic qui s'effof-
• cçnt d'introduire de nouvelles re-
ligions dans un état; il n'en excepte
pas même l'idolâtrie déclarée.
* NOORT (Olivier Van) , natu-
raliste d'Ulrecht , le premier na-
vigateur qtn ait fait le tour du
âlobe. Il partit en 15^8 , et fat
e retour en i6oi.
NORADIN ou NorRADDiir , lîls
cle Sanguin (autrement £maded-
din ) , Soudan d'Alep et de Niàive,
tué par ses eunuques au siège de
Calgembar enii45 , partagea les
états de son père avec Seiifedin
^•on irère aîné. La souveraÏMelé
d'Alep étant tombée dans le par-
tage de Noradin , il l'augmenta
par ses armes et par sa prudence,
et devint un des plus puissaus
princes d'Asie. C'éfoit alors le
temps des croisades : Noradin si-
gnala sa valeur contre les croisés
(voyez AMAuiUîn** 111. ), défit Jos-
selin , comte d'Edesse , se i*endit
maître de ses états , et le fit pri- /
sonnier , après avoir vaincu Rai-
mond , pnnce d'Antioche , dans""
une bataille où ce dernier fut tué.
Ijc conquérant tourna ensuite ses
armes contre le sultan d'Icône ,
qui fut vaincu k son tour. Celui
(l'Egypte , détrôné par Margan ,
ayant appelé Noradin à son se-
cours , lui donna occasion de le
dépouiller lui-même. Gyracon ,
général de ses armées ; se fit éta-
blir Soudan d'Eg}i)te , au préju-
dice de Noradin, son maître; mais
ce nouveau soudau mourut eu
ii^o. Il laissa pour successeur
le grand Saladm qui épousa , '
dit - on , la veuve de Noradin ,
mort en 11749 ^vec la réputation
d'un grana capitaine. Noradia k
^'avoitrlende barbare que le nom.
Sa valeur étoit soutenue par beau-
coup de prudence , de religion et
de générosité. Baudoin , roi de
Jérusalem , ayant été empoisonné
par son médecin, à l'âge ae 3a ans,
Noradin jf-efusa ae tirer avantage
de cette mort : « Compatissons
plutôt^ dit-il, a'^la douleur qu'elle
cause , puisqu'on pleure la mort
d*ttn prince qui' ne laisse point
d'égal après lui. »
NORflERG. r<?re« NonDBEKo.
t NORBERT ( Saint) , né l'an
» 1082 k Sanlen , dans le duché de
Clèves, d'une des plus illustres
fapilles d*Alleinagné , passa a la
cour dé l'empereur Henri V son
parent. ïl y brilla par les agré-
mens de f^oa esprit et die sa figure»
55$
ÎÏORP
yi\9cité de son caractèpe. JUi cour
adoiifclret corrompit s»$ mœur^
-IVtais bientôt U se démit 4e se»
iiéné^ces , vendit 600 patfimoipe
M eD dooBa le prix aujc pauvres.
Dégagé de ton» le$ liens qui le
reteuoient au monde , il s'en alla
dprccber de ville en ville. Barthé-
lemi , éxéqacde Laon , lui a^ant
dimné un valion sQlitaire noanné
Prëmootré^iisV retira en }n%o ,
et f fonda l'ordre des chftooioes
xéguliers x|ui porte le nom de ce
désert. Sessermoos, ap|>uyjéspar
isesexeinpleâ , lui .attiiirènt une
foule tjte disciples ; il ie4»r donna
)a règle de saint Augustin , et
i*ha!bit blanc qui étott celui des
clercs'; mais tout de laine et saips
linge. Cette uqu^^Iç milice ec-
idésiasûque gardoit un silence
perpétuel y jeûnoit en tout temps,
el ue D^isoit qu'un repas irès-^u-
fjfl par jour. Cet ojrdî-e, conâmté
SIX an^ après , en i taô ^ par Ho-
norius if , avoit aloi's huit ab-
,ba^es fondées , outre Pi^raoïAtrë.
.^amt Norbert , ayâoit été appelé à
.envers pour combattre l!bérét&«
que Taucbeliu, se distiqguia frctn-
■%xe lui. L'archeviché d^ M;)^de-
bourg ayant vaqué, le cler^^é mt
le peuple Le choisijrent pour le
remplir, il appela ses jeuanoines
. dans cette ville , et leur vi^ aus-
tère étouiia ceux 4u cJiapiitr,e de
Magdebourg , anvis les «chauler.
Le dessein de réforme que leur
'arcbev.éque méditait les .^nima
pendant un temps d'une Laine
si violente, qu'ils attentèrent plu-'
sieufs kns sur sa vie. \^ coiicile
^de Reims le rappela en France
.^toiu- .qiml^ue te^n^ps ; 0t après
a\oiiir vu sa maison de P'féiTMmtré
l^i^plée d(e 5oo .rcligiçiuXyil alfa
mourir dans sa ville çpjsee|>a}e, (
le 6 juin ii54* Gré^re Xlijl le
f^aça dfins le cafal^gue dessiainits
.vu >5S4'i^n aiVcibue ii^sMintjXqi:-
jNÔRB
hef% des Sermoi^s #C tr^js Jjftrm
4e SCS niions ; ma|is il y a 9pp9^
Fenoe que ù9 4ei«i.ier evivrage ft
étéenlanté par^uelcja^ lôteaMÂn^
bien réglée qn# la sienne, .f^uyef
rUistpife de ee saint ai:4)e\^ur
par doj» Hugo y qui a aus«i «tcri^
celle d«s pré.,o«li:és.
t H. NORBERT (kPère).4»rp»l-
«in , doni 1^ .vrai noni éi/Qifi.^^^ie^
Parisot , né à Barrle-rD^ç Ji*£^
iHgy , d'un l^^rand, à pe q^ie/dit
Cbevrier, fit procession çkf» ias
eapnci^s de Saint-iMibiel en ij*ti^
Le provincial , allant à Retme ,
ponr assister à l'élection djto
j;énéral« en X754» e»ifn«i^a «Aiff
lui le P. No^'bert en qn^lté ^
secrétaire. JUe ^pi^jin loir^«
avec l'air lourd « avo^t le carackliç^
intiligantl. .Les* cardinaux , dcipt ^
se prqcui;a. la bienveillance , jli^i
tin^nt avoir la.p4aiDe de prueur^u»-
général des missions éirstf^peft^
$A 1736 il étoit à Pondiotai^r^ ',
bien a/6CMeiUi par Dupleix,q«ji lie
tàt aominercuré de cette ville* irfss
fésuites 9 apiLcmels il faisoit ombra-
ge, vinreni a bout de. lui Caine-
perdre sa ç^rtf .Des Indes ori^n-
tal^ il passa ten Âmérl^e. Api*<^
y avoir -ei^<)rQé le^ fppç^ons du
minislèiie pendant <d«4juc on trois
ans, il revint à Rome e? 17 14*
il s'y occupa de snn qufu^ge swr
les rits loalgb^es ;. ^$iis . e^i^^i^
griaut les inti^igaes des jésuites^
il se ro^ra ^JUueques f ojjl'A lit
paroître sen livre en ^^K yof.
' Mi'4'^ ,<so|ts ,ie ttlr^ de îit^m&ir^
itisU^ritfMes^ mf if^s m^SfiiQn^ des
Inde^, Cet ovivrAge if^al ^\%y
mais plein de faits curieux , lit
Une grande s<^saiiim, parce quîl
dé^^odoittl^ns les mc^<«ns w»^
Jles i^iiiiyipAiiaues. 4e la .scic.iévé .se
^rvoientvpoûr feii« des née pt^-
4es ,et pour les, eo»s6^yer nialgré
.l0ur âi|ac^«>ent ^Vl% &ttpori»û-
tio;»^ il ttMK^f éjjugéii 4e l^u^i: fsfr
NORB
tfoscei L'abbé d«9 Footaiiy^s , sur-
pris deceiifi l^éç de bouclier de
la part d'un ca^ufîn, dont l'ordre
{»assoiti>oMr aUacbé aux jésuites,
oi aippucfua ces mot» «oonus :
i?/ tu quoquey Brute ! qu'lX tradui-
ak ajn^i, : ^ toi 0i^sl » brute !
Quelques confrères du P.. ^rhert
désapprouvèrent , dlt-on , fia bar-
diesse. Lacraiole d^étne eiposé
à des tracasserie» claustrales , et
peut-être riucoostancc , l'obligé-
reot de passer à Veuifiç , en Hoi-
Linde^£n Ai3i|gleterre,oj|jLil établit
Il trois mîlies de LouiireNsd^u^ roih
nuiactures de tapûiiSeries , l'iua^
aaprè^ les Gobelins ^ l'autue d'a-
près celle de (Caillot. De là il se
lendix en Prusse, ^l dans le du-*,
cbé de J^ruuswick. Cei'ut dans ce
dermer asile qu'il r^^ du pape^
en 1739, un bref qai lui permet-
loit de portei: T&^bit de prêtre
iiécnlier. Il prit ie no^ d'^bM
Piafel , reparut «n France , «t la
qnitta ppur paii^er ei|i, Por^u^al , .
où ses démêlés avec les jésuites
lui procurèrent une pension con-
sidérable* ËQ^o il. jrevifU en
France la ire réij[«j^ri<i%^Sonj;rand
ouvra^^ conlré les jésuites, en
six vcu. inr4** U reuUa dausî'or-.
dre de^ capucins à Go«uï»^ci, -en
sortit de nouveau , eX se, neti^a
enlin dans .une cbamhre d'an fni-
sérable yillage.d^ Loa4dne , où* il
i^pit sa vie verraute çtn, 1770. Ses
ecnt4 anti -jésuitiques i^e sont
2 lie de prolixes compiUtioos.
[ écrivait sajDis conrecliion et sans
grâces. Qhevriev . donna» sa Vie
en 17Ô2 y in-ia^ c'^St u« tissu 4e
mécbanoelés*
. * WÔRBY ( Séverjn ) , «eiïf il-
hooiffie de Norwège , fameux a mi-
rai soMS les rois Jean et -Cbrii:-
tiem il, se distingua sur la mer
Baltiauie et sur celle du JSord ,
par des actions, si. éclajtajites »
qu'il deviut la ^ei^reur dt^ vilks
WORD 53(>
aoséatiques : lors dn ibassac^-e^
qui se fit a Stockbolm , s» us Chris*
tiem II, H attUTO plusieurs Sfié^
dois. Attaché sincèrement a son
roi , lors même qu'il fui détrâiié «
il s'empftra de liie de Getblaed f
mw y^èyanteu&i ime tout le Sep*
tèntrioo avjoit juré la perte 'de ^on
naiireyil quitta le rojaaime. Ija>
tetnpétel'a^ ant jeté sur les cfttesde
Kerva ,il fut pns «l eonduit pri-i
sou.nier ton Moseovie , on il resia;
jnsqaVa iôft<) , époque a laq««liA
il lut mis en libierté par VmnifcewÊJkSB
de CbaHeS'Qiiînl, au service du««
qu<)l il entra en qualité de ^éné-
raL II «toit occupé à pousser ^ç
siège de Florence , eo i33o , iors-'
q«Cil ^ «mpopté pai* im boultit
de canon. iZoanébus Scépénis iu»
a consacré une é^|a(^ latiue^
♦ NORCHIA*W ( Jean ) , tle^
Pôggîbouzj, ecclésiastique du i6\
siècle , fut conduit dès spn en-
faucé,^ Florence, ou H dvnieura
de|puis et oii il devint cbanoiinç de
Saint-Laurent) à écrit un Trtiiiç
des diphttwngues ^ et4:omposé.un^
Focahuîaire des mots qui sont
adaptés aux arts les plus nirvCani-
q lies et aux métiers. Pour ofTpc-.
^ner de travail , on le vit })arcnu-
rirIes4nat)iViaiDtur<es ,'et aller de
bouûqujB en boutique -, eu «îeri-
vaut -les notns des oudUs > leur*
\M'9i^ y et la >utauièi« de «Vo sit^ *
vir. ^fois oet oin^rage n'a tp4ts en-
core^été p)4>]ié.
+ 5V0RDBER(d^ ( J, A.), ohupe*'
lain dotCharUres XII, mort^j» ty^^ '
suivit ce. p^oœ *dans ioutcs^ »sGg.
cainpai^neSitlIleD ^écriiViihstoire^ -
Cet ouvua|re ^ traduit dci mké*- -
dois en (français par Walmoth , et '■
imiprimé k- ijn ihu^ . eo îy^% ,
en 4 "^^^ iin-4^ » ^'ut recbcoché ,
a couse dès remacques critiqiv s
de rhfeatotfi^nHireeuxcfuiravoiertt '
parié «fVttBi lui «de .um-héiTs^ .
54o
TfORD
< C'est» dit Voltaire , un ouvrage |
bien mal digéré et bien mal éck*it,
daçs lequel on trouve trop de pe-
tits faits étrangers à son sujet , et ,
on les grands évènemens devien-
nent petits , tant ils ^pt mal
rapportés. C'est un tissu de res-
crits , de déclarations y de publi*^
cations, qui se font d'ordinaire au
nom des rois quand ils ïont en
guerre. Elles ne servent jamais à
raire connoître le fond des évé«
nemens. Elles sont inutiles an mi-^
Ktaire et au politique, et sont en-
nuyeuses pour le lecteur. Unécri*»
vain peut seulement le consulter
quelquefois dans le besoin , pout*
en tirer ouelques lamtères > ainsi
qu^un architecte emploie des dé-
combres dans un édifice. ^
♦ I. NORDEN ( Jean ) , livré
il la topograpliie sous Jacques II,
avoit formé le projet d'une des-
cription chorégraphique d^Angle-
terre.' Son ouvrage intitulé spé-
culum Britanniœ lui a fait beau-
coup d'honneur. U fut le premier
auteur du Guide des voyageurs
anglais , et son Guide de tarpen-'
leur , ouvrage de mérite , est re-
cherché. On ignore le lien de sa
naissance et l'époque de sa mort.
t II. NORDEN (Frédéric-
Louis), né à Gluckstadt dans
le Holstein le 21 octobre 1708 ,
d'un lieutenant-colonel d'artille-
rie , entra eb 172Q da^s le corps
des cadets destinés a la marine.
M. Delerche, grand-maître des
cérémonies de la cour de Da-
DemaFck,fut le premier qui re-'
marqaa les dispositions lû&uren-
ses du jenneNorden. D le présenta
au roi et obtint pour lui la per-
mission el les moyens de voyager.
\ S. M. lui accorda une pension , Je
grade de lieutenant en second , et le
changea d'étudier ia construction
des bâtimens de la Méditerranée,
particulièrement des b&timens à
NORD
rames. Il se rendît à Marseille par
la Hollande , et de là à livourne ,
où il rassembla une suite de mo-
dèles de toutes les sortes de bâti-
mens a rames usités sur la Médi^-
terrannée, qu'on voit encore dans
Old^Holm. À Florence il fut ad-
mis parmi les membres de l'aca-
démie de dessin , et y reçut l'or-
dre de S. M. de se rendre en
Egypte. Christian VI désiroit une
description circonstanciée d'un
payî Si célèbre, faite par un obser-
vateur intelligent, et personne
ne ponvoit mieux que Norden se-
conder ses vues. A la fleur de don
âge, doué de talens , de go&t, et
d'un courage à tante épreuve,
excellent mathématicien, grand
dessinateur , il joignoit k tous ces
avantages nn aésir ardent d'ob-
server sur les lieux les merveilles
3 u'oftre l'Egypte; et ses voyages
ansoettecôntrée, ainsi qu'en Na-
bie , attestent avec quel succès il
s'acquitta d'une commission qui
favorisoit si bien ses goûts. A son
retour le comte Danneskiold-Sam-
soe , chargé du département de la
marine , le pré&enta au roi, qui /le
nomma capitaine dans la marine'
royale et commissaire pour la
construction .Quelque temps après
il eut la permission de passer en
qualité de volontaire au service
a'Angleierre , oti il fut ac-
cueilli avec distinction et admis
dans la société royale de Lon-
dres. Sa santé paroissant s'affi^i-'
blir , il vint k Paris , dans l'idée que*
le changement de climat aideroit
à son rétablissement : il y mourut '
en 1^4^ , à 54 ans, regretté comme
un homme qui honoroit son pays,
et sur lequel le monde entier pou-
voit encore fonder de vastes es-
pérances. Les Mémoires de cet ^
Ëabile voyageur ont été imprimés'
à Copenhague en lySS , a vol.
iu-fol. en français, et réimprimés
à Paris en dernier lieu ^ en trois*
NORE
'volumes în-4', avec des notes par
M. Lançlés. Us sont trèsrcorieuz
et très-tmportans , sui^tout p(our
ceux qui aimeût Tantiquitë. On y
voit les dessins des nioBumens
S ai subsistent dans la Thébaïde.
e vojageur mérite plus de
croyance que èeux qui Tavoient
précédé.
NORDE]VFtEICHT(Chedevîg.
Charlotte de ) , née i. Stockholm ,
et connue sous le nom de la Ber^
gère du Nord y a fait passer dans
i poésie suédoise la chaleur >
Fénergie et les beautés des poètes
anciens. Parmi ses ouvrages , on
distingue deux poçmes ; Itf pre-
miér,intitulélei'a^5<ig^ii<p^ Êeîts,
Ce sont deux petits cfêtroits <le Itf
mer BiiJtique qoe Cke^rles Gus-
taVe passa sur la glace avec son
armée en i658 >, pour aller con^-
haltrje les Danois. L« second a
Eour titre : Apologie des Fcifimes,
'auteur y combat^ particulière-
ment J. J. Rousseau, oui, dans sa
Lettre sur les spectiictes , refuse
~lîu beau sexe la force et les talens
nécessaires pour exceller dans Içs
sciences , et siii;-tout dans Tart
du eouvemement. Madame de
Noraenâeichi çst morte' dans sa
Ïatriele29|uin.i793, à Vâge de
( «os.
NORDENSCHOm , Suédois ,
gouverneur ^e Finlande , che-
valier' de Tordre de l'Epée ,
distingué par ses connoissances
dADSPéconomie politique, et par
^XxkSxevLTS Mémoires qu il a p^ubtiés
sur cette partiie , est niort en
i*y64 , 6t. soJSi éloge a été pro-
noncé publiquement à racàdemieT
de Stockholm , dont '}{ étoit mem-^
bre , par M. Kryger ,'éommis5aJre
au bureau, des manufactures.
^ NORFJVNA ( Alfonse de ) ,
dominicain espagool , fut choisi ,
49a. i544 f P^UJ^ là n^issioa' dan^
NORE 54i
les Indes occidentales. Âjant ap«
pris en peu de temps la langue
mexicaine , et queiaues autres
langues , il se rendit oientôt re-
commandable par son zèle et ses
services , et remplit les premiers
emplois de son ordre dans la pro-
vince de Chiapa. Le siège épis-
copal de celle province étant va-
cant, il gouverna ce diocèse en
qualité de seul grand-vicaire, de-
puis 1567 jusqu'en i574- H mou-
rut en iSgo , et laissa plusieurs
ombrages qui n'ont pas été im- ,
primés , entre auti'es un de VElec^'
tion canoni<jue , et un autre du
Gouvernement spirituel des fi-
dètes dans les Indes,
NORÈS ( Jason de ) , lîttéi-a-
teur , poé te et philosophe , né à
Nicosie dans lile de Chypre ,
fut dépouillé de s^s biens par les
Tores , qui s'emparèrent de sa
patrie en 1760. Il se retira à Pa«-
doue, où il enseigna la pliilo-
sopltîe morale av<3c beaucoup da
répiitation* Ce savant avoit cette
dureté de caractère que l'ojj
contracte quelquefois dans la.
poussière de l'école. CMtoit un
de ces hommes infatués' d'Arts-^
lote , qui discutent tout • et ne
sentent rien. Le Pastor Fido <le
Guarini parut : les Pastorales
éloient devenue^ la leèture à la
mode dans toute l'Italie.' Norès^
qu i ne goûtqit pas ces Sortes de.
productions, attaqua celle, de.
Guarini , .qui le foudraya-P^r une
brochure imprimée a'Ferràre en
i588. Norès répliqua deux ans^
après , et le pôëte lui 'préparbit .
une réponse encore plus piquante
que la première, lorsque son
ad37ersairé mourut cette •' tannée -
de la dçruleur que' lui causa l!exii
de \ son iiis unique , banni > pour
avoir tué uh Vénitien wdans< uo^'
querelle. On a de lui un grand:
noiqbrft Ù! ouvrages , les uoii «a
r
543 KpRG
itaiieneCleg autres en Uliki. Lel
prtoctpaux eu ilalien 9ant , I.La
Foëtiqiw^ Padofie, i58Ô, in-4** î
*ette éditidn est rare. Il . Un Triiité
de la république , 1578 , m-4** y
Sti'ilforme 6ur le modèle de celle
es YénitLeos,, ses souverains.
in« £^n Traité du mèndo H d9
s^ parties , a Venise, iS^i ,
ia-fr». 1,V. Introduction aUa: trois
V^Kesdà la Rhélorique â'Jristalej
Vcaiflé , )5d4 » iii-4* ; estimée.
y. Traite de ce que le^ coméiii» ,
/a tra^die et le poème héraiqite
petènfent recevoir de Im phiio&ot^
phie morale , eIC4 Ceux qti^il a
écrits en latin sont ^ t. insliéutiù
inPhilosophiam Cicérottii., Pav.
doue , 1576 , in-8®. II. Brevis et
distiticia SuMma pHecipiànM ,
ihf arfe disceruH , ev Ubri^ Çiaev
rfanis coiîesta , Venise ^ iSôS. *;
ÎQ'-B* .* bo0 ottvragé. IH. De Cons*-
tikitlutnapardum humanœ etett^
viiis phièosopkiâf , in'4°. IV^ Mu^^
tmfpiSet^tia in Artein poëtiemiA>
Mot^ii ^ etc. On remanfne «b^ifi.
ton^ ces. ouvragvs beaucoup de
méthode et de clarté , nne 'pro^
fohdc érudition , des e¥pressiaa&
faetireoses » un stv'le éleiré , niais-^
cfiu3l/{uefoiseaipJ]8fu|tie.ft- Pierre
«B Biosltf <soD fils /'Suopes^ÎTe*
ment secrétaire .d« toludiout? ô«p-
dina»x. , homme oe lettres • dt
Jiôninie ^afiaitfes , laîss^a divers
ouv^réBtges.m^iïnsetitB^ nBoAic lan*.
triis la Fie du pi^ (Paidr IV^>
ep italieB*
NOFIGATC (Edouard)/ habile
elikuninear du commencement un
]6*sièdle) dont une circonstance
partieuliére a raiTviTre le souve*-.
rlir. Le^omte de Stirliog ;reçi]ii'
d!uo de ses pareaa uàe boîte
€2oal)eitattt:d!ancîen9' titi)cs. » oài se
ttduv^tsle titre orig^nai de là no-
iiûèxaAiarï f. par Qnarkff i ^ . 4'JLm.
NOM
lexandre , comte diff Stîrlnig , â€
commandant en ebef de la Nou-
velle-Ecosse* Dans k lettre ini-*
tiale du dipl6me on voit le. por*'
trait du roi , sur son trône 5 doli*
vrant au comte son brevet , et la
bordure représente en miniatixr»
les habillenietis , la ipanière dtf
pêcher , Je chasser iles habitant
du pays., ainsi que ^^s produc-
tions, p^int$ avec une élégance e^
nne perfticfion de dessin dignes ,
rfn jpirceau de Van - Dyck: Af.
Walpole Fattrîbue à Norgaté,
qui , au tapport de Fuller ,' Aoîi
employé à faire les lettres imtiales^
des patentes des pairs , et des'
commissions des ambassadeurs.
Norgate mourut en 1649*
t î. NORTS (flfenri) , en latin
Wùriùw<i.\ un dés jplus illustrés^
^Av^Hs du l'y* siècle , né^ii Ve^
i*one le '29 * ^oût lè^i , d*uiîe
famille otignaire d'Irlande, htbii-^
trà , iipi sôh ehfaijCe , Wavcou^*^
d'esprit et d'appliçaîièp àl'élù^e.
Son père,*soti bir'emicr maîtreV
eut la conf^olâtiôtï' de voir danir
son f^ls un élèVé qui donnoit Tés*^
plus ^^ndes espérances. 5on
goût pQur les ouvrages de snint-
Auçustîp l'engagea ^ prendre
rhabit des ermites <|ni portent'
le nom de ce Père de InEgtî.sé,*
tie de la nuit d^n^ la vibliolhèqii^^ .
Il ét^dioit or^ipAiremenl S&^^
tpr?^ h,eur^> par :j|.aur , et U^on.-
tinua .ce .travail jusqu'à oe yqu'ÙLi
fût honoré, de. la ^pjûrpçe. yi^
.talens le iirent choisir po\u*prp-.
fesser dans diiTér/^ntes fnais^i^ d^^
son ordre.,, l) ^'en acquitta .a\ç$^{
tantde svwçW^.^»*^ ÎPig?^*.»4-diH!;4
de Toscane Tappola a Florence
en 1764 > ie prit pour son thA>-
logien ,> et .lui ' confia la obainf^
^d'hiatoint eoc^siastiqu^ daf^ i'if^
ROUI
nWef^fë de Piscî lie premitr :
ouvragé- âu'il pubHa mt son
Histoire du péktgianisme , im-
pfimé« k Florence en lôyS , iû-
ibhô. Cet «nWâge excita l'envie >
etliluy iiôtn k son auteur. Oii
lança une foate cPécrits contre lui ;
il népon^it. La querelle ^'^éeliautra,
et fat portée au tribunal de Fin-
(^pnsitiôn. Son ouvrage y fut mis
ai^' creiiset , et en sortit ssfiis la
minfidi^ flétrissure. Les ennemis
de la doctrine de saint AtigtistiB
sont revenus depuis U la c}iar^.
Le jësuite de Colonia Ta mis
dans sa Bibliothèque janséuiste.
Le ^and inquisiteur. d'HIispaçue
suivit l'exemple de cet écrivam ,
et plaça, en 174?' V Histoire
péla^ienne dans Tindex ^iles gi-
vres proscrits par le .saint , bUice.
Benoit XW s'éleva en i.y^^. contre
cette censure , dans une lettre à
cet inquisiteur , qui n'y eut au-
cnn ë^ard } mais • ^on. successeur
défendit on 1 7 5 B ^ sous peine
4'excommunication > de se pré-
valoir jamais de cette espèce *
de > flétrissure , et Tannul^la par
un décret solennel... Clément X
vengea Noris de ses advei:saires ,
en le nommant qualiScateur du
saint emCe. Innocent XII Tap-
pim que jamais. Le livre fut eJka-
mîtté de nouveau , et les témoi-
ghftges 4es examinateurs fut-ent
n avantageux, qnele pape ie iit
cKMÉsUlteiir de 1 mefuisitloii , et
W^âfôt après cardinal en r()^.
JLea devoirs de aa dignit<ë absor>
bèreât Htif partie àASt^stL temps ,
fStleiuliorieaic Noris re^rèH» sdu^'
T«iil f obaculité cte son oloitre.
|SI^ «laMKiial CaaaUa^ , b«bli<»ti»é-
ca^ 4À y«t]icari , étaht Afiokt en
^00, ^orisout aa.^Uce. ^om-
sié> 4kMfit 4f(i# «^èf ^ 'pour
KORÎ 54«
travailler ' k la réforme du ca-;
lendrier , iL' ne put pas s'oc-
cuper long-temps de ce grand
ouvrage, limotfrutle a5 féyrier.
.Le cardinal Noris passe pour xm
des Jiomm«s ^ qm Htalte doit lo
plus , en faii de littérature. Une
critique presque toujoui's judi-
cieuse , une grande exactititde , •
un crtyle asscî p«fr et so»vé»il él. -
g^ailt', caràctértséut ses prodiic--
tiona* Sé9 oiM^hagfs otit été re-
cueillis en 5 vol. in-f6l. , par l^a
soins des frères Ballerim, q^i'
ont composé la \îe du cardinal
de Noris ; qui se trouve en t^te
d« If*" vol. de cette. cortectîon.- Les
orincipanx sont, I. Histonct Pe-
lagitmœ libri duo, IL DîsseHatiq
histérieade s^odo ifmM(£ (écu-
menicét, lli*- Vifidècite AuguHl*
niaruB* l V. Dissertatio de l/hd-
ex Trimtaie incarne passa, V.'
jipohgia manaichorum Sçythlé ,^
ab anJOfijrmi scrupuUs vindicataJ
W.' Ànonymi scriipuU circa ve-'.
téres sèrAh-pefagianomm sectatc^
res y eikihi Ao-éràdicati . VIÏ . Jtte.^ - '
ponsijo àd Jpp^Hdic^m ctuctoHs
svrupuhnttn. Vllf. Jansenfar.f
errons « calumhiA sublata, IX.'
Samnia J^'rancisin Maceâo, A.'
Epùchàè Syro^Meicedonum'y in -
primés tféparément » in-folio et
in-^*. C'est avec le secours des
médailles qfue l'illustre auteur
éelaircit les difiFéren^e^ époques:
dea SjjffO-Maeédoniens. Cet Ou-
vrage important, le fruit des-
reeEeixshes les plus laborieuses,'
est marqué au coin d'une pro-
fonde émditioti et d'une grande
exactitude. XI. Dedtiôb^ rtum^'
mis Dioclêtiani et lÀcinii dtss^r^
tatio diq^lex. t^roduétion digi>^'
de la préGé4l6iite. XH. PàrœHc^'
sis ad patrem Harduinum, Le
cardiaiat Nons avoit relevé Us'
exlrûvagances de ee' jésuite dans
plusieitrs'de ses «orits^ il le' fait
d-Mk» «ilui'^i U-USO maâi^ropa^-.^
V
544 NO RI
ticulière. Ce n'est ^as le seul
homme contre leauel il ait écrit.
li aimoit assez les guerres âg
plume : sensible à la critique et
aux éloges , il se permettoit cou-
tre ses censeurs les railleries et
les injures , et oh les> lui ren-
doit de manière a l'inquiéter.
XIII. Cœnotapkia Pisana Caii
et Lucii Cœsarum , in-folio. Il j
a une édition de l'Histoire péla-
giènne , de Louvain , à laquelle
on joignit cinq Dissertations his-
toriques.
. ♦ il. Noms (Mathieu)', un
à,es poètes les plus fertiles pour
l'invention » et des plus singu-
liers pour la versification j né k
Venise vers lôSg , peut être
comparé, par le nonihne de
se# productions dramatiques, k
notre Alexandre Jlarrdy et au
Lopèz de Véga des Ëspagnok.
La somme des pièces^ fournies
par Noris aux çUfi'érens théâtres
d'Italie, et en particulier à ceux
de Venise, est vraiment incon-
cevable. Ce poëta avoit xxja. génie
vaste , hardi , ma^s une imagina-
tion déréglée , et souvent même
nn goût dépravé* Avec beaucoup
d'esprit , d'érudition , et une.
proaigieusè facilité a se servir
de toutes lessortes de. rimes, Noris
n'est renommé que par son goût
décidé pour le gigantesque et le
boursoufflé. Ses cuivrages sont '
remplis de beautés. du premier
ordre , et parsemés en abondance i
des plus beaux traits de poésie j
pajssipnnée, dont le langage est {
plus uniforme et mçins sujet aux '
caprices du goût , o^ plutôt de
la mode. Jamais le poote n'étoit
plus grand que Jlorsque .$>on gé-
nie lui faisoitvoir des diilicultés,
et lorsqu'il crovoit ne pas réus-
sir à atteindre a ce qu'a vouloit.
C'est sui^to^t dans les sujets ma-
giques que Noris laissait une H-
NQRM
bre carrière à son imaginatîoii.
Dans Manlius , Tadiçu de Ti-
tus à Servilie avant d'aller à la
mort est sublime , tendre et hé-
roïque.Cette pièce est la première
en Italie où l'on ne trouve, plus
de rôles bou0bns. Depuis i6ôo jus-
qu'en 1710 , Noris régna sur tous
les théâtres italiens. On prétend .
qiie le nombre de ses <mvrages^
s'élève h plus de deux cents , et.
que ce poète mourut danssa patrie,
vers le commencement de 1711. .
* NORMAND ( Claude-Jeàû) ,
médecin à Dole dans le i8« siè-
cle , adonné avec ardeur à la pra- '
tique et à l*étude de la méde-
cine , se dclassoit dans l'étude'
de l'antiquité et de l'histtKre. Ses
ouvrages imprimés sont , \. Anci- ^
lyse dés eaux de Jougue , près de
la ville de Dole, Dole , 1740 , in-
12. VLJ' Dissertation ïdstoriquè'
et critique siù* t antiquité de la
ville de Dole en Franche^Comté^'
Dole , 1744» iïi-i2 j III- Suppléa
ment à cette dissertation , en re-'
ponse à la critique dun anonyme^
Dole , 1746 , in-ia. — Un autre
Normand , avocat et ensuite con-
seiller au parlement de Dijon, al
publié , I. Ves partages par soU" '
che et pair représentation , Dijon,
1750, in-8». ÏI. Du double lien
suivant la coutume du duché do\
Bourgogne f Dlion y i73o. iû-8».
t N,ORMANTr Alexis), ce-*
lèbre avocat au parlement de Pa-
ris , fils d'un procureur au méfine
parlj^ment , naquit avec beau-
coup diélévation dansFespht, un .
discernement sûr et un amour sin*.
cère du vrai.Normant joignoit àce^
qualités le talent de la parole,, la.
beauté de \a voix et les grâces de«
la représentation. Son. mérite disr
tinçtif él»it l'art de discuter avec.
autant de fermeté que de n^i
blesse, plutûtr que cette éloquence
vive et touchante, quip.«j?$fjtoatf^^
r
NORR
les idées d'une grâce toujours
nouTelIe ; mais celte éloquence
aùroit peut-être été déplacée au
barreau. Avant de se charger
d'une cause ,il re\aniinoit en juge
impartial , avec la plus grande
sévérité : quand il en avoit une
fois senti Tinjustice, il n'y avoit
nulle sorte d'autorité qui le pût
engager à la défendre. Il devint
le conseil des maisons les plus
illustres , et l'arbitre des grands
différens. Normant avoit l'esprit
pénétrant et juste. Ildéméloitpar-
tout le vrai , autant par sentiment
e| par instinct que par étude et
parréflexion. Aussi disoit-on com-
munément de lui « qu'il devinoit
la loi , et qu'il devinoit juste. »
Cette justesse d'esprit et la droi-
ture de son cœur lui avoient fait
une telle réputation , que souvent
les parties le preçioient pour juge
de leurs procès. Il excclloit sur-
tout dans l'art de la conciliation.
Telle étbit sa générosité , qu'il
suffîsoit d'avoir du mérite ou des
besoins pour avoir droit k son
coeur. Ayant conseillé a une de
ses clientes de placer sur une cer-
taine personne une somme de
vingt mille livres, et quelques an-
nées après cette persoime étant
devenue insolvable , il se crut
obligé de restituer ces vingt mille
livres. Il mourut le 4 juin 1745 j
18 ans. Voyez Cochin , n® I.
M'
* N OftRI S ( Jean ) , savant
tbéologien dngkis , né en 1667 ,
dans le comté de Wilts. Platon
devint son auteur faVOri. Né avec
une imagination ardente, toutes
ies productions portent un âirac-
fère d'enthousiasme; en philoso-
|3hie il s'attacha aux principes de
ridéaljsme^ en théologie son goût
le porta à la mysticité. Mais si on
a à cet égard de légères erreurs k
lui reprocher ,. elles sont bien ra-
chetées par Testiint généralement
T. XII.
N O RT 545
due k ses écrits , sur -tout a ceux
de théologie pratique. Nous n'en
citerons qu'une partie, I. Le Ta-
bleau de tamour dévoilé , traduc-
tion en. anglais de VEJjfîgies Amo-
ris , 1682 , in-i2. II. La Traduc-
tion du Commentaire d'Hiéroclès
sur les vers dorés de Pythagore »
i68a , in-8*. m. Idée du bonheur y
etc. , i683 , in-4**. IV. Poésies et
Discours, 1684 j in-B» , réimpri-
més en 171Ô, pour la cinquième
fois , sous le titre de Mélanges, V»
Une traduction anglaise des quatre
derniers livres de la Cyropédie de
Xénophou , lôSSjin-B". VI. La
Théorie et la conduite de famoury
i688,in-€«». Wll. Les Jbndemens
et la mesure de la dévotion, 1689^
in-8<». VIÏT. Discours pratiques
sur differens sujets , 1691 , 1691 p
i6g5 , et 1698 , iu-8» , 4 vol., plu-
sieurs fois réimprimés. IX» Avis
d'un père à ses enfans , i694«
X. Essai sur la théorie du monde
idéal ou intellectuel , in-8* , deux
parties, 1701 et 1704, etc. Un
travail assidu , joint aux devoirs
de son ministère , altéra sa santé
et le conduisit au tombeau dans la
Sb* année de son âge. Il mourut
k fiemerton en 1711. — Il y a eu
un autre Jean Norris , curé de
Newton-Saint-Lo , dans le comté
de Sommerset , qui , ainsi que
celui dont nous venons de parler,
avoit suivi les opinions de Maie-
branche , et qui a laissé quelques
écrits,
♦ I. NOtlTH ( François) , lord
Guilford et lord-garde du grand-'
sceau sous les règnes de Charles II
et de Jacques it , 3« fils de Du-
dley., 2« lord North, baron de
Kertling , avoit été destiné a l'é-
tude du droit ; mais sans s'éloigner
^decepreihierbut, il avoit cherché
k acqiléiir les connoissanôes qui
entrent dans l'éducation d'un«
gentilhomme accompli. North fj^t
. . 3-S
Î9f
-.1
546 IfORT
d'abord adjoint au comte d'Ox-
ford , lord - chef- justice de la
fruerie , il succéda à sir Edward
/orner , solliciteur-eénéral pour
le roi , fut membre de la chambre
des communes ^pour le bourg
de Ljnn , et peu de temps après
procureur-général. Ses vœux lui
lai soient ambitionner la place de
lord- chef de justice de la cour
des plaids communs ; ils furent
reniplis ; et dans tous les postes
. qu'il occupa il sut se ooncilier
1 estime générale et la confiance
de son souverain, qui l'admit dans
son conseil privé. Souvent il fut
oblisé de remplacer le chancelier
Nottingham dans les fonctions
d'orateur et de priésîdent de la
chambre haute. Anssi^àsamort ,
le grand -sceau ^fut - il confié à
Nprth , créé en même temps
baron du royaume , sous le titre
de tord Guilford. La mort du roi
Charles lui fît désirer sa retraite,
il voulut résîgnçr le grand-^céaii :
mais il, iie put l'obtenir ; sa santé
venant à décliner , il eut 1^ per-
. n^ission de changer d'air et (l'ha-
biter ^a maison de Wroxtou , où
jl* mourut en i685. On a quelques
écrits 'fin lord Guîlfort, un mor-
ceau sur la gravitation d^sjluides
considérée dans la vessie à air
des poissons , qu'pn trouve dans
l'Abrégé dés Transactions philo-
sophiques. — TJne JR^éponse à sir
Samuel Moreiaîid surson Bàro-
lÀ être statique'. Elle n'a pas été
publiée ; mais il est à remarquer
anc c'est-depuis lÔrd North qu'on
a vu sSntrodulre daps la société
rpisage dés baromètres , qui jus-
^e-ià i^toiçnt encore relégués
parmi les instrumens de phjsiqu^
et d'ans les cabinets des savans.
Essai philosophique sur la musi-
Îùey\&îy. On a aussi plusieurs
Hèces dé musique de sa composi-
tion et quf^ués Pamphlets ^oli-:
tl^uesb.
JîQRT
* II. NOJÇITÏJ ( docteur John ),
frère du précédent, né en sep-
tembre * 1645 , fut destiné k
l'état ecclésiastique. Il succéda ,
en 1667, *** docteur ïsaac Bar-
row, qui étoit a la tête du
collège de la Trinité à Cam-
bridge ; et pendant son exercice
il continua (a belle bibliothèque
que son prédécesseur avoit com-
mencé à rassembler. Sa santé
étoit extrêmement foible ; il ter-
mina sa carrière en i683. Le doc-
teur North avoit beaucoup de
connoissances et d'éiudition , il
étoit grand admirateur des écrite
de Platon ï il a donné une édi^
iîoh de quelques-uns de &es ou-
vrages , tels que l'Apologie de
Socrate , Griton , J^hédon , etc.
Cambridge , 1673.
*m. NORTIÏ ( George ) , né en
1707 , d'un potier 4*étain d;^
Londres , entra dans L'état ec-
clésiastique, et publia en i74ï>
sans nom d'auteur , une r^ons^
à un libelle , intitulé l'Imperti-
nence et l'ïmpostUre des anti-
quaires modernes dévoilée. Cette
réponse, fort bien faite , fixa par-
ticulièrement Pattentiun des sa-
vans dont il avoit pris si géné-
reusement, la défense , lei^r ét»n%
entièrement étranger. La société
des antiquaires s^empressa di;
Fadinettre au nombre de ses
membres. En 1742 et iTSVft*
dressa les Catalogues d^^nedail-
ler du comte d'O^foid et de celui
^du docteur Mead. Il a publiq
des ÎUtmarqufes sur plusieurs des
anciennÎQ3 miédailles anglaises e\
sur Jl^ moupoies d'Angleterre
depuis leur première origine :
Se^sonne ne pouvoit mieux que
Orth remplir ceUe tâche utile et
difBcile, parce qu'il avoit étudié,
a foud lliistoire des mpnnoie*
ani^l aises. 1^ avoit comm^cé à.
éqnre des B^nM^ue^ sur les mpA^
NORT
Boîe« de Henri 111 , qui n'ont p«s
été acbevées ; il laissa une table
mannscrite de ^toutes les mon-
noies d'argent d'Angleterre de-
puis la conquête jusqu'à la ré-
publique , ainsi qu'une Histoire
de la société des antiquaires ,
incomplète , qu'il a brûlée peu de
temps avant sa mort , arrivée en
1772. jVorth, borné au simple re-
venu d'un très-petit bénéfice , ré-
«ut dans une sorte d'obscurité -, il
a légué au docteur Âsken sa bi-
bliothèque et sa collection de
médailles anglaises.
*iy. NORTH (Frédéric) , comte
de Guilford , né en 17^3 , suc-
céda a Charles Townsend, en sa
qualité de directeur de la cham-
pre des communes , et de chan-
celiier de rëchiquier. En 1770
nommé premier lord de la tré-
ilorerîe , il a rempli cette place
jusqu'à la fin de ta guevre d'A-
mérique* JKorth , recommanda-^
ble par la justesse de son
j^igement , son habileté k ivia-
Tfier. la parole, et les qualités
^MOAbles qui le rendirent cher à
ijft société , mourut en 1799 ,
^a]eme»t'i^9gretté par sa famille
çt- par ses amis«
BfQBïHQFff f LcToldi à h ^
dans le comté a& i^ Mardi le
j^p^anvier 1378 , chanoine de
réglise*dà. Liège, et abbé sé-
Cufiel* de Visé en i?n% , présida
à réduqation (TEp^bprt , lijs 4h
comte de Là Marck , l'accompa-
gna dans ses voyages éi» Italie ,
olbtint, des bépédces^ à ^on^ , et
]passâ le reste de sa vie au Wr-
^ce des comtes de La Marck; Il
yîvoit encore an iSôo. On a dp
^ii Origines Marqhunas , sivè
ChrQmctm. coqkilum de Mtbrchd
Altetut^ Cet ouvrage , écrit d'iiu
st^ele barbare , a été corrigé* , mis
eôlbon kuin^ et otit^hldtaotM sa'^
WORT 547
vantes , par Henri Meibomius ,
Hanovre ) i6i3 , in>foUo^ pui^
inséré dans Scripiores rerum
ùermanicarum , tome premier ^
édition de j6S8.
tNORTHîTMBERLAND,
Voyez Gray , n* I. ( Jeanne ) ,
et Perct.
♦ I. NORTOK (Thomas > , avo-
cat, et calviniste zélé dans le com-
mencement du règne de la reine
Elizabeth , étoit le conseil de la
compagnie des stati^nnaires , sur
les registres de laquelle on voit le
compte des h^Quoraires qu'elle lui
payoit annueliemeoC , et qui fini»-
sent entre iSSSet i58^, probable*
ment à l'époque* de sa mortw
Norton , eontempc^aim de àtem-
hold et d'Uopkins , les aida dan«
la version notée quTils ont donpée
des Psaumes. On en trouva 67 ^
qui , dans toutes leaédi^ons qu'on
en a données , portent* les lettres
initiales de son nom. Il a traduit
en anglais plusieurs ouvrages la-
tins , et tilt intimement lid avec
Thomas Sackville comte de DoiS
set , avec lequel il traveiltla à
une pièce dramatique , intitulée
Ferrex and Porrex , don-t Nor-
ton composa les trois premiers
actes. On ne peut pflS, lac Y^'^v
absolument dénuée de tout mé-
rite , car elle a été r^mprituée
ensuite avec beaucoup de chan*
gemeas, sous le titre de Gorhodtic^
nom que des oreilles délicates ne
trouveront pas sans doute- plul
harmonieux que le premier.
* II. NORTON (Jean ) véout
sous Charles II', et publia un
livre intitulé le fétide mecum'^def
humanistes , essai dans lequel
i'auteur propose nneïH>u'velle ma-
ftière d'orlhograpliîer- la langue
^glaise d-apres l'étymolo^e uea
mot» : ainsi il proposoit^a'éori^
548
KOST
NOST
paur pour poor , d'après le mot [ ou'il avoit sécourae dans an tëtnps'
pauper \ inimie pour enemjr y ^"^ '~^* — '' -'-c.-i-i:* *^
d'après inimicus ; nome pour
fiame , d'à près, nome?/! , etc. L'au-
teur de celle méthode ne paroît
avoir ni assez de jugement , ni
assez d'érudition pour une entre-
prise aussi diiïicile que celle de
réformer une langue.
. ♦ III. NORTON ( lady Fran-
^oîîe ) , dame anglaise , . de l'an-
cienne famille des Frekes , au
comté de Dorset , vers le milieu
du 17* siècle, morte en 1720 ,
reçut l'édacation la plus soignée,
et épousa sir George Norton , du
comté de Sommersel. Ce seigneur
eut d'elle trois enfans , parmi
lesquels éloit une fille , -qui fut
mariée à sir Richard Gethin, et
.qui mourut peu api;ès son ma-
riage. Ladv Norton , sa mère ,
composa deux ouvrages sur sa
mort : I. IjCS Eloges de la vertu ,
in-4*. II. Mémento mori , ou Mé-
ditations sur la mort.
r * NOSSIS , Locricnne , vivoit
vers la 11 4* olympiade, qui
tombe stir l'an 3a3 avant J. C.
Elle se distingua parmi les poêles
de son temps. Brunck a recueilli
d^elle douze Pièces dans son An^
tlîologie grecque , tom. I.
'. t I- NOSTRADÀMÛS
ou Nostre-Dame ( Michel ) ,
né à Saint -Rémi en Provence ,
l'an i5o3 , d'une famille autre-
fois juive y se j)rétendoit de la
tribu. d'Issachar , parce qu'il est
dit dans les Paralipomènes : De
filiis quoque Issachar viri eru-
diti s . q^i noverant omnia tem-^
pora,. Après avoir été reçu doc-
teur eu médecine a Montpellier,
il parcourut la France et prilT
«ne femme a Agen. Qevenu veufV
il retourna en Provence , et ob-
lîotune pension de la. ville d'Aix»
de contagion. Il s'établit ensuite
a Salon , et s'y maria/'nne seconda
fois. Ije loisir dont il jouit dans
sa nouvelle retraite l'engagea à
se hvrer à l'étude , et sur-tout à
celle de l'astronomie. Il se 'mêla
de faire des prédictions , qu'il
renferma dans des quatrains ri-
mes , divisés en centuries. ~ La
première édition de cet ouvrage
ektravagant , imprimée à Lyon en
i555 , in-8<> , nen contient que
sept. Leur obscurité impénétra-
ble , le ton prophétique qu'il y
prend , l'assurance avec laquelle
il y parle , joint à sa réputation ,
les hrent rechercher. Enhardi par
ce succès , il en publia de nou-
velles : il mit au jour , en 1 558 et
i568 , les 8«, g*. et io« centuries ,
qu'il dédia au roi Henri II. C'étoit
alors le règne de l'astrologie et
des prédictions. Ce prince ,entéti
de cette folie, voulut voir l'au-
teur , et le récompensa. On l'en-
voya à Blois pour faire l'horos-
cope des jeunes pnnces. Il se
tira le mieux qu'il pat de cette
commission difncile : mais on ne
sait point ,ce qu'il dit. Henri II
étant mort l'année d'après , d'une
blessure reçue dans un tournoi ,
on appliqua à ce triste événement
le 55* quia train de la première
centurie de Nostradamus :
Le lion jeune le vieux tnrmonptVhi^
£a champ bellique par singulier duel ,
Dans cage d'or les yMUfrltti crèvera.
Deux plaies une^^s otourir : mort cmcile I
Cette sottise augmenta beaucoup
la réputation du prophète , qui s'é*
toit^retiré à Salon , comblé d'iion«
nears et de biens. 11 reçutdan^ cette
vèlle la visite d'Emmanuel, doc de
Savoie , de la princesse Marguerite
sa femme, et, quelque temps après,
de Charles IX. Ce mbnarqueluifit
douperd^uj; cents écusd'or, avec
un brevet demédecip «rdmaiie
NOST
en roi , et des appointethens.
^ostradamus mourut 16 mois
api*èS) eh i566, à Salon, regardé
par le peuple comme nn homme
qui connois^it autant l'avenir
que le passé* Crassendi rapporte ,
dans le pr€»nier volume de sa
Physique , que , dans un voyage
qu'il ht à Salon en i658 , Jean-
Baptiste SuÔ'ren , juge de cette |
ville , lui communiqua Thoros-
cope d'Antoine Sufiren son père.
Cet horoscope étoit écrit de la
propre main de Nostradamus.
Charmé de cette découverte , le
philosophe voulut examiner cette
ÏMèce; il interrogea Sufiren spr
es circonstances de la vie de son
père , et elles se trouvèrent pré-
cisément toutes contraires "^ux
prédictions de l'astrologue. Le
tomheau de Nostradamus est
dans l'église des cordeliers, char- |
gé d'une magnifique épitaphe
que le temps a effacée. On y traite
sa plume de divine. Nostrada*
mus , avant de faire des prophé-
ties, avoit débité une poudre pur-
gative. Outre ses douze CenUi^
ries , imprimées en Hollande ,
1668 , in-i2 , et réimprimées plu-
sieurs fois avec la Vie de l'auteur,
on a de lui des Oui^rages de mé-
decine y qui ne valent pas mieux
que ses prédictions ( roy. Cha-
viGNY. ) Jodelle a fait ce distique
sur te*ij['aux prophète :
Nostra damut eàmrfalsa damus , tiam falltrê
nostrum^t ;
Et 4Ùm faisa damuê i nil nisi nottra
damus.
Salon , patrie de Nostradamus ,
donna le jour, dans le 17* siècle ,
à un autre insensé. C'est le«om-
mé François Michel , maréchal
ferrant. Ce prétendu devin s'ig-
dressa à l'intendant de Provence^
pour lui annoncer qu'un spectre ,
qui lui ^toit apparu , lui avoit
•rdaxvQié d'aller révéler au roi les
NOST 549
choses les plus importantes et
les plus secrètes. On eut 1»
bonté de le faire partir pour la
cour dans le mois d'avril 1697.
Iles uns assurent qu'il parla à
Louis XIV I d'autres disent que
le. roi refusa de le voir. Mais ce
qu'il y a de vrai, ajoule-t-on, c'est
qu'au lieu de Tenvoj'er aux Petites-
maisons, on lui donna de l'argent
pour son voyage, et l'exemption
des tailles et des autres imposi-
tions royales. Cet imposteur fit
beaucoup de bruit dans le temps.'
Voyez l'Histoire de Louis 3lIV
par Larrejr , tom. VI.
t II. NOSTRADAMUS ou
Nostre-Dàme (Jean), frère puî-
né du précédent , exerça long-
temps , avec honneur , la charge
de procureur au parlement, ae
Provence. Il cultivbit les mu-
ses provençales , et faisoit des
chansons assez peu délicates ,
mais qui plaisoient à ses compa*
triotes. On a de lui une plate
rapsodie, pleine de fables et a'ab-
surdités , sous le titre de Vies
des anciens poètes provençaux ,
Lyon, 1576 ,in-8**. Jean Giudicc
perdit son temps Si les traduire
en italien. Nostradamus prit st
fort k cœur l'histoire des trou^
badours , qu'il a inventé les noms ,
les vies et îesfragmens d'ouvrages
de plusieurs poètes qui n'ont
^mais existé que dans son imagi-
nation. Il n'y a pas de sottises
qu'il n'ait rapportées sur les ri-
meurs protenjaux , et malgré
cela ses citations sont souvent
données comme des échantillons
d'anciennes poésies. ^
ni. NOSTRA;DAMUS ( Cé-
sar ) , fils aîné de Michel , né &
Salon en i555 , mort en iGo^ , k
74 ^^^ 9 se mêla de rimer. Le
Recueil de ses productions en co
genre parut k Toulouse en 1606
65« ÎÏOST
tt 1608 , a vol. in* 12. n laissk
aussi une Histoire ^t Chroniqjm
4e Provence , in - folio > Ljon ,
l6i4* C'est une compilation fort
inal écrite ^ et qui n'est estimable
, que pour les recherches qu'elle
renfeime^
rV. NOSTRADAMUS (Mi-
chel ) , appelé le Jeune , frère du
précédent , livré à Tastirologie
comme son père^ fit imprimer
ses Prophéties dans un , Aima-
nach , en Tannée j568. Ses ora-
cles lu^ coûtèrent cher. La Molhe-
le - Vayer di^ qu'il prédit que Le
Pouzin , devant lequel ou a voit
inisle siège en 1629 , périi*oit |iar
le iea>; que pour ne pas passer
pour faux prophète , on le vit ,
a la prise de cette place , illettré
le ieu par- tout dans le tumulte du
f»îllage ; et que Saint-Luc, indigné^
ni r|ft pafôer son cheval sur le
centre et le tua. Mais l'abbé Le
Clerc doute de ce fait , attendu
que Nostvadamu^ avoit alors 74
ans. Michel Nostradamus faisoit
passablement des vers proven-
■çaux*
t NOSTRE ( André le ) , né a
paris en i6i5 ^ mort dans la même
ville en septembre 1700 , succès-»
seur de son père clans l'emploi
d'intendant des^ jardins 'des Tuile-
ries 9 mérita , par ses talens , d'iêtrlB
nommé chevalier de l'ordre de
Saint-Michel , contrôleur-général
d«s bâtimens du roi , et dessina-
teur des jardins. Choisi par Fouc-
quét pour décorer ceux du châ-
teau de Vaux - le - Vicomte , il
en fit un séjour enchanté > par
les ornemens nouveaux et phrins
de maguiticence c{u'ily prodigua.
Oti vit' alor^ , pour la première
fois , des portiques , des ber-
ceaux , des grottes , des treilla-
fes , des labyrinthes , etc. , em-
ellir et varier les spectacles des
grandis jardins. Le roi ^ tenu»]]
ces merveilles , lui donna là diw
rection de tous ses parcs i II em-
bellit, par son art,| Versailles^
Trianon , et fit à Stint-G^ftnaia
cette fameuse terrasse qu'on voit
toujours avec une nouvelle ad-»
iniratien. Les jardins de Clagnj^
de Chantilly , de Saint-Cloud ,
de Meudon , de Seaux , le par*
terre dU Tibre , les canaux qui
ornent ce lieu champêtre à Fon^^
tainebleau , sont encore son ou-
vrage. Il demandai faire le voyagie
d'Italie, dans rekpérance liaé-
quérir de nouvelle9C€^t»6issances|
n^ais son génie créateur l'avoit
conduit à la perièc^tioù : il ntî vit
rien de comparable à ée qu'il
avoit fait eti Fran<îe. 11 Connut k
Rome le cavalier Bernihi , qui
avoit alors une {Hensit^n de deu^
mille écus pour ti<availler à la
statué équestre de Louis XIV. Il
engagea eé prince à faire venir cet
ouvrtfge en France, malgré lai
voix publique qui lëblâmoit. Le
pape Itmdcent JII , instruit ùé
son mérite , voulut le voir et lui
donna une assez longue audience^
sur la un de laquelle Le Nostre
s^écria , en s'adressaBt au pape .
« J'ai vu les deux plus grands
hommes dû monde , votre sain-^
teté et le rOi mon maître. -^ Il
y a grande àïiïérenté , dit \6
pape : le roi est un gran^hf^Kn04l
victorieux ; je. suis un pauvre prê-
tre , serviteur <Jê$ serviteurs de
Dieu... » Le Nostre, charmé de
cette réponse, oublia, qui la lui
faisoit , et , frappant sur iepaule
du pape , lui répondit à son tour r
« Mon révérend pèi*e , vous vous
port0Z bien, et vous enterrere ztoul
le Sacré collège. » Le pape^ qui
epiféndoit le ti*ançais , nt du pro-
postie. On raconte que le pape
ayant proposé des indulgences à
LeNostre, celui-ci répondit au
saint père qu'il aiméroit «lieujt
HdST
êes tf^tdtîbiis. Madame du Chas- i
lelet rapporte cette anecdote dans
ses RéHexions sur le bonheur,
opuscale posthume , qui se trouve
permiles Opuscules philosophi-
ques et littéraires , i vol. in-ii>
imprimé à Paris , ^ 796. Le Nos-
tre, charmé de plus en plus de
sa bonté et de restime particu-
lière qu'il témoignoit pour le roi ,
s^ jeta au cou dû pape et Fem-
brassa. G'étoit au reste sa cou-
tume d'embrasser tous ceux qui
pu^lioient les louanges de Louis
AlV , et il embrassoit le roi lui-
jnérae, toutes les ibis que ce
-prinqe revenoit de ses campagnes.
Vohaire dit que le conte des em-
brassades faites au pape et au roi
est très-faux , et qu'il le tient de
.CoUineau, élève de Le JVostre.
Quoi qu'il en soit 9 Le Nostre
,ajaut un jour trouvé le roi dans
les jardins de Marli, ce monar-
.que monta dans sa chaise cou-
verte, traînée par des Suisses.,
et voulut que Le Nostre prît place
^dans une autre à peu près sem-
blable. Ce vénérable vieillard ,
, les lai*mes aux yeux > se voyant
' à côté du roi , et remarquant ;
Mansard , surintendant des bâti-
menSy qu'il avoit produit a la
cour , marchant à pied , s'écria :
« Sire,envérité,monbon homme
\ dcpère ouvriroit de grands yeux ,
'd^irTIte voyoit auprès du plus
grand' roi delà terre. Il faut avouer
que votre ma]e&té traite bien son
maçon et son jardinier. » En 1675 ,
Louis XIV , lui ayAit accordé des
lettres de noblesse et la croix de
Saint-Michel , voulut Itii donner
des armes ; mais il répoi^it qu'il
atbîtles siennes , qui étoiei^t trois
limaçons couronnés d'une pomme
de chou. « Sire, ajouta - t-^il ,
ppurrois - je oublier ma bécKe ?
Combien aoit-elle m'étre ohèi« !
N'est-ce pas à elle que je dois
les bontés dont votre majesté
NÔTK 55i
m'honore ? » Le Nostre av(rit
beaucoup de vivacité dans l'es^
prit, un goût infini pour les art^
en général , et particuHèremenit
pour la pemture. Il a enrichi lé
cabinet du roi de quelques mor>-
ceaux d'un prix inestimable. S4
Vie a été piioliée par son neve^ii
Desgots.
♦ NOTARI ( Consuntin de ) v
de Noie , religieux du Mottt--
Cassin^ a publié au conunence-
ment du 17» siècle // DaeiH^
detr ignoranza e délia scienzkt^,
in-4'*. Del mondo piccoh ammi-
rabîle , in -4°. /« cittaJifiù d&t
cielo , del mondo grande, fett.
tNOTGEt\, issu d'uneiHastife
famille de S3}abe , embrassa hk
vie monastique de Saint-;Gral , et
s^y distingua tellement par son.
érudition, qu'il fut appelé dans
le célèbre monisi&tère de Stavdlot ^
pour y enseigner les hautes scieur
ces. il iUt ensuite fait abbè de-.
Sattit-Gal , et enfin tflevé sur le
siège épiscopal de Liège l'ftii 971 .
Il s'y comporta digneineut, et
mourut Ifari 1007. Aubert Le Mire
croit qu'il a composé avec Heri-
gère , abbé de Lobbes , niort l'àa
1007 , l'Histoire des évoques de
Lfège ; mais il est plus vraisem-
blable que Herigère la composa
seul , k la sollicitation de Nofg^.
Elle est insérée dans les &esta
pontificum Leondiensumdt Cl^-
peauville.
NOT H U S. Fojez Bkiavi^ ,
n» m.
t NOTRER LE BiotfE, ( saint ) ,
Notkerus Balbulus , moine àe
Saint-Gai , mort le 6 avril 912»
est auteui; d'un Martyrologe, pu-
blié , non en entier , dans lea
Antiquœ leçtiones de Henri Ga-
nisius . On «.onserve quelques ma-
55a NOTT
nuscrils de saint Notker dans la
bibliothèque de Saint - Gai et
dans la bibliothèque impériale :
I. Les Vies dés saints Gai et
Fridolin , abbé. II.' Paraphrase^
en langue teutoniqua , des Psa-u-
mes. Lambécius , pour en donner
une idée , a inséré la paraphrase
Ndu premier psaume dans son
Commentaire de la bibliothèque
de Vienne, liv. II , chap.V. On
trouve plusieurs ouvrages de de
saint dans le Novus thésaurus
monumentorum de dom Pez ,
Ausbourg , I72I a 1729, 5 vol.
în-fol. ; dans les Scrip^ares eccle-
siastici de musied sacrd potis^i-
mUm , par le savant Martin Ger-
berjtf On trouve dans le tome
premier de cette collection , pag.
95 , ]e système de musique in-
venté par Notker.
I. NOTRE-DAME ( les reli-
N^ gîeuses de ). Voy, Lestonac.
II. NOTRE-DAME de là Mi-
S£B»coiU)£ ^ les rciigieuses.de).
Vpy\ YyAw.
* NOTTURNO,, poëte napo-
litain , florissoit vers Tan i48o.
Son Recueil de poésies lyriques
fut imprimé dans le i6« siècle ,
sans indication delieuni d'année.
On trouve dans la bibliothèque
d'Est plusieurs recueils de poé-
sies de Notturno , publiés sépa-
rément k Bologne, vers Tan 134.7^
et i5i9, dont chaque est intitulé^
Opéra nuos^a de Notturno , Nea-
poUtetno y nella quale vi sono ca^
pitoli , epistole , etc. Dans quel-
ques-unes des pièces qui ont pour
titre le Voyage , Notturno assure
avoir parcouru l'Europe, l'Asie
et PAlrique.' On a encore de lai
' des Sonnets dans le dialecte ber-
garaasque , qui semblent indiquer
^u'il habita quelque temps Ber-
f ame. On conjecture avec assez
NOVA
de probabilité qu'il mourut vcm
l'an iSiQ.
♦NOVAIRI, auteur arabe du
7* siècle, a écrit une espècie à^En-
cyclopédie , dont une partie est
consacrée au récit des événemens
anciens et modernes. Ce fragment
de Nôvairi a été traduit eu fran-
çais par M. Caussin , à la suite des
Vojages deRiédesel.
* I.NOyARA(Dominique-M:i.
rie), célèbre astronome, lié à
Ferrare en 1464 , d'abord pro-
fesseur d'astronomie dans cette
ville, ensuite à Boloene , à Pé-
ruse et k Rome , mais dont le plus
long séjour fut à Bologne , oîi
il mourut en i5i4 > eut l'avantage
d'avoir pour élève et ^our açsocié
dans ses observations astrono-
miques Copernic ; et peut-être
donna -t- il à ce célèbre astro-
nome lés premières idées du Sys-
tème du monde , que ce der-
nier publia quelque temps après.
Novara voulut mêler l'astrolo-
gie dans ses observations as-
tronomiques , et n'eut pas le cou-
rage de s'écarter de l'opinion vul-
gaire. Dans l'inscription qu'on
mit sur son tombeau , parmi les
éloges qu'on lui prodigue , on
lui en donne un qu'il eût été à
désirer qu'il n'eût pas mérité.
yjà fesponsa dabm cedi internuaçûn cr*
V<ridieo , fati sidéra sacra prolmns.^
* II. NOVAR4(l?estor-Denys),
de l'ordre des frères mineurs, issu
d'une famille noble , publia uu
Vocabulaire latin quelque temps
après éelui que mit au jour le
Napolitain Ma^ius en 147S! , et
qui oarut à Naples sous ïe titre
De priscorum ^rûprietate ver*
b^runiy qui n'est autre çhosequ'un
1-
pour ainsi aire ae iOfigii
rimpnmerie.La première édition
. NOVA.
de lV>tivrage de Novara , faîte
à Milan en i4S3 , fut suivie de
plusieurs autres* Celui d*Am-
Broise Calepin, qui parut le siècle
suivant , augmenté et enrichi par
Facciolati, quoique meilleur que
les deux premiers , ne peut di-
minuer la part de gloire due à
ces deux écrivains.
* NOVARINI (Louis), reli-
gieux théatin de Vérone, mort
en i65o , à 56 ans , exerça les
premiers emplois de son ordre.
n II savoit suiHre k tout , dit Ni -
céron, et ménager si bien son
temps, qullen a trouvé assez pour
.composer un nombre prodigieux
iVouv rages qui font connoitre qu'il
avoit extrêmement lu,, et fait
de grands recueils de ses lectu-
res. On assure qu'il savoit bien
les langues grecque , hébraïque
et svriaque ; et il ne manque pas
de taire païade de sa science en
ce genre dans ses ouvrages. Sa ktréme avarice , et qui pilloit ei^
NOVA 555
16. C'est la vie de Jésus^hrist
dans la crèche. Ces deux der->
niers ouvrages sont recherchés
pour leur singularité.
* NOVARIO ( Jean-Marie ) ,
jurisconsulte de Lucanie, dans le
.17* siècle, çt auditeur provincial,
a publié Coîlectanea et utilia"^
turn priscarum , tum neoterica-
mm impréssarum et non impreS'
sarum totius unhersi otifis deci-
sionum reportata ; Tnactatus de In
solutum bononim dotationCy etc,
Singularium et practicabilium
postremi recentiorisque juris ca^-
nonici decisarum conclusidnutn
opusculum primum ; Tractatus de
miserabilium personarum privi-
hgiis.
t NOVAT, Novatus, prêtre
de Téglise de Carthage au troL-
sième siècle. Cet homme perfide ,
arrosant , dévoré par une ex-
vivacité naturelle ne lui permet-
toit pas de polir ses productions.
Il mettoit indistinctement sur le
papier tout ce qu!il trouvoit dans
ses recueils , soit bon , soit mau-
vais , sur le sujet qu'il avoit à
traiter. L'envie d'employer tout
ce qu'il avoit ramassé le jetoit
souvent dans des écarts qui ne
Mi^oient qu'k enfler ses livres.
Aussi 'do^eoit-il plutôt à faire de
gros et oe nombreux ouvrages
qu'à en composée, de bons... »
Les prrincipauxsout ,1. Des Com-
mentaires sur les quatre Evan-
giles et sur les Actes des apôtres ,
4 vol. in- fol. II. Electa SacPa , 6
vol. in-fol. 111. Adagia sancto^
rum Patrum , etc. , a vol. in-lpl*
IV. Calamità de* cuori , Vérone ,
1647 > in - i6. C'est sous ce>
titre singulier qu'il a écrit la vie
de Jésus-Christ dans le sein de
la sainte Vierge. V . Paradiso di
frontément les biens de l'Ëgliseï,
des pupilles et des pauvres , crut
éviter la punition (fe ses crimes ,
en se joignant au diacre Félicis-
si me contre saint Cyprien 9 et
prétendit avec lui qu'on devoit re-
cevoir les laps à la communion,
sans aucune pénitence. Etant allé
à Rome en 25 1 , il s'unit avec
Novatien et embrassa l'opinion
de celui-ci , diamétralement op-
posée k celle qu'il avoit soutezme
en Afrique.
NO V ATI EN, philosophe,
païen, se trouvant dangereuse-
sèment malade , demanda le bap-»
tême , et on le lui conféra dans
son lit. Etant relevé de sa ma-
ladie , il fut quelque temps après
ordonné prêtre , contre les rè-
gles canoniques et contre l'avis
•de son évoque. Son éloquence lui.
acquit une grande réputation. Cet
3Set€lemme , Vérone , 1646 , in- 1 anibitieux portoit ses vues sur It
554
JNOVA
siège de Rbmë, et fut si^duteé
de ne voirpréfcrei: Corneille après
la jftiort du pape B'abien , qu'il
publia des calomnies atroceis con-
tre son suacesseur. S'étant uni
avecNovat, ils firent venii* trois
é\èques simples et ignorans ; et
les ayant fait boire , il les obli-
gèrent d'ordonner Novatien évê-
<I(ie de Rome. Cette ordination
irrëgulière produisit un schisme
funeste , qui dégénéra en héré-
sie ; car JVovatién soutint que
TEglise n'avôit pas le pouvoir dp
recevoir h la communion ceuic
qui étoient tombés dans Fidolâ-
trie , et se sépara de Corneille.
Ses premiers disciples n'étendi-
rent \}Sis plus loin la sévérité de
leur cJiscjpline. Dans la suite , ils
exclurent pour toujours ceux qui
«voient commis des péchés pour
lesquels on étoit mis en péni-
tence ; tels étoient l'adultère , la
fornication ; ils condamnèrent
ensuite les secondes noces. La sé^,
vérité de Novatien a l'égard de
îroîJÊ
tûtlien ; et vkie Lê($^ , ^u"^
trouve parini ceHes de séînt Cr-
prien. C'est lui et ïioii pas Wo^
vàt f^i k dotlrié sbn nom àvÀ
bérétiqueâ dppélës iiôVati'ens......
Jackson a publié k Loiictreis eé
17Q8, in-4* , uiie éditijon de touk
les Cinftdges de Novatien.
. NOU ( la ) , Foyez UivAnt ,
n» IV.
NOUCfflREVAN , roi dé PeH-
Ée , prince très-enclin à là colè^
re , avoit condamna à mort uh
de ses pages , pour avoir répaiidSk
sur lui par mégarde de la'saiicè
en le servant à tablé. Lé page, àh
voyant aucune cspéranéè dé paî^
don , versa le blât tout entier sur
ce maître implacable. Nouchiré-
van, plus étonné (|u'indighé d'ùiie
Îiareille audace , en voulut snvôir
a raison. «Prince, lui ditlepagé*,
j'ai voulu quéitia mort ne fit at^-
cun tort a vôtre renommée. Vous
passez pour le plus juste des mô-
ceux qui étoient tombés dans l*i- | uarques; mais vous perdriez cë
,j_-ii-_!^ ^..•. ^ ._ * '"' titre, si la postérité savoit que vous
avez conaamné lin de vos sujets
pour uîle liéute si légère. » INoii-
pnrmi les évoques ; .mais presque ' chirevan , revenu à lui-même, eut
<tous rabandonoèrent. 11 j avoit' honte de son arrêt sanguin aire> et
dôlâtrie étoit en usage : ainsi il
ne faut pas s'étonner de ce qu'il
tr(HiVa dos partisans , même
encore des novatiens en Afrique
du temps de saint Léon , et en Oc-
cident juÂquau 8* siècle. Les
udvàtiens prirent le noin de Ca-
thares , c'est - à - dire , purs ; ils
lui fit gracé.
1 1. NOUE ( Frànçois^de 1^7,
surnommé JBavi* - rfè -yi^ , getk-
tilhomme breton, lié en id3î»
^ "1
avoient un grand mépris pOur | d'une maison ancienne , porta
les catholiques^ et lorsque quel-
qu'un d'eux embrassolt leursen-
tiuieut , ils le rebaptisoient. No-
ies armes dès son enfance, et
se signala d'abord en Italie. De
retour en France , il embrassai
valien ne faisoit que renouveler le parti des calvinistes , aox-
le système de^montànistès; (^oj^. , quels il rendit les plus grands
MoNTÀN, n*» 1 ). Sa sévérité venoit i services. Ce héros prit>^Orléahs
en partie de son caractère dur et ; «ur les catholiques en 156^ , cbn-
ûuslère. Il étoit stoïcien, et il' duisit l'arrière-gardé à la ba-
avoit une mauvaise santé. On lui ; taille de Jarnac en i56g , et se
attribue le Traité de la Tnnité\ i rendit mailre de Fontenay , d'O-
le Livre des viandes juives , qui leron , de Ma rennes, de Soubise
boiit-yarmi les Œuvres de Ter- et de Brouage. Ce fut k la prise
NOtÊ
éh Fi»^ft9lî^ qu'il reçfltan bras
gauche un y;oiip qui lui bHsa l'os.
Où le lui cou|>a à La Rockelle,
el an lui en fit un mécanique en
fer y dont il se servdit très-bien
pour manier la bride dé i^on tkte-
▼al. Envoyé dans les Pays - Bas '
en 1571 i il y sUrprit Vaïcn»
tenues. A son réttur en France ,
après rafTreiise journée delà Sain^
Barthélemi , le roi lènbninia gé-
néral d^s troupes enVoyées pour
]e siège de La Bochellè ; il s^en
servit pour fértjfièr le parti des
rebellés. Lie réthords ^uêiui causa
Celte perfidie lui inspira la ré-
solution de chercher nn9 mort
honok-âblé dans lès sorties que
firent leâ assiégés. 11 se méia une
fois si âfvant j gu'il eût été tué ,
sans un gentilhonime nommé
Marcel , qui se mit du-devant
êa coup dont il alibit être perce. *
Pchdant ce siëgè , il proposa à
diverses reprisés des voies aecon-
eiliatii)n entre les deux partis. Lé
ministre La Place, prolestant j d*uh
caractère inquiet et ardent , au-
tre de cette modération , pro-
digua à Ce héros magnifique les
^noms les plus odieut , et fihit
par lui doiinér un souHlet. La
Noué, caliîiè jtts<][iie dans ses pre-
miers, moùvemeus , se borna k
fen^fôyet le brutal k sa fenimè ,
l^our réfhëdiéi* , dit-il , au «léran-
^enlenf fin âa ï-aisôn. » Cette mo-
dération s'iilicordoit avec ses prin-
cipes, à La cause «.de là fUrèur
ûes duels , a-t-il écrit , gît en^
nos erreurs et folies , et est un
faux honneur. C'est aut lierres
qu'où doit montrer sa valeur j,
et hasarder Hbrèmentsa vie. Mais
^uant à ceux qui vont précipitlint
leur valeur dans des querellés
personnelles , il faut croire qu'ils
ne s'estiment point k gratid prix.»
6a vailéUT et sa vertd n'éclatè-
rent pas moins^m 1578. Il ppssa
tu service desËtots^gcnéraaxdan?
i<ôtJÉ
565
les Pays-Bas, -Ot prisonnier le
comte a'Ëgmont a la prise de Ni-
hovë, et inspira une telle àrdenr
aux soldats , que , Ibm de piller^
ils négligèrent même* de recevoir
leur paie. On leur annonce que
leuirs toldes sodt arrivées a Menm';
ils répbhdent «qu'ils ne savent
point perdre à compter de l'ar-^
gent un temps qu'ils pèiiveut em-
ployer à vaincre. >» Le courage
de Là ffoùë ne Tempécha pas
d'être fait prisonnier eh iSSô ,
et il n'obtint sa liberté que ciîiq
ans après. Pendant lés troubles
de la Ligue , il se signala contre
elle. Les ligueurs ehtrépritèni le
i$iége dé Senlis en iSBg. Comùie
lés royalistes h'avoient pas de
fdrcés SiifTisântes pour attaquer
les assié^eàuâ , ils se bofnërent k
vouloir faire entrer dans la place
des munitions de guerre et de
bouché. Lès marchands ne vou-
lurent par les livrer sans aî*gént, et
les trâi tans refusèrent de l'a vabcèr.
« Oh \ ôh i dit La ^^oue , ce kerk
dont moi t^ui ihtAi la dépensé !
Garde son argent quiconque l'es-
timera plus que sdn hô'uiiéur.
Tandis que j'aurai une goutte de
sang et un arpent de terre, .\à
l'emploierai polir la défense de
l'état oii Dieu m'a fait naître. » U
engage aussitôt la terre des Tour-
nelles&ux iharchàndsqui dévoient
fournir lès munitions. Là Noue
continua dé servir avec gloire sou^^
Henri IV, qui a' voit une affection
particulière pour lui. Ce héros
bienfaisant peHt àù siège deLàhi-
ballele430Ût iSgi, le 17* jour
après avoir reçu un coup d'arqut-
buseh la tête, qui ne futihortel que
par l'impérilié ou la méchàncetô
du chirurgien , qui ne voulut j;.-
mais que La Noue fût trépané. Il
^jFut plcuréOës catholiques ètdes
prbtesians. Aux vertus du citoyen
et aux qualités du guerrier il joi-
guoit lc:j CQUiioissaiiCcs de i'houi^
/
553
NOUE
me de lettres. Il laissa des D^-
cours poUtique\ et militah^s ,
imprimés à Bâle par les soins de
Dafre^ne-Canaje , 1587 , in-4* >
qu'on estime encore , et qui ont
été imprimés plusieurs fois. Il
les composa pendant sa prisou.
Amîrautt , ministre protestant >
a ^crit sa Vie, Lejde, 1661 , inr4***
Ce livre, écrit d*un stjle dur, in-
correct , et dont les réflexions
sont languissantes , offre des re-
cherches ; mais il loue son héros
pourles choses les plus ordinaires
«e la vie. Koyez Momtlcc , n» L
tn. NOUE ( Od£t de la ), fils
aîné du précédent , fut employé
avec distinction au service de
Henri IV, qui Taimoit beaucoup ,
et qui lui en donna des preuves ,
lorsque ceprince'fît son entrée à
Paris en 1^94» Des sergens ve-
Doicnt d'arrêter l'équipage de La
Noue pour des eugagemcns que
son père a voit pris pour soute-
tenir son parti. Il alla se plain-
dre' au roi de cette insolence :
«, La Noue, lui dit publique-
ment le roi , il faut paver ses
• dettes; je paye bien les miennes. »
Ensuite le tirant à l'écart , il
lui donna ses pierreries pour les
engager aux créanciers k la place
de ce qui avoit été saisi. Ce brave
officier mourut vers 1618. Il est
auteur de plusieurs oiwrages qui
prouvent plus de piété que tïn
génie, et on j remarque, I. Para-
doxes , que les cuwersilés sont
plus nécessaires que les pros-
pérités , et qu'entre toutes , l'état
d'une étroite prison est lé plus
doux et le plus profitable , ou-
/ vrageen vers, La Rochelle, i588 ,
in-8". IL Vive description de la
tyrannie et des tyrans , avec les
moyens de se garanhir de leur
joug ^ Reims, iSjy , in-i6. HL
Poésies chrétiennes , Genève ,
15^4 > iû-80, ^ic.
NOUE
fin. NOtlE ( Stanislafs-Loiiî*
DK Vero de la ), comte de Vair , de
la même famille que. les précé-«.
deus, né au château de Nazel^
les près Chinon en 17^9 > le
cinq,uièine de six frères , qui y
tous à l'exemple de leurs .an^
cotres , servirent l'état. avec dis-
tinction. Entré dès l'âge de douze
ans au service , il se signala dans
nombre d'actions de la guerre
de 174 ï » et continua de se dis-
tinguer dans celle de 1766 , au
point qu'il obtint le commande-
ment d un corps de 1600 volon-
taires, à la tête desquels il se
fit beaucoup de réputation. Il fat
tué k l'affaire de Saxenhausen en
1760. Louis XV dit k cette oca-
siou : « Je viens de perdre uh
homme qui seroit devenu le Lau-
don deV France. » Le comte
de Vair, habile k se concilier
l'estime et ratt^Tchenoent de ses
égaux et de ses. supérieui^s, ne
l'étoit pas moins k gagx^r la
confiance et l'affection, du sol-
dat. Il cultivoit aussi les bellesr
lettres , sans négliger les devoirs
et l'étude de sa profession. Oa
a de lui un livre intitulé Nou-^
velles constitutions militaires
avec une tactique adaptée à leurs
principes , grand in-8*. imprimé
k Francfort (Paris ) en 1760, et
accompagné de 20 planches jfSO
taille-douce. Il s'y mgiitfi» aélé
partisan de l'ordre profond. Sa
Vie a été écrite par le vicomte
de Toustain , major de cavalerie»
qui l'a d^iée aux trois princes ,
enfans du duc de Chartres , sous
le titre de Précis historique sur
le comte de, Vair , commandant
le^rvolontaires de l'armée , in-8*» ,
Renues , 1782.
ly. NOUE (Denys de la ) ,
impiimeur de Paris ^ renommé
par son savoir, publia un gran4
nombre de belles éditions , parmi
\
r
NOUE
lescfaelles on distingue la Somme
de saint Thomas, et une Concor-
dance de la Bible , publiée en
i635 , et recherchée pour la net-
teté de l'impression eî Texacti-
tude de la correction. Il mourut
•n i6i5o.
V. NOUE ( N. la ) fameu:c fî-
aancter sur la fm du 17* siècle,
dont le faste et les dépenses ex-
cessives eôaçoient les plus grands
seigneurs du royaume, fît démolir
et reconstruire plusieurs fois le
superbe hôtel qu'il faisoit bâtir ;
«t lorsqu'il fut achevé , tout Paris
courut en foule voir ce magnifi-
que édifice. Un Gascon , s'étant
' promené dans tous les apparte-
mens , aperçut nnè porte qu'on
n'ouvrôit pomt. Il demanda ce
que c'étoit ? « C'est , lui dit-
x)n , un escalier dérobé. — Juste-
ment, repartit le Gascon ; dérové,
comme tout le resté de la mai-
son. » Les malversations de La
Noue .le firent condamner quel-
que temps après, en i7o5 , à neuf
ans de galères , et à être mis au
pilori. La nuit d'avant le jour
qu'il subit sa sentence ^ on afficha
au pilori ce quatrain,
D'iM fi«anci«f, jadis laquais 9
Ainsi la /oriune se joue,
}« vous teontre aujourd'hui la Noue ,
Vous verrex bientôt Bounralais.
\^ fléd'^^'^" se vérifia pou r Bour-
valais 1 certains égaras. ( Voyez
ce mot. ) 11 "éioit cependant plus
sage , et généretbc sans être pro-
digue. La Noue étoitau contraire
4m fou sans conduite , à qui ses
i>iens immenses avoicntl^inié la
tète, et qui ne ressembloit a Bour-
Talais que par l'obscarité ile son
extraction et la rapidité ae sa
fortune. ^.
f
tVL NOUE (Jean -Baptisa
^ovi.de la ), naquît à Incauic
NOUÉ
557
en 1701. Entraîné par son gojlt
pour le théâtre , il se fit comé*
(lien au sortir du collège , et dé-
buta à Lyon par lès premiers
rôles à l'âge de vingt ftns. Ayant
obtenu le privilège de lever une
troupe de comédiens pour le théâ-
tre de Rouen , il y resta cinq
ans , et passa de là à Lille. Sol-
licité , au nom du roi de Prusse ^
de se rendre à Berlin , il leva une
nouvelle troupe. La guerre qui
survint fit échouer ce projet : il fut
obligé de congédier ses acteurs, et
de les paver a ses dépens. 11 revint
alors a iParis , et débuta à Fon-
tainebleau , le t4 mai i^S^z, par
le comte d*Essex. On trouva
son jeu naturel , rempli d'intel-
ligence , de noblesse, de senti- >
ment , quoiqu'if eût contre lui
la figure et la taille. Comme il
étoit à la fois auteur et acteur,
la cour le chargea d*un Divertis-
sèment pour le mariage du dau-
phin. Il se trouva le concurrent
de Voltaire , qui composa pour
cette fête la princesse ae Navarre,
La Noue fit Zélisca, qui lui valut
la place de répétiteur des spec-
tacles des petits appartemens ,
avec 1000 livres de petision. Le
duc d'Orléans lai donna la di-
rection de son théâtre k Saint-
Cloud , a peu près dans le même
temps. Dégoûté de ha vie de co-^
médien , il la quitta , en 1757 ,
pour, achever quelques otttfmgi?*
dont il avoit traité le canevas ;
mais la mort Fenleva le i3 no-
vembre 1^1. Ses mœurs, son
caractère et sa probité le fai-
sbient rechercher par les person-
nes les plus respectables. LesG&u-»
vres de théâtre de La Noue ont
été publiées a Paris*, 1766, in-ia.
Les piècies qui composent ce recueil
sont , I. Mahomet second , tra-
gédie , représentée le '23 février
1759. Le slj'le de celte pièce est
inégal y le dialogue enflé et pen
5Go NOUL
lutine ifersum. C'est la traduc-
, tion d'une pièce apocryphe. II.
Bedce preshyteti opuscuJa , Co-
logoe, i537 , in-fol. C'est un re-
(^ucil de tous, les ouvrages du
vénérable Bède sur la phy-
sique , sur le calendrier , et sur
la chronologie , continuée jusqu'à
l'année xb'Sx- Cette édition a été
faite sur un ancien manuscrit ;
les notes en sont estimées. III. De
numeris libri duo , quorum prior
iogisticen et vèterum numbrandi
consuetudiiiem . posterior theo-
remata numerorum complectitur,
Pariffî , i539 , in'4'*« IV. Une Tra-
duction latine de la géographie de
J^tolomée , Cologne , io4o«
* NOULIS (Nicolas Petrineau
des ) , échevin à Angers , sa pa-
trie, où il mourut en 1709, est
connu par une Histoire des rois
de Sicile et de Naples de la
maison d'Anjou , imprimée à
.Paris en 1707 , in-4'. Il se pro-
posoil de composer une Histoire
d Anjou , qui n'a pas eu lieu ,
quoique le prospectus en ait été
imprimé.
tî^OULLEMT (Jean-Baptiste),
^ h Saint-Brieuc en iôo4 î de
parens distingués dans la magis-
trature , entra dans la congréga-
tion de l'Oratoire , et devint ar-
chidiacre de Saint-Brieuc en i659j
puis théologal en 1640. Il avoit
du talent pour la chaire efr prê-
cha av^c applai; • -isement àSaiut-
lilalo , à Paris, et dans plusieurs
Autres villes. Son zèle imprudent
Payant engagé dans de fausses
démarches, La Barde, son c^êque,
l'interdit de tontes fonctions ec-
clésiastiques dans son diocèse.
Noulieaa composa plusieurs
Ecrits et Factums pour sa dé-
fense \ mais ne pouvant réussir à
faire lever son interdit , il fit
pendant trois ans sept lieues par
NOUft
jour , pwir se rendre a Saint*
Quajr , dans le diocèse de Dole ,
afin d'y dire la messe. Il mourut
vers 1662 , âgé d'environ 68 ans.
On a de lui , I. Politique chré-
tienne et eeclésiastique , pour
chacun de tous messieurs de
rassemblée générale du clergé ,
en i665 et 1666 , vol. in-is. II.
\J Esprit du christianisme dans le
saint sacrifice de la Messe , in-
12. III. Traité de F extinction
des procès , in- 12. IV. De Vusage
canonique des biens de V Eglise,
in- 12. V. Diverses pièces latines
et françaises j sur les libertés de
r Eglise gallicane , Paris, i6G5
et 1666, in-4®.
I. NOURRISSON, rqrcz Lor-
rain , n° III , et Cbemim yU^ I.
IL NOURRISSON ( GuiU. ) ,
né à Amhert en Auvergne, vint
se fîxer à Lyon , oit il acquit
une grande réputation en hor-
logerie, 11 y répara la célèbre
horloge de Lippius , et y ajouta
plusieurs pièces de son invention.
NOURRY ( dom Nicolas le ) ,
né à Dieppe en 1647 > hénédic-
tin de la congrégation dé Saint-
AJaur en i665 , mourut à Pan$
le i4 niars 1724 > à 77 ans. L'^-
dition des OEuvres de Cassîb*-
dore est le fruit de son travail
et de celui de dom Garet son coj^
frère, ^owrry .travailla wéÈ^Ùottk
Jean du Cnesne et dom Julien
Beltnisè a VédàfiSn des OEuvres
de saint Ambroise , qu'ilcontiuua
avec dom .(Jacques Friches. On
a delu^ vol. sous le titre d'Ap"
paratLs ad Bibliotheùam Patrum ,
Paristts, in-folio , 1703 et i^iS.
Le ipremier volume est rare , et le
segond plus commun' : on les a
joints à la Bibliôthèique des Pèresy
[ deMarguerin de La Bigoe,Ly6n^
f 1677 , 27 vol. in-^L i et avec
. NOUS
l'Index de Siméon de Saînte-
Ctoix , Gênes -, 170^ , in-folio.
Le tout forme 3o Yoliunes. Il y
en a qui y joignent Bibliotheca
Patrumprimitivœ Ecclesiœ^y orî^
1680 , in-fol. La collection de
dom Le Nourry renferme des
dissertations remplies de recher-
ches curieuses et savantes sur
la vie , les écrits et les senti-
mens des Pères , dont il éclaircit
un grand nombre de passages
^fficiles. ^a saine critique dont
cet oavragé est rempli a fait
regietter aux savans qu'il n'ait
pas exécute son projet d'une
seconde édition de la Bibliothè-
que des Pères Suivant le même
plan. On a encore de lui une
Dissertation sur le Traité De
mortihus persecutorum , Paris
1710, in-8<*. Il prétend, mal-à-
Sropos , que ce Traité n est point
e Lactance , mais de Lucius
Câeçilius. «r Le style du Père \je
Hoxnevy , dit Dupin , est simple ,
pur et facile. Il est exact dans
ses citations, modeste dans sa
critique , et juste dans sts con-
jectures^.
*NOUSHlRVAN,roî de Perse,
qui mourut ,' dit-on , en 679 ,
uxt célèbre par ses vertus et sa
sage administration. Sande rap-
porte de lui plusieurs traits admi-
rables , et sur-tout de sages ins-
tructions k spn fils , que l'abbé
Fourmont nous a données , tra-
' duites d'un manuscrit turc ; mais
îl j ft tonte apparence que c'est
' une morale mise en action , et le
Sortrait d'un roi tel qu'on VO14-
roit qu'il fût ; on en cite l'^neC-
dote suivante : Étant k la chasse^
et pressé par la faim , il fit pré-
parer un repas de gibier qu'il
avoit tué, mais il n'avoit point
4e sel ; il en envoya chercher au vil-
' lage le plus prochain , et défei^-
liit de le preodre «ans le payer.
T. xu.
NOWÊ
56i
« Quel mal arriveroit-il ^ dit ma
des courtisans , si l'on ne payoit
pas un peu de sel ? — Si le sou-
verain , répond Noushirvan ,
cueille une pomme dans le jar-
din de son sujet , le lendemain
les courtisans dépouilleront Tar-
'bre. »
♦ NpUVELET (Clandc-Étien-
ne), natif de Falloyre en Sa-
voie, bénédictin , se signala par-
mi les prédicateurs de la Ligu^.
Son nom mérite sur-tout d'étr«
Lvré a l'exécration de la posté-
rité pour son Hymne triompfuiU
au roi , sur teguiiable justice
que S, M, fit des rebelles la veille
et le jour de Im saint Lojs
1572.
♦ NOUVELLON ( Nicolas l'H^
riticr) , né dans la Normandie ,
fnort k Paris en 168 1 , fut d'abord
mousquetaire et officier aux gar-
des françaises , en outre nommé
historiographe du roi , et il exer-
ça la charge de trésorier. Qn a
lie lui, l. Amphitryon yOii Hercule
furieux , tragédie en cinq actes ,
en vers, imprimée a Paris en idZg «
în-4'. IL te grand Clovis , pre^
mier roi chrétien^ tragi-comédie^
Paris , i635 : il n'y a que l'épître
dédicatoire d'imprimée , précé-
dée ' du frontispice de la pièce ,
laquelle n'a jamais été imprimée*
lli. Plusieurs fipésieà msérées
dans les divers recueils da
temps.
♦ NOWEL ( Alexandre ) , né k
Réad , au comté de Lancaster ,
successivement maître d'école et
chanoine k Westminster , doyep
de Saint - Paul , sous le règne
d'Elizabeth , a écrit plusieurs oi/tr
vrafes dirigés contre l'Éj^ise* rorr
mame, et est auteur de deux Caté»
chismes, dont l'un, poly'glotte,est
en latin , en grec et ennébreu. U
36
5Gi
WOY*
à recneHH dans la Biblîothèqne
de Colton plusieurs anciens ma*
nuscrits qui ont été transférés
dans le musée britannique. Il
mourut en iQba.
* NO¥ (WiHiam) procureur-
général sous le règne de Char-
les l'Snatii'de Sain^-Bunan, dans
le comté de GomouaiUes , exçel-
Tcnt jurisconsulfte , fut représen-
tant du bourg ' d'Helston ^ sous
deux parlemens consécutifs ,ver$
la fin du régné du roi Jacques ,
et de Saint-Yves , en 1625. Il se
montra l'un des plus ardens ad-
versaires de la prérogative roj aïel
lia course l'àttacbà en i65i , en
le nommant procureur-général ,
et le parti populaire regretta
d^autantplus sa défection, cyi'il
étoit fort babile. 11 mourut en
1634 ) laissant plusieurs ouvra-
ges qui sont une preuve de ses
talens et de ses connoissanceâ. !•
Traité ^es principes et des maxi-
mes des lois d* Angleterre , ï64i >
^-4" > réimprimé ensuite în-8*'et
în-i2. II. Le parfait notaire ,
i635, m-4*. III. Rapports sous la
reine Èlizàbeth , le roi Jof'ques ,
et sous Charlçs premier* , i656,
in-fol. iV. Le parfait juriscorÙ-
suite ,' etc. , 1661 ,.in-8*.
l. NOYER (do). Toj. CASTEt,
ïi^V.
fil. NOYEïVt Antfe-Marguerîle
Petit , femme du ) , née à Dllmés
vers Tan i665. Sa jnèi;e, étant 4fi la
famille du Père Cottôn , confesseur
de Henri IV , eile abjura le pro-
testantisme dans lequel elle étoit
née , et épousa du Ji>oyer, gentil-
homme de beaucoup d'esprit et
d'une famille distinguée. Quoi-
qu'elle ne se piquât pas a'^nne
'fidélité conjugale bien scrupù-
Jeiise , elle étoit èxtrêmemeui ja-
iouse. Çîîtt^j1rfs?i'dB , jbirite'a sop
. * ' ' '
peluchant pour lé c^alVinlsme ^
mit la désiii>ion dajtis leur ipétiage^
RIad. du Noyer passk en Hollande
avec $es deux filles^ pourprofeis-
ser plus librement la religioà
?[u'elle avoit quittée. Sa plumé
ùt une ressourcé dans ce pays
de liberté. Elle écrivit des Lettres
historiques dune dame de Parii
à une dame de province, en 5 vol,
in-iQ. Les dernières éditions de-,
puis celle de Londres lySj soï^t
en 9 petits vol. in-12 , parce qu'on
y a ajouté les Mémoires de Mad*.
du Noyer et une suite à ses Let^
très. Elles sont semées d'anec^
dotes , dont quelques-unes sont
vraies , mais la plupart' fausses
ou hasardées. Elle rama^soît les
sottises de la province , et on les
preuoit dans les pays étrangers
pour les nouvelles de la' cour.
Elle écrivoit avec plus de facilité
que de délicatesse.' Son style est
âi0tis , et ses plaisanteries De
sont pas totijours de bon goût.
L'exemple de Mad. du Noyer fuit
suivi par une fodl^ de barbouif-
tents de papier , qui se métamorr
phosèrent, en Hollande ^ en mî>-
n?str/^ , en plénipotentiaires « et
qui \ 'dans des écrite satiriques »
ihsultèrent les soùv^erains en pré-
tendant les régenter. Mad. du
^oyer mourut en 1729 , avec la
réputation d'unie femh^ç aussi bi-
zarre qu'ingénieuse. /Elle avoit
paru" à la cour , où è^Ie se coiv-
vrît de ridicule par sa hauteur 9
et âvoitvécu long-temps eh pro-
vince , où elle recueillit les ri-
sées par des laux airs de çouir.
Ses mémoires , imprimés sépa-
rément eu ui;^ Vol. în-i2, ne
donnent pas Une ,grandè idée de
.la solidité'de son caractère , quoi-
.qu^èllç les eA* écrits en, partie
pour faire son apologie. On a
imprimé une 3dtire contre elle »
'assez plsfte', iiuituléë f^e Ma^
' rià'gé pNciptté'y comédie Qp troï»
NOZZ
Actes , en prose , Utrediit , i7i3 ,
I. NOYERS (Hugues de) ,
évêque d'Auxerre en ii83 , d'une
famille noble , et d'un caractère
fort violent , eut avec Pierre de
Courtenai, comte d'Auxerre , des
démêlés qui le portèrent à l'ex-
communier. J^ comte , pour
s'en venger , chassa tous les ec-
clésiastiûues de l'église cathé-
drale^ L'excommunication , qui
dura assez lôn^-temps , fut enfin
levée , à condition que le comte
déterreroit un enfant qu'il avoit
enterré dans une salle de l'évê-
ché , et que , pieds nus et en
chemise, il Tapporleroit dans le
cimetière ; ce qui fut exécuté a la
vue de tout le peuple. Hugues
mourut en i'2o6.
II. NOYERS (Miîès de),
an'ière - petit - neveu du précé-
dent , fait bouteillier de France en
i3o2 par Philippe -le -Bel , au-
quel il rendit de grands services.
il se démit de cet état pour être
Ï)orfe-6riflarame ; et en cette qua-
ité il se trouva , l'an i5a8 , à la
bataille de Gassel. L'aviâ qu'il
donna à propos , avant l'action ,
à Philippe de Valois près d'être
enlevé par les Flamands , fut la
cause au salut de ce prince et de
la victoire. Il combattit aussi à
la bataille de Crécî , en i346. 11
avoit conseillé au roi de remettre
le combat au lendemain. On
goûta son avis ,' mais on ne le
suivit pas , et les Anglais nous
battirent. Il fut nommé exécutt'ur
du testament de Louis Hutiii , et
mourut en i35o. Sa maison s'ctci-
guit en i4iS.
in. NOYERS (des)- Voyez
•SlTBI-Ét.
. * I. NOZZOUNI (Ptolomée) ,
né 4'uiie lamiJJie- noble de Ptse en
NUCK 565
r56Q , cultiva les belles - lettres
qu'il professa pendant trente ans
environ , et mourut a l'âge de 74
ans. On a de lui les poèmes sui-
vans : I. // verme da seta. II. If
mariirio di S, Cristina, III. VA^
dorazione de' Magi.. IV. La Ri-
surrezione di Lazaro, V. Sarde-
gna ricuperàta. Il avoit écrit une
partie de ces poèmes en latin dans
sa première jeunesse. On ne peut
dissimuler les défauts qui %^y ren-
eontrent , mais ils sont rachetés
par de grandes beautés.
^ II. NOZZOLINI ( Annibal ) ,
Florentin, vivoit dans le i6« siècle;
il a traduit en vers libres VEnlè-
vement de Pi^serpine par Clau-
dieii. On a encore de lui quelques
pièces de Poésies»
* NUADO (Antoine) , de
Cagliari en Sardaigne , profes-
seur de logique à Trêves vers la
fin du 16* siècle et au commen-
cement du suivant , a donné , I.
Orazione nelF entrata di Giarn-
batista Zeno podesta c capitana
meritissimo di Tr^vigi^ etc. Tre-
vigi , î6o3 , in-4''. Oratio fune-
bris in exequiis funestis Jiisti
Gauri Tannsii prœstarttissinii
rectoris, etc. Tarvisii, 160a, in-4*«
* ÎÏUCCI (Avapzino), de
Castello dans l'Ombrie , aprèïs
avoir fait une étude particulière
des bas-reliefs , des statues et des
peintures rmnatiies , entra dans
l'école de Nicolas Pomarancio , et
le seconda dans tous les travaux
qu'il entreprit pour les papes de
ce temps. Il mit la main h tous
les ouvrages de peinture qu'or-
donna le célèbre pape Sixte V.
On voit pi a sieurs morccfn^ de
Nncoi dans les principal (e^j^i^ies
de .Rome. 11 mourut vd^i&/6\y
âgé de 77 ans. >** }
* NUCK ( Antoine ) , mort' vers
•564 NUES
r«n.i692 , exerça d'abord la mé-
decine k La Haje et ensaite a
Leyde , où il professa i'aDatomie
et la chirurgie , et fut président
du collège des chirurgiens. Nuck ,
célèbre par ses travaux el ses
découvertes anatomîques , est au-
teur , I. De vasis aqiiosis ocuti ,
Leida? , i685. II. De ductu sali-
vaîi novO , saliva y ductibus aquo-
sis , et humore aqueo ocu/o-
rum , Lugduni Batavorum , i685 ,
in- 12 ; ibidem , 1690, 1695 , în-8*,
sous le titre de Siahgrapkia et
ductuum aquosorum anatome no-
va. III. Jlaenographia curiosa et
uteri fœminei anatome nova ,
cum epistoht ad amicum de in-
vent is novis y ibidem , 1692, 1696,
in-80 , avec la dissertation, De
motii bilis circulari , par Mau-
rice Van Revershost , ibidem ,
1J23, in-80. IV. Operationes et
expérimenta chinirgica ,Lugduni
Batavorum , 1692 , in - S*» ; ibi-
dem , 1696 , 1714 > 1733 , in-8" ;
lenae , 1698 , in-^».
* NU C ÛL A ( Horace ) , de
Tet'ni , écrivit en latin , en cinq
livres , V Histoire de la guerre, de
Charles- Quint en Afrique , qui
fut imprimée à Rome en i552.
Cette histoire est estimée, tant à
cause de Télégance du stylé' , que
pour les brillantes descriptions qui
s'y trouvent.' Nucula est compté
au nombre des meilleurs histo-
riens du 16* siècle.
* NT3ESSARIUS ou a Nova
Aquila ( Herman ) , comte du
saint empire romain , né dans le
duché de Juliers , prévôt de Té-
.glise métropolitaine de Cologne,
et de la collégiale d'Aix-la-ëha-
• pelle y fut envoyé par Charles
d'Autriche , roi (TEspagne , pour
solliciter la couronne impériale
auprès des princes d'Allemagne ,
^^ movtrut çn i55o ^ k 90 ans, à
NUGE
la diète d'Ausbourg, assemblée
par ordre de Charles-Quint. Ou
a de lui , I. De origine et sedi^.
bus priscorum Francorum , Bâle ,
i532 , dans les Sermones convi-
vales dePeutinger, édition d'Iène,
et dans Divœus , édition de LoU'
vain , 1767. II. De Gallid Bel-
gicd commenîariolus , Anvers ,
i584. Il y a des remarques cu-
rieuses que quelques critiques ont
traitées trop lestement. \l\,Adno-
tationes atiquot tierbarum , dans
THerbier a'Othon Bronsfeld ,
Bàle, i54o. IV. Fita Caroli Ma-
gni per Eginkardum scripta , Co-
logne , 1 521 : il est le premier
éditeur de cet ouvrage. V. Co/*-
mina a/iquot / quibus historia
mortis Jesu in septem horas
distributa est , Leipsick, 1592,
avec les Hymnes de George Fa-
bricius. On l'a accusé d'être l'au-
teur des lÀtterœ obscuronim vi-
rorum, ( V. Gbatius , n" U , Reucb-
hiv ^ et Hutte», n* I.) Il s'étoit
d(^claré l'ami et le protecteur de
Luther , mais dans la suite il fut
un de ses plus zélés adversaires.
* I. NUGENT ( Robert, comte
de ) , gentilhomme anglais , d'une
ancienne famille du comté de West-
meath eu Irlande, né en 1 709,mort
en 1788, élevé dans la religion ca
tholique qu'il quitta pour avoir une
place au parlement d'Angleterre
en 1741» fut aussi nommé con-
trôleur de la chambre du prince
de Galles ; en 1754 > commissaire
du trésor f représentant de Bristol
et siégea au parlement jusqu'en
1 774» où il fut réélu pour Saint-Ma-
wel ; en 1 766 il fut commissaire du
commerce et des plantations , et
créé pair sous le litre de baron
de Nugent , vicomte de Clare.
On a de lui, I. Un Recueil à^Odes
et dEpitres y imprimé en 1738,
dont on fait beaucoup de cas.
II. Une Odû au gsnrs huatain ,
NUMA
imprimée en 174*- HI. yéra
atlfessés à la reine , avec les
Etrennes d^une manufacture ir^
landaise, IV. f^ers en Vhonneur
de Jeu ladjr Townshend.
♦ IL NUGENT ( Thomas ) ,
écrivain irlandais , et docteur en
ûjfoiX. , mort a Londres en 1772 ,
a publié , L Un Vayace en Eu"
iro/>e, 4 vol» II. Traauclion en
anglais des grammaires latine et
grecque de Port - Rojal. IIL Le
Dictionnaire de poche de la langue
française* IV. Fbcabulaire usuel
des Racines grecques y i vol. in~8°.
NUIT (Mjthol.), déesse des
ténèbres , fille du Chaos , et
femme de l'Ërèbe. Elle enfanta
plusieurs monstres qui ^assié-
siégoient Fenlrée des enfers. Hé-
siode compte parmi ses en fans
le Travail , la Misère , les Des-
tins, les Parques, les Hespéri-
des , Némésis , la Tromperie ,
TAmour , les Contentions , la
Vieillesse, et la Mort. Virgile met
aussi à la porte du royaume de
Pluton une foule de monstres
malfaisans qui sont à peu près
les mêmes. Les pemtt*es et ies
poètes représentent la Nuit avec
des habits noirs parsemés d'é-
toiles , tenant à sa main un scep-
tre de plomb , et traînée dans
un char d'ébène , par deux che-
vaux dont les ailes ressemblent à
celles des chauve-souris.
t NUMA-POMPILIUS, élu
par le sénat romain pour suc-
céder à Homulus , l'an 714 avant
.fésus- Christ, étoit un homme
rI*environ ^o ans, plein d'hon-
neur. Retiré à la campagne de-
puis long - temps ,. il ne s'occu-
poit que de l'étude des lois et du
cidte religieux. Le mariage qu'il
nvoit fait avec Tatia , lille de ce
!l[atius qui partàgeoit la royauté
T. XII.
NUMA
565
avec Romuli»Sy n'avoit pu- reu**
sager à quitter sa retraite. Il (al-
fut , pour lui faire acecpter le
sceptre , que ses proches et ses
compatriotes joignissent leurs
instances à celles des ambassa-
deiivs romains. Numa n'avoil
point les quahtés guerrières de
son prédécesseur ; mais il fut un-
grand roi par ses seules vertus po-
litiques. Les Romains étoicnt na-
turellement féroces et indociles; it
leur falloit un frein ; N<uma le leur
donna, en leur inspirant l'ainour
des lois et le respect des dieux.
Il s'étoit répandu une opinion
qu'il avoit des entretiens secrets
avec la nymphe Egéric : il en pro-
fita , pour faire croire au peuple
qu'il ne faisoit rien que par le&
conseils de cette nymphe. Le plus
beau trait de la politique de
Numa est la distribution qu'il fit
des citoyens romains par arts,
et par métiers. Jusqu'alors Rome
avoit été comme partagée en deux
factions, à cause de la distinction
Sui subsistoit toujours entre les-
omains et les Sabins. Par la.
nouvelle distribution , chacun ^e
trouva porté à otiblier les an-
ciennes partialités , ^pour ne plus
songer qu'aux intérêts du corps
ail il étoit entré. Pour attacher
de plusenplus les Romains à la.
culture des terres, il les distribua,
par bourgades , leur donna des:
inspecteurs et des surveillans. Il
visitoit souvent lui-même ies tra-
vaux de la campagne , et nom-
moit aux emplois ceux hu'il con-
noissoit laborieux, appliqués et-
industrieux. Il mourut l'an êy%
avant Jésus - Christ , après un
règne de ^1 ans. Ce bon roi em-
porta avcQ lui les regrets, non
seulement de ses sujets , mais en-
core des peuples voisins. Ils s'em-
pressèrent to43 d'assister k ses
funérailles. J^orsque, dans Tadmi-
rable sixième livre de l'Enéide ,
56.
566 NUMÂ
Virgile peint , avec autant de
grandeur (jue de grâces les
oinmes qui ont illustré sa patrie,
ii -n'oublie pas de dooner a JSuma
Véloge qui lui convient le mieux :
0km proeul ilîe autent ramii insignis olivet ,
iacrsferens ? noseo crints incanaque ntenta >
JBUps Romani , primam qui legiàas urbtm
Fundabit,.,.
Parmi les établissemens que ce
prince fit pour la religion, on peut
remarquer, 1. Le Collège des
pontifes. Le premier d'entre eux
étoit appelé le souverain pontiiê.
II. Celui des Flamines , ainsi
nommés à cause du voile couleur
de feu qu*ils portoienC ( Flam-
meum ). lll. Celui des Festales ,
vierges consacrées au culte de la
déesse Vesta. IV^ Celui des prê-
tres Saïiens. V. Celui des Augu-
fvs. VL II distingua les jours en
ftistes et néfastes , c'est-à-dire ,
en jours de fêtes et en jouris ou-
vrables. VIL Enfin, il divisa Tan-
née en douze mois. Plusieurs au-
teurs ont cru que ce prince éloit
parvenu k reconnoître Pexisteace
d'un seul Dieu; qu'il en faisoit
mention dans ses livres ; qii'il dé-
fendit de représenter la divinité
sous aucune forme corporelle , et
qu'en conséquence les Romains
n'eurent, pendant plus d'un siècle
éi demi , aucunes statues dans'
leurs temples. Mais tout ce que
nous apprenons du culte religieux
de ce peuple ne sert point à
confirmer cette opinion -, et l'idée
Sue l'histoire nous a laissée de-
Puma - Pompilius la contredit
dilvertement. Presque toute» ses
institutions se ressentent des opi-
nions du pag»nisme. « Telle est,
dit Voltaire, la foiblesse du genre
humain, et telle est sa pervertie,
qu'il vaut mieux sans doute pour
lui d^être subjugué par toutes les
superstitions p<ji[3simes , pourvu
qu'elles ne soient point meur-
trièt es, que de vivre san* religion^ I
■NU MI
L'homme a toujours eu besoîa
d'un frein; et quoiqu'il fût, ridicule
de sacrifier aux Sylva ins , aux
Naïades , il étoit bien plus utile
d'adorer ces images fantastiques
de la divinité que de se livrer à
l'athéisme. »
NUMÉNIUS, philosophe grec
du 2* siècle , natif d'Apamée ,
ville de Sjrié, siùvoit les opinions
de Pj thagore et de Platon , qu'il
tâchoit de concilier ensemble. Il
prétendoit que Platon avoit tiré
de Mojse ce qu'il dit de Dieu
et de la création du monde.
« Qu'^est-ce que Platon , disoit-il,
sinon Moy^e parlant athénien ?. »
Il ne nous reste de Numénius que,
des fragmens , qui se trouvent
dans Qriçène , Eusèbe , etc. Ce
philosophe étoit un modèle de
sagesse.
NUMÉRIEN ( Marcus Aure.
liusNumerianus)', empereur ro-<
main , £ils de Car us , suivit son
père en Orieal;, étant déjà César,
et il lui succéda avec son frère
Carin, au moÂs de janvier !284«
Il fut tué par la perfidie d'Arrius
Aper , son beau-père , a.u mois
de septembre suivant. Les affai-
res de l'état a voient été son uui^
que occupation , et les sctences
son seul amufiement. ( Voyez IVi{-
MESifiN , u"" Ilil. ) Il s'^étoit fait ai-^
mer de ses sujets et admirer des
savans. Aper poignarda Numé-
rien dans, sa litière, cp'ilfit re-
fermer après. Il l'accompagnoit ,
comme si le prince eûtiété vivant,
dans Fespérance de trouver une
occasion favorable de se faire dé-
clarer empereur; mais l'infection
du cadavre trahit son crime , et
il en subit sur-le-champ la peine.
NUMÉRIÛS, gouverneur delà
Gaule narbonnaise. Vojez ' Del-
PHIDIUS.
I^UMITOR, fik de Proea<
NUNÈ
roi d'Albe , et frère d'Amulîas.
Procas, en mourant l'an 795
avant Jésus - Christ , le fît .héri-
tier d,e sa couronne avec Amu-
lius , a condition qu'ils règne-
roient tour - à - tour d'année en
année ; mais AmuHus s'^empara
du trône, et donna l'exclusion k
Numitor , dont il fit mourir le fîls
nommé Lausus. Il contraiguit en-
suite Rhea-Sjlvia, fille unique de
iVuraitor, d'entrer parmi les ves-
tales. Cette princesse, étant deve-
nue enceinte malgré ces précau-
tions , publia que c'étoit du dieu
Mars , et accoucha de Rémus et
de Romulus. J^rsqu'Àmulius en
fut insti'uit, il fit enfermer la mère
dans une étroite prison , et jeter
les enfans dans le Tibre. Ceux
qui éloieut chargés de cet ordre
crurent qu'il sulTipoît de les ex-
poser dans leur berceau sur ce
fleuve. Après avoir flotté quelque
temps au gré des eaux , ils furent
jetés à bord , où ils restèrent jus-
qn% ce qu'unie louve , ou plutôt
une nourrice nommée Lupa, des-
cendue des montagnes voisines ,
accourut aux cris des enfans et les
dUaita. Ils chassèrent dans la suitç
l'usurpateur du trône et y réta-
blirent leur aïeul l'an ^54 avant
JésuS'Christ.
NUNDINA (M^thol.), déesse
que les Romains ' invoquoient
quand ils dounoient un nom à
leurs enfans : ce qu'ils faisoient
le neuvième jour après leur nais-
sance*
* NUNÈS ( Pedro de ) , de l'école
espagnole, né à Séville en 1640,
mort dans la même ville en 1700 ,•
f peignit Vhistoire et le portrait,
mitaleurduGuerchin,qu'ilcouip-
toitau nombre de ses maîtres ,
son dessin est correct , sa touche
ferme , son coloria vigoureux ,
ses couleurs bien fondueS; et il se
WUNN
567
distingue sur-^out par la force et
la vérité de l'expression.
I. NUNNEZ ou NoNNius (Ferdi-
nand) , critique espagnol , connu
aussi sous le nom de Pincianus ,
parce qu'il étoit de Pincia , près
de Valladolid , introduisit le pre-
mier en Espagne le goût de l'é-
tude de la langue grecque. Ce
savant modeste , quoiqu'il fût de
l'illustre maison des Guzman ,
ne crut pas se déshonorer en
professant les belles-lettres à Al-
cala et k Salamanque. Il mourut
en i55a , dans un âge fort avancé.
Il ordonna qu'on ne mettfoit sur
son tombeau que ces mots : a Léft
mort est le plus grand bien de
la^vie.» On estime sur-tout ses
Commentaires sur'PYiuej sur Pomr
ftooius Mêla, et sur Sdnèqua. Ou
ui doit aussi en partie la P^ersion
latiue des Septante , imprimée
dans la Polyglotte de Ximénès.
Le roi Ferdinand - le - Catholique
Ije mit à la tête de ses finances. Il
laissa k l'université de Salamau-
aue une grande et curieuse biblio* ^
lèquc , dans laquelle ou trouve
beaucoup de manuscrits grecs qu'il
a voit achetés fort cher en Italie.
* IL NU N NEZ ou Nonnius
( Alvarez) , né k Frarinala.en Es-
pagne , se fit , au 16* siècfe , une
réputation distiilguée par ses ta-
leus dans la chirurgie et par l'ou-
vrage suivant : Annotatwnes ad
Ubros duos Francisci Arcâsi dé
rectd curandorum vulnerum ra*
tioiw , Antverpiae , iS*]^, in-8°.
* m, NUNNKZ ( Ambroîse) ,
docteur et professeur de. méde-
cine en l'université dé Salaman-
que , chevalier de l'ordre du
Christ , né k Lisbonne vers Tan
i52() , exerça sa profession k Se*
ville , k Madrid, et,, de retour
dans sa patrie , le roi de Pbrlttm
^
568
NUNN
gai le nomma son premier méde-
cin. Deux ouvrages qu'il publia à
l'âge de 74 ans ( fruits de sa lon-
gue expérience ) sont intitulés ,
I. Enarrationes in priores très
hbros Aphorismorum Hippocra-
iis , Conimbriae, 1600, in- fol.
II. De peste liber, ibidem, 1601,
in-4° ) Madrid , i648 , en langue
castillane , sous le titre de 2>a-
tadô universal de la peste, An-
toine NuNKEZ , né a Zamora , a
publié à Salamanque un Com-
mentaire in - 4° sur le premier
et le troisième chapitre de l'ou-
vrage de Galien , De differentiis
febrium, Jérôme Nunnez a laissé
àiQS Remarques , in Galenum de
venœ sectione, Lisbonne, in-4* ,
et ensuite à Anvers , sous le même
format. C*est peut-être le même
que Jérôme Munnez - Bamirez ,
auquel on doit , De curandi ra-
tione per sanguinis missionem ,
et un Traité des poids et me-
sures des Romains , des Grecs et
des anciens Espagnols. On a
d'Alfonse Ntjnnez , De pulsuutn
essentid, differentiis 3 cognitioney
causis et prognosticis , Salman-
licae , 1606. Christophe Nunnez,
premier professeur de médecine
en l'université d'Alcala-de-He-
narez , a donné k Madrid , en
i6i3, in-4® , un ouvrage intitulé:
De coe tione et putritudine, Em-
manuel NuNNEZ est auteur d'un
ouvrage dédié au prince de Por-
tugal , Henri , cardinal infant ,
portant pour titre : Libellas de
lactiis organo , in quo multa
adversùs philosophos et medicos
differuntur, Oljssiponae , i5d7,
i558 , in-8*». Cn François Nun-
NBE , docteur-médecin à Alcala ,
a publié , Del parto hwnano ,
Sarragosse , 1608 , et Alcala ^
1680, in-8*. Enfin , on a de
François Nuki^ez , de Oria , doc-
teur en médecine, et célèbre dans
la poésie latine , Regimiento y
NUZZ
avisos de sanidad, Madrid , iSSg,
iSya, in-8<'. '
IV. NUNNEZ. Foj. NoïTwioj;
- — Blasco — et Balboa.
» NURNBERGER ( Jean-Char-
ies-Baptisfe ) , professeur au
gymnase de Dortmund > mort
dans cet^e ville le i5 mai 1807 ,
né en 1762 à Goldkronacn ,
est coiirm par quelques /i/v^i/c-
tions insérées dans TAliemagne
littéraire de Mensel et dans d'au-
très ouvrages.
* NUVOLETTI (Jean Pelie-
GRiN ) , né dans le territoire de
Modène , pratiqua la chirurgie à
Imola et ensuite à Fauo. On a de
lui Faggi sceiti di chirurgia ,
publiés à Padoue en X'ji'5 , et
une Lettre écrite a Rodolphe,
comte de Monte-Vecchio , rela-
tivement à la naissance d'un mons-
tre dont une femme avoit accou-
ché dans le comté de Fano le
i"août 1713, Fano, 1714-
* NUVOSTELLA (Jean-Geor-
ge ) , fils d'un Allemand de Ma-
gonza , excellent graveur en bois,
dont on voit des portraits et de»
gravures en bois dans la Jéru-
salem délivrée du Tasse de Ber-
nard Castelli , in-4'*, de la pre-
mière édition de Gênes. C'est
dans cette ville que naquit Jean
George Nuvostelia. Son père Fê-
le va dans sa profession , et il ap-
prit le dessin sous Castelli. On a
de lui , gravées en bois, les Figu-
res de l'Enéide de Virgile , et les
Vies des Saints-Pères , dessinées
par Antonio Tempeâta , pour
l'imprimerie de Médicis. Knvo-
stella mourut à Rome en 1624 7
âgé de 5o ans.
* I. NUZZÏ ( Ferdina^nd ) , né
le 10 septembre i645 à Orte ,
NYCT
énns Vëlat ecclésiastique , après
âToir étudié les belles-lettres k
Boq^ie, fréquenta le barreati et
se rendit habile dans le droit ;
ses talens et son mérite détermi-
nèrent Innocent XI à le nommer
: commissaire de la chambre apos-
tolique , et chanoine de la basi-
lique du Vatican. Innocent XII
lui confia l'emploi de secrétaire
de concile ; il devint ensuite as-
sesseur du saint-office. Sous Clé-
ment XI il fut élevé aux hon-
neurs de la pourpre , et obtint
ensuite révêché d*Orvieto , dont
il ne jouit que pendant deu:(
ans 9 car il mourut le 3o novem-
bre 1717» On a de lui Discorso
intomo alla coltwazione délia
campagna di iZoma, Rome , 1702,
in-folio.
* n. NUZZI (Innocent ), pa-
tricien romain , caméiier d'hon-
neur de Benoit XIV 9 et neveu
de Ferdinand Nuzzi , a traduit
en italien l'Histoire de la cons-
titution de la bulle Unigenitus ,
écrite en français par Pierre Fran-
çois Laifiteau y d'abord jésuite et
ensuite évéque de Sisteron > et la
publia en 174^ ( Rome ) , Colo-
gne. La même traduction repa-
rut h Pa doue en 1757, avec un
supplément fait par l'auteur
mime de l'ouvrage. On y trouve,
dit l'auteur des Trois siècles , la
vérité qui doit être la base de
tout ouvrage historique > avec
Tordre , la clarté , les dévelop-
pemens , le style noble de l'his-
toire , et une impartialité dont il
a'est jamais permis de s'écarter.
m. NUZZI, rar.MAMo,n<»n.
NYCTIMUS (MythoL) , Bis de
Ljcaon. Jupiter l'épargna quand
il foudroya ses frères avec son
père. Ce fut de son temps qu'ar-
riva U déluge de Deacâlioa. I
' NYE 5S9
NYDER ( Jean), roy. Nidek.
* I. N Y E ( Philippe ) , non-
conformiste célèbre , né à Sus-
ses vers iSgô, fut pendant quel-
que temps curé de Saint -Mir
chel a Londres ; mais s'ctant
exposé k la censure des évêques ,
en rejetant la constitution de i'£-
glise d%\.neleterre , il se réfugia
en Hollande, en i635^ avec plu-
sieurs de ses adhérens , et y sé-
journa à Amheim , dans le pays
de Gueldres, jusqu'en 1640. Alors,
voyant le pouvoir du parlement
prévaloir sur l'autorité royale , il
revint en Angleterre, où il lut fait
ministre de Kinbolton , et prit
une part très-active aux troubles
religieux et politiques qui agitè-
rent l'Angleterre et l'Ecosse. Dé-
fenseur ardent du presbytéria-
nisme , il épousa les intérêts de
la faction des indépendans dès.
au'elle eut pris le dessus. En
décembre io4o il fut envoyé par
les chefs de l'armée pour ac-
compagner les commissaires dé-
putés vers le roi , au cliâtcau du
Carslbrook , dans l'île de Wight ,
pour lui porter les quatre ^oie^
du détrônement. Ils portoient, i*
la reconnoissance de la justice de
la guerre intentée contre lui ; 2*
l'abolition de Tépiscopat; 5« la
reconnoissance des pouvoirs mi-
litaires conférés par les deux
chambres ; 4** ^^ sacrifice de tous
ceux qui avoient épousé se$ in-
térêts. Nye mourut le 27 septem*
bre 167a. Wood le présente com-
me un homme extrêmement dan-
gereux , un fauteur de séditions ,
prêchant avçc audace l'indépen-
dance politique , et dévoré oè la
soif des richesses.
* II. NYE (Nathanaël) , célèbre
mathématTcien du temps de Charr
les II. On conserve aans le col*
lége de Siou ub ouvrante de lui'.
B-jo NYMA
intitulé VÂrt du canohnier. On lui
donne le titre de maître canonnier
âe la ville de Worcester , dans
tuie édition qui en été faite en
167Ô , à laquelle on a joint un
Traité des feux d'artîfiice.
* I. NYMANN ( Jérôme ) , né à
Torgau , reçu en iSgS docteur
en médecine à Wlttemberg , oil
il professa celte science avec
distinction , a donné Oratio de
imnfrinationè , Wittebergaj, i6i3,
în-8s avec les Dissertations pbi-
sico-médicinales de Toble Tan-
dier.
t II. NYISÎANN ( Grégoire ) ,
fils du précédent , né à Wittem-
bergeu i594 -, mort dans la même
Ville l*an i658 , reçu maître-ès-
arts , puis docteur en médecine ,
acquit beaucoup de réputation
Sar les leçons savantes qu'il
onna sur Fanatom^e et la bota-
nique. Il avolt conçu le projet de
rendre les écoles de Witteiuberg
les plus florissantes de rAlIema-
ffne ; mais une mort prématurée
Farrêfa dans ce louable dessein.
Gi*égoire a laissé, î. De apoplexiét
tractatus , Witteberga; ' , 16*29 ,
1670 , in-4''. II. Dissertatio du
vitd fietùs m utero , qiid luculen-
ter demcmstrntur Infântem în
titeho non ahimo matris , ^ed Sud
ipsius vitd vivere , propHnsqite
Suas vitales actioneS etiam in
aho maternct exercera ^ et matre
extinctd, sœpè vivum et incolû-
mem eo: tjus ventre eximi passe ,
adeoque a magistratu în beiiè
constitutls rébuspublicis ttOn cbfU
cedendum ut vel uJfa graOîda ra^
ffïiS hurnatiis exempta sejieiir't'ur
priusquàm ex èjus UteH) 'frtfhS
excisas , velad mimmùniseçtiçne
an Infans àdhuc vivens , an vero
fnortuus Sit , exploratùniJ\ierit ^
Wiltebergse , 1628 , in^" ; *Lag-
dmii fealavorum , 164"» ; îu-Vi j
N-YMP
ibidem , i664» in-12 , avec Pou*
trage de Plazzoni , intitulé De
partibus generationis, de der-
nier a donné lieu à un ouvrage
de Cangîamila , théologal dé
l'église de Palerme , plusieurs
fois imprimé en italien , et dont
l'abbé Dinouart a publié un ex-
trait sous ce titre, Abrégé de
l'embryologie sacrée, ou traité
des devoirs des prêtres , des mé-
decins et autres , sur le salut
étemel des enfans qui sont dans
le ventre de leur mère , Paris ;
1762, in-iQ , réimprimé en deut
volumes , même format,* avec dc4
augmentations.
NYMPHES ( Mythol. ) , dées*
ses , filles de l'Océan et de Té*
this, ou de Nérée et de Doris. Les
unes, appelées Océanitides , ou
Néréides , demeuroient dans la
mer ; les autres , appelées Naïa-
des , habitoient les fleuves , les
fontaines et les rivières ; celles
des forêts se nommoient Drva-
des, et les Hamadrvadès n'avôient
chacune qu'un seul arbre souS
leur protection ; les Napées ré*-
guoient dans les bocages et le*
prairies ; et les Orcades , sur 1^
montagnes ; celh^s des lacs s'ap»-
peloient Limniades. II est à re<-
marquer que tous ces noms sorft
tirés du grec. On faisoit des sa^
crifices aux Nj'mphes , mais où
nV versoit point ue sang.-On leut
offroit seulement du lait , dà
miel , de l'huile , des fleurs et
du vin.
* N YMPfflS , dlîcTacléc dai*
le Pont , composa en 24 livres
tïTie ffistohv xiAlex^indre , de ses
sVicqessenrs .et des Kpigones j, ou
de.-reTîdans* des premiers capi-
taines maré(io!fiens , qui ne nrotfe
est pas parvenue.' Sovi oU'w*a*é
s'éténdoi t j u squ'à P I o l ornée- Évei^
gete , dont il' ttoit <wnt^ftipomrf.
NYNA
n paroit avoir été emplojë dans
les principales fonctions publi-
Sues , puisqu^il fut envoyé h la
^te d*une ambassade auprès des
Galates. Njmphis avoit encore
écrit une Histoire tTHéraclée , et
un Périple de fAsie. Voy* Sainte-
Croix , etc. , des Histoires d'Al-
lemagne , pages 54 et 55»
NYNAULD (Jean de) , au-
teur peu connu , dont nous avons
un livre curieux , sous ce titre :
De la tycantropie , transfor'
mcttion et extase des sorciers ,
cil les astuces du diable sont
mises en és^idence, U Paris, i6i5,
in-8*. Il y a des contes bien sin-
guliers dans cet ouvrage peu
commun.
NZAM 571
NYON ( Jean - Luc ) , l'aînë ,
libraire de Paris , distingué dans
sa profession par ses connoissan-
ces bibliographiaues , mort en
17ÛQ. On lui doit le Catalogue do
la bibliothèque de Gourtanvaux p
X782, in-8« } celui de la bibliothè-
que de LaVallière, seconde partie»
1788 , 6 vol. in-8». , qui seroit extrê-
mement utile , si l'on y eût joint
la table des auteurs; celui en-
fin de la bibliothèque de Males-
herbes , 1796, in-8<*.
NYXES. Fbyez Nixes.
NZ^MY , célèbre poëte per*
San , se plut à imiter Saadi. Il
[ vivoit k la fin du 16* siècle.
FIK ou TOMI OOVZliME.
t V
I I
. . ' '
-^
y
\
n.64.
}^n&n0ren^- JX.
Monipensia-.III
Moreri/.
o .
J^^^^
^
^M^W^'-
1
MonuBf.
Morus.I.
MothyU/-V<^er.J.
MoOte/ Fùfuet .
MjuIùv.J.
Mozart.
1
I
n.ss.
J\^aaj-au/J.
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